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mardi, 11 août 2015

L’Europe a besoin de paix – et non pas de nouvelles troupes américaines

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L’Europe a besoin de paix – et non pas de nouvelles troupes américaines

Point de vue allemand

par Willy Wimmer

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

On n’en croit pas ses oreilles en entendant ce qui se dit à Washington. D’abord on laisse brailler un dirigeant civil des Forces de l’air américaines parfaitement inconnu. Puis, un peu plus tard, on peut entendre la déclaration du commandant en chef de l’armée américaine désigné devant le Congrès américain. Selon lui, la Fédération de Russie est le pire des ennemis des Etats-Unis. On se tient la tête – car nous allons au-devant de catastrophes, mais il se peut aussi que nous soyons plus profondément dans le marasme de l’Alliance que nous ne le pensions.
Washington veut la bagarre, et même plus que cela. Nous avons, en Europe, quelque expérience avec la puissance dirigeante de l’Alliance, à laquelle nous appartenons. Nous, qui nous étions engagés pour une défense commune, ne menons plus que des guerres, déversant le malheur sur une large partie de la terre et nous sommes tout surpris de voir que les populations désespérées des régions que nous avons recouvert de guerre fuient vers nous dans leur détresse. Ils viennent chez nous pour constater que là où on a conçu cette politique désastreuse, les portes sont fermées hermétiquement: aux Etats-Unis.
La Russie est capable de répondre elle-même aux tirades venant du Congrès américain. Mais depuis plus de vingt ans, nous ne manquons pas d’expérience avec notre grand voisin oriental. Et cette expérience va à l’encontre de ce que se dit à présent publiquement à Washington. De hauts fonctionnaires américains exigent, lors d’entretiens dans notre pays, une «fidélité sans faille» dans le domaine de nos relations avec la Fédération de Russie. On y met le paquet. Lors de son voyage dans les Balkans, le pape a mis en garde contre une nouvelle guerre mondiale. Dans le même temps, Monsieur le Président de notre pays a été fêté lors d’une grande manifestation, alors même qu’il s’emploie à soutenir des engagements militaires comme aucun de ses prédécesseurs auparavant ne l’avait fait. Et sa méthode n’est pas sans conséquences.
Ces déclarations états-uniennes risquent de nous emporter avec le courant, car ceux qui dans notre pays devraient contribuer à la libre formation d’une opinion indépendante dans le sens des intérêts nationaux se montrent depuis belle lurette incapables d’assurer cette tâche étatique primordiale. Tant le gouvernement que le Parlement sont, en la matière, impuissants, et laissent en réalité les organes secrets diriger les affaires, alors qu’ils n’ont aucune légitimation pour se mêler de la politique du pays. La politique allemande éveille l’impression que l’épicentre de la politique a été transféré sous les yeux de tous de Berlin vers une grande ville de Westphalie orientale. Les médias, qui du temps de Bonn se battaient pour présenter les meilleures voies en politique, semblent ne vouloir plus rien d’autre que la meilleure position à la pointe du courant dominant. Ce qui se dit à Washington dans les hautes sphères développe suite aux mécanismes de l’Alliance et des traités une énorme force contraignante, telle une forte aspiration. C’est très exactement ce qui se passe suite aux déclarations de ce général utilisé comme porte-voix par son président.
Qui oserait, à Berlin, s’aventurer à émettre sa propre conception de la situation? A la fin de la première guerre froide, on a pu observer à quel point l’évaluation de la menace soviétique d’alors par Washington était soumise à l’opportunité. Alors que toute la partie occidentale de l’Europe craignait une attaque venant de l’Est, on présentait à Washington aux visiteurs allemands une nouvelle vue du monde. A l’encontre de tout ce qui avait été prêché pendant des décennies, on prétendit que l’armée rouge, avec ses forces d’attaques en Europe centrale, n’était soudainement plus que défensive, destinée à tirer les leçons militaires des guerres de Napoléon et Hitler: la défense de la mère patrie russe contre les menaces venant de l’Occident accompagnées de dévastations sans fin.
S’il ne s’agissait à Washington que de tactique, en considération de la situation économique réelle de cet immense empire, alors nous devrions réfléchir, en cette année du 25e anniversaire de la réunification allemande, au fait que les Etats-Unis se soient focalisés sur la Russie avec leurs alliés les plus sûrs, cela depuis la Première Guerre mondiale, afin de la détruire. Alors même que Moscou avait lâché du lest en acceptant la réunification, Washington, mais aussi Londres et Paris, sans parler de Tel-Aviv, ayant de la peine à y croire. Frank Elbe, l’un des plus importants collaborateurs du dernier grand ministre des Affaires étrangères Hans-Dietrich Genscher a, il y a quelques semaines, lors d’une interview accordée au média russe sputnik, attirait l’attention sur le fait que ceux qui, à Washington, incitent de façon virulente, à se positionner contre la Russie, ont des origines familiales russes remontant à la période de la guerre. Dans quelle mesure a-t-on affaire à des règlements de comptes et qu’est-ce qui se joue à nos dépends?
Lors du coup d’Etat au printemps 2014 à Kiev, nous avons pu observer à quel point l’ensemble de l’Occident s’est laissé influencer. Rarement l’Occident, auquel pourtant nous tenons, a pareillement renié ses valeurs comme lors du massacre du Maïdan ou lors de l’incendie d’Odessa avec une quarantaine de victimes, de même que la triste instrumentalisation des victimes du crash d’un avion de ligne en Ukraine. Une fois de plus la fin justifie les moyens et c’est d’autant plus consternant que nous avons déjà vécu de tels moments de malheur dans le passé.
Nous nous mettons en péril mortel du fait des manœuvres non seulement des forces navales de l’OTAN sous le nez de la flotte russe dans la mer Noire, mais aussi de l’apparition de bombardiers atomiques américains dans l’espace aérien ukrainien ou des opérations «coups de poings» à la frontière russe avec la participation de troupes allemandes. La modification de la politique générale européenne, ayant donné à Moscou – en acceptant l’unification allemande – l’espoir de ne plus devoir craindre de guerre dans ses régions occidentales, a sciemment été inversée par l’ensemble des pays occidentaux.
Ne risque-t-on pas que les forces ayant une mentalité similaire que le chef d’état major américain désigné réapparaissent également à Moscou? Si l’un des pilotes des avions bombardiers occidentaux et russes qui survolent la région commet une erreur dans cette atmosphère de guerre, nous aurons rapidement fini d’exister. Nous n’aurions plus même l’occasion de déterminer qui a commis l’erreur fatale. Voulons-nous vraiment admettre en Europe que Washington crée, avec les forces bellicistes européennes des conditions semblables à celles des manœuvres américano-sud-coréens dans la péninsule coréenne risquant à tout instant le déclenchement d’une guerre non maîtrisable? Le comportement des Etats-Unis sur notre territoire et celui d’autres Etats européens, a détruit depuis de longues années les fondements du traité de l’OTAN et ne justifie donc plus le stationnement de troupes américaines dans les pays européens. La raison profonde de ces stationnements réside dans une défense commune, ce à quoi les peuples avaient donné leur accord. Mais en aucun cas, les Parlements l’avaient pour une alliance agressive – et surtout pas pour se lancer dans une destruction collective, une destruction soutenue par certains cercles à Washington, au Congrès américain et par un général de l’infanterie de marine.    •

(Traduction Horizons et débats)

km. L’étude la plus élaborée concernant l’influence de la Fondation Bertelsmann, basée à Gütersloh en Westphalie orientale, est probablement celle de Thomas Schuler, publiée en 2010.
Dans son ouvrage paru en 2014 intitulé: «Die Macher hinter den Kulissen. Wie transatlantische Netzwerke heimlich die Demokratie unterwandern» (ISBN 978-3-93816-22-5), Hermann Ploppa a situé les activités de cette fondation dans le cadre transatlantique. Il écrit: «Au cours des années 1990, une fondation s’est imposée au premier plan, surpassant en taille et en importance toutes les fondations existantes: la Fondation Bertelsmann sise dans la petite ville de Gütersloh en Westphalie orientale. Cette fondation est plus américaine que les Américains. […] Déjà en 1992, Reinhard Mohn s’efforça d’intégrer sa fondation dans les réseaux transatlantiques. […] Depuis lors, cette fondation fait de la politique et dans certains domaines, elle a transformé les politiciens élus en figurants.»

lundi, 10 août 2015

Pacte USA-Turquie contre l’EIIL

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Pacte USA-Turquie contre l’EIIL, les deux compères feignent de combattre les coupeurs de têtes

Auteur : Giulietto Chiesa
Traduction Christophe pour ilFattoQuotidiano.fr 
Ex: http://www.zejournal.mobi

Nous assistons actuellement à un scandale des plus ignobles, à mi-chemin entre la pure violence impériale – qui a désormais outrepassé toutes les limites de le décence -, et la désinformation la plus totale utilisée pour couvrir le tout et justifier la violence comme seule solution possible.

Mais de quoi s’agit-il donc ? Je veux parler de l’ »alliance », rétablie récemment, entre les États-Unis et la Turquie en vue de combattre « le plus efficacement possible » (attention au vocabulaire utilisé) le croque-mitaine, c’est-à-dire ce qu’on appelle l’État islamique ou EIIL.

Mais est-ce le véritable objectif ? Bien sûr que non. L’ »alliance » nouée ces derniers jours ne concerne pas deux, mais trois parties. Le 3e allié est ce qu’on appelle les « insurgés syriens« . C’est comme cela que les désigne pudiquement l’International New York Times du 28 juillet, dans un article coécrit par pas moins de 3 correspondants, Anne Barnard, Michael R.Gordon et Éric Schmitt, qui partagent ainsi joyeusement le mensonge et l’hypocrisie.

Derrière ce noble objectif – celui de combattre l’EIIL -, l’Empire et la Turquie s’apprêtent à mettre en place une bande longue de 100 km aux frontières de la Turquie, où pourront s’installer en toute quiétude les « insurgés syriens » qui ne sont rien d’autre que les restes de l’ASL (Armée syrienne libre), mélangés à des éléments d’al-Qaïda.

La bande de terre fait en réalité partie du territoire d’un État souverain, qui s’appelle la Syrie, et qui va donc être occupé simultanément par trois de ses ennemis, lesquels font semblant d’en combattre un quatrième. […]

Les trois journalistes auteurs de cet article ont sans doute jeté un oeil sur une carte de la région et se sont aperçus que cette « bande », une fois occupée, permettra aux avions américains de survoler la zone où le gouvernement syrien combat les « insurgés ». Est-ce que cela est légal ? Quelqu’un leur a donné l’autorisation ? Absolument pas. C’est l’arbitraire le plus total. Tout ça au nom de la guerre contre l’EIIL.

Les trois journalistes auteurs de cette brillante analyse se fient aveuglément à des déclarations anonymes provenant de l’administration US qui affirment que les coupeurs de tête de l’ex-ASL sont « relativement modérés ». Mais voyez-vous cela, nous apprenons dans le même temps qu’ « un grand nombre de ces ‘’rebelles’’ a été entrainé dans le cadre d’un programme secret de la CIA, » ce qui montre combien ces combattants sont vraiment ‘’libres’’. Il est indéniable – apprend-on également – que sur le champ de bataille ces jeunes sont « souvent mélangés, et travaillent de concert avec des insurgés islamiques bien plus extrémistes. »  Tiens tiens. Est-ce que par hasard il ne s’agirait pas précisément des combattants de l’EIIL ? Contentons-nous de survoler tout cela. C’est d’ailleurs ce que fait la gigantesque machine médiatique américaine et mondiale, elle « survole » la situation.

Bon évidemment, les avions américains vont être amenés à abattre les avions syriens. Que voulez-vous, il faut aussi les comprendre ces avions américains. Du reste, l’expérience de la No-Fly Zone en Libye s’est révélée extrêmement positive, comme nous le savons. Les avions de Kadhafi ont été détruits au sol, et c’est ce qui attend les avions de Bashar el-Assad.

Ne faudrait-il pas attendre l’autorisation du Conseil de sécurité de l’ONU ? Cela présenterait le risque de voir la Russie et la Chine opposer leur véto. Non non, allons-y. L’Empire s’autorise lui-même. Et les effets – si cela réussit – seront identiques. La Syrie sera liquidée, son territoire deviendra la proie des bandes sanguinaires, exactement comme ce qui s’est passé en ex-Libye.

Aussi parce que, comme l’écrivent nos trois fameux journalistes,  les « insurgés«  ont comme principal objectif, non pas de combattre l’État islamique, avec lequel ils ont d’excellents rapports, militaires et financiers, mais celui d’abattre Bashar el-Assad. Ce qui est également l’intérêt non affiché des Américains, en plus du fait que cela constituerait une belle faveur faite à Israël et à l’Arabie Saoudite. Après, on verra bien.

L’intérêt des Turcs dans tout cela ? Utiliser la situation pour frapper les milices kurdes, en faisant d’une pierre deux coups. Pour moi qui assiste à cette pantomime sanglante, tout cela me fait immédiatement penser à la question des immigrés, dont on n’arrête pas de parler en long en large et en travers en Italie. Peu nombreux sont ceux qui semblent se rendre compte que des centaines de milliers de malheureux vont à nouveau être obligés – grâce à l’Empire et à nos gouvernants – de tenter de rejoindre nos côtes, pour fuir, pour survivre. Nous préparons, avec la plus grande stupidité, méconnaissance et lâcheté, notre propre tragédie.

Ainsi va le monde. Les journaux occidentaux ont hurlé à gorge déployée pendant un an et demi, et continuent de le faire, à propos de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Mais ce qui se passe depuis trois ans en Syrie, ils ne le voient pas. Ou plutôt, il ne nous le montrent pas. De toute façon, ils ne nous ont pas non plus montré la guerre en Ukraine ni la soi-disant « invasion » russe. Et donc, nous sommes quittes.

mardi, 30 juin 2015

Orwell, Huxley and America’s Plunge into Authoritarianism

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Legitimizing State Violence

Orwell, Huxley and America’s Plunge into Authoritarianism

by HENRY A. GIROUX
Ex: http://www.counterpunch.org

In spite of their differing perceptions of the architecture of the totalitarian superstate and how it exercised power and control over its residents, George Orwell and Aldus Huxley shared a fundamental conviction.  They both argued that the established democracies of the West were moving quickly toward an historical moment when they would willingly relinquish the noble promises and ideals of liberal democracy and enter that menacing space where totalitarianism perverts the modern ideals of justice, freedom, and political emancipation. Both believed that Western democracies were devolving into pathological states in which politics was recognized in the interest of death over life and justice. Both were unequivocal in the shared understanding that the future of civilization was on the verge of total domination or what Hannah Arendt called “dark times.”

While Neil Postman and other critical descendants have pitted Orwell and Huxley against each other because of their distinctively separate notions of a future dystopian society,[1] I believe that the dark shadow of authoritarianism that shrouds American society like a thick veil can be lifted by re-examining Orwell’s prescient dystopian fable 1984 as well as Huxley’s Brave New World in light of contemporary neoliberal ascendancy. Rather than pit their dystopian visions against each other, it might be more productive to see them as complementing each other, especially at a time when to quote Antonio Gramsci “The crisis consists precisely in the fact that the old is dying and the new cannot be born; in this interregnum a great variety of morbid symptoms appear.” [2]

Both authors provide insights into the merging of the totalitarian elements that constitute a new and more hybridized form of authoritarian control, appearing less as fiction than a threatening portend of the unfolding 21st century. Consumer fantasies and authoritarian control, “Big Brother” intelligence agencies and the voracious seductions of privatized pleasures, along with the rise of the punishing state—which criminalizes an increasing number of behaviors and invests in institutions that incarcerate and are organized principally for the production of violence–and the collapse of democratic public spheres into narrow market-driven orbits of privatization–these now constitute the new order of authoritarianism.

Orwell’s “Big Brother” found more recently a new incarnation in the revelations of government lawlessness and corporate spying by whistleblowers such as Chelsea Manning, Jeremy Hammond, and Edward Snowden.[3] All of these individuals revealed a government that lied about its intelligence operations, illegally spied on millions of people who were not considered terrorists or had committed no crime, and collected data from every conceivable electronic source to be stored and potentially used to squelch dissent, blackmail people, or just intimidate those who fight to make corporate and state power accountable.[4] Orwell offered his readers an image of the modern state in which privacy was no longer valued as a civil virtue and a basic human right, nor perceived as a measure of the robust strength of a healthy and thriving democracy. In Orwell’s dystopia the right to privacy had come under egregious assault, but the ruthless transgressions of privacy pointed to something more sinister than the violation of individual rights. The claim to privacy, for Orwell, represented a moral and political principle by which to assess the nature, power, and severity of an emerging totalitarian state. Orwell’s warning was intended to shed light on the horrors of totalitarianism, the corruption of language, the production of a pervasive stupidity, and the endless regimes of state spying imposed on citizens in the mid-20th-century.

orw84.jpgOrwell opened a door for all to see a “nightmarish future” in which everyday life becomes harsh, an object of state surveillance, and control—a society in which the slogan “ignorance becomes strength” morphs into a guiding principle of mainstream media, education, and the culture of politics. Huxley shared Orwell’s concern about ignorance as a political tool of the elite, enforced through surveillance and the banning of books, dissent, and critical thought itself. But Huxley, believed that social control and the propagation of ignorance would be introduced by those in power through the political tools of pleasure and distraction. Huxley thought this might take place through drugs and genetic engineering, but the real drugs and social planning of late modernity lies in the presence of an entertainment and public pedagogy industry that trades in pleasure and idiocy, most evident in the merging of neoliberalism, celebrity culture, and the control of commanding cultural apparatuses extending from Hollywood movies and video games to mainstream television, news, and the social media.

Orwell’s Big Brother of 1984 has been upgraded in the 2015 edition. As Zygmunt Bauman points out, if the older Big Brother presided over traditional enclosures such as military barracks, prisons, schools, and “countless other big and small panopticons, the updated Big Brother is not only concerned with inclusion and the death of privacy, but also the suppression of dissent and the widening of the politics of exclusion.[5] Keeping people out is the extended face of Big Brother who now patrols borders, hospitals, and other public spaces in order to “spot “the people who do not fit in the places they are in, banishing them from the place and departing them ‘where they belong,’ or better still never allowing them to come anywhere near in the first place.”[6]

This is the Big Brother that pushes youthful protests out of the public spaces they attempt to occupy. This is the hyper-nationalistic Big Brother clinging to notions of racial purity and American exceptionalism as a driving force in creating a country that has come to resemble an open air prison for the dispossessed. This is the Big Brother whose split personality portends the dark authoritarian universe of the 1 percent with their control over the economy and use of paramilitarised police forces, on the one hand, and, on the other, their retreat into gated communities manned by SWAT-like security forces.

The increasing militarization of local police forces who are now armed with weapons from the battlefields of Iraq and Afghanistan has transformed how the police respond to dealing with the public. Cops have been transformed into soldiers just as dialogue and community policing have been replaced by military-style practices that are way out of proportion to the crimes the police are trained to address. For instance, The Economist reported that “”SWAT teams were deployed about 3,000 times in 1980 but are now used around 50,000 times a year. Some cities use them for routine patrols in high-crime areas. Baltimore and Dallas have used them to break up poker games. In 2010 New Haven, Connecticut sent a SWAT team to a bar suspected of serving under-age drinkers. That same year heavily-armed police raided barber shops around Orlando, Florida; they said they were hunting for guns and drugs but ended up arresting 34 people for “barbering without a license”. Maricopa County, Arizona sent a SWAT team into the living room of Jesus Llovera, who was suspected of organizing cockfights.”[7]

In the advent of the recent display of police force in Ferguson, Missouri and Baltimore, Maryland it is unfair to view the impact of the rapid militarization of local police on poor black communities as nothing short of terrifying and symptomatic of the violence that takes place in authoritarian societies. For instance, according to a recent report produced by the Malcolm X Grassroots

Movement entitled Operation Ghetto Storm, ‘police officers, security guards, or self-appointed vigilantes extra judicially killed at least 313 African-Americans in 2012…This means a black person was killed by a security officer every 28 hours’. Michelle Alexander adds to the racist nature of the punishing state by pointing out that “There are more African American adults under correctional control today — in prison or jail, on probation or parole — than were enslaved in 1850, a decade before the Civil War began.”[8] Meanwhile the real violence used by the state against poor minorities of color, women, immigrants, and low income adults barely gets mentioned, except when it is so spectacularly visible that it cannot be ignored as in the cases of Eric Garner who was choked to death by a New York City policeman after he was confronted for illegally selling untaxed cigarettes. Or the case of Freddie Gray who had his spine severed and voice box crushed for making eye contact with a cop. These cases are not exceptional. For too many blacks, the police have turned their neighborhoods into war zones where cops parading as soldiers act with impunity.

Fear and isolation constitute an updated version of Big Brother. Fear is managed and is buttressed by a neoliberal logic that embraces the notion that while fear be accepted as a general condition of society, how it is dealt with by members of the American public be relegated to the realm of the private, dealt with exclusively as an individual consideration, largely removed from the collapse of authoritarian control and democratic rule, and posited onto the individual’s fear of the other. In the surveillance state, fear is misplaced from the political sphere and emergence of an authoritarian government to the personal concern with the fear of surviving, not getting ahead, unemployment, and the danger posed by the growing legions of the interminable others.  As the older order dies, a new one struggles to be born, one that often produces a liminal space that gives rise to monsters, all too willing to kidnap, torture, and spy on law abiding citizens while violating civil liberties.[9] As Antonio Gramsci once suggested, such an interregnum offers no political guarantees, but it does provide or at least gestures towards the conditions to reimagine “what is to be done,” how it might be done, and who is going to do it.[10]

Orwell’s 1984 continues to serve as a brilliant and important metaphor for mapping the expansive trajectory of global surveillance, authoritarianism, and the suppression of dissent that has characterized the first decades of the new millennium. The older modes of surveillance to which Orwell pointed, including his warnings regarding the dangers of microphones and giant telescreens that watch and listen are surprisingly limited when compared with the varied means now available for spying on people. Orwell would be astonished by this contemporary, refashioned “Big Brother” given the threat the new surveillance state poses because of its reach and the alleged “advance” of technologies that far outstretch anything he could have imagined—technologies that pose a much greater threat to both the personal privacy of citizens and the control exercised by sovereign power.

In spite of his vivid imagination, “Orwell never could have imagined that the National Security Agency (NSA) would amass metadata on billions of our phone calls and 200 million of our text messages every day. Orwell could not have foreseen that our government would read the content of our emails, file transfers, and live chats from the social media we use.”[11] Edward Snowden and other critics are correct about the dangers of the state’s infringement of privacy rights, but their analysis should be taken further by linking the issue of citizen surveillance with the rise of “networked societies,” global flows of power, and the emergence of a totalitarian ethos that defies even state-based control.[12] For Orwell, domination was state imposed and bore the heavy hand of unremitting repression and a smothering language that eviscerated any appearance of dissent, erased historical memory, and turned the truth into its opposite. For Orwell, individual freedom was at risk under the heavy hand of state terrorism.

In Orwell’s world, individual freedom and privacy were under attack from outside forces. For Huxley, in contrast, freedom and privacy were willingly given up as part of the seductions of a soft authoritarianism, with its vast machinery of manufactured needs, desires, and identities. This new mode of persuasion seduced people into chasing commodities, and infantilized them through the mass production of easily digestible entertainment, disposable goods, and new scientific advances in which any viable sense of agency was undermined. The conditions for critical thought dissolved into the limited pleasures instant gratification wrought through the use of technologies and consuming practices that dampened, if not obliterated, the very possibility of thinking itself. Orwell’s dark image is the stuff of government oppression whereas Huxley’s is the stuff of distractions, diversions, and the transformation of privacy into a cheap and sensational performance for public display. Neil Postman, writing in a different time and worried about the destructive anti-intellectual influence of television sided with Huxley and believed that repression was now on the side of entertainment and the propensity of the American public to amuse themselves to death. [13] His attempt to differentiate Huxley’s dystopian vision from Orwell’s is worth noting. He writes:

Orwell warns that we will be overcome by an externally imposed oppression. But in Huxley’s vision, no Big Brother is required to deprive people of their autonomy, maturity and history. As he saw it, people will come to love their oppression, to adore the technologies that undo their capacities to think. What Orwell feared were those who would ban books. What Huxley feared was that there would be no reason to ban a book, for there would be no one who wanted to read one. Orwell feared those who would deprive us of information. Huxley feared those who would give us so much that we would be reduced to passivity and egoism. Orwell feared that the truth would be concealed from us. Huxley feared the truth would be drowned in a sea of irrelevance. Orwell feared we would become a captive culture. … As Huxley remarked in Brave New World Revisited, the civil libertarians and rationalists who are ever on the alert to oppose tyranny “failed to take into account man’s almost infinite appetite for distractions.” In 1984, Huxley added, people are controlled by inflicting pain. In Brave New World, they are controlled by inflicting pleasure. In short, Orwell feared that what we hate will ruin us. Huxley feared that what we love will ruin us.[14]

Echoes of Huxley’s insights play out in the willingness of millions of people who voluntarily hand over personal information whether in the service of the strange sociality prompted by social media or in homage to the new surveillance state. New surveillance technologies employ by major servers providers now focus on diverse consumer populations who are targeted in the collection of endless amounts of personal information as they move from one site to the next, one geopolitical region to the next, and across multiple screens and digital apparatuses. As Ariel Dorfman points out, “social media users gladly give up their liberty and privacy, invariably for the most benevolent of platitudes and reasons,”[15] all the while endlessly shopping online, updating Facebook, and texting. Indeed, surveillance technologies are now present in virtually every public and private space – such as video cameras in streets, commercial establishments, workplaces, and even schools as well as the myriad scanners at entry points of airports, retail stores, sporting events, and so on – and function as control mechanisms that become normalized through their heightened visibility. In addition, the all-encompassing world of corporate and state surveillance is aided by our endless array of personal devices that chart, via GPS tracking, our every move, our every choice, and every pleasure.

orwell-eye.jpegAt the same time, Orwell’s warning about “Big Brother” applies not simply to an authoritarian-surveillance state but also to commanding financial institutions and corporations who have made diverse modes of surveillance a ubiquitous feature of daily life. Corporations use the new technologies to track spending habits and collect data points from social media so as to provide us with consumer goods that match our desires, employ face recognition technologies to alert store salesperson to our credit ratings, and so it goes. Heidi Boghosian points out that if omniscient state control in Orwell’s 1984 is embodied by the two-way television sets present in each home, then in “our own modern adaptation, it is symbolized by the location-tracking cell phones we willingly carry in our pockets and the microchip-embedded clothes we wear on our bodies.”[16] In this instance, the surveillance state is one that not only listens, watches, and gathers massive amounts of information through data mining, allegedly for the purpose of identifying “security threats.” It also acculturates the public into accepting the intrusion of commercial surveillance technologies – and, perhaps more vitally, the acceptance of privatized, commodified values – into all aspects of their lives. In other words, the most dangerous repercussions of a near total loss of privacy involve more than the unwarranted collecting of information by the government: we must also be attentive to the ways in which being spied on has become not only normalized, but even enticing, as corporations up the pleasure quotient for consumers who use new digital technologies and social networks – not least of all by and for simulating experiences of community.

Many individuals, especially young people, now run from privacy and increasingly demand services in which they can share every personal facet of their lives. While Orwell’s vision touches upon this type of control, there is a notable difference that he did not foresee. According to Pete Cashmore, while Orwell’s “Thought Police tracked you without permission, some consumers are now comfortable with sharing their every move online.”[17] The state and corporate cultural apparatuses now collude to socialize everyone – especially young people – into a regime of security and commodification in which their identities, values, and desires are inextricably tied to a culture of commodified addictions, self-help, therapy, and social indifference. Intelligence networks now inhabit the world of major corporations such as Disney and the Bank of America as well as the secret domains of the NSA, FBI and fifteen other intelligence agencies. As Edward Snowden’s revelations about the PRISM program revealed, the NSA also collected personal data from all of the major high tech giant service providers who according to a senior lawyer for the NSA, “were fully aware of the surveillance agency’s widespread collection of data.”[18]

The fact is that Orwell’s and Huxley’s ironic representations of the modern totalitarian state – along with their implied defense of a democratic ideal rooted in the right to privacy and the right to be educated in the capacity to be autonomous and critical thinkers– has been transformed and mutilated almost beyond recognition by the material and ideological registers of a worldwide neoliberal order. Just as we can envision Orwell’s and Huxley’s dystopian fables morphing over time from “realistic novels” into a “real life documentary,” and now into a form of “reality TV,” privacy and freedom have been radically altered in an age of permanent, non-stop global exchange and circulation. That is, in the current moment, the right to privacy and freedom have been usurped by the seductions of a narcissistic culture and casino capitalism’s unending desire to turn every relationship into an act of commerce and to make all aspects of daily life subject to market forces under watchful eyes of both government and corporate regimes of surveillance. In a world devoid of care, compassion, and protection, personal privacy and freedom are no longer connected and resuscitated through its connection to public life, the common good, or a vulnerability born of the recognition of the frailty of human life. Culture loses its power as the bearer of public memory, civic literacy, and the lessons of history in a social order where the worst excesses of capitalism are left unchecked and a consumerist ethic “makes impossible any shared recognition of common interests or goals.”[19] With the rise of the punishing state along with a kind of willful amnesia taking hold of the larger culture, we see little more than a paralyzing fear and apathy in response the increasing exposure of formerly private spheres to data mining and manipulation, while the concept of privacy itself has all but expired under a “broad set of panoptic practices.”[20] With individuals more or less succumbing to this insidious cultural shift in their daily lives, there is nothing to prevent widespread collective indifference to the growth of a surveillance culture, let alone an authoritarian state.

The worse fears of Huxley and Orwell merge into a dead zone of historical amnesia as more and more people embrace any and every new electronic device regardless of the risks it might pose in terms of granting corporations and governments increased access to and power over their choices and movements. Detailed personal information flows from the sphere of entertainment to the deadly serious and integrated spheres of capital accumulation and policing as they are collected and sold to business and government agencies who track the populace for either commercial purposes or for fear of a possible threat to the social order and its established institutions of power. Power now imprisons not only bodies under a regime of surveillance and a mass incarceration state but also subjectivity itself as the threat of state control is now coupled with the seductions of the new forms of passive inducing soma: electronic technologies, a pervasive commodified landscape, and a mind numbing celebrity culture.

Underlying these everyday conveniences of modern life, as Boghosian documents in great detail, is the growing Orwellian partnership between the militarized state and private security companies in the United States. Each day, new evidence surfaces pointing to the emergence of a police state that has produced ever more sophisticated methods for surveillance in order to enforce a mass suppression of the most essential tools for democratic dissent: “the press, political activists, civil rights advocates and conscientious insiders who blow the whistle on corporate malfeasance and government abuse.”[21] As Boghosian points out, “By claiming that anyone who questions authority or engages in undesired political speech is a potential terrorist threat, this government-corporate partnership makes a mockery of civil liberties.”[22] Nowhere is this more evident than in American public schools where a youth are being taught that they are a generation of suspects, subject to the presence of armed police and security guards, drug sniffing dogs, and an array of surveillance apparatuses that chart their every move, not to mention in some cases how they respond emotionally to certain pedagogical practices.

Whistleblowers are not only punished by the government; their lives are also turned upside down in the process by private surveillance agencies and major corporations who now work in tandem. For instance, the Bank of America assembled 15 to 20 bank officials and retained the law firm of Hunton & Williams in order to devise “various schemes to attack WikiLeaks and Greenwald whom they thought were about to release damaging information about the bank.”[23] It is worth repeating that Orwell’s vision of surveillance and the totalitarian state look mild next to the emergence of a corporate-private-state surveillance system that wants to tap into every conceivable mode of communication, collect endless amounts of metadata to be stored in vast intelligence storage sites around the country, and use that data to repress any vestige of dissent.[24]

As Huxley anticipated, any critical analysis must move beyond documenting abuses of power to how addressing contemporary neoliberal modernity has created a social order in which individuals become complicit with authoritarianism. That is, how is unfreedom internalized? What and how do state and corporate controlled institutions, cultural apparatuses, social relations, and policies contribute to making a society’s plunge into dark times self-generating as Huxley predicted? Put differently, what is the educative nature of a repressive politics and how does it function to secure the consent of the American public? And, most importantly, how can it be challenged and under what circumstances? Aided by a public pedagogy, produced and circulated through a machinery of consumption and public relations tactics, a growing regime of repression works through the homogenizing forces of the market to support the widespread embrace of an authoritarian culture and police state.

brave-new-world-cover.jpgRelentlessly entertained by spectacles, people become not only numb to violence and cruelty but begin to identify with an authoritarian worldview. As David Graeber suggests, the police “become the almost obsessive objects of imaginative identification in popular culture… watching movies, or viewing TV shows that invite them to look at the world from a police point of view.”[25] But it is not just the spectacle of violence that ushers individuals into a world in which brutality becomes a primary force for mediating relations as well as the ultimate source of pleasure, there is also the production of an unchecked notion of individualism that both dissolves social bonds and removes any viable notion of agency from the landscape of social responsibility and ethical consideration.

Absorbed in privatized orbits of consumption, commodification, and display, Americans vicariously participate in the toxic pleasures of the authoritarian state. Violence has become the organizing force of a society driven by a noxious notion of privatization in which it becomes difficult for ideas to be lifted into the public realm. Under such circumstances, politics is eviscerated because it now supports a market-driven view of society that has turned its back on the idea that social values, public trust, and communal relations are fundamental to a democratic society. This violence against the social mimics not just the death of the radical imagination, but also a notion of banality made famous by Hannah Arendt who argued that at the root of totalitarianism was a kind of thoughtlessness, an inability to think, and a type of outrageous indifference in which “There’s simply the reluctance ever to imagine what the other person is experiencing.” [26]

By integrating insights drawn from both Huxley and Orwell, it becomes necessary for any viable critical analysis to take a long view, contextualizing the contemporary moment as a new historical conjuncture in which political rule has been replaced by corporate sovereignty, consumerism becomes the only obligation of citizenship, and the only value that matters is exchange value. Precarity has replaced social protections provided by the state, just as the state cares more about building prisons and infantilizing the American public than it does about providing all of its citizens with quality educational institutions and health care. America is not just dancing into oblivion as Huxley suggested, it is also being pushed into the dark recesses of an authoritarian state. Orwell wrote dystopian novels but he believed that the sheer goodness of human nature would in the end be enough for individuals to develop modes of collective resistance he could only imagine in the midst of the haunting spectre of totalitarianism. Huxley was more indebted to Kafka’s notion of destabilization, despair, and hopelessness. For Huxley, the subject had lost his or her sense of agency and had become the product of a scientifically manufactured form of idiocy and conformity. Progress had been transformed into its opposite and science now needs to be liberated from itself. As Theodor Adorno has pointed out, where Huxley fails is that he has no sense of resistance. According to Adorno, “The weakness of Huxley’s entire conception is that it makes all its concepts relentlessly dynamic but nevertheless arms them against the tendency to turn into their own opposites.” [27] Hence, the forces of resistance are not simply underestimated but rendered impotent.

The authoritarian nature of the corporate-state surveillance apparatus and security system with its “urge to surveil, eavesdrop on, spy on, monitor, record, and save every communication of any sort on the planet”[28] can only be fully understood when its ubiquitous tentacles are connected to wider cultures of control and punishment, including security-patrolled corridors of public schools, the rise in super-max prisons, the hyper-militarization of local police forces, the justification of secret prisons and state-sanctioned torture abroad, and the increasing labeling of dissent as an act of terrorism in the United States. [29] This is part of Orwell’s narrative but it does not go far enough. The new authoritarian corporate-driven state deploys more subtle tactics to depoliticize public memory and promote the militarization of everyday life. Alongside efforts to defund public and higher education and to attack the welfare state, a wide-ranging assault is being waged across the culture on all spheres that encourage the public to hold power accountable. If these public institutions are destroyed, there will be few sites left in which to nurture the critical formative cultures capable of educating people to challenge the range of injustices plaguing the United States and the forces that reproduce them. One particular challenge comes from the success of neoliberal tyranny to dissolve those social bonds that entail a sense of responsibility toward others and form the basis for political consciousness. Under the new authoritarian state, perhaps the gravest threat one faces is not simply being subject to the dictates of what Quentin Skinner calls “arbitrary power,” but failing to respond with outrage when “my liberty is also being violated, and not merely by the fact that someone is reading my emails but also by the fact that someone has the power to do so should they choose.”[30] The situation is dire when people no longer seem interested in contesting such power. It is precisely the poisonous spread of a broad culture of political indifference that puts at risk the fundamental principles of justice and freedom which lie at the heart of a robust democracy. The democratic imagination has been transformed into a data machine that marshals its inhabitants into the neoliberal dream world of babbling consumers and armies of exploitative labor whose ultimate goal is to accumulate capital and initiate individuals into the brave new surveillance/punishing state that merges Orwell’s Big Brother with Huxley’s mind- altering soma.

Nothing will change unless people begin to take seriously the subjective underpinnings of oppression in the United States and what it might require to make such issues meaningful in order to make them critical and transformative. As Charles Derber has explained, knowing “how to express possibilities and convey them authentically and persuasively seems crucially important”[31] if any viable notion of resistance is to take place. The current regime of authoritarianism is reinforced through a new and pervasive sensibility in which people surrender themselves to the both the capitalist system and a general belief in its call for security. It does not simply repress independent thought, but constitutes new modes of thinking through a diverse set of cultural apparatuses ranging from the schools and media to the Internet. The fundamental question in resisting the transformation of the United States into a 21st-century authoritarian society must concern the educative nature of politics – that is, what people believe and how their individual and collective dispositions and capacities to be either willing or resistant agents are shaped.

I want to conclude by recommending five initiatives, though incomplete, that might help young people and others challenge the current oppressive historical conjuncture in which they along with other oppressed groups now find themselves. My focus is on higher education because that is the one institution that is under intense assault at the moment because it has not completely surrendered to the Orwellian state.[32]

First, there is a need for what can be called a revival of the radical imagination. This call would be part of a larger project “to reinvent democracy in the wake of the evidence that, at the national level, there is no democracy—if by ‘democracy’ we mean effective popular participation in the crucial decisions affecting the community.”[33] Democracy entails a challenge to the power of those individuals, financial elite, ruling groups, and large-scale enterprises that have hijacked democracy. At the very least, this means refusing to accept minimalist notions of democracy in which elections become the measure of democratic participation. Far more crucial is the struggle for the development public spaces and spheres that produce a formative culture in which the American public can imagine forms of democratic self-management of what can be called “key economic, political, and social institutions.”[34]

One step in this direction would be to for young people, intellectuals, scholars and other to go on the offensive in defending higher education as a public good, resisting as much as possible the ongoing attempt by financial elites to view its mission in instrumental terms as a workstation for capital. This means fighting back against a conservative led campaign to end tenure, define students as consumers, defund higher education, and destroy any possibility of faculty governance by transforming most faculty into adjuncts or what be called Walmart workers. Higher education should be harnessed neither to the demands of the warfare state nor the instrumental needs of corporations. In fact, it should be a viewed as a right rather than as an entitlement. Nowhere is this assault on higher education more evident than in the efforts of billionaires such as Charles and David Koch to finance academic fields, departments, and to shape academic policy in the interest of indoctrinating the young into the alleged neoliberal, free market mentality. It is also evident in the repressive policies being enacted at the state level by right-wing politicians. For instance, in Florida, Governor Rick Scott’s task force on education has introduced legislation that would lower tuition for degrees friendly to corporate interests in order to “steer students toward majors that are in demand in the job market.”[35] In Wisconsin, Governor Scott Walker drew up a proposal to remove the public service philosophy focus from the university’s mission statement which states that the university’s purpose is to solve problems and improve people’s lives. He also scratched out the phrase “the search for truth” and substituted both ideas with a vocabulary stating that the university’s goal is to meet “the state’s work force needs.”[36] But Walker’s disdain for higher education as a public good can be more readily understood given his hatred of unions, particularly those organized for educators. How else to explain his egregious comparison of union protesters to the brutal terrorists and thugs that make up ISIS and his ongoing attempts to eliminate tenure at Wisconsin’s public universities as well as to eviscerate any vestige of shared governance.[37]

bravhuxley2.jpegAnother egregious example of neoliberalism’s Orwellian assault on higher education can be found in the policies promoted by the Republican Party members who control the North Carolina Board of Governors. Just recently it has decimated higher education in that state by voting to cut 46 degree programs. One member defended such cuts with the comment: “We’re capitalists, and we have to look at what the demand is, and we have to respond to the demand.”[38] The ideology that drives this kind of market-driven assault on higher education was made clear by Republican governor, Pat McCrory who said in a radio interview “If you want to take gender studies, that’s fine, go to a private school and take it. But I don’t want to subsidize that if that’s not going to get someone a job.”[39] This is more than an example of crude economic instrumentalism, it is also a recipe for instituting an academic culture of thoughtlessness and a kind of stupidity receptive to what Hannah Arendt once called totalitarianism.

Second, young people and progressives need create the institutions and public spaces in which education becomes central to as a counter-narrative that serves to both reveal, interrogate, and overcome the common sense assumptions that provide the ideological and affective webs that tie many people to forms of oppression. Domination is not just structural and its subjective roots and pedagogical mechanisms need to be viewed as central to any politics that aims to educate, change individual and collective consciousness, and contribute to broad-based social formations. Relatedly, a coalition of diverse social movements from unions to associations of artists, educators, and youth groups need to develop a range of alternative public spheres in which young people and others can become cultural producers capable of writing themselves back into the discourse of democracy while bearing witness to a range of ongoing injustices from police violence to the violence of the financial elite.

Third, America has become a society in which the power at the state and national levels has become punitive for most Americans and beneficial for the financial and corporate elite. Punishment creep now reaches into almost every commanding institution that holds sway over the American public and its effects are especially felt by the poor, blacks, young people, and the elderly. While the American public is distracted by Bruce Jenner’ sex change, millions of young men are held in prisons and jails across the United States, and most of them for nonviolent crimes. Working people are punished for a lifetime of work by having their pensions either reduced or taken away. Poor people are denied Medicaid because right-wing politicians believe the poor should be financially responsible for their health care. And so it goes. The United States is one of the few countries that allow teenagers to be tried as adults, even though there are endless stories of such youth being abused, beaten, and in some cases committing suicide as a result of such savage treatment. Everywhere we look in American society, routine behavior is being criminalized. If you owe a parking ticket, you may end up in jail. If you violate a dress code as a student you may be handcuffed by the police and charged with a criminal offense. A kind of mad infatuation with violence is matched by an increase in state lawlessness. In particular, young people have been left out of the discourse of democracy. They are the new disposables who lack jobs, a decent education, hope, and any semblance of a future better than the one their parents inherited.

In addition, an increasing numbers of youth suffer mental anguish and overt distress even, perhaps especially, among the college bound, debt-ridden, and unemployed whose numbers are growing exponentially. Many reports claim that “young Americans are suffering from rising levels of anxiety, stress, depression and even suicide. For example, “One out of every five young people and one out of every four college students … suffers from some form of diagnosable mental illness.”[40] According to one survey, “44 percent of young aged 18 to 24 say they are excessively stressed.”[41] One factor may be that there are so few jobs for young people. In fact the Jobless rate for Americans aged 15 to 24 stands at 15.8 percent, more than double the unemployment rate of 6.9 per cent for all ages, according to the World Bank.”[42] Facing what Richard Sennett calls the “spectre of uselessness,” the war on youth serves as a reminder of how finance capital has abandoned any viable vision of democracy, including one that would support future generations. The war on youth has to be seen as a central element of state terrorism and crucial to critically engaging the current regime of neoliberalism.

Fourth, As the claims and promises of a neoliberal utopia have been transformed into an Orwellian and Dickensian nightmare, the United States continues to succumb to the pathologies of political corruption, the redistribution of wealth upward into the hands of the 1 percent, the rise of the surveillance state, and the use of the criminal justice system as a way of dealing with social problems. At the same time, Orwell’s dark fantasy of an authoritarian future continues without enough massive opposition as students, low income, and poor minority youth are exposed to a low intensity war in which they are held hostage to a neoliberal discourse that translates systemic issues into problems of individual responsibility. This individualization of the social is one of the most powerful ideological weapons used by the current authoritarian regime and must be challenged.

Under the star of Orwell, morality loses its emancipatory possibilities and degenerates into a pathology in which misery is denounced as a moral failing. Under the neo-Darwinian ethos of survival of the fittest, the ultimate form of entertainment becomes the pain and humiliation of others, especially those considered disposable and powerless, who are no longer an object of compassion, but of ridicule and amusement. This becomes clear in the endless stories we are now hearing from U.S. politicians disdaining the poor as moochers who don’t need welfare but stronger morals. This narrative can also be heard from conservative pundits such as New York Times columnist, David Brooks, who epitomize this view. According to Brooks, poverty is a matter of the poor lacking virtue, middle-class norms, and decent moral codes.[43] For Brooks, the problems of the poor and disadvantaged can be solved “through moral education and self-reliance…high-quality relationships and strong familial ties.”[44]   In this discourse soaring inequality in wealth and income, high levels of unemployment, stagnant economic growth and low wages for millions of working Americans are ignored.   What Brooks and other conservatives conveniently disregard are the racist nature of the drug wars, the strangle hold of the criminal justice system on poor black communities, police violence, mass unemployment for black youth, poor quality education in low income neighborhoods, and the egregious effect of mass incarceration on communities of color are ignored. Paul Krugman gets it right in rebutting the argument that all the poor need are the virtues of middle class morality and a good dose of resilience.[45] He writes:

So it is…disheartening still to see commentators suggesting that the poor are causing their own poverty, and could easily escape if only they acted like members of the upper middle class….Shrugging your shoulders as you attribute it all to values is an act of malign neglect. The poor don’t need lectures on morality, they need more resources — which we can afford to provide — and better economic opportunities, which we can also afford to provide through everything from training and subsidies to higher minimum wages.[46]

Lastly, any attempt to make clear the massive misery, exploitation, corruption, and suffering produced under casino capitalism must develop both a language of critique and possibility. It is not enough to simply register what is wrong with American society, it is also crucial to do so in a way that enables people to recognize themselves in such discourses in a way that both inspires them to be more critical and energizes them to do something about it. In part, this suggests a politics that is capable of developing a comprehensive vision of analysis and struggle that “does not rely on single issues.”[47] It is only through an understanding of the wider relations and connections of power that the American public can overcome uninformed practice, isolated struggles, and modes of singular politics that become insular and self-sabotaging. This means developing modes of analyses capable of connecting isolated and individualized issues to more generalized notions of freedom, and developing theoretical frameworks in which it becomes possible to translate private troubles into broader more systemic conditions. In short, this suggests developing modes of analyses that connect the dots historically and relationally. It also means developing a more comprehensive vision of politics and change. The key here is the notion of translation, that is, the need to translate private troubles into broader public issues and understand how systemic modes of analyses can be helpful in connecting a range of issues so as to be able to build a united front in the call for a radical democracy.

This is a particularly important goal given that the fragmentation of the left has been partly responsible for its inability to develop a wide political and ideological umbrella to address a range of problems extending from extreme poverty, the assault on the environment, the emergence of the permanent warfare state, the roll back of voting rights, and the assault on public servants, women’s rights, and social provisions, and a range of other issues that erode the possibilities for a radical democracy. The dominating mechanisms of casino capitalism in both their symbolic and material registers reach deep into every aspect of American society. Any successful movement for a radical democracy will have to wage a struggle against the totality of this new mode of authoritarianism rather than isolating and attacking specific elements of its anti-democratic ethos.

The darkest side of the authoritarian state feeds and legitimizes not only state violence, the violation of civil liberties, a punishing state, and a culture of cruelty, but also a culture for which violence becomes the only mediating force available to address major social problems. Under such circumstances, a culture of violence erupts and punishes the innocent, the marginalized, and those everyday people who become victims of both hate crimes and state terrorism. The killings in South Carolina of nine innocent black people once again registers the lethal combination of racist violence, a culture of lawlessness, and political irresponsibility. In this case, politics becomes corrupt and supports both the ideological conditions that sanction racist violence and the militarized institutional gun culture that it celebrates rather than scorns it. Should anyone be surprised by these killings in a state where the Confederate flag waves over the state capital, where the roads are named after Confederate generals, and where hate crimes are not reported? South Carolina is only the most obvious example of a racist legacy that refuses to die throughout the United States. Violence has become the DNA of American society. And it will continue until a broken and corrupt political, cultural, and market-driven system, now controlled largely by ideological, educational, economic, and religious fundamentalists, can be broken. Until then the bloodshed will continue, the spectacle of violence will fill America’s screen culture, and the militarization of American society will continue. Neither Orwell nor Huxley could have imagined such a violent dystopian society.

What will American society look like in the future? For Huxley, it may well mimic a nightmarish image of a world in which ignorance is a political weapon and pleasure as a form of control, offering nothing more that the swindle of fulfillment, if not something more self-deluding and defeating. Orwell, more optimistically, might see a more open future and history disinclined to fulfill itself in the image of the dystopian society he so brilliantly imagined. He believed in the power of those living under such oppression to imagine otherwise, to think beyond the dictates of the authoritarian state and to offer up spirited forms of collective resistance willing to reclaim the reigns of political emancipation. For Huxley, there was hope in a pessimism that had exhausted itself; for Orwell optimism had to be tempered by a sense of educated hope. Only time will tell us whether either Orwell or Huxley was right. But one thing is certain, history is open and the space of the possible is always larger than the one currently on display.

Henry A. Giroux currently holds the McMaster University Chair for Scholarship in the Public Interest in the English and Cultural Studies Department and a Distinguished Visiting Professorship at Ryerson University. His most recent books are America’s Education Deficit and the War on Youth (Monthly Review Press, 2013) and Neoliberalism’s War on Higher Education (Haymarket Press, 2014). His web site is www.henryagiroux.com.

Notes.

[1] Neil Postman, Amusing Ourselves To Death: Public Discourse in the Age of Show Business, (New York, NY: Penguin Books, 1985, 2005).

[2]. Antonio Gramsci, Prison Notebooks, Ed. & Trans. Quintin Hoare & Geoffrey Nowell Smith, New York: International Publishers, 1971. p. 276.

[3] I take up in great detail the nature of the surveillance state and the implications the persecution of these whistle blowers has for undermining any viable understanding of democracy. See: Henry A. Giroux, “Totalitarian Paranoia in the post-Orwellian Surveillance State,” Truthout (February 10, 2014). Online: http://www.truth-out.org/opinion/item/21656-totalitarian-paranoia-in-the-post-orwellian-surveillance-state.

[4] For an excellent description of the new surveillance state, see Glenn Greenwald, No Place to Hide (New York: Signal, 2014); Julia Angwin, Dragnet Nation: A Quest for Privacy, Security, and Freedom in a World of Relentless Surveillance (New York: Times Books, 2014);

[5] Zygmunt Bauman and David Lyon, Liquid Surveillance: A Conversation (Cambridge, UK: Polity Press, 2013).

[6] Zygmunt Bauman, Wasted Lives (London: Polity, 2004), pp.132-133.

[7] Editorial, “Cops or Soldiers: America’s Police Have Become Militarized,” The Economist (May 22, 2014). Online: http://www.economist.com/news/united-states/21599349-americas-police-have-become-too-militarised-cops-or-soldiers

[8]Michelle Alexander, “Michelle Alexander, The Age of Obama as a Racial Nightmare,” Tom Dispatch (March 25, 2012). Online: http://www.tomdispatch.com/post/175520/best_of_tomdispatch%3A_michelle_alexander,_the_age_of_obama_as_a_racial_nightmare/

[9] Heidi Boghosian, Spying on Democracy: Government Surveillance, Corporate Power, and Public Resistance, (City Lights Books, 2013).

[10]. Instructive here is Manuel Castells, Networks of Outrage and Hope: Social Movements in the Internet Age (Cambridge: Polity, 2012).

[11] Marjorie Cohn, “Beyond Orwell’s Worst Nightmare,” Huffington Post (January 31, 2014).

[12] See, for example, Manuel Castells, The Rise of the Network Society (Malden: Wiley-Blackwell, 1996) and Zygmunt Bauman, Collateral Damage: Social Inequalities in a Global Age (Cambridge: Polity Press, 2011).

[13] Ibid., pp. xix-xx

[14] Ibid., Postman, Amusing Ourselves To Death.

[15] Ariel Dorfman, “Repression by Any Other Name,” Guernica (February 3, 2014).

[16] Boghosian, op cit., p. 32.

[17] Pete Cashmore, “Why 2012, despite privacy fears, isn’t like Orwell’s 1984”, CNN (January 23, 2012). Online: http://ireport.cnn.com/docs/DOC-770499

[18] Spencer Ackerman, “US tech giants knew of NSA data collection, agency’s top lawyer insists,” The Guardian (March 19, 2014). Online: http://www.theguardian.com/world/2014/mar/19/us-tech-giants-knew-nsa-data-collection-rajesh-de

[19] Ibid. Boghosian, p. 22..

[20] Jonathan Crary, 24/7 (London: Verso, 2013), p. 16.

[21] Mark Karlin, “From Spying on ‘Terrorists Abroad’ to Suppressing Domestic Dissent: When We Become the Hunted,” Truthout, (August 21, 2013).

[22] Ibid., pp. 22-23.

[23] Arun Gupta, “Barrett Brown’s Revelations Every Bit as Explosive as Edward Snowden’s,” The Guardian (June 24, 2013).

[24] Bruce Schneier, “The Public-Private Surveillance Partnership,” Bloomberg (July 31, 2013).

[25] David Graeber, “Dead Zones of the Imagination,” HAU: Journal of Ethnographic Theory 2 (2012), p. 119.

[26] Ibid., p. 48.

[27] Theodor W. Adorno, “Aldous Huxley and Utopia”, Prisms, (Cambridge: MIT Press, 1967), pp. 106-107.

[28] Tom Engelhardt, “Tomgram: Engelhardt, A Surveillance State Scorecard,” Tom Dispath.com (November 12, 2013).

[29] I take up many of these issues in Henry A. Giroux, The Violence of Organized Forgetting (San Francisco: City Lights Publishing, 2014); The Twilight of the Social (Boulder: Paradigm Press, 2012), and Zombie Politics and Culture in the Age of Casino Capitalism (New York: Peter Lang, 2011).

[30] Quoted in Quentin Skinner and Richard Marshall, “Liberty, Liberalism and Surveillance: a historic overview,” Open Democracy (July 26, 2013).

[31] Charles Derber, private correspondence with the author, January 29, 2014.

[32]Stanley Aronowitz, “What Kind of Left Does America Need?,” Tikkun, April 14, 2014

http://www.tikkun.org/nextgen/what-kind-of-left-does-america-need

[33] Ibid.

[34] Ibid.

[35] Lizette Alvarez, “Florida May Reduce Tuition for Select Majors,” New York Times (December 9, 2012). Online: http://www.nytimes.com/2012/12/10/education/florida-may-reduce-tuition-for-select-majors.html?_r=0

[36] Valerie Strauss, “How Gov. Walker tried to quietly change the mission of the University of Wisconsin,” The Washington Post (February 5, 2015). Online: http://www.washingtonpost.com/blogs/answer-sheet/wp/2015/02/05/how-gov-walker-tried-to-quietly-change-the-mission-of-the-university-of-wisconsin/

[37] Monica Davey and Tamar Lewinjune , “Unions Subdued, Scott Walker Turns to Tenure at Wisconsin Colleges,” New York Times (June 4, 2015). Online: http://www.nytimes.com/2015/06/05/us/politics/unions-subdued-scott-walker-turns-to-tenure-at-wisconsin-colleges.html?_r=0

[38] Andy Thomason, “As Degrees Are Cut, Critics continue to Decry Dismantling of U. of North Carolina,” The Chronicle of Higher Education (May 27, 2015). Online: http://chronicle.com/blogs/ticker/as-degrees-are-cut-critics-continue-to-decry-dismantling-of-u-of-north-carolina/99587

[39] Ibid.

[40] Therese J. Borchard. “Statistics About College Depression,” World of Psychology (September 2, 2010). Online: http://psychcentral.com/blog/archives/2010/09/02/statistics-about-college-depression/; Allison Vuchnich and Carmen Chai, “Young Minds: Stress, anxiety plaguing Canadian youth,” Global News (May 6, 2013). Online: http://globalnews.ca/news/530141/young-minds-stress-anxiety-plaguing-canadian-youth/

[41] Paul Luke, “Seriously stressed-out students on the rise on post-secondary campuses

Burdened by debt and facing a shaky job market, many students feel overwhelmed,” The Province (April 21, 2014). Online: http://www.theprovince.com/business/Seriously+stressed+students+rise+post+secondary+campuses/9756065/story.html

[42] See http://data.worldbank.org/indicator/SL.UEM.1524.ZS

[43] See, for instance, David Brooks, “The Nature of Poverty,” New York Times (May 1, 2015). Online:

http://www.nytimes.com/2015/05/01/opinion/david-brooks-the-nature-of-poverty.html?smid=tw-share&_r=0

[44] Sean Illing, “Why David Brooks Shouldn’t Talk About Poor People,” Salon (May 1, 2015). Online: http://www.slate.com/articles/news_and_politics/politics/2015/05/david_brooks_shouldn_t_talk_about_the_poor_the_new_york_times_columnist.single.html?print

[45] For an excellent rebuttal of the politics of resilience, see Brad Evans and Julien Reid, Resilient Life: The Art of Living Dangerously (London: Polity Press, 2014).

[46] Paul Krugman, “Race, Class, and Neglect,” New York Times (May 4, 2015). Online: http://www.nytimes.com/2015/05/04/opinion/paul-krugman-race-class-and-neglect.html?_r=0

[47] Ibid.

 

dimanche, 28 juin 2015

The US’ “Asia Pivot” is in Doldrums

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Author: Salman Rafi Sheikh

Ex: http://journal-neo.org

The US’ “Asia Pivot” is in Doldrums

If the US’ “Asia Pivot” was to be described in one sentence, it would be “encirclement” of its two most important strategic peers in the world: Russia and China. The idea of “encirclement” was further based upon building a chain of allies across Asia, which is somehow now suffering from standstill. As it stands, not only is the US not succeeding in securing that chain of allies, but the ‘counter-economic-offensive’ of Russia and China has struck a heavy blow to the US ambitions as well.

As far as the question of the effectiveness and the success of “Asia Pivot” is concerned, one can evaluate it by emphasizing the fact that in its bid to strengthen its weak position, the US did not hesitate to virtually accept Iran’s erstwhile position on its nuclear programme. The fast changing situation inside Afghanistan and in Central Asian region must have compelled the US to make a serious attempt to wean Iran to its side so that the Iranian route to the Caspian Sea could be opened to use for the former. In other words, in the US’ new strategic calculations with regard to its position in this part of the word, Iran has come to occupy a significant position, and as such, Iran is most likely to take strategic advantage of it in order to strengthen its position against Saudi led “Sunni” block in the Middle East.

However, the success of the “Asia Pivot” is not dependent upon Iran alone; it is rather more deeply dependent upon that chain of allies the US originally conceived of as vital in this strategy. Iran, as is obvious, is only one link in that chain. Therefore, its position and its role in in facilitating the “Asia Pivot” must not be over-emphasized.

Although it is believed that the on-going crisis in the Middle East have impacted the progress of the “Asia Pivot”, the fact is that the US has not been able to succeed in securing the kind of agreements with its East Asian allies it wanted to secure. East Asia, as it turns out, is not waiting for the US, nor is it willing to engage with the US on such terms as would jeopardize their relations with Russia and China. Major countries in the region, including America’s key allies and its top emerging rival, are actively jockeying for influence, assertively reassessing their bi-lateral relations with their neighbors and generally stirring for what could become a significant realignment of power in the world’s fastest-growing region specifically, and in the world generally. It is increasingly become clear with each day passing that the post-cold war balance of power has now changed a lot, and that global politics is no longer solely dominated by the US.

The recalcitrant behaviour of the US’ erstwhile allies, in this behalf, is only a reaction to this changing global political realities. Not only this, China is also actively involved in jeopardizing the “Asia Pivot” by exploiting rivalry between two of the US’ main allies in the region: South Korea and Japan. Tensions between the two American allies, which stem from a troubled history, particularly events that transpired during World War II, continue to flare from time to time and are always a source of trouble for the US to get over it. South Korea wants to see genuine repentance from Tokyo, in addition to compensation, for Japanese actions during the war, notably on the so-called comfort women, as the Korean women forced into sexual slavery for the benefit of Japanese soldiers were called.

China, meanwhile, is deliberately working to profit from the dispute between Japan and South Korea with a strong, top-level diplomatic offensive to complement the South Korea’s considerable economic muscle. Chinese policy, and priorities, were markedly evident during Chinese President’s last year visit to South Korea. Making an unprecedented move, and breaking with the tradition, Xi Jingping travelled to South Korea before travelling to North Korea. Not only was it an indication of Chinese policy to sabotage the “pivot” by embarking on offensive diplomacy but also a clear message to the young North Korean leader who has presided over a deteriorating relationship with Beijing. But more than a mere warning to North Korea, the Chinese gesture was meant to warmly embrace South Korea. That the tour was meant to hit at the heart of South Korea-Japan rivalry became self-evident in one of the speeches Xi delivered during the visit. In the speech delivered to Korean students, Xi not only spoke of Japanese military aggression during World War II, but also of the time 400 years ago when China’s Ming rulers sent soldiers to help Korea fend off Japanese invaders.

Apart from winning the US allies to its side, China, in partnership with Russia mainly, has also launched an “economic offensive” in the shape of Asian Infrastructure and Development Bank. Under Chinese stewardship, a new and potentially disruptive player in the development banking landscape, the AIIB, which was initially proposed in 2013 by President Xi Jingping, has gathered a lot of steam in the past few months, and has become the primary source of attraction for the erstwhile US allies in the region. In other words, this initiative has alone done so much damage to the US position in the region that no limited military conflict could do. As it stands, the Bank’s stated mission is to “focus on the development of infrastructure and other productive sectors in Asia.” It has attracted 57 founding member countries. This group includes some of America’s closest allies — first the UK, followed by Germany, France, South Korea, and Israel, among others. The U.S. and Japan are, as should have been expected, two of the most prominent players to decline membership. Although this Bank is by far much smaller, in terms of the capital it has, than World Bank and Asian Development Bank, however, with so many major countries on board, the AIIB poses a credible alternative to incumbent development banking systems like the World Bank, International Monetary Fund, and others that have been in place, largely unchallenged, for 70 years. It’s a big shake-up for the development world, and a very suitable alternative to many a state in the region which do wish to get out of the dollar-oriented, US dominated, economic system.

The Chinese-Russian endeavor is, perhaps, the strongest response to the “Asia Pivot”, which not only meant to encircle and contain China but, at the same time, also aimed at integrating itself into the US led global economic system dominated by dollar. The initiative to establish a different currency system and the related development of the AIIB have thus clearly established the failure of the US ‘dream’ of having China into the trap.

However, apart from attempting to structure an altogether ‘new economic system’, China, by default, is not that much integrated in the current global economic system being virtually run by the World Bank and the IMF. This can be illustrated in this way: China is now the world’s second largest economy—the largest if measured in terms of purchasing-power parity; however, its contribution and its voting power in the IMF is roughly equivalent to that of the Netherlands and Belgium combined. It is certainly much less than China’s economic worth. And, it is certainly a bad omen for the US policy to have China integrated into global economic system.

On politico-military front, China is equally aggressively asserting its space. Not only is she reclaiming land and building an airstrip on the disputed Spratly Islands, creating what the Pentagon has called “facts on the water,” but also actively engaged in rash island-building program in the South China Sea. Although the US has signaled to send its Navy in the region to ensure “freedom of navigation”, it is quite obvious that the US cannot afford to confront China militarily; after all, China is one of the most important investors in the USA itself. Chinese presence in the US can be assessed from the fact that between 2011 and 2013, the value of China’s mergers and acquisitions (M&A) in the United States exceeded the value of US merger and acquisitions deals in China. Similarly, between 2011 and 2012, Chinese FDI flows into the US exceeded US FDI flows into China. While it is too early to call this a permanent turning point, Chinese companies are also certainly poised to deepen their presence in the US with the passage of time. Given these trends, it can hardly be expected that the USA can or should even think of engaging in a military conflict with China.

In this context, it is quite an evident fact that China is playing a long game, and it is scoring points slowly but steadily while the US struggles to carry out its much-advertised “pivot.” With US attention currently occupied by Iraq, Syria and now Yemen, developments in Asia that clamor for closer attention from the US once again seem to be getting drowned out by the din from the Middle East. However, it is also a fact that the US-Iran rapprochement is kind of a US response to Chinese assertiveness in East Asia. The US policy, in this regard, can be summarized in this way: if China gets hold over East Asia, the US can manipulate energy rich regions of West and Central Asia through Iran. And, if the US can bring this region under its control, it can not only manipulate the flow of energy to China and other East Asian states and thereby impact their economic growth, but also cause trouble for another major power: Russia. The US strategy is, therefore, two edged: one of the one hand, it aims to strengthen its position in the Middle East, and on the other, it aims to maintain political influence in the Eastern and Central Asian regions, enough to prevent China-Russia alliance from establishing total hegemony. Notwithstanding the strategic aim of the US, it seems quite improbable that the US would, at least in the near future, be able to secure any major victory. Whether or not its position is weak can be a moot question; however, it is quite certain that its competitors—Russia and China—are much stronger than ever, and are therefore in a much better position to put the “pivot” in the ‘dustbin’ of geo-politics.

Salman Rafi Sheikh, research-analyst of International Relations and Pakistan’s foreign and domestic affairs, exclusively for the online magazine “New Eastern Outlook

 

Espionnage américain: une indignation française à géométrie variable...

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Espionnage américain: une indignation française à géométrie variable...

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Philippe Migault, cueilli sur le site de l'agence d'information russe Sputnik et consacré à l'espionnage des présidents de la République français par la NSA...

Philippe Migault est directeur de recherche à l'Institut de Relations Internationales et stratégiques (IRIS).

La révélation de la mise sous écoute de trois Présidents de la République française, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande, fait scandale en France. Pourtant, n'en doutons pas, la colère élyséenne sera sans lendemains.

Evidemment François Hollande a fait un geste fort en convoquant ce matin le Conseil de Défense. Cette instance ne se réunit habituellement que dans des circonstances particulièrement graves: attentats, opération des armées françaises à l'étranger… Mais les déclarations des autorités françaises, qui condamnent des « faits inacceptables entre alliés », ne doivent pas faire illusion. Il n'y aura pas même de brouille franco-américaine.

D'une part parce que nous sommes sans aucune illusion vis-à-vis de nos « alliés ». En 2012 déjà, la France a demandé des comptes à la NSA américaine, soupçonnée d'avoir infiltré les ordinateurs de l'Elysée sous la présidence de Nicolas Sarkozy. La DGSE et l'Anssi (Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d'Informations) avaient demandé à la NSA de s'expliquer. Celle-ci avait nié ses responsabilités sans convaincre personne.

D'autre part, parce que nous sommes mal placés pour donner des leçons. Que s'imagine-t-on? Que les services français sont exemplaires? Ils recrutent la fine fleur des mathématiciens et des spécialistes en cryptologie: ce personnel d'exception n'est pas là à des fins strictement défensives. Les capacités d'écoute françaises sont connues et reconnues par tous les services de renseignement dans le monde et sont un sujet légitime de fierté pour la France.

Par ailleurs, comme le déclarait ce matin François Heisbourg, Conseiller au Président de la Fondation pour la Recherche Stratégique (FRS), semblant trouver la situation parfaitement banale, les Américains pratiquent ces écoutes tout simplement parce qu'ils en ont les capacités et qu'ils interceptent donc toutes les communications téléphoniques ou informatiques qui ne font pas l'objet d'une protection de très haut niveau.

Mais c'est là, dans le ton employé par François Heisbourg, que le bât blesse: en résumé, oui les Américains nous espionnent, nous sommes au courant, pas de quoi fouetter un chat… Si M. Heisbourg, en tant que spécialiste des questions stratégiques, a parfaitement raison sur le fond, sa réaction un tantinet fataliste est révélatrice d'un état d'esprit largement répandu en France: l'indignation à géométrie variable. Ces Français, qui acceptent quasiment comme une évidence l'espionnage des Américains, hurleraient à la mort s'ils découvraient que la Russie en fait le dixième.

Libération, Mediapart, qui ont révélé les écoutes de la NSA visant les Présidents français, ont publié des articles sur les « réseaux Poutine en France ». Au terme d'une enquête bâclée, Libération a titré en octobre dernier sur le « Tsar système », joyeux inventaire à la Prévert dans lequel l'auteur de ces lignes était nommément mis en cause parmi les supposés agents stipendiés du Kremlin en France.

Libération, dans la foulée de sa Une sur les écoutes de la NSA va-t-il maintenant mener une enquête portant sur les réseaux américains en France? Va-t-il évoquer les relais parisiens des think-tanks américains néoconservateurs, Hudson Institute et autres? Va-t-il demander aux services de contre-espionnage français qui sont les plus actifs en France entre les agents de renseignement russes et Américains? Va-t-il faire le point avec les spécialistes de la cyberguerre sur les attaques ou les tentatives de pénétration visant des entreprises stratégiques et des administrations françaises, lesquelles sont loin de d'être majoritairement russes et chinoises comme on se l'imagine fréquemment? Va-t-il dresser la liste des experts, journalistes, hommes politiques, leaders d'opinion qui, méthodiquement, relaient l'influence américaine et clouent au pilori médiatique tous ceux qui ne sont pas Atlantistes forcenés ni fervents partisans du TTIP? Va-t-il dresser la liste des titres de presse français qui comptent parmi leurs actionnaires des Américains? Quant à Mediapart, dont on ne peut que louer la pugnacité, va-t-il à présent faire le point sur les raisons pour lesquelles nous acceptons sans trop sourciller l'espionnage américain, sur les agents d'influence à l'œuvre dans les formations politiques, l'administration, les entreprises, les différents centres de réflexion?

Non, sans doute. On n'enquête que sur ce qui est caché. Or cette mainmise de l'Amérique sur la France est de notoriété publique. L'ultime acte d'indépendance de la France a été de refuser de suivre les Américains en Irak en 2003, les spécialistes sérieux étant parfaitement conscients à l'époque que l'excuse des armes de destruction massive relevait de la manipulation. Nous sommes depuis rentrés dans le rang, « dans le troupeau Occident » comme le résumait récemment Régis Debray. Notre retour au sein du haut commandement intégré de l'OTAN sous l'égide de Nicolas Sarkozy, notre résignation face aux sanctions américaines visant BNP-Paribas, notre obéissance à Washington dans le cadre du dossier Mistral, démontrent que la domination américaine n'est pas subie, mais voulue par les principaux dirigeants politiques français. L'accès de colère de François Hollande et de son gouvernement sera considéré à cette aune par les Américains. Le simple mouvement d'humeur d'un vassal qui ne veut pas se déconsidérer vis-à-vis de son opinion publique.
 
Philippe Migault (Sputnik, 24 juin 2015)

vendredi, 26 juin 2015

Le monde libre face au terrorisme américain

Le monde libre face au terrorisme américain

Auteur : Nicolas Bonnal 
Ex: http://zejournal.mobi

Les États-Unis sont en train de devenir pour le monde un problème. Emmanuel Todd

todd.jpgL’Amérique s’impose de plus en plus comme une puissance tératologique et apocalyptique, illustrant une destinée de violence depuis presque deux siècles maintenant. En guerre elle donne Hiroshima, l’Irak ou le Vietnam, en culture les Tortues Ninja, Madonna ou Lady Gaga, en économie inégalités et dettes, des zones zombies ou la hideuse guirlande des Urban Sprawls (prolifération cancéreuse et géométrique des banlieues) qui défigurent le monde, et que le grand essayiste et écologue Dean Kunstler a brillamment dénoncé.

Dean Kunstler parle d’une économie hallucinée; on peut dire que le militarisme américain est aussi halluciné, qui propose aux Européens une extermination sous anesthésie pour cet été — car où est passée l’opinion publique susceptible de réagir ici ou là, où est passé le gouvernement européen susceptible de demander aux Américains d’arrêter leur délire? Je me souviens des manifestations menées par nos partis communistes en Occident, et qui rassemblaient 300.000 personnes, ou même des manifestations européennes contre la guerre en Irak…. Aujourd’hui personne ne réagit.

Mais en Asie aussi, la Thaïlande, les Philippines, d’autres Etats vassaux et corrompus, quadrillés par les bases US, promeuvent cette idée d’une guerre d’influence contre la Chine.

Faisons quelques rappels pour situer notre lecteur.

Tocqueville a recensé les désastres humains et culturels qui allaient venir d’Amérique (l’argent, le messianisme, le féminisme, le racisme, les médias aux ordres, la vulgarité…). Et alors que l’Amérique est encore loin de tout, il consacre plusieurs chapitres à la question militaire en « démocratie » américaine (Tome II, Troisième partie):

« De toutes les armées, celles qui désirent le plus ardemment la guerre sont les armées démocratiques. (…). On peut donc dire d’une manière générale que, si les peuples démocratiques sont naturellement portés vers la paix par leurs intérêts et leurs instincts, ils sont sans cesse attirés vers la guerre et les révolutions par leurs armées. »

Puis Tocqueville se fait encore plus inquiétant:

« Il y a deux choses qu’un peuple démocratique aura toujours beaucoup de peine à faire: commencer la guerre et la finir… (…) Il n’y a pas de longue guerre qui, dans un pays démocratique, ne mette en grand hasard la liberté. »

Deux éléments importants sont soulignés par le grand analyste français:

D’abord les Américains n’aiment pas faire la paix — ou la bâclent du mieux qu’ils peuvent. Du Traité de Versailles en 1919 en passant par le Vietnam ou la Guerre Froide après 1945 et l’actuelle ébullition russophobe et antichinoise, ils se livrent à la « guerre perpétuelle ».

Deuxièmement, Tocqueville voit que la guerre mettra fin aux libertés, comme l’a fait la guerre contre le terrorisme (cet EGM, être généré médiatiquement) à partir des années 90 ou du 11 septembre; la fascisation américaine peut être datée de Clinton, mais Chesterton la voyait poindre au cœur des années vingt: lynchage des noirs, chasse au facies (pas de juif, d’italien ou de balkanique en Amérique!), chasse au bolchevik-anarchiste, chasse enfin au buveur de bière ou de vin rouge…

tocq.JPGVoilà où nous en sommes deux siècles après Tocqueville, quand les vassaux et les politiciens choisis (un politicien européen n’est plus élu, il est choisi, a déclaré un historien américain) vont accepter leur ruine avec un bel esprit de renoncement et dans l’indifférence d’une opinion publique momifiée. Les prétextes incriminés relèvent de la plus criante hypocrisie, hypocrisie qui existait déjà à l’époque de Rudyard Kipling ou Jules Verne quand on envahissait et pillait un pays pour les mêmes éhontés prétextes humanitaires. On évoque souvent l’hypocrisie de cette civilisation « démocratique » anglo-saxonne; l’analyste anti-impérialiste Hobson parlait en 1900 d’inconsistance de l’esprit humanitaire et impérial britannique. Peu cher payé pour les camps de concentration des Boers…

On pourra enfin rappeler une chose: ces démocraties se pensent meilleures, mais elles ne sont meilleures que parce qu’elles ont gagné leurs récentes guerres. Robert McNamara, dans Le Brouillard de la Guerre, le rappelle: « si nous avions perdu en 1945, nous aurions mérité d’être pendus. »

Il fut un temps où les démocraties prenaient plus de gants. On avait peur du péril jaune, du péril rouge, mais aujourd’hui on n’a même plus besoin de prétextes. L’Europe devient une colonie d’esclaves au service de l’étranger ou du bankster américain. A ce titre, elle et sa population sont « expendable », liquidables sur un champ de bataille ou dans une salle de marché. On fait confiance à la télé et aux ordinateurs pour anesthésier tout le petit monde.

Je pense au grand écrivain américain Gore Vidal; dans son beau pamphlet sur la guerre perpétuelle US, il écrivait:

« La junte du Pentagone en charge de nos affaires a programmé son président pour nous dire que Ben Laden était un maléfique qui enviait notre bonté, notre richesse et notre liberté. »

Gore Vidal recense après 200 opérations militaires US de 1960 à 2000 puis il fait le lien entre la cruelle oligarchie boursière des années Clinton-Bush et la militarisation de la politique US devenue ultra:

« L’administration US, à peu près inepte dans tous les domaines sauf dans l’exemption des impôts pour les plus riches, a déchiré tous les traités auxquels les nations civilisées souscrivent, les accords de Kyoto, puis les accords nucléaires avec la Russie. »

Enfin, Vidal rappelle ce que c’est qu’un terroriste. Et ce n’est pas pour lui un fou d’Allah:

« Selon le dictionnaire américain d’Oxford, le mot terroriste désigne un supporteur des Jacobins, qui défend et pratique la Terreur, soit la répression et le bain de sang dans la propagation des principes de démocratie et d’égalité. »

Le grand romancier de conclure: la plupart des terroristes actuels se trouvent dans nos gouvernements occidentaux.

 - Source : Nicolas Bonnal

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mardi, 23 juin 2015

Le mythe du libre-échange mondial

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Le mythe du libre-échange mondial

Auteur : Pepe Escobar
Traduction Daniel, relu par jj (Le Saker francophone)
Ex: http://zejournal.mobi

L’élément clé du TTIP, c’est le Mécanisme de règlement des différends entre les investisseurs et les États qui, pour l’essentiel, donne aux grandes sociétés toute la latitude requise pour poursuivre les gouvernements en invoquant un défaut de mise en place des mesures appropriées lorsque les politiques ou la législation de l’État nuisent à leurs profits. Mais est-ce que cela s’applique exclusivement aux questions commerciales ?

Une question primordiale et directe, mais secrète, était à la fois à l’ordre du jour du sommet du G7 en Allemagne et de la réunion du groupe Bilderberg en Autriche la semaine dernière, à savoir la poursuite des négociations en catimini au sujet du Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP), cet accord de libre-échange entre les USA et l’UE, dont la portée est monumentale.

Même si les multinationales derrière le TTIP se mobilisent férocement pour qu’un accord soit conclu d’ici la fin de 2015, de sérieux problèmes subsistent (dans les négociations) .

Il y a eu aussi ce vote au Congrès des USA vendredi dernier. En fait, il y a eu deux votes. Le premier pour savoir si l’on donnait au gouvernement des USA le pouvoir de négociation accélérée [fast track en anglais, NdT] de conclure des accords commerciaux, qui concerne avant tout le Partenariat trans-pacifique (PTP) ; le second à propos de l’aide à donner aux travailleurs étasuniens qui ont du mal à concurrencer les importations résultant des accords commerciaux.

Le pouvoir de négociation accélérée a été adopté, mais pas l’aide à l’adaptation des travailleurs. Le Sénat des USA devra donc se pencher sur le pouvoir de négociation accélérée. Les pouvoirs corporatifs derrière le PTP (et le TTIP d’ailleurs) n’ont pas trouvé cela drôle.

N’empêche que tout cela dépasse largement le pouvoir présidentiel absolu de négocier des accords douteux comme le TTIP, le PTP et l’Accord sur le commerce des services (ACS).

L’administration Obama tient mordicus à verser des torrents d’avantages aux travailleurs étasuniens une fois le PTP conclu, une obsession éminemment discutable.

Du point de vue des autres pays, le PTP est loin d’être une panacée. Washington n’offre aucun nouvel accès amélioré au marché. Le PTP exclut totalement la Chine, ce qui est ridicule, car Pékin est le principal partenaire commercial de la plupart des pays concernés. Puis l’élément vital du PTP, c’est de permettre aux grandes sociétés d’imposer leur loi sur les droits de propriété intellectuelle, ce qui ouvre la porte à toutes sortes d’abus par les darwinistes sociaux.

En ce qui concerne le TTIP, Bruxelles ne cesse de jurer que les négociations relatives à cet accord commercial ne sont pas si secrètes que cela. La Commission européenne (CE) se vante de publier les textes relatifs aux négociations sur son site Web, contrairement à Washington. Certains textes sont publiés, d’autres pas, y compris ceux de nature plus délicate.

L’élément clé du TTIP, c’est le Mécanisme de règlement des différends entre les investisseurs et États qui, pour l’essentiel, donne aux grandes sociétés toute la latitude requise pour poursuivre les gouvernements, tout gouvernement, en invoquant un défaut de mise en place des mesures appropriées lorsque les politiques ou la législation de l’État nuisent à leurs profits. En somme, la culture de l’entreprise en sort gagnante ; les travailleurs, les petites et moyennes entreprises (PME) et la démocratie sont les grands perdants.

Nous pouvons d’ores et déjà prévoir la prolifération de tribunaux bidon qualifiés de tribunaux d’arbitrage grouillant d’avocats de société coûtant la peau  des fesses. Tu parles d’une justice sociale !

Mais est-ce que tout cela s’applique exclusivement aux échanges commerciaux ? Bien sûr que non !

L’Otan, version commerciale

Le signe révélateur apparaît dans la façon dont l’administration Obama s’évertue à affaiblir la résistance japonaise (depuis au moins deux ans maintenant) à de nombreuses dispositions du PTP. Les proverbiaux et omniprésents officiels US ne cessent d’ailleurs de répéter que le PTP est un élément crucial du pivot vers l’Asie des USA.

Même le chef du Pentagone Ash Carter y est allé d’une sortie il y a deux mois, en disant que le PTP était aussi important pour lui que n’importe quel porte-avions.

Tout cela s’est produit au moment même où Washington tentait (en vain) de forcer ses alliés de bouder la Banque d’investissement pour les infrastructures (AIIB) dirigée par la Chine. À cet égard, nous ne pouvons reprocher à l’administration Obama d’aller à l’encontre de ce qu’elle prône, c’est-à-dire que la Chine ne peut diriger une banque de développement et qu’elle n’a pas à rédiger des règles et des normes en matière d’investissement et de commerce à l’échelle mondiale.

Le fond du problème, c’est que ces trois méga accords (PTP, TTIP et ACS) représentent le modèle absolu de ce qui fait saliver le groupe Bilderberg : une gouvernance d’entreprise mondialisée.

En affirmant que le PTP est la composante économique stratégique du pivot vers l’Asie, le Pentagone révèle à son tour jusqu’à quel point les échanges commerciaux sont devenus politisés. Le PTP fera en sorte que les entreprises chinoises soient fortement désavantagées dans la concurrence qui les opposera aux sociétés des USA sur les marchés étasuniens et asiatiques. Il s’agit en fait d’une autre facette de la politique d’endiguement.

Le TTIP, le PTP et l’ACS sont en fait les têtes d’une même hydre. Tous ces accords suivent la même logique géostratégique transatlantique et transpacifique de l’Otan version commerciale, qui se résume à l’Occident contre le reste du monde. Ce n’est pas un hasard si les BRICS sont exclus. Il ne faut pas s’étonner non plus du caractère secret des négociations, car la gouvernance d’entreprise mondialisée est bien loin d’être le tube du moment sous bien des latitudes.

Du jambon de plastique dans notre assiette ?

Ne nous leurrons pas ; le TTIP est loin de faire l’unanimité en Europe, du moins parmi les quelques citoyens de l’UE concernés (et horrifiés) qui se sont donné la peine de tenter de percer le secret.

L’Allemagne a été le théâtre de manifestations importantes. Le SPD, qui fait partie du gouvernement de coalition dirigé par la chancelière Merkel, est résolument opposé au TTIP. Les Italiens ont appris que le TTIP causerait pas moins de 1,3 million de pertes d’emploi dans le pays. Une comparaison avec l’ALENA (Accord de libre-échange nord-américain) est révélatrice. En douze ans, les USA ont perdu un million d’emplois, parce que les grandes sociétés et les entreprises ont délocalisé leurs productions au Mexique, où les coûts sont beaucoup plus bas.

Même Bruxelles a été contrainte d’admettre que le TTIP causera du chômage, car bon nombre d’emplois se retrouveront de l’autre côté de l’Atlantique, où les normes d’emploi et les droits syndicaux sont nettement inférieurs.

Le TTIP touchera 850 millions de personnes en Amérique du Nord et en Europe, soit environ 45 % du PIB mondial. Les échanges commerciaux en question s’élèvent à €500 Mds par an. C’est ce qu’on pourrait qualifier de mondialisation avancée, qui se fait sans trop d’ingérence de la part des marchés émergents.

Le rôle prépondérant de la vision européenne a fait en sorte que l’UE possède les règles les plus évoluées en matière de santé, de protection du consommateur et de qualité des services publics (avec une grande variation d’un pays à l’autre ; on ne peut comparer la France à la Roumanie, par exemple).

Rien d’étonnant donc à ce que les producteurs agricoles des pays du Club Med [Europe de Sud, NdT], qui misent sur la qualité, craignent que le TTIP n’entraîne une invasion barbare. Les Italiens envisagent avec horreur l’arrivée d’un monstre faussement fabriqué en Italie, lorsque les grandes sociétés étasuniennes pourront donner à toute leur mixture bâtarde riche en OGM l’appellation jambon de Parme ou fromage gorgonzola.

Une bonne manière de vérifier consiste à aller dans un supermarché aux USA, où la vision d’horreur est totale. Pas moins de 70 % de tous les aliments transformés qui s’y trouvent sont infestés d’OGM. L’UE n’autorise pratiquement aucun produit avec OGM. Même chose du côté de la toxicité. Dans l’UE, une entreprise doit prouver qu’une substance est sans danger avant de la commercialiser. Aux USA, tout est permis.

Avec le TTIP, la santé publique, l’éducation et les services de distribution d’eau de l’UE seront dévastés et pris en charge par les grandes sociétés étasuniennes. Les lois sur la sécurité alimentaire, la législation importante relative à l’environnement et la réglementation bancaire seront complètement chamboulées.

Le baratin que nous servent les colporteurs du TTIP est que la mondialisation 2.0 va entraîner une hausse de 0,5 % du PIB de l’UE. On est loin du taux de la Chine, mais lorsque l’austérité fait des ravages, nous sommes prêts à boire toutes les boissons très sucrées qu’on nous propose (un peu de Kool-Aid ?), qui accompagnent à merveille le jambon de Parme en plastique.

 - Source : Pepe Escobar-Traduction Daniel, relu par jj (Le Saker francophone)

vendredi, 19 juin 2015

Hillary Clinton, une mondialiste militante

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HILLARY CLINTON, UNE MONDIALISTE MILITANTE
 
Éradiquer les identités culturelles

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr
 
Hillary Clinton débutant sa campagne électorale pour les présidentielles américaines a affirmé que « les codes culturels profondément enracinés, les croyances religieuses et les phobies structurelles doivent être modifiées. Les gouvernements doivent utiliser leurs moyens de contrainte pour redéfinir les dogmes religieux traditionnels». Cette déclaration citée par Auran Derien dans un article de METAMAG, avait été annoncée par le quotidien El Manifestio.com, sous le titre « Hillary Clinton contre les identités culturelles et religieuses ». 

La déclaration d'Hillary Clinton confirme ce que de nombreuses plumes dissidentes affirmaient depuis longtemps, à savoir que le gouvernement mondial ou ce que d'aucuns appelleraient les forces du capitalisme ont un plan qui passe par l'extinction planifiée des identités culturelles et de tout ce qui est traditionnel.
 
Cette thèse qui a amené beaucoup d'entre nous à prendre conscience depuis quelques années du double jeu de l'idéologie officielle antiraciste est aussi celle qui a justifié dans les années 80 notre détachement du mouvement altermondialiste pro-immigrée, dans le style de la revue ''multitude''. 

Avec la déclaration sincère - nous n'en doutons pas un instant ! - d'Hillary Clinton, nous comprenons à la lettre l'expression du ''grand remplacement'' de Renaud Camus et cette expression qui vise bien un programme politique délibéré, à la logique réfléchie et préparée en coulisses.

Les déclarations d'Hillary Clinton révèlent la finalité proprement totalitaire du système mis en place, celui du mondialisme politique dont se réclame toute notre classe politique. Il s'agit bien d'éradiquer les identités culturelles et surtout de déraciner, de couper l'herbe sous le pied de la Tradition.
 
En somme, les plus traditionnalistes et les plus conservateurs de nos penseurs (Schmitt, Kelsen, Evola, Gomez Davila, Alain de Benoist) ont eu raison de nous prévenir. La finalité de l'hyper-modernité est l'éradication de toute identité culturelle spécifique au nom de la consommation. Pour cela, effectivement, il n'est plus besoin d'aller à l'école ou d'apprendre l'histoire. Il suffira de réciter les mémoires sélectives des vainqueurs ou les épopées des bien-pensants.
 
Ainsi, pour le programme mondialiste, les cultures, quels que soient leur espace géographique et leur singularité temporelle, doivent se plier à la consommation mercantile, au matérialisme de la technique et aux valeurs démocratiques sous peine d'être absorbées par la coercition totalitaire de la bonne gouvernance. 

La candidate Clinton a été claire : ou les Traditions se soumettent et nous les y obligeront, ou les identités culturelles se dissolvent dans la masse des consommateurs et des cartes de crédit ou nous les annihileront. 

Toute identité culturelle est invitée à se réformer ou à disparaître dans les temps nouveaux de la ''globalisation'' et du ''monde unique'', celui de l'hégémonie libérale et atlantiste. 

dimanche, 14 juin 2015

American Capital's Love Affair with Soviet Communism

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Our Kind of Enemy

 

American Capital's Love Affair with Soviet Communism

Ex: http://us2.campaign-archive2.com

Soviet Communism has not been fashionable in elite media and academic circles since 1992. Stalinists are now more often depicted as “conservatives” than leftists, and Communism is seen as a symptom of “nationalism.” A BBC documentary on North Korea declared that country to be a “fascist dictatorship,” on the “right of the political spectrum.” Apparently, if we are to condemn something in the modern world, it must be right-wing.

From a historical perspective, Communism was never really viewed as the enemy by American policymakers. Nationalism was. It has been difficult to discern this, since the true nature and motivations of U.S. policy-making have been shrouded by the myth of the Cold War—the notion that the U.S. and Soviet Union were engaged in an all-or-nothing battle between Freedom and Socialism, with the soul of the world hanging in the balance. In reality, the U.S. and Western Europe invested billions of dollars in the Soviet economy. And at critical times, the USSR was bailed out by cheap grain sales from Archer-Daniels-Midland and other conglomerates.

There was a Cold War of sorts, but it had little to do with “fear of Communism,” which policymakers did not fear nor properly understand. The real antagonism arose when the East sought to create a large, powerful trading bloc outside Western control. Then—and only then—would chatter about “tyranny” and the “Red Menace” be heard. Even in those exceptional times, corporate America continued to invest in “building socialism.”

So it is not entirely surprising to read that President Ford refused to meet with Alexandr Solzhenitsyn, so as not to “prejudice” Brezhnev at a summit held later. Reagan did the same, only meeting with liberal dissidents like Andrei Sakharov. Both Presidents, ostensible “anti-Communists,” were willing to work with Soviets and liberals—but never Russian nationalists.

Sanctions have been put on Putin's Russia that would never have been advocated at the height of the GULAG system. Indeed, the President of Russia has been the target of what scholar Stephen Cohen calls “ongoing, extraordinary, irrational, and nonfactual demonization” from the West. No Soviet dictator was treated so harshly. While Washington was never close to an armed conflict with the Soviet Union, today, a shooting war with Russia is a very real possibility.

The West is deeply indebted, bereft of leadership, and slowly falling into poverty. Yet Washington’s main foreign-policy objectives are to overthrow pro-Russian governments in Uzbekistan, Belarus, Kyrgyzstan, and Armenia. At a low point in American legitimacy, Washington is willing to risk a nuclear war.

In such a context, antiwar protests have been conspicuously absent, mainly because the corporate behemoths that financed them during the Cold War are no longer engaged. There is no peace movement calling for negotiation with Russia, just like there is no peace movement protesting the absurd Afghan war. The U.S. engages in provocative war games in Ukraine and Bulgaria with little domestic protest. This would have been unimaginable during the Cold War. The “no nukes” groups no longer exist, precisely at the time where nuclear war is actually possible.

The U.S. defends the “integrity” of Ukraine today, but demanded her independence during the Soviet era. The U.S. sends agents into Ukraine to overthrow the government, but refused to countenance the idea in 1956 or 1968. The U.S. military is lauded, by Left and Right alike, as heroic, superhuman, and morally spotless. Yet soldiers coming home from Vietnam were attacked physically by protesters at the behest of major media. Apparently, for the official Left, we can peacefully coexist with the USSR; however, nationalist (and non-Communist) Russia is a threat to us all.

To understand this mentality, one must turn to the untold story of the Cold War.

The Greatest Open Secret

On December 17, 2014, the Obama administration rescinded the “trade embargo” on Cuba. Many jumped to the conclusion that Cuba was the last front of Washington’s battle against socialism and Marxism. Nothing can be further from the truth. The West built socialism, not only in the early stages but throughout the Soviet period. (Cuba was exceptional, owing mostly to its geography.)

Bolshevik and early Soviet leaders were open about their desire to bring Russia up to speed with the industrialized West and their willingness to collaborate with European and American firms. In turn, Western capitalists envisioned the Revolution and development of Socialism as an opportunity for Russia to enter the global market. Jacob Schiff—of Kuhn Loeb and Company and the founder of the American Jewish Committee—is probably the most notorious Western capitalist who financed Socialism. According to his grandson, Schiff donated some $20 million to Trotsky to finance world revolution, which would amount to a quarter of a billion in today’s dollars.[1] While Schiff was eager to overthrow regimes (such as Tsarist Russia) that he viewed as threats to the Jewish people worldwide, other American capitalist saw Bolshevik Russia as an investment opportunity.

A key to understanding this relationship between Big Business and Communism is the Congressional Overmann Commission of 1919, a document that is universally ignored by standard texts on the Cold War. The Overmann Commission was called, in large part, to gauge the opinions of American capitalists regarding the USSR. The consensus was that it was quite positive.

One who testified was Roger Simmons, from Hagarstown, Maryland, who was in a Commerce Department Mission in the USSR as Trade Commissioner with the Red State. He was there for 11 months in the transitional period. His entire purpose was to help build the Soviet Union through grants and raw materials from the U.S. He attended a huge business consortium taking place in Grand Rapids, Michigan, where about 800 businessmen were deciding how best to begin investing in the USSR. He spoke of their “misinformed” admiration for the Soviet Union and the potential for profit there. [2]

George A. Simons, the head of the Methodist Mission to Petrograd, noted, “I have a firm conviction that this thing is Yiddish, and one of its bases is in Brooklyn, NY” [3]. (It’s worth noting that Simons said this even though he publicly disavowed anti-Semitism.)

Raymond Robbins, who was part of the Red Cross in Petrograd and elsewhere from 1917-1918, described the work of William Thompson, a wealthy banker negotiating loans for the Soviet government, who used the Petrograd branch of the National City Bank to funnel about 12,000,000 rubles to the revolutionaries (not merely the Bolsheviks), which was, in 1918, about $1 million. Moreover, he was speaking to the Red Cross about coordinating an infrastructure for an entire set of new newspapers supporting the revolutionaries.

What becomes clear in the testimony is that even the most motivated Americans had no idea who was who. There was a sense that there were leftist “revolutionaries,” and that's where the bulk of foreign money went. The Red Cross was granted about $3 million monthly, from both private and state sources in America, to “interpret the revolutionary groups to the army and to peasant villages of how absolutely indispensable to save the revolution to keep the front and defeat the German militarist autocracy.”[4]

This dirty secret of western economics is rarely mentioned, let alone analyzed, by major historians. One of the few is TW Luke writes, who studied Soviet technology.

The Bolsheviks stressed to Soviet workers, managers, and intellectuals the centrality of industry over agriculture in the NEP of 1921. Trotsky notes, 'We [the Soviet Union] are in a process of becoming a part, a very particular part, but nonetheless an integral part of the world market . . . Foreign capital must be mobilized for those sectors of [Soviet] industry that are most backward.' . . . These technological imports were to be limited because the Bolsheviks recognized the dangers of dependencies on the core, especially technological dependence. For example, resolutions of the 14th Party Congress in 1925 stressed the 'whole series of new dangers' in Western trade and advocated domestic technical development to prevent the USSR from becoming, in Parrot's words, 'an appendage of the capitalist world-economy'. Still, as Sutton notes 'the penetration of early Soviet industry was remarkable, Western technical directions, consulting engineers and independent entrepreneurs were common in the Soviet Union.' Even so, throughout the 1920s the Soviet state tightly regulated foreign access to suit its technological needs.[5]

Not only did the U.S. and Western Europe build the USSR, but did so as their own populations were struggling. The West was so involved in the development of the USSR that the 14th Party Congress, mentioned above, was concerned about the loss of Soviet independence.

Luke continues,

The impact of imported technologies differed from industry to industry and from region to region. In the oil industry, for example, they were vital. Petroleum exports in 1926-1927 doubled 1913 exports. Alone, they provided 20 percent of Soviet foreign exchange earnings: 'the importation of foreign oil-field technology and administration, either directly or by concession, was the single factor of consequence in this development (Sutton, 1968:43). While the overall imports of expertise and technology dropped in value from the 1893-1913 levels, the Bolsheviks' bureaucratically planned economy stressed the need for post-1918 imports to be directed toward cost-efficient and economically necessary production to fit the planned industrial program of the regime. [6]

In no other war (“cold” or otherwise) did combatants feverishly invest in building up their opponent.

Had the West not subsidized the USSR, Communism would likely not have survived. Stalin himself admitted that two-thirds of early Soviet industrial products and development were of American origin.[7] Trade and aid to the USSR were constant and often included the most advanced technology available. There were no meaningful sanctions on the USSR throughout most of its history. Hence, the Cuban embargo or the Vietnam War had little to do with Marxism or the USSR. The fact is that the infrastructure of Castro and Ho Chi Minh was largely produced in the US.

The propulsion systems for much of the Soviet Navy and, significantly, at Haiphong Harbor were from American firms. Nixon and Johnson actively went out of their way to stop any move to stifle trade with the USSR, even in the midst of the Vietnam War. The Gorki Truck plant was shipping hundreds of vehicles a month to North Vietnam, with the full blessing of the State Department. It was, of course, a Ford Motors plant, and it was largely staffed by Americans. Henry Ford created the Soviet automotive industry, especially in the development of trucks. His Gorki plant was also making rockets and other military equipment for the USSR, without comment from Washington. Soviet rockets were fired on Ford GAZ-69 chassis.[8]

In 1968, Fiat motors created the world's largest automotive plant in the world at Volgograd. ZIL was created by New Britain Machine Company. In 1972, Nixon personally approved the Kama truck plant deal, the creation of an automotive and trucking plant manufacturing 100,000 vehicles per year, which at the time was more than all U.S. automakers combined. The plant itself came to occupy 36 square miles, every inch created by the U.S.[9]

In Korea, the North Korean Army and China were using trucks made by Ford and tractors by Caterpillar. Soviet fighters were equipped with Rolls Royce engines sent to Stalin by the British automaker. As Anthony Sutton explains, it was the elite, including Maurice Stans, Peter G. Peterson, Peter Flanigan, Averell Harriman, and Robert McNamara, that created the infrastructure for constant and lucrative trade with the “enemy.”[10] The Ural Steel complex that served as the heart of Soviet industrialization was “100% American.” The McKee Corporation built the world's largest steel and iron plant in the world in the USSR:

Organization methods and most of the machinery are either German or American. The steel mill “Morning” near Moscow, is said to be one of the most modern establishments of its kind in the world. Constructed, organized and started by highly paid American specialists, it employs 17,000 workers and produces steel used by motor plants, naval shipyards and arms factories. [11]

The 1932 KHEMZ plant in eastern Ukraine was created by GE, and was 250 percent larger than anything GE had in the U.S.

Anthony Sutton writes:

Major new units built from 1936 to 1940 were again planned and constructed by Western companies. Petroleum-cracking, particularly for aviation gasoline, as well as all the refineries in the Second Baku and elsewhere were built by Universal Oil Products, Badger Corporation, Lummus Company, Petroleum Engineering Corporation, Alco Products, McKee Corporation, and Kellogg Company.[12]

The Federal Reserve Bank of New York sent $1 billion in aid to Trotsky and the Red Army.[13] The First Five year plan had all of its military equipment built by American firms. Sergei Nemetz of Stone and Webber, along with Zara Witkin, supervised most of the military construction for the first two Five-Year Plans, using American capital desperately needed at home. Carp Exports, based in New York City, supplied the Soviet Union with all its high-tech military parts. Electric Boat Company of Groton, Connecticut built the Soviet submarine fleet with express permission of the State Department in 1939. Skoda Armaments of Czechoslovakia was a subsidiary of the Simmons Machine Tool Corporation of Albany, New York. Ball bearings were built in the USSR by Bryant Chucking Grinder Company of Springfield, Vermont.

All told, 90 percent of all Soviet industry was created in the U.S. or Western Europe.

What such a history reveals is that capital does not require markets in order to be profitable. The Western financial elite saw the Soviet system as a perfected version of itself: a totally centralized economy run by experts from one source. Capital looked upon Gosplan—the USSR’s central planning committee—with envy; and it was so similar in its powers to the small group of financial conglomerates that governs the U.S. economy in 2015. The Gosplan board approved investments, set targets, measured economic growth, dictated the amount of money in circulation, manipulated statistics—down to the last detail. This system is little different, institutionally or ideologically, from the American financial elite and the Federal Reserve Board, which organizing the American economy, with remarkable freedom from markets and the influence of politicians.

Once one rejects the formulaic division of the world into “Soviet” and “American” camps, all of 20th-century history appears differently.

One of the most telling quotations is from a Russian-language work, The Political History of the Russian Emigration, written by SA Alexander:

Despite the growing popularity of the right wing in the émigré environment, it is only the leftists that found a response in Western governments. Most significantly, the leftists in exile were feted by the financial and industrial sector interested in trade with the Soviet Union. The “All Emigre Russian Unity” conference was called at the behest of American capital, and the Soviet financial elite were invited. Conferences subsequent to this were called by capital in Cannes, Genoa, The Hague and Lausanne.[14]

Apparently, U.S. capitalists rarely feared Soviet advances.

As an ally of the victorious capitalist core powers, the USSR gained many unexpected technological windfalls in the aftermath of World War II. New technical inputs in weaponry, electronics, nuclear power, aircraft, and chemicals were expropriated from Germany and other Axis powers from 1945 to 1950. Allied Lend-Lease equipment, especially heavy bombers and airplane engines, was also 'reverse engineered' from 1942 to 1953. The USSR dismantled and shipped home 25 percent of the industrial plants in the Western zones of Germany, along with additional industrial equipment constituting 65 percent of all motor vehicle production, 75 percent of all rubber tire capacity, and 40 percent of all paper and cardboard-producing capacity in eastern Germany.[15]

This is extremely significant in that these patents were at least in part financed by American firms. They represent decades of research and millions of dollars in grants. Yet, Stalin brought them home without a peep from the West.

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The Vietnam Era

Between 1965 and 1985, the Soviet Union, Cuba, Vietnam and the rest of the Soviet Bloc was given tremendous boosts by American firms. Alcoa built Soviet aluminum. American Chain and Cable created the machine-tool industry. Ingersoll Rand built much of the heavy-duty transport infrastructure (under Automatic Production Systems, a shell company). Betchell created the construction industry. Boeing was heavily invested in Soviet aviation, while, at the same time, building the bulk of the American Air Force. Dow Chemicals, DuPont, and Dresser industries were competing to see who would build the more advanced Soviet chemical plants. IBM helped create the modern computer industry, while Gulf General Atomic was helping put nuclear missiles together for the USSR.

Much of this was made easier in the 1980s by the U.S.-USSR Trade and Economic Council, a pet project of then-Vice President George H.W. Bush and Commerce Secretary Malcolm Baldrige. Just a partial list of members include Abbott Laboratories, Allen Bradley Gleason Corporation, Allied Analytical Systems, Ingersoll Rand, International Harvester, Kodak, American Express, Archer Daniels Midland, Armco Steel, Monsanto, Cargill, Occidental Petroleum, Caterpillar, Chase Manhattan, Pepsi Co., Chemical Bank, Phibro-Salomon, Coca Cola, Ralston, Continental Grain Seagram, Dow Chemical, and Union Carbide. All members of this Council had substantial investments in the “Soviet enemy” and, through their philanthropic organizations, created the “peace movement.”[16]

In 1985, the San Jose Mercury News reported confirmation from State and Commerce Departments that “[t]he most sensitive, state-of-the-art semiconductor manufacturing equipment went to the Soviet Union after first being shipped to Switzerland.

Creed [spokesman for Commerce] said the material shipped to Cuba, and additional equipment the Cubans were unable to obtain, would have given them the capability to produce semiconductors and integrated circuits. The report stated that such trade was “illegal.”[17]

The State Committee of the Council of Ministers of the USSR sealed a huge deal with Data Control in 1973. While openly denying it in public, Norris and the Department of Commerce squashed all inquiries into the investment and aid project. The Soviets stated that Data Control will “[b]uild a plant for manufacturing mass storage devices based on removable magnetic disk packs with up to 100 million byte capacity per each pack.”

The brunt of the Soviet computer industry was created by American firms. In 1959, the Model-802 system was sold to the USSR from Elliot Automation ltd., an English firm. This was part of General Electric, one of the major offenders in this category. European branches of US firms were selling advanced computer equipment to the USSR at roughly $40 million per year.

During the Vietnam War, giants such as Union Carbide, General Electric, Armco Steel, Bryant Chucking Grinder, and Control Data were just the wealthiest of American capitalists with regular deals in building Soviet industry. This was in 1973, and every bit of it was approved by Johnson and Nixon during the war.

Conclusion

By the 1950s, the Soviets had educated enough of their own in Western methods of production such that they achieved a great deal of independence in most every sector of the economy. Regardless, the USSR was fed on a constant stream of food from American capitalists; American universities praised the USSR as a matter of course (or some form of socialism); and all major capitalists enterprises were invested in the USSR and satellite states. Both before and after Stalin's Great Purges, the U.S. was contributing massively to the Soviet industrialization drive and the creation of its “experimental” economy. When the Cold War got hot, such as during the Vietnam conflict, Washington was never motivated by “anti-Communism” but the fear in the breasts of American business that if China and Russia were to combine forces, the U.S. might become superfluous.


  1. New York Journal—American, February 3, 1949.
  2. Overmann, Congressional Record, 294, 304; all pages come from the Report itself.
  3. Ibid., p. 112.
  4. Ibid., 777.
  5. Luke, TW (1983), “The Proletarian Ethic and Soviet Industrialization,” American Political Science Review 77 (3): 588-601, drawing from Antony Sutton, The Best Enemy Money Can Buy (Montana: Liberty House Press, 1986, Dauphin Publications, 1991),

    http://reformed-theology.org/html/books/best_enemy/index.html.

  6. Ibid., 339-340, also drawing on Sutton.
  7. Chase-Dunn, C, “Socialist States in the Capitalist World Economy,” Social Problems 27(5), 1980: 505-525.
  8. See Sutton, The Best Enemy Money Can Buy.
  9. See Berliner, The Innovation Decision in Soviet Industry (Cambridge, MA: MIT Press, 1976).
  10. All evidence from the State or Commerce Departments has not been declassified. Only through insistent demands have these documents been granted to the public. It is highly likely that the unclassified papers from 70 years ago are largely detailed agreements between American capital and the Soviet Union.
  11. U.S. State Dept. Decimal File, 861.5017, Living Conditions/456, Report No. 665, Helsingfors, April 2, 1932
  12. Sutton, Western Technology and Soviet Economic Development: 1945–1965, Chapter 4 (Stanford, CA: The Hoover Institution, 1973).
  13. Washington Post, Feb. 2, 1918.
  14. S. A. Aleksandrov, Politicheskaia istoriia zarubezhnoi Rossii, http://www.rovs.atropos.spb.ru/index.php?view=publication&mode=text&id=17, translation by the author.
  15. Luke, “The Proletarian Ethic and Soviet Industrialization,” American Political Science Review 77 (3), 1983: 588-601.
  16. Erikson, 1991.
  17. There is no evidence that any law against such a practice existed. Even if it did, it would have made little difference, since the technology would have already been transferred.

vendredi, 12 juin 2015

Document déclassifié: Les USA misaient sur l’Etat islamique dès 2012

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Document déclassifié: Les USA misaient sur l’Etat islamique dès 2012 pour déstabiliser la Syrie

Publié par Gilles Munier

Ex: http://www.france-irak-actualite.com

Catégories : #Etat islamique

Revue de presse: Il Fatto Quotidiano - 25/5/15*

Defense Intelligence Agency : « Établir une principauté salafiste en Syrie », et faciliter la naissance d’un État islamique « pour isoler le régime syrien »

Analyse d’un document déclassifié de la DIA

Le lundi 18 mai 2015, le groupe conservateur de surveillance du gouvernement, Judicial Watch, a publié une sélection de documents déclassifiés obtenus après procès contre le Département américain de la Défense et le Département d’État américains.

Pendant que les médias grand public se focalisaient sur la gestion par la Maison-Blanche de l’attaque contre le consulat américain à Benghazi, un document circulant à la DIA en 2012 admettait l’existence d’un plan bien plus large (big picture), à savoir qu’un « État islamique » était le bienvenu dans l’est de la Syrie, afin d’influencer les politiques occidentales dans la région.

Voici ce que contient ce document stupéfiant :

« Pour les pays occidentaux, ceux du Golfe, et la Turquie [qui] tous soutiennent l’opposition [syrienne]… la possibilité existe d’établir de façon officielle ou pas une principauté salafiste dans l’est de la Syrie (Hasaka et Der Zor) , et c’est exactement ce que veulent les pouvoirs qui appuient l’opposition, de façon à isoler le régime syrien… »

Le rapport de la DIA, précédemment classifié « SECRET//NOFORN » et daté du 12 août 2012, était bien connu parmi les services de renseignement, dont le Centcom, la CIA, le FBI, la DHA, la NGA, le Département d’État, et bien d’autres encore.

Ce document prouve que dès l’année 2012, le renseignement US prévoyait la montée d’un État islamique en Irak et au Levant (ISIS, ou EIIL en français), mais au lieu de présenter ce groupe terroriste comme un ennemi, ce rapport le définissait comme un atout stratégique pour les USA.

De nombreux analystes et journalistes ont détaillé depuis longtemps le rôle des agences de renseignement occidentales dans la formation et l’entrainement de l’opposition armée en Syrie, mais nous avons là la confirmation venant du plus haut niveau interne des Agences US de la théorie selon laquelle, fondamentalement, les gouvernements occidentaux voient l’EIIL comme leur propre outil pour provoquer un changement de régime en Syrie. C’est ce que montre par A+B ce document.

Les éléments factuels, les vidéos, ainsi que les récents aveux de hauts responsables impliqués dans cette affaire (comme Robert Ford, l’ancien ambassadeur en Syrie, ici et ici) ont apporté la preuve que le soutien matériel par la CIA et le Département d’État des terroristes de l’EIIL sur le champ de bataille syrien remontait au moins à 2012 / 2013 (pour avoir un exemple clair d’élément factuel, voir le rapport britannique Conflict Armamant Research qui retrace l’origine des roquettes antichars Croates récupérées par l’EIIL à travers un programme conjoint CIA/Arabie Saoudite, et se basant sur des numéros de série identifiés).

Le rapport de la DIA tout juste déclassifié résume en ces points la situation de l’ISI (qui s’appelait EIIL en 2012) et qui allait devenir l’ISIS :

  • Al-Qaïda mène l’opposition en Syrie
  • L’Occident s’identifie avec l’opposition
  • L’établissement d’un État islamique naissant n’est devenu réalité que grâce à l’insurrection syrienne (il n’est pas fait mention du retrait de troupes US depuis l’Irak comme facteur déclenchant pour la montée de l’État islamique, point de discorde entre de nombreux politiciens et commentateurs ; voir la section 4.D ci-dessous)
  • L’établissement d’une « principauté salafiste » dans l’Est de la Syrie est « exactement » ce que veulent les pouvoirs étrangers qui soutiennent l’opposition (les pays occidentaux, ceux du Golfe, et la Turquie) de façon à affaiblir le gouvernement d’Assad.
  • Il faudrait des « zones de repli » ou « abris » dans les régions conquises par les rebelles islamiques sur le modèle libyen (ce qui se traduit par les fameuses « No-Fly Zones » comme la première étape de la « guerre humanitaire » ; voir 7.B)
  • L’Irak est vu comme une possibilité d’extension chiite (voir 8.C)
  • Un État islamique sunnite serait préjudiciable à un « Irak unifié » et pourrait « faciliter le renouvellement d’éléments terroristes provenant de tout le monde arabe, qui se dirigeraient vers l’arène irakienne. » (voir la dernière ligne non censurée dans le document PDF)

Voici quelques extraits des 7 pages du rapport déclassifié de la DIA (les caractères en gras sont de mon fait).

R 050839Z AUG 12

THE GENERAL SITUATION:

A. INTERNALLY, EVENTS ARE TAKING A CLEAR SECTARIAN DIRECTION.

B. THE SALAFIST [sic], THE MUSLIM BROTHERHOOD, AND AQI ARE THE MAJOR FORCES DRIVING THE INSURGENCY IN SYRIA.

C. THE WEST, GULF COUNTRIES, AND TURKEY SUPPORT THE OPPOSITION; WHILE RUSSIA, CHINA AND IRAN SUPPORT THE REGIME.

3. (C) Al QAEDA – IRAQ (AQI):… B. AQI SUPPORTED THE SYRIAN OPPOSITION FROM THE BEGINNING, BOTH IDEOLOGICALLY AND THROUGH THE MEDIA…

4.D. THERE WAS A REGRESSION OF AQI IN THE WESTERN PROVINCES OF IRAQ DURING THE YEARS OF 2009 AND 2010; HOWEVER, AFTER THE RISE OF THE INSURGENCY IN SYRIA, THE RELIGIOUS AND TRIBAL POWERS IN THE REGIONS BEGAN TO SYMPATHIZE WITH THE SECTARIAN UPRISING. THIS (SYMPATHY) APPEARED IN FRIDAY PRAYER SERMONS, WHICH CALLED FOR VOLUNTEERS TO SUPPORT THE SUNNI’S [sic] IN SYRIA.

7. (C) THE FUTURE ASSUMPTIONS OF THE CRISIS:

A. THE REGIME WILL SURVIVE AND HAVE CONTROL OVER SYRIAN TERRITORY.

B. DEVELOPMENT OF THE CURRENT EVENTS INTO PROXY WAR: …OPPOSITION FORCES ARE TRYING TO CONTROL THE EASTERN AREAS (HASAKA AND DER ZOR), ADJACENT TO THE WESTERN IRAQI PROVINCES (MOSUL AND ANBAR), IN ADDITION TO NEIGHBORING TURKISH BORDERS. WESTERN COUNTRIES, THE GULF STATES AND TURKEY ARE SUPPORTING THESE EFFORTS. THIS HYPOTHESIS IS MOST LIKELY IN ACCORDANCE WITH THE DATA FROM RECENT EVENTS, WHICH WILL HELP PREPARE SAFE HAVENS UNDER INTERNATIONAL SHELTERING, SIMILAR TO WHAT TRANSPIRED IN LIBYA WHEN BENGHAZI WAS CHOSEN AS THE COMMAND CENTER OF THE TEMPORARY GOVERNMENT.

8.C. IF THE SITUATION UNRAVELS THERE IS THE POSSIBILITY OFESTABLISHING A DECLARED OR UNDECLARED SALAFIST PRINCIPALITY IN EASTERN SYRIA (HASAKA AND DER ZOR), AND THIS IS EXACTLY WHAT THE SUPPORTING POWERS TO THE OPPOSITION WANT, IN ORDER TO ISOLATE THE SYRIAN REGIME, WHICH IS CONSIDERED THE STRATEGIC DEPTH OF THE SHIA EXPANSION (IRAQ AND IRAN)

8.D.1. …ISI COULD ALSO DECLARE AN ISLAMIC STATE THROUGH ITS UNION WITH OTHER TERRORIST ORGANIZATIONS IN IRAQ AND SYRIA, WHICH WILL CREATE GRAVE DANGER IN REGARDS TO UNIFYING IRAQ AND THE PROTECTION OF ITS TERRITORY.

Source: Defense Intelligence Agency: “Establish a Salafist Principality in Syria”, Facilitate Rise of Islamic State “In Order to Isolate the Syrian Regime”, par Brad Hoff (Global Research - 22/5/15)

Traduction : Christophe pour ilFattoQuotidiano.fr

Un extrait du document déclassifié:

Document déclassifié : Les USA misaient sur l’Etat islamique dès 2012 pour déstabiliser la Syrie

lundi, 08 juin 2015

EU moet zwaar giftige chemicaliën toelaten door vrijhandelsakkoord met VS

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EU moet zwaar giftige chemicaliën toelaten door vrijhandelsakkoord met VS
 
Ex: http://xandernieuws.punt.nl

In veel Europese landen werd tegen het TTIP geprotesteerd, dat bedrijven vrijwel onbeperkte macht zal geven. De ervaring leert dat de technocraten in Brussel zich niets gelegen zullen laten liggen aan de bezwaren van de gewone man.

De Britse vakbond GMB waarschuwt dat de Europese Unie na het sluiten van het TTIP vrijhandelsverdrag met de VS overspoeld zal worden met tot nu toe verboden zwaar giftige chemicaliën die erom bekend staan kanker, geboorteafwijkingen en ontwikkelingsstoornissen te veroorzaken. Ook hieruit blijkt dat Brussel zoals we inmiddels gewend zijn niet de belangen van de burgers, maar van grote internationale concerns behartigt. Dat is dan ook de reden dat de EU de inhoud van de onderhandelingen met de VS nog steeds angstvallig geheim houdt.

Ruim half miljoen banen in Europa verloren door TTIP

Het TTIP verdrag, dat volgende week gesloten zou moeten worden, is zeer omstreden. Eerder bleek uit een onafhankelijk onderzoek van het Global Development & Environment Institute dat van de beloofde stimulatie van de werkgelegenheid in Europa niets terecht zal komen, en er de komende 10 jaar juist 583.000 banen verloren zullen gaan – en dat terwijl de werkloosheid in tal van EU lidstaten nu al het ene na het andere record breekt. Ook zullen de gemiddelde lonen in Noord Europa jaarlijks met maar liefst € 4848,- dalen.

De hoogste official van de GMB die belast is met de afdeling gezondheid zegt dat het TTIP een ‘neerwaartse harmonisatie van standaarden’ betekent voor chemicaliën die tot op heden zijn verboden in de EU. Tevens roept de GMB de Britse regering op om ervoor te zorgen dat de Nationale Gezondheid Dienst (NHS) beschermd wordt voor de invloed van private bedrijven nadat het TTIP van kracht is geworden.

Socialisten & Democraten willen geen private bemiddelaar

Het Europese Parlement nam vorige maand een niet bindende resolutie aan waarmee werd ingestemd met het TTIP. Officiële instemming op 10 juni is echter onzeker geworden nu de Socialisten & Democraten fractie afziet van een eerder gemaakte deal met de Europese Volkspartij.

De S&D groep houdt vast aan het schrappen van de door de Amerikanen geëiste mogelijkheid van bedrijven om overheden buiten de reguliere rechtbanken om aan te klagen bij een private ‘bemiddelaar’, die zo wordt gevreesd niet onpartijdig zal zijn en automatisch in het voordeel van bedrijven zal oordelen.

De verwachting is echter dat de Socialisten & Democraten –zoals het complete Europarlement vrijwel altijd doet- zijn zogenaamde ‘verzet’ zal opgeven, en uiteindelijk toch zal instemmen met het vrijhandelsverdrag.

‘Veiligheid en gezondheid burgers op het spel’

De Europese Commissie beweert dat het TTIP de Europese economie een impuls van € 120 miljard kan geven, maar critici houden vol dat alleen al het feit dat de onderhandelingen achter gesloten deuren worden gehouden bewijst dat de veiligheid en de gezondheid van de Europese burgers doelbewust op het spel worden gezet. Tevens wijze ze erop dat bedrijven onder het TTIP enorm veel macht krijgen om overheden die hen beperkingen opleggen aan te klagen.

Gevaarlijke stof EDC naar Europa

‘Wij kiezen Europarlementariërs om ons te beschermen, niet om de EU markt te openen voor chemicaliën die hier zijn verboden,’ gaf GMB-gezondheidsofficial John McClean als commentaar. Eén van de gevaarlijke chemicaliën die straks in Europa worden toegelaten is EDC, dat in bepaalde doses schadelijk is voor het hormoonsysteem van zowel mens als dier.

‘Deze verstoringen kunnen kankertumoren, geboortedefecten en ontwikkelingsstoornissen veroorzaken,’ legde McClean uit . ‘Ze komen in veel huishoudelijke en industriële producten voor, zoals in medicijnen, bestrijdingsmiddelen en plastic producten.’

VS weigert EU regels te respecteren

De VS heeft de EU al duidelijk gemaakt dat ze de strengere EU regels voor het gebruik van chemicaliën niet zullen navolgen. ‘Dat is inclusief een hele serie regels voor verf, kleurstoffen, sprays, schoonmaakmiddelen en tuin- en landbouwproducten,’ vervolgde McClean. ‘Daarnaast gaat het ook om cosmetica. Deze regels zijn er om werknemers, consumenten, het milieu en dieren te beschermen.’

Xander

(1) Infowars

Le dessous des cartes américaines au Moyen Orient et la montée de Daech

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Le dessous des cartes américaines au Moyen Orient et la montée de Daech

par Francis Legros
Ex: http://www.les4verites.com

C’est la substance de cette très intéressante analyse de Christian Harbulot, directeur de l’Ecole de guerre économique et l’un des plus éclairés théoriciens et praticiens de la guerre de l’information. Extrait.

La mise en lumière du dessous des cartes américaines au Moyen Orient

En mai 2015, un groupe conservateur américain a obtenu la déclassification d’un rapport de la Defense Intelligence Agency à la suite d’un procès intenté à l’administration fédérale. Il est précisé dans ce document daté d’août 2012, que les Etats-Unis et leurs alliés opposés au régime syrien auraient intérêt à voir apparaître un Etat islamiste de tendance salafiste dans une partie de la Syrie afin d’accentuer la déstabilisation de Bachar El Assad. Cette révélation met un peu plus en lumière la petite phrase du général Vincent Desportes. Cet ancien directeur de l’Ecole de Guerre avait déclaré, lors d’une audition devant une commission parlementaire française, que les Etats-Unis ont joué un rôle actif dans la montée en puissance de Daech.
Par la suite, il est démontré par les faits que cette manœuvre géopolitique américaine a mis la France dans une situation totalement contradictoire:
- sur le plan diplomatique, le gouvernement français soutient la position américaine et saoudienne contre le régime syrien ;
- sur le plan intérieur, les forces de sécurité françaises doivent affronter des terroristes qui se revendiquent de Daech et qui tuent des Français sur le territoire national.

La France en porte-à-faux

Cette situation est à terme intenable car les structures de contre information dont Manuel Valls a annoncé la création seront d’autant plus démunies sur le plan argumentaire si les jeunes qui partent rejoindre Daech leur objectent ironiquement qu’elles le font avec l’assentiment tacite du principal allié de la France.
L’heure est venue de traiter ce type de problématique (cf. note 3) avec le plus grand sérieux et sans ambigüité en termes de stratégie. C’est le sens du rapport La France peut-elle vaincre Daech sur le terrain de la guerre de l’information. Rédigé par des membres de l’Ecole de Guerre Economique, ce rapport s’inscrit dans une démarche de sensibilisation sur les nouvelles manières de s’affronter en dehors du terrain strictement militaire. »

jeudi, 04 juin 2015

Le plan stratégique de l'ambassade US

Islam & immigration, le plan stratégique de l'ambassade US

Analyse du plan stratégique du gouvernement américain en France visant à faire de l'immigration afro-orientale et musulmane le fer de lance des USA et de l'OTAN sur le territoire français.

Source :

https://wikileaks.org/plusd/cables/07...

https://wikileaks.org/plusd/cables/05...

https://wikileaks.org/cable/2010/01/1...

dimanche, 31 mai 2015

Le faux califat: l’atout stratégique des USA

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Le faux califat: l’atout stratégique des USA

Auteur : Pepe Escobar
Ex: http://zejournal.mobi

Le monde civilisé verse d’immenses larmes de crocodile devant la prise de la perle du désert de l’ancienne Route de la Soie, Palmyre, par EIIS/EIIL/Da’ech.

Et pourtant… Ni le président des USA, Barack Obama, ni les 22 pays vassaux armés jusqu’aux dents faisant théoriquement partie de sa coalition de volontaires n’ont envoyé le moindre drone équipé de missiles Hellfire contre les brutes drapées de noir du faux califat.

Il est assurément justifié de dire que l’Occident civilisé préfère avoir affaire à un califat médiéval intolérant imbibé de wahhabisme qu’à un dictateur arabe séculaire qui refuse de se prosterner devant l’autel du néolibéralisme occidental.

Il est tout autant justifié d’ajouter que ceux qui arment les décapiteurs et coupeurs de gorges du Front al-Nosra, c’est-à-dire al-Qaïda en Syrie, ou de EIIS/EIIL/Da’ech, sont essentiellement des Saoudiens, qui constituent aussi les plus grands importateurs d’armes de la planète, qu’ils achètent surtout des USA, mais aussi de la France et du Royaume-Uni.

Voilà maintenant qu’un document déclassifié de l’US Defense Intelligence Agency (DIA) rédigé en août 2012, qui a fait le tour de tous les organes gouvernementaux dont CENTCOM, la CIA et le FBI et qu’a obtenu Judicial Watch (un cabinet juridique qui veille à l’intérêt du public), confirme enfin ce qui passe pour être la stratégie de Washington dans le Levant et la péninsule arabique.

C’est qu’au même titre que le proto al-Qaïda original financé par la CIA, qui a vu le jour dans les années 1980 à Peshawar, EIIS/EIIL/Da’ech, alias al-Qaïda 2.0, remplit un seul et unique objectif géopolitique.

Pour faire court, l’Occident civilisé, de pair avec des vassaux tels que la Turquie et les pétromonarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG), a soutenu la branche d’al-Qaïda en Syrie pour déstabiliser Damas, même si le Pentagone avait prévu l’issue horrible de cette stratégie, à savoir l’émergence de EIIS/EIIL/Da’ech (Brad Hoff fournit tous les détails dans un texte traduit par le Saker Francophone).

Pour le Pentagone, c’était tout de même un atout stratégique inestimable, qui devait être lâché dans la nature pour isoler le régime syrien.

Que le rapport de la DIA ne mentionne pas que le gouvernement des USA a créé de toutes pièces EIIS/EIIL/Da’ech ou qu’il favorise le Front al-Nosra en Syrie ou le faux califat en Irak est sans importance. L’élément essentiel, c’est que le gouvernement des USA n’a absolument rien fait pour empêcher la maison des Saoud, ses sbires du CCG et la Turquie de soutenir l’opposition syrienne et d’assouvir ainsi leur désir brûlant de faciliter l’émergence d’un État sécessionniste salafiste dans l’est de la Syrie et de l’autre côté de la frontière, en territoire irakien.

Aujourd’hui, tout observateur bien informé sait que la guerre contre la terreur du régime Cheney était une fraude. Il n’est donc pas surprenant que la destruction planifiée en cours en Syrak offre l’excuse parfaite au complexe militaro-industriel des USA pour tirer des milliards de dollars de la vente de plus d’armes encore à la maison des Saoud, aux autres sbires du CCG, à Israël et à l’Irak.

Cette convergence d’intérêts, géopolitiques dans le cas du Pentagone, commerciaux pour ce qui est du complexe militaro-industriel, entre parfaitement dans le scénario de la maison des Saoud, qui consiste à dicter la politique étrangère de l’administration évitons les conneries Obama au Levant et dans la péninsule arabique.

Les 22 États membres de la coalition d’Obama se réuniront à Paris au début juin. Le Pentagone devrait alors disposer d’un véritable plan relativement à EIIS/EIIL/Da’ech : soit qu’on tente le tout pour le tout pour l’annihiler (très peu probable), soit qu’on repousse toutes ces brutes vers le Caucase (assez probable). Le plus probable en fait, c’est que le bordel actuel va se perpétuer.

On ne peut rien cacher aux Russes

Le colonel-général Igor Sergoun, chef de la Direction générale des renseignements (GRU) de l’état-major des forces armées russes, parle rarement en public. Mais lorsqu’il le fait, les plaques tectoniques géopolitiques bougent.

L’analyse de Sergoun corrobore le rapport de la DIA à la perfection. Depuis maintenant des années, les services du renseignement militaire russes ont conclu (et le font maintenant savoir au public) que le terrorisme islamique, que toute la guerre contre la terreur, en fait, sont un outil de l’Occident utilisé pour détruire les pays souverains qui osent s’opposer à la puissance hégémonique.

Comme nous le savons tous, il est évidemment beaucoup plus facile de subvertir et d’écraser la Libye ou la Syrie que la Russie ou la Chine (ou même l’Iran à vrai dire).

N’empêche que l’Empire du Chaos doit maintenant se dépatouiller pour faire face  (ou faire bonne figure) devant ce retour d’ascenseur généré par sa tactique de diviser pour mieux régner. En Irak, la chute de Ramadi donne un formidable élan à la portée stratégique, au recrutement et au financement de EIIS/EIIL/Da’ech, qui a fait passer l’équipe d’Obama-évitons les conneries pour de parfaits imbéciles.

D’autant plus que les USA n’étaient pas que de simples spectateurs dans cette débâcle. Ramadi est tombée parce que le gouvernement de Bagdad refusait d’armer les tribus sunnites de la province d’Al-Anbar. Le faux califat a attaqué la ville avec une flotte de 30 camions bourrés d’explosifs conduits par des kamikazes. Les membres des tribus qui la défendaient ont dû fuir pour éviter d’être massacrés par les brutes du califat.

Que faisait le Pentagone ? Rien, ce qui entre en contradiction avec les accusations trompeuses de son chef Ash Carter, qui a dit que les Irakiens manquaient de volonté à combattre. Le Pentagone n’a rien fait non plus à Tikrit, lorsque les États-uniens ont refusé de combattre le faux califat aux côtés de milices chiites dirigées par des officiers iraniens qui relevaient directement de Qasem Soleimani, la superstar de la Force Al-Qods.

Le match oppose l’Iran et les décapiteurs

La chute de Ramadi montre à l’évidence que la véritable puissance qui lutte contre EIIS/EIIL/Da’ech en Irak ce ne sont pas les USA, mais l’Iran. Les milices chiites sont d’ailleurs déjà en train d’être incorporées dans les forces de sécurité irakiennes.

Ezzat al-Douri, l’ancien numéro deux de Saddam Hussein que les USA n’ont pas encore capturé, a diffusé des messages où il évoquait un besoin d’aide urgent en armes de la part des suspects habituels, les Saoudiens. Alors qu’ils tentaient d’armer les tribus de la province d’al-Anbar à partir de la Jordanie, devinez qui a mis un holà ? Washington. Conformément aux règles hésitantes de l’administration Obama, la Jordanie ne peut donner suite aux efforts saoudiens sans l’autorisation directe de Bagdad, qui n’est jamais venue.

Cette pagaille n’est qu’un exemple du double jeu incessant auquel se livre l’Empire du Chaos dans sa guerre contre la terreur, qui revient en fin de compte à dire que la lutte contre EIIS/EIIL/Da’ech en Syrak n’est qu’une immense farce.

Qu’importe ce qui arrivera à Washington dans un proche avenir, que ce soit sous le règne d’Hillary-Nous sommes venus, nous avons vu, il est mort-Clinton ou de Jeb-Mon frère a eu raison d’envahir l’Irak-Bush, rien n’indique que le gouvernement des USA cessera un jour d’utiliser le terrorisme islamique comme atout stratégique.


- Source : Pepe Escobar

vendredi, 29 mai 2015

Les USA se font piétiner par les BRICS en Amérique du Sud

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Les USA se font piétiner par les BRICS en Amérique du Sud

Auteur : Pepe Escobar 
Ex: http://zejournal.mobi

Tout a commencé en avril par une pluie d’accords entre l’Argentine et la Russie lors de la visite de la présidente Cristina Kirchner à Moscou.

Puis un ambitieux plan d’investissement de $53 Mds a été scellé lors de la visite du premier ministre chinois Li Keqiang au Brésil, premier arrêt d’une nouvelle offensive commerciale de la Chine en Amérique du Sud, qui comprenait une belle métaphore : Li voyageant à bord d’une rame de métro fabriquée en Chine qui circulera sur la nouvelle ligne qui sera inaugurée à Rio de Janeiro à la veille des jeux Olympiques de 2016.

Où se situent les USA dans tout cela ? Nulle part. Peu à peu, mais inexorablement, les membres des BRICS que sont la Chine et, dans une moindre mesure, la Russie, sont parvenus à restructurer les échanges commerciaux et les projets d’infrastructure dans l’ensemble de l’Amérique latine.

D’innombrables missions commerciales sillonnent ses côtes, à la manière des USA entre les deux guerres mondiales. Lors d’une réunion importante avec des chefs d’entreprise latino-américains en janvier, le président Xi Jinping a promis d’injecter $250 Mds dans des projets d’infrastructure au cours des dix prochaines années.

Les principaux projets d’infrastructure en Amérique latine sont tous financés par des capitaux chinois, à l’exception du port de Mariel à Cuba, dont le financement provient de la Banque brésilienne de développement (BNDES) et dont l’exploitation sera gérée par l’opérateur portuaire singapourien PSA International Pte Ltd. Une firme de Hong Kong a entamé l’an dernier la construction du canal du Nicaragua (plus gros, plus large et plus profond que le canal de Panama), dont les travaux prendront fin en 2019. De son côté, l’Argentine a conclu un accord de $4,7 Mds avec la Chine pour la construction de deux barrages hydroélectriques en Patagonie.

Parmi les 35 accords signés lors de la visite de Li au Brésil, mentionnons le financement de $7 Mds accordé à Petrobras, le géant pétrolier brésilien ; la vente de 22 avions commerciaux de l’avionneur brésilien Embraer à Tianjin Airlines, au coût de $1,3 Mds ; et une kyrielle d’accords avec Vale, un géant dans la production du minerai de fer. Tout cet investissement chinois pourrait contribuer à retaper les réseaux routiers, ferroviaires et portuaires du Brésil, qui sont dans un état lamentable. Les aéroports sont légèrement en meilleur état, grâce aux améliorations apportées avant la tenue de la Coupe du Monde l’an dernier.

Le clou de ce spectacle fastueux  est, sans contredit, le projet de construction d’un chemin de fer faisant 3 500 kilomètres, un investissement de $30 Mds, qui reliera le port brésilien de Santos, sur la côte Atlantique, au port péruvien de Ilo, sur la côte Pacifique, en passant par l’Amazonie. Du point de vue logistique, ce projet est un atout pour le Brésil, car il lui donnera une porte d’entrée sur le Pacifique. Les gagnants seront évidemment les producteurs de matières premières, du minerai de fer aux fèves de soja, qui seront exportées vers l’Asie, principalement en Chine.

Ce chemin de fer transcontinental pourrait s’avérer un projet extrêmement complexe, avec toutes sortes d’enjeux allant des questions environnementales et des droits fonciers à la préférence accordée aux firmes chinoises chaque fois que les banques chinoises vont délibérer sur l’extension des lignes de crédit. Mais pour l’instant, le champ est libre. Les suspects habituels sont évidemment inquiets.

Géopolitiquement vôtre !

La politique officielle du Brésil, depuis les années Lula, consiste à attirer de gros investissements chinois. La Chine est le principal partenaire commercial du Brésil depuis 2009. Avant, c’étaient les USA. La tendance s’est amorcée dans le secteur de la production alimentaire. Aujourd’hui, les investissements se font dans les ports et les chemins de fer. On passera ensuite au transfert de technologie. La Nouvelle banque de développement des BRICS et la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (créée à l’initiative de la Chine), dont le Brésil est membre fondateur, seront incontestablement de la partie.

Le problème, c’est que cette interaction massive des BRICS dans les échanges commerciaux se conjugue à une situation politique assez alambiquée. Les trois principales puissances de l’Amérique du Sud que sont le Brésil, l’Argentine et le Venezuela, qui sont d’ailleurs toutes membres du Mercosur, font l’objet de tentatives de déstabilisation à répétition par les suspects habituels, qui dénoncent couramment la politique étrangère des présidents Dilma Rousseff, Cristina Kirchner et Nicolas Maduro, tout en regrettant la belle époque de la relation de dépendance à Washington.

Brasilia, Buenos Aires et Caracas sont simultanément confrontés à des complots contre leur ordre institutionnel, bien que le degré de complexité (et de querelles intestines) varie d’une capitale à l’autre. Les suspects habituels n’essaient même pas de dissimuler leur froid diplomatique avec les trois principaux pays de l’Amérique du Sud.

Le Venezuela, qui est sous le coup de sanctions imposées par les USA, est considéré par ce pays comme une menace à sa sécurité nationale, un fait qui ne tient même pas la route comme mauvaise blague. Kirchner fait constamment l’objet de harcèlement diplomatique. Qui plus est, l’Argentine est dans la ligne de mire des fonds vautours états-uniens. Quant aux relations avec Brasilia, elles sont pratiquement gelées depuis septembre 2013, lorsque Rousseff a reporté une visite à Washington en réaction à l’espionnage qu’exerçait la NSA sur Petrobras et elle-même en personne.

Ce qui nous amène à un enjeu géostratégique crucial, qui n’est pas encore résolu.

L’espionnage de la NSA pourrait avoir permis de faire fuiter à dessein des renseignements de nature délicate afin de déstabiliser le programme de développement du Brésil qui comprend, dans le cas de Petrobras, l’exploration des plus grands gisements de pétrole (pré-salifères) découverts en ce début du XXIe siècle.

Ce qui en train de se dénouer est crucial, car en plus d’être la deuxième économie en importance dans les Amériques (après les USA), le Brésil constitue la principale puissance économique et financière de l’Amérique latine. C’est aussi au Brésil que l’on trouve ce qui était la deuxième plus grande banque de développement au monde, la BNDES, avant d’être supplantée par la banque des BRICS, ainsi que la plus grande société en Amérique latine, Petrobras, qui compte parmi les géants mondiaux de l’énergie.

La pression intense exercée contre Petrobras provient essentiellement des actionnaires états-uniens, qui tournent autour comme des vautours, prêts à saigner à blanc la société et à en tirer profit, de pair avec les lobbyistes qui fulminent contre la priorité accordée à Petrobas dans l’exploration des gisements pré-salifères.

Bref, le Brésil est la dernière grande frontière souveraine à s’opposer à la domination hégémonique illimitée des Amériques. L’Empire du Chaos peut bien ruminer.

Surfons sur la vague continentale

Le partenariat stratégique en constante évolution des BRICS est perçu dans les cercles du pouvoir à Washington avec incrédulité, mais aussi avec crainte. Il est pratiquement impossible pour Washington de causer des dommages réels à la Chine, mais c’est beaucoup plus facile dans le cas du Brésil ou de la Russie. N’empêche que Washington déverse surtout sa colère sur la Chine, car elle ose conclure un accord après l’autre dans ce qui constituait l’arrière-cour des États-Unis d’Amérique.

Encore une fois, la stratégie de la Chine (et de la Russie) consiste à garder son calme et à proposer des solutions gagnant-gagnant. Xi Jinping a rencontré Maduro en janvier pour conclure (évidemment) des accords. Il a rencontré Cristina Kirchner en février pour la même raison, au moment même où les spéculateurs s’apprêtaient à déclencher une autre attaque contre le peso argentin. C’est maintenant au tour de Li de se rendre en Amérique du Sud.

Il va sans dire que les échanges commerciaux entre l’Amérique du Sud et la Chine continuent de monter en flèche. L’Argentine y exporte des aliments et des fèves de soja ; le Brésil y exporte la même chose ainsi que des minerais et du bois d’œuvre ; la Colombie y vend du pétrole et des minerais ; le Pérou et le Chili, du cuivre et du fer ; le Venezuela, du pétrole ; la Bolivie, des minerais. Quant à la Chine, elle exporte surtout des produits fabriqués à forte valeur ajoutée.

Un élément-clé à surveiller dans un avenir rapproché est le projet Transul, proposé pour la première fois lors d’une conférence des BRICS à Rio l’an dernier. Il s’agit essentiellement d’une alliance stratégique entre le Brésil et la Chine liant le développement industriel brésilien à l’approvisionnement partiel de la Chine en métaux, au moment où la demande des Chinois est à la hausse (ils prévoient de construire rien moins que 30 mégapoles d’ici 2030). Cet approvisionnement sera effectué par des sociétés brésiliennes ou sino-brésiliennes. Pékin a fini par donner son assentiment au projet.

La situation dans son ensemble à long terme demeure inexorable. Les BRICS et les pays d’Amérique du Sud, qui convergent vers l’UNASUR (l’Union des nations sud-américaines), misent sur un nouvel ordre mondial multipolaire et un processus d’indépendance à l’échelle continentale.

Il est facile de voir que nous sommes ici à des années-lumière de la doctrine Monroe.


- Source : Pepe Escobar

The NSA’s Technotyranny: One Nation Under Surveillance

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The NSA’s Technotyranny: One Nation Under Surveillance

By

Ex: http://www.lewrockwell.com

“The ultimate goal of the NSA is total population control.”

William Binney, NSA whistleblower

We now have a fourth branch of government.

As I document in my new book Battlefield America: The War on the American People, this fourth branch came into being without any electoral mandate or constitutional referendum, and yet it possesses superpowers, above and beyond those of any other government agency save the military. It is all-knowing, all-seeing and all-powerful. It operates beyond the reach of the president, Congress and the courts, and it marches in lockstep with the corporate elite who really call the shots in Washington, DC.

You might know this branch of government as Surveillance, but I prefer “technotyranny,” a term coined by investigative journalist James Bamford to refer to an age of technological tyranny made possible by government secrets, government lies, government spies and their corporate ties.

Beware of what you say, what you read, what you write, where you go, and with whom you communicate, because it will all be recorded, stored and used against you eventually, at a time and place of the government’s choosing. Privacy, as we have known it, is dead.

The police state is about to pass off the baton to the surveillance state.

Having already transformed local police into extensions of the military, the Department of Homeland Security, the Justice Department and the FBI are preparing to turn the nation’s soldier cops into techno-warriors, complete with iris scanners, body scanners, thermal imaging Doppler radar devices, facial recognition programs, license plate readers, cell phone Stingray devices and so much more.

This is about to be the new face of policing in America.

The National Security Agency (NSA) has been a perfect red herring, distracting us from the government’s broader, technology-driven campaign to render us helpless in the face of its prying eyes. In fact, long before the NSA became the agency we loved to hate, the Justice Department, the FBI, and the Drug Enforcement Administration were carrying out their own secret mass surveillance on an unsuspecting populace.

Just about every branch of the government—from the Postal Service to the Treasury Department and every agency in between—now has its own surveillance sector, authorized to spy on the American people. Then there are the fusion and counterterrorism centers that gather all of the data from the smaller government spies—the police, public health officials, transportation, etc.—and make it accessible for all those in power. And of course that doesn’t even begin to touch on the complicity of the corporate sector, which buys and sells us from cradle to grave, until we have no more data left to mine.

The raging debate over the fate of the NSA’s blatantly unconstitutional, illegal and ongoing domestic surveillance programs is just so much noise, what Shakespeare referred to as “sound and fury, signifying nothing.”

It means nothing: the legislation, the revelations, the task forces, and the filibusters.

The government is not giving up, nor is it giving in. It has stopped listening to us. It has long since ceased to take orders from “we the people.”

If you haven’t figured it out yet, none of it—the military drills, the surveillance, the militarized police, the strip searches, the random pat downs, the stop-and-frisks, even the police-worn body cameras—is about fighting terrorism. It’s about controlling the populace.

Despite the fact that its data snooping has been shown to be ineffective at detecting, let alone stopping, any actual terror attacks, the NSA continues to operate largely in secret, carrying out warrantless mass surveillance on hundreds of millions of Americans’ phone calls, emails, text messages and the like, beyond the scrutiny of most of Congress and the taxpayers who are forced to fund its multi-billion dollar secret black ops budget.

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Legislation such as the USA Patriot Act serves only to legitimize the actions of a secret agency run by a shadow government. Even the proposed and ultimately defeated USA Freedom Act, which purported to restrict the reach of the NSA’s phone surveillance program—at least on paper—by requiring the agency to secure a warrant before surveillance could be carried out on American citizens and prohibiting the agency from storing any data collected on Americans, amounted to little more than a paper tiger: threatening in appearance, but lacking any real bite.

The question of how to deal with the NSA—an agency that operates outside of the system of checks and balances established by the Constitution—is a divisive issue that polarizes even those who have opposed the NSA’s warrantless surveillance from the get-go, forcing all of us—cynics, idealists, politicians and realists alike—to grapple with a deeply unsatisfactory and dubious political “solution” to a problem that operates beyond the reach of voters and politicians: how do you trust a government that lies, cheats, steals, sidesteps the law, and then absolves itself of wrongdoing to actually obey the law?

Since its official start in 1952, when President Harry S. Truman issued a secret executive order establishing the NSA as the hub of the government’s foreign intelligence activities, the agency—nicknamed “No Such Agency”—has operated covertly, unaccountable to Congress all the while using taxpayer dollars to fund its secret operations. It was only when the agency ballooned to 90,000 employees in 1969, making it the largest intelligence agency in the world with a significant footprint outside Washington, DC, that it became more difficult to deny its existence.

In the aftermath of Watergate in 1975, the Senate held meetings under the Church Committee in order to determine exactly what sorts of illicit activities the American intelligence apparatus was engaged in under the direction of President Nixon, and how future violations of the law could be stopped. It was the first time the NSA was exposed to public scrutiny since its creation.

The investigation revealed a sophisticated operation whose surveillance programs paid little heed to such things as the Constitution. For instance, under Project SHAMROCK, the NSA spied on telegrams to and from the U.S., as well as the correspondence of American citizens. Moreover, as the Saturday Evening Post reports, “Under Project MINARET, the NSA monitored the communications of civil rights leaders and opponents of the Vietnam War, including targets such as Martin Luther King, Jr., Mohammed Ali, Jane Fonda, and two active U.S. Senators. The NSA had launched this program in 1967 to monitor suspected terrorists and drug traffickers, but successive presidents used it to track all manner of political dissidents.”

Senator Frank Church (D-Ida.), who served as the chairman of the Select Committee on Intelligence that investigated the NSA, understood only too well the dangers inherent in allowing the government to overstep its authority in the name of national security. Church recognized that such surveillance powers “at any time could be turned around on the American people, and no American would have any privacy left, such is the capability to monitor everything: telephone conversations, telegrams, it doesn’t matter. There would be no place to hide.”

Noting that the NSA could enable a dictator “to impose total tyranny” upon an utterly defenseless American public, Church declared that he did not “want to see this country ever go across the bridge” of constitutional protection, congressional oversight and popular demand for privacy. He avowed that “we,” implicating both Congress and its constituency in this duty, “must see to it that this agency and all agencies that possess this technology operate within the law and under proper supervision, so that we never cross over that abyss. That is the abyss from which there is no return.”

The result was the passage of the Foreign Intelligence Surveillance Act (FISA), and the creation of the FISA Court, which was supposed to oversee and correct how intelligence information is collected and collated. The law requires that the NSA get clearance from the FISA Court, a secret surveillance court, before it can carry out surveillance on American citizens. Fast forward to the present day, and the so-called solution to the problem of government entities engaging in unjustified and illegal surveillance—the FISA Court—has unwittingly become the enabler of such activities, rubberstamping almost every warrant request submitted to it.

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The 9/11 attacks served as a watershed moment in our nation’s history, ushering in an era in which immoral and/or illegal government activities such as surveillance, torture, strip searches, SWAT team raids are sanctioned as part of the quest to keep us “safe.”

In the wake of the 9/11 attacks, George W. Bush secretly authorized the NSA to conduct warrantless surveillance on Americans’ phone calls and emails. That wireless wiretap program was reportedly ended in 2007 after the New York Times reported on it, to mass indignation.

Nothing changed under Barack Obama. In fact, the violations worsened, with the NSA authorized to secretly collect internet and telephone data on millions of Americans, as well as on foreign governments.

It was only after whistleblower Edward Snowden’s revelations in 2013 that the American people fully understood the extent to which they had been betrayed once again.

What this brief history of the NSA makes clear is that you cannot reform the NSA.

As long as the government is allowed to make a mockery of the law—be it the Constitution, the FISA Act or any other law intended to limit its reach and curtail its activities—and is permitted to operate behind closed doors, relaying on secret courts, secret budgets and secret interpretations of the laws of the land, there will be no reform.

Presidents, politicians, and court rulings have come and gone over the course of the NSA’s 60-year history, but none of them have done much to put an end to the NSA’s “technotyranny.”

The beast has outgrown its chains. It will not be restrained.

The growing tension seen and felt throughout the country is a tension between those who wield power on behalf of the government—the president, Congress, the courts, the military, the militarized police, the technocrats, the faceless unelected bureaucrats who blindly obey and carry out government directives, no matter how immoral or unjust, and the corporations—and those among the populace who are finally waking up to the mounting injustices, seething corruption and endless tyrannies that are transforming our country into a technocrized police state.

At every turn, we have been handicapped in our quest for transparency, accountability and a representative democracy by an establishment culture of secrecy: secret agencies, secret experiments, secret military bases, secret surveillance, secret budgets, and secret court rulings, all of which exist beyond our reach, operate outside our knowledge, and do not answer to “we the people.”

What we have failed to truly comprehend is that the NSA is merely one small part of a shadowy permanent government comprised of unelected bureaucrats who march in lockstep with profit-driven corporations that actually runs Washington, DC, and works to keep us under surveillance and, thus, under control. For example, Google openly works with the NSA, Amazon has built a massive $600 million intelligence database for CIA, and the telecommunications industry is making a fat profit by spying on us for the government.

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In other words, Corporate America is making a hefty profit by aiding and abetting the government in its domestic surveillance efforts. Conveniently, as the Intercept recently revealed, many of the NSA’s loudest defenders have financial ties to NSA contractors.

Thus, if this secret regime not only exists but thrives, it is because we have allowed it through our ignorance, apathy and naïve trust in politicians who take their orders from Corporate America rather than the Constitution.

If this shadow government persists, it is because we have yet to get outraged enough to push back against its power grabs and put an end to its high-handed tactics.

And if this unelected bureaucracy succeeds in trampling underfoot our last vestiges of privacy and freedom, it will be because we let ourselves be fooled into believing that politics matters, that voting makes a difference, that politicians actually represent the citizenry, that the courts care about justice, and that everything that is being done is in our best interests.

Indeed, as political scientist Michael J. Glennon warns, you can vote all you want, but the people you elect aren’t actually the ones calling the shots. “The American people are deluded … that the institutions that provide the public face actually set American national security policy,” stated Glennon. “They believe that when they vote for a president or member of Congress or succeed in bringing a case before the courts, that policy is going to change. But … policy by and large in the national security realm is made by the concealed institutions.”

In other words, it doesn’t matter who occupies the White House: the secret government with its secret agencies, secret budgets and secret programs won’t change. It will simply continue to operate in secret until some whistleblower comes along to momentarily pull back the curtain and we dutifully—and fleetingly—play the part of the outraged public, demanding accountability and rattling our cages, all the while bringing about little real reform.

Thus, the lesson of the NSA and its vast network of domestic spy partners is simply this: once you allow the government to start breaking the law, no matter how seemingly justifiable the reason, you relinquish the contract between you and the government which establishes that the government works for and obeys you, the citizen—the employer—the master.

Once the government starts operating outside the law, answerable to no one but itself, there’s no way to rein it back in, short of revolution. And by revolution, I mean doing away with the entire structure, because the corruption and lawlessness have become that pervasive.

jeudi, 28 mai 2015

Sommet Obama-États du Golfe: les wahhabo-atlantistes à la fête

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Sommet Obama-États du Golfe: les wahhabo-atlantistes à la fête

Auteur : Pepe Escobar
Ex: http://zejournal.mobi

Le sommet qu’a tenu le président des USA Barack Obama avec le Conseil de coopération du Golfe (CCG) à Camp David cette semaine relève davantage du surréalisme que de la géopolitique.

Le racket aux pétrodollars qu’est le CCG (formé de l’Arabie Saoudite, des Émirats arabes unis, du Qatar, du Koweït, de Bahreïn et d’Oman) réclamait à grands cris un accord de sécurité avec Washington similaire à la relation spéciale établie avec Israël. Ce n’est pas demain la veille que nous verrons cela, car cet accord doit être approuvé par le Congrès des USA, dont l’écrasante majorité est dominée par le lobby israélien.

L’option numéro deux était de réclamer à grands cris une sorte d’alliance officielle avec l’Otan, ce qui est pratiquement chose faite lorsqu’on songe à la guerre en Libye, qui était de facto une opération conjointe Otan-CCG. Appelons cela du wahhabo-atlantisme.

Chose certaine, les pays membres du CCG vont recevoir des tas d’armes américaines aussi coûteuses les unes que les autres. C’est déjà commencé en fait (quel pactole pour le complexe militaro-industriel !), avec en prime une affluence de formateurs américains. L’obtention du boni supplémentaire (l’alliance officielle) serait toutefois étonnante.

Autre réclamation à grands cris : un bouclier à toute épreuve, lire antimissile, en guise de protection contre une agression iranienne. Cela n’a aucun sens. Si jamais un accord sur le nucléaire était conclu à la fin juillet entre l’Iran et P5+1 (ce qui est dans l’intérêt suprême de l’UE, de la Chine et de la Russie), les relations entre Téhéran et l’Occident seront non seulement normalisées, mais l’Iran recevra des fonds à profusion dès que les sanctions seront levées.

Comparons cette réalité à ce à quoi aspirent vraiment la maison des Saoud, les faucons dans les Émirats et le régime de fer au Bahreïn : que les sanctions imposées à l’Iran se perpétuent jusqu’à la fin des temps et qu’il demeure à jamais un État paria aux yeux de l’Occident.

Ce qui rend cette proposition encore plus absurde, c’est que les dépenses militaires des membres du CCG dépassent de loin celles de l’Iran. Il y a aussi des divisions internes. Plus souple que les autres pays membres, Oman a des relations amicales avec Téhéran. Puis les Émirats arabes unis ne peuvent nier tirer profit d’investissements iraniens massifs, qui passent notamment par Dubaï.

À l’issue du sommet, nous avons eu droit à l’habituel énoncé vague indiquant que les parties feront plus d’exercices militaires conjoints et collaboreront dans une foule de domaines, dont la défense antimissiles balistiques. On a aussi établi des plans en vue d’accélérer leur fourniture en armement. Enfin, ils ont souligné leur unité dans leur lutte contre EIIS/EIIS/Da’ech.

Méfiez-vous des vassaux qui veulent des cadeaux !

Nous savons déjà que le CCG (un sous-appendice bien situé de l’Empire britannique aujourd’hui disparu) se distingue par les milliards de dollars qu’il dépense en panoplie militaire et, dans le cas de l’Arabie Saoudite, par la fixation des prix du pétrole. La plupart des pays membres du CCG comptent des quantités massives de travailleurs étrangers, provenant essentiellement de l’Asie du Sud et dont le nombre est largement supérieur à la population locale, qui arrivent à peine à survivre dans des conditions de travail misérables sans disposer du moindre droit.

Une autre couche d’absurdité s’ajoute avec le Qatar et l’Arabie Saoudite qui soutiennent leurs propres réseaux salafistes-djihadistes (qui ne sont pas nécessairement en conflit) en Syrie. La maison des Saoud a également lancé sa tempête décisive à la manière du Pentagone, une opération cinétique illégale de guerre et de bombardement contre le Yémen, que les officines de Washington décrivent, d’une manière toute orwellienne, comme un effort auquel Washington ne fait que prêter main-forte.

L’hystérie habituelle relayée dans les médias institutionnels aux USA prétend que EIIS/EIIL/Da’ech pourrait bientôt envahir le Texas ou bombarder New York. Cependant, la plupart des piliers du CCG demeurent paranoïaques. Dans leur vision du monde inepte, détruire le faux califat équivaut à donner plus de pouvoir au gouvernement à majorité chiite à Bagdad, dirigé par Haïdar al-Abadi du parti Dawa, qui considère les wahhabites pour ce qu’ils sont : intolérants, armés et dangereux.

Le roi Salman, le nouveau capo de la maison des Saoud, est d’ailleurs retombé dans la paranoïa et ayant calculé qu’il n’obtiendra plus de cadeau important de l’administration évitons les conneries d’Obama, il a pété les plombs et envoyé à sa place son nouveau prince héritier, Mohammed Ben Nayef. Qu’à cela ne tienne, c’est l’homme qui compte dans la nouvelle maison des Saoud.

Oussama le revenant

Le fantôme d’Oussama Ben Laden en a profité pour faire une apparition remarquée.

L’article récent de Seymour Hersh, qui a mis en lumière le tissu de mensonges de la Maison-Blanche concernant l’élimination de Ben Laden, continue de faire des vagues. La plupart des révélations avaient déjà été rapportées en 2011, à partir d’autres sources.

Ce qui ressort aujourd’hui, c’est que le Service de renseignements pakistanais (ISI) avait déjà capturé Ben Laden et le gardait sous haute surveillance à Abbottabad depuis 2006. C’est un ancien cadre supérieur de l’ISI qui a mouchardé, ce qui lui a permis d’empocher une fortune [$25 millions, NdT] et de se la couler douce depuis en Virginie, avec sa famille .

Un des principaux quotidiens du Pakistan était sur l’affaire depuis un certain temps. Un autre a depuis confirmé l’identité de l’informateur.

Ayant vu la CIA à l’œuvre en AfPak et en Irak, la révélation ne m’a pas surpris outre mesure, car ces gens-là n’arriveraient même pas à trouver l’une des couvertures pachtounes brunes qu’arborait Ben Laden, contrairement au mythe hollywoodien qu’est Zero Dark Thirty [Opération avant l’aube – NdT].

Quant à la mise à mort, ce n’était après tout qu’un assassinat ciblé. Puis là encore, contrairement au mythe, Ben Laden ne portait pas sa kalachnikov et n’a pas utilisé une de ses épouses comme bouclier.

Hersh a tout à fait raison quand il écrit ceci : «Le mensonge en haut lieu demeure cependant le modus operandi de la politique des USA, de pair avec les prisons secrètes, les attaques de drone, les raids nocturnes des forces spéciales, etc.»

Un maillon essentiel de toute cette mascarade est, une fois encore, la maison des Saoud, qui a le bras long. Voici la citation du tueur provenant de la principale source de Hersh à la CIA :

«Les Saoudiens ne voulaient pas que la présence de Ben Laden nous soit révélée parce qu’il était saoudien. Ils ont donc dit aux Pakistanais de le garder dans l’ombre. Les Saoudiens craignaient que nous fassions pression sur les Pakistanais pour que Ben Laden commence à nous parler des connivences des Saoudiens avec al-Qaïda. Et ils ont fait pleuvoir de l’argent, des tas d’argent! Pour leur part, les Pakistanais craignaient que les Saoudiens fassent des révélations au sujet du contrôle qu’ils exerçaient sur Ben Laden. Ils se disaient que si les USA apprenaient de Riyad ce qu’il en était, ce serait l’enfer. Le fait que les USA ont été mis au courant de l’emprisonnement de Ben Laden par un délateur était finalement un moindre mal.»

Ce qui est différent aujourd’hui, c’est que les véritables Maîtres de l’univers qui dirigent l’axe Washington-Wall Street semblent maintenant en avoir marre de la maison des Saoud.

Même le New York Times a été autorisé à publier ceci : «Le soutien des Saoudiens au djihad afghan il y a des dizaines d’années a contribué à la création d’al-Qaïda.» Ce genre d’affirmation n’aurait pas passé la rampe jusqu’à tout récemment. Le même article nous apprend aussi que le roi Salman «était un recruteur royal et un collecteur de fonds pour les djihadistes en route pour l’Afghanistan, la Bosnie et ailleurs.»

Ce n’est pas une coïncidence si ce genre d’article est publié au moment même où Salman a boudé Obama en n’allant pas à la fête wahhabo-atlantiste tenue à Camp David.

Bref, ceux-là même qui ont financé Oussama Ben Laden au départ, puis payé les Pakistanais pour qu’ils le gardent enfermé, veulent maintenant conclure toute sortes d’accords de sécurité en béton armé avec Washington pour se maintenir au pouvoir à jamais. Tout cela en continuant d’être la matrice idéologique de milliers d’autres Oussama.

Des histoires pareilles, ça ne s’invente pas.

 - Source : Pepe Escobar

Futuros campos de batalla para EEUU en África

por Nick Turse

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

Vestidos con un caleidoscopio de modelos de camuflaje, estuvieron tres días apiñados en una base militar de Florida. Pertenecían al Mando de Operaciones Especiales de Estados Unidos (SOCOM, por sus siglas en inglés) y al Mando de Operaciones Especiales del Ejército de Estados Unidos, y también había fuerzas de Francia y Noruega, de Dinamarca, Alemania y Canadá: 13 países en total. Vinieron a planear una campaña militar “centrada en operaciones especiales” con el apoyo de fuerzas convencionales, una operación multilateral que –de llevarse a cabo– podría costar cientos, tal vez miles de millones de dólares y quién sabe cuántas vidas.

Pregunten a los participantes y hablarán de tener en cuenta las “sensibilidades” y las “diferencias culturales”, de la importancia de la “colaboración” y la “coordinación”, del valor de la diversidad de opiniones, de las “perspectivas” y las “asociaciones”. Sin embargo, a puerta cerrada y sin que lo sepa la mayoría de la población de sus propios países, no digamos la de los países que han marcado como objetivos, un grupito de estrategas de operaciones especiales occidentales bosquejaron un posible futuro militar multilateral para una región de África llena de problemas.

Entre el 13 y el 15 de enero, representantes de Estados Unidos y 12 países aliados se reunieron en la base aérea MacDill en Tampa, Florida, para realizar un ejercicio al que denominaron “Silent Quest 15-1″. El escenario ficticio en el que iban a representar su juego de guerra estaba sacado de los titulares de los periódicos. Era una amalgama de dos desastres, reales y en curso, de política exterior y contraterrorismo de la época post 11-S: el desarrollo de Boko Haram en Nigeria y la aparición del Estado Islámico, también conocido como Estado Islámico de Iraq y el Levante o EIIL. El juego de guerra estuvo centrado en el imaginario auge de un grupo llamado “Estado Islámico de África” y la extensión de su proto-califato a partes de Nigeria, Níger, y Camerún, países que están siendo víctimas del terror de Boko Haram, el cual acaba de jurar lealtad al Estado Islámico.

“Silent Quest 15-1″ ha sido el último de una serie de ejercicios –el primero tuvo lugar en marzo de 2013– diseñados para ayudar a trazar los planes de intervención de las fuerzas de operaciones especiales para la próxima década. Este juego de guerra no fue un juego al estilo paintball. No hubo tiroteos simulados ni ensayo general. No fue el equivalente bélico de esa modalidad de fútbol americano que se juega sin placajes. Fue un ejercicio teórico de simulación a partir de algo demasiado real: la creciente panoplia de actividades militares de Estados Unidos y sus aliados en zonas cada vez más extensas de África. Hablando de este continente, Matt Pascual, uno de los participantes en la operación y el responsable para África del Grupo de Apoyo Euro-África del SOCOM, señaló que Estados Unidos y sus aliados ya estaban tratando una “miríada de asuntos” regionales y, quizás lo más importante, que muchos de los países participantes “ya están allí”. El país que “ya está allí” con mayor presencia que el resto es, por supuesto, el de Pascual: Estados Unidos.

En los últimos años, Estados Unidos ha estado involucrado en diversas intervenciones multilaterales en África, incluyendo una en Libia que supuso una guerra secreta y una campaña convencional de misiles y ataques aéreos, la asistencia a las fuerzas francesas en la República Centroafricana y en Malí, y el entrenamiento y financiación de socios africanos para enfrentarse a grupos combatientes como Boko Haram, al-Shabab en Somalia y Ansar al-Dine en Malí. En 2014, Estados Unidos llevó a cabo 674 actividades militares en África, casi dos misiones al día, y un salto de casi un 300% en el número de operaciones, ejercicios y actividades de formación en materia militar y no militar anuales desde que se creó el Mando para África de Estados Unidos (AFRICOM) en 2008.

A pesar de la avalancha de misiones y un aumento similar de bases, personal y financiación, el panorama que pintó el mes pasado el comandante de AFRICOM, el general David Rodriguez, ante el Comité de Servicios Armados del Senado fue sorprendentemente desolador. La visión que ofreció Rodriguez era la de un continente en crisis, amenazado de este a oeste por grupos combatientes que se habían desarrollado y fortalecido, o bien habían extendido su alcance mortal pese a los esfuerzos antiterroristas de Estados Unidos en África.

Rodriguez dijo a los miembros del comité que “terroristas y redes criminales transregionales estaban adaptándose y extendiéndose de manera agresiva”. “Al-Shabab ha ampliado sus operaciones para dirigir, o intentar dirigir, ataques asimétricos contra Uganda, Etiopía, Yibuti y sobre todo Kenia. La amenaza libia está aumentando rápidamente, incluyendo la presencia cada vez más extendida del EIIL… Boko Haram amenaza la capacidad del Gobierno de Nigeria para garantizar la seguridad y los servicios básicos en amplias zonas del noreste”. No obstante, a pesar de los resultados sombríos desde que el Ejército estadounidense comenzó a “girar” hacia África después del 11-S, Estados Unidos acaba de firmar un acuerdo para mantener sus tropas en el continente prácticamente hasta mediados del presente siglo.

Ampliación de la misión

Durante años, el Ejército estadounidense ha insistido públicamente en que sus esfuerzos en África eran insignificantes, manteniendo intencionadamente a los estadounidenses, por no hablar de la mayoría de los africanos, en la ignorancia acerca de la verdadera magnitud, dimensión y alcance de sus operaciones en el continente. Tanto el personal como quienes dirigen los asuntos públicos de AFRICOM han insistido en que no es más que una “intervención moderada”. Se echan atrás a la hora de hablar de los campamentos militares y los puestos avanzados, afirmando que solo tienen una base en algún lugar de África: Camp Lemonnier, en el pequeño Yibuti. No les gusta hablar de operaciones militares: solo ofrecen información detallada sobre una diminuta fracción de sus ejercicios de entrenamiento. Y se niegan a revelar las localizaciones donde se encuentra el personal, o incluso el número de países involucrados.

Durante una entrevista, un portavoz de AFRICOM me habló en algún momento de su preocupación por el hecho de que, aún si se tabulasen, el número de despliegues efectuados en África ofrecerían una “imagen sesgada” de la intervención estadounidense. A puerta cerrada, sin embargo, los mandos de AFRICOM emplean un lenguaje bastante diferente. En repetidas ocasiones han declarado que el continente es un “campo de batalla” estadounidense y que –no nos engañemos– ya están enredados en una “guerra”.

Según cifras recientes del Mando para África de Estados Unidos, el alcance de esa “guerra” creció espectacularmente en 2014. En su “declaración de postura”, AFRICOM manifiesta que llevó a cabo 68 operaciones en el último año, superando las 55 del año anterior. Entre ellas estarían las operaciones “Juniper Micron” y “Echo Casemate”, destinadas a apoyar las misiones francesa y africana en Malí y la República Centroafricana; “Observant Compass”, el intento de degradar o destruir lo que quedaba del sanguinario Ejército de la Resistencia del Señor de Joseph Kony en África Central; y “United Assistance”, el despliegue de efectivos militares para hacer frente a la crisis del Ébola en África Occidental.

El número de ejercicios de campo conjuntos en los que participaron las fuerzas estadounidenses y sus socios militares africanos pasó de 10 en 2013 a 11 el año pasado, incluyendo “African Lion” en Marruecos, “Western Accord” en Senegal, “Central Accord” en Camerún, y “Southern Accord” en Malawi. Todos ellos tuvieron un componente de formación sobre el terreno y sirvieron como remate de las operaciones de instrucción militar entre ejércitos del año anterior.

AFRICOM también dirigió ejercicios de seguridad marítima, como el “Obangame Express” en el Golfo de Guinea, el “Saharan Express” frente a las costas de Senegal, y tres semanas de escenarios de formación de seguridad marítima como parte del ejercicio multilateral “Phoenix Express 2014″, con marineros de numerosos países entre los que se encontraban Argelia, Italia, Libia, Malta, Marruecos, Túnez y Turquía.

El número de actividades de cooperación en materia de seguridad se disparó de 481 en 2013 a 595 el año pasado. Estas iniciativas incluyeron instrucción militar dentro de un “programa de colaboración estatal” que agrupó a fuerzas militares africanas con unidades de la Guardia Nacional estadounidense y personal del programa de Asistencia y Capacitación para Operaciones de Contingencia en África (ACOTA, por sus siglas en inglés) financiado por el Departamento de Estado, un programa a través del cual los asesores e instructores militares estadounidense ofrecen equipo y formación militar a las tropas africanas.

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En 2013, el número total de actividades estadounidenses en el continente fue de 546, un promedio de más de una misión diaria. El año pasado, la cifra se elevó a 674. En otras palabras, las tropas estadounidenses llevaron a cabo casi dos operaciones, ejercicios o actividades a diario –desde ataques de drones hasta formación en contrainsurgencia, operaciones de información y prácticas de tiro– en algún lugar de África. Esto representa un aumento enorme si lo comparamos con las 172 “misiones, actividades, programas y ejercicios” que AFRICOM heredó de otros mandos geográficos cuando comenzó sus operaciones en 2008.

Grupos terroristas transnacionales: algo de la nada

En 2000, un informe realizado bajo la supervisión del Instituto de Estudios Estratégicos de la Escuela de Guerra del Ejército de Estados Unidos examinaba el “ambiente de seguridad africano”. Aunque en él se hacía referencia a los “movimientos rebeldes o separatistas internos” en los “estados débiles” y a actores no estatales, como las milicias y los “ejércitos de señores de la guerra”, resulta llamativo que no se mencionara el extremismo islámico ni las amenazas terroristas transnacionales más importantes. Antes de 2001, de hecho, Estados Unidos no reconocía ninguna organización terrorista en África Subsahariana y un alto funcionario del Pentágono señaló que los combatientes islámicos más temidos del continente “no habían estado comprometidos en actos de terrorismo fuera de Somalia”.

A raíz del 11-S, incluso antes de que se creara AFRICOM, Estados Unidos empezó a aumentar las operaciones en el continente en un intento de reforzar las capacidades contraterroristas de sus aliados y aislar África de los grupos de terroristas transnacionales, es decir extremistas islámicos trotamundos. En otras palabras, el continente era visto como algo parecido a una hoja en blanco para probar medidas de prevención del terrorismo.

Desde entonces se han inyectado miles de millones de dólares en África para construir bases, armar aliados, recabar información, llevar a cabo guerras por poderes, asesinar combatientes y dirigir tal vez miles de misiones militares, sin que nada de todo ello haya tenido el efecto deseado. El año pasado, por ejemplo, según AFRICOM los combatientes somalíes “planearon o ejecutaron atentados mortales cada vez más complejos en Somalia, Kenia, Uganda, Yibuti y Etiopía”. A principios de mes, esos mismos combatientes de al-Shabab fueron un paso más allá masacrando a 147 estudiantes en una universidad de Kenia.

El mortífero aumento y la extensión de al-Shabab difícilmente puede considerarse una excepción en África. En una reciente intervención ante el Comité de Servicios Armados del Senado, el comandante de AFRICOM, David Rodriguez, enunció rápidamente los nombres de numerosos grupos terroristas islámicos que han ido apareciendo en estos años, desestabilizando precisamente los países que Estados Unidos había tratado de fortalecer. Aunque en la declaración de postura hizo todo lo posible para presentar lo mejor de los esfuerzos militares de Washington en África, incluso una lectura rápida de la misma –y vale la pena citarla in extenso– dibuja un panorama desolador de lo que el “giro” hacia África ha significado hasta ahora sobre el terreno. Algunos párrafos extractados del documento lo dicen todo:

“La red de Al-Qaida y sus afiliados y adeptos sigue explotando las regiones de África que se encuentran prácticamente sin gobierno y sus porosas fronteras para entrenar y realizar atentados. El Estado Islámico de Iraq y el Levante está extendiendo su presencia en el norte de África. Terroristas con múltiples filiaciones, están ampliando su colaboración en captación, financiación, entrenamiento y operaciones, tanto dentro de África como transregionalmente. Violentas organizaciones extremistas utilizan aparatos explosivos improvisados cada vez más sofisticados, y el número de víctimas a causa de estas armas en África ha aumentado aproximadamente en un 40% en 2014…

En el norte y el oeste de África, la inseguridad en Libia y en Nigeria amenaza cada vez más los intereses de Estados Unidos. A pesar de los esfuerzos multilaterales en materia de seguridad, las redes terroristas y criminales están acumulando fuerzas y han logrado una mayor interoperabilidad. Al-Qaida en el Magreb Islámico, Ansar al-Sharia, al-Murabitun, Boko Haram, el Estado Islámico de Iraq y el Levante, y otras organizaciones extremistas violentas están aprovechándose de los gobiernos débiles, los dirigentes corruptos y las fronteras porosas del Sahel y el Magreb para entrenar y movilizar combatientes y repartir recursos…

La amenaza libia a los intereses estadounidenses está aumentando… En el último año el gobierno, la seguridad y la estabilidad económica se han deteriorado de manera significativa en este país. Actualmente, grupos armados controlan grandes zonas del territorio libio y actúan impunemente. Libia parece estarse convirtiendo en un paraíso seguro donde los terroristas, incluyendo Al-Qaida y los grupos afiliados al Estado Islámico de Iraq y el Levante, pueden entrenarse y rehacerse impunemente. El Estado Islámico de Iraq y el Levante es cada vez más activo en Libia, incluyendo Derna, Bengasi, Trípoli y Sebha…

Los efectos secundarios de la inestabilidad en Libia y el norte de Malí ponen en riesgo los intereses estadounidenses en Europa, Oriente Medio y África, incluyendo el éxito de la transición democrática en Túnez…

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La seguridad en Nigeria también empeoró el año pasado. Boko Haram amenaza el funcionamiento del Gobierno, que se enfrenta al reto de mantener la confianza de su pueblo y ofrecer seguridad y otros servicios básicos… Boko Haram ha lanzado ataques a través de la frontera de Nigeria contra Camerún, Chad y Níger…

… tanto la República Centroafricana como la República Democrática del Congo corren el riesgo de que grupos insurgentes generen una mayor desestabilización, y existe la posibilidad de que las tensiones étnicas latentes en la región de los Grandes Lagos estallen violentamente en la República Democrática del Congo”.

Todo ello, eso sí, según la evaluación de la situación del continente realizada por AFRICOM, donde ha centrado sus labor durante casi una década a medida que aumentaban las misiones estadounidenses. En este contexto, vale la pena reiterar que, antes de que Estados Unidos redoblara esos esfuerzos, África estaba –según la propia valoración de Washington– relativamente libre de grupos terroristas islámicos transnacionales.

Inclinar la balanza en Africa

A pesar de que Boko Haram jurara lealtad al Estado Islámico y de los alarmistas titulares lamentando su fusión o mezclándolos con otros grupos terroristas que actúan bajo nombres parecidos, actualmente no existe ningún Estado Islámico de África. Pero el juego de guerra que se escenificó en la base aérea MacDill en enero contra ese grupo imaginario no es fantasía, sino que representa el siguiente paso lógico en una serie de operaciones que han ido cobrando fuerza desde la creación de AFRICOM. Y escondida en su Declaración de Postura 2015 hay información que indica que van a seguir por este camino hasta la década de 2040.

En mayo de 2014, Estados Unidos alcanzó un acuerdo –denominado “acuerdo de aplicación”– con el Gobierno de Yibuti “que asegura [su] presencia” en ese país “hasta 2044″. Además, los mandos de AFRICOM hablan ahora de la posibilidad de construir una cadena de puestos de vigilancia a lo largo de la franja norte del continente. Y no olvidemos que, en los últimos años, las zonas de actuación, minibases y aeródromos estadounidenses han proliferado en países colindantes como Senegal, Malí, Burkina Faso, Níger, y –saltando Chad (donde recientemente AFRICOM construyó instalaciones temporales para ejercicios de las fuerzas de operaciones especiales)– la República Centroafricana, Sudán del Sur, Uganda, Kenia y Etiopía. Todo lo cual sugiere que el Ejército estadounidense está atrincherándose para permanecer en África por mucho tiempo.

“Silent Quest 15-1″ fue diseñada como un modelo para demostrar cómo Washington llevará a cabo la guerra de coalición “centrada en operaciones especiales” en África. De hecho, como escribió la sargento de Artillería Reina Barnett en la publicación especializada del SOCOM Tip of the Spear, fue diseñada de conformidad con la “Guía de Planificación 2015 del general de división James Linder, comandante de las Operaciones Especiales de Estados Unidos en África “. Y el acuerdo con Yibuti demuestra que el Ejército de Estados Unidos está haciendo planes para casi un cuarto de siglo más. Pero si los últimos seis años –marcados por un aumento del 300% en el número de misiones estadounidenses, y por la extensión del terrorismo y los grupos terroristas en África– son indicativos de algo, es probable que los resultados no sean del agrado de Washington.

El comandante de AFRICOM, David Rodriguez, continúa presentando de la mejor manera posible los esfuerzos estadounidenses en África, citando el “avance en varias áreas gracias a la estrecha colaboración con nuestros aliados y socios”. Sin embargo, la evaluación de la situación por parte de AFRICOM resulta muy poco alentadora. “Allí donde nuestros intereses nacionales nos obligan a inclinar la balanza y mejorar los logros colectivos en materia de seguridad, tal vez debamos trabajar más, bien habilitando a nuestros aliados y socios, o bien actuando unilateralmente”, puede leerse en la declaración de postura que Rodriguez presentó ante el comité del Senado.

No obstante, después de más de una década aumentando los esfuerzos, existen pocas pruebas de que AFRICOM tenga la más mínima idea de cómo inclinar la balanza a su favor en África.

Fuente: http://reseauinternational.net

Traducción: Jacques Merlon

Extraído de: El Espía Digital

Gelekt Pentagon rapport: ISIS met Turkse en Arabische steun gecreëerd door VS

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Gelekt Pentagon rapport: ISIS met Turkse en Arabische steun gecreëerd door VS

US Defense Intelligence Agency document: Moslim Broederschap en Al-Qaeda belangrijkste krachten Syrische burgeroorlog

Oud MI5 agent: NAVO verantwoordelijk voor massamoorden, volksverplaatsingen en anarchie

Gezien de onthutsende ontstaansgeschiedenis zou de ISIS vlag tussen die van de NAVO landen kunnen wapperen.

Volgens onderzoeksjournalist en bestseller auteur Nafeez Ahmed is er een rapport van het Pentagon uitgelekt waarin bevestigd wordt wat wij al sinds de zomer van 2014 schrijven, namelijk dat de islamitische terreurgroep ISIS met steun van met name Turkije en Saudi Arabië door Amerika werd gecreëerd om tegen de Syrische president Assad te vechten. Al lange tijd geleden onthulden we dat ISIS terroristen in CIA-kampen in Turkije werden getraind, iets dat destijds slechts weinigen wilden geloven.

We legden vorig jaar eveneens uit wat de reden was: president Assad stond en staat een belangrijke aardgaspijpleiding van Qatar naar Europa in de weg, een die de Europese afhankelijkheid van Russisch gas fors zou moeten verminderen. De Russen wisten dit van meet af aan en waarschuwden in september 2014 dat het inzetten van ISIS en ook Al-Qaeda –zoals bekend eveneens een creatie van de CIA- tegen Syrië ‘een enorme escalatie van het conflict in het Midden Oosten en Noord Afrika’ zou betekenen.

Kremlin waarschuwde terecht voor escalatie

Inmiddels weten we dat het Kremlin het helaas geheel bij het rechte eind had. Nu is daar ook hard bewijs voor: het gelekte rapport van het Pentagon, waaruit blijkt dat het Westen onder leiding van de VS in samenwerking met Turkije en de Arabische Golfstaten diverse islamistische groepen begon te steunen om de regering Assad te ondermijnen, ondanks het feit dat er toen al gewaarschuwd werd voor de opkomst van de ‘Islamitische Staat’ in Syrië en Irak.

Westen maakte islamitische holocaust tegen christendom mogelijk

Afgelopen week besloot de regering Obama om opnieuw voor miljarden aan wapens te leveren aan onder andere Saudi Arabië en Irak. Veel van de eerder aan het Iraakse leger geleverde moderne Amerikaanse wapens zijn onbeschadigd in handen gevallen van ISIS.

De onthullingen onderstrepen opnieuw de schandalige hypocrisie van de Westerse (NAVO-) regeringen, die door het steunen van ISIS mede verantwoordelijk zijn voor de islamitische holocaust tegen het christendom in het Midden Oosten en Noord Afrika, iets waar behalve wat spaarzame en nauwelijks effectieve bombardementen helemaal niets aan gedaan wordt. Hoe anders was het in de jaren ’90 in Kosovo en Bosnië, toen vooral moslims de slachtoffers waren.

Moslim Broederschap en Al-Qaeda werken samen

Onder de documenten die na rechtszaken van Judicial Watch onder gerechtelijke dwang werden vrijgegeven bevindt zich ook een in 2012 als geheim geclassificeerd rapport van het US Defense Intelligence Agency (DIA), waarin –zoals we afgelopen woensdag berichtten- niet alleen staat dat de regering Obama van tevoren wist van de wapenleveranties vanuit Libië aan de islamistische rebellen in Syrië, maar ook wordt erkend dat de Moslim Broederschap en Al-Qaeda feitelijk twee handen op één buik en de belangrijkste krachten achter de Syrische burgeroorlog zijn.

Dit is explosieve informatie, aangezien zowel de regering Obama als de Europese Unie zich openlijk achter de Moslim Broederschap opstelden en deze terreurorganisatie zelfs steunden met miljarden dollars en euro’s.

Doelbewuste steun aan Al-Qaeda en andere jihadgroepen

Het Pentagon voorspelde in de gelekte documenten het ontstaan van ISIS door het samengaan en samenwerken van diverse andere islamitische terreurorganisaties in Syrië en Irak. Desondanks ‘steunen de Westerse landen, de Golfstaten en Turkije de pogingen van de Syrische oppositiekrachten om de oostelijke gebieden grenzend aan Irak te controleren... De mogelijkheid bestaat dat er een verklaard of onverklaard Salafistisch vorstendom in oostelijk Syrië ontstaat, en dit is precies wat de ondersteunde machten van de oppositie willen om het Syrische regime te isoleren...’

Met andere woorden: het Pentagon geeft hier zwart op wit toe samen met de andere Westerse landen, de Golfstaten en Turkije doelbewust te hebben meegewerkt aan de oprichting van een Salafistische jihadstaat. Bovendien werd daar aan toegevoegd dat ‘de oprichting van zo’n Salafistisch vorstendom de ideale atmosfeer creëert voor AQI (Al-Qaeda in Irak) om terug te keren tot zijn aloude centra in Mosul en Ramadi.’

Die staat was bedoeld om ‘de jihad tussen de Soenieten in Irak en Syrië te verenigen, en de rest van de Soenieten in de Arabische wereld tegen wat als één vijand zou worden beschouwd. ISI(S) zou door zijn unie met andere terreurorganisaties in Irak en Syrië ook een Islamitische Staat kunnen uitroepen, wat een ernstig gevaar zou betekenen voor de vereniging van Irak en het beschermen van (dit) grondgebied.’

Westerse media hebben jarenlang gelogen

Veiligheidsanalist Shoebridge, die de Westerse steun voor islamitische terroristen in Syrië al vanaf het allereerste begin van de oorlog in kaart bracht, wijst erop dat ‘de Amerikaanse en Britse regeringen, alsmede bijna de complete Westerse mainstream media, de Syrische rebellen als gematigd, liberaal, seculier en democratisch hebben gepromoot, en daarom de steun van het Westen verdienden. Aangezien deze documenten deze aanname totaal ondermijnen is het veelbetekenend dat de Westerse media deze documenten –ondanks hun enorme belang- vrijwel compleet hebben genegeerd.’

Shoebridge bevestigt hier wat wij eveneens al geruime tijd schrijven, namelijk dat wij als Westerse burgers door onze media glashard worden voorgelogen over de ware aard van de burgeroorlog in Syrië. ‘Deze documenten bewijzen ook dat de Amerikaanse regering op zijn laatst in augustus 2012 wist van hun ware extremistische aard, en dat dit als een voordeel voor het Amerikaanse beleid werd gezien. Dit suggereert tevens dat er een besluit werd genomen om het Westerse publiek via de slaafse media jarenlang doelbewust te misleiden, en hen te doen geloven dat de Syrische rebellen overwegend ‘gematigd’ waren.’

‘NAVO creëerde massamoorden en anarchie’

De NAVO-interventie in Libië in 2011 was van hetzelfde laken en pak. Annie Machon, voormalig MI5 inlichtingenofficier, legt uit dat het Westen, en met name de CIA en MI6,

‘... door het steunen van dezelfde Libische groepen een failed state, massamoorden, volksverplaatsingen en anarchie creëerden. Het idee dat elementen van het Amerikaanse militaire-veiligheidscomplex de ontwikkeling van ISIS mogelijk hebben gemaakt, inclusief hun mislukte poging om de NAVO opnieuw te laten ‘ingrijpen’, is onderdeel van een bekend patroon. En ze blijven onverschillig over de enorme omvang van het menselijk lijden dat wordt veroorzaakt door dit soort spelletjes.’

Vicepresident Joe Biden gaf vorig jaar toe dat Saudi Arabië, Turkije, Qatar en de Verenigde Arabische Emiraten honderden miljoenen dollars naar de islamistische rebellen in Syrië hebben doorgesluisd, wat hun transformatie tot ISIS mogelijk maakte.

Verdeel en heers, christelijke slachtoffer ‘bijkomende schade’

Kortom: ook uit deze onthullingen komt de bekende ‘verdeel en heers’ strategie naar voren: zet Soenieten tegen Shi’iten op, zet de ene islamitische terreurgroep tegen de andere jihadgroep op en laat ze elkaar bestrijden en afmaken. Dat talloze onschuldige mensen, waaronder veel christenen, hier het slachtoffer van zijn wordt door de plannenmakers in Washington, Londen en Brussel overduidelijk slechts als bijkomende en aanvaardbare schade gezien.

Xander

(1) Zero Hedge

mercredi, 27 mai 2015

La machination américaine contre la Russie – et l’Europe

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La machination américaine contre la Russie – et l’Europe

Par Guillaume Faye

FRANCE (NOVOpress avec Guillaume Faye)

La stratégie de Washington est de créer un conflit ouvert en Europe avec la Russie, en y entraînant l’Union européenne. La crise ukrainienne n’est qu’un aspect de cette politique. Une guerre contre la Russie est envisagée sérieusement. Essayons de décrypter sereinement les événements et les faits, en évitant l’anti-américanisme simpliste et dogmatique ; en séparant bien les desseins des dirigeants oligarques américains et les Etats-Unis, comme nation, dans leur complexité sociologique et politique.

9 mai 2015 : l’affront fait à la Russie

Lors des cérémonies du 9 Mai à Moscou célébrant le 70e anniversaire de la victoire alliée, les chefs d’État et de gouvernement occidentaux – et en particulier européens – n’étaient pas présents. Pour la France, seul M. Fabius, ministre des Affaires étrangères était à Moscou. Et encore, il s’est contenté de déposer une gerbe, refusant d’assister au traditionnel défilé militaire sur la Place Rouge. Ce boycott est probablement le résultat d’un ordre de Washington, auquel les gouvernements européens ont obéi avec servilité, comme toujours. C’est un geste inamical envers la Russie, voire insultant et d’une stupidité diplomatique insondable pour les Européens.

Boycotter la cérémonie de la victoire à Moscou, alors que sans la Russie et les peuples de l’URSS cette victoire aurait été obtenue par Hitler, a été une décision symbolique très blessante pour la nation russe. Ce fut une provocation de plus. D’autant que Vladimir Poutine s’était poliment rendu en Normandie pour l’anniversaire du Débarquement, répondant à l’invitation de M. Hollande.

M. Poutine d’ailleurs, dans son discours à l’occasion du défilé militaire du 9 mai, a bien dénoncé la volonté des dirigeants occidentaux – pilotés par Washington– de vouloir déstabiliser les relations internationales. Par ce boycott, les gouvernements occidentaux ont voulu manifester une hostilité à la Russie, lui signifier son exclusion du concert des nations. La France a suivi – quelle honte ! – oubliant son principe d’indépendance en matière de politique extérieure. Ce geste, d’une immense portée symbolique, a humilié le sentiment national russe et aura pour les Européens de graves conséquences. Car ce n’est pas la Russie qu’on isole, c’est l’Europe qui s’isole.

La démonstration de force de l’armée russe à l’occasion du défilé du 9 mai correspond à une volonté dissuasive et non pas agressive. C’est un message envoyé à Washington. La Russie augmente son effort militaire mais sans commune mesure avec le colossal budget militaire US (50% des dépenses mondiales en la matière). Le Kremlin anticipe une agression militaire US qui ne relève pas de la science-fiction, comme nous le verrons plus loin.

Le prétexte du boycott fut l’”annexion” de la Crimée, alors que cette dernière, territoire russe, a été rattachée à la Fédération de Russie par référendum régulier. Mais la véritable raison de cette insulte faite à la Russie est l’obéissance à Washington. Nos dirigeants ne sont pas tant antirusses qu’américanolâtres. Ils obéissent au suzerain.

L’erreur ukrainienne

Un membre du parti ultra-nationaliste paramilitaire aux accointances néonazies, Pravyi Sektor, M. Dmytro Iaroch, a été nommé début avril 2015 conseiller au ministère de la Défense du gouvernement de Kiev. Pravyi Sektor combat aux côtés de l’armée ukrainienne dans l’Est séparatiste, une armée qui a été responsable de milliers de morts civils russophones et de l’exode de populations qui ont dû fuir en Russie. Une armée qui bénéficie de livraisons d’armes américaines, voire européennes, et de l’aide logistique de la CIA. Le Pentagone vient d’envoyer des troupes américaines en Ukraine pour ”entrainer” l’armée de Kiev. Le but est évidemment de préparer une guerre. Face à cela, la propagande essaie de nous faire croire que Moscou envoie des troupes qui envahissent l’Est de l’Ukraine.

Le gouvernement de Kiev – issu en réalité d’un coup d’État– financé par Washington, ses satellites et ses affidés, totalement irresponsable, cherche, sur ordres, à lancer une confrontation armée avec la Russie. Les ultra nationalistes ukrainiens sont les idiots utiles du Pentagone et de la CIA qui ne cherchent qu’une seule chose : un conflit armé en Europe contre la Russie, qui déborderait le cadre géopolitique ukrainien. Ce serait le couronnement de la stratégie américaine post-URSS : empêcher la naissance de la ”Maison Commune”, une solution de bon sens, de paix et de prospérité que Gorbatchev comme Poutine ont défendue. L’idée d’une hostilité entre Ukrainiens et Russes est une tragédie, construite par Washington.

Le gouvernement de Kiev commet une erreur majeure, peut-être par aveuglement, peut-être aussi par soumission corrompue aux donneurs d’ordre américains. Car l’intérêt fondamental de l’Ukraine est son bon voisinage avec la Russie, dans tous les domaines y compris économiques, et non pas son alignement sur Washington et son annexe, Bruxelles. Les Ukrainiens comprennent-t-ils qu’ils sont instrumentalisés ?

Le déshonneur français

Le refus – scandaleux– du gouvernement français de livrer à la marine russe les navires Sébastopol et Vladivostok (de la classe Mistral), alors que des paiements avaient été effectués, en rompant unilatéralement et illégalement un contrat, est dévastateur pour l’image et la réputation de la France. Les pressions de Washington sont derrière ce renoncement à livrer les navires, ce qui prouve à quel point le PS au pouvoir est asservi à la politique étrangère américaine. Dans cette affaire, où le gouvernement français a joué le rôle du cocu consentant, le but de Washington n’était nullement d’empêcher le prétendu ”impérialisme russe” de se doter de matériel naval occidental pouvant menacer les voisins de la Russie. Il s’agissait de casser les reins à une coopération militaro-industrielle franco-russe et surtout de nuire aux exportations militaires françaises – concurrentes des américaines – en dégradant la fiabilité de la France comme fournisseur. Cela fait plus de 50 ans que les gouvernements américains essaient par tous les moyens de torpiller les exportations de la filière industrielle de défense française. C’est la logique de Washington. Et les plus critiquables, dans cette lamentable affaire, ne sont pas les Américains, qui jouent leur jeu, mais le gouvernement français qui abdique, obéit, renonce à sa souveraineté et à l’indépendance nationale.

En refusant de se rendre à Moscou le 9 mai à l’invitation de Poutine, Hollande « s’est aligné sans nécessité sur la position américaine d’un boycott de la Russie qui la jette imprudemment dans les bras de la Chine », explique Renaud Girard qui ajoute : « dans cette lente dérive de la Russie vers la Chine, on ne voit pas très bien où se situe l’intérêt stratégique de la France » (Le Figaro, 12/05/2015). La France commet une erreur majeure de politique étrangère, oubliant les principes de De Gaulle : notre allié principal est la Russie et non pas les États-Unis. Ces derniers ne sont pas un ennemi, certes, mais un adversaire, un compétiteur. Le seul véritable ami naturel de la France comme de nos partenaires continentaux de l’UE, c’est la Russie. Cette réalité est à la fois géopolitique et historique.

Opinions russes sur les manipulations américaines

Le dernier dirigeant soviétique, Mikhaïl Gorbatchev, déclarait récemment : « la décision d’élargir l’Otan vers l’Est a été prise par les Etats-Unis et leurs alliés en 1993. Je l’ai, dès l’origine, qualifiée d’erreur majeure. […] Cela constituait une violation de l’esprit des déclarations et assurances qui nous avaient été données en 1990 » (Russia Beyond the Headlines, 19/11/2014). Le secrétaire d’État américain James Baker avait en effet juré à Gorbatchev en 1990 qu’il n’y aurait pas d’élargissement de l’Otan vers l’Est. Il savait qu’il mentait. Et aujourd’hui, après la Pologne et les Pays baltes, Washington cherche un casus belli avec Moscou en poussant l’Ukraine à adhérer, comme il y a incité la Georgie.

Vladimir Iakounine, président des chemins de fer russes RZD et proche de Poutine, a déclaré à propos des sanctions économiques contre la Russie, décidées par les USA et appliquées servilement par l’Europe : « leur but principal n’est pas de mettre la Russie à genoux, mais d’empêcher que la coopération entre Russes et Européens n’engendre le premier concurrent de l’économie américaine. […] Les sanctions nous ferment l’accès aux marchés internationaux de capitaux. Elles ont encore un autre effet, en poussant les dirigeants russes à réorienter le développement économique du pays vers l’Asie, les pays émergents et les pays non membres de l’Otan. Cela représente une grande partie du monde. » (entretien avec Philippe Gélie, Le Figaro, 21/04/2013)

Le politologue et universitaire moscovite associé au Club Valdaï, Andreï Souchentsov, écrivait : « la Russie a réévalué ses rapports avec l’Occident. Les projets de création d’un ordre mondial sur un pied d’égalité ne se sont pas réalisés. Les États-Unis et l’Otan ont utilisé unilatéralement la force à plusieurs reprises dans des conflits au mépris du droit international. Menant une politique indépendante dans la défense de ses intérêts, Moscou se voit accusé de ”ne pas jouer selon les règles ”. La crise ukrainienne est devenue la dernière et la plus importante conséquence de cette rupture de l’équilibre de l’ordre international » (Rossiyskaya Gazeta, 19/11/2014).

Dans le même numéro de cette revue, Fedor Loukianov, président du Conseil pour la politique étrangère et la politique de défense, explique qu’au cours de son premier mandat présidentiel, Vladimir Poutine avait sincèrement cru à la perspective d’un ordre multinational multipolaire et à une entente sincère avec les USA contre des menaces communes, ainsi qu’à la construction d’une alliance structurelle avec une Europe libre. Mais devant un gouvernement US grisé par la chute de l’URSS, succombant à ses tentations de superpuissance interventionniste autoritariste et belliciste (d’autant plus agressive qu’elle se sait provisoire (1)), Poutine a dû déchanter. Dès 2012, explique Loukianov « il s’est interrogé sur le sens des initiatives de Washington qui lui semblaient viser à une déstabilisation de l’ordre mondial plutôt qu’à son renforcement. Le ton de son discours prononcé au club Valdaï cette année (Sotchi, octobre 2014) avait une pointe de fatalisme. Poutine ne s’attend plus à un changement de la part des Etats-Unis, il dénonce simplement le côté dévastateur de leurs actions. […] Vladimir Poutine refuse de jouer selon les règles définies par les dirigeants américains ».

Le nouveau rideau de fer

Depuis la chute du Mur de Berlin et la dissolution du Pacte de Varsovie, l’Europe et la France ont mené vis-à-vis de la Russie une politique étrangère catastrophique, sur ordre de Washington. L’occasion unique d’un partenariat puissant euro-russe (la ”Maison Commune”) a été sabordée. Contrairement aux promesses faites à Gorbatchev, en échange de la réunification de l’Allemagne, l’Otan s’est étendu vers l’Est, jusqu’aux portes de la Russie. Washington et l’Otan jouaient la carte de la déstabilisation de l’Europe et de l’humiliation agressive de la Russie, qui leur apparaissait, depuis la chute de l’URSS, comme un pays en déclin et à soumettre.

Mais la renaissance de la puissance russe, avec Poutine, a changé la donne. Poutine, dans son discours de la Wehrkunde à Munich en 2007 annonçait que la Russie reprenait sa liberté stratégique et géopolitique. C’est pourquoi Washington a fomenté et financé le coup d’ État de Maïdan et lancé dans la provocation anti-russe le nouveau gouvernement de Kiev. Le but des Etats-Unis est clair : reconstituer le rideau de fer, couper l’Europe de l’Ouest de la Russie pour mieux vassaliser la première, entretenir une tension permanente (la nouvelle guerre froide) avec le Kremlin, catastrophique pour l’Europe. Le boycott des cérémonies de la victoire à Moscou le 9 mai 2015, qui est un affront calculé par Washington et les milieux atlantistes européens, marque bel et bien le retour de cette seconde guerre froide. Geste symbolique d’hostilité.

Pour les Européens pusillanimes, adeptes de la servitude volontaire, roulés dans la farine par leur suzerain américain, cela signifie la fin de l’alliance russe, indispensable à notre sécurité collective, et la destruction du grand projet de partenariat macro-économique global UE–Russie. Le pire est le gouvernement français qui trahit et tourne le dos à ce partenaire, à cet allié naturel qu’est la Fédération de Russie, au mépris de notre intérêt national, pour obéir à un pseudo-allié qui nous méprise et donc le seul but est nous asservir à sa puissance tutélaire et souriante, tout en regardant avec joie notre dissolution dans une colonisation de peuplement et une islamisation galopante.

L’hypothèse et le projet d’une guerre contre la Russie.

Aussi bien en Ukraine que dans les Balkans ou en Géorgie, le bellicisme déstabilisateur de l’Otan, directement dirigé par Washington, cherche l’affrontement armé. Par exemple, en mars 1999, l’Otan est intervenue militairement – et illégalement– contre la Serbie pour aider les séparatistes albanais du Kosovo, en jurant de faire de ce pays un havre de paix démocratique et multiethnique. Aujourd’hui, le Kosovo est un État voyou, mafieux et raciste, qui a chassé toutes les minorités serbes et non albanophone et qui mène une guérilla sanglante pour déstabiliser sa voisine, la Macédoine. Bravo et merci à l’Otan et à Washington. Le 7 août 2008, le gouvernement géorgien antirusse de Saakachvili, candidat à l’UE et à l’Otan, aidé par les Américains, bombardait Tsinkhvali, la capitale de l’Ossétie du Sud séparatiste, tuant des centaines de civils et dix observateurs militaires russes. Et, déjà à l’époque, on s’est scandalisé que les Russes réagissent !

La stratégie de Washington est de pousser l’Otan au bras de fer avec Poutine, au bord du gouffre, au risque d’un affrontement armé. Ce fut le sens de la visite d’Obama à Talinn où il rencontra, début septembre 2014, les présidents des trois pays baltes, jadis incorporés dans l’URSS et aujourd’hui membres de l’Otan. Sous le prétexte que la Russie les menace – pur fantasme, mais infusé dans les opinions publiques –, thèse défendue par Thomas Wright, de la Brookings Institution, il s’agit de provoquer le Kremlin en renforçant militairement l’Otan à ses frontières immédiates. Actuellement, l’Otan met en place dans cette zone une” force de réaction rapide” prépositionnée dans les pays d’Europe de l’Est (readiness action plan, ” plan de réactivité”) En parallèle, Washington renforce son soutien à l’armée ukrainienne et augmente la pression pour faire adhérer Kiev à l’Otan. Afin de faire naître, de manière totalement irresponsable, un casus belli avec Moscou. Tout cela est perçu comme un grave danger et une menace majeure par le gouvernement russe, qui réoriente sa doctrine militaire en fonction de ces provocations, comme l’a rappelé Mikhail Popov, secrétaire adjoint du Conseil de sécurité russe.

Les cadres supérieurs du Pentagone (qui déterminent la politique de la Maison Blanche) (2) se réjouissent des réactions russes à leurs provocations. Leur but est de multiplier ces dernières pour créer a war situation, un état de guerre contre la Russie. Un clash (”heurt”) militaire avec l’armée russe, en risquant une escalade nucléaire, est intégré dans les protocoles militaires américains. Les services secrets russes savent parfaitement ce que je dis : le Pentagone veut une confrontation armée Otan/ Russie dans l’arc géopolitique nord-sud Baltique-Mer Noire.

Les faiblesses et les dangers de la stratégie US

Mais les souhaits américains d’isoler et d’étouffer la Russie échouent. Aux commémorations du 9 mai à Moscou, le président chinois Ji Xin Ping et le premier ministre indien Narendra Modi étaient présents au premier rang. Leurs pays représentent 2,5 milliards d’hommes. Au contraire, le suivisme servile et aveugle d’une Union européenne obéissant aux USA est en train de nous isoler du monde.

De plus, cette politique aventureuse de Washington suscite d’importantes critiques aux Etats-Unis mêmes. John J. Mearsheimer avertissait dans le magazine Foreign Affairs de « la détermination de Poutine d’empêcher la Georgie et l’Ukraine de rejoindre l’Otan » en ajoutant : « les Etats-Unis et leurs alliés devraient abandonner leur plan d’occidentaliser l’Ukraine, et tenter d’en faire une zone neutre entre l’Otan et la Russie ». La chef de la commission de renseignement du Sénat, la démocrate Dianne Feinstein, parlait sur NBC de l’inefficacité des sanctions en ces termes : « les Russes sont un peuple endurant et courageux, ils surmontent toutes les difficultés économiques. Je ne suis pas sûre que des sanctions puissent avoir le moindre effet ». Elle en appelait à un dialogue direct avec Poutine, se démarquant de la position de son propre gouvernement.

Le risque d’une hubris américaine existe, c’est-à-dire la volonté de déclencher une guerre pour maintenir l’hégémonie américaine ou pour tenter une résoudre une crise financière et économique géante qui menace. Le cow boy peut devenir fou et tirer dans le saloon. Ce ne serait pas la première fois dans l’histoire que Washington, animé par un mélange schizophrène de cynisme et d’idéalisme, se lancerait dans un aventurisme militaire catastrophique. Le chaos actuel du Moyen-Orient est partiellement le fruit des interventions insensées des Bush père et surtout fils, le plus dingue des deux. Avec, comme toujours dans l’histoire, des interventions armées américaines, justifiées par des prétextes fabriqués. L’éléphant dans un magasin de porcelaines.

N’oublions pas que les USA, s’ils ne sont pas une puissance militariste – au sens classique du mot – sont un pays belliciste. L’énorme budget militaire du Pentagone et le complexe militaro-industriel sont au centre de l’appareil économique américain mais aussi du financement de la classe politique. Le système américain a fondamentalement besoin d’un état de guerre sinon permanent, du moins récurrent. Une confrontation armée avec la Russie est très sérieusement envisagée dans les milieux du Pentagone et du complexe militaro-industriel. Peu importent les conséquences : la politique étrangère américaine a toujours manqué de sagesse et de finesse ; la brutalité et l’irréflexion sont ses marques de fabrique. De même qu’un mépris pour les règles et institutions internationales qui ne sont valables que pour les autres, pas pour les USA ; sans oublier cette certitude naïve de se prendre pour le gendarme du Bien, avec tous les droits.

La diabolisation de Vladimir Poutine et de son gouvernement, présentés comme une dictature autocratique par la propagande US relayée servilement dans tout l’Occident – alors qu’ils sont très populaires dans la population russe – ne présage rien de bon. Du temps de l’URSS, les risques de guerre étaient de 10%. Aujourd’hui, ils sont de 60%.

L’impasse

Ce qui a terriblement ennuyé Washington, ce furent les fragiles accords de Minsk passés entre Mme Merkel, M. Hollande, M. Poutine et le gouvernement de Kiev pour un cessez-le-feu. De quoi se mêlent la France et l’Allemagne ? L’objectif américain est de briser la trêve, de relancer la guerre. Une guerre civile en Ukraine de l’est qui, comme un furoncle infectieux, pourra déboucher sur une vraie guerre, où l’on pourra impliquer la Pologne et les pays baltes, c’est l’objectif. Bien sur, Mister Obama ne cherche pas cela. Mais c’est un pion, ce n’est pas lui qui dirige. Il n’a pas d’idées précises, il obéit aux maîtres qui l’ont fait élire, comme dans toute ploutocratie. Tout président américain fait la politiques des lobbies qui l’ont fait élire. En Russie, Poutine fait la politique du peuple qui l’a élu.

Les grands perdants sont les pays européens soumis aux Etats-Unis. D’autant plus que le traité commercial transatlantique va les asservir un peu plus, uniquement de leur faute. On leur fait croire que le danger et l’ennemi sont à l’Est, la Russie, alors que c’est l’allié naturel. Tandis que la véritable menace vient du Sud, comme l’actualité le démontre tous les jours. Mais cette stratégie américaine est stupide à long terme pour les Etats-Unis eux-mêmes. Plutôt que de s’entendre avec un bloc euro-russe indépendant, ils poussent la Russie dans les bras de la Chine et se constituent ainsi un adversaire redoutable. Quant aux nations de l’Union européenne, incapables de contenir une immigration de peuplement massive concomitante d’une islamisation, elles semblent sortir de l’Histoire. Les stratèges washingtoniens s’en félicitent ; les stratèges russes le déplorent. Quand allons-nous nous réveiller ? Quand l’intelligence et la lucidité vont-elles ressurgir ? Après l’explosion.

(1) Toute hégémonie est passagère. Charles Krauthammer a lancé en 1990 le concept de « moment d’unipolarité », c’est-à-dire la période pendant laquelle les Etats-Unis, étant la seule vraie superpuissance, pouvaient agir à leur guise. Il estime cette période, qui a commencé au début des années 1990 à la chute de l’URSS, entre 25 et 30 ans. Ça se termine.

(2) La véritable direction de la politique des USA n’est pas déterminée par la présidence, la Maison Blanche, mais par la triarchie Pentagone/ CIA/ Complexe militaro-industriel.” Les Trois Sœurs ”. Le président américain (contrairement aux présidents français ou russes) est un exécutant et non pas un directeur. (Cf. autres articles de ce blog sur ce sujet).

Guillaume Faye

Secret Pentagon Report Reveals US "Created" ISIS As A "Tool"

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Secret Pentagon Report Reveals US "Created" ISIS As A "Tool" To Overthrow Syria's President Assad

By

Zero Hedge

Ex: http://www.lewrockwell.com

From the first sudden, and quite dramatic, appearance of the fanatical Islamic group known as ISIS which was largely unheard of until a year ago, on the world’s stage and which promptly replaced the worn out and tired al Qaeda as the world’s terrorist bogeyman, we suggested that the “straight to beheading YouTube clip” purpose behind the Saudi Arabia-funded Islamic State was a simple one: use the Jihadists as the vehicle of choice to achieve a political goal: depose of Syria’s president Assad, who for years has stood in the way of a critical Qatari natural gas pipeline, one which could dethrone Russia as Europe’s dominant – and belligerent – source of energy, reaching an interim climax with the unsuccessful Mediterranean Sea military build up of 2013, which nearly resulted in quasi-world war.

The narrative and the plotline were so transparent, even Russia saw right through them. Recall from September of last year:

If the West bombs Islamic State militants in Syria without consulting Damascus, LiveLeak reports that the anti-ISIS alliance may use the occasion to launch airstrikes against President Bashar Assad’s forces, according to Russian Foreign Minister Sergey Lavrov. Clearly comprehending that Obama’s new strategy against ISIS in Syria is all about pushing the Qatar pipeline through (as was the impetus behind the 2013 intervention push), Russia is pushing back noting that the it is using ISIS as a pretext for bombing Syrian government forces and warning that “such a development would lead to a huge escalation of conflict in the Middle East and North Africa.”

But it’s one thing to speculate; it’s something entirely different to have hard proof.

And while speculation was rife that just like the CIA-funded al Qaeda had been used as a facade by the US to achieve its own geopolitical and national interests over the past two decades, so ISIS was nothing more than al Qaeda 2.0, there was no actual evidence of just this.

That may all have changed now when a declassified secret US government document obtained by the public interest law firm, Judicial Watch, shows that Western governmentsdeliberately allied with al-Qaeda and other Islamist extremist groups to topple Syrian dictator Bashir al-Assad.

According to investigative reporter Nafeez Ahmed in Medium, the “leaked document reveals that in coordination with the Gulf states and Turkey, the West intentionally sponsored violent Islamist groups to destabilize Assad, despite anticipating that doing so could lead to the emergence of an ‘Islamic State’ in Iraq and Syria (ISIS).

According to the newly declassified US document, the Pentagon foresaw the likely rise of the ‘Islamic State’ as a direct consequence of the strategy, but described this outcome as a strategic opportunity to “isolate the Syrian regime.” 

And not just that: as we reported last week, now that ISIS is running around the middle east, cutting people’s heads of in 1080p quality and Hollywood-quality (perhaps literally) video, the US has a credible justification to sell billions worth of modern, sophisticated weapons in the region in order to “modernize” and “replenish” the weapons of such US allies as Saudi Arabia, Israel and Iraq.

But that the US military-industrial complex is a winner every time war breaks out anywhere in the world (usually with the assistance of the CIA) is clear to everyone by now. What wasn’t clear is just how the US predetermined the current course of events in the middle east.

Now, thanks to the following declassified report, we have a far better understanding of not only how current events in the middle east came to be, but what America’s puppermaster role leading up to it all, was. 

From Nafeez Ahmed: Secret Pentagon report reveals West saw ISIS as strategic asset Anti-ISIS coalition knowingly sponsored violent extremists to ‘isolate’ Assad, rollback ‘Shia expansion’, originally posted in Medium.

Hypocrisy

The revelations contradict the official line of Western government on their policies in Syria, and raise disturbing questions about secret Western support for violent extremists abroad, while using the burgeoning threat of terror to justify excessive mass surveillance and crackdowns on civil liberties at home.

Among the batch of documents obtained by Judicial Watch through a federal lawsuit, released earlier this week, is a US Defense Intelligence Agency (DIA) document then classified as “secret,” dated 12th August 2012.

The DIA provides military intelligence in support of planners, policymakers and operations for the US Department of Defense and intelligence community.

So far, media reporting has focused on the evidence that the Obama administration knew of arms supplies from a Libyan terrorist stronghold to rebels in Syria.

Some outlets have reported the US intelligence community’s internal prediction of the rise of ISIS. Yet none have accurately acknowledged the disturbing details exposing how the West knowingly fostered a sectarian, al-Qaeda-driven rebellion in Syria.

Charles Shoebridge, a former British Army and Metropolitan Police counter-terrorism intelligence officer, said:

“Given the political leanings of the organisation that obtained these documents, it’s unsurprising that the main emphasis given to them thus far has been an attempt to embarrass Hilary Clinton regarding what was known about the attack on the US consulate in Benghazi in 2012. However, the documents also contain far less publicized revelations that raise vitally important questions of the West’s governments and media in their support of Syria’s rebellion.”

The West’s Islamists

The newly declassified DIA document from 2012 confirms that the main component of the anti-Assad rebel forces by this time comprised Islamist insurgents affiliated to groups that would lead to the emergence of ISIS. Despite this, these groups were to continue receiving support from Western militaries and their regional allies.

Noting that “the Salafist [sic], the Muslim Brotherhood, and AQI [al-Qaeda in Iraq] are the major forces driving the insurgency in Syria,” the document states that “the West, Gulf countries, and Turkey support the opposition,” while Russia, China and Iran “support the [Assad] regime.”

The 7-page DIA document states that al-Qaeda in Iraq (AQI), the precursor to the ‘Islamic State in Iraq,’ (ISI) which became the ‘Islamic State in Iraq and Syria,’ “supported the Syrian opposition from the beginning, both ideologically and through the media.”

The formerly secret Pentagon report notes that the “rise of the insurgency in Syria” has increasingly taken a “sectarian direction,” attracting diverse support from Sunni “religious and tribal powers” across the region.

In a section titled ‘The Future Assumptions of the Crisis,’ the DIA report predicts that while Assad’s regime will survive, retaining control over Syrian territory, the crisis will continue to escalate “into proxy war.”

The document also recommends the creation of “safe havens under international sheltering, similar to what transpired in Libya when Benghazi was chosen as the command centre for the temporary government.”

In Libya, anti-Gaddafi rebels, most of whom were al-Qaeda affiliated militias, were protected by NATO ‘safe havens’ (aka ‘no fly zones’).

‘Supporting powers want’ ISIS entity

In a strikingly prescient prediction, the Pentagon document explicitly forecasts the probable declaration of “an Islamic State through its union with other terrorist organizations in Iraq and Syria.”

Nevertheless, “Western countries, the Gulf states and Turkey are supporting these efforts” by Syrian “opposition forces” fighting to “control the eastern areas (Hasaka and Der Zor), adjacent to Western Iraqi provinces (Mosul and Anbar)”:

“… there is the possibility of establishing a declared or undeclared Salafist Principality in eastern Syria (Hasaka and Der Zor), and this is exactly what the supporting powers to the opposition want, in order to isolate the Syrian regime, which is considered the strategic depth of the Shia expansion (Iraq and Iran).”

The secret Pentagon document thus provides extraordinary confirmation that the US-led coalition currently fighting ISIS, had three years ago welcomed the emergence of an extremist “Salafist Principality” in the region as a way to undermine Assad, and block off the strategic expansion of Iran. Crucially, Iraq is labeled as an integral part of this “Shia expansion.”

The establishment of such a “Salafist Principality” in eastern Syria, the DIA document asserts, is “exactly” what the “supporting powers to the [Syrian] opposition want.” Earlier on, the document repeatedly describes those “supporting powers” as “the West, Gulf countries, and Turkey.”

Further on, the document reveals that Pentagon analysts were acutely aware of the dire risks of this strategy, yet ploughed ahead anyway.

The establishment of such a “Salafist Principality” in eastern Syria, it says, would create “the ideal atmosphere for AQI to return to its old pockets in Mosul and Ramadi.” Last summer, ISIS conquered Mosul in Iraq, and just this month has also taken control of Ramadi.

Such a quasi-state entity will provide:

“… a renewed momentum under the presumption of unifying the jihad among Sunni Iraq and Syria, and the rest of the Sunnis in the Arab world against what it considers one enemy. ISI could also declare an Islamic State through its union with other terrorist organizations in Iraq and Syria, which will create grave danger in regards to unifying Iraq and the protection of territory.”

The 2012 DIA document is an Intelligence Information Report (IIR), not a “finally evaluated intelligence” assessment, but its contents are vetted before distribution. The report was circulated throughout the US intelligence community, including to the State Department, Central Command, the Department of Homeland Security, the CIA, FBI, among other agencies.

In response to my questions about the strategy, the British government simply denied the Pentagon report’s startling revelations of deliberate Western sponsorship of violent extremists in Syria. A British Foreign Office spokesperson said:

“AQ and ISIL are proscribed terrorist organisations. The UK opposes all forms of terrorism. AQ, ISIL, and their affiliates pose a direct threat to the UK’s national security. We are part of a military and political coalition to defeat ISIL in Iraq and Syria, and are working with international partners to counter the threat from AQ and other terrorist groups in that region. In Syria we have always supported those moderate opposition groups who oppose the tyranny of Assad and the brutality of the extremists.”

The DIA did not respond to request for comment.

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Strategic asset for regime-change

Security analyst Shoebridge, however, who has tracked Western support for Islamist terrorists in Syria since the beginning of the war, pointed out that the secret Pentagon intelligence report exposes fatal contradictions at the heart of official pronunciations:

“Throughout the early years of the Syria crisis, the US and UK governments, and almost universally the West’s mainstream media, promoted Syria’s rebels as moderate, liberal, secular, democratic, and therefore deserving of the West’s support. Given that these documents wholly undermine this assessment, it’s significant that the West’s media has now, despite their immense significance, almost entirely ignored them.”

According to Brad Hoff, a former US Marine who served during the early years of the Iraq War and as a 9/11 first responder at the Marine Corps Headquarters in Battalion Quantico from 2000 to 2004, the just released Pentagon report for the first time provides stunning affirmation that:

“US intelligence predicted the rise of the Islamic State in Iraq and the Levant (ISIL or ISIS), but instead of clearly delineating the group as an enemy, the report envisions the terror group as a US strategic asset.”

Hoff, who is managing editor of Levant Report — ?an online publication run by Texas-based educators who have direct experience of the Middle East?—?points out that the DIA document “matter-of-factly” states that the rise of such an extremist Salafist political entity in the region offers a “tool for regime change in Syria.”

The DIA intelligence report shows, he said, that the rise of ISIS only became possible in the context of the Syrian insurgency?—?“there is no mention of US troop withdrawal from Iraq as a catalyst for Islamic State’s rise, which is the contention of innumerable politicians and pundits.” The report demonstrates that:

“The establishment of a ‘Salafist Principality’ in Eastern Syria is ‘exactly’ what the external powers supporting the opposition want (identified as ‘the West, Gulf Countries, and Turkey’) in order to weaken the Assad government.”

The rise of a Salafist quasi-state entity that might expand into Iraq, and fracture that country, was therefore clearly foreseen by US intelligence as likely?—?but nevertheless strategically useful?—?blowback from the West’s commitment to “isolating Syria.”

Complicity

Critics of the US-led strategy in the region have repeatedly raised questions about the role of coalition allies in intentionally providing extensive support to Islamist terrorist groups in the drive to destabilize the Assad regime in Syria.

The conventional wisdom is that the US government did not retain sufficient oversight on the funding to anti-Assad rebel groups, which was supposed to be monitored and vetted to ensure that only ‘moderate’ groups were supported.

However, the newly declassified Pentagon report proves unambiguously that years before ISIS launched its concerted offensive against Iraq, the US intelligence community was fully aware that Islamist militants constituted the core of Syria’s sectarian insurgency.

Despite that, the Pentagon continued to support the Islamist insurgency, even while anticipating the probability that doing so would establish an extremist Salafi stronghold in Syria and Iraq.

As Shoebridge told me, “The documents show that not only did the US government at the latest by August 2012 know the true extremist nature and likely outcome of Syria’s rebellion”?—?namely, the emergence of ISIS?—?“but that this was considered an advantage for US foreign policy. This also suggests a decision to spend years in an effort to deliberately mislead the West’s public, via a compliant media, into believing that Syria’s rebellion was overwhelmingly ‘moderate.’”

Annie Machon, a former MI5 intelligence officer who blew the whistle in the 1990s on MI6 funding of al-Qaeda to assassinate Libya’s former leader Colonel Gaddafi, similarly said of the revelations:

“This is no surprise to me. Within individual countries there are always multiple intelligence agencies with competing agendas.”

She explained that MI6’s Libya operation in 1996, which resulted in the deaths of innocent people, “happened at precisely the time when MI5 was setting up a new section to investigate al-Qaeda.”

This strategy was repeated on a grand scale in the 2011 NATO intervention in Libya, said Machon, where the CIA and MI6 were:

“… supporting the very same Libyan groups, resulting in a failed state, mass murder, displacement and anarchy. So the idea that elements of the American military-security complex have enabled the development of ISIS after their failed attempt to get NATO to once again ‘intervene’ is part of an established pattern. And they remain indifferent to the sheer scale of human suffering that is unleashed as a result of such game-playing.”

Divide and rule

Several US government officials have conceded that their closest allies in the anti-ISIS coalition were funding violent extremist Islamist groups that became integral to ISIS.

US Vice President Joe Biden, for instance, admitted last year that Saudi Arabia, the UAE, Qatar and Turkey had funneled hundreds of millions of dollars to Islamist rebels in Syria that metamorphosed into ISIS.

But he did not admit what this internal Pentagon document demonstrates?—?that the entire covert strategy was sanctioned and supervised by the US, Britain, France, Israel and other Western powers.

The strategy appears to fit a policy scenario identified by a recent US Army-commissioned RAND Corp report.

The report, published four years before the DIA document, called for the US “to capitalise on the Shia-Sunni conflict by taking the side of the conservative Sunni regimes in a decisive fashion and working with them against all Shiite empowerment movements in the Muslim world.”

The US would need to contain “Iranian power and influence” in the Gulf by “shoring up the traditional Sunni regimes in Saudi Arabia, Egypt, and Pakistan.” Simultaneously, the US must maintain “a strong strategic relationship with the Iraqi Shiite government” despite its Iran alliance.

The RAND report confirmed that the “divide and rule” strategy was already being deployed “to create divisions in the jihadist camp. Today in Iraq such a strategy is being used at the tactical level.”

The report observed that the US was forming “temporary alliances” with al-Qaeda affiliated “nationalist insurgent groups” that have fought the US for four years in the form of “weapons and cash.” Although these nationalists “have cooperated with al-Qaeda against US forces,” they are now being supported to exploit “the common threat that al-Qaeda now poses to both parties.”

The 2012 DIA document, however, further shows that while sponsoring purportedly former al-Qaeda insurgents in Iraq to counter al-Qaeda, Western governments were simultaneously arming al-Qaeda insurgents in Syria.

The revelation from an internal US intelligence document that the very US-led coalition supposedly fighting ‘Islamic State’ today, knowingly created ISIS in the first place, raises troubling questions about recent government efforts to justify the expansion of state anti-terror powers.

In the wake of the rise of ISIS, intrusive new measures to combat extremism including mass surveillance, the Orwellian ‘prevent duty’ and even plans to enable government censorship of broadcasters, are being pursued on both sides of the Atlantic, much of which disproportionately targets activists, journalists and ethnic minorities, especially Muslims.

Yet the new Pentagon report reveals that, contrary to Western government claims, the primary cause of the threat comes from their own deeply misguided policies of secretly sponsoring Islamist terrorism for dubious geopolitical purposes.

Reprinted with permission from Zero Hedge.

El gran juego africano de EE.UU

por María Lekant

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

África es un continente con grandes recursos naturales, un continente que ha sufrido mucho en el pasado debido a las acciones de los colonizadores, que remodelaron la región sin tener en cuenta las tradiciones y las relaciones sociales locales, un continente donde muchos países han tenido que enfrentarse, aparte de a la pobreza, el hambre y los cataclismos naturales, a guerras sangrientas y conflictos internos que, en muchos casos, perduran hasta hoy en día, mientras que en otros han dejado profundas heridas o han provocado consecuencias irrevocables para la sociedad.

Tradicionalmente, las riquezas naturales del continente negro han atraído a las naciones más poderosas, sobre todo países occidentales, que han visto en la influencia en la región un componente clave en la lucha por la influencia en el mundo.

Uno de estos países ha sido EE.UU., que, tras el colapso de la Unión Soviética, intensificó los esfuerzos para fortalecer su presencia en África. Los primeros en captar su atención fueron Sudán y Etiopía, que en el pasado habían cooperado activamente con la URSS, pero posteriormente la actividad de Washington se expandió a muchos otros países, a veces provocando ‘efectos secundarios’ más dañinos que las sequías o las hambrunas.

La catástrofe de Libia

Uno de los casos más emblemáticos de la expansión de EE.UU. y sus aliados de la OTAN en África es el de Libia, país que sigue sufriendo las consecuencias del ‘apoyo’ estadounidense a la ‘democracia’.

Washington “siempre estará hombro con hombro con el pueblo libio”, aseguraba el presidente Barack Obama en 2011, a inicios de la campaña militar de la OTAN en el país árabe. “EE.UU., junto con la comunidad internacional, está comprometido con el pueblo libio. Ustedes han ganado su revolución”, proclamó entusiasmado el mandatario estadounidense unos meses después, el 20 de octubre, en respuesta a la noticia sobre la muerte del coronel Muammar Gaddafi, y aplaudió los futuros cambios democráticos que aguardaban al país.

Los países occidentales optaron por hacer oídos sordos a los numerosos testimonios que presentaba RT al público día tras día y a las opiniones de aquellos expertos que advertían que apostar por la oposición era un error.

Así, el diplomático norteamericano retirado George Kenney advirtió en marzo de 2011 en declaraciones a RT que una intervención militar extranjera en Libia desembocaría en un conflicto de larga duración y en el consiguiente auge del terrorismo. “La actividad de la OTAN en Libia provocará aún más agitación a nivel mundial. En mi opinión, va a pasar lo mismo que en Irak y Afganistán”, pronosticó.

“La oposición libia no será capaz de crear un nuevo Gobierno estable tras derrocar al enemigo, los rebeldes deberán afrontar las contradicciones internas”, comentó a RT el entonces embajador de Rusia ante la OTAN, Dmitri Rogozin, en medio del conflicto libio. “Las intervenciones otanianas, la política y la militar, en la ‘primavera árabe’ podrían tener como resultado un ‘caliente verano árabe’, con todas las circunstancias que de ello se derivan para los demás Estados de la región”, volvió a insistir Rogozin a finales de 2011.

EE.UU. y sus aliados “promueven las guerras civiles en países foráneos por la simple razón de que en su ignorancia total (…) están tratando de cambiar regímenes, gran parte de los cuales ni siquiera entienden”, decía en julio de 2011 en declaraciones a RT el periodista investigador Adrian Salbuchi.

Fue el 11 de septiembre de 2012 cuando Washington experimentó por primera vez en su propia piel cómo es la nueva democracia libia. El ataque contra la Embajada de EE.UU. en Bengasi se cobró la vida de cuatro estadounidenses, el embajador Christopher Stevens entre ellos. En agosto de 2013, EE.UU. se vio obligado a cerrar temporalmente 19 sedes diplomáticas en Oriente Próximo y África del Norte ante los altos riesgos de atentados terroristas. En mayo de 2014, Washington ordenó el envío de un buque de guerra hacia las costas libias.

Hoy en día, el país árabe sigue sumergido en el caos. Existen dos gobiernos de facto en Libia: uno, elegido por medio de elecciones legítimas, con sede en el este del país, y otro, de ideas radicales, cuyo Congreso se encuentra en Trípoli.

El pasado mes de abril, durante un encuentro en Moscú con el canciller ruso, Serguéi Lavrov, el primer ministro libio, Abdalá At-Tani, apuntóa Occidente como responsable del caos reinante en el país desde la caída del régimen de Muammar Gadaffi, y pidió el apoyo de Rusia para restaurar las instituciones gubernamentales. El ministro de Relaciones Exteriores ruso subrayó, por su parte, que Moscú asiste al esfuerzo internacional, en la medida de lo posible, para estabilizar la situación en el país norteafricano, y señaló la necesidad de encontrar una manera rápida de reunificar el Estado cuanto antes.

Malí, víctima de las acciones en Libia

Como era de esperar, la guerra en Libia apoyada por la OTAN abrió ‘la caja de Pandora’ de la inestabilidad en los países del Sahel. Miles de combatientes de Mauritania, Malí, Níger y otros países que luchaban como mercenarios en el Ejército del exlíder libio Muammar Gaddafi regresaron a sus lugares de origen armados hasta los dientes.

Uno de los primeros países africanos en sentir las consecuencias de la guerra en Libia fue Malí.

A lo largo de su breve historia postcolonial este país ha estado constantemente bajo la amenaza de una rebelión de las tribus del norte, principalmente los tuaregs, que aspiraban a crear un Estado independiente cuyo territorio incluiría el norte de Malí, el sur de Argelia, las provincias orientales de Mauritania y la zona norte de Níger.

El 22 de marzo de 2012, un golpe de Estado depuso al presidente de Malí Amani Toumani Toure y el 6 de abril los rebeldes tuaregs del Movimiento Nacional para la Liberación de Azawad (MNLA) proclamaron la instauración del Estado islámico de Azawad en un territorio de unos 850.000 kilómetros cuadrados.

Según denunciaron en su día las autoridades de Malí, los tuaregs, que habían formado parte de las divisiones de élite de Gaddafi, llegaron con fusiles automáticos, lanzagranadas y ametralladoras que habían recibido del régimen libio. También disponían de armas francesas más modernas suministradas durante la guerra a los rebeldes libios.

“Gaddafi sabía controlar la actividad de los tuaregs en la zona del Sahel, pero ahora han emprendido su propia ‘navegación’. Es gente armada, muy bien preparada, que tiene comandantes experimentados. Combatirlos es una tarea sumamente difícil”, declaró entonces el presidente del Instituto de Oriente Próximo de Rusia, Yevgueni Satanovski.

La guerra en Libia proporcionó a los exmercenarios de Gaddafi no solo dinero y armas, sino también medio año de experiencia de combate.

Además, según informó el diario ‘New York Times’, durante cuatro años EE.UU. llevó a cabo en la región un programa antiterrorista a gran escala, invirtiendo entre 520 y 600 millones de dólares en el entrenamiento de tropas en Malí. A los militares les enseñaron a patrullar las fronteras y a neutralizar las emboscadas, entre otros métodos de lucha contra el terrorismo. Entrenados en la lucha contra los terroristas, unidades militares del país desertaron y entraron en las filas de los extremistas islamistas, como los rebeldes tuaregs.

A finales de 2012, la escalada de violencia en el norte de Malí, ocupado por grupos separatistas, provocó una resolución de la ONU que autorizó el envío de una misión militar extranjera al país africano para restablecer la paz. Las tropas francesas fueron las primeras en llegar en enero de 2013.

A pesar de las declaraciones del presidente François Hollande de que los militares franceses no lucharían en Malí más de un mes, la intervención militar en el país africano se prolongó hasta el 13 de julio de 2014, y luego fue relevada por la operación Barkhane.

A tenor de algunos expertos, en aquella ocasión se vivió una rivalidad entre Francia y Estados Unidos por el control sobre el África poscolonial.

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La constante crisis de Sudán

En 1983, una guerra civil dividió Sudán en dos partes. El conflicto, conocido como la ‘Segunda Guerra Civil Sudanesa’, se convirtió en uno de los episodios más violentos del siglo XX y duró hasta 2005, cuando fue firmado el acuerdo de paz.

En una primera fase del conflicto, EE.UU. apoyó al Gobierno musulmán en Jartum, que impuso en los territorios bajo su control la ley coránica, lo cual no hizo más que intensificar la lucha, pero en 1989 en el norte musulmán de Sudán se produjo un golpe militar que derivó en la llegada al poder de islamistas aún más radicales. Esta vez, Washington decidió apoyar a los rebeldes del sur.

“El hallazgo de un yacimiento de petróleo en Sudán en 1990 por parte de la compañía estadounidense Chevron no hizo más que echar más leña al fuego”, escribe Alexánder Sharkovski, analista del portal nvo.ng.ru, quien destaca el carácter más violento de la guerra en las zonas con presencia de petróleo.

Los combates dificultaban la actividad de los magnates estadounidenses, y en 1994 EE.UU. presionó a las partes del conflicto para que firmaran una nueva estructura estatal. Sin embargo, los dirigentes del norte musulmán no accedieron y los servicios secretos de EE.UU. orquestaron disturbios, encabezados por una fuerte oposición, apoyada por Occidente, recuerda Sharkovski.

En 2005 fue firmado el acuerdo de paz y empezó el proceso de transición, que culminó con la independencia de Sudán del Sur. Sin embargo, la ansiada paz no ha llegado a ninguno de los dos países.

Según Sharkovski, Washington suministra apoyo, incluido el militar, a los dos Estados, y los dos países, a pesar de sus ricos recursos, dependen en gran medida de la ayuda estadounidense. “Ambos países están sumidos en la pobreza y la corrupción, y sufren sus consecuencias”, lamenta el analista. 

Etiopía, bajo constante presión del ‘aliado’

Etiopía, vecina de Sudán, también ha pasado por periodos difíciles en su historia, una historia que también ha sido marcada por la influencia de EE.UU.

En 1993, el país se dividió en dos, Etiopía y Eritrea. En 1996, bajo la presión de EE.UU. y dos años antes de empezar una guerra entre sí, las fuerzas terrestres de Eritrea y Etiopía participaron en la guerra civil de Sudán, apoyadas por la Fuerza Aérea de EE.UU.

Después del 11 de septiembre 2001, los servicios de inteligencia norteamericanos crearon en Etiopía un campamento para entrenar a los combatientes de la oposición somalí. También abrieron aeródromos en el país para  operaciones aéreas tradicionales y con aviones no tripulados contra Somalia y Yemen.

Así, desde 2011 EE.UU. ha tenido una base de drones militares en Arba Minch, en el sur de Etiopía.

En 2006, también bajo presión estadounidense, Etiopía envió tropas a Somalia, que siguen presentes allí en la actualidad.

Intervención en Somalia

A principios de los años 90 Somalia fue escenario de una caótica guerra civil y de una catástrofe humanitaria.

En 1992, como parte de la operación de la ONU Restaurar la Esperanza, George H. W. Bush envió al país 28.000 soldados. La misión la amplió el sucesor de Bush, Bill Clinton, para hacer frente a algunos señores de la guerra considerados responsables de los disturbios y el caos en el país.

En octubre de 1993, los guerrilleros somalíes organizaron una emboscada contra la Fuerza de Reacción Rápida de EE.UU. Como resultado de la batalla fueron derribados dos helicópteros estadounidenses UH-60 Black Hawk, 18 militares murieron, más de 70 resultaron heridos y Bill Clinton anunció la retirada de las fuerzas estadounidenses del país.

Para comienzos de 2000, en Somalia cobró fuerza la Unión de Cortes Islámicas (UCI), un grupo radical que recibía apoyo de Arabia Saudita y otros países del Golfo.

Ante esta amenaza, los representantes de la inteligencia de EE.UU. persuadieron y financiaron a los señores de la guerra somalíes para que crearan una alianza contra la Unión (la Alianza para la Restauración de la Paz y Contra el Terrorismo, ARPCT), campaña que provocó duras críticas entre los funcionarios norteamericanos ya que, según argumentaban, socavó todos los esfuerzos antiterroristas en Somalia, informó entonces ‘The New York Times‘.

La alianza creada gracias a EE.UU. estaba profundamente dividida y era poco eficaz, y en julio de 2006 las fuerzas de la Unión de Cortes Islámicas tomaron Mogadiscio, la capital de Somalia. En diciembre, ya controlaban todo el territorio del país.

El 21 de diciembre de 2006 comenzó oficialmente la guerra entre Somalia, bajo el control de la UCI, y Etiopía, que apoyó a las fuerzas del Gobierno Transicional de Somalia y de los gobiernos de las regiones autónomas de Puntland y Galmudug.

En enero de 2007 EE.UU., apoyado por el entonces presidente somalí, Abdullahi Yusuf Ahmed, intervino directamente en la guerra, lanzando ataques aéreos contra los supuestos líderes de Al Qaeda en este país y la UCI.

En agosto de 2008, el grupo radical Al Shabaab se escindió de la UCI y emprendió una guerra contra la coalición creada por EE.UU. que dura hasta hoy. El grupo, que colabora con organizaciones terroristas como Al Qaeda, está tratando de derrocar al Gobierno de Mogadiscio respaldado por Occidente e imponer su propia versión estricta de la ley islámica en el país, mientras que el Gobierno Transicional sigue sin lograr unidad y resistiendo únicamente gracias al apoyo de Etiopía.

A principios de 2014, EE.UU. desplegó casi dos docenas de tropas regulares en el país para entrenamiento y asesoría.

Además, en julio de 2014, Washington reveló que había mantenido presencia militar secreta en Somalia durante los últimos siete años. Un destacamento variable de hasta 120 militares que incluía miembros de las fuerzas especiales permanecía en el país.

Como resultado de la constante intervención norteamericana, “los Gobiernos de los países del Cuerno de África –Sudán, Sudán del Sur, Somalia y Etiopía– se han visto entre la espada y la pared, y ahora dependen totalmente de la ayuda de Estados Unidos”, opina Alexánder Sharkovski.

Tropas en otros países africanos

En 2014, ‘The Washington Post’ publicó un sorprendente mapa que revelaba en qué naciones subsaharianas había presencia militar estadounidense involucrada en operaciones militares reales.

Según indicó el rotativo, este hecho podría ser descrito como “una creciente guerra en la sombra” contra los afilados de Al Qaeda y otros grupos militantes.

Aparte de los casos ya mencionados, el mapa incluía los siguientes países:

Burkina Faso

Desde el año 2007 EE.UU. tiene una base en la capital, Uagadugú, que actúa como centro de una red de espionaje estadounidense en la región. Los aviones espía salen de la base para volar sobre Malí, Mauritania y el Sáhara en busca de los combatientes de Al Qaeda del Magreb Islámico.

República del Congo

Las tropas de EE.UU. en este país ayudan a la nación en la búsqueda de miembros de la guerrilla ugandesa Ejército de Resistencia del Señor, dirigida por Joseph Kony.

República Centroafricana

En abril de 2013 EE.UU. tenía alrededor de 40 tropas en este Estado que ayudaban a la búsqueda del Ejército de Resistencia del Señor.

Chad

En mayo de 2014, Washington anunció que enviaría 80 tropas al país para que colaboraran en la búsqueda de las niñas nigerianas secuestradas por el grupo terrorista islamista Boko Haram.

Yibuti

El Ejército de EE.UU. tiene una gran base conocida como ‘Camp Lemonnier’ en el Aeropuerto Internacional de Yibuti-Ambouli. Allí permanecen alrededor de 4.000 militares, así como una gran cantidad de aviones y drones.

Kenia

En la instalación denominada ‘Camp Simba’, cerca de la frontera con Somalia, hay alrededor de 60 militares desde noviembre de 2013.

Níger

En 2013 la Fuerza Aérea de EE.UU. estableció una base de drones en la capital, Niamey. La Casa Blanca declaró que en la base hay alrededor de 100 militares en una misión de “recopilación de inteligencia”.

Nigeria

A principios de mayo de 2014 un pequeño equipo de soldados norteamericanos y asesores civiles fue desplegado en Nigeria para unirse a la búsqueda de las niñas secuestradas por Boko Haram. Esas tropas se unieron a alrededor de 70 militares en Nigeria, 50 de ellos asignados regularmente a la Embajada de EE.UU., y 20 infantes de marina que realizaban entrenamientos.

Uganda

EE.UU. tiene una base en la ciudad de Entebbe, desde la cual vuela un avión de vigilancia PC-12 en busca del Ejército de Resistencia del Señor. El número total de tropas norteamericanas en Uganda es de alrededor de 300, y están oficialmente en el país para “proporcionar información, asesoramiento y asistencia” a una fuerza de la Unión Africana en busca de Kony.

Los objetivos de EE.UU. en África

Los estadounidenses incluyen a África en la zona de sus intereses vitales. En 2008, por ejemplo, se creó el Comando Especial Africano de las Fuerzas Armadas de EE.UU. (AFRICOM). La importancia estratégica de África es evidente y va desde las vías navales del canal de Suez y el Cuerno de África hasta los recursos naturales del continente.

En opinión de muchos expertos, EE.UU. realmente necesita mantener sus posiciones en África ya que si no toma medidas, en un futuro próximo será ‘expulsado’ del continente.

Además, algunos analistas apuntan que el mantenimiento de la influencia en el continente es el ‘último recurso’ de Barack Obama para salvar su reputación asociada de alguna manera con los fracasos de su política exterior.

“La política exterior del presidente estadounidense es considerada por numerosos expertos un fracaso total, (…) por lo que Obama todavía tiene que mostrar al menos algunos progresos en este ámbito”, opinó el analista político Piotr Akópov en un artículo en el portal ruso Vzgliad tras la cumbre en la que participaron el mandatario estadounidense y 47 jefes de Estado africanos en la capital de EE.UU. en agosto de 2014.

Finalmente, la cumbre fue vista por muchos como una manifestación del intento de EE.UU. de oponerse al avance de competidores, sobre todo China, en el continente negro.

Los rivales de EE.UU. en África

China, el principal rival por la influencia en África

USchAfr.pngEl principal rival de los países occidentales, sobre todo EE.UU., en la lucha por las esferas de influencia en África es China, cuya campaña en el continente comenzó hace un cuarto de siglo. Aunque los chinos comenzaron a establecer relaciones en los años sesenta, antes del inicio de los años noventa no contaban con los recursos necesarios para aumentar significativamente su peso en el continente.

Los recursos naturales de África son vitales para el rápido crecimiento del gigante asiático, y durante los últimos años Pekín ha sido capaz de hacer un progreso considerable en su expansión por el continente. Desde el año 2000 China organiza cumbres similares a la de EE.UU, y el volumen de comercio entre China y África en 2014 ya duplicaba la balanza entre EE.UU. y África.

La posición general de Occidente en África es todavía más influyente que la de China. Por ejemplo, Francia controla prácticamente todo el sistema financiero de los Estados de África Occidental, pero el poder de China realmente preocupa a los representantes de los países occidentales.

Rusia vuelve a ganar terreno en el continente africano

La URSS en su momento invirtió una gran cantidad de dinero y esfuerzo en el continente. De 1960 a 1990, la Unión Soviética fue la fuerza más importante en el continente africano porque los países liberados del colonialismo buscaban ayuda para llegar a ser realmente independientes.

La URSS les dio lo que pedían: préstamos, equipos y la construcción de infraestructura. El entendimiento ideológico también fue importante, ya que muchos países optaron por el camino socialista, el único que les daba la oportunidad de liberarse de los dictados de Occidente.

Aunque con el colapso de la URSS los rusos abandonaron casi completamente África, a principios de los años 2000 comenzó un retorno gradual al continente. Actualmente las principales empresas mineras de Rusia trabajan en Angola, Guinea, Namibia, Nigeria y Sudáfrica. En general, las posiciones de Rusia son más potentes en el sur del continente.

La espiral de la historia

Las bases de muchos de los problemas actuales de África fueron creadas por los colonizadores, sostiene en su artículo Alexánder Sharkovski.

Según explica el analista, los europeos “lo remodelaron todo a su manera”, sin tener en cuenta las tradiciones locales, las relaciones sociales y las características culturales de los países africanos, y “entonces colocaron una bomba de relojería que se ha activado ahora”.

“Hoy en día, los países occidentales, en primer lugar, EE.UU. y las corporaciones multinacionales que explotan África y sus recursos, están aprovechando la situación de crisis creada gracias a los esfuerzos de estos mismos países occidentales”, opina el autor del artículo, explicando que “los debilitados Gobiernos nacionales, uno tras otro, se encuentran en una situación de dependencia del apoyo de EE.UU. y sus aliados”.

En opinión del analista, la política actual de Occidente hacia África evoca la del Imperio británico, basada en el principio de ‘divide y vencerás’, y otra analogía relaciona a EE.UU. con las políticas del Imperio romano.

“Todos sabemos qué pasó después. Y no olvidemos que la historia tiende a repetirse”, concluye el experto.

En la elaboración del material se han utilizado los archivos multimedia de RT, RIA Novosti, Reuters y AFP.

Diseño de Ivan Sérbinov

Fuente: RT

vendredi, 22 mai 2015

Jade Helm: la guerre contre le peuple

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USA : OPÉRATION JADE HELM
 
La guerre contre le peuple
 
 
Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr
L'opération fait actuellement les choux gras des sites complotistes ou des blogs survivalistes américains. Il s'agit de l'opération officielle Jade Helm prévue  du 15 juillet 2015 au 15 septembre 2015 dans sept états américains. Il s'agit d'un énorme exercice, grandeur nature de sécurité intérieure comme les Etats-Unis aiment en produire souvent. Déjà les véhicules militaires du type Humvees  ont été transportés par camion directement vers les Etats concernés et ils ont été entreposés dans des établissements Wal-Mart, ces établissements qui avaient officiellement fermés pour six mois en début d'année, licenciant du jour au lendemain tout son personnel pour des travaux de plomberie ! 

L'opération Jade Helm est énorme et travaille sur l'hypothèse de l'instauration en urgence de la loi martiale dans tous les Etats-Unis, suite à un effondrement sociétal du pays,  une sécession ou une dislocation inter étatique. 

Sans polémiquer sur l'exercice proprement dit, il semblerait donc que l'on n'écarte plus aux Etats-Unis ce genre d'hypothèses dans les hautes sphères de la sécurité intérieure. Elle fait bien partie aujourd'hui, comme on peut le voir très souvent dans les films hollywoodiens, des scénarios de politique fiction plausibles. Ainsi, depuis la semaine dernière ont commencé des mouvements militaires massifs sur les autoroutes américaines impliquant des transports de chars au Texas, des antennes satellitaires portatives au Nouveau-Mexique. Pour des observateurs attentifs, ce déploiement nous permet de corroborer les armes qui seraient susceptibles d'être utilisées en cas d'émeutes  aux Etats-Unis. On pense à ces fameuses armes électromagnétiques non létales qui permettent de maîtriser les foules par ultra-sons . Elles ont effectivement bien été repérées en nombre dans le Nevada, état qui participe aussi à l'opération Jade Helm.
 
On peut s'interroger 

A quoi se préparent les Etats-Unis ? A des émeutes nationales qui inciteraient les gouvernements locaux à déclarer la loi martiale ? A une catastrophe climatique ? En fait, depuis quelques mois, y compris en Floride, les rangers américains ont effectué toute une série d'exercices où l'on a vu de faux émeutiers conduits enchaînés dans des camps martiaux, appelés les FEMA. Ces camps sont pour l'instant officiellement expérimentaux mais paradoxalement, ils ont l'air d'être particulièrement opérationnels maintenant sur pratiquement tout le territoire américain. Les autorités officielles américaines nient bien sûr leur existence et contestent qu'il y ait eu ouverture de tels camps mais tout semble maintenant attester de leur présence , en particulier par le témoignage de citoyens témoins voisins mais aussi de rangers ou de vétérans.

On scénarise donc sur un effondrement économique total, une catastrophe "naturelle" d'ampleur gigantesque, la TGM (sigle désormais utilisé dans l'armée américaine pour désigner la ''troisième guerre mondiale'') mais pour l'opération officielle, il s'agira tout simplement d'une sécession des Etats du Sud, d'émeutes urbaines qui dégénéreraient.

Dans l'anesthésie générale des masses, personne ne semble réellement s'offusquer de telles menaces. De quelle guerre s'agit-il vraiment ? D'une guerre internationale ou civile ? Et s'il s'agissait d'une guerre larvée, non dite ? Ces exercices sont-ils  les préparatifs subtils de la guerre civile à venir qui ne serait ni une guerre de l’information, ni une guerre de la propagande, ni une guerre économique ou psychologique mais une guerre pure et simple, une guérilla de francs-tireurs ?  N'oublions pas que très souvent aux Etats-Unis, les exercices fédéraux de crise ont une tendance étrange à coïncider soudainement avec des événements historiques de crises très réelles. 

A la lettre, l'opération Jade Helm est un acronyme pour ''aide conjointe pour le déploiement et l’exécution''. Il s'agit d'un programme conçu pour créer des plans d’action et de déploiement par des modèles informatiques destinés à accélérer les temps de réaction pour les planificateurs militaires au cours d’un scénario de crise. Il est lié avec un autre programme appelé ACOA (Adaptive Course of Action). Les deux programmes sont des produits de l’Agence Darpa .

Contrairement à ce qui avait été dit au départ par le gouvernement américain, Jade Helm tourne bien autour de la crise intérieure, du gouvernement d'exception, d'une crise de grande ampleur qui affecterait le territoire américain dans sa totalité. Quant à la guerre qui serait alors menée, le déploiement de l'opération ne laisse plus aucun doute : il s'agit d'une guerre ultime, de la guerre ultime contre le peuple américain. On prévoit donc que lorsque les libertés constitutionnelles seraient abrogées de par les circonstances et l'état d'exception, il faudra répondre à l'insurrection des plus hardis, de ceux qui auraient échappé aux mailles du contrôle de l’opinion publique, d'Internet et de big brother. 

Il importe pour nous Européens, de suivre, dans le détail, les mouvements des opérations de Jade Helm car ils donnent le ton mais surtout, expliquent  le sens général des lois sécuritaires françaises qui viennent d'être votées. Ces lois sont censées nous protéger du terrorisme islamique, mais elles ciblent dans leur langage même les mouvements identitaires (ce qu'a d'ailleurs reconnu le Ministre de l'Intérieur Cazeneuve à l’Assemblée nationale) et surtout, elles nous visent, elles visent la dissidence sur internet, réduite maintenant au vocable ''complotiste''. Le ''complotiste'' étant au virtuel l'équivalent du terroriste dans la rue. 

jeudi, 21 mai 2015

L’Empire invisible : Soft-Power et domination culturelle

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L’Empire invisible: Soft-Power et domination culturelle

par Pierre-Antoine Plaquevent

Guerre cognitive

A notre époque qui est celle de l’information globalisée (on parle d’âge de l’information, comme il y a eu un âge industriel, ou encore un âge de l’agriculture), ce qu’on appelle la guerre cognitive    est au cœur   des enjeux contemporains de la puissance.

La guerre cognitive – appelée aussi guerre de l’information – est un élément essentiel pour la compréhension des enjeux contemporains de la lutte planétaire qui oppose actuellement les    puissances        œuvrant à l’édification d’un ordre unipolaire du monde, à celles qui tendent de leur côté, à la mesure de leur capacité de résistance, à une multi-polarité du monde et à un nouveau    non-alignement.

Ainsi peut-être demain la France et l’Europe, redevenues maitresse de leur destin politique. Nous exposerons régulièrement sur ce site certains des concepts essentiels de cette guerre qui ne dit pas son nom   mais qui ne cesse jamais. Concepts nécessaires à une meilleure compréhension de la réalité de notre époque et de ses enjeux stratégiques dissimulés sciemment ou simplement occultés par le « bruit »    informationnel constant émis par les acteurs contemporains du « choc des puissances »(1).

Connaître afin d’anticiper. Anticiper pour résister.

Nous traiterons ici du concept de « soft-power » et de quelques pistes existantes pour une insurrection cognitive.

Soft-Power

Le concept de « soft power » (ou « puissance douce ») est un concept utilisé en relations internationales et en géopolitique pour désigner la capacité qu’a un acteur politique (Etat, société multinationale, minorité agissante, ONG, réseau ou autre) d’influencer indirectement un autre acteur afin de l’amener à adopter son propre point de vue, voire à suivre ses buts, sans lui donner le sentiment de la coercition. Le soft-power regroupe ainsi l’ensemble des forces d’influence idéologiques douces mais offensives que peuvent être : la culture, le mode de vie ou juste l’image que l’autre (celui à influencer) perçoit de cet acteur.

Le soft power consiste en la capacité de mobiliser des ressources basées sur la séduction et l’attractivité que l’on exerce sur l’autre afin de l’influencer et de le contraindre en douceur.

Le soft power combiné au hard power, qui désigne la force coercitive classique (armée, diplomatie, pressions économiques), participe à la consolidation de la puissance politique et géopolitique d’une nation. Quand celle-ci arrive à se hisser au rang d’empire, la vassalité et la dépendance des autres nations ou groupes humains dépendent directement de sa capacité à user de sa « puissance douce ». Comprendre cette notion de soft power, c’est donc comprendre qu’aucun rayonnement culturel n’est réellement neutre si on l’analyse sous un angle géopolitique et qu’il accompagne et camoufle généralement une volonté et une capacité de puissance.

Puissance « douce » et Empire

« La capacité à être perçu comme modèle organisateur politico-social ou porteur de valeurs universelles, est aujourd’hui un facteur essentiel de toute politique de puissance » (Lorot-Thual « La Géopolitique »).

En géopolitique comme en histoire, les théories et concepts dépendent directement de la puissance, de la position et de la situation qu’occupe dans le monde celui qui les énonce. De nos jours si l’on pense à une capacité d’induction de comportement chez l’adversaire et à une influence culturelle modelante, on pense de fait aux Etats-Unis, première puissance mondiale actuelle, cœur et réceptacle de l’Empire. S’agissant de cette notion de puissance douce, le principal théoricien du soft power est justement un américain : Joseph Nye, professeur à Harvard puis secrétaire adjoint à la défense sous Clinton.

D’après Nye, si le leadership américain après la seconde guerre mondiale a dans un premier temps reposé essentiellement sur la puissance militaire et économique des Etats-Unis, c’est désormais autant sur le pouvoir d’attraction et la diffusion de son modèle que l’Amérique fonde sa puissance. Chez Joseph Nye transparaît l’appréhension de la situation précaire de l’Amérique comme puissance globale, fragile quant à la légitimité de son empire. S’ensuit donc la nécessité de bien communiquer en usant du pouvoir attractif de l’Amérique sur ceux qui sont ses vassaux de fait.

Ainsi explique-t-il : « Il convient de distinguer notre capacité offensive de notre capacité de défense. Celle-ci ne se limite pas à notre pouvoir coercitif (hard power), mais se fonde principalement sur notre pouvoir attractif (soft power). Aujourd’hui, le plus important ce n’est pas notre armée, mais le fait qu’un million et demi d’étrangers viennent chez nous suivre des études, que des millions d’autres souhaitent voir des films américains et adopter l’ « american way of life ».

Ceux sur qui nous exerçons une fascination ne nous feront jamais la guerre, au contraire ceux sur qui nous n’exerçons aucun pouvoir attractif (les islamistes, par exemple) peuvent constituer une menace. Dans l’histoire, c’est le pouvoir coercitif qui donne aux États la confiance en eux-mêmes qui les rend attractifs. Mais le pouvoir attractif peut persister au-delà du pouvoir coercitif. Ainsi, malgré la perte de son pouvoir temporel, le Vatican dispose encore d’un des plus puissants pouvoirs attractifs ».

Analyse qui rejoint celle du géopoliticien et homme d’influence Z.Brzezinski (2), qui est à la fois théoricien (« Le Grand Echiquier ») et acteur -il est l’un des fondateurs de la Commission Trilatérale- de l’hégémonie américaine contemporaine : « L’Amérique exporte aujourd’hui son mode de vie et sa culture comme Rome autrefois le droit ».

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L’« american way of life » n’est donc pas qu’un simple mode de vie qui aurait gagné l’Europe puis une grande partie du monde depuis l’après-guerre mais bien un outil de guerre idéologique pensé stratégiquement dans une perspective de soumission culturelle et politique des adversaires potentiels de l’Empire mais plus encore de ses alliés. Alliés qui furent généralement d’anciens adversaires vaincus d’abord par la guerre directe et le hard-power. Ainsi l’Europe occidentale après la défaite des fascismes puis l’Europe de l’Est après celle du communisme(3) ou encore le Moyen-Orient après l’échec du pan-arabisme (4).

Pour nous, européens, ce « soft-power » impérial est donc bien l’arme d’une guerre qui ne cesse pas et qui, partout et tout le temps, est l’un des foyers originaires de notre perte d’identité et de notre incapacité de résistance politique face à la destruction de notre civilisation. Cette « vieille Europe » comme la désignait avec mépris Donald Rumsfeld à l’époque de l’administration Bush.

L’Empire invisible : puissance « douce » mais conséquences dures

Ce n’est pas pester en vain contre l’Empire que de reconnaître son emprise sur nos vies ; c’est en fait reconnaître comme telle la force et les moyens d’une puissance qui travaille à maintenir son hégémonie, cela afin de savoir les utiliser dans le sens de la promotion de notre combat qui est celui de l’indépendance et de la souveraineté des peuples. Souveraineté qui passe nécessairement par une résistance spirituelle et culturelle face à l’hégémon américain et sa vision du monde matérialiste et utilitariste. Vision du monde pesante et sans grâce, faite de mauvais films et de sous-culture rap et pop qui avilit l’âme de l’homme et l’enchaîne à une réalité obscène créée de toutes pièces pour dévaster nos fonctions premières de résistances morales et politiques.

Car qu’est-ce que représente concrètement le soft-power atlantique pour le citoyen européen lambda ? Des illustrations de cette emprise « douce » sur nos vies peuvent être relevés dans notre quotidien le plus trivial -précisément le plus trivial, cible naturelle du soft-poweraméricanomorphe- peut-être par exemple quand votre voisine vous raconte le dernier épisode de « Desperate Housewives », quand vos parents sifflotent une chanson des « Rolling-Stones » qui leur rappelle leur jeunesse ou quand des jeunes répètent machinalement des airs de rap sans réfléchir plus avant au sens des paroles en anglais.

Cette même jeunesse qu’on rabat comme bétail à l’abattoir de l’intelligence pour aller voir le dernier « block-buster » américain. Dans ses conséquences concrètes, le soft power de l’Empire s’exerce aussi quand par exemple des parents amènent leurs enfants fêter leur anniversaire au fast-food ou dans ces grands hypermarchés où l’on va s’enfermer même les jours de grand beau temps ! Et combien de braves gens l’ont fait autour de nous, preuve de la force d’imprégnation et de propagande culturelle modelante qu’a le soft power pour maintenir une hégémonie culturelle et politique.

L’Empire soumet ainsi les puissances concurrentes en s’attaquant d’abord à leur esprit par la conquête idéologique et par des représentations sous-culturelles corrosives, puis directement au « bios » du peuple et à sa santé physique par la malbouffe et la destruction des savoir-vivre ancestraux et des coutumes alimentaires.

Tranquillement et continuement, c’est ainsi que notre quotidien d’européens occidentalisés est devenu sans que l’on s’en rende bien compte, une gigantesque machine d’acculturation permanente qui a pour fonction première de nous faire vivre dans un plasma sous-culturel omniprésent et paralysant. Ainsi inhibés et acculturés, les Européens – et tous les peuples du monde touchés de prêt ou de loin par le démon de l’occidentalisation – se retrouvent sans anticorps face à ce processus de mort lente mais programmée de l’esprit puis de la chair.

C’est ainsi que les souvenirs et la vie des gens (de nos gens, des nôtres, et de nous-mêmes) sont parasités en permanence par une sous-culture avilissante et déstructurante utilisée par le vainqueur de la seconde-guerre mondiale et de la guerre-froide comme une arme de guerre contre nos peuples ; comme une arme de destruction massive, une bombe radiologique au rayonnement continu, diffus, permanent et mortel contre les peuples.

medmout.jpgCette influence géopolitique et culturelle a donc pour fonction de créer un cadre de vie totalement intégré, une soumission quotidienne que l’on ne remarque même plus tellement elle constitue l’arrière plan et le décor de nos vies. L’Empire sous une forme occultée mais omniprésente, presque immanente et consubstantielle au quotidien du citoyen de Cosmopolis, le « village » global.

Et même si partout dans le monde, des résistances à ce processus d’intégration monoculturel se font jour, le plus effrayant reste la passivité des populations face à l’intériorisation forcée des modes de vie promut par le libéralisme impérial anglo-saxon ; passivité d’autant plus inquiétante de la part de ceux des peuples qui ont à subir le plus directement son influence délétère.

Il s’agit donc pour nous d’ouvrir les yeux sur la réalité d’une colonisation culturelle et idéologique qui est bien proche d’avoir réussi à anéantir notre culture, non plus par les moyens classiques de la guerre d’agression –comme encore en Irak, en Serbie ou en Afghanistan- mais plus insidieusement par l’imprégnation quotidienne d’une sous-culture « pop » imposée de l’étranger (5) qui n’est pas une culture naturellement populaire, c’est-à-dire issue du peuple et donc émanation naturelle de ses joies et de ses peines, comme par exemple les chansons populaires de nos aïeux, mais bien l’un des vecteurs principaux de notre décadence actuelle promu à dessein pour permetrre notre sujetion.

Une autre illustration d’un « soft power » très puissant était hier celui de l’U.R.S.S. Cette « puissance douce » qui prônait chez nous par le biais de ses réseaux et relais (parti, associations, syndicats, lobbys, éducation nationale, personnalités etc.) tout l’inverse de ce qui était entrepris et promu chez elle pour le maintien de sa puissance, c’est-à-dire : désarmement, pacifisme exacerbé, rejet des valeurs patriotiques, etc. Aujourd’hui effondré, l’aile gauche du mondialisme militant imprègne encore l’Occident d’une idéologie qui faisait hier le jeu de l’influence soviétique sur l’Europe et qui continue encore par inertie historique d’exercer son influence délétère par endroit. Cela alors même que la source originelle de sa vitalité, l’Union Soviétique, a cessé d’être depuis longtemps.

De nos jours, d’autres acteurs émergent au niveau de l’utilisation d’un « soft-power » propre à leurs vues. Ainsi la « puissance douce » d’un islamisme militant sous influence mondialiste rayonne aussi quand par exemple un jeune accroche à son rétroviseur un chapelet de prière musulman ou quand un jeune français porte ostensiblement un t-shirt « 113 » ou « Médine » et jure sur une Mecque qu’il n’a jamais vu… Puissance « douce » se heurtant bien souvent avec celle des réseaux protestants évangéliques américains visant à concurrencer immédiatement l’Islam ou le Catholicisme sur ses propres terres. (6) Comme actuellement en France où l’enjeu pour les prochaines années est la prise en main des futures élites issues de l’immigration nord-africaine par l’Empire. (7)

On peut donc considérer que le « soft power » agit quand l’homme déraciné contemporain croit qu’il est libre de ses choix, opinions et actes alors qu’il est justement, plus que jamais, la proie des réseaux et des champs de force idéologiques des puissances qui s’entrechoquent et qui ont pour champ de bataille les consciences et les représentations des peuples et des individus.

L’individu contemporain est victime d’une guerre qui ne dit pas son nom aux civils mais qui est clairement théorisée et instrumentalisée par les états-majors : la guerre cognitive. Nul part où fuir, le champ de bataille est ubique et les azimuts proliférant : consumérisme, mondialisme, américanisation, droit-de-l’hommisme, fondamentalismes, sectarismes, New-Âge etc. Furtivement l’ennemi se dissimule partout où l’enjeu est le contrôle des populations par la propagande indirecte.

C’est, avec la mondialisation des échanges et la révolution technologique permanente, la globalisation des rayonnements idéologiques et culturels des acteurs de la puissance et l’anéantissement de fait des zones de neutralité, des zones de paix. C’est la fin de l’époque des trêves entre deux guerres car ici la guerre ne cesse pas. C’est aussi la fin de la sphère intime de l’homme et de son intériorité car cette mainmise idéologique par les différents « soft-powers » en présence s’infiltre sans discontinuer dans son esprit aux travers du foisonnement des moyens de communication contemporains.

Finalement, c’est l’habitant du village global qui est pris pour la cible permanente d’une guerre idéologique qui ne s’avoue pas comme telle et qui, s’appuyant sur l’individualisme et le narcissisme de masse, a fait débordé la guerre de ses limites classiques depuis bien longtemps. Le « viol des foules par la propagande » n’aura donc été que la répétition d’une méthode aujourd’hui bien plus perfectionnée : nous faire désirer ce qui nous tue et nous faire associer notre bien être à notre sujétion. (8)

NTIC et « soft-power proliférant » : une résistance en avant-garde

Conceptualisé et instrumentée au départ par la puissance hégémonique actuelle : l’Amérique-Monde ou l’« Occidentisme » comme l’appelle le dissident russe Zinoviev, le soft-power est devenu l’un des piliers de l’extension de l’Empire et de la tentative d’Etat universel auquel veulent aboutir les élites financières et politiques du G20. Pour autant, comme toujours en histoire, il n’est pas sûr que ce concept ne se retourne pas finalement contre ses créateurs car avec la révolution technologique en cours et le développement rapide des médias et circuits d’informations non-alignés, les résistants à l’Empire et au processus d’intégration mondialiste peuvent encore arriver à retourner les armes de l’oppression contre l’oppresseur.

Ce processus de résistance au rayonnement idéologique de l’Empire s’est bien vu en ce qui concerne le combat pour la vérité historique autour des attentats du onze septembre 2001. Ainsi, alors qu’une version officielle fut rebattu sans cesse par les principaux médias occidentaux, c’est par l’utilisation d’une contre-information citoyenne (ou plus politique) que des acteurs indépendants (certains parfois lié à des puissances non-alignés au bloc occidental) (9) ont pu amener une grande partie des opinions publiques à ne plus croire à la version officielle de ces attentats, ceci malgré toute l’artillerie classique de la propagande médiatique. Propagande qui allait de l’accusation de « complotisme » jusqu’au chantage à l’antisémitisme le plus hystérique (10). Arrivant même à influencer certaines personnalités publiques qui furent immédiatement lynchées par les mêmes médias qui les portaient aux nues peu avant.

111.jpgLa résistance cognitive qui a eu lieu face à la version officielle des attentats du onze septembre nous donne une illustration que, contrairement à ce que beaucoup trop de personnes pensent, l’Empire ne peut tout contrôler en même temps. Dans le chaos que génèrent l’avancée du Nouvel ordre mondial, se créent ainsi des interzones informationnel qui échappent par endroit à l’Empire et où il nous faut nous installer pour résister. Autant de « bandes de Gaza » idéologiques et cognitives où la tyrannie de l’Empire vient s’embourber malgré tout.

L’œil cyclopéen qui veut le contrôle de nos vies ne peut tout arraisonner parfaitement, c’est certes son vœux le plus cher et le but vers lequel tendent tous ces capacités mais il n’est pas encore réalisé ; et face à son phantasme de contrôle absolu nous pouvons encore lever des barricades dans la guerre de l’information. Le Nouvel ordre mondial se déconstruit à mesure qu’il progresse. Comme l’Empire Romain sur sa fin, l’Empire actuel trébuchera peut-être sur son gigantisme. A mesure que l’Empire avance et détruit, il ouvre aussi sous ses pas de nouvelles lignes de fractures qui peuvent devenir autant de lignes de front pour de possibles résistances et renaissances populaires.

Introduisons ici une notion qui pourrait servir de contrepoids à la toute puissance impériale en matière de domination informationnelle : la notion de soft-power proliférant. Les géopolitologues occidentaux appellent « puissances proliférantes », les puissances considérées utiliser des armes non-conventionnelles comme le terrorisme ou la guérilla pour pallier à leur faiblesse face aux puissances dominantes. Mais si cette accusation d’Etat terroriste ou « voyou » peut être aisément renversée et retournée à l’envoyeur dans la plupart des cas, la résistance anti-mondialiste peut prendre exemple sur la manière dont ces puissances proliférantes savent manier des thématiques mobilisatrices pour les opinions publiques ou utiliser les faiblesses des dogmes et versions officielles de l’adversaire.

Ainsi l’Iran avec l’arme du révisionnisme historique ou la Russie qui relaye massivement chez elle les travaux des chercheurs indépendants ou non-alignés sur la réalité des évènements du onze septembre 2001. (11) La résistance Palestinienne constitue aussi un bon exemple de « soft-powerproliférant », elle qui a su utiliser à partir des années 80-90, l’intifada et le martyr des enfants palestiniens pour retourner une opinion internationale au départ plutôt encline à voir dans le palestinien en lutte, un Fedayin preneur d’otages de Septembre Noir.

Tout en gardant bien soin de rester ancrés sur nos réalités et problématiques nationales et civilisationnelles, les réseaux et mouvements anti-mondialistes et alter-nationalistes peuvent aisément faire leurs, les méthodes de guerre cognitive utilisés par ces acteurs géopolitiques qui savent utiliser la guerre médiatique indirecte pour contrer la propagande à vocation universelle de l’impérialisme mondialiste.

Face à un géant on ne peut utiliser la force directe, il nous faut donc adopter la stratégie de la mouche qui agace le lion jusqu’à le vaincre par épuisement. Face à la guerre cognitive de l’Empire : l’insurrection et la guérilla de l’information sont des armes stratégiques majeures. Chaque mensonge déboulonné, chaque vérité diffusée sont autant d’entailles dans la carapace idéologique du Léviathan qui pourront peut-être un jour se révéler mortelles à force d’acharnement. A nous donc de développer notre propre « puissance douce » de militants anti-mondialistes et alter-nationalistes face au moloch globalisé. Ceci par des actions de lobbying, par l’action sociale et culturelle, par des actions d’influence sur la société ou des campagnes de réinformation. (12)

Par le méta-politique en appui du politique, par le « soft power » et la « réinfosphère » (13) en appui de notre « hard power » qui constituerai lui en la création de réseaux de résistances et l’organisation concrète de l’autonomie populaire.

Pierre-Antoine Plaquevent

pour Egalité & Réconciliation et les-non-alignes.fr

Notes:

(1) Nous reviendrons ultérieurement sur cette notion de « choc des puissances » qui nous parait plus pertinente et moins instrumentalisable que celle, plus ambigu, de « choc des civilisations ». Nous empruntons ce terme à un colloque tenu par l’Ecole de Guerre Economique au Sénat en 2007 et qui avait pour titre : « le Choc des puissances ». http://www.infoguerre.fr/evenements…

Nous pensons essentiel de concevoir le monde politique contemporain et les relations inter-Etats, non pas comme le lieu d’une guerre entre des civilisations nettement différenciés en lutte pour leur hégémonie : le « choc des civilisations » ; mais plutôt comme le lieu de l’affrontement entre des ensembles civilisationnels, politiques, culturels et identitaires contraints de s’agréger de force à un processus d’intégration économique mondialisé. Processus totalitaire conduit à marche forcée par les instances dirigeantes d’organismes économiques transnationaux tel le FMI ou l’OMC et sous tendu par une mystique et un projet cosmocratique à vocation planétaire : la création d’un gouvernement mondial. Projet d’une sortie de l’histoire définitive en gestation chez nos « élites » qui le désignent sous le nom de Nouvel ordre mondial et que ses opposants appellent souvent « Empire ». Terme générique désignant tous les aspects de ce projet : spirituel et philosophique, politique et économique.

Même si pour nous, patriotes européens, il y aurait beaucoup à dire sur ce double usage du terme d’Empire selon qu’il désigne le projet cosmocratique universel mondialiste ou bien son opposé : l’Empire comme unité de destin continentale des peuples européens. On évoquera ici qu ’à cet “empire invisible” expansionniste et démonique des mondialistes s’opposent un “Empire intérieur”, tel que théorisé en son temps par Alain de Benoist par exemple. Empire intérieur du cœur et de l’orthodoxie, de la liberté et de la personnalité face au néant du libéralisme et de l’individualisme.

Pour nous, ce qui se révèle juste dans le paradigme « Huntingtonnien » – principalement les heurts inter-ethniques dans les cités ghettos du village global et de son mode de développement unique – relèverait peut-être plus exactement de frictions identitaires plus que d’un réel choc de civilisations. Frictions participant pour beaucoup de cette intégration forcée des civilisations – ou de leurs survivances – et de leurs populations à ce projet de Nouvel ordre mondial comme le désigne les élites qui le portent. Il en va de même pour les déplacements massifs de populations soumises aux logiques ultra-libérales de développement économique. Logiques ultra-libérales qui prennent la forme de vrais dictats économiques comme ceux du FMI ou de L’OMC qui imposent aux nations du Tiers-Monde, principalement en Afrique (mais aussi partout où l’Empire se montre plus direct comme en Afghanistan et en Irak), le pillage des ressources naturelles et la fuite des populations de leur pays d’origine. Empêchant ainsi toute forme de souveraineté nationale et populaire réelle d’émerger. Souveraineté nationale empêchée par l’Empire dans les pays du tiers-monde mais aussi dans ceux considérés comme développés. Il est ainsi significatif pour un pays comme la France d’accueillir des réfugiés politiques d’Afghanistan au moment même où nos soldats s’y font tuer pour les intérêts américains. Plus d’américanisation c’est donc bien plus d’immigration et au final plus d’Islamisation de l’Europe. N’en déplaise aux néo-conservateurs d’Europe et d’ailleurs.

(2) Z.Brzezinski fût aussi le conseiller du président Carter et aujourd’hui l’un de ceux d’Obama. Adepte d’une vision dite « réaliste » des rapports que doivent entretenir les USA avec le reste du monde, il s’est opposé à celle trop clairement agressive des néo-conservateurs américains, allant jusquà dévoiler leur intention d’organiser éventuellement de faux attentats sur le sol américain afin de provoquer une réponse contre l’Iran.

http://video.google.fr/videoplay?do…

Il est vrai qu’il est aussi un connaisseur en matière de manipulation, s’étant lui-même vanté d’avoir fait tomber l’URSS dans le piège afghan, lui offrant ainsi son Vietnam.

http://contreinfo.info/article.php3…)

Il est aussi l’un des théoriciens de la notion de « titytainment ». Notion centrale dans les stratégies de l’Empire pour la domination et l’arraisonnement des masses humaines hétérogènes qui peuplent « Cosmopolis », l’Urbs mondialisée de ce début de XXI ème siècle.http://fr.wikipedia.org/wiki/Tittyt…

(3) Dans le cas de la guerre froide, et surtout à partir des années 80, c’est pour beaucoup par leSoft-Power et le travail des opinions de l’Europe de l’Est que le communisme a pu être démantelé. L’image d’un occident opulent et « libre » -au sens où prend ce mot dans les démocraties de marché- a autant fait pour mettre à genoux la puissance soviétique que la guerre perdu en Afghanistan ou la nouvelle course au réarmement relancée par l’administration Reagan. Face aux files d’attente devant les magasins d’alimentation, rien ne fût plus désagrégateur du soutien de l’opinion au régime -soutien déjà légitimement au plus bas- que les images d’abondance en provenance de l’occident.

Là encore la sous-culture pop d’importation américaine joua son rôle dans les désordres qui précédèrent et suivirent la fin du bloc communiste. On peut penser notamment à ce concert géant des groupes américains « Metallica » et « AC/DC » qui réunirent dans une Russie à peine « désoviétisée » entre cinq cent mille et un million de personnes accourus de tout le pays pour assister à ce spectacle. On dénombra alors des dizaines de morts et une centaine de viols durant les festivités. La culture américaine venait de prendre pied sur le sol russe. Les membres de ces groupes jouant devant un océan humain déchainé ont ainsi surpassé tous les rassemblements totalitaires du XX ème siècle. Le néo-libéralisme est bien la forme finale du totalitarisme dont le national-socialisme et le communisme ne furent que des répétitions balbutiantes.

(4) Pan-arabisme dont on ne peut que souhaiter la renaissance réelle (même sous une forme islamique non expansionniste) au moment où nous écrivons ces lignes au cœur des bouleversements actuels dans le monde arabe.

(5) Le libéralisme anglo-saxon a effectué ici un détournement du sens sémantique originel du mot : « populaire ». Ainsi l’usage d’un terme tel que : « pop-music », répété machinalement par des générations de français, retrouve son vrai sens une fois énoncé dans notre langue natale : musique populaire. « Musique populaire » cela sonne un peu comme « démocratie populaire ». Déclaration programmatique d’un contrôle politique qui s’auto-justifie et s’auto-promeut en captant à son compte une volonté populaire que l’on n’a jamais consultée auparavant.

Comme dans tout système totalitaire, asseoir la légitimité de son emprise politique et de son contrôle passe par l’appropriation et l’usage abusif du mot peuple. Voir sur ce sujet de la « pop-music » comme instrument d’hégémonie et de contrôle des masses par l’Empire des multinationales : les travaux du groupe de musique Slovène Laibach, et le film visionnaire de Peter Watkins : “Privilège”. Nous reviendrons ultérieurement sur la nécessité vitale d’une contre-culture de qualité comme terreau d’une résistance réelle au système.

(6) Cela alors même que le nombre de catholiques augmentent en permanence aux Etats-Unis par la démographie galopante et l’immigration des latinos du sud. Latinos dont les ancêtres furent eux-mêmes convertis il y a plusieurs siècles par le Soft-Power de l’Eglise et de ses missions…

(7) Phénomène qui est loin d’être du phantasme et qui m’a été confirmé par plusieurs musulmans français. Dans nos banlieues, la guerre des réseaux d’influence bat son plein : les sectes évangéliques, l’église de scientologie ou la franc-maçonnerie se disputent les personnalités émergeantes afin de capter ces nouvelles ressources humaines et de les orienter dans le sens de leurs intérêts. Sens qui n’est pas vraiment celui de la souveraineté française on s’en doute… Se superposant au mépris de la culture française enseignée dans les écoles et avec la perspective du chômage de masse, on imagine que la perspective d’une telle carrière doit en attirer plus d’un. On est pourtant surpris de rencontrer ça et là des français d’origine nord-africaine conscientisés et réfractaires à l’Empire des multinationales, comme ce camarade qui me racontait avoir voyagé tous frais payés aux Etats-Unis et qui expliquait à ses mécènes qui enrageaient, combien il était Gaulliste et combien la France était son pays qu’il ne trahirait pas !

Un paysage de ruine se dessine donc sous nos yeux : alors que les migrants se massent à nos frontières et pénètrent en France par tous les moyens imaginables, les américains cooptent et « dénationalisent » au même moment ceux des « afro-européens » qui sont eux nés en France. Notre pays n’est réellement plus que le fragment territorial sans pouvoir et en ruine d’un empire invisible. Invisible ou tout du moins occulté pour la plus grande partie de nos compatriotes.

Sur ce sujet : http://archives-fr.novopress.info/2…

(8) « le Viol des foules par la propagande politique » Serge Tchakhotine 1952

(9) On peut raisonnablement penser que Thierry Meyssan par exemple a été appuyé dans ses premiers travaux par des sources des services de renseignement français voulant « tacler » avec leurs moyens le rouleau compresseur de l’Empire qui allait bientôt s’abattre sur le monde arabe et annihiler au passage nombre d’intérêts de la France et de la « Chiraquie » au Moyen-Orient. Il a d’ailleurs affirmé lui-même qu’à l’époque de sa première tournée des pays arabes, il a été protégé personnellement du Mossad par le Président Chirac. Le même qui aurait d’ailleurs fait, toujours d’après Thierry Meyssan, décoller la chasse française comme un avertissement à l’armée israélienne lors de la dernière guerre d’Israël contre le Liban. Chirac contre l’Empire ! Voire …

(10) Ceci alors même que la théorie officielle relève bien d’une théorie du complot… islamiste !

(11) “Le 12 septembre 2008, la 1ère chaîne de TV russe ORT diffusa en prime time le film “Zéro – Enquête sur le 11 Septembre” de l’euro-député Giulietto Chiesa suivi d’un débat contradictoire sur les attentats du 11 septembre 2001 regardé par plus de 32 millions de téléspectateurs. Le débat réunissait notamment des architectes, ex-agents du KGB, experts, ainsi que Léonid Ivashov (chef d’état major des armées russes en poste en 2001) et Chiesa” :

http://www.dailymotion.com/video/x8…

Source : http://www.ReOpen911.info

(12) Un autre exemple de soft-power « proliférant » porté par des résistants au Nouvel ordre mondial peut être trouvé chez les militants nationalistes de Casapound. Au départ centre social pour des familles de travailleurs italiens en difficulté et structure de combat culturel avant-gardiste, cette maison du peuple est devenu un véritable réseau militant alternatif qui essaime dans toute l’Italie et se développe sans discontinuer par le croisement d’une action de terrain concrète quotidienne et d’une contre-culture, jeune, active et contemporaine.

Un bon exemple de l’influence du soft-power de Casapound a été donné à l’Europe entière quand le réalisateur italien de gauche Michele Placido, venu retirer son prix au festival du film de Venise, a affirmé en direct à la télé qu’il espérait d’être invité dans « les cercles culturels de Casapound » car c’est seulement là, d’après lui, qu’existe une activité culturelle qui est morte à gauche. Une gauche alternative italienne qui a perdu le contrôle de la culture jeune à Rome et dans nombre de grandes villes italiennes faute de projet politique et de vision de la société réellement contemporaine et positive. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si récemment Casapound a subi les attaques d’une extrême gauche rétrograde et manipulée et, plus grave, si l’un des animateurs principaux de Casapound a essuyé des tirs de pistolets dans les jambes. Le système sait reconnaître ses ennemis réels. http://cafenero.ilcannocchiale.it/?…

(13) Nous désignons par réinfosphère toute la mouvance qui dénoncent les “médias-mensonges” des mass-médias comme les désigne Michel Colon, mouvance qui lutte pour la réinformation et la diffusion d’une vérité médiatique et historique objective. La réinfosphère se développe sur internet en grande partie depuis les attentats du onze septembre 2001 et la remise en cause de la version officielle qui a suivi.

Un grand nombre de militants anti-mondialistes actuels doivent leur prise de conscience à la remise en cause de ces évènements par des groupes citoyens comme l’association Reopen911 ou Egalité et Réconciliation. En moins d’une décennie c’est une partie non négligeable de l’opinion qui a ainsi été gagné par le doute sur ces évènements et d’autres eu égard aux moyens dérisoires de la réinfosphère comparés à ceux des « médias-menteurs » du système.

mercredi, 20 mai 2015

Le chaos est la nature de l’enjeu pour l’Empire, pas la victoire

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Le chaos est la nature de l’enjeu pour l’Empire, pas la victoire

Auteur : Peter Koenig 
Ex: http://zejournal.mobi

Une fois de plus, un pays « libéré » par l’Occident sombre de plus en plus profondément dans le chaos.

Ceci peut s’appliquer à tous les pays actuellement en conflit, où Washington et ses sbires occidentaux et moyen-orientaux ont imposé la guerre – le chaos perpétuel, la misère et la mort – et l’asservissement.

C’est là que se trouve toute la question: la stratégie de Washington et de l’OTAN n’est pas de « gagner » une guerre ou un conflit, mais de susciter un chaos continuel, sans fin. C’est la façon de contrôler les gens, les nations et leurs ressources; de garantir à l’Occident un besoin incessant en troupes et en équipement militaire – souvenez-vous que plus de 50% du PIB des USA dépend du complexe militaro-industriel et des industries et services connexes; et enfin , qu’un pays dans la détresse ou le chaos est ruiné et a besoin d’argent – de l’argent sous des conditions de nécessité, des conditions « d’austérité » du sulfureux FMI, de la Banque Mondiale et d’autres malfaisantes « institutions de développement » et de prêteurs d’argent; de l’argent qui équivaut à un esclavage, surtout avec des dirigeants corrompus qui ne se soucient pas de leurs populations.

C’est la nature de l’enjeu – au Yémen, en Ukraine, en Syrie, en Irak, au Soudan, en Afrique Centrale, en Libye… faites votre choix. Qui se bat contre qui n’a pas d’importance. ISIS / EIIL / EI / Daesh / al-Qaeda et quels que soient les noms des organisations de tueurs mercenaires que vous voulez ajouter à la liste – ce ne sont que des étiquettes pour distraire votre attention. Vous pouvez tout aussi bien y ajouter Blackwater, Xe, Academi et tous ces noms successifs choisis pour ne pas être facilement reconnus. Ce sont des prostituées de l’Empire Anglo-Saxon/Sioniste, des prostituées de raz-de-trottoir. Arrivent ensuite les prostituées de luxe comme l’Arabie Saoudite, le Qatar, le Bahreïn et d’autres États du Golfe; puis le Royaume-Uni et la France, bien sûr.

Le Président Hollande vient de signer un contrat de plusieurs milliards d’euros avec le Qatar pour la vente de 24 avions de combat Rafale. Il se dirige à présent vers Riyad (à l’heure d’écriture, ndlr) pour des discussions avec le Roi saoudien Salmane, et pour lui vendre davantage de Rafales – c’est bon pour le commerce et ça contribue à tuer les ennemis fabriqués au fur et à mesure; et aussi pour se rendre à un sommet du Conseil de Coopération du Golfe (CCG), le 5 mai. Parmi les sujets abordés lors de la réunion figurent les « crises » de la région dont celle du Yémen, provoquée par l’Occident pour le compte de Washington et imputée aux « rebelles » qui ne font que chercher à avoir un gouvernement plus juste.

L’Occident a inventé un vocabulaire si ignoble, c’est comme un virus qui s’incruste dans nos cerveaux – ou ce qu’il en reste – faisant que nous ne connaissons même plus le vrai sens des mots. Nous les répétons et nous y croyons. Après tout, les médias de masse nous les assènent tous les jours jusqu’à l’abrutissement. Les personnes qui se battent pour leur liberté, pour leur survie contre des régimes oppresseurs sont des « terroristes », des « rebelles ». Les réfugiés d’Afrique, fuyant les pays dévastés par les conflits provoqués par Washington, ces réfugiés dont plus de 4000 ont déjà péri cette année en essayant de traverser la Méditerranée à la quête d’une « vie meilleure » – ils ont opportunément été requalifiés « d’immigrants ». Souvent le terme « illégal » est ajouté. Ainsi, la conscience de l’Occident est blanchie de toute culpabilité. Les immigrants sont des clochards. Les immigrants illégaux ont leur place en prison. Ils n’ont rien à voir avec le désordre et le chaos déclenchés par l’Occident dans les pays d’origine de ces « immigrants ». Honte sur vous, Bruxelles!

On revient au chaos – M. Hollande sait pertinemment que ses avions sont utilisés pour servir son maître et faire davantage de ravages dans la région, plus de mort, de désastre, de misère et d’asservissement – davantage de réfugiés dans la Mer Méditerranée – encore plus de chaos perpétuel, des gens aux limites de la survie, des gens qui ne peuvent plus se battre pour leur pays, pour leurs ressources, pour leur liberté – parce qu’il faut qu’ils se battent rien que pour pouvoir survivre, pour la survie de leurs enfants et de leurs familles. C’est ça l’Empire.

Dites-moi – un homme qui vend des armes, des avions de combat – et d’autres sortes de machines à tuer, à des pays en sachant très bien que ces armes servent à tuer des gens, à détruire des pays – un tel homme n’est-il pas un boucher? Un criminel de guerre de la pire espèce?

Hollande, en plus d’être un criminel de guerre, est un bigot refait qui s’imagine qu’à la fin des comptes, quelques miettes du Grand Butin vont retomber dans son assiette – et qu’il pourra nager en compagnie de ses maîtres dans une voluptueuse mer de lait et de miel. Pense-t-il devoir préserver l’économie de son grand pays qui a produit des hommes comme Victor Hugo, Stendhal, Balzac, Dumas – en vendant des machines à tuer à d’autres sbires de l’empire? Ne se soucie-t-il pas du fait que 83% de son électorat le méprise?

Répandre le désordre, le chaos et la misère – c’est ce que Washington et ses vassaux font le mieux. Ils ne désirent pas « gagner » les guerres; ils veulent un chaos sans fin et la misère; des gens pouvant facilement être soumis – la domination à large spectre (full spectrum dominance, ndlr), comme ils disent.

Et puisque l’armée US et son grand frère (ou grande sœur) l’OTAN ne peuvent pas être partout et ne veulent pas être vus partout, ils payent pour tuer. Washington invente et crée, puis finance avec ses ressources inépuisables d’argent les EIIL, Daesh, al-Qaeda – et le répertoire grandit selon la fantaisie de leurs maîtres – pour qu’ils se battent pour eux, tuent pour eux, provoquent le chaos et des attaques sous fausse bannière – afin qu’éventuellement ils, l’OTAN et le bulldozer du Pentagone, puissent débarquer et faire croire qu’ils « détruisent » ces mercenaires qu’ils ont, dès le départ, implantés. Mais les médias de masse ne vont diront pas la vérité.

Ils vous font croire que les Houthis, un groupe de Chiites laïcs, humanistes et socialistes se battent contre les Sunnites au Yémen pour le pouvoir; que les Saoudiens et leurs acolytes du CCG ne font que libérer le Yémen d’une bande de terroristes; que les Houthis sont soutenus par l’Iran (un pays à majorité Chiite) – ce qui a récemment été contesté avec véhémence par un responsable de l’ONU – et donc, que les Houthis doivent être soumis. Par la même occasion, cela fournit à Washington une raison supplémentaire pour porter encore un autre blâme à l’Iran. Une fois que les Houthis ont été assujettis et décimés en quantité suffisante, un pantin de président sera installé au pouvoir comme l’ancien président Saleh ou son successeur Hadi, afin que Washington puisse continuer à mener la danse – en opprimant la population du pays pour garder un accès sans entraves au port stratégique d’Aden et au Golfe Persique.

C’est pareil en Ukraine: est-ce qu’ISIS / EIIL / Daesh / al-Qaeda, ou quel que soit leur nom se trouve en Ukraine? Vous plaisantez, sous le commandement de la CIA avec quelques 6000 soldats US – des instructeurs bien entendu. Ils entraînent les troupes de Kiev à mieux et plus rapidement tuer leurs frères dans le Donbass; ils les entraînent à susciter un chaos qui perdure. Et si les soldats refusent d’être entraînés à tuer leurs frères, le régime nazi de Kiev les abattra en tant que traîtres. À bout portant. C’est si facile. Comme ça personne ne résistera plus.

En outre, les « conseillers » militaires US et la CIA, avec le concours de leurs tueurs à gages – ISIS / Daesh /al-Qaeda – cherchent à provoquer le Président Poutine à entrer en guerre – éventuellement une Troisième Guerre Mondiale. Oui, la troisième en moins d’un siècle, pouvant potentiellement dévaster l’Europe et peut-être le monde. Jusqu’ici le monde a été préservé de ce désastre, grandement grâce à la sagesse de la stratégie de M. Poutine de non-affrontement.

Donc – pas de doute qu’ISIS / Daesh / al-Qaeda soit en Ukraine. Ils sont là où l’Empire leur ordonne d’être. C’est ce pourquoi ils sont payés. C’est ce que font les prostituées. Surtout des prostituées fabriquées pour l’occasion; des prostituées bien payées. L’idéologie n’est qu’une feuille de vigne, commodément reprise par les médias occidentaux – afin que nous puissions tous croire que les Musulmans sont mauvais, certains encore plus que les autres. L’Occident doit les combattre, parce qu’ils représentent un véritable et palpable danger à l’encontre de notre liberté, de notre indépendance et de notre démocratie – et surtout de nos valeurs néolibérales de marché complètement débridées.

Parce que c’est l’objectif ultime: des êtres humains comme biens de marché monnayables, sacrifiables, réduits à de la chair à canon, à se faire décimer en masse par des aliments génétiquement modifiés (et empoisonnés), par des drones, des bombes, par des famines provoquées artificiellement, pour qu’en définitive les survivants soient les serfs d’une petite élite qui contrôle les quatre coins de la Terre et TOUTES ses ressources, pour entretenir le style de vie de gens exceptionnels – oui, la nation exceptionnelle, qui sera réduite à une troupe de gens exceptionnels vivant dans une splendeur opulente.

Souvenez-vous des fameuses paroles de Henry Kissinger, de la vision de l’un des criminels de guerre les plus atroces encore vivants aujourd’hui – un autre Lauréat du Prix Nobel (sic) – énoncées il y a une cinquantaine d’années: « Celui qui contrôle l’alimentation contrôle la population; celui qui contrôle l’énergie contrôle des continents entiers; celui qui contrôle l’argent peut contrôler le monde entier. »

Ces mots sonnent de plus en plus vrais, à chaque jour qui passe. Mais seulement tant que nous le permettons; tant que Nous, le Peuple, Nous les 99.999% des habitants de la planète, l’autorisons.

- Source : Peter Koenig

00:05 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chaos, politique internationale, actualité, états-unis | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook