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dimanche, 21 février 2016

Géopolitique. L'Europe et le recul de l'Amérique

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Géopolitique. L'Europe et le recul de l'Amérique

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

L'Europe pourrait bientôt se retrouver face à une occasion exceptionnelle, se libérer de la domination américaine qui pèse sur elle depuis la 2e guerre mondiale.

De cette domination, beaucoup d'européens ne veulent pas convenir, ou ne sont même pas conscients, depuis si longtemps qu'ils y sont accoutumés. Pourtant un évènement à portée historique est désormais en train de se produire. On peut penser qu'il sera irréversible.

Il s'agit de la perte mondiale d'influence de l'Amérique, autrement dit son recul. Ceci résulte en partie de la montée en puissance de la Russie et de ses « alliés » du Brics, notamment la Chine. Mais d'autres facteurs, internes à l'Amérique ou découlant du poids excessif pris par les intérêts financiers dont l'Amérique a voulu se donner le monopole, interviennent aussi

Nous les résumerons dans une premiere partie. Nous verrons ensuite, dans une seconde partie, en quoi l'Europe pourrait à cette occasion revaloriser des ressources historiques qu'elle a laissé dépérir en cédant à la domination américaine.

1. Le recul de l'Amérique

Il se manifeste sur de nombreux plans, dont chacun mériterait de longs articles. Résumons les ici en quelques paragraphes.

- La perte d'influence du pétrodollar que l'Amérique avait jusqu'ici réussi à imposer comme référence économico-monétaire internationale.

Cette perte tient à une baisse qui sera sans doute irréversible de la valeur du pétrole en tant que source d'énergie, face aux carburants de remplacement et à la crise climatique. L'Amérique ne produit pas directement beaucoup de pétrole, mais elle avait réussi à s'allier les producteurs du Moyen Orient. Par leur intermédiaire, grâce à un prix élevé du pétrole, manipulé à sa demande, elle mettait toute l'économie mondiale sous la dépendance de ses choix stratégiques. Depuis une décennie, elle avait cru pouvoir poursuivre ce jeu en exploitant ses propres réserves de gaz de schistes, mais le bas prix du pétrole rend la production de gaz de schistes ruineuse.

Le terme de pétro-dollar signifie que le dollar, en tant qu'arme de guerre contre les autres monnaies, tire sa force du poids politique considérable que lui conférait la maîtrise par les Etats-Unis des marchés pétroliers, que ce soit à la hausse ou à la baisse. Or la baisse mondiale des prix du pétrole prive l'Amérique de cette arme. On dira qu'avec de bas prix du pétrole, elle avait failli asphyxier l'économie russe ou celle de concurrents comme le Vénézuéla en Amérique latine. Mais ce serait oublier que face à cette baisse, la Russie a finit par réagir en se dotant d'industries qui la rendront indépendante des seules exportations de pétrole et de gaz et qui en feront une concurrente très compétitive des Etats-Unis – tant au plan civil que militaire.

- Dédollarisation progressive d'une partie du monde.

Le terme signifie que la Chine, l'Iran ou d'autres pays importants, sans mentionner la Russie, s'orientent progressivement vers des monnaies étalon propres, notamment yuan et rouble. De même beaucoup de banques centrales vendent désormais une partie de leurs actifs en dollars. Elles se rendront donc indépendantes des manipulations de la valeur du dollar permise par l'abandon de l'or comme référence monétaire internationale.

Ces manipulations prenant de nombreuses formes, dont depuis quelques temps l'impression de dollar-papier par la Banque fédérale américaine (quantitative easing) faisaient de Washington, par l'intermédiaire de la Fed et de la Banque mondiale, l'arbitre d'une grande partie des choix d'investissements et d'échanges dans le monde. Il en sera beaucoup moins capable.

Rappelons que l'euro pourrait être un concurrent majeur du dollar. Encore faudrait-il que les pays européens membres de l'Eurogroupe s'organisent pour exploiter les possibilités de l'euro. Ils devraient commencer par faire de la Banque centrale européenne (BCE) autre chose qu'une annexe de la Fed. Nous y reviendrons dans notre seconde partie.

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- Désindustrialisation des Etats-Unis

.Depuis la montée en puissance des intérêts financiers internationaux basés à Wall Street, c'est-à-dire sous le contrôle américain, l'Amérique a renoncé à développer les investissements industriels dits de l'économie réelle qui lui avaient permis de s'imposer lors des dernières guerres mondiales. Or ceux-ci seront de plus en plus indispensables face aux nouveaux enjeux du développement, notamment dans la lutte contre les dérèglements climatiques.

Certes, avec l'exode dans les pays dits émergents des principales entreprises américaines, notamment dans le domaine numérique, l'Amérique avait jusqu'ici réussi à se conserver des avantages considérables dans l'économie réelle mondiale. Mais de plus en plus de pays décident aujourd'hui de reprendre un certain contrôle politique sur ces entreprises, ou bien leur suscitent des concurrents locaux.

- Désaméricanisation des zones d'influence traditionnelles.

Ces zones couvrent encore une grande partie du monde développé. L'Amérique en jouit pour se donner une influence mondiale bien supérieure à celle que lui donneraient ses forces propres. Elle s'appuie encore sur elles dans le conflit progressif qui l'oppose à la Russie, à la Chine et à certains pays du Brics. On les trouve au Moyen-Orient, en Amérique latine et dans une partie de l'Asie, notamment dans les pays en voie d'accepter d'entrer dans le Traité de libre-échange transpacifique imposé par Washington. L'Europe évidemment en constitue un élément fondamental.

Or depuis quelques mois, la résurrection de la puissance diplomatique et militaire de la Russie, comme en parallèle l'affirmation d'une puissance chinoise, conduisent de nombreux pays à décider de se désaméricaniser, c'est-à-dire refuser de rester sous la domination américaine, qu'elle soit politique, économique ou même culturelle. On cite à juste titre l'exemple de l'Iran ou de l'Irak. Mais nombre de pays caucasiens ou asiatiques suivent cette voie. Il n'est pas impossible que des alliés fidèles, comme Israël ou le Japon, décident à leur tour de se désaméricaniser, au moins en partie.

- Perte d'influence de l'énorme potentiel militaire américain

Ce potentiel, valant à lui seul environ 17 fois les forces cumulées du reste du monde, a toujours permis à Washington de s'imposer comme arbitre mondial et d'assurer sa domination, notamment sur l'Europe. Seule l'ex URSS, devenue la Russie de Poutine, s'était donné les moyens de faire peser sur Washington la menace d'une frappe nucléaire en retour. Or avec la nucléarisation de certains pays refusant de céder aux menaces américaines, il apparaît de plus en plus que des conflits, même locaux, opposant l'Amérique au reste du monde seraient vite stabilisés par la crainte qu'ils ne dégénèrent en conflit nucléaire, voire en 3e guerre mondiale. Les Etats-Unis ne pourraient prendre ce risque, car ils en subiraient eux-aussi en retour les conséquences catastrophiques.

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Par ailleurs, dans le domaine des armements dits conventionnels, la Russie, suivie par la Chine, ont mis au point des armes très sophistiquées, bien moins coûteuses que les grandes équipements américains, mais capables dans de nombreux cas de faire jeu égal avec eux. C'est le cas des missiles balistiques, dont un seul exemplaire, bien placé, pourrait envoyer par le fond un porte-avions. On peut citer aussi le domaine des avions de combat, avec le désastreux F35 dit Joint Strike Fighter. Le Pentagone va certainement essayer de se doter d'armes aussi efficaces que les Russes et les Chinois, mais le retard pris ne se rattrapera pas facilement

- Recul progressif des monopoles acquis depuis 50 ans dans les sciences et les technologies du futur, ainsi que dans les grands programmes associés.

Ceci tient au fait que les recherches correspondantes sont de moins considérées par Wall Street et le gouvernement fédéral soumis à ses intérêts, comme de rapport suffisant à court terme. Ne conservent de ressources budgétaires généreuses que les recherches et développement ayant un intérêt militaire. Certes, la liste en est longue. Il en résulte que l'Amérique est encore loin de perdre les positions dominantes acquises dans un certain nombre de sciences. S'y ajoute le fait qu'avec un espionnage généralisé sophistiqué, elle peut récupérer à son profit les recherches faites ailleurs, notamment en Europe ou au Japon.
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Cependant, face aux recherches russes et chinoises, ainsi que dans une certaine mesure face aux investissements du reste du monde, y compris en Europe, l'Amérique risque de se laisser évincer de domaines qui seront stratégiques. On peut mentionner la lutte contre les changements climatiques et la dégradation des éco-systèmes. Il en sera peut-être de même dans le spatial civil, l'astronomie et la cosmologie dont les retombées irrigueront beaucoup de développements dans les prochaines décennies (Voir à ce sujet notre article « A la poursuite des ondes gravitationnelles », commentant les travaux du scientifique français Pierre Binétruy;

Développement en interne d'oppositions politiques qualifiées d'anti-système.

Ce terme désigne les mouvements qui au sein même des deux grands partis américains, refusent de lier leur sort aux stratégies imposées jusq'à ce jour par le domination de l'infime en nombre mais toute puissante minorité des super-riches et super-puissants. Ces mouvements anti-système sont à ce jour représentés par deux candidats à la présidence des Etats-Unis, Donald Trump pour les Républicains et Bernie Sanders pour les Démocrates.

Même s'ils ne réussisent pas à s'imposer aux forces conservatrices qui dominent la vie politique américaine, ils prendront certainement suffisamment d'importance pour militer en faveur, non pas d'un recul proprement dit de la puissance américaine mais de limites mises aux plus aventurées de ses ambitions géostratégies.

2. La remontée en puissance de l'Europe.


Pour cela un certain nombre de stratégies convergentes devront être mises en oeuvre.

Refonder les alliances à l'Est

Le premier objectif d'une Europe ayant réussi à s'affranchir de la tutelle américaine devra être d'élargir ses alliances à l'Est. Concrètement cela voudra dire considérer que son centre de gravité ne devra plus être exclusivement euratlantique, mais aussi eurasiatique.

Le premier partenaire à prendre en considération dans cette nouvelle perspective sera la Russie. Avec un certain nombre de précautions à prendre vis-à-vis de l'expansionnisme chinois, ce sera aussi la Chine. Le terme de partenaire devra être pris dans son sens le plus large, notamment concernant la Russie. Il ne s'agira pas comme actuellement avec les Etats-Unis, d'un rapport de dominés à dominants, mais de rapports entre puissances se considérant comme globalement équivalentes. Chacune disposera d'avantages spécifiques, mais la conjugaison de ces avantages produira une puissance finale qui sera dans la plupart des cas supérieure à la puissance américaine, surtout si l'exploitation quasi coloniale que celle-ci fait des ressources européennes pouvait diminuer.

Le futur ensemble eurasiatique se manifestera d'abord par des coopérations étendues dans le domaine qui est et sera à la source de toute puissance sur le long terme, sur une planète en évolution rapide confrontés à des défis multiples. Il s'agit de la recherche scientifique et technique, complétée par le plus grand nombre d'applications industrielles et économiques possible.

Inutile d'en esquisser le détail ici. Disons seulement qu'il s'agira de l'adaptation au changement climatique, à la diminution du nombre des espèces vivantes, à la raréfaction des ressources naturelles actuellement disponible. Au delà de ces priorité, on placera notamment la coopération à de grands projets structurants, par exemple l'exploration spatiale et ses multiples retombées, les biotechnologies et le génie génétique, les sciences de l'information, du numérique et de la robotique.

Dans ces divers domaines, même si l'Amérique dispose encore d'une indéniable supériorité, l'Europe, la Russie et la Chine, en conjuguant leurs ressources humaines et leurs laboratoires, pourront très vite prétendre au premier rang mondial. Ceci ne veut pas dire que tout serait mis en commun, car nécessairement les membres de l'alliance eurasiatique voudront se conserver certaines spécificités, mais beaucoup d'éléments, comme idéalement cela devrait d'ailleurs être le cas au plan mondial en matière de recherche fondamentale, pourront être développés en commun.

Un point délicat concerne les recherches susceptibles d'applications duales, civiles et militaires. La encore, si les politiques industrielles concernant les armements ne seront pas nécessairement partagées, elles pourraient reposer sur des coopérations et des symbioses étendues. Nous avons ici souvent cité le cas des avions de combat. Une coopération, par exemple, entre le français Dassault et la société russe Sukhoi Aviation Incorporated, pourrait être bénéfique pour les deux partenaires. Mais elle devrait reposer, comme d'ailleurs dans tous les domaines cités ici, sur une confiance réciproque, autrement dit excluant l'espionnage systématique.

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Une nouvelle alliance entre l'Europe, la Russie et la Chine devrait s'exprimer aussi dans le domaine diplomatique. Il s'agira de définir des politiques sinon communes du moins étroitement coordonnées vis-à-vis du reste du monde: les Amériques, l'Inde, le Japon, les Etats du Pacifique, l'Afrique. Si ces politiques peuvent conduire à des coopérations au plan de l'ensemble eurasiatique, ce sera une excellente chose. Mais il ne faudra pas craindre de manifester en tant que de besoin des positions différentes, sinon antagonistes, du fait que les intérêts de chacun des partenaires ne seront pas nécessairement convergents. Nous pensons notamment à la Chine, qui ne voudra pas toujours aligner ses positions sur celles de la Russie et de l'Europe, la réciproque étant également vraie.

Dans le domaine militaire se posera avec plus d'acuité que dans les autres la question des relations avec les Etats-Unis. Si ceux-ci poursuivent des politiques étrangères reposant sur un appel permanent à la puissance militaire et à l'espionnage numérique qui la soutend, l'ensemble eurasiatique en sera nécessairement la cible. Il sera considéré, comme l'est aujourd'hui la Russie et de plus en plus la Chine, comme un adversaire à éliminer. Si cependant le nouvel ensemble eurasiatique prend un poids suffisant, et vu sa diversité géopolitique, il sera peu sensible aux politiques de « regime change » auxquelles l'Amérique à d'innombrables fois fait appel à l'égard d'Etats plus fragiles, semant à cette occasion la guerre et le terrorisme.

Il ne faut pas par ailleurs exclure l'hypothèse selon laquelle de nouvelles majorités politiques plus modérées que ne le sont les néoconservateurs prennent le pouvoir à Washington. Dans ce cas, les rivalités, sans disparaître, pourraient prendre une forme plus pacifique qu'actuellement.

Construire l'Euroland

Sans vouloir nécessairement abandonner le concept d'Europe à 27 Etats ou davantage il sera indispensable qu'au sein de l'Europe se construise un sous-ensemble fédéral que l'on a déjà nommé l'euroland, mais qui reste une entité informelle et sans pouvoirs réels.

L'euroland est au sein de l'Europe le sous-ensemble d'Etats utilisant l'euro comme monnaie commune. L'euro a fait l'objet de nombreuses critiques. Mais celles-ci ne concernent pas directement l'euro proprement dit ni la Banque Centrale européenne. Elles concernent le fait qu'aucune pensée géopolitique solide n'anime le concept. L'euro est laissé au bon vouloir des financiers, eux-mêmes très largement sous le contrôle des intérêts anglo-américains, ceci l'intermédiaire de Wall Street et de la City de Londres. De ce fait les pays utilisateurs de l'euro ne peuvent bénéficier de politiques gouvernementales globales telles que celles mises en oeuvre par l'Etat fédéral américain, et dans une moindre mesure par tous les autres Etats du monde.

Pour que les choses changent, en excluant dans cette note les perspectives de sortie de l'Union européenne et de l'euro souvent évoqués par certains Etats membres de l'euroland, il faudra décider de tout le contraire: transformer l'euroland en un véritable Etat fédéral et mettre l'euro à son service. Au plan constitutionnel cette perspective a souvent été étudiée, y compris par nous ici. Inutile d'y revenir. Il s'agirait de mettre en place les éléments d'une structure fédérale démocratique: élections communes, parlement, gouvernement et services publics fédéraux. Ceux-ci, comme dans tous les Etats fédéraux, laisseraient de vastes responsabilités aux structures politiques et administratives des Etats fédérés, dans le cadre d'une répartition convenable des pouvoirs.

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Au plan de la monnaie, l'euro, qui donne son nom à l'Euroland, il faudra faire ce qui n'a jamais été fait jusqu'à présent, sous la pression de Washington, transformer la Banque centrale européenne (BCE) en instrument au service des politiques fédérales. Autrement dit, la BCE, tout en conservant une nécessaire mais partielle indépendance, devra, sur le modèle de la Fed américaine, définir des taux d'intérêts et quantité de monnaie en circulation permettant à l'euro de servir les objectifs des Etats de l'euroland.
Ceci en ce qui concerne les taux de change, les perspectives d'emprunt sur les marches financiers internationaux, la lutte contre l'inflation et la déflation

Par ailleurs, comme nous l'avons souvent également demandé ici, la BCE devra servir de relai à de nouveaux instruments à créer permettant de faire appel en priorité aux épargnes internes des pays de l'euroland, en les affectant à des besoins spécifiques d'investissements productifs à moyen et long terme dans l'économie réelle. L'un de nous a décrit ici en détail ce que pourraient être des « obligations à durée indéterminée » (ODI) pouvant être affectées à de grands programmes d'investissement dans l'industrie, les infrastructures, la recherche. A partir notamment de la mobilisation de ces épargnes, il pourrait être possible de « restructurer » c'est-à-dire allonger la durée et le poids des remboursements.

Une autre caractéristique de l'euroland devrait être de se voir conférer une certaine possibilité de protection vis-à-vis des concurrences « libres et sans contraintes » imposées par des Etats prétendant au nom du libéralisme exporter en Europe des produits à bas coût résultant notamment d'un écrasement des charges salariales et sociales pesant sur les salariés et les PME.

Le protectionnisme peut évidemment être dangereux en facilitant la poursuite d'archaïsmes face au progrès technique. Aussi faudra-t-il en faire usage d'une façon mesurée, dans le cadre notamment d'accords de réciprocité avec les pays concurrents.

Enfin, l'autonomie de type fédéral que devra acquérir l'euroland dans tous les domaines évoqués ici ne devra pas faire perdre en considération la nécessaire communauté culturelle et d'intérêts qu'elle entretiendra avec les pays hors-euro de l'Union européenne. L'euroland devra participer en tant que telle au bon fonctionnement des institutions de l'UE proprement dite, qui continuer à jouer un rôle important.

ll s'agira notamment du Parlement et du conseil des chefs d'Etat européens. S'y ajouteront d'autres institutions communes encore embryonnaire actuellement et qui devront être renforcées, notamment en matière de politique européenne de défense. Dans ce cas, la participation actuelle des pays européens à l'Otan n'aurait plus lieu d'être maintenue.

De très nombreux autres domaines, en matière par exemple d'infrastructures, d'équipement, de lutte pour la protection de l'environnement, de grands programmes de recherche, de politique spatiale (notamment au sein de l'Agence spatiale européenne (qui comprend d'ailleurs des membres non européens), devront être maintenus.

Par ailleurs, dans une conception de l'UE s'étendant plus largement qu'aux actuels 28, toutes négociations et contact utiles permettant d'associer ces Etats européens aux programmes, tant de l'Union que de l'euroland, devront être encouragés.

mercredi, 17 février 2016

Nouvelle capitulation européenne, l'accord "EU/US Privacy Shield"

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Nouvelle capitulation européenne, l'accord "EU/US Privacy Shield"

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

L'accord Etats-Unis Union européenne sur la protection des données numériques dit "EU/US Privacy Shield" confirme le fait que sur ces questions très importantes pour l'indépendance européenne, la Commission européenne est plus que jamais soumise à la volonté américaine.
 
La commissaire européenne en charge de la justice vient d'annoncer le feu vert donné par le Collège des Commissaires européens à l'accord politique sous ce nom, négocié avec les Etats-Unis afin d'encadrer les transferts de données à caractères personnel entre l'UE et les Etats-Unis.

Cet accord était attendu impatiemment par la partie américaine pour remplacer le Safe Harbor (mécanisme permettant le transfert de données vers pas moins de 4.000 entreprises y ayant adhéré aux Etats-Unis) invalidé par l'arrêt Schrems rendu par la Cour de Justice de l'Union Européenne le 6 octobre 2015.

On apprécie à cette occasion les euphémismes: safe harbour pour port de refuge et privacy shield pour bouclier destiné à protéger les données privées. Il s'agit manifestement de tout le contraire: assurer aux autorités et aux entreprises américaines le droit unilatéral d'accéder aux données européennes, sous le couvert de garanties aléatoires dont les seules institutions américaines assureront le respect.

Les commissaires européens se félicitent d'avoir conclu un accord solide et plus protecteur des droits des citoyens européens que le Safe Harbor. Mais le projet est déjà fortement critiqué par ceux qui refusent de voir les agences de renseignement américaines pénétrer librement dans les données européennes.

Les principaux dispositifs sont les suivants:

· des garanties écrites et détaillées apportées par les Etats-Unis afin d'assurer que l'accès aux données des citoyens européens par les autorités publiques à des fins de sécurité nationale sera limité et contrôlé ;

· des engagements pris par les entreprises importatrices des données de respecter des obligations rigoureuses sur le traitement des données et le respect des droits des personnes concernées, sous la surveillance du "Départment of Commerce" ;

· la définition de plusieurs voies de recours pour les citoyens européens tant en Europe qu'aux Etats-Unis avec notamment une voie d'arbitrage possible en dernier recours  ;

· une clause de révision annuelle permettant de surveiller de près que ce dispositif est correctement mis en place ;

· des sanctions voire l'exclusion des entreprises importatrices de données du nouveau dispositif pourraient être appliquées à l'encontre des entreprises se trouvant en violation de leurs obligations.

Un projet de "décision d'adéquation" sera rédigé dans les prochaines semaines par la commissaire européenne et le vice-président Andrus Ansip, projet qui devra ensuite être adopté par le Collège. Pendant ce temps, les Etats-Unis sont tenus de prendre les actions nécessaires pour mettre en place rapidement ce nouveau dispositif.

Comme dans le projet de traité transatlantique dit TTIP, dont Privacy Shield est une transposition presque exacte, on constate que ce sont en dernier ressort les entreprises privées américaines qui décideront des mesures qui s'imposeront à leurs homologues européens. En cas de difficultés et de plaintes, ce seront les services américains qui décideront des suites à donner.

Dans les cas sensibles, c'est-à-dire ceux où l'intrusion des services de renseignements américains sera trop voyante pour passer inaperçue des européens, les dossiers seront transmis à un « médiateur » dont les pouvoirs n'ont pas été précisés. On devine ce que sera le poids de ce médiateur, à supposer qu'il ne soit pas désigné par la seule partie américaine.

Les agence de protection des données existant dans chacun des pays européen, telles la CNIL en France, ne pourront que « transmettre à Washington les plaintes éventuellement déposées auprès d'elles.

Le projet « Privacy Shield » est soutenu par l'eurogroupe parlementaire PPE (centre-droit), dont font partie Les Républicains français. La secrétaire américaine au Commerce, Penny Pritzker, se félicite pour sa part du projet d'accord, qui « va aider à la croissance de l'économie numérique ».

On peut se demander si Axelle Lemaire, Secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie, de l'Industrie et du Numérique, chargée du Numérique, est seulement informée de ce qui se prépare. De toutes façons, comme ni le gouvernement français ni le Parlement n'auront voie au chapitre...

 

samedi, 13 février 2016

Selon le stratégiste Thomas M. Barnett, le monde idéal serait composé de consommateurs employés et endettés

Bernhard LÖHRI :
Selon le stratégiste Thomas M. Barnett, le monde idéal serait composé de consommateurs employés et endettés


ThomasBarnett.jpgDeux mondes sont désormais envisageables en Europe : soit nous aurons une Europe des patries et des citoyens, portée par des valeurs européennes, soit nous aurons une Europe noyée dans un monde globalisé, où les humains seraient tous employés, consommateurs et, devenus âgés, sources de revenus pour l’industrie de la santé.


Le stratégiste américain Thomas M. Bernett (né en 1962) élabore depuis des années des plans pour édifier un monde définitivement globalisé, où le « One World » aurait priorité sur tout en matières politique, juridique et économique.


Les nations jadis souveraines doivent être mobilisées pour atteindre les objectifs de cette globalisation. Pour l’Europe, la construction eurocratique, l’UE, doit être le modèle à suivre dans l’intérêt des Etats-Unis. Par définition, la globalisation, ainsi conçue, n’est rien d’autre que le processus de soumission au système des intérêts américains. George Friedman, ancien directeur de la très influente boîte-à-penser Stratfor, nous donne son explication : « Quand on parle de stratégie, cela ne signifie pas seulement préparer une guerre conventionnelle. Une stratégie vise surtout à maintenir intact et solide tout ce qui préserve et renforce une nation. Dans le cas des Etats-Unis d’Amérique cependant, la stratégie surplombante, plus que pour d’autres pays, implique bien la guerre ou plutôt une interaction entre la guerre et l’économie ».


barnettkl-L._AC_UL320_SR214,320_.jpgHerfried Münkler, de l’Université Humboldt de Berlin, est désormais un théoricien politique en vue en Allemagne : pour lui, l’option impériale russe, qui vise à acquérir ou à récupérer des territoires comme la Crimée, par exemple, est un mode archaïque d’action sur le monde. Pourquoi ? Parce qu’il parie sur un processus d’acquisition territoriale qui coûte cher sur le plan économique, surtout lorsqu’on tient compte de toutes ses retombées ultérieures (gestion et défense du territoire acquis, installation des communications, etc.). Pour Münkler, la pratique impériale russe est quelque peu anachronique. Les Etats-Unis, en revanche, parient pour un contrôle de tous les types de flux : flux de capitaux, flux générés par les mobilités humaines (voyages, transhumances, tourisme, affaires), notamment les migrations, flux des données. De cette façon, ils gèrent les informations les plus pertinentes qui leur permettent de téléguider les flux qu’ils choisissent d’influencer. Le contrôle des flux de données entre pourtant en conflit avec les principes démocratiques et avec les droits de l’homme : mais le pragmatisme américain ne s’en soucie guère, l’exercice effectif de la puissance prime dans le jeu qu’il joue sur l’échiquier planétaire.


Si la globalisation signifie l’américanisation, il s’avère nécessaire de développer des stratégies pour assurer l’imposition illimité et sans frein de règles, de critères, de standards, de biens et de services qui permettront le triomphe de cette globalisation/américanisation. Il faudra, par exemple, standardiser l’art, la musique, la culture et le langage quotidien des hommes car, à terme, il est tout aussi utile de contrôler ces « flux culturels » que de contrôler les flux ininterrompus de pétrole, de gaz ou d’autres matières premières. Pour le monde globalisé, théorisé anticipativement par Barnett, la propriété des matières premières ne doit pas demeurer aux mains des nations : il faudra privatiser les ressources pour les soumettre à des dispositifs transnationaux.


Le flux des capitaux devra guider les investissements et la consommation de façon à ce que les intérêts américains soient toujours préservés. Déjà Edward Bernays, originaire de Vienne en Autriche, créateur de la notion de « public relations », grand « spin doctor » devant l’Eternel, neveu de Sigmund Freud, avait commenté l’entrée en guerre des Etats-Unis en 1917 par une phrase devenue célèbre, exprimant parfaitement les intentions du Président Wilson : « Nous devons rendre le monde plus sûr, pour faire advenir partout la démocratie » (« to make the world sure for democracy »). Dans le même sens, Barnett parle du flux ininterrompu de troupes américaines dans le monde comme d’un « service » rendu aux marchés régionaux.


barnettT5QL._SX322_BO1,204,203,200_.jpgPour Barnett, cette globalisation, cette gestion des flux, ne peut advenir que s’il y a mélange racial généralisé, de façon à établir en Europe, une race nouvelle, « brune claire ». Cet objectif ne peut être atteint que si l’on amène en Europe chaque année 1,5 million d’immigrants venus du tiers-monde africain. Il faut, ajoute-t-il, une Europe où le QI moyen ne dépasse pas le chiffre de 90. Ainsi, la population sera trop stupide pour comprendre qu’elle est incluse dans un « One World », dans un « nouvel ordre mondial » mais suffisamment intelligente pour pouvoir travailler. Dans le cas de l’Europe, travailler, cela signifie produire des biens largement appréciés dans le cadre d’entreprises, qui paieront mal leurs salariés et dont les profits gigantesques couleront tout droit dans les poches des propriétaires transnationaux.


Barnett est convaincu que l’Europe, dont le taux des naissances a diminué de 50% en cinquante ans, est désormais un continent de vieilles gens où l’on peut ouvrir toutes les écluses démographiques, provoquant ainsi une inondation migratoire. L’Allemagne, par exemple, connaîtra toujours la croissance jusqu’en 2030 mais, tout comme au cours de ces quinze dernières années, aura un déficit de main-d’œuvre de huit millions d’unités, ce qui appelle l’immigration.


Le fameux Traité transatlantique complètera le traité NAFTA, qui lie le Mexique et le Canada aux Etats-Unis ; cette fois, ce sera l’Europe qui sera incluse dans un accord semblable de libre-échange, soit plongée totalement et irrémédiablement dans la sphère économique américaine.


Bernhard LÖHRI.
(article paru dans « zur Zeit », Vienne, n°46/2015 ; http://www.zurzeit.at ).

 

Washington, l'Otan, les migrants

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Washington, l'Otan, les migrants

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

On apprend le 12/02, selon la presse, que « l'Otan a décidé d'apporter à l'Allemagne, la Grèce et la Turquie l'aide qu'elles réclament face à la crise migratoire. Le secrétaire général de l'Organisation, Jens Stoltenberg, a annoncé ce jeudi 11 février qu'un groupement naval allié sous commandement allemand allait se rendre sans tarder en mer Egée pour «aider à lutter contre le trafic humain».

" Le commandant des forces alliées en Europe, le général américain Philip Breedlove, «est en ce moment en train d'ordonner au groupement naval permanent (...) de se rendre en mer Egée sans tarder et d'y débuter des activités de surveillance», a précisé Jens Stoltenberg en présentant la mission."

Cette « crise des migrants » sert, comme l'on pouvait s'y attendre, de prétexte à Washington pour s'engager militairement, via l'Otan, en Méditerranée orientale ...ce que l'Amérique fait déjà depuis longtemps, mais plus discrètement et sans recueillir pour cela l'accord de tous les pays européens.

Le prétexte de la crise des migrants ne trompera personne. Ce ne sont pas des navires de guerre de l'Otan qui pourront faire la moindre chose pour empêcher le trafic des passeurs. Il faudrait pour cela qu'ils aient mission de tirer à la mitrailleuse sur leurs embarcations, quitte à augmenter le nombre des noyés parmi les migrants. Or personne ne s'y résoudra, bien entendu. Le prétexte de recueillir des informations sur les passeurs n'a aucun sens. Les informations ne permettront ni à Frontex ni aux garde-cotes grecs d'arrêter les passeurs – sauf encore une fois à tirer sur eux.

Le vrai motif de l'intervention de l'Otan consiste à permettre au général américain Philip Breedlove de déployer des moyens capables d'intervenir directement dans le conflit syrien, en relais de la Turquie et en se substituant à l'Union Européenne et à l'ONU. Cette intervention permettra d'empêcher la Russie de poursuivre la remise en selle de son allié de toujours, Bashar al Assad. Elle rappellera aussi à Chypre et à la Grèce, comme aux pays européens dont les marines nationales pourraient très bien intervenir pour arrêter les trafics à la source, que la Méditerranée est leur mare nostrum.

Tout laisse donc penser que les migrations provenant autant du Moyen-Orient que de l'Afrique ne vont pas s'arrêter, au contraire. Elles servent trop les intérêts stratégiques des Etats-Unis dans cette partie du monde pour ne pas être en partie suscitées par eux. Face à la crise libyenne qui se prépare, tout laisse penser que l'Otan ou à défaut l'US Africa Command ont déjà mis au point des plans d'interventions directes.

La France, au lieu de réagir, laisse faire. Le 11/02 sur France Inter, François Hollande a répété son obstiné « Assad doit partir ». Il sait très bien pourtant que si Assad part, ce seront Daesh et des américano-saoudiens irresponsables qui le remplaceront.

Jean Paul Baquiast

mardi, 09 février 2016

L'Amérique craint de perdre le contrôle de la Mer de Chine Méridionale

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L'Amérique craint de perdre le contrôle de la Mer de Chine Méridionale

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

La volonté constamment affirmée par les Etats-Unis de conserver un contrôle absolu sur la Mer de Chine méridionale se heurte indéniablement depuis quelques mois à la volonté opposée de la Chine.
 
Celle-ci désire manifestement, encore que la revendication soit encore présentée avec prudence, ne pas être soumise à ce contrôle, la Mer de Chine méridionale constituant, plus encore pour elle proche que pour la lointaine Amérique, un enjeu important, notamment pour ses relations maritimes avec le reste de l'Asie, l'Afrique et l'Europe. Accepterait-elle la main mise américaine sur ces eaux, il en serait fini de sa volonté de compter comme une grande puissance dans un monde voulu comme multilatéral.

La carte ci-dessus montre l'ampleur des zones maritimes et côtières concernées. La partie sur laquelle la Chine revendique, non des droits maritimes exclusifs, mais de ne pas en être exclue par la marine américaine et celle de ses alliés notamment le Japon s'étend à l'intérieur de la limite dite des 9 points, dénommée aussi langue de boeuf du fait de sa forme.

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Jusqu'à ces derniers temps, les Etats unis s'appuyaient sur un ensemble de moyens militaires d'une puissance exceptionnelle au monde, faits de porte-avions et leurs groupes d'accompagnements, de sous marins et missiles. La Chine, se sachant incapable de rassembler de tels moyens, s'était rabattue, comme nous l'avons ici plusieurs fois signalé sur des missiles terre-mer très sophistiqués capables dans certaines conditions de couler un porte-avion en une frappe unique. Mais cela n'était manifestement pas suffisamment. Elle a entrepris de construire des bases navales artificielles sur des ilots des archipel Paracel et Spratly en dépit du fait qu'elle n'y exerce qu'une souveraineté contestée par les Etats voisins. On a parlé de « porte-avions incoulables » (unsinkable carriers). Il y a quelques jours une compagnie aérienne chinoise y a fait atterrir deux avions civils, au grand émoi du Pentagone et de ses alliés.

Par ailleurs la Chine a mis en place une flottille de garde-côtes capable de « harasser », selon un mot de l'ancien commandant de U.S. Pacific Fleet, James Fanell , le commerce maritime des Etats alliés. Ceci est très exagéré, néanmoins là encore la Chine veut confirmer son rôle dans la Pacifique Sud.

Les Etats-Unis, dans leur volonté de réaffirmer leur présence militaire en Asie, selon le désormais célèbre « pivot vers l'Asie », dont Obama s'était fait le champion, se trouvent très embarrassés. Ils ne peuvent pas réagir militairement, sauf à déclencher une guerre conventionnelle avec la Chine, pouvant dégénérer en conflit nucléaire. Certains des candidats à la Maison Blanche s'y sont déclarés prêts, mais ils ne sont pas certains à ce jour d'être soutenus par l'opinion américaine. Quand aux actions diplomatiques, elles n'auront qu'en effet limité.

La "démission américaine"

Les néo-conservateurs américains font actuellement valoir que les Etats-Unis ont gravement démissionné face à la Chine. La Maison Blanche, disent-ils, comme le Congrès, sont plus attentifs aux évènements du Moyen Orient et à la volonté de pousser l'Otan aux portes de Moscou, qu'à ce qui se passe en Asie. La marine américaine souffre de restrictions budgétaires l'empêchant de renforcer – encore – ses moyens et de se doter d'un arsenal d'armes nouvelles analogues à celles développées par la Chine et la Russie. Les élections présidentielles enfin ne se focalisent pas comme elles le devraient sur le danger représenté selon eux par la Chine.

Les pays européens, notamment ceux ayant une présence maritime non négligeable, devraient-ils partager ces alarmes néo-conservatrices à l'égard d'un « danger chinois »? Il est certain qu'il ne faut jamais baisser les bras d'avance. Néanmoins, à supposer que la Chine prétendre exercer un contrôle renforcé sur les eaux de la Mer de Chine, elle ne pourrait pas prétendre l'étendre à des routes essentielles à son développement, notamment vers le canal de Suez, la Méditerranée, l'Europe et l'Afrique. Le climat est plutôt à la coopération avec la Chine, notamment dans le projet de Nouvelle Route de la Soie. Ceci exaspère les stratèges américains.

Ceux-ci, avec la mise en place d'un Traité Transpacifique qui asservira beaucoup de pays asiatiques aux exigences de Wall Street et du Pentagone, espèrent reprendre par des voies dites commerciales un contrôle en train de leur échapper sur les Etats côtiers de la « langue de vache ». Les pays européens n'acceptant pas d'être engagés dans un Traité Transatlantique (TTIP) présenté par la Commission européenne comme le complément indispensable du Traité Transpacifique, devraient trouver là une raison de plus pour refuser cette perspective.

dimanche, 07 février 2016

Calvinism: The Spiritual Foundation of America

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Calvinism: The Spiritual Foundation of America

Ex: http://www.geopolitica.ru

Calvinism caught on like wild fire in North America (even among the White masses), where an austere spiritual-cultural-political-economic worldview was needed in order to: (1) inspire endless thrift and hard work among the masses, (2) tame the vast American wilderness (considered by settlers to be the biblical “Promised Land” or “Canaan”), and (3) subjugate the “heathen” Indians (also considered by settlers to be immoral “Canaanites”).

To comprehensively understand any of the world’s nations it is imperative to first understand a nation’s spiritual foundation or “Soul.” Without this basic understanding it is impossible to even begin to seriously form opinions about a nation and the broader civilization to which it is bound by culture and history – it would also be impossible to accurately compare and contrast the development of a particular nation with other countries and civilizations.What differentiates the United States culturally and historically from all other nations (even its closest European allies) is its unequivocal Calvinist spiritual foundation, which at some point – while North America was still only a series of colonies of the British Crown – organically morphed into the well-known “Protestant” or “Puritan” Ethic.This ideological transmutation signaled the arrival of Calvinist extremism in the New World – a development championed by the Anglo-Saxon elites of New England.

This religious-based ideology was originally developed in Europe by the Frenchman John Calvin (born Jehan Cauvin) during the Protestant Reformation. Eventually Calvinism made its way to the New World with the Puritans, and would greatly influence the development of the Enlightenment and the Industrial Revolution in both Western Europe and North America. To this day, Calvinism remains a “founding” ideological influence in the religious and secular worldviews of America’s political, economic, and cultural elites. Before we continue, however, it is important to understand a little bit about John Calvin and the historical context of his time.

calvinRJ97200_2769.jpgJohn Calvin (1509-1564) appeared as a player on the historical stage during an intense developmental period for Western civilization. The Roman Catholic Church had wielded power in the West for over a millennium, and during that time it had become increasingly corrupt as an institution – so much so that by the 16th century the Church hierarchy was funded (to a large degree) by a direct marketing scheme known as “indulgences.” How the indulgences worked were as follows: No matter how grievously someone might have “sinned,” one could buy a piece of paper signed by either a Bishop or a Cardinal, which guaranteed a place in heaven for that particular person or a loved one of the person’s own choosing. These “get-out-of-hell-free” cards were sold by members of the clergy through franchises granted by the Church hierarchy. The typical indulgence erased one’s previous sins, but for a larger fee there was a twisted kind of“super”indulgence which erased any future sins one might commit as well, no matter how great or blasphemous.

Much of the proceeds from this religiously based corporate swindle went straight to Rome and financed the wars waged by Papal armies, the sexual orgies of the clergy, the sadism of Grand Inquisitors, the genocide of non-Europeans, and other earthly “indulgences.” Theselling of indulgences is precisely what the most famous of all 16th century “whistle blowers,” Martin Luther, railed against and exposed in his 95 Theses – one of the first works published (alongside the Bible) using Guttenberg’s new movable type printing press technology.

As one of the 16th century’s most important Protestant reformers (second only to Luther), Calvin established himself as a minister in Basel and then later in Geneva. It was in these Swiss cities that he preached his distinctive brand of “reformed” Christianity, which advanced the premise that all human beings were innately depraved and totally undeserving of God’s salvation. Such total pessimism was tempered by Calvin’s belief that the Deity did happen to nevertheless hand-pick a minority of people, by means of his loving grace, to be the beneficiaries of eternal salvation. Calvin’s unique spin on all this was that none of the lucky beneficiaries (or the “elect”) deserved to go to heaven, no matter how profound their piety or copious their good works. In other words, no amount of good faith or good deeds could compensate for mankind’s utterly irredeemable nature. If one was “chosen” by God it was not due to that person’s own individual merits, it was merely an act of divine grace.

This dismal view of both God and humanity not only caught on in Europe and North America, but it became one of the key ideological underpinnings of post-feudal Europe, influencing every facet of revolutionary change, from the Enlightenment and the Industrial Revolution to the development of Capitalism and the exploitation of the entire planet by European imperialists. In time, it was essentially the countries of the Anglosphere – specifically Britain and its bastard offspring the United States – which embraced and promoted the Calvinist attitude most passionately.

It was precisely Calvinism that was needed in order to further advance the geopolitical and cultural interests of the Anglosphere. In order to employ large sums of money for the construction and staffing of industrial factories in Europe and in order to explore and commercially exploit the rest of the non-European world, a very specific ideology was needed; one which could re-legitimize the institution of usury (which the prior Medieval order adamantly opposed), and one which could legitimize unbridled avarice and exploitation – i.e. the accumulation of great wealth amidst even greater misery – and all within a preordained religious context. Calvinism, or a somewhat modified secular form of Calvinism, was a perfect fit.

For if it is true that the innate depravity of man is universal and no one deserves salvation, then it necessarily follows that the genocide of non-Europeans, the oppression of marginalized groups, the impoverishment of the working class and the annihilation of human life in ever bloodier conflicts are all nothing more than “natural” off shoots of man’s incorrigible depravity. It does not matter, then, how many “Red savages” one kills in extending God’s plan of Manifest Destiny for his cherished elect, nor does it matter how many paupers, workers, “infidels” or even common people are sacrificed in carrying out the absolute INSANITY of the Calvinist God’s decrees.

In this context it is easy to see how the new Calvinist mercantile class in Europe and North America utilized their beliefs to justify their growing brutality against all classes, races and religious denominations which represented the “Other.” Indeed, this new class of religiously motivated entrepreneurs totally believed that they were God’s chosen people and the fortunate (though undeserving) recipients of His limited atonement. The pessimistic attitude the Calvinists held about their own good fortune – i.e. that they did not deserve it – helped keep them somewhat humble (at least outwardly) and fixated on their business matters. Thus, “Calvinist pessimism” was a useful ideological tool for those who would become known as the “Pilgrims” and “Puritans” in North America (those comprising the White Anglo-Saxon Protestant elite) to exploit, enslave and annihilate ever greater numbers of people, to accrue even more undeserved wealth for the “glory of God,” so long as they did not (paradoxically) squander their holdings on “sinful” endeavors.  And if they did succumb to any amount of sinful degradation (as they most certainly did) – oh well! That was merely the natural result of mankind’s innate depravity. One could simply confess one’s sins and commit oneself to doing better, since God’s grace isinevitable in the end.

Needless to say, Calvinism caught on like wild fire in North America (even among the White masses), where an austere spiritual-cultural-political-economic worldview was needed in order to: (1) inspire endless thrift and hard work among the masses, (2) tame the vast American wilderness (considered by settlers to be the biblical “Promised Land” or “Canaan”), and (3) subjugate the “heathen” Indians (also considered by settlers to be immoral “Canaanites”).

With the exception of a handful of Catholics in Maryland, the vast majority of European-American colonists subscribed to an ever increasing variety of Protestant sects which had their fundamental ideological roots in the reformist ideas of John Calvin and Martin Luther. Both commoners and elites thus embraced the intertwined religious and secular manifestations of the Calvinist ethos – a philosophy defined by the idea that, instead of merely working for one’s living (in order to survive), one must “live to work.”

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By the time of the American War of Independence, the Calvinist ethos had been firmly planted in the minds of the majority of colonists for a period of no less than a century and a half. In order to galvanize support for a successful war of secession against England – and, more to the point, against England’s perceived anti-American mercantile policies – the American elites manipulated popular Puritan religious zeal for their own political and economic objectives.

Specifically, the landowning White American upper classes wanted to replace the British nobility as the sole rulers and exploiters of the North American continent. And so, a large-scale anti-British propaganda campaign was initiated.

Thomas Paine and other pro-American agitators of the time portrayed America as nothing other than “God’s kingdom” and (long before Reagan) as a “shining city upon a hill” – in other words, as a place that was worth fighting for in the name of God. At the same time, Paine and his cohorts painted King George III in the most negative of lights – as a “Papist” and a bloodthirsty tyrant (patently false accusations).

And although the colonial smear campaign was obviously initiated in order to provide the majority Protestant colonists (the “useful idiots” as it were) with a common villain whom they could all rally against, the small farming class (which comprised the majority of all colonists) did not support the so-called “Revolution” (i.e. elite bourgeois uprising).The majority waseither disinterested in political decisions that did not directly affect themselves and their families, or they were (as many modern historians believe) “under the radar” loyalists who still considered themselves proud “Britons,” regardless of religious affiliation. Nevertheless, the pro-independence faction won the day, and this was due, in no small way, to successful Calvinist propaganda among the town and city based American bourgeoisie – a demographic which was also very tied to the growing Freemasonic movement.

The defeat of the British in North America was a profound moment in American and indeed world history. More than a mere military/political victory for the colonists, the defeat of the British symbolized the defeat of the traditionalism of the Old World and the cultural and political ascendancy of liberalism in the New World – an outcome which owed a great deal to the powerful underlying influence of Calvinism, with its ideological conception of innate depravity and “chosenness,” its self-righteous exploitation of man and nature, and its “live to work” ethos. In time, these concepts would be coopted by the 19th century’s triumphant liberal bourgeois capitalist spirit, which replaced religion (as the dominant force in people’s lives) with secular humanism – an ideology which is no less draconian in its “all or nothing” quest to control the planet.

A secular “civil religion” evolve dafter the separation from Britain, which promoted the United States as God’s chosen nation – one which is historically unique, preeminent in world affairs and deserving of a special (almost “divine”) status; hence, the corresponding offshoot beliefs of Manifest Destiny and American exceptionalism. The view that it is somehow virtuous to spend long, grueling hours at work beyond the need of economic survival – as opposed to leading a more balanced, healthier lifestyle – is yet another facet of Calvinism which was coopted by secular liberalism.

To conclude, it is accurate to say that extreme religious Calvinism constitutes the spiritual foundation of the United States. Certainly, Freemasonry is another part of the ideological substructure on which the U.S. was founded, and indeed much has been written on this topic and the injurious influence Freemasonry has had on traditional society, particularly with its rabid promotion of liberalism in all faces of human life. However, when one considers the role of Calvinism as it is – as being the spiritual catalyst of liberal American and/or “Freemasonic” values – one is forced to conclude that Calvinism (this great bastardization of genuine Christianity) is chiefly responsible for the creation and widespread acceptanceamong U.S. citizens of the dogma of American exceptionalism. And this latter represents, by far, the greatest ideological threat to the future welfare of all mankind.

vendredi, 05 février 2016

The Men Behind Ted Cruz: Neocons and a CIA Propagandist

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The Men Behind Ted Cruz: Neocons and a CIA Propagandist

Remarkably, more than a few Republicans believe this guy is a libertarian

Kurt Nimmo

Ex: http://www.infowars.com


Ted Cruz, the junior Senator from Texas and presumptive Republican presidential nominee, is routinely billed by the mainstream media as a Tea Party outsider who is reviled by fellow Republicans as a “wacko bird” along with Kentucky Senator Rand Paul and GOP Rep. Justin Amash of Michigan.

It is not simply his wife’s connection to Goldman Sachs and investment banking or his unreported loan from the multinational investment banking firm, however, that betrays this image.

A closer look at Cruz reveals he is a neocon insider, not a renegade outsider.

His campaign manager, Chad C. Sweet, co-founded the Chertoff Group with former Bush and Obama administration Secretary of Homeland Security Michael Chertoff. Sweet, as a leader of the Chertoff Group, “advocated for expanding NSA metadata collection,” according to his bio on the risk-management and security consulting company’s webpage.

“Mr. Sweet formerly served as the Chief of Staff of the United States Department of Homeland Security (DHS). Prior to becoming Chief of Staff of DHS, Mr. Sweet worked as an investment banker at the firms of Morgan Stanley and Goldman Sachs as well as served in the CIA’s National Clandestine Service,” the bio continues.

Cruz’s foreign policy advisor is the notorious neocon James Woolsey, the former director of the CIA during the Clinton administration. Woolsey is connected to the now largely defunct Project for the New American Century (PNAC), a think tank with an agenda formulated by top neocons William Kristol and Robert Kagan. PNAC was at the forefront of the Bush administration push to invade Iraq. He is a former vice president of the defense contractor Booz Allen Hamilton and an advocate of the neocon hardline on Iran.

Ted’s foreign policy team includes Elliot Abrams, a senior fellow at the Council on Foreign Relations and the son-in-law of Norman Podhoretz, a trailblazing neoconservative ideologue. Abrams was a key adviser on Mideast policy at the National Security Council (NSC) during the George W. Bush presidency and also a staunch advocate of the Iraq invasion, the hardline on Iran and military strikes against the government of Bashar al-Assad in Syria.

Finally, a volunteer working in public relations for the Cruz campaign, Dan P. Gabriel, is a former CIA covert action officer and a founding partner of Applied Memetics, a company “focused solely on developing engineered influence for clients seeking to alter their tactical or strategic operational environments,”according to its webpage. The company specializes in propagating memes that ”can move through the cultural sociosphere in a manner similar to the contagious behavior of a virus,” in other words Applied Memetics specializes in propaganda.

The latest Cruz meme is working hard to convince followers of Rand Paul, who dropped out of the race in the wake of the Iowa caucus, that Cruz “is the natural inheritor of the modern libertarian movement built by Ron Paul, which was especially resonant here in New Hampshire, where the elder Paul won second place four years ago,” CNN reports.

“Cruz’s entreaties appear to be paying off. A number of state legislators—in places ranging from here in New Hampshire to the Paul family’s Texas—signed onto the Cruz team.”

Ted Cruz is not even remotely a libertarian. He is a neocon masquerading as a champion of liberty. If nominated and elected he will continue the forever war agenda initiated by the Bush regime and further expand the high-tech surveillance police state.

Unfortunately many Republicans, desperate to beat Hillary Clinton and the Democrats in November, are buying into the illusion.

lundi, 01 février 2016

Fighting the Multicultural Left

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Fighting the Multicultural Left

By Paul Gottfried

Ex: http://www.lewrockwell.com 

In his latest column Pat Buchanan writes eloquently about a “civil war on the right.” According to Pat, “conservatives” are now locked in mortal combat over the future of the American Right, and the sides are divided between the fans and despisers of populist presidential candidate Donald Trump. From this narrative it seems that while some “conservatives” are rooting for the Donald, others are ready to bolt the Republican Party if he picks up the Republican presidential nomination.

Although the events Pat describes are indeed unfolding, his label is misleading. Whatever political term one may decide to confer on Trump, most of those who are now railing against him, led by Rich Lowry and his band at National Review, are hardly “conservative.” They are essentially leftists, who are slightly less leftist than their friends at the Washington Post and at other national papers, whose editorial pages are graced by such “conservatives” as Jennifer Rubin, Charles Krauthammer, George Will, and Michael Barone. Much of what looks like the Right has been forced to live in the shadows since the neoconservatives in conjunction with the establishment Left helped to marginalize a truer Right in the 1980s. Real “conservative wars” did take place in the 1980s; and the paleoconservatives and paleolibertarians were overrun by the other side’s superior resources. The winning side was led by the neoconservatives who were helped significantly by the journalistic Left.

What happened in those years resulted in having “conservative” and “liberal” labels assigned to factions that had once belonged on the Left. By now of course the “conservative” label means whatever the media and our two official parties wish it to mean. Thus we encounter advocates of gay marriage, David Boas and John Podhoretz featured among National Review‘s “conservatives,” in a battle against the supposed interloper from the left, Donald Trump? It is certainly hard, and perhaps even impossible, to locate the “conservative” substance or worldview uniting the critics of Trump in National Review. Why should we think, for example, that National Review expresses “conservatism” when it protests Vladimir Putin’s critiques of “Western social decadence” and when a National Review-regular contributor wishes to intervene in Ukraine on behalf of the transgendered? Does the magazine represent the “conservative” side in international relations, as opposed to, say, self-described leftist Steven Cohen, who has urged greater moderation in dealing with the conservative nationalist Russian government?

Why are Republican presidential candidates who yearn to call Bibi and pledge him our unconditional support as soon as they’re elected taking the “conservative” side in anything? And is being in good standing with Rupert Murdoch and Sheldon Adelson the current operative definition of being a “conservative”? Perhaps Richard Lowry and Marco Rubio could answer this question for us. But it’s unlikely they would, since I’m considered to be the sworn enemy of “conservativism,” whatever that term has now come to mean. Not surprisingly, National Review and most of its anti-Trump critics ran to affix the label “conservative” to Mitt Romney, John McCain and to other centrist, leaning-left Republicans when they were nominated for president. The term “conservative” for these Trump-critics is synonymous with being acceptable to the Republican establishment.

It was also tiresome listening to Megyn Kelly on Fox news explain that “conservative luminaries” have denounced Trump as a leftist. Most of those who did the denouncing would have been viewed as social radicals by the American standards of the 1950s, that is, before the feminist and gay movements took over and before the government became an agency of accelerating Political Correctness. Further, the word “luminary” is one that I would reserve for figures of the stature of Shakespeare, Newton, Mozart, Goethe, and George Washington. Lesser but also significant luminaries in my time were Murray Rothbard, M.E. Bradford, Sam Francis and other brilliant thinkers whom Rich Lowry’s movement of yuppie journalists and pretentious cultural illiterates helped turn into non-persons.

Talking about the mislabeling of what Trump called a “dying” publication (which unfortunately is still not dead enough), the most unconvincing defense of NR’s tear against Trump was from those who wish to remind us that Bill Buckley set up a publication that would “stand athwart the time.” Since NR in 1955 was meant to be a “conservative” fortnightly, we are therefore supposed to believe that it has remained such. The problem with this evidence is that it proves nothing at all, except that in 1955 the founder of a particular enterprise had a certain intention which he may or may not have realized. One may doubt whether Buckley’s brain child ever realized its proposed goal (certainly those on the right whom he expelled would have questioned that).

But even if we do concede arguendo that the magazine was properly established to present conservative positions, why would I have to believe that sixty years later it is still doing the same thing? In the 1950s the New York Times was a pro-Eisenhower Republican newspaper; in 1940 the French daily Le Figaro was a right-wing nationalist one; and as late as fifteen years ago, Hans-Hermann Hoppe described the Frankfurter Allgemeine Zeitung quite accurately to me as “eine bürgerliche Zeitung (a bourgeois newspaper).” All these publications are now integral parts of the propaganda apparatus of the multicultural Left, although Le Figaro and the FAZ may be more sympathetic to corporate capitalism than the spasmodically socialist NYT.

Newspapers and news magazines change their politics over the decades, and most of them that have survived into our now perfected “liberal democracies” have moved decidedly to the left on a wide range of social and political issues. Despite the fact that its advertising still features, with ample support from leftist friends, the “conservative” name brand, National Review has undergone the kind of fundamental change that has characterized other publications that once belonged recognizably to the Right. Evidence of how far to the left this fortnightly has moved became apparent to me when I chanced upon a long tribute on National Review-Online to the Communist revolutionary Leon Trotsky. Particularly noteworthy about this fulsome tribute, by Steve Schwarz, was that it was prominently published in a “conservative” magazine.

The same publication had actively participated in purging and marginalizing those right-wing contributors (like me), who had failed to meet the PC criteria of the magazine’s control people. As I read NR’s tribute to a failed Communist global revolutionary, it dawned on me that what the editorial board understood as “conservative” was something far closer to Trotskyism than it was to what had passed for “conservatism” among NR’s founders in 1955. Needless to say, the term in question had signified something different to interwar opponents of the American welfare state than it did to Bill Buckley. Still, the two sides spoke to each other in a meaningful fashion. Although strife broke out on the right when Buckley espoused his own form of liberal interventionism, the anti-welfare state isolationists of the 1930s and the original editors of NR shared enough of the same universe of discourse to engage in communication. Moreover, by the present standards of ideological conformity that prevail at Lowry’s operation, the post-World War Two debates on what still looked like some kind of Right were models of free exchange. But today NR‘s editors and those whom they’ve helped flush down a memory hole could not even begin to hold a civil conversation. This may be attributed to the not insignificant fact that NR’s “conservatives” have taken over so much of the leftist spirit of the age that there is nothing conservative that they represent any longer.

See this quotation from NR; it’s unforgettable: “To my last breath, I will defend Trotsky who alone and pursued from country to country and finally laid low in his own blood in a hideously hot house in Mexico City, said no to Soviet coddling to Hitlerism, to the Moscow purges, and to the betrayal of the Spanish Republic, and who had the capacity to admit that he had been wrong about the imposition of a single-party state as well as about the fate of the Jewish people. To my last breath, and without apology. Let the neofascists and Stalinists in their second childhood make of it what they will.” [see Paul Gottfried’s commentary on Takimag.com, April 17, 2007]

Paul Gottfried [send him mail] is Horace Raffensperger Professor Emeritus of Humanities at Elizabethtown College and author of Multiculturalism and the Politics of Guilt, The Strange Death of Marxism, and Conservatism in America: Making Sense of the American Right. His latest book is Encounters: My Life with Nixon, Marcuse, and Other Friends and Teachers.

creativecommons.org

Previous article by Paul Gottfried: From Under the Rubble

vendredi, 29 janvier 2016

La planète de la peur

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La planète de la peur

Auteur : Pepe Escobar
Ex: http://zejournal.mobi

La silhouette étincelante des gratte-ciels qui découpent le paysage hivernal de Doha, dans le golfe Persique, a le mérite d’offrir une vue panoramique. La plupart des pays environnants se désagrègent et ceux qui restent, à l’exception de l’Iran, n’ont pas la volonté politique ni l’infrastructure économique et institutionnelle qu’il faut pour faire autrement que se résigner docilement à subir tous les tsunamis qui frappent leurs côtes. Ils ne sont rien d’autre que des spectateurs effrayés.

L’Empire du Chaos a assez de quincaillerie belliciste pré-positionnée à distance de crachat pour réduire l’ensemble de l’Asie du Sud en cendres − alors que le troupeau des suspects habituels de Washington, néocons ou néolibérauxcons, dans une sorte de choc et effroi exponentiel, ne peut toujours pas trouver de remède à ses démangeaisons de vouloir vraiment gagner la prochaine guerre.

La peur règne partout. Jim Rickards, l’auteur de La guerre des monnaies, économiste et agent de la CIA, vient de publier un nouveau livre, The Big Drop [La Grande Débandade], avec un message assez sombre. Pour sa part Jim Rogers, alias le Sage de Singapour, qui passe la plupart de son temps à conseiller l’élite chinoise sur le placement de ses investissements, nuance la perspective de l’Ouest qui met sur le dos de la Chine tous les bouleversements actuels de l’économie mondiale.

Selon Rogers :  «Oui, la Chine ralentit. Mais le Monde aussi, pour l’essentiel. Le Japon, l’un des plus importants partenaires commerciaux de la Chine, est officiellement en récession. Une grande partie de l’Europe est dans une situation pire. Le marché boursier américain était en baisse en 2015 alors que le marché boursier chinois a été l’un des plus solides dans le monde.»

Rogers ajoute : «Les choses vont empirer dans le monde entier et tout le monde va souffrir et mérite le blâme. La source originelle est la Réserve fédérale américaine et ses taux d’intérêt artificiels et ridicules, nécessités par l’impression massive de liquidités, politique que le monde entier a copiée. Ajoutez à cela la hausse vertigineuse des dettes du gouvernement des États-Unis [que le monde a également copiée] et ce sera bientôt l’enfer pour la rembourser.»

Donc, il n’est pas étonnant que les rumeurs de guerre apocalyptiques soient la nouvelle normalité − même si les vieux de la vieille fanfaronnent pour seulement une bonne vieille guerre mondiale, comme si les échanges nucléaires ne faisaient pas partie de l’équation. Quelques esprits sains dans l’axe atlantiste craignent que si le Duce Trump gagne la prochaine élection présidentielle américaine, cela se traduira en faillite garantie pour les États-Unis, et − devinez quoi ? − en guerre si Trumpissimo met en œuvre ne serait-ce que la moitié de ce dont il se vante.

Bradez tout le pétrole que vous pouvez

Le festival de blabla annuel de Davos est sur le point de commencer ; c’est l’une de ces occasions où les Maîtres de l’Univers − qui décident généralement tout derrière des portes closes − envoient leurs sous-fifres pour débattre de l’avenir de leurs possessions. Le centre du débat actuel étant de savoir si nous sommes encore au milieu de la troisième révolution industrielle du numérique et de l’internet des objets ou si nous sommes déjà entrés dans la quatrième.

Dans le monde réel tout le caquetage porte sur l’époque du pétrole à l’ancienne. Ce qui nous amène aux innombrables effets de la stratégie du pétrole pas cher déployée par la Maison des Saoud selon les directives de Washington.

Les négociants du golfe Persique, à huis-clos, sont catégoriques : il n’y a plus aucun surplus mondial réellement conséquent de pétrole car tous les stocks ont été lâchés sur le marché suite aux ordres de Washington.

Petroleum Intelligence Weekly estime l’excédent à un maximum de 2,2 millions de barils/jour, plus de 600 000 barils/jour arriveront en provenance de l’Iran plus tard dans l’année. La consommation américaine de pétrole − à 19 840 000 barils/jour soit 20% de la production mondiale − n’a pas augmenté ; ce sont les autres pays, les 80%, qui ont absorbé le pétrole excédentaire.

Certains négociants importants du golfe Persique affirment catégoriquement que le pétrole fera un bond pendant la deuxième moitié de 2016. Cela explique pourquoi la Russie ne panique pas en voyant le prix du baril plonger vers $30. Moscou est très conscient des manipulations du marché pétrolier par ses partenaires contre les intérêts de la Russie, et dans le même temps anticipe que cela ne durera pas très longtemps.

Cela explique pourquoi le ministre russe adjoint aux Finances, Maxim Oreshkin, a publié un message du genre on se calme et on fait avec ; il prévoit que les prix du pétrole resteront dans la fourchette $40-60 le baril au moins pour les sept prochaines années, et la Russie peut vivre avec ça.

Les Maîtres de l’Univers − tout comme les Russes − ont réalisé que leur manipulation du pétrole ne peut pas durer. L’hystérie prévisible a pris le dessus. Voilà pourquoi ils ont ordonné aux grandes firmes de Wall Street de dénouer leurs contrats futurs en espèces et non en pétrole physique [il n’y en a pas assez, NdT]. Les médias US aux ordres ont reçu la consigne de raconter que la situation va durer éternellement. L’objectif est de faire baisser le prix du baril à $7 si possible.

La stratégie initiale des Maîtres de l’Univers devait finalement conduire à un changement de régime en Russie qui remettrait les suspects habituels oligarques en selle pour réinitialiser l’opération de pillage massif des richesses dont la Russie a déjà souffert pendant les années 1990.

La Maison des Saoud terrorisée n’est qu’un simple pion dans cette stratégie. Si le plan fonctionnait, la Maison des Saoud, dirigée par le quasi dément King Salman maintenant confiné dans une chambre de son palais de Riyad, serait également régime-changée, par l’intermédiaire de militaires saoudiens formés en Occident et recrutés par des agents occidentaux. En prime, la République islamique d’Iran serait également effondrée avec des modérés (rebelles ?) prenant le contrôle.

Ainsi, la stratégie des Maîtres de l’Univers se résume essentiellement à un changement de régime en Russie, en Iran et en Arabie saoudite au profit de l’élite vassale (et donc amicale) de l’Exceptionalistan ; en somme, le chapitre final de la guerre mondiale pour les ressources. Pourtant, jusqu’ici, la Maison des Saoud n’a absolument aucune idée de ce qui pourrait lui arriver ; les princes de Riyad peuvent penser qu’ils sapent l’Iran et la Russie, mais à la fin ils pourraient bien seulement accélérer leur propre disparition.

J'en perds ma religion

En Europe, il nous semble être de retour à 1977, lorsque The Stranglers chantaient No More Heroes [Plus de héros]. Aujourd’hui, plus de héros et pas plus d’idéaux. Même si certains des meilleurs et des plus brillants Européens ont essayé de combattre l’immense violence du néolibéralisme, par l’intermédiaire de l’alter-mondialisation, les plus pauvres parmi les jeunes sont maintenant embourbés dans la violence et le nihilisme suicidaire de la jeunesse européenne − le wahhabisme extrême qu’ils ont appris en ligne sur internet. Pourtant, cela n’a rien à voir avec l’islam, et ce n’est pas une guerre de religion malgré ce qu’en dit avec une insistance régulière une myriade de partis d’extrême-droite à travers l’Europe.

Sur tout le spectre, motivé par la peur, le mélange toxique de l’instabilité politique et économique continue de se propager, ce qui pousse quelques observateurs initiés à se demander si la Fed et le Comité central du Parti à Pékin ne savent pas vraiment ce qui se passe.

Et cela, encore une fois, alimente les hordes belliqueuses pour lesquelles cette «bonne vieille guerre mondiale» est l’issue de secours la plus facile. Annuler toutes les dettes ; en créer un paquet de nouvelles ; transformer les socs de charrues et les iPhones en canons. Et après un petit échange thermonucléaire, accueillir le plein emploi et une nouvelle terre (dévastée) d’opportunités.

C’est dans ce contexte que, sous le volcan, émerge un essai de Guido Preparata, un économiste politique italo-américain maintenant basé en tant que chercheur au Vatican. Dans The Political Economy of Hyper-modernity, à paraître bientôt dans une anthologie publiée par Palgrave / Macmillan, Preparata propose un compte rendu historique, sur les 70 dernières années, de la dynamique monétaire internationale US en utilisant un seul indicateur : le solde global de la balance des paiements américaine − qui n’a pas été publié depuis 1975.

Pourtant, la conclusion la plus importante de l’essai semble être que «le moteur néolibéral, qui a dû recourir surtout au fioul domestique [le dollar], a montré … une résilience appréciable». Le Trésor américain et la Réserve fédérale ont ensemble réussi à ériger un mur d’argent.

Et pourtant, «les technocrates US semblent avoir grandi sans illusions avec la machine néolibérale». Donc, «comme alternative monumentale, les technocrates ont appelé à une sorte de rééquilibrage mondial». Le système américain «semble être en transition vers un régime néo-mercantiliste». Et la réponse est le PPT (Le Partenariat Trans-Pacifique) et le TTIP (le Traité transatlantique et le Partenariat pour l’investissement). Il s’agit d’accords commerciaux qui, ensemble, «vont placer les États-Unis au centre d’une zone de commerce ouverte représentant environ les deux tiers de la production économique mondiale».

Ce qui impliquerait, pour conclure, une fin de partie du genre faisons du commerce, pas la guerre. Alors, pourquoi avoir peur ? En effet, dans la bataille interne qui fait rage parmi les Maîtres de l’Univers, les néolibérauxcons en roue libre n’ont pas encore eu le dernier mot. Alors faucons guerriers, méfiez-vous.

Traduit et édité par jj, relu par Literato pour Le Saker francophone

lundi, 25 janvier 2016

“Guerra perpetua para la paz perpetua”: la dialéctica geopolítica de los EEUU

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“Guerra perpetua para la paz perpetua”: la dialéctica geopolítica de los EEUU

por Kerry Bolton

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

George Orwell, en su novela distópica 1984 se refiere a una de las consignas del régimen en el poder como “la guerra es la paz” [1]. El erudito revisionista Dr. Charles Beard escribió que “la guerra perpetua para la paz perpetua” es un fundamento de la política exterior estadounidense, y Gore Vidal escribió un libro del mismo nombre [2]. Vidal quería examinar las acciones “terroristas” contra los EEUU de una manera más profunda que las nociones simplistas mecánicamente repetidas por los medios de comunicación, incluso cuando un veterano estadounidense, Timothy McVeigh, fue inducido a actuar contra su propio país. Vidal preguntó: “¿por qué?” [3].

Vidal se refirió a los EEUU como “enemigo del mes” y ya desde 2001, el año del histórico ataque a las torres gemelas, aparecen catalogadas cientos de operaciones militares de los EEUU que se habían producido desde el final de la Segunda Guerra Mundial en todo el mundo. En ese momento, en Kosovo se peleaba por el control de los recursos minerales pero en nombre de la “democracia”. Vidal remarcaba: “Con estos varios cientos de guerras contra el comunismo, el terrorismo, las drogas, o a veces no mucho más, entre Pearl Harbor y el martes 11 de septiembre de 2001 nosotros solíamos dar el primer golpe. Pero, entonces, nosotros somos los buenos, ¿verdad? Verdad“. Además:”Osama, provocado, nos golpeó desde lejos. McVeigh, provocado, nos golpeó desde dentro el 19 de abril de 1995. Cada uno se enfureció por los ataques temerarios de nuestro gobierno en otras sociedades cuando perseguimos lo que un gran historiador estadounidense ha llamado “la guerra perpetua para la paz perpetua” [4].

Guerra perpetua para la Paz Perpetua

Vidal situó el inicio del programa estadounidense de “guerra perpetua para la paz perpetua” con el presidente Harry S. Truman, el 27 de febrero de 1947, cuando hizo de la URSS un hombre del saco para justificar la militarización de los EEUU [5]. Pero ¿por qué los antiguos aliados en la lucha contra el Eje riñieron inmediatamente después de la guerra sobre tan colosales y duraderas bases?

La explicación ortodoxa es que la URSS representaba la nueva amenaza de la conquista del mundo después de la derrota del nazismo. Pero, ¿qué había cambiado de repente para que lo que hizo “Tío Joe” Stalin fuera tan nefasto como lo de Hitler?. La respuesta es que Stalin rechazó la oferta de los EEUU para ser un socio menor en lo que hoy es llamado un “nuevo orden mundial”. Este nuevo orden que los EEUU confiaban establecer – hasta el rechazo de Stalin – descansaba en dos fundamentos: (1) La creación de la Asamblea General de las Naciones Unidas como un parlamento mundial, donde las decisiones serían tomadas por mayoría de votos; (2) La internacionalización de la energía atómica, de nuevo bajo los auspicios de la ONU, conocida como el “Plan Baruch”, llamado así por el “estadista” de los EEUU, banquero y sionista Bernard M. Baruch. La primera opción significaría que el bloque soviético estaría en minoría en la Asamblea General, ya que los EEUU podrían simplemente comprar votos, en el buen estilo liberal-democrático-parlamentario. La reacción soviética fue insistir en que “la autoridad” debía recaer en cambio en el Consejo de Seguridad de la ONU, y que los miembros permanentes podrían vetar cualquier medida, haciendo por lo tanto a la ONU superflua como mecanismo de “gobierno mundial” [6]. Esta inquietud entre los globalistas ha sido recientemente expuesta por el ministro de asuntos exteriores de Nueva Zelanda, Murray McCully, quien ha planteado objeciones al uso del veto por dejar obsoleto el papel de la ONU como policía mundial [7].

El segundo predicado, el “Plan Baruch,” fue considerado por la URSS como un medio por el cual la energía atómica sería puesta bajo el control de facto de los Estados Unidos. Irónicamente, los conservadores estadounidenses se pasaron décadas haciendo campaña en contra de la ONU como herramienta “comunista” hacia un Estado mundial, mientras que fue la URSS la que hundió el proyecto globalista [8].

Tomando la tesis de Charles Beard de “guerra perpetua para la paz perpetua”, un libro con el mismo título compuesto por una serie de artículos de destacados académicos estadounidenses (es decir, no “historiadores de la corte”), fue publicado bajo la dirección del Dr. Harry Elmer Barnes en 1953 [9]. Barnes y otros examinaron la política exterior de los Estados Unidos desde la época de Pearl Harbor. El objetivo era exponer la política intervencionista de Roosevelt que estaba determinada a empujar a los EEUU a la guerra, traicionando su promesa electoral de que nunca enviaría a los estadounidenses a luchar en otra guerra lejos de sus costas. Después de la derrota del Eje, Harry S. Truman inventó otro hombre del saco mundial, la URSS. Barnes cita en su introducción la orwelliana 1984 y el lema dialéctico “la guerra es la paz”, como el medio para establecer un orden mundial.

Barnes y sus colegas publicaron el libro con la esperanza de prevenir a los EEUU respecto a embarcarse en un “rumbo sin retorno”, y mantener en cambio su política tradicional de intereses nacionales y continentales [10]. Desde hace décadas, los Estados Unidos podrían haber llegado a un punto de no retorno. Tal vez la única salida para el resto del mundo a fin de evitar la contaminación, sea mediante la implosión de la Gran Ramera a través de su propio estilo de vida enfermo, tal y como otros lo hicieron a lo largo de la historia en un ciclo cultural de nacimiento, vida y muerte. Algunos teóricos rusos han sugerido que los EEUU se balcanizarán étnicamente, lo que podría dar lugar a la reconquista de partes de los EEUU por parte de los hispanos, y al establecimiento de un Black Belt [Cinturón Negro] separatista.

Sin embargo, la “guerra perpetua”, que en tiempos más recientes ha sido conocida – por sus protagonistas – como el “conflicto constante”, va más allá de la Guerra Fría y del punto de partida de Vidal en 1947. Comenzó incluso antes de la era Roosevelt. Desde su fundación, los EEUU tenían como premisa principal enfrentada al milenarismo masónico y puritano, el principio de ocuparse de sus propios asuntos, y desarrollaron un fuerte movimiento “aislacionista” antes de ambas guerras mundiales. Este principio de “América Primero” fue enunciado, por ejemplo, por John Quincy Adams [11]:

“América no va al extranjero en busca de monstruos que destruir. Ella es la benefactora de la libertad y la independencia de todos. Ella es campeona y reivindicadora sólo de las suyas. Ella recomendará esta causa general mediante la compostura de su voz y la simpatía benigna de su ejemplo. Ella sabe bien que alistándose una única vez bajo otras banderas que no son la suya, aún tratándose de banderas de independencia extranjera, se involucraría a sí misma más allá del poder de estricarse en todas las guerras de intereses e intrigas, de la codicia individual, de la envidia y de la ambición que asumen los colores y usurpan las normas de la libertad. Las máximas fundamentales de su política serían cambiadas insensiblemente de la libertad a la fuerza” [12].

Legado mesiánico

Qué sabio consejo y qué previsión la de Adams. Entonces, ¿cómo y cuándo este cambio de perspectiva, si esto se remonta más allá de la Guerra Fría y de la Primera Guerra Mundial? En realidad, a pesar de las perspectivas de estadistas tempranos como Adams, los EEUU fueron fundados con otra dicotomía trabajando, la del puritanismo y la Francmasonería [13] que convergieron para dar a los EEUU el sentido de tener la misión mesiánica de recrear el mundo a su imagen. A esto se le suma el mesianismo judaico impulsado políticamente por el sionismo. Por lo tanto, hay tres corrientes mesiánicas que convergieron en la psique de las clases dominantes de los EEUU. De forma no sorprendente esta convergencia no es constante, por lo tanto, no hay una conspiración generalizada dominando hasta el último rincón y grieta de la sociedad estadounidense, aunque el presidente Eisenhower en su discurso de despedida aludiese a un “complejo militar-industrial” que no sólo tiene influencia política y económica, sino también cultural. Sin embargo, los generales del Pentágono y los plutócratas de la Comisión Trilateral, por ejemplo, puede que no siempre vean a China de la misma manera, y por lo tanto podría haber una falta de coherencia en la política exterior de los Estados Unidos.

La URSS y los EEUU tenían puntos de vista convergentes sobre algunas cuestiones globales tales como la eliminación de los imperios europeos. Esta convergencia a menudo era considerada por elementos de la derecha, como la John Birch Society, e incluso por comentaristas bien informados como Ivor Benson y A.K. Chesterton, como una evidencia de que ambos estaban controlados por una sola secta. Incluso Juan Perón pensó que ese escenario era probable, porque tanto los comunistas alineados con la URSS, como los USA, querían su desaparición. Ciertamente hubo una convergencia entre la plutocracia y el comunismo en la búsqueda de la eliminación del Eje.

Afortunadamente para el mundo, no existe una unidad sólida entre los aspirantes a conquistadores del mundo, no más que la unidad que había entre las familias de gángsters en la era de la prohibición, a pesar de que al profano le pareciera que todas estaban encaminadas a lograr los mismos objetivos. Sin embargo, esto es la síntesis de lo que podría llamarse la “ideología estadounidense”, que es importante y da una cierta cohesión a la política exterior estadounidense.

El integrante franc-masón del mesianismo de los EEUU, Henry Wallace, quien fue vicepresidente y secretario de agricultura con el presidente Franklin Roosevelt, (ambos franc-masones del grado 32º) alude a esta perspectiva mesiánica cuando escribe:

“Tomará un reconocimiento más definitivo del Gran Arquitecto del Universo antes de que la piedra de ápice sea finalmente puesta en su lugar y esta nación en toda la fuerza de su poder esté en condiciones de asumir el liderazgo entre las naciones, en la inauguración del ‘Nuevo Orden de la Edades” [14].

A lo que se refería era al concepto masónico de la “Gran Obra” en la creación de un “nuevo orden de las edades” (Novus Ordo Seclorum), el lema del Gran Sello de los Estados Unidos, aludiendo a la instalación de la tapa-piedra en la pirámide que se muestra en el sello. Los franc-masones piensan que esto significará la finalización de la “Gran Obra”: Novus Ordo Seclorum. Así es al menos como los franc-masones ven el mundo, y lo dicen abiertamente.

furtif.jpgUn factor principal en las guerras y revueltas que han sido promovidas por los EEUU es el deseo de expandir las exportaciones y los mercados financieros. Mientras que se nos dice rutinariamente que “el nacionalismo”, equiparado con “la xenofobia”, es la principal causa de la guerra, del genocidio y de otros males, las guerras y revueltas que han plagado el mundo durante el siglo pasado se han llevado a cabo en nombre de la “democracia” y el “orden mundial”. Estos eran – y son – los objetivos declarados de las dos guerras mundiales, la “Guerra Fría” y la actual “guerra contra el terrorismo”. En todas partes esto ha avanzado y ha continuado mediante la apertura de las naciones a la privatización y a la globalización. Tanto los “Catorce Puntos” de Woodrow Wilson para la reconstrucción internacional después de la Primera Guerra Mundial, como “La Carta del Atlántico” de Roosevelt que establece los objetivos de guerra de los aliados, confirmaron al “libre comercio” como un importante objetivo de guerra. El punto 3 del manifiesto wilsoniano exigía:

“La supresión, hasta donde sea posible, de todas las barreras económicas y el establecimiento de una igualdad de condiciones comerciales entre todas las naciones que consienten a la paz y que se asocian ellas mismas para su mantenimiento” [15].

Incluso antes de la Primera Guerra Mundial, Japón había comenzado a usurpar los intereses comerciales estadounidenses en China. Por lo tanto, cuando Roosevelt comenzó a empujar a Japón hacia la guerra fue en interés del libre comercio internacional. Lo que es particularmente interesante es que el ultimátum entregado por el secretario de Estado Cordell Hull al embajador japonés en Washington, al igual que los “Catorce Puntos” y “La Carta del Atlántico” posterior del presidente Roosevelt, estaba basado de nuevo en torno a la demanda de que el libre comercio internacional debe ser la base de una economía mundial, y que las naciones no deben tener el derecho de imponer restricciones al comercio, o perseguir una política económica autárquica. El memorando de Hull exigió en este sentido:

“El principio de la no discriminación en las relaciones comerciales internacionales. El principio de cooperación económica internacional y la abolición del nacionalismo extremo expresado en las restricciones comerciales excesivas. El principio de acceso no discriminatorio de todas las naciones a los suministros de materias primas. El principio de la plena protección de los intereses de los países consumidores y de las poblaciones en lo que se refiere al funcionamiento de los acuerdos internacionales de productos básicos. El principio de la creación de tales instituciones y acuerdos de financiación internacional que puedan prestar ayuda a las empresas esenciales y al desarrollo continuo de todos los países y puedan permitir los pagos a través de procesos de comercio en consonancia con el bienestar de todos los países” [16].

“La Carta del Atlántico”, impuesta a Winston Churchill por Franklin Roosevelt, reiteró estos objetivos, a saber, que los EEUU y Gran Bretaña “se esforzarán, con el debido respeto a sus obligaciones existentes, por promover el disfrute de todos los Estados, grandes o pequeños, vencedores o vencidos, de acceso, en condiciones de igualdad, al comercio y a las materias primas del mundo que son necesarias para su prosperidad económica“.

El hijo del presidente Roosevelt, Elliott, consignó que su padre dijo a Churchill:

“Por supuesto, después de la guerra, una de las condiciones previas de cualquier paz duradera tendrá que ser la mayor libertad posible del comercio. Ninguna barrera artificial…” [17].

“Roosevelt declaró que los acuerdos comerciales imperiales tendrían que irse, y remarcó que la incursión del Tercer Reich en el comercio de Europa había sido una de las principales causas de la guerra. Churchill habló con desesperación, ‘Sr. Presidente, creo que usted está tratando de acabar con el Imperio Británico. Cada idea que usted contempla acerca de la estructura del mundo de la posguerra lo demuestra‘” [18].

Como Harry Elmer Barnes y un grupo de estudiosos bien calificados señalaron, Pearl Harbor fue un artificio para llevar a los EEUU a la guerra, cuando la tentativa de Roosevelt de provocar a los alemanes para que dispararan los primeros tiros en el Atlántico no funcionó. El ultimátum de Estados Unidos a Japón fue diseñado para imponer condiciones imposibles que obligaran a los japoneses a actuar. Un testimonio adicional proviene del yerno de Roosevelt, el coronel Curtis Dall, quien destacó el belicismo de los miembros de la administración Roosevelt, y más tarde averiguó que en Pearl Harbor se había negado la advertencia del ataque japonés [19]. Es una de las mayores “falsas banderas” que continúan siendo utilizadas por los EEUU para crear histeria de guerra.

El factor sionista

Ambas guerras mundiales fueron importantes en el establecimiento de Israel como una fuente permanente de conflictos en el centro del mundo musulmán. Los sionistas persuadieron a los aliados anglo-franceses durante la Primera Guerra Mundial de que tenían intereses comunes al apoyar la creación de un estado judío, después de haber fracasado en persuadir al Kaiser y los otomanos. Con las promesas anglo-francesas a los árabes acerca de la independencia de la dominación otomana, a cambio de su ayuda fundamental contra los turcos y los alemanes, el escenario estaba listo para lo que podría haber sido una perdurable amistad entre Occidente y Arabia, y el mundo sería hoy un lugar muy diferente.

La correspondencia entre Sharif Hussein de La Meca y Sir Henry McMahon, Comisionado británico en El Cairo durante 1915 y principios de 1916, culminó con la garantía de McMahon del apoyo británico a la independencia dentro de las fronteras solicitadas, siempre y cuando los intereses franceses no fueron socavados [20]. En octubre de 1916 se estableció un acuerdo entre T.E. Lawrence y el diplomático Sir Ronald Storrs con Husayn ibn ‘Ali, emir de La Meca, y sus hijos, que luchaban contra el dominio turco.

Con ambas partes satisfechas en cuanto a las garantías, que incluyeron una Palestina soberana, la revuelta árabe estalló en el Hiyaz el 5 de junio de 1916. Con la ayuda árabe, los británicos fueron capaces de repeler la tentativa alemana de tomar Adén y bloquear el Mar Rojo y el Océano Índico. Esto fue decisivo [21]. Los árabes también desviaron significativas fuerzas turcas que habían sido destinadas para un ataque contra el general Murray en su avance sobre Palestina. El general Allenby se refirió a la ayuda árabe como de “un valor incalculable“. Los árabes sufrieron mucho con la venganza turca. Decenas de miles de árabes murieron de hambre en Palestina y el Líbano porque los turcos retuvieron los alimentos. Jamal Pasha, jefe de las fuerzas turcas, manifestó que tenía que usar las fuerzas turcas contra Ibn Saud en la Península Arábiga, cuando esas tropas deberían haber estado “derrotando a los británicos en el Canal [de Suez] y capturando El Cairo” [22].

El Acuerdo Sykes-Picot de 1916 entre Gran Bretaña y Francia puso “partes” de Palestina bajo administración internacional previo acuerdo entre los aliados y con los árabes representados por el Sharif de La Meca [23]. Esto ya contenía las semillas de la duplicidad, ya que dio el control a dos potencias sobre Irak, Siria, Líbano y Transjordania, incumpliendo el compromiso que ya había sido dado por los británicos a Sharif Hussein, y sin su conocimiento.

Cuando la Rusia bolchevique expuso el acuerdo Sykes-Picot a los árabes en 1918, Hussein pidió aclaraciones a Gran Bretaña, y Lord Balfour respondió que: “El Gobierno de Su Majestad confirma las promesas anteriores respetando el reconocimiento de la independencia de los países árabes” [24]. Esto fue confirmado por la británica “Declaración de los Siete” en El Cairo [25].

Sin embargo, Sir Mark Sykes, responsable del Acuerdo Sykes-Picot, sugirió al Gabinete de Guerra británico que si Palestina era ofrecida como una patria judía, la simpatía judía podía ser movilizada para la causa aliada, y los EEUU podrían ser inducidos a unirse al conflicto. El juez de la Corte Suprema de Estados Unidos Louis Brandeis utilizó su influencia para inducir al Presidente Woodrow Wilson a adoptar una política intervencionista [26]. A cambio del apoyo sionista los británicos renegaron de sus promesas a los árabes, y en secreto se comprometieron a apoyar una patria judía en Palestina; una garantía que se conoció como la Declaración Balfour. Este esquema prolongó la guerra, que podría haber sido resuelta de una manera más equitativa y, por tanto, seguramente habría cambiado el curso de la historia.

El comandante británico en Palestina, D.G. Hogarth, fue instruido para asegurar a Hussein que cualquier asentamiento de judíos en Palestina no se permitiría en detrimento de los palestinos. Hussein por su parte estaba dispuesto a permitir a judíos establecerse en Palestina y un fácil acceso a los lugares santos, pero no aceptaría un estado judío. Hogarth debía relacionar que las promesas hechas al mismo tiempo tanto a los árabes como a los judíos no eran conciliables [27].

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Los propagandistas sionistas comenzaron desde entonces la mitología sobre los árabes que ha continuado hasta la actualidad, uno de los primeros mitos fue obra de James A. Malcolm, asesor del Gobierno británico para Asuntos Orientales. Malcolm fue criado por la familia Sassoon, la riqueza y el poder de la dinastía Sassoon se basaba en el tráfico de opio. Malcolm fue instrumental en llevar las negociaciones para la Declaración Balfour. Posteriormente afirmó que la revuelta árabe no fue importante en el esfuerzo de guerra, [28] un insulto muy diferente de las memorias de T.E. Lawrence, que terminó amargamente desilusionado con la forma en que los árabes habían sido traicionados [29].

El Conflicto constante

Rusia e Israel no tardaron en entrar en disputa, en la antigua animosidad entre dos legados mesiánicos reanudada después de un breve interludio de apoyo soviético a Israel. En 1952 el “Juicio de la traición de Praga” equiparó el sionismo con la traición y ahorcó a un grupo de dirigentes del Partido Comunista, en su mayoría judíos. El bloque soviético se convirtió en un centro de antisionismo [30]. Rusia reanudó su misión mesiánica (que ni siquiera el bolchevismo ateo pudo reprimir por mucho tiempo, por no hablar de las lisonjas del consumismo occidental), de naturaleza mística, y con la perspectiva mundial de “Rusia, la Tercera Roma” descrita por Dostoievski y otros, un mesianismo que rivaliza con el del judaísmo y el del dispensacionalismo norteamericano.

Rusia, el eterno problema, rechazó de nuevo la oferta de asociación con un “nuevo orden mundial” cuando Putin asumió el poder. La situación era análoga a la negativa de Stalin ante la misma oferta directamente después de la Segunda Guerra Mundial. El resultado ha sido el de sumir al mundo en un estado permanente de caos, en el que la fatiga y la corrupción hasta el momento empujan al mundo hacia el abrazo pestilente de los EEUU.

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El caos de décadas en gran parte puede atribuirse a la expulsión de lo que Stalin llamó “cosmopolitas desarraigados” [31], incluyendo, en particular, a Trotsky y sus seguidores. Tal era el odio trotskista hacia la URSS a partir de entonces, que los trotskistas engrosaron las filas de la Guerra Fría, y se convirtieron en los líderes de las ideologías y de los estrategas estadounidenses, hasta el punto de que Sedova Trotsky se convirtió en protagonista para los EEUU durante la Guerra de Corea, con el argumento de que la URSS era un mayor enemigo para el socialismo que los EEUU. Los trotskistas se convirtieron en fundadores del llamado “movimiento neo-conservador”, que en consecuencia es cualquier cosa menos “conservador”. Se unieron con los liberal-demócratas y fundaron la National Endowment for Democracy para promover la “revolución mundial”. Ellos han fomentado las “revoluciones de colores” en todo el mundo. Propagan la podredumbre moral y cultural para destruir las sociedades tradicionales, en nombre del “progreso”, los “derechos humanos” y la “democracia” [32] y, como la falsa revuelta de la Nueva Izquierda en los años 1960 y 1970, manipulan a la juventud con su opiáceos de decadencia moral y cultural, y se jactan de ello [33].

El teniente coronel Ralph Peters [34] parece haber acuñado el término “conflicto constante“, título de un artículo que escribió en un importante diario de estrategia militar, en el que dijo acerca de esta subversión política y cultural:

“Hemos entrado en una era de conflicto constante.

“Estamos entrando en un nuevo siglo norteamericano, en el que nos haremos aún más ricos, culturalmente más letales, y cada vez más poderosos. Vamos a despertar odios sin precedentes.

“La información destruye trabajos tradicionales y culturas tradicionales; seduce, traiciona, permanece aún invulnerable. ¿Cómo puedes contraatacar la información que otros han vuelto contra ti? No hay ninguna opción efectiva que no sea el rendimiento competitivo. Para aquellos individuos y culturas que no pueden unirse o competir con nuestro imperio de la información, sólo hay un fracaso inevitable… La información, de Internet a los vídeos de rock, no se podrá contener, y el fundamentalismo no puede controlar a sus hijos. Nuestras víctimas voluntarias.

“Está de moda entre las élites intelectuales del mundo censurar la “cultura americana”, con nuestros críticos domésticos entre los más ruidosos en la protesta. Pero las elites intelectuales tradicionales tienen una relevancia cada vez menor, sustituidas por las élites cognitivo-prácticas – figuras tales como Bill Gates, Steven Spielberg, Madonna, o nuestros políticos más exitosos -, seres humanos que pueden reconocer o crear apetitos populares, recreándolos como sea necesario. La cultura americana contemporánea es la más poderosa de la historia, y la más destructiva de las culturas en competición. Mientras que algunas otras culturas, como las de Asia oriental, parecen lo suficientemente fuertes como para sobrevivir al ataque a través de comportamientos adaptativos, la mayoría no lo son. El genio, el arma secreta de la cultura americana es la esencia que las élites desprecian: la nuestra es la primera cultura popular genuina. Esto acentúa la comodidad y la conveniencia – la facilidad – y eso genera placer para las masas. Somos el sueño de Karl Marx, y su pesadilla.

“Los revolucionarios seculares y religiosos de nuestro siglo han cometido idéntico error, imaginando que los trabajadores del mundo o los fieles no pueden esperar a volver a casa por la noche para estudiar a Marx o el Corán. Bien, Joe Sixpack, Ivan Tipichni, y Ali Quat prefieren “Baywatch”. Los Estados Unidos lo han entendido y somos brillantes en poner en práctica nuestro conocimiento, y nuestro poder cultural obstaculizará incluso a aquellas culturas que no socavamos. No hay un “par competidor” en el campo cultural (o militar). Nuestro imperio cultural tiene adictos – hombres y mujeres en todas partes – pidiendo más a gritos. Y pagan por el privilegio de su desilusión.

“No habrá paz. En todo momento durante el resto de nuestras vidas, habrá en todo el mundo múltiples conflictos mutando en las formas. Los conflictos violentos dominarán los titulares, pero las luchas culturales y económicas serán más firmes y en definitiva más decisivas. El papel de facto de las fuerzas armadas de los Estados Unidos será el de mantener la caja fuerte mundial para nuestra economía, y abierta a nuestro asalto cultural. Para esos fines, vamos a hacer una buena cantidad de matanzas” [35].

Peters, sin hablar específicamente con los términos de Spengler, por ejemplo, escribe en términos de sociedades orgánicas e identifica además a los EEUU con un contagio. Peters alaba la “fuerza” de los EEUU en su capacidad de infectar a otros, siendo el resultado la etiolación. Es la pseudo-fuerza de un hombre enfermo capaz de matar a otros a través de la difusión de su virus. Peters es inequívoco al respecto. Se podría señalar que tal parasitismo, como un cáncer, destruye el anfitrión, y por lo tanto a sí mismo. En última instancia, hay algo sociópata en este imperativo de poder auto destructivo; no una voluntad de poder, y de ahí una voluntad de vida, sino una voluntad de muerte; thánatos racionalizado como la libertad; la libertad de morir. Como alguien infectado con el virus del SIDA que se embarca en una misión para infectar a muchos otros antes de su propia muerte.

La Destrucción creativa

Esta es la podredumbre moral y cultural que Stalin llamó “cosmopolitismo desarraigado”, y que ha sido utilizado como un proceso de ablandamiento por parte de los EEUU desde la Guerra Fría, en lo que se ha llamado la “guerra fría cultural” [36]. De la podredumbre moral y cultural surgieron las “revoluciones de colores” en nombre del tipo de libertad libertina que sirve de señuelo a los EEUU. Incluso la Unión Soviética sucumbió y, como fichas de dominó, los estados del bloque soviético; así, la “Primavera Árabe”. Aquellos estados que no sucumbieron a la revuelta interna fueron bombardeados hasta la sumisión; a saber: Serbia, Irak, Libia y Siria en la actualidad.

Michael Ledeen [37], como uno de los principales defensores de la misión mesiánica de los Estados Unidos, en términos similares a los de Peters, insta a los EEUU a cumplir con su “misión histórica” ​​de “exportar la revolución democrática” a todo el mundo. Como Peters, Ledeen predica esta revolución mundial como una parte necesaria de la “guerra contra el terrorismo“, pero hace hincapié en que la “revolución mundial” ha sido siempre la “misión histórica” ​​de los EEUU:

“Somos el único país verdaderamente revolucionario en el mundo, como lo hemos sido durante más de 200 años. La destrucción creativa es nuestro segundo nombre. Lo hacemos de forma automática, y eso es precisamente por lo que los tiranos nos odian y se ven obligados a atacarnos. La libertad es nuestra arma más letal, y los pueblos oprimidos de los regímenes fanáticos son nuestro mayor activo. Tienen que escuchar y ver que estamos con ellos, y que la misión occidental es ponerlos en libertad, bajo líderes que los respetarán y conservarán su libertad.

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“Es hora de nuevo de exportar la revolución democrática. A los que dicen que no se puede hacer, sólo tenemos que apuntar a la década de 1980, cuando condujimos una revolución democrática global que derribó tiranos de Moscú a Johannesburgo. Entonces, también, personas inteligentes dijeron que no se podía hacer, y se rieron del descaro de Ronald Reagan cuando dijo que los tiranos soviéticos estaban acabados, y pidió a Occidente pensar seriamente en la era pos-comunista. Destruimos el imperio soviético, y después nos alejamos de nuestro gran triunfo en la tercera guerra mundial del siglo XX. Como tristemente escribí en ese momento, cuando los Estados Unidos abandonan su misión histórica, nuestros enemigos cobran ánimo, se hacen más fuertes y, finalmente, comienzan a matarnos de nuevo. Y así lo han hecho, forzándonos a asumir nuestra responsabilidad revolucionaria, y derribar los regímenes despóticos que han hecho posible los actos de odio del 11 de septiembre” [38].

Aquí vemos la fórmula dialéctica orwelliana de la “destrucción creativa“, como la base de una mesiánica “misión revolucionaria mundial” que Ledeen afirma es innata a los EEUU. El enemigo es la tradición, que es derribada en nombre de la “libertad”. La “libertad” para comerciar y consumir; principalmente comerciar y consumir la basura tóxica de la cultura-degeneración que es activamente fomentada por los EEUU.

Notas

[1] George Orwell, Nineteen-Eighty-Four (1948), 1: 1.

[2] Gore Vidal, Perpetual War for Perpetual Peace: How We Got To Be So Hated (2002).

[3] Ibid.

[4] Ibid.

[5] Ibid., “A Letter to be Delivered.”

[6] K. R. Bolton, Stalin: The Enduring Legacy (London: Black House Publishing, 2012), pp. 125-136.

[7] K.R. Bolton, “New Zealand’s naivety at United Nations has sinister implications,” Foreign Policy journal, http://www.foreignpolicyjournal.com/2015/06/29/new-zealands-naivety-at-un-security-council-has-sinister-implications/

[8] K. R. Bolton, Stalin op. cit., pp. 125-134.

[9] Harry Elmer Barnes (ed.), Perpetual War for Perpetual Peace (Caldwell, Idaho: The Caxton Printers, 1953).

[10] Ibid., viii.

[11] John Quincy Adams fue el sexto Presidente de los EEUU, ejerció como embajador estadounidense en Rusia y fue un oponente de la Franc-Masonería.

[12] Cited by Barnes, et al, op. cit.

[13] Nicholas Hagger, The Secret Founding of America: The Real Story of Freemasons, Puritans & the Battle for the New World (London: Watkins Publishing, 2007).

[14] Henry A. Wallace, Statesmanship and Religion (New York: Round Table Press, 1934), pp. 78-79.

[15] Woodrow Wilson, “Fourteen Points,” 1918, II, http://www.fordham.edu/halsall/mod/1918wilson.html

[16] “Outline of Proposed Basis for Agreement Between the United States and Japan,” Section I, November 26, 1941.

[17] Elliott Roosevelt, As He Saw It (New York: Duell, Sloan and Pearce, 1946), p. 35.

[18] Ibid., p. 31.

[19] Curtis D. Dall, FDR: My Exploited Father-in-Law (Tulsa: Christian Crusade Publications, 1968), pp. 133, 162, 164.

[20] Sami Hadawi, Bitter Harvest: Palestine 1914-79 (New York: Caravan Books, 1979), p. 11.

[21] Alfred M. Lilienthal, The Zionist Connection What Price Peace? (New York: Dodd, Mead & Co., 1978), p. 17.

[22] Quoted by Lilienthal, ibid.

[23] Hadawi, op. cit., p. 12.

[24] Lilienthal, op. cit., 18.

[25] Ibid.

[26] Hadawi, op. cit., 13.

[27] Lilienthal, op. cit., 18-19.

[28] James A. Malcolm, “Origins of the Balfour Declaration: Dr. Weizmann’s Contribution” (London, 1944). http://www.mailstar.net/malcolm.html

[29] T. E. Lawrence, Seven Pillars of Wisdom (London: Black House Publishing, 2013), “Introduction” by Bolton.

[30] Bolton, Stalin…, op. cit., pp. 149-155.

[31] Ibid., pp. 28-54.

[32] Bolton, Revolution from Above (London: Arktos Media Ltd., 2011), pp. 213-244.

[33] Ibid., pp. 184-200.

[34] Peters, en ese momento Mayor [Comandante], destinado en la la Oficina del Jefe Adjunto del Estado Mayor de Inteligencia. Su área de especialización es el antiguo bloque soviético y Eurasia.

[35] Ralph Peters, “Constant Conflict”, Parameters, U.S. Army War College, Summer 1997, pp. 4-14.

[36] Frances Stonor Saunders, The Cultural Cold War: The CIA and the World of Arts and Letters (New York: The New Press, 1999).

[37] Ledeen ha sido consultor del Consejo de Seguridad Nacional de Estados Unidos, el Departamento de Estado y el Departamento de Defensa, y actualmente está trabajando con la Foundation for Defense of Democracies, que tiene como objetivo el “cambio de régimen” en todo el mundo.

[38] Michael Ledeen, “Creative Destruction: How to Wage a Revolutionary War”, National Review online, 20 September 2001.

(Traducción Página Transversal).

Fuente: Katehon.

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mercredi, 20 janvier 2016

Wie China Russland und die USA sieht

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Wie China Russland und die USA sieht

Peking und Moskau stehen sich nahe, sind aber keine Verbündeten

von Fu Ying, Präsidentin der Aussenpolitischen Kommission des Nationalen Volkskongresses der Volksrepublik China*

Ex: http://www.zeit-fragen.ch

Zu einer Zeit, in der sich die russischen Beziehungen zu den Vereinigten Staaten und Westeuropa abkühlen, sind die verhältnismässig herzlichen Verbindungen zwischen China und Russland auf erneutes Interesse gestossen. Wissenschaftler und Journalisten im Westen finden sich in einer Debatte über das Wesen der chinesisch-russischen Partnerschaft wieder und fragen sich, ob sie sich zu einem Bündnis weiterentwickle.

Seit dem Ende des Kalten Krieges haben in der Tendenz zwei Hauptauffassungen die westlichen Beurteilungen der chinesisch-russischen Beziehung und die Prognosen über ihre Zukunft bestimmt. Die erste Auffassung vertritt, dass die Verbindung zwischen Peking und Moskau verletzlich, unsicher und von Ungewissheiten gekennzeichnet sei – eine «Vernunftehe», um den Ausdruck zu verwenden, den viele Vertreter dieser Meinung bevorzugen, die es als unwahrscheinlich ansehen, dass die zwei Länder sich viel näher kommen, und es für gut möglich halten, dass sie beginnen, sich auseinanderzuentwickeln. Die andere Auffassung postuliert, dass strategische und sogar ideologische Faktoren die Basis der chinesisch-russischen Verbindungen bilden, und prognostiziert, dass die zwei Länder – die beide die Vereinigten Staaten als mögliches Hindernis für ihre Ziele sähen – schliesslich eine gegen die USA und gegen den Westen gerichtete Allianz bilden werden.


Keine dieser Auffassungen erfasst die wahre Natur der Beziehung richtig. Die chinesisch-russische Beziehung ist eine stabile strategische Partnerschaft und keinesfalls eine Vernunftehe: Sie ist komplex, solide und tief verwurzelt. Veränderungen in den internationalen Beziehungen seit dem Ende des Kalten Krieges haben die zwei Länder nur näher zusammengeführt. Einige westliche Analysten und Amtsträger haben spekuliert (und vielleicht sogar gehofft), dass die laufenden Konflikte in Syrien und in der Ukraine, in die Russland stark involviert worden ist, zu Spannungen zwischen Peking und Moskau führen würden – oder gar zu einem Bruch. Aber das ist nicht geschehen.


Trotzdem hat China kein Interesse an einer förmlichen Allianz mit Russland, auch nicht an der Bildung eines anti-US oder anti-westlichen Blockes irgendeiner Art. Vielmehr hofft Peking, dass China und Russland ihre Beziehung in einer Art und Weise aufrechterhalten können, die den beiden grossen Nachbarn ein sicheres Umfeld bietet, um ihre Entwicklungsziele zu erreichen und einander durch eine gegenseitig nutzbringende Kooperation zu unterstützen, und damit ein Modell dafür bieten, wie bedeutende Länder ihre Differenzen bewältigen und so zusammenarbeiten, dass damit das internationale System gestärkt wird.

 Verbindungen, die zusammenhalten

China schloss zwischen dem Ende des 19. und der Mitte des 20. Jahrhunderts bei verschiedenen Gelegenheiten ein Bündnis mit dem russischen Imperium und seinem Nachfolger, der Sowjetunion. Aber jedes Mal erwies sich die Abmachung als kurzlebig, da sich jede in Zweckmässigkeit zwischen zwei Ländern von ungleicher Stärke erschöpfte. In den darauffolgenden Jahrzehnten wurstelten sich die beiden mächtigen kommunistisch-geführten Länder durch; gelegentlich arbeiteten sie zusammen, oft aber war das Verhältnis von Rivalität und Misstrauen beherrscht. 1989, in den Jahren schwindender sowjetischer Herrschaft, stellten sie schliess­lich wieder Normalität in ihren Beziehungen her. Sie erklärten gemeinsam, dass sie bilaterale Beziehungen entwickeln wollten, die auf der Grundlage von «gegenseitiger Achtung der Souveränität und territorialen Integrität, gegenseitiger Nicht-Aggression, Nicht-Einmischung in die gegenseitigen inneren Angelegenheiten, Gleichheit und beiderseitigem Nutzen und friedlicher Koexistenz» stehen sollten. Zwei Jahre später zerfiel die Sowjet­union, aber die chinesisch-russischen Beziehungen fuhren fort mit dem Prinzip «keine Allianz, kein Konflikt und kein Abzielen auf irgendein drittes Land».


Bald darauf machte sich die neugeborene Russische Föderation den sogenannten Ansatz der Transatlantiker zu eigen. Um das Vertrauen und Hilfe des Westens zu gewinnen, befolgte Russland nicht nur die westlichen Rezepte für wirtschaftliche Reformen, sondern machte auch Konzessionen bei wesentlichen Sicherheitsfragen, wozu auch die Reduktion seines Bestandes an strategischen Nuklearwaffen gehörte. Die Dinge fielen nicht so aus, wie die Russen gehofft hatten, da die Wirtschaft des Landes zusammenbrach und sein regionaler Einfluss schwand. Im Jahr 1992 – enttäuscht darüber, was sie als nicht erfüllte Versprechen amerikanischer und europäischer Unterstützung sahen, und irritiert ob des Redens über die Nato-Ost-Erweiterung – begannen die Russen, Asien vermehrt Aufmerksamkeit zu schenken. In jenem Jahr gaben China und Russland bekannt, dass jeder den andern als «befreundetes Land» betrachten würde, und veröffentlichten eine gemeinsame politische Erklärung, die festlegte, dass «die Freiheit der Völker, ihren eigenen Entwicklungsweg zu wählen, respektiert werden soll, dabei sollten Differenzen in den sozialen Systemen und Ideologien den normalen Fortschritt der Beziehungen nicht beeinträchtigen».


Seither haben sich die chinesisch-russischen Beziehungen sukzessive verbessert und vertieft. Während der etwa 20 letzten Jahre haben sich der bilaterale Handel und Investitionen in grossem Massstab ausgeweitet. 2011 wurde China der grösste Handelspartner Russlands. Allein im Jahr 2014 nahmen die Investitionen Chinas in Russland um 80 Prozent zu – und der Trend zu mehr Investitionen bleibt stark. Um eine Vorstellung vom Wachstum der wirtschaftlichen Beziehungen zu bekommen, muss man bedenken, dass sich der jährliche bilaterale Handel zwischen China und Russland in den frühen 1990er Jahren auf etwa 5 Milliarden Dollar belief; im Jahr 2014 betrug er annähernd 100 Milliarden Dollar. In jenem Jahr unterzeichneten Peking und Moskau ein wegweisendes Abkommen zum Bau einer Pipeline, die ab dem Jahr 2018 jedes Jahr 38 Milliarden Kubikmeter russisches Erdgas nach China bringen wird. Die beiden Länder planen auch bedeutende Übereinkommen bezüglich der Erzeugung von Atomkraft, der Luft- und Raumfahrtproduktion, Hochgeschwindigkeits-Eisenbahnverbindungen und Infrastrukturentwicklung. Darüber hinaus arbeiten sie zusammen an neuen multinationalen Finanzinstitutionen wie der Asiatischen Infrastruktur-Investment Bank, der Neuen Entwicklungsbank der BRICS-Staaten und dem BRICS-Devisenreservepool.


Mittlerweile haben sich auch die Sicherheitsbeziehungen verbessert. China ist zu einem der grössten Importeure russischer Waffen geworden, und die beiden Länder sind im Gespräch über eine Reihe gemeinsamer Forschungs- und Entwicklungsprojekte im Rüstungsbereich. Zur umfangreichen chinesisch-russischen Verteidigungskooperation gehören Konsultationen zwischen hochrangigen Militärpersonen und gemeinsame Schulungen und Übungen, darunter mehr als ein Dutzend gemeinsamer Übungen zur Bekämpfung des Terrorismus im Laufe der etwa 10 letzten Jahre, die entweder bilateral oder unter dem Patronat der Shanghai Cooperation Organization durchgeführt wurden. In den vergangenen zwanzig Jahren haben Tausende chinesischer Militärangehöriger in Russland studiert, und viele russische Militärbeamte haben befristete Schulungen an der Nationalen Verteidigungsuniversität von China erhalten.


So wie die wirtschaftlichen und militärischen Verbindungen sind auch die politischen stärker geworden. Im Jahr 2008 waren China und Russland in der Lage, Gebietsstreitigkeiten friedlich beizulegen, welche die Beziehungen über Jahrzehnte gestört hatten, indem sie ihre über 2600 Meilen lange Grenze in aller Form zogen und damit die bei weitem grösste Quelle von Spannungen beseitigten – eine seltene Leistung zweier grosser Nachbarn. In den letzten Jahren haben die beiden Länder regelmässige jährliche Treffen zwischen ihren Staatsoberhäuptern, ihren Premierministern, ihren höchsten Gesetzgebern und Aussenministern abgehalten. Seit 2013, als Xi Jingping Präsident von China wurde, hat er Russland fünf Besuche abgestattet, und der russische Präsident Wladimir Putin ist im gleichen Zeitraum dreimal nach China gereist. Alles in allem haben Xi und Putin sich zwölfmal getroffen, womit Putin jenes ausländische Staatsoberhaupt wurde, das Xi seit der Übernahme der Präsidentschaft am häufigsten getroffen hat.

Meinungsverschiedenheiten handhaben

Trotz all dieser Fortschritte existieren noch immer Differenzen zwischen den beiden Nachbarn, und sie legen nicht immer den gleichen Schwerpunkt, wenn es um Fragen der Aussenpolitik geht. Russland ist traditionellerweise nach Europa orientiert, während China mehr mit Asien beschäftigt ist. Auch der diplomatische Stil der beiden Länder ist unterschiedlich. Russland ist erfahrener auf dem globalen Schauplatz und bevorzugt tendenziell starke, aktive und oft überraschende diplomatische Manöver. Chinesische Diplomatie ist dagegen reaktiver und vorsichtiger.


Der Aufstieg Chinas hat bei einigen in Russland Unbehagen ausgelöst, wo gewisse Leute Schwierigkeiten hatten, sich auf die relative Machtverschiebung zwischen China und Russland einzustellen. In Russland ist noch immer die Rede von «der chinesischen Bedrohung», ein Ausdruck, der aus vergangenen Zeiten übriggeblieben ist. Eine Umfrage, die 2008 von Russlands Stiftung für öffentliche Meinung durchgeführt wurde, zeigte, dass rund 60 Prozent der Russen sich Sorgen machten, dass die chinesische Migration in die fernöstlichen Grenzregionen die territoriale Integrität Russlands gefährde, 41 Prozent glaubten, dass ein stärkeres China den russischen Interessen schaden würde. Und als Chinas Bemühen um neue Investitions- und Handelsmöglichkeiten im Ausland zu verstärkter chinesischer Zusammenarbeit mit ehemaligen Sowjetstaaten führte, sorgten sich Russen darüber, dass China in Wettstreit um Einfluss in ihrer Nachbarschaft trete. Zum Teil deswegen zögerte Moskau anfänglich, die Initiative Pekings für einen Wirtschaftsgürtel entlang der Seidenstrasse zu unterstützen, bevor es sich diese schliess­lich 2014 zu eigen machte. Indes hegen einige Chinesen weiterhin historischen Groll bezüglich Russland. Trotz der Lösung der Grenzangelegenheiten machen chinesische Kommentatoren manchmal kritische Anspielungen auf die nahezu 600 000 Quadratmeilen chinesischen Territoriums, welche das zaristische Russland Ende des neunzehnten Jahrhunderts annektiert hatte.


Allerdings vermögen diese Differenzen Spekulationen im Westen kaum zu unterstützen, wonach Peking und Moskau dabei seien, auseinanderzudriften. Diese Theorie ist in den letzten zwei Jahren gelegentlich in westlichen Kommentaren aufgetaucht, da sich Russlands Beziehungen zu den Vereinigten Staaten und zur EU auf Grund der Krisen in Syrien und der Ukraine verschlechtert haben. Trotz gewisser Differenzen haben China und Russland jedoch gemeinsam den Wunsch, ihre bilateralen Beziehungen entschieden zu entwickeln, und verstehen, dass sie einander die Hand reichen müssen, um nationale Sicherheit und Entwicklung zu erreichen. Ihre Zusammenarbeit trägt zum Gleichgewicht im internationalen System bei und kann die Lösung einiger internationaler Probleme erleichtern. Manchmal sind sie sich einig, manchmal nicht. Aber sie sind imstande, ihre Meinungsverschiedenheiten anzuerkennen und zu bewältigen, und gleichzeitig die Bereiche, in denen Konsens besteht, weiter auszubauen. Wie der chinesische Aussenminister   anmerkte, bietet die chinesisch-russische Beziehung einen neuen Ansatz für die Gestaltung aussenpolitischer Beziehungen und verkörpert ein mögliches Modell, dem andere Staaten folgen könnten.


Die Krisen in Syrien und der Ukraine veranschaulichen die Formen, in denen China und Russland ihre Partnerschaft erfolgreich handhabten. Viele in den Vereinigten Staaten empfinden Chinas Haltung als unklar oder argwöhnen, dass China für Russland Partei ergriffen habe. Tatsache ist, dass der Sprecher des chinesischen Aussenministeriums nach der russischen Annexion der Krim im Jahre 2014 unmissverständlich erklärte, dass die Unabhängigkeit, die Souveränität und die territoriale Integrität der Ukraine respektiert werden sollte. China betonte, alle am Konflikt in der Ukraine beteiligten Parteien sollten ihre Differenzen durch Dialog lösen, Mechanismen der Absprache aufbauen, Aktivitäten unterlassen, welche die Situation verschlimmern könnten, und der Ukraine darin beistehen, ihre wirtschaftliche und finanzielle Stabilität aufrechtzuerhalten. China hat für niemanden Partei ergriffen: Fairness und Objektivität dienen Peking als leitende Prinzipien, wenn es internationale Angelegenheiten anspricht.


Aber chinesische Diplomaten und Führungskräfte bedenken auch, was zu der Krise geführt hat, wozu auch eine Reihe westlich unterstützter «Farbrevolutionen» in post-­sowjetischen Staaten gehören und der Druck auf Russland, der aus der Nato-Ost-Erweiterung resultierte. Auch beachten sollte man, dass es zwischen Russland und den ehemaligen Sowjetrepubliken lange Zeit komplizierte geschichtliche, ethnische, religiöse und territoriale Fragen gab. Die Ukraine-Krise ist durch all diese Faktoren bedingt. Wie Xi formuliert, ist die Krise «nicht aus dem Nichts gekommen».


Was Syrien betrifft, ist die Sicht in Peking die, dass Russland seine militärische Intervention auf Ersuchen der syrischen Regierung begann, um terroristische und extremistische Kräfte zu bekämpfen. Obwohl Washington den syrischen Präsidenten Bashar al-Assad zum Rücktritt aufforderte, teilt es Russlands Ziel, es mit dem Islamischen Staat (auch Isis genannt) aufzunehmen. Die Vereinigten Staaten haben die russische Intervention also einerseits kritisiert, auf der anderen Seite haben sie aber ihre Bereitschaft ausgedrückt, mit Russland in der Bekämpfung des Terrorismus zusammenzuarbeiten. Der russische Schritt war nicht genau das, was die Vereinigten Staaten sich wünschten, aber er war auch nicht nur schlecht für die Interessen der USA. Aus Chinas Perspektive haben Russland und die Vereinigten Staaten ein gemeinsames Interesse daran, sich den brutalen Terroristen des Isis entgegenzustellen. In China hofft man, dass die Gespräche zwischen Russland, den Vereinigten Staaten, Iran und einer Reihe weiterer regionaler Mächte bei der Lösung des Konfliktes Fortschritte machen.


Aber es ist schwierig zu wissen, wie weit die US-russische Kooperation in Syrien gehen kann, ohne ein gemeinsames Verständnis darüber, was zu Frieden und Ordnung führen wird. Und viele in China finden es verblüffend, dass die Auffassungen in den USA und Russland noch immer so stark vom Kalten Krieg beeinflusst sind.


US-Politiker und Kommentatoren neigen dazu, über Russland so zu sprechen, als sei es noch immer der gescheiterte Rivale aus dem Kalten Krieg. Derweil kritisieren russische Beamte und Beobachter Washingtons Verhalten häufig als arrogant und imperial. Einige Analytiker auf beiden Seiten haben vorgebracht, die Distanzierung zwischen Moskau und Washington bezüglich Syrien und der Ukraine könnte zu einem neuen Kalten Krieg führen. Aber aus Chinas Perspektive erscheinen die gegenwärtigen Konfrontationen eher wie eine verlängerte Beendigung des ursprünglichen Kalten Krieges. Es bleibt unklar, ob Moskau und Washington diese Gelegenheit ergreifen, um alte Feindschaften schliesslich beizulegen.

Das Nullsummenspiel überwinden

In Anbetracht der Art und Weise, wie die Beziehungen zwischen China, Russland und den Vereinigten Staaten ineinandergreifen, wäre keine Analyse der chinesisch-russischen Beziehungen vollständig, ohne in Betracht zu ziehen, wie die Dinge zwischen China und den Vereinigten Staaten stehen. Verglichen mit der chinesisch-russischen Beziehung ist diejenige zwischen Peking und Washington breiter und komplizierter. Zusammengenommen stehen China und die Vereinigten Staaten für ein Drittel des weltweiten Brutto­inlandprodukts. Im Jahr 2014 erreichte der US-chinesische Handel nahezu 600 Milliarden Dollar, und die kumulierten gegenseitigen Investitionen überstiegen 120 Milliarden Dollar. Vor 37 Jahren, als die Volksrepublik China diplomatische Beziehungen zu den Vereinigten Staaten aufnahm, rechnete niemand damit, dass eine derart starke Partnerschaft entstehen könnte.


Aber die strukturellen Schwierigkeiten in der Beziehung lassen sich nicht bestreiten. Es bestehen weiterhin wesentliche Unterschiede zwischen den politischen Werten Chinas und der USA und zwischen den Regierungssystemen der beiden Länder. Und viele Amerikaner betrachten die wachsende wirtschaftliche Stärke Chinas und seinen entspechend grösseren Einfluss als potentielle Bedrohung von Washingtons globaler Führungsposition. China hat sich schnell zur zweitgrössten Wirtschaft der Welt entwickelt. Als im Jahre 2003 US-Truppen in den Irak einmarschierten, betrug das BIP Chinas ungefähr einen Achtel desjenigen der Vereinigten Staaten. Als die Amerikaner acht Jahre später aus dem Irak abzogen, war das BIP Chinas auf die Hälfte desjenigen der Vereinigten Staaten angewachsen. Gemäss zahlreichen Schätzungen wird sich Chinas BIP demjenigen der Vereinigten Staaten bis zum Jahr 2020 annähern. Diese Veränderungen haben in Washington Befürchtungen ausgelöst, China und die Vereinigten Staaten seien auf Konfrontationskurs. Streitigkeiten über Chinas Bautätigkeiten auf den Spratly-Inseln im Südchinesischen Meer haben eine hitzige Debatte darüber entfacht, wie die Vereinigten Staaten auf das reagieren sollten, was einige amerikanische Wissenschaftler und Kommentatoren als Expansionismus ansehen. Peking indes betrachtet die Präsenz von Schiffen des US-Militärs nahe des chinesischen Territoriums im Südchinesischen Meer als Akt der Provokation. Einige argumentieren, dass sich die US-Politik gegenüber China vom konstruktiven Engagement zur Politik der Eindämmung verschieben könnte.


Diese Debatten bestimmten den Hintergrund für Xis Besuch in Washington vom vergangenen September. In Ausführungen während des Besuches sprach Xi die Vorstellung, Chinas Entwicklung stelle eine Anfechtung der globalen Führungsrolle der Vereinigten Staaten dar, direkt an. «Der Weg, den China verfolgt, ist einer der friedlichen Entwicklung, und China stellte keine Bedrohung für andere Länder dar», sagte Xi. Später ergänzte er: «Die Menschen sollten die alten Konzepte des ‹du verlierst, ich gewinne› oder des Nullsummenspiels aufgeben und ein neues Konzept friedlicher Entwicklung und einer Win-win-Kooperation schaffen. Wenn sich China gut entwickelt, wird das der ganzen Welt zugute kommen und den Vereinigten Staaten von Nutzen sein. Wenn die Vereinigten Staaten sich gut entwickeln, wird das ebenfalls der Welt und China zugute kommen.»


Führende chinesische Politiker schreiben einen Grossteil des schnellen Aufstiegs des Landes Chinas erfolgreicher Integration in die Weltwirtschaft zu. Sie sehen China als Nutzniesser der internationalen Ordnung, deren Kern die Uno bildet, und als entschiedenen Verfechter der Prinzipien der souveränen Gleichheit und der Nichtintervention in die inneren Angelegenheiten der Staaten, wie sie in der Uno-Charta verankert sind. China rechnet damit, dass es noch für lange Zeit seine eigene wirtschaftliche und soziale Entwicklung in den Mittelpunkt wird stellen müssen, und misst daher der Aufrechterhaltung eines stabilen und friedlichen äusseren Umfeldes einen hohen Stellenwert bei. Obwohl China entschlossen ist, seine eigenen Interessen zu schützen, und auf Provokationen, Übergriffe auf seine territoriale Souveränität oder Bedrohungen seiner Rechte und Interessen entschieden reagieren würde, ist China der Gewährleistung der internationalen Ordnung und der regionalen asiatisch-pazifischen Ordnung verpflichtet, genauso wie einer weiteren Integration in die globalisierte Welt.


Die Verbesserung der US-chinesischen Beziehungen stellt einen wichtigen Teil der diplomatischen Bemühungen Chinas dar. Im letzten September fand der erste Staatsbesuch Xis in Washington statt, aber er und Präsident Obama hatten sich vorher schon fünfmal seit 2013 getroffen und bei drei Anlässen am Telefon miteinander gesprochen. Im Juni 2013, als sich die beiden Staatschefs am Sunnylands Gipfel in Kalifornien trafen, unterhielten sie sich während mehr als sieben Stunden. Nach dem Treffen kündigte Xi an, dass China und die Vereinigten Staaten ein «neues Modell von Beziehung grösserer Staaten» verfolgen würden, die er als Beziehung definierte, die auf der Vermeidung von Konflikt und Konfrontation [nonconflict, nonconfrontation], auf gegenseitigem Respekt und einer Kooperation zu beiderseitigem Nutzen [win-win-cooperation] basiert. Die beiden Staatschefs haben ihre Gespräche zu dem Thema fortgesetzt: Im November 2014 in Peking führten sie den «Yintai Dialog», der fast fünf Stunden dauerte. Und während Xis Staatsbesuch verbrachten er und Obama rund neun Stunden damit, sich zu unterhalten und gemeinsam Anlässe zu besuchen. Diese langen Treffen zwischen den beiden Staatsführern haben ihnen geholfen, Verständnis aufzubauen und die Konfrontation abzuwenden, die einige US-Analysten für unvermeidlich halten.


Insbesondere der Staatsbesuch war sehr produktiv. Die beiden Seiten erzielten für eine breite Palette von Angelegenheiten eine Übereinkunft, unter anderem bezüglich Koordinierung der makroökonomischen Politik, zum Klimawandel, zum Thema Gesundheit weltweit [global health], zur Terrorismusbekämpfung und Nichtverbreitung von Atomwaffen. Xi und Obama sprachen auch offen über Fragen der Cybersicherheit, die einen ernsthaften Streitpunkt zwischen Peking und Washington dargestellt haben; die beiden Staatschefs stellten die Absichten ihrer Länder klar, kamen überein, zu diesem Thema einen hochrangigen gemeinsamen Dialog aufzubauen, und verpflichteten sich, zusammenzuarbeiten, um einen internationalen Verhaltenskodex für Cybersicherheit zu schaffen. Das ist eine deutliche Demonstration dafür, dass die beiden Länder in wesentlichen Fragen weltweite Kooperation fördern können.


Natürlich ist es möglich, dass Peking und Washington weiterhin Meinungsverschiedenheiten haben, was das Südchinesische Meer, Taiwan, Menschenrechte, Handelspolitik und weitere Fragen anbelangt. Die Absichten der US-Militärbündnisse im asiatisch-pazifischen Raum bleiben eine spezielle Quelle der Sorge für China, besonders seit Washington 2011 seinen Schwenk nach Asien ankündigte. Einige US-Verbündete in der Region haben Ansprüche auf Chinas Hoheitsgebiet erhoben und gegen Chinas Rechte zur See verstossen, in der Hoffnung, durch einen Schmusekurs mit Washington die Vereinigten Staaten in ihre Auseinandersetzungen mit Peking verwickeln zu können. Das ist ein gefährlicher Weg und erinnert an die «Block-Politik» des Kalten Krieges.


Einige Wissenschaftler in China und andernorts haben vorgeschlagen, falls die Vereinigten Staaten darauf bestehen sollten, der Region eine Block-Politik aufzuzwingen, sollten China und Russland in Betracht ziehen, darauf mit der Bildung eines eigenen Blockes zu reagieren. Aber die chinesische Führung billigt solche Argumente nicht. China verfolgt weder Blöcke oder Allianzen, noch passen solche Argumente besonders gut in die politische Kultur Chinas. Russland beabsichtigt auch nicht, einen solchen Block zu bilden. China und Russland sollten sich an das Prinzip der Partnerschaft halten und eben nicht eine Allianz bilden. Was China und die Vereinigten Staaten anbelangt, sollten sie damit fortfahren, ein neues Modell der Beziehungen grösserer Länder zu verfolgen, und dem Dialog, der Kooperation und der Regelung von Differenzen den Vorrang gewähren.

Jede Geschichte hat drei Seiten

Die Beziehungen zwischen China, Russland und den Vereinigten Staaten gleichen gegenwärtig einem ungleichseitigen Dreieck, in dem der grösste Abstand zwischen den drei Punkten zwischen Moskau und Washington liegt. Innerhalb dieses Dreieckes sind die chinesisch-russischen Beziehungen die positivsten und stabilsten. Die amerikanisch-chinesische Beziehung hat häufige Höhen und Tiefen, und die amerikanisch-russischen Beziehungen sind sehr angespannt geworden, vor allem weil Russland nun mit erheblichen US-Sanktionen kämpfen muss. Indes lehnen sowohl Peking als auch Moskau Washingtons Einsatz von Gewalt und das Auferlegen von Sanktionen gegen andere Länder ab und wenden sich gegen die doppelten Standards, welche die Vereinigten Staaten bei ihrer Aussenpolitik anwenden.


Die Vereinigten Staaten und ihre Verbündeten mögen engere Verbindungen zwischen China und Russland als Beweis für den Prototyp einer Allianz sehen, die dahin tendiert, die US-geführte Weltordnung zu zerschlagen oder herauszufordern. Aber aus chinesischer Sicht sollte die dreiseitige Beziehung nicht als Spiel betrachtet werden, in dem sich zwei Spieler gegen den dritten zusammenschliessen. Die gesunde Entwicklung der chinesisch-russischen Beziehungen ist nicht dafür bestimmt, die Vereinigten Staaten zu schädigen, aber Washington sollte sie auch nicht zu beeinflussen suchen. Genauso wird Chinas Zusammenarbeit mit den Vereinigten Staaten nicht von Russland beeinträchtigt, auch nicht durch Spannungen zwischen Moskau und Washington. China sollte weder eine Allianz auf der Grundlage von Block-Politik bilden, noch zulassen, dass es selber von andern Ländern als Verbündeter rekrutiert wird.


Die derzeitige internationale Ordnung ist der Eckpfeiler der globalen Stabilität – sie ist aber nicht perfekt. Im Jahre 2005 gaben China und Russland eine gemeinsame Erklärung über «die internationale Ordnung im 21. Jahrhundert» heraus, in der sie forderten, dass das internationale System gerechter werde und seine Legitimierung aus den Prinzipien und Normen des Völkerrechtes ziehe. Die Erklärung machte klar, dass Peking und Moskau die Entwicklung ihrer Beziehungen – von Misstrauen und Konkurrenz zu Partnerschaft und Kooperation – als Modell dafür sehen, wie Länder ihre Differenzen regeln und in Bereichen, in denen sie übereinstimmen, zusammenarbeiten können, so dass dies die Weltordnung unterstützt und die Möglichkeit verringert, dass die Welt in Grossmacht-Konflikte und Krieg hinuntersinkt.    •

*    Fu Ying ist seit 2013 Präsidentin der Aussenpolitischen Kommission des Nationalen Volkskongresses der Volksrepublik China. Geboren wurde sie 1953 in der autonomen Republik Innere Mongolei. Sie ist verheiratet und hat eine Tochter. Studiert hat sie an der Beijing Foreign Studies University; sie war Botschaftsattaché in Bukarest/Rumänien, Stellvertretende Leiterin des Departementes für Übersetzung/Dolmetscher im Aussenministerium, Doktorandin an der Universität Kent, Mitarbeiterin bei der Übergangsverwaltung der Vereinten Nationen in Kambodscha, Beraterin im Aussenministerium, Abteilung Asien, Beraterin an der chinesischen Botschaft in Jakarta/Indonesion, Botschafterin in Manila/Philippinen, Direktorin der Abteilung Asien im Aussenministerium, Botschafterin in Canberra/Australien, Botschafterin in London/Grossbritannien und von 2010 bis 2013 Vize-Aussenministerin.

Quelle: Foreign Affairs, January/February 2016

(Übersetzung Zeit-Fragen)

jeudi, 07 janvier 2016

Will Mideast Allies Drag Us Into War?

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Will Mideast Allies Drag Us Into War?

By

Ex: http://www.lewrockwell.com

The New Year’s execution by Saudi Arabia of the Shiite cleric Sheikh Nimr Baqir al-Nimr was a deliberate provocation.

Its first purpose: Signal the new ruthlessness and resolve of the Saudi monarchy where the power behind the throne is the octogenarian King Salman’s son, the 30-year-old Defense Minister Mohammed bin Salman.

Second, crystallize, widen and deepen a national-religious divide between Sunni and Shiite, Arab and Persian, Riyadh and Tehran.

Third, rupture the rapprochement between Iran and the United States and abort the Iranian nuclear deal.

The provocation succeeded in its near-term goal. An Iranian mob gutted and burned the Saudi embassy, causing diplomats to flee, and Riyadh to sever diplomatic ties.

From Baghdad to Bahrain, Shiites protested the execution of a cleric who, while a severe critic of Saudi despotism and a champion of Shiite rights, was not convicted of inciting revolution or terror.

In America, the reaction has been divided.

The Wall Street Journal rushed, sword in hand, to the side of the Saudi royals: “The U.S. should make clear to Iran and Russia that it will defend the Kingdom from Iranian attempts to destabilize or invade.”

The Washington Post was disgusted. In an editorial, “A Reckless Regime,” it called the execution risky, ruthless and unjustified.

Yet there is a lesson here.

Like every regime in the Middle East, the Saudis look out for their own national interests first. And their goals here are to first force us to choose between them and Iran, and then to conscript U.S. power on their side in the coming wars of the Middle East.

Thus the Saudis went AWOL from the battle against ISIS and al-Qaida in Iraq and Syria. Yet they persuaded us to help them crush the Houthi rebels in Yemen, though the Houthis never attacked us and would have exterminated al-Qaida.

Now that a Saudi coalition has driven the Houthis back toward their northern basecamp, ISIS and al-Qaida have moved into some of the vacated terrain. What kind of victory is that — for us?

In the economic realm, also, the Saudis are doing us no favors.

While Riyadh is keeping up oil production and steadily bringing down the world price on which Iranian and Russian prosperity hangs, the Saudis are also crippling the U.S. fracking industry they fear.

The Turks, too, look out for number one. The Turkish shoot-down of that Russian fighter-bomber, which may have intruded into its airspace for 17 seconds, was both a case in point and a dangerous and provocative act.

Had Vladimir Putin chosen to respond militarily against Turkey, a NATO ally, his justified retaliation could have produced demands from Ankara for the United States to come to its defense against Russia.

A military clash with our former Cold War adversary, which half a dozen U.S. presidents skillfully avoided, might well have been at hand.

These incidents raise some long-dormant but overdue questions.

What exactly is our vital interest in a permanent military alliance that obligates us to go to war on behalf of an autocratic ally as erratic and rash as Turkey’s Tayyip Recep Erdogan?

Do U.S.-Turkish interests really coincide today?

While Turkey’s half-million-man army could easily seal the Syrian border and keep ISIS fighters from entering or leaving, it has failed to do so. Instead, Turkey is using its army to crush the Kurdish PKK and threaten the Syrian Kurds who are helping us battle ISIS.

In Syria’s civil war — with the army of Bashar Assad battling ISIS and al-Qaida — it is Russia and Iran and even Hezbollah that seem to be more allies of the moment than the Turks, Saudis or Gulf Arabs.

“We have no permanent allies … no permanent enemies … only permanent interests” is a loose translation of the dictum of the 19th century British Prime Minister Lord Palmerston.

Turkey’s shoot-down of a Russian jet and the Saudi execution of a revered Shiite cleric, who threatened no one in prison, should cause the United States to undertake a cost-benefit analysis of the alliances and war guarantees we have outstanding, many of them dating back half a century.

Do all, do any, still serve U.S. vital national interests?

In the Middle East, where the crucial Western interest is oil, and every nation — Saudi Arabia, Iran, Iraq, Libya — has to sell it to survive — no nation should be able drag us into a war not of our own choosing.

In cases where we share a common enemy, we should follow the wise counsel of the Founding Fathers and entrust our security, if need be, to “temporary,” but not “permanent” or “entangling alliances.”

Moreover, given the myriad religious, national and tribal divisions between the nations of the Middle East, and within many of them, we should continue in the footsteps of our fathers, who kept us out of such wars when they bedeviled the European continent of the 19th century.

This hubristic Saudi blunder should be a wake-up call for us all.

dimanche, 03 janvier 2016

L'Amérique ne recherche-t-elle pas une guerre avec l'Iran?

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L'Amérique ne recherche-t-elle pas une guerre avec l'Iran?

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

L'Iran, compte tenu de ses liens stratégiques avec la Russie, compte tenu aussi du rôle stratégique que lui permet sa position géographique en bordure des détroits, restera plus que jamais une ennemie potentielle de l'Amérique.
 
Un accord de long terme avait été obtenu concernant l'abandon par l'Iran de son programme d'armement nucléaire. Cet accord doit en principe entraîner une levée rapide des sanctions décrétées par Washington à l'égard des entreprises et des personnes impliquées dans des relations commerciales avec l'Iran. Ces sanctions gênent d'ailleurs tout autant les Européens que les Iraniens. Leur levée est donc attendue avec impatience.

Mais tout se passe comme si les Etats-Unis voulaient continuer à traiter l'Iran comme présentant pour eux une menace militaire imminente. Le Wall Street Journal vient d'indiquer que Washington prépare dorénavant des sanctions à l'égard des firmes et personnes supposées collaborer au programme iranien de missiles balistiques.

Deux réseaux de telles entreprises et personnes ont été identifiés. Les firmes américaines ou étrangères se verront interdire de mener des relations commerciales avec les entités mentionnées par ces réseaux. Les banques américaines gèleront leurs dépôts.

L'abus de droit est manifeste, compte-tenu du fait qu'un grand nombre de pays développent de tels missiles, militaires ou civiles, sans vouloir leur confier de charges nucléaires. Pour les autorités américaines, l'Iran serait susceptible d'utiliser ces vecteurs, même sans têtes nucléaires, dans le cadre d'attaques contre les Etats voisins ou en soutien au terrorisme.

Pour Téhéran au contraire, de tels missiles, dont deux exemplaires ont déjà expérimentés, n'ont que des objectifs défensifs. Il en sera de même des matériels livrés par la Russie. Faut-il rappeler que l'Arabie Saoudite, Israël et quelques autres continuent à menacer l'Iran de raids dévastateurs. Doit-on aller jusqu'à interdire l'Iran la fabrication de valises de voyage, sous prétexte que celles-ci peuvent être utilisées par des terroristes pour transporter des bombes?

L'Iran n'a pas encore réagit à l'annonce de telles nouvelles sanctions. Mais précédemment l'Ayatollah Ali Khamanei avait indiqué que le maintien de celles-ci serait considérées comme une violation de l'accord sur le nucléaire.


samedi, 02 janvier 2016

La Nouvelle Revue d'Histoire n°82

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La Nouvelle Revue d'Histoire est en kiosque

(n° 82, janvier - février 2016)

Le dossier central est consacré à De Gaulle et à ses rapports avec les Américains.

On peut y lire, notamment,  des articles de Pierre-Yves Rougeyron ("1940-1945 : Le duel de Gaulle-Roosevelt"), de Hervé Giraud ("Giraud et les Américains"), de Nicolas Vimar ("La France devient une puissance nucléaire"), de Philippe Fraimbois ("1966. La France sort de l'OTAN"), de Gaël Moulec ("De l'Atlantique à l'Oural : De Gaulle et l'Union soviétique"), de Martin Benoist ("De Gaulle en Roumanie ou le temps des illusions") et de Lionel Rondouin ("De Gaulle et Jacques Rueff. Contre le dollar-roi").

Hors dossier, on pourra lire, en particulier, deux entretiens, l'un avec Bernard Lugan ("Comprendre le chaos libyen") et l'autre avec Thierry Buron ("La nouvelle Allemagne"), ainsi que des articles d'Emma Demeester ("Gambetta. La République et la patrie"), de Péroncel-Hugoz ("Anne de Kiev, reine capétienne"), d'Yves Morel ("1829-2015. Pourquoi le désastre grec ?"), de Rémy Porte ("1915-19-16 : Martyre et renaissance de l'armée serbe") et de Jean-François Gautier ("Les militaires et la musique"), ou encore les chroniques de Péroncel-Hugoz et de Philippe d'Hugues....

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dimanche, 27 décembre 2015

Lawrence Dennis: 1893–1977

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Lawrence Dennis: 1893–1977

December 25, Christmas Day, is also the birthday of one of the most exotic and courageous thinkers ever to stride across the American political stage: Lawrence Dennis.

Now, there are three basic facts everyone learns about Mr. Dennis at the outset.

One: he was a leading Right-wing economic and political theorist of the 1930s and ’40s—an American fascist if you will. And he got caught up the the “Great Sedition Trial of 1944” (a trial that ended inconclusively when Judge Edward Eicher, a former Iowa congressman, suddenly dropped dead and no one cared to reconvene proceedings).

lawrfencedennisAmGJL._SX334_BO1,204,203,200_.jpgTwo: Lawrence Dennis was part African-American, a fact that was marginally believable at first glance, given his “swarthy” or “bronzed” complexion and short, wiry hair. Dennis could “pass for white” if he wanted to, and so he did for several decades. But this was mainly for reasons of convenience. During his years at Exeter, Harvard, the diplomatic corps, and Wall Street, talking about a mulatto heritage was just an unnecessary complication, and so he didn’t. At the end of the day there is no reason to believe he was ashamed of his mixed-race heritage; it is said that when he died in his eighties he was sporting an afro [2].

Dennis’s racial mixture, coupled with his radical-right politics, confounds political historians on the Left. They have no trouble dealing with the fact that W. E. B. DuBois, another light-skinned mulatto, went to Harvard and later joined the Communist Party USA. But to imagine another light-skinned man of Negro heritage was a fascist? And not only an American fascist, but former diplomat and famous diplomatic theorist. In 2007 a biography of Dennis was a published with the title of The Color of Fascism.[1] As one might expect from that lurid title, the publisher promoted the bio as a racial saga: a story of “deception” and hypocrisy and living in shame among virulent hatemongers.

But now we come to the third remarkable thing about Lawrence Dennis—maybe the weirdest fact of all. He had been a baby celebrity, a child preacher.

At the end of the 19th century, newspapers in New York and Chicago were fascinated by the something of this infant phenomenon, “Larney Dennis”—the Child Prodigy from Georgia, come to save yo’ souls!

Decades later, the whole notion of a colored moppet haranguing the sinners would become a routine item on the church-vaudeville circuit (Rev. Al Sharpton started out this way). But in the late 1890s this little hi-yaller preaching prodigy with the white frock and booming voice was one-of-a-kind, a huge drawing card:

“Pray! Pray! Down on yo’ knees and pray!”

A child’s quivering tones, yet instinct with power. Above a tiny form in shot white frock with a strange majesty in the upraised olive face and small commanding hand. Below a vast multitude of more than three thousand souls, curious, cynical, devout; yet all, believer and scoffer, alike, held in sway by this morsel of humanity.

In a word, Lawrence Dennis, the negro baby evangelist, was before his first New York audience at the Mount Olivet Baptist Church in West Fifty-third street this afternoon enacting one of the most remarkable scenes in the shifting life of the great metropolis.

Long before 4, the hour named for the service, the church was packed…

Little Lawrence shook the black curls confined at either side of his head with a pink ribbon and looked expectantly about.

“I am 5 years old,” in reply to the first query, “and I was bo’n on the 25th of December, Christ’s birthday.”

***

“Why are you here?” cried a negress from the middle of the house.

“To save New York,” ejaculated the preacher. “I’se got to save you goats.”

(Chicago Tribune, January 8, 1899)

lawrence-dennis.gifA most bizarre start in life for a diplomat, or Wall Street investment banker, or fascist economic theorist—all of which Dennis would be in the 1920s and ’30s.

It all seems mythical, this story of the white-frocked child evangelist;  so disconnected is it from Dennis’s adult careers. A bit like the Homeric story of Achilles on Skyros, disguised as a princess so he wouldn’t have to die in the Trojan Wars as prophecy predicted. (As you may recall, this experience gave Achilles such a tough hide that he went off and died in the Trojan Wars anyway.)

Lawrence Dennis’s break with his past came in his mid-teens, and it was drastic. He went to prep school at Philips Exeter and pretty much swept his childhood fame and negritude under the rug. He was a star debater at Exeter and then at Harvard College, where he crash-coursed an accelerated A.B. degree in two-and-a-half years. (This was rather less difficult than it sounds today: during the Great War, Harvard and Yale handed out course credits like doughnuts, so the boys could get to France, or come back and graduate without much effort.)

After that, it was the Foreign Service corps for Dennis, in Haiti, Romania, and Central America. It seems to be his time in Honduras and Nicaragua that radicalized this rising young diplomat. It became clear to him that Central America and the Caribbean—most of the Americas in fact—were the playthings, the game-board of the U.S. State Department and, ultimately, Wall Street. He tried to publish articles about revolutions in Honduras and Nicaragua in the Atlantic Monthly and Foreign Affairs, but Foggy Bottom embargoed them.[3]

Rather ironically, Dennis thereupon left the State Department and went to work for the Guaranty Trust Company for a while,[4] followed by the J. & W. Seligman investment bankers. Seligman sent Dennis to Lima, as their representative.

Dennis took one look and balked: the Wall Street loans to Peru were ill-constructed and predestined to fail. This was an old Wall Street trick, going back at least to the mid-19th century. The basic idea was that the investment bank would make loans to a Latin American country, which the country didn’t ever have a prayer of paying back. When the foreign government defaulted, the investment bank would demand that the US State Department and Treasury step in and guarantee the loans, by claiming assets or future revenues from the country.[5]

Lawrence Dennis quit Seligman and wrote some articles for The New Republic exposing these shenanigans in Peru. Thenceforth he was essentially barred from employment on both Wall street and the State Department. He didn’t much care. It was the height of the depression, 1932, and he wrote a well-received book, based on on diplomatic and banking experience, called Is Capitalism Doomed?[6]

The capitalism Dennis refers to here is not international banking per se, but rather the specific American brand of “Wild West” laissez-faire capitalism, with no governmental restraints and oversight. Drawing a parallel to Frederick Jackson Turner’s thesis about the closing of the American frontier in the 1890s, Dennis argued that the days of “Wild West” capitalism—arrant speculation, plutocratic strong-arming of Congress and weak foreign “republics”—were dead and gone.[7]

It was 1932, and there was no shortage of howls about the demise of capitalism. But oddball Dennis didn’t howl with the crowd. For him, the solution wasn’t some Bolshevik revolution that destroyed most existing structures of society and put an alien class on top. He proposed something much simpler: a nationalistic ethos that restrained the capitalists and put the American people’s needs into the driver’s seat. In other words, American fascism.

Is Capitalism Doomed? was mostly a reflection of Dennis’s diplomatic and Wall Street adventures. It took a few more years for him to articulate a cogent argument of why fascism, rather than bolshevism, was the proper replacement for freebooting Wall Street capitalism. This came with his 1940 treatise, The Dynamics of War and Revolution.[8]

Is Capitalism Doomed? had been published by Harper & Bros., as mainstream and old-line a New York publishing house as existed; but by the late ’30s Dennis’s fascist connections put him beyond the pale, and he had to distribute this through his own private imprint.[9]

Accordingly this Dennis book never got much distribution. But it is clear he was reaching the apogee of his political insight in such toothy passages as these:

Back in 1933 an 1934 I was one of the few writing Americans who saw that both socialism and nazism had to end in an extreme form of socialism by reason of the pressures of inevitable trends in social change. I derided the interpretations of Fascism and Naziism made equally  by the conservatives and the communists at the time. Incidentally, it is to be remarked the American communists and fellow travelers, who are as unsophisticated in politics as Wall Streeters or Mrs Roosevelt, helped both Mussolini no end in the early days by denouncing them as capitalist stooges. My book The Coming American Fascism, was treated my many critics as wholly irrelevant to Fascism because it did not accord with the the orthodox Moscow interpretation of this new phenomenon. On this point, the orthodox line of Union Square and the Union League Club was the same. . . .

To me in 1933-1936, as now, the idea then being advanced on Park Avenue and lower Third Avenue that the demagogue of a popular national socialist movement with a private army of the people under his orders could be the Charlie McCarthy of big businessmen was utterly preposterous. I have known intimately too many big businessmen to have any uncertainly as to the role they would be playing in any Charlie McCarthy act with a Hitler. Businessmen are socially the least intelligent and creative members of our ruling classes. . . .

Notes

dennissjwL._SX331_BO1,204,203,200_.jpg1. Gerald Horne, The Color of Fascism: Lawrence Dennis, Racial Passing, and the Rise of Right-Wing Extremism in the United States (New York: New York University Press, 2007).

2. Ibid.

3. A more famous diplomat radicalized by similar experiences in Latin America was Sumner Welles, Undersecretary of State in the Cordell Hull years, who devoted a long book, Naboth’s Vineyard: The Dominican Republic 1844-1924 (New York: Payson and Clarke, 1928) to detailing the exploitation of that island nation by American banking interests.

4. Later Morgan Guaranty Trust; currently a segment of JPMorganChase.

5. Barbara Stallings, Banker to the third World: U.S. portfolio Investment in Latin America, 1900-1986 (Berkeley: University of California Press, 1987).

6. Lawrence Dennis, Is capitalism doomed? (New York: Harper & Brothers, 1932).

7. See Keith Stimely’s treatment of this topic, reprinted here [4] December 25, 2014.

8. Lawrence Dennis, The Dynamics of War and Revolution (New York: The Weekly Foreign Letter, 1940).

9. Justus Doenecke, “The Isolationist as Collectivist: Lawrence Dennis and the Coming of World War II” https://mises.org/library/isolationist-collectivist-lawre... [5]

Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2015/12/lawrence-dennis-1893-1977/

URLs in this post:

[1] Image: https://secure.counter-currents.com/wp-content/uploads/2015/12/lawrence-dennis.png

[2] sporting an afro: http://www.theguardian.com/world/2007/apr/04/usa.race

[3] Image: https://secure.counter-currents.com/wp-content/uploads/2015/12/larney-dennis.jpg

[4] reprinted here: http://www.counter-currents.com/2014/12/lawrence-dennis-and-a-frontier-thesis-for-american-capitalism/

[5] https://mises.org/library/isolationist-collectivist-lawrence-dennis-and-coming-world-war-ii-0: https://mises.org/library/isolationist-collectivist-lawrence-dennis-and-coming-world-war-ii-0

 

vendredi, 25 décembre 2015

Pentagon in opstand tegen president Obama om steun voor moslimterroristen

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Pentagon in opstand tegen president Obama om steun voor moslimterroristen

Militaire leiding VS geeft achter rug Obama geheime informatie aan Rusland, Israël en Duitsland

Obama, Saudi Arabië, Turkije en Qatar bewapenden ISIS

Hersh bevestigt dat Turkse president Erdogan Syrië wil inlijven en Ottomaanse Rijk wil herstellen

Seymour Hersh, misschien wel ’s werelds meest gevierde onderzoeksjournalist die onder andere aantoonde dat de gifgasaanval in Damascus in 2013 niet door het leger van president Assad, maar door de door de Westerse-Turkse-Arabische coalitie gesteunde moslimrebellen werd gepleegd, komt met een nieuwe, ronduit verbijsterende onthulling: de militaire topleiders in het Pentagon zijn in het geheim in opstand gekomen tegen president Obama, en blijken zijn bevelen inzake het steunen van islamitische terreurgroepen in Syrië te negeren en zelfs tegen te werken.

Opstand in strijdkrachten VS

De weerstand in het leger tegen Obama kwam in 2013 al tot een uitbarsting toen de president een complete zee- en luchtvloot bij Syrië had verzameld en vast van plan leek om het land plat te bombarderen. Een Russische vloot gecombineerd met briljant diplomatiek optreden van president Putin zorgden er vervolgens voor dat de Amerikanen zich moesten terugtrekken en de Derde Wereldoorlog werd voorkomen.

Tal van lagere en hoge officieren plaatsten toen foto’s van zichzelf op het internet met voor hun hoofd stukken karton met daarop teksten zoals ‘Ik ging niet bij de marine om voor Al-Qaeda te vechten in een Syrische burgeroorlog’. Er waren destijds ook berichten van fel verzet van de hoogste Amerikaanse generaals, die gewoonweg weigerden om de door Obama bevolen aanval op Syrië in gang gezetten.

Hersh onthult nu dat het Pentagon in het geheim inderdaad in opstand is gekomen tegen Obama. Al eerder berichtten we over een gelekt DIA rapport waarin de opkomst van ISIS werd voorspeld als de Amerikanen de rebellen wapens zouden geven om president Assad af te zetten. Het Pentagon wist daarom van meet af aan dat Obama islamitische terreurgroepen bewapende, en dat het zogenaamde ‘Free Syrian Army’ in rook was opgelost.

Geheime info aan Rusland, Israël en Duitsland doorgespeeld

De regering Obama weigerde deze feiten echter onder ogen te zien. Sterker nog: het DIA rapport werd doelbewust als ‘zeer geheim’ geclassificeerd en achter slot en grendel gestopt. Het Pentagon nam vervolgens het onthutsende besluit om het Witte Huis niet langer te vertrouwen en buiten medeweten van de president militaire inlichtingen over de door Obama bewapende jihadisten te verstrekken aan Rusland, Israël en Duitsland.

Deze informatie werd rechtstreeks doorgespeeld aan Assad, die daarmee vervolgens het tij van de burgeroorlog in zijn voordeel wist te keren. Daarmee zorgde hij er vrijwel zeker voor dat Syrië niet volledig werd overgenomen door ISIS.

Pentagon saboteerde Obama’s pro-jihad beleid

Veel hoge Pentagon leiders beseften dus al jaren geleden dat Obama’s beleid in Syrië op een totale ramp zou uitlopen, en ondernamen daarom actie om de doelstellingen van de president te doen mislukken. Het verstrekken van info aan Assad was tevens de beloning voor de cruciale waarschuwing die de Syrische veiligheidsdiensten aan Amerika gaven, en waarmee een enorme Al-Qaeda aanslag op de thuishaven van de Vijfde Vloot in Bahrein kon worden voorkomen.

De Amerikaanse militaire leiding saboteerde vervolgens Obama’s wapenleveranties door de Syrische rebellen doelbewust verouderd materiaal te geven. Saudi Arabië, Turkije en Qatar compenseerden dit echter door ISIS van moderne wapens te voorzien, aldus de hoge Pentagon-bron van Hersh.

Erdogan wil inderdaad Ottomaans Rijk herstellen

De grootste verrassing voor de niet geïnformeerde burger –maar niet voor onze lezers- is wellicht dat Hersh bevestigt dat de Turkse president Erdogan zijn zinnen heeft gezet op Syrië omdat hij het Ottomaanse Rijk wil herstellen. Daarmee streeft hij feitelijk exact hetzelfde doel na als ISIS, dat een groot grensoverschrijdend islamitisch Kalifaat wil oprichten waar ook Europa een onderdeel van moet worden. De huidige migranteninvasie en islamisering van de EU is onderdeel van dat gezamenlijke Turkse/ISIS plan.

Obama en Turken bewapenden ISIS

‘Dit bericht is verbijsterend,’ zegt vaste Infowars verslaggever –en oud topofficial van de regering Reagan- Paul Joseph Watson. ‘Het bevestigt namelijk waarom het Witte Huis van Obama er minstens 15 maanden lang niet in slaagde om ISIS te verslaan. In zijn obsessie om Assad af te zetten heeft Obama welbewust ISIS bewapend, en samen met Turkije de terreurorganisatie geholpen om het Kalifaat op te bouwen.’

Hoge officieren in het Pentagon komen nu ook openlijk in opstand tegen Obama’s even krankzinnige als verwoestende beleid, dat alleen al in Syrië aan minstens 200.000 mensen het leven het gekost. En mocht Obama’s gedoodverfde opvolger Hillary Clinton eind volgend jaar tot president worden gekozen, dan zal het Pentagon vermoedelijk ook haar bevelen negeren.

2016: Toekomst van het Midden Oosten, vrij Westen en de wereld staan op het spel

‘2016 lijkt om tal van redenen een cruciaal jaar te worden,’ besluit Watson. ‘Voor de toekomst van het Midden Oosten, de toekomst van de radicale islam en de toekomst van de vrije wereld. Alles staat op het spel.’

Xander

(1) Infowars (/ YouTube)

mercredi, 23 décembre 2015

L’énigme Obama sur la corde raide

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L’énigme Obama sur la corde raide

Ex: http://www.dedefensa.org

7 décembre 2015 – ... Et l’on notera aussitôt que certains des termes employés pour la présentation (chapeau/abstract) de ce Faits & Commentaires ont beaucoup à voir avec la présentation onirique du président des États-Unis que fait notre chroniqueur du Journal dde.crisis le 5 décembre. Le constat qu’on peut faire est que la perception du comportement de l’actuel POTUS ne cesse de s’aggraver, y compris et particulièrement à Washington et dans le monde des commentateurs US. Sur son site Sic Semper Tyrannis le 4 décembre 2015, le colonel Pat Lang fait remarquer, à la fin d’une présentation commentée des derniers sondages à propos de la candidature d’Hillary Clinton, ceci qui concerne directement et personnellement Obama (avec l’observation que la remarque sur “son récent comportement public” s’applique sans nul doute, notamment, à l’intervention d’Obama du 1er décembre à Paris, qui a particulièrement marqué Lang, – que nous avons signalée à la fin de notre texte du 3 décembre) : « The rumor is around town that President Obama is not functioning well.  His recent behavior in public supports this rumor.  If he keeps acting this way, the effect is bound to be bad for Clinton who cannot escape her service in his cabinet. »

Un texte de Robert Parry à propos de cette même “sortie” d’Obama va dans le même sens, comme le même Journal dde.crisis le signale dans l’article déjà référencé. (« Voir son article du 2 décembre où il analyse les incroyables écarts de langage et de considération d’Obama vis-à-vis des Russes, et notamment des Russes victimes du terrorisme, sans montrer le moindre intérêt pour les vérités-de-situation que le vaste appareil de puissance à sa disposition, ainsi que ses contacts internationaux, lui permettraient d’éventuellement découvrir. ») Il s’agit là de certains signes, aux niveaux de la communication et du monde médiatique, dont on verra plus loin qu’ils touchent même la presse-Système, qui impliquent ce qu’on nomme en termes mesurés de communication “la crédibilité du président Obama”, – pour signifier une “crise de crédibilité” d’Obama qui atteint, selon Parry, l’intensité des “crises de crédibilité” de Johnson et de Nixon en 1968 et en 1972-74, aboutissant à l’abandon de l’idée d’un deuxième mandat pour le premier, à la démission d’août 1974 pour le second.

On peut rapporter comme exemplaires de cette “crise de crédibilité” plusieurs cas pris volontairement dans différents environnements et différents médias, qui constituent des conséquences autant que des facteurs actifs de cette “crise crédibilité”. On notera bien entendu, – c’est même là l’essentiel, – que les avis critiques ou les attaques portées contre Obama concernent au moins aussi bien une attitude personnelle du président, un discours, une posture de communication, voire une psychologie, que sa politique elle-même.

• Un premier exemple est un commentaire de la part d’un journaliste italien, qui est effectivement exemplaire d’une considération de plus en plus courante dans le monde de la communication européen, hors des prises de position officielles qui se caractérisent par un vide à peu près équivalent à celui qu’on retrouve dans le comportement, l’esprit et la réflexion politique du président des États-Unis. Voici donc, dans L’Anarca, le blog du journaliste italien Giampaolo Rossi du Giornale, le 30 novembre, ce commentaire sous le titre de “La victoire de Poutine” : « Un récent sondage SWG, réalisé après les attentats de Paris, donne 49% d’approbation du public italien de l’opération entreprise en Syrie par le président de Russie, contre seulement 32% favorable à l’action des USA. Ce sondage est extrêmement intéressant si l’on a à l’esprit que l’Italie est historiquement un pays pro-américain, et que l’on a assisté ces dernières années, de la part des TV, de la presse et des intellectuels, à une constante béatification du président des USA, et à une constante diabolisation du président russe. Le cirque Barnum des talk-shows, les chroniqueurs, les think tanks et leurs universitaires, le climat délétère d'un pouvoir manipulateur, ne parviennent plus à transformer la réalité en une narrative adéquate malgré les ressources et l’argent utilisés dans ce sens.

« Poutine est approuvé pour la détermination et l'efficacité qu’il montre dans la lutte contre Daesh, malgré le prix très élevé qu’il doit payer. Obama est sanctionné pour l'ambiguïté qu’il montre à affronter le terrorisme islamiste; pour sa responsabilité (partagée avec les Français et les Anglais) dans le désastre libyen, la guerre la plus incompréhensible et la plus insensée de ces dernières années qui a ouvert la boîte de Pandore du djihadisme au Moyen-Orient; pour son oscillation entre des déclarations belliqueuses, des hésitations et les liens inexpliqués avec Daesh qu’il a contribués à créer et à financer. »

• Un autre exemple est celui de Charles Krauthammer, fameux éditorialiste et commentateur neocon, grand soutien tonitruant de toutes les guerres de GW Bush et de la politique-Système qui les conduisait. De Krauthammer, on attendrait qu’il soutînt, même s’il n’aime pas ce président (minimum syndical neocon à cet égard), les propos antirusses d’Obama, ricanant, sarcastique, tels qu’on les a vus dénoncés plus haut par Parry … Notamment ces propos du 1er décembre où Obama annonce aux Russes qu’ils sont embourbés dans un nouvel Afghanistan, après avoir expérimenté le premier. Krauthammer parlait sur Fox.News, la chaîne de Rupert Murdoch, parrain-financier de la tendance neocon et soutien enthousiaste de toutes les guerres du domaine, antirusse rabique, etc. ; et ce qu’il a dit est une critique aigu d’Obama, qui revient finalement, – objectivement dirait-on, – à une défense des Russes... Ainsi, l’attaque ne concerne-t-elle plus tant les politiques que le poids de plus en plus insupportables d’un discours qu’on jugerait quasiment halluciné, de la part de ce président caractérisé par cette « immense, cette écrasante vérité-de-situation que cet homme est vide, désespérément vide, inéluctablement vide. Obama n’est qu’une enveloppe, une sorte de “bulle” humaine, magnifiquement ornée et qui s’est cadenassée elle-même, presqu’avec jubilation et avec une sûreté de soi arrogante absolument inimitable, dans cette “narrative impénétrable”... » Là-dedans, il n’est pas tant question d’une politique que de l’insupportabilité d’une sorte de discours, d’une psychologie volontairement enchaînée, d’une “servilité volontaire ” (La Boétie) portée à des sommets inimaginables de hauteur (quantitativement parlant, en métriques).

Sputnik-français donne le 1er décembre une traduction dans notre langue de l’intervention de Krauthammer, qu’on trouve résumée sur Fox.News le 1er décembre 2015 : « Intervenant dans le programme Special Report sur la chaîne de télévision Fox News, l'éditorialiste américain Charles Krauthammer a soumis à une critique virulente les propos tenus par le président Barack Obama sur l'engagement de la Russie dans le conflit syrien. “...Obama a affirmé qu'à la différence de Poutine, il comprenait les intérêts de la sécurité nationale de la Russie, alors que Poutine ne les comprend pas” ... “Et Obama poursuit en disant que lorsque Poutine les comprendra, il changera sa position et se mettra de notre côté. Pour un type qui ne comprend rien aux intérêts nationaux de son propre pays, c'est une déclaration pour le moins remarquable”...

» Krauthammer a ajouté qu’Obama avait fait la remarque que Poutine “devrait avoir à l’esprit le souvenir de l’Afghanistan”, alors que “le pays qui est pris dans un bourbier en Afghanistan” aujourd’hui est, en fait, les États-Unis. “Les Russes se sont retirés d'Afghanistan il y a 25 ans. Obama est aux commandes des Etats-Unis depuis sept ans. Soixante-seize pour cent des pertes américaines au combat en Afghanistan ont eu lieu sous sa présidence et il est évident que notre position dans ce pays aujourd’hui est plus affaiblie que sept ans plus tôt quand il est arrivé à la présidence.” “En prétendant donner des leçons à Poutine sur l’intérêt nationale et sur l’embourbement, il se trouve plutôt dans une position ridicule.” »

• Dans un tout autre domaine, on peut considérer comme très révélatrice une très récente intervention de l’amiral (à la retraite) James A. (Ace) Lyons, ancien commandant en chef du Pacifique et ancien vice-chef d’état-major (Vice-Chief of Naval Operations) de l’US Navy, le 5 décembre dans le Washington Times, reprise par Russia Insider le même 5 décembre, sur les activités islamistes d’Erdogan, et la position selon lui incontestable de soutien et d’alliance active de la Turquie avec Daesh. Il y a dans cet article un passage qui met en cause directement l’administration Obama en l’accusant implicitement d’un acte, dans une action militaire offensive, qui est jugé comme équivalent à une trahison. (Cette même critique a été reprise par des parlementaires lors de l’audition à la Commission des Forces Armées de la Chambre, décrite dans notre texte du 3 décembre, notamment par l’ancienne pilote de chasse de l’USAF Martha McSally : « D’autres sujets polémiques ont été abordés, comme le fait d’avertir les chauffeurs des camions transportant le pétrole des terroristes d’une attaque prochaine, certains élus se demandant au nom de quoi il fallait considérer que ces chauffeurs n’étaient pas des adversaires au même titre qu’un combattant de Daesh. »)

« Since ISIS is a sworn enemy of the United States and Mr. Obama’s latest strategy is to “contain and destroy” ISIS, the question must be raised: Why hasn’t Mr. Obama demanded that Mr. Erdogan cut not only the ISIS supply lines going through Turkey, but also terminate its purchase of black market oil? Another question: After a 16-month U.S. air campaign to destroy ISIS, why haven’t the organization’s oil facilities been destroyed? Why are we now just getting around to destroying ISIS’ oil trucks? A CENTCOM spokesperson announced with “some pride” that prior to destroying 160 oil trucks recently, U.S. planes dropped leaflets telling the drivers that we were going to strike those oil trucks. We then apparently made several low passes to further scare off the drivers. This “faculty lounge” logic makes absolutely no sense. This type of so-called “humanitarian concern” only will jeopardize our own pilots and aircraft. It is only a matter of time before ISIS uses such prior notification to guide its shoulder-fired missiles, causing the loss of American pilots and aircraft.

» This is the same type of illogical thinking that went on in Vietnam. Secretary of State Dean Rusk would pass to the Swiss Embassy in Washington the targets we were going to strike the next day with instructions to pass them to the North Vietnamese through their embassy in Hanoi. The logic was that we hoped North Vietnamese officials would tell their workers to stay home that day, since we didn’t want to inflict civilian casualties. The North Vietnamese concentrated their surface-to-air missiles and anti-aircraft artillery around those targets and that’s why our pilots encountered such devastating resistance, which cost the lives of many American pilots and POWs. What Rusk and the Johnson administration did was unconscionable, and they should have been tried for treason. We are seeing this same nonsense today in Iraq and Syria. If the Joint Chiefs of Staff don’t formally object to these type of procedures, then they must be held accountable. »

Cette sortie de l’estimable et vénérable amiral Lyons, dont la tendance militariste “dure” est évidente et conforme à sa carrière et à sa position, annonce peut-être bien une relance des accusations déjà lancées contre Obama, mais cette fois dans une période extrêmement intense, où l’attitude des USA vis-à-vis de Daesh et le soutien US à la Turquie/Edogan-alliés-de-Daesh pourrait donner du crédit à ces accusations, – ce crédit dont Obama, lui, manque désespérément. En janvier dernier (2015), Lyons avaient lancé des accusations lors d’une intervention publique au National Press Club (DVD mis en place le 4 février 2015 sur Youtube). Il s’agissait de l’accusation, – qui n’est pas inédite mais qui pèse bien plus lourd sous la plume d’un amiral quatre étoiles de l’US Navy, –  d’infiltrations massives d’éléments des Frères Musulmans dans divers services et agences de la sécurité nationale aux USA, et dans l'adminstration elle-même bien sûr. (« Admiral James A. “Ace” Lyons, speaking at the National Press Club in January, says that under Obama’s guidance, the Obama Regime has been infiltrated by the Muslim Brotherhood terrorism front group, saying that the radical anti-freedom organization has penetrated every U.S. security agency. Admiral Lyons said that “the transformation of America has been in full swing ever since 2008,” the year Obama was elected based upon his campaign promise to “fundamentally transform America.” »)

L’amiral Lyons, qui n’est pas seul dans cette mésaventure, relayait le même type d’accusations lancées par d’autres officiers généraux US à la retraite, assorties de l’avertissement qu’une telle situation de collusion entre Obama et Daesh/Frères Musulmans/etc. pourrait amener une “crise constitutionnelle” et justifier un coup de force des forces armées US contre le président (DVD le 4 septembre 2014 sur Youtube : « In an interview with Trunews, Retired U.S. Air Force Lt. General Thomas McInerney and Retired U.S. Army General Paul Vallely spoke about the possibility of a Constitutional Crisis that may occur if Barack Obama refuses to protect the American people from the threat of ISIS and radical islam. The Generals also said that it may come to the point where the US Military may have to remove Obama from office. The Generals also stated that Obama has moved the US stance on Terrorism from one of fighting against it to one of providing it aid and comfort. ») Entretemps, – et cela montrant bien qu’il y a là une offensive concertée qui doit être jugée pour sa crédibilité à elle en fonction de la situation crisique présente, – le site NewzVids a repris le DVD des deux officiers généraux et l’a remis en ligne le 18 novembre 2015.

Qu’il y ait dans tout cela “à boire et à manger”(vrai-faux, complot-ou-pas) ne nous importe en aucune façon, essentiellement parce qu’il n’y a strictement aucune référence principielle ferme à opposer à ces critiques, à ces attaques sinon à ces menaces de putsch puisque l’autorité légitime qui pourrait effectivement avoir raison de ces critiques, de ces attaques et de ces menaces de putsch n’a plus ni autorité, ni légitimité. C’est ce que Robert Parry désigne, avec l’évidence de son côté, comme “la crise de crédibilité” du président des États-Unis, et nous en venons au fait lui-même...

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Vide de l’autorité, caricature de la légitimité

C’est effectivement dans un long texte, hier 6 décembre sur son site ConsortiumNews, que Parry nous parle de la “crise de crédibilité d’Obama”, la comparant aux pires crises du domaine (le pouvoir exécutif) dans l’histoire moderne des USA, particulièrement celle de L.B. Johnson en 1967-1968, conduisant à son renoncement à un second mandat présidentiel le 31 mars 1968, et celle de Richard Nixon, conduisant après les péripéties du Watergate à sa démission du 9 août 1974. (Le troisième exemple que donne Parry, – celui de GW Bush, – étant un simple exemple d’opportunité à notre sens, comme amorce de la crise du pouvoir développée avec Obama. Effectivement les précédents de Johnson et de Nixon constituent un seul précédent presque mimétique à celui de GW Bush-Obama, dans la pire période de crise des USA du XXème siècle avec la Grande Dépression puisqu’il s’agit d’une crise du pouvoir continu des années 1965-1975.) « Indeed, Obama arguably suffers from the worst “credibility gap” among the American people since Lyndon Johnson and Richard Nixon on the Vietnam War or at least since George W. Bush on the Iraq War. As eloquent as he can be, average folk in the U.S. and around the world tune him out. »

Parry développe alors sa critique habituelle de toutes les avanies subies ces dernières années, du fait du montage permanent, de la “narrative infranchissable” qu’a constitué la communication de la présidence US, pour justifier et développer des caricatures de politiques, à la fois infâmes et totalement désarticulées sinon complètement inverties. C’est dans ce paysage insaisissable, marécageux et complètement inepte que l’autorité et la légitimité du président se sont non seulement déstructurées mais dissoutes jusqu’à atteindre une complète entropisation. Avec un souci louable du détail, Parry, combattant infatigable d’une remise en ordre des vérités-de-situation contre les absurdités rocambolesques des narrative, rappelle les divers épisodes, depuis au moins le montage de l’attaque chimique en Syrie en août 2013, en passant par les péripéties de la crise ukrainienne, l’énorme épisode de la destruction du vol MH-17 au-dessus de l’Ukraine orientale en juillet 2014, et ainsi de suite.

Il y ajoute les tensions considérables que la présidence Obama a alimentées aux USA même, jusqu’à créer une situation de crise larvée, de divisions, de haines intercommunautaires, etc., sans guère de précédent. Cela vaut notamment par la façon dont ont été exacerbées la colère, sinon la rage, de la classe moyenne à majorité blanche des USA, ce qui fondait auparavant la gloire de la prétendue réussite de l’American Dream. Que l’on accepte ou pas cette définition comme forme d’un “rêve de bonheur” accompli, – et nous sommes naturellement de ceux qui rejettent absolument cette définition mais c’est un autre débat, – il reste que l’existence de cette classe moyenne constituait un fait, une “vérité-de-situation” pour dire au goût du jour, absolument indéniable du point de vue américaniste de la conformité aux ambitions des forces développant la structure de cette puissance.

Certes, des décennies de dérive néo-libérale, de libre-échangisme échevelé, de complète dérégulation du système financier, enfin de gangstérisme politique et de corruption vénale et psychologique ont été employées avec le plus grand zèle à la destruction de cette classe moyenne. (« The hard truth is that the Great American Middle Class indeed has been sold out. ») ... Cela, jusqu’à sa complète disparition avec la présidence et la bénédiction à la fois d’Obama qui se présentait à l’élection de 2008 comme son sauveur (de la classe moyenne), qui prétendait renverser la tendance finale initiée par GW Bush et l’a au contraire poursuivie sinon accélérée ; et cela ouvrant la voie à une super-crise du pouvoir US qui va s’exprimer dans les élections présidentielles à venir et qui s’exprime d’ores et déjà dans la position privilégiée dans la course à la désignation républicaine du fameux The Donald, clown devenu sauveur-potentiel de l’American Dream :

«... This white rage has fueled the race-baiting and anti-immigrant campaigns of billionaire Donald Trump and other political outsiders in the Republican Party. Trump has soared to the top of the GOP presidential field because he says a few things that are true – that rich people have bought up the political process and that trade deals have screwed the middle class – giving him an aura of “authenticity” that then extends to his uglier comments.

» Americans are so starving for a taste of honesty – which they’re not getting from Obama or other members of the elite – that they will believe a megalomaniacal huckster like Trump. After all, they know that what they get from Obama and his clique is manipulative spin, treating them like dummies to be tricked, not citizens of a Republic to be respected... »

Cette situation est le fruit, d’abord et avant tout, d’un climat dévastateur pour les psychologies, d’un refus permanent de toute reconnaissance de la réalité, dans un monde où effectivement la réalité a été pulvérisée. Encore plus que les mauvaises conditions économiques, les crises de politique extérieure, etc., cette mensongerie perpétuelle sous la forme d’une “narrative infranchissable“ qui est aussi une “narrative obsessionnelle” et une “narrative pathologique” si illustratives de l’état délabré de l’esprit et du déséquilibre psychologique terrifiant de la direction-Système, pèse d’un poids absolument considérable sur la psychologie collective de la population, donnant à la crise une dimension effrayante même si elle est fort peu documentée par la presse-Système qui continue aveuglément à chanter les louanges du Système, – évidemment. Les remarques de Parry vont bien entendu dans ce sens...

« Some people defend Obama for not admitting a mistake because to do so would undermine U.S. credibility, but I think the opposite holds true, that a frank admission that there was a misguided rush to judgment would be refreshing for Americans who are sick and tired of spin... [...] To say that such a division is not healthy for a democratic Republic is to state the obvious. Indeed, a democratic Republic cannot long survive if government officials insist on managing the people’s perceptions through propaganda and disinformation... »

Parry a pris l’habitude dans ses textes pleins de désespoir sur l’état du pouvoir de l’américanisme de ne jamais désespérer tout à fait. Cette fois, il sacrifie encore à ce digne penchant mais, frankly speaking, le cœur n’y est pas. Dans trois paragraphes, il suggère ce qui pourrait être une tentative ultime d’empêcher quelque chose, – nul ne sait quoi mais tout le monde sent bien que cela approche, – qui serait une catastrophe... Il suggère finalement, pour en revenir à l’analogie évidente qui fut la nôtre dès l’origine de la candidature Obama, de se lancer dans une sorte de glasnost, pour être, in extremis, l’“American Gorbatchev” qui, seul, pourrait sauver quelques restes de vieux meubles.

« I have long advocated that Obama should go on television in the style of President Dwight Eisenhower’s farewell address in 1961, sitting in the Oval Office, hands-folded, none of Obama’s glitzy stage-craft, and simply level with the American people.

» Before the speech, Obama could release the 28 pages from the congressional 9/11 report about Saudi support for the hijackers. He also could release other U.S. intelligence analyses on the role of the Saudis, Qataris and Turks in supporting Al Qaeda and ISIS. He could toss in what U.S. intelligence analysts have concluded about the 2013 sarin gas attack in Syria and about the 2014 shoot-down of MH-17 in Ukraine.

» To the degree that the U.S. government had misled the American people, the President could fess up. He could explain how he and other government officials were seduced by the siren song of the propagandists who promised to line up public opinion behind a policy with no muss or fuss. He could admit that such manipulation of U.S. citizens by the U.S. government is simply wrong. »

Inutile d’ajouter que Parry, on le comprend aisément, n’a aucun espoir sérieux que ces conseils soient pris en considération, ni seulement entendus, ni même lus cela va de soi, par l’homme derrière la “narrative infranchissable” ... Au bout tout de cela, bien entendu et une fois encore, il y a l’énigme Obama, mais il y a en plus la fin de la présidence Obama. Sur Obama, Parry en tient pour son explication qu’il nous a présentée plus d’une fois, et qui n’est certainement pas plus sotte ni courte qu’une autre, même si elle a tendance à ne pas nous suffire. Il s’agit de cet Obama devenu étrange, lui qui est si plein de suffisance et de maîtrise de soi, et qui pourtant bataille pour rester “comme-il-faut”, bien conforme à ce Washington qui dévore ses présidents, plein d’admiration devant cette House of Cards (“château de cartes”) qu’il a l’air de considérer comme une forteresse aussi inexpugnable que la narrative sur laquelle il ne cesse de s’appuyer, qui a l’air enfin, après sept années passées à la Maison-Blanche, de douter de sa propre capacité à être “adopté” par ce Washington-là... « President Barack Obama seems to want so desperately to be one of the elite inhabitants of Official Washington’s bubble that he keeps pushing narratives that he knows aren’t true, all the better to demonstrate that he belongs in the in-crowd. It has reached the point that he speaks out so many sides of his mouth that no one can tell what his words actually mean. »

En effet, nous disons plus haut (et l’important ici est bien ce que nous soulignons de gras) : “il y a l’énigme Obama, mais il y a en plus la fin de la présidence Obama”... Nous voulons dire, ces onze mois (en réalité treize avec la passation des pouvoirs) qui risquent d’être si agités, où la thèse habituelle selon laquelle Obama veut simplement contenir la situation actuelle pour laisser les très nombreuses patates chaudes à son/sa successeur semble parfois démentie par certaines actions que le président ordonne ou laisse faire. A cette lumière, dans l’ambiance électrique que nous connaissons, les doutes et soupçons sur les “mauvaises fréquentations” d’Obama telles qu’on les a vues évoquées plus haut par des militaires, et quelque réalité qu’elles aient, risquent de précipiter certaines situation de tension extrême.

Ainsi subsistera jusqu’au bout, jusqu’au dernier des derniers jours de son mandat, l’énigme Obama, – et encore, s’il y a un “dernier jour” constitutionnel à son mandat. La “crise de crédibilité” du président Barack Hussein Obama ne concerne plus vraiment sa politique mais simplement sa posture, son comportement, son caractère, sa psychologie, – c’est-à-dire lui-même. Finalement, Obama c’est un peu comme Assad-selon-Fabius : cet homme “ne devrait pas exister”, d’ailleurs peut-être n’existe-t-il pas. Peut-être est-il, comme Assad lui-même après tout, peut-être Obama est-il le diable, après tout ? Ou son représentant, quoi, mais alors qui aurait des ratés que tout le monde peut observer aujourd’hui : « The rumor is around town that President Obama is not functioning well. »

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jeudi, 17 décembre 2015

Le dangereux Cerbère turc des Etats-Unis

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Le dangereux Cerbère turc des Etats-Unis

par Albert A. Stahel, Institut für Strategische Studien, Wädenswil

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

Le 24 novembre, un intercepteur F-16 turc a abattu un chasseur-bombardier Su-24 russe. Selon la défense aérienne turque, l’équipage du Su-24 aurait été averti 10 fois en cinq minutes de sa violation de l’espace aérien turc au dessus de la province d’Hatay.1 La partie russe nie qu’un bombardier russe y ait pénétré. En fait, le Su-24 s’est écrasé en territoire syrien.2 Le site du crash a également été présenté et commenté le 24 novembre 2015 (à Moscou) à la télévision russe. Le pilote et l’officier des systèmes d’armes ont réussi à se faire éjecter à temps. Alors que ce dernier a pu être sauvé par les troupes syriennes, avec le soutien des Spetsnaz russes, le pilote a été abattu et tué par des «combattants irréguliers» turkmènes à l’aide d’armes d’infanterie.3 Puis, les Turkmènes ont obligé un hélicoptère de transport russe Mi-8, arrivé dans la zone de combat pour sauver l’équipage, à atterrir à l’aide de leurs armes d’infanterie. A cette occasion, un soldat de la marine a été tué.

Finalement, ils ont détruit l’hélicoptère au moyen d’un missile antichar américain TOW.4
Vu l’emplacement du crash du chasseur bombardier, il semble évident que la version russe est la bonne. En outre, il faut prendre en compte que la Turquie soutient politiquement et probablement aussi par la livraison d’armes,5 notamment l’opposition turkmène luttant contre le régime d’Assad dans la région de Jabal al-Turkman de la province syrienne de Lattaquié. Ankara a protesté a plusieurs reprises contre les attaques air-sol russes contre les Turkmènes et Erdogan a publiquement revendiqué un droit à la défense des Turkmènes par la Turquie. Le président russe Vladimir Poutine avait déclaré que l’équipage du chasseur-bombardier Su-24 abattu avait la mission d’attaquer des combattants dans cette région.6 Vladimir Poutine a déclaré la destruction de l’appareil comme «un coup de poignard dans le dos», et le ministre russe des Affaires étrangères Lavrov l’a désigné comme une «provocation planifiée».7


Quels sont les effets immédiats de ce crash? Sur ordre du ministre de la Défense russe, tous les chasseurs-bombardiers seront protégés lors de leurs missions par des intercepteurs Su-30.8 Le fait que le Su-24 abattu n’avait pas une telle escorte peut être considéré comme imprudent, vu la situation dans cette région en guerre. Selon une information de la télévision russe du 25 novembre, une batterie du système de défense aérienne S 400 moderne a en outre été installée sur la base aérienne russe d’Hmeimim près de Lattaquié. A l’avenir, tout avion de combat menaçant un chasseur-bombardier russe pourrait être abattu par un Su-30 ou un S 400.


Poutine a exigé des excuses d’Erdogan. Celui-ci a refusé en déclarant que c’est à la Russie de s’excuser pour l’intrusion dans l’espace aérien turc.9 Prenant une mesure urgente, la Russie a stoppé l’importation de denrées alimentaires turques et a réintroduit l’obligation de visa pour l’entrée en Russie des Turcs. Le financement russe pour la construction d’une centrale nucléaire en Turquie est susceptible d’être gelé. Il est bien probable que la Russie prenne encore d’autres mesures économiques envers la Turquie.


Barack Obama a, jusqu’à présent, commenté très prudemment la destruction du chasseur-bombardier russe, tout en faisant preuve d’un parti pris excessif face à son allié en soulignant le droit de la Turquie de protéger et défendre son espace aérien.10 Compte tenu du fait que dans un avenir proche, les tensions dans la zone de guerre le long de la frontière syro-turque pourraient augmenter, les Etats-Unis et leurs alliés seraient bien avisés de revoir leurs relations avec la Turquie. Pour éviter une nouvelle escalade belliciste dans cet espace aérien, les Etats-Unis devraient reprendre en laisse leur Cerbère, ayant jusqu’à présent toujours loyalement protégé les intérêts américains au Moyen-Orient. Mais, face à l’indifférence évidente d’Erdogan de combattre sérieusement l’Etat islamique (EI), cela pourrait s’avérer être une tâche ardue.     •

Source: Institut für Strategische Studien, www.strategische-studien.com du 29/11/15
(Traduction Horizons et débats)

1     Oliker, O. et J. Mankoff: Turkey’s Downing of a Russian Jet, Center for Strategic & International Studies, CSIS, Washington DC, 25/11/15, p. 1
2     Stratfor, Russia, Turkey: Two Versions
of the Same Story, 25/11/15, 20:18
3     Oliker, O. et J. Mankoff, p. 1
4     Stratfor, What to Expect After the Dowing
of a Russian Fighter Jet, 24/11/15, 19:47
5     Oliker, O. et J. Mankoff, p. 2
6     Oliker, O. et J. Mankoff, p. 2
7     Oliker, O. et J. Mankoff, p. 2
8     Oliker, O. et J. Mankoff, p. 2
9     Ostroukh A., Dagher S., Abdulrahim R., Alakraa M.N., Lubold G. et J. Barnes: Turkey Downs Russian Jet; Ankara claims fighter violated airspace; Moscow says it was over Syrian territory,
in: The Wall Street Journal, 25/11/15, p. A1/A4
10     Stratfor, U.S., France: Presidents Respond
to Downed Russiand Fighter Jet, 24/11/15, 18:14

Qui avec qui contre qui?


Lors de la conférence de presse avec le président Hollande, le président Poutine a précisé une fois de plus que la Russie informe, comme convenu, les Etats-Unis de tous les plans de vol et des objectifs de toutes les attaques planifiées en Syrie: «The US-led coalition, which includes Turkey, was aware of the time and place where our planes would operate. And this is exactly where and when we were attacked.» Suite à cette information, les affirmations de propagande claironnées à travers le monde concernant une «violation de l’espace aérienne de 17 secondes» devraient prendre fin: la destruction de l’avion russe est survenu suite à une embuscade que les forces aériennes d’Erdogan n’auraient pas pu perpétrer sans soutien américain. Il est bien probable que le coordinateur américain pour la Syrie, le général John Allen (ennemi d’Obama et néoconservateur), ait donné son accord pour cette attaque.


Source: www.broeckers.com/tag/syrien
du 29/11/15

mardi, 15 décembre 2015

The neocon psychopaths are driving the world towards extinction

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The neocon psychopaths are driving the world towards extinction

My warning that the neoconservatives have resurrected the threat of nuclear Armageddon, which was removed by Reagan and Gorbachev, is also being given by Noam Chomsky, former US Secretary of Defense William Perry, and other sentient observers of the neoconservatives' aggressive policies toward Russia and China.

Daily we observe additional aggressive actions taken by Washington and its vassals against Russia and China. For example, Washington is pressuring Kiev not to implement the Minsk agreements designed to end the conflict between the puppet government in Kiev and the break-away Russian republics.

Washington refuses to cooperate with Russia in the war against ISIS. Washington continues to blame Russia for the destruction of MH-17, while preventing an honest investigation of the attack on the Malaysian airliner. Washington continues to force its European vassals to impose sanctions on Russia based on the false claim that the conflict in Ukraine was caused by a Russian invasion of Ukraine, not by Washington's coup in overthrowing a democratically elected government and installing a puppet answering to Washington.

The list is long. Even the International Monetary Fund (IMF), allegedly a neutral, non-political world organization, has been suborned into the fight against Russia. Under Washington's pressure, the IMF has abandoned its policy of refusing to lend to debtors who are in arrears in their loan payments to creditors. In the case of Ukraine's debt to Russia, this decision removes the enforcement mechanism that prevents countries (such as Greece) from defaulting on their debts. The IMF has announced that it will lend to Ukraine in order to pay the Ukraine's Western creditors despite the fact that Ukraine has renounced repayment of loans from Russia.

Michael Hudson believes, correctly in my view, that this new IMF policy will also be applied to those countries to whom China has made loans. The IMF's plan is to leave Russia and China as countries who lack the usual enforcement mechanism to collect from debtors, thus permitting debtors to default on the loans without penalty.

In other words, the IMF is presenting itself, although the financial media will not notice, as a tool of US foreign policy.

What this shows, and what should concern us, is that the institutions of Western civilization are in fact tools of American dominance. The institutions are not there for the noble reasons stated in their founding documents.

The bottom line is that Western Capitalism is simply a looting mechanism that has successfully suborned Western governments and all Western "do-good" institutions.

As in George Orwell's '1984', the IMF is dividing the world into warring factions — the West vs. the BRICS.

To avoid the coming conflict that the neoconservatives' pursuit of American hegemony is bringing, the Russians have relied on fact-based, truth-based diplomacy. However, neocon Washington relies on lies and propaganda and has many more and much louder voices. Consequently, it is Washington's lies, not Russia's truth, that most of the Western sheeple believe.

In other words, Russia was misled by believing that the West respects and abides by the values that it professes. In fact, these "Western values" are merely a cover for the unbridled evil of which the West consists.

The Western peoples are so dimwitted that they have not yet understand that the "war on terror" is, in fact, a war to create terror that can be exported to Muslim areas of Russia and China in order to destabilize the two countries that serve as a check on Washington's unilateral, hegemonic power.

The problem for the neocon unilateralists is that Russia and China-although misinformed by their "experts" educated abroad in the neoliberal tradtion, people who are de facto agents of Washington without even knowing it-are powerful military powers, both nuclear and conventional. Unless Russia and China are content to be Washington's vassal states, for the neoconservatives, who control Washington and, therefy, the West, to press these two powerful countries so hard can only lead to war. As Washington is not a match for Russia and China in conventional warfare, the war will be nuclear, and the result will be the end of life on earth.

Whether ironic or paradoxical, the US is pushing a policy that means the end of life. Yet, the majority of Western governments support it, and the insouciant Western peoples have no clue.

But Putin has caught on. Russia is not going to submit. Soon China will understand that US dependency on China's workforce and imports is not a protection from Washington's aggression. When China looks beyond its MIT and Harvard miseducated neoliberal economists to the writing on the wall, Washington is going to be in deep trouble.

What will Washington do? Confronted with two powerful nuclear militaries, will the crazed neocons back off? Or will their confidence in their ideology bring us the final war?

This is a real question. The US government pays many Internet trolls to ridicule such questions and their authors. To see the people who sell out humanity for money, all you have to do is to

read the comments on the numerous websites that reproduce this column.

Nevertheless, the question remains, unanswered by the Western presstitute media and unanswered by the bought-and-paid-for stooges in the US Congress and all Western "democracies."

Indications are that Russia has had enough of American arrogance. The Russian people have elevated a leader as they always do, and which Western countries seldom, if ever, do. The West has triumphed by technology, not by leadership. But Vladimir Putin is Russia's choice of a leader, and he is one. Russia also has the technology and a sense of itself that no longer exists in the diversified West.

obama_more_of_the_same_warmonger.jpgThere is nothing like Putin anywhere in the West, over which presides a collection of bought-and-paid-for-puppets who report to private interest groups, such as Wall Street, the military-industrial complex, the Israel Lobby, agribusiness, and the extractive industries (energy, mining, timber).

At the 70th Anniversary of the United Nations (September 28), Putin, backed by the President of China, announced that half of the world no longer accepts American unilateralism. Additionally, Putin said that Russia can no longer tolerate the state of affairs in the world that results from Washington's pursuit of hegemony.

Two days later Putin took over the fight against ISIS in Syria.

Putin, still relying on agreements with Washington, relied on the agreement that Russia would announce beforehand its attacks on ISIS installations in order to prevent any NATO-Russian air encounters. Washington took advantage of this trust placed in Washington by Russia, and arranged for a Turkish jet fighter to ambush an unsuspecting Russian fighter-bomber.

This was an act of war, committed by Washington and Turkey, and thereby Washington's European NATO vassal states against a nuclear power capable of exterminating all life in every one of the countries, including the "superpower US."

This simple fact should make even the American super-patriots, who wear the flag on their sleeve, wonder about the trust they place in "their" government and in Fox "news," CNN, NPR, and the rest of the presstitutes who continually lie every minute of every broadcast.

But it won't. Americans and Europeans are too insouciant. They are locked tightly in The Matrix, where the impotent creatures are content to live without understanding reality.

Realizing that it is pointless to attempt to communicate to the Western sheeple, who have no input into their government's policy, Putin now sends his message directly to Washington.

Putin's message is loud and clear in his order directed against any US/NATO operations against Russia in its Syrian operations against ISIS:
Any targets threatening the Russian groups of forces or land infrastructure must be immediately destroyed.
Putin followed up this order with another order to the Russian Defense Ministry Board:
Special attention must be paid to strengthening the combat potential of the strategic nuclear forces and implementing defense space programs. It is necessary, as outlined in our plans, to equip all components of the nuclear triad with new arms.
 
Russia's Defense Minister Sergei Shoigu reported at the Defense Ministry meeting that 56 percent of Russia's nuclear forces are new and that 95 percent are at a permanent state of readiness. The few Western news sources that report these developments pretend that Russia is "saber-rattling" without cause.

To make it clear even for the insouciant Western populations, everything that Reagan and Gorbachev worked for has been overthrown by crazed, demented, evil American neoconservatives whose desire for hegemony over the world is driving the world to extinction.

These are the same bloodthirsty war criminals who have destroyed seven countries, murdered, maimed, and displaced millions of Muslim peoples, and sent millions of refugees from the neocon wars into Europe. None of these war criminals are protected from terrorist attack. If the alleged "Muslim threat" was real, every one of the war criminals would be dead by now, not the innocent people sitting in Paris cafes or attending parties in California.

Neocons are the unhumans who created on purpose the "war against terror" in order to gain a weapon against Russia and China. You can witness these unhumans every day on talk TV and read them in the Weekly Standard, National Review, the Wall Street Journal, the New York Times, the British, German, Australian, Canadian, and endless Western newspapers.

In the West lies prevail, and the lies are driving the world to extinction. An expert reminds us that it only takes one mistake and 30 minutes to destroy life on earth.

The views expressed in this article are solely those of the author and do not necessarily reflect the official position of Sputnik.

samedi, 12 décembre 2015

The Second Cold War

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The Second Cold War

By

Ex: http://www.lewrockwell.com

In the light of the conflicts in Ukraine and Syria, there has been much talk about the clouding of US-Russian relations. Some voices in the Internet’s alternative media sections have conjured the possibility that these conflicts might lead to a new major war, while social networks like Twitter saw the usage of the hashtags #WorldWarIII and #WorldWar3 explode after Turkey shot down a Russian Sukhoi Su-24 jet in the vicinity of the Syrian border. Headlines in mainstream media outlets like Foreign Policy and the Guardian also proclaimed, “Welcome to Cold War III” and asked “are we going back to the bad old days?”.

This article suggests that although the ideological division of the Cold War ended de facto with the collapse of the Soviet Union, American geopolitical schemes to contain Russian power abroad have never really been abandoned. Throughout the 1990s and until today, US policymakers have been determined to wage overt or covert proxy wars with the aim of curbing its former adversary’s political, economic, and military influence. Chechnya, Ukraine, and Syria are the key spots where the logic of this second Cold War is played out.

A short glance over the state of the world today and its representation in the media suffices to identify a growing number of actual and potential centers of conflicts: Civil war is raging in parts of Ukraine, military tensions are growing in the South Chinese Sea, and the Middle East is more of a mess than ever. Nonetheless, some have suggested that the actual number of armed conflicts has actually reached a historical low. But this assertion is solely based on statistical preference. It is true that interstate (conflicts between two or more states) wars are on the decline. Instead, wars today are much more likely to take the form of intrastate conflicts between governments and insurgents, rather than national armies fighting over territory. As demonstrated to an outstanding degree in Syria, these conflicts are more and more internationalized and involve a bulk of non-state actors and countries who try to reach their goals through proxies rather than direct involvement, which would require “boots on the ground.”

But let’s start at the end. The end of the Cold War, that is. The situation during the years of systemic antagonism between the Eastern and Western Blocs has sometimes been captured in the image of three separate “worlds”: the capitalist First World, the socialist Second World, and a Third World. The latter term was not used as a marker for impoverishment and instability as it is commonly understood today, but as a postcolonial alternative “third way” for those newly independent states that struggled to avoid their renewed absorption by the two towering ideological empires. One strategy through which developing countries attempted to duck the neocolonial policies of the Cold War Blocs was by founding the informal Non-Alignment Movement (NAM) in 1961, initiated by India, Indonesia, Egypt, Ghana, and Yugoslavia. Counting 120 members as of now—in fact a large part of the global South—the movement’s anti-imperialist and anti-colonial stance has lost much of its bargaining power after the end of the Cold War.

Still, the final document of the movement’s 1998 summit in Durban, South Africa suggests that the end of the long-standing bipolar power configuration has by no means led to the betterment of those countries’ situation. Unipolar American dominance and the collapse of the Soviet Union instigated what was understood to be “a worrisome and damaging uni-polarity in political and military terms that is conducive to further inequality and injustice and, therefore, to a more complex and disquieting world situation.” This analysis turned out to be correct in many respects, particularly concerning the period of the 1990s.

WW3-eltsine.jpgWhile the Clinton years of domestic prosperity saw the US economy achieve the rarity of a budget surplus, the citizens of its erstwhile antagonist were (probably with the exception of Boris Yeltsin) experiencing the more sobering effects of Russia’s political and economic paradigm shift. Democratic Russia struggled to consolidate its deeply shaken economy in an environment ripe with organized crime, crippling corruption, and under the doubtful patronage of oligarchs like Boris Berezovsky who controlled the influential television channel ORT and whom Ron Unz in “Our American Pravda” described as “the puppet master behind President Boris Yeltsin during the late 1990s.”

The actual situation in the former Soviet heartland during the 1990s was utterly different from what American elites and media often depicted as a “golden age” of newfound democracy and a ballooning private sector. From the perspective of many US elites, the country’s plundering by oligarchs, ruthless criminal gangs, kleptocratic politicians, and corrupt military officers was welcomed as a convenient, self-fulfilling mechanism to permanently destabilize its mortally wounded adversary. But Russia never completed all the stages of collapse, not least because Yeltsin’s successor Vladimir Putin eventually took legal action to put such “businessmen” like Roman Abramovich and Berezovsky out of business. The latter was forced to seek refuge in London, from where he threatened to use his £850m private fortune to plot “a new Russian revolution” and violently remove his former protégé from the Kremlin.

The chaotic and aimless term of the alcoholic Yeltsin is often regarded as a chiefly positive time in which the East and the West closed ranks, although politicians and neoconservative think tanks in reality conducted the political and economic sellout of Russia during these years. The presidency of Vladimir Putin, while anything but perfect and with its own set of domestic issues, still managed to halt the nation’s downward spiral in many areas. Nevertheless, it is persistently depicted by Western elites and their “Pravda” as dubious, “authoritarian,” and semi-democratic at best.

Thus, in spite of Francis Fukuyama’s triumphalist proclamation of the “End of History” after the fall of the Berlin wall that supposedly heralded the universal rein of liberal democracy, the legacy of the Cold War is anything but behind us. Ostensibly, the current geopolitical situation with its fragmented, oblique, and often contradictory constellations and fault lines is utterly different from the much more straightforward Cold War dualism. Of the Marxist ideology only insular traces remain today, watered down and institutionalized in China, exploited in a system of nationalistic iconography in Cuba, and arranged around an absurdly twisted personality cult in North Korea. As of 2015, Russia is an utterly capitalistic nation, highly integrated in the globalized economy and particularly interdependent with the members of the European economic zone. Its military clout and budget ($52 billion) are dwarfed by US military spending of $598.5 billion in 2015. Even more importantly, after 1991 Russia had to close down or abandon many of its important bases, ports and other military installations as a result of the NATO’s eastward expansion.

Nevertheless, the sheer size of its territory and its command of a substantial nuclear weapon arsenal, cement Russia’s role as a primary threat to American national interests. This is illustrated by the fact that since three and a half decades, the US has covertly supported radical Islamic movements with the goal to permanently destabilize the Russian state by entrapping it in a succession of messy and virtually unwinnable conflicts. Pursued openly during the Soviet-Afghan War of the 1980s, this scheme continued to be employed throughout the 1990s during both Chechen Wars, as well as in Russia’s so-called “near abroad” spheres of influence: Dagestan, Ingushetia, South Ossetia, and other former Soviet vassal republics in the Caucasus, which have constantly suffered from extremists who exploit the lack of governmental pervasion in their remote mountain regions. These regions are home to over 25 million ethnic Russians and important components of the country’s economy. After the Soviet-Afghan War and the CIA’s buildup of Osama bin-Laden’s “resistance fighters,” American policymakers recognized the destabilizing potential inherent in the volatile political and sectarian configurations in the Islamic countries that encircle the post-Soviet Russian borderlands.

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Hence, despite many political ceremonies, pledges of cooperation, and the opening of Moscow’s first McDonalds in 1990, this policy was never fully abandoned. As a matter of fact, peaceful political coexistence and economic convergence never were the primary goals. Democratic Russia with its allies, military potential, and possible Eurasian trade agreements that threaten to isolate or hamper US hegemony was and still is considered a menace to American ambitions of unipolar, universal dominance.

Since the First Chechen War in 1994, Russia’s prolonged struggle against Islamic terrorism has for the most part been disregarded by Western media. Particularly after 9/11, the “war on terror” acted like a black hole that sucked up the bulk of the Western media’s attention. When the acts of terrorism on Russian soil became too horrifying to ignore—the 2002 Moscow theater hostage crisis and the 2004 Beslan school siege in particular—the massive death tolls were blamed on the drastic responses of Russian security forces who were not adequately prepared and overwhelmed by the vicious and meticulously planned attacks. In Beslan, the death of hundreds of innocents (186 children were murdered on their first day at school) was indirectly condoned and sardonically depicted as the consequences of the “separatist movement [and its] increasingly desperate attempts to break Russia’s stranglehold on its home turf.” Truly, to describe those who shoot children in front of their parents and vice versa as “separatists” and glorify them as “rebels” who act in self defense against an “authoritarian” regime demands a very special kind of callous apathy.

In a 2013 article that examined the Chechen descent of the suspects behind the Boston Marathon bombing, retired FBI agent and 2002 Time Person of the Year Coleen Rowley exposed “how the Chechen ‘terrorists’ proved useful to the U.S. in keeping pressure on the Russians.” She explicitly refers to a 2004 Guardian piece by John Laughland, in which the author connects the anti-Russian sentiments in the BBC and CNN coverage of the Beslan massacre to the influence of one particular organization, the American Committee for Peace in Chechnya (ACPC), whose list of members reads like “a rollcall of the most prominent neoconservatives who so enthusastically (sic) support the ‘war on terror,’” among them Richard Perle, Elliott Abrams, James Woolsey, and Frank Gaffney. Laughland describes the ACPC as an organization that heavily promotes the idea that the Chechen rebellion shows the undemocratic nature of Putin’s Russia, and cultivates support for the Chechen cause by emphasising the seriousness of human rights violations in the tiny Caucasian republic. It compares the Chechen crisis to those other fashionable “Muslim” causes, Bosnia and Kosovo – implying that only international intervention in the Caucasus can stabilise the situation there.

WW3tch.jpgThere are three key elements in the organization’s lobbying strategy to denigrate Russia and promote an intervention in Chechnya that serve to unmask a larger pattern behind the US foreign policy after 9/11. First, the labeling of a particular leader or government as “authoritarian” or in some other way “undemocratic” (Vladimir Putin, in this case). Second, the concept of an oppressed yet positively connoted population that strives for freedom and democracy (Chechen terrorists with ties to a-Qaeda, in this case). Finally, the stressing of “human rights violations” that warrant an intervention or economic embargo.

If all of these conditions are satisfied, the violation of the borders of a sovereign state is seen as justified (UN mandate not needed), enabling the US to emerge as a knight in shining armor and champion of human rights, bolting to the rescue of the world’s downtrodden, while covertly achieving an utterly different goal: To further the logic of a second Cold War through proxy warfare and weaken Russian by diminishing its foothold in its surrounding “near abroad” regions, which in many respects represent vital interests, both economically and strategically.

Swap out names and dates and it becomes evident that the same tripartite strategy was used to justify every recent intervention of the US and other NATO members, in Iraq (2003), Libya (2011), and Syria (since 2011). Interventions that were legitimized under the banner of humanitarian relief through the removal of “authoritarian” tyrants and supposed dictators and which have resulted in the deaths of an estimated 500.000 people, in Iraq alone. When the ASPC’s made its appeal regarding Chechnya in 2004, mind you, only one year had passed since the Abu Ghraib torture photos were leaked and two years since the first inmates arrived in the extralegal detention center at Guantanamo Bay.

Regarding the sweltering conflict in Ukraine’s Donbass region, the key dynamics are similar. President Viktor Yanukovych, accused by the Euromaidan movement—fueled by aggressive US and EU media propaganda and enticed with promises of lucrative NATO and EU memberships—of “abusing power” and “violation of human rights,” was forced to resign and replaced with a ultranationalist, anti-Russian and pro-Western government. Again, this campaign had nothing to do with actual humanitarian relief or concerns about the country’s democratic integrity. Instead, the hopes of a whole generation for a better future under Western influence were exploited by US policymakers who hoped to stifle Russia’s geostrategic elbowroom by ousting the naval bases of its Black Sea Fleet from the Crimea.

These bases, mostly located in the city of Sevastopol, have been the home port of the Russian navy for over 230 years, and are vital because they provide the only direct access to the Black Sea and (through the Bosporus strait in Turkey) to the Mediterranean. Any expansion of NATO towards these bases had to be regarded as a direct threat, leaving the Russian government practically no choice but to protect them with all means necessary. However, in the stories emanating from Western mainstream media, these bases were showcased as an occupation of sovereign Ukrainian territory and used as proof of Russia’s aggressive, “authoritarian,” and imperial aspirations. In reality, Ukraine and Russia signed a Partition Contract in 1997, in which the Ukraine agreed to lease major parts of its facilities to the Russian Black Sea Fleet until 2017, for an annual payment of $98 million.

Along the lines of the currently revitalized genre of alternate history, let’s briefly indulge in the notion that we were still living in the ideologically divided world of the Cold War, in which the Warsaw Pact still existed. For a second, imagine if Mexico or Guatemala or Canada expressed their desire to join said pact and invited its troops to conduct military exercises at their shared border with the US. Even without the existence of an American naval base in that country, how do you think the US would react to such a scenario? Would it stand by idly and let itself be surrounded by its adversaries? For an even more striking parallel, take the Cuban Missile Crisis of 1962. The American military actually has a naval base there—Guantanamo Bay, home to the infamous detention camp. Many historians see the deployment of Soviet missiles and troops on the island as the closest that humanity ever came to entering World War III and mutually assured destruction (MAD).  With its support for “regime change” in Ukraine and extension of the NATO to the Russian borders, the US today is engaged in the same old Cold War superpower games that the Soviets played in Cuba 53 years ago. In fact, we should think of Ukraine as being situated in Mother Russia’s “backyard.”

Thousands of miles away from the coasts of North America, the Middle East is the region that Uncle Sam seems to regard as his very own backyard. Many consider George W. Bush’s “War on Terror” after 9/11 and the subsequent interventions in Iraq and (to a lesser degree) Afghanistan as those catastrophic policy decisions that resulted in the sociopolitical destabilization of large parts of this region, resulting in the death, injury, and displacement of millions. In Iraq, Libya, and Syria, the spurious US rhetorical agenda of removing “tyrants” and endowing the local demographics with the liberating gift of democracy has in fact produced vast ungoverned spaces where militant groups like the al-Qaeda offshoot Jabhat al-Nusra and the Islamic State (also known as ISIS, ISIL, or Daesh) were able to carve out their “caliphates” and claim other territorial prices. For a long time, the rapid expansion of the Islamic State and its death-loving, apocalyptic ideology was resisted only by the Syrian Arab Army (SAA), the paramilitary National Defense Forces (NDF), and Kurdish Popular Protection Units (YPG). The SAA alone has lost as much as 200.000 soldiers in its struggle against various terrorist factions since March 2011.

US politicians and media have expressed their hopes that the Russian intervention to assist the Syrian government in its resistance against these Western, Saudi, and Turkey-backed groups will result in a military and economic debacle, comparable to the Soviet-Afghan war, which lasted well over nine years. It was during the course of this brutal and protracted conflict that US policymakers realized that there was really no need to shed American blood in order to deal the death blow to the Soviet Union. They drew their lessons from the CIA’s countless ventures in South American “nation building,” where a government’s legitimacy and an opposition’s status as either terrorists or freedom fighters depended on their usefulness for American national interests, often accoutered in pithy terms like the “war on drugs.”

Since the days of Pablo Escobar, however, US foreign policy has shifted its main focus towards the Middle East, where the long-term goal has been to weaken the enemies of Israel and strengthen the enemies of Iran. Other goals are to guarantee American access to oil and other natural resources, to establish military bases and consolidate the network of troops abroad, and to secure arms deals for the one-percenters who preside over what president Eisenhower cautioned his nation about in his farewell address: the “military-industrial complex.” As a consequence of the failures in Iraq and Afghanistan, the Obama administration has shifted its strategy towards aerial and drone only warfare combined with the support and (illusion of) control over local militant factions.

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Among the many groups fighting in Syria, the Free Syrian Army (FSA), also known as “moderate rebels,” is the US faction of choice. Much like the bin Laden’s Mujahideen fighters in 1980s Afghanistan, they are armed with the help of the CIA. In spite of their apparent moderation, however, a wealth of evidence suggests that this group is directly responsible for a multitude of massacres, mass executions, the ethnic cleansing of non-Sunni citizens, and eating the hearts of their fallen enemies.

The FSA has also been a suspect in the 2013 Ghouta chemical attacks, which some have claimed the US used as a false flag operation to engender international support for the violent removal of the Syrian government. The subsequent UN investigation however failed to establish any conclusive evidence concerning the perpetrator of the war crime and concluded that the sarin gas used in the attacks had most certainly been removed from government arsenals. Based on this information, US, UK, and French leaders and media outlets insisted that the Syrian government had to be the culprit, and immediately pressed the international community to support an intervention with the goal of eradicating Syria’s alleged arsenal of nerve gas and other potential WMDs. This all begins to sound very familiar. Of course, they also requested the bolstering of the “moderate opposition.” Interestingly, though, the official UN report, “careful not to blame either side,” let on that investigators were actually being accompanied by rebel leaders at all times. Moreover, they repeatedly encountered “individuals […] carrying other suspected munitions indicating that such potential evidence is being moved and possibly manipulated.” On page 13, the report goes on to state that

[a] leader of the local opposition forces […] was identified and requested to take ‘custody’ of the Mission […] to ensure the security and movement of the Mission, to facilitate the access to the most critical cases/witnesses to be interviewed and sampled by the Mission […].

Recently, Mr. Obama and Mr. McCain have protested that their “moderate rebels” were being targeted unjustly by Russian airstrikes in Syria, complaining that “from their [i.e., the Kremlin’s] perspective, they’re all terrorists.” Sometimes, one is inclined to advise them, it can be wise and healthy to assume an outsider’s perspective and check if your reality still coincides with the facts that so many know are true about the FSA. These facts can be broken down to a very short yet concise formula: If it looks like a terrorist, if it talks like a terrorist, if it behaves like a terrorist—it probably is a terrorist.

Instead, the CIA is still supplying the “activists” with outdated-yet-deadly weapons from Army surplus inventories, including hundreds of BGM-71 TOW (“Tube-launched, Optically tracked, Wire-guided”) anti-tank missile systems, which the terrorists use against hard and soft targets alike. The same weapon platform can be seen in action in a recent FSA video that shows the destruction of a Russian helicopter that was sent to extract the Russian pilots at the crash site of their downed Su-24 plane on November 24, 2015. On the same day, another US-supplied TOW missile was used in an ambush targeting a car occupied by RT news journalists Roman Kosarev, Sargon Hadaya, and TASS reporter Alexander Yelistratov in Syria’s Latakia province.

The FSA and other groups, branded as “moderates” who fight against the “authoritarian” forces of tyranny (just like a certain “Saudi businessman” back in the day), function as US proxies in Syria, just like al-Qaeda did in the heyday of the Soviet-Afghan War. They are dangerously unstable pawns in a global strategy to secure American and Israeli interests in the Middle East, irrespective of the millionfold suffering and uprooting of entire societies caused by their crimes, the majority of which is directed towards other Muslims.

Commenting on the Russian military intervention at the invitation of the Syrian government, Mr. Obama said that he had no interest in turning this civil war into a proxy war between Russia and the United States, emphasizing that “this is not some superpower chessboard contest.” But this is exactly what US foreign policy, both Republican and Democrat, has done, starting with the end of the Soviet Union and lasting until this very moment. The only difference now being that the Libya-proven rhetorical strategy of (illegal and mandate-less) intervention via “no-fly zones,” “humanitarianism,” and “regime change” did not have the desired effect in Syria because Iran, Lebanon, and Russia did not abandon their ally. Their combined effort succeeded in fending off an unprecedented onslaught of extremists that infiltrated the country, often across the Southern Turkish border, armed with the money of American taxpayers and Wahhabi sheiks.

The Syrian conflict can no longer be described as a civil war. It may have started as one during the ill-fated “Arab Spring” of 2011, when armed “protesters” (i.e., FSA terrorists) murdered several policemen and set government buildings on fire in Daraa, provoking a violent backlash from government forces. The ensuing nationwide chaos was spun by the Western mainstream media troika, namely those media outlets that serve as propaganda tools for the US political and financial elites and who fabricated the myth of the tyrant who massacred peaceful protestors—to be readily sucked up by their indoctrinated clientele.

As a result of the “moderate’s” recent setbacks, the official American position, insofar as its mixed messages can be deciphered, has boiled down to a butt-hurt attitude and passive aggressive lecturing about how to distinguish between varying degrees of moderation among mass-murdering lunatics. Outmaneuvered and publicly exposed, all that is left for Mr. Obama seems to be to pick up the pieces and save some face by accepting Mr. Putin’s offer to join a united front against terrorism in Syria. But such a step seems unthinkable in this ongoing Cold War between Russia and the US. Instead, the most powerful man on earth talks about climate change as the most pressing problem of our times. When it comes to ISIS, he has said he wanted to “contain” them. Meanwhile, tensions are rising as Turkish president Erdogan, on an power trip after his surprising landslide victory in November’s general elections, apparently collaborated with ISIS and risked provoking an NATO Article 5 response by downing a Russian Su-24. On the other side of the equation, Russia’s decision to intervene on behalf of the Syrian government reveals a twofold strategy: On the one hand, through its direct action it positions the Putin government as being opposed to the fatal logics of proxy warfare. On the other hand, it simultaneously exposes the catastrophic flaws of Mr. Obama’s strategies in Syria and the Middle East.

All these developments do not necessarily mean that we are heading for World War III—although logic dictates that it will happen at some point in the future. In reality, though, a full-on nuclear confrontation would require a massive unraveling of the still sufficiently functional channels of political cooperation and interstate diplomacy. International security and economic communities as well as overlapping alliances like the United Nations, NATO, OSCE, and BRIC all indicate a high level of international integration.

Nonetheless, the geopolitical decisions of the last years herald the start of a new period in political history that indeed corresponds to a Cold War constellation. Particularly US foreign policy is currently undergoing the revival of a more offensive realism, visible in recent demonstrations of power in NATO’s Eastern border states, pushing of the TPP agreement in the Pacific economic area, and aggressive patrolling of the South Chinese Sea. In fact, the avoidance of superpower confrontation at all costs seems to increasingly take a back seat to these high-risk maneuvers.

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In the late 1940s the first Cold War began as a war of the words when the powers who had together defeated Nazi Germany started to level criticism at their respective global policies. With the help of their media and propaganda sources, their different stances and perspectives solidified and eventually developed into monolithic ideologies. These in turn spawned the geopolitical doctrines that warranted the replacement of any open (i.e., nuclear) confrontation with confined proxy wars as in Korea, Vietnam, and Afghanistan. A similar erosion of mutual trust, respect, and solidarity is taking place now as the outsourced US-Russian conflicts in Ukraine and Syria remain unsolved. Again, the second Cold War arises as a war of the words while negative sentiments are allowed to petrify and the glacial rhetorics of mistrust and veiled threats gradually begin to replace talk about common interests and cooperation. The influential and policy-shaping Foreign Affairs magazine already struck the right chords of the passive-aggressive Cold War parlance by titling, “Putin’s Game of Chicken: And How the West Can Win.”

At the end of the day, this exact attitude could be one of the reasons why the US might come out on the losing side of this conflict. Because they have not yet realized this is not a “game of chicken” anymore. In fact, this is no longer the same easy game of manipulation that the US played during the 1990s by throwing cheap shots at a collapsing state. The deployment of its air force in Syria is not least a signal to the American establishment that Russia in 2015 no longer stands at the sidelines and watches begrudgingly as the US and its allies commence their disastrous policies in the Middle East.

When Mr. Obama asserted that “this is not some superpower chessboard contest,” he therefore either told a lie or he demonstrated his government’s utter cluelessness with regard to the actual situation and consequences of their actions in Ukraine, Syria, the South Chinese Sea, and other hotspots of the second Cold War. Both possibilities do not bode well for the future.

Hervé Juvin: Le retour des nations ?

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Le retour des nations ?

Ex: http://zone-critique.com

Dans son essai intitulé Le Mur de l’Ouest n’est pas tombé, Hervé Juvin analyse l’impérialisme américain et tente de rétablir l’idée de nation comme seule unité politique stable.

La crise financière de 2008 n’a rien changé. L’argent roi n’a pas été déchu de son trône. Hervé Juvin montre comment l’économie et la finance dictent les mouvements de nos sociétés aujourd’hui. L’impératif de croissance entraîne la destruction des fonds marins, l’explosion des ressources alimentaires et le mal-être social en Europe.

Il pointe un paradoxe : alors que nous vivons dans des pays développés parmi les premières richesses mondiales, où la production de biens est abondante, les individus vont bientôt être obligés de travailler jusqu’à 70 ans et disposent de moins en moins de libertés.

De quelle liberté d’expression un salarié dispose-t-il face aux riches actionnaires d’une entreprise, quand il a contracté un crédit sur trente ans et une famille à nourrir ? Aucune.

L’économie contrôle les cerveaux et les estomacs

La financiarisation de l’économie, l’augmentation des revenus du capital face à ceux du travail (les dividendes augmentent nettement plus vite que les salaires depuis trente ans) ont eu raison de la libertés des citoyens.

Pour Hervé Juvin, l’économie et le capital décident de tout et ont même jeté leur dévolu sur le vivant. Des milliards de dollars sont investis dans les matières premières alimentaires, font grimper les prix et peuvent provoquer des famines dans les pays pauvres qui ne peuvent pas suivre cette inflation.

Plus dangereux pour l’avenir de nos sociétés, les intérêts financiers contrôlent les savoirs. La connaissance est devenue une marchandise. Le web, créé pour offrir un accès universel au savoir, est en train de se privatiser, de se monétiser, comme Google qui vend le référencement des mots comme des espaces publicitaires aux entreprises, dégradant ainsi la diversité du langage. Seuls les plus riches peuvent accéder aux savoirs les plus évolués et se payer des inscriptions dans les grandes écoles (100 000 dollars l’année pour Harvard, 60 000 dollars l’année dans les meilleures écoles primaires chinoises.)

La libido sciendi (le plaisir désintéressé du savoir), qui a rendu possible les grandes inventions du XIXe siècle, a laissé la place à une recherche et une innovation totalement soumises aux intérêts financiers et industriels.

La libido sciendi (le plaisir désintéressé du savoir), qui a rendu possible les grandes inventions du XIXe siècle, a laissé la place à une recherche et une innovation totalement soumises aux intérêts financiers et industriels.

Les chercheurs, s’ils ne veulent se faire éjecter du milieu scientifique, n’ont pas intérêt approfondir leur travail sur les dangers des OGM pour la santé. Ces recherches seraient un frein à la croissance.

Les droits de l’individu, couverture du marché

Pour Hervé Juvin, ce modèle de société où l’argent et le marché sont rois a été imposé par les Etats-Unis et sont une forme de leur impérialisme. Le pays de la conquête de l’Ouest (rendue possible avec le génocide des Indiens, précise l’auteur) promeut des valeurs universelles de libertés individuelles et des droits de l’homme, pour inonder le marché mondial de ses produits et tenter de continuer à dominer le monde, via ses grandes entreprises multinationales.

juvin2.jpgC’est notamment l’objectif du traité de libre-échange entre l’Union européenne et le pays de l’Oncle Sam, actuellement en cours de négociation, qui vise à créer un grand marché transatlantique. Hervé Juvin explique que sous un voile de liberté et d’ouverture, se joue une grande guerre économique. Les Etats-Unis défendent avant tout l’intérêt de leur nation et n’hésitent pas à faire payer de lourdes amendes aux entreprises étrangères sur leur sol comme la banque française BNP Paribas, condamnée à payer 9 milliards d’euros, pour avoir violé certains embargos américains.

L’impérialisme américain se réalise aussi dans le domaine culturel en inondant les marchés des produits US et en faisant barrage à certains produits étrangers, comme les fromages français, lors de confilts commerciaux ou diplomatiques.

On peut répondre à Hervé Juvin que les Etats-Unis ne sont pas le seul pays à exercer ce type de pression pour préserver ses intérêts et que la Russie de Vladimir Poutine use aussi de l’embargo sur les produits alimentaires pour asseoir ses positions dans le conflit ukrainien et favoriser sa production agricole nationale dans les supermarchés russes.

La nation, seule unité politique ?

Impérialisme rimerait aussi avec protectionnisme. Hervé Juvin prend même la Russie comme exemple d’une nation qui défend ses intérêts économiques en protégeant ce qui est aujourd’hui le nerf de la guerre économique : sa dette souveraine. Il explique qu’à son arrivée au Kremlin, Vladimir Poutine a nationalisé la dette russe, pour la retirer des marchés financiers, ce qui expliquerait son taux actuel très bas : 17% du PIB.

Pour faire tomber le “mur de l’Ouest” et sortir de la crise de l’économie mondialisée, Hervé Juvin propose le retour des nations sur l’échiquier, et notamment en Europe.

Selon lui, une nation plus unie mettrait fin à la crise des identités qu’entraîne le multiculturalisme occidental. Il prône avec enthousiasme le modèle du royaume du Bhoutan, classé comme l’un des pays les plus heureux au monde. Son bonheur, il le doit à son unité culturelle et religieuse et à sa fermeture à l’intégration de toute diversité dans sa culture. L’unité d’une nation offre au monde une diversité de cultures stables, plus riches que la culture mondiale uniforme que les Etats-Unis diffusent depuis le siècle dernier. Mais on peut se demander pourquoi la seule diversité à protéger serait celle des différentes nations dans le monde, et non pas une diversité de cultures, de religions et d’individus à l’intérieur de la nation.  

Sur le plan économique, Hervé Juvin montre que l’Etat nation permettrait de soumettre l’économie à un projet de société. Le marché devrait obéir à des règles basées sur des valeurs sociales, environnementales et culturelles de l’Etat qui contrôle ce marché. Elle rendrait possible le passage de l’économie de marché à l’économie politique, au service des intérêts de la société. Mais il étonnant d’observer qu’Hervé Juvin imagine dans son livre une économie politique de l’Union européenne (qui pourrait réguler le marché sur le plan environnemental) et non de la France. Un Etat transnational pourrait donc être bénéfique aux peuples sans être impérialiste ?

Les Etats-Unis, épouvantail et modèle

Une contradiction essentielle réside dans le Mur de l’Ouest n’est pas tombé. Il pointe du doigt avec pertinence l’impérialisme américain dans l’économie de marché mondialisée. Mais dans le retour des nations qu’il imagine en Europe pour se protéger de tout impérialisme, il s’appuie sur le sentiment national très fort aux Etats-Unis. Si l’aigle américain sort souvent vainqueur d’une bataille économique, c’est parce qu’il sait mettre l’ouverture au marché au service de l’intérêt national. Les Etats-Unis ne défendent pas la liberté pour la liberté mais pour garder leur position dominante dans le village mondial.

Pour Hervé Juvin, l’Europe et la France devraient donc s’inspirer de ce sentiment national américain pour s’imposer davantage sur la scène économique.

Même si l’essayiste affirme que la nation est gage de stabilité face aux ambitions impérialistes, il montre implicitement que le sentiment national n’est pas dénué d’ambition colonisatrice pour se conserver. Et que le marché est un moyen de renforcer la nation.

  • Le Mur de l’Ouest n’est pas tombé, Hervé Juvin, éditions PGDR, 271 pages, mai 2015

mardi, 08 décembre 2015

Hervé Juvin : Les Etats-Unis nous imposent des règles qu'ils ne respectent pas!

Hervé Juvin : Les Etats-Unis nous imposent des règles qu'ils ne respectent pas!

8,9 milliards de dollars, c’est le montant de l’amende arbitrairement exigée à la banque française BNP par les Etats-Unis… et des exemples de ce genre, il y en a pléthore. Hervé Juvin est essayiste et économiste, il revient avec nous sur la colonisation du droit américain dans les affaires internationales…

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Ron Paul: Are We In A Clash Of Civilizations?

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By

The Ron Paul Institute

Watch Dr. Paul give the speech here.

The credibility of all American politicians now requires acknowledging that America is engaged in a great war for survival – “the war against Islam.” Fear of “radical Islamic terrorists” requires our undivided attention. We’re to believe that the ugly and vicious violence of a very small percentage of the 1.7 billion Muslims around the world, without an army, navy, or air force, is on the verge of engulfing America and Western civilization. The claim is that the Western concept of Christianity, liberty, and free markets is threatened. If this is so, it speaks more about the weak support for these values than for the strength of a small group claiming to speak for all of Islam. It may not make much sense, but it provokes the fear required for war-mongering.

The popular belief that a gigantic clash of civilizations explains today’s conditions fits well into the propaganda efforts of the neocon inspired American Empire. One cannot deny that a group exists that associates itself with Islam and preaches violence in combination with extreme religious beliefs. Al Qaeda and ISIS do exist. Claiming that they alone are responsible for the great “clash” is purposely misleading. That misunderstanding is required by Western propagandists to gain public support for their wars in the Middle East, and for a continuation of the American Empire. Unfortunately, so far it has worked pretty well.

Fear is the tool used to galvanize a people into supporting war while sacrificing liberty. Exaggerations and propping up groups who falsely claim to represent 99 percent of Muslims, serves the interests of those in the West who want the clash of civilizations for their own selfish purposes. Current US and Western support for ISIS in Syria, even though it’s denied, is designed to remove Assad. This policy is in the tradition of our foreign policy of recent decades. Aligning ourselves with the creation of Hamas and the mujahedin (Taliban) is well documented.

The emphasis on a  clash of civilizations is more about ruthless pragmatism than it is of a great battle of two civilizations. Promoters of war must first find or create an enemy to demonize in order to gain the people’s support for stupid and illegal preemptive wars. The Iraq war was built on lies and fear-mongering. US leaders, prodded by the neoconservatives, continue to propagandize for a “crusade” against Islam in order to justify rearranging the Middle East according to their desires. Disregarding all previous failures in this effort is not a problem if the people can be convinced that the enemy is grotesque and threatening our way of life.

It’s strange, but 130 people killed in Paris has served the purpose of throwing reason to the wind, and the majority of Americans have become anxious for a showdown with Islam no matter how many lies have to be told and people killed.

If what is said by the neoconservatives about Islam is true, nuking Indonesia would seem logical. Two hundred and three million Muslims could be wiped out rather quickly. What many fail to admit is that ISIS deliberately manipulates Islam to inspire violence by some, which helps them gain recruits for their cause. This is not a reflection of the 1.6 billion Muslims around the world. It’s like claiming that the KKK represents sound Christian theology. Many evangelical Christians support preemptive war in the Middle East, but that doesn’t mean that Christians must give up the notion that, as Jesus said, “Blessed are the Peacemakers.”

Both sides of this huge so-called clash of two civilizations benefit from allowing fringe elements of both religious cultures to support the hypothesis. Both sides need the fear associated with a clash of civilizations to motivate the masses to fight a war that Western leaders have initiated. It may be a hoax, but such a war is still very dangerous and can easily spin out of control.

The death of 4 million Muslims in the Middle East over the last 14 years, since Western foreigners moved in, has rearranged the political power structure of the region. This cannot be ignored. The deliberate killing of innocent civilians and retaliation lays claim to the reality of a clash of civilizations rhetoric.

The US can’t be serious in this clash of civilizations, which is used to radicalize both sides. Our ally Turkey playing games with ISIS hardly convinces us that ISIS will bring our civilization to its knees and destroy our way of life. The United States is a loyal supporter of Saudi Arabia, a nation noted for its ruthless enforcement of Sharia law. This hardly suggests our political leaders are at war with Islam. The neoconservatives, perpetrators of the clash of civilizations rhetoric and a war against Islam, aren’t advocating bombing Saudi Arabia even with evidence of their involvement in 9/11 and the recent shootings in California.

Our foreign policy makers, both Republicans and Democrats, remain obsessed with overthrowing another secular Muslim country: Syria. That policy did not work out well in Iraq and elsewhere, and so far it has only made the Middle East an ever more dangerous place. The harder we work at remaking the Middle East, the worse the conditions become, with an ever stronger and more dangerous Al Qaeda and ISIS.

The more violent our military response is to ISIS, the easier it is for more jihadists to be recruited to its cause. And the greater the violence and political demagoguery, the more gullible Americans join the ranks of supporters for expanding this so-called “holy” war.

Republicans have a knee-jerk explanation for the violence in the Middle East which is now spreading into Europe: It’s simply “Obama’s fault.” He hasn’t killed enough Muslims fast enough. It may not be the “clash of civilizations” that many describe, but Islamic terrorism confronts a Western crusade against Islam inspired by radical minorities on each side. Neocon radicals are the greatest domestic threat to liberty here at home — not foreign invaders.

Many Americans fervently believe that our policies represent “American exceptionalism” — democracy, freedom, generosity, and a willingness to sacrifice for the benefit of mankind. They accept the notion that we have a responsibility as the world’s policeman to thwart evil. The recipients of our “largesse” and interventions don’t see it that way. They understand exactly what encroachment of empire means to them. It is understood that our presence has nothing to do with spreading humanitarian American goodness and values. Instead, the people of the region see us as invaders: stealing their oil, while corrupting and bribing puppet dictators to serve our interests. The response should never surprise us. Blowback and unintended consequences should be easily understood and anticipated.

The answer we get from those most angry with our plunder and killing comes in the form of inspired radical Islamism that pretends it speaks for all of Islam. The radicals of neither side really speak for a “civilization.”

The influence and profiteering of the military-industrial complex is never criticized by the neocons. Never do we hear an honest debate by the politicians regarding the immorality of the Bush/Cheney doctrine of pre-emptive war that was soundly repudiated in the 2008 election. Memories are short, and demagoguery is a team sport by politicians.

Transparency — and a little history — should convince the people that the clash of civilizations rhetoric is only war propaganda. The idea of the  clash of civilizations is not new or unique. Samuel Huntington responded to Francis Fukuyama’s 1992 book “The End of History,” and addressed this issue. Huntington was allied with neoconservative guru Bernard Lewis and the American Enterprise Institute. The origin of this recent use of the term should tip one off as to the motivation for popularizing the idea of the “ clash of civilizations.”

clash451628975_9781451628975_hr.jpgHuntington, in his 1996 book “The  Clash of Civilizations,” encourages the notion that Western Christian civilization is destined to be in conflict with the Muslim world of the Middle East. Almost at the same time, in 1997, the neocons released their plan “For a New American Century.” Philosophical support for the war between the East and the West was especially helpful to the neocons after 9/11. It served to deflect any consideration of blowback being a contributing factor to the attack on the US on September 11th. Our instigators for war and empire have worked diligently to place the blame for the violence in the Middle East on Islam itself, with which we are now said to be at war. To suggest anything else today is “blasphemous” to the concept of “American Exceptionalism.”

Huntington’s thesis is that ideology and economic conditions are no longer important in world conflicts. That age, he claims, has ended. The world is now moving back, according to Huntington, to a more “normal” state of cultural and religious conflicts and away from state versus state in conventional war.

But it’s not quite so simple. Diminishing the importance of the state should always be helpful since less big wars and central powers would result. But that’s not their plan. World government is what the neocons and many other world leaders seek.

Espousing correct ideology and real economic understanding are the only answers to unwise cultural and religious clashes, or clashes between various governments. My sense is that although most wars have many components to them, economic conditions are always important. A healthy economy usually results from a decent respect for economic liberty, and establishing conditions that encourage peace over war. International trade diminishes prospects for war as well. Inflation and hunger encourages civil strife and violent overthrow of incompetent governments.

The argument that cultural and religious wars occur when there is an absence of an ideology and economic policy is not a reasonable explanation. It’s my opinion that ideas and economic conditions override cultural and religious differences. When economic conditions deteriorate and cultural differences arise, religious beliefs are used to mobilize people to hate and start killing each other.

Economic ideas that encourage empire-building and resentment are what hurts the economy and encourages war. Instead of understanding how free markets, sound money, property rights, and civil liberties lead to prosperity and peace, the explanation is that the ensuing wars are explained by a “ clash of civilizations” stirred up by racial tensions and religious differences. This is something that always ends badly.

Here is the sequence: First, it’s the powerful financial interests that initiate empire building and control of natural resources. Second, the people’s response is to resist, and the occupying forces compensate by establishing puppet dictators to keep the peace by force. Third, when resistance builds, preemptive war is used to circumvent national and international restraints on initiating wars. Fourth, both sides develop reactionary groups, motivated by anger, cultural, and religious differences, and a desire to expel the foreign groups that occupied their land.

Today in the Middle East it’s the various uprisings over economic conditions, plus other concerns, that prompt a struggle to push governments to reflect the people desires rather than the dictates of foreign occupiers and their stooges. Witness the growth of Al Qaeda, ISIS, and other terrorist groups that currently saturate the entire Middle East.

In the United States, the “ clash of civilizations” is manifested by a contrived anger directed toward Islam, immigrants, and a worsening of wealth inequality. The latter results from a flawed economic policy and an ideology of entitlements.

Nearly everyone senses that there is grave danger on the horizon. This leads to an aggressive populism with an appeal to a broad spectrum of society. Note that numerous black ministers now claim they support billionaire Donald Trump’s promise of making everything right with America, delivered with an authoritarian confidence that the people welcome – a bit unusual for a Republican candidate for president.

This is a perfect set up for a clash between ISIS, inspired by a group of radical Islamists, and a tough and energetic populism promoted by Donald Trump. The ideology that encourages the use of force is engulfing the world and many are anxious to bring on the clash of civilizations for their own selfish purposes. Rough days are ahead, but ending an era of bad economic policy and lack of respect for liberty opens the door for the growing interest and understanding of liberty by a new generation. Voluntarism is far superior to the authoritarianism offered to the world today.

What seems to be support for constant escalating wars can all be reduced by replacing the bad policies of state-ism with a simple and easily understood philosophical principle: “The rejection of all aggression as a method for individuals or governments to alter society.” In spite of the chaos the world is now facing, the solution is not complex.  As the state entities continue to fail, a little common sense could go a long way in advancing the cause of liberty, peace and prosperity.

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dimanche, 06 décembre 2015

Revolt Against the Fourth Estate

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Revolt Against the Fourth Estate

In the feudal era there were the “three estates”—the clergy, the nobility, and the commons. The first and second were eradicated in Robespierre’s Revolution. But in the 18th and 19th century, Edmund Burke and Thomas Carlyle identified what the latter called a “stupendous Fourth Estate.”

Wrote William Thackeray: “Of the Corporation of the Goosequill — of the Press … of the fourth estate. … There she is — the great engine — she never sleeps. She has her ambassadors in every quarter of the world — her courtiers upon every road. Her officers march along with armies, and her envoys walk into statesmen’s cabinets.”

The fourth estate, the press, the disciples of Voltaire, had replaced the clergy it had dethroned as the new arbiters of morality and rectitude. Today the press decides what words are permissible and what thoughts are acceptable. The press conducts the inquisitions where heretics are blacklisted and excommunicated from the company of decent men, while others are forgiven if they recant their heresies.

With the rise of network television and its vast audience, the fourth estate reached apogee in the 1960s and 1970s, playing lead roles in elevating JFK and breaking Lyndon Johnson and Richard Nixon.

Yet before he went down, Nixon inflicted deep and enduring wounds upon the fourth estate. When the national press and its auxiliaries sought to break his Vietnam War policy in 1969, Nixon called on the “great silent majority” to stand by him and dispatched Vice President Spiro Agnew to launch a counter-strike on network prejudice and power.

A huge majority rallied to Nixon and Agnew, exposing how far out of touch with America our Lords Spiritual and Lords Temporal had become. Nixon, the man most hated by the elites in the postwar era, save Joe McCarthy, who also detested and battled the press, then ran up a 49-state landslide against the candidate of the media and counter-culture, George McGovern. Media bitterness knew no bounds.

And with Watergate, the press extracted its pound of flesh. By August 1974, it had reached a new apex of national prestige.

In The Making of the President 1972, Teddy White described the power the “adversary press” had acquired over America’s public life.

The power of the press in America is a primordial one. It sets the agenda of public discussion, and this sweeping political power is unrestrained by any law. It determines what people will talk and think about — an authority that in other nations is reserved for tyrants, priests, parties and mandarins.

Nixon and Agnew were attacked for not understanding the First Amendment freedom of the press. But all they were doing was using their First Amendment freedom of speech to raise doubts about the objectivity, reliability and truthfulness of the adversary press.

Since those days, conservatives have attacked the mainstream media attacking them. And four decades of this endless warfare has stripped the press of its pious pretense to neutrality. Millions now regard the media as ideologues who are masquerading as journalists and use press privileges and power to pursue agendas not dissimilar to those of the candidates and parties they oppose.

Even before Nixon and Agnew, conservatives believed this. At the Goldwater convention at the Cow Palace in 1964 when ex-President Eisenhower mentioned “sensation-seeking columnists and commentators,” to his amazement, the hall exploded.

Enter The Donald.

His popularity is traceable to the fact that he rejects the moral authority of the media, breaks their commandments, and mocks their condemnations. His contempt for the norms of Political Correctness is daily on display. And that large slice of America that detests a media whose public approval now rivals that of Congress, relishes this defiance. The last thing these folks want Trump to do is to apologize to the press.

And the media have played right into Trump’s hand.

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They constantly denounce him as grossly insensitive for what he has said about women, Mexicans, Muslims, McCain, and a reporter with a disability. Such crimes against decency, says the press, disqualify Trump as a candidate for president.

Yet, when they demand he apologize, Trump doubles down. And when they demand that Republicans repudiate him, the GOP base replies:

Who are you to tell us whom we may nominate? You are not friends. You are not going to vote for us. And the names you call Trump — bigot, racist, xenophobe, sexist — are the names you call us, nothing but cuss words that a corrupt establishment uses on those it most detests.

What the Trump campaign reveals is that, to populists and Republicans, the political establishment and its media arm are looked upon the way the commons and peasantry of 1789 looked upon the ancien regime and the king’s courtiers at Versailles.

Yet, now that the fourth estate is as discredited as the clergy in 1789, the larger problem is that there is no arbiter of truth, morality, and decency left whom we all respect. Like 4th-century Romans, we barely agree on what those terms mean anymore.

Patrick J. Buchanan is the author of The Greatest Comeback: How Richard Nixon Rose From Defeat to Create the New Majority. Copyright 2015 Creators.com.

jeudi, 03 décembre 2015

Zbig, il se fait tard...

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Zbig, il se fait tard...

Ex: http://www.dedefensa.org

L’habitude a été, ces dernières années, de consulter quelques anciens hauts conseillers de sécurité nationale US de l’ère d’avant 9/11 et même d’avant la fin de la Guerre froide, pour y trouver chez eux quelque sagesse. Leurs conduites lorsqu’ils étaient “aux affaires” fut loin d’être irréprochable, mais semble, par rapport au standard actuel, un panthéon de sagesse. Ainsi “les vieilles canailles” apparurent souvent comme des “vieux sages”. Les “vieilles canailles” principales sont Henry Kissinger et Zbigniew (Zbig) Brzezinski ; ces deux dernières années, Kissinger s’est tenu un peu effacé tandis que Brzezinski s’est très largement mis en avant.

Avec l’Ukraine, Brzezinski s’est déchaîné, retrouvant son tempérament polonais bien loin du “vieux sage”. La Russie est (re)devenue l’ennemi n°1 et les conseils de Brzezinski poussaient largement dans le sens de l’affrontement entre les USA et la Russie, dans tous les cas jugeant irrémédiable le fossé entre les deux puissances et assurées les intentions expansionnistes de la Russie. Pour ce qui concerne l’intervention russe en Syrie, Brzezinski a d’abord recommandé aux USA de “résister” à la pénétration russe, si besoin en allant jusqu’à l’affrontement.

... Brusquement, tout change. Brzezinski irait jusqu’à dire que la destruction du Su-24 a remis toutes les choses en place, que Russie et USA sont sur le point de s’entendre et que “leurs intérêts sont plus proches que jamais”, que la Russie a avalé la couleuvre (la destruction du Su-24) sans réagir et qu’elle agit (en Syrie) “d’une façon plus modérée”, que la Turquie reste ferme. Toutes ces affirmations sont quotidiennement démenties par les évènements, autant opérationnels qu'avec les déclarations diverses des uns et des autres.

Brzezinski se fait-il vieux ? Ce n’est pas une hypothèse ni une question mais l’inéluctable marche du temps. Pourtant, rien ne montre chez lui une quelconque sénilité intellectuelle. L’âge intervient peut-être dans la principale explication que nous proposerions : la confusion d’un esprit dont la psychologie a fini par être grandement affaiblie par l’atmosphère délétère avec le maximalisme et le déterminisme-narrativiste de Washington , qui pense donc en fonction des influences de la “bulle” washingtonienne plus que des évènements. Dans ce cas, justement, Brzezinski tente de montrer qu’il n’en est pas le jouet. Sa position exposée ici dans une interview à Politico.com, contraire à l’analyse évidente de la politique comme de ses propres positions d’il y a un mois (alors que son analyse actuelle aurait pu se justifier il y a un mois !), représente une tentative stérile politiquement de sembler retrouver un peu de sa “sagesse” avec une posture du pseudo-réaliste recommandant une politique d’entente redonnant aux USA un statut de puissance qu’ils n’ont plus. (La seule information que nous apporte Brzezinski est, a contrario et contre son gré, que les USA sont vraiment très affaiblis.) L’interview est résumée en français dans un texte de Sputnik-français, le 30 novembre.

« Les intérêts russes et américains sont aujourd'hui proches comme jamais, estime l'ex-conseiller du président américain sur la sécurité nationale Zbigniew Brzezinski. Il suffit de donner la préférence à une politique plus modérée en Syrie, et les deux pays pourront non seulement régler la crise syrienne, mais également atteindre une paix stable dans leurs propres relations. Aucun d'entre eux, d'ailleurs, n'est intéressé à la confrontation, d'après M. Brzezinski cité par le journal Politico. Un mois auparavant, ce faucon de l'époque de la guerre froide appelait la Maison Blanche à faire preuve d'un “courage stratégique” face à la Russie, dont l'opération militaire en Syrie aide Bachar el-Assad à rester au pouvoir, ce qui nuit aux intérêts américains dans la région. Depuis que la Russie s'est mise à agir “d'une façon plus modérée”, il considère l'avenir des relations entre les deux pays avec bien plus d'optimisme.

» Les tensions entre la Russie et l'Occident “sont sérieuses, mais pas fatales”, estime M. Brzezinski. Et si le bon sens l'emporte, elles pourraient même s'avérer bienfaisantes, vue que les deux parties seraient obligées de négocier pour régler la crise syrienne et éviter des “conséquences encore plus destructives”. Selon lui, on est en droit d'espérer que le bon sens prévaudra. Le politologue constate que l'Occident a fait preuve de calme dans sa réaction à l'incident impliquant un bombardier russe Su-24 abattu par les forces aériennes turques. Pour leur part, les Russes, après avoir pris une grande respiration, ont fini par reconnaître que l'escalade ne servait à rien. Et la Turquie, qui se montre ferme et intransigeante, ne souhaite pas non plus que la crise s'aggrave, conclut Zbigniew Brzezinski. »