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samedi, 11 janvier 2014

Quenelle gratinée !...

Quenelle gratinée !...

par Michel Drac & Maurice Gendre

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un excellent point de vue de Michel Drac et de Maurice Gendre, cueilli sur Scriptoblog et consacrée à ce que l'affaire Dieudonné révèle de la réalité du système...

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Quenelle gratinée !

Nous ne sonderons pas les cœurs et les reins. Quand un humoriste utilise la technique de la provocation, il n’est jamais possible de déterminer le fond de sa pensée en fonction de ses propos.

Pierre Desproges était-il antisémite quand il entamait un sketch par ces mots : « on m’a dit que des juifs se sont glissés dans la salle » ? Dieudonné l’est-il quand il lance, avec un sourire malicieux : « Des juifs ou des nazis, je ne sais pas qui a commencé » ? Allez savoir. Mais là n’est de toute façon pas notre propos. En elle-même, la risible « affaire de la quenelle » n’a aucune importance. Tout au plus peut-on la voir comme la mise en évidence d’un ras-le-bol des jeunes générations, ras-le-bol qui menace de dégénérer en une vaste crise de nerfs collective.

Le danger représenté par les « quenellistes » pour nos compatriotes juifs nous paraît tout à fait insignifiant. Pourquoi nous préoccuper de telles questions, à l’heure où la France va épouvantablement mal ? Nous avons autre chose à faire.

En revanche, ce qui mérite d’être analysé, c’est le véritable délire qui semble avoir saisi la classe médiatico-politique. Le comique fait normalement partie du politique, mais comme une fonction annexe et secondaire et cathartique. Aristophane était certes un personnage politique à Athènes, mais il ne déterminait pas l’agenda d’Alcibiade ; c’est lui qui commentait l’action d’Alcibiade, et non l’inverse. Chez nous, au contraire, c’est désormais le « premier flic de France » qui se pose en s’opposant à… un trublion. Plus grave, la dérive en question laisse en tout cas penser que les classes dirigeantes entrent actuellement dans les logiques de la violence d’Etat. Quelques constats très simples suffisent à tirer le signal d’alarme : il se pourrait que la grotesque affaire de la quenelle, venant après les arrestations arbitraires des opposants au mariage pour tous, après la détention de Nicolas Bernard-Buss, après la rocambolesque affaire Varg Vikernes, soit, aussi, un ballon d’essai en vue de faire basculer la vie politique de notre pays vers le modèle peu enviable des Etats totalitaires. On pense tout de suite, dans la situation actuelle, à la dictature hypocrite des années Brejnev-Honecker. Ainsi, dans une des premières scènes du film « La vie des autres », qui se déroule en RDA peu avant la chute du Mur, le scénario incluait un bref résumé de la condition de l’artiste dans un système oppressif. Où l’on voyait un auteur demander à un ponte du Parti que l’on lève l’interdiction professionnelle (« Berufsverbot ») infligée à un metteur en scène accusé de dissidence. A quoi l’homme du Parti répondait que de telles méthodes n’existaient pas au paradis du socialisme réel, et qu’il fallait donc « choisir ses mots avec plus de prudence ». Simple constat : quand Manuel Valls annonce qu’il cherche par tous les moyens d’interdire Dieudonné de se produire, il revendique une attitude discriminatoire que même les apparatchiks de la RDA n’osaient pas assumer. C'est-à-dire que l’injonction non discutable de « lutte contre l’antisémitisme » permet en France aujourd’hui non seulement d’entrer dans les logiques de la Stasi, mais en outre de le faire avec une impudence que le subtil Markus Wolf aurait désapprouvée.

Toujours Manuel Valls : nous avons désormais un ministre de l’Intérieur qui appelle à déclencher des troubles à l’ordre public pour pouvoir justifier une mesure sécuritaire. A l’origine de cette démarche provocatrice, il y a le garde-frontière Arno Klarsfeld, qui dans une remarquable prise de position tout à fait révélatrice à tous points de vue, a constaté benoîtement que si personne ne manifestait devant le théâtre de la Main d’Or, il n’y aurait pas de trouble à l’ordre public et le ministre de l’Intérieur ne pourrait donc pas sévir. Que maître Klarsfeld appelle à susciter des troubles mérite d’être relevé, mais qu’un ministre de l’Intérieur en exercice lui emboîte le pas, voilà qui doit sans doute encore davantage être souligné. Simple constat : pour enclencher le processus de « mise au pas » qu’ils appelaient de leurs vœux en 1933, les dirigeants du parti nazi organisèrent l’incendie du Reichstag. Cette technique du pompier pyromane est exactement celle proposée par le brillant Arno Klarsfeld, et apparemment validée par le locataire de la place Beauvau.

Passons à autre chose. L’article 58 du code pénal soviétique de 1926 incluait plusieurs dispositions fascinantes. Cet article assimilait au banditisme toutes les activités réputées « contre-révolutionnaires », ce qui permit d’une part de ne pas mentionner l’existence de délits politiques en URSS, d’autre part d’y inclure des faits que dans n’importe quel autre pays, on n’aurait même pas osé qualifier de simples contraventions. Soljenitsyne mentionne, dans « L’archipel du Goulag », un certain nombre de cas où des individus, voire des segments entiers de la population, furent condamnés au nom de leur participation fantasmagorique a posteriori à des activités antisoviétiques. Exemple parmi d’autres, dans la foulée de la conquête de l’Europe de l’Est par l’Armée rouge en 1945, le NKVD arrêta des personnes n’ayant jamais vécu en Russie, au motif qu’elles auraient participé à la guerre civile russe en tant que Russes. C’est que dans le système d’interprétation indéfiniment extensible propre au code pénal soviétique de 1926, et particulièrement dans le cadre de l’article 58, d’une part « toute action tendant à l’affaiblissement du pouvoir » était réputée « contre-révolutionnaire », donc assimilable au banditisme, et d’autre part il était admis que dans les territoires devenus soviétiques en 1945, la loi soviétique s’appliquerait intégralement de façon rétroactive. Encore plus fort, il suffisait qu’un des nouveaux citoyens de l’URSS soit jugé comme ayant eu potentiellement l’intention de prendre jadis les armes contre sa nouvelle patrie pour qu’on l’assimilât automatiquement aux « brigands antisoviétiques » de la guerre civile. Pour rappel, Christiane Taubira, dans l’affaire de la quenelle, a soutenu que l’on pouvait se rendre « complice après coup de crime contre l’humanité ». Ce qui, manifestement, dans son esprit, impliquait la complicité de Dieudonné dans les méfaits nazis des années 40, et plus particulièrement dans la déportation des juifs d’Europe. On voit bien que la logique indéfiniment extensible du code pénal soviétique de 1926 est ici à l’œuvre, au nom il est vrai d’une autre idéologie et dans un cadre politique différent.

Quant à Christophe Barbier, nous lui saurons gré de nous éviter d’avoir à chercher des références passées, puisqu’il a publiquement soutenu qu’au nom de la défense de la démocratie, il fallait « réguler »  Internet pour que Dieudonné n’y sévisse pas, et que, dixit, « les Chinois y arrivent bien ». Ici, il n’est même pas nécessaire de commenter.

En conclusion, et encore une fois sans entrer dans un débat sur l’antisémitisme supposé de monsieur Dieudonné M’Bala M’Bala, nous ne pouvons que dresser les quelques constats que nous venons d’énoncer, et en déduire qu’il faut aujourd’hui que tous les citoyens lucides et raisonnables soutiennent cet artiste sans tergiverser.

Non qu’il faille nécessairement sacraliser la parole d’un comique, non qu’il faille obligatoirement apprécier un humour qu’on pourra éventuellement juger de mauvais goût, mais parce qu’il s’agit de refuser des logiques tyranniques. Le pouvoir est actuellement dans l’impasse. Le chômage explose alors que le contexte macro-économique menace de se dégrader encore, l’insécurité augmente, la diplomatie française se ridiculise, et la crise de l’Union Européenne et de la zone euro approche manifestement d’un point de rupture. Dans ces conditions, il est logique que ce pouvoir dans l’impasse soit tenté de créer des diversions et des écrans de fumée, voire de passer d’un régime de manipulation des masses à un système d’oppression ouverte.

Alors pour bien faire comprendre que nous ne nous laisserons pas faire : QUENELLE ! 

Michel Drac & Maurice Gendre (Scriptoblog, janvier 2014)

Recordkou VS en Al Gore's idiootste Global Warming uitspraken

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Recordkou VS en Al Gore's idiootste Global Warming uitspraken

Ironisch: Klimaat'wetenschappers' die Global Warming hoopten te bewijzen, kwamen vast te zitten in het ijs, evenals een eerste reddingsexpeditie. Uiteindelijk konden ze per helikopter worden gered.

Terwijl driekwart van de Verenigde Staten zucht onder een record koudegolf, en klimaat'wetenschappers' die met eigen ogen wilden zien hoe ver het ijs op Antarctica al gesmolten is kwamen vast te zitten in een ongekend dikke ijslaag, kijken we even terug naar het begin van deze eeuw, toen Global Warming alarmisten zoals Al Gore met hun uitspraken dat de nieuwe generatie in onze tijd geen sneeuw en ijs meer zou kennen, iedereen -inclusief bijna al 'onze' politici- de stuipen op het lijf joegen.

Global Warming wordt steeds ernstiger, zullen alle milieugroeperingen en de meeste politieke partijen u nog steeds vertellen. De historische kou in Noord Amerika is daar immers het absolute bewijs van. Dat vrijwel niet één onafhankelijke wetenschapper nog gelooft in dit inmiddels 100% ontkrachte mantra, doet niet ter zake. Immers, Global Warming is een onwrikbare peiler in de klimaatreligie, die ondanks een overweldigende lading bewijs van het tegendeel helaas ook in Nederland nog steeds veel verstokte aanhangers heeft.

Komende nacht kan het in de Amerikaanse staat Minnesota -54 graden Celcius worden, en kunnen 70 kouderecords worden gebroken. In grote delen van de VS is de gevoelstemperatuur reeds -48 graden, en wordt in een enorm gebied tussen de staten Mississippi en Ohio opnieuw sneeuwval verwacht. In Chicago hebben de autoriteiten de mensen opgeroepen thuis te blijven. Rond Indianapolis werd een uitgaansverbod ingesteld. De ijzige wind wordt zelfs in Florida en aan de Texaanse grens met Mexico gevoeld.

'Kinderen zullen geen sneeuw en ijs meer kennen'

Hoe anders had er uitgezien als de gevestigde klimaat'experts' in het jaar 2000 ook maar een béétje gelijk hadden gekregen. Zo voorspelden diverse 'wetenschappers' in dat jaar dat de Europese kinderen die toen werden geboren op hun 10e verjaardag niet meer zouden weten hoe ijs en sneeuw eruit ziet. Hoewel het nu zeer zacht is voor de tijd van het jaar - veroorzaakt door de extreme kou in Noord Amerika-, kenden we in 2012 een voorjaar dat in ruim 40 jaar niet meer zo koud was geweest.

Al Gore's idiootste uitspraken

Al Gore kan gerust dé profeet van de Global Warming kerk genoemd worden. Voor zijn inmiddels totaal ontkrachte documentaire 'An Inconvenient Truth' ontving hij zelfs de Nobelprijs. De -ijskoude- realiteit liet en laat echter zien hoe idioot zijn uitspraken waren:

1. In 2008 beweerde Gore tegen een Duits publiek dat de hele Noordpool 'over 5 jaar is gesmolten'. Wat gebeurde er echt: de ijskap groeide juist fors.

2. 'Co2 is de uitademing van onze beschaving.' Volgens Gore zou de menselijke uitstoot van Co2 snelle en ongekende opwarming veroorzaken. We lijken echter juist een periode van Global Cooling te zijn ingegaan. Bovendien is het Co2 gehalte in de atmosfeer historisch gezien erg laag, en is juist veel meer Co2 nodig om de toekomstige oogsten voor de snel groeiende wereldbevolking niet te laten mislukken.

3. 'De planeet heeft koorts.'

4. In 2006: 'Veel wetenschappers waarschuwen dat we steeds dichterbij een aantal omslagpunten komen die het binnen 10 jaar onmogelijk maken om onherstelbare schade aan de leefbaarheid van de planeet voor de menselijke beschaving te voorkomen.'

5. 'Dit is de waarheid: De Aarde is rond, Saddam Hussein viel ons niet aan op 9/11, Elvis is dood, Obama werd geboren in de VS, en de klimaatcrisis is echt.'

6. 'Het binnenste van de Aarde is zeer heet, meerdere miljoenen graden.' De hoogste temperatuur in het binnenste van de Aarde is echter 11.000 F.

7. 'Er hangt een onrealistische zweem over het praten over deze mysterieuze zaken, nu de wereld dankzij global warming voor onze eigen ogen op zo'n dramatische wijze verandert.'

8. 'Het zou een enorme opluchting zijn als de recente aanvallen op de wetenschap van global warming een teken zouden zijn dat we geen onvoorstelbare, grootschalige preventieve rampmaatregelen moeten nemen om de menselijke beschaving te beschermen.'

9. 'Het overleven van de VS zoals we het kennen loopt risico. Ja, zelfs de toekomst van de menselijke beschaving staat op het spel.'

10. 'We zouden deze uitdaging met een gevoel van diepe vreugde en dankbaarheid tegemoet moeten treden; dat wij de gevierde generatie zijn waarover orkesten, dichters en zangers over 1000 jaar zullen zeggen dat wij het in onszelf hebben gevonden deze crisis op te lossen, en de basis voor een stralende en optimistische menselijke toekomst hebben gelegd.'

50% meer ijs op de Noordpool, onbetrouwbare klimaatmodellen

Jaar na jaar komt er echter steeds meer bewijs dat er helemaal niets klopt van de Global Warming theorie. De New American schreef onlangs dat 'in tegenstelling tot de alarmistische voorspellen van Gore en zijn 'doemsdag sekte' voorspelden, de laatste satellietgegevens aantonen dat het ijs op de Noordpool sinds 2012 met 50% is gegroeid, en in oktober 2012 zelfs het snelst toenam sinds in 1979 werd begonnen met meten. Experts voorspellen dat dit de komende jaren zal doorgaan, waardoor global-warmingalarmisten koortsachtig naar verklaringen zullen moeten zoeken om hun gezicht te redden en de snel smeltende klimaathysterie nieuw leven in te blazen.'

Iedereen weet inmiddels dat de wereldwijde temperatuur al zeker 17 jaar niet meer stijgt. Deze klimaatrealiteit heeft dan ook een ruw einde gemaakt aan alle 73 door de VN gebruikte klimaatmodellen, die dus volstrekt onbetrouwbaar zijn gebleken.

Regering Rutte geeft miljarden uit aan niet-bestaand probleem

Triest genoeg baseren de Westerse overheden hun beleid nog steeds op de niet bestaande door mensen veroorzaakte opwarming. In het licht van de forse bezuinigingen op bijvoorbeeld de sociale zekerheid, gekoppeld aan enorme lastenverhogingen, zijn de tientallen miljarden euro's subsidies die alleen al het kabinet Rutte voor de global warming industrie heeft uitgetrokken, des te schrijnender.

Klimaat verandert altijd al, zonder menselijke invloed

Klimaatverandering bestaat en heeft altijd al bestaan. Toen er nog geen enkele sprake was van eventuele menselijke invloed, steeg in de middeleeuwen de gemiddelde temperatuur in het noorden van Europa naar subtropische waarden. Vervolgens kwam de bekende 'kleine ijstijd', eveneens toen door mensen veroorzaakte Co2 uitstoot geheel ontbrak. Die uitstoot is ook anno 2014 sowieso dermate gering, dat deze op wereldschaal in de atmosfeer niet eens een meetbare toename veroorzaakt, nog even los van het feit dat een relatie tussen meer Co2 en de -dus niet bestaande- opwarming nooit is bewezen.

Global Warming wetenschappers vast in het ijs

De klimaat'wetenschappers' die Global Warming wilden bewijzen en die ironisch genoeg vast kwamen te zitten in het poolijs, werden op 2 januari door een helikopter gered. Denk echter maar niet dat de reguliere media melding maakten van het doel van deze totaal mislukte missie. Dat was ongetwijfeld wel het geval geweest, als de wetenschappers 'bewijs' hadden gevonden dat het ijs wél aan het smelten is.

Wanneer komt er een einde aan dit duurste bedrog ooit?

Dat betekent dat de gevestigde orde en de globalisten zullen blijven volhouden dat het klimaat verandert door menselijke activiteiten. Op deze wijze kunnen ze hun onderdanen torenhoge milieubelastingen, veel te hoge energieprijzen en allerlei andere extreem kostbare beperkende maatregelen blijven opleggen. Het is daarom te hopen dat de gewone man wakker wordt voordat dit met afstand grootste en duurste bedrog aller tijden een definitief einde maakt aan zijn welvaart en aan de toekomst van zijn kinderen.


Xander

(1) Infowars
(2) Infowars / Washington Times
(3) KOPP
(4) Infowars / Natural News

Zie ook o.a.:

20-10: NIPCC veegt vloer aan met Global Warming theorie VN
12-09: Global Cooling bevestigd: record toename van zee-ijs
12-07: Energieakkoord NL: Duitsland laat zien dat prijzen enorm zullen stijgen
29-06: NASA: CO2 veroorzaakt geen opwarming, maar afkoeling (/ Over 7 jaar is Nederlands huishouden maandelijks € 90 kwijt aan energiebelasting)
13-05: Global dimming: Zonlicht op Aarde in halve eeuw met éénderde verminderd (/ Zon- en ruimtewetenschappers: Zonneactiviteit wijst op aanstaande nieuwe kleine ijstijd)
14-04: Pleidooi voor meer CO2 uitstoot om mensheid te redden (/ Steeds meer klimaatexperts beginnen uitblijven Global Warming toe te geven)
08-01: Bevestigd: Al 16 jaar geen Global Warming

Défense européenne : les puissances ne se bâtissent pas sur du «Wishful thinking»

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Défense européenne : les puissances ne se bâtissent pas sur du «Wishful thinking»

par Philippe Migault
Ex: http://fr.rian.ru
 

Annoncé comme un évènement stratégique et diplomatique crucial, le Conseil européen qui aura lieu jeudi et vendredi prochains est censé marquer un progrès en matière de politique de défense et de sécurité européenne.

Il suffit pourtant de lire un récent document du conseil de l’Union européenne (1), pour se rendre compte que la montagne accouchera une fois encore d’une souris. Qu’il s’agisse de la phraséologie employée, des mesures proposées ou des orientations implicitement induites, tout indique qu’une fois encore l’Europe autoproclamée se prépare à une grande démonstration ostentatoire dont il ne sortira rien de concret.

Les objectifs stratégiques annoncés par Bruxelles prêtent en premier lieu à sourire. L’UE « est appelée à assumer des responsabilités accrues en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales (…) afin de garantir (…) la promotion de ses valeurs et intérêts », affirme le document. Jusqu’ici tout va bien. Mais puisqu’il s’agit ici de défense, d’intérêts vitaux communs, de ceux qui méritent qu’on se batte voire qu’on meurt pour eux, encore faudrait-il se montrer un peu plus précis. Quels sont ces valeurs et ces intérêts ? Démocratie, paix, droits de l’homme sont cités : Logique. C’est, théoriquement, l’ADN même du projet européen. La bonne gouvernance ensuite. Voilà qui prête à sourire de la part d’une organisation persistant à appliquer à la lettre les politiques d’austérité prônées par le Fonds Monétaire International alors que ce dernier a reconnu que les résultats de ces dernières étaient inefficaces, pour ne pas dire désastreuses sur le plan économique et social. Et ensuite ? Rien. En dehors des grandes valeurs « universelles » censées faire consensus parmi 500 millions d’Européens rejetant de plus en plus le modèle de société qui leur est proposé, il n’est nulle part fait précisément mention de nos intérêts vitaux.

De défense, c’est-à-dire de guerre pour sortir du politiquement correct, il n’est d’ailleurs  guère fait mention dans ce texte, qui est bien plus une déclaration d’intention diplomatique qu’une feuille de route stratégique. Tout au plus se borne-t-on à proposer une série de mesures très générales, qui ne sont que le prolongement des politiques engagées de longue date et qui toutes relèvent du vœu pieux.

L’UE, affirme ce document doit coopérer avec les Nations Unies, l’OSCE, l’Union Africaine, l’OTAN. On enfonce des portes ouvertes : Les Etats européens de l’UE sont membres de ces entités ou coopèrent avec elles depuis leur création. En revanche alors que Bruxelles affirme vouloir « assumer ses responsabilités accrues en tant que pourvoyeur de la sécurité (…) en particulier dans son voisinage », il n’est nulle part fait mention d’un éventuel dialogue avec l’Organisation du Traité de Sécurité Collective (OTSC), visiblement inconnue au bataillon. Il est vrai que selon les récents propos de l’ancien ministre français des affaires étrangères, Hubert Védrine, la Russie n’est plus une puissance qui compte dans la mesure où elle ne conserve qu’«un pouvoir de nuisance périphérique et résiduel » et ne mérite donc guère qu’on s’y attarde que ce soit en Ukraine ou ailleurs…Cette déclaration ayant le mérite de signifier clairement que la guerre froide est terminée compte tenu de la disparition de l’ennemi principal ramené au rang de puissance régionale, encore faudrait-il savoir comment l’Europe va défendre ses intérêts –à identifier - en Afrique, au Moyen-Orient, ou en Asie-Pacifique…Or l’UE ne compte rien faire.

Avec un aplomb admirable, compte tenu de l’échec total de l’Europe de la défense jusqu’à ce jour, le document propose de « s’appuyer sur les résultats obtenus jusqu’à présent », se félicitant « des missions et opérations de gestion de crise menées dans le cadre de la PSDC » (2). L’UE claironne qu’elle est prête à renforcer ses moyens dans les Balkans occidentaux – où il n’existe plus aucune crise de haute intensité – et souligne qu’elle « déploie plus de 7 000 personnes réparties entre douze opérations civiles et quatre opérations militaires ». Le ratio, d’une opération militaire pour trois opérations civiles, atteste du très faible engagement armé européen. Quant aux effectifs évoqués ils parlent d’eux-mêmes : Entre le Mali, la République centrafricaine, l’opération Atalante, la République Démocratique du Congo (RDC) et ses forces prépositionnées, la France a presque 7 000 soldats en Afrique. Seuls nous faisons autant quantitativement, mieux qualitativement, que l’UE…Certes cette dernière a effectivement conduit des opérations de maintien de la paix dans des zones de conflit difficiles. Ce fût le cas en Ituri, province orientale de RDC, où l’UE a déployé 2 200 soldats en 2003 pour mettre fin à des massacres interethniques : 80% des effectifs étaient Français. Et tout le reste est à l’avenant : dans les faits les opérations engageant les troupes des nations européennes relèvent du trompe-l’œil. Entre des Allemands et des Suédois qui ne veulent plus se battre et n’acceptent de s’engager qu’en multipliant les caveats restreignant au strict minimum leurs règles d’engagement, le manque de moyens de la plupart des pays, Français et Britanniques, uniques nations-cadres de l’Union Européenne, se retrouvent toujours seuls aux commandes de coalitions Potemkine.

Paris et Londres ont déjà tiré toutes les conclusions de cet état de fait en matière de défense, notamment sur le plan industriel. Suite aux accords de Lancaster House, les deux pays entendent bien collaborer prioritairement sur un mode bilatéral et ne plus s’engager dans des coopérations multinationales avec des partenaires qui ne soient pas leurs égaux sur un plan financier, technologique et possédant une approche des opérations de combat similaire à la leur. Les programmes A400M et Eurofighter, menés sur un plan multilatéral entre partenaires inégaux souhaitant tous tirer les marrons du feu se sont traduits par trop de surcoûts et de délais. Il est hors de question de les reproduire.

A cette aune les propositions du document en matière de politique industrielle prêtent à sourire tant elles relèvent du « wishful thinking ». Il faut, assure le texte, « favoriser la mise en place d’une base industrielle et technologique de défense européenne plus intégrée, durable, novatrice et compétitive dans toute l’UE ». L’objectif est noble, mais il est déjà condamné. Il suffit d’en analyser les termes.

« Intégrée» ? EADS, le modèle tant vanté, vient d’annoncer qu’il comptait licencier 5 800 salariés de son pôle défense, actif qu’il n’a jamais réussi à développer à hauteur des ambitions initialement affichées. L’heure n’est plus aux fusions transnationales géantes, du Big is beautiful, l’échec du rapprochement EADS-BAE Systems le démontre. Certes les fusions permettent théoriquement de « rendre le secteur de la défense moins fragmenté (…) et (d’) éviter les doubles emplois ». Mais les entreprises préfèrent aujourd’hui mettre en place des joint-ventures ou des consortiums ad hoc correspondant à des programmes précis qu’elles gèrent de concert via des plateaux virtuels communs. Cette stratégie permet de sauvegarder l’emploi, toujours le grand perdant des fusions, ainsi que de garantir la pérennité des bureaux d’étude et leur diversité (3).

« Durable » ? S’il s’agit de « développement durable », il est toujours possible de produire des chars avec un bilan carbone moindre. S’il s’agit de faire durer, c’est-à-dire sauvegarder des entreprises dont la plupart des experts s’accordent à constater qu’elles sont trop nombreuses et provoquent des surcapacités sur la plupart des segments, ce sera difficile. Au demeurant pour maintenir le tissu industriel et créer de l’emploi, objectif affiché par le document alors que toutes les industries de défense sabrent dans leurs effectifs, il faudrait déjà que les Etats européens lancent des programmes d’armement pour que les industriels aient des contrats et embauchent…L’UE encourage ses Etats membres à investir. L’intention est louable. Mais avec quels moyens compte tenu de ceux que nous autorise notre modèle de gouvernance tant vanté ?

Quoi qu’il en soit ce débat est purement rhétorique. Car il faut savoir aussi lire entre les lignes. Les investissements dans la défense permettraient « de renforcer l’autonomie stratégique de l’Europe et, par là même, sa capacité à agir avec des partenaires ».

Notons qu’il n’est pas question un seul instant pour l’UE d’agir seule, malgré la revendication d’un objectif d’autonomie stratégique. Cela reviendrait à se comporter comme une puissance, ce qu’elle refuse par nature. Un ADN de commerçant ne sera jamais un ADN de combattant. Non, mieux vaut « agir avec des partenaires. »  Or du point de vue militaire et politique il n’y en a qu’un qui réponde aux besoins européens en termes de crédibilité militaire et de conformité politique : l’OTAN, c’est-à-dire les Etats-Unis.

Le futur conseil européen n’a donc aucunement pour ambition de parler de défense européenne. Celle-ci est vouée à l’échec tant que l’OTAN existera. Il s’agira bien davantage d’une discussion de managers gérant la crise : Alors que tout le monde rogne ses budgets de défense la question sera de savoir comment il est possible d’intervenir à l’étranger à moindres frais et comment partager le maigre gâteau du marché de l’armement européen. Rien de plus. 

Notes: 

(1) « Conclusions du conseil sur la politique de sécurité et de défense commune »

(2)  Politique de Sécurité et de Défense Commune

(3) Au demeurant les fusions transnationales relèvent du fantasme pour de simples questions de modes de gouvernance. Les groupes Français, au capital majoritairement publics, ne séduisent aucunement leurs homologues allemands, à l’actionnariat privé, souvent familial. Et aucune fusion transnationale n’a été couronnée de succès hormis, sans doute, Eurocopter, dont l’activité est autant civile que militaire.

L’opinion de l’auteur ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction

Philippe Migault est Directeur de recherche à l'Institut de Relations Internationales et stratégiques (IRIS). Ses principaux domaines d’expertise sont les questions diplomatiques et stratégiques, les conflits armés et industries de l'armement.

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2014 : année de la quenelle?

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2014 : année de la quenelle?

Le phénomène Dieudonné : le comique qui fait peur au système.

Jean Ansar
Ex: http://metamag.fr

Ainsi les nazis sont de retour. Ils ont bien changé. Si Dieudonné est le fils du ventre encore fécond de la bête immonde, la race aryenne n’est décidément plus ce qu’elle était. Franchement je n’avais pas envie de voir un spectacle de Dieudonné mais maintenant si je peux, j’irai, avant qu’il ne soit trop tard. Ce que j'ai vu sur internet, par curiosité et besoin d’information, est parfois drôle, parfois mauvais.

Le fameux geste de la quenelle est bien sûr un bras d’honneur vulgaire qui signifie « nique le système ». En faire un salut nazi, même inversé est proprement débile. Cela étant, la quenelle antisystème peut être antisioniste et même antisémite selon le lieu où elle est exécutée. Mais cet anti-sémitisme est pratiqué très majoritairement par des « nazillons »  issus de l’immigration et rares sont, dans le public, ceux qui se référent à Hitler, même s’il peut malheureusement y en avoir quelques-uns.

Mais on comprend que le systéme s’inquiète. Il est en effet clairement dénoncé par les pratiquants de la quenelle comme soumis excessivement à une influence. Il renoue pour des jeunes issus de l’immigration avec une vision assez classique de l’anti-sémitisme. Cette vision est confortée par la montée au créneau des institutions juives qui soutiennent globalement la volonté de Manuel Valls de censurer Dieudonné. Quelques voix discordantes se font entendre. On peut cependant être sûr que le scénario  de l’interdiction va renforcer ceux qui dénoncent une république soumise à une sorte de « police juive de la pensée » selon l’expression d Annie Kriegel.

C’est gros, très gros. Des militants juifs vont à chaque spectacle manifester et provoquer des incidents. Les préfets pourront donc objectivement en déduire qu’il y a risque de trouble à l’ordre public. Le spectacle sera donc annulé, mais c’est l’agressé qui sera puni, pas l’agresseur. Les spectateurs de Dieudonné, eux, n’attaquent personne.

Ce n’est pas nouveau. On refait à Dieudonné le coup d’Ordre Nouveau. Sauf que Dieudonné est aussi noir qu’Obama et Mandela et qu’il parle lui aussi au nom des reprouvés et des exclus… il n’invoque pas, il aurait du mal, la race supérieure. Il dénonce un complot contre la liberté d’expression dans notre démocratie verrouillée.

S’il est interdit légalement, grâce à des menaces de violences , il aura démontré que le complot dans son cas a été quelque chose de réel. Certains s’en inquiètent et mettent en garde contre des actions plus dangereuses  qu’efficaces auprès de l’opinion.

La quenelle a encore semble-t- il de beaux jours devant elle.

Life in the Electronic Concentration Camp

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Life in the Electronic Concentration Camp: The Many Ways That You’re Being Tracked, Catalogued and Controlled

By

The Rutherford Institute

Ex: http://www.lewrockwell.com

What is most striking about the American police state is not the mega-corporations running amok in the halls of Congress, the militarized police crashing through doors and shooting unarmed citizens, or the invasive surveillance regime which has come to dominate every aspect of our lives. No, what has been most disconcerting about the emergence of the American police state is the extent to which the citizenry appears content to passively wait for someone else to solve our nation’s many problems. Unless Americans are prepared to engage in militant nonviolent resistance in the spirit of Martin Luther King Jr. and Gandhi, true reform, if any, will be a long time coming.

Yet as I detail in my book A Government of Wolves: The Emerging American Police Stateif we don’t act soon, all that is in need of fixing will soon be unfixable, especially as it relates to the police state that becomes more entrenched with each passing day. By “police state,” I am referring to more than a society overrun by the long arm of the police. I am referring to a society in which all aspects of a person’s life are policed by government agents, one in which all citizens are suspects, their activities monitored and regulated, their movements tracked, their communications spied upon, and their lives, liberties and pursuit of happiness dependent on the government’s say-so.

As the following will show, the electronic concentration camp, as I have dubbed the surveillance state, is perhaps the most insidious of the police state’s many tentacles, impacting almost every aspect of our lives and making it that much easier for the government to encroach on our most vital freedoms.

Tracking you based on your consumer activities: Fusion centers, federal-state law enforcement partnerships which attempt to aggregate a variety of data on so-called “suspicious persons,” have actually collected reports on people buying pallets of bottled water, photographing government buildings, and applying for a pilot’s license as “suspicious activity.” Retailers are getting in on the surveillance game as well. Large corporations such as Target have been tracking and assessing the behavior of their customers, particularly their purchasing patterns, for years. In 2015, mega-food corporations will be rolling out high-tech shelving outfitted with cameras in order to track the shopping behavior of customers, as well as information like the age and sex of shoppers.

Tracking you based on your public activities: Sensing a booming industry, private corporations are jumping on the surveillance state bandwagon, negotiating lucrative contracts with police agencies throughout the country in order to create a web of surveillance that encompasses all major urban centers. Companies such as NICE and Bright Planet are selling equipment and services to police departments with the promise of monitoring large groups of people seamlessly, as in the case of protests and rallies. They are also engaging in extensive online surveillance, looking for any hints of “large public events, social unrest, gang communications, and criminally predicated individuals.”

Tracking you based on your behavior: Thanks to a torrent of federal grants, police departments across the country are able to fund outrageous new surveillance systems that turn the most basic human behaviors into suspicious situations to be studied and analyzed. Police in California, Massachusetts, and New York have all received federal funds to create systems like that operated by the New York Police Department, which “links 3,000 surveillance cameras with license plate readers, radiation sensors, criminal databases and terror suspect lists.”

Tracking you based on your face: Facial recognition software promises to create a society in which every individual who steps out into public is tracked and recorded as they go about their daily business. The goal is for government agents to be able to scan a crowd of people and instantaneously identify all of the individuals present. Facial recognition programs are being rolled out in states all across the country (only twelve states do not use facial recognition software).

Tracking you based on your social media activities: The obsession with social media as a form of surveillance will have some frightening consequences in coming years. As Helen A.S. Popkin, writing for NBC News, has astutely observed, “We may very well face a future where algorithms bust people en masse for referencing illegal ‘Game of Thrones’ downloads, or run sweeps for insurance companies seeking non-smokers confessing to lapsing back into the habit. Instead of that one guy getting busted for a lame joke misinterpreted as a real threat, the new software has the potential to roll, Terminator-style, targeting every social media user with a shameful confession or questionable sense of humor.”

Tracking you based on your metadata: Metadata is an incredibly invasive set of data to have on a person. Indeed, with access to one’s metadata, one can “identify people’s friends and associates, detect where they were at a certain time, acquire clues to religious or political affiliations, and pick up sensitive information like regular calls to a psychiatrist’s office, late-night messages to an extramarital partner or exchanges with a fellow plotter.” The National Security Agency (NSA) has been particularly interested in metadata, compiling information on Americans’ social connections “that can identify their associates, their locations at certain times, their traveling companions and other personal information.”

To put it bluntly, we are living in an electronic concentration camp. Through a series of imperceptible steps, we have willingly allowed ourselves to become enmeshed in a system that knows the most intimate details of our lives, analyzes them, and treats us accordingly. As George Orwell warned, “You had to live—did live, from habit that became instinct—in the assumption that every sound you made was overheard, and, except in darkness, every movement scrutinized.”

Thus, we have arrived in Orwell’s world. The question now is: will we take a stand and fight to remain free or will we go gently into the concentration camp?

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Volgograd and the Conquest of Eurasia

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Volgograd and the Conquest of Eurasia: Has the House of Saud seen its Stalingrad?

 

The events in Volgograd are part of a much larger body of events and a multi-faceted struggle that has been going on for decades as part of a cold war after the Cold War—the post-Cold War cold war, if you please—that was a result of two predominately Eurocentric world wars. When George Orwell wrote his book 1984 and talked about a perpetual war between the fictional entities of Oceania and Eurasia, he may have had a general idea about the current events that are going on in mind or he may have just been thinking of the struggle between the Soviet Union and, surrounded by two great oceans, the United States of America.

So what does Volgograd have to do with the dizzying notion presented? Firstly, it is not schizophrenic to tie the events in Volgograd to either the conflict in the North Caucasus and to the fighting in Syria or to tie Syria to the decades of fighting in the post-Soviet North Caucasus. The fighting in Syria and the North Caucuses are part of a broader struggle for the mastery over Eurasia. The conflicts in the Middle East are part of this very grand narrative, which to many seems to be so far from the reality of day to day life.

 “Bandar Bush” goes to Mother Russia

For the purposes of supporting such an assertion we will have to start with the not-so-secret visit of a shadowy Saudi regime official to Moscow. Prince Bandar bin Sultan bin Abdulaziz Al-Saud, the infamous Saudi terrorist kingpin and former House of Saud envoy to Washington turned intelligence guru, last visited the Russian Federation in early-December 2013. Bandar bin Sultan was sent by King Abdullah to solicit the Russian government into abandoning the Syrians. The goal of Prince Bandar was to make a deal with the Kremlin to let Damascus be overtaken by the Saudi-supported brigades that were besieging the Syrian government forces from Syria’s countryside and border regions since 2011. Bandar met with Russian President Vladimir Putin and the two held closed-door discussions about both Syria and Iran at Putin’s official residence in Novo-Ogaryovo.

The last meeting that Bandar had with Putin was a few months earlier in July 2013. That meeting was also held in Russia. The July talks between Prince Bandar and President Putin also included Secretary Nikolai Patrushev, the head of the Security Council of the Russian Federation. One would also imagine that discussion about the Iranians increased with each visit too, as Bandar certainly tried to get the Russians on bad terms with their Iranian allies.

After Bandar’s first meeting with President Putin, it was widely reported that the House of Saud wanted to buy Russia off. Agence France-Presse and Reuters both cited the unnamed diplomats of the Arab petro-monarchies, their March 14 lackeys in Lebanon, and their Syrian opposition puppets as saying that Saudi Arabia offered to sign a lucrative arms contract with Moscow and give the Kremlin a guarantee that the Arab petro-sheikdoms would not threaten the Russian gas market in Europe or use Syria for a gas pipeline to Europe.

Russia knew better than to do business with the House of Saud. It had been offered a lucrative arms deal by the Saudi regime much earlier, in 2008, to make some backdoor compromises at the expense of Iran. After the compromises were made by Moscow the House of Saud put the deal on ice. If the media leaks in AFP and Reuters were not tactics or lies in the first place aimed at creating tensions between the Syrian and Russian governments, the purportedly extravagant bribes to betray Syria were wasted on the ears of Russian officials.

The House of Saud and the undemocratic club of Arab petro-monarchies that form the Gulf Cooperation Council (GCC) have always talked large about money. The actions of these self portrayed lords of the Arabia Peninsula have almost never matched their words and promises. To anyone who deals with them, the House of Saud and company are known for habitually making grand promises that they will never keep, especially when it comes to money. Even when money is delivered, the full amount committed is never given and much of it is stolen by their corrupt partners and cronies. Whether it is the unfulfilled 2008 arms contract with Russia that was facilitated with the involvement of Iraqi former CIA asset Iyad Allawi or the overabundant commitments of financial and logistical aid to the Lebanese and Palestinian peoples that never materialized, the Arab petro-sheikhdoms have never done more than talk grandly and then get their propagandists to write articles about their generosity and splendor. Underneath all the grandeur and sparkles there has always been bankruptcy, insecurity, and emptiness.

A week after the first meeting with Bandar, the Kremlin responded to the media buzz about the attempted bribe by Saudi Arabia. Yury Ushakov, one of Putin’s top aides and the former Russian ambassador to the US, categorically rejected the notion that any deal was accepted or even entertained by the Kremlin. Ushakov avowed that not even bilateral cooperation was discussed between the Saudis and Russia. According to the Kremlin official, the talks between Bandar and Putin were simply about the policies of Moscow and Riyadh on Syria and the second international peace conference being planned about Syria in Geneva, Switzerland.

More Leaks: Fighting Fire with Fire?

If his objective was to get the Russians to abandon Syria, Prince Bandar left both meetings in Russia empty-handed. Nevertheless, his visit left a trail of unverifiable reports and speculation. Discretion is always needed when analyzing these accounts which are part of the information war about Syria being waged on all sides by the media. The planted story from the Saudi side about trying to buy the Russians was not the only account of what took place in the Russian-Saudi talks. There was also a purported diplomatic leak which most likely surfaced as a counter-move to the planted story about Bandar’s proposal. This leak elaborated even further on the meeting between Bandar and Putin. Threats were made according to the second leak that was published in Arabic by the Lebanese newspaper As-Safir on August 21, 2013.

According to the Lebanese newspaper, not only did Prince Bandar tell the Russians during their first July meeting that the regimes of the GCC would not threaten the Russian gas monopoly in Europe, but he made promises to the Russians that they could keep their naval facility on the Mediterranean coast of Syria and that he would give the House of Saud’s guarantee to protect the 2014 Winter Olympics being held in the North Caucasian resort city of Sochi, on the eastern coast of the Black Sea, from the Chechen separatist militias under Saudi control. If Moscow cooperated with Riyadh and Washington against Damascus, the leak discloses that Bandar also stated that the same Chechen militants fighting inside Syria to topple the Syrian government would not be given a role in Syria’s political future.

When the Russians refused to betray their Syrian allies, Prince Bandar then threatened Russia with the cancellation of the second planned peace conference in Geneva and with the unleashing of the military option against the Syrians the leak imparts.

This leak, which presents a veiled Saudi threat about the intended attacks on the Winter Olympics in Sochi, led to a frenzy of speculations internationally until the end of August 2013, amid the high tensions arising from the US threats to attack Syria and the threats coming from Iran to intervene on the side of their Syrians allies against the United States. Originating from the same politically affiliated media circle in Lebanon, reports about Russian military preparations to attack Saudi Arabia in response to a war against Syria began to circulate from the newspaper Al-Ahed also, further fueling the chain of speculations.

A House of Saud Spin on the Neo-Con “Redirection”

Seymour Hersh wrote in 2007 that after the 2006 defeat of Israel in Lebanon that the US government had a new strategy called the “redirection.” According to Hersh, the “redirection” had “brought the United States closer to an open confrontation with Iran and, in parts of the region, propelled it into a widening sectarian conflict between Shiite and Sunni Muslims.” With the cooperation of Saudi Arabia and all the same players that helped launch Osama bin Ladin’s career in Afghanistan, the US government took “part in clandestine operations aimed at Iran and its ally Syria.” The most important thing to note is what Hersh says next: “A by-product of these activities has been the bolstering of Sunni extremist groups that espouse a militant vision of Islam and are hostile to America and sympathetic to Al Qaeda.”

A new House of Saud spin on the “redirection” has begun. If there is anything the House of Saud knows well, it is rounding up fanatics as tools at the service of Saudi Arabia’s patrons in Washington. They did it in Afghanistan, they did it Bosnia, they have done it in Russia’s North Caucasus, they did it in Libya, and they are doing it in both Lebanon and Syria. It does not take the British newspaper The Independent to publish an article titled “Mass murder in the Middle East is funded by our friends the Saudis” for the well-informed to realize this.

The terrorist bombings in Lebanon mark a new phase of the conflict in Syria, which is aimed at forcing Hezbollah to retreat from Syria by fighting in a civil war on its home turf. The attacks are part of the “redirection.” The House of Saud has accented this new phase through its ties to the terrorist attacks on the Iranian Embassy in Beirut on November 19, 2013. The attacks were carried out by individuals linked to the notorious Ahmed Al-Assir who waged a reckless battle against the Lebanese military from the Lebanese city of Sidon as part of an effort to ignite a sectarian civil war in Lebanon.

Al-Assir’s rise, however, was politically and logistically aided by the House of Saud and its shameless Hariri clients in Lebanon. He is also part of the same “redirection” policy and current that brought Fatah Al-Islam to Lebanon. This is why it is no surprise to see Hariri’s Future Party flag flying alongside Al-Qaeda flags in Lebanon. After Al-Assir’s failed attempt to start a sectarian Lebanese civil war, he went into hiding and it was even alleged that he was taken in by one of the GCC embassies.

In regard to the House of Saud’s roles in the bombings in Lebanon, Hezbollah would confirm that the attack on the Iranian Embassy in Beirut was linked to the House of Saud. Hezbollah’s leadership would report that the Abdullah Izzam Brigade, which is affiliated to Al-Qaeda and tied to the bombings, is directly linked to the intelligence services of Saudi Arabia.

Moreover, the Saudi agent, Majed Al-Majed, responsible for the attack would be apprehended by Lebanese security forces in late-December 2013. He had entered Lebanon after working with Al-Nusra in Syria. Fars News Agency, an Iranian media outlet, would report on January 2, 2014 that unnamed Lebanese sources had also confirmed that they had discovered that the attack was linked to Prince Bandar.

Wrath of the House of Saud Unleashed?

A lot changed between the first and second meetings that Prince Bandar and Vladimir Putin had, respectively in July 2013 and December 2013. The House of Saud expected its US patron to get the Pentagon involved in a conventional bombing campaign against Syria in the month of September. It is more than likely that Riyadh was in the dark about the nature of secret negotiations that the US and Iran were holding through the backchannel of Oman in the backdrop of what appeared to be an escalation towards open war.

Bandar’s threat to reassess the House of Saud’s ties with Washington is probably a direct result of the US government keeping the House of Saud in the dark about using Syria as a means of negotiating with the Iranian government. US officials may have instigated the House of Saud to intensify its offensive against Syria to catalyze the Iranians into making a deal to avoid an attack on Syria and a regional war. Moreover, not only did the situation between the US and Iran change, Russia would eventually sign an important energy contract for Syrian natural gas in the Mediterranean Sea. The House of Saud has been undermined heavily in multiple ways and it is beginning to assess its own expendability.

If one scratches deep enough, they will find that the same ilk that attacked the Iranian Embassy in Beirut also attacked the Russian Embassy in Damascus. Both terrorist attacks were gifts to Iran and Russia, which served as reprisals for the Iranian and Russian roles in protecting Syria from regime change and a destructive war. It should, however, be discerned if the House of Saud is genuinely lashing out at Iran and Russia or if it being manipulated to further the goals of Washington in the US negotiations with Tehran, Moscow, and Damascus.

In the same manner, the House of Saud wants to generously reward Hezbollah too for its role in protecting Syria by crippling Hezbollah domestically in Lebanon. Riyadh may possibly not want a full scale war in Lebanon like the Israelis do, but it does want to neutralize and eliminate Hezbollah from the Lebanese landscape. In this regard, Saudi Arabia has earnestly been scheming to recruit Lebanon’s President Michel Suleiman and the Lebanese military against Hezbollah and its supporters.

The Saud grant of three billion dollars to the Lebanese Armed Forces is not only blood money being given to Lebanon as a means of exonerating Saudi Arabia for its role in the terrorist bombings that have gripped the Lebanese Republic since 2013, the Saudi money is also aimed at wishfully restructuring the Lebanese military as a means of using it to neutralize Hezbollah. In line with the House of Saud’s efforts, pledges from the United Arab Emirates and reports that NATO countries are also planning on donating money and arms to the Lebanese military started.

In addition to the terrorists bombings in Lebanon and the attack on the Russian Embassy in Damascus, Russia has also been attacked. Since the Syrian conflict intensified there has been a flaring of tensions in Russia’s North Caucasus and a breakout of terrorist attacks. Russian Muslim clerics, known for their views on co-existence between Russia’s Christian and Muslim communities and anti-separatist views, have been murdered. The bombings in Volgograd are just the most recent cases and an expansion into the Volga of what is happening in the North Caucasus, but they come disturbingly close to the start of the Winter Olympics that Prince Bandar was saying would be “protected” if Moscow betrayed Syria.

Can the House of Saud Stand on its Own Feet?

It is a widely believed that you will find the US and Israelis pulling a lot of the strings if you look behind the dealings of the House of Saud. That view is being somewhat challenged now. Prince Mohammed bin Nawaf bin Abdulaziz Al-Saud, Saudi Arabia’s ambassador to the UK, threatened that Saudi Arabia will go it alone against Syria and Iran in a December 2013 article. The letter, like the Saudi rejection of their UN Security Council seat, was airing the House of Saud’s rage against the realists running US foreign policy.

In this same context, it should also be noted for those that think that Saudi Arabia has zero freedom of action that Israeli leaders have stressed for many years that Tel Aviv needs to cooperate secretly with Saudi Arabia to manipulate the US against Iran. This is epitomized by the words of Israeli Brigadier-General Oded Tira: “We must clandestinely cooperate with Saudi Arabia so that it also persuades the US to strike Iran.”

Along similar lines, some may point out that together the House of Saud and Israel got France to delay an interim nuclear agreement between the Iranians and the P5+1 in Geneva. The House of Saud rewarded Paris through lucrative deals, which includes making sure that the grant it gives to the Lebanese military is spent on French military hardware. Saad Hariri, the main Saudi client in Lebanon, even met Francois Hollande and French officials in Saudi Arabia in context of the deal. Appeasing the House of Saud and Israel, French President Hollande has replicated France’s stonewalling of the P5+1 interim nuclear deal with Iran by trying to spoil the second Syria peace conference in Geneva by saying that there can be no political solution inside Syria if President Bashar Al-Assad stays in power.

Again, however, it has to be asked, is enraging Saudi Arabia part of a US strategy to make the Saudis exert maximum pressure on Tehran, Moscow, and Damascus so that the United States can optimize its gains in negotiations? After all, it did turn out that the US was in league with France in Geneva and that the US used the French stonewalling of an agreement with Iran to make additional demands from the Iranians during the negotiations. Russian Foreign Minister Sergey Lavrov revealed that the US negotiation team had actually circulated a draft agreement that had been amended in response to France’s demands before Iran and the other world powers even had a chance to study them. The draft by the US team was passed around, in Foreign Minister Lavrov’s own words, “literally at the last moment, when we were about to leave Geneva.”

Instead of debating on the level of independence that the House of Saud possesses, it is important to ask if Saudi Arabia can act on its own and to what degree can the House of Saud act as an independent actor. This looks like a far easier question to answer. It is highly unlikely that Saudi Arabia can act on its own in most instances or even remain an intact state. This is why Israeli strategists very clearly state that Saudi Arabia is destined to fall apart. “The entire Arabian Peninsula is a natural candidate for dissolution due to internal and external pressures, and the matter is inevitable especially in Saudi Arabia,” the Israeli Yinon Plan deems. Strategists in Washington are also aware of this and this is also why they have replicated models of a fragmented Saudi Arabia. This gives rise to another important question: if they US assess that the Kingdom of Saudi Arabia is not a sustainable entity, will it use it until it burns out like a flame? Is this what is happening and is Saudi Arabia being sacrificed or setup to take the blame as the “fall guy” by the United States?

 Who is Hiding Behind the House of Saud?

Looking back at Lebanon, the messages from international media outlets via their headlines is that the bombings in Lebanon highlight or reflect a power struggle between the House of Saud and Tehran in Lebanon and the rest of the region. Saying nothing about the major roles of the US, Israel, and their European allies, these misleading reports by the likes of journalists like Anne Barnard casually blame everything in Syria and Lebanon on a rivalry between Saudi Arabia and Iran, erasing the entire history behind what has happened and casually sweeping all the interests behind the conflict(s) under the rug. This is dishonest and painting a twisted Orientalist narrative.

The outlets trying to make it sound like all the Middle East’s problems are gravitating around some sort of Iranian and Saudi rivalry might as well write that “the Saudis and Iranians are the sources behind the Israeli occupation of Palestine, the sources behind the Anglo-American invasion of Iraq that crippled the most advanced Arab country, the ones that are blockading medication from reaching Gaza due to their rivalry, the ones who enforced a no-fly zone over Libya, the ones that are launching killer drone attacks on Yemen, and the ones that are responsible for the billions of dollars that disappeared from the Iraqi Treasury in 2003 after Washington and London invaded that country and controlled its finances.” These outlets and reports are tacitly washing the hands of  actors like Washington, Tel Aviv, Paris, and London clean of blood by trying to construct a series of false narratives that either blame everything on a regional rivalry between Tehran and Riyadh or the premise that the Sunni Muslims and Shia Muslims are fighting an eternal war that they are biologically programmed to wage against one another.

Arabs and Iranians and Shias and Sunnis are tacitly painted as un-human creatures that cannot be understood and savages to audiences. The New York Times even dishonestly implies that the Sunni Muslims and Shiite Muslims in Lebanon are killing one another in tit-for-tat attacks. It sneakily implies that Hezbollah and its Lebanese rivals are assassinating one another. Bernard, its reporter in Lebanon who was mentioned earlier, along with another colleague write:

In what have been seen as tit-for-tat attacks, car bombs have targeted Hezbollah-dominated neighborhoods in the southern suburbs of Beirut and Sunni mosques in the northern city of Tripoli.

On Friday, a powerful car bomb killed Mohamad B. Chatah, a former Lebanese finance minister who was a major figure in the Future bloc, a political group that is Hezbollah’s main Sunni rival.

The New York Times is cunningly trying to make its readers think that Hezbollah was responsible for the bombing as part of a Shiite-Sunni sectarian conflict by concluding with an explanation that the slain former Lebanese finance minister belonged to “Hezbollah’s main Sunni rival” after saying that the bombings in Lebanon “have been seen as tit-for-tat attacks” between the areas that support Hezbollah and “Sunni mosques” in Tripoli

The US and Israel wish that a Shiite-Sunni sectarian conflict was occurring in Lebanon and the rest of the Middle East. They have been working for this. It has been them that have been manipulating Saudi Arabia to instigate sectarianism. The US and Israel have been prodding the House of Saud—which does not represent the Sunni Muslims, let alone the people of Saudi Arabia which are under its occupation—against Iran, all the while trying to conceal and justify the conflict being instigated as some sort of “natural” rivalry between Shiites and Sunnis that is being played out across the Middle East. 

It has been assessed with high confidence by outsiders concerned by the House of Saud’s inner dealings that Prince Bandar is one of the three Al-Saud princes managing Saudi Arabia’s security and foreign policy; the other two being Prince Abdulaziz bin Abdullah bin Abdulaziz Al-Saud, the Saudi deputy foreign minister and one of King Abdullah’s point men on Syria due to his ties to Syria from his maternal side, and Prince Mohammed bin Nayef bin Abdulaziz Al-Saud, the interior minister. All three of them are tied to the United States more than any of their predecessors. Prince Bandar himself has a long history of working closely with the United States, which explains the endearing moniker of “Bandar Bush” that he is widely called by. “Chemical Bandar” can be added to the list too, because of the reports about his ties to the Syrian chemical weapon attacks in Ghouta.

As a US client, Saudi Arabia is a source of instability because it has been conditioned hence by Washington. Fighting the terrorist and extremist threat is now being used by the US as a point of convergence with Iran, which coincidently has authored the World Against Violence and Extremism (WAVE) motion at the United Nations. In reality, the author of the regional problems and instability has been Washington itself. In a masterstroke, the realists now at the helm of foreign policy are pushing American-Iranian rapprochement on the basis of what Zbigniew Brzezinski, the former national security advisor of the US, said would be based on Tehran and Washington working together to secure Iran’s “volatile regional environment.” “Any eventual reconciliation [between the US and Iranian governments] should be based on the recognition of a mutual strategic interest in stabilizing what currently is a very volatile regional environment for Iran,” he explains. The point should not be lost either that Brzezinski is the man who worked with the Saudis to arm the Afghan Mujahedeen against the Soviets after he organized an intelligence operation to fool the Soviets into militarily entering Afghanistan in the first place.

The House of Saud did not work alone in Afghanistan during the Cold War either. It was rigorously backed by Washington. The United States was even more involved in the fighting. It is the same in Syria. If the diplomatic leak is to be believed about the meeting between Bandar and Putin, it is of merit to note that “Bandar Bush” told Putin that any “Saudi-Russian understanding” would also be part of an “American-Russian understanding.”

Has the “Redirection” Seen its Stalingrad?

Volgograd was called Stalingrad for a part of Soviet history, in honour of the Republic of Georgia’s most famous son and Soviet leader Joseph Stalin. It was Volgograd, back then called Stalingrad, where the Germans were stopped and the tide of war in Europe was turned against Hitler and his Axis allies in Europe. The Battle of Stalingrad was where the Nazis were defeated and it was in the Soviet Union and Eastern Europe where the bulk of the fighting against the Germans was conducted. Nor is it any exaggeration to credit the Soviets—Russian, Kazakh, Uzbek, Tajik, Tartar, Georgian, Armenian, Ukrainian, Belarusian, Chechen, and all—for doing most of the fighting to defeat the Germans in the Second World War.

Judging by the bellicose 2013 New Years Eve speech of Russian President Vladimir Putin, the terrorist attacks in Volgograd will be the start of another Battle of Stalingrad of some sorts and the launch of another Russian “war on terror.” Many of the terrorists that Russia will go after are in Syria and supported by the House of Saud.

The opponents of the Resistance Bloc that Iran, Syria, Hezbollah, and the Palestinian resistance groups form have called the battlefields in Syria the Stalingrad of Iran and its regional allies. Syria has been a Stalingrad of some sorts too, but not for the Resistance Bloc. The alliance formed by the US, Britain, France, Saudi Arabia, Qatar, Turkey, and Israel has begun to unravel in its efforts to enforce regime change in Syria. The last few years have marked the beginning of a humiliating defeat for those funding extremism, separatism, and terrorism against countries like Russia, China, Iran, and Syria as a means of preventing Eurasian cohesion. Another front of this same battle is being politically waged by the US and the EU in the Ukraine in a move to prevent the Ukrainians from integrating with Belarus, Russia, and Kazakhstan.

Volgograd and the Conquest of Eurasia

While speculation has been entertained with warning in this text, most of what has been explained has not been speculative. The House of Saud has had a role in destabilizing the Russian Federation and organizing terrorist attacks inside Russia. Support or oppose the separatist movements in the North Caucasus, the point is that they have been opportunistically aided and used by the House of Saud and Washington. Despite the authenticity of the narrative about Bandar’s threats against Russia, Volgograd is about Syria and Syria is about Volgograd. Both are events taking place as part of the same struggle. The US has been trying to encroach into Syria as a means of targeting Russia and encroaching deeper in the heart of Eurasia.

When George Orwell wrote 1984 he saw the world divided into several entities at constant or “eternal” war with one another. His fictitious superstates police language, use total surveillance, and utterly manipulate mass communication to indoctrinate and deceive their peoples. Roughly speaking, Orwell’s Oceania is formed by the US and its formal and informal territories in the Western Hemisphere, which the Monroe Doctrine has essentially declared are US colonies, confederated with Britain and the settler colonies-cum-dominions of the former British Empire (Australia, Canada, Ireland, New Zealand, and South Africa). The Orwellian concept of Eurasia is an amalgamation of the Soviet Union with continental Europe. The entity of Eastasia on the other hand is formed around China. Southeast Asia, India, and the parts of Africa that do not fall under the influence of Oceanic South Africa are disputed territory that is constantly fought for. Although not specifically mentioned, it can be extrapolated that Southwest Asia, where Syria is located, or parts of it are probably part of this fictional disputed territory, which includes North Africa.

If we try to fit Orwellian terms onto the present set of global relations, we can say that Oceania has made its moves against Eurasia/Eastasia for control of disputed territory (in the Middle East and North Africa).

1984 is not just a novel, it is a warning from the farseeing Orwell. Nonetheless, never did he imagine that his Eurasia would make cause with or include Eastasia through a core triple alliance and coalition comprised of Russia, China, and Iran. Eurasia will finish, in one way or another, what Oceania has started. All the while, as the House of Saud and the other rulers of the Arab petro-sheikhdoms continue to compete with one another in building fancy towers, the Sword of Damocles is getting heavier over their heads.

 

vendredi, 10 janvier 2014

Méridien Zéro: la Grèce

Irak- Syrie : le péril d’un grand état islamiste

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Irak- Syrie : le péril d’un grand état islamiste

L’inconséquence occidentale au pied du mur

Jean Bonnevey
Ex: http://metamag.fr

Des dizaines de jihadistes ont été tués ou capturés en Syrie par les rebelles qui ont décidé de combattre leurs anciens alliés en raison de leurs multiples abus, selon une ONG. Les jihadistes, dont de nombreux étrangers, avaient rejoint la rébellion contre le régime de Bachar al-Assad lorsque la révolte, au départ pacifique, contre le pouvoir s'est militarisée. Signe des ramifications du conflit syrien dans les pays voisins, ce même groupe extrémiste sunnite vient de prendre le contrôle de Falloujah, à 60 km de Bagdad, et de revendiquer un attentat suicide au Liban contre un bastion du Hezbollah, parti chiite qui combat aux côtés du régime syrien.

 
"L'état islamique" a été décrété à Falloujah, grande ville de 300 000 habitants, située à moins de 70 km à l'Ouest de Bagdad. EIIL a nommé un gouverneur pour la ville. L'Etat islamique en Syrie et au Levant (EIIL) est un agrégat de groupuscules liés à Al Qaïda-Irak, fort de plusieurs milliers d'hommes. Il compterait 12 000 combattants en Syrie, où le groupe est proche du Front Al-Nosra. Il est très présent dans plusieurs villes syriennes, dont Alep et Idlib. Des combats entre l'EIIL et d'autres forces rebelles liées à l'ASL (Armée syrienne libre) ont fait ce vendredi au moins 16 morts et des dizaines de blessés. L'EIIL est notamment accusé d'avoir kidnappé, torturé et tué des membres de l'opposition à Assad moins portés sur le djihad, comme le docteur Hussein al-Suleiman.

Voila qui prouve que la guerre contre Saddam Hussein était une stupidité politique fondée de plus sur un mensonge criminel. Voila qui démontre de la même manière que l’aveuglement anti-Assad au nom de la démocratie double la stupidité irakienne d’une ineptie syrienne. L’Occident atlantique a ouvert le chemin à l’établissement d’un califat islamiste regroupant Bagdad et Damas et soutenu par les wahhabites du golfe.

En Irak on a abattu les sunnites laïcs pour imposer des Chiites et en Syrie on veut abattre des chiites laïcs pour le plus grand profit d’islamistes sunnites. Tout cela n’a aucune cohérence, ni aucun sens. Si ce n’est que l’idéologie démocratique mettant dans le même sac tous les régimes autoritaires fait le jeu de tous ceux qui les combattent. Cela conduit à un chaos régional en attendant peut être un nouvel ordre bien plus menaçant que l’ancien. Le processus a été entamé par les guerres contre l’Irak et il se poursuit en Syrie.

Alors que le pouvoir syrien résiste, celui mis en place par les Américains à Bagdad perd pied. Ce sont maintenant deux régimes chiites qui sont menacés et, grâce à Washington, le salut de Bagdad et Damas passe de plus en plus par Téhéran et le Hezbollah.

Beau résultat.

Assad tenace et indomptable: il veut combattre le wahhabisme en 2014

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Assad tenace et indomptable: il veut combattre le wahhabisme en 2014

 

 

L’équipe du site http://www.almanar.com

 

Durant ces trois années de crise et de guerre en Syrie, l’une des plus grandes surprises aura sans aucun doute été la ténacité du président syrien Bachar al-Assad.

Avec sa physionomie de bonhomie, son jeune âge et son expérience limitée, personne ne s’attendait à ce qu’il tienne bon.

A  aucun moment, depuis mars 2011, il n’a affiché de signe de faiblesse, tout en sachant que c’est sa tête qui était visée.   Pendant longtemps,  son départ était non seulement une exigence indiscutable, mais aussi une prévision indélébile, pour les milieux occidentaux, arabes et turcs qui soutenaient l’insurrection en Syrie. D’autant que 15 milliards de dollars ont été déboursés pour le faire renverser.

Durant les deux premières années de la crise syrienne, les déclarations de politiciens concernés et analyses d’experts prévoyaient sa chute imminente dans les deux mois de leur annonce et renouvelaient sans cesse le délai. Le président syrien était  présenté par les medias et centre de recherches  comme «impopulaire», « renfermé dans sa bulle», ou perdant le sens des réalités.

Scénarios à l'eau

Plusieurs scénarios étaient envisagés : qu’il soit délogé de Damas : pour soit se replier vers les régions alaouites ou quitter le pays, pour se rendre en Russie entre autre. Assad a tenu à répondre en personne à ces allégations, assurant qu’il ne fait pas partie de « ces capitaines qui sautent du navire qui coule ».

L’éventualité de son assassinat a été envisagée avec force et il a été question d’une mise à prix de sa tête, en échange de la somme modique d’un million de dollars. Conscient de cette option, il avait conseillé à ses partisans de frapper les "intérêts des Etats Unis et d'Israël, en Mer Rouge  et en Méditerranée", s’il lui arrive quelque chose. En mars 2013, il semble qu’une tentative ait été concoctée par les services de renseignements français et turcs, via des agents kurdes qui ont tenté d’enrôler des ouvriers d’une société sanitaire chargé d’entretenir les palais présidentiels. Elle a été avortée avant que quoique ce soit ne se passe.

Déceptions et aveux

Comme il n’en a rien été de tous ces scénarios, on a commencé dès la fin de 2012 à douter qu’il puisse partir.
A commencer par les Américains et Israéliens. 

En janvier, l’ancien ambassadeur américain à Damas, Robert Ford, a déclaré: « Je ne sais pas comment Assad va partir, il se peut qu’il ne parte jamais, il ne veut pas partir », a-t-il répété à plusieurs reprises cette conclusion.
Chargé du dossier syrien, il s’était dévoué corps et âme pour faire réussir l’insurrection syrienne, s’employant entre autre à persuader des officiers et des diplomates alaouites à faire défection de l’armée et du corps diplomatique syriens. Cette conviction a été consolidée par l’intervention du Hezbollah.
 
Côté israélien, centres d’études, officiers et politiciens ont multiplié les constats du même genre, selon lesquels le renversement d’Assad n’est  pas facile. La situation stratégique de la Syrie, l’unité des rangs de l’armée et sa popularité sont mises en avant comme facteurs.
« Le président Bachar el Assad a contredit tous les pronostics, il a tenu bon et n’a pas fui. Il a vraiment les gênes de son père », a rapporté le quotidien israélien le Yediot Aharonot, citant le commandant de la région nord le colonel Yaïr Golan.
Pourtant, les desideratas du gouvernement israélien, selon les medias israéliens privilégiaient une Syrie dirigée par Al-Qaïda que par Assad !  

Les dirigeants européens et arabes ne tarderont pas à s’y résigner, sans toujours le reconnaitre. 

Assad le populaire

En même temps, certains milieux médiatiques ou des renseigenements occidentaux se sont mis à rendre compte d’un fait longtemps occulté ou négligé ou qu'on a refusé de voir: la popularité d’Assad.

ALrs que Reuters a timidement évoqué quelque 70% des Aleppins rangés derrière leur président,  la CIA assurait à partir de mai qu’il serait accrédité de 75% des voix des Syriens en 2014, si élections présidentielles ont lieu. Et l’Otan suivait le pas le mois suivant.

En plus du soutien de son peuple, le président syrien disposait d’un important atout de force : le soutien infaillible de l’Iran et de la Russie. Cette dernière a résisté à toutes sortes de pressions et d’offres alléchantes pour l’amener à renoncer à Assad.

Offres arabes et américaines

Les deux plus importantes ont été formulées par le Qatar, et puis par l’Arabie Saoudite. Doha a proposé entre autre aux Russes  que leur base navale à Tartous serait protégée par l’ASL s’ils renoncent à Assad. Plus tard, c’est Bandar Ben Sultane qui prend le relai et propose la sienne, à la base de la carotte et du bâton, en proposant de juteux contrats militaires et d’investissements, la promotion du rôle russe dans la région,  et des garanties sécuritaires pour les jeux olympiques de Sotchi.

Moscou a aussi résisté aux manœuvres de séduction américaines menées par   Kerry en personne,  pour la persuader de ne pas faire participer Assad à la période de transition et  lui conseiller de partir. Souvent, des rumeurs se répandaient pour dire que les Russes ont plié. Au bout de ce bras de fer, les Américains se sont mis à prôner un double langage : un jour, ils appellent au dialogue entre toutes les factions syriennes ; le lendemain, ils disent qu’Assad n’a pas sa place dans la transition.

Assad et les alliés

Ces tergiversations ne semblaient pas du tout inquiéter le numéro un syrien. Bien au contraire, il paraissait confiant de ses atouts de force, dont sur le plan interne la fidélité du corps diplomatique syrien où les désistements ont été rares, en dépit des sommes séduisantes qui leur ont été accordées.

Il évoquait aussi avec assurance le soutien indéfectible de ses alliés, iranien, russe et du Hezbollah.

L’aide économique que lui a procuré Téhéran, l’a aidé à réduire les effets destructeurs des sanctions et de l’inertie des rouages économiques du pays. L’Iran a même fait part de sa disposition à aider son allié syrien si une attaque américaine avait lieu.

Durant cette phase critique, sur fond d’accusation d’utilisation par Damas d’armes chimiques dans la Ghouta orientale, l’intervention des Russes aura été également décisive pour parvenir à l’accord sur l’arsenal chimique syrien et qui a écartée définitivement le spectre d’une attaque américaine.

En mai, l’intervention du Hezbollah dans la bataille de Qousseir a donné un important coup de pouce à l’armée syrienne, débordée par l’avènement de milliers de jihadistes, surtout via la frontière libanaise.

Rencontres

Tout au long de l’année, malgré les menaces de mort, Assad multipliera ses rencontres avec des délégations venues de toutes parts, ses apparitions médiatiques et autres. La plus forte sera sans aucun doute celle avec les membres de son gouvernement et du parti, à l’Opéra de Damas, sur fond d’une énorme affiche tapissée des photos des martyrs de l’armée syrienne.

En Aout, il s’est rendu en personne dans la banlieue de Damas Darayya, qui venait d’être sécurisée, pour y saluer les soldats. Il n’a pas non plus changé son habitude de participer à la prière des fêtes religieuses islamiques (Fitr et Adha). Dans la dernière, les rebelles ont propagé la rumeur de son assassinat !

Discours

Dans ses interventions, il présente dans ses apparitions sa vision de l’insurrection en Syrie
Ce n’est pas une « révolution,..., mais une guerre entre la patrie et ses ennemis,.., une vengeance contre le peuple syrien qui a refusé leur révolution,.., une guerre avec des étrangers, mais avec des mains syriennes,..., une crise plus dictée par des velléités régionales et internationales, que par des revendications de réformes internes, et qui renferme l’intention de détruire la Syrie ---

Quant à la solution, elle passe selon lui par l’éradication du terrorisme, phrase qu’il ne cessera de répéter tout au long de l’année à plus d’une occasion. Avec l’entrée en force des milices d’Al-Qaïda, qui ont délogé celles de l’ASL, il peut surtout se targuer d’avoir été le premier à l’avoir prévu, alors que l’ASL  s’employait pour présenter la présence des « jihadistes » comme étant un coup de main provisoire. Dans ses interventions, il a aussi prôné le dialogue entre toutes les factions du peuple syrien, celles de l’intérieur et celles de l’extérieur.

Assad: au suivant!  
 
En cette fin d’année, Assad est plus que jamais déterminé à se présenter  candidat aux élections présidentielles prévues en 2014 et est plus que jamais confiant de triompher.

Il a vu son rival qatari le prince Hamad remplacé, son détracteur turc Erdogan sur le point de l’être, l’attaque américaine  contre son pays écartée à jamais, l’ASL s’effondrer. Ses prévisions sur l’extrémisme qui prend en otage la Syrie se confirment. A la fin de l’an, il a été droit au but, stigmatisant le wahhabisme saoudien dans ses deux dimensions politique et religieuse, et appelant à lutter contre lui. Personne n'a osé avant lui.   

De Faloujah-2004 à Faloujah-2014: le spectacle de notre folie

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De Faloujah-2004 à Faloujah-2014: le spectacle de notre folie

Ex: http://www/dedefensa.org

Ainsi commence l’année 2014… Il y a près de dix ans, en fait en avril puis en novembre 2004, en deux séquences marquées par des provocations par ignorance, des erreurs grossières, des massacres froidement perpétrés avec l’emploi d’armes de hautes technologies, avec l’usage fameux pour ses effets biologiques à long terme des obus à uranium appauvri du canon GAU-8A de 30mm à six tubes de l’avion d’appui rapproché de l’USAF A-10A Thunderbolt II, les forces US avaient finalement investi la ville irakienne de Faloujah dont le contrôle leur échappait, comme dans une grande partie de l’Irak où des terrorismes extérieurs venaient prêter main-forte aux factions sunnites et chiites alors unies contre l’ennemi américaniste. Le commandant des Marines qui mena l’assaut final sur Faloujah en novembre 2004, après de méchants et sanglants coups d’arrêt, nous faisait irrésistiblement penser à John Wayne, l’acteur qui fut le meilleur soldat de celluloïd de l’histoire d’Hollywood, évitant par ailleurs de s’engager dans la vraie guerre du Pacifique pour ne pas priver les studios et la narrative américaniste d’une si bonne représentation du soldat idéal. (Pour le John Wayne de Faloujah, voir le 22 décembre 2004.)

Faloujah fut donc le premier symbole furieux du chaos et de l’aveuglement sanglant et cruel que constitua l’intervention US en Irak, dans le cadre de l’entreprise généralisée de conversion du monde à l’entropisation prônée par notre contre-civilisation, et servie par ses relais empressés du bloc BAO. Ainsi, près d’une décennie plus tard, Faloujah a été “reprise”, – “reprise” des mains des “infidèles”, puisqu’il semble désormais acquis que n’importe qui est plus ou moins l’“infidèle” de quelqu’un d’autre. Comme elle le fut en 2004, la ville de Faloujah redevient en 2014 un point stratégique et symbolique, dans le système de la communication, du chaos du monde qui paraît entré dans sa phase finale. Entretemps, c'est-à-dire entre 2004 et 2014, le susdit-chaos a largement progressé, comme il se doit. La “reprise de Faloujah” en 2014 semble une des nouvelles à peu près “stable” du week-end, agrémentée de précisions diverses et peu encourageantes sur le sort de forces irakiennes dans la ville. Le symbolisme de la chose éclaire les événements de ces derniers jours. Opérationnellement, on observe qu’une autre ville irakienne, Ramadi, proche de la frontière syrienne, a été investie par Al Qaeda & consorts, et fait l’objet de tentative de reprise par l’armée irakienne (voir le Guardian du 6 janvier 2014). Le secrétaire d’État John Kerry, qui est en train d’essayer avec obstination d’arranger quelque chose entre Israéliens et Palestiniens, nous dit sa préoccupation en des termes qui évoquent incontestablement la barbarie :

«We are very, very concerned about the efforts of al-Qaida and the Islamic State of Iraq in the Levant – which is affiliated with al-Qaida – who are trying to assert their authority not just in Iraq, but in Syria. These are the most dangerous players in that region. Their barbarism against the civilians in Ramadi and Falluja and against Iraqi security forces is on display for everyone in the world to see.»

Ce premier week-end de 2014 a donc été le temps de diverses nouvelles explosives venues du chaudron du Moyen-Orient, principalement autour de l’axe Irak-Syrie-Liban, avec les autres acteurs divers autour et alentour (Israël, l’Iran, l’Arabie, les USA évidemment, la Turquie avec ses propres troubles intérieurs, etc.). C’est l’occasion d’observer que la situation en Irak, du point de vue du désordre, est largement sur le point de concurrencer en désordre furieux et en cruauté celle de la Syrie, bouclant pour l’instant la boucle des responsabilités fondamentales du chaos actuel : mission accomplished de ce point de vue, et l’Occident devenu bloc BAO a parfaitement exporté son propre désordre, mais pour n’en faire rien d’autre qu’étaler son impuissance et en recevoir les effets réverbérés et multipliés d’une façon régulière depuis 2008. L’année 2013 à été en Irak, du point de vue des morts du fait des violences politiques, la pire depuis 2007, avec plus de 10 000 morts (Antiwar.com, le 2 janvier 2014.) En Syrie, les rebelles se battent entre eux (Antiwar.com, le 4 janvier 2014) et s’accusent les uns les autres de servir secrètement le pouvoir syrien de Bachar al-Assad. Un chef d’un groupe d’al Qaeda et citoyen saoudien, arrêté au Liban pour l’attentat contre l’ambassade d’Iran, est mort le lendemain dans sa prison, nécessairement dans des conditions suspectes. Les acronymes de al Qaeda & consorts volent désormais depuis l’affaire libyenne et l’apparition d’AQMI, ou “Al Qaeda au Maghreb Islamique, nouveau facteur d’information introduit dans le circuit du système de la communication pour enfler ce dossier insaisissable. Nous avons désormais AQI (“Al Qaeda en Irak”), nous avons aussi ISIS, pour Islamic State of Iraq and Syria, nous avons des nouvelles continues et édifiantes des projets de califat islamiste, avec pour la séquence la représentation de plus en plus évidente de l’Arabie Saoudite en rogue state, étrange transmutation venue d’un pays extraordinairement immobiliste, prudentissime, comme on le connaissait dans les années 1970. Le chaos est parmi nous parce que nous sommes le chaos.

Peut-être l’observation la plus significative nous vient-elle du site DEBKAFiles, dont les accointances nous sont connues (voir, par exemple, le 13 février 2012). Le 5 janvier 2014, DEBKAFiles nous décrit à sa manière le tourbillon des événements en cours … «All these events add up to Al Qaeda-Iraq, Al Qaeda-Syria and the Abdullah Azzam Brigades having come together for a mighty push to seize footholds in a vast swathe of Middle East territory, along a line running between three Arab capitals - Baghdad, Damascus and Beirut.
 Al Qaeda is turning itself into the Sunni knife for slicing through the Shiite axis linking Tehran to Damascus and the Lebanese Hizballah in Beirut. Our military sources say a major escalation of this violent confrontation is building up for the near term in Iraq, Syria and Lebanon and may not stop there; there may also be spillover into Israel and Jordan.
..»

… Sans aucun doute, le commentaire le plus intéressant que fait DEBKAFiles dans son texte, celui auquel nous voulons arriver, concerne la position d’Israël dans cette tourmente dont nul ne sait vraiment le sens, qui tourbillonne, qui s’enchevêtre, qui se développe comme un feu-follet… Israël, en plein désarroi, car ne sachant plus qui est l’ennemi, non pas parce que cet ennemi est secret et impossible à trouver, mais parce qu’il y en a trop qui le sont, qui pourraient l'être, qui ne le sont peut-être pas. Ainsi avec ce commentaire nous apprenons sans réelle surprise qu’“Israël a de plus en plus de difficultés à déterminer qui sont ses amis … et qui sont ses ennemis”.

«Israel finds itself caught between two equally hostile and dangerous radical forces, both of which enjoy powerful backing. On the one hand, the Obama administration is eager to maintain US rapprochement with Iran to the point of allowing the brutal Bashar Assad to remain in power. On the other, former US ally Saudi Arabia is willing to back Muslim elements close to Al Qaeda, like the Sunni forces in Iraq and their counterparts in Lebanon, for the sake of sabotaging Washington’s current policies. In these circumstances, Israel finds it increasingly difficult to determine which are its friends in the Middle East arena – and worth helping – and which its foes.»

2004-2014, effectivement Faloujah comme un symbole à la fois du chaos et à la fois de la forme circulaire et sans fin ni début du chaos, puisque revenant dans cette occurrence à son point de départ, et le désarroi israélien comme le symbole du symbole, celui d’une entité qui a tout manipulé, tout diabolisé, tout radicalisé, pour se retrouver coincée dans cette étrange quête : dans ce tourbillon d’agresseurs agressés et de victimes qui ripostent, qui sont mes amis et qui sont mes ennemis ? L’extraordinaire amoncellement de moyens producteurs de violence et de tactiques de déstructuration poursuivies par le bloc BAO au service d’une stratégie caractérisée par le vide sidéral, le néant presque impeccable, cette combinaison étrange qui sied tant aux automatismes du Système au travers de la formule dd&e mais qui se retourne nécessairement contre le Système selon la formule classique du plus court chemin de la surpuissance à l’autodestruction, voilà qui est en train de commencer à donner ses effets remarquables et spectaculaires au Moyen-Orient, dans la zone cataloguée la plus sensible, la plus délicate de la planète. Le “travail” accompli par le bloc BAO depuis 2001-2004, des duettistes Bush-Blair à la phalange héroïque qui comprend notamment Netanyahou et ses obsessions, la rock star BHO et ses incertitudes, notre président-poire et ses audaces de notaire de province qui découvre le monde, ce “travail” semble répondre à toutes les attentes qu’on pouvait y mettre. Le chaos se répand désormais à flots souterrains continus et dans ce mode de visibilité sporadique qui est le sien, avec les accointances et les alliances des uns et des autres perdues dans un bouillon désormais indéchiffrable ; le chaos devenu comme une sorte d’“expression spontanée” du multiculturalisme et de l’entropisation individuelle réduisant le passé et l’avenir au présent constitué en narrative, en vogue dans nos programmes scolaires et dans nos galeries d’“art contemporain”. Le monde est en train de se transmuter avec une remarquable ponctualité et une non moins remarquable rapidité en une sorte de tour de Babel chaotique, où les étages auraient été interverties, les volées d’escalier montées à l’envers, le cul projeté par-dessus tête et les fondations d’en-dessous proches de se croire proches du ciel.

Heureusement que les peuplades du bloc BAO rentrent des “vacances des fêtes”, avec elles leurs directions politiques prêtes à prendre à bras le corps les urgences du jour. Le ministre de l’Intérieur s’occupera donc en priorité de l’“affaire Dieudonné” tandis que le ministre des affaires étrangères s’informera pour savoir si Bachar est toujours incrusté dans sa présidence discréditée, pour savoir s’il peut commencer à envisager la célébration d’une ère nouvelle au Moyen-Orient, pour savoir si l’on peut vraiment y faire, comme prévu, du droitdel’hommisme et du postmodernisme, voire du post-postmodernisme. Le Sénat des États-Unis, lui, tente de se rassembler sous la férule de l’AIPAC pour parer au plus pressé : imposer de nouvelles sanctions à l’Iran et au danger pressant que fait peser sur le monde le programme nucléaire de ce pays. L’expression “danser sur un volcan” n’a pas de raison d’être : certes, The Independent annonce (ce 6 janvier 2014) que le risque d’éruption du super-volcan qui ne dort que d’un œil sous les beautés étranges du Yellowstone National Park dans le Wyoming est plus grand qu’on ne croyait mais, vraiment, plus personne, sauf les fous qui ont choisi la danse de saint-Guy (certes, il y en a beaucoup), ne devrait vraiment avoir envie de danser. En un sens qui pourrait paraître rassurant pour l’automatisme des pensées, l’habituelle prédiction accompagnant désormais notre nouvelle années de 2014 comme reconduction de 1914 (2 janvier 2014) est au rendez-vous, le 6 janvier 2014 dans The Independent. Il s’agit du professeur Margaret MacMillan, de l’université de Cambridge, dans un article de Foreign Affairs...

«Now, as then, the march of globalisation has lulled us into a false sense of safety. The 100th anniversary of 1914 should make us reflect anew on our vulnerability to human error, sudden catastrophes, and sheer accident. Instead of muddling along from one crisis to another, now is the time to think again about those dreadful lessons of a century ago in the hope that our leaders, with our encouragement, will think about how they can work together to build a stable international order.»

... Ce qui nous laisse rêveur, nous, c’est “l’impression trompeuse de sécurité” dans laquelle nous aurait cantonnés la globalisation. Ces gens-là éprouvent-ils vraiment cette “impression trompeuse de sécurité” depuis 9/11, depuis l’Irak, depuis Falloujah-2004 et Falloujah-2014, depuis le tsunami et la destruction du monde en rythme-turbo, depuis les banques en 2008, depuis..., depuis... ? Peut-être faudrait-il les détromper avant qu’ils ne se laissent tout de même aller à danser. Le pont du Titanic prend de la gite et l'on pourrait glisser.

Qui possède le monde?

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Qui possède le monde?

Auteur : Noam Chomsky 
Ex: http://www.zejournal.mobi

Extrait du livre «Power system» ( Metropolitan Books) d’entretiens entre Noam Chomsky et David Barsamian, directeur d’Alternative Radio (www.alternativeradio.org) sorti le 06/02/2013 sur truth-out.org

David Barsamian: Le nouvel impérialisme Américain semble être substantiellement différent de l’ancienne version car les USA ont un pouvoir économique sur le déclin et voient leur pouvoir politique et leur influence s’affaiblir.

Noam Chomsky: Je pense que le discours sur le déclin américain doit être pris avec un peu de recul.
Les USA sont vraiment devenus une puissance globale au cours de la seconde guerre mondiale. Ce pays était la plus grosse puissance économique bien avant la guerre mais c’était un pouvoir qu’on pourrait qualifier de régional. Ils contrôlaient la sphère occidentale et avaient effectué quelques incursions dans le Pacifique mais l’Angleterre restait la première puissance mondiale. La seconde guerre mondiale a tout changé : les USA sont devenus la puissance dominant le monde, possédant la moitié de la richesse mondiale alors que les autres nations industrielles étaient affaiblies ou détruites. Cette nation était dans une position incroyablement  forte par le contrôle de leur hémisphère ainsi que l’Atlantique et le Pacifique avec une puissance militaire énorme. Bien sûr cela évolua : l’Europe et le Japon se sont relevés et la décolonisation changea la donne. En 1970 les USA étaient redescendus à 25% de la richesse mondiale ce qui est comparable à leur situation des années 20. Ils avaient encore leur pouvoir global écrasant mais étaient loin de la situation de 1950. Depuis 1970 cette situation s’est maintenue malgré quelques changements.

Durant cette dernière décennie et pour la première fois en 500 ans depuis la conquête espagnole et portugaise, l’Amérique latine a commencé à prendre en main ses problèmes. L’Amérique du sud a commencé a s’organiser alors qu’auparavant chaque pays était isolé et tourné vers l’ouest : d’abord vers l’Europe puis vers les USA. L’organisation est importante car elle signifie qu’il n’est plus aussi facile de cueillir les pays un par un. Les pays d’Amérique latine peuvent s’unir pour se défendre contre une puissance extérieure. L’autre évolution qui a plus d’importance et est plus complexe est que les pays d’Amérique latine commencent individuellement a faire face a leurs lourds problèmes internes. Avec ses ressources l’Amérique latine devrait être un continent riche ; particulièrement l’Amérique du sud. L’Amérique latine a beaucoup de richesses, aux mains d’une élite minoritaire et souvent occidentalisée qui côtoie une pauvreté massive. Il existe des tentatives de lutter contre cela et l’Amérique latine est en train de s’éloigner de la mainmise américaine ce qui est une autre forme d’organisation.

On parle beaucoup d’un changement global de pouvoir : l’Inde et la Chine vont devenir les nouvelles super-puissances, les pays riches. Il est nécessaire de prendre du recul par rapport a cela. Par exemple, de nombreux observateurs évoquent la dette américaine et le fait que la Chine en possède une grande partie. Il y a quelques années c’était le Japon qui en détenait la plus grande part mais maintenant la Chine l’a dépassé.

La généralisation du discours sur le déclin de USA est trompeur: on nous a appris à parler d’un ensemble d’Etats envisagé comme des entités unifiées et cohérentes. Dans l’étude de la théorie des relations internationales, il existe une école appelée l’école réaliste qui considère qu’il y a un monde anarchique d’Etats, chacun poursuivant ses propres «intérêts nationaux». En grande partie, c’est un mythe. Il existe quelques intérêts communs comme par exemple la survie, mais en général, les individus d’une même nation ont des intérêts divergents. Les intérêts du P-DG de General Electric et du concierge qui nettoie son sol ne sont pas les mêmes.

Une partie du système doctrinal aux Etats-Unis fait croire que nous sommes tous une famille heureuse, sans division de classes, et que tout le monde travaille ensemble en harmonie parfaite. C’est totalement faux. Au 18° siècle, Adam Smith a dit que ce sont les gens qui possèdent la société qui font la politique : les marchands et les fabricants. Aujourd’hui le pouvoir est aux mains des institutions financières et des multinationales. Ces institutions ont un intérêt au développement chinois. Donc par exemple pour le P-DG de Walmart ou Dell ou Hewlett-Packard, il est parfaitement satisfaisant d’avoir de la main d’œuvre très bon marché en Chine, travaillant dans des conditions affreuses et avec très peu de contraintes environnementales. Aussi longtemps que la Chine a ce qu’on appelle la croissance économique, c’est parfait.

Actuellement, la croissance économique de la Chine est un peu un mythe. La Chine est principalement une usine d’assemblage. La Chine est un exportateur majeur mais alors que le déficit de la balance commerciale des USA avec la Chine a augmenté, le déficit avec le Japon, Taïwan et la Corée a diminué. La raison en est que le système de production régional se développe. Les pays les plus développés de la région (le Japon, Singapour, la Corée du sud et Taïwan) envoient des composants et pièces détachées de haute technologie en Chine, qui use de sa force de travail bon marché pour assembler des marchandises et les envoyer hors de la région. Les sociétés américaines font la même chose : elles envoient des composants et pièces détachées en Chine où la population assemble et exporte les produits finis. Ces produits sont comptabilisés comme exportations chinoises mais ce sont bien souvent des exportations régionales et parfois des exportations américaines vers les USA.

A partir du moment où nous cassons cette vision d’états-nations comme entités unifiées sans divisions internes, nous pouvons voir qu’il y a bien un déplacement global du pouvoir, mais c’est de la force de travail mondiale vers les propriétaires du monde : le capital transnational et les institutions financières globales.


- Source : Noam Chomsky

Entrevista a José Luís Ontiveros, escritor mexicano

Por Juan Carlos Vergara y Gonzalo Geraldo Peláez

Bestia inclasificable, escritor heterodoxo y sumamente molesto, a contracorriente de las bagatelas y mercachifles a la orden del dólar en nuestra literatura más reciente. Lobo estepario, vive solitario en una isla de Aztlán donde espera pacientemente los signos de lo Alto que le anuncien su último viaje, el viaje a la Ciudad de Los Césares. Mítica ciudad donde se encontrará con los más fieles: el maestro del estilo, Ernesto Giménez Caballero; el profeta de la Tercera Roma, Fédor Dostoievski; el escritor anarco-fascista mexicano Rubén Sálazar Mallén; el emboscado Ernst Jünger; el abominable Louis-Ferdinad Céline; el mártir y trovador Ezra Pound y el último guerrero de Oriente, Yukio Mishima.

1. ¿Cuál es el papel de México en el contexto del desarrollo de un “nacionalismo continental” y quiénes son sus representantes?

Creo que la idea de una Federación de Naciones Hispánicas está contenida en el origen mismo del ser imperial de México con el emperador Iturbide. Don Agustín de Iturbide –que es el realizador y no sólo el consumador de la Independencia, como a su vez el creador de la Bandera Nacional Trigarante, la de las tres garantías: “religión, unión e independencia”– se pone de acuerdo con el Libertador Simón Bolívar para convocar, en lo que hoy es el territorio de Panamá segregado por los gringos de Colombia, a las naciones iberoamericanas para crear una Federación de Pueblos Hispánicos en una Junta Anfictiónica. Puede decirse entonces que desde su nacimiento a la independencia política bajo la forma imperial, México está marcado por un principio geopolítico y meta-político a la vez, en que lo importante es la vertebración de los pueblos iberoamericanos en una Gran Nación para poder enfrentar tanto a los anglosajones como a las potencias europeas.

Durante el siglo XIX, México sufrirá la guerra de agresión estadounidense, que ya estaba en el destino manifiesto de aquel país y que no es más que la transposición secular del mesianismo del pueblo elegido: la “judeocracia” como raíz de los Estados Unidos –por eso decía von Salomon, aquel nacional-bolchevique tan extraordinario y de una altura escritural semejante a la de Jünger, en su libro El Cuestionario, que le parecía obsceno que la gente tuviera que jurar bajo la Biblia, como si ella no contuviera muchos pasajes genocidas y otros de aberraciones morales-. Pero volviendo al tema de México, en el siglo XIX, cuando los yanquis cumplen con esa parte de su destino manifiesto que es la conquista de la Tierra Prometida y se apoderan de más de la mitad del territorio nacional, de la parte más rica de México, ello provoca que los conservadores, con sus limitaciones reaccionarias y güelfas, decidan en un momento determinado buscar en un país europeo un contrapeso a la expansión yanqui; es el caso de Francia, con Napoleón III que aprovechará la Guerra de Secesión en EE.UU. para intentar crear un Imperio Latino (de allí el término Latinoamérica acuñado por los franceses). Cuál es la idea entonces, ver en la figura de un príncipe europeo el restablecimiento del Imperio Mexicano, y eso se hace con el emperador Maximiliano de Habsburgo, quien tiene un fin trágico porque nunca los franceses quisieron en realidad un ejército imperial mexicano, independiente y poderoso. Los generales conservadores con mayor perspectiva, como era Miramón, que defendió el alcázar del castillo de Chapultepec con los cadetes del Colegio Militar en el último bastión de resistencia a la invasión gringa, y que es mandado al exterior, lo mismo que el general Mejías, son parte de aquel fin trágico consumado en manos del traidor Benito Juárez, quien firma el tratado McLane-Ocampo: un oprobio, algo indefendible, que los mismos liberales condenan en su obra magna México a través de los siglos. Es la venta de Baja California, el otorgamiento libre a las campañas punitivas yanquis en el norte y el paso a perpetuidad por el istmo de Tehuantepec. Prácticamente una entrega completa de México a los EE. UU. encabezada por el traidor Benito Juárez, quien con el apoyo yanqui arrastra a la derrota del ejército imperial y fusila al emperador Maximiliano, al general Miramón y al general Mejías en el Cerro de las Campanas.

De ahí se pasa a otra etapa del país, pero siempre está latente en el mexicano el propósito de una revancha contra los gringos, lo que ocurrirá en la Primera Guerra Mundial cuando la Alemania del Káiser manda un telegrama a Venustiano Carranza, primer jefe del Ejército Constitucionalista, y quien honra la memoria de Iturbide, primer jefe de las tropas insurgentes. Este telegrama es el telegrama Zimmermann, donde Alemania ofrece a México que si se une a la guerra en un nuevo frente contra los EE. UU. le serán devueltos en recompensa los territorios perdidos en 1847. México está desangrado por la revolución, no tiene capacidad operativa, pero de cualquier forma esto marca también otro hito muy claro de su trayectoria política más pura.

Pero ya llegando al terreno de las ideas, será, en principio, José Vasconcelos quien perfila la noción metafísica del águila y el cóndor en los motivos de la Universidad Nacional, de la que será rector y cuyo lema es “Por mi raza hablará el Espíritu”. Precisamente el lugar del águila bicéfala del imperio español, el cóndor y el águila, por una parte, y los motivos del escudo, por otra, como símbolos  de la Unidad Continental de los Pueblos de América. Esto se encuentra también en la invitación que Vasconcelos hace a Gabriela Mistral a México, en donde desarrolla una gran labor que provoca la envidia de los pigmeos, fomentada por los mediocres que nunca faltan en ningún país nuestro y que son una mayoría. Entonces, Mistral regresa a Chile, pero la “idea iberoamericana” que forma parte de la Revolución Mexicana alienta al APRA peruano (Víctor Haya de la Torre) como al joven Sandino y, luego, al Peronismo.

A propósito del Peronismo, la Revolución Mexicana tiene una confluencia natural con éste. Hay una visita de una comisión mexicana en la etapa peronista recibida por Eva Duarte de Perón en la que figuran dos diputados que serán futuros presidentes mexicanos, Adolfo López Mateos y Gustavo Díaz Ordaz. Se puede decir que la misión vinculatoria de México en Latinoamérica, en la América Románica, en Iberoamérica, en Indo-América o como se le quiera designar, se mantiene hasta que se firma el Tratado de Libre Comercio en la época de la entropía de la Revolución Mexicana bajo el dominio tecnocrático de Carlos Salinas de Gortari. Se establece entonces el Tratado que da lugar al alejamiento de México de su “misión iberoamericana”.

Finalmente, hay que considerar que la Revolución Cubana es una forma en que México proyecta su Independencia. En México tuvo lugar el primer viaje que hacen los revolucionarios cubanos a bordo del Granma y que da inicio a la Revolución Cubana, donde juega un papel muy importante don Fernando Gutiérrez Barrios, de quien fui asesor y allegado y que fungía como agente especial de la Dirección Federal de Seguridad de los órganos de inteligencia mexicanos, bajo la dirección del presidente López Mateos. En esa ocasión dimos un golpe muy sensible a los gringos: cuando en la OEA todos los países latinoamericanos se inclinan ante el poder yanqui y piden que sea expulsada Cuba, el único país que defiende a Cuba es México.

Pero de toda esa trayectoria histórica y doctrinaria, se pasa a un estado de neocolonialismo cada vez más grave y abyecto.

2. ¿Cuáles serían las lecciones históricas de la Revolución Mexicana en cuanto origen de una tradición de pensamiento continental y revolucionario?

La Revolución Mexicana como todo nacionalismo tiene su raíz en la Revolución Francesa; por eso no debemos mitificar al nacionalismo en la medida que es una creación de la Ilustración. La fragmentación entre naciones también nos ha conducido a guerras fratricidas, especialmente en Sudamérica, como esa infame alianza entre Argentina, Brasil y Uruguay contra Paraguay, una verdadera abyección. También Chile, en ese sentido, tiene que revisar su papel respecto a Perú y Bolivia. Debemos estar conscientes por lo mismo que si no superamos el nacionalismo como cantonalidad de “pensamiento aldeano” y no pensamos en una “unidad superior política” como es el Imperio Iberoamericano, los latinoamericanos –donde quepan los brasileños pero no como poder suprematista sino en una relación de equidad– estaremos perdidos.

La Revolución Mexicana expresa el “ethos” más profundo de la nación mexicana, genera un movimiento literario, la “novela de la Revolución”, un movimiento pictórico como  el muralismo, igualmente una importante corriente musical donde está el Huapango de Moncayo por ejemplo, con lo cual el mexicano vuelve a sentirse orgulloso de su ser mexicano. Esto es muy importante: tenemos que tener orgullo cada uno de nuestra particularidad  pero sin que ello nos lleve a confrontarnos o a decir que nuestro particularismo es mejor que el otro.

En México, actualmente la Revolución Mexicana ha sido desmantelada por el partido que se dice heredero de la misma, el P.R.I. que también tiene etapas diversas desde su origen, con el gran geoestratega, el General Calles, creador del Partido Nacional Revolucionario, el partido de la Revolución Mexicana y fundamento del P.R.I., que ha retornado al poder tras el fracaso estruendoso de la derechona pro-yanqui y pro-sionista. Sin embargo, en estos momentos México atraviesa una crisis interna provocada por el desbordamiento de la violencia de los carteles del narcotráfico. Esto habría que revisarlo en otro punto: la cuestión de las drogas, su uso tradicional y mistérico  como iniciación. También, como dijo el Che que había que llenar Latinoamérica de Vietnams, hay que llenar a los gringos de droga porque no pueden vivir sin ella, eso es evidente y es una verdad tan contundente como aromática es la marihuana.

3. ¿Qué examen realizas actualmente respecto al rechazo y el desprecio de la Cultura, y sus efectos de creciente despolitización?

Todo esto se explica en referencia a los ciclos cósmicos, por lo que no podemos para nada olvidar que estamos en el cierre de un ciclo, como dice Julius Evola, y como también explica don Miguel Serrano mencionando el Kaliyuga. Uno de los rasgos de la Edad Sombría, de la Edad de Hierro que mencionara Hesíodo, es el rechazo a toda vida comunitaria, a una axiología superior, a las raíces identitarias, a la personalidad histórica y a la definición del hombre por la palabra y el lenguaje. Es entonces una época de negacionismo, de nihilismo colectivo, en que los pueblos pierden su personalidad, es decir, su identidad y se vuelven consumidores, de ahí que estemos grupos como la revista chilena Ciudad de los Césares, el revisionismo histórico que representa Héctor Buela en Argentina desde la Video Editora El Walhalla. Distintas manifestaciones, algunas no organizadas en corrientes de opinión, pero sí en escritores simbólicos que las encarnan para volver a revitalizar el alma de los pueblos: “esa es la gran labor y el desafío cultural y político”. Y no hay que olvidar nunca la enseña poética de José Antonio Primo de Rivera: “A los pueblos no los han movido nunca más que los poetas”.

El hombre de la América Románica o de Indo-América, en particular, tiene el desafío de pensar un bloque geoestratégico Iberoamericano: “Iberoamérica como una unidad de destino en lo Universal”, como una exigencia de confrontación con la civilización gangrenada y occidentafílica, dominada por la “usurocracia judía”. Creo entonces que bajo la ecuación “amigo/enemigo” de Carl Schmitt tenemos muy claramente definidos a los enemigos: el lobby judío internacional, el Sanedrín, lo que llamaba ya San Pablo muy poéticamente “la sinagoga de Satanás”, y por otra parte sus siervos, los gringos, y sus aliados európidos otanescos. Ellos son el enemigo, que busca nuestro subyugamiento y la pérdida de nuestra lengua, nuestras creencias y nuestra manera de ser. Tenemos por tanto que afinar todos los medios estratégicos para vertebrar una resistencia iberoamericana que nos conduzca a una genuina “Segunda Guerra de Independencia”.

4. ¿Cuáles serían los modos de movilizar las fuerzas metafísicas o espirituales del bloque continental iberoamericano?

Ciertamente son los escritores y los poetas los que determinarán un nuevo ciclo para Iberoamérica. Como han citado a Jünger muy acertadamente, se trata de la <<movilización total>> de los “poderes metafísicos” del alma indestructible de nuestra estirpe: “mientras tengamos palabra y alma no podremos ser vencidos”. En sí considero, en ese sentido, que el fascismo como doctrina y revelación a los pueblos no fue vencido en la Segunda Guerra Mundial, y la prueba es que estamos aquí reunidos nosotros bajo un haz de flecha y bajo la bendición de la palabra y el Poder de lo Alto. Yo creo indudablemente que debemos buscar fórmulas políticas novedosas que no contengan en sí el uso de términos que muchas veces han sido satanizados, demonizados por la industria de Hollywood y el aparato de propaganda mundialista; de tal modo que estamos en desventaja táctica ante esos poderes que dominan el mundo, pero mientras mantengamos una relación y una comunión con el Poder de lo Alto y con los “magmas secretos que mueven la historia” podemos decir que un escritor en su buhardilla decide la historia del mundo.

5. ¿A quiénes consideras como los más caros representantes de la tradición político-cultural iberoamericana?

Cada uno de nuestros pueblos tiene una tradición literaria, tanto en historiografía como en teoría del Estado, suficiente como referencia para trazar un destino. Debemos, sin embargo, ver más allá de nosotros mismos, no para seguir de manera epigonal, servil, o como caricatura a pensadores de otras latitudes, sino para no perdernos en una visión de autosuficiencia y aislacionismo.

Así, yo diría que los puntos de referencia, más que en los pensadores políticos, está en los grandes escritores. Dostoievski es la referencia máxima que podemos encontrar respecto a la Santa Rusia, la Tercera Roma; Jünger es el que nos proporciona el medio más eficaz para actuar con  inteligencia en las actuales condiciones de adversidad, en su obra La Emboscadura. Giménez Caballero (“Gecé”), en España, nos marca la necesidad de la imaginación y de la renovación del estilo como una forma de permanecer fieles y adelantarnos a los tiempos, porque creo que nuestra misión es “unir la Tradición con la Modernidad”. En términos posmodernos, es crear un sistema cultural autónomo pero flexible; no hablo necesariamente de sincretismo o eclecticismo, pero sí de cierta porosidad que permita animar a los nuevos bárbaros, y me refiero a mi libro Apología de la Barbarie, que se reeditará en España y Argentina en su edición definitiva, y cuyo sentido es ese retorno a los valores bárbaros, en los términos de Nietzsche, como generadores de nuevos significados. Necesitamos arrollar y terminar con la civilización senecta y gangrenada, insustentable, del neo-capitalismo usurocrático y reconstituir el “arte en la vida”, el arte de la guerra, el valor del guerrero, el valor del poeta. Creo que esto es lo fundamental. Cada uno de nuestros pueblos tiene en sus simientes la marca misma de la genialidad, de la originalidad y de un sentido propio, lo que no nos puede llevar a perder de vista la universalidad.

6. ¿Qué vínculos secretos o profundos se pueden establecer entre México, Japón y la Europa fascista?

Hay tradiciones fundamentales que, pese a que no han tenido, como en Japón, el cuidado de una descendencia dinástica –la de la Casa del Sol, el Imperio del Sol Naciente y el Emperador como hijo de la diosa Amaterasu–, mantienen un vínculo trascendente. Los símbolos imperiales de la tradición pre-hispánica son un ejemplo. Está como afinidad fundamental la doctrina azteca de “lucha y victoria” que se manifiesta en los caballeros águilas y tigres, y que estudian en el Calmécac no solamente el arte de la guerra sino el sentido sacro de su misión guerrera. Esto es similar a la imagen del samurái, que si bien con la dinastía Meiji y la modernización del Japón se ha visto humillado, despojándosele de la katana, alma del guerrero, en la Segunda Guerra la ha recuperado como símbolo del honor. Creo, a propósito del Japón, que no hubo ejército más decidido y fanático como “habitantes del templo” –su sentido etimológico– que ese, y que hay necesidad del fanatismo, no como obcecación y exclusión automática del otro, ni como satanización de enemigos cuya perversidad es intrínseca de una Iglesia Católica, sino como un aliento inclaudicable como el que tuvieron los japoneses en su combate, incluso superior, me atrevería a decir –con lo que les admiro–, a la Wehrmacht y las SS.

Pero digamos, para finalizar, lo siguiente: podemos constituir un “eje Aztlán-Austral-Yamato”, un nuevo eje Metafísico, un nuevo Poder Geopolítico Mundial. Mientras nuestros pueblos Iberoamericanos sigamos perdidos en nuestras insignificancias, en nuestros problemas locales, en las pequeñas cosas de la vida cotidiana, no podremos alzar al cielo nuestra palabra.

7. ¿Es el escritor e intelectual Octavio Paz el padre de la literatura mexicana moderna?

Es indudable que el príncipe Paz tuvo su corte, y que frente a las actuales pequeñas bestias y bestezuelas letradas, él fue de otra categoría, tanto por su estilo como por su obra ensayística y poética. El problema fundamental de Paz, sin embargo, es que no quería tener amigos ni seguidores sino lacayos, como todos los monarcas. México había sido regido antes de Paz por Alfonso Reyes, que se llevó muy bien con Borges; ha sido, en ese sentido, tierra pródiga en asilos y en la protección de los escritores iberoamericanos bajo persecución  en épocas de gobiernos sin respeto a las letras ni a la diversidad espiritual. Entre todos los pueblos iberoamericanos, pocos pueden hablar de una historia de asilo y protección como la ha tenido México en muy diversas etapas de su historia, tanto a los españoles republicanos como al exilio chileno que produjo el Golpe militar.

Ahora bien, Paz es una referencia indudable en la vida literaria mexicana, y yo diría más, en la vida cultural e incluso política. Sin embargo, hay que ver también sus etapas. Está el joven Paz, que va a luchar junto a la Liga de Artistas y Escritores Revolucionarios (que era un engendro stalinista) en la Guerra Civil Española, donde naturalmente no disparó ni un solo tiro –quizá alguna flatulencia. Luego, el Paz que se vuelve “demócrata profesional” pero al mismo tiempo goza de todos los privilegios que da el P.R.I. en el poder, y que en 1968, hace el gesto, aunque más bien mueca, de renunciar a la embajada en India por la pretendida masacre de los estudiantes –que no pasarían de 500 y que fue una decisión patriótica y obligada de un gran presidente mexicano como fue don Gustavo Díaz Ordaz–. Renunciando puramente al título de embajador sigue cobrando la nómina. Es decir, Paz, como ejemplo de coraje, de la consistencia y del arrojo, no lo es. No es ningún tipo de Ezra Pound, ni nada semejante. Aunque sí tuvo la virtud de enfrentarse al mandarinato de la dictadura infrarroja en el pensamiento y logró de alguna forma abrir cauces a la expresión de otras tendencias políticas, pese a que actualmente su herencia sea usufructuada por el perverso judío Enrique Krauze, quien dirige la revista Letras Libres, que yo llamo “letras vencidas” o “letras en venta”. No hay ninguna similitud entre el gran escritor Paz y el amanuense Krauze, por lo que de alguna manera aquí no pasó como con Zeus y Kronos porque no hay que confiar nunca en un judío –aunque yo, como el Führer, admiro a un gran judío: León Bloy–.

8. ¿Qué nos puedes comentar de la experiencia de la “diáspora” o del “exilio” de los escritores o intelectuales vinculados a un pensamiento disidente, a una tercera vía de pensamiento?

Por principio no utilicemos el término diáspora, que eso es del pueblo judío errante; de lo que sí hablaría es del “exilio interior” y en esa perspectiva creo que sí es muy claro que somos como Robinsones. Lo de Robinsón Literario, dicho sea de paso, proviene de Ernesto Giménez Caballero (“Gecé”), que publicó el Robinsón Literario antes de la Guerra Civil Española como una proclama de que él vivía en su ínsula y que no quería entrar en una contienda fratricida; aunque al final, cuando se dieron las cosas, Giménez Caballero fue de alguna manera el Goebbels español, en las proporciones debidas.

Volviendo a lo nuestro, estamos los Robinsones, los que somos forajidos de la opinión, disidentes del espíritu, francotiradores, trotabosques, andariegos, vagabundos, transterrados: no tenemos el arraigo a una tierra que nos proteja porque le reprochamos a aquella donde hemos nacido su tendencia a la abyección, a la falta de creatividad, al aletargamiento del ser; somos profundamente antipáticos e incluso abominables, de alguna manera somos espectros de bestias negras, porque de un bestiario se trata, desde el Yeti, abominable hombre que vive en Aztlán, hasta Erwin Robertson y la gente que reafirma el ser más profundo de su pueblo, todos ellos abominables. Es lo que debemos considerar como la cuota obligada a cumplir, no tendremos reconocimiento nunca: nadie valorará nuestra obra, estamos solos, pero con nosotros está el Espíritu Santo.

9. ¿Cuáles serían los lazos profundos, esotéricos entre Iberoamérica y el mundo del Islam?

Un principio fundamental para reconocernos como Imperio Indo-americano, Iberoamericano o de la América Románica, es tener presente aquel factor fundamental en la constitución de nuestra “psique” como es el Islam. No solamente por su aportación a la actual lengua española, donde hablamos más de cuatro mil palabras de origen árabe –sin olvidar que el Profeta Muhammad, que bendito y protegido sea por Allah, surge de la tribu de los Qurays, que practicaba torneos de oratoria, perfeccionando y dando forma lingüística al árabe– no sólo por ello. También porque los ochos siglos que los árabes, el Islam, estuvo en España, son los siglos imborrables del gran califato de Córdoba, en donde se vivió la mayor riqueza espiritual de España, pese a la islamofobia actual provocada por el Sionismo.

Quien desarrolla la medicina, la arquitectura, la alquimia, es el Islam. En el Islam guardamos mucho del sentido patriarcal Iberoamericano: nuestra forma de considerar a la mujer es islámica, nuestra forma de combatir y hacer la guerra es islámica y proviene de la Yihâd, es decir de la “Guerra Santa”, nuestra forma de ser católicos es islámica… ¿qué no es islámico?...bueno, el vino, que es mediterráneo, griego.  Pero todo lo demás está permeado del Islam, nuestra hospitalidad, nuestra forma de la cortesía, de la amabilidad, del tratamiento con las personas, del respeto, es Islámica y también nuestra concepción de la autoridad hierática es Islámica: somos tributarios de una profunda herencia islámica. Y yo diría que en estos momentos Siria, con su Islam profundo y tolerante, arraigado en el pueblo y no vuelto una herramienta de dominio, se convierte en el símbolo de los derechos de los pueblos. No hay ningún país más asediado, no hay ningún país más ultrajado, no hay ninguno que sufra más en carne propia esa agresión artera que proviene de todas las corrientes del Imperialismo Yanqui, del Sionismo y de los traidores al Islam bajo la careta de una falsa posición de purismo como es el Wahabbismo. Entonces, Siria es Chile, Siria es México, Siria es Argentina: “Siria es Iberoamérica”.

jeudi, 09 janvier 2014

Le Roi Veneur

Le Roi Veneur

Le Roi Veneur

Écrit dans la plus pure tradition littéraire de la nouvelle, cet opuscule d’Olivier Meyer se veut résonance à l’œuvre laissée par Dominique Venner dont le geste fort, quasi-sacrificiel, a affecté bon nombre d’Européens conscients.

Véritable conte du Graal du XXIe siècle sur les traces de Dominique Venner, ce texte est un vibrant appel au réveil des consciences, afin que les Européens sortent de leur dormition, qui trouvera écho par delà les différences intergénérationnelles.

« Il existe une Europe secrète, un ordre de chevalerie de l’esprit qui relie des hommes par delà le temps et la mort ». Êtes-vous prêts à découvrir l’Ordre O21M ?...

Pour commander: http://www.ladiffusiondulore.fr/a-voir-nouveautes/511-le-roi-veneur.html

 

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L'engagement par l'enracinement!

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Comment stopper les "veuves noires" du Caucase du Nord?

Comment stopper les "veuves noires" du Caucase du Nord?

Dossier: Attentat de Volgograd

Ex: http://fr.rian.ru

Par Nabi Abdoullaïev, RIA Novosti
Comment stopper les "veuves noires" du Caucase du Nord? 
 
Le 21 octobre dernier, une femme se faisait exploser dans un bus dans le sud de la Russie. Cet attentat montre que la guérilla n'a pas l'intention de renoncer à sa tactique la plus meurtrière dans sa guerre contre la population civile et la police en Russie - Moscou inclus.

Les journalistes ont baptisé ces femmes kamikazes les "veuves noires". Elles ont déjà permis aux rebelles islamistes du Nord-Caucase de se faire reconnaître comme une force combattante sur l'un des fronts du jihad mondial. Aujourd’hui les femmes kamikazes sont devenues l'une des armes les plus efficaces de l'arsenal des terroristes tchétchènes et daghestanais.

Richard Pape, professeur à l'université de Chicago, a calculé qu'entre 1998 et 2001 chaque attentat suicide dans le monde a fait en moyenne 34 victimes. Entre juin 2000, date du premier attentat de ce genre, et l'heure actuelle, les femmes kamikazes nord-caucasiennes ont participé (seules ou en groupe) à 25 attentats et entraîné 847 morts.

Guidées par la douleur ou par la guérilla?

Les premiers attentats-suicides ont été commis par des femmes en Tchétchénie, moins d'un an après le début de la deuxième campagne tchétchène en 1999. Cette année-là le gouvernement russe voulait mettre fin à l’activité des séparatistes et des islamistes dans la région.

Le principal facteur qui a poussé les femmes au suicide fut l’ordre d'une organisation terroriste. Bien plus de cruautés et d'actes de violence incontrôlés avaient été commis pendant la première guerre de Tchétchénie (1994-1996) par rapport à la seconde mais il n'y avait pas eu d’attentats suicides.

Les attentats suicides commis par des femmes ont commencé au Daghestan, voisin de la Tchétchénie, en 2010. Depuis, les six attentats suicides commis l’ont été par des ressortissantes daghestanaises et non tchétchènes. Pourquoi ? Peut-être parce que l'opération de grande envergure contre les rebelles en Tchétchénie, entreprise après la prise d'otage de Beslan, a également permis d'éliminer les terroristes qui savaient comment manipuler les femmes pour les pousser à commettre des attentats-suicides. Quelques années plus tard ce "savoir-faire" resurgissait au Daghestan.

Un court laps de temps sépare ces attentats suicides, perpétrés à bord d’avions en 2004 et dans le métro de Moscou en 2010. Des attentats retentissants ont également été commis très loin des frontières de la Tchétchénie et du Daghestan comme la prise d'otage à l'école de Beslan ou du centre théâtral de la Doubrovka, qui ont été particulièrement retentissants. Tous ces faits démontrent la présence d'une organisation utilisant le sentiment de désespoir éprouvé par les femmes kamikazes pour arriver à ses fins.

La stratégie derrière la tactique

Pourquoi les femmes kamikazes occupent-elles une place aussi importante dans la lutte menée par la guérilla du Caucase du Nord?  Premièrement ces attaques atteignent leur but, comme l'indiquent les chiffres mentionnés. En termes stratégiques il est primordial pour les terroristes d'attirer l'attention de la presse car c'est elle qui permet d'apprendre au monde entier leur existence et leurs objectifs. Avec leurs actions, ils font justement toujours la une des journaux.

L’arme des "veuves noires" est aujourd’hui un "savoir-faire" important pour les terroristes et aujourd’hui il leur serait stratégiquement déraisonnable d'y renoncer complètement. La crainte des "veuves noires" est si grande que parfois, des passagers russes refusent de voler dans le même avion que des femmes portant une tenue musulmane.

Il existe une réserve inépuisable de femmes voulant mettre fin à leur jour au nom d'une "mission suprême". Les femmes des terroristes islamiques (la grande majorité des kamikazes étaient des épouses de rebelles) n'ont pratiquement aucune possibilité de revenir à une vie sociale normale, surtout après que leur mari a été tué par les forces d'élite.

Comment contrer la menace?

De toute évidence, le traumatisme psychologique infligé par la guerre et le désespoir sont un environnement très fertile pour le terrorisme féminin. Mais le facteur clé qui transforme ce trouble en volonté et en violence est l'organisation. Il est évident que les efforts des forces de sécurité doivent viser à identifier les porteurs de ce "savoir-faire" qui permet de pousser les femmes en première ligne du front de la guerre terroriste dans le Caucase du Nord.

Après la prise d'otages de Beslan – qui a suivi de près un attentat-suicide à la station de métro Rijskaïa à Moscou et une explosion de bombes à bord de deux avions de ligne russes - le commandement des forces de sécurité s'était concentré sur la lutte contre les terroristes arabes et les islamistes dans les rangs des rebelles tchétchènes. En seulement quelques mois beaucoup d'entre eux ont été éliminés grâce aux opérations ponctuelles ou ont dû quitter la région.

Les autorités russes ont également réussi à mettre en place un gouvernement tchéchène loyal. L'Etat a ensuite réprimé les dispositions séparatistes et jihadistes en empêchant la glorification du suicide.

Le mois dernier, le président russe Vladimir Poutine a soumis à la Douma (chambre basse du parlement) un projet de loi qui obligerait les proches des terroristes à rembourser les dommages infligés par leurs actes. Cette mesure vise avant tout à pousser les terroristes potentiels à réfléchir au prix fort qu’eux ou leur famille devraient payer. Cependant, dans le cas des femmes kamikazes dont beaucoup interrompent tout contact avec leurs proches et familles, il n'est pas certain que cette mesure ait l'effet souhaité.

L’opinion de l’auteur ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction

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A Europe Without a Future

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A Europe Without a Future

Vladimir NESTEROV

Ex: http://www.strategic-culture.org

 

In summer of this year high spirits prevailed in Brussels. When Eurostat published its statistical report for the second quarter, it turned out that the economy of the Eurozone, despite the pessimistic expectations of experts, had grown. Not at all significantly, of course - by 0.3%, and that was mainly from a certain amount of economic recovery in Germany and France. The growth of the largest economies of Europe equaled 0.7% and 0.5% respectively, in annual terms.  It was predicted that Germany's GDP would increase by another 0.5% by the end of the year. Of course, the GDP of the Eurozone, pulled down by the «problem countries» of southern Europe, will still go down by the same 0.5%

Anyway, European Council President Herman Van Rompuy hastened to announce that «the low point of the financial crisis in Europe has passed», and European Commission President Jose Manuel Barroso proclaimed that «the EU is transitioning from a crisis policy to a growth policy». And all this was happening while experts were saying that it's too early to start rejoicing about the «growth». For example, Guntram Wolff, director of the analytical center Bruegel, stated at that time, «Growth figures in all of Europe are still way too small to manage to turn around the situation on the job market. Unemployment rates will remain high in southern Europe next year as well. It is going to be a while before we'll see any relief there... I think public investments are especially important in Germany, which has one of the lowest public investment quotas in the EU. It is surprising that in a country where borrowing money comes so cheap investments are so low. In Germany in particular there are a couple of shortfalls when it comes to public infrastructure. In some regions like the Ruhr region it's obvious that public investments are lagging behind.» 

However, neither Berlin nor Brussels has turned out to be prepared for such a turn of events. Of course, the ECB has tried to take some measures, for example, lowering the discount rate to 0.25%. However, Germany, which has the strongest economy in Europe, has not supported the ECB's initiative by increasing investments. Submitting to Berlin's will, other countries have done the same.

Seeing the financial policy of their governments, entrepreneurs also joined in the «cheap money» game. They started investing, but in real estate, not in the real sector. This happened in France, in Germany and in other countries.

A Sobering November

The summer optimism of Brussels officials had evaporated by late November. At the end of the third quarter, the Eurozone's economic growth turned out to be illusory - it was only 0.1% (!). That is, the crisis hasn't gone anywhere; it was only lying low in order to pop up again with new force. The third quarter refuted the commonly-held notion of a «two-speed Europe», according to which, while there is no growth in Southern Europe, there definitely is in the North. Nothing could be further from the truth; not a single country in the Eurozone can currently boast of significant growth. Even in Germany the growth of the GDP was ridiculously modest - 0.3%, or 1.3% in annual terms.  And they may not even end up with this 1.3%. The fact of the matter is that in September production had already started to decline. And the fourth quarter started extremely poorly; in October Germany's industrial production volume was 1.2% lower than in September. Production in the processing industry went down by 1.1%, manufacturing of capital goods decreased by 3%, and manufacturing of durable consumer goods decreased by 4.5%. 

«The German economy has not managed to make a good start to the fourth quarter. Businesses are still holding back with investment. This indicates a rather cautious outlook for investment activity in the coming months», said Commerzbank economist Ralph Solveen, commenting on recent events. 

In the end, everything comes down to the reduced purchasing power in Europe and in the rest of the world brought about by the crisis. For the German economy, which is focused on exports, hard times have come. It is worth noting that at the November China-EU summit in Beijing, neither the Germans nor the other Europeans, who are accustomed to criticize the Chinese government for «human rights violations», said a single word  on this topic. And this is understandable; whether or not the Germans like the way the Chinese do things, there is no other consumer of their products as large as China, and there is unlikely to be one.

Things are no better in the smaller countries of the Eurozone. Austria has managed to return to an insignificant amount of growth, 0.2%. The Netherlands compensated for a drop in the first half of the year, showing growth of 0.3%. Finland reached growth of 0.4%. There have been no noticeable changes for the better in «problem» Southern Europe, either. Growth in Spain is microscopic; Italy is not growing yet, and since the beginning of the crisis its GDP has shrunk by 25% (!). In Greece the decline is continuing as usual, albeit not as rapidly as before.

As for France, people there now believe that the «chronic patient» of Europe is no longer Greece, but their own country. A 0.1% reduction in the GDP caused a sort of national stress. After all, both Gaullist Nicolas Sarkozy and socialist Francois Hollande have continually reduced social expenses, raised existing taxes and introduced new ones. As a result, unemployment rose in the third quarter of this year; among young people, according to data for September, it has remained at the level of 25%.

Amid the economic problems in Europe, poverty is progressing rapidly. According to Eurostat sociologists, in 2012 124.5 million people were on the brink of poverty. The worst situation is in Bulgaria, where poverty and social isolation threaten half (!) of the population. Next after Bulgaria are Romania and Latvia, where 42% and 37% of residents are at risk of poverty, respectively. In Lithuania poverty threatens 33% of the population, in Poland 27.2%, and in Estonia 23.1%. Italy must be mentioned among such countries as well; although the percentage of poor people is not so large (29.2%), in absolute terms they come to 18.2 million people. The Italians make up the largest mass of poor people in Europe.

From Euroskepticism to Total Pessimism

The debt crisis which is already in its fifth year in Europe and the severe austerity measures which all European countries have had to introduce is causing a rise in Euroskepticism, not only on the periphery of Europe, but in relatively prosperous countries like Germany and Austria as well.

The results of a survey conducted in late August – early September 2013 by the French marketing firm IFOP show an abrupt increase in the number of Euroskeptics in the top four economies of the Eurozone: Germany, France, Italy and Spain. The main question they asked the Germans, French, Italians and Spaniards was whether they felt that membership in the European Union was advantageous to them. 37% of residents of the Pyrenees believe that membership in the EU only brings Spain problems (a year earlier 26% in Spain were Euroskeptics). In France the number of those who are dissatisfied with their country's membership in the European Union rose from 38% in 2012 to 43% at present. In Germany 44% of the population disapprove of membership in united Europe (a year ago 36% in Germany were Euroskeptics). The greatest number of Euroskeptics is in Italy, where 45% of citizens see no benefit in being part of the European Union...

Along with Euroskepticism, the souls of Old World residents are increasingly filled with pessimism. People are losing hope and faith in the future. According to data from the American Pew Research Center, which conducted a study on this topic in spring 2013, only 28% of Germans, 17% of the British, 14% of Italians and 9% of the French believe that their children will live better than previous generations. What is even more interesting is that pessimism in the West contrasts sharply with optimism in developing countries; 82% of the Chinese, 59% of Indians and 65% of Nigerians believe in a better future. 

Obviously those experts who believe that Europe is losing its former leading position as the locomotive of progress are right. The time of other civilizations has come.

Foto: dw.de

Les 10 outils les plus incroyables utilisés par la NSA pour nous espionner

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Les 10 outils les plus incroyables utilisés par la NSA pour nous espionner


« Suite aux révélations du journal allemand Der Spiegel sur l’étendue de l’infiltration de la NSA dans les infrastructures informatiques, voici une liste de 10 outils de cyberespionnage stupéfiants utilisés par la National Security Agency.

Le journal allemand Der Spiegel a lancé des révélations chocs sur le cyberespionnage à partir de documents confidentiels partagés par l’ancien consultant de la NSA Edward Snowden. Voici un palmarès des outils les plus fous utilisés par la National Security Agency pour nous espionner.

Il semblerait que pour chaque porte verrouillée par les fournisseurs d’équipements réseaux, les produits informatiques et les télécoms, la NSA possède une clé. La liste complète de ces outils disponible ici.

FEEDTHROUGH

Juniper Networks n’est ni plus ni moins que le 2e équipementier mondial de systèmes réseaux pour entreprises. Ses pare-feux Netscreen permettent de faire respecter la politique de sécurité d’un réseau informatique, définissant quels types de communication y sont autorisés. La NSA inflitre ce périmètre sécurisé grâce à Feedthrough.


DEITYBOUNCE
Deitybounce permet d’installer des logiciels malveillants de façon permanente, notamment sur les serveurs “PowerEdge” du fabricant mondial de PC Dell. La NSA implante son malware dans les “BIOS”, ces logiciels sur la carte mère d’un ordinateur qui sont les premiers éléments installés au démarrage de l’appareil. Le PC ou serveur infecté semble fonctionner normalement, et même s’il est nettoyé, et son contenu entièrement effacé, les logiciels espions de la NSA restent logés de façon invisible. Dell a répondu à cette révélation.

JETPLOW
Jetplow permet d’installer des logiciels espions permanents dans les pare-feux du géant mondial des réseaux informatiques Cisco. Il peut aussi “modifier le système d’opération des pare-feux de Cisco au démarrage”. Une option de “porte dérobée permanente” permet aussi “un accès complet”. Cisco a répondu à cette révélation.
 
HEADWATER
Headwater nstalle une “porte dérobée permanente“ (Persistent Backdoor) sur certains routeurs du fabricant de matériel informatique chinois Huawei. Ces “implants” espions peuvent être installés à distance via internet.

NIGHTSTAND
Nightstand est un appareil sans fil d’exploitation et d’insertion de données, “typiquement utilisé quand on ne peut accéder à une cible via une connexion internet.” Il permet des attaques de loin, jusqu’à près de 13 kilomètres de distance de la cible.

PICASSO
D’apparence assez habituelle voire désuète, Picasso est un téléphone sans fil avec puce GSM (dont deux modèles de Samsung) qui permet de “collecter les données d’utilisateurs, des informations de géolocalisation et le son d’une pièce”. Ces données peuvent être récupérées via un ordinateur portable ou bien par SMS “sans alerter la cible”.

COTTONMOUTH-I
Pour le novice, cet outil ressemble à un port et câble USB inoffensifs. Mais à l’intérieur, se cache une carte mère qui fournit “un pont sans fil dans un réseau cible, ainsi que la possibilité d’introduire des logiciels « exploit » sur des ordinateurs portables ciblés.” (Un “exploit” permet à un logiciel malveillant d’exploiter une faille de sécurité informatique dans un système d’exploitation ou un logiciel.) Autrement dit, la NSA peut introduire un cheval de Troie dans n’importe quel ordinateur.

IRATEMONK

Iratemonk est un logiciel malveillant qui infecte des ordinateurs portables et de bureau en attaquant le firmware de disques durs fabriqués par Western Digital, Seagate, Maxtor et Samsung, qui sont toutes à l’exception de la dernière, des entreprises américaines. Le firmware, ou microprogramme, concerne l’ensemble des instructions et des structures de données qui sont intégrées dans le materiel informatique.


TOTEGHOSTLY 2.0

Toteghostly 2.0 est un implant logicel à destination du système d’exploitation Windows Mobile, qui permet d’extraire et d’installer des données à distance. La NSA peut ainsi accéder aux SMS, liste de contacts, messages vocaux, géolocalisation, fichiers audio et vidéo, etc. de l’appareil.


CANDYGRAM

Candygram est une “station GSM active”, qui permet d’imiter le comportement d’une tour de téléphonie cellulaire et ainsi de repérer et monitorer des téléphones portables. Quand un appareil ciblé entre dans le périmètre de la station Candygram, le système envoie un SMS à l’extérieur du réseau à des téléphones “espions” préalablement enregistrés.

Tout cela sans compter Dropoutjeep qui permet à la NSA d’installer des logiciels espions sur les iPhone, et sur tous les appareils iOS et collecter ainsi des données sans que la “cible” s’en aperçoive. »

La diffamation rituelle en pratique

La diffamation rituelle en pratique

La diffamation rituelle en pratique. Comment, dans les sociétés démocratiques, on contrôle les valeurs, les opinions et les croyances

par Laird Wilcox

Ex: http://aucoeurdunationalisme.blogspot.com

Nous proposons ci-dessous un texte (Laird Wilcox, « La diffamation rituelle en pratique. Comment, dans les sociétés démocratiques, on contrôle les valeurs, les opinions et les croyances », 1990, Laird Wilcox Editorial Research Service, Tabou, volume 8, Akribeia, Saint-Genis-Laval, 2005 ; correction par Jeune Nation, 2014) écrit en 1990 par un professeur américain, Laird Wilcox, détaillant les méthodes mises en œuvre en démocratie pour détruire les opposants politiques par la diffamation. Un texte d’actualité d’autant que dans d’autres travaux, Laird Wilcox désigne clairement le lobby juif et ses avatars comme les principaux utilisateurs de ces méthodes.

Il existe plusieurs versions de ce texte, comme la version plus courte disponible en anglais sur le site de Laird Wilcox (la version anglaise du texte traduit ci-dessous se trouve sur cette page de discussion de groupe). Professeur à l’université du Kansas, Laird Wilcox est un spécialiste des mouvements politiques minoritaires et marginaux.

La diffamation, c’est la destruction, ou la tentative de destruction, de la réputation, du prestige, de la notoriété ou du statut social d’une personne ou d’un groupe de personnes par un discours ou un argumentaire écrit biaisé ou malveillant. Pour les besoins de cette étude, nous nous consacrerons à la diffamation en tant que moyen de représailles exercé contre une victime en raison de ses attitudes, de ses opinions ou de ses croyances, réelles ou imaginaires, dans le dessein d’étouffer celles-ci, de neutraliser l’influence de leur au­teur et/ou d’en faire un exemple pour décourager d’autres manifestations d’indépendance, d’« indifférence à autrui » et d’irrespect pour les tabous. Ce qui la distingue, par es­sence et par son ampleur, de la critique ou du désaccord ordinaire, c’est qu’elle est agressive, orchestrée et habi­lement menée, souvent par une organisation ou par le représentant d’un groupe d’intérêts particuliers. Mais elle présente en outre plusieurs traits caractéristiques.

Cette diffamation est « rituelle », non pas au sens où elle se référerait à une doctrine religieuse, une mystique ou un texte sacré particulier, mais parce qu’elle suit un scénario prévisible, stéréotypé, qui comporte un certain nombre de règles, comme dans un rituel.
La diffamation rituelle obéit aux règles suivantes :

1. La victime d’une diffamation rituelle doit avoir d’une manière ou d’une autre transgressé un tabou particulier, généralement en exprimant une attitude, une opinion ou une croyance défendue ou en s’y identifiant. Il n’est pas nécessaire que la victime ait « fait » quoi que ce soit ou entrepris une action concrète, il suffit qu’elle ait recouru à une forme ou une autre de communication ou d’expres­sion.

2. Dans une diffamation rituelle, le système d’attaque consiste à noircir la victime sans jamais opposer aux atti­tudes, aux opinions ou aux croyances particulières ex­primées ou sous-jacentes autre chose que des déné­gations superficielles. Il s’agit avant tout de détruire une réputation.

3. Une règle importante de la diffamation rituelle interdit d’engager un débat hon­nête sur la véracité ou le bon sens de l’opinion exprimée ; on se contente de jeter l’anathème. Débattre, c’est per­mettre à la question d’être examinée et discutée sur le fond, ce que le diffamateur rituel veut éviter à tout prix. Le principal objectif de la diffamation rituelle, c’est la censure ou la répression.

4. La victime est très souvent une personne en vue ou qui dispose au moins d’une petite renommée. Cela peut être un enseignant, un écrivain, un homme d’affaires, un fonc­tionnaire de base ou simplement un citoyen qui a son franc-parler. Plus la victime est connue, plus elle est vul­nérable à la diffamation rituelle.

5. D’autres personnes sont généralement invitées à parti­ciper à la diffamation, souvent d’ailleurs avec succès. Dans le cas d’un fonctionnaire, ses collègues sont encou­ragés à le dénoncer ; dans le cas d’un étudiant, d’autres étudiants se verront assigner cette tâche, et ainsi de suite.


6. Pour qu’une diffamation rituelle soit efficace, la victime doit être déshumanisée au point d’être identifiée à l’attitude, l’opinion ou la croyance incriminée, elle-même présentée sous un jour extrême et trompeur. Une victime dénoncée comme « élément subversif » sera ainsi iden­tifiée aux pires images de la subversion comme l’espion­nage ou la trahison. Une victime dite « perverse » sera identifiée aux pires images de la perversion, y compris les sévices sur enfants. Une victime dite « raciste » ou « anti­sémite » sera identifiée aux pires images du racisme ou de l’antisémitisme, telles que lynchages ou chambres à gaz, et ainsi de suite.


7. Pour réussir, une diffamation rituelle doit également s’accompagner de pressions et d’humiliations pour la vic­time et pour tout son entourage, y compris sa famille et ses amis qui parfois commencent à l’éviter. Si la victime a des enfants scolarisés, la publicité faite à la diffamation les expose aux railleries et aux moqueries. Si elle exerce un travail rémunéré, elle risque d’être mise à la porte. Si elle appartient à des clubs ou à des associations, le cas échéant on incitera les autres membres à l’en exclure.


8. Toute personne qui prend la défense d’une victime risque d’être confondue avec elle et diffamée de la même manière. Quand bien même sa réputation serait sans tâche, son jugement et son engagement en faveur de la victime peuvent poser problème. La victime d’une diffa­mation rituelle se retrouve souvent seule et abandonnée.


9. Toutes les explications que la victime pourrait fournir, y compris celle de s’être fait mal comprendre, sont jugées nulles et non avenues. Si elle invoque la vérité comme moyen de défense, on y verra un refus de repentance, ce qui ne fera qu’aggraver les choses. La diffamation rituelle n’implique pas nécessairement une attitude erronée ou incorrecte de la victime, mais seulement un « manque de sensibilité » responsable de son inobservance de certains tabous de la société.


10. Beaucoup de victimes succombent rapidement et passent par une période de « confession », d’excuses et d’actes de contrition. Elles dénoncent même parfois leurs amis qui partagent les valeurs, opinions et croyances défendues, quand elles ne prétendent pas avoir été « trompées », à l’instar de bon nombre d’éléments dits « subversifs » pendant l’ère McCarthy. Si les accusations mettent en cause leur « moralité », il arrive qu’elles invo­quent à leur décharge le stress ou la maladie mentale.


11. La diffamation rituelle est d’autant plus acharnée qu’elle n’est pas inspirée seulement par la vengeance, quoique ce facteur soit important: elle doit aussi avoir un caractère d’exemplarité pour que d’autres mesurent la férocité des attaques auxquelles ils s’exposent s’ils ont le malheur de s’écarter du droit chemin. La diffamation ri­tuelle est un important moyen de contrôle social.


12. Un des aspects intéressants de la diffamation rituelle, c’est son universalité. Elle n’est pas spécifique à une va­leur, une opinion ou une croyance spécifique, ni à un groupe ou une sous-culture particulière. Elle peut être uti­lisée par, pour et contre n’importe quelle minorité poli­tique, ethnique ou religieuse.


13. La diffamation rituelle prend souvent des formes pa­radoxales comme dans le cas des organisations censées lutter contre la diffamation qu’on a parfois vu inscrire le mot « anti-diffamation » dans leur intitulé1. Psychologique­ment, on est là en présence d’un mécanisme de projec­tion par lequel l’organisation tente de camoufler ses ten­dances naturelles en créant un mythe officiel, une sorte de fiction consensuelle masquant ses véritables activités pourtant transparentes à la simple lecture de leurs publi­cations.


14. La force de la diffamation rituelle réside toute entière dans sa capacité d’intimidation qui rappelle certains as­pects des vieilles croyances superstitieuses dans les « malédictions » et les « sortilèges ». Elle joue aussi sur la crainte subconsciente qu’ont la plupart des gens d’être rejetés par leur « tribu » et coupés des systèmes d’en­traide sociaux et psychologiques. Seule une personne vraiment courageuse et indépendante pourra soutenir toute la virulence de la diffamation rituelle et sortira même parfois relativement indemne d’une telle expérience.


15. La diffamation rituelle pêche par sa tendance à l’exagération et une malveillance relativement transparente. Elle échoue parfois en raison d’un plan mal adapté et d’une incapacité à évaluer correctement la vulnérabilité de la victime. Souvent les diffamateurs rituels dévelop­pent eux-mêmes des mécanismes de projection com­plexes accompagnés d’un délire de persécution. Bien que leur manœuvre puisse paraître offensive, elle est par na­ture une réaction de défense. Comme l’écrit Eric Hoffer2 : « Vous pouvez identifier la principale crainte de votre ennemi en observant les moyens qu’il utilise pour vous effrayer » (The True Believer, 1951).


16. Paradoxalement, une diffamation rituelle imprègne souvent ses victimes des valeurs, des opinions et des croyances mêmes qu’elle condamne, comme une pro­phétie qui assurerait son propre accomplissement. Elle favorise la paranoïa et la haine, et c’est généralement aussi un facteur de division et d’aliénation. Rien de tel pour durcir des positions et polariser une situation. Une personne accusée de défendre une croyance particulière peut être conduite à l’adopter. En politique, par exemple, la diffamation rituelle excelle à produire des rebelles et des dissidents. Les dictatures et les régimes totalitaires ont recouru à ses différentes variantes tout au long de l’histoire. Dans les sociétés démocratiques, elle est deve­nue l’outil de prédilection de certains groupes de pression acharnés à diffamer et neutraliser leurs détracteurs et leurs adversaires.
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1 [NDJN] Allusion transparente à l’Anti-Defamation League (ADL), l’une des plus puissantes organisations juives du monde, basée aux Etats-Unis et chargée de traquer tout ceux qui refusent les lois imposées par Israël.


2 [NDJN] Eric Hoffer (1902-1983) était un sociologue et philosophe américain dont le livre The True Believer: Thoughts on the Nature of Mass Movements (Le vrai croyant. Réflexions sur la nature des mouvements de masse) est un classique de la psycho-sociologie. Le livre, où sont étudiés les grands mouvements de masse, politiques, religieux, etc., n’a jamais été traduit en français.

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Les tabous de la gauche radicale

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Les tabous de la gauche radicale

 
Ex: http://russeurope.hypotheses.org

Le livre qu’Aurélien Bernier vient de publier aux éditions du Seuil, La gauche radicale et ses tabous, est un livre qui a une place importante dans le débat qui s’annonce sur les élections européennes de ce printemps 2014. Ce livre s’inscrit par ailleurs à la fois dans un courant d’idées, celles qui sont exprimées par une « gauche de la gauche » qui se réclame de l’idée nationale, et dans une œuvre personnelle. Aurélien Bernier a déjà publié Comment la mondialisation a tué l’écologie en 2012, livre important par son analyse sur l’interaction du « mondial » avec le « national » et le « local », et surtout Désobéissons à l’Union européenne (aux Éditions des Mille et Une Nuits). Ce dernier livre a pu passer pour une sorte de bréviaire des militants du Front de Gauche. Il a aussi publié en 2008 Le Climat, Otage De La Finance – Ou Comment Le Marché Boursicote Avec Les “Droits À Polluer” toujours aux Éditions des Mille et Une Nuits. Son nouvel ouvrage s’inscrit donc dans cette double trajectoire et pose des questions qui seront fondamentales lors des élections européennes.

Une question décisive

La première, celle qui domine toutes les autres, peut se résumer ainsi : pourquoi en France le Front national explose-t-il au niveau électoral alors que le Front de Gauche stagne ? Il note, d’ailleurs, que ceci n’est pas propre à la France, et se retrouve dans un certain nombre de pays Européens. La crise, qui aurait dû fournir le terreau rêvé au développement des forces de la gauche réelle, car il n’est plus possible d’appeler le « parti socialiste » un parti de gauche (même si des militants de gauche peuvent encore s’y perdre), favorise plus des partis soit venus de l’extrême droite, soit populiste (on pense au M5S de Beppe Grillo en Italie). Dans les réponses qui sont fournies dans le livre, deux me semblent fondamentalement juste : la vision d’un « anti-fascisme » qui confond les genres et les époques et empêche de raisonner et, surtout, la négation de ce que représente le sentiment national. Je l’ai dit publiquement à un journaliste du Monde il y a de cela plusieurs années, paraphrasant Lénine : la haine de la Nation est l’internationalisme des imbéciles. En un sens, tout est dit. L’obsession de « revivre les années trente » pousse un certain nombre d’esprits mal avisés à refuser de dire publiquement des choses qu’ils pensent pourtant de peur d’être assimilés au Front national, parti qu’ils assimilent – très à tort d’ailleurs – au NSDAP. Ceci les conduit, par étapes successives à rejeter l’idée de Nation au prétexte qu’elle pourrait donner naissance au nationalisme. On se demande alors pourquoi ces braves gens prennent encore le train (le train fut l’un des éléments cruciaux du génocide commis par les Nazis) ou l’avion, qui fut utilisé pour lancer les bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki. Bref, on peut s’étonner de cette prévention devant ce qui est pourtant une réalité comme les trains et les avions. À moins que le confort personnel ne prime, bien sûr, sur la cohérence et la logique du raisonnement…Il ne faut pas se tromper d’époque ! Le raisonnement d’Aurélien Bernier est ici clair et parfaitement convaincant.

Le livre est organisé autour d’une introduction, réellement passionnante et qui pose justement les principales questions, et de deux parties qui traitent d’une part de l’historique de la montée électorale du Front national (1984-2012) et de la crise de la gauche radicale, et d’autre part de ce que l’auteur appelle les « trois tabous » de la gauche, soit le tabou protectionniste, le tabou européen et le tabou de la souveraineté nationale et populaire. Il y a là une progression de l’instrument (le protectionnisme) vers une notion fondamentale (la Nation). Il conclut alors sur les nouvelles coupures politiques, ce qu’il appelle le « néo-réformisme » et les « néo-révolutionnaires » et fait de la question des institutions européennes (l’UE) l’un des points clefs de ces nouvelles coupures. Cet ouvrage s’achève sur deux annexes, l’une consacrée à la « chronique d’un renoncement » qui porte sur une analyse des positions du PCF de 1997 à 1999, et l’autre consacrée à l’analyse des résultats électoraux comparés du Front national et de la gauche radicale (et désormais seule gauche réelle en France). La seconde annexe est cependant de loin la plus intéressante, car elle montre bien l’évolution de ces résultats, et comment le vote pour le Front national est en train de perdre sa dimension de protestation pure et devient, progressivement, un vote d’adhésion. Mais il y manque des cartes pour parfaire cette démonstration, car le point frappant dans l’évolution des résultats électoraux du Front national est leur évolution géographique. Il faut ainsi noter le recoupement avec les régions dévastées par le chômage[1]. La première annexe est elle aussi intéressante, mais elle est bien trop descriptive. Elle manque en réalité son sujet : comment le PCF, un parti qui n’a jamais fait une analyse de fond du stalinisme et du soviétisme, s’est-il rallié à l’européisme. Aurélien Bernier laisse entendre que ce ralliement a été largement opportuniste, mais rien n’est moins sûr. Le lien consubstantiel du PCF avec une idéologie totalisante favorisait ce ralliement à une autre idéologie totalisante, car l’européisme, il faut le dire haut et fort, constitue une idéologie totalisante qui peut donner naissance à des pratiques totalitaires. De ce point de vue, certaines des analyses faites par les auteurs du livre dirigé par Cédric Durand, En finir avec l’Europe, livre dont on a rendu compte sur ce carnet[2], sont autrement plus éclairantes. Penser qu’il y eut un « bon » PCF avant 1997 et un « mauvais » après 1999 est ainsi profondément trompeur. C’est oublier l’effet de repoussoir exercé par le PCF sous la direction de Georges Marchais sur une grande partie de la gauche, la poussant dans des bras d’un socialisme douteux. C’est oublier  que l’enfermement idéologique, la stérilité des débats intellectuels, ont largement préparé le terrain au basculement idéologique du stalinisme vers l’européisme. L’incapacité, et même il faut le dire le refus obstiné, du PCF de procéder à une analyse réelle du soviétisme et du stalinisme dès les années 1980, et même les années 1970, ont sonné son glas comme parti de masse.

Les origines du néo-libéralisme

Ceci nous amène aux incomplétudes et erreurs qui peuvent se trouver dans cet ouvrage. Les moins importantes sont des erreurs qui sont le fait d’une méconnaissance de certains points. L’image d’un Hayek « inspirateur » de l’Union européenne est totalement fausse. On trouve d’ailleurs de nombreux Hayekiens dans les opposants, que ce soit à l’UE ou à l’Europe. De même, le « néo-libéralisme », n’est pas d’inspiration hayekienne, mais une évolution de la pensée néoclassique après le tournant des anticipations rationnelles, sous l’influence de trois auteurs, Lucas[3], Fama[4] et Sargent[5]. En fait, l’UE est bien plus néo-libérale (en particulier dans le domaine monétaire et financier) qu’elle n’est dans la continuité de Hayek[6]. Il est par contre très juste d’insister sur la nature profondément néo-libérale de l’UE, une nature qui ne se laissera pas amender en profondeur sans des ruptures institutionnelles fortes. De ce point de vue, on partage entièrement l’analyse d’Aurélien Bernier dans son ouvrage.

De même, dans le chapitre sur le « tabou du protectionnisme », on peut s’étonner de ce que le débat en dehors du Front de Gauche, ou de la mouvance Trotskyste, ne soit qu’a peine évoqué. Avec 11% des suffrages aux dernières élections présidentielles, le Front de Gauche est loin de représenter la société française. Le rôle d’Arnaud Montebourg dans ce débat n’est même pas évoqué. Je ne suis pas sans savoir, suite aux polémiques qu’ont déclenché mon ouvrage La Démondialisation[7] au sein de l’Extrême-gauche, que cette dernière peut être bornée et d’une rare mauvaise foi. Mais, j’ai toujours considéré ses critiques comme marginale et je suis bien plus attentif à la progression des idées protectionnistes dans l’ensemble de la société française. Sur ce point, le lecteur eut trouvé utile une réflexion sur les diverses couches et catégories du capitalisme français, en fonction de leur dépendance plus ou moins grande par rapport au marché intérieur ou aux marchés d’exportation.

L’analyse manquante de la nature du Front national

Ces critiques et remarques sont mineures. Elles n’enlèvent rien à l’intérêt ni à l’importance du livre. Par contre, il y a un manque dans l’ouvrage qui déséquilibre ce dernier et lui enlève une partie de la force de conviction qu’il pourrait avoir : c’est une analyse de l’évolution du Front national. Non pas une analyse des résultats électoraux. Celle-ci est faite, comme on a eu l’occasion de le montrer plus haut. Mais une véritable analyse de la nature sociale et idéologique du Front national, analyse qui – de concert avec celle des tabous de la gauche réelle – est seule capable d’apporter une réponse à la question sur laquelle s’ouvre ce livre. À plusieurs reprises Aurélien Bernier emploie l’expression « national-socialiste » pour désigner la nouvelle ligne du Front national[8]. Je le dis tout net, cette reductio ad Hitlerum de Marine le Pen est inutile, elle désarme la véritable critique, et elle est donc stupide du point de vue qu’adopte Aurélien Bernier par ailleurs dans son ouvrage, soit une critique de la posture anti-fasciste. Cela introduit même une redoutable incohérence dans son livre. La dialectique entre la nature sociale du Front national, son idéologie et son discours, doit donc être étudiée. Un parti qui est en train de s’enraciner dans la classe ouvrière (ou il est désormais le premier de tous les partis), dans les couches les plus populaires est amené à produire un nouveau discours. Ceci va se heurter aux représentations communes d’une partie de l’appareil de ce parti. Il sera intéressant d’analyser à cet égard quelle sera l’idéologie spontanée des jeunes cadres, recrutés depuis 2010/2011 que le Front national entend promouvoir. Les tensions qui peuvent en résulter peuvent faire sombrer le Front national, conduire à une scission, tout comme le faire évoluer vers quelque chose de complètement nouveau. C’est bien parce que nous ne sommes pas en 1930, point que l’on partage entièrement avec Aurélien Bernier, que nous ne pouvons pas savoir vers quoi va évoluer le Front national. Mais, ce qui est sur, c’est que ce n’est pas dans la passé que nous trouverons la réponse à cette question.

Le problème de la souveraineté

Reste un problème ouvert : le rôle de la souveraineté nationale. Aurélien Bernier a, sur ce point, tendance à ne voir dans cette notion que le produit de la Révolution de 1789[9]. Ceci provient du fait qu’il n’a pas de théorie de l’origine des institutions. Il est typique que le chapitre qu’il consacre à ce problème soit celui qui tienne le moins bien ses promesses. On s’attendait à une réflexion sur l’origine des préventions d’une partie de la gauche vis-à-vis de la notion de souveraineté nationale. On ne trouve qu’une analyse des plus plates des discours instrumentaux. Pourtant, cette question est fondamentale. D’une part parce que sans souveraineté il n’y a pas de légitimité, et que la légitimité prime sur la légalité (point important dans notre relation avec l’Union européenne). C’est la souveraineté qui, dans les situations d’exception, fonde le droit et non l’inverse. Ensuite, parce que la création du cadre national, non pas tant du cadre géographique mais en tant que cadre politique, est bien antérieure à 1789. J’ai d’ailleurs eu sur ce point un débat animé avec Alexis Corbières du Front de Gauche. On ne peut comprendre la double menace constamment à l’œuvre contre la Nation à la fois de l’extérieur et de l’intérieur si on oublie que lors de sa constitution l’État-Nation s’est affirmé à la fois contre des micro-États (les seigneuries) et contre un pouvoir trans-national, celui de la Papauté. De ce point de vue, les cinquante années qui précédent la « Guerre de 100 ans » constituent l’entrée dans la modernité de la Nation française. De même, le compromis auquel on arrive à la fin des Guerres de Religion, compromis dont la nature réelle est donnée par l’œuvre posthume de Jean Bodin, l’Heptaplomeres, est fondateur de nos principes actuels de démocratie laïque. À cet égard, l’attaque contre le souverainisme d’un Jean-Pierre Chevènement[10] (terme que par ailleurs ce dernier récuse) est non seulement absurde mais ici encore stupide intellectuellement et politiquement. Le souverainisme est la base de la démocratie.

Il est dommage que ces erreurs et ces manques retirent de la force à un ouvrage important dans cette bataille qui s’annonce désormais capitale, celle des élections européennes du printemps 2014. Car, ce livre pose des questions clefs et devra donc être débattu.


[1] Voir par exemple « Deux Cartes », note publiée sur RussEurope, 30 décembre 2013, http://russeurope.hypotheses.org/1880

[2] Voir, « Europe : un livre, un sondage », note publiée sur RussEurope, 16 mai 2013, http://russeurope.hypotheses.org/1237

[3] Lucas, R.E., Studies in Business-Cycle Theory, Cambridge (Mass.): MIT Press, 1981. Idem, avec Sargent T.J, Rational Expectations and Econometric Practice, vol.1, 1981, 5th printing, Minneapolis: University of Minnesota Press.

[4] Fama, E., Eugène Fama, « The behavior of stock Market Prices », Journal of Business, Vol. 38, n°1, pp. 34-105, 1965. Fama, Eugene F. (September/October 1965). “Random Walks In Stock Market Prices”. Financial Analysts Journal Vol. 21 (N°5), pp. 55–59.

[5] Sargent, T.J., « Estimation of dynamic labor demand schedules under rational expectations », Journal of Political Economy, 86, p. 1009-1044, 1978.

[6] Sapir J., Les Trous Noirs de la science Économique, Albin Michel, Paris, 2000.

[7] Sapir, J., La Démondialisation, Paris, Le Seuil, 2011.

[8] Bernier A., La Gauche radicale et ses tabous, Le Seuil, Paris, 2014, p. 16.

[9] Bernier A., Op.cit, p. 18.

[10] Bernier A., Op.cit., p. 130.

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mercredi, 08 janvier 2014

Conférence du Cercle G. Sorel

CONFERENCE

CERCLE GEORGES SOREL

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A la Cambuse, local MAS Ile-de-France

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Double attentat à Volgograd : une première analyse

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Double attentat à Volgograd : une première analyse (VineyardOfTheSaker)

 

Le double attentat qui vient de se produire à Volgograd (ex-Stalingrad) constitue sans conteste une escalade dans la guerre larvée mais constante qui a opposé les insurgés wahhabites non seulement au Kremlin, mais aussi à toutes les autorités musulmanes traditionnelles en Russie. Avant d’examiner ce que ces dernières attaques pourraient signifier pour la Russie en général et pour les imminents Jeux Olympiques de Sotchi, il serait utile de revenir sur quelques faits essentiels.

La Tchétchénie

Tout d’abord, ce serait une erreur de croire que tout acte terroriste « islamiste » commis en Russie devrait impliquer des Tchétchènes. La réalité est que la Tchétchénie a non seulement été pacifiée, mais elle est même paisible. Le dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov a littéralement réalisé un miracle en transformant le « trou noir » tchétchène ravagé par la guerre en une république prospère et *véritablement* paisible. Le fait que ce miracle ait été soit passé sous silence, soit ridiculisé par les « experts » anglo-sionistes, qui avaient tous déclaré devant les caméras que l’insurrection tchétchène ne serait jamais vaincue, est compréhensible : admettre ce succès serait tout simplement politiquement impensable. Pourtant, le fait que Ramzan Kadyrov, le jeune homme qui avait toute l’apparence extérieure d’un voyou tchétchène moyen, se soit avéré être un leader politique extrêmement capable et sage est indéniable, et même si aucune « guerre contre le terrorisme » n’est jamais vraiment tout à fait « gagnée », il serait juste de dire que, au moins pour le moment, le phénomène terroriste tchétchène a été ramené à près de zéro. Malheureusement, si l’avenir s’annonce très prometteur pour la Tchétchénie, les choses sont infiniment pires dans le Daghestan voisin.

La Tchétchénie et le Caucase

Le Daghestan

La Tchétchénie et le Daghestan sont voisins, mais ils pourraient difficilement être plus différents. En premier lieu, la Tchétchénie est principalement habitée par des Tchétchènes, alors qu’il n’existe pas vraiment de « Daghestanais » : plus d’une douzaine de groupes ethniques différents vivent côte à côte au Daghestan. En fait, le Daghestan est la plus diversifiée de toutes les républiques russes, dans laquelle aucun groupe ne peut constituer une majorité. Cet aspect est absolument crucial parce que le fait qu’il n’y ait pas de groupe ethnique dominant signifie qu’il ne peut pas y avoir de « Kadyrov » Daghestanais. Deuxièmement, l’économie du Daghestan est dirigée par des élites très corrompues qui luttent les uns contre les autres et contre leurs clans respectifs. En termes pratiques, cela signifie que la « recette » utilisée en Tchétchénie (donner à un leader tchétchène local un niveau maximal d’autonomie et d’autorité) serait un désastre pour le Daghestan. La bonne « solution » pour le Daghestan impliquerait probablement une intervention très énergique du Centre Fédéral et une destruction de l’actuel système de clan basé sur l’ethnie – ce que personne au Kremlin ne serait empressé d’entreprendre.

Cependant, pour le moment, le Daghestan est le repaire du terrorisme wahhabite. On pourrait dire que le cancer wahhabite qui avait d’abord contaminé la Tchétchénie s’est répandu au Daghestan pendant qu’il était détruit en Tchétchénie. L’extrême pauvreté du Daghestan, combinée aux millions de dollars fournis par les Saoudiens à leurs alliés et agents, leur a rendu extrêmement aisée la tâche de commercialiser leur marque de wahhabisme au Daghestan et de recruter des agents locaux d’influence et des terroristes, ce qu’ils ont entrepris avec beaucoup de succès.

Les terroristes du Daghestan ont bien tiré les leçons de la Tchétchénie, et ils n’essaient jamais de contrôler de territoire ou de créer une sorte de mini-État wahhabite au Daghestan : bien au contraire, jour après jour, les forces de sécurité affrontent les terroristes Daghestanais, ce qui se termine à chaque fois pour eux par la capture ou la mort (surtout la mort). La raison en est évidente : les terroristes du Daghestan sont faibles et ils ne peuvent même pas s’en prendre aux policiers locaux. Mais ils sont juste assez forts pour attacher des explosifs sur un jeune homme ou une jeune femme et les envoyer se faire sauter dans une station de bus ou de train.

Les Wahhabites dans le reste de la Russie

Il serait également erroné de supposer que tout le terrorisme wahhabite en Russie doit provenir du Daghestan ou même du Caucase. Les Wahhabites (soutenus par l’Arabie Saoudite) recrutent littéralement partout – du sud de la Russie à Saint-Pétersbourg et du Tatarstan à Moscou. En conséquence, dans certains cas, des Russes ethniques étaient impliqués dans des actes terroristes wahhabites. Ainsi, la réalité est la suivante : le terrorisme wahhabite en Russie n’est pas un problème régional ou un problème ethnique, c’est un problème idéologique. C’est pourquoi il ne faut pas tirer hâtivement de conclusions ni présumer quoi que ce soit au sujet de qui pourrait être derrière les derniers attentats. Ça pourrait littéralement être n’importe qui.

De Volgograd à Sotchi ?

Volgograd a été le théâtre de plusieurs attentats terroristes dernièrement, et les attaques des 29 et 30 décembre 2013 ne sont que les plus récentes dans une longue série d’événements. Pourquoi Volgograd ?

Sud de la Russie
(cliquez pour agrandir la carte)

Eh bien, Volgograd est – avec Rostov-sur-le-Don et Krasnodar – l’une des principales villes du sud de la Russie et elle est assez proche du Daghestan pour qu’il soit assez facile pour les wahhabites Daghestanais (en supposant qu’ils soient impliqués) d’organiser une attaque terroriste dans cette ville. En fait, Volgograd est à peu près à la même distance du Daghestan que Sotchi. Ce n’est pas une pensée agréable.

Un autre facteur qui pourrait avoir joué un rôle dans la décision des terroristes de frapper à Volgograd est que la plupart des efforts russes de lutte contre le terrorisme sont actuellement concentrés à l’intérieur et autour de Sotchi. Une des règles de base de la lutte contre le terrorisme est qu’il y a toujours plus de cibles potentielles à protéger que de ressources pour les protéger. Même si Volgograd avait été complètement bouclée, les terroristes auraient pu choisir Astrakhan, Elista, Stavropol ou n’importe quelle autre ville. Je pense que la sécurité locale et fédérale est principalement axée sur la protection de l’infrastructure olympique et que par conséquent, Volgograd était plus vulnérable que d’habitude.

Que savons-nous jusqu’à présent ?

Plusieurs d’entre vous m’ont écrit (par courriel ou dans la section commentaires de mon blog) pour me demander si je pensais que ces dernières attaques étaient la conséquence des récentes menaces saoudiennes [d’attaques contre les J.O. de Sotchi si la Russie continue à soutenir la Syrie]. Honnêtement, je ne sais pas, c’est beaucoup trop tôt pour le dire. Les Russes travaillent vite et les médias russes rapportent que le kamikaze qui s’est fait exploser dans la gare hier a été identifié comme Pavel Pechenkin.

Pavel Pechenkin

Pour autant que je sache, cela n’a pas été officiellement confirmé et des analyses ADN sont encore en cours. Néanmoins, si c’était vrai, cela désignerait comme responsables un groupe de Russes ethniques qui inclurait Dimitri Sokolov, qui a récemment été tué par les forces de sécurité. D’origine russe, il a vécu au Daghestan et a rejoint un groupe terroriste dans la ville de Makhatchkala. Cependant, il est intéressant de noter que son contact avec le milieu wahhabite n’a pas commencé au Daghestan, mais dans une mosquée de Moscou où il s’était inscrit à des cours d’Arabe. Sokolov était le mari de Naida Asiialova, une kamikaze qui s’est fait exploser dans un autobus bondé à Volgograd au mois d’Octobre de cette année. Pechenkin, Sokolov et Asiialova faisaient apparemment tous partie de la même cellule terroriste qui, bien que basée au Daghestan, incluait des Russes ethniques.

D. Sokolov et N. Asiialova

Ce groupe était très bien connu des services de sécurité russes, et les parents de Sokolov et Pechenkin ont tous deux fait des déclarations désespérées via les médias russes, suppliant leurs enfants de ne commettre aucun acte de violence et de renoncer à leur vie de terroriste. Bien qu’ils aient certainement eu des complices, Sokolov et Pechenkin constituaient clairement l’image de ce groupe aux yeux du public, et autant que je sache, il n’y a plus de membres importants de cette cellule en cavale. Jusqu’à présent, et c’est une analyse très préliminaire, il n’y a pas d’« empreintes saoudiennes » sur ces attaques. Elles semblent être ce que les Américains appellent un cas de « terreur d’origine intérieure » et s’il y a un lien Saoudien, c’est à travers le financement massif des mosquées wahhabites en Russie (et dans le monde entier).

Options internes russes

Comme l’a écrit H. L. Mencken, « Pour chaque problème complexe, il y a une réponse qui est claire, simple et mauvaise ». Dans ce cas, cette solution simple est de fermer toutes les mosquées ayant des liens avec les wahhabites en Russie, et certains individus simples d’esprit ont déjà exprimé leur désir de voir cela se produire. Une telle « solution » pose de nombreux problèmes :

1) Ce serait tout simplement illégal. La Russie est (enfin !) plus ou moins devenue un Etat de droit où la loi règne, ou, du moins, la Russie est-elle en bonne voie pour devenir un tel pays. Ce qui est certain, c’est que la grande majorité des Russes veulent que leur pays devienne un pays normal, civilisé, où le respect des lois est au cœur de la vie politique. Fermer des mosquées serait tout simplement illégal. Pour quelles raisons devraient-elles être fermées, d’ailleurs ? Pour « soupçon de wahhabisme » ? Il n’y a pas de tel crime en droit russe. Pour recevoir de l’argent de l’étranger ? Ce n’est pas illégal non plus. Pour être liées à des réseaux terroristes ? Oui, ce serait illégal, mais c’est aussi très difficile à prouver et il n’y a aucun moyen pour que le FSB (Service fédéral de sécurité) ou le Comité d’enquête puissent faire accepter de telles accusations par une cour de justice contre la plupart de ces mosquées. L’idée directrice est la suivante : Poutine n’est pas un dictateur et il ne peut pas agir en dehors du cadre de la loi russe, et du reste il ne le souhaiterait aucunement.

2) Ce serait immoral. J’ai vécu pendant de nombreuses années littéralement juste à côté d’une grande mosquée entièrement financée par les Saoudiens, et à ma connaissance, non seulement cette mosquée n’a jamais rien eu à voir avec le terrorisme, mais les personnes qui fréquentaient cette mosquée n’ont même pas été impliqués dans le moindre cas de petite délinquance. Dieu sait que je hais l’idéologie wahhabite de toute mon âme et de tout mon cœur, mais je ne peux pas dire que la plupart des wahhabites soient de mauvaises personnes, ou qu’ils soient liés au terrorisme. Ils ne sont pas et ne doivent pas être des boucs émissaires pour les actions d’autres personnes. Je suis tout à fait favorable à la destruction physique de chaque terroriste wahhabite sur la planète, mais tant qu’ils ne prennent pas les armes et ne se mettent pas à assassiner et mutiler les êtres humains, les disciples d’Ibn Taymiyya et de Muhammad ibn Abd al-Wahhab ne doivent pas être forcés à payer pour les actions des autres.

3) Ce serait contre-productif. L’avantage de laisser les mosquées wahhabites libres d’agir est qu’elles constituent pour les forces de sécurité une cible parfaite pour infiltrer et surveiller les terroristes. Fermez ces mosquées et vous les pousserez dans la clandestinité et il pourrait être beaucoup plus difficile de les infiltrer. En fait, ces mosquées wahhabites peuvent même être utilisées comme des appâts pour attirer, identifier et arrêter les terroristes locaux.

Non, la meilleure façon de faire face à la propagande et au terrorisme financés par l’Arabie Saoudite est de soutenir les organisations islamiques et chefs religieux traditionnels anti-wahhabites. Il y a beaucoup de musulmans bien éduqués et instruits en Russie, y compris un bon nombre d’imams renommés, qui peuvent mener la lutte idéologique et spirituelle contre les wahhabites et les dénoncer pour ce qu’ils sont. Ce que l’Etat russe devrait faire est a) protéger physiquement ces gens b) les écouter et prendre en considération leur évaluation de la situation c) expliquer à la population non musulmane que ce sont des alliés essentiels dans la lutte contre le terrorisme wahhabite.

Que faire si on trouve des indices inculpant l’Arabie Saoudite ?

C’est un grand « si » ! Mais supposons, pour la commodité du raisonnement, que les Russes trouvent de quelconques « empreintes » saoudiennes dans ces attaques, ou dans des attaques à venir au cours des Jeux olympiques de Sotchi, et considérons différentes réponses russes :

1) Une frappe de représailles ouverte contre l’Arabie saoudite :

En termes purement militaires, cela ne poserait aucun problème. Les Russes pourraient frapper avec des bombardiers, des missiles de croisière sous-marins, des missiles balistiques… Tout ce qu’on veut. Les Etats-Unis exprimeraient certainement toute leur indignation, mais le CENTCOM ne pourrait rien y faire parce que le but initial du CENTCOM était d’empêcher une invasion soviétique de l’Iran, et pas de défendre les Saoudiens contre une frappe de représailles russe. Le problème de cette option est qu’elle serait illégale selon le droit international et c’est quelque chose que la Russie ne veut pas.

Si la Russie décidait d’accuser publiquement et officiellement l’Arabie saoudite d’attaques terroristes contre la Russie, elle devrait aller au Conseil de sécurité de l’ONU ou à la Cour internationale de justice et porter l’affaire sur le terrain légal.

2) Déposer une plainte officielle à la Cour internationale de justice et essayer d’obtenir un vote du Conseil de sécurité condamnant l’Arabie Saoudite :

En fait, c’est une option excellente parce qu’elle mettrait les Saoudiens dans une position politique très embarrassante. Selon le libellé de la résolution, les États-Unis s’abstiendraient ou y opposeraient leur veto, car peu importe l’ampleur des problèmes qu’il y a eu entre les deux pays récemment, les États-Unis et l’Arabie Saoudite sont toujours des alliés stratégiques. Pourtant, une telle plainte officielle par la Russie contre le régime saoudien mettrait encore plus d’embarras sur les visages des singes médiévaux au pouvoir à Riyad. Personnellement, cette option me plairait beaucoup, mais ce ne serait pas dans le style de Poutine – il préfère un genre de diplomatie beaucoup plus discret.

3) Une frappe de représailles secrète contre l’Arabie saoudite :

Cette option est également tout à fait réalisable pour le Kremlin, non seulement parce qu’il pourrait utiliser les capacités russes pour frapper un ou deux princes saoudiens, mais parce qu’il pourrait facilement sous-traiter ce travail à une force alliée. Le problème, c’est que même si c’est une frappe de représailles, ce serait toujours un acte de terrorisme. Jusqu’à présent, le seul cas que je connaisse où les Russes ont assassiné quelqu’un, c’est quand ils ont tué le terroriste notoire Ibn al-Khattab : les services spéciaux russes ont intercepté une lettre de Khattab et l’ont imprégnée d’un poison spécial qui serait sans danger pour quiconque sauf Khattab (une méthode beaucoup plus efficace et sophistiquée que l’accusation stupide selon laquelle ils utiliseraient du polonium pour tuer quelqu’un). Mais dans ce cas, les Russes ont admis leur rôle et ont même fait des déclarations plus ou moins officielles donnant les détails de l’opération. Bien que cet assassinat ait été mené en utilisant des méthodes secrètes, ce n’était pas véritablement une opération secrète car les Russes ont admis d’eux-mêmes qu’ils en étaient responsables. Khattab était une telle raclure que personne de sain d’esprit n’a exprimé de problèmes à l’égard de cette opération : ce fut l’une de ces affaires très rares, où le bon et le méchant sont clairement désignés, et où presque tout le monde convient que la personne tuée l’a vraiment cherché et que justice a été faite. Mais c’est une exception. Beaucoup trop de soi-disant « opérations secrètes » ne sont qu’un pieux euphémisme pour désigner des (contre-)attaques terroristes c’est à dire quelque chose qu’un pays civilisé ne devrait pas faire.

4) Quoi d’autre ? Viser le long terme

Dans la lutte contre le terrorisme, il est absolument vital de rester exemplaire sur le plan de la morale : il faut faire tout son possible pour dénier à l’ennemi le statut de « combattant pour la liberté ». Pour ce faire, il faut absolument garder ses mains aussi propres que possible et il ne faut s’engager que dans des actions qui, si elles étaient découvertes et révélées au public, nous feraient paraître honorables. Le concept de Dick Cheney selon lequel « maintenant on ne prend plus de gants » ne fait que traduire son manque de sophistication. On peut dire la même chose du « déni plausible » (plausible deniability) de la CIA. Le résultat de cette auto-illusion est que les Etats-Unis sont haïs et méprisés dans le monde entier, et que littéralement, il n’y a pas d’action trop vile, trop lâche ou trop stupide pour être considérée par quiconque comme ne pouvant pas être une opération secrète des États-Unis : tout le monde les sait capables de tout, même des choses les plus basses. Est-ce que la Russie veut vraiment devenir le « prochain méchant » (encore une fois !) ?

Personnellement, je pense qu’il est crucial pour un pays civilisé que sa politique officielle, annoncée et publique soit en harmonie avec ce qu’il fait dans les coulisses. Il n’y a rien d’intrinsèquement mauvais dans les opérations secrètes tant qu’elles sont conduites de manière à ce que ceux qui les ont ordonnées puissent paraître raisonnables et honorables si l’opération est découverte et révélée au public. La Russie ne peut pas constamment parler du rôle absolument crucial qui doit être joué par le droit international dans les relations internationales, puis aller joyeusement violer des règles de base du droit international. Pour cette raison, toute utilisation de la force (ouverte ou secrète) par la Russie devra être fondée sur les principes suivants :

1) Toutes les autres options non-violentes auront déjà été tentées, ou seront impossibles à mettre en œuvre.

2) L’utilisation de la force sera proportionnelle à l’attaque qui l’a déclenchée.

3) Tous les efforts seront faits pour éviter des victimes innocentes.

Cela semble être d’un optimisme béat ? Eh bien, ce n’est pas le cas !

Des décennies d’utilisation de la force de manière tout à fait irresponsable et imprudente par les Etats-Unis, les Israéliens, les Européens et les Soviétiques nous ont complètement désensibilisés à l’immoralité fondamentale de la violence. Elevés pour la plupart avec les films de John Wayne et les présidences de Ronald Reagan, nous avons perdu le dégoût de l’homme civilisé pour la laideur et l’immoralité de la violence. Pire encore, nous sommes tellement conditionnés par des décennies de reportages spéciaux de CNN venant du Pentagone et montrant le dernier « briefing » d’une intervention militaire américaine que nous oublions qu’agir impulsivement et « tirer à tout va » est une façon très inefficace de faire face à un problème.

Pour traiter un problème comme le terrorisme, il est toujours préférable de planifier sur le long terme. De ce point de vue, je dirais que le régime saoudien est un problème suffisamment important pour mériter d’être considéré comme une menace inhérente à la sécurité nationale de la Russie, et cela implique en retour que parvenir à un changement de régime au Royaume d’Arabie Saoudite devrait être une stratégie de sécurité nationale de la Russie. Cependant, cet objectif doit être poursuivi uniquement ou, du moins, principalement par des moyens légaux tels que, par exemple, armer les Iraniens et les Syriens qui, à leur tour, armeront le Hezbollah. Cet objectif peut également être atteint en isolant l’Arabie saoudite sur la scène internationale par le biais de « consultations » avec les alliés et les nations amies. En outre, la Russie devrait chercher à élargir son rôle et son influence dans le monde musulman et dans le monde arabe afin de contrebalancer l’influence actuelle des Saoudiens et des autres monarchies du Golfe.

À court terme, le public russe doit être prévenu ouvertement que le terrorisme ne peut être éradiqué, que c’est là un rêve chimérique concocté par des politiciens malhonnêtes. Mais si aucun pays ou gouvernement ne peut vraiment éradiquer le terrorisme, on peut apprendre à vivre avec. Après tout, le nombre réel des victimes du terrorisme est extrêmement faible, bien moins que, par exemple, celui des accidents de la route. La vraie puissance du terrorisme réside dans l’effet psychologique qu’il a non pas sur ses victimes directes, mais sur ceux qui en sont témoins. Dès que le grand public aura accepté l’idée que même si les attaques terroristes peuvent être réduites à un minimum, il sera toujours possible que certains attentats aient lieu, le terrorisme perdra sa force réelle. Soit le terrorisme est accepté comme une réalité de la vie, soit une nation pourra être tirée dans une spirale sans fin de mesures futiles de lutte contre le terrorisme qui sont beaucoup plus néfastes que le terrorisme qui les déclenche.

Est-ce que la Russie veut vraiment devenir un état fasciste terrifié et paranoïaque comme les États-Unis ? Ou préfère-t-elle accepter le fait que le terrorisme ne sera jamais « vaincu » et continuer à vivre le mieux possible dans un monde toujours dangereux ?

Les hommes politiques russes débattent déjà vivement de la question de l’annulation du moratoire actuel sur la peine de mort : Nikolaï Pligin, député du parti « Russie unie » et chef du Comité du droit constitutionnel de la Douma, a déclaré qu’ « aucun des groupes sociaux ne sera victime de discrimination, aucune activité spéciale ne sera réalisée contre un groupe spécifique : toutes les activités seront menées uniquement d’après les normes constitutionnelles et conformément aux lois en vigueur », tandis que Ramzan Kadyrov a exhorté le Parlement à « augmenter infiniment la peine non seulement pour ceux qui commettent des actes terroristes, mais aussi pour ceux qui partagent les idées des terroristes, répandent leur idéologie et les entraînent. Je suis absolument certain que nous ne pourrons pas faire face à ce mal en jouant la démocratie et l’humanité. »

Eh bien, au moins tous les deux sont d’accord sur le fait que le bon endroit pour discuter de cette question et décider quelles politiques il faut adopter est le Parlement. Je m’attends à ce que la Douma s’exprime d’une seule voix et accorde au Kremlin à peu près n’importe quelle loi qu’il voudra faire passer, donc la vraie décision sera entre les mains de Poutine. Je suis personnellement convaincu que son choix sera de se conformer très strictement à la lettre et à l’esprit de la législation nationale russe et du droit international et qu’il n’y aura pas de sur-réaction de la Russie.

Le Saqr

Article original publié sur VineyardSaker.blogspot.com

Traduction réalisée par AxeDeLaResistance.com

La Démocratie au Moyen Âge !

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La Démocratie au Moyen Âge !

 

En dépit de la vague romantique qui, au XIXe siècle, va entreprendre une réhabilitation partielle et souvent mythique du récit « historique » de cette longue époque (un millénaire) que les érudits de la renaissance ont reléguée au rang de « moyen-âge », l’imagerie commune en garde encore des idées complètement fausses : le moyen-âge, pour beaucoup, c’est l’époque où le petit peuple, ignorant et analphabète, est soumis au diktat implacable d’un ordre politique militaire monarchique, et d’un ordre spirituel clérical séculaire et dogmatique ; c’est l’époque des seigneurs, de l’inquisition, des sorcières et des bûchers ; c’est l’époque des guerres incessantes, des croisades sanglantes et de la peste ; en résumé, le moyen-âge serait une époque obscure, sombre, « gothique ». Voici ce que nous en dit Michel FRAGONARD :

« (…) l’histoire représente, au XIXe siècle, un enjeu « politique » essentiel (en témoigne d’ailleurs l’attention des gouvernements, dont l’action d’un Guizot, lui-même historien, est le meilleur exemple) : sa promotion est inséparable de l’affirmation du sentiment national, fruit à la fois de la Révolution française et des courants romantiques allemands ; et l’un des enjeux essentiels est la question des origines nationales. On comprend alors l’intérêt des historiens, initiateurs et propagateurs de cette conscience nationale, pour le Moyen Age, aux fondements de la nation. Intérêt non dépourvu de considérations idéologiques : au moment où, en France, conscience nationale et aspiration démocratique sont intimement liées dans une mystique du « peuple » (notion combien ambiguë), l’œuvre d’Augustin Thierry (Récits des temps mérovingiens, Essais sur la formation et les progrès de l’histoire du Tiers État) est sous-tendue par une thèse historico-ethnique (les origines proprement « gauloises » du peuple français, à contre-pied d’une historiographie « aristocratique » insistant sur les origines franques). Dans cette quête historique d’un Moyen Age où se trouvent les sources de la nation, l’exemple le plus illustre, en France, est celui de Michelet, qui consacre six volumes de sa monumentale Histoire de France (inachevée) au Moyen Age et qui, dans ses autres ouvrages, revient régulièrement sur la période (voir la Sorcière). »

cc1jos6j.jpgIl nous suffit de voir à quoi ressemble ce mouvement culturel « gothique » né dans les années 1990, qui mêle à la fois l’imagerie mythique de ce moyen-âge du XIXe siècle et les idées les plus noires que le quidam se fait de cette ère. Vêtus et maquillé de noir ou de sombre, visages tristes ou désespérés, véhicules « morts-vivants » d’un romantisme lui-même sombre, noir et désenchanté.

Que dire alors de l’idée que l’on se fait au sujet de la politique au moyen-âge ? A l’évocation d’une démocratie au moyen-âge, la plupart vont faire les yeux ronds et se dire « mais de quoi parle-t-il ? ». Moyen-âge et démocratie sont deux termes que la plupart considèrent antinomiques. Or, la réalité est bien différente. La démocratie était plus vivace durant la majeure partie du moyen-âge et de la renaissance, qu’elle ne le fut depuis la Révolution. En fait, c’est la Révolution qui va éteindre un ensemble de pratiques démocratiques populaires qui perdurera jusqu’au XVIIIe siècle.

Ce que je découvre, en parcourant l’excellent livre de Francis Dupuis-Déri « Démocratie. Histoire politique d’un mot aux États-Unis et en France », est entre autre une déconstruction radicale de ce moyen-âge obscurantiste que l’élite contre révolutionnaire et le « siècle des Lumières » a durablement imprimé dans nos esprits. Permettez-moi de partager avec vous les quelques passages de ce livre qui nous éclairent sur cette activité démocratique vivace au moyen-âge.

« Au Moyen Age et pendant la Renaissance européenne, des milliers de villages disposaient d’une assemblée d’habitants où se prenaient en commun les décisions au sujet de la collectivité. Les « communautés d’habitants », qui disposaient même d’un statut juridique, ont fonctionné sur le mode de l’autogestion pendant des siècles. Les rois et les nobles se contentaient de gérer les affaires liées à la guerre ou à leurs domaines privés, d’administrer la justice et de mobiliser leurs sujets par des corvées. Les autorités monarchiques ou aristocratiques ne s’ingéraient pas dans les affaires de la communauté, qui se réunissait en assemblée pour délibérer au sujet d’enjeux politiques, communaux, financiers, judiciaires et paroissiaux[1]. »

Voilà déjà qui tranche avec les images d’une monarchie omnipotente et omniprésente, gérant, en collaboration avec l’Église, tous les faits et gestes de leurs sujets. En réalité, l’aristocratie nobiliaire avait bien d’autres chats à fouetter que de s’occuper des affaires du peuple, et elle laissait donc volontiers à ses gens le soin de s’occuper de leurs propres affaires. Le peuple disposait donc de fait d’une large autonomie, autrement plus grande que nous n’en disposons actuellement sous le régime prétendument représentatif. Et cette autonomie s’étendait sur des domaines importants et essentiels, comme nous allons le voir.

« On discutait ainsi des moissons, du partage de la récolte commune ou de sa mise en vente, de la coupe de bois en terre communale, de la réfection des ponts, puits et moulins, de l’embauche de l’instituteur, des bergers, de l’horloger, des gardes-forestiers, parfois même du curé, des gardiens lorsque sévissaient les brigands, les loups ou les épidémies. On y désignait ceux qui serviraient dans la milice, on débattait de l’obligation d’héberger la troupe royale ou de l’utilité de dépêcher un notable pour aller soumettre à la cour des doléances au nom de la communauté. »

Imaginez que, dans votre ville ou votre commune, de nos jours, vous puissiez, par le biais d’une assemblée communale publique, décider en commun de la répartition de la récolte commune ou de sa mise en vente (alors qu’aujourd’hui, les paysans – souvent les « serfs » modernes de l’industrie agro-alimentaire – se voient imposer leur cotât de production, les prix de vente, le cahier des charges et jusqu’aux semences qu’ils peuvent utiliser), la réfections ou l’édification des ouvrages d’art (routes, voiries communales, ponts, éoliennes, barrages, écluses, etc.), de qui, parmi les habitants, servira dans la police municipale (qui est maintenant un corps centralisé au service de l’Etat, et non du peuple). Impensable, n’est-ce pas ? Pourtant, les assemblées d’habitants étaient dynamiques.

« Il y avait environ dix assemblées par an, parfois une quinzaine. Elles se déroulaient sous les arbres (le chêne), au cimetière, devant ou dans l’église, ou encore dans un champ. Bref, dans un lieu public, car il était interdit de tenir l’assemblée dans un lieu privé, pour éviter les magouilles. Une étude statistique de quelque 1500 procès-verbaux indique que ces assemblées comptaient en moyenne 27 participants, soit une représentation d’environ 60% des foyers des communautés, et pouvaient même accueillir jusqu’à quelques centaines d’individus, dont 10 à 20% de femmes. Mais à l’époque, dix personnes suffisaient pour former « un peuple » et tenir une assemblée. La participation à l’assemblée était obligatoire et une amende était imposée aux absents quand l’enjeu était important. Un quorum des deux tiers devait alors être respecté pour que la décision collective soit valide, par exemple celle d’aliéner une partie des biens communs de la communauté (bois ou pâturage). Il était si important que la communauté s’exprime que même lorsque la peste a frappé dans la région de Nîmes, en 1649, l’assemblée a été convoquée dans la campagne sur les deux rives d’une rivière, pour permettre de réunir à la fois les personnes ayant fui la ville et celles qui y étaient restées. En général, le vote était rapide, à main levée, par acclamation ou selon le système des « ballote » distinguant les « pour » des « contre » par des boules noires et blanches. Lorsque la décision était importante, les noms des personnes votantes étaient portés au procès-verbal. »

Ainsi, le peuple, au moyen-âge, parvenait à s’autogérer sur tout un ensemble de domaines considérés non comme « privés », mais comme publiques, car à l’inverse de nous, les « modernes » atomisés par une culture du chacun pour soi (la culture individualiste que nous devons à l’origine aux physiocrates du XVIIIe siècle et à leurs successeurs libéraux et capitalistes du XIXe et du XXe siècle), nos ancêtres « médiévaux » avaient conscience de l’interdépendance mutuelle dans laquelle ils étaient, et la majeure partie des ressources produites par la terre étaient considérées comme un ensemble de richesses communes, non comme des richesses privées. Cela n’empêchait pas le commerce, l’artisanat, ni même une certaine forme d’industrie. Ils parvenaient, en dépit de leurs intérêts individuels, à s’entendre et à gérer eux-mêmes ces ressources en commun, chose qui nous semblent aujourd’hui hors de portée – il suffit, pour s’en convaincre, de voir les commentaires récurrents qui décrient l’apathie populaire et considère, aujourd’hui, la masse comme incapable de débattre et de décider communément de ses propres intérêts. Ainsi, il serait impossible aux hommes « modernes » de ce XXIe siècle de faire ce que les paysans « incultes » du moyen-âge faisaient couramment ? Si cela est vrai, pouvons-nous encore parler de « progrès de la modernité » ? Ne devrions-nous pas plutôt faire le terrible constat de la régression imposée par cette « modernité » ?

« La démocratie médiévale, bien vivante alors, mais aujourd’hui si méconnue, permettait au peuple de traverser de longs mois sans contact direct avec des représentants de la monarchie, une institution qui offrait finalement très peu de services à sa population composée de sujets, non de citoyens. En d’autres termes : un territoire et une population pouvaient être soumis à plusieurs types de régimes politiques simultanément, soit un régime autoritaire (monarchie pour le royaume, aristocratie pour la région) et un régime égalitaire (démocratie locale ou professionnelle). »

 

 

On rêverait, de nos jours, de disposer de cette autonomie et de ce régime égalitaire, rien qu’au niveau local de nos villes ou de nos communes. Or, même cela nous est refusé, et cette simple idée fait se dresser un mur de défit et de mépris qui, au moyen-âge ou à la renaissance, aurait donné lieu à une « jacquerie », une révolte justifiée du peuple contre l’oppression d’un pouvoir par trop dictatorial et jugé tyrannique. En Espagne, les autorités gouvernementales ont mis leurs institutions judiciaires en marche pour détruire cette expérience unique d’autogestion réussie dans la petite ville andalouse de Marinaleda, dont le succès jette une lumière crue sur l’échec de la politique libérale nationale. Décidément, les « élites » libérales, de gauche comme de droite, n’aiment pas la démocratie, et ils le montrent de façon brutale. Cet événement récent montre ce qui se produisit à la Révolution et qui signa durablement le glas de l’expérience démocratique populaire.

« Les communautés d’habitants et les guildes de métiers perdent peu à peu de leur autonomie politique non pas en raison d’un dysfonctionnement de leurs pratiques démocratiques, qui se poursuivent dans certains cas jusqu’au XVIIIe siècle, mais plutôt en raison de la montée en puissance de l’État, de plus en plus autoritaire et centralisateur. [...] Or, si la démocratie locale peut bien s’accommoder d’un roi et même l’honorer, c’est dans la mesure où il se contente de rendre justice et de vivre surtout des revenus de ses domaines. De nouveaux prélèvements fiscaux et l’élargissement de la conscription militaire sont perçus dans les communautés comme le résultat de mauvaises décisions du roi ou de ses conseillers, et comme une transgression inacceptable et révoltante des coutumes et des droits acquis. L’assemblée d’habitants est alors un espace où s’organise la résistance face à cette montée en puissance de l’État. »

Voilà ce que l’élite contre-révolutionnaire – les « patriotes » et les « pères fondateurs » du XVIIIe siècle, ont très bien compris, et voilà pourquoi ils se sont attaché à décrier cette population agissante. Jugeons donc de cette sentence de ce procureur de la république qui este contre Babeuf dans un procès en trahison – et l’accuse par ailleurs d’être un « anarchiste » :

« Qui oserait calculer tous les terribles effets de la chute de cette masse effrayante de prolétaires, multipliée par la débauche, par la fainéantise, par toutes les passions, et par tous les vices qui pullulent dans une nation corrompue, se précipitant tout à coup sur la classe des propriétaires et des citoyens sages, industrieux et économes ? Quel horrible bouleversement que l’anéantissement de ce droit de propriété, base universelle et principale d’ordre social ! Plus de propriété ! Que deviennent à l’instant les arts ? Que devient l’industrie ?[2] »

Que voulait Babeuf ? Selon lui, la société était divisée en deux classes aux intérêts opposés, soit l’élite et le peuple. Chacune voulait la république, mais l’une la voulait bourgeoise et aristocratique, tandis que l’autre entendais l’avoir faite populaire et démocratique. Populaire et démocratique ? Vous n’y pensez pas !

L’interdiction de s’assembler est alors justifiée par un discours qui relève de l’agoraphobie politique : on présente les assemblées comme tumultueuses et contrôlées par les pauvres. En 1784, l’intendant de Bourgogne explique ainsi que : « ces assemblées où tout le monde est admis, où les gens les moins dociles font taire les citoyens sages et instruits, ne peuvent être qu’une source de désordre ». Le ton est donné. Ce genre de discours, nous ne le connaissons que trop, encore aujourd’hui. Pourtant, l’historien Antoine Follian écrit qu’il « n’y a probablement pas plus de  »tumultes » au XVIIIe siècle qu’au XVIe siècle. Soit les autorités s’offusquent de choses qui n’en vallent pas la peine, soit ce n’est qu’un prétexte pour servir une politique de resserrement des assemblées sur les  »notables » ».

Parfois, le rejet des principes démocratiques sont moins virulents, tout en étant pourtant suffisamment catégoriques pour en rejeter l’idée même. Ainsi Bresson écrit dans ses Réflexions sur les bases d’une constitution, par le citoyen[3] :

« Je sais fort bien ce qu’est une république démocratique ; mais je ne peux concevoir une constitution démocratique pour un pays qui ne peut être une république démocratique. Dans une république démocratique, le peuple en corps a le débat des lois, adopte ou rejette la loi proposée, décide la paix ou la guerre, juge même dans certaines circonstances. Cela est impossible, physiquement impossible en France ; ainsi la France ne peut être une république démocratique : c’est mentir à la nature même des choses que de la nommer ainsi[4]. »

De l’autre côté de l’Atlantique, dans les États-Unis émergeant de leur propre révolution, d’autres expriment la même idée, pour les mêmes raisons, ainsi par exemple le fédéraliste Noah Webster qui explique :

« Dans un gouvernement parfait, tous les membres d’une société devraient être présents, et chacun devrait donner son suffrage dans les actes législatifs, par lesquels il sera lié. Cela est impraticable dans les grands États ; et même si cela l’était, il est très peu probable qu’il s’agisse du meilleur mode de législation. Cela a d’ailleurs été pratiqué dans les États libres de l’Antiquité ; et ce fut la cause de malédictions innombrables. Pour éviter ces malédictions, les modernes ont inventé la doctrine de la représentation, qui semble être la perfection du gouvernement humain. »

On voit bien, aujourd’hui, la damnation à laquelle nous a mené, en un peu plus de deux siècles de « perfection du gouvernement humain », la représentation ! son bilan à lui seul réduit en miette les sophismes des pères fondateurs et révèle surtout que leur dialectique avait essentiellement pour vocation le service de leurs intérêts de classe sociale dominante, et que ces arguments étaient très certainement fondés… pour décrier l’aristocratie bourgeoise !

De  nos jours, les mêmes sophismes et les mêmes raisonnements antidémocratiques, exprimant une agoraphobie politique (détestation de la démocratie dite « directe ») culturellement imposée depuis deux siècles à l’inconscient collectif, se retrouvent jusque dans la conception populaire qui, comme par une sorte de syndrome de Stockholm collectif, se fait elle-même, parfois, défenseur de cette rhétorique qui peut se résumer en quatre points, comme le synthétise Francis Dupuis-Déri dans son livre :

« 1) le « peuple », poussé par ses passions, serait déraisonnable en matière politique et ne saurait gouverner pour le bien commun. »

> Je ne dirais pas les choses autrement au sujet des gouvernements prétendument représentatif et de cette « élite » oligarchique qui nous gouverne depuis deux siècles. Pour le dire autrement : « c’est c’ui qui dit qui est » (désolé, mais c’est vraiment là qu’on en est !).

« 2) conséquemment, des démagogues prendraient inévitablement le contrôle de l’assemblée par la manipulation. »

> En conséquence, des lobbys financiers et industriels prennent inévitablement le contrôle de l’assemblée par la corruption et la manipulation, tandis que les démagogues divisent les peuples dans de faux enjeux politiques de façade, laissant libre court en coulisses aux magouilles politiques les plus scandaleuses.

« 3) l’agora deviendrait inévitablement un lieu où les factions s’affrontent et la majorité impose sa tyrannie à la minorité, ce qui signifie généralement qu’en démocratie (directe), les pauvres, presque toujours majoritaires, opprimeraient les riches, presque toujours minoritaires. »

> L’agora devient le lieu où des factions s’affrontent sur des enjeux factices (au travers les affrontement des partis politiques pour accéder ou conserver le pouvoir), permettant toujours aux minorités (généralement les plus riches) de l’emporter sur la majorité (généralement les plus pauvres ou les moins bien nantis).

« 4) enfin, la démocratie directe peut être bien adaptée au monde antique et à une cité, mais elle n’est pas adaptée au monde moderne, où l’unité de base est la nation, trop nombreuse et dispersée pour permettre une assemblée délibérante. »

> Dès lors, l’oligarchie (travestie en pseudo démocratie « moderne ») est bien adaptée au gouvernement des États modernes libéraux, et toute forme de démocratie, même locale, est une entrave inacceptable à la main mise des marchés sur les ressources et à l’exploitation des travailleurs actifs, toujours majoritaires, par la minorité rentière passive, toujours minoritaire. Francis Dupuis-Déri est très clair sur un point essentiel :

« L’idée et l’idéal de « république » a déterminé en grande partie la formation du régime électoral libéral que nous connaissons aujourd’hui sous le nom de « démocratie ». Donc, l’idée de « démocratie » n’a pas joué de rôle déterminant dans l’instauration des démocraties modernes libérales pour la simple et bonne raison que les patriotes les plus influents et leurs partisans étaient animés par un idéal républicain. La république représentait le régime modèle de patriotes notoires [...]. »

C’est donc dire – et là je m’adresse tout spécialement à vous, amis français (je suis Belge) – que la république fut, a toujours été, et est encore l’enterrement définitif de tout projet de (vraie) démocratie. En ne cessant, comme une antienne, de vous référer à « la République »[5], vous vous faites défenseur d’un régime qui dès l’origine et à toutes les époques fut instauré pour empêcher la démocratie et imposer le dictat d’une minorité possédante et dominante sur une majorité dépossédée et dominée. Si j’étais français, je ne militerais donc certainement pas pour une « VIème République », mais bien pour une « Première Démocratie ».

Au minimum, il nous faut reconquérir cette précieuse et vitale autonomie communale que même la vile engeance monarchique accordait aux gueux que furent nos ancêtres, et que nous refusent avec force et obstination nos prétendus représentants « démocratiquement élus » (cherchez l’erreur). Si nous ne nous en montrons pas capable, alors que la malédiction de la tyrannie oligarchique et ploutocratique continue à s’abattre implacablement sur nous et qu’elle étouffe à jamais nos plaintes et nos cris !

Nous pourrons alors à nouveau aller crever dans les tranchées en chantant avec Jacques Brel « Oui not’ Monsieur, oui not’ bon Maître ».

Comme en ’14…

Morpheus

 


[1] Henry Bardeau, « De l’origine des assemblées d’habitants », Droit romain : du mandatum pecuniae – Droit français : les assemblées générales des communautés d’habitants en France du XIIIe siècle à la Révolution, Paris, Arthur Rousseau, 1893, p. 63.

[2] Gérard Walter, op. cit., p. 230-231.

[3] Où l’on peut voir que l’idée de Étienne Chouard n’a rien de neuf et fut bel et bien menée – et tuée dans l’œuf – au moment de la Révolution.

[4] Jean-Baptiste Marie-François Bresson, op. cit., p. 2-3.

[5] Prenez donc, s’il vous plaît, un peu de recul et montrez-vous, juste un moment, autocritique, et vous verrez à quel point ce mot de « république » vous empoisonne l’esprit et obscurcit ce que votre discernement pourrait éclairer : les républiques n’ont jamais été des démocraties, mais au contraire, furent toujours des oligarchies.

Al-Qaeda verslaat leger Irak, islamitisch kalifaat in oprichting

Al-Qaeda verslaat leger Irak, islamitisch kalifaat in oprichting

Amerikaanse 'surge' uit 2005-2007 alsnog grote mislukking


Strijders van Al-Qaeda nemen Fallujah in.

Al-Qaeda in Irak en Syrië (ISIS) heeft met behulp van de Soennitische stammen in West Irak een cruciale overwinning geboekt op het Iraakse leger. De troepen van de terreurorganisatie namen grote delen van de belangrijke steden Ramadi en Faluja in, waarna het leger op de vlucht sloeg. Al-Qaeda beheerst nu een gebied van Ramadi (110 km. ten westen van Baghdad) tot aan de Syrische stad Al-Raqqah (160 km. oostelijk van Aleppo), een afstand van bijna 500 kilometer. Abu Bakr al-Baghdadi, de commandant van Al-Qaeda in dit gebied, wil hier het islamitische kalifaat oprichten.

Nog maar twee weken geleden startte het Iraakse leger een offensief tegen Al-Qaeda, om het land te verlossen uit de verwoestende greep van de jihadstrijders. Het militaire offensief is echter gestuit. Soldaten gooiden hun vuurwapens neer en sloegen op de vlucht, waarbij ze ook hun zware wapens achterlieten.

Amerikaanse 'surge' alsnog grote mislukking

ISIS werd met name door de Soennitische stammen in westelijk Irak aan de overwinning geholpen. Dat is wrang, gezien het feit dat dit dezelfde groepen zijn die door Amerika werden bewapend om in de jaren 2005-2007 te helpen in de 'surge' die generaal David Petraeus tegen Al-Qaeda voerde, en die volgens Washington zo succesvol zou zijn geweest.

Anno 2014 blijkt die 'surge' echter als een boemerang te zijn teruggekeerd. Sinds de Amerikaanse invasie van Irak in 2003 heeft het Iraakse leger nog nooit zo'n grote nederlaag geleden, en Al-Qaeda zo'n enorme overwinning. ISIS commandant Al-Baghdadi bezwoer dan ook dat hij in het gebied dat het westen van Irak en het oosten van Syrië omvat, het eerste islamitische kalifaat in het Midden Oosten zal uitroepen.

Al-Nusra in Syrië sluit zich mogelijk aan bij kalifaat

Omdat de Amerikaanse troepen drie jaar geleden uit Irak werden teruggetrokken, is er geen leger in de regio dat de opmars van Al-Qaeda kan stoppen. Al-Nusra, de tak in Syrië, heeft door de overwinning in Irak strategische diepte verkregen. Hun leider, Abu Mohammad al-Julani (Golani), zal waarschijnlijk aankondigen dat zijn beweging zich aansluit bij de nieuwe islamistische staat.

Het samengaan van de Al-Qaeda takken in Irak en Syrië zal mogelijk ook andere islamistische groepen aantrekken. Omdat het al zijn reserves heeft verbruikt is het enige dat het Iraakse leger nog kan doen zich terugtrekken in Baghdad, en proberen de hoofdstad te verdedigen.

Tegenslag voor Iran, VS, Assad en Hezbollah

De nederlaag van het Iraakse leger is een forse tegenslag voor Iran, dat het Iraakse offensief, dat werd geleid door de pro-Iraanse premier Nouri al-Maliki, ondersteunde. Het is ook slecht nieuws voor de Syrische president Assad en Hezbollahleider Hassan Nasrallah, die in Syrië juist aan de winnende hand leken. Ook de VS blijkt met het geven van zware wapens aan het Iraakse leger voor de verliezende partij te hebben gekozen.

Bedreiging voor Israël, Jordanië en Saudi Arabië

Het islamitische kalifaat in oprichting is een grote bedreiging voor Israël, Jordanië en Saudi Arabië, zeker omdat Al-Qaeda de afgelopen tijd ook in Libanon en in de Egyptische Sinaïwoestijn de nodige successen heeft geboekt.

Xander

(1) DEBKA

Demokratische Sklaven

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Demokratische Sklaven

von Christoph Schmidt

Der unlängst verstorbene Politologe Kenneth Minogue analysiert in seinem neusten Buch, wie der allmächtige Staat des 21. Jahrhunderts althergebrachte Moralvorstellungen untergräbt.

Die staatliche Machtaneignung nimmt weltweit immer mehr überhand. Ausufernde und ins Kleinteilige zerfransende Gesetzesvorlagen wie das jüngste Ansinnen der Europäischen Union, abschreckende Bilder auf Zigarettenpackungen abzudrucken, sind Beleg dafür. Folgt man dem australisch-​britischen Politikwissenschaftler Kenneth Minogue, sind „wir“ dekadenten Westler nichts anderes als unmündige Sklaven, denen Freiheit und Verantwortung für ihr eigenes Leben abhanden gekommen sind. Das seien Anzeichen eines schleichenden Totalitarismus, meint Minogue.

Der faule Mensch und die Demokratie

Für viele klingen diese Worte hart und überheblich, schließlich geht es uns doch sehr gut in der westlichen Hemisphäre. Doch die heutigen Bestrebungen, hin zu einem nahezu alles bevormundenden Staat, sind subtil und erschließen sich oberflächlich betrachtet nicht sofort.

Wer hat etwas dagegen, demokratische Geschenke vom Staat zu erhalten? Kitaplatz, Kindergeld und Hartz-​IV scheinen ihre Berechtigung zu haben, doch sie führen in eine Abhängigkeit unvorstellbaren Ausmaßes. Wir verlassen uns laut Minogue nur noch auf den Staat und schrumpfen unter seiner Kontrolle von Erwachsenen zu unmündigen Kindern.

Dieses führt – weitergedacht – zur schleichenden Bedeutungslosigkeit einer Lebensführung mit moralischen Mindeststandards, wie in Die demokratische Sklavenmentalität ausführlich dargelegt wird. Wir ergeben uns und werden Schritt für Schritt zu bequemen und faulen Einheitsmenschen.

Wenn der Staat die Moral bestimmt

Kenneth Minogue ist der festen Überzeugung, daß der heutige westliche Bürger nicht mehr weiß, was man unter einer moralischen Lebensführung zu verstehen hat. Es fehle einfach der unerschütterliche Instinkt, aus sich selbst heraus zu leben und zu urteilen. Dieses wird unbewußt durch staatliche moralische Gesetzgebungen erreicht. So schreibt er: „Die meisten westlichen Regierungen sehen es gar nicht gern, daß ich rauche, mich falsch ernähre oder zu viel trinke – und das sind nur die öffentlich gemachten Mißfallensäußerungen, solche, die zu Gesetzen oder öffentlichen Kampagnen führen.“

Von solchen banal erscheinenden Themen ist es kein großer Schritt mehr, auch für weltanschauliche Positionen abgestraft zu werden. So schreibt Minogue an anderer Stelle zu den strukturellen Bedingungen der Sklavenmentalität: „Aber sie zeigen sich auch deutlich in den rechtlichen und behördlichen Strukturen, die die eine oder andere abstrakte Kategorie im Staate davor schützen soll, drangsaliert, beleidigt, in ihrer Selbstachtung gekränkt zu werden oder vieles andere zu erleiden, was offiziell als repressiv interpretiert wird.“ Ein Teufel, wer nicht sofort an Genderdebatte, Bilderstürmerei, „Nazikeule“ und die omnipräsente politische Alltagsgängelei denkt.

Entschädigung für die akzeptierte Bevormundung

Seit Menschengedenken wurde (von linker Seite) versucht, die Welt zur absoluten Gerechtigkeit zu führen und eine fröhliche Weltgemeinschaft herzustellen. Wahnwitzig erscheint noch heute der Glaube der herrschenden politischen Klasse, durch einen Willensakt die globale Ungleichheit abschaffen zu können. Der Einheitsmensch wird für seine Unfreiheit dadurch entschädigt, daß er sich als Teil einer großen Sache empfinden kann. Doch dieses Erlösungsdenken stimmt nach Minogue nicht mit dem Wesen des Menschen überein, womit er sich selbst als Konservativen einordnet.

Kenneth Minogue vermag es sehr gut, die heutige politische Lage zu analysieren und dem Leser – ein zwar abstraktes – aber durchweg nachvollziehbares Denkgebäude zu präsentieren. Im netten britischen Plauderton bringt er den Leser dazu, sich seine eigenen Gedanken zu machen. Themen wie politische Egalisierung und zunehmende politisch-​moralischen Einschränkungen werden trotz ihres Umfanges nicht ziellos abschweifend behandelt. Eine große Stärke! Für manchen mag Die demokratische Sklavenmentalität aber zu libertär erscheinen. Der Staat wird gelegentlich allzusehr in Haftung genommen. Dennoch: trotz des stolzen Preises, ist das Buch unbedingt lesenswert!

Kenneth Minogue: Die demokratische Sklavenmentalität. Wie der Überstaat die Alltagsmoral zerstört. 459 Seiten, Manuscriptum Verlag 2013. 34,80 Euro.

mardi, 07 janvier 2014

La guerre de 2014

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La Guerre de 2014

par Georges FELTIN-TRACOL

 

Auteur en 2004 d’un ouvrage sur Le Fondateur de l’Aïkido, Morihei Veshiba et en 2007 de Constat d’Occident, Laurent Schang est un fana mili, un passionné du fait militaire, de l’armement et des questions tactiques. Il a un temps participé à la revue La voie stratégique et anime une maison d’édition au nom évocateur spécialisé dans ce domaine spécifique : Le Polémarque.

 

D’abord paru en 2009 chez un modeste éditeur disparu, Kriegspiel 2014 est un roman d’anticipation ou plus exactement de politique-fiction dans la lignée de Tom Clancy (en moins volumineux) et de Gérard de Villiers (sans les scènes pornographiques). Les éditions Le Retour aux Sources viennent de le republier dans une version actualisée et enrichie. Relevons par exemple l’absence du sous-titre présent dans la première édition, « Le livre dont Vladimir Poutine est le héros ».

 

Laurent Schang inscrit les événements qu’il nous décrit dans un schéma conceptuel tiré d’une lecture polémarchique de la philosophie de l’histoire. Il estime que « selon une loi non écrite bien connue des historiens militaires, l’avenir de la péninsule européenne […] se décide entre la dixième et la quinzième année du siècle courant (p. 7) ». 1914, 1815, 1715, 1610, 1515 etc. marquent le début ou la fin d’une conjoncture conflictuelle majeure.

 

L’auteur nous dépeint la déflagration survenue en 2014. Dans moins d’un an, le 12 décembre 2014, les tensions sino-japonais liées au sort des îlots Senkaku – Diaoyu débouchent en conflit armé ouvert. Parallèlement, des islamo-nationalistes turcs renversent le gouvernement islamo-conservateur d’Ankara, relancent le touranisme et soutiennent l’agitation ouïgoure au Xinjiang chinois. C’est l’explosion du monde de l’après-Guerre froide !

 

Pendant que la Chine envahit Taïwan et le Japon, les États-Unis d’Obama et l’Europe unie – car l’Union européenne est devenue une entité fédérale ambiguë et velléitaire – renâclent à intervenir, tergiversent et réclament surtout des négociations. Si Barack Obama a proclamé la neutralité de son pays, c’est parce plusieurs États fédérés menacent de faire sécession…

 

Les atermoiements occidentaux aiguisent les ambitions turques et le dessein russe. La Turquie envahit l’Arménie, occupe la partie grecque de Chypre et s’empare des Balkans qui replongent dans d’inextricables guerres civiles. Néanmoins, l’invasion néo-ottomane provoque la formation d’une Confédération panslaviste tandis que Moscou reconnaît l’indépendance de l’Adjarie, du Haut-Karabakh arménien et du Kurdistan du Nord, ses nouveaux protectorats.

 

Mieux, le 22 décembre, la Russie attaque l’Ukraine, la Pologne et les États baltes. Cette action violente tétanise une O.T.A.N. paralysée par le neutralisme affiché de Washington. Quant à l’Europe unifiée, désemparée, elle se révèle incapable d’agir. Ses États membres ne prennent aucune initiative. En effet, « leurs armées sont au régime sec, les pays européens ont réduit leurs budgets militaires au minimum et la plupart de leurs engagements sont au point mort, vecteurs aériens y compris, faute de crédits nécessaires. Conséquence, en dix ans l’Europe unifiée a vu sa puissance de feu diminuer du tiers (p. 84) ». Bref, les Européens « sont juste incapables de se défendre eux-mêmes (p. 85) ». Cela n’empêche pas de grandes métropoles européennes de sombrer dans une situation insurrectionnelle larvée. Échoue dans ce contexte tendu un 26 novembre à Bruxelles un coup d’État pro-européen.

 

Bien que se voulant neutre, la Belgique se déchire entre partisans de l’unité nationale et indépendantistes flamands. Ses voisins et ses partenaires s’interrogent sur une éventuelle réponse à donner aux événements. Tout démontre que « groggy, l’Europe unifiée chancelait sur sa base. Dans les premiers jours du conflit, les dirigeants européens avaient pu afficher une unité de façade devant les caméras. Au vrai, usés au physique, affaiblis au moral, les peuples ne manifestèrent à aucun moment l’envie de les suivre (p. 133) ». Le sursaut européen provient finalement de la réussite d’un second coup d’État. Perpétré par « les Fils de la Louve », un groupe clandestin de jeunes officiers paneuropéens, le putsch renverse les institutions continentales, écarte les politicards de l’Europe unifiée et impose un Saint-Empire fédéral paneuropéen confié au petit-fils d’Otto de Habsbourg : Ferdinand Zvonimir.

 

Disposant rapidement d’un siège de membre permanent au Conseil de sécurité de l’O.N.U., ce nouveau Saint-Empire rassemble 31 États dont le califat de Sarajevo. En revanche n’y appartiennent pas le Royaume-Uni, la Pologne et une Confédération balkano-danubienne constituée de la Serbie, de la République serbe de Bosnie, du Monténégro, de la Macédoine et de la Grèce. Favorable à la désoccidentalisation de l’Europe et au Grand Bloc Continental, le jeune souverain paneuropéen prend acte du monde accouché par cette brève et intense guerre eurasiatique (moins d’une année). Les États-Unis paient leur neutralité d’un net recul de leur influence planétaire. S’esquisse dès lors un siècle altaïque régi par la Chine, la Russie et la Turquie – Touran, prélude à un grand-espace géopolitique eurasien, voire eurasiste ? Ferdinand Zvonimir Ier ne déclare-t-il pas à ce sujet que « les civilisations ne sont pas des aires closes, des valeurs communes les relient et les unissent les unes aux autres (pp. 145 – 146) ».

 

Riche en considérations techniques précises sur les différents systèmes d’armement des belligérants, Kriegspiel 2014 se déroule dans le cadre d’une guerre conventionnelle classique, très éloignée des schémas prévus de la cyber-guerre, de la guérilla et des conflits méta-locaux. Ce roman n’en ouvre pas moins d’étonnantes perspectives géostratégiques même s’il faut largement minorer l’idée fallacieuse que la Russie serait prête à attaquer volontiers son étranger proche au Sud et à l’Ouest de ses frontières… Laurent Schang aurait-il trop lu les doctrines néo-conservatrices qui envisagent toujours l’Ours russe comme une forte menace potentielle ? En revanche, les contentieux dans le Caucase et entre Pékin, Tokyo, Séoul et Pyongyang sont plausibles et peuvent dégénérer en guerre. À moins que le principal neutre de ce « Jeu de guerre 2014 », les États-Unis, ne révèle sa dangerosité en se lançant dans des aventures militaires déstabilisatrices. Victimes d’une grave crise économique, sociale et financière seulement dissimulée par l’exploitation intensive du pétrole et du gaz de schiste, l’actuelle première puissance mondiale pourrait très vite devenir un État super-voyou qui met en péril la paix mondiale, surtout si en 2017 accède à la Maison Blanche un taré républicain ou un fanatique démocrate, éternels pantins de l’État profond yankee.

 

L’histoire est par essence tragique, inattendue et aléatoire. Verrons-nous donc cette année 2014 le retour d’Athéna et d’Arès, de Taranis et de Maponos, de Tyr et de Thor sur notre sol plusieurs fois millénaire ?

 

Georges Feltin-Tracol

 

• Laurent Schang, Kriegspiel 2014, Le Retour aux Sources (La Fenderie, F – 61 270 Aube), 2013, 155 p., 15 €.

 


 

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