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vendredi, 24 janvier 2014

Quel avenir pour le nationalisme français?

Quel avenir pour le nationalisme français?

Ex: http://cerclenonconforme.hautetfort.com

Quel avenir pour le nationalisme français?

Dans un précédent développement, je questionnais l’idée du nationalisme en replaçant l’histoire même du nationalisme, de façon un peu rapide certes, mais telle est la loi du genre lorsqu’on publie sur internet.

Il est important de poursuivre notre réflexion sur un nationalisme français du XXIe siècle, partant du constat que les différents évènements géopolitiques, les crises économiques et financières et les crispations identitaires conduisent de nombreux mouvements à travers l’Europe à s’enraciner dans le fait national. Nous pouvons penser immédiatement au Front National en France, à Casapound en Italie, à l’Aube Dorée en Grèce, au Jobbik en Hongrie. On peut tout à fait avoir une opinion négative de certains de ces mouvements et ils n’ont pas forcément de rapports les uns avec les autres, mais ils traduisent tous à leur façon le simple fait que face à l’UE, face à l’offensive du Capital et face à l’immigration de peuplement, la nation, produit d’une longue histoire apparaît presque « spontanément » comme l’échelon de résistance, de défense mais aussi, et surtout, de reconquête.

Cependant le nationalisme français est aujourd’hui sujet à une profonde crise interne qu’il convient d’analyser. Nous avons déjà donné notre opinion sur le FN, nous n’y reviendrons pas. De même nous avons donné de façon synthétique quelques éléments sur la pensée identitaire et la pensée dissidente. Ce texte est donc un complément de toutes nos réflexions récentes. Il vise à comprendre dans quels univers s’ébroue le camp « national », est-il d’ailleurs vraiment « national » ?

L’influence « allemande » : l’ethno-régionalisme identitaire

Le nationalisme français a été depuis de nombreuses décennies mis en concurrence avec la pensée ethno-régionaliste identitaire, de fait que si les deux familles aspirent souvent à préserver une identité héritée, le cadre de réflexion, d’expression et d’action n’est pas vraiment le même. La Seconde Guerre mondiale aura marquée une véritable rupture à ce niveau, de même que les années 60 en auront marquées une seconde.

Jusqu’au second conflit mondial, la résistance et la reconquête se faisait dans un cadre national, sans véritable volonté hégémonique, à l’exception de l’Allemagne qui souhaitait en finir avec le traité de Versailles. Les combats sur le front de l’est contre l’URSS auront fait naître dans l’esprit des nationalistes l’idée que l’unité européenne pouvait permettre d’être plus fort contre un ennemi commun, qui était ici le bolchevisme. Cela a pu conduire à l’idée qu’il fallait bâtir d’un nouvel ordre européen sous l’influence d’une nouvelle chevalerie, les SS, qui serait basée sur des régions historiques comme vous pouvez le voir ici :

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Carte de l'Europe des SS

Cela nous fait « étrangement » penser aux théories de l’anarchiste autrichien Leopold Kohr, qui faisait l’éloge des micro-états (non ethniques), pour favoriser la concorde continentale, théories inspirées par une vision médiévale de l’Europe comme vous pouvez le voir ici :

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Carte de l'Europe de Leopold Kohr

Après guerre des personnalités comme Saint Loup ou Robert Dun, à l'origine issus de l’ultra-gauche mais engagés dans la Waffen SS contre le bolchevisme, se feront les relais de cette conception de l’Europe. D’autres personnalités, comme le breton Yann Fouéré iront dans ce sens, comme l’indique l’ouvrage L’Europe aux cents drapeaux qui reprend « curieusement » le drapeau de l’Union Européenne sur cette édition* :

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Couverture de l'Europe aux Cents drapeaux de Yann Fouéré

Ces personnalités auront une influence sur le second tournant des années 60. Avec eux, les déçus du nationalisme historique, qui prennent conscience que le monde change. En raison de la perte des colonies, la France perd un pan de sa puissance et paraît être de moins en moins capable de faire face aux défis qui s‘annoncent, comme la résistance au communisme. Ce sera la fonction historique du GRECE, de renouveler le discours politique et de mettre en place un corpus permettant aux européens de trouver leur place face aux deux blocs. De nombreuses structures à tendance volkisch et régionalistes vont graviter autour du GRECE ou en émaner.

Mais cette idée d’une Europe divisée en petites régions à fort caractère identitaire et regroupées dans un « empire européen » ne peut pas totalement être dissociée de la tradition politique allemande. En effet, depuis le Moyen Âge, la vocation allemande et d’être un empire central regroupant des régions autonomes.

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Carte du Saint-empire romain germanique vers l'an Mil

L’unité allemande n’a pas véritablement rompu avec ce fait là, accentuant simplement le caractère ethnique dans le contexte du XIXe siècle, tout comme la Nouvelle Droite mènera de nombreuses études sur les indo-européens pour renforcer l’idée d’unité ethnique du continent. L’unité allemande s’est également faite par l’unité économique (ex : Zollverein) et c’est précisément comme cela que procède l’UE aujourd’hui. Nous pouvons sincèrement nous demander si les ethno-régionalistes identitaires n’ont pas aspirés, à un moment, à ce que l’Europe naissante (par la CEE puis par l’Euro) soit tôt ou tard conforme à leurs vœux, que de l’unité économique naisse ensuite une unité politique sur des bases ethniques. Les récents événements battent en brèche cette aspiration, sans pour autant disqualifier totalement la nécessaire concorde entre européens, ni un projet alter-européen. Mais il est aujourd’hui de plus en plus difficile de faire passer un message favorable à l’unité européenne sans passer clairement pour un suppôt du Capital.

L’influence états-unienne et anglo-saxonne : le suprématisme blanc et la « défense de la race blanche »

 Il est impossible de parler d’identité ethnique sans s’attarder sur tous les mouvements de défense de la race blanche. Ici la question est beaucoup moins épineuse car il paraît évident que :

 -         le nationalisme historique n’a jamais eu comme base de « défendre la race blanche » et a toujours perçu le fait racial, et ethnique, comme un moyen, et non comme une fin.

 -         la race n’est en aucun cas la seule dimension d‘une identité, qui est le produit d'un héritage historique, culturel et se construit dans le temps

Mais alors qui peut très concrètement en venir à faire reposer la nation et l’identité sur la race ? Les états-uniens, bien sur !

Les Etats-Unis sont le produit des migrations de nombreux européens, souvent protestants, mais pas seulement, qui ont cherché dans le « nouveau monde » une seconde chance. Ils sont aussi le produit de la rencontre de nombreux autres déracinés : chinois ou africains par exemple. Les Etats-Unis sont historiquement, et malgré la guerre d’indépendance des 13 premiers états contre la couronne britannique, un pays profondément marqué par le fait ethnique, voire racial, les migrants se regroupant bien souvent sur le territoire en fonction de leur origine. Ainsi certaines villes sont profondément liées à cette histoire comme Boston qui est dans tous les esprits la ville des irlandais, au même titre que certains quartiers comme Little Italy ou Chinatown traduisent clairement la fragmentation ethnique du pays, y compris à l’échelle locale.

Les Etats-Unis ne connaissent pas de « nationalisme » au sens européen. Nous avons clairement expliqué que le nationalisme est un processus historique qui a conduit en Europe à se sentir Français, Allemand, Italien, Grec, Espagnol, etc…. rien de tout cela aux Etats-Unis. Aux Etats-Unis on parlera plutôt de patriotisme, c'est-à-dire d’un attachement à cet Etat porte étendard de l’unité des populations et de la liberté. Mais au sein de cette fédération, certains mouvements ont eu l’idée qu’il fallait diviser le pays en fonction des races. Malgré une influence du nazisme allemand, on ne peut pas résumer le nazisme à la seule question raciale, étant donné que celui-ci est profondément rattaché au nationalisme romantique allemand, ce qui n’est pas le cas aux Etats-Unis, où toute dimension nationale est évacuée au profit de la seule dimension raciale. Certes certains objecteront que les mouvements suprématistes piochent abondamment dans le folklore germanique (runes, etc…) mais cela est plus le fruit d’une démarche racialiste que nationaliste. Aux Etats-Unis la démarche racialiste et suprématiste est souvent rattaché à quelques ouvrages comme le fameux « White Power » de Georges Lincoln Rockwell ou les non moins célèbres « Carnets de Turner » de Andrew Mac Donald. Il n’est pas question ici d’affirmer que tout ce qui est raconté par ses mouvements est à 100% du délire, mais de montrer que leur combat est propre à l’histoire des Etats-Unis et à une conception états-unienne (ou plutôt WASP), du monde… Un des grands leitmotiv de ce suprématisme est la RAHOWA (Pour Racial Holy War – Guerre Sainte Raciale) et qui place au centre de sa pensée l’idée qu’il y aurait une lutte des races (et non une lutte des classes, d’où l’anti-marxisme qui conduit à dire que le marxisme oppose les gens d’une même race comme en Europe à l’accusait d’opposer les gens d’une même nation**). Cette Guerre Sainte peut être adjointe à une forme de messianisme protestant comme c’est le cas par exemple de l’Aryan Nation de G. Butler. Les Anglo-saxons seraient la race élue de Dieu, Jésus Christ était un « aryen » et l’Amérique était la terre promise. Notez qu’on retrouve exactement la même chose en Afrique du sud pour certains Afrikaners (voir ce que j’avais écris ici).

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Le logo de "Aryan nations"
(Notre race est notre nation)

Ce discours s’est massivement diffusé en Europe par certains mouvements anglais et pose une vraie question. S’il est clair que l’immigration de peuplement menace biologiquement les européens et que la propagande subventionnée prône le métissage et la dévirilisation de l’homme blanc, doit-on pour autant ne combattre que sur cet aspect, en oubliant que nous avons une histoire propre et que nous devons intégrer cette donnée dans notre tradition politique et non calquer des logiciels de pensée anglo-saxons sur une vieille nation comme la France ? Il n’est pas question de Guerre Sainte raciale en France ou de Pouvoir blanc sur la Terre. Il est simplement question de reprendre les leviers de la souveraineté pour refonder une France et une Europe nouvelles, définir clairement un Français comme un européen de langue française et replacer le droit du sang au centre du débat.

L’influence russe : l’eurasisme

Après les Etats-Unis, la Russie. Si nous pouvons contester l’influence de la pensée anglo-saxonne américaine sur le nationalisme français, nous pouvons également nous questionner sur l’influence russe, cela n’est pas un exercice simple étant donné que nous avons plutôt de la sympathie pour l’histoire et la culture russe. Mais il est nécessaire d’avoir un regard critique.

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L’eurasisme est une conception géopolitique propre à la Russie qui est un pays à cheval sur deux continents (Europe et Asie). Un Russe ne peut abandonner ni sa dimension européenne, ni sa dimension asiatique. De là va naître l’eurasisme. La pensée eurasiste a beaucoup percée ces dernières années par l’intermédiaire d’Alexandre Douguine, qui a fait paraître il y a quelques mois la Quatrième Théorie Politique, celle qui doit succéder au libéralisme, au communisme et au fascisme et affronter la seule qui a survécu au XXe siècle : le libéralisme. Les théories de Douguine ne sont pas dénuées d’intérêts et reprennent un large aspect traditionnel, fortement séduisant pour tous ceux qui se sont intéressés à la Tradition (Evola, Guenon, etc…). C’est une façon pour les russes de répondre aux Etats-Unis, qui impulsent la mondialisation libérale, l’unipolarité et la sous-culture de la consommation de masse (par la musique ou le cinéma). Cependant cela ne doit pas nous faire oublier qu’il s‘agit d’une vision russe du monde.

En effet l’eurasisme est une vision impériale russe ce qui pose immédiatement la question du voisinage de la Russie. Ainsi les eurasistes considèrent que la Biélorussie, l’Ukraine et les pays baltes sont des territoires qui doivent leur être liés, alors que les nationalistes de ces pays veulent quant à eux être indépendants de ce voisin gargantuesque. D’où les tentatives d’intégration zélée, et malheureuses, au sein de l’espace euro-atlantique matérialisé par l’UE.

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Les Français auraient tort d’embrasser de façon trop naïve cette vision du monde, car cela pourrait les conduire à se couper des pays de l’est, l’Allemagne a sur ce point bien plus de finesse, en appliquant, encore une fois, sa stratégie impériale à l’est via l’UE (en intégrant la Pologne, les pays Baltes et en faisant des appels au pied à l’Ukraine) tout en se ménageant de bons rapports avec la Russie (Nord Stream, grâce de Khordokovski). Ce n’est pas en embrassant béatement l’eurasisme que le nationalisme français sortira de sa crise doctrinale actuelle. Au contraire, la France est historiquement un pays d’équilibre entre les empires et porte également son propre projet impérial, et l’eurasisme ne consiste pas simplement à défendre la souveraineté de l’Etat-nation russe, il consiste à encourager la Russie à avoir une hégémonie sur d’autres Etats-nations, Alexandre Douguine ne fait aucun mystère là-dessus. Il faut donc retrouver notre voie d’équilibre des puissances, développer notre propre projet impérial et favoriser l’idée selon laquelle les peuples doivent se gouverner eux-mêmes. Un nationaliste français doit pouvoir mener des tractations diplomatiques qui permettent à des voisins de vivre en paix. En un mot la Russie devra être un partenaire, mais cela ne nous empêche pas de faire valoir notre vision du monde et nos intérêts propres. Nous n’avons pas à devenir une colonie russe après avoir été une colonie des Etats-Unis.

Conclusion:

Ainsi par ces quelques modestes considérations nous avons pu passer au crible trois tentations de sortir du nationalisme traditionnel pour apporter une réponse aux temps présents : la volonté d’une autre Europe qui serait fédérale et ethnique, la volonté de préserver la race blanche ou la volonté de s’opposer aux Etats-Unis par le biais de la Russie.

Bien que le courant ethno-régionaliste soit surement le plus capable de faire l’équilibre entre les deux autres (suprématisme et eurasisme) ce qui explique que des personnalités issues du GRECE flirtent depuis longtemps avec l’un ou l’autre courant, ces trois grands courants, ne doivent pas nous faire oublier notre tradition politique propre, il faut plutôt les voir comme des sources d’inspiration pour constituer un corpus idéologique sérieux permettant aux Français d’affronter le monde dans lequel ils sont.

Il paraît important de ne pas rejeter l’idée fédérale, ni l’idée d’Europe puissance, il faut aussi enrayer la disparition de l’Homme européen et il convient de (re)trouver notre place dans le jeu géopolitique actuel qui tend vers la multipolarité depuis plusieurs années. La question de la sortie du capitalisme est ici fondamentale.

Nous pourrions œuvrer à bâtir une France fédérale et communale (ce qui reprend l’idée maurrassienne et proudhonienne, et non simplement « allemande ») au sein d‘une Europe puissance à l’ouest constituée des nations libérées du Léviathan euro-atlantiste, de la finance et du Capital. Il faudrait redéfinir la nationalité française sous un angle plus ethnique et revitaliser les Européens. Enfin, cet ensemble mènerait une politique de désaméricanisation, de coopération avec les puissances émergentes et les pays non-alignés, tout en préservant ses intérêts et ceux, in fine de l’Europe romano-carolingienne vers laquelle nous devrons nous projeter.

Jean/CNC

Note du C.N.C.: Toute reproduction éventuelle de ce contenu doit mentionner la source.

* On trouvera quelques points communs entre la carte de l'Europe des Waffen SS et celle du projet actuel de redécoupage régional de la France:

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 **: La Rahowa, tout comme la lutte des classes, reposent paradoxalement sur des théories plutôt darwinistes de lutte entre des groupes humains concurrents.

La guerre civile froide ?...

La guerre civile froide ?...

par Jacques Sapir

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

 

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jacques Sapir, cueilli sur son blog RussEurope et consacré à l'ambiance d'avant-guerre civile qui règne en France en ce début d'année.

 

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La guerre civile froide ?

Les dernières péripéties, pour ne pas dire les galipettes, de François Hollande ont eu tendance à masquer un instant le sérieux de la situation dans le pays en ce début d’année. Il est vrai que notre Président casqué se rendant à la nuit dans le lit de sa blonde rejoue, mais sur le mode dérisoire et un peu ridicule, les grands mythes de l’Antiquité. Le fait que ce lit soit dans un appartement d’une personne liée au gang de la Brise de Mer ajoute ici ce qu’il faut de sordide à la parodie. L’important n’est cependant pas là ; mais l’important existe bien.

On peut se demander si, en France, nous ne vivons pas actuellement les prémices d’une guerre civile. Cette question, en apparence absurde, mérite cependant d’être posée à la vue des événements que l’on a connus ces dernières années. Dans une note datant de l’automne 2012, j’évoquais la possibilité de la crise de légitimité du pouvoir. Nous y sommes désormais. L’année 2014 risque fort d’être marquée par une accumulation de mouvement sociaux dont la convergence mettrait directement en cause le pouvoir. Or, la crise de légitimité a ceci de particulier qu’elle pose directement la question non pas de la politique suivie, que l’on peut en fonction de ces opinions considérer comme bonne ou mauvaise, mais du fait que le pouvoir soit habilité à mener une politique. C’est pourquoi il faut s’attendre à ce que la contestation du pouvoir puisse prendre un tour violent dans le cours de cette année.

En fait, l’exercice du pouvoir, la Potestas, dépend de sa légitimité que lui confère l’Auctoritas. Ces notions, habituelles sous la plume des juristes d’inspiration chrétienne, ne sont pourtant nullement liées obligatoirement à cette sphère. On comprend bien, même intuitivement, la nécessité de séparer la capacité à exercer un pouvoir politique de la légitimité, ou de la justesse, qu’il y a à le faire. Il n’est donc pas nécessaire d’être chrétien, ni même de croire en Dieu, pour remarquer la pertinence de la distinction entre Auctoritas et Potestas.

Cette question est d’habitude passée sous silence, parce que nul ne conteste la légitimité du pouvoir, surtout d’un pouvoir issu d’institutions qui sont en théorie démocratiques. Mais, force et de constater que l’opposition au pouvoir, qu’elle vienne de la droite ou de la gauche, est désormais moins une opposition à ce que fait ce pouvoir qu’un opposition à sa capacité même à faire.

La violence politique, fille de l’illégitimité

La vie politique française est en effet marquée depuis quelques années par une incontestable montée du niveau des affrontements, qu’ils soient verbaux, symboliques, et parfois même physiques. Nous vivons, en réalité, l’équivalent des prémices d’une guerre civile « froide », qui menace à chaque instant de se réchauffer. L’ex-Président, Nicolas Sarkozy, en a fait l’expérience durant son mandat, et en particulier à partir de 2009-2010. Il fut l’objet d’attaques dont le caractère haineux ne fait aucun doute, et qui provenaient – ce fait est à noter – tant de la gauche, ce qui peut être compréhensible, que de la droite. On a mis ces attaques sur le compte du « style » imposé par ce Président, dont les dérapages verbaux et les outrances étaient légions, et qui tendait à ramener toute action, et donc tout mécontentement, à lui seul. Ce n’était pas pour rien que l’on parlait d’un « hyper-président », rejetant – au mépris de la constitution – son Premier ministre dans l’ombre. Cependant, l’élection de son successeur, François Hollande, se présentant comme un Président « normal », n’a rien changé à cette situation. On peut, par ailleurs, s’interroger sur le qualificatif de « normal » accolé à Président. La fonction présidentielle est tout sauf « normale ». Que le style de l’homme puisse se vouloir « modeste » est plausible, surtout après les outrances, et les Fouquet’s et Rolex de son prédécesseur. Mais il faut bien constater que rien n’y fit. L’opinion, jamais charmée par l’homme qui dès son élection n’a pas eu « d’état de grâce » comme les autres Présidents, s’en est rapidement détournée. Le voici au plus bas des sondages, voué aux gémonies sans avoir jamais été encensé. Tout est prétexte, à tort ou à raison, à reproches et critiques. Il se voit désormais contester par certains la possibilité même de gouverner. Comme son prédécesseur, il fait l’objet de critiques dévastatrices parfois même dans son propre camp politique qui vont bien au-delà de sa simple personne. Les mouvements sociaux, qui sont naturels dans un pays et dans une société qui sont naturellement divisés, prennent désormais des dimensions de plus en plus violentes et radicales. Après la « manif pour tous », voici les « bonnets rouges ».

On a dit, et ce n’est point faux, que la présence de la crise, la plus significative que le capitalisme ait connu depuis les années 1930, expliquait cette tension. Mais, même si cette crise est exemplaire, le pays en a connu d’autres depuis les années 1980. Il faudrait, pour retrouver ce même état de tension, revenir à la fin des années 1950 et à la guerre d’Algérie. Mais l’on sait, aussi, que la IVème République était devenue largement illégitime. De même, on explique souvent, et pas à tort, qu’Internet est devenu un lieu ambigu, entre espace privé et espace publique, qui est particulièrement propice à la libération d’une parole autrement et autrefois réprimée. Cette explication, même si elle contient sa part de vérité, ne tient pourtant pas face à la spécificité de la crise française. En effet, les effets d’Internet sont les mêmes dans tous les pays développés. Or, du point de vue de la violence politique, pour l’instant essentiellement symbolique, mais dont on pressent qu’elle pourrait se développer en une violence réelle, il y a bien une différence entre la France et ses voisins. Il faut donc aller chercher plus en amont les sources de cette radicalisation et surtout voir qu’au-delà de l’homme (ou des hommes) – aussi ridicule voire haïssable qu’il puisse être – elle touche à la fonction et au système politique dans son entier. Nous vivons, en réalité, une crise de légitimité.

Cette crise se manifeste dans le fait que l’on conteste non plus la politique menée, ce qui est normal en démocratie, mais l’exercice même de la politique tant par l’UMP que par le PS. Désormais la distinction, largement factice la plupart du temps, entre le pouvoir et le pays réel, devient une réalité. Cette opposition n’est pas sans rappeler celle entre « eux » et « nous » (Oni et Nachi) qui était de mise dans les régimes soviétiques lorsque le système a commencé à se bloquer. Toute personne qui a travaillé sur les dernières années du système soviétique, tant en URSS que dans les pays européens, ne peut qu’être sensible à cette comparaison. La perte de légitimité était, là, liée à la combinaison de problèmes économiques (la « stagnation ») et politiques, dont l’origine vient de l’écrasement du réformisme soviétique à Prague en août 1968.

En France, cette perte de légitimité du système politique et du pouvoir, dont nous voyons les effets se déployer de manière toujours plus désastreuse devant nos yeux, a une cause et un nom : le référendum de 2005 sur le projet de constitution européenne. Les référendums sur l’Europe ont toujours été des moments forts. Contrairement à celui sur le traité de Maastricht, où le « oui » ne l’avait emporté que d’une courte tête, le « non » fut largement majoritaire en 2005 avec 55% des suffrages. Pourtant, ce vote fut immédiatement bafoué lors du Traité de Lisbonne, signé en décembre 2007 et ratifié par le Congrès (l’union de l’Assemblée nationale et du Sénat) en février 2008. De ce déni de démocratie, qui ouvre symboliquement la Présidence de Nicolas Sarkozy, date le début de la dérive politique dont nous constatons maintenant la plénitude des effets. La démocratie dite « apaisée », dont Jacques Chirac et Lionel Jospin se voulaient être les hérauts, est morte. Nous sommes entrés, que nous en ayons conscience ou pas, dans une guerre civile « froide ».

La souveraineté, la légitimité et la légalité

Ce déni a réactivé un débat fondamental : celui qui porte sur les empiètements constants à la souveraineté de la Nation et par là à la réalité de l’État. Ces empiètements ne datent pas de 2005 ou de 2007 ; ils ont commencé dès le traité de Maastricht. Mais, le déni de démocratie qui a suivi le referendum de 2005 a rendu la population française plus réceptive à ces questions. Ceci est aussi dû à l’histoire politique particulière de notre pays. La construction de la France en État-Nation est un processus qui remonte en fait au tout début du XIIIème siècle, voire plus loin. On peut prendre comme événement fondateur la bataille de Bouvines (27 juillet 1214), qui a marqué le triomphe d’un roi « empereur en son royaume » face à ces ennemis, les  trois plus puissants princes d’Europe (Othon IV de Brunswick, Jean Sans Terre et Ferrand de Portugal). La culture politique française a intégré ce fait, et identifie le peuple et son État. Plus précisément, le processus historique de construction de la souveraineté de la Nation française n’a été que l’autre face du processus de construction de la communauté politique (et non ethnique ou religieuse) qu’est le peuple français1 . À cet égard, il faut comprendre à la fois la nécessité d’une Histoire Nationale, fondatrice de légitimité pour tous les pays, et le glissement, voire la « trahison » de cette histoire en un roman national. Suivant les cas, et les auteurs, ce « roman », qui toujours trahit peu ou prou l’histoire, peut prendre la forme d’un mensonge (du fait des libertés prises par ignorance ou en connaissance de cause avec la réalité historique). Mais ce mensonge est nécessaire et parfois il est même salvateur en ceci qu’il construit des mythes qui sont eux-mêmes nécessaires au fonctionnement de la communauté politique. Toute communauté politique a besoin de mythes, mais la nature de ces derniers nous renseigne sur celle de cette communauté.

La souveraineté est indispensable à la constitution de la légitimité, et cette dernière nécessaire pour que la légalité ne soit pas le voile du droit sur l’oppression. De ce point de vue il y a un désaccord fondamental entre la vision engendrée par les institutions européennes d’une légalité se définissant par elle-même, sans référence avec la légitimité, et la vision traditionnelle qui fait de la légalité la fille de la légitimité. Cette vision des institutions européennes aboutit à la neutralisation de la question de la souveraineté. On comprend le mécanisme. Si le légal peut se dire juste par lui-même, sans qu’il y ait besoin d’une instance capable de produire le juste avant le légal, alors on peut se débarrasser de la souveraineté2. Mais, sauf à proclamer que le législateur est omniscient et parfaitement informé, comment prétendre que la loi sera toujours « juste » et adaptée ? Ceci est, par ailleurs le strict symétrique de la pensée néoclassique en économie qui a besoin, pour fonctionner et produire le néo-libéralisme, de la double hypothèse de l’omniscience et de la parfaite information3. La tentative de négation si ce n’est de la souveraineté du moins de sa possibilité d’exercice est un point constant des juristes de l’Union Européenne. Mais ceci produit des effets ravageurs dans le cas français.

La question de l’identité

Dès lors, une remise en cause de la souveraineté française prend la dimension d’une crise identitaire profonde mais largement implicite, pour une majorité de français. Dans cette crise, les agissements des groupuscules « identitaires » ne sont que l’écume des flots. Les radicalisations, qu’elles soient religieuses ou racistes, qui peuvent être le fait de certains de ces groupuscules, restent largement minoritaires. Les Français ne sont pas plus racistes (et plutôt moins en fait…) que leurs voisins, et nous restons un peuple très éloigné des dérives sectaires religieuses que l’on connaît, par exemple aux États-Unis.

Mais, le sentiment d’être attaqué dans l’identité politique de ce qui fait de nous des « Français » est un sentiment désormais largement partagé. La perte de légitimité de ceux qui exercent le pouvoir, qu’ils soient de droite ou de gauche, peut se lire comme un effet direct de l’affaiblissement de l’État qui découle de la perte d’une partie de sa souveraineté. On mesure alors très bien ce que la légitimité doit à la souveraineté. Non que l’illégitimité soit toujours liée à la perte de souveraineté. Des pouvoirs souverains peuvent s’avérer illégitimes. Mais parce qu’un pouvoir ayant perdu sa souveraineté est toujours illégitime. Or, la légitimité commande la légalité. On voit ici précisément l’impasse du légalisme comme doctrine. Pour que toute mesure prise, dans le cadre des lois et des décrets, puisse être considérée comme « juste » à priori, il faudrait supposer que les législateurs sont à la fois parfaits (ils ne commettent pas d’erreurs) et omniscients (ils ont une connaissance qui est parfaite du futur). On mesure immédiatement l’impossibilité de ces hypothèses.

Pourtant, considérer que le « juste » fonde le « légal » impose que ce « légal » ne puisse se définir de manière autoréférentielle. Tel a d’ailleurs été le jugement de la cour constitutionnelle allemande, qui a été très clair dans son arrêt du 30 juin 2009. Dans ce dernier, constatant l’inexistence d’un « peuple européen », la cour arrêtait que le droit national primait, en dernière instance, sur le droit communautaire sur les questions budgétaires. Il est important de comprendre que, pour la cour de Karlsruhe, l’UE reste une organisation internationale dont l’ordre est dérivé, car les États demeurent les maîtres des traités4, étant les seuls à avoir un réel fondement démocratique. Or, les États sont aujourd’hui, et pour longtemps encore, des États-Nations. C’est la souveraineté qu’ils ont acquise qui leur donne ce pouvoir de « dire le juste ». Bien sûr, un État souverain peut être « injuste », ou en d’autres termes illégitime. Mais un État qui ne serait plus pleinement souverain ne peut produire le « juste ». De ce point de vue, la souveraineté fonde la légitimité même si cette dernière ne s’y réduit pas.

Ceci permet de comprendre pourquoi il faudra revenir sur ces trois notions, Souveraineté, Légitimité et Légalité, à la fois du point de vue de leurs conséquences sur la société mais aussi de leur hiérarchisation. Ces trois notions permettent de penser un Ordre Démocratique, qui s’oppose à la fois à l’ordre centralisé des sociétés autoritaires et à l’ordre spontané de la société de marché. Il peut d’ailleurs y avoir une hybridation entre des deux ordres, quand l’ordre planifié vient organiser de manière coercitive et non démocratique le cadre dans lequel l’ordre spontané va ensuite jouer. C’est d’ailleurs très souvent le cas dans la construction de l’Union européenne dont la légalité est de plus en plus autoréférentielle. La notion d’Ordre Démocratique assise sur la hiérarchisation des Souveraineté, Légitimité et Légalité aboutit à une critique profonde et radicale des institutions européennes. Mais le problème ne s’arrête pas là. En effet, il nous faut aussi penser ces trois notions hors de toute transcendance et de toute aporie religieuse, car la société française, comme toutes les sociétés modernes, est une société hétérogène du point de vue des croyances religieuses et des valeurs. C’est pourquoi, d’ailleurs, la « chose commune », la Res Publica, est profondément liée à l’idée de laïcité, comprise non comme persécution du fait religieux mais comme cantonnement de ce dernier à la sphère privée. Voici qui permet de remettre à sa juste place le débat sur la laïcité. Cela veut aussi dire que la séparation entre sphère privée et sphère publique doit être perçue comme constitutive de la démocratie, et indique tous les dangers qu’il y a à vouloir faire disparaître cette séparation. Mais, parce qu’il a renié les principes de cette dernière, parce qu’il vit en réalité dans l’idéologie du post-démocratique, notre Président est bien le dernier qui ait le droit de s’en offusquer.

Jacques Sapir (RussEurope, 12 janvier 2014)

Notes :

  1. On se reportera ici au livre de Claude Gauvart, Histoire Personnelle de la France – Volume 2 Le temps des Capétiens, PUF, Paris, 2013. []
  2. Maccormick, Neil, Questioning Sovereignty, Oxford, Oxford University Press, 1999 []
  3. Sapir, Jacques, Les trous noirs de la science économique, Paris, Albin Michel, 2000. []
  4. M-L Basilien-Gainche, L’Allemagne et l’Europe. Remarques sur la décision de la Cour Constitutionnelle fédérale relative au Traité de Lisbonne, CERI-CNRS, novembre 2009, http://www.sciencespo.fr/ceri/sites/sciencespo.fr.ceri/fi... []

jeudi, 23 janvier 2014

Francotiradores no identificados disparan contra manifestantes en Kiev

Ex: http://www.elespiadigital.com/

Manifestantes han muerto en el centro de Kiev por heridas de bala, según han informado varios medios locales, aunque la policía ucraniana negó que haya empleado armas de fuego en los enfrentamientos que prosiguen desde el domingo pasado. La agencia Liga.Novosti informó -citando a la oposición- que las personas resultaron muertas por disparos de francotiradores ocultos en la calle Grushevski, junto a la sede del Gobierno y escenario de los últimos enfrentamientos. El portavoz del Ministerio del Interior, Serguei Burlakov, ha asegurado que no se puede responsabilizar a la Policía por la muerte de los manifestantes dado que no portan armas de fuego.

La “oposición” de Ucrania amenazó con "atacar" si no se cumplían sus exigencias

Líderes de la oposición ucraniana amenazaron con "pasar a la ofensiva" si el presidente Víktor Yanukóvich no cumple con sus exigencias. "Si el presidente no responde mañana, vamos a pasar a la ofensiva", declaró uno de los líderes opositores, el exboxeador ultra Vitali Klitschko. La violencia la tenían planificada…

Además, el que se ha convertido en una de las cabezas visibles más populares de la oposición instó a los manifestantes a quedarse en el centro de Kiev, defender la plaza de la Independencia (Maidán) y prepararse para una ofensiva policial en su contra. 
Otro político opositor ucraniano, Arseni Yatsenyuk, dio a Yanukóvich un ultimátum de 24 horas para responder a sus peticiones.

Una ola de violencia provocada por una nueva “red Gladio” que agrupa a unos dos mil agitadores

Las protestas que sacuden Ucrania desde el pasado noviembre entraron en una fase violenta. El Parlamento endureció las sanciones antidisturbios, mientras que los enfrentamientos entre los manifestantes y la Policía se han cobrado víctimas mortales.

La noche del miércoles un grupo de desconocidos tomó el control de un edifico en la céntrica calle Kreschátik de la capital ucraniana, en el que se encuentra una oficina del canal de televisión municipal Kiev, informó el servicio de prensa del ayuntamiento citando a varios empleados de la cadena.

El número de heridos entre los agentes de seguridad durante los disturbios en Kiev ascendió a 218, según informó la página web del Ministerio del Interior de Ucrania. 99 de ellos tuvieron que ser hospitalizados con lesiones, fracturas, quemaduras, heridas de arma blanca o envenenamiento con sustancias desconocidas.

Los manifestantes construyeron una segunda línea de barricadas en la calle de Grushevski, cerca del hotel Dnepr. Mientras tanto, los neumáticos en llamas bloquean la misma calle en el tramo cercano al estadio del Dinamo de Kiev.

Los dos hombres que habían sido considerados muertos en la calle de Grushevski recibieron heridas de balas: una de calibre 7,62 milímetros de un rifle de francotirador Degtiariov, y otra de calibre 9 milímetros, presumiblemente de una pistola Makárov, informa la cadena Expreso.

Un hombre de 22 años que anteriormente fue declarado muerto por la oposición está vivo, informan los médicos de un hospital de la capital ucraniana. El joven se cayó desde lo alto de la columnata de 13 metros de altura que se encuentra próxima al estadio del Dinamo de Kiev.

La céntrica calle de Grushevski está cubierta de humo negro procedente de la quema de los neumáticos que los manifestantes han traído de todo Kiev. Según la agencia Unian, su objetivo es crear una cortina de humo que dificulte el asalto policial de Maidán, donde se concentran 2.000 personas.

Desalojos, secuestros y agresiones a la población civil por parte de los “manifestantes”

Un vehículo blindado de las fuerzas especiales desmanteló  las barricadas de los violentos. Las autoridades de Kiev pidieron a quienes trabajen en el centro urbano que abandonen sus oficinas a las 16:00 (hora local).

Los manifestantes de Maidán se arman con mazas metálicas de fabricación casera. Los agentes de seguridad han encontrado casi 100 mazas en el edificio de la administración capitalina, que los protestantes tomaron durante cierto periodo de tiempo grupos ultras.

"En todos los disturbios en Kiev participan los mismos grupos radicales", afirma un comunicado del Ministerio del Interior ucraniano.

La Fiscalía General de Ucrania denuncia el secuestro de más de 50 personas durante la noche. Según revelan los testigos, los golpearon y llevaron a una dirección desconocida. Según la explicación ofrecida por los fiscales, estos hechos evidencian el crecimiento de la violencia por parte de los integrantes de las agrupaciones extremistas y otras respecto a las fuerzas del orden y la población civil.

La Policía de Kiev empezó a retirar las barricadas en el centro de la capital de Ucrania. A su vez, los manifestantes comenzaron a lanzar piedras y cócteles molotov contra los agentes, obligándoles a retirarse, aunque luego respondieron a los ataques con granadas aturdidoras. Posteriormente, las fuerzas especiales reanudaron el proceso de desmantelamiento.

El primer ministro de Ucrania, Nikolái Azárov, dijo a una cadena de televisión rusa que la información sobre el número de participantes de las protestas antigubernamentales ha sido exagerada por los medios. Por otro lado, la participación en el mitin de los detractores de la integración en la UE está minusvalorada. En el denominado 'Euromaidán', afirmó, "se han reunido tres provincias", mientras que "en el otro Maidán [conocido en la prensa local como 'Antimaidán'] está representada toda Ucrania".

Tres de los hospitalizados en Kiev han perdido un ojo en los enfrentamientos callejeros. A otro se le amputó una mano a consecuencia del traumatismo recibido. Los manifestantes usan palos con punta metálica que repartieron entre ellos los organizadores de la protesta.

"Esas varas son una arma blanca peligrosa que ellos están dispuestos a emplear para herir a los agentes de las fuerzas del orden", afirmó el comunicado difundido por el Departamento de Seguridad Pública de la Policía ucraniana.

Yanukovich llama al diálogo

El mandatario ucraniano pide a la oposición en un comunicado publicado en su página web que se siente a la mesa del diálogo. "Os pido que no respondáis a los llamamientos radicales, todavía no es tarde parar y arreglar el conflicto de forma pacífica", declaró el presidente ucraniano, Víktor Yanukóvich, en un mensaje a los manifestantes antigubernamentales en Kiev.

Injerencia occidental descarada apoyando a los grupos violentos

El Ministerio de Justicia de Ucrania ha expresado su preocupación por los diplomáticos extranjeros que visitan los edificios administrativos tomado por la oposición. "Los manifestantes están preparando cócteles molotov en esos edificios", dijo la ministra de Justicia, Yelena Lukash, llamando a los países europeos a condenar la violencia cometida por la oposición en Kiev.

3528084_3_dd55_dans-la-mairie-de-kiev-occupee-depuis-le-1er_a206fb37f87464065090541dac626f13.jpgLas Fuerzas Armadas de Ucrania no participarán en los acontecimientos relacionados con las protestas en Kiev. "Todo el personal militar y todos los equipos se encuentran en sus lugares de emplazamiento permanente", dijo una fuente del Ministerio de Defensa de Ucrania a la agencia Interfax.

José Manuel Durão Barroso, presidente de la Comisión Europea, ha lamentado las víctimas mortales en Ucrania y ha pedido a las autoridades que tomen medidas para controlar la crisis. "Estamos conmocionados por la muerte de dos manifestantes y expresamos nuestras condolencias más profundas a sus familias. Pedimos a todas las partes que se abstengan del uso de la violencia", insistió.

La Embajada de EE.UU. en Ucrania advierte sobre la imposición de Washington de sanciones a quienes hayan usado fuerza contra los participantes de Euromaidán.

"Tenemos información de que todo esto se está estimulando principalmente desde el extranjero", dijo el ministro ruso de Asuntos Exteriores, Serguéi Lavrov, en referencia a las protestas que sacuden Ucrania. "Resulta que estos promotores ni siquiera tienen en cuenta los intereses de la propia oposición ucraniana, ya que intentan incitarla a la violencia".

"Quienes organizan los disturbios están violando todas las normas de comportamiento europeas", dijo el jefe de la diplomacia rusa. "Cuando algo semejante suceda en los países de la Unión Europea, nadie pondrá en duda la necesidad de medidas duras para detener la violencia y los disturbios", agregó Lavrov.

En el mismo sentido se expresó nuestro redactor Gustavo Morales en declaraciones a Rusia Today: http://actualidad.rt.com/video/actualidad/view/117727-ucrania-injerencia-europa-gobierno-militar

Los enfrentamientos con las fuerzas policiales en la capital de Ucrania deben ser condenados por la comunidad internacional, afirmó el Ministerio de Relaciones Exteriores de Ucrania en un comunicado. Según la agencia Itar-tass, el ministerio subrayó que Kiev "espera la condena de la comunidad internacional de las acciones radicales que provocan fuertes enfrentamientos que amenazan la vida y la salud de los ciudadanos".

El Ministerio de Asuntos Exteriores de Ucrania confirmó la detención en Kiev de un empleado de Radio Liberty que lanzaba "objetos prohibidos" a los agentes policiales. El trabajador de la emisora no se identificó como tal durante la detención ni llevaba distintivos, aseguran fuentes del ministerio.  
 

Europäische Visionen

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Les Argonautes sont un exemple pour le monde d'aujourd'hui

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«Les Argonautes
sont un exemple pour le monde d’aujourd’hui,

perdu dans ses calculs mesquins»

Qui n’a entendu parler des 50 héros, menés par Jason, partis pour retrouver la Toison d’or ? Ils sont passés à la postérité sous le nom d’Argonautes (du nom de leur navire L’Argo)…

Entretien avec Dimitris Michalopoulos auteur deLes Argonautes

 

(Propos recueillis par Fabrice Dutilleul)

Pourquoi les Argonautes fascinent-ils toujours autant ?

Ils nous éblouissent même aujourd’hui, car ils étaient des héros au sens vrai du terme. Ils ont fait l’impossible : ils arrivèrent, en effet, au bout de la Mer noire, enlevèrent la Toison d’or en dépit des monstres qui y veillaient, échappèrent à leurs ennemis farouches, firent le périple de l’Europe et regagnèrent la Grèce via l’océan Atlantique. Autrement dit, ils sont un exemple pour le monde d’aujourd’hui, perdu dans ses calculs mesquins.

Comment êtes-vous parvenus à séparer ce qui appartient à la légende et ce qui appartient à l'histoire ?

En fouillant les sources grecques et latines ainsi que presque l’ensemble de la littérature contemporaine. À mon avis, il suffit de lire attentivement les textes anciens, pour comprendre très bien ce qu’il était vraiment passé pendant le voyage, voire la campagne, des Argonautes. 

Pensez-vous avoir fait un livre exhaustif ou y a-t-il encore, d'après vous, des choses à découvrir pour d'autres chercheurs ?

En ce qui concerne les Argonautes, non ! Je ne crois pas qu’il y a des choses à découvrir. En ce qui concerne toutefois les voyages des Anciens dans les océans et leurs campagnes en Amérique, oui… il y a toute une épopée à étudier et à écrire.

Y a-t-il encore un impact du voyage des Argonautes sur la Grèce actuelle… ou sur d'autres pays ?

Impact du voyage des Argonautes sur la Grèce actuelle ? Non, pas du tout (à l’exception, bien sûr, de quelques rares amateurs de l’Antiquité). À vrai dire, la Grèce d’aujourd’hui est plutôt hostile aux sciences de l’Homme, parmi lesquelles l’Histoire est toujours la prima inter pares. Or, c’est différent dans d’autres pays, oui ! En France et en Espagne, mais aussi dans des pays du Caucase, on m’a souvent posé la question : « Pourquoi a-t-on oublié les Argonautes, qui avaient parcouru l’Europe de l’est et laissé des traces presque  partout sur les côtes de notre continent ? » Je ne savais quoi répondre, car il me fallait faire toute une conférence sur la situation actuelle de la Grèce, ses liens brisés avec les Hellènes et les Pélasges  de l’antiquité etc. Voilà donc pourquoi je me suis mis au travail… et j’ai écrit mon livre sur les Argonautes et leur voyage.

Les Argonautes, Dimitris Michalopoulos, préface de Christian Bouchet, Éditions Dualpha, collection « Vérités pour l’Histoire », dirigée par Philippe Randa, 194 pages, 21 euros. 

BON DE COMMANDE

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… ex. de Les Argonautes (21 euros)

Naar nieuwe coalities in het Midden-Oosten?

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Naar nieuwe coalities in het Midden-Oosten?
 
Peter Logghe
 
Ex: Nieuwsbrief - Deltapers, nr. 79, Januari 2014
 
Als (bepaalde) commentatoren en onderzoekers het juist voorhebben, lijken in het Midden-Oosten nieuwe coalities in de maak, en vooral een zogenaamde ‘Veiligheids-as’ zou er wel eens voor seismische golven kunnen zorgen, na de schokken van de voorbije maanden en jaren (de vernietiging van de Syrische wapens onder controle van Rusland, de toenadering tussen de VS en Iran, de verminderde geostrategische en geopolitieke invloed van Saoedi-Arabië en Israël, en de terugtrekking van Amerikaanse troepen uit Afghanistan).

Een nieuwe coalitie, een nieuwe richting, men zou bijna kunnen schrijven: een nieuwe lente! Waarom een ‘Veiligheids-as’? De grote hoeveelheden extremistische en salafistische jihadstrijders in Afghanistan en Irak, maar nu ook in Syrië en andere landen, hebben in elk geval als effect dat een aantal staten, van wie men het niet onmiddellijk zou verwachten, de handen in elkaar slaat om iets aan ‘het probleem’ te doen. Opmerkelijk is de stap wel, omdat het lijkt dat voor de eerste keer sinds decennia de oplossing, de organisatie en de structuur van de aanpak van ‘het probleem’ van binnen de regio zelf zal komen.

Twee vaststellingen tonen aan dat de politieke realiteit een aantal staten tot inzichten brengt. Stilaan komt men er in het Midden-Oosten ten eerste tot het besef dat niemand anders de regio zal komen redden. Ten tweede heeft men kunnen vaststellen dat grote groepen gewapende salafisten zich van geen grenzen wat aantrekken en gewoon overal – van Azië tot in Afrika – desintegrerend op de bestaande staatsstructuren inwerken.

Vier landen willen het militantisme te vuur en te wapen bestrijden, en willen hun staatsgrenzen zo veilig mogelijk houden – de ‘Veiligheids-as’ zou, aldus de waarnemers, kunnen bestaan uit Libanon, Syrië, Irak en Iran. Inderdaad landen met een totaal andere achtergrond, geschiedenis, samenstelling van de bevolking, staten die tot gisteren elkaars vijand waren. Enkele doelstellingen werden intussen geformuleerd: het intact houden van de territoriale integriteit en soevereiniteit, het opzetten van een rigoureuze militaire en veiligheidssamenwerking tegen alle rechtstreekse en onrechtstreekse dreigingen van deze extremisten. En tot slot willen de verschillende leden van de coalitie een gemeenschappelijk politiek wereldbeeld uittekenen dat kan leiden tot samenwerking ook op andere gebieden. Ambitieus? Dat in elk geval.

Nu al lijkt het dat deze coalitie niet anders dan succes kan hebben. De Jordaanse koning Abdoellah heeft vrij sterk bemiddeld in het tot stand komen van de nieuwe eenheid, en ook Egypte zou naar verluidt interesse hebben in de verdere ontplooiing van het project.

Uit de vaststelling dat een nieuwe coalitie in het Midden-Oosten zich aan het vormen is, moet in elk geval ook de conclusie worden getrokken dat de strategie van de VS – eerst Assad doen vallen, en dan pas Al Qaida aanpakken – op een mislukking is uitgedraaid: Assad is niet gevallen, Iran is niet geplooid, Hezbollah blijft zijn ding doen, en Rusland en China stappen ook niet opzij. Syrië zou wel eens het omslagmoment kunnen zijn, omdat een lokaal conflict er uitgroeide tot een regionaal conflict met sterke geopolitieke consequenties. Een conflict ook dat allerlei gewapende groepen Salafistische militanten een unieke opportuniteit bood om met zware wapens in een conflict in te grijpen. De zeer doorlaatbare grenzen in Syrië zorgden voor de rest.

De verliezers van het conflict zouden wel eens de Saoedi’s kunnen zijn. Voor hen ging het erom (aldus toch CIA-directeur Michael Hayden) een Soennitische machtsovername in Syrië te bewerkstelligen, en dit plan dreigt in de vernieling te worden gereden. Voor de Saoedische emirs ging het erom de sharia-rechtspraak in te voeren, en dat zal dus even moeten wachten. En mocht deze nieuwe ‘Veiligheids-as’ succesrijk zijn, en er bijvoorbeeld in slaagt de religieuze extremisten buiten spel te zetten, dat ziet het er helemaal nog minder goed uit voor het politieke gewicht van Saoedi-Arabië.

Om het geopolitieke plaatje van het Midden-Oosten begin 2014 volledig te maken: volgens bepaalde weblogs staat de wereld voor een politieke ommekeer die zijn gelijke nog niet heeft gezien. In een nieuw rapport van het Amerikaanse energieagentschap EIA staat te lezen dat Amerika binnen 3 jaar een recordhoeveelheid olie zal produceren van 9,5 miljoen vaten per jaar. De energieafhankelijkheid van het Midden-Oosten, en met naam van Saoedi-Arabië, die jarenlang het beleid van de VS bepaalde en domineerde, staat op het punt fundamenteel te worden doorbroken. De olie-import naar de VS zou van 40% nu dalen tot 25% in 2016.

Peter Logghe

In morte di Hiroo Onoda: apologia dell'eroismo

In morte di Hiroo Onoda: apologia dell'eroismo

di Daniele Scalea

Fonte: huffingtonpost

Si è spento mercoledì scorso Hiroo Onoda, il militare giapponese disperso nelle Filippine che, ignorando l'esito della Seconda Guerra Mondiale, continuò a combattere nella giungla, prima con tre commilitoni e - dopo la loro resa o morte - da solo, fino al 1974. Inizialmente rifiutò d'arrendersi pure di fronte ai messaggi con cui lo si informava della fine del conflitto, ritenendoli una trappola. Depose le armi solo quando il suo diretto superiore di trent'anni prima si recò da lui per ordinarglielo, dispensandolo dal giuramento di combattere fino alla morte. Raccontò la sua storia in un libro, pubblicato nel 1975 da Mondadori col titolo Non mi arrendo.

La storia di Onoda apparirà senz'altro "esotica" (roba da giapponesi!) e "arcaica" (ormai le guerre non ci sono più! In Europa Occidentale, s'intende, perché nel resto del mondo ci sono eccome) a gran parte dei lettori italiani del XXI secolo. Chi di noi riesce a immaginarsi, poco più di ventenne nella giungla, restarci trent'anni solo per onorare un giuramento e battersi per la causa che si ritiene giusta? Eppure la storia di Hiroo Onoda qualcosa da insegnarci ce l'ha; e proprio perché la sentiamo così lontana, temporalmente e culturalmente, da noi.

In quest'epoca così moderna e avanzata, il lettore al passo coi tempi potrà ben pensare che, in fondo, Onoda era solo un "fanatico", un "folle", un "indottrinato". Nei tempi bui che furono, il senso comune l'avrebbe definito un "eroe". Questa figura dell'Eroe, così pomposamente celebrata nei millenni passati, ha perso oggi tanto del suo smalto - presso la civiltà occidentale, e in particolare europea. Bertolt Brecht sancì che è sventurata quella terra che necessiti di eroi. Il nostro Umberto Eco ha deciso che l'eroe vero è quello che lo diventa per sbaglio, desiderando solo essere un "onesto vigliacco" come tutti noi altri. Salendo più su troviamo il nuovo vate d'Italia: Fabio Volo ha scritto che non è eroe chi lotta per la gloria, ma l'uomo comune che lotta per la sopravvivenza.

Prima di discutere queste tre idee, precisiamo che l'Eroe si definisce (o almeno così fa la Treccani) come colui che si eleva al di sopra degli altri: in origine più per la nobilità di stirpe, in seguito per la nobiltà nell'agire. L'Eroe non è necessariamente un guerriero: semplicemente la guerra, mettendo chi le combatte di fronte a situazioni e rischi assenti nella vita comune, facilita il manifestarsi dell'eroismo. Ma non è banalizzazione dire che l'Eroe può esserlo nel lavoro, nella scienza, nella politica, nell'arte e così via. È invece banalizzazione individuare l'eroismo nel fare ciò che tutti fanno, perché viene meno il senso stesso del termine: l'elevarsi, il fare più del normale, il più del dovuto. Dove tutti sono eroi, nessuno è eroe.

Alla luce di quanto appena detto, si coglierà l'illogicità della formulazione di Volo (per la cronaca: tratta da Esco a fare due passi), pure se inserita nel suo epos dei broccoletti (in sintesi elogio di mediocrità e de-gerarchizzazione di valore; ma se proponi un modello anti-eroico, allora parla di anti-eroi e non di eroi). Tutti sopravvivono, indotti in ciò dall'istinto di autoconservazione, e non vi è nulla di particolarmente commendevole nel far ciò che si è costretti a fare. Al contrario, l'Eroe per distinguersi dalla massa può andare contro l'istinto di autoconservazione (sacrificare, o porre a rischio, la propria vita per conseguire un obiettivo o per salvare altre vite), o fare più di ciò che è da parte sua dovuto. Non potremmo definire un eroe, ad esempio, un Giacomo Leopardi che sacrifica la sua salute e la sua felicità per diventare un sommo poeta, e così deliziare contemporanei e posteri?

L'idea della scelta libera e volontaria pare elemento costitutivo dell'eroismo, e ciò richiama in causa anche Eco. È in fondo diventato un cliché anche hollywoodiano, quello per cui l'eroe protagonista del film non diviene tale perché convinto della causa per cui battersi, ma solo perché travolto dagli eventi. L'escamotage classico vuole che i "cattivi" massacrino la sua famiglia, inducendolo per vendetta a combatterli. Questo leit motiv lo ritroviamo in tanti film di successo: pensiamo a Braveheart, The Patriot, o Giovanna D'Arco di Luc Besson, dove tra l'altro il primo e l'ultimo cambiano la vera storia pur d'inserirvi il tema suddetto. Gli appassionati di cinema potranno trovare molti più esempi, anche in generi diversi dall'epico e dallo storico. A quanto pare, l'individuo occidentale medio riesce ad accettare molto più la vendetta personale che lo schierarsi coscientemente per una causa collettiva che si ritiene giusta.

Eppure, lo ribadiamo, è la libera scelta a dare davvero valore all'atto eroico. Sembrano in ciò molto più savi dei nostri maître à penser odierni i teologi riformatori del Cinquecento quando, con logica rigorosa, notavano che non vi può essere merito individuale senza libero arbitrio. Così come una salvezza decisa da Dio è merito esclusivamente di Dio, un atto eroico costretto (non semplicemente indotto: costretto) dalle circostanze è "merito" delle circostanze stesse.

Rimane in ballo la questione se sia davvero una sventura aver bisogno di eroi. Tanti pensatori hanno più o meno esplicitamente ricondotto il progresso a un meccanismo di sfida-risposta, in cui spesso giocano un ruolo essenziale individui straordinari per la loro capacità creativa. Tra i più espliciti assertori di tali tesi nel secolo scorso, citiamo alla rinfusaA.J. Toynbee, H.J. Mackinder, Carlo Cipolla, Lev Gumilëv. Sono le persone straordinarie (nel senso letterale di fuori dall'ordinario, e dunque non comuni) che, con i loro atti creativi (in cui spesso la creazione maggiore è l'atto in sé come esempio ispiratore per gli altri), rinnovano costantemente la vitalità di un popolo. Rovesciando l'aforisma di Brecht:sventurata quella nazione che non ha bisogno di eroi, perché significa che ha scelto coscientemente d'avviarsi sulla strada della decadenza.

Restiamo sull'eroismo, torniamo a Hiroo Onoda. C'è una lezione che potremmo apprendere dall'eroica follia di questo giapponese che per trent'anni continua da solo una guerra già conclusa, o dai mille altri eroi - di guerra e pace, armati di spada, penna o lingua che fossero? Io credo di sì.

Potremmo imparare da loro lo spirito di sacrificio e l'indomita fede di chi crede in ciò per cui lotta - sia essa una patria o un'idea, un partito o una persona, una guerra o una pace.

Dovremmo imparare da loro che eroismo non è sopportare supinamente, tutt'al più inveendo (ma su Facebook o Twitter, che la poltrona è più comoda della piazza) contro le storture del mondo; ma eroismo è insorgere, levarsi contro l'ingiustizia. Se il mondo è storto non è eroico guardarlo cadere, ma cercare di raddrizzarlo.

Dovremmo riflettere che se oggi le cose vanno male, mancano i diritti e abbondano le ingiustizie, la morale è corrotta, l'ingiusto trionfa e il giusto patisce; se l'oggi insomma ci pare sbagliato, dovremmo impegnarci a correggerlo.

Perché i diritti non li regala nessuno, la giustizia non si difende da sola, il progresso non viene da sé. Servono i creativi, servono gli eroi.

Con buona pace dei Brecht, degli Eco e dei Volo.


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Muere el soldado japonés que siguió luchando 30 años después del fin de la II Guerra Mundial

Muere el soldado japonés que siguió luchando 30 años después del fin de la II Guerra Mundial

alt«Victoria o derrota, yo he hecho todo lo que he podido» respondió el subteniente japonés Hiroo Onoda en 1974 al enterarse de la derrota de Japón casi 30 años después de que hubiera finalizado la II Guerra Mundial. El soldado del Ejército Imperial nipón vivió durante tres décadas escondido en la selva de Filipinas convencido de que se seguía luchando.

Onoda solo entregó sus armas cuando su comandante le ordenó abandonar su escondite en una montaña de la isla de Lubang, a 112 kilómetros al sur de Manila. Cuando fue hallado en una montaña de la isla de Lubang, a 112 kilómetros al sur de Manila, el soldado japonés conservaba en su poder una copia de la orden dada en 1945 por el emperador Hirohito para que los soldados japoneses se entregasen a los aliados, pero él insistía: «Sólo me rendiré ante mi superior».

Onada había llegado a la isla de Lubang en 1944 a los 22 años con la misión de introducirse en las líneas enemigas, llevar a cabo operaciones de vigilancia y sobrevivir de manera independiente. Tenía una orden: no rendirse jamás y aguantar hasta la llegada de refuerzos. Con otros tres soldados obedeció estas instrucciones incluso después de la capitulación de Japón.

Vivió de plátanos, mangos y el ganado que mataba en la selva, escondiéndose de la Policía filipina y de las expediciones de japoneses que fueron en su busca desde que en 1950 se supo de su existencia por uno de los soldados que le acompañaban, que decidió abandonar la selva y volver a Japón. Onoda los confundía con espías enemigos.

Expediciones fallidas

Tokio y Manila intentaron contactar con los otros dos soldados japoneses durante años hasta que en 1959 finalizaron su búsqueda, convencidos de que habían muerto. En 1972, Onoda perdió a su último hombre al hacer frente a las tropas filipinas y Tokio decidió entonces enviar a miembros de su propia familia para intentar convencerle de que depusiera las armas. Todos los esfuerzos fueron en vano y su pista se perdió de nuevo hasta que fue avistado por el estudiante japonés Norio Suzuki en marzo de 1974 cuando hacía camping en la selva de Lubang.

Tuvo que desplazarse hasta la isla el entonces ya excomandante Yoshimi Taniguchi para entregarle las instrucciones de que quedaba liberado de todas sus responsabilidades. Solo así, Onada se rindió. Su madre, Tame Onoda, lloró de alegría.Los japoneses recibieron a Onada como a un héroe nacional a su regreso a Tokio por la abnegación con la que había servido al emperador. Tenía entonces 52 años. El exteniente contaría entonces que durante sus treinta años en la jungla filipina solo tuvo una cosa en la cabeza: «ejecutar las órdenes».

Un año después se mudó a Brasil, donde se casó con Machle Onuki y gestionó con éxito una finca agrícola en Sao Paulo. En 1989 volvió a Japón y puso en marcha un campamento itinerante para jóvenes en el que impartía cursos de supervivencia en la naturaleza y escribió su increíble aventura en el libro «No rendición: mi guerra de 30 años».

Onoda, el último de las decenas de soldados japoneses que continuaron su lucha sin creer en la derrota nipona, falleció este jueves en un hospital de Tokio a los 91 años por un problema de corazón, tras llevar enfermo desde finales del año pasado.

Fuente: ABC

L’égalitarisme contre l’égalité

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L’égalitarisme contre l’égalité

par Guillaume Faye

Ex: http://www.gfaye.com

La thèse défendue ici est que la France est une société égalitariste mais non pas égalitaire et que l’égalité n’y est pas respectée mais évacuée ; que l’idéologie égalitariste sert à la fois à justifier et à camoufler des privilèges qui sont probablement plus importants encore que ceux de la défunte monarchie ; que par effet hétérotélique l’idéologie égalitariste a aggravé les inégalités les plus injustes, au profit de pseudo égalités.

La Révolution française et la Déclaration des Droits de l’Homme  de 1789 avaient défini l’égalité, en rupture avec les privilèges d’Ancien Régime, comme l’égalité devant la loi et l’instauration de la méritocratie en lieu et place des avantages de naissance ou de situation. Mais peu à peu, l’égalitarisme, en exigeant l’égalité de résultat (sous l’influence de la vulgate marxiste) et en prétendant ”aider” des catégories prétendues défavorisées a récréé une inégalité de conditions entre catégories de la population. Avec, à la clé : injustice sociale, inefficacité et sclérose de la circulation des élites.

Tout d’abord, la principale technique, très perverse, de l’égalitarisme est de construire des simulacres d’égalité. Pour cela, on fait appel à l’idéologie féministe (dévoiement de la défense de l’égalité sexuelle), aux doctrines hypocrites du lobby homosexuel masculin ou à la théorie américaine du genre (gender theory) qui, aux USA, est déjà dévalorisée, ou encore à l’”antiracisme”.

Mesures emblématiques ”sociétales” de cette idéologie aussi médiatique qu’inefficace : le mariage pour tous, la parité hommes-femmes obligatoire en politique comme maintenant dans les conseils d’administration, (1) l’enseignement néo-totalitaire dès l’école primaire voire maternelle de l’équivalence entre les sexes. Tout cela au nom de la lutte contre les discriminations sexuelles, largement fantasmées. Cette dernière est un détournement d’attention, donnant lieu à des dispositifs législatifs délirants pour l’immense majorité de la population, symboliques et mensongers. Toute cette plaisanterie – poudre aux yeux – masque la construction progressive d’un imposant appareil inégalitaire édifié peu à peu au nom de la justice et de l’égalité et fondé sur l’escroquerie idéologique. Quelques exemples :       

1) En matière de protection sociale, de retraites, de régimes de santé, etc.,  observons les incroyables privilèges des salariés de la fonction publique et des secteurs avantagés au détriment  du privé, des PME, des TPE, des professions libérales, des indépendants, des agriculteurs, qui financent les déficits de la classe protégée.

2) La non représentativité des syndicats de gauche en terme d’adhérents qui sont financés par l’État, qui sont au dessus de toute décision de justice et qui dictent leur volonté corporatiste, par ailleurs machine à tuer les emplois. 

3) Les aides versées aux clandestins, sans-papiers et faux réfugiés, inexpulsables (CME, etc.) ou bien les prestations à de ”jeunes” oisifs, artificiellement victimisés, alors que des Français de souche en détresse (les ”invisibles”) sont relégués aux oubliettes.  

4) La ”discrimination positive” qui ne dit pas son nom : au nom du concept de ”diversité”, elle instaure une préférence ethnique – de fait raciste au pays de l’antiracisme – dans l’administration et les grandes entreprises, au détriment de la méritocratie égalitaire. 

5) En pratiquant le nivellement par le bas et en abolissant la qualité de l’école publique, l’idéologie égalitariste, croyant aider les ”classes populaires” les a plombées. Aujourd’hui, seules les classes riches peuvent espérer une éducation de qualité pour leurs enfants. Jules Ferry a été aboli par les héritiers de Mai 68. L’élitisme et la sélection sont les trésors du peuple sans héritage : la République gauchisée augmente les inégalités sociales en offrant une éducation démagogique bas de gamme. Les enfants des bourgeois de gauche vont dans les écoles privées élitistes. L’ascenseur social est bloqué parce que l’Éducation nationale offre des prestations dévaluées aux classes populaires, avec toute la prétention de la caste, d’autant plus agressive qu’elle est incapable.     

6) La laïcité égalitaire de l’État est également  mise à mal du fait d’une indifférence envers les agressions et profanations contre les lieux de culte catholiques. Sans parler des répressions envers certains (condamnées par les instances judiciaires européennes) et de l’aménité envers d’autres, protégés par un pouvoir tolérant.  Sans parler de la bienveillance protectrice et privilégiée dont bénéficie l’islam. D’une manière générale, il existe un rupture d’égalité en faveur des amis et protégés du pouvoir. Tout le système des subventions publiques  le prouve aussi.

L’esprit même de l’égalité méritocratique anti-privilèges est détruite au profit de l’édification d’une société à la fois communautariste et de castes où l’égalité de simulacre dissimule les inégalités réelles. La circulation sociale ne fonctionne plus. L’égalitarisme idéologique est un virus sournois contre la justice, la liberté et la démocratie. Il creuse les inégalités juridiques et économiques. Il est l’aliment de la guerre à venir. La démocratie et l’harmonie sociales sont rigoureusement impossibles sans l’homogénéité ethnique, la méritocratie sélective et l’instruction de qualité pour tous.  

Note:

 (1) La ”parité”, tout comme la ”discrimination positive”, est une rupture du principe d’égalité individuelle puisque le critère de sélection n’est plus seulement le mérite et la capacité d’un individu mais son appartenance – à laquelle il n’est pour rien – à un sexe ou à un groupe ethnique.

Hungary asserts its energy independence with South Stream

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Hungary asserts its energy independence with South Stream

Ex: http://routemag.com

During recent talks in Budapest, the prime minister of Hungary, Viktor Orbán, and Gazprom’s CEO, Alexey Miller, announced that the construction of South Stream in Hungary will begin in April 2015. “We would like to see a South Stream on the territory of Hungary,” Orbán said. “It’s far better to have it running through the country than bypassing it.” Work completed on a tight schedule is a hopeful sign that both parties are taking their commitment to the project seriously.

Budapest’s decision may be “a final blow” to the delayed Nabucco pipeline, wrote Bloomberg. The Hungarian state secretary for energy affairs, Pál Kovács, was laconic when speaking about Nabucco as a potential alternative: “First of all, the international company <Nabucco> didn’t do everything it could have to ensure the success of this project.  I must point out that apparently ten years was not enough time for them to put together a realistic and competitive concept; during that period they just wore everyone out and collected impressive fees and salaries, but after ten years we now have a clearer picture.”

At this point, South Stream is the only viable way for Hungary to solidify its position in the region as a transit power. South Stream Transport Hungary, a 50%-50% joint venture between Gazprom and the state-owned Hungarian Electricity Works (MVM), decided to finish construction in record time. The parties agreed to speed up the design and survey work, as well as the spatial planning and environmental impact assessment for the 229-kilometer-long Hungarian section of the South Stream. The first supplies of Russian natural gas are expected in Hungary as early as 2017. The National Development Ministry of Hungary claimed, “the country’s government will do everything in its power to remove any obstacles either to the realization of the South Stream gas pipeline or to the creation of a solution that is acceptable to all parties.”In other words, the investment environment in Hungary is ripe for development.

Energy cooperation will be definitely high on the agenda during Viktor Orbán’s present visit to Moscow.  The two nations are in negotiations to upgrade Hungary’s only nuclear power plant, for which Russia plans to provide a EUR 10 billion loan.  However, a significant focus will be on the South Stream project.  Development Minister Zsuzsa Németh smoothed the way for the talks. In November at a conference titled “South Stream: The Evolution of a Pipeline,” she declared that all Hungarian energy solutions are developed in accord with the European Union energy policy, in order to ensure strong, long-term partnerships. [1]

 

Image source - Gazprom.com

Image source – Gazprom.com

Russia enjoys the unique status of being an important strategic partner for Hungary in matters pertaining to energy. In order to speed up coordination and implementation, the Hungarian government has declared South Stream to be a project of special importance to the national economy. In 2008, the then-prime minister, Ferenc Gyurcsány, and Vladimir Putin signed an agreement regarding Hungary’s participation in the Russian pipeline project. And in the summer of 2010, Orbán and his party Fidesz suddenly threw their political weight behind the deal with Russia. The prime minister of Hungary may use harsh rhetoric in his domestic policy, but he seems to understand the importance of taking a multi-pronged approach and diversifying his gas supplies.

Such a deliberate policy is not uncommon in Eastern Europe. South Stream may lack full backing at the EU level, but the most important regional players, such as Austria, see it as a cornerstone of European energy security. For example, Deutsche Welle has noted that Gerhard Mangott, a professor of political science at Innsbruck University and an established policy advisor, views the current critical position of the EU towards South Stream as questionable. According to Prof. Mangott, the South Stream project in fact increases the EU’s energy security. “This isn’t a matter of additional gas and increased dependency on Russia, rather this is an alternative pipeline, which is more modern and robust in type.”

Until very recently the European Commission had no objections to Hungary’s plans for energy independence. In his 2011 speech on South Stream, the EU commissioner for energypromised that “we <the European Commission> will not impose any unreasonable or unjustified level of administrative or regulatory requirements <on South Stream> and will act as fair partners. ”But today the relations between Budapest and Brussels are badly strained. Hungary’s sovereign government has been portrayed in the EU media as the community’s enfant terrible. One can only hope that the European Commission will respect Hungary’s sovereign energy policy, because a competitive approach and a transparent business environment rank high on the EU’s list of free-market values.

In no small measure the EU itself needs Russia’s natural gas to diversify its supplies and obtain clean fuel for its recovering industrial sector. Under such conditions it is counterproductive to burden a project that is in the interest of both parties with unnecessary red tape.Even worse, the bureaucratization (or, rather, eurocratization?) of South Stream seems to correlate with the ups and downs of Brussels’s foreign-policy strategy in Kyiv. As a result, the European Commission changes its bargaining position towards the continent’s largest infrastructure project depending on external political impulses. Is it fair to assume that the “invisible hand” of the European market was offended by failure in Kyiv?

[1] In 2012 Hungary received 5.3 billion cubic meters of natural gas from Russia.

Originally published by Natural Gas Europe

mercredi, 22 janvier 2014

Ukraine, Russie, Europe

Ukraine, Russie, Europe

Le Cercle Georges Sorel est le cercle de formation politique et culturelle du réseau M.A.S. Il organise régulièrement des conférences et des débats. Comme le grand philosophe et grand théoricien Georges Sorel, notre cercle entend dépasser les clivages idéologiques pour fonder l'alternative.

 


La crise Snowden/NSA à la lumière du bavardage de BHO

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La crise Snowden/NSA à la lumière du bavardage de BHO

Ex: http://www.dedefensa.org

Le discours de BHO sur les “réformes” de la NSA a évidemment rencontré ce qu’on en prévoyait avant l’intervention. Il est manifeste qu’Obama lui-même autorise, voire organise ces évaluations de sources officieuses mais toutes venues de son équipe, qui précèdent ses interventions. La technique de communication d’Obama se confirme comme constituée en générale d’une prudence qui confine à la pusillanimité et au paradoxe : préparer le public et les divers à un acte aussi pusillanime ne fait que renforcer ce caractère et réduire encore l’impact de l’intervention. On peut envisager que cela reflète aussi bien sa politique, qui est une sorte d’immobilisme enrobé d'une rhétorique fleurie même si les fleurs se fanent, que son caractère d’extrême prudence sinon de détestation de tout ce qui pourrait modifier le statu quo.

Les réactions sont donc à mesure. Ceux (surtout les dirigeants officiels) qui suivent la ligne “langue de bois-Système” courante essentiellement dans le bloc BAO réagissent avec prudence, s’en tenant simplement à une approbation polie des intentions théoriques assorties d’une réserve de type “il faudra voir à l’usage ce que donnent les intentions affichées”. Ceux qui sont ouvertement critiques de sa politique sont confirmés dans leur position, comme Glenn Greenwald qui réapparaît pour la première fois depuis le 31 octobre 2013 (voir le 1er novembre 2013) dans les colonnes du Guardian : ce 17 janvier 2014, Greenwald donne le ton de son appréciation dans les deux premiers paragraphes de son commentaire.

«In response to political scandal and public outrage, official Washington repeatedly uses the same well-worn tactic. It is the one that has been hauled out over decades in response to many of America's most significant political scandals. Predictably, it is the same one that shaped President Obama’s much-heralded Friday speech to announce his proposals for “reforming” the National Security Agency in the wake of seven months of intense worldwide controversy.

»The crux of this tactic is that US political leaders pretend to validate and even channel public anger by acknowledging that there are "serious questions that have been raised". They vow changes to fix the system and ensure these problems never happen again. And they then set out, with their actions, to do exactly the opposite: to make the system prettier and more politically palatable with empty, cosmetic “reforms” so as to placate public anger while leaving the system fundamentally unchanged, even more immune than before to serious challenge.»

Dans les nombreuses choses d’un intérêt moyen et d’une ambiguïté constante qu’a dites Obama, on retiendra celle-ci, dans la forme que présentait le Guardian le 17 janvier 2014. L’argument est certainement le plus ridicule qu’on puisse imaginer, – même si, par extraordinaire, l’affirmation était vraie, il faudrait la laisser de côté tant elle sonne comme une grotesque tentative de faire de cette pseudo-“réforme” le seul effet d’une réflexion personnelle du président des États-Unis ; bref, il s’agit d’affirmer que Snowden n’est pour rien dans cette vaste “croisade réformatrice”, puisque Obama y songeait déjà dans le secret de sa vaste pensée, sorte de whistleblower héroïque et bien plus discret que Snowden (le souligné de gras est du texte original) :

«The president presented the actions of Edward Snowden as coinciding with his own long evolution of thinking on government surveillance. A debate employing “crude characterizations” has played out after “sensational” coverage of the Snowden revelations, Obama said...» Avec un peu de chance dont le système de la communication nous offre parfois l’exemple, il se pourrait qu’un tel détail, confronté à ce que le président fera de sa pseudo-“réforme”, apparaisse comme un des aspects les plus indignes d’un caractère qui le cède souvent à la vanité, et d’une tentative constante et dans ce cas dérisoire de l’administration Obama de détruire l’effet de communication de la crise déclenchée par Snowden. Il se pourrait même que l’idée qu’il recouvre, qui est de tenter de marginaliser Snowden et son rôle, contribue décisivement et officiellement à faire de Snowden l’homme qui a le plus influencé la situation politique à Washington, et nombre de relations diplomatiques de pays étrangers avec Washington, pendant le second mandat d’Obama, jusqu’à peut-être conduire à des bouleversements considérables (d’ici la fin de ce mandat).

On ne s’embarrassera pas de citations et de considérations sur les divers détails du discours du président particulièrement long et fourni, – hommage involontaire à Snowden, quoiqu’il en veuille, – car effectivement on n’en appréciera les conséquences concrètes que sur le terme. L’effet de communication d’une telle intervention existe, quoi qu’il en soit, et il faut qu’il s’estompe avant que nous puissions entrer dans l’essentiel de ses conséquences profondes. C’est plutôt du côté de certaines réactions qu’on pourrait trouver, comme on dit, un peu de “grain à moudre”. On s’attachera à un aspect de ces réactions, après un passage en revue d’un texte du Guardian (le 17 janvier 2014) qui développe ce thème, essentiellement pour l'Europe (essentiellement pour l'Allemagne) et pour le Brésil... (On peut aussi consulter un texte de McClatchy.News du 17 janvier 2014 sur le même sujet des réactions en Europe.)

«Europeans were largely underwhelmed by Barack Obama's speech on limited reform of US espionage practices, saying the measures did not go far enough to address concerns over American snooping on its European allies... [...] Jan-Phillip Albrecht, the German MEP who is steering through the European parliament stiffer rules on the transfer of data to the US, dismissed the White House initiative. “It is not sufficient at all,” he said. “The collection of foreigners' data will go on. There is almost nothing here for the Europeans. I see no further limitations in scope. There is nothing here that leads to a change of the situation.” [...]

»[In Germany,] Norbert Röttgen, a former CDU environment minister who now advises the government on foreign policy, told ZDF television that Obama had failed to meet his low expectations for the speech. “The changes offered by President Obama were more of technical nature and sadly failed to tackle the basic problem: we have a transatlantic disagreement over the weighing-up between security and freedom. It is essential that we develop a dialogue about a mutual understanding of these terms,” he said. [...]

»[In Brasil,] Ronaldo Lemos, director of the Institute of Technology and Society of Rio de Janeiro, said the speech would help to reduce public and government anger towards the US. “I think it paves the way for a better Brazil-US relationship for sure,” said Lemos. “It's positive that Obama is basically saying that the rights of foreigners, non-US citizens are going to be taken into account. According to the speech, there will also be a normative text saying what they will do and won't do in respect to foreign countries.”

»Lemos, one of the authors of pending legislation on internet governance in Brazil, said the speech should be seen as a “very impressive” bid by the US to regain the high ground in the global debate about internet governance. In the wake of the Snowden revelations, he said, the US had lost the initiative in the global debate about the future of the internet, as well as a great deal of trust. Brazil, Germany and other nations used this opportunity to push new rules of internet governance at the UN and other forums. “If you read between the lines in Obama's speech, it is clearly an effort to take back US leadership in regards to civil liberties and internet governenance,” Lemos said. “They want to get back the space they have lost since the Snowden case. For Brazil and Germany, that will be a challenge.”

»Brazil is planning to host a global conference on internet governance in March and has moved to enact a new domestic law – the Marco Civil – setting out the civil rights framework for the internet. But the conference agenda remains unclear and the law has yet to be passed...»

Comme on le voit, le Guardian a fort justement orienté son commentaire sur “les réactions”, sur deux pays, l’Allemagne et le Brésil. Manifestement, ces deux pays forment le cœur du camp adverse de la NSA et des USA dans cette crise Snowden/NSA. Les réactions allemandes sont, au mieux très mesurées et d’une neutralité vigilante, au pire plus que jamais critiques de l’administration Obama, sans rien y voir d’autre que la poursuite d’une position antagoniste, d’un affrontement avec l’Allemagne sur cette question. (La réaction du cabinet Merkel est effectivement selon le ton de prudence et de retenue qu’on signale, mais essentiellement articulé sur la réaffirmation de principes de protection de la vie privée, du respect des lois allemandes qui vont dans ce sens pour ce qui est de l’activité, – in fine, de la NSA, – sur ce territoire, etc.)

Plus intéressantes sont, en un sens, certaines réactions au Brésil, pays qu’on sent pourtant moins “dur” vis-à-vis des USA que l’Allemagne. On veut ici parler de la réaction de Ronaldo Lemos, pourtant presque favorable à l’effet de communication politique que produirait le discours d’Obama. C’est l’interprétation de ce discours qui est intéressante, de la part d’une personnalité décrite par ailleurs comme étant officiellement impliquée dans l’effort brésilien pour mettre en place une sorte d’“indépendance et de souveraineté informatiques”, ou, plus largement, “indépendance et souveraineté” dans le domaine informatique du système de la communication, donc a fortiori dans le domaine du système de la communication lui-même ; de ce point de vue théorique, il y a toutes les chances que Lemos exprime un sentiment général dans la direction brésilienne... Le passage qui nous importe est celui-ci :

Le discours d’Obama est donc, selon Lemos, «...a “very impressive” bid by the US to regain the high ground in the global debate about internet governance. In the wake of the Snowden revelations, he said, the US had lost the initiative in the global debate about the future of the internet, as well as a great deal of trust. Brazil, Germany and other nations used this opportunity to push new rules of internet governance at the UN and other forums. “If you read between the lines in Obama's speech, it is clearly an effort to take back US leadership in regards to civil liberties and internet governenance,” Lemos said. “They want to get back the space they have lost since the Snowden case. For Brazil and Germany, that will be a challenge.”»

Cette interprétation introduite en terme d’autorité, de maîtrise politique et de légitimité (en termes de gouvernement pris dans son sens général, si l’on veut), est une question nouvelle, ouverte par la crise Snowden/NSA. Qu’il soit fait mention de “global governance” sacrifie au langage-Système, mais indique aussi la dimension globale d’affrontement désormais perçue comme telle des questions fondamentales soulevées par cette crise. Malgré les considérations tactiques favorables au discours exposées par Lamos, – “Les Américains font, avec ce discours, un effort considérable pour retrouver leur leadership”, – nous voilà informés que les USA détenaient ce leadership jusqu’ici sans qu’il en soit question ni sans que ce leadership soit contesté, et que ces observations ont l’importance qu’on leur accorde parce qu’en plus il est désormais montré et démontré que ce leadership est bien de nature politique. Ainsi est mis à découvert une vérité de situation fondamentale : il y a bien un problème de leadership mondial, qui s’exprime dans le domaine du système de la communication (informatique, internet, etc.), mais ce leadership était jusqu’ici assuré sans aucune concurrence ni contestation possible par les USA parce que tout se passait comme si l’enjeu politique de ce leadership n’était pas réalisé. Là est donc bien l’essentiel : l’apparition d’un problème politique central, un problème qui n’existait pas parce qu’une domination absolue existait et étouffait jusqu’à la perception qu’elle-même (cette domination) aurait pu constituer l’objet d’un débat ouvert, d’un enjeu, d’une contestation, moins encore d’un affrontement certes. Il ne s’agit pas ici de se perdre dans les détails techniques, avec l’habituelle reconnaissance éblouie de la puissance US qui paralyse toute réaction (c’est cela qui a empêché la réalisation de la dimension politique du débat), mais d’admettre que cette question n’est justement plus technique, qu’elle est devenue politique, et qu’il est ainsi acté dans les conceptions même du gouvernement des choses que le système de la communication est un enjeu de gouvernement et un enjeu pour chaque gouvernement.

...Qu’on le veuille ou non, le problème est posé, et les USA ne parviendront jamais, par définition, à rétablir leur position de domination absolue dans la dimension politique qu’on découvre, simplement selon l’évidence que cette domination n’était absolue que parce qu’elle n’était pas perçue politiquement comme elle l’est aujourd’hui, c’est-à-dire perçue structurellement alors qu’il n’y avait jusqu’ici que des jugements conjoncturels ou de circonstance. (Toujours des jugements techniques essentiellement, lesquels continueront d’ailleurs à être favorables aux USA d’une façon qui tendrait à décourager tout effort politique, et même toute prise de position politique, ce qui est bien la caractéristique du genre. Mais l'importance de ces jugements techniques est désormais secondaire car le politique prime dans les règles du système de la communication, comme en toute chose sérieuse.). La dialectique-Système, sous son habillage de communication, rejette cette notion de “domination absolue” une fois qu’elle est exprimée par le système de la communication selon la référence structurelle politique comme c’est désormais le cas ; par conséquent, la contestation de cette pseudo-“domination absolue” et de son rétablissement est une nécessité imposée par le Système lui-même et qui s’inscrit désormais sur les “agendas” des dirigeants-Système dans les entités qu’on s’entête à nommer encore “nations“ ... Peu nous importe que la NSA nous écoute, ce qu’elle fait depuis si longtemps sans se dispenser des échecs qu’elle connaît et des défecteurs type-Snowden ; peu nous importe le vainqueur de cette pseudo-compétition car le terme “victoire” n’a plus aucun sens aujourd’hui ; nous importent l’effet antiSystème du type “discorde chez l’ennemi” et ses effets fratricides, et la joyeuse formule surpuissance-autodestruction toujours en mode-turbo.

C’est un prolongement capital, qui devrait peu à peu établir ses effets considérables dans les mois qui viennent, qui pèsera de plus en plus sur les relations politiques, y compris et surtout à l’intérieur du bloc BAO. (Il n’est pas interdit de penser à l’Allemagne, bien entendu.) C’est une avancée antiSystème considérable, qui est entièrement due, quoiqu’en pense saint-BHO, à Edward Snowden. C’est une confirmation que la crise Snowden/NSA est bien entrée dans cette troisième phase qu’on signalait comme étant en formation, le 19 décembre 2013.

« On ne va pas aller mourir pour du pétrole »

«On ne va pas aller mourir pour du pétrole»

Entretien avec Aymeric Chauprade


chaupraderj9.jpgAymeric Chauprade, docteur en sciences politiques, savant de renommée internationale, l’un des spécialistes de pointe de la géopolitique en France, assigne à la Russie un rôle de première importance dans la mise en place du monde moderne. En quoi la croissance de l’influence russe est-elle liée à la renaissance de l’Orthodoxie ? Comment notre pays peut-il aider les chrétiens persécutés du Moyen-Orient ? Comment son rôle particulier est-il lié aux protestations récentes de millions de Français contre le mariage homosexuel ?

 

C’est là le sujet de notre discussion avec Aymeric Chauprade.

 

La foi et l’argent

 

Thomas : qu’est-ce qui attire particulièrement votre attention dans la Russie d’aujourd’hui ?

 

Aymeric Chauprade : Je comprends pourquoi, pour les Français de ma génération ou même plus jeunes, la Russie est si attirante aujourd’hui, et pourquoi les gens apprennent le russe et déménagent ici pour y fonder leur propre affaire. Ce n’est pas une sorte de phénomène marginal, le flot de ces gens est de plus en plus significatif. Ils ne sont pas, bien sûr, des dizaines de milliers, mais ils sont nombreux. Et ce phénomène est nouveau. Avant, les jeunes gens partaient aux U.S.A., brûlaient du « rêve américain ». Et maintenant, vient le remplacer le « rêve russe ». Et il est lié, à la différence du rêve américain, non aux aspects matériels et financiers, mais ce qui est plus important, à la recherche de soi, en tant qu’homme, à un retour aux sources chrétiennes. Pour la plupart des Européens, qui se réfèrent à leur culture chrétienne, la Russie incarne de plus en plus une sorte de contre modèle de l’Europe, en ce qui concerne les valeurs familiales et spirituelles.

 

Thomas : C’est étonnant, vous avez, pour un étranger, une idée si flatteuse des Russes…

 

A.C. : Bien sûr, les Russes participent à la société de consommation comme tous les autres dans le monde entier. Mais tout de même, ici, en Russie, on rencontre chez les gens quelque chose de profond, (peut-être la « mystérieuse âme russe » ?), la conviction que l’argent n’est pas dans la vie la valeur suprême. Et cela est vraiment attirant pour les jeunes Français, ceux du moins qui se trouvent en quête de plus profond que l’élargissement de leurs possibilités matérielles. C’est paradoxal, mais c’est un fait. Je vois d’un côté, en Russie, quelque chose de très proche de la culture américaine : le besoin d’amasser, le désir de déballer son niveau de réussite. Mais d’un autre côté, il y a là quelque chose qu’on ne trouve pas dans la culture américaine : si l’on fait connaissance avec un Russe d’une façon moins superficielle, on s’aperçoit que mise à part la soif de réussite, il y a en lui le désir de se trouver lui-même : « Qui suis-je et pourquoi est-ce que je vis » ? Et à mon avis, cela est directement lié en premier lieu au retour des Russes vers la religion, en partie à l’Orthodoxie. C’est une renaissance religieuse, le besoin de restaurer le lien du présent avec toute l’histoire russe. Je n’idéalise pas, cela plane dans l’air et se sent clairement.  C’est seulement une réalité qu’on peut constater.

 

Thomas : Et que s’est-il donc passé pour que la Russie soit brusquement devenue attirante aux yeux des étrangers sur le plan des affaires ? Qu’est-ce qui a changé ?

 

A.C. : La façon de considérer la Russie a changé. Quand on disait « la Russie » dans les années 90, on comprenait la mafia. Et cela faisait peur de venir travailler ici et y investir de l’argent, on pouvait tout perdre d’un coup. Mais de telles associations n’existent plus. Les gens ont senti que sur le plan économique, ici, c’était maintenant sans danger. Il existe une différence colossale entre le tableau que tracent de la Russie les médias pro-américains et ce que connaissent de la Russie les analystes économiques. Les premiers considèrent tout ce qui est lié à la Russie d’une façon strictement critique.

 

Les seconds regardent les choses d’une façon lucide et réaliste et savent qu’en Russie, toutes les conditions sont rassemblées pour y conduire des affaires. J’ai personnellement entendu dire lors d’une conférence au directeur d’une compagnie française très importante : « Avant, nos entrepreneurs allaient en Chine, mais en réalité, personne n’a rien pu y gagner, à part les marques de luxe. Aujourd’hui, les compagnies françaises importantes gagnent beaucoup d’argent en Russie. Celui qui investit ici fait de bonnes affaires ».

 

La comparaison avec la Chine est vraiment intéressante. Il y eut en effet la période du boum chinois, les Européens ont pris pied dans le marché chinois, et au début, semblait-il, les bénéfices croissaient à des rythmes extraordinaires. Mais la différence entre les cultures est telle que les gens tombaient dans une véritable frustration et sortaient de ce marché : ils ne parvenaient pas à être « chez eux » dans cette civilisation, ils restaient de toute façon « étrangers » en Chine. Alors que les Russes et les Français, malgré toutes les différences sont en fin de compte très proches.

 

Thomas : En quoi la renaissance  économique du pays est-elle liée au retour des Russes vers la religion ?

 

A.C. : J’ai rencontré des Russes qui sont matérialistes à 100 %. Mais j’ai aussi rencontré personnellement ceux qui gagnent beaucoup d’argent mais se souviennent qu’il y a quelque chose de plus grand que l’argent, par exemple le salut de l’âme. Ces entrepreneurs qui sont loin d’être pauvres décident à un certain moment de dépenser une partie (parfois importante) de l’argent gagné pour financer des projets liés à l’Église, à l’éducation, à l’illumination, afin que les gens viennent à la foi en Dieu. C’est à mes yeux très important. À ce propos, cela existe aux U.S.A., dans les milieux protestants.  En France, justement, cela nous manque beaucoup, peu de gens qui, ayant gagné beaucoup d’argent voudraient l’affecter à la cause de la renaissance de la religion et des valeurs spirituelles. De mon point de vue, c’est la maladie gravissime de l’Europe Occidentale contemporaine.

 

Rattraper et dépasser l’Occident ?

 

Thomas : Quelles sont vos impressions personnelles de votre participation au club de discussion « Valdaï » en septembre 2013 ?

 

A.C. : Honnêtement, j’en garde des sentiments mitigés. D’un côté, j’ai été impressionné par le niveau du déroulement de l’évènement lui-même, la diversité des experts très intéressants et l’organisation intelligente des discussions. Mais ce qui me troublait d’un autre côté, c’est que la philosophie générale  de « Valdaï » est pénétrée de part en part par la vision du monde occidentale et libérale. J’avais l’impression que toute une classe de politiques russes, rassemblés à Valdaï, pas tous mais la majorité, essaie de dépasser l’Occident sur le plan des valeurs libérales. Et ils essaient de le faire de telle manière que la Russie reçoit ces valeurs comme la norme. D’après moi, c’est étrange. La Russie sur le plan spirituel et culturel a toujours suivi son propre chemin historique, et elle a aujourd’hui la possibilité de créer son propre modèle de civilisation sans copier l’Occident. Cela sonnera peut-être comme une provocation, mais quand à Valdaï j’ai entendu certains politiques, j’ai eu l’impression qu’ils se sentaient comme des représentants d’un pays du tiers-monde, et tentaient de toutes leurs forces de se montrer à leur avantage devant l’Occident « civilisé », comme pour dire : « Nous aussi, nous avons le progrès, regardez comme nous sommes libéraux. » Comme s’ils étaient des élèves, et que de l’Occident étaient venus des professeurs qui leur disaient avec condescendance : « Eh bien que voulez-vous, il vous faut encore, bien sûr, travailler à la lutte contre la corruption, à la défense des droits des minorités. Vous avez bien sûr fait des progrès particuliers, mais ce n’est quand même pas suffisant. » Et les savants russes, s’excusant, répondent : « Oui, oui, oui, nous allons essayer, nous allons grandir. » Je considère que la Russie mérite mieux.

 

Thomas : Mais il y vraiment en Russie de grands problèmes de corruption, tout le monde le sait…

 

A.C. : Je ne veux pas dire qu’en Russie tout soit rose. Je dis que dans les questions de civilisation et de culture, la Russie a ses réalités historiques, et il n’y a pas de nécessité à l’évaluer toujours sur le fond des pays occidentaux. Il va sans dire qu’en Russie, comme dans tout autre pays, il y a des problèmes. Il faut lutter impitoyablement contre la corruption, Mais soit-dit en passant, elle existe aussi de la corruption en Occident.

 

Thomas : Est-ce possible ?

 

A.C. : Le fait est que les critères pour déterminer le niveau de corruption de tel ou tel pays sont établis et installés par des agences occidentales et que d’après leurs estimations, en France, en Allemagne ou aux U.S.A. la corruption, cela va sans dire, ne peut exister. C’est pourquoi je ne prendrais pour preuves leurs estimations qu’en Russie tout va mal qu’avec prudence. J’affirme qu’en Europe, la corruption existe aussi. Peut-être n’est-elle pas aussi voyante, aussi criante, mais elle existe. Elle est seulement cachée, masquée, exprimée d’une autre manière que « Je te donne l’argent, tu me fais le contrat ». Dans le cas de l’Occident, il est plutôt question d’une corruption de l’esprit, du caractère des gens eux-mêmes. C’est une sorte de profonde corruption morale, exprimée en cela qu’on a complètement exclu Dieu de notre vie. Mais personne n’a parlé à Valdaï de cette corruption fondamentale du monde occidental.

 

Il faut défendre les chrétiens

 

Thomas : Pourquoi les persécutions de chrétiens au Moyen-Orient sont-elles devenues si cruelles ces derniers temps ?

 

A.C. : En fait, les chrétiens du Moyen-Orient se trouvent depuis longtemps dans une situation de continuelle pression. La Turquie en est l’éclatant exemple. Au début du XXe siècle, huit pour cent de la population turque était chrétienne, et il est aujourd’hui question de quelques centièmes d’un pour cent. Il n’y a pourtant pas, en Turquie, de persécution physique des chrétiens. En revanche, on interdit l’enregistrement de nouvelles paroisses, et les gens sont obligés de quitter le pays d’eux-mêmes. En un mot, on essaie doucement et en silence d’étouffer le christianisme. Et c’est la situation générale des pays du Moyen-Orient.

 

Mais il y a une autre tendance, une relation ouvertement grossière et cruelle aux chrétiens. Cette tendance s’est activée particulièrement après la guerre d’Irak. Il faut malheureusement reconnaître que les guerres des U.S.A. dans cette région ont facilité à leur manière l’émergence du fondamentalisme islamique, en particulier sunnite. Que ce soit il y a quelques années en Irak ou aujourd’hui en Syrie, ce sont les mêmes extrémistes sunnites. Ils détruisent les églises, scient les croix, profanent les icônes et, bien sûr, éliminent physiquement les chrétiens, parmi lesquels apparaissent à nouveau de véritables martyrs. C’est pourquoi si le régime du président de la Syrie Bachar el Assad s’effondre, il est tout à fait évident que les persécutions ne feront que s’intensifier. En un mot, ces jeux politiques, cette union entre les U.S.A., la Grande-Bretagne et, à mon grand regret, la France, font les affaires des islamistes fondamentalistes dans leur lutte contre les chrétiens. Je souligne que je ne parle pas de l’islam dans son ensemble en tant que religion mais bien des fondamentalistes, c’est-à-dire d’un groupe particulier de gens aux dispositions guerrières à l’intérieur du monde musulman.

 

 

La Russie, dans la situation de la persécution des chrétiens au Moyen-Orient peut jouer un rôle vraiment historique, tout à fait dans le courant de toute l’histoire russe. Car au cours de nombreux siècles, jusqu’à la révolution de 1917, la Russie a été le défenseur assidu des chrétiens d’Orient. Et il est indispensable aujourd’hui, à mon avis, qu’elle redevienne ce défenseur. Il faut que la Russie qui se retrouve grâce au renouveau de l’Orthodoxie, envoie au monde le signal : « Nous sommes un État chrétien et les défenseurs des chrétiens. En dehors des chrétiens d’Orient, nous soutiendrons tous les chrétiens qui s’opposent à l’imposition des principes d’individualisme, au Diktat des minorités, à la légalisation du mariage homosexuel et ainsi de suite. Nous les soutiendrons pour défendre les valeurs traditionnelles ». De la sorte, ce sont précisément les valeurs traditionnelles qui deviendront la principale ressource russe, son principal outil, et feront de la Russie un acteur important de la politique mondiale. J’y crois et m’efforce de promouvoir cette idée de toutes les manières. Et je sais qu’en Russie, beaucoup considèrent que c’est justement dans cette direction qu’il faut avancer : s’engager dans l’éducation, expliquer le christianisme aux gens, pour devenir un État qu’on puisse appeler chrétien de plein droit.

 

Thomas : Le thème de la persécution des chrétiens est-il évoqué par les médias occidentaux ?

 

A.C. : Ça dépend. Dans l’ensemble, on peut dire que la tendance est de le minimiser. Mais la situation s’arrange petit à petit, car Internet apparaît comme une puissante source d’information alternative. Les ressources d’Internet rappellent aux principaux média traditionnels, par exemple, à des journaux français tels que Le Figaro ou Libération, l’état réel des affaires. Et quand de pareils médias ne disent rien d’un événement comme l’exécution de chrétiens à Maaloula, ces choses surgissent sur Internet, et les médias ne peuvent faire autrement que de les mettre en lumière. C’est pourquoi la situation évolue. Et de plus en plus de chrétiens en France se rendent compte que les chrétiens au Moyen Orient, par exemple les coptes en Égypte, sont réellement en danger.

 

La France se réveille

 

Thomas : En avril 2013, la loi sur le mariage homosexuel est entrée en vigueur en France, ce qui a suscité de massives actions de protestations de la part des défenseurs des valeurs traditionnelles. Qu’en pensez-vous ?

 

A.C. : Il s’est produit en France un événement d’une importance colossale. Bien sûr, auparavant, s’est produit un regrettable événement : la loi sur la légalisation du mariage homosexuel a été adoptée. La plupart des ministres, les socialistes et les « Verts », ont soutenu et soutiennent le mouvement en ce sens. Chaque jour que Dieu fait, pas à pas, ils s’efforcent avec persévérance de détruire l’aspect chrétien de la France contemporaine. Un exemple tout récent : ils ont promu la proposition de supprimer du calendrier français les fêtes chrétiennes pour les remplacer par des fêtes juives et musulmanes. Mais la société réagit quand même. Trois millions de personnes étaient dans la rue pour protester contre la légalisation du mariage homosexuel. Des gens d’âges divers, de bonnes familles, étaient prêts à manifester avec le risque d’être arrêtés, pour dire non à cette loi et défendre la seule conception normale de la famille. Sur ce point, il s’est produit quelque chose de très important. Bien qu’aujourd’hui la vague de protestation ait reflué, elle a enclenché tout un processus, ouvert la voie à tout un mouvement de résistance, comme si un ressort sur la porte s’était tendu sous la pression, la serrure avait été arrachée, et la porte s’était ouverte toute grande. Les gens savent maintenant qu’ils ont une plateforme où ils peuvent se rassembler pour défendre les valeurs familiales traditionnelles. En outre, il y a aussi d’autres directions de « combat » : la question de l’immigration, la question de l’islamisation etc. Je suis persuadé que nous assistons à un processus très important : le réveil des Français. Bien que pour parler d’une façon imagée, les forces du mal soient de toute façon très puissantes.

 

Thomas : Beaucoup sont persuadés que le mouvement pour la défense des valeurs traditionnelles doit prendre une dimension internationale. Que pensez-vous, sur ce point, d’une collaboration entre le France et la Russie ?

 

A.C. : C’est justement là-dessus que je m’efforce de travailler. C’est le thème qui m’occupe en permanence. Je suis persuadé que personne ne gagnera dans la solitude. C’est comme la lutte avec le nazisme; la menace était si forte qu’on ne pouvait la contrer qu’en s’unissant, et ce n’est pas par hasard que la Russie a trouvé un allié dans la Résistance française. Nous avons aujourd’hui devant nous une nouvelle forme de totalitarisme. Il n’est extérieurement pas aussi évident, il est masqué, il ne porte pas de casque militaire, mais c’est bien un totalitarisme, quoique rampant, on impose aux gens les valeurs libérales, on met en doute les concepts traditionnels de dignité de la personne, on pousse l’homme à se révolter contre Dieu, et en ce sens, le nouveau totalitarisme revêt des traits vraiment sataniques. Il faut opposer à ce totalitarisme une puissante résistance. Et si la Russie se déclare un État chrétien, et le défenseur des valeurs chrétiennes, cela deviendra justement une réponse, et la création d’un contre-modèle à ce que l’on impose aux gens en Occident. On le leur impose précisément. Je ne considère pas, par exemple, que la légalisation du mariage homosexuel réponde à une position sincèrement motivée des gens ordinaires dans les pays d’Europe. Non, c’est celle de la minorité au pouvoir qui cherche à imposer ses critères au peuple : ils ont fabriqué la théorie du genre qui « fonde » la légalisation des mariages homosexuels. Je suis sûr que les Européens de base eux-mêmes, comme d’ailleurs les Américains, n’en veulent pas. Et si on leur propose un contre modèle, ils l’adopteront. La Russie, en collaboration avec d’autres pays et organisations sociales qui soutiennent la famille traditionnelle peut le réaliser.

 

Thomas : Mais pourtant, comme les informations nous l’ont appris, bien que trois millions de Français soient sortis dans la rue, pas moins de 60 % de la population française, c’est-à-dire la majorité, soutenaient cette légalisation du mariage homosexuel. Et vous nous dites que ce n’est pas l’avis du peuple…

 

A.C. : Il faut parler ici de la logique de l’histoire de l’humanité en tant que telle. La majorité des gens, dans n’importe quel pays à n’importe quelle époque est malheureusement passive. C’est seulement un fait historique. Cela concerne n’importe quel peuple. Cela signifie que si un gouvernant inculque le mal, le peuple le reçoit et suit le mal. Si le gouvernant fait le bien, le peuple l’accepte et suit le bien. Cela ne signifie pas que la société est stupide, pas du tout. Simplement la plupart des gens vit au quotidien, s’occupe de ses affaires au jour le jour. Ce n’est pas mal, ce sont de bonnes gens qui éveillent en moi personnellement une vive sympathie. Mais on ne peut pas les appeler des citoyens conscients, on ne peut pas dire qu’ils réfléchissent à ce qui se passe dans leur État. C’est toujours une minorité qui est consciente, dans la société, et qui se bat et s’oppose. Elle va se battre, par exemple, pour la liberté de l’homme, ce qui, en fin de compte, veut dire la lutte pour le triomphe d’une vérité chrétienne. Ce schéma est valable pour toutes les sociétés. Rappelez-vous la Résistance française, dont les participants étaient bien sûr en minorité. Et même en U.R.S.S., il y eut de la même manière le mouvement des dissidents qui résistaient au régime soviétique, et pourtant les Soviétiques en majorité n’étaient pas des partisans du régime déterminés, la majorité simplement se taisait, nageait dans le sens du courant. Je le répète, telle est la philosophie de l’histoire.  C’est la minorité active qui fait l’histoire, et la question est seulement de savoir quel choix elle va faire, dans le sens du bien ou dans celui du mal.

 

Thomas : N’êtes-vous pas seul de cet avis parmi vos collègues en France ? Le fait est que beaucoup généralisent, affirmant : « On considère en Occident… » Comme si l’Occident était quelque chose d’homogène, où l’avis des gens est unifié, et où les experts isolés, par exemple vous-même, vous êtes plutôt l’exception à la règle, le vecteur d’un avis marginal sur les choses. En quoi cela correspond-il à la réalité ?

 

A.C. : Je trouve important de le dire en Russie, dans une interview pour une publication russe. La réalité objective est la suivante : la majorité des gens en Occident ne réfléchit pas aux questions dont nous parlons maintenant. Et la minorité qui vit et travaille tous les jours avec ces questions se partage en deux groupes : le premier, ce sont ceux qui considèrent l’individualisme général comme la norme, et le deuxième, ce sont ceux qui  trouvent indispensable de revenir aux racines chrétiennes. C’est là, je le répète, le tableau objectif. Ce sont ces deux minorités qui créent les partis et les organisations politiques. Ensuite, c’est la question du libre choix des citoyens aux élections. Pour parler de la France, il existe aujourd’hui un parti qui, d’après les analystes, dans un proche avenir deviendra le premier de France par sa popularité, c’est le Front national. Un parti qui se dresse contre le système existant. Ses partisans ne sont pas une minorité, c’est une partie notable des Français qui affirment l’importance des valeurs chrétiennes, la dignité de la personne, le danger de l’islamisation de la France, le refus de participer aux guerres des U.S.A., etc. Il ne convient donc pas de me considérer comme un bien grand original. Non, une grande quantité de gens, en France, raisonnent selon la même logique. Parmi les économistes, parmi les militaires. Si vous pratiquez un sondage chez les officiers, vous verrez que 30 ou 40 % d’entre eux sont disposés envers la Russie de façon très, très positive; beaucoup plus positive qu’envers les U.S.A. J’ai enseigné dix ans à des officiers, j’avais presque trois mille étudiants, je sais de quoi ils parlent et ce qu’ils pensent. Sans conteste, il est parmi eux des « atlantistes » des gens qui sont à cent pour cent pour l’O.T.A.N., qui raisonnent jusqu’à maintenant en termes de guerre froide; soi-disant, « les Russes sont d’affreux communistes ». Mais il y a une part significative d’officiers, particulièrement chez les jeunes, qui raisonnent d’une façon radicalement différente.

 

Thomas : Vous avez évoqué le parti « le Front national ».  En Russie, la tendance est de craindre comme le feu les mots « national », « nationalité » etc. On confond le mot « nationalisme » avec le mot « nazisme ». Et tout ce qui est « national » entraîne une association directe avec fascisme, agression, génocide, camps de concentration, extermination physique des immigrés… Existe-t-il, d’après vous, un nationalisme pacifique et à quoi ressemble-t-il en pratique ?

 

A.C. : Il existe. L’exemple en est justement le Front national qui s’est déclaré dès le début comme un parti patriotique. Ce n’est pas un parti de nationalistes, si l’on comprend le nationalisme comme un synonyme d’agression. Le parti patriotique s’efforce de conserver le visage historique de la France, défend sa civilisation et sa culture contre les changements du système qui se produisent sous l’influence des étrangers. Il n’a jamais été question de chasser immédiatement du pays tous les immigrés. La question, c’est que le multiculturalisme nuit à la France dans un sens purement démographique, les gens qui sont arrivés des pays arabes et leurs enfants occupent de plus en plus la France et de ce fait, provoquent la guerre civile. Ce que nous voulons, c’est que les étrangers s’assimilent, c’est-à-dire deviennent proprement des Français. Cela peut naturellement être lié à l’adoption du christianisme. Mais pas forcément : celui qui trouve important pour lui de rester dans l’islam doit simplement connaître et accepter la culture française, ne pas obliger sa femme à porter le voile intégral, etc. C’est là le programme du Front national. On n’y trouve pas un mot sur le recours à la force contre les immigrés. En outre, parmi les députés élus à l’assemblée nationale il y a des Arabes, ce que peu de gens savent. Nous pensons simplement qu’une immigration trop abondante nuit à la France. Comme elle nuit à ces mêmes étrangers qui viennent en France

 

Je suis moi-même partisan du dialogue entre les civilisations. J’ai beaucoup travaillé et enseigné, par exemple au Maroc. J’ai pris parole à l’O.N.U. comme expert  du Maroc. J’ai des dizaines d’amis et de collègues parmi les musulmans, je crois en une politique arabe de la France. Les pays arabes sont nos voisins par la Méditerranée. Nous avons d’excellentes relations avec eux. La seule chose que nous devions faire, c’est contrôler les flux migratoires. Car aujourd’hui, cela ne peut pas continuer ainsi. Autrement la société française va tout simplement exploser, parce que la prospérité du gouvernement va s’écrouler, beaucoup de jeunes étrangers viennent en France dans l’espoir de vivre des allocations.

 

Être ou avoir

 

Thomas : Vous parlez beaucoup de religion. Dans quelle mesure la religion, en tant que domaine fondamentalement non matériel, peut-être un facteur géopolitique ?

 

A.C. : La géopolitique comprend au minimum trois choses fondamentales : La première c’est la géographie physique, c’est-à-dire où et comment le pays se situe, qui sont ses voisins, son ouverture sur la mer, etc. La deuxième, c’est la géographie des ressources, le pétrole, le gaz naturel, etc. Et la troisième, c’est la géographie identitaire, comment les gens se voient, quelle est leur identité. C’est relié directement aux conflits ethniques et religieux, car l’identité religieuse est l’une des plus importantes pour l’homme. En ce sens, on peut réduire de façon imagée la problématique de la géopolitique à deux verbes principaux, qui, dans la langue française sont également des auxiliaires qui servent à constituer les temps, le verbe avoir et le verbe être. À travers le verbe être, l’homme définit justement son identité, c’est-à-dire qu’il répond à la question : « que suis-je en cette vie ? » Cela concerne les questions de religion : « je suis chrétien », « je suis musulman », « je suis juif ».

 

 

L’identité religieuse a une énorme signification, car elle définit le système de valeurs de cette personne concrète, la façon dont il va percevoir le monde alentour. Et au moment où il se définit et commence à voir le monde précisément comme cela et pas autrement, cela devient un facteur de géopolitique. Car l’homme ne vit pas seul au monde mais en relation avec les autres. En un mot, la religion du point de vue géopolitique n’est pas pour les gens une question de connaissance théologique, ni de vie spirituelle intérieure, mais de recherche de sa propre identité, la tentative de décider « qui je suis » et d’agir en conséquence.

 

Beaucoup considèrent qu’en géopolitique domine tout ce qui est lié au verbe « avoir » : qui a quelles armes, les ressources naturelles, les technologies etc. C’est bien sûr important, mais ce n’est pas le plus important. Car on ne va pas aller mourir pour du pétrole. En ce sens, c’est le verbe « être » qui occupe la première place : les gens sont prêts à faire la guerre s’ils défendent leur identité, leur vision du monde, ce qui leur est cher.

 

 

L’identité religieuse, je le répète, est pour l’homme en un sens la principale, parce que la façon dont voit ses relations avec Dieu, avec l’Absolu, avec les valeurs supérieures, détermine celle dont il va construire ses relations avec tout le reste du monde terrestre.

 

Thomas : Et quel rôle jouent la religion et la foi dans votre vie ?

 

A.C. : Je m’intéresse beaucoup à tout ce qui est lié au catholicisme dans le monde contemporain. Mais l’Orthodoxie me fascine, je sens en elle quelque chose d’originel, un christianisme pur qui n’a pas été obscurci, le reflet de la foi des premiers chrétiens. En Occident, nous le savons, ces notions se sont en partie perdues.

 

Je suis marié, j’ai quatre enfants. Et la religion est pour moi une chose centrale et vitale. Ce qui ne change rien au fait que je suis pécheur, que la force et la profondeur de ma foi sont moindres que je le juge nécessaire. La religion, c’est ce qui permet de rendre plus digne notre façon de vivre et de s’opposer aux séductions du monde, comme par exemple, l’argent et les belles filles, qui sont d’ailleurs très nombreuses en Russie. On ne tient que grâce à la foi, la foi en Celui qui est plus grand que tout cela.

 

• Propos recueillis par Thomas et mis en ligne sur L’Esprit européen, le 15 décembre 2013.

 


 

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Hans-Jürgen Krahl, prophète de la révolte étudiante

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Werner Olles:

Hans-Jürgen Krahl, prophète de la révolte étudiante

Dans la nuit du 14 au 15 février 1970, une voiture dérape sur le verglas qui recouvre la route fédérale 252 dans la localité de Wrexen, dans le Nord de la Hesse, dans le Cercle de Waldeck; la voiture s’était engagée dans une courbe puis est entrée en collision frontale avec un camion arrivant dans le sens inverse. L’étudiant Hans-Jürgen Krahl, 27 ans, qui se trouvait à la “place du mort”, est tué sur le coup; le conducteur, Franz-Josef Bevermeier, 25 ans, meurt peu de temps après son arrivée à l’hôpital. Les trois autres occupants, dont Claudia Moneta, la fille du haut responsable d’IG-Metall, Jakob Moneta, sont grièvement blessés.

La mort de Hans-Jürgen Krahl n’a permis “aucune mystification a posteriori”, comme l’ont déclaré Detlev Claussen, Bernd Leineweber et Oskar Negt lors des obsèques du “camarade H.-J. Krahl”. En effet, ils ont écrit: “[Cette mort] atteste d’un fait brutal et misérable, celui d’un accident de la circulation, un événement contingent de la vie quotidienne, que l’on ne peut que difficilement forcer à entrer en rapport avec les faits sociaux”.

Certes, deux anciens présidents du SDS (l’association des étudiants de gauche et d’extrême-gauche), Karl Dietrich et Frank Wolff, s’étaient immédiatement rendus, la nuit même, sur les lieux de l’accident et s’étaient aussi rendus au chevet des blessés, mais une assemblée des membres, convoquée à la hâte, décide de se conformer “aux habitudes et aux valeurs bourgeoises” et de ne pas prononcer un éloge funèbre de type militant. Dans les colonnes du “Frankfurter Rundschau”, Wolfgang Schütte n’a toutefois pas pu s’empêcher de comparer Krahl à Robespierre et de glorifier “la terrible conséquence de ses visions théoriques, qu’il a pensées jusqu’au bout, sans compromis aucun”, ainsi que “ses énormes facultés d’agitateur”, et de dire de lui “qu’à côté de Rudi Dutschke, il fut une des figures dominantes du SDS”.

Krahl n’a jamais pu égaler la popularité de Dutschke

krahl.jpgLes hommages rendus à Krahl témoignent donc de cette absence de tact et de goût qui caractérise le “gourouïsme” du camp de la gauche libertaire, un “gourouïsme” que Krahl avait toujours combattu. Toutefois, ils reflétent une once de vérité et attestent encore du respect que suscitait l’itinéraire de Krahl chez ses camarades d’alors qui, pourtant, par la suite, n’auront ni son courage ni sa probité et n’ont jamais pu suivre ses traces, ni sur le plan intellectuel ni sur le plan politique. Après son enterrement au cimetière de Rickling, un centaine de militants du SDS, venus de toute l’Allemagne fédérale et de Berlin-Ouest, se réunissent dans les locaux de la “Techniche Universität” de Hanovre et décident, de manière certes informelle, de dissoudre leur association étudiante. Et, de fait, juste un mois plus tard, cette dissolution sera prononcée officiellement à Francfort-sur-le-Main.

Hans-Jürgen Krahl, né en 1943 à Sarstedt près de Hanovre, termine ses études secondaires et passe son “Abitur” en 1963. Il part étudier d’abord à Göttingen, la philosophie, l’histoire, la philologie germanique et les mathématiques. Deux ans plus tard, il quitte Göttingen pour Francfort, ce qui constitue une décision éminemment politique. Il passe d’abord par le “Ludendorff-Bund” puis par le “Parti Allemand Guelfe” et, finalement, par une Burschenschaft (Corporation) traditionnelle qui pratiquait la “Mensur” (les duels à l’épée). Dans le cadre de cette Burschenschaft, il écoute un jour la conférence d’un “Vieux Monsieur” (un ancien membre) qui, tout en dégustant avidement un gigot d’agneau, lui parle de l’infatigable esprit combattant de la classe ouvrière. Enfin, Krahl adhère, non pas à un parti de gauche, mais à la “Junge Union” (la jeunesse des partis démocrates-chrétiens): plus tard, il décrira cette étape de son existence comme un pas en direction d’une “bourgeoisie éclairée”.

Sa décision de s’installer à Francfort était surtout une décision d’aller écouter les leçons d’Adorno, qui deviendra le promoteur de sa thèse de doctorat. Il est fort probable que Krahl aurait entamé une brillante carrière académique car il était un étudiant très doué d’Adorno mais son adhésion en 1964 au SDS puis sa disparition précoce ont empêché cet avancement.

Il s’était rapidement imposé au milieu de la gauche radicale de Francfort parce qu’il philosophait en s’appuyant sur Kant et Hegel, parce qu’il tenait des discours si parfaits qu’on pouvait les imprimer aussitôt prononcés et parce qu’il avait colporté une légende biographique où il avait fait croire à ses camarades médusés qu’il descendait d’une ancienne famille noble de Prusse et qu’il était un descendant de Novalis, le Baron de Hardenberg. Dans le cadre du SDS de Francfort qui, au départ, était une sorte de “Männerbund”, d’association exclusivement masculine, Krahl a trouvé un public, augmenté de nouvelles recrues, qui estimaient, comme lui, que la “théorie critique” ne devait pas seulement se concevoir comme un projet purement académique mais devait chercher à se donner une utilité pratique et politique.

Dans la phase anti-autoritaire du mouvement étudiant entre 1967 et 1969, Hans-Jürgen Krahl est vite devenu une des têtes pensantes les plus en vue du SDS, qui n’a cependant pas eu les effets de masse que provoquait Rudi Dutschke, en énonçant ses thèses vigoureuses et pointues qu’il assénait comme autant de coups de cravache à ses auditeurs. Krahl était alors un intellectuel qui paraissait un peu ridicule et emprunté: en 1967, lors d’un “Teach-in” spontané pour protester contre la mort de Benno Ohnesorg, abattu par la police, il avait radoté un discours “hégélisant” quasi incompréhensible, truffé de concepts sociologiques des plus compliqués, tant et si bien que les étudiants avaient quitté l’auditorium. Après ce début malheureux, Krahl allait toutefois devenir le “théoricien de la praxis émancipatrice” (selon Detlev Claussen) qui poursuivait un but élevé, celui de transformer la “nouvelle gauche” en un mouvement d’émancipation sociale, qui se serait clairement distingué, d’une part, du réformisme social-démocrate et, d’autre part, du socialisme étatique et autoritaire de facture marxiste-soviétique et de l’idée léniniste d’un “parti de cadres”.

Cinq semaines après la mort de Krahl, le SDS se dissout

En ébauchant ce projet d’une “nouvelle gauche” alternative, Krahl devait immanquablement s’opposer à ses professeurs de l’université. Tandis que Max Horkheimer posait dès 1967 la thèse “qu’être un radical aujourd’hui, c’est en fait être un conservateur” et “que le système pénitentiaire de l’Est était bien pire que la falsification, finalement assez grossière, que constituait l’ordre démocratique de l’Occident”. Adorno, quant à lui, avait été profondément choqué lorsqu’un groupe de radicaux, parmi lesquels Krahl, avait occupé symboliquement le fameux “Institut für Sozialforschung” (berceau de la fameuse “Ecole de Francfort”). Adorno, à son grand dam, avait dû appeler la police! Carlo Schmid, qui donnait un cours intitulé “Thérorie et pratique de la politique extérieure”, avait été chahuté par un “Go-in” du SDS dont les militants l’avaient apostrophé en le traitant de “Ministre de l’état d’urgence” (“Notstandminister”) et en voulant le contraindre à discuter de la législation allemande sur l’état d’urgence et de la guerre du Vietnam. Carlo Schmid, contrairement à la plupart de ses collègues, pensait que la RFA ne devait pas hésiter à prendre des mesures d’urgence si elle voulait conserver une réelle autorité sur ces citoyens. Schmid, lors du chahut, n’a pas capitulé, il a résisté physiquement et a poursuivi son cours parce que, a-t-il dit par la suite, il ne voulait pas être co-responsable du “déclin de l’autorité étatique”: “L’autorité ne recule pas...”.

Plus tard, Adorno a défendu Krahl dans une lettre à Günter Grass: dès que Krahl en eut terminé avec ses attaques contre Adorno, il lui avait fait savoir, que cette animosité n’était en rien personnelle mais uniquement politique. Krahl a pris prétexte de la mort soudaine d’Adorno en août 1969, au moment où les actions du mouvement étudiant atteignaient leur point culminant, pour articuler les contradictions qu’il percevait dans la “théorie critique” d’Adorno et pour formuler et concrétiser ses propres positions, celles, disait-il, d’une “troisième génération de la théorie critique” (Detlev Claussen). Krahl lançait aussi un avertissement au mouvement étudiant, qui se disloquait en diverses factions, de ne pas troquer la praxis du refus individuel, propre à la phase anti-autoritaire, et l’hédonisme des nouvelles sous-cultures pour une morale organisationnelle rigide et pour le principe léniniste de discipline.

Krahl lui-même était à la recherche d’une nouvelle forme d’organisation, où serait apparue l’identité d’intérêt entre les intellectuels et la classe ouvrière. Cette quête intellectuelle a donc pris fin en février 1970 par la mort accidentelle de Krahl. Celui-ci n’a pas survécu très longtemps “au court été de l’anarchie”, pour reprendre le titre d’un roman de Hans Magnus Enzensberger.

L’heure des “desperados” et des “psycho-rigides”

krahl-sds.gifAvec Krahl meurt aussi l’esprit de 1968. Le 21 mars 1970, très exactement cinq semaines après la mort de Krahl, 400 membres du SDS se réunirent à la Maison des Etudiants de l’Université de Francfort pour tenir une réunion informelle et pour décréter la dissolution par acclamation du Bureau fédéral et, par voie de conséquence, de l’association elle-même. Udo Knapp, membre du Bureau, déclare alors que le SDS “n’a plus rien à apporter pour fixer le rapport entre les actions de masse et l’organisation du combat politique”. C’était évidemment la pure vérité. Après avoir longuement discuté de la question de l’héritage du SDS, l’assemblée s’est finalement déclarée incompétente pour statuer à ce sujet, car elle n’était pas une conférence de délégués en bonne et due forme: cette indécision marque la triste fin du SDS, devenu un boulet pour ses propres membres.

C’est alors qu’a sonné l’heure des “desperados” regroupés autour d’Andreas Baader et Ulrike Meinhof, qui inaugurent l’ère sanglante du terrorisme de la RAF. C’est aussi l’avènement en RFA des divers regroupements partisans dits “marxistes-léninistes”, totalement staliniens dans leurs modes de fonctionnement et de raisonnement, autour de personnalités telles Schmierer, Horlemann, Semler, Aust et Katarski, qui sortaient de l’ombre en rasant les murs comme des “lémuriens” et dont les joutes idéologiques stériles, sans bases conceptuelles solides, cherchaient à ancrer des positions politiques dépassées: Krahl n’avait eu de cesse d’avertir les mileux de la gauche radicale que tout cela constituait des voies de garage. En effet, les gauches radicales allemandes ont abandonné les débats reposant sur des arguments solides, n’ont plus posé intelligemment le problème de la violence; elles se sont perdues dans des poses et des esthétismes, où l’on vantait sa puissance imaginaire, ou dans la délation vulgaire et atrabilaire ou, dans les meilleurs cas, dans la recension critique d’ouvrages idéologiques. Tout cela a bien vite échoué au dépotoir des gauches allemandes, dont l’histoire est si riche en déceptions. Mais cet échec ne doit pas nous satisfaire. Au contraire.

Une définition claire de l’aliénation

En nous souvenant du révolutionaire Hans-Jürgen Krahl, un homme qui se mouvait avec la même aisance dans les méandres de la logique du capitalisme et parmi les images et les idées des romantiques allemands, il nous faut aussi nous rappeler d’une de ses positions, formulée de manière programmatique, lorsqu’il se présenta lui-même lors du procès “Senghor” devant le tribunal du Land de Hesse à Francfort: “Il ne s’agit pas seulement de faire le simple deuil de l’individu bourgeois, mais de faire l’expérience, par le truchement de l’intellect, de ce qu’est l’exploitation dans cette société, laquelle consiste à détruire totalement et radicalement le développement du besoin au niveau de la conscience humaine. Car force est de constater que les masses sont enchaînées, même si leurs besoins matériels sont satisfaits; en fait, la satisfaction de leurs besoins élémentaires reste lettre morte, car elles ont peur que le capital et l’Etat ne leur ôtent les garanties de cette sécurité [matérielle]”.

Depuis la fin des années 20, lorsque Martin Heidegger sortait son ouvrage-clef “Sein und Zeit” (“L’Etre et le temps”) et Georg Lukacs éditait “Geschichte und Klassenbewusstsein” (“Histoire et conscience de classe”), personne d’autre que Krahl n’avait donné une définition plus intelligente et plus décisive de l’oppression dans les sociétés de masse, qu’elles soient déterminées par le capitalisme privé ou par le capitalisme d’Etat, à l’Ouest comme à l’Est à l’ère du duopole de Yalta.

Werner Olles.

(article paru dans “Junge Freiheit”, Berlin, 11 février 2000, n°7/2000; http://www.jungefreiheit.de ).

Italian Futurism 1909-1944

Edited and with introduction by Vivien Greene. Text by Walter Adamson, Silvia Barisione, Gabriella Belli, Fabio Benzi, Günter Berghaus, Emily Braun, Marta Braun, Esther da Costa Meyer, Enrico Crispolti, Massimo Duranti, Flavio Fergonzi, Matteo Fochessati, Daniela Fonti, Simonetta Fraquelli, Emilio Gentile, Romy Golan, Vivien Greene, Marina Isgro, Giovanni Lista, Adrian Lyttelton, Lisa Panzera, Maria Antonella Pelizzari, Christine Poggi, Lucia Re, Michelangelo Sabatino, Claudia Salaris, Jeffrey T. Schnapp, Susan Thompson, Patrizia Veroli.
Published to accompany the exhibition Italian Futurism, 1909–1944: Reconstructing the Universe opening at the Solomon R. Guggenheim Museum in 2014, this catalogue considerably advances the scholarship and understanding of an influential yet little-known twentieth- century artistic movement. As part of the first comprehensive overview of Italian Futurism to be presented in the United States, this publication examines the historical sweep of Futurism from its inception with F.T. Marinetti’s manifesto in 1909 through the movement’s demise at the end of World War II. Presenting over 300 works created between 1909 and 1944, by artists, writers, designers and composers such as Giacomo Balla, Umberto Boccioni, Anton Giulio Bragaglia, Fortunato Depero, Gerardo Dottori, Marinetti, Ivo Pannaggi, Rosa Rosà, Luigi Russolo, Tato and many others, this publication encompasses not only painting and sculpture, but also architecture, design, ceramics, fashion, film, photography, advertising, free-form poetry, publications, music, theater and performance. A wealth of scholarly essays discuss Italian Futurism’s diverse themes and incarnations.

Edited and with introduction by Vivien Greene. Text by Walter Adamson, Silvia Barisione, Gabriella Belli, Fabio Benzi, Günter Berghaus, Emily Braun, Marta Braun, Esther da Costa Meyer, Enrico Crispolti, Massimo Duranti, Flavio Fergonzi, Matteo Fochessati, Daniela Fonti, Simonetta Fraquelli, Emilio Gentile, Romy Golan, Vivien Greene, Marina Isgro, Giovanni Lista, Adrian Lyttelton, Lisa Panzera, Maria Antonella Pelizzari, Christine Poggi, Lucia Re, Michelangelo Sabatino, Claudia Salaris, Jeffrey T. Schnapp, Susan Thompson, Patrizia Veroli.

Published to accompany the exhibition Italian Futurism, 1909–1944: Reconstructing the Universe opening at the Solomon R. Guggenheim Museum in 2014, this catalogue considerably advances the scholarship and understanding of an influential yet little-known twentieth- century artistic movement. As part of the first comprehensive overview of Italian Futurism to be presented in the United States, this publication examines the historical sweep of Futurism from its inception with F.T. Marinetti’s manifesto in 1909 through the movement’s demise at the end of World War II. Presenting over 300 works created between 1909 and 1944, by artists, writers, designers and composers such as Giacomo Balla, Umberto Boccioni, Anton Giulio Bragaglia, Fortunato Depero, Gerardo Dottori, Marinetti, Ivo Pannaggi, Rosa Rosà, Luigi Russolo, Tato and many others, this publication encompasses not only painting and sculpture, but also architecture, design, ceramics, fashion, film, photography, advertising, free-form poetry, publications, music, theater and performance. A wealth of scholarly essays discuss Italian Futurism’s diverse themes and incarnations.

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mardi, 21 janvier 2014

Hacia el panarabismo nasserista en Egipto

por Germán Gorraiz López

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

La inesperada victoria de Mursi en las elecciones egipcias del 2012 trastocó la estrategia geopolítica de EEUU en Oriente Próximo, consistente en la pervivencia endémica en Egipto de gobiernos militares autocráticos pro-occidentales para mantener el tratado de paz de Egipto con Israel, (acuerdo Camp David, 1979), para continuar la lucha contra las milicias yihadistas en el Sinaí y en especial para asegurar el acceso la Marina de EEUU al Canal de Suez, un atajo crucial para el acceso directo a los Emiratos Árabes, Irak y Afganistán.

La ingenuidad política de Morsi quedó plasmada en el nombramiento del general Al-Sisi comandante general de las Fuerzas Armadas y ministro de Defensa (CSFA) con la esperanza de poder desinfectar el establishment militar egipcio de los virus patógenos inoculados durante la autocracia de Mubarak , ya que en su etapa anterior Al Sisi era el jefe de la temida inteligencia militar y era considerado como el miembro más “reformista” de la Junta Militar.

Sin embargo, el Consejo Supremo de las Fuerzas Armadas (CSFA), antes de transferir el poder, aprobó una declaración constitucional complementaria en la que se preservaban las principales prerrogativas del Ejército, como detentar el poder legislativo durante la Transición, una amplia autonomía para gestionar su presupuesto y la capacidad de decidir sobre la declaración de guerra, por lo que su anulación por el Presidente Morsi encendió la luz verde para la asonada militar contra el Gobierno de los Hermanos Musulmanes.

Morsi nunca controló las palancas del poder en el país y sólo tenía un control nominal sobre el ejército, las fuerzas de seguridad o los servicios de inteligencia del estado, por lo que negoció con Al Sisi la lealtad del Ejército a su persona enrocado en la defensa de su legitimidad presidencial, pero el CSFA ejecutó un golpe de mano virtual contra Morsi al no encajar su proyecto islamista en la estrategia de EEUU en Oriente Próximo, golpe que contaba con el visto bueno de EEUU al haber dejado Mursi de ser un peón útil para la estrategia geopolítica de EEUU en Oriente Próximo, formando parte de la nueva estrategia de EEUU para la zona tras el evidente fracaso del experimento de exportación del otrora régimen islamista moderado y pro-occidental de Erdogan a todos los países que componen el tablero gigante del mundo árabe-mediterráneo.

Recordar que según el periódico Al Tharir, el general Sisi tendría “fuertes lazos con funcionarios de Estados Unidos tanto a nivel diplomático como militar, pues estudió en Washington, asistió a varias conferencias militares en la ciudad y participó en ejercicios conjuntos de guerra y operaciones de inteligencia en años recientes”, pero las medidas de presión de la Administración Obama provocaron el desapego afectivo de al-Sisi tras reprochar a Obama que “Ud. abandonó a los egipcios, Ud. le dio la espalda a los egipcios y ellos no lo olvidarán”.

Recordar que el apoyo de la Junta Militar egipcia sería crucial para mantener el tratado de paz de Egipto con Israel, (acuerdo Camp David, 1979), para continuar la lucha contra las milicias yihadistas en el Sinaí y en especial para asegurar el acceso al Canal de Suez , pues Egipto otorgaba a la Marina de EE.UU. paso expedito a través del Canal de Suez para la docena de buques de guerra que atraviesan mensualmente dicho canal. Así, Israel, Arabia Saudí, Qatar y demás aliados árabes de EEUU en el Próximo Oriente (con la excepción de Erdogan), habrían presionado a Obama y a la UE a no condenar el golpe de mano contra Morsi, optando por un nuevo Mubarak como mal menor ante la amenaza del islamismo surgido de las urnas.

Sin embargo, tras la cruenta represión del ejército egipcio contra los Hermanos Musulmanes, la Administración Obama anunció la cancelación del ejercicio bienal militar conjunto con Egipto como medida de presión al gobierno interino militar para ceñirse al acuerdo del plan de transición democrático así como la posible revisión de la ayuda militar que concede a Egipto, estimada en 1.500 millones de doláres anuales, provocando un vacío occidental que fue aprovechado por Arabia Saudí y Putin para recuperar la influencia perdida en Egipto.

Así, tras el golpe de mano contra Morsi, Egipto podría recibir una inyección económica de Arabia Saudita, Kuwait y los Emiratos Árabes Unidos por un monto total de 15.000 millones de doláres como parte de la estrategia de las monarquías árabes del Golfo para anular la creciente influencia de Qatar como principal benefactor de Egipto tras la donación de 5.000 millones de doláres al régimen de Morsi.

Por otra parte, la retirada por EEUU del portaaviones USS Nimitz y el destructor USS Graveley del Mediterráneo tras cancelar “in extemis” Obama el ataque contra Siria (Operación Free Syria) fue aprovechado por Putin para reforzar su flota en el Mediterráneo con 18 buques de guerra. Así,según la agencia Itar Tass, Rusia reforzará su base naval en el puerto sirio de Tartus con el objetivo de resucitar la extinta Flota del Mediterráneo, (disuelta en 1992 tras la extinción de la URSS), cuya columna vertebral estará formada por la Flota del Mar Negro , la del Norte y la del Báltico (con el Varyag como buque insignia) y podría estar operativa en el 2.015, pero la inestabilidad del conflicto sirio, obligaría a Rusia a buscar una nueva alternativa para su base naval en suelo egipcio, (Damietta o Port Said).

Egipto sería un país lastrado por su excesivo déficit energético y por las elevadas tasas de importación de cereales en una sociedad inmersa en la cultura del subsidio (alrededor del 30 % del presupuesto del país está destinado a subvenciones), por lo que en el nuevo escenario que se dibuja, las necesidades de grano y de tecnología de Egipto podrían ser satisfechas en exclusividad por Rusia. Durante el mandato de Mursi, Egipto solicitó la ayuda técnica de Rusia para construir la central nuclear de Dabaa cerca de la costa mediterránea y desarrollar el reactor nuclear experimental de Inshas, a las afueras de El Cairo, así como la tecnología necesaria para explotar las minas de uranio del país, situadas entre el Nilo y la costa del Mar Rojo, puesto que Rusia a través de las empresas Lukoil y Avatec ya tendría una importante presencia en los campos de petróleo y gas egipcio.

Por otra parte, según la agencia Cairo Press Review, los ministros de Exteriores y de Defensa de Rusia viajarán a El Cairo la próxima semana para conversaciones con sus homólogos egipcios sobre la venta de armas y las relaciones entre ambas naciones, preludio de la posible visita del presidente ruso Vladimir Putin a Egipto para logar de al-Sisi la concesión para instalar una base naval permanente en Damietta o en Port Said, base militar que otorgaría a Rusia el papel de gendarme del Canal de Suez y que siempre le fue negada a EEUU.

Recordar que el paso del Canal de Suéz está considerado como uno de los puntos más importantes para el comercio mundial ya que transporta 2,6 millones de barriles de crudo al día (lo que representa casi 3% de la demanda mundial diaria de petróleo) y asimismo es una ruta imprescindible para la Marina de EEUU, pues hasta ahora Egipto otorgaba a la Marina de EE.UU. paso expedito a través del Canal de Suéz para los cerca de 40 de buques de guerra que atraviesan mensualmente dicho canal y que les aseguraba un atajo crucial para el acceso directo a los Emiratos Árabes, Irak y Afganistán.

En el supuesto de que su control pase a manos rusas, la geopolítica de EEUU en Oriente Próximo y Medio (Oriente PROME) quedaría totalmente hipotecada y supondría un cambio geopolítico total en el complicado puzzle de Oriente Próximo, pasando Rusia a ser elemento referente y socio estratégico de Egipto y convirtiendo a Egipto en el portaaviones continental de Rusia, rememorando la política de Jruschov cuando Egipto era el principal socio de la URSS en la región y su Presidente Nasser fue condecorado con la Estrella de Héroe de la Unión Soviética.

Por su parte, al-Sisi sería partidario de restablecer el tradicional status del ejército en la vida socio-política de Egipto pero necesita implementar cambios democráticos que le otorguen un poder presidencialista con claros tintes autocráticos, siempre bajo el lema de defender “los intereses de todos los egipcios y no solo de un grupo social o religioso” por lo que según DEBKAfile, “se espera que al-Sisi se postule como candidato a la Presidencia para las próximas elecciones Presidenciales del 2014”.

Caso de ser elegido nuevo Presidente de Egipto, el mencionado desapego de Sisi respecto a los países occidentales aunado con el previsible fracaso de la enésima ronda de conversaciones de paz palestino-israelíes y la delicada situación económica en que se encuentra Egipto ( país empobrecido de iure y subsidiado de facto), podría hacer que Sisi enarbolara la bandera de un nuevo movimiento panarabista de filiación nasserista que tras extender su efecto mimético al resto de países árabes del arco mediterráneo (Túnez, Libia, Siria, Líbano) además de Jordania e Irak, podría terminar por reeditar la Guerra de los Seis Días en el horizonte del próximo quinquenio.

Dicho enfrentamiento será aprovechada por Estados Unidos, Gran Bretaña e Israel para proceder a rediseñar la cartografía del puzzle inconexo formado por dichos países y así lograr unas fronteras estratégicamente ventajosas para Israel, siguiendo el plan orquestado hace 60 años de forma conjunta por los gobiernos de Gran Bretaña, Estados Unidos e Israel y que contaría con el respaldo de los principales aliados occidentales (Gran Israel). Hay que recordar que el Proyecto del Gran Israel (Eretz Israel), sería hijo del atavismo bíblico y bebería de las fuentes de Génesis 15:18, que señala que “hace 4.000 años, el título de propiedad de toda la tierra existente entre el Río Nilo de Egipto y el Río Eúfrates fue legado al patriarca hebreo Abraham y trasferida posteriormente a sus descendientes”, lo que supondría la restauración de la Declaración Balfour (1917), que dibujaba un Estado de Israel dotado de una vasta extensión cercana a las 46.000 millas cuadradas y que se extendía desde el Mediteráneo al este del Éufrates abarcando Siria, Líbano, parte noriental de Irak, parte norte de Arabia Saudí , la franja costera del Mar Rojo y la Península del Sinaí en Egipto así como Jordania, que pasaría a denominarse Palesjordán tras ser obligado a acoger a toda la población palestina de las actuales Cisjordania y Gaza tras ser obligados a una diáspora masiva (nueva nakba).

Fuente: Los restos del naufragio

Bulletin Célinien, janvier 2014

Le Bulletin célinien n°359

janvier 2014

Vient de paraître : Le Bulletin célinien n°359.

Au sommaire : 

- Marc Laudelout : Proust et Céline
- Éric Mazet : Un entretien retrouvé (1956)
- Christian Senn : Théâtre. « Voyages au bout de la nuit »
- David Alliot : Éloge des chasseurs de feu (La vente Villepin)
- M. L. : Lucien Rebatet a enfin sa société d’études
- Henri Thyssens : Un roman sur l’assassinat de Denoël
- Éric Mazet : Entre Céline et Mahé au « Balajo » avec Jo France et Jo Privat
- M. L. : Photos d’écrivains (Louis Monier) 

Le Bulletin célinien, Bureau Saint-Lambert, B. P. 77 BE 1200 Bruxelles.
Courriel : celinebc@skynet.be. Abonnement annuel (11 numéros) : 55 €.

Einde Basel III, voor zover u het al begreep

Einde Basel III, voor zover u het al begreep

Geschreven door  Theo van Boom

Ex: http://www.solidarisme.be

 

Basel_iii_Ebook_Understanding_Basel_III_January_to_June_2012.jpgHet gaat weer 'goed' met de economie, dus is al dat financiële populisme van onze heren politici niet meer zo nodig. Ze kunnen terug gezellig cocktailen met de banken, en dat hebben ze blijkbaar ook gedaan.

Even overlopen, Basel III is was een plannetje om het risico dat banken dragen aan banden te leggen. Dat ingewikkelde creatieve gedoe richting crisis '08-'09 holde immers in rasse schreden de kapitaalpositie en daarmee het vertrouwen in banken uit.

Het was best revolutionair, al bleef ik voor alle veiligheid toch maar gezond sceptisch. Zo abrupt in 2013 uitvoeren leek me enkel naar deflatie te leiden. Niet voor niets werd het gebeuren afgelopen jaar ras naar 2018 verplaatst. En nu wordt het dus nog eens versoepeld.

Te ingewikkeld om uit te leggen? Laat me het toch eens proberen.

De grootste verandering is dat het quasi-verbod op "netting" wordt afgeschaft, gecombineerd met een versoepeling van off-balance derivatenhandel. Met andere woorden: er verandert niets. Shadow banking blijft en de cyclische derivateninflatie tot aan de grenzen van ons sterrenstelsel idem.

Derivaten - afgeleide financiële producten zoals opties, swaps, futures en credit derivatives - omvatten zo'n tien keer het BBP van de wereld. Dat is een cijfer dat je allicht eerder eens gehoord hebt. Wat betreft de derivaten rond LIBOR alleen al betreft het rentegokjes van zo'n slordige 400 biljoen USD. Maarrrr... zie je de student politicologie die eens op klasreisje naar Nyenrode mocht afkeurend met het vingertje wiegelen, die derivatenwaardering is notioneel! Wanneer je een optie om aan 100 USD te kopen aankoopt voor 10 USD, dan is het de 100 USD die als waardering wordt gebruikt. Maar door bilateral netting blijft er van die 400 biljoen slechts een pietluttige 21 biljoen over...

... Ware het niet dat dit enkel opgaat als de bank het kan veroorloven. Anders blijven ze mooi uitstaand en keldert alles heel snel in elkaar. En dat weten ze best, Goldman Sachs had om die reden een hedge tegen AIG genomen tijdens hun breken van de bilateral netting keten (het netting van netting, als het ware) en Lehman Brothers stond op 20 cent on the dollar toen zij door de MBS en CDS ineenstorting plots geen bilateral netting meer kon veroorloven. Breekt de keten, dan wordt "net" in een keer "gross". En dan wordt het tijd voor nog een bailout of is het einde verhaal.

Nou ja, enerzijds blijft dat hele bankensysteem (gebaseerd op schulden) rot aan de wortel, dus daar had Basel III toch weinig aan veranderd. Anderzijds mag je rustig ademhalen, want de grootste derivatenposities zitten geconcentreerd bij JP Morgan, Citi, Bank of America en Goldman Sachs. Die staan zowat in het dictionair naast "Too Big to Fail".

Tot de dag dat ze echt niet meer gered kunnen worden, natuurlijk...

De oh zo zalige ironie wil echter dat de leverage ratio, waar het bij Basel III dus om ging, hierdoor een dode letter wordt.

Bent u nog mee? Probeer het voor de zekerheid over vijf minuten eens in eigen woorden uit te leggen.

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Bientôt à Paris

Bientôt, à Paris

 

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Atlantische Raad: Buitengewone crisis nodig om Nieuwe Wereld Orde te redden

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Atlantische Raad: Buitengewone crisis nodig om Nieuwe Wereld Orde te redden

Hoe zal die 'buitengewone crisis', die veel massaler zal moeten zijn dan 9/11, eruit gaan zien?

De Atlantic Council, een belangrijke Westerse denktank in Washington, vindt bij monde van Harlan K. Ullman, de bedenker van de 'shock and awe' doctrine, dat er een buitengewone crisis nodig is om de door president Bush sr. aangekondigde 'Nieuwe Wereld Orde' te redden. De grootste bedreiging voor de NWO komt volgens de raad niet van landen zoals China, maar van onafhankelijk handelende burgers zoals Edward Snowden en Bradley Manning, die het publiek op de hoogte stelden van door de globalistische elite geheim gehouden informatie.

De Atlantische Raad wordt geleid door generaal Brent Scowcroft, onder de presidenten Gerald Ford en George H.W. Bush de Nationale Veiligheid Adviseur. Hij heeft ook president Obama geadviseerd.

Onafhankelijke 'spelers' grotere bedreiging dan China

In het artikel 'War on Terror is not the Only Threat' stelt Harlan Ullman dat het geostrategische systeem op de wereld 'tektonische veranderingen' ondergaat. Niet de opkomende supermacht China is het grootste probleem, maar de niet aan staten verbonden 'spelers' zoals Edward Snowden, Bradley Manning en anonieme computerhackers. Zij zouden zelfs 'de grootste bedreiging vormen voor het 365 jaar oude Westfaalse systeem,' omdat zij mensen aanmoedigen zich los te maken van de controle van de staat en zoveel mogelijk zelfstandig te worden.

'Slechts weinigen hebben dit opgemerkt, en nog minder hebben hierop geanticipeerd,' aldus Ullman, die klaagde dat de 'informatierevolutie en ogenblikkelijke wereldwijde communicatie' de totstandkoming van de 'Nieuwe Wereld Orde' zoals die door president Bush sr. in 1990 werd aangekondigd, tegenwerken.

Tegenstanders NWO moeten worden 'geëlimineerd'

'Zonder een buitengewone crisis kan er waarschijnlijk maar weinig worden gedaan om de schade die wordt veroorzaakt door falend bestuur om te keren of te beperken,' vervolgde Ullman. Feitelijk impliceerde hij daarmee dat er een nieuw, nog veel massaler '9/11' nodig is om de overheden alsnog in staat te stellen de absolute macht te grijpen, en de 'gevaren die de nieuwe, niet aan staten verbonden spelers vormen, in de hand te houden, te verminderen en te elimineren.'

De huidige voorzitter van de Killowen Group, een adviserend orgaan van (Westerse) regeringsleiders, concludeert dan ook dat individuen die zich onafhankelijk van de staat opstellen, moeten worden uitgeschakeld om de Nieuwe Wereld Orde te redden. De Atlantische Raad ziet deze NWO als een wereldwijde technocratie die wordt geleid door de almaar verdergaande samensmelting van overheden en grote concerns, en het stapsgewijs vernietigen van alle individualiteit en onafhankelijkheid, ten gunste van een groot collectief, uitmondend in een transhumanistische 'singulariteit'.

Brzezinski: wereldregering in gevaar door politiek ontwaken

Bilderberger Zbigniew Brzezinkski, medeoprichter van de Trilaterale Commissie en al decennia één van de topfiguren van de NWO-elite, hield in 2010 de Council on Foreign Relations voor dat het 'wereldwijde politieke ontwaken' in combinatie met de toenemende onderlinge strijd binnen de elite, een bedreiging vormen voor het grote einddoel: de oprichting van een (VN-)wereldregering.

Brzezinski was de grote man achter de president Carter en Obama, en is tevens de belangrijkste instigator van de huidige Amerikaanse toenadering tot Iran, en daaraan gekoppeld het stapsgewijs afbouwen en uiteindelijk geheel opheffen van het traditionele bondgenootschap met Israël.

Ullmans roep om een 'buitengewone crisis' doet tevens denken aan het 'Project for a New American Century' uit 1997, dat stelde dat er een nieuw Pearl Harbour nodig was om de Amerikaanse militaire hegemonie te handhaven en uit te breiden. Vier jaar later vonden de aanslagen op 9/11 plaats.

Elite begint grip te verliezen

Daarnaast is zijn oproep een duidelijk signaal dat de wereldelite beseft dat de verwezenlijking van hun globalistische doelen langzaam maar zeker door hun vingers begint te glippen. Het toenemende verzet van de Europeanen tegen de NWO-fascisten in Brussel is in dit opzicht een bemoediging voor iedereen die vindt dat individualiteit, zelfbeschikkingsrecht en democratie niet moeten worden opgeofferd voor een geforceerd samengevoegde, grenzenloze wereldgemeenschap, die bevolkt wordt door dan volkomen krachteloos, arm en monddood gemaakte slaven.


Xander

(1) Infowars

lundi, 20 janvier 2014

Dieudonné interdit : mauvais pour les juifs

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Dieudonné interdit : mauvais pour les juifs

par Guillaume Faye

Ex: http://www.gfaye.com

L’interdiction sèche de certains spectacles de Dieudonné, à la demande du gouvernement, n’ont pas seulement comme conséquence de publiciser au delà de tout espoir un bateleur qui, autrement, serait resté inaudible dans le tintamarre médiatique et aurait probablement vite disparu ; elle a aussi réveillé et amplifié l’ardeur antisémite qui couvait dans les populations immigrées.

Comme je l’ai expliqué dans un précédent article de ce blog (Dieudonné et l’antisémitisme) (1), l’antijudaïsme de Dieudonné s’inscrit dans ce ”nouvel antisémitisme” qui n’attire plus que des franges marginales de l’extrême droite mais rassemble surtout un public issu de l’immigration afro-maghrébine et musulmane, qui considère le sionisme (ou ”idéologie juive mondiale impérialiste et oppressive ”, allant bien au delà de la signification historique de ce terme) comme l’oppresseur principal de ce qui est ethniquement de couleur et/ou musulman.  

Il y a un glissement sémantique de taille, analysé par Finkielkraut : jadis, l’antijudaïsme s’exerçait au nom de la défense racio-ethnique des ”Aryens”, de la domination estimée légitime des Européens de souche ; aujourd’hui, le nouvel antijudaïsme représenté par M’bala M’bala, vise à présenter le ”sionisme” comme stade suprême de l’impérialisme (concept détourné du marxisme) et d’un néo-racisme. Ce nouvel antijudaïsme, selon le philosophe précité, est victimaire et non plus raciste affirmatif.

L’interdiction administrative frappant Dieudonné, outre qu’elle piétine le droit et atteint aux libertés publiques (mais de cela, la gauche est coutumière), dénote une profonde stupidité politique. Et une méconnaissance étonnante des règles sociologiques de la ”communication” (2). En effet, ce prurit répressif va conforter l’idée, dans les populations immigrées et chez les lobbies islamiques, que les Juifs dirigent un gouvernement français aux ordres du Crif. Les mesures répressives anti-Dieudonné sont interprétées comme un acte de soumission de l’État français à la communauté juive surpuissante. Sans le vouloir – mais parce qu’il est au fond impulsif et irréfléchi sous des dehors d’homme sérieux et réfléchi – M. Valls a tiré un but contre le camp de ses amis. M. Valls est un tacticien, sans l’envergure d’un stratège.  

Après cet épisode, la communauté juive doit s’attendre à un regain d’hostilité de la part des populations allogènes et à une expansion de l’antijudaïsme. On a fait de Dieudonné un emblème et un martyre, alors qu’il fallait le laisser nager dans l’immense marigot des  showbizmonkeys qui essaient de se faire un nom sans succès.         

Ce que j’ai retenu de mes discussions avec des représentants du judaïsme américain et avec des journalistes israéliens, c’est que les élites du judaïsme français sont considérées comme assez naïves, les moins politiques de toute la diaspora juive. La communauté juive française a poussé à la répression contre Dieudonné Mb-Mb sans comprendre qu’elle se tirait une balle dans le pied. La presse communautaire juive française analyse avec une naïveté confondante l’affaire Dieudonné. (3) De même qu’elle constate que les juifs sont en train de fuir certaines portions du territoire, sans oser en révéler ouvertement la cause. Bref, l’interdiction frappant Dieudonné est une bénédiction pour le nouvel antijudaïsme d’origine afro-arabe et musulmane, qui tient là un argument central. L’intelligentsia juive française, sauf exceptions, se caractérise par la médiocrité analytique et l’aveuglement historique. Qu’elle se rassure : elle n’est pas la seule. La réalité recadre toujours la fiction.    

Notes:

(1) Voir mon essai La Nouvelle Question Juive, Éditions du Lore.

(2) Je travaille dans la com et la pub depuis très longtemps (les protocoles sont exactement les mêmes en économie et en politique) et la règle de base, c’est que pour éliminer un concurrent, un adversaire, un discours gênant, etc., il faut surtout ne jamais en parler, encore moins essayer de l’interdire par voie de justice ! Le révisionnisme (ou négationnisme) est inconnu aux USA parce qu’il est autorisé (liberté absolue d’expression) et noyé dans le brouillard médiatique. En France, où c’est interdit, tout le monde sait de quoi il s’agit. En matière de communication, la règle d’or est affirmative et non pas négative. 

(3) Cf. Hamodia, 15/01 2014.

Al-Qaeda, marque déposée...

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Al-Qaeda, marque déposée...

Ex: http://www.dedefensa.org

11 janvier 2014 – Avec un ensemble sinon touchant du moins significatif, les USA et l’Iran ont déclaré presque parallèlement, comme s’il s’agissait d’un communiqué commun, qu’ils étaient prêts à soutenir par des envois de matériels les forces irakiennes contre les pseudo-“conquêtes” d’Al-Qaeda sur le territoire de l’Irak (voir le 6 janvier 2014), mais qu’il n’était pas question d’y envoyer des forces US ou iraniennes. Il y a dix ans et pendant quelques années après, on se bousculait plutôt entre ces deux puissances pour être présent physiquement (militairement) dans cet Irak, pour y prendre des gages stratégiques. Aujourd’hui...

A partir des déboires US sérieux en Irak, à partir de cette année 2004 dont les batailles pour Faloujah furent le symbole, jusqu’en 2008-2010, l’Irak fut le théâtre d’une bataille d’influence des deux puissances en Irak. L’Iran ne fut pas la dernière influence à y exercer dans de nombreux cas une forte prépondérance, à la grande fureur des planificateurs et idéologues US et neocons. (Voir, par exemple, le 29 avril 2008.) Aujourd’hui ? Ce serait plutôt “Après vous, je vous prie... Non non, je n’en ferais rien”.

C’est effectivement dans ce moment où al-Qaeda & Cie, marque déposée au rayon central de la guerre universelle de la Terreur, s’affirme d’une façon spectaculaire et particulièrement catastrophique pour le rangement habituel dans le chef des stratèges de l’ordre géopolitique, que ces adversaires-partenaires USA-Iran font assaut de retenue, sous le regard silencieux et peut-être un brin ironique des Russes... Kerry est crépusculaire («We are very, very concerned about the efforts of al-Qaida and the Islamic State of Iraq in the Levant – which is affiliated with al-Qaida – who are trying to assert their authority not just in Iraq, but in Syria. These are the most dangerous players in that region. Their barbarism against the civilians in Ramadi and Falluja and against Iraqi security forces is on display for everyone in the world to see.»)... Kerry est aussi, et tout soudain quoiqu’avec la discrétion qui sied au diplomate, assez arrangeant selon la référence américaniste avec le sujet si affreusement sensible de la participation de l’Iran à Genève-II sur la Syrie. (Dito, “sous le regard silencieux et peut-être un brin ironique des Russes...”) Cela, comme nous en informe le New York Times du 6 janvier 2014 , à partir d’une conférence de presse que Kerry, en tournée au Moyen-Orient pour la nième fois (il va pulvériser le record de présence et de “navettes” de Kissinger), donnait à Jérusalem ce même 6 janvier... Le propos est contorsionné, tordu, alambiqué, comme l’on se tord les mains lorsqu’il s’agit d’annoncer une nouvelle de type-nucléaire en la présentant comme un pétard de fêtes de fin d’année :

«It was the first time that a senior American official has indicated that Iran might be involved in the session, which is scheduled to begin Jan. 22, even if it was not a formal participant. Mr. Kerry said there would be limits on Iran’s involvement unless it accepted that the purpose of the conference should be to work out transitional arrangements for governing Syria if opponents of President Bashar al-Assad could persuade him to relinquish power. Iran has provided military and political support to Mr. Assad.

»“Now, could they contribute from the sidelines?” Mr. Kerry said, referring to a situation in which Iran sticks by the Assad government and does not accept that goal. “Are there ways for them conceivably to weigh in? Can their mission that is already in Geneva be there in order to help the process?” “It may be that there are ways that could happen,” Mr. Kerry added, but he said the question would have to be decided by Secretary General Ban Ki-moon of the United Nations, “and it has to be determined by Iranian intentions themselves.”»

On n’est en rien obligé de ne pas voir une coïncidence dans cette évolution de la position US vis-à-vis de l’Iran dans la conférence Genève-II, avec la soudaine explosion de violence al-qaedienne en Irak et alentour, et en Syrie continûment. Pour autant, les Iraniens ne le cèdent pas d’un centimètre sur cette question, avec cette “proposition” de Kerry. Il la repousse tel qu’en l’état, arguant évidemment et avec les meilleures raisons du monde : «Foreign Ministry spokeswoman Marzieh Afkham underscored Iran’s willingness to help resolve the crisis in Syria, but made clear Iran would not do so at the whim of other countries. “In order to take part in the Geneva II conference, the Islamic Republic of Iran will not accept any proposal which does not respect its dignity,” Afkham said.» (Russia Today, le 7 janvier 2014). Il s’agit là d’une bataille tactique où les Iraniens sentent bien que Washington est bloqué entre sa coterie neocon à la sauce AIPAC du Congrès et la nécessité d’un rapprochement avec l’Iran qui est une des conditions essentielles pour tenter d’établir une sorte de cordon sanitaire et multinational autour du désordre tourbillonnant des divers al-Qaeda qui apparaissent comme autant de générations spontanées... C’est ce dernier point, bien plus que le sempiternel dossier du nucléaire iranien, qui mérite toute notre attention parce qu’il implique l’essentiel de la situation nouvelle qui s’est développée à partir de l’incendie syrien.

Que l’on apprécie peu ou que l’on n’apprécie pas du tout Obama, – nous en restons à cette alternative du jugement, – il faut lui reconnaître ceci qu’il a au moins admis in fine et sans trop le proclamer que tout engagement militaire important des Etats-Unis dans ces conflits dits “de basse intensité” et qu’on qualifierait plutôt de postmodernes contient en lui-même la prescription d’un désastre par le réflexe d’un enchaînement presque automatique vers un engagement terrestre tendant vers l’embourbement dont la machinerie militaire US ne peut se débarrasser. On dit “admis” plutôt que “compris” car nous pensons que ce faux “choix”, qui est d’abord une contrainte exercée par les événements incontrôlables, est accepté d’une façon inconsciente bien plus que selon l’expérience admise comme un enseignement historique. La psychologie américaniste, dont ce président est un excellent exemple, fonctionne de cette façon, refusant de reconnaître l’injustice ou la défaite de son propre fait et en assumant les conséquences sous de faux prétextes (ce sont les caractères d’“inculpabilité” et d’“indéfectibilité” qui sont ici en cause [voir par exemple le 7 mai 2011, ou encore le 28 janvier 2012]). Cet acquiescement contraint des USA à une expérience historique qui n’est pourtant pas reconnue en tant que telle est facilité par le déploiement de moyens d’intervention “isolationnistes”, tels que l’emploi des drones, l’espionnage universel de la NSA, les techniques d’“agression douce”, etc. Il s’agit de fictions scientistes, mécanistes et sémantiques (systèmes du technologisme et de la communication) fournissant un alibi de relations publiques pour justifier en la masquant comme telle la tendance marquée au non-interventionnisme des USA, ou “neo-isolationniste”, qui s’est affirmée depuis l’affaire libyenne, et ensuite l’affaire syrienne, et qui se renforce des échecs d’“agression douce”, comme à nouveau en Syrie, en Ukraine, en Russie.

Il faut remarquer, dans le cas US, la prolifération de commentaires et de jugements qui entérinent cette politique clairement neo-isolationniste de désengagement qui ne dit pourtant pas son nom, notamment pour cette zone cruciale du Moyen-Orient. On peut lire à cet égard l’article de William Pfaff du 7 janvier 2014 (sur Truthdig.org), qui observe, à propos des USA dans cette phase politique de désordre au Moyen-Orient, et notamment sur cet axes Irak-Syrie-Liban : «Nor does the Obama administration know which are its friends—nor indeed does it even seem to understand, with the lucidity this Israeli analysis displays, just what its own situation is. All one can really say to Mr. Obama is that American military intervention in the region has been the largest cause of the present chaos. Therefore, the isolationist instincts of the American people, displayed recently when the president rashly wanted to bomb Syria, were and remain sound ones. Don’t make things worse.»

En un sens, l’establishment US a inconsciemment admis le jugement selon lequel l’intervention en Irak a conduit à une situation de déstructuration complète du pays, relayée et amplifiée pour la région par les divers épisodes du “printemps arabe”, situation déstructurée se payant aujourd’hui par un terrain hautement propice au désordre et à la dissolution des légitimités et des autorités diverses, nationales ou pas. Le résultat est une incontrôlabilité grandissante, y compris d'acteurs mis en action et financés par les opérateurs US eux-mêmes (ou par des courroies de transmission des USA), sur les territoires concernés et se répandant alentour, sans aucune limite de légalité possible puisque le processus de dissolution a agi. Ce constat entérine sans surprise le jugement de Denis Halliday, ancien coordinateur humanitaire de l’ONU en Irak, tel que le rapporte PressTV.ir le 6 janvier 2014.

«The former United Nations humanitarian coordinator in Iraq says that recent crises in some Iraqi cities have resulted from the US occupation of the country. “The recent fighting in Fallujah, Ramadi and other towns is a clear result of the American invasion and occupation of Iraq,” Denis Halliday told Press TV on Sunday.

»Halliday said the United States has created sectarian divisions in Iraq since it invaded the country in 2003. “During that period they encouraged division between Sunni and Shia in Iraq, which had not been the case generally speaking prior to the American invasion.” He went on to say that “the tragedy now is that the strife between religious interests in Iraq as in other parts of the region has become dangerous and life-threatening calamitous to Iraq, to Syria, to Lebanon as well.” “Americans can be blamed” Halliday said, but added that “only the people of the Middle East can resolve this.”»

Devant ce comportement nouveau des USA, les autres acteurs nationaux de la région tendent, non pas à mettre en place une politique hégémonique à la place de celle des USA, mais à choisir plutôt une politique de “containment” du désordre pour ceux qui le peuvent, avec la même politique de limiter leurs engagements à ce qui peut être strictement contrôlé. Leur attitude est nécessairement la prudence, pour des raisons diverses, internes pour certains, par compréhension de la situation générale pour d’autres.

Le seul acteur qui semble échapper à cette règle est l’Arabie Saoudite, non pas parce que ce pays complètement conservateur sinon ossifié par essence s’est découvert une dynamique hégémonique, mais parce que sa direction est elle-même dans une dynamique de dissolution. En un sens, l’Arabie est en train d’être dévorée par les diverses créatures de la “marque déposée” al-Qaeda qu’elle couvre de ses prébendes depuis des décennies. Le désarroi saoudien est du essentiellement au fait que ce pays a perdu la dynamique référentielle habituelle de son action constituée par la politique expansionniste-interventionniste active des USA transformée comme on l’a vue. C’est un renversement radical, ou une inversion si l’on veut, par rapport à ce que fut l’Arabie ; ce pays devient une sorte de rogue state, effectivement par absence soudaine de sa référence habituelle de légitimité qu’étaient les USA, cette référence que son habituelle capacité de manipulation et de corruption de cette puissance tutélaire depuis les promesses d’un FDR mourant en février 1945 lui permettait d’entretenir... (Sans doute mesurera-t-on plus tard comme un fait bouleversant pour la maison des Saoud le refus qui est sans doute autant contraint que politique des USA, en août-septembre 2013, de garantir la sécurité du royaume en cas d’attaque US en Syrie et de riposte iranienne : «In the run-up to the expected U.S. strikes, Saudi leaders asked for detailed U.S. plans for posting Navy ships to guard the Saudi oil center, the Eastern Province, during any strike on Syria, an official familiar with that discussion said. The Saudis were surprised when the Americans told them U.S. ships wouldn't be able to fully protect the oil region, the official said.» [voir le 23 octobre 2013].)

... Mais ce nouveau rogue state est aussi vif qu’un dinosaure en voie d’extinction, avec ses milliers de princes alternant la valse du pouvoir et les séjours effectivement princier à Davos, à Singapour ou à Vegas, au rythme des manigances à l’efficacité de plus en plus douteuse de Prince Bandar. Il est producteur d’un désordre étrange, plutôt tournoyant, paralysant, fixateur de situations effectivement plus conformes au qualificatif de dissolution qu’à aucun autre. A ce jeu qui a la particularité de ne répondre à aucune règle ni à aucune logique bien qu’il se pare de diverses explications savantes concernant l’imbroglio des tendances religieuses, on cherche en vain les indices de grands reclassements stratégiques, c’est-à-dire d’une évolution politique cohérente de la situation. Il semblerait que l’on assiste à une sorte de “jeu à somme nulle” évoluant vers une sorte d’“entropisation géopolitique”, d’une complète originalité de forme puisque activée par des forces qui n’ont pas d’identification humaine et politique précise. Aucune action d’un des acteurs, aucune coordination de plusieurs de ces actions, ne permettent de conclure qu’il y a eu une évolution consciente et calculée de la part de tels ou tels intervenants, vers la situation qui s’implante de plus en plus fortement. On croirait que les acteurs humains ont été conduits à leurs actions bien plus qu’ils ne les ont conduites, sans envisager une seconde les conséquences qu’elles engendreraient.

D’une certaine façon, si l’on plaçait ces développements dans la logique d’une nouvelle phase du “printemps arabe” et si l’on faisait effectivement de ce “printemps arabe” un processus révolutionnaire comme l’ont fait certains, on pourrait se trouver conduits à une analyse métahistorique de la séquence semblable à celle que Joseph de Maistre donna de la Révolution française dans son Considérations sur la France de 1796  : «On a remarqué, avec grande raison, que la révolution française mène les hommes plus que les hommes la mènent. Cette observation est de la plus grande justesse... [...] Les scélérats mêmes qui paraissent conduire la révolution, n'y entrent que comme de simples instruments; et dès qu'ils ont la prétention de la dominer, ils tombent ignoblement.» ... Et plus loin, encore : «Plus on examine les personnages en apparence les plus actifs de la Révolution, plus on trouve en eux quelque chose de passif et de mécanique.»

“Mise en ordre” du désordre

Cette ouverture vers la métahistoire et vers l’un de ses plus grands et inspirés commentateurs, et cela à propos du “printemps arabe” puisque finalement ces événements décrits en sont la désormais lointaine conséquence, constitue de notre part une invitation à considérer les événements en cours dans l’ensemble Irak-Syrie-Liban et alentour comme une sorte de paradoxale “mise en ordre” d’une situation nouvelle, – sans rapport avec ce qu’on pouvait logiquement en prévoir et en craindre en première analyse. Constater une accentuation accélérée du désordre et baptiser cela “mise en ordre” est bien assez paradoxal pour inciter à des conclusions que cette même observation jugerait absurde, ou bien interdire quelque conclusion que ce soit dans l’ordre du raisonnement géopolitique. Mais notre raisonnement dépend d’un autre ordre d’idée puisque nous jugeons que la raisonnement géopolitique n’explique plus rien du fondamental de la situation présente du monde.

Notre idée est d’abord symbolisée, – nous parlons bien de symbole, – par un développement sémantique et grotesquement bureaucratique qui nous paraît significatif, non pas d’un “ordre” mais d’une habitude postmoderne de dissimulation du désordre derrière des habillages sémantiques, des narrative, etc., parce que la sémantique bureaucratique des acronymes, comme c’est le cas, représente bien cela ; il s’agit de la création continuelle, à peu près depuis l’affaire libyenne, de nouveaux appendices sous cette forme bureaucratique et étrangement symbolique de la prolifération d’acronymes construits autour d’al-Qaeda et figurant on ne sait exactement quoi (AQIM, AQI, AQAP, ISIS, ISIL, etc.)... Ce symbole de la création tourbillonnante de multiples al-Qaeda à partir de la “marque déposée” initiale, dans le style du capitalisme hyperlibéral et hyperdérégulé que nous connaissons, est celui du désordre camouflé par conséquent, et donc d’une certaine “mise en ordre” du désordre. Si nous arguons que cette extension d’un désordre insaisissable, sans aucun sens, plutôt tourbillonnant comme une spirale que déferlant comme un fleuve furieux, représente en réalité une “mise en ordre” symbolisée par la diarrhée acronymique de la marque déposée “made in al Qaeda”, c’est en nous appuyant sur les remarques que nous faisions en proposant l’hypothèse de l’apparition d’un monde “apolaire” ou “antipolaire” (le 16 novembre 2013). Nous en reprenons ici un extrait, mais en déplaçant le souligné en gras initial vers un autre membre de cette citation, qui intéresse plus directement la situation qui nous intéresse :

«Ainsi dirions-nous effectivement que le monde apolaire n’est pas seulement un “monde sans pôle” comme un constat statique, disons par “absence de pôle”, mais qu’il est également un monde antipolaire qui repousse quelque pôle que ce soit, et ainsi comme un constat dynamique, une force en action qui interdit et rejette toute prétention de l’un ou de l’autre, ou de plusieurs, à être “un pôle” ou “plusieurs pôles”. Il s’agit d’un monde vivant, activement rétif à toute “structuration polaire”, et d’ailleurs à toute structuration tout court.

»C’est à cette lumière qu’il faut voir la situation apolarité-antipolarité du monde. Ce n’est pas une situation génératrice de désordre, c’est une classification actant le désordre du monde, qui existe largement depuis 9/11, qui existait déjà auparavant, et qu’on paraît d’attributs divers et dissimulateurs dont les plus récents furent les fictions d’unipolarité et de multipolarité. Réaliser la vérité de la situation du monde au lieu de rester la dupe d’une dissimulation de cette même situation de la vérité du monde ne peut être en aucun cas considéré comme un événement catastrophique...» (Et parlant d’“événement catastrophique”, nous parlons certes de l’“événement intellectuel” que constitue ce nouveau jugement.)

Selon cette méthodologie d’analyse, le désordre qui s’étend dans la zone considérée est par définition un désordre infécond, destinée à s’autodétruire en même temps qu’il se développe au lieu d’installer une nouvelle situation générale. (La perception d’un désordre en spirale que nous privilégions plutôt qu’un désordre déferlant suggère cette infécondité par enfermement, tout en reconnaissant la durabilité du processus.) Ce désordre a pour première conséquence de renforcer les points de résistance régionaux au désordre de diverses sortes et souvent par simple mécanisme de résistance au désordre, voire de susciter de nouvelles alliances de circonstance avec des acteurs jusqu’alors rétifs à de telles initiatives et fixés dans des objectifs de déstructuration massifs qu’ils vont devoir abandonner. (Le cas d’Israël, avec le jugement de DEBKAFiles rapporté le 6 janvier 2014, qui ne laisse pas de susciter des réflexions sur la profondeur des changements en cours... «In these circumstances, Israel finds it increasingly difficult to determine which are its friends in the Middle East arena – and worth helping – and which its foes.». Cela impliquant effectivement qu’Israël, principal perturbateur déstructurant de la région pendant des décennies pourrait effectivement se retrouver dans l’obligation de soutenir et de porter assistance, aux côtés d’autres, à ces “points de résistance régionaux au désordre”.)

Le premier effet général régional serait une nouvelle structuration de la zone, marquée par ces “points régionaux de résistance au désordre”, cherchant effectivement à enfermer le désordre non pas dans une zone géographique donnée, mais dans son mouvement même, dans sa course tourbillonnante parce que cette course en spirale opérationnalise autant d’effets autodestructeurs que d’effets de développement et tend à se contenir elle-même. Quant au nouveau rogue state apparu dans ce tourbillon, lui aussi se trouverait de plus en plus confronté à la contradiction de sa nouvelle dynamique productrice d’un désordre sans véritable effet durable et fixé, et les tendances internes de dissolution de son pouvoir.

Le second effet général régional serait effectivement dans le sens qu’on a observé plus haut avec les USA et l’Iran (et d’autres, éventuellement comme Israël, etc.), c’est-à-dire, pour les grands acteurs qui jusqu’alors dominaient le jeu à partir de positions soit extérieures soit excentrées et dont on attendait de grands effets géopolitiques, une évolution vers un repli ou une politique plutôt attentiste et défensive de containment, avec dans tous les cas une aide militaire sans engagement direct apportée aux “points régionaux de résistance au désordre”. Cet ensemble d’évolutions qui tentent de donner un sens général, sinon structuré, à ce qui semblerait à première vue n’en avoir pas puisque s’exprimant essentiellement par des dynamiques de désordre, pourrait alors trouver une explication générale dans des remarques que nous faisions dans un autre texte, mais toujours à propos de l’idée d’un monde antipolaire, et dans cette occurrence pour le cas russe (dans notre texte du 2 décembre 2013 :

«...Ici, l’on peut prolonger notre raisonnement concernant cette évolution vers un monde antipolaire qui justifie, dans le chef de la Russie prise comme exemple, de n’avoir pas besoin de stratégie, en posant la question de savoir pourquoi le monde est devenu antipolaire. [...] Il est manifeste aujourd’hui que les événements produisent eux-mêmes leur logique et l’hypothèse d’un lien entre eux et des forces extrahumaines qu’on mesurera sans difficultés comme “supérieures” ne peut être écartée. Dans ce cas, la “stratégie” organisée hors de la maîtrise humaine va à l’essentiel, qui est la crise de civilisation opérationnalisée par la crise du Système...»

Nous parlons alors, plus loin, de la «question métahistorique fondamentale accompagnant cette sorte d’hypothèses concernant des activités échappant aux normes humaines [, qui] est de savoir si, à l’heure d’une crise d’une importance si grande qu’elle détermine le sort d’une civilisation universelle et du Système qui la soumet, l’Histoire n’est pas en train d’acquérir un sens, c’est-à-dire une signification plus qu’une orientation, qui serait lui-même déterminé par des facteurs complètement étrangers, – mises à part certaines séquences paroxystiques comme la Révolution française, – aux habituelles polémiques, idéologies, constructions et narrative humaines formant depuis au moins plusieurs siècles l’essentiel de la réflexion historique.»

Développée pour la Russie, cette réflexion exprime bien dans notre chef une universalité du jugement, valant autant pour le Moyen-Orient que pour les affaires russes, exprimant bien la dimension universelle que nous voulons donner à une analyse qui affecterait sous diverses formes toutes les situations du monde. La réflexion doit donc également constituer une méthodologie d’interprétation des événements tels que nous avons tentés de les décrire selon les circonstances actuelles au Moyen-Orient, adaptée aux conditions spécifiques de cette région. On y trouve une situation de finitude, sinon d’absence pure et simple des enjeux géopolitiques, avec l’effacement des pressions extérieures ou hégémoniques, conformément aux exigences du monde antipolaire, tandis que les acteurs régionaux qui conservent un peu de stabilité et de puissance tendent à évoluer vers une politique de containment du désordre. Dans le même temps, les enjeux religieux, qui constituent l’argument régional principal des troubles, perdent de leur pertinences et de leurs capacités de pression, de plus en plus anémiés par les phénomènes de la communication, de la corruption, des interférences avec les pressions de réseaux criminels impliquant des “mélanges de genres” que la géopolitique jugeait négligeable en général, tout cela caractéristique de l’ère psychopolitique remplaçant l’ère géopolitique. Bien entendu, cette situation générale ne renvoie plus à aucune cohérence politique spécifique aux zones considérées mais à une situation universelle dépassant la politique, – disons métapolitique, comme pendant du métahistorique.

Selon notre hypothèse, il s’agit d’une évolution de plus en plus appuyée vers la conjonction de problèmes internes et de problèmes transnationaux, sous forme de “crises” diverses, souvent souterraines et latentes, avec des explosions de proche en proche, sans jamais évoluer vers un règlement. (Infrastructure crisique typique, certes.) Les problèmes sont de plus en plus complexes et “multidisciplinaires” (“mélange des genres”), touchant des domaines très différents et, par conséquent, eux aussi de moins en moins identifiables tant dans leurs substances que dans leurs buts selon les critères géopolitiques traditionnels. Il s’agit d’une évolution vers des situations renvoyant à la problématique générale Système versus antiSystème, opposant le Système écrasant de surpuissance dans tous les domaines, et les obstacles de réticence et de résistance qui ne cessent de s’affirmer et de s’accumuler. Par rapport aux crises qui ont été précipitées par le soi-disant “printemps arabe”, il s’agit d’une transition achevant la rupture avec la phase de déstructuration à prétention géopolitique commencée à la fin de la Guerre froide et brutalement accélérée avec 9/11. Paradoxalement, cette déstructuration dont le “point Omega” initial fut l’attaque et la destruction de l’Irak par les USA, a accéléré l’évolution vers le “printemps arabe” comme sas de transformation, pour déboucher sur cette situation apolaire ou antipolaire, entièrement baignée dans l’ère psychopolitique, et complètement orientée désormais vers les problèmes fondamentaux de l’écroulement de notre Système et de notre contre-civilisation.

Une autre façon de “narrer” cette évolution, c’est-à-dire une autre narrative d’explication pour aboutir à la même conclusion, c’est d’observer non sans une très lourde ironie que l’évolution donne raison aux neocons, – pourvu qu’ils ne pensent pas trop loin, ceux-là, pourvu qu’ils ne philosophent pas enfin et restent dans la pub’ et dans les relations publiques. En effet, on peut dire que le Moyen-Orient évoluerait bien vers une situation de “désordre contrôlé” (ou “chaos contrôlé”, pour faire plus chic, mais “chaos” est une notion trop élevée, trop spécifique, pour définir cette situation) ; la situation de “désordre contrôlé” était la thèse favorite de ces neocons, qui leur a donné ce vernis prestigieux d’intellectuels avec références philosophiques assurant le succès dans les dîners en ville et dans les grandes revues de prestige.

Bien entendu, on se gardera de suivre la thèse neocon jusqu’au bout, c’est-à-dire jusque dans sa prétention extraordinaire, jusqu’à la naïveté faraude d'une “volonté de puissance” nietzschéenne recyclée façon dîners en ville ; l’on se gardera par conséquent de faire de ce rappel du “désordre contrôlé” une thèse politique. Il s’agit tout juste d’une thèse de situation qui devient pourtant une hypothèse ambitieuse dans laquelle le désordre est d’une certaine façon autocontrôlé parce que les événements eux-mêmes, sans les sapiens qui n’y comprenne plus rien, règnent en maîtres ; et bien entendu à l’avantage de personne tout cela, d’aucune force et d’aucune cause, sinon de celle de l’accélération de la crise d’effondrement du Système. Il n’empêche que le rôle des USA, surtout à l’origine, surtout avec 9/11 et ses suites, y est ou plutôt y fut prépondérant, ce qui répond effectivement à la narrative-neocon pour le plus sommaire. Les USA auraient donc rempli leur contrat, mais selon une approche dont il faut saisir le sel : puisqu’il s’avère qu’ils sont incapables de se survivre à eux-mêmes, incapables d’enchaîner sur un second American Century (un des noms du projet neocon), ils en viennent naturellement à une doctrine qu’on pourrait caricaturer comme étant du type “Avec moi/Après moi le déluge”.

Le “déluge” ? Voire... Ou bien, c’est tout vu et alors, pourquoi pas ? ... Alors, le monde antipolaire qui s’installe partout, n’est-ce pas le monde qui se prépare à la phase finale de la grande crise d’effondrement du Système ? Hypothèse, hypothèse, – notre arme ultime pour tenter de percer les mystères de ce temps sans précédent et sans exemple...

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Shockdoctrines leiden nooit tot economische groei

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Shockdoctrines leiden nooit tot economische groei

Geschreven door  Theo van Boom

 
Ex: http://www.solidarisme.be

Paul de Grauwe: "De staatshervormingen hebben Vlaanderen economisch niets opgeleverd". Paf, daar gaan we weer. de Grauwe spreekt over de afgelopen 5 jaar, Vlaams Minister-President Kris Peeters pareert met de cijfers van voor 2008 en noemt de professor zijn beweringen "onwetenschappelijk".

Het is thans sinds 2008 dat Vlaams separatisme een doorgroei kende in het maatschappelijk debat. Of dat nu een causaal of gecorreleerd verband is, statistisch significant is het sowieso. Niet dat dit tot een groter electoraat heeft geleden (er is eerder een shift in dezelfde 30-40% potentiële, geen groei), maar je moet toch niet denken dat de kiezer het debat bepaalt.

Het is ook sinds 2008 dat de EU 'economisch niets heeft opgeleverd', behalve een garbage in, riches out voor diverse speculanten. Nee, dat komt niet van aartscriticasters, dat horen we gewoon van het Rode Kruis. En zo kunnen er nog genoeg bronnen vermeld worden.

Wat ik daarmee probeer te zeggen: als het goed gaat, dan gaat het ook goed. Zelfs bij nefast bestuur, zoals de PS-bemoeienissen in Wallonië. Dat is het gevolg van dat kromme euromondialisme.

En als het slecht gaat? Dan zoeken Vlaams- en euromondialisten naar The Perfect Storm om hun agenda door te duwen, zoals De Wever die Het Rijk dusdanig wil hervormen dat de PS-agenda permanent onmogelijk wordt. Van zulke uitspraken springen de grijze haren op mijn rug recht:

"Maar wat als na vijf jaar de PS terug om de hoek komt piepen en alle maatregelen terugdraait? Dan zijn we terug bij af. En begint alles weer van voor af aan. Zonder confederalisme zijn de sociaal-economische maatregelen die we nemen steeds onder het voorbehoud dat de PS niet terugkeert naar de macht. Daarom moeten wij de omslag naar het confederalisme maken" (HLN)

De N-VA wil niet dat de PS, of iemand anders, hun maatregelen kan terugdraaien. Zulke permanente achteruitgangsmaatregelen worden al genomen, op Europees niveau. Geen verkiezingen nodig. Als je niet in het gareel loopt, dan word je door Europa ertoe gedwongen. Dus daar ligt de N-VA haar oplossing, niet voor niets is het een pro-Europese partij. En een sociaal Europa is, voor wie het nu nog niet wil geloven, een contradictie.

Hoe dan ook, zowel voor het geval Europa als voor België geldt hetzelfde basisprincipe achter de "hervormingen", dat kan je leren van Joseph Stiglitz (voormalig hoofdeconoom van de Wereldbank en Nobelprijswinnaar Economie 2001). Deze man kwam uit het rattenhol met geheime documenten van de Wereldbank over het stappenplan dat het IMF volgt. Dit is hetzelfde als wat Naomi Klein zegt, maar Stiglitz (ook andersglobalist) was eerst en had tenminste het fatsoen dit een strategie voor de vernietiging "van nationale economieën" te noemen.

Stap 1: Briberization. Win de nationale elites hun sympathie met zogeheten "privatiseringen", door hen van buitenaf te steunen en vervolgens roofkansen aan te bieden, zoals in het Rusland van de jaren '90.

Stap 2: Capital Market Liberalization. Natuurlijk gaat het mis wanneer je de eigen economie uitholt en krijg je crisis. Dus moet er nieuw kapitaal binnenstromen! Dan raadt het IMF een one-size-fits-all reddingsplan aan, waardoor internationaal kapitaal binnenvloeit. Dan krijg je de Hot Money Cycle, geld komt eerst binnen, maar stroomt bij de eerste kink in de kabel ook net zo snel weer naar buiten. Ondertussen heft het IMF hoge rente op hun leningen, wat de vastgoedmarkt, industrie en overheidsschatkist vernietigt.

Stap 3: "Market-based pricing". Dat leidt tot een explosie in de prijzen van basisbehoeften: olie, voedsel, water incluis.

Stap 3,5: "IMF Riots". Dat lossen we op door de banken te redden en nieuwe bubbels te lanceren, tezamen met constructies zoals maaltijdcheques en schaduwberoepen (PWA) om de boze meutes te sussen.

Stap 4: "Poverty Reduction Strategy". Vrijhandel! Tenminste, volgens de regels van de WHO. Vergelijk het met de Opiumoorlog uit de 19de eeuw, want hervormingen hiertegen kan je ook niet doorvoeren of ze staan aan je deur te stampen. Tegen dan is het al te laat, je bent volledig ge(des)întegreerd in de mondiale economie en je nationale structuren zijn naar de vaantjes.

Komt bekend voor? Je kan het overal op toepassen, iets voor de wiskundeboeken zohaast! Dat professor de Grauwe daar eens onderzoek naar uitvoert.

Hoe dan ook, Verhofstadt doet aan dat neotrotskisme rechtstreeks via de Europese Unie. De N-VA neemt confederalisme als tussenstap. Beiden nemen de gevolgen van nefaste economische hervormingen (die zij zelf toch al steunden) als excuus. Voor beiden is mondialisme het uiteindelijke doel. Punt.

Door de crisis als excuus te nemen, halen wij échte niet terug te draaien hervormingen binnen. Enkel wat betreft Vlaamsnationalistische idealisten deel ik het standpunt met mondialisten zoals De Wever: "Daarom moeten wij de omslag naar het confederalisme maken."

Wat De Wever zegt is dat het thans niets te maken heeft met hoe je de nationale kliekjes organiseert, als er straks geen meer zijn. Integreer en verhoog de "nationale competitiviteit".

"Daarom moeten wij de omslag naar regionale synergie van compatibele reeël-economische factoren maken", zeg ik dan.

Klinkt minder sexy dan de Vlaamsnationalistische spindoctor. Misschien moet ik daar eens "Veritas vos Liberabit" aan toe beginnen voegen.

 

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Henri Mondor et Céline

 

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Henri Mondor et Céline

 

par Marc Laudelout

 

   C’est au printemps 2011, lors du colloque « Céline à l’épreuve », que Cécile Leblanc, agrégée de lettres classiques, nous  présenta la  correspondance  Céline – Henri Mondor. Mise sous scellés à la bibliothèque Jacques Doucet pour la période légale de 50 ans après la mort du destinataire, elle fait enfin l’objet d’une édition soignée dans la collection « Blanche » de Gallimard ¹.

 

Multiacadémicien (Académie française, Académie de médecine et Académie des sciences) et grand officier de la Légion d’honneur, on imagine mal aujourd’hui le prestige dont jouissait le professeur Henri Mondor après la guerre. Raison pour laquelle Gaston Gallimard tenait beaucoup à ce qu’il rédigeât la préface à l’édition de Voyage au bout de la nuit et Mort à crédit dans la Pléiade. Ce fut chose faite, non sans quelques hésitations, et ce à la grande satisfaction de Céline. Lequel mourut malheureusement un an avant que le volume sorte des presses de l’imprimerie Darantière à Dijon, en avril 1962. Mondor, lui, trépassa précisément ce mois-là. C’est dès 1950 que Céline lui écrivit, l’académicien ayant accepté d’intervenir en sa faveur auprès de la Cour de justice.  Eut-il  quelque  sympathie idéologique pour  l’exilé ? Cécile Leblanc évoque ses « entrées dans les milieux de droite ou d’extrême droite » mais sans en dire davantage.  Connivence avec  l’Action Française ?  Lorsque  l’hebdomadaire  Aspects de la France consacre un article à Normance, Céline écrit à Mondor : « Grâce à vous sans doute j’ai eu cet article de l’AF. » Quoiqu’il en soit, l’académicien ne ménagea pas sa peine pour soutenir l’écrivain, allant même jusqu’à présider un éphémère « Comité d’amateurs des écrits de Céline » imaginé par Dubuffet au début des années cinquante. Fidèle à sa légende, Céline accable son correspondant de plaintes, d’éloges, de remerciements éperdus et... d’indications biographiques fallacieuses. Celles-ci seront répercutées telles quelles dans la fameuse préface, Mondor y reproduisant de larges extraits de cette correspondance. Celle-ci vaut surtout, vous l’aurez deviné, pour sa qualité d’écriture. Les formules jaillissent sous la plume, telle celle-ci à propos de Gaston Gallimard : « Depuis qu’il m’a refusé le Voyage il ne peut s’empêcher de me refuser tout ! le pli est pris ! ». Ou celle-là : « Actuellement partout le national Sartrisme remplace avec quelle fougue le national Socialisme pendu ! »  Drôle et lyrique. Ainsi, quand Mondor le compare à Hugo : « Crèvent les autres ! tous ! de jalousie, d’ulcères d’envie, de tout fétides néos [abréviation médicale pour « néoplasme », indique judicieusement l’éditrice] de rage ! L’Olympe à nous ! Mille reconnaissances pour ce plus qu’humain message, annonciateur des faveurs du Parnasse et de la confusion, écrabouillerie, compoterie de tous mes haineux ! »

Et, lorsqu’en janvier 1960 Henri Mondor lui adresse la préface tant attendue, l’érudition le dispute à l’ironie : « Si j’osais, je la ferais encadrer et la porterais en “attestation” sur la poitrine, selon la coutume des vétérans d’autrefois et aveugles du Pont des Arts ». Celui qui se désignait comme « minable pustuleux poëtasseux » aura contracté une dette incontestable envers le « grand savant, couvert de gloire ». Un demi-siècle plus tard, c’est Céline, glorieux et réprouvé, qui triomphe.

 

Marc LAUDELOUT

 

• Louis-Ferdinand CÉLINE, Lettres à Henri Mondor, Gallimard, 2013, 170 pages, 3 illustrations.

 

1. L’édition originale, réservée aux membres du  Cercle de la Pléiade, est parue au printemps dernier. Tirage à 2000 exemplaires hors commerce sur Rives vergé. Relevons une petite erreur, page 59 : ce n’est pas un chapitre de Guignol’s band mais de Casse-pipe que Jean Paulhan publia en 1948 dans les Cahiers de la Pléiade.

 

→ Voir aussi Marc Laudelout, « Hommage à Henri Mondor », Le Bulletin célinien, n° 138, mars 1994, pp. 6-9.

 

The Far Right in the Balkans

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The Far Right in the Balkans:
Roots & Perspectives

By Dimitris Michalopoulos

Ex: http://www.counter-currents.com

Preamble 

“Rest assured . . . that after . . . years of suffering we have sufficient moral strength left to find an honourable exit from life.”[1]

It is in these very words that the soul of Corneliu Codreanu and his followers was expressed. Needless to say that Capitanul has been the noblest figure among the Far Right leaders in Europe during the interwar period. And paradoxical as it may appear, he was conscious of this. Julius Evola had met him in Bucharest and gave a fair description of his physical appearance and his mind. He was a young, large and slim man, in sporting behaviour, with an open face which immediately gives an impression of nobility, force and honesty.[2] And it was with honesty that Codreanu explained to Evola the differences between the Legionary Movement, Italian Fascism and German National Socialism by analogy with the human body: Italian Fascism was reviving the “Roman form of politics,” representing in the human organism the physiological form; German National Socialism focused on the “race instinct” of the “vital forces,” whilst Romanian Legionary represented “the element of the heart,” both spiritual and religious.[3]

He was right. Codreanu’s Legionaries used to live as ascetic warrior-monks, working freely for the People and even fasting three days a week.[4] They were not “criminals” as an American lady, author of an extremely well-written book on “Dracula surviving,” described them.[5] In point of fact, they did not use to gather in woods’ clearings at midnight, to stand there “two rings deep” around bonfires, “facing them and chanting.” Their faces were not “stiff and unsmiling”; and their eyes did not “glitter.”[6] In short, they were by no means Dracula’s protagonists. And if they grew truly enragés, it was after their Captain suffered a martyr’s death at the hands of the royal authorities.

The Legionaries’ message was clear. Unlike the Italian Fascists that rose to power thanks to the latent still involuntary support of the Roman Catholic Church, because the Pope wished the dispute between the secularized Kingdom of Italy and the Holy See to be ended;[7] and unlike the National Socialists of Germany that gradually adopted a latent but still hostile attitude vis-à-vis the Church, because the clergy, as a rule, side with the enemies of the Christ,[8] Romanian legionaries started from the very beginning. And in this case “very beginning” means: religiosity. Hitler himself was clear: “True religiosity is to be found whenever deep knowledge [of the things] goes with acknowledgement of human inadequacy.”[9] And Mussolini had declared as well: “Fascism is a religious concept, in the framework of which, man is seen in his immanent relationship with . . . an objective Volition that transcends the individual and enables him to be the conscious member of a spiritual community.”[10] Still, only in Romania the Far Right movement dared to proclaim that religiosity was the very basis of its ideology. As early as 1919, Codreanu termed his doctrine “National-Christian Socialism”;[11] and if truth be told, he was not only an intelligent man but a man of character as well. Let us recall the famous phrase uttered by Grigore Filipescu in the Romanian Parliament, in December 1934: În România sunt mulţi oameni inteligenţi, mai puţin oameni capabili şi foarte puţini oameni de character.[12]It was this very national lack that Codreanu tried to remedy: “My programme is a creative one,” he stated to Virginio Gayda, director of the Italian newspaper Giornale d’Italia, in January, 1938. I think of the most important and most difficult creation [namely] the New Man. [And I mean this] not only from the physical and intellectual viewpoint; for we already have such a Man in Romania. [I talk] from the moral viewpoint. I want at all costs to create a type of Hero.”[13]

He was aiming at achieving his own “Triumph of the Volition” through the principles of Faith and Work.[14] Work nay, Toil was for Codreanu and his Legionaries a sacred duty.[15] Yet he failed tragically but not miserably. As aforementioned, he was the noblest figure of the 1919-1939 European Far Right. Therefore, his death had a tremendous impact on Romanian and international politics.[16] Still, he was a Balkan figure; and this is important, because in the Balkans, namely Greece, the European Far Right was actually born. 

I. The Dogma 

The dogma of the Right was written down by Ioannis Metaxas, Prime Minister of Greece during the years 1936-1941 and organizer of the Reservists Movement. This movement was the first ideologically clear-cut Far Right movement in Europe, and emerged in Greece during WW 1, i.e. before Mussolini founded his Fasci di Combattimento. Metaxas was explicit:

Democracy [as conceived in the U.S.A. and Western Europe] is the offspring of Capitalism. It is the instrument through which Capitalism rules the masses. It is the instrument through which Capitalism displays its own will as the one of the populace. . . . This variety of democracy [i.e. the U.S. and Western Europe one] relies on universal suffrage by individual and secret ballot; i.e. it needs well-built political parties – hence the need of capital [= money]. It needs [moreover] newspapers, hence the need of capital [anew]. It . . . needs electoral organizations and electoral combats; that means money. [And] it needs a lot of other things that presuppose money as well. In short, only big capitalists or their puppets are able to fight in [the framework of] such a democracy. Men or [even] groups of people in short of money, even if they defend the noblest ideals, are doomed to failure. For if one has the control of the newspapers, is in a position to shape the public opinion according to his own views [and will]; and even if he defends principles abhorred by the people, he can conceal them [by means of the Press that he controls] in such a way, that the people swallow them at last. But even if the people do not swallow them, he can declare, through the newspapers he controls, that the people did swallow them. And then everybody believes that the others have swallowed the ‘principles’/lies [of the big capitalist] and surrenders as well.” The corollary: “Democracy is the unique kid of Capitalism [as Jesus Christ is the unique Son of God]: it is thanks to Democracy that Capitalism displays its  own will as it were the People’s one.”[17]

Paradoxical as it may appear, Metaxas agreed with Lenin. For the Soviet leader had written, as early as 1917, that “Democracy is the best [political] form of Capitalism.”[18] Here is the essence of the social analysis of politics – and it is surprising to notice that Metaxas, in full agreement with Lenin, was in sharp contrast with almost every other Far Right leader in Europe. Mussolini, for instance, was against Socialism, Liberalism and Democracy; yet his analysis was ‘entrenched’ in a strictly national framework[19] — most likely dictated by political necessities. Antonio Salazar, further, used to avoid such analyses, because he put into practice a peculiar economic system aiming above all and beyond everything to the balance of the State budget.[20] Franco did alike – as far as it is known; for he aimed to redress Spain after the Civil War ended and from 1960 on to develop Spanish industry.[21] And Hitler criticized mainly the system of “State Monopolist Capitalism,” gradually implemented in Germany from 1870, because it stripped the Germans of their wealth.[22] No wonder that to Lenin this very State Capitalism was all but a kind of Socialism.[23]

II. The Birth of the Far Right

metaxas.jpgIn contrast, Metaxas had no such concerns. His ideas were clear-cut from the early 1910s on and stamped on the Reservists Movement. These Reservists were people who had taken part in the 1912-1913 Balkan Wars, somewhat like the French anciens combattants. This Greek variety of the Far Right had, therefore, the following characteristics:

  1. It was a truly social movement, because its rank-and-file was composed exclusively from the so-called “Working People”: small-land-owning peasants, craftsmen, petty merchants and workers; in other words the people that were regarded as conservative/reactionary by Marx and Engels.[24] Wealthy people[25] and what is termed “Lumpenproletariat”[26] were suspected and a priori excluded.
  2. The Diaspora Greeks were excluded as well. As a matter of fact, only people born in the heartland of Greece, namely the Peloponnesus, Mainland Greece, the Cyclades group of islands and the Ionian Islands were considered to be fully and truly Greeks.[27]
  3. Any territorial expansion of Greece was rejected a priori;[28] therefore, any involvement in the 1914-1918 Great War and, further, in international antagonism (“Europe’s business” as it was called) was rebuffed.[29]
  4. King Constantine of the Hellenes was ‘universally’ recognized as the virtual leader of the movement;[30] for he was credited with the victory of the Greek Army in the 1912-1913 Balkan Wars, and used to observe socially and nationally speaking, a really “Folkish Behaviour.”

Under these circumstances it was quite natural that the Entente Cordiale saw in “Royalist Greece” a bitter foe. King Constantine and his followers were by no means willing to enter the war at the side of Great Britain and France. Eleutherios Venizelos, nonetheless, Prime Minister of Greece in 1915, an ardent follower of the Entente Cordiale, invitedFrench and British troops to occupy Salonika after the Gallipoli debacle – Greece being still a neutral country notwithstanding.

Following the occupation of Salonika, operations took place in Macedonia against the Bulgarians, allies of the Germans. The Commander-in-Chief of the Entente troops in Salonika, therefore, the French general Maurice Sarrail, feared aggression of the “Royalist Troops” in his rear. Such a thought was not “nonsensical”; for the people in Southern Greece grew more and more friendly to the Second Reich.[31] As a result, a serious blockade was set up by the [British] Royal Navy around the littoral of Greece; and this blockade that caused famine in Southern Greece with a lot of fatalities, was enhanced due to advice given by Ronald Burrows, professor at the King’s College, London.[32] In November, 1916 (Old Style), moreover, French troops, reinforced by some British, Italian and even Russian ones, tried to conquer Athens, but they failed. Angered, Sophia, Queen Consort of the Hellenes, wrote to her brother, the Kaiser: La page s’est tournée, c’étant une grande victoire contre quatre grandes Puissances desquelles les troupes fuirent devant les Grecs . . .[33]

Still, in the spring of the following year, 1917, the French came back; and now the King deserted his followers. The Reservists, under Metaxas’ leadership, were ready to defend the King against the liberal Powers of the West. Yet the Sovereign, motivated by the interest of his House, preferred to give up and establish himself in Switzerland. Such an attitude notwithstanding, the Reservists and lato sensu the People kept adoring him. Late in May and early in June, 1917 (Old Style), the French literally conquered Athens,[34] imposed E. Venizelos as Prime Minister, and endowed him with dictatorial powers. Venizelos thought that territorial gains in Asia Minor would help him to consolidate his regime. But the Reservists did not agree; and when elections were held at last on November 1, 1920 (Old Style), they had set up such a tremendous “leaderless network”[35] that Liberals (i.e. the Venizelists) suffered a crushing defeat. It was now the turn of Venizelos to flee abroad; as a result, Constantine was back on his throne in December of the same year. He could abandon the Asia Minor peripeteia, actually a Venizelist one; but he did not; yet the analysis of his ‘bellicose’ policy would be beyond the scope of this paper.

The people nonetheless, led by the 1912-1913 Reservists, fought in Anatolia against the Turkish Nationalist troops of Mustapha Kemal, and after they were defeated by the Turks, did not abandon their King. But the Liberals stirred up a military coup, following which the King was removed anew: he was to die in Palermo, Sicily, early in 1923, aged only 55. His outstanding followers were shot at Goudi, near Athens, in November, 1922.[36] Only Metaxas proved to be able to survive; for he was smart enough to reject any involvement of himself in the Asia Minor Campaign.

The Royalist administration, nevertheless, gave the evidence of very essence of its social basis. On July 20, 1922, the compulsory Social Security of all workers and private employees was enacted. It was the first time in Greece that such a step was taken.[37] As a matter of fact, King Constantine, Metaxas and the Reservists wished Greece to be a country without very rich and very poor people. That is why, when Metaxas became Prime Minister, under King George II, son and heir of King Constantine, put in effect a policy of ‘social homogenization’. Workers, in whom Metaxas saw “potential petty bourgeois,” were protected against “capitalists” through hard and fast rules. His way of thinking was clear: Only authoritarian/totalitarian governments are able to protect the Folk against the capitalists who try to “enslave” it, by making it “swallow the bait of democracy.” As a matter of fact, Capitalism wants slaves; but slaves having the illusion that they are “free men.”[38]

Metaxas was successful in his effort to homogenize the Greek society. That is why when Italy declared war on Greece late in October, 1940, the Greek People were unanimous in defending their “fascist regime.” It was a virtual yet bloody tragicomedy: the defenders of the Greek variety of Fascism fighting against another Fascist country.[39] But this is another story to be told . . .

III. The Russian Roots

It is said that the Far Right, commonly termed as “Fascism,” was born in Russia after the 1905 upheaval. It is true – but only in letter, not “in spirit.” In point of fact, two Far Right organizations were active in the Tsars’ Empire up to 1914: the “League of the Russian People” and the “League of Michael the Archangel.” [40] It is likely that Codreanu ‘christened’ his own movement after his Russian forerunners. Yet the Russian embryonic Fascism was not adopted either by nobility or the Tsar himself. That is why the Bolshevists had no serious problems as to their extermination.[41] If truth be told, the main factors that favoured the 1917 major political change in Russia were — ironically enough — the nominal or virtual enemies of Marxism, namely Tsardom, the Church and the peasantry.

Tsar Nicholas II was apathetic and believed that the Church was to assist him in his effort to “unite” the Russian People. He was wrong. For the Patriarchate of Moscow was in practice abolished by Peter I the Great early in the eighteenth century; and the clergy was full of rancour against the Russian Monarchy. No matter that the Bolshevists persecuted and eventually murdered hundreds of priests. The Church was revived; and the first Patriarch of Moscow and All Russias to be elected after the fall of Tsardom, namely Tikhon, was explicit in his famous 1925 Testament: “. . . In the years of civil collapse, the Soviet Government was placed at the head of the Russian State by God, without the will of Whom nothing can be done on earth.” And further:

Upon taking power, the representatives of the Soviet regime in January 1918 issued a decree recognizing the full religious freedom of citizens. Thus the principle of freedom of conscience was recognized by the [Soviet] Constitution to any religious congregation and to our Orthodox Church as well. . . . That is why we in time recognized the new order of things in our letters to our flock and . . . [priests] and we sincerely and publicly acknowledged the Worker-Peasant government of Russia. . . . It is time for the faithful to recognize the Christian point of view that says ‘everything works out for the divine’ and adopt all that happened as God’s will. While admitting no compromise with our conscience and yielding nothing with regard to our religion, we must be sincere towards the government and the work of the USSR for the good of everyone and arrange our religious life in accordance with established order.[42]

No wonder, therefore, that the Church sided with the Soviet regime against National-Socialist Germany from 1941 on; and of course no wonder that the Orthodox Church became speedily one of the main pillars of the Soviet administration.

Peasants used to see in the Patriarch a ‘substitute’ for the Tsar. What is more peasants did not want the Soviet regime to be overthrown. The explanation of such a paradoxical attitude was furnished initially by Enver Pasha, the Young Turks’ leader, who after a tour in Russia walked into the British Military Mission at Berlin in January, 1920, and declared the following: “Whenever the Denikin danger approaches, the result is the determined, unanimous and united effort on the part of the peasants to defend their own [land]. . . . In the whole of Soviet Russia there is an iron military discipline. The only people starving are the former aristocracy and bourgeoisie, whilst the peasants, soldiers and officials of the Soviet government have more than sufficient food.”[43]

He was right. The Soviet regime tried to compromise with the peasantry, “foe par excellence” of Marxism,[44] and appointed Mikhaïl Kalinin as Head of the State.[45] Born in 1875, Kalinin was the typical figure of the Russian peasant.[46] His informal appearance, lack of culture, the very fact that he used to spend holidays in his countryside dwelling, the ease of being approached by “everybody” made the Soviet regime all but popular among the peasants.[47] In 1925, furthermore, the crop was “quite good.” Soviet officialdom grasped the chance and: a) reduced by 1/3 the taxes on land property;[48] b) reintroduced the golden ruble.[49] Peasants, reassured by the Patriarch, “another Tsar,” believed that “their time had come”: Communism “was over.”[50] The climax was reached when Nikolai Bukharin, at the “highest degree of power,” i.e. during the years 1926-1927, and with the support of Alexei Rykov, launched the famous slogan (for the benefit of peasants): Enrichissez-vous![51]

Needless to say that the in the late 1920s it was the time of “we had a good laugh, but enough.” On December 2, 1927, the Fifteenth Congress of the Communist Party of the Soviet Union began its works in Moscow; a decision was passed there calling for the fullest development of collectivization in agriculture.[52] A “determined offensive against the Kulaks” was launched which ended in millions and millions of fatalities among the Soviet peasantry.[53] In 1929 Bukharin was expelled from the Politburo and put to death in 1938 – and Rykov, too.[54]

Conclusions and Perspectives

Unlike the Greek variety of the Far Right, which saw in the Crown its natural leader and was subsequently termed “monarchical fascism,” the Romanian Iron Guard found in the person of the King Carol II its bitterest foe. The story is too known to be repeated here. The point, however, is that, quite paradoxically, Hitler and Ion Antonescu are the ones to be blamed for the slaughter of the Iron Guard. To be sure, the Guard had grown somewhat anarchical following the murder of Capitanul;[55] yet it was unlikely to be otherwise. Since even the Church had proved to be the ally of the establishment,[56] the only way out from the terrible impasse was the slogan: Trăiască moartea![57] The Iron Guard proved to be loyal to this slogan. Still it was Hitler who gave the green light to Antonescu uttering the words: Ich brauche keine Fanatiker. Ich brauche eine gesunde rumänische Armee.[58] The Stalingrad debacle may be regarded as Nemesis’ answer to whom needed only “a sound Army.”

* * *

The salient characteristic of the Greek Far Right was social; and Romanian’s was mysticism.[59] That is why the establishment saw in Codreanu a person without ‘true’ political experience, who was not able to conduct the State business.[60] Such critics are exaggerated, nay, nonsensical. The point, however, is that, if the roots of Europe’s Far Right are to be found in Russia, its most spiritual and, socially speaking, most efficient varieties are to be found in the Balkans, namely Romania and Greece. In the other Balkan countries, serious Rightist movements did not exist; for the populace saw in the Fascists the collaborators of invaders.

Albania is a well-known case; for the Communists had the peasantry’s support, because they were considered to be the only ‘serious’ Resistance fighters against the Italians. (That is why the Balli Kombëtar (= National Front) and the Legaliteti, viz. the monarchists, did not prove able to rouse public opinion.) Fascists, on the other hand, were regarded as unscrupulous people in the pay of the Italians.[61] In the former Yugoslavia, furthermore, the Far Rightist movements had a so salient nationalist character that it is not feasible to study them without taking into consideration the national/nationalist sentiments of the relevant peoples. Such a case was Bulgaria, too. The Far Right was closely associated with the Internal Macedonian Revolutionary Organization (IMRO);[62] and IMRO murdered cruelly Aleksandar Stamboliyski not for his liberal policies but because it feared the abandonment of Macedonians’ national aspirations.[63]

* * *

What are the perspectives of the Far Right in the Balkans? The answer to such a question is twofold; for the Far Right has two problems to cope with, namely Nationalism and Capitalism. Nationalism, first of all, is a leftist invention, and the evidence is Romania herself. Les quarante-huitards ont fait la Roumanie, I have been told several times by an eminent Romanian historian. He is right; but it should be never forgotten that the 1848 revolution in the Romanian lands was enthusiastically — and justly — hailed by Karl Marx, because it was a radical one.[64] And further, the Communist regimes in Europe proved to be far more nationalist than the so-called bourgeois ones. On the other hand, it is sure now that WW 2 was lost for Germany and her allies, because Fascism proved to be “too national.”[65] As a result, only if the Balkan Far Right rejects its “nationalist exclusiveness,” that is more or less nonsensical today, will it be able to become an important political factor.

Still, the Balkan Far Right has one more question to handle: its alleged association with Capitalism. Such an association proved to be all but a fraud;[66] yet the Far Right’s unparalleled ability to defend the interests of “peasants, craftsmen, workmen and petty merchants” has to be displayed orbi et urbi. But this depends on the skillfulness of the Far Right’s leaders – both present and future ones. For, all things considered, in our world Man bears the responsibility for his life.

Notes
 

[1] K. R. Bolton, “A Martyr’s Life” in Codreanu. Thoughts and Perspectives. Edited by Troy Southgate (London: Black Front Press, 2011), p. 7

[2] Ibid., p. 8.

[3] Ibid.

[4] Ibid., p. 9.

[5] Elizabeth Kostova, The Historian (London: Little, Brown, 2005), p. 395. (A charming description of Târgovişte to be found on pages 384-385.)

[6] Ibid., p. 394.

[7] That is why the Sovereign Victor Emanuel III did not sign the Decree imposing the state of war in Italy late in October 1922, and agreed that Mussolini be the Prime Minister On this very important subject, several articles have been published in the journal L’Uomo libero (Milan). See mainly: Sergio Gozzoli, “La rivolta della volontà,” No 66 (September, 2008), p. 45- 46; and also Fabio Calabrese, “Il grande equivoco,” No 70 (November, 2010), p. 69.

[8] Adolf Hitler, Riflessioni sulla religione, le chiese, il Vaticano; in Alfred Rosenberg, Introduzioni al Mito del XX Secolo, accompagnate da pagine della polemica cattolica contro il Mito (1930-1938), Genoa: Effepi, 2006, pp. 63-64.

[9] Ibid., p. 59.

[10] Benito Mussolini, “Fascismo,” Enciclopedia Italiana di Scienze, Lettere ed Arti, vol. XIV (Edizioni Istituto G. Treccani, 1932), p.847.

[11] K. R. Bolton, “A Martyr’s Life,” p. 17.

[12] Cited by Gheorghe Barbul, Memorial Antonescu. Al Treilea Om al Axei (Bucharest: Editura Pro Hitoria, 2001), p. 13.

[13] Archives of the Foreign Ministry of Greece (hereafter: AYE), 1938/A/7/2. The French translation of Codreanu’s statement is attached to the dispatch no. 201 (Bucharest, January 26, 1938) of Kōnstantinos Kollas, Greek minister at Bucharest, to the Foreign Ministry of Greece.

[14] K. R. Bolton, “A Martyr’s Life,” p. 8.

[15] Ibid.

[16] AYE, 1938, A/ 7/2, Raoul Vivika-Rōsettēs, Greek minister at Beograd, to the Foreign Ministry of Greece, No. 31883/A, Beograd, December 24, 1938; cf. Gh. Barbul, Memorial Antonescu…, pp. 42-43.

[17] I. Metaxas. To prosōpiko tou hēmerologio (= The Diaries of I.Metaxas), vol. 4. Edited by Phaidōn Vranas (Athens: Ikaros, 1960), p. 446.

[18] V. Lénine, « L’État et la révolution », Œuvres choisies en trois volumes, vol. 2 (Moscow: Éditions du progrès, 1975), p. 293.

[19] Benito Mussolini, “Fascismo,” p. 849ff.

[20] AYE, Kyvernēsē Kairou (the Cairo Government), 1942-1943, A/GE/k, Kimōn K. Kollas, Greek minister at Lisbon, to the Foreign Ministry of Greece (at Cairo), No. 951/A, Lisbon, September 4, 1942; the same to the same, No. 245/B, March 12, 1943; the same to the same (at London), No. 1164/A, Lisbon, November 4, 1943; the same to the same (at London), No. 212/A, Lisbon, March 3, 1943. His economic policy was explained in the speech he deliveredat at Braga, on May 28, 1966. (The French translation: AYE, 1966, 12.10.)

[21] AYE, 1967, 48.1, G. E. Bensēs, Greek Ambassador in Madrid, to the Foreign Ministry of Greece, No. 2075/II, Madrid, November 6, 1967.

[22] Αdolph Hitler, Mein Kampf. Translated into Greek by Andreas Pankalos and Dēmētrēs Kōstelenos (Athens: Daremas, n.d.), σ. 266.

[23] V. Lénine, « L’État et la révolution », pp. 321, 334.

[24] Cf. Karl Marx and Friedrich Engels, The Communist Manifesto. Translated into Greek by Giōrgos Kottēs (Athens: Themelio, 1982), p. 56.

[25] Cf. Roger Pereyfitte, Les ambassades (Paris: Flammarion, 1971), p. 23 : Vous devez savoir, d’ores et déjà,.qu’à Athènes la société est divisée en deux camps : royalistes et vénizélistes – on appelle encore ainsi les républicains… Moyen de les reconnaître : les royalistes sont mal vêtus, car ils sont pauvres ; les vénizélistes sont élégants, car ils sont riches.

[26] Cf. Karl Marx and Friedrich Engels, The Communist Manifesto. Translated into Greek by Giōrgos Kottēs (Athens: Themelio, 1982), p. 56.

[27] Cf. G. Ventērēs, Hē Hellas tou 1910-1920 ( = The 1910-1920 Greece), Athens: Pyrsos, 1931, vol. II, p. 272.

[28] Viktōr Dousmanēs, Apomnēmoneumata (= Memoirs), Athens: Dēmētrakos, n. d., p. 43.

[29] K. G. Zavitzianos, Hai anamnēseis tou… 1914-1922 (= His Memoirs… 1914-1922), vol. I (Athens, 1946), p. 148.

[30] Cf. V. Dousmanēs, Apomnēmoneumata, p. 43.

[31] Aus den Geheimarchiven der Entente, vol. 5 (Dresden: Carl Reisner, 1932), doc. 188: the Russian minister at Athens to the Foreign Minister of Russia, Athens, August 15/ 28, p. 126.

[32] Parliamentary Archives (London [hereafter: PA]), F/ 55/ 1/ 1.

[33] Dēmētrēs Michalopoulos, “Hē kata ton Prōto Pankosmio Polemo allēlographia tou hellēnikou vasilikou zeugous me ton autokratora tēs Germanias” (= The correspondence of the Royal Couple of Greece with the Emperor of Germany during WW 1), Anakoinōseis hēmeridos (16 Martiou 2006) gia tēn epeteio tou thanatou tou Eleutheriou Venizelou (= Proceedings of the Congress held on March 16,2006, on the anniversary of Eleutherios Venizelos’ death), doc. 27, p. 109.

[34] Général Regnault, LaconquêtedAthènes (Juin-Juillet 1917), Paris:L. Fournier, 1919, pp. 51-52.

[35] Their leaders having been arrested by the French and interned in Corsica.

[36] See the volume Hē Dikē tōn Oktō kai hē ektelesē tōn Hexi (= The Trial of the Eight and the Execution of the Six Ones), Athens: Historical Institute for Studies on Eleutherios Venizelos, 20102.

[37] Ephēmeris tēs Kyvernēseōs tou Vasileiou tēs Hellados (= Official Gazette of the Kingdom of Greece), I, No. 119 (July 20, 1922), pp. 554-555.

[38] I. Metaxas. To prosōpiko tou hēmerologio, vol. 4, pp. 446-447.

[39] Cf. Arthur Koestler, The Yogi and the Commissar. Translated into Greek by Alexandros Kotzias (Athens: Galaxias, 1969), p. 158.

[40] History of the Communist Party of the Soviet Union [Bolsheviks]. Edited by a Commission of the C. C. of the C.P.S.U. (B.), Moscow: Foreign Languages Publishing House, 1939, p. 78.)

[41] Simon Sebag Montefiore, Young Stalin (London: Phoenix, 2007), p. 205.

[42] Dimitris Michalopoulos, “The Testament of Patriarch Tikhon,” Ab Aeterno (New Zealand), issue No. 7 (April-June 2011), p. 38.

[43] PA, LG/F/206/4/10.

[44] Karl Marx and Friedrich Engels, The Communist Manifesto. Translated into Greek by Giōrgos Kottēs (Athens: Themelio, 1982), p. 48.

[45] Literally: President of the Central Executive Committee of the USSR. (AYE, 1925, A/5/VII, Iōannēs Kokotakēs, chargé d’affaires of the Greek Legation at Moscow, to the Foreign Ministry of Greece, No 2961, Moscow, November 20, 1925.

[46] Ibid.

[47] Ibid.

[48] AYE, 1925, A/5/VII, I. Kokotakēs to the Foreign Ministry of Greece, No. 2779, Moscow, October 30, 1925.

[49] AYE, 1925, A/5/VII, I. Kokotakēs to the Foreign Ministry of Greece, No. 2706, Moscow, October 20, 1925.

[50] Ibid.

[51] AYE, 1928, 65.3, L’URSS en 1927.(Written in January, 1928, by an agent of the Greek Legation at Moscow.)

[52] History of the Communist Party of the Soviet Union…, p. 288.

[53] A chilling description in A. Koestler, The Yogi and the Commissar, p. 161.

[54] Ibid., p. 294ff.

[55] Drept anachic. (Gh. Barbul, Memorial Antonescu, p.68.)

[56] Due to the Government headed by the Patriarch Miron. (AYE, 1938, 7/A/2, K. Kollas to the Foreign Ministry of Greece, No. 373, Bucharest, February 14, 1938.)

[57] Gh. Barbul, Memorial Antonescu, p.68.

[58] Ibid., p. 97.

[59] AYE, 1938, 7/A/2, K. Kollas to the Foreign Ministry of Greece, No. 373, Bucharest, February 14, 1938.

[60] Ibid.

[61] AYE, 1940, 54.1, D. Argyropoulos, Consul General of Greece at Tirana, to the Foreign Minister of Greece, No. 194, Tiranë, January 27, 1940; the same to the same, No. 366, Tiranë, February 19, 1940; D. A. Tsankrēs, vice consul of Greece at Vlorë, to the Consul General of Greece at Tiranë, No. 276, Vlorë, March 9, 1940.

[62] See Albert Londres, Les comitadjis ou le terrorisme dans les Balkans, Paris : Albin Michel, 1932.

[63] See mainly Georges Castellan, L’Albanie (Paris : Presses Universitaires de France, 1980), p. 49ff.

[64] Dan Berindei, La Revolution roumaine de 1848-1849, Bucharest : Editura enciclopedică, 1998.

[65] K. R. Bolton, Thinkers of the Right challenging Materialism (Luton: Luton Publications, 20032), p. 81.

[66] Cf. Arthur Koestler, The Yogi and the Commissar, p. 212.

Source: Ab Aeterno, no. 12, April-June, 2012


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