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mardi, 06 mai 2014

Jean Anouilh, un classique au purgatoire

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Jean Anouilh, un classique au purgatoire

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Sous un masque de « vieux boulevardier », Jean Anouilh ne cessa, en réalité, d’être un jeune insoumis, un « indécrottable » insurgé contre les idéologies modernes. Interprété, de son vivant, par les plus grands acteurs français et étrangers, il fut un des auteurs majeurs du XXe siècle. Le centenaire de sa naissance est célébré fort discrètement.

Le théâtre d’Anouilh, s’il traverse aujourd’hui, spécialement en France, un certain purgatoire tant sur scène que dans la critique, s’impose néanmoins comme l’un de plus représentatifs du XXe siècle. » Ainsi s’exprimait, en 2007, Bernard Beugnot dans son introduction aux Oeuvres complètes d’Anouilh, publiées dans la collection de la Pléiade à l’occasion du vingtième anniversaire de sa mort. Trois ans plus tard, à l’occasion, cette fois, du centenaire de sa naissance, ce constat reste, hélas, vrai. Seuls quelques spectacles – dont une remarquable reprise (qui s’est achevée le 30 mai) de Colombe (1951), à la Comédie des Champs- Elysées, mise en scène par Michel Fagadau, avec Anny Duperey et sa fille Sara Giraudeau, retransmise en direct, le 15 mai, sur France 2 – et un hommage prononcé par Michel Galabru, aux molières, le 25 avril, sont venus raviver sa mémoire.

N’était son Antigone, succès de librairie et fortune des éditions de la Table Ronde grâce aux professeurs de français, qui s’attarderait encore aujourd’hui à faire découvrir Anouilh à nos jeunes étudiants ? Ce désormais classique du théâtre attend toujours au « purgatoire » des scènes françaises. Pourtant, de son vivant, Anouilh a été interprété par les plus grands acteurs français et étrangers : Jean-Louis Barrault, Bernard Blier, Michel Bouquet, Pierre Brasseur, Suzanne Flon, Paul Meurisse, les Pitoëff, Madeleine Renaud, Jean Vilar, Michel Simon, Jean-Pierre Marielle, Michel Galabru, Richard Burton ou Laurence Olivier. Faut-il y voir là, comme pour Montherlant, mutatis mutandis, l’effet d’une certaine critique lui ayant taillé un costume de vulgaire boulevardier ? Aurait-il également pâti des mutations du théâtre contemporain opposant le théâtre dit littéraire au théâtre des metteurs en scène ? Certainement. Alors qu’on joue encore Ionesco ou Beckett, Anouilh reste peu joué malgré une oeuvre imposante : une cinquantaine de pièces écrites en un demi-siècle.

Son « tort » aura peut-être été d’arriver trop tard ou trop tôt. Né quatre ans avant la Première Guerre mondiale (il vit le jour à Bordeaux le 23 juin 1910), parvenu au faîte de sa carrière dès l’âge de trente ans, il appartient à une génération occultée par l’avant-garde qui s’emparera des scènes de l’après-guerre. Homme de tradition plutôt que de rupture, Anouilh est entré au théâtre dans l’ombre des maîtres d’avant-guerre et par la petite porte.

Fils d’un tailleur et d’une pianiste d’orchestre d’Arcachon, les premiers spectacles auxquels assiste le jeune homme sont des opérettes du casino de la ville. « Je crois (c’est assez sot), expliquera- t-il plus tard, que c’est ce qui m’a donné envie de faire du théâtre. » A dix ans, il écrit déjà des pièces en vers dans le style d’Edmond Rostand, et avoue avoir eu sa « première impression d’auteur dramatique » à seize ans, lorsqu’il réussit à écrire une pièce aussi longue qu’une vraie, intitulée la Femme sur la cheminée. Provincial « monté à Paris », il fait la connaissance de Jean-Louis Barrault au lycée Chaptal. Après avoir assez vite abandonné ses études de droit et fait une courte carrière de rédacteur en publicité, c’est grâce à Louis Jouvet qu’il pénètre dans le monde du théâtre. Engagé à la Comédie des Champs-Elysées pour lire les manuscrits et composer les salles des générales, il découvre le milieu théâtral parisien. « De vivre tous les jours dans un théâtre a failli me dégoûter de faire du théâtre », écrira-t-il à Pierre Fresnay. En effet, Jouvet se montre très dur avec lui. Il profitera, cependant, de cette expérience pour affiner son goût et son écriture.

C’est à cette même époque qu’il découvre l’auteur qui va transformer sa conception de l’écriture dramatique : Jean Giraudoux. Avec lui, il comprend enfin qu’il existe une langue poétique au théâtre, une langue artificielle, certes, mais plus authentique, plus précise aussi qu’une simple conversation écrite. Héritier du baroque, Anouilh considère que le théâtre n’a pas, en effet, à « faire bêtement vrai », à tendre au « réalisme », voire à ce voyeurisme de « l’œil collé au trou de la serrure », mais, au contraire, à saisir l’essentiel à travers le factice et le faux (dans la forme) afin de mettre en valeur un « vrai éternel ». « Siegfried [de Giraudoux] m’a révélé que le style, les idées peuvent avoir leur place dans une œuvre scénique. J’entends par style : le mot juste mis à sa place. » Cela restera un des modèles et une des règles d’écriture de celui qui affirmait que « le spectacle, fête des yeux, doit être aussi fête de l’esprit ». Le jeune dramaturge se situera donc dans cette tradition théâtrale française, ce théâtre du texte dit « littéraire » où l’expression compte beaucoup. A l’instar de Molière, Marivaux ou, plus tard, Musset puis, bien sûr, Giraudoux, Anouilh affectionne « la phrase courte, serrée, musclée […], la phrase construite, la phrase française complète, avec le mot, l’adjectif et le verbe ». Ce n’est pas pour rien que, selon ses dires, il aurait aimé vivre au XVIIIe siècle, le grand siècle de la conversation. Pour autant, il n’ignore pas les auteurs modernes, tels Pirandello ou, plus récents encore, Ionesco, Beckett, ou encore Adamov, partageant avec eux certaines préoccupations métaphysiques.

De fait, ses premières œuvres apparaissent marquées par l’existentialisme et une vision très pessimiste de la nature humaine. Ainsi en va-t-il, notamment, de l’Hermine, sa première œuvre sérieuse écrite alors qu’il travaillait encore chez Jouvet, et qui inaugure le cycle des « Pièces noires ». Séduit, Pierre Fresnay la montera au théâtre de l’œuvre en 1932. C’est un premier succès d’estime (37 représentations) mais, surtout, la révélation d’un nouvel auteur dramatique. Conquis par le romantisme encore juvénile qui se dégage de l’œuvre, Robert Brasillach parlera à son sujet de « mythe du baptême ». Déjà, en effet, cette pièce qui met en scène la soif de pureté absolue habitant les deux personnages – Frantz, un jeune homme pauvre tombé amoureux de Monime, une belle aristocrate –, donne le ton d’une œuvre qui sera marquée par une quête quasi mystique et impossible de l’absolu. Une quête notamment incarnée par des personnages féminins animés d’une grande force morale en même temps que d’une touchante fragilité : Thérèse dans la Sauvage (1938), Nathalie dans Ardèle ou la Marguerite (1948), Jeanne dans l’Alouette (1953) et, bien sûr, Eurydice et Antigone dans les pièces éponymes (1942 et 1944).

Mais le vrai premier succès de Jean Anouilh viendra quelques années plus tard, en 1937, avec le Voyageur sans bagage, une pièce mise en scène par Georges Pitoëff, qui le confirme comme un auteur dramatique à part entière. Inspirée de Siegfried, de Giraudoux, cette œuvre constitue un tournant dans la carrière d’Anouilh, qui prend alors conscience « d’avoir franchi une frontière, celle du réalisme ». Dans cette histoire d’un homme devenu amnésique qui refuse le poids de son passé et de sa famille, il réaffirme une thématique qui deviendra récurrente dans son théâtre.

L’année suivant cette réussite inattendue – près de 200 représentations ! –, le jeune auteur fait la connaissance d’André Barsacq, qui deviendra pendant une décennie son metteur en scène attitré. Leur collaboration commence avec le Rendez-Vous de Senlis, « pièce rose » mais teintée de noir qui représente une sorte de double inversé du Voyageur sans bagage. Cette fois, c’est Georges, le personnage principal, qui se construit un passé de rêve en engageant des comédiens afin de conquérir la belle Isabelle. Monté en 1941, c’est encore un succès critique et public qui consacre l’auteur comme un des meilleurs dramaturges contemporains.

C’est alors, en pleine Occupation, que lui vient le projet d’écrire une adaptation moderne de l’Antigone de Sophocle. La première de cette nouvelle Antigone aura lieu au théâtre de l’Atelier, en février 1944. C’est immédiatement un succès dû, en partie sans doute, au fait que la pièce a été – et reste encore – analysée en fonction du contexte politico-social du moment. Elle suscite des réactions contradictoires, mais l’ambiguïté du texte laisse toute liberté d’interprétation : Créon incarne-t-il Vichy et Antigone la Résistance ? Peut-être. Mais Breton ira jusqu’à écrire qu’elle était l’œuvre… d’un Waffen SS ! Longtemps – jusqu’à aujourd’hui ? –, certains feront peser sur Anouilh le soupçon de « collaboration » pour avoir fait représenter cette pièce à cette époque, mais aussi pour avoir livré des textes (uniquement littéraires) à Je suis partout et pour avoir signé, à la Libération, la pétition en faveur de la grâce de Brasillach. Les mêmes oublieront, évidemment, que, aux pires moments des persécutions antisémites, Anouilh cacha chez lui la femme d’André Barsacq, juive d’origine russe, et qu’il donna des nouvelles à la revue antinazie Marianne. Et les mêmes, en revanche, ne s’offusqueraient pas que, ayant fait représenter les Mouches, en 1943, puis Huis clos, en mai 1944, qu’ayant donné plusieurs articles à la revue Comoedia, contrôlée par la Propaganda-Staffel, Jean-Paul Sartre se fût métamorphosé en « héros » de la Résistance, allant jusqu’à siéger au Comité d’épuration des écrivains. Ces procès d’intention, l’exécution de Brasillach et, plus largement, les horreurs de l’Epuration venant après les horreurs de l’Occupation, laisseront en Anouilh des traces indélébiles et une amertume qui allait rehausser d’ironie une écriture déjà très noire. « J’ouvre les yeux, je vois partout la lâcheté, la délation, les règlements de comptes. Je suis d’un coup devenu vieux en 1944, voyant la France ignoble », confessera-t-il trente ans plus tard. De ce temps-là, les allusions sarcastiques aux représailles de 1944-1945 deviendront fréquentes, depuis Ornifle (1955) jusqu’à Tu étais si gentil quand tu étais petit (1972).

Avec Ardèle ou la Marguerite (1948), Anouilh inaugure la série des pièces dites « grinçantes », celles où éclateront avec le plus de brio ses réparties incorrectes, et qui culmineront avec Pauvre Bitos ou le Dîner de têtes. Lors de sa création, en 1956, cette satire des tribunaux révolutionnaires de 1793 visant, en réalité, les cours de justice de l’Epuration, scandalise la critique, mais triomphe auprès du public : la pièce sera représentée un an et demi à guichets fermés. La comparaison qu’il dresse entre la Libération et la Terreur allait contribuer à asseoir la – mauvaise – réputation d’Anouilh, et faire de lui un véritable empêcheur de penser en rond sur scène.

antigone.jpgDeux ans plus tard, en 1959, il inaugure la série des « Nouvelles Pièces grinçantes » avec l’Hurluberlu ou le Réactionnaire amoureux, dont le titre constitue en soi une forme de provocation. Cycle qui devait se clore en 1970, avec les Poissons rouges ou Mon père ce héros, réquisitoire sévère et d’apparence cocasse contre une certaine forme de société, faisant allusion à Mai-68, mais aussi à la grande rupture de 1940- 45. Entre-temps, dans ses « Pièces costumées », il aura abordé des sujets historiques qui prouvent une belle maîtrise en la matière : l’Alouette (1953) – sur Jeanne d’Arc –, Becket ou l’Honneur de Dieu (1959) – sur le meurtre, en 1170, de l’archevêque de Cantorbéry –, la Foire d’empoigne (1962) – sur les Cent-Jours. Comédie-ballet, de moeurs ou d’intrigue, farce, drame, comédie ou tragédie, jusqu’à sa mort, en 1987, Anouilh aura touché à tous les genres de théâtre, ce qui ne facilitera pas la tâche des taxinomistes en chaire. S’il revendiquait pour lui-même le qualificatif de « vieux boulevardier indécrottable », c’était en pensant à la tradition italienne de la commedia dell’arte issue des atellanes latines dans le sillage de Molière, son maître. Mais, sous le masque du « vieux boulevardier », Anouilh révèle également une figure de jeune insoumis. Sensibilité inquiète et libertaire, révolté de l’intérieur à l’image de ses personnages féminins, Anouilh prône une insurrection des âmes contre la médiocrité, la banalité et la duplicité. Une insurrection tout aristocratique qui prend pour cible les lieux communs du progressisme sous toutes ses formes (égalitarisme, démocratisme, relativisme, etc.) et le range définitivement du côté des réactionnaires invétérés.

Pourtant, comme l’a noté Laurent Dandrieu dans l’hebdomadaire Valeurs actuelles (« Anouilh ou la pureté impossible »), « sa description sans aménité du carcan de la famille et sa haine des valeurs bourgeoises auraient dû lui valoir des circonstances atténuantes » de la part de ses coreligionnaires de gauche. Mais non. Loin de l’avant-garde d’aprèsguerre, hors des modes et à l’écart des idéologies modernes, Anouilh reste un auteur singulier dans le théâtre français du XXe siècle, préservé des avanies du temps et des commentateurs. Son œuvre en conserve d’autant plus de fraîcheur et de profondeur, malgré certains aspects délicieusement désuets, et, à la relecture, aujourd’hui comme Jean Dutourd hier, on peut encore s’exclamer : « Que c’est délicieux et inattendu, un auteur qui défend la noblesse de caractère, l’insouciance, la légèreté, l’esprit contre la bassesse d’âme et la cuistrerie ! »

A lire Théâtre de Jean Anouilh, édition établie par Bernard Beugnot, Gallimard, collection la Pléiade (2007), 2 volumes : 1504 et 1584 pages, 69 € ; Pièces brillantes, Pièces grinçantes, Pièces roses, Pièces noires, Pièces costumées, Nouvelles Pièces grinçantes, Pièces baroques, Pièces secrètes, Pièces farceuses de Jean Anouilh, la Table Ronde, collection la Petite Vermillon (2008).
 

lundi, 05 mai 2014

Alstom : la trahison des grandes entreprises nationales

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Alstom : la trahison des grandes entreprises nationales

Jean-Yves Le Gallou

Boulevard Voltaire cliquez ici

Les grandes entreprises technologiques – nucléaire, aéronautique et espace, transports, télécom et grandes infrastructures, voire automobiles – sont au cœur du modèle français.

Elles ont été choyées. Par l’État stratège, d’abord, qui a conçu leur développement, il y a maintenant une… cinquantaine d’années. Et qui a toujours veillé à leur donner un environnement favorable.

Les grandes entreprises technologiques ont aussi bénéficié de ce qui reste d’excellence du système scolaire français : les classes préparatoires et les écoles d’ingénieurs.

Et dans l’ensemble, l’État les a accompagnées par des financements, une fiscalité avantageuse et un bon environnement juridique.

Cela n’a pas été sans inconvénient pour le reste de la société et de l’économie.

Un impôt sur les bénéfices de l’ordre de 10 % en moyenne pour les grandes entreprises, de près de 30 % pour les PME. La polarisation des subventions et aides à la recherche sur quelques secteurs et surtout une politique commerciale très ouverte. Pour vendre des TGV, des Airbus, des centrales nucléaires, des ponts et des autoroutes, il a bien fallu sacrifier toute mesure protectionniste ou crypto-protectionniste. Des pans entiers de l’industrie ont ainsi disparu. Souvent dans le silence sur les causes du phénomène : le poids des grands groupes dans la publicité, voire dans le capital des médias (Bouygues), expliquant la complaisance de la presse vis-à-vis de leurs intérêts.

Dans les années 1960, les intérêts des grandes entreprises technologiques ont pu se confondre avec ceux de la France. Ce n’est plus le cas.

D’abord parce qu’elles se sont progressivement dénationalisées. Par leurs chiffres d’affaires, la localisation de leurs bénéfices et surtout la mentalité de leurs dirigeants. Les super-élites du corps des mines ou de l’inspection des finances étaient profondément patriotes dans les années 1960/1970, elles sont aujourd’hui devenues des relais de la super-classe mondiale à laquelle elles s’identifient. Et dont elles partagent le mode de vie et les privilèges.

Plusieurs leçons doivent être tirées des affaires Alstom et Peugeot :

- il y a dissociation des intérêts des grandes entreprises (et a fortiori de leurs dirigeants) et des intérêts français ;
- la France ne peut pas vivre éternellement sur ses fleurons des années 1960, il serait temps que l’État stratège se tourne vers l’avenir et discerne les futurs secteurs porteurs ;
- il faut davantage autocentrer l’économie française et corriger la mondialisation par un protectionnisme intelligent, des relocalisations et le localisme ;
- tenter de vendre à la Chine des produits qu’elle copiera ne peut suffire à définir la politique commerciale de la France et conduire à acheter sa camelote sans discernement ;
- la préférence nationale – dans les marchés publics, notamment – doit retrouver droit de cité comme c’est le cas (avec hypocrisie mais détermination) en Allemagne et aux États-Unis ;
- le patriotisme économique doit être promu et la formation des élèves ingénieurs aux humanités ne doit pas être négligée.

Usa : Une impuissante arrogance

Usa : Une impuissante arrogance
 
La politique internationale américaine a perdu sa boussole
 
Jean Bonnevey
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four-more-wars.jpgLes Usa continuent à se comporter comme s’ils étaient le phare du monde et l’unique super puissance. Ils se mêlent donc de tout, jugent et interviennent quand ils le peuvent. Ils le font sans tenir compte de leurs erreurs passées. Ils n’arrivent plus à s’en tenir à une doctrine cohérente et efficace. En fait, ils ont été incapables de s’adapter raisonnablement à la chute de l’URSS. Ils sont devenus relativement surpuissants au moment même où leur domination internationale reculait. Ils ne l’ont pas admis, ni géré. Il y a un échec américain et même un aventurisme qui rend le monde moins sûr depuis la fin des deux blocs. 


La lutte contre le terrorisme islamique aurait pu être la colonne vertébrale d’une diplomatie combattante contre les tenants d’un obscurantisme religieux universel. Mais il n’en a rien été. Le péché original reste sans doute la guerre inutile et imbécile contre l’Irak. Ce pays n’existe plus. Le modèle  de démocratie multiculturelle et ethnique que les Usa voulaient offrir au monde arabo-musulman est un chaos sanglant. Un  pays divisé, éclaté, une insécurité qui explose et des élections inutiles sont là pour le prouver. Le retrait américain avant toute stabilisation de l’Irak est la preuve de la faiblesse américaine et de son incapacité à agir dans un temps long. Cette preuve est confirmée par la recrudescence de la violence en Afghanistan alors que les élections vont confirmer dans ce pays les clivages ethniques. Le soutient aux révolutions égyptiennes et tunisiennes n’ont pas été menées à bien. L’intervention contre la Lybie, même modeste, aux cotés des Français et des Anglais a déstabilisé non seulement un pays mais l’ensemble du Sahel et au-delà certaines régions de l’Afrique noire. On prend en Syrie, malgré tout cela, des risques inconsidérés par rapport à toute la région. Enfin, une fois de plus, les Usa ont échoué dans leur tentative de relancer le dialogue entre Israël et les palestiniens. Ils n’osent pas défier l’état juif dans sa vision de ce qu’il doit être de la région et de la paix qu’il veut imposer.


Tant d’échecs devraient pousser les Etats-Unis à une mise à plat de leur politique internationale ou, en tout cas, à moins d’arrogance. Et pourtant, l’Ukraine le prouve, les Usa veulent régenter, au nom de la démocratie, toutes les puissances susceptibles de la concurrencer sur le plan politique, militaire et surtout énergétique. La Russie a le sentiment que Washington veut l’enfermer dans un  espace réduit et contrôlé par des états soumis à l'influence américaine. C’est indiscutable. Les Usa en ont-ils encore les moyens alors que leur leadership est contesté également par la Chine en attendant le tour de l’Inde où les nationalistes hindous vont certainement prendre le pouvoir.


L’arrogance américaine est en contradiction avec la réalité internationale et les conséquences de la politique des Usa dans le monde depuis le début du siècle. Washington veut que le XXIème siècle soit comme le XXème un siècle américain. Ce pari s’annonce irréaliste et déjà largement perdu. Il met en danger les équilibres mondiaux historiques et civilisationnels avec tous les risques que cela comporte à moyen terme.

Pierre Gripari, un Martien si fraternel

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Pierre Gripari, un Martien si fraternel

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Il y a exactement vingt ans, Pierre Gripari nous quittait. Les plus anciens lecteurs du Spectacle du Monde se souviennent certainement des portraits d’écrivains qu’il y donnait. Jean Dutourd a dit de lui qu’il fut, avec Alexandre Vialatte – autre collaborateur de haut vol de notre revue –, le grand méconnu des lettres françaises. Il est temps de le (re)découvrir.

Les gens ne veulent pas le croire, mais les Martiens existent, un homme les a rencontrés : l’écrivain Pierre Gripari. On raconte même qu’il en était peut-être un, lui l’auteur d’une mémorable trilogie martienne (Moi, Mitounet-Joli, 1982 ; le Septième Lot, 1986 ; et les Derniers Jours de l’Eternel, 1990). Tous ceux qui l’ont côtoyé vous le diront : Gripari ne vivait pas vraiment sur Terre, il y campait seulement, créature en transit, emprisonné dans le corps d’un auteur français, né, selon l’état civil, à Paris, le 7 janvier 1925, et mort – enlevé plutôt – dans cette même ville, le 23 décembre 1990, il y a tout juste vingt ans. Sur les registres, était inscrit qu’il avait pour mère et père « une sorcière viking » et « un magicien grec », mais en réalité, c’était un orphelin des étoiles qui a fait une longue escale sur notre planète.

Peut-être y a-t-il eu un malencontreux accident à sa naissance, un peu comme dans La vie est un long fleuve tranquille. On aurait alors interverti les bébés. Gripari se serait ainsi retrouvé avec des parents terrestres, lui l’extraterrestre. Disant cela, on ne brode pas sur un thème cher à l’auteur des Rêveries d’un Martien en exil (1976). Non, la révocation du monde est le préalable à l’œuvre griparienne. Elle est née d’un coup d’Etat : il n’y a rien, pas d’origine divine, ni d’ascendance humaine. 

De là vient que les héros de Gripari sont des enfants, des fées, des lutins, des animaux, des centaures et des surhommes. Telle était sa vraie famille. Son oeuvre est traversée par une volonté d’exhominisation. Les personnages aux noms et prénoms si cocasses qui la jalonnent le prouvent abondamment : dans la Vie, la Mort et la Résurrection de Socrate-Marie Gripotard (1968), le héros éponyme est un mutant nietzschéen ; Charles Creux, dans Frère Gaucher ou le Voyage en Chine (1975), un fantôme ; Roman Branchu, dans les Vies parallèles de Roman Branchu (1978), une probabilité déroutante dans un univers de possibles. 

Tout apparente Gripari aux créatures mythologiques dont il peuplait son univers, tour à tour cyclope, mère-grand, Petit Poucet, Chat botté, Merlin l’enchanteur. Un homme à la croisée des mondes, vivant dans plusieurs dimensions, chacune d’entre elles communiquant avec les autres. C’est cela le fantastique : la pluralité des mondes, l’aptitude à glisser d’un univers à l’autre, du réel à l’imaginaire, du mythique au fantastique, du trivial au poétique.

Gripari commençait sa phrase sur Terre et la finissait sur Mars. Ou plutôt l’inverse, tant il a su renverser la perspective habituelle de la science-fiction, un peu à la manière de Montesquieu dans les Lettres persanes : ce ne sont plus des hommes qui partent à la découverte des extraterrestres, mais des Martiens qui viennent explorer cette espèce étrange – l’homme.

pg27745.gifDans l’excellent petit ouvrage qu’ils viennent de lui consacrer, à l’occasion du vingtième anniversaire de sa disparition, Anne Martin-Conrad et Jacques Marlaud nous rappellent quel homme étrange il fut, lui qui mena une vie ascétique de vieux garçon dans de modestes meublés sans confort, moitié Diogène des temps modernes vivant dans un tonneau sommairement aménagé, moitié franciscain parlant d’égal à égal à frère Martien et soeur Sorcière. C’est là qu’il vivait, dans un dénuement heureux, avec une table en Formica, pour prendre de frugaux repas, écrire et rêver, habillé comme un chiffonnier d’Emmaüs de chandails mités et de chemises qui sortaient du pantalon, toujours en espadrilles, été comme hiver, comme échappé d’un film de Jacques Tati, animal pataud habité par la grâce des poètes, dont le sourire désarmait les douaniers et les enfants.

Il était volontiers scabreux, souvent saugrenu, toujours lunaire, pareil, finalement, à son Pierrot la Lune (1963), titre de son premier livre, sa seule autobiographie. Il tutoyait tout le monde, à commencer par son lecteur, qu’il installait d’emblée dans une relation de fraternelle complicité. La voie haut perchée, faite pour réciter des fables d’Esope ou contrefaire des bruits d’animaux, il n’avait pas son pareil pour lire des textes, coassant, barrissant, mugissant, autant qu’il parlait. Ensuite, il partait d’un rire « hénaurme ». Ce n’était pas un rire, mais l’expectoration d’un ogre jovial. Tout était inattendu chez lui, comme en physique aléatoire. On ne savait jamais quelle direction allait emprunter sa conversation, ni quels contours dessineraient ses récits. Il était unique – on l’est tous, mais lui l’était superlativement. C’était un ovni qui professait des idées hétérodoxes dans tous les domaines, se définissant de préférence comme un homosexuel athée, misogyne et fasciste. Ce n’était pas une carte de visite qu’il vous jetait à la face, mais un casier judiciaire. Il était tout cela, certes, mais d’une façon si inhabituelle, si peu convenue, si peu bornée, qu’il intriguait et subjuguait jusqu’aux hétérosexuels les plus intransigeants et aux chrétiens les plus fervents.

Gripari a payé un lourd tribut à son inimitable liberté de ton. Quoiqu’il ait laissé derrière lui quelques-uns des livres les plus originaux de notre temps, la plupart de ses ouvrages sont confinés aux rayons pour enfants. L’oeuvre pour adultes, qui réunit pourtant des romans bizarres, des fantaisies géniales, des contes loufoques ou profonds, des dialogues hilarants, des pièces de théâtre ambitieuses ou légères – son premier succès a d’ailleurs été sur les planches, le Lieutenant Tenant (1962), qui lui vaudra l’amitié de Michel Déon –, des poèmes facétieux et drolatiques, cette oeuvre pléthorique reste dans l’ombre des Contes de la rue Broca (1967), adaptés à la télévision, et des Contes de la Folie- Méricourt (1983).

A l’heure où l’oeuvre de Sade a quitté l’enfer des bibliothèques, celle de Gripari est ainsi venue l’y remplacer. On la tient soigneusement à l’écart, trop dérangeante, comme sa Patrouille du conte (1982), parabole étourdissante et prémonitoire du politically correct à la française : une patrouille d’enfants reçoit pour mission d’aller faire la police dans le royaume si peu démocratique du conte ; sa feuille de route : l’épurer de tous ses reliquats féodaux et monarchiques. L’affaire tourne mal, comme on s’en doute.

Gripari racontait des histoires dont il était sûr « qu’elles ne sont jamais arrivées, qu’elles n’arriveront jamais », vivant de plain-pied dans le merveilleux, sans jamais tenir compte de l’absurde convention qui veut qu’il n’y ait qu’un niveau de réalité. Dès lors, tout devenait possible, la Terre pouvait être plate et l’Amérique ne pas exister, comme dans l’Incroyable Equipée de Phosphore Noloc (1964).

Ses romans sont des bric-à-brac enchantés, des bibliothèques remplies de vieux grimoires qui s’animent comme dans des histoires de revenants. Il y avait en lui quelque chose de jungien en cela qu’il considérait le matériau des contes et des mythes comme des invariants inscrits depuis toujours dans l’inconscient collectif de l’humanité. A charge pour nous de les revisiter. Ce qu’il fit. Mythologie grecque, cycle arthurien, sagas scandinaves, romantiques allemands (Hoffmann en tête), tout y passa.

On trouvait de tout dans sa boîte à malices d’écrivain. Il lisait dans le texte quantité de littératures étrangères. Cette curiosité le conduisit à écrire du théâtre selon les règles du Nô japonais, des poèmes érotiques, des romans par lettres, des fabliaux médiévaux, des chansons de geste. Mais la forme qu’il chérissait le plus, c’est le conte ; un genre qui remonte à la plus Haute Antiquité et à la plus lointaine enfance, à la fois sans âge et éternellement jeune. Ainsi de l’auteur de l’Arrière-Monde et autres diableries (1972) et des Contes cuistres (1987), grand prix de la nouvelle de l’Académie française. On ne le dira jamais assez, Gripari a été pour le XXe siècle ce que furent Charles Perrault pour le XVIIe siècle et les frères Grimm pour le XIXe siècle : le conteur, le diseur, le fabuliste de notre temps, celui qui donne à l’homme son indispensable nourriture onirique, l’architecte de nos songes.

C’était un décathlonien de la littérature, un auteur complet qui exerçait son art en généraliste, s’essayant à tous les genres littéraires, qu’il respectait scrupuleusement. Sur la forme. Pas sur le fond. C’est le fond qui est original chez lui. Sa langue procédait plus de la tradition orale que des écritures sophistiquées, privilégiant le rythme à la mélodie et l’expression dramatique aux effets de style. Grec d’origine, mais non byzantin. Si d’ailleurs il restait méditerranéen par la forme – claire et précise –, par le fond, il était celte, germanique, septentrional.

De toute sa tribu de personnages, un être, entre tous, se détache : Dieu. C’était pour lui le personnage de fiction par excellence, il le mettait en scène inlassablement. Yahvé, Zeus, Osiris, Baal, Allah, toujours le même, toujours recommencé, avec ou sans barbe, cruel ou facétieux. On pourrait presque dire de son œuvre qu’elle est une exégèse sauvage et romancée de la Bible, qu’il a lue et relue avec une sorte de virginité critique, même si sa lecture n’est pas sans rappeler celle de Marcion, l’un des premiers hérésiarques du christianisme.

Dans son esprit, la création du monde s’apparentait à un faux départ. Au commencement, il y eut un raté céleste, un couac divin, un accident originel, qu’il s’agisse de la Genèse, du big bang ou de la naissance de l’auteur. Quelque chose a cloché. Dieu créa le monde et il vit que cela n’était pas bon. Il faut tout reprendre à zéro, depuis le début. C’est là qu’intervient Gripari, démiurge bricoleur muni de sa baguette magique, comme dans Diable, Dieu et autres contes de menterie (1965).

Avec cela, joyeusement pessimiste. Si la vérité, c’est le vide absolu – et elle n’était rien d’autre pour lui –, il faut de toute urgence remplir ce vide, faute de quoi il nous absorbera, pareil à un trou noir. D’où sa fantaisie potache, ses contrepèteries incessantes, son « oui » nietzschéen au vide autant qu’à la vie. Quoique placidement désespérée, sa philosophie était amicale, allant chercher la sagesse là où elle s’est exprimée avec le plus de vigueur et de sérénité, chez Lucrèce, Maître Eckhart, Marc Aurèle, Epicure et quelques autres. Il a rassemblé leurs dits et paroles dans une anthologie, l’Evangile du rien (1980), qui dessine en creux le visage du récipiendaire, un peu comme dans Frère Gaucher, roman épistolaire où le personnage principal se dégage à partir des lettres qu’il reçoit.

Nul doute que le monde était pour lui froid, hostile, inhospitalier. Mais la littérature est là, qui le réchauffe. De tous les écrivains qu’il lisait et relisait jusqu’à plus soif, avec l’entrain d’un enfant que rien ne peut épuiser, c’était vers Dickens, l’écrivain chaleureux de l’enfance malheureuse, qu’il se tournait le plus souvent. Le vent mauvais, la pluie glacée, l’hiver de la vie s’arrêtent au seuil des livres de Dickens. On pourrait en dire autant de ceux de Gripari.

Gripari est entré en littérature comme on entre en religion. Le grand éditeur de sa vie, Vladimir Dimitrijevic, directeur de l’Age d’Homme, disait que « la littérature a été sa véritable patrie ». Il avait une confiance absolue en elle. « J’écris, confiait-il, pour être aimé longtemps après ma mort, comme j’ai aimé Dickens. J’écris pour faire du bien, comme Jack London m’a fait du bien, à quelques individus que je ne connaîtrai jamais, dont les pensées ne seront pas les miennes, qui vivront dans un monde que je ne puis concevoir. » Lui qui n’est plus, le voilà maintenant pareil à Dickens et Jack London, grand frère qui nous a précédés dans la grande aventure de la vie et se tient, tout sourires, au carrefour des existences, prêt à faire un bout de chemin avec chacun d’entre nous.

A lire Gripari, d’Anne Martin-Conrad et Jacques Marlaud, éditions Pardès, collection « Qui suis-je ? » (2010), 128 pages, 12 €.

dimanche, 04 mai 2014

Entretien géopolitique et économique avec Pierre-Yves Rougeyron

Entretien

géopolitique et économique

avec Pierre-Yves Rougeyron

Dans cet entretien au "Bréviaire des patriotes" réalisé le 22 avril 2014, Pierre-Yves Rougeyron, président du Cercle Aristote et fondateur de la revue Perspectives Libres, aborde les thèmes suivants : déclin des États-Unis, place de la Chine, de la Russie, la France dans le monde, l’impérialiste et l’anti-impérialisme français, la sortie de l’euro, la dette, l’ultra-libéralisme et le socialisme.

Presseschau - Mai 2014

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Presseschau
Mai 2014
 
Wieder mal einige Links. Bei Interesse einfach anklicken...
 
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AUßENPOLITISCHES
 
Politik
Gefangen im Euro
von FOCUS-Autor Prof. Hans-Werner Sinn
 
Wie Banken den Devisenhandel manipulierten
Der "Klub der Banditen"
 
16 Anzeichen für eine bevorstehende Währungsreform
 
"Noch nie war Athen so bankrott wie heute"
 
Martin Schulz
Trotz Wahlkampf: EU-Parlamentspräsident kassierte Sitzungsgelder
 
Neuer Ausbruch der Regelungs-Wut
EU-Kommission stellt stromfressende Kaffeemaschinen kalt
 
EU-Entscheid
Gen-Pollen muss künftig bei Honig nicht aufs Etikett
 
Langzeitstrategie „Joint Vision 2020 - Full-spectrum Dominance"
 
Wahlen in Ungarn
Partei des Ministerpräsidenten liegt klar vorne
 
Wahlen in Ungarn
So simpel, so verlogen
(Man achte auf die Leserkommentare. Deutlicher Unterschied zwischen veröffentlichter und öffentlicher Meinung.)
 
Visa-Pflicht für Moldawien aufgehoben
 
„Faschistisches Schottland“ oder Das schlechte Gewissen
 
Nationale Selbstbestimmung? Bloß nicht!
Die Schwarzmeerinsel Krim wird mit Rekurs auf das Selbstbestimmungsrecht der Völker von der Ukraine abgetrennt. Aber dieses Recht gibt es nicht. Dafür gibt es die Europäische Union. Von Alan Posener
 
Der Kampf um die Krim als Problem des Staats- und Völkerrechts
Karl Albrecht Schachtschneider, Berlin
 
Ukraine
Prorussische Separatisten besetzen Rathaus in Donezk
 
Ukraine: Polen hatte die Putschisten zwei Monate vorher ausgebildet
 
Gedenkmünzen zur Krim-Angliederung an Russland
 
Pozner, Dugin, Putin und die Geopolitik
 
(Zu Putin und Medien)
Männer machen wieder Geschichte
 
(Zu Ägypten und der Ukraine)
Wilkommen in der Demokratie - Volker Pispers
 
Rußland geht gegen Leugner von NS-Verbrechen vor
 
Der Schwarze Kanal: Die Akte Kissinger
Eine Kolumne von Jan Fleischhauer
Alle hören in der Krise auf Ex-US-Außenminister Henry Kissinger, in Bonn soll jetzt gar eine Professur für Völkerrecht nach ihm benannt werden. Dabei gäbe es genug Material, ihn als Kriegsverbrecher anzuklagen.
 
Neues Buch „Der NSA Komplex“
So kann es nicht weitergehen
Was kommt noch heraus? Holger Starks und Marcel Rosenbachs Buch „Der NSA Komplex“ enthüllt die ganze Dimension des Skandals.
 
US-Bundesstaat Colorado
Zehnjähriger handelt mit Marihuana
 
Florida
Toter Pastor stört letzte Ruhe
Jüdin will getrennten Friedhof.
 
Palästina: Hamas und Fatah wollen gemeinsame Übergangsregierung bilden
Die Einigung könnte den Friedensgesprächen mit Israel weiter schaden: Vertreter der Palästinenserorganisationen Hamas und Fatah wollen eine Übergangsregierung bilden. Innerhalb von sechs Monaten sollen Präsidentschaftswahlen stattfinden.
 
Angriff auf christliches Kloster in Israel
 
Mord in Homs
Niederländischer Pater in Syrien getötet
 
Angeblich in Syrien gestorben
Denis Cuspert könnte noch leben
Denis Cuspert lebt in Berlin und tritt unter dem Namen "Deso Dogg" als Rapper auf - bis er ein radikaler Islamist wird. Er zieht nach Syrien, um für die Isis-Gruppe im "heiligen Krieg" zu kämpfen. Jetzt ist er angeblich getötet worden - seine Gesinnungsbrüder dementieren.
 
Racheakt in Afghanistan
Polizei erschießt deutsche Kriegsfotografin
 
Saudi-Arabien erklärt Atheisten zu Terroristen
 
Kim lässt Gegner mit Flammenwerfer töten
Schergen des nordkoreanischen Diktators Kim Jong-un sollen einen Vizeminister mit dem Flammenwerfer exekutiert haben.
 
Sri Lanka
Bei Buddha hört der Spaß auf
Naomi Coleman bezeichnet sich als gläubig, sie hat sich sogar einen Buddha auf den Arm tätowieren lassen. Doch für ihre Glaubensbrüder auf Sri Lanka ist das ein Sakrileg. Sie verwiesen die Britin des Landes.
 
Caracas
Erneut Ausschreitungen in Venezuela
 
Venezuela
Putsch wie in der Ukraine?
 
INNENPOLITISCHES / GESELLSCHAFT / VERGANGENHEITSPOLITIK
 
Beste weltweite Vernetzung
Deutschland ist der Sieger der Globalisierung
 
Helmut Kohl: Das deutsche Volk war gegen den Euro
Helmut Kohl räumt ein, bei der Einführung des Euro undemokratisch vorgegangen zu sein: Hätte es eine Volksabstimmung über den Euro gegeben, hätten zwei Drittel der Deutschen gegen den Euro gestimmt. Demokratie könne nur erfolgreich sein, wenn sich einer hinstellt und sagt: So ist das.
 
Steuerzahlerbund prangert an
„Im Bundeshaushalt lassen sich 20 Milliarden Euro einsparen“
 
US-Geheimdienst: Bundesverfassungsgericht bedroht Stabilität in Europa
 
Information zu Stratfor:
 
Königreich Deutschland
 
La Merkelina: Angela Merkel-Fan aus Italien
 
Bund der Vertriebenen ehrt Guido Knopp
 
(Zur Forschung über die Vorgeschichte des 2. Weltkriegs)
Gewöhnliche Geschichtsklitterei
 
NS-Täterkinder
"Ich schäme mich für meine Familie"
 
Ehrenmal im Tiergarten
Petition fordert Entfernung von Sowjet-Panzern in Berlin
 
Russische Panzer in Berlin
 
(Alles war früher ganz schlimm manipuliert. Nur heute nicht…)
Ein Weltkrieg wie aus dem Bilderbuch
Die Grausamkeit des Ersten Weltkriegs wurde in Text und Bild ausgebreitet – für Kinderaugen. Die Goethe Universität zeigt, wie man den Horror erklärte.
 
(Kriegsschuld 1. Weltkrieg)
Alles längst bekannt
 
Wieder Grab von mutmaßlichen Deutschen in Tschechien entdeckt
 
LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS / RECHTE
 
Der romantische Dünger
 
Rechte Käfer und linke Bestimmer
 
Wie die SPD linksextreme Gewalt verharmlost
 
Der deutsche Staat und der NSU
Land im Ausnahmezustand
Die Nichtaufklärung der NSU-Morde zeigt, wie der „Tiefe Staat“ in der Bundesrepublik funktioniert – samt seiner Wasserträger im Parlament.
 
NSU: Keine Rußpartikel in der Lunge von Mundlos
Obduktionsbericht verstärkt Zweifel an dem angeblichen Selbstmord
 
Kassel
Gedenkstein für NSU-Opfer Yozgat geschändet
 
V-Mann aus der rechtsextremen Szene tot aufgefunden
 
Das Amt nannte ihn Corelli
Tod eines deutschen Topspitzels
Er galt als ein Bestverdiener unter den V-Leuten. Nun starb Thomas R. – angeblich an unerkannter Diabetes. Sein Verhältnis zum NSU bleibt ungeklärt.
 
(und der nächste tote Informant…)
Fall eines Toten in Bad Cannstatt
Rätselhafte Schmiererei mit Vorwurf
 
Extremismus: Extreme Schieflage
 
Linke Gewalt nimmt stark zu
 
Grüne Jugend lehnt Distanzierung von Roter Hilfe ab
 
Antifa-Kongress in Berlin
Dem Rechtsruck begegnen
Wie genau sieht die Zukunft der Antifa aus? Diese Frage diskutierten Aktivisten aus ganz Europa in Berlin. Die Antworten: oft nicht wirklich neu.
 
Linksextremismus
Verfassungsschutz hat „Antifa-Kongreß“ im Visier
 
Verfassungsschutz sieht AfD im Visier von Linksextremisten
 
Göttingen: Linksextremisten wollen AfD-Wahlkampf stören
 
Linksextreme Attacken machen AfD zu schaffen
 
Europawahl
Mölzer zieht sich als FPÖ-Spitzenkandidat zurück
 
Irritation wegen Bäppi La Belle
Der Travestiekünstler Thomas Bäppler-Wolf, besser bekannt als Bäppi La Belle, poltert auf Facebook gegen Minderheiten. Das bringt die SPD, für die sich der Künstler einsetzt, in Verlegenheit.
 
Patriotismus und Nazivorwurf
 
Volk ist irgendwie Nazi
von Matthias Bäkermann
 
(Alt-Antifa-Barde Jan Delay hält sich mal wieder für klug…)
„Eine Unverschämtheit“
Strafanzeige nach Nazi-Vorwurf: Heino verklagt Jan Delay
 
Verleumdungsklage gegen Jutta Ditfurth nach Hetze auf 3sat
 
(Etwas älter, aber noch erwähnenswert)
SEK stürmt Berliner Wohnung wegen Hitler-Gemälde
Ein Kunststudent hat ein Bild von Adolf Hitler gemalt - 1,90 Meter breit und 2,80 Meter hoch, Öl auf Leinwand. Angeblich wollte er damit für die Kunstfreiheit demonstrieren. Doch dann kam das SEK.
 
Pro-NRW-Mitglied erhält Berufsverbot durch Versicherungskonzern AXA
 
(Antifa-Vortrag in der Wetterau, mit Steuergeldern finanziert)
Frank ist stinkesauer auf Betschel-Pflügel
 
Presseerklärung zum gewalttätigen Angriff auf Infostand der AfD Duisburg am 05.04.2014 in der Duisburger Innenstadt
 
Geldstrafe wegen Sitzblockade
Grünen-Politiker: Teurer Neonazi-Protest
 
Linksradikale verhindern Abschiebung in Göttingen
 
Linksradikales Irrenhaus
Leitartikel: Wieder zwei Hausbesetzungen durch Linksradikale in Frankfurt, Medien sprechen beschönigend von „Aktivisten“
 
Verteidigung der Versammlungsfreiheit ist die Pflicht aller Demokraten
Linksextreme Gewalt und Nötigung in Frankfurt beenden
 
EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT
 
Berliner Oranienplatz wird geräumt / Linksextremisten attackieren Asylbewerber
 
Linke protestieren gegen Oranienplatz-Räumung
 
Berlin: Besetzte Asylschule soll Flüchtlingszentrum werden
 
Einen muslimischen Bürgermeister für Berlin?
 
Politische Korrektheit
Schwarze empört über Antirassismus-Theaterstück
 
Amnesty beklagt Rassismus gegen Roma
 
Jeder zweite Arbeitslose ist Zuwanderer
 
7,6 Millionen Menschen
Einwandererland Deutschland: In diese Regionen ziehen die meisten Migranten
 
Kindergeld
Wie ausländische Saisonarbeiter die Sozialkassen plündern
 
Neusser CDU wirbt mit Halbmond
 
CDU distanziert sich von Wahlwerbung mit Halbmond
 
Mannheim: Moslems – „Bleiben für die Ewigkeit“
 
(Wer hätte gedacht, dass der Ausbreitung von Supermarkt-Arealen doch einmal Einhalt geboten würde…)
Hanau
Ehemaliger Aldi wird zur Moschee
 
Islamkritik - Informationsseite
 
Politik der rechtsfreien Räume
 
"Hart aber fair"
Der lange Arm der Clans reicht bis ins Fernsehstudio
 
Kuscheln mit den Clans bei Frank Plasberg
 
Parallelgesellschaften
Ein türkischstämmiger Polizist packt aus
 
Video: Moslems beherrschen Frankreichs Straße
 
Mönchengladbach-Rheydt
Polizei fahndet mit Bild nach Waffen-Räuber
 
Islam-Rabatt
Mörder wegen Ramadan-Fasten vermindert schuldfähig
 
Alexanderplatz-Mord
Pöbelei im Fall Jonny K.: Polizei durchsucht Wohnung von Türken
 
PZ-Appell für mehr Sicherheit: offener Brief an Reinhold Gall
 
(Schweden: "Ein Rätsel"…)
Massenprügelei in Norrköping
Männer sterben bei rätselhafter "Straßenschlacht"
Hier die syrischen Hintergründe:
 
KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES
 
Studie des Weltwirtschaftsforums
Lieber bewahren, statt ständig neu bauen
Ob BER, Stuttgart 21, neue Bosporus-Brücke oder Kingdom-Tower in Saudi-Arabien: Neu gebaut sieht toll aus – Regierende wollen sich profilieren, statt alte Infrastruktur zu pflegen. Eine Studie sieht darin große Gefahren.
 
(Libeskind)
Protzbau für die Uni Lüneburg: Millionengrab in der Heide
 
Die Stadterneuerung West-Berlins in den 60er Jahren - Als Berlin zum zweiten Mal zerstört wurde
 
Wohntrend in Tschechien: Sehnsucht nach der Platte
 
Freundeskreis zur Erhaltung des Fallschirmjäger-Ehrenmals auf Kreta
 
Dazu die passende Petition…
 
Spott für Beethoven-Skulptur
Lüpertz: „Mit diesem Werk gehe ich in die Geschichte ein“
 
Fall Gurlitt: Staatsanwaltschaft gibt alle Kunstwerke frei
 
Fall Gurlitt
Der Staat hat was gefunden
 
Der „Fall Gurlitt“
Unter die Räuber gefallen
 
Schweiz schafft Schreibschrift ab
 
Pisa-Studie
Mädchen und Migranten verschlechtern deutsches Ergebnis
 
PISA: Jeder Fünfte bei Alltagsfragen überfordert
 
Diskriminiertes Deutsch
 
Notizen über die genderfeministische Psychopathologie (Vol. 1)
 
Notizen über die genderfeministische Psychopathologie (Vol. 2)
 
EKD-Ratsvorsitzender Schneider greift Journalistin Kelle an
 
Fall Edathy: Der Mythos vom pädophilen Monster
Von Markus Reiem
 
Petition: Rettet unsere Hebammen!
 
Steh deinen Mann:
Theaterstück soll Ressentiments gegen schwule Fußballer abbauen
 
Ist Deutschland von Sinnen?
Kolumne von Bettina Röhl
Menschenfreund und Katzenliebhaber Akif Pirincci hat ein Buch über Deutschland geschrieben. Der Bestsellerautor will die deutsche Gesellschaft erlösen: mit dem Bulldozer und mit einer Liebeserklärung an das Land.
 
Pirincci, abgewürgt
 
Akif Pirinçci: ZDF weist Zensurvorwürfe zurück
 
Akif Pirinçci vs. Ijoma Mangold: Goldener Godwin der Woche
 
Die Wahrheit
Der Pirinçci-Code
Von Sarrazin bis Lu>http://www.taz.de/!136534/
 
Manufactum distanziert sich wegen Pirinçci-Buch von Firmengründer
Manufactum nimmt Abstand von Gründer Hoof und dessen Verlag. Das Unternehmen fürchtet wegen Akif Pirinçcis Buch und dessen rechten Positionen offenbar einen Imageschaden.
Akif Pirinçcis Hass-Buch "Deutschland von Sinnen"
Der Pöbler und die Neue Rechte
 
Deutschland von Sinnen: Das Bellen der getroffenen Hunde
 
Über Pirinçci, Ängste und Stutenbissigkeit
 
Thorsten Hinz: Akif Pirinçci und die Meinungsmacher
 
Sonia Seymour Mikich
Die WDR-Meinungsmacherin
 
(political correctness)
Attacke auf Siegfried Lenz
 
Alexander Dugin: Agonie des Liberalismus
 
Alexander Dugin - Satans Streitmacht greift an
 
Offener Brief an Eric Schmidt Warum wir Google fürchten
Zum ersten Mal bekennt hier ein deutscher Manager die totale Abhängigkeit seines Unternehmens von Google. Was heute die Verlage erleben, ist ein Vorbote: Bald gehören wir alle Google. Ein Offener Brief an Eric Schmidt.
 
(Auch das ist eine Meldung wert…)
Hitler-Postkarte von 1916
19 Zähne weniger
In Bayern ist eine bislang unbekannte Karte von Adolf Hitler aus dem Jahre 1916 aufgetaucht. Aus dem gelblichen Stück Papier geht hervor: Der spätere Diktator sehnte sich nach der Front - und hatte unsagbar schlechte Zähne.
 
Wallraff bei RTL: Undercover-Reporter bei Burger King
 
Nur liegen ist schöner
Seit Jahrtausenden ist der Mensch gewohnt zu rennen, zu springen, zu kämpfen. Warum ist es trotzdem für viele so eine Qual, regelmäßig Sport zu treiben? Ein Gespräch mit dem Evolutionsbiologen Daniel Lieberman.
 
Ewige Verdammnis
Ist lebenslang lange genug? Britische Neuroethiker spielen Gedankenexperimente über zukünftigen Strafvollzug durch und ersinnen Höllenqualen für diabolische Verbrechen
 
BundestagTV, Peter Kruse - Revolutionäre Netze durch kollektive Bewegungen
 
Halluzinationen: LSD-Trip mit der Flackerlampe
 
Uwe Kolbe "Die Lüge"
Der Ton, der aus der Kälte kam
 
3 Buchveröffentlichungen zur Weimarer Republik (Otto Strasser, Karl Radek…)
 
Holocaust-Drama "Lauf Junge lauf": Geschichte, gehetzt

Los economistas, esos nuevos bufones

 

Por Juan Laborda*

Ex: http://www.elespiadigital.com

La pobreza, las desigualdades, la miseria, han vuelto de nuevo aquí para quedarse. No se trata del tercer mundo, ni de países en vías de desarrollo, mucho de los cuales están haciendo un esfuerzo titánico para mejorar las condiciones de vida de sus ciudadanos. No, nos referimos a nuestro Occidente decadente. Aquello por lo que nuestros antecesores lucharon con sangre, sudor y lágrimas se les quiere arrebatar a nuestras familias, a nuestros hijos, por parte de unos desalmados que, coaligados con una clase política mediocre, no dudan en aplicar toda una serie de políticas económicas injustas, dañinas, fracasadas. Y los economistas y la economía están siendo utilizados como meros esbirros y colaboradores al servicio de estas élites.

Que un mediocre como el señor Rajoy se vanaglorie de la caída y hundimiento de los salarios en nuestra querida España es un ejemplo de ello. Exactamente igual que cuando su antecesor en el cargo, el vacuo Rodríguez Zapatero, elogiaba la fortaleza de nuestro sistema bancario. Ya ni les comento las necedades del la inefable Fátima Bañez sobre nuestro mercado laboral. El problema no son ellos, son aquellos economistas que les asesoran y les enseñan economía en tres clases. Todos esos asesores comparten un denominador común, haberse formado bajo la ortodoxia neoclásica dominante. Una de dos o empezamos a exigir un cambio radical en los planes de estudio de economía y empresa, o al final los economistas seremos percibidos como los nuevos bufones de la corte. Pero vayamos por partes.

Crisis de visión del pensamiento económico

La actual crisis económica y financiera ha puesto de manifiesto el vacío intelectual y el escaso soporte empírico de la mayoría de las teorías macroeconómicas y microeconómicas que se enseñan en las Facultades de Ciencias Económicas y Empresariales de medio mundo. La crisis en cuestión es consecuencia de la ausencia de una visión, de un conjunto de aquellos conceptos políticos y sociales compartidos, de los que depende, en última instancia, la economía. A la decadencia de la perspectiva económica le han seguido diversas tendencias cuyo denominador común era una impecable elegancia a la hora de exponer los términos, acompañada de una absoluta inoperancia en su aplicación práctica.

Es necesario impulsar el nuevo pensamiento económico que está emergiendo de manera silenciosa, y que en última instancia trata de encontrar el paradigma perdido. Ello implica por un lado, un replanteamiento de la teoría y política económica, que permita una anticipación económica y política. Por otro, una revisión de las finanzas y del dinero, ya que la teoría financiera y monetaria moderna se construyó a partir de presupuestos metodológicos e hipótesis falsas. Además hay que introducir los efectos desestabilizadores del apalancamiento o endeudamiento masivo de los sectores privados. Finalmente se necesita una nueva explicación sobre el papel de la empresa y la gestión de las organizaciones. Para ello hay que dar a conocer los nuevos registros empíricos sobre el comportamiento de las empresas.

Ya no vale con un mero lavado de cara

El ritmo de deterioro económico y social es brutal, no solo en nuestro país sino también en las principales áreas geográficas. Les adjunto un artículo muy reciente relativo al incremento de la pobreza en Reino Unido. ¡Escandaloso! La mezcla de políticas económicas auspiciadas por la ortodoxia académica ha fracasado. Se propuso para salir de la crisis una combinación de política fiscal restrictiva, política monetaria expansiva (ampliación de los balances de la FED o del BCE), y deflación salarial, bajo una serie de hipótesis que han resultado ser falsas. Se ha hecho un diagnostico erróneo de lo que está pasando en el mundo. Como consecuencia, las recetas económicas no tienen el impacto deseado, y, como corolario, acaban generando pobreza, miseria, aumentando las desigualdades sociales. Como me recalca siempre un buen amigo, cada día esto se parece más a los "Juegos del Hambre".

Desde la llegada al poder de los neoconservadores Ronald Reagan y Margaret Thatcher se quiso recomponer el reparto de la tarta y de aquellos lodos, estas deudas. Había que desregular la actividad bancaria, había que facilitar el apalancamiento y la toma de riesgos sin control. El resultado ya lo conocemos, balances privados quebrados, la mayor acumulación de deuda de la historia, un sistema bancario occidental insolvente, pobreza, miseria. ¿Seguimos?

Por lo tanto, el objetivo ya no es adoptar modelos neoclásicos ortodoxos con fundamentos criticables y añadirles algunos supuestos cargados de realismo. Literalmente hay que tirarlos a la basura. Es necesario presentar y dar a conocer una alternativa que contradiga abiertamente los principales preceptos de la teoría neoclásica que inunda la mayoría de los análisis y que se publica sin rubor en los medios de comunicación masivos sin tan siquiera validar las hipótesis bajo los que se fundamentan.

Si no lo hacemos, si no abrimos las universidades a nuevas visiones, al final tendrán razón todos aquellos que nos ven a nosotros los economistas como los nuevos bufones. Y cobrará pleno sentido aquello que afirmaba el pensador Edgar Morin, "La economía, que es la ciencia social matemáticamente más avanzada, es la ciencia social y humanamente más retrasada, pues ha abstraído las condiciones sociales, históricas, políticas, psicológicas y ecológicas inseparables de las actividades económicas… Quizá la incompetencia económica haya pasado a ser el problema social más importante“.

*Economista

Fuente: Vozpopuli

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Grillo’s Populist Plan for Italy

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Quantitative Easing for the People: Grillo’s Populist Plan for Italy

Default on the public debt, nationalization of the banks, and a citizen dividend could actually save the Italian economy.

Comedian Beppe Grillo was surprised himself when his Five Star Movement got 8.7 million votes in the Italian general election of February 24-25th. His movement is now the biggest single party in the chamber of deputies, says The Guardian, which makes him “a kingmaker in a hung parliament.”

Grillo’s is the party of “no.” In a candidacy based on satire, he organized an annual "V‑Day Celebration," the "V" standing for vaffanculo (“f—k off"). He rejects the status quo—all the existing parties and their monopoly control of politics, jobs, and financing—and seeks a referendum on all international treaties, including NATO membership, free trade agreements and the Euro.

"If we get into parliament,” says Grillo, “we would bring the old system down, not because we would enjoy doing so but because the system is rotten." Critics fear, and supporters hope, that if his party succeeds, it could break the Euro system.

But being against everything, says Mike Whitney in Counterpunch, is not a platform:

To govern, one needs ideas and a strategy for implementing those ideas. Grillo’s team has neither. They are defined more in terms of the things they are against than things they are for. It’s fine to want to “throw the bums out”, but that won’t put people back to work or boost growth or end the slump. Without a coherent plan to govern, M5S could end up in the political trash heap, along with their right-wing predecessors, the Tea Party.

Steve Colatrella, who lives in Italy and also has an article in Counterpunch on the Grillo phenomenon, has a different take on the surprise win. He says Grillo does have a platform of positive proposals. Besides rejecting all the existing parties and treaties, Grillo’s program includes the following:

  • unilateral default on the public debt;
  • nationalization of the banks; and
  • a guaranteed “citizenship” income of 1000 euros a month.

It is a platform that could actually work. Austerity has been tested for a decade in the Eurozone and has failed, while the proposals in Grillo’s plan have been tested in other countries and have succeeded.

Default: Lessons from Iceland and South America

Default on the public debt has been pulled off quite successfully in Iceland, Argentina, Ecuador, and Russia, among other countries. Whitney cites a clip from Grillo’s blog suggesting that this is also the way out for Italy:

The public debt has not been growing in recent years because of too much expenditure . . . Between 1980 and 2011, spending was lower than the tax revenue by 484 billion (thus we have been really virtuous) but the interest payments (on the debt of 2,141 billion) that we had to pay in that period have made us poor. In the last 20 years, GDP has been growing slowly, while the debt has exploded.

. . . [S]peculators . . . are contributing to price falls so as to bring about higher interest rates. It’s the usurer’s technique. Thus the debt becomes an opportunity to maximize earnings in the market at the expense of the nation. . . . If financial powerbrokers use speculation to increase their earnings and force governments to pay the highest possible interest rates, the result is recession for the State that’s in debt as well as their loss of sovereignty.

. . . There are alternatives. These are being put into effect by some countries in South America and by Iceland. . . . The risk is that we are going to reach default in any case with the devaluation of the debt, and the Nation impoverished and on its knees. [Beppe Grillo blog]

Bank Nationalization: China Shows What Can Be Done

Grillo’s second proposal, nationalizing the banks, has also been tested and proven elsewhere, most notably in China. In an April 2012 article in The American Conservative titled “China’s Rise, America’s Fall,” Ron Unz observes:

During the three decades to 2010, China achieved perhaps the most rapid sustained rate of economic development in the history of the human species, with its real economy growing almost 40-fold between 1978 and 2010. In 1978, America’s economy was 15 times larger, but according to most international estimates, China is now set to surpass America’s total economic output within just another few years.

According to Eamonn Fingleton in In The Jaws of the Dragon (2009), the fountain that feeds this tide is a strong public banking sector:

Capitalism's triumph in China has been proclaimed in countless books in recent years. . . . But . . . the higher reaches of its economy remain comprehensively controlled in a way that is the antithesis of everything we associate with Western capitalism. The key to this control is the Chinese banking system . . . [which is] not only state-owned but, as in other East Asian miracle economies, functions overtly as a major tool of the central government’s industrial policy.

Guaranteed Basic Income—Not Just Welfare

Grillo’s third proposal, a guaranteed basic income, is not just an off-the-wall, utopian idea either. A national dividend has been urged by the “Social Credit” school of monetary reform for nearly a century, and the U.S. Basic Income Guarantee Network has held a dozen annual conferences. They feel that a guaranteed basic income is the key to keeping modern, highly productive economies humming.

In Europe, the proposal is being pursued not just by Grillo’s southern European party but by the sober Swiss of the north. An initiative to establish a new federal law for an unconditional basic income was formally introduced in Switzerland in April 2012. The idea consists of giving to all citizens a monthly income that is neither means-tested nor work-related. Under the Swiss referendum system of direct democracy, if the initiative gathers more than 100,000 signatures before October 2013, the Federal Assembly is required to look into it.

Colatrella does not say where Grillo plans to get the money for Italy’s guaranteed basic income, but in Social Credit theory, it would simply be issued outright by the government; and Grillo, who has an accounting background, evidently agrees with that approach to funding. He said in a presentation available on YouTube:

The Bank of Italy a private join-stock company, ownership comprises 10 insurance companies, 10 foundations, and 10 banks, that are all joint-stock companies . . . They issue the money out of thin air and lend it to us. It’s the State who is supposed to issue it. We need money to work. The State should say: “There’s scarcity of money? I’ll issue some and put it into circulation. Money is plentiful? I’ll withdraw and burn some of it.” . . . Money is needed to keep prices stable and to let us work.

The Key to a Thriving Economy

Major C.H. Douglas, the thought leader of the Social Credit movement, argued that the economy routinely produces more goods and services than consumers have the money to purchase, because workers collectively do not get paid enough to cover the cost of the things they make. This is true because of external costs such as interest paid to banks, and because some portion of the national income is stashed in savings accounts, investment accounts, and under mattresses rather than spent on the GDP.

To fill what Social Crediters call “the gap,” so that “demand” rises to meet “supply,” additional money needs to be gotten into the circulating money supply. Douglas recommended doing it with a national dividend for everyone, an entitlement by “grace” rather than “works,” something that was necessary just to raise purchasing power enough to cover the products on the market.

In the 1930s and 1940s, critics of Social Credit called it “funny money” and said it would merely inflate the money supply. The critics prevailed, and the Social Credit solution has not had much chance to be tested. But the possibilities were demonstrated in New Zealand during the Great Depression, when a state housing project was funded with credit issued by the Reserve Bank of New Zealand, the nationalized central bank. According to New Zealand commentator Kerry Bolton, this one measure was sufficient to resolve 75% of unemployment in the midst of the Great Depression.

Bolton notes that this was achieved without causing inflation. When new money is used to create new goods and services, supply rises along with demand and prices remain stable; but the “demand” has to come first. No business owner will invest in more capacity or production without first seeing a demand. No demand, no new jobs and no economic expansion.

The Need to Restore Economic Sovereignty

The money for a guaranteed basic income could be created by a nationalized central bank in the same way that the Reserve Bank of New Zealand did it, and that central bank “quantitative easing” (QE) is created out of nothing on a computer screen today. The problem with today’s QE is that it has not gotten money into the pockets of consumers. The money has gotten—and can get—no further than the reserve accounts of banks, as explained here and here. A dividend paid directly to consumers would be “quantitative easing” for the people.

A basic income guarantee paid for with central bank credit would not be “welfare” but would eliminate the need for welfare. It would be social security for all, replacing social security payments, unemployment insurance, and welfare taxes. It could also replace much of the consumer debt that is choking the private economy, growing exponentially at usurious compound interest rates.

As Grillo points out, it is not the cost of government but the cost of money itself that has bankrupted Italy. If the country wishes to free itself from the shackles of debt and restore the prosperity it once had, it will need to take back its monetary sovereignty and issue its own money, either directly or through its own nationalized central bank. If Grillo's party comes to power and follows through with his platform, those shackles on the Italian economy might actually be released.

Cinq mythes sur la Russie actuelle

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Cinq mythes sur la Russie actuelle

par Yvan Blot

Ex: http://aucoeurdunationalisme.blogspot.com

 
« La nouvelle Russie n’est pas plus totalitaire que ne l’est l’Allemagne actuelle depuis la chute d’Hitler. Cela aussi, on ne veut pas l’admettre car on a besoin d’un ennemi pour se réfugier sous le parapluie américain ! »
 
Certains de nos contemporains croient vivre dans un siècle de lumières alors que l’obscurantisme continue à faire des ravages. Cet obscurantisme concerne tout particulièrement nos relations avec la Russie.
 
L’écrivain Wodzinsky (*) constate : « Nos clefs pour comprendre la Russie rouillent sous l’effet de la nouveauté (…) Nous nous efforçons de déchiffrer la Russie à l’aide de codes périmés de barbarie (asiatique) et de démocratie (européenne) en fabriquant des poncifs stériles (…). La Russie continue à remplir pour l’Europe une fonction archaïque de catharsis, de remède à ses souffrances internes. (…) L’Occident a exporté à l’est ses propres déchets. Peut-être y a-t-il perdu son âme ! »
 
Après tout, Hitler est bien un produit de l’Occident (son livre de chevet fut longtemps un livre sur les juifs de Henry Ford, l’industriel américain !). Le marxisme allemand aussi et la Terreur révolutionnaire qu’admirait tant Lénine fut une invention française ! Alors pourquoi diaboliser la Russie comme si elle avait le monopole de l’arriération et du totalitarisme ?
 
Les cinq « clés rouillées » que nous utilisons encore sont les idées d’économie de rente, de continuité du totalitarisme, d’effondrement démographique, de persistance du goulag et de l’immoralité.
 
Le premier mythe est celui de l’économie de rente
 
La Russie serait, selon la formule absurde de Kissinger, la Haute Volta équipée d’un armement atomique. Aujourd’hui, on dit plutôt, à l’instar d’Alain Juppé : la Russie est une économie de rente dont le socle est la production de gaz et de pétrole. Renseignements pris, le gaz et le pétrole représentent 10% du PNB russe ! Il faut comparer cela avec les 41% du Pib en Arabie Saoudite : là, on a vraiment une économie de « rente » !
 
D’après la direction générale du Trésor, l’agriculture représente 5% du PIB (3e exportateur mondial de blé), le secteur secondaire (industrie) représente 28% du PIB ; la production de matières premières, dont le pétrole et le gaz, représente 10% du PNB, mais 70% des exportations. Le secteur tertiaire (finances, communications, distribution) représente 66% de l’économie. Selon ces critères donnés par notre propre ministère des Finances, la Russie est bien un pays développé !
 
Un bon indicateur de l’activité économique est aussi la production d’électricité où la Russie est, en 2012, troisième ex aequo avec le Japon, derrière la Chine et les Etats-Unis (860 milliards de kWh contre 461 pour la France). La Russie contrôle un tiers du commerce mondial des constructions de centrales nucléaires. Elle a le monopole de l’envoi d’êtres humains dans la station spatiale orbitale grâce à ses fusées Soyouz que la France utilise en Guyane. La Russie possède plus de têtes nucléaires que les USA et la deuxième marine de combat du monde. Selon le magazine 01Business, la Russie reste une grande puissance technologique : même en informatique, le moteur de recherche Yandex a devancé historiquement Google et Kaspersky reste numéro 1 de l’antivirus informatique. Mais on veut ignorer tout cela. On veut à toute force que la Russie soit sous-développée et moins « intelligente » que l’Occident. On va donc inventer un mythe : faire passer la Russie pour une économie de rente pétrolière, comme le sont l’Arabie Saoudite ou le Qatar !
 
Le deuxième mythe est celui de la continuité du totalitarisme depuis 1000 ans
 
Le régime tsariste n’était certainement pas un régime totalitaire. L’histoire témoigne qu’il a beaucoup plus respecté les indigènes de Sibérie que ne l’ont fait les Etats-Unis avec les Amérindiens parqués dans des réserves. Il a connu le servage, c’est vrai, mais non l’esclavage fondé sur la race, à la différence des Etats-Unis. L’église était un contre-pouvoir important. Assimiler le pouvoir tsariste à celui des nomades mongols n’est pas sérieux. La Russie a même connu des expériences de démocratie directe comme en Suisse : Républiques de Novgorod et de Pskov au Moyen Age, démocratie « cosaque » dans le sud-est. Certes, le tsarisme était formellement une autocratie. Mais, en réalité, la société russe vivait aussi des contre-pouvoirs que formaient ses traditions et le tsar ne pouvait ni les ignorer, ni les déraciner : aurait-il pu détruire l’orthodoxie, la famille, l’autorité des grands-mères sur la jeunesse ? Non ! Ce n’était d’ailleurs nullement son projet. Et les bolcheviks, malgré leur violence, ont aussi échoué à étouffer les traditions : comme De Gaulle l’avait prophétisé à l’encontre de tant de « soviétologues » incapables, « la Russie boira le communisme comme le buvard boit l’encre ! »
 
Le totalitarisme est venu de l’Occident : la matrice initiale a été le pouvoir de la Terreur jacobine sous Robespierre admirée par Marx et Lénine. Le marxisme est une invention occidentale comme Lénine l’a souligné à juste titre dans son livre L’Etat et la Révolution : une synthèse d’économie anglaise (Ricardo), d’idéologie politique française socialiste et de philosophie allemande (Hegel et Feuerbach). L’URSS a été une rupture avec la Russie traditionnelle, comme le IIIe Reich en Allemagne avec l’Empire allemand.
La nouvelle Russie n’est pas plus totalitaire que ne l’est l’Allemagne actuelle depuis la chute d’Hitler. Cela aussi, on ne veut pas l’admettre car on a besoin d’un ennemi pour se réfugier sous le parapluie américain ! L’Europe officielle ne veut pas devenir adulte ! Il faut donc construire un mythe d’un ennemi éternel : la Russie !
 
Le troisième mythe est celui de l’effondrement démographique
 
Certes, cet effondrement a eu lieu après la chute de l’Union soviétique et la démoralisation importée de l’Occident pendant les années Eltsine. Mais les chiffres montrent un redressement très net : la population augmente depuis 2009 ; depuis 2012, le taux de natalité a rattrapé le taux de mortalité (13,3 pour mille habitants) et le taux de fécondité qui fut au plus bas en 1999 (1,17) n’a cessé de remonter pour atteindre 1,69 en 2012 ; le nombre d’avortements par femme est tombé de 3,4 en 1990 à 1,2 en 2006. L’espérance de vie masculine a augmenté de 4 ans entre 2005 et 2010 (69 ans aujourd’hui).
 
La Russie pratique une politique familiale exemplaire tout en contemplant le suicide démographique de l’Occident. Chaque famille touche à la naissance d’un enfant une prime d’environ 7000 euros. Les incitations financières sont complétées par une revalorisation du mariage, de la fidélité et de la natalité, avec la création d’une fête annuelle d’Etat pour décorer les couples méritants. Pendant ce temps, l’Occident prône l’idéologie du « childfree » (libre d’enfants) ; le mot est choisi à dessein : on ne dit pas « childless » (sans enfants), ce qui serait neutre ; la liberté, c’est l’absence d’enfants ! On est fort loin des valeurs de la charité chrétienne. Si l’on ajoute à cela l’affirmation de l’égalité en valeur du couple volontairement stérile et du couple hétérosexuel fécond, et si l’on prend en compte la volonté de favoriser l’euthanasie des malades incurables, comme sous le IIIe Reich, on a du mal à ne pas croire le pape Jean-Paul II lorsqu’il dénonçait la montée d’une culture de mort en Occident ! La Russie, comme l’a dit le président Poutine ou le patriarche Cyril, voit cette évolution avec inquiétude et prend le « parti de la vie » ! Qui s’en plaindra ?
 
Le quatrième mythe est celui du « goulag » persistant
 
Le goulag soviétique n’existe plus. Contrairement aux idées reçues, il n’y a que 800.000 prisonniers en Russie contre 2,5 millions aux Etats-Unis : le taux d’incarcération américain est de 714 prisonniers pour 100.000 personnes (2007) contre 532 en Russie. Les Etats-Unis ne respectent pas la suppression de la peine de mort votée par le Conseil de l’Europe (Texas : 500 exécutions depuis 1976, 39 exécutions pour tous les USA pour la seule année 2013) : que dirait-on si c’était la Russie ? Ce serait le scandale médiatique assuré !
 
Soit dit en passant, la tsarine Elisabeth avait aboli de facto cette peine et Anatole Leroy-Beaulieu disait, dans son Empire des Tsars et les Russes, que la Russie était la première du monde par la douceur de son code pénal (due à l’influence de l’Eglise orthodoxe). Les USA, grands donneurs de leçons de morale et de droit, ne respectent aucun des droits de la défense à Guantanamo : que dirait-on si cette prison était russe ?
 
Le goulag est aussi une importation de l’Occident : les Anglais ont inventé les camps de concentration en Afrique du Sud et Lénine a voulu copier la Terreur de Robespierre. On a exporté cet enfer répressif vers la Russie et, peut-être pour nous disculper, on l’accuse d’avoir généralisé ce système dont la victime numéro un a été le peuple russe lui-même !
 
Le cinquième mythe est celui de l’immoralité foncière de la Russie
 
C’est un conflit vieux comme l’histoire qui remonte à la mise à sac par les Croisés de Constantinople lors de la quatrième croisade en 1204 (contre la volonté du pape de l’époque, doit-on préciser). L’hostilité aux Byzantins est devenue l’hostilité à l’égard de la Russie. L’antislavisme de l’Occident ressemble beaucoup à l’antisémitisme. Les Russes seraient « génétiquement » cruels, voleurs, malhonnêtes et inaptes à la liberté. L’Occident fait le silence sur ses propres turpitudes, guerres de religion (Guerre de trente ans où le tiers de la population allemande disparaît), Inquisition, Terreur de la Révolution française, génocide de la Vendée décidé officiellement par la Convention (décret Barrère), première et deuxième guerre mondiale : tout cela est-il de la faute des Russes ?
 
Les statistiques de criminalité ne sont pas toujours favorables à l’Occident. Par exemple, si l’on prend le marché de la drogue, les Etats-Unis et l’Australie sont bien plus atteints que la Russie pour le cannabis, l’ecstasy ou la cocaïne.
 
Mais au-delà de ce genre de comptabilité, on peut se poser la question de savoir si l’état moral général des Russes est meilleur ou non que celui des Occidentaux. Depuis les années 1960 (mai-68 en France), la situation des valeurs s’est dégradée : résultat, en France le nombre des crimes et délits est passé de 1,5 à 4,5 millions par an : est-ce un bon signe ?
 
Dostoïevski nous donnera le mot de la fin : le starets Zossime (starets : saint homme issu du peuple) déclare que la liberté sans discipline intérieure en Occident consiste à multiplier ses besoins sans limites ; les hommes deviennent dépendants des objets et matérialistes. L’égalité sans amour conduit à l’envie, à la jalousie et au meurtre. La fraternité sans racines est un verbiage : on constate en fait l’isolement croissant des hommes. Face à ce désert spirituel, la Russie offre l’exemple d’un christianisme vivant qui peut s’associer au christianisme occidental pour défendre les valeurs de notre civilisation commune.
 
Nous Européens avons tout intérêt à nous associer à la Russie : l’intérêt économique est évident, l’intérêt politique aussi pour ne pas devenir une simple colonie de la superpuissance du moment, l’intérêt humain est de sauver les valeurs familiales face à la culture de mort et l’intérêt spirituel est de renouer avec les valeurs bimillénaires du christianisme et de l’antiquité classique. C’est une voie plus sûre que celle fondée sur le mépris de l’autre, le Russe en l’occurrence, qui empêche l’Europe d’être unie alors que le Rideau de fer est tombé depuis longtemps !
 
Ivan Blot, 24/04/2014
 
(*) Wodzinsky, Transe, Dostoïevsky, Russie, ou la philosophie à la hache, L’Age d’homme, 2014 (p. 18).

samedi, 03 mai 2014

Nos intellectuels auraient-ils changé de camp?

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Ils ont loué Staline, ils condamnent Poutine
Nos intellectuels auraient-ils changé de camp?

Georges Gourdin*
Ex: http://metamag.fr
 
L'ostracisation de Vladimir Poutine dans tous les médias « Main Stream » est devenue flagrante, et prend une ampleur que les événements d'Ukraine ne font qu'attiser. 

Depuis plusieurs années déjà la presse bien pensante occidentale nous présente Vladimir Poutine comme un autocrate anti-démocratique. Tout est bon pour dénigrer le maître du Kremlin : assassinat de journaliste, guerre en Tchétchénie, emprisonnement de Mikhaïl Khodorkovski, tout ça, c'est la faute à Poutine ! On le voit torse nu taquiner la truite, il est aussitôt raillé alors que Barak Obama avait suscité toute l'admiration bienveillante des magazines people lorsqu'il s'était complaisamment laissé photographier en maillot de bain. Si Poutine soutient le régime syrien, c'est qu'il est du côté des forces du mal et des dictatures. Condamnation des militantes de Pussy Riots qui avaient chanté une prière punk anti-Poutine 
dans une cathédrale à Moscou : fascisme. Est-ce que la France a condamné les Femens pour avoir profané Notre-Dame ? Les Pussy Riots sont amnistiées : ce n'est qu'une opération de com de Poutine. Les jeux olympiques d'hiver à Sotchi furent l'occasion d'un déchaînement des médias occidentaux. Bien avant l'ouverture nous avions été prévenus car Poutine avait averti qu'il ne laisserait pas se diffuser à cette occasion la propagande homophile. Le VRP de la propagande bien pensante, BHL, s'est déplacé à Sotchi pour exhorter les sportifs à refuser les médailles olympiques de la honte. Et puis d'ailleurs ces jeux ont coûté bien trop cher. Les événements actuels en Ukraine permettent aux médias occidentaux de comparer Poutine qui organise un référendum d'autodétermination en Crimée à Hitler qui envahit les Sudètes. Pas un mot par contre des soutiens de groupes néo-nazis aux putschistes de Kiev "pro-européens".

Il y a quelques années pourtant le maître du Kremlin bénéficiait d'une extraordinaire complaisance de la part de notre intelligentzia. Derrière André Gide, Romain Rolland, André Malraux, Jean-Paul Sartre et tant d'autres « compagnons de route », toute une génération d'intellectuels a entraîné les artistes, les journalistes, les enseignants et les syndicalistes dans une complaisance affichée à l'égard de l'idéologie communiste et de son mentor Joseph Staline. À l'instar d'Yves Montand le voyage à Moscou était un devoir militant.

Que s'est-il passé ? Pourquoi, comment l'intelligentzia, la presse sont-elles «passées à l'ouest»?

Il n'aura échappé à personne que le régime communiste s'est effondré, même si Poutine s'efforce, très habilement du reste, de préserver l'unité de son pays en intégrant à la fois l'histoire orthodoxe des tsars et l'histoire communiste des vainqueurs de Stalingrad, ce qui ne devrait pourtant pas déplaire à nos «compagnons de route » staliniens. Mais ceux-ci ont basculé vers l'obamania. Tentons une explication.



Le régime russe actuel tente de se guérir du communisme et de sa vision internationaliste qui ont conduit le pays à la ruine. « Prolétaires de tous les pays ... », l'URSS a donné. Et la Russie actuelle a clairement abandonné les velléités internationalistes ruineuses et malheureuses du marxisme-léninisme. Elle a quitté toutes les anciennes terres d'influence soviétique qui se sont souvent effondrées avec l'URSS. Les États-Unis ont immédiatement profité de cet appel d'air pour s'implanter, ou tenter de s'implanter, dans les pays de l'ancien « bloc de l'est » : Tchécoslovaquie et Yougoslavie démembrées, l'Otan tente aussitôt d'y déployer son « bouclier anti-missiles » tandis que la Pologne achète des F16 américains et accueille des bases de l'Otan. La démarche des États-Unis à travers l'Otan est de contenir à l'ouest la Russie (voir la carte). La crise actuelle en Ukraine doit être comprise à cet éclairage.

Les États-Unis déploient également leur contrôle militaire ailleurs qu'en Europe : Irak, Syrie, la Turquie étant déjà acquise de longue date. Mais aussi Afghanistan. Et puis aussi l'Afrique et l'Amérique du Sud.

L'internationalisme est dorénavant assuré par les seuls USA puisque l'URSS a failli. Ayant abandonné depuis mai 68 l'idéologie anti-capitaliste, nos intellectuels se sont rangés du côté de « l'Internationale libérale » puisque « l'Internationale communiste » a échoué. À « Prolétaires de tous les pays ... », succède à présent « Consommateurs de tous les pays ... »
Obama ayant été mis en place par cette « Internationale libérale », il reçoit immédiatement le Prix Nobel de la Paix ce qui permet de laver les consciences, et de guerroyer sans entrave. Sans entrave ? Jusqu'à ce que Poutine s'oppose à cet expansionnisme qui frappe à sa porte.
 
Ainsi donc dans le fond, l'ennemi, ce n'est pas tant le capitalisme. Les communistes chinois s'en accommodent bien. L'ennemi, c'est l'opposant à cet expansionnisme militaire et marchand, cosmopolite et financier, aujourd'hui identifié : la Russie de Vladimir Poutine. Alors bien entendu, il gêne.

* rédacteur en chef de Nice-Provence.info

The End of Globalization and the Economy of the Conservative Project

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Alexander Salitsky

 

The End of Globalization and the Economy of the Conservative Project

Russia’s conservative project stems from a kind of historical insight which has, in my view, political and economic foundations as well. It seems that globalization has reached its natural limit on this planet, opening a new period in which exogenic factors will again become foremost among the engines of economic and social development.

The markets of the developed countries are stagnating, and the attractions of export-oriented trade decreasing; they cannot get back to pre-crisis levels of direct investment, and everywhere a growing number of measures are being taken whose aim is purely to limit such investment. The national private capital of the dynamic countries of the East is pushing back in their internal markets against that of transnational corporations, closing off the infrastructure created by globalization. The service sphere, growing faster than other areas of industry, will inevitably increase development of and demand for services in the languages of the region. Once again, protectionism and replacement of imports are on the rise, as they were decades ago. Globalization is freezing at the levels currently reached. A good example is provided by China’s economy in the first quarter of this year. It rose by 7.4% while reducing foreign trade.

Putin’s proclamation on Crimea may become a new point of reference in this area as well. Let us begin with the fact that today’s Russia is much more deeply engaged in world commerce than other major countries. Its ratio of exports to GDP is between 1.5 and 2.5 times higher than those of Indonesia, France, the United Kingdom, Brazil, Japan, or the USA. Furthermore, the fraction of Russian foreign trade which consists of manufacturing industry engaged by Global Value Chains (GVCs) is very small. As a result, in exchange for exports of raw materials and fuel, we are much more vulnerable than other countries to imports of finished products, which depress local manufacturing.

The strengthening of protectionism (including nationally) is therefore completely natural for the conservative economic project. In its very essence, such a project demands a rebirth in new conditions of the conceptual solutions that were swept away by the neoliberal (neocolonial) invasion. Consigned to the status of heretical concepts and constructions were: productive forces themselves, planning, industrial policy, theories of basic needs and rational use. The very idea of national industries was thrown out, the state deprived for practical purposes of the functions of coordinating and stimulating national business. All of those need one way or another to be renewed.

At the international level, support for industry in developing countries was de facto liquidated, and replaced with the miring of their governments in debt obligations which it is basically impossible for them to meet. In fact, even the debt of developed countries has rendered their governments practically helpless to do anything to solve worsening social, technology-related and ecological problems. A fundamental reconsideration of the relationships between governments and their creditors is needed.

On the other hand, the changing balance of power between West and East permits us to turn again toward the group of ideas which at one time formed the concept of the new international order (NIEO). In particular, the accession of numerous Asian countries (especially China) to the capital surplus stage of economic development represents an additional recommendation to the world market for this factor in production. Likewise, the impact of the capital-receiving countries on foreign investors may be reinforced, and the TNK code of behavior may be newly established in international business. It is also important to let restructuring of capital flows begin, taking account of the developing countries’ needs for direct investment in the real sector.

The conservative project must reckon with the fact that the forced introduction of fully converted currencies (and mandatory rejection of all others) became the very instrument that allowed international financial structures to deprive governments of economic power. As a result, the supranational sphere of conversion regularly drains gigantic sums from the real sector for speculation on a colossal scale. Highly suspicious new financial products are developed and imposed upon the population and peripheral banks. Seismic oscillations in prices, in turn, terrorize manufacturers and farmers, taking away their capability for normal production and accumulation, and more often than not forcing the production of low-quality cheap merchandise.

At the same time, the problem of accumulation has not been solved in Russia, though the population’s and enterprises’ savings are quite ample. The problem to some extent lies in the fact that, following foreign models, the Russian credit system stimulates overconsumption, including that of imported goods, to the detriment of consumer credit toward local production. In many countries, regulators in this sector set mandatory price ratios and fixed interest rates. Here in Russia, the reverse is true: the most accessible credit is open for importers, while it is more expensive for consumers, and manufacturers pay banks’ highest rates and must content themselves with crumbs from the shared trough.

The problem of accumulation is generally disposed of by monetarist discourse, in which even John Maynard Keynes is a renegade, not to speak of such economists as Ragnar Nurkse or Paul Rosenstein-Rodan with his idea of the “big push” in investment. The Russian financial establishment blames this entire problem on the proverbial investment climate, economic freedoms, and other such nonsense, which has survived only in textbooks and the fantasies of ratings-boosting crooks. No real programs of raising accumulation, without which there will also be no economic growth, have yet been presented by the government.

We need to look for ways to replenish the economy with normal credit, and through the renewal of “wooden” (investment) currencies (as well as converted ones), and mutually closed investment programs, and coordinated plans for state corporations, as well as through multilateral barter and national pooling.

Housing construction has always been an important driving force of the economy and accumulation. But our rate of housing construction development is scandalously low in Russia: per capita, it is five times (!) lower than in China. This is the fault of astronomical housing prices, compounded by usurious mortgage interest rates, which restrict, among other things, normal demographic reproductivity. To a great extent these monumental prices are conditioned by the nature of the municipal authorities’ rent monopoly on land. The pawnbroker and feudal lord can hardly be deemed essential to the functioning of this most vital sphere for all.

Clearly, the fast pace of economic and industrial growth accompanying the necessary establishment of the investment model of development can more easily be promoted through close cooperation with countries where a comparable process is taking place. It is therefore natural for there to be a gradual displacement of economic activity toward the east of the country, where the great projects of the twenty-first century will be developed through the efforts of China, Kazakhstan, and Russia (and their neighbors, of course). Among them I would note the new breadbasket of Asia– the fully developed construction in southern Siberia and northern Kazakhstan of a major agricultural base for the production of ecologically pure foodstuffs, and similar bases in the Far East.

An important element in economic independence is, as we know, wide diversification of external economic ties. In Russia’s case, it is especially important to orient this diversification toward neighboring countries, creating long-term connections with our economy.

In response to western sanctions, it is viable to reduce importation of consumer goods from particular developed nations, reorienting towards domestic producers or neighbors (including Ukraine) and forcing commercial chains entrenched in Russia to pursue the same policy. I will note that Georgian and Moldavian wines are anything but inferior to French ones, to say nothing of the fine wines made in Crimea.

The concrete implementation of the conservative project can also be pursued through the revival of old ways that have been long-forgotten. The “naturalization” of materials used in everyday life (for example, replacing plastics with wood), every kind of propagation of indigenous natural products and medicines, finally, the production of high-quality equipment with greater durability and reusable packaging could enhance the health of both the population and the environment.

If we want to talk about innovative aspects of the economy, I think it is unreasonable to demand what amounts to immediate financial efficiency from engineers and scientists, and to engender fierce competition for individual patents, grants, and so on among those working in this field. Science and invention demand first and foremost a relaxed atmosphere, and it is inconceivable for them to proceed without the work of large collectives in which an atmosphere of mutual support and shared accomplishments prevails. Soviet science developed in just such an environment, and its traditions are no worse than the new trends, which are aggravated by the organizational convulsions of today’s Ministry of Education, FANO (Federal Agency of Scientific Organizations), and the like. Let us also take note of the simple fact that during the years of the neoliberal onslaught it was precisely the academic social sciences that stood up against the obtrusive proselytism of various new pro-Western formations. The fruits of a very similar and, regrettably, successful missionary zeal are clearly visible to us in the example of the Kiev pseudo-revolution.

Alexander Salitski, Ph.D in Economics, chief research associate at IMEMO RAN, professor at the Institute of Oriental Studies, exclusively for the online magazine “New Eastern Outlook”.

Le Mafiastan

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Le Mafiastan

Jean-Paul Baquiast
Ex: http://www.europesolidaire.eu
 
Robert Fisk, dans le journal britannique The Independent, confirme ce que chacun devinait intuitivement. Le Moyen Orient est devenu non pas un califat islamique global, comme le craignaient certains, mais le califat global des mafias.

Il s'agit évidemment en premier lieu de mafias arabo-islamiques, mais ce n'est pas le combat pour Allah qui les motive en priorité. C'est le combat pour mettre la main sur les centaines de milliards de pétro-dollars payés sans hésiter par les Occidentaux aux Etats producteurs de pétrole. Ces dollars alimentent une corruption généralisée, sans frontières et sans idéologies, sauf la prise en mains par elle de toutes les structures sociales.

Un flot toujours renforcé de corruption et de trafics a englouti le Moyen-Orient, sans exceptions. Il n'est plus rien qui ne s'achète, tant par la violence des armes que par l'argent. Aucun pays n'est indemne. Aucune valeur ne résiste. Les Occidentaux, en premier lieu les Américains, sont évidemment les premiers responsables.

Non seulement ils achètent le pétrole sans compter et sans se préoccuper de ce que deviennent les pétro-dollars. Ceci d'autant plus qu'une partie de ceux-ci alimentent les commandes passées à leurs entreprises, lesquelles ne s'imposent que par mafias interposées. Combien d'argent mafieux a-t-il ainsi été versé pour la construction de tours comme la Burj-Dubai ? Que sera le budget maffieux consacré à la future tour de 1km de haut annoncée par l'Arabie saoudite?

 

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Les Occidentaux, Américains en tête, ont à l'origine, en déclenchant des guerres pour le contrôle du Moyen-Orient et de son pétrole, détruit sans hésiter les Etats et sociétés traditionnelles. L'Irak, l'Afghanistan, la Libye, indirectement la Syrie, ont été livrées à des seigneurs de la guerre. Ceux-ci avaient été initialement financés par l'Amérique, avant qu'ils ne prennent leur indépendance grâce aux comportements mafieux imités de ceux régnant dans certains pays d'Amérique latine et d'Europe.

Le Pakistan et sans doute aussi l'Égypte, avec leurs mafias militaires, prennent le même chemin. Ne parlons pas du cas bien connu des Etats du golfe Persique et de l'Arabie saoudite, qui par la corruption achètent une partie des pays européens. L'Arabie saoudite, on le sait, finance les Etats et les banlieues européennes, soit disant pour le plus grand bien de l'islamisation, mais aussi pour mettre la main, grâce à la corruption, sur ce qui demeure de richesses en Europe.

L'argent mafieux génère évidemment une partie du terrorisme. Les jeunes européens musulmans allant mener le djihad en Syrie, avant de revenir en Europe y reprendre ce grand jeu, sont financés, ainsi que leurs armements, par les profits dus à la drogue, aux enlèvements et trafics divers menés par les Etats de la région, ainsi que par des intérêts européens eux-mêmes mafieux.

Certains esprits optimistes, en Europe, se rassurent en pensant que tout cela aura une fin, dans quelques décennies, avec la fin du pétrole. Mais les mauvaises habitudes, une fois prises, demeurent. Aucun Etat, aucune administration se voulant répressive ne résiste aux bakchichs assortis de menaces. L'Europe, dans sa grande vertu, dénonce la corruption régnant en Russie. Au contact du mafiastan moyen-oriental, elle en prendra rapidement elle-même le chemin.

Que dirait Lawrence d'Arabie s'il revenait ? Les antiques rezzous feraient bien pâle figure devant les mafias modernes.

* Lire Robert Fisk The Middle East we must confront in the future will be a Mafiastan ruled by money

Jean Paul Baquiast

L'oligarchie mondialiste, fléau de l'Amérique et de l'Europe?...

Arnaud Imatz

L'oligarchie mondialiste, fléau de l'Amérique et de l'Europe?...

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Arnaud Imatz, cueilli sur le site du Cercle Aristote et consacré au rôle délétère de l'oligarchie et de son idéologie mondialiste...

 

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L'oligarchie mondialiste, fléau de l'Amérique et de l'Europe

Lorsqu’on vit depuis des années à l’étranger un sujet régulier d’étonnement est le mélange de répulsion-fascination que suscitent les États-Unis dans les grands médias de l’Hexagone. Certes, il ne s’agit pas d’une nouveauté. La généalogie de l’américanophobie et de l’américanophilie est bien établie. Les historiens la font remonter au XVIIIe siècle. Mais l’ampleur du parti pris journalistique à l’heure de traiter l’information sur l’ami-ennemi américain, est proprement sidérante. Le matraquage « obamaniaque », à l’automne 2012, quelques jours avant les élections présidentielles, n’en est qu’un exemple criant. Le message était d’un simplicité enfantine : il y avait d’une part, Barack Obama, le « bon », le réformateur, le « créateur » du système de protection sociale, et, d’autre part, Mitt Romney, le « méchant », le réactionnaire-opportuniste, le mormon milliardaire, le capitaliste va-t-en-guerre. Oubliée la loi de protection de la santé adoptée par l’État du Massachusetts, en 2006, sous l’impulsion du gouverneur Romney. Oubliées les interventions répétées de l’armée américaine sous les ordres du président démocrate sortant, les attaques de drones qui violaient le droit international (10 fois plus nombreuses que sous Bush Jr.) en particulier au Pakistan et au Yemen, l’envoi de 33000 hommes en Afghanistan, l’intervention en Lybie… En démocratie, disait le théoricien des relations internationales, Hans Morgenthau, « la propagande est inévitable, elle est un instrument de la politique », et son contrôle ne peut être qu’un travail de Pénélope. On ne supprime pas la propagande, pas plus qu’on n’élimine la conflictivité, au mieux, on la minimise.

En attendant le prochain déferlement de passion, il n’est peut être pas inutile de s’interroger sereinement sur l’hyperpuissance mondiale, sur son oligarchie et son peuple. Que penser de « l’Amérique et des Américains » ? Vaste question ! J’entends déjà mes amis d’Amérique hispanique s’insurger avec raison : « Ne vivons-nous pas en Amérique ? Ne sommes-nous pas, nous aussi, des Américains ? ». Mais passons. Faute d’espace, et à défaut d’analyses rigoureuses, voici quelques sentiments, opinions et pistes de réflexion.

Fonctionnaire international à l’OCDE, émanation du célèbre Plan Marshall, j’ai eu la chance de travailler dans l’entourage immédiat du Secrétaire général et de côtoyer moult ambassadeurs et hauts fonctionnaires d’Amérique du Nord et d’Europe. Par la suite, fondateur et administrateur d’entreprise, j’ai entretenu des relations suivies avec un bon nombre de cadres d’universités et d’hommes d’affaires des États-Unis et du Canada. Une expérience restreinte, limitée à la classe directoriale et aux milieux urbains (après plus de trente voyages je reste avec l’envie d’admirer un jour les grands espaces !), mais néanmoins une connaissance directe, tirée de situations vécues pendant trois décennies. Disons le tout de suite, l’image qui en ressort est nuancée, voire ambigüe. Un peuple jeune, dynamique, agressif, violent, sans racines, né de la fusion d’apports les plus divers, a-t-on coutume de répéter. Je dirai pour ma part que les Américains du Nord sont généralement des gens aimables, ouverts, spontanés, simples, sympathiques et très « professionnels ». Ils méritent en cela considération et respect. La cuistrerie, le pédantisme, la suffisance, l’arrogance, le ressentiment, l’esprit de caste et la manie de la hiérarchisation reposant sur les écoles, les titres et les diplômes, ces plaies sociales de notre vieux continent, omniprésentes dans la pseudo-élite française, qu’elle soit intellectuelle, politique ou économique, sont nettement moins répandus outre-Atlantique. À tout prendre, je préfère d’ailleurs l’amabilité commerciale, pourtant très artificielle, du diplômé de Yale, Harvard ou Stanford à la fatuité et la présomption de tant d’énarques, de polytechniciens voire de docteurs d’État de l’Hexagone.

J’admire sans réserves l’attachement, presque indéfectible, du peuple américain au premier amendement de sa Constitution : « Le Congrès ne fera aucune loi qui touche l’établissement ou interdise le libre exercice d’une religion, ni qui restreigne la liberté de la parole ou de la presse, ou le droit qu’a le peuple de s’assembler paisiblement et d’adresser des pétitions au gouvernement pour la réparation des torts dont il a à se plaindre ». Je sais bien sûr l’aptitude des juristes à réinterpréter un texte constitutionnel, parfois même dans un sens absolument contraire à l’esprit des pères fondateurs, afin de satisfaire les intérêts de la classe politique ou de répondre à ses injonctions. Je ne suis pas non plus naïf au point de croire que cette fidélité au Bill of Rights est appelée à perdurer éternellement sans aucune faille. Mais à ce jour, malgré les accrocs et les accusations répétées de violations, le principe et son application me semblent résister. Et ce n’est pas rien ! Il suffit de comparer la situation états-unienne avec celle de la France pour s’en convaincre. Une loi mémorielle, qui imposerait le point de vue officiel de l’État sur des faits historiques, est tout-à fait inconcevable aux États-Unis.

J’admire aussi évidemment les découvertes scientifiques et surtout techniques de cette grande nation. Il faudrait d’ailleurs être dépourvu de raison et de cœur pour les ignorer. Je fais en outre le plus grand cas de la littérature nord-américaine. Qui oserait prétendre qu’elle n’a pas souvent atteint les plus hauts sommets ? Même le cinéma hollywoodien ne me semble pas aussi médiocre qu’on le prétend. Quantitativement pitoyable, soit ! Mais il réalise chaque année de véritables chefs d’œuvres. Peut être 1 % de la production, qui a toujours rivalisé en nombre et en qualité avec le meilleur du cinéma européen et qui, depuis déjà près de trente ans et à l’exclusion de quelques rarissimes exceptions, distance ce dernier de très loin. Enfin, dans le domaine qui m’est le plus familier, l’histoire des faits et des idées et les sciences politiques, j’ai la ferme conviction qu’au tournant du XXIème siècle, les travaux d’auteurs aussi différents que Christopher Lasch, Paul Gottfried, Robert Nisbet, John Lukacs ou Paul Piconne, égalent, et parfois dépassent, ceux de n’importe quelle figure intellectuelle européenne.

Les codes de la nouvelle classe dirigeante américaine

Cela-dit, il y a plus d’une ombre au tableau. Après avoir longtemps structuré la nation nord-américaine, la pensée et le mode de vie des WASP (White Anglo-Saxon Protestant) ont fait long feu. Le puritain, animé par l’idéal abstrait de renoncement personnel et de perfectionnement de soi, l’homme pieux, pour qui la réussite personnelle est secondaire par rapport à l’œuvre sociale, relève du souvenir lointain. Mort !, l’individualiste farouche d’antan, le cow-boy tenté par l’aventure de la vie sauvage. Enterré !, le « self made man », l’archétype du vieux rêve américain, cet être loyal, solidaire, zélé au travail, autodiscipliné, modéré, épargnant, refusant de s’endetter. Il y a belle lurette que la majorité de la société américaine n’accorde plus d’intérêt à ces valeurs et idéaux.

En cinquante ans, les « codes » de l’élite politico-économico-médiatique « américaine » ont changé considérablement. Le style de vie de la classe directoriale est désormais marqué par l’anomie, le manque de racine, l’anxiété, le changement perpétuel, l’incertitude, le narcissisme, la hantise du « standing », l’obsession de la bonne santé physique, l’assujettissement à la consommation de la marchandise, la complaisance pour les hétérodoxies sexuelles, le mépris des traditions populaires jugées trop « réactionnaires », l’asservissement à la tyrannie de la mode, la fascination pour le marché capitaliste, l’admiration des formes de propriété anonyme, la recherche frénétique du profit, le culte passionné de l’accomplissement personnel, de la performance, du spectacle, de la réussite et de la célébrité.

Ostensiblement égalitaire, antiautoritaire, cosmopolite, communautarienne et multiculturaliste,  la nouvelle classe dominante se distingue par ses revenus et son train de vie élevés. Elle tourne le dos à la question sociale et au peuple, mais fait le plus grand cas des questions de société telles que la lutte contre l’homophobie, le mariage gay, l’aide à la famille mononucléaire et monoparentale, le soutien de la pratique des mères porteuses, l’enseignement de l’idéologie du genre, la dépénalisation des drogues « douces », l’éloge de la discrimination positive en faveur des minorités ethno-religieuses, etc. Parmi ses membres, se recrutent les adeptes les plus fervents de la libre circulation des marchandises et des personnes. Ils sont les zélateurs du libre-échange et de l’immigration illimités. « Vivre pour soi-même et non pour ses ancêtres et sa postérité » ou « Avant moi le néant après moi le déluge » pourrait-être leur devise. Le conformisme « progressiste », la hantise des « valeurs périmées et dépassées », masque chez eux la diligence empressée à l’égard d’un nouvel ordre social banalisé, une domination reformulée, un contrôle social remodelé.

Si vous devez négocier avec le représentant d’une grande entreprise ou d’une quelconque bureaucratie publique ou privée, avec un « CEO » (PDG) ou un haut fonctionnaire fédéral et ses conseillers, attendez-vous à toutes les chausse-trapes. Mensonge, félonie, dol, boniment, duplicité, sont permis. La fin justifie les moyens. On me dira bien sûr que j’ai tort de mettre en cause l’ensemble de cette « élite » ou plutôt « pseudo-élite », qu’il est faux de laisser entendre que tout le milieu est à l’image de quelques uns, que c’est ignorer la complexité de la nature humaine, pire, que c’est faire le jeu du « populisme » démagogique. Je ne nie pas qu’il y ait des exceptions remarquables, mais malheureusement, après des décennies d’expérience, je reste dans l’expectative de les rencontrer. La réalité, évidemment contestée par les intéressés, est que la lâcheté, l’hypocrisie et l’opportunisme sont  omniprésents parmi eux. Que pourrait-on d’ailleurs attendre d’autre de la part d’experts en communication, de spécialistes de la désinformation, de la manipulation, de la séduction et de l’impression produite sur les autres ? Exit donc l’idéal de la vieille culture américaine, celui du devoir et de la loyauté. La culture dominante des pseudo-élites modernes états-uniennes est résolument hédoniste, individualiste et permissive.

Un modèle vénéré par les « élites » européennes de droite comme de gauche

Je me refuse pour autant à reprocher à l’Amérique ou aux Américains du Nord les attitudes d’une caste interlope ou les défauts d’un modèle de société que la majorité de nos oligarques européens développe et vénère au quotidien. Dans le cœur et l’esprit de ces derniers, l’identité culturelle n’est-elle pas aussi ostensiblement remplacée par l’exaltation de la croissance du PNB, la glorification de l’accès massif à la consommation, la volonté d’étendre le mode de vie occidental au reste du monde, l’espoir fou que le développement des forces de production peut se perpétuer partout indéfiniment sans déclencher de terribles catastrophes écologiques ? Les « valeurs universelles », les « droits de l’homme » ne sont-ils pas sacralisés par la classe dirigeante européenne qui magnifie elle aussi la croisade démocratique mondiale et méprise souverainement les circonstances historico-culturelles données ? Le discours /récit des grands médias européens n’a-t-il pas lui aussi pour fonction de revêtir les aspirations et les intérêts matériels des nations « occidentales » sous l’apparence d’objectifs moraux universels ?

Nul n’en disconviendra, les États-Unis occupent une place exceptionnelle sur la scène internationale. Ils sont les détenteurs du leadership mondial. Ils sont la superpuissance, l’hyperpuissance ou l’Empire (terme le plus exact, bien qu’il soit généralement évité pour prévenir l’accusation d’antiaméricanisme). Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis se voulaient le fer de lance de l’anticolonialisme, mais en réalité, leurs interventions dans le monde pour défendre leurs intérêts se comptent par milliers depuis le XIXe siècle. Pour le seul cas de l’Ibéro-Amérique, on n’en compte pas moins de 50 majeures et 700 mineures. L’application historique de la doctrine Monroe (1823) a montré que la devise « L’Amérique aux Américains » signifiait en réalité « L’Amérique aux Américains du Nord ».

Dans la phase actuelle de recomposition des pôles politico-économico-culturels mondiaux, l’Empire thalassocratique perd de l’influence, mais il n’en conserve pas moins une position hégémonique. Au tournant du XXIe siècle, aucune puissance émergente n’est en mesure de surpasser les États-Unis. Ils produisent un peu moins du quart de la richesse mondiale, peuvent exploiter de fabuleux gisements de gaz de schiste et disposent d’une force militaire écrasante. Leur décadence, leur déclin, est semble-t-il inéluctable, mais la chute peut être ralentie durablement.

L’hybris états-unienne, la démesure dictée par l’orgueil des pseudo-élites nord-américaines, constitue néanmoins un redoutable danger pour la stabilité de la planète. La guerre économique, dont ils sont un fauteur majeur depuis plusieurs décennies, est une réalité planétaire. La guerre du pétrole et du gaz n’en est qu’un des aspects les plus criants. Nier ou ignorer tout ce qui est en jeu : le contrôle des réserves énergétiques et agroalimentaires mondiales, la domination de l’information, des communications, de l’intelligence civile et militaire, est le signe de l’aveuglement, de l’incompétence ou de la trahison.

Mais cela dit, l’honnêteté intellectuelle impose de souligner la complicité active ou la collaboration bienveillante dont bénéficie la nouvelle classe dirigeante américaine en Europe, sans oublier le rôle très discutable et la marge d’action considérable des managers des multinationales. Patriotes ou nationalistes sans complexes, les présidents Américains, démocrates ou républicains, nous répètent à l’envi que le peuple des États-Unis est « élu et prédestiné », que « le destin de la nation américaine est inséparable du Progrès, de la Science, de l’intérêt de l’Humanité et de la volonté de Dieu », mais c’est bien l’hyperclasse mondiale dans son ensemble qui reprend à l’unisson : « L’histoire des États-Unis d’Amérique se confond avec celle de la liberté, de la prospérité, de la démocratie et de la civilisation ».

L’espoir d’une recomposition et d’une relève politique  

Que les choses soient claires : « l’Amérique » ou les Américains du Nord ne sauraient être tenus pour l’adversaire principal.  L’adversaire est en nous, il est chez nous. L’adversaire, c’est l’idéologie mortifère de la pseudo-élite de gauche comme de droite ; c’est celle des leaders et apparatchiks (non pas des militants et sympathisants) des principaux partis européens au pouvoir, néo-sociaux-démocrates et néolibéraux, si proches des sociaux-libéraux du parti démocrate et des néoconservateurs du parti républicain d’outre-Atlantique ; c’est celle des maîtres de la finance mondiale et de leurs affidés médiatiques gardiens jaloux du politiquement correct ; c’est celle des « intellectuels organiques », contempteurs inlassables du populisme démagogique. Ce populisme, qui, selon eux, mettrait en cause dangereusement la démocratie, alors que, malgré d’inévitables dérapages, il est le cri du peuple, la protestation contre un déficit de participation, l’appel angoissé à la résistance identitaire, à la restauration du lien social, à la convivialité ou à la sociabilité partagée. L’adversaire, c’est bien l’idéologie des néolibéraux et des néo-sociaux-démocrates, et celle de leurs « idiots utiles », les altermondialistes, qui, à leur manière, rêvent de parfaire la transnationalisation des personnes et l’homogénéisation des cultures.

Soulignons-le encore : le combat culturel ne se livre pas entre l’Europe et l’Amérique du Nord, mais entre deux traditions culturelles qui se déchirent au sein de la modernité. L’une, aujourd’hui minoritaire, est celle de l’humanisme civique ou de la République vertueuse, qui considère l’homme d’abord comme un citoyen qui a des devoirs envers la communauté, et qui conçoit la liberté comme positive ou participative. L’autre, majoritaire, est celle du droit naturel sécularisé, de la liberté strictement négative entendue comme le domaine dans lequel l’homme peut agir sans être gêné par les autres. L’une revendique le bien commun, la cohérence identitaire, l’enracinement historico-culturel (national, régional et grand continental), la souveraineté populaire, l’émancipation des peuples et la création d’un monde multipolaire ; l’autre célèbre l’humanisme individualiste, l’hédonisme matérialiste, l’indétermination, le changement, l’homogénéisation consumériste, l’État managérial et la « gouvernance » mondiale, sous la double bannière du multiculturalisme et du productivisme néo-capitaliste.

Pour les tenants du « Républicanisme » ou de l’humanisme civique, les néolibéraux, néo-sociaux-démocrates et altermondialistes sont incapables d’engendrer un attachement solide au bien commun. Ils savent que le principal danger de la démocratie vient d’une érosion de ses fondements spirituels, culturels et psychologiques. Avec Aristote, Montesquieu, Rousseau, Jefferson, et tant d’autres, ils reconnaissent que la démocratie est impossible sans un territoire limité et un degré élevé d’homogénéité ou de cohésion socioculturelle. Ils savent qu’il n’y a pas un seul modèle de libre marché, le capitalisme dérégulateur anglo-saxon, et que des légions de défenseurs du libre marché se sont opposés au système de laisser-faire et de marchandisation globale. Ils savent que depuis les pionniers de l’économie politique de l’École de Salamanque au XVIème siècle, jusqu’aux théoriciens de l’ordolibéralisme de l’après-Deuxième-Guerre mondiale, en passant par les non-conformistes des années 1930, de très nombreux et prestigieux économistes considèrent que  le libre marché doit dépendre de la politique, de l’éthique et de la morale.

Les partisans d’une troisième voie moderne (laquelle ne se confond pas avec les versions décaféinées de Clinton, Blair ou Bayrou), défendent le principe de la petite et moyenne propriété (individuelle, familiale et syndicale) des moyens de production coexistant avec de plus grandes formes de propriété rigoureusement réglementées dans le cadre d’une économie régionale autocentrée. Ils se dressent contre le capitalisme monopolistique et financier, contre les processus de concentration du grand marché néolibéral, contre le collectivisme socialo-communiste, contre toutes les formes de bureaucratisations publiques et privées. Ils considèrent que le protectionnisme entre ensembles régionaux homogènes (non pas entre pays) aux niveaux de vie très différents, est non seulement justifié, mais nécessaire. Enfin, ils accordent une priorité absolue aux mesures de politique démographique et au contrôle de l’immigration qui sont d’une importance vitale pour la survie de l’identité culturelle, de la sécurité et du progrès économique et social.

Depuis près de 40 ans, à droite comme à gauche, le lobby immigrationniste occupe une position dominante. Pour ne pas être diabolisées, les rares voix discordantes des partis majoritaires ont été contraintes au silence ou à manier la litote. Après avoir défendu « la limitation de l’immigration » et plaidé pour « la réduction de l’immigration clandestine », elles ont fini par soutenir du bout des lèvres « l’immigration choisie ». Mais au fil du temps, malgré les efforts désespérés de l’oligarchie « discuteuse » en faveur d’une main-d’œuvre afro-maghrébine abondante et bon marché, une partie croissante de l’opinion a décroché. Les complaisances d’usage pour « l’islamisme pluriel et pacifique », des esprits affaiblis, tétanisés par la peur du conflit, ne font plus recette. Les arguties, les insultes et les réactions passionnées des Fukuyama, Morin, Lévy, Touraine, Habermas et autres gardiens jaloux du temple se révèlent de plus en plus inefficaces. L’influence sur l’opinion du discours politique de l’oligarchie dominante ne cesse de décroître. La bipolarisation droite-gauche, sacralisée par les élites politiques et leurs soutiens que sont les bobos des grandes villes, les fonctionnaires et les retraités, ne correspond plus à rien pour les classes populaires. Ouvriers, employés, petits agriculteurs et petits commerçants prennent conscience que les prétendues « valeurs républicaines ou démocratiques », réduites aux seuls droits de l’homme, signifient en réalité les valeurs du grand marché. Ils ne croient plus à la vieille rengaine : « la mondialisation bénéficie à tous », « l’immigration est une chance  » ou « il n’y a pas trop d’immigrés ».  Ils savent qu’ils sont au contraire et resteront irrémédiablement les exclus du mondialisme et du multiculturalisme. Par ailleurs, un bon nombre de jeunes se rebellent. Pour perdurer, l’oligarchie  doit en tenir compte malgré les vœux et les cris d’Orphée que poussent encore ses membres les plus dogmatiques.

« Toute vérité franchit trois étapes, disait fort justement Arthur Schopenhauer. D’abord, elle est ridiculisée. Ensuite, elle subitune forte opposition. Puis, elleest considéréecomme ayant toujours étéuneévidence ». C’est un honneur que d’aller contre les modes, les interdits, le « politiquement correct »  de son temps ; que de refuser le chemin de la servitude, du totalitarisme de l’argent et du magma mondialiste. C’est un honneur que de s’inscrire dans la filiation des Charles Péguy, Miguel de Unamuno, Daniel-Rops, Georges Bernanos, Simone Weil, Wilhelm Röpke, Julien Freund, Jules Monnerot, Christopher Lasch, Maurice Allais et tant d’autres résistants au fléau de l’oligarchie mondialiste. Notre Europe n’a jamais été celle des disciples de Jean Monnet, celle des multinationales, sous la tutelle définitive des États-Unis d’Amérique, « l’Europe où, comme disait Charles de Gaulle, chaque pays perdrait son âme ». Notre Europe est celle du meilleur gaullisme, celle des peuples, celle de la « troisième force », celle de l’axe grand-continental ou grand-européen.

Arnaud Imatz (Cercle Aristote, 28 octobre 2013)

Albert Camus et l’ordre du monde

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Pierre Le Vigan:

Albert Camus et l’ordre du monde

Conférence au Cercle George Orwell, 9 avril 2014

Qu’est ce qui caractérise la pensée d’Albert Camus ? L’amour du monde et le souci de l’homme. En d’autres termes, c’est l’amour du monde et le souci de la justice. Plus encore, il convient de dire : l’amour du monde et le souci d’être juste. La justice n’est en effet pas une question extérieure à l’homme, c’est une exigence qu’il incombe à chacun de porter. De là est issue la conception camusienne de la responsabilité de l’homme. Il en ressort que l’écrivain Albert Camus rejette l’historicicisme. Il y a chez Camus une double dimension : éthique, et c’est le souci d’être juste qui doit animer l’homme, et esthétique. C’est cette vision esthétique qui va retenir notre attention. C’est la vision du monde de Camus, l’ordre du monde selon Camus.

Jean-Paul Sartre et Françis Jeanson ont reproché à Camus son « incompétence philosophique ». La mesure et la limite ne font pas une philosophie, suggèrent-ils. Mais Camus est loin de se borner à l’éloge au demeurant nécessaire de la limite, de la prudence (la phronesis) et au refus de la démesure (l’hubris).

Albert Camus refuse le culte de l’histoire, il récuse « ce jouet malfaisant qui s’appelle le progrès » et en refusant le culte de l’histoire rejette « les puissances d’abstraction et de mort ». Au-delà de l’histoire et du progrès, c’est au culte de la raison qu’il refuse de sacrifier. « Je ne crois pas assez à la raison pour croire à un système », affirme-il. Camus choisit donc le monde contre l’histoire même si un jour il affirma le contraire (dans Le mythe de Sisyphe). En conséquence, il n’y a pour lui pas de violence légitime pour des raisons métaphysiques. La violence peut être nécessaire à un moment donné, rien de plus. L’histoire n’efface jamais la responsabilité humaine. Pourquoi ? Parce que c’est le monde, c’est le cosmos qui est à l’origine de tout, et non l’histoire.

A deux reprises, Albert Camus met en exergue des paroles d’Hölderlin. Dans L’Homme révolté il est question de « la terre grave et souffrante », dans L’été Camus écrit qu’un homme est « né pour un jour limpide ». L’œuvre de Camus est d’inspiration cosmique : « le vent finit toujours par y vaincre l’histoire » (Noces). Camus retourne même la formule de Terence « rien de ce qui est humain ne m’est étranger » pour expliquer que « rien de ce qui est barbare ne nous est étranger ». Camus fait l’éloge d’une « heureuse barbarie » initiale, primordiale. C’est que les puissances du monde renferment un « être plus secret ». La pensée de Camus est inspirée par « les jeux du soleil et de la mer ». Cela nous renvoie au quadriparti (Das Geviert) de Heidegger. Il s’agit des quatre « régions » du monde : la terre, le ciel, les hommes (les mortels) et les dieux (les immortels).

Chez Camus, le soleil renvoie au ciel, la mer renvoie à la terre. Restent les hommes et les dieux. « Les soupirs conjugués de la terre et du ciel couvrent les voix des dieux et exténuent les paroles des hommes » dit à ce propos Jean François Mattéi. Quand l’histoire se fait oublier (et le monde aide à vite l’oublier), il ne reste qu’un « grand silence lourd et sans fêlure ». Il y a un jeu amoureux entre la terre et le ciel, un ballet, une symphonie, un soupir réciproque, et n’oublions pas à ce moment que Camus avait travaillé sur Plotin, chez qui le soupir est une notion centrale. On pense aussi à Rainer Maria Rilke : «  Sur le soupir de l'amie / toute la nuit se soulève, / une caresse brève / parcourt le ciel ébloui. / C'est comme si dans l'univers / une force élémentaire / redevenait la mère / de tout amour qui se perd. » (Vergers).

Albert Camus évoque souvent « la grande respiration du monde », « le chant de la terre entière », la présence physique de la terre (et il ne faut pas oublier que cela inclue la mer chez Camus, c’est-à-dire le proche, le sensible, le charnel). Camus parle encore de la « vie à goût de pierre chaude ». Chaque jour, la terre renouvelle, dans ses noces avec le ciel, le miracle du premier matin du monde. Tout est écrit dans la description de cette fenêtre que fait Camus dans L’envers et l’endroit (1938) ; c’est une fenêtre par laquelle il voit un jardin, sent la « jubilation de l’air », voit cette « joie épandue sur le monde », sent le soleil entrer dans la pièce, l’habitat de l’homme envahi par l’ivresse du monde, le « ciel mêlé de larmes et de soleil », l’homme saisi par le cosmos, écoutant la leçon du soleil. C’est l’homme et sa pitié qui reçoivent le don royal de la plénitude du monde et c’est pourquoi il faut « imaginer Sisyphe heureux » (comme l’a dit le philosophe Kuki Shuzo avant Camus). Cet embrasement du monde amène les noces de l’homme et de la terre. C’est cela qu’il faut préserver.

Dans le quadriparti, il y a un équilibre à connaitre et à respecter. Le nazisme et, d’une manière générale, les totalitarismes ont consisté en une alliance entre les hommes et de faux dieux, des idoles en fait (la race, la société sans classe) au détriment de la terre c’est-à-dire du proche, du concret, du charnel, de l’immanent, et aussi au détriment du ciel, c’est-à-dire du transcendant. C’est pourquoi Camus ne choisit pas l’histoire contre le totalitarisme, c’est-à-dire une histoire contre une autre ; il choisit la justice comme figure humaine de la terre. « J’ai choisi la justice au contraire pour rester fidèle à la terre. » écrit-il dans Lettres à un ami allemand.

Ciel et terre, l’un n’est pas concevable sans l’autre, la terre se tourne vers le ciel, le ciel se penche sur la terre. Les noces du ciel et de la terre orchestrent celles de tout le quadriparti, c’est à dire incluent les vivants mortels que sont les hommes et les vivants immortels que sont les dieux. Ce sont ce que René Char appelle les « noces de la grenade cosmique ».

Chez Camus, cet ensemble prend une tournure particulière. Le ciel, c’est le père, ce père que Camus n’a pas connu et qui reste donc pour lui un silence, une énigme, tandis que la terre, c’est sa mère, et c’est la mer, l’élément liquide aussi, la mer dans laquelle on se baigne, et la mer d’où vient la vie. Ciel et terre, cela veut dire père et mère : le père de Camus était mort et sa mère, illettrée, ne savait déchiffrer les signes des hommes.

Les dieux, quant à eux, font signe mais ne disent rien et bien fol est celui qui croit savoir quel message ils délivreraient s’il leur convenait d’en signifier un. Pour Camus, comme pour Hölderlin, nous ne venons pas du ciel, la terre est « le pays natal » et c’est le but : « ce que tu cherches cela est proche et vient déjà à ta rencontre. » dit Hölderlin.

Où habitent les hommes et les dieux ? Dans l’entre-deux entre le ciel et la terre. L’Ouvert, c’est justement ce qui permet d’accueillir hommes et dieux, gestes des hommes et signes des dieux. Notre patrie est là, terre et ciel, terre sous le ciel, terre grande ouverte vers le ciel, « au milieu des astres impersonnels », écrit René Char, si souvent proche de Camus.

Mais voilà que risque de s’éteindre le chant nuptial du ciel, nous dit Camus, cette grande danse du quadriparti. Voici que s’absentent les dieux, et voici que les hommes oublient d’être au monde. Voici que l’homme, à sa fenêtre, ne découvre plus que sa propre image. Que sont les gestes des hommes sans signes divins ? Ces gestes ne peuplent plus l’Ouvert du sacré. Les dieux ne font plus lien entre le ciel et la terre. La terre ne fait alors plus signe vers le ciel. Aux hommes, la terre ne parle plus. Il ne reste que les grands « cris de pierre ».

Or, quand plus rien ne fait signe, c’est alors que les gestes deviennent insensés, c’est le meurtre gratuit de l’Arabe par Meursault dans L’étranger (en ce sens, qui est Meursault ? Celui qui ne triche pas, celui qui déchire le voile social. Il refuse les facilités sociales qui trouvent trop facilement un sens au monde), alors, ce sont les totalitarismes sanglants, alors, maintenant, c’est le totalitarisme liquide de notre époque, c’est le rêve insensé d’une plasticité totale de l’homme et l’idéologie « pourtoussiste » (mariage pour tous, procréation pour tous, choix de son sexe pour tous), comme si de petites gesticulations humaines pouvaient remplacer le grand murmure du monde. Nous sommes maintenant loin de Friedrich Hölderlin qui disait dans La mort d’Empédocle : « Et ouvertement je vouai mon coeur à la terre grave et souffrante, et souvent, dans la nuit sacrée, je lui promis de l’aimer fidèlement jusqu’à la mort, sans peur, avec son lourd fardeau de fatalité, et de ne mépriser aucune de ses énigmes. Ainsi, je me liai à elle d’un lien mortel. »

Oui, la beauté, c’est-à-dire en un sens la vérité de l’amour, a déserté le monde, mais nous savons une chose, elle est aussi réelle que le monde lui-même, nous ne savons pas si elle « sauvera le monde » mais nous savons que le monde ne se sauvera pas sans elle.

Pierre Le Vigan.

Artaud, Castaneda, Eliade e il viaggio iniziatico

Artaud, Castaneda, Eliade e il viaggio iniziatico

di Chiara Donnini

Fonte: ideeinoltre

All’inizio del suo saggio, Il viaggio iniziatico edito da Laterza, Emanuele Trevi sostiene che esistono narrazioni che producono "questa straordinaria esperienza - la possibilità che le parole di un altro ci tocchino in profondo, fino a quello strato dell'essere nel quale si generano le trasformazioni più profonde e benefiche", tanto che diventa assai difficile distinguere la conoscenza trasmessa dallo scrittore dalle ripercussioni interiori generate nel lettore.Questi appunti sono il risultato di un viaggio iniziatico compiuto attraverso il testo di Trevi e delle corrispondenze e degli echi che esso ha prodotto, rimandato e amplificato.
 
Il viaggio concettuale che compie l’autoreè un movimento circolare in tre momenti che dalla letteratura etnografica e antropologica sul viaggio dei primi del novecento (Dio d’acqua, nel quale l’etnologo francese Marcel Griaule rivelò le “verità” ricevute da uno sciamano dell’allora Sudan francese; Alce Nero parla di John Neihardt, che raccoglie le memorie del capo nativo americano; Gli insegnamenti di don Juanche Carlos Castaneda dedicò ai miti degli indios dell'Arizona e del Messico; Il grande viaggio in slitta nel quale l’antropologo Knud Rasmussen parlò degli Inuit), arriva alle lezioni  americane, le Haskell Lectures sui riti d’iniziazione di Mircea Eliade, passando attraverso i monologhi erratici di Antonin Artaud sulla sua esperienza d’iniziazione con l’allucinogeno peyotl (Ciguri) nel paese dei Tarahumara sulla Sierra Madre (Messico).
 
Nel primo capitolo “Il pulcino addormentato sulla scarpa”, Trevi prende in esame quattro testi iniziatici fondamentali nei quali gli autori sono stati prescelti (quindi sono stati accolti nella comunità e dotati di fiducia) per ricevere e conservare la saggezza e le tradizioni di un antico popolo. Partendo dalla domanda dello sciamano Ogotemmeli nel Dio d’acqua di Griaule “Come insegnare a un bianco?”, Trevi pone il primo tassello del suo percorso concettuale: la differenza tra sapere tradizionale e sapere moderno, tra storie, miti, parabole, simboli,archetipi, riti e ragionamenti e contenuti astratti, tra saggezza (che è il sapere congiunto
indissolubilmente all’esperienza) ed erudizione. La risposta alla domanda di Ogotemmeli la troviamo in ciò che dice don Juan in Gli insegnamenti di don Juan di Castaneda: “L’uomo si avvia verso il sapere come se andasse in guerra”, il che vuol dire che per trasmettere sapienza è necessario che un autore, nell’acquisire insegnamenti, compia a sua volta un’esperienza e che questa esperienza diventi in qualche modo parte della narrazione, cosicché da semplice testimone si trasformi egli stesso in personaggio della narrazione.“Ma solo superficialmente questo criterio di orientamento individuale può essere interpretato come un limite della credibilità del racconto. In realtà, non esiste nessun altro criterio, nessun’altra forma possibile di conoscenza, che quella che fa capo all’individuo.” Inoltre, è necessario che l’autore si ponga di fronte alla conoscenza che sta per ricevere e all’esperienza che sta per compiere con lo stupore e la meraviglia di un bambino, che fuor di metafora significa con il minor numero di sovrastrutture mentali possibile. Ciò echeggia nelle parole di Rasmussen, il quale, nell’introduzione a Il lungo viaggio in slitta, scrive: “La slitta è stato il mio primo vero giocattolo e con quello ho portato a termine il grande compito della mia vita”. Il libro diventa in questo modo “qualcosa che è accaduto, un’unica volta, all’autore” (Roberto Bazlen), qualcosa che segna uno spartiacque tra un prima e un dopo, qualcosa di assimilabile a un rito iniziatico.
 
Rito iniziatico che invece compie realmente Antonin Artaud, nel suo viaggio di ascensione reale e metaforica della Sierra Madre (Messico), viaggio che si conclude alla sommità del monte con il rito del Ciguri. Nel secondo capitolo “…dall’altra parte delle cose” Artaud compie un doppio passaggio attraverso lo specchio che separa il visibile dall’invisibile, la vita dalla morte, la materia dallo spirito. L’ascensione della Sierra per Artaud diventa di fatto una discesa agl’inferi di dantesca memoria, che passo dopo passo lo costringe ad abbandonare per strada tutto quello che concerne la sua precedente identità e a presentarsi nudo al momento finale del passaggio. “Perché quel procedere nella malattia è un viaggio, una discesa, per uscire di nuovo alla luce del giorno”. Dopo aver attraversato lo specchio, essersi sentiti rivoltati e riversati dall’altra parte e aver guardato,dunque, il mondo all’incontrario, come l’Orlando pazzo per amore, come l’Appeso diIl castello dei destini incrociati di Calvino, il rito del peyotldiventa il momento dell’illuminazione in cui, pur non riaggregandosi immediatamente la nuova identità dell’iniziato, si focalizza il centro di gravità intorno al quale essa prenderà forma. Tornato in Europa Artaud subirà anche la reclusione in un ospedale psichiatrico e l’elettroshock, esperienze che in qualche modo lo porteranno a rivedere i suoi scritti sul rito del Cigurie a evidenziare la sostanziale differenza tra la frattura identitaria generata dal rito iniziatico (esperienza di morte e rinascita all’insegna della luce e del senso) e quella generata dall’elettroshock (esperienza di morte e rinascita all’insegna dell’oscurità e del non senso).
 
Nell’ultimo capitolo del Viaggio, “Un’esistenza fallita”, Trevi prende in esame l’enorme patrimonio di erudizione costituito dalle lezioni americane, le Haskell Lectures, di Mircea Eliade sui simboli e riti d’iniziazione delle società primitive o tradizionali. Questi riti sono quasi sempre praticati su adolescenti che vengono costretti ad abbandonare il recinto (eden) delle loro certezze, delle loro abitudini, ad abbandonare tutte le “madri” e il consesso umano, per addentrarsi nella solitudine della natura e sperimentare il senso del tremendum, del sacro. “L'adolescente iniziato comincia con l'essere terrorizzato da una realtà soprannaturale, di cui sperimenta per la prima volta la potenza, l'autonomia, l'incommensurabilità; in seguito all'incontro con il terrore divino, il neofita muore: muore all'infanzia, cioè all'ignoranza e all'irresponsabilità. Subentra un nuovo modo d'essere, il modo d'essere dell'adulto: caratterizzato dalla rivelazione, quasi simultanea, del sacro, della morte e della sessualità. Al termine del processo rituale, si potrà definire l'iniziato come colui che sa.". Le lezioni di Mircea Eliade rappresentano in pieno il paradosso dell’uomo moderno che ha accumulato un’enorme quantità di conoscenze riguardo a ogni forma di religiosità, ma per il quale “la quantità del sapere appare direttamente proporzionale a un processo (forse irreversibile) di svuotamento”.
 
Il filo rosso del ragionamento che Trevi ha srotolato ora ritorna al punto di partenza e viene riannodatoisolando il concetto che permea di fatto tutta la sua narrazione: il viaggio iniziatico, con la sua morte e rinascita simboliche, sia esso moto orizzontale nello spazio e nel tempo delle civiltà tradizionali e antiche o moto verticale nella profondità dell'essere, o entrambe le cose, oggi non appartiene più alla dimensione collettiva e rituale del sacro e del divino, ma appartiene invece unicamente alla dimensione individuale e psicologica della ricerca di se stessi attuata e attuabile in special modo attraverso una “certa letteratura”. "La modernità è il tempo storico nel quale la letteratura si carica sulle spalle le esigenze più profonde del vecchio homo religiosus. Sottraendole, però, a quella dimensione collettiva, fondata su valori e credenze condivise, che è la condizione stessa dell'esperienza religiosa, alla quale, in fondo, non sfuggono nemmeno le esplorazioni più ardite dei mistici e le ribellioni degli eretici. Il terreno sul quale si muove lo scrittore moderno, al contrario, è fondato sulla più irrimediabilmente solitudine. (...) nascere un'altra volta, a costo di scuotere tutte le fondamenta dell'identità, di mandare in frantumi le abitudini, i significati, le protezioni che ci sostengono. Perché la vita è un fallimento. E se volessimo formulare una definizione sintetica della letteratura moderna, ebbene dovremmo ammettere che essa, nella strabiliante varietà delle sue forme e delle sue invenzioni, è una grandiosa, enciclopedica, inesauribile scienza del fallimento della vita umana.".
 
Il concetto di fallimento non è in questo caso da intendersi in senso nichilista. Con esso l’autorevuole evidenziare il fatto che le esperienze della vita umana contengono irrimediabilmente imperfezione, inganno, caduta, errore e di conseguenza dolore che non possono e non devono essere evitati e che vanno accettati e interiorizzati per permettere all’individuo di compiere il proprio cammino in modo consapevole, altrimenti lo condurrebbero solo alla crescente alienazione ed estraniamento da sé e dal mondo.  "Un'esistenza che, prima o poi, si rivela fallita. E, preso atto della mancanza di significato che invade lo spazio aperto da questo fallimento, tenta o immagina periodicamente di rinnovarsi, di accedere alle possibilità offerte da una seconda nascita, da una nascita mistica.".
 
Prendiamo un uomo e la fiamma viva di un fuoco. Se quest'uomo, per sbaglio o per volontà, mettesse una delle sue mani su quella fiamma, proverebbe un dolore subitaneo e intenso che lo indurrebbe a distogliere la mano per non ridurla in cenere. Quel dolore è l'unica difesa che l'uomo ha per non bruciarsi e il suo ricordo il modo per non commettere di nuovo quell'errore. Lo stesso vale per qualsiasi dolore: risveglia la coscienza e incide nella memoria la cicatrice dell'esperienza fallimentare; ma se quel dolore fosse vissuto come qualcosa di estraneo e non venisse interiorizzato in alcun modo, rimarrebbe vano e quasi certamente verrebbe ripetuto. Allora, forse, è proprio il dolore, anche il dolore totalmente esogeno che non ci procuriamo con i nostri comportamenti, che, una volta interiorizzato, può salvarci dall’autodistruzione innescando anche una rinascita più o meno significativa.
 
Naturalmente la letteratura del viaggio reale o metaforico (e non solo quella) ha sempre svolto questo ruolo di rottura e illuminazione (si pensi solamente all’Odissea di Omero o alla Divina Commedia di Dante – che però contenevano comunque la dimensione del divino -, ma anche al laico Don Chisciotte di Cervantes). Quel che avviene con l’avvento della modernità, con il progressivo accantonamento della dimensione del sacro, lo svuotamento di significato della sua ritualità e, infine, con la secolarizzazione del sapere, è che una “certa letteratura”rimane pressoché l’ultimo e l’unico strumento alla portata di tutti (almeno di tutti i lettori) per tentare il disvelamento dell’Essere e per compiere la propria medesima iniziazione alla vita, poiché “la persuasione che la vita ha uno scopo è radicata in ogni fibra dell’uomo, è proprietà della sostanza umana.” (Primo Levi, Se questo è un uomo).
 
La letteratura moderna però, rispetto alla religione e alla letteratura precedente, non offre affatto una visione d’insieme ordinata, coerente e consolatoria, si limita al massimo a inchiodare un atomo nel caos del cosmo, a far brillare una scheggia di verità nel buio dell’ignoranza, ad alleviare in parte e per un istante il senso di solitudine e smarrimento dell’individuo.Ma è bene se la coscienza riceve larghe ferite perché in tal modo diventa più sensibile a ogni morso. Bisognerebbe leggere, credo, soltanto i libri che mordono e pungono. Se il libro che leggiamo non ci sveglia con un pugno sul cranio, a che serve leggerlo? Affinché ci renda felici, come scrivi tu? Dio mio, felici saremmo anche se non avessimo libri, e i libri che ci rendono felici potremmo eventualmente scriverli noi. Ma noi abbiamo bisogno di libri che agiscano su di noi come una disgrazia che ci fa molto male, come la morte di uno che era più caro di noi stessi, come se fossimo respinti dai boschi, via da tutti gli uomini, come un suicidio, un libro deve essere la scure per il mare gelato dentro di noi. Questo credo.” (Franz Kafka, lettera a Oskar Pollak del 27.I.1904)


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vendredi, 02 mai 2014

Rileggere Jean Raspail, profeta inascoltato

Rileggere Jean Raspail, profeta inascoltato

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jean-raspailQuando apparve, nel 1973, per i tipi dell’editore Laffont di Parigi Il campo dei santi, il romanzo di Jean Raspail – classe 1925, oggi un arzillo signore di ottantotto anni – parve una specie di opera fantascientifica, se non proprio un semplice divertissement, una stramba allegoria che non ci riguardava affatto: invece il tempo si è incaricato di mostrare fino a che punto questo scrittore cattolico francese sia stato terribilmente lungimirante.

Nel romanzo si immagina che, in India, uno strano profeta inciti i suoi compatrioti a rifiutare la miseria per dirigersi in massa verso il benessere, cioè verso l’Europa: impossessatisi di una flotta di carrette del mare, i suoi seguaci si presentano davanti alle coste settentrionali del Mediterraneo e sbarcano pacificamente, ma irresistibilmente, accolti dalle buone intenzioni delle élites culturali che, non volendo passare per razziste, si prodigano per accogliere tutti. L’ondata migratoria è enorme e modifica radicalmente il quadro sociale, culturale, spirituale del vecchio continente; ma gli intellettuali, le organizzazioni umanitarie e i settori religiosi “progressisti” hanno deciso: in nome dei “diritti umani”, quegli stranieri non possono essere respinti, anzi li si deve accogliere con il massimo della buona volontà. Improvvisamente la società multietnica e multiculturale, della quale nessuno aveva mai parlato, almeno in Europa, diventa un valore decisivo, un elemento di civiltà del quale non si può fare a meno; e chi non è d’accordo, viene criminalizzato e trattato di conseguenza. Alcuni abitanti della Costa Azzurra, che tentano di opporsi allo sbarco massiccio sulle coste della loro regione, vengono addirittura bombardati dalla stessa aviazione francese: gli Stati hanno deciso che va bene così, che il nuovo ordine mondiale deve essere basato sul completo rimescolamento delle razze, delle fedi, delle culture, e che resistervi è un crimine.

Raspail immaginava questo scenario al principio degli anni Settanta, allorché l’immigrazione “extracomunitaria” in Europa era ancora un fenomeno estremamente limitato; eppure, a distanza di quarant’anni, bisogna constatare che egli ha visto chiaro come se avesse avuto la sfera di cristallo per leggere nel futuro. Nel suo Paese era già qualcuno, e ancor più avrebbe fatto parlare di sé negli anni seguenti: nel 1981 avrebbe vinto il Grand Prix dell’Accademia di Francia, con un romanzo incentrato sulla figura strana, ma realmente esistita, di Antoine de Tounens, “imperatore” francese della Patagonia nella seconda metà del XIX secolo. In Italia, invece, non ci si è accorti di lui, o si è preferito ignorarlo, in ossequio al dogma che vuole la cultura francese contemporanea tutta laica, progressista, e “gauchista”; dogma che ha “occultato”, per quanto possibile, al nostro pubblico, anche altri scrittori di vaglia, per esempio Renaud Camus, Jean Madiran e Dominique Venner (fino al clamoroso suicidio di quest’ultimo, nella Cattedrale di Notre Dame a Parigi). Solo nel 1998 una piccola casa editrice di estrema destra ha tradotto e pubblicato Il campo dei santi (il cui titolo si riferisce a un versetto del libro dell’Apocalisse, in cui si parla dell’assalto delle forze del male contro i seguaci di Cristo), a conferma – se mai ve ne fosse stato bisogno – che, in Italia, la cultura indipendente non esiste e le simpatie culturali sono sempre e solo di parrocchia, di fazione, di corrente. Resta il fatto che Jean Raspail, considerato uno dei maggiori scrittori francesi viventi, da noi continua ad essere pressoché sconosciuto: sono ben poche le persone colte che lo hanno letto o anche solo sentito nominare, che ne parlano, che discutono le sue tesi; quanto al grosso pubblico, non ne sa nulla, puramente e semplicemente.

jean raspail,lettres,lettres françaises,littérature,littérature françaiseÈ vero che anche in Francia, all’inizio, Il campo dei santi era stato accolto piuttosto in sordina; maggiore riscontro aveva avuto, chi sa perché, negli Stati Uniti; poi, però, poco a poco, ma irresistibilmente, il libro era stato richiesto, ristampato, venduto, anno dopo anno, fino a raggiungere una tiratura che, oggi, si calcola in mezzo milione di copie. Sarà perché i fatti gli hanno dato clamorosamente ragione; oppure perché, in Francia, un autore di valore, magari tardi, alla fine salta fuori; da noi, complice l’egemonia culturale della sinistra neo-marxista (anche se essa non si considera più tale), comprendente anche buona parte del mondo cattolico (che, del pari, ignora questo debito ideologico, almeno in apparenza), e l’inconsistenza intellettuale, e non solo intellettuale, della destra, è possibile, possibilissimo, che scrittori e filosofi eminenti restino sepolti, ignorati o dimenticati, a tempo indeterminato, anche dopo che nel resto del mondo si sono definitivamente affermati: un fenomeno, in verità, tutt’altro che recente, ma anzi tipico della nostra Repubblica letteraria, almeno a partire dal secondo dopoguerra – ma per molti aspetti, ancora più antico, e perfino anteriore al fascismo.

A parte il fatto che l’immigrazione massiccia, biblica, incontrollata, è oggi in gran parte di provenienza nordafricana e mediorientale (ma non solo), e non specificamente indiana o pakistana, si deve riconoscere che Raspail ha colto nel segno un fenomeno estremamente drammatico, che mette in forse la stessa sopravvivenza della civiltà europea, così come la conosciamo e così come le generazioni precedenti l’hanno sempre conosciuta, amata, coltivata. Non è questione di difendere il “predominio della razza bianca”, come ammonivano certi intellettuali europei e americani fin dai primi anni del Novecento (si pensi, per fare un nome, a Lothrop Stoddard), ma semplicemente di vedere se gli Europei hanno il diritto, oppure no, di scegliere liberamente e democraticamente il loro futuro; che, ormai, coincide con la sopravvivenza o meno della loro civiltà.

Una cultura progressista, buonista, follemente permissiva, cerca di presentare l’invasione del nostro continente – ché di una vera invasione si deve parlare, anche se, per adesso, relativamente pacifica – come qualcosa di assolutamente naturale, giusto e benefico: un evento che cambierà in meglio il nostro futuro, che arricchirà la nostra società, e che ci renderà finalmente, da ottusi e provinciali cultori del nostro angusto orticello, dei veri cittadini del mondo, dei veri e integrati protagonisti della globalizzazione.

Ma c’è di più: la messa al bando del dissenso, la criminalizzazione delle posizioni contrarie. In nome di un concetto totalitario e ipocrita della democrazia, si vuol far passare per incivile, razzista e reazionario chiunque nutra il benché minimo dubbio sulla bontà di questa operazione. Si invocano i rigori della legge contro i reati di opinione; si cerca di scavalcare il normale processo democratico, per mezzo di sortite demagogiche di esponenti delle istituzioni i quali danno per scontato che, in tempi brevi, i Parlamenti approveranno misure atte a facilitare l’invasione, e ne parlano come se tali modificazioni legislative siano sono questione di tempo. E la stessa pressione istituzionale, lo stesso ricatto etico vengono portati avanti anche su altri temi, in apparenza distanti da questo, ma in realtà legati da un filo sotterraneo, per esempio la parificazione delle unioni di fatto al matrimonio e, in particolare, il riconoscimento giuridico del matrimonio fra due persone dello stesso sesso, nonché il diritto di tali coppie di poter adottare dei bambini, al pari di qualunque altra copia regolarmente sposata.

Sono tutte novità che vanno nella direzione di provocare disorientamento e di indebolire la coesione spirituale e morale della società europea; sono tutte iniziative che nascono o dalla incosciente arroganza della cultura radicale, che vede la necessità di intraprendere ovunque battaglie per i diritti dei singoli, e mai si preoccupa dei doveri, né della tutela della società nel suo insieme, vista, semmai, quest’ultima, come una semplice dispensatrice di riconoscimenti giuridici; oppure da un disegno intenzionale di poteri occulti, essenzialmente di natura finanziaria, che si servono dello strumento mediatico, della politica, perfino della religione, per sovvertire l’ordine e i principi sui quali da sempre riposa la nostra civiltà e per creare le condizioni favorevoli all’instaurazione di un totalitarismo strisciante e non conclamato, ma ancor più capillare e tirannico di quelli, di triste memoria, che hanno funestato il XX secolo.

Il fatto che un autore come Jean Raspail non sia conosciuto quasi da nessuno in Italia, e che il suo libro più profetico e conturbante sia stato messo in commercio solo da una piccola casa editrice politicamente estremista, è la dimostrazione del fatto che i meccanismi di tale totalitarismo si sono già messi in moto, sono già attivi e operanti e riescono già a controllare, in larga misura, quel che l’opinione pubblica deve sapere e quello che deve ignorare. Quando proprio un evento o una idea non possono essere interamente occultati, si ricorre alla tattica di deformarli, di stravolgerli, di presentarli in maniera tale da suscitare sdegno, repulsione, condanna; si fa leva sul ricatto buonista: se ti presti ad ascoltare certi discorsi, allora vuol dire che non sei una brava persona. Perché le brave persone porgono sempre l’altra guancia, aprono sempre la porta di casa a chiunque vi bussi, magari in piena notte ed anche – forse – ai peggiori malintenzionati: grosso fraintendimento della morale evangelica, la quale chiede, semmai, tali comportamenti al singolo individuo, non glieli impone e tanto meno pretende di imporli alla società nel suo insieme, come se il credente avesse il diritto di decidere per tutti gli altri su questioni di importanza vitale.

Eppure è una cosa piuttosto evidente: io posso anche scegliere di far entrare in casa mia chiunque, di cedergli le stanze migliori, di ritirarmi a vivere nello sgabuzzino, per accogliere il maggior numero possibile di immigrati; ma non ho alcun diritto di non tener conto dei diritti, dei sentimenti, della sicurezza dei miei figli, dei miei vicini, dei miei concittadini, specialmente se dalle mie decisioni dipendono il loro bene, la loro stessa sopravvivenza. Accogliere un lebbroso, un delinquente evaso, un malato di mente, può essere un gesto sublime oppure un gesto di somma incoscienza: sia come sia, è un gesto che riguarda me solo, finché le possibili conseguenze riguardano me solo; ma riguarda anche tutti gli altri, allorché le possibili (e prevedibili) conseguenze coinvolgono anche tutti gli altri.

Certo, vi sono molti stranieri che emigrano in cerca di lavoro, che sono delle brave persone, che chiedono solo di guadagnarsi il pane onestamente: non vi sono solo dei pazzi che se ne vanno in giro brandendo il piccone, a massacrare il primo che passa (come pure è avvenuto, ed è cronaca abbastanza recente, anche se già quasi dimenticata dai mass media). Questo è ovvio. Ma resta il fatto che milioni e milioni di persone che pretendono – non chiedono, pretendono – di rifarsi un futuro invadendo l’Europa, e sia pure pacificamente, pongono una serie di problemi politici, economici, sociali, culturali, gravissimi, che non é possibile prendere alla leggera e non è onesto minimizzare, così come non è onesto ricattare l’opinione pubblica con la minaccia di considerare intollerante, inospitale e razzista chiunque metta in guardia contro i rischi e contro gli effetti negativi che già si registrano in tutti i campi, da quello della criminalità a quello della crisi dei posti di lavoro.

Giorno dopo giorno, mese dopo mese, anno dopo anno, la marea sta avanzando e sta sommergendo gli abitanti originari dell’Europa, grazie anche al tasso d’incremento demografico molto più alto dei nuovi arrivati, mentre in molti Paesi del vecchio continente, compreso il nostro, esso era ormai giunto al saldo negativo. Fra alcuni decenni l’Europa sarà un continente solo parzialmente europeo e fra meno di un secolo gli Europei saranno una minoranza, forse tollerata, forse discriminata, comunque una minoranza soggetta alla volontà della maggioranza. È questo che vogliamo? È questo che vogliono i nostri intellettuali, i nostri legislatori, il nostro clero?

Intendiamoci: non sarà la fine del mondo. Il mondo ha conosciuto altri e ben più drammatici fenomeni di migrazione di massa: ha visto sorgere società miste, ha assistito alle loro difficoltà, alle loro convulsioni, alle loro trasformazioni; ha visto sorgere nuove civiltà e scomparire le vecchie, e non sempre la cosa ha presentato solo aspetti negativi, almeno nel lungo periodo (il che significa che quanti hanno vissuto tali trasformazioni, i problemi li hanno vissuti eccome). Sarà, molto più semplicemente, la fine dell’Europa. L’Europa diventerà una espressione geografica: non sarà più un continente specifico, con la sua storia, con le sue tradizioni, con le sue lingue e con il collante della civiltà cristiana. Sarà un’altra cosa: un’appendice dell’Asia e dell’Africa, in tutti i sensi.

Una tale eventualità non implica per forza, lo ripetiamo, una apocalisse, ma certamente implica una trasformazione quale, oggi, pochi riescono a immaginare e nessuno possiede gli strumenti per sapere quali costi imporrà a noi stessi, e soprattutto ai nostri figli e ai nostri nipoti: costi economici, sociali, morali, spirituali. Forse, per fare un esempio, un medico che si rifiuterà di infibulare una ragazzina somala in una struttura ospedaliera pubblica, secondo le richieste della famiglia di lei, si vedrà denunciato, processato e condannato, nonché sottoposto a un linciaggio morale per il suo comportamento intollerabilmente eurocentrico e razzista. Forse.

Non amiamo fare i profeti di sventura, né spaventare alcuno, quando ci sarebbe bisogno, semmai, di ragionare con la massima calma e lucidità. Ma questi sono i veri termini del problema, piaccia o no.

* * *

Tratto, con il gentile consenso dell’Autore, dal sito Arianna Editrice.

"Vladimir Bonaparte Poutine"

Action Française, Cercle de Lyon

13 mai 2014

"Vladimir Bonaparte Poutine"

par Yannick Jaffré

Le prochain cercle de l’AF lyon aura lieu le 13 mai 2014. Yannick Jaffré nous présentera son livre, "Vladimir Bonaparte Poutine", le mardi 13 mai, à 18h30, au Cercle Charles Péguy, 15 rue Sala.
Renseignements au 06 82 83 92 00
lyon@actionfrancaise.net
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Entrevista a Geidar Dzhemal

GEIDAR DZHEMAL

De nuevo fueron agredidos dos candidatos al cargo de presidente de Ucrania, Mijaíl Dobkin y Oleg Tsariov; los representantes de la ONU presentaron un informe en el que hicieron un llamamiento a las autoridades de Ucrania para que garantizaran a todos los ciudadanos los mismos derechos para participar en la política. ¿Qué les espera no solo a los ucranianos, sino al mundo entero? Se lo ha contado a Sobesednik.ru el hombre público ruso musulmán, politólogo Geidar Dzhemal.

Sobesednik:¿Geidar, por qué cree que las provocaciones siempre se dirigen contra estos dos candidatos al puesto del presidente de Ucrania, Oleg Tsariov y Mijaíl Dobkin? ¿Qué tienen de especial?

Geidar Dzhemal: No lo sé, simplemente son los candidatos pro-rusos. Creo que tan inequívocamente pro-rusos que desde el punto de vista de la idea nacional ucraniana representan a la “quinta columna”. Creo que Tsariov y Dobkin representan la colocación del resto de Ucrania, como ocurrió con Crimea, bajo el control federal, el poder federal de Rusia. Al menos, Tsariov es lo que representa exactamente.

Sobesednik: ¿Entonces todas las provocaciones se dirigen contra la posibilidad de que el resto de Ucrania pase bajo el control federal de Rusia?

Geidar Dzhemal: Se trata de un proceso que para las regiones tan desestabilizadas como Ucrania es sencillamente inevitable.

Sobesednik: ¿Qué papel van a desempeñar las elecciones presidenciales en esta situación?

Geidar Dzhemal: No jugarán ningún papel, porque la situación actual ya se ha salido fuera del marco de un proceso político corriente. Considero que como resultado vamos a tener una guerra en toda regla. Entre los candidatos no hay ninguno que dé la talla cara a la dimensión histórica del momento. Y el proceso en cualquier caso dejará de ser coordenado y dirigido para desviarse en dirección al flujo de la Historia pura.

Sobesednik: Ha dicho que “vamos a tener una guerra en toda regla”. ¿Se trata de la guerra dentro de Ucrania?

Geidar Dzhemal: Creo que la guerra dentro de Ucrania inevitablemente va a involucrar a Rusia. En primer lugar, Crimea ahora se encuentra aislada y ese aislamiento irá creciendo, ya ahora está cortada la electricidad, el agua que llega a través del canal del Norte de Crimea no ha sido cortada, pero su caudal ha bajado 3 o 4 veces. Y si lo siguen bajando, cosa que seguramente harán, va a significar el colapso de agua en la península. Además, con el transbordador solo se puede llevar 60 furgones de alimentos al día. Y cuando Crimea formaba parte de Ucrania a diario llegaban 250 furgones durante las 24 horas. Es decir que incluso llenando el transbordador solo con este suministro, la cantidad de alimentos que va a llegar a Crimea será 4 veces menos que antes de la anexión. De modo que ahora mismo en Crimea hay un tremendo problema de déficit de agua. Y además está el problema del suministro de la energía eléctrica. Para resolverlos Rusia necesita abrir un corredor, cosa que únicamente se puede hacer a través de las regiones del sureste de Ucrania, a través del istmo. De otra manera no se entiende cómo se puede apoyar a Crimea. De modo que habrá que invadir simplemente estas regiones. Es decir que este proceso ya está en marcha en algunas regiones, por ejemplo en Slaviansk, lo que significa el conflicto con Ucrania y con quien la apoye.

Sobesednik: ¿Y quién cree Ud. que la va a apoyar?

Geidar Dzhemal: Creo que la apoyarán los Estados Unidos que sacan el provecho, porque gracias al conflicto en Ucrania vuelven a afianzar la OTAN que se estaba desmoronando. Es decir que la OTAN estaba moribunda, pero de repente la historia con Crimea le ha dado nueva vida y la OTAN ha resucitado. Ahora ya no hace falta convencer a nadie de su necesidad, se puede obligar a los países de Europa del Este a gastar grandes cantidades en defensa. Sin lo de Crimea la OTAN se hubiera seguido resquebrajando, los estadounidenses tendrían que correr con más gastos, ya que los europeos procuraban desentenderse. Ahora la situación ha cambiado: los norteamericanos ya no necesitan justificar la presencia de su ejército en Europa etc. Ha surgido un colosal argumento a su favor. Creo que los Estados Unidos van a obligar a los europeos a participar en esta situación, van a jugar a este juego.

Además existe la dimensión extremo-oriental donde todo está confuso. La postura china en cuanto al apoyo de Rusia con el tema de Ucrania no queda nada clara. China mantiene una postura muy prudente y vemos que no está del todo de acuerdo. Dijeron que apoyan la integridad territorial de los países etc. y de hecho se negaron a aprobar la anexión de Crimea, los resultados del referéndum. Lo que debe de significar, por lo visto, un nuevo juego chino y el desarrollo de los acontecimientos bastante confuso. Porque no hay que olvidar que China tiene reclamaciones territoriales para con Rusia de un millón setecientos mil metros cuadrados, que de momento no están formuladas con claridad, pero que figuran en los documentos, mapas, la conciencia histórica y política. Es decir que ellos consideran que Rusia les había quitado Siberia Oriental que es de propiedad china. Además surgen preguntas sobre Asia Central. Allí comenzarán “a guiar” los chinos, porque el embajador de China en Kazajistán abiertamente dijo que el tiempo del dominio de Rusia en Asia Central ha terminado, que quedará la influencia energética de Rusia, pero que ésta ya no tendrá el control total como antes. Así que China le ha pegado un grito a Turkmenistán que pensaba sacar el gas a través de Azerbaiyán y Turquía, porque China le había pagado el gas, después de lo cual Turkmenistán, lo que se dice, “se ha cuadrado” y ahora se ha negado a trabajar con Azerbaiyán en la dirección oeste. De modo que la situación va a ser complicada y eso dicho suavemente.

Sobesednik: ¿Así que en la guerra van a participar Rusia, por un lado, y Ucrania, EE.UU. y la UE por el otro, pero de momento no queda claro qué hará China?

Geidar Dzhemal: Sí, pero los Estados Unidos están interesados en que la guerra transcurra bajo su supervisión, pero sin su participación directa. Han aprendido de la amarga experiencia en Afganistán e Iraq, donde de hecho han perdido ante un enemigo mal armado. Saben que su ejército profesional no vale para nada y utilizar un ejército de reemplazo como en Vietnam representaría un desastre social, porque la sociedad ya se ha desacostumbrado. Sería además reconocer el completo fracaso de la política que los Estados Unidos llevaron a cabo desde 1973. Sería reconocer que 40 años después de Vietnam no han logrado estabilizar la situación política en torno suyo y necesitan volver al ejército de reemplazo. Mientras que aumentar la capacidad tecnológica militar para resolver todas las cuestiones a distancia y participar en la guerra de contacto queda fuera de las posibilidades financieras de los EE.UU. Y es que cada paso para aumentar el poder tecnológico aumenta los gastos en proporción geométrica y aritmética quedando incontrolados. Por eso los Estados Unidos necesitan que todos luchen contra todos, mientras que ellos aparecen como árbitro y juez. Para ellos sería ideal enfrentar a Rusia con Europa, Rusia con China, Rusia con el Próximo Oriente, China con India o con Japón. Y cuando ya todo el mundo se esté matando, aparecen los EE.UU. vestidos con el traje blanco, como el centro global de coordinación, dirección etc. Es su objetivo en última instancia. Así que de momento todo lo que ocurre con Ucrania queda enmarcado dentro de su proyecto.

Sobesednik: ¿En este caso cómo podría Rusia acabar con estos planes?

Geidar Dzhemal: Para eso hay que salir del formato liberal-capitalista y reventar la situación actual de la sociedad partiendo de los postulados ideológicos y políticos. Mientras los conflictos se desarrollen según el esquema de la competencia imperialista entre distintos centros geopolíticos todo lo decidirá la cuestión de la fuerza y de las tecnologías políticas.

En su día, antes de la Primera Guerra Mundial Vladímir Lenin dijo que Rusia era un eslabón dentro de la cadena de la opresión imperialista, pero que era su eslabón más débil. Y cuando este eslabón quedó roto y Rusia se había convertido en el abanderado de una ideología política completamente distinta, incluso en su estado de ruina y de retraso de entonces Rusia se había erigido en el faro orientativo para todas las fuerzas de la protesta mundial. Pero para eso, en primer lugar hay que romper con el Sistema con mayúsculas, oponerse (por ejemplo, geopolíticamente) a Occidente. Unión Euroasiática, Occidente, atlantismo – no son más que juegos geopolíticos que transcurren dentro del marco de las alianzas imperialistas. Y lo que hay que hacer es proponer a nivel político una idea completamente nueva de la organización de la sociedad, una idea nueva del poder político. Ahora mismo hay un enorme potencial de protesta en todo el mundo: en Francia millones de personas protestan contra el gobierno, pero les falta el faro, el líder que los guíe y que pueda convertirse en el desestabilizador de las propias fuerzas imperialistas, como ya ocurrió antes de la Segunda Guerra Mundial cuando la crisis estuvo a punto de derribar a todo el sistema de entonces. Pero Stalin se puso a jugar a las damas con el imperialismo mundial, comenzó a crear alianzas con los EE.UU., Alemania, cuando en realidad todo estaba preparado para llevar a cabo la revolución mundial.

Ahora la tensión social es mucho mayor. Entonces el 1% de los poderosos y súper ricos controlaba el 40% de las riquezas mundiales y ahora controla el 90%. Lo que demuestra que la desigualdad en la distribución de la riqueza entre los de arriba y los de abajo se ha doblado en los últimos 60-70 años, y eso significa que la tensión social subyacente ha aumentado no por dos, sino por 10, en progresión geométrica. Así que ya no hay solo unos cuantos puntos calientes como en los años 30, sino que prácticamente en cualquier país podría estallar la guerra civil, incluida Europa. Premisas para la guerra civil hay incluso en Alemania, en Francia sencillamente saltan a la vista, y además están España, Italia.

Así que para ganar a Occidente en su conjunto hay que plantear una postura política completamente distinta, pero para ello hay que salir del régimen creado en el año 1991. Es decir el régimen del dominio de la casta oligárquica y burocrática.

Sobesednik: ¿Por qué cree que la ONU hace llamamiento no para abandonar el uso de la fuerza, sino para algo que parece obvio: proporcionar a todos los ciudadanos las mismas posibilidades para participar en la política?

Geidar Dzhemal: Sabe, la cosa está en que ya a nadie le interesa qué leyes hay. La mayoría de la gente involucrada en el proceso no sigue de si una ley fue derogada o no, a nadie le interesa. El proceso callejero no se ajusta al boletín que edita la Duma o la Rada. Sigue su camino a través de las barricadas. Acaso cree que se puede acercar a la barricada, agitando el boletín de la Rada y diciendo: “¡Ciudadanos! ¡Ciudadanos! La ley que ustedes no querían no fue aprobada, fue derogada, por favor disuélvanse, todo está en orden. ¡Esta ley ya no se aplica!” Suena ridículo ¿no le parece?

Así que lo de la ONU es algo así como el consejo escolar, la discusión sobre que no se debe jugar en el patio del colegio.

Sobesednik: ¿No habrá otra vuelta de sublevaciones, mítines y posible cambio del gobierno?

Geidar Dzhemal: No lo descartaría, porque el gobierno de Kiev es muy poco adecuado desde cualquier punto de vista. Tanto desde el punto de vista de la izquierda, como desde el punto de vista de la derecha. Tanto desde el punto de vista de los nacionalistas, como desde el punto de vista del Partido de la Regiones. Mires como lo mires el gobierno es una payasada. Creo que “Pravy Sector” se lo llevará por delante. Es decir no el “Pravy Sector” como tal, sino, digamos, la tendencia patriótica ucraniana representada por el oeste y el centro del país. Eso creo.

Fuente: Sobesednik.ru
kontrudar.com – 15-04-2014

(Traducido del ruso por Arturo Marián Llanos)

Russie et liberté d’expression: rétablir la vérité

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Russie et liberté d’expression: rétablir la vérité

par Guillaume Faye

Ex: http://www.gfaye.com

Dans les médias français et occidentaux, à l’occasion de la crise ukrainienne, on a tendance à présenter la Russie sous la présidence de M. Poutine comme un pays qui brime la liberté d’expression et d’information…bien plus que sous le régime soviétique ! Un article de M. Pierre Avril (Le Figaro, 23/04) nous explique, en reprenant ces arguments, que le pouvoir russe use d’ « intimidation, de censure et de propagande [...] pire encore qu’à l’époque soviétique ». Ce genre de propos relève de la désinformation pure et simple et…de la propagande. 

Voici quels sont les trois arguments avancés : 1) la presse et les médias d’opposition au Kremlin sont intimidés, menacés, voire interdits. 2) La télévision russe est aux ordres des réseaux de M. Poutine. 3) La censure est la règle en Russie. 

L’article de M. Avril est, du point de vue de la logique, contradictoire. Il nous présente les journalistes d’opposition comme des victimes qui sont menacées dès qu’elles s’expriment. Néanmoins, elles s’expriment largement dans les colonnes de tous les médias occidentaux qui ont libre accès en Russie. Cherchez l’erreur. 

À Moscou, l’accès à toutes les chaînes de TV occidentales et à tous les sites Internet mondiaux est garanti. En Chine et dans la plupart des pays arabo-musulmans, voire sud-américains, asiatiques, africains, ce n’est pas le cas. Pourquoi n’en parle-t-on pas ?

N’importe qui en Russie peut avoir accès à des sites Internet en désaccord avec le pouvoir et lire dans les journaux des articles d’opposants. Les journalistes français et occidentaux ne font pas leur métier d’information objective sur la situation en Russie. Ils désinforment, par un mélange redoutable de paresse et de conformisme.

On apprend d’autre part que le gouvernement autoproclamé de Kiev interdit la diffusion des chaines télévisées russe regardées par une grande partie de la population. Bravo ! Liberté d’expression ? De même, ce ”gouvernement” a totalement exclu un référendum d’autodétermination dans les provinces russophones. Démocratie ? 

Cette russophobie, qui est l’explication de cette désinformation sur la liberté d’expression en Russie, n’est pas à l’honneur des journalistes français et occidentaux. Leur prétendue ”objectivité” oublie une chose : tout ce qui est en France ”politiquement incorrect” est exclu des grands médias et peut être poursuivi par les tribunaux (j’en sais quelque chose…). Seule la critique des gouvernants est tolérée parce que le personnel politique français n’a aucun pouvoir réel et que tout repose sur l’idéologie. On peut taper sur M. Hollande tant qu’on veut, puisqu’il ne possède pas la potestas – c’est-à-dire  la faculté de diriger – mais pas sur l’idéologie dominante.

Accuser le pouvoir russe d’atteinte à la liberté d’expression n’est pas pertinent  de la part de journalistes français hypocrites qui s’autocensurent,  ou qui sont licenciés dès qu’ils s’écartent de ce ”politiquement correct”. D’autre part, les médias russes, notamment audiovisuels, reflètent l’opinion de la majorité de la population, sa sensibilité ; ce qui n’est pas le cas des chaines de France Télévision et des radios publiques qui, non seulement sont autant contrôlées par le gouvernement que les médias russes par le Kremlin, mais qui, en plus, distillent une idéologie de propagande qui est rejetée par 80% des Français (ce qui n’est pas le cas en Russie). Sans parler de cette extraordinaire invention française, le CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel), cas d’école du soft-totalitarisme, qui devrait s’appeler Comité de censure audiovisuelle. Les grands médias audiovisuels et écrits français, même privés, ne tolèrent pas le ”politiquement incorrect”, c’est-à-dire la dissidence idéologique. Cette dernière est reléguée dans les médias secondaires.         

Quelle hypocrisie ! Les belles âmes se ridiculisent en donnant des leçons à la Russie, où les médias d’opposition sont en réalité bien plus libres qu’en Chine, dans le Maghreb, dans le Golfe persique ou dans tous ces pays autocratiques que courtisent le gouvernement et l’oligarchie françaises. La presse russe est très diverse, comme l’Internet russe. On peut critiquer M. Poutine sans risquer le goulag – qui n’existe pas, par ailleurs.

En revanche, écrire, comme le fait l’intellectuel russophobe Bruno Tertrais «  M. Poutine incarne un pouvoir autoritaire, brutal, raciste, corrompu, aux antipodes des valeurs chrétiennes qu’il dit représenter. Mégalomane, manipulateur formé à l’école du KGB, il est imprévisible et dangereux » (1) relève de l’incantation injurieuse, de la désinformation et de l’excès. Ce genre de position (M. Poutine serait donc un mélange de Staline et de Hitler, si l’on comprend bien) déconsidère ceux qui les formulent. Bien sûr, le pouvoir russe exerce un contrôle sur les médias, exactement comme en France. Mais de là à présenter la Russie d’aujourd’hui comme la photocopie de l’URSS de Staline, n’est pas sérieux… J’ai souvent lu dans des journaux russes traduits en français et en anglais des critiques sans concession du pouvoir actuel au Kremlin. Les journalistes sont toujours en vie et dînent dans les bons restaurants de Moscou.

D’autre part, concernant la crise ukrainienne, qui nous ramène cent ans en arrière, il faut comprendre que, pour les Russes, l’Ukraine est intouchable. Elle est l’élément central de leur sphère d’influence. Essayer de la faire entrer à terme dans l’Union européenne, la courtiser pour la détacher de la Russie en agitant les populations non russophones (comme l’Occident le fait depuis longtemps), en soutenant les milieux antirusses, c’est provoquer sciemment et stupidement la Russie, et jouer avec le feu. Déjà, en 1999, la Serbie et, avec elle, la Russie son protecteur, avaient été humiliées par l ‘amputation du Kossovo opérée de force par les Occidentaux sans souci du droit international.

Comme dans tout conflit, personne n’a tort ni raison à 100%. Bien sûr que de grands médias russes présentent les choses à leur avantage, mais les médias du camp opposé font exactement pareil. Bien sûr que les Russes aident les milices russophones et les ”séparatistes”, tout comme les Occidentaux soutiennent à fond le pouvoir de Kiev (non élu). Quant à ce dernier, on a vraiment l’impression qu’il cherche l’affrontement avec la Russie, de manière totalement irresponsable et contre l’intérêt de tous ses concitoyens.

 

1. In Le Figaro, 25 /04. Article La rupture ukrainienne. M. B. Tertrais se dit ”politologue”, comme d’autres se disent voyant ou guérisseur. Il est ”maître de recherche”  à la Fondation pour la recherche stratégique, un organisme qu’on peut soupçonner de ne pas être totalement indépendant… 

Hystéries en ménage: neocons et R2P

Hystéries en ménage: neocons et R2P

Ex: http://www.dedefensa.org

Captain_America_cc_82713.jpgLe “pouvoir” à Washington est une bien étrange chose. De temps en temps, il est bon d’en faire une “sociologie”, pour aussitôt préciser, même si cela va de soi, qu’il s’agit aussi bien d’une pathologie. Par “pouvoir”, certes, nous entendons l’influence dominante, qui n’a besoin ni d’arguments ni de raison, ni vraiment d’une puissance extraordinaire, parce qu’elle ne fait que transmuter en pseudo-concepts, en simulacre d’idées, la poussée évidente et constante du Système pour opérationnaliser la politique-Système et sa “feuille de route” dite-dd&e. Aujourd’hui triomphe à Washington une alliance qui est un mariage de passion bien plus que de raison, sinon un mariage d’hystéries (au pluriel), entre neocons (les néo-conservateurs qui nous bien familiers) et R2P. (“R2P” est un acronyme arrangé en phonétique SMS renvoyant à l’expression bureaucratique “Responsability To Protect”, ou “responsabilité de protéger” qui a pris le pas dans l’arsenal des valeurs postmodernistes sur le “droit d’ingérence” pour désigner la feuille de vigne de service de l’acte permanent d’interventionnisme déstructurant et dissolvant des pays du bloc BAO, – avec exemples pratiques en Libye, en Syrie, en Centrafrique, en Ukraine, etc. On observera que le passage de la notion de “droit” à la notion de “responsabilité” est une évolution sémantique intéressante : la “responsabilité” implique le “droit de protéger” [notion de droit,présente dans le pseudo-“droit d’ingérence”, qui implique une notion de possibilité d’action] mais aussi le “devoir de protéger” [notion morale, engageant pour celui qui en est investi une nécessité d’action], ce qui fait de l’interventionnisme une obligation morale soutenue par une notion pseudo-légale autorisant cet acte.) Ces deux “centres d’influence” renvoient à des étiquettes de complaisance, sans aucune signification politique réelle, de la droite conservatrice interventionniste (neocons) et du centre-gauche libéral et également interventionniste.

Dans ConsortiumNews, Robert Parry consacre le 18 avril 2014 un article à ces épousailles dont les effets s’expriment notamment au sein du gouvernement US par Victoria Nuland (dite “Nuland-Fuck”), assistante du secrétaire d’Etat pour les affaires européennes et asiatiques, et Samantha Power, ambassadrice des USA aux Nations-Unies. (Parry laisse de côté Susan Rice, directrice du NSC, qui avait précédé Power à l’ONU. Rice est effectivement complètement dans la ligne R2P.) On ne s’étonnera pas de voir le sénateur McCain cité par Parry comme courroie de transmission avec le Congrès ; également John Kerry, sorte d’ectoplasme qui semble absolument converti à la pseudo-“doctrine”, qui pimente ses conférences de presse après des négociations avec les Russes d’éructations antirusses, qui ne cesse de stupéfier son “partenaire” Sergei Lavrov cultivant l’idée qu’on devait parler diplomatie...

Parry constate d’abord l’extraordinaire facilité, l’enthousiasme même, avec lesquels la presse-Système a assimilé la version officielle de la crise ukrainienne, qui représente d’ailleurs une sorte de quintessence en “génération spontanée” de toutes les tendances, obsessions et réflexes de la dialectique-Système. Il poursuit donc sur les hystéries régnantes, qui facilitent la coordination et la mise en scène de la narrative en cours ... «But another reason for the biased coverage from the U.S. press corps is the recent fusion of the still-influential neoconservatives with more liberal “responsibility to protect” (R2P) activists who believe in “humanitarian” military interventions. The modern mainstream U.S. news media is dominated by these two groups: neocons on the right and R2Pers on the center-left. As one longtime Washington observer told me recently the neocons are motivated by two things, love of Israel and hatred of Russia. Meanwhile, the R2Pers are easily enamored of idealistic young people in street protests.

»The two elements of this alliance – the neocons and the R2Pers – also now represent the dominant foreign policy establishment in Official Washington, with the few remaining “realists” largely shoved to the side, including to some degree President Barack Obama who has “realist” tendencies in seeking to limit use of U.S. military power but continues to cede control over his administration’s actions abroad to aggressive neocon-R2P operatives.

»During Obama’s first term, he made the fateful decision to create a “team of rivals” of powerful political and bureaucratic figures – the likes of Defense Secretary Robert Gates, Secretary of State Hillary Clinton and General David Petraeus. They skillfully funneled the President into hawkish decisions that they wanted, such as a “surge” of 30,000 troops into Afghanistan and a major confrontation with Iran over its nuclear program. (Both positions were pushed by the neocons.)

»In 2011, the neocons and the R2Pers teamed up for the war against Libya, which was sold to the United Nations Security Council as simply a limited intervention to protect civilians in the east whom Muammar Gaddafi had labeled “terrorists.” However, once the U.S.-orchestrated military operation got going, it quickly turned into a “regime change” war, eliminating longtime neocon nemesis, Gaddafi, to Hillary Clinton’s hawkish delight.

»In Obama’s second term, the original “team of rivals” is gone, but foreign policy is being defined by the likes of Assistant Secretary of State for European Affairs Victoria Nuland, a neocon, and Ambassador to the United Nations Samantha Power, a leading R2Per, with a substantial supporting role by neocon Sen. John McCain, R-Arizona. Obama defeated McCain in 2008, but McCain now is pulling the strings of Secretary of State John Kerry, who also appears enamored of the hawkish stances demanded by Nuland and Power.»

Le cas de John Kerry a déjà attiré l’attention de Parry, dans un article précédent, du 14 avril 2014. Il s’agit d’un cas assez classique désormais, mais qui ne perd pas son attrait d’événement extraordinaire par l’implication qu’on y trouve d’une non moins extraordinaire faiblesse psychologique d’un homme politique accompli se laissant complètement “encoconné” par l’environnement neocon-R2P qu’il a lui-même laissé s’installer, ou simplement se renforcer après Hillary Clinton qui avait bien préparé le terrain, au département d’État devenu citadelle et inspirateur de l’influence extrémiste à Washington. (La modification est remarquable avec l’administration GW Bush lors de son premier mandat, le plus “activiste” certes : le centre extrémiste du gouvernement était alors le Pentagone, le département d’État étant contrôlé par Colin Powell, de tendance plus modérée.)

Le Russe Lavrov a raconté comment, lors d’une de ses premières rencontres avec le nouveau secrétaire d’État au printemps 2013, il avait félicité Kerry pour avoir “liquidé” Victoria Nuland de sa position de porte-parole du département où l’avait installée Clinton ; Kerry lui avait répondu qu’il l’avait au contraire promue (comme adjointe au secrétaire d’État pour les affaires européennes et asiatiques), ajoutant qu’il aurait ainsi, à ses côtés, une diplomate expérimentée pour conduire une politique d’entente, notamment et précisément avec la Russie. Lavrov avait considéré Kerry pour tenter de distinguer dans ses paroles quelque ironie ou sarcasme, pour n’y trouver qu’un sérieux ingénu et désespérément naïf, – et peut-être, même, volontairement naïf. La question se pose en effet, dans ce cas de Kerry comme dans tant d’autres, et dans le cas d’Obama comme dans celui de Kerry, s’il existe une conscience réelle de la signification des actes ainsi posés, par rapport à ce que tout homme normalement informé doit en savoir, à la lumière de la personnalité et de l’activisme bien connues d’une Nuland. Lavrov rapporte que Kerry ne semblait pas vraiment comprendre ce que signifiait, en termes de perspectives politiques, la nomination de Nuland à un tel poste, – non plus que, dans un autre contexte, celle de Power à la tête de la délégation diplomatique US aux Nations-Unies.

Dans le contexte de son étude sur l’influence des neocons-R2P, Parry qualifie Obama de “timid ‘realist’”, terme qu’il dénierait éventuellement à Kerry mais qui pourrait néanmoins être approprié au vu de certaines circonstances (voir le comportement d’un “timide réalisme” de Kerry vis-à-vis des Russes dans les crises syrienne et iranienne). Parry écrit, à propos d’Obama, face à l’influence neocons-R2P :

«Obama’s role in his administration’s foreign policy fiascos has mostly been to be caught off guard by mischief that his independent-minded underlings have stirred up. Then, once a crisis is touched off – and the propaganda machinery starts churning out hyperbolic alarms – Obama joins in the rhetorical exaggerations before he tries, quietly, to work out some compromise. In other words, rather than driving the agenda, Obama goes with the neocon-R2P flow before searching for a last-second off-ramp to avert catastrophe. That creates what looks like a disorganized foreign policy consisting of much tough talk but little actual hard power. The cumulative effect has been to make Obama appear weak and indecisive.

»One example was Syria, where Obama drew a “red line” suggesting a U.S. military strike if Assad’s regime used chemical weapons. When sarin was used on Aug. 21 resulting in hundreds of deaths, Official Washington’s neocons and R2Pers quickly fingered Assad, firmed up that “group think,” and ridiculed anyone who doubted this conventional wisdom.

»With Kerry running near the front of the stampede, Obama tagged along repeating what all the important people thought they knew – that Assad was guilty– but Obama steered away from the war cliff at the last minute. He referred the issue to Congress and then accepted a compromise devised by Putin to have Assad surrender all his chemical weapons, even as Assad continued denying a role in the Aug. 21 attack. After that Syrian deal was struck, the neocons and R2Pers pummeled Obama for weakness in deciding not to launch major military strikes against Syrian targets. Obama managed to avert another Mideast war but he faced accusations of vacillation.

»The Ukraine crisis is following a similar pattern. The neocons and R2Pers immediately took the side of the western Ukrainian protesters in the Maidan as they challenged elected President Yanukovych who hails from eastern Ukraine...»

Le rappel du comportement d’Obama face aux pressions neocons-R2P, ainsi que ce qui est dit de Kerry, nous incite à développer beaucoup plus une hypothèse de type psychologique qu’une analyse de type idéologique ou politique ; c’est-à-dire de privilégier l’“explication inconsciente” pour le premier effet de ces pressions, l’élaboration consciente ne venant qu’après pour tenter de modifier, ou pour endosser la nouvelle situation politique. Cela signifie qu’à notre sens, un Obama comme un Kerry manifestent des psychologies épuisées, c’est-à-dire des psychologies faibles et vulnérables, à cause d’attitudes politiques passives marquées par le manque de conviction, et d’une extrême vulnérabilité à l’activité surpuissante du système de la communication toujours dans le sens de la politique-Système. Les neocons-R2P renvoient moins à des positions politiques substantivées qu’à des psychologies exacerbées, proches de l’hystérie et dans tous les cas se manifestant dans l’hypomanie, endossant des positions politiques extrémistes qui correspondent comme naturellement à la politique-Système elle-même productrice des manifestations déstructurantes et dissolvantes propres à ces pathologies de la psychologie. Comme nous pourrions le juger d’un point de vue rationnel, le Système représente lui-même, objectivement, une pathologie de la psychologie, mais il l’utilise dans un sens qui lui correspond, pour un but précis (la “feuille de route” dd&e) qui correspond effectivement à sa destinée naturelle dans la logique du déchaînement de la Matière.

La puissance d’influence des neocons-R2P tient ainsi essentiellement à la force que leurs psychologies trouvent dans le soutien du Système et la conviction faussaire que leur donne ce soutien, et nullement certes dans quelque farce d’idéologie grotesque comme on ne cesse de les exposer dans les talk-shows qui vont bien. Face à cela, les psychologies faibles parce qu’épuisées (Obama, Kerry) sont sans cesse prises de court, et sans cesse conduites à des réactions retardataires en position de faiblesse, soit en combattant cette influence “avec les moyens du bord”, parfois avec un certain succès (Syrie et Iran dans les phases de l’automne 2013), soit en l’assumant et en la prenant à son compte pour en faire une politique, ou un simulacre de politique (Ukraine). Avec les exemples donnés, nous suggérons bien entendu une chronologie ; avec l’Ukraine, il semble que la capacité de résistance des psychologies épuisées soit à son terme et il nous semble complètement improbable qu’une réaction comme dans le cas de la Syrie et de l’Iran puisse renverser l’actuel flux politique de type hystérique. C’est pour cette raison, notamment, que nous sommes inclinés à voir dans cette crise un prolongement décisif.

Deuxième Forum Polémia

jeudi, 01 mai 2014

El interés norteamericano por Crimea no era altruista

El interés norteamericano por Crimea no era altruista

Ex: http://www.elespiadigital.com

 

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El 5 de septiembre de 2013 en la web de inversiones estatales de los EEUU era publicado  el anuncio de la búsqueda de un contratista para la reconstrucción de la escuela №5 de Sebastopol.

En sus 124 páginas se detallan sus especificaciones, con los esquemas y las fotografías de cómo había que reformarlo y que era necesario hacer. Por ejemplo, reconstruir los techos, sustituir las ventanas, cambiar las puertas a los excusados. Etcétera. Con la escrupulosidad inherente a todo contrato estatal.

El coste declarado: de 250 hasta 500 mil de dólares.

Podríamos pensar en la “bondad” de los amigos americanos con los ucranianos, que paseando el verano pasado en Sebastopol, tropezaron casualmente con la escuela №5 y han mirado dentro. Se han espantado del abandono y la han decidido renovar. Ya que pasean a menudo por las ciudades ajenas y observan para ayudar a los aborígenes. Allí repararán una escuela, aquí reequiparán el hospital, en algún sitio restaurarán la iglesia. Claro, a expensas del propio presupuesto,  es decir, con dinero de los contribuyentes americanos. Como en este caso. Así por el altruismo de los EEUU se ve que han llegado a la crisis económica.

Pero todo esto parece poco creíble. Lo más probable, lo han buscado con unos objetivos secretos. ¿Por qué? Gastar tanto dinero en una escuela ucraniana solo se explica en caso de que en ella estudiarán sus hijos americanos, acostumbrados a los estándares americanos.

¿Cómo es que de repente los gringos el año pasado comenzaron a fijarse en Crimea y pensar en acomodarla, acaso en vez de la base de la Flota del Mar Negro rusa querían instalar en Sebastopol sus dotaciones de la Armada? Mirando el anuncio, la propuesta para la licitación es un mando militar. De la inteligencia de la Navy de los EEUU. Dicho mando militar se encuentra en destinado en la ciudad italiana de Nápoles (Contracting Office Address: Naples, United States). Posiblemente, se trataba de preparar una escuela en perfecto estado para los niños de los oficiales.

¿Hay que asombrarse que Barack Obama se haya ofendido con Vladímir Putin y  sus hombres amables?

Posteriormente a la publicación el anuncio, como las “condiciones” de Crimea han cambiado la licitación es anulada. Ya no importan los niños ucranianos.

Pero hay otro hallazgo. Los americanos también querían reparar el hospital infantil de Simferopol, también a su propia cuenta. La licitación era publicada el 12 de diciembre y cancelada el 14 de abril. Se ve que el interés de los EEUU por los aborígenes ucranianos se ha “perdido” por alguna razón.

Le positionnement diplomatique de l’Arménie l’éloigne de l’Union européenne

Le positionnement diplomatique de l’Arménie l’éloigne de l’Union européenne

Auteur : Egalité & Réconciliation 
Ex: http://www.zejournal.mobi

Le président de l’Arménie, Serge Sarkissian, espère pouvoir inscrire son pays dans une position médiane entre la Russie et l’Union européenne.

arton24983-dd44f.jpgAfin de punir l’Arménie de sa future adhésion à l’Union douanière (regroupant la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan) et de ne pas souscrire à la position atlantiste dans l’affaire ukrainienne, l’Union européenne a décidé de ne pas signer d’accord majeur avec Erevan.

Mécontent, le chef de l’État arménien a interpellé les autorités de Bruxelles, lors d’un rassemblement du programme de partenariat oriental de l’UE qui s’est tenu à Prague :

« Nous nous engageons à prendre de nouvelles mesures avec nos partenaires de l’UE, afin de créer une fondation juridique régissant nos relations, qui d’une part reflètera le contenu de précédentes discussions entre l’Arménie et l’UE, et qui d’autre part sera compatible avec d’autres formats de coopération. Notre conviction : aucun des pays partenaires ne devrait être forcé de payer un prix parce qu’il décide de participer à tel ou tel autre processus d’intégration. Nous ne voulons pas faire un choix entre nos différents alliés : nous voulons avoir autant d’amis que possible. »

L’Arménie a sollicité plusieurs fois en 2013 l’Union européenne afin de parvenir à un accord d’association. Bruxelles a systématiquement rejeté ces demandes, y compris la plus récente : une version identique à celle que l’Ukraine a signé avec l’Union européenne après le changement de pouvoir à Kiev.

C’est quoi le Partenariat transatlantique?

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C’est quoi le Partenariat transatlantique?

Dix réponses pour mesurer le danger

Ex: http://aucoeurdunationalisme.blogspot.com

 
TAFTA, TTIP, PTCI… Ce qui se trame derrière ces sigles et dans les négociations secrètes entre l’Union européenne et les États-Unis, c’est la liquidation progressive du pouvoir des États et des citoyens face aux multinationales. Il est urgent de n’en rien ignorer.
 
Comment ça s’appelle ?
 
APT (Accord de partenariat transatlantique), TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership), PTCI (Partenariat transatlantique sur le commerce et l’Investissement) TAFTA (Trans Atlantic Free Trade Agreement) tout à la fois. Le diable se loge dans les acronymes et la confusion sert les promoteurs de l’opération. Certains opposants réfutent la notion de partenariat et préconisent l’appellation Grand marché transatlantique (GMT), qui a le mérite d’être explicite.
 
Qu’est-ce que c’est ?
 
Un traité de libre-échange actuellement en négociation (depuis juillet 2013) entre l’Union européenne et les États-Unis, qui vise en principe à abaisser les droits douaniers, mais cherche surtout à unifier un grand marché transatlantique. C’est le dernier épisode en date d’un processus d’intégration mis à l’agenda depuis l’éclatement du bloc de l’Est, ayant pour objectif l’harmonisation des législations, des règlementations et des normes – avec des arrière-pensées géopolitiques, comme le souci de contrecarrer l’expansion économique de la Chine.
 
Est-ce qu’on nous cache tout ?
 
Presque tout. C’est en secret qu’en juin 2013, Le Conseil de l’UE (chefs d’État et de gouvernement) a confié un mandat de négociation à la Commission européenne. Et c’est aussi sans aucun contrôle possible de la part des parlementaires européens, ni aucune consultation des citoyens. Sans grande mobilisation médiatique non plus, le débat est donc largement escamoté, ce qui arrange grandement les promoteurs du GMT.
 
C’est grave ?
 
Oui, très grave.
 
D’accord, mais plus précisément ?
 
En résumé, le GMT aboutirait à un dramatique abandon de souveraineté de la part des États, au profit d’un pouvoir accru des entreprises multinationales. Le gigantesque marché unique attendu d’un futur traité serait aussi défini comme une instance supranationale dont les règles auront vocation à s’aligner (par le bas) en faveur d’un maximum de libéralisation et de dérégulation, et à se substituer aux législations et aux instances nationales, privant celles-ci de leur pouvoir de décision et les populations de tout moyen de contrôle démocratique.
 
L’abaissement des droits de douane est-il un prétexte ?
 
Pour une large part, dans la mesure où ils sont d’ores et déjà très réduits entre les deux zones (2% en moyenne)… sauf pour certains secteurs comme l’agriculture, dans lesquels les États-Unis ont tout intérêt à voir s’effacer les absurdes réticences européennes à l’encontre de la viande aux hormones, des poulets désinfectés au chlore, des OGM ou des pesticides. Dans ce domaine, l’abandon des législations de l’UE, protectrices pour les consommateurs, conduirait à la généralisation du modèle intensif d’agriculture et d’élevage, avec des conséquences sanitaires et environnementale incalculables.
 
D’ailleurs, s’agit-il seulement de droits de douane ?
 
Non, bien sûr : les "obstacles" à la "liberté" du commerce désignent aussi les barrières réglementaires (ou "barrières non-tarifaires"). Justement, le mandat de la Commission se donne pour objectif « d’éliminer les obstacles inutiles au commerce et à l’investissement y compris les obstacles non tarifaires existants ». L’harmonisation attendue pourra ainsi affecter, au-delà des biens marchands, le secteur des services et par extension les législations du travail jugées trop protectrices, mais aussi s’étendre au champ de la propriété intellectuelle, de la protection des données personnelles et à des domaines comme l’éducation et les autres services publics. Seule la culture, après intervention du gouvernement français, est exclue du périmètre – et encore partiellement, puisque cette exclusion ne concerne que l’audiovisuel, et temporairement puisqu’il s’agit d’une simple suspension.
 
L’objectif global est-il donc d’inféoder les États et les citoyens aux intérêts privés du commerce international ?
 
Bingo. En plaçant les traités internationaux au-dessus des législations nationales, le commerce international se livre à une vaste opération de destruction de la souveraineté juridique des États, qui permet déjà aux grandes entreprises d’attaquer ces derniers. C’est ainsi que la société américaine Lone Pine Resources réclame 250 millions de dollars d’indemnité au gouvernement canadien, dont le moratoire sur la fracturation hydraulique pour l’exploitation des gaz de schiste contreviendrait à la liberté d’entreprendre garantie par l’ALENA (accord de libre-échange entre la Canada, les États-Unis et le Mexique). Les exemples de ce genre abondent, comme celui de cette société suédoise qui demande près de 4 milliards d’euros à l’Allemagne pour avoir décidé de sortir du nucléaire (voir aussi la vidéo ci-dessous). Les litiges de ce genre se règlent devant des tribunaux arbitraux indépendants des justices nationales, et le mandat de la Commission européenne vise à établir un mécanisme arbitral "investisseur-État" qui se substituerait aux juridictions démocratiques.
 
Heureusement, le Parti socialiste au pouvoir ne peut cautionner un tel processus de dumping social, fiscal et environnemental, conduisant à aggraver les délocalisations, le démantèlement de la protection sociale et des services publics, l’abandon de la souveraineté démocratique des peuples au profit des intérêts privés, n’est-ce pas ?
 
Ah ah ah. Au nom de la lutte contre le protectionnisme et des dogmes libéraux en vigueur, l’ancienne ministre du Commerce extérieur Nicole Bricq s’est faite l’ardente défenseure des négociations, et le PS ne craint de se ranger aux côtés de l’UMP dans ce combat. François Hollande a même déclaré à Barack Obama que rien ne s’opposait à « aller vite » dans ce dossier.
 
Le combat est-il perdu d’avance ?
 
Bien sûr que non. Le texte final devra être adopté, à l’horizon 2016, par le Parlement européen et le Conseil de l’UE, avant d’être ratifié dans chaque pays. Il faut se souvenir de la mise en échec de l’AMI (Accord multilatéral sur l’investissement) à la fin des années 90, et de l’Accord commercial anti-contrefaçon (ACTA) à la fin de la décennie suivante. Un vaste front d’organisations et de partis s’oppose au projet, notamment au travers du collectif Stop TAFTA, plusieurs collectivités se sont déclarées "zones hors Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement". La prise de conscience s’étend et laisse une chance de ne pas abandonner le dossier aux lobbies. Ah, et puis des élections européennes ont bientôt lieu, donnant une occasion de se mobiliser, aussi bien au cours de la campagne qu’au moment du vote.
 
P.-S.
 

The Crimea and the Eurasianist idea as resistance geopolitics

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The Crimea and the Eurasianist idea as resistance geopolitics

 
Ex; http://www.geopolitica.ru
 
Professor Bruno De Cordier from the Department of Conflict and Development Studies of Gent University examines the perception and realities behind an aspired ‘great space’.
 
“I know one thing and I’ll tell you: if Russia survives this period and is eventually saved, it will be as a Eurasian entity and through the Eurasianist idea”, said the Russian ethnographer, historian and geographer Lev Gumilyev in an interview which he gave shortly after the demise of the USSR and briefly before passing away himself in the summer months of 1992.  Back then, it were dire years of decay, unraveling and loss of self-esteem in Russia and the rest of the enormous space that used to be the USSR shortly before. Even the existence of the Russian Federation, the USSR’s core entity, had become uncertain with the rise of separatism in the North Caucasian republics of Dagestan and Chechnya and with the rise of local and provincial potentates on which Yeltsin’s Kremlin hardly had any real influence left. So now, Crimea is set to join Russia. How things can turn.
 
The 1990s trauma
 
I have been thinking often of Gumilyev and his Eurasianist idea lately, for it indeed explains quite a lot of what had been going on. In brief, it states that the old USSR and the tsarist imperial space that preceded it are essentially grafted in an old cultural sphere in which Slavic and Turkic cultures, Orthodox Christianity, and Sunni and Shi’ite Islam have been cohabiting and interacting for centuries. The core of this sphere, of this ‘great space’ as the Russian political scientist Alexander Dugin calls it, is Russia which, indeed, geographically spreads out over the European and Asian continents and has, through the adoption of Byzantine Christianity in the 980s – after contact first established with Greek bishops on the Crimea by the way – and its incorporation in the system of the Khanate of the Golden Horde (1240-1502), is anchored in the Orient as well as in the West. The whole notion that Russia thus forms a separate sphere around which crystalizes a greater Eurasia, seems also to be present and well alive at the grassroots up to this day.
 
In a survey conducted among the Russian population in spring 2007 for example, the thesis that Russia is a Eurasian entity in its own right with its own societal and developmental ways, was agreed upon by almost three-quarters of the respondents.[1] Of course, it is more an indicator yet it’s also reflecting a reality. In a similar but much more recent survey last year about the question how Russia will look like in fifty years’ time, the largest share of respondents after the ‘don’t-know/no-answer’ category answered, that its technology and sciences will be quite similar to that of the West but that Russian society and culture will be entirely different from it.[2] Furthermore, as another survey conducted last fall learns, the share of those in Russia who regret the demise of the USSR is high: 57 percent, understandably higher among age categories with active memories of that period (which involves still a fair share of people of active age), yet still amounting to up to one-third among the categories of respondents who were not yet born in 1991 or who were too young to have active memories.[3]
 
The impact of what we could call the ‘1990s trauma’ caused by the dire years following the unraveling and eventually demise of the USSR should really not be underestimated. In a matter of a couple of years, a decent human capital, a high level of social safety, and a fair level of social infrastructure were squandered and destroyed to make way for a particularly rapacious form of capitalism – dubbed ‘market reforms’ by foreign consultants and scores of profiteers – an acute identity crisis, a dramatic demographic downturn and general degradation and loss of status. The mid-nineties were actually the period when I started to work in Eurasia. Back then, I understood already that all this was going to backlash one day. And indeed it did. Since the beginning of this century, not a small part of public opinion and opinion makers and officials blames an abstract ‘West’  – where certainly the US is being increasingly negatively perceived[4] – and, especially, local and regional liberals in Eurasia itself.
 
Economic great space
 
So, what are the different fibers still connecting Russia with its wider historical sphere, and with the rest of the region formerly known as the USSR, in particular? Let us first take a look at the economic substructure, starting with foreign trade. Officially, in the year 2013, almost 21 percent of Russia’s overall foreign trade was with other former states of the USSR, without the three Baltic countries. Some three-quarters of its trade within Eurasia was, in that particular order, with Ukraine, Belarus and Kazakhstan. The latter two are also part of both the customs’ union and the Eurasian Economic Community which are being led and promoted by Moscow. Attempts to also integrate Ukraine in these structures actually sparked the protest movement in Kiev last year. Furthermore, more than 50 percent of Russia’s external commerce takes place with the EU, almost 10 percent with China and some 3 percent with the US. Russia’s external trade pattern is thus primarily oriented towards the EU, which also implicates something else by the way: that economies and corporations from the EU need the Eastern European market.
 
Hence economic sanctions against Moscow will first of all affect an EU which has primarily acted as an extension and aid of the US in the whole episode of the Ukraine crisis. For those keen on stressing the importance of energy policies, well, there is also the position and activities of Gazprom in Eurasia.  This parastatal corporation, which is closely connected to the Kremlin, controls about one-third of the world’s production of natural gas and also has interests and activities in other sectors like transport, oil, banking and media. It is actively present in all former Soviet countries including the Baltics who actually depend on it for most of their supply in natural gas. Gazprom also participates, in one form or another, in oil extraction and in upgrading infrastructure in gas- and oil-exporting countries like Turkmenistan, Azerbaijan and Kazakhstan. Gazprom’s sheer weight explains why Russia, together with Iran and Qatar, has taken the lead in mid-2001 in the establishment of the so-called Forum of Gas-Exporting Countries. The structure, which currently has 11 member states and in which Kazakhstan is an observer, is to be a blueprint of some sort of ‘gas OPEC’.
 
Migrant workers and oligarchs
 
Let us go back to society and everyday life. One of the most important sociocultural vectors of Russian influence in greater Eurasia is, of course, the Russian language. The historical aversion against it is by far not as strong as it was in the Baltics and Central Europe in the nineties or as it is in Western Ukraine at the moment. Despite the righteous promotion of local or national languages other than Russian in the 1988-91 period, the Russian language still, or again, has official or semi-official status in Ukraine (although its future in ‘rump Ukraine’ is uncertain), Belarus, Kazakhstan, Kyrgyzstan and Tajikistan. The use of Russian in the societies concerned usually goes well beyond the people of Russian origin and ethnicity. Even in countries where it does no longer have official status, such as Azerbaijan and Turkmenistan, it is still the idiom of the political and intellectual elites, part of the more urbanized population segments, ethnic minorities and it often serves as the language of inter-ethnic communication. Its position also sustains the influence of the Russian mass media, popular culture and opinion makers.
 
A very important binding agent in Eurasia, one situated on the interface of the grassroots and macro-economics, is seasonal as well as permanent labor migration to Russia. The vast majority of some one and a half million of guest workers who officially stayed in Russia in the year 2011 came from other countries of Eurasia.  The largest group, some 510,000, were from Uzbekistan.  Additionally, in the same year, some 280,000 guest workers were from Tajikistan, 193,000 from Ukraine, 110,000 from Kyryzstan, 80,000 from Moldova, 71,000 from Armenia, 68,000 from Azerbaijan and 53,000 from Georgia. Besides the old USSR countries, the second-largest country of origin of labor migrants in Russia is China. Kazakhstan and Belarus have also become host countries for migrant workers form southern Eurasia.
 
They visibly form a large portion of the bazaar traders, construction workers, cleaners and maintenance and catering personnel in the metropolises as well as of the seasonal workers in the agricultural sector. Many have double citizenship.  The infrastructure of the recent winter games in Sochi, for instance, has largely been built by workers from southern Eurasia and Moldova. This sort of migration feeds a remittance economy, which in countries like Armenia, Moldova and Tajikistan for instance, contributes a large GDP share amounting from 21 to 48 percent. The remittances of the hundreds of thousands of migrant workers, a majority of them men, are a vital financial lifeline for their families and areas of origin. Socially and psychologically, the impact of migration and the remittance economy is a mixed bag. They have revitalized regions but also disrupted local societies, yet do ensure a permanent interaction at the basic popular level within Eurasia.
 
At the other end of the social pyramid, there is something peculiar going on. A number of industrialists and oligarchs from Uzbekistan, Azerbaijan and Georgia with connections to the upper echelons of power in Russia are based in Moscow or Saint-Petersburg. Through patronizing sociocultural associations and through media, several of them try to build a political base among the diasporas in Russia of their respective countries or origin. On the mid-term, this is important since several of the personalities concerned have ambiguous if not outright tense relationships with the regimes, or with specific personalities or fractions therein, in their respective countries. Personally, I consider it likely that Moscow will try to steer or recuperate regime change in some Eurasian  countries – Uzbekistan for example – with unreliable or fractionalized regimes and a large potential for social unrest, before pro-Western of Western-backed figures and networks do so.  In this sense, the personalities concerned as well as they movements and networks form ‘replacement elites’.
 
Military imperialism?
 
The navy base in Sebastopol was a hotspot and departure point in Russia’s recent intervention in, or, depending on how you look at it, invasion, of the Crimean peninsula. Yet how can one characterize Moscow’s military cooperation with the rest of Eurasia?  Since fall 2002, the institutional framework has been the Collective Security Treaty Organization, a sort ‘contra-NATO’ which, beside Russia, Belarus and Kazakhstan, has Armenia, Tajikistan and Kyrgyzstan as its members. Serbia, amongst others, is an observer to the organization. With the exception of Georgia and, increasingly, also Azerbaijan, Eurasia’s respective national armed forces are still psychologically and technically quite oriented towards Russia and purchase most of their military technology and weaponry from it. The Russian armed forces, for their part, have bases and military advisors in Tajikistan, Armenia and Kyrgyzstan. Additionally, they co-manage the space launch facility of Baykonur is Kazakhstan and radar stations in Belarus and, until last year, also in Gabala in Azerbaijan. And since mid-1992, Russia has also a 9,200 strong peacekeeping force in Transnistria, an area seceded from Moldova in 1990. Beyond the territory of the old USSR, Russia has one naval base on the Mediterranean, in the Syrian port of Tartus. To put things in perspective, the US has some nine-hundred bases or other forms of military presence outside of its territory, including in Eurasia.
 
Since about a decade, Russia has also become, like the USSR used to be, a donor of various forms of development and humanitarian aid.[5] It has channeled its aid, for instance, multilaterally through a number of UN organizations and also donated aid to contexts of high political and symbolic significance, such as Syria, Serbia and the Serbian minority in Kosovo. The bulk of Russia’s foreign aid, however, is destined for Eurasia. During the 2007-13 period, about 57 percent went to Tajikistan, Kyrgyzstan, Armenia and South Ossetia. The latter brings up the existence and the role of Eurasia’s so-called quasi-states, areas that seceded in one form or another between 1989 and 1993, which have many if not all characteristics and attributes of states but that are not recognized as such by other countries and the UN, or only by a handful of countries.[6] There are currently four such entities in the former USSR:  the enclave of Nagorno-Karabakh in Azerbaijan, previously-mentioned Transnistria, and South Ossetia and Abkhazia which both seceded from Georgia in the early nineties and officially declared themselves independent after the 2008 South Ossetia War. In some way, the Crimea also fits into this category.[7]
 
The said four quasi-states largely sustain on an informal economy, on financial and other material aid, pensions and migrant remittances from Russia. In most of these entities, there is also a strong identification with and favorable opinion of Russian among local public opinion. Just like Kosovo, which is in fact a protectorate, is an important pivot and hold of NATO-US presence in the Balkans,  they form a core element of Moscow’s presence in greater Eurasia. In that sense, Transnistria, in particular, along with Sebastopol and the Baltic exclave of Kaliningrad (an old part of Prussia which was annexed by the USSR after the Second World War and is still part of the Russian Federation), is perceived to be a necessary outpost of Eurasian resistance on the western frontier against a NATO that is perceived to be increasingly aggressive and expansionist. A few days after the Crimean referendum, the parliament of Transnistria, which like the peninsula has a Russian or at least Russia-speaking majority, proposed to also accede to the Russian Federation.[8]
 
Bismarck and the ‘neo-USSR’
 
So, to conclude, Moscow definitely has aspirations in this enormous space between the Baltic Sea and Alaska. But contrary to the American neo-empire these aspirations of dominance are not planetary.[9] Following Russia’s military intervention on the Crimea, which was, amongst others, legitimized by the necessity to protect the peninsula’s Russian population, some suggested that Kazakhstan, with its large Russian minority of about one quarter of the population and in the majority in a number of districts bordering Russia itself, might be next in line. This is quite improbable though. When one looks at the pattern of Russian military intervention over the last few years, one notices that these have taken places in countries  – South Ossetia and Georgia, where Russians form barely 1.5 percent, and now Ukraine and the Crimea – which have been the setting of so-called ‘color revolutions’ which eventually largely championed a pro-NATO and generally pro-Western societal and political project.
 
Much more than something driven and inspired by aggressive expansionism or access to resources, the recomposing of a greater Eurasia is perceived to be a necessary resistance movement against forces and centers of power the eventual aim of which is nothing less than the dismantling of Russia itself, or its reduction to a submissive and obedient entity.[10] To prevent this, a ‘great space’ has to be formed that takes the lead in the formation of the multi-polar world order which has to succeed to American neo-imperial hegemony. There will eventually be no replica of the USSR. The customs’ union between Russia, Belarus and Kazakhstan is definitely meant to be a blueprint for more in-depth integration or reintegration in Eurasia though, quite similar to the way the Prussian Zollverein from 1839 laid the bases for the unification of the German states and principalities which was achieved by Otto von Bismarck by the year 1871. And this design is certainly not less legitimate than the EU, the Gulf Cooperation Council or the US’ free-trade area for the Americas are. Whether the national elites involved, especially those of Kazakhstan, will eventually be willing to transfer power to a supra-national entity in the near future remains to be seen. Yet the perception of a process and threat of externally steered chaos, regime change and further balkanization of Eurasia, and, especially, the objective interests and advantages of a more multi-polar world order could definitely offer the necessary psychological impetus to do so.
 
[1]Аналитический Центр Юрия Левады-YuriLevadaAnalyticalCentre, «Л.А. Седов: Россия и мир», 2007, http://www.levada.ru/press/2007081001.html
[2]Аналитический Центр Юрия Левады-YuriLevadaAnalyticalCentre,  «Россия-2063», 2013, http://www.levada.ru/22-08-2013/rossiya-2063
[3]Аналитический Центр Юрия Левады-YuriLevadaAnalyticalCentre, «Россияне о распаде СССР», http://www.levada.ru/14-01-2014/rossiyane-o-raspade-sssr
[4]Аналитический Центр Юрия Левады- YuriLevadaAnalyticalCentre, «Россияне об отношении к другим странам», www.levada.ru/11-10-2013/rossiyane-ob-otnoshenii-k-drugim-stranam
[5]For more on Russia and a donor of aid, see the study by Oxfam International which is available both in Russian and English at http://www.oxfam.org/en/policy/russia-humanitarian-aid-donor
[6]For a more in-depth examination of quasi-states in the former USSR and elsewhere, see the excellent special issue of Diplomatie: affaires strategiques et relations internationales by Francois Grunewald and Anne Rieu, ‘Entre guerre et paix: les quasi-etats’, Diplomatie: affaires strategiques et relations internationales, №30, 2008.
[7]The first to recognize Crimea’s referendum on independence besides Russia itself were Nagorno-Karabakh, South Ossetia and Abkhazia. Kazakhstan, Armenia and the Bolivarian republic of Venezuela had followed at the time of writing.
[8]Joris Wagemakers ascertains the existence of an outright resistance identity among both the authorities and much of the population of Transnistria. For those interested, see Joris Wagemakers, ‘National identity in Transnistria: a global-historical perspective on the formation and evolution of a ‘resistance identity’’. Journal of Eurasian Affairs, 1(2), 2014, pp. 50-55.
[9]I use the term neo-empire because unlike the Roman, Frankish, Napoleonic and British empires, to name a few examples, it does not consider nor calls itself one and actively maintains an illusion of equality between itself and its subjects.
[10]The fact that well before to the Ukraine and Crimea crisis, the person of Vladimir Putin and Russia on the whole have been demonized for months with almost hysterical international media campaigns supported by a some transnational corporations, celebrities and foreign parliamentarians about a non-issue like the arrest of a nihilist rock band, and about the so-called persecution of homosexuals, has certainly strengthened this perception.
 
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