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jeudi, 05 mars 2020

Les empreintes de la France sont partout sur les groupes terroristes à Idlib

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Les empreintes de la France sont partout sur les groupes terroristes à Idlib

par Steven Sahiounie 
Ex: http://www.zejournal.mobi

Le soutien de la France aux groupes extrémistes en Syrie, en particulier près d’Idlib, remonte aux premiers jours de la rébellion anti-gouvernementale soutenue par la CIA en 2011.

Wassim Nasr, de France 24, spécialiste des réseaux djihadistes, s’est récemment entretenu via Skype avec le recruteur français Omar Omsen, le chef du groupe djihadiste Furkat-al-Ghuraba, une filiale d’Al-Qaïda à Idlib.

De nombreux terroristes français se trouvent aujourd’hui à Idlib, luttant pour établir un État Islamique à partir d’une petite partie de la Syrie laïque. Leur rêve est une utopie sunnite à la frontière turque, où ils peuvent bénéficier du plein soutien du Président turc Erdogan, à la tête du parti AK, un parti des Frères Musulmans qui domine la Turquie depuis une vingtaine d’années.

Le fait d’être à la frontière turque leur offre le luxe d’être nourris et vêtus par des organismes d’aide internationale, tels que le Programme Alimentaire Mondial des Nations Unies, et d’autres groupes humanitaires qui distribuent des fournitures aux civils, ainsi que par leurs fils, frères, époux ou père qui sont à la solde d’Al-Qaïda financé par le Qatar et certaines monarchies du Golfe Arabe. Les groupes humanitaires, dont les Nations Unies, travaillent comme des facilitateurs, prolongeant la souffrance des innocents en continuant les approvisionnements. Si les besoins quotidiens des familles des terroristes avaient été coupés, ces derniers auraient été contraints de fuir en Turquie, et éventuellement en Europe, pour bénéficier d’une plus grande partie des avantages gratuits offerts par la « Mère Merkel », en référence à la chancelière allemande Angela Merkel.

Les terroristes français ont été recrutés en France, et non en ligne. Le réseau Sevran, un réseau de recrutement de terroristes à Sevran, près de Paris, opérait à partir d’une salle de prière informelle, car il ciblait des jeunes hommes avec un mélange sophistiqué de tactiques psychologiques et, selon certains, de tactiques d’hypnose acquises par Al-Qaïda au cours des décennies passées en Afghanistan, un pays bien connu pour ses compétences d’hypnose perfectionnées qui existaient avant les agents de terrain de la CIA ; mais qui ont été utilisées par la CIA dans son programme de djihad pour contrer la présence soviétique sur place.

Le recruteur djihadiste français, Omar Omsen, a simulé sa mort en août 2015, pour réapparaître des mois plus tard dans une interview télévisée. On ignore combien de terroristes ont simulé leur mort pour effacer leur identité et se réinventer plus tard en Europe ou aux États-Unis.

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Une photo non datée du recruteur français d’ISIS, Omar Omsen

Le gouvernement français a commencé à soutenir les terroristes en Syrie à partir de 2011, lorsque la CIA a ouvert son premier bureau à Adana, en Turquie, juste après la frontière d’Idlib. Les présidents français, de Sarkozy à la Hollande, en passant par Macron, ont tous suivi le projet de « changement de régime » ordonné par les États-Unis en Syrie. En 2017, le Président américain Trump a mis fin au programme de soutien de la CIA à Al-Qaïda en Syrie. Cependant, Al-Qaïda est pleinement opérationnel à Idlib et bénéficie d’un soutien très évident au plus haut niveau, sous forme d’armes, de munitions, de missiles anti-aériens, de drones et de salaires.

Les rebelles modérés de Syrie

En septembre 2015, le Président syrien Assad a imputé la crise des réfugiés en Europe au soutien de l’Occident aux terroristes. En référence à la photo virale en ligne d’un enfant syrien échoué sur une plage turque, il a déclaré :

« Comment pouvez-vous être triste de la mort d’un enfant dans la mer et ne pas avoir de sentiments pour les milliers d’enfants qui ont été tués par les terroristes en Syrie ? Et, aussi pour les personnes âgées, pour les femmes et les hommes ? Ce deux poids, deux mesures européen n’est plus acceptable ».

Il a ajouté : « L’Occident soutient les terroristes depuis le début de cette crise, lorsqu’il a déclaré qu’il s’agissait d’un « soulèvement pacifique » – comme ils l’ont appelé. Ils ont dit plus tard que c’était une opposition modérée et maintenant ils disent que ce sont des terroristes comme Al-Nusra et ISIS ». Jibhat al-Nusra est la filiale d’Al-Qaïda en Syrie et contrôle Idlib.

En juin 2015, le procès à Londres d’un Suédois, Bherlin Gildo, accusé de terrorisme en Syrie, s’est effondré après qu’il soit devenu clair que les services de renseignement britanniques avaient armé les mêmes groupes que ceux que l’accusé était accusé de soutenir. L’accusation a abandonné l’affaire, apparemment pour éviter d’embarrasser les services de renseignements. Les agents des services de renseignement français travaillaient main dans la main avec les États-Unis et le Royaume-Uni en Syrie.

Un an après le début de la rébellion syrienne, les États-Unis et leurs alliés ne se sont pas contentés de soutenir et d’armer une opposition qu’ils savaient dominée par des groupes sectaires extrêmes ; ils étaient prêts à approuver la création d’une sorte « d’État Islamique ».  L’habitude occidentale de jouer avec les groupes djihadistes, qui reviennent ensuite pour les mordre, remonte au moins à la guerre des années 1980 contre l’Union Soviétique en Afghanistan, qui a favorisé la création d’Al-Qaïda sous la tutelle de la CIA.

Sotchi 2018

L’accord exigeait que la Turquie évince des terroristes tels que Jibhat al-Nusra, et permettait à la Turquie de mettre en place 12 postes d’observation à Idlib pour séparer les terroristes des civils non armés. Cependant, près de deux ans après la conclusion de l’accord, la Turquie n’a pas respecté ses engagements et Moscou a ouvertement accusé la Turquie d’aider les terroristes. Cela a conduit à l’offensive de l’Armée Arabe Syrienne à Idlib qui a commencé en décembre 2019 pour libérer les civils et éliminer tous les terroristes. Cette opération militaire est en cours et les Syriens, avec l’aide de la puissance aérienne russe, ont fait des progrès spectaculaires.

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Des combattants soutenus par la Turquie aident un camarade de combat blessé par les forces gouvernementales syriennes et leurs alliés à Idlib, en Syrie, le 1er mars 2020. Photo | AP

Les procès fantômes de la France

En janvier 2020, un tribunal de Paris a entendu des affaires contre des terroristes français en Syrie, mais la majorité des accusés étaient morts. Les médias français ont qualifié ce procès de « procès fantôme ».

Antoine Ory, l’un des avocats de la défense, a déclaré : « En France, en 2020, on refuse de rapatrier les vivants mais on juge les morts ». La France a pour politique de ne pas reprendre ses terroristes, même s’ils sont des milliers en Syrie.

La scène de Hatay

La frontière entre la Syrie et la Turquie est une ligne relativement droite d’est en ouest jusqu’au fleuve Oronte, puis elle s’abaisse soudainement et se dirige vers le sud sur environ 80 miles. Ce morceau de terre syrienne manifestement manquant a été donné à la Turquie par la France en 1939 pour assurer que la Turquie se battrait pour la France contre l’Allemagne d’Hitler pendant la Seconde Guerre mondiale.

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La Turquie a arraché la province d’Alexandretta à la Syrie française en 1939 après un référendum truqué. Le Conseil de Sécurité des Nations Unies va-t-il condamner ce changement territorial unilatéral ?

Liwa Iskanderoun pour les Syriens est maintenant appelée province de Hatay, elle comprend les villes d’Antakya et d’Iskenderun, qui étaient auparavant connues sous les noms d’Antioche et d’Alexandretta. Cette région se trouve du côté turc d’Idlib.

En 1939, la région était un mélange de nationalités, avec des Turcs, des Turkmènes, des Arabes sunnites, des Alaouites, des Arméniens et des Grecs. Leurs descendants parlent encore aujourd’hui l’arabe, contrairement au reste de la Turquie qui ne parle que le turc. Avant 2011, le Président turc Erdogan et le Président syrien Assad avaient une relation très étroite et un accord a été signé pour construire un barrage de l’amitié syro-turque de 28 millions de dollars sur le fleuve Oronte. Hatay a été transformé en un lieu de rassemblement pour les terroristes internationaux, dont les Français, qui ont afflué en Syrie pour participer à l’attaque USA-OTAN-UE contre la Syrie en vue d’un « changement de régime », et aujourd’hui le monde assiste à une possible guerre ouverte.

Traduit par Réseau International

Karl Haushofer and the Rise of the Monsoon Countries

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Karl Haushofer and the Rise of the Monsoon Countries

This writer understood geopolitical potential of the Indo-Pacific decades ago.

By Francis P. Sempa
Ex: https://thediplomat.com

Long before Robert Kaplan identified the Indian Ocean and its surrounding region as the new geopolitical pivot of world politics in his 2010 book Monsoon: The Indian Ocean and the Future of American Power, the leading intellectual theorist of German geopolitics in the 1920s and 30s, Karl Haushofer, foresaw the power potential of what he called the “Indo-Pacific” or “Asiatic Monsoon countries” and urged German policymakers to promote the geopolitical unity of this region to offset British and American sea power.

Born in Munich on the eve of the Franco-Prussian War, Haushofer studied at the Royal Maximilian Gymnasium before joining the Bavarian Army in 1887. He excelled at the Military Academy (Kriegsschule), attended artillery and engineering school, and from 1895 to 1898 studied at the General Staff College (Kriegsakademie). Between 1898 and 1908, Haushofer served with the troops at various posts, taught military history at the Military Academy, and worked on the General Staff.

In 1908, Major Haushofer was assigned to the German Embassy in Tokyo to observe and study the Japanese military that had so recently stunned the world by besting the great Russian Empire in the Russo-Japanese War. On his way there, he stopped at Cyprus, Alexandria, Aden, India, Singapore and elsewhere and noticed the Union Jack flying from those strategic outposts. Haushofer’s trip to the Orient shaped all of his subsequent geopolitical writing. As Andreas Dorpalen noted in The World of General Haushofer, it was in Japan and the Far East that his “transformation from political geographer to geopolitican was completed.”

Haushofer studied the geopolitical works of Friedrich Ratzel, Rudolf Kjellen, and Sir Halford Mackinder, calling Mackinder’s 1904 “The Geographical Pivot of History” the greatest of all geographical world views. Like Ratzel and Kjellen, Haushofer believed that nation-states were living organisms that either expanded or declined and eventually died. He included factors such as location, size, population, national unity, and economics in his analyses of the power potential of nations. Haushofer wrote his Ph.D thesis in 1911 on the geographic foundations of Japan’s power. Between 1913 and 1923 – with a gap for his service in the First World War – he wrote five more books on Japan and the Far East. Then, in 1924, he wrote his most important geopolitical work, The Geopolitics of the Pacific Ocean. In that book and in articles written for Geographische Zeitschrift and Zeitschrift fur Geopolitik, Haushofer urged German leaders to align their country to the Indo-Pacific peoples of India, China and Japan.

He described the Monsoon countries as “[e]xtending from the mouth of the Indus to that of the Amur and taking in the littoral of Southeast Asia as well as the divides of the large central highland of Asia.” With the “uniform climate rhythm” of the monsoon, more than half the world’s population, and age-old Indian and East Asian cultures, the region contains “the two greatest concentrations of mankind ever witnessed in the history of the world.” Those countries, wrote Haushofer, “are beginning to stir and to rise.”

Haushofer later criticized Japan for its invasion of China in the 1930s, predicting that it would over-extend itself and suffer defeat. He opposed Germany’s invasion of Soviet Russia in June 1941 for the same reason. Haushofer hoped instead for a great transcontinental Eurasiatic bloc to oppose the sea powers of Britain and the United States, with Japan leading the Asian sphere and Germany leading the European sphere and both powers collaborating with Russia. In this, he underestimated the powerful force of nationalism and political rivalries on the world stage.

Haushofer and his geopolitical ideas were tarnished by his associations with key Nazi leaders, including Rudolph Hess. Some scholars have attempted to blame him for creating a geopolitical blueprint for Nazi expansion. There is no convincing evidence, however, that he was ever an adviser to Hitler or had any significant influence on Nazi foreign policy. Indeed, as noted above, Haushofer was vigorously opposed to the German invasion of Soviet Russia that was the centerpiece of Hitler’s expansionist policies. Both Haushofer and his son Albrecht wound up in concentration camps. Albrecht was later shot for his alleged involvement in a plot to kill Hitler, and Karl Haushofer and his wife committed suicide after the war.  Haushofer was interrogated after the war by Fr. Edmund Walsh of Georgetown University who determined that there was no evidence to prosecute him for war crimes.

Haushofer’s tarnished reputation should not prevent statesmen and scholars from perusing his works, especially those focused on the Indo-Pacific region. The monsoon countries, especially China and India, are rising just as he predicted more than ninety years ago. That region has become the focal point of global geopolitics in the 21st century. Skeptics should consider this quote from a 1939 article: “If an empire could arise with Japan’s soul in China’s body, that would be a power which would put even the empires of Russia and the United States in the shade.”

Francis P. Sempa is the author of Geopolitics: From the Cold War to the 21st Century (Transaction Books) and America’s Global Role: Essays and Reviews on National Security, Geopolitics, and War (University Press of America). He has written articles and reviews on historical and foreign policy topics for Strategic Review, American DiplomacyJoint Force Quarterly, the University Bookman, the Washington Times, the Claremont Review of Books, and other publications. He is an adjunct professor of political science at Wilkes University, and a contributing editor to American Diplomacy.

PRÓLOGO A “LOS PROTOCOLOS DEL SACRO IMPERIO”

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PRÓLOGO A “LOS PROTOCOLOS DEL SACRO IMPERIO”

Eduard Alcántara

Ex: https://septentrionis.wordpress.com

Nos resulta tarea inaplazable la de sentar las bases de un proyecto de Europa que supere, hasta en sus más nimios supuestos, el conglomerado agónico y servil en que se ha convertido buena parte de nuestro continente y en el que se han, asimismo, sumido, esas tierras extraeuropeas habitadas por gentes de matriz indoeuropea. Por ello encontramos, además de muy acertado en sus planteamientos, muy oportuna la elaboración de estos Protocolos.

51FF1S9UVeL._SX331_BO1,204,203,200_.jpgEn su elaboración se han tocado, a nuestro parecer, todas las teclas que se debían de tocar: desde las bases socio-políticas en que deberá asentarse esa nueva Europa, que no soslaya cuál será su organización territorial-administrativa, pasando por la geoestrategia que deberá hacer propia, continuando por hasta cuál será la heráldica que deberá representarlo y acabando por tratar la que deberá ser su posición en el tema de la Trascendencia.

Compartimos el espíritu, la letra y el contenido de estos Protocolos y nos adherimos a ellos en todos los ámbitos tratados. Y como no se trata de resultar reiterativos con respecto a lo desarrollado en los mismos nos hemos hecho el propósito de centrarnos, especialmente, en una cuestión: la Espiritual. Y lo hemos decidido así por considerar ésta como la basilar si es que uno pretende plantearse una regeneración sustancial, real y digna de ser considerada como algo más que un simple parche puesto al estado paupérrimo y desolador en el que halla subsumida la gens europoide y al estado degradado de todas sus (en ocasiones no tan suyas) creaciones políticas, jurídicas, sociales, económicas, “culturales”,…

Hemos de tener siempre bien diáfana la idea de que toda institución, estructura y/u organización política, jurídica, social, económica y toda deriva cultural son siempre la consecuencia de una determinada manera de contemplar, entender, percibir y vivir la existencia. Son siempre el fruto de una determinada visión del mundo y de la vida. Son, en definitiva, el producto de una cosmovisión concreta. Pueden ser la consecuencia (tal cual acontece en estos destartalados, desangelados e inorgánicos tiempos agónicos y terminales por los que estamos transitando) de atisbar, sentir y vivir la existencia bajo supuestos de corte positivista, utilitarista, reduccionista, relativista y materialista o, por el contrario, pueden ser el reflejo de una concepción Superior del hombre y de la existencia, que no se ve -por tanto- amputada en su dimensión Trascendente y que postula valores eternos e inmutables.

Si la Europa desnortada, atribulada y alienante que pretendemos subvertir es la del triunfo de la Materia no queda otra que alzar la bandera del Espíritu para voltearla íntegramente. Ninguna alternativa que no contemple al hombre como portador no sólo de un compuesto psíquico-físico sino también de una dimensión Trascendente no debemos considerarla como auténtica e integral alternativa sino como parcheamiento que no hará más que alargar la situación decrépita y crepuscular que estamos padeciendo pero que en ningún caso habrá dado con las claves que explican el porqué del estado de decadencia y postración coetáneos. Podemos, labor titánica por otro lado, conseguir cambiar el actual armatoste político por otro que nos resulte orgánico, jerárquico y antiigualitarista. Podemos, aunque de conseguirse resultaría admirable, reemplazar las relaciones y los engranajes sociales actuales basados en criterios económicos por otros de índole comunitario y gremial-corporativo. Podemos, asimismo, sustituir el sistema capitalista-financiero por otro basado en el trabajo y la producción y no en la usura y en la especulación. Podemos, en definitiva, llevar a cabo una revolución en estos tres órdenes (político, económico, social), pero ésta acabará languideciendo debido a que nunca habrá traspasado el dominio de lo material y del plano mundano de la existencia. Al no estar anclada en una cosmovisión metafísica de la vida y de la existencia la revolución irá deshaciéndose como un terrón de azúcar en un vaso de agua, pues el hombre que la habrá hecho triunfar, el hombre que (por la lucha de otros) de ella se beneficie o el hombre que herede sus frutos no vivirá cada cotidiano actuar suyo como una especie de rito que lo aúne con lo Superior y Sacro, pues la revolución no habrá partido de premisas Espirituales, sino que su adhesión a los logros de la Revolución sólo partirá de su voluntad y ésta puede variar como lo hace aquella voluble psique autónoma que no está subordinada a una dimensión Superior a ella cual es la del Espíritu. El Espíritu es permanente, eterno e inmutable y, por ello, el alma-psique supeditada a aquél está informada por valores permanente y no fluctuantes. Y permanentes y no fluctuantes será la voluntad que en ella anide, así como la adhesión y la fidelidad a los principios de la revolución. Una mente autónoma, sin cordón umbilical que la une al Espíritu, irá cayendo, con mayor o menor celeridad, en la inercia del egoísmo, del individualismo y del consumismo y estos “ismos” acabarán dando al traste con aquel tipo de ordenamiento social orgánico y comunitario conquistado por la Revolución incompleta que se olvidó del plano de lo Trascendente, y acabarán desembocando, de nuevo, en un sistema capitalista que se alimenta de ellos (de los dichos “ismos”).

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Debe quedar, pues, claro que tanto en el Hombre nuevo que sea el propio de ese Sacro Imperio como en la concepción, vertebración y constitución de este último se debe establecer una jerarquización irrenunciable que tiene en su cúspide al Espíritu, por debajo de éste al alma-psique o mente en el hombre y al elemento cultural en el Imperio y en el plano inferior el cuerpo en el ser humano y la organización económica y social en el dicho Imperio.

Tras haber repasado estas premisas creemos llegado el momento de relacionarlas con lo redactado en estos Protocolos a los que se nos ha concedido el privilegio de prologar.

Así, en el Protocolo I, titulado “Proclama para el despertar de Europa”, se realiza la siguiente declaración de principios …opinamos que la misma representa la clave de bóveda de cualquier ulterior desarrollo y/o enumeración de principios:

“Nosotros somos herederos de una Idea perenne y multisecular que trasciende los tiempos”.

No puede, por menos, que venirnos a la mente aquel aserto que Julius Evola incluía en el capítulo VIII de “Orientaciones” cuando afirmaba que “es en la Idea donde debe ser reconocida nuestra verdadera patria.”

Con ello debe expresarse la asunción de que todo ordenamiento humano y todo discurrir en este mundo debe asentarse siempre en la certidumbre de la existencia de un Principio Supremo (la Idea) eterno e inmutable que se halla en el origen de todo el mundo manifestado y en la certidumbre de que el cosmos que de dicho Principio emana se halla constituido y compenetrado por unas fuerzas sutiles y sacras (macrocosmos) que lo vertebran y armonizan y que cualquier construcción política aquí abajo (en el microcosmos) debe ser fiel reflejo del orden (el Ordo del que se hablaba en el Medievo o el Rita del hinduismo) que rige allá en lo alto (en el macrocosmos), por lo cual el Imperium debe ser considerado, desde la óptica de la Tradición, como la forma más fidedigna de implantar, en el plano terrenal, el Orden de los mundos celestes. Un tal Imperium, así, debe recibir el atributo de Sacro.

Así mismo comentábamos que todo discurrir en este mundo debe asentarse siempre en la certidumbre de la existencia del mencionado Principio Supremo, por lo cual el hombre debe ritualizar y sacralizar todo acaecer de su cotidianidad ya que su accionar debe estar en consonancia y en sintonía con el equilibrio y la armonía que rigen lo Alto.

Por igual motivo se deben sacralizar todo tipo de celebraciones (estacionales, agrícolas,…), pues son recuerdo y recreación de los tempos de formación del mundo manifestado y de los ritmos cósmicos. La ritualización de esas celebraciones contribuye a la armonía, al equilibrio y a la interconexión de todo el entramado cósmico.

Volviendo al concepto de la Idea reseñado en este primer Protocolo escribíamos en cierta ocasión, con el propósito de aunarlo con la institución del Imperium, que “la Idea (en el sentido Trascendente) sería el eje alrededor del cual giraría todo un entramado armónico. Una Idea que a lo largo de la historia de la humanidad ha ido revistiéndose de diferentes maneras. Una Idea que -rastreando la historia- toma, por ejemplo, cuerpo en lo que simbolizaba la antigua Roma. Y Roma representará a dicha Idea de forma muy fidedigna. La Idea encarnada por Roma aglutinará a su alrededor multitud de pueblos diversos que, conservando sus especificidades, participarán de un proyecto común e irán dando cuerpo a este concepto de orden en el microcosmos que representa la Tierra. Estos pueblos dejarán de remar aisladamente y hacia rumbos opuestos para, por contra, dirigir sus andaduras hacia la misma dirección: la dirección que oteará el engrandecimiento de Roma y, en consecuencia, de la Idea por ella representada. De esta manera Roma se convertirá en una especie de microcosmos sagrado en el que las diferentes fuerzas que lo componen actuarán de manera armoniosa al socaire del prestigio representado por su carácter sacro (por el carácter sacro de Roma). Así, el grito del Roma Vincis coreado en las batallas será proferido por los legionarios con el pensamiento puesto en la victoria de las fuerzas de lo Alto; de aquellas fuerzas que han hecho posible que a su alrededor se hayan unido y ordenado todos los pueblos que forman el mundo romano, como atraídos por ellas cual si de un imán se tratase.” (1)

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Como sea que en nuestra cita se ha hecho directa alusión a la antigua Roma como buen paradigma de esta idea sacra imperial no estará por menos, con el objeto de ir afinando y perfilando mejor pormenores de esta concretización histórica del Imperium, que acabemos reproduciendo otros desarrollos que de ello hicimos:

“Roma aparece, se constituye y se desarrolla en el seno de lo que multitud de textos Tradicionales definieron como Edad de Hierro, Edad del Lobo o Kali-yuga. Edad caracterizada por el mayor grado de caída espiritual posible al que pueda arribar el hombre: por el mayor nivel de oscurecimiento de la Realidad Trascendente. Roma representa un intento heroico y solar por restablecer la Edad Áurea en una época nada propicia para ello. Roma nada contracorriente de los tiempos de dominio de lo bajo que son propios de la Edad de Hierro. Es por ello que, tras el transcurrir de su andadura histórica, cada vez le resultará más difícil que la generalidad de sus ciudadanos sea capaz de percibir su esencia y la razón metafísica de su existencia (las de Roma). Por ello -para facilitar estas percepciones sacras- tendrá que encarnarlas en la figura del Emperador; el carácter sagrado del cual -como sublimación de la naturaleza sacra de Roma- ayudará al hombre romano a no olvidar cuál es la esencia de la romanidad: la del Hecho Trascendente. Una esencia que conlleva a la sacralización -a través de ritos y ceremonias- de cualquier aspecto de la vida cotidiana, de cualquier quehacer y, a nivel estatal, de las instituciones romanas y hasta de todo el ejercicio de su política.

Con la aparición de la figura del Emperador Roma traspasa el umbral que separa su etapa republicana de la imperial. Este cambio fue, como ya se ha señalado, necesario, pero ya antes de dicho cambio (en el período de la República) Roma representaba la idea de Imperium, por cuanto la principal connotación que, desde el punto de vista Tradicional, reviste este término es de carácter Trascendente y la definición que del mismo podría realizarse sería la de una unidad de gentes alrededor de un ideal sacro. Por todo lo cual, tanto la República como el Imperio romanos quedan incluidos dentro de la noción que la Tradición le ha dado al vocablo Imperium.

Así las cosas la figura del Emperador no podía no estar impregnada de un carácter sagrado que la colocase al nivel de lo divino. Por esto, el César o Emperador estuvo siempre considerado como un dios que, debido a su papel en la cúspide piramidal del Imperio, ejercía la función de ´puente´ o nexo de unión entre los dioses y los hombres. Este papel de ´puente´ entre lo divino y lo humano se hace más nítido si se detiene uno a observar cuál era uno de los atributos o títulos que atesoraba: el de Pontifex; cuya etimología se concreta en ´el hacedor de puentes´. De esta manera el común de los romanos acortaba distancias con un mundo del Espíritu al que ahora veía más cercano en la persona del Emperador y al que, hasta el momento de la irrupción de la misma -de la figura del Emperador-, empezaba a ver cada vez más alejado de sí: empezaba a verlo más difuso debido al proceso de caída al que lo había ido arrastrando el deletéreo kali-yuga por el que transitaba.

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Los atributos divinos del Emperador respondían, por otro lado, al logro interno que la persona que encarnaba dicha función había experimentado. Respondían a la realidad de que dicha persona había transmutado su íntima naturaleza gracias a un metódico y arduo trabajo interior que se conoce con el nombre de Iniciación. Este proceso puede llevar (si así lo permiten las actitudes y aptitudes del sujeto que se adentra en su recorrido) desde el camino del desapego o descondicionamiento con respecto a todo aquello que mediatiza y esclaviza al hombre, hasta el Conocimiento de la Realidad que se halla más allá del mundo manifestado (o Cosmos) y la Identificación del Iniciado con dicha Realidad. Son bastantes los casos, que se conocen, de emperadores de la Roma antigua que fueron Iniciados en algunos de los diferentes Misterios que en ella prevalecían: de Eleusis, mitraicos,… Así podríamos citar a un Octavio Augusto, a un Tiberio, a un Marco Aurelio o a un Juliano.
La transustanciación interna que habían experimentado se reflejaba no sólo en las cualidades del alma potenciadas o conseguidas sino también en el mismo aspecto externo: el rostro era fiel expresión de esa templanza, de ese autodominio y de ese equilibrio que habían obtenido y/o desarrollado. Así, el rostro exhumaba gravitas y toda la compostura del emperador desprendía una majestuosidad que lo revestían de un hálito carismático capaz de aglutinar entorno suyo a todo el entramado social que conformaba el orbe romano. Asimismo, el aura espiritual que lo impregnaba hacía posible que el común de los ciudadanos del Imperio se sintiese cerca de lo divino. Esa mayoría de gentes, que no tenía las cualidades innatas necesarias para emprender las vías iniciáticas que podían hacer posible la Visión de lo metafísico, se tenía que conformar con la contemplación de la manifestación de lo Trascendente más próxima y visible que tenían a su alcance, que no era otra que aquélla representada por la figura del Emperador. El servicio, la lealtad y la fides de esas gentes hacia el Emperador las acercaba al mundo del Espíritu en un modo que la Tradición ha definido como de ´por participación´.” (2)

Este recorrido y análisis por la Roma antigua debe ser completado y compenetrado por otro. Así, la concretización histórica del Imperium se podrá cotejar en más de un caso y ayudará a tener un conocimiento más completo acerca de cuáles pueden ser los ejes y los modelos que contribuyan a que el Sacro Imperio perseguido por estos Protocolos sea concebido y entendido de la manera más fidedigna posible. Por estos motivos no vamos a privarnos de recordar lo que en su día expusimos acerca del Sacro Imperio Romano Germánico que floreció en la Edad Media y que “que nació con la vocación de reeditar al fenecido, siglos antes, Imperio Romano y convertirse en su legítimo continuador” (no en vano se apela, en el artículo 15º del Capítulo II del Protocolo II, al “milenario anhelo de unidad, nacido ya con el Sacro Imperio medieval”):

“El título de ´Sacro´ ya nos dice mucho acerca de su fundamento principal. También, en la misma línea, es clarificador el hecho de que el emperador se erigiera en cabeza de la Iglesia; unificando además, de esta manera, en su cargo las atribuciones o funciones política y espiritual.

De esta guisa el carisma que le confiere su autoridad espiritual (amén de la política) concita que a su alrededor se vayan uniendo reinos y principados que irán conformando esta idea de un Orden, dentro de la Cristiandad, que será el equivalente del Orden y la armonía que rigen en el mundo celestial y que aquí, en la Tierra, será representado por el Imperium.

La legitimidad que su carácter sagrado le confiere, al Sacro Imperio Romano Germánico, es rápidamente reconocida por órdenes religioso-militares que, como es el caso de la del Temple, son dirigidas por una jerarquía (visible u oculta) que conoce de la Iniciación como camino a seguir para experimentar el ´Segundo Nacimiento´, o palingénesis, que no es otro que el nacimiento al mundo del Espíritu. Jerarquía, por tanto, que tiene la aptitud necesaria para poder reconocer dónde se halla representada la verdadera legitimidad en la esfera espiritual: para reconocer que ella se halla representada en la figura del emperador; esto sin soslayar que la jerarquía templaria defiende la necesidad de la unión del principio espiritual y la vía de la acción –la vía guerrera- (complementariedad connatural a toda orden religioso-militar) y no puede por menos que reconocer esta unión en la figura de un emperador que aúna su función espiritual con la político-militar.

Para comprender aún mejor el sentido Superior o sagrado que revistió el Sacro Imperio Romano Germánico se puede reflexionar acerca de la repercusión que tuvo el ciclo del Santo Grial en los momentos de mayor auge y consolidación de dicho Imperio. Una repercusión que no debe sorprender a nadie si nos atenemos a los importantes trazos iniciáticos que recorren la saga griálica y a cómo se aúnan en ella lo guerrero y lo sacro en las figuras de unos caballeros que consagran sus vidas a la búsqueda de una autorrealización espiritual simbolizada en el afán mantenido por hallar el Grial” (3)

En el Artículo 3º del Capítulo I del Protocolo V se nos recuerda que “El Sacro Imperio se mantuvo como entidad predominante en Europa durante mil años hasta que en 1806 fue disuelto por Napoleón contra toda legitimidad.” (4)

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En el Protocolo I se explica que “la Idea no es propiedad de ningún régimen político sino de una Fuerza independiente del tiempo”. Y no se piense que se habla en abstracto, que se lanzan ocurrentes sentencias para rodear esta obra de cierto halo dilettante. No es así. Esa Fuerza no es otra que la que hace de la Tradición algo vivo y cargado de un sentido Superior. Es por ello que en el Protocolo VI, dedicado a “Religión y Espiritualidad”, se propugna una “religiosidad que contempla el Mundo como expresión de una Fuerza sagrada, de un Espíritu que es increado, absoluto y eterno, de un Dios Incognoscible al cual veneramos sin temor pero con respeto.”

Así, Julius Evola nos legó esta definición: “En su significado verdadero y vivo, Tradición no es un supino conformismo a todo lo que ha sido, o una inerte persistencia del pasado en el presente. La Tradición es, en su esencia, algo metahistórico y, al mismo tiempo, dinámico: es una fuerza general ordenadora en función de principios poseedores del carisma de una legitimidad superior -si se quiere, puede decirse también: de principios de lo alto-, fuerza que actúa a lo largo de generaciones, en continuidad de espíritu y de inspiración, a través de instituciones, leyes, ordenamientos que pueden también presentar una notable variedad y diversidad”. (5)

¿Y de dónde proviene esta Fuerza? Pues de lo Alto. Entiéndase, pues, que “las esencias del Mundo Tradicional emanan de de lo Alto; de lo que eleva al Hombre y lo transforma realmente por dentro, liberándolo de las ataduras y condicionamientos que más lo esclavizan: pasiones, egos engordados, impulsos incontrolados, pulsiones incontrolables, sentimentalismos turbadores del ánimo, bajos instintos,… Una alternativa auténtica al materialismo (verdadero meollo del Sistema) no puede pensarse si no es en base a una cosmovisión de corte metafísico; esto es, Tradicional.” (6)

Nos ha parecido muy acertada esa fórmula que, en el Protocolo I, habla de “Hombres contra el tiempo”, porque de ella se extraen múltiples enseñanzas, como la de que ese Hombre va ineludiblemente ligado a las Civilizaciones del Ser y no a las Civilizaciones del Devenir. El Sacro Imperio es el Imperio del Ser. Es el Imperio penetrado hasta el tuétano por la Luz del Espíritu. Es el Imperio asentado en lo Inmutable, Eterno e Imperecedero. Es el Imperio que insufla valores eternos a todos los que forman parte de él. Las Civilizaciones del Devenir, por el contrario, se sustentan en la perecedera materia, en los cambiantes impulsos de la psique y en los arrebatos pasajeros …son, pues, civilizaciones inestables que aunque parezcan todopoderosas, por lo asfixiantes y represivas que resultan, no son más que gigantes con pies de barro.

De esa fórmula también se extraen enseñanzas como la de que son Hombres Integrales los que emergerán al albor del Sacro Imperio. Son Hombres que serán señores de sí mismos y que enarbolarán valores tales como el de la lealtad, la fidelidad, el espíritu de servicio y sacrificio, el heroísmo, el equilibrio interior, la gravedad (tal como, p. ej., entendían la gravitas los antiguos romanos), la derechura interna, el honor o, más aún, el pundonor.  Finiquitarán, pues, esos hombres esclavos de sus pasiones desaforadas, de sus impulsos exacerbados, de sus emociones incontroladas y de sus bajos instintos. Se acabarán esos hombres vulgares, propios de los tiempos crepusculares en los que nos agitamos vermicularmente, carentes de personalidad y que se mueven por los innumerables estímulos externos a que son sometidos y que los convierten en presa fácil del más alienante consumismo, del más obsesivo pansexualismo y del más monstruoso materialismo. Ese hombre fugaz y variable ya no encontrará lugar alguno en el seno del Sacro Imperio.

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A ese hombre fugaz lo pretendimos situar y definir cuando, hace un tiempo, comentábamos que “si la Edad de Oro equivale al Mundo de la Tradición Primordial y puede ser calificada como la Edad del Ser y de la Estabilidad (de ahí su mayor duración) las restantes edades comportan la irrupción de un mundo moderno que puede, a su vez, ser denominado como mundo del devenir y del cambio (de ahí la cada vez menor duración de sus sucesivas edades). En verdad, no en balde, se puede constatar que en los últimos 50 años la vida y las costumbres han cambiado mucho más de lo que habían cambiado en los 500 años anteriores. Los traumáticos conflictos generacionales que se sufren, hoy en día, entre padres e hijos no se habían dado nunca en épocas anteriores (al menos con esta intensidad) debido a que los cambios en gustos, aficiones, hábitos y costumbres se sucedían con más lentitud. Los cambios bruscos, frenéticos y continuos propios de nuestros tiempos han dado lugar a lo que Evola definió como ‘el hombre fugaz’. Hombre fugaz que es el propio de la fase crepuscular por la que atraviesa la presente Edad de Hierro, caracterizada (esta fase) no ya por la hegemonía del Tercer ni del Cuarto Estado o casta (léase burguesía y proletariado) sino por la del que, con sagacidad premonitaria, Evola había previsto, pese a no haber vivido, como preponderancia del Quinto Estado o del financiero o especulador propio del presente mundo globalizado, gregario y sin referentes de ningún tipo. Este sujeto hegemónico en el Quinto Estado equivaldría al paria de las sociedades hindúes que no es más que aquél que ha sido infiel, innoble y disgresor para con su casta y ha sido expulsado del Sistema de Castas para convertirse en alguien descastado y sin tradición ni referentes. El hombre fugaz no se siente jamás satisfecho, vive en continua inquietud y convulsión. Su vacío existencial es inmenso y nada le llena. Intenta distraer dicho vacío con superficialidades, por ello su principal objetivo es poseer, tener y consumir compulsivamente. Cuando consigue poseer algo enseguida se siente insatisfecho porque ansía poseer otra cosa diferente, de más valor económico o de mayor apariencia para así poder impresionar a los demás. Y es que el mundo moderno es el mundo del tener y aparentar, en oposición del Mundo Tradicional que lo es del Ser. Este hombre fugaz se mueve por el ‘aquí y ahora’, pues lo que desea lo desea inmediatamente, no puede esperar. Su agitación no le permite pensar en el mañana.” (7)

Es ante este despojo, cual es el hombre fugaz, ante el que se erige el Hombre Integral. Ese hombre que es capaz de gobernarse a sí mismo porque no depende de los inputs que le pretenden inocular desde afuera. Ese hombre que es consciente, tal como se afirma en el Protocolo I, de que “nuestra fuerza creadora reposa en nosotros y que de nosotros depende dominar la vida” …y no ser dominados por ella.

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En la conclusión del primer Protocolo se nos recuerda esa sentencia vertida por Nietzsche (8) que rezaba así: “Mirémonos de frente: Somos hiperbóreos”.  Y es que resulta esencial ser conscientes de que nuestro Sacro Imperio no será nunca un imperio cosmopolita ni mundialista sino un Imperio cimentado en un hombre concreto, el hombre descendiente de los indoeuropeos de antaño. De los indoeuropeos que vivieron acorde a los parámetros propios del Mundo de la Tradición y que eran portadores de una manera determinada de concebir el Hecho Trascendente que en poco o nada se asemejaba a la que sostenían (y sostienen) otros grupos antropológicos para los cuales no vemos propio el tipo de Imperio Sacro objeto de nuestro estudio y objeto del proyecto presentado en el trabajo que estamos teniendo a bien prologar.

No se trata, en consecuencia, de aspirar a edificar un Imperio sobre una basa inconcreta. No se trata de construir un Imperio sobre el hombre abstracto que el liberal-individualismo ha excretado. No sobre un hombre vaciado de contenido, sin identidad ni referentes. No sobre un hombre intercambiable por cualquier otro del Planeta. No sobre un individuo atomizado sino sobre un hombre concreto, con cara y ojos. Así, leemos en el artículo 14º del Capítulo II del 2º Protocolo que “el Sacro Imperio (…) busca integrar a los pueblos europeos en un solo concepto sagrado sobre la base de la Tradición ancestral y de la identidad étnica.”

Los indoeuropeos de antaño eran, a su vez, los descendientes de los hiperbóreos (o pueblos boreales) aludidos por Nietzsche.

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Para una óptima comprensión, de parte del lector, de este origen hiperbóreo de las gentes indoeuropeas no creemos que esté de más el reproducir algunos fragmentos de nuestro “Prólogo a Rivolta contro il mondo moderno”, tales como los que siguen:

“El mito y las tradiciones y textos sacros nos hablan de un cataclismo, en forma de inhóspita glaciación, que asoló de manera especialmente cruda las latitudes septentrionales de la Tierra. Se trataría del final del benigno -climáticamente hablando- período interglacial propio del geológico pleistoceno. Dichos textos correlacionan -y hacen derivar- esa catástrofe con una caída espiritual de nivel que se habría, pues, reflejado, exteriormente, en la irrupción de esas terribles heladas. Como consecuencia de ellas los hombres boreales hubieron de abandonar su hogar circumpolar y desplazarse hacia el sur, estableciéndose en tierras del norte de Europa y, posteriormente (una vez ya finiquitado el pleistoceno y, por tanto, discurriendo el holoceno -la etapa geológica postglacial por la que, a día de hoy, seguimos transitando) descendiendo hacia el centro de la Península Escandinava, dando, entonces, origen al urheimat -o lugar originario-indoeuropeo. A partir de este momento ya sí se puede hablar de este tronco antropológico y de su correspondiente lengua (el indoeuropeo originario). Este pueblo se desplaza algo más hacia el sur de la actual Suecia dando forma, ya en el llamado Neolítico, a la cultura de Ertebolle-Ellenberck, que es considerada como la vagina gentum de los pueblos indoeuropeos, esto es, la cultura y el enclave a partir de los cuales estos pueblos se irán diversificando y desplazando hacia destinos geográficos diversos. Así, también hacia el sur de la actual Suecia florecería la ‘cultura de los vasos de embudo’, para posteriormente, continuando con estos flujos de poblaciones indoeuropeas, constituirse -hacia zonas no alejadas del Mar del Norte y, sobre todo, del mar Báltico- la ‘cultura de los vasos globulares’ y, tras ésta, la de la ‘cerámica cordada’; también conocida como la del ‘hacha de doble filo’. Siguiendo, desde su original enclave escandinavo, esa diagonal de la que nos habla Evola llegan a tierras de la actual Ucrania y, aquí, aparece la ‘cultura de los Kurganes’ o de los ‘túmulos’ (por ser en lo alto de éstos donde se depositaban en urnas las cenizas de los fallecidos). Posteriormente arribarán donde hoy en día se halla Irán y se constituirá la cultura irania, de cuya concepción del Hecho Trascendente representa insuperable testimonio su libro sagrado: el Avesta; del cual ya mencionamos su descripción estacional, fenomenológica y/o climática del hogar en el que se vivió la Edad de Oro y que no pudo ser otro que el polar y circumpolar de nuestro planeta …certidumbre que también se corrobora en los Vedas de esa India que igualmente alcanzaron después las gentes indoeuropeas; o, ya allí, indoarias.

El por algunos denominado como ‘el último gibelino’ -Evola- nos sigue explicando que desde aquellas tierras del norte de Europa, desde las que tuvo lugar este movimiento migratorio en diagonal que llega hasta la India, también acaeció, con posterioridad, un segundo flujo en dirección norte-sur encarnado en los aqueos y dorios que encontramos en los orígenes de la civilización griega o en los latinos que fundaron Roma. Asimismo nos habla de que, desde ese emplazamiento del norte europeo, aconteció, bastante después, la tercera y última emigración, también en sentido norte-sur, que sería la de los pueblos germánicos que acabaron, a partir del s. V d. C., invadiendo el Imperio Romano occidental: visigodos, francos, ostrogodos, lombardos, vándalos, suevos,…” (9)

Que el Sacro Imperio está indisociablemente ligado a un concreto tipo antropológico se reafirma en Protocolo VI cuando, en su cuarto artículo, se lee que “creemos en la Tradición Indoeuropea que nos habla del concepto de lo divino y trascendente, nos enseña nuestros principios éticos, nuestras costumbres sociales y nuestros ritos y ceremonias familiares o públicos.”

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En la “Exhortación final” al Protocolo I se nos advierte que si aspiramos a constituir el Sacro Imperio “es tiempo de poner la economía al servicio de la política”. Sólo en la antítesis al Mundo de la Tradición, cual es el mundo moderno, se ha podido la economía erigir en la rectora de la sociedad. La política se ha sojuzgado a ella. El demon de la economía lo anega todo. Las castas que en el Mundo Tradicional se hallaban situadas en las franjas inferiores de la pirámide social se han ido arrogando el papel rector en el mundo moderno. Primero, con la irrupción del capitalismo, fueron los mercaderes los que violentaron el natural ordenamiento jerárquico Tradicional. Más tarde les tocó el turno, al menos sobre el papel, a los proletarios, los cuales, en buena parte del orbe, implantaron regímenes comunistas (o, para ser más exactos, ‘dictaduras del proletariado’). Hoy en día son los financieros, especuladores, usureros y accionistas de las grandes multinacionales los que, a menudo en la sombra, se han erigido en amos y señores del actual mundo globalizado (10).

La sociedad de clases que engendró el liberalcapitalismo ya no estructuraba la sociedad según las diferentes funciones que en ella se desempeñaban sino que lo hacía bajo el criterio estrictamente económico, por lo que esta función económica la copó en su totalidad. Ya no sucedía pues, tal cual era lo consutancial al orden estamental, que el cuerpo social se estructurase en orden a las funciones sacro-dirigente, guerrera y productiva.

Es debido a esta anomalía por lo que se habla en el Artículo 3º del Capítulo I del segundo Protocolo de este proyecto de “La supresión tajante de la sociedad de clases, basada en el poder adquisitivo de los individuos y su reemplazo por una sociedad de rangos, basada en el valor de cada persona en su servicio a la comunidad.”

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Si, después de todo lo dicho, aún a alguien no le ha quedado clara cuál es la jerarquía de valores que debe guiar el establecimiento del Sacro Imperio en la mencionada “Exhortación final” de este primer Protocolo se nos habla de “Convergencia de las ideas nobles, de los espíritus libres, de los corazones puros, de los movimientos rebeldes ante este sistema de cosas, hacia un mundo de justicia y libertad, de renacimiento espiritual, de diversidad étnica y cultural en armonía. Ese mundo podemos construirlo si sabemos unir a Europa con vocación imperial.”

Tras los desarrollos que hemos llevado a cabo queda diáfana la idea de que no se trata de desechar el actual armatoste demoliberal y partitocrático para sustituirlo por algo sin referentes previos, sino que la plutocracia tiene su radical alternativa en formas políticas, económicas y sociales que no deben ser una reedición de otras que hayan existido en otras épocas pero que sí deben compartir semejante cosmovisión y mismos valores que las que rigieron en el Mundo de la Tradición. Por esto se debe ser revolucionario no en el sentido que la modernidad le ha otorgado a este vocablo sino en el de “re-volvere”, retornar a las bases existenciales y axiológicas de la Tradición, tal como se lee en el Artículo 6º del capítulo I del Protocolo II:

“Nos definimos como revolucionarios y con ello queremos decir que pretendemos re-volver el sistema, es decir, volver a poner todas las cosas en su lugar natural y racional.”

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Nos resulta grato que en el Protocolo V dedicado a “Heráldica y Vexilografía del Imperio” se elija el águila bicéfala como símbolo imperial, pues su simbolismo tiene esa dimensional terrenal de, tal como se nos explica, “dominar de oriente a occidente” pero también atesora otra de carácter metafísico, parangonable a la caracterización de la importante deidad romana del Janus bifronte, uno de cuyos rostros representaba el solsticio de invierno o renacimiento del Sol Invictus y el otro el solsticio de verano en el que el dicho Sol Invictus se hallaba (y se halla) en su máximo apogeo; siempre teniendo presente que el Sol Invictus simbolizaba, a su vez, el Principio Espiritual.

También nos resulta harto significativo que como emblema se proponga colocar la mencionada águila bicéfala, negra, “sobre escudo blanco que campea en medio de una bandera o estandarte rojo” (artículo 4º del quinto Protocolo), ya que, en un nivel interpretativo de lectura Superior, tal como se nos recuerda en este artículo, “son también estos colores los de la Alquimia tradicional”. (11)

A vueltas con el simbolismo del águila bicéfala seguimos leyendo, en este mismo Protocolo, que “representa por otra parte la potéstas y la auctóritas, es decir, los poderes político y espiritual del Imperio en la línea del gibelinismo medieval”. Tal como era inherente al “Sacro Imperio Romano Germánico, cuya cúspide jerárquica, en la figura del Emperador, aunaba las funciones sacra y temporal (política) como es propio de cualquier ordenamiento Tradicional en el que, por este motivo, el gobernante también ejerce de Pontifex o ´hacedor de puentes´ entre lo terrestre y lo celestial; entre sus súbditos y la Trascendencia.” (12)

En la separación de ambas funciones acaecieron los primeros pasos de la caída que desde el Mundo Tradicional el hombre ha ido padeciendo hasta llegar al marasmo existencial actual: “(…) Esta segunda caída o involución espiritual supuso un mayor alejamiento del hombre con respecto a lo Trascendente y vino aparejada con la separación entre los principios espiritual y temporal y, en consecuencia, entre la autoridad espiritual y la temporal o política. Desaparecieron, pues, la realeza y la aristocracia sacras y de la separación de los atributos espirituales y los temporales aparecieron dos castas autónomas: la sacerdotal (1ª casta) y la regio-aristocrático-guerrera (2ª casta). Esta aristocrático-guerrera quedó desacralizada y la sacerdotal, a su vez, renunció a la vía activa propia del guerrero y perdió, de esta manera, no sólo la vocación hacia la acción exterior sino también la vocación hacia una acción interna que es la única capaz de hacer factible el acometer cualquier intento de transustanciación interior. Renunció, pues, la casta sacerdotal a la Iniciación y, consecuentemente, a la Visión y Conocimiento de lo Absoluto. La casta sacerdotal o bramánica pasó a ocupar la cima de la pirámide social y el poder político quedó delegado en una casta aristocrático-guerrera desacralizada que quedó subordinada a aquélla.” (13)

Por mantenir unidos los atributos sacro y temporal bregó, en una época ya tardía pero como un intento heroico de Restauración del Orden Tradicional, el bando gibelino y por separar ambos se esforzó el güelfo en ese conflicto medieval que tuvo al Sacro Imperio Romano Germánico como adalid del primero y al Papado y a sus aliados como portaestandartes del segundo. El triunfo del güelfismo desacralizó al poder político y, a la postre, a las sociedades por él regidas. Los procesos posteriores ahondan en este alejamiento con respecto al plano Superior de la existencia y conocen del humanismo antropocéntrico renacentista, del racionalismo, de la Ilustración, de las revoluciones liberales y de la irrupción de la democracia capitalista liberal, del comunismo y del actual gregario, nihilista y relativista (hasta la náusea) mundialismo de la Aldea Global postmoderna.

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A lo largo de este prólogo ha sido nuestro empeño el de afirmar la convicción de que este proyecto Sacro Imperial, inaplazable en estos tiempos de zozobra general que padecemos, debe tener su fundamento en una concepción Trascendente de la existencia. El Imperio será Sacro o no será. Hemos querido aprovechar estas líneas para trazar y delinear algunos de los principios, algunas de las esencias y algunas de las concretizaciones históricas de la Tradición y/o del Imperium, así como algunos de los procesos de decadencia que han llevado desde un Orden Tradicional hasta el presente estado de paroxismo y de resquebrajamiento generalizados. Nuestra posición en pos de bases Espirituales para articular el Imperium se ha visto refrendada sistemáticamente a lo largo de estos Protocolos. Véase, en este sentido, y como colofón a estas nuestras líneas, lo expresado en el Artículo 4º del sexto Protocolo cuando se nos habla de “una religiosidad que nos impulsa a buscar la Verdad desde el misterio de los orígenes hasta el sentido de la vida y nuestra razón de ser en el Universo”; ”misterios de los orígenes” que no son otros que los de nuestros ancestros hiperbóreos que en illo tempore (la Edad de Oro o, de acuerdo a la tradición indoaria, Satya-yuga) fueron portadores de un tipo de Espiritualidad Solar (14) …y “razón de ser en el Universo” que no es otra, por un lado, que la de la conquista heroica de lo Eterno en cada uno de los que puedan, por aptitud y por voluntad, aspirar a ello (o la de la ritualización sacral de cada quehacer cotidiano en aquellos congéneres para los que no esté al alcance la transformación de su ser interior) y “razón de ser en el Universo”, por otro lado, que debe ser la de la de la Restauración de la Tradición perdida: la de la Restauración, en definitiva, del Sacro Imperio.

NOTAS:

  1. 1“El Imperium a la luz de la Tradición”. Capítulo IV de “Reflexiones contra la modernidad”. Ediciones Camzo.  https://septentrionis.wordpress.com/2009/02/08/el-imperiu...
  2. 2. Íbidem
  3. 3. Cit.
  4. 4. “A medio camino entre el imperio español (“El Imperio Español”: https://septentrionis.wordpress.com/2015/07/08/el-imperio...) y otros de corte eminentemente antitradicional (por lo mercantilista de los mismos), como el caso del imperio británico (que alcanzó su máxima expresión en el s. XIX) o del conocido como imperialismo ´yanqui´ (tan vigente en nuestros días), podríamos situar al de la Francia napoleónica. Y no sólo lo situamos a medio camino por una evidente razón cronológica, sino que también lo hacemos porque a pesar de haber perdido cualquier orientación de carácter espiritual (el laicismo consecuente con la Ilustración y la Revolución Francesa fue una de las banderas que enarboló), a pesar de ello, decíamos, más que motivaciones de naturaleza económica (como es el caso de los citados imperialismos británico y estadounidense), fueron metas políticas las que  ejercieron el papel de motor de su impulso conquistador. Metas políticas que no fueron otras que las de exportar, a los países que fue ocupando, las ideas (eso sí, deletéreas y antitradicionales) triunfantes en la Revolución Francesa.”
  5. 5. “Los hombres y las ruinas”, Julius Evola. Ediciones Heracles.
  6. 6. “El Tradicionalismo y Julius Evola”: https://septentrionis.wordpress.com/2011/02/23/el-tradici...
  7. 7. “Evola frente al fatalismo”. Capítulo III de “Reflexiones contra la modernidad”. Ediciones Camzo.
    https://septentrionis.wordpress.com/2010/08/19/evola-fren...
  8. 8. No querríamos desaprovechar la ocasión para fijar nuestra posición acerca de la obra del filósofo alemán, pues este ejercicio pensamos que puede contribuir a delimitar y configurar, eliminando ciertos equívocos que se pudiesen tener, cuál debe ser el tipo de hombre sobre el cual sustentar el Sacro Imperio y al cual éste debe tener por empeño “engendrar”. Así, decíamos en cierta ocasión que “la tragedia de Nietzsche estriba en haber ignorado el hecho Trascendente. Su Superhombre es aquel ser humano que se ha conseguido desprender de todo tipo de limitaciones, ataduras, ligazones, morales, miedos, fobias y filias, sentimientos, pasiones,… En este momento, una vez limpia y vacía el alma de apegos y condicionamientos, podría aspirar a ir ´llenándola´ de Ser para experimentar una auténtica Transubstanciación interna, para Renacer -Palingénesis- a otra naturaleza verdaderamente Superior, pero como Nietzsche no concibe lo Metafísico su Superhombre se encuentra -tras haber ´vaciado´ su alma- sin puntos de referencia, sin soportes. No tiene puntos de referencia Superiores ni tiene los puntos de referencia inferiores de los que se ha conseguido desapegar y sin los cuales se ha quedado como sin suelo bajo los pies. Se encuentra, pues, en tal situación, ante la nada, ante un vacío que le empuja a una situación dramática.”——————“Nietzsche no concibió el Hecho Trascendente …esa dimensión metafísica y Superior que anida, aletargada (y a la espera de ser despertada por un tipo de hombre diferenciado que se niegue a ser arrastrado por la inercia existencial del mundo moderno) en el interior del ser humano: el Espíritu. El hombre indoeuropeo y su predecesor arcaico-boreal tienen un origen sacro y el darle la espalda a esto es propio de la modernidad (en sus sucesivas fases: incluyendo la fideísta en la cual sólo se mira a lo Alto cual pasivo creyente pero no cual Héroe capaz de conquistar la Inmortalidad a través del Despertar de lo eterno –Atman– que anida en él). Al judeocristianismo Nietzsche acertadamente lo atacó como semilla del nihilismo que ya en su época se vivía pero no lo hizo para rescatar las esencias divinas del hombre indoeuropeo sino (¡y tampoco es poco!) para ayudarle a sacudirse miedos, complejos, sentimientos de culpa y el estigma del pecado que había convertido al homo europaeus en un ser mediatizado, empequeñecido y acomplejado. El siguiente paso que debería de haberse planteado el gran filósofo alemán debería de haber sido éste: una vez descondicionados –ataraxia o apatheia– de ataduras mentales y existenciales hemos de ir en busca de la transustanciación interior –metanoia– y del conocimiento de los planos Suprasensibles y sutiles de la realidad e incluso, después, hemos de ir en busca de la gnosis del Principio Supremo Inmanifestado e Indefinible (el ´motor inmóvil´ aristotélico) que se halla en el origen del mundo manifestado (del cosmos); gnosis que sólo será posible si hemos conseguido actualizar -Despertar- ese Principio Primero –Brahman– en nosotros mismos: así habremos llegado no sólo a la categoría de dioses sino a ser más que un dios (pues las divinidades no son más que esas fuerzas –numina– que forman parte del entramando sutil del cosmos). La culminación de este proceso -la Gran Liberación- representaría el retorno del hombre a su origen sacro perdido con el fin de la Edad de Oro, que nos narró un Hesíodo, y con la irrupción del mundo moderno (cuya etapa más oscura es el presente kali-yuga; y más aún la fase crepuscular de ésta, por las que estamos transitando).”

    9. “Prólogo a Rivolta contro il mondo moderno”: https://septentrionis.wordpress.com/2017/09/25/prologo-a-...

    10. Sobre este proceso de caída y destrucción total de cualquier residuo de Sociedad Tradicional y en el que la economia domina tiránicamente a la política ya comentamos hace algunos años que: “(…) a partir de entonces y a lo largo de esta ‘edad contemporánea’ la 3ª casta se adueñará del poder, salvo en  los períodos en los que la 4ª casta (sudras) –la de la ‘mano de obra’- dirija (por lo menos aparentemente) los regímenes políticos comunistas e imponga el llamado Cuarto Estado. Bien es cierto que, tras la caída del comunismo en la Europa Oriental a fines de la década de los ’80 del siglo pasado, hay quien ha considerado, acertadamente, que el clásico mundo del liberal-capitalismo burgués (Tercer Estado impuesto por la 3ª casta) ha sido sustituido por un tipo de vida aún más colectivista, gregaria, amorfa, uniformizada y desarraigada que la impuesta por el marxismo y en la que ya cualquier referente ideológico ha sido enterrado. El único impulso, y referente, que actúa es el económico y las actividades que, avasalladoramente, se imponen son la producción y el consumo desaforados. Mundo sin referentes al igual que sucedía, en la India Tradicional, con aquellos individuos que se hallaban fuera y por debajo del sistema de castas (los ‘sin casta’ o parias) y que le habían dado la espalda a cualquier norma formadora y a cualquier tipo de raigambre: los ‘sin tradición’ y ‘sin linaje’. Individuos que por sus disolventes o deshonrosas conductas habían sido expulsados de sus respectivas castas: ‘los desterrados’. Evola predijo de manera magistral este devenir y al tipo de sociedad que del mismo se derivara la definió como la de la hegemonía del Quinto Estado; y que, sin duda, corresponde al actual modelo planetario de globalización y de homogeneización alienante y desenraizadora.” (“Los Ciclos Heroicos”. Capítulo II de Reflexiones contra la modernidad”: https://septentrionis.wordpress.com/2009/02/08/los-ciclos...

    11. Sobre las tres fases de las que habla la tradición alquímica comentábamos en cierta ocasión, a propósito de la tesis doctoral elaborada por un amigo nuestro, que:

    “El ´más allá celestial´ es asimilable al mundo Superior y es al que se accede una vez el Iniciado ha dominado sus vínculos y pulsiones condicionadores -primarios, psíquicos: sentimentales, emocionales, pasionales,…- y se ha convertido en ´señor de sí mismo´; en el Gran Autarca que apuntaba Julius Evola allá por los años ´20 de la pasada centuria. Una vez superado lo cual (una vez superada la ´obra al negro´ o nigredo de que nos habla la tradición hermético-alquímica) el Iniciado accede, de forma definitiva, al conocimiento del plano sutil metafísico de la Realidad y es capaz, incluso, de activarlo en su fuero interno (sería el equivalente a la ´obra en blanco´ o albedo). Más aún, tras estos logros, puede aspirar a la Gnosis de lo Inmanifestado que se halla más allá incluso del plano sacro-sutil de la realidad y puede, paralelamente, aspirar a Despertar en su mismo interior ese Principio Supremo y Primero Inmanifestado Eterno e Indefinible que anida en él y aspirar, así, a Espiritualizar e Inmortalizar su alma (´obra al rojo´ o rubedo), que ya fue purificada de escorias psíquicas y condicionadoras tras la superación de la nigredo.” (“Reseña de La tradición guerrera de la Hispania céltica”:https://septentrionis.wordpress.com/2014/02/22/resena-de-...)

    12. “Evola frente al fatalismo”. Capítulo III de “Reflexiones contra la modernidad”, Ediciones Camzo: https://septentrionis.wordpress.com/2010/08/19/evola-fren...

    13. “Los Ciclos Heroicos”. Capítulo II de Reflexiones contra la modernidad”, Ediciones Camzo: https://septentrionis.wordpress.com/2009/02/08/los-ciclos...

  9. Con el objeto de no airear términos sin dotarlos de contenido queremos comentar que cuando manejamos el de Solar lo hacemos en el sentido en el que en su día escribimos para hablar de los primordiales indoeuropeos:

“Raza portadora de un tipo de espiritualidad y de una cosmovisión solar-uránica, olímpica (inmutable, serena, sobria), viril, patriarcal, ascendente, vertical, jerárquica, diferenciadora, ordenada y ordenadora, heroica (en el ámbito del carácter y en el sentido del que lucha por reconquistar la divinidad, la inmortalidad que se encontraba en estado latente, casi olvidada, en su interior),… Representativa, dicha cosmovisión, de lo que Evola definió como Luz del Norte.”

Para más ahondar en el significado de este concepto (‘Luz del Norte’) también, en ocasiones, lo hemos tratado confrontándolo a su vez con su opuesto: el de una ´luz del sur´ de cuyos nefastos influjos deberíamos ser ajenos:

“La denominada como ´luz del norte´ vendría asociada a conceptos como el de la jerarquía, la diferencia, lo vertical, lo solar, lo estable, lo inmutable, lo eterno, lo imperecedero, lo patriarcal y a valores como el honor, el valor, la disciplina, el heroísmo, la fidelidad,… Y, por el contrario, la calificada como ´luz del sur´ abanderaría conceptos como el del igualitarismo, lo uniforme y amorfo, lo horizontal, lo lunar, lo inestable, lo mutable, lo caduco, lo perecedero, lo matriarcal, lo sensual, lo instintivo, lo hedonista, lo concupiscente,…”

Incluso, circunscribiéndonos a un plano psíquico o anímico “podríamos decir que la Luz del Norte contemplaría a aquél que rebosa autocontrol, equilibrio, serenidad, sobriedad, coherencia, prudencia, templanza, medida, discreción, calma,…, mientras que la Luz del Sur iluminaría a los individuos tendentes a lo disoluto y disolvente, al desenfreno, a la inestabilidad, al desequilibrio, a la jarana, a la embriaguez, al desorden referente a hábitos y modo de vida,…” (“Septentrionis Lux”: https://septentrionis.wordpress.com/2009/08/)

Eduard Alcántara

eduard_alcantara@hotmail.com

mercredi, 04 mars 2020

In Memoriam Colin S. Gray

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In Memoriam

Colin S. Gray

Some days ago, on 27 February, Colin S. Gray (born in December 29, 1943) died. He was a British-American writer on geopolitics and professor of International Relations and Strategic Studies. He was not only a very well known academic, but he was also a government defence adviser both to the British and U.S. governments. Gray served from 1982 until 1987 in the Reagan Administration’s General Advisory Committee on Arms Control and Disarmament. He was a very prolific writer due to his 30 books on military history and strategic studies, as well as numerous articles.

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He was one of the most important, serious, influential and clear thinker on strategy and he was able to write on Cold War strategy as well as on the more fluid and problematic strategic environment of the 21st century (here some example 1 2 3). In contrast to other modern strategic thinkers, he did not neglect the importance of history. According to Gray, defining future threats is an impossible task, yet it is one that must be done. As the only sources of empirical evidence accessible are the past and the present, he studied the classics such as Thucydides and Clausewitz. In every books he wrote, there are several references to Clausewitz and his ideas. Probably the most important example of this approach is his book Strategy and Politics in which he delves into the question of the relationship between strategy, war and politics and he takes into account several of his main research questions: strategy and geography, strategy and history, culture.

While he wrote everything by hand he also developed ideas on cyber domain.

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It is impossible to take into account every books he wrote, however I would like to share with you some suggestions. Colin Gray co-edited with John Baylis and James J. Wirtz, Strategy in the Contemporary World. It is probably the finest comprehensive primer on strategic studies series out there and the most complete Strategic Studies handbook. Strategy and Defence Planning: Meeting the Challenge of Uncertainty explores and examines why and how security communities prepare for their future defence. According to Gray, defence planning is the product of interplay among political process, historical experience, and the logic of strategy. Political “ends”, strategic “ways”, and military “means” (a clear influence of Clausewitz) all fed by reigning assumptions, organize the subject well with a template that can serve any time, place, and circumstance. Modern Strategy deals with the argument that strategy, operations, and tactics aren’t really hierarchical and “not wholly distinctive”. It also takes into account both the explanation of why culture and the human dimension of strategy are often overlooked and the role of technology in warfare.

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«Der Griff nach Eurasien» - Interview mit Hermann Ploppa

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«Der Griff nach Eurasien»

Interview mit Hermann Ploppa

Ex: https://www.zeit-fragen.ch

Zeit-Fragen: Nach Ihren Büchern «Hitlers amerikanische Lehrer» und «Die Macher hinter den Kulissen» haben Sie sich in Ihrem neuen Buch, «Der Griff nach Eurasien»*, die Hintergründe des ewigen Krieges gegen Russland vorgenommen. Was hat Sie dazu bewogen, dieses Buch zu schreiben? Und was ist – in Stichworten – der rote Faden Ihres Buches?
Hermann Ploppa: Sie haben bereits auf meine ersten beiden Bücher hingewiesen. Bei der Recherche zu beiden Büchern ergaben sich derart viele Erkenntnisse sozusagen nebenbei über den tatsächlichen Ablauf des 20. Jahrhunderts, dass ich diese Erkenntnisse nicht ewig für mich behalten wollte. Das fing an mit der traditionellen Erzählung über die Ursachen für Hitlers Erfolg. Es war recht schnell klar, dass Hitler nicht durch sein «Charisma» oder seinen angeblich hypnotischen Blick und seine Redebegabung so schnell zu Geld und Macht gelangt ist. Und dass ihm auch nicht nur Mitgliedsbeiträge und die vereinzelten Spenden deutscher Industrieller zu Hilfe gekommen sind. Faschistische Organisationen sind auch keine weltanschaulichen Veranstaltungen, sondern schlicht und einfach Dienstleistungsunternehmen für Konzerne, Kartelle, Geheimdienste oder Militär. Die Nazis wurden von angloamerikanischen Konzernen mit unbeschreiblichen Geldsummen aufgeplustert, um Deutschland fest in die angloamerikanische Macht-Matrix hineinzuzwingen. Denn, und damit komme ich auf den roten Faden meines aktuellen Buches, Deutschland hatte traditionell enge Bindungen an Russland. Schon Preussen hatte Sonderbeziehungen zu Russ-land. Und nachdem Deutschland durch den Diktatfrieden von Versailles 1920 an seiner weiteren Entfaltung gehindert wurde, hatten weder die Reichsregierung noch die Reichswehr irgendwelche Bedenken, mit der neu entstandenen Sowjetunion engste, ja, man kann sagen intime Beziehungen durch den Vertrag von Rapallo 1922 einzugehen. Das beinhaltete Militärentwicklung bei der Luftfahrt wie auch bei Panzern. Und diese Politik wurde durch die Hitler-Diktatur abrupt und äusserst gewaltsam unterbrochen. Nach dem Zweiten Weltkrieg erzwangen die Westmächte die Spaltung Deutschlands, um Westdeutschland zu einem explosiven Sprungbrett für Atomwaffen und konventionelle Waffen zu machen. Mein Buch erzählt, wie trotz aller festen Bindungen der Bundesrepublik an die USA so ziemlich jeder Kanzler den Versuch unternahm, mit Frankreich oder der Sowjetunion gemeinsam wieder mehr nationale Souveränität zu erarbeiten.
Aktuell sind wir in einer schwierigen Situation. Denn zwischen Deutschland und Russ-land liegen mittlerweile die Nachfolgestaaten des Warschauer Pakts, deren Regierungen jetzt die aggressive Position der USA gegen Russland voll mittragen. Diese Staaten beginnen sich im Intermarium1 als besonders russlandfeindliche Front zu formieren. Deutschland befindet sich somit in einem gefährlichen Schwitzkasten: Nach Westen hin ergeben sich kaum neue Entwicklungsmöglichkeiten. Und von den dynamischen Zukunftsoptionen Eurasiens, Stichwort: Neue Seidenstrasse, kapselt sich die Bundesregierung ab, um statt dessen die russophobe Linie der USA zu unterstützen. Was nach meiner Einschätzung ein Selbstmordkommando ist.

Sie beginnen Ihr Buch mit einem Kapitel über den einflussreichen britischen Geographen Halford Mackinder und dessen Heartland-Theorie aus den Jahren vor dem Ersten Weltkrieg. Warum?
Alle schauen ja auf die Bemerkung von George Friedman beim Chicago Council on Foreign Relations, die Politik der USA sei immer darauf bedacht gewesen zu verhindern, dass sich Russland und Deutschland verbünden, um dann auf Augenhöhe zu den USA zu stehen. Nun, das ist nichts Neues. Genau diese Agenda verordnete der zu seiner Zeit ungeheuer einflussreiche britische Intellektuelle Halford Mackinder. Mackinder erkannte ganz klar, dass mit dem Fortschritt von Eisenbahn und Automobil den Engländern ihre Weltbeherrschung über die Meere nichts mehr bringt. Zum einen würden sie die Kontinentalplatte Eurasiens gerne selber ausbeuten mit ihren immensen Rohstoffen. Zum anderen wusste Mackinder, dass Grossbritannien das aus eigener Kraft nicht schaffen kann und deswegen eine Art von «Subunternehmer» auf dem Kontinent benötigte, der diese Eroberung für England bewerkstelligen sollte. Mackinder warnte auch ausdrücklich vor einem Bündnis Deutschlands mit Russland. Mackinders Agenda war das grosse Leitmotiv sowohl Englands wie auch der USA im 20. Jahrhundert. Dafür waren beide Staaten bereit, extreme Vernichtungskriege zu riskieren. Dass es nach dem Zweiten Weltkrieg keinen weiteren grossen Weltenbrand gegeben hat, verdanken wir lediglich äusserst glücklichen Zufällen.

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Welche Rolle beim «Griff nach Eurasien» hatten und haben die angelsächsischen Mächte und deren Wirtschafts- und Finanz-interessen insgesamt, also nicht nur Grossbritannien, sondern auch die USA usw.?
Grossbritannien und die USA erhoffen sich eine enorme Ausweitung ihrer wirtschaftlichen Potenz durch die Aneignung der Rohstoffe Eurasiens, und hier lockt ja auch ein grosses Potential an Abnehmern von Fertigprodukten. Dafür wurde der Erste Weltkrieg ausgefochten, um eine grössere Kontrolle über das eurasische Festland zu erlangen. Und dann hatte sich eine politisch vergleichsweise stabile Sowjetunion etabliert. Zum einen hat man nolens volens zunächst Handelsbeziehungen und dann sogar diplomatische Beziehungen mit den Sowjets aufgenommen. Hat aber auf der anderen Seite ständig versucht, mit militärischen und geheimdienstlichen Mitteln das verhasste kommunistische System zu vernichten.

Welche Rolle spielt heute die Nato?
Nach dem Ende des Zweiten Weltkrieges versuchten sowohl Grossbritannien mit der Operation Unthinkable als auch die USA mit ihrer Operation Dropshot, die vom Krieg ausgelaugte Sowjetunion militärisch zu vernichten. Da sich diese Planung schnell als undurchführbar erwies, begann die Regierung der USA, zunächst die verwüsteten westeuropäischen Staaten, die in ihrer Einfluss-zone lagen, mit dem Marshallplan wieder fit zu machen. Kaum war dies bewerkstelligt, wurde auch schon die Nato gegründet. Die wieder erstarkten westeuropäischen Verbündeten mussten von diesem Zeitpunkt an selber für die Kosten einer antisowjetischen Aufrüstung aufkommen. Die Eroberung Eurasiens war ein US-amerikanisches Projekt, für dessen Kosten nun über die Nato im wesentlichen die mit den USA verbündeten Staaten mit eigenen Steuergeldern aufkommen müssen.

Die Rolle Deutschlands beim «Griff nach Eurasien» war und ist widersprüchlich: einerseits Zusammenarbeit mit Russland und auch mit der Sowjetunion, andererseits an vorderster Front beim Angriff auf Russland und die Sowjetunion. Wie ist das zu erklären?
Es ist ein Wechselspiel. Einerseits haben die USA in der Bundesrepublik Deutschland über die Jahrzehnte hinweg äusserst einflussreiche diskrete Netzwerke aufgebaut, aus denen sich die Eliten rekrutieren liessen. Jeder Bundeskanzler verdankt seine Karriere diesen transatlantischen Netzwerken. Andererseits erkennen diese Kanzler irgendwann, dass sie auch dem Gemeinwohl ihres Landes verpflichtet sind. Ganz besonders und zuerst verspüren sie eine Verpflichtung gegenüber der eigenen Wirtschaft. So geht Kanzler Ludwig Erhard auf die Kontaktangebote des sowjetischen Regierungschefs Chruschtschow ein, eine mögliche Wiedervereinigung zu koppeln an massive Entwicklungshilfe der Sowjetwirtschaft durch die deutsche Industrie. Noch weiter ging Erhards Vorgänger Konrad Adenauer. Der arbeitete schon seit 1958 an einer Vereinigung der Bundesrepublik mit Frankreich, um sogar ein eigenes europäisches Machtzentrum den USA entgegenzusetzen. Helmut Kohl wiederum war schon mit Gorbatschow einig über eine deutsch-sowjetische Zusammenarbeit. Das hätte die Bundesrepublik mit einem Schlag auf Augenhöhe mit den USA gebracht. Doch die Sowjetunion wurde von dem russischen Präsidenten Jelzin aufgelöst, und so löste sich auch diese Option in Luft auf. Kanzlerin Merkel versucht ein Stück weit den Weg nach Osten offenzuhalten durch die deutsche Mitgliedschaft in der Asiatischen Infrastruktur Investitionsbank. Allerdings trägt die Bundesregierung die aggressive Linie der USA gegen Russland voll mit, was langfristig für Deutschland übel ausgehen muss.

Sie nennen in Ihrem Buch auch Politiker, die versucht haben, sich dem US-amerikanischen Machtanspruch zu entziehen, und eigene Wege gehen wollten, zum Beispiel der von Ihnen schon genannte Nikita Chruschtschow, Charles de Gaulle und auch der ebenfalls schon erwähnte Konrad Adenauer, aber auch ein US-Präsident selbst, nämlich Dwight D. Eisenhower. Was hat deren Politik ausgezeichnet?
Ich habe in der Tat drei herausragende Politiker etwas ausführlicher betrachtet. Alle drei haben vornehmlich positive Leistungen vollbracht. Chruschtschow hat die soziale Lage der sowjetischen Bevölkerung erheblich verbessert und hat es obendrein mit der Entwicklung einer eigenen Interkontinentalrakete den USA praktisch unmöglich gemacht, die Sowjetunion anzugreifen. De Gaulle hat Frankreich im Zweiten Weltkrieg praktisch neu erfunden und im Kalten Krieg ständig daran gearbeitet, Europa unabhängig zu machen von den USA. Eisenhower hat durch sein enormes Prestige als Weltkriegsgeneral in seiner Eigenschaft als Präsident der USA atomare Schläge seitens der USA energisch vereitelt. Alle drei Persönlichkeiten sind grandios gescheitert. Ich zeige an ihrem Beispiel, dass sich moderne Gesellschaften nur noch durch Netzwerke regieren lassen, aber nicht mehr durch noch so grossartige Einzelpersönlichkeiten.

Sie schreiben, dass der Konfrontationsmodus nicht zwingend sei und dass es Alternativen zum «Tod der Lemminge» gibt. Welche Rolle können dabei die Bürgerinnen und Bürger der westlichen Länder spielen? Welche gangbaren Wege sehen Sie, dem «Griff nach Eurasien» etwas entgegenzusetzen?
Die Bürgerinnen und Bürger müssen tatsächlich viel, viel energischer ihre Interessen vertreten, als das bislang der Fall ist. Es reicht nicht, alle vier Jahre ein Kreuzchen zu machen beim amerikanisierten Wahlspektakel. Zunächst einmal gibt es noch existierende Reste früherer Teilhabe an der Gestaltung der Gesellschaft. Denn die Mit-Eigentümerschaft an der Wirtschaft ist ein integraler Bestandteil einer echten Mitbestimmung. Das haben Sie mit der Schweiz als Genossenschaftsstaat ganz wunderbar hinbekommen. Das haben wir in Deutschland auch, wenn auch in geringerem Ausmass, und das muss wiederbelebt werden. Ausserdem müssen wir in Deutschland auch die direkte Demokratie einführen, die ja bei Ihnen seit mehr als 150 Jahren wunderbar funktioniert. Wir müssen zudem die mittelständische Wirtschaft, die Geschäfte mit den eurasischen Staaten wie z. B. Russland und China macht, politisch unterstützen. Sich mit diesen Ländern wirtschaftlich zu verbinden, ist auch ein Stück Friedensarbeit. In der eurasischen Wirtschaft der Neuen Seidenstrasse liegt die Zukunft, nicht in der extrem künstlichen Anbindung an einen Partner, der durch achttausend Kilometer Ozean von uns getrennt ist und der offenkundig sich selbst und alle Bündnispartner mit in den Abgrund reisst. Wie heisst es in dem Märchen von den Bremer Stadtmusikanten: Was Besseres als den Tod findste immer.

Herr Ploppa, vielen Dank für das Gespräch. 

* Ploppa, Hermann. Der Griff nach Eurasien. Die Hintergründe des ewigen Krieges gegen Russland, Liepsen Verlag 2019, ISBN 978-3-9812703-4-1

1  Das «Intermarium» war ein vom polnischen Marschall Józef Piłsudski nach dem Ersten Weltkrieg unterbreitete Vorschlag eines konföderierten vorwiegend slawischen Staatsgebildes, das vom Schwarzen Meer bis zur Ostsee reichen sollte und sich strategisch sowohl gegen Deutschland als auch gegen die noch junge Sowjetunion richtete. Auf Bestreben Polens wurde 2016 an diese Initiative der Zwischenkriegsjahre angeknüpft, jetzt mit dem neuen Namen «Drei-Meere-Initiative». Mitglieder sind Bulgarien, Estland, Kroatien, Lettland, Litauen, Österreich, Polen, Rumänien, die Slowakei, Slowenien, Tschechien und Ungarn. Auf der Sicherheitskonferenz in München sagte der US-amerikanische Aussenminister Mike Pompeo dieser Initiative eine finanzielle Unterstützung von 1 Milliarde US-Dollar zu.

 

La malédiction de la pureté morale

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La malédiction de la pureté morale

Par Chris Hedges

Source : Truthdig, Chris Hedges

Ex: https://www.les-crises.fr

L’incapacité chronique de l’establishment de la gauche américaine à s’attaquer aux maux qui assaillent le pays – changement climatique, capitalisme mondialisé non réglementé, inégalités sociales croissantes, armée surdimensionnée, guerres sans fin à l’étranger, déficits incontrôlables et violence par armes à feu – signifie inéluctablement la mort par asphyxie pour notre démocratie anémiée. Submergées par de multiples crises, les élites libérales ont renoncé à la véritable vie politique et se sont repliées dans des croisades morales contre-productives, tentant ainsi vainement et de manière puérile de détourner l’attention des catastrophes sociales, politiques, économiques et environnementales qui se profilent.

Ces prétendues « croisades morales » – terme employé tant par la gauche que par la droite – ont divisé le pays en factions en guerre. Les opposants sont diabolisés. Les partisans de la cause sont du côté des anges du Ciel. Il n’y a pas place pour la nuance et l’ambiguïté. Les faits sont manipulés ou ignorés. La vérité est remplacée par des slogans. Les théories du complot les plus bizarres sont adoptées sans être crues, pour exposer la perfidie de l’ennemi. La politique se définit au travers de personnalités politiques antagonistes qui crachent du vitriol. La stérilité intellectuelle et morale, ainsi que l’incapacité d’arrêter les forces de destruction de la société, fournissent un terreau fertile pour les extrémistes, les néofascistes et les démagogues qui prospèrent dans les périodes de paralysie et de dégénérescence culturelle.

Les libéraux et la gauche ont perdu les deux années passées à attaquer Donald Trump – supposé être un agent russe – et semblent prêts à perdre les deux années à venir à l’attaquer pour son racisme. Ils cherchent désespérément des boucs émissaires pour expliquer l’élection de Trump à la présidence. La droite n’est pas si différente, accusant ses ennemis démocrates d’être des socialistes détestant l’Amérique et rendant responsables de notre débâcle nationale les musulmans, les immigrés et les pauvres de couleur. Ce sont des visions concurrentes d’un monde de dessin animé. Elles favorisent un univers de méchants et de super-héros qui exacerbe les clivages et les haines.

9782081428461.jpg« Partout la société bourgeoise semble être à court d’idées constructives », écrivait Christopher Lasch en 1979 dans « La culture du narcissisme ». « Elle a perdu à la fois la capacité et la volonté d’affronter les difficultés qui menacent de la submerger. La crise politique du capitalisme reflète une crise profonde de la culture occidentale, qui se révèle par une impuissance à comprendre le cours de l’histoire moderne ou à l’analyser de manière rationnelle. Le libéralisme – la théorie politique de la bourgeoisie ascendante – a perdu depuis longtemps toute capacité à expliquer le cours des événements dans le monde de l’État providence et des multinationales. Et il n’y a rien pour le remplacer. Le libéralisme est en faillite politique, mais aussi intellectuelle. »

Le magazine en ligne Slate a récemment publié les verbatim d’une réunion publique entre Dean Baquet, rédacteur en chef du New York Times, et le personnel du Times. Il est fascinant de voir l’arrogance et l’ignorance du journal – principal organe d’information de l’élite dirigeante – qui s’est employé depuis deux ans à détruire sa propre crédibilité en mettant en avant l’enquête de Robert Mueller et la théorie du complot selon laquelle Trump était un agent russe. Voici ce dit Baquet dans le reportage du journal sur Trump :

« Le chapitre 1 de l’histoire de Donald Trump, non seulement pour notre rédaction mais, je pense, pour tous nos lecteurs, était la suivante : Donald Trump avait-il entretenu des relations fâcheuses avec les Russes et y avait-t-il eu obstruction à la justice ? C’était la question centrale, ne l’oublions pas. On a mis les moyens pour couvrir cette affaire. Et pour sa couverture, nous avons remporté deux prix Pulitzer. Je pense que nous l’avons couverte mieux que quiconque.

Le jour où Bob Mueller a quitté la barre des témoins, deux choses se sont produites. Nos lecteurs qui veulent que Donald Trump s’en aille se sont dit : “Putain, Bob Mueller ne va pas le faire.” Et Donald Trump s’est un peu enhardi politiquement pour des raisons évidentes. Cela a changé la donne. La plupart des choses dont nous parlons aujourd’hui ont commencé à émerger il y a seulement six ou sept semaines. Nous avons été pris au dépourvu de ce nouveau tour qu’a pris l’affaire au bout de deux ans. N’est-ce pas ?

Je pense – comme je l’ai déjà dit – que nous devons changer la vision de notre couverture médiatique pour les deux années à venir : Comment peut-on parler d’un type qui tient de tels propos ? Comment parlons-nous des réactions qu’il suscite ? Comment pouvons-nous le faire tout en continuant à rendre compte de sa politique ? Comment traitons-nous de l’Amérique, si divisée par Donald Trump ? Comment pouvons-nous nous emparer de tous les sujets dont vous parlez tous ? Comment écrire sur les questions raciales de manière intelligente – sujet que nous négligeons depuis longtemps ? A mon avis, c’est de ça qu’il s’agit quant à la vision de notre politique éditoriale. Vous allez tous devoir nous aider à élaborer cette vision. Je pense que c’est à ça que nous devons nous atteler pour le reste des deux années à venir. »

Baquet affirme que la campagne journalistique visant à incriminer Trump en tant qu’agent russe a fait « Pschitt » et qu’une nouvelle croisade – lire une campagne morale – s’est fait jour depuis six ou sept semaines, focalisée sur le racisme de Trump. Le racisme de Trump, bien sûr, ne date pas de six ou sept semaines. C’est le journal qui, il y a six ou sept semaines, a changé son histoire, passant d’une croisade morale à une autre.

Ce n’est pas du journalisme. C’est du puritanisme moral déguisée en journalisme. Et il sera, comme la conspiration « Russe », inutile pour affaiblir la popularité de Trump, pour expliquer et faire face à nos innombrables crises ou pour guérir les clivages grandissants.

Le problème auquel le journal est confronté, ainsi que le sont le parti Démocrate et ses alliés libéraux, est qu’il est tenu par les grandes entreprises qui le soutiennent, celles-là même qui ont orchestré l’inégalité grotesque des revenus, la désindustrialisation, la machine militaire incontrôlable, qui ont neutralisé les médias stérilisés et bâillonne le monde académique. Par conséquent, plutôt que de tenir pour responsables ses annonceurs et son lectorat élitiste, le journal a commencé par blâmer la Russie, et blâme aujourd’hui les suprémacistes blancs. Plus cette démagogie durera longtemps tant à gauche qu’à droite, plus le pays sera déchiré.

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Hannah Arendt dans « Les origines du totalitarisme » souligne que les idéologies sont attrayantes en temps de crise parce qu’elles réduisent et simplifient la réalité à une seule idée. Tandis que la droite met le déclin sur le dos des personnes de couleur, les élites libérales en font porter la responsabilité à la Russie ou aux racistes. C’est l’idéologie, et non l’expérience ou les faits, qui sert à « fournir une explication à chacun des événements historiques, une clé de lecture de l’histoire, une connaissance exhaustive du présent et une prévision fiable de l’avenir », écrit-elle.

Toutes les idéologies exigent une cohérence impossible. Celle-ci est obtenue en tordant constamment la réalité jusqu’à obtenir, comme dans le cas de l’enquête Mueller, une mise en scène absurde. Au final, les croyants, écrit Arendt, sont désorientés et en proie à la peur exacerbée et la paranoïa.

Ce type de délire collectif a toujours existé dans la société américaine, comme l’historien Richard Hofstadter l’a souligné. Il résulte, écrivait-il, « de certaines préoccupations et aussi de fantasmes : le mégalomane qui se considère comme l’Élu, totalement bon, abominablement persécuté, mais sûr de triompher à la fin ; l’attribution de pouvoirs gigantesques et démoniaques à son adversaire ».

Mais ces délires ont généralement été confinés aux marges de la société, comme, par exemple, une gauche qui qui partait en pèlerinages politiques en Union soviétique, ignorant béatement le massacre par son gouvernement de millions de ses propres citoyens, les goulags et les famines, et une droite qui célébrait les dictatures fascistes en Espagne puis en Amérique latine, oubliant les exécutions de masse, le terrorisme et les escadrons de la mort.

Cependant, désormais, ces délires collectifs sont généralisés. Ils sont claironnés par les relais médiatiques de l’ensemble du spectre politique ainsi que par l’establishment politique. Ils font vivre aussi bien Fox News et Breitbart que MSNBC et CNN. Jake Tapper [présentateur télé sur CNN qui ne se présente pas comme démocrate mais qui a travaillé pour une candidate démocrate au Congrès, Marjorie Margolies-Mezvinsky, en 1992, NdT] et Rachel Maddow [présentatrice télé sur MSNBC, libérale adhérant aux idées du parti républicain de l’époque Eisenhower, NdT], comme l’a souligné Matt Taibbi, sont des versions « libérales » de Sean Hannity [présentateur conservateur sur la chaîne Fox news défenseur de Trump, NdT].

51QRN6J8EAL._SX298_BO1,204,203,200_.jpgRichard Rorty, avec une prescience étrange, a écrit dans son livre « Achieving Our Country » de 1998 :

« Nombre d’auteurs ayant écrit sur la politique socio-économique ont alerté : les vieilles démocraties industrialisées se dirigent vers une période semblable à celle de Weimar, au cours de laquelle les mouvements populistes sont susceptibles de renverser les gouvernements constitutionnels. Edward Luttwak, par exemple, a suggéré que le fascisme pourrait être l’avenir américain. Son livre “The Endangered American Dream” souligne que les syndicalistes ainsi que les travailleurs non qualifiés et non syndiqués comprendront tôt ou tard que leur gouvernement n’essaie même pas d’empêcher les salaires de baisser ou d’empêcher les emplois d’être délocalisés. À peu près au même moment, ils se rendront compte que les cols blancs des banlieues, qui craignent désespérément d’être déclassés, ne se laisseront pas imposer pour verser des prestations sociales à qui que ce soit d’autre.

À ce moment-là, quelque chose va craquer. L’électorat non suburbain décidera que le système a échoué et commencera à chercher un homme fort pour qui voter – quelqu’un prêt à leur assurer qu’une fois élu, les bureaucrates suffisants, les avocats rusés, les vendeurs d’obligations surpayés et les professeurs postmodernes ne seront plus aux commandes. Un scénario comme celui du roman de Sinclair Lewis “It Can’t Happen Here” peut alors se jouer. Quand un tel homme fort prend ses fonctions, personne ne peut prédire ce qui va se passer. En 1932, la plupart des pronostics sur ce qui se passerait si Hindenburg nommait Hitler chancelier étaient d’un optimisme aveugle.

Il est bien possible que les avancées obtenues ces quarante dernières années par les américains noirs et basanés et par les homosexuels soient réduits à néant. Le mépris badin pour les femmes va revenir à la mode. Ça sera le retour des mots “nègre” et “youpin” sur les lieux de travail. Tout le sadisme que la gauche académique a tenté de rendre inacceptable pour ses étudiants reviendra en masse. Tout le ressentiment des Américains mal éduqués à l’idée que leurs manières leur soient dictées par des diplômés universitaires trouvera un exutoire. »

La rupture des liens sociaux, provoquée par l’effondrement de la société, l’inégalité des revenus, la stagnation sociale et la marginalisation de la classe ouvrière s’exprime dans d’innombrables pathologies sinistres. Une société clivée adopte des comportements autodestructeurs – violence armée incontrôlée, dépendance aux opiacés et sadisme sexuel – pour tenter de composer avec la dislocation, l’impuissance et la douleur. Les croisades morales sont l’expression de cette maladie culturelle. Elles sont emblématiques d’une société en profonde détresse, incapable de faire face rationnellement aux problèmes qu’elle rencontre. Ces croisades ne font qu’empirer les choses, dès lors qu’il apparaît qu’elles sont inefficaces, elles engendrent invariablement un fanatisme effrayant.

Source : Truthdig, Chris Hedges, 26-08-2019

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Le culte apocalyptique du réchauffement climatique

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Le culte apocalyptique du réchauffement climatique

par Dmitry Orlov

Ex: https://versouvaton.blogspot.com

 
Article original de Dmitry Orlov, publié le 21 Février 2020 sur le site Club Orlov
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr
 
Vous voulez sauver la planète ? Pensez-vous que cela nécessite que tout le monde arrête de brûler des combustibles fossiles, et que cela passe nécessairement par le fait de recouvrir les champs avec des panneaux solaires et la colonisation des plages et des crêtes montagneuses par des éoliennes géantes ? Que diriez-vous d’instaurer une taxe sur les émissions de dioxyde de carbone et de taxer les gens pour le dioxyde de carbone qu’ils émettent ? Pensez-vous que le fait que « 99,9% des climatologues sont d’accord… » implique logiquement qu’ils ont nécessairement raison ? Et qu’est-ce qui vous fait penser que les humains sont capables de sauver des planètes alors qu’ils ne savent même pas quoi faire de leurs déchets ?

Si ce genre de réflexion vous dérange et vous fait imaginer que je suis une sorte de « négationniste du changement climatique », alors, à moins que vous ne soyez émotionnellement fragile et sujet à des crises d’hystérie, vous devriez quand même faire un effort et continuer à lire, car vous avez peut-être, sans que ce soit votre faute, été intronisé dans le culte apocalyptique du réchauffement climatique. La première étape pour vous libérer des griffes d’une secte apocalyptique est de réaliser que vous êtes membre d’une secte apocalyptique. Une partie du processus consiste à apprendre comment fonctionne une secte : d’où lui vient son pouvoir, pourquoi les gens tombent dans ses griffes et, surtout, qui la paie et qui s’enrichit grâce à elle. Il peut être douloureux au début de briser ses illusions, mais vous vous sentirez certainement mieux par la suite, à moins que vous ne trouviez immédiatement autre chose, également hors de votre contrôle, pour vous en inquiéter et pour vous en occuper.

Il y a de fortes chances que vous ne soyez pas vous-même un climatologue, auquel cas l’idée que l’arrêt de toute utilisation de combustibles fossiles empêchera une apocalypse climatique à court terme est, pour vous, aussi fondée sur la connaissance que l’idée que, si un chaman ne fait pas sa danse de la pluie, les pluies ne viendront pas et les cultures se faneront et se flétriront. Et si vous étiez un climatologue, et un honnête scientifique, vous sauriez que les modèles climatiques sont assez inutiles pour prédire l’avenir climatique avec un degré de précision utile. Une fois que toutes les incertitudes liées aux conditions initiales et aux diverses hypothèses, paramètres et facteurs de brouillage des modèles sont prises en compte, il s’avère que ces derniers prédisent que la température moyenne de la planète, un siècle plus tard, ira de la chaleur torride au froid de la période glaciaire. C’est comme si l’on prédisait que les mauvaises habitudes entraîneront un raccourcissement de la vie d’un an ou deux, à quelques décennies près.

D’un autre côté, il y a des choses que nous savons sur la base des preuves physiques dont nous disposons, comme les rochers géants trouvés très loin au sud de leur lieu d’origine, transportés là par les glaciers et dont la surface est parfaitement lisse. La Terre traverse une ère glaciaire et ce, depuis un demi-million d’années. Elle approche actuellement (à quelques siècles près) de la fin d’une période interglaciaire exceptionnellement longue – environ 12 000 ans – qui sera suivie d’une période de cent mille ans pendant laquelle une grande partie de l’hémisphère nord sera recouverte de glaciers. La combustion de combustibles fossiles, en particulier le charbon, pourrait retarder quelque peu le début de la prochaine période glaciaire ou le rapprocher. Nous ne savons pas ce qui déclenche les périodes glaciaires, mais il pourrait s’agir d’épisodes de réchauffement climatique.

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Il existe une théorie, qui reste à vérifier, selon laquelle ces périodes glaciaires commencent lorsque la fonte des glaces du Groenland produit suffisamment d’eau douce qui, étant plus légère que l’eau de l’océan, flotte à la surface et empêche le Gulf Stream de couler au fond de l’Atlantique Nord, l’arrêtant et provoquant un refroidissement important du climat le long de la côte est de l’Amérique du Nord et en Europe occidentale. Il y a quelques décennies, cette théorie était très populaire, à tel point qu’elle a servi de base au film Le jour d’après sur le début soudain et catastrophique de la prochaine période glaciaire. Cette théorie est quelque peu tombée en désuétude depuis lors.

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Mais aujourd’hui, il existe une nouvelle théorie, basée sur les dernières observations de la NASA. La combinaison d’un océan Arctique relativement libre de glace pendant les étés et d’un régime de vent circumpolaire dans le sens des aiguilles d’une montre très exceptionnellement stable, connu sous le nom de Gyre de Beaufort, a bloqué une très grande quantité d’eau douce. Cette eau provient des grands fleuves d’Eurasie qui coulent vers le nord – Ob, Lena et Ienisseï – et lorsque cette Gyre de Beaufort s’affaiblit (comme elle finira certainement par le faire), toute cette montagne d’eau douce accumulée est vouée à s’écouler vers l’Atlantique (le détroit de Béring en direction du Pacifique étant trop étroit et peu profond) et à court-circuiter le Gulf Stream avant qu’il n’atteigne l’Atlantique Nord. Les températures en Amérique du Nord et en Europe occidentale vont s’effondrer, ce qui stimulera sans doute davantage la demande européenne déjà torride de gaz naturel russe.

BrnBld_ArcticCurrents.svg.pngMais il y a aussi d’autres facteurs, tels que les fluctuations de l’activité solaire, les effets sur la formation de nuages d’aérosols mis dans la stratosphère par des éruptions volcaniques, les effets sur la formation de nuages de vent solaire et de rayonnement spatial pénétrant dans l’ionosphère en raison d’un affaiblissement du champ magnétique terrestre, et d’autres facteurs dont nous pouvons ou non avoir connaissance. Les données directes et fiables dont nous disposons proviennent de satellites météorologiques et ne remontent qu’à un peu plus de 50 ans. En termes d’histoire du climat, ce n’est vraiment rien. Toutes les autres preuves sont indirectes, inexactes et reposent en grande partie sur des théories que nous n’avons aucun moyen de tester directement – à savoir vivre et faire des observations tout au long des prochaines glaciations. Mais comme les périodes glaciaires durent beaucoup plus longtemps que n’importe quelle civilisation humaine, les chances que de tels programmes de recherche aboutissent à une conclusion sont, pour parler franchement, inexistantes.

Si l’on adopte une perspective d’ingénierie à plus long terme pour optimiser le climat de la Terre – ce qui est un enchaînement de pensée amusant, bien que tout à fait inutile – la Terre pourrait être beaucoup plus chaude et plus confortable qu’elle ne l’est actuellement, avec un climat agréablement subtropical d’un pôle à l’autre, si ce n’était certains problèmes structurels à long terme. L’un de ces problèmes est la situation de l’Antarctique au pôle sud. Non seulement il retient beaucoup d’eau douce, qui pourrait sûrement être mieux utilisée, mais les vents et les courants circumpolaires limitent la circulation nord-sud, ce qui donne une région équatoriale extrêmement chaude et des pôles extrêmement froids. Heureusement, l’Antarctique dérive du pôle sud vers l’Atlantique, à raison d’environ 1 cm/an. Dans 100 millions d’années, il sera 1000 km plus au nord, les flux circumpolaires s’affaibliront, une partie de la glace antarctique fondra et le climat commencera à s’égaliser, les tropiques se refroidissant et les pôles se réchauffant.

Un autre problème structurel majeur concerne le détroit de Béring qui sépare l’Asie du Nord-Est de l’Amérique du Nord : il est étroit, peu profond, plein de sédiments et ne permet pas une bonne circulation dans l’océan Arctique, de l’Atlantique au Pacifique. Par conséquent, l’Arctique est souvent encombré de glace et beaucoup plus froid qu’il ne devrait l’être. Malheureusement, ce problème ne fera qu’empirer. Au cours des quelque 50 millions d’années à venir, le détroit de Béring va entièrement se fermer, car le mouvement tectonique des plaques écrasera l’Asie contre l’Amérique. Et puis – horreur des horreurs – dans quelque 200 millions d’années, tous les continents de la Terre, à l’exception de l’Antarctique, seront entassés ensemble près du pôle Nord ! Heureusement, les humains auront disparu d’ici là. Les espèces de primates n’ont tendance à persister que pendant quelques millions d’années.

Une telle perspective à long terme est un anathème pour le culte du réchauffement climatique qui, comme c’est le cas pour un culte de l’apocalypse, souffre d’une extrême vision à court terme. Comme c’est souvent le cas pour les sectes apocalyptiques, si les prévisions les plus sombres ne se réalisent pas (comme elles ont déjà échoué à plusieurs reprises depuis que la secte a vu le jour), l’apocalypse est simplement repoussée un peu et les déclarations les plus sombres sont reprises avec une vigueur inlassable, mais concerne maintenant une nouvelle date fixée dans un avenir proche.

Le culte du réchauffement climatique se concentre principalement sur les émissions de dioxyde de carbone, car le dioxyde de carbone est considéré comme le gaz ultime du réchauffement climatique et le déclencheur de l’apocalypse climatique. C’est étrange, car le méthane et la vapeur d’eau sont des gaz à effet de serre beaucoup plus efficaces (bien que la vapeur d’eau puisse également refroidir la surface de la Terre si les aérosols des éruptions volcaniques ou les rayons de l’espace provoquent la formation de nuages en excès, qui réfléchissent alors la lumière du soleil loin de la surface).

La théorie selon laquelle il existe un mécanisme qui produit une relation linéaire entre les concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone et la température moyenne de la planète est assez difficile à prouver. D’une part, il n’est pas clair si des concentrations plus élevées de dioxyde de carbone atmosphérique provoquent un réchauffement climatique ou si les épisodes de réchauffement climatique (qui sont généralement brefs) entraînent une augmentation des concentrations de dioxyde de carbone atmosphérique à mesure que le dioxyde de carbone s’échappe des océans plus chauds.
D’autre part, le mécanisme par lequel le dioxyde de carbone piège la chaleur près de la surface de la Terre n’est pas du tout clair non plus. Bien sûr, les molécules de dioxyde de carbone peuvent absorber le rayonnement infrarouge et se réchauffer. Mais ceux qui ont étudié un peu de physique sont probablement conscients d’un phénomène appelé convection : les gaz chauds ont tendance à s’élever. Et donc, si le dioxyde de carbone se réchauffe, cette chaleur s’élève de la troposphère (près de la surface) vers la stratosphère, où elle est perdue dans l’espace. Sur Google, tapez « Théorie adiabatique de l’effet de serre«  si vous êtes curieux.

Le dioxyde de carbone ne reste pas très longtemps dans l’atmosphère car l’océan agit comme une éponge à dioxyde de carbone : la concentration d’équilibre du dioxyde de carbone dans l’eau de mer est soixante fois plus élevée que dans l’air. Ce rapport est maintenu partout où l’air et l’eau sont en contact et les déséquilibres sont éliminés soit par l’eau qui absorbe le dioxyde de carbone de l’air, soit par les bulles de dioxyde de carbone qui jaillissent et éclatent hors de l’eau et donc dans l’air. Lorsque la température augmente, le dioxyde de carbone sort de l’eau sous forme de bulles, comme lorsqu’une bouteille de bière ouverte est sortie du réfrigérateur et posée sur la table de la cuisine. Il est donc assez difficile d’affirmer que c’est l’augmentation du dioxyde de carbone dans l’atmosphère qui provoque le réchauffement de la planète et non l’inverse.

En outre, l’océan agit comme un lieu d’enfouissement du dioxyde de carbone. L’eau saturée de dioxyde de carbone est plus lourde et a tendance à s’enfoncer. Cet effet a provoqué l’accumulation d’une grande quantité d’eau chargée de dioxyde de carbone dans les profondeurs des océans. L’un de ces endroits se trouve dans le Pacifique Nord : l’eau froide de l’océan Arctique, chargée de dioxyde de carbone et s’écoulant vers le sud par le détroit de Béring, a coulé au fond et y est restée pendant des millions d’années, formant un grand réservoir permanent de dioxyde de carbone. D’autres processus font que le carbone précipite au fond de l’océan et forme des sédiments. Les océans absorbant constamment le dioxyde de carbone de l’air, il y a peu de chances que le dioxyde de carbone atmosphérique continue à augmenter sur des périodes géologiquement importantes. En revanche, il est possible qu’un manque de dioxyde de carbone atmosphérique prive la végétation de cet engrais essentiel et qu’elle dépérisse. Heureusement, quelques poussées d’activité volcanique espacées au hasard sont normalement suffisantes pour maintenir l’équilibre.

Le dioxyde de carbone n’est en aucun cas entièrement enfoui à jamais dans les profondeurs des océans ; une grande partie s’attarde près de la surface, prête à retourner dans l’air sous forme de bulles lorsque la température augmente. C’est une bonne chose car les concentrations actuelles de dioxyde de carbone dans l’atmosphère sont bien inférieures à ce qui serait optimal : elles se situent actuellement autour de 400 parties par million, alors que les exploitants de serres commerciales fixent spécifiquement les concentrations de dioxyde de carbone dans leurs serres entre 800 et 1000 parties par million pour une productivité optimale. Si nous voulons que la Terre soit une véritable serre et qu’elle devienne encore plus verte, plus feuillue et plus féconde, nous devons mettre plus de dioxyde de carbone dans l’air, et non moins. Le dioxyde de carbone est un engrais essentiel pour les plantes, et il est assez ironique que le mouvement écologiste s’y oppose, puisqu’il s’agit du gaz le plus vert qui existe. C’est aussi bizarre que de voir des souris refuser de manger des céréales ou des politiciens américains voter pour réduire les dépenses de défense.

Le dioxyde de carbone atmosphérique, comme d’autres gaz, est constamment renouvelé par l’activité volcanique et c’est ce qui maintient la fertilité de la planète. L’excès de dioxyde de carbone est absorbé par les océans où il forme des sédiments. Le carbone atmosphérique capturé par les plantes est parfois séquestré dans la croûte terrestre et, sur des millions d’années, une petite partie de cette matière organique est cuite par la chaleur interne de la Terre pour produire des combustibles fossiles : gaz naturel, pétrole, charbon quand le gaz est trop cuit, et schiste quand il n’est pas assez cuit.

À son tour, une petite partie de toute cette matière organique séquestrée devient récupérable grâce à une technologie raisonnable (exploitation minière, forage) et même à une technologie hautement déraisonnable (enlèvement des montagnes, forage horizontal et fracturation hydraulique, forage pétrolier et gazier en mer profonde). Elle est enfin produite et raffinée en divers produits de valeur qui font tourner le monde. Les combustibles fossiles sont l’élément vital de la civilisation technologique ; sans eux, une grande partie de la population gèlerait pendant l’hiver et rien ne se ferait ni ne se déplacerait. Les technologies soi-disant « sans carbone », « renouvelables » et « durables », telles que les panneaux solaires et les éoliennes, dépendent essentiellement du charbon, du diesel et de diverses matières premières pétrochimiques pour leur production, leur installation et leur entretien, et n’existeraient pas sans elles.

L’idée que déterrer et brûler une infime partie de toute la matière organique jamais produite par les organismes vivants détruirait d’une manière ou d’une autre la vie sur Terre n’est rien de moins qu’absurde. Il est bien sûr certain que la vie sur Terre sera détruite, mais à long terme. Outre le dioxyde de carbone, une autre molécule qui rend la vie possible est l’eau. Dans un milliard d’années environ, l’intensité du rayonnement solaire augmentera de quelque 10 %, ce qui entraînera une perte de la majeure partie de l’hydrogène vers l’espace et, avec lui, de l’eau (comme cela s’est déjà produit sur Mars, qui est plus petite et a une gravité plus faible pour maintenir l’atmosphère en place). Mais nous aurons disparu depuis longtemps d’ici là, donc il n’y a pas lieu de s’inquiéter.

En attendant, on entend souvent dire que la combustion de combustibles fossiles réchauffera suffisamment la planète pour faire fondre tous les glaciers, provoquant une élévation des océans suffisante pour noyer toutes les villes côtières où vit actuellement près de la moitié de la population. Un peu de calcul est nécessaire pour montrer que, même si le climat se réchauffait suffisamment pour que les palmiers bordent l’Antarctique (faisant des plages vierges de l’Antarctique une destination fabuleuse pour les bateaux de croisière), la plupart des 30 millions de kilomètres cubes de glace seraient encore là pendant un demi-million d’années ou plus – certainement assez longtemps pour que nos merveilleuses villes côtières partent en poussière, donc, encore une fois, il n’y a pas lieu de s’inquiéter.

Mais ce n’est pas tout : l’idée que si la calotte glaciaire de l’Antarctique fondait, le niveau des océans augmenterait de 58 mètres (c’est la prévision spécifique basée sur le volume estimé de la glace de l’Antarctique qui se trouve sur le substrat rocheux) est spectaculairement en état de mort cérébrale – si vous voulez bien y réfléchir. Le fait que tant de gens acceptent cette affirmation et secouent la tête en signe de sincère consternation est également une chose à laquelle nous devons réfléchir. Tous ces esprits faibles ont-ils dormi pendant leurs cours de géologie ? Leur modèle mental de la Terre est-il une boule de pierre solide avec un peu d’eau à sa surface ? Peut-être que certains d’entre eux pensent aussi que la Terre est plate ? Ou est-ce le résultat d’une certaine réticence à penser à d’autres choses que celles officiellement recommandées ?

En tout cas, la Terre est une sphère de roche fondue avec une sphère de fer fondu en son centre, et toute la matière solide qui existe se trouve dans la croûte terrestre, qui est assez mince, et flotte sur la roche fondue. La croûte est en effet un peu croustillante, et elle ne coule pas mais craque, se déplaçant par à-coups et provoquant des tremblements de terre. Néanmoins, lorsqu’on fait la moyenne sur plusieurs centaines de milliers d’années (assez longtemps pour que l’Antarctique se libère de la glace), son mouvement est constant et régulier. Des morceaux de croûte s’enfoncent lorsqu’ils sont chargés de glace et remontent à la surface lorsque la glace fond.

Ainsi, l’Antarctique est un morceau de croûte qui flotte sur la roche en fusion et sur lequel repose un tas de glace. Que pensez-vous qu’il se passerait si, sur un demi-million d’années, cette eau solide fondait et s’écoulait ? L’océan remonterait-il, ou l’Antarctique remonterait-il ; le fond de l’océan s’abaisserait-il et le niveau de l’océan resterait-il constant ? Certains de ceux qui lisent ceci le savaient déjà ; d’autres ont juste vécu un moment « Ah ! » – ou un moment « Oh, merde ! » s’il se trouve que vous êtes un membre du GIEC, dont les experts ont fait de grands efforts pour déterminer quelle glace de l’Antarctique flotte sur l’océan et n’est donc pas un danger et quelle glace repose sur le sol solide et est donc sur le point de noyer Londres. Pour le reste, laissez-moi vous guider.

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La roche en fusion sur laquelle flotte l’Antarctique est environ trois fois plus dense que l’eau. Par conséquent, lorsque la glace de l’Antarctique fondra, l’Antarctique flottera plus haut d’un tiers de la hauteur de sa banquise actuelle. Maintenant, la roche en fusion qui devrait couler sous l’Antarctique pour la faire remonter viendra de sous les fonds marins environnants, ce qui la fera s’affaisser, laissant ainsi la place à un tiers de l’eau de la glace qui a fondu. Mais cette eau va alors s’enfoncer sur les fonds marins, les poussant vers le bas par rapport à la terre ferme. Ainsi, les deux tiers de l’élévation supposée du niveau de l’océan ont tout simplement disparu ; une analyse plus approfondie permettrait de se débarrasser du reste. Les experts du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat ont-ils pris la peine d’en tenir compte dans leur estimation de l’élévation du niveau des océans ? Non, ils ne l’ont pas fait. C’est une honte !

J’espère que les 2500 mots qui précèdent suffisent à indiquer qu’il faut une grande connaissance et compréhension des sciences naturelles pour paraître intelligent lorsqu’on discute du climat et de son évolution. J’espère aussi avoir bien fait comprendre que la « négation du changement climatique » n’est pas possible : le climat de la Terre (ou plutôt les climats, car ils sont nombreux) fluctue lorsqu’on l’observe à une échelle de temps donnée. Ce qu’il reste à comprendre, c’est que si le climat peut être étudié de diverses manières intéressantes, son avenir ne peut être prédit – non pas parce que personne n’a encore trouvé comment le faire, mais parce qu’il est trop imprévisible.
Tout d’abord, il n’est pas possible de séparer les causes des effets. Oui, nous pouvons sans aucun doute supposer que si le soleil influence la terre, ce qui se passe sur la terre n’affecte en rien ce qui se passe sur le soleil. Mais c’est là toute la question : le soleil est en fait la seule variable indépendante qui existe ; tout le reste affecte tout le reste. Mais la production solaire fluctue également et ne peut pas non plus être prédite avec précision.

Les activistes du climat supposent que la consommation de combustibles fossiles est une variable indépendante qui peut être réduite en lançant des appels stridents qui commencent par « A moins que nous n’arrêtions maintenant… ». Cependant, s’ils essayaient de la contrôler en coupant le chauffage des gens au milieu de l’hiver – en arrêtant les livraisons de charbon ou en imposant des sanctions sur les gazoducs – et en laissant leurs habitations geler, ils se retrouveraient en temps voulu jetés contre un mur et abattus par des foules en colère. Ce serait là un effet secondaire involontaire et des plus regrettables de l’activisme climatique que beaucoup de gens ont tendance à négliger, mais nous pouvons être assurés qu’une fois les effusions de sang terminées, les expéditions de charbon et les flux de gaz reprendraient.

Deuxièmement, le climat ne peut pas être prédit parce que les facteurs qui l’affectent ne le font pas de manière directe. Par exemple, nous ne pouvons pas dire si l’augmentation des concentrations de dioxyde de carbone dans l’atmosphère, qu’elle soit due à la combustion de combustibles fossiles, au réchauffement des océans ou à un pic d’activité volcanique, entraînera un réchauffement du climat ou un refroidissement beaucoup plus important en déclenchant le début de la prochaine période glaciaire. Lorsqu’on imagine un système avec des entrées et des sorties spécifiques, les sorties ne sont pas directement proportionnelles aux entrées. Le climat est un système non linéaire.

Troisièmement, parce que le climat ne réagit jamais deux fois de la même manière à un même ensemble de conditions, car à chaque fois elles affectent une planète légèrement différente. Au cours d’une période interglaciaire donnée, une courte période de réchauffement (de quelques siècles) peut s’écouler sans répercussions sérieuses (épisodes de refroidissement) tandis qu’une autre peut déclencher le début de la période de glaciation suivante. Il n’est donc pas possible d’effectuer des expériences répétées, même mentales, pour déterminer comment le climat devrait se comporter à chaque fois, car il se comporte différemment à chaque fois. Le climat est un système qui varie dans le temps.

Ainsi, le climat est un système largement autonome (pas de variables indépendantes, sauf le soleil, qui est lui-même imprévisible), fortement non linéaire (les effets ne sont pas exactement proportionnels à leurs causes) et variable dans le temps (il ne réagit jamais deux fois de la même façon). Les scientifiques sont devenus assez bons pour caractériser et faire des prédictions sur les systèmes linéaires invariants dans le temps avec des variables indépendantes qui peuvent être contrôlées et les ingénieurs sont devenus assez bons pour les concevoir. Les systèmes autonomes non linéaires variables dans le temps ne sont tout simplement pas leur point fort, c’est le moins qu’on puisse dire.

Il y a un autre élément à ajouter au puzzle. Il semblerait que toute la fixation sur le réchauffement de la planète dû à l’effet de serre causé par les émissions de dioxyde de carbone provenant de la combustion de combustibles fossiles soit plutôt hors sujet, car le réchauffement, dans la mesure où il est réel, a une autre source entièrement différente : le noyau de la terre. Les mesures de la température des océans, effectuées par des milliers de sondes robotisées à différentes profondeurs de la planète, ont donné un résultat étonnant, si étonnant que les climatologues traditionnels ont fait de leur mieux pour l’ignorer. Au cours des dix dernières années, l’océan tout entier s’est réchauffé de 1ºC. Comme ce réchauffement est observable à toutes les profondeurs, et pas seulement à la surface, la source de cette chaleur ne peut pas être l’air légèrement plus chaud au-dessus de l’eau ; il doit donc s’agir de ce qui se trouve en dessous.

Et ce qui se trouve en dessous est un assez grand réacteur à fission nucléaire de formation naturelle, encastré dans une sphère de roche et de fer en fusion. Apparemment, l’activité de ce réacteur a augmenté d’un cran. L’énergie supplémentaire nécessaire pour provoquer ce réchauffement est d’environ 300 térawatts. En comparaison, la consommation mondiale totale d’énergie, toutes sources confondues, n’est que d’environ 20 térawatts, et la quasi-totalité de cette énergie, après avoir fait un travail utile, est irradiée dans l’espace sous forme de chaleur résiduelle.

C’est un effet énorme : si cette tendance au réchauffement devait se poursuivre pendant un millier d’années seulement (un clignement de paupière en termes de géologie), les océans commenceraient à bouillir. Mais il n’y a pas lieu de paniquer, car il s’agit probablement d’une fluctuation aléatoire de plus, et à un moment donné, le réchauffement s’arrêtera et la prochaine période glaciaire commencera, de façon très naturelle et totalement indépendante de la volonté de chacun ; en attendant, nous pouvons tous profiter du temps plus chaud.

La hausse de la température des océans explique également l’élévation du niveau de la mer observée. Elle est due à la dilatation thermique : l’eau plus chaude prend plus de place. Il n’est pas nécessaire de faire fondre les glaciers, d’autant plus que, comme je l’ai expliqué, si l’on considère les effets des tremblements de terre, la fonte des glaciers est, sans jeu de mots, un lavement.

Enfin, il n’est pas non plus nécessaire de blâmer les combustibles fossiles pour l’augmentation des concentrations de dioxyde de carbone dans l’atmosphère : la hausse des températures des océans entraîne l’effervescence d’une plus grande quantité de dioxyde de carbone hors de l’eau et dans l’air. Le réchauffement de l’océan, qui couvre ¾ de la surface de la planète, émet environ 100 fois plus de dioxyde de carbone que l’ensemble de l’industrie, de l’agriculture et des autres activités humaines réunies.

Cette poussée de réchauffement provenant du cœur de la Terre rend inutile toute explication du réchauffement climatique lié aux émissions de gaz à effet de serre, ainsi que les efforts internationaux totalement inefficaces pour limiter ces émissions. Il s’avère donc que le type de théorie du réchauffement planétaire qui est devenu conventionnel, du moins en Europe et aux États-Unis, et dans quelques autres endroits, et qui attribue le réchauffement planétaire au dioxyde de carbone provenant de l’utilisation de combustibles fossiles (ainsi qu’aux pets de vache) et prévoit une catastrophe climatique imminente et une extinction humaine à court terme, n’est ni nécessaire (d’autres explications existent) ni suffisant (les données sont loin d’être disponibles).

Si l’on considère la science du climat, la théorie du réchauffement climatique catastrophique n’a aucun sens. Pour lui donner un sens, nous sommes obligés de regarder au-delà de la science du climat, à un niveau méta. Certes, de nombreux climatologues sont d’accord entre eux, mais ce n’est pas de la science, c’est du marketing, comme dans « Neuf dentistes sur dix sont d’accord pour dire que le brossage avec BatGuano® va stimuler votre libido ». La science qui est mue par l’opinion publique n’est pas la science. L’affirmation selon laquelle l’opinion scientifique est en quelque sorte différente, spéciale et plus importante que les opinions des simples mortels est une sorte de sophisme logique, argumentum ad auctoritatem (argument d’autorité).

Dans la vraie science, on formule des hypothèses et on les vérifie par l’expérience ou l’observation. Un ensemble d’hypothèses, vérifiées ou invalidées, est ensuite utilisé pour formuler des théories. La valeur d’une théorie réside dans sa capacité de prédiction. Quelle que soit la notoriété ou la popularité d’une théorie, si elle ne peut pas être utilisée pour faire des prédictions précises qui peuvent être testées, elle est invalide et doit être rejetée. Pour les raisons que j’ai évoquées ci-dessus, les changements climatiques ne sont pas prévisibles en raison de la nature du système : il est autonome, non linéaire, variable dans le temps, et les échelles de temps pertinentes dépassent la durée de vie de toute civilisation humaine donnée.

En tenant compte de tout cela, je voudrais proposer une approche entièrement différente pour traiter le phénomène catastrophique du réchauffement climatique. Je souhaite abandonner toute tentative de le traiter comme une quelconque recherche scientifique et considérer plutôt sa phénoménologie comme un mouvement social. Et ici, je voudrais présenter mon premier témoin : Greta Thunberg.

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Greta est clairement un leader de ce mouvement. Elle rencontre des chefs d’État, prononce des discours devant l’Assemblée générale des Nations unies et participe à des conférences internationales sur le climat. Pourtant, elle n’a manifestement pas la capacité mentale de comprendre les modèles mathématiques du climat et la physique qui les sous-tend. Greta vient d’avoir 17 ans et a beaucoup séché l’école (sa devise est « La grève de l’école pour le climat ! »). Il est donc très peu probable qu’elle soit allée particulièrement loin en mathématiques ou en physique. Si on lui demandait d’estimer la température de surface d’une planète donnée en se basant sur sa distance par rapport au soleil, son albédo et son émissivité (les trois chiffres les plus importants ; les autres peuvent être négligés lors du calcul d’une estimation approximative), elle serait probablement complètement perplexe.

En bref, on peut supposer sans risque que Greta ne sait rien. Mais elle n’a pas besoin de savoir – parce qu’elle y croit ! Elle est parfaitement sincère et honnête lorsqu’elle dit que nous détruisons la Terre – parce que c’est sa foi. Pour expliquer correctement le phénomène Greta, nous devons quitter le domaine de la science et entrer dans le domaine de la religion.

Greta est touchée. C’est une sainte folle, une idiote dont on pense qu’elle possède le don divin de prophétie. Ce qu’elle prophétise, c’est une catastrophe climatique causée par le dioxyde de carbone. Elle dit qu’elle peut en fait voir les molécules de dioxyde de carbone, qui font environ 0,0000000002 mètre de large, donc elle doit aussi être voyante. Il n’y a rien de mal à être un voyant. Je vois parfois des anges, mais je ne proposerais jamais de formuler des politiques énergétiques mondiales sur la base de telles visions.

Vous pouvez croire que Dieu a mis ces idées dans la tête de la pauvre Greta, mais vous me rendez sceptique. Je crois que quelqu’un d’autre lui a bourré le crâne de ces notions, et la question est : pourquoi ces notions particulières ? Les idéologies populaires (et le changement climatique catastrophique est une idéologie populaire) n’apparaissent pas et ne se répandent pas sans raison. Il y a généralement un besoin spécifique dans l’imagination populaire auquel elles répondent et qu’elles remplissent. Quel est donc ce besoin ?

Avant de pouvoir répondre à cette question, nous devons définir l’objet que nous étudions : Qui a ce besoin ? Et nous constatons ici que les seules personnes qui forment un public réceptif à la prophétie de Greta, qui en sont infectées et qui se transforment en véritables croyants catastrophistes du climat, sont des personnes que l’on peut définir comme occidentales. Plus précisément, il s’agit de l’Union européenne, des États-Unis et des parties les plus importantes et les plus prospères du Commonwealth britannique.

Si, par contre, vous regardez la majorité de la population de la planète, soit elle ne prend pas la peine de prêter attention aux écolières suédoises qui débitent des bêtises, soit, si elle le fait, elle n’est pas du tout impressionnée. Il se peut que leurs dirigeants se contentent d’exprimer un intérêt de pure forme pour le GIEC et qu’ils signent même des traités sur le climat (à condition qu’ils ne les obligent pas à faire quoi que ce soit), mais c’est peut-être parce qu’il est plus facile de faire de l’humour avec des idiots surmenés que de discuter avec eux. Qu’est-ce qui rend les Occidentaux particulièrement vulnérables ?

Greta est presque entièrement non intellectuelle et ne peut que croire. Mais est-ce vrai pour la plupart des autres Occidentaux ? Après tout, les pays occidentaux ont des systèmes d’éducation et délivrent des diplômes de haut niveau dans toutes sortes de disciplines. Pourquoi, alors, la simple foi a-t-elle autant d’attrait pour eux ? Il existe deux types d’éducation en Occident : l’absence presque totale d’éducation (pour les populations pauvres, noires, arabes et latinos) et une éducation de qualité mais purement pragmatique visant spécifiquement à la réussite professionnelle et financière (pour les populations riches, blanches, plus quelques Asiatiques).

Ces deux types d’éducation ont en commun de minimiser la quantité de connaissances en sciences naturelles et en logique tout en décourageant activement la pensée critique indépendante. Dans le premier cas, c’est parce que toutes les connaissances sont minimisées ; dans le second, parce que ces connaissances ne sont pas considérées comme suffisamment importantes et ne sont donc pas hiérarchisées. La priorité est donnée aux connaissances dans un domaine spécifique qui sont applicables à l’exécution d’un travail spécifique.

Comprendre le climat de la Terre n’est pas une tâche spécifique, sauf pour les climatologues occidentaux traditionnels – que nous avons laissés pour compte à ce stade. Il existe de nombreux emplois spécifiques – toiletteurs pour chiens, concepteurs de microprocesseurs, professeurs de yoga, barmen… Prévoir ce que sera le climat mondial à une date future n’est pas une tâche pour aucun d’entre eux. Si vous n’êtes pas d’accord, rassemblez un certain nombre de toiletteurs pour chiens et de concepteurs de microprocesseurs occidentaux dans une pièce, posez-leur des questions sur le climat mondial, et vous constaterez sans doute que leur niveau de compréhension des sciences naturelles est comparable à celui de la pauvre Greta. Et cela leur donne des notes faciles pour la science climatique basée sur la foi.

Les politiciens occidentaux sont-ils différents à cet égard des toiletteurs pour chiens et des concepteurs de microprocesseurs occidentaux ? Non, pas du tout ! Permettez-moi de présenter mon second témoin : Alexandria Ocasio-Cortez.

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AOC, comme ses disciples l’appellent, est un membre du Congrès américain qui est l’auteur du Green New Deal. Le niveau d’absurdité qu’elle débite sur l’économie, le socialisme et l’environnement est tout simplement hors norme ! Tout comme pour Greta, il y a toutes les raisons de croire qu’elle est parfaitement sincère, dans la mesure où elle croit vraiment, profondément, aux absurdités qu’elle débite. Est-elle une spécialiste capable de comprendre toutes ces questions ? Bien sûr que non ! Le niveau intellectuel de cette ancienne barman n’est pas très supérieur à celui de Greta.

Alexandria est-elle significativement différente de ses collègues politiques ? Encore une fois, non. Elle est peut-être plus charismatique, plus performante, plus visible que la plupart d’entre eux, mais elle est toujours aussi crédule et idiote que Greta lorsqu’il s’agit de prédire des changements climatiques catastrophiques. J’utilise le terme « idiot » dans son sens classique, du latin idiota « une personne ignorante » et non comme une insulte vernaculaire. Elle n’est pas une idiote baveuse et dégoulinante, mais une idiote qui fonctionne bien.

Ses décisions sur la façon de « sauver la planète » ne sont pas fondées sur une connaissance ou une compréhension réelle. Pour elle, le test ultime de la science du climat est un concours de popularité politique. Interrogée sur les mérites de la science elle-même, elle va sans doute immédiatement et sans hésitation commettre l’erreur logique de l’argumentum ad auctoritatem (argument d’autorité) en disant que 99,999 % de tous les climatologues partagent ses opinions (ainsi que son désir de leur accorder une subvention fédérale).

Néanmoins, il semble important de se demander pourquoi elle croit ce qu’elle croit plutôt qu’autre chose. Pourquoi croit-elle volontiers au changement climatique anthropique plutôt qu’à l’activité solaire ? Un idiot (encore une fois, au sens technique du terme) devrait être prêt à croire à peu près n’importe quoi. Pourquoi ce choix particulier ? Elle serait probablement déconcertée si on lui demandait d’expliquer le lien entre les émissions de dioxyde de carbone anthropiques et non anthropiques. Pourtant, elle trouve facile de croire que l’activité humaine détruit la biosphère par les émissions de dioxyde de carbone et, bien sûr, par ses pets de vache désormais célèbres dans le monde entier.

En revanche, elle a probablement beaucoup plus de mal à croire que la biosphère est menacée par une éruption de super volcan, une attaque d’astéroïdes géants, une invasion extraterrestre ou un holocauste nucléaire déclenché par ce mécréant en uniforme aux sourcils broussailleux et aux yeux sombres qui se tient derrière Trump lors des conférences de presse. Nous devons donc nous demander : pourquoi est-elle si prête à faire ce saut de confiance particulier et pas un autre tout aussi audacieux ?

Pourquoi croit-on une chose mais pas une autre ? On croit, librement et sans aucune pression ou contrainte, dans deux circonstances : si votre revenu dépend de l’adoption d’une croyance particulière ; et si une foi particulière permet de compenser et de contrôler ses phobies et ses complexes psychologiques.

Dans le premier cas, il existe un aphorisme célèbre d’Upton Sinclair : « Il est difficile d’amener un homme à comprendre quelque chose lorsque son salaire dépend de son incompréhension ». Dans ce dernier cas, un bon exemple est le complexe de l’émigrant, qui oblige les émigrés et les exilés à croire sincèrement que le pays où ils ont abouti est un véritable paradis sur terre, où les rues sont pavées d’or et où le travail et un peu de chance feront de vous un millionnaire – toutes les preuves étant contraires.

Il est amusant de dire à ces gens, comme je l’ai parfois fait, que j’ai moi aussi passé de nombreuses années à vivre du mauvais côté de la planète, et que j’ai souffert de terribles nostalgies, mais qu’elles ont complètement disparu une fois que je suis rentré chez moi, où j’apprécie la compagnie de mes propres concitoyens, et j’aime vraiment ne plus avoir à craindre les flics à la gâchette facile et les avocats suceurs de sang ou de se faire arnaquer sur tous les plans, du logement aux médicaments en passant par les impôts et les services Internet. Ou plutôt, ce serait amusant… sauf que cela les rend vraiment malheureux, que leurs efforts pour cacher leur misère derrière des remarques narquoises sont vains, et que c’est méchant de faire souffrir les gens.

En bref, la foi qui est choisie librement est celle qui permet aux gens de continuer à fonctionner au jour le jour (pas nécessairement à long terme) et d’éviter l’angoisse mentale liée à leur situation incertaine ou à l’absence de bonnes perspectives. La société dans son ensemble, en tant qu’entité autorégulatrice dotée d’une certaine forme d’intelligence émergente, opte pour des idéologies (et la foi est ce qui sous-tend une idéologie particulière) qui lui permettent, dans son ensemble, de réussir ou, si cela n’est plus possible, de continuer à fonctionner pour le moment tout en limitant les conflits et les perturbations internes.

Comment l’idéologie du changement climatique catastrophique causé par les émissions anthropiques de dioxyde de carbone provenant de la combustion de combustibles fossiles (et des pets de vache) remplit-elle cette fonction dans l’Occident actuel, où elle est répandue ? Quelle est la grande transition en cours en Occident qui a permis à cette nouvelle foi de balayer la terre et de conquérir sans effort tant d’esprits ? Ce qui me vient à l’esprit, c’est l’affirmation souvent répétée selon laquelle « le capitalisme a échoué ». En effet, nous pouvons observer de nombreux points d’échec dans l’Union européenne et en Amérique du Nord :
  • La production de ressources énergétiques diminue (ou, dans le cas de la fracturation hydraulique, devient non rentable)
  • La production de ressources naturelles diminue, devient non rentable ou les deux
  • La production industrielle devient également non rentable et s’enfuit en Asie du Sud-Est, en Russie et ailleurs
  • L’agriculture ne peut être maintenue en vie que par des subventions constantes
  • La dette publique gonfle hors de toute proportion avec l’économie physique
  • Les emplois productifs diminuent et sont remplacés par des emplois de services non productifs
  • De larges segments de la population, les jeunes et les personnes d’âge moyen en particulier, se retrouvent économiquement marginalisés et viennent grossir les rangs des chômeurs de longue durée
  • Les résultats des élections deviennent de moins en moins prévisibles à mesure que les partis politiques traditionnels se scindent et perdent du pouvoir et que de nouveaux partis extrémistes et populistes émergent et gagnent du pouvoir
La société n’a aucun moyen d’arrêter ou d’inverser ces processus, qui sont causés par des facteurs objectifs tels que l’épuisement des ressources, la perte de colonies à piller, l’inadéquation de plus en plus flagrante des élites dirigeantes et la dégénérescence et la sénescence progressives générales de groupes ethniques clés et d’une population qui ne forme plus activement des familles avec des enfants et qui adopte au contraire des formes de plus en plus tordues de déviance sexuelle. Une explication réaliste de ce qui se passe, qui prendrait en compte des éléments tels que le rôle corrupteur de l’impression monétaire dans la transformation de l’argent d’une réserve de richesse en matériau de construction pour les pyramides de la dette et les combines de type Ponzi, ou la relation entre les déficits commerciaux structurels et la baisse du niveau de vie, est à la fois trop difficile à traiter pour les masses occidentales et, si elles devaient la traiter, trop insultante.

À l’époque des jours heureux de l’Europe et de l’Amérique, lorsque le capitalisme impérialiste a conquis le monde et a redirigé la plus grande partie des richesses et des ressources vers l’Europe et l’Amérique, la foi dominante était le protestantisme, et l’idéologie qui le sous-tendait était le capitalisme de libre marché. Partout où les marchés étaient jugés insuffisamment libres, comme dans le Japon féodal, un commodore Perry se présentait, menaçant de soumettre les indigènes, et la richesse coulait des marchés nouvellement libérés vers les centres impériaux. Ce processus a duré plusieurs siècles glorieux, mais il est aujourd’hui largement terminé et l’idéologie raciste et suprémaciste blanche qui avait sous-tendu la foi protestante a en grande partie disparu. Lorsque l’idéologie a disparu, la foi aussi a disparu et, dans toute l’Europe, les églises sont maintenant vides et sont démolies et remplacées par des mosquées.

Si l’idéologie islamiste semble adaptée pour remplacer rapidement les populations indigènes vieillissantes et en déclin par des importations plus viriles et plus fructueuses et pour remodeler l’Europe en un califat, ce processus a peu de chances de se poursuivre. La plupart des nouveaux arrivants ne parviennent pas à devenir productifs pour les mêmes raisons, énumérées ci-dessus, que les populations indigènes ne peuvent plus être productives, et ils ne parviennent pas à s’intégrer, car il n’y a plus grand-chose pour eux à quoi s’intégrer. Au lieu de cela, ils restent isolés et se contentent de l’assistanat mis en œuvre. Une fois que les aides ne seront plus disponibles, certains d’entre eux iront vers des pâturages plus verts tandis que les autres resteront sur place et produiront un désordre sanglant qui transformera certaines parties de l’Europe en zone interdite (un processus qui a déjà commencé en Allemagne, en France, en Suède et dans d’autres pays).

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Si le capitalisme a échoué, alors l’Occident passera du capitalisme à… quoi exactement ? Bien que le mot à la mode politique, à peine nouveau mais de plus en plus populaire, soit « Socialisme » (un gériatrique complètement socialiste nommé Bernie, actuellement en tête de la présidentielle américaine), je ne crois pas que le Socialisme soit à l’ordre du jour. La différence entre le capitalisme et le socialisme ne réside pas dans les méthodes de production de la richesse, qui sont inévitablement capitalistes, puisqu’elles nécessitent du capital, que sa source soit privée ou publique.
En fait, les économies capitalistes d’État, telles que celles de la Chine et de la Russie, semblent être un meilleur choix, car l’allocation du capital peut y être dictée par des considérations plus stratégiques que la chance, la cupidité et la peur. La différence entre le capitalisme et le socialisme réside plutôt dans la manière dont la richesse est distribuée : soit elle est autorisée à être stockée sans fin au sommet (jusqu’à ce qu’il soit temps de sortir à nouveau les guillotines), soit elle est faite pour servir le bien public en favorisant le bien-être de la société et en aidant au développement d’une méritocratie nationale.

Mais comme, pour les raisons énumérées ci-dessus, la création de richesses dans les pays occidentaux est désormais compromise, il n’y aura pas beaucoup de richesses à distribuer, de sorte que le choix entre capitalisme et socialisme n’est pas vraiment un choix. Les partisans de Bernie parlent beaucoup de voler les riches et de distribuer le butin, mais le problème avec ce plan est que le butin consiste maintenant en grande partie en des pyramides de dettes et des combines à la Ponzi conçues pour donner aux riches une apparence de richesse sur papier, et ce papier se transformera en cendres dès qu’un effort sera fait pour le dépenser réellement pour quelque chose de physique. Ainsi, le socialisme n’est pas un choix valable. Quel est donc le choix alors ?

Le seul choix évident, confirmé par l’observation, est le parasitisme : la vie d’un ver intestinal baignant dans un flot de nourriture gratuite. Le parasite peut avoir un large choix d’activités, toutes improductives, allant d’activités peu lucratives comme le toilettage des chiens, les cours de yoga, le service de bar ou la préparation de café hors de prix, à des activités totalement non rémunératrices comme s’habiller, se faire des selfies et les afficher sur Instagram. Le flux de nourriture gratuite peut prendre la forme d’un revenu minimum garanti ou d’autres formes de dépenses sociales qui, bien qu’elles soient de plus en plus maigres, parviennent à maintenir le corps et l’âme ensemble pour le moment.

Les parasites ne sont pas responsables de leur parasitisme, puisque chaque type d’activité productive qu’ils tentent de lancer est automatiquement contrecarré par une vaste armée d’autres parasites présents à tous les niveaux de gouvernement, dans chaque cabinet d’avocats et dans chaque groupe industriel, tous exigeant le respect de réglementations déraisonnables, dont la moindre n’est pas liée aux émissions de dioxyde de carbone (qui, en Europe, sont désormais taxées). Ce sont des parasites non pas par choix mais par nécessité. Sans doute, le sentiment d’impuissance et d’inutilité que cette prise de conscience produit est-il psychologiquement destructeur (comme l’attestent les taux déjà élevés et croissants de toxicomanie, de dépression et de suicide).

Dans ces conditions, une idéologie qui dirait aux parasites qu’ils ne sont en fait pas du tout des parasites mais de vaillants guerriers luttant pour sauver la planète d’une catastrophe imminente serait la bienvenue. C’est là que le culte apocalyptique du réchauffement climatique est venu à la rescousse émotionnelle des parasites. Il s’avère soudain que le déclin industriel et la baisse de la production d’énergie peuvent être considérés comme un signe de vertu : ces industries maudites sont des entités impures, maudites, infernales, maléfiques à tous égards, et c’est ce qui tue la planète. Par conséquent, s’en débarrasser est vertueux et pieux, et si le résultat est de frissonner dans le noir, alors c’est le noble sacrifice que l’on doit faire pour le bien de la planète entière. Si votre père a extrait du charbon ou foré pour l’industrie du pétrole, mais que vous êtes un styliste pour chien, alors c’est tout simplement splendide, parce que votre père a travaillé pour ruiner la planète, mais vous, vous travaillez pour la sauver !

L’étape suivante consiste à déclarer que seuls les gens bons et vertueux méritent d’être libérés des contingences et de vivre la belle vie comme parasites. Ce sont eux qui utilisent uniquement l’énergie « renouvelable » et « durable » des panneaux solaires et des éoliennes, alors que tous les malfaiteurs qui produisent et distribuent l’énergie à base de combustibles fossiles sont par définition ceux qui tuent la planète et doivent donc être punis par des amendes, des droits et des taxes sur les émissions de dioxyde de carbone. La plupart des revenus qu’ils en tirent peuvent alors être consacrés à des installations éoliennes et solaires « propres« , tandis que le reste peut être distribué aux stylistes canins sous-employés, qui pourraient alors survivre vertueusement en tant que parasites sur les gains des méchants destructeurs de la planète.

L’idéologie du réchauffement climatique, ainsi que le culte apocalyptique qu’elle sous-tend, est une solution à court terme pour préserver la stabilité psychologique de la société occidentale. Elle offre une explication acceptable à la crise croissante des économies physiques de ces sociétés. Elle fournit également le fondement moral de la tentative acharnée mais futile de voler les ressources des nations riches en combustibles fossiles impurs qui refusent de sauver la planète et de réorienter ces ressources vers des fins vertueuses telles que les installations éoliennes et solaires.

Ce culte apocalyptique du réchauffement climatique n’est certainement pas l’une des choses suivantes :
  • Ce n’est pas une tentative de sauver la planète car le changement climatique est constant, avec ou sans influence humaine. Son avenir ne peut être prédit avec précision car la science est faible lorsqu’il s’agit de systèmes autonomes non linéaires et variables dans le temps, alors que le dioxyde de carbone est un gaz utile qui fertilise toute la vie végétale de la planète et améliore le rendement des cultures.
  • Ce n’est pas une tentative de se préparer à la famine énergétique qui se profile à l’horizon. Elle n’offre aucun moyen de résoudre les problèmes actuels liés aux futurs approvisionnements en énergie. Par exemple, ce serait une bonne idée d’aider la Russie à perfectionner la technologie du cycle fermé du combustible nucléaire, qui est assez avancée, et qui permettra aux centrales nucléaires de fonctionner pendant des siècles sur le grand stock d’uranium appauvri qui a déjà été extrait et raffiné, et aussi de brûler pratiquement tous les déchets nucléaires de haute activité. Au lieu de cela, les ressources sont réorientées vers des projets futiles tels que les installations éoliennes et solaires, qui ont une durée de vie très limitée et ne peuvent être remplacées que par des procédés de fabrication qui nécessitent l’utilisation de combustibles fossiles et d’autres ressources non renouvelables. La famine énergétique est déjà là, et se manifeste comme un problème d’accessibilité à l’énergie dans les pays à court d’énergie comme les États-Unis. Dans ces pays, la fracturation hydraulique produit encore beaucoup de pétrole, mais ce n’est pas le bon type de pétrole pour fabriquer du diesel et du carburant pour avions, et cela entraîne un flux constant et croissant de faillites d’entreprises parce que l’industrie de la fracturation ne peut pas atteindre le seuil de rentabilité avec un pétrole à 60 dollars le baril. En conséquence, les États-Unis sont aujourd’hui le deuxième importateur de pétrole russe. Les campagnes occidentales visant à acquérir le pétrole manquant par le vol échouent toutes : la tentative de voler le pétrole du Venezuela n’a abouti à rien, la production pétrolière de la Libye est à zéro, le vol du pétrole irakien se heurte à des problèmes et, alors que les États-Unis continuent de voler le pétrole de la Syrie, c’est certainement une petite affaire et un signe de désespoir. Pendant ce temps, la compagnie russe Rosneft est extrêmement rentable, produit près de 6 millions de barils/jour à 3,2 $/baril, a un taux de remplacement des réserves de 1,8 en raison de nouvelles découvertes et est le plus grand contributeur fiscal au budget fédéral russe.
  • Il ne s’agit pas de permettre de survivre aux conséquences d’une dislocation économique extrême et de la rupture des chaînes d’approvisionnement mondiales, car la plupart des nouvelles installations d’énergie renouvelable sont trop sophistiquées pour pouvoir être entretenues à l’aide de composants d’origine locale et leur réparation et remplacement dans de telles conditions deviendra impossible. Pour l’instant, le culte du réchauffement climatique oblige les services publics à installer des milliards de dollars d’équipements défectueux : pratiquement toutes les installations d’énergie alternative sont conçues pour alimenter les réseaux électriques existants, qui doivent de plus en plus souvent être alimentés par les turbines à gaz naturel à cycle unique, plutôt peu rentables. Ces dernières, à l’exception des installations hydroélectriques, sont le seul moyen de compenser l’énergie intermittente et irrégulière produite par l’énergie éolienne et solaire. Les centrales nucléaires, les centrales au charbon et les centrales à gaz à cycle combiné, plus efficaces, ne peuvent pas monter et descendre en puissance assez rapidement pour compenser les fluctuations aléatoires de la production des parcs éoliens et solaires. Il y a actuellement une surabondance de gaz naturel provenant de l’explosion de la très temporaire fête du slip issue de la fracturation hydraulique aux États-Unis, où de plus en plus de puits qui devaient produire du pétrole aussi bien que du gaz ne produisent plus que du gaz. À plus long terme, le gaz naturel va se raréfier et devenir plus cher. Le résultat inévitable à plus long terme est une panne de réseau, où les parcs solaires et éoliens resteront inutilisés parce qu’il n’y aura plus de réseau pour les alimenter.
Ce n’est que récemment que j’ai réalisé que ce culte écologiste de l’apocalypse est en fait un culte de l’apocalypse inspiré par les délires fous de certains monstres scientifiques marginaux et suralimenté par le besoin psychologique de compenser l’inévitabilité de la dégradation et de l’effondrement économique et social en cours. Dans les années 1980, ils ont fait irruption sur la scène, tentant de prouver que nous allons tous mourir à coup sûr, car il existe une corrélation entre les émissions de dioxyde de carbone et le réchauffement du climat de la Terre. Il s’est alors avéré que leurs modèles étaient incorrects et que la planète se refroidissait en fait. Le problème a donc été rebaptisé à la hâte « changement climatique mondial » et la lutte contre ce phénomène s’est poursuivie comme auparavant. Mais le fait que ces folles divagations se soient avérées incorrectes n’a dérangé personne, car elles ont fourni une idéologie si parfaite pour une société qui tentait de passer du capitalisme au parasitisme.

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La vérité est que ce qui passe pour la science climatique occidentale dominante n’est pas de la science ; c’est une tentative de faire avancer un programme politique en utilisant un ensemble de postulats idéologiques formulés dans un langage à consonance scientifique. De nombreuses personnes, qui tentent de donner un sens à ce gâchis par elles-mêmes, sont induites en erreur par les soi-disant « négationnistes du changement climatique » – ceux qui tentent de s’opposer à ce jonglage politique en « démystifiant » les diverses affirmations des climatologues. Le problème ne réside pas dans leurs revendications spécifiques, mais dans la disposition hystérique qui les oblige à faire de telles revendications. Démystifier leurs revendications, c’est comme débattre avec quelqu’un qui est violemment fou ou discuter des conditions de financement avec quelqu’un qui vous a volé votre portefeuille.

Bien que la tentative de transition du capitalisme au parasitisme soit vouée à l’échec, pour l’instant, le culte apocalyptique du réchauffement climatique a donné naissance à une mafia du changement climatique dans tout l’Occident qui s’est implantée dans les gouvernements, les entreprises, les universités et la presse. Les scientifiques ne peuvent pas remettre en question sa validité, car ceux qui le font perdent leurs subventions et leur emploi et deviennent d’anciens scientifiques déshonorés dont la voix n’est plus autorisée à être entendue. Les politiciens ne peuvent pas non plus le faire parce que leurs électeurs n’ont que faire de la vérité et qu’ils ont besoin d’explications simples qui font de leur appauvrissement et de leur dégradation continus une nécessité vertueuse et salvatrice pour la planète. Les journalistes qui tentent d’offrir une vision équilibrée de l’histoire du réchauffement climatique sont sûrs d’être qualifiés de « trolls russes » et évincés.

Quant à ceux qui se trouvent en dehors de l’Occident, en particulier dans les pays encore riches en ressources, socialement stables et en expansion économique, repousser l’assaut des membres de la secte apocalyptique occidentale du réchauffement planétaire qui tentent de leur imposer des politiques de « vol à l’arraché » restera une tâche essentielle. Ces fanatiques continueront à recruter et à former des idiots utiles parmi les habitants du pays, puis à utiliser l’argent et la pression internationale pour les installer à des postes de pouvoir.

Rien de tout cela ne fonctionnera. Le front occidental lui-même s’est fissuré et les nations occidentales seront de plus en plus enclines à se sauter à la gorge les unes les autres et incapables de formuler des politiques à l’égard du reste du monde. Le terme « Occidentalisme » a fait l’objet d’un badinage lors de la récente conférence de Munich sur la sécurité : il n’y a plus d’Occident, plus de programme commun. Il ne reste plus que quelques Occidentaux qui débitent toutes les absurdités qu’ils souhaitent tout en s’ignorant les uns les autres. Ces groupes sont toujours capables de causer des problèmes internationaux, mais ils ne font que faire perdre du temps à tout le monde.

Capture-d%u2019écran-2018-03-04-à-17.37.07-234x350.pngTenter de s’engager de manière constructive avec les membres de la secte apocalyptique du réchauffement climatique n’est pas la bonne approche. La bonne approche consiste à rejeter le sort des climatologues occidentaux comme étant une bande d’hommes d’affaires politiques pires qu’inutiles gaspillant des subventions ; à se servir des résultats de la recherche scientifique réelle et à s’informer sur les raisons pour lesquelles le climat de la Terre change constamment, a changé pendant des millions d’années et changera encore pendant des millions d’années et, enfin, à reconnaître la secte apocalyptique du réchauffement climatique pour ce qu’elle est – une secte – et à mettre autant de distance que possible entre ses membres et vous-même. C’est un jeu de patience ; éventuellement, les aspirants parasites occidentaux seront obligés de réaliser que leur appel à la vertu n’atteignant pas le résultat escompté, ils devront descendre de leur cheval de bataille du réchauffement climatique et commencer à faire ce que les parasites sociaux doivent normalement faire : mendier.

Dmitry Orlov

Le livre de Dmitry Orlov est l’un des ouvrages fondateurs de cette nouvelle « discipline » que l’on nomme aujourd’hui : « collapsologie » c’est à-dire l’étude de l’effondrement des sociétés ou des civilisations.

[Crédit de recherche : Stanislav Bezgin]

Le “droit anglo-saxon” et l’absolutisme financier

Je vous propose  :
. d’analyser comment le droit anglais a historiquement été mis, de façon institutionnelle, au service des puissants ;
. avant d’examiner comment la puissance politique est devenue une puissance économique ;
. pour enfin considérer la conclusion qui est que la domination internationale du droit anglo-saxon est la promesse de disparition de la civilisation et le plus sûr chemin vers l’esclavagisme de tous.

Le Parlement anglais : une organisation politique au service des puissants

Le Parlement anglais est l’héritier direct des institutions issues de la Magna Carta ; de quoi parle-t-on vraiment ? La Magna Carta apparue en 1215 quasi immédiatement abrogée a ressurgi en 1216 avant d’être amendée et complétée d’une loi domaniale (Charte de Forêt) en novembre 1217. Une quatrième version voit le jour en février 1225, qui valide la disparition de la moitié de celle promulguée en 1215 ; cette Charte nouvelle version, confirmée solennellement le 10 novembre 1297, sera désormais connue sous le nom de Magna Carta.


La Magna Carta brandie comme l’arme démocratique absolue est en réalité la manifestation d’une lutte de la féodalité contre le pouvoir royal centralisateur. Elle n’est pas un instrument du peuple contre les puissants mais un instrument des puissants seigneurs contre le pouvoir royal unificateur. Il s’agit en réalité de retirer au Roi, en tant qu’organe politique central, l’essentiel ou une grande partie de ses prérogatives pour les donner à un conseil de grands féaux, ou grands aristocrates appelé « Conseil des Barons », afin de limiter et finalement contrôler le pouvoir Royal. Le peuple, qui n’a rien à voir dans cette guerre entre grands aristocrates, n’a strictement rien gagné à la proclamation de ladite Charte.


C’est précisément ce conseil de grands féodaux, initialement appelé « Conseil des Barons », qui se transformera peu à peu en Parlement. Ledit Parlement est, dès le départ, fonctionnellement, aussi peu fondateur de la « démocratie » au sens de gouvernement par le peuple et pour le peuple, que l’esclavagisme serait la cause ultime de la liberté.


Les principes du « droit à un procès équitable » et « d’égalité universelle » devant la loi seront introduit dans la Magna Carta en 1354.

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Ce dernier principe dit « d’égalité universelle » est une pure « pétition de principe » non contraignante, c’est-à-dire non juridiquement sanctionnée. Il ne sera, par exemple, pas en mesure de justifier, au XVIIème siècle, la suppression de l’esclavage sur le territoire anglais.
Par ailleurs, il faut insister sur le fait que la proclamation du « droit à un procès équitable » concernait aussi peu le peuple, que la composition du Parlement issu du Conseil des Barons de la Magna Carta. Seuls les puissants, et de plus en plus, à partir du XIIème siècle, les bourgeois des villes, avaient l’arme procédurale à leur disposition car la justice médiévale anglaise s’est construite, ab initio, comme une justice de classe.


Considérer le parlement anglais comme un organisme représentant la démocratie est une simple imposture politique ; en réalité, le Parlement anglais a toujours été chargé de mettre en musique juridique la volonté des puissants : d’abord des puissances féodales, puis des puissances financières qui les ont remplacées.


Le « droit » issu du Parlement anglais est en réalité un droit d’entre-soi, un droit oligarchique qui se fomente plus sûrement à la City of London, centre financier et économique du Royaume, ou dans les « clubs » chers aux anglais, que dans l’enceinte officielle d’un Parlement représentant l’intérêt populaire. Le Parlement ne fait, en réalité le plus souvent, conformément à sa mission d’origine, qu’entériner des solutions pré-constituées dans le silence des couloirs et des cabinets ; on parle à ce propos de « lobbying ».


Cette analyse générale n’est pas linéaire et l’on voit de ci de là, en Angleterre, certains errements de députés qui manifestent ouvertement leur opposition à des projets de lois. Plus ces errements seront fréquents et se multiplieront, plus vite le carcan institutionnel du parlementarisme volera en éclat, et la démocratie réelle pourra alors pointer son nez en Angleterre…

Le « droit anglais » : un principe de réglementation au service des puissants


Revenons un instant sur les particularités du droit anglo-saxon, en tant qu’héritier direct du droit anglais, et sur les conditions de son développement à compter du XVIème siècle.
Au cours du temps, est apparu une divergence fondamentale, de nature conceptuelle, dans l’évolution du « droit » entre l’Angleterre et l’Europe continentale.


A la suite de l’effondrement de l’empire romain, le droit s’est développé en Europe, autour de la double hélice du pouvoir temporel d’une part et du pouvoir spirituel d’autre part. Par pouvoir temporel, il faut comprendre l’aristocratie organisée autour du Roi compris comme le premier d’entre ses pairs (Primus inter pares). Par pouvoir spirituel, il faut comprendre le catholicisme hiérarchisé et organisé à Rome – avec quelques exceptions historiques – autour du pape.
En 1531, l’Angleterre a fait sécession vis-à-vis de cette organisation socio-politique continentale lorsque le Roi Henri VIII, représentant de l’ordre temporel, décida de prendre le pas sur le pouvoir spirituel en le soumettant à sa propre volonté.

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L’église anglicane – dite catholique réformée c’est-à-dire à mi-chemin entre catholicisme et protestantisme – est née de la scission de l’Angleterre opérée par le Roi Henri VIII avec le pape Clément VII qui refusa obstinément d’annuler son mariage avec Catherine d’Aragon (afin de permettre audit Henry VIII d’épouser Anne Boleyn). A partir de cette date, l’Église anglaise n’est plus soumise à l’autorité du pape catholique romain mais de l’archevêque de Cantorbéry, lequel est, en réalité totalement dépendant du pouvoir temporel, c’est-à-dire du Roi d’Angleterre.
Cette réunion des pouvoirs temporel et spirituel n’a pas eu lieu en Europe continentale où, tout au contraire, chacun des deux pouvoirs temporel et spirituel est resté – du moins jusqu’à la révolution de 1789 – concurrent et indépendant, de force relativement égale (si on lisse l’histoire qui a vu successivement la prééminence de l’un des deux ordres sur le second, et vice versa). La porosité structurelle liée au fait que les grandes familles d’aristocrates occupaient, de facto, les postes de dignitaires dans ces deux Ordres – Ordres politiques au sens où ils structuraient effectivement l’organisation de la Société – n’a pas eu pour conséquence une normalisation des intérêts de ces Ordres, qui sont historiquement restés distincts et concurrents.


En Europe continentale le pouvoir temporel avait toujours dû composer avec le pouvoir spirituel, et réciproquement ; en outre, ces deux pouvoirs avaient pour caractéristique d’être organisés de façon hiérarchique, c’est-à-dire verticale, ce qui leur conférait une force sociale et politique équivalente. Il en est résulté que le pouvoir normatif des autorités temporelles, seigneurs et Roi compris, a toujours été limité par le pouvoir normatif de l’autorité spirituelle centralisée à Rome sous l’autorité du pape.


Cette double compétence normative structurelle a sans doute été, depuis la disparition de l’Empire Romain, le seul réel point commun des différents pays européens. Nous avions donc, de façon ontologique, en Europe continentale, une organisation politique naturellement organisée autour de l’idée de contre-pouvoirs. Cette organisation politique et sociale qui a caractérisé la période du Moyen-Âge en Europe est la raison principale qui fait que l’ancien régime était, structurellement, beaucoup moins absolutiste que ne le sont les prétendus « régimes démocratiques » actuels, discrètement fondés sur la domination des capitaux, et calqués sur les préceptes dérivés du droit anglais.

 

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Si le droit anglo-saxon est aujourd’hui fondé sur la prééminence financière et économique, il est, ontologiquement depuis le XVIème siècle, mis au service exclusif des puissants.
Ce droit ne relève pas d’un quelconque effort intellectuel ou collectif visant à fluidifier et faciliter la vie en commun, il est tout simplement la mise en forme écrite de la domination des puissants, aristocrates dans un premier temps, puis financiers depuis Cromwell.


La fusion, en 1531 en Angleterre, des pouvoirs temporel et spirituel a engendré l’émergence d’une volonté impériale par l’alliance du fer et de l’argent. Dans ce contexte, Oliver Cromwell (1599 – 1658) a élaboré le système politique dans lequel l’hégémonie impériale est financée par les banquiers. Ces banquiers, jusqu’alors installés en Hollande à la suite de leur expulsion d’Espagne sous le règne du Roi Ferdinand et de la Reine Isabelle – suite à la signature du décret de l’Alhambra le 31 mars 1492 -, ont dès lors commencé à s’intégrer massivement au pouvoir politique temporel anglais.


Selon la « loi naturelle » qui veut que « celui qui donne est au-dessus de celui qui reçoit », cette alliance du fer et du portefeuille a, à son tour, historiquement et mécaniquement, donné naissance à la suprématie des détenteurs de capitaux sur le pouvoir politique. Cette suprématie s’est affirmée au cours des XVIIème et XVIIIème siècle par le financement, par les puissances d’argent, des différentes Compagnies des Indes qui agissaient pour le compte des États, en bénéficiant du monopole de la force publique.


Historiquement mis au service du seul pouvoir temporel, le « droit » anglo-saxon s’est peu à peu, à la mesure de la prise du pouvoir politique par les puissances d’argent, mis au seul service des principaux détenteurs de capitaux. Il ne faut donc pas s’étonner de l’absolutisme de la domination actuelle.


Cette évolution, commencée en Angleterre, a vu la France être sa première victime dès 1789 ; elle s’est répandue dans le monde entier au cours des XVIIIème, XIXème et XXème siècles.
Cette véritable « révolution » qui a eu lieu en France en 1789 s’est peu à peu répandue en Europe et dans le monde pour finir par remettre en cause l’équilibre politique post impérial (en référence à l’Empire Romain) issu de l’Europe du Moyen-Âge.


Le « Nouvel Ordre Mondial », appelé de leurs vœux par les tenanciers du système économique global qui ont pris le pouvoir effectif au XVIIIème siècle, est le résultat de la longue évolution décrite ci-dessus. Notons d’ailleurs que la devise « Novus Ordo Seclorum », issue du Grand Sceaux des États-Unis dessiné en 1782, a été repris, en 1935, sur les billets de 1 dollar.


Ce « Nouvel Ordre Mondial », qui n’est donc en rien « nouveau », s’apparente à l’anéantissement complet de ce que l’on entendait traditionnellement par le terme de « civilisation », qui suppose un développement collectif et repose, fondamentalement, sur un équilibre des forces et des pouvoirs. Aucune civilisation ne peut naître et prospérer dans le contexte de l’absence pérenne de contre-pouvoirs politiques effectifs.


Il faut bien comprendre que la réunion, au XVIème siècle, en Angleterre, des pouvoirs spirituel et temporel entre les mains du Roi d’Angleterre a pavé la route anglaise vers un impérialisme dominé par les puissances d’argent. La route anglaise a, à son tour, via la domination monétaire et l’idéologie britannique qu’elle a imposé au reste de l’humanité, pavé la route mondiale vers l’impérialisme financier absolu.


L’intégrisme financier actuel, juridiquement matérialisé par la suprématie du droit anglo-saxon, est le descendant direct, l’héritier fatal, de l’absolutisme du pouvoir anglais qui, en 1531, a fusionné les pouvoirs temporel et spirituel, faisant ainsi disparaître la réalité des contre-pouvoirs.
En 1600, la East India Company acte le début du remplacement de l’aristocratie terrienne par les puissances d’argent au sein du pouvoir Anglais.


Depuis le début du XVème siècle, l’époque dite des Grandes Découvertes et des grandes aventures maritimes, les détenteurs de capitaux n’ont eu de cesse de développer leur contrôle discret, par la mise en œuvre générale du concept d’anonymat.


Ce concept d’anonymat, mis en musique au double niveau économique et politique, a connu son premier réel grand succès avec les « Compagnies des Indes », qui ont allègrement pratiqué la confusion du pouvoir politique et du pouvoir économique.

East_India_Co_Blason.jpgSans surprise, la première Compagnie des Indes, la East India Company, est d’origine anglaise.
En quelques sortes, les Compagnies des Indes préfigurent la distinction, aujourd’hui entrée dans les mœurs économiques occidentales, entre les bénéfices, largement privés, et les charges, financées par la collectivité publique. Avec la précision que, dès l’avènement des différentes Compagnies des Indes, les responsabilités civiles, pénales et politiques des intervenants disparaissent dans le monopole d’État.


Les compagnies des Indes sont le premier modèle dans lequel les détenteurs réels du pouvoir, ceux qui profitent de façon ultime des bénéfices des opérations, sont très largement à l’abri de toute mise en cause juridique.


Les détenteurs du pouvoir capitalistique, vainqueur par KO du pouvoir politique, revendiquent aujourd’hui, de façon « naturelle », l’officialisation politique et juridique de la réalité de leur prise de pouvoir. Fatalement, ce pouvoir économique caché derrière les multiples faux semblants de l’anonymat capitalistique et du parlement représentatif devait, tôt ou tard, revendiquer officiellement le pouvoir qu’il a officieusement conquis au fil des siècles.
Les partisans du « Nouvel Ordre Mondial » ou « Novus Ordo Seclorum », encore appelé « New World Order » sont en réalité les émissaires du pouvoir économique caché.

La domination anglo-saxonne du monde actuel : « de l’absolutisme financier à l’esclavagisme pour tous »


La fusion, à la mode anglaise, du pouvoir temporel et du pouvoir spirituel a fait disparaître l’équilibre des pouvoirs qui a, seul dans l’histoire du monde, permis l’émergence de la liberté individuelle et, notons-le, de la « bourgeoisie commerçante » en tant que force politique.
Car l’émancipation populaire n’a pu, en occident, voir le jour qu’en raison de l’instable équilibre politique entre pouvoir temporel et pouvoir spirituel.


Plus récemment au XXème siècle, et toujours sous l’influence néfaste des banquiers globalistes, l’élimination de tout contre-pouvoir est devenue internationale.


Ayant disparu dans l’organisation interne des États occidentaux, un contre-pouvoir a toutefois existé de façon non institutionnelle depuis la seconde Guerre Mondiale au travers de l’antagonisme international des blocs de l’Est communiste et de l’Ouest libéral. A la chute de l’Union Soviétique, ce contre-pouvoir informel qui existait néanmoins de facto sur la scène internationale a, à son tour disparu, mettant à nouveau en lumière la cruelle inexistence de contre-pouvoir politique interne aux États occidentaux.


Paradoxalement et de façon ironique, c’est sous les coups de boutoirs répétés de la « liberté individuelle », elle-même manipulée à l’extrême, que disparaît la civilisation occidentale caractérisée par la liberté individuelle et par la liberté politique des masses populaires. Rappelons incidemment que l’ultra-individualisme, revendiqué par des mouvements comme les « LGBT », les « droits de l’enfant », « l’éducation sexuelle dès le plus jeune âge », est l’aboutissement logique de la domination politique absolue des principaux détenteurs de capitaux : ces derniers utilisant à leur avantage exclusif le principe de bonne politique consistant à « diviser pour mieux régner ».


Diviser chaque humain en une entité isolée de toute composante sociale pérenne et, au-delà, diviser l’humain et la vie en des entités physiques autonomes, est l’une des armes les plus redoutables utilisées par les tenanciers du pouvoir économique global pour asservir l’humanité. En effet, cette méthode d’asservissement appelée « diviser pour mieux régner » n’est pas seulement utilisée, de manière géopolitique, pour diviser les peuples et les nations mais également, de façon beaucoup plus sournoise et dangereuse, d’un point de vue politique pour faire de chaque humain une entité instable dépourvue de tout supports émotionnels et affectifs stables ; l’humain devenant dès lors un atome aisément manipulable, analogue à un « objet » qu’il convient d’utiliser.


Le contrôle du phénomène politique par les principaux détenteurs de capitaux a permis à ces derniers de se rendre les maîtres absolus du concept réglementaire. Ils ont ainsi, peu à peu, sur toute la surface du globe imposé l’anonymat de leurs actions en développant de façon institutionnelle les intermédiations capitalistiques opaques (paradis fiscaux et autres structures juridiques opaques sur le modèle des trusts anonymes), interdisant toute recherche en responsabilité. La multiplication exponentielle des intermédiaires financiers a, à son tour, mécaniquement permis un resserrement létal de l’emprise des financiers sur tous les aspects de la vie en commun. Par l’imposition au niveau international de leurs règles du jeu économico-financier, les banquiers globalistes à la manœuvre ont réussi le tour de force d’imposer une unification des modes de fonctionnement, préalables nécessaires à l’élaboration d’un gouvernement mondial.


Dans ce contexte d’accaparement du pouvoir, il faut comprendre que le « droit anglo-saxon », est une arme brandie comme un bouclier antisocial et anti-national par les tenanciers du pouvoir économique réel. Le « droit-réglementation » à la mode anglo-saxonne sert à la fois de prétexte et de justification au renforcement de l’absolutisme financier.

Valérie Bugault est Docteur en droit, ancienne avocate fiscaliste, analyste de géopolitique juridique et économique.

mardi, 03 mars 2020

Flüchtlingskrise 2.0: Die Europäische Union muss sich abschotten!

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Torsten Groß:

Flüchtlingskrise 2.0: Die Europäische Union muss sich abschotten!

Ex: https://kopp-report.de

Was kritische Beobachter schon lange befürchtet haben, ist nun Realität geworden: Der von Bundeskanzlerin Angela Merkel 2016 eingefädelte Flüchtlingspakt zwischen der EU und der Türkei ist geplatzt. Am Samstag hat der türkische Präsident Recep T. Erdogan verkündet, sein Land habe die Tore nach Europa geöffnet. Seitdem strömen Zehntausende von Migranten an die knapp 200 Kilometer lange Landgrenze zwischen der Türkei und Griechenland in der Provinz Edirne.

Nach Angaben der UNO sollen sich allein am Grenzübergang Pazarkule bereits am Samstag 13.000 Flüchtlinge eingefunden haben, von denen viele aber nicht aus Syrien stammen sollen, wie ein griechischer Polizeisprecher mitteilte. Am Sonntag sind noch einmal Tausende hinzugekommen, die teilweise mit Bussen kostenlos nach Edirne gebracht wurden. Sie alle hoffen, nach Griechenland und damit in die EU zu gelangen, um von dort aus ihre Reise nach Mitteleuropa und vor allem ins gelobte Deutschland fortsetzen zu können. Die Türkei beherbergt allein 3,6 Millionen Vertriebene aus Syrien. Hinzu kommt eine nicht näher bekannte Zahl von Zuwanderern aus Vorderasien (Irak, Afghanistan, Pakistan u. a.), deren Ziel ebenfalls Europa ist.

Die griechische Regierung ließ verlauten, dass die Polizei am Wochenende rund 10.000 Migranten daran gehindert habe, unerlaubt einzureisen. Grenzpolizei und Sondereinheiten der Bereitschaftspolizei setzten Tränengas und Blendgranaten ein, aggressive Migranten warfen Steine auf die Beamten. Nach griechischen Angaben gelang es 130 Personen die Grenze zu überwinden, die aber umgehend festgenommen werden konnten.

Die Behörden betrachten bis auf weiteres jeden Grenzübertritt als illegal. Ob die genannten Zahlen zutreffen, ist strittig.

Andere Quellen berichten, dass bereits Tausende von Einwanderungswilligen griechisches Territorium erreicht haben.

Der türkische Innenminister Süleyman Soylu twitterte am Sonntag, bis zum Morgen hätten 76.358 Menschen die türkische Seite der Grenze bei Pazarkule überschritten. Diese Angabe dürfte deutlich zu hoch gegriffen sein – noch.

Denn es kommen ständig neue Migranten nach. Ob die Sicherheitskräfte in Griechenland und im benachbarten Bulgarien, das ebenfalls zur Europäischen Union gehört, dem gewaltigen Ansturm noch lange werden standhalten können, ist offen.

Die EU-Grenzschutzbehörde Frontex zeigt sich in einem vertraulichen Bericht skeptisch. Man erwartet eine weitere Zuspitzung der Krise und befürchtet »Massenmigrationsströme«, die sich aus der Türkei kommend in Richtung Griechenland bewegen. Selbst wenn die türkischen Behörden wider Erwarten versuchen würden, Grenzübertritte zu verhindern, wäre die durch Erdogans Ankündigung ausgelöste Wanderungswelle kaum noch zu bremsen, so die Einschätzung der Behörde. Frontex hat die Alarmstufe für alle EU-Grenzen zur Türkei auf »hoch« gesetzt und Verstärkungen nach Griechenland geschickt, um die dortigen Sicherheitskräfte zu unterstützen.

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Die Menschen versuchen aber nicht nur auf dem Landweg, sondern auch mit Booten Griechenland über das Ägäische Meer zu erreichen. Werden sie hier von der griechischen Küstenwache aufgegriffen, müssen sie auf griechisches Staatsgebiet und damit in die EU gebracht werden, weil die Türkei ihre Rücknahme verweigert. In den letzten Tagen hat die unruhige See viele Flüchtlinge davon abgehalten, die Überfahrt zu riskieren. Doch das wird sich ändern.

Es ist also nur eine Frage der Zeit, bis zehntausende oder gar hunderttausende Migranten aus der Türkei in Griechenland ankommen, um von dort aus ihren Weg nach Zentraleuropa fortzusetzen. Ob die griechischen Sicherheitskräfte bereit und in der Lage sind, sie daran zu hindern, erscheint zweifelhaft.

Ankara begründet den Bruch des EU-Türkei-Abkommens damit, dass sich die Europäische Union nicht an die Abmachung gehalten habe und man nicht länger in der Lage sei, die im Land befindlichen Flüchtlinge zu versorgen. In Wahrheit setzt die türkische Regierung die Grenzöffnung als ein diplomatisches Druckmittel ein, um die Unterstützung von EU und NATO für ihre völkerrechtswidrige Intervention in Nordsyrien zu erpressen, die jetzt in der Provinz Idlib zu einem Konflikt mit Russland auszuarten droht, das Bündnispartner des syrischen Assad-Regimes ist.

51PVKguBzjL._SX318_BO1,204,203,200_.jpgAußerdem wollen die Türken mehr Geld aus Brüssel, weil das militärische Vorgehen Syriens gegen islamistische Rebellen in der Region den Flüchtlingsdruck auf die Türkei deutlich erhöht hat. Diese Mittel sollen nicht wie bislang in konkrete Hilfsprojekte für die Geflohenen, sondern direkt an den türkischen Staat fließen. Beobachter vermuten, dass damit die von Ankara gewollte Sicherheitszone in Nordsyrien finanziert werden soll. Dorthin will man in der Türkei lebende syrische Flüchtlinge umsiedeln. Denn die türkische Bevölkerung steht den Vertriebenen aus dem Nachbarland, die man als Konkurrenten um Wohnungen und Arbeitsplätze betrachtet, zunehmend ablehnend bis feindselig gegenüber. Weil die EU dieses Vorhaben nicht unterstützt, schickt Ankara die ungebetenen Gäste nun in Richtung Europa, um Brüssel zum Einlenken zu zwingen.

Erdogan nutzt also die »Migrationswaffe«, um seine politischen Ziele durchzusetzen.

Europa droht eine neue Flüchtlingswelle, die den Massenansturm von Migranten im Jahre 2015 sogar noch in den Schatten stellen könnte. Denn in der Türkei leben wie beschrieben ungefähr 4-5 Millionen Zuwanderer, von denen die allermeisten nach Mitteleuropa und hier vor allem nach Deutschland wollen, wo sie auf ein besseres Leben hoffen. Dabei dürfte es aber nicht bleiben. Vielmehr könnte die Türkei dauerhaft zum Transitland für Menschen aus Asien und auch Afrika auf ihrem Weg in die EU werden.

Die Aufnahme eines weiteren Millionenheers von Wirtschafts- und Armutsmigranten könnten die Staaten Mitteleuropas nicht verkraften, weder finanziell noch logistisch. In Deutschland hat man noch nicht einmal die Folgen die Migrationskrise von 2015 bewältigt. Das zeigt u. a. die große Zahl von Arbeitslosen und Hartz-IV-Empfängern unter den Asylsuchenden, aber auch die überproportional hohe Kriminalitätsbelastung in dieser Zuwanderergruppe. Es fehlt hierzulande schon jetzt an bezahlbarem Wohnraum, an Lehrern, Sozialarbeitern und Kita-Plätzen. Anders als vor fünf Jahren ist die deutsche Wirtschaft angeschlagen, es droht eine Rezession, was die Integration von Flüchtlingen zusätzlich erschwert. Dazu trägt auch die rasante Verbreitung des neuartigen Corona-Virus in Deutschland und der Welt bei. Staat und Gesellschaft werden alle Kräfte aufwenden müssen, um diese gefährliche Epidemie und ihre Folgen in den Griff zu bekommen.

In dieser Situation wäre der unkontrollierte Zustrom von Millionen Menschen mit zumeist nur geringer Qualifikation eine Katastrophe, die unabsehbare soziale, gesellschaftliche und politische Verwerfungen nach sich ziehen würde. Es muss deshalb alles getan werden, um die sich abzeichnende Migranteninvasion, die keine klassische Fluchtbewegung, sondern Teil einer Völkerwanderung ist, zu stoppen, nach Möglichkeit an den Außengrenzen der Europäischen Union. Die Abweisung dieser Einwanderungswilligen wäre auch kein Bruch des Asylrechts, wie manche Politiker und Journalisten behaupten. Denn die Ausländer, die jetzt illegal in die EU drängen, haben sich bereits über einen längeren Zeitraum in der Türkei aufgehalten und waren dort in Sicherheit. Die Notwendigkeit, Schutz in einem anderen Staat zu suchen, besteht für sie deshalb nicht. Auch die Genfer Flüchtlingskonvention gibt Verfolgten nicht das Recht, sich ein »Wunschland« auszusuchen, in dem sie leben wollen. Auf Wirtschafts- und Armutsmigranten, die einen großen Teil der Einwanderungswilligen stellen, ist die Konvention überhaupt nicht anwendbar.

51dDFTKVuzL._SX319_BO1,204,203,200_.jpgSollte es nicht gelingen, die illegalen Migranten in Griechenland und Bulgarien aufzuhalten, müssen die Staaten Zentraleuropas ihre nationalen Grenzen sichern. An dieser Konsequenz führt kein Weg vorbei, soll ein nochmaliger Kontrollverlust verhindert werden. Genau das ist auch die Position der schwarz-grünen Regierung in Österreich. Die Alpenrepublik gehört zu den Ländern in Europa, die von der letzten Flüchtlingskrise und ihren negativen Begleiterscheinungen besonders stark betroffen waren und nach wie vor sind.

Für Bundeskanzler Sebastian Kurz ist klar: »Wenn der Schutz der EU-Außengrenze nicht gelingen sollte, dann wird Österreich seine Grenzen schützen. Eine Situation wie 2015 darf sich keinesfalls wiederholen.«

Das sind deutliche Worte eines politischen Entscheidungsträgers, auf die man in Deutschland bislang vergeblich wartet. Kanzlerin Merkel gibt sich wortkarg und ließ am Sonntag gemeinsam mit dem bulgarischen Ministerpräsidenten Bojko Borissow lediglich verkünden, »dass in der gegebenen Situation zeitnahe politische Gespräche mit der Türkei nötig sind«. Was geschehen soll, wenn diese Gespräche zu keinem Ergebnis führen, bleibt offen. Interessant ist, dass nicht etwa Merkel als Protagonistin des Flüchtlingsdeals nach Ankara reisen wird, um mit Erdogan zu verhandeln, sondern Borissow. Das lässt vermuten, dass die international erfahrene Kanzlerin die Erfolgsaussichten der diplomatischen Bemühungen als wenig aussichtsreich einstuft und sich selbst die politische Blamage eines Scheiterns ersparen will. Dennoch stellt sich die Frage, ob Merkel nach dem endgültigen Scheitern des Flüchtlingsabkommens mit der Türkei tatsächlich bis 2021 deutsche Regierungschefin bleiben kann.

Merkels Parteikollege Norbert Röttgen, der sich anschickt, CDU-Bundesvorsitzender und Kanzlerkandidat zu werden, warnt unterdessen vor nationalen Lösungen. »In Abschottung zurückzufallen, wäre rückwärtsgewandt«, schrieb Röttgen am Samstag via Twitter, und ergänzte: »Die Lösung kann nur europäisch, nicht national sein.« Fragt sich nur, wie eine solche europäische Lösung aussehen soll. Die EU hält bekanntlich stur an ihrem Plan fest, Flüchtlinge, von denen die meisten nicht schutzbedürftig sind, per Zwangsquote auf möglichst alle EU-Mitgliedsländer zu verteilen. Dieser Plan ist in der Europäischen Union weder konsensfähig noch wäre seine Verwirklichung sinnvoll, weil er das Problem nicht lösen, sondern den Migrationsdruck auf Europa im Gegenteil erhöhen würde. Denn durch die Schaffung eines Verteilmechanismus würde die Politik das fatale Signal an Einwanderungswillige in aller Welt aussenden, dass jeder, der es in die EU schafft, willkommen ist und hier eine neue Heimat findet, egal ob asylberechtigt oder nicht.

Genau das wollen offenbar die linken Parteien in Deutschland und allen voran die Grünen, die wie keine andere Partei für Massenimmigration und Multikulti stehen. Die Fraktionsvorsitzende von Bündnis 90/Die Grünen, Katrin Göring-Eckardt, fordert, dass Deutschland und Europa wieder mehr Flüchtlinge aufnehmen müssten. Es solle eine »Allianz der Willigen« gebildet werden, die sich auf eine Verteilung der Migranten verständigt. Länder, die daran nicht teilnehmen wollen, sollten einen finanziellen Beitrag leisten. In Deutschland gebe es ja genug Kommunen, die Kapazitäten frei hätten und bereit wären, neue Zuwanderer unterzubringen. Und ihre Parteikollegin Annalena Baerbock, Bundesvorsitzende der Grünen, empfiehlt, Flüchtlingsunterkünfte zu reaktivieren, um größere Kontingente von Migranten aus Griechenland aufzunehmen.

DIE LINKE hatte bereits auf ihrem Parteitag im Juni 2018 »offene Grenzen für Schutzsuchende« gefordert. Bernd Riexinger, Co-Bundesvorsitzender der Linkspartei, hätte deshalb auch kein Problem damit, wenn sich die Flüchtlingskrise des Jahres 2015 quasi wiederholte. Zur Erinnerung: Damals strömten binnen weniger Monate knapp eine Million Migranten unkontrolliert über Deutschlands offene Grenzen, was zu chaotischen Verhältnissen führte. Es solle jetzt eine »Anstrengung der willigen Länder geben, die alle einwanderungswilligen Flüchtlinge aus der Türkei aufnehmen und humanitär behandeln«, so Riexinger weiter. Zu dieser »Koalition der Willigen« müsse auch die Bundesregierung gehören. Man dürfe aber nicht zulassen, dass die »Rechten und die rassistischen Hetzer« diese »humanitäre« Politik ein weiteres Mal erfolgreich nutzen können, um »Hass und Hetze« zu verbreiten. Soll heißen: DIE LINKE will Deutschlands Grenzen erneut für Millionen sogenannter »Flüchtlinge« öffnen und Kritik an diesem wahnwitzigen Plan mundtot machen!

Alexander Graf Lambsdorff, außenpolitischer Sprecher der FDP-Bundestagsfraktion, äußert – ähnlich wie Röttgen – teilweise Verständnis für die Position des türkischen Präsidenten Erdogan und setzt sich für einen neuen Migrationsdeal mit der Türkei ein. Gleichzeitig fordert auch Lambsdorff, Flüchtlinge aus Griechenland in der EU zu verteilen, allerdings nur solche, die als schutzbedürftig anerkannt wurden. Was mit den Menschen geschehen soll, die diese Voraussetzung nicht erfüllen – das sind ausgehend von der durchschnittlichen Schutzquote in der EU etwa 60 Prozent –, lässt Lambsdorff offen. Es ist kaum zu erwarten, dass Griechenland und andere Grenzstaaten bereit sein werden, diese ungebetenen Migranten dauerhaft zu beherbergen. Und ihre Heimatländer zurückgeführt werden können bekanntlich nur wenige der abgelehnten Asylbewerber.

Man kann nur hoffen, dass sich CDU-Linke wie Röttgen oder die Grünen im Verein mit SPD und Linken mit ihren absurden und für unser Land schädlichen Forderungen in der Asyl- und Flüchtlingspolitik nicht durchsetzen. Glücklicherweise regt sich zumindest in der Union Widerstand. Dort weiß man nur zu genau, dass eine Wiederholung des Traumas von 2015 zu einem enormen Aufschwung der AfD führen würde. Der Vorsitzende der EVP-Fraktion im Europaparlament, Manfred Weber (CSU), lehnt es kategorisch ab, Flüchtlinge, die aus der Türkei nach Griechenland und Bulgarien drängen, in der EU anzusiedeln. Der stellvertretende Fraktionsvorsitzende der CDU/CSU-Bundestagsfraktion Thorsten Frei deutet sogar die Möglichkeit einer nationalen Grenzschließung an und sagt:

»Eine Situation wie im Herbst 2015 darf sich nicht wiederholen. Das war unser Versprechen an die deutsche Bevölkerung, und wir müssen alle erforderlichen Maßnahmen ergreifen, um Wort zu halten.«

Es bleibt abzuwarten, welche Position sich durchsetzen wird und ob den hehren Worten einiger bürgerlicher Politiker auch Taten folgen werden. Für jeden einigermaßen rational denkenden Zeitgenossen ist klar, dass es zur Abschottung der Europäischen Union vor unkontrollierter Zuwanderung von Wirtschafts- und Armutsmigranten keine Alternative geben kann. Das ist nicht »rückwärtsgewandt«, wie Norbert Röttgen meint, sondern unvermeidlich, wenn unser Kontinent nicht in Aufruhr und Chaos versinken soll!

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Dienstag, 03.03.2020

Cosmismo bolchevique y cosmismo de Occidente

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Cosmismo bolchevique y cosmismo de Occidente

Por Ernesto Milá

Ex: https://rebelioncontraelmundomoderno.wordpress.com

info-Krisis.- Fue en 1992 (o quizás fuera en 1994) cuando conocidos a Alexandr Duguin, el cual nos habló por primera del “cosmismo”. Lo que nos dijo en aquel momento, casi textualmente, fue lo que pudimos leer luego en su libro Rusia y el Misterio de Eurasia, en donde tocaba con cierto detenimiento (pero no exhaustivamente), los rasgos y el papel del cosmismo en la historia reciente de Rusia y del período soviético. Desde aquel momento experimentamos un vivo interés por esta corriente filosófica, sin embargo, la falta de traducción de las obras de su fundador, Fiodorov, eran un obstáculo para poder penetrar en ella. Con el tiempo, Internet ha ido facilitando progresivamente el conocimiento y comprensión de esta doctrina  ofreciendo fuentes documentales en distintos idiomas occidentales accesibles. Este trabajo es, pues, en cierto sentido, un trabajo de síntesis en castellano sobre todo lo publicado sobre el cosmismo en Internet, pero es algo más. Es un trabajo crítico y, al mismo tiempo que intenta aportar un elemento decisivo y nuevo: el cosmismo en Occidente. Por que lo sorprendente es que, de manera expontánea, aparentemente sin lazos orgánicos directos, las mismas ideas puestas en circulación por Fiodorov fueron asumidas por personajes y movimientos muy diversos en los países occidentales y, más o menos, en las mismas épocas. Identificar cuáles eran esas corrientes y como se manifestaron supone un ejercicio intelectual curioso no realizado hasta ahora.


Ha dado la casualidad que hemos alternado este trabajo con otro sobre “conspiración – conspiradores – conspiranoicos”, de ahí que nos haya preocupado extraordinariamente un concepto derivado de la “paranoica”, una especie de visión paranoica atenuada de los “enlaces” entre los hechos, lo que se llama en literatura “apofenia”. La apofenia sería el estalecimiento de patrones y conexiones entre sucesos aleatorios que no tienen ninguna vinculación entre sí. No se trataría de una “enfermedad mental”, sino más bien de un patrón de comportamiento provisto de algún rastro de psicosis conspiranoica. Sin embargo, los estudios sobre la apofenia han demostrado que puede aparecer en individuos sanos y cuya mentalidad tiene una carga de creatividad superior a la normal. Hemos procurado huir de cualquier tentación conspiranoica y de caer en esta “apofenia”. Así pues nuestro trabajo ha consistido simplemente en describir el fenómeno cosmista y el movimiento de “los constructores de dios” que apareció en Rusia en el siglo XIX y se insertó como corriente dentro del partido bolchevique (siendo atacada inmisericordemente por Lenin y, desmostrando explícitamente su existencia y peligrosidad para el materialismo dialéctico marxista), y, paralelamente, el desarrollo de ideas extremadamente similares en Occidente y antes las cuales es lícito realizar un paralelismo crítico, aun reconociendo que no existen vínculos orgánicos demostrables entre las ideas nacidas en Rusia y esas mismas ideas nacidas en Occidente (en franjas del ocultismo, en el sector de la New Age, en el pensamiento de Teilhard de Chardín y en el humanismo universalista de la UNESCO). Lo cual es todavía más sorprendente… Huir de la “apofenia”, paradójicament, nos sitúa en un terreno directamente “conspiranoico”.

El huir de la tentación “apofénica” nos sitúa pues en un contexto todavía más sorprendente: si las ideas “cosmitas” en Rusia y el “universalismo” occidental son tan parecidos, pero no existen vínculos orgánicos entre ellas (salvo a través del concepto de noosfera utilizado tanto por Teilhard como por el cosmista Vernadski)… ¿de dónde deriva esa similitud? Pregunta que dejamos en el aire, tras mencionar la doctrina de la “contra iniciación” y de la “anti tradición” que corresponde a la interpretación realizada por René Guénon.

1200px-1982_CPA_5278.jpgCabría añadir antes de iniciar nuestro estudio que la atención que ha merecido el cosmismo en Occidente ha sido mínima y, paradójicamente, hasta no hace mucho, solamente los medios marxistas estaban al corriente de su existencia, no tanto por el conocimiento directo de sus textos, como por saber de ella a causa de la crítica que Lenin le formuló en su Materialismo y Empirocriticismo, libro que en los años setenta seguía siendo manual de cabecera de los marxistas españoles…. En los últimos años, medios de la derecha (FAES, en concreto) se han hecho eco de la existencia del cosmismo (véase la publicación FAES correspondiente a abril-junio de este año en la que se publica el artículo El cosmista Stalin y el socialismo del siglo XXI, escrito por Edward Tarnawski, profesor de Ciencia Política de la Universidad de Valencia; el artículo, a pesar de los títulos del autor, contiene, no solamente errores metodológicos, sino de bulto en la valoración de la información y casi podría ser considerado como mera intoxicación).

Sin embargo, dichos artículos no se intertan en una perspectiva “integradora”, sino que pretendenten “denunciar” al cosmismo como una forma de irracionalismo bolchevique (lo que por otra parte es, pero no sólo es eso, sino que su proyección va mucho más allá de una mera heregía dentro del campo comunista). Por otra parte, el artículo que hemos mencionado de FAES va en la dirección habitual en la derecha liberal occidentalista: establecer vínculos con los EEUU e intentar desvincular y romper cualquier nexo que pudiera existir entre Rusia y Europa.

A nadie que conozca la trayectoria de infokrisis, se le escapa que, por nuestra parte, el eje a construir en el futuro es Madrid – París – Berlín – Moscú y que de su construcción dependerá el orden mundial que sustituya al unilateralismo que hoy agoniza. Sin embargo, consideramos que ni el cosmismo de Rusia, ni el cosmismo de Occidente son puentes que aproximen en lo positivo, sino, más bien, opciones ideológicas que conducen más bien a una misma posición: lo que en Rusia es el “cosmismo”, en Occidente es el “universalismo”. Ambos son, en definitiva, degeneraciones de la perspectiva tradicional y, por tanto, rechazables. Tal es la tesis que vamos a intentar establecer en el presente ensayo.

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La Santa Rusia tierra de promisión del bolchevismo y de la tradición

Pocas ideologías han tenido tantas repercusiones como el cosmismo ruso y pocas han sido tan desconocidas e ignoradas como ésta. El racionalismo cartesiano llegó tarde a Rusia y nunca tuvo el impacto que llegó a tener en Occidente a partir del siglo XVII. Y esto explica también el que durante el período soviético pudieran coexistir dos formas antitéticas de racionalidad: la de los materialistas dialécticos y la de los cosmistas. Si el régimen soviético logró imponerse con facilidad en Rusia era porque la sociedad agraria de aquel país estaba mucho más próxima de la tradición que cualquier otro país occidental. Allí el campesino tenía todavía un peso decisivo y opinaba que existe una relación orgánica entre el ser humano y la naturaleza que le rodea. Este simple principio de sabiduría campesina también ha estado presente en Occidente, pero muy debilitado.

El “comunismo”, en el fondo, responde a las tradiciones campesinas de solidaridad y apoyo mutuo que siempre estuvieron más vivas a lo largo del siglo XX en el Este Europeo que en el Oeste y Sur del continente. Incluso podría argumentarse que si la clase obrera europea admitió pronto formas de socialismo como doctrina propia era, precisamente, porque no hacía mucho tiempo que el proletariano tenía un origen campesino. De ahí que el comunismo tenga un doble aspecto: racionalista de un lado, esto es, heredero de la ilustración y el cartesianismo, pero también tradicional y comunitario, producto de la mentalidad campesina.

El comunismo nunca pudo superar estas dos tendencias: la que procedía de la ideología marxista, fría, materialista y economicista, con pretensiones de explicar e interpretar la historia, y aquella otra que tendía apenas a resaltar los vínculos entre los seres humanos, la necesaria solidaridad entre los hombres, sus intereses comunes, y la libertad de la que un campesino que trabaja su tierra es el primero en conocer. Desde este punto de vista, el comunismo nunca superó la tensión entre estos dos conceptos. El primero estuvo presente en las direcciones, desde Marx y Engels hasta Lenin. Sin embargo, el segundo fue lo que galvanizó a las masas, mucho más que las frías teorías y el hiperrracinaismo (que, por lo demás, jamás “funcionó”, como en Lenin que analizando la clase obrera suiza, llega a la conclusión de que será en ese país en donde estallará la primera revolución proletaria, o bien en Castro y el Ché que, aun sin contar con las “condiciones objetivas necesarias” se lanzan a la guerrilla y, contra todo pronóstico, triunfan, demostrando que lo esencial no es la teoría marxista, sino la voluntad de poder, esto es, lo negado por el hiperracionalismo marxista).

Hay algo en todas las sociedades tradicionales que remite a la solidaridad y a la práctica comunitaria, formas de pre-individualismo que consideran a la sociedad como el escenario “común” ideal para el ser humano. Los proletarios de principios del siglo XX, eran campesinos solamente una generación antes y todavía habían sido educados en esos valores, por lo tanto, pudieron entender mejor que nadie –incluso mejor que los propios líderes bolcheviques- los llamamientos a la solidaridad, y al “comunismo”. Y esto explica también por que la segunda gran revolución marxista se produjo en China… y fue protagonizada solamente por campesinos, contraviniendo todas las previsiones marxistas y leninistas.

Por otra parte, no hay que olvidar que tanto en la revolución soviética como en el triunfo del maoísmo en China, ambas sociedades estaban próximas a la “tradición”. La primera gracis a la presencia de la Iglesia Ortodoxa, seguramente la forma más tradicional del cristianismo, próxima a su concepción medieval. La segunda, gracias a la patina con que el confucionismo había cubierto a la sociedad china desde el siglo VI a. de JC. También aquí cabe decir que los dirigentes bolcheviques y maoístas nunca supieron verdaderamente por qué triunfaban en esos países y no fueron capaces de entenderlo, ni luego supieron por qué el régimen se esclerotizó primero y se convirtió en algo frío, dictatorial e inhumano: fue, simplemente, por que se intentó desarraigar a las poblaciones de las concepciones comunitarias tradicionales, emprender una lucha sin perdón contra todo lo que era “tradición”, considerado como un “residuo pequeño burgués”. Cuando ésta desapareció, lo único que quedó fue el individualismo, tan sólo contenido por una estructura tecnoburocrática dictatorial e inmisericorde. Una vez más, el sueño de la razón, produjo monstruos: las fosas de Katyn, el stalinismo, Pol-Pot, el universo concentracionario soviético, Paracuellos del Jarama, etc.

En este sentido, el “cosmismo” se adaptaba perfectamente a la naturaleza del régimen soviético de los primeros tiempos y a esa tensión dialéctica entre racionalidad extrema y tradición. Por eso, no es raro que los cosmistas se movieran bien dentro del partido bolchevique y que el propio Lenin advirtiera en ellos a su peor enemigo interior. Las casi 400 páginas de su Materialismo y Empirocriticismo van dedicadas especialmente a luchar contra esta corriente interior. Sin embargo, la corriente sobrevivió a Lenin y Stalin y sus sucesores debieron recurrir a ella para hacer de la URSS una potencia en astronáutica y cosmonáutica. A pesar de su evidente deformación, el cosmismo muestra un aroma inequívoco a doctrina que toma algunos elementos “tradicionales”: el cosmos como unidad, el ser humano como algo no concluido, superable, el vínculo entre el ser humano y la naturaleza, la percepción de ésta como de algo vivo… Estas ideas solamente pueden estar depositadas y prosperar en un medio que se haya visto libre de las contaminaciones industriales y que se haya mantenido arraigado en los valores tradicionales, esto es, una sociedad agraria. El Este eslavo era la mayor sociedad agraria de Europa y, por tanto, era allí done solamente una filosofía de este tipo podía enlazar con el folklore y las concepciones ancestrales de la Santa Rusia. El hecho de que la Iglesia Ortodoxa no hubiera “evolucionado” en el sentido en el que lo hizo su homóloga vaticana, acentuaba esta tendencia. Además, como se ha resaltado, uno de los ejes fundamentales de la teología ortodoxa son las relaciones entre el “Creador” y la “Creación”. Algunos cosmistas, como Florenski fueron auténticos teólogos ortodoxos, lo cual no puede extrañarnos. La idea que preside el fondo de la cuestión es la idea de “unidad”. El hombre es una pieza intermedia entre el “Creador” y la “Creación”, la pieza que asegura la unidad total del conjunto. Cuando el hombre toma conciencia de esta dimensión, adquiere su naturaleza “cósmica” que da explicación al nombre de la corriente de pensamiento. Lo “cósmimo”, en este sentido… es también “colectivo” y “común”, de ahí el interés que esta corriente tiene por el “comunismo” y por eso su militancia mayoritaria en el bolchevismo.

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Fedorov. La Filosofía de la Causa Común.

Las bases esenciales de la filosofía cosmista fueron teorizadas por Nikolai Fiodorovich Fedorov (1829-1903) y, posteriormente a él, desarrolladas en tres direcciones: una poético-literaria, con Platonov, Jlebnikov, Zobolotskii, etc.; otra filosófico-religiosa, con Soloviov, Berdiaev, Bulgakov, etc.; y una tercera científico-natural que tuvo a Tsiolkovskii, Umov, Vernadskii, Chizhevskii, etc, como sus jefes de fila. Seguramente, ninguno de todos estos grandes de la cultura rusa hubiera derivado sus trabajos hacia donde lo hicieron de no haber sido por la Filosofía de la Causa Común escrita por su mentor.

Nikolai Fedorovich Fedorov, pertenece casi más a la categoría de los místicos y ascetas que a la de los filósofos, al menos tal como eran concebidos en Occidente en esa misma época. En ruso su nombre se pronuncia Fiodorov pero se escribe Fedorov. Completamente ignorado en las historias de la filosofía escritas en Occidente, sus teorías fueron elogiados por los grandes personajes de la cultura y de la ciencia rusa de su tiempo y tiene, por derecho propio, un sitial en la historia de las ideas en aquel país. Dostoyevsky y Tolstoy glosaron sus ideas, el poeta Afanasiev las compartió, el filósofo Soloviev se inspiró en ellas y el cientifico Tsiolkowski las utilizó después de reconocerle un tributo de gratitud.

Es posible que su origen determinara su ascetismo y e incluso su irracionalismo idealista. Fedorov era hijo bastardo del príncipe Pavel Ivanovich Gagarin y de Elisaveta Ivanova, una mujer de la nobleza que hasta los cuatro años vivió en el palacio de los Gagarin. El fallecimiento del padre, determinó que la madre y sus demás hijos, abandonara el lugar. Pronto, Fedorov apenas cumplidos los 14 años se independizó y empezó a recorrer Rusia alimentándose con las clases que daba a alumnos de primaria. Salvo en esa época, cuando mantuvo una actitud errante y viajera, el resto de la vida de Fedorov a partir de los 25 años fue estable e incluso gris. En 1868 empezó a trabajar como bibliotecario en el musero Rumyantsev (actual Biblioteca Lenin) y luego entró en el ministerio de asuntos exteriores trabajando en sus archivos has la edad de jubilación.

A partir de estabilizar su vida, a los 25 años, fue adquiriendo el comportamiento de un verdadera asceta que, por otra parte, no era desconocido en la historia de la civilización rusa. Vivió durante casi toda su vida en una minúscula habitación provista solamente de una cama dura y de un escritorio. Rechazó publicar sus obras que tan solamente se conocieron en vida suya gracias a conversaciones con grandes de la cultura de su tiempo, a los que incluso ayudo a desarrollar sus ideas. Condenó la propiedad privada y él mismo rechazó tener nada que pudiera considerar suyo, ni siquiera abrigos o mantas. Por supuesto, rechazó la fama y los honores públicos. Se cuenta de él que durante meses apenas ingirió comidas calientes. Pasó casi toda su vida escribiendo y dando forma a sus ideas, sin embargo no prtendió publicar nunca ni una sola de ellas y solamente tras su muerte fueron publicadas. Tres años después de su muerte (1903) sus discípulos reunieron sus trabajos en dos gruesos volúmenes publicados bajo el título de Filosofía de la Causa Común.

Sabemos quién era Fedorov, veamos ahora el contenido de sus doctrinas. Fedorov no llamó a su filosofía “cosmismo” sino “supramoralismo”. Podemos establecer seis lineamientos fundamentales, cuya suma constituye lo esencial de la “causa común”:

1) Una interpretación de la evolución de la humanidad
2) Un transhumanismo holístico
3) La “salvación” como una experiencia común
4) Un análisis de la violencia en la historia
5) La necesaria superación de la muerte y
6) El papel central de Rusia en estas experiencias

No albergamos la menor duda de que si un sistema así hubiera irrumpido en Occidente, inmediatamente hubiera sido ridiculizado sin pasar siquiera por un análisis crítico de sus textos. Esta, seguramente, es la causa por la que el cosmismo ruso jamás interesó en Occidente. Cuando se tiene en cuenta, como veremos, que Fedorov predicaba una “superación de la muerte” y la posibilidad de un renacimiento posterior a la muerte, se entiende mejor el por qué en Occidente no fue tomado como una filosofía “aceptable”, sino más bien como un amasijo de corrientes místicas y seudoespiritualistas que, al igual que el ocultismo nacido en nuestras latitudes tampoco ha merecido un lugar en la historia de las ideas “académicas”. Sin embargo, ya hemos visto que las cosas se tomaban de manera muy diferente en Rusia y que el cosmismo fue aceptado y compartido por buena parte de la intelectualidad de su tiempo e incluso que Lenin, percibiendo un peligro en su bagaje neo-espiritualista, le dedicara 400 largas y densas páginas presentándolo como una forma de “idealismo pequeño burgués”.

cosm.jpgFedorov consideraba que el mayor problema que causaba los conflictos en el mundo era la falta de amor entre las personas. Eso generaba vilencia y aniquilaciones. Consideraba que el egoísmo era el motor de los conflictos. El egoísmo aislaba a unas personas de otras y los hacía difentes entre sí, rompiendo la unidad de la especie. En buena medida, esa violencia estaba generada por el miedo del ser humano a su finitud, es decir, por la dependencia del hombre a la naturaleza. Ésta dicta que debe de haber un “final” y, consiguientemente, cada individuo, cada familia, cada pueblo, consideran la supervivencia desde un particular punto de vista aislado del de los demás, en el que queda, por supuesto, excluido cualquier consideración holística de totalidad cósmica. Debemos preocuparnos, ante todo, de nuestra propia conservación, por supuesto defendiéndola de los ataques de los demás que piensan exactamente lo mismo. Lo que se manifiesta en esta actitud son tres condicionantes: egoísmo, individualismo y aislamiento.

La solución no era el altruismo, sino que cada hombre se identificara con todos los demás. Al mismo tiempo, existía también un conflicto entre “vivos” y “muertos” que hacía el el presente se aislara del pasado y del futuro. Por eso, cuando Fedorov aludía a identificarse con “todos los demás”, estaba aludiendo también a todos los que han sido (ya muertos) y a todos los que serán (los que estarán por nacer). Atribuyó parte de la responsabilidad de este conflicto al cristianismo y a una mala interpretación del cristianismo y llegó a considerar que la resurrección de los muertos y la victoria sobre la muerte no era algo que debía llegar en el momento de la Parusía, sino como objetio tangible a alcanzar en el curso de la evolución del mundo.

La teohumanidad es un concepto clave de la corriente cosmista que aparece en autores tan conocidos como Soloviof y Berdaiev. Alude concretamente a la naturaleza divina y humana de Cristo. No es raro que los estuvieron interesados en el análisis gnoseológico de la personalidad de la figura de Jesucristo. Éste ocupaba un lugar intermedio entre “dios” y el “hombre”, siendo a la vez lo uno y lo otro, una síntesis entre lo divino y lo humano. Cristo es pues el símbolo de la “unidad total”  que los cosmistas defendían y a la que querían llegar. La “unidad total” es la unión de lo divino con lo terrenal, de la creación y del creador, de Dios y la naturaleza, del pasado del presente y del futuro. Ante esta “unidad total” el individuo no es nada en la medida en que para él lo que rije es la “finitud”. Para ocultar esta finitud e imponerse a los que considera amenazas, es por lo que recurre a la violencia. Por tanto, habrá violencia, esto es contradicción y conflicto, siempre que no se haya llegado a esa “unidad total”, remanso en el que estarán integrados y reunidos todos los aspectos del Cosmos.

Lo primero para alcanzar esa “unidad total” es tomar conciencia de que el ser humano está en estado de interdependencia con el cosmos. Todo lo que ocurre en él, nos afecta. Comprender el Cosmos, por otra parte, equivale a que el ser humano se comprenda a sí mismo. Si el Cosmos es una totalidad holística, el ser humano (entendido como especie y como unión de muertos, vivos y futuros nacidos) no es pues más que una parte de esa totalidad. Conocer las leyes que rigen a las fuerzas de la naturaleza equivale a dominar a la muerte. Por eso, el cosmismo insiste en algunos elementos paradójicos o aparentemente estrafalarios: Fedorov insiste en que es posible regular el clima y los fenómenos atmosféricos, cree que en la colonización del espacio exterior y en la victoria sobre la muerte como fin y objetivo de su sistema.

La  historia era la crónica de las devastaciones y aniquilaciones que los seres humanos han realizado unos contra otros. Pero ello no debería de ser necesariamente así en el futuro. Solamente una humanidad que tomara conciencia de tal, esto es, conciencia colectiva de su unidad fundamental y de su identidad, estaría en condiciones de construir un mundo mejor. Si en el mundo, hasta ese momento, la muerte era la compañía eterna de lo humano, a partir del momento en el que la humanidad tomara conciencia de sí misma, sería posible vencer a la muerte y colonizar el cosmos. Para Fedorov la evolución es el patrón que rije lo humano. La evolución no termina en el momento en el que un homínido desciende de un árbol y se pone a caminar sobre las extremidades posteriores, sino en el momento en que la humanidad adquiere una naturaleza “cósmica”, tomando, primero, conciencia de sí misma y luego, colonizando el espacio exterior. Si puede pasar a esa nueva fase es precisamente por que ha adquirido las mismas características de ese espacio exterior: pureza, sensación de totalidad y porque ha sabido armonizar sus ritmos con los del cosmos. La conquista y colonización del espacio exterior, desde este punto de vista, no es solamente una hazaña técnico-científica, sino un signo inequívoco de evolución de la humanidad y de armonización con el cosmos. Había escrito: “La actividad humana no debe limitarse a los límites del planeta tierra”, a lo que añadió más adelante: “En todos los periodos de la historia es evidente una aspiración que muestra que la humanidad no puede conformarse con los estrechos límites de la tierra”. Para él lo importante de la salida del ser humano del espacio terrstre suponía el que entrara en contacto con las fuerzas cósmicas que prevía traumático si el hombre no había evolucionado y asumido esas mismas fuerzas, pero que era creativo y positivo para confirmarlas: “ante el rostro de las fuerzas cósmicas cesan todos los demás intereses: personales, de clase, nacionales; sólo un interés no se olvida: el interés general de todas las gentes, es decir, de todos los mortales”.

En su sistema Fedorov no considera la lucha de clases como el motor de la historia. Un análisis sociológico de la humanidad confirmaba a Fedorov en estas intuiciones. La humanidad se había convertido después del episodio de la Torre de Babel en una mixtura inextricable de razas y lenguas y luego, posteriormente, de naciones y clases sociales. Todo esto alejaba al ser humano de su propio ser originario: la unidad cósmica.

No divide a la humanidad entre quienes poseen los medios de producción y quienes no los poseen, sino que considera que existe una diferenciación fundamental entre el ser humano que posee cultura y el que no la posee. Mientras esta diferencación fundamental siga existiendo será imposible la evolución de la humanidad. Pero el problema es mucho más complejo que conseguir extender la cultura a todos los seres humanos. Un científico o un filósofo, por eruditos que sean, no detentan una posición esencialmente diferente de la del ignorante, si han abandonado las referencias morales. Para Fedorov, “cultura” se identifica con ética y con moralidad, no con conocimiento técnico y saber científico. La falta de una perspectiva ética y moral es lo que hace que el científico no sea capaz de entender la interrelación entre todos los fenómenos que se producen en el cosmos.

cosmrr.jpgPero allí en donde se demuestra en la naturaleza humana, el triunfo de la inmoralidad y la ceguera es en la persistencia del hecho de la muerte. Al examinar al ser humano, Fedorov entiende que los padres dan la vida para criar a sus hijos, pero estos no dedican su vida para levantar a los muertos, sino que se dedican de nuevo a crear nueva vida y a entregarse a sus hijos. En uno de los extremos más turbadores de su doctrina, Fedorov –el hijo natural de un noble que nunca se casó ni tuvo hijos, que jamás conoció a su padre más que cuando era muy pequeño y que no tuvo apenas recuerdos suyos- sostiene que es preciso resucitar a los muertos, mucho más que crear nuevas vidas. A poco uno consigue evitar la perplejidad ante esta idea, termina entendiendo que Fedorov de lo que está hablando es del “eterno retorno” (un tema que en aquellos mismos momentos, Nietzsche estaba enunciando), sólo que el lo define desde una perspectiva científica. Fedorov sabía que la cantidad de átomos existentes en el mundo es desmesurada pero finita. Sabía también que una vida dada no es más que la ordenación de esos átamos de una manera concreta y que, por tanto, tras la muerte, los átomos que habían dado lugar a una vida seguían existiendo solo que ordenados de otra manera. De ahí que considerara posible reconstruir una vida –esto es, resucitar a un muerto- simplemente uniendo lo que la muerte había desintegrado.

Fedorov considera que el amor a los antepasados encubre realmente una tendencia al egoísmo propio de lo humano. Amar  los antepasados supone reconocer que estamos separados de ellos y aceptar lo inaceptable: la tristeza de la muerte. No se puede aceptar la muerto porque esto implicaría que cualquier persona es reemplazable por otra. Y no es así: cada ser humano, cada ser querido es único e irremplazable. No basta con sustituir el amor hacia la persona muerta por un nuevo amor: es preciso vencer a la muerte. Si nos parece irracional la muerte es porque no entendemos su proceso, pero para eso está la física y la ciencia para ayudarnos a desentrañar su misterio Y lo lograrán cuando unan a su erudición y profundización una visión ética y moral del mundo como totalidad.

La idea de “unidad” se repite en toda la literatura cosmista. Es omnipresente y obsesiva: todo el cosmos forma una “unidad”, el ser humano forma parte de esa unidad y solamente adquiriendo la conciencia de su pertenencia a esa totalidad logrará evolucionar hacia el siguiente estadio de la creación. Cada fenómeno que se produce en el cosmos, incluso en los lugares más remotos del mismo, repercute en la totalidad del cosmos. De ahí que, en su filosofía, una vez superada la antítesis entre el egoísmo y el altruismo, aparezca un “cristianismo cósmico” que no tiene en mente a tal o a cuales individuos, sino a la totalidad de los hombres.

Fedorov no se plantea el problema de la salvación personal que está implícita en todas las variantes de cristianismo, sino la “salvación completa y universal”. Seguramente al formular esta teoría se inspiró en el budismo mahayánico que establece ese mismo objetivo para el “iluminado”. Ahora bien, la “salvación universal” no es completamente dependiente de la actitud de los seres humanos. Escribe que “la salvación también podría existir sin la participación de los hombres y aun cuando estos no se unan en la tarea común”. No es que Fedorov crea en que la bondad de Dios, generará un marco adecuado para la salvación, sino que el mundo evoluciona independientemente de la actitud y de la voluntad de los humanos. Basta con que éstos se integren completamente en el Cosmos, para que se produzcan las condiciones favorables para una victoria sobre la muerte y para la salvación universal. En este sentido Fedorov recrimina al cristianimo que “no ha salvado completamente al mundo porque no ha estado completamente integrado en él” y que sea “una doctrina de redención, pero explique cual es la verdadera tarea de la redención”.

Es evidente que el cosmismo no hubiera podido prosperar en ningún otro marco geográfico, salvo en Rusia. Algunos de sus temas hunden sus raíces en el inconsciente colectivo de la nación rusa y de su cultura. En 1928, algunos exiliados rusos radicados en París iniciaron la publicación de la revista Evrazii (Eurasia) que apenas duró un año, pero en la que se encuentran algunos elementos interesantes para nuestro estudio, especialmente porque los pensadores euroasiáticos estaban influidos en buena medida por las concepciones cosmistas. En efecto, para ellos, Rusia no era un país “occidental” sino que, en sí mismo, era una síntesis de Oriente y de Occidente, con elementos eslavos, indoeuropeos, torfónofos y tártaro-mongoles. Los euroasiáticos exiliados llegaron a ver en la revolución de octubre, no un movimiento de carácter marxista y por tanto materialista, sino la expresión de las potencialidades más positivas de Rusia. Rusia, con el movimiento de octubre de 1917 dejó de ser un Estado que tendía a occidentalizarse bajo presión del zarismo, para ser esa síntesis de Oriente y Occidente que reclamaba un lugar en la historia. Rusia era, a partir de entonces, en definitiva, la estructura política que podía facilitar la realización de la “causa común” de la humanidad.

En su análisis sobre Rusia, Fedorov había concluido que no estaba contaminada por el individualismo occidental y que, por tanto, estaba más próxima de la “unidad” necesaria para poder realizar la “causa común”. Y este extremo es importante por que indica hasta qué punto Fedorov transformaba el mesianismo ruso de siempre, formulado en términos religiosos o místico-religiosos, en una concepción laica. Rusia, sostenía, Fedorov y uno de sus discípulos, Chaadaev, estaba llamada a tomar la vanguardia de la humanidad en la recuperación de su unidad originaria, pues no en vano, en la estructura misma de Rusia y en las corrientes que habían contribuido a su fundación, esa unidad estaba presente.

Hay en la filosofía cosmista algo que remite al viejo titanismo tal como fue descrito en la imagen de Prometeo. Había escrito, sintetizando su pensamiento: “Dios educa al hombre con su propia experiencia; Él es el Zar que hace todo, no sólo para el hombre, sino y a través del hombre; por algo no hay racionalidad en la naturaleza, porque debe ser el hombre quien la introduzca, y precisamente en esto reside la racionalidad superior. El Creador vuelve a crear el mundo a través de nosotros … Nosotros no podremos saber con seguridad con qué fuerza se mueve nuestra Tierra mientras no dirijamos su marcha”.

Los Constructores de Dios

Nuestro querido Pierre Pascal, titulala un parágrafo de su obra Las grandes corrientes del pensamiento roso comteporáneo, “Una herejía entre los bolcheviques: los constructores de Dios” y pasa revista en cuatro densas páginas a esta corriente inserta en el partido leninista. También el Diccionario Soviético de Filosofía habla de esta corriente bolchevique, aludiendo especialmente a sus jefes de fila, Lunacharsky, Bazarof, Gorki y, el más siniestro de todos ellos, Bogdanov. Puede haber algún malentendido: ¿cómo es posible que en una corriente cuyo eje era el materialismo algunos de sus miembros derivran hacia posiciones místicas?

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No es difícil entender cómo se produjo este proces que, de hecho, tenía similitudes con otros similares en Europa Occidental. La pieza de transmisión fue el positivismo de Compte. A pesar de su voluntad de ser rigurosos, “científicos” y de apelar solamente a “datos positivos” (esto es, fehacientes), los positivistas fueron místicos de la peor especie que podríamos calificar con propiedad como la última rama del socialismo utópico aparecida en el tiempo. Los positivistas de Europa Occidentales crearon un “religión laica”, con sus dogmas, sus santos, sus apóstoles, sus rituales y sus profetas. Y lo hicieron deliberadamente. No es raro que en Europa Occidental el positivismo, los librepensadores, los teósofos, los vegetarianos, los esperantistas, los higienistas, etcétera, tuvieran frecuentes nexos con la izquierda política, laica, progresista y atea, hast el punto de que es muy difícil establecer dónde empiezan unos y terminan otros. Frecuentemente, todos estos grupos aparecían en manifestaciones obreras y de izquierdas en las dos últimas décadas del siglo XIX y hasta los años 30 del XX.

Los positivistas estaban presentes en todas las formaciones de izquierdas, no como corriente organizada, sino como individualidades que compartían el pensamiento de Auguste Compte. En Rusia, donde el positivismo estuvo fuertemente arraigado y contó con partidarios, algunos se adhirieron con posterioridad al conato revolucionario de 1905, al partido bolchevique. Poco antes, en 1903, Bulgakov hacía escrito una serie de artículos titulados “Del marxismo al idealismo” en los que resume las características de esta corriente. Por primera vez, en el seno del marxismo ruso, un grupo de intelectuales rompen la disciplina materialista y se configuran como los iniciadores de lo que ellos mismos califican como “nueva filosofía religiosa”.

Ha en esa serie de artículos de Bulgakov un lamento por una ideología, el marxismo, que percibe incompleta. Explica que “no se puede basar la conducta social y la búsqueda del progreso únicamente en la ciencia. No se puede proponer realizar el bien en la historia sin reslver el problema de la naturaleza del bien y, por tanto de Dios y del hombre” (Pierre Pascal). Dovstoyeski lo demostró: “Si hay un ideal, Dios, el esfuerzo hacia el bien, es decir, la organización de la sociedad en base a la igualdad y a la liberad, a la abolición de las clases y de todas las amenazas exteriores, ya no será un sueño, sin un tarea de la humanidad”. Tal era también la posición de Vladimir Soloviev que durante un tiempo coqueteó con la Sociedad Teosófica (véase la obra de René Guénon, El Teosofismo, en donde se alude a estas relaciones circunstanciales).

Si el marxismo era una corriente económico-filosófica, los “constructores de Dios” era una corriente filosófico-religiosa. Había irrumpido tras la derrota de la revolución de 1905. Esta derrota los animó a intentar completar el marxismo mediante el recurso a la religión, a una especie de religión atea y positivista, muy parecida en su esencia a lo que Compte había intentado.

Durante un tiempo, Máximo Gorki participó de los ideales de esta corriente formando parte del grupo de “Los Constructores de Dios”. Dos de sus obras de ese período están inspirados por esta curiosa filosofía: «Confesión», de 1907 y «La destrucción de la personalidad», de 1909). Lenin polemizó con él duante un largo período y, finalmente, le indujo a romper con dicha corriente. Para publicitar sus argumentos contra este grupo ideológicamente disidente, Lenin escribió su voluminoso Materialismo dialéctico y empirocriticismo, una obra extremadamente sectaria y sin el menor paño caliente. Lenin no buscaba siquiera convencer, simplemente aspira a machacar a esta corriente y a impedir su acceso al bolchevismo. No hay medias tintas, tan sólo beligerancia y hostilidad manifiestas: Lenin se declaraba así radicalmente opuesto a la pretensión de unir el socialismo científico con la religión, desdiciendo así una de las frases que hicieron célebre a Lunacharsky: «…El socialista –escribió éste– es más religioso que el hombre religioso a la antigua» («Religión y socialismo», parte 1, 1908, pág. 45). Adora dos cosas: la humanidad y el cosmos.

Bogdanov, del que hablaremos específicamente más adelante, difundía la doctrina de los constructores de Dios desde la isla de Capri. Lenin y Plejanov contraatacaron calificando a la doctrina de los constructores de dios como “un reflejo de las vacilaciones ideológicas de una parte del proletariado influido por la ideología pequeño burguesa” (Diccionario de Filosofía Soviética). Lenin la condenó en bloque y sin paliativo posible: «…Tanto en Europa como en Rusia –escribió Lenin– toda defensa o justificación de la idea de Dios, hasta la más refinada y bienintencionada, es una justificación del espíritu reaccionario» (t. XXXV, pág. 93). Esta intolerancia, propia del leninismo, obligó a los constructores de dios a disolverse como corriente organizada. Pero siguieron actuando entre bastidores, no asumieron la ideología oficial, ni realizaron autocrítica en ningún momento. La muerte de Bodganov, como veremos, se debió, precisamente a haber llevado hasta el final sus principios ideológicos. En junio de 1909 la corriente fue oficialmente condenada por el comité central del partido bolchevique.

Aparte de las obras de Bogdanov -a las que nos referiremos más adelante- los constructores de dios se expresaron a través de Bazarov y Lunacharsky. El primero, justo antes de su condena por los bolcheviques explicó su concepción de lo que aspiraba su corriente: no había que confundir “búsqueda de Dios”, con “construcción de Dios”. Lo primero era una forma que adquiría el idealismo, vana tarea, por que según él, Dios no existía. Sin embargo, podía llegar a existir, “construido por el esfuerzo colectivo de la humanidad que edificaría un dios social y socialista”. Lenín tronó contra esta insensatez: “La búsqueda de Dios no se distingue en nada de la construcción, creación o invención de dios más que un diablo amarillo de un diablo azul”.

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Ya fuera de la disciplina bolchevique, Bazarov pubicó en 1910 sus nsayos sobre la filosofía del colectivismo, en los que completaba este orden de ideas. Insistía en que el socialismo no se construiría por el cambio en las relaciones de producción ni por el acceso del proletariado a la propiedad de los medios de producción, sino por el advenimiento de una “nueva cultura proletaria”. Cuando estalla la revolución de 1917, la corriente todavía no ha sido barrida del partido bolchevique y está presente entre bambalinas, como lo demuestra el que en 1917, uno de los teóricos bolcheviques, Deborin escribiera una Introducción a la filosofía del materialismo dialéctico centrada en atacar a la filosofía de Ernst Mach y de Avenarius, consideradas como la fuente ideológica de la que bebían los “constructores de Dios”.

Es cierto que esta corriente no estuvo solamente presente en el bolchevismo (si bien, Bogdanov, Bazarov y Lunacharsky lo fueron), sino que también tuvo jefes de fila en el bando menchevique (Yushkevich y Valentinov). Pero, a pesar de esta aparente división, todos estaban de acuerdo en realizar una crítica al materialismo dialéctico y al economicismo de la doctrina marxista. Afirmaban querer “mejorar” el marxismo, algo contra lo que Lenin se rebela, nuevamente iracundo: les achaca un ataque taimado y velado contra los fundamentos histórico-científicos del marxismo, les acusa de no ser “francos ni honrado”, sino “hipócritas y, finalmente, los denuncia como enemigos del amrxismo que están realizando una “labor de zapa” y, por tanto, son “más peligrosos para el partido”.


“En menos de medio año -escribía Lenin en Materialismo y Empirocriticismo- han visto la luz cuatro libros consagrados fundamental y casi exclusivamente a atacar el materialismo dialéctico. Entre ellos, y en primer lugar, figura el titulado Apuntes sobre (contra, es lo que debería decir) la filosofía del marxismo, San Petersburgo, 1908; una colección de artículos de Basarov, Bogdanov, Lunacharski, Berman, Helfond, Yushkevich y Suvorov. Luego vienen los libros de Yushkevich, El materialismo y el realismo crítico; Berman, La dialéctica a la luz de la moderna teoría del conocimiento y Valentinov, Las construcciones filosóficas del marxismo… ¡Todos estos individuos unidos -a pesar de las profundas diferencias que hay entre sus ideas políticas- por su hostilidad al materialismo dialéctico, pretenden, al mismo tiempo, hacerse pasar, en filosofía, por marxistas! La dialéctica de Engels es un “misticismo”, dice Berman; las ideas de Engels se han quedado “anticuadas”, exclama Basarov de pasada, como algo que no necesita de demostración; el materialismo se da por refutado por nuestros valientes paladines, quienes se remiten orgullosamente a la “moderna teoría del conocimiento”, a la “novísima filosofía” (o al “novísimo positivismo”), a la “filosofía de las modernas ciencias naturales” e incluso a la “filosofía de las ciencias naturales del siglo XX” (Lenin, t. XIII, pág. 11, ed. rusa).

Contestando a Lunacharski, que, en la pretensión de justificar a sus amigos, los revisionistas en el campo filosófico, decía: “Por lo que se refiere a mí, también yo soy, en filosofía, un “indagador”. En estos apuntes, me he propuesto como tarea indagar en qué ha venido a para esa gente que predica, bajo el nombre de marxismo, algo increíblemente caótico, confuso y reaccionario” (Obra citada, pág. 12).

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Anatoli Vasílievich Lunacharski (1975-1933), conoció en la universidad de Zurich a los que luego serían máximos dirigentes espartakistas alemanes, Rosa Luxemburgo y Leo Jogiches. Adherido al partido socialdemócrata, optó 1903 por sumarse a los bolcheviques de Lenin con quien colaboró en los dos años siguientes en el periódico Vperiod, pero, a partir de 1905, sus caminos se fueron distanciando. Lunachrsky a partir de esa época empezó a asumir la filosofía cosmista y a sostener la necesidad de incorporar la religión a la política marxista. Después de la Revolución de Octubre fue nombrado Comisario de Instrucción y formó junto a Bogdanov el movimiento Prolekult. Durante su labor como comisario de instrucción impulso un cómico y grotesco juicio contra Dios por sus crímenes “contra la humanidad” (primera vez que el tema aparece en escena). Una biblia figuraba en el banquillo de los acusados. Al final Dios fue declarado culpable. Poco después, un pelotón de fusilamiento disparó cinco ráfagas contra la Biblia para cumplir la sentencia. En 1933 fue nombrado por Stalin embajador en España. Murió en Francia antes de tomar posesión de su cargo. Nunca renunció a sus posiciones, por lo que hay que entender, que después de Lenin, los “constructores de dios” consiguieron ser aceptados por Stalin –mucho más interesado por la fidelidad a su persona que por la fidelidad a sus principios- en el aparato del partido.

Bogdanov: La Sangre es Vida

En 1926, León Trotksy escribió una despedida al poeta Sergio Esenin que fue incluido como apéndice del libro Literatura y Revolución. Esenin había nacido en 1895. De él dijo Lunacharski que “llegó de la aldea no como aldeano, sino en cierta forma, como un exponente de la inteligencia campesina”. Ganado para la agitación revolucionaria. Alcanza en Petogrado fama literaria cantando la vida campesina y la belleza de la naturaleza. Hay mucho espiritualismo en su obra que desemboca finalmente en una especie de panteísmo que percibe las estrellas, las flores, los árboles, tratados como objetos animados y en constante movimiento, transformándose unos en otros. Formó parte del grupo de socialistas místicos dirigido por Ivanov-Razumnik que proclamaban que “en el socialismo el sufrimiento del mundo salva al hombre”. Nunca pudo dejar atrás completamente su educación cristiana hasta el punto de aludir en 1971 a la Revolución de Octubre con Cristo resucitado, lo que no le impidió recibir una calurosa glosa por parte de Trotsky cuando falleció.


El elogio fúnebre de Trotsky es un pequeño texto de apenas cuatro páginas titulado En Memoria de Sergio Esenin. Escribe Trotsky: “Se ha ido por voluntad propia, diciendo adiós con su sangre a un amigo desconocido, quizá, para todos nosotros”, y más adelante, añade: “En su último momento, ¿a quién escribió Esenin su carta de sangre?”. Y apenas una página después: “cada uno de cuyos versos estaba escrito con la sangre de sus heridas venas”. Y finalmente, entre los últimos párrafos, Trostky escribe: “Los artistas vivían y viven en una atmósfera burguesa, respiran el aire de los salones burgueses, se impregnan cada día, en su carne y en su sangre, de las sugerencias de su clase. Los procesos subconscientes de su actividad creadora se alimentan ahí”. ¿A qué viene tanta insistencia con el tema de la “sangre”…?

La sangre ejerció una fascinación particular en la Revolución Rusa, tal como antes la hubo ejercido en la Francesa. El recuerdo de esta última está inevitablemente asociado a la sombra de la guillotina, sin duda la forma más sangrienta y espectacular de ejecución. En la revolución de octubre todos estos elementos están incluso más acentuados y dominados por la bandera roja tomada como estandarte revolucionario. De hecho, la bandera roja ya se había utilizado como insignia de los movimientos obreros durante la Revolución Francesa. La Ley del 20 de octubre de 1789 decretaba el despliegue de una bandera roja para anunciar que el ejército iba a intervenir, con el fin de reprimir revueltas y motives urbanos. La Comuna de París utilizó como bandeja la roja que a partir de ese momento se convirtió en el símbolo de la insurrección revolucionaria y del movimiento obrero. En aquella ocasión, en marzo de 1871, los revolucionarios se apoderaron del Hotel de Ville en París, que era el centro de operaciones de la Comuna de París, e izaron la bandera roja de la revolución hasta el punto de que Marx pudo escribir en La guerra civil en Francia: “El viejo mundo se retorció en convulsiones de rabia ante el espectáculo de la Bandera Roja”. Antes, se había utilizado como símbolo de la insurrección contra Louis Philipe y de nuevo en febrero de 1848 volvió a ser estandarte de luchas sociales. Ya durante la insurrección de la Comuna de París, los revolucionarios proclamaron: “¡La bandera de la Comuna es la bandera de la República mundial!”. Años después, Federico Engels dijo de la Comuna: “Fue un valiente desafío a toda expresión de chovinismo burgué”s.

Comentando todo esto, Julius Evola, el genial compilador del pensamiento contra-revolucionario de la postguerra escribió en un artículo en el diario Roma (4 de mayo de 1955): “Nos podemos referir en primer lugar al simbolismo del color rojo. Se conoce muy bien aquel cántico que nos dice: “Levántate o pueblo para la liberación, bandera roja triunfará”. A partir de la bandera del Terror de los jacobinos en la Revolución Francesa , el “rojo” ha señalado permanentemente las consignas del radicalismo revolucionario, luego fue la insignia del marxismo y del comunismo hasta arribar a las “guardias rojas”, a la estrella roja de los Soviet y a la armada roja de la Rusia bolchevique”. Pero, añade Evola, no siempre fue así: “El color rojo, que se ha convertido ya en emblema exclusivo de la subversión mundial, es también aquel que, como la púrpura, se ha vinculado habitualmente con la función regia e imperial, es más, no sin relación con el carácter sagrado que tal función, fue muchas veces reconocido de esta manera. Al rojo de la revolución se le contrapone el rojo de la realeza. La tradición podría remitirnos hacia la antigüedad clásica, en donde tal color, que tenía una correspondencia con el fuego, concebido como el más noble entre todos los elementos (es el elemento radiante que, de acuerdo a los Antiguos, indicaría al cielo más elevado, el cual por tal causa fue denominado empíreo), se asoció también al simbolismo triunfal. En el rito romano del triunfo que, en la antigüedad tuvo un carácter más religioso que militar, el imperator vencedor no sólo vestía la púrpura, sino que en su origen se teñía de este mismo color, en el intento por representar a Júpiter, el rey de los dioses; esto en tanto se pensaba que Júpiter hubiese actuado a través de su persona, en modo tal de ser él el verdadero artífice de la victoria y el principio de la gloria humana”.

Evola prosigue su análisis simbólico citando ejemplos en los que, en otro tiempo rojo y púrpura fueron emblemas de la realeza: “En el mismo catolicismo, los ’purpurados’ son los ’príncipes de la Iglesia’. Existía el dicho: “haber nacido en la púrpura”, con referencia a una cámara del palacio imperial bizantino, en donde se hacía en modo que nacieran los príncipes de la Casa reinante. Entró en el uso de la lengua inglesa la expresión: he was born in the purple, para significar que una persona había nacido en un ambiente regio o, por lo menos elevadísimo”. Nuestro autor termina percibiendo una “inversión”: “El hecho que, sucesivamente, la asociación del rojo con la subversión puede haber tenido ciertas relaciones con el Terror, con el esparcimiento de sangre que formaba parte integrante de los pregoneros de la religión jacobina de la humanidad, no le quita para nada su carácter singular de proceso efectivo de inversión: el color de los reyes se convierte en color de la revolución”. Y, apurando este punto de vista, añade: “Justamente el uso moderno de la palabra “revolución” acusa una idéntica inversión de significado. En efecto el término ’revolución’, en su sentido primario y originario no quiere decir subversión y revuelta, sino justamente lo contrario, es decir el retorno a un punto de partida y movimiento ordenado alrededor de un centro inmóvil: por lo cual, en el lenguaje astronómico la “revolución” de un cuerpo celeste es justamente el movimiento que el mismo cumple gravitando alrededor de un centro, centro que regula la fuerza centrífuga, obedeciendo a la cual el mismo se perdería en el espacio infinito. Por lo cual, en razón de una natural analogía, también este concepto ha tenido un papel importante en la doctrina de la realeza. El simbolismo del ’pueblo’ aplicado al Soberano, punto firme, ’neutro’ y estable alrededor del cual se ordenan las diferentes actividades político-sociales, ha tenido carácter y difusión casi universales. He aquí por ejemplo un dicho característico de la antigua tradición extremo-oriental: “Aquel que reina  a través de la virtud del Cielo (en términos occidentales se diría ’por la gracia de Dios’) se asemeja a la misma estrella polar: la misma permanece fija en su lugar, pero todas las otras estrellas giran a su alrededor”. En el cercano Oriente el término Qutb, ’polo’, ha designado no solamente al Soberano, sino también a aquel que en un determinado período histórico decreta la ley como jefe de la tradición.

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El cosmismo y la cosmonáutica soviética

Uno de los cosmistas rusos más conocidos fue el físico ruso Konstantin Tsiolkovski, pionero de la astronáutica soviética. En 1903 escribió su obra La exploración del espacio cósmico por medio de los motores a reacción, primera obra científica en la que se anticipaba la posibilidad de viajar al espacio exterior mediante chetes. Sus intuiciones solamente pudieron llevarse a la práctica sesenta años después: sustitución de combustibles sólidos por líquidos, relación entre la masa de los cohetes y las posibilidades de abandonar la gravedad mediante una fórmula física, cohetes por fases, cabinas presurizadas dentro de las naves, giroscopios para el control de la altitud, formas de proteger a a los astronautas de la aceleración, etc. Tsiolkovski construyó el primer túnel aerodinámico para dirigiles y diseñó el primero de estas aeronaves. El título de una de sus obras en las que definió la importancia y posibilidades de realizar exploraciones interplanetarias sobre bases científicas, es significativo: Filosofía Cósmica. En 1919 ingresó en la Academia Socialista de Ciencias. Tsiolkovski fue uno de los cosmistas más famosos de su tiempo y la puesta en órbita del Sputnik 1 y del primer astronauta, Yuri Gagarin, se debió a sus cálculos y teorías. Gracias al cosmismo, los principios sobre los que se desarrollo la cosmonáutica soviética fueron completamente diferentes de los que nacieron en Alemania en el entorno de Werner von Braun que, finalmente, lograron colocar un hombre en la Luna.

Con Tsiolkovsky, el cosmismo deja de ser solamente una forma de filosofía particular para convertirse en una teoría científica. Es su “filosofía cósmica”, el cosmos es algo vivo y sensible: es materia, pero no sólo materia inerte, sino materia que tiene conciencia de ser tal. Su visión del mundo sostenía que la materia del cosmos es andrógina: masculina y femenina a la vez, es un compuesto inerte y material (“uno”), pero también sensible (“una”). Y toda la materia del cosmos forma una “unidad”. Tsiolkovsky había llegado al “en to pan” (todo en uno) de la filosofía hermética alejandrina a través del cosmismo de Fiodorov. El cosmos es, a la postre, una unidad orgánica y sensible.

El ser humano, por tanto, no es un proyecto acabo sino en constante evolución, de la misma forma que el ser humano actual es un ser a medio camino entre la animalidad y la excepcionalidad. Así pues el ser humano no es algo concluido, sino un “proyecto” que solamente se realizará por completo cuando logre entender su relación con la Tierra y adueñarse, por tanto, de ella. En ese momento, el ser humano tendrá la posibilidad de empezar a abordar su tarea “cósmica”. Esa etapa supondrá la madurez de la humanidad. De ahí que Tsiolkovsky dijera: “La Tierra es la cuna del hombre, el cosmos es su casa”. Así pues, el papel de la ciencia es la mejora de la evolución de la humanidad y la construcción de una sociedad más justa.

Tsiolkovsky desalló sus fórmulas y sus visiones sobre el futuro de la astronáutica no como ciencia pura, sino como instrumentos científicos al servicios de la filosofía cosmista. Para él, la exploración del espacio exterior, no era solamente una apasionante aventura científica, sino la aplicación de una filosofía en la que encontraba sus razones últimas. Lo sorprendente del pensamiento de Tsiolkovsky es que supone el último eco en el que la ciencia no tenía razón de ser en sí misma, sino era como aplicación técnica de una filosofía. A ese estadio, en Occidente, se le considera “pre-científico” y propio de épocas “pre-modernas”. En el fondo, en este terreno, el cosmismo es un eco remoto y ya casi irreconocible de las antiguas doctrinas tradicionales que dieron vida a la astrología, la magia, la alquimia, etc., antes de que nacieran la astronomía, la física  o la química, ciencias, en definitiva, que aparecen sobre las bases de las antiguas tradiciones y conocimientos específicos.

El padre de la cosmonáutica soviética aceptaba la doctrina de Fiodorov según la cual “La Tierra no es sólo un cuerpo cósmico pasivo que recibe la influencia del cosmos, sino que, por ser parte del cosmos, participa activamente en la vida del mismo, en su evolución”. Así pues, el ser humano está implicado en un sistema de equilirios en el planeta tierra, tanto en su superficie (lo que le interesaba a Vernadski), como en el mundo subterráneo (que cautivaba al siniestro Bogdanov), como en el espacio (que seducía a Tsiolkovsky). Por ello el hombre es una entidad de “naturaleza cósmica”. Salir al cosmos, al espacio exterior y conquistarlo es, pues, un síntoma de evolución. El cosmos es, además, en esta concepción, sinónimo de perfección. Tiolkovski había escrito: “en el cosmos sólo existe verdad, perfección, poder y satisfacción, dejando para lo demás tan poco, que se puede considerar como una minúscula mota de polvo negro sobre una hoja de papel blanco”. Explorar el cosmos es, pues, empararse de esta perfección, actividad que solamente podía estar en condiciones de realizar un “hombre nuevo”.

Tsiolkovski fue contemporáneo de Fiodorov y asumió la totalidad de sus ideas. En este sentido tuvo algo de místico (es decir, de pensamiento pre-científico y pre-racionalista), pero también era lo suficientemente inteligente, imaginativo y dotado del espíritu cientófico como para llevar sus intuiciones a las abstracciones matemáticas y a las ecuaciones. A fin de cuentas, la filosofía de Fiodorov implicaba un evolucionismo extremo en el que todo está en constante movimiento y progreso y en el que incluso lo inanimado encierra en sí mismo la posibilidad de albergar cierto tipo de sensibilidad y la materia inanimada puede, por lo mismo, tener vida en estado de latencia que antes o después podrá manifestarse. Fiodorov sostenía –y Tsiolkovwky lo asumía- que la evolución no era solamente un proceso biológico de escalada hacia estadios superiores de organización de la materia, sino que incluso la sociología demostraba que también en ese terreno se tendía a formas “ascendentes” de organización social, en el límite de las cuales se situaría la “comunidad de bienes”. Al llegar a ese nivel, el ser humano “administraría la Tierra” y eso le generaría la posibilidad de saltar al espacio exterior y colonizar el cosmos. La ciencia y la técnica, para Tsiolkovski, eran los recursos necesario para abordar el progreso. En este sentido la polémica sobre la neutralidad de la ciencia, Tsiolkovski y los cosmistas la cerraban diciendo que la ciencia no puede ser neutral, no puede ser utilizada tanto para el “bien” como para el “mal”, sino que solamente puede conducir al “bien” en tanto que este “bien” se identifica con el “progreso” de la humanidad. Tsiolkovski aceptaba también la tesis de Fiodorov de que la ciencia, en el límite, debía garantizar la inmortalidad y su victoria sobre la muerte debía ser algo más que un hito científico para convertirse en el signo inequívoco de que la ciencia humana había evolucionado hasta convertirse en algo, en realidad, superior a la ciencia o bien en el instrumento a través del cual la humanidad se diviniza, pues la esencia de lo divino es la superación de la muerte. Probablemente, las ideas de Tsiolkovski eran menos inquietantes que las de Bogdanov y su afición siniestra por las transfusiones de sangre o su admiración enfermiza por unos “marcianos” deformes y dotados de los rasgos que habitualmente se han concedido a Satán y al infienro, pero no eran esencialmente diferentes. No es raro, pues, que ambos terminaran en el partido bolchevique. Por si hubiera alguna duda, el propio Tsiolkovski lo había confesado explícitamente: “por naturaleza o por carácter, soy revolucionario y comunista. [creo en] los beneficios de la comuna en el sentido amplio de esta palabra”.

A pesar de la poca simpatía que Lenin tenía hacia el cosmismo y hacia los “constructores de Dios”, la capacidad científica de Tsiolkovsi, hizo que ya en vida de Lenin éste lo situara bajo la protección del Estado. Más tarde, Stalin reconoció oficialmente su aportación a la ciencia soviética y sus consignas y frases fueron convertidas en eslóganes del régimen. Éste celebró el setenta aniversario del viejo profesor homenajeándolo y concediéndose la orden de la Bandera Roja del Trabajo. Tsiolkovsky murió cosmista y bolchevique.

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En 1926 fue reeditado el libro La investigación del cosmos con aparatos a reacción y en 1927 y 1929, fueron publicados los libros El cohete cósmico y Los trenes-cohetes cósmicos, escritos por Tsiolkovski, alcanzando siempre tiradas superiores a los 40.000 ejemplares. La sociedad soviética de la época experimentó, pues, una especie de interés irrefrenable por la cosmonáutica todavía balbuciente y en estadio de mera teoría. Se crearon grupos de amantes del espacio exterior, de aficionados a la astronomía que veía un cosmos al otro lado de sus ópticas que consideraban como nuestro “hábitat futuro”. Surgió también un estusiasmo creciente en los medios científicos al percibir que la exploración del espacio exterior era aceptada por el régimen soviético y no existiría contradicción –al menos en ese terreno- entre los principios del marxismo-leninismo y las ciencias aplicadas. Luego, cuando se produjo en escándalo Lysenko, cuando la genética clásica entró en contradicción con el marxismo, se vio que un científico que investigara en áreas conflictivas podía terminar en el universo concentracionario soviético. Aparecieron entonces las figuras de Kondratiuk (que en 1929 publicó un libro de título evolados: La conquista de los espacios interplanetarios en el que diseñó de manera extremadamente precisa el sistema hoy utilizado de “cohete por fases” y estableció que la Luna sería la “etapa previa” a la conquista del espacio). Más joven que él, Alexandr Chizhevski, científico, filósofo cosmista y bolchevique demostró la influencia del sol en la biosfera y en el ser humano en un intento de confirmar  la intuición de Fiodorov de que “el Todo influye en todo”, una visión holística –hoy aceptaba, por lo demás- en el que cualquier repercusión negativa en el medio ambiente, influye también negativamente en la totalidad de la vida humana y en el que la búsqueda de “equilibrios cósmicos” es esencial para garantizar la “evolución de la especie humana”. La tesis de Chizhevski era importante también por que tendía a demostrar que el “cosmos” influye en cada uno de nosotros.

Koroliov, no pudo evitar tener en un momento de su vida (en 1938) problemas con el régimen y resultó condenado a 10 años de prisión. Sin embargo, en julio de 1940 envió una larga carta a Stalin en la que explicaba que había sido víctima de un complot que pretendía impedir la continuación de sus trabajos sobre motores a reacción. Liberado en 1944 y recibido por Stalin, se convirtió en el director de la industria soviética de cohetes, siendo completamente rehabilitado en 1957 tras la puesta en órbita del Sputnik. Hoy está enterrado en las muerallas del Kremlim como máximo gesto de reconocimiento del régimen soviético.

El Sputnik 1 y la hazaña de Yuri Gagarin, primer astronauta que salió al espacio exterior, son hijos directos de estas concepciones cosmistas que demuestran que esta corriente filosófica no se había agotado sino que permanecía viva y en el tiempo. No en vano, el primer satélite artificial Sputnik se lanzó el 4 de octubre de 1957, cuarenta años después de que los bolcheviques asaltaran el Palacio de Invierno. Tsiolvoksy lo había previsto en su obra Sueños de la Tierra y el Cielo. De apenas 83 kilos y dotado de dos transmisores de racio, envio información sobre las concentraciones de electrones, temperatura y presión de la ionosfera. Sputnik significa: “compañero de viaje”, esto es, “satélite”. Su forma era esférica (a pesar de que el primer diseño era cónico, por algún motivo, se modificó: ¿acaso inspirado en la consideración platónica de que la esfera es el cuerpo sólido más perfecto –y, por tanto, en la filosofía cosmita, el más “digno” de penetrar en el espacio exterior, puro y virginal- en la medida en que todos los puntos de su superficie tienen la misma distancia del centro y que éste es a la vez, uno e infinito, pues no en vano de él parten los infinitos radios que constituyen la superficie de la esfera?). Pero hasta llegar al Sputnik, toda la industria aeroespacial soviética parecía dirigida por cosmistas y ordenada según los principios de la filosofía de Fiodorov. Es significativo, por otra parte, que el primer astronauta, Yuri Gagarin, estuviera lejanamente emparentado con Fiodorov, el cual era hijo de Fiodorov Pavel Ivanovich Gagarin.

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Se ha señalado así mismo que los cosmistas atribuyeron particular importancia a las virtudes éticas y morales de los primeros astronautas. Así como en los EEUU se tendió solamente a elegir como astronautas a pilotos de pruebas, algunos de los cuales –como es el caso de Neil Amstrong, primer hombre que pisó la luna, era, lo que humanamente se puede definir como un verdadero patán y que se limitó a repetir las frases que le habían sido escritas para pronunciar cuando pisó el satélite, siendo el resto de conversaciones que no se llegaron a difundir, con su compañero, con la cápsula que orbitaba en torno a la luna y con la NASA, instrascendentes (sobre perritos calientes y asadores de carne)- a militares que encarnaban en sí mismos las cualidades cosmistas. Esto se debía, como hemos dicho, a la intuición de que un espacio “puro” solamente puede ser invadido por quienes sintonizan con él, esto es, cosmonautas igualmente “puros”. Así mismo, como en las doctrinas ocultistas que veremos a continuación, cada astronauta, tenía a su “doble” y Titov era el “doble” de Gagarin. En ambos casos se trató de fervientes y abnegados comunistas con un compotamiento ético, político y social, ejemplar. Gagarin murió en accidente de aviación, pero Titov, al desplomarse la URSS abandonó sus cargos políticos en el Ejército Soviético y en 1999 fue elegido miembro de la Duma por el Partido Comunista.

La cosmonáutica soviética encontró a Tsiolkovski como a su genial inspirador y teórico, pero otros muchos cosmistas participaron de ella y fue otro cosmista, Serguei Pavlovich Koroliov quien llevó el proyecto a la práctica. Koroliov seleccionó personalmente a la primera generación de cosmonautas soviéticos. Les decía: “Nuestro interés en el conocimiento del Universo no es un objetivo en sí mismo. No hay conocimiento por el placer del conocimiento. Nosotros nos introduciremos en el cosmos para estudiar mejor el pasado y el presente de nuestro planeta, para prever su futuro. Nosotros queremos poner los recursos y posibilidades del cosmos al servicio del ser humano, investigar otros cuerpos celestes, y sí las circunstancias lo exigen, estar preparados para poblar otros planetas”, y terminaba su arenga citando a su mentor: “Como dijo Tsiolkovskii, la conquista del cosmos nos promete montañas de pan …”.

Inicialmente, Koroliov solamente aspiraba a construir aviones a reacción hasta que conoció a Tsiolkovsky. Él mismo explica el encuentro: “como ya he dicho, tuvo una gran influencia sobre mí, [y] decidí construir sólo cohetes. Konstantin Eduardovich nos asombró, ya entonces, a todos con su fe en la posibilidad de la navegación cósmica. Cuando nos separamos yo me fui con un sólo pensamiento: volar hacia las estrellas. Con un gran respeto recuerdo al segundo de mis maestros, quien también tuvo una gran influencia sobre mí, me refiero a Fridrij Arturovich Tsander. Nunca olvidaremos sus palabras: “¡Viva el trabajo para los viajes interplanetarios al servicio de toda la humanidad! ¡Cada vez más y más alto, hacia las estrellas!”. Tsander, por supuesto, también era cosmista, fue el primero en diseñar motores de cohetes capaces de navegar por el espacio exterior. Cosmista, fue al mismo tiempo, un fervoroso comunista que se entrevistó con Lenin a quien interesó en las posibilidades de la exploración del espacio exterior y del que recibió apoyo para sus trabajos que luego, Stalin amplificó.

El hecho de que la estación espacial inicialmente soviética y luego rusa, llevara el nombre de Mir no es tampoco inocente o casual.  En lengua rusa MIR significa mundo, comunidad campesina, paz, sociedad humana, tranquilidad, silencio, conceptos todos ellos que engarzar directamente con el nudo de la filosofía cosmista. Es significativo que cuando la segunda tripulación de la MIR reemplazó a la primera, el 8 de febrero de 1987, éstos se encontraran en la estación el pan y la sal, símbolo de bienvenida en las tradiciones campesinas. Así mismo, resulto extraordinariamente significativo el que a partir de 1987 la estación espacial “se abriera” a otras nacionalidades, como si el primer intento de colonizar de manera estable el espacio exterior (la duración de la estación espacial MIR fue de 13 años y a partir de 1987 fue permanentemente ocupada por astronautas) no fuera competencia solamente de una nacionalidad (la soviética), sino de toda la humanidad con astronautas aportados por la Agencia Espacial Europea o por la NASA. Este programa “humanista” alcanzó su clímax cuando llegó a la estación MIR el primer cosmonauta afgano, Abdul Mohamed, quien al llegar a la estación abrazó el Corán y entonó una plegaria. También se incorporó durante algunos días, de manera simbólica un cosmonauta japonés, Toehiro Akiyami e incluso el español Pedro Duque participó en la coordinación de algunas de estas misiones desde la tierra.

Pero cuando esto ocurría, las ideas cosmistas apenas se conocían ya en Moscú. El régimen bolchevique había caído. La URSS había entrado en un proceso de “americanización” que duró desde 1986 hasta 1999, había perdido en poco tiempo las tradiciones culturales y filosóficas. La inteligentsia rusa dejó de mirar hacia sus propias fuentes y prefirió abrirse a “occidente”. El cosmismo resultó olvidado. Sin embargo, la doctrina cosmista encontró algunos reflejos en la ideología humanista y universalista de la UNESCO que, por lo demás, más conocida en Occidente, fue la que alimentó la transformación de la Estación Espacial MIR, en Estación Espacial Internacional. Por lo demás, tampoco había tantas diferencias… En Occidente, las mismas ideas cosmistas se habían difundido por otros canales.

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Teilhard de Chardin, la New Age y la Noosfera

El pensamiento del padre jesuita Teilhard de Chardin es en más de un sentido parelelo al del cosmismo ruso y modela solo unas décadas después de que los discípulos de Fedorov recopilaran sus escritos bajo el título de Filosofía de la Causa Común. Teilhard se mueve en tres direcciones: en primer lugar en dirección científica, intentando completar la teoría de la evolución que ocupa un lugar central en su doctrina. Intenta, en este terreno, buscar pistas paleontográficas sobre los “eslabones perdidos” que certifiquen de una vez y para siempre que el ser humano es un producto de la evolución de especies inferiores. En segundo lugar, confirmada la evolución de las especies como nuestro destino, establece que ésta no ha terminado todavía sino que prosigue y que solamente se detendrá cuando la humanidad alcance su punto límite en la evolución. En tercer lugar, establece la “noosfera” como el teatro en el que se desarrolla la actual etapa de evolución de la humandiad. Y es precisamente éste último concepto el que permite vincularlo directamente a la filosofía cosmista y, en especial, a uno de sus exponentes, Vladimir Ivanovich Vernadski.

Vernadski es contemporáneo de Teilhard y sólo unos años más joven que él. No es filósofo, sino científico y a lo largo de su vida realizó incursiones en el estudio de la biósfera, siendo uno de los precursores en este orden y contribuyendo a la fundación de ramas de la ciencia como la mineralogía, la genética, la bioquímica o la radiogeología. Los estudiosos de su obra resaltan su carácter multidisciplinario y sintético. Pero, además, la obra de Vernadski tiene también una componente política. Alineado inicialmente en las filas de la contrarrevolución, se exilió al termina la guerra civil con la derrota de los “blancos” hasta que unos años después volvió a Rusia, reconocimiento explícitamente que los fundamentos del bolchevismo no estaban muy alejados de la filosofía cosmita que compartía y reorganizó la Academia de Ciencias de la URSS logrando influir decisivamente en las orientaciones de las nuevas generaciones de científicos y en la política científica del régimen soviético.

Su concepción de la biósfera, concretamente, enlazaba directamente con las preocupaciones habituales de Fedorov y de sus discípulos, la idea de la “unidad”. Para Vernadski, la biósbefa es el lugar donde existe la vida y es fuente de toda materia viva. Es el habita del ser humano al que está vinculado y del que es dependiente. La biósfera pertenece a la Tierra, pero también al cosmos al estar en contacto, directamente, con la parte exterior de la Tierra. De ahí que los seres vivos tengan, precisamente por eso, una dimensión cósmica. En este sentido no existe una “libertad absoluta”, sino un estado de dependencia entre todos los seres vivos y entre ellos y la biósfera.

Vernadski había elegido la ciencia como un método para alcanzar la verdad. Los otros dos terrenos que habían competido con ella en el mismo objetivo eran la religión y la filosofía. La superioridad de la ciencia en relación a la religión y a la filosofía residía en que solamente ella era capaz de incorporar a sus reflexiones el estudio sobre la biósfera. Ella, era pues, la madre de las otras dos muestras del genio humano porque aludía al hecho básico de la naturaleza humana: la vida, esa vida desarrollada en la biósfera. Vernadski tenía una confianza ciega en la ciencia y seguía en esto los desarrollos de Fedorov sobre la necesaria integración de ciencia y moral, síntesis progresista del futuro. Había escrito: “La ciencia representa la fuerza que salvará a la humanidad”.

El optimismo de Vernadski se basaba en que a principios del siglo XX, los avances científicos en la comprensión de los mecanismos de la materia y de la biósfera, habían sido inigualables en relación a períodos anteriores. Las exploracines, los transportes, los medios de comunicación entonces incipientes, permitían al ser humano tomar posesión de la biósfera. Vernadski opinaba que esa posesión debía de hacerse en nombre de la “humanidad” Pero si el hombre estaba en posición de dominar la biósfera se debía a que poseía un elemento superior: la razón y la voluntad. Y esto le llevó a formular un concepto nuevo, el de “noosfera”.

En la concepción de Vernadski (que aceptaba la clave cosmista de cinco ramas integradas en un todo que ya hemos visto en Bogdanov y en el símbolo egipcio del duat) la Tierra es una unidad compuesta por cinco realidades integradas: litósfera, atmósfera, biosfera, tecnosfera y noosfera. Ésta última sería la “esfera del pensamiento”. Vernadski observó que todas estas capas estaban interrelacionadas y que no sería posible la existencia de ninguna de ellas sin algún tipo de colaboración o compenetración con las demás. Todas además estarían en permanente evolución (Vernadski no se planteaba hacia dónde). Los últimos desarrollos de la física de su tiempo ya aludían a la existencia de isótopos que no serían más que minerales que mediante la pérdida de algún electrón se van transformando progresivamente. Nada que la antigua alquimia clásica no hubiera ya definido anticipadamente aludiendo a la evolución inevitable de los metales y a que todos tienden hacia el oro mediante un lento proceso de “maduración” que el alquimista puede acelerar mediante la fabricación de un catalizador o “piedra filosofal”. Por tanto, cuando Vernanski y los cosmistas hablan de “evolución”, a diferencia de la ciencia occidental que alude solamente a evolución de las especies, se están refiriendo también a la evolución geológica y a la evolución de la cultura.


Sin embargo, el nombre de Vernadski estará indisolublemente unido al concepto de noosfera que promovió y estudió. La noosfera es, a la vez, su contribución al cuerpo científico-filosófico del cosmismo ruso y el nexo de unión con Teilhard de Chardin. Vernandski llama noosfera la “esfera del pensamiento”, esto es, a la específicamente humana que deriva de la evolución de las células más perfectas del ser humano, esto es, a la vanguardia en la evolución de las especies, las neuronas. La noosfera debe su nombre al término griego “noos”, pensamiento y se define como el conjunto de los seres inteligentes con el medio en que viven.

A fin de cuenta, la irrupción de la noosfera venía impuesta por la dinámica evolutiva. La noosfera es la tercera aparición en el desarrollo de la Tierra, sucediendo a la geosfera (teatro de la materia inanimada) y a la biosfera (escenario de evolución de la materia viva). Si la aparición de la materia vida indujo a la transformación de la geosfera en biosfera, la aparición del pensamiento ha provocado la irrupción de la noosfera. A partir de principios de siglo empieza a estar claro que el genio del pensamiento puede modificar completamente la tierra, ya es posible transmutar los elementos y controlar y dominar la biosfera.

Pero la biosfera es la envoltura del planeta y por tanto en ella se unen todos los demás elementos (litosfera, tecnosfera, atmósfera y noosfera). De ahí su importancia: es el elemento que los contiene a a todos los demás y que, a su vez, está en contacto con el cosmos, de ahí que requiera una atención especial. La aparición de la noosfera hará que la biosfera entre en una nueva etapa de evolución presidida por la razón y el genio de lo humano. Vernandski fue el primero en advertir que la acción del pensamiento y su cristalización mediante la técnica, pueden modificar la biosfera. A esta toma de posesión de la biosfera seguirá el tema recurrente en todos los cosmistas, de la conquista del espacio exterior: “En el futuro –había escrito- se nos presenta como realizable un sueño de cuento: el hombre se esfuerza por salir de los límites de su planeta al espacio cósmico. Y con toda probabilidad, saldrá”.

La orientación científica de Vernadski se debía a la influencia de su mentor Vasili Dokuchayev, fundador de la edafología, estudio de los suelos y de todo lo que se encuentra sobre ellos. Dokuchayev ideó la palabra “biósfera” que Vernandski utiliza, aprovecha y define con mayor precisión en 1926 diciendo de ella que es “la fuerza geológica que da forma y vida a la Tierra”. Las implicaciones de todo esto son demasiado evidentes como para que valga la pena enumerarlas en su totalidad. Los estudios de Vernadski se configuran como un precedente de la ecología, pero también de la etología y de las implicaciones que rescataron los ideadores del movimiento de la New Age, en especial James Lovelock, autor de la Hipótesis Gaia en donde definía a la tierra como un “organismo vivo” y Ken Wilber que intenta penetrar en las líneas de evolución de la noosfera. Incluso, una de las tendencias de la New Age, el llamado movimiento inmorlista formado en torno a Sondra Ray y Robert Coon, penetra de lleno en la temática cosmitas (sin conocerla) sosteniendo que el ser humano puede vencer a la muerte en esta nueva etapa de la historia que para ellos es la Era de Acuario.

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A decir verdad es posible trazar una línea de continuidad razonable (a nivel de inspiración) entre los cosmistas, Vernadski, Teilhard, que llega hasta la New Age y el “transhumanismo” de moda en los años noventa. La noción central, de nuevo, es la noosfera, ese espacio en el que se producen los fenómenos del pensamiento y de la inteligencia. El pensamiento de Teilhard no es exactamente el mismo que el de los cosmitas, e introduce ligeras variaciones, en especial por su formación como sacerdote jesuita. Acepta la idea de evolución y dedica buena parte de su vida a demostrar que no existe contradicción entre la fe religiosa y la evolución científica. Todo evoluciona. Teilhard acepta también las dos primeras fases de la evolución tal como fueron definidas por Vernadski: la evolución de la geosfera (o proceso de evolución geológica), la evolución de la biósfera (evolución de la vida hacia formas superiores), pero añade que ésta tiende a una nueva etapa que supondrá una superación de la noosfera (evolución del pensamiento) y que conducirá a la cristósfera… la cual se identifica exactamente con el conepto de “unidad total” defendido por los cosmistas, los cuales sostenían que en la última etapa de evolución “todo conectará con todo” y, por tanto, “todo será común”, la famosa “causa común” que dio título a los dos volúmenes de esritos de Fedorov.

Así pues, la única diferencia esencial entre Teilhard y los cosmistas radica en los rasgos de la última etapa de evolución. Vernadsky (científico puro) opina que será la ciencia quien acelerará el dominio sobre la biósfera y probablemente la superación de la noosfera. Teilhard, por su parte, también alude a la superación de la noosfera (a la que ambos atribuyen rasgos positivos, pero también negativos, y perciben en ella un proceso dialéctico que hizo, precisamente que Vernadski se aproximara al marxismo) pero en beneficio de una super-mente que identifica como última etapa en la evolución hacia lo que llama “el punto Omega” o “Cristo Cósmico”. Había resumido su idea en una frase: «Creo que el Universo es una Evolución. Creo que la Evolución va hacia el Espíritu. Creo que el Espíritu se realiza en algo personal. Creo que lo Personal supremo es el Cristo Universal», frase que probablemente Fedorov hubiera asumido como propia.

Uno de los puntales en los que encuentra inspiración  el movimiento “New Age” es el jesuita Pierre Teilhard de Chardin hasta el punto que algunas tendencias lo reconocen como precedente y extraen de él buena parte de sus ideas y justificaciones (Sondra Ray, Robert Coon, etc.). Puede decirse que el movimiento “New Age” si acepta algo del cristianismo es la noción de Cristo Cósmico que plantea el padre Teilhard.

Teilhard no es un pensador fácil de leer, su obra se sitúa en el cruce entre la filosofía, la teología y la ciencia. Teilhard fue el primero en buscar sólidas argumentaciones científicas para sus intuiciones místicas, algo que posteriormente han hecho desde Fritjof Capra hasta Stanislas Grof. Pero como todos los precursores su obra es discutida por muchos y, en su conjunto, las luces y las sombras se alternan de manera inquietante. Su figura, indiscutible en ambientes católicos progresistas hasta hace quince años, está hoy en revisión.

Nació en un castillo al oeste de Clermont, cerca del Puy-de-Dôme; de familia aristocrática, desde muy niño recibió una esmerada educación religiosa ; sin embargo, también desde muy niño su pensamiento estuvo escindido entre dos fidelidades que entraban en contradicción : el espíritu y la materia. El propio Teilhard de Chardin cuenta que “… a los seis o siete años empecé a sentirme atraído por la materia, o más exactamente por algo que “resplandecía” en el corazón de la materia”. Explica que jugaba con piezas de hierro en las que veía algo que trascendía la mera materia y más  adelante prosigue : “Me abstraía en la contemplación, en la posesión, en la existencia soberana de mi ‘Dios del Hierro’. A lo largo de toda su obra, como veremos, intentó resolver la contradicción entre espíritu y materia.

Con esa precoz mentalidad ingresó en el colegio de los jesuitas de Villefranche-sur-Saône, una escuela religiosa y aristocrática. Finalmente, terminaría entrando en la Compañía de Jesús, cuando la orden fue expulsada de territorio francés y la mayoría de sus miembros -con el propio Teilhard- pasaron a residir en la isla de Jersey. En 1905 terminó sus estudios de filosofía y teología y en 1912 será ordenado sacerdote. Enviado por la Orden como profesor a un establecimiento de El Cairo; allí, como producto de su admiración por la materia, empezará a interesarse por la paleontología. Son los años en los que las ciencias sufren un importante tirón : se empieza a teorizar sobre la radioactividad y, poco a poco, se va penetrando en la estructura atómica de la materia, en ese mundo que tanto seduce al padre Teilhard.

Años después escribirá que, desde su juventud, ya estuvieron claras las orientaciones que iba a mantener durante toda su vida : “De una y de otra parte de la Materia, la Vida y la Energía : las tres columnas de mi visión y de mi beatitud interiores”.  Sostiene que entre materia, vida e inteligencia, no hay ruptura, sino continuidad. El evolucionismo se iba imponiendo, poco a poco, en la época, y el padre Teilhard va estableciendo las bases de lo que será su concepción del mundo y que, casi podríamos llamar, un “meta-evolucionismo”, es decir, una concepción de la evolución de los organismos, desde la materia inerte hasta el Espíritu puro.

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Después de ser movilizado durante la primer guerra mundial y de participar en el frente como camillero, protagonizará el fraudulento caso de Piltow, del que hablaremos detalladamente más adelante. Luego, emprenderá una serie de viajes a Extremo-Oriente que le llevarán a excavaciones en China. Cuando regrese, será ya un hombre famoso y sus doctrinas, aun sin estar suficientemente cimentadas en datos objetivos, siendo más bien productos de una síntesis del pensamiento teológico  y de doctrinas científicas, será mirado por simpatía extramuros de la Iglesia Católica, como el esfuerzo de un sector del clero intelectual, por adecuar progreso científico y fe cristiana.

Sin embargo, la carrera científica de Teilhard se verá envuelta en dos escándalos de falsificación de restos palentológicos. En efecto, a principios de siglo el evolucionismo no se había impuesto todavía como doctrina oficial ; si bien sus teorías sobre la evolución animal habían logrado seducir al mundo científico, cuando aludían al hombre, la oposición por parte de distintas confesiones y creencias religiosas era cerrada y, lo que es peor, apoyada en bases objetivas: efectivamente, no se había encontrado el “eslabón perdido” entre el simio y el hombre, hasta el punto que algún biólogo, irónicamente, pudo decir que el hombre era el animal más antipático para los darwinistas… Los evolucionistas de la época dedicaron todos sus esfuerzos a encontrar esa cadena de eslabones perdidos que, vistas las diferencias entre el simio antropoide y el hombre, debían ser varios. Pero el pitecántropo -medio simio, medio hombre- no aparecía y lo que era peor, los evolucionistas habían hecho de su hallazgo una cuestión de principios, hasta el punto de que llegaron a falsificar distintos restos para presentarlos como los ansiados eslabones perdidos. Hay que recordar que, a principios de siglo, la ciencia aun no había establecido la datación por medio del carbono 14 y era imposible analizar la veracidad o falsedad de los restos. Los darwinistas de principios de siglo no eran esos mansos científicos que buscaban solo el progreso de la ciencia, atacados por el oscurantismo religioso… eran gentes capaces de mentir para demostrar la veracidad de sus afirmaciones ; frecuentemente estaban situados en el terreno de la filosofía positivista, anti-religiosa por definición y empeñada en demostrar la inexistencia de Dios a través de un ataque al “fijismo” o “creacionismo”, doctrina que supone que las especies son inmutables y fueron creadas por Dios.

El padre Teilhard se encontró implicado en dos escándalos de falsificación de restos antropológicos. El más famoso, sin duda, fue el caso de lo que la ciencia dió en llamar “hombre de Piltow”. Hasta los años cincuenta, los libros de textos de las escuelas enseñaban que en la población inglesa de Piltow se había encontrado el fósil de un hombre-mono al que se llamó “Eoantropus dawsoni”, su cráneo era humanoide, mientras que la mandíbula de características simiescas, tenía una dentición que correspondía a las razas humanas actuales, especialmente el canino, radicalmente distinto del propio de un mono antropoide. La comunidad científica no dudó que se trataba del famoso eslabón perdido y así se enseñó en los libros escolares…

Pero en 1954 a alguien se le ocurrió realizar un análisis pormenorizado de los restos a la luz de las nuevas tecnologías de datación. El “Hombre de Piltow” no pudo soportar ninguan de las pruebas : se trataba de una burda falsificación. El cráneo simiesco era, efectivamente, del pleistoceno, pero la mandíbula correspondía a un humano muerto a principios del siglo XX, envejecido mediante colorantes químicos insertados mediante un proceso de cocción. Los famosos dientes habían sido limados para hacerlos corresponder con dimensiones y formas humanas ; en cuanto al canino, procedía de Francia. La articulación de la mandíbula con el cráneo, estaba rota y había desaparecido, seguramente para evitar que se pudiera advertir que no correspondía a la misma caja craneana … ¿Qué había ocurrido ?

Charles Dawson en 1912 fue quien descubrió los restos del cráneo; en sus trabajos fue ayudado por Sir Paul Woordward y el padre Teilhard du Chardin. Dawson solo encontró la mandíbula falsificada tras la llegada del jesuita y, si bien es él quien encontró la mandíbula, no está comprobado que fuera él quien la falsificó. Al año siguiente, el propio Teilhard descubrió el polémico canino…

En su momento, el descubrimiento sacudió la conciencia de la humanidad y hoy nos resulta muy difícil intuir las repercusiones que tuvo, pero que no serían inferior al nacimiento de la microinformática : algo, efectivamente, que rompe con las creencias anteriores y supone una brusca innovación, un salto de gigante en la perspectiva científica. Buena parte de la fama de Teilhard du Chardin procede de este descubrimiento que proporcionó fundamentación científica a sus teorías.

Cuando se descubrió la falsificación de Piltow, en los años 50, las culpas recayeron inmediatamente sobre Dawson, sin que las pruebas contra él fueran, en absoluto, concluyentes. Por entonces Dawson era solo conocido en reducidos medios científicos, mientras que el Padre Teilhard había alcanzado fama mundial por sus atrevidas teorías. Dawson, el eslabón más débil, pechó con la culpa de la falsificación. Sin embargo, no iba a ser la única.

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En 1927 volvió a repetirse el fraude. Davidson Black descubrió casualmente un diente humano en la maleta de un chino que vendía chucherías. El diente le llamó la atención por su presumible antigüedad ; supo que había sido encontrado en una cueva próxima a la ciudad de Chu-ku-tien. Black visitó la cueva y, poco después, recibió la visita del padre Teilhard. Justo tras la llegada del jesuita se encontró un segundo diente. Los hallazgos fueron de tal calibre que la Fundación Rockefeller financió, por mediación de Teilhard, las excavaciones con una generosa entrega de 20.000 US$.

Esta aportación económica permitió proseguir los trabajos con más método. Se encontró una gruta con varios pozos, uno de ellos de siete metros de profundidad, repletos de cenizas mezcladas con algunos cráneos de monos, con la frente más amplia ; paradójicamente no se encontraron restos de fémures o vértebras, huesos que, como se sabe, se conservan mucho mejor que los cráneos. Los paleontólogos dedujeron que si había cenizas y piedras, era porque los cráneos pertenecieron a individuos capaces de encender fuego y, gratuitamente, consideraron que, a la vista de los restos, eran hombres-mono… Poco después, en 1932, realizando nuevas excavaciones en la misma cueva, se encontraron, en el estrato superior, tres esqueletos completos de “Homo Sapiens” con los mismos tipos de piedra que habían sido encontrados en el pozo e interpretados como instrumentos del sinántropo: el hallazgo constituyó un golpe demoledor para demostrar la veracidad del pretendido eslabón perdido.

Sin embargo, los libros de texto infantiles siguen considerando al Hombre de Pekín como un antepasado del hombre actual. Afortunadamente para sus descubridores -Teilhard du Chardin incluido- en 1941, los restos del Hombre de Pekín fueron embarcados hacia EE.UU. pero desaparecieron por el camino, evitándose el amargo trago de la prueba del Carbono 14 que, sin duda, no hubieran soportado. El prestigio del padre Teilhard se hubiera desmoronado.

Estos dos episodios son voluntariamente olvidados en todas las biografías que le han consagrado sus partidarios. Si bien no existe ninguna prueba concluyente de que fuera el padre Teilhard el falsificador, lo cierto es que fue la única persona que vivió extraordinariamente de cerca ambos casos y que los hallazgos más polémicos se realizaron siempre en su presencia. Ningún detective precisaría muchos más datos para inculparlo por fraude científico. Es más, los dos hallazgos contribuyeron a cimentar sus distintas teorías sobre la antropogénesis, de tal manera que, podemos decir que si no fué él el falsificar, al menos la falsificación jugó a su favor. Es mismo detective hubiera afrontado la investigación preguntándose ¿a quién beneficia el delito?…

De todas formas, Teilhard logró salvar su reputación científica y evitar el ser salpicado de lleno por estos dos escándalos que, sin embargo, estallaron con él de co-protagonista. Ha en su pensamiento también algo que remite indirectamente a las concepciones cosmistas en esa mezcla de pensamiento irracional (Teilhard lo llama “fe”) y pensamiento científico que lleva a la construcción de las hipótesis más audaces y fantásticas. En “Science et Christ”, por ejemplo, el padre Teilhard escribe : “La Evolución es hija de la Ciencia, al fin y a la postre, la fe en Cristo puede ser muy bien la que salvará mañana en nosotros el gusto de la Evolución”. En estas pocas líneas están implícitas las tres dimensiones del pensamiento de Teilhard, la científica, la teológica y la mística.

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Como era de prever, su concepto de la evolución va más allá del puramente biológico darwinista e intenta encajarlo a martillazos con la fe. Evolución es, para él, cualquier cambio o transformación de algo ; la evolución sigue distintos niveles progresivamente más complejos. Teilhard concibe el proceso de formación del Cosmos -su cosmogénesis- como un proceso dinámico y evolutivo siempre en movimiento ascendente. Dentro de esta cosmogénesis se desarrolla la biogénesis (nacimiento de la vida en el seno del universo material inanimado) que, a su vez, es seguida por la antropogénesis (aparición de la especie humana, a través de la línea ascendente de la evolución de los seres vivientes) ; pero el proceso no se detiene ahí. Su cosmogénesis no termina en la aparición del mono antropoiode, sino en la inclusión de éste en lo que denomina “noosfera” (del término griego nous, pensamiento), que es el terreno de la vida consciente propia del hombre. La diferencia entre el mono antropoide y el hombre, para Teilhard, no es
otra que el desarrollo de una serie de habilidades, unida a la toma conciencia de sí mismo.

Tanto mayor es esa conciencia de sí, tanto mayor el concepto de lo humano queda perfeccionado ; así pues, la experiencia mística, supondrá la cima ansiada por la naturaleza humana, un punto que parece escapar a la materialidad y alzarse hacia algo que está mucho más allá de ella. Y aquí Teilhard introduce un nuevo concepto que explica cual es el impulso que guía esta nueva etapa de la evolución, la “amorización”, esto es, el acto de impregnar a la sociedad humana en su actual etapa de desarrollo, con las energías del amor orientándolo a un fin cualitativamente superior. Es evidente que Teilhard ha tenido una experiencia mística similar a la que Arthur Koestler describió como “conciencia oceánica”, esto es, un estado de conciencia, diferenciado de la ordinaria, en la que el observador ha logrado escapar a una percepción dual del universo y se sitúa más allá de toda contradicción, sin conflictos, ni rupturas ; del mundo de la dualidad ha pasado al de la Unidad, al del Todo. Este tránsito hace que el místico perciba el universo como armonía o amor. La lectura de los textos de Teilhard induce a pensar que, a lo largo de toda su vida, intentó racionalizar en clave científica, una apertura interior de conciencia, probablemente expontánea o generada por algún traumatismo existencial (acaso la experiencia vivida en las trincheras durante la Primera Guerra Mundial) o quizás por su condición de sacerdote y jesuita (meditando según las indicaciones del fundador de la Orden, San Ignacio de Loyola).

La “amorización” abre las puertas a la fase final del proceso evolutivo, lo que Teilhard llama “Punto Omega”.

Llegado a este límite, Teilhard quiere superar el estadio de la física y del resto de ciencias de la materia, para alcanzar un nivel que se sitúa más allá de estas ramas del saber, pero más acá de la metafísica. Es lo que llama “ultra-física” y que concibe como un estadio sintético del conocimiento científico que se preocupa, no solo de los fenómenos observables, sino del sentido global del universo.

Una parte esencial de la “ultra-física” es el concebir el sentido de lo humano en la etapa siguiente de la evolución que nos lleve a un estadio superior al actual. Es lo que llama “lo ultra-humano”. Teilhard lo percibe como un estadio post-personal. En efecto, en su presumible experiencia mística, sintió aquello que han experimentado los místicos y los meditadores de todos los tiempos : la disolución de la personalidad en el todo cósmico. La abolición de las barreras del mundo de la dualidad que conlleva la experiencia mística, acarrea igualmente la destrucción de la diferencia entre el Yo y el no-Yo. La persona siente fundirse con el Cosmos y Teilhard, nuevamente, intenta dar a esta experiencia mística, una interpretación a medio camino entre la ciencia y la teología. Este es el aspecto más problemático de su concepción del mundo, pero también el que ha atraido más interés por parte de los intelectuales de la “New Age”.

El estadio final de la evolución del cosmos se encuentra en lo que Teilhard llama el “Punto Omega”, en alusión a la última letra del alfabeto griego y a la frase bíblica en donde Dios dice “Yo soy el Alfa y el Omega, el principio y el fin”. La marcha hacia Dios es el fin último del proceso evolutivo y la razón de ser del Cosmos. La evolución de los distintos organismos vivos converge en Dios. La humanidad es hija de Dios, derivada de El, vuelve a El ; de ahí que la teología de Teilhard identifique humanidad con Cristo.

chrsitog.jpgEn su proceso de perfeccionamiento, la Humanidad irá aboliendo las barreras personales entre unos y otros seres ; es lo que Teilhard llama el “proceso de socialización” (tendencia de la humanidad a constituir una comunidad humana cada vez más organizada y unificada). De la misma forma que el mono antropoide evolucionado, un día llegó a tener conciencia de sí mismo, la humanidad del futuro, siguiendo este proceso de ascensión y convergencia, acabará teniendo una conciencia colectiva y unitaria. Y esta conciencia le otorgará la naturaleza de Cristo. La “cristogénesis” de Teilhard implica que la humanidad del futuro es el “Cristo Cósmico” o “Cristo Universal” : Cristo encarnado en una humanidad que, teniendo conciencia de sí misma, y siguiendo la lógica evolutiva -siempre en busca de estadios más avanzados y perfeccionados de desarrollo- termina identificándose con Dios.

En ese momento se habrá llegado al “Punto Omega”, límite máximo y punto de convergencia de toda la Evolución.

Cambiando algunos términos, en especial aquellos que están íntimamente ligados a las concepciones católicas de las que parte Teilhard, se puede percibir sin mucho esfuerzo que su teorización fue aprovechada por los intelectuales de la “New Age”. Lo que Teilhard llama “socialización” es la tendencia global que los “newagers” atribuyen a la Era de Acuario, que consideran era de la humanidad por excelencia. El concepto de “cambio de paradigma” que Teilhard no menciona con estas palabras, está sin embargo implícito en su visión del mundo, cuando dice que cada nivel evolutivo contribuye a un cambio global de perspectiva. Cuando Teilhard dice en su libro “La Misa sobre el Mundo” que hay fuerzas que nos hacen contemplar el rostro de Dios, pero solo otras suficientemente intensas permiten que “despertemos en el seno de Dios”, aludiendo con otras palabras a la diferencia entre exoterismo y esoterismo, entre la creencia en Dios y en la Trascendencia de un lado y en la experiencia de la Trascendencia en el propio corazón de lo humano, esto es, lo que la “New Age” considera un “estado diferenciado de conciencia”.

Hasta aquí el pensamiento y la obra de Teilhard de Chardin, con sus luces y sus sombras, con sus intuiciones geniales y las sospechas planeando sobre algunos de sus hallazgos. No importa, nadie puede negarle el ser el precursor de algo que otros muchos, después de él, han divulgado y reescrito en términos más accesibles para el público y desde perspectivas situadas extramuros del catolicismo romano, en el cual Teilhard siempre permaneció, si bien en sus márgenes.

El padre Teilhard no fue en absoluto apreciado por la teología católica. El 30 de junio de 1962, casi una década después de su muerte, el Santo Oficio publicó una réplica a su filosofía de la vida, justo en los momentos en que su obra gozaba de mayor prestigio y popularidad : “… en el plano filosófico y teológico, sus obras están repletas de ambigüedades e incluso errores graves que ofenden a la doctrina católica”.

La réplica afecta, fundamentalmente a las cuestiones de teología, excepto en un punto de carácter más universal y metafísico. El Santo Oficio identificó el eslabón más débil en la cadena de razonamientos de Teilhard : su concepción del espíritu como un estado evolucionado de la materia. Una concepción que, en buena medida, es implícitamente compartida por los exponentes más brillantes de la Nueva Era.

Teilhard fue, a nuestro modo de ver, un producto de su tiempo. Su interés por dar un contenido católico a la doctrina de la evolución fue motivado por los excesos de la polémica evolucionismo-fijismo de principios de siglo ; como teólogo y hombre de ciencia que era, intentó conciliar ambos puntos de vista. Por lo demás, eran también los tiempos en los que la Internacional Comunista efectuaba su gran embestida en los años 20. Teilhard era consciente que el marxismo se apoyaba en una doctrina pretendidamente científica, racionalista y economicista hasta lo inhumano, que ganaba adeptos entre la intelectualidad ; Teilhard intentó contrarrestar la visión del mundo del marxismo con una cosmogénesis que, salvando los aspectos que consideraba esenciales en el catolicismo, le diera una fundamentación científica. En rigor hay que decir que no lo consiguió… El Santo Oficio en 1962 dió constancia que “…sus escritos, en numerosos puntos, están mas o menos en oposición con la doctrina católica”. Hasta el siglo XVIII sus libros hubieran resultado quemados… y, posiblemente, también él hubiera sufrido el mismo destino.

Desde nuestro punto de vista, el error de Teilhard consistió en intentar racionalizar y buscar una fundamentación científica a aquello que es una experiencia interior. Un viejo cuento sufí explica que un místico se fue al desierto a meditar y vió a Dios. Al volver sus conciudadanos le preguntaron: “explícanos lo que has visto”. El, mediante aproximaciones y parábolas intentó dar una visión aproximada. Algunos de quienes le oyeron, fundaron una nueva religión y estuvieron dispuestos a morir y a matar por su fé. Pero ¿cómo unas pobres palabras pueden describir la experiencia de lo Divino ?. A Teilhard le ocurrió otro tanto : ¿cómo las ciencias físicas pueden interpretar lo que está más allá de ellas y en otra dimensión, la meta-física? Entre ambas áreas del conocimiento existe una experiencia cualitativa y no solo un grado de evolución. Lo que interesa al místico es la vivencia mística, no racionalizar los procesos mediante los cuales ésta se genera. De hecho, las escuelas místicas de todos los tiempos han prescrito el silencio y el secreto ; los taoístas incluso han explicitado que “quien habla de la Vía, se aleja de la Vía”. Teilhard se perdió en su intento de explicar “la Vía” y su destino.

Además de la influencia cosmista rusa –a través de Vernadski- en la obra del padre Teilhard de Chardin, es posible encontrar otra influencia no menos inquietante: la sombra del abate Roca.

Canon Roca.jpgNo existe ni una sola biografía de Teilhard de Chardin, ni un solo comentarista de su obra que la haya vinculado a los trabajos del abate Roca. Roca es, en el fondo, un semidesconocido incluso en los medios  ocultistas actuales; sin embargo, existe tal cantidad de paralelismos que no cabe poner en duda que Teilhard de Chardin conociera su obra y que tomara de él algunas ideas esenciales. Roca era católico, ocultista, socialista y pretendía lograr un entendimiento entre la iglesia y el racionalismo representado por la masonería. La obra completa de Roca jamás se ha editado en otra lengua que el francés y nunca ha sido reeditadas. Su lenguaje, por lo demás, es el propio de las agrupaciones ocultistas de finales del siglo pasado, sin pretensiones científicas, sin interés en ser aceptado por los grandes foros culturales de su tiempo, sino solo por aquellos a quienes iba dirigido su obra. A diferencia de Roca, Teilhard tiene la habilidad de volver “presentables” las ideas del primero, darles una altura científica y teológica y rescatarlas del olvido en el que habían caído a poco de ser publicadas.

Nacido en 1830, Roca había sido educado en los carmelitas y prosiguió su formación religiosa en el seminario siendo ordenado sacerdote en 1858. En 1869 fue nombrado canónigo honorario de Perpignan, cuya proximidad a la frontera le permitirá viajar frecuentemente a España en donde residirá durante un período; en nuestro país se vinculará con medios socialistas utópicos que le impregnarán con su humanismo mesianista. También residirá durante algunos años en Estados Unidos, Suiza e Italia. En el curso de todos estos viajes aprovecha para forjarse una amplia cultura ocultista para la que intenta ganar a sus alumnos -es profesor en varios colegios religiosos- y a otros sacerdotes. A poco de concluir el Concilio Vaticano I, tras haberse declarado contrario al Decreto de Infalibilidad Papal, es suspendido
a divinis.

Roca no había sido el primer sacerdote en pasar a las filas del ocultismo. En los últimos años del siglo XIX y primeros de este, toda una cohorte de sacerdotes franceses se sintieron ganados, no solo por el ocultismo, sino muy frecuentemente por el satanismo. Antes de que Stanislas de Guaïta, fundara su Orden Kabalística, el ex-abate Lacuria ya difundía textos rosacrucianos. El abate Jeannin había abierto una librería en la rue de Trevise, que no tardó en convertirse en un santuario de agnósticos y librepensadores. Por su parte, el abate Sauniere, del pequeño pueblo de Rennés-le-Château y sus otros dos compañeros de andanzas, el abate Boudet y el abate Gellis, terminaron moviéndose en el entorno de la Rosa Cruz de Josephin Peladan, mientras que otros sacerdotes belgas habían terminado vinculados a grupos satanistas. Roca, por su parte, frecuentó sociedades secretas ocultistas, martinistas y cabalísticas. En todas estas organizaciones, era apreciado y frecuentemente requerido para que pronunciara conferencias e impartiera cursos, no solo en la Escuela Esotérica de “Papus”, sino en otros cenáculos parisinos. Los ocultistas admitían que todo sacerdote, por el rito mismo de la ceremonia de ordenación, recibía un carisma sobrenatural que ni siquiera la excomunión papal podía sustraerle. Roca gozó de la amistad, la confianza y la camaradería del colegio rector de la Orden Kabalística de la Rosa Cruz, en especial, de su alma, Stanislas de Guaïta a quien saludaba en un escrito diciéndole: “Mi muy querido hermano en Jesucristo: No reniego de ninguno de los principios de vuestra enseñanza que es la mía. Estamos de acuerdo, mi querido hermano, en todos los puntos de la doctrina esotérica”. Colaboró en “El Velo de Isis” y en “La Iniciación”, no solo con escritos sino ampliando su difusión en los medios católicos a los que tenía acceso. Afirma no reconocer otra “iniciación” que la que “la Cristo hizo a los doce y luego a los setenta y dos”.

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En 1997 entrevistamos en Barcelona, en la cafetería del ombráculo del parque de la Ciudadela a un extraño personaje que venía precedido por dos datos biográficos no desdeñables: de un lado, era tataranieto de Joseph Smith, fundador de los mormones y de otro, había creado el movimiento Inmortality Now! De edad difícilmente definible, pero sugería haber nacido en los primeros años 40, conocía perfectamente la contracultura de los 60 e inscribía su obra en el movimiento de la New Age. No había oído hablar –y esto es importante- de los cosmistas rusos a los que desconoce en alguna de sus obras como precedentes de la idea “inmortalista”. Robert Coon, junto a Sondra Ray y Leonard Orr. Trotamundos, desinteresado por arraigar en algún punto del planeta, había viajado por todo el mundo, recorriendo lo que para él eran los chakras del planeta Tierra. Si la tierra era un “ser vivo”, como todo ser vivo, tal como enseña la concepción médica china, debería de tener algunos “puntos sensibles”, los chakras. Coon los identificaba en distintos lugares de la tierra en donde se habían producido acontecimientos históricos relacionados con la evolución espiritual: Glastonbury en Inglaterra, Montserrat en Catalunya, Jerusalén y La Meca en Oriente Medio, etc.

A diferencia de Leonard Orr y de Sondra Ray que cristalizaron sus concepciones en un sistema de “renacimiento” (el rebirthing) plasmada mediante ejercicios físicos de respiraciones consciente y “conectada” y en técnicas de pensamiento creativo, estuvo de moda durante los años 90, como terapia de “crecimiento personal” o incluso como “psicoterapia”, para Coon, en cambio, la inmortalidad era una posibilidad material, tangible y muy real. En su opinión, al haber entrado la humanidad en la “era de Acuario” (criterio no unánime pues la horquilla de fechas sobre la entrada en Acuario varía desde principios del siglo XIX hasta mediados del siglo XXIII, aun habiendo existido cierta unanimidad en que coincidió con el advenimiento de la contracultura de los 60) desaparecía algunas de las limitaciones que habían estado presentes en anteriores ciclos cósmicos.

Aún sin conocerlo, Coon compartía la tesis enunciada por Fedorov, base de su “causa común”: “todo está conectado con todo”. Si las condiciones cósmicas cambiaban, también cambiarían las condiciones materiales de vida en el planeta tierra y se superaría eso que causaba horror a Fedorov, la muerte. En realidad, tanto Leonard Orr, como Sondra Ray, como Robert Coon o el propio Fedorov eran moralistas y opinaban que en buena medida, la muerte, ese rasgo del conservadurismo humano que se resiste al cambio, estaba entre nosotros porque no éramos capaces de asumir la idea de que “todo está conectado con todo” y que “todos somos todo”. Las faltas morales parecían empañar nuestra pureza originaria, separarnos del espíritu y de la trascendencia, arrojándonos sobre la materia y lo contingente, dando la espalda a nuestra naturaleza “cósmica” (o lo que Orr llamaba “transpersonal”).

Además, para estos teóricos de la New Age, había otros factores suplementarios que se añadían a las carencias morales que Fedorov había enunciado, pero que no estaban tan alejados de sus criterios: aludían al “trauma del nacimiento”, introducían un concepto psicológico, el “síndrome de desaprobación parental”, sostenían que las células del organismo se veían afectadas por los procesos mentales y que, en tanto que la humanidad tuviera sobre ella el peso psicológico de la muerte, seguiría produciéndose la vejez y la muerte. Además, opinaban que sobre nuestra existencia presente pesaba también el lastre que suponían las “vidas pasadas”.

81xMsXOLzQL.jpgPero todo esto, a poco que nos fijemos, está dentro de las coordenadas del pensaminetos cosmista ruso: en efecto, el “trauma del nacimiento” no sería para Fedorov más que el primer episodio de violencia al que se enfrenta el ser humano a poco de entrar en contacto con la biósfera. El egoísmo al que aludía Fedorov como uno de los factores desencadenantes de la violencia es el “síndrome de desaprobación parental” que según esta escuela de psicología transpersonal perciben los neonatos cuando advierten que sus padres están más preocupados por sí mismos que por sus hijos. Desde el momento en que un padre dice a su hijo “no llores”, lo que se está es desinteresando del origen del llanto y optando por la búsqueda de la propia tranquilidad. Esto hace que nos hijos, poco a poco, vayan desarrollando un mecanismo de supervivencia que, en términos marxistas, tan queridos por algunos cosmistas, equivale a un proceso de alienación de la personalidad, no por causas económicas o por la propiedad de los medios de producción, sino motivada por que los hijos dejan de actuar como son verdaderamente y pasan a hacerlo tal como los padres esperan que hagan. Esto, además, les genera represiones interiores que condicionarán su vida y les confirmarán, en cuanto puedan, en sus pulsiones egoístas… generando, a su vez, más violencia y retroalimentando las cotas de violencia existentes en el mundo. Así mismo, cuando este grupo de newagers sostiene que tenemos el lastre de vidas pasadas, no está diciendo algo diferente a lo que decía Fedorov cuando aludía a que era necesario unir a las generaciones pasadas, presentes y futuras, por encima de la muerte. De hecho, incluso, la misma terapia de Sondra Ray y Leonard Orr tiene un título significativo que hubiera, sin duda, aprobado el filósofo ruso: “renacimiento”, esto es, victoria sobre la muerte, resurrección.

En todas las corrientes de la New Age están más o menos presentes elementos de la filosofía cosmista. En Roberto Coon se trata ya de elementos llevados al límite. Coon sostiene que la victoria sobre la muerte es posible e incluso enseña la técnica, basada en la alimentación, la meditación, el estilo de vida, los valores y la iniciación que otorga su asociación Inmortality Now!

Coon, por ejemplo, escribe en su obra Trece pasos para la inmortalidad física:  “¡Que mi existencia esté dedicada a iluminar todas las conciencias por todas partes del universo! […] ¡Permite que todos sientan mi entusiasmo como una luz de amor y de verdad! […] ¡El punto Omega está aquí! […] Proclamo mi palabra a todos los seres: ¡He sido liberado a este universo a través del poder de la verdad, ahora soy inmortal!”. La obra termina con un pequeño poema a modo de mantra compuesto por Coon en el que, entre otras cosas, se dice: Que mi conciencia acaricia eternamente todas las formas de realidad, compartiendo este éxtasis en las manifestaciones más hermosas y creativas. Que mi corazón sea poseído por el Espíritu de la Verdad¡ Que mi existencia sea dedicada a la iluminación de toda la conciencia en todo el Universo¡ […] La claridad de visión ha sido redimida en todo el universo¡” Terminando así: “¡Sabe, oh universo, que mi conciencia está acariciando eternamente todas las formas de la realidad”.

Es evidente que lo que Fedorov ha expuesto en un lenguaje filosófico y sus discípulos han traducido a lenguaje científico y literario, la New Age lo ha trasladado al lenguaje de la psicología transpersonal y al de cierto misticismo ingenuo propio de los fundadores de religiones (a fin de cuentas, algunas tendencias de la New Age, han definido su intención de crear “una religión mundial para un gobierno mundial”… véase nuestro estudio sobre la ideología del zapaterismo: El Pensamiento Excéntrico, en infokrisis).

El resto de componentes de la New Age, o bien han salido directamente del pensamiento de Teilhard de Chardin, o bien han derivado hacia preocupaciones que ya habían interesado a los cosmistas rusos, casi cien años antes. Culto a Gaia y telurismo, la extraordinaria variedad de terapias alternativas para vencer a la muerta, al dolor y a la violencia son significativos del mismo impulso que animaron a Fedorov y a los newagers. Cualquier mal tiene su remedio en la Nueva Era. Hidroterapia, iridiología, naturopatía, acupuntura, medicina tradicional china, tibetana, islámica, vienen de un pasado más o menos remoto, pero se actualizan y experimentan un nuevo revival rivalizando con las terapias nacidas al socaire de la etiqueta “new age”. Programación Neuro-Linguística, Método Silva, Curso de Milagros, técnicas metamórficas, cinesiología aplicada, rebirthing, análisis bioenergético, flores de Bach, aromaterapia, aurosomaterapia, resonancia mórfica, reiki, reflexología podal, Gestalterapia, terapia de polaridad, terapia primal, terapia reichiana, rolfing, método alexander, auriocoloterapia, curso de milagros,  método Grinberg, musicoterapia y por supuesto terapia de la risa, y así podríamos seguir llenando líneas y más líneas que no dirían nada a quienes no han pasado por sus sesiones, cursos y seminarios. Nunca la salud, es decir, la vida, su conservación y la victoria sobre la muerte, han interesado tanto. Nadie se quiere morir, ni siquiera sufrir migrañas, nadie quiere verse atrapado en las garras de la medicina oficial ampliamente denostada en todos los grupos de la Nueva Era. Algunos como Orr, Ray y Coon, incluso sostienen que la enfermedad es un “epifenómeno” que demuestra la existencia de causas más profundas; una dolencia del cuerpo se generaría en una enfermedad del alma. La medicina de la Nueva Era quiera atacar a la enfermedad en sus mismas raíces: en el alma, fiel al paradigma holísitco de que “todo está en todo y todo repercute en todo”, enunciado por Fedorov y redescubierto por los newagers…

En la práctica este planteamiento corre el riesgo de generar ciertos complejos de culpabilidad; mientras que para alguién ajeno a la Nueva Era un costipado es un costipado producto de un virus, para alguién que comparta los puntos de vista del movimiento que aquí tratamos, un costipado puede ser la evidencia de una dolencia generada en el alma, no solo en esta vida sino en vidas pasadas. A ver si un costipado puede llegar a ser la evidencia de una maldad congénita albergada en el estrato más profundo del ser… De Pinocho se sabía que mentía por que su nariz se alargaba; cualquier “newager” puede tener la sensación de que sus perversiones salen a la superficie por el simple hecho de agarrar una gripe.

No es de extrañar que ante esta situación, un corriente de la Nueva Era haya roto la baraja y, rizando el rizo, teorizado un nuevo enfoque, el inmortalista. Desde hace más de 2.000 años la idea de la inmortalidad del alma se ha ido democratizando. En un principio, esto es en el mundo clásico, la inmortalidad solo estaba al alcance de los iniciados en los misterios paganos; el destino de aquellos que no habían pasado por la caverna iniciática, no era otro que “extinguirse sin gloria en el Hades”, en palabras de Hesiodo. Pero, en esa misma época, en el seno de los cultos exóticos y asiáticos, empezó a cobrar forma la idea que, no importa quien, por el mero hecho de vivir, disponía de un alma eterna e inmortal. El catolicismo redondeó esta concepción y pudo extenderla allí donde sus misioneros llevaron su tarea evangelizadora. Para el paganismo había que conquistar la inmortalidad como Hércules la conquistó a través de sus esforzados trabajos, o como la consiguieron los argonautas, en las mismas aventuras en que otros fracasaron: los titanes, Lucifer, etc. No es de extrañar que el catolicismo se autoamputara de cualquier esoterismo; hasta entonces habían sido las prácticas esotéricas realizadas en las Escuelas de Misterios las que activaban la percepción que el hombre se hacía de su alma y a ella desplazaba el eje de su personalidad. Pero si se reconocía de partida que el alma era inmortal, para qué un engorroso esoterismo cuyas dificultosas prácticas enajenaban fieles. Era más cómodo, como el candidato en campaña, prometer a cada uno lo que le gustaría oir, y todo el mundo prefiere una inmortalidad regalada que no conquistada.

A la democratización de la vida eterna, debía de seguir la laicización. El concepto de inmortalidad se ha mantenido en la esfera del alma: el cuerpo puede morir, pero el alma es eterna e inmortal. Con todo este planteamiento tiene un problema intrínseco: dado que el eje de la personalidad se sitúa en el binomio cuerpo-mente, resulta difícil que el hombre piense en términos de alma, cuando ni siquiera ha podido experimentar que la tiene; simplemente se fía de que la tiene, y además se fía de que es inmortal. Pero esto no exhorciza el miedo a la muerte. Las adaptaciones sucesivas de las distintas teorías han sido sorprendentes. De un lado surgieron las ideas reencarnacionistas de las que ya hablaremos en otro lugar a aludir a las terapias regresivas. Tampoco bastaba con decir que la vida era una sucesión de idas y venidas y que no se moría nunca del todo; y no bastaba por que el miedo a la muerte, a una sola muerte, era muy superior al entusiasmo de vivir una serie de vidas sucesivas. El paso siguiente era reconocer que con una sola vida bastaba: el hombre es, pura y simplemente, eterno; lo único es que no se ha enterado todavía. Y el paso fue dado por una nueva corriente aparecida en los años 80: los inmortalistas.

A lo largo del invierno de 1995-6 los inmortalistas aparecieron por diversos medios de comunicación y finalmente entrevistamos a Robert Coon. Percibimos en él tres influencias muy diversas: un sustrato ocultista propio del siglo XIX, cierto mesianismo quizás comprensible en quien era tataranieto de Joseph Smith y, finalmente, los elementos propios de la contracultura de los 60 y las teorizaciones posteriores de la psicología transpersonal. Le preguntamos explícitamente por los cosmitas y le contamos lo que sabíamos en la época. No había oído hablar de ellos. No había pues una influencia directa posible. Sin embargo, las similitudes de la Filosofía de la Causa común con la New Age trascienden incluso y no pueden explicarse solamente por la presencia innegable de Teilhard de Chardin como nexo común.

Max-Theon_2931.jpgMax Théon y “Madre”

Ideas análogas a las de Fedorov fueron formuladas en Occidente por individualidades procedentes de distintos sectores (ocultismo, filosofía, ciencia, teología, política) y, más o menos, en los mismos años. Salvo en el caso de Teilhard de Chardin que reconoció cierta deuda con el cosmista ruso Vernadsky en relación a la utilización del término “noosfera” ideado por este último y utilizado por aquel, no existen pruebas de que se produjeran contactos e intercambios de ideas entre cosmistas rusos y sus homólogos occidentales. ¿A qué puede deberse las innegables similitudes en sus respectivos pensamientos? ¿a la casualidad? ¿a una respuesta homogénea frente a determinados estímulos de una época? ¿a a moda? ¿a la existencia de un centro oculto que difundía sugestiones que luego cristalizaban en formas similares de pensamiento, tal como sostiene Guénon? ¿A todo ello a la vez o variso de estos factores actuando en sinergia? Es posible y no vamos a ser nosotros quienes nos pronunciemos.

En los mismos años en los que Fedorov, los “constructores de dios”, Lunacharsky, Platonov, Bogdanov y demás, exponían sus ideas en la Santa Rusia, en Occidente se vivía la segunda oleada del ocultismo contemporáneo, en parte provocada por las primeras crisis de la Sociedad Teosófica y por la llegada de otros grupos con las mismas ambiciones de situar en el “supermercado espiritual” su aportación. Esta segunda oleada llevó a Papus y al Maestro Philipe de Lyon a la antecámara del zar, les permitió exportar el martinismo antes de que Rasputín llegara con ideas que había asumido de sus contactos con los klystis (otra “corriente” ocultista y mágica surgida de la Rusia profunda, especialmente en materia de magia sexual).

Sin embargo, resultaría difícil encajar a Papus y al Maestro Philipe en el esquema guenoniano de la contra-iniciación, pero mucho más fácil resulta hacerlo con otras corrientes que florecieron en aquellos mismos años de la mano de algunos personajes que gozaron de una extraordinaria reputación en los medios ocultistas occidentales. Además, para colmo, esta corriente ostentaba el mismo nombre que la rusa: “Movimiento Cósmico”…

Vale la pena siquiera realizar una aproximación a estos grupos para entender que los movimientos ocultistas de Occidente y de Rusia, seguían vías paralelas aun cuando sus estructuras fueran completamente diferentes. En el punto de arranque de todo este entramado de organizaciones iniciáticas y seudo-iniciáticas se encuentra un extraño grupo norteamericano que ha sido valorado de manera muy diferentes, la Hermandad Hermética de Luxor.

lesavoirperdudesanciensfraternitC3A9luxor.png¿Pero cuál es el origen de la Hermandad Hermética de Luxor? Giuseppe Bálsamo Alexandro, llamado “conde de Cagliostro” (1743-1795), en 1784 crea la Logia Madre del Rito Egipcio, adoptando el título de Gran Copto, y redactando el Ritual de Masonería Egipcia. Perseguido por la Inquisición, terminó sus días encarcelado en Roma. Durante la primera mitad del siglo XIX logró transmitir a la masonería su gusto por lo egipcio que, hacia mediados de siglo ya se había convertido en omnipresene en medios masónicos y ocultistas. No es raro, pues, que un grupo de ocultistas norteamericanos y escoceses creara la Hermandad Hermética de Luxor. La organización salió a la superficie en 1884 si bien parece que se había constituido oficialmente en 1870. Peter Davidson, su impulsor, se consideraba así mismo y gustaba que lo consideraran como “alto iniciado escocés y mago druida, último eslabón de la tradición Celta Legítima”. La Blavatsky, en sus obras alude a cierta “Fraternidad de Luxor” que frecuentemente se ha querido emparentar con la HHL, pero no está claro que se trate de la misma organización.

Pronto, en torno a la HHL se juntaron algunos nombres que luego serían importantes en la historia del ocultismo occidental: Max Théon, que asumió la dirección del Círculo Exterior de la Orden, mientras que Peter Davidson la dirigía en América y Escocia, incorporándose también Paschal Beverly Randolph que ya en la época aportaba sus conocimientos sobre “magia sexual”. Hasta 1888, la HHL fue la única organización que difundió doctrinas ocultistas e iniciáticas. Se suele aceptar que su nivel de conocimientos era bueno y, en cualquier caso, superior a las organizaciones que aparecieron posteriormente: la Orden de la Aurora Dorada (la Golden Dawn) y, sin duda, la Sociedad Teosófica, con la que menudearon conflictos y polémicas encendidas y violentas.

Théon identificaba en la tradición védica el origen de su sistema. Era capaz de comunicarse en sáncrito y había estudiado los vedas en lengua original. En su sistema hay un intento de armonizar distintas tradiciones, especialmente la cabalista y la védica. Estaba interesado en adquirir conocimientos en distintos campos (ciencia, arte y sociología, especialmente). Refinado y de porte aristocrático su presencia era codiciada en las reuniones de la alta sociedad londinense. Su rechazo a dar informaciones sobre sí mismo, condujo a que circularan en la capital británica rumores sobre su origen y edad. Se dijo que era “inmortal” y algunos quisieron ver en él a una especie de Conde de Saint Germain redivivo. Sin embargo, es rigurosamente cierto, que apenas dio datos sobre su vida, ni siquiera a sus discípulos más próximos. Según Mirra Alfassa, Théon enseñó Kabalah a Helena Petrovna Blavatsky, algo que los teósofos siempre negaron, acusándole de las peores infamias. Parece poco probable que Théon y la Blavatsky se conocieran en Egipto. Si se produjo el contacto debió ser en Londres entre 1873 y 1878. Es el período en el que algunos historiadores han establecido que la Blavatsky y su adjunto, el “coronel” Olcott, pertenecieron al Círculo Exterior de la HHL, separándose en 1878 y rompiendo las hostilidades poco después. En general, la impresión que da la lectura de los escritos de Théon y de a Blavatsky es que la superioridad del primero estriba en haber tenido acceso a las fuentes directas de la tradición védica (por sus estudios) y de la tradición judía (por su origen), mientras que la Blavatsky introduce constantemente elementos “imaginativos” procedentes de fuentes poco sólidas y, en ningún caso, de “primera mano”. Théon hace otro tanto, pero atenuados por conceptos y referencias védicas y kabakísticas.

En los pocos escritos que se encuentran sobre la HHL, se señala que esta Orden tuvo una influencia considerable en todo el entorno del ocultismo Occidental. La Orden fue precursora en la técnica de instruir a sus afiliados por correspondencia que luego, otros grupos ocultistas (AMORC, especialmente) utilizarían hasta la saciedad. Los textos estaban redactados por Hargrave Jennings y Pascal Beverly Randolph, el primero, había tenido contactos con grupos neo-rosacrucianos europeos y había fundado un sistema en el que la sexualidad (lo que llamaba “falismo”) tenía un papel central, mientras que el segundo, en la misma órbita, tras  participar en la causa Abolicionista de EE.UU, siendo amigo de Abraham Lincoln, fue espiritista y viajero. Randolph también llegó a absorber conceptos neo-rosacrucianos que mezcló con enseñanza mágicas y con doctrinas tántricas hindúes. Formó su propia organización iniciática, la Fraternidad de Eulis (1860) y se convirtió en uno de los teóricos de la “magia sexual” (el libro que se le atribuye “Magia Sexual”, llegó a Occidente gracias a una ocultista rusa, María de Naglowska, calificada como la “sacerdotisa de Lucifer”, sobre la que en infokrisis ya hemos publicado algunas referencias). La doctrina de Randolph, considerada así mismo como “contra-iniciática” puede resumirse así: 1) el sexo es la principal fuerza de la naturaleza, 2) la fuerza sexual emana de la femeneidad de Dios, 3) cuando se produce una unión sexual, es posible operar una “unión mágica” para conectar con esta fuerza divina, 4) la unión carnal es, pues, una unión de almas que aspira a la unión con Dios. Ciertamente, los cosmistas eludían en general tocar el tema de la sexualidad

El Movimiento Cósmico y su doctrina, el cosmismo (nos referimos a esta forma aparecida en Occidente) tuvieron a Max Theon como su representante más conspicuo. Louis Maximiliam Bimstein era su verdadero nombre. Mirra Alfassa decía de él: “No sé si fue judío ruso o polaco, nunca dijo quién realmente era o dónde era nacido, nor su edad….”. Utilizó durante su vida dos nombres iniciáticos: “Aia Aziz” (el “bienamado”) durante susviajes por Egipto y en su larga estancia en Argel y “Max Théon”, literalmente “el Dios más grande”. Había nacido en 1847 en Polonia (algunos dan la recha de 1850 y a Varsovia como el lugar exacto de su nacimiento). Era de origen judío, su padre era el rabino León Judas y seguía las enseñanzas hasídicas. Parece que desde muy joven se interesó también por otras religiones y que a los 18 años ya conocía de manera perfecta el Rig-Veda. La leyenda de Max Théon dice que en su juventud viajó por Egipto en donde se relacionaría con el mago copto Paulos Metamon, que también aparece como mentor de la Blavatsky en aquel mismo país. Al igual que ésta, Théon, viaja también a la India. Considerará a Metamon como su “padre” y a la India como “madre”. De todas formas, los medios teosóficos han negado que la Blavatsky fuera discípula de Théon como explicó Pascal Themanlys según los datos que le había transmitido su padre, Louis, sin duda el discípulo más próximo de Théon. Entre 1870 u 1880, Théon se estableció en Londres. Además de presidir el grupo de la HHL, se anunciaba en la prensa como “curandero psíquico” con el nombre de “Theosi”.

En el curso de una de las habituales veladas sociales a las que era invitado por la alta sociedad, Théon conoció a una joven poetisa irlandesa de la que le llamó la atención “su luminosidad” y al tocarle las manos, según cuenta, pudo identificarse con ella. Era Miriam Lin Woodroofe, “Alma”, con quien se casaría en 1885. A partir de ese momento cambiará completamente de orientación y en 1900 abandonará la HHL, estableciéndose en Italia, luego en Francia y más tarde en Argelia (exactamente en Tlemcem) en donde redacta los Principios de Base de la Filosofía Cósmica. Resulta sorprendente constatar que la aparición de estas “doctrinas cósmicas” occidentales, son coetáneas en el tiempo a la irrupción del “cosmismo” ruso. La esposa de Théon, por su parte, recibía el nombre iniciático de “Alma”, nacida en Irlanda, en 1884 había fundado la Universal Phylosophical Society. Quienes la conocieron apenas pudieron recabar datos sobre su biografía, pero sí constataron que poseía cualidades psíquicas poco comunes, conseguía desdoblamientos astrales con facilidad e incluso se atribuía la posibilidad de elevarse hasta “densidades superiores en la fuente misma del conocimiento Ancestral”. Quienes conocieron a “Alma” explican que era propensa a los resfriados y que su salud estaba muy debilida, algo que atribuyen sin duda a la pérdida de energía vital generada por sus experimentos de desdoblamiento astral.

Mirra Alfassa escribió a la pareja como contradictoria: Théon era un hombre dotado de un gran sentido del  humor y una curiosidad extrema, alegre o deprimido, brillante o enérgico. Por contraste, “Alma” estaba lleno de una dignidad serena, jamás perdía la calma ni la ecuanimidad. “Era una ocultista extraña dotada de facultades increíbles, increíble”, había escrito Mirra. Max Théon y su esposa estaban pasando el verano de 1908 en Courseulles, con sus discípulos, los Themanlys, y por iniciativa de “Alma” decidieron visitar las islas del Canal. Mientras esperaban el vapor que los trasladaría a la isla de Jersey, paseando por un sendero angosto llamado “Le Sentier de la Corniche”, cayó en un trance y siguió caminando, despeñándose en el mar. Contrariamente a lo que se ha dicho, no falleció ahogada sino de una neumonía ocasionada por la frialdad de las aguas del Canal de la Mancha. Logró embarcarse y llegar a Jersey falleciendo en el Hotel Elfine y siendo enterrada en el cementerio de Croix Grouville en la misma isla. Es entonces, en plena depresión, cuando Théon abandona la activiad pública entregando las riendas de la sociedad a Louis y Claire Themanlys -quienes lo acográn en su casa de Normandía- explicando que no puede seguir al frente ya que ha perdido el “estado de dualidad”. Poco después, la Revue Cosmique (en la que Théon publicaba con el seudónimo de Aia Aziz) cesará de aparecer.

Ambos, Alma y Théon, escribieron a partir de 1900 en torno a 12.000 páginas en las que desarrollaban su doctrina ocultista, de las que solamente una mínima parte han sido publicadas. Ellos mismos y quienes los conocieron afirmaron que no escribían en estado de conciencia ordinaria sino durante meditaciones profundas a las que llamaban “los reposos de pasividad” que siempre realizaban juntos. Alma murió en 1908 y, tras un largo período de depresión del que nunca terminó de reponerse, Théon se retiró entonces de la vida pública, siendo sustituido por Louis y Clara Thémanlys y luego por Pascal, el hijo de ambos. Los Thémanlys eran, como Théon, judíos y su hijo se nacionalizó incluso israelita renunciando a su nacionalidad francesa. Hasta su muerte –en junio de 2000- siguió desarrollando las teorías ocultistas del Movimiento Cósmico. Tras participar en la resistencia durante la guerra emigró a Israel en 1953 (otras biografías la adelantan a 1949), dirigiendo el departamento de información de la Agencia Judía y las Amitiés Israël-France. Estas actividades políticas a favor del sionismo no le impidieron fundar en Jerusalén un círculo kabalista (Centro Argaman) en la tradición de Isaac Luria y de Max Théon. A pesar de que conoció en 1920 a Max Théon (al que encontró en una sola ocasión), recibió la iniciación cosmita de sus padres. Fue amigo de Rabindranath Tagore y de Paul Valéry. Sus padres intentaron mantener vivo el Movimiento Cósmico, pero entre los avatares de los años 20 y 30 y el marasmo de la II Guerra Mundial, se disolvió en la práctica convirtiéndose en una corriente de pensamiento subterránea.

En 1913 Théon había sufrido un aparatoso accidente automobilístico que le mantuvo postrado en cama durante un año. En 1914, comenzó la I Guerra Mundial y Théon, que opinaba exactamente lo mismo que Fedorov sobre la violencia pudo escribir que la guerra era “el pecado más grande, porque la vida era sagrada”. Solamente volvería a París a mediados de 1920. Murió en Tlemcen, Argelia, el 4 de marzo de 1927.

Hoy se acepta que, a pesar de ser un ocultista muy poco conocido –y desde luego infinitamente menos que la Blavatsky o cualquiera de sus sucesoras- Théon fue extremadamente influyente en pequeños círculos que cincuenta años después de su muerte alumbrarían el movimiento conocido como New Age. Parte de esa influencia se realizó a través de Mirra Alfassa y de su marido Sri Aurobindo. Théon y Mirra se habían conocido en Paris en 1905 cuando ella se llamaba todavía Mirra Morisset y no había adoptado el nombre iniciático de “Madre”. La aparición de esta mujer da un giro sorprendente a la herencia ideológica de Théon.

0ae89308dc9d9ffbd6b76837871bbf5e.jpgNacida en París sobre 21 de febrero de 1878, en una familia provista de una notable fortuna, Mirra emostró pronto su inteligenia cursando estudios de música, pintura y matemática. Era hija de padre turco y madre egipcia y se crió en un ambiente ateo. Se divorció de Henri Morisset en 1908, casándose luego con Paul Richar, un conocido abogado con quien viajará a Pondicherry en 1914. Permanecerá en la India hasta 1916 y se establecerá definitivamente allí en 1920. Fue discípula del pintor impresionista francés Gustave Moreau. En 1904 comenzó a interesarte por el ocultismo al conocer a Louis Themanlys (era amiga de su hermano) y, fue a través suyo como se vinculó a Max Théon. Las experiencias ocultistas realizadas en esa época le permitieron conocer a “algo” a lo que definió como “una figura asiática” a quien llamó “Krishna” en sus sueños. Dijo que Krishna la guiaba en su viaje interior y esperaba poder conocerlo en el mundo tangible algún día. Es evidente que, en esa época, todos los ocultistas aspiraban a ser “guiados” por lo que la Blavatsky había definido como “mahatmas” y algunas corrientes martinistas y rosacrucianas como “superiores desconocidos”. A partir de ese momento se involucró en las actividades del Movimiento Cósmico de Théon. Años después diría del momento en el que conoció a Théon: “Ví que era un ser de gran poder. Note ciertas semejanzas con Sri Aurobindo. Como éste, Théon era alto y delgado. Tenía una amplia frente, un bigote que se mezclaba con su barba y pelo ondulado, castaño rojizo que caía sobre sus hombros; tenía las manos finas y delicadas”. Sin embargo, Théon no era el Khrishna que aparecía en los éxtasis de Mirra: “Vi, o mejor dico sentí que Théon no era quien había visto en mi visión; no tenía esa vibración. Pero fue él quien me enseñó las primeras cosas y trabajé en Tlemcen dos años consecutivos con él”.

A lo largo de sus dos largas visitas en 1905-6 y en 1906-7, Mirra (que ya estaba casada con el artista Henri Morriset) dominó las distintas técnicas ocultistas. Siete años después, viajaría a Pondicherry, India, donde conocería a Sri Aurobindo con quien siguió en relación constante hasta la muerte de éste en 1958.

A pocas millas de Pondicherry en el Estado de Madrás, al sur de la India, se fue alzando en los años sesenta y setenta, la comunidad actual se extiende por 20 kilómetros cuadrados sobre los que viven 811 “aurovillianos”. En su mayor parte los colonos proceden de EE.UU., Francia, Alemania y, por supuesto, la India. La ciudad, cuyo nombre literalmente quiere decir “Ciudad del Amanecer”, está divida en cuatro barrios y un punto central, el Matrimandir, una esfera en la que se construirá una gran sala de mármol; al norte de extiende la zona cultural, la industrial hacia el Este, la zona internacional al sur y la residencial en la parte Norte. Entre cada espacio están ubicados los servicios, almacenes de manufacturas allí producidas, alimentación y transportes. Su estructura es en espiral como algunas antiguas ciudades europeas.

El punto de partida de Auroville hay que buscarlo en 1965 cuando algunos discípulos de Sri Aurobindo, con Mirra Alfassa al frente, empiezan a labrar el proyecto que luego será asumido por la Junta General de la UNESCO y otros organismos de cooperación internacional. Iniciado el proyecto el 29 de febrero de 1968, cinco mil personas, procedentes de 120 países, asistieron a la inauguración de la “Ciudad del Amanecer”.

Sri Aurobindo había nacido en 1872 y fue educado en Inglaterra; estudio en el King’s College de Cambridge pero redescubrió la cultura hindú en donde participó en los movimientos reivindicativos para la libertad de la India. Encarcelado, tuvo la experiencia de lo que Arthur Koestler llamaba “conciencia oceánica” y decidió penetrar en las ancestrales técnicas de los yoguis. Había leido el “Bhagavad Ghita”, la obra que cambió su vida. En 1910 abordó esta vía en la que persisitió hasta el final de sus días constituyendo otro de los referentes espirituales de la contracultura y, en menor medida, de la Nueva Era.  Aurobindo propone un “yoga integral”, nacido de la fusión de los demás yogas, como medio para activar la parte trascendente en cada uno de nosotros. Unos años despues conoce a la persona con la que compartirá el resto de sus días, Mirra Alfassa, nacida en París en 1878, de madre egipcia y padre turco, existencialista en su juventud.  “Madre”, llegó a ser una gran amiga de Theon, quien la introdujo en el mundo del ocultismo y de lo paranormal, un mundo muy, pero que muy alejado de la verdadera espiritualidad hindú… pero no tan alejada de algunas tendencias “newagers” y “acuarianas”. Theon murió en 1926, es imposible establecer hasta qué punto sus ideas influyeron sobre “Madre” y sobre el propio Aurobindo. En realidad las ideas universalistas de Théon, ausentes por completo de la tradición hindú, pueden encontrarse, por el contrario, en el proyecto original de Auroville.

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Cuando Aurobindo se retiró en 1926 para dedicarse a la práctica del yoga, “Madre” fundó el Centro Universitario Internacional y de ella partirá la idea de construir la “Ciudad de la Luz”. Cuando Aurobindo se retiró de la vida pública en 1926, Mirra Alfassa, que ya entonces había adoptado el nombre de “Madre” en encargó de la gestión del ashram. Funda la “Escuela Internacional de Educación”, encargada de difundir las orientaciones pedagógicas del sistema educativo que ella misma había creado con elementos de Théon y Aurobindo.

En sus últimos años “Madre” inició investigaciones que estaban más próximas del ocultismo europeo que de la tradición hindú. Investigó lo que llamaba el “yoga de las células” que entendía como un proceso alquímico de transformación de la materia y del espíritu. Sus ideas fueron compiladas por Satprem, su secretario, un francés bohemio que se hizo cargo de la Fundación Aurobindo y del Instituto de Investigaciones Evolutivas que fundó en 1977  tras la muerte de “Madre” el 17 de noviembre de 1973. Contaba 95 años.

Precisamente la muerte de “Madre” sumió a Auroville en una profunda crisis y abrió una larga retahila de pleitos y procesos que obligaron a intervenir al Parlamento Indio. Roger Anger, el arquitecto, dimitió, harto de luchas intestinas, incomprensión e intolerancia en aquel lugar que tenía que ser el paraiso de la Nueva Era. En 1988 el Parlamento Indio incluyó a Auroville en su “Plan Quinquenal” y redactó la Ley de Fundación. Shiv Shanker, ministro de Recursos Humanos pronunció una alocución ante la cámara baja hindú en la que aludió a “Sri Aurobindo y Madre resaltaron la necesdiad de expandir el internacionalismo, tal que Oriente y Occidente se relacionen en beneficio mutiuo. Para acelerar este proceso, se creyó necesario establecer un pequeño campo experimental, donde gentes de diversos puntos del mundo se pudieran reunir y comprometer en actividades investigativas, culturales, educativas, científicas y de todo tipo, orientadas hacia la unidad humana”. A partir de este evento se redacto una legislación interna para asegurar la gobernabilidad del lugar. En Auroville no existen normas sociales; el matrimonio no existe, por ejemplo, tal como había declarado Mirra Alfassa en 1968. Se gobierna por consenso, no existen órdenes ni reglamentos, tan solo “recomendaciones” amanadas por la “Asamblea de Residentes”; los apoyos internacionales son buscados y canalizados por un “Consejo Directivo” del que depende el Consejo Consultivo Internacional y las relaciones con los grupos de apoyo que se van formando en todos los países.

El emblema de Auroville contrasta también con sus nobles y loables intenciones; la rueda con cinco radios debe mucho a Max Theon que lo eligió como símbolo de su organización: el viejo “duat” egipcio, símbolo de los cosmistas rusos y símbolo del mundo subterráneo, que, por otra parte, en el emblema de Auroville está invertido. Théon no fue nunca bolchevique… pero tal como indica la página de Wikipedia, edición francesa, Max Théon, simpatizaba con “todo movimiento de emancipación humana, nacional y social y su corazón latía por todos los oprimidos”. Su postura, pues, en este terreno era exactamente la misma que la de los cosmistas rusos. Vale la pena ahora examinar las similitudes doctrinales entre ambas corrientes.

La doctrina de Max Théon, a la que podemos llamar en rigor “cosmismo de Occidente”, se resume en cinco volúmenes de La Tradición Cosmica, publicada en 1903 por la editorial Paul Chacornac. Dicha obra es hoy fácilmente accesible y se encuentra digitalizada por la Biblioteca Nacional Francesa en formato PDF. El leit-motiv de esta obra es la palabra “tradición”. Théon explica en la introducción que ha recibido estos conceptos de los depositarios de la “tradición” y se los ofrece a los “psico-intelectuales”. Y añade: “Expone la historia de los tiempos primitivos de la humanidad hasta la formación de los primeros imperios. Los problemas más importantes reciben una solución nueva: Origen del mal; papel de la Humanidad; destino de los hombres tras la muerte”. Los dos primeros volúmenes de la obra se titulan “El Drama Cósmico” en lo que Théon intenta explicar “cómo mejorar la suerte de la Humanidad” la cual depende “de la obra Cósmica del Equilibrio que incumbe al hombre”. Hay que decir que “la fuente” de Théon son entidades que no define (apenas dice de ellas que son los “depositarios de la tradición”) de las que recibe información “canalizada” (com la Blavatsky con sus “mahatmas”, Aleister Crowley con su entidad “Aifass”, Alice Ann Bailey por parte de Dwal Kjul, o como posteriormente se han escrito el Libro de Urantia y documentos similares: mediante escritura automática, clarividencia o clariaudiencia).

La obra, en general, no es muy diferente de cualquier otro texto ocultista de la época salvo por su aspiración a comprender el proceso de formación del Cosmos y sus distintas etapas. Théon crea un lenguaje y unos conceptos propios que no tienen nada que ver con los de la física, ni siquiera con la mayoría de enfoques del ocultismo aparecido hasta ese momento. Así pues, la lectura de Théon es ardua y difícil, imposible de realizarla sin “fe”. Hace falta estar convencido de que los conceptos expuestos por Théon son producto de “inteligencias superiores” y han sido vertidos en estado de trance, para admitirlos e incluso para tomárselos en serio. Es cierto que, de tanto en tanto, aparecen intuiciones geniales inverosímiles en el estado de conocimientos de la ciencia a principios del siglo XX.

Explica, por ejemplo, el proceso de expansión del cosmos…  Al igual que Fedorov, Théon sostiene que la “evolución” es el destino de la humanidad. El cosmos no es más que un producto de esta evolución. Las “épocas cósmicas” se suceden en “ciclos sabáticos”, al séptimo “día” de cada uno de ellos, el Universo se reabsorbe para manifestarse de nuevo. Sin embargo, la cosa es más comprensible si se tiene en cuenta que los Vedas ya había aludido al “aliento de Brhama” que en su aspiración y espiración crea y destruye los mundos o la Kabalah judía alude a la teoría del Tzin-Tzum en el que Dios replegándose sobre sí mismo crea el cosmos. Ambas doctrinas, la Kabalah y los Vedas eran suficientemente conocidas por Théon por lo que es inevitable percibir aquí una influencia directa de la tradición. El concepto de “tradición” que se forja Théon es particular y no tiene nada que ver con lo que años después definió René Guénon con tal nombre. Para Théon la “tradición” es una “verdad revelada” que tiene mucho que ver con la historia mítica. Para Guénon es lo “transmitido” que ha llegado hasta nosotros mediante las religiones, los mitos y las leyendas. El hecho de que las obras de Guénon y las de Théon fuera publicadas por la mismo editor –Paul Chacornac- no implica ningún vínculo doctrinal. Es evidente, por lo demás, que Théon era altamente tributario del peso del ocultismo de su tiempo, especialmente de las doctrinas enunciadas por su eterna rival, la Blavatsky. Al igual que ella, Théon alude a “ciclos septenarios”.

Nada en el pensamiento de Théon se distancia de la escatología judía. De hecho, en buena medida, su “cosmismo” no es más que una actualización del pensamiento de Isaac Luria. Éste, judío askhenazi, del siglo XVI, casado con una sefardí, emigró a Egipto y luego a Jerusalén. Llevó una vida ascética que le llevó a tener frecuentes visiones a través del estudió del Zohar. Se le atribuyen numerosos milagros y es considerado por el judaísmo como un “santo”. Su doctrina está muy influida por el trauma que supuso para el judaísmo la expulsión de España. A partir de esa tragedia judía, Luria lo qu intenta es aportale un significado: Sobre las masacres, argüía que la muerte física no es más que una etapa y que la vida de cada uno sobre la tierra tiene un objetivo. Explicó que las faltas de los hombres manchan al Mesías y retardan su venida. A él se debe su doctrina sobre el Tsin-Tzum (la retirada de Dios sobre sí mismo dejando “libre” una parte del mundo en donde mediante un rayo realizará la “creación” alimentando diez receptáculos (sefirots) causas de la vida y de la creación. Aceptando todo esto, Théon se limita, en la práctica, a reactualizarlo introduciendo algunos conceptos propios y un lenguaje comprensible para los ocultistas occidentales.

Lo realmente sorprendente es el papel atribuido por Théon al ser humano al que considera como la muestra suprema de la evolución sobe el plano material cuya tarea es transformar la “manifestación” (el Cosmos), “divinizándolo, superando la inevitabilidad de la muerte y sustituyéndola por la perfección y la Gloria de una transformación progresiva”, conceptos que parecen extraídos del patrimonio ideológico de Fedorov y que, probablemente así sea, si tenemos en cuenta que las obras de éste precedieron en el tiempo a las de Théon.

Al mismo tiempo, Théon considera como Fedorov que la violencia debe ser desterrada de la humanidad y que en el Cosmos lo que domina es un principio de armonía (incluso armonía en la creación y destrucción de los mundos). De ahí, ese humanitarismo pacifista que está presente en ambos y ese rechazo al liberalismo que lo aproxima a los movimientos sociales más avanzados de su tiempo y a asumir posturas que hoy tildaríamos de “progresistas”.

En la actualidad existen dos grupos de estudios del pensamiento de Théon, uno radicado en Jerusalén, dirigido –al menos hasta el año 2000 por Pascal Themanlys que consideran a Théon como un “chassid” tradicional al que llaman por su nombre hebreo “Eliezer Mordechai Theon Ben Rivka” y otro grupo en París que especialmente tiende al estudio de los escritos de “Alma” y a la obra La Tradición Cósmica. Ambos grupos no tienen ningún contacto entre sí. Así pues, desde el punto de vista de su impacto formal sobre nuestro tiempo hay que reconocer que la obra de Max Théon, su “doctrina cósmica” apenas ha tenido repercusiones. Sin embargo, no equivocaríamos si nos limitáramos al terreno de los grupos organizados. De hecho, lo que hemos denominado “cosmismo occidental” terminó siendo –ya en vida de Théon- una especie de “red” que extendía su influencia a otros terrenos y tenía vínculos con otras redes similares (especialmente con la de Alice Ann Bailey y su Buena Voluntad Mundial (ver nuestra obra El Pensamiento Excéntrico, en infokrisis).

Théon sostenía la posibilidad de acceder al “pensamiento cósmico” mediante la reconstrucción de la “unidad originaria” y, para ello, le era imprescindible la colaboración de una mujer (veinte años después, Aleister Crowley insistiría también en este punto –quizás influido por Théon- y buscaría en muchas parteners a su “mujer escarlata” y en los años 20, una heredera de la obra de Pascal Beverly Randolph, María de Naglowska, publicó la obra “Magia Sexualis”; Théon y Ranpolh habían sido miembros, como sabemos, de la HHL). Esta mujer fue “Alma” y la obra de Théon se prolongó en toda su brillantez, mientras contó con las capacidad mediúmnicas de “Alma”. Al fallecer ésta se sumió en una profunda depresión. Lo sorprendente es que la pareja Théon-Alma tiene su equivalente en la pareja formada luego por una de sus más próximas discípulas, Mirra Alfassa, y Sri Aurobindo. Hay que decir que Mirra Alfassa jamás renunció al legado de Théon y, a pesar de que el linaje de los discípulos del “cosmismo occidental” discurriera a través de los Themanlys, era ella realmente, la que más trabajo para reconducir el pensamiento de Théon hacia lograr una mayor influencia en la sociedad.

Aurobindo fue en su juventud un activista por la independencia de la India y estuvo en 1908 encarcelado en la prisión de Alipore. Esta estancia en prisión cambió su vida e hizo que se sumergiera en la práctica del yoga. A partir de ese momento, cambió su objetivo personal; ya no era la liberación de la India, sino tres objetivos lo que le constituían su razón de ser en el mundo: el bien de la Humanidad considerada como un todo, el futuro que debía conducir hacia “la nueva era del espíritu” y la aparición de una “nueva raza humana” que encarnara los valores del espíritu y la próxima etapa de evolución de la humanidad… A pesar de todo, no rompió completamente con su trabajo político hasta que para evitar una segunda detención, siguiendo “una orden de lo Alto”, huyo a Pondicherry en donde abandonaría toda actividad política estableciendo un Ashram que sobrevivió a su muerte y a la de Mirra Alfassa. No volvería a trabajar jamás para la independencia de la India, e incluso durante la II Guerra Mundial tomó partido públicamente por los aliados en contra del Eje y de sus partidarios hindúes, todos ellos independentistas. Murió el 1950. Su teoría incide en dos ejes: la posibilidad de alcanzar la trascendencia a través de la práctica de los yogas y la posibilidad de modificar la evolución de la humanidad a través de la incorporación del orden cósmico a la humanidad. Es interesante notar que Aurobindo, cuando alude a la “divinidad” no lo hace en términos teológicos ni siquiera mitológicos, sino más bien emplea un concepto psicológico para referirse a ella: supermente. En el momento en que todos los seres humanos “conectemos” con esta “supermente”, cambiará nuestro estado. Hoy estamos entrando un una “nueva fase evolutiva” en la que nos aproximamos a ese punto.

*    *    *

Estas notas sobre lo que hemos dado en llamar “cosmismo occidental” pueden parecer decepcionantes para algunos. A diferencia del “cosmismo ruso”, el occidental no parece haber tenido el arraigo de éste en su sociedad ni haber estado presente en los movimientos sociales de su tiempo. Nuestra hipótesis de trabajo es que “occidente” y “Rusia” han estado separados desde principios del siglo XIX por conveniencias e intervenciones de la política anglosajona. Esto ha hecho que se produjeran evoluciones distintas durante casi 200 años que hicieron que el “cosmiso occidental” actuara de manera diferente al ruso. Lo primero que vale la pena preguntarnos es si estamos hablando exactamente de lo mismo: la respuesta puede podrá parecer también decepcionante a muchos. El “cosmismo occidental” y el ruso son diferentes en sus derivaciones, pero muy parecidos en cuanto a sus análisis de base: la evolución de la humanidad, alcanzar una suprahumanidad que haya vencido a la muerte, la idea de la Unidad radical del cosmos en la que todo influye en todo, en la que todo está presente en todo y en la que cualquier parte puede influir sobre cualquier otra, el rechazo a la violencia y a la guerra como expresiones primarias de una naturaleza humana separada del cosmos y, finalmente, la “espiritualización” como ineluctable destino de la humanidad… son ideas de base que aparecen en los dos sistemas y que están presentes, casi al pie de la letra en cada uno de ellos. Así pues, ambas formas de “cosmismo” con hasta cierto punto diferentes, pero esencialmente iguales en tanto que sus bases son idénticas.

El cosmismo ruso influyó en política, filosofía y ciencia. El occidental, se redujo a los altos muros del ocultismo. Al menos, aparentemente. Mirra Alfassa se dio pronto cuenta, durante su estancia en la India, que el “producto” podía venderse en occidente de otra manera mucho más respetable. Además del prestigio que Aurobindo había adquirido especialmente en Estados Unidos con Saraswati, Ramakhrisna, o Krisnamurti, estaban vendiendo orientalismo en Occidente. En este terreno tenía razón René Guénon cuando aludía a que se trataba de un “hinduismo desnaturalizado” y en este terreno puede establecerse la ley inevitable de que contra más está próxima una doctrina oriental a sus orígenes, menos logra arraigar en Occidente, mientras que, a la inversa, cuanto más adulterada esté, más adeptos conseguirá en Occidente. El hecho de que Khrisnamurti fuera seguido en los años 60 y 70 por miles de occidentales, a pesar de que su mensaje era excepcionalmente vacuo, simplemente porque para todos sus seguidores suponía un eco de la ancestral sabiduría oriental (con la que Khrisnamurti no tenía absolutamente nada que ver), contrasta con la escasez de seguidores que tuvo Ramana Maharsi cuya doctrina respeta escrupulosamente los distintos vedas. Mirra Alfassa creo pues, un sistema propio en el que los puntos “conflictivos” que remitían al ocultismo, fueron deliberadamente puesto en barbecha o simplemente ocultados en beneficio de un orientalismo reconducido hacia formas de humanismo universalista.

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Constatar este punto es interesante. La hipótesis de trabajo que esperamos poder desarrollar es la de un “encuentro” del cosmismo ruso y del cosmismo occidental en la ideología de la UNESCO y el hecho de que ambas facciones del cosmismo hayan desembocado, a la postre, en un mismo ideal humanista y universalista. El “cosmismo ruso” no se extinguió con la caída del muro de Berlín ni con el tránsito de tres generaciones de soviéticos, sino que aportó el ideal de la “mir” (paz) encarnado en la estación espacial, como muestra fehaciente de que la humanidad estaba transitando de un ciclo a otro y, por tanto, en condiciones de abandonar la biósfera. Así mismo, el “cosmismo occidental” no expiró cuando Max Théon falleció, sino que recibió un nuevo impulso cuando UNESCO hizo suyo el proyecto de Auroville en 1968 y en más de cincuenta años en el curso de los cuales este organismo ha difundido textos y documentos inspirados en el humanismo universalista en el que tanto y tan bien se hubiera reconocido Fedorov o Théon.

Extraído de Infocrisis I, II, III, IV, V, VI yVII

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Radiographie intellectuelle de Macron

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Radiographie intellectuelle de Macron

par Georges FELTIN-TRACOL

Il est toujours profitable de découvrir des ouvrages politiques parus deux ans et demi auparavant. En octobre 2017, le journaliste Brice Couturier sort Macron, un président philosophe. Ravi par la campagne de l’ancien ministre de l’Économie, il considère le nouvel élu comme un parfait libéral de gauche. Sa satisfaction s’explique longuement parce qu’il « créa, au milieu des années 1980, un club de jeunes libéraux de gauche, le Rouleau de printemps (sic !) (p. 163) ».

81FboKBXzRL.jpgCependant, Brice Couturier reconnaît volontiers que le libéralisme de gauche présidentiel se mêle à d’autres influences politiques. Il s’attarde d’ailleurs volontiers sur la formation intellectuelles du huitième président de la Ve République, son « chemin de culture, une Bildung, comme disent les Allemands. Car la pensée de Macron s’est élaborée au cours d’études assez inhabituelles chez nos dirigeants (p. 43) ». Le futur chef de l’État « a raté à deux reprises le concours d’entrée de l’École normale supérieure alors que, reçu au bac avec la mention “ Très bien ”, il avait été admis à l’une des khâgnes les plus prestigieuses de France, celle du lycée Henri-IV (p. 50) ». « Avant de s’inscrire à Sciences Po, poursuit Brice Couturier, il avait suivi des cours de philosophie à l’université de Nanterre (p. 52). » Le futur Macron apprécie alors de souvent citer Hegel au point qu’il peut être qualifié d’« hégélien de gauche ». Il consacre « son mémoire de DEA (travail de 3e cycle universitaire qui donne l’autorisation de poursuivre son doctorat) à La Raison dans l’Histoire de Hegel (p. 60) » en 2001. Il avait l’année précédente « rédigé son mémoire de maîtrise, consacré à Machiavel (p. 233) » sous la direction d’Étienne Balibar. Brice Couturier en déduit que « Macron dispose d’une colonne vertébrale théorique impressionnante. Sa pensée est structurée. Elle vient de loin (p. 36) ».

Un petit-fils caché du personnalisme ?

Admis à l’ENA – promotion « Léopold-Sédar-Senghor » (2002 – 2004) –, il en sort dans la « Botte » et choisit la prestigieuse Inspection générale des Finances. Membre de cénacles de hauts-fonctionnaires sociaux-libéraux tels Les Gracques et le club « En temps réel », il noue très vite « de solides amitiés dans la technostructure (grâce à Jean-Pierre Jouyet, puis à la commission Attali) (p. 53) ». En 2007, le calamiteux président Sarközy nomme Jacques Attali à la tête d’une commission sur la croissance dont le rapporteur-adjoint s’appelle Emmanuel Macron âgé de 27 ans. Parmi toutes les idioties qui parsèment dans le rapport final de cet aréopage rendu public en 2008 se trouve la possibilité pour les collégiens et les lycéens de noter leurs professeurs démunis de toute contrepartie…

L’auteur se penche sur les relations entre l’étudiant Macron (21 ans) et le philosophe protestant Paul Ricœur (86 ans). Ce dernier cherche un assistant pour son essai La Mémoire, l’Histoire, l’Oubli. Paul Ricœur s’intéresse à la problématique de l’identité qu’il distingue entre une identité idem et une identité ipse. Il parraine son jeune assistant à la rédaction d’Esprit. Fondée par le philosophe personnaliste Emmanuel Mounier, la revue Esprit fut de 1965 aux années 2000 le titre-phare de la deuxième gauche rocardienne. C’est la raison pour laquelle l’auteur voit en Macron « un centriste radical (p. 129) » dont l’arrière-plan idéologique intègre aussi bien l’économiste autrichien Joseph Schumpeter que le comte français de Saint-Simon (1760 – 1825), pionnier de la technocratie industrielle. Ainsi voit-il le remplacement de l’ISF (impôt sur la fortune) par l’IFI (impôt sur la fortune immobilière), « un impôt saint-simonien (p. 255) ». Emmanuel Macron n’adhère nullement à l’ordo-libéralisme évanescent depuis la décennie 1990. Il préfère se référer au Prix Nobel d’économie 1998, l’Indien Amartya Sen, qui valorise une « société de choix » et non une société basée sur le mérite savant ou capacitaire. La bête de concours originaire d’Amiens privilégie une société stimulée par l’égalité non des chances, mais des accès et des opportunités. Le politologue Roland Cayrol affirmait dans L’Express (du 20 mars 2019) : « À la capacité du sujet de devenir soi, que Ricœur a pensée, correspond, chez son émule Macron, la capacité qui devrait être donnée à chaque citoyen d’accéder à la “ libre disposition de soi-même ” et de “ réaliser ses talents ”. L’accomplissement de soi s’avère indissociable de la participation active à la vie de la cité, de l’« empowerment », autrement dit. »

Emmanuel Macron n’hésite pas non plus à sortir du placard de l’histoire le solidarisme de Léon Bourgeois, homme politique et président du Conseil de la IIIe République. Rappelons que ce solidarisme-là fut une vaine tentative de donner une doctrine officielle aux radicaux en faisant converger l’individualisme anthropologique, le républicanisme « éclairé » et l’intérêt général. « L’idéologie dans laquelle Macron a inscrit son projet politique est d’essence libérale, dans la mesure où elle se fonde non seulement sur la confiance en l’individu, mais aussi progressiste dans la mesure où elle donne mission au politique de lui fournir les moyens de son autonomie dans le cadre d’une “ société du choix ” (p. 113). » On est néanmoins étonné que Brice Couturier n’évoque jamais l’essai de François Furet, de Jacques Julliard et de Pierre Rosanvallon, La république du centre (1989), véritable bible du syncrétisme centriste – social-libéral mitterrandien. Emmanuel Macron en est pourtant le digne rejeton.

Vers de nouveaux clivages

Pour Brice Couturier, « l’élection d’Emmanuel Macron ne constitue pas une péripétie électorale. C’est un événement de dimension historique (p. 7) ». En effet, « Macron est un homme de gauche, qui invente une politique “ centrale ” parce qu’elle lui paraît la seule susceptible de résoudre une crise d’une exceptionnelle gravité (p. 157) ». Or l’ancien sympathisant du candidat Jean-Pierre Chevènement en 2002 qui souscrivait déjà à la « volonté de dépasser le clivage droite/gauche (p. 59) », prend acte de la fin de la célèbre dichotomie, quelque peu surfaite, énoncée la même année par Régis Debray entre « républicains » et « démocrates ».

« Macron a eu l’intuition de remplacer le clivage structurant de notre vie politique (droite contre gauche) par l’opposition entre progressistes et conservateurs (p. 32). » Il « a saisi l’opportunité de faire exploser les vieux partis. L’effet Macron, qui les a atomisés un par un, en commençant par le PS, finira par le FN lui-même. Celui-ci ne pourra faire longtemps coexister en son sein un FN du Nord, étatiste, social et souverainiste, et un FN du Sud, archéo-conservateur et libéral (pp. 21 – 22) ». Brice Couturier va un peu trop vite en besogne. Le national-populisme souverainiste accepte très loin ce genre de contradictions internes. Toutefois, il ne se cantonne pas dans une réflexion binaire systématique. À la suite du politologue Pierre Martin, Brice Couturier identifie trois pôles rivaux : le démocrate – écosocialiste, le libéral – mondialisateur et le conservateur – identitaire. Il aurait pu ajouter que ces trois aimants politiques produisent chacun leur propre vision de l’écologie : l’écosocialisme pour le premier, le développement durable et l’écologie de marché pour le deuxième, et l’écologie radicale enracinée pour le troisième. En attendant l’événement d’un quatrième pôle, à savoir l’islamisme issu des générations d’immigrés installées en Europe, c’est autour de cette tripartition que s’organiseront les enjeux politiques en France pour les quarante prochaines années.

Ce nouveau contexte politique passe encore inaperçu auprès des médiats qui se complaisent dans un dualisme douillet, stérile et dépassé. Bien avant Frédéric Beigbeder, Brice Couturier charge avec un rare bonheur ses confrères du « Parti des médias (p. 12) ». Déplorant que cette caste « se cramponne à ses fauteuils (p. 135) », il s’irrite qu’« une partie de la classe médiatique se prend pour les successeurs des directeurs de conscience d’autrefois (p. 12) ». Écrit un an plus tard après la révélation de l’« affaire Benalla » qui arrêta nette la période faste du quinquennat, l’auteur aurait pu accuser cette même coterie d’avoir fomenté l’impopularité du président et de toute son équipe. « Le biais idéologique qui affecte le Parti des médias, ce mélange de gaucho-centrisme et de culture de la dérision, ne l’empêche pas seulement de rendre compte honnêtement de ce qui est en jeu : il lui dérobe les réalités qu’il a sous les yeux (p. 13). »

Avant les Gilets jaunes

Brice Couturier reconnaît cependant que « Macron aura bien du mal à “ réconcilier les France ” (p. 303) ». L’auteur devine les premières secousses de ce qui deviendra la crise des « Gilets jaunes ». Certes, « Emmanuel Macron a pris conscience de l’exaspération d’une grande partie de la population envers les élites dirigeantes (p. 40) », mais cela ne le prive pas de donner à l’occasion des visites officielles une attitude toute en arrogance.

L’auteur fait un constat amer. « Pire est le hiatus culturel qui sépare l’optimisme macronien, fondé sur l’idéal d’une société ouverte, innovante, entrepreneuriale et mobile, de l’état d’esprit dominant dans la France périphérique. […] Tout le monde ne saurait baigner dans l’euphorie des startuppers. À côté d’une population qui aspire prioritairement à élargir ses espaces de liberté et à exprimer sa créativité, il en existe une autre qui désire avant tout la sécurité d’un emploi pérenne, un environnement qui ne soit pas menaçant. À cette dernière, Macron a du mal à proposer des perspectives. Il la déroute au lieu de la convaincre parce qu’elle n’a pas les moyens d’assumer les risques auxquels il voudrait la convier (p. 295). » Emmanuel Macron restera dans l’histoire comme le président de la prégnante fracture sociale entérinée entre un Hexagone globalisé de métropoles connectées, des banlieues de l’immigration allogène en croissance et une France périphérique – réserve de petits Blancs en perdition frappés par les fléaux concomitants du chômage, de l’abrutissement et de la drogue.

Malgré la grande méconnaissance de Carl Schmitt qualifié de « penseur organique du droit national-socialiste (p. 233) », cet ouvrage se différencie des autres livres qui abordent peu ou prou le même sujet par sa qualité d’écriture et la richesse de son propos. Ce plaidoyer favorable à l’actuel président dissipe en partie le mystère qui entoure sa personnalité et prouve que le tenant du « en même temps » n’est autre qu’une nouvelle manœuvre d’effacer du tréfonds de l’âme française la révocation de l’Édit de Nantes en 1685.

Georges Feltin-Tracol

• Brice Couturier, Macron, un président philosophe, Éditions de l’Observatoire, 2017, 304 p.

Henri Conscience et la chouannerie belge

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Henri Conscience et la chouannerie belge

Ex: https://lepassebelge.blog

« De Boerenkryg » , le roman d’Henri Conscience (1853), relate de manière réaliste le soulèvement contre le régime français, pour la foi catholique et pour la patrie belge, qui mobilisa dans toutes les couches de la population. Mais la diffusion de cette œuvre, comme le souvenir des événements eux-mêmes, se sont largement estompés (1798).

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Le monument conçu par Ernest Dieltiens et érigé en 1898 à Herentals pour le centenaire de la guerre des Paysans. (Source: https://www.herentals.be/boerenkrijgmonument)

   La Belgique est française depuis trois ans et Overmere, près de Termonde, appartient au département de l’Escaut quand, le 12 octobre 1798, un huissier, accompagné de quelques soldats de l’armée occupante, vient saisir les biens d’un citoyen récalcitrant à l’impôt. L’affaire fait rapidement le tour du village. Les jeunes commencent à s’attrouper, montrant les dents ou les poings en direction des sbires qui n’en mènent pas large. Les cris de « Vive l’Empereur » (d’Autriche) sont lancés comme autant de défis. Les représentants de l’ordre n’insistent pas: ils s’en vont sous les huées.

   Partie remise, bien sûr. On envoie peu après des gendarmes pour réduire les bagarreurs. Mais les jongens ont ameuté les communes environnantes. La guerre des Paysans est déclenchée. Elle va s’étendre, à des degrés divers, dans toutes nos provinces et, malgré l’appellation réductrice, mobiliser dans toutes les couches sociales. La République mettra trois mois au moins pour venir, partiellement, à bout de l’incendie.

   Un demi-siècle s’est écoulé depuis ces événements quand Henri (ou Hendrik) Conscience en fait, en 1853, la matière d’un roman qui sera l’un de ses plus grands succès, tant en néerlandais qu’en traduction française.

De Boerenkryg (La guerre des Paysans), observe Kevin Absillis (Université d’Anvers), a « ancré dans la mémoire collective belge et flamande » ce chapitre de l’histoire en en faisant, « selon les standards d’alors, une épopée tourbillonnante » [1]. C’est une révolte pour la foi et pour la patrie – patrie qui est bien d’un bout à l’autre la Belgique. Même si l’essentiel de l’action se situe en Flandre, dans le village campinois de Lichtaart (Kasterlee) rebaptisé du nom de Waldeghem, les héros sont les « Belges opprimés » et la « Belgique combattante » . Cinq mois après la parution du livre, le roi Léopold Ier offrira à Conscience une bague en diamant comme « marque de Sa haute bienveillance » .

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Depuis, des interprétations en sens divers ont fait leur chemin. L’une d’elles veut que l’intérêt pour la chouannerie belge ait été lié à la crainte – nullement infondée – d’une résurgence des projets annexionnistes français après la révolution de 1848 et surtout sous le Second Empire. D’autres exégèses tiennent du procès idéologique intenté à un écrivain chantre de la tradition catholique et rurale. L’historien et journaliste Marc Reynebeau, dans Het klauwen van de leeuw (1995), y ajoute une dose de freudisme: la haine de la France serait liée à un complexe d’Œdipe, l’artisan du renouveau des lettres flamandes étant né d’un père français! Kevin Absillis entend pour sa part exonérer l’auteur de sa supposée mauvaise réputation pour en faire un louable réformiste. Il se demande surtout, à la fin de son étude, si la modernité opposée au conservatisme culturel et religieux des paysans n’est pas elle-même une construction discursive (beaucoup moins appréciée par ses protagonistes quand elle est invoquée dans un contexte colonial…).

   Qu’en est-il au fond ? Pour « l’homme qui apprit à lire à son peuple » , selon l’expression consacrée, il n’est pas douteux que la Terreur condamne 1789 et que nos contrées, au XVIIIè siècle, n’avaient pas de leçons de libertés à recevoir de la France, étant sur ce point beaucoup mieux loties qu’elle. Dès les premiers paragraphes du prologue de De Boerenkryg, Conscience n’hésite pas à qualifier la Belgique de « pays natal de la liberté » , rappelant que dès le Moyen Age, entre prince et peuple, « les droits et les devoirs de chacun étaient réglés par des lois écrites » . Toute notre histoire a été « un gigantesque déploiement de forces pour la défense de la liberté » , ajoute l’écrivain, se montrant aussi éloigné de la monarchie absolue portée à sa quasi-perfection par Louis XIV que du libéralisme national et romantique pour lequel le passé antérieur à la Révolution française se résume à une longue nuit.

   cms_visual_1024445.jpg_1519392015000_300x399.jpgCeci posé, le lecteur du récit ne peut manquer d’être frappé par le soin qui y a été mis à casser les stéréotypes et autres images d’Epinal. Le meneur de l’insurrection à Waldeghem, Bruno Halinx, n’a rien du fruste campagnard qu’on serait tenté de se représenter dans ce rôle. Fils du notaire de la localité, il a pu bénéficier d’un enseignement de qualité à l’école latine des augustins d’Anvers. Le futur héros est raffiné, quelque peu efféminé même, au point que le début de l’œuvre ressemble à un roman d’apprentissage, où la force des circonstances transforme un homme peu viril en chef intrépide.

   La fiancée de Bruno, Genoveva, est tout aussi éloignée de la Vlaamse boerin dont il « conviendrait » qu’elle soit une femme faible et effacée. Fille du maître d’école et sacristain, elle est intelligente et bien au fait des questions politiques. Sa fermeté et son intransigeance vont jusqu’à susciter l’admiration des soldats français pour qui elle n’a rien à envier à l’icône de la République! Mais son héroïne à elle est Charlotte Corday, qui a assassiné Marat pour sauver les vies de ses futures victimes.

   Quant au collaborateur de l’ennemi, Simon Meulemans, devenu commandant d’un régiment de sans-culottes qui opprime le village, il dépasse tout autant les figures unidimensionnelles. Il n’est pas Wallon ou francophone – ce qui aurait été pour l’auteur le choix de la commodité. Il est né et a grandi à Waldeghem. Révolutionnaire fanatique, responsable de l’exécution du père de Bruno, il peut aussi être taraudé par le doute. A la fin, il revient à Dieu et à la Belgique.

   En toile de fond de ces figures qui déjouent les a priori, on n’en retrouve pas moins la mise en valeur d’un passé glorieux et d’un héritage ancestral proposés comme remèdes aux dérives du temps présent. Le mal en Simon, qui est l’autodéracinement, est symbolisé par sa décision de se faire appeler Brutus, en référence au fondateur légendaire de la République romaine, qui fit condamner à mort ses deux fils royalistes. Qui rejette le nom de son père mérite la plus grande « indignation » possible, avait déjà écrit Conscience dans De Leeuw van Vlaenderen (Le Lion de Flandre, 1838). Et ce n’est pas fortuitement que la conversion du futur Simon « Brutus » commence à Bruxelles où il séjourne pendant la première occupation française (novembre 1792 – mars 1793). Il y subit l’influence d’un club entiché des doctrines venues de Paris, qui l’amène progressivement à quitter le droit chemin et à mépriser la vie pieuse de sa campagne natale.

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Cette dualité entre ruraux résistants et citadins égarés (ou à tout le moins passifs) s’exprime encore dans l’épilogue où Henri Conscience s’imagine, longtemps après les faits, en interviewer de Genoveva, devenue une vieille dame de 75 ans. « Maintenant, lui dit-elle, les histoires du pays ne disent pas un mot des pauvres Brigands [2] qui eurent le courage de verser leur sang à flots pour l’indépendance commune, alors que les villes courbaient lâchement la tête devant la tyrannie de l’étranger » .

   Relevons encore – ce que ne font pas Kevin Absillis ni Philippe Raxhon – la manière habile dont sont distillées, dans les propos de Simon, des expressions d’origine biblique, comme pour souligner la prétention de l’idéologie jacobine à s’ériger en religion. Ainsi, quand le séide du nouveau régime déclare à ses concitoyens de Waldeghem qu’il a rejoint les rangs des apôtres de l’affranchissement pour « annoncer la liberté des peuples jusqu’aux confins de la terre » (« tot aen de uiterste uithoeken der aerde » ), la similitude avec la parole du Christ envoyant ses témoins en mission [3] a été de toute évidence voulue. Et quand le même personnage affirme ailleurs qu’ « en vérité, un républicain ne devrait avoir sur terre ni père, ni mère, ni amis » (« in der waerheid, een Republikein zou op aerde noch vader, noch moeder, noch vrienden mogen hebben » ), comment ne pas y entendre une résonance du renoncement évangélique [4] ?

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On le voit: La guerre des Paysans mérite à coup sûr d’être considérée comme autre chose et plus qu’un pensum patriotique simpliste. Mais encore faut-il lire ce livre et sa diffusion sur papier, pour l’heure, est en panne. La dernière réédition (en néerlandais) date de 1985… Le souvenir des boerenkrijgers s’est tout autant estompé derrière les tragédies des deux guerres mondiales. Quelques cercles d’histoire locale maintiennent la flamme, certes, et nombreux demeurent les monuments élevés naguère aux héros de 1798: à Herentals, Mol, Bornem, Overmere, Turnhout, Hasselt, Clervaux… Mais combien de passants, en les voyant, pourraient dire à leurs enfants quelle épopée ces vieilles pierres devaient préserver de l’oubli ?

P.V.

[1] « Mag Conscience spreken ? « De Boerenkryg » (1853) anders gelezen » , dans De grote onleesbare. Hendrik Conscience herdacht, dir. Kris Humbeeck, Kevin Absillis & Janneke Weijermars, Gent, Academia Press, 2016, pp. 463-496. Cfr aussi Philippe RAXHON, « Henri Conscience and the French Revolution » , dans Nationalism in Belgium. Shifting Identities, 1780-1995, dir. Kas Deprez & Louis Vos, Basingstoke (Hampshire, Great Britain) – New York, Macmillan Press Ltd – St. Martin’s Press Inc., 1998, pp. 72-80. On notera que le premier auteur critique sans ménagements la lecture que fait le second du roman de Conscience.

[2] C’est ainsi que les Français désignaient les paysans insurgés.

[3] Les Actes des Apôtres, 1:8.

[4] Luc, 14:26. – Matthieu, 10:37.

lundi, 02 mars 2020

Grenzsturm: Drei Thesen zur Lage

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Grenzsturm: Drei Thesen zur Lage

Angesichts des neuerlichen Andranges von Millionen „Flüchtlingen“ an der griechischen Grenze, eine zugespitzte Analyse zur zugespitzten Lage.

Der türkische Diktator Erdogan hat, wie schon lange vorausgesehen, von dem Druckmittel, dass ihm von Merkel & Co. überreicht wurde, Gebrauch gemacht und die Schleusen für Millionen illegale Einwanderer geöffnet. Verzweifelt versucht nun Griechenland die „Flüchtlinge“ an der Grenze aufzuhalten, wobei man bisher nur zu vorsichtigen Mitteln, wie z.B. Tränengas greift. In den etablierten Medien läuft die Mitleidspropaganda mit den üblichen Bildern wieder auf Hochtouren. Drei Thesen zur aktuellen Lage:

1) Das Ressentiment, dass viele Moslems gegenüber dem Westen haben, wird nicht in erster Linie durch die Lehren des Islams an sich genährt, sondern durch die seit Jahrzehnten andauernde, rücksichtslose Kriegstreiberei im islamischen Raum, die durch die USA und ihre NATO betrieben wird. Die geopolitischen Wünsche Israels haben hierbei, neben den Interessen einer Schicht von globalistischen Strategen, immer eine wichtige Rolle gespielt. Diese verheerenden, sinnlosen, ausschließlich Zerstörung und Chaos auslösenden Kriegsabenteuer sind der Hauptgrund für den Zustrom der „Flüchtlinge“ nach Europa.

Dominanz der Transatlantiker

Die Dominanz der „Transatlantiker“, also das hündische Befolgen der seit Ewigkeiten gleichen Strategien der US-amerikanischen Herrschaftskaste, die sich fest im Deep State breit verankert hat, muss zu Gunsten einer Politik, die ausschließlich die alleinigen Interessen Europas im Auge hat, gebrochen werden. Dabei gilt unsere Solidarität natürlich weiterhin dem amerikanischen Volk, mit dem wir im gleichen Boot sitzen und mit dem wir durch die Bande der Abstammung und der Kultur verwoben sind. Die verkrustete, unreformierbare amerikanische classe politique muss als Feind Europas identifiziert und politisch isoliert werden.

2) Wer die Kommentare in sozialen Medien verfolgt, wird sehen, wie viele Moslems jetzt angesichts der absoluten Hilflosigkeit Europas gegenüber diesem Ansturm voller hämischer Freude sind und aus dem Lachen gar nicht mehr herauskommen. Selbstbewusst und ohne jeden Genierer freuen sich nicht wenige über die unmännliche Wehrlosigkeit des verhassten Westens und fühlen sich als Gewinner und Eroberer.

Niemand braucht sich über die tagtäglichen Entladungen von Hass und Gewalt gegen Einheimische wundern. Die völlige Hilflosigkeit der Herkunftsländer gegenüber der amerikanischen Militärmaschinerie und die ständigen Demütigungen des eigenen Kulturkreises führen bei vielen „Flüchtlingen“ zum Bedürfnis, sich wahllos zu rächen und einen barbarischen Hass an Unbeteiligten auszulassen.

Die Logik des Krieges

Es ist irrsinnig zu glauben, man könnte jahrzehntelang Krieg in islamischen Ländern führen und gleichzeitig islamische Völker systematisch in Europa ansiedeln. Die Gewalt trifft auf beiden Seiten natürlich überwiegend individuell Unschuldige und Unbeteiligte. Das Ganze wird aber nicht abnehmen, sondern sich immer weiter intensivieren. Wer das nicht sehen kann, ist weltfremd und verkennt die Logik des Krieges.

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Die eingewanderten Täter sehen den weißen Mann an sich als Feind. Dabei ist es eben völlig unbedeutend, ob sich irgendein deutscher Grünwähler als „gut und tolerant“ begreift und die „Bereicherung“ toll findet. Der Hass geht gegen die Europäer an sich, völlig unabhängig von ihrem Pass oder ihrem Parteibuch. Wir werden von den Fremden als ethnische Einheit begriffen, die sich in erster Linie über die Abstammung definiert, auch wenn das die Europäer selber gerne aufgrund weltfremder Ideologien verleugnen. Diese Wahrheit anzuerkennen und daraus die nötigen Schlüsse zu ziehen, ist die wichtigste Frage der Identitätsdebatte.

3) Der unbegrenzte Ansturm nach Europa kann nur aufgehalten werden, wenn man gewillt ist die Grenze mit angemessenen Gewaltmitteln zu verteidigen und jede Form von „Asyl“ abzuschaffen. Die europäischen Regierungen müssen entscheiden, dass das Militär, wenn es nicht anders geht, die Grenze auch mit dem Einsatz von Schusswaffen zu sichern hat. Wenn diese Art der Verteidigung nicht erfolgt, wird angesichts der Kräfteverhältnisse der weitere, millionenfache Zuzug orientalischer Männer nicht verhindert werden können.

Die eine große Seinsfrage des Abendlandes

Das Ringen darum, ob die Europäer noch die notwendige seelische und moralische Stärke aufbringen können, das Selbstverständliche zu tun, und sich zu verteidigen, so wie man es Jahrtausende getan an, ist die große Frage unserer Zeit, denn es ist die eine große Seinsfrage der abendländischen Zivilisation. Hier haben wir die Zuspitzung der Lage, die zentrale humanontologische Unterscheidung, den „Begriff des Politischen“ nach Carl Schmitt, die Trennung zwischen uns und den anderen als existentielle Zuspitzung.

Diese alles dominierende Entscheidung zu treffen ist die größte Charakterprüfung unserer Zeit, die ein Wendepunkt der europäischen Geschichte sein wird. Wenn dieser Entschluss jedoch nicht erfolgt, wird damit der Untergang Europas unumkehrbar besiegelt. Die demographische Kippe und der damit folgende Kulturabbruch werden nicht mehr abzuwenden sein.

2016 erschien von Georg Immanuel Nagel das Buch: Die Auflösung. Wie Ideologien der Zersetzung Europa vernichten. Hier bestellen.

Le contrôle des mots dans 1984 d’Orwell

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Le contrôle des mots dans 1984 d’Orwell

par Quraishiyah Durbarry

Ex: https://echyelledejacob.blogspot.com 

“Les frontières de mon langage sont les frontières de mon monde” (Ludwig Wittgenstein, Tractatus logico-philosophicus)

“On ne commande pas aux âmes comme aux langues”, affirme Spinoza. C’est le langage qui définit une société et crée la cohésion au sein d’un peuple. Contrôler le langage est l’apanage de l’État, que ce soit un État créé dans un but utopique, démocratique ou totalitaire car le langage permet d’avoir accès au logos du peuple, et ainsi commander leurs « âmes ». Dans les Histoires florentines, Machiavel relève comment pour conditionner l’homme, toute politique doit nécessairement passer par la logique, en se tissant par le biais du langage. Continuant la même idée, Hobbes affirme que l’humain peut facilement être assujetti par un système langagier qui amalgame la peur et l’orgueil. Ainsi si l’État créé une situation de frayeur et de fierté simultanées, il créé en même temps un peuple obéissant qui de lui-même serait prêt à renoncer à ses droits pourvu qu’il ait l’impression, fausse certes, d’être en train de faire ou encore de dire ce qu’il faut.
 
Le langage comme outil de contrôle politique
Le contrôle utopique du discours


On peut penser que « contrôle utopique » est un genre d’oxymore qui met en parallèle deux idées contraires. Or, en nous basant sur le Kallipolis de Platon, nous voyons que tel n’est pas le cas. Comme dans un état dystopique, l’État utopique doit contrôler le langage pour contrôler le savoir du peuple. Dans La République, l’État est géré par un groupe de philosophes qui choisissent ce qui est bien pour la population en se donnant pour but le bien-être du peuple, au lieu du contrôle absolu qu’est le but avoué de Big Brother, mais la similitude entre les deux états est plus que dérangeante.

Par exemple pour créer les « guerriers » de l’État, Socrate établit les lois du discours qui doivent nécessairement être basées sur la vérité selon lui. Mais pour Socrate sa vérité est la seule qu’on puisse concevoir pour ne pas corrompre les jeunes esprits par le mensonge et la fiction. Il décide donc que pour la bonne gouvernance il faudrait bannir tout simplement certaines fables, et même les idées qui relèveraient du mensonge :

« … jamais dans un État qui doit avoir de bonnes lois, ni vieux ni jeunes ne doivent tenir ou entendre de pareils discours sous le voile de la fiction, soit en vers soit en prose, parce qu’ils sont impies, dangereux et absurdes. »

Dans les deux cas, utopie ou dystopie, c’est l’État qui détient le pouvoir de discerner entre le bien et le mal et dans les deux cas le libre arbitre individuel est sacrifié. Dans L’Orange mécanique d’Anthony Burgess nous voyons comment l’État en voulant réprimer ce qu’il considère mal, réprime le libre arbitre et de ce fait réprime l’homme aussi. 

novlangue.jpgLa Novlangue

Le novlangue est la langue inventée par le Parti pour remplacer l’ancilangue à Océania. Le novlangue n’est pas traité uniquement dans la trame du roman, mais Orwell consacre également une partie importante au développement de cette langue dans son appendice. En 1984, le Novlangue est encore en mode décollage, même si le dictionnaire novlangue est à sa onzième édition et ce n’est qu’en 2050 qu’il effacera complètement l’ancilangue. Se rapprochant de l’hypothèse Sapir-Whorf, selon lequel c’est le langage qui détermine notre perception du monde et que chaque société, différente de par leur système linguistique, développe des pensées et des réflexions distinctes, Orwell dépeint un monde inconscient, manipulé par un système de langage élaboré. Dans son essai Politics and the English Language publié en 1945, Orwell émet déjà l’idée de la corrélation qui existe entre la langue et l’esprit. Le novlangue, pour le but du Parti, se développe donc en s’appauvrissant. Dans un premier temps, toute connotation associée aux mots est éliminée, puis on procède par éliminer les synonymes et les antonymes. La langue devient rigide, ne permettant aucune souplesse d’esprit, aucune émotion d’y traverser. La grammaire subit le même traitement. Tout était simplifié de telle façon à ce que la personne réfléchit le moins possible, ou ne réfléchit pas du tout.

Le novlangue a comme fin de sectionner la pensée en découpant la langue afin qu’il ne reste que des mots domestiques pour les robots de l’angsoc. De ce fait, il est planifié et instauré de manière à éliminer systématiquement, et plus efficacement que la torture, le crime par la pensée, et toute autre forme d’hérésie. 

Le langage comme contrôle de la pensée

Pour Orwell, la situation politique reflète le langage et si l’un est corrompu, il s’ensuit que l’autre doit l’être aussi. S’appuyant sur les constructions de la langue anglaise, il démontre comment le langage est utilisé dans la politique pour créer une fausse impression de sécurité, pour rassurer le peuple à obéir sans réfléchir. L’Océania est continuellement en guerre. Cette guerre a deux buts. Premièrement de garder le peuple dans un État de frayeur et deuxièmement de faire de sorte que le peuple soit satisfait et même fier de cette guerre. De ce fait, au lieu de mettre l’emphase sur tous les manques, l’État utilise un langage hautement positif. L’emphase est mise sur les victoires, sur la capture des ennemis, sur des augmentations imaginaires et aucune mention n’est faite des bombardements continuels, sur la qualité de vie misérable ou sur la diminution permanente des ressources.

Dans Le Cru et le Cuit, Claude Lévi-Strauss démontre comment dans une région où la cuisson de la nourriture est inconnue, le peuple n’a pas de mot pour signifier le concept « cuit » et comme dans « la langue il n’y a que des différences», il ne possède pas de signifié pour désigner le concept « cru ». De la même façon, le novlangue éliminait toute idée de révolte en supprimant d’abord les mots et ensuite les concepts mêmes qui sont associés à ces mots :

« On remarqua qu’en abrégeant ainsi un mot, on restreignait et changeait subtilement sa signification, car on lui enlevait les associations qui, autrement, y étaient attachées. »

C’est le concept hégélien qui stipule qu’on ne peut penser ce qu’on ne peut dire. De même selon Boileau « ce qui se conçoit clairement s’exprime clairement et les mots pour le dire viennent aisément. » Ainsi donc, il faudrait retenir la conception anti-platonicienne et anti-idéaliste qui voudrait que les choses n’existent pas en dehors des mots qui servent à les designer.

Orwell relève aussi comment l’orthodoxie commande une certaine forme de répétition, tant et si bien que le langage ad absurdum résulte en un reductio ad absurdum de la logique. Dans 1984, les orateurs du Parti inculquent le même genre d’orthodoxie par leur jargon à la fois répétitif et inflammatoire. Dans ce système de répétition, les mots deviennent que des sons, du bruit qu’on émet à la gloire du Parti et ne véhiculant aucun sens à part bien-sûr la célébration du Parti. Ainsi les chansons accomplissent ce but à la perfection car elles permettent à la fois l’apprentissage par cœur sans réflexion et la scansion du Parti. 

Inversion de la logique
« Le gros mensonge »

C’est par une manipulation psychologique élaborée que le Parti arrive à ses fins dans 1984, s’infiltrant subtilement dans le cerveau tant et si bien que la personne même ne se rencontre pas qu’elle a été lobotomisée. Inverser la logique de l’individu c’est changer sa perception de telle façon qu’il devient impossible à cette personne d’avoir un quelconque raisonnement approprié :

« Par manque de compréhension, ils restaient sains. Ils avalaient simplement tout, et ce qu’ils avalaient ne leur faisait aucun mal, car cela ne laissait en eux aucun résidu, exactement comme un grain de blé, qui passe dans le corps d’un oiseau sans être digéré. »

Dans Mein Kampf, Adolf Hitler utilise le terme « Le Gros Mensonge ». Le gros mensonge est l’utilisation d’un mensonge, si grand, que personne ne croirait que quelqu’un puisse avoir eu l’audace d’avoir inventé une telle chose. Le public se laisse facilement manipuler par une voix autoritaire et au lieu de remettre en question la rhétorique étatique, ils préfèreront croire à n’importe quelle ineptie. « Big Brother », les termes ne sont pas anodins, représente ce parent qui veille sur eux, et crée dans leur esprit l’image de cette personne primordiale à leur sauvegarde. Les citoyens sont donc psychologiquement amputés de toute forme de rébellion. 1984, jouant sur les mots et la parole, crée un climat langagier envahissant où l’individu est amené à croire à tout ce que le parti proclame, même s’il détient des informations contraires. Par exemple, après avoir proclamé une diminution dans la ration de chocolat, le Parti annonce qu’il y a en effet une augmentation de ration et le peuple l’acclame sans se poser des questions.

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Le peuple utilisant différents niveaux de compréhension, de fanatisme ou même d’intelligence va boire les paroles de l’état qu’ils ont été amenés à croire infaillible, allant même jusqu’à mettre en doute leur propre conception de l’histoire. Par exemple, durant le rassemblement pour la semaine de la Haine, le parti change d’allégeance politique de sorte que son ennemi devient son allié et son ancien allié devient son ennemi et le peuple, par une prouesse d’imagination, accepte cela en rejetant la faute sur Goldstein, l’adversaire choisi de Big Brother, qui a dû changer leurs bannières. 

La double pensée

Selon Philippe Breton, la manipulation consiste à construire une image du réel de telle façon qu’il a l’air d’être réel. Océania est un état délabré où les gens croient quand même à la richesse, où le peuple est courbé et malade mais croit quand même à la vigueur, où c’est la pénurie qui règne et les gens croient à l’abondance.

La double-pensée est un mot novlangue signifiant « contrôle de la réalité. » C’est le fait d’accepter deux idées opposées, simultanément et absolument. Elle est utilisée comme arme de manipulation psychologique de sorte que la personne soit incapable de penser par soi ou même de voir la contradiction dans leurs idées et accepter plus facilement les « gros mensonges ». Ce sont les mots qui permettent la contradiction, mais utilisées à perpétuité les contradictions deviennent admissibles, voire même analogues. Ainsi les slogans du Parti sont eux-mêmes construits sur les propos antinomiques :

« La guerre c’est la paix. La liberté c’est l’esclavage. L’ignorance c’est la force. »

De même, toutes les choses dégoûtantes sont décrites par des mots élogieux pour faire avaler la pilule à la population, par exemple la cigarette de la Victoire et le Gin de la victoire. Tout comme les noms des ministères : le ministère de la Paix s’emploie à faire la guerre, le ministère de la Vérité s’occupe des mensonges, le ministère de l’Amour se consacre à la torture, et le ministère de l’Abondance s’attèle à créer la famine. Le terme « canelangue » de même est insultant quand il est utilisé contre un opposant mais élogieux pour décrire un partisan. Et le mot « noirblanc », qui peut résumer le but machiavélique du parti et son système de double pensée, veut dire : faire croire à quelqu’un que le noir est blanc s’il est appliqué à un opposant mais signifie une croyance absolue dans le parti et ne pas seulement dire mais croire que le noir est blanc quand c’est voulu par ce dernier.
2+2=5

En 1939, Orwell écrit déjà qu’il est « possible qu’on arrive à une ère où deux et deux font cinq quand le dirigeant le voudra. » 1984 est essentiellement axé sur le contrôle psychologique de la personne. Même si la torture physique est présente, c’est le contrôle mental qui est la priorité du Parti. La manipulation mentale, qui passe principalement par le langage, est si subtilement distillée dans l’inconscient que la population ne se rend même pas compte de son endoctrinement. Même Julia qui se révolte contre le Parti ne pouvait avoir d’autre mémoire que celle du Parti.

« Dire de ce qui est que cela est, et dire de ce qui n’est pas que cela n’est pas, c’est dire la vérité » selon Aristote dans sa Métaphysique. De là découle l’idée que ce qui est vrai est réel. Or, la réalité de quelqu’un peut ne pas être partagée par un autre car l’imaginaire de chacun est différent. Mais dans 1984, le Parti travaille à ce que l’imaginaire soit le même pour tout le monde, la même réalité doit être partagée par tous et ainsi la même vérité sera détenue par tous.

Le Parti ne peut admettre que les gens puissent réfléchir par eux et procède donc à détruire toute logique chez la personne. Au début du roman, Winston écrit :

« La liberté, c’est la liberté de dire que deux et deux font quatre. Lorsque cela est accordé, le reste suit»

En détruisant même cette simple logique mathématique, le Parti détruit toute forme de réflexion et d’indépendance mentale. De sorte qu’il n’y a plus de réalité objective mais seulement la réalité à laquelle le Parti veut faire croire. Se basant sur le système de la double pensée, le Parti habitue la personne à accepter toute sorte d’incohérences. Pour soumettre la personne, il ne suffit pas de lui faire croire à une notion fallacieuse, mais de croire à ce que le Parti veut lui faire croire, et d’y croire seulement parce que le Parti lui demande de croire. C’est pour cela que 2+2 peut faire 3 si le Parti le veut. Cette croyance établie, même les personnes intelligentes comme Syme n’arrivent pas à voir hors la logique du Parti. Une fois guéri, Winston peut lui aussi accepter les dichotomies sans se questionner et finalement trace 2+2=5. 

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Effacement de la mémoire
La propagande


Comme système totalitaire, Océania a recours à une propagande minutieuse pour endoctriner sa population. Elle passe par le bourrage de crâne, à instaurer la crainte, à modifier et contrôler les comportements de tout un chacun et surtout à changer et à recréer la connaissance.

Les enfants sont lobotomisés, comme dans La République de Platon où l’éducation de l’enfant est prise en charge pour ne pas le laisser corrompre par d’autres idées. Selon Bertrand Russell, une éducation autoritaire aide à créer des esclaves aussi bien que des despotes car la personne accepte l’idée que la seule relation possible entre deux personnes est une relation où l’un ordonne et l’autre obéi. L’association des Espions et de la Ligue de la jeunesse, à l’instar d’un certain Hitlerjugend, travaille à soumettre les enfants et les femmes, qui sont parmi les plus fervents adorateurs du parti. Tout comme le contrôle de l’acte sexuel, qui devient important pour un état totalitaire où la frustration sexuelle est dirigée vers le fanatisme. Dans les deux textes, les femmes sont instruites à avoir une répugnance pour le sexe qu’elles ne devaient accomplir que dans le but de la procréation.

Les phrases, les mots, et les images ne laissent aucun répit, aucune liberté. Par exemple les mots « facecrime » et « crime de la pensée » qui décrivent des crimes qu’on commet par ses expressions ou par sa pensée, c’est-à-dire si la personne n’a pas montré l’expression ou la pensée attendue de lui. En plus, la présence de la Police de la Pensée qui surveille les moindres gestes renforce cet état de terreur. Winston craint même qu’il puisse se trahir de dos ou dans son sommeil.

Il y a un vrai culte de la personnalité, emprunté au régime mussolinien, autour de Big Brother. À commencer par le terme affectueux « grand frère », les membres du parti ne doivent pas seulement vénérer mais aimer Big Brother. Ainsi les défilés dans les rues sont récurrents et chaque jour les membres sont soumis aux « Deux Minutes de la Haine ». La propagande pour être effectif joue sur l’affect de la personne. La figure de Goldstein créer par le Parti pour représenter l’ennemi est efficace car elle pousse la haine des membres à son paroxysme même Winston ne peut que se laisser emporter, et parallèlement accentue l’amour pour Big Brother.

La propagande est si réussie que Winston depuis le début ressent de l’amour envers O’Brien et même à la fin, quand ce dernier est en train de le torturer, il ne peut s’empêcher de l’admirer. Le but de la propagande de l’Océania est d’arriver justement à un amour inconditionnel à l’égard de Big Brother. Le Parti vise à posséder l’esprit de tout un chacun, l’endoctrinement absolu. Winston ne peut mourir tant que ses sentiments ne changent pas et de façon lugubre, pour montrer la victoire totale de Big Brother, le roman se termine par cette phrase en majuscule :

« Il AIMAIT BIG BROTHER » 
 
Mutabilité de l’Histoire

Poussant à l’extrême la notion que ce sont les gagnants qui écrivent l’histoire, le Parti utilise ce concept pour ratifier l’Histoire de sorte à effacer la mémoire des personnes. Le Parti commence par détruire le passé, tout ce qui a trait aux souvenirs est irrémédiablement abattu et toute chose véhiculant un morceau d’Histoire est impérativement modifiée. Sans informations du passé, ou encore sans les moyens de comprendre ses informations, il ne serait même plus nécessaire de censurer l’Histoire hétérodoxe. La manipulation de la langue est utile dans ce qu’il n’affecte pas que le présent, mais a de l’emprise sur le passé aussi bien que le futur.

Winston Smith travaille au Ministère de la Vérité, dont le but est de propager le mensonge. Son travail consiste à changer l’histoire au fur et à mesure que les évènements changent. Le passé est rectifié, remanié et changé tant de fois que le passé même n’existe plus. Il est intéressant de noter que le tube dans lequel les informations désuètes sont jetées pour être oubliées s’appelle « trou de mémoire ». L’écriture-même qui est un acte de transcendance perd de sa fonction. Winston se demande pour qui et pourquoi il écrit un journal quand son seul sort est l’oubli.

Comme l’Histoire passe par le langage, il devient impératif de falsifier ou d’effacer les écrits pour changer le cours de l’histoire. Sans la mise en parole, la mémoire s’atrophie et s’efface. Et c’est à force d’altérer la mémoire que le Parti peut faire tout croire aux personnes car l’individu n’a plus d’ancrage dans le passé. Comme le Parti ne peut être infaillible, alors c’est la mémoire qui doit l’être. Winston se demande continuellement s’il n’est pas fou car « aujourd’hui, la folie était de croire que le passé était immuable.»

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La mutabilité de l’Histoire permet donc la recréation de l’Histoire. Par exemple, quand Winston inventa le personnage d’Ogilvy, ce membre exemplaire du Parti, participant ainsi consciemment à la propagande et pensant avec une certaine fierté que c’est sa rédaction qui allait être acceptée. Éventuellement, Ogilvy a plus d’existence que Winston lui-même, et a l’instar du roman de Mary Shelley, la créature éclipse le créateur.

Le langage, seul vestige de la mémoire antérieure, doit être effacé et recréé à son tour. Après son premier acte de révolte, l’écriture, les souvenirs de Winston remontent à la surface par ses rêves et il se réveille en prononçant le mot « Shakespeare ». La littérature, surtout la littérature classique, fait partie de l’imaginaire collectif et ne peut que réveiller chez la personne idéologie et révolte. Pour établir et maintenir l’oligarchie, il faut être sûr que toute la littérature antique serait ensevelie et il ne suffira pas de les détruire tout simplement car les idées peuvent renaître. L’instauration du novlangue ferait le reste du travail et terminerait la destruction physique par la destruction mentale de ces œuvres car même s’ils ont échappé au pillage, ils n’auront plus de signification. 

Réalité et constructivisme

Le contrôle de la vérité, ou sur ce qu’il veut établir comme vérité, permet au Parti de construire une réalité voulue. Se basant sur les données qu’il possède, qu’il pressent comme véridiques, puisque c’est prouvé par les documents, l’individu est amené à recréer sa réalité ou plutôt à accepter la réalité du Parti. Même Winston est amené à questionner la réalité à chaque fois et a des doutes sur sa réalité en l’opposant à la réalité que le Parti veut lui faire croire.

En psychologie, le terme dissonance cognitive renvoie à l’inconfort que ressent un humain quand il se trouve confronté à des idées contraires aux informations qu’il détient comme réalité. Un des buts du Parti est alors d’enlever cet inconfort de l’esprit des personnes pour qu’elles ne doutent plus. Et pour ce faire, il commence donc par effacer les données déjà établies dans leur esprit, et même jusqu’à dans leur imaginaire pour arriver à l’orthodoxie ultime.

L’un des plusieurs slogans du Parti stipule « Qui commande le passé commande l’avenir ; qui commande le présent commande le passé. » Se basant sur la théorie du constructivisme opposée à la réalité, le Parti met en avant l’idée que la connaissance des faits découle d’une construction exécutée par la personne. Selon Arthur Schopenhauer, tout ce qui est n’a de valeur que pour le sujet. Le Parti alors ne conserve que ce qui a de la valeur pour lui. Le reste est oublié et doit être oublié par tout le monde. La réalité est détruite et reconstruite selon les besoins du Parti. Par exemple O’Brien tente de convaincre Winston que sa réalité est fausse en lui montrant une copie de la photo que Winston avait jetée dans le trou de mémoire tout en lui demandant de croire que la photo n’existe pas.

Pour construire la réalité de tout un peuple, le Parti procède en détruisant la mémoire de tout un chacun et d’y mettre les souvenirs qu’il veut. Le cas de Winston semble alors très improbable dans ce système. Winston se demande à plusieurs reprises s’il est la seule personne à avoir une mémoire. O’Brien lui-même à un moment lui accorde qu’il est le dernier homme à s’en souvenir. Le livre d’horreur qu’est 1984, nous pousse à nous demander si même la révolte de Winston n’est pas manigancée du début à la fin. Le journal qui lui permet son premier pas vers l’anarchie a été acheté chez M. Charrington qui travaille pour la Police de la Pensée. C’est lui qui lui chante le premier morceau d’une chanson ancienne qui réveille ses souvenirs et c’est chez lui-même qu’il achète le bloc de corail qui agissant à un certain degré comme la madeleine de Proust, réveillant son inconscient. O’Brien lui avoue qu’il le surveille depuis sept ans. Winston Smith n’est alors qu’un rat dans un labyrinthe et la mémoire elle-même devient malléable dans la main du Parti qui la recréé et l’efface selon sa volonté. 
 
84livGO.jpgConclusion

1984 est classé premier dans les meilleures ventes sur Amazon et est actuellement le livre le plus vendu au monde. Sean Spicer, Directeur de la communication de la Maison-Blanche, pour l’inauguration présidentielle de Donald Trump annonça qu’il y avait pour cet évènement « le plus grand public jusque-là ». Défiée par les statistiques, Kellyanne Conway, porte-parole du nouveau Président américain, a dit que Sean Spicer se référait en fait à des « faits alternatifs », ayant ainsi recours aux mêmes procédés que l’État de l’Océania dans 1984. Le pouvoir sur les mots est souvent utilisé par les gouvernements pour maintenir la population dans un état inférieur, leur faisant croire ce qu’ils veulent. La falsification, l’exagération, la dramatisation sont autant de méthodes auxquelles l’État a recours pour manœuvrer la personne. Utilisés comme outil de manipulation et de propagande, les mots peuvent diriger toute la pensée d’un peuple. Que ce soit dans les États utopiques ou dystopiques, pour contrôler le peuple, un travail minutieux sur le langage est élaboré, car c’est à travers le langage qu’ils atteignent la pensée et peuvent diriger le peuple dans la direction qu’ils souhaitent. Ainsi ce n’est peut-être plus vers une utopie que nous devons nous tendre. Huxley dans son épigraphe pour le Meilleur des mondes cite Nicolas Berdiaeff : « … Les utopies sont réalisables. La vie marche vers les utopies. Et peut-être un siècle nouveau commence-t-il, un siècle où les intellectuels de la classe cultivée rêveront aux moyens d’éviter les utopies et de retourner à une société non-utopique, moins ‘parfaite’ et plus libre ».

Annexe : Présentation de 1984

1984 dépeint un monde d’après-guerre où seulement trois États dominent le monde : l’Eurasia, l’Estasia et l’Océania. Ces trois pouvoirs totalitaires contrôlent un monde dépourvu de toute liberté, et chacun de ces États ont leur propre philosophie : le Néo-Bolchévisme en l’Eurasia, le Culte de la Mort ou l’Oblitération du Moi en Estasia et l’Angsoc en Océania (socialisme anglais en novlangue). Il y a une guerre continuelle entre ces trois États qui sert leurs intérêts communs pour maintenir la dictature.

L’histoire est racontée par Winston Smith, un homme de 39 ans qui travaille au Ministère de la Vérité. Son travail consiste à ratifier les informations antérieures pour qu’elles soient à jour avec les communications actuelles du Parti. Il décrit le monde dans lequel il vit. Un monde détruit, géré par la propagande, la manipulation et la peur. La figure de Big Brother, leur leader, avec la phrase « Big Brother vous regarde », se trouve partout. En plus, les citoyens sont surveillés tout le temps grâce à des « télécrans » qu’ils n’ont pas le droit d’éteindre et par la Police de la Pensée qui surveille leurs moindres faits et gestes. Le peuple vit dans un état de fatigue et de manque qui le rend plus docile et facile à manipuler. Il n’y a plus de vie privée et les relations elles-mêmes sont factices car les enfants sont encouragés à dénoncer leurs parents et la sexualité devient taboue, pour gommer tout désir chez l’humain. 

Winston, la seule personne qui est assez consciente pour se rendre compte de ce qui se passe, se révolte en commençant à écrire un journal pour noter ses pensées, qui vont à l’encontre de l’État. Il est hanté par le passé, par ses souvenirs et n’arrive pas à faire abstraction du passé, contrairement aux autres. En même temps il rêve de faire partie d’un groupe révolutionnaire, La Fraternité, mené par Goldstein, l’ennemi du Parti. Il veut s’associer à O’Brien, un membre du Parti qu’il pense faire partie de La Fraternité. Révolté par l’asexualité chez la femme, il s’éprend d’une femme Julia qui elle aussi se rebelle contre le Parti. Leur promiscuité devient un acte politique et voulant aller plus loin dans leur révolte même s’ils savent qu’ils risquent la torture et la mort, ils se joignent à O’Brien qui confirme l’idée de Winston, qu’en effet il est membre de la Fraternité.

Pour se voir aussi souvent qu’ils le veulent, Winston loua une chambre chez M. Charrington, un vieil antiquaire qui recèle encore quelques objets du passé, notamment le journal que Winston avait acheté, un presse-papier incrusté d’un corail qui deviendra un fétiche pour Winston et un tableau qu’il essaie de lui vendre. Entretemps O’Brien lui fait parvenir le livre de La Fraternité écrit par Goldstein lui-même après que Winston et Julia se sont dits prêts à tout, que ce soit le suicide ou le meurtre, pour servir le groupe.

Alors qu’ils sont dans la chambre de M. Charrington, Winston et Julia sont arrêtés et torturés. M. Charrington, membre actif de la Police de Pensée surveillait Winston pendant tout ce temps et le télécran caché à l’arrière du tableau avait tout enregistré. Winston découvre qu’O’Brien est loin d’être révolutionnaire et que le livre de Goldstein est écrit par le Parti lui-même pour chasser les criminels par la Pensée et vérifier l’orthodoxie du peuple.

On apprend que Julia s’est facilement rendue après la torture mais Winston prend plus de temps à être guéri croyant en une réalité objective. Peu à peu, avec l’accroissement dans la torture, Winston devient aussi lobotomisé que les autres et commence à croire que la réalité est seulement dans la tête. Mais le dernier faisceau de révolte est éteint quand Winston est forcé à renier son amour pour Julia, et ainsi la trahir. Ultime torture, réservée au détenus de la chambre 101, qui consiste à mettre l’humain en face de ses phobies et ainsi le forcer à se rendre complètement – une cage de rats sur son visage qui s’ouvrira sur l’ordre d’O’Brien pour lui dévorer le visage. La victoire est complète. Un Winston vaincu promène les routes en attendant la balle qui va le tuer, avec dans son cœur l’amour d’une seule personne : Big Brother.

Quraishiyah Durbarry 

Sur l’auteur

Enseignante de formation, Quraishiyah Durbarry a publié plusieurs nouvelles et poèmes en français et en anglais dans diverses revues (Point Barre, Vents Alizés, Contemporary Poets…).

A été co-lauréate du « Prix Livre d’or – Romans 2011 », organisé par la Mairie de Quatre-Bornes (Ile Maurice) et présidé par Ananda Devi.

A publié un recueil de poèmes : Entre Désir et Mort (ISBN : 9782332471154) et un roman : Féminin Pluriel (Harmattan, ISBN : 978-2-336-00843-1)
Co-lauréate du prix d’écriture du festival Passe Portes et de l’Union européenne à Maurice en 2015 (pour la pièce L’Attrape-bête, mise en scène en 2016 pour le même festival et ayant recu le prix coup de coeur de Daniel Mesguish.)

Lauréate du prix d’écriture du festival Passe Portes et de l’Union européenne à Maurice en 2016 (pour la pièce Le Minotaure.), présidé par Bernard Faivre d’Arcier.

En cours de publication, Sandor Marai, Mémoire et Vérité

Bibliographie 

Besnier Jean-Michel, Les Théories de la Connaissance, PUF, collection « Que sais-je ? », Paris, 2005.
Breton Philippe, Convaincre sans manipuler, La Découverte, 2015
Hobbes, Leviathan, Chapitre XIV Ludwig Wittgenstein, Tractatus logico-philosophicus, 1921.
Festinger Leon, Une théorie de la dissonance cognitive, Enrick B. Editions, 2017.
George Orwell, 1984, Éditions Gallimard, (format Kindle), 2013.
Georges Orwell, Politics and the English Language, first published 1945, the Estate of the late Sonia Brownell Orwell, 1984 (format Kindle).
Lévi-Strauss Claude, Mythologiques 1 : Le cru et le cuit, Plon, Amazon Media EU S.à r.l. (format Kindle), 2014.
Platon, La République, traduction de Victor Cousin, Amazon Media EU S.à r.l. (format Kindle)
Russell Bertrand, Power: A New Social Analysis, Routledge, 2004.
Saussure Ferdinand, Cours de linguistique générale, Ed. Payot, 1964.
Spinoza, Traité théologico-politique, Chapitre XX.
Whorf Benjamin Lee, Language, thought, and Reality – Selected Writings of Benjamin Lee Whorf, MIT Press, 2nd Revised edition, 2012.
Sitographie

George Orwell, Review of Russell’sPower: A new social analysis, 1939
Observatoire B2V des Mémoires, Mémoire et émotion, Le rôle des émotions dans le fonctionnement de la mémoire, B2V 2013.
http://www.observatoireb2vdesmemoires.fr/les-memoires/la-... (consulté le 27.01.17).
Filmographie
Kellyanne Conway: Press Secretary Sean Spicer Gave ‘Alternative Facts’, 2017.

https://www.youtube.com/watch?time_continue=2&v=VSrEE...
Two minutes of hate 1984, 2015

https://www.youtube.com/watch?v=0KeX5OZr0A4
 

"Quelles réponses à la guerre du droit?"

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"Quelles réponses à la guerre du droit?"

par Me Olivier de Maison Rouge

 
Intervention de Me Olivier de Maison Rouge lors de la table ronde "Le droit, arme de puissance économique ?" organisée par le Cercle Droit & Liberté le 12 février 2020 à la Maison des Mines (75005 Paris).
 
Olivier de Maison Rouge est avocat d’affaires et docteur en droit. Il a également mené des études de sciences politiques et est spécialiste du droit de l’intelligence économique. Il a enseigné auprès de divers écoles et universités dont l'Ecole de Guerre Economique. Il est aussi l'auteur de nombreux articles et ouvrages sur la guerre économique dont "Penser la guerre économique : Bréviaire stratégique" paru chez VA Presses en 2018 et "Le droit du renseignement." Paru chez Lexis Nexis en 2016.
 

Résistance slovaque

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Résistance slovaque

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

Le 29 février prochain, les Slovaques renouvelleront leur Conseil national, c’est-à-dire leur parlement monocaméral. Bien que leur président de la République soit élu au suffrage universel direct, le pouvoir exécutif appartient au Premier ministre, chef d’une équipe ministérielle responsable devant les députés.

Depuis 2016, le gouvernement repose sur une coalition entre les sociaux-démocrates de SMER – SD, les sociaux-libéraux, les conservateurs et le Parti national slovaque (SNS). Le SNS incarne le courant nationaliste et populaire opposé à la Hongrie des Habsbourg et aux deux Tchécoslovaquies successives, la maçonnique pendant l’Entre-deux-guerres, puis la communiste jusqu’en 1989 – 1990. Un temps proche du Front national de Jean-Marie Le Pen, son président, Andrej Danko, préside le Conseil national de la République. Sa participation fréquente à différentes ententes gouvernementales l’a rendu plus à la corruption.

C’est en effet le principal défi de la Slovaquie. L’assassinat du journaliste Jan Kuciak qui enquêtait sur des ramifications maffieuses, et de sa compagne, a choqué l’opinion publique. L’homme fort de Bratislava, le social-démocrate Robert Fico, a dû démissionner, remplacé par son compère, Peter Pellegrini. Les fonds régionaux que déverse l’Union non européenne suscite bien des convoitises.

Dans ce paysage politique délétère où domine le « tous pourris » détonne une formation politique radicale. Créé en 2010 sous la devise « Avec courage contre le système », le Parti populaire « Notre Slovaquie » (L’SNS) se veut chrétien, social et nationaliste. Né en avril 1977, son dirigeant charismatique, Marian Kotleba, a présidé de 2013 à 2017 sa région natale de Banska-Bystrica au cœur de la jeune nation. Il ne fut pas réélu, car en 2017 tous les autres partis, de l’extrême gauche au SNS en passant par les sociaux-démocrates et la droite, soutenaient son seul adversaire, Jan Lunter.

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Cet échec n’a pas entamé la popularité grandissante des « moines – militants » du L’SNS. En 2019, la Cour suprême a rejeté la demande d’interdiction formulée par l’ensemble de la classe politicienne qui hurle au néo-fascisme renaissant. Le Parti populaire « Notre Slovaquie » ne cache pas la radicalité de son programme. Hostile à la corruption (quand il était président de région, Marian Kotleba refusait de percevoir toute aide venue de Bruxelles), le L’SNS souhaite la sortie de l’euro, de l’Union pseudo-européenne et de l’OTAN. Favorable à la légitime défense et à une meilleure surveillance des Roms, il réclame la révocation de tous les élus, du maire au chef de l’État. Anti-libéral assumé, le mouvement entend nationaliser le système de santé ainsi que toutes les banques du pays. Il prévoit en outre de rendre les soins médicaux gratuits en pratiquant une stricte préférence nationale. Il refuse bien évidemment les quotas de migrants extra-européens imposés par la Commission, les mots d’ordre gendéristes et le modèle multiculturaliste de l’Occident dégénéré.

Depuis 2013, le Parti populaire « Notre Slovaquie » rencontre un succès réel. Aux législatives de 2016, il réalise 8,04 %, prend la cinquième place et gagne 14 députés. Aux européennes de 2019, il fait 12,07 %, est troisième avec deux députés européens. À l’élection présidentielle de mars 2019, Marian Kotleba obtient la quatrième place avec 10,6 %. Les sondages pour les législatives de cette année le créditent d’environ 13 % des suffrages. Souhaitons qu’il ne s’agisse pas d’un nouveau leurre…

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Ses détracteurs l’accusent de rouler pour la Russie. Moscou et le Bélarus l’auraient financé, car Marian Kotleba défend le panslavisme, a dans sa jeunesse rendu hommage au président yougoslave martyr Slobodan Milosevic et soutient régulièrement le président syrien Bachar al-Assad. Au sein de l’Union dite européenne, le L’SNS a rejoint l’Alliance pour la Paix et la Liberté aux côtés des Allemands du NPD, des Belges de Nation, des Italiens de Forza Nuova et de La Dissidence Française de Vincent Vauclin.

Le L’SNS prouve qu’un discours ouvertement radical et « diabolisant » paie auprès des électeurs à la condition de respecter deux exigences fondamentales : des cadres, y compris les responsables nationaux, qui donnent en permanence l’exemple et des militants formés, investis, structurés qui agissent avec sérieux et détermination. On n’est plus très loin de la Garde de Fer roumaine, en moins mystique et en plus politique.

Georges Feltin-Tracol

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 161, mise en ligne sur TV Libertés, le 24 février 2020.

dimanche, 01 mars 2020

Carnavals et fêtes des fous: fêtes médiévales pleines de sens

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Carnavals et fêtes des fous: fêtes médiévales pleines de sens

Carnavals et autres fêtes des fous révèlent une fonction unificatrice de la communauté

Ex: https://lepassebelge.blog

Qu’ils parodient un mandement épiscopal de carême ou invitent à danser et à boire, les prolongements littéraires des carnavals et autres fêtes des fous font ressortir leur fonction unificatrice de la communauté locale (XVè-XVIè siècles).

(ndlr: article qui remet les pendules à l'heure au moment où les forces du chaos s'efforcent de détruire nos traditions immémoriales au nom de chimères idéologiques sans consistance  avec l'appui d'un pouvoir politique dévoyé. Sauvons St Nicolas et le Carnaval ! ).

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Le combat entre le carnaval et le jeûne, gravure de Frans Hogenberg, Anvers, 1558. Les armes des combattants sont du poisson (à droite) ou de la viande et des œufs, entre autres (à gauche). (Source: n. 1; Rijksmuseum Amsterdam, RP-P-OB-7664, https://www.rijksmuseum.nl/nl/zoeken?q=RP-P-OB-7664&v...)

   Fetes_des_fous_et_carnavals.jpgDe tout temps, les carnavals et autres fêtes des fous ont compté, parmi leurs fonctions notoires, celle de dire leur fait à ceux qui le méritaient. Magistrats corrompus, seigneurs impitoyables, clercs aux mœurs dissolues… en prenaient pour leur grade. Il y avait là un fond très moral: les satires, même de mauvais ton, donnaient une leçon d’humilité et de sagesse populaires à ceux qui en faisaient les frais, tout en consolant leurs acteurs et spectateurs d’être parfois si mal dirigés. Mais un autre rôle, autrement important que celui d’une soupape de sûreté, peut être mis en évidence: celui de ciment de la vie commune, fût-ce en toute légèreté et sans avoir l’air d’y toucher. Un projet de recherche en cours à l’Université d’Utrecht vise à éclairer sous cet angle la culture festive du Moyen Age finissant et la production littéraire qui lui était liée [1].

   Issu du domaine francophone, le Placcaet vande Vasten, parodie d’un mandement épiscopal de carême, témoigne bien des raisons d’être multiples de ce qui peut être perçu de prime abord comme un simple amusement, en un temps où l’irrévérence envers les autorités est aussi naturelle qu’elle sera périlleuse face aux Big Brothers des XXè et XXIè siècles. Dans sa langue originale ou dans sa version en moyen néerlandais, le texte a circulé amplement dans nos anciens Pays-Bas, bien avant le XVIè siècle, époque des plus anciens manuscrits bruxellois, gantois ou courtraisien ainsi que des imprimés (almanachs, feuilles volantes) par lesquels il nous est connu. Conçu pour qu’on y reconnaisse, y compris à la lecture publique, les instructions de l’évêque relatives aux restrictions alimentaires, à la prière et à d’autres activités propres aux quarante jours de pénitence avant Pâques, le Placcaet prolonge le thème très récurrent du combat métaphorique entre le carnaval et le jeûne. Le carême y est personnifié par les nourritures autorisées: on l’appelle, par exemple, « Coninck der zeevisscherije » (« Roi de la pêche en mer » ) ou encore « Grave van caerpels, snouken » (« Comte des carpes et des brochets » ). Il a pour greffier « Wouter Ijdelbuijck, Vrijheere van magher maeltijt en Co » (« Wouter Ventrevide, baron du repas maigre et Cie » ). De son domaine, appelé « de stadt van gooten hongher » (« la ville de grand faim » ), les mets interdits et les contrevenants que sont, par exemple, « Nichtien selden nuchter » (« Petite Cousine rarement à jeun » ) ou « Jan den smul coningh » (« Jean le roi du régal » ), sont impitoyablement bannis jusqu’à Pâques.

   Pourtant, tout n’est pas que symboles passe-partout dans ce pastiche du discours pastoral. On peut y déceler des allusions à des personnes existantes au sein de la communauté, encouragées à continuer par leurs facéties à mettre temporairement le monde à l’envers (mundus inversus) et rendre la ripaille plus méritoire que la mortification. Par ce moyen, écrivent les chercheuses, « le Placcaet œuvre à renforcer l’identité de groupe et la cohésion sociale » . C’est notamment le cas pour le manuscrit conservé à la bibliothèque de l’Université de Gand, connexe d’autres textes carnavalesques, qui se caractérise en outre par l’emploi de mots et d’expression typiques du parler local. Nombre de chansons déploient des thèmes identiques, tel le Liedt op den vasten, connu par une feuille imprimée du XVIIIè siècle conservée aux Archives de la Ville d’Audenarde, où le « Joncker Swijnaert » (« Gentilhomme Grains » – il s’agit des grains pour cochons), qui distribue jambon, lard et saucisses, est loué bien plus que le maigrichon « Vasten Graef » (« Comte Carême » )… d’autant que le poisson coûte trop cher.

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Carnaval 2019 à Besançon, ville qui, par cette fête populaire et immémoriale, renoue avec son glorieux passé impérial, habsbourgeois, baroque et espagnol, profondément mutilé par la conquête absolutiste du 17ème et par le fatras insipide et cruel de la "république". Une bonne nouvelle (ndlr).

Hors du temps censé s’achever après le Mardi Gras, d’autres festivités offrent l’occasion de divertir la collectivité tout en la soudant. L’Antwerps Liedboek, plus vieux recueil imprimé de chants profanes des Pays-Bas (1544), en porte les traces. Très populaire, réimprimé au moins quatre fois, il contient notamment (lied 17) les paroles d’un air à danser intitulé « Coppelt aen een, den nacht is lanck » (« Joignons nos bras, la nuit est longue » ). Si la parodie est aussi présente – on s’y moque de ceux qui ne participent pas –, d’autres mobiles émergent au fil de ce texte représentatif du genre. L’emploi du pronom personnel « nous » et la répétition de passages à reprendre en chœur apparaissent comme autant de manifestations d’une visée intégrative, sans laquelle nombre d’allusions, de références, de jeux de mots… seraient vides de sens ou inintelligibles. Des personnages ou des localités sont désignés nommément. Les habitants de Dixmude sont tournés en dérision, ce qui leur arrive fréquemment au cours des zottenfeesten. Si des gens, même pauvres, sont présentés comme dépensant sans compter pour profiter de la vie, ils peuvent aussi payer à crédit ou espérer que « thooft van Malen salt al betalen » (« le président van Malen payera tout » ). Une strophe qui donne à penser que le « nous » est ici celui de membres d’une gilde (terme utilisé à la fin), d’une confrérie ou d’une société bibitive, nombreuses à l’époque.

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Un certain théâtre ludique, mettant en scène des thèmes sociaux ou de la vie quotidienne, peut lui aussi contribuer à unifier la population par le rire. Cela va de la compétition remportée par le meilleur imitateur d’un homme ivre assenant des vérités sur la vie (à Arras en 1431) à la parade humoristique où sont ridiculisés, par des scènes jouées sur des chariots, les hommes battus par leur femme à coups de vaisselle (à Lyon, seconde moitié du XVIè siècle). Les mêmes railleries, par l’écrit notamment, passent allègrement d’une région à l’autre. La charité n’y trouve pas toujours son compte, mais c’est parfois le prix de l’harmonie…

P.V.

[1] Katell LAVÉANT, Cécile de MORRÉE & Rozanne VERSENDAAL, « Spot en spel: de vrolijke feestcultuur van de Late Middeleeuwen » , dans Madoc. Tijdschrift over de Middeleeuwen, jaargang 31, n° 3, 2017, pp. 171-179.
https://www.verloren.nl/tijdschriften/madoc, Drift 6, 3512 BS Utrecht, Nederland.

"Le droit américain, facteur de déstabilisation au Moyen-Orient" par Me Ardavan Amir-Aslani

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"Le droit américain, facteur de déstabilisation au Moyen-Orient" par Me Ardavan Amir-Aslani

 
Intervention de Me Ardavan Amir-Aslani lors de la table ronde "Le droit, arme de puissance économique ?" organisée par le Cercle Droit & Liberté le 12 février 2020 à la Maison des Mines (75005 Paris).
 
Ardavan Amir-Aslani est avocat franco-iranien et fondateur du cabinet Cohen Amir-Aslani. Il dispose d’une forte expertise en matière de réflexion stratégique et de direction de contentieux à l’échelle internationale notamment pour faits de corruption d’agents publics. Il est Chevalier de la légion d'honneur et est également essayiste et spécialiste de la géopolitique du Moyen-Orient. Il est l’auteur de nombreux ouvrages portant sur les relations internationales et notamment « Faire des affaires avec l’Iran » aux éditions Eyrolles.
 

The new art of war

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The new art of war

Ex: https://www.geopolitica.ru
 
Translating into Italian the work of the Russian political scientist Leonid Savin Coaching & conflicts was for me an experience that aroused mixed emotions. If on the one hand, in fact, you must necessarily face similar works to enrich the baggage of your knowledge and ability to understand the world around us, on the other hand, you exposes yourself to the risk, far from being merely potential, of the disenchantment in finding yourself deceived by those you trusted: this is what happened to me, when the miserable events of Italian politics mixed in August 2019 with my efforts to translate the chapter dedicated to the Ukrainian Maidan.
 
ccsavin_cover_0.jpgCoaching & conflicts deals with the theory concerning the “new art of war”, which is also the title of the Italian edition [1]: not only information and disinformation as they are generally understood but also, among other things, the set of methods by which a country can be affected economically and socially through the manipulation of its economy on international markets, so as to favor a change of government (or “regime”, just to use a word that makes so much bad anti-demokrats...). From these manipulations to the sadly known colored revolutions, perhaps followed by an external military intervention, the step may not be really immediate but still remains tragic: Libya docet, the Latins would say, and so also Syria even if right against the lions of Damascus the mechanism has jammed, showing its inevitable limits.
 
Reading and translating Savin's book I got the idea that the great puppeteers of our time, the United States of America dully stuck in their illusion of still living in an exquisitely unipolar world, succeeded in the crazy and visionary task to turn the generic ideas about war of Sun Tzu into a field operating manual. The world of Sun Tzu is two-dimensional, as are all agricultural and technological ones: in it, there is no Air Force that can be deployed against the enemy nor are possible any reconnaissance in the skies of an enemy country to gather valuable information or disturb its communications. In such a world, there are not even computers, Internet and computer networks that have allowed the diffusion of a different type of networks, the social ones, which today find wide application in the context we are talking about.
 
Sun Tzu believed that the best warrior is the one who wins a battle without having to fight it for real. But this belief, which today has become so well established in certain cirlces that it even generated concepts such as that of neocortical warfare, came from a person who had still fought with the sword in his hand and therefore knew the war not only by hearsay but also in the stench of spilled blood, in mutilations and infected wounds, in cries of anger and despair, in men who get dirty by fear and terror.
 
Sun Tzu tried to win without going to the open fight but did not refuse the need to wield weapons and place himself at the head of an army.
 
The Americans who, to bring down governments that they dislike because they do not obey their wishes, make a casual use of some social theories (gender and identity policies) and some war practices (the use of Islamic militants soaked in hatred religious as infantry that can be sacrificed on the ground) inevitably end up paying the price for their wicked choices when their society and the whole West increasingly show signs of an evident moral, human and material decline, which suggests more a Sodom and Gomorrah type end than a bright future of peace and prosperity.
 
I can only share Savin's wish that his book could be a “toolbox” for all those who really want to understand the changes of our time and maybe equip themselves with those useful tools not only to resist but also to reverse the destructive process or at least soothe it in part.
 
It was therefore a pleasure to find in the small but brave publishing house Idrovolanti Edizioni [2] and in its accountable for publishing, Daniele Dell'Orco, a sensitive shore to these hopes: what follows is my brief interview with Dell'Orco both on nature of Idrovolante Edizioni both on the reason that allowed the publication of the Italian edition [3] of Savin's book. Inevitably, Italy is also mentioned.
 
 
Q) Why a publishing house like Idrovolante Edizioni? Are you targeting any specific audience?
 
A) The name refers to a historical era, that of the first half of the twentieth century, in which Italy was at the forefront in the world in the development of aeronautical technologies but above all produced an unprecedented quantity of pilots and adventurers during the course of the history. Many of them, defying logic, risked their life (and in many cases lost it) for the sole purpose of experiencing uncommon emotions and making fun of the laws of gravity. The seaplanes built in Italy, commanded by the great Italian flyers, became known all over the world and gave our country a prestige probably without equal. And in the contemporary slumber, today's Italians are not aware of how exhilarating the idea that their grandparents and great-grandparents were basically ante litteram astronauts. In line with the name and its mission, first ethical and then editorial, Idrovolante Edizioni is aimed at those who consider themselves the custodians of the legacy of those characters who made us great, or simply to those who consider immaterial and solidity of spirit as a vocation.
 
41f3ZZ3zTGL._SX331_BO1,204,203,200_.jpgQ) Why did you want to publish Leonid Savin's essay?
 
A) Geopolitics is a macro area that in Italy is perceived as far from the needs of people's daily lives. In reality it is the battlefield, diplomatic but sometimes also practical, in which many of the fates of the “common man” are decided without his being aware of it. Leonid Savin, a fine geopolitical analyst from a world that is in many ways obscure and demonized, such as the Russian one, offers ideas for a better understanding of many of those 2.0 conflicts taking place all over the world.
 
Q) Looking at Italy, do you think that the events that happened in our country in recent years are to be placed in an area of ​​“colored revolution”? If so, cui prodest?
 
A) Talking about a colored revolution would presuppose a movement destined to subvert an order of an often authoritarian nature. This is not the case with Italy, a country in which, however, popular sentiment has never translated into a movement in the streets and indeed has not even managed to translate into government representation. The experience of the yellow-green government, in fact, has failed and also in a hurry precisely because of the many “compromises” with the power that two parties such as the Northern League and the 5Stars Movement, already difficult to combine each other, found themselves forced to do by subverting in their populist narrative. It is no coincidence that the M5S is rapidly losing consensus while remaining in government and therefore still finding itself forced to change its connotations, while the League is managing to assert itself according to the opposition.
 
Q) What does it mean to be sovereign in Italy today and where is it possible to find a political response to sovereign requests and demands?
 
A) The concept of sovereignty is a re-edition in a contemporary key of patriotism, which in turn is used to sweeten the erroneously negative heritage that is hidden in the word nationalism. In reality, if from a philosophical-political point of view, sovereignism can take on meaning due to the transfer of sovereignty to which Italy has met with its entry into the European Union and the adoption of the Euro, from the point of view of politological view is related to a malpractice typical of our country where political class, or rather a part of the political class, is elected by the Italian people, swears on the Italian Constitution, occupies the chairs of the Italian institutions but politically acts against the needs and lacks of the Italian people. If in fact the sovereign demands, starting from the use of the term, are typical of the right-wing parties, almost everywhere at European and world level tend to adopt political measures functional to the well-being of their own people, including social democratic, liberal and progressive forces. The examples that come to my mind are those of Merkel and Macron, moderate and pro-European in theory but ultra-nationalist in practice, or even Trump himself, often considered an example of a sovereign leader but capable of adopting less nationalist and more “workfare” political measures of the Democrat Obama.
 
Q) What is "Nazione Futura" [Future Country] and why should it be part of your political project?
 
A) Nazione Futura is a cultural and metapolitical container, it does not have a political character of its own and therefore does not provide for a “political project”. It is a reference “for” politics, if anything. From the point of view of cultural, social and metapolitical promotion, it is present in over 40 Italian cities and organizes national and international events and initiatives, placing politicians, intellectuals, conservative-oriented professionals and local connotations around a table, going sometimes to replace and sometimes to support the work of traditional parties. The added value of Nazione Futura is that it connotes itself as a reference in the typical debates of the political agenda without having a party-like logic and without being an integral part of a party. It therefore makes use of a priceless faculty, namely that of being able to speak with anyone, support the right demands of anyone, and freely confront anyone.
 
Q) How do you see the future of our country in the medium and long term?
 
A) Our country is experiencing a moment of strong political, economic and anthropological decline. Something that we could define as cyclical, which throughout history has affected more or less vehemently all societies. However, the responses that came from politics are insufficient, and indeed they have accelerated this process and in some cases even gone along with it. Despite the difficulties that come from afar, politics would have, or should have, the tools to be able to manage the moment with courageous and forward-looking choices, perhaps even unpopular, but which in the medium-long term may prove useful to the country and even bring it to a position of strength. I give an example: the economic and financial condition of a country is the first instrument of sovereignty. Without economic stability, which must be created by politics, a State ends up at the mercy of others. Is there a public debt management problem? The answers must come from politics. Is there a problem of European constraints? Politics re-discuss them. Is there an employment problem? Politics studies adequate solutions to stimulate free initiative instead of proposing welfare choices and continue to harass VAT numbers. Politics can and must rediscover this role, otherwise it would be worthwhile to elect a bankruptcy trustee as prime minister.
 
 

Een aantal woorden en begrippen waarmee u dit jaar geconfronteerd zal worden

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Een aantal woorden en begrippen waarmee u dit jaar geconfronteerd zal worden
 
Francis Van den Eynde
Ex: Nieuwsbrief Knooppunt Delta, nr. 145, Februari 2020

Het leidt geen twijfel dat u ook dit jaar overspoeld zal worden door de politiek correcte “new speak”  die ons langs alle mogelijke kanalen door de heersende ideologie zal opgedrongen worden. Dat jargon zal zoals altijd bestaan uit een aantal woorden en begrippen waarvan sommigen al een tijdje in gebruik zijn, andere pas recent ontstaan zijn en een aantal andere in de komende maanden nog zullen uitgevonden worden. Maar wat er ook van zij: begrijpen wat er precies mee bedoeld wordt, kan best van pas komen. We vonden het dan ook nodig u er nu al enkele voor te stellen. Dit gebeurt in alfabetische volgorde en uiteraard worden ze stuk voor stuk van een summiere uitleg voorzien.
 
Allochtoon: een term die al een tijdje meegaat en waarop stilaan sleet komt. Ondertussen mag hij wel beschouwd worden als het voorlopig einde van een lange evolutie die bij ‘vreemdeling’ startte. Die ‘vreemdeling’ werd na een tijdje een ‘gastarbeider’, daarna een ‘migrant’, een ‘mede-Vlaming’, dan iemand uit een ‘etnisch culturele minderheid’ en is dus nu voorlopig een ‘allochtoon’. Want vermits al die benamingen na een tijdje vervangen werden omdat ze mogelijkerwijze ‘pejoratief’ konden overkomen, is er geen reden om te denken dat dit uiteindelijk ook voor’ allochtoon’ niet het geval zou zijn. In Gent is het al zover, vermits die term verbannen werd uit de woordenschat van de stedelijke administratie. Het woord werd zelfs door burgemeester in het Baudelopark officieel begraven. Het stadsbestuur  heeft het vervangen door  ‘Gentse Turk’, ‘Gentse Noord-Afrikaan’, enz. Het vergat echter mede te delen of het woord ‘allochtoon’ toch nog gebruikt wordt wanneer het mensen betreft die niet in Gent wonen. Maar gezien de universele roeping van het huidig bestuurscollege van de Arteveldestad zal hieraan wel binnenkort een mouw worden gepast.

Antipolitiek: Een woord dat plots ontstond na de verrassende verkiezingsoverwinning van het VB op 24 november 1991. Niemand wist van waar het kwam of wie het had uitgevonden, maar in de eerste jaren na  “zwarte zondag” (ook new speak) werd er zowel  in de politiek als in de media veelvuldig gebruik van gemaakt. Daarna geraakte het stilaan onder de radar. De laatste tijd duikt het echter regelmatig weer op. Als u zou denken dat het woord betrekking heeft op mensen die met politiek niets willen te maken hebben, bent u volledig verkeerd. Antipolitiek is een terminologie die voorbehouden is voor mensen die een politieke mening huldigen die afwijkt van deze van de heersende ideologie, dit met de bedoeling ze uit het democratisch debat te bannen. In kerkelijke termen zouden ze ketters zijn.

Belgische djihadist: er is geen ontkomen aan, een radicale moslim die vanuit ons land vertrokken is om in Syrië of Irak aan de kant van IS te gaan vechten, mag alleen zo genoemd worden. Van zijn oorspronkelijke nationaliteit mag absoluut geen gewag worden gemaakt. Of hij de Belgische nationaliteit verkregen heeft of niet, is ook van geen enkel belang. Hij is van hier vertrokken en dus is hij Belg en uiteraard nooit een allochtoon.

Burgerbeweging: gewone burgers die spontaan samen een politieke agenda op stellen en hiermee het stelsel van de politieke partijen willen vervangen. Er zijn nogal wat mensen waaronder een aantal journalisten die, vaststellend dat de politieke partijen de huidige crisis niet aan kunnen, erop rekenen dat burgerbewegingen hierin wel zullen slagen. Ze zien hierbij over het hoofd dat van zodra die bewegingen aan verkiezingen zullen deelnemen, ze niets anders zullen zijn dan partijen zoals alle anderen.

Child free: dit epitheton definieert mensen uit Europa die bewust kinderloos willen blijven omdat… de overbevolking van de Derde Wereld een ernstige bedreiging voor het leefmilieu vormt.

Culturele accaparatie: een misdrijf waaraan westerlingen zich vaak schuldig maken wanneer zij gebruik maken van voorwerpen, kledij e.d. die oorspronkelijk bij een niet-blank (excuseer: wit) volk horen. De voetbalploeg AA Gent werd door een instelling van de Verenigde  Naties van culturele accaparatie beschuldigd, toen die vernam dat de club een Indiaan met een veren hoofddeksel als symbool gebruikte. Opgelet! Culturele accaparatie kan slechts in één richting gebeuren. Een zwarte Afrikaan in drieledig pak en met een stropdas om de nek pleegt geen culturele accaparatie. Een Vlaamse vrouw die op het strand een zijden sari boven haar badpak draagt, doet dat wel.

Dekoloniseren: U dacht dat de tijd van het kolonialisme al lang achter ons lag, Kongo is tenslotte al zestig jaar onafhankelijk. Fout dus. Volgens de huidige generatie bobo’s en culturo’s is het nog nooit zo actueel geweest. Ze zijn namelijk tot de ontdekking gekomen dat we in onze geest nog altijd kolonialen zijn en dit onder meer omdat we nog steeds niet bezwijken onder de schuldcomplexen m.b.t. wat onze voorouders allemaal zouden uitgespookt hebben. Er wordt dan ook geprobeerd ons die op te dringen via toneel (een specialiteit van de KVS in Brussel en de NTG in Gent), film, literatuur, radio, TV en een paar kranten (De Standaard, De Morgen…).  Hier bestaat een naam voor: hersenspoelen… Opgelet: argumenteren dat wij toch niet verantwoordelijk kunnen worden gesteld voor wat de generaties die ons vooraf gingen al dan niet hebben uitgespookt, heeft totaal geen zin. De kleur van uw huid volstaat om uw schuld onomstotelijk aan te tonen.

Duurzaam: Een epitheton dat bij alles past dat positief moet worden voorgesteld. Er bestaat in Gent zelfs een lagere school die zich als duurzaam voorstelt. Het is niet duidelijk of hiermee bedoeld wordt dat de leerlingen geacht worden er langer dan zes jaar les te volgen.

Eye rape: een neologisme dat maar zeer recent ontstaan is. Een linkse feministische vrouw die te lang en te nadrukkelijk aangestaard werd door een man die niet in haar smaak zou kunnen vallen, zal beweren het slachtoffer van “eye rape” te zijn. Andere vrouwen zouden zoiets ook best gênant en vervelend vinden maar het daarom nog niet verkrachting noemen.

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Fascisme: een evergreen van het zuiverste water. Het woord werd zo vaak gebruikt dat het helemaal geen betekenis meer heeft. Er mag trouwens van uitgegaan worden dat zij die het overal menen te zien opduiken, weinig of niets van het historisch fascisme afweten. Een Franse denker zei ooit dat iedereen wel eens de fascist van iemand anders is geweest. M.a.w. het is gewoon een scheldwoord dat intellectueler klinkt dan andere en dat net zoals de “reductio ad Hitlerum” een ultieme redding biedt voor wie over geen enkel ernstig argument beschikt om een politieke tegenstander de mond te snoeren.

Femicide: Vrouwen zouden naar verluidt vaker dan mannen het slachtoffer zijn van passionele moorden en van uit de hand gelopen verstoorde relaties. Er kan hier gerust worden uit geconcludeerd dat mannen brutaler zijn en zichzelf minder onder controle hebben dan vrouwen. Maar dat volstaat niet voor linkse feministen. Ze zijn van mening dat vrouwen vooral vermoord worden omdat ze vrouw zijn en noemen dit femicide, naar analogie met genocide … (commentaar overbodig). Wat er ook van haar: er is verbetering op komst want zowel in Parijs als in Brussel werd de laatste maanden tegen femicide betoogd en dat zal zeker helpen…

Islamofobie: deze term is niet nieuw maar zal ongetwijfeld nog lange tijd in zwang blijven. Het woord werd een decennium terug in Teheran naar aanleiding van een radicaal islamitisch congres uitgevonden. Het werd zeer snel gretig overgenomen door al wie zich in het westen links progressief noemt om het naar het hoofd te slingeren van al wie de lef heeft om zich kritisch over de islam uit te laten. Zij die dat doen, beseffen niet dat een fobie een psychiatrische ziekte is en dat ze zich hiermee op het pad begeven van de vroegere communistische Sovjet-Unie waar dissidenten in psychiatrische instellingen werden opgesloten.

Omstreden: een woord dat voornamelijk door de VRT wordt gebruikt en alleen maar betekent dat de persoon van wie het gezegd wordt niet in de smaak valt van de redacties van de openbare omroep. Salvini, Viktor Orban, Theo Francken, Boris Johnson zijn omstreden, J.M. Le Pen was dat jarenlang maar de leiders van de communistische totalitaire staten China, Cuba en Vietnam waren dit nooit en de theocratische dictatuur die het in Iran voor het zeggen hebben, werd ook nooit zo genoemd.


Dit is, geachte lezer, een eerste lijst van begrippen die u de komende maanden vaak zal horen of lezen.
Volgende maand leggen wij u een andere voor.
 
 
Francis Van den Eynde