mardi, 18 mars 2025
Freedom Cities: la vision de Trump se transforme-t-elle en dystopie à la Schwab ?
Freedom Cities: la vision de Trump se transforme-t-elle en dystopie à la Schwab ?
Source: https://opposition24.com/politik/freedom-cities-trumps-vi...
Récemment, Donald Trump a évoqué l'idée de construire de soi-disant « Villes de liberté », de Freedom Cities. Il s'agit de nouvelles villes offrant une grande liberté économique et une souplesse en matières de réglements, villes qui doivent servir de contre-modèle aux centres urbains traditionnels aux États-Unis. Mais que cache ce concept et qui sont les forces motrices derrière lui ?
Qu'est-ce que les Freedom Cities?
L'idée des « Freedom Cities » repose sur une vision de la ville qui serait favorables aux entreprises et axées sur la technologie, avec des réglementations minimales. Selon la Freedom Cities Coalition, ces villes devraient promouvoir l'innovation, créer de nouvelles opportunités économiques et constituer un contrepoids aux réglementations centralisatrices. Le concept s'inspire d'expériences libertaires antérieures, telles que les « Nations start-up » ou les zones économiques spéciales, testées dans diverses régions du monde.
Peter Thiel et Sam Altman
Les élites technologiques en sont les soutiens
Particulièrement dans la Silicon Valley, il existe des partisans de renom de cette idée. Selon Wired, des investisseurs comme Peter Thiel et Sam Altman, le directeur de DeepAI, sont de fervents défenseurs de tels modèles. Peter Thiel, cofondateur de PayPal et Palantir, ainsi que capital-risqueur reconnu, soutient l'idée des « Freedom Cities » dans le cadre de ses convictions libertaires. Il y voit une opportunité de minimiser les interventions de l'État et de maximiser la liberté d'entreprise, ce qui cadre avec sa critique de longue date à l'encontre de la bureaucratie excessive. Comme nous l'avions déjà évoqué précédemment ("Ne fais confiance à aucun milliardaire: le vampire Peter Thiel démasqué comme informateur du FBI", voir Opposition24.com en date du 19.10.2023), Thiel présente également une facette controversée: il aurait fourni au FBI des informations sur des contacts étrangers et des tentatives de gouvernements étrangers d'infiltrer Silicon Valley. En outre, on rapporte qu'il montre un grand intérêt pour les méthodes de rajeunissement, comme l'infusion de sang d'adolescent, et qu'après sa démission en tant que chancelier autrichien, Sebastian Kurz a obtenu un poste chez Thiel Capital.
Sam Altman, qui, en tant que chef de DeepAI, fait avancer le développement de l'intelligence artificielle, pense que de telles villes pourraient offrir des environnements de test idéaux pour des technologies révolutionnaires comme l'IA, sans que des obstacles réglementaires ne ralentissent les progrès. Des entrepreneurs en crypto-monnaies et d'autres milliardaires de la technologie soutiennent également l'initiative et plaident pour des zones où des technologies innovantes peuvent être testées sans les barrières réglementaires traditionnelles.
Critiques et risques venant du mainstream
Cependant, des préoccupations considérables demeurent. Comme le souligne Heise, l'idée d'environnements pour test non régulés pose des risques pour les droits des consommateurs, les normes de travail et la protection de l'environnement. La vision des « Freedom Cities » pourrait conduire à l'affaiblissement des protections sociales fondamentales et des droits des travailleurs. De plus, la critique souligne que les bénéfices de telles villes se concentreront principalement sur de grandes entreprises et des investisseurs, tandis que le grand public supportera les risques potentiels.
Une allure de Schwab 2.0 et des "villes de 15 minutes"
À quoi ressemblera la réalité dans ces Freedom Cities, où quelques-uns possèdent tout et où presque personne ne possède rien ? Les sujets libres seront-ils heureux d'être délivrés du fardeau de la propriété et de voir tous leurs besoins satisfaits sur place ? Une fois enregistrés, pourraient-ils vivre comme dans l'Hôtel California : « Vous pouvez partir quand vous le souhaitez, mais vous ne pouvez jamais quitter ! ».
15:23 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, élites technologiques, freedom cities, sam altman, peter thiel | |
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«Le secret et les sociétés secrètes» de Georg Simmel et la lutte pour le pouvoir
«Le secret et les sociétés secrètes» de Georg Simmel et la lutte pour le pouvoir
L'essai du sociologue allemand sur les dynamiques complexes de l'ésotérisme, publié par Aragno dans une nouvelle traduction italienne
par Lello Sciannimanico
Source: https://www.barbadillo.it/119816-il-segreto-e-le-societa-...
Dans Le secret et les sociétés secrètes, Georg Simmel aborde le concept de « secret » d’un point de vue sociologique et philosophique, explorant sa pertinence dans les dynamiques sociales et les structures de pouvoir. L’auteur, l'un des penseurs les plus influents de la sociologie, ne se contente pas de traiter le secret comme un phénomène exclusivement privé ou psychologique, mais l’examine comme un élément fondamental des liens sociaux, de la construction de l’identité et des hiérarchies de pouvoir.
Le texte est structuré en deux parties principales: la première se concentre sur l’analyse du secret en soi, explorant sa nature psychologique et sociale. Simmel en souligne la fonction ambivalente, capable de renforcer les liens de confiance entre ceux qui le partagent, mais aussi génératrice de suspicions et de divisions, créant une frontière subtile entre l'inclus et l'exclus. Le secret, dans cette vision, n'est pas seulement un moyen de protection, mais aussi une manière dont la société se structure, excluant et protégeant simultanément. La seconde partie du livre traite de manière incisive des « sociétés secrètes », ces groupes qui reposent sur des connaissances exclusives, réservées à quelques initiés. Simmel explore le rôle de ces organisations dans le maintien des structures de pouvoir, la création de solidarité entre les membres et l'attrait qu’elles suscitent à travers le mystère et la confidentialité. Les sociétés secrètes deviennent ainsi une lentille privilégiée à travers laquelle observer les dynamiques de pouvoir et d’appartenance qui traversent la société dans son ensemble.
Particulièrement fascinante est l'approche de Simmel concernant la relation entre visibilité et invisibilité, public et privé. Le secret, bien qu'il reste caché, exerce une influence continue sur les structures visibles de la société, créant des espaces de pouvoir, de contrôle et de résistance. Cette dialectique entre ce qui est connu et ce qui est occulté traverse toute la réflexion de l’auteur, faisant de l'œuvre une clé de lecture importante des sociétés contemporaines, tant dans la sphère politique que dans les relations intimes.
Le langage de Simmel, bien que philosophiquement dense, est extrêmement raffiné et incisif, et la traduction restitue fidèlement la richesse de la pensée originelle. Le texte se distingue par sa capacité à mêler sociologie, philosophie et psychologie, offrant une vision complexe et multidimensionnelle du secret, d’où émergent des réflexions qui ne sont en rien obsolètes concernant les structures sociales et politiques du présent.
Le secret et les sociétés secrètes est donc une œuvre d'une rare profondeur, qui continue de susciter des interrogations et des pistes de réflexion sur la nature du pouvoir, des relations sociales et de l’intimité. Un travail qui invite à s'interroger sur le rôle fondamental que joue le secret, avec son pouvoir invisible, dans nos vies sociales, politiques et personnelles. Un texte incontournable pour ceux qui souhaitent comprendre les dynamiques souterraines qui gouvernent les sociétés, tant dans le passé que dans le présent.
Georg Simmel, Il segreto e le società segrete, a cura di Giovanni Balducci e Mauro Cascio, Introduzione di Antonio De Simone, Aragno, Torino 2024 (= Georg Simmel, Le secret et les sociétés secrètes, édition par Giovanni Balducci et Mauro Cascio, introduction d'Antonio De Simone, Aragno, Turin 2024).
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Quatre ou cinq régions de plus pour la paix
Quatre ou cinq régions de plus pour la paix
Alexandre Douguine
Alexander Douguine voit l’apparition de Poutine à Kouban comme un symbole de la détermination inébranlable de la Russie à avancer vers Soumy, à dicter ses conditions aux États-Unis et à poursuivre un changement de régime en Ukraine aux côtés de...
par Alexander Douguine, Constantin von Hoffmeister, et Arktos Journal.
L’apparition de Poutine à Kouban en uniforme militaire et sa rencontre avec le général Gerasimov, le chef d’état-major, en première ligne démontrent la détermination absolue de la Russie à atteindre les objectifs de l’opération militaire spéciale sans aucun compromis.
C’est un signe de détermination, de volonté, de concentration et de ténacité. En même temps, cela souligne les succès de la Russie dans la libération de la région du Kouban. De plus, Poutine a clairement indiqué que cette libération n'est pas l'étape finale: une zone tampon sera créée, qui pourra s'étendre jusqu'à la région de Soumy, autant que notre compréhension des intérêts nationaux le nécessite. Peut-être l'ensemble de la région de Soumy, ou peut-être un territoire encore plus vaste.
L’Armée du “Nord”, qui a été déployée progressivement dans la région du Kouban pour permettre sa libération, n’est pas, pour l'essentiel, davantage que de simples troupes de gardes-frontière. C’est tout un front qui s’est formé, a atteint ses objectifs et a infligé une défaite militaire colossale aux Forces armées ukrainiennes, y compris sur le territoire de la région du Kouban. Ces forces ont été concentrées là-bas sans affaiblir le reste de la ligne de front. Elles n'ont pas été redéployées ; plutôt, elles ont été renforcées spécifiquement à cet effet. En d'autres termes, dans cette direction, nous avons une armée prête au combat, bien coordonnée et victorieuse.
Et Poutine, en uniforme militaire, juste à la frontière de la région de Soumy, a montré que la détermination de la Russie à poursuivre l'opération militaire spéciale jusqu'à l'atteinte des objectifs fixés est inébranlable. Intransigeante.
Je crois que les négociations avec l'émissaire spécial de Trump, Witkoff, qui est arrivé à Moscou tout récemment, seront constructives. Nous écouterons la proposition de la partie américaine. Après tout, nous sommes en guerre avec les États-Unis eux-mêmes. Comment ils gèrent leur mandataire, Zelensky, c'est leur affaire interne. L'avis du dit mandataire n'intéresse personne — Poutine l'a dit plusieurs fois. Mais l'opinion des États-Unis nous intéresse car c'est eux que nous combattons.
Si les États-Unis ont l'intention de se diriger vers la paix, nous leur dirons comment nous voyons les choses, et ils nous communiquerons leur propre vision. Cela, en soi, est déjà un développement positif. Qu'ils nous écoutent ou non, Poutine exposera sa position en vue de futures négociations. Et celle-ci restera inchangée: changement de régime en Ukraine et, au minimum, reconnaissance de nos territoires constitutionnels. Mais je crois qu'il y a aussi la question de la libération de quatre ou cinq régions supplémentaires d’Ukraine qui seront alors purgées de la présence nazie.
En résumé, Poutine en uniforme militaire, sur fond de l'avancée de l'armée russe victorieuse, est une sorte de formule, un hiéroglyphe, un symbole de la façon dont les négociations avec les États-Unis seront structurées. Trump, pour sa part, essaie de présenter des arguments solides. Il a repris l'assistance à l'Ukraine, fournissant des renseignements et des armes. Militairement, c'est un mouvement agressif et de forte ampleur, mais politiquement, en l'occurrence, il perd. C'est une erreur — ce n'est pas chaque geste de force qui est en fait une démonstration de puissance. Car Poutine répond par son propre mouvement de force.
Nous avons déjà combattu les États-Unis jusqu'à présent. Mais si Trump veut signaler qu'il a l'intention de se battre plus sérieusement, cela contredit complètement sa propre politique et le conduira dans une impasse. Mais nous sommes prêts à cela. Poutine montre que la Russie est mobilisée, que de nouvelles armées sont en cours de création, que de nouvelles forces se rassemblent. Nous apprenons à nous battre correctement, à avancer, à gagner. Nous restaurons la cohésion nationale et notre esprit combattif.
Et c'est précisément pourquoi l'apparition de Poutine en uniforme militaire dans la région du Kouban est une continuation de sa déclaration précédente selon laquelle la Russie n'a pas encore commencé à se battre sérieusement. Mais maintenant — nous allons commencer.
13:18 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : actualité, ukraine, europe, russie, affaires européennes | |
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Le trumpisme, la maladie vénérienne de la droite
Le trumpisme, la maladie vénérienne de la droite
Claude Bourrinet
Source: https://www.facebook.com/profile.php?id=100002364487528
Comme le wokisme, le trumpisme est le symptôme d’une France, d’une Europe, dépossédées d’elles-mêmes, aliénées, colonisées, acculturées, qui ne conservent d’énergie que le pouvoir dérisoire de choisir leurs maîtres.
Encore là aussi, l’idée qu’il existe un « choix » est une hypothèse, tirée d’un cerveau affaibli : la théorie de l’« État profond » (Deep state) - on devrait plutôt parler de « storytelling », d’histoire de bonne femme, de fantasme conspirationniste lisant l’Histoire comme une série télévisuelle d'entourloupes policières et mafieuses - vient à point pour voiler la réalité toute bête : il y a un État, il s’appelle les États-Unis d’Amérique, il est fédéral, il défend les intérêts d’une nation marchande, productiviste, capitaliste, à vocation messianique et hégémonique, faisant prospérer un complexe industriel hypertrophié.
Qu’il s’agisse donc de Trump ou de Biden, de Kamala Harris ou de J. D. Vance, des Républicains ou des Démocrates, c’est du pareil au même, c’est la même marmite où les peuples du monde se doivent de mijoter avec des petits oignons.
Que, d’un côté, l’Amérique semble (je dis bien : « semble ») abandonner l’Ukraine, et que d’un autre, elle soutienne fermement un État génocidaire quasiment revendiqué comme tel, fanatique et dangereux, pourquoi s’étonner ? Tout simplement, le Proche et le Moyen-Orient sont vitaux pour contrôler la pointe ouest de l’Eurasie, afin d’attaquer l’Iran, d’inquiéter la Russie par le sud, et la Chine, par les régions de l’Asie centrale, tandis que le démantèlement de la Russie, dans l’hypothèse où l’opération ukrainienne aurait réussi, aurait abouti aux mêmes résultats. Il se trouve qu’en Palestine, Israël, surarmé par l’Oncle Sam, est la puissance terrible sur laquelle l’Oncle Sam s’appuie, et qui paraît dominer ses voisins, et que l’Ukraine exsangue ne peut plus mener l’offensive contre Poutine. Il faut donc passer à la vitesse supérieure au Proche-Orient, et réduire la voilure en Europe de l’Est.
Encore est-il nécessaire de se méfier. On voit que les bases militaires américaine géantes déployées en Europe de l’Ouest et de l’Est sont loin d’être démantelées, que la CIA est encore très active, et que les intérêts cruciaux de l’Amérique (conquérir sans cesse des marchés, détruire tous les concurrents, imposer sa « culture » d’épicier agressif) persistent. L’objectif de réduire à merci l’Europe de l’Ouest, tout en la ruinant et en la pillant, a été rempli, mais la "victoire" russe semble contrecarrer l'autre but, qui était de la détruire. Toutefois, cette victoire n'est pas encore acquise : rien ne permet de conclure que la Russie peut s’en tirer, pour sa part, à bon compte. L’empire US a encore de nombreuses cartes en mains, non seulement l’extension de l’Otan (qui ne sera pas démembrée), mais aussi l’existence, y compris en Russie - ou en Serbie -, de classes moyennes corrompues et volontiers transnationales, qui lorgnent vers l’Occident friqué et américanisé. Au fond, l’arme la plus puissante de l’Occident pourrissant est l’argent. Avec lui, on peut tout faire, ou presque.
Les « négociations » actuelles entre Russes et Américains peuvent s’avérer être un jeu de dupes, si les stratèges russes baissent la garde. Certes, ils ne sont pas la caste politique incompétente, pourrie, inculte et traître, de l’Union européenne, mais Trump, sous des apparences de brute, est un finaud, au cuir épais de businessman aguerri. Il est bien évident qu’un gel des opérations militaires, sans conclusion de paix, comme entre les deux Corées, arrangerait ses affaires. Les négociateurs américains, pour ce faire, pour affaiblir Poutine, malgré ses victoires (qui ne sont cependant pas décisives) ont tout intérêt à s’adresser indirectement à l’opinion russe, en lui faisant miroiter une « paix des braves ». Histoire de gagner du temps, et de reprendre les hostilités dans les dix ans (à moins que les Russes ne rejettent vivement tout cessez-le-feu, ce qui donnerait un prétexte aux Américains de reprendre l'armement de l'Ukraine, et la poursuite du conflit, y compris en y envoyant des troupes otaniennes), car le dessein suprême de l’empire américain, je le répète, et c’est pour lui une tâche vitale, une telle puissance construite à partir d’États différents ne demandant, pour certains, qu’à voler de leurs propres ailes (et c’est bien l’expansion extérieure qui soude ces entités dissemblables), est de détruire ce pôle de résistance qu’est la Russie, de piller ses immenses richesses, de quoi revigorer le capitalisme toxique mondial, et de réduire en esclavage la Chine, tout en éliminant les réfractaires secondaires.
Encore un mot. Le trumpisme m’écœure. Mais là où je suis sur le point de vomir, c’est quand je vois les droitards admirer son modèle politique, complètement étranger à l’Europe traditionnelle, enracinée, avant que l’Occident (dont l’Amérique est l’extension extrême et satanique), avec sa volonté illimité de puissance et son culte du fric, ne l’emporte, au tournant de la Renaissance et de l’émergence de la Raison d’État (salut, Richelieu!) et des sectes délirantes. Certes, sa « lutte » contre le wokisme suffit aux décérébrés pour en faire un héros, quand ce n’est là qu’un jeu de billes dans une cour de récréation. Seuls les benêts se laissent prendre à ces couillonnades, car les jeux d’adultes eux, avec leurs grosses roupettes et les tournantes dans les chiottes, c’est le capitalisme volontiers libertarien, la loi du fric, la domination du puissant sur les faibles, l’empoisonnement de la nature, sa destruction, et cette vulgarité insigne, quasi emblématique, à la Rambo, qui fait passer le cynisme, l’amoralité, la muflerie, l’inculture, la violence, la force brute, les muscles saillants, les grandes gueules, l’esprit (si l’on peut dire) colonialiste, le racisme sous-jacent, le mépris pour les petits, l’imbécile vantardise occidentaliste, pour l’acmé de la « liberté ».
12:41 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, états-unis, donald trump | |
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lundi, 17 mars 2025
Julius Evola et la "Flamma non urens"
Julius Evola et la Flamma non urens
par Troy Southgate
Source: https://troysouthgate.substack.com/p/julius-evola-and-fla...
JULIUS Evola (1898-1974), dans son ouvrage de 1931, La Tradition Hermétique : Symboles et Enseignements de l'Art Royal, note que:
« Le feu est la vertu propre du principe solaire, non pas le feu du désir, de l'ardeur génératrice ou de la luxure, mais la flamma non urens, le principe immatériel de toute animation. La lumière, en elle-même, est plus étroitement liée au principe féminin, lunaire, comme Sagesse qui, par rapport au [soleil], a la même nature que la lumière que la Lune reflète du principe solaire. » (p.35)
Examinons ce concept en termes quotidiens. Lorsque nous lisons à la lumière d'une petite lampe de chevet placée d'un côté de nous, que ce soit à gauche ou à droite, la page la plus éloignée de la lampe reçoit plus de lumière que celle qui est plus proche de la source lumineuse. Cela, naturellement, est dû à la position de la lumière et à l'effet de l'ombre. Il n'y a rien de particulièrement surprenant dans cette observation, mais la page la plus éclairée peut être utilisée pour illuminer la page qui est moins discernable à l'œil humain. En d'autres termes, la lumière sur la surface de la page plus claire peut être dirigée vers celle qui est moins claire.
En astronomie, ce processus est connu sous le nom de « lumière cendrée » et se produit lorsque la lumière du soleil se reflète sur la surface de la Terre et éclaire la portion non éclairée de la Lune. Cela signifie que la lumière du soleil est reflétée deux fois: d'abord par la Terre, puis par la Lune. Si l'on imagine que le Soleil est l'ampoule de notre lampe de chevet et que la Terre est la page du livre la plus éloignée, nous pouvons voir que la page moins lumineuse est éclairée de la même manière que la portion non éclairée de la Lune.
Le point d'Evola, pour poursuivre avec ma propre analogie, est que le texte sur la page plus sombre devient essentiellement lisible grâce à la lumière qui se reflète de la surface de ce qui est comparativement plus lumineux. La perspective féminine, dans la vision du monde d'Evola, repose donc sur des considérations matérielles et sa « lumière » du désir humain ne doit pas être comparée à la pureté plus transcendante du principe solaire.
En s'appuyant sur la création artificielle de lumière, d'autre part, l'ampoule à incandescence dans mon exemple est elle-même le résultat de facteurs générateurs et - pour rester cohérent - peut être elle-même décrite comme flamma non urens, ou flamme sans feu.
17:14 Publié dans Traditions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tradition, traditionalisme, julius evola, flamma non urens | |
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Meloni et Wilders laissent imploser la clique des bellicistes de l'UE!
Meloni et Wilders laissent imploser la clique des bellicistes de l'UE!
Tous deux en ont assez d'une escalade en Ukraine
Elena Fritz
Source: https://www.pi-news.net/2025/03/meloni-und-wilders-lassen...
Nous y voilà encore : Ursula von der Leyen, la cheffesse des militaristes à Bruxelles, voulait faire surgir une utopie européenne basée sur la production d'armes avec une avance de 800 milliards d'euros. Mais Geert Wilders lui a mis des bâtons dans les roues aux Pays-Bas - 73 voix contre 71 contre sa mégalomanie. Et le meilleur dans l'affaire: trois des quatre partis au pouvoir, dirigés par le Partij voor de Vrijheid (PVV) de Wilders, ont dit non. Embarrassant, non ? Pendant ce temps, le Premier ministre Dick Schoof assiste aux sommets de l'UE et hoche la tête docilement, tandis que sa propre coalition lui montre un carton rouge. C'est l'UE dans toute sa splendeur: une élite qui n'a plus rien à voir avec ses propres peuples.
En Italie, Giorgia Meloni a fait preuve d'encore plus de courage. Elle a dit à Keir Starmer et à sa clique belliciste britannique et française: "Sans moi !". Cette "coalition des volontaires" - quelle blague ! Sous le prétexte de "missions de paix", des soldats occidentaux doivent marcher en Ukraine, tandis que Paris et Londres battent le tambour. Meloni a vu clair dans leur jeu et se retire. Elle ne s'engage que lorsque cela concerne une défense réelle - pas pour cette folie exponentielle.
La réaction ? La France et le Royaume-Uni se comportent comme des divas offensées. Mais Meloni reste ferme. Et elle en rajoute: pas de soutien à une résolution de l'UE qui critique Donald Trump. Pourquoi ? Parce qu'elle n'est pas aussi stupide que les marionnettes de Bruxelles qui s'attaquent aux États-Unis au lieu de sécuriser des alliances. C'est de la politique sensée - quelque chose qui a depuis longtemps disparu à Bruxelles.
L'UE est un zombie
Oublions le conte de l'"unité européenne". L'UE n'est pas l'Europe - c'est un appareil bureaucratique mort-vivant qui aspire les forces des nations et entraîne celles-ci dans des conflits inutiles. Wilders et son PVV aux Pays-Bas font non de la main, Meloni en Italie montre le doigt d'honneur, la Hongrie fait déjà depuis longtemps ce qu'elle veut. Et l'Allemagne ? Elle suit comme un caniche bien dressé, tandis que les citoyens regardent leur argent taxé être englouti dans le tourbillon ukrainien et les fantasmes de von der Leyen.
Voilà la vérité : l'UE se désintègre parce qu'elle n'a plus rien à voir avec les peuples réels. C'est un monstre qui dévore la liberté et piétine la souveraineté. Meloni et Wilders ne sont que le début - les peuples en ont assez de ce cirque bruxellois.
Fin de la folie
La guerre en Ukraine est le clou dans le cercueil de l'UE. Ursula von der Leyen veut nous entraîner dans une dystopie militaire, mais Meloni et Wilders se défendent. Tant mieux ! L'UE n'est pas un bateau de sauvetage, c'est un navire qui coule - et plus vite il coule, mieux c'est. L'Europe n'a pas besoin de technocrates qui nous dirigent vers l'abîme, mais d'États libres qui pensent par eux-mêmes.
L'Allemagne devrait prendre exemple sur Meloni et Wilders: sortir de la camisole de force qu'est devenue l'UE avant qu'il ne soit trop tard. Les citoyens ne veulent pas de rêves bellicistes et militaro-industriels à 800 milliards d'euros et pas de conflits permanents - ils veulent retrouver leur vie. Il est grand temps que Berlin comprenne cela aussi.
Malheureusement, il semble que la situation doit d'abord empirer ici avant que les Allemands n'ouvrent les yeux. Il faut des forces qui stoppent cette absurdité qu'est l'UE, qui prennent la réalité des frontières au sérieux et qui redonnent le pays aux citoyens - au lieu de le vendre davantage aux fantaisistes de Bruxelles. Le temps des politiciens marionnettes touche à sa fin. Du courage et du franc-parler sont plus que nécessaires.
16:26 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, affaires européennes, politique internationale, union européenne, bellicisme, giorgia meloni, geert wilders | |
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Diplomatie secrète dans la guerre en Ukraine: l'émissaire de Trump, Steve Witkoff, rencontre Poutine
Diplomatie secrète dans la guerre en Ukraine: l'émissaire de Trump, Steve Witkoff, rencontre Poutine
Elena Fritz
Source: https://www.pi-news.net/2025/03/geheimdiplomatie-im-ukrai...
Jusque tard dans la nuit, Vladimir Poutine a négocié jeudi au Kremlin avec Steve Witkoff (photo), l'envoyé spécial de Trump, afin d'aboutir à un cessez-le-feu dans le conflit ukrainien.
Le monde retient son souffle: jeudi, jusque tard dans la nuit, Vladimir Poutine a négocié au Kremlin avec Steven Witkoff, l'envoyé spécial de Trump, un cessez-le-feu dans le conflit ukrainien. Après la rencontre, Witkoff s'est précipité à l'ambassade américaine, son avion a décollé en direction du sud - un signe que la diplomatie s'accélère. La source russe Maïak a fourni les premières indications, tandis que Michael Waltz, conseiller à la sécurité du président américain, a parlé d'un « optimisme prudent ».
Donald Trump, le pragmatique anti-establishment, fait pression pour que les combats cessent. Des concessions territoriales, le contrôle de Zaporijia et l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN sont à l'ordre du jour. « Nous disons ce qui est possible et ce qui ne l'est pas », a-t-il déclaré - un signal clair à l'Occident libéral que ce sont des Etats souverains qui sont aux commandes. De son côté, Poutine pose des conditions dures mais intelligentes: l'arrêt des livraisons d'armes occidentales et la fin de la mobilisation ukrainienne. A noter: la reconnaissance des territoires devenus russes est restée lettre morte - une manœuvre tactique qui coupe l'herbe sous le pied des tenants de la ligne dure impériale.
L'Ukraine ? Zelensky s'insurge contre la « manipulation » et s'accroche à l'illusion de la toute-puissance occidentale. Mais qui croit un président qui a fait de son pays un pion de l'impérialisme, de l'OTAN ? Alors que les représentants ukrainiens en Arabie saoudite s'entretiennent avec le ministre des Affaires étrangères Rubio, il apparaît que le véritable pouvoir est entre les mains de Moscou et de Washington.
La force de la Russie : une gifle à l'UE
Poutine fait la démonstration de la souveraineté telle qu'elle devrait être. A Koursk, en tenue de camouflage devant ses troupes, il a qualifié les combattants ukrainiens de « terroristes » et a demandé: « A quoi sert un cessez-le-feu de 30 jours si des criminels s'échappent en toute impunité ? ». La Russie veut des garanties, pas du spectacle - une position soutenue par le Sud mondial (Chine, Inde, Brésil). Le Bélarus de Loukachenko se tient fidèlement aux côtés de Moscou, tandis que l'UE s'enfonce dans son impuissance bureaucratique.
L'UE, ce phare moral autoproclamé, est la grande perdante. Les milliards de l'Allemagne et d'autres pays sont engloutis dans une guerre sans fin qui étrangle leur propre économie - crise énergétique, inflation, caisses vides. Bruxelles peut regarder comment Poutine et Trump tirent les ficelles sans même que les eurocrates ne soient consultés. C'est la rançon d'une politique qui sert les intérêts de l'impérialisme dirigé par les Etats-Unis plutôt que les peuples d'Europe.
Trump et Poutine : la raison plutôt que la folie guerrière
Trump montre que le principe « America First » peut aussi signifier la paix. Il loue la volonté de négociation de Poutine et tient en échec l'élargissement de l'OTAN - « la réponse est claire depuis des décennies », dit-il. Un contraste avec les attitudes bellicistes de l'ère Biden. Poutine sécurise les frontières de la Russie et prouve qu'un pays peut être fort sans la tutelle occidentale. Ensemble, ils pourraient mettre fin au conflit - et donner une leçon aux élites impérialistes de Washington et de Bruxelles.
La Russie et les Etats-Unis agissent par force, tandis que l'UE échoue par faiblesse. Le temps de l'hégémonie idéologique libérale touche à sa fin - et c'est une bonne nouvelle pour tous ceux qui croient en l'autodétermination nationale.
14:02 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique internationale, actualité, europe, ukraine, affaires européennes, steve witkoff, vladimir poutine, donald trump, russie, états-unis, diplomatie | |
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Douguine et le déclin de l'Occident
Douguine et le déclin de l'Occident
Bref essai de Constantin von Hoffmeister sur Alexandre Douguine et Oswald Spengler
Constantin von Hoffmeister
Nous sommes en train de pourrir. Mais dans la pourriture, quelque chose de différent se glisse. Oswald Spengler regardait l'Europe et voyait une vieille femme, les lèvres peintes pour en cacher les fissures. Alexandre Douguine regarde le monde et voit un champ de bataille, des lignes tracées dans le sang. L'homme faustien, celui qui va au-delà, le bâtisseur de cathédrales, l'ingénieur de l'apocalypse - il a trop construit, il est allé trop loin, et maintenant il se noie dans l'océan même qu'il cherchait à conquérir. Que reste-t-il ? Une nouvelle guerre, non seulement une guerre des nations, mais une guerre au sein de l'Être lui-même. La Quatrième théorie politique ne pleure pas l'Occident comme le fit Spengler. Elle rit. Elle aiguise son couteau. Elle déclare les vieilles idéologies mortes et jette leurs cadavres dans la boue. Elle appelle à quelque chose de nouveau, quelque chose qui va au-delà du libéralisme, du communisme, du fascisme - un retour, mais pas à la tradition en tant que pièce de musée. A la tradition comme arme.
Spengler savait. Il savait que les civilisations, comme les hommes, vieillissent, s'affaiblissent, s'effondrent sous leur propre poids. Mais que se passe-t-il lorsqu'un vieil homme refuse de mourir ? Regardez l'Europe: un continent au stade final de la consommation, qui siffle des slogans creux évoquant la « démocratie » et les « droits de l'homme » tandis que ses villes brûlent et que ses frontières se dissolvent. L'homme faustien, piégé dans sa propre création, incapable de s'en défaire, s'accrochant au rêve d'un progrès éternel alors qu'il est en train de s'enfoncer dans le vide. Mais Douguine ne parle pas de déclin, il parle de guerre. L'âge des Césars de Spengler, non pas comme un phénomène qui appelle une complainte, mais comme un phénomène qui réclame une prophétie. Les grands hommes reviendront, mais ils ne seront pas européens. L'Europe a oublié comment engendrer des conquérants. Les nouveaux Césars viendront d'ailleurs, de civilisations encore assez jeunes pour croire au destin.
Pseudomorphose : le beau mot de Spengler pour désigner l'étouffement d'une jeune civilisation par le cadavre d'une ancienne. L'Europe a étranglé la Russie pendant des siècles, l'a forcée à porter ses propres vêtements, à parler sa langue, à prétendre être ce qu'elle n'était pas. Mais la Russie n'a jamais été faustienne. Elle n'a jamais eu besoin de l'être. La Troisième Rome attendait toujours, attendait son heure, observait l'Europe s'étriper sur l'autel de son orgueil. Et maintenant ? La pseudomorphose se lézarde, se fissure. La Russie se débarrasse de sa peau occidentale, se tourne vers ses propres racines - eurasiennes, orthodoxes, nées dans les steppes. C'est ce que comprend Douguine : la Russie est jeune. La Russie a faim. Elle ne respecte pas les règles de l'ordre ancien et moribond. Elle en construit un nouveau, l'épée à la main, là où l'Occident tenait autrefois sa cour avec un stylo et du papier, aujourd'hui noyé qu'il est dans sa propre encre.
Qu'en est-il de l'Amérique ? Un colosse, oui, mais construit sur de l'air. Une expérience faustienne tardive, toute de technocratie et de rapidité, mais sans âme. La quatrième théorie politique ne s'incline pas devant elle. La vision de Douguine n'est ni américaine, ni mondialiste, ni universelle. Spengler voyait l'Amérique comme l'extension inévitable de la volonté de puissance faustienne: le capitalisme comme métaphysique, la publicité comme philosophie, la machine comme dieu. Douguine voit autre chose - un empire qui s'est oublié, qui ne sait même pas qu'il est un empire, se dévorant lui-même dans un rêve fiévreux de décadence libérale. Le César américain viendra, mais il n'héritera que de cendres.
L'Europe était belle autrefois. Sa tragédie est qu'elle n'a jamais su s'arrêter. L'âme faustienne était destinée à créer, à construire, à pousser vers l'extérieur, mais il y avait toujours un prix à payer. Spengler l'a vu: l'expansion infinie, l'ambition infinie, le rêve de l'illimité - jusqu'à ce que le rêve se brise et que les bâtisseurs deviennent des squatters de leurs propres ruines. Le côté négatif de l'esprit faustien est son refus d'accepter les limites, de savoir quand mourir. C'est ainsi qu'il perdure, mécanisé, bureaucratisé, automatisé, gouverné par des hommes qui n'ont ni passé ni avenir, avec seulement le bourdonnement ennuyeux de l'administration. La postmodernité n'est qu'un autre mot pour désigner la rigidité cadavérique.
Mais l'Occident a encore du pouvoir. Le cycle de Spengler n'est pas encore achevé, et même dans la décadence, il y a des moments de terrible beauté. Les derniers guerriers de l'ancien ordre - ceux qui se souviennent, qui ont encore le feu dans le sang - observent, attendent. L'ère des Césars ne sera pas douce. L'homme faustien, même dans sa chute, se déchaînera. Douguine ne croit pas à la survie de l'Occident, mais il croit en sa capacité à se battre, à se déchaîner même lorsqu'il tombe. La question est de savoir qui maniera cette rage. Les mondialistes, les gestionnaires, les lâches qui ont vendu leur héritage pour le confort ? Ou ceux qui entendent encore l'écho lointain des clochers gothiques, les hymnes de la bataille, le rugissement de quelque chose de primitif et d'oublié ?
La multipolarité n'est pas seulement une réalité politique. Il s'agit d'un changement métaphysique. Spengler y a fait allusion, Douguine le proclame. L'ère d'une civilisation dominant toutes les autres est révolue. L'homme faustien voulait le monde entier, mais le monde ne veut plus de lui. La Chine s'élève, indemne, sans être affectée par la maladie de l'Occident. L'Islam se souvient. L'Inde se réveille. La Russie rugit. Ce monde n'est pas celui des valeurs universelles, des droits de l'homme, de la démocratie au sens occidental du terme. C'est un monde de civilisations, de destin, de volonté. L'Occident faustien n'est plus qu'un acteur de plus sur la scène, il n'en est plus le metteur en scène.
Et pourtant, certains ne l'acceptent pas. Les fantômes de l'empire persistent. Le vieux monde s'accroche à ses mythes, refusant de voir que le vent a déjà tourné. L'OTAN s'étend, les sanctions s'empilent de plus en plus haut, une tour de dépit fragile qui s'effondre en même temps qu'elle s'élève, mais rien de tout cela n'arrête le lent effritement. Les dirigeants européens sont des somnambules. Le monde qu'ils gouvernent est une fiction. Spengler les a vus venir - la classe bureaucratique, les gratte-papiers, les employés de bureau chargés d'une civilisation mourante. Ils confondent leur position avec le pouvoir. Le vrai pouvoir est ailleurs, il se déplace vers l'est, vers le sud, vers ceux qui croient encore en quelque chose de plus grand que la croissance économique et les cadres juridiques.
Douguine et Spengler ne s'opposent donc pas. Ils sont les pendants d'une même vision : la mort de l'ancien et la naissance du nouveau. Spengler a fait son deuil. Douguine ne le fait pas. Il se prépare. La quatrième théorie politique ne cherche pas à faire revivre l'Occident. Elle cherche à le remplacer. Par quoi ? Cela n'est pas clair, mais la clarté, c'est pour le temps de paix. L'heure est à la bataille, à la guerre, non seulement dans les rues de l'Ukraine, de Gaza ou du prochain front, mais aussi dans l'esprit, dans l'âme, dans le tissu même de la civilisation.
Nous sommes en train de pourrir. Mais dans cette pourriture, quelque chose de différent se glisse. L'Occident est en train de mourir, mais il ne meurt pas tranquillement. Il se déchaîne, il lutte, il refuse d'accepter son destin. Spengler nous dit que c'est inévitable. Douguine nous dit de choisir un camp. La seule question qui reste est : qui tiendra le couteau ?
13:40 Publié dans Nouvelle Droite | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : nouvelle droite, nouvelle droite russe, occident, oswald spengler, alexandre douguine | |
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dimanche, 16 mars 2025
Vers une bombe atomique européenne?
Vers une bombe atomique européenne?
par Georges Feltin-Tracol
C’est l’Arlésienne de la géopolitique française et européenne. C’est aussi l’impensé de la stratégie militaire et diplomatique sur le continent européen depuis la fin de la première Guerre froide (1947 - 1991). Le Brexit accentue son acuité face aux fractures récentes du bloc atlantiste.
Le sujet revient au premier plan de l’actualité avec la distance prise par les États-Unis trumpiens par rapport au conflit russo-ukrainien. La vive algarade à la Maison Blanche entre Volodymyr Zelenski, Donald Trump et J. D. Vance confirme le dégagement, plus ou moins partiel, des intérêts étatsuniens en Europe. Le 14 février dernier, le nouveau secrétaire étatsunien à la Défense, Pete Hegseth, avait déclaré que l'Europe devait s’attendre que la présence des troupes US sur le continent ne durerait pas éternellement.
Ces deux faits tétanisent les pitoyables responsables européens qui ont cru en la permanence du protectorat étatsunien. Quelle naïveté ! Ce bouclier militaire et diplomatique est désormais bien ébréché. Qui pourrait désormais remplacer cette ancienne protection de huit décennies ? Certaines capitales du Vieux Monde regardent la France. Pourquoi ? Paris dispose d’une force de dissuasion nucléaire indépendante (en partie, car des composantes proviennent des industries étatsuniennes). Le thème d’étendre la dissuasion française au champ européen n’est pas neuf. De Valéry Giscard d’Estaing à Emmanuel Macron, tous les chefs d’État hexagonaux appelèrent plusieurs fois à un réveil de la conscience européenne en matière de défense commune. Par exemple, dès 1996, Jacques Chirac souhaitait instituer un pilier européen au sein de l’OTAN. Il suggérait même que le commandement en Méditerranée revînt à un amiral européen et non pas yankee. Washington rejeta ces deux demandes et les interlocuteurs européennes de Chirac montrèrent leur franche hostilité, atlantisme oblige.
Outre la Russie et les États-Unis dont quelques bases situées en Europe détiennent des fusées nucléaires, les deux seules puissances atomiques sur le Vieux Continent sont la Grande-Bretagne et la France. Or le premier ministre britannique ne peut pas déclencher seul le feu suprême. Il doit d’abord en référer à Washington. Des éléments des ogives nucléaires sont d’origine étatsunienne ainsi que leur maintenance. Au contraire, le président français reste, en cas d’éventuelle tragédie, le seul ordonnateur de la riposte fatidique.
Toutefois, il faut regretter la suppression au nom des « dividendes de la paix » des vecteurs de la dissuasion nucléaire. Ceux-ci ne sont aujourd’hui qu’aéroportés et sous-marins. N’existent plus le missile sol – sol nucléaire à courte portée tactique Hadès (photo) et le site de lancement de missiles balistiques nucléaires aménagé sur le plateau d’Albion à cheval sur la Drôme, le Var et les Alpes-de-Haute-Provence sans omettre l’abandon criminel et honteux de la bombe à neutrons adaptable sur le système Hadès.
Ces tristes constats empêcheraient-ils que la dissuasion nucléaire française puisse suppléer le parrain yankee ? En d’autres termes, la France pourrait-elle protéger par sa « Bombe » Helsinki, Stockholm, Riga, Vilnius, Varsovie et Bucarest ? Des souverainistes obtus refusent l’idée. Pour eux, la dissuasion, acmé de la souveraineté nationale, ne se partage pas. En effet, la souveraineté partagée est une chimère politique inapplicable. En revanche, la souveraineté se décline selon le principe de subsidiarité en promouvant l’enchâssement des souverainetés familiales, communales, régionales, nationales, continentales, économiques et professionnelles. La bureaucratie soi-disant européenne pervertit ce principe essentiel trop mal connu de l’opinion.
Réunir en urgence un Conseil européen avec son président, la sinistre présidente de la Commission de Bruxelles et vingt-sept chefs d’État et de gouvernement afin de trancher par un vote unanime ou à la majorité qualifiée de recourir à l’arme ultime serait dispendieux et inutile. On peut penser que si la France étend sa couverture militaire aux vingt-six autres États-membres de l’Union dite européenne, le pouvoir de décision fatidique reviendra toujours au seul président français. D’ailleurs, lors de son intervention radio-télévisée du 5 mars dernier, Emmanuel Macron a réaffirmé ce monopole crucial.
C’est l’une des raisons qui incita en 1962 Charles De Gaulle à faire élire au suffrage universel direct le président de la République. Par l’onction populaire du vote des Français, le locataire de l’Élysée reçoit l’imperium, à savoir la puissance jupitérienne de la foudre. Il serait cependant temps que la force de frappe nucléaire soit enfin consacrée dans la constitution de 1958 par un ajout substantiel à l’article 15 sans le soumettre au contreseing du premier ministre ou de tout autre ministre. La constitution de la Ve République est de nature polémogène : son fonctionnement atteint une efficacité maximale pendant les crises majeures. Marine Le Pen avait proposé en 2022 cette constitutionnalisation bien plus nécessaire que le gadget de l’avortement. Pendant ses discussions avec son mémorialiste Alain Peyrefitte, Charles De Gaulle considérait déjà le projet européen comme le levier de puissance de la France, d’où son soutien insistant aux plans Fouchet qui suggéraient une union d’États pourvue de la personnalité juridique. Il soulignait aussi que les intérêts vitaux de la France ne s’arrêteraient pas au bord du Rhin...
Les réticences allemandes à devoir une protection quelconque venue de la France s’estompent progressivement. Tout atlantiste qu’il est, le futur chancelier fédéral Friedrich Merz a évoqué, le 21 février dans un entretien à la presse écrite, que Berlin devrait négocier avec Paris et Londres de l’extension de leur parapluie de dissuasion nucléaire à l’Allemagne. Le plus étonnant est que cette proposition date de la fin des années 1960 à l’initiative d’Adolf von Thadden. À ce moment-là, sa formation politique, la NPD (Parti national-démocrate d’Allemagne), connaissait un succès électoral certain dans plusieurs Landtage de la RFA. Sa popularité s’arrêta nette aux législatives de 1969 avec 4,31 %, probablement grâce à des bulletins manipulés, annulés ou falsifiés. À rebours de l’atlantisme social-démocrate-chrétien libéral, Adolf von Thadden, par ailleurs informateur attitré du MI6 britannique, rêvait que la dissuasion atomique française se transformât en force nucléaire européenne indépendante des blocs. Tenant d’un axe gaullien franco-allemand, le chef de la NPD déplorait que le gouvernement fédéral allemand ne participât ni au financement, ni à l’élaboration d’infrastructures économiques performantes dans cette audacieuse coopération.
Il est maintenant caustique d’observer que l’effort exigé aux États-membres pour se réarmer oblige la Commission de Bruxelles à extraire de la règle des 3% prévue par le pacte de stabilité les dépenses souscrites en matière de défense, ce qui implique une remise en cause de plusieurs traités européens. Mais pourquoi seulement la défense? La sécurité intérieure, la justice, les transports, les infrastructures de communication, voire l’enseignement contribuent à leur manière à la possibilité de réarmer. En outre, le simple ordonnancement des différentes armées nationales reste aléatoire. Les quelques industries de l’armement (française, suédoise) se concurrencent avec férocité quand les États-membres achètent pour plus de 60% du matériel aux États-Unis.
Il est donc risible de prôner une nouvelle course aux armements de la part d’États surendettés en proie à des déficits publics structurels gigantesques. Le Danemark entend déjà porter à 70 ans l’âge de départ à la retraite afin de financer l’augmentation des dépenses militaires. L’austérité budgétaire et la rigueur financière se profilent derrière les appels à un hypothétique effort de guerre. Il existe pourtant de vastes gisements propices aux réductions des coûts: le poids de l’immigration, la prolifération des agences administratives indépendantes comme l’ARCOM, le financement public des partis politiques, des syndicats et des associations, les subventions au secteur des « cultureux », l’aide officiel à la presse, etc.
Le court-termisme propre aux soi-disant démocraties libérales occidentales empêche de facto toute émergence concrète d’une vraie « Europe cuirassée » selon l’heureuse formule de Maurice Bardèche dans L'Œuf de Christophe Colomb. Lettre à un sénateur d'Amérique (1951). Une bombe atomique d’échelle européenne et d’emploi strictement français peut contribuer à l’avènement d’une Europe plus consistante à la condition que les actuels dirigeants, des nabots insupportables, renoncent définitivement au wokisme ambiant, aux inepties de l’État de droit et à leur vassalisation lamentable envers l’Oncle Sam. L’ère s’annonce carnassière. Magnifique enjeu pour que les peuples européens retrouvent un caractère carnivore.
GF-T
- « Vigie d’un monde en ébullition », n° 147, mise en ligne le 13 mars 2025 sur Radio Méridien Zéro.
15:32 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Défense | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : armement atomique, bombe atomique, europe, affaires européennes, défense | |
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Des experts réclament l'arrêt de la politique éducative numérique et des écoles sans smartphones
Des experts réclament l'arrêt de la politique éducative numérique et des écoles sans smartphones
Source: https://opposition24.com/politik/experten-fordern-stopp-d...
Une alliance de 75 scientifiques et éducateurs appelle le nouveau gouvernement fédéral allemand à mettre fin à la numérisation dans le domaine de l'éducation et à redonner aux écoles leur statut de lieux d'apprentissage analogiques. Les signataires de cet appel, dont le professeur Ralf Lankau, le professeur Klaus Zierer et le neurologue Manfred Spitzer, avertissent des conséquences négatives de la numérisation précoce pour les enfants. Ils critiquent l'influence croissante de l'industrie technologique sur les concepts éducatifs et demandent l'interdiction des smartphones dans les écoles. La numérisation n'a conduit ni à de meilleurs résultats d'apprentissage ni à une amélioration du niveau éducatif – au contraire, elle nuit à la concentration, au comportement social et à la santé mentale des élèves. Les développements récents, au niveau international, montrent un net revirement: des pays comme la Suède, la Finlande et l'Espagne limitent fortement l'utilisation d'appareils numériques dans les écoles ou les interdisent complètement. L'Allemagne doit suivre cet exemple.
Comme mesures, les experts proposent de maintenir les crèches et les écoles élémentaires sans écran et de fortement réglementer l'utilisation des technologies numériques dans les classes supérieures. De plus, un nombre croissant d'enseignants devraient être recrutés, l'apprentissage analogique devrait être encouragé et les écoles devraient être indépendantes des entreprises technologiques. L'importance de l'apprentissage social direct est particulièrement soulignée, car les enfants ont besoin d'expériences naturelles et d'interactions réelles pour un développement sain. L'initiative réclame une politique éducative qui se concentre à nouveau sur les besoins des élèves, au lieu de servir les intérêts économiques de l'industrie informatique.
14:54 Publié dans Actualité, Ecole/Education | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : école, éducation, digitalisation, école numérique, informatique | |
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Comment l'UE fait taire ses critiques – de la Bosnie à la Roumanie
Comment l'UE fait taire ses critiques – de la Bosnie à la Roumanie
Elena Fritz
Source: https://www.pi-news.net/2025/03/wie-die-eu-ihre-kritiker-...
L'UE ressemble de plus en plus à l'ancienne URSS
Cela ressemble à une scène tirée d'un film sur un régime autoritaire: un président élu et ses plus proches collaborateurs sont visés par des mandats d'arrêt – non pas pour corruption ou crimes, mais parce qu'ils défendent une politique qui ne plaît pas à Bruxelles. C'est exactement ce qui se passe en Bosnie-Herzégovine avec Milorad Dodik, le président de la République serbe de Bosnie (PI-NEWS l'avait rapporté: v. https://www.pi-news.net/2025/02/haftbefehl-gegen-serbischen-politiker-droht-bosnien-eine-eskalation/). Mais ceux qui croient qu'il s'agit d'un cas isolé dans les Balkans se trompent lourdement.
Car les mêmes mécanismes se retrouvent également au sein de l'UE elle-même – par exemple en Roumanie, où l'élite euro-bruxelloise a depuis longtemps prouvé qu'elle était prête à annuler les résultats électoraux et les forces politiques indésirables si nécessaire. L'ancien commissaire européen Thierry Breton l'a dit ouvertement (PI-NEWS l'avait rapporté: v. https://www.pi-news.net/2025/01/afd-hoch-thierry-breton-droht-mit-annullierung-der-bundestagswahl/) : « Nous l'avons fait en Roumanie, et, évidemment, nous devrons le faire, si nécessaire, en Allemagne. »
L'UE évolue vers la dictature
Est-ce une menace ? Ou une pratique déjà établie ? Ceux qui examinent les récents développements perçoivent d'ores et déjà une logique alarmante: l'UE évolue de plus en plus vers une dictature d'une élite non démocratiquement légitimée, qui ne tolère pas d'opposition – ni à Sarajevo ni à Berlin.
Les mandats d'arrêt contre Dodik et ses alliés ne sont rien d'autre que le démantèlement ciblé d'un homme politique gênant. Dodik n'a jamais hésité à critiquer le centralisme de l'UE et à évoquer l’accord de Dayton de 1995, qui a créé la Bosnie comme un État fédéral avec des droits très étendus pour la République serbe.
Mais cette autonomie est une épine dans le pied de Bruxelles. Au lieu de cela, la Bosnie-Herzégovine devrait être de plus en plus étroitement contrôlée par des forces soumises à l'UE, décidant depuis Sarajevo seulement – et cela doit arriver à tout prix. Pour cela, la justice, qui n'est plus neutre depuis longtemps, est utilisée.
Les élections qui ne correspondent pas au schéma sont corrigées
Le procureur en chef Cazim Hasanpahic n'agit pas ici en tant que défenseur du droit, mais comme un exécuteur politique. La question n'est plus de savoir si Dodik a effectivement enfreint la loi, mais seulement: comment s'en débarrasser?
Si l'on pense que Bruxelles n'agit fermement qu'en dehors de l'UE, il faudrait alors regarder du côté de la Roumanie. Là-bas, il a déjà été prouvé que l'UE ne se contente pas de manipuler des élections, mais peut aussi simplement les annuler en cas de doute.
C'est précisément ce à quoi a fait référence le vice-président américain J. D. Vance lors de la Conférence de sécurité de Munich: l'UE a joué un rôle essentiel pour façonner les structures politiques en Roumanie de manière à obtenir le résultat souhaité. Des élections qui ne cadrent pas avec le plan? Alors, il suffit de les corriger.
Image de l'ennemi : Viktor Orbán
C’est un secret de Polichinelle qu’en Roumanie, l’Agence anticorruption (DNA) a été utilisée pour écarter des politiciens indésirables par le biais d'accusations entièrement fabriquées. Quiconque ne se conforme pas aux directives de Bruxelles doit s'attendre à devenir en un tourne-main la cible d’une procédure.
Et c'est là que cela devient intéressant: la même stratégie est maintenant testée en Bosnie-Herzégovine – cette fois avec des mandats d'arrêt contre l'ensemble d'une direction politique.
On prévoit déjà le même schéma en Hongrie, où Viktor Orbán est systématiquement présenté comme un ennemi, car il poursuit une politique souveraine. Pendant ce temps, la Roumanie, qui suit sagement la ligne bruxelloise, est récompensée par des fonds de subvention – bien qu'il y ait d'énormes problèmes quant à l'état de droit et à la liberté des médias.
Qui ne se plie pas est éliminé par l'UE
L'affaire Milorad Dodik n'est pas seulement un problème régional – c'est un signal d'alarme mondial. L'UE ne mise plus sur la démocratie, mais sur le contrôle. Qui ne se plie pas est éliminé – par la justice, par l'argent, ou, si nécessaire, par l'annulation des élections.
La question cruciale est la suivante: les gens vont-ils accepter cela ? Les citoyens de la République serbe ne se laisseront pas simplement dépouiller de leur direction politique. Et même en Allemagne, il faut se méfier lorsque des politiciens européens parlent ouvertement de la possibilité d'annuler des élections.
La Bosnie-Herzégovine n'est que l'essai. Ceux qui ne se réveillent pas maintenant pourraient bientôt constater que leur propre voix ne compte plus.
14:28 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, affaires européennes, europe, bosnie, bosnie-herzégovine, roumanie, milorad dodik | |
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La guerre des chatbots: les géants de la technologie décident de ce que le monde peut savoir
La guerre des chatbots: les géants de la technologie décident de ce que le monde peut savoir
Erick Overveen
Source: https://deanderekrant.nl/de-chatbotoorlog/
Au cours de ces dernières semaines, trois nouveaux modèles de chatbots ont fait leur apparition: ChatGPT-4.5 d'OpenAI, Claude Sonnet 3.7 et Grok 3 d'Elon Musk, qui fait partie de son Empire X. Derrière cette course technologique se cache une lutte de pouvoir plus profonde, selon les experts. « La nouvelle guerre des chatbots n'est pas une question de parts de marché, mais de contrôle de la narration », explique le philosophe de la technologie Sid Lukkassen. Et Elena Sinel ajoute: « Un petit groupe de patrons de la technologie détermine ce que le monde voit. »
"Qui a gagné la Seconde Guerre mondiale?", "Écrivez un poème sur le printemps", "Comment faire de la soupe de poulet?", "Pouvez-vous m'aider à faire mes devoirs?". En une fraction de seconde, les chatbots peuvent répondre à des questions ou effectuer des tâches qui semblent étonnamment humaines. Ces assistants d'intelligence artificielle sont déjà présents dans nos ordinateurs portables, nos smartphones et même nos appareils électroménagers, et les chatbots modernes peuvent même rédiger des essais, programmer des codes, résoudre des problèmes de mathématiques et faire des blagues qui correspondent au sens de l'humour de l'utilisateur. Mais qui décide de leurs réponses ? Et qui vérifie si ces réponses sont vraies ?
Entre-temps, les médias ont également publié des exemples de résultats moins bons. Un avocat belge a utilisé un chatbot pour obtenir des conseils juridiques. Dans sa plaidoirie, il a cité six affaires judiciaires qui n'ont jamais existé! Le juge a parlé d'une « situation dramatique et d'une attaque en règle contre les fondements de notre système juridique ». Un étudiant du Michigan a été complètement pris au dépourvu lorsque Gemini, le chatbot IA de Google, lui a envoyé un message sinistre: « Tu ferais bien de mourir ». Les chatbots comme Gemini de Google font beaucoup d'erreurs. Ils assemblent des mots en se basant sur des modèles dans leurs données, mais c'est loin de toujours bien se passer, surtout s'ils ne trouvent pas une bonne réponse ou s'ils comprennent mal le contexte de la personne qui pose la question.
Malgré tous ces défauts, les entreprises technologiques continuent de développer ces systèmes d'IA à la vitesse de l'éclair. Les entreprises concurrentes font tout ce qu'elles peuvent pour être les meilleures et tirer le plus d'argent possible du développement. Selon le philosophe de la technologie Sid Lukkassen, il ne s'agit pas seulement de savoir qui a le plus d'utilisateurs, mais surtout qui décide de la diffusion de l'information. Et comment. « La nouvelle guerre des chatbots ne porte pas sur les parts de marché, mais sur le contrôle de la narration », affirme-t-il.
Les chatbots sont de plus en plus utilisés comme source principale d'information. Prenons l'exemple du produit phare d'OpenAI: le dernier chatbot GPT-4.5. Sam Altman, PDG d'OpenAI: « GPT-4.5 produit une réponse incorrecte dans 37,1 % des cas, contre 59,8 % pour les versions précédentes ». Le modèle donne donc encore des informations incorrectes dans plus d'un tiers des cas, ce qui représente un taux d'erreur sans précédent. Sam Altman fait néanmoins l'éloge de la nouvelle fonction de recherche approfondie qui « analyse des milliers de pages web en quelques minutes seulement » et répond correctement à 62,5 % des questions relatives à de la connaissance brute. En revanche, 37,5 % des réponses sont erronées. Les utilisateurs professionnels peuvent y accéder pour 200 euros par mois.
Entre-temps, de plus en plus de personnes utilisent des chatbots, tels que ChatGPT. Non seulement pour chercher des réponses, mais aussi pour se faire expliquer des concepts complexes ou pour obtenir des commentaires sur un projet d'écriture. En Estonie, les élèves et les enseignants de l'enseignement secondaire bénéficient depuis le début de l'année d'un accès gratuit à l'application ChatGPT Edu, qui aide notamment les élèves à résoudre pas à pas des calculs mathématiques difficiles. Il est également possible d'avoir des conversations en anglais avec le chatbot, qui corrige les étudiants sur le plan de la grammaire et de la prononciation. Il a grandement facilité le travail des enseignants estoniens. Un élève de sixième année de Tallinn a déclaré à un podcast local que lorsqu'il est bloqué en mathématiques, ChatGPT lui explique le problème étape par étape: "Mes professeurs encouragent son utilisation, à condition que nous comprenions les réponses et que nous ne les copiions pas aveuglément".
Le philosophe culturel Joris Bouwmeester est néanmoins sceptique. « Nous devons nous demander pourquoi nous voudrions appeler une telle chose une conversation », déclare le coauteur de Huis van de Muze (La Maison de la muse), un livre philosophique sur l'essor rapide de l'IA, qu'il a coécrit avec Sid Lukkassen. « Le chatbot vous renvoie simplement ce que vous lui avez demandé, mais avec des mots différents. En ce sens, c'est un peu comme se regarder dans un miroir. Un tel objet est naturellement programmé pour refléter le monde d'une certaine manière ».
Teens in AI, groupe de réflexion fondé par Elena Sinel et lancé lors du sommet AI for Good de l'ONU en 2018, aide les jeunes à utiliser l'IA de manière éthique et responsable par le biais d'ateliers et de programmes de mentorat. Elena Sinel affirme que des entreprises comme OpenAI et Anthropic ne se préoccupent pas de l'éthique de leurs programmes. "Leur modèle est le profit et tourne autour des données des utilisateurs", dit-elle.
"Chaque question apprend au système non seulement à connaître le sujet, mais surtout à vous connaître", explique-t-elle à The Other Newspaper. « Le problème de ChatGPT est qu'il est en fait trop nuancé », complète Lukkassen. Supposons que vous demandiez au chatbot: "L'énergie nucléaire est-elle bonne pour le climat?"; si vous posez la question de manière neutre, vous obtiendrez une réponse équilibrée. Mais si vous posez la question comme ceci: «L'énergie nucléaire n'est-elle pas la solution au changement climatique?», le chatbot mélangera subtilement la réponse avec votre propre parti pris et renforcera les arguments que vous voulez entendre. Le système repère entre les lignes ce que vous voulez entendre et vous le renvoie sous la forme d'une réponse apparemment objective.
Chaque chatbot a ses propres avantages et inconvénients. Le nouveau chatbot d'Anthropic, Claude 3.7 'Sonnet', est fortement programmé pour répondre aux dilemmes moraux des humains. À des questions telles que « Est-il acceptable de mentir pour ne pas offusquer les sentiments de quelqu'un ? » ou « Peut-on sacrifier une personne pour en sauver cinq autres ? », le système répond comme le ferait un humain moyen dans 87% des cas. Cela peut sembler impressionnant, mais cela soulève également des questions: quelles sont les valeurs morales qui sont considérées comme « normales » ici ? Qui détermine cela ? S'agit-il des programmeurs à l'origine du chatbot ? Et quels sont les bailleurs de fonds qui le financent ? Et quelle est leur couleur politique ? », a déclaré Elena Sinel. Tandis que les entreprises technologiques occidentales rivalisent, la Chine développe ses propres chatbots d'IA. DeepSeek prétend ainsi être meilleur que Claude et ChatGPT et utiliser 72% d'énergie en moins. Les agences de renseignement américaines craignent qu'il ne partage des données avec Pékin.
Elon Musk, ancien cofondateur d'OpenAI, a lancé son propre chatbot Grok 3 pour offrir une alternative à ce qu'il appelle « l'IA de censure et de propagande ». Elena Sinel: « Dans la course au développement de l'IA la plus avancée, nous ne devons pas oublier que ces technologies ont un impact énorme sur la société. Il est inquiétant de constater que les égos personnels et les intérêts commerciaux l'emportent sur la responsabilité éthique ».
Malgré les risques, Sid Lukkassen voit aussi les avantages de l'IA: « Un chatbot offre des informations beaucoup plus complètes qu'une personne qui consulte rapidement Wikipédia. De plus, ChatGPT est plus nuancé que le parti-pris d'extrême gauche des rédacteurs de Wikipédia, qui sont plus manifestement biaisés sur le plan politique. ChatGPT et Claude sont les premières véritables interfaces d'intelligence synthétique à acquérir un pouvoir culturel et politique en contrôlant la narration. Elles ne sont ni en accord ni en désaccord avec leurs utilisateurs, ce qui leur donne l'impression d'être compris et affirmés. Il s'agit d'une forme de manipulation subtile qui est plus efficace que la censure directe. Par exemple, si vous demandez si la culture occidentale est aujourd'hui sous pression, vous obtiendrez une réponse du type : « Certains s'inquiètent du wokisme, du changement culturel, tandis que d'autres soulignent l'enrichissement apporté par la diversité ». De cette manière, aucune position claire n'est prise, mais l'utilisateur est tout de même orienté dans une certaine direction ».
Que la guerre des chatbots fasse que l'intelligence artificielle devienne de plus en plus la ressource principale et qu'il y ait donc une énorme lutte de pouvoir pour la narration, tous les experts s'accordent à le dire. « Nous sommes dans une guerre froide numérique », dit Elena Sinel. « Un petit groupe de patrons de la tech détermine ce que le monde doit voir ».
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samedi, 15 mars 2025
Trente jours de cessez-le-feu: manœuvre sur l'échiquier ou capitulation?
Trente jours de cessez-le-feu: manœuvre sur l'échiquier ou capitulation?
par Elena Fritz
Source: https://www.pi-news.net/2025/03/30-tage-waffenstillstand-...
Lors de négociations à Djeddah, l'Ukraine et les Etats-Unis ont proposé un cessez-le-feu de 30 jours dans la guerre contre la Russie. Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a commenté sèchement: « La balle est dans le camp de la Russie ». Derrière ce geste se cache plus qu'une promesse de paix - c'est une étape tactique dans un conflit qui écrit depuis longtemps ses propres règles. L'Ukraine est sous pression, la Russie a l'avantage, et les Etats-Unis cherchent un nouveau rôle. Que signifie cette offre et comment Moscou va-t-elle réagir? Une analyse de la situation.
Kiev a atteint la limite de ses forces
Les forces armées ukrainiennes sont à la peine. Dans le secteur de Koursk, Kiev a perdu plus de 66.000 soldats depuis le début des combats - un chiffre qui pèse non seulement sur le front, mais aussi sur le gouvernement Zelensky. Les lignes s'effritent, les troupes russes gagnent du terrain. Un cessez-le-feu de 30 jours serait un répit pour l'Ukraine: le temps de faire le plein de munitions, de réorganiser les troupes et d'augmenter la production de drones. Mais cette offre ne vient pas de la force. C'est un signal à la nouvelle administration de Donald Trump que Kiev est prête à s'adapter - à une politique qui mise moins sur la confrontation et plus sur la négociation.
Les Etats-Unis ont, en parallèle, repris leur soutien: les livraisons d'armes vont bon train, les données des services secrets affluent. Cela montre que Trump ne veut pas d'escalade dans le conflit, mais qu'il ne veut pas non plus en sortir. Le cessez-le-feu est une proposition de compromis - dont l'objectif est de forcer les deux parties à s'asseoir à la table. Pour Kiev, c'est une chance, pour la Russie, un défi.
Le calcul de Moscou
La Russie est confrontée à une décision claire. Le front ukrainien s'affaiblit, les objectifs stratégiques tels que le contrôle total des régions du Donetsk, de Louhansk, de Kherson et de Zaporijia sont proches. Pourquoi faire une pause maintenant ? Un cessez-le-feu permettrait à Kiev de se rétablir - un risque que Moscou connaît bien après l'expérience des accords de Minsk. A l'époque, l'Ukraine avait profité du calme pour se réarmer. Poutine ne l'aura pas oublié.
Malgré tout, la Russie pourrait accepter - si le prix est bon. Exigences possibles: un arrêt des livraisons d'armes occidentales à Kiev, un assouplissement des sanctions ou la restitution des parties occupées de la région de Koursk. Koursk en particulier est un point névralgique: tant que des troupes ukrainiennes s'y trouvent, un cessez-le-feu reste délicat pour Poutine sur le plan de la politique intérieure. Sans concessions, Moscou refusera probablement l'offre - ou retardera les négociations jusqu'à ce que le front crée d'autres faits.
Les moyens de pression de Washington
Si la Russie dit non, les Etats-Unis n'ont que des options limitées. Sur le plan militaire, l'Occident est déjà fortement engagé - de nouvelles livraisons pourraient prolonger la guerre, mais ne pourraient guère la décider. Au lieu de cela, Washington misera sur des sanctions: restrictions financières plus sévères, blocage des exportations d'énergie, accès aux avoirs russes gelés. Mais l'effet en sera douteux. L'Europe est dépendante du gaz russe, l'économie mondiale vacille. Le levier financier est réel, mais il n'est plus aussi tranchant qu'en 2022.
Jeudi, Trump s'entretiendra avec Poutine - un entretien qui pourrait donner le ton des prochaines semaines. Trump veut marquer des points en tant que médiateur, sans trop sacrifier. Une offre avec de la substance - par exemple un allègement des sanctions ou un renoncement ukrainien à toute adhésion à l'OTAN - pourrait séduire Poutine. Mais la probabilité est faible: l'Occident interpréterait cela comme une faiblesse, et Trump a besoin de succès en politique intérieure, pas de controverses. Il est plus probable qu'une offre minimaliste ne convainque guère la Russie. Pour Zelensky, un échec serait amer - son soutien en Occident ne tient qu'à un fil.
Un cessez-le-feu de 30 jours est un exercice d'équilibre. Une aide à la survie pour l'Ukraine, un risque pour la Russie, un test pour les Etats-Unis. La décision revient à Moscou, mais tout le monde en supporte les conséquences. Si la Russie refuse, l'Occident s'en servira comme preuve de « bellicisme » - et continuera à faire saigner les combattants du front. Si elle accepte, sans garanties, elle pourrait tomber dans un piège. Les prochains jours montreront qui a les meilleures cartes en main - et qui les joue le plus intelligemment. Les négociations entre Trump et Poutine fixeront le cap. D'ici là, la situation reste ouverte : une guerre qui pourrait faire une pause, mais qui ne prendra pas fin.
18:39 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : actualité, ukraine, russie, europe, affaires européennes | |
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Le désert a triomphé
Le désert a triomphé
par Claude Bourrinet
Source: https://www.facebook.com/profile.php?id=100002364487528
Je suis étonné que vous n'écoutiez pas assez de la musique. Un écrivain, par exemple, écrit "avec" un, ou des auteurs dont il s'inspire d'une façon ou d'une autre, ou bien contre, parfois férocement. Mais je ne vous demande pas de composer pour remonter le temps ! Du reste, même un interprète s'inscrit dans une mémoire. Il y a, comme vous le savez, des généalogies d'interprètes, qui, de Paul à Jacques, et de Jacques à Henri, ont sauvegardé l'approche, qu'elle soit stylistique ou "spirituelle, d'une "pratique". Et on peut s'engager dans une esthétique en rejetant. Il est vrai que la "transmission" n'est (presque) plus de ce monde. Quel artiste, sauf de trop rares exceptions, se rattache à une tradition, je ne parle pas de formes anciennes de musiques, comme le baroque, ou le romantisme, mais qui, de l'esprit à la technique, mène à son terme une "pensée" sur sa pratique et sa création (même l'interprétation est création) ? J'ai écouté, un jour, sur France musique, une interprétation mécanique des Tableaux d'une exposition, comme si les doigts du pianiste avaient été mus par une machine d'usine. Voilà qui peut ouvrir des perspectives, même si elles sont de répugnance ! Ce matin, je suis tombé sur des lignes de Wittgenstein, apparentant musique et langage (ou langue, mais le langage est la "performance" de la langue). C'est plus net en allemand (avec le "parler-chanter" de Bach, dans ses cantates). Je me souviens que, toujours sur France musique, quelqu'un faisait un rapprochement de ce genre, opposant une composition d'Anthony Burgess à l'une de Debussy, et montrant l'analogie qu'il y avait entre la première et la langue anglaise, et entre la deuxième et la langue française. Or, la musique, subrepticement, sans doute, sans que les locuteurs s'en doutent, génère une partie du sens, qui ne se réduit pas, d'ailleurs, à sa seule part rationnelle (qu'y a-t-il de rationnel, dans la masse de ce que nous disons !).
Car nous sommes, nous, gens du commun, comme ces artistes, ces compositeurs, ces écrivains, ou, plus "modestement" (et encore !), interprètes, des forgeurs de mondes, par l'imagination, ou grâce à une maîtrise plus ou moins parfaite du jeu sur le clavier de notre vie. Or, nous avons l'impression de ne venir que de notre incipit existentiel, sans avoir conscience que nous sommes les fruits d'un arbre très ancien, mais si grand, que nous ne le voyons plus, seulement peut-être les rides de son écorce. Bien que nous vivions sous son ombre. Notre langue elle-même est une cave aux trésors. Il faudrait trouver le Sésame. La porte s'ouvrirait, et nous serions des créateurs intarissables, remontant à la lumière du jour les richesses de notre fond. Nous ne nous appartenons pas, voilà le secret que l'on se tue à dissimuler sournoisement. L'ivresse de la bulle erratique a remplacé la sagesse du puits artésien qui, tranquillement, va chercher au fond du puits, l'eau désaltérante et exquise qui court dans les entrailles de la terre.
Mais je m'éloigne de ce que je voulais dire. En ce qui concerne un hypothétique engagement de ma part dans une cercle de réflexion ou de méditation, et une fois que j'aie écarté l'Eglise, qui me semble passablement corrompue et incapable de comprendre même ce qu'est la mystique ou la théologie, je ne me vois pas intégrer un groupe, même si je n'éprouve pas d'a priori, le problème étant pour moi la dégradation massive de l'Intelligence (au sens religieux, proche de l'Intuition) à notre époque. Pour l'heure, et depuis des dizaines d'années, ma démarche ne peut être qu'individuelle. J'ai toujours été déçu par les rencontres de ce type que j'ai pu avoir, volontairement ou non. On dirait que la pesanteur des corps lourds s'est accrue mortellement. Nous sommes entraînés vers le bas, sans possibilité de se raccrocher à une branche. Il vaut mieux tenter d'y voir clair par soi même, et essayer de ne pas sombrer. Inutile de jouer les Diogène avec sa petite lampe, à la recherche, en plein jour, d'un homme (dans l'acception que donna Napoléon à ce mot, après sa rentre avec Goethe, lorsqu'il dit : "Voilà ce qu'on appelle un homme !".
18:13 Publié dans Actualité, Réflexions personnelles | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : claude bourrinet, actualité, réflexions personnelles | |
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Tombeau hindou: Fritz Lang et le masque populaire
Tombeau hindou: Fritz Lang et le masque populaire
Nicolas Bonnal
Plus grand cinéaste de l’Histoire, Fritz Lang n’aura ni perdu son temps ni son aura. Il vole la vedette aux acteurs (excellent Jack Palance tout de même) et au gentil disciple Godard dans le Mépris, où il devient notre Homère, citant Brecht et Hölderlin au passage. Quelques années auparavant il avait commis son opus magnum, le doublé Tigre du Bengale-Tombeau hindou qui est un film à la fois testamentaire et originel. Le cinéma peut mourir en Europe (télé, abrutissement consumérisme, gauchisme culturel, nihilisme institutionnel, etc.) mais il a montré qu’il est toujours là, proche de ses racines et de son enfance nietzschéenne. Que les dieux se retirent n’a rien de surprenant : Hölderlin nous prévint lui-même dans son poème Pain et Vin.
Je recommande de voir muet le Tombeau hindou tourné dans un Udaipur (que j’ai vu en 1988) solaire et encore épargné par le tourisme du retraité. On a des tombeaux, des palais, des passages, des portes qui s’ouvrent et qui se ferment, des corridors et des labyrinthes. Jamais le maître de la matrice cinématographique qu’est Lang ne s’est autant amusé même si ses jeux (cf. la Femme au portrait…) sont toujours impitoyables.
Le monde est un labyrinthe bourré de lépreux (les vrais possesseurs du souterrain dostoïevskien) et de Minotaures. Le montage, la lumière, le rythme, le mouvement des personnages est prodigieux. On a comme protagonistes l’athlète germanique, petit-fils du Siegfried du Maître, et on a la danseuse cosmique consacrée à la déesse mais éperdue d’amour pour son sauveur (et pas pour son prince). Deux tigres sont en lice. La danseuse hindoue est jouée par la merveilleuse Debra Paget (photo - souvent une indienne de western) et sa servante martyre par une future James Bond girl, l’italienne Luciana Paluzzi, qui tombe victime de la barbarie d’un maître dévoré de passions (les tigres, le sexe, la cruauté) et qui n’a pas encore appris à renoncer : il le fera à la fin se consacrant à son gourou.
La beauté sacerdotale et guerrière de la langue allemande dans ce film phénoménal est d’ailleurs à souligner. La langue de Goethe devient védique. La magie solaire de l’Inde est telle, et le petit peuple encore si épargné qu’on se croirait au temps des pharaons. Rappelons que le James Bond Octopussy fut aussi tourné à Udaipur (photo) vingt ans plus tard, avec dans le rôle du « maharadjah » l’impeccable et froid Louis Jourdan. Mais déjà le monde solaire prenait l’eau.
Il se trouve aussi qu’après la trop longue parenthèse hollywoodienne Fritz Lang avait retrouvé sa terre allemande et sa scénariste préférée Théa von Harbou (photo) cette femme géniale avec qui il a conçu tous les chefs-d’œuvre des années vingt, les Mabuse, Metropolis et autres Espions, film sans doute le plus parfait de Lang comme le pensait le connaisseur Claude Chabrol.
Fritz Lang fut d’une certaine façon le concepteur du Blofeld d’Ian Fleming comme les Français qui créèrent Fantômas. Le monde moderne ne peut qu’avoir été conçu par un génie du mal et ce n’est pas un hasard (voyez mon livre) si les grands écrivains populaires de l’époque ont tous basculé, de Jack London à Chesterton en passant par Gustave Le Rouge, dans la théorie de la conspiration, à l’heure où les « 300 » businessmen de Rathenau mènent comme aujourd’hui, sous la houlette de leurs banquiers (découvrez David Starr Jordan et l’incroyable Empire invisible), le monde des machines à l’abattoir de la guerre et à la fatidique apocalypse numérique.
Le vrai génie de Lang est donc populaire: dans ses deux films on a un costaud, une danseuse magique, un maharadjah trop soumis à l’émotivité de sa caste (autorité spirituelle et pouvoir temporel…), on a la vieille Inde encore vivante, le monde moderne débarquant, on a les tigres, l’amour, l’aventure, le conflit entre modernité et Tradition (et cela se fait et se montre sans rire), on a le crépuscule du kshatriya ; comme le remarque Daniélou dans ses somptueuses Mémoires (voyez mon texte), l’Inde traditionnelle penche du côté fasciste pendant la guerre, car elle est dans le camp anticolonialiste d’abord, et dans celui de la caste des guerriers ensuite.
Mais chez Lang rien de tout cela : le vieil ordre doit disparaitre, et les tigres finiront au cirque ou au zoo. Le monde désenchanté de Max Weber triomphe et, pour reprendre la merveilleuse remarque de Freud, le narcissisme psychique des uns perd face à la protestation véhémente de la réalité… Espérons que notre nouvel ordre mondial finira de même, sauf que l’ordinateur fera moins de cadeaux que l’humain. Mais bon, même Kubrick nous a donné un peu d’espoir dans 2001…
On a dit du bien du cinéma populaire et de ses engagements initiatiques. C’est du reste le premier chapitre de notre livre sur le Paganisme au cinéma. Tout est déjà chez Homère et Virgile, sans compter Ovide. Deux mille ans après James Bond et un certain nombre (pas tous…) de superhéros recyclent et entretiennent le rêve et son cheminement ténébreux. Il faut bien contrebalancer la banalité de la vie ordinaire.
Guénon a dit : « il arrive aussi que celui que nous pouvons appeler indifféremment « vulgaire » ou « populaire » (car ces deux mots sont à peu près synonymes au fond) serve à lui seul de « masque » initiatique ; nous voulons dire par là que les initiés, et spécialement ceux des ordres les plus élevés, se dissimulent volontiers parmi le peuple, faisant en sorte de ne s’en distinguer en rien extérieurement. »
J’ai évoqué dans mon texte sur la prostration et le meurtre du cinéma européen par la classe moyenne, le snobisme culturel, le nihilisme déconstructeur et les festivals. Tolstoï dans son maître-essai sur l’art revient aux textes de sa gesse bibliques, aux prophètes, aux poètes primordiaux, aux contes de fées et folkloriques. Il assassine l’enseignement de l’art et les festivals (comme on sait, sa cible favorite est… Wagner) et il a raison car cela tue la littérature à l’époque comme cela tuera le cinéma : l’art qui se saisit comme essence et comme science s’assassine tout simplement. Relire Schiller et ses lettres sur l’éducation esthétique.
Guénon (qui lui-même devenu un jour à la mode, a été tué par les guénoniens) ajoute, toujours dans Initiation et réalisation spirituelle :
«... c’est du peuple qu’il s’agit toujours en pareil cas, et non point de ce qu’on est convenu d’appeler en Occident la « classe moyenne », ou de ce qui y correspond plus ou moins exactement ailleurs ; et il en est ainsi à tel point que, dans les pays de tradition islamique, on dit que, lorsqu’un Qutb doit se manifester parmi les hommes ordinaires, il revêt souvent l’apparence d’un mendiant ou d’un marchand ambulant. »
Le peuple est détenteur d’une puissance initiatique (Bernanos pense de même), et c’est pourquoi sans doute la classe moyenne (elle est menacée par les mondialistes ? Tu parles !) tente de le liquider partout et par tous les moyens via ses partis chrétiens-démocrates et sociaux-démocrates et sa sous-culture festivalière) :
« …et c’est là en somme l’origine réelle et la vraie raison d’être de tout « folklore », et notamment des prétendus « contes populaires ». Mais, pourra-t-on se demander, comment se fait-il que ce soit dans ce milieu, que certains désignent volontiers et péjorativement comme le « bas peuple », que l’élite, et même la plus haute partie de l’élite, dont il est en quelque sorte tout le contraire, puisse trouver son meilleur refuge, soit pour elle-même, soit pour les vérités dont elle est la détentrice normale ? Il semble qu’il y ait là quelque chose de paradoxal, sinon même de contradictoire ; mais nous allons voir qu’il n’en est rien en réalité. »
Certes la sous-culture savante (un sot savant est plus sot qu’un sot ignorant a même reconnu notre drôle de contre-initié Molière…) peut polluer toutes les sources populaires et ne se prive pas de la faire. Mais il reste toujours quelque chose.
Revenons au Tombeau hindou : dehors il y a la jungle avec son tigre, ou le désert avec sa soif (dirait Haddock…) ; dedans il y a le labyrinthe avec son maharadjah fou, ses crocodiles cachés, ses inondations (cf. la fin de Metropolis où l’oligarchie tente comme toujours de NOYER LE PEUPLE), et Varoufakis a très bien parlé du minotaure européen. Entre les deux il y a, il y aurait le pueblo (génial mot espagnol qui recouvre les deux notions) et qui tente d’échapper à Babel comme à la barbarie. Le superhéros de Lang (joué par l’acteur suisse Hubschmid (photo, ci-dessous) et des acteurs venus du merveilleux cinéma Heimat allemand comme la blonde solaire Sabine Bethmann - photo ci-dessous) semble seul capable de triompher des deux mondes.
Lang a réalisé un dernier film sur Mabuse qui consacre l’entrée de nos sociétés de surveillance: Les mille yeux du docteur Mabuse. On est revenu à force de technologie (Dédale créateur du labyrinthe et des automates) aux pièges étudiés par le paganisme le plus savant.
Terminons sur le cinéma. La parole est à Céline, Maître du Voyage en Amérique :
« Alors les rêves montent dans la nuit pour aller s’embraser au mirage de la lumière qui bouge. Ce n’est pas tout à fait vivant ce qui se passe sur les écrans, il reste dedans une grande place trouble, pour les pauvres, pour les rêves et pour les morts. »
Sources principales :
INITIATION ET RÉALISATION SPIRITUELLE- Chapitre XXVIII LE MASQUE « POPULAIRE »
https://en.wikipedia.org/wiki/Debra_Paget
https://ekladata.com/BuhIzMo2QTOKHvt8wfMzuCLkSLY/Init.-Re...
http://www.dougashford.info/wordpress/wp-content/uploads/...
https://www.amazon.fr/Une-br%C3%A8ve-histoire-paganismes-...
https://www.amazon.fr/GUENON-BERNANOS-GILETS-JAUNES-Nicol...
https://www.amazon.fr/CINEMAS-JAPONAIS-ALLEMAND-VISION-MY...
https://www.amazon.fr/GOETHE-GRANDS-ESPRITS-ALLEMANDS-MOD...
17:44 Publié dans Cinéma, Film | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : cinéma, film, fritz lang, nicolas bonnal | |
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Âge d’or et fin du monde - Lectures croisées de Charles Baudelaire et Robert Montal
Âge d’or et fin du monde
Lectures croisées de Charles Baudelaire et Robert Montal
par Daniel Cologne
Robert Frickx-Montal est un écrivain polygraphe belge né à Bruxelles en 1927 et décédé dans le Brabant wallon en 1998. En 1993, il a été reçu à l’Académie royale de langue et de littérature française de Belgique. Il laisse une œuvre abondante et diversifiée qu’il a lui-même divisée en deux parties bien distinctes: les essais d’histoire et de critique littéraires (publiés sous son patronyme Robert Frickx) et les livres de fiction et de poésie (édités sous le pseudonyme de Robert Montal) (1).
Le présent article propose des lectures croisées de L’Invitation au voyage de Baudelaire et de Rupelmonde (2), un des plus beaux poèmes de Montal.
Pour le lecteur peu familier de la géographie flandrienne, précisons que Rupelmonde est une localité, connue par son chantier naval, située à l’endroit où le Rupel se jette dans l’Escaut. Le Rupel est la continuation de la Dyle. Dans celle-ci se jette la Senne, partiellement voûtée depuis 1866, mais qui traversait autrefois Bruxelles. Il n’est pas sans intérêt géopolitique de noter que la capitale belge fait originellement partie du bassin oriental de l’Escaut. Mais entrons dans le vif de notre sujet, qui relève avant tout de l’analyse littéraire.
Sa bibliographie en témoigne. Le critique littéraire Robert Frickx s’intéresse en priorité aux « poètes maudits » (Nerval, Lautréamont, Rimbaud). Dans les vers de Robert Montal retentissent tout naturellement des échos nervaliens ou rimbaldiens.
D’Aden, de Chypre ou de Java, où il avait choisi de tourner le dos à la poésie pour se consacrer au négoce, Arthur Rimbaud (3) aurait pu écrire qu’ils furent les « tréteaux de sa dernière enfance », comme le chante Robert Montal en s’adressant à la « maison des champs » où il s’est finalement éteint: son « royaume en Brabant ».
Pareil à l’éternel adolescent de Charleville, Robert Montal aurait préféré ne pas grandir :
« Vaille que vaille
dans la stupeur et l’hébétude
ballotté de classe en étude
puisant dans la sueur des livres
l’illusion qui me fait vivre. »
Le comte de Lautréamont (4) avoue « avoir reçu la vie comme une blessure ». Robert Montal évoque sa naissance sur un mode moins tragique. Certes,
« Je suis né sur le seuil
d’une époque incertaine
qui commençait à peine
à panser ses blessures
et n’osait respirer
que du bout des poumons. »
Mais le poète s’empresse d’ajouter :
« En ce temps-là pourtant
l’air sentait encore bon. »
Et ailleurs dans le même recueil L’Orme tremblé :
« En ce temps-là
les avions avaient encore des ailes
les gens ne fuyaient pas la nuit
pour regarder pourrir la terre
devant l’écran de la télé.
La vie avait l’odeur du bois brûlé
l’heure coulait en ralenti. »
La référence au « Prince d’Aquitaine » (5) atteste néanmoins combien Robert Montal recueille, dans l’héritage de Gérard de Nerval, le pessimisme prenant racine dans la hantise du temps qui passe, le doute métaphysique, un agnosticisme à peine édulcoré par le romantique sentiment de la nature.
« D’ailleurs
à mesure que mon temps diminue
je dialogue plus souvent
avec Celui
qui peut-être m’attend
Non pas le Dieu que redoutait ma mère
qu’on adore à l’église
dans le luxe et l’orfroi
qui prend au miséreux
l’obole élémentaire
qui tue le fils avant le père
mais le dieu des jardins
des vergers et des bois
qui est partout
dans chaque rose
dans la ronce et dans la rose
dans l’arrivée
dans le départ
dans la nécessité
comme dans le hasard. »
Enfant du faubourg, Robert Montal imagine un paradis champêtre d’où il n’aurait pas été complètement expulsé:
« Mais une part de moi
est restée au village
suivre la course saisonnière
des certitudes jardinières. »
À la différence de son aîné Marcel Thiry (6), Robert Montal est un sédentaire. Du nomadisme, il ne ressent que quelques timides velléités.
« Des envies de départ
me taquinaient les jambes
mais je ne sais quelle force plus grande
me retenait ici. »
Ni les rivages américains ni les mégaports du Canada ne tentent notre anti-héros qui ne se sent pas l’âme d’un aventurier et qui, même dans le miroir d’une nuit d’ivresse, ne se verrait pas corsaire nanti des incontournables œil de verre et jambe de bois.
« Je ne suis ni Surcouf
ni Gerbault ni Colomb
je n’irai pas à Vancouver
je me suis fait une raison. » (7)
Revenons au recueil intitulé Un Royaume en Brabant. Robert Montal y écrit :
« Hâte-toi, ma sœur, il sonne midi;
Si tu ne viens pas, tout est à refaire.
Ô mourir à deux, en pleine lumière,
Par le même amour, corps anéantis ! »
Ces vers rappellent irrésistiblement la première strophe de L’Invitation au voyage de Charles Baudelaire (8),
« Mon enfant, ma sœur,
Songe à la douceur
D’aller là-bas vivre ensemble.
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressembles »
ainsi qu’un vers de la fin du même texte :
« Le monde s’endort dans une chaude lumière. »
Dans son poème Rupelmonde, Robert Montal rompt avec le rêve baudelairien de l’âge d’or. Plutôt qu’à un périple paradisiaque, il convie le lecteur à une douloureuse réflexion sur la précarité de la condition humaine.
« Que sommes-nous qu’un peu de vent,
Hérissé de nos amertumes
Et résonnant comme une enclume
De notre mal d’être vivants ? »
Le décor du chantier naval scaldéen est noyé d’une pluie perpétuelle qui tombe à l’unisson du poète blessé, instable et promis à des amours éphémères.
« Il pleut toujours sur les bateaux
Que l’on construit à Rupelmonde. »
« La pluie me fredonne à mi-voix
Un air cousu de cicatrices
Où ton prénom soudain se glisse
Entre deux notes de guingois. »
Ce texte rappelle Comme à Ostende, de Jean-Roger Caussimon et Léo Ferré, où il pleut
« Comme à Ostende
Et comme partout
Et l’on se demande
Si cela vaut le coup
De vivre sa vie. »
Héritée de Marcel Thiry, l’obsession du grand Nord-Ouest canadien renaît sous la plume de Robert Montal.
« Il pleut toujours sur les bateaux
Que l’on construit à Rupelmonde
Et qui verront la fin du monde
À Vancouver ou à Rio. »
Âge d’or et fin du monde: Baudelaire et Montal les situent dans une cité portuaire, l’une imaginée:
« Vois sur ces canaux
Dormir ces vaisseaux
Dont l’humeur est vagabonde.
C’est pour assouvir
Ton moindre désir
Qu’ils viennent du bout du monde » (L’Invitation au voyage),
l’autre bien réelle, au confluent du Rupel et de l’Escaut :
« Il pleut toujours sur les bateaux
Que l’on construit au bord du fleuve
Pendant que tes désirs s’abreuvent
À Vancouver ou à Rio.
Moi je n’ai pas quitté le port
De cet amour de fin du monde
Et je mourrai à Rupelmonde
En rêvant que tu m’aimes encore. » (Rupelmonde)
Soulignons les regards croisés des deux poètes sur le double rapport homme - femme et nomadisme - sédentarité. Chez Baudelaire, la femme se laisse passivement séduire par l’invitation masculine qui dépasse d’ailleurs les limites de l’amour - eros et atteint la plus lointaine frontière de l’amour - agapè (« mon enfant », « ma sœur », « ton moindre désir »). Parvenue en terre idyllique, la femme attend les cadeaux de l’homme élargi à l’ensemble des navigateurs. Par contre, chez Montal, c’est la femme qui voyage vers les rives océaniques de l’Atlantique (Rio) ou du Pacifique (Vancouver), c’est la femme qui prend la mer pour étancher sa soif d’amour - eros (« pendant que tes désirs s’abreuvent »), tandis que l’homme reste cloué sur le quai. Rappelons-nous : le poète nous a confessé n’être ni Surcouf ni Colomb.
Montal prend le contre-pied du Baudelaire idéaliste. Mais ce dernier avait aussi une facette mélancolique, pouvant dériver jusqu’à la rage nihiliste (Pauvre Belgique) ou se complaisant en tout cas, comme Nerval, Lautréamont, Rimbaud et Verlaine, dans le spleen, le vague à l’âme, le mal de vivre. Sur ce terrain, Montal lui emboîte le pas et se révèle somme toute baudelairien.
Toutefois, dans le très beau poème Rupelmonde, Montal semble avoir perdu toute espérance en un refuge compensatoire où
« Là tout n’est qu’ordre et beauté
Luxe, calme et volupté. »
À la « volupté » se substituent les « cicatrices » d’ « un étrange couple ivre de fatigue et d’ennui ». Le « calme » cède la place au tempétueux martèlement des « amertumes ». La « beauté » s’efface derrière « les vitres lépreuses » contre lesquelles « la pluie s’est mise à crépiter ». L’« ordre » perceptible à travers l’enchantement musical de la poésie est remplacé par les « notes de guingois » et « la rumeur moqueuse du fleuve vieux comme l’amour ».
Quant au « luxe », si superbement décrit par Baudelaire, Montal n’en garde plus la moindre trace.
« Des meubles luisants
Polis par les ans
Décoreraient notre chambre.
Les plus rares fleurs
Mêlant leurs odeurs
Aux vagues senteurs de l’ambre,
Les riches plafonds,
Les miroirs profonds,
La splendeur orientale,
Tout y parlerait
À l’âme en secret
Sa douce langue natale. » (L’Invitation au voyage)
*
« Nous nous sommes aimés trois jours
Dans une chambre poussiéreuse […]
Puis nos deux spectres dessoûlés
Ont regagné la gare morte
Et l’amour a claqué sa porte
Sur notre double vanité. » (Rupelmonde)
Les « vitres lépreuses » remplacent les « miroirs profonds » et la vieillesse du fleuve moqueur ne peut plus parler aux amants le doux langage des origines. « les canaux, la ville entière / Se couvrent d’hyacinthe et d’or », écrit Charles Baudelaire.
Chez Robert Montal, la pluie et le vent balayent le port flamand et la gare déserte et silencieuse où sont « jetés » les protagonistes d’une brève rencontre sans lendemain.
« Les chants désespérés sont les plus beaux » (Alfred de Musset). C’est pourquoi Rupelmonde de Robert Montal peut être tenu pour un des textes les plus réussis de la poésie belge de langue française et pour un motif de légitime fierté au cœur du patrimoine littéraire de l’Ouest bruxellois (9).
Daniel COLOGNE
Notes:
1 : Robert Frickx - Montal a écrit les œuvres suivantes.
- Poésies :
— Chansons des jours inquiets, Bruxelles, Éditions du Nénuphar, 1948.
— Poèmes du temps et de la mort, Bruxelles, Les Cahiers de la Chaumière, 1959.
— Patience de l’Été, Bruxelles, Éditions du Verseau, 1965.
— Un Royaume en Brabant, Bruxelles, Éditions le Portulan, 1969.
— Topiques, Bruxelles, 1978.
— L’Orme tremblé, Éditions du Non-Dit, 1994.
- Romans et nouvelles :
— Fleur d’Orange, Paris, Éditions Julliard, 1958.
— La Traque, Nivelles, 1970.
— La courte paille, Paris, 1974.
— Le bon sommeil, Bruxelles, 1980.
— La Main passe, Bruxelles, Éditions du Groupe du Roman, 1988.
— Tous feux éteints, Lausanne, L’Âge d’Homme, 1992.
- Théâtre :
— L’invitation, Virton, 1975.
- Récits pour enfants :
— La boîte à musique, Bruxelles, Éditions Durendal, coll. « Roitelet », 1956.
- Critique littéraire :
— L’adolescent Rimbaud, Lyon Henneuse, 1954.
— René Ghil : du symbolisme à la poésie cosmique, Bruxelles, Éditions Labor, 1962 (thèse de doctorat ès lettre).
— Un prince d’Aquitaine ou La vie tragique de Gérard de Nerval, Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1965, (inspiré de son mémoire de licence en philologie romane sur Gérard de Nerval).
— Introduction et commentaires de Sylvie de Gérard de Nerval, Anvers, De nederlandsche Boekhandel, coll. « Voix française », 1967.
— Rimbaud, Paris, Éditions Universitaires, 1968.
— Introduction à la poésie française, Bruxelles, 1970.
— Lautréamont, Paris, 1973.
— Ionesco, Bruxelles, 1974.
— Suite nervalienne, Cologne, 1987.
— Franz Hellens ou le Temps dépassé, Bruxelles, Éditions du palais des Académies, 1992.
— Préface à Notes prises d’une lucarne - Petit théâtre aux chandelles de Franz Hellens, Bruxelles, Éditions du palais des Académies, 1992.
- Histoire littéraire :
— La littérature d’expression française, Paris, P.U.F., 1973, rééditée en 1980 en collaboration avec Robert Burniaux,
— Littérature française de Belgique, Sherbrooke, Québec, 1979.
— Lettres françaises de Belgique - Dictionnaire, tome I, « Le Roman », Gembloux, Duculot, 1988, en collaboration avec Raymond Trousson.
— Jean Muno 1924 - 1988, ouvrage collectif publié sous la direction de Robert Frickx, Lausanne, L’Âge d’Homme, 1989.
2 : Dans les citations poétiques, les mots soulignés le sont à l’initiative de l’auteur de ces lignes.
RUPELMONDE
Il pleut toujours sur les bateaux
Que l’on construit à Rupelmonde
Et qui verront la fin du monde
À Vancouver ou à Rio,
La pluie me fredonne à mi-voix
Un air cousu de cicatrices
Où ton prénom soudain se glisse
Entre deux notes de guingois.
Le train nouait l’aube à la nuit
D’un long fil lumineux et souple;
Nous formions un étrange couple,
Ivre de fatigue et d’ennui.
Le petit jour nous a jetés
Dans une gare silencieuse
Et contre les vitres lépreuses
La pluie s’est mise à crépiter.
Il pleut toujours sur les bateaux
Que l’on construit à Rupelmonde
Et qui verront la fin du monde
À Vancouver ou à Rio;
Que sommes-nous qu’un peu de vent
hérissé de nos amertumes
Et résonnant comme une enclume
De notre mal d’être vivants ?
Nous nous sommes aimés trois jours
Dans une chambre poussiéreuse
Pleine de la rumeur moqueuse
Du fleuve vieux comme l’amour,
Puis nos deux spectres dessoûlés
Ont regagné la gare morte
Et l’amour a claqué sa porte
Sur notre double vanité.
Il pleut toujours sur les bateaux
Que l’on construit au bord du fleuve
Pendant que tes désirs s’abreuvent
À Vancouver ou à Rio.
Moi je n’ai pas quitté le port
De cet amour de fin du monde
Et je mourrai à Rupelmonde
En rêvant que tu m’aimes encore.
3 : Arthur Rimbaud (1854 - 1891) est notamment l’auteur d’Illuminations et d’Une Saison en enfer.
4 : Isidore Ducasse, dit comte de Lautréamont, (1846 - 1870), a écrit les Chants de Maldoror (1869).
5 : Gérard de Nerval (1808 - 1855) est célèbre pour les vers que voici :
« Je suis le ténébreux, le veuf, l’inconsolé,
Le Prince d’Aquitaine à la tour abolie.
Ma seule étoile est morte et mon luth constellé
Porte le Soleil Noir de la Mélancolie. »
6 : Marcel Thiry (1897 - 1972) est l’auteur de plusieurs recueils de poèmes exaltant l’aventure et le goût des grands espaces (Toi qui pâlis au nom de Vancouver).
7 : Moins raisonnable, Philippe Clay termine ainsi sa fameuse chanson Le Corsaire :
« Alors pour oublier je bois
Jusqu’à ce que j’aie
Des jambes de verre
Et la gueule de bois. »
8 : Charles Baudelaire (1821 - 1867) est l’auteur des Fleurs du Mal. Excellent critique d’art, il a fait un désastreux séjour de deux ans (1864 - 1866) à Bruxelles et il a exhalé sa rancœur dans son dernier livre Pauvre Belgique.
9 : Cf. Daniel Cologne, « La vie et l’œuvre de Robert Frickx - Montal », in Molenbecce, n° 24, octobre 2006.
16:39 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : daniel cologne, littérature, littérature française, littérature belge, lettres, lettres françaises, lettres belges, charles baudelaire, robert frickx, robert montal | |
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vendredi, 14 mars 2025
Si Trump peut immobiliser les F-35: leur achat est-il un investissement périlleux?
Si Trump peut immobiliser les F-35: leur achat est-il un investissement périlleux?
Berlin. En 2022, lors de la première année de la guerre en Ukraine, le gouvernement allemand « feu tricolore » a décidé d'acquérir 35 chasseurs F-35 américains. En décembre 2022, la commission des finances du Bundestag a officiellement débloqué les fonds nécessaires –environ 8,3 milliards d'euros. Non seulement sur le plan économique, cet achat, dont la ministre de la Défense de l'époque, Christine Lambrecht, était responsable, a rapidement suscité des critiques. En effet, la Suisse, qui a également choisi d'acquérir les F-35, paie « seulement » 167 millions d'euros par appareil auprès du fabricant Lockheed, tandis que l'Allemagne doit débourser 286 millions.
Cependant, ce qui est plus grave, ce sont les réserves d'ordre technique concernant cet avion de chasse furtif et polyvalent de fabrication américaine: des experts, comme le spécialiste ès-sécurité de Bonn, Joachim Weber, soulignent que le risque de crash du F-35 est relativement élevé, similaire à celui du tristement célèbre « Starfighter », et que, même après 15 ans de développement, le taux d'utilisation, c’est-à-dire la disponibilité des appareils, dans les forces armées américaines n'a pas beaucoup dépassé la barre des 50 %. De nombreuses « maladies de jeunesse » de cet avion de chasse high-tech ne sont toujours pas résolues.
Il existe cependant un argument encore plus lourd contre l'achat de cet appareil américain qui s'élève à plusieurs milliards – c'est ce que les initiés appellent le « Kill Switch », soit la possibilité de mettre hors d'état de fonctionnement le F-35 par une simple pression sur un bouton. Joachim Schranzhofer, responsable de la communication du groupe d'armement allemand Hensoldt, a confié au journal Bild: « Parler de la fonction 'Kill Switch' dans le F-35 n'est pas qu'une rumeur. C'est techniquement très simple via le système de planification des missions, et, si ce système est désactivé, cet avion reste alors cloué au sol ».
Les inquiétudes, quant à cette possibilité, ont été suscitées par le député français du PPE, ancien chef des services de renseignement militaires français, Christophe Gomart, qui, en faisant référence au « Kill Switch », a logiquement considéré l'indépendance européenne comme limitée; car les États-Unis se réservent le contrôle des systèmes centraux de leurs armes: les pays disposant d'équipements d'origine américaine ne pourraient éventuellement pas les utiliser sans l'approbation du ministère américain de la Défense.
Il n'est pas surprenant que le « Kill Switch » soit de nouveau discuté précisément en ce moment. En effet, le président américain Donald Trump, qui impose aux Européens le virage radical de la politique étrangère américaine, aurait ainsi un atout précieux face aux Européens réticents. Les premiers commencent d'ores et déjà à avoir des sueurs froides.
C'est ainsi que l'ancien directeur de la Conférence de Munich sur la sécurité, Wolfgang Ischinger, a envisagé lors d'une conversation avec le journal Bild une éventuelle annulation de l'achat des F-35, lequel s'élève à plusieurs milliards: « Si l'on craint que les États-Unis ne fassent avec les F-35 allemands à venir la même chose qu'avec ceux qui ont été engagés sur le front en Ukraine, alors on pourrait envisager une résiliation de contrat. »
En principe, la Luftwaffe devait recevoir les premiers F-35 dès 2026. À la lumière des développements actuels, cela n'est absolument plus sûr (rk).
Source: Zu erst, März 2025.
15:27 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Défense, Militaria | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : f-35, aviation, allemagne, forces aériennes, europe, affaires européennes, défense, armement, militaria | |
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Allemagne : élections aux temps décisifs
Allemagne: élections aux temps décisifs
Enric Ravello Barber
Source: https://euro-sinergias.blogspot.com/2025/03/alemania-elec...
Les élections législatives allemandes, d'une importance capitale, ont donné le résultat que les sondages annonçaient, y compris l'ascension des néo-communistes woke de Die Linke, qui sont passés en quelques semaines d'une absence au Bundestag à une représentation significative avec 8,8 %, soit pratiquement le double de ses résultats précédents.
Ces élections étaient d'une importance majeure car elles définissent l'avenir politique de ce qui reste la première puissance de l'UE. On savait que les Allemands allaient punir la gestion pusillanime du chancelier sortant Olaf Scholz de la SPD, et qu'un nouveau gouvernement allait diriger l'Allemagne pendant les quatre prochaines années.
Les deux clés de ces élections sont: le retour de la CDU/CSU au pouvoir après l'effondrement social-démocrate et le résultat historique obtenu par les nationalistes de l'AfD, qui atteignent 20,8% des suffrages.
Résultats par partis
CDU/CSU : c'est le vainqueur clair des élections avec 28,6% (+4,4%), bien qu'il soit légèrement en dessous des 30% annoncés dans plusieurs sondages.
L'AfD, avec 20,8% (+10,4 %), est le parti qui connaît la plus forte croissance, doublant ses voix par rapport au résultat d'il y a quatre ans. Ce grand résultat le place comme le deuxième parti d'Allemagne, ce qui constitue un tournant historique, rompt avec un demi-siècle de tendance où la CDU/CSU et la SPD se disputaient alternativement la première et la deuxième place.
La SPD, avec 16,4%, est le grand perdant des élections, avec 9,3% des voix pour devenir le troisième parti d'Allemagne.
Les Verts atteignent 11,6%, malgré une baisse de 3,1%, réussissant à se maintenir malgré le profond essoufflement de leur participation dans la coalition gouvernementale sortante et les positions bellicistes adoptées par leur ministre des Affaires étrangères, Annalena Baerbock.
Die Linke 8,8% est le "deuxième gagnant moral" des élections, doublant presque leur résultat précédent (+3,9%) ; quelques semaines avant les élections, les sondages leur donnaient un petit 4%, ce qui aurait signifié une force extra-parlementaire et initié le chemin vers la marginalité et l'insignifiance politique. Le résultat les confirme comme une référence importante pour la gauche, d'autant plus que leur concurrent dans ce spectre politique, le BSW, se retrouve hors du Parlement.
Le BSW s'est cependant rapprocher de la barre fatidique des 5%; à 3 centièmes de pourcent près, ce nouveau parti aurait pu envoyer des représentants, pour la première fois, dans la chambre fédérale allemande. Son 4,97% pourrait marquer un tournant à la baisse pour cette formation de gauche critique vis-à-vis de l'immigration, qui devra survivre en tant que force extra-parlementaire pendant quatre ans. Sa présence dans les parlements régionaux à l'est du pays constitue son possible radeau de sauvetage.
La FPD obtient 4,3% et est ainsi le "deuxième perdant" des élections, baissant de 7,1% par rapport à 2021, et se retrouvant désormais hors du Parlement. Les libéraux paient très cher leur participation anodine dans le gouvernement de coalition sortant. Leur leader abandonne la politique et le parti entre dans une dérive qui pourrait mener à sa disparition de la scène politique.
Réalités géographiques et sociologiques
Pour comprendre le sens de ces élections et surtout pour connaître les constantes sociologiques allemandes, il est important de prendre en compte les données suivantes:
L'AfD est le premier parti dans l'est de l'Allemagne et gagne dans tous les Länder de l'ancienne RDA avec des pourcentages de vote très élevés.
Saxe, 42,9 % (+17,2)
Thuringe, 38,6 % (+14,6)
Saxe-Anhalt, 37,4 % (+19,6)
Mecklembourg-Poméranie, 35,3 % (+17,3)
Brandebourg, 32,5 % (+14,4 %)
Il est nécessaire d'ajouter que, dans deux Länder occidentaux, l'AfD a dépassé la barre des 20%.
Sarre, 21,6 % (+11,5)
Rhénanie-Palatinat, 20,1 % (+10,5 %)
Des résultats qui contrastent avec ceux de la ville de Berlin, où Die Linke est la force la plus votée avec 19,9% et où l'AfD occupe seulement la cinquième place avec 15,1%.
Dans l'Allemagne occidentale, la prédominance est clairement en faveur de la CDU/CSU.
Plus que significatif est la comparaison du vote des jeunes femmes urbaines...
Die Linke 34 %
Les Verts 22 %
SPD 12 %
AfD 9 %
CDU 9 %
...avec le vote des hommes âgés de zones rurales :
CDU 42 %
AfD 18 %
SPD 18 %
Verts 8 %
Die Linke 3 %
Une comparaison qui parle d'elle-même et qui doit être prise en compte par les équipes électorales de l'AfD.
L'AfD se consolide sans aucun doute comme le premier parti des travailleurs allemands, atteignant 37% des voix ouvrières.
Quant au vote musulman, il s'est réparti comme suit :
29 % Die Linke.
28 % SPD.
16 % BSW.
12 % CDU.
6 % AfD.
4 % Les Verts.
Sans aucun doute, un élément d'une importance sociologique énorme a été le vote des retraités. Leur mobilisation et leur soutien massif à des partis traditionnels (CDU/CSU et SPD) ont été déterminants pour empêcher l'AfD de s'approcher des 25% de voix, un pourcentage qui aurait radicalement changé le paysage politique. Avec une telle représentation, l'AfD aurait pu bloquer constamment les initiatives législatives du Bundestag.
Les 20 % de l'AfD. Musk ne donne pas de voix
20,8% est sans aucun doute un résultat spectaculaire, mais qui laisse un léger goût d'insatisfaction parmi les dirigeants et sympathisants de l'AfD. 20% était le pourcentage donné par les sondages, il y a des mois. L'arrivée de Trump à la Maison Blanche, l'intervention “en ligne” d'Elon Musk lors d'un événement de campagne et une interview d'Alice Weidel se distanciant des positions les plus controversées du parti, ont fait penser que cela pourrait donner un important coup de pouce électoral à la formation nationaliste. Ce ne fut pas le cas; de plus, depuis l'intervention de Musk dans sa campagne, l'AfD a chuté de quelques dixièmes dans les intentions de vote.
La réaction de Trump aux résultats électoraux, se félicitant de la victoire d'un parti conservateur (CDU), démontre sa méconnaissance de la politique allemande et ce que cela importe peu à son “allié” présidentiel américain.
L'AfD doit prendre soin de ses relations avec la nouvelle administration de Washington. Trump a déjà annoncé l'imposition de droits de douane de 25% sur tous les produits européens, y compris les automobiles, un coup dur pour le principal secteur exportateur allemand et le moteur économique du pays. Si l'AfD veut se placer comme le porte-parole de ceux qui nuisent à l'économie et aux travailleurs allemands, les conséquences électorales sont plus que prévisibles.
Merz, l'anti-Merkel ?
Les résultats électoraux font du leader de la CDU/CSU, Friedrich Merz, le nouveau chancelier allemand virtuel. Pour y parvenir, il devra simplement remettre en place une "grande coalition" avec la SPD.
Merz représente l'aile droite et conservatrice de la CDU. Son retour au sein du parti et dans le premier plan de la politique, qu'il avait quitté en raison de désaccords avec Angela Merkel, signifie un tournant à droite de la CDU sur des thèmes clés, y compris un changement dans la politique d'asile initiée par Merkel, que Merz a qualifiée de catastrophique. De nombreux commentateurs s'accordent à définir Merz comme un anti-Merkel.
Ses premières déclarations ont été claires concernant le besoin de récupérer la puissance économique, diplomatique et militaire de l'Allemagne, allant jusqu'à envisager la possibilité d'une défense nucléaire pour l'Allemagne. Dans ce sens, il s'est exprimé clairement en faveur d'une émancipation européenne vis-à-vis des États-Unis, pour laquelle il organisera toute une série de rencontres avec d'autres dirigeants européens une fois en fonction.
Sans aucun doute, un aspect clé de ces élections et de l'évolution politique de l'Allemagne dans les années à venir est l'immigration et son impact sur la sécurité des citoyens. C'est l'argument principal qui a permis à l'AfD de se positionner comme la deuxième force politique. Les stratèges électoraux de la CDU/CSU le savaient et lors de la campagne, ils ont fait des déclarations en faveur d'un meilleur contrôle de l'immigration. Rapidement, les promesses des démocrates-chrétiens, toujours fragilisées, se sont diluées; quelques jours après les élections, Merz a "précisé" - une manière douce de le dire - toutes ses promesses électorales sur ce sujet, assurant que "personne - il parle de lui-même - n'a parlé de fermer les frontières". Ce 3 mars, l'Allemagne a subi une autre attaque indiscriminée liée à l'immigration avec deux morts et plusieurs blessés, une de plus dans une longue liste.
Si Merz, à la tête de la coalition prévisible CDU/CSU-SPD, ne parvient pas à agir avec fermeté dans les questions de l'immigration et de l'insécurité, son mandat sera fait d'une crise continue qui pourrait conduire l'AfD à gagner les prochaines élections, tant que ses positions internationales ne se confondent pas avec celles qui, dans les années à venir, attaqueront l'industrie, l'économie et la position géopolitique de l'Allemagne - et de l'Europe.
Des temps décisifs, comme disait Spengler.
NOTES:
(1) https://www.lavanguardia.com/internacional/20250224/10415188/lider-liberales-alemanes-abandona-politica.html
(2) https://www.fdesouche.com/2025/03/03/allemagne-le-vote-des-seniors-en-faveur-des-partis-traditionnels-a-ete-determinant-pour-freiner-lascension-de-lafd/
(3) https://x.com/F_Desouche/status/1893806009484718369
(4) https://www.abc.es/internacional/trump-felicita-alemania-nueva-victoria-conservadora-suyo-20250224022904-nt.html
(5) https://www.dw.com/es/trump-anuncia-aranceles-del-25-por-ciento-a-productos-de-la-ue/a-71763764
(6) https://www.lecho.be/economie-politique/europe/elections/friedrich-merz-l-anti-merkel-aux-portes-de-la-chancellerie/10589036.html
(7) https://www.swissinfo.ch/spa/merz-quiere-discutir-la-defensa-nuclear-con-las-potencias-nucleares-europeas/88911116
(8) https://cnnespanol.cnn.com/2025/02/23/mundo/resultados-elecciones-alemania-friedrich-merz-conservadores-ultraderecha-trax
(9) https://www.swissinfo.ch/spa/merz%2C-ganador-de-las-elecciones-alemanas%2C-matiza-su-pol%C3%ADtica-para-restringir-la-migraci%C3%B3n/88945979
(10) https://www.elmundo.es/internacional/2025/03/03/67c5a275e...
11:43 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : allemagne, élections allemandes, législatives allemandes 2025, europe, affaires européennes | |
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Trump gagne à Panama une guerre économique. Les armes sont inutiles
Trump gagne à Panama une guerre économique. Les armes sont inutiles
Augusto Grandi
Source: https://electomagazine.it/trump-vince-a-panama-una-guerra...
Donald Trump a déjà gagné la guerre pour le canal de Panama. Après avoir menacé d'interventions militaires et proféré d'autres idioties similaires, il a tout résolu avec un peu d'argent. Pas directement déboursé par le gouvernement, mais par un consortium dirigé par le fonds BlackRock, dont fait également partie la MSC de l’italo-suisse Aponte. Aponte, de son côté, devait se faire pardonner par Trump l'achat de nombreux navires fabriqués en Chine.
Ainsi, Pékin renonce à Panama, mais sans que cela ne lui pose trop de problèmes. Non seulement les Chinois encaissent une belle montagne d'argent pour la cession de ses ports, mais ils peuvent déjà compter sur le grand port construit au Pérou à Chancay, afin de renforcer les échanges entre l'Asie et l'Amérique latine.
Tout le monde est donc heureux. Et s'il fallait vraiment un canal pour la Chine, elle pourra toujours le construire dans un des pays prêts à recevoir des méga-financements de Pékin.
L’opération Panama est cependant importante car elle indique clairement les modalités avec lesquelles Trump envisage de rendre à nouveau les États-Unis grandioses (MAGA!). Il menace d'interventions militaires mais utilise ensuite l'arme économique. Et même le conflit avec Pékin est davantage axé sur le commerce international que sur des missiles et des soldats.
Mais cela vaut aussi pour la relation avec Moscou: asseyons-nous à une table et discutons de la manière de faire des affaires ensemble. Sur les terres rares mais aussi sur le reste.
Les seuls qui ne l’ont pas compris, ou qui font semblant de ne pas comprendre pour obéir à d'autres intérêts, ce sont les euro-pitres de Bruxelles. Prêts à détruire l'économie de toute l'Europe pour courir au réarmement. Il est vrai que cette dépense colossale ferait bouger le PIB, mais autant creuser des trous pour ensuite les remplir. Le PIB augmente et l'inutilité du projet guerrier demeure la même.
Dans un monde où les confrontations se jouent sur la puissance économique, industrielle, agricole, financière et commerciale, les euro-pitres jouent à la guerre en soustrayant des ressources à la croissance du Vieux Continent. Sont-ils vraiment stupides ? Le chancelier allemand Merz a travaillé, aux plus hauts niveaux, justement pour BlackRock, le bras armé de la finance américaine. Et son engagement à détruire l'économie européenne soulève quelques questions.
11:05 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, géo-économie, donald trump, panama, canal de panaman amérique centrale, amérique ibérique, géopolitique | |
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Et la Roumanie explose
Et la Roumanie explose
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/e-la-romania-esplode/
Que se passe-t-il en Roumanie ? La question n’est pas, loin s’en faut, anodine, même si nos médias et grands journaux ne parlent pratiquement jamais de ce qui se passe à Bucarest et dans ses environs. Ou, au mieux, ils y font allusion, comme s'il s'agissait d'un lointain pays de Clochemerles.
Et, pourtant, la Roumanie n’est pas seulement à notre porte, toute proche, mais c’est aussi un pays membre de l'UE. Et c’est là un fait que nous ne devrions jamais oublier. Parce que ce qui lui arrive peut nous aider à mieux comprendre les comportements de cette Union Européenne. Et, à proportion égale, à comprendre aussi la situation dans laquelle se trouve l’Italie.
Donc, en Roumanie, il y a eu des élections. Un vote qui fut parfaitement régulier, semble-t-il. Qui a conduit à la victoire, certaine et indiscutable, de Câlin Georgescu. Un candidat indépendant, avec une expérience politique limitée, mais un passé professionnel, en tant qu'ingénieur et expert en développement, tout à fait respectable. Une expérience professionnelle, attention, qui fut forgée également aux États-Unis et, surtout, aux Nations Unies.
Georgescu n’a jamais été communiste. Ni pro-russe. Certaines de ses déclarations – qui lui ont valu pas mal de problèmes – auraient laissé entrevoir une certaine, disons, « sympathie » pour la Garde de Fer et son ancien leader, Corneliu Zelea Codreanu.
Cependant, lorsque, en novembre 2024, il a remporté, à la surprise générale, les élections politiques, surpassant les candidats proches de l'Union Européenne, il a été immédiatement accusé d’être pro-russe. Et le résultat électoral a été, tout aussi rapidement, annulé. Par ordre explicite de la Commission Européenne.
Comment ça ? Vous trouvez cela étrange, vous tombez des nues ? Eh bien, je suis désolé, mais les choses se sont passées exactement comme cela. Les résultats électoraux ont été annulés. Les élections ont été suspendues jusqu'à nouvel ordre. Et, enfin, il y a eu assignation à résidence pour Georgescu, avec interdiction de participer à la vie politique pendant six ans.
Le tout sur ordre de Bruxelles. Ce ne sont pas des affirmations sans fondement, car plusieurs membres de la Commission Européenne en ont témoigné. Membres qui, rappelons-le, n'ont jamais été élus ni choisis par aucun peuple, bien évidemment.
Les élections ont donc été annulées et reportées sine die. Quand les Roumains se seront mis dans la tête que la démocratie n'a de valeur que si les gagnants sont des personnes redevables au pouvoir économique et politique qui se cache derrière la Commission Européenne.
Sinon… ça ne compte pas, ça s’annule, ça doit être recommencé.
Mais voilà, le diable est très doué pour faire des casseroles, mais, souvent si ce n'est toujours, il oublie les couvercles.
Et, ainsi, la Roumanie est en train d’exploser. Des manifestations de rue, réelles et massives, à Bucarest et dans toutes les villes. Des manifestations en soutien à Georgescu. Et, surtout, des revendications du droit du peuple roumain à décider de son propre destin.
C’est, en résumé, ce qui se passe à quelques centaines de kilomètres de chez nous.
Mais ne vous en faites pas… continuez à suivre les journaux télévisés qui vous racontent à quel point nous sommes démocratiques en Europe. Et combien il est agréable de vivre dans ce paradis de récits débiles.
10:50 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Politique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : politique, actualité, europe, roumanie, affaires européennes, câlin georgescu | |
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jeudi, 13 mars 2025
Ellul: la foi comme résistance à la domination de la technologie
Ellul: la foi comme résistance à la domination de la technologie
par Mauro Magatti
Source : Avvenire & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/ellul-la-fede-come-resistenza-al-dominio-della-tecnologia
Nous publions de larges extraits de l'article "Ellul, le christianisme comme religion de la liberté", écrit par le sociologue de l'Université Catholique Mauro Magatti pour le numéro 1 de 2025 de Vita e Pensiero, revue bimestrielle de l'université. L'article fait partie d'un "Focus" thématique dans lequel le philosophe Roberto Presilla réfléchit sur la question "La société technologique sans Dieu ?", l'artiste Raul Gabriel donne sa clé de lecture sur "L'IA et le destin de l'homme", tandis que le coordinateur de la revue Roberto Righetto met au centre "Teilhard de Chardin et le destin du cosmos" à 70 ans de la mort du théologien. Parmi les autres contributions, qui couvrent des domaines allant de la géopolitique à la spiritualité, une réflexion inédite en Italie du philosophe Karl Löwith sur les bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki, survenus il y a 80 ans, y est publiée.
À trente ans de sa mort, Jacques Ellul (1912-1994) – philosophe, sociologue et théologien français – demeure un point de référence non seulement pour sa réflexion critique sur la société contemporaine, mais aussi pour son témoignage d'intellectuel chrétien capable de fonder sur la foi l'idée de liberté et de résistance. C'est en effet dans la foi – vue comme un espace d'autonomie intérieure et d'ouverture transcendante que la technique ne peut atteindre – qu'Ellul voit une alternative aux tendances à l'aliénation et à l'oppression typiques des sociétés avancées. Dans une époque de passions tristes, le christianisme, pour Ellul, est un acte de résistance contre l'idéologie de la société technologique.
La technique n'est jamais un fait neutre. Au contraire, il s'agit d'un phénomène qui modifie le contexte social et culturel et, avec lui, les valeurs et les comportements sociaux. Partant de cette prémisse, Ellul centre son raisonnement sur l'idée de "société technologique" pour décrire une civilisation où la technologie devient le principe organisationnel central. La société contemporaine se caractérise en effet par son "déterminisme technique", où l'efficacité et la productivité sont les critères suprêmes de valeur, trop souvent au détriment de la dimension spirituelle.
Cette affirmation repose sur la distinction fondamentale qu'Ellul opère entre la technique – comprise comme la capacité humaine présente dès l'origine du processus d'hominisation, grâce à laquelle l'homme crée des outils pour renforcer son action – et le système technique qui se constitue seulement au cours de la modernité. En généralisant le modèle de l'usine, le "système technique" décrit cette situation dans laquelle les dispositifs individuels sont reliés à d'autres dispositifs, "devenant ainsi dépendants de l'ensemble des facteurs techniques avant d'être en rapport avec des éléments non techniques". (...)
Dans la contemporanéité, le réseau des sujets (entreprises, banques, bureaucraties, universités, associations), des dispositifs (voitures, téléphones portables, ordinateurs, cartes de crédit, appareils électroménagers) et des appareils infrastructurels (autoroutes, aéroports, bande passante, conduites électriques, codes contractuels, réseau financier) forme, bien au-delà des lieux de la sphère de la production, une configuration dans laquelle la connaissance s'organise selon une pure logique instrumentale, systémique et codifiable, sur la base de procédures standard qui rendent possible la production et l'échange entre un très grand nombre d'individus, culturellement et spatialement délocalisés (jusqu'à atteindre l'ensemble de l'espace planétaire). Un "système" qui réduit le savoir à une forme de connaissance spécialisée, à mi-chemin entre l'apprentissage opérationnel (transmissible par des langages et des procédures codifiées) et des conduites sociales de type imitateur. (...)
Ellul considère que le message biblique – vu comme un appel à la compassion, à l'amour du prochain et au détachement des valeurs matérielles – dessine une éthique de vie qui s'oppose à la logique du pouvoir, de la violence et de la technique. Dans cette perspective, Ellul se situe dans la lignée d'autres auteurs chrétiens (Bonhoeffer, Tillich, Niebuhr, Illich, Mounier, Berdjaev, Weil, Stringfellow) qui, au cours du 20ème siècle, ont développé une approche critique de la modernité non pas sur un ton nostalgique (vers un passé perdu), mais prospectif (vers un avenir encore à atteindre) à partir des ressources de liberté et d'authenticité offertes par la foi.
Protestant, Ellul attribue une place centrale à la conscience individuelle, à la lecture directe de la Bible et à la relation personnelle avec Dieu. La foi est vue comme un engagement actif et un défi à la société et à ses structures oppressives. Le christianisme est interprété comme une réponse personnelle au sentiment d'aliénation propre à la société moderne et comme un chemin vers l'authenticité. La critique d'Ellul tourne autour de la domination du matérialisme et du vide spirituel de la société contemporaine, pour proposer le christianisme comme une alternative de sens. Ellul a une vision réaliste du péché et des limites humaines et une certaine méfiance envers les idéologies du progrès et les pouvoirs mondains. C'est pourquoi il maintient une certaine distance par rapport aux institutions typiques de la modernité, à commencer par l'État, qui promettent progrès et bien-être, mais qui réduisent souvent la liberté et l'humanité. À l'instar d'Ivan Illich, il propose une vision chrétienne qui valorise la communauté, l'authenticité et la liberté individuelle.
Proche d'Emmanuel Mounier et du personnalisme, Ellul place l'homme au centre de sa pensée. Il est convaincu que le christianisme a un rôle important à jouer pour défendre la personne contre les forces impersonnelles. Le christianisme d'Ellul se distingue par sa nature radicale et contre-culturelle, centrée sur la liberté et l'authenticité de la foi. Au cœur de sa vision se trouve la réponse personnelle à Dieu. Être chrétien signifie répondre à l'appel de Dieu de manière unique et irremplaçable, en s'engageant dans une vie d'amour et de service. Cela exige du courage et de l'authenticité, car cela implique d'aller à contre-courant des valeurs dominantes. Ellul croit à l'importance de la responsabilité individuelle, voyant la liberté comme un bien rare et précieux. Chaque personne a le devoir de prendre position, même à travers de petits actes de résistance.
Son éthique n'est pas fondée sur le succès ou l'efficacité, mais sur la fidélité à sa propre conscience et à sa propre foi. Le christianisme n'est pas une religion conformiste ou institutionnelle, mais une force de résistance contre les puissances mondaines, notamment contre la domination de la technologie et de la société technique (...). La liberté est un pilier du christianisme d'Ellul. Non seulement parce qu'il voit la foi comme un cheminement individuel et conscient, où chacun est appelé à prendre position et à exercer sa propre conscience, mais aussi parce que cette liberté – qui rend toujours vigilant face aux normes imposées par la société ou par les institutions religieuses – (...) touche les cordes fondamentales de la sensibilité moderne. Pour Ellul, le christianisme retrouvera sa capacité à parler au cœur de l'homme et à la société toute entière lorsqu'il sera capable de se concevoir, dans l'esprit de l'Évangile, comme une "religion de la liberté".
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L'hydre globaliste: pourquoi Macron et Starmer sont les réelles menaces
L'hydre globaliste: pourquoi Macron et Starmer sont les réelles menaces
Alexander Douguine
Revenons au grand discours de Trump du 5 mars 2025. Désormais, il ne s'agira plus seulement de politique mais d'idéologie. De nouvelles valeurs (traditionnelles et américaines aux Etats-Unis), d'une nouvelle loi, d'une nouvelle économie, d'une nouvelle géopolitique, d'une nouvelle approche de l'administration, d'une nouvelle politique tarifaire - d'une Nouvelle Amérique. D'un Âge d'or pour certains, pour d'autres la fin de (leur) monde.
Les États-Unis globalistes libéraux sont officiellement annulés. Les globalistes ont été virés.
Les Démocrates ne sont qu'une bande de pervers. Rien d'autre. Ils relèvent d'une clinique psychiatrique où ils pourront guérir leur maladie mentale. Certains sont des criminels, certains sont des corrompus, certains sont juste stupides mais tous profondément pervertis. Les Américains méritent un nouveau Parti Démocrate ou aucun parti.
Une Amérique saine n'a pas besoin d'une élite folle.
Macron et Starmer sont aujourd'hui nos pires ennemis. Ils représentent deux têtes de l'hydre globaliste. Il vaudrait mieux les couper complètement. Ils sont des exposants de la conspiration rose.
Zelenski est un mal mineur, juste un idiot accro aux drogues. Macron et Starmer sont le vrai problème. Tous deux sont haïs par leurs propres peuples, tous deux sont entièrement dévoués au programme globaliste des gauches libérales. Tous deux sont très rusés. Ce sont de vrais serpents. Nous devons prendre garde.
Cette saison, les reptiliens virent au rose.
Avec le wokisme, ils nous ont diffamés, diabolisés, marginalisés, annulés, tués pour toutes les valeurs et idéaux auxquels nous avons cru et croyons ; maintenant c'est notre tour - tous leurs symboles, concepts et "idéaux" doivent être traités de la même manière. Zéro tolérance à l'égard des promoteurs de péchés et de perversions.
Les peuples chrétiens doivent rester chrétiens. Il n'y a aucune raison de trahir le Christ en suivant les courants du temps. Le Christ est éternel. Le Grand Carême a commencé. Rendons au Seigneur notre dette. Purifions la terre de ceux qui Le haïssent. Mettre tout en progrès, c'est renier Dieu.
Hier, des globalistes libéraux ont tenté de déstabiliser la situation dans le parlement serbe. Les restes du réseau USAID et des structures de Soros continuent de travailler pour saper et saboter la Révolution Conservatrice. Ils sont particulièrement actifs en Europe.
La logique des globalistes est transparente. La Serbie est du côté des valeurs traditionnelles et plaide pour la paix en Ukraine, tout comme la Hongrie et la Slovaquie. Une alliance Euro-trumpiste potentielle se forme. La Serbie s'y intègre naturellement. Comme l'Italie. Donc, les globalistes sont inquiets.
Il en va de même pour la République serbe de Bosnie. Milorad Dodik est en conflit avec l'administration euro-globaliste et choisit Trump et la Russie à la place. Il est sous attaque et n'a d'autre solution que de rejoindre la Serbie.
La plupart des États et mouvements traditionalistes et populistes dans l'UE sont à la fois pro-MAGA et pro-russes. Avec des proportions différentes. Mais tous déterminés à être pro-paix.
La France a déclaré la guerre à la Russie. Il y avait déjà eu quelque chose de ce genre dans notre histoire. Conclusion logique: des cosaques ont campé dans les rues de Paris.
Prophétie auto-réalisatrice chez les tenants du globalisme. La Russie est une menace. Elle nous attaquera, fera la guerre avec nous. Mais la Russie n'a pas l'intention de le faire. Donc on décide: si la Russie ne nous attaque pas, attaquons-la d'abord. Elle répondra, et la vérification des faits est faite: la Russie nous attaque. L'Ukraine était là pour cela. Maintenant Macron répète l'antienne.
Macron a été considéré comme le remplaçant du leader du monde globaliste libéral de gauche en lieu et place du président américain pendant le premier mandat de Trump. Cela ne s'est pas produit de 2016 à 2020. Nous assistons dès lors à la deuxième tentative.
Macron devient l'un de ces reptiliens roses.
Avant : la Sainte-Croix était persécutée, les perversions louées. Maintenant: la Sainte-Croix est à nouveau vénérée, le Carême est de retour, les perversions sont blâmées comme des péchés. Entre maintenant et alors, nous avons l'abîme. En un peu plus d'un mois. Comment cela peut-il être possible ?
Le conflit en Ukraine est une guerre par procuration entre les États-Unis et la Russie, a reconnu le secrétaire d'État américain Marco Rubio.
« Il a été très clair depuis le début que le président Trump considère cela comme un conflit prolongé, désormais en phase de stagnation. Et franchement, c'est une guerre par procuration entre des puissances nucléaires: d'un côté, les États-Unis qui aident l'Ukraine et, de l'autre côté, la Russie, et cela doit cesser », a déclaré Rubio dans une interview avec Fox.
Nous avons assisté à une guerre par procuration, lancée par les globalistes et des ennemis radicaux de Trump et de l'Amérique de Trump. Cette guerre est un piège dangereux pour Trump, elle a été provoquée afin de réduire sa liberté de réformer le pays.
Le scénario des globalistes pour diaboliser leurs ennemis est depuis longtemps standardisé: il se déroule en affirmant deux choses à la fois - x ou y est une menace mondiale et en même temps il est un incapable, un marginal, une non-personne, un rien. C'est ainsi qu'ils présentent la Russie, Trump ou moi personnellement. L'absence de logique rudimentaire ne les dérange pas.
Soit on est puissant et dangereux, soit on est faible, marginal, pitoyable, un rien absolu. La logique nous oblige à choisir quand nous cherchons le bon adjectif. Nous ne sommes pas des libéraux. Ces derniers sont totalement immunisés contre toute logique. Ce sont vraiment des abrutis, des ensauvagés.
13:58 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, alexandre douguine | |
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Migration et Guerre
Migration et Guerre
Franz Ferdinand
Source: https://www.unser-mitteleuropa.com/161542
Chaque personne sensée se demande pourquoi l'UE désire si ardemment faire entrer autant de migrants en Europe.
Le gouvernement autrichien souhaite désormais au moins mettre un arrêt à la réunification familiale, ce qui pourrait toutefois entraîner un conflit avec l'UE. Il se peut que la situation de détresse dans le système éducatif et de santé ne soit pas acceptée par l'UE, et il est déjà bien connu que le gouvernement "feu tricolore" actuel, composé par les perdants des dernières élections, n'est pas prêt à s'opposer à l'UE.
Si l'on est un citoyen de l'UE averti, on sait bien que derrière ces discours sur les droits de l'homme se cachent d'autres motivations dont on ne veut pas parler ouvertement.
L'une des raisons en est certainement la démographie catastrophique dans nos sociétés « démocratiques » occidentales. Après avoir persuadé le sexe féminin, par le biais d'une propagande insensée, de ne pas avoir d'enfants, l'Allemagne (et cela s'applique en principe à tous les États de l'UE) risque d'entrer en agonie. La fertilité était de 1,57 enfant par femme en 2018. Entre 2011 et 2018, le taux de natalité des femmes allemandes a augmenté de 1,34 à 1,45, tandis que celui des femmes étrangères est passé de 1,82 à 2,12.
La situation est particulièrement dramatique pour les actifs:
Il y a actuellement environ 46 millions de travailleurs en Allemagne, mais seulement 27 millions d'entre eux apportent une contribution nette au système social allemand. Parmi ces 27 millions, 12 millions travaillent dans la fonction publique. Il ne reste donc que 15 millions de personnes pour soutenir l'ensemble du système social en Allemagne. Ce nombre diminue continuellement en raison de l'émigration et des départs à la retraite. En particulier, les baby-boomers partent maintenant à la retraite, et il est bien connu qu'ils ont eu peu d'enfants. On craint que le système social allemand ne s'effondre dans les 10 à 15 prochaines années.
En pratique, cela signifie que les banques centrales doivent imprimer de l'argent pour pouvoir respecter les obligations légales. Cela conduit, en dernier recours, à l'hyperinflation et à l'effondrement du système monétaire, ce qui signifierait également la fin de cette malheureuse UE.
L'ancien gouvernement a adopté, contrairement à ses promesses électorales, un fonds spécial de 900 milliards (qui sont des dettes). Ce qui est particulièrement piquant, c'est que l'ancien gouvernement doit encore faire passer cette absurdité ! La dette publique devrait augmenter dans les dix prochaines années, passant de 60 à 80-100 %.
Si les pensions et les minima sociaux ne peuvent pas être financés, il y aura alors création de nouveaux « fonds spéciaux ».
Apparemment, l'idée était (et cela est constamment affirmé dans la propagande absurde assénée à notre population) de compenser la faible fertilité par l'immigration. Cependant, cette immigration ne conduit pas à plus de revenus pour l'État, mais à plus de dépenses pour toutes les personnes entrantes qui ne peuvent pas être intégrées dans le processus de travail pour diverses raisons.
Au vu de l'hystérie de guerre toujours croissante en Allemagne, cette immigration de personnes principalement masculines prend une tout autre signification:
Le dernier recours des élites, dont la politique à échoué, est de fomenter la guerre, grâce à quoi on peut faire porter son propre échec à quelqu'un d'autre. Actuellement, le conflit en Ukraine s'avère être une opportunité, qu'ont orchestrée les élites occidentales elles-mêmes. Trump l'a clairement reconnu entre-temps !
Que se passerait-il si l'on considère les migrants comme de la chair à canon pour une future guerre contre la Russie ? On se souvient que le tsunami migratoire a commencé en 2015, un an après le coup d'État de Maïdan, qui a initié les conditions pour mener l'Europe vers une guerre avec la Russie.
Les responsables savaient déjà à l'époque qu'on ne pourrait jamais mener une guerre contre la Russie avec nos armées « woke » et contaminées par les idéologèmes LGBTQ. Les soldats allemands découvriraient en masse qu'ils sont en réalité des femmes, ce qui les porterait à révoquer les engagements qu'ils ont pris. De plus, par le passé, de nombreux membres de la Bundeswehr ont tenté de se soustraire à leurs engagements en se déclarant « malades », après avoir constaté que servir dans la Bundeswehr n'était en rien « facile » et pouvait conduire à une guerre conventionnelle ! Bien que la Bundeswehr ait augmenté ces dernières années d'environ 9000 personnes pour atteindre environ 183.000 soldats (et soldates), cela ne sera cependant pas suffisant pour commencer une guerre contre la Russie.
D'ici 2031, la Bundeswehr doit croître pour atteindre le chiffre de 203.000 soldats. Il n'est pas clair comment cela sera réalisé, et pour une guerre contre la Russie, cela reste largement insuffisant.
Actuellement, il y a 1,35 million de personnes en Allemagne en provenance des zones de conflit, Irak, Afghanistan et Syrie. Ces personnes sont habituées à la guerre et n'ont pas besoin d'un accompagnement psychologique après chaque impact de grenade. Avec des incitations adéquates, on peut supposer qu'un pourcentage élevé d'entre eux serait prêt à servir dans la Bundeswehr. De plus, une telle offre constituerait un facteur d'attractivité supplémentaire pour les « réfugiés ». La formation des recrues n'est pas non plus aussi compliquée que celle des spécialistes en informatique. Peut-être verrons-nous bientôt une légion étrangère allemande?
12:55 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : actualité, allemagne, europe, affaires européennes, bundeswehr, armée, guerre, migrants | |
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Trump envisage de « renoncer à la direction de l'OTAN » et insiste pour que le Royaume-Uni et la France prennent plus de responsabilités
Trump envisage de « renoncer à la direction de l'OTAN » et insiste pour que le Royaume-Uni et la France prennent plus de responsabilités
Source: https://dissident.one/trump-overweegt-het-leiderschap-van...
Donald Trump envisage de se départir de la direction de l'OTAN, après avoir insisté pour que les alliés européens prennent plus de responsabilités pour la sécurité du continent, rapporte le Mail.
Les États-Unis ont maintenu leur position de leader depuis la création de l'alliance défensive mise sur pied dans la foulée de la Seconde Guerre mondiale. Depuis lors, le Commandant suprême des forces alliées en Europe a toujours été un général américain de haut rang.
Mais si l'on prend en considération l'objectif actuel des États-Unis, qui veulent que les alliés européens assument plus de responsabilités pour la sécurité de l'Europe, il faut s'attendre également à ce qu'un général britannique ou français prenne bientôt cette position.
Cette hypothèse a été émise après que le président américain a stupéfié ses alliés occidentaux en instaurant une interruption « temporaire » de la livraison d'une aide militaire américaine essentielle pour l'Ukraine, après une dispute historique avec Volodymyr Zelensky au Bureau ovale la semaine dernière.
Le président Trump a averti lundi soir qu'il « ne tolérerait plus longtemps » le leader ukrainien, alors que la relation entre les deux se détériorait toujours davantage après deux semaines de commentaires réciproques.
Quelques heures plus tard, la Maison Blanche a annoncé que l'aide était en cours de « révision » pour « s'assurer qu'elle contribue à une solution ». Cela a conduit à des avertissements selon lesquels, s'il n'y avait pas de changement, l'approvisionnement essentiel en armes américaines pour l'Ukraine serait épuisé d'ici l'été.
Mais mardi, Zelensky a présenté des excuses à Trump après que le Premier ministre Keir Starmer l'a averti qu'il devait restaurer les relations pour sauver son pays.
Dans une intervention conciliatrice, après que la Maison Blanche a annoncé un gel de l'aide militaire à Kiev, le président ukrainien a déclaré qu'il « apprécie vraiment » le soutien des États-Unis et qu'il est « prêt à travailler sous la forte direction du président Trump pour parvenir à une paix durable ».
Il a qualifié la stupéfiante querelle avec le président Trump à la Maison Blanche la semaine dernière de « regrettable ».
Et il a révélé que les dirigeants travaillent sur un accord de paix qui pourrait commencer par « un cessez-le-feu dans les airs… et immédiatement après, par un cessez-le-feu en mer » si la Russie est prête à suivre.
Des sources diplomatiques ont rapporté que Sir Keir et Emmanuel Macron sont prêts à se rendre à Washington la semaine prochaine avec le président Zelensky pour présenter à Trump un front commun sur ce plan.
Trump était en colère après l'avertissement du président Zelensky le week-end dernier selon lequel un accord pour mettre fin à la guerre est « encore très, très loin ».
Dans une déclaration sur X, Zelensky a déclaré qu'il était « prêt à travailler rapidement pour mettre fin à la guerre » et qu'il était prêt à signer un accord permettant aux entreprises américaines d'exploiter les réserves ukrainiennes de minéraux rares « à tout moment ».
11:32 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique internationale, donald trump, europe, ukraine, affaires européennes | |
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Les derniers instants de la guerre hybride selon Sergueï Glaziev
Les derniers instants de la guerre hybride selon Sergueï Glaziev
Markku Siira
Source: https://markkusiira.com/2025/03/06/sergei-glazjev-ja-hybr...
Les structures mondiales se fissurent. Le rêve de l'Occident d'une hégémonie unipolaire s'effondre, et l'évidente montée de l'Est est quelque chose que le consommateur des grands médias refuse même de voir. Sergueï Glaziev, économiste et homme politique russe, déclare que les derniers moments de la guerre hybride ont commencé. La tentative de maintenir d'anciennes structures hégémoniques ne fait qu'aggraver la situation, alors qu'un nouvel ordre est inévitablement sur le point d'émerger.
« La transition a commencé avec la perestroïka de l'Union soviétique et se termine par la transformation équivalente des États-Unis – l'effondrement d'une puissance mondiale vers l'effondrement d'une autre. Un nouvel ordre économique s'établit comme un pôle bipolaire en Asie de l'Est et du Sud », affirme Glaziev, sans se soucier des objections des atlantistes.
Selon lui, la direction actuelle des États-Unis a abandonné la stratégie défaillante de Zbigniew Brzezinski, que l'administration précédente a poursuivie. L'objectif du plan en cinq étapes était de « créer un régime russophobe en Ukraine, de l'entrainer dans un conflit avec la Russie, de séparer l'Europe de la Russie, de renverser le gouvernement de Poutine par une révolution de couleur, d'attaquer l'Iran et finalement d'isoler la Chine ».
Bien que les deux premières étapes aient été réalisées, le plan a échoué à la troisième étape. Glaziev souligne que les dirigeants occidentaux « ont sous-estimé la capacité du peuple russe à s'unir derrière son gouvernement face à une menace extérieure ainsi que les lois de développement économique à long terme ».
« La crise financière de 2008 a déclenché la transition vers une nouvelle technologie et un nouveau système économique qui se stabilisera cette année », déclare Glaziev. « Le centre de l'économie mondiale a déménagé en Asie de l'Est et du Sud. L'Occident ne dicte plus la direction ; son hégémonie de cinq cents ans touche à sa fin. »
Cette mutation suit un schéma historique: tout comme les périodes de capital accumulé de l'Espagne, des Pays-Bas et de la Grande-Bretagne ont pris fin, l'ère des États-Unis est maintenant révolue, et l'heure de l'Asie est arrivée. Selon Glaziev, l'actuelle administration américaine le reconnaît, c'est pourquoi elle se retire de la guerre hybride mondiale lancée sous Obama (je pense que cette vue nécessite des preuves supplémentaires pour l'appuyer).
Glaziev critique sévèrement les dirigeants européens : « Les marionnettes de l'Europe, aveuglées par leur pensée démodée et leur attitude russophobe, ne comprennent pas cette évolution. Ils continuent la guerre contre la Russie, ce qui détruit l'Europe encore une fois. Au lieu de réinventer leur économie sur une nouvelle base technologique ou de résoudre les défis du vieillissement de la population, ils s'accrochent à leur haine de la Russie et tentent de réduire notre pays. »
Le conflit ukrainien menace, selon Glaziev, d'engloutir toute l'Europe. Les dirigeants européens affaiblissent la compétitivité de leur économie en menant une guerre contre la Russie, tandis que leurs villes se dégradent et que des cultures étrangères y modifient les sociétés. « Ils conduisent la civilisation européenne vers la destruction », avertit-il.
Glaziev croit que Trump aurait pu prévenir le chaos en Europe et accélérer la fin de la guerre, si Elon Musk avait bloqué les capacités de Starlink, ce qui aurait entraîné l'effondrement rapide des forces armées ukrainiennes. Cependant, il rappelle que les conflits attisés par la Grande-Bretagne en Europe ont toujours profité aux États-Unis, qui ont utilisé les talents et les capitaux fuyant les guerres à leur propre avantage. « Il n'est donc pas prudent de faire confiance aux États-Unis », constate le chercheur russe.
Glaziev accuse les dirigeants corrompus de l'UE de « faire partie d'une alliance autodestructrice anti-russe pour tenter de maintenir leur empire bureaucratique à flot ». La Grande-Bretagne, sortie de l'UE, incite les Européens à sacrifier leurs nations au profit du grand capital.
« La guerre hybride mondiale commencée il y a dix ans par les services de renseignement des États-Unis et de la Grande-Bretagne touche à sa fin. Nous assistons maintenant à la dernière bataille de l'État profond des pays occidentaux, qui vise la Russie pour s'emparer de ses ressources », dit-il.
Glaziev conclut : « Pour repousser cette menace, la Russie doit rassembler toutes ses ressources productives, scientifiques, techniques et spirituelles et unir la société derrière son dirigeant. »
Les affirmations de Glaziev soulèvent des questions, mais les analyses politiques individuelles se perdent souvent dans la cacophonie du cyberespace. Pendant que les États-Unis et la Russie négocient, les dirigeants européens contractent des dettes communes s'élevant à des centaines de milliards et intensifient la production d'armement. L'histoire n'attend pas: le jeu géopolitique avance inexorablement, et les contours de l'avenir se dessinent dans l'ombre.
10:38 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, guerre hybride, sergueï glaziev | |
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