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lundi, 23 septembre 2019

Nouvelles formes de guerre. Les UCAV ou drones de combat

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Nouvelles formes de guerre: les UCAV ou drones de combat

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Le remarquable article en anglais de Anthony Cordesman référencé ci-dessous pose la question de savoir si des pays tels que les Etats-Unis ont bien compris les difficultés que posent à leurs forces armées et ministères (Department) de la Défense des armes telles que les drones de combat qui ont vraisemblablement lancé les missiles ayant frappé récemment les sites pétroliers saoudiens.

Ces frappes ont été revendiquées par les « rebelles Houthis » du Nord Yémen que l'Arabie saoudite avait prétendu neutraliser. Mais beaucoup d'experts pensent que ces missiles provenaient d'un grand pays. Washington incrimine, il est vrai sans preuves décisives, l'Iran.

Ces missiles n'étaient pas de simples missiles. Ils avaient probableblement été lancés par des drones de combat passés inaperçus. Ces drones nommés unmanned combat aerial vehicle (UCAV)  peuvent avoir l'envergure d'un petit avion, mais ils peuvent être bien plus petits. Ils sont généralement contrôlés par un émetteur externe, mais ils disposeront de plus en plus de capacités d'autonomie. Celles-ci leur permettront non seulement de sélectionner seuls certains objectifs mais de choisir les trajectoires et les altitudes leur permettant d'échapper aux défenses anti-aériennes classiques, radars, artilleries et contre-missiles notamment. De plus, ils utiliseront en phase finale d'approche non seulement des relevés GPS précis mais des caméras ou système visuels analogues identifiant la cible avec une grande fiabilité. 

Aucune information n'est évidemment disponible concernant l'origine des missiles ayant atteint les champs pétroliers de l'Arabie saoudite. De rares systèmes de défense anti-aérienne sont à ce jour capables d'essayer de déjouer les attaques d'UCAV. La Russie a mentionné à cet égard un système dit 9K331-Tor-M1-SA-15 Gauntlet qu'elle avait précédemment fourni à l'Iran.

Des renseignements indiquent que, outre la Russie et l'Iran, la Corée du Nord, la Chine et sans doute d'autres pays ont mis au point des systèmes industriels capables de fabriquer des UCAV en quantité suffisante pour représenter une menace militaire. La France s'y intéresse. Les Etats-Unis disposent de drones, tels le MQ-9 Reaper, qu'ils ont vendu à la France, mais pas à une échelle suffisante, malgré un budget militaire annuel dépassant celui de tous les autres Etats réunis. Ils ont préféré construire des porte-avions d'un coût considérable, aujourd'hui sans défenses efficaces contre un UCAV bien positionné.

Le nouveau type de guerre que préfigurent les UCAV a été nommée guerre hybride ou guerre de zone grise ( gray area warfare). Elle n'entraîne pas de réponse de type « destruction mutuelle assurée » comme dans le domaine nucléaire, fut-ce avec l'utilisation d'armes nucléaires de faible intensité. Ceci dit, dans ce dernier cas, l'utilisation d'UCAV dotés de têtes nucléaires de faible intensité serait beaucoup plus efficaces qu'une nucléarisation à grande échelle.

Source

Iran, Yemen, and the Strikes on Saudi Arabia: The Changing Nature of Warfare
https://www.csis.org/analysis/iran-yemen-and-strikes-saud...

By Anthony H. Cordesman

mardi, 20 août 2019

Le citoyen-soldat, le seul système d'arme apte à restaurer la cité...

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Le citoyen-soldat, le seul système d'arme apte à restaurer la cité...
 
Entretien avec Bernard Wicht
Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Bernard Wicht à l'Académie de géopolitique de Paris dans lequel il évoque l’articulation entre puissance militaire et légitimité politique et le rôle du citoyen-soldat. Universitaire, historien des idées et spécialiste en stratégie, Bernard Wicht a récemment publié Une nouvelle Guerre de Trente Ans (Le Polémarque 2011), Europe Mad Max demain ? (Favre, 2013), L'avenir du citoyen-soldat (Le Polémarque, 2015), Citoyen-soldat 2.0 (Astrée, 2017) et Les loups et l'agneau-citoyen - Gangs militarisés, État policier et citoyens désarmés (Astrée, 2019).

L’entretien de Géostratégiques : Bernard Wicht

citsollivre3.jpgQuestion : Pourriez-vous nous expliquer pourquoi votre démarche de stratégie prospective se place le plus souvent au niveau des problématiques fondamentales de l’articulation entre puissance militaire et légitimité politique, et la question récurrente dans vos analyses du citoyen-soldat ?

Bernard Wicht : Au plus tard avec les travaux de Clausewitz, la stratégie moderne a opéré une distinction stricte entre armée / gouvernement / population. Cette dernière est alors complètement passive ; elle n’est plus un sujet mais seulement objet de protection. Cette distinction trinitaire fonctionne tant que l’Etat-nation demeure la forme d’organisation politique la plus appropriée pour faire la guerre, c’est-à-dire pour combattre un autre Etat, un ennemi extérieur commun au moyen d’armées régulières. Cette réalité est codifiée par la formule clausewitzienne, « la guerre est la poursuite de la politique par d’autres moyens ». En d’autres termes, la guerre est alors un acte politique à la disposition exclusive de l’Etat. Ce dernier est désormais pacifié à l’intérieur, toute forme de justice privée est bannie et le crime est poursuivi par la police et la justice – l’ennemi est à l’extérieur et le criminel à l’intérieur.  Mais une telle situation est aujourd’hui caduque : avec l’effondrement des nations européennes au cours de la tragédie Verdun-Auschwitz-Hiroshima et, ensuite à partir de 1945, avec le développement exponentiel de la guérilla, des guerres révolutionnaires et des mouvements de libération populaire, le peuple maoïste ou marxiste-léniniste fait son grand retour comme acteur central de la stratégie. Il importe dorénavant de l’encadrer, de lui montrer la voie de sa libération, de lui expliquer les raisons de son combat et de lui fournir le récit idéologique correspondant. Il serait faux de croire que la chute du Mur de Berlin, puis l’implosion du bloc soviétique ont mis fin à ce tournant « populaire » de la stratégie et que celle-ci peut revenir « tranquillement » au modèle clausewitzien de la guerre comme acte étatique au moyen d’armées professionnelles, voire de mercenaires (contractors, sociétés militaires privées). Daech et ses épigones, les gangs latino-américains et les milices ethniques de tout poil en ont fait malheureusement la « brillante » démonstration aux yeux du monde entier : les techniques maoïstes ou marxistes-léninistes de prises en main des populations se sont franchisées (au sens du franchising commercial), elles se sont dégagées du message révolutionnaire, elles sont au service du djihad ou tout simplement d’un contrôle des populations (des favelas, des bidons-villes, des banlieues) par la terreur. On a pu penser un temps que tout ceci ne concernait que le « Sud », que les sociétés n’ayant pas le niveau de modernisation des pays occidentaux. Avec les attentats, les fusillades et les tueries en France, au Royaume-Uni, en Belgique, en Espagne et ailleurs, il a fallu déchanter. Cette réalité a désormais franchi la Méditerranée ; elle est désormais présente chez nous en Europe occidentale, dans les banlieues des grandes métropoles et c’est la principale menace qui pèse aujourd’hui sur nous …. et sur nos enfants – l’ennemi est à l’intérieur !

Après cette longue entrée en matière, je peux répondre assez simplement à votre question en disant que le paradigme clausewitzien n’est absolument plus pertinent et qu’il est impératif d’en trouver un autre remettant au centre de la réflexion stratégique l’interface armée/cité. C’est pourquoi j’insiste tant sur l’articulation entre puissance militaire et légitimité politique et, surtout, sur ce système d’arme qu’est le citoyen-soldat parce qu’il est un acteur politique et militaire incontournable, le seul et unique apte à restaurer la cité. On le retrouve chez des auteurs aussi différents que Machiavel, Locke, Rousseau, Mirabeau ou Jean Jaurès. En ce qui me concerne, je suis plutôt machiavélien : la res publica, la liberté comme droit de participer à la gestion des affaires de la cité et le peuple en armes. Je suis convaincu que le paradigme machiavélien peut nous apporter des outils de raisonnement décisifs dans le contexte actuel. N’oublions pas que le Chancelier florentin vit une période assez semblable à la nôtre avec la lutte entre factions rivales au sein de la cité, l’importance des intérêts privés au détriment du bien commun et une importante fracture sociale entre citadins riches et paysans pauvres.

Question : Comment expliquez-vous la difficulté pour les Etats européens de canaliser par la motivation et la mobilisation, le capital guerrier des jeunes générations ?

Bernard Wicht : L’Etat-nation est en panne de cause. Le récit national est clôt ; il n’est plus en mesure de fournir les repères nécessaires pour se projeter « en avant » et, surtout, il n’est plus adapté pour opérer la distinction ami/ennemi. L’Etat ne parvient donc plus à mobiliser les énergies autour d’un projet commun. Par ailleurs, l’économiste italien Giovanni Arrighi le dit clairement : « L’Etat moderne est prisonnier des recettes qui ont fait son succès », c’est-à-dire l’Etat-providence. Mais, il ne s’agit plus de l’Etat providence au sens bismarckien, garantissant à chacun sa place dans la pyramide sociale sur le modèle des armées nationales. La révolution de 1968, les crises économiques des années 1970, la disparition de l’ennemi soviétique et la globalisation financière ont complètement ébranlé cette pyramide. Aujourd’hui, l’Etat-providence ne parvient plus à garantir « à chacun sa place » ; il n’est plus qu’un distributeur d’aides et de subventions cherchant à maintenir un semblant de stabilité sociale. Tout ceci explique que le capital guerrier des jeunes générations ne s’investit plus dans les institutions étatiques (l’armée notamment). L’historien britannique John Keegan en faisait le constat dès le début des années 1980. De nos jours, le capital guerrier des jeunes a plutôt tendance à migrer vers des activités et des groupes marginaux, là où ils retrouvent un code de valeurs, une forte discipline, la fidélité à un chef et d’autres éléments similaires de socialisation. Le phénomène de radicalisation et de départ pour le djihad en est une illustration particulièrement frappante.

Question : Pourquoi l’organisation militaire actuelle des Etats est de moins en moins adaptée à la nouvelle donne stratégique ? Et pourquoi affirmez-vous que l’émergence de nouvelles forces sociales est une rupture civilisationnelle ?

Bernard Wicht : Les différents groupes armés qui s’affirment depuis la fin du XXème siècle, représentent un modèle d’organisation politico-militaire en adéquation parfaite avec la mondialisation parce qu’ils savent 1) se brancher sur la finance globale (en particulier le trafic de drogue), 2) s’adapter à la révolution de l’information en diffusant un récit et une mobilisation des énergies via internet et les médias sociaux, 3) se déplacer furtivement en se fondant dans les flux migratoires. Face à cela, les armées régulières apparaissent comme des dinosaures d’un autre temps : elles sont incapables de fonctionner sans infrastructures lourdes (bases, aéroports, etc.), leurs chaînes de commandement sont à la fois lourdes et excessivement centralisées. Elles n’ont aucune liberté d’action au niveau stratégique. En revanche, les groupes armés bénéficient d’une flexibilité remarquable leur permettant d’agir aussi bien de manière criminelle que politique : c’est ce qu’on appelle l’hybridation de la guerre. Ainsi, un groupe armé subissant des revers sur le champ de bataille conventionnel est capable de basculer très rapidement dans la clandestinité pour entreprendre des actions terroristes. Il ne s’agit pas là d’un simple avantage tactique ou technique, mais d’une mutation en termes structurels. En effet, la formation de ces nouvelles formes d’organisation politico-militaire que sont les groupes armés, relève d’une dynamique d’ensemble à contre-pied de la mondialisation libérale : c’est la réponse-réaction des sociétés non-occidentales qui n’ont pas réussi à accrocher le train de la mondialisation – là où les structures étatiques se sont affaissées (les Etats faillis) – et qui, par réflexe darwinien de conservation, se sont retournées vers des modes d’organisation politique simplifiés et pré-étatiques aussi rustiques que la chefferie et l’appartenance à une forme de « clan » assurant protection. Cette dynamique n’est donc ni irrationnelle, ni passagère ; elle révèle une mutation de l’ordre mondial, une vague de fond. Forgés ainsi à l’aune de la survie, ces groupes armés sont les nouvelles machines de guerre à l’ère de la mondialisation, au même titre que la chevalerie a façonné le Moyen Age et que les armées révolutionnaires françaises ont façonné l’écitsollivre2.jpgpoque moderne. C’est pourquoi il est possible de parler de rupture civilisationnelle. En outre, ces nouvelles machines de guerre ne représentent pas qu’une adaptation réussie de l’outil militaire aux conditions de la mondialisation. Elles s’inscrivent dans une dialectique empire/barbares traduisant la résistance à l’ordre global.

Question : Pourquoi pensez-vous que la nouvelle forme de conflit n’est plus celle du choc classique de puissance mais bien une longue suite de conflits de basse intensité conduisant à l’effondrement progressif des sociétés européennes ?

Bernard Wicht : Selon les théories du système-monde proposées par Immanuel Wallerstein et d’autres auteurs à sa suite, les successions hégémoniques d’une grande puissance à une autre sont généralement le fruit de ce qu’ils appellent « une grande guerre systémique ». Typiquement, les guerres de la Révolution et les guerres napoléoniennes accouchent de l’hégémonie anglaise qui se maintiendra jusqu’en 1914. De même, la Première- et la Deuxième Guerre mondiale accouchent de l’hégémonie étatsunienne. Ceci présuppose cependant que le système international soit dominé par plusieurs grandes puissances en concurrence les unes avec les autres. Une telle situation disparaît au plus tard avec la désintégration du bloc soviétique. Et, si aujourd’hui la super-puissance américaine est en déclin, il n’y a aucun challenger digne de ce nom capable de disputer l’hégémonie mondiale et, par conséquent, susceptible de déclencher une guerre systémique de succession hégémonique comme l’Allemagne l’a fait en 1914. De nos jours en effet, la Chine est économiquement très dynamique, mais elle reste un nain en termes financiers et son outil militaire n’est en rien comparable à celui des Etats-Unis. C’est pourquoi, dans ces circonstances, certains historiens de la longue durée émettent l’hypothèse que la prochaine grande guerre systémique pourrait être, en fait, une longue suite de conflits de basse intensité (guérilla, terrorisme épidémique, guerres hybrides, etc.). Or cette hypothèse me paraît particulièrement plausible compte tenu de la réalité actuelle de la guerre. A titre d’exemple, depuis la guerre civile libanaise (1975-1990) le Proche- et Moyen-Orient s’est peu à peu complètement reconfiguré sous l’effet de ce type de conflits : d’anciennes puissances militaires (Syrie, Irak, Lybie) sont en pleine déconstruction tandis que de nouveaux acteurs locaux-globaux (Hezbollah, Hamas) s’affirment avec succès dans la durée ; longtemps acteur stratégique central de cette région, Israël est aujourd’hui totalement sur la défensive. A moyen terme, l’Europe risque fort de subir le même sort. Car j’interprète les actes terroristes intervenus à partir de 2015 comme des signes avant-coureur d’un phénomène semblable ; la dynamique enclenchée au sud de la Méditerranée a atteint dorénavant sa masse critique. Pour reprendre une comparaison tirée de la médecine, la tumeur cancéreuse moyen-orientale commence à diffuser ses métastases. C’est la vague de fond, la mutation à laquelle je faisais référence précédemment.

Question : Qu’est-ce que la « guerre civile moléculaire » ?

Bernard Wicht : Pour tenter de conceptualiser la menace susmentionnée à l’échelle de l’Europe, nous avons utilisé la notion de « guerre civile moléculaire » empruntée à l’essayiste allemand Hans-Magnus Enzensberger. Il me semble qu’elle est bien adaptée pour décrire la forme de violence qui touche nos sociétés, à savoir au niveau de la vie quotidienne (sur les terrasses, dans des salles de spectacle, dans des trains), en plein cœur de la foule, employée par des individus seuls ou par de très petits groupes (des fratries dans plusieurs cas) à la fois complètement atomisés dans- et en complète rupture avec le corps social : d’où la pertinence de cette notion mettant en évidence, d’une part, la dimension civile de cette nouvelle forme de guerre et, d’autre part, l’échelle moléculaire à laquelle elle se déroule. Ceci permet également de re-positionner l’équilibre de la terreur. Ce dernier se place désormais non plus au niveau étatique (équilibre militaro-nucléaire), mais à celui immédiat du citoyen qui est devenu tant la cible que l’acteur de cet affrontement. Autrement dit, le couteau, la hache ou le pistolet remplacent l’arme atomique comme outil de dissuasion : d’où l’urgence de repenser le citoyen-soldat dans ce contexte, non plus comme conscrit, mais comme système d’arme à part entière, comme la nouvelle unité militaire de la société. En ce sens, la diffusion du port d’armes et l’échelle du citoyen armé ayant une existence politique et étant acteur stratégique, redeviennent pertinentes face à la nouvelle menace C’est ce que nous nous sommes efforcés d’expliquer dans ce petit ouvrage.

Question : Du constat terrible que vous faites de la situation des sociétés européennes, ne devrions-nous pas en tirer la conclusion de la nécessité du « tout sécuritaire » ?

Bernard Wicht : Selon la doctrine classique de l’Antiquité grecque, seul l’hoplite peut restaurer la cité, c’est-à-dire dans notre cas le citoyen-soldat. Comme je l’ai dit plus haut, c’est lui le système d’arme, c’est lui le dépositaire des valeurs civiques de la communauté politique. Aujourd’hui malheureusement, l’Europe prend exactement le chemin inverse ; on assiste à une dérive pénal-carcéral de l’Etat moderne dont la principale préoccupation est précisément le désarmement de ses propres citoyens (voir la nouvelle Directive européenne à ce sujet, élaborée rappelons-le à la demande expresse de la France suite aux attentats de 2015). C’est une réaction typique, mais aussi une grossière erreur que l’on retrouve presque systématiquement lorsque l’Etat se sent menacé de l’intérieur. Plutôt que de chercher l’appui de ses concitoyens, celui-ci se centralise au point de devenir un Etat policier qui finit par s’aliéner toute la population précipitant ainsi, à terme, son propre effondrement. Le spécialiste australien de la contre-guérilla et du contre-terrorisme David Kilcullen qui a fait ses classes sur le terrain au Timor oriental puis en Irak, souligne dans un de ses derniers livres que l’Etat voulant absolument éradiquer le terrorisme, va obligatoirement détruire l’essence même de sa substance, à savoir la société civile et la démocratie. C’est aussi l’analyse que fait le politologue israélien Gil Merom dans son ouvrage, How Democracies Lose Small Wars. Signalons que l’historien français Emmanuel Todd n’est pas très éloigné de telles considérations dans son étude intitulée, Après la démocratie.

Question : Votre ouvrage ne réduit-il pas exagérément le rôle de la relation politique dans la Cité ?

Bernard Wicht : Permettez-moi une réponse que vous jugerez sans doute iconoclaste. Hormis les utopies pacifistes du type flower power considérant chaque individu comme un « petit flocon unique et merveilleux », toute forme d’organisation politique viable est généralement basée sur la relation protection contre rémunération. Hobbes est probablement le philosophe qui a le mieux décrit cette équation dans le cas de l’Etat moderne. Dans le Léviathan, il poursuit sa réflexion en rappelant toutefois que le droit à la légitime défense est un droit naturel de la personne humaine que celle-ci récupère immédiatement si l’Etat ne remplit plus son obligation de protection. Or c’est précisément la situation qui se met en place à l’heure actuelle. Le problème, à mon avis, est que le discours politique contemporain brouille complètement les cartes à ce propos : le citoyen n’est plus présenté que comme un contribuable, le peuple qui vote contre l’avis de sa classe politique est victime des sirènes du populisme, toute solution durable ne peut venir que du niveau supra-national et, last but not least, le défi sécuritaire posé par le terrorisme nécessite une limitation drastique des libertés. Répétées en boucle, ces affirmations créent un brouillard suffisamment dense pour laisser croire que la relation politique dans la cité est devenue si complexe, si délicate à gérer, que le citoyen n’est plus en mesure de la saisir et doit, par conséquent, se contenter de payer ses impôts.

Bernard Wicht (Académie de Géopolitique de Paris, 10 juillet 2018)

 

lundi, 04 février 2019

Guerra irrestricta, guerra civil molecular y guerra híbrida: tres modos de hacer la guerra en el S. XXI

Ex: http://www.elespiadigital.com

La guerra es “el más espectacular de los fenómenos sociales”, rezaba la consigna del prestigioso sociólogo y polemólogo francés Gaston Bouthoul. Mucho antes en el tiempo, el llamado “Profeta de la Guerra Estatal” Carl Von Clausewitz en su tratado “Vom Kriege” (De la Guerra) nos ilustraba acerca del gran desorden que representaba la guerra como duelo a gran escala, y la forma geométrica de tratar el reordenamiento en el caos provocado durante el fragor de la batalla.

Sebastián Tepedino

Leer: Guerra irrestricta, guerra civil molecular y guerra híbrida: tres modos de hacer la guerra en el S. XXI

jeudi, 13 décembre 2018

Pierre Chateau-Jobert: Krieger und Katechet

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Pierre Chateau-Jobert: Krieger und Katechet

Als rechts Verortete nehmen wir teil an vielfältigen Einbrüchen in die Theoriefelder der Linken. Die Theorieschwäche dieses Gegners äußert sich vornehmlich in abgestandener Phraseologie, die losgelöst von jedem „Sitz im Leben“ gedroschen wird. Reicht auch das nicht aus, den intellektuellen Bankrott zu kaschieren, geht man schnell zu einem Wild-um-sich-schlagen über, das als Ersatz für eine tragfähige Selbstvergewisserung herhalten muss.

Zu den Gebieten, auf denen die Linke sich noch im Hausrecht wähnt, da sie es vor allem in den 60er Jahren des 20. Jahrhunderts annektiert hatte, gehört der Guerillakrieg. Seit Mao und Che zu den Hausgöttern der radikalen Linken erhoben wurden, wird übersehen, dass es auch auf der rechten Seite Strategen des „kleinen Krieges“, mithin des Volkskrieges, gegeben hat. Diese weniger bekannten Figuren waren ebenso Volksbefreier, wie Ho, Mao oder Che zu sein vorgaben, nur ohne revolutionäres Schleppnetz und soziale Experimentierlust.

Zu nennen wären für die Nachkriegszeit Georgios Grivas und seine griechisch-zypriotische EOKA oder der rechte Zionist Menachem Begin und sein IRGUN ZWAI LEUMI. Dessen Erinnerungen unter dem Titel The Revolt gehörten lange zur klammheimlichen Pflichtlektüre angehender Untergrundkämpfer an den westlichen „Metropolenfronten“.

In dieser Reihe hätte auch ein bretonischer Haudegen seinen Platz, der die leidvolle Erfahrung seiner Generation wie seines Landes mit der gewaltsamen Dekolonisierung in einer Strategie der Gegenrevolution fruchtbar machen wollte. Oberst Pierre Chateau-Jobert (1912-2005) hatte aufgrund seiner militärischen Erfahrungen im Maquis (Selbstbezeichnung französischer, aber auch spanischer Partisanen) des Zweiten Weltkriegs sowie im terroristischen Abenteuer der OAS klare Vorstellungen davon, wie Guerilla von rechts auszusehen hätte und wie nicht. Er war kein bedingungsloser Parteigänger der Gewaltlosigkeit, aber ein strenger Lehrer präzise dosierter Gewaltanwendung als ultima ratio.

Er hatte sowohl von der Unbarmherzigkeit des Feindes gelernt als auch von der Stümperhaftigkeit der Kampfgefährten in der OAS. Beides verbannte er aus seiner Lehre vom modernen konterrevolutionären Volkskrieg. Das macht ihn für deutsche Leser zu einer originellen Mischung aus Carl von Clausewitz und Karl-Heinz Hoffmann. Es ist gewiss nicht ungefährlich, seine Gedanken heute wiederzugeben, gefährlicher jedoch wäre auf lange Sicht ihr vollständiges Ignorieren. Die Zeiten werden nicht friedlicher. Wer wird uns beistehen?

Der Augenzeuge

In einem Interview aus dem Jahr 1976 sagte Pierre Chateau-Jobert, dass er in der Realität des Krieges erfahren hatte, was die revolutionäre Maxime, dass der Zweck die Mittel heilige, konkret bedeute. Diese traumatische Erfahrung leitete ihn auf den Stationen seiner militärischen Laufbahn ebenso wie auf den verschlungenen Wegen des rechten Untergrundes im Frankreich der V. Republik. Es sind die Augen eines Berufsmilitärs, die ohne Scheuklappen die Voraussetzungen, Möglichkeiten und Grenzen bewaffneter Aktionen gegen die seinerzeit allgegenwärtig geglaubte kommunistische Gefahr betrachten. Leichtfertigkeit wie Defätismus sind ihm gleichermaßen zuwider.

Geboren wird Pierre Alexandre Joseph Chateau-Jobert 1912 in Morlaix, einer Kleinstadt in der Bretagne in eine konservativ-katholische Familie. Der Vater war im Ersten Weltkrieg gefallen. Die Mutter versucht, die Familie mit einem kleinen Buchladen über Wasser zu halten. Der Traum des Jungen ist es, der Marine beizutreten, doch gesundheitliche Probleme kommen dazwischen, so dass dieser Traum zerplatzt. 1934 tritt er stattdessen in das französische Heer ein. Er besucht die Artillerieschule und wird als sous-lieutenant(eine Art Fähnrich) 1940 bei einem deutschen Luftangriff schwer verwundet. Als er aus dem Koma erwacht, hat Frankreich kapituliert.

Pierre Chateau-Jobert will weiterkämpfen und gelangt zu de Gaulle nach London. Unter dem Decknamen „Conan“ kommt er nach diversen Einsätzen in Afrika (bei der Fremdenlegion) schließlich zu den Fallschirmjägern, genauer zur französischen Sektion des gerade im Aufbau befindlichen britischen SAS. Hier erlernt er erstmals die Grundlagen des verdeckten Kampfes. Er ist mittlerweile Hauptmann, als er im August 1944 über Frankreich mit dem Auftrag abspringt, zusammen mit dem örtlichen Maquis hinter den deutschen Linien für Verwirrung zu sorgen.

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Am Ende des Zweiten Weltkrieges ist er bereits Bataillonskommandeur und Dozent an der Schule für Fallschirmjäger, als der Krieg ihn wieder ruft. Freiwillig geht Chateau-Jobert nach Indochina und hat hier, wie viele seiner Offizierskameraden, ein Erweckungserlebnis, was das verstörend Neuartige des revolutionären Krieges betrifft. Frankreich zieht Lehren aus dem Debakel von Dien Bien Phu und gehört militärisch zu den Vorreitern der später sogenannten counterinsurgency, einer breit gefächerten Strategie der Aufstandsbekämpfung, welche die in Asien nachfolgenden US-GIs damals noch mit Geringschätzung zur Kenntnis nehmen.

Chateau-Jobert kehrt auf den Katheder zurück und kommt 1955 zum Generalstab nach Algerien. Noch als Mittvierziger springt er in der Suezkrise mit dem 2. Régiment de Parachutistes Coloniaux, zu dem auch ein junger Leutnant namens Jean de Brem gehört, welcher später das berühmte „Testament eines Europäers“ verfassen wird, über Port Said ab. Im Algerienkrieg kommt es für ihn wie für viele Offiziere, die auf der Grundlage ihres Eides und ihres (blinden) Vertrauens in den neuen Präsidenten Charles de Gaulle für ein französisches Algerien kämpfen zum Schwur.

Als er es wagt, während des Putsches 1961 seinen unmittelbaren militärischen Vorgesetzten für die Sache der putschenden Generäle von Algier zu gewinnen, wird er verhaftet. Oberst Pierre Chateau-Joberts Karriere in der französischen Armee ist damit beendet. Nach seiner Haftentlassung wartet er vergeblich auf eine Wiederverwendung. Die kommt von einer ganz anderen Seite, nämlich von der rechtsgerichteten Untergrundarmee OAS (Organisation de l’armée secrète), die mit Terror für die Belange der Algerienfranzosen streitet. Die Erfahrung mit dem Terrorismus und dem Agieren im Untergrund bildet die zweite wichtige Prägung im Leben des Soldaten Chateau-Jobert.

Von den Querelen innerhalb der OAS-Führung angewidert, von ihrer kriminellen Entartung abgestoßen (hier vergleichbar mit Dominique Venner), nutzt er die Zeit im Untergrund, um sich philosophisch, theologisch und politisch weiterzubilden. Er gerät dabei unter den Einfluss nationalkatholischer Kreise um den Publizisten Jean Ousset, einstiger Sekretär von Charles Maurras und Bekannter von Erzbischof Marcel Lefebvre. Frucht dieser Zusammenflüsse von Praxis und Theorie, gleichsam von Schwert und Buch, ist u.a. sein Kompendium La Confrontation Révolution/Contrerévolution, aus dem die folgenden Überlegungen stammen.

Der Exorzist  

Jeder Widerstand beginnt mit einer gesunden Doktrin. Sie liefert die unerlässliche Kampfmoral. Dies zu wiederholen, wird Chateau-Jobert nicht müde. Sie bildet gleichsam die Grundierung für alles, was folgt und ist gleichzeitig der Maßstab, an dem sich alle Aktionen zu messen haben. Widerstand ohne Doktrin entartet oder verliert nach den zu erwartenden Rückschlägen seinen Antrieb. Zu dieser Doktrin, die für den passionierten Antikommunisten Chateau-Jobert nur die christlich-abendländische sein kann, gehört die klare Identifizierung des Feindes.

Der Feind ist die Revolution und dies meint für den Autor nicht eine historisch bestimmte in einer geschichtlichen Abfolge von Revolutionen, sondern die Revolution als quasi metaphysische Größe. Die REVOLUTION, so der Oberst, sei die permanente Auflehnung gegen die gottgewollte Schöpfungsordnung. Sie allein gelte es in all ihren Verkleidungen und zeitgebundenen Erscheinungsformen aufzuspüren und zu bekämpfen. Sie ist das Prinzip des Bösen schlechthin, „une force du mal“.

Die philosophisch-theologischen Ausführungen des Autodidakten geraten im weiteren Verlauf dieses Kapitels unweigerlich in die Nähe der Mythomanie. Sein verbissener Kampf gegen diesen mehr imaginierten Feind ist von einer stark reaktionären Note durchtränkt. Die Revolution ist hier keine einzelne Doktrin, sondern die von Anbeginn der Welt subversiv wirkende Kraft des Widersachers. Chateau-Jobert verfolgt sie wie einen Top-Terroristen, analysiert sie und warnt vor ihren Schlichen. Revolution will nur ihre eigene Dauer und dazu ist ihr jedes Mittel recht. Alle Milieus stehen in der Gefahr kontaminiert zu werden, selbst die Kirche.

Die Passivität der Arglosen ist ihr ebenso Katalysator wie der hehre Idealismus der allzu Wohlgesinnten oder der Fanatismus der Überzeugungstäter. Chaos ist ihr Komposthaufen, auf dem sie gedeihen kann. Aber auch vermeintlich vernünftige Sachlichkeit kann sie voranbringen. Und so nimmt es nicht Wunder, dass Chateau-Jobert neben Marx und Mao auch de Gaulle und Roosevelt zu den „Revolutionären“ zählt.

Aus dem Gesagten ergibt sich für Chateau-Jobert die Notwendigkeit, den konterrevolutionären Widerstand metaphysisch zu verankern. Die christliche Lehre, ihre Zivilisationsform und nicht zuletzt die gottgewollte Schöpfungsordnung bilden nicht nur die Moral in diesem Kampf, sondern bestimmen auch die Mittel der Wahl. Sollte die Wahl auf die Gewalt fallen müssen, so wird sie nicht einfach von der Kette gelassen, sondern domestiziert angewandt. Nicht nur der Glaube verbietet das Gegenteil, sondern auch nüchterne strategische Überlegungen, wie noch zu zeigen sein wird.

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In der bedingungslosen Friedenssehnsucht willensschwacher Menschen kann der Soldat Chateau-Jobert nur den baldigen Sieg der Revolution ausmachen. Es geht weder ums „Gesundbeten“ noch um die Flucht in eine spirituelle Arche Noah, sobald sich der Kampf aufdrängt. Der Prediger Chateau-Jobert bleibt immer und zuvorderst Militär.

Der Kämpfer

Es muss sehr viel passieren, damit der Kampf eine bewaffnete Komponente erhält, auch dies wird vom Autor regelmäßig wiederholt. Denn eines will Chateau-Jobert um jeden Preis verhindern: Terrorismus. Niemandem, der sich dem konterrevolutionären Kampf anschließt, gesteht er das Recht zu, individuell und auf eigene Faust gewaltsam loszuschlagen. Ein solches Vorgehen zerstört mehr, als es einbringen würde und das innerhalb kürzester Zeit. Ein Neubeginn nach einer Gewaltorgie müsste buchstäblich bei null beginnen. Ebenso erteilt er Putschgelüsten eine Absage, da es hierfür besondere Bedingungen braucht, die sich nur äußerst selten einstellen. Ein Putsch ohne einen bereits verwurzelten gesellschaftlichen Rückhalt bleibt ein isoliertes Hasardeurstück.

Was Chateau-Jobert aus eigener Erfahrung vorschwebt, ist ein geschmeidiger Untergrund, der nichts mit dem klassischen Untergrund zu tun hat, der mit Decknamen und martialisch klingenden Geheimarmeen operiert. Aus seiner Aversion gegen gesonderte Namensgebungen bzw. „Taufen“ von Bewegungen wie Mitgliedern macht er keinen Hehl. Was keinen Namen hat, existiert offiziell nicht. Untergrund im Sinne Chateau-Joberts heißt nicht, dass Aktivisten von der Bildfläche verschwinden müssen, um fortan Unmengen an Energie für die Deckung von Operationen wie für die Eigensicherung aufzuwenden. Untergrund, wie er ihn versteht, ist viel eher das geschickte Einbetten von Aktivitäten in das natürliche Umfeld der Handelnden. Alles muss sich an diesem natürlichen Umfeld ausrichten, so dass Verdacht gar nicht erst aufkommt. „L’action est à mener par chacun dans son propre milieu“ („Jeder muss innerhalb seines Milieus die Aktion durchführen“).

Selbst wenn die Möglichkeit von Gewalt durchgespielt wird, dürfe dies nicht so aussehen, als beginne man mit den Vorbereitungen für einen Aufstand. Vor allem die Bewegungsfreiheit, einer der wichtigsten Freiheiten im verdeckten Kampf, darf nicht leichtfertig geopfert werden. Kontakte ergeben sich aus diesem normalen Umfeld quasi von allein und erregen keine erhöhte Aufmerksamkeit. Gleichwohl sind in der vormilitärischen Phase die Tugend größtmöglicher Verschwiegenheit und das Einüben von Disziplin ein Muss. Da Ermittler stets nach dem berühmten roten Faden suchen, der sie vom Rand in den Kern einer Gruppe führt, muss jedes Mitglied sich bewusst sein, selber solch ein roter Faden zu sein. Daher gilt: Fremde und Neugierige von außerhalb des natürlichen Beziehungsgeflechts sind auf Abstand zu halten, ohne dass gleich Geheimniskrämerei in der Luft liegt. Jeder und jede aus diesem natürlichen Netz ist aufgefordert, sich einzubringen und mit den möglichen Eskalationsstufen des Kampfes vertraut zu machen bzw. zu „akklimatisieren“.  

Aktive Geduld

Diese Phase erhält von Chateu-Jobert die treffende Bezeichnung „patience active“, die Phase der „aktiven Geduld“. Sie kann unter Umständen sehr lange dauern und ist als Grundierungsphase unverzichtbar. Die mühevolle „Kärrnerarbeit“ im natürlichen Hintergrund eines jeden ist die eigentlich wichtige Arbeit, sie darf nie unterschätzt werden.

Die heiße Phase der bewaffneten Eskalation wird niemals von den Konterrevolutionären selber ausgehen. Im Gegenteil: Sie drängt sich auf, vor allem dann, wenn letzte Hüllen fallen, wenn die Gewalt großflächig zur Herrschaft gelangt ist, immer mehr Opfer fordert, die bisherige Ordnung zum Einsturz gebracht hat und von einer revolutionär gesinnten Regierung gar selber angewandt wird. Der Konterrevolutionär nach dem Geschmack Chateau-Joberts wird diesem Kampf nicht ausweichen, wird ihn aber überlegt und weitsichtig führen. Ein Kämpfer in diesem Sinne muss immer auch zivile Kompetenzen haben (viele „Volksbefreier“ hatten sie nicht). Er muss bestrebt sein, die Unterstützung der Bevölkerung zu gewinnen und dauerhaft zu erhalten, was eine unabdingbare Voraussetzung für jeden Maquis darstellt.

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Diese Unterstützung hat er in der „Phase der aktiven Geduld“ gründlich vorbereitet und kann sich im Ernstfall auf sein lokales Umfeld verlassen. Eine Waffe werden auch dann nur wenige tragen bzw. einsetzen. Das Netz der résistants, d h. der zivilen Unterstützer, wird immer größer sein, als die Gruppe der eigentlichen combattants. Letztere tragen besondere Verantwortung als militärische Kombattanten. Ihre Auswahl unterliegt strengen Regeln, ihre Anzahl variiert von Region zu Region (im Mittel 30 auf 100 Quadratkilometer, verteilt in Gruppen von 3-6 Mann). Ihre taktische Ausrichtung ist klar offensiv, da ein Maquis nur dann angreift, wenn er auch siegen kann.

Er schlägt hart zu, zieht sich zurück und unterlässt dabei jede Art von Repressalien. In solcherart Krieg wird nicht überall gekämpft werden müssen und nicht überall mit gleicher Intensität. Idealerweise bringen die Mitglieder solcher Einheiten militärische Erfahrung mit und sind bereit, die Kampfhandlungen einzustellen und die Gruppe aufzulösen, wenn es gefordert wird. Gestaltet sich der Kampf als konventioneller Krieg, werden die Partisanen in reguläre Armeeeinheiten der konterrevolutionären Partei überführt. (Ähnlich de Gaulle, der bei der Libération keine Irregulären an seiner Seite duldete).

Die Frage nach einem zentralen Kommando bleibt jedoch offen. Chateau-Jobert widerstrebt es, seiner Losung getreu, Systematisierungen oder Organigramme aufzustellen und jedes Detail akribisch zu beleuchten. Vieles verbleibt in der Entscheidung vor Ort. Der Partisan ist eine lokale Erscheinung und findet seine Unterstellungen wie seine Handlungsmöglichkeiten innerhalb des zuvor beschriebenen natürlichen Umfelds, aus dem er hervorgeht. Bindende Richtschnur bleibt in jedem Fall die Doktrin, der jeder wahre Konterrevolutionär wie einem Oberbefehlshaber zu folgen hat.

Ausblick: der erste Schuss

Am sogenannten Fulda Gap, der geografischen Pfeilspitze des Warschauer Paktes in Osthessen, wartete man auf ihn während des gesamten Kalten Krieges vergebens, glücklicherweise. Der erste Schuss des Dritten Weltkrieges wäre dort gefallen, so waren sich US-Analysten sicher. Dementsprechend fielen die Vorbereitungen an diesem Sektor aus.

Zweimal krachten „erste Schüsse“ in der bosnischen Hauptstadt Sarajevo, einmal 1914 und ein weiteres Mal 1992, als ein bosnischer Gangster in eine serbische Hochzeitsgesellschaft feuerte. Konflikte von weitreichender Bedeutung folgten – in beiden Fällen. Der Erste Weltkrieg verheerte die überkommene europäische Staatenordnung. Der bosnische Bürgerkrieg trieb als Teil der jugoslawischen Erbfolgekriege Religionen, Volksgruppen und bis dato friedliche Nachbarn gegeneinander, ein Menetekel.  

Den erste Schuss in einem heute nur hinter vorgehaltener Hand gewisperten ethnischen Krieg in Europas Mitte kann man mit Bangen erwarten oder frohgemut verdrängen. Man mag dazu die Ausführungen eines Militärs wie Chateau-Jobert als verwegen belächeln, als nicht praktikabel abtun oder auch als Alarmismus und Kriegstreiberei resolut zurückweisen. Sicher sind sie verfrüht und an heutige Gegebenheiten anzupassen, insbesondere, was die technischen Möglichkeiten (Cyberwar, Drohnen etc.) angeht. Zudem würde sich die Frage aufdrängen, wo in Deutschland solche Szenarien überhaupt denkbar wären.

Gleichwohl täusche man sich nicht. Es reicht, sich auf der Grundlage beinahe alltäglicher Erfahrungswerte die aufkommenden Fragen überspitzter vorzulegen. Etwa so: Wann werden die neueingewanderten maghrebinischen Barbaresken des 21. Jahrhunderts mit groß angelegten Beutezügen durch unsere Ortschaften beginnen? Wann werden die nahöstlichen Clans in unseren Städten ihre Mitglieder zu kampfeslustigen Armeen mit politischer Zielsetzung organisieren? Wie verhalten sich dazu die Erdogan-Türken und ihr Kalif am Bosporus? Wie wird die unvermeidliche Antifa den sich zur Wehr Setzenden in den Rücken fallen? Und schließlich: Wer oder was wird von staatlicher Seite all dem entgegentreten?

Si vis pacem para bellum, lautet ein vielzitierter Grundsatz aus dem antiken Rom. Die duritia der alten Römer vertrug sich nicht mit Wehrlosigkeit, von der man zu Recht ahnte, dass sie nicht friedensfördernd war, wie manche Zeitgenossen heute allen Ernstes glauben machen wollen. Man lasse sich nicht täuschen und behalte eine Tagebucheintragung von Pierre Drieu la Rochelle unter dem 23. November 1939 im Hinterkopf: „personne ne semble sentir que plus les événements tardent, plus ils seront terribles“ („Niemand scheint zu ahnen, dass die Dinge umso schrecklicher werden, je länger sie auf sich warten lassen“). Wer als Staatsbürger übrigbleibt, wenn die Institutionen, die ihm bislang alles abnahmen, zusammengebrochen sind, der ist aufgefordert, auch den Konfliktfall nicht mehr zu delegieren.

Literatur:
Bardèche, Maurice: Der Weg nach vorn, Göttingen, 1951.

Begin, Menachem: The Revolt, New York, 1977.
Chateau-Jobert, Pierre: La Confrontation Révolution-Contrerévolution, Chiré-en-Montreuil, 2015.
Chateau-Jobert, Pierre: Doctrine d’action Contrerévolutionnaire , Chire-en-Montreuil, 1986.
Chateau-Jobert, Pierre: Manifeste politique et social, Chire-en-Montreuil, 1973.
Chateau-Jobert, Pierre: Feux et Lumière sur ma trace. Faits de guerre et de paix, Paris 1978.
Grivas-Dighenis, Giorgios: Partisanenkrieg heute. Lehren aus dem Freiheitskampf Zyperns, 1964.

Passend dazu auch: Der vertagte Bürgerkrieg (BN-Anstoß IX).

jeudi, 19 juillet 2018

General Franz Uhle-Wettler

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General Franz Uhle-Wettler

Je viens d'apprendre avec tristesse le décès du Général Franz Uhle-Wettler qui avait participé à l'une des universités d'été de "Synergies Européennes" en Basse-Saxe. Son intervention portait sur une critique serrée, très claire, extrêmement didactique et précise, des stratagèmes de l'impérialisme américain en Europe. Franz Uhle-Wettler était un personnage fascinant, son charisme était époustouflant, sa voix, très militaire, entraînait les enthousiasmes. Inutile de dire que les positions géopolitiques du Général Uhle-Wettler correspondaient entièrement aux miennes: je n'ai pratiquement jamais observé une telle convergence d'esprit! J'ai également été fasciné par sa capacité à parler aux petits enfants malgré sa voix de stentor qui aurait pu les effrayer: pendant le repas, qui a suivi son exposé que j'ai eu l'honneur de traduire, son interlocuteur fut un bambin de quatre ans, lumineux et souriant, qui n'entendait pas quitter ce grand-père imposant et chaleureux. Nos lecteurs trouveront ci-dessous la fiche que lui consacre METAPEDIA (version allemande) (Robert Steuckers).

Franz Uhle-Wettler (Lebensrune.png 30. Oktober 1927 in Eisleben) ist ein deutscher Generalleutnant a. D. der Bundeswehr und Militärhistoriker. Er ist der ältere Bruder von Reinhard Uhle-Wettler

Leben und Werdegang

Zweiter Weltkrieg

Franz Uhle-Wettler trat 1943 als Flakhelfer in die Wehrmacht ein, war dann vor Kriegsende zunächst noch Seekadett in der Kriegsmarine und nach Kriegsende bis 1947 in Kriegsgefangenschaft.

Nachkriegszeit und akademische Ausbildung

Danach war er als Bergarbeiter tätig bevor er in Marburg ein Studium der Neueren Geschichte und der Orientalischen Sprachen aufnahm. Zur Ergänzung seiner Studien fuhr er (eignen Angaben zufolge mit dem Fahrrad) nach Indien und setzte sein Studium dort fort. 1954 setzte er seine Reise durch einen mehrere Monate dauernden Ritt zu Pferd von Ost nach West durch Nomadengebiete Afghanistans und des östlichen Irans fort.[1] Mit der Dissertation Staatsdenken und Englandverehrung bei den frühen Göttinger Historikern (Achenwall, von Schlözer, Freiherr von Spittler, Brandes, Rehberg, Heeren) wurde er 1956 an der Philippis-Universität Marburg zum Dr. phil. promoviert. Die bedeutende, den Durchschnitt akademischer Arbeiten deutlich überragenden Dissertation[2] gehörte auf lange Jahre hinaus für Historiker als fachliche Orientierung für das Thema der politischen und historiographischen Englandrezeption in Deutschland und Europa.

UhleWettler.jpgBundeswehr

Er trat 1956 als Fahnenjunker-Unteroffizier der Panzergrenadiertruppe in die neu aufgestellte Bundeswehr ein, wurde zum Generalstabsoffizier ausgebildet und hatte verschiedene Verwendungen in Stäben und in der Truppe (unter anderem als Kommandeur einer Panzerdivision).

Zuletzt war er Kommandeur des NATO-Verteidigungsakademie in Rom. Von dort aus wurde er im Rang eines Generalleutnants in den Ruhestand verabschiedet.

Aktivitäten im Ruhestand

In den 1990er Jahren bereiste Uhle-Wettler Pakistan „längere Zeit“ mit dem Auto.[1] Ferner war er während dieser Zeit mehrfach von der Regierung Singapurs als Militärberater eingeladen.[3] Seit 1996 ist er Mitglied des Kuratoriums der Carl-Schurz-Stiftung, die der Partei Die Republikaner (REP) nahe steht. Als Autor militärhistorischer Bücher, zum Teil unter dem Pseudonym Ulrich Werner, und Referent verbreitete er geschichtsrevisionitische Thesen. Dabei engagierte er sich für die Verteidigung des SS-Hauptsturmführers Erich Priebke, der 1994 in einem argentinischem Kurort aufgespürt wurde. Er veröffentlichte in rechtskonservativen Zeitschriften wie der Jungen Freiheit, Aula, Europa Vorn, Criticón und dem Ostpreußenblatt.

FUW-mars.jpgUhle-Wettler verfaßte als erster deutscher Autor eine Biographie über Erich Ludendorff und schloß damit eine Lücke in der deutschen Geschichtsschreibung.[4]

Zitate

  • Die bisher vorgelegten Beispiele der PC betreffen nur die Zeit des Kaiserreichs und damit eine Epoche, bei deren Darstellung sich ein Historiker noch nicht ins gesellschaftliche Abseits manövrieren und seine Karriere gefährden kann. Um so berechtigter ist die Frage, wie es mit der PC bei der Darstellung der Jahre 1933-1945 und der ersten Jahre der alliierten Besatzung steht.Hier wird man – wiederum nur als Beispiel unter vielen - darauf verweisen müssen, daß die deutschen Akten lange, zum Teil jahrzehntelang, im Besitz der Siegermächte gewesen sind. In einem Zivilprozeß würde in einem vergleichbaren Fall wohl jeder Amtsrichter urteilen, die benachteiligte Prozeßpartei dürfe klären lassen, ob ihre Akten von der Gegen-Partei manipuliert wurden.[5]

Veröffentlichungen (Auswahl)

FUW-tirpitz.jpgAls Franz Uhle-Wettler

Als Ulrich Werner (Pseudonym)

  • Der sowjetische Marxismus, Darmstadt 1962
  • Der sowjetische Marxismus. 2. erweiterte Auflage. Fundus Verlag, Darmstadt 1964.

Als Übersetzer

Verweis

Fußnoten

  1. 1,0 1,1 Franz Uhle-Wettler: Der Krieg: Gestern – heute – und wie morgen?, Ares-Verlag, S. 315
  2. Hans-Christof Kraus: Englische Verfassung und politisches Denken im Ancien Régime: 1689 bis 1789, Seite 13–14
  3. Franz Uhle-Wettler: Der Krieg: Gestern – heute – und wie morgen?, Ares-Verlag, S. 265
  4. Deutschlands größter Mann, Olaf Rose, 30. Januar 2014
  5. Der Einfluß der "political correctness" auf unser Geschichtsbild Von Generalleutnant a.D.Dr. Franz Uhle-Wettler, Meckenheim

lundi, 26 mars 2018

Capacité d’autodéfense et neutralité armée

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Capacité d’autodéfense et neutralité armée

Dominique Baettig
Médecin, Ancien Conseiller national
Ex: http://ww.lesobservateurs.ch
 
Un tabou aurait été brisé à gauche nous dit-on…La disparition totale de l’armée ne serait plus une option raisonnable. Et dans la foulée, le Parti Socialiste, par la voix du jurassien Fridez (qui n’a de toute évidence pas une   grande expérience de commandement  militaire et se nourrit de fantasmes  germanophobes, confondant souveraineté et « Alleingang ») a trouvé la solution. L’armée serait en fait une assurance à redimensionner, compte tenu de la diminution des risques. Le terrorisme, qui n’est pas une entité réelle, plutôt un processus opératoire financé par ceux qui activent la mondialisation, serait la tâche d’abord de la police qui est en sous-équipement. Donc il faudrait engager 3000 agents professionnels supplémentaires. Elémentaire mon cher Watson.

Les moyens militaires traditionnels : aviation, blindés, artillerie, lance-mines n’auraient plus de sens puisque tous les pays voisins sont nos Amis et que nous sommes de facto un passager clandestin de l’Otan (alliance belliqueuse, qui intervient bien au-delà de l’Europe continentale et qui s’est spécialisée dans des opérations criminelles de changement de régime, de soutien à des opérations économiques au service des compagnies multinationales, à la pratique de sanctions économiques et de stratégie organisée du chaos migratoire). Honnêtement, je n’ai guère confiance en ce genre d’amis (Merkel, May, Macron, le triple M mondialiste et moraliste) qui adoptent une attitude hystérique et hostile vis-à-vis de la Russie, des nations européennes qui rechignent à la grande redistribution migratoire et ne considèrent pas la théorie du genre comme une urgence sociétale impérative. Déléguer aux voisins les missions de surveillance aérienne serait irresponsable et téméraire. Comme confier à l’Italie et à la Grèce le contrôle des débarquements de migrants organisés par les esclavagistes modernes de la Libye à l’Etat déliquescent, ou au maître-chanteur Erdogan ( membre de l’Otan aussi) qui ouvre les vannes de réfugiés à sa guise et selon ses objectifs d’influence dans l’ancien empire ottoman en reconstruction.

La subsidiarité (ne déléguer à l’échelon supérieur que ce qu’on ne peut pas assumer soi-même), ce n’est pas déléguer aux voisins, empêtrés dans une alliance guerrière et aux intérêts divergents, ce qu’on ne veut ou ne peut pas faire.

Bien sûr que l’armée doit être redimensionnée, compte tenu des évolutions de la technologie, de l’importance de la guerre numérique, la cyberguerre, de la mondialisation qui augmente les flux et les risques sécuritaires, la mobilité des criminels/terroristes souvent indissociables, les mafias et cartels de la drogue qui ont poussé comme des champignons sur les ruines des Etats faillis ( Kossovo, Irak, Somalie, Mexique, Colombie, etc.).De l’évolution militaire vers la privatisation transnationale, le mercenariat, les guerres par procuration.

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L’analyse des conflits récents ( guerre Iran-Irak, Afghanistan, guerre du Golfe, agression contre la Syrie) manque de consistance chez les socialistes à œillères qui veulent croire que l’Otan promeut paix et sécurité et qu’il suffit de souhaiter la victoire et la progression de l’Alliance pour demeurer protégé. Quelle naïveté de gentil bisounours. Aujourd’hui, les guerres sont hybrides, de la cinquième génération ( Andrew Koybko) et portent la marque des efforts du Monde global unipolaire pour contrer, affaiblir les forces émergentes ou résistantes multipolaires ( Russie, Chine, Iran, Venezuela).La guerre classique se double de la guerre numérique, la propagande unilatérale, la guerre économique, les moyens asymétriques ( qui intéressent tout particulièrement notre pays, de par sa taille).La stratégie de conquête énergétique, de guerres constantes justifiant les dépenses militaires démesurées des Etats-Unis, la destruction de nations souveraines non endettées ont aussi des conséquences migratoires en Afrique, au Proche-Orient. Les victimes collatérales sont tranquillement dirigées vers l’Europe tellement incapable de résister, par antiracisme culpabilisé, par fascination pour le nouveau (l’innovation), l’ouverture, le multiculti et la théorie du genre.

La neutralité armée et la défense nationale sanctuarisée, enracinées, fondées sur le socle démocratique du citoyen soldat, reste l’unique voie de souveraineté, de démocratie de proximité. L’aviation reste incontournable (on l’a vu en Syrie où le gouvernement légitime n’aurait jamais pu résister à la guerre subversive imposées de l’extérieur, sans appui aérien, sans petites unités mobiles appuyées par des chars, des lance-mines, des groupes de citoyens armés).Promouvoir la paix c’est rester neutre, garder des liens multilatéraux avec tous les camps et ne pas s’impliquer dans les guerres de l’Empire. La Suisse, sous l’influence délétère du Conseiller Fédéral Burkhalter, a failli à la neutralité en soutenant les « rebelles » syriens soi-disant modérés qui ont aujourd’hui échoué , et avec quelle cruauté, à démembrer l’Etat laïc et multiconfessionnel syrien. On peut espérer qu’une plainte sera déposée, au nom du peuple syrien martyr, contre les criminels de guerre soutenus et armés par la France socialiste, la Turquie néo-ottomane, le Qatar richissime et avide de jeux de guerre par procuration. Quant à la cyberguerre, elle concerne aussi la propagande médiatique unilatérale. On a pu voir chez nous récemment comment les médias ont pu déployer leur puissance de persuasion, en s’appuyant sur le risque de pertes d’emploi si d’aventure No-Billag l’emportait. Big Brother a été plébiscité, donc la guerre de l’info diversifiée, le droit et le devoir de chacun d’être informé ne pèsent déjà plus lourd.

Quand à utiliser l’armée pour s’occuper des catastrophes naturelles liées au réchauffement climatique, concept qui permet l’ingérence mondialiste dans notre vie quotidienne et notre environnement, cette proposition est juste surréaliste et déconnectée du réel.

La défense nationale, citoyenne, la souveraineté, la capacité d’autodéfense centrée sur les compétences professionnelles et la connaissance du terrain du milicien volontaire, sont trop importantes pour être laissée à la gestion d’un parti qui voit la vie  uniquement en rose.

Dominique Baettig,  ancien Conseiller national, militant souverainiste et anti-globaliste, 20.3.2018

lundi, 05 mars 2018

Ernest Psichari, prince de la jeunesse en armes

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Ernest Psichari, prince de la jeunesse en armes

1913 : la France cède aux « douces romances » du pacifisme. Sous l’influence de l’intelligentsia parisienne, la jeunesse française se désintéresse de la guerre et des soldats. Contre le parti des intellectuels, Ernest Psichari, un jeune officier d’artillerie coloniale, publie son deuxième roman, un roman à thèse, dont le mot d’ordre est le « militarisme intégral ». Achevé sous la tente saharienne, L’appel des armes (1913) célèbre la figure du soldat, la beauté de l’action et de la force. Par le service des armes, il redevient possible de mener dans le monde une vie de grand style.

« Lorsque l’auteur de ce récit fit ses premières armes au service de la France, il lui sembla qu’il commençait une vie nouvelle. Il eut vraiment le sentiment de quitter la laideur du monde et d’accomplir comme la première étape d’une route qui devait le conduire vers de plus pures grandeurs. » Engagé à 20 ans, Ernest Psichari quitte avec enthousiasme la maison paternelle. Ce jeune intellectuel, petit-fils d’Ernest Renan, trouve dans la vie militaire une délivrance de la vie ordinaire qu’il mène à Paris. Admis dans l’artillerie coloniale, Psichari découvre la joie de l’action, et consacre près de cinq années de sa vie à l’Afrique. Au cours d’un « magnifique exil » en Mauritanie, il rédige L’appel des armes, un roman d’apprentissage dont la trame n’est pas sans rappeler le parcours du jeune écrivain.

Le héros de ce roman, Maurice Vincent, est un adolescent, fils d’un instituteur antimilitariste. Au contact de Timothée Nangès, capitaine dans l’artillerie coloniale, il trouve dans son cœur une vocation de soldat. Prenant « contre son père le parti de ses pères », il choisit le parti des hommes d’action et s’engage comme simple canonnier. Contre son père biologique, il se réfère désormais à une autre paternité, spirituelle, incarnée par ce soldat de l’armée coloniale. Les rapports entre les deux hommes sont désormais ceux de maître à disciple, d’initiateur à initié. L’adolescent embrasse une vie entièrement nouvelle, qui s’apparente à une seconde naissance.

Selon Psichari, les soldats sont les derniers représentants d’une idée, l’incarnation de l’action et de la force. À l’abri de toute compromission, de toute faiblesse, l’armée est le dernier rempart de la nation. Quelque direction que prenne le monde, il ne se passera pas des armes. Psichari rejoint en cela son ami Charles Péguy : « Que la Sorbonne le veuille ou non, c’est le soldat français qui lui mesure la terre. […] C’est le soldat français qui fait qu’on parle français à Paris » (L’Argent). Pour la nouvelle génération, l’armée est la meilleure école. Elle est l’héritière de la « grande œuvre romaine et française », le seul moyen d’échapper à son siècle et la société moderne. Elle est également l’objet d’un véritable mystique : sa mission est de « racheter la France par le sang ». Contre l’humanitarisme, contre le pacifisme, l’armée incarne la France éternelle, « fille aînée de la Gloire », « toujours guerrière et aventureuse », « toujours prête à se lancer dans une généreuse aventure […] s’il est de la gloire à glaner ».

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Le jeune Maurice Vincent cultive des « pensées de gloire ». Il rêve de pays lointains, de champs de bataille ensoleillés. « Son foyer, désormais, serait une tente errante parmi les déserts roses des Tropiques. » Son modèle, le capitaine Nangès, est une force vive, un homme tendu vers l’action, une authentique figure de guerrier. Celui-ci se charge de son éducation, lui enseigne un idéal. En parallèle de son instruction militaire, l’adolescent recueille l’instruction spirituelle du capitaine. L’enfant soldat s’éveille au « militarisme intégral ».

L’annonce de son départ pour la Mauritanie est « la plus belle heure de sa vie », le point culminant de son destin. L’Afrique est une « terre d’action », la seule qui permette à son pays d’inscrire quelques pages de gloire dans l’histoire médiocre de son temps. Le principal danger, c’est « d’oublier l’histoire », de perdre le sens de celle-ci. « Nous nous préparons des années d’histoire vide. Pensez-vous à ce que pourront dire plus tard de nous les historiens ? Nos enfants verront dans leur manuel : ‘‘De 1880 à 19.., le commerce et l’industrie prospérèrent’’. À quoi servons-nous, sinon à faire l’histoire, et si nous ne la faisons pas, qui la fera ? »

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L’appel de la tradition

Héritière d’un passé glorieux, véritable incarnation de l’ordre, l’armée est la seule, avec l’Église, qui ait maintenu une tradition : « L’armée représente une grande force du passé, la seule, avec l’Église, qui reste vierge, non souillée, non décolorée par l’impureté nouvelle. » Le rôle du soldat, c’est donc de maintenir un certain « fonds moral », qui s’oppose au pacifisme, à l’humanitarisme, aux rêveries infécondes de son siècle. Le parti des intellectuels est représenté par le père biologique de Maurice, un « sophiste », une « âme tiède » maudissant les soldats et leur drapeau. Paradoxalement, Maurice est un représentant du passé, d’un passé héroïque – son père, un représentant de l’avenir, du parti des intellectuels, grands selon l’esprit, mais non selon le cœur. Maurice est désormais « un bel enfant barbare, dans un monde jeune ».

EP-soleilsommeil.jpgEn rêve, le capitaine Nangès rencontre Timoléon d’Arc, un personnage de Servitude et grandeur militaires (1835) de Vigny. Le héros de Vigny envie le héros de Psichari. Il aurait aimé fouler en conquérant cette terre d’Afrique, pleine de charme et de volupté. Là, l’homme se purifie, s’épure, loin des « pourritures modernes ». Là, du moins, « quelque idéal reste encore ». En réponse, le capitaine Nangès évoque le mépris de la nation, le rejet du colonialisme. La métropole tient les glorieuses chevauchées des soldats en piètre estime. « Le bourgeois a la crainte de ce qu’il ne comprend pas. Il tremble aux mots d’infini, d’absolu. Le Sahara lui fait peur, comme la musique de Wagner. » Comme Ernst Jünger le décrira quelques années plus tard : « L’élémentaire réside en dehors de son monde idéal ; pour lui, l’élémentaire est l’irrationnel voire l’immoral. »

Au contraire, « la guerre est divine ». Dans Terres de soleil et de sommeil (1908), Ernest Psichari décrivait la guerre comme un « indicible poème de sang et de beauté ». Elle est « la plus voisine des puissances cachées qui nous mènent » et le capitaine Nangès ne regrette pas que le jeune Maurice ait éprouvé cela : « Heureux les jeunes hommes qui, de nos jours, ont mené la vie frugale, simple et chaste des guerriers ! […] Toutes les terres sont belles pour un jeune soldat. Toutes les aubes sont fraîches, naïves ; puisqu’on s’y lève joyeux, confiant dans sa force, audacieux. » Dans cette terre d’Afrique, terre de soldats, imprégnée de grandeur et de noblesse, le capitaine Nangès entend son métier « en artiste ». Et Psichari de citer Alfred de Vigny : « Il exerce, non en ambitieux, mais en artiste, l’art de la guerre. » Ernst von Salomon, reprendra cette image dans Les Cadets (1933) : « Les soldats sont des artistes et les grands maîtres de la guerre sont le cœur mystique du monde. »

Témoignage d’une génération, L’appel des armes rencontre en 1913 un succès notable. La conversion de Psichari au catholicisme la même année achève d’en faire un modèle à la jeunesse de France. Il connaîtra néanmoins une destinée tragique. Comme Charles Péguy, dont il fut le « disciple préféré », Ernest Psichari est rappelé à Dieu au cours des premières semaines de la Grande Guerre. Mort à 30 ans le 22 août 1914 à la tête de ses hommes, le lieutenant Psichari devient l’un des héros de la « génération sacrifiée ».

vendredi, 02 mars 2018

Guerra e Politica nel pensiero di von Clausewitz

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Guerra e Politica nel pensiero di von Clausewitz

Il generale, scrittore e teorico militare prussiano Carl Von Clausewitz (1780-1831) è noto per la celebre definizione della guerra, come “politica attuata con altri mezzi”. Sebbene ciò costituisca indubbiamente il merito più grande di Clausewitz alla dottrina pura del warfare (più per le sue implicazioni che per la giù lodevole chiarificazione concettuale), rimane il fatto che così come vien presentata tale definizione, oltre a mostrare la presunta erudizione di chi la dice, non chiarisce né l’oggetto né il concetto di se stessa.

C’è una seconda obiezione ad un genere di approccio semplicistico al pensiero di Clausewitz e, allo stesso tempo, a quella succitata abusata definizione: che egli non dà una sola definizione di “guerra”, ma più d’una (ad esempio: “La guerra è dunque un atto di violenza per costringere l’avversario a seguire la nostra volontà”). Anzi, Von Clausewitz presenta l’importante definizione di guerra come peculiare forma della lotta politica. Nella sua introduzione e più che per ragioni dottrinarie, egli introduce il concetto per focalizzare la prospettiva di lettura del fenomeno della guerra all’interno della sua peculiare visione, e non come una definizione che fa capo alla chiarificazione nei termini di un assioma.

517NN1G86RL.jpgOltre a questa differenza di fatto esistente nelle guerre, va stabilito in modo esplicito e preciso anche il punto di vista – pure praticamente necessario – secondo cui la guerra non è niente altro che la politica dello Stato proseguita con altri mezzi. Questo punto di vista, tenuto ben fermo dappertutto, darà unità a questa trattazione saggistica. E tutto sarà quindi più facile da districare.

La oramai famosa e storica definizione, di per sé, non ci dice molto né sulla guerra, né sulla politica, né sulla relazione vigente tra politica e guerra. Ed è appunto in quest’ultima relazione che dobbiamo soffermare la nostra attenzione e solo perché attraverso la sua chiarificazione si dà la possibilità di interpretare correttamente la medesima in modo che disveli con chiarezza tutta la sua profondità.

Per ammettere che la definizione non sia vuota, urge specificare che “la politica dello stato proseguita con altri mezzi” sia un predicato la cui conoscenza non è supposta con il termine “guerra”. Procedendo per comprendere la seconda parte della definizione, bisogna comprendere che sussiste una precisa relazione tra la politica di uno Stato e i mezzi con cui essa agisce effettivamente nel mondo. Sicché il centro della definizione ruota attorno al concetto stesso di “politica”.

Von Clausewitz, in diversi punti, tratta della natura del conflitto e di come la guerra non sia che una sua specifica parte. La politica è, a sua volta, un sottoinsieme del dominio degli ambiti a conflitto di interesse, sicché tanto la politica che la guerra fanno capo ad una medesima più generale categoria che ha entrambi come sottoinsiemi propri. Se la guerra è una parte della politica, in quanto suo proseguimento, allora la politica segue gli stessi obiettivi della guerra, pur utilizzando sistemi diversi per raggiungere il proprio obbiettivo.

Diciamo dunque che la guerra non appartiene all’ambito delle arti o delle scienze ma all’ambito della vita sociale. È un conflitto di grandi interessi che si risolve nel sangue, e soltanto in questo si differenzia dagli altri. Meglio che con qualsiasi arte la guerra potrebbe essere paragonata al commercio, che pure è un conflitto di interessi e di attività umane. Ma molto più vicino alla guerra sta la politica che, da parte sua, può essere vista di nuovo come una specie di commercio di dimensioni più grandi. Oltre a ciò la politica è il grembo in cui si sviluppa la guerra: in essa si trovano abbozzati in modo embrionale i lineamenti della guerra come le proprietà delle creature viventi nel loro embrione.

9780198737131.jpgCentrando il nostro pensiero sulla politica, per poi passare alla guerra, è necessario soffermarsi su questo punto. La politica è un conflitto di interessi, si fonda su di essi e si basa su rapporti di forza, vale a dire su rapporti tra individui che pensano e agiscono in modo da raggiungere i loro scopi. Sicché si può divergere per almeno due ragioni: si diverge sul fine o si diverge sul mezzo, o su entrambi. La politica ammette diversificazione di partiti non solo in virtù dello scopo finale, cioè un peculiare ordinamento sociale o economico, ma pure sui mezzi attraverso cui raggiungere lo scopo. I comunisti e i socialisti non avevano grandi distinzioni in merito ai fini, ma grandi differenze sussistevano nella concezione dei mezzi attraverso cui raggiungere gli scopi.

La politica, allora, non è altro che la gestione dell’esistente (cose e persone) al fine di raggiungere uno scopo sociale prefissato, la cui realizzazione implica delle conseguenze sull’organizzazione sociale. Per questo essa è molto vicina alla guerra sul piano astratto. Anzi, si può dire che la guerra e la politica sul piano astratto (cioè privi della discriminante dei mezzi) siano esattamente la stessa cosa. Se la politica e la guerra si effettuassero con le medesime tecniche (cioè l’utilizzo dei mezzi in modo consono alla loro tipologia) verrebbero inevitabilmente a collassare l’una con l’altra, divenendo indistinguibili.

Non è un caso che in alcune epoche storiche, in periodi particolarmente tormentati in alcune società, si assista ad una inestricabile serie di attentati a sfondo politico: le guerre civili romane, le trame e i sotterfugi del periodo rinascimentale italiano, gli attentati al potere di ogni genere di resistenza del periodo post-coloniale algerino o vietnamita (ad esempio). Essi non sono altro che fenomeni specifici di una realtà in cui la politica è fatta principalmente con i mezzi della guerra, pur senza arrivare ad uno scontro tra forze armate equipaggiate per una campagna militare.

Dunque, la politica è la pianificazione di una strategia per raggiungere alcuni scopi, ritenuti fondamentali. Gli scopi politici sono definiti da condizioni di interesse permanenti nei gruppi politici attivi. Tali scopi definiscono l’interesse e l’ambito dell’azione politica.

19327984032.jpgOgni attore politico ammette tre generi di relazioni con un altro attore politico: alleanza, indifferenza, ostilità. Nel caso in cui le due parti in contrapposizione non trovino alcun genere di accordo possibile né sui fini da raggiungere, né sui mezzi, e sono propensi a darsi battaglia per ottenere la vittoria sull’altro, si giunge al conflitto. Se il conflitto è di natura sociale, si parla di lotta politica; se il conflitto è di natura armata, si parla di guerra. Politica e guerra sono solo due casi particolari della logica del conflitto e la guerra è, a sua volta, una peculiare forma della politica. Perché è solo l’interesse politico a determinare la volontà di combattere per mezzo delle armi.

Se è vero che in un tipo di guerra la politica sembra scomparire del tutto (mentre nell’altro viene fuori in modo molto determinato) si può tuttavia affermare che un tipo di guerra è politico quanto l’altro. Se si considera infatti la politica come l’intelligenza dello Stato personificato devono poter essere comprese, sotto tutte le costellazioni osservabili, anche quelle guerre in cui la natura dei rapporti impone il primo tipo. Lo scopo di ogni guerra, dunque, è propriamente uno scopo politico e, se esso cambia, è perché è cambiata la politica all’interno di uno Stato.

Se da una guerra di conquista si passa ad una guerra volta a stabilizzare solo una parte del territorio acquisito non è perché ciò è dovuto alla natura di quella guerra, ma perché è cambiata l’opinione della classe dirigente in merito ai fini che quella guerra deve raggiungere. I generali sono solo degli esecutori degli ordini di un sovrano, sia esso un monarca o un parlamento, sia esso stesso il sovrano della Nazione, come Giulio Cesare o Napoleone.

Ma Giulio Cesare e Napoleone, in realtà, sono solo degli esempi di generali che conoscono bene gli scopi da raggiungere proprio perché essi stessi li definiscono e li concepiscono con chiarezza in quanto a capo di una fazione politica o di uno Stato. Dunque, la massima “la guerra è la politica dello Stato proseguita con altri mezzi” indica che la guerra non è che un peculiare mezzo della politica di uno Stato, vale a dire uno strumento nelle mani dei politici per ottenere gli scopi loro o della nazione. I mezzi della guerra sono quelli utilizzati in un combattimento.

Dunque, in breve:

1. Dobbiamo concepire la guerra in ogni circostanza non come una realtà indipendente ma come uno strumento politico. Soltanto con questa concezione è possibile non entrare in contraddizione con l’intera storia della guerra. Essa soltanto apre il grande libro ad una lettura intelligente;

2. Questa prospettiva ci mostra quanto diverse debbano essere le guerre, a seconda della natura dei loro motivi e delle situazioni da cui nascono. Il primo, il più grande e decisivo atto di giudizio che l’uomo di Stato e capo militare compie è quello di riconoscere correttamente sotto questo riguardo la guerra che intraprende, di non prenderla o volerne fare qualcosa che non può essere che per la natura dei suoi rapporti. Questa è dunque la prima, la più comprensiva di tutte le questioni strategiche. La natura della guerra è, dunque, dipendente da due fattori decisivi: gli scopi politici e i mezzi militari. In base alla natura degli scopi si definiranno anche i mezzi adeguati per raggiungerli.

8096207c24d6c99a1e36f9dd058fa116--carl-von-clausewitz-google-search.jpgAllo stesso tempo, con l’avanzare della tecnica e delle conoscenze scientifiche, le guerre cambiano di strumenti ma non nella sostanza. La natura dei fini umani è sempre la stessa, non cambia in base alle epoche storiche: ciò che cambia è l’oggetto, non l’intenzione verso di esso. In questo senso, la guerra, non solo nel suo farsi ma anche nel suo concetto, è di natura permanentemente multiforme. Essa cambia nei mezzi e negli scopi, cioè muta totalmente di forma. È la forma della guerra, non le sue ragioni profonde, a costituire la ragione fondamentale della diversità dei conflitti armati della storia. Eppure, a partire dalla comprensione della guerra nel suo ruolo di strumento politico, si nota una lunga linea di continuità tra i vari fenomeni bellici.

Alla luce di tutto quello finora detto e riprendendo la frase di Von Clausewitz, solo adesso siamo in grado di comprendere più affondo la natura e la profondità di tale definizione, perché abbiamo chiarito la natura della politica (quel tanto che basta a questo riguardo), la natura del mezzo e la peculiarità della guerra. La guerra, dunque, è solo una peculiare forma della più generale lotta politica, politica che è da Von Clausewitz pensata esclusivamente nei termini dello Stato; forma di lotta che prevede la sopraffazione dell’avversario, nel caso in cui gli obbiettivi delle due parti in lotta siano diametralmente antitetici.

Ad esempio, nella seconda guerra mondiale Hitler non aveva ben compreso che l’Inghilterra non avrebbe mai accettato una pace o una tregua, nonostante fosse giunta al limite delle sue possibilità di resistenza. E non l’avrebbe mai accettata perché in gioco c’era la volontà di distruggere l’avversario o di essere distrutti da esso, e ogni obiettivo mediano non sarebbe risultato sufficiente a spegnere la volontà di combattere degli inglesi, che, come lo stesso Hitler sapeva bene, era superiore a quella di qualunque altro popolo, con l’eccezione, forse, dei russi.

Un’ultima osservazione da tenere a mente: la guerra totale prevede la distruzione del nemico, per quanto insensato possa essere questo genere di guerra; ma questo genere di guerra rimane indubbiamente la minoranza dei casi, sia nel tempo che nello spazio e, in ogni caso, come non manca di sottolineare Liddell Hart, le guerre non sono mai giunte vicino a determinare lo sterminio del popolo con cui si combatteva. Ad esempio, tutte le guerre successive alla seconda guerra mondiale non furono guerre totali, ad iniziare dalle guerre post-coloniali, per finire alle guerre recenti degli Stati Uniti in Afganistan e in Iraq o le guerre israeliane. In questo genere di guerre quello che conta è mettere il nemico nelle condizioni di smettere di combattere, sia esso perché glielo si impedisce fisicamente, togliendogli i mezzi sia perché gli si toglie la volontà di combattere. Ma rimane sempre il dato finale: lo scopo è quello di ottenere un obbiettivo specifico, non di distruggere.

(di Massimiliano Carta)

jeudi, 01 mars 2018

Clausewitz y el marxismo revolucionario

por Roberto Sáenz

Ex: https://www.mas.org.ar

Guerra, política y partido

“La revolución proletaria no puede triunfar sin un partido, por fuera de un partido, contra un partido o con un sustituto para un partido. Esa es la principal enseñanza de los diez últimos años” (León Trotsky, Lecciones de Octubre).

El desborde ocurrido en las jornadas del 14 y 18 de diciembre ha puesto sobre la mesa la discusión sobre las relaciones entre guerra y política. A pesar de su campaña contra los “violentos”, el único violento fue el gobierno: reprimiendo una concentración de masas sobre el fondo del repudio masivo a la ley antijubilatoria, era inevitable que su acción represiva desatara una dura respuesta de los sectores movilizados.

La “gimnasia” del enfrentamiento a la represión dejó un sinnúmero de enseñanzas. Entre ellas, una central: las relaciones entre lucha política y lucha física: el pasaje de la lucha política a la acción directa.

Esta problemática ha sido abordada por el marxismo sobre todo a partir de la Revolución Rusa. Si bien con antecedentes en los estudios de Marx y Engels, y también los debates en la socialdemocracia alemana (que tuvo como gran protagonista a Rosa Luxemburgo), fueron Lenin y Trotsky los que le dieron vuelo a las investigaciones sobre las relaciones entre ambos órdenes sociales[1].

La fuente básica de los marxistas ha sido siempre Karl von Clausewitz, oficial del ejército prusiano, que a comienzos del siglo XIX y resumiendo la experiencia de los ejércitos napoleónicos, escribió su clásico tratado De la Guerra que hasta hoy expresa uno de los abordajes más profundos de dicho evento.

Clausewitz iniciaba su estudio con una sentencia que rompía con el sentido común de la época, cuando señalaba que la guerra no es una esfera social autónoma sino “la continuidad de la política bajo otras formas”, formas violentas.

51wviVgjw7L.jpgLenin y Trotsky recuperarían sus definiciones dándoles terrenalidad en la experiencia misma de la revolución: en el evento por antonomasia del pasaje de la política a la lucha física: la ciencia y arte de la insurrección: el momento en que se rompe el continuum de la historia con la intervención de las masas comandadas por el partido revolucionario, que se hacen del poder y cambian la historia.

Si, en definitiva, la lucha política es una lucha de partidos, la insurrección como evento máximo de traducción de la política al enfrentamiento físico, no tiene otra alternativa que ser comandado por un partido. Volveremos sobre esto.

A la insurrección de Octubre le seguiría la experiencia de Trotsky al frente del Ejército Rojo durante la guerra civil; las enseñanzas desprendidas de dicho evento.

A partir de la experiencia, y de la elaboración teórica desprendida de la misma, se fue forjando un corpus de conceptos, donde un lugar no menor lo ocupan las categorías de estrategia y táctica; la estrategia, que tiene que ver con el conjunto total de los enfrentamientos que llevan al triunfo en la confrontación; la táctica, relacionada con los momentos parciales de dicho enfrentamiento: los momentos específicos donde se pone a prueba la estrategia misma; estrategia que, como decía Clausewitz, debe entrar en el combate con el ejército y corregirse a la luz de sus desarrollos.

De ahí que esta elaboración tenga que ver con el pasaje de la política a la guerra: con aquel momento donde los enfrentamientos se sustancian en el lenguaje de la lucha física; lucha física que, de todas maneras, siempre está comandada por la política: “Bajo el influjo de Sharnhorst, Clausewitz se interesó por la visión histórica de la guerra (…) y llega a la temprana conclusión de que la política es el ‘alma’ de la guerra” (José Fernández Vega, Carl von Clausewitz. Guerra, política y filosofía).

La guerra como continuidad de la política

Desde Clausewitz guerra y política son esferas estrechamente relacionadas. Lenin y Trotsky retomaron esta definición del gran estratega militar alemán de comienzos del siglo XIX. Se apoyaron en Engels, que ya a mediados del siglo XIX le había comentado a Marx el “agudo sentido común” de los escritos de Clausewitz. También Franz Mehring, historiador de la socialdemocracia alemana y uno de los aliados de Rosa Luxemburgo, se había interesado por la historia militar y reivindicaba a Clausewitz.

Por otra parte, hacia finales de la II Guerra Mundial, en el pináculo de su prestigio, Stalin rechazó a Clausewitz con el argumento de que la opinión favorable que tenía Lenin acerca de éste se debía a que “no era especialista en temas militares”…

Pierre Naville señalaría que el Frente Oriental y el triunfo militar del Ejército Rojo sobre la Wehrmacht, había confirmado la tesis contraria: la validez de Clausewitz y lo central de sus intuiciones militares; entre otras, la importancia de las estrategias defensivas en la guerra.

Según su famosa definición, para Clausewitz “la guerra es la continuación de la política por otros medios”. Quedaba así establecida una relación entre guerra y política que el marxismo hizo suya. La guerra es una forma de las relaciones sociales cuya lógica está inscripta en las relaciones entre los Estados, pero que el marxismo ubicó, por carácter transitivo, en la formación de clase de la sociedad. La guerra, decía Clausewitz, debe ser contemplada “como parte de un todo”, y ese todo es la política, cuyo contenido, para el marxismo, es la lucha de clases.

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Con agudeza, el teórico militar alemán sostenía que la guerra debía ser vista como un “elemento de la contextura social”, que es otra forma de designar un conflicto de intereses solucionado de manera sangrienta, a diferencia de los demás conflictos.

Esto no quiere decir que la guerra no tenga sus propias especificidades, sus propias leyes, que requieren de un análisis científico de sus determinaciones y características. Desde la Revolución Francesa, pasando por las dos guerras mundiales y las revoluciones del siglo XX, la ciencia y el arte de la guerra se enriquecieron enormemente. Tenemos presentes las guerras bajo el capitalismo industrializado y las sociedades pos-capitalistas como la ex URSS, y el constante revolucionamiento de la ciencia y la técnica guerrera.

Las relaciones entre técnica y guerra son de gran importancia; ya Marx había señalado que muchos desarrollos de las fuerzas productivas ocurren primero en el terreno de la guerra y se generalizan después a la economía civil.

Las dos guerras mundiales fueron subproducto del capitalismo industrial contemporáneo: la puesta en marcha de medios de destrucción masivos, el involucramiento de las grandes masas, la aplicación de los últimos desarrollos de la ciencia y la técnica a la producción industrial y a las estrategias de combate (Traverso).

Esto dio lugar a toda la variedad imaginable en materia de guerra de posiciones y de maniobra: con cambios de frente permanentes y de magnitud, con la aparición de la aviación, los medios acorazados, los submarinos, la guerra química y nuclear y un largo etcétera[2].

Como conclusión, cabe volver a recordar lo señalado por Trotsky a partir de su experiencia en la guerra civil: no hay que atarse rígidamente a ninguna de las formas de la lucha: la ofensiva y la defensa son características que dependen de las circunstancias. Y, en su generalidad, la experiencia de la guerra ha consagrado la vigencia de las enseñanzas de Clausewitz, que merecen un estudio profundo por parte de la nueva generación militante.

La política como “guerra de clases”

Ahora bien, si la guerra es la continuidad de la política por otros medios, a esta fórmula le cabe cierta reversibilidad: “Si la guerra puede ser definida como la continuidad de la política por otros medios, [la política] deviene, recíprocamente, la continuidad de la guerra fuera de sus límites por sus propios medios. Ella también es un arte del tiempo quebrado, de la coyuntura, del momento propicio para arribar a tiempo ‘al centro de la ocasión” (Bensaïd, La política como arte estratégico).

claus.jpgDe ahí que muchos de los conceptos de la guerra se vean aplicados a la política, ya que ésta es, como la guerra, un campo para hacer valer determinadas relaciones de fuerza. Sin duda, las relaciones de fuerza políticas se hacen valer mediante un complejo de relaciones mayor y más rico que el de la violencia desnuda, pero en el fondo en el terreno político también se trata de vencer la resistencia del oponente.

En todo caso, la política como arte ofrece más pliegues, sutilezas y complejidades que la guerra, como señalaría Trotsky, que agregaba que la guerra (y ni hablar cuando se trata de la guerra civil, su forma más cruenta), debe ser peleada ajustándose a sus propias leyes, so pena de sucumbir: “Clausewitz se opone a las concepciones absolutistas de la guerra [que la veían como una suerte de ceremonia y de juego] y enfatiza el ‘elemento brutal’ que toda guerra contiene” (Vega, ídem).

De allí que se pueda definir a la política (metafóricamente) como continuidad de la “guerra” que cotidianamente se sustancia entre las clases sociales explotada y explotadora. Así, la política es una manifestación de la guerra de clases que recorre la realidad social bajo la explotación capitalista. Esta figura puede ayudar a apreciar la densidad de lo que está en juego, superando la mirada a veces ingenua de las nuevas generaciones.

Nada de esto significa que tengamos una concepción militarista de las cosas. Todo lo contrario: el militarismo es una concepción reduccionista que pierde de vista el espesor de la política revolucionaria, y que deja de lado a las grandes masas, reemplazadas por la técnica y el herramental de guerra, a la hora de los eventos históricos.

Es característico del militarismo hacer primar la guerra sobre la política, algo común tanto a las políticas de las potencias imperialistas como a las formaciones guerrilleras pequeño-burguesas de los años 70: perdían de vista a las grandes masas como actores y protagonistas de la historia.

51P0TJuOCUL._SX329_BO1,204,203,200_.jpgTal era la posición del general alemán de la I Guerra Mundial, Erich von Ludendorff, autor de la obra La guerra total (1935), donde criticaba a Clausewitz desde una posición reduccionista que ponía en el centro de las determinaciones a la categoría de “guerra total”, a la que independizaba de la política negando el concepto clausewitziano de “guerra absoluta”, que necesariamente se ve limitado por las determinaciones políticas.

A su modo de ver De la guerra era “el resultado de una evolución histórica hoy anacrónica y desde todo punto de vista sobrepasada” (Darío de Benedetti, ídem).

Para Ludendorff y los teóricos del nazismo, lo “originario” era el “estado de guerra permanente”; la política, solamente uno de sus instrumentos. De ahí que se considerara la paz simplemente como “un momento transitorio entre dos guerras”.

En esa apelación a la “guerra total” las masas, el Volk, eran vistas como un instrumento pasivo: pura carne de cañón en la contienda: “Ludendorff olvida el factor humano, las fuerzas morales según Clausewitz, como factor decisivo de toda movilización (…) [apela a] un verdadero proceso de cosificación, que permite una total disposición de medios para su alcance” (de Benedetti, ídem).

Pero lo cierto es lo contrario: si la guerra no es más que la continuidad de la política por medios violentos, es la segunda la que fija los objetivos de la primera: “En el siglo XVIII aún predominaba la concepción primitiva según la cual la guerra es algo independiente, sin vinculación alguna con la política, e, inclusive, se concebía la guerra como lo primario, considerando la política más bien como un medio de la guerra; tal es el caso de un estadista y jefe de campo como fue el rey Federico II de Prusia. Y en lo que se refiere a los epígonos del militarismo alemán, los Ludendorff y Hitler, con su concepción de la ‘guerra total’, simplemente invirtieron la teoría de Clausewitz en su contrario antagónico” (AAVV, Clausewitz en el pensamiento marxista).

Con esta suerte de “analogía” entre la política y la guerra lo que buscamos es dar cuenta de la íntima conflictividad de la acción política; superar toda visión ingenua o parlamentarista de la misma. La política es un terreno de disputa excluyente donde se afirman los intereses de la burguesía o de la clase obrera. No hay conciliación posible entre las clases en sentido último; esto le confiere todos los rasgos de guerra implacable a la lucha política.

La política revolucionaria, no la reformista u electoralista, tiene esa base material: la oposición irreconciliable entre las clases, como destacara Lenin. Lo que no obsta para que los revolucionarios tengamos la obligación de utilizar la palestra parlamentaria, hacer concesiones y pactar compromisos.

Pero la utilización del parlamento, o el uso de las maniobras, debe estar presidida por una concepción clara acerca de ese carácter irreconciliable de los intereses de clase, so pena de una visión edulcorada de la política, emparentada no con las experiencias de las grandes revoluciones históricas, sino con los tiempos posmodernos y “destilados” de la democracia burguesa y el “fin de la historia” que, como señalara Bensaïd, pretenden reducir a cero la idea misma de estrategia.

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Crítica del militarismo

El criterio principista de tipo estratégico que preside al marxismo revolucionario es que todas las tácticas y estrategias deben estar al servicio de la autodeterminación revolucionaria de la clase obrera, de su emancipación. Sobre la base de las lecciones del siglo XX, debe ser condenado el sustituismo social de la clase obrera como estrategia y método para lograr los objetivos emancipatorios del proletariado.

El sustituismo como estrategia, simplemente, no es admisible para los socialistas revolucionarios. Toda la experiencia del siglo XX atestigua que si no está presente la clase obrera, su vanguardia, sus organismos de lucha y poder, sus programas y partidos, si no es la clase obrera con sus organizaciones la que toma el poder, la revolución no puede progresar de manera socialista: queda congelada en el estadio de la estatización de los medios de producción, lo que, a la postre, no sirve a los objetivos de la acumulación socialista sino de la burocracia.

Un ejemplo vivido por los bolcheviques a comienzos de 1920 fue la respuesta al ataque desde Polonia decidida por el dictador Pilsudsky en el marco de la guerra civil, ataque que desató una contraofensiva del Ejército Rojo que atravesó la frontera rusa y llegó hasta Varsovia. Durante unas semanas dominó el entusiasmo que “desde arriba”, militarmente, se podía extender la revolución. Uno de los principales actores de este empuje fue el talentoso y joven general Tujachevsky (asesinado por Stalin en las purgas de los años 30[3]).

Esta acción fue explotada por la dictadura polaca de Pilsudsky como “un avasallamiento de los derechos nacionales polacos”, y no logró ganar el favor de las masas obreras y mucho menos campesinas, por lo que terminó en un redondo fracaso.

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Trotsky, que con buen tino se había opuesto a la misma[4], sacó la conclusión que una intervención militar en un país extranjero desde un Estado obrero, puede ser un punto de apoyo secundario y/o auxiliar en un proceso revolucionario, nunca la herramienta fundamental: “En la gran guerra de clases actual la intervención militar desde afuera puede cumplir un papel concomitante, cooperativo, secundario. La intervención militar puede acelerar el desenlace y hacer más fácil la victoria, pero sólo cuando las condiciones sociales y la conciencia política están maduras para la revolución. La intervención militar tiene el mismo efecto que los fórceps de un médico; si se usan en el momento indicado, pueden acortar los dolores del parto, pero si se usan en forma prematura, simplemente provocarán un aborto” (en E. Wollenberg, El Ejército Rojo, p. 103).

De ahí que toda la política, la estrategia y las tácticas de los revolucionarios deban estar al servicio de la organización, politización y elevación de la clase obrera a clase dominante; que no sea admisible su sustitución a la hora de la revolución social por otras capas explotadas y oprimidas  aparatos políticos y/o militares ajenos a la clase obrera misma (otra cosa son las alianzas de clases explotadas y oprimidas imprescindibles para tal empresa).

El criterio de la autodeterminación y centralidad de la clase obrera en la revolución social, es un principio innegociable. Y no sólo es un principio: hace a la estrategia misma de los socialistas revolucionarios en su acción.

Otra cosa es que las relaciones entre masas, partidos y vanguardia sean complejas, no admitan mecanicismos. Habitualmente los factores activos son la amplia vanguardia y las corrientes políticas, mientras que las grandes masas se mantienen pasivas y sólo entran en liza cuando se producen grandes conmociones, algo que, como decía Trotsky, era signo inequívoco de toda verdadera revolución.

Ocurre una inevitable dialéctica de sectores adelantados y atrasados en el seno de la clase obrera a la hora de la acción política; no se debe buscar el “mínimo común denominador” adaptándose a los sectores atrasados sino, por el contrario, ganar la confianza de los sectores más avanzados para empujar juntos a los más atrasados.

Incluso más: puede haber circunstancias de descenso en las luchas del proletariado y el partido -más aún si está en el poder- verse obligado a ser una suerte de nexo o “puente” entre el momento actual de pasividad y un eventual resurgimiento de las luchas en un período próximo. No tendrá otra alternativa que “sustituir”, transitoriamente, la acción de la clase obrera en defensa de sus intereses inmediatos e históricos.

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Algo de esto afirmaba Trotsky que le había ocurrido al bolchevismo a comienzos de los años 20, luego de que la clase obrera y las masas quedaran exhaustas a la salida de la guerra civil[5]. Pero el criterio es que aun “sustituyéndola”, se deben defender los intereses inmediatos e históricos de la clase obrera. Y esta “sustitución” sólo puede ser una situación transitoria impuesta por las circunstancias, so pena de transformarse en otra cosa[6].

Ya la teorización del sustituismo social de la clase obrera en la revolución socialista pone las cosas en otro plano: es una justificación de la acción de una dirección burocrática y/o pequeñoburguesa que, si bien puede terminar yendo más lejos de lo que ella preveía en el camino del anticapitalismo, nunca podrá sustituir a la clase obrera al frente del poder. Porque esto amenaza que se terminen imponiendo los intereses de una burocracia y no los de la clase obrera (como ocurrió en el siglo XX).

Quebrar el movimiento inercial  

De lo anterior se desprende otra cuestión: la apelación a los métodos de lucha de la clase obrera en contra del terrorismo individual o de las minorías que empuñan las armas en “representación” del conjunto de los explotados y oprimidos.

En el siglo pasado han habido muchas experiencias: el caso de las formaciones guerrilleras latinoamericanas, y del propio Che Guevara, que excluían por definición los métodos de lucha de masas en beneficio de los “cojones”: una “herramienta central” de la revolución, porque la clase obrera estaba, supuestamente, “aburguesada”…

Un caso similar fue el del PCCh bajo Mao. La pelea contra el sustituismo social de la clase obrera tiene que ver con que los revolucionarios no “inventamos nada”: no creamos artificialmente los métodos de pelea y los organismos de lucha y poder. Más bien ocurre lo contrario: buscamos hacer consciente su acción, generalizar esas experiencias e incorporarlas al acervo de enseñanzas de la clase obrera.

1141003431.jpgEsta era una preocupación característica de Rosa Luxemburgo, que insistía en la necesidad de aprender de la experiencia real de la clase obrera, contra el conservadurismo pedante y de aparato de la vieja socialdemocracia.

Vale destacar también la ubicación de Lenin frente al surgimiento de los soviets en 1905. Los “bolcheviques de comité”, demasiado habituados a prácticas sectarias y conservadoras, se negaban a entrar en el Soviet de Petrogrado porque éste “no se declaraba bolchevique”… Lenin insistía que la orientación debía ser “Soviets y partido”, no contraponer de manera pedante y ultimatista, unos y otros.

Sobre la cuestión del armamento popular rechazamos las formaciones militares que actúan en sustitución de la clase obrera, así como el terrorismo individual, y por las mismas razones. Pero debemos dejar a salvo no sólo la formación de ejércitos revolucionarios como el Ejército Rojo, evidentemente, también experiencias como la formación de milicias obreras y populares o las dependientes de las organizaciones revolucionarias.

Este último fue el caso del POUM y los anarquistas en la Guerra Civil española, más allá del centrismo u oportunismo de su política. Y podrían darse circunstancias similares en el futuro que puedan ser englobadas bajo la orientación del armamento popular.

Agreguemos algo más vinculado a la guerra de guerrillas. En Latinoamérica, en la década del 70, las formaciones foquistas o guerrilleras, rurales o urbanas, reemplazaban con sus “acciones” la lucha política revolucionaria (las acciones de masas y la construcción de partidos de la clase obrera).

Sin embargo, este rechazo a la guerra de guerrillas como estrategia política, no significa descartarla como táctica militar. Si es verdad que se trata de un método de lucha habitualmente vinculado a sectores provenientes del campesinado (o de sectores más o menos “desclasados”), bajo condiciones extremas de ocupación militar del país por fuerzas imperialistas, no se debe descartar la eventualidad de poner en pie formaciones de este tipo íntimamente vinculadas a la clase trabajadora. Esto con un carácter de fuerza auxiliar similar a una suerte de milicia obrera, y siempre subordinada al método de lucha principal, que es la lucha de masas[7].

Pasemos ahora a las alianzas de clases y la hegemonía que debe alcanzar la clase obrera a la hora de la revolución. Si la centralidad social en la revolución corresponde a la clase obrera, ésta debe tender puentes hacia el resto de los sectores explotados y oprimidos.

Para que la revolución triunfe, debe transformarse en una abrumadora mayoría social. Y esto se logra cuando la clase obrera logra elevarse a los intereses generales y a tomar en sus manos las necesidades de los demás sectores explotados y oprimidos.

Es aquí donde el concepto de alianza de clases explotadas y oprimidas se transforma en uno análogo: hegemonía. La hegemonía de la clase obrera a la hora de la revolución socialista corresponde al convencimiento de los sectores más atrasados, de las capas medias, del campesinado, de que la salida a la crisis de la sociedad ya no puede provenir de la mano de la burguesía, sino solamente del proletariado.

2930402253.jpgEste problema es clásico a toda gran revolución. Si la Revolución Francesa de 1789 logró triunfar es porque desde su centro excluyente, París, logró arrastrar tras de sí al resto del país. Algo que no consiguió la Comuna de París cien años después, lo que determinó su derrota. El mismo déficit tuvo el levantamiento espartaquista de enero de 1919 en Alemania, derrotado a sangre y fuego porque el interior campesino y pequeño-burgués no logró ser arrastrado. Multitudinarias movilizaciones ocurrían en Berlín enfervorizando a sus dirigentes (sobre todo a Karl Liebknecht; Rosa era consciente de que se iba al desastre), mientras que en el interior el ejército alemán se iba reforzando y fortaleciendo con el apoyo del campesinado y demás sectores conservadores.

Precisamente en esa apreciación fundaba Lenin la ciencia y el arte de la insurrección: en una previsión que debía responder a un análisis lo más científico posible, pero también a elementos intuitivos, acerca de qué pasaría una vez que el proletariado se levantase en las ciudades.

El proletariado se pone de pie y toma el poder en la ciudad capital. Pero la clave de la insurrección, y la revolución misma, reside en si logra arrastrar activamente o, al menos, logra un apoyo pasivo, tácito, o incluso la “neutralidad amistosa” (Trotsky), de las otras clases explotadas y oprimidas en el interior.

De ahí que alianza de clases, hegemonía y ciencia y arte de la insurrección tengan un punto de encuentro en el logro de la mayoría social de la clase obrera a la hora de la toma del poder.

Una apreciación que requerirá de todas las capacidades de la organización revolucionaria en el momento decisivo, y que es la mayor prueba a la que se puede ver sometido un partido digno de tal nombre: “Todas estas cartas [se refiere a las cartas de Lenin a finales de septiembre y comienzos de octubre de 1917], donde cada frase estaba forjada sobre el yunque de la revolución, presentan un interés excepcional para caracterizar a Lenin y apreciar el momento. Las inspira el sentimiento de indignación contra la actitud fatalista, expectante, socialdemócrata, menchevique hacia la revolución, que era considerada como una especie de película sin fin. Si en general el tiempo es un factor importante de la política, su importancia se centuplica en la época de guerra y de revolución. No es seguro que se pueda hacer mañana lo que puede hacerse hoy (…).

“Pero tomar el poder supone modificar el curso de la historia. ¿Es posible que tamaño acontecimiento deba depender de un intervalo de veinticuatro horas? Claro que sí. Cuando se trata de la insurrección armada, los acontecimientos no se miden por el kilómetro de la política, sino por el metro de la guerra. Dejar pasar algunas semanas, algunos días; a veces un solo día sin más, equivale, en ciertas condiciones, a la rendición de la revolución, a la capitulación (…).

“Desde el momento en que el partido empuja a los trabajadores por la vía de la insurrección, debe extraer de su acto todas las consecuencias necesarias. À la guerre comme à la guerre [en la guerra como en la guerra]. Bajo sus condiciones, más que en ninguna otra parte, no se pueden tolerar las vacilaciones y las demoras. Todos los plazos son cortos. Al perder tiempo, aunque no sea más que por unas horas, se le devuelve a las clases dirigentes algo de confianza en sí mismas y se les quita a los insurrectos una parte de su seguridad, pues esta confianza, esta seguridad, determina la correlación de fuerzas que decide el resultado de la insurrección” (Trotsky, Lecciones de Octubre).

El partido como factor decisivo de las relaciones de fuerzas    

Veremos someramente ahora el problema del partido como factor organizador permanente y como factor esencial de la insurrección.

Derbent-Volskrieg.jpgEl partido no agrupa a los trabajadores por su condición de tales sino solamente aquéllos que han avanzado a la comprensión de que la solución a los problemas pasa por la revolución socialista: el partido agrupa a los revolucionarios y no a los trabajadores en general (cuya abrumadora mayoría es de ideología burguesa, reformista y no revolucionaria).

Quienes se agrupan bajo un mismo programa constituyen un partido. Pero si sus militantes no construyen el partido, no lo construye nadie: el partido es lo menos objetivo y espontáneo que hay respecto de las formas de la organización obrera: requiere de un esfuerzo consciente y adicional, con leyes propias.

Un problema muy importante es el de la combinación de los intereses del movimiento en general y los del partido en particular a la hora de la intervención política. Un error habitual es sacrificar unos en el altar de los otros.

En el caso de las tendencias más burocráticas, lo que se sacrifica son los intereses generales de los trabajadores en función de los del propio aparato. Ya Marx sostenía que los comunistas sólo se caracterizaban por ser los que, en cada caso, hacían valer los intereses generales del movimiento.

Pero es también una concepción falsa creer que los intereses del partido nunca valen; que sólo vale el interés “general”, sacrificando ingenuamente los intereses del propio partido.

Así se hace imposible construir el partido, cuya mecánica de construcción es la menos “natural”. Precisamente por esto hay que aprender a sostener ambos intereses: las condiciones generales de la lucha y la construcción del partido a partir de ellas. Además, hay que saber evaluar qué interés es el que está en juego en cada caso. Nunca se puede correr detrás de toda lucha, de todo acontecimiento; no hay partido que lo pueda hacer.

Pero cuando se trata de organizaciones de vanguardia, hay que elegir. Hay que jerarquizar considerando el peso del hecho objetivo, y también las posibilidades del partido de responder y construirse en esa experiencia.

Esto significa que no siempre la agenda partidaria se ordena alrededor de la agenda “objetiva” de la realidad. Hay que considerar la agenda de la propia organización a la hora de construirse, sus propias iniciativas: “La observación más importante que se puede hacer a propósito de todo análisis concreto de la correlación de fuerzas es que estos análisis no pueden ni deben ser análisis en sí mismos (a menos que se escriba un capítulo de historia del pasado), sino que sólo adquieren significado si sirven para justificar una actividad práctica, una iniciativa de voluntad. Muestran cuáles son los puntos de menor resistencia donde puede aplicarse con mayor fruto la fuerza de la voluntad; sugieren las operaciones tácticas inmediatas; indican cómo se puede plantear mejor una campaña de agitación política, qué lenguaje entenderán mejor las multitudes, etc. El elemento decisivo de toda situación es la fuerza permanentemente organizada y dispuesta desde hace tiempo, que se puede hacer avanzar cuando se considera que una situación es favorable (y sólo es favorable en la medida en que esta fuerza existe y está llena de ardor combativo); por esto, la tarea esencial es la de procurar sistemática y pacientemente formar, desarrollar, hacer cada vez más homogénea, más compacta y más consciente de sí misma esta fuerza [es decir, el partido]” (Gramsci, La política y el Estado moderno, pp. 116-7).

En síntesis: el análisis de la correlación de fuerzas sería “muerto”, pedante, pasivo, si no tomara en consideración que el partido es, debe ser, un factor fundamental en dicha correlación de fuerzas; el factor que puede terminar inclinando la balanza; el que munido de una política correcta, y apoyándose en un determinado “paralelogramo de fuerzas”, puede mover montañas.

La figura del “paralelogramo de fuerzas” nos fue sugerida por la carta de Engels a José Bloch (1890). Engels colocaba dicho paralelogramo como subproducto de determinaciones puramente “objetivas”. Sin embargo, a la cabeza de dicho “paralelogramo” se puede y debe colocar el partido para irrumpir en la historia: romper la inercia con el plus “subjetivo” que añade el partido: “(…) la historia se hace de tal modo, que el resultado final siempre deriva de los conflictos entre muchas voluntades individuales, cada una de las cuales, a su vez, es lo que es por efecto de una multitud de condiciones especiales de vida; son, pues, innumerables fuerzas que se entrecruzan las unas con las otras, un grupo infinito de paralelogramos de fuerzas, de las que surge una resultante -el acontecimiento histórico- (…)”.

El partido que sepa colocarse a la cabeza de dicho “paralelogramo”, que haya logrado construirse, que sepa hacer pesar fuerzas materiales en dicho punto decisivo, podrá mover montañas: romper el círculo infernal del “eterno retorno de lo mismo” abriendo una nueva historia.

Bibliografía

AAVV, Clausewitz en el pensamiento marxista, Pasado y Presente.

Darío de Benedetti, La teoría militar entre la Kriegsideologie y el Modernismo Reaccionario, Cuadernos de Marte, mayo 2010.

Daniel Bensaïd, La politique comme art stratégique, Archives personnelles, Âout 2007, npa2009.org.

  1. Engels, Carta a José Bloch, Londres 21/2 de septiembre de 1890, Marxist Internet Archive.

Antonio Gramsci, La política y el Estado moderno, Planeta-Agostini, Barcelona, 1985.

León Trotsky, Lecciones de Octubre, Kislovodsk, 15 de septiembre de 1924, Marxist Internet Archive.

José Fernández Vega, Carl von Clausewitz. Guerra, política y filosofía, Editorial Almagesto, Buenos Aires, 1993.

  1. Wollenberg, El Ejército Rojo.

[1] De Lenin se conoce un cuaderno de comentarios sobre De la Guerra; Trotsky “mechó” muchas de sus reflexiones estratégicas con referencias al teórico alemán, amén de tener sus propios Escritos militares.

[2] Ver nuestro texto Causas y consecuencias del triunfo de la URSS sobre el nazismo, en www.socialismo-o-barbarie.org.

[3] Tujachevsky estaba enrolado en la fallida “teoría de la ofensiva”. Trotsky estaba en contra de la misma: la condenaba por rígida, militarista y ultraizquierdista. Ver las Antinomias de Antonio Gramsci (un valioso texto del marxista inglés Perry Anderson de los años 70).

[4] En este caso se dio una sorprendente “inversión” (en relación a los errores) bajo el poder bolchevique: en general, fue Lenin el que dio en la tecla en las disputas con Trotsky. Pero en este caso las cosas se dieron invertidas: mientras Lenin se arremolinaba entusiasta sobre los mapas siguiendo la ofensiva, Trotsky manifestaba sus reservas.

[5] Ver al respecto nuestros textos sobre el bolchevismo en el poder.

[6] Ver al respecto El último combate de Lenin de Moshe Lewin.

[7] En todo caso, el siglo XX ha dado lugar a un sinnúmero de ricas experiencias militares en el terreno de la revolución, las que requieren de un estudio ulterior.

 

jeudi, 08 février 2018

Jean-Michel Valantin, le Machiavel de l’anthropocène

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Jean-Michel Valantin, le Machiavel de l’anthropocène

par Alice Audouin

Ex: http://www.aliceaudouin.com

Dans son dernier ouvrage Guerre et Nature (Prisma, 2013), Jean-Michel Valantin, chercheur spécialisé sur le lien entre Défense et Environnement, partage sa connaissance approfondie de la Défense américaine, explore et analyse la manière dont cette « première armée du monde » intègre les enjeux du développement durable. Cette exploration le conduit à remettre en perspective la notion d’hégémonie à l’ère de l’« anthropocène » (cette nouvelle ère géologique façonnée par l’homme) et montre que les techniques de résilience vont permettre de dominer un monde  soumis chaque jour davantage aux pénuries, pandémies et catastrophes naturelles. Tel Machiavel en son temps, Jean-Michel Valantin identifie les clés de la pérennité au pouvoir. Cette nouvelle version du Prince, érudite, visionnaire et d’une grande intelligence s’impose comme le livre de chevet indispensable des dirigeants politiques et militaires.

valantinLivre.jpgL’armée américaine intègre le développement durable

Le coup d’envoi est donné en 2006, avec la publication du rapport militaire National Security and the Threat of Climate Change.  L’armée américaine joue ici les précurseurs. Non seulement le rapport reconnait le réchauffement climatique comme une menace, mais le présente  (contrairement au risque nucléaire) comme une catastrophe inévitable. Si le gouvernement de Georges Bush n’avait pas su quoi faire de ce rapport, il marque néanmoins le premier changement culturel du pays. Depuis, plusieurs facteurs ont contribué à l’avancée du développement durable dans la défense américaine.

Tout d’abord, le peak oil se rapproche.  Or l’armée américaine fonctionne avec des énergies fossiles importantes, de plus en plus chères.  Avions, bateaux et chars et autres engins énergivores posent d’immenses problèmes d’approvisionnement, surtout dans un pays comme l’Irak ou le danger impose des convois renforcés, le tout devenant encore plus énergivore. L’amélioration des conditions de vie des combattants est elle aussi, très consommatrice de pétrole. L’utilisation massive de climatiseurs pendant la guerre en Irak a nécessité une gigantesque consommation d’énergie. C’est justement en Irak avec le casse-tête des climatiseurs, que les premières solutions de production d’énergie décentralisée et autonome, à base de photovoltaïque, a été mise en place. Le vol du premier avion de l’US Navy en 2010 avec 50 % de biofuel est le prémisse du passage vers une « great green fleet » et marque l’avancée de la Navy  sur l’US Air Force sur son propre terrain, l’aviation.  La Navy est précurseur dès 2008 avec la création de la Task Force on Climate Change, dans un contexte où l’Arctique, nouvel eldorado né de la fonte accélérée de la banquise, oblige à définir rapidement une stratégie.

Un autre facteur, lui aussi de plus en plus prépondérant, concerne l’ampleur croissante des catastrophes naturelles aux Etats-Unis, aboutissant à des destructions massives d’infrastructures, des pertes humaines, ce qui fragilise le pays et donc sa sécurité. Avec Katrina, le pays a découvert sa vulnérabilité.  Les catastrophes dues à la négligence humaine, comme Deepwater-Horizon, laissant écouler du pétrole sur 30 jours prouve l’existence d’un nouveau type de catastrophe,  dont l’ampleur des dégâts ne cesse de croître. La National Security entre en jeu, s’invite ainsi au débat, dès lors que les besoins en énergie et les conditions de vie sont impactés. La National Security évolue vers la Natural Security.

valantinL2.jpgEnfin, de nouvelles opportunités de domination apparaissent au fur et à mesure de la montée des enjeux environnementaux. Les  terres rares essentielles aux technologies propres du futur, situées dans des pays émergents, mais également les besoins d’aides après les catastrophes qui se multiplient, sont autant d’occasions de coopération et d’intervention dans les pays. Il est désormais prouvé que le réchauffement climatique accentue la puissance des catastrophes naturelles, ainsi que la pénurie de ressources nécessaires à la vie.  La mauvaise gestion de l’eau ou de la chaine alimentaire crée l’opportunité de dépendre de solutions américaines et d’ainsi étendre la puissance américaine. C’est sur ce dernier plan que selon Jean-Michel Valantin, la pensée stratégique prend un tournant inédit. Elle cesse ici d’être uniquement fondée sur la supériorité militaire, mais intègre la capacité à répondre technologiquement à la déstabilisation socio-environnementale planétaire. Le leadership en climate resiliency devient un atout stratégique. Le besoin croissant de se sortir rapidement et efficacement d’une catastrophe naturelle ou industrielle fera appel à un savoir-faire dont les meilleurs experts auront un avantage majeur.
 
Les films de guerre, annonciateurs d’un nouveau paradigme

Révélateur des représentations et mythes reliés à la puissance, Hollywood est un thermomètre fiable pour voir l’évolution de la société américaine et de son rapport à sa propre hégémonie. Pour pleinement mesurer l’avancée du développement durable dans la culture de la Défense, Jean-Michel Valantin analyse finement  les films de guerre issus des studios Hollywoodiens depuis la seconde guerre mondiale et retrace son évolution au travers de nombreux exemples. On démarre avec la Bombe A, qui est le premier socle culturel, les images des bombardements nucléaires ayant été eux-mêmes largement diffusés dans les media.

Avec Hiroshima, un imaginaire de « l’après catastrophe » se façonne : dévastation, retour au cannibalisme, guerres tribales entre survivants, etc.  La bombe nucléaire permet d’identifier une menace pour ce que l’homme a de plus élevé : la société, l’humanité.  La planète des singes ou encore Mad Max 2 sont  des avertissements de cette régression.

Le Seigneur des Anneaux et Avatar occupent eux l’avant-scène d’un nouveau paradigme, celui d’une alliance nécessaire entre l’homme, la nature et le « surnaturel » pour éviter la catastrophe finale. Ils rappellent tous deux l’importance de la relation avec la vie et ses mystères. Le Seigneur des Anneaux actionne une mythologie de la « vitalité », au travers du rôle symbolique des Elfes. Les ingrédients indispensables à la vie sont imbriqués dans une recette qui inclut une part de sacré.

valantinCIN3.jpgAvatar montre le changement de camp d’un ancien marine, passant du champ de la puissance militaire à la puissance naturelle. Il défend ce changement de camp, le présentant comme légitime et nécessaire à l’heure où l’humanité détruit le vivant. Là encore, la dimension sacrée est du côté de la vie et de ce qui mérite que l’on se batte et que l’on renonce au monde militaro-industriel qui la menace. Dans un autre ordre, le dernier James Bond Quantum of Solace montre que les nouveaux trésors sont naturels, comme l’eau, et qu’ils seront  les enjeux des luttes de demain. Leur raréfaction va multiplier les conflits. Enfin, les grands films sur les pandémies révèlent le potentiel viral et global de destruction d’un acte au départ isolé, montrant bien les jeux d’interdépendances entre les différents risques systémiques et globaux. L’imaginaire du nucléaire continue : l’enjeu derrière la dégradation environnementale, est la destruction de l’humanité.
 
Guerre et Nature prévient les princes du monde à l’heure du réchauffement climatique. La lutte  pour acquérir de gré ou de force les dernières ressources, les dernières terres rares, le dernier pétrole,  la dernière eau potable ou les derniers kilos de lithium, ne fera que condamner l’ensemble des acteurs sur l’échiquier du pouvoir, l’enjeu de conquête devenant une véritable peau de chagrin. La vitesse dans la course aux ressources manquantes ne sera pas le véritable levier de puissance, mais la capacité à faire fonctionner un monde moins dépendant des ressources. Le pouvoir sera au contraire à celui qui aura la capacité de changer son mode de vie fondé sur l’ensemble de ces ingrédients, pour définir une société alternative et durable.  Le prince qui saura s’adapter à l’anthropocène, qui saura mettre en œuvre la responsabilité de l’homme vis-à-vis d’un bien commun, la Terre, sera le Prince durable. La clé de la puissance sera désormais le développement durable.

lundi, 05 février 2018

Entrevista a José Javier Esparza autor de "Tercios"

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Entrevista a José Javier Esparza autor de "Tercios"

José Javier Esparza (Valencia, 1963), escritor y periodista, lleva años entregado a la tarea de reconstruir la identidad española a partir de su Historia. De ello son testimonio su exitosa trilogía La Reconquista, vendida por decenas de miles de ejemplares, La cruzada del océano, sobre el descubrimiento y conquista de América, Historia de la Yihad y Tal día como hoy. Almanaque de la Historia de España, En la misma línea abundan sus novelas históricas sobre los primeros tiempos de la Reconquista: El caballero del jabalí blanco, El reino del norte y Los demonios del mar, todas ellas publicadas en la Esfera de los Libros.

En este caso, nos interesamos por su último libro Tercios, en el que se relata con extraordinaria épica la aventura de la infantería española desde los tiempos del Gran Capitán, a principios del siglo XVI, hasta la disolución formal de los tercios dos siglos después.

  • Ha tocado prácticamente todas las épocas de nuestra historia. ¿Cuál le hubiese gustado vivir?

Creo que el siglo IX temprano, el escenario de mis novelas sobre el origen de la Reconquista: es una época que tiene la fascinación de esos “momentos crisálida” en los que todo está naciendo y el futuro se construye hora a hora.

  • ¿Y cuál cree que se parece más a la actual?

A veces tengo la impresión de que lo que más se parece a la hora actual son los primeros decenios del siglo V, cuando el imperio romano se venía abajo entre una mezcla de opulencia material y decadencia espiritual.

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  • ¿Fueron los Tercios el summum de la evolución del guerrero español?

En mi libro “Tercios” he apuntado un poco a eso, sí: son el resultado de muchos siglos de combate. La organización y los escenarios son nuevos, pero el espíritu que mueve al guerrero, y el propio tipo humano que lo encarna, son el producto de una determinada obra histórica.

  • ¿Por qué cree que hoy nos interesan tanto los Tercios?

Quizá precisamente por eso: es como si encontraras de repente un frasquito de esencia destilada con el letrero “España”. Hoy hemos perdido en buena parte la memoria de la propia identidad. Pero abres el frasquito de los tercios, aspiras y la reencuentras. Ahí dentro está todo lo que somos.

  • ¿Qué valores representan los Tercios para la España de hoy?

Honor. Sentido del sacrificio. Orgullo del deber. La primacía de la gloria sobre el dinero. Ese tipo de libertad suprema que consiste en elegir a qué disciplina te sometes, dónde y cómo entregas la vida. También ese tipo de espiritualidad que puede traducirse como la certidumbre de que Dios combate contigo, algo que es fundamental para entender a aquella gente. Y visto desde la circunstancia actual, además, un patriotismo directo y elemental, sin bizantinismos ideológicos.

  • ¿Estamos faltos de héroes como Farnesio o Dávila?

Creo que los héroes no faltan nunca. Lo que falta es un medio apropiado para que se hagan visibles y para reconocer su mérito. Es una cuestión más cultural que personal, más colectiva que individual.

  • De entre todos los héroes qué menciona, ¿con cuál se queda?

Esta es la pregunta más complicada que se puede hacer: ¡son tantos, y en circunstancias tan distintas! Pero, quizá, Julián Romero (1518-1577), que empezó desde lo más bajo, de mozo de tambor, y llegó a lo más alto, maestre de campo. Murió a caballo, en marcha, con 59 años y después de entregar en los campos de batalla un ojo, una pierna, un brazo, tres hermanos y un hijo.

  • Las ilustraciones del libro son magníficas, ¿Cómo es trabajar con José Ferre Clauzel?

Muy fácil. Tiene un sentido innato del espacio, de la escena, y es muy cuidadoso en la recreación de época.

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  • ¿Qué le deben todos los ejércitos de hoy a nuestros Tercios?

Los Tercios, vistos retrospectivamente, son el primer ejército nacional, popular y voluntario de la era moderna. En el siglo XVI y hasta muy entrado el XVII, sólo hacían oficio de las armas los aristócratas y los mercenarios; el resto del contingente era tropa de leva, temporal, frecuentemente forzosa y bastante poco fiable en cuanto a sus fidelidades. Pero los tercios estaban abiertos a cualquiera con independencia de su extracción social, no eran en absoluto mercenarios que cambiaran de patrón, se comportaban como profesionales extremadamente cualificados y, aunque no todos eran españoles, hacían gala de su españolidad. En torno a esos rasgos se construyó una ética del honor y el deber que recogía lo mejor de la tradición guerrera europea y que ha pasado, mal que bien, a la doctrina militar posterior. Es la idea calderoniana de la milicia como “religión de hombres honrados”.

  • ¿Qué hubiese sido de nuestra historia sin el Gran Capitán?

Es curioso que todo el mundo le considere el padre de los Tercios cuando, en realidad, el sistema de organización en tercios no empezó a usarse formalmente hasta veinte años después de la muerte de Gonzalo Fernández de Córdoba. Pero es que él, sí, fue el padre de la infantería española de los Siglos de Oro. Sin su talento, muy probablemente Francia habría acabado quedándose con el Reino de Nápoles y la Historia de toda Europa habría sido enteramente distinta. Y España habría carecido, tal vez, del instrumento militar necesario para sostener el complejísimo imperio de los Austrias.

  • ¿Cree que el éxito de los Tercios se debió a saber conjugar técnicas propias y adaptar lo aprendido del enemigo?

Entre otras cosas. Estamos muy acostumbrados a pensar en los soldados de los Tercios como puro coraje, pero la hegemonía militar española entre los siglos XVI y XVII es fruto sobre todo de la inteligencia aplicada al campo de batalla: flexibilidad para innovar sobre las tácticas propias, adaptación a las tácticas del enemigo, versatilidad para combatir en distintos escenarios, superioridad tecnológica y científica (sobre esto se ha escrito mucho y muy bueno en los últimos años), una capacidad logística fascinante (basta pensar en el Camino Español), etc. En definitiva, inteligencia además de coraje.

  • ¿Cuál es para usted el episodio más destacado de la historia de los Tercios?

Creo que si hubiera que escoger un episodio para ilustrar qué eran los Tercios, podría servirnos la tragedia brutal del asedio de Castelnuovo, precisamente porque fue una derrota. Francisco de Sarmiento con menos de 4.000 hombres encerrado en aquella fortaleza y, enfrente, 50.000 otomanos, nada menos, al mando de Barbarroja. Sucesivas propuestas de rendición y otras tantas negativas. Al final, un asedio de tres semanas. Todos los nuestros, muertos, menos un centenar de heridos que cayeron presos. Y los otomanos, más de 20.000 bajas, casi la mitad del contingente (¡casi la mitad!), caídos bajo las picas, las balas y las espadas españolas. ¿Por qué no se rindieron los nuestros en una batalla en la que no tenían ni una sola oportunidad de vencer? Precisamente por eso: porque era un tercio español. Dice Preveden que “nunca se ha defendido una plaza fuerte con tanto heroísmo”. Es verdad.

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  • En el libro se menciona que nuestro ejército fue invencible en lo material y en lo espiritual. ¿Fue nuestra arma secreta?

Sí. Es lo más importante y hay que tratar de colocarse en la mentalidad del siglo XVI para calibrarlo en toda su dimensión. El infante español de este tiempo es un hombre que lucha antes por honor que por dinero. Por eso podía existir un código de disciplina tan severo como el que describe Londoño. En los ejércitos de los otros países, las consideraciones caballerescas, cuando existían, eran cosa de la nobleza, de la oficialidad, de la casta guerrera. En las tropas españolas, por el contrario, el hecho de formar bajo las banderas confería a todo hijo de vecino un estatuto caballeresco de facto. El poema de Calderón –“Este ejército que ves, vago al yelo y al calor…”- es la mejor definición posible de ese sentimiento. Fue una de las innovaciones más trascendentales del Gran Capitán. Normalmente este aspecto se pasa por alto, y por eso yo he querido subrayarlo en este libro.

  • ¿Qué gobierno se vio más beneficiado por la actividad de los Tercios?

Sin ninguna duda, las provincias católicas de Flandes y sus estados generales, es decir, su autogobierno local: hay que recordar que aquella guerra, entre otras razones, se hizo allí para defenderlos a ellos, y que fue más una guerra civil entre calvinistas y católicos que otra cosa. Pero, además, a los Tercios debieron su corona, en un momento u otro, Nápoles, el Imperio austriaco e incluso el papado. La guerra es la prolongación de la política por otros medios, y los tercios fueron el instrumento de España para mantener el statu quo durante casi dos siglos.

  • ¿Cuál fue, a su juicio, el más eficaz a la hora de mandar y gestionar a los Tercios?

No es lo mismo mandar que gestionar. Como gestor, tal vez Spínola: era un hombre que venía de los negocios, puso su fortuna al servicio de la causa (y de su propia causa) y de hecho se gastó todo lo que tenía. La vida de los tercios siempre fue menesterosa, pero a Spínola hay que reconocerle que siempre procuró que a sus hombres no les faltara lo básico, incluso cuando él ya lo había perdido todo. Añadamos que, como jefe militar, fue impecable. Y estrictamente como jefe militar, yo creo que Alejandro Farnesio es insuperable: inteligente, combativo, astuto, muy buen estratega en la mesa de operaciones y excelente táctico en el campo de batalla, incansable, amado por sus hombres y capaz de coger una lanza y salir al galope cuando se le calentaba la sangre. Añadamos que como político se desempeñó con bastante tino. Un fenómeno.

Muchas gracias por tu tiempo.

Diego Solanas

samedi, 20 janvier 2018

LES HOMMES LIBRES de Frédéric Lynn

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LES HOMMES LIBRES de Frédéric Lynn

 
Préfacé par Robert Steuckers, l'ouvrage LES HOMMES LIBRES est disponible sur http://editionsbios.fr/livre/les-homm...
ISBN : 979-10-94233-02-3
 
FLy-HLcouv.jpg« J'ai commencé ce livre en Ukraine. Être volontaire est bien plus compliqué que de «ramasser un fusil et d'aller se battre». La difficulté est de persister envers et contre toutes les frustrations, les déceptions et les trahisons. La difficulté est d’affronter ses propres contradictions. Je suis parti au Donbass jeune, la tête emplie d'idées tourbillonnantes et de fureur adolescente. J'en suis sorti autre et la plupart de mes camarades aussi. Changés sur un plan moléculaire. Tellement intime, tellement profond, que la majorité d'entre nous n'en parleront jamais. Beaucoup choisissent le silence, et moi-même, j'ai souvent failli abandonner ce livre. La guerre au Donbass a été traitée essentiellement par des analystes, des politiciens ou des idéologues mais il n’existe pas de témoignages de soldat et de sa vie quotidienne sur le front. Ce n'est pas un livre « de guerre » au sens classique du terme. Nos arrestations multiples, nos passages illégaux de frontières, nos attentes, nos romances, nos intrigues, nos misères et nos joies quotidiennes appartiennent autant à la guerre que les combats eux-mêmes. Les faits et les personnages, qu'ils soient héroïques ou sordides, constituent la raison d'être de ce livre. Je n'ai pas honte d'avoir participé à cette guerre. Au contraire, comme disait un modèle de mon enfance, « je n'ai qu'un seul regret, c'est de ne pas m'être engagé plus tôt ». L'un des personnages de ce livre se plaisait à décrire le phénomène de la parallaxe : « un fait ne peut être perçu par différentes personnes que de leur point de vue individuel et donc, limité. » Ce n'est qu'en additionnant les points de vue que l'on obtient une idée de la réalité. Ce récit est ma contribution. »
 
Frédéric Lynn
 

dimanche, 14 janvier 2018

L’armée américaine prépare la guerre du futur : le Pentagone va aligner des essaims de drones, prêts à l’action

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L’armée américaine prépare la guerre du futur : le Pentagone va aligner des essaims de drones, prêts à l’action

Washington. Des innovations étonnantes préparent la guerre du futur : le gouvernement américain a inauguré un projet d’armement à plusieurs niveaux, lequel prévoit l’engagement d’essaims compacts de drones. Dans le cadre de ce projet, les autorités militaires américaines envisagent de combiner l’engagement de drones en essaims sur terre et dans les airs. Le projet est à l’étude et serait sans cesse perfectionné. Les militaires américains ont en vue d’utiliser ces dispositifs dans des « zones opérationnelles complexes » comme les espaces urbains.

Les militaires américains expérimentent depuis un temps déjà assez long l’utilisation opérationnelle d’essaims de drones. Il s’agit ainsi de mettre en œuvre de petits drones intelligents en réseau qui, tel un essaim d’insectes, iraient par exemple reconnaître le terrain, échangeraient des informations ou même aborderaient des cibles et les combattraient. Les drones autonomes constitueront surtout une arme de premier plan dans les futurs combats urbains, biotopes dangereux où il s’agira surtout d’épargner des hommes et du matériel.

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Dès 2016, le ministère américain de la défense avait testé des micro-drones en essaims sur un terrain en Californie. 103 drones avaient été lancés au départ de trois avions de combat. Ces petits drones ont mené plusieurs missions de combat : vol en formation, repérage collectif d’objectifs et auto-réparation. Une vidéo montre comment l’essaim trouve sa cible, l’encercle en quelques secondes et s’en approche.

Les Etats-Unis entendent utiliser cette technologie en essaim dans les airs, sur terre et en environnement maritime. La Chine, elle aussi, met les bouchées doubles pour être, dans un futur proche, prête à aligner sur un front de combat des essaims de drones.

(Source : http://www.zuerst.de ).

 

mardi, 02 janvier 2018

Comparaison entre les moyens militaires américains et russes

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Comparaison entre les moyens militaires américains et russes

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Dans un article du 29/12/2017, nous avions évalué rapidement ce à quoi correspondent ce que l'article avait nommé les « nouvelles forces armées russes »

Il est intéressant de comparer les moyens de celles-ci à ceux de l'armée américaine. Le site Russiafeed fournit des éléments à cet égard. Nous ne pouvons évidemment pas garantir la validité des chiffres. Disons seulement qu'ils paraissent très vraisemblables. Précisons qu'ils ne concernent pas les moyens aéro-navals, notamment en nombre de porte-avions et de flottes aériennes embarquées. Sur ce point l'Amérique dispose d'une supériorité écrasante. La Russie est en train de mettre au point de nouveaux missiles capables de traverser les barrières électroniques actuelles des navires américains. Mais l'US Navy ne restera certainement pas sans réponse.

Voir http://russiafeed.com/russia-vs-us-who-has-the-stronger-m...

Nous en retiendrons les éléments suivants:

Budget militaire annuel.
Etats-Unis $594 milliards, Russie $67 milliards.

Personnels d'active.
Etats-Unis 1.492.200, Russie 845.000

Bases militaires à l'étranger
Etats-Unis 800 dans 80 pays dont 174 en Allemagne, Russie 12 dont 10 dans les anciens Etats de l'Union soviétique à sa frontière sud, 2 autres l'une en Syrie et l'autre au Viet-Nam.

Arsenal nucléaire.
Nous ne reprendrons pas ici les chiffres. Disons que chacun des deux adversaires éventuels dispose de la capacité de rayer l'opposant de la carte mais aussi d'anéantir la Terre entière. Néanmoins, récemment, Donald Trump a ordonné de moderniser et renforcer les moyens américains, tètes nucléaires et ICBM, sans doute sous la pression du complexe militaro-industriel, toujours avide de nouveaux contrats, même s'ils ne reposent sur aucun besoin.

Aptitude à la « réponse asymétrique ».
On appelle ainsi, dans le cas des grandes puissances, la disponibilité de systèmes de défense aérienne, de systèmes de détection, de systèmes de défense anti-missiles. Or sur ce point la Russie, beaucoup plus exposée que l'Amérique aux attaques provenant des bases militaires qui l'encerclent, à mis au point divers systèmes qui semblent beaucoup plus efficaces que leurs homologues américains. Elle a pu les utiliser avec succès et les améliorer encore lors de la récente campagne en Syrie.

Le représentant russe à l'Otan a prévenu en été 2016 ses homologues des capacités de réponse asymétrique russes, non seulement peu couteuses, mais hautement efficace https://www.rt.com/news/337818-russia-nato-asymmetrical-r.... Voir aussi, en langue russe https://ria.ru/syria/20161006/1478654294.html?utm_source=...

Cyber-guerres.
Sur ce point, l'Amérique possède une indéniable supériorité sur la Russie, compte tenu du nombre et de la variété de systèmes d'espionnage, y compris spatiaux, dont disposent notamment la CIA et la NSA (National Security Agency). On peut penser que rien d'important de ce qui de passe à Moscou ou plus généralement en Russie n'échappe aux « grandes oreilles américaines.

Les capacités russes ont été volontairement surévaluées par le Pentagone et le Département d'Etat à propos de l'affaire dite du Russiagate. Il avait été dit que des Hackers russes étaient intervenus dans l'élection présidentielle américaine pour gêner la candidature d'Hillary Clinton. Mais après des mois d'enquêtes approfondies, les services américains n'ont jamais pu identifier la moindre cyber-intervention. Ceci n'est pas la preuve d'une « incomparable supériorité de la Russie dans la cyber-guerre », comme prétendu par le gouvernement américain, mais de l'absence de toute intervention russe d'ampleur, faute de moyens adéquats.

Dans son récent discours au Club de Valdaï, Vladimir Poutine avait ironisé sur la capacité de son pays d'intervenir dans la vie politique américaine avec des moyens électroniques. «  L'Amérique est un grand Etat et non une république bananière. Dites moi si je me trompe »

dimanche, 10 septembre 2017

GLOIRES ET MISÈRES DE LA LÉGION ÉTRANGÈRE ESPAGNOLE

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GLOIRES ET MISÈRES DE LA LÉGION ÉTRANGÈRE ESPAGNOLE

Ex: http://www.cerclearistote.com

À la suite du double attentat islamiste ou islamique (?) de Las Ramblas de Barcelone et de Cambrils, le 17 août 2017, les Mossos d’Esquadra (force de police de la Catalogne) ont abattu cinq terroristes. Quatre l’ont été par un même agent de la force publique, un ancien légionnaire espagnol. À cette occasion, plusieurs lecteurs m’ont interrogé sur l’origine et l’existence de la Légion étrangère espagnole corps de soldats professionnels crée il y a près d’un siècle sur le modèle de la Légion étrangère française. Voici la réponse [1].

À l’instar de son aînée française, la Légion étrangère espagnole est très tôt entrée dans la légende. Notamment, grâce au célèbre roman français de Pierre Mac Orlan, La Bandera (1931), et, plus encore, à l’adaptation de celui-ci au cinéma, quatre ans plus tard, par Julien Duvivier. Ayant rencontré un immense succès, ce film met en scène l’histoire d’un jeune homme, Pierre Gilieth (Jean Gabin), qui, accusé de meurtre, s’enfuit à Barcelone pour s’engager dans le Tercio de extranjeros (« Tercio des étrangers »). Attiré par la prime juteuse offerte à qui permettra de le capturer, l’indicateur de police Fernando Lucas (Robert Le Vigan) se lance sur les traces du présumé coupable.

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Figure au grand cœur, Pierre Gilieth s’éprend de la belle Aischa Slaoui (Annabella) qu’il épouse avec l’espoir de refaire sa vie. Mais le terrible destin ne cesse de le rattraper. Il tombe bientôt en héros sous les balles des rebelles du Rif, rédimé par son sacrifice, non sans avoir, avant de mourir, serré la main de Lucas devenu compagnon de combat. Seul survivant de la section décimée, l’ex-chasseur de prime énumère la longue liste des « morts au champ d’honneur » ; Pierre Gilieth est décoré et promu au grade de caporal à titre posthume.

Julien Duvivier avait obtenu l’autorisation et l’aide du gouvernement de la République espagnole pour réaliser ce film. Plusieurs scènes furent tournées sur le territoire du Maroc sous protectorat espagnol, en particulier près du quartier général de la Légion. Deux détails anodins éclairent, d’une certaine manière, la nature des controverses dont le Tercio allait être ultérieurement l’objet : d’abord, l’apparition fugace d’un officier borgne et manchot, claire allusion à son fondateur, José Millán-Astray ; ensuite, la dédicace appuyée à son commandant de 1923 à 1926, le lieutenant-colonel Francisco Franco -, qui sera supprimée du générique au lendemain du « soulèvement national » de juillet 1936.

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À l’origine de l’épopée légionnaire espagnole il y a donc José Millán-Astray y Terreros [2], un officier cabossé et couturé de partout. Né le 5 juillet 1879, il est le fils d’un avocat et écrivain. Entré, après avoir entamé des études de droit à contrecœur, à l’Académie d’infanterie de Tolède, admis, à dix-sept ans à l’École supérieure de guerre, il s’engage comme volontaire aux Philippines où son courage et sa volonté lui valent la Gran Cruz de Maria Cristina (Grand croix de Marie Christine de Habsbourg, alors reine régente).
De retour en Espagne, le jeune José réintègre l’École de guerre dont il sort, en 1909, officier diplômé d’état-major. Capitaine puis commandant, il fait carrière dans les regulares, les troupes indigènes d’Afrique réputées pour leur combativité, notamment à la tête du 2e tabor de Larache (1915), un bataillon de goumiers marocains sous encadrement espagnol. Au Maroc, il se couvre de gloire : blessé quatre fois, il perd un bras, un œil et une partie de la mâchoire. Cela lui vaut la Médaille militaire.

L’année 1919 se révèle décisive. Tirant les leçons des échecs du contingent en Afrique du Nord et des troubles sociopolitiques qu’ils ont suscités dans la Péninsule, Millán-Astray estime que la solution réside dans la création d’un corps de soldats professionnels, sur le modèle de la Légion étrangère française. Enthousiaste, opiniâtre et persuasif, il obtient un entretien avec le ministre de la Guerre, le général Tovar, qui ordonne à l’état-major d’étudier son projet. Le haut commissaire espagnol au Maroc, le général Dámaso Berenguer, lui apporte son soutien et, le 5 septembre 1919, il part pour Alger, à la tête d’une commission chargée d’étudier le fonctionnement de la Légion française. « On nous reçut avec beaucoup d’amabilité et de camaraderie, écrira Millán-Astray dans son livre La Légion (1923). Par la suite, nous apprîmes que cet accueil si cordial était dû à la reconnaissance des Français pour l’action de notre roi en faveur de leurs prisonniers pendant la guerre européenne ». De retour le 27 octobre, il transmet son étude aux autorités madrilènes. Le 7 janvier 1920, il est nommé lieutenant-colonel et, le 28 du même mois, un décret royal crée le Tercio de Extranjeros.

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Aux XVIe et XVIIe siècles, sous les Habsbourg, les « tercios » étaient les unités d’élite de l’armée espagnole. Composés de volontaires, souvent comparés aux légions romaines et aux phalanges macédoniennes, ils assurèrent, pendant plus d’un siècle, l’hégémonie militaire de l’Espagne. C’est donc en référence à ce passé prestigieux que fut choisi le nom du nouveau corps. Crée en 1920 par Alphonse XIII et son ministre de la guerre le vicomte d’Éza, Le Tercio de Extranjeros deviendra le Tercio de Marruecos, en 1925, puis la Legión, en 1937.

C’est cependant le 20 septembre 1920, jour de l’engagement du premier légionnaire, qui sera retenu comme date de naissance officielle de la Légion étrangère espagnole. Le lieutenant-colonel Millán-Astray en prend le commandement, choisissant comme premier adjoint le commandant Francisco Franco. Comme lui, ce dernier s’est couvert de gloire en Afrique. Grièvement blessé au ventre alors qu’il était jeune lieutenant des regulares, détenteur de deux médailles militaires et décoré de la Légion d’honneur par la France, il va gravir tous les grades et devenir, à trente-trois ans, le plus jeune général d’Europe.

Franco est l’organisateur de la Légion, mais c’est Millán-Astray qui lui imprime son caractère et sa physionomie. Notamment en rédigeant un credo du légionnaire, largement inspiré du Bushido, le code d’honneur médiéval du chevalier nippon au XIIe siècle redéfini à l’aube du XXe siècle par le général Nogi Maresuke, le vainqueur de Port Arthur lors de la Première Guerre sino-japonaise (1894). À l’esprit de camaraderie et de solidarité sans condition, au culte de la bravoure et du sacrifice, s’ajoutait un souverain mépris de la mort (et non son apologie, comme on l’affirme parfois au prix d’un contresens), exprimé, notamment, par le célèbre cri « Viva la muerte ! » (« Vive la mort ! ».)

Pendant quelques mois, les hommes du Tercio entonnent une version adaptée de La Madelon. Mais très vite ils adoptent deux chants plus en accord avec leur style de vie : Le fiancé de la mort et La chanson du légionnaire. Outre un pas de défilé plus rapide que celui des autres unités — à l’inverse de leurs homologues français —, un point essentiel distingue les légionnaires espagnols : la place accordée à la religion. « Pour être un bon chevalier légionnaire, écrivait encore récemment le commandant Fernando Jorge Perez Blanca, il faut seulement être un bon chrétien et un bon Espagnol de naissance ou d’adoption ». Ainsi la Légion est-elle omniprésente lors des processions de la Semaine sainte. À cette occasion, ses hommes rendent hommage au Cristo de la Buena Muerte (Christ de la Bonne Mort) qu’ils portent tour à tour sur l’épaule ou à bout de bras, déclenchant les acclamations de la foule. Une tradition qui s’enracine au plus profond de l’histoire et de l’âme espagnole. Au XVIe siècle, le plus grand général des Tercios, l’italien Alexandre Farnèse (1545-1592), gouverneur des Pays-Bas, ami du fils de Charles Quint don Juan d’Autriche, lui-même vainqueur de Lépante, n’avait-il pas pour habitude de faire agenouiller ses soldats avant de combattre pour prier la Vierge Marie et l’apôtre Saint-Jacques, patron de l’Espagne ?

Le premier quartier du Tercio est établi sur le mont Garcia Aldave, à Ceuta. Une position occupée par l’Espagne depuis 1860 et qui lui permet de contrôler le détroit de Gibraltar. Les légionnaires s’y maintiendront jusqu’en 2008. De sa fondation, en 1920, jusqu’à la fin du conflit, en 1927, le Tercio participe à toute la guerre du Rif contre Abdelkrim. En juillet 1923, Franco – devenu entre-temps colonel — succède comme commandant au lieutenant-colonel Rafael Valenzuela (qui avait lui-même succédé à Millán-Astray), tombé à la tête de ses hommes à Tizzi Azza. Il s’illustre, en septembre 1925, lors du débarquement dans la baie d’Alhucemas, entre Ceuta et Melilla. Engageant 13 000 Espagnols, sous les ordres du général Miguel Primo de Rivera, et un petit contingent français, cette opération est une des plus célèbres de la Légion espagnole. Il s’agit aussi du premier débarquement aéronaval de l’histoire (il sera étudié lors de la préparation du débarquement de 1944 en Normandie). La part décisive qu’il y a prise vaut à Franco d’être élevé, en février 1926, au grade de général de Brigade.

Au lendemain de la chute d’Alphonse XIII et de l’avènement de la IIe République (1931), les Cortès décident de réformer l’armée afin de se débarrasser d’officiers jugés peu fiables. La fin de la guerre du Rif permet de réduire les effectifs militaires à commencer par ceux du Tercio. Une période délicate semble s’annoncer pour celui-ci. Mais, en octobre 1934, le gouvernement de la République (une coalition de radicaux et de libéraux conservateurs), fait appel aux légionnaires et aux troupes indigènes pour affronter un soulèvement révolutionnaire socialiste rapidement circonscrit aux Asturies [3]. Les 3e, 5e et 6e banderas étouffent l’insurrection. Coordonnant les opérations depuis Madrid, le général Franco apparaît alors comme le défenseur de la légalité, le « sauveur de la République », face aux factieux d’un parti socialiste bolchevisé appuyé par les communistes et, dans une moindre mesure, par les anarchistes.

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Les 17 et 18 juillet 1936, lorsqu’éclate l’insurrection contre le gouvernement issu de la victoire électorale du Frente popular cinq mois plus tôt, le Tercio est sous les ordres du colonel, plus tard général, Juan Yagüe. Il le restera jusqu’à la fin de la guerre civile, en 1939. Il s’agit du seul officier supérieur ouvertement national syndicaliste, admirateur déclaré du fondateur de la Phalange, José Antonio Primo de Rivera [4]. Pour nombre de jeunes officiers africanistes, farouchement anticommunistes mais non moins partisans de réformes sociales radicales, il est une sorte d’icône vivante.

Pendant la guerre civile, les légionnaires de Yagüe sont engagés dans plus de 3000 actions. Au début des hostilités, la Légion est composée de 6 banderas. À la fin, elle atteint son effectif maximum avec 18 banderas. Après avoir assuré le succès initial du soulèvement dans la zone du protectorat, le Tercio joue un rôle clé dans son extension en Espagne proprement dite. Notamment en assurant, dans des conditions particulièrement périlleuses, le transport aérien de plus de 2000 légionnaires de Tétouan à Séville — un millier d’autres étant acheminé par mer. Onze ans après le premier débarquement aéronaval d’Alhucemas, la Légion espagnole est ainsi l’auteur du premier pont aérien de l’histoire. Et dès septembre, elle contribue puissamment à la libération de l’Alcazar de Tolède, qui était encerclé depuis deux mois par les troupes gouvernementales et les miliciens du Frente popular. On les retrouvera, ensuite, en première ligne, lors des terribles combats pour la prise de Madrid. Son nom, entre autres, est associé aux batailles de Brunete, Jarama, Aragon Teruel, de l’Ebre, etc.

Parmi les nombreux volontaires qui intègrent des unités légionnaires, il ne faut pas oublier les Viriatos portugais et la Compagnie française Jeanne d’Arc [5]. Plus tard, pendant la Seconde Guerre mondiale, des légionnaires seront présents sur le Front de l’Est, d’abord dans la Division bleue (1941-1943) puis dans la Légion bleue (1943-1944).

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Tragédie pour l’Espagne, la guerre civile fut aussi une tragédie pour sa Légion étrangère. Deux épisodes ont alors terni sa réputation. Le premier est le massacre de quelque 500 prisonniers par les hommes de Yagüe après la prise de Badajoz, le 14 août 1936. Le second est la célèbre altercation entre Millán-Astray, — devenu général de brigade — et le philosophe catholique-libéral, Miguel de Unamuno dans l’amphithéâtre de l’université de Salamanque, le 12 octobre 1936, lors de la « fête de la race » ou « de l’hispanité ». Le professeur Maldonado ayant critiqué vertement les Basques et les Catalans, Unamuno prend courageusement leur défense, sans se laisser impressionner par le cri de « Viva la muerte ! », qui retentit dans la foule. Il prend même directement à partie Millán-Astray en fustigeant : « le mutilé, sans la grandeur de Cervantès, qui trouve un réconfort dans la multiplication des invalides en Espagne ». Laissant alors éclater sa colère, ce dernier lance : « ¡ Muera la intelectualidad traidora ! » (« Mort à l’intellectualité traîtresse ! » que l’on a souvent traduit improprement — à dessein — par « Mort à l’intelligence ! »). Nombreux sont désormais les adversaires du fondateur de la Légion, y compris dans l’armée, qui ne se privent pas de le traiter d’histrion et de provocateur. Placé quelques mois à la tête du service de presse et de propagande, puis député aux Cortès, il est finalement écarté et nommé directeur du corps des mutilés de guerre.

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Après la Seconde Guerre mondiale, la Légion se recentre sur sa base marocaine d’origine. Mais l’heure est à la décolonisation. Comme la France, l’Espagne accorde l’indépendance au Maroc, en 1956, gardant toutefois les territoires d’Ifni et le Sahara occidental. Mais ceux-ci entrent bientôt en rébellion. En novembre 1957, la Légion doit dégager les villes de Sidi Ifni et d’El Aiun, encerclées par les indépendantistes. Le territoire d’Ifni sera finalement cédé au Maroc, douze ans plus tard, par les accords de Fez. Reste le Sahara occidental, revendiqué tant par le royaume chérifien et la Mauritanie que par le Front Polisario, soutenu par l’Algérie. En 1973, la Légion est à nouveau mobilisée pour faire face aux premières attaques du Front Polisario. Profitant de l’isolement international de l’Espagne et de la lente agonie de son vieux Caudillo, le Maroc organise alors la fameuse « Marche verte », vers le Sahara, au cours de laquelle les légionnaires canalisent et repoussent plusieurs dizaines de milliers de marcheurs. Deux ans plus tard, l’Espagne se retire définitivement du Sahara au profit du Maroc et de la Mauritanie. Le Tercio se replie sur Melilla, Ceuta et l’île de Fuerteventura, dans l’archipel des Canaries.

La paix revenue, la Légion doit affronter de nouvelles difficultés. Aux problèmes d’adaptation et de frustration, s’ajoute, dans les années 1980, l’hostilité de plusieurs membres des gouvernements socialistes et, surtout, de certains milieux médiatiques qui, mettant en cause son passé et son recrutement (il lui est reproché notamment de recruter des « délinquants »), réclament sa dissolution. Le corps fait face à ces attaques en renonçant à certaines de ses particularités, ou en les altérant. Ainsi, la possibilité pour les hommes du rang de devenir sous-officiers, voire lieutenants ou capitaines, est-elle supprimée. Surtout, l’engagement des étrangers est-il restreint aux seuls Hispano-Américains et Guinéo-Équatoriens.

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Mais à partir des années 1990, à la faveur des nouvelles obligations internationales de l’Espagne, la Légion va devenir incontournable. L’histoire, dit-on, balbutie. Ici, elle se répète. Les mêmes causes engendrent les mêmes effets. À nouveau l’hostilité à l’appel du contingent impose le recours aux volontaires et professionnels. Avec les parachutistes d’infanterie de marine et les forces spéciales, la Légion demeure l’une des rares unités espagnoles performantes et efficaces. À l’instar des légionnaires français, ses 4000 hommes et leur savoir-faire sont indispensables aux missions de l’Organisation des Nations Unies (ONU), de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ou de l’Union européenne. C’est ainsi que, depuis vingt ans, de la Bosnie-Herzégovine à l’Afghanistan, en passant par le Kosovo, l’Irak, la République démocratique du Congo et le Liban, la Légion étrangère espagnole ne cesse plus d’être sollicitée.

Arnaud Imatz

[1] Une première version abrégée de cet article a été publiée dans Le Spectacle du Monde, nº 592, septembre 2012.
[2] Sur le sujet on peut lire en particulier : José Luis Rodriguez Jiménez ¡ A mi la legión ! De Millán-Astray a las misiones de paz, Barcelone, Planeta, 2005 et Luis Togores, Millán-Astray: Legionario, Madrid, La Esfera de los libros, 2003. Il existe un livre sur les Espagnols engagés dans la Légion étrangère française : Joaquin Mañes Postigo, Españoles en la legión extranjera francesa, Barcelone, Inédita Ediciones, 2009.
[3] Sur les origines et les antécédents de la guerre d’Espagne, on peut se reporter au livre de Stanley Payne, La guerre d’Espagne. L’histoire face à la confusion mémorielle, préface d’Arnaud Imatz, Paris, Le Cerf, 2010.
[4] Voir Luis Togores, Yagüe : El general falangista de Franco, Madrid, La Esfera de los Libros, 2010.
[5] Sylvain Roussillon leur a consacré deux chapitres dans son livre, Les brigades internationales de Franco, Paris, Via Romana, 2012.

jeudi, 09 mars 2017

Pierre Pagney - L'incertitude climatique et la guerre

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Pierre Pagney - L'incertitude climatique et la guerre

par Albert Montagne

Ex: http://albertmontagne.blogspot.com 

Jean-Pierre Bois, préface.  Coll. Biologie, Ecologie, Agronomie, Ed. L’Harmattan, 2017, 232 p., 24 €. 

Le réchauffement climatique et météorologique est un sujet d’actualité qui intéresse non seulement les géographes, mais aussi les juristes (en droit international), les cinéphiles (des films catastrophes), les historiens et les militaires.

Ce livre, "cheval de bataille" de Pierre Pagney, professeur émérite de l'Université Paris-Sorbonne et climatologue fondateur du CRCT (Centre de Recherches de Climatologie Tropicale), clôt un triptyque, le premier ouvrage étant Le climat, la bataille et la guerre (2008), le second Les guerres de partisans et les nouveaux conflits (2013). L’incertitude ou prévision climatique est une composante martiale qui fait gagner ou perdre une bataille ou une guerre. Comment ne pas penser à la campagne de Russie de Napoléon, frappée par le dur hiver russe en 1812, ou au débarquement de Normandie du 6 juin 1944, décidé sur une simple éclaircie à l’arrière d’un front de froid ?

pagney.jpgDéjà au VI° siècle avant J.-C., Sun Tzu n’oublia pas dans L’art de la guerre, ouvrage fondamental de stratégie militaire, le facteur climatique, le déterminant par l’alternance de l’ombre et de la lumière, du chaud et du froid, et par le cycle des saisons. De nos jours, certitude et incertitude climatiques traduisent la difficulté d’une décision militaire. La certitude passe de l’information à la connaissance entraînant la conviction, l’incertitude résulte d’informations parcellaires et de raisonnements fragiles, la décision militaire étant toujours un dilemme comme le souligne Vincent Desportes dans Décider dans l’incertitude (2007). Incertitude climatique et décision militaire vont de pair avec les stratégie et géostratégie définies par Hervé Coutau Bégarie dans son Traité de stratégie (2011).

La première est un théâtre d’opérations spatiotemporelles, la seconde "l’espace complexe où le facteur militaire se combine avec d’autres facteurs qui peuvent être politiques et sociétaux". La première partie, L’Ordre et le désordre climatiques développe l’aspect climatique qui influe la décision militaire. Les facteurs géographiques naturels sont les mers et océans, les reliefs montagneux, les étendues lacustres et couverts végétaux. L’homme est aussi un facteur du climat, les concentrations humaines, via les activités économiques et industrielles, participant à la modification des filtrages radiatifs de l’atmosphère et au réchauffement climatique. Le désordre climatique est synonyme de variabilité météorologique, prévisible à court terme, et climatique (celle de la mosaïque climatique du globe), impliquant le long terme et plus d'incertitude. Cependant, les technologies nouvelles, dont le cyberespace accumulant les informations, n’effacent pas l’incertitude.

La deuxième partie, Les décisions militaires et l’incertitude climatique, historique, donne des exemples d’opérations militaires du XX° siècle : le désastre climatique du chemin des dames (1917), l’opération Barborassa et le désastre de Stalingrad (1941-1943), Overlod : le débarquement de Normandie (1944), la guerre du Pacifique (1941-1945) : l’entrée dans un milieu climatique alors peu connu. La troisième partie, Perspectives géostratégiques et réchauffement climatique : les conflits potentiels, part du constat que la terre se réchauffe, l’homme n’y étant pas étranger, et souligne les incertitudes, liées par exemple à l’exploitation massive des énergies fossiles ou à la recherche de nouvelles sources d’énergie non polluantes. Les conséquences sont nombreuses sur la modification des milieux. Sur l’évolution climatique, les zones polaires et surpolaires, arctiques et antarctiques, sont marquées du sceau de la variabilité.

La décrue polaire, indiscutable, se superpose à des variabilités spectaculaires. Ainsi l’arctique comprend des glaces prisonnières du sol, le permafrost, dont la fonte libère du méthane naturel, gaz à effet de serre, qui s’ajoute aux effets de serre dus à l’homme et aux ruminants. Dans les perspectives d’un constant réchauffement climatique, les routes arctiques ont de beaux jours devant elles, ne menaçant ni les routes tropicales et équatoriales ni l'équilibre entre les deux grandes puissances de la région, les EU et la Russie. Dans les basses latitudes, la surexploitation des forêts équatoriales et ombrophiles compromet leur existence.

Dans l'Asie des moussons, le nombre de jours de pluies annuelles diminuant, alors que les totaux augmentent, donnent une part plus grande aux précipitations fortes et aux écoulements brutaux et mettent en péril une agriculture fortement nourricière qui pourrait engendrer des troubles sociétaux. Menaçant des terres, le niveau marin s’élève sous la dilation des eaux océaniques de plus en plus chaudes en surface et sous les fontes glaciaires des hautes latitudes et de l’altitude. Plus dangereux est le potentiel de tensions et de conflits des régions sèches subtropicales de l’arc saharo-arabique, le Moyen-Orient et l’Afrique subissant des vagues djihadistes et terroristes. Le réchauffement climatique engendre des problèmes hydroclimatiques (manque d’eau) qui créent des problèmes agraires et des tensions sociales et politiques qui devraient pérenniser des affrontements et des flux de migrants et de réfugiés climatiques. En conclusion, un livre de géopolitique et de climatologie qui incite à réfléchir, pouvant suggérer un futur pessimiste préfiguré par son intitulé même. 

Albert MONTAGNE

mercredi, 08 mars 2017

On the Rise & Decline of War in the Modern Era

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On the Rise & Decline of War in the Modern Era

The modern era is characterized by the steady, at times exponential, growth in the material power of human societies in mastering their world. This has paradoxical consequences in the field of war. The most obvious is an exponential increase in warring states’ means of destruction: nation-states can conscript entire societies, economies, and propaganda apparatuses towards the war effort (“total war”), geographical limits to war are annihilated (aerial bombing), and destructive power becomes god-like (nuclear war). This accounts for the crescendo of violence in the wars of the modern era, beginning with the French Revolutionary and Napoleonic Wars, but especially with the world wars and the happily unrealized apocalyptic destructive potential of the Cold War.

Another trend, however, has been a relative decline in war. This has been partly due to the trend just mentioned: war between advanced states has become so destructive that their leaders have increasingly avoided direct military confrontation (the famous Cold War doctrine of “Mutually Assured Destruction”).

Another reason has been the declining utility of military conquest in the modern era. In a world of trade and advanced technology, military occupation of backward lands is less and less profitable to a modern state. Furthermore, as modern traits spread to occupied territories (literacy, hi-tech communications, development, etc.), their peoples acquire self-consciousness and thus the means to throw off a foreign colonist. Hence, in the post-war era, the European colonial empires were gradually dismantled and in general were not replaced with equivalent forms of direct rule.

Carl von Clausewitz’s On War [2] stresses the tendency of modern war to dialectically rise to ever-greater “extremes” of violence. The Prussian theorist also identified a moderating factor, however, which I believe had powerful ramifications for the future of modern warfare:

The wants of an army can be divided into two classes, first those which every cultivated country can furnish; and next those which can only be obtained from those localities where they are produced. The first are chiefly provisions, the second the means of keeping an army complete in every way. The first can therefore be obtained in the enemy’s country; the second, as a rule, can only be furnished by our own country, for example men, arms, and almost all munitions of war. Although there are exceptions to this classification in certain cases, still they are few and trifling and the distinction we have drawn is of standing importance, and proves again that the communication with our own country is indispensable.[1]

As the technology on which military power depends becomes more advanced, so territorial occupation (unless the residents can be made productive loyal citizens) becomes less useful.

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All this adds up to the declining utility of military occupation in the modern era. There are limits to this, however: Western European states have, with the loss of their colonial empires, become economically insecure due to their dependence on unstable Middle-Eastern sources of energy. This in turn has meant political dependence on the United States of America and the Gulf Arab states.

Modernity both enabled the Western conquest of the world and gave the colored nations means to throw off imperial rule. The creation of separate nation-states, giving each distinct people its own homeland and polity wherever possible, has led to a decrease in violence. States have, as outlined above, far less incentive to conquer one another than in the past: the costs of war are too great, the benefits of military occupation too few. Inevitable power asymmetries remain, but overt empires – perhaps the most common pre-modern form of government – are rare.

The wars of recent years have tended to be those within states, that is to say between tribal, ethnic, and religious groups within societies, with varying degrees of inevitable involvement by foreign powers. As Western nations lose their ethno-cultural homogeneity and cohesion, the likelihood of ethnic civil war increases – particularly when some severe economic, environmental, or geopolitical crisis inevitably intervenes. The West has largely been spared war since 1945. The rationales for war between states are fewer. This in no way justifies the foolish and irresponsible liberal, Panglossian view that war is therefore abolished and that Westerners no longer need to think about defending their interests, let alone do anything about it.

War will continue to change with new technologies, often in ways which are difficult, if not, impossible to predict. Two examples, among many, of such potentially revolutionary developments: the use of drone bombing and the proliferation of weapons of mass destruction, possibly used by stateless terrorist groups.

I believe precautionary measures are warranted. Westerners are massively declining, both as a share of the global population and of the population within their own nations. French demographic decline in the nineteenth century led to a reversal: where previously France had dominated German politics, for the first time Germany had the serious possibility of dominating not just French politics, but indeed that of the entire European continent. Serbian demographic decline within Kosovo has led to the indefinite loss of their ancestral homeland, leading to the rule of Muslim Kosovar terrorists and gangsters. The rise of China and the fertility of the African, Islamic, and Mestizo worlds may augur similar fates for the West as a whole. Responsible men of the West ought to work to make their societies as antifragile [3] and war-proof as possible, developing policies which will prevent both civil war and foreign domination.

Note

1. Carl von Clausewitz (trans. J. J. Graham & F. N. Maude), On War (Ware, England: Wordsworth Editions, 1997), Book 5, Chapter 15, p. 273.

Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

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[1] Image: https://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2017/03/3-1-17-1.jpg

[2] On War: http://amzn.to/2lyUqnL

[3] antifragile: https://en.wikipedia.org/wiki/Antifragile

 

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lundi, 23 janvier 2017

Pour une armée européenne, pilier d’une défense européenne

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Pour une armée européenne, pilier d’une défense européenne

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com 

L’élection de l’isolationniste revendiqué Donald Trump à la présidence des USA est une excellente nouvelle pour tous les vrais défenseurs de l’Europe. La pérennité de l’OTAN, organisation atlantiste destinée à empêcher toute émergence d’une Europe de la défense, toute diplomatie européenne indépendante et notamment en faveur d’un rapprochement avec la Russie, est en question. C’est l’occasion de pouvoir s’en émanciper en œuvrant pour bâtir enfin l’armée européenne. Voici quelques propositions en ce sens du Parti des Européens.

1- Dénoncer le traité fondateur de l’OTAN (1949), ce qui implique le départ de tous les pays européens de cette organisation.

2- Construire une armée européenne regroupant sous un commandement intégré (unique) l’ensemble des armées des 28 états membres de l’Union Européenne, en supposant que le Royaume-Uni renoncera en définitive à mettre réellement en œuvre le brexit.

3- Créer un budget militaire européen, correspondant à 3% du budget de chaque état membre de l’Union Européenne, afin de la doter des crédits nécessaires à sa mise en place et d’investir dans du matériel nouveau ainsi que dans la recherche et le développement de nouvelles technologies dans le domaine de l’armement de pointe. Soulignons que le budget allemand consacré à la défense n’est actuellement que de 1,16%, ce qui est dérisoire, et que le budget cumulé pour toute l’Europe, Russie comprise, correspond à 30% environ du budget américain dédié.

4- Établir une alliance stratégique entre l’Union Européenne et la Russie, un partenariat qui présuppose de notre part des gestes forts à l’égard d’une puissance européenne, qu’est la Russie, qui s’estime menacée à ses frontières. Cela passe par l’abandon des sanctions économiques à l’égard de la Russie, la reconnaissance de l’annexion de la Crimée par la Russie et la suppression des visas de l’Union Européenne pour les citoyens russes. En échange, Kaliningrad serait considéré comme un espace ouvert, démilitarisé. En outre, afin de rassurer les pays baltes en préservant leur identité, la Russie inciterait la minorité russe installée en Lettonie et Estonie à privilégier une réinstallation en Russie même.

La création d’une armée européenne, qui reprendrait là où a été arrêtée en 1954 la CED (Communauté européenne de défense), serait une avancée significative en faveur d’une Europe unie. Mais il est évident que dans le cadre de l’Union Européenne actuelle, rien ne pourra être fait. En outre, il n’a rien de plus souverain que la défense. L’idée même d’armée européenne implique celle d’Etat européen unitaire, que nous prônons par ailleurs. Ceux qui, comme Angela Merkel, annoncent des avancées en matière de défense, mentent outrageusement.

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)

dimanche, 01 janvier 2017

The Siege of Malta Knights of St John vs Ottoman Empire

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The Siege of Malta Knights of St John vs Ottoman Empire

This show looks at the rising Ottoman Empire attempts to conquer all Mediterranean trade routes, but the tiny island of Malta stands in its way. This island is also home to the fiercest knights, the Order of St. John, or Knights Hospitaller. 8,000 Knights and native Maltese fended off approx 48,000 Turkish warriors during the Siege of Malta. After the heroic stand, the capital of Malta is named after the commanding general, Jean de Valette.

The Siege of Malta (also known as the Great Siege of Malta) took place in 1565 when the Ottoman Empire invaded the island, then held by the Knights Hospitaller (also known as the Sovereign Order of Saint John of Jerusalem of Rhodes and of Malta, Knights of Malta, Knights of Rhodes, and Chevaliers of Malta).

The Knights, together with between 400 Maltese men, women and children and approximately 2,000 footsoldiers won the siege, one of the bloodiest and most fiercely contested in history, and one which became one of the most celebrated events in sixteenth-century Europe. Voltaire said, "Nothing is better known than the siege of Malta," and it undoubtedly contributed to the eventual erosion of the European perception of Ottoman invincibility and marked a new phase in Spanish domination of the Mediterranean. The siege was the climax of an escalating contest between a Christian alliance and the Ottoman Empire for control of the Mediterranean, a contest that included Turkish admiral and privateer Dragut's attack on Malta in 1551, and the Ottoman utter destruction of an allied Christian fleet at the Battle of Djerba in 1560.

The number of casualties is in as much dispute as the number of invaders. Balbi gives 35,000 Ottoman deaths, which seems implausible, Bosio 30,000 casualties (including sailors). However modern estimations from military historians using Turkish archives have put the number of casualties at 10,000 from combat and disease, though it is generally agreed that there were likely far more losses amongst the various volunteers and pirates, which the Turkish sources would not have noted. The knights lost a third of their number, and Malta lost a third of its inhabitants. Birgu and Senglea were essentially leveled. Still, 9,000 Christians, most of them Maltese, had managed to withstand a siege of more than four months in the hot summer, despite enduring a bombardment of some 130,000 cannonballs.

Jean De Valette, Grand Master of the knights of Malta, had a key influence in the victory against Ottomans with his example and his ability to encourage and hold together people as one man. This example had a major impact, because the kings of Europe realized that the only way to win against the Ottomans was to stop wars between them and form alliances; the result was the vast union of forces against Ottomans at the Battle of Lepanto few years later. Such was the gratitude of Europe for the knights' heroic defense that money soon began pouring into the island, allowing de Valette to construct a fortified city, Valletta, on Mt. Sciberras. His intent was to deny the position to any future enemies. La Valette himself died in 1568 after a hunting trip in Buskett.

The Ottomans never attempted to besiege Malta again. The failure of the siege did nothing to reverse the increasing dominance of Ottoman naval power in the Mediterranean, but in following a string of Christian naval defeats, such as at the Battle of Djerba, it did deny Ottoman forces the strategically vital island base in the centre of the sea which would have allowed them to launch ever deeper strikes into the belly of Europe.

samedi, 17 décembre 2016

La guerilla accidentelle ou les petites guerres au sein d'une grande guerre

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La guerilla accidentelle ou les petites guerres au sein d'une grande guerre

Recension

The Accidental Guerilla: Fighting Small Wars in the Midst of a Big One

 
Ex: http://ultimaratio-blog.org
 

David Kilcullen, Londres, Hurst & Co., 2009, 346 pages.

Cette recension est d’abord parue dans Politique Etrangère N°3 2009.

David Kilcullen fait partie de ces soldiers-scholars qui alimentent l’histoire de la pensée stratégique américaine. Né en 1967, cet ancien officier australien explore depuis une dizaine d’années le phénomène de la guerre irrégulière à l’Université de New South Wales. C’est ainsi qu’il devient en 2005 le conseiller de Condoleezza Rice sur les questions de contre-insurrection, ainsi que du général Petraeus en Irak, où il fut l’un des artisans du surge. Il reste aujourd’hui l’un des experts les plus influents aux États-Unis. Lire The Accidental Guerrilla, c’est donc découvrir une recherche, mais aussi prendre la « température intellectuelle » des cercles de la sécurité nationale à Washington.

Accidental-Guerrilla-Fighting-Small-SDL117887560-1-ee0c7.jpgKilcullen avait introduit la controverse avec une étude de 2004, dans laquelle il appelait à considérer la lutte contre le terrorisme en termes d’« insurrection globale[1] ». Sans pour autant renier cette notion, il précise ici sa pensée en l’articulant à l’échelle locale dans un nouveau concept : la guérilla accidentelle.

La guérilla accidentelle, c’est le piège tendu par le terrorisme aux États et dans lequel l’Occident est tombé après le 11 septembre. Le « syndrome », comme l’appelle D. Kilcullen en amateur de métaphores médicales, se décline en quatre phases : l’infection, au cours de laquelle des terroristes transnationaux établissent leur présence dans une zone ; la contagion, qui voit leur activité se développer sous des formes diverses ; celle-ci menant à une intervention internationale; elle même, perçue comme une invasion, conduit à un rejet des populations locales qui s’organisent ainsi en guérillas aux côtés des terroristes.

Bien que son analyse ne soit pas entièrement nouvelle, D. Kilcullen a le mérite de l’exposer avec force et complexité à un large public américain, encore peu familier de cette approche non conventionnelle. Son autre atout majeur est d’ancrer sa pensée dans les réalités de terrain, tout en balayant de nombreux théâtres d’opérations. Il montre ainsi comment, en Afghanistan, les relais de pouvoir traditionnels ont été noyautés ou remplacés par une infrastructure radicale. Il propose une réponse contre-insurrectionnelle à partir d’un programme de construction de routes qui n’est pas sans rappeler la dimension pacificatrice des voies romaines. Il revient aussi naturellement sur l’Irak, avec les tribulations des premiers temps du surge, en se concentrant particulièrement sur la formation et l’emploi des forces de sécurité locales. À l’instar du judo, la guérilla accidentelle utilise donc la force de l’adversaire pour le renverser. Le 11 septembre n’a finalement été qu’une immense provocation qui a poussé l’Amérique à réagir de façon excessive — D. Kilcullen a toujours condamné l’invasion de l’Irak — par des interventions tous azimuts offrant aux takfiri le djihad légitime dont ils ont tant besoin. Le terrorisme n’est donc que le premier acte de l’insurrection, seule à même de donner la victoire par la conquête des populations. La stratégie antiterroriste de l’Amérique centrée sur l’ennemi (enemy-centric) se révèle ainsi la meilleure alliée d’une stratégie terroriste centrée sur la population (population-centric). En permettant aux djihadistes de rallier temporairement des populations locales sur la défensive, l’Amérique « a fait d’une souris un éléphant ».

Kilcullen s’attache à varier ses exemples, à les rechercher dans des situations politiques, sociales et religieuses diverses : il évoque ainsi les cas du Timor oriental, où il a lui-même servi, ou encore celui des rebelles en Thaïlande. C’est pourtant bien la lutte contre l’islam combattant qui semble constituer la priorité de l’auteur, qui va jusqu’à faire de l’Europe – et notamment des banlieues françaises – un front potentiel de cette guérilla accidentelle, et en livre une analyse intéressante – certes sans expérience de première main, souvent traitée de manière exagérée, mais non sans intuition.

L’ouvrage de D. Kilcullen est à classer dans ces témoignages d’un retour au pragmatisme du leadership américain. S’il juge sévèrement l’hubris interventionniste des années Bush en Irak et en Afghanistan, il insiste sur le devoir qu’a l’Amérique de ne pas abandonner ces deux pays, tant sur le plan moral que sur celui de l’intérêt national. L’Amérique, en déclenchant des guérillas accidentelles, a forgé les armes d’un nouvel ennemi, unissant les échelles globale et locale. Pour D. Kilcullen, il est temps de les séparer à nouveau, et que l’éléphant redevienne souris.

 


[1] D. Kilcullen, « Countering Global Insurgency », Journal of Strategic Studies, vol. 28, n° 4, août 2005, p. 597-617.

The Authors@Google program welcomed David Kilcullen to Google's New York office to discuss his book, "The Accidental Guerrilla".

"David Kilcullen is a contemporary practitioner and theorist of counterinsurgency and counterterrorism. A former Australian Army officer, he left that army as a lieutenant colonel in 2005 and now works for the United States State Department. During 2007 he served in Iraq as Senior Counterinsurgency Adviser, Multi-National Force - Iraq, a civilian position on the personal staff of U.S. Army General David Howell Petraeus, responsible for planning and executing the 2007-8 Joint Campaign Plan, which drove the Iraq War troop surge of 2007. Kilcullen is also an advisor to the United States, British and Australian governments, the North Atlantic Treaty Organization and several private sector institutions, on counter-terrorism and counter-insurgency issues."

This event took place on May 6, 2009.

About Elie Tenenbaum

Elie Tenenbaum is a Research Fellow at the Security Studies Center of the French Institute of International Relations (IFRI). His research focuses on irregular warfare, military interventions and expeditionary forces. Holding a PhD (2015) in History and graduated from Sciences Po (2010), he has been a visiting fellow at Columbia University (2013-2014) and spent a year at the War Studies Department, at King's College London (2006) ; he has taught international security at Sciences Po and international contemporary history at the Université de Lorraine.

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dimanche, 23 octobre 2016

Xavier Moreau: "La puissance militaire russe, vecteur de multipolarité"

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Xavier Moreau: "La puissance militaire russe, vecteur de multipolarité"

Cet entretien avec Xavier Moreau fait suite à notre reportage au salon militaire de Russie : "Patriot expo 2016".

Voir ici : http://www.tvlibertes.com/2016/09/26/...


Nous revenons avec le célèbre analyste sur l'actualité de la puissance militaire russe.
Parmi les thèmes abordés : le lien vital entre la nation russe et son armée, le théâtre des opérations en Syrie, le complexe militaro-industriel comme gage d'indépendance nationale ou bien encore la rupture entre mondes politique et militaire en France.
Xavier Moreau nous expose comment la puissance militaire russe devient l'un des principaux vecteurs de l’affaiblissement de l’unipolarité américaine et de l’édification d’un ordre international multipolaire plus équilibré.

Un entretien réalisé par Pierre-Antoine Plaquevent.



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mercredi, 20 juillet 2016

Los ases bajo la manga de las guerrillas

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Los ases bajo la manga de las guerrillas

Si queremos situar un punto inicial para el combate de guerrilla, podemos fácilmente situarlo desde el primer conflicto entre tribus prehistóricas. Desde hace miles de años, el hombre ha ido evolucionando la manera de combatir, los diferentes caminos de hacer la guerra. El conflicto, el combate que se producía entre estas tribus primitivas también podrían ser un ejemplo de guerra de guerrillas: no contaban con una estructura militar jerarquizada, no hacían uso de un uniforme oficial, y tampoco concurría un combate en un campo de batalla con dos frentes claramente diferenciados. Trataban de emboscar, saquear y arrasar aldeas enemigas en el menor tiempo posible. Al contrario que la guerra de guerrilla, la guerra convencional es un concepto mucho más moderno. Teóricamente, no se puede configurar un ejército convencional hasta que no se haya creado un estado, pues el mantenimiento de sus tropas depende de una comandancia militar estructurada, un programa logístico, burocracia… Con la creación de los primeros imperios nacerían los primeros ejércitos profesionales, que encontraban resistencia armada dispersa en forma de rebeldes y guerreros nómadas. Guerrillas.

La metodología, las tácticas de ejércitos irregulares quizás no hayan cambiado tanto con el paso del tiempo. Pero sí han ido adaptándose gracias a nuevas tecnologías, que han proporcionado nuevos medios para realizar ataques más precisos y letales, mayor información para preparar emboscadas y hacerse con el control del armamento enemigo. Grupos insurgentes con mayor capacidad para cortar líneas de suministro, conocer mejor los puntos débiles y atacar donde más duele. Se ha definido como una forma de hacer la guerra “irregular”, “No convencional”, pero no por ello menos efectivo.

La importancia de la opinión pública. El apoyo de la población

Por parecida que sea la estructura y la manera de ejecutar sus acciones, las guerrillas se han visto influenciadas a lo largo del tiempo por factores como la política a través de la insurgencia, aprovechar el conocimiento del terreno o la opinión pública manifiesta, junto con el producto mediático que los medios informativos lanzan a los consumidores. Este último factor no pasaría de largo a uno de los mayores estrategas en cuanto a guerra de guerrillas se refiere, Mao Tse Tung, en su escrito “Sobre la guerra prolongada”, en el que hace constar la importancia para los soldados de mezclarse con la gente del lugar, aprender de sus costumbres, conocer su día a día. Mientras que la población se asemejaría al mar, al agua, el ejército conformaría los peces que viven en ella. Cuanto mayor y más estrecha sea su relación, mayor aceptación tendría un ejército insurgente, simpatizando con la causa. Una visión un tanto alejada a la relación que podría tener Atila y los hunos con las aldeas y pueblos conquistados. En los tiempos modernos, la relación con la población puede brindar una ventaja fundamental como la que tuvo la Resistencia francesa ante la invasión nazi: proporcionando suministros, inteligencia sobre el enemigo, ocultando miembros en zonas urbanas ocupadas, asistiendo a la defensa de ciertos distritos, etc.

El desarrollo de nuevas formas de comunicación supuso un componente ideal para influir en la opinión pública. Insurgentes y grupos revolucionarios han dependido en gran parte de ésta para continuar con sus luchas particulares, las cuales sin el apoyo de la población no tendría ningún sentido estricto. No cuentan con la misma capacidad armamentística ni efectiva para hacer frente a un ejército convencional, al contrario que Mao Tse Tung contra el Kuomintang. A finales del siglo XIX y principios del XX, grupos anarquistas se labraron la reputación de grupo revolucionario antisistema al atacar figuras políticas y miembros de familia real, como los intentos de atentar contra la vida de Alfonso XII en España, o el asesinato del primer ministro español José Canalejas a manos de Manuel Pardiñas. Se acuñó el término “Propaganda por el hecho”, transmitiendo el mensaje a través de acciones, no palabras. Osama bin Laden llegaría a afirmar en una carta a Mullah Omar, líder talibán, que “más de la mitad de las batallas se están librando en el campo de los medios de comunicación. La guerra con estos representa el 90% de la preparación para la batalla”.

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A muchos le llegará la imagen del Che Guevara si mencionamos la palabra “revolución”. Nadie puede negar el carisma y la popularidad que tuvo el Comandante Guevara entre la población cubana, y la que póstumamente obtendría su causa allende fronteras. Lejos de la icónica imagen que representa, los hechos plasman la victoria sobre la dictadura impuesta por el general Batista tras el golpe de estado del 10 de marzo de 1952, previo a las elecciones en Cuba. La situación en su capital, La Habana, reflejaba un panorama de corrupción, violación de derechos humanos y un trato de favor a empresarios y mafiosos que viajaban desde Estados Unidos para instalarse en casinos y hoteles. El que fuera asesor del Presidente Kennedy, Arthur M. Schlesinger Jr., describiría La Habana como “una encantadora ciudad convertida en un burdel y un casino para hombres de negocios norteamericanos”. Batista se erigiría como un hombre más cercano a los intereses de EEUU que a los de su propio pueblo. Explotando comercialmente a Cuba con un gobierno represivo y corrupto, comenzó a germinar la semilla de la resistencia y de la revolución. En este sentido, Batista perdería claramente la guerra en el campo mediático, algo que cobró una importancia notable a la hora de ser derrocado finalmente en 1959.

El Viet-Cong y el factor cancha. El as bajo la manga norvietnamita

Una de las características más típicas de las guerrillas es su familiaridad con del terreno. Ya sea zona rural, urbana, en medio de la jungla o entre montañas, la guerrilla destaca por conocer hasta el mínimo rincón de la zona donde se encuentran. Esto proporciona una ventaja vital a la hora de equilibrar la balanza a tu favor. Si no, que se lo pregunten a Estados Unidos y los problemas para localizar a grupos talibanes entre las montañas de Afganistán. O la derrota sufrida entre junglas de bambú a manos del ejército norvietnamita y el Frente de Liberación Nacional, más conocido como el Viet Cong.

Esta última puso sobre la mesa la efectividad de las tácticas de guerrilla frente a un ejército todopoderoso como el estadounidense. Un enfrentamiento en plena guerra fría tras la expulsión de los franceses en 1954, buscando la unificación que trataría de desbaratar las fuerzas de Vietnam del Sur y Estados Unidos. Liderados por Ho Chi Minh, los efectivos militares de Vietnam del Norte ocupaban la primera línea de batalla, mientras que el Viet Cong hostigaba con ataques relámpago en la jungla, trampas hechas de estacas de bambú, pinchos y emboscadas aprovechando puntos clave del terreno. Si bien es cierto que tanto la Unión Soviética y China proporcionaron armamento y suministros al ejército norvietnamita, Vietnam del Sur contaba con el apoyo americano: mayor número de efectivos: infantería, artillería, y una superioridad aérea que permitía realizar bombardeos estratégicos. Ante la amenaza que presentó el Viet Cong, se introdujo la estrategia militar de “buscar y destruir” (Seek and Destroy), en la que pelotones de infantería se infiltraban en territorio hostil para localizar al enemigo, destruirlo y retirarse inmediatamente con apoyo aéreo, lo cual no resultó finalmente eficaz.

Enfatizando la importancia de conocer el terreno, una de las claves de la estrategia del Viet Cong residía en el uso de túneles. Bien escondidos y perfectamente camuflados, resultaban perfectos para ataques relámpago y emboscadas, donde varios soldados podían atacar repentinamente y desaparecer sin dejar rastro. En el distrito de Cu Chi, al noroeste de Saigón, se extiende un extenso sistema de túneles interconectados entre sí, rutas subterráneas que servían para dar cobijo a las tropas, transporte de suministros, como zonas de entrenamiento y bases operativas… Una cobertura perfecta contra los ataques aéreos norteamericanos.

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El entramado subterráneo del Vietcong fue una gran ventaja a la hora de combatir a las tropas norteamericanas

A todo ello le sumamos el ingenio y la capacidad inventiva del Viet Cong a la hora de crear trampas. El terreno de combate estaba formado por densas junglas, humedales, zonas empantanadas donde la visibilidad era muy reducida. Un escenario perfecto para colocar trampas con estacas de bambú impregnadas de heces, minas enterradas en el suelo imposibles de localizar, incluso lianas que al ser apartadas del camino activaban granadas de mano que caían cerca del pelotón enemigo.

Estos dispositivos, aparte de causar un gran número de bajas (un 11% del total de bajas de EEUU) y heridos (alrededor de un 17%), suponen un golpe para la moral del enemigo. El estrés producido por un este campo de batalla era algo para lo que los americanos nunca estuvieron preparados. Las imágenes que llegaban del desarrollo de la contienda no eran alentadoras, provocando entre la sociedad estadounidense un profundo rechazo a la guerra y al alistamiento militar. El desenlace lo definiría perfectamente Henry Kissinger, por aquel entonces miembro Consejero de Seguridad Nacional para el gobierno de Nixon: “Nosotros buscamos su debilitamiento físico; nuestros oponentes, el agotamiento psicológico. En el camino, olvidamos una de las máximas de la guerra de guerrillas: ellos vencen si no pierden. En cambio, un ejército convencional pierde si no gana”.

La pesadilla de Napoleón: la guerrilla española

En el plano político, la oposición de la sociedad civil, de la población que sufría una invasión por parte de un ejército foráneo se traducía en una resistencia frente a la nueva autoridad. Llevada a cabo por grupos insurgentes, la resistencia armada tuvo uno de sus mayores exponentes en la Guerra de la Independencia española frente a la Francia Napoleónica. Sería la primera vez que se concentrara un grupo de guerrilleros numeroso y disperso en un campo de batalla amplio. La ocupación de las tropas napoleónicas se originó gracias al Tratado de Fontainebleau, por el cual se permitía el paso por España para invadir Portugal. Una ocasión ideal para ocupar la península sin recibir resistencia. Tras las abdicaciones de Bayona, Napoleón aprovechó la renuncia al trono de Carlos IV y su hijo Fernando VII, y decidió mandar al exilio a la familia real. Figuras políticas, burócratas y aristócratas españoles juraron fidelidad a José I, el hermano de Napoleón. Este gesto se vería como una traición en sí, tachando de colaboracionistas a todo aquel que deseara apoyar la ocupación francesa por afinidad política, ideológica o interés personal. El levantamiento del 2 de mayo en Madrid, y las represalias tomadas por el Mariscal Murat encenderían la mecha final para el llamamiento a todos los españoles a empuñar las armas en contra del invasor. Hay que recordar que el ejército español inicialmente no apoyó el levantamiento.

Las principales zonas de actuación de la guerrilla española, claves en la derrota de Napoleón.
Las principales zonas de actuación de la guerrilla española, claves en la derrota de Napoleón.

Las guerrillas comenzaron a surgir en todas las regiones españolas. Se derrocaron autoridades impuestas por franceses, y se formaron las llamadas juntas. Reclutando ciudadanos de a pie, tomaron mosquetes y cañones de armerías locales que utilizaron en campamentos militares para aprender a disparar. Aprendieron que al ejército francés no se le podía vencer en pleno campo de batalla, así que llevaron el combate a la lucha callejera. Golpear y huir, atacar en pequeños grupos de paisanos a las patrullas francesas, causando inseguridad y desconfianza. Bandidos asaltaban caminos y rutas por las que pasaban convoyes de suministros. Al ser la península un territorio donde la población se encuentra tan dispersa, los franceses no podían seguir el rastro de estos guerrilleros. Se formaron partidas, pequeños grupos formados por amigos y vecinos, los cuales repartían el botín requisado entre ellos. Poco a poco, haciéndose con el control de aduanas francesas y puestos avanzados, se pudo pagar un salario regular a los combatientes. Esto, junto con el apoyo que el ejército británico brindaba a tropas y guerrilleros españoles, comenzó a decantar la guerra a favor de España, causando un gran desgaste con el paso del tiempo a las tropas francesas.

El primer ministro británico, William Pitt, hizo referencia al sentido del honor de la gente de España, su sobriedad y sobre todo, odio a los franceses. Napoleón descartó claramente a este grupo de guerrilleros, tildados como simples rateros y bandidos sin mayor fin que el pillaje y la villanía. Como él mismo reconocería más tarde preso en la isla de Santa Elena, “esa desgraciada guerra me destruyó”.

Curiosamente, la guerra de guerrillas ha sido la forma predominante de combatir del ser humano. Con el paso del tiempo, las guerras convencionales son las que en su mayor parte escriben la historia, pero la fuerza dominante hoy en día son ataques puntuales por fuerzas militares que no representan a un país concreto. Una disciplina que tiene sus raíces bien enterradas en la sociedad, con unas convicciones individuales que varían de una lucha a otra, pero cuyo entendimiento resulta relevante para comprender por qué están combatiendo. En la Guerra de la Independencia española, el sentimiento de odio hacia los franceses bastó para que más de 25.000 españoles repartidos en toda la península plantaran cara al ejército de Napoleón. Qué problemas sufre la sociedad, la injusticia y el maltrato que sufrieron los cubanos durante la dictadura de Batista, que poco más actuó como un camarero al servicio de mafiosos y empresarios, provocó una revolución que definiría la política tanto interior como exterior de Cuba hasta el día de hoy.

Muy recomendables son “La ciudad perdida” y “Platoon”. Por una parte, la situación vivida en La Habana en el momento de transición de la dictadura de Batista al gobierno de Fidel, las reivindicaciones del grupo revolucionario y los negocios que ejecutaban empresarios norteamericanos en la zona. En Platoon, a pesar de ser rodadas en las junglas filipinas, ofrece una visión completa e impactante sobre el cansancio físico y mental que supuso combatir en aquella guerra.

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dimanche, 17 juillet 2016

Laurent Henninger Vers la fluidification du monde

Laurent Henninger

Vers la fluidification du monde

Cercle Aristote

Conférence de Laurent Henninger au Cercle Aristote le 27 juin 2016 : "Vers la fluidification du monde"

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dimanche, 12 juin 2016

Occidente e Oriente. A ognuno la sua guerra

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Occidente e Oriente. A ognuno la sua guerra

di Antonio Scurati

Fonte: La Stampa & http://www.ariannaeditrice.it

Si potrà magari contestare che si tratti di uno scontro di civiltà, ma una cosa è certamente innegabile.


La lotta mortale tra Isis e Occidente manifesta una guerra tra due culture, e in particolare tra due culture della guerra.


Ogni volta che in cronaca leggiamo di un agguato terroristico in Europa, o di un ribaltamento di fronte lungo l’Eufrate, leggiamo di una vicenda storica millenaria che giunge al muro del tempo. La sua origine si può far risalire al 12 settembre del 490 a. C., nel momento in cui sulla piana di Maratona gli ateniesi, usciti dalla propria città per difenderla dagli invasori persiani, sebbene meno numerosi e pesantemente armati, entrati nel raggio di tiro degli arcieri, decidono di attaccare lo schieramento del terribile nemico a passo di corsa (dròmoi). In quella carica a perdifiato di uomini inferiori in numero, sfiancati, privi di arcieri e cavalieri, gli aggressori persiani – scrive Erodoto – videro il segno certo della follia e del destino di morte; il panico si propagò, invece, nelle loro file. Il cozzo micidiale e la disciplina della falange oplitica fecero il resto. Rimasero sul campo più di 6000 persiani e solo 192 fanti ateniesi. Il secolo d’oro della civiltà greca poteva avere inizio.

Gloria solare


Ma già quella splendida carica riecheggiava una storia plurisecolare. La cultura marziale degli opliti ateniesi era figlia dell’epica omerica la cui autorità aveva stabilito il paradigma della guerra come monomachia, duello risolutivo all’ultimo sangue tra due campioni appiedati che si battono all’arma bianca e a viso aperto in uno scontro frontale di violenza letale sotto gli occhi dei testimoni e dei posteri risaltando sul fondo della mischia dove si uccide e si muore oscuramente. Da allora, presso i guerrieri d’Occidente, la gloria è sempre stata una qualità della luce, l’acme zenitale del suo splendore, dove tutto accade, una volta e per tutte, nella pienezza di un chiarore meridiano.


Da allora l’Occidente pensa, rappresenta e narra la battaglia come un duello su vasta scala – secondo la celebre definizione di Von Clausewitz – e la guerra come una collezione di battaglie. Da allora l’Occidente si attiene a una cultura militare che predica – e spesso pratica – la ricerca della battaglia in campo aperto come urto violentissimo di masse, cozzo micidiale, carica a fondo, attacco distruttore e risolutivo che conferisca alla guerra la virtù di essere «decisiva», dispositivo capace di risolvere i conflitti in modo inappellabile, senza sistemi di valutazione tracciati dall’esterno, decretando in modo inequivocabile e inappellabile un vincitore e un vinto. Da allora l’Occidente si contrappone ideologicamente all’Oriente pensato come culla di una cultura marziale che, all’opposto, predica e pratica la violenza ingloriosa, la tattica dilatoria, l’attacco fraudolento, il rifiuto dello scontro frontale in campo aperto, la disonorevole attitudine a manovrare onde sottrarsi ai colpi del nemico nella linea della battaglia per guadagnare un altro giorno e poter combattere ancora.

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Alessandro


La storia millenaria delle guerre tra Occidente e Oriente fornisce anche nella prassi militare ripetute conferme di questo schema ideologico. Nel 331 a. C. Alessandro Magno schianta gli achemenidi guidando personalmente la carica decisiva dei suoi migliori cavalieri (hetâiroi) contro il centro dello schieramento nemico nel punto preciso in cui si trova Dario, re dei persiani. Nel 53 a. C. il disastro di Carre – che segna il punto di massima espansione a Oriente dell’impero romano – fu determinato dalla cavalleria leggera dei Parti che, dopo aver provocato l’attacco con un tiro a distanza, si ritirò di fronte all’assalto dei quadrati nemici continuando, però, a bersagliarli con frecce scoccate cavalcando voltati all’indietro. Da quel momento «la freccia del Parto» diviene per gli occidentali proverbiale di comportamento guerriero fraudolento e inglorioso.

La giornata del destino


E ancora: a Poitiers Carlo Martello riesce a fermare l’espansione degli arabi in Europa perché impone ai suoi fanti di attendere i cavalieri berberi a piè fermo per il corpo a corpo, evitando così la trappola della tattica evasiva musulmana dell’«al-qarr wa al-farr», cioè dell’attacco seguito da una programmata ritirata, mirante a illudere l’avversario, per poi portare un improvviso e inatteso nuovo attacco. E ancora: la gloria di Lepanto entra nella leggenda di Venezia non tanto perché sia stata effettivamente decisiva nel confronto tra Europa cristiana e Impero Ottomano ma perché sembra incarnare, deterritorializzata in mare, l’idea archetipica per la cultura occidentale di «decisive warfare», di battaglia campale come «giornata del destino».


E’ una storia che dura ancora. Si prolunga ogni volta che sul suolo europeo un terrorista islamizzato emerge dalla oscurità ingloriosa per massacrare vigliaccamente civili inermi. Si prolunga nella nostra reazione di sconcerto verso la violenza contro la quale siamo personalmente inetti e, soprattutto, verso il suo carattere ai nostri occhi ciechi scandalosamente fraudolento. E si prolunga in Medio Oriente nella nuova tattica che il Califfato sta attuando dopo le recenti sconfitte militari: costruire una rete di alleanze nascoste sfruttando un principio antico del mondo musulmano – il «moubaya’a», la fedeltà data in segreto –, un principio che arriva dalla dottrina della «taqiya wal ketman», l’arte della dissimulazione e del sapersi mimetizzare.


La rappresentazione


Le culture marziali devono, senz’altro, molto a nuclei ideologici che talvolta mistificano la realtà ma è altrettanto vero che le rappresentazioni culturali della guerra non sono un mero fenomeno derivato, secondario rispetto al loro oggetto. Spesso lo precostituiscono e determinano. La storia sta a dimostrarlo. La cieca fedeltà a se stessa della cultura bellica occidentale ha indubbiamente causato enormi errori strategici, politici ed etici nei recenti conflitti con il mondo arabo-musulmano, ma continuare a ingannarci sui nostri nemici sarebbe un errore ancora più grande.

00:05 Publié dans Militaria, Polémologie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : guerre, militaria, polémologie, orient, occident | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

vendredi, 06 mai 2016

Lecture: la Guerre hors limites

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Lecture: la Guerre hors limites

par Thibault

Ex: http://chinoiseries.over-blog.com

ghl.jpgLa Guerre hors limites est un ouvrage publié en 1999 par deux colonels de l'armée de l'air chinoise, Qiao Liang et Wang Xiangsui, tous deux issus de carrières plus politiques qu'opérationnelles. La traduction française date de 2003.

Un art de la guerre pour le XXIe siècle...

La première partie de cet ouvrage s'attache à tirer les leçons de la fin de la Guerre Froide et des conflits des années 90 pour dessiner ce qu'est la guerre contemporaine. Celle-ci se caractérise selon les auteurs par la complexité des objectifs et des moyens, avec la disparition de la distinction avant/arrière et l'irruption d'acteurs non-étatiques et de stratégies non-militaires.


Les auteurs mettent en avant  l'utilisation de moyens économiques, financiers, technologiques, etc. en complément des moyens militaires. Les nouveaux guerriers variant du hacker au banquier, en passant par le terroriste auquel cet ouvrage accorde une importance assez prémonitoire, évoquant déjà un "terrorisme à la Ben Laden" défiant les États-Unis.
L'analyse de la première Guerre du Golfe renforce partiellement ce point de vue par le rôle qu'y jouèrent les médias. On y discerne d'autres nouveautés : la numérisation de l'espace de bataille, le renouveau des corps expéditionnaires, l'apparition de la guerre informatique et électronique, mais aussi l'idéal paradoxal d'une victoire sans victime. Pour les auteurs, le constat est clair : les États-Unis sont en tête et il appartient aux autres pays de les imiter au plus vite.

La seconde partie s'appuie sur ces conclusion pour tenter de dégager les grandes lignes d'un nouvel art de la guerre.


Les auteurs constatent que les menaces les plus graves pour les États ne sont plus aujourd'hui militaires, avec une conséquences : il faut élargir la définition de la guerre. Ainsi, "face à un ennemi qui méprise les règles, il n'y a certainement pas de meilleure tactique pour s'en défendre que de les transgresser aussi". Tous les moyens deviennent bon pour abattre un adversaire : guerre médiatique, commerciale, financière, idéologique, dans l'esprit des auteurs même les règlements ou les sanctions édictés par les organisations internationales peuvent être assimilés à des actes de guerre.


C'est sur cette base qu'est définie la "guerre hors limites". Les limites traditionnelles de la guerre sont rejetées : limites de lieux, de moyens, de domaines, et finalement d'intensité. "Pour gagner des guerres", écrivent les auteurs, il faut "apprendre à renverser l'ordre des degrés, et à combiner tous les facteurs, des actions supranationale aux combats concrets."

... ou le retour à une conception archaïque des relations entre États ?


A la lecture de cet ouvrage, on doit évidemment se demander dans quelle mesure il reflète la pensée militaire chinoise actuelle.


Il est probable qu'il soit assez représentatif. En effet sa principale innovation, revient à mettre en pratique une vieille maxime de Sunzi : "Gagner cent fois en cent batailles n'est pas le comble du génie, vaincre l'ennemi sans combat voilà le sommet de l'excellence." Et l'on sait que les chinois pratiquaient déjà la guerre économique alors que les grecs jetaient les bases d'une conception occidentale de l'affrontement : violent, frontal et décisif. Le désir d'échapper à ce carcan pour revenir à une "guerre hors limite", c'est-à-dire irrégulière, se justifie donc autant par la tradition chinoise que par l'écrasante supériorité militaire américaine.

Cependant, cet ouvrage pèche par l'absence de rigueur sémantique. La guerre écrivait Clausewitz est caractérisée à la fois par le moyen, la violence physique extrême, et la fin, imposer sa volonté à un adversaire. Il semble que pour Qiao Liang et Wang Xiangsui les moyens n'importent plus, mais dans ce cas la différence entre guerre et concurrence est-elle seulement subjective ?


Si on veut appeler "guerre" indifféremment une opération militaire conventionnelle, la spéculation sur une devise ou une sanction de l'OMC, on en arrive nécessairement à considérer comme des actes de guerre l'essentiel des actions qui font les relations quotidiennes entre États. Or il existe bien une graduation objective, par exemple entre actions violente et non-violente.

Cette conception est par ailleurs inopérante à cause des risques d'escalade qu'elle comporte. C'est ici que la thèse des auteurs touche le plus clairement ses insuffisances : comment penser une guerre sans limite de degré dans un monde nucléarisé ? La question est évacuée dans les toutes dernières pages du livre.


En ne levant pas ce point, les auteurs se cantonnent à présenter une conception datée, et par ailleurs immature, des relations internationales, témoignant surtout de leur sentiment de se trouver dans une citadelle assiégée.

Cet article a également été publié sur le blog Armée du futur.