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samedi, 05 mai 2018

Michel Drac : Macron - Trump : entre coup de com' et coup de grâce

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Michel Drac :

Macron - Trump : entre coup de com' et coup de grâce

 
Rencontre au somment entre Emmanuel Macron et Donald Trump. La première visite d'Etat du président américain se déroule dans un contexte explosif. Guerre en Syrie, guerre au Yémen, guerre économique et terrorisme, les crises se multiplient partout dans le monde. La propagande médiatique bat son plein. Sur chaque théâtre, une véritable partie d'échec se joue. Les alliances se font et se défont au gré des intérêts avec le soutien des médias. Qui tire son épingle du jeu, qui sont les grands perdants ? Où se situe la France dans tout ça ? Voilà quelques questions auxquelles nous allons tenter de répondre avec Michel Drac, éditeur et auteur de Voir Macron, aux éditions Le Retour aux Sources. Retrouvez un autre numéro du Samedi Politique avec Michel Drac: https://www.tvlibertes.com/2017/12/16... ¨
 
Paralysie contagieuse
 
Dans certains secteurs ce sont huit mois de retard. Les géomètres, les cabinets d''études, les cabinets d'avocat, les hôpitaux sont convaincus que la puissance publique ne sait plus comment faire sans directives, sans compétences, sans budget. Alors elle paralyse tout le monde.
 
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vendredi, 04 mai 2018

Rencontre de Wuhan. Étonnant silence des gouvernements européens

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Rencontre de Wuhan. Étonnant silence des gouvernements européens

Ex: http://www.europesolidaire.eu
 
Un événement dont les conséquences géostratégiques, en Asie comme dans le monde, pourraient être très importantes, s'est tenu dans la ville de Wuhan, ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Wuhan) en Chine centrale, les 4 et 5 mai 2018.

Le président chinois Xi Jinping et le premier ministre indien Narendra Modi y ont eu une rencontre de deux jours présentée comme « informelle ». Mais manifestement elle a été prise très au sérieux par les gouvernements respectifs, comme en témoigne les articles citées ci-dessous en référence, et auxquels nous conseillons de se reporter.

On se souvient que longtemps l'Inde et la Chine avaient entretenu de bons rapports, comme en témoigne le rôle qu'elles avaient eu, conjointement avec la Russie, pour la mise en place de l'accord du BRIC. Mais c'en était trop pour Washington. Le maintien de l'Inde dans sa sphère d'influence était, vu l'importance du sous-continent indien, essentiel. Un changement de présidence, très largement favorisé par les dollars et les pressions de la CIA, avait conduit à la présidence Narendra Modi, membre du parti nationaliste hindou Bharatiya Janata Party. Modi, qui devait beaucoup à Washington avait multiplié les gestes de bonne entente à l'égard des Etats-Unis. Il avait aussi, malgré une volonté affichée d'encourager l'industrie indienne, notamment dans le domaine militaire, laissé le complexe militaro-industriel américain récupérer des positions stratégiques, qu'il n'a pas perdues depuis.

Cependant, la montée en puissance de la Chine et l'aggravation des problèmes économiques de l'Inde, notamment dans les domaines agricole, urbain et des infrastructures de transport, a changé la donne. La Chine n'aurait aucun intérêt à annexer en quoi que ce soit l'Inde. Elle a assez de difficultés à résoudre pour son propre compte. Quelques heurts de frontière très grossis par les nationalistes dans les deux pays, ne changeront rien à cela. Par contre l'Inde aura beaucoup à gagner d'investissements financiers et industriels chinois dont ses propres intérêts économiques espèrent devenir partenaires. Quant à la Chine, son principal objectif sera d'éviter que l'Inde ne retombe sous l'influence américaine. Voir le sous-continent devenir un abri pour la marine et l'aviation des Etats-Unis serait catastrophique.

Manifestement, bien que Xi et Modi n'en aient pas dit grand chose à ce jour précis, la rencontre entre les deux chefs d'Etat a permis d'envisager de nombreux domaines de coopération réciproque sur le modèle gagnant-gagnant. La possibilité pour l'Inde de s'intégrer dans le vaste programme chinois dit OBOR, Nouvelle route de la soie, terrestre et maritime, permettra notamment de désenclaver une Inde plus isolée géographiquement qu'il n'apparait à la lecture de la carte.

On comprend dans ces conditions que ni les gouvernements « occidentaux » ni les médias à leur service n'aient guère faits de commentaires à cette rencontre. Si l'Europe reste sous l'influence atlantique, elle perdra l'occasion de s'intégrer avec succès dans le vaste ensemble indo-asiatique en train de se mettre en place. Emmanuel Macron espère peut-être permettre à la France  de jouer un rôle dans cette perspective. Encore faudrait-il qu'il se dégage des intérêts américains qui ont joué un grand rôle dans son élection. 

Références

http://blogs.rediff.com/mkbhadrakumar/2018/05/02/guns-vs-...

http://www.globaltimes.cn/content/1100289.shtml

* Voir aussi, en français (à lire avec du recul) Le Monde http://abonnes.lemonde.fr/international/article/2018/04/3...

 

Jean-Paul Brighelli: La fracture verticale...

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Jean-Paul Brighelli:

La fracture verticale...

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jean-Paul Brighelli, cueilli sur son blog Bonnet d'âne et consacré à la fracture entre la France d'en haut et celle d'en bas... Normalien et agrégé de lettres, ancien professeur de classes préparatoires, Jean-Paul Brighelli est un polémiste de talent auquel doit déjà plusieurs essais comme La fabrique du crétin (Folio, 2006), A bonne école (Folio, 2007), Tableau noir (Hugo et Cie, 2014), Voltaire et le Jihad (L'Archipel, 2015) ou C'est le français qu'on assassine (Blanche, 2017).

La fracture verticale

Le gauchisme fut la maladie infantile du capitalisme. Il est aujourd’hui son symptôme sénile. Le NPA — et tous les ersatz du trotskisme —, Benoît Hamon et Jean-Luc Hyde / (celui qui se revendique castriste, à ne pas confondre avec Jekyll Mélenchon, qui préfèrerait être populaire) persistent à croire à un axe gauche / droite parfaitement horizontal, qui situe les Républicains et Marine Le Pen quelque part à l’extrême-droite du spectre. Ce qui permet à Macron de trôner au centre, dans un meden agan politique dont il a fait ses choux gras et ses 25% d’électeurs qui en valent 70. Sans doute est-ce cela que l’on appelle la démocratie.


Cette configuration arrange si fort le Président de la République, que si elle devait persister (et il fait de son mieux pour cela), il le sera encore dans dix ans.

JPBriL.jpgLa France insoumise, comme l’a raconté un intéressant article de Marianne.fr, est partagée entre ceux qui croient encore (et c’est bien de foi qu’il s’agit) à cette dichotomie droite / gauche, et ceux qui à la suite d’Iñigo Errejón, l’un des leaders de Podemos, ont compris que « la principale frontière qui divise nos sociétés n’est pas celle qui sépare les sociaux-démocrates et les conservateurs, mais celle qui sépare ceux d’en haut du reste de la société, reste de la société qui souffre du consensus néolibéral, des politiques technocratiques et des coupes budgétaires, appliquées tantôt par la gauche, tantôt par la droite ».

J’ai moi-même mis un certain temps à le comprendre, parce que je vivais dans l’illusion professionnelle d’œuvrer pour que les enfants des classes populaires bénéficient, comme autrefois, de ce fameux « ascenseur social » dont on nous a rebattu les oreilles. Ou, à défaut d’ascenseur, en panne depuis lurette, au moins de l’escalier. Ou de l’escalier de service. Ou…
Ou rien. Il n’y a jamais eu d’ascenseur, ce fut toujours plus dur pour les pauvres que pour les riches de monter simplement à l’étage. Et il n’y a aujourd’hui plus aucune possibilité de s’élever lorsque l’on part d’en bas. Les exemples de « réussite » que l’on nous donne valent aussi cher, en termes de raisonnement, que les self made men américains, dont la mise en évidence camoufle mal le fait qu’à 99% la société US est aussi bloquée que la nôtre. Quand tu es né en bas, désormais, tu y restes.


Voici déjà quelques années que nous sommes revenus en 1788, avec une oligarchie crispée mais triomphante au sommet et un peuple écrasé et soumis en bas. À ceci près que désormais le roi dispose de médias obéissants (le degré de lèchecultisme du Point ou de BFM envers les puissants de ce monde est proprement inouï) afin de maintenir les gens de peu, les gens de rien dans une aliénation heureuse — ou qui prétend l’être : que l’on parle autant du bonheur au moment où il ne concerne qu’une minuscule portion de la population donne une idée de l’intoxication médiatique.

L’axe n’est plus horizontal, il est vertical. En bas, le peuple. En haut, une caste qui se prétend légitime — non pas la légitimité de naissance, comme sous l’Ancien Régime, mais celle que confère un système électoral qualifié de « démocratique ».


Fuck democracy ! Inutile d’invoquer les mânes de Montesquieu pour rappeler qu’elle n’est qu’une perversion de la République. Inutile de souligner que l’oligarchie est elle aussi une perversion de l’aristocratie : le gouvernement des meilleurs a été remplacé par l’entente cordiale des copains, via les filières qu’ils se sont inventées pour se reconnaître et exclure le peuple (l’ENA par exemple, avec ses filières subséquentes, la Cour des Comptes ou les grandes banques).
À noter que cette dichotomie politique a une expression spatiale. L’oligarchie habite Paris. Le reste est… périphérique. Ça n’existe pour ainsi dire pas. On a si bien désindustrialisé la France, si bien acculé la paysannerie au suicide, si bien désespéré les cités qui ne sont pas des villes-monde, qu’il n’y a presque plus rien à craindre. Il suffit d’organiser, de temps à autre, une grande farce électorale, et le lendemain ce sera business as usual.


Parce que le système a toutes les chances de se perpétuer, si nous persistons à penser que c’est de démocratie que nous avons besoin. Les « élites » auto-proclamées inscrivent leurs enfants dans les pouponnières ad hoc, de la Maternelle à l’Université — et se fichent pas mal que tant de talents issus du peuple trépignent à la porte. On en exfiltre un de temps en temps, on l’exhibe, on le loue — et il se vend.


Les protestations « gauchistes » (au sens que Lénine donne au terme) de certains étudiants en ce moment vont dans le sens de cette glaciation sociale. Ouvrir l’université à tous, tout en sachant comment les élèves, les futurs étudiants, ont été laissés en friche par un système scolaire livré aux libertaires pédagogues, c’est entériner cet axe vertical qui conforte, en haut, ceux qui ont si bien confisqué le pouvoir et les richesses qu’ils finissent par se croire légitimes. C’est enterrer vivant le peuple de l’abîme.

Les « pré-requis » avancés cette année ne sont que de la poudre aux yeux. Pour favoriser vraiment les enfants du peuple, il faudrait une vraie sélection, mais il faudrait surtout que l’on formât le peuple. En amont. Les restrictions sur les programmes, sur les heures de cours, le recours à des pédagogies létales (jamais il n’est apparu aussi clairement que les libertaires pédagogues, les exfiltrés des Jeunesses Ouvrières Chrétiennes, les cons patissants de toutes farines, faisaient le jeu des libéraux installés tout là-haut) ont eu pour effet de cristalliser dans leurs bulles quelques nantis nés les poches pleines et inscrits dans des écoles « à l’ancienne », payantes ou non, au sommet. Et en bas la masse indistincte du peuple, abonnée désormais aux pédagogies « ludiques ». Même les grands concours sont désormais viciés : si vous ne disposez pas des codes non écrits, vous n’avez pratiquement aucune chance. Quels que soient votre talent et votre travail.
Juste des leurres.

Démocratie et oligarchie vont la main dans la main — aussi bien dans l’idéologie « de gauche » que dans la pensée « de droite ». Ce n’est pas pour rien que tous les gouvernements, avec une touchante unanimité, ont investi beaucoup d’argent dans la pérennisation des ghettos scolaires, puisque le ghetto d’en bas était la garantie de l’immuabilité du ghetto d’en haut. Pas un hasard si tous les gouvernements (mais particulièrement ceux de gauche) ont désigné « l’élitisme » scolaire comme leur principal adversaire, promouvant un égalitarisme qui in fine ne sert que les intérêts des classes dirigeantes — qui pratiquent entre elles une démocratie en circuit fermé.

Voltaire-ou-le-jihad.jpg« Classe » est un mot bien trop lourd. Une oligarchie n’est pas une classe, mais un gang. Le modèle de ces gens-là n’est ni Adam Smith (ni Bastiat), ni Marx : c’est Al Capone, et il n’est plus installé à Chicago, mais à Bruxelles — avec une planque secondaire à Berlin. Quant à la possibilité que se lèvent des « incorruptibles » pour s’opposer à ces gens-là… Ceux qui existent se font dégommer depuis des années par les cons vaincus de l’axe horizontal.


Il est significatif que ce soient des Etats installés aux marges de l’Europe (Espagne ou Grèce — ou Hongrie aussi en quelque manière) que s’élèvent les voix du peuple. En Espagne, Podemos est devenu en deux ans le troisième parti du pays. Mais il lui reste encore à convaincre ses concitoyens que le PP ou le PSOE sont des verrous mis en place par la mafia, des verrous qu’il faut faire sauter. Et non des partis légitimes.


En France… Qualifier d’extrême-droite des gens qui ont voté Marine Le Pen pour protester contre leur exclusion (car le peuple a bien compris qu’il lui était désormais impossible de bouger, sous le talon de fer velouté des oligarques) permet au système de se perpétuer — on l’a vu en juin. Se réclamer de la Droite ou de la Gauche est tout aussi stérile. Et Macron, qui est loin d’être un imbécile, joue fort bien des contradictions de la Gauche et de la Droite en attirant à lui les suceurs de rondelle et les lécheurs de bottes. Laissez venir à moi les petits profiteurs.

Contre la démocratie, dont le vice originel a permis cette division entre un Paradis réservé aux « élus » et l’enfer d’ici-bas, il faut restaurer la République. Restaurer le moment républicain, où un homme du peuple pouvait, en six mois, devenir général — et envoyer chez la Veuve les aristocrates figés dans leurs quartiers de noblesse. Contre la mondialisation, il faut restaurer la Nation. Il faut le faire vite, sinon la situation dégénérera. Ce n’est pas par les élections qu’il faut passer — elles sont contrôlées par le Système —, mais par la rue.
Sinon, la rue se vengera tôt ou tard, pour le pire ou pour le pire.

Jean-Paul Brighelli (Bonnet d'âne, 19 avril 2018)

jeudi, 03 mai 2018

François-Bernard Huygue : les Fake News

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François-Bernard Huygue : les Fake News

François-Bernard Huyghe, médiologue, nous présente le concept de Fake news, son histoire et ses ambiguïtés.
 
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Quelques extraits de la revue de presse de Pierre Bérard (2 mai 2018)

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Quelques extraits de la revue de presse de Pierre Bérard (2 mai 2018)
 
Le point de vue d’Hervé Juvin sur les bombardements occidentaux en Syrie. Il répond aux questions de RT en français (18/04/2018) :
 
- Emmanuel Todd interrogé par France culture se montre rassuré au lendemain des frappes occidentales sur la Syrie. Selon lui « il ne s’est rien passé ». Il ajoute que les trois démocraties originelles (États Unis, Royaume-Uni et France) sont divisées entre une classe oligarchique et une classe populaire, division qui va s’élargissant ce qui lui permet d’annoncer des ruptures en série dans le tissu social. Il note, pour l’avoir lui même éprouvé, que le niveau des diplomates et des politiques russes est très supérieur à celui des occidentaux et que la Russie est devenue à l’insu de son plein gré un modèle pour les partis « populaires »  (terme qu’il préfère à celui de « populistes ») occidentaux, car elle a refusé, contrairement à la Chine, de mettre sa main d’oeuvre au service du capitalisme occidental. Par ailleurs, se basant sur la structure des système familiaux en Syrie, il explique que la victoire de Bachar el Assad était prévisible :
 
Caroline Galacteros : pourquoi la France ne doit pas s’associer aux frappes en Syrie. Cette géopolitologue de l’école réaliste (et patriote) ne voit nul intérêt pour la France à s’engager dans cette nouvelle affaire syrienne. Elle résiste en cela à l’intoxication médiatique qui est souvent le préalable à la guerre. Comme l’Occident ne sait plus mener ses troupes au feu que pour des raisons impérativement humanitaires, il fabrique pour son opinion indigène des bobards idoines sensés émouvoir la sensibilité de son opinion. Le même sketch mensonger nous est servi depuis les mains coupés des enfants par les barbares teutons en 1914 jusqu'aux armes de destruction massive de Saddam-Hitler. Aujourd’hui c’est au tour du boucher Assad de recevoir sa ration de fake news. C’est l’alibi parfait qui sidère les populations jusqu’à ce que le coup soit éventé, bien des années après. Comme le disait Carl Schmitt dans La notion de politique (1927) « Le concept d’humanité est un instrument particulièrement utile aux expansions impérialistes, et sous sa forme éthique et humanitaire, il est un véhicule de l’impérialisme économique » :         
 

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- Enfin, pour en terminer de manière clownesque avec cette affaire des raids sur la Syrie, voici la prestation lacrymale du va-t-en guerre Bernard Henri Lévy. Le ton est grave, la pose solennelle, le débit sentencieux   quand il affirme benoitement que « les occidentaux doivent faire comme les israéliens ». Malheureusement pour sa crédibilité, déjà fortement écornée, Botul a recours à un fake news quand il assimile la situation dans la Ghouta à celle de Sarajevo en 1994-1995. « Je me rappelle, dit-il avec assurance, en Bosnie, à Sarajevo, quand les Serbes envoyaient des armes chimiques sur le marché de Markala… ». Or aucun de ces massacres n’a été décrit par les enquêtes internationales comme relevant de la panoplie des armes chimiques. Ainsi que le confirme à l’AFP Rusmir Smajilhodzic, journaliste de l’agence de Sarajevo. Il déclare en effet que « jamais une attaque chimique n’a été évoquée : ni à l’époque des faits, ni par la suite par les experts ou devant le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY). Mais comme disait une autre célébrité commise à la propagande d’État, plus c’est gros plus ça passe… :

- Alain Juillet, ancien directeur du renseignement au sein de la DGSE, haut responsable pour l’intelligence économique auprès du premier ministre s’exprime sans trop de fard et sans langue de bois sur les différentes crises traversées depuis une vingtaine d’années et se risque à quelques approches de prospectives. Entretien parfois lumineux mené par le site Thinkerview en avril 2018, malgré sa longueur (2 heures 16 minute) :
 
- Dans son point de vue sur l’actualité du mois de mars, Michel Drac aborde la politique « protectionniste » de Trump, tire les leçons de l’affaire syrienne et du patatras de l'affaire Skripal, évoque la situation en Europe et au sein de l’OTAN, la bouffonnerie de la politique intérieure française (où le dégagisme rattrape les dégagistes eux-mêmes et où l’on pourrait fort bien se diriger vers une stratégie de la tension et une sortie de l’illusion démocratique). Dans le bonus enregistré le 13 avril il fait le constat que les crises commencent à se percuter…:
 

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Bernard Lugan en entretien avec Tv-Libertés pour présenter son livre  Mai 68 vu d’en face. Membre de la Fédération des Étudiants Nationalistes passé à l’AF parce que son chef était en prison, il mène durant les « événements » une véritable guérilla à la tête de son corps franc. Récit plein de verve d’une rébellion qui se voudrait authentique mais qui, en réalité, a servi les intérêts du régime en place. Il est difficile d’être un authentique « révolutionnaire », surtout quand on n’a que 20 ans et que la fougue l’emporte sur la réflexion :
 
- En avril TVLibertés recevait Michel Geoffroy qui y présentait son dernier livre La super Classe Mondiale contre les peuples (éditions Via Romana, 2018). Énarque, contributeur régulier au site de la Fondation Polémia, l’auteur emprunte son titre à l’étude de Samuel Huntington Qui sommes-nous ? Identité nationale et choc des cultures (éditions Odile Jacob) :
 
- Le samedi politique d’Elise Blaise reçoit Michel Drac pour nous entretenir des relations internationales à travers le match Macron-Trump. L'invité s'exprime avec beaucoup de discernement :
 

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- Vidéo de Michel Drac. Note de lecture à propos du livre de Frédéric Lynn Les hommes libres (éditions Bios). Ce nationaliste français y raconte avec humour son expérience de combattant volontaire au sein des unités indépendantistes du Donbass au cours des années 2014-2016. À l’opposé du narratif de la presse occidentale toujours empressée de nous conter l’opposition entre les bons (ukrainiens) et les méchants (pro-russes), le récit du livre est beaucoup moins contrasté. Il nous présente une guerre qui obéit davantage, du côté des russophones, à des considérations locales qu’à des théories géopolitiques de grande envergure. Il nous explique que l’anti-fascisme officiel des républiques de Donetsk et de Lugansk, ressemble davantage par les valeurs qu’il développe à celles que combattent les antifas occidentaux. Nombreuses remarques également sur le caractère de la Russie profonde. Un exposé lumineux. 
 
- La Constitution inclusive est née, tel est est le constat opéré par Florence Rault sur le site de Causeur. Elle y fustige avec bonheur les nombreuses absurdités proposées par le Haut conseil à l’égalité entre les hommes et le femmes :
 
- L'introduction dans les universités brésiliennes de la discrimination positive fondée sur la « race » ou les caractéristiques phénotypiques pose des problèmes inattendus. Parmi les critères possibles l’État de Para, le plus noir du pays, en a retenu certains et a mis en place une grille d’évaluation comprenant, parmi les cases à cocher, de réjouissantes questions telles celles-ci « le nez du candidat est-il court, large et plat ? Quelle est l’épaisseur de ses lèvres ? La couleur de ses gencives est-elle suffisamment violette ? Sa mâchoire inférieurs est-elle suffisamment prognathe ? » Chaque impétrant recevant un nombre de points relatif à chaque critère comme le type de chevelure ou la forme du crâne. Malgré quelques protestations, les activistes noirs ont insisté pour conserver cette grille afin d’éviter les fraudes. En effet certains candidats en sont venus à se grimer pour paraître plus noir et être admis dans les quotas. Ce retour « nauséabond aux heures les plus sombres » de l’anthropologie physique annonce-t-il une célébration de la crâniométrie et de l’angle facial ? Cela se pourrait bien si l’on en juge par l’étonnante réaction des mouvements noirs, et antiracistes, qui s’en montrent partisans. Comme quoi la société arc-en-ciel brésilienne sait tenir les promesses que le CRAN (comité représentatif des associations noires de France) n’a pas pas encore osé formuler :
 
- Le site de la Fondation Polémia publie l’article d’un fonctionnaire ayant assuré un rôle important dans l’administration du dispositif judiciaire entourant la demande d’asile en France. Il décrit l’une des voies offertes aux migrants africains pour rejoindre l’Europe sans trop de difficultés. On y constatera, entre autre, l’action éminemment décisive d’une association comme France Terre d’Asile qui dispose de plus de 900 permanents et d’une dotation annuelle de 68 millions d’euros entièrement versé par l’État, c’est à dire par le contribuable afin d’encourager et d’organiser la submersion de notre continent.
 

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Joseph Savès propose une excellente note de lecture du livre de Stephen Smith La ruée vers l’Europe, la jeune Afrique en route pour le Vieux Continent (édition Grasset). L’explosion démographique de l’Afrique sub-saharienne rend illusoire le développement de ce continent si sa population doit tripler dans le prochain demi-siècle, or elle triplera à coup sûr. Cela rend inopérant le déversement des sommes folles que le monde développé, surtout européen, y transfert en pure perte. D’autant que 42% des africains âgés de quinze à vingt-quatre ans et 32% des diplômés du supérieur déclarent vouloir émigrer. Le plan qui consiste à aider l’Afrique afin d’y maintenir sa population sur place est un échec, d’autant plus que dès qu’est franchi un seuil minimal de prospérité les africains se montrent désireux de rejoindre l’El Dorado européen où ils sont certains d’être accueillis par la bienveillance des communautés diasporiques . Face à cet immense défi il nous faut choisir entre adopter l'éthique de conviction et l’éthique de la responsabilité. Stephen Smith nous livre tous les arguments pour opérer ce choix en toute connaissance de cause : 
 

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- Pour le politologue Frédéric Saint Clair la droite ne doit pas seulement combattre l’islam politique ou terroriste mais doit lutter contre la propagation de l’islam culturel qui conduit à un séparatisme territorial fondé sur une « halalisation » de la société civile. En conséquence Saint Clair propose de rompre avec les principes libéraux qui ont animé l’action de l’État français jusqu’à présent de manière à prémunir  le socle culturel européen qui fonde nos moeurs. Captivante étude du rôle du nu féminin dans l’identité européenne de Praxitèle à Rodin et de la féminité depuis L’Ilade; une féminité que bien entendu la civilisation islamique ne peut qu’exclure de son panorama. Des analyses pétries d’intérêt qui trouvent leurs bases dans la thèse de Samuel Huntington sur les conflits civilisationnels. Il est par ailleurs l’auteur du livre La droite face à l’islam qui vient de paraitre aux éditions Salvator :
 
- Mission « Defend Europe ». Une série d’opérations de communication rondement menées avec à l’issu de celles ci la sympathie de nombreux français et européens. Malheureusement, les seuls à faire du bruit, médiatiquement parlant, sont les immigrationnistes qui semblent avoir juré la perte de l’Europe. Les autres rasent les murs ou appartiennent à l’immense conjurations que constitue « la majorité silencieuse » qui n’est majoritaire que par son mutisme tonitruant. D’où l’importance de ce genre d’initiative et  la nécessité de la soutenir :
 
- L'émission I Média présentée par Jean-Yves Le Gallou et Hervé Grandchamp se penche principalement sur l’opération Defend Europe qui provoque la rage des journalistes de grand chemin et les piailleries des ligues de vertu  :
 
- Reportage honnête d’ Édouard Chanot (Sputnik) sur l’action de Génération Identitaire au col de l’échelle et les échos qu’elle a reçus :
 

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Le premier mai, avec le recul suffisant, l’OJIM analyse les réactions de la presse mainstream à l’action des Identitaires. Dans ses colonnes elle oppose toujours selon les mêmes mantra les « méchants xénophobes de l’extrême droite raciste agissant telle une milice » rappelant les heures sombres de l’Occupation aux gentils citoyens pro-migrants qui interviennent bénévolement pour secourir des miséreux. Pour le coup ceux- ci ne sont qualifiés ni de « milice », ni d’ultra-gauche et aucun journaliste ne rappelle qu’ils opèrent en bande organisée et le plus souvent qu’il sont largement subventionnés. À aucun moment n’est posée la question de savoir qui agit dans la légalité et qui s’en dispense. Bref, un véritable catalogue de la désinformation en vigueur à l’image de l’inimitable Mélenchon accusant l’extrême droite d’avoir saboté les manifs syndicales du premier mai, alors que tout le monde s’accorde à y voir la main de l'extrême gauche des casseurs, de plus en plus violente au fur et à mesure qu’elle se réduit et que ses objectifs deviennent incompréhensibles :
 
- La manifestation pro-migrants organisée à Gap le samedi 28 avril par une vingtaine d’associations aurait réuni à peine 200 participants (la photographie en plan serré que publie les journaux ne permet pas d’en juger, il faut donc croire l’AFP sur parole). Une misère qui en dit long sur les sentiments de la population à l’égard des immigrés clandestins, mais aussi à l’égard de ceux qui les aident et à l'égard du laxisme de l’État qui abandonne ses frontières à la main-mise des passeurs. Ce rassemblement avaient pour but de protester contre Génération Identitaire qui, faut-il le rappeler, a agi conformément à la loi :
 

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- Pour Michèle Tribalat Gérard Collomb, ministre de l’intérieur, ne sait absolument pas de quoi il parle puisque selon lui il y a que 200 000 personnes « d’origine étrangère » en Ile de France. La démographe rétablit les chiffres :
 
- Plan Borloo : commentaires éclairés d’Alain Finkielkraut en deuxième partie de son intervention :
 
- Plan Borloo : un tonneau des Danaïdes inutile et nuisible selon Guillaume Bigot. Un point de vue partagé par l’ex-garde des Sceaux Rachida Dati qui déclare dans Ouest-France que la première 
expérience Borloo en 2002 s’est conclue alors par l’instauration d’une véritable économie souterraine basée sur le trafic de drogue tandis que de nombreux élus et responsables politiques, naïfs ou cyniques, en voulant acheter la paix sociale, ont laissé le terrain au communautarisme, aux caïds et aux imams auto-proclamés, tout cela sous la protection d’association comme SOS racisme. Selon elle, ne pas reconnaître, comme le fait Borloo dans ses propositions, que l’islamisme gangrène ces quartiers, c’est s’exposer à échouer. Comme le dit Alain Finkielkraut à propos du plan Borloo « nous sommes la première civilisation à se ruiner pour financer son propre anéantissement » :
- Gabriel Robin trace pour L’incorrect la mythologie qui a présidé au énième plan Borloo pour les banlieues :

mercredi, 02 mai 2018

Presseschau - Mai 2018

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Presseschau

Mai 2018

 

AUßENPOLITISCHES

 

Die Herrschaft der westlichen Welt ist zu Ende. Das sagt ein Mann, der es wissen muss

200 Jahre haben die westlichen Länder die Welt zur bisher erfolgreichsten Zivilisation geformt. Nun geht unsere Dominanz zu Ende, sagt der Politologe Kishore Mahbubani. Der Osten mit China an der Spitze übernimmt die Macht.

https://nzzas.nzz.ch/hintergrund/die-herrschaft-der-westl...

 

Weltbank

Einwanderer überweisen Rekordbeträge in ihre Heimat

https://jungefreiheit.de/wirtschaft/2018/einwanderer-uebe...

 

Ungarn

Orbán triumphiert bei Parlamentswahl

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/orban-trium...

 

Reaktionen auf Ungarn-Wahl

Mehr Orbán, weniger Asselborn

von Michael Paulwitz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/mehr-orba...

 

(Feindmarkierung)

Ungarn, Polen und Europa: Feind in den eigenen Reihen - Was kann die EU tun?

https://www.gmx.net/magazine/politik/ungarn-polen-europa-...

 

Regierung Kurz liefert

„Heimaturlaub“ führt zu Verlust des Bleiberechts

https://www.tichyseinblick.de/daili-es-sentials/heimaturl...

 

Winnie Mandela

Ex-Frau von Nelson Mandela gestorben

https://www.welt.de/politik/ausland/article175091673/Winn...

 

Alliierter Angriff in Syrien

Back to Realpolitik

von Thomas Fasbender

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/back-to-r...

 

Kanadische Journalistin spricht Klartext: Wie die Medien über Syrien lügen

https://www.youtube.com/watch?v=5tc4EKMcPDA

 

KenFM im Gespräch mit: Christian Blex

Seit rund sieben Jahren wird der säkulare arabische Staat Syrien, wie vor ihm schon der Irak oder Libyen, von außen destabilisiert und mit Terror überzogen.

https://www.youtube.com/watch?v=MF6HmvAVmNI

 

Japan Frauen wollen Hilfe leisten - und werden aus Sumo-Ring geworfen

Frauen dürfen beim japanischen Sumo-Kampf nur zuschauen. Auch als mehrere Frauen nach einem Notfall im Ring Erste Hilfe leisteten, wurden sie weggeschickt - der Sport steht deswegen in der Kritik.

http://www.spiegel.de/panorama/gesellschaft/sumo-in-japan...

 

Ende der Castro-Ära

Kubas neuer Staatschef Díaz-Canel ist eine Marionette

Miguel Díaz-Canel ist das neue Gesicht Kubas. Hoffnung auf politische Reformen macht der Präsident aber nicht.

http://www.handelsblatt.com/politik/international/ende-de...

 

Pmai18-3.jpg

INNENPOLITISCHES / GESELLSCHAFT / VERGANGENHEITSPOLITIK

 

Ex-Außenminister Fischer

„Merkel ist ein Glück für das Land“

https://www.welt.de/politik/deutschland/article175796502/...

 

Allensbach-Umfrage

Grünen-Wähler identifizieren sich kaum mit ihrer Heimat

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/gruenen...

 

Kauder über Antisemitismus

„Null Toleranz! Jeder Einzelfall muss geahndet werden“

Volker Kauder, Chef der Unionsfraktion, fordert eine Meldepflicht für antisemitische Vorfälle an Schulen.

https://www.welt.de/politik/deutschland/article175048932/...

 

Hessen

Lorz: Schulen für antisemitische Vorfälle sensibilisieren

https://www.welt.de/regionales/hessen/article175248750/Lo...

 

Richterbund: Deutsche Justiz ist überfordert

https://deutsche-wirtschafts-nachrichten.de/2018/04/08/ri...

 

Terrorabwehr

EU-Kommission will Personalausweise künftig mit Fingerabdrücken

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/eu-kommissi...

 

Etaterhöhung

Entwicklungsminister Müller will mehr Geld für Afrika

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/entwick...

 

Merkel sichert deutschen Vertriebenen Unterstützung zu

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/merkel-...

 

Brandenburger CDU hält Koalition mit Linkspartei für möglich
https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/branden...

 

AfD-Spitze entscheidet sich für Desiderius-Erasmus-Stiftung

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/afd-spi...

 

Iris Nieland (AfD): Kunsthochschule Mainz erhält trotz massiver Kritik der Wirtschaftsführung zunehmend höhere Mittel

https://irisnieland.wordpress.com/2018/04/18/iris-nieland...

 

Guido Reil

AfD-Politiker bei Mai-Demo in Gewahrsam genommen

https://www.welt.de/politik/deutschland/article175980009/...

 

Berlin

Deutschlands verwahrloste Hauptstadt

Der große Verfall

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/der-gross...

 

Kulturstaatsministerin

Grütters will Aufklärung des kolonialen Erbes vorantreiben

https://www.monopol-magazin.de/gruetters-will-aufklaerung...

 

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LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS / RECHTE

 

Neue Rechte: Germanische Thing-Zirkel

In der alten Bundesrepublik suchten rechte Zirkel vergeblich nach dem historischen Moment, die Konservativen zu gewinnen. Diesmal scheint es ihnen zu gelingen.

Von Thomas Assheuer

http://www.zeit.de/2018/14/neue-rechte-nationalismus-kons...

 

Herd. Heimat. Hass. Über die Verlockungen rechten Denkens (2/4)Renegaten, Konvertiten, Überläufer

Zur Wanderung von Intellektuellen aus dem linken ins rechte Lager

http://www.deutschlandfunk.de/herd-heimat-hass-ueber-die-...

 

234 Flaschen Champagner auf EU-Kosten - Rechtspopulisten sollen Geld erstatten

https://www.merkur.de/politik/234-flaschen-champagner-fra...

 

Szene soll 18.000 Personen umfassen

Verfassungsschutz zählt immer mehr Reichsbürger

https://www.tagesspiegel.de/politik/szene-soll-18-000-per...

 

(Auch dies ein Medien-Hype…)

Fall Maximilian T.

Begründete Zweifel

von Christian Vollradt

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/begruen...

 

"Nato-Strichjunge Heiko Maas"

Diether Dehm, die Erika Steinbach der Linken

Der Linken-Bundestagsabgeordnete Diether Dehm beschimpft Außenminister Heiko Maas als "Nato-Strichjungen". Es ist nicht das erste Mal, dass er auf diese Weise auffällt.

https://www.n-tv.de/politik/Diether-Dehm-die-Erika-Steinb...

 

Wegen NPD-Veranstaltung

Bundesverfassungsgericht rügt die Stadt Wetzlar

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/bundesv...

 

Neu-Isenburg

Laut, friedlich, aber kleiner als zuvor

Proteste beim AfD-Parteitag

https://www.op-online.de/region/neu-isenburg/proteste-bei...

 

("Antifa"-Propagandaschau an Schule in Güstrow)

Indoktrination

Streit um Anti-AfD-Ausstellung an Güstrower Schule

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/streit-um-anti-afd-a...

 

(Zwar kein Fair Play gegenüber der AfD. Aber eine Ehrung bekommt man trotzdem… oder gerade deshalb…)

Löwen im Herz. Hessen integriert.

Integrationsvorbild Peter Fischer

Staatssekretär Kai Klose: „Peter Fischer vermittelt Werte wie Fair Play, Toleranz, Zusammenhalt und das Einstehen für seine Überzeugungen wie kein anderer“

https://soziales.hessen.de/presse/pressemitteilung/integr...

 

Feine Sahne Fischfilet

Alle Türen stehen weit offen

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/alle-tu...

 

(Und die nächste linke Anti-Volk-Band… Kafvka… wenig originell)

Gerechtigkeit

Wie eine linke Band die rechte Szene in Sachsen-Anhalt aufmischt

http://www.bento.de/politik/antifa-festival-gegen-rechts-...

 

(Dazu…)

  1. April, Schnellroda

https://sezession.de/58475/21-april-schnellroda

 

(Ebenfalls dazu, und zu dem "bento"-Artikel…)

Eine Pleite und eine symbolische Okkupation

https://sezession.de/58480/eine-pleite-und-eine-symbolisc...

 

„Mission Alps“

Identitäre errichten Zaun an italienisch-französischer Grenze

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/identitaere...

 

(Repression der subtilen Art. Kontenkündigung durch die Postbank)

Trojanisches Pferd und Damoklesschwert

https://sezession.de/58445/trojanisches-pferd-und-damokle...

 

Verbraucherschutz: Wenn Banken ihren Kunden das Konto kündigen

http://www.faz.net/aktuell/finanzen/meine-finanzen/verbra...

 

Heuchelheim

AfD-Veranstaltung abgesagt

„Von Storch und Höcke sind die größten Schädlinge für Deutschland“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/von-sto...

 

(Bizarre Demonstration gegen Identitäre in Halle)

Sonntagsheld (56) – Stänkern gegen Links

Unsere fünfte Kolonne schlägt zu...

https://sezession.de/58447/sonntagsheld-56-staenkern-gege...

 

Österreich: Hausdurchsuchung bei Identitären

https://sezession.de/58503/oesterreich-hausdurchsuchung-b...

 

Hausdurchsuchungen bei IBÖ wegen Verdachts auf Bildung einer kriminellen Vereinigung

https://www.unzensuriert.at/content/0026756-Hausdurchsuch...

 

Alles weg?! - Razzia gegen Martin Sellner & IB Österreich

https://www.youtube.com/watch?v=fiKYrwdwWiA

 

In drei Bundesländern Razzia gegen mutmaßliche Reichsbürger

https://www.tagesschau.de/inland/razzia-reichsbuerger-101...

 

„Autonomes Zentrum“

Wuppertal vermietet Haus kostenfrei an Linksextreme

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/wuppert...

 

Antisemitismus-Debatte

Israel-Hasser wollen gegen „Blutsauger“ und „Parasiten“ demonstrieren

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/israel-...

 

Linksextreme bekennen sich zu Anschlag auf Moschee
https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/linksex...

 

Linksextremismus

Kandel: 20 Ermittlungsverfahren nach Antifa-Demonstration

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/kandel-...

 

Jahrestag der Bücherverbrennung

Antifaschistische Himmelfahrtsposse

von Bastian Behrens

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/antifasch...

 

Sachsen

Linksextreme verunglimpfen Gedenken an deutsche Kriegsopfer

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/linksex...

 

Chaostage in Berlin

Linksextremistischer Mordaufruf im Internet

von Martina Meckelein

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/linksex...

 

Linksextremismus

Eliten und Mob koalieren

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/eliten-un...

 

Demo in Linz: Zwei Festnahmen

Zwei vorübergehende Festnahmen und ein verletzter Polizist ist die Bilanz des Polizeieinsatzes am Mittwoch auf dem Linzer Taubenmarkt. Rund 40 Personen hatten eine angemeldete Demonstration gestört, die sich gegen Flüchtlinge wendete.

http://ooe.orf.at/news/stories/2909281/

 

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EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT

 

Ist England verloren? In Haft mit Douglas Murray (Teil 1)

Von Martin Sellner

https://sezession.de/58456/ist-england-verloren-in-haft-m...

 

Ist England verloren? Nein, wenn… (Teil 2)

Von Martin Sellner

https://sezession.de/58469/ist-england-verloren-nein-wenn...

 

Nach Marathondebatte

Frankreich beschließt schärfere Asylgesetze

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/frankreich-...

 

Bürgschaften

Flüchtlingshelfer müssen vorerst nicht zahlen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/fluecht...

 

Köln prüft Hotel für Flüchtlinge – zu hohe Summe für CDU-Frau?

https://www.welt.de/politik/deutschland/article175365970/...

 

Bouffier: Ohne Zuwanderer kein Spargel mehr

http://www.faz.net/aktuell/rhein-main/wirtschaft/bouffier...

 

(Die Einwanderer sollen uns die Rente bezahlen…)

Frühjahrsgutachten

Wir brauchen Rente mit 70 – oder 500.000 Zuwanderer im Jahr

https://www.welt.de/wirtschaft/article175616647/Wir-brauc...

 

(Die nächste Erfolgsstory…)

Gastronomie

Der Geschmack der Heimat

Syrische Lokale prägen die Esskultur der Berliner bald ebenso wie zuvor die von Griechen, Türken oder Indern. Das liegt vor allem daran, dass viele Flüchtlinge in der Hauptstadt ihre eigene Gastronomie eröffnen.

Von Verena Mayer

http://www.sueddeutsche.de/stil/gastronomie-der-geschmack...

 

Islamisierung und Linksliberalismus

#NichtOhneMeinKopftuch: Die bizarre Faszination für den Islam

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/nichtohne...

 

Herford

Eklat um Ditib-Moschee

Integration als Farce

von Dieter Stein

https://jungefreiheit.de/debatte/streiflicht/2018/integra...

 

Hermannplatz

Nach Drohungen: Jüdische Demo in Berlin wird abgebrochen

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/nach-drohungen-juedi...

 

Handel mit Identitäten : Flüchtlinge verkaufen deutsche Papiere im Internet

http://www.faz.net/aktuell/politik/inland/fluechtlinge-ve...

 

Hamburg kann Piraten nicht abschieben
Filmreife Asylposse
von Boris T. Kaiser
https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/filmreife...

 

Mobbing in Berliner Schulen

"Vom Krankenwagen aus der Schule abgeholt“

Der Tagesspiegel hat dazu aufgerufen, von Erfahrungen mit Schulmobbing zu berichten. Aus Berlin-Mitte erzählen heute Eltern eines Viertklässlers.

https://www.tagesspiegel.de/berlin/mobbing-in-berliner-sc...

 

Politische Korrektheit

Integrationsrat wirft Polizei Schüren von Ressentiments vor

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/integra...

 

Kriminalität

Propaganda mit Statistik

von Michael Paulwitz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/propagand...

 

Mannheimer Intensivtäter sind doch nicht minderjährig

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/mannhei...

 

Ex-Frau und Kind erstochen: Verdächtiger Nigrer gehörte zur Lampedusa-Gruppe

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/frau-un...

 

14-Jähriger präsentiert sich vor Gericht als wild entschlossener Attentäter

https://web.de/magazine/panorama/14-jaehriger-praesentier...

 

Einwanderer und Deutsche prügeln sich erneut in Cottbus

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/einwand...

 

Vor Bäckerei in Fulda

Polizei erschießt 19-Jährigen – er randalierte mit Steinen

https://www.welt.de/vermischtes/article175431792/Vor-Baec...

 

(Und umgehend solidarisiert sich die Community mit dem Täter)

Fulda

Polizei ruft zu mehr Sachlichkeit auf

"Wir wollen Gerechtigkeit" - Demo und Protestzug gegen tödliche Polizeischüsse

https://osthessen-news.de/n11586718/wir-wollen-gerechtigk...

 

Hannover

Nach Streit an Imbiß

Vier Polizisten verletzt: Mob feuert junge Männer an

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/vier-po...

 

Berlin

Auf offener Straße: Araber prügelt mit Gürtel auf Kippa-Träger ein

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/auf-off...

 

Verletzte in Witzenhausen

Demonstranten klagen nach Anti-Abschiebe-Demo gegen Polizei

https://www.hessenschau.de/gesellschaft/demonstranten-kla...

 

Nächtliche Demonstration eskalierte

Syrer zurück in Witzenhausen - Abschiebeversuch war rechtswidrig

https://www.hessenschau.de/gesellschaft/syrer-zurueck-in-...

 

(Dazu…)

Abschiebegegner organisieren Widerstand per SMS-Kette

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/abschie...

 

Zwickau

„Erhöhte Haftempfindlichkeit“

Milderes Urteil für Intensivtäter weil er Ausländer ist

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/mildere...

 

Intensivtäter Abdel S.

Richter rechtfertigt Ausländerbonus für Intensivtäter

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/richter...

 

Mord am Jungfernstieg

Mit der Macht der Staatsgewalt gegen kritische Blogger

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/mit-der-m...

 

Borna

Kirchenschändung Schock nach Randale in Kilianskirche von Bad Lausick

Erst wurden zwei Kirchen in Chemnitz attackiert, jetzt die Kilianskirche Bad Lausick angegriffen: Die Polizei ermittelt. In Chemnitz wurde ein junger Asylbewerber aus Pakistan als Täter gestellt. Ob es Parallelen zu Bad Lausick gibt, ist zurzeit offen.

http://www.lvz.de/Region/Borna/Schock-nach-Randale-in-Kil...

 

Hessen

Tod von dreifacher Mutter: Lebensgefährte muss vor Gericht

https://www.welt.de/regionales/hessen/article175881978/To...

 

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KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES

 

Sind schönere Städte „rechtsradikal“?

Zum Denunziationsversuch eines Modernisten

http://www.bff-frankfurt.de/artikel/index.php?id=1299

 

Frankfurts Neue Altstadt – Das Herz am rechten Fleck. Eine Antwort.

Von Claus Wolfschlag

https://clauswolfschlag.wordpress.com/2018/04/09/frankfur...

 

Jagd auf Rechte: Jetzt sind die Fachwerkhäuser dran!

https://www.tichyseinblick.de/tichys-einblick/jagd-auf-re...

 

Frankfurter Altstadt

Ist Fachwerk faschistisch?

https://www.welt.de/kultur/plus175716225/Frankfurter-Alts...

 

Architektur in der Krise: Leben im Aktenordner

von Niklas Maak

http://www.faz.net/aktuell/feuilleton/debatten/warum-neue...

 

Köln

Mieter verlieren Kampf um Villa

Kündigung für rechtens erklärt - Neue Eigentümer planen Neubau mit Wohnungen für Flüchtlinge

https://www.ksta.de/koeln/urteil-mieter-verlieren-kampf-u...

 

Die verschwiegenen Kirchenschändungen in Deutschland

http://vera-lengsfeld.de/2018/04/29/die-verschwiegenen-ki...

 

„Die Kunst ist frei“

Das trojanische Pferd von Dresden

von Sebastian Hennig

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/das-tro...

 

Falsch geparkt

Warum Leihräder die Innenstädte blockieren

Eigentlich ist es eine gute Idee: statt eines Autos ein Fahrrad ausleihen und Gutes fürs Klima tun. Doch viele der Leihräder versperren Geh- und Radwege. Einige Städte haben sich deshalb schon strenge Regeln ausgedacht.

https://www.n-tv.de/panorama/Warum-Leihraeder-die-Innenst...

 

Jay-Z: Freudentränen nach Coming-out von Mutter

http://www.zeit.de/news/2018-04/04/jay-z-freudentraenen-n...

 

Conchita Wurst: "Ich bin seit vielen Jahren HIV-positiv"

https://www.gmx.net/magazine/unterhaltung/stars/conchita-...

 

KenFM zeigt: Die dunkle Seite der Wikipedia

https://www.youtube.com/watch?v=wHfiCX_YdgA

 

Christliche Symbole

Bayern hängt Kreuze in allen öffentlichen Gebäuden auf

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/bayern-haengt-kreuze...

 

In Deutschland regiert die Feigheit vor dem Streit

https://www.abendblatt.de/meinung/article214014671/In-Deu...

 

Thea Dorn über Nation, Heimat, Identität

Plädoyer für einen aufgeklärten Patriotismus - ohne AfD

Thea Dorn im Gespräch mit Liane von Billerbeck

http://www.deutschlandfunkkultur.de/thea-dorn-ueber-natio...

 

(Karlheinz Weißmann meint ein Kippen erkennen zu können)

Umkämpfte Diskurshoheit

Die Hegemonie kippt

von Karlheinz Weißmann

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/die-hegem...

 

(Zum Buch "Siegen"…)

Buchvorstellung

Unfähig zur Selbstbehauptung

von Fabian Schmidt-Ahmad

https://jungefreiheit.de/kultur/literatur/2018/unfaehig-z...

 

(Mal wieder ein aufgebauschtes "Rassismus"-Skandälchen…)

Polizei verhaftet zwei Schwarze – und Starbucks muss sich entschuldigen

https://www.gmx.net/magazine/panorama/polizei-verhaftet-s...

 

Nach Boykottaufruf

Starbucks verpflichtet Mitarbeiter zu Anti-Rassismus-Training

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/starbucks-v...

 

Echo-Preisverleihung

Für solche „Künstler“ ist in Deutschland kein Platz

von Alice Weidel

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/fuer-solc...

 

Kollegah vs. Campino: Kulturkampf oder Ablösung?

Martin Lichtmesz

https://sezession.de/58470/kollegah-vs-campino-kulturkamp...

 

Musikpreis Echo wird abgeschafft

https://www.gmx.net/magazine/unterhaltung/musik/musikprei...

 

Politische Korrektheit

Keine beste Freundin

von Thorsten Brückner

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/keine-beste...

 

(the Simpsons)
Debatte um Kultserie
Rassismus? Nein, Ressentiments gegen weiße Unternehmer!
https://jungefreiheit.de/kultur/medien/2018/rassismus-nei...

 

Sonntagsheld (57) – Southern Gentleman

https://sezession.de/58478/sonntagsheld-57-southern-gentl...

 

JF-TV

Erklärung 2018: „Der Druck wird nicht aufhören“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/erklaer...

 

Verschwörungstheorien aus Macht und Ohnmacht

https://sezession.de/57504/verschworungstheorien-aus-mach...

 

Der Schulderhaltungssatz – wir sind immer schuld

https://sezession.de/58420/der-schulderhaltungssatz-wir-s...

 

(Die Wanze im eigenen Wohnzimmer…)

Amazon Echo: Durch diesen Fehler hörte Alexa dauerhaft zu

http://www.computerbild.de/artikel/cb-News-Sicherheit-Ama...

 

Weniger Geldautomaten in Deutschland

http://www.zeit.de/wirtschaft/2018-04/banken-geldautomate...

 

Das war’s. Diesmal mit: Kaffee und allerlei Männern

Von Ellen Kositza

https://sezession.de/58471/das-wars-diesmal-mit-kaffeeger...

 

Bestseller-Verfilmung

"Das Zeiträtsel": Fantasievolles Kinderdrama

https://www.volksstimme.de/kino/filmbesprechung/das-zeitr...

 

Roman von Monika Maron „Munin oder Chaos im Kopf“

Leben in der Vorkriegszeit

von Thorsten Hinz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/leben-in-...

 

Amor Towles – „Ein Gentleman in Moskau“

https://sezession.de/58319/amor-towles-ein-gentleman-in-m...

mardi, 01 mai 2018

Jean-Michel Vernochet: "La guerre civile froide"

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Jean-Michel Vernochet: "La guerre civile froide"

Le Libre Journal de Jean-Michel Vernochet N°8 (20 janvier 2018)

Enregistrement public à Meylan

 
Le Libre Journal de Jean-Michel Vernochet n°8 – 20 janvier 2018.
Une émission spéciale enregistrée en public à Meylan.
 
Le Libre Journal de Jean-Michel Vernochet est une nouvelle émission d’ERFM, la radio en ligne et en continu d’Égalité & Réconciliation.
 
Pour ce huitième numéro, Jean-Michel Vernochet était invité par la section d’E&R Grenoble à enregistrer son émission en public.
L’occasion pour Jean-Michel Vernochet de présenter son dernier livre, "La guerre civile froide : La théogonie républicaine de Robespierre à Macron" (octobre 2017) : http://bit.ly/2yHg8jG
 
Un entretien mené par Pierre-Antoine Plaquevent pour "Les Non-Alignés" : http://www.xn--les-non-aligns-nkb.fr/
 
Une vidéo réalisée avec l'aimable autorisation de ERFM.
 
Le Retour aux Sources Éditeur :
 

samedi, 28 avril 2018

Les nouveaux gladiateurs et l’hymne républicain

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Les nouveaux gladiateurs et l’hymne républicain

par Pierre-Emile Blairon

Le jeu de balle au pied (football) est l’un des éléments majeurs de conditionnement des foules par les élites au pouvoir principalement en Europe. La recette est bien connue et ne date pas d’hier ; pour détourner les peuples des enjeux cruciaux et laisser le pouvoir agir sans l’aval des masses, il suffit de leur présenter un hochet ; l’Empire romain décadent prévenait toute tentative de soulèvement du peuple en lui fournissant Panem et circenses, du pain et des jeux du cirque. Les Romains arrivaient donc en foule dans les arènes pour voir mourir les gladiateurs qui s’étripaient entre eux ou qui affrontaient des bêtes sauvages. Ces gladiateurs étaient des mercenaires bien payés, hommes libres ou esclaves, qui trouvaient dans ce métier l’occasion d’accéder à un statut social envié quand ils avaient survécu.

Les footballeurs sont nos nouveaux gladiateurs (à moindre risque), mercenaires internationaux, dont le prix d’achat dépasse toutes les normes acceptables. Ils viennent de toutes les parties du monde mais, en France, essentiellement de nos anciennes colonies d’Afrique, du Nord et sub-saharienne (les fameux Blacks-Blancs-Beurs au sein desquels on a intelligemment supprimé toute discrimination en les appelant uniformément les « Bleus »).

Pas plus que les gladiateurs romains (le fameux : Ave Caesar, qui morituri te salutant ne concernait que certains délinquants condamnés à mort), les footballeurs ne sont tenus à saluer les officiels occupant les tribunes. Cependant, on leur demande, avant chaque match international, de chanter leur hymne national, enfin, l’hymne du pays dont ils ont acquis la nationalité et qu’ils représentent dans les compétitions internationales. La loi veille : tout outrage à l’hymne national est, en France, depuis 2003, susceptible d’être puni par un emprisonnement de 6 mois et 7 500 euros d'amende.

Certes, Karim Benzema n’entrait pas dans le cadre visé par la loi en déclarant en avril 2018 ne pas chanter la Marseillaise sur les stades parce que, «Si vous écoutez bien, la Marseillaise appelle à faire la guerre. Et ça, ça ne me plait pas». Benzema est un footballeur natif de Lyon, officiant dans le club madrilène dont son compère Zidane (ancien footballeur, natif, lui, de Marseille) est entraîneur. «On ne va pas me forcer à chanter La Marseillaise. Zidane, par exemple, ne la chantait pas forcément. Et il y en a d'autres».

Benzema n’avait pas tout à fait tort, s’il s’en était tenu là, mais nous allons voir que ce n’était pas le cas.

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Ce jour-là…

Sans doute, en effet, ce jour-là, avait-il fini par percevoir les paroles du refrain du chant révolutionnaire hurlées dans les gradins par les supporters. Elles lui parvenaient indistinctement, brouillées par les bruissements des étendards claquant au vent, arborant fièrement les logos des diverses multinationales sponsor.e.s des footballeurs. Il recevait, troublé, effaré même, quelques paroles étranges clamées avec enthousiasme par cette belle et sportive jeunesse française : sanglant, égorger, sang impur, féroces soldats…

Il regardait ses coéquipiers bouger silencieusement les lèvres – television is watching you ! - d’autres marmonnant des incantations destinées à attirer sur eux la bienveillance des antiques dieux de la savane.

Benzema, imperturbable, un léger voile d’inquiétude dans les yeux, avait décidé de ne pas faire semblant de chanter en ne chantant pas du tout. Il allait, dans un moment, à mains nues et les pieds uniquement armés de crampons, affronter les redoutables Lions (club de Brisbane, Australie, en match amical). Les maillots des champions étincelaient sous le soleil, marqués aux armes de Nike (prononcer Naïque) et d’EDF.

Il avait décidé, ce jour-là, de ne plus chanter du tout car, décidément, ces paroles étaient indignes.

Un exemple et un contre-exemple

Bel exemple de pacifisme pour ces jeunes de banlieues dont il était devenu l’idole. Ils ne songeaient qu’à marcher dans ses traces, ils ne rêvaient tous que de voitures luxueuses, de sex-tapes torrides, de villas somptueuses à Malibu ou à Dubaï, décorées de damasquins aux couleurs chatoyantes, aux salles de bains rutilantes avec leurs robinets d’or, aux piscines remplies de superbes jeunes femmes à l’abondante chevelure d’un blond platiné, à la plastique généreuse et indéformable, comme dans un conte des mille et une nuits…

L’exemplarité du discours et de l’attitude de Benzema s’arrête sans doute là ; le boxeur champion du monde Patrice Quarteron, d’origine guadeloupéenne, lui aussi issu de la banlieue – il est né à Sevran - est aussi un exemple pour les jeunes, d’autres jeunes, ceux qui sont reconnaissants à la France de les avoir accueillis. Il a violemment et publiquement[1] dénoncé l’attitude de Benzema, lorsqu’il s’est permis de cracher au sol lorsqu’a retenti la Marseillaise.

« Sur les terrains, tu traînes partout ton arrogance, ton mépris du public, de la ferveur des supporteurs, des journalistes. Sûr de toi, convaincu d’être le prochain Zidane. Et encore… Tout ça n’est que du foot. Mais il a fallu que tu commettes l’impardonnable. L’insupportable. L’insulte à la nation.

C’était en Espagne. La Marseillaise retentit, la France rend hommage aux victimes d’un attentat. Et toi, tu craches au sol. Si tu avais fait cela en Algérie, tu serais probablement un homme mort. »

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Ceci en réponse à la déclaration d’amour de Benzema pour le pays d’origine de ses parents :

« Parce que l’Algérie c’est mon pays, voilà, mes parents ils viennent de là-bas. Après, la France… C’est plus sportif, voilà. »

Et Patrice Quarteron d’exprimer sa propre position dans un langage coloré:

« Quand vous portez un drapeau d'un pays où vous ne vivez pas, on vous dit "bravo, j'adore, c'est courageux, c'est un signe d'ouverture". Quand on porte le drapeau du pays dans lequel vous vivez, où vous payez vos impôts, avec lequel vous souffrez, aimez, combattez, on vous dit : "t'es un chien, un putain de facho". Je porte mon drapeau fièrement. Et j'emmerde les fils de putes qui préfèrent se sentir Américains, Marocains, Russes, etc. tout ça parce qu'ils vont en vacances une semaine dans un autre pays et reviennent en se sentant étrangers à leur propre pays. Soyez patriotes et reconnaissants. Vous devez tout à la France. »

La Marseillaise : hymne national ou hymne républicain ?

N’était cette remise en cause de notre hymne national, personne ne se serait intéressé outre mesure à ses paroles, inconnues pour la plupart des Français, hormis son refrain vengeur.

Aux armes, citoyens,

Formez vos bataillons,

Marchons, marchons !

Qu'un sang impur

Abreuve nos sillons !

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Le texte est certes fort belliqueux, de même que le sont beaucoup d’hymnes nationaux dans le monde, tel celui des Algériens, le pays chéri de Benzema, où l’on perçoit un ressentiment vis-à-vis de la France qui a pourtant tout donné à ce pays qui n’existait pas, jusqu’à son nom et sur l’héritage duquel les Algériens vivent sans rien y avoir apporté depuis 1962 :

Ô France ! le temps des palabres est révolu

Nous l'avons clos comme on ferme un livre

Ô France ! voici venu le jour où il te faut rendre des comptes

Prépare-toi ! voici notre réponse.

Mais revenons à notre hymne national : aucune ligue de vertu ne s’indigne à l’énoncé de ce « sang impur », parfaite illustration du racisme le plus abject ? Non, parce que le « sang impur » est celui des peuples européens à qui la France vient de déclarer la guerre, la Bohême et la Hongrie ; donc, le même sang que celui des Révolutionnaires, qui n’est donc pas plus impur ; les prémices de l’ethnomasochisme en quelque sorte.

La Marseillaise fut chantée la première fois rue Thubaneau, à Marseille (d’où son nom), rue célèbre pour la prolifération de ses lupanars (loin de moi l’idée d’employer l’expression triviale de Patrice Quarteron !)

Le premier couplet est le seul encore chanté (sur les sept que compte l’hymne) :

Allons, enfants de la Patrie,

Le jour de gloire est arrivé !

Contre nous de la tyrannie

L'étendard sanglant est levé, (bis)

Entendez-vous dans les campagnes

Mugir ces féroces soldats ?

Ils viennent jusque dans vos bras

Égorger vos fils, vos compagnes !

marseillaiserenoir.jpgLes féroces soldats en question sont donc ceux à qui la Révolution vient de déclarer la guerre et qui, à cet effet, a créé l’Armée du Rhin, dont la Marseillaise, à l’origine, était destinée à en être le chant.

Cette Armée du Rhin comprendra d’innombrables sous-armées dont les dénominations varieront au gré des regroupements décidés par les Révolutionnaires. L’armée de Meuse, Sarre et Moselle fut confiée à François-Claude de Bouillé, monarchiste fidèle au roi et qui servit donc la France révolutionnaire qui ne lui en sut pas gré car il est stigmatisé par la cinquième strophe de la Marseillaise dans laquelle il devient le complice de ceux qu’il a combattus.

Cette incohérence s’explique par le fait qu’il sut mater, à la demande de Lafayette, une mutinerie à Nancy avec la plus grande rigueur, il en fut même félicité, dans un premier temps, par l’Assemblée révolutionnaire ; mais la part importante qu’il prit à l’organisation de la fuite du roi ne le racheta pas.

Où l’on constate que les paroles de la Marseillaise composées par Rouget de Lisle s’attachent (excepté le septième couplet qui n’est pas de lui) à décrire des péripéties très marquées temporairement sans pouvoir s’élever pour les dépasser à des considérations englobant l’histoire de France dans le temps, dans l’espace et dans l’énoncé. Ces paroles restent liées à une période bien précise : la Révolution, à la guerre menée contre le roi de Bohême et de Hongrie et au régime républicain qui l’a suivie, sans accéder au statut national, au « roman national » dirait-on aujourd’hui, que l’hymne mériterait.

On peut déplorer que le seul nom cité soit celui de Bouillé pour le vilipender alors que les noms de héros authentiques qui ont lutté pour l’indépendance de la France ne sont pas mentionnés pour les glorifier, comme celui de Vercingétorix qui sut rassembler les Gaulois contre l’envahisseur romain, comme celui de Jeanne d’Arc qui se sacrifia pour bouter les Anglais hors de notre territoire, et comme tous ceux qui firent don de leur personne à la France.

Pierre-Emile Blairon

[1] https://www.valeursactuelles.com/societe/le-poing-final-de-patrice-quarteron-benzema-comment-oses-tu-cracher-sur-le-pays-qui-ta-nourri-94988

jeudi, 26 avril 2018

Michel Geoffroy : la Super Classe Mondiale contre les peuples

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Michel Geoffroy : la Super Classe Mondiale contre les peuples

 
Enarque et contributeur de la Fondation Polémia,
Michel Geoffroy publie un réquisitoire contre la Super
Classe Mondiale dont le représentant en France est
bel et bien Emmanuel Macron. L’oligarchie veut
imposer le chaos, notamment migratoire, mais
l’auteur prévient :”Contre toute attente, l’oligarchie
va échouer”. Revigorant !
 
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Caroline Galacteros : "Retrouver la voie d'une diplomatie réaliste"

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Caroline Galacteros : "Retrouver la voie d'une diplomatie réaliste"

 
Docteur d'Etat en Science politique, colonel de réserve, ancienne auditeur de l'IHEDN, Caroline Galactéros présente le nouveau think tank, qu'elle préside : Geopragma.
 

Hervé Juvin : "Le réel est notre premier problème politique"

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Hervé Juvin : "Le réel est notre premier problème politique"

Conseiller en stratégie, ancien président d'Eurogroup Institute, essayiste, notamment chez Gallimard, Hervé Juvin est vice-président de Geopragma. Lors de la soirée de lancement, il évoquait la nécessité d'une géopolitique réaliste.
 

mardi, 24 avril 2018

Le Libéralisme et ses alternatives pour le XXIème siècle

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Le Libéralisme et ses alternatives pour le XXIème siècle

 
Ex: https://www.katehon.com

2ème colloque de Chisinau (15-16 décembre 2017)
Contribution à la 4ème théorie économique. »

Discours Chisinau le 14 Décembre 2017

Mesdames et Messieurs,

Je suis très honorée d’avoir été invitée à ce deuxième colloque de Chisinau consacré aux questions économiques.Une analyse de la problématique économique sera d’autant plus utile que la question sera abordée sous différents angles, qui permettront d’en mieux cerner les contours. Pour comprendre la question économique, il me semble en effet tout à fait impératif de mettre cette dernière dans un contexte spatio-temporel de nature institutionnelle. Aucune dissertation sur la question économique ne peut valablement trouver de fil conducteur si l’on ne fait pas l’effort de pratiquer une analyse sérieuse de son évolution institutionnelle dans le temps et dans l’espace.

Or l’analyse des institutions, mesdames et messieurs, ne ressort pas à strictement parler du champ de compétence des économistes, qui sont des praticiens du domaine économique. L’examen du cadre institutionnel de l’économie est de la compétence des juristes.C’est donc en ma qualité de juriste que je vais intervenir à l’occasion de ce colloque consacré à la problématique économique. C’est également en ma qualité de juriste que je vais faire une indispensable incursion dans le champ monétaire et financier.

A titre liminaire, il semble utile de replacer le cycle de conférences de Chisinau dans son contexte institutionnel international. Le présent colloque s’inscrit dans le droit-fil de la Déclaration de Philadelphie du 10 mai 1944 qui, si elle avait été appliquée, se serait opposée à la fois à la liberté absolue du commerce international tenu par les multinationales et à l’établissement d’un système monétaire international unifié. Ceci est une vaste histoire…

J’ai commencé l’analyse juridique et institutionnelle de la question économique à l’occasion de mon travail de thèse, consacré à l’entreprise. Par la suite, mon expérience en tantqu’avocate dans le domaine de la fiscalité internationale et plus précisément des prix de transfert,a induit une réorientation du champ de mes analyses. Mon approche, initialement juridique et institutionnelle, du domaine économique s’est peu à peu transformée en approche politique et géopolitique.Parce que touteanalyse institutionnelle se poursuit nécessairement, naturellement, parune mise en perspectivepolitique et géopolitique.

L’économie, en raison des implications qu’elle a dans le quotidien des gens, doit aujourd’hui être considérée comme LA matière politique et géopolitique par excellence.Dans le contexte actuel de crise perpétuelle, si d’aucuns dissertent à l’envie et avec plus ou moins d’arrières pensées, sur l’impasse économique et financière dans laquelle le monde est plongé, personne ne semble entrevoir, et encore moins proposer,la moindre solution pour sortir de l’impasse.

Or, un problème qui ne trouve pas de solution est un problème qui est mal posé.Le problème économique me semblejustement particulièrement mal posé.Pour vous en convaincre, je vais vous faire part des constats auxquels mon approche, que d’aucuns jugeront « iconoclaste »,et qui est d’ordre juridique, institutionnelle, politique et géopolitique a abouti. Le qualificatif « iconoclaste », appliqué dans un contexte de pouvoir temporel et non pas dans un contexte de pouvoir spirituel, ne doit pas faire peur.Il est en effet tout à fait nécessaire de s’opposer à la tradition, même lorsqu’elle date de plusieurs centaines d’années, lorsque celle-ci mène l’humanité à sa perte ; or c’est justement dans cette direction que nous courrons collectivement. Il est des époques qui doivent être politiquement « iconoclastes », et nous sommes justement au cœur d’une telle époque.En pratiquant l’approche politique et géopolitique de l’économie, j’ai découvert un certain nombre d’éléments qui désignent, à eux seuls, la voie conceptuelle permettant de sortir de l’actuelle impasse économico-monétaire. Impasse qui sévit au niveau mondial et qui nous mène tout droit vers la destruction des peuples et la construction d’un gouvernement mondial dirigé par les principaux détenteurs de capitaux de la planète.
Cette petite introduction, nécessaire à la compréhension du sujet, m’amène à fairela remarque selon laquelle les milieux académiques ne considèrent jamais l’économie selon cette approche institutionnelle, politique etgéopolitique, pourtant déterminante. D’un point de vue académique, les économistes pratiquent l’économie tandis que les juristes mettent l’économie en musique règlementaire, sans jamais questionner la pertinence du cadre.Les juristes se cantonnent aujourd’hui à un rôle secondaire consistant à mettre en œuvre et éventuellement àperfectionner les règlementations économiques. Ils ont, depuis beaucoup trop longtemps, abdiqué leur rôle politique consistant à avoir une approche dynamique et critique de la législation.Ce faisant, les juristes sont devenus inutiles, de simples parasites alimentant un système économico-politique, de type newtonien, qui éloigne toujours plus l’humanité du soleil nécessaire à sa survie. Cette pente malheureuse est née de l’influence de la théorie pure du droit d’Hans Kelsen ; à partir de là les juristes praticiens sont devenus structurellement incapables de questionner les finalités du droit, seules les techniques juridiques leur sont restées accessibles.

Pour retourner dans le vif du sujetéconomique et des alternatives envisageables, il faut d’abord et avant tout comprendre que les forces à l’œuvre dans le monde dans lequel nous vivons ont, au fil des siècles, organisé une domination institutionnelle totale du pouvoir économique sur le pouvoir politique. Cette domination devra prochainement trouver sa conclusion logique dans l’avènement d’un gouvernement mondial, appelé « Nouvel Ordre Mondial » par ses partisans. En réalité, ce Nouvel Ordre n’a rien de nouveau, il est l’aboutissement logique de la constante élévation sociale de l’ordre des banquiers commerçants qui a, aujourd’hui, rang de puissance politique. Cet ordre des banquiers commerçants, dont on peut, grosso modo, faire remonter la naissance à l’époque des Grandes Découvertes, en raison du considérable enrichissement dont ils ont pu alors bénéficier, est aujourd’hui arrivé à un point où il a acquis un pouvoir mondial de type monopolistique. Les tenanciers de ce pouvoir économique, à force d’accaparement des richesses, sont parvenus au stade où ils imposent des institutions internationales à leur mesure. Le constat, malheureux, est qu’aucune instance politique n’est plus en mesure de lutter efficacement contre ce conglomérat de banquiers commerçants, qui pratique un pouvoir absolu et sans partage.

« Comment en est-on arrivé là ? »…Est une longue histoire faite de luttes, de contre-luttes et d’un nombre considérable d’abdications.

Dès le début, la caste naissante et ambitieuse des banquiers commerçants a entrepris un mouvement en double révolution (sans jeu de mot), consistant d’une part en un effort conceptuel afin de dissoudre le « pouvoir » politique en place, et d’autre part à mettre en œuvre, pays par pays, une institution capable de centraliser et gérer les masses monétaires en circulation. Concrètement, les deux principaux outils utilisés par le pouvoir économique, pour s’élever au rang de pouvoir politique, ont été : premièrement l’élaboration et la diffusion du principe de « séparation des pouvoirs » et, deuxièmement la mise en place de « banques centrales ».Les Français ont eu un rôle de fer de lance dans la mise en place conceptuelle etinstitutionnelle de ces deux éléments de destruction massif des peuples et des Etats. Il semble juste, en retour,que des Français établissent les mesures conceptuelles qui permettront le rétablissement des Etats au sens politique du terme - qui est le sens premier et le seul pertinent -, dans leur capacité de fonctionnement normal. Dans le contexte actuel, il ne faut en revanche malheureusement pas compter sur des Français pour mettre en œuvre institutionnellement ces concepts nouveauxdont la finalité est la rénovation du pouvoir politique. Nous y reviendrons…

Le premier moyen mis en place par les détenteurs du fait économique dans leur quête du pouvoir est le principe dit « de séparation des pouvoirs », théorisé par Charles Louis de Secondat baron de Montesquieu. Ce principe a eu le succès spatio-temporel que vous savez.Universellement reconnu comme le seul moyen institutionnel de limiter le pouvoir, il a permis une uniformisation générale des modes de gouvernement de tous les pays du monde ; rendant dès lors possible le passage à la phase ultime du gouvernement mondial.

La séparation des pouvoirs, fallacieusement présentée comme une « limitation » du pouvoir, est en réalité une « dissolution » du pouvoir. Il faut, pour s’en convaincre, remonter au sens premier du mot « politique » et se rappeler qu’un gouvernement est la traduction institutionnelle permettantla mise en œuvre de la « politique ». Au sens premier du terme, la « politique » est l’art d’organiser la vie de la Cité. A ce titre, la « politique » doit réguler les comportements individuels de manière à ce qu’ils soient compatibles avec un comportement de groupe, un comportement social. La « politique »s’accompagne donc nécessairement du pouvoir de maîtriser les lois qui s’appliquent sur son territoire, de rendre la justice,ainsi que du pouvoir de contrainte, permettant d’assurer l’intégrité du groupe. Retirer au « pouvoir politique » les fonctions législative et judiciaire revient tout simplement à retirer au pouvoir politique sa raison d’être, qui est en même temps la justification de son pouvoir de contrainte. Si en plus vous retirez au gouvernement la maîtrise de sa monnaie, qui est un des moyens permettant d’œuvrer à la paix sociale, vous obtenez la situation actuelle dans laquelle les Etats ne sont plus des entités politiques mais des entités au service du pouvoir économique caché.
Il faut ajouter que le principe de « séparation des pouvoirs », chargé de dissoudre le pouvoir politique ancien, sera abandonné lorsqu’il aura rempli sa fonction et que le nouveau pouvoir pourra s’exprimer au grand jour. On assiste d’ailleurs précisément à cette évolution dans la construction européenne -qui est le premier pas vers le Nouvel Ordre Mondial - où le principe de séparation des pouvoirs est ouvertement abandonné. La « séparation des pouvoirs » ne sera évidemment pas appliquée par le futur gouvernement mondial.

Le second moyen mis en place par les détenteurs du fait économique dans leur quête du pouvoir est la centralisation des questions monétaires dans leurs mains. Le système de la centralisation monétaire dans les mains des banquiers, que nous appellerons ici - par facilité de compréhension - le « système des banques centrales », est né au Pays-Bas, s’est perfectionné en Angleterre, et s’est ensuite installé en France avant de se répandre dans tous les pays du monde. En se généralisant, le système des banques centraless’estévidemment diversifié et complexifié. La plupart des banques centrales du monde, soixante parmi les plus importantes, sont aujourd’hui gérées et régulées par la Banque des Règlements Internationaux (BRI en français, BIS en anglais) située à Bâle. Cet établissement bancaire et financier, créée en 1930 à l’occasion du plan Young, a été conçu dès l’origine comme une entité juridique de droit public comparable à un Etat, moins, évidemment, la fonction de régulation sociale.Pour l’anecdote - qui n’en est pas une -, ce sont les flux financiers (via de nombreux prêts) qui ont transité par la BRI qui ont financé l’effort de guerre nazi et permis l’avènement du IIIème Reich allemand.

Le « système des banques centrales » s’est vu complété en 1944, au moment des Accords de Bretton Woods, par l’avènement d’institutions bancaires internationales telles que le FMI et la Banque mondiale ; créant dès lors ce qu’il est convenu d’appeler l’ordre financier international. Ce système financier bénéficie du support de nombreux autres organismes bancaires à vocation internationale, régionale et supra nationale telles que la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement (BIRD, née en 1944 à Bretton Woods), la Banque Européenne d’Investissement (BEI créée en 1958), la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD créée en 1991), la Banque de développement du Conseil de l’Europe (CEB pour Council of Europe Development Bank ; créée en 1956)… Sans même évoquerles différentes institutions du système financier, de plus en plus intégré, de l’Union Européenne. S’ajoutent à tout ça les nombreux établissements bancaires et financiers chargés, moyennant une politique de prêts à intérêts, de mettre sous dépendance, par le biais d’un relais financier régional ou global,tous les territoires et pays du monde. Cette mise sous tutelle financière mondiale des Etats est cachée derrière les bons sentiments de la prétendue volonté de construire, reconstruire ou aménager les territoires. Il faut ici noter que cacher la réalité factuelle derrière une apparence de « bons sentiments claironnés » est la méthode suivie depuis toujours par les tenants du pouvoir économique afin d’arriver à leurs fins politiques.

A cet égard et dans le droit fil de la méthodologie perverse généralement employée par la caste économique au pouvoir, je dois mettre l’auditoire en garde contreune interprétation fallacieuse, généralement faite, de l’origine de la construction européenne. OUI cette construction s’est faite dans le contexte de la domination américainemondiale du XXème siècle, mais NON elle n’est pas un produit américain au sens strict.

Car il faut considérer que l’Empire américain n’a été, et n’est encore,lui-même qu’un avatar de la puissance économique et financière globale. Cette puissance, qui a pris politiquement conscience d’elle-même au siècle dit des Lumières, s’est successivement incarnée dans les Empires Britannique puis Américain ; les Etats-Unis d’Amérique ont été au XXème siècle ce que la Couronne Britannique fut au XIXème siècle : une matérialisation du pouvoir grandissant des banquiers-financiers.Il n’est pas exclu que les détenteurs de la puissance financière mondiale aient opté pour la Chine en tant que nouvel Empire intermédiaire précédant l’arrivée concrète du gouvernement mondial. Toutefois, leurs plans pourraient être déjoués par le pouvoir politique chinois, qui vient par exemple d’interdire sur son territoire les plateformes de crypto-monnaies et qui semble poursuivre inlassablement depuis quelques années une implacable lutte contre la corruption. L’avenir nous renseignera sur le fait de savoir si la Chine sera ou non le 3ème et dernier Empire global, celui chargé de précéder l’avènement du Nouvel Ordre Mondial, c’est-à-dire de la dictature universelle...
La construction européenne, dont l’origine technique remonte pour l’essentiel au XIXème siècle, a été pensée par et dans les cercles œuvrant à la domination du pouvoir économique global.La construction européenne est un laboratoire d’essai, elle est la première marche vers l’intégration de ce qui deviendra, inéluctablement au XXIème siècle, si personne ne s’y oppose sérieusement, le gouvernement mondial. L’expérience de l’intégration européenne - qui porte le nom d’Union Européenne - permet aux détenteurs du pouvoir économique de tester in vivo, sur le continent européen, ce qui sera généralisé à l’ensemble du monde et constituera les modalités de fonctionnement du gouvernement mondial. Il ne faut pas s’y tromper !

Je pourrais longuement vous parler de l’actuel engouement pour les crypto-monnaies selon la technologie blockchain, du fonctionnement du circuit économique global et de la façon dont les multinationales s’y sont prises pour mettre les Etats sous leur dépendance économique.Toutefois, ces développements, longs, ne sont pas adaptés au format de cette présentation orale.Je pourrais également vous expliquer l’ensemble des conséquences techniques, en termes d’organisation gouvernementale, de la suppression du principe de « séparation des pouvoirs ».Mais là encore il nous faudrait un temps qui n’est pas compatible avec les exigences de la présentation d’ensemble, à laquelle répond ce discours.Permettez-moi juste de mentionner que si l’article 13 de l’actuelle Constitution russe est en débat, c’est surtout son article 10 qui devrait être mis en cause ;car la « séparation des pouvoirs », qui suppose la « dissolution » du pouvoir, pose un problème politique insoluble à tous les Etats qui l’ont adopté. L’article 13 litigieux, qui certes ajoute le dernier clou au cercueil du « pouvoir », n’est en réalité qu’une manifestation secondaire du problème politique réel.
Pour tous les détailstechniques, je vous donne rendez-vous dans un autre cadre…

Je termine cet exposé en insistant sur le fait que LE DROIT est LE moyen qui permettra soit d’aller toujours plus loin vers l’avènement du gouvernement mondial, soit de stopper ce processus mortifère et d’entreprendre une lutte efficace contre les postulants économiques au pouvoir politique global.

Connaître les techniques juridiques permettant de faire face au danger ne suffit évidemment pas.Il faut y ajouter une réelle détermination politique qui, seule, permettra de mettre ces techniques en œuvre. Cette volonté politique ne doit pas être recherchée dans les pays occidentaux, qui ne sont pas en capacité politique et socio-culturelle de lutter ; le réveil des BRICS doit, à cet égard, être considéré comme un potentiel espoir,tout en gardant à l’esprit que l’ennemi est puissant, y compris dans ces derniers Etats…

Mesdames et Messieurs, je vous remercie de l’attention que vous avez bien voulu porter à cet exposé.

dimanche, 22 avril 2018

La stratégie de l’intimidation : du terrorisme jihadiste à l’islamiquement correct

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La stratégie de l’intimidation : du terrorisme jihadiste à l’islamiquement correct

 

Critique élogieuse du dernier livre d’Alexandre Del Valle par Dr Dominique Schwander

Ex: http://www.lesobservateurs.ch

Dans son livre, lequel est excellent et très bien documenté, Del Valle aborde les sujets actuellement les plus préoccupants pour nos démocraties européennes; il y traite de:

  • la psychologie du terrorisme et du terrorisme psychologique
  • la politique de l’apaisement ou pax islamica
  • la stratégie expansionniste du lobby islamique mondial en Europe
  • la stratégie victimaire, des provocations du communautarisme
  • la dénonciation de l’islamophobie, de la genèse et de l’actualité de l’islamiquement correct
  • les mythes de la dette envers la science arabo-musulmane et de la tolérance à l’’Al-Andalus
  • le mythe de l'Al-Andalus au service de l’irrédentisme et du suprémacisme islamiques.

Cet auteur fin connaisseur de l’islam et brillant enseignant universitaire répond avec lucidité, clairvoyance et impartialité à plusieurs questions actuelles que tout citoyen suisse se pose. En voici quelques unes:

ADV-intim.jpgLe vivre ensemble est-il encore possible, en Europe et aux USA, avec un tel échec de l’assimilation de ces immigrants musulmans et/ou africains ?

L’islam et l’islamiquement correct sont-ils compatibles avec nos Etat-nations, alors que son idéologie politique et sa charria s’impose dans nos quartiers, où la moitié des jeunes musulmans souhaitent l’instauration de la charia et rejettent notre Constitution démocratique et nos lois?

L’islamisation de nos Etat-nations par les musulmans coupeurs de langues (djhadistes soft) et leur victimisme islamiquement correct ne sont-ils pas encore plus dangereux que le terrorisme musulman des coupeurs de gorge (djihadistes hard)?

Est-il possible et comment d’éviter la désintégration des Etats-nations de l’Europe, les tensions croissantes et le risque de guerre civile qui en découle et nous menace ? Pourquoi aucun doctrinaire musulman, ni les gardiens de La Mecque, ni les imams sunnites, ni les ayatollahs ont-ils excommunié et déclaré hérétiques ou apostats les terroristes musulmans?

Pourquoi les angéliques, les idiots utiles et les islamo-collabos propagent-ils que la supposée islamophobie serait plus horrifiante que nos victimes physiques des attentats terroristes musulmans et que la lutte contre l’islamophobie doit primer sur celle contre le terrorisme musulman et la lutte pour notre peuple souverain?

Quel Occidental n’est pas stupéfait par la comparaison du sort des musulmans d’Europe aujourd’hui, libres d’exercer leur virulent prosélytisme, aux juifs d’hier victimes du génocide nazi?

Comment peut-on déradicaliser les jeunes musulmans radicalisés et combattre le jihadisme en Europe alors que de nombreuses et étendues zones de non-droit islamisées sont contrôlées par l’oumma musulmane qui exige de tous les musulmans pratiquants de former dans nos Etats-nations leur société supra-nationaliste séparée des infidèles-mécréants, par définition tous des ennemis de l’islam, par exemple une société de non-France-non état de droit où la menace idéologique et civilisationnelle de l’islam ersatz de religion se répand au nom de la liberté religieuse  et du  droit à la différence?

Voici en résumé quelques réponses, observations et faits pertinents pour encourager les patriotes qui ne sont ni de droite ni de gauche mais pour leur peuple souverain à lire cet imposant et brillant ouvrage de 500 pages que j’ai pu obtenir en trois minutes en format Kindle sur Amazon, ici où je suis au Panama, Etat-nation corrompu, pluri-culturel, pluri-raciste, riche mais avec beaucoup de pauvres et malheureusement également bientôt  multiconflictuel.

  • L’objectif des tous les musulmans pratiquant est, de gré ou de force, la soumission-conquête  et l’islamisation de toute la terre et de tous ces habitants et, grâce à cet acte pieux, de gagner par là leur salut et leur place au paradis sexualisé musulman. Il s’agit donc de supprimer en Europe le christianisme et d’y inclure de force l’islam et les musulmans pratiquants.
  • Tous les musulmans pratiquants utilisent la stratégie de l’intimidation: intimidation morale, culturelle et civilisationnelle pour les uns (djihad soft), et intimidation physique pour les autres (djihad hard).
  • Les premiers nous imposent leur vision totalitaire sous couvert de liberté religieuse et de diversité multiculturelle. Les autres utilisent la violence et la terreur comme outils d’intimidation, de persuasion, de manipulation et de propagande idéologique. Ce terrorisme des égorgeurs ou coupeurs de têtes (hard) est la façon la plus fulgurante de modifier les comportements des adversaires, de diffuser une idée subversive et de leur faire accepter de se soumettre. Ce terrorisme alimente la terreur psychologique et juridique instaurée par les coupeurs de langue (soft) que sont les nouveaux censeurs qui luttent contre l’islamophobie, le blasphème et la liberté d’expression, à coups de revendications, de procès, de scandales et de lynchages médiatiques. Pour nous intimider et nous soumettre, les coupeurs de langues (soft) musulmans ont besoin des coupeurs de tête (hard) musulmans: la terreur de ces derniers dissuade les patriotes occidentaux, les dits blasphémateurs et les clairvoyants islamophobes de combattre le suprémacisme subversif des musulmans coupeurs de langue. Simplement, ceux qui menacent de couper les têtes donnent le ton. En réalité, ces terroristes musulmans ne massacrent pas pour venger les peuples musulmans envahis par les croisés du moyen-âge puis colonisés par des pays occidentaux mais pour qu’on parle de leur cause dans les mass médias et dans le public, pour semer la terreur et pour subjuguer tous ces Européens idiots utiles et toutes ces ONG bien trop attachés à l’apaisement communautaire de l’oumma musulmane militante et missionnée, ceci afin que les musulmans les fassent tomber dans leur piège de l’intimidation et que triomphe un jour leur soit-disante seule vraie religion, l’islam. Tous ces terroristes musulmans sont experts en manipulation des esprits via les mythes tel celui de l’Al-Andalus, le visuel tel la vidéo de sauvages égorgements, les symboles  tel le World Trade Center, leurs slogans bien choisis et lancés au bon moment et évidemment la taqyia.

adv-ccs.jpgL’Organisation de la Coopération islamique (OCI), créée en 1969, à Djedda est le second groupe d’États le plus grand au monde après l’ONU. L’OCI regroupe 57 Etats musulmans poursuivant la promotion mondiale de l’islam-idéologie et de ses lois et règles théocratiques. Son objectif est triple:

La plupart de nos élus occidentaux se sont laissés manipuler et convaincre que la lutte contre l’islamophobie et autres mesures illusoires d’apaisement seraient la meilleure tactique pour calmer la colère de musulmans pratiquants, apaiser les terroristes musulmans, voir les domestiquer. En réalité c’est le contraire qui se passe: plus on cède aux revendications des musulmans pratiquants et de n’importe quel totalitaires, plus ils y voient de la faiblesse et plus ils accroissent leurs exigences. Ainsi par exemple bien trop préoccupées de ne pas offenser les musulmans, des autorités municipales espagnoles culpabilisant et ayant peur des jihadistes hard se sont soumises volontairement et même par anticipation à interdire des magnifiques fêtes culturelles traditionnelles « Moros y cristianos » dans la province de Valence. Une fois de plus des autorités et des élus sont des victimes soumises de la stratégie d’intimidation des musulmans, ménagent  les susceptibilités de ceux dont ils ont peur, de ceux qui risquent d’être violents, les autres, soit toutes sortes de musulmans pratiquants, mais craignent l’islamophobie, qui n’jamais tué personne, de ceux qui ne sont pas violents et qui n’inspirent pas la crainte, soit les chrétiens et les leurs. Dans son roman politique-fiction « 2084 », l’écrivain tunisien Boualem Sansal décrit un monde néo-orwellien soumis au totalitarisme de l’islam-idéologie. Il déclare dans ce livre que « la France finira par devenir islamiste à force de céder aux fanatiques et aux terroristes ».

La culpabilisation est l’arme manipulatrice de destruction psychologique de masse de tous les dictateurs et de tous les totalitaires qui empêchent un peuple souverain de résister à un islam sournois, rampant puis conquérant, cet islam irrationnel qui se nourrit et se renforce de l’incohérence et de la faiblesse provocatrices des sociétés complexées qui cherchent l’illusoire apaisement et cèdent aux intimidations, aux demandes, aux revendications et aux exigences de leurs ennemis et de leurs oppresseurs.

Confronté à la guerre asymétrique que livrent à l’Occident les musulmans pratiquants et leurs terroristes, les Occidentaux doivent ne plus penser en stratégies et tactiques des guerres classiques mais apprendre ce qu’est une guerre asymétrique  et réaliser que tous leurs ennemis et envahisseurs sont des soldats sans uniformes. Même les femmes et les enfants placés comme boucliers humains devant les soldats de DAECH, les soldats du Hamas et les envahisseurs massés aux frontières, en particulier d’Israël et des USA, sont également des soldats sans uniformes.

La Suisse et ses voisins ne vaincront pas cet ennemi et sa guerre asymétrique tant que leurs élus et notre Défenses ne renoncent pas au paradigme de la guerre froide qui leur fait préférer encore aujourd’hui les États musulmans théocratiques du Golfe et la Turquie membre de l’OTAN à la Russie post-soviétique, toujours considérée par de nombreux élus et décideurs américains et européens comme pire que le terrorisme musulman.

Depuis la chute de Grenade en 1492, le mythe andalou est une véritable obsession pour nombre d’islamophiles occidentaux et de musulmans pratiquants du monde. La revendication des territoires musulmans perdus comme l’Al-Andalus a été au centre de tous les attentats islamistes d’Espagne ces quinze dernières années. L’objectif est de terrifier les occupants infidèles de l’Espagne anciennement musulmane jusqu’à ce que les musulmans aient récupéré, avec l’aide de allah, toutes les terres musulmanes perdues. Cette « reconquista » à rebours de l’Al-Andalus fait que l’Espagne est un des pays d’Europe les plus pris en tenaille par l’islam et que l’Al-Andalus est un puissant thème mobilisateur pour les djihadistes tant soft que hard.

adv-cocc.gifC’est le célèbre calife abbasside à Bagdad, Al-Maàmoun, de mère esclave perse (813-833), despote éclairé surnommé prince des mécréants en raison de son soutien à l’école rationaliste des mutazilites, qui encouragea le mouvement des traductions, en particulier du patrimoine intellectuel grec. L’Age d’Or de l’empire abbasside à Bagdad, doit beaucoup à la prestigieuse Université de Gondisapur, dans le sud-est de l’Iran actuel. Ces rares califes éclairés de Bagdad qui étaient à peine musulmans et fortement influencés par les cultures perse et mésopotamienne, étaient adeptes de l’hérésie des mutazilites, qui sera définitivement condamnée un siècle plus tard par les tenants de l’orthodoxie musulmane. La civilisation qui tenta de s’imposer  dans les cours de Bagdad, du Caire, d’Ispahan, ou de Cordoue, était en fait étrangère à l’islam-idéologie. Après cette période d’effervescence intellectuelle, l’islam, abandonnant le soufisme pour l’orthodoxie du sunnisme, forcera, jusqu’à aujourd’hui, les musulmans dans une foi aveugle et une acceptation littérale du coran. Toute tentative d’aggiornamento de l’islam apparut comme une innovation blâmable, une atteinte à l’éternité et à la perfection divine du coran soit-disant révélé à Mahomet, mot par mot par l’ange Gabriel mandaté par allah l’unique dieu. La novlangue musulmane apparut: le terme sophia, sagesse en grec, devint synonyme d’erreur en islam. De la même manière, la notion de bidaà, innovation, devint synonyme de blâmable. Depuis lors, juristes et fidèles de l’islam-idéologie sont soumis à une des quatre écoles orthodoxes du sunnisme. Le chiisme offrant avant Khomeini un peu plus de marge de manœuvre parce qu’il n’a jamais déclaré le coran incréé comme le sunnisme l’a fait. Après qu’aux X et XI ème siècles, les hadiths furent compilés, l’islam sunnite n’a connu ni réformes, ni conciles, ni innovations de grande ampleur, à l’inverse du christianisme et même du judaïsme.

Cette science et cette culture dites arabes ou musulmanes des califats de Bagdad et Cordoue seraient plutôt celle des sciences gréco-persanes-judéo-orientales. Les conquérants arabes et musulmans empruntèrent tout aux peuples conquis ou en contact avec eux, notamment en leur imposant la langue arabe puis le coran. En réalité, bien avant l’apparition de l’islam, tous les peuples installés autour de la Méditerranée, tous fédérés par Rome, formaient une civilisation judéo-chrétienne et méditerranéenne relativement cohérente. On oublie trop souvent que lorsque les arabes et les musulmans conquirent le Moyen-Orient en 630, ils rencontrèrent plus de 600 ans de civilisation assyrienne-chrétienne-syriaque, avec un riche héritage, une culture très évoluée, et des institutions d’enseignement avancées. Les chrétiens des actuels pays musulmans  suivants Syrie, Liban, Irak, Égypte, Iran, Turquie, etc, sont les derniers descendants et héritiers des anciennes civilisations pré-islamiques du Proche et Moyen-Orient

Ces Lumières philosophiques et scientifiques du dit âge d’or de Bagdad et de l’Al-Andalus exprimées en arabe, sont en réalité redevables aux peuples non-arabes conquis par l’empire musulman. Par ailleurs, elles furent  possible non pas grâce à l’islam, lorsque l’orthodoxie musulmane s’amoindrit entre les VIIIe et IXe siècles à Bagdad sous les rares califes abbassides peu orthodoxes et très ouverts, mais malgré l’islam officiel.

Le double mythe de la science arabe-musulmane et de la tolérance d’Al-Andalus est propagé pour masquer les enjeux du jihad qui sont au cœur de l’islamisme conquérant lancé à l’assaut de l’Occident culpabilisé et ouvert à tous les vents. Ce mythe islamophile sert à dissimuler la réalité guerrière du suprémacisme islamique et de son institution la dhimmitude.

Le problème principal posé aujourd’hui en Europe et aux USA par l’islam est le fait que toutes les organisations représentant l’islam et les musulmans pratiquants refusent l’assimilation des musulmans dans leurs pays d’accueil et exigent pour eux des immunités territoriales, des dérogations et des passe-droits, aux règlements scolaires et autres, aux lois et à nos Constitutions démocratiques.

adv-ti.jpgL’objectif des musulmans est de faire interdire, par l’ONU et les démocraties occidentales le blasphème et la liberté d’expression et de conscience, afin que tout le monde se conforme en fin de compte aux commandements liberticides et suprémacistes de la charia, sous couvert de lutte contre la diffamation des religions assimilée à du racisme; tout ce tapage antidémocratique parce que les musulmans seraient les victimes de la pire nouvelle forme de racisme: l’islamophobie assimilée à l’antisémitisme d’hier du nazisme.

De nombreux musulmans pratiquants d’Occident sont hostiles aux pays qui les ont accueillis ou même qui leur ont donné une double nationalité, pays qu’ils qualifient de mécréants,  dévoyés, pervers et ennemis des musulmans et de l’islam.

La médiatisation continuelle de la terreur recherchée par les jihadistes musulmans pratiquants n’a pas déclenché dans nos sociétés culpabilisées une mise à l’index des préceptes présentés comme « sacrés » et légaux qui justifient l’intolérance et la violence musulmane. Tant que le coran et autres textes « sacro-saints » seront lus et se répandront, la vraie colonisation conquérante de l'islam continuera et les musulmans ne serons jamais vaincus.

Le communautarisme ethnique, en particulier de l’oumma musulmane exerce pour la gauche la fonction qu’assurait autrefois, pour le parti communiste, l’existence d’un prolétariat.  La gauche et l’oumma, cette nébuleuse rouge-verte , ont remplacé la défense des ouvriers  par les immigrés musulmans victimisés, ce nouveau prolétariat de substitution.

Pour la gauche, l’islam n’est jamais responsable de sa manière de croire et de pratiquer l’islam, comme le terroriste musulman n’est jamais pleinement responsable de ses actes. C’est la société occidentale capitaliste qui est la véritable responsable de ce qui lui arrive de mauvais de l’islam.

Philosophiquement, la gauche, l’église catholique du pape Francisco et l’islam partagent un même universalisme conquérant et un même messianisme au sujet des pauvres. Ce qui leur plaît, dans l’islam-idéologie, c’est l’égalitarisme de l’oumma et que les exigences des musulmans sont un formidable levier de déstabilisation de l’État bourgeois. La Grande Bretagne, la Belgique, la France et la Suède sont les pays d’Europe où l’alliance islamo-gauchiste est la plus forte.

Nos sociétés européennes gagnées par la mauvaise conscience et subjuguées par ces minorités musulmanes et/ou africaines militantistes, missionnées et tyranniques n’osent plus défendre l’identité européenne et judéo-chrétienne et donc leurs intérêts géo-civilisationnels. Ceci les conduit à considérer des États et organisations civilisationnellement ennemis de l’Occident comme des amis économiques et politiques.

La soumission progressive à l’ordre liberticide de la théocratie islamique est  aussi favorisée par les politiques de compromission et d’apaisement fondées sur les intérêts matériels à court terme, sur la corruption d’élites dirigeantes, l’avidité, les enjeux géopolitiques, énergétiques et financiers et l’achat de votes. Cette soumission n’est pas seulement explicable par les seuls intérêts économiques et électoralistes, car leur ouverture unilatérale aux forces et États musulmans qui persécutent leurs minorités non-musulmanes tout en prétendant défendre des minorités musulmanes persécutées en Europe, n’est pas le fruit d’une faiblesse militaire et géopolitique. Elle est le résultat d’un abandon de tout patriotisme, de toute politique de civilisation par nos dirigeants intimidés par les ligues de vertus multiculturalistes et les lobbies musulmans et islamophiles.

L’objectif du terrorisme en tant qu’arme est d’amener l’adversaire-mécréant ou apostat à penser qu’il est en position de faiblesse radicale et qu’il a par conséquent intérêt à se soumettre de façon anticipatoire afin d’être épargné dans le futur (en cessant de blasphémer, de réclamer l’assimilation des musulmans, de critiquer l’islam, en acceptant une partition communautaire du territoire sur les bases de l’application de la charia et en combattant toujours plus l’islamophobie à mesure que le jihadisme frappe, tant soft que hard, etc.

Le véritable champ de bataille du terrorisme se situe dans les colonnes des journaux et sur les écrans de télévision. Le succès d’une opération terroriste dépend presque entièrement de l’importance de la publicité qu’elle obtient dans nos mass-médias. Cette médiatisation massive de l’acte violent et intimidant obéit à une stratégie rationnelle et calculée pour étendre la terreur.

Le terrorisme musulman trouve naissance dans cette vision théocratique et suprémaciste du renouveau du califat qui promet que le djihadiste musulman gagnera sa place au paradis pornographique. L’origine du jihadisme n’est donc pas à rechercher dans l’exclusion des déshérités. Le terrorisme musulman est une continuation de cet ersatz de religion  et de la politique des musulmans pratiquants, par d’autres moyens.

adv-veo.jpgLe grand cheikh d’Al-Azhar, Ahmed Mohamed Al-Tayeb dirigeant cette université, a encore récemment justifié, d’un point de vue juridique de l’islam le fait, de ne pas excommunier les jihadistes et les terroristes musulmans ou de ne pas leur promettre l’enfer, parce que selon l’islam-idéologie « pour exclure quelquun, il est nécessaire que ce dernier sorte de sa foi, renie sa foi dans les anges, les livres de allah» donc le coran, les hadiths, la charia, etc. Et ce n’est pas le seul doctrinaire musulman a avoir cette ferme opinion antidémocratique que les soldats sans uniforme de DAECH sont de vrais musulmans dont le seul tort est, parfois, d’agir mal individuellement. Cela signifie que si quelques actes des terroristes musulmans sont condamnables, ni l’idéologie de DAECH, ni ses membres ne peuvent être excommuniés tant que ces membres professent l’islam sunnite pur et dur et non une foi hérétique. Autrement dit cela signifie que, pour les doctrinaires/idéologues sunnites précités, les jihadistes terroristes musulmans sont plus orthodoxes et plus musulmans que les pacifiques mais hérétiques musulmans libéraux ou réformistes qui émettent leurs doutes sur les textes musulmans « sacro-saints ». La déradicalisation du jihad soft, prosélyte et institutionnel de nos immigrants desassimilés et du djihad hard des terroristes musulmans est bel et bien un gigantesque problème idéologico-« religieux »-civilisationnel et temporel. Pour prévenir le terrorisme musulman il faut que tout l’Occident pratique, sans tarder  une contre-radicalisation idéologique et une contre guerre psychologique pour éliminer tout djihadisme soft. Il est donc grand temps de déclarer nuls tous les passages du coran, de la sunna (dires et faits du messager Mahomet), de la sira (bibliographie de Mahomet et récits de guerre), de la charia (loi de l’islam) et du fiqh (droit musulman classique) qui incitent à la violence et visent à affaiblir ou détruire la démocratie, nos Constitutions,  nos souverainetés et les peuples souverains de l’Europe. En même temps que cette déradicalisation, il nous faut, d’une part fermer nos pays afin de les couper et de les protéger des organisations mondiales et nationales de l’islam qui manipulent et instrumentent nos concitoyens et d’autre part revaloriser notre identité nationale, notre civilisation occidentale et notre patriotisme assimilateur pour éliminer les traîtres à la patrie qui nous demandent de nous renier nous-mêmes, les faux jetons de la repentance qui nous enseignent la honte de nos ancêtres et de leurs actions passées, les adeptes de l’amour des autres et du mépris des nôtres et de soi, les islamo-collabos, tous les idiots utiles, sans oublier les partisans nationaux et étrangers qui interfèrent et s’ingèrent dans les affaires des pays musulmans souverains.

L’Université sunnite d’Al-Azhar, du Caire, s’est refusée à excommunier les terroristes musulmans alors qu’elle a excommunié de nombreux musulmans libéraux, réformistes, anti-islamistes et anti-jihadistes. La plus grande et prestigieuse faculté doctrinaire du monde musulman sunnite de l’Université Al-Azhar au Caire n’a jamais décrété que prôner le jihad musulman guerrier comme un pilier de l’islam, diaboliser les non-musulmans et les apostats, sont hérétiques. Par contre, cette même université, présentée comme plus modérée que les doctrinaires saoudiens, n’a pas eu d’état d’âme à excommunier nombre de musulmans réformistes, modernistes ou libéraux. Tous les musulmans réformistes qui ont osé préconiser un aggiornamento de l’islam, après avoir dénoncé la violence et l’intolérance de tous les textes « sacro-saints » de l’islam-idéologie ont été mis à l’index, condamnés pour apostasie, assassinés où se sont exilés.

Le lucide maréchal-président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi, dans sa  franche conférence aux enseignants de l’Université sunnite d’Al-Azhar, le 29 décembre 2014, a dit « Nous ne faisons pas assez concernant un véritable discours religieux. Le problème n’a jamais été notre foi. Il est lié à une idéologie que nous sanctifions. Je parle dun discours religieux en accord avec son temps. »…» Je madresse aux érudits religieux et prédicateurs »… « Il est inconcevable quen raison de l’idéologie que nous sanctifions, notre oumma dans son ensemble soit source de préoccupations, de danger, de tueries et de destruction dans le monde entier »…  « Je ne parle pas de religion mais d’idéologie, l’ensemble des idées et des textes que nous avons sanctifiés au cours des siècles, à tel point que les contester est devenu très difficile. On en est arrivé au point que cette idéologie est devenue hostile au monde entier. Peut-on imaginer que 1,6 milliard de musulmans tuent une population mondiale de 7 milliards pour pouvoir vivre entre eux ? Cest impensable. Je prononce ces mots ici, à l’université Al-Azhar, devant des prédicateurs et des érudits. Puisse allah être témoin au jour du jugement de la sincérité de vos intentions »… « Vous ne pouvez y voir clair en étant enfermés dans cette idéologie. Vous devez en émerger pour voir les choses de l’extérieur, pour vous rapprocher dune idéologie réellement éclairée. Vous devez vous y opposer avec détermination. »…« Le monde entier attend dentendre vos paroles ; il faut élaborer un nouveau discours religieux en accord avec notre temps »… « Nous devons révolutionner radicalement notre religion sinon nous courrons à notre perte, et nous en serons les seuls responsables ».

Ce qui choque le plus les adeptes de l’islamiquement correct n’est pas l’identité radicale en elle-même, mais celle des seuls Européens-blancs-judéo-chrétiens, sommés de saborder leur civilisation pour se faire pardonner leurs fautes passées, alors qu’ils n’étaient même pas nés! En revanche, on constate que tout ce qui va dans le sens de la (re) valorisation des identités non-occidentales et non-judéo-chrétiennes, en particulier la dite culture musulmane, est présenté comme une acceptation de la diversité multiculturelle et une nécessaire manifestation de  tolérance.

L’islamiquement correct, le fils du politiquement correct, désigne un processus d’intimidation et de correction de tous ceux qui ne se conforment pas à une représentation acritique et non-apologétique du ersatz de religion ou idéologie et de la civilisation musulmanes. Dans son stade avancé, l’islamiquement correct décrit un syndrome de soumission plus ou moins volontaire aux revendications liberticides et aux menaces diverses émanant tant des forces institutionnelles et terroristes de l’islam que des forces néo-tiersmondistes et multiculturalistes qui les exonèrent ou les cautionnent. Au niveau mondial, il désigne une attitude psychologique de capitulation volontaire face au suprémacisme islamique porté par les grandes organisations islamiques mondiales, elles-mêmes financées et soutenues diplomatiquement par des États (monarchies wahhabites du Golfe, Turquie néo-ottomane du calife Erdogan, Pakistan parrain des Talibans, etc.). Ce panislamisme, qui dissimule mal ses desseins politiques conquérants derrière la défense de l’islam-idéologie a connu une très nette progression en Europe et aux États-Unis depuis une trentaine d’années. C’est cette version soft du totalitarisme vert musulman qui est le vrai ennemi dans la mesure où le terrorisme jihadiste, la version hard, n’est qu’un mode d’action guerrier actionné pour intimider, dissuader et soumettre par la violence ceux que les pôles institutionnels de l’islam, qui ont les mêmes buts suprémacistes, ne parviennent pas à intimider par la diplomatie, la manipulation et la taqyia.

adv-gce.jpgInfiltrer, manipuler et noyauter l’ONU; cela en particulier pour dénoncer l’islamophobie, exiger de l’ONU et de tous les Etats-nations non-musulmans de pénaliser le blasphème et la liberté d'expression, alors que justement ce sont les Etats musulmans qui refusent de distinguer entre critiques de l’islam et haine envers les musulmans et qui ont l’antisémitisme le plus extrême et où les chrétiens sont les plus persécutés: mises à mort, emprisonnement, pogroms et dhimma. En réalité pour l’OCI, en vertu du principe de la suprématie islamique contenue dans le coran, la diffamation des religions ne concerne que l’islam!

Contrôler et réislamiser les communautés musulmanes issues de l’immigration et éviter à tout prix leur assimilation et leur désislamisation. L’OCI le dit clairement: « Les communautés dimmigrants musulmans en Europe font partie de la nation islamique» et recommande «une série de mesures visant à empêcher l’intégration et lassimilation des musulmans dans la culture européenne »

utiliser la présence de tant de musulmans en terre infidèle pour en faire des militants missionnés pour propager l’islam. Cela signifie que les États non-musulmans doivent aménager leurs propres lois, constitutions et règlements scolaires pour faire des exceptions au profit des minorités musulmanes qui ne doivent pas être tenues d’obéir à des lois ou règles contraires aux lois de l’islam qui sont au-dessus de tout, à l’instar de la communauté musulmane, la Oumma qui est une et la meilleure du monde.L’OCI affirme, avec arrogance, le rôle civilisateur et historique de l’oumma musulmane que allah a créée «la meilleure communauté suscitée parmi les hommes » (coran 3: 110), celle qui montre le vrai chemin à toute l’humanité. Il s’agit bien, pour l’OCI, d’un plan de conquête politico-idéologique du monde par l’ersatz de religion de Mahomet.L’Arabie saoudite, qui préside l’OCI, a même infiltré le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies basé à Genève; elle a intégré la Commission de la condition de la femme (CSW). Jusqu’en 2022, ce royaume théocratique, sexiste, autoritaire  et connu pour son « chop chop square » et la lapidation des femmes veillera donc à promouvoir les droits des femmes et l’égalité entre les sexes! Moralité: sortir de l’ONU et dissoudre l’inutile et coûteuse ONU. 

Le Dialogue Euro-Arabe (DEA) initié par l’UE a instauré en Europe un vaste  et dispendieux dispositif de refonte et d’islamisation des manuels scolaires et universitaires, en priorité européens. Cette DEA a même accordé un droit de regard  aux pays musulmans intégrés au processus, alors que ces mêmes États violent chez eux les principes de non-discriminations! Dans le monde réel de la Suisse, les rôles restent opposés, puisque l’Occident est la seule civilisation qui respecte et incarne un vrai pluralisme démocratique, libéral et culturel, à la différence des pays musulmans monoculturels, très rarement démocratiques et qui imposent les lois de l’islam et une ethnie aux minorités.

L’Organisation de la Sécurité et de la Coopération en Europe (OSCE) exige que les directions des écoles doivent veiller à ce que les règles et les pratiques de leurs écoles n’aient pas d’effets discriminatoires: habillement, accès à l’apprentissage de sa propre religion, menus à la cantine, dates des vacances. L’OSCE ajoute qu’il faut être particulièrement vigilant en ce qui concerne leurs répercussions sur les jeunes musulmanes. Concernant la refonte des manuels scolaires en Europe, l’OSCE  a fait un copier/coller des demandes de l’OCI et autres organisations musulmanes mondiales.

Les États participants de l’OSCE ont condamné l’islamophobie en parlant de violence et de discrimination envers les musulmans. L’OSCE, contrairement aux déclarations des terroristes musulmans de Daesh, du califat, etc, a fermement rejeté que le terrorisme est associé à une quelque religion ou culture que ce soit.Alors que l’OCI, l’ISESCO et la LIM dénoncent constamment notre islamophobie   et notre soit-disant racisme, l’enseignement saoudien, turc, etc, inculque à leurs élèves un véritable suprémacisme panislamique: « La nation musulmane se caractérise par une particularité qui fait delle la meilleure nation qui ait été engendrée pour lhumanité ».

L’immigration n’est une bonne chose que si le peuple souverain d’accueil est fier de lui-même et de sa nation, donc pas un peuple qui se dénigre lui-même et a perdu sa souveraineté comme le peuple français macronisé et le peuple allemand merkelisé, et exige de ses  gouvernants que l’immigration soit accompagnée d’une stricte politique d’assimilation patriotique qui transforme tous ces immigrants en de futurs citoyens patriotes loyaux et des militants assimilés et convaincus des valeurs et des vertus nationales et civilisationnelles du pays d’accueil. Il est évident, expérience a été faite maintes fois, qu’un immigrant ne peut pas avoir envie de s’assimiler et de s’identifier à une nation, une culture une civilisation qui ne véhicule pas une image positive d’elles-mêmes.

La stratégie de l’intimidation, intellectuelle, physique ou psychologique, des  musulmans théocratiques conquérants, de leurs prédateurs et de leurs djihadistes n’a pas prise sur un peuple souverain et des gouvernants non culpabilisés, fiers de leur bon droit, de leur histoire et de leurs vertus, qui partagent un même esprit de corps avec une vision positive d’eux-mêmes.La gauche et les immigrants extra-européens ne comprennent toujours pas que l’asile n’est pas seulement recevoir des papiers et des allocations sociales mais accepter le contrat social de vivre et de travailler dans une société humaniste du XXI ème siècle et de remplir des devoirs et pas seulement avoir des droits, sans même les mériter.Terminons par un extrait de la Déclaration sur les droits de l’homme en islam adoptée par tous les pays musulmans le 5 août 1990 au Caire lors de la 19e Conférence islamique des ministres des affaires étrangères des pays musulmans.

Article 6 :

a). La femme est l’égale de l’homme au plan de la dignité humaine. Elle a autant de droits que de devoirs. Elle jouit de sa personnalité civile et de l’autonomie financière, ainsi que du droit de conserver son prénom et son patronyme.

b) La charge d’entretenir la famille et la responsabilité de veiller sur elle incombent au mari.

Article 22 :

a)Tout homme a le droit d’exprimer librement son opinion pourvu qu’elle ne soit pas en contradiction avec les principes de la charia.

b) Tout homme a le droit d’ordonner le bien et de proscrire le mal, conformément aux préceptes de la charia.

Article 24 :

Tous les droits et libertés énoncés dans la présente déclaration sont soumis aux dispositions de la charia.

Article 25 : 

La charia est l’unique référence pour l’explication ou l’interprétation de l’un quelconque des articles contenus dans la présente déclaration.

 

Ces articles sont à 100% incompatibles avec la déclaration des droits de l’homme de l’ONU de 1948, notre constitution démocratique, nos lois, la liberté d’expression, la liberté de conscience et l’égalité entre femmes et hommes. Ceci n’empêche pas tant de nos élus d’être islamophiles, islamo-collabos, co-allah-bos et de trahir notre peuple souverain.

Dans son livre, Alexandre del Valle nous a prouvé comment l’oumma  musulmane, cette guerrière nébuleuse musulmane est lancée à la conquête du monde et comment nous pouvons nous défendre, pour nos enfants et nos petits enfants, et reconquérir notre riche histoire, notre culture et notre civilisation.

Dr Dominique Schwander

 

samedi, 21 avril 2018

Martin Lichtmesz: Die US-amerikanische Rechte unter Trump: Eine Bestandsaufnahme

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Martin Lichtmesz:

Die US-amerikanische Rechte unter Trump: Eine Bestandsaufnahme

 
Martin Lichtmesz gibt eine kundige Einführung in den »Amerikanismus«.
 
sezession.de
antaios.de
staatspolitik.de
 

vendredi, 20 avril 2018

Eric de la Maisonneuve: Les Routes de la Soie

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Eric de la Maisonneuve:

Les Routes de la Soie

Le général Eric de la Maisonneuve, spécialiste de la Chine, évoque pour nous l'histoire des routes de la Soie de la Préhistoire aux projets de Xi Jinping.
 

jeudi, 19 avril 2018

Presseschau - April 2018

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Presseschau

April 2018

 

AUßENPOLITISCHES

 

112 Milliarden US-Dollar

Amazon-Gründer Jeff Bezos ist reicher als Bill Gates

https://www.tagesspiegel.de/wirtschaft/112-milliarden-us-...

 

Interview mit Autor des "Draghi-Crashs"

Insider warnt: "In zwei Jahren fliegt uns das Bankensystem um die Ohren"

https://www.focus.de/finanzen/boerse/interview-mit-autor-...

 

Bargeldabschaffung

Bargeld schützt vor Überwachungsstaat und Meinungsdiktatur

von Henning Lindhoff

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/bargeld-s...

 

(Katerstimmung in linksliberalen Kommentarspalten)

Kommentar: Einfache Antworten

Wahlausgang in Italien: Projekt einer demokratischen EU könnte gefährdet sein

https://www.hna.de/politik/kommentar-italien-einfache-ant...

 

Wahlen in Ungarn: Wenig Chance für die Opposition

Alle gegen Orbáns Ungarn

http://www.pi-news.net/2018/03/alle-gegen-orbans-ungarn/

 

Präsidentschaftswahl in Rußland

Die Notbremse ziehen

von Thomas Fasbender

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/die-notbr...

 

Katalonien

Verhaftung Puigdemonts

Augen zu und durchfahren lassen

von Thorsten Brückner

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/augen-zu-...

 

Frankreich

Tatmotiv Judenhaß: Holocaustüberlebende in Paris ermordet

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/tatmotiv-ju...

 

Kriegsschauplätze in Syrien – Was wir über die östliche Ghouta, Afrin und das Euphrat-Tal wissen sollten

https://www.nachdenkseiten.de/?p=42716

 

Schatten überm Frühlingsfest

Kurden fühlen sich vom Westen verraten

https://www.n-tv.de/politik/Kurden-fuehlen-sich-vom-Weste...

 

Nach Schlacht um Afrin

Kurdische Knoten

von Jürgen Liminski

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/kurdische...

 

„Ungläubiger Name“

Eltern in Afghanistan nennen Sohn Donald Trump – Kind bekommt Todesdrohungen

https://www.welt.de/vermischtes/article174677253/Eltern-i...

 

Volkskongress beginnt

China steigert Rüstungsausgaben deutlich

https://www.n-tv.de/politik/China-steigert-Ruestungsausga...

 

Chinas Staatschef Xi Jinping kann lebenslang Präsident bleiben

https://www.welt.de/newsticker/news1/article174422727/Pra...

 

"Tag der Stille". Auf Bali schweigt sogar das Internet

https://www.tagesschau.de/ausland/bali-stille-101.html

 

Verbindungen in die USA

Deutsche Umwelthilfe: Selbstbedienungsbüffet auf Kosten des Steuerzahlers

von Reinhard Westphal

https://jungefreiheit.de/wirtschaft/2018/deutsche-umwelth...

 

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INNENPOLITISCHES / GESELLSCHAFT / VERGANGENHEITSPOLITIK

 

Merkel gratuliert SPD zu GroKo-Zustimmung

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/merkel-...

 

Broders Spiegel: Maas ist der Gau

https://www.youtube.com/watch?v=a8NxFAhZnh0

 

„Das Vertrauen verloren“ : Marine-Kommandeur rechnet mit von der Leyen ab

http://www.faz.net/aktuell/politik/ich-habe-das-vertrauen...

 

Kramp-Karrenbauer hält viele AfD-Wähler für verloren

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/kramp-k...

 

Bundeskanzlerin Merkel will AfD „möglichst aus dem Bundestag herausbekommen“

https://www.welt.de/politik/deutschland/article174553940/...

 

Verfassungsschutz warnt vor "subkulturell-rechtsextremistischem Hintergrund"

Livestream: „Merkel muss weg“-Demo Hamburg

http://www.pi-news.net/2018/02/livestream-merkel-muss-weg...

 

AfD-Antrag zur deutschen Sprache sorgt für Hohn und Spott

Die AfD möchte Deutsch als Landessprache im Grundgesetz verankern. Die Kritik folgt prompt: Die AfD wolle ihre „eigene Kleinkariertheit“ dem ganzen Land überstülpen.

https://www.tagesspiegel.de/politik/landessprache-geforde...

 

Initiatorin der ersten Anti-Merkel-Demo Uta Ogilvie zu Gast bei AfD-Fraktion im Dialog

https://afd-fraktion-hamburg.de/2018/03/14/initiatorin-de...

 

Rechtspopulist

Mit André Poggenburg tritt der Scharfmacher der AfD ab

https://www.abendblatt.de/politik/article213665977/Mit-An...

 

Zeitungsausträger

Koalitionsvertrag: Eine schäbige Rentenkürzung

von Nicolaus Fest

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/koalition...

 

AfD-Anfrage

Fast 350 Millionen Euro Kindergeldzahlungen fließen ins Ausland

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/fast-35...

 

AfD mischt den Bundestag mit Reden auf, wie sie dort seit 20 Jahren nicht mehr zu hören waren. Hier ein paar wenige Reden:

Wieder eine brillante Rede von Dr. Alice Weidel, AfD,  im Bundestag, stellt alles in den Schatten

https://www.youtube.com/watch?v=HvdT3qrOaZI

AfD - Dr. Alice Weidel im Bundestag: "Sie verstehen von Ökonomie überhaupt nichts"

https://www.youtube.com/watch?v=0FKeCfhbYjU

Die Rede des AfD-Abgeordneten Dr. Gottfried Curio zur Vollverschleierung

https://www.youtube.com/watch?v=_o1z7ZAaqY4

Rüdiger Lucassen, AFD: Spricht Tacheles im Bundestag zur Verteidigungspolitik, Einsatz in Mali, Zustand und Einsatzfähigkeit der Bundeswehr

https://www.youtube.com/watch?v=J-8XFwBbX2g

Leif Erik Holm (AfD) haut im Bundestag so richtig auf den Putz

https://www.youtube.com/watch?v=_rnfFNLzKmE

 

650.000 Euro teurer Test

Bundeswehr führt Umstands-Uniformen für schwangere Soldatinnen ein

https://www.focus.de/politik/deutschland/650-000-euro-teu...

 

Wegen Krieg in Afrin

Pro-kurdische Aktivisten besetzen SPD-Zentrale in Frankfurt

http://www.hessenschau.de/politik/pro-kurdische-aktiviste...

 

Kristin Rose-Möhring

Frauenbeauftragte der Bundesregierung will Nationalhymne ändern

https://www.focus.de/politik/deutschland/kristin-rose-moe...

 

Bielefelder Experte: "Polizisten in NRW sind Gewalttätern nicht mehr gewachsen"

http://www.nw.de/lokal/bielefeld/mitte/22087551_Bielefeld...

 

Muslime in der Bundeswehr - Bartels für Imame als Seelsorger

https://www.zdf.de/nachrichten/heute/muslime-in-der-bunde...

 

Kostspielige Kampfmittelbeseitigung

Die Bombenwerfer müssen sich beteiligen

von Henning Lindhoff

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/die-bombe...

 

Eindrücke aufarbeiten

Friedrich-Ebert-Schüler besuchen Auschwitz-Gedenkstätte

https://www.op-online.de/region/muehlheim/muehlheim-fried...

 

"Buchhalter von Auschwitz"

Früherer SS-Mann Oskar Gröning ist tot

Der frühere SS-Mann Oskar Gröning ist tot. Der Rentner war 2015 in einem aufsehenerregenden Prozess wegen Beihilfe zum Mord in 300.000 Fällen zu vier Jahren Gefängnis verurteilt worden.

http://www.spiegel.de/panorama/justiz/ehemaliger-ss-mann-...

 

Mecklenburg-Vorpommern

Matrosendenkmal wird saniert: 3,5 Millionen Euro

https://www.welt.de/regionales/mecklenburg-vorpommern/art...

 

PSA18-3.jpg

LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS / RECHTE

 

Kampf gegen Rechts : Ein Volk von Antifaschisten

http://www.faz.net/aktuell/politik/inland/kampf-gegen-rec...

 

(linkes Aktionsbündnis Brandenburg)

Landtag von Brandenburg

Parlamentarisches Gutachten sieht AfD diskriminiert

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/parlamentarisches-gu...

 

(Skandal…)

Unbekannte legen rechtspopulistische Flyer in Bahn-Magazin

https://www.swr3.de/aktuell/nachrichten/Unbekannte-legen-...

https://www.tagesschau.de/inland/bahn-flyer-asyl-101.html

https://www.focus.de/politik/deutschland/junge-freiheit-b...

 

Gastbeitrag

Demokratie verlangt Antitotalitarismus statt „Antifaschismus“

von Alice Weidel

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/demokrati...

 

Moslemische Masseneinwanderung

Bittere Erkenntnis: Die wahren Antifaschisten sind die anderen

von Boris T. Kaiser

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/bittere-e...

 

(Hetzkommentar von Adrian Schulz… Rechte sollen so geächtet werden, "bis sie sich nicht mehr trauen, auch nur zum Bäcker zu gehen.")

Mit Nazis reden bringt nichts

Gibt man Rechtsextremen Raum, füllen sie ihn. Also macht Kommunikation hier wenig Sinn. Man muss ihnen das Leben schwer machen, wo es nur geht.

http://www.taz.de/!5489446/

(Der Autor: https://twitter.com/grosserbizeps )

 

(Ein Experte mit handfester Erfahrung…)

Ex-Außenminister Joschka Fischer sieht „viele Nazis“ in der AfD

https://www.welt.de/politik/article174153474/Joschka-Fisc...

 

„Widerstand als Christenpflicht“

Katholische Jugend fordert Katholikentag ohne AfD

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/katholi...

 

("Hotel Berlin")

Zutritt verboten

Berliner Hotel: AfDler müssen draußen bleiben
https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/berline...

 

Bundestag

AfD-Reden: Union kündigt Faktenchecks an

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/afd-red...

 

Betreiber von „Honigmann“ seit 13.11.2017 im Knast. PI hat darüber kein Wort berichtet

https://michael-mannheimer.net/2017/12/28/betreiber-von-h...

 

Leipzig: Wir kommen!

Von Ellen Kositza

https://sezession.de/58315/leipzig-wir-kommen

 

Prozess in Dresden

Lange Haftstrafen für rechtsterroristische "Gruppe Freital"

https://www.focus.de/politik/deutschland/prozess-in-dresd...

 

Martin Sellner und Brittany Pettibone in England verhaftet

https://sezession.de/58336/martin-sellner-und-brittany-pe...

 

Identitäre Bewegung verurteilt Festnahme von Martin Sellner

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/identitaere...

 

„Dem Gemeinwohl nicht zuträglich“

Großbritannien verweigert Pegida-Chef Bachmann die Einreise

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/grossbritan...

 

Pirinçci-Rede ins Internet gestellt

Neuer Strafbefehl gegen Pegida-Chef Bachmann

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/neuer-s...

 

Per Leo zur Leipziger Buchmesse

Von Martin Lichtmesz

https://sezession.de/58351/per-leo-zur-leipziger-buchmesse

 

Leipziger Buchmesse – Antaios, Tumulte, Resonanz

https://sezession.de/58352/leipziger-buchmesse-antaios-tu...

 

Buchmesse: Einschüchterungen und Erklärungen

Benedikt Kaiser

Die Leipziger Buchmesse liegt hinter uns – wir mußten einiges erleben.

https://sezession.de/58357/leipziger-buchmesse-einschuech...

 

Buchmesse Leipzig: Lumpen, Lügen, Lücken

https://sezession.de/58356/buchmesse-leipzig-lumpen-luege...

 

Ellen Kositza und Götz Kubitschek fassen die Leipziger Buchmesse zusammen

https://www.youtube.com/watch?v=hcPf3YH4vvk

 

NSU

Verfahren um Akten-Vernichtung nach Geldauflage eingestellt

https://www.welt.de/politik/deutschland/article174944754/...

 

Gesinnungsdiktatur in Frankfurt verhindern!

Kongress über Familienkonflikte unter linkem Beschuss

http://www.bff-frankfurt.de/artikel/index.php?id=1298

 

(Die Stadt Wetzlar und Oberbürgermeister Manfred Wagner (SPD) befürworten Gesinnungsrecht und setzen sich über den Rechtsstaat hinweg)

Das Nein zur Vermietung der Stadthalle an die NPD Stadt Wetzlar widersetzt sich dem BVerfG

https://www.lto.de/recht/hintergruende/h/bverfg-wetzlar-n...

 

Zutrittsverbot für NPD Fall Wetzlar: Verfassungsgericht schaltet Kommunalaufsicht ein

http://www.hessenschau.de/politik/fall-wetzlar-verfassung...

 

Thüringer Regierung nach Sprengstoffund in Antifa-Szene unter Druck

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/thuerin...

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/sprengs...

 

Baden-Württemberg

AfD-Landesparteitag: Farbanschlag auf Haus von Pressesprecher

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/afd-lan...

 

Demonstrant krankenhausreif geprügelt

„Merkel muß weg“-Demo: Linksextreme gehen auf Teilnehmer los

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/merkel-...

 

Verletzte Beamte

Kandel: Polizei erhebt schwere Vorwürfe gegen Linksextreme

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/kandel-...

 

Großeinsatz in Rigaer Straße: Polizei verhaftet Linksradikalen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/grossei...

 

Rigaer Straße

Nach Großeinsatz: Linksextreme attackieren Polizei mit Pflastersteinen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/nach-gr...

 

Linksextremistische Straftaten in Hamburg verdoppelt

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/linksex...

 

PSA18-4.jpg

EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT

 

Yascha Mounk und ein „einzigartiges historisches Experiment“

https://sezession.de/58253/yascha-mounk-und-ein-einzigart...

 

(Herfried Münkler)

"Grenzöffnung" sei richtig gewesen

Top-Historiker behauptet: Merkel hat Europa mit ihrer Flüchtlingspolitik gerettet

https://www.focus.de/politik/deutschland/grenzoeffnung-se...

 

Europa stehen weitere Einwanderungswellen aus Afrika bevor

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/europa-steh...

 

Weltbank warnt vor 140 Millionen „Klimaflüchtlingen“ bis 2050

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/weltbank-wa...

 

UN-Behörde: Migration ist unvermeidlich und wünschenswert

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/un-behoerde...

 

Soziologe hält Auswanderung von Deutschen für unproblematisch

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/soziolo...

 

"Können nicht Gang der Geschichte aufhalten"

Schäuble: Bürger müssen akzeptieren, dass es immer mehr Muslime gibt

https://www.focus.de/politik/deutschland/koennen-nicht-ga...

 

Statistisches Bundesamt

2016 kamen mehr als 1,7 Millionen Ausländer nach Deutschland

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/2016-ka...

 

Flüchtlingsziel Nummer eins

Neue Zahlen: In Deutschland suchen mehr Menschen Asyl als im gesamten EU-Rest zusammen

https://www.focus.de/politik/deutschland/asylantraege-deu...

 

Heute stimmt der Bundestag gegen bessere Kontrollen an den Grenzen

https://www.bz-berlin.de/berlin/kolumne/heute-stimmt-der-...

 

Dublin-Verfahren

Griechenland lehnt Rücknahme von Asylbewerbern ab

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/griechenlan...

 

Linkspartei und Grüne fordern Abschiebestopp nach Afghanistan

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/linkspa...

 

Flüchtlinge: Israel einigt sich mit UNHCR auf Umsiedlung von Afrikanern

Statt wie geplant Tausende Afrikaner abzuschieben, will Israel sie nun umsiedeln. Dass auch Deutschland Flüchtlinge aufnehmen soll, bestätigte das UN-Hilfswerk nicht.

http://www.zeit.de/politik/ausland/2018-04/israel-afrikan...

 

Israel

Warum Netanyahu doch keine Flüchtlinge nach Deutschland schickt

http://www.spiegel.de/politik/deutschland/israel-warum-ne...

 

25 Standorte

Der große Streit um Berlins neue Flüchtlingsunterkünfte

25 neue Unterkünfte sollen in den kommenden Jahren in Berlin entstehen. In den Bezirken gibt es Widerstand gegen die Standorte.

https://www.morgenpost.de/berlin/article213617491/Der-gro...

 

Syrer und Afghanen klagen erfolgreich gegen ihre Asylbescheide

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/syrer-u...

 

Syrer scheitern mit Asylgesuchen in Japan

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/syrer-schei...

 

Schwedens Integrations-Traum ist geplatzt

Die Sicherheit der Bürger in den Grossstädten ist in Schweden zu einem heissen Politikum geworden. Dass Waffengewalt mehr und mehr von Jugendbanden ausgeht, ist besonders erschreckend.

https://www.nzz.ch/international/schwedens-zerplatzter-in...

 

Die Propaganda vom blonden Babyboom

Ohne Fleiß kein Preis: Die Baby-Lüge

http://www.pi-news.net/2018/03/ohne-fleiss-kein-preis-die...

http://www.spiegel.de/gesundheit/schwangerschaft/geburten...

 

Security pöbelt auf der ITB

Wachleute bedrängen israelischen Tourismusstand

https://www.tagesspiegel.de/berlin/security-poebelt-auf-d...

 

„Drecksdeutscher“

Deutschenfeindlichkeit in Berlin nimmt zu

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/deutsch...

 

In Berlin leben über 40.000 abgelehnte Asylbewerber

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/in-berl...

 

Essener Tafel

Im sozialen Brennglas

von Dieter Stein

https://jungefreiheit.de/debatte/streiflicht/2018/im-sozi...

 

Essener Tafelrunde (JF-TV Im Fokus mit Guido Reil)

https://www.youtube.com/watch?v=qX030MB9CNw

 

Kommentar-Wirbel wegen Merkels "Essen-Kritik"

Journalist Claus Strunz kritisiert Angela Merkel offen in Sat.1-Kommentar

https://www.tag24.de/nachrichten/strunz-merkel-kommentar-...

 

Essen

Partei stellt Strafanzeige gegen Tafel und Chef Jörg Sartor

Der Streit um den Aufnahmestopp für Ausländer bei der Essener Tafel geht weiter. Eine umstrittene Kleinpartei stellt nun Strafanzeige gegen den Verein und dessen Vorsitzenden - wegen Steuerhinterziehung.

https://www.focus.de/politik/deutschland/essen-partei-ste...

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/einwand...

 

(Zur Essener Tafel)

„hart aber fair“

Tanz um den heißen Brei

von Boris T. Kaiser

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/tanz-um-d...

 

Marl

Weitere Tafel beschließt Aufnahmestopp für Ausländer

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/weitere...

 

(Ende gut, alles gut…)

Essener Tafel hebt Aufnahmestopp für Ausländer auf

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/essener...

 

Islamischen Gemeinschaft Deutschland

Lutherische Kirchen verteidigen Zusammenarbeit mit radikalen Moslems

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/lutheri...

 

Psychologe macht Islam mitverantwortlich für Mobbingzunahme

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/psychol...

 

Fremdenfeindlichkeit : Mehr als 2200 Angriffe auf Flüchtlinge im Jahr 2017

http://www.faz.net/aktuell/gesellschaft/kriminalitaet/ras...

https://www.freiepresse.de/NACHRICHTEN/DEUTSCHLAND/Rund-2...

 

Innenministerium : Fast 1000 Angriffe auf Muslime und Moscheen

http://www.faz.net/aktuell/politik/inland/950-angriffe-au...

 

Koordinierte Aktion der PKK? Anschlagserie auf türkische Einrichtungen setzt sich fort

https://www.tagesspiegel.de/politik/koordinierte-aktion-d...

 

POL-GI: Pressemeldung vom 10.03.2018: Gießen: Messerangriff in der Schanzenstraße - Polizei fahndet nach zwei Tätern

https://www.presseportal.de/blaulicht/pm/43559/3887647

 

Offenbach

Prozess am Amtsgericht

Gedealt statt abgeschoben

https://www.op-online.de/offenbach/prozess-amtsgericht-of...

 

Bluttat in Flensburg

17-Jährige erstochen: Tatverdächtiger ist abgelehnter Asylbewerber

https://www.shz.de/lokales/flensburger-tageblatt/17-jaehr...

 

Ehepaar mit dem Messer bedroht

Gewaltbereiter Syrer darf in Cottbus bleiben

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/gewaltb...

 

Prozess in Berlin

Sechs junge Männer sollen 14-Jährige zu Sex genötigt haben

http://www.spiegel.de/panorama/justiz/berlin-sechs-maenne...

 

Großbritannien

Vergewaltigt und zu Kebab verarbeitet?

https://www.bz-berlin.de/artikel-archiv/vergewaltigt-und-...

https://www.mirror.co.uk/news/uk-news/family-missing-14-y...

 

Burgwedel

24-Jährige gerät mit Jugendlichen in Streit. Dann sticht ein Junge zu

https://www.welt.de/vermischtes/article174876055/Niedersa...

http://www.pi-news.net/2018/03/versuchter-messermord-in-g...

 

Messerstechereien in Deutschland: Frau in Bochum und Jugendlicher in Burgwedel schwer verletzt

https://www.gmx.net/magazine/panorama/messerstechereien-d...

 

Reaktionen auf Messerattacken

Messerrepublik Deutschland

von Michael Paulwitz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/messerrep...

 

Offenbach

Überfall: Räuber drückt Seniorin an Wand

https://www.op-online.de/offenbach/ueberfall-offenbach-ta...

 

Gewalt auf den Straßen

Polizei stoppt rivalisierende Männergruppen in Duisburg

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/polizei...

https://www.youtube.com/watch?v=UWO4qQ5YOoQ

 

Messerstechereien in Deutschland: Frau in Bochum und Jugendlicher in Burgwedel schwer verletzt

https://www.gmx.net/magazine/panorama/messerstechereien-d...

 

Mitten am Tag

Mit Messer bedroht: Unbekannte überfallen Paketzusteller

https://www.op-online.de/region/frankfurt/messer-bedroht-...

https://www.presseportal.de/blaulicht/pm/4970/3892180

 

(Zu solchen Fällen verkündet der "tagesschau"-"Faktenfinder"…)

Zahlen zur Kriminalität. Keine "Messer-Epidemie" in Deutschland

https://faktenfinder.tagesschau.de/inland/kriminalitaet-d...

 

Mordverdacht: Haftbefehl gegen 32-jährigen Syrer nach Brand in Leipzig

http://www.lvz.de/Leipzig/Polizeiticker/Polizeiticker-Lei...

http://www.lvz.de/Leipzig/Polizeiticker/Polizeiticker-Lei...

 

PSA18-5.jpg

KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES

 

Schweringen: Unbekannte flexen Hakenkreuz von Kirchenglocke - und ernten nicht nur Applaus

https://www.gmx.net/magazine/panorama/schweringen-unbekan...

 

Islamische Begegnungsstätte

Ein Prunkstück der Architektur: Die Moschee der Zukunft

https://www.abendblatt.de/region/norderstedt/article10802...

 

Norderstedt bekommt eine „einzigartige“ Protzmoschee

https://www.journalistenwatch.com/2018/02/09/norderstedt-...

 

Plädoyer für Rekonstruktion

Neumarkt-Gesellschaft Dresden in Amerika geehrt

http://www.dnn.de/Dresden/Lokales/Leidenschaftliches-Plae...

 

Deutscher Lehrerverband

Lehrerpräsident kritisiert "Inflation an guten Noten"

https://www.merkur.de/welt/lehrerpraesident-kritisiert-in...

 

Intelligenz

In der Bildungspolitik ist selbst die SPD ideologischer als die SED

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/in-der-bi...

 

Verbotenes Spielzeug

So spioniert "Cayla" Kinder aus

http://www.sueddeutsche.de/digital/verbotenes-spielzeug-s...

 

"Leser*innen bald nur noch online": "taz" analysiert sich selbst mit Innovationsreport.

http://www.turi2.de/aktuell/leserinnen-bald-nur-noch-onli...

http://taz.de/report2021/

 

YouTube verbietet Videos zur Waffenherstellung

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/youtube-ver...

 

YouTube will mit Wikipedia Verschwörungstheorien bekämpfen

https://jungefreiheit.de/kultur/medien/2018/youtube-will-...

 

Debatte um Rassismus kam in Frankfurt auf

Diskussion um Namen: Mohren-Apotheke in Kassel bleibt Mohren-Apotheke

https://www.hna.de/kassel/vorderer-westen-ort140786/mohre...

 

Streit um den Begriff „Mohr“

Theologin wirft Übersetzern der Lutherbibel Rassismus vor

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/theologin-wirft-uebe...

 

Frankfurts Sprachpolizei: Nie mehr „Elfenbeinküste“!

Kommunale Ausländervertretung dreht endgültig durch

http://www.bff-frankfurt.de/artikel/index.php?id=1294

 

Politische Korrektheit

Australische Airline drängt Mitarbeiter zu gendersensibler Sprache

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/australisch...

 

Australiens Krankenschwestern müssen sich zu ihrem „Privileg als Weiße“ bekennen

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/australiens...

 

Rechte Äußerungen Suhrkamp distanziert sich von Autor Uwe Tellkamp

Bei einer Diskussion in Dresden hat der Schriftsteller Uwe Tellkamp ("Der Turm") AfD-nahe Ansichten vertreten - nicht zum ersten Mal. Nun sieht sich sein Verlag Suhrkamp zu einem ungewöhnlichen Schritt gezwungen.

http://www.spiegel.de/kultur/literatur/uwe-tellkamp-suhrk...

 

Eklat um Uwe Tellkamp

Suhrkamp wechselt ins Lager der Gesinnungsprüfer

https://www.welt.de/debatte/kommentare/article174394865/E...

 

Maron: Suhrkamp hat Tellkamp ohne Not verraten

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/maron-suhrkamp-hat-t...

 

Vor der Messe: Tellkamp, Grünbein und die Anarchie

https://sezession.de/58332/vor-der-messe-tellkamp-gruenbe...

 

(Zu Uwe Tellkamp)

Meinungsfreiheit

Nicht mehr länger schweigen

von Thorsten Hinz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/nicht-meh...

 

Stilisiert sich Jutta Ditfurth zum Opfer?

Von Martin Lichtmesz

https://sezession.de/58384/stilisiert-sich-jutta-ditfurth...

 

Safranski: Es gibt keine Pflicht zur Fremdenfreundlichkeit

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/safrans...

 

Heino-Album

NRW-Heimatministerin distanziert sich von Schallplatte mit Heimatliedern

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/nrw-hei...

 

Erklärung 2018

Prominente Publizisten unterstützen Proteste gegen Flüchtlingspolitik

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/promine...

 

Erklärung 2018 – eine Welle der Bekenntnislust

Von Götz Kubitschek

https://sezession.de/58354/erklaerung-2018-eine-welle-der...

 

Das war’s. Diesmal mit: Afroamerikanern und viel Gerede

Von Ellen Kositza

https://sezession.de/58404/das-wars-diesmal-mit-afroameri...

 

Auf Streife im Internet

Polizei Hessen kämpft gegen Hetzbotschaften in sozialen Netzwerken

https://www.op-online.de/hessen/streife-internet-9727187....

 

Filmwettbewerb KRASS gegen HASS

http://krassgegenhass.junetz.de/

https://www.offenbach.de/leben-in-of/sicherheit-ordnung/k...

(Hier ist denn plötzlich von Rassismus die Rede, womit offenbar wird, um was in Wirklichkeit geht. Um die Abwertung kritischer Haltungen zur Masseneinwanderung. Der Hass der "Antifa" wird selbstverständlich nicht erwähnt…)

https://www.offenbach.de/rathaus/rathaus-aktuell/presseme...

 

Nationalmasochismus und „Anschluß“

https://sezession.de/58343/nationalmasochismus-und-anschl...

 

Steve Bannon in Zürich

„Für gewisse Leute ist er der Teufel“

https://jungefreiheit.de/kultur/medien/2018/fuer-gewisse-...

 

Parallelgesellschaften und Parallelstrukturen

Die Spaltung Deutschlands

Von Roland Tichy

https://www.tichyseinblick.de/tichys-einblick/die-spaltun...

 

„Erklärung 2018“

Aufruhr der Intellektuellen

von Dieter Stein

https://jungefreiheit.de/debatte/streiflicht/2018/aufruhr...

 

Kapitaldelikte (3): Die Humankapitalisten

https://sezession.de/58213/kapitaldelikte-3-die-humankapi...

 

Kapitaldelikte (4): Kreativwirtschaft

https://sezession.de/58371/kapitaldelikte-4-kreativwirtsc...

 

„The Green Lie“ und die ökosoziale Idee

https://sezession.de/58342/the-green-lie-und-die-oekosozi...

 

Die Grüne Couch - Episode 4

https://www.youtube.com/watch?v=K5EC_drMydg

 

Neues Hambacher Fest

https://neues-hambacher-fest.de/

 

Geheimsache Tiertransporte

Millionen Tiere werden jedes Jahr durch Europa transportiert, bis nach Nordafrika. Rinder und Schafe sind oft tage- oder wochenlang eingepfercht auf Lastwagen und Schiffen unterwegs.

https://www.zdf.de/dokumentation/37-grad/37-geheimsache-t...

 

Botswana

Geier leiden unter Bleivergiftung

http://www.deutschlandfunk.de/botswana-geier-leiden-unter...

 

Weltweiter Antibiotikaverbrauch um 65 Prozent gestiegen

http://www.zeit.de/wissen/gesundheit/2018-03/gesundheit-a...

 

(100 Jahre Frieden von Brest-Litowsk)

Demütigungen blieben erspart

https://jungefreiheit.de/wissen/2018/demuetigungen-bliebe...

Erster Weltkrieg

Durchbruch im Westen

von Dag Krienen

https://jungefreiheit.de/wissen/geschichte/2018/durchbruc...

 

Österreich: Achtzig Jahre 1. Opfer

https://sezession.de/58340/oesterreich-achtzig-jahre-1-op...

 

»Sea Changes«: Derek Turner im Gespräch

https://sezession.de/58281/sea-changes-derek-turner-im-ge...

 

Martin Mosebachs „Die 21“

Die Heiligen vom Strand

von Matthias Matussek

https://jungefreiheit.de/kultur/literatur/2018/die-heilig...

mercredi, 18 avril 2018

Entretien avec Robert Steuckers pour le site Europe Maxima

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Entretien avec Robert Steuckers pour le site Europe Maxima
 
propos recueillis par Thierry Durolle
 
Europe Maxima : En ce début d’année 2018 paraît donc votre tant attendue trilogie intitulée Europa. Pourriez-vous, en préambule, nous expliquer sa genèse ?
 
Les textes qui figurent dans les 996 pages de cette trilogie sont tirés de mes anciennes revues, sont des conférences prononcées au fil du temps ou encore des entretiens accordés à des revues ou des sites amis, le tout sur une période d’un peu plus de vingt-cinq ans. Je n’avais pas l’intention de publier quoi que ce soit, n’ayant jamais eu la vanité du graphomane qui s’ingénie à noircir du papier pour compenser on ne sait trop quelle blessure de sa petite enfance. Jusqu’au jour où j’ai rencontré Jules Dufresne des éditions du Lore qui m’a littéralement assiégé pour que je lui remette mes textes sur la révolution conservatrice allemande. Dufresne, avec l’ardeur de sa jeunesse, a ouvert la boite de Pandore : à sa suite, Laurent Hocq, directeur des Editions Bios (Lille), m’a fait subir un deuxième siège pour que je compose cette trilogie. Laurent Hocq a pris de sérieux risques financiers pour lancer cette entreprise et je lui en suis très reconnaissant ; j’attends surtout de mes lecteurs qu’ils lui rendent hommage et qu’ils l’épaulent dans ses initiatives. Chaque texte de cette trilogie a en fait une histoire, est né de circonstances particulières, liées à mes tribulations de gamin métapolitologue, qui m’ont fait pérégriner de colloques en conférences à travers toute l’Europe : j’ai surtout une dette ineffaçable envers deux hommes aujourd’hui décédés, Gilbert Sincyr, ancien Président de l’association grande-européenne « Synergies européennes » et Robert Keil, animateur du Cercle Hermès à Metz et co-fondateur, avec André Wolf, de l’association « Minerve ». Sincyr et Keil se sont décarcassés pour organiser des colloques et des conférences, des universités d’été et des séminaires à tour de bras. Les textes de la trilogie sont aussi le fruit de leurs efforts, de leur énergie qu’ils ont dépensée sans compter. Je n’oublie pas, non plus, deux amis allemands, Heinz-Dieter Hansen de Hambourg et le Dr. Rolf Kosiek, qui m’ont invité régulièrement à prendre la parole devant leurs publics respectif ni les efforts de trois amis milanais, Marco Battarra, Alessandra Colla et Maurizio Murelli, de la « Società Editrice Barbarossa », sans qui les magnifiques universités d’été italiennes de « Synergies européennes » n’auraient pas été possibles ni la superbe collection de livres, baptisée « Sinergie Europee ». Enfin, je remercie mon éditeur espagnol actuel Manuel Quesada, dont le deuxième volume de la trilogie reprend un entretien, ainsi que mon éditrice australienne Gwendolyn Taunton, philosophe traditionaliste très pointue, qui a pris le risque, elle, de me faire connaître dans le monde anglo-saxon. En fait, je réactive un vieux combat en entrant dans le troisième âge : quelques humoristes facétieux de mes compatriotes flamands disent que je suis le Colonel du « Volkssturm métapolitique ».

La genèse de cette trilogie réside donc toute entière dans le travail des deux cercles que j’avais cofondés avec Jean Eugène van der Taelen à Bruxelles en 1983, l’EROE (« Etudes, Recherches et Orientations européennes ») et avec Gilbert Sincyr en 1994 (« Synergies européennes »).

Pour se procurer la trilogie "Europa":

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Europe Maxima : L’histoire-géographie, la politique et la géopolitique sont des disciplines qui vous sont familières et qui se taillent une part de lion dans votre trilogie. La spiritualité, quant à elle, n’est principalement évoquée, qu’en rapport à l’idée d’empire. L’idée de non-séparation du pouvoir temporel et de l’autorité spirituelle vous séduit-elle ?

jvlmzm.jpgOui, certes, l’histoire et la géographie, plus exactement un mixte des deux, est ma passion, sinon depuis l’enfance, du moins depuis la troisième année de notre école secondaire, où l’on nous avait suggéré l’achat du petit atlas historique des collégiens, rudement bien fait et qui m’a tout de suite passionné. Plus directement, dans la mouvance du militantisme métapolitique qui fut et reste le mien, l’événement déclencheur du processus qui nous a mené à la trilogie que vous évoquez, a été l’obligation de remettre, en juin 1980, un travail de fin d’études pour le cours de « relations internationales », donné par Madame Massart, fille d’un ancien député wallon, gaulliste à tous crins. Comme j’étais en classe d’allemand à la haute école des traducteurs-interprètes, il fallait que le travail soit basé sur des ouvrages allemands ou fasse référence à la politique allemande, comme, par exemple, l’Ostpolitik de Willy Brandt à l’époque. J’ai demandé à présenter un ouvrage que j’avais acquis par correspondance : le livre de l’ancien général autrichien Jordis von Lohausen, intitulé Mut zur Macht (Le courage de la puissance), dont l’auteur, avant de revenir dans la nouvelle armée autrichienne après la seconde guerre mondiale, avait été animateur de la radio de son pays où il présentait avec une formidable concision, et une diction merveilleuse, les villes d’art italiennes. Cette concision se retrouve dans son livre qui mêle justement savoirs historiques et géographiques et s’appuie sur une cartographie originale et très suggestive, comme le voulait précisément Karl Haushofer, lorsqu’il dirigeait, pendant l’entre-deux-guerres, son institut de géopolitique : une bonne carte suggestive valait pour lui une longue démonstration écrite. Quand je devais remettre mon travail à Mme Massart, nous étions en 1980, l’année qui a suivi l’accession de Margaret Thatcher au pouvoir au Royaume-Uni. Reagan, autre propagateur d’un « conservatisme néolibéral », allait accéder à la magistrature suprême aux Etats-Unis ; outre sa volonté de pratiquer une politique de retour au libéralisme dur et pur, il entendait mettre un terme au statu quo d’une guerre froide dominée par la double idée d’un dégel graduel et d’une coexistence pacifique, sans que ne soient modifiées les limites des zones d’influence, acquises pas les deux grandes puissances du duopole américano-soviétique.
 
Cette perspective reaganienne, qui était de vouloir bouleverser cet ordre duopolistique, avait été secrètement activée par Zbigniew Brzezinski dès la fin des années 1970. Selon ces plans, les pièces de l’échiquier planétaire devaient nécessairement bouger : elles ne le pouvaient que si l’on réactivait des dynamiques refoulées comme, par exemple, l’islamisme militant, pour plonger le ventre mou et centre-asiatique de l’URSS dans une effervescence permanente, obligeant Moscou à lâcher du lest. La stratégie, avec l’appui financier saoudien, sera d’abord appliquée en Afghanistan. La suite tragique, non terminée, de cette opération, nous la connaissons trop bien : la stratégie initiée par Brzezinski a débouché sur une guerre permanente et un enlisement sans fin. Ce n’est pas là une politique impériale au sens noble du terme mais la création d’un chaos infécond et criminel qui affecte toute la planète.  

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Aux Etats-Unis aussi, on commençait, tout à la fin des années 1970, à reparler sérieusement de géopolitique, notamment avec Colin S. Gray, qui entendait réactualiser la géopolitique thalassocratique de Halford John Mackinder et de Nicholas Spykman (dont Olivier Zajec, il y a deux ans, a exploré méthodiquement l’œuvre en France). Enfin, avec l’appui d’un excellent professeur écossais, Mr. Sidgwick, j’avais potassé à fond les atlas historiques de Colin McEvedy et lu le captivant ouvrage de Paul Johnson, The Offshore Islanders, ouvrage critique à l’endroit des orientations politiques britanniques, qui avaient omis de miser sur un développement intérieur, sur une stratégie économique d’investissement patrimonial, sur un développement des sciences chimiques et sur une colonisation intérieure des Iles Britanniques, à l’instar des politiques bismarckiennes de l’Allemagne réunifiée à partir de 1871. Tout le reste de mes démarches découle de ce contexte universitaire : j’ai voulu offrir tout cela à une certaine école métapolitique. En vain. J’ai reçu un accueil grossier, sotte gesticulation d’autodidactes gougnafiers, dont vous avez sûrement entendu parler…

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Ceci dit, la pédagogie dont faisait preuve Lohausen, décédé en 1997, vient d’être ressuscitée par un Colonel espagnol qui s’est mis volontairement à la retraite, Pedro Banos, dans Asi se domina el mundo – Desvelando las claves del poder mundial (Ariel, 2017). Paru en novembre 2017, cet ouvrage a été réédité six fois ( !) entre sa parution initiale et février 2018. Il explicite de manière particulièrement didactique les principes géopolitiques immuables, l’impossibilité d’échapper à l’histoire, la permanence des intérêts, les géostratégies impassables, le danger d’ignorer l’idiosyncrasie des peuples, etc. Si je m’enthousiasmais pour Lohausen en 1979, à 23 ans, je m’enthousiasme avec la même ferveur pour le livre du Colonel Banos en 2018, à 62 ans.

Revenons à la spiritualité, deuxième thème de votre question : il est évident que j’ai été frotté à Evola (plutôt qu’à Guénon, tout en appréciant hautement la critique que celui-ci formulait à l’encontre du monde moderne, avec l’idée de « cubification » du monde, reprise aujourd’hui avec brio par le penseur espagnol Ernesto Milà, par ailleurs géopolitologue avisé). J’ai participé aux premières activités de la défunte revue Totalité, aventure qui donnera naissance, ultérieurement, aux éditions Pardès.

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En Belgique, les activités évoliennes, le Centro Studi Evoliani, étaient dirigées par Marc. Eemans, figure étonnante de la pensée européenne, à laquelle seule la revue Antaios de Christopher Gérard a rendu naguère un hommage mérité. Qui a été Marc. Eemans, né en 1907 et décédé en 1998, l’année du centenaire d’Evola ? Jeune écolier à Termonde (Dendermonde) en Flandre orientale, il est initié par un professeur de son « athénée » aux études wagnériennes et à la mythologie scandinave et germanique. Adolescent, il adhère, par esprit de révolte, au dadaïsme et au surréalisme, accessoirement au léninisme : il fera un magnifique portrait du leader de la révolution russe, aujourd’hui exposé à Saint-Pétersbourg. Dans les années 1920, il rencontre l’avant-gardiste flamand Paul van Ostaijen, qui, dans l’un de ses manifestes, explique que le mysticisme médiéval de la région sise entre l’Escaut et le Rhin, donne déjà toutes les recettes pour une « illogique » fondamentale permettant de jeter bas le système dominant, tâche que s’était assignée André Breton, qui avait aussi dit, entre mille et une autres choses, qu’il préférait s’allier au Dalaï Lama (pas celui d’aujourd’hui… !) plutôt que d’œuvrer à la défense d’un système occidental qu’il jugeait inique et mortifère. Peu ou prou, Evola, qui vient, lui aussi, du dadaïsme, van Ostaijen et Breton ont, in fine, la même démarche, en dépit de toutes leurs différences, de leurs idiosyncrasies respectives : le point commun à ces trois hommes, c’était de chercher une voie pour échapper à l’impasse moderne. C’est donc, très naturellement, la conclusion que tire le jeune Eemans à la fin des années 1920 ; tout feu, tout flamme, il s’en va prononcer une petite conférence sur les mystiques médiévales flamandes et rhénanes, devant le groupe des surréalistes bruxellois, autour de René Magritte. Ce groupe s’affiche comme résolument laïque, antireligieux jusqu’à la caricature, « communistophile », combattant inlassablement la « Calotte » et voilà qu’il s’insurge bruyamment et vulgairement devant l’idée de van Ostaijen et d’Eemans de réhabiliter Maître Eckhart, Sœur Hadewych ou encore Ruusbroec l’Admirable. Eemans est exclu pour « cléricalisme », alors que, justement, cette mystique de notre moyen-âge lumineux permet d’échapper à tout encadrement stérilisateur.

Plus tard, dans le cercle évolien animé par Eemans et le regretté Salvatore Verde (qui fondera, après son retour en Italie, la revue Antibancor) et dans l’antenne de Totalité en Belgique, soit le « Cercle Culture et Libertés » (CCL), alors animé par Alain Derriks, parce que Daniel Cologne était parti enseigner en Suisse, l’idée d’un Empire gibelin spiritualisé faisait route, lentement mais sûrement : je me rappelle avoir balbutié une présentation d’un article de Giorgio Locchi, paru dans un numéro de Nouvelle école, sur la notion d’Empire (de Reich), lors d’une réunion où l’émouvant écrivain prolétarien Pierre Hubermont était présent. Hubermont était certes sorti du communisme dur et pur pour trente-six raisons, liées notamment à une adhésion au planisme d’Henri de Man et aux événements de la Guerre d’Espagne (tout comme la figure fascinante de Ward van Overstraeten, fondateur du PCB dès le lendemain de la première guerre mondiale). Hubermont adhérait à un communisme pacifiste où les peuples d’Europe auraient fédéré leurs énergies pour retrouver justement l’idée germanique d’Empire, dont sa Wallonie natale avait toujours été partie prenante, notamment en offrant des contingents bien fournis de tercios, à l’époque hispano-impériale, ou des régiments d’élite à l’époque autrichienne.

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L’idée d’Empire est certes politique et aussi spirituelle car, ne l’oublions jamais, Frédéric II de Hohenstaufen aimait l’œuvre et la spiritualité naturaliste de François d’Assise. Eemans avait consacré un ouvrage, hélas jamais publié, à ce magnifique Empereur et Roi de Sicile, travail qui lui avait permis de se lier d’amitié avec l’académicien Marcel Brion, lui aussi fasciné par cette figure tragique de l’histoire européenne. Les Néerlandophones du groupe ne juraient, eux, que par un ouvrage allemand consacré à l’Empereur et dû à l’historien Ipsen. Ex-potaches latinistes et donc aptes à lire l’italien, Derriks et moi avons pris contact avec les groupes néogibelins italiens de Parme et de Padoue, afin de parfaire cette démarche spirituelle, métapolitique et politique. C’est ainsi que nous avons tous deux fait l’acquisition du livre d’Antonino De Stefano, qui abordait, entre autres choses, les liens entre l’impérialité du Staufer et la spiritualité ascétique et naturelle/cosmique du Poverello d’Assise.

N’étant pas un théologien stricto sensu, je ne vais pas entrer dans le débat, infini d’ailleurs, sur la primauté du spirituel ou du temporel : il est évident que notre démarche associait les deux, sans l’intention de faire chavirer les démarches spirituelles dans une stérilité apolitique ou les démarches politiques/temporelles dans la sécheresse d’un mécanicisme infécond. Cette effervescence intellectuelle de nos vingt ans est toujours active chez le sexagénaire valétudinaire que je suis devenu. La flamme brûlait encore, très vive, chez le nonagénaire Eemans : il n’y pas de raison de capituler, c’est un hommage qu’il faut lui rendre, à lui et à tous ceux qui, dans le même espace philosophique, ont montré la même endurance.

Ces souvenirs, j’en ai bien conscience, ne répondent pas exactement à votre question qui demande une réponse précise, bien ronde et bien ficelée. Cette réponse existe bel et bien dans une œuvre magistrale, celle de l’Espagnol Antonio Medrano, jadis collaborateur de Totalité. Medrano a fait un chemin impressionnant depuis les temps héroïques de Totalité. Son œuvre, pour faire succinct, englobe la spiritualité, la politique et la vie quotidienne (qu’il convient de mettre au diapason des traditions vives ou refoulées d’Europe et d’Asie). Medrano est l’auteur de plusieurs bestsellers que l’on retrouve dans toutes les librairies d’Espagne, dont mon favori reste celui qui nous enjoint à « tuer les dragons en nous », renouant avec la spiritualité que dégageaient les cultes de Saint-Michel, Saint-Georges et Santiago de Compostelle.

luchacon.jpgQuantitativement, l’oeuvre d’Antonio Medrano est presque aussi abondante que celle d’Evola, qu’il complète magistralement, avec brio et esprit didactique. Je ne comprends pas pourquoi ce travail, magnifique, indispensable, n’a jamais été réceptionné par ses anciens correspondants en France. Tout comme, d’ailleurs, l’œuvre monumentale, avec des volumes dépassant les 80.000 ventes, de l’ancien correspondant espagnol de la ND, José Javier Esparza. Ou encore les ouvrages d’Ernesto Milà, notamment l’anthologie intitulée Milicia, nous révélant tous les aspects d’une spiritualité kshatriyaque qu’il convient, pour nous, miliciens métapolitiques, d’intérioriser et de transmettre pour nous donner, et donner à tous ceux qui voudront bien nous suivre et nous relayer à l’heure de notre mort, ce que Frithjof Schuon appelait très judicieusement, un « centre ». Cet ostracisme à l’égard de ces œuvres espagnoles formidables est un scandale, un grave manquement à la rigueur métapolitique. Pour quels inavouables et sordides motifs ? Jalousie ? Mépris ? Je ne sais. Je vais m’assigner pour tâche de faire connaitre ces travaux dans une phase prochaine de mes modestes démarches d’instituteur et de perroquet, de petit hussard noir de l’ « Empire eurasiatique de la Fin », comme le disait Jean Parvulesco, découvert, lui aussi, dans les pages de Totalité…      

Europe Maxima : Votre conception de l’idée d’empire n’est donc pas sans rappeler celle défendue autrefois par Julius Evola. Est-ce que vous vous considérez comme un (néo) gibelin ? Pensez-vous que cette idée d’empire représente un projet politique d’avenir ? Enfin, est-ce que l’école dite de la Tradition primordiale eut une influence sur vous ?

Oui, c’est clair, ma démarche est gibeline et kshatriyaque, même si je suis un civil car finalement, pour Clausewitz, la guerre n’est jamais qu’un expédient qui poursuit la politique par d’autres moyens et qui poursuit aussi, cela va sans dire, la métapolitique. L’Empire n’est pas un « projet politique d’avenir », il est un projet de toujours, au-delà des contingences et vicissitudes temporelles. Si nous n’avons pas d’Empire, nous sommes condamnés à dépérir politiquement et biologiquement : la chute de l’Empire romain a entraîné l’Europe dans de longs siècles de misère, la fin des rois wisigothiques en Espagne a permis l’invasion arabo-berbère de la péninsule ibérique et de la Septimanie languedocienne, la fin du pseudo-empire soviétique a failli faire basculer la Russie dans la « smuta » eltsinienne, la fin de l’impérialité romaine-germanique a plongé l’Europe centrale dans un impolitisme calamiteux, la fin de l’Empire chinois/mandchou a plongé la Chine dans de longues décennies d’une effroyable misère, où s’affrontaient des warlords inconscients de tout destin commun : pour von Lohausen, le territoire impérial romano-germanique (qui comprend la Bohème), flanqué de l’espace gallique pour former le noyau carolingien de l’histoire médiévale et moderne de l’Europe, constitue la « paume » de notre sous-continent à laquelle sont liés cinq « doigts » péninsulaires ou insulaires (Ibérie, Italie, Balkans, Scandinavie, Iles Britanniques) ; si la « paume » est morcelée, mutilée, les périphéries « digitales » vont, elles aussi, à vau-l’eau. Christopher Steding avait parlé d’une « neutralité intellectuelle impolitique », à propos des espaces culturels des périphéries germaniques (mais non allemandes/non prussiennes) de l’Empire allemand de Bismarck, où le bourgeoisisme intellectuel apolitique dominant et, de ce fait, irresponsable, que l’on observait aux Pays-Bas, en Scandinavie et en Suisse alémanique, exerçait une séduction mortifère, entraînant les Allemands à oublier leur vocation « archangélique et michaëlienne ».

C’est là que nous retrouvons la « tradition primordiale » : celle-ci remonte, comme je l’explique dans la trilogie, aux peuples cavaliers indo-européens de la proto-histoire, dont le Professeur Lebedinsky a retracé l’épopée dans une série de livres d’importance primordiale. Par ailleurs, pour le Professeur américain contemporain Christopher Beckwith, dans Empires of the Silk Road, ces peuples cavaliers génèrent la vision d’un prince accompagné d’une suite, d’un comitatus, soumis à une rude discipline spirituelle, guerrière et cavalière, exigeant une fidélité inconditionnelle jusqu’à la mort. Ce sont ces princes-là, et les hommes qui les suivent, qui fondent les empires et c’est le seul modèle qu’il convient de reproduire, surtout après les périodes de « smuta », de déclin, de déliquescence et, ajoute Beckwith, pour renverser la vapeur après les dégâts profonds commis par les communismes modernisateurs. Les traditions avestiques, védiques et zoroastriennes révèlent cette spiritualité fondatrice d’empires, avec des héros sublimes, de Rama à Zarathoustra. Nous trouvons une illustration de cette spiritualité dans l’œuvre de Jean Haudry et dans celle de Paul du Breuil.

Cette spiritualité implique la vision d’un rapport fécond entre terre et ciel, le ciel étant l’espace lumineux, celui de la Grande Lumière. Elle implique un culte des oiseaux, notamment des aigles, symboles de tous les empires, car les oiseaux effectuent en permanence un va-et-vient entre le sol tellurique des hommes et le monde ouranien des dieux (ou de Dieu). Elle génère aussi le culte des archanges ailés, messagers des dieux ou de Dieu sur la Terre, aujourd’hui oubliés dans la religion officielle qui bascule dans la fange du moralisme, de la bigoterie voire du sociétal. Elle nous rappelle aussi que le moteur de notre civilisation n’a pas été seulement le monarchisme ou le papisme romain mais surtout les ordres de chevalerie, avatars des comitati indo-européens de la protohistoire. Eux sont à coup sûr les porteurs de la tradition primordiale, comme l’explique Paul du Breuil.    

Europe Maxima : Dans le premier tome intitulé « Valeurs et racines profondes de l’Europe », vous retracez l’histoire de la bataille de Lépante. Nous  devons saluer la qualité de ce texte où se côtoient exactitude et détails historiques à une plume rendant la lecture passionnante. Pourquoi êtes-vous revenu sur ce moment de l‘histoire de l’Europe ?

force_honneur.jpgLe très long récit sur la bataille de Lépante est une œuvre de commande : il y a quelques années est paru un gros volume de format DINA4, consacré aux batailles décisives qui ont fait l’Europe ou l’ont menacée en ses fondements quand elles ont été des défaites. Elève de Herder et de Dilthey, mais aussi du postsioniste israélien Ilan Pappé, je m’insurge contre l’idée éminemment moderne ou mécaniciste (Herder et Dilthey sont en quelque sorte des « modernes »), qui imagine que l’on peut fixer avec une exactitude mécanique, le début ou la fin d’un processus historique. Je ne pouvais pas rédiger un papier sur la bataille de Lépante sans évoquer la très longue épopée qui a opposé les Empires d’Europe (Rome et Byzance) aux peuples hunniques, turcs et mongols : nous avons donc une bataille plus que millénaire, dont l’enjeu a été notre Europe péninsulaire, entre Européens et Ouralo-Altaïques, dont les Wachstumsspitzen (les pointes avancées de leurs croissances géographiques), pour paraphraser Haushofer, ne peuvent que se télescoper comme le montrent les derniers discours et rodomontades d’Erdogan en Turquie. Mes amis bruxellois, non inféodés à un quelconque cénacle, et la ND gréciste flamande, section de Louvain, m’avaient demandé, en 2004, de brosser un tableau du choc pluriséculaire entre Européens et Turcs : l’article sur la bataille de Lépante est la fusion de cette double conférence, prononcée en français et en néerlandais, et d’une étude plus systématique de la bataille en soi du 7 octobre 1571 et de tous les enjeux stratégiques en Méditerranée (Chypre, Rhodes, Malte) car, ne l’oublions pas, la Méditerranée encercle l’Europe par le Sud, ce qui a des effets délétères, si une puissance hostile la tient, y compris en ses régions septentrionales : c’est une leçon que les géopolitologues et les historiens des thalassocraties anglo-saxonnes n’ont jamais oubliée. On trouve d’ailleurs, chez Mackinder et Mahan, la trace de cette obsession d’encercler l’Espagne, la France (sa façade méditerranéenne), l’Italie, les Balkans et l’Anatolie, en contrôlant l’entièreté de cette mer intérieure qui s’enfonce profondément dans la masse continentale euro-afro-asiatique. C’est la raison de la présence de la flotte américaine entre Gibraltar et Suez et de l’existence de l’Etat d’Israël. L’étude des longs prolégomènes de la bataille de Lépante nous enseigne ce que signifie, géopolitiquement parlant, l’espace maritime méditerranéen.

Europe Maxima : Vous retracez les attaques à l’encontre de l’unité européenne, qu’elles soient internes ou externes. Qu’est le plus grand danger actuellement pour l’Europe et ses peuples selon vous ?

Le danger le plus grave, le plus mortel, pour les peuples, les empires et les civilisations, c’est l’impolitisme. Je rappelle très souvent l’adage d’Arthur Moeller van den Bruck : le libéralisme fait périr les peuples. L’idéologie libérale, dans toutes ses facettes, dans toutes ses déclinaisons, celles de gauche comme celles de droite, est un poison mortel pour les cités, de quelque dimensions qu’elles soient. La fusion des utopies dites de gauche, des élucubrations libertaires, freudo-marxistes et pansexualistes des années 1960 et du néolibéralisme thatchéro-reaganien a généré un cocktail idéologique à géométrie variable, particulièrement nocif, contre lequel aucun contrepoison n’a été trouvé, si ce n’est notre vision des choses mais elle est encore bien incapable de « faire masse », comme dirait Elias Canetti, pour bloquer les processus de déliquescence ou pour lancer une contre-offensive réellement efficace. Le triomphe du macronisme en France montre bien que la « masse » requise n’est pas encore atteinte, dans l’opposition populaire à cette expression particulièrement affligeante et ridicule de la « grande fusion gauchiste/néolibérale », pour faire concrètement barrage à ces germes du néant et du kali yuga. Ce mixte diabolique de toutes les perversions antipolitiques, à l’œuvre dans la société et dans le « sociétal », ne permet aucunement de « vertébrer » les cités, selon l’expression de José Ortega y Gasset. Une cité « invertébrée » est condamnée à la stagnation, à la mort lente mais certaine. Si cette stagnation perdure trop longtemps, le temps mort, le temps perdu avant que l’accumulation des frustrations ne permette à l’opposition positive de « faire masse », risque effectivement de faire passer les cités, les Etats et l’ensemble de notre civilisation de vie à trépas parce que la « masse » oppositionnelle requise, pour bloquer le déclin par une vigoureuse riposte katéchonique, ne se coagule pas à temps.  

Europe Maxima : Votre deuxième tome « De l’Eurasie aux périphéries, une géopolitique continentale »  a pour sujet central l’Eurasie. Qu’est-ce qui vous  attire dans l’idée d’Eurasisme ? Sont-ce des relents « schmittiens » de théorie des grands espaces ?

jmbf.jpgL’idée d’Eurasie, avant même que le terme « eurasisme » ne soit devenu courant dans l’espace métapolitique qui est le nôtre, était présente en nos têtes : d’abord, au niveau romantique, par le fameux livre de Jean Mabire consacré au « Baron fou », Fiodor von Ungern-Sternberg. Ce livre nous montrait la nécessité de maîtriser l’espace entre la Volga et le Pacifique. Gamin, j’avais fait une élocution à l’école sur l’aventure de Vitus Behring, le marin danois au service des tsars qui avait traversé l’Arctique jusqu’au détroit qui porte aujourd’hui son nom : l’idée n’a cessé de me trotter dans la boule ! L’imagerie de notre enfance, véhiculée par la série de chromos « Historia », nous vantait la gloire du R. P. Verbist devenu grand mandarin dans la Chine impériale au 17ième siècle. La biographie insigne de ce jésuite flamand a donné à la pensée politico-diplomatique belge un tropisme chinois récurrent, impliquant la nécessité de relier l’Europe occidentale à la Chine en se servant de la Russie comme pont. Cette idée allait se manifester concrètement pendant la première guerre mondiale : le Corps militaire des automitrailleuses belges est alors envoyé au secours de l’armée russe sur le front de Galicie, introduisant du même coup l’arme automobile blindée dans les stratégies de l’armée tsariste d’abord, de l’armée rouge ensuite. Dans notre groupe, le grand-père et le grand-oncle de l’un de nos camarades avaient été enrôlés dans cette troupe et une belle photo de ces deux jeunes officiers belges, en uniforme russe, trônait dans sa chambre d’adolescent. Finalement, la mort au combat du grand-oncle fit que le grand-père, son frère jumeau, resta en Belgique et ne participa pas à cette formidable aventure militaire eurasienne, qui mena le Corps belge des automitrailleuses jusqu’à Vladivostok (l’écrivain wallon Marcel Thiry, qui fit partie de cette troupe, et, aujourd’hui, le Professeur flamand Wim Coudenys ont rédigé d’excellents ouvrages sur cette aventure militaire ; au cours de cette dernière semaine de mars 2018, l’historien Hugues Wenkin vient de faire paraître Des Belges au service du Tsar ! aux éditions ardennaises Weyrich).

Gottfried+Wilhelm+Leibniz.jpgLe tropisme chinois (et japonais) des milieux diplomatiques belges est en fait une traduction de la pensée politique du philosophe et mathématicien allemand des 17ième et 18ième siècles, Leibniz. Celui-ci se méfiait dans un premier temps de la « Moscovie » (comme on disait à l’époque) et lui attribuait des « tares mongoles ». La disparition du Royaume de Pologne-Lituanie, considéré, avant l’avènement de la Russie, comme un barrage protecteur en Europe centrale et occidentale, et l’européanisation de la Moscovie sous l’action de Pierre le Grand et de son élite germanique (allemande, hollandaise, flamande et suédoise) fait de Leibniz le premier penseur eurasien (avant la lettre) car il veut relier les deux pôles de haute civilisation, l’Europe et la Chine, par le « pont moscovite ». La réalisation de ce concert euro-russo-chinois, pour Leibniz, consoliderait les acquis des plus hautes civilisations de la planète. Aujourd’hui, les Chinois sont « leibniziens » et suggèrent la création d’un réseau de chemins de fer transeurasiens et de communications maritimes via les océans indien et arctique : les fameuses « nouvelles routes de la soie ».

Pour Carl Schmitt, à qui je consacrerai très bientôt un ouvrage, l’idée de « grand espace », de Grossraum, est d’abord limitée à l’Europe, dont toutes les composantes devaient revenir peu ou prou à un écoumène catholique traditionaliste, se remémorant sa matrice et sa forme romaines, avant que la déliquescence de la théologie catholique et des partis se réclamant, partout en Europe, du catholicisme, ne l’ait profondément déçu. Chez Carl Schmitt et chez Anton Zischka, on peut déceler une idée qui était en l’air dans l’entre-deux-guerres et dans les années 1950, avant la grande vague de la décolonisation : l’idée d’Eurafrique, dont les zélotes les plus enthousiastes voulaient assécher partiellement la Méditerranée par la construction d’un gigantesque barrage à Gibraltar, nouveau pont terrestre artificiel permettant l’acheminement de marchandises par chemins de fer transsahariens et transméditerranéens. On trouve certes chez Schmitt une volonté de se dégager des tutelles anglo-saxonnes et thalassocratiques : les pages de son journal posthume Glossarium sont très explicites à ce sujet. Schmitt voit dans toute thalassocratie un pouvoir qui liquéfie tout, dissout toute assise tellurique et sape la viabilité des structures et des formes politiques. Mais on ne trouve pas vraiment, dans son œuvre, une vision eurasienne du « grand espace ». En revanche, on la trouve chez Haushofer, suite au pacte germano-soviétique et au Pacte d’Acier (entre l’Italie, l’Allemagne et le Japon) : le géopolitologue allemand parle alors d’une « troïka » puis d’un « quadrige », qui fédère toutes ses forces pour balayer l’impérialisme britannique, notamment en Iran et en Inde. Haushofer apportait ainsi un point final aux spéculations des « nationaux-bolchevistes » des années 1920 (parmi lesquels Ernst Jünger), qui rejetaient l’Occident, ses formes de libéralisme et ses stratégies géopolitiques impérialistes. Les événements de la seconde guerre mondiale le décevront profondément, ainsi que son fils Albrecht, lié au complot du 20 juillet 1944 contre Hitler et, par suite, assassiné dans la prison de Berlin-Moabit. Karl Haushofer et son épouse Martha se suicideront après la défaite allemande.

Europe Maxima : Vous expliquez qu’il n’y a pas un mais plusieurs eurasismes. Dans laquelle de ces variantes vous retrouvez-vous ?

L’eurasisme est effectivement, avant toutes autres choses, l’ensemble des spéculations russes sur le destin de l’Empire des tsars, de la terre russe en général et de la jeune URSS. On a parlé, en Russie, successivement d’un mythe scythe, d’un espace germano-slave puis d’une fusion slavo-turque, où l’orthodoxie post-byzantine et l’islam (surtout turc et iranien) ne s’opposeraient plus et forgeraient une alliance pérenne contre les forces antitraditionnelles dans le monde. L’idée avait germé dans la tête de Konstantin Leontiev au 19ième siècle, suite à la vague d’anti-occidentalisme qui avait déferlé sur la Russie après la guerre de Crimée. Les idées de Leontiev et, celles, pourtant modernistes, de Nikolaï Danilevski (sur la jeunesse des peuples slaves et le vieillissement des peuples d’Occident) puis celles, plus récentes, de Lev Gumilev, décédé en 1992 (lequel entrevoyait la fusion slavo-turque) vont se mêler en un cocktail, souvent instable, révélant un eurasisme foncièrement anti-occidental, fulminant contre la « synthèse romano-germanique ». Tout cela transparaît dans la pensée d’Alexandre Douguine. Si la synthèse germano-slavo-balte hellénisante, dont rêvait la Tsarine Catherine II pour la Crimée reconquise en 1783, pouvait séduire, de même que l’exaltation de la fusion germano-slave prussianisée chez son fils Paul I ou que les mythes scythes, l’idée d’une fusion slavo-turque, qui serait « hunnique » en ses directions géopolitiques et nierait ipso facto la geste cosaque en Sibérie, elle, est impossible à vendre en Europe occidentale, sauf à d’indécrottables masochistes. Même dans une Europe occidentale qui rejetterait tous ses modernismes et abandonnerait toute forme de libéralisme. 

Cependant une Russie-puissance ne peut renoncer à ses « directions géopolitiques » habituelles, lancées dans l’espace géographique du bassin de la Volga et de la Caspienne puis de la Sibérie dès le règne d’Ivan le Terrible, ni à la volonté de synthèse euro-russe de Pierre le Grand, faute de sombrer dans le chaos et surtout dans la récession. Sa présence courageuse en Syrie participe d’une volonté de perpétuer l’héritage de Catherine II qui entendait bien avoir une fenêtre sur la Méditerranée orientale.  

Je défends l’idée d’un eurasisme où aucune des composantes ne serait diabolisée selon les recettes éculées de la russophobie ou des anti-occidentalismes outranciers qui jettent le bébé avec l’eau du bain. Cette idée est effectivement née et s’est concrétisée immédiatement après la Guerre de Sept Ans au 18ième siècle. Suite aux défaites françaises en Amérique du Nord et en Inde, la thalassocratie anglaise jette les bases de sa puissance maritime sur la planète toute entière. En Europe, la France fait la paix avec l’Autriche-Hongrie, jusqu’alors son ennemie héréditaire, et celle-ci est alliée aux Russes de Catherine II dans sa grande offensive contre les Ottomans dans le Caucase, en Ukraine et en Mer Noire. Le futur Louis XVI épouse Marie-Antoinette de Habsbourg-Lorraine, mettant un terme à une guerre interminable de plus de trois siècles, commencée sous Charles le Hardi (dit le « Téméraire » en France). La France développe une politique maritime sur sa façade atlantique qui lui permettra, à terme, de damer le pion à l’Angleterre lors de la guerre d’indépendance des Treize Colonies, les futurs Etats-Unis. Mieux : la politique maritime de Louis XVI s’étend au Pacifique, où il avait envoyé La Pérouse. Les Russes explorent également le Pacifique et s’installent dans les Iles Hawaï, en Alaska et jusqu’en Californie où ils auront, longtemps, jusqu’en 1842, une frontière commune avec l’Empire espagnol ! Nous avons donc eu, au 18ième siècle, un eurasisme concret, efficace, progressiste au bon sens du terme. La Révolution française, manigancée depuis Londres, y mettra un terme, inaugurant de longues décennies de misères et de destructions. Le Congrès de Vienne, après la défaite napoléonienne à Waterloo, restitue une sorte d’union eurasiatique de l’Atlantique au Pacifique, sous la forme de la Sainte-Alliance ou « Pentarchie ». Elle ne durera que peu de temps. Les premières lézardes se forment lors de l’indépendance belge, où Français et Britanniques s’allient pour détruire le « Royaume-Uni des Pays-Bas », dont la reine était la sœur du Tsar. La guerre de Crimée mettra un terme définitif à toute coopération pentarchique, enclenchant un processus de russophobie dans le monde anglo-saxon et un processus d’occidentalophobie en Russie, qu’atteste notamment le Journal d’un écrivain de Dostoïevski. Toute vision eurasienne en Europe centrale et occidentale doit être portée par une volonté de restaurer la triple alliance franco-austro-russe du 18ième siècle et les bonnes intentions de la Pentarchie du 19ième. Il faut rejeter conjointement la russophobie et l’hostilité délirante au romano-germanisme, puisque l’idée de Saint-Empire est éminemment traditionnelle et non une idée issue de l’interprétation outrée et délirante de l’idéologie des Lumières par une brochette de crapules avocassières de Paris et de ses environs.   

Duginxcvvbnb.jpgEurope Maxima : Nous sommes un certain nombre à penser qu’un type de néo-eurasisme - celui professé par un Alexandre Douguine par exemple - n’est ni plus ni moins que le cache-sexe d’un nouvel impérialisme russe. Qu’en pensez-vous ? Le fait de critiquer, ou d’émettre des réserves sur la Russie de Vladimir Poutine, envisagée par certains comme la « Troisième Rome », est plus que clivant. Au point de voir apparaître parfois un véritable « reductio  ad atlanto-sionum » et de transformer certains acteurs de l’extrême-droite française en militants antifascistes...

Les deux principes qui doivent guider nos réflexions et nos démarches pragmatiques sont, premièrement, l’idée d’une union indéfectible des trois grands peuples slaves (Grands-Russes, Biélorusses et Ukrainiens), préconisée par Soljénitsyne, et, deuxièmement, l’interdiction de manipuler les peuples ou les Etats de l’ « étranger proche » contre la Russie, contre l’Europe ou contre l’Iran ou l’Inde. Cela passe par une dissolution de l’OTAN, bien évidemment, l’effondrement du système communiste ayant rendu cette alliance militaire centrée sur les Etats-Unis complètement caduque et inutile. C’est là un axiome à ne jamais perdre de vue : toute alliance transatlantique, impliquant l’immixtion de puissances de l’hémisphère occidental, donc de puissances extérieures à l’espace civilisationnel européen et à l’écoumène méditerranéen, ou l’immixtion de puissances historiquement hostiles à la civilisation européenne en tous les syncrétismes qu’elle a présentés au cours de son histoire pluriséculaire, est un danger qui menace notre civilisation en ses fondements les plus profonds car les unes entendent les affaiblir (donc les détruire à petit feu) tandis que les autres entendent les faire disparaître de la scène internationale par la violence djihadiste (ou assimilée).

Selon les principes succinctement énoncés par Leibniz, aucune turbulence retardatrice des synergies et des convergences à l’œuvre sur le territoire des grands pôles civilisationnels européen et chinois ni sur le gigantesque pont russe ou russifié qui les relierait, soit sur toute la masse continentale eurasienne et africaine, ne peut être tolérée si elle va dans un sens souhaité par une puissance extérieure à ces espaces ou si elle abonde dans le sens voulu par des religiosités ou des idéologies hostiles aux syncrétismes féconds des empires d’hier et d’aujourd’hui, et hostiles, je précise, au nom de farfeluteries théologiques ou idéologiques qui se veulent « fondamentalistes », que cela émane des corpus religieux et civilisationnels chrétiens, musulmans ou juifs. Quand ces fondamentalismes farfelus fusionnent, dans des stratégies retardatrices ou porteuses de turbulences inutiles et nuisibles, avec les linéaments dissolvants du néolibéralisme, ils doivent être combattus avec opiniâtreté et vigilance : on pense à la synthèse entre fondamentalisme puritain américain, fondamentalisme djihadiste de toutes moutures et néolibéralisme dans le chef du financier Soros ou encore aux mixtes délétères que sont les « révolutions orange » ou assimilées, théorisées par Gene Sharp au profit du Pentagone.

Créer des foyers de turbulences est l’une des stratégies favorites des thalassocraties qui ne veulent pas que se créent des synergies ou des sphères de coprospérité sur la masse continentale, au-delà des grands océans Atlantique et Pacifique qui délimitent l’hémisphère occidental. Ces foyers sont nombreux : Donbass (et demain la Moldavie), Kosovo, Syrie, conflit israélo-palestinien, Irak, Afghanistan, Birmanie avec les Rohingyas, troubles dans l’isthme birmano-thaïlandais, tiraillements dans la Mer de Chine méridionale, etc. Partout, on voit la main de services liés à l’hyperpuissance de l’hémisphère occidental alliée aux fondamentalismes wahhabites. Toutes les puissances d’Europe et d’Asie doivent s’opposer de concert à la création et l’entretien de telles turbulences : il en va de la survie de toutes les civilisations syncrétiques, de grande profondeur temporelle, qui se sont déployées et installées dans ces vastes régions du monde.

Pour revenir plus précisément à la Russie, où Douguine occupe une place idéologique importante ou dont l’importance est gonflée dans les médias occidentaux, force est d’accepter son analyse qui est partie du constat de la déchéance russe sous Eltsine dans les années 1990. La Russie, pas plus que la France, l’Allemagne et le reste de l’Europe, n’est faite pour le libéralisme des oligarques ou du CAP40 : il est donc nécessaire de faire un pas en retrait (je n’ai pas dit en « arrière » comme l’auraient dit les progressistes néolibéraux…) par rapport aux recettes désormais éculées du libéralisme à l’anglo-saxonne ou à la mode bricolée et imposée à l’Europe après 1945 (je veux désigner ici le libéral-constitutionnalisme « octroyé » disait Hans-Dieter Sander, récemment décédé, ou dit aujourd’hui le politologue allemand Josef Schüsselburner, deux hommes que j’avais traduits du temps des revues Vouloir et Nouvelles de Synergies européennes).

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On parle désormais de « démocraties illibérales » pour fustiger, dans les médias dominants, ces « pas en retrait » que l’on peut observer dans des pays comme la Pologne (en dépit de son alliance ferme avec la grande thalassocratie d’Outre-Atlantique), en Hongrie avec Orbàn et, bien sûr, en Russie avec Poutine. Ce pas en retrait doit impérativement être fait face à toutes les folies sociétales qui tourneboulent les démocraties et les sociétés qui ne veulent pas franchir le pas vers cet « illibéralisme » salvateur et rééquilibrant. A cela doit s’ajouter, si le « libéralisme » persiste à être confondu avec les délires néolibéraux en vogue depuis Thatcher et Reagan, une ferme intention de revenir au moins au capitalisme rhénan (explicité dans les années 1990 par Michel Albert) ou au capitalisme patrimonial ou à l’ordo-libéralisme, avec un rejet sans ambigüité du capitalisme spéculateur et manchestérien et un retour définitif à diverses formes de planisme (comme au temps du gaullisme des années 1960) ou aux pratiques de l’économie dite de la « régulation ». En gros, nous devons opérer un retour aux économies dites « hétérodoxes », qui tiennent toutes bien compte des contextes géographiques et historiques des zones qu’elles sont appelées à gérer.

C’est l’illibéralisme des positions de Poutine qui fait sa force, les Russes sachant instinctivement que les délires sociétaux de l’américanosphère occidentale ou que le libéralisme des oligarques ne peuvent qu’apporter des malheurs, même si cette posture politique, éminemment politique, ne leur procure, pour l’instant, qu’un développement socio-économique moins spectaculaire au niveau des ménages qu’en Europe, où pourtant, la récession se fait cruellement sentir, notamment dans la France dite « d’en-bas » (cf. Christophe Guilluy), une récession affligeante que les médias ne cessent de dissimuler derrière leurs écrans de fumée idéologiquement corrects. En ce sens, la Russie est sans doute la « Troisième Rome » de notre époque, celle de l’illibéralisme appuyé par son église orthodoxe, aussi et surtout parce que l’UE, profondément dévoyée, ne veut plus être la réincarnation de la « Première Rome », germanisée à partir de 955, suite à la bataille de Lechfeld, emportée par l’Empereur Othon I.

En évoquant la réduction à l’ « atlanto-sionisme » et la mutation de certains nationalistes en anti-fascistes, vous voulez sûrement parler de la nouvelle question ukrainienne qui agite les milieux européistes illibéraux, où les uns prennent parti pour les combattants pro-russes du Donbass et les autres pour les militants du bataillon « Azov ». Personnellement, je ne veux pas de querelles et d’affrontements sur le territoire de l’Ukraine ni dans la région du Caucase : de tels affrontements ne font que le jeu des puissances de l’hémisphère occidental qui enrayent de la sorte les communications entre l’espace russo-sibérien, le Caucase, l’Iran, l’Inde et la Chine. Aucun frein aux communications ne peut avoir lieu en ces zones-là de notre propre « étranger proche » (qui est aussi celui des Russes). L’ « atlanto-sionisme » des polémistes que vous évoquez n’est pas une sorte de croquemitaine métaphysique mais est bel et bien, pour moi, l’hyperpuissance dont l’Etat profond est marqué par l’idéologie iconoclaste, puritaine et bibliste, née dans les années 1560 dans la région de Valenciennes et de Maubeuge, qui a déclenché une vague de vandalisme délirant en Flandre et en Hollande, avant de passer en Angleterre puis, avec l’exil des pèlerins du Mayflower, aux futurs Etats-Unis. L’Etat profond, c’est cela, c’est cette identification à un message biblique complètement artificiel, étranger même aux vieilles communautés juives, message qui forme la texture intime de l’Etat profond américain qui a dominé la planète sans partage depuis 1945 et qui est challengé uniquement par la Chine depuis une quinzaine d’années. Ni les combattants du Donbass, partagés entre paléo-communistes et nationalistes orthodoxes, ni les militants du bataillon Azov n’entendent, me semble-t-il, partager l’idéologie anti-syncrétique des biblistes américains, des télé-évangélistes puritains, des chrétiens sionistes (plus nombreux que tous les sionistes et juifs des Etats-Unis !) ou des néo-sionistes israéliens (dénoncés avec pertinence par les universitaires post-sionistes de l’Etat hébreu, dont on ne lit pas assez les thèses dans les milieux métapolitiques que nous suivons ou apprécions). Ce qui est navrant, c’est que douguinistes virulents et azovistes zélés communient conjointement dans le culte de la révolution conservatrice allemande des années 1920, citent et traduisent Arthur Moeller van den Bruck, Ernst Jünger, Oswald Spengler et Martin Heidegger sans se rendre compte que tous ces grands penseurs, dont on ne cesse de potasser les œuvres tant elles sont pertinentes et pérennes, percevaient, sans hésitation, l’américanisme, en tant que forme outrancière du modernisme, comme le plus grand danger qui guettait l’humanité. Leurs lectures communes devraient plutôt les inciter à former un front commun ! Je crains qu’en Ukraine et au Donbass, et par ricochet en Russie, on ne soit en train de reproduire sans aucune adaptation nécessaire, des formes désuètes ou démonétisées du passé : d’un côté, il y a exaltation des formes propres au Troisième Reich allemand, de l’autre, retour aux formes complètement anachroniques du communisme soviétique, y compris dans les commémorations officielles de la Fédération de Russie, alors que le ministre russe des affaires étrangère Sergueï Lavrov pratique une diplomatie parfaitement traditionnelle après que les Américains ont rejeté explicitement la pratique de la diplomatie, décriée comme une vieillerie propre à la « Vieille Europe » franco-allemande. Il y a donc un hiatus sérieux à déplorer entre une pratique diplomatique, traditionnelle et vénérable, qu’il convient de « re-planétariser », et des nostalgies ridicules qui permettent d’orchestrer une propagande antirusse, sur la base d’un vieil antisoviétisme anachronique mais remis au goût du jour, en Europe de l’Est, notamment en Pologne et dans la partie de l’Ukraine qui est marquée par l’église uniate. Ce folklore soviétique, stupidement réactivé à l’ère postsoviétique, a les mêmes effets qu’aurait, en Pologne, en France ou en Tchéquie, la réactivation des défilés allemands des années 1930 dans l’Allemagne de Merkel ! Le retour à des formes passées mais non traditionnelles est inutile et contreproductif.

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Enfin, je repense avec tristesse à tous les efforts qu’avait entrepris un écrivain comme Wolfgang Strauss, un ancien interné du goulag de Vorkhuta, pour réconcilier, dans une perspective populiste et organique, les Allemands, les Russes et les Ukrainiens : sa pensée s’alignait sur celle de Soljénitsyne et pouvait être qualifiée de « folciste », de « néo-slavophile » ou de « néo-narodnikiste ».     

Europe Maxima : Dans le dernier tome « L’Europe, un balcon sur le monde » vous ouvrez la perspective européenne sur le reste du monde. Il fut un temps où l’Europe dominait le globe. Dorénavant on pourrait presque dire l’inverse. La multipolarité est-elle vraiment un avantage pour l’Europe ? L’opposition Nord/Sud n’est pas pour autant caduque...

Ne nous faisons pas d’illusions : la domination véritable de l’Europe sur le reste du monde n’a été que de courte durée. Je dirais qu’elle a duré de l’installation des Anglais à Aden jusqu’à leur départ des Indes en 1947. Soit à peu près 124 ans, le huitième d’un millénaire. Jusqu’à la mainmise totale des Anglais sur les Indes en 1847, année où Victoria devient « Impératrice », les grands pôles économiques de la planète sont l’Inde et la Chine, qui valent à elles deux plus de 35% de l’économie mondiale. Le 19ième siècle voit le triomphe, en Europe, d’une révolution industrielle basée sur le charbon et l’acier, puis, dans la première décennie du 20ième, sur le pétrole, qui sera d’abord américain, caucasien (donc russe) ensuite, puis, finalement moyen-oriental (iranien et arabe-saoudien). Nous assistons à un ressac économique de l’Europe, malheureusement accompagné d’un déclin moral sans précédent, qui fait de nous la risée de la planète : libéraux, soixante-huitards, maniaques du sociétal et du gendérisme contribuent à rendre ce qui reste de notre civilisation complètement ridicule et aberrant. Bon nombre de peuples non européens rejettent à juste titre ce pandémonium et nous couvrent de leur mépris : la haine du Blanc est aussi (mais pas seulement) la haine envers un homme qui a profondément et ridiculement dégénéré, ce que l’on n’attendait pas du tout de lui, à qui on reproche désormais de nier les assises du réel social, biologique, ontologique. Certes la haine due au ressentiment, à un sentiment d’infériorité mal placé, existe aussi mais elle n’osait pas, jusqu’ici, s’exprimer avec la même frénésie. Le déclin de l’Europe est bien sûr tributaire des effets désastreux des deux guerres mondiales, avec les épouvantables saignées qui en ont découlé et que l’on repère dans une France qui a dû faire appel très tôt à des immigrations non européennes, dans une Allemagne où le ressac démographique atteint des proportions très inquiétantes, dans une Russie qui ne s’est jamais vraiment remise des pertes humaines du communisme et de la guerre de 1941-1945. Moralement, nous assistons à une implosion de la civilisation européenne : Paul Valéry, Thomas Mann (dans La montagne magique), Christopher Isherwood (qui a décrit le Berlin décadent sous la République de Weimar) et bien d’autres encore ont observé les premiers balbutiements de cet effondrement. Après la seconde guerre mondiale, les services américains vont induire, par les médias, le cinéma, certaines revues, une junk culture décadente, dans le but à peine dissimulé était d’affaiblir l’Europe et de l’empêcher à jamais de retrouver ses lustres d’antan. Ce travail de sape va s’effectuer sur deux tableaux : d’une part, une culture de frivolités et de distraction totale pour empêcher élites et classes populaires d’avoir une pensée véritablement politique, au service de la Cité et du long terme, et d’autre part, une culture de la culpabilité et de la repentance pour empêcher ces mêmes catégories sociales de poursuivre la trajectoire éternelle de leur histoire propre, en les amenant à juger celle-ci toujours imparfaite et toujours criminelle.

sjjc.jpgLa multipolarité est, dans ce cadre, une revendication d’autonomie de la part d’autres grandes puissances ou de quelques puissances régionales dites émergeantes, aujourd’hui essentiellement russe et chinoise (puisque l’Europe est hors du jeu sous la double chape de cette junk culture et de cette culture de la repentance). Cette revendication d’autonomie conteste aux Etats-Unis le droit de gérer seuls la planète et de promouvoir uniquement leur ordre du jour dans les affaires de tous les continents. A terme, cette revendication de multipolarité, à laquelle l’Europe devrait participer, vise la juxtaposition pacifique d’entités s’assimilant à des empires ou des « grands espaces » selon la conception de Carl Schmitt, lequel définissait, tout comme son disciple Bernhard Willms, le monde comme un pluriversum et non un universum, ainsi que le voulait le Président presbytérien Woodrow Wilson, l’homme politique américain dont Schmitt a toujours vivement contesté les visions et cela, dès le début de son itinéraire intellectuel, dès les années 1920.

Quand vous parlez de la résilience de « l’opposition Nord/Sud », je suppose que vous évoquez le terrible problème des immigrations africaines en Europe, accentué davantage encore depuis l’effondrement total de la Libye du Colonel Khadafi, suite aux prises de décision les plus calamiteuses de l’histoire récente, notamment dans le chef du Président bling-bling Nicolas Sarközy. Cette « opposition », comme vous dites, doit être regardée sous deux angles : 1) elle est possible uniquement parce que l’installation de tous les migrants imaginables est désormais possible et financièrement avantageuse pour eux, sans que ne soit pratiquée une discrimination positive et qualitative à l’égard de ces migrants, et sans une évaluation objective, et très stricte, de l’utilité sociale de cette installation massive. Un filtrage restrictif serait utile, justement sur base de la possible utilité sociale que pourrait éventuellement revêtir le migrant. Toute installation sauvage, comme cela se passe aujourd’hui, est à proscrire ; 2) la politique des portes ouvertes, préconisée par les médias dominants, les bonnes consciences (que Hegel appelait les « belles âmes » dans des textes incisifs que l’on ferait bien de relire, surtout à gauche de l’échiquier politique conventionnel), est ni plus ni moins qu’un instrument des réseaux dominés par Washington pour noyer l’Europe dans une population qui ne dépend, finalement, que des allocations sociales, généreusement distribuées depuis les « Trente Glorieuses », devenues bien vite les « Quarante Piteuses ». Comme on l’observe dans l’Allemagne de Merkel depuis 2015, quand les portes se sont ouvertes toutes grandes aux flots de migrants en provenance de partout et de nulle part, le magnifique édifice du système allemand de sécurité sociale s’est lézardé dangereusement, avec un nombre croissant et finalement assez impressionnant d’Allemands, surtout des retraités ou des jeunes ménages (ce qui est très grave démographiquement parlant), qui plongent tous dans une effrayante précarité. En France, cet afflux massif, sans réelle utilité sociale, empêche les pouvoirs publics de s’occuper des régions périphériques, qui plongent dans une récession très inquiétante. On reste pantois en constatant que les partis politiques dominants, sociaux-démocrates et démocrates-chrétiens, oeuvrent aujourd’hui à détruire totalement les systèmes de sécurité sociale qu’ils ont édifiés jadis, à la suite de longs combats, menés par des militants socialistes ou jocistes exemplaires, dont le travail est allègrement trahi et dont les bénéficiaires potentiels sont grugés sans vergogne.

Sans même mentionner les budgets démesurés que les pays européens vont devoir consacrer au maintien de l’ordre dans leurs villes suite à ces immigrations incontrôlées, celles-ci entraîneront un gonflement démesuré des frais sociaux, des allocations familiales et de substitution et des nouveaux logements sociaux à construire en lisière des grandes villes. Donc ces migrations, socialement et économiquement inutiles, même si elles ont été tolérées au départ par les principes généreux des socialistes et des jocistes, ont pour but politique, non pas d’assimiler des populations africaines, moyennes-orientales ou autres, au nom d’un eudémonisme éclairé ou caritatif, mais de lester les budgets des Etats européens afin qu’ils n’investissent plus dans un enseignement de qualité, dans la recherche et le développement en hautes technologies (satellites, nanotechnologie, avionique de pointe, télécommunications, etc.) et surtout pour qu’ils ne développent plus leurs forces armées, dont les budgets et les effectifs sont, en effet, constamment réduits. Nous déboucherons alors très vite, si ce n’est déjà fait, sur la ruine de l’Etat napoléonien ou clausewitzien ou encore gaullien, bâti sur le principe romain du Si vis pacem, para bellum. Et sur la ruine de l’Etat-Providence, construit par les sociaux-démocrates et les chrétiens-démocrates, depuis la deuxième internationale et depuis l’encyclique Rerum Novarum du Pape Léon XIII.

Les médias, qui, en bout de course, finissent toujours par reprendre des mots d’ordre préalablement lancés par des officines médiatiques américaines, habilement téléguidées par les services spéciaux, favorisent cette immigration massive et inutile, non pas pour pratiquer une politique d’assimilation ou pour concrétiser un programme charitable basé sur l’importante vertu éthique et politique qu’est la générosité, mais pour torpiller tous projets européens dans les domaines cruciaux que sont le développement technologique et les forces armées. A cause des budgets nationaux déséquilibrés par l’hypertrophie subite et inattendue du social, les investissements impératifs, pour toute entité politique vivante, sont impossibles à réaliser. Le mixte idéologique, couplant gauchisme sociétal et néolibéralisme, et les immigrations massives sont des armes de quatrième génération pour paralyser le seul « grand espace » qui pourrait réellement défier Washington en tant qu’unique superpuissance, soit en s’autonomisant soit en forgeant des alliances conditionnelles avec des puissances petites et grandes de son environnement eurasien immédiat.  

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Europe Maxima : La Chine pèse dorénavant dans l’équation économico-politique mondiale. Où la situeriez-vous parmi les forces en présence ?

La Chine, qu’on le veuille ou non, qu’on le déplore ou non, constitue aujourd’hui un modèle intéressant à observer sinon à imiter. On dit, notamment en Allemagne avec le sinologue Aust, qu’elle doit sa renaissance à la réactivation des principes de Confucius, après la parenthèse communiste et maoïste. Cette affirmation est évidemment exacte, Confucius, d’après la thèse de Karl Jaspers sur les « périodes axiales de l’histoire », étant l’un de ces indépassables fondateurs de valeurs créatrices et consolidatrices de civilisations, qui ont émergé entre le septième et le cinquième siècles avant l’ère chrétienne en Chine, en Inde, en Iran, en Palestine juive et en Grèce. Confucius a joué en Chine un rôle similaire à celui d’Aristote dans l’orbe hellénique, en proposant une vision réaliste et pragmatique des choses politiques, des res publicae. Yvan Blot a raison de nous rappeler, très souvent, que la lecture des œuvres d’Aristote est un impératif d’hygiène intellectuelle, surtout celles qui sont relatives à la politique et à l’éthique (dont l’indispensable Ethique de Nicomaque). Une Chine qui opère un retour aussi net à Confucius devrait être flanquée d’une Europe qui retournerait sans détours inutiles à la Politique d’Aristote et à son Ethique de Nicomaque. Car, il y a, pour notre sous-continent, la nécessité urgente de revenir aux humanités classiques, battues en brèche depuis l’avènement calamiteux des biblismes iconoclastes au 16ième siècle, qui ont été, avant tout, une révolte, profondément imbécile, contre le retour aux racines préchrétiennes de l’Europe grecque et latine. La Renaissance n’est pas autre chose que ce retour. Cet iconoclasme imbécile constitue la base première, la source idéologique initiale, de l’Etat profond américain et des hystéries destructrices du wahhabisme saoudien. Les adversaires principaux et secondaires de l’Europe classique s’articulent sur un dispositif idéologico-théologique qui cultive l’intention bien arrêtée de détruire tous les acquis de civilisation antérieurs à l’avènement de leurs faux prophétismes.

Dans un tel contexte, la Chine, le Japon, l’Inde hindouïste (rassemblée derrière les étendards du BJP), constituent tous trois de puissants môles de résistance à toutes les théologies hostiles aux valeurs ancrées dans la profondeur temporelle ainsi qu’aux idéologies modernistes éradicatrices, en dépit de la terrifiante parenthèse communiste que la Chine a connue. Ces trois pôles non abrahamiques peuvent nous aider à nous débarrasser de toutes les scories théologiques et idéologiques qui se sont malheureusement incrustées dans notre psyché depuis les catastrophes du 16ième siècle et des guerres de religion en Europe occidentale et depuis les révolutions jacobines et communistes, qui se prétendaient « éclairées », pour mieux plonger l’Europe dans la confusion et dans l’horreur. De même, les principes confucéens, shintoïstes et védiques qui animent la Chine, le Japon et l’Inde actuels peuvent parfaitement constituer des antidotes à la piètre mixture de soixante-huitardisme, de néolibéralisme et de gendérisme qui immerge nos sociétés occidentales dans la bouffonnerie la plus abjecte.

Enfin, si la Chine de Xi Jinping est à nouveau confucéenne, elle est aussi inspirée par des théoriciens de la politique et de l’économie qui sont purement européens. Après les guerres de l’opium, menées par le Royaume-Uni et la France contre la Chine impériale dans la première moitié du 19ième siècle, le Céleste Empire a connu un siècle de honte et d’humiliation, qu’il n’est pas prêt d’oublier. Marx a eu des disciples qui ont donné mauvaise réputation à son œuvre, dont les protagonistes de la « révolution culturelle » dans la Chine maoïste et la fameuse « Bande des Quatre ». Le 19ième siècle allemand a toutefois révélé un autre penseur politique, bien plus important, et dont les retombées pratiques ont toutes été positives et incontournables. Je veux parler de Friedrich List, théoricien du développement économique et infrastructurel des nations, surtout celles qui étaient sur la voie d’un développement. List a préconisé le développement de la Zollunion allemande par la création d’un système de douane particulier et par la création de voies de communication ferroviaires. Tout à la fois sujet prussien et citoyen américain, List a préconisé le creusement de canaux entre les Grands Lacs du continent nord-américain et la côte atlantique pour acheminer vers les ports le surplus de blé cultivé dans le Wheat Belt, de même, il a proposé de relier par chemins de fer l’Atlantique au Pacifique, donnant aux Etats-Unis la puissance démultipliée que donne toute forme de bi-océanité. En France, il a proposé la « colonisation intérieure » du territoire. Ses idées n’ont pas manqué de séduire les mandarins clairvoyants qui entendaient sortir au plus vite du siècle de honte, imposé surtout par les Anglais. Les Républicains chinois, qui arriveront au pouvoir à Pékin en 1911, ont eu des ministres et des hauts fonctionnaires qui avaient retenu la leçon de List. L’idée actuelle des routes de la Soie est bel et bien un avatar contemporain de la pensée de List et de ses disciples chinois. Un projet listien pour le 21ième siècle !

Certes, le phénomène connexe au néolibéralisme qu’est la délocalisation des petites industries, dont les industries textiles et du jouet, par exemple, est un expédient qui a favorisé la montée de la Chine au détriment de notre petit tissu industriel localisé et disséminé sur l’ensemble de nos territoires nationaux. Si nous devons applaudir la Chine de Xi Jinping aujourd’hui, c’est pour le projet des routes de la Soie. Si nous devons nous en méfier, c’est parce que nous devons absolument reconstituer chez nous notre petite industrie qui a été délocalisée à cause des élucubrations des théoriciens irréalistes du néolibéralisme.   

Europe Maxima : Que pensez-vous du réveil de l’islam ? Adhérez-vous à la thèse du choc des civilisations ou avons-nous affaire, en fait, à une instrumentalisation des franges radicales de l’islam par certaines officines occultes ?

Je ne pense pas que l’hystérie fondamentaliste qui agite le monde islamique aujourd’hui soit un « réveil ». C’est une crise, un cri de colère face à une incapacité fondamentale et phénoménale de participer aux synergies fécondes des autres civilisations. Cette incapacité n’est pas un propre à la civilisation islamique puisque celle-ci, grâce à d’habiles et ingénieux syncrétismes, a pu, à certains moments-clés de l’histoire, atteindre des niveaux d’excellence incontestable et développer ce que d’aucuns nomment, un peu abusivement, des « Lumières » musulmanes (Islamic Enlightenment). Le terme est abusif car on ne peut transposer des phénomènes euro-occidentaux comme le moyen-âge ou les Lumières dans des contextes civilisationnels différents. C’est là une importante leçon que nous ont léguée Oswald Spengler et son disciple tunisien Hichem Djaït. S’il n’y a pas eu de phénomènes entièrement assimilables aux Lumières ouest-européennes dans les autres civilisations, dont l’islam, il y a eu, en revanche, des syncrétismes féconds, là-bas, qui ont donné des résultats positifs qui doivent être étudiés, analysés et imités, si cela s’avère utile. Or, les fondamentalismes wahhabites et salafistes qui font rage aujourd’hui dans le monde musulman et ont plongé la Syrie dans une horreur qu’elle ne méritait vraiment pas, rejettent avec véhémence les syncrétismes qui ont fait la gloire de bon nombre de phénomènes civilisationnels musulmanisés. Ce rejet sanctionne simultanément l’incapacité à se brancher sur d’autres excellences civilisationnelles et à se nourrir des acquis concrets d’autrui. Reproche que l’on peut évidemment adresser au fondamentalisme américain, incapable de reconnaître de l’excellence en dehors de ses messages étriqués.

La vigueur des syncrétismes ne se vérifie pas seulement dans certaines phases de l’histoire de la civilisation islamique. Elle se vérifie également dans notre propre civilisation. La chevalerie européenne, qui fut vectrice de progrès organisationnels, notamment dans le chef des ordres hospitaliers, est un syncrétisme romano-germano-sarmate christianisé. Le thomisme est un syncrétisme helléno-chrétien qui restitue à Aristote toute la place qu’il doit avoir dans les vastes cités politiques, qu’elles soient nôtres ou autres (mais alors sous d’autres oripeaux, dont les oripeaux confucéens). En islam, il y a eu des syncrétismes irano-islamiques ou aristotélo-islamiques : ceux précisément que les fondamentalismes salafistes veulent détruire de fond en comble aujourd’hui, tout en étant ouvertement ou secrètement alliés au puritanisme de l’Etat profond américain, désireux, lui, de détruire les racines vives de la civilisation européenne.   

Europe Maxima : Nous serons d’accord que l’Europe ne pourra jamais incarner une troisième voie autonome tant qu’elle sera inféodée au bloc occidental. Comment pourrions-nous nous émanciper de cette tutelle ?

Est-il encore opportun de parler de « Troisième Voie » ? On en parlait, du temps où se dressaient le Rideau de Fer et le Mur de Berlin, séparant une orbe capitaliste d’un orbe où régnait le communisme. La « Troisième Voie » voulait biffer les aspérités du communisme, tout en proposant un socialisme solidariste et en cherchant à réduire les excès du capitalisme en régulant « corporativement » les instances productrices de l’économie, selon les théories suggérées par Proudhon, De Man, de Mun, Sorel, etc. Aujourd’hui, le communisme est mort. Il n’y a plus que le capitalisme sous le signe extrême du néolibéralisme qui soit en piste en Europe, face à des « grands espaces » ou de petits pays qui optent parfois pour l’illibéralisme, en désirant gommer les aspects les plus déplaisants du néolibéralisme, les dérives folles du sociétal et les affres incapacitants de la repentance perpétuelle. La « Troisième Voie » d’hier est aujourd’hui une « Deuxième Voie », plurielle et contextualisée, en révolte contre la volonté frénétique de vouloir tout universaliser. Les pays illibéraux adhèrent partiellement à cette « Deuxième Voie » alternative, en refusant l’alignement sur la pensée unique propagée par la superpuissance thalassocratique dominante, qui ne veut qu’un seul modèle économique, celui du néolibéralisme. L’objectif est d’infléchir l’illibéralisme, réaction partielle et incomplète, vers une alternative plus radicale, dans le sens où l’adjectif qualificatif « radical » ne doit pas être confondu avec le qualificatif/substantif « extrémiste » car il indique une volonté de retour à ce qui relève des racines donc des profondeurs (temporelles et telluriques) de toute histoire particulière. La « Deuxième Voie » n’est pas aujourd’hui un corpus tout fait mais un corpus en gestation et en devenir qui vise l’érosion de toutes les pesanteurs, et demain de toutes les traces, de la « Première Voie » dominante. Dilthey, penseur allemand du 19ième, disait que l’on ne pouvait définir que les formes mortes et que l’on ne pouvait jamais définir ce qui était vivant, en marche, en devenir. Une des faiblesses de notre mouvance métapolitique est de ne pas avoir suffisamment étudié les méthodes de Dilthey, héritier de Herder, précurseur de Spengler et de toutes les pensées organicistes du 20ième siècle, au-delà même des excellences de la « révolution conservatrice » allemande dont bon nombre d’entre nous se posent comme les seuls héritiers.

Etre inféodé au bloc occidental dominé par les Etats-Unis, c’est être inféodé à une puissance qui veut notre affaiblissement perpétuel comme l’explique aujourd’hui, en Espagne, la Colonel Pedro Banos. Peut-on raisonnablement vouloir son affaiblissement perpétuel ? Sa déchéance ? Non, bien sûr. Seuls les fous veulent un tel état de choses (et ils sont hélas fort nombreux aujourd’hui au sein même de nos Etats…). Pour se dégager de cette inféodation, un front du refus est nécessaire, articulé entre tous les Européens au-delà des frontières étatiques et linguistiques. Ce front du refus, ce front de la rétivité générale comme j’ai déjà eu l’occasion de l’appeler, est une œuvre métapolitique d’envergure à laquelle pas un seul combattant métapolitique ne peut se soustraire : elle peut se décliner sous de multiples formes, par exemple, en proposant par la parole et l’écrit une géopolitique alternative, en luttant de toutes les manières possibles et imaginables contre la fameuse junk culture, dénoncée par l’Américaine Suzanne Jacoby, en revalorisant tout ce qui est vernaculaire contre les habitudes universalistes de consommation alimentaire, de consommation culturelle, en boycottant systématiquement tous les produits venus d’Outre-Atlantique (portables, voitures, ordinateurs, loisirs, boissons, parcs d’attraction ...), en s’insurgeant contre les fusions industrielles et financières qui livrent des entreprises historiquement européennes à des cartels américains, en luttant contre toutes les injustices socio-économiques qu’entraîne le néolibéralisme, en revalorisant les héritages classiques européens dans l’enseignement et en littérature, en philosophie, en art. Il va de soi qu’il convient de militer, comme militaient les mouvements communistes des années 1950 jusqu’à l’affaire des missiles en Allemagne entre 1979 et 1982, contre l’OTAN, contre la participation de nos Etats aux opérations de l’OTAN, contre l’expansion de cette alliance contraire à nos intérêts, contre la présence de puissances non européennes dans cette organisation. En France, cela signifie un retour à la politique gaullienne de non inféodation. En Suisse, en Autriche, en Suède et en Finlande, cela signifie une volonté de demeurer des Etats neutres, non alignés. Le travail nécessaire pour se dégager de cette inféodation, qui nous mène à une mort lente mais en phase d’accélération rapide et de plus en plus imminente, est le plus important qui soit, le plus ample à parfaire.

(réponses formulées à El Campello/Alicante, avril 2018).

mardi, 27 mars 2018

Les tensions dangereuses augmentent en Allemagne

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Les tensions dangereuses augmentent en Allemagne

par Eberhard Hamer, juriste et professeur d’économie*

Ex: http://www.zeit-fragen.ch

«Le secteur de la construction ne peut plus satisfaire la demande de nouvelles habitations», («Die Welt» du 11/1/18). Malgré un accroissement du volume de construction de 3 à 8% par an, la pénurie de logements augmente non seulement dans les grandes villes mais également dans les villes moyennes – dans les grandes villes même dramatiquement, notamment à Berlin.


Les politiciens du domaine social appellent cela défaillance du marché et exigent des programmes de soutien étatiques massifs. La cause n’est pas la défaillance du marché, mais la défaillance de l’Etat – en raison de la plus grande invasion migratoire provoquée par Merkel et son équipe par l’ouverture des frontières pour tous les migrants dans le système social le plus généreux du monde. Que servent 350 000 nouveaux appartements quand plus de 700 000 immigrants par an ont droit à un logement? Et comme ces personnes ne veulent pas aller à la campagne, mais dans les grandes villes, où leurs compatriotes ont déjà pris pied, c’est justement là – voir Berlin – que suite à l’arrivée en masse le besoin d’appartements, la pénurie de logements et donc la pression sur les prix des loyers augmentent. Ce n’est pas étonnant qu’à Berlin les autochtones dans le besoin ou les étudiants ne trouvent plus «d’habitation payable». L’énorme pression de l’immigration augmente justement dans ce segment de marché et transforme nos grandes villes, qui deviennent plus colorées, plus musulmanes, avec plus de langues parlées et plus prolétaires. Le «manque d’habitations payables» incontestable n’est pas la faute des sociétés immobilières ou d’un marché insuffisant, mais d’une immigration de masse provoquée par de faux philanthropes et admise par la Grande coalition.

Criminalité croissante

Presque quotidiennement, la presse parle d’une «criminalité croissante» dans le pays. Toutes les trois minutes à lieu un cambriolage, chaque heure une attaque contre personnes. La lutte internationale contre le crime se plaint, «que l’Allemagne est devenu le centre et lieu de repos des organisations criminelles mondiales» telles que la mafia, la ’Ndrangheta, les triades, les bandes de voleurs roumains, polonais, ukrainiens et albanais, les réseaux de distribution pour le trafic de drogue international et l’augmentation brutale de la petite délinquance dans nos rues. Malgré l’augmentation des forces de police la criminalité augmente.
De plus en plus de criminels entrent dans le pays, car en Allemagne ont les laisse davantage en paix que dans d’autres pays, l’Allemagne leur offre aussi les prestations sociales complètes et un pays riche avec de bonnes opportunités pour la criminalité. Mais au lieu de prendre au sérieux les craintes de la population, notre politique tolère

  • que les Etats-Unis conduisent leurs troupes de terroristes internationaux battues en Syrie, qu’ils veuillent les réutiliser en Iran, de Mosul et Rakka à d’autres endroits. Entretemps, ils les placent en Allemagne.
  • que le Maroc et la Tunisie vident leurs prisons, pour exporter les criminels vers l’Europe en refusant par la suite de les reprendre,
  • que la plus haute juridiction interdise l’expulsion d’étrangers criminels, parce qu’ils «seraient poursuivis» à l’étranger à cause de leur criminalité,
  • et que des milliers de cabinets d’avocats s’assurent des aides juridictionnelles pour des procès administratifs (200 000) contre la punition de criminels ou le refus de prestations sociales à des étrangers illégaux.

L’Allemagne doit payer davantage

L’UE et toutes les organisations mondiales exigent de l’Allemagne «davantage de solidarité», c’est-à-dire davantage de financements de répartition, car l’Allemagne n’a pas seulement des excédents d’exportation croissants, mais également «suffisamment» de recettes fiscales publiques. Ainsi, l’Allemagne devrait contribuer par des milliards de prestations supplémentaires à un «Plan Marshall pour l’Afrique», devrait subventionner davantage la Grèce, l’Italie ou l’Espagne et financer l’insolvabilité menaçante de la France en abandonnant sa souveraineté financière à l’Europe (Union financière) pour soutenir les fonds d’aide élargis du MES. En outre, les millions de visiteurs sociaux arrivant doivent être alimentés de la même manière que les cas sociaux allemands (Hartz-IV) (2016 = + 700 000) et toutes les prestations sociales doivent être massivement augmentées. Tout cela sans prendre en considération que

  • nous avons certes un boom, mais pas de véritable croissance, plutôt un semblant de reprise suite à une augmentation artificielle de la masse monétaire, menaçant d’éclater bientôt,
  • nos revenus suite aux prestations de la classe moyenne et des ouvriers restent derrière ceux de l’industrie financière, tout en étant de plus en plus taxés, parce que la politique ne supprime pas même les impôts les plus insensés (impôts sur les vins mousseux, impôts de solidarité, impôts de propagande, redevances TV/radio).

Mécontentement croissant

Le mécontentement croissant avec les rendements économiques de la population allemande (le fait de ne pratiquement plus pouvoir acquérir un appartement par son propre effort) est en rapport avec la charge extrême des fournisseurs de services et celle-ci avec la distribution politique de notre prospérité dans le monde. La prétendue «solidarité» avec les réfugiés – également un emballage trompeur, car 94% des immigrants ne sont pas des réfugiés – est seulement une partie de cette exploitation politiquement voulue de notre peuple.
On pourrait continuer avec des exemples similaires. Ils documentent tous que les grandes difficultés de notre population, notamment la crise du logement, la criminalité, le manque de pouvoir faire des économies ou le taux élevé des charges ne sont pas naturels, ne sont pas dus au marché, mais provoqués par des dysfonctionnements et des manipulations étatiques. Notre politique est responsable de nos difficultés et non pas notre système.
Les régulations erronées continueront également avec le nouveau gouvernement
Les décisions de la nouvelle Grande coalition montrent cependant que les principales régulations erronées comme par exemple les paiements de l’Allemagne pour l’EU (Union financière), la sollicitation excessive de notre système social (immigration de masses) et les charges fiscales exagérées de nos prestataires de services ne changeront pas avec la même politique qu’auparavant. La politique est elle-même trop lâche pour nommer les causes des problèmes. Elle craint la punition des majorités électorales, si elle ne faisait que nommer la dépréciation monétaire, l’augmentation de la masse monétaire, l’exploitation de notre système social ou l’extension de l’EU aux frais de l’Allemagne.
Faut-il donc que la bulle financière éclate pour que la pseudo-prospérité redescende au niveau de la véritable prospérité et qu’ainsi la réalisation des exigences exagérées des pays étrangers, des organisations étrangères et des immigrants étrangers ne soit plus possible?    •

*    Eberhard Hamer est un économiste allemand. Après des études d’économie nationale, de théologie et de droit, il a travaillé en tant qu’avocat dans une entreprise. Plus tard, il a obtenu la chaire de politique financière et économique de la Haute Ecole de Bielefeld, où il a enseigné jusqu’à sa retraite en 1994. Dans les années 1970, il a fondé le «Mittelstandsinstitut Niedersachsen» à Hanovre. Hamer est auteur et éditeur de nombreux livres, entre autres «Was tun, wenn der Crash kommt? Wie sichere ich mein Vermögen oder Unternehmen?» [Que faire, quand le crash arrivera? Comment puis-je protéger ma fortune ou mon entreprise?] (10e édition 2008) et «Visionen 2050. Wohin steuern wir? Trends und Prognosen für Deutschland und Europa» [Vision 2050. Où allons-nous? Tendances et prévisions pour l’Allemagne et l’Europe] (2016).

(Traduction Horizons et débats)

Les guerres de l’impérialisme américain au Proche-Orient

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Les guerres de l’impérialisme américain au Proche-Orient

par Matin Baraki*

Ex: http://www.zeit-fragen.ch

Aktham Suliman est un journaliste originaire de la Syrie et ancien chef du bureau berlinois de la chaîne de télévision qatarienne Al Jazeera, connue sous le nom «CNN Arabic», qu’il a dirigée de 2002 à 2012. Récemment, il a présenté une brillante analyse critique et objective sur les guerres et le chaos créés par l’impérialisme américain au Proche-Orient. Suliman est trop modeste en voulant limiter son analyse au Proche-Orient. L’auteur parvient à illustrer d’une manière impitoyable les causes, les forces actives et l’arrière-plan stratégique de la catastrophe géopolitique au Proche-Orient et à analyser les dimensions stratégiques allant bien au-delà du Proche-Orient. Il analyse également de manière détaillée le conflit entre Israël et les Palestiniens, en décrivant la politique de l’occupation coloniale du gouvernement israélien et de ses alliés internationaux. (p. 34sq.)
Al Jazeera était la seule chaîne arabe indépendante diffusant en direct des informations sur la brutalité de la guerre impérialiste dirigée par les Etats-Unis contre l’Irak et atteignant ainsi 50 millions de foyers arabes. A l’époque, cela rendit tellement furieux l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair, le «caniche» de George W. Bush opérant en Europe, qu’il appela à bombarder la centrale d’Al Jazeera de Doha, capitale du Qatar. On n’est pas allé jusque-là, mais la centrale de la chaîne de Bagdad, capitale de l’Irak, fut détruite.
Avec l’«arabellion» [les «Printemps arabes»] l’orientation politique de la chaîne changea. D’une institution informant de manière ouverte et objective, elle se transforma en un instrument du mouvement islamiste «ikhwan al-Muslimin» de la Société des Frères musulmans et de la politique extérieure du gouvernement de l’Emirat de Qatar et des intérêts des Etats-Unis. (p. 18)
Suliman analyse très subtilement les guerres du Golf fomentées par les Etats-Unis, prouve la manière dont les résolutions de l’ONU ont été instrumentalisées et comment les Nations Unies sont constamment humiliées par l’administration américaine. La résolution 678 du 29 novembre 1990 fut interprétée de telle sorte que, du jour au lendemain, on transforma le prétendu bouclier de protection pour les civils en une agression contre l’Irak. (p. 25)
Les inspecteurs de l’ONU ont pu attester que l’Irak ne disposait en réalité d’aucune arme de destruction massive. Pourtant, selon l’auteur, l’armée américaine a tout de même bombardé le pays «à l’âge de pierre» pour détruire sa prétendue capacité nucléaire. (p. 27) En Irak elle a «lâché davantage de bombes que pendant toute la Seconde Guerre mondiale». (p. 26) Le reporter de CNN Bernard Shaw a décrit la situation de la manière suivante: «Le ciel au-dessus Bagdad est en feu». (p. 39)
Les horreurs de la guerre, dont la fin est difficile à déterminer, sont minutieusement décrites. (p. 113–161) Commençant par les tortures à la prison de la CIA d’Abou Ghraib jusqu’à l’exécution de civils dans les rues de Bagdad depuis un hélicoptère par des mercenaires américains, Aktham Suliman nous informe de manière très précise des crimes de guerre commis par les Etats-Unis et leurs alliées. (p. 28sq.)
Suliman démontre que tant l’ambassadrice américaine à Bagdad April Glaspie que le département d’Etat américain ont donné le feu vert au gouvernement de Saddam Hussein pour l’invasion du Koweït. (p. 32) De cette façon, le gouvernement irakien a été attiré dans le piège de Koweït pour être finalement écrasé. Même lors de leur retrait du Koweït, on n’accorda aucune grâce aux unités militaires irakiennes. A mon avis, cela s’apparente à un crime de guerre.
Francis Fukuyama avec sa thèse de la «fin de l’histoire» et Samuel P. Huntington avec son terme violent du «choc des civilisations» sont qualifiés d’incendiaires spirituels soutenant aussi la réelle guerre. (p. 49) Suliman met fortement en cause la version officielle des événements du 11 septembre 2001 et met en avant les liens entre le chef d’Al-Qaïda Ousama ben Laden et le théologien et dirigeant palestinien des Frères musulmans Abdallah Azzam avec la CIA. (p. 65–110)
Dans le dernier chapitre, il décrit, en bon observateur, les dits «printemps arabes» qui n’en étaient point. Je recommande chaleureusement la lecture du livre de Aktham Suliman à quiconque désire s’informer de première main sur les interdépendances et les contextes nationaux, régionaux et internationaux des guerres et des conflits du Proche- et Moyen-Orient.    •

*    Matin Baraki est un politologue et interprète germano-afghan. Après sa formation professionnelle de mécanicien de précision, il a étudié la pédagogie à Kaboul et y a travaillé en tant qu’enseignant. De 1970 à 1974, il a été assistant technique à la faculté de sciences à l’Université de Kaboul. En 1974, il s’est rendu en République fédérale d’Allemagne où il a obtenu son doctorat à l’Université Phillips de Marbourg en 1995. Puis il a enseigné, en tant que politologue, la politique internationale dans les universités de Marbourg, de Giessen, de Kassel et de Münster.

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Suliman, Aktham. Krieg und Chaos in Nahost.
Eine arabische Sicht. Frankfurt/ Main 2017.
ISBN 978-3-939816-40-9
(Traduction Horizons et débats)

«La guerre et le chaos au Proche-Orient»

«Ce livre se comprend, d’un point de vue arabe, comme le curriculum vitae de la mort au Proche-Orient du dernier quart de siècle. Il y a environ 25 ans, au début de l’année 1991, le nombre d’hommes et de femmes armés provenant de plus de trente pays, rassemblés sur une petite zone désertique du nord-est de la péninsule Arabique, atteignit plus d’un demi-million. Pour l’Occident, c’était le début de l’opération «Tempête du désert» pour libérer le Koweït de l’invasion irakienne s’étant déroulée l’été précédent. Pour un grand nombre de personnes du monde arabe, cette opération fut une tempête de la mort, dont la région entre l’océan Atlantique et le golfe Persique ne s’est toujours pas remise. […]
L’ouvrage «La guerre et le chaos au Proche-Orient» ne prétend pas être LA vision arabe, mais UNE vision arabe, sachant que plus de 400 millions d’Arabes vivant dans plus de vingt pays arabes et à l’étranger ont droit à plus d’une seule vue. Mais il y a ce sentiment commun. D’un point de vue arabe, les 25 dernières années ne sont pas seulement des faits et des événements historiques, mais plutôt des moments fatidiques pour des êtres humains de chair et de sang. Ils ont transformé les biographies de millions d’Arabes, y compris celle de l’auteur de ce livre. Toutefois, ou justement pour cette raison, il faut rappeler que du point de vue arabe – malgré toutes les images d’actualité –, la mort et la tristesse ne sont pas les seules réalités au Proche-Orient, sont présentes également la vie et joie.»

Une politique délicate au Proche-Orient

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«Les Etats-Unis ont détruit par le feu de la guerre toute la région de l’Afghanistan à la Libye – région qu’on peut appeler avec raison le berceau de notre civilisation. Les objectifs poursuivis sont la création de nouvelles frontières au Moyen-Orient et la volonté d’envoyer la Fédération de Russie en enfer.»

Une politique délicate au Proche-Orient

par Willy Wimmer*

Ex: http://www.zeit-fragen.ch

hd. Le 15 février 2018, alors qu’un drone venait de pénétrer dans l’espace aérien israélien avant d’être abattu, lors d’une nouvelle attaque israélienne contre des positions en Syrie et la destruction d’un avion de combat israélien, le journal israélien «The Times of Israel» (https://www.timesofisrael.com/russian-official-if-iran-at...) a retransmis les propos de l’ambassadeur adjoint russe Leonid Frolov formulés lors d’une interview: «En cas d’agression contre Israël il n’y aura pas que les Etats-Unis aux côtés de Tel Aviv – la Russie, sera elle aussi, aux côtés d’Israël.» Willy Wimmer, ancien secrétaire d’Etat au ministère allemand de la Défense et ancien vice-président de l’Assemblée parlementaire de l’OSCE place cette déclaration dans un contexte politique plus large.

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On n’a probablement encore jamais entendu une telle chose. Un ambassadeur adjoint russe du nom de Frolov s’exprime à Tel Aviv et le monde entier l’écoute. Il désigne Israël comme pays contre lequel la Russie n’acceptera aucune agression. Et il en rajoute. Selon lui, la Russie se tiendra aux côtés d’Israël – tout comme les Etats-Unis – au cas où l’Iran agresserait Israël. Voilà des mots ayant instantanément fait le tour du monde. Le charme de ces paroles prononcées sur les rivages de la Méditerranée par M. Frolov est dû au fait suivant: ce ne sont pas des remarques faites en tant que simple membre d’une hiérarchie. En écoutant attentivement les paroles de M. Frolov, on entend parler son président Poutine. Il n’est guère imaginable qu’un vice-ambassadeur se soit déjà exprimé aussi fermement.

L’objectif essentiel de la politique américaine est l’affaiblissement de la Russie

Les deux guerres du Caucase des années 1990 ont démontré la volonté des Etats-Unis de s’en prendre à la partie faible de la Fédération de Russie. Maintenant, on veut utiliser les peuples caucasiens – ayant peuplés depuis les guerres du Caucase du XIXe siècle les Etats du Levant – contre la Russie actuelle. Il suffit d’écouter l’ancien conseiller en sécurité américain, le général à la retraite Michael Flynn, pour comprendre que les Etats-Unis ont détruit par le feu de la guerre toute la région de l’Afghanistan à la Libye – région qu’on peut appeler avec raison le berceau de notre civilisation. Les objectifs poursuivis sont la création de nouvelles frontières au Moyen-Orient et la volonté d’envoyer la Fédération de Russie en enfer.


A Berlin, nous étions bien avisés d’écouter les diplomates de l’ancienne RDA, fort bien formés et connaissant parfaitement cette région. Cela nous a énormément aidés à bien comprendre les dimensions des affrontements. La révolution iranienne a déclenché de gros bouleversements. Par exemple, que les Etats-Unis ont, de ce fait, perdu leurs stations d’écoute dirigées contre les forces militaires stratégiques de l’Union soviétique le long de la frontière irano-soviétique. Les Soviétiques craignaient alors l’installation de nouvelles stations américaines le long de la frontière afghano-soviétique, ce qui fut empêché par l’invasion de l’Afghanistan. Depuis lors, cette lutte entre Moscou et Washington détermine les événements dans la région, et Washington n’a pas rechigné à la détruire en grande partie.

La Russie est de retour sur la scène internationale

Les Etats-Unis avec leur «alliance de guerre perpétuelle» formée avec l’Angleterre et la France ne se sont pas préoccupés le moins du monde du droit international et de la protection des biens culturels des 5000 ans passés, quand ils ont lancé leurs attaques dans la région entre Kaboul et Tripolis. Moscou se comporte différemment, illustré par son soutien du gouvernement légitime syrien. Après le coup d’Etat de 2014 à Kiev en faveur de Washington, la situation au Proche- et Moyen-Orient s’est rapidement développée en faveur de la capacité d’action russe. Les dirigeants iraniens, israéliens et saoudiens se sont rendus à Moscou et s’y rendent toujours. Le président Poutine peut s’entretenir avec tous, malgré ou plutôt parce qu’il soutien le gouvernement légitime de Damas. Gagner du temps est toujours une bonne maxime en diplomatie.


La honte occidentale est que les Etats-Unis s’engagent dans toutes les guerres mais ne s’engagent nulle part en faveur de la paix. Il se peut qu’on doive faire une exception concernant l’actuel président Trump. Cependant, le comportement de son conseiller principal de sécurité McMaster à Munich a montré qu’il semble être étroitement encerclé par des «Pentagonistes». En comparaison, Poutine, le président russe, donne une tout autre impression.

Et Israël?

Il faudrait que nous nous rappelions tous qu’avant la guerre en Syrie, il était prévu de trouver un accord entre Tel Aviv et Damas concernant le plateau du Golan. Le règlement de ce litige, vieux de plusieurs décennies, a été empêché par un revirement de la part d’Israël. Tel Aviv est appelé à bien réfléchir au sens à donner aux déclarations énergiques de M. Frolov. Il faut également se demander, s’il n’y aura jamais une autre manifestation de perspectives de paix aussi crédibles que celles contenues dans ce «coup de tonnerre» russe? Israël devra également prendre des décisions, pas seulement Téhéran.    •

*    Willy Wimmer a été député du Bundestag pour la CDU de 1976 à 2009, secrétaire d’Etat au ministère allemand de la Défense de 1988 à 1992 et vice-président de l’Assemblée parlementaire de l’OSCE de 1994 à 2000. Il est co-auteur du livre «Die Wiederkehr der Hasardeure. Schattenstrategen, Kriegstreiber, stille Profiteure 1914 und heute» (avec Wolfgang Effenberger, 2014) et auteur du livre «Die Akte Moskau» (2016).
(Traduction Horizons et débats)

«Les Etats-Unis avec leur ‹alliance de guerre perpétuelle› formée avec l’Angleterre et la France ne se sont pas préoccupés le moins du monde du droit international et de la protection des biens culturels des 5000 ans passés, quand ils ont lancé leurs attaques dans la région entre Kaboul et Tripolis.»

lundi, 26 mars 2018

Dans l’antre du Minotaure

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Dans l’antre du Minotaure

par Georges FELTIN-TRACOL

En 2014, les éditions Le Cercle publient Le Minotaure planétaire. L‘ogre américain, la désunion européenne et le chaos mondial, de Yanis Varoufakis, un professeur d’économie gréco-australien qui a participé à la rédaction de la partie économique du programme de Georges Papandréou, futur Premier ministre socialiste grec entre 2009 et 2011. L’auteur ne sait pas encore qu’il rencontrera souvent ce Minotaure au cours de ses 162 jours de ministre grec des Finances.

varoulivre.jpgYanis Varoufakis raconte dans Conversation entre adultes. Dans les coulisses secrètes de l’Europe cette brève expérience ministérielle et les négociations âpres avec l’Eurogroupe, la Banque centrale européenne (BCE), le Fonds monétaire international (FMI), la Commission européenne et ses homologues, en particulier avec le plus puissant d’entre eux, l’Allemand Wolfgang Schäuble, qui en découlent. Il offre ainsi un témoignage de première main sur les mécanismes de ce qu’on croit être l’« eurocratie ». On reste cependant confondu devant sa naïveté et son absence de sens politique. L’« Homme de connaissance » se mue rarement en « Homme de puissance »…

Extérieur à Syriza dont il désapprouve publiquement le projet économique et affligé par l’alliance scellée avec les souverainistes des Grecs indépendants, Yanis Varoufakis se revendique libéral-démocrate, progressiste, pro-européen et humaniste. C’est par amitié pour Alexis Tsipras et par devoir envers ses compatriotes pressurés et appauvris qu’il accepte cette mission impossible : renégocier la dette de la Grèce. Il croit bénéficier de l’appui total du jeune et nouveau Premier ministre de gauche radicale. Or, dès son entrée en fonction, il apprend que son ministère dépend d’un ministère de l’Économie dont le titulaire n’est autre que le vice-Premier ministre, très lié à certains milieux bancaires. On lui impose ensuite un directeur de cabinet, véritable œil du parti à ses côtés. Varoufakis reconnaît volontiers « avoir été aveugle à une réalité aussi dure et déplaisante (p. 302) ».

En Grèce néo-colonisée

Son livre est poignant quand il mentionne les souffrances endurées par l’héroïque peuple grec. Celles-ci résultent des recommandations de la troïka (la BCE, le FMI et la Commission européenne). Cette officine guère respectable s’indigne de la diminution du traitement des haut-fonctionnaires grecs qui la servent, mais exige la suppression immédiate des aides financières aux plus défavorisés, la réduction du montant des pension des retraités, la hausse des taxes et le paiement immédiat des impôts par des entreprises exsangues. Les versements consentis à la Grèce en font selon l’expression de l’auteur un « Renflouistan » ! Il s’agit en réalité d’une « économie de la canonnière ».

Yanis Varoufakis dénonce l’indéniable processus de colonisation 2.0 de son pays par l’engeance financière cosmopolite. Par exemple, « l’administration fiscale grecque est un des exemples les plus sidérants de régime néocolonial des temps modernes (p. 172) ». En pratique, « le directeur de l’administration [fiscale et douanière] devait désormais être approuvé par la troïka et ne pouvait être renvoyé sans son approbation (p. 57) ». Pis, « certains départements des ministères-gruyères envoyaient d’abord leurs données et leurs documents à la troïka, qui les approuvait, et seulement ensuite à leur ministre. Comme si ce n’était pas assez, la troïka exigeait le droit d’envoyer des émissaires à Athènes, lesquels se rendaient dans les mêmes ministères et rassemblaient des données qu’ils triaient et vérifiaient avant que nous ne les ayons vues (pp. 307 – 308) ». Après juillet 2015, toutes les lois votées par la Vouli, le Parlement monocaméral, devront être en préalable approuvées par la troïka.

Certes, « l’insuffisance du développement, la mauvaise gestion et la corruption endémique de la Grèce expliquent sa fragilité économique permanente (p. 32) ». Il est possible d’y remédier alors que « son insolvabilité, plus récente, est due aux défauts de fabrication fondamentaux de l’Union européenne et de son union monétaire, autrement dit l’euro. À l’origine, l’Union européenne était un cartel de grandes entreprises conçu pour limiter la concurrence entre les principales industries lourdes d’Europe et s’assurer des marchés dans les pays périphériques – l’Italie et, plus tard, la Grèce. Les déficits de pays comme la Grèce étaient le reflet des excédents de pays tels que l’Allemagne. Tant que la drachme était sous-évaluée, les déficits étaient maîtrisés. Mais le jour où la drachme a été remplacée par l’euro, les prêts des banques françaises et allemandes ont envoyé les déficits grecs dans la stratosphère (p. 33) ». Yanis Varoufakis explique qu’avec les difficultés hellènes, « l’austérité révèle sa vraie nature : une politique économique de l’échec fondée sur un moralisme immoral (p. 51) » parce que le renflouement de la Grèce organisé sous la présidence de Sarközy « faisait reposer le plus gros du sauvetage des banques françaises et allemandes sur les contribuables de nations plus pauvres que la Grèce, par exemple la Slovaquie et le Portugal. Ces contribuables-là, de même que ceux de pays co-fondateurs du FMI comme le Brésil et l’Indonésie, seraient contraints, à leur insu, de virer de l’argent aux banques de Paris et de Francfort (pp. 36 – 37) ». Les médiats de propagande ont-ils répercuté cette information ? Non, car, comme le dit le président aviné de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker : « Quand les choses deviennent sérieuses, il faut mentir (p. 35). » Sinon la vérité aux peuples contribuables serait insoutenable d’autant que « plus un banquier est insolvable, surtout en Europe, plus il a de chances de s’approprier des parts importantes des revenus de tous les autres – : ceux qui triment, ceux qui innovent, les pauvres et, bien entendu, ceux qui n’ont aucun pouvoir politique (p. 38) ». Les petites frappes de la délinquance quotidienne devraient devenir des criminels de haut vol intouchables, c’est-à-dire des banksters.

varoumino.jpgSes compétences économiques et son ignorance des codes de la politique-spectacle font de Yanis Varoufakis une proie facile pour la désinformation bankstériste. Contre lui, « la machine de propagande de Bruxelles fonctionnait à plein régime (p. 287) ». Sachant que les « banquiers ont simplement pris le relais et financé les médias afin de manipuler l’opinion publique, donc de contrôler le jeu politique, qui lui permettait de garder les commandes des banques en faillite. Cela dit, contrairement aux promoteurs, ils ont été assez astucieux pour éviter de devenir propriétaires de chaînes de télévision et de journaux déficitaires. Ils ont maintenu en vie les médias en leur offrant des clopinettes en échange de publicités pour leurs banques (p. 66) », il estime qu’« à l’heure où l’establishment dit libéral se récrie face aux fake news de l’alt-right en pleine insurrection, il est utile de se rappeler que, en 2015, ce même establishment a lancé une campagne de retournement de la vérité et de diffamation terriblement efficace contre le gouvernement pro-européen et démocratiquement élu d’un petit pays européen (p. 10) ». La revendication du credo libéral n’est pour lui qu’un prétexte. Critique envers « les télé-évangélistes de l’asservissement (p. 164) », Varoufakis considère qu’« un establishment qui exploite sans vergogne des contre-vérités pour annuler un mandat démocratique et imposer des politiques dont ses propres fonctionnaires savent qu’elles ne sont pas efficaces ne saurait être qualifié de “ libéral ” (p. 476) ». Tout sera mis en œuvre pour briser cet opposant farouche « aux prêts en série insoutenables qui maquillent une faillite pour en faire un problème d’illiquidité (p. 46) ».

De féroces descriptions

Certains portraits croqués dans ce livre sont féroces. L’auteur se surprend de découvrir le socialiste Michel Sapin, ministre français des Finances, tout ignorer de la langue anglaise, maîtriser plus qu’imparfaitement les arcanes économiques et montrer une incroyable duplicité à son égard : cordial en privé, cassant devant les journalistes et les officiels. « La comédie de Michel Sapin était à l’image de ce qui ne fonctionne pas dans la République française (p. 198). » Quelques instants plus tôt, le même Sapin lui avait déclaré : « – Yanis, il faut que vous compreniez. La France n’est plus ce qu’elle était (p. 198). » Que voulait dire le vieux pote de « Flamby » ?

Au fil de ses rencontres électriques avec le président de l’Eurogroupe, le ministre néerlandais Jeroen Dijsselbloem, Varoufakis le trouve « encore plus vil que d’habitude (p. 429) ». Son jugement cinglant embrasse les socialistes français et les sociaux-démocrates allemands qui « n’ont cessé de se contredire, entre promesses creuses et vaines paroles (p. 397) ». L’auteur éprouve en revanche un véritable respect pour Wolfgang Schäuble. Ce partisan implicite du Grexit pense que « des élections ne sauraient changer une politique économique (p. 241) ». À quoi bon alors en organiser et ensuite tenter d’exporter ailleurs les « démocraties » occidentales ? Schäuble jette un temps le masque et se montre tel qu’il est : libéral et sécuritaire. Ancien du FMI et collaborateur de Varoufakis, Glenn Kim présente dans un courriel la personnalité de Schäuble qui « déteste au plus haut point les marchés. Pense qu’ils sont contrôlés par les technocrates. […] C’est un européiste ardent. Il croit au destin d’une Europe à l’allemande (pp. 216 – 217) ». L’auteur évoque un esclandre lors d’une réunion ministérielle, le 16 avril 2015. Ce jour-là, Michel Sapin envoie paître Schäuble qui envisageait accroître l’influence de la troïka au sein de l’Eurolande. En effet, « Wolfgang Schäuble rêvait de voir la troïka dicter sa loi à Paris (p. 479) ». Ce n’est que partie remise. L’auteur se montre en revanche assez bienveillant envers la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, et couvre d’éloges Emmanuel Macron.

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Yanis Varoufakis n’approuve pas le Grexit autant de la Zone euro que l’Union pseudo-européenne. Il cherche plutôt une « politique de désobéissance constructive au sein de l’Union européenne. […] La seule alternative possible à la dystopie qui se met en place à mesure que l’Europe se désintègre (p. 481) ». Il soumet donc à la troïka plusieurs plans, mais elle « refusait systématiquement nos propositions sans en avancer une seule de son côté (p. 348) », non seulement pour des motifs techniques ou politiques, mais parce qu’il comprit bientôt que « ce que tous ces hommes avaient en commun : c’étaient tous des transfuges de Goldman Sachs (p. 244) ! » Cela expliquerait-il l’absence de vision politique dans les instances européennes et leur neutralisation par des procédures loufoques ? « La démocratie était morte le jour où l’Eurogroupe avait obtenu le pouvoir de dicter leur politique économique à des États privés de toute souveraineté fédérale démocratique (p. 241). » L’auteur apprend ainsi qu’il ne peut pas distribuer le moindre document de travail informel à ses homologues de l’Eurogroupe sous peine que ce papier soit ensuite débattu au Bundestag. Et si Varoufakis l’envoie en pièce jointe par courriel, il romperait le protocole et le document en question ne serait pas pris en compte ! L’inertie comme direction du désordre…

Yanis Varoufakis déplore en particulier le juridisme tatillon et les pesants rituels qui paralysent les séances de l’Eurogroupe et du conseil européen des ministres. Il apprend vite que les fonctionnaires européens lui mentent, le prennent de haut et ne lui communiquent jamais les documents officiels. Il regrette que la rédaction du communiqué final de l’assemblée soit plus importante que les choix adoptés (ou non). Il s’étonne de règles qui contreviennent aux propres valeurs de la démocratie délibérative. Le président de l’Eurogroupe introduit le sujet; il donne ensuite la parole respectivement aux représentants de la Commission européenne, du FMI et de la BCE; il laisse enfin s’exprimer dans un temps imparti relativement court les ministres. « Un spectateur impartial et sensé en conclurait que l’Eurogroupe n’est là que pour permettre aux ministres de valider et légitimer les décisions prises en amont par les trois institutions (p. 238). »

L’Eurogroupe existe-t-il vraiment ?

global minotaur spanish-cover2.jpeg« Les représentants de l’Europe officielle sont formatés pour exiger des ministres, des Premiers ministres, même du président de la France, qu’ils plient dès les premières menaces des gros bras de la BCE (p. 176). » La réalité est plus féroce encore. Jeroen Dijsselbloem ose tancer Pierre Moscovici, le Commissaire aux Affaires économiques et financières, ce qui « trahissait l’inféodation de la Commission à des forces qui manquent de fondement légal ou de légitimité démocratique. […] Par la suite, chaque fois que [… Pierre Moscovici] ou Jean-Claude Juncker essaieraient de nous aider, j’avais des frissons parce que je savais que ceux qui détenaient le pouvoir nous taperaient dessus sans pitié pour leur montrer l’exemple et remettre la Commission européenne à sa place (p. 265) ». Exaspéré, Varoufakis balance à Christine Lagarde : « Quand la BCE s’acoquine avec des banquiers corrompus et corrupteurs qui sabotent sciemment la démocratie, ça s’appelle une action ennemie (p. 362) ».

Les souvenirs de l’auteur prouvent que ministricules et bureaucrates font en sorte d’exclure et de nier tout cadre politique avec la ferme intention de mettre sur le même niveau fonctionnaires de la troïka et membres de gouvernement. « Les discussions techniques et les discussions politiques doivent être fusionnées et organisées au même endroit (p. 378) », affirme Pierre Moscovici. Le 27 juin 2015, suite à sa demande, le secrétariat de l’Eurogroupe lui répond que « l’Eurogroupe n’a pas d’existence légale, dans la mesure où il ne relève d’aucun des traités de l’Union. C’est un groupe informel réunissant les ministres des Finances des États membres de la la zone euro. Il n’existe donc pas de règles écrites sur ses procédures que son président serait tenu de respecter (p. 441) ». C’est exact, mais la reconnaissance de son caractère informel invalide toutes les restrictions que Jeroen Dijsselbloem a imposées à Yanis Varoufakis ! Oui, « l’Eurogroupe est une drôle de créature. Les traités européens ne lui confèrent aucun statut légal, mais c’est le corps constitué qui prend les décisions les plus importantes pour l’Europe. La majorité des Européens, y compris les politiques, ne savent pas exactement ce que c’est, ni comment il fonctionne (p. 237). » L’auteur s’aperçoit que « le Groupe de travail Eurogroupe (EWG) [est] sur le papier […] l’instance au sein de laquelle se préparent les réunions de l’Eurogroupe; en réalité, ce groupe est une sorte de sombre creuset dans lequel la troïka concocte ses plans et ses politiques (p. 127) ». Relais direct d’Angela Merkel, Thomas Wieser « était président du Groupe de travail Eurogroupe, cet organe dont le rôle est de préparer les réunions de l’Eurogroupe, là où les ministres des Finances de chaque pays prennent les décisions clés. En théorie, donc, Wieser était le délégué de Jeroen Dijsselbloem, ministre des Finances néerlandais et président de l’Eurogroupe. Ce que je ne savais pas et que je mesurerais plus tard, c’est que c’était l’homme le plus puissant de Bruxelles, beaucoup plus puissant que Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, ou que Pierre Moscovici, le commissaire aux Affaires économiques et financières (le ministre des Finances de la Commission), voire, en certaines occasions, plus puissant que Dijsselbloem lui-même (pp. 143 – 144) ». Plus qu’une crise monétaire, financière ou économique, on devine que la crise est avant tout politique du fait de l’occultation volontaire et souhaitée du politique. Pourtant, « l’Europe peut donner naissance à des institutions efficaces : la Banque européenne d’investissement. La BEI appartient en effet aux États membres et elle est gouvernée par les ministres des Finances européens (p. 268) ». Le plus grave demeure le consentement béat de la plupart de minables politiciens. Wolfgang Schäuble le reconnaît volontiers au cours d’un échange privé avec Varoufakis : « Vous êtes le seul de l’Eurogroupe à avoir compris que la zone euro est insoutenable. L’union monétaire a été mal conçue. Nous avons besoin d’avoir une union politique, ça, ça ne fait aucun doute (p. 402). » Schäuble applique cependant une politique contraire parce qu’il écarte son européisme militant par rapport à de puissants intérêts atlantistes et mondialistes qu’il représente.

Mieux soutenu par son Premier ministre, Yanis Varoufakis serait peut-être parvenu à négocier avec les usuriers rapaces de la Grèce, car les « institutions », à savoir l’abjecte troïka, commençaient à se diviser entre elles et en leur sein autour de l’acceptation ou non des solutions réfléchies du gouvernement grec. Ce ne fut pas le cas. Dépité par les manœuvres politiciennes tortueuses de Tsipras, prêt à renier ses engagements de campagne afin de rester au pouvoir et d’en jouir quotidiennement, et écœuré par le viol gouvernemental du référendum du 5 juillet 2015 (61,31 pour le « non »), l’auteur démissionne dès le lendemain. La dissolution de la Vouli lui fera ensuite perdre son mandat de député, ayant refusé de se représenter. Aujourd’hui, il fait l’objet d’une accusation de « haute trahison » devant les parlementaires. Un comble ! En devenant ministre, Varoufakis savait qu’il servirait de fusible, mais pas si vite et pas comme bouc émissaire.

Conversation entre adultes est un ouvrage essentiel pour mieux comprendre les rouages absurdes de la machinerie pseudo-européenne, bankstérisée et effectivement proto-maffieuse qui massacre toute véritable idée européenne. Le récit de Yanis Varoufakis est un avertissement pour tout gouvernement qui tenterait de discuter avec les « institutions ». Celles-ci ne connaissent qu’un seul langage : la force. Heureusement que la France détient toujours de l’arme nucléaire…

Georges Feltin-Tracol

• Yanis Varoufakis, Conversation entre adultes. Dans les coulisses secrètes de l’Europe, Éditions Les liens qui libèrent, 2017, 526 p., 26 €.

samedi, 24 mars 2018

Entretien avec Jean-Loup Izambert La géopolitique de Trump

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Entretien avec Jean-Loup Izambert

La géopolitique de Trump

Ex: https://rebellion-sre.fr

Diplômé de l’École des Hautes Études Sociales, de l’École des Hautes Études Internationales et de l’École Supérieure de Journalisme de Paris, Jean-Loup IZAMBERT a pratiqué depuis 1972 plusieurs qualifications dans la presse régionale, spécialisée et nationale française. Il s’intéresse aux questions économiques, politiques et sociales et s’engage dans son métier en indépendant en 1987. De 1987 à 1995, il collabore régulièrement à l’hebdomadaire VSD, au mensuel économique et financier du groupe Les Échos, et à L’Humanité.

Rébellion : Les orientations géopolitiques des États-Unis sont difficiles à suivre depuis l’élection de D. Trump. Existe t-il une « doctrine Trump » en la matière ?

Jean-Loup Izambert : Pour l’essentiel, Trump poursuit la même politique intérieure que l’ancienne administration Obama. Il en est de même dans le domaine de la politique extérieure puisque depuis l’arrivée de Trump à la Maison Blanche les tensions contre plusieurs pays, principalement contre la Fédération de Russie, n’ont cessé d’augmenter et la guerre impérialiste de s’accroître. Quand je parle de guerre impérialiste, je ne parle pas que de la guerre militaire mais également des guerres diplomatique, économique, financière, médiatique et terroriste, de l’espionnage débridé et des provocations que mènent « le pays de la guerre » contre les peuples du monde, y compris sur le continent européen. Son action politique est identique à celle d’Obama et se résume en une phrase : laisser les grandes puissances financières continuer de déréguler et piller l’économie. Pour faire une comparaison française, je dirai qu’il y a à peu près autant de différences entre l’action politique de Trump et celle de Clinton qu’il y en a entre celle du parti « socialiste » ou de Les Républicains avec celle de Macron. Si leurs discours et programmes peuvent paraître divergents sur certains aspects, au-delà des effets d’annonces et de leurs petites querelles médiatiques, ils ont tous sur le fond le même programme commun : laisser les grands propriétaires privés de la finance et de l’économie s’enrichir au détriment de l’intérêt général. C’est en cela, comme je le décris dans le dernier chapitre de Trump face l’Europe, que Trump et Clinton sont les deux faces d’un même système.

trump-face-a-leurope.jpgRébellion : Qui l’entoure sur ces questions ? Les conseillers de la Maison Blanche sont t-ils des néo-conservateurs ou des isolationnistes ?

J-L.I. : Trump est aujourd’hui entouré par des hommes qui sont tous liés, d’une manière ou d’une autre, au complexe militaro-industriel et aux cercles impérialistes de Washington au sein desquels se retrouvent dirigeants de sociétés transnationales, hauts fonctionnaires d’administrations, des membres des services de renseignement et certains militaires. Peu importe à la limite qu’ils soient « néo-conservateurs » ou « isolationnistes » puisqu’ils participent tous à la même politique impérialiste c’est-à-dire à une politique qui n’envisage l’existence des Etats-Unis que comme puissance hégémonique sur le monde. Depuis l’arrivée de Trump au pouvoir, les principaux conseillers qui l’entouraient pendant sa campagne et lors de sa première année de présidence ont soit claqué la porte, soit été remerciés pour des raisons diverses. La principale d’entre elles est que la campagne électorale terminée ceux-ci ont découvert, sans doute un peu naïvement, que tout continue à peu près comme avec l’administration Obama. Chaque lobby, économique et militaro-industriel essaie de placer ses hommes pour influer en faveur de ses intérêts particuliers. Ce n’est pas une chose nouvelle au sein du pouvoir étasunien et les jeux des groupes d’influences ne font que prendre un peu plus d’ampleur. Bien sûr ces changements incessants provoquent des troubles dans le fonctionnement de certains secteurs de l’administration étasunienne.

Rébellion : Comment Trump juge l’Union européenne ?

J-L.I. : La seule préoccupation de Trump concernant l’Europe est la même que celle d’ Obama avec son ancienne Secrétaire d’Etat Hillary Clinton, à savoir neutraliser l’Europe avec deux objectifs : d’une part empêcher par-dessus tout qu’une nouvelle construction européenne se réalise de Vladivostok à Lisbonne et d’autre part pousser les principaux pays d’Europe occidentale à collaborer aux guerres étasuniennes, qu’elles soient diplomatiques, militaires, financières, économiques ou médiatiques. Comme je le rappelle dans Trump face à l’Europe, à la fin des années 1950, la CIA organisait le soutien au « Comité Américain pour une Europe Unie » (American Committee on United Europe – ACUE). Créée en 1950 par l’administration étasunienne, cette organisation avait pour objectif d’empêcher l’Europe occidentale de se rapprocher des pays d’Europe de l’Est, principalement de l’Union soviétique, au lendemain de la seconde Guerre mondiale. Le journaliste Ambrose Evans-Pritchard, s’appuyant sur des documents déclassifiés des services de l’administration étasunienne, rapporte dans une enquête très documentée (1) qu’« un mémorandum daté du 26 juillet 1950, donne des instructions pour une campagne visant à promouvoir un véritable Parlement européen. Il est signé du Général William J. Donovan, chef du bureau américain des services stratégiques en temps de guerre (OSS), l’ancêtre de la CIA […] Les documents montrent que l’ACUE a financé le Mouvement européen, l’organisation fédéraliste la plus importante d’après-guerre. En 1958, par exemple, l’ACUE a assuré 53,5 % du financement du mouvement […] L’European Youth Campaign, une branche du Mouvement européen, était entièrement financée et contrôlée par Washington. Son directeur belge, le Baron Boel, recevait des versements mensuels sur un compte spécial […] Les dirigeants du Mouvement européen – Retinger, le visionnaire Robert Schuman et l’ancien premier ministre belge, Paul-Henri Spaak – étaient tous traités comme des employés par leurs parrains américains. Le rôle des États-Unis fut tenu secret. L’argent de l’ACUE provenait des fondations Ford et Rockefeller, ainsi que de milieux d’affaires ayant des liens étroits avec le gouvernement américain ». C’est cette mini-Europe que le traité de Maastricht, écrit par les dirigeants des grandes banques liés à la grande finance anglo-saxonne, a enfermé dans de nouvelles frontières après qu’en 1990 les dirigeants communistes d’Union soviétique aient, avec d’autres, décidés d’abattre le « rideau de fer ». Une nouvelle fois, les dirigeants étasuniens ont pris peur que l’Europe occidentale se retrouve avec son entier continent et ouvre ainsi les portes du plus grand espace économique, social et culturel au monde. Trente ans après, ils sont toujours d’autant plus effrayés par cette perspective que la Fédération de Russie est aujourd’hui engagée aves ses partenaires de l’Organisation de coopération et de sécurité (OCS), de l’Union économique eurasiatique (UEEA) et de la BRICS dans la construction d’un monde multipolaire. Là est la raison essentielle des attaques incessantes de Washington et de Londres contre la Fédération de Russie. Non seulement ce monde s’oppose à tout impérialisme, se débarrasse progressivement du dollar mais il promeut une politique de paix en développant les plus grands chantiers au monde. De plus, la Fédération de Russie est devenue le maillon dynamique reliant l’Europe occidentale et centrale à l’Asie ainsi qu’en témoignent, par exemple, ses partenariats à long terme avec des pays comme la République populaire de Chine, le Kazakhstan, la République socialiste du Viêt Nam ou le Japon. Cela signifie que nous vivons le temps de la fin de l’hégémonie étasunienne sur le reste du monde. Aussi l’Europe occidentale que Trump souhaite plus que jamais est une Europe atlantiste, c’est-à-dire soumise aux intérêts politiques, économiques, militaires et culturels étasuniens, divisée et séparée de son entier continent. Obama ne visait pas un autre objectif lorsqu’il alla en mars 2016, afin de dissuader les anglais de quitter l’Union dite « européenne » qui convient si bien à Washington, jusqu’à s’ingérer ouvertement dans les élections organisées en Angleterre pour influencer les résultats du référendum prévu en juin suivant.

Rébellion : Le retrait des États-Unis des négociations sur le traité Transatlantique vous semble répondre à des objectifs précis du gouvernement Trump ?

J-L.I. : Oui, bien sûr. L’administration Trump s’est désengagée ou a voulu renégocier plusieurs traités multinationaux. Ce fût notamment le cas du Traité de libre-échange transpacifique, le TPP, signé par douze pays (Australie, Brunei, Canada, Chili, Japon, Malaisie, Mexique, Nouvelle-Zélande, Pérou, Singapour, Etats-Unis et Vietnam) qui n’a jamais été appliqué en raison de l’opposition du Congrès US ; de l’Accord de libre-échange nord-américain (Aléna) ; de l’accord de Paris sur le climat ratifié par 147 pays. L’administration Trump vise ainsi deux objectifs principaux : en premier lieu, il tente d’élargir sa base électorale sous le slogan « America first » en faisant croire que son action relance l’économie ; ensuite, il cherche à désengager les Etats-Unis des négociations multi-Etats trop contraignantes pour eux. Il leur préfère des négociations bilatérales dans lesquelles Washington peut imposer plus facilement son hégémonie. C’est notamment le cas avec le gouvernement anglais avec lequel son administration tente péniblement de négocier un accord bilatéral au détriment de l’Europe occidentale. Mais les désengagements de ces traités et les initiatives de toutes sortes comme la multiplication des taxes sur les produits importés aux USA au prétexte de protéger l’économie étasunienne en déclin va contre les intérêts des grands capitalistes qui poursuivent leur mondialisation financière. Vous remarquerez du reste que les milliardaires étasuniens comme George Soros qui financent des associations en Europe occidentale pour y faciliter la déportation et l’implantation de millions de fuyards sont du même « club » que ceux qui enferment les Etats-Unis dans des frontières de barbelés pour s’en protéger chez eux. Ces mesures entravent les intérêts privés des grands capitalistes qui sont hostiles à toute réglementation et à toute régulation de l’économie et des territoires. C’est aussi pourquoi Trump tente de les calmer en diminuant encore les impôts des grandes fortunes et les règlements tout en les laissant continuer de traficoter avec les places off-shore qui sont l’un des piliers de la survie du capitalisme. Un autre fait important est significatif de la poursuite de la politique d’Obama par l’administration Trump : la décision des Etats-Unis et d’Israël de se retirer ensemble, en octobre 2017, de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la (Unesco), sous prétexte qu’elle serait « anti-israélienne ». Depuis 2011, Washington avait arrêté de participer au financement de l’Unesco après que ses pays membres aient admis la parmi ses Etats membres. L’ensemble de ces faits témoignent bien de la volonté de l’administration Trump de continuer la même politique méprisante à l’égard du droit à des peuples à décider de leur avenir, du droit international et des traités dans tous les domaines. « Le pays de la guerre » doit se faire à l’idée que le temps où il pouvait décider à tout moment de la légalité des opérations commerciales entre entreprises d’Etats différents et prononcer des sanctions contre des entreprises étrangères qui ne lui conviennent pas et qui commercent entre elles touche à sa fin. Il est du reste particulièrement honteux pour la France de voir comment le pouvoir politique français s’est couché en 2014 puis en 2015 devant les très lourdes sanctions imposées par les Etats-Unis aux groupes BNP Paribas et Crédit Agricole Société Anonyme au prétexte que ces banques françaises auraient contourné la législation étasunienne sur l’utilisation du dollar dans les transactions commerciales avec des pays sous sanctions de Washington. Mais les yankees ne font qu’occuper le vide en profitant de la lâcheté des dirigeants français.

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Rébellion : Une crise financière et économique majeure est-elle possible dans les prochains mois ? Les géants de la finance préparent-ils ce nouveau choc ?

J-L.I. : Les crises financières sont inhérentes au capitalisme. Elles sont plus nombreuses, rapprochées et fortes au fur et à mesure que le Capital se concentre plus fortement entre les mains de ses principaux acteurs. Ce sont ces opérations de concentration du Capital qui ont pour conséquence la destruction de l’économie réelle. Dans le capitalisme les géants de la finance rançonnent les entreprises et les pays afin de financiariser leurs activités les plus rapidement rentables au profit des intérêts privés de packs de très gros actionnaires. J’en donne plusieurs exemples dans Trump face à l’Europe, notamment au-travers des témoignages de John Perkins, ancien consultant de haut niveau de sociétés transnationales étasuniennes, et du professeur Michel Chossudovsky, directeur du Centre de recherche sur la mondialisation basé au Canada. Ces transnationales de la finance sont responsables de ces krachs, s’opposent à toute intervention de l’Etat et propagent leurs activités d’abord à partir des zones économiques les plus déréglementées. Les autorités de régulation des marchés financiers ne régulent plus grand-chose et n’ont plus d’autre choix que de laisser courir les marchés financiers livrés à eux-mêmes. A ce stade de développement du capitalisme que Lénine qualifiait d’impérialisme, derrière des immeubles de verre et des bilans en quadrichromie sur papier glacé, les intégristes du marché se livrent à des pratiques criminelles pour servir les exigences d’accumulation du Capital des grandes fortunes de l’oligarchie financière.

Rébellion : Pouvez-vous donner des exemples de la manière dont les acteurs financiers du capitalisme organisent ces krachs financiers au détriment de l’économie réelle ?

J-L.I. : Les exemples ne manquent pas et se multiplient depuis les années 2000. Bridgewater Associates, l’un des plus importants fonds d’investissement étasunien, vient de nous en donner un nouvel exemple. En quelques mois, d’octobre 2017 à février dernier, cette société du trading de haute fréquence a multiplié ses paris à la baisse sur la valeur des titres de plusieurs grandes sociétés d’Europe occidentale pour un total de 17,7 milliards d’euros (22 milliards de dollars), pariant sur un krach dans les douze à dix-huit prochains mois. Bridgewater a ainsi spéculé à la baisse pour la moitié du DAX allemand, – l’équivalent allemand du CAC40 – soit sur 5,93 milliards d’euros (7,3 milliards de dollars), sur des sociétés transnationales à base capitalistique française (BNP Paribas, Total, Sanofi, Vivendi, Airbus) à hauteur de 3,65 milliards d’euros ( 4,5 milliards de dollars), sur dix-huit sociétés italiennes pour 2,43 milliards d’euros (3 milliards de dollars) et sur plusieurs grands groupes comme la banque néerlandaise ING ou le groupe finlandais de télécommunications Nokia.

Cette action concentrée sur des sociétés transnationales – toutes situées en Europe occidentale dans le cas présent – est un processus classique de la spéculation à hauts risques. Il s’agit pour Bridgewater d’opérer une vente à découvert. Celle-ci consiste à vendre des actions à un certain cours en espérant que celui-ci va chuter fortement pour pouvoir les racheter ensuite moins chères et engranger ainsi de super profits tout en renforçant sa position financière au sein de ces entreprises. Il suffit de vendre au moment où la baisse commence puis d’acheter lorsque celle-ci s’arrête. Mais à l’origine il ne s’agit que d’une information financière, largement reprise par des médias, et avec laquelle il faut être très prudent. Il faut toujours garder en mémoire que dans la financiarisation de l’économie les achats d’actions se portent à la hausse non sur les entreprises potentiellement les plus rentables mais sur celles dont la communication financière accrédite l’idée qu’elles le sont ou qu’elles constituent une opportunité et qu’une majorité le pense. Et une majorité le pense d’autant plus facilement que cette information furtive qui suggère l’acte d’achat ou de vente est diffusée au moment opportun par les communicants des sociétés de trading. Elle circule rapidement et largement par les médias qui s’empressent de la relayer. Pour la plupart d’entre eux, l’information est émise par un spécialiste des marchés financiers donc par une institution « honorable » qui a pignon sur rue et, pour eux, celle-ci ne peut en conséquence qu’être vraie. Ce type d’action comme celle de Bridgewater peut aussi être destiné à favoriser des sociétés transnationales concurrentes de celles visées. Vous remarquerez que dans cette opération le fonds d’investissement US ne cible aucune entreprise étasunienne. Les européennes visées ne le sont pas en raison de leur place sur le marché européen mais plutôt de leur dépendance vis-à-vis du marché étasunien ou international. Pour ma part je n’y vois pas un effet de « la main invisible du marché » mais plutôt une attaque en règle contre des concurrentes de sociétés transnationales étasuniennes. J’observe, par ailleurs, que cette opération spéculative à hauts risques vient après l’échec cuisant des années de campagne de Washington et de quelques pays de l’Union « européenne », principalement l’Angleterre et la France, contre la Fédération de Russie. C’est un aspect des contradictions du capitalisme dont les monopoles concurrents se battent entre eux pour se disputer de « nouveaux territoires économiques » en s’affaiblissant mutuellement. Aussi, il faut toujours se méfier de ce genre d’annonces médiatiques. Quand des sociétés du trading de haute fréquence opèrent ce genre d’actions elles doivent s’entourer de la plus grande discrétion et agir très rapidement afin que personne ne vienne entraver leurs opérations d’une manière ou d’une autre. En la matière, la réussite dépend de l’information – captée et diffusée par l’opérateur financier – et de sa rapidité. Aussi, la désinformation et la manipulation des marchés financiers sont devenues un sport pratiqué par la plupart des grandes banques et sociétés financières dans lequel tous les coups sont permis.

Dans son remarquable travail de recherche, Jean-François Gayraud, haut fonctionnaire de la police nationale, livre des exemples révélateurs de cet aspect criminel du capitalisme. (2) Cette désagrégation des milieux financiers par ces crises qui se succèdent traduit le désarroi de leur système devenu complètement incontrôlable, un peu comme frappé par une succession de crises de panique devant une très lente mort qu’ils savent inéluctable et à laquelle ils se refusent. Mais pour ces gens-là, les conséquences économiques et sociales n’ont d’importance que dans la mesure où elles peuvent leur permettre de s’enrichir.

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Rébellion : Comment le capitalisme peut-il être en même temps de plus en plus affaibli, rester aussi facilement incontrôlable et poursuivre sa mondialisation financière ?

J-L.I. : Il y a effectivement une situation qui peut paraître contradictoire dans le fait que le capitalisme est affaibli et continue de subsister en poursuivant son développement. L’économie réelle du capitalisme est en pleine déconfiture et son développement n’est plus que financier. ICD London, société basée à Londres spécialisée dans le conseil, la création, la domiciliation et la gestion de sociétés basées dans les places off shore indique que « le rôle des paradis fiscaux dans la mondialisation est important. Ils sont l’un des piliers sans lequel la mondialisation économique contemporaine ne pourrait pas fonctionner (…) ils jouent un rôle essentiel dans le fonctionnement du capitalisme aujourd’hui. Ils ont connu un boom dans les années soixante et ils ont aujourd’hui un poids considérable dans le commerce international. Toutes les grandes banques internationales ont installé des succursales dans les paradis fiscaux. Ces territoires s’insèrent dans l’économie mondiale avec un poids économique tout particulier. » Les marchés financiers sont devenus aujourd’hui un vaste complexe de systèmes informatisés et interconnectés auquel ces centres financiers internationaux garantissent « le secret des transactions financières.» Dans ces conditions d’opacité, de liberté totale des mouvements de capitaux internationaux, de structures échappant à la réglementation bancaire internationale et aux services fiscaux et de réseaux hautement informatisés, des acteurs importants des marchés financiers capitalistes perdent des dizaines de millions de dollars, voire beaucoup plus, en quelques minutes.

Il existe une multitude de Hedge Funds qui sont spécialisés sur des stratégies différentes, voire sont parfois multi-stratégies. La plupart sont basés aux îles Caymans, aux Etats-Unis et à la City de Londres qui est la première place off shore du continent européen. Des algorithmes informatiques sont conçus pour prendre des décisions de trading et exécuter seuls les ordres sur les marchés financiers en fonction de différents paramètres. Leur contenu est différent selon la ou les stratégies du fonds financier. Certains prennent à la fois des positions vendeuses et acheteuses sur des actions, d’autres se focalisent sur les sociétés dont l’actualité peut avoir un fort impact sur la valeur de ses actions, parient sur les matières premières, sur l’évolution des taux d’intérêt ou même sur l’évolution à court terme de la croissance de l’ensemble d’un secteur l’économie mondiale, etc. Ces stratégies nécessitent une très importante quantité de connaissances, des informations précises et de nombreux calculs, souvent complexes, que les capacités de calculs du cerveau humain ne permettent pas de réaliser rapidement. Les algorithmes sont les outils de calcul, d’analyse et de décision qui peuvent dépasser les possibilités humaines en réagissant bien plus rapidement pour réaliser l’objectif pour lequel ils ont été programmés . Mais, ainsi que l’explique Jean-François Gayraud, « une fois que le trader a choisi un algorithme, qu’il l’a actionné, il perd le contrôle du processus engagé. Des machines surpuissantes communiquent entre elles. Et plus personne ne comprend en totalité ces marchés financiers. » Les algorithmes qui opèrent sur les marchés financiers sont nourris d’intelligence artificielle, conçus pour être autonomes, dotés d’une réelle indépendance décisionnelle et capables d’enregistrer et d’apprendre, donc de « progresser » dans un contexte évolutif très complexe qui échappe à l’entendement humain. Et comme le souligne Gayraud, « personne, là encore, ne peut donc savoir comment ils vont se comporter. » C’est ainsi, que parmi d’autres nombreux exemples que cite Jean-François Gayraud, Infinium Capital Management, l’une des plus puissantes sociétés de courtage des Etats-Unis, a perdu en février 2010 plus de 1 million de dollars en 3 secondes avec un nouvel algorithme destiné à… dégager des profits sur le marché du pétrole brut ! La même année, deux mois plus tard, le 6 mai, eut lieu le premier krach majeur imputé au trading de haute finance sur un modèle similaire à celui initié aujourd’hui par Bridgewater : en 45 minutes 1000 milliards de dollars se sont volatilisés ! Wall Street n’a pu être sauvée que par une suspension des cotations, un peu comme on débranche un simple ordinateur qui continue de travailler hors contrôle. Ces opérations ne visent pas à optimiser l’économie au profit de l’intérêt général mais à permettre à des groupes de gros actionnaires privés d’accumuler un profit maximum immédiat. Les montages financiers sont si complexes que seuls des initiés peuvent y recourir. A l‘autre bout de ce monde aussi passionnant et créatif qu’égoïste et répugnant, l’immense masse des producteurs fait les frais de cette « économie-casino ». Nous sommes en plein dans cette crise économique et financière majeure. Elle ne se manifeste pas de manière identique aux crises passées car celle-ci n’est plus conjoncturelle mais structurelle. De krach en krach, elle touche et gangrène lentement comme un cancer tous les aspects de la société : économique, financier, social, culturel, moral.

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Rébellion : L’élection de Donald Trump n’a donc rien changé. Pourtant des médias disent que le chômage baisse et que l’économie repart. Qu’en pensez-vous ?

J-L.I. : Je renvoie ceux qui diffusent de telles fausses informations en reproduisant les chiffres officiels de l’administration étasunienne aux travaux de chercheurs, d’enquêteurs, d’économistes et de statisticiens étasuniens comme ceux de The Economic Innovation Group. Tout d’abord, des organismes étasuniens officiels eux-mêmes contredisent certains des propres chiffres émis par le gouvernement pour tenter de faire croire à une reprise économique. Le Bureau du recensement des Etats-Unis, indique que plus de 146 millions d’Etasuniens sur 321 millions figurent dans les catégories « revenu médiocre » ou « faible revenu ». De son côté, si l’on prend comme référence les recherches du Département des statistiques du travail étasunien (3) il appert que plus de 102 millions sont sans emploi. Parmi ceux-ci 94,708 millions sont exclus du marché du travail et 47 millions, soit plus que la population de l’Espagne, ne survivent que de coupons alimentaires tandis que 1,6 million d’enfants dorment dans des refuges. Le Bureau de la Réserve Fédérale qui conduit des enquêtes sur la situation économique et financière de la population constatait en mai 2016 que 47% de la population se trouvait dans l’impossibilité de sortir 400 dollars pour couvrir les frais relatifs à une visite aux urgences sans devoir emprunter ou vendre quelque chose ! Ensuite, dans son étude intitulée The 2017 Distressed communities index publiée à la fin de l’année 2017 et qui dresse une situation de l’évolution des conditions de vie de la population, The Economic Innovation Group constate que la précarisation économique de la population des USA continue de s’aggraver et de s’étendre. Permettez-moi de citer quelques extraits : « La précarisation des populations américaines a fortement augmenté depuis 2000 », atteignant dans plusieurs Etats des pourcentages d’augmentation compris entre 20 et 50% ; « Le pourcentage de la population vivant en état de total détresse (distressed) diffèrent selon les États, mais peut atteindre des pourcentages impressionnants. Exemple : 43% des habitants de l’État du Mississipi sont en situation de détresse absolue» ; « 54,3% de la population des États-Unis est aujourd’hui en voie de précarisation ou en détresse », etc. Voilà des données qui, pour le moins, permettent de douter des chiffres officiels sur la prétendue chute du chômage à moins de 5% relayée par des médias officiels et sites Internet français…(4) Ceux qui disent que les choses vont mieux depuis que Trump est au pouvoir peuvent également se reporter au Rapport financier annuel de l’année 2017 publié en février dernier par le Département du Trésor US lui-même. Ils y apprendront en tournant les pages de ce document, on ne peut plus officiel, que le gouvernement étasunien a un passif de 20 400 milliards de dollars !( 5) Chaque seconde la dette publique étasunienne augmente de plus de 47 200 euros, soit de plus de 4 milliards de dollars chaque jour ! Mais, à ce chiffre doit s’ajouter, a minima, les 3 000 milliards de dollars d’endettement des Etats de l’Union, des comtés et des communes étasuniennes… A ma connaissance, le Saker Francophone est le seul média de langue française a avoir publié intégralement ce rapport financier du gouvernement US. Dans un article de Simon Black commentant le rapport du gouvernement étasunien mis en ligne par le Saker Francophone, l’économiste observe que « la valeur actualisée totale nette des dépenses futures par rapport aux revenus futurs » pour la sécurité sociale et l’assurance maladie est de 49 000 milliards de dollars. Cela signifie que les deux programmes de retraite et de soins de santé sont insolvables de près de 50 000 milliards de dollars mais surtout que le gouvernement US est dans le rouge à hauteur de près de 70 000 milliards de dollars ! ( 6)

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Le déficit du gouvernement US en 2017 atteint un record : 1.200 milliards de dollars, soit plus que le PIB australien ! Tel est le pays de Trump que des médias bourgeois présentent comme « l’homme le plus puissant du monde ». Belle « démocratie » et magnifique « relance économique » ! Connaissez-vous un seul média français qui ait traité de cette situation dramatique des Etats-Unis comme de ses causes ? L’administration Trump a-t-elle pris des mesures d’urgence pour contrer le chômage, la baisse des salaires, la précarité qui continue de se répandre sur le pays, permettre aux Etasuniens d’accéder à des logements de qualité à bas loyers, relancer l’économie, faciliter l’accès aux soins et à l’éducation de la population ? Aucune et pour une raison simple : il lui aurait fallu pour cela remettre la grande finance au service du développement économique et de l’intérêt général, ce qui est contraire à l’essence même du capitalisme. Le parti « Républicain » comme le parti « démocrate » n’ont, bien sûr, aucunement l’intention de changer le système dont ils sont les promoteurs. Les dirigeants des sociétés transnationales capitalistes, principalement anglo-saxonnes, sont les principaux responsables de la crise et les Etats-Unis sont les plus touchés par celle-ci car la finance et l’économie y sont moins régulées et contrôlées par la puissance publique. Même si l’administration Trump n’est au pouvoir que depuis dé but 2017, force est de constater que dans tous les domaines les géants financiers que vous évoquez ont les mains encore plus libres et la situation héritée de l’administration Obama ne fait que s’aggraver. De même, à la suite de l’administration Obama, celle de Trump s’active à répandre la guerre : au nord-est de la Syrie et en Afghanistan en armant de nouveaux groupes terroristes et en violant le droit international, en développant l’OTAN que Trump qualifiait hier « d’organisation obsolète » lors de sa campagne électorale, en faisant voter le budget militaire le plus important de l’histoire des Etats-Unis – 700 milliards de dollars – et surtout en relançant l’armement nucléaire. Nous sommes donc bien en plein dans le choc que vous évoquez qui peut encore gagner en violence dans tous les pays gérés par le même système politique et économique.

Rébellion : Que vaut dès lors la théorie selon laquelle l’Europe serait plus ou moins à l’abri de la crise des Etats-Unis et le discours de Macron sur « l’Europe qui protège les Européens » ?

J-L.I. : Formé à l’ENA, le président français a été formaté pour gérer le système. Son action est semblable à celle d’un « compteur de petits pois » dont l’activité se borne à programmer des taxes, des règlements et des lois qui protègent et favorisent les intérêts privés de la bourgeoisie à qui il doit son pouvoir. Celle-ci le fait danser comme un pantin sur le thème « laissez-nous faire sire et protégez-nous beaucoup ». Au Parlement dit « européen » qui n’a d’européen que le nom puisque l’Europe ne se borne pas aux 27 de la Commission « européenne » mais compte 51 pays dont la Fédération de Russie qui est la plus grande puissance de notre continent, les parlementaires de droite comme de gauche – exception faite des parlementaires communistes, tout particulièrement ceux du Parti communiste de Grèce (KKE) -, votent la plupart du temps ensemble. Les élus qui se déclarent « socialistes » ou de « gauche » votent avec les partis de droite représentant les grands propriétaires privés de l’économie et de la finance. Les hauts fonctionnaires de Bruxelles qualifient pudiquement cette tromperie de « bonne entente » des « grandes coalitions ». Sur les questions essentielles traitant de la gestion de la crise capitaliste, de l’organisation politique, administrative et économique des territoires (pays, régions, zones géopolitiques), les « socialistes » votent de plus en plus fréquemment avec les coalitions de la classe capitaliste (Groupe du Parti Populaire Européen – PPE –, du centre droit Groupe Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe – ADLE, groupe Europe des Nations et des Libertés (MENL). Qu’il s’agisse des normes de sécurité, de la politique agricole commune, de la fiscalité, de l’union bancaire, de la qualité des carburants, des obligations légales pour l’industrie agro-alimentaire, de la règlementation environnementale, de l’immigration ou même de la guerre et de l’intervention dans les affaires intérieures d’Etats, sur tous ces sujets des groupes de lobbying « travaillent » les députés de PPE et PSE. Au-delà des discours, passé le temps des élections ceux-ci gèrent tous deux le même système d’organisation économique et politique sur l’Europe occidentale. La droite et la gauche se retrouvent ainsi à voter ensemble sur des enjeux inter-institutionnels (organisation et responsabilité du service diplomatique de l’Union européenne, financement de l’Union européenne par de nouvelles taxes, budget pluriannuel 2014-2020, etc.) comme sur des enjeux variables (Politique agricole commune –PAC-, modalité de réintroduction de contrôles temporaires aux frontières nationales, énergie nucléaire). Dans une étude sur l’analyse d’une vingtaine de votes clés ayant marqué les politiques européennes et nationales entre 2009 et 2014, Yves Bertoncini – administrateur de la Commission européenne et directeur de Notre Europe – Institut Jacques Delors – et Thierry Chopin – Docteur en sciences politiques de l’Ecole des hautes études en sciences sociales et directeur des études de la fondation Robert Schuman -, indiquent que sur la période 2009-2014 « plus des deux tiers des votes par appel nominal analysés par Vote Watch Europe traduisent la formation de majorités de grande coalition au Parlement européen, c’est-à-dire de majorités formées sur la base d’une négociation entre les groupes PPE et S&D » (Groupe de l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen – S&D). Sur cette période la proportion de votes communs entre PPE et PSE (S&D) s’établissait à une moyenne globale de 64,5 % ! Les auteurs de ce rapport très intéressant sur qui vote quoi loin de sa terre d’élection soulignent que « c’est parce que des élus issus d’autres forces politiques, y compris le Front de gauche et le Front national, peuvent fréquemment se rallier à ces votes que près de la moitié d’entre eux ressortent de facto de la catégorie des « majorités de consensus », et que seule l’autre moitié (c’est-à-dire un tiers) peut être classée dans la catégorie des « majorités de grande coalition » stricto sensu.(7) .De même, le Front national « se joint à plus de la moitié des coalitions PS et UMP » constatait déjà en mai 2014 la journaliste Diane Jean. (8) La conséquence de cette mascarade et de cette tromperie qui devraient conduire les électeurs à déserter massivement le scrutin des prochaines élections de 2019 au Parlement « européen » est que la crise capitalise continue de se propager sur l’Europe occidentale de Maastricht avec les deux mêmes tendances dominantes qu’aux Etats-Unis: un enrichissement continu et accentué des fortunes privées à très hauts revenus et des difficultés et un appauvrissement de la grande masse du peuple. Selon un rapport présenté en septembre 2015 par Isabel Ortiz, Directrice du Département de la Protection sociale à l’Organisation internationale du travail (OIT), « 123 millions de personnes sont actuellement exposées au risque de pauvreté au sein de l’UE (soit un quart de la population de l’Union), contre 116 millions en 2008 ». (9) .Le capitalisme est dans la crise la plus profonde qu’il n’ait jamais connue et celle-ci ne peut continuer à ce rythme soutenu qu’en raison de l’absence de force politique qui éclaire sur les causes de la crise et propose des ruptures radicales avec ce système. Les gens sont conscients que les choses ne vont pas mais ne voient pas comment changer vraiment les choses.

Rébellion : Face à cette mondialisation financière et aux guerres des Etats-Unis contre l’Europe que vous décrivez dans Trump face à l’Europe, quelle analyse faites-vous des forces qui déclarent s’opposer au système ?

izam.jpgJ-L.I. : Dans le travail de Jean-François Gayraud auquel je faisais référence, l’auteur donne une idée de l’importance de la pénétration de la grande finance privée dans l’appareil d’Etat et des moyens dont elle a su se doter. Mais, par voie de conséquence, il met aussi en évidence les connaissances et le niveau de conscience que le peuple doit acquérir pour prendre l’économie en mains. L’enjeu est de taille ainsi que le décrit Hervé Sérieyx lorsqu’il analyse les liens entre l’entreprise et la société dans son ouvrage Alerte sur notre contrat social  (10 ) « Par simple souci d’efficacité économique, il s’agit, dit-il, de passer du « personnel-instrument » au service de l’organisation à « l’organisation-instrument » au service des personnes ». Cette simple phrase est un appel à la réflexion pour changer tout le système de production et cela commence au cœur des entreprises auxquels hommes et femmes consacrent l’essentiel de leur existence. Or, dans l‘immédiat il n’y a rien à attendre des centrales syndicales nationales que leurs directions ont transformé en associations caritatives et de « randonneurs Bastille-République » qui négocient la régression quand il faut la combattre. Rien à attendre non plus, en l’état actuel, du parti communiste dirigé par une bordée d’apparatchiks dont la plupart n’ont jamais travaillé de leur vie et sont ignorants des réalités du monde de l’entreprise et de la grande finance comme des relations internationales.

De « l’insoumis » Mélenchon qui fit hier campagne pour le traité de Maastricht avant de voter la guerre de l’OTAN contre la Libye en 2011 avec ses amis « socialistes » et de droite au Parlement « européen » au Front national, chacun se dispute l’aménagement du système à coups de réformettes ; chacun y va de son petit couplet sur le thème de «l’avenir en commun » et « au nom du peuple » mais aucun ne propose des mesures afin de mettre un terme à la mainmise de la grande finance sur l’avenir du peuple. Comme l’écrit Jean-François Gayraud, ce « capitalisme de connivence » s’accommode parfaitement d’une « démocratie de basse intensité » : « votez pour qui vous voudrez, cela est indifférent, puisque au final c’est le marché et non le parlement qui décide. » Face à ce désert politique et syndical, vous avez un grand patronat organisé au plan international et dirigé par des personnes formées à la gestion capitaliste d’entreprises économiques et financières, des traders rodés aux circuits financiers internationaux et aux montages économico-financiers les plus complexes réservés à des initiés. Concernant les directions de la plupart des organisations ouvrières, la gestion démocratique reste un slogan. Les syndicats et les partis politiques dits « démocratiques » ne menant pas la bataille d’idées dans les entreprises et au plan national à la hauteur des enjeux, les salariés découvrent du jour au lendemain, par exemple, qu’ils vont être licenciés d’entreprises dont ils font la richesse et qui réalisent souvent des super profits. Des directions syndicales appellent même à négocier le montant des primes de licenciements quand c’est l’entreprise, l’emploi et le contrat social français qu’il faut défendre. Le drame est devenu profond et le grand patronat poursuit sa destruction de l’économie avec l’appui du gouvernement Philippe et du ministre de l’Economie Le Maire.

Rébellion : Un peu comme Trump l’a déclaré et fait voter, le ministre français de l’Economie et des finances, Bruno Le Maire, veut supprimer l’ISF sur les valeurs mobilières et baisser l’impôt sur les sociétés, en le ramenant de 33,3 % à 25 %. Cela peut-il changer les choses ?

J-L.I. : La réduction par le gouvernement de Trump du taux de l’impôt sur les sociétés de 35 à 21%, les dispositions pour que les entreprises rapatrient aux Etats-Unis les capitaux qu’elles détiennent à l’étranger – ce qui ne les gênera en rien puisqu’elles peuvent placer ceux-ci en offshore aux Etats-Unis -, la suppression de l’amende que devaient payer les citoyens renonçant à souscrire une couverture maladie avec l’augmentation des primes d’assurance maladie qui vont suivre et autres mesurettes sont, comme le soulignait Nouriel Roubini dans Les Echos, « du sur-mesure pour les plus riches » (11) Des mêmes mesures semblables entraîneront en France comme aux Etats-Unis les mêmes conséquences : la dette va continuer de s’alourdir, la croissance n’augmentera pas et les inégalités vont s’accentuer. Les riches vont devenir encore plus riches tandis que l’immense majorité de la population va connaître des difficultés grandissantes, une réduction drastique des services publics et la pauvreté va continuer de se développer. C’est la suite des politiques précédentes qui, depuis le gouvernement Fabius de 1984, ont toujours laissé courir la financiarisation de l’économie contre le développement économique derrière un discours sur la lutte contre le chômage, la création d’emplois et la relance de l’économie. Les patrons vont payer encore moins d’impôts et être ainsi encore un peu plus dégagés de leur participation au développement des entreprises et de leur environnement. Le ministre Le Maire trompe d’autant plus les gens qu’il ne peut ignorer que l’Etat apporte des milliards d’euros à perte dans des entreprises transnationales qui non seulement ne créent pas d’emplois mais sont les principaux « fabricants de chômage » du pays. Les sociétés de l’indice boursier CAC40 sont celles qui réalisent les plus importants chiffres d’affaires. En 2017 ces entreprises ont engrangé plus de 94 milliards d’euros de profits pour un chiffre d’affaire cumulé de 1252 milliards d’euros. Or, ces sociétés du CAC40 sont celles qui captent la très grande majorité des aides publiques de Bruxelles mais surtout de l’Etat et des collectivités locales tout en bénéficiant d’autres milliards d’euros d’exonérations fiscales à différents titres. Il ressort des études et rapports réguliers du Comité de suivi des aides publiques aux entreprises et des engagements (COSAPE) que, si vous prenez en compte le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) et l’ensemble des aides et exonérations sociales et fiscales de toutes sortes, de 2012 à 2017, le montant annuel moyen du soutien de l’Etat central et des collectivités locales aux entreprises se situe à plus ou moins 200 milliards d’euros selon les années ! (12) D’année en année ce montant ne cesse de croître sans aucun effet en faveur de l’emploi, bien au contraire : le chômage et le sous-emploi continuent d’augmenter, ces grandes entreprises de licencier et de délocaliser, le tissu social et économique de se désagréger. La casse du Code du travail et l’accélération du processus de privatisations commencées sous le ministre « socialiste » Macron se poursuivent aujourd’hui sous le président Macron et vont détériorer encore plus la situation en portant de nouveaux coups au contrat social français. Ces privatisations créent les conditions favorables à l’écroulement de nouveaux pans de l’économie et ouvre grand les portes des entreprises privatisées à leur financiarisation. La grande finance va pouvoir désormais y assouvir sans aucune contrainte son appétit de profits maximums immédiats afin de permettre à ses clients privilégiés, à ses gros actionnaires et à des cadres supérieurs de s‘enrichir plus et plus vite. Le grand patronat et ses politiciens qui n’arrêtent pas de discourir sur les bienfaits de la mondialisation, de la liberté d’entreprise et du prétendu poids des charges en France sont ainsi la plus lourde charge que le pays doive supporter dans le budget de l’Etat ! Quel parti politique propose d’en finir réellement avec ce pillage permanent de l’Etat par ces accapareurs ?

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Rébellion : La France macroniste a t-elle encore un rôle dans le jeu international ?

J-L.I. : Emmanuel Macron est un partisan «des Etats-Unis d’Europe», soumis à la Commission « européenne » dont il applique les orientations et embrigadé dans l’OTAN dirigé par les Etats-Unis. Il ne peut donc tenir sur l’Europe qu’un discours trompeur et réducteur de phrases vides d’avenir pour éviter la réalité géographique, historique, politique, économique et culturelle de notre continent. Il s’est même dit prêt, en avril 2017, à bombarder la Syrie « sans mandat de l’ONU » ! Voilà qui en dit long sur son mépris pour l’Assemblée générale de l’ONU, le droit international et le respect de la volonté des peuples à disposer d’eux-mêmes. Après les crimes d’agression commis depuis Sarkozy contre la Libye puis contre la Syrie, la France de Macron est aujourd’hui en pleine illégalité internationale. Jean-Yves le Drian, le ministre des Affaires étrangères du gouvernement Philippe, continue de diriger la politiqué étrangère de la France en toute impunité alors qu’il est l’un des principaux responsables du trafic de matériel militaire et d’armes et de l’entraînement de groupes irréguliers et criminels contre la République arabe syrienne. Ces actions en font un complice du crime d’agression et des crimes de guerre dont l’ancien président Hollande est le principal instigateur français Ces violations flagrantes du droit international et du droit humanitaire, outre qu’elles ont prolongé et aggravé le conflit armé déclenché par Washington, Londres et Paris ont mis en danger la paix, la sécurité et la stabilité régionale. Vous avez pu lire les faits que je rapporte sur la complicité de l’Etat français avec des groupes criminels dans les deux tomes de 56. (14) Il n’y a donc rien à attendre de ce président et de ce gouvernement qui poursuivent la même politique atlantiste que celle des présidences et gouvernements passés depuis les années soixante-dix. Entre une politique intérieure soumise aux Grandes orientations de politique économique – les Gopé – décidées par les fonctionnaires de la Commission « européenne » et une politique étrangère alignée sur les desiderata de Washington, le seul rôle que la France puisse jouer est celui d’une cantinière qui attend les consignes de ses maîtres.

Notes :

1/ Euro-federalists financed by US spy chiefs (Les Euro-fédéralistes financés par les dirigeants de l’espionnage US), par Ambrose Evans-Pritchard (Bruxelles), The Telegraph, 19 septembre 2000. Les documents ont été trouvés par Joshua Paul, un chercheur à l’université de Georgetown à Washington. Ils incluent des dossiers des Archives nationales des États-Unis

2/ Le nouveau capitalisme criminel, par Jean-François Gayraud, préface de Paul Jorion, Ed. Odile Jacob.

3/ Source : Bureau of Labor Statistics, BLS, 3 juin 2016.

4/ Source : The Economic Innovation Group, The 2017 Distressed communities index, www.eig.org

5/ Source : FY2017, Financial Report of the United States Government, p.55.

6/ Source : FY2017, Financial Report of the United States Government, p.58 et suivantes, le Saker Francophone : US : Un bilan financier déficitaire abyssal en 2017, par Simon Black, 27 février 2018, http://lesakerfrancophone.fr/us-un-bilan-financier-defici...

7/ Sources : Clivage et compromis politiques au Parlement européen : comment vote-t-on à Strasbourg ? par Thierry Chopin et Camille Lépinay, Fondation Robert Schuman (Centre de recherches français sur l’Europe), 13 décembre 2010 et Des visages sur des clivages – Les élections européennes de mai 2014, par Yves Bertoncini et Thierry Chopin, Études et Rapports, 7 mai 2014, Fondation Robert Schuman, Vote Watch Europe, et Notre Europe-Institut Jacques Delors

8/ Quand les députés FN votent avec l’UMP et le PS à Bruxelles, par Diane Jean, Le Monde.fr, 23 mai 2014.

9/ Rapport Une Europe au service de la majorité et non d’une élite, Oxfam France, 9 septembre 2015, p. 3, intervention d’Isabel Ortiz, Directrice du Département de la Protection sociale à l’Organisation internationale du travail (OIT), www.oxfamfrance.org

10/ Alerte sur notre contrat social, par Hervé Sérieyx, Ed.Eyrolles.

11/ Les baisses d’impôt de Trump, du sur-mesure pour les plus riches, par Nouriel Rubini, Les Echos, 9 novembre 2017.

12/ L’argent des contribuables dans les poches des actionnaires, CGT, pôle économique, 25 septembre 2017 et Les aides publiques aux entreprises privées c’est 200 milliards d’euros ! par Daniel Roucous, L’Humanité, 5 février 2018.

13/ 56, tomes 1 et 2, par Jean-Loup Izambert, IS Edition, en version broché et numérique (www.amazon.fr).

Le prétendu impérialisme chinois

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Le prétendu impérialisme chinois

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

La Chine ne renforce pas sa présence géopolitique en menaçant militairement ses voisins, comme ne cesse de le prétendre Washington. A plus forte raison elle explique ne pas comprendre l'acharnement américain à la présenter, après la Russie, comme une menace existentielle pour l'Amérique, alors qu'elle n'a jamais fait de démonstration de force à l'égard de ce pays.

Tout au plus a-t-elle voulu, face au déploiement de puissance navale américaine en Mer de Chine Sud, marquer en y envoyant une ou deux unités sa volonté de voir laisser libre ce passage essentiel à son équilibre économique et politique.

C'est par contre en accélérant la mise en place de son grand programme de Nouvelle Route de la Soie (ou BRI, Belt and Road Initiative https://fr.wikipedia.org/wiki/Nouvelle_route_de_la_soie qu'elle prétend s'affirmer comme puissance incontournable dans cette partie du monde. Nous avons plusieurs fois précédemment présenté et discuté cette initiative. Aujourd'hui, il est évident que Pékin cherche à accélérer la mise en place du processus.

Le président Xi Jinping a présidé en mai 2017 une première table-ronde associant des représentants de tous les Etats concernés. Il s'agit de la Roundtable Summit Phase One Sessions of the Belt and Road Forum. Voir https://www.cnbc.com/2018/01/28/first-official-belt-and-r...

Il y a expliqué que la BRI était effectivement essentielle pour la Chine. Celle-ci pourra y investir ses réserves de change considérables permettant la réalisation de travaux d'infrastructures bénéficiant à tous les pays associés. Ce faisant, elle pourra y utiliser ses excédents de production d'acier et de ciment. La BRI fera appel à des financements publics-privés ouverts à tous. Il s'agira d'un pas important vers l'internationalisation du yuan comme monnaie commune d'échange. Mais Xi a confirmé que cette initiative ne devrait en rien être considérée comme ayant un caractère militaire.

Face à ce qu'ils considèrent comme une menacé économique d'ampleur, le Japon, l'Inde, l'Australie et évidemment les Etats-Unis accélèrent la mise en place d'une mini-BRI présentée essentiellement comme un moyen de combattre la domination économique de la Chine. Mais ce projet peine encore à recueillir les financements nécessaires. Comme il fallait s'y attendre, l'accession de Xi au statut de président à vie leur sert à justifier l'accusation de vouloir être désormais le nouvel Empereur de Chine. Mais en dehors d'arguments purement politiques, cette accusation ne suffit pas à mobiliser les dollars nécessaires à la mise en place de la future mini-BRI.

Plus inquiétant pour les Etats-Unis est le fait que la Chine et la Russie se sont associées dans une Union Economique Eurasiatique, Eurasia Economic Union (EAEU) qui devrait réunir les Etats intéressés par la BRI avec divers membres de l'Organisation de Coopération de Shanghai, Shanghai Cooperation Organization (SCO) et du BRICS. Un pays pivot dans cet ensemble est le Kazakhstan https://fr.wikipedia.org/wiki/Kazakhstan dont l'importance dans cette partie de l'Eurasie ne cesse de grandir. On notera que ce pays entretient avec la France de nombreux liens de coopération, notamment dans le domaine de l'éducation.

Aujourd'hui, la liaison par rail entre le Xinjiang en Chine et l'Europe de l'Est, via le Kazakhstan et la Russie, prend 15 jours. Elle devrait ne demander que 10 jours avec l'amélioration des liaisons résultant des premiers investissements de la BRI et quelques jours seulement quand les trains à grande vitesse prévus auront été mis en service. Ceci se fera évidemment au détriment des liaisons maritimes. Ces dernières ne resteront compétitives que pour les très gros tonnages.

La faiblesse géostratégique de la BRI est que les lignes ferroviaires prévues dans un premier temps seront à la merci d'attentats terroristes qui désorganiseront les transports. L'armée chinoise serait incapable de les empêcher. Mais manifestement la Chine fait le pari de la paix. A-t-elle raison?

jeudi, 22 mars 2018

Les Banques Centrales actuelles doivent disparaître

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Les Banques Centrales actuelles doivent disparaître

Auran Derien
Universitaire

Ex: https://metamag.fr

L’inversion des valeurs est systématique. La finance mondialisée détruit l’État à partir des banques centrales.

De la banque de Suède créée en 1656 à la banque d’Angleterre mise sur pied en 1694, le monde des usuriers n’a cessé de multiplier ses méfaits. Le système de Law, en 1716 en France, eut aussi la même volonté : transformer une banque privée en banque royale et financer l’État pour le contrôler. Le système s’est généralisé lentement : Pays-Bas en 1814, Espagne en 1856, Allemagne en 1875, USA en 1913, Japon en 1942. Aujourd’hui, ces banques permettent la création monétaire et la consolidation (transformation en créances à long terme) au profit uniquement de financiers qui leur sont liés et se trouvent à la base de la constitution d’oligarchies et de cartels privés. Le cartel des GAFA est une parfaite illustration de la constitution d’un pouvoir  reposant sur des technologies financées à crédit à travers l’appui des banques centrales.

On parle souvent des marchés financiers comme s’il s’agissait d’offres et de demandes ordinaires. On oublie qu’on y échange des positions créditrices et débitrices, égales par définition de la méthode comptable, ce qui laisse une grande latitude pour fixer le prix de ces échanges, le taux d’intérêt. Depuis 2008, nous savons que les banques centrales pratiquent volontairement des taux bas voire négatifs pour favoriser l’endettement. Les États ont augmenté les émissions d’obligations achetées ensuite par les banques centrales. Ces États n’ont jamais investi les sommes récoltées mais versent des prestations sans limites aux nouveaux venus du vaste monde, génocide organisé des peuples autochtones. Les dettes publiques ne préparent pas leur remboursement puisqu’il n’y a aucune volonté de créer des capacités productives. La fin de cette phase, quand elle sera décidée par le cartel des banques centrales, sera dramatique pour les populations.

L’entente des banques centrales avec les banques commerciales constitue un oligopole extrêmement dangereux. Elles achètent tout et se retrouvent de fait en possession de l’économie mondiale. La banque du Japon est désormais le premier détenteur d’actions. La BCE achète des obligations, des actions (1) mais ses comptes sont séparés de ceux du Système Européen de Banques Centrales et elle publie des soldes, soit la compensation entre actifs et passifs, au mépris des règles comptables, pour pouvoir discrètement évacuer vers une (des ?) structure (s) de défaisance des titres sans valeur. L’économiste Michael Snyder explique depuis des années que l’économie n’a pas besoin d’une banque centrale en collusion avec des banques commerciales. Il suggère que le système financier totalitaire finira pas s’écrouler, comme tout système d’usure, mais il reste à savoir si les parrains laisseront la place à d’autres élites.

Il ne faut pas compter sur le personnel politique actuel pour s’attaquer à la finance. En général, les cartels de la finance choisissent les politiciens, comme dans le cas de Manuel Barrosso, ancien dirigeant de la commission de Bruxelles, acheté par Goldman Sachs. «A mesure que les multinationales rachètent les actifs productifs, elles s’organisent en cartels et quasi-monopoles qui peuvent être protégés de la concurrence par du lobbying et des contributions à des campagnes électorales».

L’argent sous contrôle de banques centrales est une forme totalitaire de contrôle social. En s’endettant toujours davantage, les pays travaillent pour la finance mondialisée, rien de plus. Il conviendra de remettre au premier plan les penseurs qui ont montré la voix du changement, tels Maurice Allais dont l’œuvre n’est pas prête de tomber dans l’oubli.

Nous reprenons, quelques-uns de ses enseignements

La création monétaire doit relever de l’État seul. Toute création monétaire autre que la monnaie de base par la banque centrale doit être rendue impossible, de manière que disparaissent les « faux droits » résultant de la création monétaire bancaire.

Tout financement d’investissement à un terme donné doit être assuré par des emprunts à des termes plus longs, ou tout au moins de même terme.

Les principes de la réforme du système du crédit que propose Maurice Allais impliquent la création de trois catégories d’établissements distincts et indépendants : des banques de dépôt assurant les encaissements, les paiements, et la garde des dépôts de leurs clients. Les frais se facturent à ces derniers, et les comptes ne peuvent comporter aucun découvert ; des banques de prêt empruntant à des termes donnés et prêtant les fonds empruntés à des termes plus courts ; des banques d’affaires empruntant directement auprès du public, ou aux banques de prêt et investissant les fonds empruntés dans les entreprises.

Dans son principe, une telle réforme rendrait impossible la création monétaire et de pouvoir d’achat ex nihilo par le système bancaire. L’expansion de la masse monétaire globale, constituée uniquement par la monnaie de base, se ferait au taux souhaité par les autorités monétaires. Il y aurait attribution à l’État, c’est‐à-dire à la collectivité, des gains provenant de la création monétaire, avec allégement des impôts.

Le contrôle par l’opinion publique et par le Parlement de la création monétaire est une condition nécessaire de survie d’une économie décentralisée et de son efficacité.

Note:

(1) Malgré le silence qui règne sur les transactions de la BCE, on a appris en décembre 2017 qu’elle avait fait acheter des titres de la société mère de Carrefour (Steinhoff) par les laquais de la banque de Finlande.

 

Syrie : comment y comprendre quelque chose

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Syrie : comment y comprendre quelque chose

Michel Lhomme
Philosophe, politologue

Ex: https://metamag.fr

Les armées kurdes ont officiellement été formées pour combattre Daech dans leur région. Or, il s’avère  qu’elles ont aussi combattu l’armée syrienne et que dans cette région, elles aident à instaurer une base américaine sur la frontière. Avec 3 000 soldats américains présents, 15 000 Kurdes et 15 000 combattants de Daech « repentis », il s’agit pour les États-Unis de créer une zone “autonome” entre les deux pays, la Turquie et la Syrie et d’y maintenir une base arrière capable d’assurer leur hégémonie sur la région. Les forces spéciales françaises participent à cette opération.

L’intervention turque entamée le 21 janvier dans la région et le retrait parallèle des troupes russes sans doute âprement négocié entre Ankara et Moscou est une réponse inattendue pour l’Occident et en particulier pour la France qui n’imaginait pas  se retrouver contre le nouveau Bismarck ottoman, membre par ailleurs de l’Otan. Par l’intervention turque d’Afrin, l’espoir américain de laisser une écharde entre la Turquie et la Syrie s’amenuise de jour en jour. De fait, Erdogan n’a jamais digéré le coup d’État manqué orchestré contre lui par les USA en 2016 et il s’est juré de faire payer Washington au prix fort, quitte à renverser ses alliances et voir avec jubilation les forces kurdes définitivement écrasées.

En diversion de la question kurde du nord-est de la Syrie, la ville de Damas est actuellement bombardée par Al-Qaïda, soutenue  par la coalition occidentale depuis la Ghouta orientale. On reparle donc de la Syrie dans les médias et la guerre continue. La Ghouta orientale, zone banlieue assez vaste de Damas était peuplée avant la guerre par plus de 400 000 personnes. Selon l’Onu, ils seraient aujourd’hui 367 000. Selon le gouvernement syrien, ils sont beaucoup moins et en tous cas, pas plus de 250 000.

Sur le Ghouta, la famille d’ Allouche règne sans pitié. Depuis la victoire d’Alep, la reprise en main de la Ghouta orientale est devenu l’objectif principal de l’armée syrienne puisque sa population y sert de bouclier humain et affamée régulièrement si elle ne prête pas allégeance au wahhabisme et à la charia. Depuis six ans, les jihadistes attaquent régulièrement Damas depuis la Ghouta, terrorisent et massacrent les habitants du quartier dans le silence le plus total de la communauté internationale. Bachar el Assad a décidé d’en finir et de libérer la Ghouta orientale des jihadistes.

Curieusement  la déclaration d’Emmanuel Macron a-t-elle été  suivie de l’annonce d’une conversation téléphonique entre Macron et le président turc Recep Tayyip Erdogan, soulignant «l’impératif absolu que la cessation des hostilités (…) soit immédiatement et pleinement respectée », en conformité avec la résolution 2401 du Conseil de sécurité votée et défendue par Paris. La France maintient plus que fermement sa position anti-Assad en s’opposant maintenant non seulement à la Russie (elle respecte à la lettre l’embargo) mais à la Turquie. L’ONU a réclamé une trêve de 30 jours en Syrie pour distribuer des aides humanitaires et évacuer les blessés de la Ghouta. Emmanuel Macron aurait souligné auprès d’Erdogan que cette trêve humanitaire « s’appliquait à l’ensemble du territoire syrien, y compris à Afrine, et devait être mise en œuvre partout et par tous sans délai ».

Sans mentionner directement la résolution de l’ONU, Erdogan a désavoué clairement Emmanuel Macron et affirmé qu’il n’y aurait jamais de trêve dans l’enclave d’Afrin « jusqu’à ce que le dernier terroriste soit éliminé », respectant à ce titre l’esprit en fait du processus d’Astana et de l’accord entre la Turquie, la Russie et l’Iran sur la volonté de démantèlement de la région par les Occidentaux (Usa, France, Royaume-Uni). En tentant d’imposer un cessez-le-feu de trente jours dans la Ghouta, le Royaume-Uni et la France ne font pas mystère de leur soutien à la famille Allouche et de leur hostilité à la République arabe syrienne en général et à son président.