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dimanche, 21 janvier 2018

Les Grands américains de l'Internet et le terrorisme islamique

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Les Grands américains de l'Internet et le terrorisme islamique

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Les services de contre-espionnage russes et de quelques pays européens avaient eu des preuves apparemment incontestables du fait que la CIA américaine et d'autres services des Etats-Unis ont toujours encouragé le développement au Moyen-Orient de milices se rattachant à l'Etat Islamique et combattant aussi bien le gouvernement de Damas que ses alliés russes et aujourd'hui iraniens.

A cette fin, ils avaient multiplié les aides en dollars et en armement. Il paraît très probable que cette aide se poursuit plus discrètement.

Mais il est une forme d'aide dont on a peu parlé, consistant à apprendre à ces terroristes à manipuler les « réseaux sociaux » de l'Internet pour diffuser des exhortations au djihad et aux attentats, visant non seulement les populations arabophones, mais des groupes terroristes implantés dans tous les pays européens.

Ces messages utilisaient et utilisent encore les grands de l'Internet américain, notamment Facebook, Twitter et You Tube. Cela ne pouvait pas se faire sans que ces organismes détectent de tels échanges. Mais pendant plusieurs années ils n'ont rien fait pour les prévenir, à la demande sans doute du gouvernement américain qui y a vu une forme d'aide très précieuse à leurs « proxies » terroristes.

Lancer une pierre en l'air et elle vous retombera sur la tête.

Le point de vue a cependant récemment changé, quand les services américains ont vu de tels messages pénétrer des milieux musulmans anglophones aux Etats-Unis susceptibles de comporter des candidats aux attentats en Amérique même. Une Commission du Sénat vient de se réunir récemment pour discuter de ce problème.

Mais les représentants des Réseaux sociaux interrogés ont prévenu qu'ils ne pouvaient pratiquement rien faire dorénavant pour contrer un phénomène devenu proliférant. Bien évidemment, ils ne peuvent confier à des contrôleurs humains la charge de contrôler des millions de messages par jour. Ils ont mis au point des algorithmes capables d'identifier et détruire les messages violents dont ces « robots » ont reçu la description. Comme il fallait s'y attendre cependant, les techniciens (souvent précédemment formés aux Etats-Unis) des organisations islamiques émettant ces messages ont vite appris comment échapper à ces algorithmes en changeant en permanence la façon dont ces messages se présentent. Comme il a été dit à la Commission, une sorte de jeu du chat et de la souris s'est installé, où le chat américain est toujours perdant

De plus, les terroristes islamistes ont appris à utiliser dorénavant des plates formes plus discrètes, utilisant des logiciels de cryptage. On connait à cet égard Telegram, Reddit and WhatsApp, très utilisés par les échanges n'ayant rien de criminel. Par ailleurs, comme les services de police le savent depuis longtemps, le fait que tous les messages et textes produits sur l'Internet permettent l'anonymat des auteurs ne fait que compliquer, sinon rendre impossible, l'identification et la poursuite en justice des sources.

Clint Watts, expert anti-terrorisme au Foreign Policy Research Institute, a reconnu que les Grands de l'Internet étaient devenus capables de détruire 95% des messages islamiques. Mais 5% de ceux-ci, en renouvellement constant de format, leur échappera toujours, quelque soit les progrès attendus de l'Intelligence Artificielle utilisée. Cela suffira à recruter dans les pays occidentaux un nombre considérable de candidats terroristes.

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Addendum
Nous recevons ce message d'un de nos correspondants, que nous ne nommerons pas ici. Pas de liens avec le terrorisme...encore que 

L'explorateur internet "Opera" introduit une protection contre l'emprunt 
clandestin de notre puissance de calcul :

"New year, new browser. Opera 50 introduces anti-Bitcoin mining tool.
"The only major browser that stops Bitcoin mining on your computer
Everyone is talking about Bitcoins these days. Their sudden rise in value 
resulted in the fact that more and more people set out to mine them by 
running shady scripts on the PCs of unsuspecting users. This situation might 
sound familiar: your CPU is suddenly working at 100 percent capacity, the 
fan is going crazy for seemingly no reason and your battery is quickly 
depleting. These are signs someone might be using your computer to mine for 
cryptocurrency and can continue to do so even after you have left the site. 
It's a problem which affects approximately 500 million people worldwide but 
not for those who choose Opera 50.
"We, as the only major browser with an integrated ad blocker, have a 
built-in solution to keep miners from trespassing onto your machine.
"After we recently updated the rules of our built-in ad blocker mechanism, 
we eliminated cryptocurrency mining scripts that overuse your device's 
computing ability."

L'annonce n'est pas claire : s'agit-il spécifiquement de "bitcoin" ? ou un 
peu plus largement de toutes monnaies cryptées ?
Ou encore, ce qui serait le mieux, d'une protection contre tout emprunt non 
autorisé des ressources de l'ordinateur ?
S'il ne s'agit que un certain type d'"emprunt", quelles conditions font 
qu'on puisse la particulariser ou, qu'elle ne puisse être plus générale ?

=====
Cet exemple me suggère un problème plus large, qu'il serait intéressant de 
traiter de manière systémique. Peut-être ceci a-t-il été entrepris : 
quelqu'un est-il au courant ? :
L'ensemble des ordinateurs connectés à Internet sont en interaction (via 
celui-ci) : ils forment donc un système. Ces relations sont des échanges 
d'information ou d'ordres. Il en est de diverses sortes : courrier 
électronique, consultation de sites, conversations (Skype, réseaux sociaux, 
travail collaboratif, ...), téléchargement de programmes, logiciels, 
pilotes, etc., mises à jour de logiciels déjà installés, implantation de 
cookies, circulations de virus et malwares divers, captation de carnets 
d'adresses, physhing, espionnage, etc.  ... et emprunt de ressources comme 
l'exemple ci-dessus.

Certaines interactions se font au su et avec l'accord à la fois de 
l'émetteur que du destinataire ; pour d'autres, les situations de 
connaissance et de consentement sont diverses et plus ou moins claires. 
L'initiative est tantôt chez l'émetteur du message ou de la requête, tantôt 
chez le receveur de l'information ou du logiciel. Aussi, des transactions 
licites et consenties sont parfois l'occasion d'offres incidentes 
(suggestions commerciales, documentaires, ou autres) et parfois le véhicule 
de communications ou installations occultes.

Divers enchaînements ou rétroactions sont donc possibles : soit que le 
destinataire accepte ou bloque de nouvelles possibilités de communication, 
soit qu'elles s'établissent automatiquement. C'est en particulier le cas 
pour les mises à jour automatiques et pour l'espionnage. D'où une dynamique 
fort complexe.

Comment étudier ce fonctionnement, ses implications techniques, économiques, 
politiques , culturelles et civilisationnelles ?

 

“Nueva California”, la Tabarnia de Estados Unidos

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Para liberarse del radicalismo del Partido Demócrata

“Nueva California”, la Tabarnia de Estados Unidos

Ex: www.latribunadelpaisvasco.com

Un grupo de activistas conservadores ha propuesto mediante una declaración simbólica de independencia, fundar "Nueva California", un nuevo estado dentro de EE.UU. que agruparía las zonas rurales de California y las separaría de las áreas urbanas costeras en manos de la extrema izquierda del Partido Demócrata norteamericano.

Los partidarios de la creación de "Nueva California" sostienen que los actuales y pasados gobernantes de California “no han cumplido con sus deberes y obligaciones con el pueblo californiano”. Además, aseguran que las acciones del presente gobernador del Estado, el demócrata Jerry Brown, y de su equipo pretenden establecer "una tiranía sobre California y ‘Nueva California’ a través de repetidas injurias y usurpaciones”.


Los impulsores de la iniciativa también aseguran que después de años “de exceso de impuestos, regulación y política de partido único, el estado de California y muchos de sus 58 condados se han vuelto ingobernables. La tendencia  del Estado a volverse ingobernable ha causado una gran pérdida de valor de los servicios básicos como la educación, la protección contra incendios, la aplicación de la ley, el transporte, la vivienda, la atención médica, los impuestos, los derechos de los votantes, los sistemas estatales de pensiones, los parques estatales, la gestión de las infraestructuras y el agua”.


Según el mapa publicado en la web de los impulsores de la iniciativa, la actual California quedaría conformada sólo por la franja costera donde se sitúan grandes ciudades como Los Ángeles, San Francisco, Santa Bárbara o San José, mientras que "Nueva California" contaría con condados como los de San Bernardino, Kern, Fresno o Riverside.


Entre los principales responsables de la propuesta de "Nueva California" figura el presentador radiofónico Paul Preston, uno de los políticos conservadores de Estados Unidos que se ha hecho conocido por su acierto a la hora de alertar de lo que él definie como “conspiraciones ecologistas y de la ONU en contra Estados Unidos”.

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samedi, 20 janvier 2018

Un discours incendiaire de Rex Tillerson à propos de la Syrie

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Un discours incendiaire de Rex Tillerson à propos de la Syrie

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Dans un discours devant le Hoover Institute à Stanford le 17 janvier en présence de Condoleezza Rice, conseillère pour la Sécurité Nationale sous la précédente Administration, qui avait toujours poussé les Etats-Unis à la guerre, le Secrétaire d'Etat Rex Tillerson a réaffirmé la volonté américaine de renverser Bashar al Assad, en dépit ou plutôt en raison du soutien que ce dernier reçoit de la Russie et plus récemment de l'Iran.

Il est curieux de voir qu'en Europe, et notamment en France, ce discours qui est une véritable déclaration de guerre, n'ait pas reçu plus d'échos. Tillerson, contrairement aux affirmations précédentes de Washington envisageant un retrait du Moyen-Orient après une prétendue victoire américaine sur le terrorisme islamique, affirme dorénavant que les Etats-Unis resteront indéfiniment en Syrie et qu'ils n'accepteront jamais à Damas un gouvernement qui ne se plie pas aux injonctions de la politique américaine.

Il a ainsi renoncé à justifier la présence militaire américaine par les besoins de la lutte contre le terrorisme. De plus, il a multiplié les accusations contre l'Iran. Il est en cela dans la ligne définie par Donald Trump, selon laquelle ce pays était un adversaire de l'Amérique qu'il fallait détruire le plus vite possible. Selon lui, l'Iran chercherait à dominer entièrement le Moyen Orient. Les Etats-Unis n'accepteront jamais les interférences hostiles de Téhéran en Syrie : « the US was committed to reducing and expelling malicious Iranian influence from Syria ». Il a exigé également de la Russie qu'elle cesse son soutien à Assad.

Ce discours signifie implicitement que Tillerson prépare la partition de la Syrie en deux régions, l'une au nord devenant un protectorat américain à travers les nationalistes kurdes – ce que n'acceptera jamais la Turquie - et l'autre à l'est contrôlée par les milices islamiques qu'a toujours encouragé et armé Washington.

Tillerson est dans la ligne de la précédente décision américaine consistant à créer une force de 30.000 hommes commandée de fait par les 2.000 militaires américains maintenus en Syrie et appuyée par l'US Air Force basée en Irak et dans les Etats du Golfe. (Voir notre article, les Etats Unis s'installent militairement en Syrie).

Mais il va beaucoup plus loin. Dans l'immédiat, son objectif est de contrecarrer la prochaine réunion de Sochi, en Russie, destinée à instaurer un processus de paix. Au delà, prépare-t-il un affrontement militaire direct entre l'armée américaines et les troupes de Bashar al Assad, qui conduirait à un affrontement avec les Russes, installés en Syrie et qui ne s'en retireront jamais, sauf à accepter une retraite honteuse devant l'Amérique ? Prépare-t-il par ailleurs l'opinion à une guerre totale contre l'Iran?

Il conviendra de suivre avec attention dans les prochains jours la réponse que la Russie entendra donner à ces provocations.

Référence

Le discours de Tillerson le 17 janvier 2018
https://www.state.gov/secretary/remarks/2018/01/277493.htm

 

mercredi, 17 janvier 2018

L'Australie entre les Etats-Unis et la Chine

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L'Australie entre les Etats-Unis et la Chine

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

L'Australie et la Chine ont à peu près la même superficie. Mais avec ses 24 millions d'habitants, elle ne pèse pas au regard du 1 milliard 400 millions de Chinois. Cependant, par sa position clé dans le Pacifique, et ses nombreuses îles, elle ne peut pas être indifférente à une Chine qui ambitionne de plus en plus de se développer , au moins économiquement, en mer de Chine méridionale.

C'est sur le plan géopolitique qu'elles différent le plus. L'Australie, peuplée d'une majorité d'anglo-saxons, a joué depuis longtemps l'alliance avec les Etats-Unis. La Chine au contraire, dans le cadre du Bric notamment, coopère de plus en plus avec la Russie.

Cependant l'Australie a longtemps cru qu'elle n'aurait pas à choisir entre ses relations économiques avec la Chine et son alliance militaire avec l'Amérique. Les deux paraissaient compatibles et acceptées par les gouvernements respectifs. Cependant aujourd'hui la pression américaine se fait de plus en plus forte pour que l'Australie devienne, si l'on peut dire, un quasi membre de l'Otan, prête à des positions dures voire extrêmes, envers la Chine et la Russie.

La Chine ressent de plus en plus cette hostilité latente. Elle émet aujourd'hui des menaces économiques voilées à l'égard de Canberra, menaçant de se fermer aux exportations australiennes et d'y ralentir ses investissements. Sur le plan militaire, la Chine reproche à l'Australie de choisir systématiquement le camp américain dans les conflits latents ayant émergé en mer de Chine sud (SCS). C'est ce que vient d'affirmer le journal chinois quasi officiel le Global Times (voir référence ci-dessous) qui a avertit l'Australie qu'elle ne devait pas interférer dans les disputes territoriales dans cette région, en adoptant les positions américaines sur la liberté de navigation dans cette mer.. Sinon, elle « empoisonnerait » ses relations avec la Chine, qui adopterait de solides contre-mesures susceptible de freiner le développement économique australien.

Or la Chine est le plus grand partenaire économique de l'Australie, absorbant le tiers de ses exportations Dans le cadre d'un accord de libre-échange entré en vigueur en 2015, le commerce réciproque entre les deux pays dépasse 110 milliards de dollars annuels. De nombreux étudiants chinois sont inscrits dans les universités australiennes, où ils versent des droits importants. Les investissements chinois sont nombreux, notamment dans l'agriculture et le secteur minier. Par ailleurs, le nombre des touristes chinois en Australie ne cesse d'augmenter.

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Les militaires

Ceci n'empêche pas les militaires australiens de s'opposer de plus en plus à la Chine, l'accusant notamment de manipuler ses réseaux numériques et de développer un cyber-espionnage invasif. Les gouvernements australiens successifs, s'inspirant de ces accusations, ont interdit au géant chinois des télécommunicationssss Huawei de contribuer à la mise en place du National Broadband Network et de particper à la mise en place du réseau de câbles sous-marins entre Sydney et les iles Salomon. On notera que la Nouvelle Zélande et la Grande Bretagne accueillent au contraire favorablement les investissements de Huawai.

Par ailleurs l'Australie a multiplié ces dernières années les achats de matériels militaires américains, avec la coopération entre leurs forces armées qui en découle nécessairement. Aujourd'hui, elle s'est déclarée volontaire pour recevoir les premiers Joint Stike Fighters – ce qui n'est peut-être pas remarquons-le en passant, une décision très judicieuse, vu les ennuis de cet appareil.

L'Australie aujourd'hui est au pied du mur. Suivra-t-elle la politique américaine qui, dernièrement, sous Donald Trump, a paru préparer une guerre militaire contre la Chine, au moins en mer de Chine. Se rapprochera-t-elle en ce sens du Japon et de la Corée du Sud, si celle-ci joue - ce qui paraît aujourd'hui de moins en moins probable- le jeu de Donald Trump?

L'Australie au contraire tiendra-elle compte du fait que la Chine, dans de très nombreux domaines, est en train de devenir la première puissance mondiale, remplacer souvent les Etats-Unis en termes d'influence géopolitique? Elle aurait intérêt en ce sens a suivre l'exemple de la France, qui vient récemment d'afficher sa volonté d'augmenter ses échanges avec la Chine. D'autres pays européens, notamment l'Allemagne, font de même. Tout laisse penser que Pékin accueillera cette coopération renforcée avec faveur.

A court terme, la décision incombera à une classe politique australienne encore obsédée par la volonté de rester dans l'orbite américaine. Mais ceci pourrait changer, notamment si Donald Trump, sans être « fou », continue à donner de nouvelles preuves d'incohérence. Cela changera aussi si le dollar perd de plus en plus sa prédominance dans les échanges en faveur du yuan chions, ou à court terme, d'une devise hybride dite pétro-yuan.

Référence

Global Times. Meddling in South China Sea deepens Australia's strategic plight
http://www.globaltimes.cn/content/1082765.shtml
Voir aussi, précédemment
http://www.globaltimes.cn/content/1082291.shtml

mardi, 16 janvier 2018

Américannabis

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Américannabis

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

Les études médicales les plus récentes sont formelles : la consommation de tabac diminue très fortement aux États-Unis. Le fumeur de cigarette devient de plus en plus rare par la force de l’hygiénisme ambiant. De nombreux propriétaires exigent maintenant dans les contrats de location de ne pas fumer à l’intérieur des appartements, ni en terrasse, ni même aux environs immédiats de la résidence. Mais cette baisse massive masque un mal bien plus grand qui gangrène toute la société étatsunienne, la dépendance aux drogues.

Le 1er janvier 2018, la Californie est devenue le neuvième État à légaliser la production, la vente, la distribution, l’usage et la détention de cannabis. Dès novembre 1995, la proposition 125 autorisait les Californiens à prendre du cannabis à titre médical contre l’arthrite et le cancer. Cet usage légal est désormais reconnu dans une trentaine d’États ainsi que dans le District fédéral de Colombia, à Guam et à Porto Rico.

États fédérés, comtés et municipalités se félicitent déjà des gigantesques retombées fiscales de la vente de cet excrément à fumer, à boire et à manger. La collecte des taxes rapporterait plus de 655 millions de dollars par an. Le chiffre d’affaire tournera d’après les prévisions les plus optimistes à 5,6 milliards d’euros ! Rien qu’en Californie, 230 000 emplois à temps plein ou partiel vont être créés. Les médiats officiels européens qui relaient avec complaisance cette abjecte tolérance se taisent en revanche sur la catastrophe sanitaire qui en découle. Pour la deuxième année consécutive, l’espérance de vie des Étatsuniens a diminué du fait de l’utilisation tolérée des drogues.

En 2015, le nombre moyen de consommateurs s’y élevait à 97 millions. Un an plus tard, un consommateur décédait de surdose toutes les huit minutes. Les plus affectés sont les 25 – 34 ans qui connaissent en une seule année + 30 % de hausse de leur mortalité. Ce fléau ravage en particulier les Amérindiens dans leurs réserves et les zones rurales pauvres blanches, ces campagnes qui ont voté Donald Trump à la dernière présidentielle. Pis, sous la pression de l’industrie pharmaceutique, 28 % des victimes sont tombés dans la drogue suite à des prescriptions médicales, en particulier un anti-douleur de synthèse, le fentanyl.

Un véritable génocide s’opère donc en silence bien loin de Wall Street, du Capitole de Washington et d’Hollywood. La situation est gravissime par rapport à quelques mains aux fesses d’actrices délurées consentantes à l’insu de leur plein gré. Le recours tant au cannabis qu’aux opiacés se comprend pour un Étatsunien pris dans l’engrenage infernal du libéralisme capitaliste qui lui impose une exigence de rendement, de rentabilité, de surconsommation, de concurrence, de productivité et d’hyper-endettement personnel. Pour survivre aux cadences folles de ce monde taré où tous sont en guerre contre tout le monde, des millions d’esclaves hyper-modernes se résignent à la drogue et acceptent une existence pourrie. Bienvenue donc aux États-Zombies d’Amérique. Raison supplémentaire pour rejeter l’américanisation de l’Europe, sa saloperie de société de marché et son infect libéralisme.

Georges Feltin-Tracol

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 61, diffusée sur Radio-Libertés, le 12 janvier 2018.

11:39 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cannabis, drogues, états-unis | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

dimanche, 14 janvier 2018

L’armée américaine prépare la guerre du futur : le Pentagone va aligner des essaims de drones, prêts à l’action

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L’armée américaine prépare la guerre du futur : le Pentagone va aligner des essaims de drones, prêts à l’action

Washington. Des innovations étonnantes préparent la guerre du futur : le gouvernement américain a inauguré un projet d’armement à plusieurs niveaux, lequel prévoit l’engagement d’essaims compacts de drones. Dans le cadre de ce projet, les autorités militaires américaines envisagent de combiner l’engagement de drones en essaims sur terre et dans les airs. Le projet est à l’étude et serait sans cesse perfectionné. Les militaires américains ont en vue d’utiliser ces dispositifs dans des « zones opérationnelles complexes » comme les espaces urbains.

Les militaires américains expérimentent depuis un temps déjà assez long l’utilisation opérationnelle d’essaims de drones. Il s’agit ainsi de mettre en œuvre de petits drones intelligents en réseau qui, tel un essaim d’insectes, iraient par exemple reconnaître le terrain, échangeraient des informations ou même aborderaient des cibles et les combattraient. Les drones autonomes constitueront surtout une arme de premier plan dans les futurs combats urbains, biotopes dangereux où il s’agira surtout d’épargner des hommes et du matériel.

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Dès 2016, le ministère américain de la défense avait testé des micro-drones en essaims sur un terrain en Californie. 103 drones avaient été lancés au départ de trois avions de combat. Ces petits drones ont mené plusieurs missions de combat : vol en formation, repérage collectif d’objectifs et auto-réparation. Une vidéo montre comment l’essaim trouve sa cible, l’encercle en quelques secondes et s’en approche.

Les Etats-Unis entendent utiliser cette technologie en essaim dans les airs, sur terre et en environnement maritime. La Chine, elle aussi, met les bouchées doubles pour être, dans un futur proche, prête à aligner sur un front de combat des essaims de drones.

(Source : http://www.zuerst.de ).

 

Bannon en chute libre : il a été chassé de « Breitbart News »

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Bannon en chute libre: il a été chassé de « Breitbart News »

Washington. L’étoile du « faiseur de roi », de celui qui avait été décrit comme l’homme à avoir promu Trump, a encore pâli. Steve Bannon,en effet,  perd encore des plumes. Il était tombé en disgrâce à la Maison Blanche, pour avoir participé à un ouvrage qui critiquait vertement Trump : cet ouvrage s’intitule « Fire and Fury » et est signé par le publiciste Michael Wolff. Pire : il vient d’être démis de ses fonctions au portail en ligne « Breitbart News ».

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« Breitbart News » avait la réputation d’être le site porte-paroles de la droite américaine et avait véritablement mobilisé l’opinion pour faire entrer Trump à la Maison Blanche. Dans une déclaration qu’il vient de publier, Bannon lui-même se dit fier que l’équipe du site est parvenue à créer, au cours des dernières années, « une plateforme d’information de niveau mondial ». Bannon ne dit rien à propos des motifs de son départ dans la déclaration qu’il vient de formuler. Le directeur actuel du portail, Larry Solov, a toutefois expliqué que l’entreprise sera « toujours reconnaissante » à Bannon pour avoir atteint le niveau qu’elle a effectievement atteint grâce à l’aide de Bannon.

Mais les « sources bien informées » de Washington en savent davantage, bien évidemment. D’après elles, le départ de Bannon est dû à la pression exercée par la famille Mercer, des milliardaires conservateurs qui possèdent la plupart des actions de « Breitbart ». Rebekah Mercer, femme entrepreneur et généreuse mécène de l’affaire, aurait été outrée après la parution du livre révélateur « Fire and Fury » ; elle se serait alors désolidarisée de Bannon pour réaffirmer son soutien à Donald Trump.

(Source : http://www.zuerst.de ).

dimanche, 07 janvier 2018

Le dollar en voie - enfin - d'être détrôné par le Yuan

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Le dollar en voie - enfin - d'être détrôné par le Yuan

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Un article de la chaine financière américaine CNBC publié le 24 octobre dernier annonçait " China has grand ambitions to dethrone the dollar. It may make a powerful move this year "

https://www.cnbc.com/2017/10/24/petro-yuan-china-wants-to...

Cela n'a pas tardé. Le 2 janvier 2018, la Banque Centrale du Pakistan annonçait que les échanges du pays avec la Chine allait désormais être libellés en yuan et non plus en dollars. “Comprehensive policy related measures to ensure that imports, exports and financing transactions can be denominated in CNY (Chinese Yuan).”

Compte-tenu de l'importance non négligeable des échanges sino-pakistanais, cela ne pourra pas laisser indifférents un grand nombre de pays d'Asie centrale ou d'Asie du sud-est qui échangent beaucoup avec la Chine. La Russie de son côté risque d'abandonner enfin pour son compte le monopole du dollar dans ses échanges.

Rappelons plus concrètement qu'il y a quelques jours le gouverneur de la Banque Centrale chinoise a rencontré le ministre des finances saoudien afin de discuter de la date à laquelle le Royaume acceptera de voir la Chine payer en yuan ses importants achats de pétrole.Voir à nouveau CNBC https://www.cnbc.com/2017/10/11/china-will-compel-saudi-a...  Rappelons aussi que précédemment le Vénézuéla avait prévenu que ses exportations en gaz et pétrole devraient être payées en yuan.

Le coup frappé contre les Etats-Unis par la décision du Pakistan devrait être considérable. Pour Wall Street et Washington, la perte par le dollar de son statut de monnaie de réserve internationale, même si elle n'est pas complète, entrainera une explosion de la dette américaine, de l'inflation et l'impossibilité de financer à crédit, notamment, les importantes dépenses militaires prévues par Donald Trump. Celui-ci devra renoncer à son grand projet « America first ».

La Chine aura obtenu ce succès stratégique sans tirer un coup de fusil contre les Américains.

vendredi, 05 janvier 2018

Charles Lindbergh’s Philosophy of Vital Instinct

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Charles Lindbergh’s Philosophy of Vital Instinct

The heightened pace of life in industrial societies, Charles Lindbergh realized, necessitated reflection on what type of life is best suited for man. Which of the two, reason or vital instinct, constitutes the best function of human beings? Which of the two contributes best to man’s happiness and lasting well-being?…

Charles Lindbergh begins Autobiography of Values by reflecting on the values that mold a person’s life. In the first pages of this autobiography of ideas and values, Lindbergh asks, whether life is best lived by paying allegiance to reason or to vital instinct.

This is the fundamental question that is addressed by philosophy of life thinkers like Maine de Biran, Wilhelm Dilthey, Miguel de Unamuno and José Ortega y Gasset, to name just a few. Lindbergh’s concern reflects the philosophia perennis, a term that was coined by Leibniz, but which contains themes that can be traced back to the ancient Greek pre-Socratic philosophers, Pythagoras and Heraclitus, and that are beautifully articulated by Socrates and Plato, and Marcus Aurelius’ stoicism.

For practical reasons, the act of balancing a life of reason with a life guided by vital instinct became more delicate after the Industrial Revolution.The heightened pace of life in industrial societies, Charles Lindbergh realized, necessitated reflection on what type of life is best suited for man. Which of the two, reason or vital instinct, constitutes the best function of human beings? Which of the two contributes best to man’s happiness and lasting well-being?

This question is of crucial importance for Lindbergh, for the world-renowned pilot embarked on a life of scientific and technological discovery. Lindberg lived during a time that witnessed the explosion of mechanization in twentieth-century Western civilization. The life of the legendary aviator was marked by this quest.

Lindbergh’s fascination with science and technology is commensurate with America’s in the first half of the twentieth century. Yet the other component of the perennial philosophy that Lindbergh addressed is that without moderation by vital instinct—a kind of checks-and-balances in itself—science and technology develop into sterile scientism, which eventually comes to rule over man by obfuscating man’s hierarchy of values. In his book Of Flight and Life, which Lindbergh published in 1948, he offers a refutation of philosophical materialism. He argues that to keep scientism from destroying Western civilization, “we must control it by a philosophy reaching beyond materialism, a philosophy rooted in the character of man and nourished by the eternal truths of God.”

The tension between reason and vital instinct elucidates what Lindbergh means by values. While reason can be equated with intellect, vital instinct in human beings is akin to lived-intuition, which serves as a guide for human emotion and passion. The values of vital life, Lindbergh suggests, enable man to decipher the meaning and purpose of human experience. This entails having to choose between often-conflicting values.

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Early in life, the young Lindbergh did not like school. What he enjoyed most was working on the family farm in Minnesota and being in the outdoors. When he discovered flying, the values of vital life enabled the young flyer to treat flight with deference. Lindbergh writes: “Instinctively I was drawn to the farm, intellectually to the laboratory. Here began a conflict between values of instinct and intellect that was carried through my entire life, and that I eventually recognized as inherent in my civilization.”

Lindbergh’s flight in his single-engine monoplane Spirit of St. Louis from New York to Paris on May 20-21, 1927, is a feat of engineering and technology. By all accounts, this is what the crossing of the Atlantic in a single-engine airplane meant in those pioneering and dangerous days of aviation history. Lindbergh understood the technical specifications that such a flight would entail: weight to power ratio of his airplane, accurate navigation in relation to predominant wind currents, fuel consumption, etc. Lindbergh was careful to plan his flight across the Atlantic well in advance. This was the sublimation of emotion by the intellect. In other words, Lindbergh’s historic flight was not the whim of a daredevil pilot, even though he came to be known as Lucky Lindy.

Beyond the technical feat, Lindbergh’s near-3,600-mile and thirty-four-hour-long flight across the Atlantic is a human story of colossal proportion. Part of this has to do with Lindbergh’s character: The young man was reserved and private. He remained this way even after the fame that his historic flight brought him. Lindbergh’s description of the flight in his book The Spirit of St. Louis offers readers a deeper understanding of the thought process of the courageous twenty-five-year-old aviator. He describes his ordeal during the flight as one of vast personal discover: “Emerging from my contemplation were two areas of extraordinary interest. One related to aviation’s progress, the other to the quality and mystery of life.” This is the main theme that dominates his books and also, judging from the prominent role this plays in his autobiography, Lindbergh’s life.

Lindbergh’s historic New York-Paris flight made the young pilot realize the immense potential for the future of commercial aviation. First, airplanes needed to become bigger and more reliable. After Lindbergh’s Atlantic crossing, technological development of aircrafts allowed for the growth of commercial aviation.

During this period of his life, Lindbergh began to reflect on the dominant values of Western civilization: what these mean to human liberty, the essence of man, and how the cultivation of man’s better traits and moral compass contribute to the upkeep of democratic societies. These questions, Lindbergh believed, are rooted in higher values.

Technological advancement made Lindbergh understand that civilization always wavers between the complexity of vast structures and instinctual simplicity. The former is imbued with scientific discovery, while the latter remains grounded in the values of a reflective existence. For instance, Lindbergh found inspiration in the work of the 1912 Noble prizewinner in medicine, Alexis Carrel. Lindbergh believed that life expectancy could be extended, perhaps indefinitely. The young Lindbergh believed that the future of life expectancy depended on the creation of efficient perfusion pumps—the kind of medical technology that Lindbergh designed in 1935—in collaboration with Carrel.

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With the advent of World War II, Lindbergh witnessed the creation of evermore elaborate machinery and industrialization. Technology, Lindbergh feared, was outpacing the dreams and aspirations of those who labored to create it. Lindbergh’s philosophy of human values was in part inspired by Robert Goddard’s development of rockery, Werner von Braun’s V-2 rocket, and how these machines blossomed into the Saturn V rocket that would eventually propel man to the moon.

Lindbergh’s thinking is infused with the tension of balancing reason, which is calculative, with values of life—what he referred to as vital instincts.

Lindbergh’s reflective inquietude is the same encountered by philosophers of life, for through reflection on scientific explanations of the world; the individual finds himself as a responsible interpreter of human experience. Scientific explanation of human reality must be mediated by human thought and instinct. He explains, “I believe early entrance to this era can be attained by the application of our scientific knowledge, not to life’s mechanical vehicles, but the essence of life itself: to the infinite and infinitely evolving qualities that have resulted in the awareness, shape, and character of man.”

Part of the importance of Lindbergh’s philosophy of the role of the individual in Western civilization, which he expounds on in his writing, is his reflection and exploration of the perennial philosophy. The perennial philosophy revisits human ideas and values that remain relevant through the passage of time and that must be re-addressed by subsequent generations. Lindbergh articulated his discovery of many of these values after much thought and consideration of scientific problems.

Lindbergh’s philosophical ruminations display an efficient and fresh way to keep philosophy and philosophical reflection relevant, uncorrupted by the sterility of uninspired academic bureaucrats.

For instance, Lindbergh reflects on the problem of the fruit of the tree of knowledge posed in Genesis. If there exists a tree of knowledge that man must respect, then how does man appropriate this knowledge, without crossing the line that opens a Pandora’s Box of human suffering? What, then, if any, is the limit of human knowledge that the tree of knowledge suggests for man? Does the wisdom that comes from this knowledge require a rite of passage that is earned through self-reflection and sacrifice? Lindbergh considered these questions in earnest and has the following to say: “Genesis leaves us in a mystery not unlike what lies beyond scientific rationality. Was man ruined in his knowledge because it is finite? Was mankind better off following dogmatic religious myths than the fearful future realities of science? Is the intellect man’s tyranny over himself?”

The fantastic technological developments of the first half of the twentieth century made Lindbergh cognizant of the individual’s place in the cosmos. Mechanization made the dizzying speed of technological development possible. This, in turn, made it necessary for man to reflect on the scope of mechanization in Western societies. The difference between handcrafting canvass and wooden airplanes in the early days of aviation, to molding sheet metal, and using pneumatic tools to build the formidable Boeing 747-8 Intercontinental is enough to move sentient people to reflect about man’s capacity to create.

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Lindbergh contends that the values of Western civilization must continually be made fresh, in order for the West to remain grounded in the values of life. “But in part modern science developed from the magic of times past,” Lindbergh suggests. “Maybe science was like an adolescent child smiling too surely at its uneducated parents.”

The legendary aviator argues that reason, intellectual discourse, and science and technology should be considered, and thus operate hand-in-hand with vital instinct. Speculation on cosmic reality enables man to reflect on the nature of individual existence. For this reason, Lindbergh writes, “man feels intuitively that something beyond life exists for him—a continuance, a direction, surpassing the description of his mind.”

Only through man’s encounter with differentiation can man make sense of the unique, lived reality that is experienced as individual human existence.

The Imaginative Conservative applies the principle of appreciation to the discussion of culture and politics—we approach dialogue with magnanimity rather than with mere civility. Will you help us remain a refreshing oasis in the increasingly contentious arena of modern discourse? Please consider donating now.

Kalter Krieg und transatlantische Netzwerke – gestern und heute

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Kalter Krieg und transatlantische Netzwerke – gestern und heute

Zur Ausstellung «Parapolitik: Kulturelle Freiheit und Kalter Krieg»

von Urs Knoblauch, Kulturpublizist, Fruthwilen

Ex: http://www.zeit-fragen.ch.fr

Nur noch bis zum 8. Januar 2018 widmet sich das Berliner Museum «Haus der Kulturen» (HKW) mit einer grossen Ausstellung und Veranstaltungen der Aufarbeitung der propagandistischen Kulturpolitik im Kalten Krieg ab den 1950er Jahren. Aber auch über diesen Termin hinaus bleibt das Thema aktuell.
Eine sorgfältige Aufklärung über diese wichtige historische Epoche ist nötig. Und sicherlich ist es kein Zufall, dass gerade das Berliner «Haus der Kulturen» für die Ausstellung ausgewählt wurde, stand doch dieses Haus für die hier dargelegten kulturpolitischen Aktivitäten im Zentrum. «Es wurde auf Initiative der beim amerikanischen State Departement in Berlin tätigen Eleanor Dulles gebaut, der Frau des politischen Hardliners und Aussenministers John Forster Dulles», so Paul Jandl im Artikel «Der Geheimdienst fördert die Kunst» in der «Neuen Zürcher Zeitung» vom 30. November 2017. Jandl schreibt weiter, dass es in der Familie Dulles viele gab, «die im ideologischen Halbschatten Amerikas Karriere gemacht haben, nämlich bei der CIA».

Der Kongress für kulturelle Freiheit

Der Kampf der politischen Systeme wurde nach dem Zweiten Weltkrieg in Europa und besonders in Deutschland und Frankreich, aber auch in Österreich und Italien in grossem Stil mit Millionenbeträgen in Kunst, Kultur, Medien und Bildung geführt. «Dafür steht beispielhaft der Kongress für kulturelle Freiheit (Congress für Cultural Freedom, CCF)», so der Text des HKW zur Ausstellung. Im «Kalten Kulturkrieg», so auch der informative Artikel zur Ausstellung in der «Süddeutschen Zeitung» (18./19. November 2017), wurde die kulturelle Hegemonie und «Moderne» auf allen kulturellen Gebieten des Westens befördert. Ab 1950 organisierte der CCF zahlreiche Kongresse, kulturelle Veranstaltungen mit berühmten Persönlichkeiten, um die amerikanischen Werte und politischen Anliegen in Europa gegen den Einfluss des Kommunismus und Sozialismus, der viele Anhänger gerade unter den Intellektuellen fand, zu verbreiten. «Ausgehend vom Pariser Hauptquartier unterstützte der CCF zahlreiche Kulturprogramme in Lateinamerika, Afrika und Südostasien und spann ein Netzwerk von Zeitschriften, Konferenzen und Ausstellungen, um die ‹universelle› Sprache der Moderne in Literatur, Kunst und Musik zu fördern».
Der CCF griff immer mehr in die «intellektuelle Debatte ein, indem er Künstler und Medien unterstützte. Nicht nur «Heinrich Böll und Sigfried Lenz sollen von den Aktivitäten des CIA-Kassenwartes profitiert haben», auch «wurden Zeitschriften gegründet, die sich zu wichtigen Instrumenten des Austauschs entwickelten. In Deutschland war es der vom amerikanischen Publizisten Melvin Lasky ins Leben gerufene ‹Monat›, für den André Gide und Arthur Koestler, aber auch Theodor W. ­Adorno und Hannah Arendt schrieben».
«1967 stellte sich heraus, dass der CCF im verborgenen von der CIA finanziert worden war, um den antikommunistischen Konsens und damit die hegemonialen Interessen der USA in einem Kalten Krieg der Kulturen zu befördern. Mit der Enthüllung des CIA-Skandals war der Ruf des CCF ruiniert. Zu offensichtlich waren die ideologischen Widersprüche und die moralisch zweifelhafte Verteidigung von Freiheit und Transparenz mit Mitteln, die sich ihrerseits der demokratischen Rechenschaftspflicht entzogen.» (HKW) So wurden 44 westdeutsche Zeitungen, auch die «Süddeutsche Zeitung», und wichtige Zeitungen der Nachbarländer, beispielsweise die «Neue Zürcher Zeitung», mit grossen Geldsummen «subventioniert».

Weg in die Postmoderne

Für den «Kalten Kulturkrieg» setzten sich über zwei Dutzend amerikanische Stiftungen neben den offiziellen und halboffiziellen Institutionen mit riesigen Millionen-Dollar-Beträgen ein. In der Musik wurde die Avantgarde, in der bildenden Kunst wurden vor allem die modernen, abstrakten Maler gefördert. «Jackson Pollocks Bilder und der vom Kongress für kulturelle Freiheit favorisierte Abstrakte Expressionismus waren Inbegriff formaler Freiheit bei gleichzeitiger Abwesenheit direkter politischer Botschaften», so im informativen Artikel der «Neuen Zürcher Zeitung». Dabei ging es nicht um die historische «Moderne» in Kunst und Architektur des beginnenden 20. Jahrhunderts, sondern um eine Abstraktion ohne Grundwerte, um eine inhaltliche Beliebigkeit und insbesondere um eine Abwertung der wertvollen europäischen Tradition der realistischen und wertorientierten Kunst und Kultur, die dann kaum noch gefördert wurde.
In der Berliner Ausstellung sind moderne Bilder von zahlreichen bekannten Künstlern zu sehen. Dabei wird das Spektrum von der propagierten radikalen Abstraktion (Ungegenständlichkeit) bis zur abgewerteten figürlichen Kunst (Realismus) gezeigt. Von der Art&Language-Künstlergruppe ist das grossformatige Guernica-Gemälde von ­Picasso zu sehen, welches im «Action-Painting-Stil» von Jackson Pollock in den 1980er Jahren umgestaltet wurde. Die Bilder wurden von den Kuratoren zusammengestellt unter dem offenen Begriff «Parapolitik», der die globale Dimension der Kulturpolitik im Kalten Krieg, die Instrumentalisierung, ihre Einflüsse und die «wandelnden Bedeutungen und Ziele» der Moderne und Postmoderne mitbezeichnet.

VB-TrKK.jpgEin Buch von Volker Berghahn

Zur komplexen Problematik, welche die Ausstellung thematisiert, ist das lesenswerte Standardwerk «Transatlantische Kulturkriege – Shepard Stone, die Ford-Stiftung und der europäische Antiamerikanismus» (Stuttgart 2004) des deutschen Historikers Volker Berghahn, der unter anderem an der Columbia University in New York lehrte, besonders informativ. Am Beispiel einer Schlüsselperson wie Shepard Stone (1908–1990), Stabsmitarbeiter in der «Ford Foundation», Sonderberater der USA im «Kalten Kulturkrieg» und von 1974 bis 1988 Leiter des einflussreichen Berliner Aspen-Instituts, erhält der Leser detaillierte Einsicht in das historische Quellenmaterial, das dokumentiert, wie ab 1945 an verschiedenen kulturellen Fronten um «die Hegemonialmacht innerhalb des westlichen Bündnisses» gekämpft wurde.
Die Literaturwissenschaftlerin, Filmproduzentin und Kulturpublizistin Frances Stonor Saunders hatte schon mit ihrem Buch «Wer die Zeche bezahlt – Die CIA und die Kultur im Kalten Krieg» (New York 2000; Berlin 2001) vielen Künstler die Augen geöffnet. Der damalige Rezensent des Buches, Norbert Seitz, beschrieb, wie «prominente westliche Intellektuelle beabsichtigt oder unbeabsichtigt zu Werkzeugen des amerikanischen Geheimdienstes wurden» («Süddeutsche Zeitung» vom 18.4.2001).

Auswirkungen bis heute

Die Kulturstrategie des Kalten Krieges hat bis heute grosse Auswirkungen. Zu Recht schreibt Paul Jandl in der «Neuen Zürcher Zeitung»: «Man darf sich nicht täuschen lassen. Wenn es darauf ankommt, wird sie [die Kunst, uk] noch immer zum Diener der Politik degradiert. Als 2003 klar war, dass die USA dem Irak den Krieg erklären werden, haben die Vereinten Nationen im New Yorker Hauptquartier den Wandteppich mit Picassos ‹Guernica› schnell verhüllen lassen. Präsident Bushs sogenannter Feldzug des Guten und Aussenminister Colin Powell vor Picassos Anti-Kriegs-Bild: Das hätte nicht gut ausgesehen.»
Die hier kurz dargelegte Thematik der Kulturkriege verdient weitere Vertiefung, gerade auch im Hinblick auf die Verhaltensforschung und Bildungspolitik, die Amerika im Zusammenhang mit dem «Kalten Kulturkrieg» zentral «förderte». Ebenso sind die heutigen ausgefeilten politischen Propaganda- und Manipulationsmethoden eines Edward Bernays sowie die Auswirkungen von Theorien und Praxis der «Kulturellen Hegemonie» von Trotzki und Gramsci einzubeziehen.
Wenn man die Programme und Aktivitäten zur Bildung im Haus der Kulturen in Berlin studiert, erkennt man die Aktualität der Ausstellung. Sie zeigt die Notwendigkeit auf, Begriffe wie «Kultur» und «Freiheit» nicht zu missbrauchen und genauer zu definieren. So können uns Ausstellungen und Bücher die Augen öffnen und zum Nachdenken anregen, auch über die Notwendigkeit einer Kulturethik, zum Mitwirken im ehrlichen, mitmenschlichen Sinn und dazu, dem grossen Reichtum der europäischen Kulturtradition mehr Sorge zu tragen.    •

Eine Publikation zur Ausstellung in englischer Sprache erscheint im Frühjahr 2018. Informationen unter: www.hkw.de  

mardi, 02 janvier 2018

Comparaison entre les moyens militaires américains et russes

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Comparaison entre les moyens militaires américains et russes

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Dans un article du 29/12/2017, nous avions évalué rapidement ce à quoi correspondent ce que l'article avait nommé les « nouvelles forces armées russes »

Il est intéressant de comparer les moyens de celles-ci à ceux de l'armée américaine. Le site Russiafeed fournit des éléments à cet égard. Nous ne pouvons évidemment pas garantir la validité des chiffres. Disons seulement qu'ils paraissent très vraisemblables. Précisons qu'ils ne concernent pas les moyens aéro-navals, notamment en nombre de porte-avions et de flottes aériennes embarquées. Sur ce point l'Amérique dispose d'une supériorité écrasante. La Russie est en train de mettre au point de nouveaux missiles capables de traverser les barrières électroniques actuelles des navires américains. Mais l'US Navy ne restera certainement pas sans réponse.

Voir http://russiafeed.com/russia-vs-us-who-has-the-stronger-m...

Nous en retiendrons les éléments suivants:

Budget militaire annuel.
Etats-Unis $594 milliards, Russie $67 milliards.

Personnels d'active.
Etats-Unis 1.492.200, Russie 845.000

Bases militaires à l'étranger
Etats-Unis 800 dans 80 pays dont 174 en Allemagne, Russie 12 dont 10 dans les anciens Etats de l'Union soviétique à sa frontière sud, 2 autres l'une en Syrie et l'autre au Viet-Nam.

Arsenal nucléaire.
Nous ne reprendrons pas ici les chiffres. Disons que chacun des deux adversaires éventuels dispose de la capacité de rayer l'opposant de la carte mais aussi d'anéantir la Terre entière. Néanmoins, récemment, Donald Trump a ordonné de moderniser et renforcer les moyens américains, tètes nucléaires et ICBM, sans doute sous la pression du complexe militaro-industriel, toujours avide de nouveaux contrats, même s'ils ne reposent sur aucun besoin.

Aptitude à la « réponse asymétrique ».
On appelle ainsi, dans le cas des grandes puissances, la disponibilité de systèmes de défense aérienne, de systèmes de détection, de systèmes de défense anti-missiles. Or sur ce point la Russie, beaucoup plus exposée que l'Amérique aux attaques provenant des bases militaires qui l'encerclent, à mis au point divers systèmes qui semblent beaucoup plus efficaces que leurs homologues américains. Elle a pu les utiliser avec succès et les améliorer encore lors de la récente campagne en Syrie.

Le représentant russe à l'Otan a prévenu en été 2016 ses homologues des capacités de réponse asymétrique russes, non seulement peu couteuses, mais hautement efficace https://www.rt.com/news/337818-russia-nato-asymmetrical-r.... Voir aussi, en langue russe https://ria.ru/syria/20161006/1478654294.html?utm_source=...

Cyber-guerres.
Sur ce point, l'Amérique possède une indéniable supériorité sur la Russie, compte tenu du nombre et de la variété de systèmes d'espionnage, y compris spatiaux, dont disposent notamment la CIA et la NSA (National Security Agency). On peut penser que rien d'important de ce qui de passe à Moscou ou plus généralement en Russie n'échappe aux « grandes oreilles américaines.

Les capacités russes ont été volontairement surévaluées par le Pentagone et le Département d'Etat à propos de l'affaire dite du Russiagate. Il avait été dit que des Hackers russes étaient intervenus dans l'élection présidentielle américaine pour gêner la candidature d'Hillary Clinton. Mais après des mois d'enquêtes approfondies, les services américains n'ont jamais pu identifier la moindre cyber-intervention. Ceci n'est pas la preuve d'une « incomparable supériorité de la Russie dans la cyber-guerre », comme prétendu par le gouvernement américain, mais de l'absence de toute intervention russe d'ampleur, faute de moyens adéquats.

Dans son récent discours au Club de Valdaï, Vladimir Poutine avait ironisé sur la capacité de son pays d'intervenir dans la vie politique américaine avec des moyens électroniques. «  L'Amérique est un grand Etat et non une république bananière. Dites moi si je me trompe »

dimanche, 31 décembre 2017

The Alt Right Perspective

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The Alt Right Perspective

Mencken Club Address

By John Derbyshire

Ex: http://www.hlmenckenclub.org

Good morning, Ladies and Gentlemen. My title is “The Alt Right Perspective.” I assume this means that I should tell you what the Alt Right is, and how Alt Righters see the world.

That’s unfortunate because I don’t actually know what the Alt Right is. Casual acquaintances—neighbors and such—sometimes ask me if I am Alt Right. I never know what to say. Am I? Pass.

Some of this is just temperamental. I’m not by nature a joiner. I don’t feel strong affinity with any sports team or church. I’m not an Elk or a Shriner. I’m just not a herd animal—not well-socialized. I’m the little boy calling out that the Emperor has no clothes. (Although I’ve always thought that story would be more true to life if the little boy had been chased down and lynched by a howling mob of well-socialized Goodthinkers.)

The rest is Englishness. We English don’t do ideology. We leave that stuff to our more erudite continental neighbors. In matters social and political, we default to compromise and muddle. The nearest thing I have to an ideological hero is George Orwell, whose ideological position could fairly be described as reactionary-Tory-patriotic-socialist.

There’s some overlap between the last two paragraphs. I have utmost difficulty following any kind of ideological script. Sooner or later I always bang my shins against the boundary fences of ideological orthodoxy.

On race, for example, I get incoming fire from both sides. Goodthinkers point’n’sputter at me for my negative comments about blacks; race purists snarl at me as a race traitor because of my marriage choice.

Has my email bag familiarized me with the expression “mail-order bride”? Oh yeah.

It doesn’t help that I’m a philosemite, although I don’t much like that word. It sounds a bit cucky and patronizing. I prefer “anti-antisemite.” On any terminology, though, many self-identified Alt Righters would consider me off-reservation on this point alone.

So it’s no use looking to me for exposition of an ideological program. To present my assigned topic honestly, I therefore thought it best to seek out someone who believes he does know what the Alt Right is, and who has spelled out his knowledge clearly but concisely.

I settled on the blogger Vox Day who, in August last year, put forth a 16-point Alternative Right manifesto that has been much discussed, and translated into umpteen languages.

Here are Vox Day’s 16 points, embroidered with my comments

1.    The Alt Right is of the political right in both the American and the European sense of the term. Socialists are not Alt Right. Progressives are not Alt Right. Liberals are not Alt Right. Communists, Marxists, Marxians, cultural Marxists, and neocons are not Alt Right. National Socialists are not Alt Right.

No argument from me on that, although I don’t know what a Marxian is. Typo for “Martian”?

2.    The Alt Right is an ALTERNATIVE to the mainstream conservative movement in the USA that is nominally encapsulated by Russell Kirk’s 10 Conservative Principles, but in reality has devolved towards progressivism. It is also an alternative to libertarianism.

I’m fine with that one, too; and I’m glad to have been prompted to re-read Kirk’s principles. He was big on prudence: the word, or its derivatives, occurs nine times in the ten points, which Kirk included in a book titled The Politics of Prudence. This inspired a section of my Radio Derb podcastlast week.

I liked Vox Day’s batting away of libertarianism, too, though I think at this point it’s kind of superfluous. My impression is that libertarianism has succumbed to an intellectual version of the Aspidistra Effect. That is to say, it has moved down-market. (The aspidistra is a potted plant that decorated wealthy households in Victorian England. By the time Orwell used it in the title of a novel a generation later it had been taken up by the lower-middle classes, and of course abandoned by the gentry.)

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It used to be that if someone told you, “I am a libertarian,” it was at a gathering of conservative intellectuals, perhaps even at the Mencken club. You could then get into an interesting conversation about what kind of libertarian he was: Classical, Objectivist, Paleolibertarian, …

Nowadays if you hear those words it’s probably some smart high-schooler speaking; and if you try to drill down further he freezes.

3. The Alt Right is not a defensive attitude and rejects the concept of noble and principled defeat. It is a forward-thinking philosophy of offense, in every sense of that term. The Alt Right believes in victory through persistence and remaining in harmony with science, reality, cultural tradition, and the lessons of history.

That’s OK, except for the word “philosophy.” Let’s not get ideas above our station here. Aristotle had a philosophy. Descartes had a philosophy. Kant had a philosophy. What the Alt Right has is an attitude.

4. The Alt Right believes Western civilization is the pinnacle of human achievement and supports its three foundational pillars: Christianity, the European nations, and the Graeco-Roman legacy.

I think the Jews should have gotten a mention there, since half of the Christian Bible is about them. That’s a kind of fielder’s-choice point, though.

5. The Alt Right is openly and avowedly nationalist. It supports all nationalisms and the right of all nations to exist, homogeneous and unadulterated by foreign invasion and immigration.

No problem with that. We should, however, bear in mind what a knotty thing nationalism can be. There is a case to be made—a conservative case—for big, old, long-established nations resisting disaggregation. Does Catalan nationalism trump Spanish nationalism? Does it do so even if only half of Catalans wish to separate from Spain?

That kind of nitpicking doesn’t belong in a manifesto, though. For these purposes, Point 5 is fine.

6. The Alt Right is anti-globalist. It opposes all groups who work for globalist ideals or globalist objectives.

Again there are nits to pick, though again this isn’t the place to pick them. When the slave traders arrive from Alpha Centauri, or an asteroid hits, or a supervolcano pops, we shall all become globalists overnight.

7. The Alt Right is anti-equalitarian. It rejects the idea of equality for the same reason it rejects the ideas of unicorns and leprechauns, noting that human equality does not exist in any observable scientific, legal, material, intellectual, sexual, or spiritual form.

Yes-s-s-s.

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8. The Alt Right is scientodific. It presumptively accepts the current conclusions of the scientific method (scientody), while understanding a) these conclusions are liable to future revision, b) that scientistry is susceptible to corruption, and c) that the so-called scientific consensus is not based on scientody, but democracy, and is therefore intrinsically unscientific.

It’s what? The word “scientody” is not known to dictionary.com; nor is it in my 1971 OED with supplement; nor in my 1993 Webster’s.

I tried digging for etymologies, but got lost in a thicket of possibilities. Greek hodos, a path or way; so “the way of science”? Or perhaps eidos, a shape or form, giving us the “-oid” suffix (spheroid, rheumatoid); so “science-like”? Then there’s aoide, a song, giving … what? “Harmonizes like science”? Or maybe it’s the Latin root odor, a smell; “smells like science.”

In any case, all three of the “understandings” here are gibberish.

a) There is a large body of solidly-established scientific results that are not liable to future revision.

Saturn is further from the Sun at any point of its orbit than Jupiter is at any point of its. A water molecule has two hydrogen atoms and one oxygen atom. Natural selection plays an important role in the evolution of life.

I promise Vox Day there will be no future revisions of these facts, at any rate not on any time span he or I need worry about. (I add that qualification because there are conceivable astronomical events that could alter the sequence of planetary orbits—a very close encounter with a rogue star, for example. Those are once-in-a-billion-year occurrences, though.)

b) “Scientistry”? Wha?

c) The scientific consensus is unscientific? Huh? And why is the consensus “so-called”? There usually—not always, but usually—is a scientific consensus. It occasionally turns out to have been wrong, but it’s a consensus none the less, not a “so-called” consensus.

9. The Alt Right believes identity > culture > politics.

Again, not bad as a first approximation, but this ignores a lot of feedback loops. Has politics not affected culture this past 72 years in North Korea? Did not North Korea and South Korea have the same culture a hundred years ago?

10. The Alt Right is opposed to the rule or domination of any native ethnic group by another, particularly in the sovereign homelands of the dominated peoples. The Alt Right is opposed to any non-native ethnic group obtaining excessive influence in any society through nepotism, tribalism, or any other means.

As several commenters pointed out, the Iroquois and the Sioux might have something to say about that. Bitching about historical injustices is such an SJW thing, though, I can’t bring myself to care. I’m fine with Point 10.

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11. The Alt Right understands that diversity + proximity = war.

Again, there are nits to be picked. Diversity per se is neither good nor bad. Numbers are of the essence.

I’m a salt-in-the-stew diversitarian. I want to live in a society with a big fat racial and ethnic supermajority: somewhere north of ninety percent. Small minorities of Others can then be accommodated with friendly hospitality and accorded full equality under law. (I don’t say they necessarily will be; but they can be.)

That’s the kind of country I grew up in, 1950s England. It’s the kind of country the U.S.A. was in 1960, just barely: ninety percent European-white, ten percent black, others at trace levels.

Vox Day is using the word “diversity” in its current sense, though: as a code word for massive, deliberate racial replacement. In that sense his equation, and the embedding sentence, are both correct.

12. The Alt Right doesn’t care what you think of it.

Yee-hah!

13. The Alt Right rejects international free trade and the free movement of peoples that free trade requires. The benefits of intranational free trade is not evidence for the benefits of international free trade.

I’m an economic ignoramus, but I’d like to see a good logical proof of the proposition that free trade requires free movement of peoples. I am sincerely open to being enlightened on this point.

14. The Alt Right believes we must secure the existence of white people and a future for white children.

I doubt there is an existential threat to white people. I’d be content to secure the existence of a racially self-confident white race—one not addled by ethnomasochism—and by a future for white children free of schools, colleges, and authority figures telling them they are the scum of the earth.

15. The Alt Right does not believe in the general supremacy of any race, nation, people, or sub-species. Every race, nation, people, and human sub-species has its own unique strengths and weaknesses, and possesses the sovereign right to dwell unmolested in the native culture it prefers.

Hmm. That’s a bit kumbaya-ish (or “-oid”). No doubt the Bushmen of the Kalahari are much better at hunting with spears than are Norwegians or Japanese. As Greg Cochran points out, though: “innate superiority at obsolete tasks (a born buggy-whip maker?) doesn’t necessarily translate to modern superiority, or even adequacy.”

What do the “unique strengths” of the Bushmen, or of Australia’s aborigines, avail them in the world we actually live in? On the plain evidence it looks very much as though some “races, nations, peoples, or sub-species” are better able to cope with modernity than others. The less-able seem to agree. Great masses of them prefer not to dwell in their native culture, but in someone else’s. Boats crammed with such people have been crossing the Mediterranean from Africa for the past few years. The revealed preference of these people is not their native culture.

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16. The Alt Right is a philosophy that values peace among the various nations of the world and opposes wars to impose the values of one nation upon another as well as efforts to exterminate individual nations through war, genocide, immigration, or genetic assimilation.

I get the point and agree with it; but again, reality is knottier than this allows. “If you desire peace, prepare for war,” said the Romans, who knew a thing or two about human affairs.

That’s Vox Day’s sixteen-point definition of the Alt Right. There have been other Alt Right manifestos from other quarters; here for example is Richard Spencer’s.

Supposing this is a fair picture of the Alt Right perspective, am I on board with it? Do I belong to the Alt Right?

As you can see from my comments, I have plenty of quibbles, and I’d prefer to get my manifesto from someone acquainted with the elementary principles of scientific inquiry.

Still, it’s not bad. I can sign up to most of Vox Day’s points.

Yes, I’m on board … until I bang my shins against a fence post.

The Alt Right Among Other Rights

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The Alt Right Among Other Rights

By Keith Preston

Ex: http://www.hlmenckenclub.org

Speaking about the intricacies of different ideological tendencies can often be a bit tedious, and certainly a topic like the Alt-Right can get very complicated because there are so many currents that feed into the Alt-Right. I know that when I spoke here last year I was speaking on the right-wing anarchist tradition, which is a highly esoteric tradition, and one that is often very obscure with many undercurrents. The Alt-Right is similar in the sense of having many sub-tendencies that are fairly obscure in their own way, although some of these have become more familiar now that the Alt-Right has grown in fame, or infamy, in the eyes of its opponents. Some of the speakers we have heard at this conference so far have helped to clarify some of the potential definitions of what the Alt-Right actually is, but given the subject of my presentation I thought I might break it down a bit further, and clarify a few major distinctions.

What is the Alt-Right?

The Alt-Right can be broadly defined as a highly varied and loose collection of ideologies, movements, and tendencies that in some way dissent from the so-called “mainstream” conservative movement, or are in actual opposition to mainstream conservatism. Of course, this leaves us with the task of actually defining mainstream conservatism as well. I would define the conservative movement’s principal characteristics as being led by the neoconservatives, oriented towards the Republican Party, and as a movement for whom media outlets like Fox News, talk radio, and publications like National Review and the Weekly Standard are its leading voices. Outside of the framework of what some here appropriately call “Conservatism, Inc.,” we could say that there is an Alt-Right that can be broadly defined, and an Alt-Right that can be more narrowly defined.

miloy.jpgThe Alt-Right broadly defined would be anything on the Right that is in opposition to the neocon-led Republican alliance. This could include everything from many Donald Trump voters in the mainstream, to various tendencies that have been given such labels as the “alt-lite,” the new right, the radical right, the populist right, the dark enlightenment, the identitarians, the neo-reactionaries, the manosphere (or “men’s right advocates”), civic nationalists, economic nationalists, Southern nationalists, white nationalists, paleoconservatives, right-wing anarchists, right-leaning libertarians (or “paleolibertarians”), right-wing socialists, neo-monarchists, tendencies among Catholic or Eastern Orthodox traditionalists, neo-pagans, Satanists, adherents of the European New Right, Duginists, Eurasianists, National-Bolsheviks, conspiracy theorists, and, of course, actually self-identified Fascists and National Socialists. I have encountered all of these perspectives and others in Alt-Right circles.

Milo Yiannopoulos

Under this broad definition of the Alt-Right, anyone from Steve Bannon or Milo Yiannopoulos all the way over to The Daily Sturmer or the Traditionalist Workers Party could be considered Alt-Right. In fact, ideological tendencies as diverse as these have actually embraced the Alt-Right label to describe themselves. For example, Steve Bannon said at one point during the Trump campaign in 2016 that he wanted to make Breitbart into the voice of the Alt-Right, but then I have also encountered people who are actual neo-Nazis using the Alt-Right label to describe themselves as well.

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A narrower definition of the Alt-Right might be to characterize what is most distinctive about the Alt-Right. In this sense, the Alt-Right could be characterized as a collection of tendencies that is specifically oriented towards some of kind identification with European history and tradition, and regard Europe and, by extension, North America as part of a distinct Western civilization that was developed by European and, predominantly, Christian peoples. Consequently, the Alt-Right tends to be much more oriented towards criticizing ideas or policies like multiculturalism, mass immigration, and what is commonly called “political correctness,” than what is found among mainstream conservatism. This is in contrast to the Left’s views, which are increasingly the views of mainstream liberalism as well, and which regards the legacy of Western history and culture as nothing but an infinite string of oppressions such racism, sexism, homophobia, classism, anti-Semitism, Islamophobia, xenophobia, patriarchy, hierarchy, nativism, cisgenderism, speciesism, and the usual laundry list of isms, archies, and phobias that the Left sees as permeating every aspect of Western civilization. Presumably, other civilizations have never featured any of these characteristics. 

In this way, the Alt-Right is obviously in contrast to mainstream conservatism given that the so-called “conservative movement” is normally oriented towards what amounts to three basic ideas. One idea is that of the foreign policy “hawks,” or advocates of military interventionism for the ostensible purpose of spreading the Western model of liberal democracy throughout the world, whose greatest fear is isolationism in foreign policy, and which is a perspective that I would argue is also very convenient for the armaments manufacturers and the Pentagon budget. A second idea is a fixation on economic policy, such as a persistent advocacy of “tax cuts and deregulation,” which in reality amounts to merely advancing the business interests of the corporate class. And the third idea is a type of social conservatism that is primarily religion-driven, and has opposition to abortion or gay marriage as central issues of concern, but typically gives no thought to cultural or civilizational issues in any broader or historical sense. For example, it is now common in much of the evangelical Protestant milieu, as well as the Catholic milieu, to welcome mass immigration, as a source of potential converts, or as replacement members for churches that are losing their congregations due to the ongoing secularization of the wider society. In fact, the practice of adopting Third World children has become increasingly common within the evangelical Protestant subculture in the same way it has among celebrities and entertainers like Madonna or Angelina Jolie.

Predictably, there has been a great deal of conflict that has emerged between the Alt-Right and the mainstream conservative movement, with many movement conservatives and their fellow travelers going out of their way to attack or denounce the Alt-Right. In this sense, the attacks on the Alt-Right that have originated from mainstream conservatism essentially mirror those of the Left, or of the liberal class. For example, the Associated Press issued a description of the Alt-Right that was intended for writers’ guideline policy purposes, and which reads as follows:

The 'alt-right' or 'alternative right' is a name currently embraced by some white supremacists and white nationalists to refer to themselves and their ideology, which emphasizes preserving and protecting the white race in the United States in addition to, or over, other traditional conservative positions such as limited government, low taxes and strict law-and-order. The movement has been described as a mix of racism, white nationalism and populism ... criticizes "multiculturalism" and more rights for non-whites, women, Jews, Muslims, gays, immigrants and other minorities. Its members reject the American democratic ideal that all should have equality under the law regardless of creed, gender, ethnic origin or race (John Daniszewski, Associated Press, November 26, 2016)

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While the above quotation is from the Associated Press, I do not know that there is anything in it that could not have come from the pages of not only The New Yorker, The Atlantic, or the Southern Poverty Law Center’s Intelligence Report, but also from the pages of the National Review, Weekly Standard, the Federalist, or a Prager University video.

As for some specific examples, writing in The Federalist, conservative political scientist Nathanael Blake stated that “Christianity and Greco-Roman philosophy, rather than race, are the foundations upon which Western Civilization was built,” and suggested that the Alt-Right is actually attacking the legacy of Western Civilization rather than defending the Western cultural heritage. These questions have become a major point of contention between cultural conservatives and the racialist right-wing. Writing in National Review, David French (Bill Kristol’s one-time proposed presidential candidate), called Alt-Right adherents "wanna-be fascists" and denounced “their entry into the national political conversation.” I suppose the difference between the views of David French and the views of the Left would be that the Left would say that the Alt-Right are actual fascists, and not merely “wanna-be” fascists.  Presumably, this is what separates the mainstream Right from the Left nowadays.

Writing for The Weekly Standard, Benjamin Welton has characterized the Alt-Right as a "highly heterogeneous force" that "turns the left's moralism on its head and makes it a badge of honor to be called 'racist,' 'homophobic,' and 'sexist'". Based on my own experiences with the Alt-Right, I would say this assessment by Welton is largely true. In the National Review issue of April, 2016, Ian Tuttle wrote:

The Alt-Right has evangelized over the last several months primarily via a racist and anti-Semitic online presence. But for Allum Bokhari and Milo Yiannopoulos, the Alt-Right consists of fun-loving provocateurs, valiant defenders of Western civilization, daring intellectuals—and a handful of neo-Nazis keen on a Final Solution 2.0, but there are only a few of them, and nobody likes them anyways.

Jeffrey Tucker, a libertarian writer affiliated with the Foundation for Economic Education, describes the Alt-Right as follows:

The Alt-Right "inherits a long and dreary tradition of thought from Friedrich Hegel to Thomas Carlyle to Oswald Spengler to Madison Grant to Othmar Spann to Giovanni Gentile to Trump's speeches." Tucker further asserts that Alt-Right adherents "look back to what they imagine to be a golden age when elites ruled and peons obeyed" and consider that "identity is everything and the loss of identity is the greatest crime against self anyone can imagine."

Whatever one thinks of the Trump presidency, it is highly doubtful that Trump actually draws inspiration from Hegel.

Writing in The Federalist, a libertarian feminist named Cathy Young criticized a Radix Journal article on abortion that criticized the pro-life position as "'dysgenic,” because it supposedly “encourages breeding by 'the least intelligent and responsible' women." So apparently, it is not enough to simply favor abortion rights. Instead, one has to be “pro-choice” for what are apparently the “right reasons,” such as a “woman’s right to choose,” as opposed to “bad reasons,” such as eugenic practice. This line of thought is in keeping with the fairly standard leftist viewpoint which insists that motives and intentions rather than ideas and consequences are what matters, and the standard by which people ought to be morally judged.

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Richard Spencer

Another interesting aspect of these criticisms is that the mainstream conservatives have attacked the Alt-Right by using leftist terminology, such as labeling the Alt-Right as racist, sexist, fascist, xenophobic, etc. But a parallel tactic that has been used by mainstream conservatism has been to denounce the Alt-Right as leftist.  For example, at this year’s gathering of CPAC, or the Conservative Political Action committee, Dan Schneider, who is currently the executive director of the American Conservative Union, an organization that hosts the annual CPAC conference, criticized the Alt-Right as “a sinister organization that is trying to worm its way into our ranks,” insisting that, quote, “We must not be duped. We must not be deceived,” and said of the Alt-Right:

“They are nothing but garden-variety left-wing fascists..They are anti-Semites; they are racists; they are sexists. They hate the Constitution. They hate free markets. They hate pluralism. They despise everything we believe in.”

This sounds very similar to the rhetoric that often comes from the far left where dire warnings are issued concerning the supposed threat of fascist entryism into leftist organizations. For example, there is term called the “the fascist creep” that is used by some very far Left antifa and Maoist tendencies to describe what are supposedly ongoing nefarious plots by “fascists” to infiltrate and co-opt leftist movements, and steer these towards fascism. Ironically, this conspiracy theory is very similar to traditional anti-Semitic conspiracy theories about how Jews supposedly infiltrate and take over everything, and manipulate institutions in order to advance all sorts of supposed nefarious plots. It would appear that the far Left, and apparently increasingly mainstream conservatism, has developed its own rhetoric about the “fascist conspiracy” as a counterpart to far Right fantasies about the “Jewish conspiracy.” Perhaps we could characterize the former as the “Protocols of the Learned Elders of Thule.”

Jeff Goldstein, writing in The Federalist on September 6, 2016, suggests that, quote, “the Alt-Right is the mirror image of the New Left,” and describes the Alt-Right “an identity movement on par with Black Lives Matter, La Raza, the Council on American-Islamic Relations, and other products of cultural Marxism.” Goldstein further says of the Alt-Right:

The Alt-Right is a European-style right-wing movement that is at odds with the classical liberalism upon which our country was built, and which the Left has redefined as “Right.” That is to say, the European “Right” is mapped onto a political spectrum different than our own. Our “right” — conservatism or classical liberalism —is dead-center on our spectrum, no matter how persistently the Left tries to claim otherwise. It is constitutionalism, which incorporates federalism, republicanism, legal equity, and a separation of powers.

nina.jpgThese comments are fairly representative of the rhetoric used by mainstream conservatives who attempt to either portray the Alt-Right as leftists, or label the Alt-Right as fascists and then claim fascism is really on the Left. The general argument that is made by mainstream conservatives in response to the Alt-Right is that “true” conservatism or the “true” Right is actually veneration for the Enlightenment-influenced ideas found in the Declaration of Independence, veneration of the Founding Fathers, and reverence for the Constitution as a kind of secular Bible. Parallel to these claims is the idea of America as a “propositional nation” that has no roots in any kind of history, culture, or tradition other than just a very vaguely defined “Judeo-Christianity.” This idea of what “conservatism” supposedly is basically amounts to being for so-called “limited government,” so-called “free enterprise,” “individualism,” and various other vaguely defined abstractions, plus policy preferences like a so-called “strong national defense” (which is often just a euphemism for the neoconservatives’ foreign policy agenda), and various center-right policy prescriptions like tax cuts, opposing Obamacare, opposing affirmative action, opposing gun control, opposing abortion, opposing gay marriage, supporting school vouchers, and other ideas we are all familiar with.

Nina Kouprianova

These policy preferences will often be accompanied by silly platitudes like “Democrats are the real racists,” or dubious and often flagrantly false claims like “Martin Luther King was a conservative,” or that foreign policy hawks are the real friends of feminists and gays because of their opposition to so-called “Islamo-fascism.” At times, Democrats will be labeled as fascists and anti-Semites because of their supposed pro-Islamic views, or because some on the far Left are pro-Palestinian. Taken to extremes, there are characters like Dinesh D’Souza who would probably claim that the Democrats crucified Jesus.

The representatives of “Conservatism, Inc.” will also give lip service to opposition to attacks on free speech and academic freedom in the name of political correctness, but they are very selective about this. For example, their defense of the politically incorrect does not extend to anti-Zionists like Norman Finkelstein. On the immigration issue, while there are some mainstream conservatives that are immigration restrictionists, it is just as common that the proposed method of reducing illegal immigration advanced by mainstream conservatives is to make legal immigration easier, on the assumption that the only problem with illegal immigration is its illegality. A defining characteristic of mainstream conservatism when contrasted with the Alt-Right is the total lack of seriousness, or any kind of solid philosophical or intellectual foundation that is displayed by mainstream conservatism.

The Alt-Right is more of a meta-political movement than a political one, and the specific policy proposals that are found among Alt-Rightists vary enormously. I do not know that it would even be possible to draft a platform for an Alt-Right political party because the Alt-Right contains so much diversity of ideas. However, the Alt-Right is far more serious about ideas than mainstream conservatism in the sense of having an understanding of the reality of demographic conflict, recognizing the difficulties that are associated with rapid demographic change, understanding the reality of class conflict as well as cultural and civilizational conflicts, understanding that Western liberal democracy is particular to the cultural foundations and historical circumstances of the West, and not something that can be easily transplanted elsewhere, and concerns that mainstream conservatives normally have no perception of, or do not take seriously.

I will end my presentation by pointing to an observation by Professor George Hawley of the University of Alabama, who suggested that the Alt-Right may pose a greater threat to progressivism than the mainstream conservative movement. I would agree that this is true, but only in the sense that the mainstream conservative movement poses no threat to progressivism at all. I would argue that far from being a threat to the Democratic Party, mainstream media, the corporate class and the cultural elite, the mainstream conservative movement is actually partners in crime with the progressives. The Alt-Right at least proposes ideas that are an ideological threat to progressivism even if this small size prevents the Alt-Right from being a political threat, at least at the present time.

vendredi, 29 décembre 2017

Relations internationales: la fin des dogmes!

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Relations internationales: la fin des dogmes!

par Guillaume Berlat

Ex: http://www.zejournal.mobi

 
Auteur : Guillaume Berlat | Editeur : Walt | Mardi, 19 Déc. 2017 - 14h46

« La pensée ne doit jamais se soumettre, ni à un dogme, ni à un parti, ni à une passion, ni à un intérêt, ni à une idée préconçue, ni à quoi que ce soit, si ce n’est aux faits eux-mêmes, parce que, pour elle, se soumettre, ce serait cesser d’être » (Henri Poincaré). Mais qu’est-ce au juste que le dogme ? « Point de doctrine établi ou regardé comme une vérité fondamentale, incontestable (dans une religion, une école philosophique) ». Telle est la définition qu’en donne le petit Robert 1 ! Aujourd’hui, le champ des relations internationales est soumis par certains esprits critiques à un questionnement sans précédent – depuis 1989, la chute du mur de Berlin, l’effondrement de l’URSS et l’avènement de l’hyperpuissance américaine (Hubert Védrine), le retour en force de la Russie au Moyen-Orient – après avoir vécu sous le règne incontesté de multiples dogmes venus, le plus souvent, d’outre-Atlantique. Qui n’a pas entendu parler de celui de « la fin de l’histoire » pensée et vulgarisée par le grand expert en prévision, Francis Fukuyama ?

Horresco referens, les dogmes font désormais l’objet d’attaques anti-dogmes – telles celles des hackers informatiques -, par des hérétiques, des déviants qui contaminent par leurs mauvaises pensées les peuples et dont le nombre ne cesse de croitre de façon exponentielle. Que constate-t-on en effet aujourd’hui ? Après le temps des certitudes assénées et des vérités révélées vient celui des interrogations légitimes et des doutes sérieux sur l’intangibilité des dogmes. Vérité d’un jour n’est pas celle de toujours comme dit l’adage. Certaines vérités imposées ad nauseam aux citoyens par les médias « mainstream », au nom d’une fausse transparence, n’auraient-elles été que de grosses contre-vérités, de vulgaires mensonges, de mauvaises fables, de minables bobards ? Heureusement, les médias alternatifs jouent parfois leur rôle de passeurs d’idées, d’éclaireurs de l’obscurantisme, contribuant, avec le temps, le courage, la volonté à démystifier les supercheries de nos dirigeants, nos chercheurs idéologues et autres usurpateurs de haut vol.

Même si la liste est loin d’être exhaustive, cinq exemples récents (libre-échange et mondialisation ; hyperpuissance américaine ; effacement russe ; pérennité de l’Union européenne ; omnipotence de l’OTAN) éclairent notre propos. Rien ne vaut la confrontation de la théorie à la pratique.

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LE DOGME DU LIBRE-ÉCHANGE ET DE LA MONDIALISATION (1)

Que n’a-t-on entendu depuis la chute du mur de Berlin de la part des grands ayatollahs du libéralisme nous assénant le primat incontesté et incontestable du libre-échange, de la mondialisation et son corollaire, la fin des États nations avec l’ouverture des frontières. En dernière analyse, ces augures nous promettent la paix perpétuelle à l’instar de l’ouvrage d’Emmanuel Kant qu’ils n’ont vraisemblablement jamais lu. Leur projet de Grand Moyen-Orient immortalisé par George W. Bush doit être le premier point d’application de leur dada dans le monde du XXIe siècle. Il doit conduire à une occidentalisation/américanisation de la planète que les peuples accueilleront tel un don du ciel (2). A tel point qu’ils en redemanderont, supplieront de se vautrer dans la servitude volontaire pour l’éternité. Tel est le nouveau rêve américain relayé urbi et orbi par les amis fidèles, disons les « idiots utiles » de l’administration américaine et de ses « think tanks ». Un remake du meilleur des mondes grâce au « soft power » à l’américaine, voire parfois avec l’aide du « hard power » pour les récalcitrants ! La carotte et surtout le bâton.

Or, quelle est l’une des plus importantes conclusions du sommet du G20 de Hangzhou (4-5 septembre 2016), premier sommet du genre sous présidence chinoise ? Les dirigeants constatent la défiance croissante des peuples à l’égard du libre-échange, de la mondialisation. Ils relèvent, avec objectivité, que ce dogme n’a plus les faveurs de ses géniteurs si l’on en croit les positions tranchées prises sur le sujet par les deux candidats à l’élection présidentielle américaine de novembre 2016. Ils observent également que les négociations des traités de libre-échange entre les États-Unis et l’Union européenne (TAFTA) ; entre les États-Unis et l’Asie (TPP) sont dans l’impasse, si ce n’est menacés par Donald Trump. Enfin, « en dépit des promesses répétées du G20, le nombre des restrictions affectant le commerce et les services a continué à augmenter » (communiqué final) (3). Mieux encore, lors du sommet du G20 au niveau des ministres des Finances de Baden-Baden (17-18 mars 2017), le premier de la présidence de Donald Trump, la délégation américaine s’oppose à toute mention de la défense du libre-échange, de l’interdiction du protectionnisme et des résultats de la COP21 sur le climat (4). On sait ce qu’il en est advenu depuis. Elle jette les évangiles dans la poubelle de l’Histoire. Rien ne va plus dans le monde idéal qui nous avait été promis, juré, craché. Il ne s’agissait que d’un remake du Veau d’or. Y compris à l’OMC (5).

La pilule est difficile à digérer, certes. Mais, pas le moindre acte de contrition de la part des prêtres du libre-échange et du mondialisme ! (6) Ils sont aux abonnés absents.

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LE DOGME DE L’HYPERPUISSANCE AMÉRICAINE

Que n’a-t-on entendu après la chute de l’empire du mal ? Le monde passerait d’une structure bipolaire à une nouvelle unipolaire marquée par le règne sans partage de l’hyperpuissance américaine. Une sorte de gendarme du monde allant éteindre les feux aux quatre coins du monde, y compris sans l’autorisation du Dieu Conseil de sécurité de l’ONU. Tel Moïse et les Tables de la Loi, l’Amérique s’impose comme une sorte de législateur universel imposant ses normes, ses idées, sa langue, sa cuisine, son mode de vie, son manque d’humour et ses mensonges (sur la présence d’armes de destruction massive en Irak que personne n’a du reste jamais trouvées)… à tout un chacun. Le multilatéralisme se réduit comme peau de chagrin sous les coups de boutoir de l’unilatéralisme américain. A quoi bon entretenir à grands frais le machin qui n’est qu’un vulgaire arbre à palabres inutile ? A quoi bon penser, Washington s’en charge à votre place et gratuitement ?

Or, que constate-t-on aujourd’hui ? (7) La superbe n’est plus de mise tant la réalité douche l’hubris américain. Sur le plan économique, la Chine tient la dragée haute aux États-Unis endettés. Sur le plan technique, certains émergents monopolisent le marché du numérique et de la connectique en dépit de la puissance de la « Silicon Valley ». Sur le plan géopolitique, le Moyen-Orient, qui était la chasse gardée et exclusive de l’Amérique, voit quelques braconniers (russes) opérer au vu et au su de tout le monde, voir défier ouvertement l’Oncle Sam en débauchant certains de ses alliés les plus fidèles et les plus historiques. L’Amérique, en pleine campagne électorale, se montre affaiblie face à un quarteron de dirigeants autoritaires lors du G20 de Hanghzou (Chine) qui jettent quelques grains de sable dans la machine yankee (8). La situation en Irak, en Syrie semble lui échapper pour employer un euphémisme très diplomatique (9). L’allié historique turc rue dans les brancards, faisant ami-ami avec Moscou qui fait la loi sur le théâtre d’opérations syrien, y compris en tançant Israël.

La remise en cause du dogme par les croyants est toujours, à plus ou moins long terme, annonciatrice de réformes, voire de schismes. Elle a aussi pour corollaire la croissance du nombre des agnostiques déçus par les manquements à la parole du Dieu Amérique. Que dire de la semaine durant laquelle les Chinois refusent de dérouler le tapis rouge, à sa descente d’avion, à Barack Obama (en fin de second mandat présidentiel). En outre, il se fait traiter par le président philippin de « fils de pute » (en tagalog) ?

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LE DOGME DE L’EFFACEMENT RUSSE (10)

Que n’a-t-on entendu en boucle après la transformation de l’URSS en Fédération de Russie sur la sortie de l’Histoire, de la marginalisation économique, politique, géopolitique, culturelle, sécuritaire du gros ours rouge ? Le temps du duopole américano-soviétique est définitivement révolu. Il appartient désormais à une histoire ancienne, celle du XXe siècle. Pire encore, la chute vertigineuse du cours des matières premières de ces dernières années aura à l’évidence raison des velléités de Vladimir Poutine de jouer les empêcheurs de tourner en rond, voire de se prendre pour un nouveau Tsar en annexant la Crimée. Elle le mettra à genoux et le conduira à faire amende honorable la corde au cou tels les Bourgeois de Calais immortalisés par Auguste Rodin. La slavophobie, la russophobie courent partout sur les plateaux de télévision. Personne n’y trouve à redire sauf quelques hurluberlus ou originaux qui croient à l’avenir des nations.

Or, qu’en est-il aujourd’hui ? Prenons deux exemples emblématiques pour mesurer le chemin parcouru depuis le début des « révolutions arabes » (11). Hier, les Russes étaient traités en parias, en pestiférés, surtout au Proche et au Moyen-Orient. Aujourd’hui, ils ont droit aux égards américains (12). S’agissant du conflit syrien, les choses sérieuses ne se traitent plus dans les conférences des « affinitaires » et autres farfeluteries imaginées dans les usines à penser américaines (13). Désormais, c’est Moscou qui mène le branle militairement (en faisant le ménage sur le terrain) et diplomatiquement (en organisant une rencontre à Moscou et Syriens et Turcs au nez et à la barbe des Américains) (14). Pour ce qui est du conflit israélo-palestinien, Moscou tente une médiation entre les deux adversaires en les invitant à Moscou pour discuter directement entre eux alors (15) que Washington a jeté l’éponge il y a belle lurette et que Paris ne pèse plus rien, y compris avec sa conférence internationale médiatique, à Paris au début 2017. La Russie dispose de plus d’atouts de médiateur que l’Amérique de Donald Trump surtout après sa décision de transfert de son ambassade à Jérusalem.

L’écriture et la lecture des Évangiles se fait de moins en moins à Washington et de plus en plus à Moscou par une curieuse ironie de l’Histoire, au grand désespoir des « ludions médiatiques » anglo-saxons (16). « Les mouches ont changé d’âne ».

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LE DOGME DE LA PÉRÉNNITÉ DE L’UNION EUROPÉENNE (17)

Que n’a-t-on entendu au cours des dernières décennies ? La liste de ces vérités incontestables est impressionnante. C’est grâce à la construction européenne que nous vivons en paix depuis 1945. C’est grâce au marché commun, puis à l’Union européenne que le niveau de vie des Européens connaît une croissance permanente et que le chômage recule. C’est grâce à la politique européenne de sécurité et de défense que les 28 comptent dans le concert des nations et que la sécurité, la paix, la concorde règnent dans le monde. C’est grâce à un puissant service européen d’action extérieure (SEAE) que l’Europe est un acteur incontournable dans le concert des nations. C’est grâce à un euro fort que l’Europe s’impose dans le monde économique. C’est grâce à Schengen et à la liberté de circulation que ce traité organise que nous sommes protégés d’incursions extérieures. C’est grâce à une commission indépendante que l’intérêt général européen prévaut sur l’intérêt égoïste des nations (18). En un mot, « l’eurobéatitude court partout et transforme toutes les salles de presse en sacristies de la nouvelle religion » (19).

Or qu’en est-il aujourd’hui, plus particulièrement après le vote du peuple sur le « Brexit » ? Les certitudes d’hier se transforment aujourd’hui en incertitudes, en interrogations sur les mantras de la technostructure bruxelloise relayés par l’élite parisienne. La guerre est en Ukraine, le terrorisme frappe au cœur de l’Europe, la croissance est atone, le chômage augmente, la PESD est une coquille vide (20), l’Europe est spectatrice du monde, l’euro fort est critiqué par les exportateurs, Schengen est vilipendé et remis en cause par certains États membres dans le contexte de la crise migratoire (21). Pire encore, les peuples, que l’on avait voulu ignorer et mettre au pas en contournant l’expression de leur malaise (Cf. l’opération inqualifiable de Nicolas Sarkozy sur traité constitutionnel), se rebellent dans les urnes. Certains vont même jusqu’à reprendre les propos de Margaret Thatcher : « les référendums sont les armes des dictateurs et des démagogues ». A ce rythme, il faudra dissoudre les peuples. La béance actuelle donne le vertige (22). L’Europe a été bâtie à l’envers. C’est cela qu’il faut changer comme le souligne justement Hubert Védrine.

Les croyants sont de moins en moins nombreux aux offices. Heureusement, les grands prêtres (chefs d’État et de gouvernement des 27/28) se retrouvent régulièrement à Bruxelles pour d’inutiles grands-messes. Mais la foi n’y est plus. Seule reste une liturgie désuète pour tenter de sauver les apparences ! L’hymne à la joie n’a pas les mêmes accents lyriques lors des cérémonies du soixantième anniversaire du traité de Rome (25 mars 2017) qui coïncident avec le lancement du « Brexit ». Aujourd’hui, et plus encore demain, il faut (faudra) sauver le soldat Europe (23). Dans tous les cas, le statu quo n’est plus tenable

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LE DOGME DE L’OMNIPOTENCE DE L’OTAN (24)

Que n’a-t-on entendu après l’effondrement de l’URSS à Evere (siège de l’OTAN situé près de l’aéroport de Bruxelles-Zaventem), temple de l’atlantisme, d’une liturgie désuète ? Alors que certains agnostiques (la France) caressent le projet fou de démonter « l’Église » avec la dissolution du Pacte de Varsovie, la mise au point américaine la plus solennelle tombe telle une fatwa. Il n’en est pas question. Au contraire, l’OTAN va s’élargir aux anciens ennemis (la Russie exceptée), oublier le hors-zone en se mêlant de tout et de rien (sécurité, économie, écologie, droits de l’homme…) aux quatre coins de la planète. L’ambassadeur des États-Unis auprès de l’OTAN est chargé, par le Dieu Amérique, de réciter la nouvelle religion atlantiste et d’encourager les fidèles à psalmodier sur les nouveaux textes sacrés. Mais, il faut aussi aller remettre de l’ordre manu militari en ex-Yougoslavie, et, plus tard, après les attentats du 11 septembre 2001, en Afghanistan.

Or, qu’en est-il aujourd’hui ? Y compris, parmi les croyants les plus inconditionnels, les aventures militaires américaines – parfois maquillées sous le logo de l’OTAN – sont de plus en plus remises en cause, pire elles agacent. Les batailles gagnées haut la main ne se finissent-elles pas par des débandades peu glorieuses (Irak, Afghanistan, Libye…) que les peuples désavouent majoritairement, découvrant les mensonges sur les prétendues armes de destruction massive en Irak ? Certains voient d’un mauvais œil cette nouvelle guerre froide développée par l’OTAN avec la Russie (déploiement de défenses anti-missiles en Pologne et en Roumanie, de troupes dans les pays baltes, langage belliqueux des secrétaires généraux de l’Alliance). Washington n’inventerait-il pas un nouvel ennemi (grosse ficelle américaine) pour justifier sa présence sur le continent européen ? Manifestement, la défiance éclairée fait place à la confiance aveugle. Cerise sur le gâteau, Donald Trump qualifie le « NATO » d’ « obsolète », allant même jusqu’à accuser les alliés (Allemagne en tête) de ne pas contribuer suffisamment à leur défense commune. Le secrétaire d’État américain, Rex Tillerson snobe la réunion des 5 et 6 avril 2017 à Bruxelles, nouvel acte de défiance à l’égard de l’Alliance atlantique.

Force est de constater que le dogme atlantiste de l’Amérique – hormis chez ses fidèles relais néo-conservateurs européens – ne fait plus guère recette. Pire encore, les évangiles otaniens sont contestés après avoir longtemps été loués et célébrés lors des sommets de l’Alliance au cours desquels la liturgie servait de bible. Horresco referens ! Le temps est à l’hérésie venue d’Outre-Atlantique ! Qui l’eut cru, il y a quelques années encore ?

« L’évidence détruit le doute » (25). Rien ne pire qu’une fausse évidence, puisqu’elle a tout d’une vraie. Montrer sans démontrer, c’est le mensonge dans lequel nous piège cette frénésie de dogmes venue d’Outre-Atlantique, d’Outre-Tombe, dirait Chateaubriand. Surtout lorsqu’elle s’entoure d’une « névrose de répétition » (Freud) à travers une débauche de communication. « Ainsi dans un monde saturé d’images, on aurait tendance à espérer le triomphe de la transparence. Au contraire, la très grande visibilité a généré une nouvelle forme d’invisibilité » (26). Or, cette démarche idéologique et dogmatique, qui nous submerge à travers une information à jet continu, se situe à l’opposé d’une approche scientifique respectueuse de la « vérité des faits » et permettant d’appréhender la réalité au travers de la raison (« libido sciendi » de Saint-Augustin), démarche qui sied, en principe, à l’étude sérieuse des relations internationales. Que sont devenus les authentiques cartésiens au pays de René Descartes ? Vers quel monde allons-nous ? Nul ne le sait, y compris chez nos brillants oracles. Il est vrai que les « prévisions sont difficiles surtout lorsqu’elles concernent l’avenir » comme nous le rappelle l’humoriste Pierre Dac.

Aujourd’hui, les questions ne manquent pas. Oserons-nous opposer l’information au savoir ? Saurons-nous dépasser l’image qui absorbe le regard mais, surtout, neutralise la réflexion sans laquelle rien n’est possible dans une démocratie digne de ce nom ? Aurons-nous le courage de ne plus céder à la tentation facile du panurgisme médiatique et américain ? Tels sont les principaux défis que devront relever les citoyens au XXIe siècle s’ils ne souhaitent pas se transformer en pions d’un totalitarisme médiatique ! Une question de la plus haute importance est désormais aussi sur la table. La liberté d’expression, sans cesse invoquée, n’est-elle plus qu’un leurre ? Les mots ne sont-ils plus désormais que mensonges (Cf. le débat lancé aux États-Unis par Donald Trump sur les informations bidon ou « fake news ») ? Tout semble embrumé dans une langue de bois épaisse. In fine, les crises multiples qui secouent le monde n’auront-elles pas un effet positif sur nos modes d’appréhension de la réalité de notre planète en nous contraignant, lentement mais sûrement, à nous orienter vers la fin des dogmes dans les relations internationales et, peut-être, à imaginer un futur recomposé ?

Notes:

(1) Guillaume Berlat, La mondialisation c’est comme les trains : elle peut en cacher une autre, www.prochetmoyen-orient.ch , 8 août 2016.

(2) Serge Audier (critique de l’ouvrage La démocratie universelle. Philosophie d’un modèle politique de Florent Guénard, Seuil, 2016), La démocratie, ça s’exporte mal, Le Monde des Livres, 9 septembre 2016, p. 8

(3) Simon Leplâtre, Commerce, climat, Brexit, fiscalité : les leaders mondiaux dans le flou, Le Monde, 7 septembre 2016, p. 3.

(4) 20/20 au G20, Le Canard enchaîné, 22 mars 2017, p. 1.

(5) Éditorial, L’OMC est morte, vive l’OMC !, Le Monde, 13 décembre 2017, p. 25.

(6) Sylvie Kauffmann, La mondialisation en panne, Le Monde, 11-12 septembre 2016, p. 26.

(7) Frédéric Chatillon/Célia Belin (sous la direction de), Les États-Unis dans le monde, CNRS éditions, 2016.

(8) Brice Pedrolotti/Cédric Pietralunga, Au G20, le triomphe des dirigeants autoritaires. Les chefs d’État chinois russe et turc se sont imposés face à des responsables occidentaux affaiblis, Le Monde, 7 septembre 2016, p. 3.

(9) Isabelle Mandraud, Poutine pousse ses pions au Moyen-Orient, Le Monde, 13 décembre 2017, p. 2.

(10) Guillaume Berlat, L’étrange victoire ou les clés du succès russe en Syrie, www.prochetmoyen-orient.ch , 25 avril 2016.

(11) Yves Aubin de la Messuzière, Monde arabe, le grand chambardement, Plon, 2016.

(12) Marc Semo, Accord américano-russe pour une trêve en Syrie, Le Monde, 11-12 septembre 2016, p. 3.

(13) Claude Angeli, L’imprévisible Poutine rebat les cartes en Syrie, Le Canard enchaîné, 7 septembre 2016, p. 3.

(14) Richard Labévière, Nouvelle donne : Assad et Erdogan bientôt à Moscou, www.prochetmoyen-orient.ch , 5 septembre 2016.

(15) Piotr Smolar, Moscou tente une médiation dans le conflit israélo-palestinien, Le Monde, 7 septembre 2016, p. 4.

(16) Andreï Gratchev, Un nouvel avant-guerre ? Des hyperpuissances à l’hyperpoker, Alma, 2017.

(17) Guillaume Berlat, Union européenne : un nouveau remake de la SDN ? De Stefan Zweig à Romain Gary, www.prochetmoyen-orient.ch , 9 mai 2016.

(18) Thierry de Montbrial/Thomas Gomart (sous la direction de), Notre intérêt national. Quelle politique étrangère pour la France ?, Odile Jacob, 2017.

(19) Philippe de Villiers, Le moment est venu de dire ce que j’ai vu, Albin Michel, 2016, p. 239-240.

(20) Éditorial, L’Europe de la sécurité est une priorité, Le Monde, 9 septembre 2016, p. 22.

(21) Pierre Lellouche, Une guerre sans fin, Cerf éditions, 2017, pp. 207-215.

(22) Didier Modi, Le rêve européen. Autopsie d’un cauchemar, éditions Europolis, 2017.

(23) Hubert Védrine, Sauver l’Europe, Liana Lévi, 2016.

(24) Guillaume Berlat, Varsovie : comme un parfum de guerre froide…, www.prochetmoyen-orient.ch , 11 juillet 2016.

(25) Mazarine Pingeot, La dictature de la transparence, Robert Laffont, 2016, p. 137.

(26) Mazarine Pingeot, précitée, pp 19-20.

samedi, 23 décembre 2017

La nouvelle stratégie spatiale américaine

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La nouvelle stratégie spatiale américaine

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Donald Trump vient d'annoncer ce que sous son autorité sera la Stratégie de Sécurité Nationale 2018 et au delà 1). On a beaucoup remarqué les menaces voilées que comporte cette Stratégie à l'égard de la Russie et de la Chine. Mais l'on a pas assez commenté l'importance qu'y comportera la construction d'une infrastructure spatiale beaucoup plus ambitieuse qu'elle ne l'est actuellement.

Le Pentagone est en train de réaliser que tous les systèmes d'armes américains font confiance au GPS et aux communications satellitaires. Mais qu'arriverait-il si ces ressources se trouvaient détruites par un ennemi éventuel?

Le Colonel Richard Zellmann, commandant la 1st Space Brigade basée au Colorado, vient de remarquer dans un rapport que si l'Armée américaine devait se passer de ces outils, elle devrait tripler ses effectifs, sans être pour autant assurée de conserver sa supériorité. Or les récentes recherches russes et chinoises visent à développer des satellites anti-GPS ou à brouiller leurs résultats. Ce brouillage pourra être produits par des stations terrestres (jammers) peu coûteuses et faciles à implanter ou transporter 2)

En conséquence, l'Armée et la Marine américaine ont commencé à former des personnels maitrisant des savoirs tombés en désuétude depuis plus de 20 ans. On pensera notamment aux sextants, apparus au 18e siècle sous le nom d'octants (image). A plus long terme, la DARPA (Defense Advanced Research Projects Agency) développera des systèmes de géolocalisation se passant du GPS, tel des gyroscopes et capteurs destinés à ce que l'on appelle la navigation inertielle. Le principe en est simple. Chaque piéton la pratique intuitivement dans la campagne en évaluant le nombre de ses pas dans une direction donnée, et en se repérant à fin de contrôle sur des signaux tels que les clochers d'église.

Par ailleurs le Pentagone mettra en service de nouvelles générations de satellites dotés de capacités anti-brouillage.

Donald Trump dans le document qu'il vient de diffuser a précisé que « The United States considers unfettered access to and freedom to operate in space to be a vital interest, « Any harmful interference with or an attack upon critical components of our space architecture that directly affects this vital US interest will be met with a deliberate response at a time, place, manner and domain of our choosing ».

Les Européens ne pourront que constater leur quasi absence dans ces nouveaux domaines stratégiques.

Références

1) Voir CNN
http://edition.cnn.com/2017/12/18/politics/5-things-to-kn...

2) L'Agence spatiale européenne annonce le lancement imminent de 4 nouveaux satellites, destinés au système Galileo, le rival du GPS
http://www.gpsdaily.com/reports/Galileo_satellites_atop_r...

lundi, 18 décembre 2017

Ukraine. L'Union européenne à la botte de Washington

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Ukraine. L'Union européenne à la botte de Washington

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

L'Union européenne, lors d'un sommet européen à Bruxelles le 14 décembre, a décidé de reconduire ses sanctions contre la Russie à propos de l'Ukraine. Ces sanctions touchent des banques, des entreprises de défense et des compagnies pétrolières russes, et interdisent aux Européens les investissements financiers en Russie.

Le conflit ukrainien connait actuellement un regain. Les Ukrainiens de Kiev, soutenus et armés jusqu'ici de façon non officielle par les Etats-Unis, ont repris de violentes offensives contre les séparatistes russophones de l'Est. Les Occidentaux accusent la Russie de soutenir les « rebelles » séparatistes, notamment en leur fournissant des armes, ce qui semble exact, bien que Moscou démente catégoriquement la chose. Mais le soutien russe reste modeste. Il n'est en rien comparable à l'aide occidentale. On apprend d'ailleurs aujourd'hui que le Canada a décidé, officiellement, d'armer les Ukrainiens de l'Ouest   https://www.agoravox.fr/actualites/international/article/...

La décision du sommet européen devra encore être officiellement adoptée par les 28 pays de l'Union européenne, probablement dès la semaine prochaine, selon un porte-parole de l'Estonie, le pays qui assure la présidence tournante de l'Union jusqu'à fin décembre.

Il est regrettable que ni Angela Merkel ni Emmanuel Macron n'aient présenté d'objections à la décision du Conseil, au prétexte que le protocole de Minsk n'était toujours pas appliqué. Mais ils ont paru en imputer la responsabilité à la Russie, sans mentionner la volonté de Kiev, affichée dès le début, de n'en tenir aucun compte,. Depuis quelques mois, elle a repris ses offensives sur une large échelle.

Moscou a réagi calmement, mais il est évident que les relations entre la Russie et les Européens, déjà quasiment au point mort, ne s'amélioreront pas. Dans un premier temps, les contre-sanctions russes, dont souffre principalement l'agriculture françaises, ne seront pas levées.

La récente tournée européenne du secrétaire d'Etat Rex Tillerson a montré que Donald Trump fera tout son possible pour éloigner l'Europe de la Russie...et qu'il y a déjà réussi. Tillerson n'a cessé d'affirmer que la Russie était une menace grandissante pour l'Europe: « L'agression russe en Ukraine reste la plus grande menace actuelle contre la sécurité européenne » “Russia's aggression in Ukraine remains the biggest threat to European security.”. Aucun de ses interlocuteurs européens n'a fait valoir la moindre objection.

Il en résultera qu'au plan géostratégique, l'alliance entre la Russie et la Chine se renforcera. L'Europe sera de moins invitée à s'y joindre, le voudrait-elle. Quant à l'Ukraine, Vladimir Poutine dans sa dernière conférence de presse a mis en garde contre le risque d'un « massacre dans les Etats ukrainiens russophones pire que celui de Srebrenica si les Occidentaux continuaient à renforcer leur aide aux forces ukrainiennes nationalistes de Kiev ». On remarquera qu'avec sa prudence habituelle il n'a pas évoqué dans ce cas une intervention militaire de la Russie en défense des républiques populaires de Lougansk et de Donetz.

dimanche, 17 décembre 2017

Un pont-tunnel ferroviaire à travers le détroit de Bering?

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Un pont-tunnel ferroviaire à travers le détroit de Bering?

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Ce projet, plusieurs fois étudié dans le passé, a toujours échoué devant le refus du Canada et des Etats-Unis d'être relié à la Russie. Pourtant il ressurgit dans l'esprit d'un certain nombre d'Etats et d'investisseurs privés susceptibles d'être intéressés par les perspectives d'emplois et de développement économique qu'il générerait.

Il suffit de regarder une carte pour en comprendre l'intérêt. Même si le réchauffement climatique facilitait les trafic maritimes dans les mers adjacentes dites mer des Tchouktches et mer de Sibérie orientale, ces passages resteraient aléatoires voire dangereux une grande partie de l'année. Les liaisons trans-Pacique présentent leurs propres inconvénients. Une voie ferrée rapide doublée d'un pont-tunnel ferroviaire sous le détroit de Bering représenterait un investissement certes coûteux mais qui serait vite rentabilisé par les retombées économiques en résultant.

Le détroit n'est large que de 51 miles nautiques. Le tunnel pourrait selon les premières estimations être construit à des profondeurs d'entre 50 et 100 m, ce qui est tout à fait à la portée , même si l'on tient compte du fait que le sol est gelé, des méthodes modernes d'ingénierie. Il en serait de même des tronçons de ponts permettant d'y accéder.

La Chine a repris le projet dans le cadre de son grand programme d'interconnexion international dit One Belt One Road. La voie ferrée permettrait la circulation de trains à grande vitesse, tant pour les marchandises que pour les voyageurs. Ils relieraient la Chine et la Russie au Canada et aux Etats-Unis. L'Académie Chinoise d'Ingénierie ( Chinese Academy of Engineering) a déjà proposé de nommer la future ligne China-Russia-Canada-America line.

La Chine a besoin de charbon. Elle pourra l'importer des mines de l'Alaska. De même, elle pourra importer du pétrole de l'Alberta, à hauteur de 3 millions de barils par jour. Les défenseurs des énergies nouvelles ne s'en réjouiront pas, mais ils ne seront évidemment pas écoutés. Le coût du tunnel serait d'environ $35 milliards, montant très faible au regard du coût total d'une future liaison ferroviaire reliant Pékin à Moscou et à Washington.

Même si pour le moment, le climat politique à Washington ne peut pas faire espérer un accord des Etats-Unis sur un tel projet, on peut penser que le Canada, le Mexique et même certains Etats d'Amérique centrale y verraient une occasion irremplaçable de se relier à l'ensemble euro-asiatique en cours de mise en place. L'Allemagne, nous l'avons vu dans un article précédent, sera certainement prête à y investir, compte tenu des bénéfices qu'elle en retirerait.

samedi, 16 décembre 2017

Donald Trump et le sionisme chrétien

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Donald Trump et le sionisme chrétien

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Les commentateurs politiques européens se sont étonnés de voir Donald Trump décider de transférer l'ambassadeur américaine à Jérusalem. Trump reconnaissait de fait cette ville comme la capitale d'Israël, Etat s'affirmant juif, alors qu'elle est également revendiquée comme capitale au moins religieuse par les musulmans et par les chrétiens.

Etait-ce une de ses irresponsabilités habituelles, ou une provocation gratuite à l'égard des musulmans de Palestine – lesquels n'ont pas tardé de commencer à réagir?

Ce n'était rien de cela. Il s'agissait de la satisfaction donnée à une partie de son électorat, lequel lui est resté imperturbablement fidèle, et que l'on désigne par les Sionistes Chrétiens ou « Christian Zionist » . Il s'agit d'une croyance religieuse très répandue aux Etats-Unis, parfois qualifiée de christianisme évangélique ou fondamentaliste, dont le vice-Président Mike Pence est le représentant le plus connu. Il en est de même des deux George Bush.

Récemment, devant le sommet annuel des « Christians United for Israel », Mike Pence a rappelé qu'il était temps de voir Donald Trump concrétiser enfin ses promesses électorales de soutien à Israël. Pour les Sionistes Chrétiens, l'actuel Etat d'Israël est la réalisation d'une des prophéties de la Bible et l'avenir des Etats-Unis est lié irrévocablement à celui de cet Etat. Binjamin Netanyahu serait lui aussi un éminent représentant de cette croyance. Disons qu'il n'y a pas fait allusion lors de sa visite à l'Elysée du 10 décembre.

Préparer Armageddon

Pour les Sionistes Chrétiens américains, formant répétons-le une partie importante de l'électorat de Donald Trump, il faut obéir aux injonctions du Messie en se préparant pour la bataille finale d'Armageddon. Selon la Bible, telle qu'ils l'interprètent, Jésus reviendra alors sur la Terre et fera triompher son Royaume. Tous les fidèles d'autres religions, Musulmans, Juifs, Bouddhistes, Hindous Catholiques ou autres, ainsi que les athées, se convertiront à la parole du Seigneur. Sinon ils seront massacrés. Les évangéliques considèrent donc que l'existence même de l'État d'Israël ramènera Jésus sur Terre, le fera définitivement reconnaître comme Messie et assurera le triomphe de Dieu sur les forces du mal.

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Mais pour cela, la terre historique de l'ancien Israël devra être purgée des hérétiques, notamment des musulmans qui l'ont envahie. Ceci ne se fera pas pacifiquement. Comme l'indique le terme d'Armageddon, le retour de Jésus sera précédé d'une série d'évènements catastrophiques, encore imprévisibles. Israël sera détruit pendant l'Apocalypse. Ceux des Juifs que ne regardent pas Jésus comme le Messie seront détruits comme les autres.

Rappelons que pour les Sionistes Chrétiens américains, dont Mike Pence se veut le représentant à la Maison Blanche, sans attendre l'Apocalypse, il faut éliminer d'ores et déjà tous les hérétiques qui pourront l'être, par exemple les médecins qui pratiquent la contraception, ou les homosexuels. Par contre, ils considèrent la force armée américaine, la première au monde, comme devant faire partie des instruments destinés à servir la colère de Dieu contre les hérétiques. Le complexe militaro-industriel américain, même s'il ne partage pas systématiquement cette vision apocalyptique, s'en réjouira. Les crédits ne lui manqueront pas à l'avenir.

On peut espérer que Donald Trump n'est pas aussi convaincu que le sont ses pieux électeurs de la nécessité de préparer l'Armageddon. Mais que ne fera-t-il pas pour conserver et élargir sa base électorale?

Trump : la fin du soft power U.S. ?

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Trump : la fin du soft power U.S. ?

par François-Bernard Huyghe

Ex: http://www.huyghe.fr

Trump peut-il détruire le soft power américain ? Dans tous les cas, il suffit d’ouvrir un journal ou une télévision n’importe où dans le monde pour être au courant de sa provocation quotidienne, des manifestations ou des déclarations qui se déchaînent contre lui, des indignations qu’il suscite. Nixon au moment des bombardements du Vietnam ne provoquait pas plus de rejet, ou, pour employer un mot à la mode, n’était pas plus clivant. Et le contraste entre les mois Trump et les années Obama, dont le passage en France vient de montrer l’incroyable popularité hors frontières souligne le contraste.

Bien entendu, que l’image d’un homme ou d’une politique repousse n’implique pas que l’on parle moins anglais à travers le monde, que l’on porte moins de Nike ou que l’on programme moins de blockbusters, ni même que nos mœurs politiques ou autres s’américanisent moins en profondeur comme le montre Régis Debray dans Civilisation. Mais, si l’on considère que le soft power comprend un volet d’attraction spontanée, celle d’un mode de vie, d’une culture, des goûts des populations(au sens du mainstream, de ce qui plaît à tout le monde, sur toute la planète) mais aussi une part de stratégie délibérée de séduction, de réseaux et de persuasion, le second volet fait singulièrement défaut.

Au-delà du caractère d’un homme ou de l’image d’une politique, l’influence ne se réduit pas au fait d’être gentil ou de bien communiquer.
Comme on le sait, le terme « soft power » a été « inventé », ou au moins popularisé, par Jospeh Nye dans un livre de 1990, Bound to Lead.

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L'émergence de ce concept-valise dans cette période s'inscrivait dans un contexte de soulagement (disparition de l’ennemi) et d'optimisme (la mondialisation heureuse). Il fait la synthèse d'une pluralité d'éléments :

- l'assimilation des industries culturelles américaines à un modèle universel : l'irrésistible attirance du contenu "mainstream" prolonge la prédominance politique et économique de l'hyperpuissance

- l'exemplarité du mode de vie US, que l'on cherche à imiter partout sur la planète, l'admiration pour une société ouverte et prospère

- plus largement encore, la notion qu'une sorte de sens de l'histoire qui menait l'humanité à adopter un même modèle politique, économique et culturel, favorisé par la fin de la grande confrontation Est Ouest et par l'émergence des nouvelles technologies

- le triomphe des valeurs occidentales confirmé par leur victoire contre le communisme

- et la stratégie qui semblait en découler : chercher le plus possible à obtenir le consensus, l'alliance et le soutien de autres nations. Bref, ne pas se montrer autoritaire pour rester séduisant.

Le tout repose sur deux éléments : l'absence de réelle compétition face à un modèle présumé triomphant, et la fin inéluctable de l'hostilité. Contrairement à la vision volontariste et agressive de la diplomatie publique antérieure (la lutte idéologique contre le communisme menée depuis les années 60 sous l’étiquette « diplomatie publique »), il ne s’agissait plus de gagner une compétition entre deux visions du monde ou de déstabiliser l'autre, mais d'assurer paisiblement une transition heureuse sur fond de pax americana. De ne pas contrarier un mouvement auquel tendent les lois de l'économie et de la technique (via la révolution de l'information ). Et d'attirer encore davantage vers ce que tous tendent naturellement à admirer.

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Le 11 septembre bouleversa tout. Autant que la révélation de sa fragilité, l'Amérique fut frappée par le retour du tragique et du conflit. La figure de l'Ennemi revient et avec elle le principe de compétition idéologique. Dans un réflexe presque pavlovien, l'une de premières réactions de l'administration Bush fut de recréer un sous secrétariat d'État à la Diplomatie Publique. Ses missions : répondre à l'angoissante question "Mais pourquoi nous haïssent-ils ?", rétablir l'image de l'Amérique en lançant de nouveaux médias arabophones cette fois (et, modernité oblige quelques sites Internet), mener une politique de séduction envers le monde arabe en séparant ceux avec qui l'Amérique a "des valeurs communes" de "ceux qui haïssent notre liberté et notre mode de vie". Plus tard, on s’essaiera au contre-discours et à la déradicalisation comme réponse psychologique à un problème géopolitique. On commencera aussi à pratiquer quelques interventions pour soutenir des mouvements politiques de type révolutions de couleurs qui devaient liquider les derniers autocrates de la planète, avec de l’argent, des médias et une formation à l’activisme non violent.

 Les schémas de guerre froide trouvent une nouvelle jeunesse dans une perspective de guerre au terrorisme (que l'administration Obama rebaptisera pudiquement "combat contre l'extrémisme violent"). Avec la même notion sous-jacente d'un malentendu : si les gens nous connaissaient vraiment, ils nous aimeraient. L'anti-américanisme est évoqué en termes de "misperception", comme si tout était affaire de mauvaise compréhension. Une bonne communication « basée sur les faits », qu’elle passe par des chaînes internationales ou par les réseaux sociaux (où va se déployer une diplomatie numérique) doivent y porter remède.

Durant les années Obama, l’image du personnage - celle qui lui permet, par exemple, d’avoir été le président américain qui a fait le plus de guerres et le plus longtemps pendant ses mandats tout en ayant la réputation d’être l’archange de la paix - occulte bien des choses.

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D’abord la multiplicité des acteurs qui s’essaient au jeu du soft power. Les autres grandes Nations qui adoptent des stratégies d'image (on parle désormais de "Nation branding") et de communication. La prolifération des chaînes internationales d'information (y compris qatarie, saoudienne, vénézuelienne, russe...) en est un bon symptôme. La Chine, la Russie adoptent les mêmes méthodes : développement de médias internationaux, réseaux d’influence, protections de leur espace Internet et intervention sur celui des autres.

Mais les États ne sont pas seuls à jouer le nouveau jeu : les lobbies internationaux, les mouvements d'idées, les ONG, les groupes activistes transnationaux, etc. sont aussi entrés en lice avec des moyens de dénonciation, d'inspiration, de mobilisation jusque là inconnus. Ils sont désormais à même d'imposer leur thématique, leurs débats, leurs exigences à des États courant souvent derrière l'évolution de l'opinion pour reprendre le contrôle de leur agenda et l'initiative politique. Même les mouvements terroristes (après tout le terrorisme, "propagande par le fait" est aussi un moyen d'influence) fonctionnent avec des moyens d'expression nouveaux que ce soit sur le Net ou à travers des médias classiques (voir le Hezbollah se dotant d'une chaîne de télévision par satellite).

- Les réseaux numériques perturbent la donne. En interne, ils affaiblissent le contrôle des États : la critique venue de l'extérieur ou de l'intérieur, l’appel à la résistance et à l’action se développent avec le Web 1.0 puis 2.0. Tandis que dans le camp des démocraties, le discours officiel est contredit par le journalisme citoyen, la fuite ou le "whistle blowing" (de la circulation des images de sévices à Abou Graibh aux révélations à très grande échelle de Wikileaks). La tendance lourde d'Internet s'est exaspérée (une capacité de communiquer avec la planète entière à la portée de chacun, pourvu qu'il parvienne à mobiliser les réseaux de l'indexation, de la citation, de la recommandation etc, qui permettront à son message d'émerger et d'attirer l'attention de l'opinion en situation de surinformation). Du coup, ce qui enchantait l’Occident au moment du printemps arabe - l’État ne peut contrôler l’expression, les réseaux se jouent des frontières, l’information est produite par tout un chacun, émetteur et prescripteur à la fois - change de signe au moment de l’Ukraine et surtout de l’année de l’élection présidentielle US. C’est désormais la subversion 2.0 que l’on craint.

Avec la propagande djihadiste, les États-Unis ont découvert la résistance de croyances « archaïques » face aux effets sophistiqués des machines à produire du consensus global. En clair le fondamentalisme islamique se renforce du spectacle de nos démocraties et de nos modes de vie. Et, surprise, voilà que se développent des courants populistes, des idéologies « illibérales », assumées à l’est de l’Europe, et que la Russie recommence à exercer attraction et influence hors de ses frontières.

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Le phénomène arroseur arrosé culmine en 2016 et 2017 quand l’appareil d’État américain se met à dénoncer la désinformation et les manipulations que subiraient les U.S.A. L’ingérence venue du froid est devenue une machine à expliquer la conduite des peuples qui votent mal (Brexit, Trump, Catalogne)... Moscou utiliserait conjointement les réseaux humains (sa cinquième colonne) et les réseaux virtuels pour répandre théories conspirationnistes et fake news. Pire, les Russes attaquent sur tous les fronts (cela s’appelle la guerre hybride) : interventions militaires et soutiens à des gouvernements ou mouvements armés, propagande par des médias internationaux (Russia Today et Radio Spoutnik), trolls et pirates en ligne, intrusions dans les ordinateurs du Parti démocrate ou de Macron pour faire fuiter des informations compromettantes, alimentation des réseaux de fausses nouvelles...

Que Trump se fiche du soft power, c’est une évidence. Il s’adresse bizarrement à son électorat, à des gens qui hurlent de joie chaque fois qu’il choque les médias et les élites, des gens qui l’ont, après tout, élu sur un programme isolationniste. Mais derrière Trump cause, il y a Trump symptôme. Celui d’une Amérique qui avait déjà perdu le monopole des moyens et de l’ambition de séduire la planète. Idéologiquement, en tout cas.

vendredi, 15 décembre 2017

Allan Bloom et la déconstruction de la civilisation occidentale

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Allan Bloom et la déconstruction de la civilisation occidentale

par Nicolas Bonnal

Ex: http://www.dedefensa.org

En 1986 Allan Bloom publiait un livre retentissant, The closing of american mind dont le titre fut absurdement traduit en français. Cet auguste platonicien plagié peu après par Alain Finkielkraut dressait l’état des lieux de la barbarie universitaire américaine qui depuis lors a gagné la France et l’Europe, et ne s’arrêtera que lorsqu’elle aura tout dévoré. Minorités sexuelles et raciales en bisbille, relativisme moral, délire de société ouverte, interdiction d’interdire, chasse aux préjugés, abrutissement sonore et consumériste, règlementation orwellienne du droit et du langage, tout était fin prêt. Le professeur Bloom écrivait pour une minorité éclairée, reliquat de temps plus cultivés, chassée depuis par le business et les archontes du politiquement correct.

ame_desarmee_1.jpegL’ouvrage est essentiel car depuis le délire a débordé des campus et gagné la société occidentale toute entière. En même temps qu’elle déboulonne les statues, remet en cause le sexe de Dieu et diabolise notre héritage littéraire et culturel, cette société intégriste-sociétale donc menace le monde libre russe, chinois ou musulman (je ne pense pas à Riyad…) qui contrevient à son alacrité intellectuelle. Produit d’un nihilisme néo-nietzschéen, de l’égalitarisme démocratique et aussi de l’ennui des routines intellos (Bloom explique qu’on voulait « débloquer des préjugés, « trouver du nouveau »), la pensée politiquement correcte va tout dévaster comme un feu de forêt de Stockholm à Barcelone et de Londres à Berlin. On va dissoudre les nations et la famille (ou ce qu’il en reste), réduire le monde en cendres au nom du politiquement correct avant d’accueillir dans les larmes un bon milliard de réfugiés. Bloom pointe notre lâcheté dans tout ce processus, celle des responsables et l’indifférence de la masse comme toujours.

Je ne peux que renvoyer mes lecteurs à ce maître-ouvrage qui satisfera autant les antisystèmes de droite que de gauche. J’en délivre juste quelques extraits que je reprends de l’anglais :

• Sur l’éducation civique et les pères fondateurs, dont on déboulonne depuis les statues :

« L'éducation civique s'est détournée de la fondation du pays pour se concentrer sur une ouverture fondée sur l'histoire et les sciences sociales. Il y avait même une tendance générale à démystifier la Fondation, à prouver que les débuts étaient défectueux afin de permettre une plus grande ouverture à la nouveauté. »

Les pères fondateurs ? Racistes, fascistes, machistes, esclavagistes ! Lisez mon texte sur Butler Shaffer à ce sujet : Hitler est plus populaire que Jefferson.

• Sur la chasse à la discrimination et la tabula rasa intellectuelle qui en découle :

« L'indiscriminabilité est donc un impératif moral parce que son contraire est la discrimination. Cette folie signifie que les hommes ne sont pas autorisés à rechercher le bien humain naturel et à l'admirer lorsqu'ils l’ont trouvé, car une telle découverte est contemporaine de la découverte du mal et du mépris à son égard. L'instinct et l'intellect doivent être supprimés par l'éducation. L'âme naturelle doit être remplacée par une âme artificielle. »

• Sur l’ouverture, l’openness, la société ouverte façon Soros,  Allan Bloom écrit :

« L'ouverture visait à offrir une place respectable à ces «groupes» ou «minorités» - pour arracher le respect à ceux qui n'étaient pas disposés à le faire - et à affaiblir le sentiment de supériorité de la majorité dominante (plus récemment appelée WASP, un nom dont le succès montre quelque chose du succès de la sociologie dans la réinterprétation de la conscience nationale). Cette majorité dominante a donné au pays une culture dominante avec ses traditions, sa littérature, ses goûts, sa prétention particulière de connaître et de superviser la langue, et ses religions protestantes. Une grande partie de la machinerie intellectuelle de la pensée politique et des sciences sociales américaines du vingtième siècle a été construite dans le but d'attaquer cette majorité. »

De tout cela il ne reste plus rien maintenant. La société ouverte rejoint la société du vide de Lipovetsky, elle est plus exactement du néant où l’on a tout interdit puisqu’il sera interdit… d’interdire.

Sur le nouveau complexe d’infériorité occidental et l’obsession tiers-mondiste :

« Les aventuriers sexuels comme Margaret Mead et d'autres qui ont trouvé l'Amérique trop étroite nous ont dit que non seulement nous devons connaître d'autres cultures et apprendre à les respecter, mais nous pourrions aussi en tirer profit. Nous pourrions suivre leur exemple et nous détendre, nous libérer de l'idée que nos tabous ne sont rien d'autre que des contraintes sociales. »

En tant que Français je reconnais d’ailleurs qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Relisez Diderot et son voyage de Bougainville… La France dite révolutionnaire n’avait pas attendu les nietzschéens et les pions postmodernes pour ravager son héritage de tyrans, prêtres et autres félons…

Le tout ne débouche pas forcément sur une destruction physique du monde (encore que…), mais sur une nullité généralisée (voyez l’art, nos prix littéraires ou notre cinéma). Allan Bloom souligne la fin de l’humanisme estudiantin et l’avènement de l’abrutissement estudiantin. Sur le premier :

« Tout au contraire. Il y a une indifférence à ces choses, car le relativisme a éteint le véritable motif de l'éducation, la recherche d'une vie bonne. Les jeunes Américains ont de moins en moins de connaissance et d'intérêt pour les lieux étrangers. Dans le passé, il y avait beaucoup d'étudiants qui connaissaient et aimaient l'Angleterre, la France, l'Allemagne ou l'Italie, car ils rêvaient d'y vivre ou pensaient que leur vie serait rendue plus intéressante en assimilant leurs langues et leurs littératures. »

bloomplato.jpgTout cela évoque Henry James mais aussi Hemingway, Gertrude Stein, Scott Fitzgerald, à qui Woody Allen rendait un rare hommage dans son film Minuit à Paris – qui plut à tout le monde, car on remontait à une époque culturelle brillante, non fliquée, censurée. Cette soi-disant « génération perdue » des couillons de la presse n’avait rien à voir avec la nôtre – avec la mienne.

Sur l’étudiant postmoderne, avec son truisme tiers-mondiste/migrant façon Bergoglio :

« Ces étudiants ont presque disparu, remplacés tout au plus par des étudiants intéressés par les problèmes politiques des pays du tiers monde et en les aidant à se moderniser, dans le respect de leurs anciennes cultures, bien sûr. Ce n'est pas apprendre des autres mais la condescendance et une forme déguisée d'un nouvel impérialisme. C'est la mentalité du Peace Corps, qui n'est pas un stimulant à l'apprentissage mais une version sécularisée de faire de bonnes œuvres. »

On sait que c’est cette mentalité de Peace corps qui a ensanglanté la Libye, la Syrie ou le Yémen, en attendant l’Europe.

Ce qui en résulte ? Moralité, relativisme culturel et je-m’en-foutisme intégral (« foutage de gueule, dirait notre rare idole incorrecte OSS 117) :

« Pratiquement tout ce que les jeunes Américains ont aujourd'hui est une conscience inconsistante qu'il y a beaucoup de cultures, accompagnées d'une morale saccharine tirée de cette conscience : nous devrions tous nous entendre. Pourquoi se battre? »

Le bilan pour les étudiants conscients est désastreux, et qu’il est dur de se sentir étrangers en ce monde. Je rappelle que Tolkien écrira dans une lettre en 1972 :

 “I feel like a lost survivor into a new alien world after the real world has passed away.”

Allan Bloom  ajoute sur cette montée du cynisme et de l’indifférence que j’ai bien connue dans les années 80 :

« Les étudiants arrivent maintenant à l'université ignorants, cyniques au sujet de notre héritage politique, manquant des moyens d'être soit inspiré par lui ou sérieusement critique de lui. »

La chasse aux préjugés horripile Allan Bloom :

« Quand j'étais jeune professeur à Cornell, j'ai eu un débat sur l'éducation avec un professeur de psychologie. Il a dit que c'était sa fonction de se débarrasser des préjugés chez ses étudiants. Il les a abattus. J'ai commencé à me demander par quoi il remplaçait ces préjugés. »

Allan Bloom fait même l’éloge des préjugés au nez et à la barbe des présidents banquiers, des ministresses branchées, des députés européens, des lobbyistes sociétaux, des prélats décoincés :

« Les préjugés, les préjugés forts, sont des visions sur la façon dont les choses sont. Ce sont des divinations de l'ordre de l'ensemble des choses, et par conséquent le chemin de la connaissance se produit à travers des opinions erronées. L'erreur est en effet notre ennemi, mais elle seule indique la vérité et mérite donc notre traitement respectueux. L'esprit qui n'a pas de préjugés au départ est vide. »

On en reste au vide…

Bilan des libérations de tout genre :

« Les diverses libérations gaspillaient cette énergie et cette tension merveilleuses, laissant les âmes des étudiants épuisées et flasques, capables de calculer, mais pas de perspicacité passionnée. »

Car le bonhomme de neige, comme on disait quand je passais mon bac, croit être revenu de tout, qui n’est allé nulle part. Cela ne l’empêchera pas de demander sa guerre contre la Russie orthodoxe, la Chine nationaliste, ou l’Iran intégriste. Car sa régression stratégique et intellectuelle aura accompagné sa cruauté humanitaire et son involution moraliste.

Bloom enfin a compris l’usage ad nauseam qu’on fera de la référence hitlérienne : tout est décrété raciste, fasciste, nazi, sexiste dans les campus US dès 1960, secrétaires du rectorat y compris ! Mais lui reprenant Marx ajoute que ce qui passe en 1960 n’est ni plus ni moins une répétition comique du modèle tragique de 1933. Les juristes nazis comme Carl Schmitt décrétaient juive la science qui ne leur convenait pas comme aujourd’hui on la décrète blanche ou sexiste.

Citons Marx d’ailleurs car Bloom dit qu’on l’a bien oublié à notre époque de juges postmodernes :

« Hegel fait quelque part cette remarque que tous les grands événements et personnages historiques se répètent pour ainsi dire deux fois. Il a oublié d’ajouter : la première fois comme tragédie, la seconde fois comme farce. »

On verra si on garde le ton de la farce. Moi je doute : on est trop cons.

Sources

Allan Bloom – The closing of American mind

Nicolas Bonnal – La culture moderne comme arme de destruction massive ; Comment les Français sont morts (Amazon.fr)

Alain Finkielkraut – La défaite de la pensée

Gilles Lipovetsky – L’ère du vide

Marx – Le dix-huit Brumaire de Louis-Napoléon Bonaparte

Nietzsche – Deuxième considération inactuelle, de  l’inconvénient des études historiques…

Platon – Livre VIII de la république (561 d-e)

Tocqueville – De la démocratie en Amérique, II, deuxième et quatrième partie

mardi, 12 décembre 2017

L’atlantisme: une passion française

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L’atlantisme: une passion française

Auteur : Guillaume Berlat
Ex: http://zejournal.mobi

 

 

« L’OTAN est un faux-semblant. C’est une machine pour déguiser la mainmise de l’Amérique sur l’Europe. Grâce à l’OTAN, l’Europe est placée sous la dépendance des États-Unis sans en avoir l’air » déclarait le 13 février 1963 le général de Gaulle qui en connaissait un rayon sur nos meilleurs amis américains. Manifestement, les choses ont peu évolué dans notre Douce France. Au lieu de se tenir à distance respectable de cette institution avatar de la Guerre Froide comme l’avait fait le premier président de la Cinquième rompant avec la structure militaire intégrée de l’Alliance atlantique, ses successeurs n’ont eu de cesse que de reprendre une place pleine et entière à Evere et à Mons. Malheureusement, le rôle d’idiot utile n’est jamais payant auprès du grand frère américain, pas plus hier qu’aujourd’hui. La théorie de la servitude volontaire chère à Etienne de la Boétie n’a pas pris la moindre ride. Il est pathétique d’entendre déclamer par les servants de la liturgie des éléments de langage de l’OTAN les fadaises sur « l’alliance la plus durable de l’histoire ». Quelques précisions sémantiques s’imposent d’entrée de jeu pour mieux appréhender le concept d’atlantisme qui n’est pas neutre.

PRÉCISIONS SÉMANTIQUES

Avant toute chose de quoi parle-t-on concrètement dans un domaine où la confusion est souvent la règle ? D’un fort ancrage anglo-saxon de l’OTAN que l’on doit compléter par un questionnement sur la finalité de l’Alliance atlantique après la fin de la Guerre froide.

Un fort socle anglo-saxon de l’OTAN

Sur le plan de l’étymologie : le terme d’atlantisme est un dérivé d’atlantique, concept contenu dans l’appellation de l’ « Organisation du traité de l’Atlantique Nord » (OTAN sous son acronyme français et NATO en anglais). Le mot atlantique est issu du grec atlantikos, Atlantique. Il est un dérivé d’Atlas, du nom d’une chaîne de montagnes situées en Afrique du Nord. L’adjectif « atlantique » qualifie ce qui concerne l’Océan atlantique et les pays riverains. L’atlantisme désigne une politique extérieure caractérisée par le soutien apporté aux Etats-Unis, notamment dans le cadre de l’OTAN. Conceptualisé au début de la Guerre froide, l’atlantisme prône une étroite coopération entre les Etats-Unis, le Canada et les pays européens dans les domaines politique, militaire, économique et culturel. L’objectif avoué consiste, en principe, à assurer la sécurité des pays membres de l’OTAN (clause de solidarité de l’article 5 qui veut qu’une attaque contre l’un de ses membres est considérée comme une attaque contre tous) et de protéger les valeurs qui les unissent : démocratie, libertés individuelles et Etat de droit. L’atlantisme désigne aussi l’attitude politique, l’opinion, la doctrine de ceux qui font du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) la base de leur action extérieure et qui, au nom de ces principes, s’alignent de manière plus ou moins systématique, idéologique sur la politique extérieure des Etats-Unis qu’elle soit entièrement justifiée ou totalement infondée, ce qui arrive parfois.

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Un questionnement sur la finalité de l’OTAN dans l’après-guerre froide

Depuis la fin de la Guerre froide, l’atlantisme est souvent dénoncé, dans les mouvements de gauche et altermondialistes de certains pays d’Europe, mais aussi chez ceux qui se revendiquent du gaullo-mitterrandisme, comme un soutien à la politique étrangère des États-Unis et à la défense d’une conception purement anglo-saxonne du libéralisme économique. Les préjugés envers l’atlantisme sont plutôt favorables au Royaume-Uni, en Pologne, dans les pays Baltes, et défavorables en France et en Allemagne. Un atlantiste est un partisan de l’atlantisme. L’adjectif atlantiste qualifie ce qui est relatif à l’atlantisme(1). L’Atlantiste se revendique d’une vision occidentaliste et universaliste du monde consistant à prétendre se substituer aux autres peuples pour définir leurs intérêts, y compris par la force pour les plus récalcitrants d’entre eux (Cf. concept du Grand Moyen-Orient développé par George W. Bush après la guerre en Irak). On peut mesurer les effets négatifs d’une telle conception du monde à travers les expériences afghane, irakienne, libyenne. Cette approche atlantiste peut se résumer sommairement en un amour immodéré de l’OTAN(2) complété par une haine viscérale de la Russie(3).

Un retour en arrière sur l’immédiat après Seconde Guerre mondiale dans notre pays.

LA TENTATION OTANIENNE : UN MARQUEUR DE LA QUATRIÈME RÉPUBLIQUE

Durablement affaiblie sur la scène internationale après « l’étrange défaite » de 1940, la France de la Quatrième République n’a d’autre ressource que de se soumettre aux Diktats de Washington surtout à une époque où le péril soviétique est bien présent en Europe. La défaite de Dien Bien Phu ne redore pas le blason terni d’une France affaiblie politiquement, économiquement et diplomatiquement. En dépit des appels à l’aide lancés à l’Amérique pour l’aider à desserrer l’étau autour de la cuvette de la mort, Washington reste de marbre. Cela lui permettra de remplacer la France en Indochine. L’expédition franco-britannique de Suez est condamnée par les États-Unis. Les premières tentatives d’acquisition de l’arme atomique font l’objet de sévères mises en garde de Washington auquel l’OTAN emboîte le pas.

La France est accusée d’être un pays proliférateur et priée de cesser de jouer dans la cour des grands. La guerre d’Algérie vient ajouter un sujet de mécontentement américain à l’endroit de la « Grande Nation ». Mais, lorsqu’on est affaibli, il faut savoir faire bon cœur contre mauvaise fortune et se montrer un otanien discipliné et servile. Accepter sans coup férir les humiliations répétées, les Oukazes, les rabaissements… venus de Washington. Il faudra attendre le retour du général de Gaulle au pouvoir en 1958 pour que la donne change petit à petit… mais sûrement. Cela va décoiffer chez les esprits formés au moule de la servitude atlantiste.

Le retour du général de Gaulle aux affaires en 1958 constitue de ce point de vue une véritable rupture idéologique vis-à-vis de l’Amérique et de ses outils de domination, en particulier militaires.

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LE CHOIX DE L’INDÉPENDANCE NATIONALE : LE DÉSIR DU GÉNÉRAL

Seul un retour à une économie forte et dynamique permet au premier président de la Cinquième République de gagner son indépendance militaire.

Le retour de l’autonomie économiqueC’est que le général de Gaulle a quelques idées bien arrêtées sur la nature de la relation qu’il entend développer avec les États-Unis qui lui ont donné pas mal de fil à retordre pendant la Seconde Guerre mondiale et à la Libération de la France qui avait vocation à un régime de tutelle. La première de ses préoccupations consiste à rembourser toutes ses dettes aux Américains tout en mettant un terme au conflit algérien pour retrouver les mains libres. Allié fidèle en cas de coup dur, il le sera comme pendant les crises de Berlin et de Cuba. Aligné indéfectible en temps normal, il refusera de l’être choisissant la voie de l’indépendance nationale. Construire une Europe avec un moteur franco-allemand, renforcer le franc, contester la convertibilité du dollar, réclamer voix au chapitre dans les grandes décisions otaniennes… telles sont les grands axes de la politique étrangère du général de Gaulle. Contrairement à certains de ses éminents successeurs, il fait ce qu’il dit. Les actes suivent les paroles au grand dam de nos excellents amis américains très peu portés à la contradiction et au rejet de leur politique hégémonique, pour ne pas dire parfois, leur politique impériale.

Le choix de l’indépendance militaire

Qui dit indépendance économique, dit indépendance diplomatique (parler avec Moscou, établir des relations diplomatiques avec Pékin, critiquer la guerre du Vietnam lors du discours de Phnom Penh ; titiller Washington en Amérique latine et au Québec…) et indépendance militaire (parvenir au seuil nucléaire sans l’aide américaine et faire ses premiers essais nucléaires dès le début des années 1960 dans le Sahara). Toutes choses, on l’imagine, qui ne sont pas du meilleur goût pour nos alliés américains et pour toute la piétaille française grassement rémunérée pour lutter contre le terrorisme mais surtout pour cultiver un état de servitude volontaire vis-à-vis du tuteur américain.

N’ayant obtenu aucune réponse favorable à ses demandes de traitement identique à celui des Britanniques, le général de Gaulle en tire les conséquences : retrait de la structure militaire intégrée, départ de toutes les troupes américaines stationnées en France, déplacement du siège de l’OTAN de Paris à Bruxelles… Circulez, il n’y a rien à voir en France. Allez voir chez nos voisins belges ! Ils seront ravis de vous héberger à Bruxelles et à Mons pour aller vous préparer à faire la guerre… surtout après la fin de la Guerre froide. Le premier président de la République traite directement avec l’ours soviétique et avec Mao sans aller chercher ses instructions à la Maison Blanche.

En France, les vieux démons ont la vie dure. Chassez le naturel, il revient au galop. Sortie par la grande porte de l’histoire gaullienne, la pensée atlantiste revient par la petite fenêtre de l’histoire sarkozyste.

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LE RETOUR AU BERCAIL OTANIEN : LE CHOIX DE NICOLAS SARKOZY

Après quelques hésitations des successeurs directs du général de Gaulle en termes de positionnement par rapport à l’OTAN, c’est l’un de ceux qui se prétendent ses héritiers qui pratiquera la transgression, la trahison.

Les héritiers du général

Les successeurs du général de Gaulle, avec des degrés différents, maintiennent le dogme gaullien tout en se montrant plus souple sur la forme. Georges Pompidou n’aura pas le temps matériel de s’affirmer mais fait le voyage aux États-Unis sous les lazzis. Valery Giscard d’Estaing apprécie ses rencontres avec ses homologues américains, flattant ainsi son ego démesuré. François Mitterrand veut se différencier de l’homme du coup d’état permanent tout en le caricaturant mais doit, au moins au début de son premier quinquennat, montrer pattes blanches en raison de la présence de ministres communistes dans son premier gouvernement. L’affaire Farewell lui permet de démontrer qu’il est un allié fiable dans la lutte contre les menées subversives de l’URSS.

Reconnaissons-lui le mérite d’avoir proposé la création d’une confédération européenne après la chute du mur de Berlin (rejetée avec vigueur par tous nos alliés) et d’avoir interpellé George Bush père lors du sommet de l’OTAN à Rome en 1992, lui rappelant que l’Alliance atlantique n’était pas la Sainte Alliance. Quant à Jacques Chirac, il s’opposera, certes, à la guerre en Irak de 2003 mais fera assaut d’amabilités auprès de Washington pour se faire pardonner sa déviance anti-atlantiste. Il en faudra de peu pour qu’il rejoigne la structure militaire intégrée de l’OTAN. Il y renoncera dans la mesure où les Américains ne lui proposeront pas un grand commandement.

« Sarko l’américain », le capitaine de pédalo et Jupiter

Il faudra attendre l’arrivée au pouvoir en 2007 pour que « Sarko l’américain » brise le tabou en reprenant en 2009 le chemin perdu du Saint des Saints en se rangeant sous la coupe du Pentagone. Les Américains décident, les Français exécutent comme des idiots utiles. En échange, nous recevons un commandement à Norfolk en Virginie (SACT ou Commandement Suprême Allié de la Transformation). Tout est bien qui finit bien pour la France ! Le président de la République multiplie les attentions à l’endroit de ses interlocuteurs américains. Mais, contrairement à ce qu’il escomptait (ceci ne relevait-il pas de la vulgaire farce ?), les Américains et autres Britanniques ne font pas le moindre pas en direction de la politique européenne de sécurité et de défense.

L’argument est imparable en période de restrictions budgétaires, pourquoi faire mal au Berlaymont ce que l’on fait parfaitement à Evere ! C’est le règne du circulez, il n’y a rien à voir. Quant à François Hollande qui avait critiqué la décision de Nicolas Sarkozy alors qu’il était le chef de l’opposition, il n’y trouve rien à redire dès qu’il prend ses fonctions à l’Élysée. Il fait même rédiger un rapport par Hubert Védrine qui souligne les inconvénients d’un nouveau départ de la structure intégrée. Tout est bien qui finit bien. Jupiter écrase la main de Donald Trump mais essuie ses avanies successives (retrait de l’accord sur le climat, décertification de l’accord sur le nucléaire avec l’Iran, retrait de l’UNESCO au moment où une Française, Audrey Azoulay est désignée comme directrice générale Place Fontenoy…). Dans son discours sur la refondation de la Sorbonne, il se prononce pour une défense européenne en concertation avec l’OTAN, le membre de phrase qui tue. Ce qui signifie en clair que tout change pour que rien ne change ! La servitude volontaire a encore de beaux jours devant elle.

La voie est désormais libre pour tout ce que la France compte d’admirateurs de l’Amérique.

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L’AMOUR DE L’AMÉRIQUE : LES NÉOCON TIENNENT LE HAUT DU PAVÉ PARISIEN

L’américanisme touche d’abord une haute administration passée par le même moule de l’ENA qui est majoritairement néo-conservatrice.

Une haute administration passée par le même moule

Mais, il y a plus grave encore dans cette otanomania. Elle concerne toute la haute administration française (formée sur les bancs de l’ENA) qui constitue le meilleur ambassadeur des thèses néoconservatrices en France et dans les institutions internationales. Que nous dit le général Pierre Lorenzi sur le sujet : quand les hauts fonctionnaires civils trustent la quasi-totalité des directions du ministère de la défense (des armées) et des postes interministériels à vocation stratégique ?

La  qualité de l’administration civile française, la valeur de ses hauts fonctionnaires, issus pour un certain nombre de l’ENA et l’ouverture de la Défense à des savoir-faire originaux ne sont pas contestées. La Défense peut se sentir honorée de l’attrait de ces fonctionnaires civils pour la chose militaire. Mais cette tendance très nette à la substitution des personnels d’encadrement aboutissant peu à peu au monopole des personnels civils sur ces postes laisse perplexe quand on connait l’investissement de la Défense – et donc du contribuable français  – dans la sélection et la formation permanente de ses  officiers généraux. Aller chercher ailleurs ce dont la Défense dispose largement en son sein, à un moment où les contraintes budgétaires sont sans cesse rappelées, répond-il à un besoin effectif ?

Pour illustrer ces propos, observons la distribution des rôles dans l’appareil de sécurité et de défense français et les parcours universitaires et professionnels de leurs détenteurs : président de la République : inspecteur des finances ; Premier ministre : conseiller d’Etat ; ministre des Armées : conseillère d’Etat ; Secrétaire Général de la Défense et de la Sécurité Nationale : conseiller maître à la Cour des Comptes ; éphémère prédécesseur du ministre des Armées, directeur des Affaires financières au ministère de la Défense, directeur du Service Historique de la Défense, directeur des Relations Internationales et de la Stratégie au ministère des Armées, directeur de la DGSE, responsable national du contre-terrorisme, coordinateur du renseignement auprès du Président : tous diplômés de l’ENA !

Sans compter le nombre considérable de conseillers, membres et directeurs de cabinets de ces dirigeants, et la diminution considérable du nombre de militaires dans le pilotage des derniers Livres blancs de la Défense, dont l’extension à la sécurité constitue là encore un prétexte supplémentaire à la marginalisation des militaires. Plus largement, on peut s’étonner que le musée de l’air et de l’espace, à forte dimension militaire, ne soit plus dirigé par un officier général de l’armée de l’Air ou que la communication de la défense (DICOD) soit désormais pilotée exclusivement par des civils (4).

Une haute administration majoritairement néo-conservatrice

Ce que l’on dit moins est que notre élite bienpensante pense (le terme est peu approprié), parle anglais, ne rêve que d’un monde unilingue et se nourrit au lait des « think tanks » d’Outre-Atlantique, du cinéma d’Hollywood, de la chanson anglo-saxonne, privilégie le « fast food » à la gastronomie française…. Elle se montre de plus en plus incapable de penser français de parler français. À Abidjan, le président de la République, Emmanuel Macron qui avait vanté la veille à Ouagadougou les vertus de la langue française et de la francophonie (il était accompagné de sa représentante personnelle pour la Francophonie, Leïla Slimani), n’hésite pas à évoquer une task force » (pour évoquer un groupe de travail ou une force opérationnelle) et « l’intelligence » (en parlant du renseignement).

En un mot, elle est néo-conservatrice, plus néo-conservatrice que les néo-conservateurs américains-5). C’est la fable bien connue de l’élève qui dépasse le maître. Cette élite gagnerait à méditer le petit opuscule de Noam Chomsky intitulé « De la guerre comme politique étrangère des États-Unis »(6). On reste confondu au spectacle d’une haute administration formée sur les bancs des meilleures écoles de la République, en particulier de l’ENA, qui succombe aux sirènes américaines sans mesurer les impasses auxquelles conduit la diplomatie (ou l’absence de diplomatie) d’une Amérique rongée par l’hubris alors même qu’elle perd de plus en plus son rôle de nation indispensable dans le monde. Pense-t-elle que la France serait une terre de mission américaine qui se grandirait en s’abaissant au rôle de valet de Washington ?(7)

Cette dérive néo-conservatrice préjudiciable aux intérêts bien compris de la France ne semble émouvoir que quelques esprits chagrins ! Comment parler sérieusement de « souveraineté européenne » comme le fait le président de la République, Emmanuel Macron lors de son discours de la Sorbonne tout en se mettant dans le même temps sous le parapluie américain de moins en moins fiable et de moins en moins crédible depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche (le président jugeant « obsolète » l’OTAN) ? Nous devenons plus otanien que les Américains alors que ces derniers deviennent moins otanien. Méfions-nous que notre atlantisme ne se transforme un jour en Atlantide, cette île mythique évoquée par Platon qui fut engloutie par les flots dans un cataclysme provoqué à l’instigation de Zeus, dieu grec que les Romains appelaient Jupiter… Telle serait la morale de cette passion française, qui dévore nos élites et qui a pour nom l’atlantisme.

Notes:

(1) www.toupie.org/Dictionnaire/Atlantisme.htm 

(2) Jaap de Hoop Scheffer, « La Turquie pose un sérieux problème à l’OTAN », Le Monde, 24 octobre 2017, p. 22.

(3) Gaidz Minassian, L’illusoire « soft power » russe, Le Monde, 24 octobre 2017, p. 22.

(4) www.asafrance.fr/item:la-defense-pilotee-par-des-hauts-fo... , 20 octobre 2017. 

(5) Juliette Grange, Les néoconservateurs, Agora Pocket, 2017.

(6) Noam Chomsky, De la guerre comme politique étrangère des États-Unis, Agone, 2017.

(7) Jean-Michel Autran, La France, terre de mission américaine, Vendémiaire, 2017.

dimanche, 03 décembre 2017

Qui est derrière la campagne américaine de dénonciations sexuelles?

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Qui est derrière la campagne américaine de dénonciations sexuelles?

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Loin de nous l'idée de nier que, notamment dans la vie professionnelle ou dans certaines rues, les femmes sont victimes de harcelement et chantages de la part des hommes. Celui-ci vise à obtenir d'elles des relations sexuelles auxquelles elles se refusent pour diverses raisons.

Le mouvement féministe en France a donc parfaitement raison d'encourager les femmes à ne pas céder à de tels chantages et dénoncer, quand cela est justifié, les hommes qui s'y livrent. Elles ont d'autant plus de mérites à le faire que ces hommes disposent de pouvoirs dont ils ont la possibilité d'abuser à leur égard. On peut donc considérer que la campagne dite « denoncetonporc », est légitime, malgré le relent nécessairement vichyssois qu'entraine avec lui le terme de dénonciation.

Lorsque ce sont des individus masculins bien identifiables qui sont ainsi dénoncés, et non des comportements généraux, comme le voulaient initialement quelques initiatrices de cette campagne, il est bien évident par contre que, comme toute dénonciation en justice, elle doit s'appuyer sur des preuves ou au moins de fortes présomptions. L'homme dénoncée doit aussi avoir le droit de se défendre, y compris en justice.

En France, la campagne de dénonciation des abus masculins à l'égard de femmes n'ayant pas suffisamment de moyens pour se défendre a pris une certaine ampleur, justifié par l'universalité des comportements « machistes » agressifs. Mais elle reste dans des limites raisonnables. Elle ne doit pas non faire oublier aux femmes qu'en premier lieu, quand elles sont libres de le faire, elle doivent être assez fortes pour se défendre elles-mêmes, avant de chercher de l'aide ailleurs.

Aux Etats-Unis, comme il fallait s'y attendre, les processus sociaux de refoulement de la sexualité, qu'il s'agisse de celle des hommes ou de celles des femmes, ont profité de la campagne de dénonciation pour réinstaurer le puritanisme profond d'origine religieuse qui a toujours marqué la société américaine. On avait pu penser dans les années 1960/2000 que la société américaine avait commencé à s'affranchir de ce puritanisme cachant une grande angoisse devant la sexualité, paralysant autant les hommes que les femmes. Mais « chassez le naturel, il revient au galop ». La campagne de dénonciation des abus masculins prend une telle ampleur qu'elle devient suspecte. C'est manifestement sur les efforts récents de libération sexuelle accomplis par les américains et américaines qu'elle s'efforce de revenir.

Il y a pire. Comme l'indique l'article du World Socialist Web Site dont on trouvera ci-dessous une version française, les 1% de super-puissants et de super-riches qui dominent le monde actuel tirent grand profit de cette campagne. Pendant que l'on dénonce les harcèlements sexuels, on ne dénonce pas les pouvoirs de toutes sortes qu'ils se sont arrogés pour aliéner le monde. « Dénoncez, dénoncez, braves gens, et laissez nous pendant ce temps faire nos petites affaires ».

Comme c'est aux Etats-Unis que la domination des multinationales financières est la plus généralisée, il ne faut pas s'étonner que ce soit aux Etats-Unis que les campagnes de type « dénonce ton porc » rencontrent le plus de succès. Ces multinationales ont fait ce qu'il fallait pour lui donner le plus de retentissement médiatique possible.

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Référence

Repressive political agenda of the “sexual harassment” campaign comes into the open
David Walsh 
28 november 2017

http://www.wsws.org/en/articles/2017/11/28/marc-n28.html

Version française
L'article est long, mais il mérite la lecture. Il s'agit d'une véritable thèse de sciences humaines. Le WSWS nous pardonnera cet emprunt, qui est un hommage à sa lutte pour ce qu'il nomme « les droits démocratiques ».
http://www.wsws.org/fr/articles/2017/11/30/rpao-n30.html

Les intentions politiques répressives derrière la campagne contre le «harcèlement sexuel» plus évidentes que jamais

Par David Walsh 
30 novembre 2017

Le torrent d'allégations et de dénonciations d'inconduite sexuelle contre des personnalités médiatiques, des personnalités hollywoodiennes et des politiciens continue d'affluer sans relâche. Rien ne semble plus obséder la classe moyenne supérieure aux États-Unis, sauf peut-être Vladimir Poutine. Entretemps, les masses populaires aux États-Unis vivent leur vie dominée par des problèmes économiques et sociaux.

La présente campagne n'a rien à voir avec la protection des femmes – et surtout pas des femmes de la classe ouvrière – contre le harcèlement sexuel, sans parler de la violence criminelle et autres formes d'exploitation et de répression qu'elles vivent. Avec chaque jour qui passe, les intentions politiques réactionnaires, antidémocratiques et socialement et politiquement répressives de la campagne actuelle menée par les médias deviennent de plus en plus explicites.

Quiconque suffisamment aliéné ou naïf pour s'être fait avoir devrait reprendre ses esprits avec toute la saleté qui émerge maintenant, notamment l'article dément de Stephen Marche publié dimanche dans le New York Times sur la brutalité de la libido masculine, et dans lequel l'auteur déclare que l'autocastration, rien de moins, peut être une réponse au problème.

La campagne contre l'inconduite sexuelle a commencé dans le Times et le New Yorker avec les présumés méfaits de Harvey Weinstein. Tout le monde peut probablement être induit à détester ce gros magnat d'Hollywood. Mais tout cela s'inscrivait simplement dans un processus d'acclimatation en vue de prendre les gens au dépourvu.

Cette croisade est devenue depuis une opération ouvertement de droite dégageant une odeur toujours plus prononcée de réaction et de répression. De façon extraordinaire, des incidents survenus dans l'industrie du divertissement se transforment maintenant en un appel à la restauration de contrôles stricts sur l'activité sexuelle.

Dans une inhabituelle chronique du Washington Post, «Let's Rethink Sex» (Repensons le sexe), Christine Emba explique à ses lecteurs ce qu'elle considère être un malentendu commun, à savoir «qu'il y aurait une certaine quantité de sexe que nous devrions obtenir ou que l'on devrait du moins être autorisé à poursuivre. Suite à cela vient l'hypothèse que la capacité de poursuivre et de satisfaire nos désirs sexuels... est primordiale.»

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Emba poursuit en expliquant que «puisque les excès de notre éthique sexuelle actuelle se heurtent à leurs conséquences, un réajustement inconfortable devra se produire. S'adapter à cette nouvelle compréhension peut signifier moins de sexe pour certains, à court terme, et plus d'anxiété pour plusieurs. Dommage...». Puis elle conclut: «Nous ne mourrons pas d'avoir moins de sexe (en effet, cela n'est jamais arrivé à qui que ce soit). D'une certaine façon, les gens trouveront toujours des moyens de se rencontrer, de s'accoupler et de propager l'espèce. Si vous êtes une personne décente, la perspective d'une éthique sexuelle plus claire et plus restreinte ne devrait pas vous effrayer.»

L'argument selon lequel la répression sexuelle «n'a jamais tué personne», et qu'en fait que cela pourrait être un bien positif, est digne de Cotton Mather. En effet, ce ministre protestant de la Nouvelle-Angleterre puritaine conseillait aux jeunes et aux adultes d'éviter toute stimulation sexuelle et de contrôler les désirs qui «sommeillent dans votre cœur».

Nous pourrions demander qui a nommé Emba, cette ancienne critique du «Hilton Kramer Fellow» au New Criterion, une publication de droite, et dont les écrits ont paru dans la National Review, comme Gauleiter sexuel des États-Unis? Pourquoi devrait-on en effet prêter la moindre attention à ses prescriptions morales misérables et à ses définitions de ce qu'est la «décence»? Il n'est pas difficile de supposer qu'Emba a une pile de «A» écarlates dans son placard prêts à être déployés au besoin.

D'où viennent toutes ces idioties? Nul doute que de toute cette réaction apparaîtra – à la grande surprise et au désarroi de certains – des efforts pour interdire toutes sortes d'activités sexuelles, y compris les relations extraconjugales, ou la «fornication» pour reprendre les termes d'Emba, le mariage homosexuel et autres formes de sexualité désapprouvées par ces nouveaux Victoriens.

Abordant les choses sous un angle légèrement différent, un commentaire du Sunday Times intitulé «The Unexamined Brutality of the Male Libido» (La brutalité ignorée de la libido masculine) de Marche, un écrivain torontois bien lié aux médias et à l'establishment politique canadien, relève tout simplement du délire.

Marche fait référence à «la nature des hommes en général», au «grotesque de leur sexualité», à «la laideur et la dangerosité de la libido masculine», à «la brutalité implicite de la sexualité masculine» et cite la thèse de la «féministe radicale» ultraréactionnaire Andrea Dworkin selon laquelle «le seul sexe entre un homme et une femme qui peut être entrepris sans violence est le sexe avec un pénis flasque.» Marche poursuit en invoquant, du fait de son contexte, l'exemple du «grand théologien catholique Origène (qui vécut au IIIe siècle après J.-C.) qui s'est castré.»

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Par la suite, Marche poursuit l'élaboration de son mythe et de son conte de fées à propos de la «peur de la libido masculine», expliquant qu'«un vampire n'était qu'un homme puissant de l'ancien temps avec une faim insatiable pour la jeune chair» et rajoutant que «les loups-garous n'étaient que des hommes perdant régulièrement le contrôle de leur nature bestiale».

Impliquant que le sexe est une maladie, Marche affirme qu'«il ne reste plus aucun remède au désir humain». Que devrait-on faire alors? Faisant référence à Freud, il écrit: «L'idée du complexe d'Œdipe contient comme argument implicite la nécessité d'une répression acharnée: si vous laissez les garçons être des garçons, ils finiront par assassiner leur père pour coucher avec leur mère.»

Mais tout ce délire ne s'arrête pas là. «L'ère post-Weinstein sera une ère de pessimisme sexiste», car il se pourrait bien qu'il n'y ait «pas de réconciliation possible entre les idéaux propres et brillants de l'égalité des sexes et les mécanismes du désir humain». Prenant un autre chemin qu'Emba, Marche n'en arrive pas moins à la même destination, proclamant triomphalement que «la morale sexuelle, à laquelle résistent depuis longtemps les libéraux, revient avec un esprit de vengeance», et, avec une satisfaction évidente, il souligne que «nous revenons à la honte comme forme sociale primaire de contrôle sexuel».

Marche conclut plus ou moins comme suit: «Si vous voulez être un homme civilisé, vous devez réfléchir à ce que vous êtes. Prétendre être quelque chose d'autre – une quelconque fiction que vous préféreriez être – n'aidera en rien. Ce n'est pas la morale, mais la culture – le fait d'accepter notre monstruosité et de vivre avec – qui peut nous sauver.» Un tel aveu évoque des images de moines se flagellant et s'immergeant dans l'eau glacée et diverses formes d'automutilation. Marche argumente explicitement que l'enjeu ici est la suppression de la libido masculine.

Cette haine contre lui-même est-elle une prise de position conçue pour s'attirer les faveurs de la foule partisane de la politique du genre ou est-elle authentique? Peut-être que seul M. Marche peut répondre à cette question. Mais quelle que soit la réponse, ses idées malades et pourries n'en sont pas moins publiées dans le New York Times. Seules les intentions politiques les plus profondément réactionnaires peuvent utiliser des conceptions aussi toxiques.

Le mépris des droits démocratiques dans la campagne contre le harcèlement sexuel apparaît de plus en plus clairement.

De plus en plus, les commentateurs expriment le plus grand manque d'intérêt qui soit quant à l'innocence ou la culpabilité des accusés.

Ainsi, Emily Lindin, chroniqueuse de Teen Vogue, explique sur Twitter: «Je ne suis pas le moins du monde préoccupée par le fait que des hommes innocents puissent perdre leur emploi suite à de fausses accusations d'agression sexuelle ou de harcèlement», puis renchérit par la suite: «Si la réputation d'un homme innocent doit prendre un coup dans le processus pour défaire le patriarcat, c'est un prix que je suis absolument prête à payer.»

Olivia Goldhill quant à elle a titré un article dans Quartz «Naming abusers online may be “mob justice” but it's still justice.» (Nommer les agresseurs en ligne est peut-être une “justice populaire”, mais c'est quand même de la justice). Goldhill ne semble pas comprendre que l'expression «justice populaire» signifie justement l'absence de justice.

En ce qui concerne les protestations contre les dénonciations de type maccarthystes, Roxane Gay dans le New York Times se plaint amèrement qu'il y ait «beaucoup de tergiversations à propos de la diffamation et de l'éthique de la divulgation anonyme».

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Chez Splinternews, Isha Aran suggère qu'«à la lumière de la campagne #MeToo sur les médias sociaux où des dizaines de femmes de tous les milieux partagent leurs expériences de harcèlement et d'agression, le fait même d'évoquer le concept de fausses accusations est inopportun et grossier.»

Encore une fois, tout cela vient d'une partie très aisée de la population, qui cherche à tirer profit de circonstances dites souffrantes pour accumuler des richesses encore plus grandes.

Des décennies de réaction idéologique et politique sous-tendent ces notions réactionnaires, mais aussi beaucoup d'ambitions.

Comme l'explique l'avocate et écrivaine Jill Filipovic, sur le site Internet de NBC News : «Nous devons faire pression pour un réel pouvoir féminin – pour que les femmes prennent la place des nombreux hommes qui sont actuellement au sommet de presque toutes les industries. Certes cela n'empêchera pas totalement les abus, mais cela les diminuera certainement.»

Cette défense et cette poursuite de la richesse ne peuvent avoir lieu que dans la mesure où la loi et l'ordre bourgeois sont maintenus, que l'opposition politique est détournée ou contenue. C'est là l'une des voies de la répression généralisée.

Il est tout à fait approprié de qualifier cette campagne de chasse aux sorcières sexuelle, au sens politico-juridique du terme. Le dictionnaire Collins en ligne définit la chasse aux sorcières (britannique) comme «une campagne rigoureuse pour rassembler ou exposer des dissidents sous prétexte de sauvegarder le bien-être public» et (américain) comme une «enquête menée ostensiblement pour découvrir la déloyauté, l'activité politique subversive, etc., généralement avec beaucoup de publicité et souvent en s'appuyant sur des preuves non concluantes et en capitalisant sur la peur du public à l'endroit des opinions impopulaires.»

Or si l'offensive contre les opposants politiques n'a pas encore commencé, ça ne saurait tarder!

Le Code de production d'Hollywood, qui se référait principalement aux comportements sexuels et antisociaux de toutes sortes et qui ne mentionnait jamais la politique ou la lutte des classes, a été strictement appliqué le 1er juillet 1934. Cette année-là avait été exceptionnellement explosive, dominée par trois grèves largement suivies et dirigées par des socialistes de gauche, des trotskystes et des membres du Parti communiste – à savoir les grèves de Toledo Auto-Lite, des chauffeurs de camion de Minneapolis et des débardeurs de San Francisco.

L'application du Code en plein milieu de la Dépression reflétait incontestablement la nervosité généralisée et bien compréhensible au sein de la classe dirigeante à propos de l'effondrement de toutes sortes de tabous moraux et sociaux et des conséquences plus profondes qu'avait une telle rupture. Comme nous l'avons déjà dit il y a quelque temps: «l'imposition du Code de Production était précisément l'un des moyens par lesquels l'industrie cinématographique et ses superviseurs pouvaient veiller à ce que les réalités de la Dépression ne s'expriment pas à l'écran.»

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La campagne contre l'inconduite sexuelle est malhonnête à bien des égards. Il y a la prétention ridicule par exemple qu'Hollywood et l'industrie du divertissement sont le reflet général des rapports entre les sexes et professionnels aux États-Unis. Dans le General Social Survey, une enquête menée en 2014, un échantillon aléatoire d'Américains se sont fait poser cette question: «Au cours des 12 derniers mois, avez-vous été harcelé sexuellement par quelqu'un pendant que vous étiez au travail?» En réponse, 3,6 % des femmes ont répondu affirmativement, ce qui est une baisse par rapport au chiffre de 6,1 % de 2002. Ce n'est certes pas là une statistique définitive d'aucune sorte, mais on est loin tout de même de l'«enfer» décrit par les différents chroniqueurs et experts.

Ces derniers d'ailleurs ne se soucient jamais des conditions de la grande masse de la population américaine ou mondiale, qu'elle soit féminine ou masculine. La pauvreté, la destruction des retraites et des soins de santé, l'itinérance, la crise des opioïdes et le taux de suicide – ou même l'annulation brutale du droit à l'avortement, l'attaque contre les mesures de planification familiale et autres programmes essentiels pour la santé des femmes – ne les préoccupent en effet nullement. Et quand ont-ils jamais protesté contre les massacres en Irak et en Afghanistan, les frappes illégales de drones et les «listes de personnes à abattre»?

Le Parti démocrate en particulier est profondément plongé dans les affaires de crimes sexuels. Aux élections de 2016, la stratégie d'Hillary Clinton pour l'emporter était basée sur l'affaire Brock Turner à Stanford, l'accès aux toilettes pour les personnes transgenres et le «privilège blanc». Les démocrates ont énormément investi d'efforts dans tout cela, et cela a échoué. Maintenant ils mettent les bouchées doubles. Au «privilège blanc» vient s'ajouter «la sexualité masculine». Ces idées sont logées dans une section bien précise et privilégiée de la population.

Quiconque étudie les procès des sorcières de Salem arrive à la conclusion qu'il n'y avait pas là simplement une crise d'hystérie collective, mais que des processus économiques et sociaux précis étaient à l'œuvre. Comme le remarque Christopher Bigsby, dans sa préface à l'ouvrage Les Sorcières de Salem d'Arthur Miller, «Salem en 1692 était en pleine tourmente. La Charte royale venait d'être révoquée. Les titres fonciers originaux avaient été annulés et de nombreux autres n'étaient pas encore sécurisés. Tous se regardaient avec suspicion, craignant que leurs terres ne soient réaffectées à leur voisin. C'était aussi une communauté profondément déchirée par des schismes...»

Toute personne voulant sérieusement comprendre l'hystérie sexuelle actuelle doit fouiller sous la surface de la société américaine pour saisir la spécificité de la «tourmente» qui la hante.

Les Etats-Unis continuent à développer une scission entre la Russie et l’Europe

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Les Etats-Unis continuent à développer une scission entre la Russie et l’Europe

par Eberhard Hamer,

professeur en économie, Allemagne

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/fr

Récemment, le Département d’Etat américain a présenté une nouvelle liste des sanctions contre la Russie. Il remplit ainsi une exigence signée par le Président Trump le 2 août, intitulée CAATS (Countering America’s Adversaries Through Sanctions Act). Ce règlement prend effet le 29 janvier 2018 et comprend une nouvelle attaque de la guerre économique contre la Russie, concernant non seulement des entreprises russes, mais en premier lieu les entreprises européennes réalisant des affaires avec des entreprises russes sanctionnées.


L’accentuation de cette nouvelle guerre économique correspond entièrement à la devise trumpienne de l’«Amérique d’abord». S’agissant par exemple des sanctions contre les entreprises russes et allemandes participant à la pipeline North Stream, le but avoué est de couper l’Europe du gaz russe, afin de mieux lui imposer l’achat de gaz liquide américain plus cher, actuellement disponible en abondance mais sans aucun acheteurs trouvé. Il faut donc que le gazoduc North Stream soit interrompu à mi-chemin, tout en menaçant en même temps les entreprises allemandes impliquées, pour stopper leur participation.


Toutes les sanctions américaines sont punissables aux Etats-Unis, car la justice américaine soumet au droit américain toutes les affaires accomplies dans le monde entier et facturées en dollar ou effectuées à l’aide du dollar. Tout endroit, où le dollar est utilisé, est un territoire soumis à la juridiction et à l’hégémonie américaine. Cela permet aux Etats-Unis de condamner et d’exploiter à volonté les sociétés européennes. Seul VW a déjà dû payer 25  milliards d’euros à la justice américaine à cause des normes US spécialement introduites contre les moteurs diesel. La Deutsche Bank, quant à elle, a dû régler plus de 10 milliards et d’autres multinationales européennes des montants de différentes hauteurs.


EH-visionen.jpgL’acte américain CAATS prévoit que toutes les sanctions doivent être harmonisées avec les partenaires étatsuniens. On ne peut donc guère l’exprimer plus ouvertement: les sanctions ne seront poursuivies que là où elles nuisent aux partenaires américains au niveau de la concurrence. Finalement, les entreprises américaines restent les instances décisionnelles des sanctions.


De cette manière, les Etats-Unis veulent non seulement isoler systématiquement la Russie de l’Europe et empêcher les sociétés russes de réaliser quelques affaires que ce soit avec l’Europe, mais ils veulent également menacer de peines (et d’exécution de peines) le reste du monde et notamment l’Europe, si un commerce a lieu avec des entreprises russes. Cela a des conséquences considérables en Europe, où le commerce avec le marché de l’avenir le plus optimiste (Russie) a diminué de 30% au cours des deux dernières années. Parallèlement à la réduction du commerce européen avec la Russie, le commerce américain avec ce pays a augmenté. Il ne s’agit donc non seulement de causer du tort à la Russie, mais aussi de soutenir l’idée «America first» [«Amérique d’abord»], c’est-à-dire empêcher l’Europe de faire des affaires avec la Russie, là où les entreprises américaines veulent et peuvent les accomplir.


Il est difficile de s’imaginer une manière plus brutale d’effectuer l’impérialisme économique américain au détriment de l’Europe. Non seulement les grandes entreprises n’osent plus faire du commerce avec la Russie ou participer à des investissements russes – mais également des centaines d’entreprises de grandeur moyenne, ayant jusqu’à présent bien commercé avec la Russie, n’osent plus continuer leurs affaires, parce qu’ils ne survivraient pas à des brutaux paiements de sanction américains.


Aux Etats-Unis se prépare encore un nouveau durcissement de la guerre économique contre la Russie: on veut interdire aux banques européennes et même à des privés de commercer ou de tenir des emprunts russes. Ainsi, on veut punir la Russie de ne plus vouloir accepter le dollar comme seul monnaie mondial, mais de vouloir imposer le rouble comme moyen de paiement international. En outre, on veut empêcher les marchés financiers européens d’utiliser le rouble au lieu du dollar et de ne plus du tout travailler avec des emprunts en roubles.


De telles mesures unilatérales nuisent à l’Europe et devraient être discutées avec les alliés européens. On aurait au moins pu s’attendre à des protestations de la part de la Commission européenne et du gouvernement fédéral allemand. Mais non, pas de réaction! L’UE cède sans broncher à la puissance coloniale, même là où cela fait mal.


Isoler la Russie de l’Europe est non seulement fatale à court terme pour une partie de notre économie, mais à long terme pour toute notre prospérité en Europe: la politique de l’«Amérique d’abord» au profit des sociétés américaines rend maintenant déjà tout commerce avec les Etats-Unis de plus en plus difficile et le réduit fortement. Cela aura des conséquences dramatiques, quand le système pourri du dollar des Etats-Unis surendettés s’effondra.


A long terme, la Russie va continuer à augmenter sa solvabilité, mais à l’avenir, elle aura également besoin de l’économie européenne. L’économie allemande continuera uniquement à croître jusqu’en 2050, si elle s’élargit vers l’Est. La Russie dispose de toutes les matières premières dont nous avons besoin et nous avons toutes les technologies dont la Russie a besoin. Pour les deux pays et pour l’Europe, cette coopération est décisive pour la prospérité durant un siècle.1 Si nous nous laissons évincer par les Etats-Unis, les entreprises américaines concurrentes vont conquérir ce marché et nous resterons les perdants.


Mais qui ose, en Allemagne ou en Europe, s’opposer au comportement arbitraire des Américains?   

1    cf. Hamer, Eberhard, Visionen 2050. Wohin steuern wir? Trends und Prognosen für Deutschland und Europa. [Vision 2050. Où nous dirigeons-nous? Tendances et prévisions pour l’Allemagne et l’Europe], Kopp Verlag 2016

samedi, 02 décembre 2017

The Alt Right Among Other Rights

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The Alt Right Among Other Rights

This is the text of a lecture I gave to the H.L. Mencken Club on November 4, 2017.

By Keith Preston

Ex: https://www.attackthesystem.com

Speaking about the intricacies of different ideological tendencies can often be a bit tedious, and certainly a topic like the Alt-Right can get very complicated because there are so many currents that feed into the Alt-Right. I know that when I spoke here last year I was speaking on the right-wing anarchist tradition, which is a highly esoteric tradition, and one that is often very obscure with many undercurrents. The Alt-Right is similar in the sense of having many sub-tendencies that are fairly obscure in their own way, although some of these have become more familiar now that the Alt-Right has grown in fame, or infamy, in the eyes of its opponents. Some of the speakers we have heard at this conference so far have helped to clarify some of the potential definitions of what the Alt-Right actually is, but given the subject of my presentation I thought I might break it down a bit further, and clarify a few major distinctions.

What is the Alt-Right?

The Alt-Right can be broadly defined as a highly varied and loose collection of ideologies, movements, and tendencies that in some way dissent from the so-called “mainstream” conservative movement, or are in actual opposition to mainstream conservatism. Of course, this leaves us with the task of actually defining mainstream conservatism as well. I would define the conservative movement’s principal characteristics as being led by the neoconservatives, oriented towards the Republican Party, and as a movement for whom media outlets like Fox News, talk radio, and publications like National Review and the Weekly Standard are its leading voices. Outside of the framework of what some here appropriately call “Conservatism, Inc.,” we could say that there is an Alt-Right that can be broadly defined, and an Alt-Right that can be more narrowly defined.

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The Alt-Right broadly defined would be anything on the Right that is in opposition to the neocon-led Republican alliance. This could include everything from many Donald Trump voters in the mainstream, to various tendencies that have been given such labels as the “alt-lite,” the new right, the radical right, the populist right, the dark enlightenment, the identitarians, the neo-reactionaries, the manosphere (or “men’s right advocates”), civic nationalists, economic nationalists, Southern nationalists, white nationalists, paleoconservatives, right-wing anarchists, right-leaning libertarians (or “paleolibertarians”), right-wing socialists, neo-monarchists, tendencies among Catholic or Eastern Orthodox traditionalists, neo-pagans, Satanists, adherents of the European New Right, Duginists, Eurasianists, National-Bolsheviks, conspiracy theorists, and, of course, actually self-identified Fascists and National Socialists. I have encountered all of these perspectives and others in Alt-Right circles.

Under this broad definition of the Alt-Right, anyone from Steve Bannon or Milo Yiannopolis all the way over to The Daily Sturmer or the Traditionalist Workers Party could be considered Alt-Right. In fact, ideological tendencies as diverse as these have actually embraced the Alt-Right label to describe themselves. For example, Steve Bannon said at one point during the Trump campaign in 2016 that he wanted to make Breitbart into the voice of the Alt-Right, but then I have also encountered people who are actual neo-Nazis using the Alt-Right label to describe themselves as well.

A narrower definition of the Alt-Right might be to characterize what is most distinctive about the Alt-Right. In this sense, the Alt-Right could be characterized as a collection of tendencies that is specifically oriented towards some of kind identification with European history and tradition, and regard Europe and, by extension, North America as part of a distinct Western civilization that was developed by European and, predominantly, Christian peoples. Consequently, the Alt-Right tends to be much more oriented towards criticizing ideas or policies like multiculturalism, mass immigration, and what is commonly called “political correctness,” than what is found among mainstream conservatism. This is in contrast to the Left’s views, which are increasingly the views of mainstream liberalism as well, and which regards the legacy of Western history and culture as nothing but an infinite string of oppressions such racism, sexism, homophobia, classism, anti-Semitism, Islamophobia, xenophobia, patriarchy, hierarchy, nativism, cisgenderism, speciesism, and the usual laundry list of isms, archies, and phobias that the Left sees as permeating every aspect of Western civilization. Presumably, other civilizations have never featured any of these characteristics.

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In this way, the Alt-Right is obviously in contrast to mainstream conservatism given that the so-called “conservative movement” is normally oriented towards what amounts to three basic ideas. One idea is that of the foreign policy “hawks,” or advocates of military interventionism for the ostensible purpose of spreading the Western model of liberal democracy throughout the world, whose greatest fear is isolationism in foreign policy, and which is a perspective that I would argue is also very convenient for the armaments manufacturers and the Pentagon budget. A second idea is a fixation on economic policy, such as a persistent advocacy of “tax cuts and deregulation,” which in reality amounts to merely advancing the business interests of the corporate class. And the third idea is a type of social conservatism that is primarily religion-driven, and has opposition to abortion or gay marriage as central issues of concern, but typically gives no thought to cultural or civilizational issues in any broader or historical sense. For example, it is now common in much of the evangelical Protestant milieu, as well as the Catholic milieu, to welcome mass immigration, as a source of potential converts, or as replacement members for churches that are losing their congregations due to the ongoing secularization of the wider society. In fact, the practice of adopting Third World children has become increasingly common within the evangelical Protestant subculture in the same way it has among celebrities and entertainers like Madonna or Angelina Jolie.

Predictably, there has been a great deal of conflict that has emerged between the Alt-Right and the mainstream conservative movement, with many movement conservatives and their fellow travelers going out of their way to attack or denounce the Alt-Right. In this sense, the attacks on the Alt-Right that have originated from mainstream conservatism essentially mirror those of the Left, or of the liberal class. For example, the Associated Press issued a description of the Alt-Right that was intended for writers’ guideline policy purposes, and which reads as follows:

The ‘alt-right’ or ‘alternative right’ is a name currently embraced by some white supremacists and white nationalists to refer to themselves and their ideology, which emphasizes preserving and protecting the white race in the United States in addition to, or over, other traditional conservative positions such as limited government, low taxes and strict law-and-order. The movement has been described as a mix of racism, white nationalism and populism … criticizes “multiculturalism” and more rights for non-whites, women, Jews, Muslims, gays, immigrants and other minorities. Its members reject the American democratic ideal that all should have equality under the law regardless of creed, gender, ethnic origin or race (John Daniszewski, Associated Press, November 26, 2016)

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While the above quotation is from the Associated Press, I do not know that there is anything in it that could not have come from the pages of not only The New Yorker, The Atlantic, or the Southern Poverty Law Center’s Intelligence Report, but also from the pages of the National Review, Weekly Standard, the Federalist, or a Prager University video.

As for some specific examples, writing in The Federalist, conservative political scientist Nathanael Blake stated that “Christianity and Greco-Roman philosophy, rather than race, are the foundations upon which Western Civilization was built,” and suggested that the Alt-Right is actually attacking the legacy of Western Civilization rather than defending the Western cultural heritage. These questions have become a major point of contention between cultural conservatives and the racialist right-wing. Writing in National Review, David French (Bill Kristol’s one-time proposed presidential candidate), called Alt-Right adherents “wanna-be fascists” and denounced “their entry into the national political conversation.” I suppose the difference between the views of David French and the views of the Left would be that the Left would say that the Alt-Right are actual fascists, and not merely “wanna-be” fascists. Presumably, this is what separates the mainstream Right from the Left nowadays.

Writing for The Weekly Standard, Benjamin Welton has characterized the Alt-Right as a “highly heterogeneous force” that “turns the left’s moralism on its head and makes it a badge of honor to be called ‘racist,’ ‘homophobic,’ and ‘sexist'”. Based on my own experiences with the Alt-Right, I would say this assessment by Welton is largely true. In the National Review issue of April, 2016, Ian Tuttle wrote:

The Alt-Right has evangelized over the last several months primarily via a racist and anti-Semitic online presence. But for Allum Bokhari and Milo Yiannopoulos, the Alt-Right consists of fun-loving provocateurs, valiant defenders of Western civilization, daring intellectuals—and a handful of neo-Nazis keen on a Final Solution 2.0, but there are only a few of them, and nobody likes them anyways.

Jeffrey Tucker, a libertarian writer affiliated with the Foundation for Economic Education, describes the Alt-Right as follows:

The Alt-Right “inherits a long and dreary tradition of thought from Friedrich Hegel to Thomas Carlyle to Oswald Spengler to Madison Grant to Othmar Spann to Giovanni Gentile to Trump’s speeches.” Tucker further asserts that Alt-Right adherents “look back to what they imagine to be a golden age when elites ruled and peons obeyed” and consider that “identity is everything and the loss of identity is the greatest crime against self anyone can imagine.”

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Whatever one thinks of the Trump presidency, it is highly doubtful that Trump actually draws inspiration from Hegel.

Writing in The Federalist, a libertarian feminist named Cathy Young criticized a Radix Journal article on abortion that criticized the pro-life position as “‘dysgenic,” because it supposedly “encourages breeding by ‘the least intelligent and responsible’ women.” So apparently, it is not enough to simply favor abortion rights. Instead, one has to be “pro-choice” for what are apparently the “right reasons,” such as a “woman’s right to choose,” as opposed to “bad reasons,” such as eugenic practice. This line of thought is in keeping with the fairly standard leftist viewpoint which insists that motives and intentions rather than ideas and consequences are what matters, and the standard by which people ought to be morally judged.

Another interesting aspect of these criticisms is that the mainstream conservatives have attacked the Alt-Right by using leftist terminology, such as labeling the Alt-Right as racist, sexist, fascist, xenophobic, etc. But a parallel tactic that has been used by mainstream conservatism has been to denounce the Alt-Right as leftist. For example, at this year’s gathering of CPAC, or the Conservative Political Action committee, Dan Schneider, who is currently the executive director of the American Conservative Union, an organization that hosts the annual CPAC conference, criticized the Alt-Right as “a sinister organization that is trying to worm its way into our ranks,” insisting that, quote, “We must not be duped. We must not be deceived,” and said of the Alt-Right:

“They are nothing but garden-variety left-wing fascists..They are anti-Semites; they are racists; they are sexists. They hate the Constitution. They hate free markets. They hate pluralism. They despise everything we believe in.”

This sounds very similar to the rhetoric that often comes from the far left where dire warnings are issued concerning the supposed threat of fascist entryism into leftist organizations. For example, there is term called the “the fascist creep” that is used by some very far Left antifa and Maoist tendencies to describe what are supposedly ongoing nefarious plots by “fascists” to infiltrate and co-opt leftist movements, and steer these towards fascism. Ironically, this conspiracy theory is very similar to traditional anti-Semitic conspiracy theories about how Jews supposedly infiltrate and take over everything, and manipulate institutions in order to advance all sorts of supposed nefarious plots. It would appear that the far Left, and apparently increasingly mainstream conservatism, has developed its own rhetoric about the “fascist conspiracy” as a counterpart to far Right fantasies about the “Jewish conspiracy.” Perhaps we could characterize the former as the “Protocols of the Learned Elders of Thule.”

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Jeff Goldstein, writing in The Federalist on September 6, 2016, suggests that, quote, “the Alt-Right is the mirror image of the New Left,” and describes the Alt-Right “an identity movement on par with Black Lives Matter, La Raza, the Council on American-Islamic Relations, and other products of cultural Marxism.” Goldstein further says of the Alt-Right:

The Alt-Right is a European-style right-wing movement that is at odds with the classical liberalism upon which our country was built, and which the Left has redefined as “Right.” That is to say, the European “Right” is mapped onto a political spectrum different than our own. Our “right” — conservatism or classical liberalism —is dead-center on our spectrum, no matter how persistently the Left tries to claim otherwise. It is constitutionalism, which incorporates federalism, republicanism, legal equity, and a separation of powers.

These comments are fairly representative of the rhetoric used by mainstream conservatives who attempt to either portray the Alt-Right as leftists, or label the Alt-Right as fascists and then claim fascism is really on the Left. The general argument that is made by mainstream conservatives in response to the Alt-Right is that “true” conservatism or the “true” Right is actually veneration for the Enlightenment-influenced ideas found in the Declaration of Independence, veneration of the Founding Fathers, and reverence for the Constitution as a kind of secular Bible. Parallel to these claims is the idea of America as a “propositional nation” that has no roots in any kind of history, culture, or tradition other than just a very vaguely defined “Judeo-Christianity.” This idea of what “conservatism” supposedly is basically amounts to being for so-called “limited government,” so-called “free enterprise,” “individualism,” and various other vaguely defined abstractions, plus policy preferences like a so-called “strong national defense” (which is often just a euphemism for the neoconservatives’ foreign policy agenda), and various center-right policy prescriptions like tax cuts, opposing Obamacare, opposing affirmative action, opposing gun control, opposing abortion, opposing gay marriage, supporting school vouchers, and other ideas we are all familiar with.

These policy preferences will often be accompanied by silly platitudes like “Democrats are the real racists,” or dubious and often flagrantly false claims like “Martin Luther King was a conservative,” or that foreign policy hawks are the real friends of feminists and gays because of their opposition to so-called “Islamo-fascism.” At times, Democrats will be labeled as fascists and anti-Semites because of their supposed pro-Islamic views, or because some on the far Left are pro-Palestinian. Taken to extremes, there are characters like Dinesh D’Souza who would probably claim that the Democrats crucified Jesus.

The representatives of “Conservatism, Inc.” will also give lip service to opposition to attacks on free speech and academic freedom in the name of political correctness, but they are very selective about this. For example, their defense of the politically incorrect does not extend to anti-Zionists like Norman Finkelstein. On the immigration issue, while there are some mainstream conservatives that are immigration restrictionists, it is just as common that the proposed method of reducing illegal immigration advanced by mainstream conservatives is to make legal immigration easier, on the assumption that the only problem with illegal immigration is its illegality. A defining characteristic of mainstream conservatism when contrasted with the Alt-Right is the total lack of seriousness, or any kind of solid philosophical or intellectual foundation that is displayed by mainstream conservatism.

The Alt-Right is more of a meta-political movement than a political one, and the specific policy proposals that are found among Alt-Rightists vary enormously. I do not know that it would even be possible to draft a platform for an Alt-Right political party because the Alt-Right contains so much diversity of ideas. However, the Alt-Right is far more serious about ideas than mainstream conservatism in the sense of having an understanding of the reality of demographic conflict, recognizing the difficulties that are associated with rapid demographic change, understanding the reality of class conflict as well as cultural and civilizational conflicts, understanding that Western liberal democracy is particular to the cultural foundations and historical circumstances of the West, and not something that can be easily transplanted elsewhere, and concerns that mainstream conservatives normally have no perception of, or do not take seriously.

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I will end my presentation by pointing to an observation by Professor George Hawley of the University of Alabama, who suggested that the Alt-Right may pose a greater threat to progressivism than the mainstream conservative movement. I would agree that this is true, but only in the sense that the mainstream conservative movement poses no threat to progressivism at all. I would argue that far from being a threat to the Democratic Party, mainstream media, the corporate class and the cultural elite, the mainstream conservative movement is actually partners in crime with the progressives. The Alt-Right at least proposes ideas that are an ideological threat to progressivism even if this small size prevents the Alt-Right from being a political threat, at least at the present time.

jeudi, 23 novembre 2017

U.S. conspiracy theories and the American mentality

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U.S. conspiracy theories and the American mentality

Ex: http://katehon.com

History shows an increased interest in American society in conspiracy theories, no matter who is represented as the conspirator.

While there are a lot of various extravagant theories in the United States, among which we can find a fantastic story, for example, that the country's leadership are either aliens or reptilians. There is an historical continuity, which confirms that the American consciousness, whether being of the middle class, farmers and influential political circles, are deeply permeated with the idea of the conspiracy.

For example, with their conspirological mentality, Democrats and globalists gave recent statements that Russia had carried out regular hacker attacks, and that this had even affected the outcome of the election campaign in the United States. Political scientists and experts from various American think tanks try to give pseudoscientific data declarations that come from the senior management of the country. Similar operations were being held in relation to other states and even non-state actors, who caused suspicion for unknown reasons among the American establishment (Venezuela, Cuba, North Korea, Iraq, Iran, Hezbollah, the institution of Ayatollahs, the Russian Orthodox Church, Communists, right-wing parties in Europe and so on).

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History of the conspiracy theory in the US

This tradition began to come into being in the United States in the wake of the exclusion of former colonists from the British metropolis. In addition, the powerful stimulus to look at the causal relationships from the perspective of possible conspiracies was the idea of the enlightenment, related to desacralization and attributing all actions exclusively to human will.

Initially, the search for conspiracies with the following “witch-hunt” were peculiar to Western Europe, where, in the Middle Ages, the Inquisition was raging, and the Renaissance palace intrigues had become the norm. In Britain (where the United States largely borrowed this conspiracy tradition) there were a lot of talks about French, Irish, Jacobite and Catholic conspiracies and real attempts to organize a coup or an attack on the government. Only they confirmed rumors that such evil plans did really exist. For example, the failed plan was to blow up the Parliament, masterminded by Guy Fawkes.

According to Gordon Wood, “by the 18th century the conspiracy had become not simply a means of explaining how the rulers were overthrown; it became a commonly used tool for an explanation of how the rulers and the others who controlling political developments acted in real life”.2

Since the Renaissance, God was being gradually squeezed out of the social and political life, so the control of all processes (and promises about domain over natural elements in the future) was assigned to a person. Such a mechanistic paradigm reduced all human actions solely to purposes and motives.

Now everything was conceived in the human mind, and depended on these moral norms, prejudices and beliefs. Therefore, all social processes began to come to reflect individual passions and interests.

Some called for a curbing of these passions by offering a specific plan of socio-political activity, naturally offering themselves to manage these plans, while those first attempting to usurp power were blamed for trying to instill tyranny and oppression.

In this context, the work “the Paranoid Style in American Politics” of Columbia University Professor Richard Hofstadter3 is very interesting, where he shows that a whole generation of Americans thought in terms of conspiracies throughout the US history. In this article, firstly published in 1964, Richard Hofstadter noted: “The idea of the paranoid style as a force in politics would have little contemporary relevance or historical value if it were applied only to men with profoundly disturbed minds. It is the use of paranoid modes of expression by more or less normal people that makes the phenomenon significant. In the history of the United States one find it, for example, in the anti-Masonic movement, the nativist and anti-Catholic movement, in certain spokesmen of abolitionism who regarded the United States as being in the grip of a slaveholders’ conspiracy, in many alarmists about the Mormons, in some Greenback and Populist writers who constructed a great conspiracy of international bankers, in the exposure of a munitions makers’ conspiracy of World War I, in the popular left-wing press, in the contemporary American right wing, and on both sides of the race controversy today, among White Citizens’ Councils and Black Muslims. I do not propose to try to trace the variations of the paranoid style that can be found in all these movements, but will confine myself to a few leading episodes in our past history in which the style emerged in full and archetypal splendor”.4

American historian James Hutson considers American behavior in general as a product manifesting out of envy and suspicion towards the government power.

At the same time he pointed out that the fear of abusing political power led to the American conspiracy being viewed as “completely trustworthy”, at least until about the 1830's. Thereafter, attention was switched over to non-governmental organizations and groups such as the Masons, and the Roman Catholic Church.5 In the 19th century fears of various conspiracies united many groups in the United States. If Abraham Lincoln believed in imaginary subversive activities, then what could be the problem if an anti-Masonic league or some protestant denominations do? At the same time, protestants found the personification of the work of the devil and all sorts of dark forces directly in political activities both inside the US and abroad. Certainly, the rational explanation for this phenomenon could be found in linking this fear with some symptoms of severe social and psychological overload, in which American society was at that period of time.6

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The 20th century and the new myths

The twentieth century has also been full of the conspiracy theories. At the beginning of the century, specific fears in the United States were associated with Germany, the Russian Empire, and China. It would be enough just to mention the book of Brooks Adams “The New Empire”, published in 1902, where he was talking about the need to avoid combining the interests of Russia, Germany and China.7

The situation with the Russian Empire was particularly complex because of the passport issue, which led in 1911 to the break of the US Russian-American treaty of commerce and navigation of 1832. This happened under the influence of the Jewish lobby in the US, which from the second half of the 19th century were actively defending the rights of European and Russian Jews. Naturally, such influential organizations, not without the involvement of big business - in particular money of Jacob Schiff from the American Jewish Committee - which funded the anti-Russian campaign in the media and even blackmailed President Taft, because they could force the country's leadership to meet their demands, automatically fell into the category of 'plotters' in the eyes of American citizens who had no connection with these lobby groups.8

The era of the Great Depression sharply polarized the American society, while Hollywood and its establishment were trying to project their vision of solving problems. Depending on the place of residence and social status, American citizens found their own “scapegoats” in the face of Republicans, bankers, speculator migrants. However, religious preachers thought that the cause of crop failure for several years was the scourge of God, fallen upon the American people for their sins.

Before the Second World War there was a peculiar suspicion among the military and political leadership towards Japan, although at the beginning of the century the United States supported this country during the conflict with Russia.

The era of McCarthyism was a well-known as "witch hunt", but here women were pursued for their difficult to prove relationship with the evil spirit, and those sympathetic to communist ideas. These facts were imposed on the racial issues in the United States and in its broader ideological confrontation.

The murder of John F. Kennedy and Martin Luther King, the emergence of AIDS, global warming, the role of the Trilateral Commission in the international economy, all such cases necessarily were always considered from the perspective of conspiracy theory. Accordingly, within the framework of conspiracy thinking, the murders were implemented or adjusted by CIA agents, doctors commissioned by the federal government developed the deadly virus (this issue was further developed and enriched with new facts and speculations), and the broader phenomena was considered as a kind of cover-up and supporting interests of large companies and lobby groups.

However, the Watergate scandal confirmed that the Republicans were really behind the organization of wiretapping in the room where the Democrats held their talks. In the 50's of the last century the CIA really conducted the experiment MKULTRA, where LSD and other narcotic drugs were administered to subjects in order to obtain “mind control”.9 The US Ministry of Defence plan for Operation Northwoods is also well-known to have been against Cuba in order to organize provocations with further military aggression in the Isla de la Juventud.10

The incident in Roswell (New Mexico) in 1947 is a peculiar episode. According to the official version, aliens landed, and the US government was keeping this information in secret.

Moreover, the publication of declassified documents from both official sources such as the State Department, the Defense Department, the FBI and the CIA, as well as documents of various international groups such as Bilderberg Club and the Club of Rome, show that certain secret plans on various issues were developed and implemented in reality.

In recent years, the most common topics in the United States related to conspiracies, have become the attacks of September 11th, 2001 (9/11, Truth Movement), the influence of the neo-conservatives in the adoption of decisions on the invasion in Iraq in 2003, as well as any facts concerning the corporate influence and the US military-industrial complex. Certainly, some leakage, spread with the help of the resource WikiLeaks, provide additional ground for the circulation of the view that the US establishment holds some secret game and does not work in the interest of the American society, but supply various financial and industrial groups with their preferences.

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Neoliberals’ fears and manipulations

The scandals connected with the financing of Hillary Clinton's campaign, Clinton family ties with all sorts of fund structures and involvement in dubious projects have also shown that in some organizations, the real purposes significantly are at odds with the stated principles. However, in recent years no one is surprised with such level of the corruption, especially since in the US lobbying has become protected by the law.

As these cases are also falling into the categories of the conspiracy theory, representatives of the scientific community in the US, which are connected with the policy, conduct some attempts to present the conspiracy as a “sub broad category of false beliefs”. For example, Cass R. Sunstein pointed it out in his scientific publication, published in 2008, under the auspices of Harvard and Chicago University (Law & Economics Research Paper Series Paper No. 387)11.

To make a following clarification is necessary. Cass R. Sunstein is an American lawyer and scholar, a member of the Democratic Party. In 2008, he actively opposed the attempt to impeach Bill Clinton. He served as administrator of the Information and Regulatory Policy in the White House in 2008 – 2012. Cass R. Sunstein is also a developer of the theory of “Nudge”, the latest trend in behavioral sociology of the USA.12 The main idea of which is that people can be directed to carry out any action. But at the same time, they need to consider this “boost”, as their own decision. To do this it is necessary to create the appearance of alternative choices. Precisely because of Sunstein’s theory Barack Obama signed a decree on the application of behavioral science methods in the public administration and domestic policy, on September 15th.

It was significant that Sunstein treated the possible causes of the conspiracy theory in his own way. At the same time he provides the link to the work of Richard Hofstadter, where he was warned that his proposed "paranoid style" did not refer to psychological abnormalities and diseases, and expressed the social phenomenon.

Obviously Sunstein commissioned by the government to co-author articles suggest measures to counter the conspiracy theories: “We can readily imagine a series of possible responses. (1) Government might ban conspiracy theorizing. (2) Government might impose some kind of tax, financial or otherwise, on those who disseminate such theories. (3) Government might itself engage in counterspeech, marshaling arguments to discredit conspiracy theories. (4) Government might formally hire credible private parties to engage in counterspeech. (5) Government might engage in informal communication with such parties, encouraging them to help." However, the authors advocate that each "instrument has a distinctive set of potential effects, or costs and benefits, and each will have a place under imaginable conditions. However, our main policy idea is that government should engage in cognitive infiltration of the groups that produce conspiracy theories, which involves a mix of (3), (4) and (5).”13

This article was severely criticized by the United States scientific community.

But there is no doubt that the interest to the conspiracy has remained at a fairly high level in the corridors of American power. The question is how to apply and manipulate information according to the interests of the White House.

And Donald Trump’s victory also showed that conspiracy theories were strong enough within the US society. But now the liberals are looking for those responsible within the United States (the right-wing or the conservatives), and outside, in the attempt to accuse Russia of hacking attacks and manipulation of the public opinion.

Conspiracy theories will continue to affect average Americans, as well as decision making at the highest levels.

Notes:

2 Gordon S. Wood. The Idea of America. Reflections on the Birth of the United States. New York: The Penguin Press, 2011.

3Hofstadter, Richard. The Paranoid Style in American Politics, and Other Essays. New York: Vintage Books, 2008.

5 James H. Hutson, "The American Revolution: Triumph of a Delusion? in Erich Angermann, et al., eds., New Wine in Old Skins , 179 - 194.

6 Richard O. Curry and Thomas M. Brown, eds., Conspiracy: The Fear of Subversion in American History. NY: Holt, Rinehart & Winston, 1972.

8 L. Marshall to S. Wolf. Oct. 18,1916 // Louis Marshall: Champion of Liberty. Vol. 1. P. 86.

9 George Lardner Jr. & John Jacobs, Lengthy Mind-Control Research by CIA Is Detailed, WASH. POST, Aug. 3, 1977

10 Memorandum from L. L. Lemnitzer, Chairman, Joint Chiefs of Staff, to the Secretary of Defense, Justification for U.S. Military Intervention in Cuba (Mar. 13, 1962), http://www.gwu.edu/~nsarchiv/news/20010430/northwoods.pdf.

12 Sunstein, Cass R. Why Nudge?: The Politics of Libertarian Paternalism. The Storrs Lectures Series, Yale University Press, 2014.