Pendant près d’un siècle, la carte du Moyen Orient a reposé sur les accords Sykes-Picot de mai 1916 par lesquels la France et le Royaume Uni se partagèrent la province ottomane de la Grande Syrie.
Au début du XXIe siècle, dans la foulée de la guerre contre l’Irak, et à l’image de ce qui s’était passé en Yougoslavie, les Etats Unis décidèrent de mettre en œuvre dans la région un processus de creative destruction, ce que l’on peut traduire par «destruction créatrice», concept popularisé par l’économiste Joseph Schumpeter pour décrire comment la capitalisme détruisait en même temps les systèmes sociaux existants et profitait des systèmes économiques et sociaux qui prenaient leur place.
L’idée des Etats Unis étant de «diviser pour vaincre». En juin 2006, à Tel Aviv, la secrétaire d’Etat Condolezza Rice utilisa l’expression de «Nouveau Moyen Orient» pour définir la vision américaine.
L’objectif étant de créer un Moyen Orient démocratique, bourgeois et commerçant, apaisé parce qu’éclaté sur le plan communautaire de façon à constituer un ensemble de petits pays homogènes et plus ou moins rivaux entre eux, dont aucun n’aurait la puissance suffisante pour s’opposer aux intérêts américains ou aux intérêts israéliens.
Il ne faut pas perdre de vue que le Moyen Orient possède une grande partie des ressources prouvées d’hydrocarbures ( 48% pour le pétrole, 38% pour le gaz).Pendant des années, les Etats Unis ont voulu contrôler le Moyen Orient pour sécuriser leurs approvisionnement en hydrocarbures. Le développement de la production des hydrocarbures de schistes a changé la donne, en effet les Etats Unis sont devenus en 2014 les premiers producteurs mondiaux avec une production de 11,6 millions de barils par jour devant le royaume wahhabite avec 11,5 millions de barils par jour et la Russie avec 10,8 millions de barils jour, en outre, pour la troisième année consécutive les Etats Unis ont augmenté leur production de plus d’un million de barils par jour.
Malgré cela les Etats Unis continuent à s’intéresser au Moyen Orient, mais ce n’est plus comme le dernier quart du XXe siècle pour sécuriser leurs approvisionnements mais pour contrôler la dépendance de leurs compétiteurs principaux, européens et asiatiques.
En brisant le régime de Saddam Hussein, les Américains ont tué dans l’œuf deux logiques qu’ils combattaient depuis toujours :
– le nationalisme pétrolier en Irak. Ils visent désormais le nationalisme pétrolier iranien.
– le risque de sortie du pétro-dollar : le fait d’accepter de se faire payer son pétrole en euro ou dans une autre devise que le dollar : ce que Saddam Hussein avait annoncé vouloir faire en 2002 et que les Iraniens font aujourd’hui et qui explique largement pourquoi les Américains imposent un embargo drastique sur les hydrocarbures iraniens.
L’Irak fut donc le premier terrain d’essai de cette nouvelle politique américaine: après avoir soutenu les Kurdes pour affaiblir Saddam Hussein, les Etats Unis se rendirent compte que le nouveau pouvoir irakien était dominé par les chiites liés à l’Iran ce qu’à l’époque les Etats Unis ne pouvaient accepter et que les monarchies du Golfe arabo-persiques, leurs clientes redoutaient. La stratégie mise en œuvre visa à créer une division du pays en trois zones: kurde, sunnite, chiite.
Face au pouvoir chiite de Bagdad, les Etats Unis et leurs clients se mirent à soutenir les sunnites et en octobre 2006 fut créé le dawlat al-ʿirāq al-islāmiyya ( Etat islamique d’Irak), devenu en avril 2013 le ad-dawla al-islāmiyya fi-l-ʿirāq wa-š-šām (Etat islamique en Irak et au Levant), connu aussi par l’acronyme arabe Daech (Dāʿiš ).
Puis le jeu américain s’élargit à la Syrie. En effet depuis la fin de la Guerre froide, les États-Unis essaient de casser la dépendance de l’Union européenne au gaz et au pétrole russe. Pour cela, ils ont favorisé des oléoducs et gazoducs qui s’alimentent aux réserves d’Asie centrale et du Caucase mais qui évitent soigneusement de traverser l’espace d’influence russe.
Ils ont notamment encouragé le projet Nabucco, lequel part d’Asie centrale, passe par la Turquie (pour les infrastructures de stockage) visant ainsi à rendre l’Union européenne dépendante de la Turquie (rappelons que les Américains soutiennent ardemment l’inclusion de la Turquie dans l’UE tout simplement parce qu’ils ne veulent pas d’une Europe-puissance), puis la Bulgarie, la Roumanie, la Hongrie, l’Autriche, la Tchéquie, la Croatie, la Slovénie et l’Italie.
Nabucco a été lancé pour concurrencer deux projets russes russes qui fonctionnent parfaitement aujourd’hui:
- Northstream qui relie directement la Russie à l’Allemagne sans passer par l’Ukraine et la Biélorussie.
- Southstream qui relie la Russie à l’Europe du Sud (Italie, Grèce) et à l’Europe centrale (Autriche-Hongrie).
Mais Nabucco manque d’approvisionnements et pour concurrencer la Russie, il lui faudrait pouvoir accéder:
- 1/ au gaz iranien qui rejoindrait le point de groupage de Erzurum en Turquie
- 2/au gaz de la Méditerranée orientale : Syrie, Liban, Israël.
- 3/ au gaz de la péninsule arabique
Or, en novembre 2010, l’Arabie Saoudite et le Qatar ont demandé à Bachar el Assad de pouvoir ouvrir des oléoducs et gazoducs d’exportation vers la Méditerranée orientale. Ces oléoducs leur permettrait en effet de desserrer la contrainte du transport maritime via le détroit d’Ormuz puis le Canal de Suez et d’envoyer plus de gaz vers l’Europe (notamment le Qatar, géant gazier du Moyen-Orient). La Syrie a refusé, avec le soutien de la Russie qui voit dans ces plans la volonté américaine, française, saoudienne et qatarie de diminuer la dépendance européenne au gaz russe.
En février 2011 ,comme par hasard! les premiers troubles éclataient en Syrie, troubles qui n’ont cessé de s’amplifier avec l’ingérence, d’une part de combattants islamistes financés par le Qatar et l’Arabie Saoudite, d’autre part de l’action secrète des Occidentaux (Américains, Britanniques et Français).
Il ne faut pas non plus oublier que le 25 juillet 2011, l’Iran a signé des accords concernant le transport de son gaz via la Syrie et l’Irak. Cet accord fait de la Syrie le principal centre de stockage et de production, en liaison avec le Liban et l’idée de Téhéran est de desserrer ainsi la contrainte de l’embargo.Du fait même de sa position centrale entre les gisements de production de l’Est et la Méditerranée orientale, via le port de Tartous, qui ouvre la voie des exportations vers l’Europe, la Syrie est un enjeu stratégique de premier plan. Il ne faut pas non plus omettre le fait que le port de Tartous est un point d’appui pour la flotte russe ( point d’appui matériel et technique:Пункт материально-технического обеспечения, ПМТО).
Pour les Américains et leurs alliés, il semblait que le cas de la Syrie serait rapidement réglé, pourquoi cette analyse? Evoquons d’abord les dynamiques internes de la Syrie: pays d’environ 20 millions d’habitants avant la guerre, la Syrie possède une grande diversité ethnique (Arabes, Kurdes, Arméniens, Turcs et Tcherkesses) et confessionnelle (sunnites, druzes, chiites duodécimains, ismaïliens, yézidis et toute la diversité de la chrétienté orientale: syriaques,grecs-orthodoxes, catholiques, assyro-chaldéens … ).
Les Arabes sunnites y représentent plus de 60% de la population alors que le pays est dominé par les Alaouites qui ne représentent que 10% de la population. Dans ces conditions, le renversement du pouvoir semblait aisée.
La doctrine des alaouites – ou nusairis (nusayriyya)du nom de son fondateur Muhammad ibn Nusayr ‘al-Namiri est apparue en Irak au XIe siècle.
Comme tous les chiites, les alaouites vénèrent Ali, cousin et gendre de Maho-
met, au point de le considérer comme Dieu. Le Prophète occupe une place
secondaire : il n’est que le voile qui masque le « sens » incarné dans Ali. Le troi-
sième personnage de la trinité alaouite est Salman, compagnon du prophète, la
« porte » de la connaissance. Ces trois personnages sont représentés par des
symboles astraux : Ali est la lune, Mahomet le soleil et Salman le ciel.
De ce fait, les Alaouites sont considérés par l’islam sunnite comme les pires des hérétiques et au XIVe siècle le juriconsulte salafiste Ibn Taymiyya, ancêtre du wahabisme actuel a émis une fatwa demandant leur persécution systématique et leur génocide.
Il semblait donc qu’il ne serait pas très difficile de réunir la majorité sunnite pour mettre fin au pouvoir de Bachar el-Assad. Mais c’est une lutte à mort qui s’est engagée car non seulement les Alaouites mais aussi les autres minorités religieuses ou ethniques et une partie de la bourgeoisie sunnite se sont rangées du côté de Bachar el-Assad.
Dans cette guerre, comme cela avait été le cas en Yougoslavie, la machine médiatique occidentale s’est mise en œuvre: le gouvernement syrien n’est désigné que par le terme de «régime» ce qui sous entend son caractère illégitime, l’unique source des médias occidentaux est l’OSDH (Observatoire Syrien des Droits de l’Homme) qui est une émanation des Frères musulmans et dont le fondateur, Ryadh el-Maleh a été condamné pour violences. L’OSDH est sous la protection des services secrets britanniques et américains , il est financé par l’Arabie Séoudite et la Qatar.
En 2011 fut créé à Istanbul le Conseil National Syrien à l’initiative du parti islamiste turc l’AKP et avec le financement du Qatar. Il fut remplacé, en novembre 2012 par la Coalition nationale des Forces de l’opposition et de la révolution car les Américains trouvaient que la France avait trop d’influence au CNS où elle avait placé l’opposant syrien sunnite Burhan Ghalioun.
A la tête de cette coalition, Robert S. Ford, ambassadeur américain à Damas, place le cheikh Ahmad Moaz Al-Khatib , un personnage qui a travaillé de 1985 à 1991 pour la al-Furat Petroleum Company , une joint-venture entre la compagnie nationale syrienne et des compagnies étrangères dont l’anglo-hollandaise Shell. En 1992, il a hérité de son père la prestigieuse charge de prêcheur de
la Mosquée des Ommeyades à Damas, mais il a été relevé de ses fonctions car il refusait que la Syrie participe à la guerre contre l’Irak parce qu’il ne voulait pas de présence occidentale en terre d’islam. Il part au Qatar puis revient en Irak en 2003-2004 comme lobbyiste du groupe Shell. Il est membre des Frères musulmans.
L’Arabie séoudite et le Qatar ont un projet islamiste sunnite pour le Moyen Orient, pour ce faire ils ont soutenu et même suscité le printemps arabe (à Benghazi, les drapeaux de la nouvelle Libye sont apparus à une vitesse surprenante!!!) qui s’est traduit par le renversement de pouvoirs considérés comme insuffisamment musulmans .
Face au jeu sunnite des monarchies du Golfe et des Etats Unis s’est formé un axe que l’on peut qualifier de chiites puisque les Alaouites sont une branche particulière du chiisme, reconnue comme telle en 1973 par l’imam chiite du Liban Musa al-Sadr, axe soutenu par la Russie.
La Syrie s’est donc enfoncé dans la guerre depuis 2011 sans qu’aucun camp puisse l’emporter, cependant le gouvernement syrien a conservé le contrôle de la Syrie utile et de plus de 60% de la population.
A partir de 2013, il y a un nouvel intervenant dans la guerre : l’Etat islamique qui proclame en juin 2014 le rétablissement du califat. Cette intervention rend plus difficile la situation des forces gouvernementales.
Mais la donne des cartes est en train de changer, en effet à partir de mars 2013, des contacts secrets ont lieu dans le sultanat d’Oman entre émissaires américains et iraniens, ces contacts aboutissent, le 24 novembre 2013 à l’accord international sur le programme nucléaire iranien. ce réchauffement a lieu parce que l’Iran apparaît de plus en plus comme un partenaire fiable aux yeux des États-Unis, en tout cas beaucoup plus fiable que l’Arabie séoudite, la grande alliée jusque là des Etats Unis.
Les Américains se sont en effet rendus compte que le golem islamiste qu’ils avaient créé en Irak avec l’Etat islamique, avait échappé à leur contrôle et que désormais c’étaient les séoudiens, les qataris et les turcs qui le manipulaient.
Cette constatation amène les Etats Unis à mettre en place en 2014 une coalition contre l’Etat islamique, les aviations des pays membres de cette coalition ont d’abord mené des bombardements en Irak puis , à partir de 2015 ont commencé à intervenir en Syrie.
Mais, au sol, la progression de l’Etat islamique n’a pu être enrayée que grâce à la présence d’unités envoyées par l’Iran, en particulier en Irak. L’aggravation de la situation en Syrie a déterminé la Russie à y intervenir directement et à partir du 30 septembre 2015 l’aviation russe commence à bombarder les groupes terroristes ce qui permet à l’Armée Arabe Syrienne de reprendre l’offensive et de regagner du terrain.
Sur le plan diplomatique, le 23 octobre, John Kerry et Sergey Lavrov reçurent leurs homologues turc et séoudien à Vienne et firent un certain nombre de mises au point. Enfin, le 30 octobre, toujours à Vienne, les deux Etats réunissaient un vaste aréopage de pays parmi lesquels on peut noter la présence de l’Iran et celle de l’Egypte du maréchal al-Sissi. La déclaration finale adoptée à la suite de cette réunion marque la défaite des faucons de toute obédience, en effet le document dans son point 1 insiste sur l’unité, l’indépendance et l’intégrité territoriale de la Syrie , le point 8 affirme que le processus politique et non pas le processus de transition sera mené par les Syriens et que le peuple syrien déterminera le futur de la Syrie.
C’est donc un échec pour tous ceux qui exigeaient le départ de Bachar el-Assad qui comme Laurent Fabius affirmait le 17 août 2012 «monsieur Bachar el-Assad ne mériterait pas d’être sur terre». Les Etats Unis de leur côté semblent se rapprocher de ce que disait l’ancien secrétaire d’Etat Henry Kissinger:«Je n’accepte pas l’idée que la crise syrienne puisse être interprétée comme l’affrontement entre un dictateur impitoyable et une population impuissante; et que la population deviendra démocratique si vous enlevez le dictateur» .
Cette crise au Moyen Orient touche directement l’Europe avec le déferlement incontrôlé de centaines de milliers d’immigrants clandestins et en la matière, comme pour tout le reste l’Union Européenne montre son impuissance.
Les prochains mois selon l’occasion de nouveaux développements de cette crise qui va encore durer longtemps.
Jean Cuny
The war on terror, that campaign without end launched 14 years ago by George Bush, is tying itself up in ever more grotesque contortions. On Monday the trial in London of a Swedish man, Bherlin Gildo, accused of terrorism in Syria, collapsed after it became clear British intelligence had been arming the same rebel groups the defendant was charged with supporting.
The prosecution abandoned the case, apparently to avoid embarrassing the intelligence services. The defence argued that going ahead with the trial would have been an “affront to justice” when there was plenty of evidence the British state was itself providing “extensive support” to the armed Syrian opposition.
That didn’t only include the “non-lethal assistance” boasted of by the government (including body armour and military vehicles), but training, logistical support and the secret supply of “arms on a massive scale”. Reports were cited that MI6 had cooperated with the CIA on a “rat line” of arms transfers from Libyan stockpiles to the Syrian rebels in 2012 after the fall of the Gaddafi regime.
Clearly, the absurdity of sending someone to prison for doing what ministers and their security officials were up to themselves became too much. But it’s only the latest of a string of such cases. Less fortunate was a London cab driver Anis Sardar, who was given a life sentence a fortnight earlier for taking part in 2007 in resistance to the occupation of Iraq by US and British forces. Armed opposition to illegal invasion and occupation clearly doesn’t constitute terrorism or murder on most definitions, including the Geneva convention.
But terrorism is now squarely in the eye of the beholder. And nowhere is that more so than in the Middle East, where today’s terrorists are tomorrow’s fighters against tyranny – and allies are enemies – often at the bewildering whim of a western policymaker’s conference call.
For the past year, US, British and other western forces have been back in Iraq, supposedly in the cause of destroying the hyper-sectarian terror group Islamic State (formerly known as al-Qaida in Iraq). This was after Isis overran huge chunks of Iraqi and Syrian territory and proclaimed a self-styled Islamic caliphate.
The campaign isn’t going well. Last month, Isis rolled into the Iraqi city of Ramadi, while on the other side of the now nonexistent border its forces conquered the Syrian town of Palmyra. Al-Qaida’s official franchise, the Nusra Front, has also been making gains in Syria.
Some Iraqis complain that the US sat on its hands while all this was going on. The Americans insist they are trying to avoid civilian casualties, and claim significant successes. Privately, officials say they don’t want to be seen hammering Sunni strongholds in a sectarian war and risk upsetting their Sunni allies in the Gulf.
A revealing light on how we got here has now been shone by a recently declassified secret US intelligence report, written in August 2012, which uncannily predicts – and effectively welcomes – the prospect of a “Salafist principality” in eastern Syria and an al-Qaida-controlled Islamic state in Syria and Iraq. In stark contrast to western claims at the time, the Defense Intelligence Agency document identifies al-Qaida in Iraq (which became Isis) and fellow Salafists as the “major forces driving the insurgency in Syria” – and states that “western countries, the Gulf states and Turkey” were supporting the opposition’s efforts to take control of eastern Syria.
Raising the “possibility of establishing a declared or undeclared Salafist principality”, the Pentagon report goes on, “this is exactly what the supporting powers to the opposition want, in order to isolate the Syrian regime, which is considered the strategic depth of the Shia expansion (Iraq and Iran)”.
Which is pretty well exactly what happened two years later. The report isn’t a policy document. It’s heavily redacted and there are ambiguities in the language. But the implications are clear enough. A year into the Syrian rebellion, the US and its allies weren’t only supporting and arming an opposition they knew to be dominated by extreme sectarian groups; they were prepared to countenance the creation of some sort of “Islamic state” – despite the “grave danger” to Iraq’s unity – as a Sunni buffer to weaken Syria.
That doesn’t mean the US created Isis, of course, though some of its Gulf allies certainly played a role in it – as the US vice-president, Joe Biden, acknowledged last year. But there was no al-Qaida in Iraq until the US and Britain invaded. And the US has certainly exploited the existence of Isis against other forces in the region as part of a wider drive to maintain western control.
The calculus changed when Isis started beheading westerners and posting atrocities online, and the Gulf states are now backing other groups in the Syrian war, such as the Nusra Front. But this US and western habit of playing with jihadi groups, which then come back to bite them, goes back at least to the 1980s war against the Soviet Union in Afghanistan, which fostered the original al-Qaida under CIA tutelage.It was recalibrated during the occupation of Iraq, when US forces led by General Petraeus sponsored an El Salvador-style dirty war of sectarian death squads to weaken the Iraqi resistance. And it was reprised in 2011 in the Nato-orchestrated war in Libya, where Isis last week took control of Gaddafi’s home town of Sirte.
In reality, US and western policy in the conflagration that is now the Middle East is in the classic mould of imperial divide-and-rule. American forces bomb one set of rebels while backing another in Syria, and mount what are effectively joint military operations with Iran against Isis in Iraq while supporting Saudi Arabia’s military campaign against Iranian-backed Houthi forces in Yemen. However confused US policy may often be, a weak, partitioned Iraq and Syria fit such an approach perfectly.
What’s clear is that Isis and its monstrosities won’t be defeated by the same powers that brought it to Iraq and Syria in the first place, or whose open and covert war-making has fostered it in the years since. Endless western military interventions in the Middle East have brought only destruction and division. It’s the people of the region who can cure this disease – not those who incubated the virus.