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dimanche, 09 octobre 2022

Néo-atlantisme et Mondialisme

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Néo-atlantisme et Mondialisme

Caroi Lorant & Miklós Kewehazy

Source: https://www.geopolitika.ru/article/neoatlantizm-i-mondializm

Selon le géopoliticien russe Alexandre Douguine, depuis la victoire de l'Occident dans la guerre froide, les Américains ont pensé en termes de deux modèles géopolitiques - le néo-atlantisme et le mondialisme, qui sont bien sûr tous deux essentiellement des idéologies exprimant les intérêts de l'Atlantisme - soit le bloc anglo-saxon qui domine les deux côtés de l'Atlantique.

Le néo-atlantisme suggère l'émergence de nouveaux blocs basés sur des traditions civilisationnelles, mettant en évidence des zones géopolitiques supplémentaires en dehors du bloc eurasien traditionnel qui pourraient devenir  dans l'avenir des centres de confrontation avec l'Occident. L'exposant le plus éminent de cette approche néo-atlantique est Samuel Huntington.

Un autre schéma géopolitique, le mondialisme, considère en revanche la situation résultant de la victoire de l'Occident dans la guerre froide comme définitive et  à terme exempte de guerre. Il s'agit d'un concept dans lequel toutes les formes de différenciation géopolitique - culturelle, nationale, religieuse, idéologique - sont supplantées par une seule civilisation universelle fondée sur les principes de la démocratie libérale. Ce concept géopolitique est l'œuvre du géopoliticien américain Francis Fukuyama, qui a développé ces idées dans son livre The End of History. Sur le plan politique, cette polémique correspond aux deux principaux partis politiques américains : Fukuyama exprime la position stratégique globale des Démocrates et Huntington celle des Républicains.

Le néo-atlantiste Huntington, contrairement à Fukuyama, affirme que la victoire stratégique de l'Occident libéral n'est pas une victoire civilisationnelle ; l'idéologie occidentale - la démocratie libérale, l'économie de marché - n'est devenue que temporairement non-alternative, car des entités civilisationnelles et géopolitiques concrètes vont bientôt émerger. Au lieu que les nations du "Monde unique" de Fukuyama rejettent l'identification ethnique et religieuse, elles auront au contraire un sentiment encore plus fort de leur identité civilisationnelle nationale et religieuse. Selon Huntington, outre la civilisation occidentale, qui comprend l'Amérique du Nord et l'Europe occidentale, sept autres civilisations pourraient se renforcer sur le plan géopolitique : la slave orthodoxe, la confucéenne (chinoise), la japonaise, l'islamique, l'hindoue, l'Amérique latine et peut-être l'africaine.

Bien sûr, ces civilisations potentielles sont loin d'être égales entre elles, mais leur point commun est qu'elles se développeront dans des directions différentes, différentes des trajectoires de l'Atlantisme et de la civilisation occidentale. Ainsi, l'Occident se retrouvera une fois de plus dans une situation de confrontation. Selon Huntington, cela est presque inévitable, et malgré l'euphorie des cercles mondialistes, les Atlantistes devraient faire de leur mieux pour renforcer la position stratégique de leur propre civilisation, se préparer à la confrontation, consolider les efforts stratégiques, freiner les tendances anti-atlantiques dans les autres formations géopolitiques et empêcher leur fusion en une alliance continentale dangereuse pour l'Occident.

Les idées mondialistes remontent au milieu du 19ème siècle et étaient particulièrement caractéristiques des socialistes modérés en Angleterre (par exemple, la Fabian Society), mais à la même époque, les communistes parlaient également d'un État mondial. Depuis la fin du 19ème siècle, des personnalités importantes du monde des affaires ont créé des organisations mondialistes similaires, comme Sir Cecil Rhodes, qui a organisé la Round Table Society, dont les membres "cherchaient à aider à établir un système commercial sans entrave dans le monde entier et à créer un gouvernement mondial unique". Les motifs socialistes étaient souvent mélangés aux motifs libéraux-capitalistes, et les communistes de ces organisations vivaient aux côtés des représentants du plus grand capital financier. Ils partageaient tous une croyance en l'idéal utopique de l'unification du monde.

Rhodes a ensuite fondé la Fondation Rhodes pour répandre les traditions de la classe dirigeante anglaise dans le monde anglophone et a confié sa vaste fortune à Lord Rothschild pour contribuer à étendre l'Empire britannique. Les membres de la Table ronde ont constaté qu'ils pouvaient mieux promouvoir leur vision du monde par le biais d'institutions en coulisse qu'en le faisant directement. En conséquence, ils ont participé activement à l'organisation de ces institutions. Au fil du temps, tout le pouvoir conceptuel et stratégique de l'Occident s'est concentré aux États-Unis, où sont apparus de grands centres du mondialisme, dont les représentants ont créé des structures de pouvoir parallèles, animées par des conseillers, des analystes et des centres de recherche stratégique.

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La première organisation de ce type a été le Council on Foreign Relations, fondé en 1921 et cofondé par le grand banquier américain Morgan. Cette organisation informelle s'engageait pour le développement de la stratégie américaine à l'échelle mondiale. Il rassemblait non seulement des analystes, des politiciens, des experts financiers et des intellectuels américains, mais aussi leurs homologues européens et cette extension à l'Europe était dès lors donc considérée par les États-Unis comme une projection internationale du Council on Foreign Relations. En 1973, les activistes du groupe Bilderberg ont créé la troisième plus importante structure mondialiste, la Commission trilatérale, étendant l'influence des cercles mondialistes américains jusqu'au Japon.

Selon Douguine, la première version du mondialisme, plus pacifiste et conciliante, était la "théorie de la convergence", développée dans les années 1970 par le Council on Foreign Relations sous la direction de Zbigniew Brzezinski, qui cherchait à surmonter le dualisme idéologique et géopolitique de la guerre froide en créant un nouveau type de civilisation sur les plans culturel et idéologique. Selon cette théorie, les Soviétiques passeraient du marxisme à une version modérée et sociale-démocrate du marxisme et l'Occident capitaliste serait contraint de restreindre la liberté du marché et d'introduire une réglementation étatique partielle de l'économie.

Une base culturelle commune aux deux camps de la guerre froide pouvait être trouvée dans les traditions des Lumières et de l'humanisme qui forment les racines des systèmes démocratiques occidentaux et peut également être trouvée dans l'éthique sociale de la sociale-démocratie. Dans un nouvel ordre mondial fondé sur la "théorie de la convergence", Moscou, conjointement avec Washington, dirigera le monde selon les lignes atlantiques. Dans ce cas, la guerre froide prendra fin et une ère de paix universelle durable commencera.

Selon Douguine, la "théorie de la convergence" était la base idéologique sur laquelle Mikhaïl Gorbatchev et ses conseillers se sont appuyés lorsqu'ils ont introduit la perestroïka. Quelques années avant le début de la perestroïka soviétique, un programme similaire avait été lancé en Chine, mais la différence était que, tandis que la Chine insistait sur une répartition "équitable" des rôles, l'Union soviétique allait beaucoup plus loin dans la voie de la concession. Suivant la logique des mondialistes américains, Gorbatchev a entamé une transformation structurelle de l'espace soviétique dans le sens de la "démocratisation" et de la "libéralisation". La réduction des armements stratégiques et le rapprochement idéologique avec l'Occident ont commencé. Les concessions volontaires n'ont toutefois pas été accompagnées de mesures équivalentes, soit de restrictions adéquates, de la part des puissances occidentales.

L'Occident n'a fait aucun compromis géopolitique ou idéologique avec la puissance eurasienne qui se montrait autodestructrice (l'Union soviétique). L'OTAN n'a pas été dissoute et ses forces n'ont pas quitté l'Europe ou l'Asie. L'idéologie libérale-démocratique a continué à consolider sa position.

La réponse géopolitique de Douguine au néo-atlantisme et au mondialisme est l'eurasisme, qui reflète la position géopolitique unique de la Russie. Mais en examinant les analyses des géopoliticiens américains et russes, qui sont particulièrement pertinentes dans le contexte de la guerre mondiale en cours, on peut se demander si l'Europe n'aurait pas dû développer à son tour une théorie géopolitique qui exprime réellement ses propres intérêts.

samedi, 08 octobre 2022

La présidence uchronique de DSK

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La présidence uchronique de DSK

par Georges FELTIN-TRACOL

Comment Dominique Strauss-Kahn (DSK) aurait-il gouverné la France s’il s’était présenté à l’élection présidentielle de 2012? David Desgouilles répond à cette question insoluble par une fiction politique uchronique, Le bruit de la douche.

Depuis ce premier roman, David Desgouilles a ensuite écrit Dérapage en 2017 et Leurs guerres perdues en 2019. Rédacteur au mensuel Causeur, il n’a jamais caché son souverainisme républicain. Jeune adhérent au RPR (Rassemblement pour la République) au début des années 1990, il milite avec Philippe Séguin, député-maire d’Épinal dans les Vosges, et Charles Pasqua, sénateur des Hauts-de-Seine, dans la campagne pour le « non » au traité de Maastricht lors du référendum de 1992. Il participe ensuite au RAP (Rassemblement pour une autre politique) qui regroupe les jeunes séguinistes. Mais le ralliement de leur champion, par ailleurs toujours en pointe contre le Front national, aux traités dits « européens », le déçoit.

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David Desgouilles s’active à l’occasion de la présidentielle de 2002 aux côtés de Jean-Pierre Chevènement qui invite les « républicains des deux rives » à venir le rejoindre. Séguin et Pasqua resteront sourds à cet appel. Les 5,20 % de l’ancien maire de Belfort lui brisent tout espoir immédiat. Il prend alors du recul, ouvre un blogue avant qu’Élisabeth Lévy, la directrice de Causeur, ne le remarque et l’embauche.

Dédié à la mémoire de Philippe Cohen, chef de la rubrique « Économie » de l’hebdomadaire Marianne, un « journaliste [qui] s’intéressait beaucoup aux tenants de “ l’autre politique “ », co-auteur avec Pierre Péan d’une magistrale enquête sur l’organe officiel de la désinformation vespérale, Le Monde, et co-fondateur du laboratoire d’idées souverainistes, la Fondation du Deux-Mars (ex-Fondation Marc-Bloch), ce récit de politique très fictive a bénéficié des conseils de Coralie Delaume (1976 – 2020), l’une des rares spécialistes « eurosceptiques de gauche » de l’Union dite européenne.

Les tournants uchroniques

Capture_decran_2020-09-10_a_12.50.34.pngLa bifurcation uchronique majeure se déroule le 14 mai 2011 au Sofitel New York Hotel de Manhattan. La femme de ménage, Nafissatou Diallo, nettoie les chambres du 28e étage. Quand elle entre dans la 2806, elle écoute de la musique , mais soudain s’arrête son MP3 ! Mécontente, elle retire ses écouteurs et entend alors distinctement « le bruit de l’eau qui coulait dans une douche. L’occupant de la suite avait omis de prévenir qu’il était présent en accrochant le fameux “ Do not disturb “ ». Elle quitte immédiatement la chambre et passe à la chambre voisine.

L’occupant de la 2806, « Dominique Strauss-Kahn n’avait pas entendu ni la porte s’ouvrir, ni la femme de ménage entrer, ni même la porte claquer ». De nombreuses préoccupations accaparent le directeur général du Fonds monétaire international : la faiblesse de l’euro, la prochaine élection primaire à laquelle il se présentera bientôt, sa décision d’engager comme sa conseillère politique spéciale Anne-Sophie Myotte. Personnage inventé, Anne-Sophie Myotte enseigne l’économie à Dauphine. Franc-comtoise comme l’auteur, elle milite au PS, appartient à un modeste courant souverainiste, critique l’homme fort de sa région Pierre Moscovici, et conseille le candidat de la démondialisation, Arnaud Montebourg. Dans sa vie privée, elle collectionne les aventures bien qu’elle éprouve un béguin réel pour son « Amant de Droite », Bruno Talanski.

Descendant d’émigrés russes et russophone, celui-ci travaille dans l’agence de conseil politique de Patrick Buisson au service du candidat Sarközy. Il discute régulièrement avec le journaliste politique du groupe Le Figaro Éric Zemmour. À l’occasion d’une conversation en terrasse, Bruno Talanski lui parle de sa maîtresse sans la nommer. David Desgouilles semble bien connaître le futur candidat présidentiel en 2022. « Je te connais. Tu ne pourrais pas t’empêcher de la draguer comme un malade. »

Les autres facteurs uchroniques mineurs de ce récit sont, d’une part, l’arrestation de Mohammed Merah avant qu’il ne commette son premier assassinat, et, d’autre part, la chanteuse britannique Amy Winehouse « avait été victime d’une overdose. Mais les médecins londoniens avaient réussi par miracle à la sauver. Elle était désormais hors de danger ».

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Sous cette trame uchronique, l’auteur raconte au lecteur les coulisses du monde politique. Par exemple, Martine Aubry « avait gagné une image de gardienne du temple de la gauche éternelle à la faveur de sa loi sur les trente-cinq heures. Pourtant, c’était DSK lui-même qui avait imposé l’idée à Jospin, et Aubry était réticente, elle qui avait jadis sauté sur les genoux de Gandois, l’ami de son père ». Il imagine aussi une conversion quasi-réaliste entre deux soutiens du président sortant, Alain Minc et Pierre Giacometti. « Depuis vingt ans, les vainqueurs des élections gagnent sur de l’euroscepticisme, et ils font notre politique ensuite, mais à vitesse lente. Cela discrédite la parole politique mais, l’essentiel, c’est qu’on n’applique pas ce programme démentiel. » Il écrit même avec raison que « Nicolas Sarközy ne se considérait lui-même pas comme un gaulliste ».

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Pour créer Anne-Sophie Myotte, l’auteur s’est probablement inspiré de l’exemple de Marie-France Garaud, la conseillère influente de Georges Pompidou à Matignon et à l’Élysée, puis du jeune Jacques Chirac, qui sut impressionner, voire terrifier, tous ses interlocuteurs dans un milieu politique largement masculin à une époque où la présence des femmes en politique était rare. La candidate à la présidentielle de 1981 (1,33 %) est demeurée une figure souverainiste incontestable.

Une campagne électorale dynamique

La campagne de la primaire de la gauche confirme la déferlante strauss-kahnienne. La consultation attire plus de 2.800.000 participants. L’ancien directeur du FMI l’emporte dès le premier tour avec 52,9 % des suffrages. Arnaud Montebourg obtient 18,9 %, François Hollande 17,6 %, Ségolène Royal 9,4 % et le radical de gauche Jean-Michel Baylet 1,2 %. Sur les conseils impératifs de son éminence grise, le vainqueur tend tout de suite la main à Ségolène Royal et intègre dans son équipe Arnaud Montebourg. En revanche, François Hollande doit rentrer au plus vite en Corrèze pour s’y faire oublier…

Fort de ce succès, DSK décide, avec l’approbation de Myotte, de rejeter les avis de Terra Nova d’Olivier Ferrand. Guère indulgent envers la candidate Verte Éva Joly, il rompt aussitôt l’accord électoral conclu entre le PS et Europe – Écologie – Les Verts pour les législatives. « DSK avait décidé. Il ne voulait pas d’un groupe vert à l’Assemblée nationale. » De cette manière, « élu président, il serait beaucoup plus tranquille sans un groupe écolo dans les pattes ».

D’une manière impressionniste, David Desgouilles démonte la pitoyable présidence de Nicolas Sarközy qui « avait fait du Giscard. Il avait souhaité désacraliser la fonction. Comme l’autre avait voulu la “ décrispation “. Erreur funeste ». Il revient aussi sur Éric Zemmour par l’intermédiaire d’une autre conversation avec l’amant d’Anne-Sophie Myotte à un moment où l’éditorialiste ignore qu’il entrera en politique. « Bruno lui reprochait son pessimisme démobilisateur. Pourtant, Zemmour en était certain, ce n’était pas lui qui était pessimiste, c’était le réel. » Pis, est-ce visionnaire ? Pour l’auteur, dans cette fable politique originale, Éric Zemmour « devenait petit à petit prisonnier de son propre personnage médiatique, de l’engouement qu’il suscitait chez ses partisans et, plus encore, de la détestation qu’il provoquait de l’autre côté. » Enfin, avec un pressentiment certain, l’auteur estime que « le féminisme est un concept à géométrie variable, selon les accointances politiques ».

Suivant les indications de sa conseillère, DSK conduit une campagne au style chiraquien de 1995. Il ne parle pas de « fracture sociale ». Il se focalise sur la « fracture culturelle » (comprendre identitaire). Loin du cliché du « candidat des élites », il s’adresse à la France qui se lève tôt, qui travaille dur et qui ne reçoit aucune aide. Marine Le Pen en 2022 a mené sa campagne électorale sur des thèmes assez proches qui renforcent le sentiment de proximité de la candidate. Dans une réunion électorale tenue au Puy-en-Velay en Haute-Loire, le candidat socialiste « désigna les véritables adversaires de l’identité nationale : les enseignes de grande distribution, l’industrie agro-alimentaire et même le lobby sucrier qui tuaient la paysannerie française, qui uniformisaient les saveurs, empoisonnaient nos assiettes, amochaient les entrées de nos villes ».

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Ses prises de position surprennent les journalistes politiques et agacent le microcosme intello qui se reporte sur Sarközy. Anne-Sophie Myotte se plaît aussi à dynamiter la scénographie prévue de son candidat. Ses réunions électorales diffusent la musique composée par Ennio Morricone pour le film Mission de Roland Joffé (1986). Cette musique a vraiment servi aux réunions du camp du « Non » au référendum de Maastricht en 1992. Les messages du candidat socialiste trouvent un vrai écho dans la population si bien que « Zemmour faisait partie des journalistes qui mesurent les chances de victoire au nombre de jolies filles qui se pressent dans les meetings du candidat ».

Une action politique sensée ?

Au soir du 22 avril 2012, DSK atteint 31,8 % des voix. Nicolas Sarközy obtient pour sa part 22,9 %; Marine Le Pen 18,3 %; Jean-Luc Mélenchon 12,3 %; François Bayrou 5,8 %; Nicolas Dupont-Aignan 4,2 %; Éva Joly 1,9 %; Philippe Poutou 1,3 %; Nathalie Arthaud 1,1 % et Jacques Cheminade 0,4 %. Malgré le ralliement de François Bayrou en sa faveur et face à la forte dynamique électorale de son concurrent, Nicolas Sarközy « avait même limité le nombre de ses meetings d’entre-deux-tours. Au moins ne serait-il pas épinglé par la commission des comptes de campagne pour dépassement du plafond des dépenses électorales ». Il n’y aura donc jamais d’affaire Bygmalion ! Entre 53,9 et 54,3 %, Dominique Strauss-Kahn est élu président de la République. Investi chef de l’État le 6 mai 2012, il nomme Jean-Jacques Urvoas secrétaire général de l’Élysée et Manuel Valls Premier ministre. Le gouvernement compte Arnaud Montebourg à la Justice, Ségolène Royal à l’Intérieur, Laurent Fabius aux Affaires étrangères, Jean-Yves  Le Drian à la Défense, Martine Aubry à la Culture et les Communications, Pierre Moscovici à l’Économie, Vincent Peillon à l’Éducation nationale, Marisol Touraine aux Affaires sociales, Jean-Marc Ayrault au Travail, Jean-Marie Le Guen à l’Agriculture, Nicole Bricq à l’Écologie et aux Transports, Najet Vallaud-Belkacem à la Jeunesse, aux Sports et à la Ville et Sylvia Pinel au Logement.

Dès l’été 2012, soit deux mois après son élection et la victoire du PS qui rafle la majorité absolue à l’Assemblée nationale, le mariage gay est adopté en urgence. Cette célérité évite une cristallisation des crispations françaises. Faute d’une grande mobilisation populaire, la « Manif pour Tous » reste un phénomène anecdotique !

Le président uchronique français veut que le monde agricole produise de la qualité des produits et sorte des impératifs du productivisme. L’Élysée soutient ouvertement « l’agriculture [qui] devait devenir l’équivalent, pour la France, de ce qu’était la production d’automobiles de luxe et de machines-outils en Allemagne ».

Rapports de force avec l’Allemagne

Le président Strauss-Kahn s’interroge sur l’euro et des relations tumultueuses entre Berlin et Paris. Sur ce point, David Desgouilles ne développe pas assez. Contrairement à François Hollande qui n’a jamais eu la moindre expérience ministérielle ou à Sarközy jugé arrogant et agité, Dominique Strauss-Kahn a été nommé au ministère de l’Industrie et du Commerce extérieur dès mai 1991 alors qu’en janvier 1991, Angela Merkel accédait au ministère fédéral des Femmes et de la Jeunesse. En outre, ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie de 1997 à 1999, DSK met en pratique la monnaie unique européenne. Son expérience gouvernementale, son expertise économique et sa forte personnalité auraient très certainement impressionné la dirigeante allemande. Mais on sait qu’en matière financière, le dernier mot au sein du gouvernement allemand revenait à l’intraitable Wolfgang Schäuble.

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Sans surprise, l’auteur critique le projet et la réalisation de l’euro. « Dans la France des années 2010, où l’on développait volontiers les syllogismes imbéciles du genre “ tu es contre l’euro, tu es pour Le Pen “, on avait oublié le dictateur portugais, qui avait fait de l’escudo l’une des monnaies les plus fortes du monde, tout en appauvrissant son pays ». La crise entre la France et l’Allemagne surgit à propos du rôle de la France dans les opérations militaires extérieures. Paris avance la création d’« un fond européen des actions militaires extérieures ». Serait-ce l’ébauche d’« Europe militaire » ? Que nenni ! « Aucune chance, explique Anne-Sophie Myotte. Les Allemands ne voudront pas payer pour la puissance militaire française. » Le propos reste très actuel. Sous couvert d’une hypothétique « souveraineté européenne », faute de volonté politique et d’émancipation de la tutelle atlantiste, l’Allemagne sociale-démocrate – libérale – verte, alignée sur Londres et Washington, réclame une harmonisation des normes militaires qui anéantirait l’industrie française de l’armement. Le fusil d’assaut d’origine allemande HK 416 F se substitue au FAMAS.

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L’Élysée réplique à Berlin et envisage que « l’effort de défense, les dépenses militaires et diplomatiques des États ne soient désormais plus comptés dans le calcul du déficit ». Nouveau refus obstiné de l’Allemagne ! DSK propose aux États-membres de l’Eurolande « de dissoudre la zone euro de manière concertée ». Auparavant, il ordonne au ministre de l’Économie Moscovici d’appliquer cette mesure. Mais, bouleversé, Moscovici est renversé dans une rue de la capitale. DSK nomme à sa place l’économiste souverainiste de gauche Jacques Sapir. Celui-ci insiste sur le retour aux monnaies nationales et non à la constitution de deux zones euro (du Nord ou Euro-Mark et du Sud ou Euro-franc). Il prévient aussi à propos de cette sortie que « ce genre de choses ne se programme pas. Cela doit forcément passer par un effet de surprise ». L’intention de l’exécutif français est claire : « il s’agissait d’en finir avec l’euro pour sauver l’Europe ».

Dans ces circonstances, Martine Aubry, Vincent Peillon et Jean-Marie Le Guen quittent avec fracas le gouvernement. Les remplacent à leurs ministères respectifs Aurélie Filippetti, le communiste auvergnat André Chassaing et Jean-Luc Mélenchon qui prend l’Éducation nationale. Quant à l’Agriculture, la fonction revient à Nicolas Dupont-Aignan ! La sortie de l’euro soulève une tempête politique inouïe. Véritable « droite allemande » (l’auteur aurait dû la qualifier d’« américano-germanique »), « l’UMP était vent debout face à cette trahison de l’idéal européen ».

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Il va de soi que le retour au franc se déroule fort simplement et dans un calme total. David Desgouilles inscrit dans une intrigue assez bien menée son hostilité rabique à la monnaie européenne. Dans la réalité, la dissolution de la zone euro serait plus compliquée à mettre en œuvre en raison de l’enchevêtrement voulu des traités, des jurisprudences et des liaisons économiques, financières et monétaires. L’auteur ne néglige-t-il pas le rôle clandestin de certaines officines de déstabilisation professionnelle prêtes à troubler l’opinion publique dans de pareilles circonstances ?

Le bruit de la douche est une plaisante uchronie, nonobstant le tropisme souverainiste républicain non identitaire qui sous-tend tout l’ouvrage. Cette intéressante spéculation est à lire à l’aune des événements actuels avec des pénuries qui ne relèvent pas d’un éventuel départ de l’Union pseudo-européenne. Le Frexit ne serait-il pas plus proche qu’on ne le croit ? En fait, accompagnée de ses « caniches » (Autriche, Flandre belge, Pays-Bas, Luxembourg, Irlande, Pays baltes, Slovénie, Slovaquie), l’Allemagne pourrait fort bien sortir de la monnaie unique européenne. Il importe de prendre en compte cette donnée méconnue, mais déterminante.

Georges Feltin-Tracol

  • David Desgouilles, Le bruit de la douche, Michalon, 2015, 255 p.

Graves menaces sur la liberté d’information

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Graves menaces sur la liberté d’information

par Georges FELTIN-TRACOL

Les prochaines années sont lourdes d’inquiétudes et de dangers pour la vraie presse d’opinion et la liberté des expressions les plus saines. On n’évoque donc pas ici des titres faussement rebelles comme Le Canard Enchaîné ou Charlie Hebdo. En quelques mois, plusieurs périodiques de l’Opposition nationale, populaire, sociale, identitaire et européenne se retrouvent en difficulté.

L’hebdomadaire Rivarol qui paraît depuis 1951, soit le doyen de la presse anti-conformiste et dissidente, subit les attaques du Régime. Il a perdu sa commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP). Son obtention, qu’il ne faut pas confondre avec d’éventuelles subventions ou aides versées par le ministère de la Culture, permet de bénéficier d’une TVA à 2,10 % et des tarifs postaux privilégiés pour son acheminement auprès du public. Depuis le 20 août, le groupe de grande distribution Carrefour ne le distribue plus dans ses magasins. N’allons plus faire nos courses dans cette enseigne.

Ce retrait ordonné par une instance présidée par un hiérarque du Conseil d’État, bien connu pour sa jurisprudence souvent liberticide (pensons à l’interdiction des spectacles de Dieudonné en 2015 ou, plus récemment, au covidisme ambiant), handicape le journal dont les coûts vont augmenter fortement. Ce retrait scandaleux découle d’une tribune libre de délation parue dans Le Monde du 7 mars 2022. À ce rythme de suspicion généralisée, s’abonner, acheter ou même lire Rivarol constituera une complicité morale d’apologie de crime contre l’humanité et d’incitation à la « hainnnnne »…

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Cette mesure folle constitue déjà un grave précédent. La prochaine cible se présente déjà. Il ne s’agit pas de Présent qui a cessé sa parution quotidienne début juillet. Un tribunal a prononcé pendant la période estivale la liquidation judiciaire de sa société éditrice. Une version hebdomadaire dirigée par l’Ami Xavier Eman devrait sortir dans les semaines à venir. Il ne s’agit pas non plus de l’excellent Réfléchir & Agir. Dans le numéro de cet été, le 74e, la rédaction annonçait que son 75e numéro qui vient d’ailleurs de paraître, ne sera plus disponible en magasin. La hausse des coûts de papier, des frais postaux, de l’impression, mais aussi la ponction sur le prix de chaque exemplaire par les messageries de la presse en perdition expliquent ce départ après plus de dix-sept ans en kiosque. Il faudra impérativement s’abonner, car on ne trouvera plus R&A dans les librairies amies.

Non, le prochain magazine qui risque de voir supprimer sa CPPAP est l’hebdomadaire libéral-conservateur Valeurs actuelles. Ses différentes condamnations – pour des sujets plus que véniels – prédisposent à cette éventuelle sanction. Si cette hypothèse se réalise, aucune publication qui sort quelque peu du ronron médiatique officiel ne sera à l’abri, y compris des revues par abonnement telles que Synthèse nationale ou Terre & Peuple Magazine.

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Faits & Documents annonce dans son n°507 du 1er au 15 juillet 2022 que son directeur de publication et unique rédacteur de la feuille confidentielle, Xavier Poussard, subit la vindicte de l’Élysée qui n’a pas apprécié son enquête impeccable sur Brigitte Macron. Outre une plainte au pénal pour une hypothèse immobilière vieille de cinq ans, on apprend que la Poste a bloqué l’envoi des numéros 505 et 506 et que les comptes bancaires professionnels et personnels de Xavier Poussard ont été fermés d’autorité. On attend toujours que Christophe Deloire et Reporters sans frontières dénoncent ces manœuvres. Dans l’Hexagone de Macron, il semble ainsi plus facile d’enquêter sur la fortune de Vladimir Poutine et des oligarques russes que sur les incohérences élyséenne. C’est plus rentable et moins fatigant de disserter sur l’état de santé supposé du président russe plutôt que de celui de Joe Biden ! La journaloperie franchit un cap.

Ces agressions contre une authentique presse indépendante font suite à d’autres entreprises hostiles à notre liberté de pensée. Maints comptes sur Facebook, Twitter et Youtube sont supprimés pour des motifs fallacieux. La « Vigie d’un monde en ébullition », n°22 du 1er mars 2022 abordait longuement ces sympathiques librairies à Nancy, à Paris et au Puy-en-Velay régulièrement prises à partie par la racaille antifa. Mais se préparent d’autres rétorsions plus vicieuses encore.

Franc Tireur est un hebdomadaire récent ouvertement macronien. Y sévissent ces Himalaya de la réflexion que sont Caroline Fourest et Christophe Barbier. Pour deux euros, cette feuille de chou donne à ses quelques lecteurs des textes d’une niaiserie incommensurable. Dans sa livraison du 3 août 2022, le n°38 comportait l’article d’un certain Thierry Maricourt à l’intitulé proche de la psychiatrie : « L’angoisse de la page brune ». En maquisard du lendemain matin, l’auteur dénonce « de multiples maisons de petite taille, dont le nom souvent n’indique pas leur orientation politique, [qui] relaient une pensée d’extrême droite décomplexée ». Il pointe pêle-mêle KontreKulture, Dualpha, L’Æncre, Déterna, les Éditions de la Nouvelle Librairie, Godefroy de Bouillon, Pardès, les Éditions de Chiré, Sorlot, les Nouvelles Éditions latines, Via Romana, Dominique Martin Morin, etc. Le piètre Roulletabille réalise finalement une enquête médiocre et bâclée puisqu’il ne mentionne pas Auda Isarn, les Éditions du Lore ou Les Bouquins de Synthèse nationale !

L’auteur de cet article lamentable souhaite-t-il que les libraires ne s’adressent plus à ces éditeurs et que les diffuseurs ne les distribuent plus ? Veut-il l’établissement d’une censure préalable pour certaines maisons d’édition et pour des auteurs particuliers ? La culture de la tomate édité par les Éditions brunes et sombres serait-il d’office un livre suspect ? Les mêmes qui soutiennent Salman Rushdie, qui prônent la « libération de la parole » et proposent de lutter « contre tous les tabous » s’élèvent contre de modestes maisons d’édition qui ont fait le choix de déplaire aux prescripteurs d’opinions fallacieuses.

Ces prises de position contre les publications, les éditeurs et les librairies de l’Opposition nationale, populaire, sociale, identitaire et européenne témoignent de leur immense inquiétude face au renversement en cours de ce monde dément. Ils enragent des avancées réelles contre l’indifférenciation programmée du Vivant. Poursuivons donc le combat en achetant, en lisant, en écoutant et en regardant d’autres canaux de ré-information et d’opinion !  

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 45, mise en ligne le 4 octobre 2022 sur Radio Méridien Zéro.

James Fenimore Cooper et la critique de la presse américaine

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James Fenimore Cooper et la critique de la presse américaine

par Nicolas Bonnal

La critique des USA a été longtemps considérée comme l’apanage de xénophobes ou de réactionnaires ‘(elle est même criminalisée en ces temps d’agonie impériale et occidentale). En réalité elle a toujours existé dans les milieux intellectuels américains – dont les représentants les plus brillants, de Poe à Auster en passant par la génération perdue, ont toujours été en lutte contre une matrice monstrueuse faite de ploutocratie humanitaire, de racisme stratégique, de tartuferie puritaine et de militarisme impérial. Relisons James Fenimore Cooper qui dans son démocrate américain, dresse un portrait au vitriol de sa démocratie déjà très esquintée ; inutile donc de s’en prendre à Beaumont ou Baudelaire pour évoquer une pathologie antiaméricaine.

41p0+eR+twL._SL350_.jpgJe vais citer les passages sur la presse – Fenimore Cooper voit poindre le règne des tyrans médiatiques et des tireurs de ficelle :

« Il ne faut jamais oublier que la presse, en lutte pour les droits naturels mais interdits, n'est pas plus semblable à la presse lorsque ces droits sont obtenus, que l'homme aux prises avec l'adversité, et châtié par le malheur, est comme l'homme rincé de succès et corrompu par la prospérité. »

La montée en puissance de la presse est menaçante :

« L'histoire de la presse est partout la même. À ses débuts, elle est timide, méfiante et dépendante de la vérité pour réussir. A mesure qu'elle acquiert de la confiance avec force, elle propage avec énergie des opinions justes ; répandre les erreurs et promouvoir le mensonge, jusqu'à ce qu'il prévale; lorsque les abus se précipitent, confondent les principes, les vérités, et tout ce qui est estimable, jusqu'à ce qu'il devienne une question sérieuse de doute. »

Guerres, vaccin, faillite monétaire, menace nucléaire, tyrannie médicale ou politique, la presse justifie tout, cautionne tout et encourage tout. Il y a certes des périodes plus libres mais elles sont derrière nous depuis l’avènement du diktat mondialiste en occident.

Pour Cooper la presse est un tyran tout-puissant qui peut nuire tant qu’elle veut (voir la situation actuelle avec Poutine, la Chine, les populistes, etc.) ; il semble d’ailleurs que la presse est depuis toujours monolithique, qu’elle parle toujours d’une seule voix  (Cooper annonce ici Céline) :

« La liberté de la presse, en principe, ressemble à la liberté de porter les armes. Dans un cas, la constitution garantit un droit de publier ; dans l'autre, un droit de garder un mousquet ; mais celui qui blesse son voisin avec ses publications peut être puni, comme celui qui blesse son voisin avec son mousquet peut être puni. La constitution des États-Unis ne garantit même pas le droit de publier, sauf contre les lois du congrès, comme il a été dit précédemment ; la liberté réelle de la presse dépend entièrement des dispositions des gouvernements de plusieurs États, en commun avec la plupart des autres libertés et droits du citoyen. »

La presse américaine – qui va déteindre sur le reste du monde - est déjà imbécile, vulgaire et rabaisse le niveau du lectorat (Tocqueville en parle déjà aussi) :

« La presse à journaux de ce pays se distingue de celle de l'Europe dans plusieurs détails essentiels. Bien qu'il y ait plus d'impressions, elles sont généralement de caractère inférieur. Il s'ensuit que dans tout ce en quoi ils sont utiles, leur utilité est plus diffuse dans la société, et dans tout ce en quoi ils sont nuisibles, le mal qu'ils infligent est plus étendu et plus corrompant. »

La-prairie.jpgL’auteur du dernier des Mohicans (pauvres indiens !) ajoute :

« Le grand nombre de journaux en Amérique, c'est qu'il y a si peu de capitaux, et par conséquent si peu d'intelligence, employés à leur gestion. C'est aussi une raison de l'inexactitude d'une grande partie des vues qu'ils font circuler. »

Cerise sur le gâteau :

« Quand le nombre d'estampes est retenu, et l'avidité avec laquelle on les lit est portée au compte, on s'aperçoit que la nation tout entière, au sens moral, respire une atmosphère de mensonges. »

On est vers 1840 tout de même ! O présent permanent…

La presse précipite le déclin des hommes valables et contribue à faire élire n’importe qui (Biden, Truss, Macron, Scholz, etc.) :

« Quiconque a vécu assez longtemps pour constater des changements de ce genre a dû s'apercevoir à quel point les hommes de probité et de vertu perdent leur influence dans le pays, pour être supplantées par ceux qui ne jugent guère une affectation des qualités supérieures nécessaires à leur succès. Ce châtiment craintif doit, dans une grande mesure, être attribué à la corruption de la presse publique, qui, dans son ensemble, doit son existence aux stratagèmes des aventuriers politiques intéressés. »

La presse (les médias et les lobbies qui les tiennent) fait élire son candidat :

« Les éditeurs louent leurs amis personnels et abusent leurs ennemis dans la presse. Et la conséquence est que les lecteurs obtiennent des vues exagérées, et si les journaux sont utiles pour renverser les tyrans, c'est seulement pour établir leur propre tyrannie. La presse tyrannise les hommes publics, les lettres, les arts, les scènes, et même sur la vie privée. »

Gautier (Théophile) précise que la presse éreinte la vie culturelle dans sa préface de Melle de Maupin – écrite à la même époque. Cooper ajoute :

« Sous prétexte de protéger les mœurs publiques, il les corrompt jusqu'à la moelle, et sous le semblant de maintenir la liberté, il établit peu à peu un despotisme aussi impitoyable, aussi cupide et tout aussi vulgaire que celui de n'importe quel état chrétien connu (NDLR : on n’est déjà plus dans des états chrétiens). Avec de fortes professions de liberté d'opinion, il n'y a pas de tolérance ; à parade de patriotisme, point de sacrifice d'intérêts ; et avec des panégyriques complets sur la bienséance, trop souvent, pas de décence. »

La presse en fait instaure le tyran politiquement correct :

« Dans les despotismes, où la faiblesse des corps des nations, est dérivée d'une ignorance de leur force, et de l'absence de moyens d'agir de concert, la presse est le levier par lequel les trônes des tyrans et des préjugés sont le plus facilement renversés, et, sous tels circonstances, les hommes se disputent souvent des privilèges en son nom, qui deviennent dangereux pour la paix de la société, lorsque les droits civils et politiques sont obtenus. »

Sources :

Alexis De Tocqueville - De la démocratie en Amérique

Fenimore Cooper – The American democrat (archive.org)

Charles Baudelaire – préface aux nouvelles d’Edgar Poe

Nicolas Bonnal – Chroniques sur la fin de l’histoire ; Céline

 

Bref résumé des thèses anticolonialistes

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Bref résumé des thèses anticolonialistes

Alexander Bovdunov

Source: https://www.geopolitika.ru/es/article/breve-sumario-de-tesis-anticolonialistas

1. La création de colonies et l'installation de colons ne sont pas équivalentes au "colonialisme". Par exemple, les Grecs anciens avaient de nombreuses colonies, mais ils n'ont jamais développé un système colonialiste.

2. "Empire" et "impérialisme" sont deux choses totalement différentes: le Mali, l'Égypte ancienne, les Incas et Sargon d'Akkad étaient des empires, mais pas des entités impérialistes.

3. Un empire est avant tout une grande puissance qui unifie en son sein un grand nombre de peuples et de sociétés. Cependant, un empire n'est pas nécessairement une puissance impérialiste ou colonialiste. Une telle thèse doit être démontrée.

4. Le "colonialisme" et l'"impérialisme" sont des concepts modernes utilisés pour décrire la montée du colonialisme européen à partir du 15ème siècle. En fait, les études de Fernand Braudel et d'Immanuel Wallerstein montrent qu'historiquement, ce que nous appelons "colonialisme" est le résultat de l'expansion du système-monde occidental sous la forme d'une mondialisation économique et d'une exploitation inégale à l'échelle planétaire, juste après les grandes découvertes géographiques. L'expansion économique, civilisationnelle et culturelle de l'Occident a impliqué la destruction des économies et des empires individuels en faveur de la création d'une économie mondiale unifiée. Le colonialisme est donc une forme de conquête culturelle de l'Occident sur le reste du monde.

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6. Le colonialisme est le résultat de l'expansion européenne et américaine sur le reste du monde ; cette expansion est le résultat de la dislocation et de la destruction de la civilisation occidentale elle-même, comme le souligne à juste titre l'historien italien Franco Cardini : la mondialisation se caractérise par la transgression de toutes les limites, l'abolition des frontières et une expansion constante au nom du progrès infini de l'humanité. Il doit y avoir une croissance économique, culturelle et territoriale perpétuelle afin de maintenir de telles idées à flot.

7. Le colonialisme et l'impérialisme sont des phénomènes de la Modernité ou, plus précisément, une forme d'imposition de la Modernité au reste du monde : le lourd fardeau de l'homme blanc, etc.

8. De nombreux pays non occidentaux sont devenus des colonies en raison de la pression exercée sur eux par les puissances occidentales, tandis que d'autres ont dû s'adapter et s'occidentaliser partiellement afin de survivre. Cette dernière situation peut être appliquée à la Russie, à l'Empire ottoman, à la Perse, au Japon, à l'Abyssinie et, sans grand succès au début, à la Chine. Les pays modernisés de force ont fini par devenir la semi-périphérie du système mondial occidental et n'ont pas pu surmonter cette condition. La seule exception à cette règle a été le Japon après la Seconde Guerre mondiale, mais il a dû payer le prix de l'abandon total de son autonomie. Wallerstein soutient que l'incorporation de la Russie dans le système mondial au 18ème siècle a suivi un chemin très différent : les Russes ont renoncé à l'intégration économique dans le système mondial afin de conserver leur indépendance politique. De tels exemples sont très révélateurs : soit vous sacrifiez votre indépendance politique au nom de l'intégration économique, soit vous refusez l'intégration économique au nom de l'indépendance politique, au prix d'un siège permanent. Seules les puissances occidentales peuvent combiner les deux.

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9. Il est absurde d'accuser les puissances semi-périphériques et périphériques de colonialisme et d'impérialisme (même l'Empire ottoman, avec ses "territoires d'outre-mer", ne répond pas à de tels critères). Le véritable colonialisme est fondé sur la concurrence pour dominer le système mondial et l'établissement d'un système de relations inégales à l'échelle planétaire. Peut-on reprocher à la Russie d'avoir fait une telle chose ?

10. Les accusations occidentales selon lesquelles la Russie est une puissance impérialiste reposent sur des arguments a-historiques, manipulateurs et racistes (les Russes sont "blancs", donc leur empire était tout aussi génocidaire que celui des autres puissances occidentales). Ces attaques visent à empêcher les autres civilisations d'utiliser l'expérience de la résistance de la Russie, seule civilisation non occidentale à avoir défendu avec succès son identité politique et sa tradition d'État impérial, comme exemple de lutte contre le mondialisme. Le discours anticolonial n'a un caractère scientifique que s'il est utilisé pour attaquer les mécanismes concrets de la domination mondiale (c'est-à-dire le système économique mondial actuel et ses fondements idéologiques) et non ses formes extérieures. L'attaque systématique des grands États périphériques et semi-périphériques sous la bannière de la lutte anticoloniale ne servira qu'à renforcer la domination du centre, une nouvelle forme de néo-colonialisme.


    

SCO : un cadre de travail pour la mise en œuvre des politiques de bon voisinage

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SCO : un cadre de travail pour la mise en œuvre des politiques de bon voisinage

Leonid Savin

Source: https://www.geopolitika.ru/article/shos-rabochaya-struktura-dlya-provedeniya-v-zhizn-politiki-dobrososedstva

Le sommet de l'OCS qui s'est déroulé à Samarkand à la mi-septembre 2022 a démontré que le processus en cours de renforcement du monde multipolaire avançait bon train et que l'intérêt croissant d'autres pays pour l'organisation se manifestait nettement. Les dernières étapes avec l'admission de la République islamique d'Iran dans l'organisation élargissent considérablement la portée géographique et démontrent la nature inclusive de l'organisation. Et les candidatures de pays comme l'Argentine démontrent le potentiel d'un engagement mondial au-delà de l'Eurasie.

Il est important de noter qu'il existe un certain nombre d'autres structures similaires, comme l'OTSC, dont les objectifs stratégiques coïncident avec ceux de l'OCS et dont les activités se chevauchent grâce à l'adhésion des États de la zone de responsabilité géopolitique.

Les observateurs étrangers se sont rapidement concentrés sur le sommet, mais peu d'entre eux ont pris la mesure de l'événement, ainsi que de la transformation de l'organisation elle-même. L'Institut allemand pour les affaires internationales et pour la sécurité, qui élabore la stratégie de la politique étrangère de l'Allemagne, a noté que "la fonction la plus importante de l'OCS a toujours été d'assurer un équilibre des intérêts entre ses principaux membres. Ceci est plus pertinent que jamais dans le contexte des confrontations géopolitiques en cours" (i).

En effet, la Russie et la Chine avaient des points de vue quelque peu différents sur les fonctions et l'importance de l'OCS. Pour la Chine, l'intention initiale était d'établir la paix et l'harmonie autour de ses frontières, de résoudre tous les différends avec ses voisins et de gagner un soutien sur les questions de sécurité intérieure. Aujourd'hui, Pékin se positionne comme un acteur important en Eurasie et, dans le cadre de l'initiative "One Belt, One Road", veut étendre son influence en Asie centrale et dans d'autres régions. L'Asie centrale est cependant la sphère d'influence traditionnelle de la Russie. L'OCS, en fait, est une structure stabilisatrice pour les intérêts des deux puissances et des États d'Asie centrale eux-mêmes, qui sont satisfaits de ce format.

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A l'Ouest, la réunion de Samarcande a été perçue comme un fait de plus confirmant le non isolement de la Russie. Toutefois, il convient de souligner que bon nombre des chefs d'État qui ont participé au sommet entretiennent des relations tendues avec l'Occident, de sorte que la réunion s'est déroulée dans une atmosphère favorisant la critique des politiques occidentales en général et insistant sur l'importance de l'OCS en tant que modèle alternatif de gouvernance dans les relations internationales.

Certains représentants de l'OTAN craignent que l'OCS ne se transforme en une alliance anti-occidentale qui deviendrait une sorte d'antithèse de l'hégémonie occidentale, y compris dans les démonstrations de hard power. Toutefois, la valeur de l'OCS est inhérente à son statut de non-alignement, ce qu'a souligné le président de l'Ouzbékistan à l'approche du sommet. C'est pourquoi l'élargissement de l'OCS à des pays comme l'Iran et potentiellement la Turquie, et certains États arabes, est une option extrêmement attrayante pour les pays d'Asie centrale. Ils y voient une occasion d'établir des liens multilatéraux tout en restant dans le cadre géopolitique de l'organisation. Chaque participant conserve à la fois sa souveraineté et gagne un élément supplémentaire, celui de la diversité. Ceci, d'une part, limite les ambitions des membres individuels, mais, d'autre part, montre la différence avec les modèles occidentaux typiques, qui sont construits sur une gestion rigide et la suppression de la volonté des membres subordonnés par le chef-patron.

Examinons les erreurs typiques commises par les experts occidentaux à l'égard de l'OCS. L'Institute for Foreign Policy Studies, basé aux États-Unis, a précédemment souligné qu'il était peu probable que l'OCS s'engage activement en Afghanistan (ii). Il a noté que l'OCS ne pouvait pas combler le vide laissé par le retrait américain car les interventions militaires ne font pas partie du mandat de l'organisation. Il a également été souligné que l'OCS n'a jusqu'à présent pas reconnu officiellement le régime des Talibans et ne les a pas invités au sommet de Douchanbé à la mi-septembre 2021. Les talibans n'étaient pas non plus présents au dernier sommet, bien que la sécurité en Afghanistan ait été l'un des principaux sujets à l'ordre du jour (iii). D'autre part, plusieurs États de l'OCS ont des contacts directs avec les talibans. La Russie est activement engagée dans des pourparlers sur un certain nombre de fronts. Le Pakistan dispose également de mécanismes et de canaux de communication fiables avec les talibans. Il est clair que l'OCS a décidé de ne pas exercer de pression comme le fait l'Occident, mais de trouver des moyens plus délicats de travailler avec l'Afghanistan. Cela montre également la différence d'approche entre les types de projection politique orientaux et occidentaux.

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Il est intéressant de noter que Walter Russell Mead, expert ès-relations internationales et politique publique américaine, a au contraire noté qu'au milieu d'autres événements, tels que la visite de la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi en Arménie et la déclaration du président Biden selon laquelle les États-Unis défendraient Taïwan avec des troupes américaines si Pékin lançait une invasion, "la nouvelle la plus importante de la semaine n'est pas venue de Washington". Elle est venue de Samarkand, en Ouzbékistan, la légendaire ville de la route de la soie où les huit pays qui composent l'Organisation de coopération de Shanghai ont tenu leur sommet annuel" (iv).

Bien que son style de déclaration soit assez émotif et plein de récits agressifs.

Selon Asia Times, le message principal de Mead semble être double: premièrement, "l'équilibre des forces en Eurasie est en train de changer", affirme-t-il, c'est-à-dire que le soutien de la Chine à son amie et collègue membre de l'OCS, la Russie, s'amenuise. Pour illustrer cela, il établit une comparaison frappante entre les présidents Xi et Poutine d'une part, et Hitler et Mussolini d'autre part. Deuxièmement, il condamne l'OCS en faisant des éloges, notant qu'avec l'inclusion de l'Inde et du Pakistan "l'organisation est devenue plus importante" ; mais il explique ensuite pourquoi le contraire est vrai : "La Russie, la Chine et l'Iran cherchent un nouveau système mondial, mais ne proposent pas d'agenda positif" (v).

Cette contradiction s'explique par le fait qu'un "agenda positif" peut être compris de différentes manières. L'Occident et l'Orient ont des valeurs différentes, ainsi que des positions différentes sur l'ordre mondial actuel. Alors que les États-Unis tentent par tous les moyens de maintenir une hégémonie unipolaire, les pays de l'OCS considèrent le statu quo comme une continuation du néocolonialisme et de l'oppression avec diverses formes de discrimination (exclusivité raciale, asservissement économique, menaces de force, etc.)

Alors pourquoi des politologues de si haut niveau commettent-ils de telles erreurs et formulations incorrectes ? Mahammadbagher Forugh souligne à juste titre que tous les grands médias et groupes de réflexion occidentaux présentent l'organisation sous un faux jour. Ils ont tendance à utiliser des termes tels que "anti-occidental", "anti-américain", "anti-OTAN", "bloc autoritaire", etc. pour décrire l'OCS. Et cela conduit à une compréhension déformée et aux conclusions correspondantes qui influencent les décisions politiques.

Selon lui, "le problème découle des différentes conceptualisations de la "sécurité". Les références occidentales à l'OCS réduisent la sécurité à la notion conventionnelle de géopolitique en tant que puissance "dure" ou militaire (d'où les comparaisons avec l'OTAN). Mais le concept de sécurité qui sous-tend la mission de l'OCS est beaucoup plus large. Stimulé par le discours de sécurité à multiples facettes de la Chine, ce concept englobe non seulement la sécurité géopolitique dure mais aussi le développement géoéconomique. Cette dernière représente une stratégie à long terme que l'on pourrait appeler 'la sécurité par le développement', qui touche aux stratégies mondiales et régionales de tous les États membres de l'OCS" (vi).

Et c'est là un point très pertinent. Comme on l'a déjà noté à propos de l'OTSC et du Projet Belt & Road de la Chine, il existe une grande variété d'initiatives dans la région qui, d'une manière ou d'une autre, se rapportent ou se chevauchent avec l'OCS. Il y a le "Corridor de transport international Nord-Sud", qui est progressivement développé par l'Iran, la Russie, l'Inde et l'Azerbaïdjan.

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Il y a l'Union économique eurasienne, qui est dirigée de facto par Moscou, bien que toutes les décisions des organes directeurs de l'UEEA soient basées sur le consensus. Il existe des corridors de transport régionaux reliant le Pakistan et les États d'Asie centrale, ainsi que la Turquie. Il existe également des associations professionnelles locales. Et l'OCS devient de plus en plus une plate-forme pour promouvoir ces initiatives et d'autres similaires.

Incidemment, le club international des BRICS comprend trois membres de l'OCS, ce qui doit également être gardé à l'esprit dans le contexte du mouvement du monde vers la multipolarité.

M. Forugh a également souligné avec perspicacité l'existence de deux types de processus qui rapprochent les pays de l'OCS : le premier est un lien négatif à court terme basé sur des griefs géopolitiques communs (tels que les sanctions ou les craintes liées à l'OTAN) contre l'Occident, principalement les États-Unis. Ce lien se situe à un niveau superficiel et bénéficie d'une couverture médiatique importante en Occident. Deuxièmement, et c'est plus important, il y a un lien géo-économique positif à long terme qui est établi grâce aux initiatives d'infrastructure. L'infrastructure cimente les relations, au sens propre comme au sens figuré, entre tous les participants de l'OCS, y compris les États membres, les États observateurs et les États partenaires du dialogue.

Enfin, il convient de rappeler aux sceptiques occidentaux que l'OCS est la plus grande organisation régionale du monde, avec huit membres permanents, dont la Russie, la Chine, le Pakistan et l'Inde, représentant environ 40 % de la population mondiale sur plus de 50 % de la surface du globe, et avec 30 % du PIB mondial. Et ces quatre puissances possèdent des armes nucléaires. Par ailleurs, l'OCS est également un lieu d'aplanissement des contradictions, puisqu'elle comprend des rivaux comme le Pakistan et l'Inde, et que cette dernière a quelques différends avec la Chine. Apparemment, certains de ces pays sont intéressés à rejoindre l'OCS dans l'espoir de trouver un compromis et d'éliminer les griefs historiques. Car il y a encore suffisamment de tensions entre les pays de la région. L'Arménie et l'Ouzbékistan, l'Iran et l'Arabie saoudite, l'Iran et les Émirats arabes unis, la Turquie et l'Irak sont les seuls à être sur l'écran radar. Bien que les perspectives de résolution des différends ne soient pas encore claires, il est peu probable qu'elles soient résolues par des acteurs externes qui agissent habituellement comme des provocateurs et des bellicistes. Pour l'instant, l'OCS reste donc la seule structure opérationnelle pour mettre en œuvre des politiques de bon voisinage.

Notes:

i) I https://www.swp-berlin.org/en/publication/sco-summit-in-samarkand-alliance-politics-in-the-eurasian-region

ii) II https://www.fpri.org/article/2021/09/the-shanghai-cooperation-organization-will-not-fill-any-vacuum-in-afghanistan/

iii) III https://afghanistan.ru/doc/150095.html

iv) IV https://www.hudson.org/research/18228-the-sco-s-clumsy-push-to-disrupt-the-world-order

v) V https://asiatimes.com/2022/09/wsj-pundit-too-easily-dismisses-eastern-led-world-order/

vi) VI https://nationalinterest.org/feature/what-west-gets-wrong-about-sco-204951

 

La guerre de l'OTAN, la crise énergétique et la menace nucléaire creuseront-elles la tombe de l'Europe?

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La guerre de l'OTAN, la crise énergétique et la menace nucléaire creuseront-elles la tombe de l'Europe?

Par Luigi Tedeschi 

Source: https://www.centroitalicum.com/la-guerra-della-nato-la-crisi-energetica-e-la-minaccia-nucleare-saranno-la-tomba-delleuropa/

L'Europe sera déstabilisée par la crise économico-énergétique et subira un déclassement majeur dans la géopolitique mondiale. Les classes politiques européennes seront fustigées pour leurs responsabilités à s'être montrées incapables d'empêcher le déclenchement de cette guerre en Europe et pour les choix pro-atlantiques peu judicieux de leurs gouvernements.

Le sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2 dans la mer Baltique s'inscrit dans l'escalade du conflit en cours entre les États-Unis et la Russie dans le cadre de la guerre d'Ukraine. Ces sabotages ont eu lieu après les référendums qui ont sanctionné l'annexion à la Russie des régions de Zaporizhzhia, Kherson, et des républiques autoproclamées de Luhansk et Donetsk. Le courant dominant occidental les a qualifiés de "référendums de sotie" et d'illégaux, car ils se sont tenus dans des territoires sous occupation russe et où des opérations de guerre sont toujours en cours. Ces référendums sont donc illégitimes car ils ont été menés en violation flagrante de la Charte des Nations Unies. Il convient toutefois de noter que la Charte des Nations unies prévoit également le principe de l'autodétermination des peuples, qui a été invoqué pour légitimer la sécession armée du Kosovo contre la Serbie et, avec elle, le bombardement de Belgrade par l'OTAN qui a fait environ 2500 morts. Cependant, le principe d'autodétermination n'est pas considéré comme légitime dans le cas du Donbass, une région peuplée majoritairement de Russes. Sans parler des droits toujours ignorés de peuples tels que les Palestiniens et les Kurdes, dont les terres ont été soumises à des siècles d'occupation et dont les populations subissent une répression violente cyclique. Quant aux "référendums de sotie", les précédents historiques d'annexions territoriales sont innombrables, y compris le référendum qui a sanctionné l'unification de l'Italie, qui s'est déroulé d'une manière assez semblable.

Suite aux succès de la contre-offensive ukrainienne, la Russie avait l'intention de répondre par l'annexion des régions occupées et donc toute attaque contre ces territoires serait désormais considérée comme une agression directe contre la Russie.

C'est dans ce contexte de guerre qu'a eu lieu le sabotage des gazoducs reliant la Russie à l'Europe. Les dommages économiques sont incalculables et peut-être irréversibles d'un point de vue environnemental. Il a fallu de nombreuses années pour construire ces gazoducs, qui ont coûté environ 20 milliards de dollars. Nous assistons toujours à un va-et-vient des accusations entre la Russie et l'Occident. Les tensions de ce conflit sont exacerbées par les menaces nucléaires, les sanctions, les troubles internes et les appels de plus en plus répandus des pays occidentaux pour que leurs citoyens quittent la Russie.

Si la Russie était responsable de ces sabotages, cela pourrait être interprété comme un casus belli susceptible de provoquer un conflit direct entre la Russie et les États-Unis, puisque les attaques ont été menées dans les eaux territoriales des États membres de l'OTAN. Toutefois, ces actes de sabotage ne semblent pas compatibles avec la stratégie de Poutine consistant à exercer une pression sur une Europe qui, menacée par une crise énergétique dévastatrice pour son économie, serait poussée à lever les sanctions contre la Russie. En effet, Poutine pouvait exercer un chantage énergétique sur l'Europe simplement en coupant les approvisionnements. Ajoutez à cela le fait que ces attaques ne profitent ni à la Russie ni à l'Europe, puisque Gazprom possède 51 % des pipelines Nord Stream et que des entreprises allemandes, néerlandaises et françaises possèdent les 49 % restants. Parler alors de représailles contre l'Occident est totalement infondé, puisque le gazoduc qui traverse l'Ukraine pour transporter du gaz vers l'Europe est toujours en service.

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Ce n'est pas vraiment une étrange coïncidence si, au même moment que les attentats, le nouveau gazoduc Baltic Pipe est entré en service en Pologne, par lequel le gaz norvégien sera importé en Pologne même, puis redistribué en Europe. La construction de ce gazoduc a pour objectif évident de couper l'approvisionnement en gaz russe de l'Europe. Mais surtout, le principal effet de cette diversification des approvisionnements énergétiques est de dévaloriser le rôle de l'Allemagne en Europe. Une fois que les relations économiques et énergétiques entre la Russie et l'Allemagne seront rompues, cette dernière perdra sa primauté européenne. En effet, l'Allemagne, par la construction des gazoducs Nord Stream, qui contournent la Pologne et l'Europe de l'Est, a été un importateur direct de gaz russe bon marché, qui a ensuite été redistribué en Europe. Cette crise entraînera donc une débâcle politique majeure pour l'Allemagne en Europe, étant donné sa nouvelle dépendance énergétique vis-à-vis de la Pologne, par les territoires de laquelle passe déjà l'oléoduc Druzhba qui fournit du pétrole aux Länder orientaux de l'Allemagne.

Les effets des attaques étaient prévisibles et immédiats. Le prix du gaz sur les marchés financiers a grimpé en flèche et les États-Unis ont saisi cette occasion propice pour augmenter leurs exportations de gaz liquéfié américain. Ce n'est pas une coïncidence si le secrétaire d'État américain Blinken a réaffirmé la nécessité de "mettre fin à la dépendance de l'Europe vis-à-vis du gaz russe". Cette position américaine est d'ailleurs corroborée par le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov, qui, en rejetant comme absurdes les accusations portées contre la Russie, a déclaré : "Nous constatons une augmentation significative des bénéfices des compagnies énergétiques américaines qui fournissent du gaz à l'Europe.

Le prodige de qui concernant un tel sabotage est évident: la stratégie américaine dans cette guerre est de perturber l'approvisionnement en gaz russe et de déstabiliser ainsi l'UE. Les déclarations de l'ancien ministre polonais des affaires étrangères, M. Sikorsky, qui, outre l'impromptu "Tank you, USA" apparu sur Twitter, s'inscrivent parfaitement dans cette stratégie: "Tous les États baltes et l'Ukraine s'opposent à la construction de Nord Stream depuis vingt ans. Désormais, 20 milliards de dollars de ferraille gisent au fond de la mer, un autre coût pour la Russie et sa décision criminelle d'envahir l'Ukraine".  

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L'hostilité des États-Unis à l'égard de la politique énergétique allemande trouve ses origines loin dans le temps. Tant Obama que Trump avaient déjà exprimé à plusieurs reprises l'aversion des États-Unis pour la construction de Nord Stream 2, menaçant de sanctions l'Allemagne. En effet, les États-Unis se sont toujours opposés à toute tentative d'émancipation de l'Europe vis-à-vis de l'Ouest américain. D'autre part, les accords économiques et énergétiques entre l'Allemagne et la Russie étaient un élément fondamental pour consolider l'autonomie allemande et européenne par rapport à la géopolitique de l'OTAN. Les États-Unis ont toujours craint que l'Allemagne ne passe du statut de géant économique à celui de puissance géopolitique autonome. Et la guerre en Ukraine s'est avérée être une occasion propice pour déstabiliser l'Europe et tuer dans l'œuf toute ambition autonomiste.

Ces sabotages étaient en tout cas prévus. Le 7 février 2022, Biden avait ouvertement déclaré lors d'une réunion avec Scholz : "Si la Russie envahit l'Ukraine, il n'y aura plus de Nord Stream"... "L'OTAN et nous sommes prêts à intervenir". En juin, des expériences de drones sous-marins ont eu lieu sur l'île de Bornholm (emplacement proche des sites de bombardement), du côté américain. La CIA elle-même avait récemment averti l'Allemagne d'éventuelles attaques contre les gazoducs de la Baltique. Le 13 septembre, des avions de guerre américains sont aperçus dans la zone baltique. De plus, il y a quelques jours, les navires américains se trouvaient à quelques kilomètres seulement de la zone de sabotage. Il semble donc y avoir suffisamment de faits et d'arguments pour comprendre comment la logique de ces attaques est parfaitement cohérente avec la stratégie de l'OTAN consistant à couper tous les liens entre l'Europe et la Russie.

L'Europe, déstabilisée par la crise économico-énergétique, l'escalade de la guerre et les menaces nucléaires, subira un déclassement majeur dans la géopolitique mondiale. L'Occident de l'OTAN sera la tombe de l'Europe. En outre, ce sont les prêts usuraires de la Norvège en matière d'énergie, la rapacité financière des Pays-Bas et surtout l'égoïsme nationaliste de l'Allemagne de Scholz, qui a opposé son veto à une politique énergétique commune en ce qui concerne la fixation du plafond des prix et la création d'une nouvelle relance énergétique, qui feront imploser la structure de l'UE de l'intérieur.

Ce qui est certain, c'est que les classes politiques européennes seront très prochainement tenues responsables de ce désastre vu leur incapacité à empêcher le déclenchement de cette guerre en Europe et vu les choix pro-atlantiques peu judicieux de leurs gouvernements.

Par l'économie de l'urgence (d'abord la pandémie puis la crise énergétique), et les virages politiques autoritaires qui se profilent avec la quatrième révolution industrielle, le modèle néolibéral occidental, associé à la primauté mondiale américaine, veut se perpétuer dans le temps et survivre à ses crises structurelles devenues cycliques et irréversibles. Cette crise va cependant entraîner de profondes transformations dans la géopolitique mondiale. Mais quel sera le coût en termes de vies humaines et de destruction irréversible des ressources naturelles et économiques du déclin progressif du néolibéralisme et donc de la primauté américaine et occidentale ?

Morgenthau et Nord Stream : Gloria von Thurn und Taxis en remet une couche

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Plan Morgenthau et Nord Stream: Gloria von Thurn und Taxis en remet une couche

Par Daniell Pföhringer

Source: https://www.compact-online.de/morgenthau-und-nord-stream-gloria-legt-nach/?mc_cid=6946d92f02&mc_eid=128c71e308

C'est l'heure de vérité : Gloria von Thurn und Taxis qualifie les attaques contre les pipelines de la mer Baltique de "déclaration de guerre contre l'Allemagne" - et réaffirme ses déclarations explosives sur Morgenthau. Dans COMPACT-Spécial "Guerre. Mensonges. USA - La trace de sang d'une puissance mondiale", vous trouverez des informations de fond importantes et des extraits des plans Morgenthau et Kaufman. Ce numéro très demandé est toujours disponible en version numérique. Téléchargez-le ici : https://www.compact-shop.de/shop/compact-spezial/krieg-luegen-usa-die-blutspur-einer-weltmacht/ .

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Le dirigeante d'une entreprise de sylviculture et ex-femme du monde Gloria von Thurn und Taxis nous a servi dans le talkshow d'un quart d'heure avec Nena Schink sur Bild TV une portion de vérité que l'on trouve rarement dans les médias grand public. Pour cette princesse pugnace, il est clair que des milieux américains sont derrière l'attaque contre les gazoducs Nord Stream. La destruction des artères vitales de l'énergie est une action punitive contre l'Allemagne - et s'inscrit dans la fâcheuse tradition du plan Morgenthau.

Boum ! Oui, vous avez bien lu. C'est ainsi que l'on peut résumer les propos de la Princesse Gloria devant des millions de téléspectateurs. Littéralement, elle a déclaré à propos du gouvernement fédéral et de sa politique énergétique :

    "La grande question que l'on doit se poser en tant que citoyen est la suivante : sont-ils aussi stupides - ou y a-t-il un plan derrière tout cela ? Mon opinion est qu'il n'est pas possible d'être aussi stupide. Il doit y avoir un plan derrière".

Sa réponse est claire :

    "Pour moi, cela ressemble à l'accomplissement tardif du plan Morgenthau".

Elle a développé sa propre théorie :

    "On nous a toujours reproché d'avoir vendu plus de marchandises à l'exportation que nous n'en avons acheté à l'importation. Et cet excédent de bilan nous a valu une mauvaise réputation, surtout dans le monde anglo-saxon.

    Nous économisons trop et nous vendons trop à l'extérieur. C'est ce qu'ils nous ont répété : nous devons enfin laisser tomber. Mais l'Allemand ne peut pas s'en empêcher. Nos produits étaient si populaires, les gens aiment nos voitures, nos réfrigérateurs, etc. Et nous économisons : celui qui économise au fil du temps, a de quoi dans le besoin".

Gloria von Thurn und Taxis a ensuite enchaîné sur le terrorisme qui a frappé Nord Stream :

    "C'est pourquoi nous sommes maintenant punis - selon la devise : qui ne veut pas entendre doit ressentir. L'attaque terroriste contre les gazoducs est clairement une déclaration de guerre contre l'industrie allemande, contre le citoyen allemand, contre nous. Mais on ne veut pas l'admettre. Nous souffrons d'un syndrome de Stockholm collectif".

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Son appel :

    "Nous devons enfin penser aux intérêts allemands. Nous devons penser à nos citoyens. Nous devons nous émanciper. (...) Celui qui subit les dommages n'a pas à se soucier des moqueries. Le monde entier se moque de l'Allemagne".

Voici l'intégralité de l'émission:

En juin déjà, le sylvicultrice bavaroise avait lâché la bombe Morgenthau sur la chaîne autrichienne Servus TV. Voir https://www.compact-online.de/fuerstin-gloria-gruene-vollstrecken-morgenthau-plan/ :

    "La Russie ne coupe pas le gaz, mais il y a quelques semaines, on disait encore : nous devons souffrir un peu parce que c'est le prix de la solidarité avec l'Ukraine. Nous ne devons pas acheter de gaz aux Russes parce que nous ne pouvons pas soutenir le méchant Poutine. C'est ce qu'on nous a dit ces dernières semaines. Maintenant, tout est soudain à nouveau différent : maintenant, c'est soudain la méchante Russie qui ne veut plus nous vendre de gaz (...)".

    Pendant la période de la pandémie, nous avons vu et appris que l'on nous disait sans cesse autre chose, que l'on nous trompait sans cesse avec de nouvelles informations qui se contredisaient complètement. Et c'est exactement la même chose maintenant. Nous ne pouvons donc pas partir du principe que ce que nous lisons ou entendons est vrai, mais qu'il s'agit plutôt d'un arrosage de propagande ininterrompu. Et vous devez faire l'effort de regarder par vous-même : ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas.

    En raison des prix élevés de l'énergie, l'Allemagne ne pourra plus produire - et c'est la réalisation tardive du plan Morgenthau. Et c'est ce que veulent les Verts. (...) Le rêve des Verts est que l'Allemagne soit désindustrialisée".

L'aristocrate conservatrice a ainsi établi un parallèle intéressant, qui a été repris peu après par l'ex-rédacteur en chef de Bild, Julian Reichelt : Le nom de l'homme politique américain Henry Morgenthau (1891-1967) est associé au plan de destruction de l'Allemagne sans doute le plus tristement célèbre. Cet ami proche et conseiller du président Roosevelt avait été secrétaire au Trésor entre 1934 et 1945. Cf. https://www.compact-online.de/habeck-morgenthau-reichelt-macht-die-gloria/.

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Il voulait faire de l'Allemagne un désert agricole et, sous le titre "L'Allemagne est notre problème", il a conçu en 1944 "le plan de meurtre de masse le plus monstrueux jamais imaginé par la volonté de vengeance et la barbarie humaines", selon le professeur de littérature américain Austin J. App.

Même le secrétaire américain à la Guerre Henry L. Stimson a été effrayé par les propos de son collègue de cabinet. Stimson estimait à 30 millions le nombre de morts si ce plan de transformation de l'Allemagne en un État agricole était mis en œuvre. Le ministre des Affaires étrangères Cordell Hull a calculé qu'environ 40% de la population serait détruite.

Le cœur du plan Morgenthau était la destruction de l'industrie allemande, c'est-à-dire la base de la vie du peuple, le démembrement du Reich et la séparation de grandes parties du territoire. Roosevelt et Churchill ont donné leur accord de principe au projet lors de la conférence de Québec en 1944. La réalisation de l'intention n'a été stoppée que lorsque la guerre froide a éclaté et que l'Occident craignait, sans rempart allemand, de se faire écraser par Staline.

Dans le numéro spécial de COMPACT "Krieg. Lügen. USA - Les traces de sang d'une puissance mondiale", nous avons documenté les principaux extraits du plan Morgenthau et du plan dit Kaufman ("L'Allemagne doit être détruite"). Nous expliquons les messages clés de ces deux plans perfides et les replaçons dans leur contexte historique.

Les noms de Morgenthau et de Kaufman sont associés à deux plans de folie génocidaire contre l'Allemagne. Dans COMPACT-Spécial "Guerre. Mensonges. USA", vous trouverez des informations importantes sur le contexte et des extraits de ces plans génocidaires. Ce numéro spécial, très demandé, est toujours disponible en version électronique. Télécharger ici: voir lien ci-dessus.


   
    

vendredi, 07 octobre 2022

1982: quand la CIA a fait sauter le gazoduc russe

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1982: quand la CIA a fait sauter le gazoduc russe

Source: https://piccolenote.ilgiornale.it/mondo/1982-quando-la-cia-fece-esplodere-il-gasdotto-russo

En janvier 1982, le président Ronald Reagan a approuvé un plan de sabotage d'un gazoduc russe transsibérien. C'est ce qu'a révélé Thomas C. Reed, un officier de l'armée de l'air qui servait au Conseil national de sécurité à l'époque, dans son livre At the Abyss : An Insider's History of the Cold War, publié en 2004 par Ballantine Books, dont le Washington Post a publié une critique anticipée le 27 février 2004 sous la plume de David Hoffman.

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Séparer l'Europe des sources d'énergie de l'URSS

La raison de l'opération coordonnée par la CIA, écrit Reed dans son livre, est à chercher dans le fait qu'"à l'époque, les États-Unis tentaient d'empêcher l'Europe occidentale d'importer du gaz naturel soviétique", afin d'affaiblir Moscou. Reed décrit à la fois l'"enthousiasme" de Regan lorsque l'opération lui a été proposée et la dynamique par laquelle elle a été réalisée.

Grâce à une taupe, la CIA a appris que l'Union soviétique tentait d'obtenir de l'Ouest les équipements technologiques nécessaires au fonctionnement du pipeline. La source a révélé à l'Agence à la fois les équipements que les Soviétiques tentaient d'acquérir et les canaux utilisés à cette fin.

La CIA a ensuite organisé une opération secrète visant à livrer à l'ennemi un "logiciel défectueux", dont la manipulation était toutefois si sophistiquée qu'il a pu passer sans problème les contrôles des techniciens soviétiques.

...et affaiblir l'économie soviétique (en attente de 1989)

Reed écrit: "Afin de perturber l'approvisionnement en gaz de l'Union soviétique, de supprimer ses revenus en devises fortes et d'affaiblir l'économie de l'URSS, le logiciel du gazoduc censé faire fonctionner les pompes, les turbines et les vannes était programmé pour se détraquer après un certain temps, pour être réactivé plus tard avec des vitesses de pompe accrues et des vannes réglées pour produire des pressions bien supérieures à celles supportées par les joints et les soudures des tuyaux.

L'opération se poursuivit et, à l'été 1982, l'oléoduc explose, produisant une détonation qui est également enregistrée par les satellites américains: le sabotage a produit "l'explosion et la boule de feu non nucléaire la plus monumentale jamais vue depuis l'espace", note Reed.

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Cette affaire, qui révèle l'un des nombreux épisodes du conflit sous-jacent qui a eu lieu pendant la guerre froide, est demeurée un "secret jalousement gardé", que Reed a révélé pour la première fois dans son livre, bien que, mentionne le WP pour confirmer l'indiscrétion, "certains détails concernant la technologie défectueuse ont été rapportés dans Aviation Week and Space Technology en 1986 et dans un livre de Peter Schweizer en 1995, intitulé Victory : The Reagan Administration's Secret Strategy that Hastened the Collapse of the Soviet Union.

Toute référence à des événements actuels est purement fortuite.

La Russie de Poutine et les Anglo-Saxons dans une guerre hybride

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La Russie de Poutine et les Anglo-Saxons dans une guerre hybride

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2022/10/03/putinin-venaja-ja-anglosaksit-hybridisodassa/

Le discours de Poutine, vendredi dernier, a une fois de plus provoqué la peur, le dégoût et l'indignation en Occident. En Finlande, et dans les autres colonies les plus ardentes de l'Occident libéral, l'éventail politique de droite à gauche est uni dans son antirussisme.

Dans la guerre hybride de l'Occident, tout le monde, des politiciens aux journalistes en passant par les experts, scande les mêmes phrases jour après jour, que de nombreux citoyens ordinaires répètent ensuite. On ne peut échapper à l'idée que ces interférences informationnelles sont coordonnées et que les traces mènent aux centres opérationnels de l'Occident.

En ce qui concerne le discours de Poutine, la droite libérale anglo-américaine et européenne n'a pas semblé apprécier les points se moquant du "satanisme" et des politiques identitaires perverses de l'Occident, et la gauche occidentale n'était même pas intéressée aux références au colonialisme et au racisme occidentaux.

Dans leur mode typique, les experts finlandais en politique étrangère ont également aboyé contre Poutine et affirmé que les nouvelles alliances territoriales de la Russie ne feraient que rendre l'Ouest et l'OTAN plus unis. On pense également que le rôle des États-Unis en tant que "garant de la sécurité" pour ses voisins de la zone euro ne fera que se renforcer.

Pour Poutine, le comportement de l'élite européenne n'est plus seulement de la flagornerie américaine, mais une "trahison pure et simple" des peuples d'Europe. Une fois encore, il nous a rappelé que la Russie n'est pas non plus prête à devenir une colonie de l'Occident, ni à céder sa souveraineté aux États-Unis. C'est pourquoi l'Occident perçoit la "pensée et la philosophie russes" comme une menace pour sa domination mondiale.

Outre les États-Unis, la Grande-Bretagne est depuis longtemps active dans la guerre contre la Russie. La guerre hybride de Londres contre Moscou dure depuis des siècles, si l'on en croit certains politologues russes. Il n'était donc pas surprenant que Poutine fasse référence aux "Anglo-Saxons" dans son discours et les accuse également de saboter les gazoducs Nord Stream.

La bulle occidentale s'imagine que le discours de Poutine était destiné à des fins de politique intérieure, alors qu'en réalité le message s'adressait au reste du monde, où les références historiques et religieuses, le patriotisme et la critique franche des politiques hypocrites de l'Occident du président russe sont compris. L'Occident lui-même est le monstre aux yeux du reste du monde, pas la Russie.

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Nous sommes passés des circonstances exceptionnelles de la période pandémique à un nouvel état étrange, une sorte de psychose de guerre, dans lequel beaucoup de gens se mentent à eux-mêmes et s'imaginent, noir sur blanc, que tout ira bien si seulement la Russie cessait d'exister. En réalité, l'"Occident collectif" ne représente pas les bonnes forces comme dans la fantaisie de J.R.R. Tolkien, et la Russie n'est pas le Mordor et ses armées d'orques.

Si quelque chose dans ce monde représente bel et bien les forces contre la civilisation, c'est précisément "l'empire global américain", qui détruit sans état d'âme des cultures, des traditions et des États entiers dans une tentative de façonner le monde entier à sa propre image tordue.

Il est également grotesque que les États-Unis, qui possèdent plus de six cents bases militaires dans divers pays, accusent la Russie d'"impérialisme". Mais même Washington, qui diffuse le faux message de la démocratie et de la liberté avec l'aide de l'industrie cinématographique hollywoodienne et de la culture populaire américaine, sait comment jouer à un jeu de faux semblants, même s'il ne s'agit que de poudre aux yeux.

Je ne sais pas si c'est la Russie qui fera tomber ce pouvoir, mais l'élite qui dirige l'Occident doit, à mon avis, être combattue, même si elle ne se soucie pas des idéologies de ses rivaux. Aucun système n'est parfait, mais je pense que la mondialisation multipolaire offre de meilleures alternatives pour différentes nations que le "modèle néocolonial" unipolaire de l'Occident. Toutefois, la transition vers un nouvel ordre ne sera pas facile.

Au conflit actuel s'ajoute la menace toujours plus grande d'une nouvelle crise économique. La guerre cessera-t-elle et le soutien à l'Ukraine sera-t-il suspendu lorsque l'Occident se trouvera à nouveau en difficulté économique? L'hégémonie du dollar américain sera-t-elle brisée en conséquence?

Comme point de référence historique, on pourrait mentionner comment, dans les dernières années de la Grande Guerre du Nord, la Grande-Bretagne a tenté d'inciter la Suède et la Pologne en particulier à attaquer la Russie avec elle. Cependant, la Grande-Bretagne a été contrainte de se retirer des plans de guerre car elle devait se concentrer sur ses affaires intérieures après le krach boursier de Londres en 1720. Sommes-nous sur le point de nous retrouver dans une situation similaire ?

jeudi, 06 octobre 2022

Les États-Unis vont-ils briser l'Union européenne?

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Les États-Unis vont-ils briser l'Union européenne?

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2022/10/01/hajottaako-yhdysvallat-euroopan-unionin/

Après la Seconde Guerre mondiale, les capitalistes ont décidé de créer une Europe plus unie comme tremplin vers la "gouvernance mondiale" qu'ils souhaitaient. Ce projet, qui a débuté avec la Communauté européenne du charbon et de l'acier, a abouti à l'Union européenne, dont l'objectif politique était de former un super-État fédéraliste qui gouvernerait le continent au profit des intérêts capitalistes.

L'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN), fondée en 1949, est l'instance de défense militaire de l'élite dirigeante occidentale en Europe, dont la tâche a été de contrer la Russie et de contrôler les pays de la zone euro d'après-guerre au nom d'une architecture de sécurité commune.

Jusqu'à présent, l'Union, que les Américains ont contribué à créer, a plutôt bien servi la cause des mondialistes occidentaux, mais afin de maintenir leur pouvoir économique et politique, les élites semblent maintenant vouloir peaufiner la machine occidentale.

Alors que nous avons atteint la fin de la raison d'être de l'OTAN avec la crise ukrainienne (où elle tente de détruire la Russie), des scénarios ont été avancés sur la façon dont les États-Unis se protégeront contre l'éventualité probable que la Russie gagne la guerre. Voici quelques spéculations sur le sujet.

L'Europe se désindustrialise, c'est-à-dire qu'elle décline sur le plan industriel parce qu'elle est idéologiquement liée aux intérêts américains et s'abstient de coopérer et de commercer avec la Russie. Ce n'est pas tant la Russie qui est touchée par la politique des sanctions, mais la production européenne et l'économie européenne.

Cela rendra bientôt plus attrayant pour les entreprises européennes de s'installer aux États-Unis. Ce faisant, ils soutiendront l'économie nationale américaine, contreront la baisse de la valeur du dollar et contribueront à maintenir la compétitivité de l'Amérique face à la Chine.

"Les États-Unis n'ont pas d'amis ou d'ennemis permanents, seulement des intérêts". Henry Kissinger a un jour mis en pratique la ligne brutale de l'"État profond" américain, l'appareil d'État permanent. Washington n'éprouve donc aucune difficulté à trahir ses soi-disant alliés lorsque le besoin s'en fait sentir.

Prenez l'Australie, par exemple, l'État vassal des États-Unis dans l'hémisphère sud. Dans sa guerre hybride contre la Chine, Washington a incité son vassal kangourou à intensifier les tensions avec Pékin, au nom de ses propres intérêts de politique étrangère.

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En conséquence, une Chine irritée a répondu à l'agression australienne par des mesures de rétorsion économique et a cessé d'acheter du charbon à l'Australie. À ce moment-là, les États-Unis ont immédiatement commencé à remplir les carnets de commande et à vendre leur propre charbon à la Chine, en cassant les prix de l'"allié".

Les États-Unis font maintenant la même chose à l'Europe et la première étape consiste à miner délibérément l'UE tout en maintenant l'alliance militaire de l'OTAN en place dans le but de détruire la Russie. Alors que Bruxelles et de nombreux États membres refusent fidèlement de commercer avec Moscou, les États-Unis continuent d'acheter les matières premières dont ils ont besoin à la Russie, même en pleine guerre hybride.

Jusqu'à présent, l'UE a rempli sa mission en mobilisant les pays de la zone euro contre la Fédération de Russie. Cependant, l'économie russe a résisté à la politique de sanctions donc, du point de vue des États-Unis, l'Union ne sert plus son objectif.

Ainsi, l'affaiblissement de l'UE - ou l'éclatement du bloc - ne dérangera pas les États-Unis, dont l'attitude est illustrée par la vieille phrase de Victoria Nuland, aujourd'hui sous-secrétaire d'État, "fuck the EU".

La situation actuelle est illustrée par le fait que même la Finlande, élève modèle de l'UE et contributeur net surendetté, a signé des "accords de coopération en matière de défense" bilatéraux avec les États-Unis et la Grande-Bretagne. Ceci, vraisemblablement, afin que, même si l'Union s'effondre, les Anglo-Américains aient toujours leurs partenaires stratégiques dans une Europe en déclin, juste à côté de la Russie.

Alors que l'empire américain lutte pour survivre dans un monde multipolaire naissant, il cannibalise de plus en plus ses États vassaux et ses colonies de facto, qui souffrent à cause de l'égoïsme de Washington. Malheureusement, de nombreux Finlandais sont encore tellement aveuglés par la culture populaire et la politique américaines qu'ils ne voient pas où cela mène.

mercredi, 05 octobre 2022

La controverse eurasienne dans l'opposition en Russie aujourd'hui [1ère partie]

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La controverse eurasienne dans l'opposition en Russie aujourd'hui [1ère partie]

par Aleksandr Douguine

Source: https://www.ideeazione.com/la-polemica-eurasiatica-nellopposizione-1/

L'opposition et le système

Ces derniers temps, l'équilibre délicat perceptible dans le domaine de l'opposition politique et idéologique en Russie a commencé à être perturbé par une polémique croissante entre les "ethnocentristes" et les "Eurasiens", les "rouges" et les "blancs", etc. D'une part, cette polémique a clarifié les principes doctrinaux de ces diverses tendances, mouvements et partis qui étaient auparavant trop souvent vagues et seulement inconsciemment formulés. C'est un aspect positif. D'autre part, ce processus est le signe de l'entrée de l'opposition dans un schéma préparé par le Système, c'est-à-dire sa "conventionnalisation", sa domestication et sa "castration" dans des "jeux" parlementaires et partisans stériles. Il convient de noter que ce processus d'élimination de l'opposition non pas par la répression, mais par la domestication, la corruption progressive et la "stérilisation" a été brillamment élaboré dans l'Occident mondialiste. Selon les mots de Jean Thiriart : "Il y a deux façons de détruire une idéologie révolutionnaire (en particulier le communisme) : la bureaucratie et le parlementarisme".

Il est assez significatif que dans les sociétés mondialistes développées, il n'existe pas d'opposition qui remette réellement en cause les principes mêmes du système. La droite et la gauche ne sont que des éléments d'un jeu délibérément fabriqué et fallacieux. En revanche, notre opposition, à nous en Russie, qui a pris forme après août 1991, est une véritable opposition qui incarne le profond rejet de certains segments de la société, non seulement des actions spécifiques du groupe au pouvoir, mais aussi des principes mêmes de la vision du monde qui a triomphé dans le pays après la défaite du coup d'État.

L'émergence de polémiques aussi amples au sein de l'opposition pourrait conduire à sa fragmentation et à son intégration ultérieure dans des niches politiques spécialement préparées par le régime lui-même. Pour cette raison, il est très important de clarifier ici et maintenant les différences de perspective qui émergent au sein de l'opposition et d'émettre des hypothèses sur la logique de leur développement potentiel.

Le début de la polémique : Eurasianistes et ethno-centristes

La ligne principale de la division qui se dessine dans l'opposition oppose les "eurasistes", les "étatistes" et les "nationaux-communistes" d'une part, et les "nationalistes", les "panslavistes" et les "monarchistes" d'autre part. Le critère principal et le motif central de ce débat est la question de notre approche de l'État et de l'ethnos. C'est précisément cette conception qui divise l'opposition aujourd'hui, et non la question de l'attitude envers le communisme, la religion, le marxisme, etc.

Des deux côtés, on trouve une extrême droite (composée d'antimarxistes, d'orthodoxes, de fascistes, etc.) et une extrême gauche (composée d'anciens membres de l'appareil du parti, de communistes, de socialistes, etc.). Les Eurasiens et les "étatistes" affirment la supériorité de l'État sur l'ethnie. Leur nationalisme est ouvertement impérial, supra-ethnique et géopolitique et est souvent couplé au messianisme traditionnellement russe, orthodoxe et étatique, propre du peuple porteur de Dieu (théophore). Pour cette aile, le démembrement de l'URSS est un Mal absolu, et les auteurs de cette aberration doivent être clairement identifiés comme des criminels nationaux avec lesquels aucun dialogue, conciliation ou compromis constructif n'est possible. Il s'agit là d'une "opposition radicale et irréconciliable", dotée d'une forte détermination politique à combattre le Système jusqu'au bout. Dans ce combat, les Eurasiens sont prêts à s'allier à toutes les forces religieuses, nationales et géopolitiques, tant à l'Est qu'à l'Ouest, qui peuvent aider à la lutte contre le mondialisme et contribuer à la reconstitution de l'Empire. En termes géopolitiques, les "étatistes" considèrent le mondialisme et les États-Unis thalassocratiques comme l'ennemi principal.

Les "nationalistes slavophiles", quant à eux, affirment la primauté du facteur ethnique. Ce nationalisme se limite à l'ethnos de la Grande Russie ou à la défense d'une union pan-slave. Ce camp abrite deux pôles : le pôle "ethnique minimaliste", incarné par les projets de l'organisation ROD basée à Pétersbourg, qui propose d'établir un État mono-ethnique de la Grande Russie, et le pôle "ethnique maximaliste", qui propose même parfois de restaurer l'URSS, mais uniquement dans le contexte et au cours de l'expansion militaire et économique nationale de la Russie dans les républiques sécessionnistes (par exemple sous le prétexte de défendre la population russe). Les nationalistes slavophiles n'excluent pas la possibilité d'un dialogue et d'une coopération avec le gouvernement à condition de limiter l'influence des russophobes ouverts et haineux et des peuples non-russes. En tout cas, pour eux, l'ennemi principal est les autres peuples, les Juifs, etc. Pour eux, les facteurs géopolitiques sont secondaires et ont une valeur purement pratique.

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Reproches mutuels

Les deux pôles de l'opposition ont un certain nombre de revendications fondamentales contre l'autre, qui sont facilement distinguables.

Les Eurasiens ont formulé un certain nombre de revendications à l'encontre des ethnocentristes. Ils accusent ces derniers:

    - d'avoir facilité l'effondrement de l'URSS en exigeant la souveraineté de la Russie et la création de bases étatiques au sein de la RSFSR (ce qui n'a fait que faire le jeu des démocrates et des mondialistes) ;

    - de provoquer des tensions au sein de la population russe dans les républiques (puisque limiter la nation russe à un cadre ethnique étroit ne peut que conduire à l'aliéner des autres peuples de l'empire) ;

    - de priver le mouvement patriotique de la conscience géopolitique de la stratégie américaine de conquête de l'Eurasie (dont les Américains profitent pour étendre leurs mains sur les régions que les Russes laissent sans surveillance en décidant de "se concentrer sur leurs propres problèmes") ;

    - d'avoir réduit le nationalisme "universel", "impérial" et "messianique" des Russes au niveau des frontières purement ethniques (rendant ainsi le nationalisme russe impuissant, passif et incapable de remplir sa mission d'État);

    - d'avoir favorisé l'engagement conformiste dans le dialogue avec le gouvernement russe anti-national, mondialiste et pro-américain chaque fois qu'il fait des gestes hypocrites envers les traditions russes (folklore national-religieux archaïque et inoffensif) ;

    - d'avoir idiotisé les traditions russes en prônant la restauration des aspects archaïques et lugubres de la Russie prérévolutionnaire et en renonçant aux réalisations technologiques, stratégiques et industrielles de la période soviétique ;

    - d'avoir trop souvent prôné la propriété privée (le capitalisme national), qui est en contradiction avec les traditions sociales de la Russie ;

    - enfin, en étant les principaux artisans de la scission dans l'opposition, d'avoir rejeté l'alliance qui leur était constamment proposée par les Eurasiens, conformément à l'ouverture et au pragmatisme de leur idéologie, qui se fixait comme objectifs principaux la reconquête de l'État et la restauration de l'Empire.

Dans ce cadre: Qui sont les bolcheviks ? Qui sont les Mensheviks ?

Ce sont là les raisons fondamentales de la controverse croissante au sein de l'opposition, qui peut difficilement être arrêtée au niveau des leaders autoritaires qui appellent à la concorde et à l'unité et offrent des admonitions et des sympathies personnelles. Sur cette question, cependant, ces contradictions sont de nature fondamentale et peuvent être comparées de manière circonstancielle à la dispute entre les bolcheviks et les mencheviks. Les Eurasiens sont les bolcheviks qui refusent tout compromis avec le gouvernement mondialiste corrompu, s'abaissent à la démagogie parlementaire, recherchent la conciliation avec le système et ne sont pas disposés à opter pour des compromis limités et ambigus. Les ethnocentristes sont les mencheviks qui se contentent de poursuivre des réformes graduelles au niveau national et d'abandonner la révolution nationale planétaire en échange de petites concessions de la part des mondialistes, qui sont prêts à présenter aux Russes un "être national" folklorique dans les réserves eurasiennes.

En outre, il est extrêmement important que le camp eurasien soit engagé dans un processus de créativité idéologique qui conduit à la formation de nouveaux concepts, tels que le "futurisme slavophile" et la grande idée de l'"Empire eurasien", qui, à l'avenir, sera en mesure non seulement de récupérer la puissance géopolitique perdue de la Russie, mais aussi de devenir un centre de doctrine anti-mondialiste capable de stimuler le processus planétaire de libération idéologique et géopolitique de la domination bancocratique américaine. Cette idéologie est offensive, virulente et universellement applicable, tant en Europe que dans le tiers monde.

Les "nationalistes" se concentrent uniquement sur la résistance passive et défensive. Ils regardent en arrière avec une nostalgie passionnée et une nostalgie sentimentale du passé. Ils sont fidèles non pas tant à l'esprit et à l'essence de la Tradition russe qu'à ses formes extérieures. Cependant, le modèle mono-ethnique de la Russie est sans aucun doute une idée entièrement "moderniste", car rien de semblable n'a jamais existé en Russie dans toute son histoire.

Toutefois, il serait erroné d'associer les "bolcheviks" de l'opposition (les Eurasiens) au "modernisme" et les "mencheviks" à l'"archaïsme". En réalité, les deux pôles contiennent des éléments modernes et traditionnels, bien que combinés de différentes manières. L'orientation impériale, l'ouverture aux groupes ethniques non russes, l'élitisme et les traditions économiques communautaires constituent les aspects profondément traditionnels du côté eurasien. Cependant, les Eurasiens sont des modernistes en termes de projets industriels, technologiques et militaro-industriels et en soutenant la création de systèmes informatiques mondiaux et de systèmes de communication modernes. Les "nationalistes" purs sont des modernistes dans leur "mono-ethnisme", dans leur aversion pour les élites (ce qui est une preuve d'individualisme et d'égalitarisme) et dans leur sympathie pour le capital national. D'autre part, leur rejet de l'industrialisation et du développement technologique est une caractéristique purement archaïque.

Diego Fusaro: le penseur du social-patriotisme

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Diego Fusaro: le penseur du social-patriotisme

Javier R. Portella

Source: https://www.geopolitika.ru/es/article/diego-fusaro-el-pensador-del-social-patriotismo

Nous avons le plaisir de vous présenter aujourd'hui l'entretien que le directeur du blog elmanifiesto.com (Madrid), Javier R. Portella, a réalisé avec le célèbre penseur italien Diego Fusaro.

Ma première question ne peut qu'être d'actualité : que pensez-vous de la victoire de Giorgia Meloni et de Fratelli d'Italia aux élections italiennes du 25 septembre ? Partagez-vous mon espoir que cela pourrait représenter le début d'une rupture avec l'ordre (ou le désordre...) actuel du monde ? Ou craignez-vous, au contraire, que rien de fondamental ne change ?

Malheureusement, je ne peux pas partager l'espoir qu'il s'agisse d'une nouvelle étape ou la promesse d'une rupture avec l'ordre néolibéral dominant. Après tout, la droite néolibérale et atlantiste de Giorgia Meloni représente parfaitement le système dominant, basé sur la souveraineté du marché et l'impérialisme atlantiste qui est son complément. En ce sens, ils ont tort de dire que le parti de Giorgia Meloni est un parti néo-fasciste. Il s'agit plutôt d'un parti profondément néolibéral qui est au moins aussi éloigné du fascisme que la gauche fuchsia et arc-en-ciel d'aujourd'hui l'est du communisme. L'ordre néolibéral d'aujourd'hui agit comme un aigle avec deux ailes : nous avons l'aile gauche fuchsia pour la galerie, puis l'aile droite bleue de l'argent. La droite et la gauche néolibérales, inféodées au capital, représentent ceux d'en haut contre ceux d'en bas, le capital contre le travail, la mondialisation capitaliste contre les nations souveraines et démocratiques. C'est pourquoi, en Italie, le parti unique articulé de manière néo-libérale a encore gagné, avec son alternance sans alternative. Dans le sixième canto du Purgatorio, Dante compare Florence à une personne malade qui se tourne à droite et à gauche de son lit pour trouver un soulagement temporaire à sa propre souffrance: c'est ce que font aujourd'hui les peuples d'Europe, en se tournant tantôt vers la droite néolibérale tantôt vers la gauche néolibérale; c'est pourquoi le véritable geste révolutionnaire à accomplir consiste, tout d'abord, à dépasser la dichotomie de la droite et de la gauche qui ne profite qu'à ceux d'en haut pour créer une nouvelle géographie politique pour ceux d'en bas, c'est-à-dire pour le Peuple des classes populaires et des classes moyennes.

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Dans votre contestation, précisément, de l'ordre mondial actuel, vous êtes souvent étiqueté comme un "rossonero", un rouge-noir, (en espagnol on dit "rojipardo", rouge-brun, bien que le terme correct à utiliser en Espagne serait "rojiazul", rouge-bleu), ce qui, comme cela a déjà été précisé dans votre réponse précédente, implique de défendre à la fois des principes de droite et de gauche. Les vrais, bien sûr : pas les principes de la droite libérale ou de la "gauche fuchsia", comme vous l'appelez. Quels sont ces principes ?

Disons que "rossonero" est présenté par le discours unique, politiquement correct et éthiquement corrompu ? Pour ma part, je me considère au-delà de la gauche et de la droite, un élève indépendant de Hegel et de Marx. Comme je l'ai écrit dans mon livre Penser différemment, "aujourd'hui il est nécessaire d'avoir des idées de gauche et des valeurs de droite, et par idées de gauche j'entends la défense du travail et de la solidarité, de la communauté et des intérêts des classes laborieuses. Par droite, j'entends la patrie et la famille, l'honneur et la transcendance". Rien de tout cela ne se retrouve aujourd'hui ni dans la droite bleue délavée ni dans la gauche rose néo-libérale, qui ne sont que des appendices de la culture du néant, celle du capital cosmopolite.

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Nos sociétés sont marquées par un conflit profond que vous qualifiez souvent de "lutte des classes". Ma question est la suivante : à côté de cette lutte de nature fondamentalement économique entre "ceux d'en haut" et "ceux d'en bas", n'y a-t-il pas aussi un autre conflit qui, de manière transversale, ébranle les fondements de notre civilisation ? Je fais référence au conflit entre, d'une part, ceux qui, imprégnés de matérialisme et d'individualisme, cherchent à annihiler le sens et la beauté du monde ; et, d'autre part, ceux d'entre nous qui luttent pour le défendre et l'améliorer ?

La lutte des classes existe et, comme les classes dirigeantes le disent elles-mêmes, elles la gagnent sous la forme d'un massacre de classe à sens unique. La lutte des classes existe aujourd'hui, mais pas sous la forme que Marx l'avait imaginée : la nouvelle composition des classes présente en fait au sommet le bloc oligarchique capitaliste-financier, à la base l'union de la moyenne bourgeoisie et des classes ouvrières. Selon les mots de Hegel, le maître mondial élitiste contre le serf national populaire. Mais la lutte de classe différente de notre présent a également à voir avec le fait qu'il ne s'agit pas seulement d'une lutte matérielle et économique, malgré que cela soit certainement le cas. Il s'agit également d'une lutte culturelle et spirituelle, car le Global Master élitiste est ancré dans le relativisme postmoderne et nihiliste, dans la culture de l'annulation ("cancel culture") et dans le nouvel ordre mental qui reflète le néant de la forme marchandise globalisante. Le Serviteur National du Peuple, par contre, reste enraciné dans l'histoire et la culture, dans la tradition et la communauté, dans les liens avec les territoires et les personnes, avec le Sacré et avec la transcendance, de sorte que la lutte des classes est aussi une lutte culturelle, qui se présente aussi comme une lutte entre les flux perceptibles sur le territoire et la régulation, entre la dérégulation et les normes qui peuvent donner un sens au monde et à l'existence. La culture dite de l'effacement, qui n'est pas à proprement parler une "culture" qui aurait pour élément central une forme ou une autre d'effacement, mais une culture qui consiste à effacer définitivement toute la culture, est ce qui exprime le mieux la civilisation et de tout ramener au néant de la classe ploutocratique mondiale actuelle, ainsi que le mouvement de développement du capital qui précède comme le néant du film et du livre bien connus The Neverending Story. Se battre dans la lutte des classes aujourd'hui signifie défendre les intérêts des classes moyennes et ouvrières, essayer de dépasser la réification du capitalisme; mais aussi essayer d'arrêter l'avancée du néant techno-capitaliste en valorisant notre civilisation, notre histoire, notre culture. C'est pourquoi, aujourd'hui, défendre Platon et Aristote n'est pas, pour Dotti, un geste de snobisme aristocratique, mais le geste fondamental de la défense de notre civilisation.

 

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mardi, 04 octobre 2022

Une Europe totalement soumise aux États-Unis

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Une Europe totalement soumise aux États-Unis

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2022/09/29/yhdysvalloille-alistunut-eurooppa/

Les États-Unis, aux abois, sont prêts à détruire les derniers vestiges de souveraineté de leurs alliés - principalement européens. Même l'Union européenne, autrefois fondée avec le soutien des Américains, est désormais un rival de l'hégémon paranoïaque, un rival qui doit être affaibli.

Bien sûr, la soumission honteuse des gouvernements européens aux ordres de Washington tente toujours d'être camouflée derrière la proclamation d'un "partenariat transatlantique". Ce n'est pas seulement le cas des fervents gouvernements pro-occidentaux des petits États baltes, perpétuellement traumatisés, que sont l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie. L'Allemagne, la France, l'Italie et l'Espagne, elles aussi, ont eu tendance à entonner le mantra invraisemblable de "l'unité occidentale".

Même l'explosion des gazoducs Nord Stream n'a pas fait apparaître dans l'opinion publique des politiciens ou des experts qui oseraient remettre en question les actions américaines qui s'apparentent à du terrorisme d'État. La destruction des gazoducs donne aux entreprises américaines un avantage concurrentiel écrasant, mais malgré cela, des commentaires absurdes tels que "il est difficile d'imaginer autre chose que cela relève de la Russie" sont émis en Finlande aussi.

Cette triste tendance n'est pas passée inaperçue chez Vladimir Poutine, qui a déclaré en juin dernier que "si un pays ou un groupe de pays n'est pas capable de prendre des décisions indépendantes, cela signifie qu'il est déjà, dans une certaine mesure, une colonie, et les colonies n'ont historiquement aucun avenir et aucune chance de survivre à une lutte géopolitique féroce".

Comment comprendre que les gouvernements des pays de l'euro soient prêts à transformer leurs pays en champs de bataille et leurs citoyens en chair à canon dans une guerre qui n'est pas la leur mais celle des États-Unis contre la Russie ? La plupart des chefs d'État, des politiciens et des bureaucrates semblent s'être vendus à l'hegemon pour renforcer le pouvoir du dollar.

La belligérance américaine ne prendra pas fin avec la chute de la Russie, mais sera suivie par un état de guerre contre la Chine. Alors que l'hégémonisme est poursuivi jusqu'au bout, il est nécessaire de cesser de prétendre à la souveraineté nationale en Europe et de détruire par ailleurs toute prétention à l'indépendance en Amérique latine et en Asie.

La doctrine Wolfowitz est manifestement toujours en vigueur, et l'administration Biden la met en pratique. La ligne directrice de la politique étrangère américaine consiste toujours à repousser l'avancée des challengeurs et à tenter de maintenir sa position d'unique superpuissance mondiale. Le démantèlement des gazoducs Nord Stream semble également une manœuvre visant à démontrer la domination des États-Unis sur la Russie.

Bien sûr, le sinistre plan à long terme de Washington a déjà été révélé à quiconque a pris la peine d'examiner la situation de manière plus critique. L'objectif est de détruire la Russie et de créer une poignée d'États clients dans sa vaste zone géographique, qui serait également utilisée pour attaquer la Chine.

Pour paraphraser Sauli Niinistö, on pourrait dire que "le masque de la démocratie a été enlevé et que le visage du totalitarisme occidental est visible". Aujourd'hui, même en Finlande, l'unanimité et la victimisation sont de mise, et l'intrigue de l'opération psychologique est assez simple : la Russie est le méchant hors-la-loi, l'Ukraine la victime innocente et les États-Unis l'héroïne de l'histoire.

Les politiques autodestructrices des pays européens sont totalement contraires aux intérêts des citoyens, mais les pouvoirs en place ne semblent pas s'en soucier. Nous sommes passés des affres de l'ère de la pandémie à l'atmosphère de guerre, et avec la crise énergétique, nous avons peur d'un hiver glacial. Est-ce ainsi que nous vivons le rêve américain dans une Finlande de l'OTAN qui s'appauvrit ?

Edward Bernays et Louis-Ferdinand Céline face au conditionnement moderne

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Edward Bernays et Louis-Ferdinand Céline face au conditionnement moderne

par Nicolas Bonnal

Avant d’étudier Bernays, on rappellera Céline. Apparemment, tout les oppose, mais sur l’essentiel ils sont d’accord : le monde moderne nous conditionne !

« Nous disions qu'au départ, tout article à "standardiser": vedette, écrivain, musicien, politicien, soutien-gorge, cosmétique, purgatif, doit être essentiellement, avant tout, typiquement médiocre. Condition absolue. Pour s'imposer au goût, à l'admiration des foules les plus abruties, des spectateurs, des électeurs les plus mélasseux, des plus stupides avaleurs de sornettes, des plus cons jobardeurs frénétiques du Progrès, l'article à lancer doit être encore plus con, plus méprisable qu'eux tous à la fois. »

Bernays… C’est un des personnages les plus importants de l’histoire moderne, et on ne lui a pas suffisamment rendu hommage ! Il est le premier à avoir théorisé l’ingénierie du consensus et la définition du despotisme éclairé. Reprenons Normand Baillargeon :

Edouard Bernays est un expert en contrôle mental et en conditionnement de masse. C’est un neveu viennois de Freud, et comme son oncle un lecteur de Gustave Le Bon. Il émigre aux États-Unis, sans se préoccuper de ce qui va se passer à Vienne... Journaliste (dont le seul vrai rôle est de créer une opinion, de l’in-former au sens littéral), il travaille avec le président Wilson au Committee on Public Information, au cours de la première Guerre Mondiale. Dans les années Vingt, il applique à la marchandise et à la politique les leçons de la guerre et du conditionnement de masse ; c’est l’époque du spectaculaire diffus, comme dit Debord. A la fin de cette fascinante et marrante décennie, qui voit se conforter la société de consommation, le KKK en Amérique, le fascisme et le bolchévisme en Europe, le surréalisme et le radicalisme en France, qui voit progresser la radio, la presse illustrée et le cinéma, Bernays publie un très bon livre intitulé Propagande (la première congrégation de propagande vient de l’Eglise catholique, créée par Grégoire XV en 1622) où le plus normalement et le plus cyniquement du monde il dévoile ce qu’est la démocratie américaine moderne : un simple système de contrôle des foules à l’aide de moyens perfectionnés et primaires à la fois ; et une oligarchie, une cryptocratie plutôt où le sort de beaucoup d’hommes, pour prendre une formule célèbre, dépend d’un tout petit nombre de technocrates et de faiseurs d’opinion. C’est Bernays qui a imposé la cigarette en public pour les femmes ou le bacon and eggsau petit déjeuner par exemple : dix ans plus tard les hygiénistes nazis, aussi forts que lui en propagande (et pour cause, ils le lisaient) interdisent aux femmes de fumer pour raisons de santé. Au cours de la seconde guerre mondiale il travaille avec une autre cheville ouvrière d’importance, Walter Lippmann. 

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Avec un certain culot Bernays dévoile les arcanes de notre société de consommation. Elle est conduite par une poignée de dominants, de gouvernants invisibles. Rétrospectivement on trouve cette confession un rien provocante et –surtout – imprudente. A moins qu’il ne s’agît à l’époque pour ce fournisseur de services d’épater son innocente clientèle américaine ?

“Oui, des dirigeants invisibles contrôlent les destinées de millions d'êtres humains. Généralement, on ne réalise pas à quel point les déclarations et les actions de ceux qui occupent le devant de la scène leur sont dictées par d'habiles personnages agissant en coulisse.”

Bernays reprend l’image fameuse de Disraeli dans Coningsby: l’homme-manipulateur derrière la scène. C’est l’image du parrain, en fait un politicien, l’homme tireur de ficelles dont l’expert russe Ostrogorski a donné les détails et les recettes dans son classique sur les partis politiques publié en 1898, et qui est pour nous supérieur aux Pareto-Roberto Michels. Nous sommes dans une société technique, dominés par la machine (Cochin a récupéré aussi l’expression d’Ostrogorski) et les tireurs de ficelles, ou wire-pullers (souvenez-vous de l’affiche du Parrain, avec son montreur de marionnettes) ; ces hommes sont plus malins que nous, Bernays en conclut qu’il faut accepter leur pouvoir. La société sera ainsi plus smooth. On traduit ?

Comme je l’ai dit, Bernays écrit simplement et cyniquement. On continue donc:

“Les techniques servant à enrégimenter l'opinion ont été inventées puis développées au fur et à mesure que la civilisation gagnait en complexité et que la nécessité du gouvernement invisible devenait de plus en plus évidente.”

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La complexité suppose des élites techniques, les managers dont parle Burnham dans un autre classique célèbre (l’ère des managers, préfacé en France par Léon Blum en 1946). Il faut enrégimenter l’opinion, comme au cours de la première guerre mondiale, qui n’aura servi qu’à cela : devenir communiste, anticommuniste, nihiliste, consommateur ; comme on sait le nazisme sera autre chose, d’hypermoderne, subtil et fascinant, avec sa conquête spatiale et son techno-charisme – modèle du rock moderne (lisez ma damnation des stars). 

L’ère des masses est aussi très bien décrite – mais pas comprise – par Ortega Y Gasset (il résume tout dans sa phrase célèbre ; « les terrasses des cafés sont pleines de consommateurs »…). Et cette expression, ère des masses, traduit tristement une standardisation des hommes qui acceptent humblement de se soumettre et de devenir inertes (Tocqueville, Ostrogorski, Cochin aussi décrivaient ce phénomène).

“Nous acceptons que nos dirigeants et les organes de presse dont ils se servent pour toucher le grand public nous désignent les questions dites d'intérêt général ; nous acceptons qu'un guide moral, un pasteur, par exemple, ou un essayiste ou simplement une opinion répandue nous prescrivent un code de conduite social standardisé auquel, la plupart du temps, nous nous conformons.” 

Pour Bernays bien sûr on est inerte quand on résiste au système oppressant et progressiste (le social-corporatisme dénoncé dans les années 80 par Minc & co).

La standardisation décrite à cette époque par Sinclair Lewis dans son fameux Babbitt touche tous les détails de la vie quotidienne : Babbitt semble un robot humain plus qu’un chrétien (il fait son Church-shopping à l’américaine d’ailleurs), elle est remarquablement rendue dans le cinéma comique de l’époque, ou tout est mécanique, y compris les gags. Bergson a bien parlé de ce mécanisme plaqué sur du vivant. Il est favorisé par le progrès de la technique :

« Il y a cinquante ans, l'instrument par excellence de la propagande était le rassemblement public. À l'heure actuelle, il n'attire guère qu'une poignée de gens, à moins que le programme ne comporte des attractions extraordinaires. L'automobile incite nos compatriotes à sortir de chez eux, la radio les y retient, les deux ou trois éditions successives des quotidiens leur livrent les nouvelles au bureau, dans le métro, et surtout ils sont las des rassemblements bruyants. »

La capture de l’esprit humain est l’objectif du manipulateur d’opinion, du spécialiste en contrôle mental, cet héritier du magicien d’Oz.

“La société consent à ce que son choix se réduise aux idées et aux objets portés à son attention par la propagande de toute sorte. Un effort immense s'exerce donc en permanence pour capter les esprits en faveur d'une politique, d'un produit ou d'une idée.”

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Concernant la première guerre mondiale, Bernays “révise” simplement l’Histoire en confiant que la croisade des démocraties contre l’Allemagne s’est fondée sur d’habituels clichés et mensonges ! Il a d’autant moins de complexes que c’est lui qui a mis cette propagande au point…

“Parallèlement, les manipulateurs de l'esprit patriotique utilisaient les clichés mentaux et les ressorts classiques de l'émotion pour provoquer des réactions collectives contre les atrocités alléguées, dresser les masses contre la terreur et la tyrannie de l'ennemi. Il était donc tout naturel qu'une fois la guerre terminée, les gens intelligents s'interrogent sur la possibilité d'appliquer une technique similaire aux problèmes du temps de paix.”

On n'a jamais vu un cynisme pareil. Machiavel est un enfant de chœur. La standardisation s’applique bien sûr à la politique. Il ne faut pas là non plus trop compliquer les choses, écrit Bernays. On a trois poudres à lessive pour laver le linge, qui toutes appartiennent à Procter & Gamble (les producteurs de soap séries à la TV) ou à Unilever ; et bien on aura deux ou trois partis politiques, et deux ou trois programmes simplifiés !

Bernays reprend également l’expression demachinede Moïse Ostrogorski (voir notre étude sur ce chercheur russe, qui disséqua et désossa l'enfer politique américain), qui décrit l’impeccable appareil politique d’un gros boss. La machine existe déjà chez le baroque Gracian. Ce qui est intéressant c’est de constater que la mécanique politique – celle qui a intéressé Cochin - vient d’avant la révolution industrielle. Le mot industrie désigne alors l’art du chat botté de Perrault, celui de tromper, d’enchanter – et de tuer ; l’élite des chats bottés de la politique, de la finance et de l’opinion est une élite d’experts se connaissant, souvent cooptés et pratiquant le prosélytisme. Suivons le guide :

“Il n'en est pas moins évident que les minorités intelligentes doivent, en permanence et systématiquement, nous soumettre à leur propagande. Le prosélytisme actif de ces minorités qui conjuguent l'intérêt égoïste avec l'intérêt public est le ressort du progrès et du développement des États-Unis. Seule l'énergie déployée par quelques brillants cerveaux peut amener la population tout entière à prendre connaissance des idées nouvelles et à les appliquer.”

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Comme je l’ai dit, cette élite n’a pas besoin de prendre de gants, pas plus qu’Edouard Bernays. Il célèbre d’ailleurs son joyeux exercice de style ainsi :

“Les techniques servant à enrégimenter l'opinion ont été inventées puis développées au fur et à mesure que la civilisation gagnait en complexité et que la nécessité du gouvernement invisible devenait de plus en plus évidente.”

La démocratie a un gouvernement invisible qui nous impose malgré nous notre politique et nos choix. Si on avait su…

Après la Guerre, Bernays inspire le méphitique Tavistock Institute auquel Daniel Estulin a consacré un excellent et paranoïaque ouvrage récemment.

Mais en le relisant, car cet ouvrage est toujours à relire, je trouve ces lignes définitives sur l'organisation conspirative de la vie politique et de ses partis :

« Le gouvernement invisible a surgi presque du jour au lendemain, sous forme de partis politiques rudimentaires. Depuis, par esprit pratique et pour des raisons de simplicité, nous avons admis que les appareils des partis restreindraient le choix à deux candidats, trois ou quatre au maximum. »

Et cette conspiration était n'est-ce pas très logique, liée à l’esprit pratique et à la simplicité :

« Les électeurs américains se sont cependant vite aperçus que, faute d'organisation et de direction, la dispersion de leurs voix individuelles entre, pourquoi pas, des milliers de candidats ne pouvait que produire la confusion ». 

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Pour le grand Bernays il n'y a de conspiration que logique. La conspiration n'est pas conspirative, elle est indispensable. Sinon tout s'écroule. L'élite qu'il incarne, et qui œuvre d'ailleurs à l’époque de Jack London, ne peut pas ne pas être. Et elle est trop souple et trop liquide pour se culpabiliser. N'œuvre-t-elle pas à la réconciliation franco-allemande après chaque guerre qu'elle a contribué à déclencher, et que la Fed a contribué à financer au-delà des moyens de tous ?

Elle est aussi innocente que l'enfant qui vient de naître.

Un qui aura bien pourfendu Bernays sans le savoir dans ses pamphlets est Louis-Ferdinand Céline. Sur la standardisation par exemple, voici ce qu’il écrit :

« Standardisons! le monde entier! sous le signe du livre traduit! du livre à plat, bien insipide, objectif, descriptif, fièrement, pompeusement robot, radoteur, outrecuidant et nul. »

Et d’ajouter sur un ton incomparable et une méchanceté inégalable :

« le livre pour l'oubli, l'abrutissement, qui lui fait oublier tout ce qu'il est, sa vérité, sa race, ses émotions naturelles, qui lui apprend mieux encore le mépris, la honte de sa propre race, de son fond émotif, le livre pour la trahison, la destruction spirituelle de l'autochtone, l'achèvement en somme de l'œuvre bien amorcée par le film, la radio, les journaux et l'alcoolisme. »

La standardisation (j’écris satan-tardisation…) rime avec la mort (mais n’étions-nous pas morts avant, cher Ferdinand ? Vois Drumont, Toussenel même, ce bon Cochin, ce génial Villiers…). Le monde est mort, et on a pu ainsi le réifier et le commercialiser ;

« Puisque élevés dans les langues mortes ils vont naturellement au langage mort, aux histoires mortes, à plat, aux déroulages des bandelettes de momies, puisqu'ils ont perdu toute couleur, toute saveur, toute vacherie ou ton personnel, racial ou lyrique, aucun besoin de se gêner! Le public prend ce qu'on lui donne. Pourquoi ne pas submerger tout! simplement, dans un suprême effort, dans un coup de suprême culot, tout le marché français, sous un torrent de littérature étrangère? Parfaitement insipide?... »

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Divaguons sur ce thème de la civilisation mortelle – et sortons du Valéry pour une fois. A la même époque Drieu la Rochelle écrivait dans un beau libre préfacé par Halévy, Mesure de la France :

« Il n'y a plus de conservateurs, de libéraux, de radicaux, de socialistes. Il n'y a plus de conservateurs, parce qu'il n'y a plus rien à conserver. Religion, famille, aristocratie, toutes les anciennes incarnations du principe d'autorité, ce n'est que ruine et poudre. »

Puis Drieu enfonce plus durement le clou (avait-il déjà lu Guénon ?) :

« Tous se promènent satisfaits dans cet enfer incroyable, cette illusion énorme, cet univers de camelote qui est le monde moderne où bientôt plus une lueur spirituelle ne pénétrera. »

Le gros shopping planétaire est mis en place par la matrice américaine, qui va achever de liquider la vieille patrie prétentieuse :

« Il n'y a plus de partis dans les classes, plus de classes dans les nations, et demain il n'y aura plus de nations, plus rien qu'une immense chose inconsciente, uniforme et obscure, la civilisation mondiale, de modèle européen. »

Drieu affirme il y a cent ans que le catholicisme romain est zombie :

« Le Vatican est un musée. Nous ne savons plus bâtir de maisons, façonner un siège où nous y asseoir. A quoi bon défendre des banques, des casernes, et les Galeries Lafayette ? »

Enfin, vingt ans avant Heidegger ou Ellul, Drieu désigne la technique et l’industrie comme les vrais conspirateurs :

« Il y aura beaucoup de conférences comme celle de Gênes où les hommes essaieront de se guérir de leur mal commun : le développement pernicieux, satanique, de l'aventure industrielle. »

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Revenons à Céline, qui avec ferveur et ire dépeint la faune nouvelle de l’art pour tous :

« Les grands lupanars d'arts modernes, les immenses clans hollywoodiens, toutes les sous-galères de l'art robot, ne manqueront jamais de ces saltimbanques dépravés... Le recrutement est infini. Le lecteur moyen, l'amateur rafignolesque, le snob cocktailien, le public enfin, la horde abjecte cinéphage, les abrutis-radios, les fanatiques envedettés, cet international prodigieux, glapissant, grouillement de jobards ivrognes et cocus, constitue la base piétinable à travers villes et continents, l'humus magnifique le terreau miraculeux, dans lequel les merdes publicitaires vont resplendir, séduire, ensorceler comme jamais. »

Et de conclure avec son habituelle outrance que l’époque de l’inquisition et des gladiateurs valait bien mieux :

« Jamais domestiques, jamais esclaves ne furent en vérité si totalement, intimement asservis, invertis corps et âmes, d'une façon si dévotieuse, si suppliante. Rome? En comparaison?... Mais un empire du petit bonheur! une Thélème philosophique! Le Moyen Age?... L'Inquisition?... Berquinades! Epoques libres! d'intense débraillé! d'effréné libre arbitre! le duc d'Albe? Pizarro? Cromwell? Des artistes! »

Dans son très bon livre sur Spartacus, l’écrivain juif communiste Howard Fast établit lui aussi un lien prégnant entre la décadence impériale et son Amérique ploutocratique. C’est que l’homme postmoderne et franchouillard a du souci à se faire (ce que Léon Bloy nommait sa capacité bourgeoise à avaler – surtout de la merde) :

« Plus c'est cul et creux, mieux ça porte. Le goût du commun est à ce prix. Le "bon sens" des foules c'est : toujours plus cons. L'esprit banquiste, il se finit à la puce savante, achèvement de l'art réaliste, surréaliste. Tous les partis politiques le savent bien. Ce sont tous des puciers savants. La boutonneuse Mélanie prend son coup de bite comme une reine, si 25.000 haut-parleurs hurlent à travers tous les échos, par-dessus tous les toits, soudain qu'elle est Mélanie l'incomparable... Un minimum d'originalité, mais énormément de réclame et de culot. L'être, l'étron, l'objet en cause de publicité sur lequel va se déverser la propagande massive, doit être avant tout au départ, aussi lisse, aussi insignifiant, aussi nul que possible. La peinture, le battage-publicitaire se répandra sur lui d'autant mieux qu'il sera plus soigneusement dépourvu d'aspérités, de toute originalité, que toutes ses surfaces seront absolument planes. Que rien en lui, au départ, ne peut susciter l'attention et surtout la controverse. » 

Et comme s’il avait lu et digéré Bernays Céline ajoute avec le génie qui caractérise ses incomparables pamphlets :

« La publicité pour bien donner tout son effet magique, ne doit être gênée, retenue, divertie par rien. Elle doit pouvoir affirmer, sacrer, vociférer, mégaphoniser les pires sottises, n'importe quelle himalayesque, décervelante, tonitruante fantasmagorie... à propos d'automobiles, de stars, de brosses à dents, d'écrivains, de chanteuses légères, de ceintures herniaires, sans que personne ne tique... ne s'élève au parterre, la plus minuscule naïve objection. Il faut que le parterre demeure en tout temps parfaitement hypnotisé de connerie. 

Le reste, tout ce qu'il ne peut absorber, pervertir, déglutir, saloper standardiser, doit disparaître. C'est le plus simple. Il le décrète. Les banques exécutent. Pour le monde robot qu'on nous prépare, il suffira de quelques articles, reproductions à l'infini, fades simulacres, cartonnages inoffensifs, romans, voitures, pommes, professeurs, généraux, vedettes, pissotières tendancieuses, le tout standard, avec énormément de tam-tam d'imposture et de snobisme La camelote universelle, en somme, bruyante, juive et infecte... »

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Et de poursuivre sa belle envolée sur la standardisation :

« Le Standard en toutes choses, c'est la panacée. Plus aucune révolte à redouter des individus pré-robotiques, que nous sommes, nos meubles, romans, films, voitures, langage, l'immense majorité des populations modernes sont déjà standardisés. La civilisation moderne c'est la standardisation totale, âmes et corps. »

La violence pour finir :

« Publicité ! Que demande toute la foule moderne ? Elle demande à se mettre à genoux devant l'or et devant la merde !... Elle a le goût du faux, du bidon, de la farcie connerie, comme aucune foule n'eut jamais dans toutes les pires antiquités... Du coup, on la gave, elle en crève... Et plus nulle, plus insignifiante est l'idole choisie au départ, plus elle a de chances de triompher dans le cœur des foules... mieux la publicité s'accroche à sa nullité, pénètre, entraîne toute l'idolâtrie... Ce sont les surfaces les plus lisses qui prennent le mieux la peinture. »

Céline est incomparable quand il s’attaque à la foule, discutable quand il reprend le lemme du juif comme missionnaire du mal dans le monde moderne. Mais c’est cette folie narrative qui crée la tension géniale de son texte. De toute manière, ce n’est pas notre sujet. Et puis c’est Disraeli et c’est Bernays qui ont joué à l’homme invisible un peu trop visible. Comme dit Paul Johnson dans sa fameuse Histoire des Juifs (p. 329): “Thus Disraeli preached the innate superiority of certain races long before the social Darwinists made it fashionable, or Hitler notorious.”

Bibliographie:

Nicolas Bonnal – Littérature et conspiration (Dualpha, Amazon.fr)

Frédéric Bernays/Normand Baillargeon – Propagande

Céline – Bagatelles…

Drieu la Rochelle – Mesure de la France

Johnson (Paul) – A History of the Jews

 

Liz Truss: cela pourrait être encore bien pire!

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Liz Truss: cela pourrait être encore bien pire!

Enric Ravello Barbier

Source : https://www.enricravellobarber.eu/2022/10/liz-truss-todavia-podia-ser-peor.html#.YzwjQUzP2Ul

La mort d'Elizabeth II marque la fin d'un règne et de toute une époque de l'histoire britannique, une époque qui a vu le déclin du Royaume-Uni, qui avait commencé comme puissance impériale et a fini comme un pays de second rang progressivement isolé sur la scène internationale. S'il y a une valeur à reconnaître à son protagoniste, c'est sans doute celle d'avoir été une "professionnelle" de la Couronne. Elizabeth II Windsor (en réalité Saxe-Cobourg Gotha) s'est occupée de tous les détails de sa vie en gardant à l'esprit son rôle de reine, auquel le personnel était toujours subordonné, dans la vie comme dans la mort. Ce n'est pas une coïncidence si elle a choisi l'Écosse pour mourir, une note émotionnelle doublée de l'impact visuel de voir le cercueil de la Reine avec la version écossaise des armoiries royales britanniques (deux carrés du lion rouge écossais, un des trois lions anglais et un de la harpe irlandaise) alors qu'on le convoyait de Balmoral à Édimbourg. À son arrivée à Londres, le cercueil a été recouvert des armoiries royales dans la version utilisée en Angleterre, au Pays de Galles et en Irlande du Nord (deux quadrants des trois lions anglais et un du lion rouge écossais, plus le quadrant de la harpe irlandaise).

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Parmi les détails, quelque chose d'illustratif, qui est passé inaperçu - ou du moins non commenté par les journalistes couvrant les funérailles. Tous les soldats portant le cercueil de la Reine, tant en Écosse qu'en Angleterre, étaient quasiment tous blancs (à de rares exceptions près, dont la photo ci-dessus), ce qui n'est évidemment pas un hasard. De nombreux chroniqueurs soulignent que seuls les Britanniques blancs l'ont pleurée. Le changement démographique - tant soutenu par la maison royale - sera l'un des éléments qui mettront fin à la monarchie britannique.

Les funérailles étaient une tentative de montrer au monde qu'ils étaient toujours la nation puissante qui a construit le plus grand empire de l'histoire mondiale. Un chant du cygne ; rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité. C'est précisément sous le règne d'Elizabeth II que le Royaume-Uni a d'abord définitivement perdu son empire, puis a commencé à perdre le contrôle de son territoire européen, qui a été progressivement occupé par des masses d'immigrants provenant de ses anciennes colonies, une bataille démographique très difficile à inverser.

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Boris Johnson, l'anti-Européen

Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, a déclaré à propos de la démission de Johnson : "Sous Boris Johnson, le Royaume-Uni a mené une politique agressive à l'égard de la Russie après avoir retiré le Royaume-Uni de l'Europe et s'être retrouvé marginalisé par rapport à la politique européenne. Ces derniers temps, il a été très actif en essayant de créer une nouvelle alliance : Royaume-Uni, Pologne, pays baltes, Ukraine, pour obtenir le soutien britannique sur le continent. Sa démission est la bienvenue".

Tandis que le géopolitologue français Alexandre del Valle a déclaré sur son compte twitter : "La démission de Boris Johnson est une bonne nouvelle pour la paix en Europe. Il a été le principal moteur de la guerre pour couvrir ses scandales internes, poussant une dynamique belliciste avec le risque de provoquer une guerre majeure entre la Russie et l'OTAN".

Johnson représentait le Brexit "dur" - on pourrait dire absurde - d'une rupture totale avec l'Europe, et l'immigration d'Afro-Asiatiques du Commonwealth et le remplacement démographique des Britanniques blancs (1) (2).

Liz Truss est arrivée

Liz Truss a commencé sa carrière politique au sein des libéraux avant de passer aux Tories. Elle a été critique de la monarchie, anti-Thatcher et a fait campagne pour le Remain avant de devenir une fervente partisane du Brexit dur. Avec sa rhétorique ultra-libérale et europhobe, Truss a remporté l'élection interne du parti conservateur au cours de laquelle le remplaçant de Boris Johnson devait être choisi.

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L'ancienne ministresse des affaires étrangères a battu son rival, l'ancien ministre des finances Rishi Sunak. Tous deux représentent l'aile la plus conservatrice et la plus ultra-libérale du parti. Rishi Sunak a été le candidat le plus chanceux au premier tour, mais a perdu au second tour face à Truss. Sunak, d'origine indienne, montre que le Parti conservateur sera bientôt dirigé par des personnes d'origine étrangère. Sans surprise, le parti Tory a été le principal moteur du remplacement démographique des Britanniques autochtones. Rappelons que durant les 43 dernières années, lorsque ce processus s'est déroulé, 33 l'ont été sous un gouvernement conservateur et 10 sous un gouvernement travailliste. Un fait qui devrait donner à réfléchir à ceux qui pensent que les partis conservateurs sont un frein à l'immigration.

Deux jours avant sa mort, Elizabeth II a nommé Truss au poste de Premier ministre, évitant ainsi un long processus de passation des pouvoirs, ayant ainsi donné sa "dernière bénédiction".  Dans le gouvernement de Truss, il n'y aura pas d'hommes blancs aux postes clés (3). Ainsi - pour répéter ce que nous avons dit plus haut - le parti conservateur sera le premier parti européen à exclure les autochtones de la direction d'un pays européen.  Il n'y a pas de place pour les hommes blancs dans le conservatisme, le rôle principal passe aux minorités déjà installées en Grande-Bretagne.

L'échec de la Grande-Bretagne globale. Le Royaume-Uni isolé dans l'anglosphère.

En politique étrangère, Truss aggravera les relations déjà tendues avec l'UE, comme Bruxelles l'a déjà annoncé (4) (5). La nouvelle Première ministre menace de ne pas accepter les conditions de sortie et a déclaré qu'elle ne se conformera pas au "protocole irlandais", qu'elle modifiera unilatéralement.

Poursuivant la ligne anti-européenne et belliciste de Johnson, Truss a insisté sur le soutien à l'Ukraine - avec ses effets déstabilisants sur l'Europe. En déclarant en septembre dernier : "La Grande-Bretagne armera l'Ukraine jusqu'à ce qu'elle vainque la Russie". Dans son délire, elle a également déclaré que: "Si la situation exigeait que j'appuie sur le bouton nucléaire, je le ferais immédiatement. Et je me moque que des millions de personnes meurent, pour moi l'essentiel est la démocratie et nos idéaux". Fantasmer sur les souvenirs d'être un grand empire alors que le Toyaume-Uni n'est qu'une ancienne puissance en déclin imparable.

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Quelqu'un devrait rappeler à l'intrépide première ministresse britannique que le Royaume-Uni dispose de 215 ogives nucléaires, tandis que la Russie en possède plus de 7000, dont beaucoup sont dirigées vers Londres.

"Global Britain", la stratégie internationale post-Brexit du Westminster, n'a pas eu de résultats concrets

Le RU est désormais marginalisé au sein du pacte AUKUS, une alliance de puissances anglo-saxonnes dont le véritable objectif est de faire face à l'expansion chinoise dans le Pacifique. Les trois autres puissances anglo-saxonnes du pacte (les États-Unis, l'Australie et la Nouvelle-Zélande) ont toutes ou presque toutes leurs côtes dans le Pacifique ; le Royaume-Uni se trouve aux antipodes planétaires et son rôle dans l'Alliance n'est guère plus que décoratif.

Londres a essayé de se rendre fort dans les pays de Visegrad, dans le cadre de sa géopolitique permanente visant à séparer l'Allemagne de l'Europe centrale et orientale, mais la réalité est que les deux principales capitales du groupe de Visegrad ont ignoré Londres : Varsovie donne la priorité à son alliance avec Washington et Budapest regarde - timidement - vers Moscou.

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L'un des arguments présentés par Boris Johnson aux Britanniques était la signature prochaine d'un pacte commercial qui ferait du Royaume-Uni un partenaire commercial préférentiel des États-Unis, permettant au marché américain de remplacer le marché européen. Non seulement un tel pacte n'est ni annoncé ni en vue, mais l'arrivée de Biden - un démocrate - à la Maison Blanche a refroidi les relations entre Washington et Londres, qui sont aujourd'hui au plus mal (6). Il convient de rappeler que Biden est d'origine irlandaise et qu'il a, à plusieurs reprises, averti les locataires de Westminster de faire preuve de prudence à l'égard de la situation en Irlande.

Vers un effondrement économico-financier

La situation économique du Royaume-Uni est désastreuse (7). La livre est à son niveau le plus bas et l'inflation à son niveau le plus haut. L'horizon à court et moyen terme est chaotique. La monnaie britannique est presque à parité avec le dollar, la Banque d'Angleterre a dû venir à son secours (8) et l'inflation est imparable.

Les décisions malavisées de Westminster en matière de taux d'intérêt et les politiques de relance post-Covid malavisées menacent de pousser le Royaume-Uni dans une situation économiquement et socialement insoutenable. Le 1er octobre dernier, des milliers de Britanniques sont descendus dans la rue pour brûler symboliquement leurs factures d'électricité en raison de leurs prix élevés, un avant-goût de ce qui va se passer cet hiver.

Non contente de se trouver confrontée à tous ces problèmes, Mme Truss menace de ne pas se conformer aux conditions de sortie de l'UE, ce qui déclencherait des contre-mesures commerciales de Bruxelles pour les importations et les exportations britanniques qui pourraient plonger le Royaume-Uni dans un très grave problème d'approvisionnement.

Ces perspectives économiques renforcent - encore plus - la volonté de l'Écosse et de l'Irlande du Nord de quitter un Royaume-Uni qui, alors, se rétrécira.

Comme première mesure économique, Truss a annoncé une importante réduction des impôts, qu'elle a dû modifier immédiatement car elle mettait en danger la continuité de son faible gouvernement (9). Une deuxième mesure consiste à assouplir les lois britanniques sur l'immigration. Des lois qui, comme nous l'avons déjà dit, marginalisent les Européens et favorisent les masses afro-caribéennes et asiatiques des pays membres du Commonwealth (10). Rien ne semble pouvoir empêcher l'économie britannique de sombrer dans le chaos au cours des prochains mois (11).

Dans son discours inaugural en tant que premier ministre, Liz Truss a déclaré : "Ensemble, nous pouvons surmonter la tempête". La réponse du peuple britannique va dans une autre direction, le parti conservateur est au plus bas niveau de son soutien populaire et une débâcle électorale en faveur des travaillistes s'annonce. Le Daily Mirror de Londres a publié en première page le 3 octobre "Truss est terminée". La question est : une autre personnalité ne sera-t-elle pas encore pire que Truss ?  Le rythme du déclin du Royaume-Uni nous amène à penser que ce serait très probablement le cas.

NOTES :

1) https://www.enricravellobarber.eu/2020/02/precisiones-sobre-la-aplicacion-y-el.html#.YzsJKctBzIU

2) https://www.enricravellobarber.eu/2020/02/sobre-las-medidas-antiimmigracion-de.html#.YzsI68tBzIU

3) https://panampost.com/mamela-fiallo/2022/09/06/hombres-blancos-nuevo-conservadurismo-ingles/

4) https://www.elespanol.com/mundo/europa/20220906/ue-empeoramiento-relaciones-reino-unido-victoria-truss/700930232_0.html

5) https://elordenmundial.com/liz-truss-mas-peligrosa-que-johnson-para-la-ue-y-para-el-reino-unido/

6) https://www.elmundo.es/internacional/2022/09/21/6329d54621efa051368b45af.html

7) https://www.elmundo.es/economia/2022/09/27/6331e9b721efa0da3c8b4599.html

8) https://elpais.com/economia/2022-09-26/el-banco-de-inglaterra-y-el-gobierno-de-truss-intervienen-para-frenar-el-desplome-de-la-libra.html

9) https://elpais.com/economia/2022-10-03/la-primera-ministra-britanica-da-marcha-atras-en-la-rebaja-de-impuestos-para-salvar-su-gobierno.html

10) https://www.theguardian.com/uk-news/2022/sep/24/liz-truss-plans-to-loosen-immigration-rules-to-boost-uk-economy

11) https://www.elmundo.es/economia/2022/09/10/631b8816e4d4d8277e8b45c7.html


 

Vers une prospective géopolitique

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Vers une prospective géopolitique

Leonid Savin

Source: https://www.geopolitika.ru/article/k-voprosu-geopoliticheskogo-prognozirovaniya

Les centres d'analyse, les organisations économiques et financières, les groupes politiques, les cabinets de conseil, les banques et même les entreprises commerciales tentent régulièrement de prédire l'avenir. Alors que dans la seconde moitié du 20ème siècle, ces travaux avaient des formulations et des conclusions très claires (comme le rapport du Club de Rome sur l'interdépendance de la croissance démographique et des ressources naturelles limitées, qui a légitimé la théorie du "milliard d'or"), les dix dernières années ont vu un éloignement des conclusions concrètes. Les auteurs des différentes prévisions, qu'il s'agisse de représentants de grandes organisations ou d'individus, préfèrent donner plusieurs scénarios pour l'avenir ou mettre en évidence des tendances alternatives et parallèles dans le développement des sociétés et des États.

En général, dans ces travaux, nous voyons l'application de méthodes qui peuvent être divisées en trois approches énoncées :

- le pronostic ;

- la prévoyance ;

- les prévisions.

Et les conclusions sont déjà données en termes d'options ou de scénarios de tendance. Néanmoins, il a été observé que, comme pour les conclusions sans ambiguïté, ces résultats flexibles servent souvent à la programmation future. Puisque les rapports contiennent le scénario nettement préféré, il est évident que les parties prenantes tenteront de faire en sorte que ce soit celui qui soit réalisé. Cela signifie qu'une telle prévision propose une stratégie d'action, y compris le calcul des fonds et des ressources nécessaires.

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Le Centre américain d'évaluation stratégique et budgétaires (i) suit cette approche dans son travail. Par exemple, le rapport sur l'armement des alliés des États-Unis, basé sur l'expérience historique, contient des recommandations assez spécifiques sur la manière de mettre en œuvre une nouvelle stratégie de dissuasion nucléaire, en tenant compte des deux adversaires perçus - la Chine et la Russie (ii).

Ces études appartiennent à la section sur la guerre future, elles sont donc également de nature futurologique, tout comme les nombreux concepts innovants proposés pour l'armée américaine.

Cependant, l'expérience historique montre que certaines prédictions se sont réalisées, tandis que d'autres non. Prenez l'exemple d'Alain Minc (iii), qui, en 1978, a prédit un monde de communication globale grâce à des ordinateurs en réseau et a rédigé la première stratégie française liée à l'avènement de la révolution numérique.

En 2006, il a fait valoir qu'il existe quatre scénarios géopolitiques pour l'Europe à long terme. "Le premier est une sorte d'atlantisme minimal. La nouvelle administration reviendrait au multilatéralisme clintonien et l'Europe s'unirait, créant une alliance durable entre des États-Unis multilatéraux et une Europe unie, tolérée en tant que tele. Je ne crois pas qu'un tel scénario soit possible. Le deuxième scénario est un divorce violent et l'unification de l'Europe par elle-même, et il est clair que pour que cela se produise, il ne doit pas y avoir de menaces mondiales afin que nous ne soyons pas unis par une préoccupation commune. Le troisième scénario : la domination impérialiste. Les nouveaux États-Unis existent, mais l'Europe parvient à s'unir sous la domination écrasante des États-Unis. Quatrième scénario : un atlantisme fort. Cela impliquerait une crise de nature très dramatique, comme le fait que la Chine veuille utiliser toutes ses capacités stratégiques, nucléaires et économiques pour acquérir une position mondiale, ou cela pourrait être le terrorisme nucléaire. Il est clair que ce nouvel atlantisme n'émergera qu'en raison de l'existence d'une menace très forte. Sa propre prédiction était le cinquième scénario : un divorce en douceur" (iv).

Comme nous pouvons le constater, cette prédiction s'est avérée fausse. Les questions controversées, comme la protection des données personnelles, qui a contraint l'UE ou les frictions entre les pays de l'UE et les États-Unis sous l'administration de Donald Trump, peuvent difficilement être qualifiées de "divorce en douceur". Et la situation en Ukraine indique clairement que les pays de l'UE suivent une logique patron-client. En d'autres termes, ils sont des satellites obéissants des États-Unis, sinon l'Allemagne n'aurait guère mené une politique de sanctions suicidaire en renonçant volontairement à des conditions favorables pour l'achat de gaz naturel russe.

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Un autre exemple est le rapport de la US Intelligence Community sur le changement climatique jusqu'en 2040 (v).

On peut y trouver des déclarations contradictoires. Il est question d'un débat sur les émissions de gaz à effet de serre et la réalisation des objectifs de l'Accord de Paris. Mais la plupart des pays seront confrontés à des choix économiques difficiles et compteront probablement sur des percées technologiques pour réduire rapidement leurs émissions. Et si cela ne se produisait pas ?

Elle signale que "les projections scientifiques indiquent que les impacts physiques croissants du changement climatique jusqu'en 2040 et au-delà seront ressentis de manière plus aiguë dans les pays en développement, qui, selon nos estimations, sont également les moins capables de s'adapter à ces changements". Quelles sont donc ces projections scientifiques ? Aucune donnée pertinente n'est fournie à ce sujet. Étant donné que de nombreux scientifiques considèrent que le réchauffement climatique n'est rien de plus qu'un mythe, des questions se posent.

De même, où sont les critères qui font que les pays pauvres sont les moins aptes à s'adapter à ces changements ? Au contraire, les pays qui ne ressentent pas le besoin de villes intelligentes, d'infrastructures modernes et autres, les gens mènent le même style de vie que leurs ancêtres il y a des siècles.

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Fait révélateur, la consommation de gaz naturel ne devrait augmenter que jusqu'en 2040, tandis que la consommation de pétrole devrait rester à peu près au même niveau. L'utilisation de l'énergie solaire et éolienne augmentera considérablement, tandis que la part de l'énergie nucléaire augmentera également.

Il existe également un parti pris politique évident dans la définition des pays vulnérables au changement climatique. Les catastrophes naturelles ne respectent généralement pas les frontières politiques, mais la communauté du renseignement américaine a estimé que la situation du Sud-Soudan était bien pire que celle du Soudan (bien que ce soit les États-Unis qui aient favorisé la séparation du Sud). Le Nicaragua et la Colombie font partie des pays préoccupants, bien que le Costa Rica, situé entre les deux, ait la même note provisoire pour la résilience climatique que les États-Unis et la Russie (p.12 du rapport). De même, en Asie, l'Afghanistan, le Pakistan, l'Inde et le Myanmar sont montrés du doigt, tandis que les pays voisins, le Népal, l'Iran, le Bhoutan et la Thaïlande, présentent des caractéristiques plus positives.

Si nous prenons le rapport global de l'US Intelligence Community sur les tendances mondiales à l'horizon 2040 (vi), nous constatons que la nécessité pour les États de s'adapter sera liée aux catastrophes naturelles, aux catastrophes d'origine humaine, à la propagation des maladies et aux crises financières.

La fragmentation s'accentuera et le système international aura peu de moyens pour répondre aux nouveaux défis. Au sein des nations, le fossé entre les demandes des gens et la capacité des gouvernements et des entreprises va se creuser. Des manifestations de rue auront lieu dans des endroits allant de Beyrouth à Bruxelles en passant par Bogota. La concurrence au sein des sociétés s'intensifiera, entraînant des tensions accrues. Au sein des États, la politique sera plus controversée. En politique mondiale, la Chine défiera les États-Unis et le système international occidental. L'adaptation sera à la fois un impératif et une source clé d'avantages pour tous les acteurs du monde.

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Les pays les plus susceptibles d'en bénéficier sur le plan géopolitique et économique sont l'UE, l'Inde, le Japon, la Russie et le Royaume-Uni.

Il convient ici de garder à l'esprit que les nouveaux défis et problèmes de réponse présentés dans ce rapport sont directement liés à la perte de la puissance américaine. Washington est clairement mal à l'aise avec un système multipolaire, c'est pourquoi pour les auteurs du rapport, il est considéré comme déséquilibré et destructeur. Le problème du parti pris politique peut également être observé dans les prédictions concernant la Russie.

Il est dit que "la Russie restera probablement une puissance destructrice pendant une grande partie ou la totalité des deux prochaines décennies, même si ses capacités matérielles diminuent par rapport à celles d'autres acteurs majeurs. Les avantages de la Russie, notamment ses importantes forces armées conventionnelles, ses armes de destruction massive, ses ressources énergétiques et minérales, sa vaste géographie et sa volonté d'utiliser la force à l'étranger, lui permettront de continuer à jouer le rôle de trouble-fête et de courtier de pouvoir dans l'espace post-soviétique et parfois au-delà. Il est probable que Moscou continuera à essayer de renforcer les divisions en Occident et de nouer des relations en Afrique, au Moyen-Orient et ailleurs. La Russie est susceptible de rechercher des opportunités économiques et d'établir une position militaire dominante dans l'Arctique à mesure que d'autres pays renforcent leur présence dans la région... Le départ du président Vladimir Poutine du pouvoir, que ce soit à la fin de son mandat actuel en 2024 ou plus tard, pourrait compromettre davantage la position géopolitique de la Russie, surtout en cas d'instabilité interne. De même, la réduction de la dépendance énergétique de l'Europe vis-à-vis de la Russie, que ce soit par le biais des énergies renouvelables ou de la diversification vers d'autres fournisseurs de gaz, sapera les revenus et le pouvoir global du Kremlin, surtout si cette réduction ne peut être compensée par des exportations vers les consommateurs d'Asie.

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Cependant, même si elle est aussi catégorique, la communauté du renseignement américaine propose cinq scénarios. "Trois d'entre eux dépeignent un avenir dans lequel les défis internationaux deviennent progressivement plus sérieux et les interactions sont largement guidées par la rivalité entre les États-Unis et la Chine. Dans le scénario des démocraties montantes, les États-Unis ouvrent la voie. Dans le Monde à la dérive, la Chine est l'État leader mais pas dominant au niveau mondial, et dans la Coexistence compétitive, les États-Unis et la Chine prospèrent et se disputent le leadership dans un monde "bifurqué", à la croisée des chemins. Les deux autres scénarios impliquent un changement plus radical. Tous deux découlent de ruptures mondiales particulièrement graves, et tous deux remettent en question les hypothèses relatives au système mondial. La rivalité entre les États-Unis et la Chine est moins centrale dans ces scénarios, car les deux États doivent faire face à des défis mondiaux plus importants et plus graves et constatent que les structures actuelles ne sont pas à la hauteur de ces défis. Les différents blocs en gestation dépeignent un monde dans lequel la mondialisation s'est effondrée et où des convergences ponctuelles d'ordre économique et des alliances de sécurité apparaissent pour protéger les États des menaces croissantes. Tragédie et mobilisation forment la trame de l'histoire d'un changement graduel et révolutionnaire sur fond de crises environnementales mondiales dévastatrices".

Bien entendu, outre le fait d'essayer de se projeter dans l'avenir en se basant sur les statistiques disponibles et les observations des décennies précédentes, la communauté du renseignement américaine avait d'autres objectifs : 1) identifier des menaces spécifiques afin que les autorités américaines (ainsi que les partenaires de Washington) puissent se concentrer sur celles-ci et allouer les ressources nécessaires aux contractants appropriés ; 2) diaboliser certains États, idéologies et systèmes politiques. Les préoccupations concernant le déclin d'un système international qui profite à l'Occident sont clairement visibles. Et s'il y a des changements majeurs qui diminuent le rôle des États-Unis et de l'UE, cela sera perçu positivement dans la plupart des pays.

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Certains essaient de se limiter délibérément à un minimum d'alternatives pour l'avenir. Par exemple, l'Institut allemand pour la politique publique mondiale, dans sa vision des médias et des technologies jusqu'en 2035, ne propose que deux scénarios (vii). Le premier décrit un avenir dans lequel l'éducation aux médias et la liberté d'expression sont élevées, de sorte que les gens peuvent dire ce qu'ils veulent et que leur contenu est largement diffusé. Ce sont les utilisateurs qui détermineront les règles des plateformes de médias sociaux, et non les États ou les entreprises privées. Il n'y aura pas de règles formelles régissant les flux de données et les questions de souveraineté des données, mais il y aura un effondrement économique et infrastructurel, et avec la montée de l'autoritarisme, il n'y aura pas de libre échange de données. La seconde a les mêmes perspectives en matière de liberté d'expression, mais le cosmopolitisme a gagné le monde. Une pléthore de règles largement utilisées et des investissements dans l'infrastructure garantissent un partage des données libre et sans entrave à l'échelle mondiale.

Des scénarios supplémentaires avec des options intermédiaires sont clairement de mise ici.

Prenons maintenant une perspective à court terme. Au début de l'année 2021, le Council on Foreign Relations a présenté une carte des conflits possibles pour l'année en cours (viii). Il est clair que ces hypothèses étaient fondées sur des biais. Par exemple, nous ne voyons absolument aucune mention de la région Asie-Pacifique, à savoir les pays où les conflits et les organisations insurrectionnelles et terroristes sont actifs - Indonésie, Malaisie et Philippines. Aucune mention n'est faite de la Colombie, où les meurtres réguliers d'anciens membres des FARC se poursuivent. La possibilité d'instabilité dans d'autres pays d'Amérique latine - le Chili et le Pérou, où de nombreuses manifestations ont eu lieu en 2020 - n'est pas non plus analysée.

Elle n'indique pas non plus les points de tension potentiels en Europe, qui sont nombreux. Dans une large mesure, l'étude est construite sur une perception limitée de la réalité d'une part et, d'autre part, sur les priorités qui ont informé la politique étrangère américaine au cours des années précédentes et qui ont été reflétées dans les médias mondiaux (ix).

Début 2022 (x), l'Afghanistan, Haïti, le Liban et le Venezuela figuraient parmi les conflits les plus susceptibles d'avoir un impact moyen sur les intérêts américains. Bien qu'il y ait eu des troubles sociaux et politiques dans tous ces pays, ils n'étaient pas si critiques. En Afghanistan, la stagnation générale s'est poursuivie, en Haïti la situation n'a pas beaucoup changé et au Liban, l'effondrement des institutions étatiques ne s'est pas produit comme prévu par le CFR.

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Taïwan et la Chine, Israël et l'Iran, le Mexique, la Corée du Nord, et seulement à la fin de la liste, la détérioration de la situation dans l'est de l'Ukraine et l'intensification de la confrontation avec la Russie. Mais, comme le temps l'a montré, c'est l'Ukraine qui s'est retrouvée en tête de liste des pays sujets aux conflits, et avec l'aide de la spéculation politique de l'Occident, un effet domino global a touché des coins reculés du monde. La prévision pour l'Irak, dont la probabilité et les conséquences étaient moyennes, ne s'est pas non plus réalisée. Alors que l'escalade liée à l'activité des groupes kurdes et à l'intervention turque se poursuit, elle est aggravée par la dégradation de la sécurité dans la province d'Anbar, la crise parlementaire et les querelles inter-chiites qui ont conduit à l'annonce par al-Sadr de son retrait de la vie politique.

Le conflit arméno-azerbaïdjanais a également été classé au niveau le plus bas de probabilité et de conséquence, bien qu'un nouvel affrontement en septembre 2022 s'étendait clairement à un niveau plus élevé.

Bien que les conflits soient un sujet spécifique avec ses propres subtilités et nuances, il y a eu également des spéculations optimistes non réalisées de la part des institutions financières selon lesquelles le ralentissement économique causé par la pandémie ferait place à la reprise et des histoires de renaissance des puissances occidentales dans la perspective mondiale à court terme (xi).

Il a été affirmé que l'arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche ramènera les États-Unis à leur rôle traditionnel d'opérateur d'alliances mondiales. Et les institutions multinationales telles que l'OTAN et l'ONU pourraient réviser leurs plans d'urgence pour un retrait rapide des troupes américaines. Enfin, le Royaume-Uni - et, dans une moindre mesure, le reste de l'Europe - pourraient recentrer leurs efforts sur les priorités mondiales à long terme. Mais ces projections se sont révélées erronées.

Cela conduit un certain nombre d'organisations de suivi des tendances à passer à des récits descriptifs, à appliquer la théorie descriptive avec une certaine continuité possible, en évitant les prédictions futuristes faites par leurs prédécesseurs (xii).

Et quelles sont les raisons de toutes ces erreurs ? Outre les intérêts politiques et corporatifs qui influencent les conclusions, il existe des facteurs qui sont de nature ontologique.

Steve Fuller, par exemple, relève plusieurs points qui nient la possibilité même de la prédiction : 1) l'avenir est en principe inconnaissable parce qu'il n'existe pas encore, et on ne peut connaître que ce qui existe ; 2) l'avenir sera différent à tous égards du passé et du présent, peut-être à cause de l'indétermination de la nature, à laquelle le libre arbitre de l'homme contribue également de manière importante ; 3) les effets mutuels de la prédiction et de ses résultats sont si complexes que chaque prédiction génère des conséquences involontaires qui apporteront plus de mal...

Fuller lui-même a parlé de la nécessité de passer de la super-prédiction à la règle forcée, c'est-à-dire d'assumer la responsabilité de ce qui se passe et de proposer des solutions.

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Il convient également de noter que ces prévisions manquent souvent de données statistiques, d'une part, et que, d'autre part, des changements brusques peuvent mettre à mal les faits apparemment exacts qui ont servi de base à l'étude. Par exemple, la Banque mondiale utilise toujours dans ses prévisions les critères du PIB, des taux de change, du classement des pays, etc., qui, à leur tour, peuvent changer, ne pas refléter la réalité ou être le résultat de manipulations spéculatives (comme l'a démontré la crise financière américaine de 2008 et, encore plus tôt, la soi-disant crise des dot-com). Les sanctions occidentales et les contre-sanctions russes en 2022 ont entraîné une forte hausse du prix du gaz naturel, que personne n'aurait pu imaginer en 2021. Les fluctuations de la valeur du pétrole, des métaux précieux et des terres rares, des minéraux, des crypto-monnaies, sur lesquelles se concentrent de nombreux investisseurs, et des produits finis sont devenues trop difficiles à prévoir en termes d'unités de compte.

Enfin, les questions de valeur sont généralement exclues des projections de tendances futures proposées par les organisations occidentales. Bien que des facteurs tels que le nationalisme et le conservatisme se retrouvent souvent dans les rapports, il s'agit toujours davantage d'une catégorie politique et ne reflète pas le sentiment réel. Un échantillon d'enquêtes sociologiques a peu de chances de faire l'affaire, les questionnaires étant eux-mêmes un outil de collecte de données douteux.

Quant à la religion, qui est directement liée aux valeurs, nous sommes confrontés à un dilemme entre rationalité et irrationalité. Et même les nuances irrationnelles peuvent avoir des interprétations différentes. Par exemple, si nous prenons les traditions abrahamiques, les trois - le judaïsme, le christianisme et l'islam - diffèrent dans leurs interprétations de l'avenir. Et au sein de chaque tradition, il existe des branches qui peuvent présenter des contradictions. Et cela affecte directement les processus politiques. Par exemple, la proportion de la population pratiquant l'islam chiite au Nigeria a considérablement augmenté ces derniers temps. Il est douteux que l'Occident tienne compte de ce changement d'équilibre et se préoccupe davantage de répandre la démocratie, d'accroître son influence et son accès aux ressources naturelles. Pourtant, les chiites ont une vision eschatologique spécifique, où l'arrivée du Mahdi marquera la fin des temps et où son armée ainsi que le Christ (qui est vénéré comme un prophète) combattront l'armée du Dajjal (l'Antéchrist). De toute évidence, dans le contexte de la confrontation entre l'Iran et Israël, et au niveau mondial d'un club de pays fondés sur les valeurs traditionnelles et le cartel néolibéral occidental, la montée des adeptes du chiisme affectera également les processus géopolitiques.

Bien sûr, les prévisions resteront demandées, mais leur précision risque de diminuer. Il est probable que certains groupes de réflexion vont réviser leurs méthodologies. Il y aura des tentatives de rationalisation des catégories abstraites et transcendantes. Enfin, les méthodologies proposées par les pays non-occidentaux avec d'autres entrées et formules entreront dans l'arène. Nous tenterons de théoriser une telle méthodologie dans la publication suivante.

Notes:

i https://csbaonline.org/

ii https://csbaonline.org/research/publications/arming-americas-allies-historical-lessons-for-implementing-a-post-inf-treaty-missile-strategy/publication/1

iii Mink a été conseiller de plusieurs gouvernements français et a été membre du conseil d'administration de diverses sociétés telles que le cabinet de conseil AM Conseil, Le Monde, Gucci, Valéo et le groupe de construction Vinci.

iv https://fpc.org.uk/a-transatlantic-divorce/

v https://www.dni.gov/files/ODNI/documents/assessments/NIE_Climate_Change_and_National_Security.pdf

vi https://www.dni.gov/index.php/gt2040-home/summary

vii https://www.ggfutures.net/analysis/ggf2035-global-media-and-information

viii https://www.cfr.org/report/conflicts-watch-2021

ix https://katehon.com/ru/article/karta-vozmozhnyh-konfliktov-po-versii-cfr

x https://cdn.cfr.org/sites/default/files/report_pdf/PPS2022.pdf

xi https://www.morganstanley.com/ideas/global-economic-outlook-2021

xii https://css.ethz.ch/content/dam/ethz/special-interest/gess/cis/center-for-securities-studies/pdfs/ST2022.pdf

xiii Fuller S. Post-vérité. La connaissance comme lutte pour le pouvoir. MOSCOU : HSE, 2021. С. 286.

lundi, 03 octobre 2022

Le monde vu de Samarcande

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Le monde vu de Samarcande

Par Daniele Perra

Source: https://www.eurasia-rivista.com/il-mondo-visto-da-samarcanda/?fbclid=IwAR1jTo6EDLMfC2JpvyhKZvny75SCUv6UohwQEKE19wWQVHc_O2nZ9PI1l1A

"Ne demandez pas au moineau comment vole l'aigle".

(proverbe chinois)

"Il est assez facile de démasquer le pro-américain qui se déguise en Européen. Il use et abuse du mot 'Occident".

(Jean Thiriart)

Les "Occidentaux", déclare l'ancien général des forces aériennes de l'Armée populaire de libération chinoise, Qiao Liang, aiment se vanter qu'il n'y a pas de guerres entre "démocraties" [1]. Cette croyance, pour être juste, est assez réductrice (pour ne pas dire plutôt banale). En fait, comme l'a soutenu le "géopolitologue militant" Jean Thiriart dans les années 1980, s'il est vrai que le grand rival militaire des États-Unis est la Russie, il est tout aussi vrai que son grand rival économique (celui qui représente potentiellement la menace la plus sérieuse pour son hégémonie mondiale) est l'Europe occidentale [2].

Sur les pages de notre revue Eurasia, on a souvent tenté de présenter des preuves (claires) que les États-Unis ne sont pas seulement en guerre contre la Russie, mais plus généralement contre l'Europe dans son ensemble (les attaques, le sabotage, contre les corridors énergétiques Nord Stream 1 et 2 du 27 septembre 2022, qui ont coïncidé avec l'inauguration d'un gazoduc reliant les champs gaziers norvégiens, aujourd'hui épuisés, à la Pologne à travers la mer Baltique pourraient également s'inscrire dans ce contexte) [3].

À l'occasion de l'agression de l'OTAN contre la Serbie, le taux de change entre l'euro (nouvellement créé) et le dollar est passé de 1 pour 1,07 à 1 pour 0,82, soit une chute de plus de 30 %. De même, début février, au plus fort de la pression ukrainienne contre les républiques séparatistes du Donbass et avant le début de l'opération militaire spéciale, l'euro valait 1,14 pour un dollar. Aujourd'hui (au moment de la rédaction de cet article), il se négocie à 0,96 (plus de trois points en dessous de la parité).

Gouvernée par une élite politique collaborationniste prête à faire du Vieux Continent pour les USA ce que l'Inde était pour l'empire colonial britannique, l'Europe semble condamnée à rester figée dans une mentalité de guerre froide de confrontation entre blocs à l'heure où l'accélération imposée aux dynamiques géopolitiques par les événements (la crise pandémique et l'intervention directe de la Russie dans le conflit ukrainien) transforme rapidement le système mondial dans un sens multipolaire.

Si, d'une part, le fait de pousser la Russie vers l'est a (momentanément) séparé ce qui a été défini comme les "deux géants du milieu", d'autre part, il a réalisé l'un des "cauchemars géopolitiques" de Washington : la construction d'un bloc capable d'exclure les États-Unis de l'espace eurasien grâce à une coopération stratégique entre la Russie, la Chine et l'Iran. Cela a contrecarré les efforts de ce Henry Kissinger qui, depuis le début des années 1970, avait tenté (non sans succès) de séparer l'URSS et la République populaire de Chine en attirant Pékin dans l'orbite géo-économique des États-Unis (en tant qu'exportateur de biens bon marché et importateur de titres de la dette américaine), grâce à la politique dite de la porte ouverte (un passage encore facilité par l'administration Clinton avec l'entrée de la Chine dans l'Organisation mondiale du commerce à des conditions favorables, sauf à bombarder "par erreur" l'ambassade de Chine à Belgrade pour pousser le transfert de capitaux de Hong Kong à Wall Street).

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L'"idylle" sino-américaine, du point de vue néo-libéral occidental, était censée faire de la Chine le centre manufacturier mondial, à condition que l'écart technologique et militaire entre Washington et Pékin reste inchangé et que la balance commerciale ne penche pas trop à l'Est.

Au contraire, la croissance économique de la Chine (qui s'est également traduite par une augmentation des dépenses militaires), augmentant sa puissance relative (notamment en termes de projection et d'influence), en a fait un rival direct des États-Unis. Il va sans dire que, comme l'a montré John J. Mearsheimer, cette rivalité n'a rien à voir avec l'aspect idéologique. Le politologue américain, en effet, dans le sixième chapitre de son texte phare The Tragedy of the Great Powers (2001), donne l'exemple de l'Italie dans la première moitié du 20ème siècle en montrant comment les gouvernements libéraux pré-fascistes n'étaient pas moins agressifs que celui dirigé par Benito Mussolini [4]. Par conséquent, un conflit avec les intérêts français et britanniques dans la zone méditerranéenne ou moyen-orientale aurait été inévitable dans tous les cas (l'Italie, par exemple, avait déjà commencé à fournir un soutien militaire à l'imamat yéménite Taydite contre la pénétration coloniale britannique à Aden dès le milieu des années 1920, à une époque où l'État italien n'avait pas encore pris un caractère totalitaire) [5].

De même, l'Union européenne, la Russie et la Chine, qu'elles soient démocratiques ou autoritaires, libérales ou étatistes en matière économique, importe peu. Ils représentent cependant une menace lorsque leur puissance accrue (militaire ou économique, ou les deux) met en péril le système mondial fondé sur l'hégémonie nord-américaine au sein des institutions internationales (Banque Mondiale et FMI surtout) et sur le pouvoir du dollar comme monnaie de référence dans les échanges commerciaux.

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Si l'Union européenne, otage de sa propre classe dirigeante et de l'Alliance atlantique, a peu de marge de manœuvre pour échapper à l'emprise "occidentale" (bien que certaines tentatives pour l'"isoler" du reste de l'Eurasie, comme le TTIP, aient échoué), la Chine et la Russie construisent les bases d'un nouvel ordre qui rendra inefficaces les efforts occidentaux pour "contenir" leur expansion.

À cet égard, on ne peut oublier qu'au 19ème siècle, la Grande-Bretagne a mené les "guerres de l'opium" précisément pour tenir la Chine à l'écart du commerce maritime. Ainsi, la volonté actuelle du Parti communiste chinois, bien résumée par le discours du président Xi Jinping lors de la réunion de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS, mais plus connue sous son acronyme anglais SCO) à Samarcande (14-16 septembre 2022), se présente également comme une nouvelle expression de résurgence nationale face à cette période sombre de l'histoire chinoise (au tournant du milieu du 19ème siècle au milieu du 20ème siècle) qui reste connue en Chine comme "le siècle des humiliations" et des "traités inégaux".

Dans son discours, Xi, en plus des habituelles références historiques à la Route de la Soie comme source d'inspiration pour une interaction culturelle et commerciale pacifique entre les pays qui ont embrassé le projet et l'OCS, s'est concentré sur plusieurs points cruciaux pour le développement des programmes d'intégration eurasiens. Tout d'abord, il a souligné la nécessité pour les membres de l'Organisation de Shanghai elle-même d'agir en communauté de vues pour contrecarrer les tentatives d'ingérence extérieure dans leurs affaires intérieures. À cet égard, le président chinois a spécifiquement parlé des tentatives de créer des "révolutions de couleur" qui sapent la stabilité régionale [6].

Il n'est pas surprenant qu'au moment où Téhéran a officiellement rejoint l'OCS, une vague de protestations (plus ou moins véhémentes, plus ou moins spontanées) se soit répandue dans tout le pays d'une manière qui rappelle les processus de déstabilisation soutenus par l'Occident sur d'autres théâtres (des anciens pays soviétiques au Moyen-Orient) et aussi en Iran même (pensez au soi-disant "Mouvement vert" de 2009 né après la réélection de Mahmud Ahmadinejad), avec la différence substantielle que la République islamique (en dépit de la crise induite par le régime de sanctions imposé par Trump) semble encore disposer des anticorps et des structures pour faire face à de tels défis (auxquels il faut ajouter les poussées perturbatrices opérées par certains groupes ouvertement soutenus par les services d'espionnage nord-américains et israéliens, notamment au Kurdistan, dans les régions limitrophes de l'Azerbaïdjan et au Beloutchistan, où, depuis le début des années 1980, des groupes séparatistes opèrent sous la tutelle de l'Irak de Saddam Hussein dans une optique à la fois anti-iranienne et anti-pakistanaise).

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Xi a également porté son attention sur l'Afghanistan (présent au sommet en tant que pays candidat au statut de partenaire de dialogue au sein de l'OCS). En effet, Kaboul, aux yeux du président chinois, s'est posé au cœur du projet d'interconnexion continentale après le retrait américain. Cependant, il est crucial pour l'Afghanistan de mettre en place une structure politique large et inclusive qui puisse éliminer le terreau qui alimente le terrorisme et met en danger toute la région d'Asie centrale [7]. La lutte des talibans contre l'autoproclamé "État islamique" (ISIS-Khorasan) et les efforts pour éradiquer la culture du pavot à opium (à laquelle, pour être honnête, le mollah Omar avait déjà tenté de remédier au tournant des années 1990-2000 afin d'être accepté par la "communauté internationale"), après vingt ans d'occupation occidentale au cours desquels la production de drogue non seulement n'a pas diminué mais a augmenté de façon exponentielle (de 70.000 hectares cultivés en pavot en 2001 à 300.000 en 2017) [8], représentent en ce sens un signe clair de la volonté positive des Afghans de coopérer avec les pays voisins (indispensable à l'heure où les Etats-Unis, dans le silence général, ont gelé plus de 9 milliards de dollars que les gouvernements fantoches pro-occidentaux avaient transférés aux institutions de crédit nord-américaines).

Les références de Xi Jinping à la construction d'un système de paiement international dans les monnaies locales respectives, qui accélérerait le processus de dédollarisation des économies eurasiatiques et faciliterait la création prochaine d'une banque de développement interne au sein de l'OCS, n'étaient pas moins pertinentes.

Cette étape est extrêmement importante, étant donné que l'Organisation de Shanghai concerne 40 % de la population mondiale, ¼ du PIB mondial, s'étend sur la plus grande masse continentale du monde et compte pas moins de quatre puissances nucléaires (Chine, Inde, Pakistan et Russie) en son sein. Des chiffres qui augmenteront encore si le système des BRICS est relié à l'OCS.

Paradoxalement, le régime de sanctions imposé à la Russie à la suite de l'opération militaire spéciale, loin de réaffirmer l'unipolarisme (si l'on exclut le contrôle nord-américain sur l'Europe), a accéléré la voie multipolaire. En effet, "l'incapacité, due aux sanctions, d'utiliser les circuits VISA et Mastercard a incité Moscou à utiliser les circuits chinois Huawei Pay et Union Pay, et a redonné un nouvel élan au projet mis en chantier par les BRICS en 2015, consistant en la création de leur propre système unique de paiements transnationaux (Brics Pay) qui permet l'utilisation de leurs monnaies nationales respectives comme base d'échange directe pour les paiements extérieurs, en évitant l'intermédiation du dollar et donc le transit nécessaire par les banques américaines" [9]. Et encore : "En interconnectant les systèmes de paiement (Elo au Brésil, Mir en Russie, RuPay en Inde et Union Pay en Chine ; l'Afrique du Sud ne dispose pas de sa propre infrastructure), Brics Pay est candidat pour supplanter progressivement les circuits VISA et Mastercard dans le quadrant asiatique (où Union Pay a déjà dépassé VISA depuis 2015, en termes de transactions globales, réduisant drastiquement le pouvoir de chantage de Washington [... ]. De même, l'éviction hors du système SWIFT pénalise les établissements de crédit russes, mais démasque l'instrumentalisation de ce qui est configuré comme le principal système de régulation des paiements internationaux aux logiques de pouvoir euro-atlantistes, avec pour résultat de renforcer la tendance à rechercher des solutions alternatives" [10]. Des solutions ont été trouvées dans l'utilisation et le renforcement (voire l'unification) du système déjà existant CIPS - Cross-Border International Payment System (Chine), SPFS - System for Transfer of Financial Messages (Russie), UPI - Unified Payment Interface (Inde).

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En conclusion, Xi a fait l'éloge de l'esprit de Shanghai, qui est toujours fort et ferme après 20 ans. Il se résume en cinq points qui représentent à la fois les piliers du nouveau système multipolaire et ce que la Russie et la Chine ont identifié comme le processus de "démocratisation" des relations internationales. Les cinq points sont les suivants :

    - La confiance politique. Guidés par la vision de forger une amitié et une paix durables entre les États membres de l'OCS, nous respectons les intérêts fondamentaux de chacun et le choix de la voie de développement, et nous nous soutenons mutuellement dans la réalisation de la paix, de la stabilité, du développement et du rajeunissement.

    - Coopération gagnant-gagnant. Nous rencontrons des intérêts mutuels, restons fidèles au principe de consultation et de coopération pour des bénéfices partagés, renforçons la synergie entre nos stratégies de développement respectives, et suivons la voie de la coopération gagnant-gagnant vers une prospérité commune.

    - L'égalité entre les nations. Nous sommes attachés au principe d'égalité entre tous les pays, quelle que soit leur taille, au principe de prise de décision par consensus et au principe de résolution des problèmes par une consultation amicale. Nous rejetons la pratique de la coercition des grands et des forts contre les petits et les faibles.

    - Ouverture et inclusion. Nous soutenons la coexistence harmonieuse et l'apprentissage mutuel entre différents pays, nations et cultures, le dialogue entre les civilisations et la recherche d'un terrain d'entente en mettant de côté les différences. Nous sommes prêts à établir des partenariats et à développer une coopération gagnant-gagnant avec d'autres pays et organismes internationaux qui partagent notre vision.

    - Équité et justice. Nous sommes attachés aux buts et aux principes de la Charte des Nations Unies ; nous abordons les grandes questions internationales en fonction de leurs mérites propres ; et nous nous opposons à la poursuite de notre propre agenda au détriment des droits et des intérêts légitimes d'autres pays [11].

L'énumération des cinq points constituant "l'esprit de Shanghai" dans le discours de Xi Jinping et le choix de Samarcande ("perle de la route de la soie") comme destination du premier voyage officiel à l'étranger du président chinois depuis le début de la pandémie de Covid 19 ont certainement une forte valeur culturelle et symbolique. Tout d'abord, Xi Jinping a voulu envoyer un message stratégique clair aux tentatives américaines d'encercler la Chine en mettant l'accent sur la capacité de projection terrestre (et pas seulement maritime) de la Nouvelle route de la soie, qui est présentée comme un projet complémentaire aux stratégies de développement national des pays membres et aux dialogues avec l'OCS.

Deuxièmement, elle voulait envoyer un message clair aux mêmes membres de l'OCS et partenaires de dialogue dont les intérêts contradictoires ont conduit à une confrontation de guerre ouverte (non sans l'ingérence de l'Occident). C'est le cas de la confrontation entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan (un conflit dans lequel la Turquie, partenaire de dialogue de l'OCS, est déjà directement impliquée en tant que principal fournisseur de soutien militaire à Bakou et qui pourrait potentiellement engager l'Iran également), des tensions entre le Tadjikistan et l'Afghanistan et, plus récemment, de l'affrontement Tadjikistan-Kirghizstan, cette dernière étant traversée par le corridor ferroviaire Chine-Kirghizistan-Ouzbékistan, qui représente un point de jonction crucial pour la Nouvelle route de la soie, étant donné qu'il permettrait, une fois achevé, d'atteindre à la fois le Moyen-Orient (via l'Afghanistan) et l'Europe (via l'Iran et la Turquie) bien avant la ligne déjà existante qui traverse le Kazakhstan.

C'est également dans ce contexte que s'inscrit la position officielle de la Chine sur le conflit en Ukraine, qui est restée (à quelques différences substantielles près) la même depuis 2014: "La partie chinoise maintient une position objective et juste sur la question ukrainienne, insiste sur le respect de l'indépendance, de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine, s'oppose à toute ingérence de forces extérieures dans les affaires intérieures de l'Ukraine, et soutient la résolution politique du problème ukrainien de manière pacifique". Nous pensons que la solution ultime à la crise ukrainienne réside dans le maintien de deux équilibres, à savoir comprendre l'équilibre entre les intérêts des différentes régions et des différentes nationalités en Ukraine, parvenir à un équilibre des relations avec la Russie et l'Europe, afin de ne pas faire de l'Ukraine un avant-poste de la confrontation, mais plutôt un pont de communication entre l'Est et l'Ouest" [12].

Cela expliquerait également le mécontentement mal dissimulé de Pékin quant au choix de la Russie d'intervenir directement dans le conflit, surtout à la lumière des tentatives répétées de l'Amérique du Nord de l'utiliser comme une arme pour intensifier la propagande de l'affrontement entre les blocs opposés et mettre à genoux le tissu industriel européen. En fait, la Chine n'a pas d'intérêt particulier à voir la récession économique de la zone euro. Tout comme elle n'a aucun intérêt à une césure géographique (bien que momentanée) entre la Russie et l'Europe (ou à une nouvelle spirale de guerre aux issues potentiellement néfastes) au moment où le contrôle russe sur le port stratégique de Mariupol ouvre d'importants scénarios pour l'utilisation de l'infrastructure et du gigantesque complexe industriel Azovstal (ce n'est pas un hasard si les Azovites, avec des civils comme boucliers humains, ont choisi de se barricader juste là, conscients du fait que Moscou n'essaierait pas de détruire complètement la zone) comme instruments d'interconnexion nord-sud et ouest-est du continent.

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En haut, le Sultan Galiev; en bas, Ismail Bey Gaspir Ali.

Du point de vue russe, le sommet de Samarcande a eu le mérite de raviver l'approche stratégique traditionnelle de Moscou, qui se tourne vers l'Est et le monde islamique lorsque l'Europe lui tourne le dos. Même avant des personnalités telles que le théoricien du "communisme national islamique" Mirza Sultan Galiev (1892-1940), le "marxiste atypique" Karl Radek (qui avait invité, lors du Congrès post-révolutionnaire des peuples orientaux, Enver Pasha à rejoindre la révolte "basmatienne" au lieu d'aider à la réprimer) [13], et les exposants de l'eurasianisme classique, cette approche avait été adoptée par Ismail Bey Gaspir Ali (1851-1914). Ce dernier, un Tatar de Crimée et une figure centrale du mouvement connu sous le nom de "jadidisme" (de usul-i-jadid, "nouvelle méthode"), visant à répandre la culture scientifique moderne parmi les peuples musulmans de l'espace impérial russe, comme le voulait aussi Konstantin Leont'ev, pensait que Moscou devait suivre une politique d'alliance mutuellement bénéfique avec des pays comme la Turquie et la Perse. La Russie obtiendrait l'accès tant convoité aux "mers chaudes", tandis que la Turquie et la Perse pourraient se libérer de l'étouffante étreinte européenne qui cherchait continuellement à les monter les uns contre les autres et, alternativement, à favoriser des confrontations directes entre elles et la Russie elle-même. "Une alliance entre le tsar blanc et le calife de l'Islam", a déclaré Ismail Bey "Gasprinsky", "rebatrait complètement les cartes que l'on joue en Europe depuis trois siècles".

Aujourd'hui, comme à l'époque, seule une coopération toujours plus étroite entre des réalités politiques et culturelles extrêmement différentes (comme celles qui existent au sein de l'OCS ou des BRICS) peut permettre de surmonter l'approche occidentale des relations internationales fondée sur la politique du "diviser pour régner".

NOTES:

[1] Qiao Liang, L’arco dell’Impero con la Cina e gli Stati Uniti alle estremità, LEG Edizioni, Gorizia 2021, p. 112.

[2] J. Thiriart, L’impero euro-sovietico da Vladivostok a Dublino, Edizioni all’insegna del Veltro, Parma 2018, p. 54.

[3] "Des fuites de gaz ont été signalées près de l'île danoise de Bornholm, dans la mer Baltique. Le gouvernement fédéral allemand estime qu'il est possible que les gazoducs Nord Stream aient été endommagés par des "attentats". Voir Fuite de gaz de Nord Stream 1 et 2 : des bulles dans la mer. Opérateur de réseau : "Dommages causés à 3 lignes offshore", 27 septembre 2022, www.rainews.it. Il convient également de préciser que s'il s'agissait d'une opération de renseignement assistée par l'OTAN, on aurait alors affaire à une attaque directe de l'OTAN contre les intérêts vitaux d'un pays membre, même si, à l'heure actuelle, le Nord Stream 1 est hors service pour cause de maintenance et le 2 n'est jamais entré en service.

[4] J. J. Mearsheimer, The tragedy of great powers politics, Northon e Company, New York 2014, p. 171.

[5] F. Sabahi, Storia dello Yemen, Mondadori, Milano-Torino 2010, p. 36.

[6] Vertice di Samarcanda: il discorso di Xi Jinping (trad. Giulio Chinappi), www.cese-m.eu.

[7] Ibidem.

[8] N. Piro, La narrazione dell’oppio afghano è sbagliata, proviamo a riscriverla, www.nicopiro.it.

[9] G. Gabellini, 1991-2022. Ucraina. Il mondo al bivio. Origini, responsabilità, prospettive, Arianna Editrice, Bologna 2022, p. 250.

[10] Ibidem, pp. 250-251.

[11] Vertice di Samarcanda: il discorso di Xi Jinping, ivi cit.

[12] AA.VV., Interpretazione della filosofia diplomatica cinese nella Nuova Era, Anteo Edizioni, Cavriago 2021, p. 33.

[13] Pas du tout victime, contrairement à nombre de ses camarades de parti, d'un parti pris anti-oriental, Radek a déclaré depuis le podium du Congrès : "Camarades, nous faisons appel à l'esprit de combat qui, dans le passé, animait les peuples de l'Est lorsque, conduits par de grands conquérants, ils marchaient sur l'Europe [...] Nous savons, camarades, que nos ennemis nous accuseront d'évoquer la figure de Gengis Khan et des califes de l'Islam [...] et lorsque les capitalistes européens diront que c'est la menace d'une nouvelle barbarie, d'une nouvelle invasion boche, nous leur répondrons: Vive l'Orient rouge !" (dans C. Mutti, Introduzione a N. S. Trubeckoj, L’eredità di Gengis Khan, S.E.B., Milano 2005). L'objectif de Karl Radek était de créer une alliance entre le bolchevisme russe et les nationalismes allemand et turc contre l'ennemi commun : l'impérialisme britannique. À cette fin, il a invité à Bakou Enver Pasha, ancien représentant des Jeunes Turcs et ministre de la guerre de l'empire ottoman pendant les années de la Première Guerre mondiale. Les bolcheviks espéraient, grâce à son aide, mettre fin à la rébellion des Basmatis ("brigands") héritée de la Russie tsariste et qui avait éclaté suite à l'imposition de la conscription obligatoire pour les populations musulmanes d'Asie centrale. Cependant, une fois à Boukhara, Enver Pascia rejoint le soulèvement et en prend la tête avec le titre de "commandant de campagne de toutes les armées musulmanes, gendre du calife et représentant du prophète". Exploitant la propagation des sentiments panislamiques et panprotestants, son idée était de créer un immense État musulman englobant toute l'Asie centrale, plus l'Iran et l'Afghanistan. Cependant, son projet n'a pas duré longtemps. Enver Pasha meurt au combat en 1922, tandis que la révolte s'estompe lentement jusqu'à disparaître complètement dans les années 1930.

[14] G. R. Capisani, I nuovi Khan. Popoli e Stati nell’Asia centrale desovietizzata, BEM, Milano 2007, p. 94.

Entretien avec Claudio Mutti, rédacteur en chef de la revue d'études géopolitiques Eurasia

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Entretien avec Claudio Mutti, rédacteur en chef de la revue d'études géopolitiques Eurasia

Source: https://www.gazzettadellemilia.it/politica/item/38584-intervista-a-claudio-mutti,-direttore-della-rivista-di-studi-geopolitici-%E2%80%9Ceurasia%E2%80%9D?fbclid=IwAR0w9sbHYpqFPxMGzsc9nPZQxr9veJcrJuyGJq8C5au-1S_urTDkcpc7kAQ

La semaine qui s'achève laisse penser que le conflit ukrainien est sur le point de prendre une nouvelle direction et que les scénarios pourraient changer. Pour tenter d'apporter un éclairage, nous avons interrogé un expert en géopolitique, Claudio Mutti, rédacteur en chef du magazine EURASIA.

Par Matteo Pio Impagnatiello Felino (PR)

Au moment où nous nous parlons, la guerre entre l'Ukraine et la Fédération de Russie se poursuit. Pouvez-vous nous dire ce qui se passe réellement dans le scénario de guerre en Europe de l'Est ?

Les États-Unis utilisent l'Ukraine pour creuser un fossé entre la Russie et le reste de l'Europe. Cela ne vient pas de moi, mais d'une source très autorisée, nullement soupçonnée d'anti-américanisme : George Friedman, président de Strategic Forecasting, Inc. connu sous le nom de Stratfor. S'exprimant devant le Chicago Council of Global Affairs, Friedman a déclaré: "L'intérêt premier des États-Unis, pour lequel nous avons mené des guerres pendant un siècle (la Première guerre mondiale, la Seconde et la Guerre froide), est d'empêcher l'Allemagne et la Russie de s'unir, car ensemble, elles représentent la seule force capable de nous menacer. Pour les États-Unis, la crainte fondamentale est que le capital financier et la technologie allemands se soudent aux ressources naturelles et à la main-d'œuvre russes. C'est la seule alliance qui fait peur aux États-Unis, nous essayons de l'empêcher depuis un siècle".

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A la lumière du vote du dimanche 25 septembre en Italie, y aura-t-il des échos sur les relations diplomatiques bilatérales entre l'Italie et la Fédération de Russie ?

Quelques jours avant les élections italiennes, la Pravda écrivait : "La potentielle nouvelle première ministre italienne, Giorgia Meloni, a choisi la voie du chaos (...) elle sera une atlantiste convaincue et une partisane de l'Ukraine". Le diagnostic sévère et réaliste de ce quotidien historique russe a été confirmé le 26 septembre par Meloni elle-même. Au message diplomatique de Dmitry Peskov, porte-parole du président Poutine, qui, parlant de l'Italie, a déclaré : "Nous sommes prêts à accueillir toute force politique capable d'être plus constructive dans les relations avec Moscou", Meloni a répondu indirectement en déclarant son "soutien loyal à la cause de la liberté du peuple ukrainien". Faisant écho à Draghi en niant la validité du référendum visant à annexer les quatre régions ukrainiennes à la Russie, elle a ajouté : "Poutine démontre une fois de plus sa vision néo-impérialiste de style soviétique qui menace la sécurité de l'ensemble du continent européen".

En septembre, d'importantes fuites sous-marines se sont produites dans les pipelines Nord Stream 1 et Nord Stream 2. Comment peut-on les expliquer?

Elles sont expliquées à la lumière des menaces explicites proférées au début de l'année par le président Biden et le secrétaire d'État adjoint américain. En fait, le 7 février 2022, M. Biden a promis que si la Russie attaquait l'Ukraine, le Nord Stream 2 n'existerait plus car les États-Unis s'en débarrasseraient définitivement. Le 27 janvier 2022, Victoria Nuland avait anticipé la menace de Biden en garantissant qu'en cas d'attaque russe contre l'Ukraine, Nord Stream 2 ne se ferait pas. Les menaces ont été suivies de manœuvres militaires. Le 2 septembre, l'hélicoptère américain FFAB123, probablement un élément du support aérien installé sur le navire d'assaut USS Kearsarge, a volé le long du tracé de l'oléoduc aux endroits où l'"incident" allait se produire. Le 13 septembre, d'autres avions de chasse américains ont retracé la route dudit hélicoptère. Le jour où "l'incident" s'est produit, un détachement expéditionnaire de navires de la marine américaine dirigé par l'USS Kearsarge se trouvait à une trentaine de kilomètres.

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Volodymyr Oleksandrovyč Zelens'kyj est le président de l'Ukraine, une république semi-présidentielle qui peut difficilement être considérée comme une superpuissance (avec une population d'un peu plus de 40 millions d'habitants et un niveau de vie encore loin des standards de l'Europe occidentale). Néanmoins, il semble que l'influence du président Zelens'kyj (pour être clair, les demandes qu'il renouvelle périodiquement aux pays du bloc atlantique) soit forte, ce qui entraîne des implications importantes pour l'équilibre géopolitique au détriment de la paix. Est-ce le cas ?

Volodymyr Zelens'kyj est devenu président de l'Ukraine grâce à l'oligarque milliardaire Ihor Kolomojs'kyj, ancien gouverneur de l'oblast de Dnipropetrovs'k, fondateur de la PrivatBank, président de la Communauté juive unie d'Ukraine et citoyen israélien, financier du bataillon Aidar et propriétaire de la chaîne de télévision qui a assuré le succès de Zelens'kyj en tant qu'acteur. Immédiatement après son élection, Zelens'kyj a reçu son programme par le biais d'un communiqué de la Fondation Renaissance, qui, avec l'ambassade des États-Unis à Kiev et le tristement célèbre National Endowment for Democracy, est l'un des principaux financiers de l'Ukraine Crisis Media Center, l'organisation qui fournit des informations sur l'Ukraine aux médias occidentaux. Président d'un pays qui, suite au coup d'État de l'Euromajdan, s'est transformé en principal avant-poste occidental contre la Fédération de Russie, Zelens'kyj exerce de manière flagrante la fonction de mégaphone de l'OTAN que lui a assignée Washington.

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Jusqu'à présent, nous avons mentionné les pays belligérants et l'Italie. Voulez-vous développer la stratégie américaine ? Quel rôle les Américains ont-ils joué et jouent-ils en Europe ?

La guerre contre la Russie menée par les États-Unis à travers l'Ukraine trouve son origine dans la même stratégie antisoviétique élaborée à l'époque par le secrétaire d'État américain Zbigniew Brzezinski ; qui, pour illustrer le rôle décisif qu'une Ukraine séparée de la Russie est appelée à jouer dans la stratégie américaine de contrôle total de l'Eurasie, a cité la célèbre formule du géopoliticien britannique Mackinder : "Celui qui a le pouvoir sur l'Europe de l'Est domine le Territoire du Cœur (= Heartland; en gros, la Russie et les régions voisines) ; celui qui a le pouvoir sur le "Territoire du Cœur" domine l'Île-Monde (c'est-à-dire le Vieux Continent) ; celui qui a le pouvoir sur l'Île-Monde domine le Monde". En bref, la "géostratégie pour l'Eurasie" épousée par l'impérialisme américain consiste à empêcher Moscou d'exercer à tout prix son hégémonie sur sa sphère d'influence historique. Et l'Ukraine, véritable "pivot" géopolitique, en existant en tant que pays "indépendant", empêche la Russie de devenir un empire eurasien. En particulier, l'Ukraine "indépendante" garantit au bloc occidental un accès à la région transcaucasienne, où il peut menacer l'Iran à bout portant et assurer la domination régionale d'Israël.

L'Allemagne et la Russie sont ensemble la seule puissance qui peut menacer les États-Unis

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L'Allemagne et la Russie sont ensemble la seule puissance qui peut menacer les États-Unis

par Maurizio Blondet

Source : Maurizio Blondet & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/germania-e-russia-insieme-sono-l-unica-potenza-che-puo-minacciare-gli-stati-uniti

Un de mes articles de 2015 qui expliquait tout

TITRE ORIGINAL :

Notre véritable ennemi est le grand allié. La preuve ultime

Maurizio Blondet, 20 avril 2015

"Pour les Etats-Unis, la peur primordiale, c'est l'alliance est du capital allemand, de la technologie allemande, combinés aux ressources naturelles russes et à la main-d'œuvre russe : c'est la seule combinaison qui a effrayé les Etats-Unis pendant plus d'un siècle" : tels ont été récemment les propos de George Friedman, le fondateur du centre d'analyse stratégique Stratfor, dans le discours qu'il a prononcé au Council on Foreign Relations le 4 février, et dont nous publions ici la vidéo avec notre traduction intégrale (à partir de l'anglais parlé). Il convient de le montrer avec toute l'attention requise, car il mérite la plus large diffusion.

Friedman, qui est un Juif né à Budapest en 1946, est un homme de l'"État profond" américano-militariste : conférencier à l'US Army War College, chercheur à la National Defense University et à RAND (le porte-voix du système militaro-industriel), il exprime ici avec une franchise sans précédent la stratégie que Washington suivra pour maintenir sa domination mondiale. Dans cette stratégie, l'Europe est un simple pion, rien qu'un outil, dont Friedman parle avec un infini mépris. L'arme utilisée sera la déstabilisation: en Ukraine, c'est ce que nous avons déjà fait en Afghanistan. Abandonnons toute ambition d'instaurer la démocratie ; une fois que nous aurons déstabilisé le pays, nous aurons fait notre travail... Cela vaut la peine d'écouter Friedman. Et d'observer son sourire froid, ou son rictus, lorsqu'il expose le programme.

Voici ce qu'a dit Friedman en résumé :

    - L'Europe n'existe pas.

    - Seule l'intégration germano-russe peut nous menacer, nous ne la permettrons pas (1).

    - C'est pourquoi nous soutenons Kiev.

    - L'armée de Kiev est notre armée, à tel point que nous donnons des médailles à leurs soldats.

    - Nous plaçons des armes dans tous les pays d'Europe de l'Est, en profitant de leur russophobie.

    - Bien sûr, nous agissons en dehors du cadre de l'OTAN.

    - Notre objectif : établir un cordon sanitaire autour de la Russie.

    - Nous pouvons envahir n'importe quel pays du monde, alors qu'aucun pays ne peut nous envahir.

    - Cependant, nous ne pouvons pas occuper l'Eurasie ; la tactique consiste à faire en sorte que les pays s'entre-déchirent.

    - Pour la Russie, le statut de l'Ukraine est une menace existentielle.

    - "C'est cynique, c'est amoral, mais ça marche.

    - L'objectif n'est pas de gagner sur l'ennemi, mais de le déstabiliser.

    - La déstabilisation est le seul but de nos actions à l'étranger. Pas pour établir la démocratie ; lorsque nous avons déstabilisé un pays, nous devons dire : "Mission accomplie", et rentrer chez nous.

    - Notre inconnue, c'est l'Allemagne. Que fera-t-elle ? Elle ne le sait même pas. Géant économique et nain politique, comme toujours dans l'histoire.

    - "L'Europe subira le même sort que tous les autres pays : ils auront leurs guerres. Il n'y aura pas des centaines de millions de morts, mais l'idée d'exclusivité chez chacun des peuples européens, à mon avis, conduira à des guerres. Il y aura des conflits en Europe. Il y en a déjà eu, en Yougoslavie et maintenant en Ukraine.

Le site web Saker compare ce programme avec les propos tenus par Vladimir Poutine lors de la très longue émission télévisée en direct du 6 avril (2015), lorsqu'il a répondu aux questions du public russe :

    - La Russie n'attaque personne, elle ne fait que défendre ses intérêts.

    - Nous avons deux bases militaires en dehors de la Russie, ils ont plus de mille bases dans le monde : et nous sommes les agresseurs ? Où est le bon sens ?

    - Le budget militaire du Pentagone est 10 fois supérieur au nôtre, et c'est nous qui menons une politique agressive... Avons-nous des bases à la frontière américaine ?

    - Qui installe des missiles aux frontières de l'autre ?

Le deuxième résultat est que la Russie, puisqu'elle est victime de représailles économiques injustes en violation des règles de l'OMC, peut s'exempter des règles du commerce international dictées par l'OMC elle-même. La première et la plus onéreuse de ces contraintes est que l'OMC interdit de favoriser les industries nationales face à la concurrence des produits étrangers. L'embargo actuel oblige la Russie à augmenter la part de la production nationale dans ses industries et autres activités économiques ; s'il est bien utilisé, il peut être une occasion inespérée de renforcer son système industriel partiellement abrité de la concurrence étrangère, avec des mesures de protection qui ne seraient pas acceptées par la "communauté internationale" ou sa propre population. Les sanctions causent des difficultés ; elles retardent les modernisations déjà en cours (grâce aux accords avec les industries allemandes), de sorte qu'en quelques années, Moscou aurait pu commencer à produire des biens de "qualité allemande" pour le marché dans les secteurs où elle possède des produits de pointe (nés pour des raisons militaires) qu'elle est incapable d'imposer au niveau mondial : chimie, pharmacie, turbines, puces, optoélectronique et microélectronique, logiciels indépendants (issus des portes dérobées de la NSA) etc. (pour une exposition des projets et des possibilités d'excellence de la Russie, voir ici: https://www.les-crises.fr/l-isolement-de-la-russie-3-la-russie-ne-produit-rien/ ).

En bref, la Russie a l'occasion d'activer ces politiques industrielles dont nous, Européens - vassaux lâches et stupides - avons été totalement privés : de la dévaluation rendue impossible par l'euro, au contrôle des changes et à l'opposition à la fuite des capitaux, mesures traditionnelles depuis des siècles de tout gouvernement souverain, et désormais interdites par le traité de Lisbonne, tout comme l'OMC nous interdit de défendre nos industries envahies et dévastées par les marchandises à bas prix. Alors que nous nous permettons de nouer le dernier nœud coulant autour de notre cou : le TAFTA, le traité transatlantique, par lequel nous nous soumettrons aux réglementations américaines même pour ce que nous mangeons.

L'Europe sombre ainsi dans la crise (causée par la finance américaine et son capitalisme terminal) en s'enfonçant dans la vassalité à l'égard de Washington ; complice servile des sanctions, elle perd la grande opportunité de développer elle-même l'économie russe - ce qui serait une tâche immense, qui nécessiterait un financement énorme et donc des investissements étrangers colossaux, qu'hélas la Chine fournira à notre place. Et en retour, qu'obtient cette Europe-croupion de Washington ? Des plans de déstabilisation et de guerres en interne, comme le promet Friedman.

Le dicton de Plotin s'applique à nous : "Que les vils soient gouvernés par les méchants - c'est juste".

Quant à l'Amérique, et à son destin historique et méta-historique, elle devrait craindre un autre dicton : si "Heureux les artisans de la paix", quelle malédiction pèse sur ces semeurs de discorde anti-chrétiens et ces instigateurs géopolitiques de la haine et de la violence ?

Note:

(1) En 1939, le Council on Foreign Relations de Rockefeller, dirigé à l'époque par Isaiah Bowman, est arrivé à la même conclusion : après une étude minutieuse des relations commerciales de la planète entière, il a déterminé que l'Europe continentale (avec la Russie intégrée à l'Allemagne) formerait un "bloc autarcique", ce qui était contraire à l'intérêt national (américain), puisque les méga-corporations des Etats-UNis avaient besoin d'un "libre accès aux marchés et aux matières premières" de cette partie du monde. Un projet d'études sur la guerre et la paix a été créé (avec une centaine d'avocats, d'industriels, de politiciens, de diplomates, de banquiers) qui, grâce à un financement important (la seule Fondation Rockefeller a donné 300.000 dollars à l'époque), a esquissé tout un projet pour faire entrer les États-Unis dans la guerre, et pour établir un nouvel ordre mondial après la guerre : le FMI, la Banque mondiale étaient déjà conçus à l'époque. Présentés à Roosevelt, les résultats de l'étude le convainquent d'entrer dans le conflit contre l'Allemagne et le Japon.

A lire en complément:

Sur George Friedman sur le blog "euro-synergies": http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2016/02/13/etats-unis-une-nouvelle-vision-geopolitique.html

L'Oncle Sam a éliminé la concurrence allemande: les entreprises migrent vers les États-Unis  

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L'Oncle Sam a éliminé la concurrence allemande: les entreprises migrent vers les États-Unis  

Source: https://zuerst.de/2022/10/02/uncle-sam-hat-die-deutsche-konkurrenz-ausgebootet-firmen-wandern-in-die-usa-ab/

Berlin/Washington. Les Etats-Unis profitent à plusieurs égards de la ruine annoncée de la place économique allemande : d'abord parce qu'ils peuvent vendre leur gaz de fracturation coûteux en Allemagne après avoir évincé la concurrence russe, ensuite parce que l'Allemagne ne peut plus rivaliser avec les Etats-Unis en raison de l'affaiblissement de l'euro et des taux d'inflation à deux chiffres - et enfin parce que de plus en plus d'entreprises allemandes s'installent aux Etats-Unis.

Washington attire les entreprises allemandes avec une énergie bon marché et des impôts peu élevés. C'est particulièrement vrai pour les États du Sud. Dans le sillage de la guerre en Ukraine et de la crise énergétique en Allemagne, les Etats-Unis intensifient leurs efforts pour attirer les entreprises allemandes. De nombreux États américains proposent non seulement une énergie bon marché, mais aussi des réductions d'impôts et d'autres aides.

"Nous avons récemment eu les coûts énergétiques les plus bas des États-Unis pendant 11 des 14 derniers trimestres", déclare par exemple Kevin Stitt, gouverneur de l'Oklahoma. Le secrétaire au commerce de Géorgie, Pat Wilson, tient un raisonnement similaire : "Nos coûts énergétiques sont faibles et nos réseaux stables".

En outre, l'abandon du charbon est une décision prise, et son État raccordera deux nouvelles centrales nucléaires au réseau d'ici 2024. "Les entreprises qui viennent en Géorgie réduisent leur empreinte climatique", affirme Wilson.

La publicité a du succès : de nombreuses entreprises allemandes prévoient de construire ou d'agrandir leurs sites américains, comme l'a récemment indiqué le Handelsblatt sur la base de ses propres recherches. Les chiffres provenant d'États importants comme la Virginie, la Géorgie et l'Oklahoma témoignent de l'intérêt croissant - et l'Allemagne est à la traîne. (st)

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dimanche, 02 octobre 2022

Meloni sur la voie de l'atlantisme : livraison d'armes et soutien à Zelenskyj              

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Meloni sur la voie de l'atlantisme : livraison d'armes et soutien à Zelenskyj              

Source: https://zuerst.de/2022/10/01/meloni-auf-transatlantiker-kurs-waffenlieferungen-und-unterstuetzung-fuer-selenskyj/

Rome. Alors qu'elle n'est pas encore entrée en fonction, la probable nouvelle chef du gouvernement italien, Giorgia Meloni, a déjà donné une importante indication politique : elle a déclaré, immédiatement après sa victoire électorale, sa solidarité avec l'Ukraine et a assuré le président de Kiev, Zelenskyj, de l'entier soutien de l'Italie.

Sur Twitter, Meloni a écrit textuellement : "Vous savez que vous pouvez compter sur notre soutien loyal à la cause de la liberté du peuple ukrainien. Restez forts et gardez la foi".

Inversement, Zelenskyj avait déjà envoyé une lettre de félicitations à Meloni pour son succès électoral : "Félicitations à @GiorgiaMeloni et à son parti pour leur victoire électorale. Nous saluons le soutien continu de l'Italie à l'Ukraine dans sa lutte contre l'agression russe. Nous nous réjouissons d'une coopération fructueuse avec le nouveau gouvernement italien".

Le gouvernement précédent à Rome, dirigé par Mario Draghi, s'était lui aussi clairement prononcé en faveur du soutien à l'Ukraine et de la livraison d'armes à Kiev. Meloni souhaite apparemment maintenir ce cap. Elle pourrait toutefois se retrouver en position de faiblesse au sein du futur gouvernement - ses partenaires de coalition Salvini et Berlusconi n'ont pas caché par le passé leur proximité avec Poutine. Le chef de Forza Italia, Berlusconi, a expressément défendu la position russe ces derniers jours. (mü)

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L'ancien chef de l'Office allemand de protection de la constitution, Hans-Georg Maassen, met en garde: l'Allemagne est en route vers une "dictature écosocialiste"

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L'ancien chef de l'Office allemand de protection de la constitution, Hans-Georg Maassen, met en garde: l'Allemagne est en route vers une "dictature écosocialiste"

Source: https://zuerst.de/2022/09/30/frueher-vs-chef-maassen-warnt-deutschland-auf-dem-weg-in-die-oekosozialistische-diktatur/

Berlin. L'ancien chef du Service fédéral de protection de la Constitution, Hans-Georg Maassen, estime que l'Allemagne est sur une pente glissante vers une dictature de gauche. Dans un article pour le blog du journaliste indépendant Alexander Wallasch, Maassen avertit que des politiciens incompétents et des fanatiques politiques font de l'Allemagne "un terrain d'expérimentation pour une transformation verte en une dictature écosocialiste".

Dans ce contexte, le personnel en place n'est pas seulement incompétent ou naïf. De nombreux acteurs agissent en toute connaissance de cause. Maassen: "Je suis fermement convaincu que ces gens veulent aussi détruire beaucoup de choses, car leur motivation est de réaliser une transformation (sociale sous le signe de l'idéologie) verte, qui n'est possible que si le système social existant est détruit et qu'un nouveau système est construit".

Selon lui, les cercles qui font autorité aujourd'hui en Allemagne ont une conception de la démocratie similaire à celle qui prévalait jadis en RDA. Ils n'acceptent les processus démocratiques que tant qu'ils sont utiles à leurs objectifs idéologiques. Dès que cela n'est plus garanti, la volonté du peuple ne leur apparait plus pertinente.

Maassen estime qu'il est possible que l'Allemagne "désapprenne la liberté". L'ère Merkel a conduit à une érosion sans précédent de la liberté d'expression. Il "ressent cette haine profonde de ces gens qui ne peuvent tout simplement pas supporter d'être confrontés à la vérité (factuelle). Je me demande désormais jusqu'où ces gens sont prêts à aller".

Selon lui, le journalisme, de plus en plus mauvais en Allemagne, caractérisé par des reportages uniformes et un alarmisme tapageur, un suivisme et un conformisme navrants, est également en partie responsable de ce désastre. Parallèlement, il existe une mentalité propre à une foule collective et hystérique lorsqu'il s'agit de "matraquer des personnes sans défense à travers des articles de presse".

Toutefois, même les milieux responsables de la gauche et du mouvement vert sont désormais gagnés par l'insécurité et la peur de l'avenir. Un indice en est que les politiques demandent désormais ouvertement à l'ensemble de la population de se préparer à un black-out, ce qui n'était pas imaginable auparavant. (st)

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Remarques sur des funérailles planétaires

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Remarques sur des funérailles planétaires

par Georges FELTIN-TRACOL

Pendant une journée, Londres a retrouvé son rang de capitale du monde qui fut le sien sous la reine Victoria (1819 - 1837 – 1901). Plus d’une centaine de chefs d’État parmi lesquels de très nombreuses têtes couronnées dont l’empereur du Japon lui-même, et des chefs de gouvernement, venus du Commonwealth ou pas, ont assisté aux obsèques de la reine Elizabeth II le lundi 19 septembre dernier.

La médiasphère occidentale s’est complue pendant cette séquence dans l’émotion, la superficialité et l’hagiographie. Une grandiose entreprise de sidération de masse s’est déroulée sous nos yeux crédules. Oubliées par conséquent les questions gênantes autour de cet événement.

Par exemple, comment peut-on justifier une file longue, selon les journalistes sur place, de plusieurs kilomètres et une attente variable entre douze et vingt-quatre heures au moment où le Royaume Uni vient à peine de sortir de la crise covidienne ? L’organisation de soirées privées dans les ministères au temps du confinement – le célèbre Partygate – a provoqué la démission du Premier ministre Boris Johnson. Dans un royaume chagriné, des millions de Britanniques se réunissent et se côtoient pendant de longues heures sans craindre la moindre contamination. Certes, ils patientent dans les rues et bravent la nuit, le froid et le vent… Ces attroupements gigantesques ne favorisent-ils pas néanmoins l’apparition de foyers de contagion géants ? Sinon ces scènes n’invalident-elles pas le port de la muselière hors de son domicile ? À moins que le covid contribue à sa manière à respecter le deuil national d’Albion.

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Tous les commentateurs s’esbaudissent des hommages rendus à la reine défunte. Maints reportages montrent un peuple éploré. Nul n’aurait l’idée de se gausser de ces manifestations de respect. En décembre 2011, quand décéda subitement le président de la Commission nationale de défense de la République populaire démocratique de Corée, Kim Jung Il, les Occidentaux se moquèrent des foules massées dans les artères principales de Pyongyang qui pleuraient la disparition de leur dirigeant bien-aimé. Avec leurs clichés modernes, ils y voyaient au mieux une manipulation, au pis un fanatisme orchestré. Or, « les lamentations collectives, écrit Philippe Pons dans Le Monde du 22 décembre 2011, font partie des expressions de la douleur du deuil dans la culture coréenne. […] Les Coréens sont extravertis dans la joie comme dans la douleur. Lors des funérailles d’un parent, ces derniers “ crient “ leur chagrin. Exprimer ses condoléances par des larmes relève de l’étiquette sociale ».   C’est en effet à travers les rites funèbres que se découvre l’âme profonde des peuples. Encore faudrait-il que les journalistes de l’Occident global soient compétents en ethno-psychologie...

À l’heure où l’empreinte carbone devient un critère prioritaire de « gouvernance », quel est donc l’impact environnemental d’une telle concentration humaine ? Ne faut-il pas prendre en compte le ballet des avions des responsables politiques arrivant à Londres ? N’aurait-il pas été souhaitable qu’ils viennent tous en char à voile et en trottinette électrique ? Ils appellent leurs populations à la sobriété énergétique, mais ils se moquent volontiers de leurs injonctions qui ne les concernent pas. Insupportable « deux poids deux mesures » !

Derrière l’apparat traditionnel – la proclamation de Charles III par le roi d’arme de l’Ordre de la Jarretière au palais Saint-James – se tapit un ultra-progressisme inquiétant d’inspiration spéculative franc-maçonne. Les  Windsor-Mountbatten représentent une famille cosmopolite. David Icke y voit des « reptiliens ». La réalité est plus prosaïque. Cette dynastie d’origine germanique et danoise sert depuis la chute des Stuart en 1688 la véritable souveraine d’Angleterre: la finance de la City de Londres !

La reine a nommé sous son règne quinze premiers ministres. Le dernier, deux jours avant sa mort, est la conservatrice Liz Truss qui s’appelle en réalité Mary Elizabeth Truss. La reine se prénommait Elizabeth Alexandra Mary. L’inversion des prénoms n’est-elle pas, sinon une singulière coïncidence, un signe digne des augures ? Par ailleurs, à propos du nouveau roi, son prénom reste problématique dans l’histoire anglaise. Charles Ier Stuart meurt décapité en 1649 sur l’ordre d’Oliver Cromwell. Le général Monck restaure en 1660 la royauté en faveur de Charles II, le fils du monarque assassiné, qui règne jusqu’en 1685. La « Grande Peste » de 1665 (environ 80.000 morts), le « Grand Incendie » de Londres en 1666 (près de 14.000 maisons et églises détruites) et la promulgation de l’Habeas Corpus de 1679 qui limite son absolutisme imité de Louis XIV marquent ce quart de siècle « carolien ». Toujours sous Charles II émergent au Parlement les factions whigs (référence aux paysans calvinistes écossais révoltés) et tories (allusion aux brigands, catholiques ou non, irlandais).

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Les funérailles solennelles d’Elizabeth II préfigurent-elles l’enterrement du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord ? Promoteur du multiculturalisme et habitué aux réunions annuelles de Davos, Charles III pourrait voir l’éclatement de son royaume avec l’indépendance de l’Écosse, la réunification de l’Irlande - bien que dans ces deux cas, les indépendantistes soient eux aussi des globalistes gendéristes -, et la fragmentation socio-culturelle de l’Angleterre. On sait maintenant qu’Elizabeth II n’appréciait guère le premier ministre travailliste Anthony Blair. Outre son rôle intrusif dans la gestion médiatique de la mort soudaine de la princesse Diana et l’attitude plus que hautaine de la républicaine catholique Cherie Blair, la reine regrettait la Dévolution envers l’Écosse, le Pays de Galles et l’instauration de la puissante mairie du Grand Londres.

Les obsèques d’audience planétaire d’Elizabeth II détournent pour l’instant l’immense colère sociale. Une inflation élevée déclenche de nombreuses grèves, pour l’heure suspendues. Le gouvernement pseudo-conservateur et véritablement financiariste profite des circonstances pour tenter d’étouffer les tensions socio-économiques. Attention ! Cela ne veut pas dire que la reine coule maintenant des jours heureux sur une quelconque île des Bahamas en compagnie d’Elvis Presley !

Certes, Elizabeth II a montré tout au long de sa vie un grand sens du devoir. Mais, en son nom, elle a entériné le conflit honteux en 1983 contre l’Argentine dans l’Atlantique Sud, accepté la répression inacceptable pendant trois décennies en Irlande du Nord et cautionné en tant que reine du Canada l’occupation pluriséculaire du Québec et l’asservissement des autres communautés canadiennes-françaises. On attend toujours des excuses officielles et sincères de Londres pour le « Grand Dérangement » des Acadiens au milieu du XVIIIe siècle.

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À l’instar des autres monarchies modernes, la royauté britannique n’est qu’une parodie de traditions dévaluées. Les membres des familles régnantes (ou non) actuelles se vautrent dans le politiquement correct. Le prince de Galles William réclame la censure sur Internet des supposés discours de   « haiiiiinnnnne ». Les couronnes se parent dorénavant de wokisme. Croire en un sursaut national, populaire et européen en rétablissant une auctoritas royale devient un grave contre-sens. Les monarchies occidentales valident toutes les involutions sociétales. Finalement, les seules à garantir leurs intérêts nationaux sont les républiques dynastiques coréenne du Nord et syrienne !

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 44, mise en ligne le 27 septembre 2022 sur Radio Méridien Zéro.

La revue de presse de CD - 02 octobre 2022

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La revue de presse de CD

02 octobre 2022

EN VEDETTE

Gazoducs : l’Occident et les droits de l’Homme-grenouille

Le sabotage des deux gazoducs russes Nord Stream 1 et 2 qui desservent l’Allemagne est un événement de portée considérable. Nous saurons plus tard lorsque l’Histoire s’en sera emparé, ce qui s’est passé réellement. Aussi aujourd’hui se contentera-t-on de quelques observations à partir du maelstrom d’informations déversé par les médias et les réseaux.

vududroit.com

https://www.vududroit.com/2022/09/gazoducs-loccident-et-l...

ALLEMAGNE

Allemagne : le passager clandestin de l’électricité

Si l’Allemagne persiste dans son refus unilatéral du nucléaire, et si elle veut respecter ses engagements pour diminuer ses missions de CO2, elle deviendra le passager clandestin de l’électricité en Europe.

contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2022/09/30/439793-allemagne-...

ASIE

« Vilayat Khorasan », une menace pour toute l'Asie centrale"

Le groupe terroriste État islamique (interdit dans la Fédération de Russie) n'a pas été complètement anéanti. Malgré quelques succès contre le terrorisme en Syrie et en Irak, nous pouvons constater une résurgence des activités de l'organisation dans d'autres régions. En particulier, une branche autonome de l'État islamique de la province du Khorasan (ISKH), également connu sous le nom de Vilayat Khorasan (interdit dans la Fédération de Russie), opère dans une vaste zone englobant l'Asie centrale, l'Afghanistan, le Pakistan et l'Iran.

euro-synergies.hautetfort.com

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How-the-MeToo-Movement-Highlights-the-Need-for-Security-Sector-Reform-in-the-Global-North.jpg

DÉCONSTRUCTION

#MeToo : prenons garde aux Sirènes

Depuis cinq ans, la vague #MeToo, en ses multiples déclinaisons, déferle en vagues de plus en plus impérieuses. La façon dont elle affecte la sphère judiciaire, mais également le champ politique, interroge. Par le biais de notions « psys » falsifiées recyclées en slogans militants, elle attaque les principes fondamentaux du droit pénal – notamment présomption d’innocence et prescription – en régime démocratique. Ne faut-il pas s’inquiéter de la perméabilité irréfléchie de l’institution judiciaire et du monde politique aux thèses véhiculées par le mouvement #MeToo ?

mezetulle.fr

https://www.mezetulle.fr/metoo-prenons-garde-aux-sirenes/

Les « relecteurs sensibles » chassent les clichés et les stéréotypes dans les romans à paraître

Les « sensitivity readers » font parler d’eux aux États-Unis, mais ils existent aussi en France. Qui sont-ils ? Il s’agit de relecteurs de manuscrits mais au lieu de passer au crible les fautes, ils traquent les potentielles atteintes à la sensibilité d’une communauté, ou les mauvaises représentations des minorités.

fdesouche.com

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DÉSINFORMATION/CORRUPTION/CENSURES/DÉBILITÉ

Revue de presse RT du 18 au 24 septembre 2022

Alors que les événements se précipitent, il est important de connaitre le point de vue russe sur le monde pour comprendre les décisions du gouvernement russe. La lecture de RT nous le permet. C’est bien pour cela que la chaîne a été censurée. Voici donc ce que la Russie perçoit du monde.

lesakerfrancophone.fr

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Vivre à l’ère de la désinformation

La compétitivité à outrance est une guerre et toute guerre est basée sur la tromperie. Grâce à des personnes influentes qui ne sont pas contraintes par la vérité, l’ère de la désinformation a vu le jour, ajoutant une complexité et un stress considérables au processus de prise de décision de chacun. L’alignement et la collaboration lâches d’organismes influents dans la commercialisation de faussetés aggravent le problème. Chaque jour, nous sommes bombardés d’informations et nous sommes mis au défi de déterminer « ce qui est vrai ».

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ÉCOLOGIE (PUNITIVE)

La paysannerie suisse confortée par le peuple

La votation portait ici sur une initiative, « Non à l’élevage intensif en Suisse » – ou « Oui à une Suisse sans élevage intensif ») issue de l’organisation anti-spéciste Sentience Politics et soutenue par des entités de la nébuleuse qui avait déjà tenté d’imposer des restrictions drastiques à l’utilisation des pesticides. Très intéressante étude de différentes votations en Suisse dont celle-ci initiée par des associations punitives où l’on retrouve… Greenpeace !

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Universités fermées, 19 degrés chez vous : crise sanitaire, la répétition générale ?

À quel point la crise sanitaire a-t-elle embarqué les Français sur la route de la servitude ?

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ÉCONOMIE

Comment les organisations en déclin s’habituent à la médiocrité

Les entreprises s’effondrent rarement d’un seul coup. L’effondrement n’est presque toujours que la phase visible d’un déclin qui a commencé longtemps avant et s’est développé de façon insidieuse. Comme la fameuse grenouille qui ne réagit pas quand la température de l’eau dans laquelle on l’a plongé augmente, cette lenteur rend plus difficile la réaction : les signes de déclin semblent disparates et il est difficile de les relier pour brosser un tableau d’ensemble permettant une prise de conscience du danger. Au cœur de cette difficulté se trouve le silence sur la situation et l’acceptation tacite de la médiocrité de la performance.

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ÉNERGIES

Stratégie du choc et ingénierie de la soumission : vers un « blackout » programmé au service du Reset ? Par Vincent Held

Dans un article intitulé « Un blackout coûterait de nombreuses vies », la Frankfurter Allgemeine Zeitung se penchait récemment sur le « scénario de crise » d’une petite région rurale du Sud de l’Allemagne, le district de Rheingau-Taunus. Prenant au sérieux un récent audit commandé par les autorités locales à des spécialistes de la sécurité énergétique, le quotidien de référence allemand nous détaillait les désagréments que causerait dans cette région « une panne de courant complète ». Après la peur du covid, la peur de la coupure de courant ?

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Zoom sur la rentabilité ou non des renouvelables

Aujourd’hui, que l’on soit pour ou contre le nucléaire, cultiver une réputation d’analyste pondéré et sérieux oblige à la posture de bon aloi consistant à assortir ses raisonnements de l’affirmation selon laquelle les énergies renouvelables « rentables » doivent être développées dans tous les cas. La réputation prend singulièrement du relief quand on va jusqu’à déclarer que, sans elles, le nucléaire seul ne parviendra jamais à couvrir nos futurs besoins électro énergétiques. Pour faire un sort à cette dernière affirmation plus que gratuite, il suffit de renvoyer nos compatriotes au souvenir de ce qu’était leur système électrique durant les deux dernières décennies du siècle passé et, surtout, la qualité et le prix du KWh qui leur était alors fourni, sans éolien et sans photovoltaïque

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ÉTATS-UNIS

Les États-Unis sont en train de gagner leur guerre contre les industries et les peuples d’Europe

Ce dont les États-Unis avaient besoin, c’était de provoquer la Russie, et plus tard la Chine, pour qu’elles réagissent aux menaces arrangées par les États-Unis de manière à obliger leurs « alliés » à suivre leurs politiques de sanctions. Les dirigeants européens, plutôt stupides, sont tombés dans le panneau.

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L'Amérique libérale est en guerre perpétuelle

À quelques jours d’intervalle, le Président Joe Biden a prononcé deux discours importants. Le second commémorait les attentats du 11 septembre 2001 ; Biden y soulignait que la démocratie était la cible des terroristes et qu’il était du devoir des démocrates de protéger le système libéral. Un précédent discours, tenu le 1er septembre, désignait ses opposants comme des « ennemis intérieurs ». Ce rapprochement entre adversaires politiques et terroristes islamistes a suscité de nombreuses réactions. Il est symptomatique de la dérive totalitaire du plus puissant régime libéral au monde, estiment Arta Moeini et David Carment, spécialistes des relations internationales.

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FRANCE

Le sabordage de l’outil électronucléaire décrété par Matignon en juin 1992

Il ressort de la présente rétrospective que les mêmes fossoyeurs sont à la manœuvre depuis 30 ans, bénéficiant sur la durée des mêmes complicités, des mêmes complaisances et des mêmes veuleries de droite et de gauche.

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« La macronie, c’est tellement d’incompétence que c’en est plus crédible » Sabine Sauvaux, directrice de TIO-NT (vidéo)

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Sabrine Sauvaux (photo) , directrice de TIO-NT, une entreprise française de fabrication de masques, nous raconte dans le détail ses mésaventures avec le gouvernement lors de la crise du Covid-19. En mars 2020, Emmanuel Macron annonçait sa volonté de relancer une filière française de production de masques sanitaires, afin d’atteindre une « indépendance pleine et entière ». Citoyenne engagée et entrepreneur, Mme Sauvaux décide alors de se lancer dans l’aventure et répond à cet appel. Mais le 14 octobre 2020, lors d’une visioconférence avec des collaborateurs de sa ministre de tutelle, Agnès Pannier-Runacher, elle est informée qu’il est inutile d’espérer une commande de l’État : celui-ci a finalement reconstitué son stock avec des masques essentiellement… chinois. De quoi susciter la sidération de la cheffe d’entreprise : pourquoi inciter des industriels à investir des capitaux dans une filière sanitaire française pour in fine acheter des masques ailleurs de piètre qualité, qui ne sont souvent même pas conformes aux normes européennes ? Essuyant revers sur revers avec des figures du gouvernement, Mme Sauvaux en arrive à se demander s’il ne s’agit là que réellement que d’incompétence : « La macronie, c’est tellement d’incompétence que c’en est plus crédible », affirme-t-elle.

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GÉOPOLITIQUE

Ukraine : Les États-Unis ont d’ores et déjà perdu, quel que soit le vainqueur final

Quel que soit le vainqueur de la guerre en Ukraine, les États-Unis en seront les perdants stratégiques. La Russie nouera des relations plus étroites avec la Chine et d’autres pays du continent eurasien, notamment l’Inde, l’Iran, l’Arabie saoudite et les États du Golfe. Elle se détournera irrévocablement des démocraties européennes et de Washington. Tout comme le président Richard Nixon et Henry Kissinger ont joué la « carte de la Chine » pour isoler l’Union soviétique pendant la Guerre froide, les présidents Vladimir Poutine et Xi Jinping joueront leurs cartes pour tenter de contester le leadership mondial des États-Unis.

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Samarkand : la voie de la multilatéralité

Les résultats du sommet des chefs d'État des pays de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS), qui s'est tenu le 16 septembre à Samarkand, en Ouzbékistan, méritent d'être analysés sans œillères idéologiques ou sans préjugés préétablies. Elle permettrait d'éviter les erreurs d'appréciation géopolitiques que l'on pourrait regretter par la suite.

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IMMIGRATION

Equipe de France U18. 4 expulsés, le match arrêté : que s’est-il vraiment passé ?

Le monde du football semble stupéfait après la catastrophe de la rencontre France-Pologne des U18 au tournoi international de Limoges. Mais cet évènement n’est que le résultat d’une politique menée depuis des décennies par la Fédération Française de Football. Politique dénoncée dès 2013 par le livre Racaille Football Club du journaliste sportif Daniel Riolo. Presque 10 ans après, rien n’a changé et le phénomène s’est considérablement aggravé. Nous avons regardé le match diffusé en direct puis en visionnage libre sur le site de France 3 Nouvelle Aquitaine et voici ce qu’il ressort des circonstances ayant conduit aux expulsions de quatre joueurs français d’origine étrangère.

breizh-info.com

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Slovénie. Jože Biščak (Demokracija) : « Orwell n’aurait pas pu imaginer, dans ses pires cauchemars, ce qui se passe aujourd’hui » [Interview]

Entretien avec Jože Biščak, ex-rédacteur en chef du magazine d’orientation conservatrice Demokracija et président de l’Association slovène des journalistes patriotes. Biščak a été condamné à une peine de prison pour avoir publié dans son magazine un article satirique sur l’immigration illégale.

breizh-info.com

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ITALIE

Italie : la victoire électorale des droites unies fait tousser l’Union européenne

Giorgia Meloni est donc appelée à devenir la première femme à occuper le poste de Président du Conseil dans ce pays co-fondateur de l’Europe. Curieusement, les féministes n’ont pas manifesté leur fierté, et les instances européennes, déjà échaudées par les élections en Suède (cf. LSDJ n°1692), ne débordent pas d’enthousiasme. La présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Layen, avait même lancé un avertissement à peine voilé aux électeurs italiens, trois jours avant le scrutin, depuis les Etats-Unis et devant un drapeau américain !

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OTAN

Les guerres illégales de l’OTAN

Les journaux titrent « La guerre en Europe » tout en se gardant bien de préciser que cette guerre en Ukraine n’a pas démarré le 24 février 2022. En informateurs zélés au service de leurs sponsors occidentaux, ils passent sous silence les tensions qui agitent ce pays au cœur de l’Europe centrale depuis près de 20 ans : révolution orange en 2004, coup d’Etat de 2014, massacre de 14 000 de leurs concitoyens russophones dans le Donbass. Cette guerre n’est pas non plus la première en Europe depuis 1945. Une guerre atroce a accompagné dès 1992 le démantèlement de l’ex-Yougoslavie avec en point d’orgue les bombardements sur Belgrade en 1999.

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RÉFLEXIONS

Les 50 ans du rapport Meadows ou le règne des marchands de peur

Le 1er octobre 1972, il y a 50 ans, le rapport Meadows annonçait la fin du monde, ou presque. Plus exactement d’éminents experts nous annonçaient les limites à la croissance. Nous vivions dans un monde fini aux ressources limitées et nous arrivions au bout du rouleau. Le temps de l’abondance était derrière nous, le temps des pénuries s’annonçait. Depuis, tout en prétendant forcer les autres à « vivre avec moins », Dennis Meadows ne cesse de se déplacer d’un bout à l’autre de la planète en avion pour prêcher son évangile. N’attendons pas des marchands de peur une trop grande cohérence entre leurs discours et leurs actes.

contrepoints.org

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RUSSIE

Edward Snowden : « La CIA, plaie ouverte des Etats-Unis »

Un long texte du lanceur d’alertes américain, qui vient de recevoir la nationalité russe, analysant le rôle anti-démocratique de la CIA. « Pendant 75 ans, le peuple américain a été incapable de faire plier la CIA pour qu’elle s’adapte à la loi, et la loi a donc été pliée pour qu’elle s’adapte à la CIA. Alors que Biden se tenait sur la scène cramoisie, à l’endroit où la Déclaration d’indépendance et la Constitution ont été débattues et adoptées, ses mots ont résonné comme le cri d’une Cloche de la Liberté fêlée : ‘’Ce qui se passe dans notre pays n’est pas normal.’’ Si seulement ce n’était que cela. »

lecridespeuples.fr

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UKRAINE

Guerre en Ukraine : un avis américain

Dans son blog, Régis de Castelnau propose la vision de Douglas Abbott Macgregor (né le 4 janvier 1953), colonel à la retraite de l’armée américaine et ancien fonctionnaire du gouvernement, ainsi qu’un auteur, consultant et commentateur de télévision : « La comparaison avec nos experts de plateaux s’arrête là. D’abord MacGregor a connu le feu à plusieurs reprises, il est considéré depuis longtemps comme un des principaux penseurs de l’armée américaine en matière d’innovation. Macgregor a écrit pendant des années sur la façon dont cette armée devait remédier à sa posture vieillissante issue de la guerre froide et devenir une force plus agile et créative capable d’intervenir rapidement partout dans le monde. […] Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, il a développé des analyses allant souvent à l’encontre de la propagande déversée par les médias système. Il est un orateur écouté dans la campagne électorale pour les élections américaines de début novembre. Il délivre ici un avis charpenté et documenté qu’il nous a semblé utile de relayer. »

vududroit.com

https://www.vududroit.com/2022/09/guerre-en-ukraine-un-av...

SANTÉ/LIBERTÉS 

Pourquoi la lutte contre le mésusage des médicaments doit être une priorité nationale du PLFSS 2023 ?

L’erreur médicamenteuse et le mésusage des médicaments n’ont pas de couleur politique. Ils peuvent toucher n’importe qui. Que ce soit en ville, dans les hôpitaux, les cliniques, les établissements sociaux et médico-sociaux, tels que les EHPADs. Un tout récent rapport de l’OCDE (ici), daté du 7 septembre 2022, avec un résumé en français à partir de la page 9 stipule que jusqu’à une hospitalisation sur dix pourrait être causée par un événement indésirable lié aux médicaments. Et que jusqu’à un patient hospitalisé sur 5 serait touché par un événement indésirable lié aux médicaments…

francesoir.fr

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UNION EUROPÉENNE

Virginie Joron pourrait attaquer pénalement Ursula von der Leyen

Interview de la députée européenne Virginie Joron à propos du rapport de la Cour des Comptes européenne sur les achats de vaccins par la Commission Européenne. La Cour des Comptes européenne a publié un rapport d’audit sur l’achat de vaccins par la Commission présidée par Ursula von der Leyen. La députée Virginie Joron, qui avait initialement demandé cet audit, en pointe les conclusions les plus cruelles pour Ursula von der Leyen. En particulier, on notera que pour ce marché public le plus important passé par la Commission depuis sa création, les procédures habituelles d’achat n’ont pas été respectées.

synthesenationale.hautetfort.com

http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2022/09/2...

Ursula Von der Leyen piquée de Pfizer

On en était resté aux SMS au sujet des vaccins Covid échangés entre Ursula Von der Leyen et Albert Bourla. Avec le récent rapport de la Cour des comptes européenne, on découvre une autre facette des discussions entre la présidente de la Commission européenne et le PDG de Pfizer. Des négociations en fait à huit-clos qui se sont traduites par la signature d’un contrat de 1,8 milliard de doses à livrer d’ici la fin de 2023, sur les 4,6 milliards de doses commandées au total moyennant 71 milliards d’euros. Soit le plus gros contrat signé pour ce vaccin.

eclaireur.substack.com

https://eclaireur.substack.com/p/flash-ursula-von-der-ley...