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mercredi, 14 avril 2021

Devoir conjugal : l’étrange conception du viol des féministes

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Devoir conjugal : l’étrange conception du viol des féministes

par André Waroch

Ex: https://lestroisetendards.com/2021/04/12/

Il y a dix ans, le tribunal d’Aix en Provence prononçait un divorce aux torts exclusifs d’un homme pour « absence de relations sexuelles pendant plusieurs années » avec son épouse. Le mari fut obligé de verser à celle-ci 10.000 euros de dommages et intérêts. Cette affaire resta obscure. Aucune campagne d’indignation ne s’éleva contre un quelconque « archaïsme » juridique. L’homme eut droit à quelques entrefilets légèrement interloqués, et ce fut tout.

Le mois dernier, une femme qui avait subi le même sort en 2019 (l’amende de 10.000 euros en moins, mystérieusement)  a déposé un recours devant la cour européenne des droits de l’homme.

Cette fois, branle-bas de combat. Fini les entrefilets rédigés par des pigistes. On sort l’artillerie lourde et le gros rouge qui tâche. Mediapart s’empare de l’affaire. Edwy Plenel s’élève contre cette sanction « sidérante ».  BFM, par la bouche de Fanny Wegscheider, se demande « ce que peut bien signifier cette notion de devoir conjugal en 2021 » , et fait immédiatement l’amalgame avec le viol conjugal. 

La chaîne macroniste appelle ensuite à la rescousse Julie Matiussi « Maître de conférence » présentée en tant qu’experte technique, et qui, après avoir rappelé l’historique des condamnations du même type comme une consultante objective, se permet de s’interroger « sur la pertinence d’un devoir conjugal de façon générale, dans la mesure où notre droit reconnait par ailleurs une interdiction du viol conjugal ».

La plaignante est accompagnée par le Collectif Féministe Contre le Viol, au cas où certains n’auraient pas encore compris le message : devoir conjugal = viol conjugal. 

« C’est une justice encore patriarcale et archaïque qui dit aux femmes : si tu es mariée, prière d’écarter les cuisses ! » affirme sa présidente Emmanuelle Piet à propos de l’affaire.

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Cette offensive médiatique est une étape de plus vers l’abolition du mariage, vers l’abolition du couple monogame hétérosexuel comme modèle dominant, et, plus largement, vers la destruction de la société française.

Elle repose entièrement sur le mensonge et la manipulation de masse par les grands groupes de presse alliés à l’Etat, eux-mêmes émanation de l’oligarchie au pouvoir. 

Ces mensonges et ses manipulations sont absolument énormes, et je me fais fort de les démonter dans les quelques lignes qui vont suivre. 

D’abord, deux minutes de recherche en ligne permettent de découvrir la vérité sur les acteurs de cette opération de propagande : Julie Matiussi, par exemple, n’est ni une experte technique ni une consultante ; c’est une militante d’extrême-gauche. On peut consulter sur son  CV la liste de ses publications et de ses interventions. L’une d’elle s’intitule : « Le devoir conjugal : de l’obligation de consentir » prononcée en 2017 à Sciences Po, cette fabrique de crétins et de traitres qui n’en finit de mener la France à l’abime. Pour le reste des articles et des conférences, on est à peu près à mi-chemin entre « repenser notre rapport aux mineurs isolés » et « comment assumer sa non-binarité au repas de Noël ». 

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Dans une interview à l’Est républicain en 2020, Madame Matuissi ne prend d’ailleurs pas autant de précautions oratoires, et affirme clairement son souhait de voir le devoir conjugal disparaître de la loi et de la jurisprudence. 

D’où vient cette haine absolument hystérique des féministes contre ce qu’on appelle le devoir conjugal ?

On l’a dit, et elles le proclament et le hurlent, par tous les temps et sur tous les tons, pour elles, le devoir conjugal est un viol pur et simple. 

Il y a donc trois choses à déterminer : la définition du devoir conjugal, la définition du viol, et la définition du viol par les féministes.

Le devoir conjugal est une notion juridique héritée d’un lointain passé catholique, qui oblige les deux membres du couple marié à avoir entre eux des relations sexuelles régulières. La femme et l’homme sont astreints à ce devoir exactement de la même façon. Il est donc impossible de trouver une loi plus sexuellement égalitaire que celle-ci. Ce qui n’empêche pas Madame Piet de hurler au « patriarcat ».

Autre remarque, le devoir conjugal est une obligation reconnue et officielle, incluse dans la notion de « communauté de vie » de l’article 215 du code civil. Il y a donc une solution simple, si on refuse ce qu’on considère comme les « archaïsmes » du mariage : ne pas se marier. De même pourrait-on conseiller aux hommes peu portés sur le célibat et l’abstinence de ne pas s’engager sur la voie de la prêtrise catholique. 

Et si vous considérez qu’on ne peut pas prendre de sanctions contre vous suite à votre non-respect des clauses du contrat que vous avez librement signé parce que vous n’avez pas pensé à lire ce qu’il y avait dedans ou que vous ne l’avez pas compris, je m’engage à militer pour votre placement sous curatelle renforcée, et pour la suppression de vos droits civiques. Car, à  priori,  quelqu’un qui affirme ne pas être capable de lire ce qu’il y a dans un contrat avant de le signer ne devrait pas être autorisé à conduire une voiture, ni à choisir par l’exercice du vote qui sera notre prochain président. 

Si on considère qu’une femme est un être responsable au même titre que l’homme,  cela veut dire qu’elle doit assumer les conséquences de ses actes. Si vous contractez un prêt à la banque, que ce prêt stipule que vous devez verser 200 euros par mois et que vous ne le faites pas, au bout d’un moment vos biens pourront être saisis. 

Si vous vous engagez devant la loi à avoir des relations sexuelles régulières avec quelqu’un et que vous ne le faites pas, un divorce peut éventuellement être prononcé à vos torts exclusifs. C’est ce qu’on appelle la responsabilité individuelle. Encore une fois, si cela est trop dur pour vous, demandez à être placé sous curatelle. 

Mais ce discours est très dur à accepter pour les féministes, dont l’idéologie présuppose toujours l’irresponsabilité foncière de la femme, quel que soient les lieux, les époques et les circonstances.

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Karine Le Marchand.

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Maïa Mazaurette.

Des femmes qui défendent le devoir conjugal, il y en a, pourtant, et non des moindres. Au hasard, Karine Le MarchandElisabeth LevyMaïa Mazaurette, ou encore Thérèse Hargot. Au moins pour les deux premières, des femmes au moins aussi libres, aussi intelligentes, aussi  indépendantes qu’Emmanuelle Piet et Julie Matuissi, qui ont réussi leur vie y compris sur le plan économique, et qui affirment sans ambages que, non seulement le devoir conjugal n’est pas un viol, mais qu’il peut être tout à fait nécessaire à l’harmonie du couple. 

A l’occasion de l’affaire qui nous occupe, Elisabeth Levy en a d’ailleurs remis une couche

Mais cela n’était qu’une mise en bouche : passons au cœur du sujet ; allons tout simplement voir sur wikipedia pour avoir la réponse la plus consensuelle possible à la question suivante : qu’est-ce qu’un viol ? 

«  Le viol est l’acte avec lequel une personne est contrainte à un acte sexuel par la force, la surprise, la menace, la ruse ou, plus largement, par l’absence de consentement »

Qu’est-ce que le consentement ?

« Le consentement sexuel désigne l’accord que les personnes se donnent mutuellement pour qu’une activité sexuelle ait lieu entre elles. »

Les choses sont donc tout à fait claires : ce qui définit un viol est l’absence de consentement. Ce qui définit le consentement est le fait que les deux personnes se mettent d’accord pour qu’un rapport sexuel ait lieu entre elles.

Dans l’affaire qui nous occupe, il n’est donc à aucun moment question de viol : le mari a souhaité avoir des relations sexuelles avec sa femme, dans le cadre du mariage, c’est-à-dire du contrat signé par la femme de son plein gré. Devant le refus répété de celle-ci (nous parlons de plusieurs années) le mari n’a violé ni tenté de violer qui que ce soit : il a fait valoir son droit au divorce pour faute, exactement comme le prévoit la loi française.

Les féministes invoquent donc le viol dans une affaire où il n’existe pas, fut-ce sous forme de tentative. 

Mais qu’est-ce que le consentement et le viol pour les féministes ? 

Laissons parler de nouveau Emmanuelle Piet :

« j’ai un peu de mal avec la notion de consentement : consentir, ce n’est pas avoir envie de faire l’amour, c’est accepter tout juste, ce qui n’est pas très positif. On a des relations sexuelles parce qu’on en a envie, pas juste parce qu’on y consent. Et c’est remettre la femme dans un rôle un peu étrange quand même : « Je consens à avoir une relation sexuelle ». En gros, elle n’a pas besoin d’avoir envie, il faut juste qu’elle y consente. Mais si elle n’a pas envie, il ne faut pas qu’elle se force ! Cela sous-entend aussi que les messieurs peuvent ne pas avoir compris qu’elle n’était pas consentante : « Oups, trop tard, mais je ne suis pas un violeur ! ». ça ne marche pas comme ça. » 

Il est pas beau le tour de passe-passe ? Il est pas incroyable, le numéro de prestidigitation ?

Pour correspondre à la notion que Madame Piet se fait du consentement, il ne faut pas seulement accepter une relation sexuelle; il faut en avoir envie. Un rapport sexuel consenti n’est plus alors un rapport ayant reçu l’accord des personnes y participant, mais un rapport ayant reçu l’accord de la femme parce qu’elle en a envie

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Call-girl à Lucknow (Inde).

Tout le reste : la call-girl de luxe qui couche avec un footballeur, non parce qu’elle en a envie, mais parce qu’on la paye quatre mille euros la nuit ; la star du porno, qui couche avec des hommes, non parce qu’elle en a envie, mais parce que ses émoluments atteignent un demi-million d’euros par an ; et la femme légitime qui accepte un rapport sexuel avec son mari malgré une libido en berne, parce qu’ils n’ont rien fait depuis six mois et qu’elle veut lui faire plaisir ; toutes ces femmes sont, pour Emmanuelle Piet, présidente du CFCV, des victimes de viol

Voilà comment on laisse planer l’ombre du viol dans une affaire qui n’en comporte aucun: en substituant, à la définition officielle et jusque là couramment admise du viol, sa propre définition délirante. Car dans le monde merveilleux d’Emmanuelle Piet, un homme ne devrait donc pas seulement, pour éviter le titre de violeur, s’assurer que la femme a donné son accord pour un rapport sexuel ; il devrait aussi vérifier (par télépathie ?) que la femme accepte bien parce qu’elle en a envie.

Ce qu’Emmanuelle Piet ne nous explique pas, c’est si, dans son monde merveilleux, la déclaration de non-envie faite par une femme – puisqu’on on ne peut prouver l’absence de désir sexuel- suffirait à faire mettre en prison (sans jeu de mots) le contrevenant-mâle-porc-violeur-patriarcal. 

Des vraies victimes de vrais viols, pourtant, il y en a. Il y en a même de plus en plus. De 2011 à 2019, le nombre de plaintes pour viol est passé de 1046 à 22448, soit une augmentation de 120%, qu’on peut même qualifier d’explosion. La première raison de cette explosion, il faut aller le chercher dans le laxisme judiciaire : de 2007 à 2017, le nombre de condamnations pour viol a chuté de 40% 

Mais ces chiffres ahurissants n’intéressent pas les féministes. 

Car leur but, au cas où certains auraient encore des doutes, n’est pas de faire le bonheur des femmes, ou d’empêcher qu’elles se fassent violer, frapper ou tuer – rappelons que c’est depuis leur arrivée au pouvoir (avec Vallaud-Belkacem puis Schiappa) que le nombre de viols a doublé. Leurs objectifs sont tout autres : d’abord, pourrir les relations qu’entretiennent les femmes avec les hommes, à commencer par ceux qui leur sont les plus proches ; les décourager à l’avance d’envisager la fondation d’une famille avec un homme ; et ainsi imposer, aux femmes idiotes comme aux femmes intelligentes, en formatant les premières dès le plus jeune âge et en faisant peser sur les secondes la menace constante de l’exclusion sociale, leur modèle obligatoire de lesbienne sans enfants consacrant sa vie au travail et à la consommation. 

Le monde rêvé des féministes, s’il finit par advenir, ressemblera à une société totalement atomisée, de plus en plus urbaine et de plus en plus laide, faite d’hommes et de femmes condamnés au célibat et à la solitude, se défiant les uns des autres, sans enfants, ou avec des enfants sans père, trouvant un exutoire dans la pornographie et les mondes virtuels, enfermés chez eux pendant qu’au dehors roderont les bêtes sauvages, et que règnera sur ce chaos l’hyper-bourgoisie mondialisée. Cela y ressemble déjà.

                                                                                                          André Waroch.

11:32 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, viol, violence, féminisme, devoir conjugal, couple | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

jeudi, 24 décembre 2020

La pire des violences est celle des élites qui défendent leur domination

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La pire des violences est celle des élites qui défendent leur domination

Michel Maffesoli nous a accordé une interview sur le bilan d'une année hypocondriaque, passée à parler de maladie, et à la craindre. Il s'exprime notamment sur la stratégie de la peur, qui déploie la violence des élites pour conserver le contrôle de la société.
www.lecourrierdesstrateges.fr
 
 

vendredi, 27 novembre 2020

Sorel, au-delà de la raison ?

Si vous passez un jour dans l’Ain, faites un détour par la petite ville de Tenay, à l’est d’Ambérieu en Bugey. Puis faites un détour au cimetière pour rendre hommage à Georges Sorel. Il y est enterré dans le caveau de la famille David où il repose à côté de sa compagne Marie Euphrasie David. Georges Sorel mérite bien qu’on se souvienne de lui, tant son apport reste important, y compris pour décoder le monde actuel. Sociologue et théoricien du syndicalisme révolutionnaire il a beaucoup réfléchi pour défendre le monde ouvrier. Très tôt il prit parti en faveur du peuple, et se mobilisa pour sa défense. Dans le syndicalisme (qu’il voulait révolutionnaire, SR) il vit une école de combat pour plus de justice sociale. L’ouvrier pour sortir de son quotidien et s’émanciper devait redécouvrir le goût de la lutte pour s’élever intellectuellement, et ne pas accepter d’être relégué au seul rang de combattant contre sa misère salariale.

9782825119709_1_75.jpgLa Démocratie n’est que mensonge et tromperie

Dénonçant la société bourgeoise et marchande il luttera contre les valeurs de l’argent, voyant dans le mouvement ouvrier un des seuls contre poids viable contre la corruption du système démocratique, aux ordres de l’oligarchie naissante. Le refus de soumission au pouvoir démocratique était vu aussi comme un moyen de destruction des illusions qu’entretiennent les politiques et les gouvernants, afin de rendre impossible leur domination. Il dénoncera déjà les parasites “profiteurs”, et les directeurs de la pensée : menteurs en tout genre (parlementaires, politiques, intellos, journalistes, …). Tous ceux qui ne produisent pas grand-chose et qui prospèrent malgré tout. Pour lui, reculer devant la lutte à entreprendre contre la démocratie, c’était renoncer à tout espoir de supprimer les mensonges qui empêchent nos contemporains de bien connaitre la valeur des choses. Contre la démocratie trompeuse, il militera pour une stratégie par le bas, fondée sur l’autonomie ouvrière par opposition à la stratégie par le haut, subordonnée à la lutte électorale pour la conquête du pouvoir. Dans la Commune de Paris, il vit le levier de la révolution en tant qu’organisation sociale naturelle, car locale, des producteurs, opposé à l’Etat comme forme artificielle (politique s’en remettant aux partis, suffrage universel et représentation).

La grandeur d’âme plutôt que la médiocrité

Ayant une profonde hantise de la décadence il comprit aussi très rapidement au contact de la société humaine, que les temps d’avilissement ont occupé une grande place dans l’histoire car les hommes accueillent toujours avec plus de facilité la médiocrité que la grandeur. De ces premiers constats réalistes il militera pour le dépassement de soi par des valeurs nobles et la formation des hommes qui veulent rester libres. Il acquit alors une profonde conviction sur la nécessité d’organiser librement la société à partir du bas, et non pas autoritairement à partir du haut. Croyant à l’autonomie il poussera le monde ouvrier à se former pour s’améliorer et à en faire une exigence du quotidien. Luttant contre les penchants naturels de l’homme à s’avilir, il se battra pour réhabiliter la valeur travail ! Pour Sorel il n’y avait que deux “aristocraties” : celle de l’épée, et celle du travail ! Dans son esprit il fallait réhabiliter les valeurs nobles, au sens romain ou grec du terme, pour tirer la tranche la plus courageuse du peuple vers le haut, montrant ainsi l’exemple et redonnant espoir aux autres.

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L’action directe et l’exemple comme moteurs pour engager le combat

Il prônera l’action directe, celle qui permettra aux travailleurs de mettre en œuvre leurs actions, avec leurs propres ressources. La volonté d’action directe à la base de chaque cellule étant vu comme moyen d‘action sur le patronat, et une affirmation de la déclaration de guerre faite au monde bourgeois. Les efforts doivent être entrepris par des minorités conscientes, qui par leur exemple mettent en branle et entrainent les masses. L’exemplarité sera mise en exergue comme moteur réel pour inciter à agir. À travers “l’exemple”, on éloigne les intellectuels de salons, ceux qui ne concrétisent rien, et on se confronte à soi-même, tout en incitant les autres à vous suivre…

Démocratie et parlementarisme comme outils de domination de la bourgeoisie

Opposés aux Marxistes voulant conquérir l’État, Sorel et les Syndicalistes Révolutionnaires voulaient le détruire. Rejetant la suprématie politique, ils rejettent du coup le parlementarisme, car le suffrage universel est vu comme un piège. En participant au jeu démocratique, le peuple finira par adopter le langage/système de pensée de la classe dominante (c’est criant d’actualité). L’Anti-démocratisme provient de la haine du rôle coercitif joué par l’état contre les révoltes ou insurrections populaires. La Démocratie libérale et parlementaire est vue comme une forme de la domination bourgeoise, et la Démocratie est donc rejetée en bloc, car associée au libéralisme, au régime des partis, à l’État ou le politique est un de leurs outils. Et tout ce beau monde en vient à faire l’apologie du tout économique, puisque ce système les fait vivre !

Il faudrait répudier les partis et se tenir à l’écart d’une société gouvernée par les possédants, et une église qui accompagnait parfois, et qui privilégiaient leurs intérêts. Il préconise de mettre en œuvre une démocratie de base, directe et participative : le fédéralisme (y compris ouvrier). Sa haine de la démocratie provient aussi de la nécessité de se séparer du bourbier démocratique qui conduit à tout mêler, à nier les antagonismes et à les faire disparaitre : avant son heure il militera pour le respect de la diversité et des identités ! Même l’idée de liberté à laquelle il est attaché ne saurait réconcilier les classes, car la liberté bourgeoise équivaut à la sujétion des producteurs, et le droit ouvrier est la négation du droit bourgeois !

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La violence pour s’opposer à la force injuste de l’Etat et de ses lois

Déjà à l’époque on voyait poindre l’oscillation de la bourgeoisie qui recherche parfois la protection de l’Etat, et qui parfois veut l’empêcher de légiférer, au nom de la “main libre du marché”. La violence ouvrière, notamment à travers la grève générale, est envisagée comme arme ultime pour s’opposer à la force injuste de l’Etat et de la loi. Cette violence (=combat) est nécessaire pour imposer un nouvel ordre social car la démocratie est aux mains des nantis. Dans la violence Sorel voit la légitimité du désespoir. Quand le peuple est poussé à bout, tel Encélade qui dans la mythologie grecque, pour se plaindre de ses douleurs, est obligé de provoquer des tremblements de terre… Blanqui disait déjà la même chose : « Oui, Messieurs, c'est la guerre entre les riches et les pauvres : les riches l'ont voulu ainsi ; ils sont en effet les agresseurs. Seulement ils considèrent comme une action néfaste le fait que les pauvres opposent une résistance. Ils diraient volontiers, en parlant du peuple : cet animal est si féroce qu'il se défend quand il est attaqué ».

Dans la mémoire du mouvement ouvrier, les répressions violentes exercées par les différents pouvoirs sont nombreuses. Voir comment Jack London le raconte dans Le Talon de fer. Sorel et les Soréliens estiment que tout se juge selon la lutte des classes, et ne peuvent pas croire que patrons et ouvriers ont des intérêts communs ; ils ne veulent pas résoudre les antagonismes, mais les intensifier. Ils en viennent alors à prôner le “Libérisme”, une sorte de Libéralisme sans limite, afin de forcer le monde ouvrier à réagir et à se mobiliser face aux injustices grandissantes portées par le patronat et appuyées par la démocratie… Ils voulaient réveiller les vertus propres à chaque classe, et sans lesquelles aucune ne peut accomplir sa mission historique.

La force vise à imposer un ordre social dans lequel une minorité gouverne, tandis que la violence sorélienne tend à la destruction de cet ordre. Édouard Berth dira que la force tend à l’appropriation du pouvoir, tandis que la violence au contraire vise à la décomposition du pouvoir et donc à l’émancipation. Face à la force légale, mise au service du pouvoir établi, l’action violente devient légitime. Sorel en revenais à dire que l’action directe (la violence) est seule efficace, et que ce n’était pas uniquement par des écrits qu’on renverse un régime établi ! La violence avait pour elle l’audace de porter une idée libératrice, quitte à en oublier l’aspect sommairement brutal. On l’aura compris la violence du prolétariat est faite pour se libérer de la force injuste de l’État, par opposition à l’exploitation cynique de l’oligarchie, pour décomposer l’ordre social de la minorité qui gouverne. Elle est identifiée à l’héroïsme des révoltes sacrées. Là encore que d’enseignements à tirer pour ceux qui pensent que l’on peut changer les choses avec des pétitions !

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La Charte d’Amiens : contre toutes les influences

Une démocratie déséquilibrée est souvent au service d’une oligarchie de puissants entrepreneurs ligués pour satisfaire leurs intérêts individuels aux dépends des intérêts de la nation. Sorel est fortement opposé à la démocratie car pour lui le jeu des partis et des politiciens confisquent les revendications du mouvement ouvrier. L’État doit être contrebalancé par une société civile “charpentée” et indépendante de toute influence.

Le mouvement ouvrier se structurant en France au sein de la toute première CGT, est fortement imprégné de l’esprit du SR. Il marquera sa volonté absolue de s’affranchir de toute influence extérieure en 1906 : pour que le syndicalisme atteigne son maximum d'effet, l’action économique doit s'exercer directement contre le patronat, les organisations confédérées n'ayant pas, en tant que groupements syndicaux, à se préoccuper des partis et des sectes qui en dehors et à côté, peuvent poursuivre, en toute liberté la transformation sociale. Par sectes il faut entendre les organisations anarchistes groupusculaires de l’époque. Ce n’est que plus tard au prix de nombreuses scissions que la CGT se politisera sous l’influence du parti Communiste, et donnera des consignes de vote. Comment ne pas oublier que la CGT actuelle a permis d’élire François Hollande comme président : illustrant ainsi la soumission de certaines confédérations syndicales au “Politique”, trahissant ainsi les intérêts premiers de leurs mandants !

Le SR se voulait mouvement d’émancipation visant à l’autonomie de la classe ouvrière, qui sera obtenue quand la maitrise syndicale devra remplacer la maitrise patronale, permettant ainsi d’arriver à l’autre objectif contenue dans la charte d’Amiens : « La CGT groupe, en dehors de toute école politique, tous les travailleurs conscients de la lutte à mener pour la disparition du salariat et du patronat… ». Les Ouvriers veulent tirer d’eux-mêmes, de leur force collective, l’âme qui fera tourner l’atelier. Blanqui dira : « Le capital, c’est le travail volé ». Le chemin vers plus de liberté passera immanquablement par la formation pour viser l’autonomie opérative, et arriver à une maturité du peuple. Se développe ici la philosophie de l’action des “producteurs”, opposés aux parasites “profiteurs” qui prennent plus qu’ils ne donnent.

Le refus des compromis et l’esprit Révolutionnaire

Le SR incarne le “parti” du travail, et doit donc se tenir à l’écart de tous les partis, du jeu des partis, et donc de la démocratie représentative. L’Union ouvrière doit construire son émancipation sans attendre de dispositions plus ou moins favorables du gouvernement. La pratique journalière et continue de la lutte mènera à la conflagration dénommée Grève Générale, à la révolution sociale : la force accouchant du droit nouveau, faisant ainsi le droit social… Loin des illusions qu’entretiennent les politiques et les gouvernants, afin de rendre impossible la domination ouvrière. D’où l’hostilité du mouvement ouvrier naissant envers les Guesde, Jaurès et compagnie, toujours prêts à des compromis avec le patronat et le gouvernement ! Il faut ici rappeler qu’il ne s’agit pas que d’une lutte pour le partage du butin, mais aussi et surtout, d’améliorer le sort de la classe la plus nombreuse et la plus pauvre, en adoucissant le droit mis en place par les “dominants”. Une lutte contre les consommateurs effrénés, égoïstes et ratatinés ; une lutte contre les bourgeois, boutiquiers, négociants, banquiers, assureurs, intermédiaires et intellectuels… Bref contre ceux qui profitent au détriment de ceux qui subissent trop. Il méprisera les intellectuels et tous ceux qui préfèrent raisonner plutôt que de s’engager et d’agir. Même si les abstractions sont des nécessités pour l’esprit, elles sont aussi les causes de nos erreurs, si elles n’ont aucun rapport avec le réel vécu. Il préfèrera les réalités concrètes et incarnées, transformées en actions dans la vie de tous les jours, face à celui qui manie des concepts sans se soucier de leur incarnation dans le réel.

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Le mythe à porter comme expression d’un avenir… en devenir

Sorel est du côté du devenir, son “mythe” renvoie à l’avenir. À un besoin d’avenir différent. Le Mythe permet de mobiliser les énergies autour d’objectifs concrets, et doit avoir un fond identique aux convictions d’un groupe. Jehan Morel nous dirait « saisir le cœur et l’esprit » du peuple (Guérilla et contre-guérilla : théorie et pratique, 2009). Le Mythe doit donc être l’expression d’une volonté d’avenir, il doit être l’expression d’une poésie sociale et populaire ! En cela il faut prendre en compte l’irrationnel, et la fonction de l’irrationnel dans la mobilisation : les Hommes ne feraient rien si tout n’était que raison ! Sorel est ici fortement influencé par Bergson pour qui l’instinct et l’intuition sont des facteurs d’un retour vers l’action qui n’est pas guidé par la seule science.

Le Mythe mobilisateur sorélien ne renvoie pas au passé mais à l’avenir ! Il renvoie à une vision de l’avenir qui reste à construire, qui parle à de nombreux hommes, et qui doit donc les entrainer ensembles. Le Mythe est mobilisateur, socialement agissant. Pour mobiliser les énergies autour d’un projet concret, il faut saisir et comprendre, puis développer des d’images capables d’évoquer instinctivement tous les sentiments qui correspondent aux diverses manifestations de la guerre engagée. Sorel évoquait la théorie des cycles (corsi et ricorsi, Vico), dans laquelle l’histoire est un recommencement, toujours ouverte (comme nous l’a aussi rappelé Dominique Venner). Les ricorsi ont lieu quand l’âme populaire revient à des états primitifs, que tout est instinctif, créateur, et poétique dans la société. La Libération par le retour à l’instinct, à la poésie, à la foi, à la force, au sublime ! Il se trouve toujours des forces neuves, restées barbares, des forces restées vierges et frustes (peuples, races, classes plus ou moins… survivantes à l’effort de civilisation voulu par le système !).

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L’intuition et l’instinct au-delà de la raison

“Au-delà de la raison”, le mythe se veut projet de société tourné vers un autre avenir, il doit inciter à l’action, ne pas trop faire appel à l’intellect facteur d’hésitation, mais plutôt aux sentiments car l’irrationnel peut faire naitre l’héroïsme désintéressé. Suivant les travaux de Bergson, Sorel oppose l’intellect à l’intuition. Il sera contre l’homme théorique qui veut à tout prix faire entrer le réel dans des schémas abstraits. Il pense que tout dans la vie ne peut pas être “raisonné” et que l’instinct est tourné vers la vie, en faisant appel aux sources non rationnelles des motivations humaines. Comme rappelé ci-dessus, l’histoire reste le règne de l’imprévu, et il ne faut donc jamais désespérer, ni se fier aux lois naturelles ou à la raison, et encore moins s’en remettre à la fatalité ou au déterminisme. Pour Sorel il faut savoir utiliser les passions, comme des forces, et les faire servir à la production d’un ordre supérieur, d’un mythe ! Le tout devant être orienté vers l’action créatrice, afin de faire naitre un ordre “nouveau”. Mussolini dira quelque chose qui s’en rapproche — “celui qui s’arrête est mort” — rappelant la nécessité de créer des dynamiques… Nietzsche et d’autres rappelèrent encore que “le génie réside dans l'instinct” et qu’il faut suivre ces impulsions créatrices, et les faire vivre à force de volonté, et donc de détermination et de travail !

Des hommes d’action, pleins de valeurs

Bien que Sorel n’ai pas été lui-même un homme d’action il a pensé en référence à l’action, afin de permettre aux hommes de se dépasser, d’aller au-delà d’eux-mêmes. Ils les voulaient combatifs, héroïques. Il s’agit pour lui de créer un monde nouveau, basé sur un homme nouveau, pénétré d’esprit guerrier : une vision d’une culture héroïque du combat ! Par la mise à l’honneur des valeurs guerrières doit naitre la noblesse de l’avenir. Il voulait voir dans le syndicaliste révolutionnaire, dans l’ouvrier syndiqué, un révolté, un soldat opposé à la jouissance et au trop grand confort (bassesse bourgeoise asservissante dans la durée), mais capable au prix d’un maximum de conscience, de souffrance et de travail de faire naitre un nouveau type d’homme. Hostile à l’intérêt particulier, aux préoccupations personnelles, à l’égoïsme individuel, à l’intérêt privé, aux petites lâchetés secrètes qui doivent disparaitre. Hostile au mercantilisme, à la marchandise, à tout ce qui est “utile” car bourgeois. Pour instaurer le groupement égalitaire, la nécessaire organisation implique d’aller contre nos penchants naturels. La Révolution morale doit être sévère, austère : les vices doivent être combattus, tout en prenant garde à l’invasion des idées et des mœurs de la classe ennemie. Ethique de l’honneur, héroïsme, frugalité, effort, discipline…

Notre avenir est dans notre mémoire

Sorel et les SR feront le triste constat que le peuple a du mal à se battre pour ses propres intérêts, et à s’élever autant qu’il le faudrait. La grève générale, ils ne la virent pas venir, et finirent par ne plus vraiment y croire : ce qui fera évoluer leurs positions sur ce sujet. La mobilité des idées sera une constante de la vie de Sorel, ce qui le fera qualifier par Lénine, qui l’admirait pourtant, de “brouillon”. Nous retiendrons de notre côté que les idées figées sont mortelles, et qu’il faut suivre le réel, sans cesse. Nietzsche dira que “les convictions sont des ennemis de la vérité plus dangereuses que les mensonges” ou encore “les convictions sont des prisons”. Bref les idées doivent cheminer, être mouvantes car confrontées au principe de réalité, afin de s’y adapter et de trouver de nouveaux équilibres ! Toujours en liaison avec ce que vit le peuple, et les intérêts du mouvement ouvrier.  En se méfiant comme jamais de la démocratie et du politique. Mais Sorel annonçait aussi dans son rejet absolu envers toute forme de centralisation, la méfiance qu’il faudrait avoir envers les centrales syndicales, centralisatrices, qui auront toujours quelque chose à négocier avec le pouvoir politique ou les patrons… Finalement, à travers Sorel, on peut disposer d’une grille de lecture très actuelle…

 
 
 

mercredi, 02 septembre 2020

Georges Sorel et la violence défendable

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Georges Sorel et la violence défendable

Ex: http://antoinechimel.hautetfort.com

Abordons la notion de violence à travers l’exemple intéressant d’une pensée socialiste intègre ; à savoir celle de Georges Sorel, liant, surtout dans son ouvrage Réflexions sur la violence (1906), une violence jugée bénéfique avec les vertus suivantes, retrouvable dans l'éthique de la chevalerie, chère au célèbre écrivain et politique André Malraux, qu'il retrouvait également dans le bushido :
– politesse, bienveillance, compassion et générosité (les unes pouvant, de la première à la dernière, s’imbriquer aux autres) dans la conscience d’un bon sens et d’un héritage populaire local, régional et national conçu comme précieux ;
– loyauté, fidélité à soi (honneur)
et droiture (rectitude : rigueur et ouverture d’esprit), fiabilité, sincérité. Tout ceci amène au refus de la servitude et de la capitulation (se démettre plutôt que se soumettre) et fait naturellement appel au courage.

9782825119709_1_75.jpgCar peut-il y avoir violence dans la maîtrise de soi – alors non écrasée par l’audace – et justifiée par le courage de l’homme moral et révolté ?


Georges Sorel (1847-1922), philosophe et sociologue français, grand théoricien du syndicalisme révolutionnaire inspiré à la fois du marxisme et de l’anarchisme, idéalisait le prolétaire chez qui il relevait un courage particulier : celui de défendre son honneur tel un héros détenant une certaine morale ouvrière (au temps de Sorel, les prolétaires étaient très généralement des ouvriers).


Sorel opposait farouchement le prolétariat à la bourgeoisie, la seconde comprenant ses « grands penseurs » dont on « pourrait se demander si toute la haute morale […] ne serait pas fondée sur une dégradation du sentiment de l'honneur » (citation tirée des Réflexions sur la violence).


Dans un autre ouvrage, La Mort de Socrate, le philosophe en question parle de la « démoralisation extrême » de ces classes sociales pouvant se passer de travailler et/ou vivant des privilèges matériels et financiers des pouvoirs économiques et politiques.


À partir de là, le socialiste révolutionnaire justifie son attachement à la notion de travail – qu’il voit comme force nécessaire de production et de création – ainsi que l’usage de la violence à condition qu’elle ne soit pas gratuite mais qu’elle contribue bien à l’autonomie de la classe ouvrière. D’où ces propos : « Répondre par des coups aux avances des propagateurs de paix sociale, cela n’est pas assurément conforme aux règles du socialisme mondain [...] mais c’est un procédé très pratique pour signifier aux bourgeois qu’ils doivent s’occuper de leurs affaires et seulement de cela. » (Réflexions sur la violence) Pour Sorel, il en va tout bonnement de la sauvegarde de la moralité. Le socialisme de cet homme est révolutionnaire par sa validation de la lutte des classes qui, selon le philosophe Julien Freund (1921-1993), renoue « avec les traditions de l'héroïsme, de la générosité et des formes chevaleresques d'autrefois ». Ce socialisme est donc critique à l’égard de celui du célèbre meneur socialiste de l’époque Jean Jaurès jugé comme quelqu’un de trop mou sur le plan de la transcendance et manquant de radicalité. « Jaurès aurait dit : « Je n’ai pas la superstition de la légalité. Elle a eu tant d’échecs ! Mais je conseille toujours aux ouvriers de recourir aux moyens légaux ; car la violence est un signe de faiblesse passagère. » (Réflexions sur la violence) (1)


Freund nous informe, de surcroît, que la violence que préconise Sorel est « celle de l'audace du soldat, capable de se sacrifier au service de la collectivité et de sa transformation éthique ». Le révolutionnaire incapable de « l'audace décrite dans les épopées » peut « tirer un trait sur la révolution » ; même s’il ne s’agit pas, pour Sorel, de « justifier les violents, mais de savoir quel rôle appartient à la violence des masses ouvrières », comme il l’écrit dans La décomposition du marxisme en 1908.


Il critique ainsi la démocratie elle-même dans la mesure où la seule visée morale de celle-ci est le pacifisme ; elle ne propose, autrement dit, aucune vision particulière du progrès moral dont dépend pourtant le progrès social. Devenant démocratie d’opi-nions et de marché – donc démocratie bourgeoise et libérale –, son pouvoir est axiologiquement neutre (2), pour reprendre un concept du sociologue Max Weber abordé dans mon ouvrage L’Anarque. La démocratie, perçue comme telle, n’incarne alors aucune vertu citée dans la partie précédente. Pire encore, dans le cas où ses représentants – la critique sorélienne se faisant surtout sur le parlementarisme démocratique – se sentent en danger, ils peuvent user d’une violence qui, elle, sera « cruelle et brutale » (expression de Freund) donc illégitime.


9781511463447_p0_v1_s1200x630.jpgOpposé à elle, le socialisme doit donc constituer une éthique avant tout, c’est-à-dire – dans les mots de Freund – « une con-duite de la vie, une manière de retrouver le sens de l'honneur, de la noblesse d'âme, de l’héroïsme et du sublime ». L’opposition totale au capitalisme ne se fait pas simplement économiquement ou socialement mais aussi moralement et spirituellement. Nous pouvons, par conséquent, qualifier le socialisme de Sorel d’idé-aliste. Dans Revue de Métaphysique et de Morale en 1899, ce sociologue nous dit : « Le but final n'existe que pour notre vie in-térieure [...] il n'est pas en dehors de nous ; il est dans notre propre cœur. »


En résumé, Sorel conçoit la violence comme un moyen de la morale pratique socialiste, en précisant que cette violence n’est, pour reprendre des termes de Freund, ni « brutalité bestiale »


ni « rage destructrice » ni « haine aveugle » mais « l'expression d'une volonté consciente des prolétaires qui traduisent leurs idées en actes ». Car l’éthique de ces derniers « s'éprouve dans des actes, elle exige la force de caractère individuelle, le sens de la responsabilité et du courage collectif, justement parce qu'elle violente ainsi les excuses intellectuelles ». Par exemple, la grève générale érigée en mythe doit être salutaire pour l’homme moral. Puisque, malgré certains préjugés contemporains, celui-ci, selon Freund en parlant toujours des idées de Sorel, n'est pas voué à la « niaiserie » ni au « sentiment de culpabilité humanitariste » ni à la « pleurnicherie sur les vicissitudes humaines ».


Pourquoi préférer la grève générale aux autres grèves, spécialement contextualisées et localisées ? Tout simplement parce que les deuxièmes ne font jamais trembler réellement et totale-ment la classe supérieure. Sorel nous dit dans ses Réflexions sur la violence : « Je comprends que ce mythe de la grève générale froisse beaucoup de gens sages à cause de son caractère d’infinité. […] Tant que le socialisme demeure une doctrine entière-ment exposée en paroles, il est très facile de le faire dévier vers un juste milieu ; mais cette transformation est manifestement impossible quand on introduit le mythe de la grève générale, qui comporte une révolution absolue, […] qui donne au socialisme une valeur morale si haute et une si grande loyauté. »


22532583001.jpgPrécisons que, dans le même ouvrage, Sorel défend le concept de mythe en tant que tel car les mythes, telles des allégories entretenant l’union et la mobilisation d’un groupe humain, sont des « moyens d’agir sur le présent ». Ensuite, « toute discussion sur la manière de les appliquer matériellement sur le cours de l'histoire est dépourvue de sens. C'est l'ensemble du mythe qui importe seul ».


En particulier, le mythe de la grève générale est celui « dans lequel le socialisme s'enferme tout entier, c'est-à-dire une organisation d'images capables d'évoquer instinctivement tous les sentiments qui correspondent aux diverses manifestations de la guerre engagée par le socialisme contre la société moderne ». Ainsi, il n’est pas « utile de raisonner sur les incidents qui peu-vent se produire au cours de la guerre sociale et sur les conflits décisifs qui peuvent donner la victoire au prolétariat ; alors même que les révolutionnaires se tromperaient, du tout au tout, en se faisant un tableau fantaisiste de la grève générale, ce tableau pourrait avoir été, au cours de la préparation à la révolution, un élément de force de premier ordre, s'il a admis, d'une manière parfaite, toutes les aspirations du socialisme et s'il a donné à l'ensemble des pensées révolutionnaires une précision et une raideur que n'auraient pu leur fournir d'autres manières de penser ».

Une dernière remarque : en raison de sa conception de la violence, Sorel s’opposera à la philosophie des Lumières étant à l’origine de la démocratie parlementaire qu’il dénonce et vouant généralement un culte au pacifisme qui dépendrait du commerce (justification de l’existence du capitalisme).


Je termine cette partie avec des propos de Sorel issus de la fin de ses Réflexions sur la violence. Intéressants dans tous les cas, ils peuvent sembler au mieux idéalistes, au pire irréalistes et désuets compte tenu notamment de l’affaiblissement, en Occident, de la conscience révolutionnaire authentique par le développement du secteur tertiaire et l’expansion du capitalisme moderne soutenue par la puissance des organisations politiques et économiques supranationales. « La violence prolétarienne a une tout autre signification historique que celle que lui attribuent les savants superficiels et les politiciens ; dans la ruine totale des institutions et des mœurs, il reste quelque chose de puissant, de neuf, d'intact, c'est ce qui constitue, à proprement parler, l'âme du prolétariat révolutionnaire ; et cela ne sera pas entraîné dans la déchéance générale des valeurs morales, si les travailleurs ont assez d'énergie pour barrer le chemin aux corrupteurs bourgeois, en répondant à leurs avances par la brutalité la plus intelligible […] C'est à la violence [prolétarienne] que le socialisme doit les hautes valeurs morales par lesquelles il apporte le salut au mon-de moderne. »


Toujours est-il qu’avec la crise économique actuelle et l’effondrement économique qui nous pend au nez, les mœurs et institutions artificielles érigées par les mondialistes peuvent bel et bien tomber en « ruine totale ». L’espérance se situe alors dans toutes les composantes populaires qui parviennent encore à résister tant bien que mal à ces précédentes mœurs et institutions, à vivre dans la Décence commune (contre la précédente déchéance commune). Décence commune, ou ordinaire : concept de l’écrivain britannique George Orwell (comme quoi, un Georges peut en cacher un autre) redéfini par le philosophe contemporain Jean-Claude Michéa comme notamment un « mixte, historiquement constitué, de civilités traditionnelles et de dispositions modernes qui ont jusqu’ici permis de neutraliser une grande partie de l’horreur économique ». (L’Enseignement de l’ignorance).


NOTES

(1) Les « procédés anarchistes » contre les « grands pontifes socialistes »
Georges Sorel, en accord avec les anarchistes méprisant les politiciens socialistes, aurait souscrit, je pense, aux propos suivants d’Émile Henry (1872-1894), jeune militant anarchiste guillotiné à la suite d’attentats dont il était l’auteur : « J’avais suivi avec attention les événements de Carmaux. Les premières nouvelles de la grève m’avaient comblé de joie : les mineurs paraissaient disposés à renoncer aux grèves pacifiques et inutiles, où le travailleur confiant attend patiemment que ses quelques francs triomphent des millions des compagnies. Ils semblaient entrés dans une voie de violence qui s’affirma résolument le 15 août 1892. Les bureaux et les bâtiments de la mine furent envahis par une foule lasse de souffrir sans se venger : justice allait être faite de l’ingénieur si haï de ses ouvriers, lorsque des timorés s’interposèrent. Quels étaient ces hommes ? Les mêmes qui font avorter tous les mouvements révolutionnaires, parce qu’ils craignent qu’une fois lancé le peuple n’obéisse plus à leurs voix, ceux qui poussent des milliers d’hommes à endurer des privations pendant des mois entiers, afin de battre la grosse caisse sur leurs souffrances et se créer une popularité qui leur permettra de décrocher un mandat – je veux dire les chefs socialistes – ces hommes, en effet, prirent la tête du mouvement gréviste. On vit tout à coup s’abattre sur le pays une nuée de messieurs beaux parleurs, qui se mirent à la disposition entière de la grève, organisèrent des souscriptions, firent des conférences, adressèrent des appels de fonds de tous les côtés. Les mineurs déposèrent toute initiative entre leurs mains. Ce qui arriva, on le sait. La grève s’éternisa, les mineurs firent une plus intime connaissance avec la faim, leur compagne habituelle ; ils mangèrent le petit fonds de réserve de leur syndicat et celui des autres corporations qui leur vinrent en aide, puis au bout de deux mois, l’oreille basse, ils retournèrent à leur fosse, plus misérables qu’auparavant. Il eût été si simple, dès le début, d’attaquer la compagnie dans son seul endroit sensible, l’argent ; de brûler le stock de charbon, de briser les machines d’extraction, de démolir les pompes d’épuisement. Certes, la compagnie eût capitulé bien vite. Mais les grands pontifes du socialisme n’admettent pas ces procédés là, qui sont des procédés anarchistes. À ce jeu il y a de la prison à risquer, et, qui sait, peut être une de ces balles qui firent merveille à Fourmies. On y gagne aucun siège municipal ou législatif. Bref, l’ordre un instant troublé régna de nouveau à Carmaux. La compagnie, plus puissante que jamais, continua son exploitation et messieurs les actionnaires se félicitèrent de l’heureuse issue de la grève. Allons, les dividendes seraient en-core bons à toucher. »

(2) Une violence défendable car opposée aux pacifismes insidieux
Chez Max Weber, la neutralité axiologique est fondamentalement l’attitude du sociologue « n’émettant aucun jugement de valeur dans ses travaux », autrement dit, devant « prendre en compte, sans jugement personnel, les valeurs morales, les mœurs et les coutumes concernées dans les rapports sociaux qu’il analyse » (L’Anarque).
La neutralité axiologique de l’État libéral signifie, sinon, que, sur « le plan des valeurs (morale, éthique, religion), […] il ne doit à aucun moment incarner ni donner un jugement » (L’Anarque). Ce qui ne veut pas dire que l’État libéral est « apolitique ».

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À notre époque et sous la houlette de la gauche libérale – donc, entre autres, du politiquement correct –, la neutralité axiologique sert à une pacification idéologique de la société et laisse libre cours à une « pacification » par le commerce qui ravit la droite libérale. Je mets des guillemets car, si officiellement la mondialisation se veut « heureuse » par le libre échange intégral, les choses sont différentes dans le quotidien des classes labo-rieuses. La pacification en question débouche plutôt, concrète-ment, dans un asservissement populaire par notamment le consumérisme et le salariat généralisés. L’homme lui-même devient marchandise – donc outil de consommation – puisqu’il doit sa-voir « se vendre » sur le marché du travail, stimulant les règles anti-libertés d’une concurrence acharnée. En réalité, nous évoluons donc bien moins sous le règne de « la paix par le commerce » que sous celui d’une violence économique qui déshumanise.

À savoir aussi qu’une politique de gauche peut parfois engendrer plus de violence économique qu’une politique de droite dans la mesure où, dans les couches populaires, la pilule est censée mieux passée sous l’étiquette « de gauche ». Car il existe ces refrains intellectuels et, plus globalement, cette pseudo-éthique moderne intégrés dans une idéologie du progrès, nommée progressisme, actuellement dominante et publiquement portée par les appareils politiques dits « de gauche ».
Nous pouvons résumer ce double processus de pacification dans la formule suivante : la gauche est l’idéologie et la droite le commerce. En même temps, je peux dire que le commerce idéalisé en Loi du Marché relève aussi d’une idéologie. Je dirais cependant qu’elle est surtout une stratégie économique de l’hyperclasse dans le but d’asseoir sa domination à la fois économique et politique – puisqu’elle contrôle les ficelles de la « politique politicienne » pour, justement, faire mieux passer la pilule précédente. (L’hyperclasse comprend les dirigeants des organismes économiques inter-nationaux, « les patrons de multinationales, ceux des principaux groupes pétroliers et des grandes banques mondiales (l’aristocratie financière), et ces intellectuels et économistes en tous genres, se voulant déracinés pour s’assurer d’être en dehors de toute sensibilité morale qui compromettrait leur mépris des réalités sociales élémentaires et des spécificités culturelles de tel ou tel peuple ».)
Une remarque historique : une forme de progressisme a donné le pacifisme de gauche d’entre les deux guerres mondiales du XXe siècle. Le fameux « jamais plus la guerre ! » comme mot d’ordre de ce pacifisme a freiné, chez un certain nombre de ses représentants, l’entrée en résistance voire amené à la collaboration avec les Nazis. À l’inverse, des gens issus de la droite, ne suivant pas de doctrine particulière, ont su répondre naturellement et plus facilement à l'appel de la liberté, aussi bien extérieur à eux (Charles De Gaulle) qu'intérieur (instinct de révolte, fibre anarchique).
Quant à l’Union européenne, ne repose-t-elle pas sur ce précédent mot d’ordre en ayant vendu, telle une piqûre de rappel pacifiste s’assurant d’assommer les démocraties nationales, le libre échange intégral – institutionnalisant une liberté du commerce adaptée à la modernité du néo-capitalisme – comme forcé-ment vertueux, censé nous protéger de toute guerre intra-européenne ?

mardi, 18 août 2020

Violences gratuites, une vision prophétique. Entretien avec le Dr. Maurice Berger

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Violences gratuites, une vision prophétique.

Entretien avec le Dr. Maurice Berger

Propos recueillis par Tatiana Hachimi

Ex: https://b-mag.news

Les violences gratuites, ces agressions physiques sans raison apparente qui peuvent aller jusqu’au meurtre, se multiplient de façon dramatique. Au lendemain du massacre particulièrement insoutenable d’une jeune femme, Axelle Dorier, percutée par un conducteur qui l’a traînée sur huit-cents mètres dans une rue de Lyon avant de prendre la fuite, nous avons souhaité recueillir l’avis du Dr. Maurice Berger dont le dernier ouvrage  « Sur la violence gratuite en France: adolescents hyper-violents, témoignages et analyse » donne les principales clefs pour appréhender ce phénomène tant au niveaux des causes que des solutions. 

Les violences gratuites ne sont ni une surprise, ni une fatalité. Pour les comprendre, et les analyser, il faut aller au contact des auteurs. En remontant le fil leur histoire, de leur éducation on finit par observer plus que des récurrences, plutôt de véritables modèles qui constituent la matrice de cette violence particulière à plusieurs titres, dont notamment la surreprésentation des auteurs d’origine maghrébine.

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Le dernier ouvrage du Dr. Maurice Berger consacré de façon prophétique aux violence gratuites qui se multiplient en France comme en Belgique.

B-Mag: Quel est votre regard  sur le drame de cette jeune femme percutée volontairement par un conducteur qui l’a ensuite traînée dans une rue de Lyon?

Dr. Maurice Berger : 

Même si cela ne représente qu’une partie des problèmes de sécurité, la proportion de délinquants d’origine immigrée est effectivement importante, et cela mérite qu’on y réfléchisse. Je précise d’emblée que je travaille dans un Centre éducatif renforcé dépendant du Ministère de la Justice, et dont l’équipe est à 80 % originaire du Maghreb. Ceci  montre que de nombreuses personnes appartenant à cette culture ont un fonctionnement compatible avec le respect des règles légales de la société. Dit autrement, on nait d’abord dans une famille qui transmet-ou non- des valeurs éducatives avant de naître dans un « quartier ».

A propos de la mort d’Axelle Dorier, la justice précisera les circonstances exactes de cet événement dramatique. Concernant l’auteur, je propose une hypothèse qui ne sera probablement pas explorée lors du procès.  Le conducteur d’origine maghrébine est confronté à une jeune femme, d’origine européenne de surcroît, qui se met en travers de la route pour le faire s’arrêter, c’est-à-dire se soumettre. Dans la culture maghrébine, comme l’indique la sociologue Nassima Driss, l’espace est genré, l’espace public est masculin alors que la place de la femme se situe au sein du foyer. Il y a là une différence anthropologique de représentation de l’espace. Pour cette jeune femme, on doit agir en être responsable et donc discuter. Pour l’auteur, cela a peut-être été impensable car c’est l’homme qui commande. 

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Par ailleurs, j’entends l’indignation liée aux agressions mortelles récentes mais ces faits ne m’étonnent pas car nous vivons depuis des dizaines d’années dans un triple déni de la violence.

Un déni sociologique, celui qui a forgé le concept de « sentiment d’insécurité » alors qu’il y a une insécurité réelle, avec une violence gratuite toutes les 44 secondes en France en 2018.

Un déni médiatique,  que je combats depuis 1992 lorsque j’ai décrit pour la première fois cette violence dont je commençais à voir l’augmentation dans ma pratique médicale, et où j’indiquais que nous allions avoir des milliers d’adultes violents dans vingt années à venir. En 2008, dans mon livre « Voulons-nous des enfants barbares ? Prévenir et traiter la violence extrême“, j’ai consacré un chapitre à la nécessité de comprendre  les processus menant à la violence chez les adolescents maghrébins. Aucun des nombreux journalistes qui m’ont interviewé à propos  de cet ouvrage n’a voulu évoquer ce chapitre, en m’expliquant que ce n’était pas politiquement correct. 

Un déni politique aussi, le mot d’ordre étant « après moi, le déluge ». 

On constate dans l’actualité  quotidienne le résultat logique de ce triple aveuglement.

Je  renvoie aussi à la récente étude d’Alain Bauer et Christophe Soullez, « Le grand retour de l’homicide? » (2020)  qui montre une augmentation du nombre des homicides en France après une baisse de 60 % entre les années 1994 et 2014. Les chiffres de 2018 sont de 845. Ceux de 2019, autour de 950, donc une augmentation de 8,5 % en un an. Ce chiffre de 2019 est supérieur à celui de 2015 (872, incluant les attentats terroristes du Bataclan) et à celui de 2016 (892, incluant l’attentat de Nice).  Les auteurs concluent : « En tout état de cause, un profond mouvement de retour à la violence physique semble se produire en Occident, ignoré, volontairement ou involontairement, ou sous-estimé (…), ce qui remet en cause un acquis fondateur : le droit de vivre ». Le crime est donc devenu un mode de traitement des litiges. 

B-MAG: Quelle est la part de la maltraitance dans l’historique des sujets violents?  

95% des sujets violents proviennent de familles maltraitantes au sens large qui englobe les négligences, avec souvent un trouble psychiatrique chez l’un des parents. 5% sont issus de familles sans problème éducatif majeur.

Mais parmi les éléments qui favorisent l’apparition d’un comportement violent, deux autres facteurs sont particulièrement fréquents. Tout d’abord, l’exposition à des violences conjugales avant l’âge de deux ans. Là où je travaille, ceci concerne 80 % des mineurs violents, lesquels ont intériorisé précocement ces scènes. Or ces violences conjugales sont plus fréquentes dans les cultures où il y a une inégalité homme-femme. 

indexviolenceor.pngUn autre élément  est un fonctionnement familial clanique,  très répandu chez les gens du voyage, les familles kosovares et maghrébines. Un clan est comme un corps dont chaque individu est un membre.  Alors que le but d’une famille devrait être que les parents cherchent à ce que leur enfant se construise une pensée personnelle et puisse s’éloigner d’eux pour se construire un projet personnel, dans une famille clanique le mode de pensée est indifférencié, le but n’est pas qu’un sujet pense par lui-même, son identité est d’abord d’appartenir au groupe. Le terme de ghettoïsation est donc inexact car on est enfermé dans un ghetto alors qu’ici au contraire, la contrainte est intérieure,  autosécrétée, car c’est l’éloignement du groupe qui est angoissant, en pensée, ou physiquement hors du territoire. Les populations concernées n’ont pas été contraintes de se regrouper, ce sont elles qui choisissent de se concentrer sur la base d’une identité groupale. Et la représentation que les membres d’un clan  ont de la relation n’est pas de personne à personne mais de groupe à groupe. Si l’un d’eux est en difficulté dans une relation, il rameute son groupe : « mes frères vont venir te tuer ». Ce mode clanique est un obstacle à l’intégration des individus, les codes du groupe peuvent primer sur les règles de la République.

Il faut ajouter actuellement que beaucoup de délinquants sont aussi d’origine sahélienne, leur organisation psychique peut être influencée  par la dimension  polygamique de leur famille qui s’accompagne de mariages forcés précoces.

B-MAG: Dans votre dernier ouvrage, « Sur la violence gratuite en France », un  concept que vous évoquez à titre de solution pour enrayer cette spirale de la violence est la « contenance ». Pouvez-vous en esquisser les contours?

La contenance est vraiment un élément essentiel de cet ouvrage, mais difficile à comprendre quand on n’est pas sur le terrain. Elle consiste avant toute chose à empêcher de manière physique la survenue d’un acte violent et à écouter les pensées qui surgissent alors chez le sujet.

Même si ce propos peut paraître choquant,  mon expérience auprès d’enfants et d’adolescents violents m’a montré que la violence se combat par la force et qu’il s’agit d’un passage presqu’obligé pour que la pensée advienne chez eux. 

Lorsqu’un sujet violent éprouve une forte tension, dans l’incapacité où il est de la mentaliser, il va la décharger sur l’extérieur.  Avec la contenance qui peut constituer en un enveloppement dans une couverture, une mise en pièce d’apaisement ou d’isolement, on va leur donner une sorte de prothèse d’enveloppe, de peau. Ce n’est qu’alors qu’ils peuvent commencer à penser, justement parce qu’on a empêché cette décharge sur autrui. Cela signifie non pas que le sujet est mis en exil, mais qu’un professionnel est présent pour écouter les sentiments et les pensées qui vont apparaître chez lui, souvent pour la première fois. En pratique, c’est très difficile à mettre en oeuvre car il faut construire une équipe qui soit d’accord sur ces principes et qui accepte d’être disponible  au gré des crises. Pour certains mineurs, la prison peut constituer plus qu’une sanction, mais aussi cette expérience de contenance

En France, le concept de contenance est très peu compris car il est balayé par un débat idéologique sur l’opposition entre répressif et éducatif.

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B-Mag : Le futur ?

Lutter contre la violence actuelle nécessite un ensemble de mesures pédagogiques, la mise en place de dispositifs législatifs et judiciaires, un véritable « plan violence » ayant une cohérence globale et qui nécessiterait plusieurs changements de paradigme. En particulier, il   faut commencer par arrêter de laisser grossir la quantité  de sujets problématiques, sinon les professionnels comme moi ont le sentiment de vider la mer avec une petite cuillère. Je ne vois pas comment éviter une remise en cause de la CEDH et de son dogme du regroupement familial qui est à l’origine de « l’importation » de fonctionnements claniques.  Ou encore, tout ceci coûte très cher: 560 euros par jour pour un jeune pris en charge dans un CER et  690 euros par jour dans un CEF  (NDLR: centre éducatif renforcé et centre éducatif fermé). II y a 58% de mineurs étrangers non accompagnés dans les établissements pénitentiaires pour mineurs de Marseille (540 euros par jour), 40% à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis. Ce n’est un secret pour personne qu’une grande partie de ces mineurs sont en fait des majeurs. Je pense que tout mineur non accompagné qui vient commettre des délits en France doit être expulsé afin que nous puissions consacrer nos moyens déjà très insuffisants à la prise en charge des mineurs violents nationaux. 

Maurice Berger est pédopsychiatre, psychanalyste, ex-professeur associé de psychologie de l’enfant. Il travaille en Centre Educatif Renforcé et enseigne à l’Ecole Nationale de la Magistrature.

Propos recueillis par Tatiana Hachimi

jeudi, 09 avril 2020

Confinement et violence

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Confinement et violence

par Antonin Campana

Ex: http://www.autochtonisme.com

Le 16 avril 1797, jour de Pâques, l’équipage du Queen Charlotte, navire de la Royal Navy, hisse le drapeau rouge, signale de la mutinerie. Après une longue expédition dans la Manche, Lord Bridport, Amiral de la flotte, vient en effet de donner l’ordre de reprendre la mer. Pour les marins, c’en est trop ! Immédiatement, le Royal George, le Royal Sovereign, le London, le Glory, le Dukes, le Mars, le Marlborouth, le Ramillies, le Robust, l’Impétueux, le Defence, le Terrible, le Pompée, le Minotaur et le Defiance, hissent à leur tour le pavillon de la révolte. Les marins débarquent des officiers dont certains manqueront d’être pendus. Des hommes sont tués. La mutinerie se répand bientôt dans toute la Royal Navy. Les équipages, divisés entre mutins et loyalistes, se battent au moment de l’appareillage des navires. L’Amirauté ne plie pas et fait tirer sur les navires rebelles. La répression mettra fin à la mutinerie le 13 juin. Des peines de mort par pendaison, des châtiments corporels (fouet) et la prison attendent les mutins qui ne parviennent pas à fuir à l’étranger.

Pour les historiens, l’une des causes des mutineries de 1797 serait… l’ajout récent de plaques de cuivre sur la coque des navires ! En effet, ces plaques protègent les coques, ce qui limite les périodes d’entretien des navires en cale sèche et augmente d’autant la durée du service en mer des marins, donc la durée de leur confinement.

La marine militaire et l’administration pénitentiaire sont à peu près les seules grandes institutions qui mettent en place des systèmes de confinement hermétiquement clos : les navires et les prisons (les monastères, quant à eux, sont généralement des lieux plus ou moins ouverts sur l’extérieur, dont on peut facilement s’échapper). Or, c’est précisément dans ces lieux confinés, les navires et les prisons, que s’observent régulièrement les mutineries les plus nombreuses et les plus sanglantes. Notons que la violence peut aussi surgir, et il nous semble que c’est le cas le plus fréquent, lorsque le confiné sort de son confinement. Ainsi, depuis des siècles, les ports connaissent des bagarres de marins fraichement débarqués, tout comme notre société subit les récidives de prisonniers, parfois fraichement libérés.

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Semblant confirmer la relation observée entre confinement et violence, Castaner nous fait savoir que les violences conjugales ont augmenté de 32% en une semaine ! On aimerait connaître les violences sur enfants et les taux de suicides. On aimerait connaître aussi les violences dans les banlieues. C’est que l’enfermement génère stress, angoisse et dépression. Selon une étude, 23% des Français se sentent capables de rester chez eux trois semaines et 8 % estiment pouvoir tenir un mois. Mieux : « une femme sur deux et plus d’un homme sur trois pensent avoir besoin d’un accompagnement psychologique pour faire face à la crise du coronavirus » !

Indubitablement, le confinement déstabilise et fait monter en pression une population fragile. C’est le cas notamment de la population urbaine, confinée dans de petits appartements. Les gagnants de la mondialisation sont tout-à-coup les perdants. Les premiers de la classe se retrouvent au piquet, alors que les derniers, ruraux jusqu’alors moqués, jouissent encore d’un petit jardin ou d’une petite terrasse qui leur permet d’adoucir leur enfermement. Pendant que les uns sont au mitard, les autres font promenade. De leur côté, les banlieues sont, encore une fois, les quartiers favorisés. Les sorties y sont libres, mais que faire quand les clients sont confinés et qu’il n’y a plus de business possible ?

La France est une cocotte-minute dont on aurait bouché la soupape de sécurité. Au lieu d’en évacuer la vapeur, le gouvernement macronien, par ses mensonges criminels, son incompétence et son inaction, en fait monter la pression. Tout cela se traduira par des milliers de morts supplémentaires. Des gens vont perdre des proches, des soignants risquent leur vie parce que les bonnes décisions n’ont pas été prises au bon moment. A-t-il seulement conscience, ce gouvernement, de la somme de haines et de colères qui s’accumule ? A-t-il conscience, ce gouvernement, que les comportements collectifs pourraient changer de nature, n’être plus ce qu’ils étaient avant le confinement, et se déchaîner contre lui, avec toute la brutalité d’une mutinerie brutale et sanglante ?

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Il est impossible, pour le moment, de dire l’ampleur qu’aura cette mutinerie après 30 ou 45 jours de mise sous pression. Il est également impossible de dire la forme qu’elle prendra. Sera-t-elle politique et policée ou en passera-t-elle par la rue et l’émeute, voire la guerre civile ? Seule la discipline sociale la plus stricte pourrait faire que les choses reviennent à peu près comme elles étaient avant le confinement. Mais le problème est que toute discipline suppose en amont le pouvoir potentiel de contraindre. Nous ne sommes pas en Chine : ce gouvernement macronien, méprisé à force d’être minable, pourra-t-il longtemps contraindre les banlieues privées de trafics, les classes urbaines privées de mondialisation, et la France périphérique qui n’a pas oublié qu’elle avait une revanche à prendre ?

On peut en douter.

 L’été sera chaud.

Antonin Campana

vendredi, 28 février 2020

2015-2020: Gewalt, Terror, Spaltung – Wie ein Land zerstört wird

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Stefan Schubert

2015-2020: Gewalt, Terror, Spaltung – Wie ein Land zerstört wird

Ex: https://kopp-report.de

Die Sicherheitslage in Deutschland ist seit dem Jahr 2015 geradezu implodiert. Warnungen vor den aktuellen Zuständen gab es zuhauf, diese wurden jedoch ignoriert und als Populismus stigmatisiert. Ob die elf Morde von Hanau die Amoktat eines Wahnsinnigen oder ein Terroranschlag waren, spielt im Gesamtbild eine marginale Rolle. Hanau reiht sich ungeachtet in die Welle schwerster Gewalttaten des öffentlichen Raumes ein. Nach einer Sicherheitsanalyse der vergangenen Jahre kann man nur zu dem Ergebnis gelangen, dass die Gewalt und der Terror von allen Seiten weiter eskalieren wird.

51QqrlGzSxL._SX318_BO1,204,203,200_.jpgDie von den Berliner Eliten weiterhin negierte oder verspottete »Destabilisierung Deutschlands« ist in vollem Gange und wir alle befinden uns inmitten dieser gesellschaftlichen Verwerfungen.

Doch Hanau, eine Stadt mit knapp 100 000 Einwohnern, lässt sich bei weitem nicht mehr als »hessische Idylle« bezeichnen, wie es von den Mainstreammedien derzeit verbreitet wird. Der Kontrollverlust durch die Flüchtlingswelle und die Gewalt von muslimischen Männerbanden hat auch hier zugeschlagen. »Gewalt-Brennpunkt: In Hanau kann es jeden treffen«, lautete der Titel eines Welt-Artikels über die Stadt.

Anlass der Berichterstattung war eine Häufung von brutalen Massenschlägereien mitten in der Stadt. Afghanische Flüchtlinge trugen in der Innenstadt gewaltsame Revierkämpfe mit Türken aus. Die verfeindeten Mobs bestanden aus bis zu 150 aggressiven jungen Männern, die regelmäßig Großeinsätze der Polizei auslösten und die Hanauer Bevölkerung verunsicherten. Der SPD-Sozialdezernent Axel Weiss-Thiel äußerte sich folgendermaßen dazu:

»Migrations- und Zuwanderungsbewegungen spielen eine Rolle. Dadurch tritt eine Verschärfung auf. Da sind zum Beispiel auch junge Flüchtlinge ohne Perspektive involviert, die auf andere Gruppen treffen, die unterschiedlich sozialisiert sind.«

Die in der Innenstadt herumlungernden (meist) afghanischen Flüchtlinge beschrieb der Sozialdezernent als gewaltbereite junge Männer.

Darüber hinaus kam es zu willkürlichen Gewalttaten gegen Einheimische, die schwer verletzt ins Krankenhaus eingeliefert werden mussten. Ein 38-jähriger Hanauer wurde beispielsweise Zufallsopfer dieser Gewalt. Der 38-Jährige musste sogar befürchten, sein Augenlicht durch die Schläge zu verlieren. Das Regionalblatt Kreisbote berichtet über eine ganze Reihe von willkürlichen Gewalttaten gegen Einheimische im Februar 2020. Einer der flüchtigen Täter wird beschrieben als etwa 1,75 Meter großer Mann mit schwarzen lockigen Haaren.

Hanau zu einem idyllischen Städtchen zu verklären, in dem alle Bevölkerungsgruppen und Asylbewerber friedlich miteinander leben, ist somit schlichtweg nicht zutreffend.

»Verwerfungen« durch Flüchtlingswelle werden durch globale Strippenzieher einkalkuliert

Den Eliten war und ist die Gewaltwelle durch die Zusammensetzung des Flüchtlingsstroms bewusst. Dieser besteht bekanntlich aus mehrheitlich alleinreisenden Männern im wehrfähigen Alter, die zudem eine islamische Sozialisation in ihren Herkunftsländern durchlaufen haben. Am 20. Februar 2018 äußerte sich der Harvard-Politologe Yascha Mounk in den Tagessthemen dazu wie folgt:

» … dass wir hier ein historisch einzigartiges Experiment wagen, und zwar eine monoethnische, monokulturelle Demokratie in eine multiethnische zu verwandeln.  Das kann klappen, das wird, glaube ich, auch klappen, dabei kommt es aber natürlich auch zu vielen Verwerfungen.«

Auch im Spiegel äußerte sich Mounk ähnlich, hier sogar mit einer weiteren Forderung: »In Westeuropa läuft ein Experiment, das in der Geschichte der Migration einzigartig ist: Länder, die sich als monoethnische, monokulturelle und monoreligiöse Nationen definiert haben, müssen ihre Identität wandeln.« Im Prinzip hat Mounk hier den Begriff des Bevölkerungsaustausches in einer pseudowissenschaftlich-globalistischen Sprache wiedergegeben und ungeheuerliche Forderungen aufgestellt. Doch sobald Bürger dieses Landes über den Begriff des Bevölkerungsaustausches debattieren möchten, werden diese sofort zu »Nazis« und »Verschwörungstheoretikern« stigmatisiert, und laufen Gefahr, in einem Verfassungsschutzbericht an den Pranger gestellt und so gesellschaftlich vernichtet zu werden. Betrachtet man die Morde von Hanau hinsichtlich der Äußerungen von Mounk sowie unter Einbezug der Tatsache, dass zahlreiche Gewalttaten durch muslimische Flüchtlinge gegen einheimische Hanauer verübt wurden, ergibt sich ein differenzierteres Gesamtbild.

Warnungen vor diesen Zuständen bereits im Jahr 2015

Die Kausalitäten der Spaltung unserer Gesellschaft sowie der Entstehung von Gewalt und Terror sind offensichtlich, jedoch weigern sich Politik und Medien, diese zu benennen, da ihre Agenda diese Destabilisierungen maßgeblich verursacht hat. Über die Gewalt- und Verbrechenswelle, die seit den Grenzöffnungen 2015 über Deutschland hinweggebrochen ist, weigern sich die Mainstreammedien, ausführlich zu berichten.

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Darüber hinaus werden die Gewalttaten in keinen Zusammenhang zur Masseneinwanderung gestellt: Der Kölner Sex-Mob an Silvester, Mädchenmorde wie in Freiburg und Kandel, Gruppenvergewaltigungen, der Axtmord von Limburg, der Schwertmord von Stuttgart, willkürlich erstochene Menschen, Passanten, die vor einfahrende Züge gestoßen werden, die islamistischen Terroranschläge auf den Berliner Weihnachtsmarkt, der Hamburger Messeranschlag eines IS-Terroristen, der Ansbacher Sprengstoffanschlag durch einen muslimischen Selbstmordattentäter, der Angriff mit Stichwaffen im Würzburger Regionalzug und die Messerattacke in Hannover auf einen Polizeibeamten durch eine IS-Anhängerin, seien hier nur stichwortartig aufgeführt.

Viele der Täter sind mit dem Flüchtlingsstrom unkontrolliert über Deutschlands offene Grenzen eingewandert. Dieser Fakt wird auf Nachfrage von Behördenseiten bestätigt, nur weigert sich der Mainstream, darüber zu berichten. Sei es über die eine Million Straftaten durch Flüchtlinge aus meist muslimischen Herkunftsstaaten, die das BKA in den Lagebildern »Kriminalität im Kontext der Zuwanderung« seit 2015 ausweist, oder auch die 2645 islamistischen Terrorverfahren des Generalbundesanwaltes im gleichen Zeitraum, all diese epochalen Fehlentwicklungen werden von Politik und Medien negiert.

51dcltXKZTL._SX318_BO1,204,203,200_.jpgMenschen, die die Politik der offenen Grenzen und eine unkontrollierte Einwanderung kritisieren oder auch nur öffentlich darüber debattieren möchten, werden pauschal als »Nazis« und »Rassisten« diffamiert. Selbst Wahlen, wie die demokratische Wahl des FDP-Ministerpräsidenten in Thüringen, müssen auf Zuruf der Kanzlerin rückgängig gemacht werden. Gleichzeitig werden hunderttausende Facebook- und YouTube-Konten gesperrt oder sogar ganz gelöscht, wodurch versucht wird, die Meinungsfreiheit immer weiter einzuschränken. So wird dem unzufriedenen Teil der Bevölkerung keinerlei Raum mehr zugestanden, den eigenen Unmut zu äußern. Dieses totalitäre Gebaren verursacht Wut und Hass, der sich in immer kürzeren Abständen gewaltsam entlädt. Vor genau diesen Entwicklungen haben Sicherheitsexperten, wie der verstorbene Udo Ulfkotte und der Autor dieses Artikels, bereits im Jahr 2016 in ihrem Spiegel-Bestseller Grenzenlos kriminell gewarnt.

Auch hohe Sicherheitsbeamte des BKA, BND, der Bundespolizei und des Verfassungsschutzes haben intern davor gewarnt. Im Buch Grenzenlos kriminell zitiert der Autor aus einem Geheimpapier der Behörden, dort heißt es:

»Der Zuzug von Menschen aus anderen Weltteilen wird zur Instabilität unseres Landes führen«. Die Integration Hunderttausender Einwanderer sei unmöglich, stattdessen »importieren wir islamischen Extremismus, arabischen Antisemitismus, nationale und ethnische Konflikte anderer Völker sowie ein anderes Rechts- und Gesellschaftsverständnis«. Auch auf die Polarisierung der Gesellschaft sowie die Unterdrückung der Mehrheitsmeinung der Bevölkerung, die diese millionenfache Einwanderung klar ablehnt, geht das Papier ein: »Wir produzieren durch diese Zuwanderung Extremisten, die bürgerliche Mitte radikalisiert sich, weil sie diese Zuwanderung mehrheitlich nicht will und ihr dies von der politischen Elite aufgezwungen wird.«

Die Schlussfolgerung des Spitzenbeamten ist nachvollziehbar. Jeder hat sie in der einen oder anderen Form auch schon bei sich selbst festgestellt: »Wir werden eine Abkehr vieler Menschen von diesem Verfassungsstaat erleben.« Um die Zukunft dieses Landes ist es nicht gut bestellt, und es droht schlimmer zu werden, als bisher befürchtet. Es folgen realistische Einschätzungen über bevorstehende Unruhen, die erschrecken und wehmütig werden lassen:

»Die deutschen Sicherheitsbehörden sind und werden nicht in der Lage sein, diese importierten Sicherheitsprobleme und die hierdurch entstehenden Reaktionen aufseiten der deutschen Bevölkerung zu lösen.«

Diese Feststellung eines Spitzenbeamten der Sicherheitsbehörden beinhaltet nichts Geringeres als die Prophezeiung eines nahenden Bürgerkrieges.

416TSdsmaJL._SX318_BO1,204,203,200_.jpgBestellinformationen:

» Stefan Schubert: Die Destabilisierung Deutschlands, 336 Seiten, 22,99 Euro – hier bestellen!

» Ulfkotte/Schubert: Grenzenlos kriminell, 318 Seiten, 19,95 Euro 9,99 Euro – hier bestellen!

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Dienstag, 25.02.2020

jeudi, 23 janvier 2020

Violence « inouïe » ? Violence permanente ?

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Violence « inouïe » ? Violence permanente ?

par François-Bernard Huyghe

Ex: http://www.huyghe.fr

Vivons-nous ces jours derniers une violence inouïe ou insupportable comme le proclame une rhétorique médiatique ? la démocratie est-elle menacée par quelques lazzis devant un théâtre ou par l’invasion d’un hall d’immeuble syndical ? Par la violence policière dont s’étalent des preuves quotidiennes sur les réseaux sociaux, répondent les autres. Comparée aux années 70 avec leurs manifestations dures ou aux années 80 avec leurs attentats à la bombe ou au pistolet..., la chose est toute relative. Mais comparaison n’est pas raison.

La violence politique a deux dimensions : dommages matériels (destructions,blessures, morts) et impacts symboliques.
Que les manifs depuis un an et demi s’accompagnent régulièrement de casse et de blessures, nul ne le nie. Bien que (ou parce que) vigoureusement réprimée au moment des Gilets jaunes (328 blessures à la tête, 25 yeux crevés, 5 mains arrachés...), la protestation vire à l’émeute sur rendez-vous. Il y a une raison quasi mécanique : le nombre d’heures où les protestataires se trouvent face-à-face avec les forces de l’ordre. Voire une dimension éthologique : quand des groupes luttent pour des territoires dans la rue et la prééminence, l’affrontement devient probable, rituel et régulier. S’ajoutent des facteurs politiques et stratégiques : la méthode de maintien de l’ordre et la présence mal contrôlée, pour dire le moins, de black blocs.

D’où une routine de la confrontation : tous les samedis nous nous sommes habitués à voir sur nos écrans - réseaux sociaux et télévision- des poubelles qui brûlent, des casques et des foules sous les lacrymogènes. La théâtralisation par l’image (62 semaines de duels maintenant conventionnels) a en arrière-plan, les fractures sociales et identitaires sur lesquelles beaucoup ont écrit. Mais aussi avec une constance dans le besoin de s’exprimer et une convergence dans l’objet de la colère : Macron.

À côté de cette incontestable violence, naissent de nouvelles formes d’affrontement plus symboliques : jeter sa blouse, sa robe d’avocat, sa savate ou un vieux manuel. Huer le président partout où il passe, tourner le dos, se coucher par terre... Chahuter et bloquer. Il s’agit chaque fois, avec un objet ou une attitude, de refuser ostensiblement le respect.
 

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À chaque démonstration, une autorité, à commencer par celle du plus autoritaire, Macron, est défiée. Même si l’on reste dans l’incident, la rentabilité de ces actions menées par des minorités - que certains qualifieront de radicalisées ou de commandos - ont un impact sans commune mesure avec leur gravité objective. On commentera en boucle l’offense au président, au préfet, etc., tant qu’une mise en scène mobilisant finalement peu de monde tournera en boucle sur les réseaux sociaux et les télévisions. En soi, ce n’est pas nouveau, et il existe de véritables manuels pour activistes qui recommandent cette démarche depuis des années. Ce qui est significatif, c’est que chaque jour une nouvelle catégorie invente sa dramaturgie de la colère. Dont certaines (avocats, pompiers,scientifiques de la police, petits rats de l’opéra) peu connues pour leur tradition de radicalisation.

Quand il y a escalade physique et symbolique, plane l’ombre du terrorisme qui est destiné à porter un message de rupture par un acte de force extrême (propagande par le fait). Nous n’en sommes pas là. Même s’il se révélait demain que l’incendie de la Rotonde fut bien un attentat contre le café du Président ou le bistrot des riches. Mais...

Une crise qui dure ainsi, avec un épisode qui repart quand on croit l’autre fini, syndicats après Gilets jaunes, peut-elle devenir un guerre de position -certes très clivante : bloc élitaire contre bloc populiste - mais une guerre qui s’enlise ?
C’est la seule vraie question.

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jeudi, 04 février 2016

Georges Sorel über die Gewalt

Georges Sorel über die Gewalt

von Carlos Wefers Verástegui
Ex: http://www.blauenarzisse.de

GS1.jpgGeorges Sorel (18471922) umstrittene Gedanken „Über die Gewalt“ sind, obwohl sie sich auf die Lage des damaligen französischen Proletariats beziehen, von allgemeiner Gültigkeit.

Dazu trägt vor allem die Tatsache bei, dass sie in Auseinandersetzung mit der dekadenten Form einer bürgerlichen Demokratie entwickelt worden sind. Sorels Selbstverständnis war das eines syndikalistischen Revolutionärs (Marxist). Von Marx hatte er aber wenig mehr als die ökonomische Geschichtsauffassung und die Klassenkampftheorie übernommen. Als eifriger Schüler Henri Bergsons war er von dessen Lebensphilosophie beeinflusst. Von Vico übernahm er die Diagnose, dass die Gegenwart auf eine schwere historische Krise zusteuere und der Untergang mit der Überfeinerung der Sitten, der Verstandesbarbarei und der moralischen Entartung bereits angehoben habe. Durch seine strenge Sittlichkeit erweist sich Sorel als Geistesverwandten des Anarchisten des neunzehnten Jahrhunderts, Pierre-​Joseph Proudhon.

Französisches Gegenstück zu Nietzsche

Als antiintellektueller Verächter der bürgerlichen Intelligenz war Sorels eigenes Dasein ein bürgerliches, er selbst in ausgezeichnetem Maß ein Intellektueller. Der Widerspruch löst sich auf, wenn man Sorel in die Nähe zu Nietzsche bringt. Es ist geradezu von einem „französischen Nietzscheanismus“ Sorels gesprochen worden. In seiner antibürgerlichen Gesinnung erscheint Sorel noch dazu als der lebendige Beweis für Nietzsches Aphorismus „Trost der Gefährdeten“ (Morgenröte, § 154): „Die Griechen, in einem Leben, welches großen Gefahren und Umstürzen sehr nahe stand, suchten im Nachdenken und Erkennen eine Art Sicherheit des Gefühls und letztes Refugium. Wir, in einem unvergleichlich sichreren Zustande, haben die Gefährlichkeit ins Nachdenken und Erkennen getragen und erholen und beruhigen uns von ihr im Leben.“

Diese „Gefährlichkeit des Denkens und Erkennens“ nimmt bei Sorel die Form eines Protests gegen ein Übermaß an Sicherheit und Wohlsein an. Sorels Reaktion steigert sich dabei zur Negation einer bürgerlichen Gesellschaft, die sich selbst negiert, d.h. die sich in falsche Sicherheiten gewogen hat.

Die Gesellschaft ist „aus den Fugen“

sorel-10.gifSorels Einstehen für die Gewalt ergibt sich daraus, dass er den moralischen Zustand der bürgerlichen Gesellschaft haargenau getroffen hat: die bürgerliche Gesellschaft ist „aus den Fugen“. Der Bourgeois, ehemals ein energischer Kapitalist, ist zum schwächlichen Humanisten und Philanthropen degeneriert. Ihn zeichnen nicht mehr der Kampfgeist und der übersprühende Machtwille einer aufblühenden, sondern das Ruhebedürfnis und die Albernheit einer untergehenden Klasse aus: der Industriekapitän und der heroische Produzent von einst sind einer „gesittigten Aristokratie“ gewichen. Diese wünscht nur noch, in Frieden zu leben und sogar in Ruhe zu sterben.

Die Gründe dieser Dekadenz liegen in einem Phänomen, welches Marx nicht vorhersehen konnte: die kapitalistischen Gesellschaften sind, im Gegensatz zu allem vorhergehenden, dermaßen reich, dass dieser unermessliche Reichtum dazu geführt hat, den Bourgeois zu verderben. Diesem fehlt nunmehr der Antrieb, seinen ureigensten Pflichten, dem Klasseninteresse, nachzukommen. Auch ist ihm das Klassenbewusstsein abhanden gekommen. Stattdessen treibt es ihn dazu, müßig humanitäre Überlegungen anzustellen. Die humanistisch-​moralische Bildung seiner Zeit kommt dem sanftmütigen Bourgeois in seinen Spekulationen entgegen. Die Bildung liegt nämlich in den Händen einer schmarotzenden Intellektualität: Soziologen, Philosophieprofessoren, Juristen, Literaten. Diese Vertreter der „Klein-​Wissenschaft“, d.h. der offiziellen Wissenschaft, haben keine Ahnung von der Wirklichkeit, sondern reproduzieren im eigenen Interesse nur die Dummheit der öffentlichen Meinung.

Die Indolenz der Bürger verdirbt auch die Sozialisten

Die Albernheit und Nichtigkeit dieser Spekulationen betont Sorel ohne Ende. Auch wird er nimmer müde, die Dummheit, Ignoranz und Eitelkeit der Moralapostel sowie der von ihnen Bedienten zu schelten. Im Grunde genommen sind es furchtsame Geschöpfe. Sie gehören einer demoralisierten Klasse an, die selbst wiederum auf ihre Gegner, die Sozialisten, demoralisierend wirkt. Diese sehen nämlich in der Geduld, mit der die Bourgeoisie Plünderungen über sich ergehen und sich von jedem, der dezidierter ist als sie, vereinnahmen lässt, eine Einladung zum Mitmachen: der Sozialismus hört auf, klassenkämpferisch zu sein. Als braver parlamentarischer Sozialismus kommt es ihm von jetzt ab nur noch darauf an, Vorteile für sich, für die Funktionäre, zu erhaschen, sowie die Bürger auszupressen.

Diese Umbildung des Sozialismus beinhaltet die Entdeckung der Tugend der Mäßigkeit: die Selbstdisziplin sowie die Beschränkung darauf, nur vernünftige Forderungen zu stellen. Dabei spielt eine entscheidende Rolle die bürgerliche Sozialpolitik. Diese dient der Lösung der „sozialen Frage“ im Sinne einer Friedenspolitik. Das Manko dabei ist, dass dieses Ruhmesblatt des demokratischen Parlamentarismus, der so großzügig zum Mitmachen eingeladen hat, der soziale Friede nämlich, im wahrsten Wortsinne ausgeklügelt, ausgehandelt und erkauft worden ist. Eigentlich eine Schmach für ein Bürgertum, das kapituliert hat. Und, noch näher betrachtet, bedeutet die Sozialpolitik eine große Verderbnis für das Proletariat: ihm ist die Chance genommen, revolutionär zu sein. Anstatt eines für eine Bewegung wesentlichen Aktivismus tritt die Paralyse der parlamentarischen Parteienlandschaft in Kraft.

Heuchelei und fehlendes Ehrgefühl bedienen sich der Moral

Dass jeder Frieden grundsätzlich zu jedem Preis erkauft werden sollte, koste er, was er wolle, ist eine törichte Albernheit. Nach Sorel ergötzen sich daran nur Wirrköpfe, wie die einer dem Tode geweihten Bourgeoisie. Dieser Verrat an der Sache erfasste jedoch auch die sozialistische Führung, die aus Anpassungsdrang die humanitären Ängstlichkeiten und Albernheiten der Bürgerlichen imitierte.

Auch hier wird die Parallele zu Nietzsche wieder deutlich: Nietzsche attestierte einen Mangel an Redlichkeit. Bei der Beurteilung dieser bürgerlichen Moral, sowie ihrer wahren Quellen, stimmen Sorel und Nietzsche ebenfalls überein: Nietzsches Aphorismus „Moral einer handeltreibenden Gesellschaft“ (Morgenröte § 174), wo die „vorgeschriebenen moralischen Handlungen der Sympathie“ auf einen „sozialen Trieb der Furchtsamkeit“ zurückgeführt werden, passt hervorragend zu Sorels Darstellung des „demokratischen Sumpfes“: auch hier verwischen sich die Konturen und kommt es zur friedensstiftenden Konfusion.

GeSO2.jpgNur Gewalt schafft Klarheit

Aus dieser, der parlamentarischen Demokratie und bürgerlichen Gesellschaft gleichermaßen spezifischen Atmosphäre der Konfusion, gilt es, auszubrechen. Das einzige legitime Mittel der politischen Betätigung in ihr, das so auch von allen geübt wird, ist die Geschmeidigkeit der Verstellkunst: die Diplomatie. Diese ist bereits die aufgegangene Saat des Verderbens. Der Ausbruch aus dem parlamentarischen System hat deswegen auch mit dessen tragenden Pfeilern – Kalkül, Geschwätzigkeit, Gewaltverzichtsbekundungen – zu brechen, sowie mit allen Gepflogenheiten und Übereinkünften in Bezug auf die guten Manieren aufzuräumen.

Das geht aber nur im bewussten Gegensatz zum Staat, der nicht erobert, sondern zerstört werden muss. Diese „direkte Aktion“, die Sorel verkündet, erheischt dabei eine ganz andere Disziplin als die der Diplomatie: die Disziplin der Gewalt als eines „brutalen und klaren Ausdrucks des Klassenkampfes“ sowie als „reine und einfache Äußerung der Klassenkampfgesinnung“.

Sorel begreift die revolutionäre Gewalt als Kriegsmaßnahme. Es geht darum, Krieg gegen einen Feind zu führen – nicht, Rache zu üben oder sich der wilden Raserei hinzugeben. Charakteristisch antibürgerlich ist Sorels Hinweis, dass es bei dieser proletarischen Art gewalttätiger Gerechtigkeitsübung nicht darum geht, den Gegner zu kriminalisieren, wie es die Bürgerlichen für gewöhnlich tun. Sondern darum, dass dem Proletariat im Kampf gegen den Bourgeois moralische Tugenden erwachsen, die auch den Namen der Moral verdienen. Daraus könnte sogar die Bourgeoisie ihren Nutzen ziehen, dadurch, dass sie im Kampf zu ihrer alten Energie zurückfindet und so selbst wieder zu moralischer Höhe gelangt.

Mythos und „Erhabenheit“

Die revolutionäre Handlung, die Sorel vorschwebt, ist kein Erzeugnis von ihm verhassten Vernunfterwägungen, von kalten Kalküls und zweckmäßiger Anpassung. Sie steht im Zusammenhang mit der Mythenbildung. Ein Mythos ist für Sorel die Verbildlichung von Gruppenüberzeugungen. In dieser Eigenschaft ist er nicht zu analysieren, sondern einzig in Hinsicht auf seine Wirksamkeit zu beurteilen: ein Mythos, wie der „Generalstreik“, ist daher nicht einfach richtig oder falsch, sondern als Ausdruck einer Überzeugung entweder angemessen, d.h. wirksam, oder nicht.

Ein angemessener Mythos ist indiskutabel. Er kann nur anschaulich, als Ganzes erfasst und erlebt werden. In ihm erfahren die kämpfenden Gruppen den entscheidenden Antrieb zum Handeln sowie die moralisierende Wirkung von Vorstellungen des Erhabenen. Es sind Bilder der Entscheidungsschlacht und des Endkampfes, die das Gefühl des Erhabenen aufkommen lassen. In dieser Funktion, das Erhabene hervorzubringen und dem Kampf zu dienen, beschränken sich die Mythen auf die Tat. Nach ihrer Vollendung, darf diese aber nicht mit dem Mythos verglichen werden. Der Vergleich gäbe ihm Normcharakter, wie er jeder falsifizierbaren Utopie zukommt. Der Mythos aber ist nicht falsifizierbar, er ist, im Gegensatz zur Utopie, einfach nur Mittel zum Zweck.

dimanche, 10 mai 2015

Jünger o la mística de la violencia

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Jünger o la mística de la violencia
Ex: http://elpais.com
 
Ha sido el gran acontecimiento del otoño editorial en Alemania. Tres años después de su muerte aparecen los artículos 'malditos' de Ernst Jünger, textos escritos durante la República de Weimar que el pensador germano se negó a incluir en sus obras completas. El nacionalismo, el heroísmo, la guerra y la destrucción son sus claves.

Desde la muerte de Ernst Jünger en 1998 no ha transcurrido un solo año sin que saliese al mercado alemán alguna novedad perteneciente a su legado intelectual. Varios especialistas trabajan con ahínco en distintos ámbitos con el fin de publicar todos los escritos que puedan resultar de interés para la comprensión de un escritor tan polémico como longevo. Después de la publicación de varias correspondencias con distintas personalidades de su tiempo, esta vez le ha tocado el turno a sus artículos 'malditos' durante el periodo de Weimar, una publicación esperada, puesto que Ernst Jünger se negó a incluirlos en la edición de sus Obras completas en Klett-Cotta. Esta editorial, sin embargo, ha reunido todos los artículos políticos escritos entre 1919 y 1933, 145 en total, en un volumen separado, excelentemente comentado y anotado por el politólogo Sven Olaf Berggötz.

POLITISCHE PUBLIZISTIK, 1919-1933

Ernst Jünger Sven Olaf Berggötz (editor) Klett-Cotta. Stuttgart, 2001 850 páginas. 98 marcos alemanes

Jünger estaba obsesionado con una revolución, viniese de donde viniese, siempre que fuese nacional

Otro de los alicientes de este volumen es que por fin se ofrecen ordenados cronológicamente los artículos dispersos en varios periódicos o revistas como Arminius, Das Reich, Die Standarte, Der Widerstand o el Völkischer Beobachter, la mayoría de ellos, efímeros órganos de propaganda nacional-revolucionaria, que han servido como arsenal para atribuir a Jünger un claro papel de precursor del nacionalsocialismo o para hacer hincapié en su apología de la violencia. Y no se puede negar que muchos de estos artículos son dinamita, no sólo por su contenido, sino por un estilo fascinante que rompe las limitaciones del panfleto político; no resulta extraño que Jünger se convirtiese en el escritor más solicitado en ese tipo de publicaciones; su prosa limpia y acerada, pero al mismo tiempo de un radicalismo deslumbrante, encontró una entusiástica acogida en numerosos jóvenes, frustrados por la derrota y posterior humillación de Versalles. Tampoco olvidemos que a Jünger le rodeaba el nimbo de su condición de héroe de guerra, era el representante y el símbolo de una generación que lo había sacrificado todo y se creía traicionada por fuerzas oscuras de la retaguardia: la leyenda de la puñalada por la espalda que también Jünger asumió y difundió.

ej8258-1093770.jpgEn estos artículos, que muestran la obsesiva actividad proselitista del autor, no nos encontramos con el Jünger elogiado por Hermann Hesse o H. G. Gadamer, con el ensayista profundo, el novelista imaginativo o el observador preciso, sino con el agitador político que lanza sin ambages su mensaje subversivo. No obstante, en estos escritos también se puede comprobar cierta evolución temática e intelectual. En los primeros textos se ocupa principalmente de la experiencia guerrera, del valor del sacrificio y de la sangre como cemento de una nueva sociedad, a lo que se une un profundo odio a la burguesía y a la República de Weimar. Jünger consideraba que en su generación había surgido un nuevo 'tipo humano', forjado en la guerra de material y de trincheras, a quien, a su vez, correspondía forjar un nuevo mundo: 'Como somos los auténticos, verdaderos e implacables enemigos del burgués, nos divierte su descomposición. Pero nosotros no somos burgueses, somos hijos de guerras y de enfrentamientos civiles...'. Inspirándose en Nietzsche, Spengler y Sorel, y haciendo suyo el pathos del futurismo italiano, Jünger ensalza el odio y la destrucción como elementos creativos: 'La verdadera voluntad de lucha, sin embargo, el odio verdadero, se alegra de todo lo que destruye a su contrario. La destrucción es el único instrumento que parece adecuado en las actuales circunstancias'. En estos pasajes, el escritor adopta un nihilismo heroico que convierte la violencia en un fin en sí mismo, en una experiencia mística del combatiente que debe continuar su lucha en la sociedad civil. En ellos desarrolla una estética pura de la violencia que se mueve en un vacío ético y que, supuestamente, según el autor, debería generar nuevos valores.

Mitrailleurs_allemands_en_1918.jpgEn el terreno ideológico, los artículos reflejan una visión particular y nebulosa que no llega a identificarse con ninguna de las ideologías dominantes. Sus rasgos principales son, en su vertiente negativa, un profundo sentimiento antidemocrático y antipacifista, así como un fuerte rechazo de las instituciones, excluyendo al ejército como encarnación de la idea prusiana. Su odio a la República de Weimar es manifiesto; una República, si bien es cierto, que se ha definido con frecuencia como la 'democracia sin demócratas' y que era el blanco favorito del desprecio de la mayoría de los intelectuales. Aunque Jünger se confiesa nacionalista, en concreto 'nacionalista de la acción', no asocia el concepto con una forma política concreta, más bien se limita a describir vagamente modelos utópicos o retóricos que encontrarán un desarrollo más maduro en su libro El trabajador. Armin Mohler empleó el término 'revolución conservadora' para explicar esta posición política, pero Jünger también se acercó al nacionalismo de izquierdas de un Niekisch e incluso colaboró en su revista Der Widerstand, prohibida con posterioridad por los nacionalsocialistas. La impresión que recibimos es que Jünger estaba obsesionado con una revolución, viniese de donde viniese, siempre que fuese nacional. En sus escritos solía dirigirse a 'los nacionalistas, los soldados del frente y los trabajadores'. Este empeño revolucionario fue el que le acercó al nacionalsocialismo en los primeros años del movimiento: 'La verdadera revolución aún no se ha producido, pero se aproxima irresistiblemente. No es ninguna reacción, sino una revolución auténtica con todos sus rasgos y sus manifestaciones; su idea es la popular, afilada hasta un extremo desconocido; su bandera es la cruz gamada; su forma de expresión, la concentración de la voluntad en un único punto: la dictadura. Sustituirá la palabra por la acción, la tinta por la sangre, la frase por el sacrificio, la pluma por la espada'.

No obstante, en los años treinta se advierte cierto distanciamiento del nacionalsocialismo quizá debido a la influencia de su hermano, F. G. Jünger, y de Niekisch. Jünger rechazó la oferta de Hitler para ocupar un escaño en el Reichstag, y en el año 1933 interrumpió sus colaboraciones, evitando dar el paso hacia el paganismo político nazi, ni siquiera en la forma del colaboracionismo oportunista de Heidegger, Carl Schmitt o Gottfried Benn. La edición de los artículos políticos de Ernst Jünger, de cuyo contenido se deduce claramente su terca resistencia a 'resucitarlos', supone una decisión acertada, sobre todo porque así se dispone de una imagen completa de un escritor controvertido que no dudó en 'maquillar' algunos pasajes escabrosos de su obra temprana; una actitud que despertó rechazo incluso entre sus lectores más afines. Pero también podemos decir que esta obra adquiere una importancia extraordinaria porque explica el comportamiento posterior de una juventud fascinada por la violencia, la cual, por esta causa, fue presa fácil del totalitarismo y víctima de su producto: la guerra total; tampoco tenemos que resaltar mucho su actualidad, pues nos hallamos en una nueva dimensión de la violencia, cuyos portadores asumen hasta sus últimas consecuencias esa visión mística del acto destructivo y del sacrificio que tanto sufrimiento ha traído y traerá a la humanidad.

vendredi, 12 décembre 2014

ESSAIS SUR LA VIOLENCE DE MICHEL MAFFESOLI

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ESSAIS SUR LA VIOLENCE DE MICHEL MAFFESOLI
 
Une réédition opportune
 
Gustin Sintaud.
Ex: http://metamag.fr

Une bien heureuse initiative que cette réédition le 2 octobre 2014 des « Essais sur la violence » de Michel Maffesoli. Ni son travail originel, ni sa préface postérieure ne semble, à l’auteur, nécessiter une quelconque actualisation tant la violence, telle qu’il l’expose, la détaille et l’analyse, est invariante. 

Qu’aurait-il pu ajouter ou retrancher ?


Par son originalité, sa remarquable rigueur scientifique, cette étude ne souffre aucune critique ; surtout pas celle des idées primaires sur la violence du genre « café du commerce » ou « fin de repas familial », régurgitations de celles généralement véhiculées péremptoirement par la suffisance des médias ; encore moins celle du conformisme intellectuel soumis à la dictature du moralisme convenu comme convenable, pleine d’un fade « bon garçonnisme », bourrée d’une bien triste irénologie. Cette intelligente approche s’affirme rebelle sans ambages, tant elle répète qu’elle ignore volontairement le politiquement ou philosophiquement correct.


La totale liberté revendiquée permet d’appréhender la violence dans une acceptation particulièrement ouverte. Elle fait découvrir l’ambivalence de ses profonds aspects institutionnels comme sa dimension socialement fondatrice.


maf9782271082565.jpgSans jamais sombrer dans quelque facile solution unique réductrice, Michel Maffesoli expose la violence, tant sous ses expressions de simple opposition, d’affrontement plus ou moins évident, plus ou moins marqué, voire de débridement passionnel ou autre, individuel ou social. Il l’embrasse sous sa forme de dissidence, prise en son acceptation générale, comme sous celle de résistance dans toutes ses manifestations : politique ou tout simplement banale de la vie quotidienne.


La magistrale analyse du phénomène de la violence utilise en prémisses, les travaux de Georg Simmel, Gilbert Durant, Julien Freund ou Max Wéber. Elle n’hésite jamais, parfois même abusivement, à s’étayer en citant ces géniaux précurseurs. Elle se réfère tout aussi complaisamment, ici à Montaigne pour son « hommerie » tant il est « vain et naïf de réduire à l’angéologie » l’humaine nature, là au « neikos » d’Empédocle, nécessaire pendant de la conciliante « philià » ; ou encore sollicite-t-elle Spinoza pour qui la violence est un incontournable structurant collectif. Machiavel, lui aussi est plusieurs fois référencé, tout comme J. Duvignaud qui nomme : « dialectique vivante de l’imaginaire et de l’institué » la duplicité de la dissidence. La notion d’ « hypercivilisation » chère à Durkeim, lui sert aussi pour illustrer la très étroite relation entre productivisme et détestable atomisation.


Tout le long de cette précieuse et productive démarche, se révèle, avec récurrence, la riche bipolarité de la violence. La complémentarité de contraires s’y exprimant, lui reconnaît partout une fonction d’équilibre. La bivalence lui permet de générer une bien réelle harmonie malgré son apparence de paradoxe. Le rôle de la violence dans la réalité de la société ne peut se contester : elle participe à sa fondation, elle l’aide à se bâtir, elle l’anime, lui donne vie et valeur, et s’y impose même en raison sine qua non.


A tant s’intéresser, de cette manière, à la violence, se gomme l’idée réflexe de mal absolu dont tout monde conditionné, aseptisé charge la violence. Aucune manifestation violente, prise parmi les plus outrancières, les plus détestables, ne peut totalement la diaboliser : elle n’est pas le grand Satan. Et même, qu’elle engendre la destruction, elle ne se réduit pas à ce seul effet. Elle semble alors tout autant porteuse d’utilité, tout du moins intégrée « dans un mécanisme productif dont elle est apparemment la négation ». Ainsi son aspect généralement angoissant se dissout puisque, sans cette destruction, point de reproduction sociale, tout comme en biologie. La violence fonde bien, sur cette ambigüité, son utilité d’agent d’équilibre structural, mais aussi sa destructivité. Toujours oppositions et antagonismes concourent à l’équilibre global.


Si à la forme violence, est intégrée la fête, dans son rituel de régénération sociale et individuelle se fait grand usage du langage non contenu ; alors la parole peut s’avérer dangereuse pour l’institué, plus d’ailleurs par l’échange qu’elle implique que dans son contenu : voilà la parole violence, révolte ; car la parole, souvent anodine, est difficilement contrôlable. Elle est néanmoins un élément important de la socialité même si le vrai rôle de la parole est subversif. La violence s’insère partout, même et surtout, à priori, elle semble étrangère, en totale incongruité. Ne peut-on la dénicher même dans rire ou sourire, dans la dérision, pleine d’humour, comme une forme de subversion en contestation travestie ? Certes, le rire parce que irrépressible est subversif ; il marque réaction et résistance ; le voilà contagieux, agrégatif.


Le rôle corrosif du rire, comme pour la parole, lui octroie d’être un important élément dans la dynamique de la violence. Tout cela s’exprime dans l’orgiasme de la tradition dionysiaque : le cocktail de parole libérée, de consumation outrancière, avec une forte dose de rire gras, explosif, résume techniquement les phénomènes d’effervescence sociale ; il canalise, exprime et limite le sacré, la part d’ombre qui pétrit tant l’individu que le social. « L’orgie joue donc de manière paroxystique le rapport à la dépense, à la déperdition, à la dissolution. ». Elle lie mort et vie dans une relation organique, vécue rituellement, parfois cruellement ou bien alors sereinement. L’orgiasme exige d’accepter le vertige et l’angoisse de la mort ou de l’altérité. Cela entraîne, par l’intégration à une globalité organique, à participer de l’éternité du monde.


Par cette pointilleuse investigation de la violence, traquée jusqu’en ses germes les plus diffus, insolites, improbables, Michel Maffesoli s’insurge que ne se retiennent trop souvent que ses aspects inquiétants, négatifs : alors, il s’efforce véhémentement de les compenser en détaillant tout ce que telles évidences occultent de positif, paradoxalement constructif et réformateur socialement. Il s’acharne à affirmer l’intérêt induit de chaque avènement du moindre soupçon d’expression violente. Celui-ci génère quasi systématiquement de notables transformations profitables, comme améliorations de comportements individuels, ou ajustements judicieux des structures sociales.


Au-delà de cette longue démarche captivante, profondément optimiste, par-delà l’intérêt stimulant de trouvailles clairement expliquées, se construit patiemment une grande leçon de sagesse intransigeante : elle ne se prive pas de fustiger, plus ou moins directement, toutes les indignités des pseudo-maîtres à penser, toutes les veuleries des suiveurs ou « metuentes », toutes les infamies des débats sémantiques, philosophiques, sociologiques, … toutes les vérités prétendues véhiculées par les traditions…


A l’unicité, l’uniformité, en général, il semble avoir un faible pour le polymorphisme et même le « polythéisme » qui disent l’aspect pluriel des choses, des êtres et des étants sociaux. Son goût pour la globalité, quand elle se conforte d’une complémentarité de contraires ajustés, ne doit pas faire oublier qu’en violence, l’auteur entend, sans le dire ouvertement : volonté de puissance.


« Essais sur la violence » de Michel Maffesoli (CNRS Editions, collection Biblis n°93) , 9.50€

dimanche, 08 avril 2012

En finir avec les faux diagnostics!...

En finir avec les faux diagnostics!...

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com/

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Xavier Raufer, cueilli sur le site de Valeurs actuelles et consacré aux erreurs de diagnostic qui ont conduit à mener pendant trente ans une politique de la ville absurde et à se laisser se développer une culture de l'excuse en faveur des voyous de banlieue...

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En finir avec les faux diagnostics

L’affaire Mohamed Merah aidant, voici les “quartiers chauds” revenus au centre des débats de l’élection présidentielle. Sont-ils des pépinières à djihadistes ? Des couveuses pour bandits ? Alimentés par cent poncifs et idées reçues, les commentaires coulent à flots, issus de la culture de l’excuse, et véhiculés par nombre de journalistes et politiciens.

Or, confronté aux faits et chiffres, ce catéchisme lacrymal a pour caractéristique majeure d’être entièrement et matériellement faux.

Rappel de la ritournelle des Diafoirus-sociologues : dans des “quartiers pauvres” et “territoires de relégation”, croupirait toute une “jeunesse abandonnée et méprisée”… “moins dangereuse qu’en danger”, des damnés de la terre condamnés à “une vie de galère” et ne recherchant finalement qu’“un peu d’attention et de reconnaissance”.

Observons d’abord que cette doctrine misérabiliste n’a absolument rien de marxiste, Karl Marx lui-même qualifiant férocement ce Lumpenproletariat (“prolétariat en haillons”) de “racailles”. On est là à mi-chemin entre le pire mélodrame hugolien et l’abbé Pierre du crépuscule – le tout dans un total mépris de réalités manifestes et établies. Qu’on en juge.

– Misère (entraînant et expliquant la révolte et la violence) ? faux ! D’après l’Insee, la Seine-Saint-Denis est le quinzième département le plus riche de France – compte non tenu, par définition, de l’économie souterraine qui l’irrigue. En y ajoutant les milliards de la drogue, le “9-3” est sans doute en réalité parmi les cinq départements les plus riches de France.

– Quels sont à l’inverse les plus pauvres ? L’Ariège (91e), le Cantal (92e) et la Creuse (96e). Ajoutons un taux de pauvreté de 19 % dans un tiers des départements ruraux de France métropolitaine – c’est-à-dire plus élevé que dans le “9-3”. Plus largement, souligne lumineusement le géographe Christophe Guilluy, « 85 % des ménages pauvres ne vivent pas dans les quartiers sensibles et… la majorité des chômeurs de longue durée se répartit sur l’ensemble du territoire ». Or, où brûlent les voitures ? Où tire-t-on à la kalachnikov sur les policiers ? Dans la Creuse ou en Seine-Saint-Denis ?

– Les pauvres “assignés à résidence”, dans de lointains territoires de relégation ? Archifaux, là encore ! À l’échelle du Bassin parisien dans son entier, la Seine-Saint-Denis est dans une position confortablement centrale, non dans une lointaine bordure – et dans les “zones urbaines sensibles” (Zus) de ce département, comme dans celles des autres de la région parisienne, la mobilité de la population est la plus élevée de France (taux de mobilité de 61 %, selon l’Observatoire national des Zus).

– Les quartiers sensibles représentent la jeunesse, la France rurale n’étant plus peuplée que de paysans âgés ? Faux ! Ces quartiers et cités ne rassemblent que 9 % de la jeunesse (l’Insee, toujours), la France périphérique au contraire (grande banlieue et villes-satellites des métropoles) abritant un jeune sur trois de 18-24 ans – et ce, avec un taux de criminalité fort bas.

Ajoutons que l’espace rural (18 % de la population métropolitaine, 11 millions d’habitants) compte désormais 32 % d’ouvriers, 27 % d’employés – et seulement 7 % d’agriculteurs… sans que nulle déprédation ou exaction ne s’y commette, ou presque.

Industrielle ou rurale, cette France périurbaine est celle des précaires, agriculteurs percevant les minima sociaux, ouvriers pauvres, travailleurs à temps partiel. Cette “France des plans sociaux” abrite les nouvelles classes populaires évincées des grandes métropoles (centre-ville et première couronne) – désormais fiefs de la bourgeoisie-bohème (“bobo”) et des immigrés récents. Or quoique victime de la recomposition sociale du territoire, cette France périphérique est calme. Malgré une pauvreté invisible, la délinquance y est rare et la criminalité, plutôt exceptionnelle.

Avec une insondable morgue, les journalistes “tendance bobo” dénigrent cependant cette France périphérique et sa “logique de repli”. Alors que, pour ces populations victimes de la mondialisation et de la prédation financière, il s’agit, tout au contraire, d’une demande de protection.

Or il est crucial de poser justement ce diagnostic, sans se laisser emporter par des lubies idéologiques ou par un sentimentalisme niais. Car, de même qu’on ne raisonne pas juste sur des figures fausses, on ne peut édifier de politique efficace sur des concepts erronés. Pourtant, c’est ce que l’on fait depuis trente ans sous le nom – déjà absurde – de “politique de la ville”.

Comme de l’eau dans un trou, cette “politique” déverse des milliards d’euros dans des programmes immobiliers opaques et dans d’incontrôlables subventions : 550 millions d’euros en 2012 pour la politique de la ville ; 390 millions pour la “cohésion sociale et l’égalité des chances”, nom fort noble pour ce qui ressemble souvent à du racket ou du chantage à l’émeute. À la lumière des réalités que je viens d’énoncer, c’est cette politique-là, d’abord, qu’il faut revoir de fond en comble. Administré à partir d’un faux diagnostic, un médicament n’a aucune chance, jamais, de faire le moindre effet !

Xavier Raufer (Valeurs actuelles, 29 mars 2012)

mercredi, 07 septembre 2011

Stefan Hug: Migrantengewalt

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Sehr geehrte Damen und Herren,
 
die erste Auflage unseres Buches "Migrantengewalt" von Stefan Hug (Erstauflage: Oktober 2010) war innerhalb weniger Monate vergriffen. Ab 19.9.2011 ist die Neuauflage nun wieder lieferbar.
 
Das Thema bleibt - leider - aktuell. Die Gewaltexzesse in London haben gezeigt, wie instabil die europäischen Gesellschaften sind. Angesichts der zunehmenden Ausländergewalt wirken sie hilflos und paralysiert.
Hug beschreibt in seinem Werk die Selbstentmachtung des deutschen Staates und wie die politische Klasse in Deutschland das Problem der Migrantengewalt schönredet, mit statistischen Tricks manipuliert oder schlicht ignoriert. Die meisten Menschen in unserem Land nehmen die Gewaltdelikte aus den Kreisen von Migranten und das oft erschreckende Zurückweichen unserer Ordnungskräfte, die milden Urteile der Justiz und  die immer stärker multikulturalistische Gesetzgebung mit großer Sorge und Angst vor der Bedrohung des inneren Friedens in Deutschland wahr.
 
Mit dem Werk des Politikwissenschaftlers Stefan Hug erscheint nun bereits in 2. Auflage eine sachkundige, faktenreiche und umfassende politische Analyse dieses drängenden gesellschaftlichen Problems.
 
 
Stefan Hug
Migrantengewalt
Wie sich unser Staat selbst entmachtet
 
2. Auflage
304 Seiten, Hardcover, gebunden
ISBN 978-3-937820-13-2
 
Preis: 19,80 Euro
 
Erscheinungstermin: 19.September 2011
 
 
Migrantengewalt gehört zu den großen tabuisierten Themen in unserer Gesellschaft. Ebenso wie die aktuelle Debatte um die katastrophale demographische Entwicklung aufgrund einer fehlgesteuerten Zuwanderung in Deutschland nimmt die Bevölkerung die wachsenden Gewaltprobleme aus Kreisen muslimischer Migranten mit größter Sorge wahr, während die politische Klasse sie schönredet, statistisch manipuliert oder schlicht ignoriert.

Der Politikwissenschaftler Stefan Hug analysiert auf hohem Niveau und stets untermauert mit Beispielen aus dem polizeilichen Alltag die Ursachen und Auswirkungen der extrem hohen Gewaltkriminalität, die von Teilen der türkischen und arabischen Migranten ausgeht. Dabei findet der religiös-kulturelle Hintergrund dieser überwiegend muslimisch geprägten Zuwanderer sein besonderes Interesse. Viele von ihnen verhalten sich nicht anders als in ihren Herkunftsländern, in denen der Rechtsstaat ein Fremdwort und die eigene Sippe der einzige verläßliche Rückhalt ist; Herkunftsländer, in denen Nichtmuslime Menschen zweiter Klasse sind, gegängelt und unterdrückt werden.

Hug kommt in seiner faktenreichen Studie, die durch Detailkenntnisse aus den Bereichen der bundesdeutschen Polizeiarbeit und Verwaltung, der Rechtsprechung und der Gesetzgebung geprägt ist, zu der alarmierenden Erkenntnis: Das staatliche Gewaltmonopol in Deutschland ist extrem gefährdet. In vielen Stadtteilen, in denen sich Parallelgesellschaften mit eigenem, islamisch fundiertem Recht herausgebildet haben, existiert es eigentlich gar nicht mehr. Denn wenn die Polizei mit Moscheegemeinden kooperieren muß, um Recht durchzusetzen, wenn viele Türken und Araber Polizisten nur noch anerkennen, wenn diese selbst Türken und Araber, Muslime sind, dann hat der Staat verloren. Wenn das Gewaltmonopol geteilt wird, ist es kein Monopol mehr.

Die Arbeit Hugs erhält einen besonderen Wert auch dadurch, daß er diese für den staatlichen Zusammenhalt und die demokratische Konstitution Deutschlands so verheerende Entwicklung stets in einen geistesgeschichtlichen und politischen Zusammenhang einzuordnen versteht und die wahren Ursachen nicht bei den Migranten, sondern bei den Deutschen und ihrer unterdrückten nationalen Identität sieht. Unser Staat wird nicht von Fremden unterminiert – vielmehr entmachtet er sich systematisch selbst! Und wo der Staat keine Macht mehr hat, ist dem Bürgerkrieg der Boden bereitet!

 

 

Stefan Hug, M.A., Jahrgang 1968, studierte Politikwissenschaft und Volkskunde in Kiel und Tübingen. Tätigkeit als freier Autor und Journalist. Zahlreiche Publikationen zu kulturellen und historisch-politischen Themen in der Bundesrepublik, der Schweiz und Österreich. Letzte Buchveröffentlichung: "Hollywood greift an! Kriegsfilme machen Politik…" (Graz 2009)

Wir bitten um Vorbestellungen!

 
Vielen Dank!
 
Mit freundlichen Grüßen
Bublies Verlag
Bergstr. 11
56290 Beltheim-Schnellbach
Tel. 06746 / 730046
Fax 06746 / 730048

mercredi, 31 août 2011

Guerre raciale et implosion du système

Guerre raciale et implosion du système

Pierre Vial

Ex: http://tpprovence.wordpress.com/

Immeubles incendiés, magasins et centres commerciaux dévalisés et vandalisés, rues jonchées de débris, de carcasses noircies de bus, de voitures, de véhicules de police… Ces images de Londres, de Birmingham, de Bristol, de Liverpool ont fait, en boucle, le tour du monde par télévisions interposées. Elles évoquaient bien ce que la députée travailliste Diane Abbott a appelé « une zone de guerre » (théâtre, reconnaît Le Monde du 10 août, d’une « guérilla urbaine »).

Les media français ont tout de suite voulu donner le ton pour interpréter ces événements : c’est la faute de tensions sociales dues à la réduction des financements publics en faveur des plus démunis, c’est la faute du chômage et donc du désoeuvrement… et c’est la faute, bien sûr, de la police britannique (« les gaffes de la police » a titré le quotidien conservateur Daily Mail, tout aussi faux cul que les journaux français). Tout s’explique… et les casseurs cagoulés sont des « jeunes » ayant du vague à l’âme. Bien organisés, tout de même (on est donc loin de la réaction spontanée, épidermique, de hooligans), avec un système de liaison bien au point pour relancer les vagues d’assaut pendant plusieurs jours.

Mais que faisait le gouvernement ? Le premier ministre Cameron, le ministre de l’intérieur, le ministre des finances, le maire de Londres étaient…en vacances (Cameron en Italie). Les casseurs sont décidément bien mal élevés de choisir un moment pareil. Ils auraient pu attendre la rentrée.

Il est incontestable que le climat social détérioré par un libéralisme débridé a de quoi susciter bien des rancoeurs.  Mais celles-ci sont venues se greffer sur une volonté d’affrontement racial. La mort d’un délinquant antillais au cours d’une opération montée par  la police contre les gangs antillais a été le prétexte du déchaînement des émeutes. Le premier foyer d’insurrection a été le quartier de Tottenham, qualifié gentiment de « multiethnique » et dont la majorité de la population est d’origine antillaise. Celle-ci a voulu montrer – et elle a réussi – qu’elle pouvait se rendre maîtresse de la rue, en défiant un pouvoir et un ordre blancs. Même Le Monde, malgré ses a priori idéologiques, a reconnu au passage (9 août) qu’il s’agissait « du plus sérieux affrontement racial au Royaume-Uni depuis les troubles d’Oldham en 2001 » et qu’il y avait donc bel et bien « émeute raciale ».

Ce qui fait voler en éclat ce multiculturalisme, présenté pendant longtemps comme le modèle britannique de réponse aux tensions raciales et dont Cameron reconnaissait récemment (tout comme Angela Merckel pour l’Allemagne) qu’il était un échec. Il était basé sur la conviction irénique que des communautés raciales diverses pouvaient cohabiter harmonieusement sur un même territoire. Illusion due à des présupposés idéologiques qu’on retrouve tant à droite qu’à gauche chez des intellectuels qui refusent tout simplement le poids des réalités. Des réalités trop dérangeantes pour leur confort mental et qu’il faut donc nier obstinément. Jusqu’au jour où elles vous rattrapent…

Ce jour est arrivé pour beaucoup de Britanniques. Comme le reconnaît Libération (16 août) ils suivent les conseils figurant sur de grandes affiches placardées par la police ou les inscriptions peintes sur les panneaux de contreplaqué remplaçant les vitrines brisées des commerces : il faut repérer et dénoncer « les rats à capuche » (en Angleterre comme en France les délinquants immigrés aiment pouvoir se dissimuler le visage pour éviter d’être identifiés).  Surtout, des milices d’autodéfense se sont mises en place pour assurer ordre et sécurité dans les quartiers menacés. Pour pallier l’inefficacité d’une police paralysée par les tabous du politiquement correct (aveu d’un bobby publié par Le Monde du 12 août : « L’ordre était d’intervenir avec circonspection pour éviter les accusations de brutalité, de racisme »).

Le Système en place, miné par ses contradictions internes, est en train d’imploser, la guerre raciale montrant qu’elle est désormais sous-jacente dans nombre de pays européens. C’est donc bien en dénonçant sans répit les ravages du capitalisme libéral et en prêchant une conception réaliste, c’est à dire racialiste, de la société que nous pourrons contribuer à la libération mentale et à la volonté de résistance et de reconquête de  nos frères européens.

Pierre Vial

mardi, 16 août 2011

Grausam und unsolidarisch

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Grausam und unsolidarisch

Von Thorsten Hinz

 
Die multikulturelle Gesellschaft ist hart, schnell, grausam und wenig solidarisch“, verkündete vor 20 Jahren der Grünen-Politiker Daniel Cohn-Bendit. Die Bürgerkriegsszenen in London und anderen britischen Städten geben ihm recht. Die Gewalt wird von überwiegend farbigen Zuwanderern aus den ehemaligen Kolonien verübt, die gegen die weißen Briten klar im Vorteil sind: Den einen gelingt es, in Minutenschnelle eine große Zahl kampfbereiter junger Menschen zu mobilisieren, die anderen verfügen über solch ein demographisches Potential überhaupt nicht mehr.

Großbritannien, das noch vor hundert Jahren über ein riesiges, heterogenes Empire herrschte, ist in den großen Städten selber zu einem ethnischen Flickenteppich geworden. Das großzügige Einwanderungsrecht gehört zu den Sonderbeziehungen, die Großbritannien zu seinen ehemaligen Kolonien pflegt; und zum politischen und ideologischen Kalkül der Linken, die ihre Herrschaft demographisch zementieren will. Loyalität zum Mutterland und Treue gegenüber seinen Gesetzen und Gebräuchen haben sich daraus nicht zwingend ergeben.

„Dieses Europa ist das Werk der Dritten Welt“

Ohne Frantz Fanon, den Theoretiker des Antikolonialismus, gelesen zu haben, handeln die Plünderer, Prügler und Brandstifter in seinem Sinne: Europa muß zahlen! „Denn dieses Europa ist buchstäblich das Werk der Dritten Welt.“

Die Medien in Deutschland weigern sich standhaft, das Offensichtliche, den Kultur- und Rassenkonflikt, zur Kenntnis zu nehmen. Sie bleiben gefangen im Sozialarbeiterjargon: Es seien Proteste von „Benachteiligten“, von Angehörigen der „Arbeiterklasse“ oder einfach von „jugendlichen Briten“, die man versäumt hat, sozialtechnisch zu integrieren. Eine Realitätsverdrängung, die an den Irak-Krieg erinnert, als Saddams Informationsminister die nahende Niederlage der US-Invasoren verkündete, während in seinem Rücken amerikanische Panzer das Bild durchquerten.

Eine harte, schnelle, grausame und wenig solidarische Zukunft

Stärker als die Verblendung treibt die bundesdeutschen Funktionseliten die Angst um. Nicht vor dem angeblich drohenden Terror von „Rechtspopulisten“, die in Wahrheit kreuzbrave Bürger sind, sondern davor, daß deren Bestehen auf Loyalität und Rechtstreue den hereingelassenen, mühsam befriedeten Tiger reizen und ein Chaos wie in Großbritannien losbrechen könnte. Deshalb die Gesinnungsgesetze, die Sprachverbote, die Gehirnwäsche durch die Medien.

Man kann die Entwicklung vorerst nur – wie ein Arzt, der es mit Delirikern zu tun hat – als Krankheit zu analysieren und zu ergründen versuchen. Zur Krankheit gehört, daß die Deliriker sich selber den weißen Kittel übergestreift haben und partout nicht von ihrer Rolle lassen wollen. Also taumeln Europa und die Bundesrepublik kopflos einer harten, schnellen, grausamen und wenig solidarischen Zukunft entgegen.

JF 33/11

lundi, 15 août 2011

De generatie van Amy Winehouse

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De generatie van Amy Winehouse

Rellen in Verenigd Koninkrijk

Theodore DALRYMPLE

Ex: http://www.standaard.be/artikel/detail.aspx?artikelid=JH3DRJO3 

De politici en intellectuele elite wilden het niet geweten hebben. Maar al wie ooit een wandeling maakte door de straten van Groot-Brittannië, kon de jongste rellen zien aankomen, zegt THEODORE DALRYMPLE (foto).

dalrymple.jpgDe onlusten in Londen en andere Engelse steden zijn een dubbelzinnig eerbetoon aan de apathie, de morele lafheid, de onbekwaamheid en het carrièrezuchtige opportunisme van de Britse politieke en intellectuele klassen. Op de ene of andere manier zijn zij erin geslaagd niet te zien wat evident is voor iedereen die een wandelingetje maakt in een drukke Britse straat: dat een grote proportie van de jonge bevolking van het land, lelijk, agressief, gemeen, slecht opgevoed en onbeschoft is en misdadige neigingen heeft. Die jeugd heeft geen enkel zelfrespect, wel veel eigendunk. Ze vindt dat ze recht heeft op een hoog levenspeil en op andere dingen, zonder daar ook maar de minste inspanning voor te doen.

Denk even na over het volgende: hoewel Groot-Brittannië een zeer hoge jeugdwerkloosheid kent – ongeveer 20 procent van de jongeren onder de 25 jaar heeft geen baan – moet het land al jaren jonge werkkrachten uit het buitenland importeren, zelfs voor ongeschoolde banen in de dienstensector. De verklaring van die paradox ligt voor de hand voor iedereen die de jonge Britten kent.

Geen enkele zinnige werkgever in de dienstensector zal een jonge Brit kiezen als hij een jonge Pool kan krijgen. De jonge Pool zal waarschijnlijk niet alleen hard werken en welgemanierd zijn, maar ook nog kunnen tellen. En de kans is groot – de ultieme vernedering – dat hij zelfs beter Engels zal spreken dan de Brit, als we het over de standaardvariant van de taal hebben. Zijn Engels zal misschien minder vloeiend maar wel correcter zijn, zijn accent gemakkelijker te begrijpen.

Occasioneel schoolbezoek

Ik overdrijf niet. Na verplicht onderwijs – misschien noem ik het beter occasioneel schoolbezoek – tot de leeftijd van zestien jaar, met een prijskaartje van 80.000 pond per hoofd, kan ongeveer een kwart van de Britse kinderen niet vlot lezen of eenvoudige rekensommen maken. Het maakt je trots dat je een Britse belastingbetaler bent.

Ik denk dat ik met vrij grote zekerheid kan zeggen, uit mijn ervaring als arts in een van de wijken waar net een politiekantoor afgebrand is, dat de helft van de relschoppers op de vraag ‘Ben je goed in wiskunde?' zou antwoorden ‘Wat is wiskunde?'.

De Britse jongeren voeren de westerse wereld aan in vrijwel alle aspecten van de sociale pathologie, van tienerzwangerschappen tot drugsgebruik, van dronkenschap tot geweldmisdrijven. Er bestaat geen vorm van wangedrag die onze versie van de welvaartsstaat niet heeft opgespoord en gesubsidieerd.

Televisie in slaapkamer

Britse kinderen hebben veel meer kans op een televisie in hun slaapkamer dan op een vader in huis. Een derde van onze kinderen eet nooit aan tafel met een ander lid van het huishouden – het woord ‘gezin' zou misplaatst zijn voor de sociale regelingen in de wijken waaruit de meeste relschoppers afkomstig zijn. Ze zijn dan ook radicaal ongesocialiseerd en diep egoïstisch. Hun visie op relaties met andere mensen is die van Lenin: wie doet wat met wie. Tegen hun volwassenheid zijn ze voorbestemd om niet alleen werkloos maar ook totaal ongeschikt voor de arbeidsmarkt te zijn.

Afhankelijk zijn van de overheid is voor veel Britse jonge vrouwen geen afhankelijkheid maar net het omgekeerde: onafhankelijkheid. Afhankelijkheid betekent elke vorm van vertrouwen op de mannen die hen zwanger maken en die hun uitkering van de overheid als zakgeld beschouwen, om aan te vullen met een beetje drugshandel. (Mark Duggan, wiens dood door toedoen van de waarschijnlijk incompetente politie de rellen zou hebben uitgelokt, deed volgens zijn eigen broer ‘zaakjes'; welke zaakjes dat waren, werd met de mantel der liefde bedekt).

Het deel van de maatschappij dat rellen schopt is relatief arm, maar bezit toch alle elektronische apparatuur die nodig is voor wat echt telt in het leven: het entertainment van de populaire cultuur. En wat is de Britse populaire cultuur geweldig. Misschien was Amy Winehouse haar mooiste parel en haar meest authentieke vertegenwoordiger, met haar militante, ideologische vulgariteit, haar domme smaak, haar walgelijke persoonlijke gedrag en haar absurde zelfmedelijden.

Haar vunzige leven was een lang bad in braaksel, zowel letterlijk als metaforisch, dat verontschuldigd noch verklaard kan worden door haar hoogst middelmatige talent. Maar toch liet onze intellectuele klasse niet het minste afkeurende geluidje horen toen ze na haar dood bijna heilig werd verklaard. Die klasse heeft sinds lang de ruggengraat van een weekdier.

Bespottelijke straffen

Misdaad wordt in Engeland nog nauwelijks bestraft. Een opperrechter vond inbraak een lichte overtreding die geen gevangenisstraf verdiende en de volgende opperrechter gaf hem gelijk. Tegen de tijd dat hij twaalf is, heeft een modale jongere uit een achterstandswijk geleerd dat hij niets te vrezen heeft van de wet en dat hij alleen op zijn hoede moet zijn voor mensen die sterker of gewetenlozer zijn dan hij. De straffen zijn bespottelijk. De politie gedraagt zich intimiderend maar tegelijkertijd ineffectief en incompetent en gaat steeds vaker gekleed in uitrusting die meer geschikt lijkt voor de bezetters van Afghanistan. De mensen die nu het bangst zijn voor onze politie zijn de onschuldigen.

Dat alles doet geen afbreuk aan de persoonlijke verantwoordelijkheid van de relschoppers. Maar deze onlusten zijn symptomatisch voor een maatschappij die snel uiteenvalt, voor een volk dat geen leiders en geen volgelingen telt maar enkel nog egoïsten.

White Riot: Assimilation & Cultural Death in England

White Riot:
Assimilation & Cultural Death in England

By Francis Alexander

Ex: http://www.counter-currents.com/

London-riots.jpgAs an ethnocentric white man, well aware that the mainstream media do not report the racial character of non-white violence, I closely examined photographs of the recent riots that have occurred in England. To my dismay I saw new numerous white youths participating in the violence. Most of the rioter’s faces were concealed, making it difficult to determine their race, and though they were most probably a minority, the number of white rioters was sizable.

This is something many racialist writers have ignored, reacted on instinct, and attributed sole responsibility to the Negro colony. What I am writing is not to let the blacks of the hook but use this as a way of objectively analyzing the shortcomings of my own people, to illustrate the scale of our tasks in regenerating them. If you do not believe in my basic premise, take a look at these pictures http://www.dailymail.co.uk/news/article-2024120/London-riots-2011-suspects-Photos-released-know-looters.html [2]

How did this come to be? The sort of looting that occurred is normally something only done by Negroes. The simple answer is that a substantial proportion of English white working class youth have adopted Negro folkways in a very thorough and total manner. In the US the closest equivalent is the Wigger phenomena. This differs in that Wiggers are simply young whites who act black and do so as a youthful and foolish idiosyncracy, something they grow out of, because a grown man looks stupid with his baggy jeans round round his knees and a backward baseball cap.

We don’t have Wiggers in the UK, we have instead, chavs: alternatively known as rude boys, pikeys, townies, hoodies, or feral youths. For them, Negro speech, attitudes, dress, musical tastes, and disorganized criminality come to them completely naturally and spontaneously, and are a badge of social station and identity. They are not even conscious of imitating aliens. There is no affectation there; their negrification is deep-set. Can one imagine your typical middle-class American wigger joining a Negro riot?

I thought not, and that is the difference.

How is all this even possible? Well, one of the advantages of being primitive is that blacks have a natural and intuitive understanding of ethnocentrism. They refer to blacks who act white as “Bounties,” after the coconut-chocolate bar that is black on the outside and, white in the inside. These feral white youths on the other hand, are like a sandwich full of excrement: white on the outside and black on the inside. To put it in Evolian terms their race of the body is white, their race of the soul is Negro, and their like almost every one else in our society incoherently nihilistic.

All of this proves the point made by Guillaume Faye that assimilation is cultural death, which results not only in African and Asians being superficially Westernized but also in European culture being Africanized and Islamified.

Assimilation has done its work too well in England. Most middle-class English people have non-white friends, and I myself have met privately educated Asians with manner and outlook identical to native rahs (rah being slang for the tattered and plutocratic remnants of the English gentry). If worse is better, then better (i.e. “successful” assimilation) is also definitely worse.

One of the reasons that the British National Party has failed to enjoy the sort of breakthroughs that other national-populist parties have is that race relations in the UK are simply somewhat “better” than they are in the rest of Europe, i.e. less tense and therefore less likely to produce racial awakening. In turn, one of the reasons they emphasize Islam so much is that they are the one group to remain culturally as well as racially alien, and even many of them have been integrated into a basically bourgeois life style

There are number of reasons why this is the case.

The first of all is that the English, are still quite culturally confident in a sort of effortless way. Unlike Scandinavians or White Americans, they are not ashamed of who they are; white guilt is probably as uncommon as white pride. The English are too reserved for either to really resonate.

Despite this, they are unfortunately lacking in the aggressive ethnocentrism of the French, Italians, or Flems, which angers and humiliates the colonizing population, thereby further provoking a backlash from an already hostile population. The English are too polite.

A further factor is the strength of the class system, which results in non-whites being happy to imitate the manner of whatever class they belong to, for Blacks this is the feral underclass, whose manners they have changed in turn, for Asians either the lower or upper- middle classes depending upon whether they are Muslims or from one of the higher IQ groups.

A final factor is that much of the non-white population is dispersed in penny packets. There is no equivalent of America’s inner cities and France’s banlieus, which provide the territory needed to form strong non-white identities. Thus loyalty in the underclass is to soil rather than blood; specifically to whatever estate they live on. They refer to it as their “ends,” what Americans would call a housing project. The idea of multi-racial looters loyal to some ghastly warren of sub-Corbussian architecture may seem fantastical to Americans, but such is the poisoned fruit of our ever so successful assimilation.

In persuading the English people to put race before economic class, and blood before money; to persuade them to vote for a party willing to deport their non-white personal friends and acquaintances, in all these things English nationalists face an uphill task. Regardless, they must persevere or the English people will be dispossessed without resistance and go quietly into the night convinced that their Afro-Asian colonizers and future masters, are in fact, just like them: English.

We must therefore emphasize more than ever that a people is defined not by shared customs or legal status but by ancestry, continuous identity and a sense of a sacred presence. To appeal solely to culture or customs is to be disarmed, given that docile and intelligent non-white immigrants can absorb our culture, while stupid and surly ones can drag the lowest elements of our people down with them, to their convulsive and chthonic depths of post-modern urban ferality.


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2011/08/white-riot/

Londres dans la tempête anthropotechnique

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Londres dans la tempête anthropotechnique

par Jean-Paul BAQUIAST

Ex: http://www.polemia.com/ 

Pourquoi employer, pour désigner les émeutes qui se produisent en ce moment dans certains quartiers londoniens, un terme apparemment obscur, celui de tempête anthropotechnique, plutôt que parler de simples émeutes des banlieues, semblables à celles s'étant produites en France il y a quelques années?

Pourquoi, plus banalement encore, ne pas parler de simples scènes de pillage, comme l'on en voit partout dans le monde? Parce que s'il s'agit d'un phénomène sans doute classique, la révolte de minorités non assimilées par le système de pouvoirs dominants et par conséquent marginalisées, il prend des formes nouvelles, l'émergence de modèles de destruction de l'ordre social en place particulièrement visibles et exemplaires. Ces modèles sont « virtuels », sous la forme d'images et de commentaires se réverbérant en écho. Mais ils naissent d'actions concrètes sur le terrain et donnent à ces actions une force d'exemple quasiment illimitée. De nouveaux acteurs jusque là passifs sont incités à prendre des initiatives. Les troubles semblent alors se générer et se répandre spontanément, sur le mode viral.

Inévitablement les sociétés attaquées génèrent des réactions de défense dont les modèles se répandent à leur tour à travers les réseaux. Ces réactions, constructives ou destructrices selon le point de vue des observateurs politiques, sont d'abord classiques, sur le mode de la répression policière traditionnelle. Mais devant l'échec de cette forme de défense, les pouvoirs inventent des solutions reposant le plus souvent sur le contrôle des activités à travers les outils technologiques fournis par les réseaux et l'intelligence artificielle. Ces solutions paraissent émerger elles-aussi spontanément. Ceci tient en partie à la capacité d'adaptation rapide des technologies utilisées et des humains faisant appel à elles. Il est aujourd'hui difficile de prévoir le type de société qui résultera des affrontements à prévoir entre les forces agonistes et antagonistes en présence. D'où l'intérêt d'essayer de rafraichir en permanence les outils d'analyse.

Le facteur technologique

Le premier facteur à prendre en compte est la puissance du facteur technologique aujourd'hui en action, que nous venons de résumer rapidement. La capacité des réseaux sociaux et des images virtuelles à fédérer les oppositions a été découverte à l'occasion des révoltes arabes. Aujourd'hui, il semble que le pouvoir de Bachar El Hassad, malgré ses centaines de chars, sera obligé à la longue de s'incliner devant la mobilisation en profondeur provoquée par la diffusion des images, aussi rares et réprimées que soient celles-ci. Le pouvoir chinois est lui-aussi dans l'expectative face à la naissance d'oppositions de ce type.

Ce facteur technologique est désormais bien connu. Il comporte le volet des médias, la télévision et internet, qui propagent dans le monde entier des symboles d'une grande puissance contagieuse, servant pour beaucoup de spectateurs d'exemples à suivre. La mémétique a décrit ce mode de propagation, les acteurs se copiant les uns les autres tout en diversifiant par mutation la nature de leurs initiatives. Il faut actualiser les modèles mémétiques déjà anciens pour tenir compte de la puissance des nouveaux modes de production et de diffusion des contenus propres aux sociétés urbaines. On voit se généraliser des outils de communication instantanée entre individus et petits groupes qui les rendent en cas de confrontation plus mobiles et réactifs que les forces de l'ordre n'employant que des moyens traditionnels de communication. Il s'agit pourrait-on dire alors de superorganismes en reconstitution permanente.

Un point méritera d'être précisé. La généralisation de la société en réseau a depuis les origines favorisé l'apparition apparemment spontanée et quasiment irrépressible d'agents internes de destruction d'autant plus efficaces qu'ils s'attaquent spontanément aux systèmes complexes, comme si la complexité les stimulaient. Il s'agit des virus informatiques et en associations avec eux, des humains, pirates ou hackers. Beaucoup semblent motivés, non pour des raisons politiques ou économiques, mais par le désir très puissant de se montrer supérieurs, fut-ce anonymement, aux barrières qui leur sont opposées. Dans notre terminologie, il s'agit typiquement d'agents de type anthropotechniques, associant des technologies de type proliférant et des humains (anthropos) tourmentés par un besoin de sortir de la norme. Cela peut prendre une forme ludique mais aussi déboucher sur des actions qui seront qualifiées de criminelles.

Or dans le cas des émeutes urbaines, on voit systématiquement apparaître des groupes dits de casseurs qui ne se bornent pas à piller mais, semble-t-il, à détruire pour détruire. On a parlé de jeu ou de sport. Médiatisés sur les réseaux, de tels comportements se répandent et se diversifient sur le mode mémétique viral. On peut s'interroger sur les raisons de leur succès reproductif, déploré par les responsables de l'ordre. S'agit-il d'une propension séculaire des sociétés organisées à générer des comportements destructifs externes de la part de ceux que cette organisation rejette? Faut-il alors intensifier les mesures répressives classiques? S'agit-il au contraire de formes d'auto-destruction internes qui seront de plus en plus nombreuses et agressives au fur et à mesure que les sociétés en réseau se complexifieront? Quels rapports entretiendront ces auto-destructions avec les actions de contestation plus pacifiques s'exprimant à travers des manifestations médiatisées, sur le mode des campements de la place Tahrir au Caire. Ces dernières en souffriront-elles ou en tireront-elles profit? Des analyses systémiques semblent s'imposer, si l'on ne veut pas s'enfermer dans la vieille dialectique du « surveiller et punir » illustrée par Michel Foucault.

Le facteur anthropologique

En état de co-activation avec ce facteur technologique se trouve le facteur que nous nommons ici anthropologique. Il faut pas à cet égard se cacher derrière les non-dits bien pensants, qui ne trompent plus personne aujourd'hui. Les insurgés des banlieues européennes conjuguent le refus de l'exploitation propre à tous prolétariats ou minorités exploitées ou rejetées par le secteur productif avec des composantes ethniques. La Grande Bretagne, pour ce qui la concerne, dans la suite d'une histoire coloniale et industrielle dont les hauts-faits inspirent encore l'imagination des classes dirigeantes, a cru pouvoir faire venir sur son territoire, pratiquement sans contraintes, les représentants de populations et de religions qui se livraient chez elles à des conflits incessants. Elle espérait apparemment pouvoir les réconcilier autour des bonnes moeurs de la gentry, tout en continuant à exploiter leur force de travail sans offrir de perspective d'emplois sérieux et de promotion. Des aides à l'assimilation avaient été mises en place sous les gouvernements travaillistes, mais elles viennent d'être supprimées.

Il n'y a rien d'étonnant à ce que, la crise économique et politique actuelle aidant, ce soit dans le pot-pourri de nationalités provenant principalement de l'ancien Empire, que se recrutent - fussent-ils naturalisés depuis plusieurs générations, les individus les plus activistes. Certes, les affrontements de la décenie précédente opposants protestants et catholiques en Irlande avaient rappelé que les Européens peuvent à tout moment prendre les armes les uns contre les autres, comme ils l'ont fait tout au long du 20e siècle. Reste qu'aujourd'hui les images des combats de rue véhiculent l'image détestable de conflits ethniques, même si comme d'habitude les premières victimes des destructions sont des famlles fraichement immigrées. Il peut s'agir d'une véritable dynamite. Parler comme le fait aujourd'hui le gouvernement Cameron de comportements relevant du banditisme classique ne suffit donc pas à prendre la mesure anthropologique du problème.

En France ou dans les autres pays européens, il paraît évident que des facteurs voisins sont à l'oeuvre qui nourriront si rien n'est fait des révoltes également destructrices. Mais pour le moment il nous semble que le maillon faible face à de telles révoltes risque bien d'être le Royaume Uni. Pourquoi? La société britannique, bien qu'indéniablement profondément démocratique en termes politiques, est aussi profondément inégalitaire en termes sociaux. De plus elle a depuis des décennies perdu la capacité de faire appel au secteur public et à de véritables mesures économiques où l'Etat et les organisations syndicales pourraient faire un contrepoids aux oligarchies financières. C'est ainsi que la majorité libérale conservatrice a embouché sans aucunes précautions les trompettes du FMI et de Wall Street en démantelant la police, les universités et les services sociaux, entre autres barrages possibles aux revendications de la rue. S'est ajoutée à cela la corruption profonde générée par le système médiatique, où même l'austère Scotland Yard a perdu sa respectabilité.

Face aux mouvements de rue, le gouvernement se trouve un peu dans la situation de Bachar El Assad: devoir durcir encore la répression ou démissionner. Certains parlent de faire appel à l'armée. Cela fera peut-être taire un moment les manifestants. Mais ne fera qu'aggraver les difficultés à terme. Il faudrait pensons-nous proposer aux minorités ethniques en réseau des perspectives à plus long terme qui réinséreraient les manifestants les plus désireux de s'intégrer au sein d'autres réseaux offrant des perspectives d'activités technologiques motivantes. C'est la question évoquée dans notre éditorial du 27 juillet, « L'avenir de la Grèce est aussi le nôtre ». Mais cette perspective supposerait un véritable changement de système politique et économique. Rien ne prouve pour le moment que la peur générée par les émeutes fasse progresser, en Grande Bretagne comme ailleurs en Europe, la prise au sérieux du besoin d'un tel changement.

Jean-Paul Baquiast
Europe solidaire
09/08/2011  

Correspondance Polémia – 12/08/2011

vendredi, 12 août 2011

Schluss mit kunterbunt!

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Schluß mit kunterbunt!

„Farbige legen Tottenham in Schutt und Asche“  – so oder ähnlich hätten die Schlagzeilen unserer Medien lauten müssen.  Stattdessen  verschwiegen sie politisch korrekt die Herkunft der überwiegenden Mehrheit der Gewalttäter. Ein Polizist sprach, am ersten Tag laut „Telegraph“, von einem 80%igen Anteil  Schwarzer, der Rest sei  hauptsächlich mit Osteuropäern und anderen Ethnien durchmischt, so derselbe.  Doch was bringt eine österreichische Zeitung auf der Titelseite? Einen europäisch aussehenden Chaoten, wahrscheinlich Trittbrettfahrer. Bewußte Irreführung!

Was sich in London und in der Folge in weiteren Städten Englands abspielte und weiter zu eskalieren droht ,  ist in erster Linie die Frucht  einer  verantwortungslosen Einwanderungspolitik  (113 Volksgruppen allein in South-Tottenham!) und, in der Folge, eines Kopf-in-den-Sand-Verhaltens  wie es auch in Frankreich, den Benelux-Staaten  oder  auch in deutschen Landen üblich geworden  ist.                                                                         

Es ist aber nicht zuletzt  auch ein Ergebnis  jener  von Linken und Liberalen gepflogenen und  von unpolitischen Spießbürgern mitgetragenen politischen Korrektheit, die  geistig und politisch alles einzuebnen und Unterschiede zu ignorieren versucht.  Eine Denk- und Verhaltensweise die  wider die Realität, nicht zuletzt auch wider die Naturgesetze  bestehen will, am Ende aber  nur gefährliche gesellschaftliche Spannungen erzeugt und im Multikultichaos  (South Tottenham: 190 Sprachen!) endet. Was nicht allen Inländern gefällt. In England nicht, bei uns nicht.

Um die empörten und frustrierten Bürger nun niederzuhalten wird – von Seiten der linksliberalen, meist rot-grünen Gutmenschen  und Heuchler in Staat und Gesellschaft – permanenter  Gesinnungsterror (Wer gegen Überfremdung und Multikulti  ist, wird zum „Nazi“ gestempelt) gegen die Mehrheitsbevölkerung ausgeübt.  Typisch für diese politisch Korrekten ist  ja auch,  wie im jüngsten  Anlaßfall , der Versuch, alle möglichen Ausreden und Entschuldigungen für die Gewalttaten der überwiegend Farbigen zu konstruieren, wobei  natürlich die soziale  Lage oder die familiäre Situation in den Vordergrund geschoben werden.                                                                                                     

Alleinseligmachende Milieutheorie, eh klar. Nur hält diese halt nur zum Teil, was sie verspricht, da entgegen dem Wunschdenken vieler, Rasse und Glaube bei solchen Unruhen sehr wohl  hintergründig eine Rolle spielen.  Armut kann deshalb sowenig  alleinige Rechtfertigung für solche Gewalttaten sein wie ein anderer kultureller Hintergrund.  Bekannt ist ja auch , daß bei einigen Zuwanderergruppen das Aggressionspotential  nicht zu übersehen  ist.

Über importierte Brutalität und Skrupellosigkeit wissen aber auch wir im gemütlicheren Mitteleuropa bereits Bescheid. Und, ob  Messerstecherei  vor einer Disco in Wien oder  brutale Attacken durch ausländische  Jugendliche in Villach,  meistens wird auch  hierzulande die Herkunft der Täter verschwiegen. Wenn einmal nicht, dann  eben  u. a. – wie in England oder Deutschland auch –  mit deren anderen kulturellen Tradition oder  sozialen Lage und ähnlichen von den Erst-Ursachen ablenkenden Argumenten  quasi  gerechtfertigt. Was  bestenfalls nur zur  zeitlichen Verlagerung des Problems beiträgt, nicht zu dessen Lösung.

Das englische Beispiel steht für eine Reihe weiterer, die allesamt das Scheitern einer  gefährlichen Illusion  oder auch schon politischen Strategie in allzu realistischer Weise  symbolisieren. Multikulti, das beliebige Spielchen mit Menschen,  ist gescheitert, meinte sogar eine nach Wählern schielende Frau Merkel.                                                                       

Es genügt jetzt aber nicht mehr, es nur  einzusehen, es gilt  jetzt zu handeln, ehe im Zuge auch einer sich verschlechternden wirtschaftlichen Lage halb Europa in Brand gesetzt wird.  Der Funke kann jederzeit auch auf Deutschland oder Österreich überspringen. An gewaltbereiten frustrierten Ausländern wird es da wie dort so wenig mangeln wie an einheimischen Chaoten-Hilfstruppen.

Angesichts der uns unter Umständen drohenden Gefahren sollte, wie bei  jeder Zweierbeziehung, auch bei  zerrüttetem von Mißtrauen und  Abneigung geprägtem Zusammenleben unterschiedlicher  Ethnien und Kulturen,  eine Scheidung möglich sein. Eine „Entkolonialisierung“ Europas und dessen Wiedereroberung wäre  eine nationalrevolutionäre europäische Aufgabe.

jeudi, 11 août 2011

London: Die britische Regierung hilflos!

London: Die britische Regierung reagiert auf die Unruhen hilflos wie der gestürzte Diktator Mubarak

Udo Ulfkotte

 

Zwanzigtausend Londoner (20.000!) haben in der vergangenen Nacht den Notruf gewählt und die Polizei um Hilfe vor Gewalttätern gebeten. In den wenigsten Fällen konnte die Polizei helfen. Viele Briten rannten vor den Migrantengangs um ihr Leben. Die Gefängnisse in London sind jetzt bis auf den letzten Platz gefüllt. Und die britische Regierung reagiert jetzt hilflos wie der gestürzte ägyptische Diktator Mubarak: Sie will die Massenproteste niederschlagen und die sozialen Netzwerke und Massenkommunikationsmittel vorübergehend abschalten lassen. Und 16.000 Polizisten sollen die Gewaltorgie junger Migranten beenden. Der EU-Politiker Gerard Batten fordert die Londoner Regierung auf, die Gewaltorgie durch Truppen niederschlagen zu lassen.

 

 

Die jüngsten Ereignisse in Norwegen und in Großbritannien läuten das Ende unserer Freiheiten ein. Denn die Politik wird nun alles dransetzen, um unter dem Mantel des Schutzes der Bevölkerung den totalen EU-Überwachungsstaat auszubauen. Die Chinesen erwarten das von uns vor den Olympischen Spielen 2012.

Die Migrantenunruhen in Großbritannien tragen bizarre Züge: Da stehen bewaffnete Afrikaner bewaffneten Türken gegenüber, die ihre Geschäfte vor dem plündernden Mob verteidigen und den Afrikanern zubrüllen: »Dies ist unser Stadtviertel«. Wo die Polizei keine Chance mehr hat, da ziehen nun Bürgerwehren auf. London erlebt auf einen Schlag die multikulturelle Realität. Besonders schlimm muss es für jene Journalisten sein, die nach den Attentaten von Norwegen vor der großen neuen potenziellen Gefahr von rechts warnten: Europäer, die mit der wachsenden Zuwanderung nicht einverstanden sind.

MEHR: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/europa/udo-ulfkotte/london-die-britische-regierung-reagiert-auf-die-unruhen-hilflos-wie-der-gestuerzte-diktator-mubarak.html

mercredi, 10 août 2011

Britische Geheimdienste: Viele der Randalierer gehören zu kriminellen Familien

Britische Geheimdienste: Viele der Randalierer gehören zu kriminellen Familien

Udo Ulfkotte

 

Der technische britische Geheimdienst GCHQ mit Sitz in Cheltenham hat im Auftrag des Premierministers und in Zusammenarbeit mit Scotland Yard einen ersten Teil jener BBM (BlackBerry Messenger) Nachrichten ausgewertet, mit denen die Plünderungen und Brandschatzungen in London im Hintergrund koordiniert wurden. Nach offiziellen Angaben handelt es sich bei den Hintermännern der Unruhen in der ersten Nacht demnach keinesfalls um »sozial unzufriedene Jugendliche«, sondern um den Sicherheitsbehörden bestens bekannte Mitglieder krimineller Familien.

 

BBM (BlackBerry Messenger) Nachrichten sind verschlüsselt und lassen sich für die »normalen« Strafverfolgungsbehörden nicht zur Telefonnummer des Absenders zurückverfolgen. Doch der GCHQ hat den erforderlichen Krypto-Schlüssel. Mehrere Hundert Mitglieder krimineller Gangs, die sich an den ersten Plünderungen beteiligt haben und entsprechende BBM an Bandenmitglieder gesendet hatten, wurden mittlerweise vom GCHQ identifiziert.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/europa/udo-ulfkotte/britische-geheimdienste-viele-der-randalierer-gehoeren-zu-kriminellen-familien.html

mardi, 09 août 2011

Tottenham und die Angst der Medien

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Tottenham und die Angst der Medien

Martin LICHTMESZ

Ex: http://www.sezession.de/

Auch die Süddeutsche Zeitung hat über das „Outing“ des norwegischen Bloggers Fjordman alias Peder Jensen berichtet, mit der typischen Hilflosigkeit der Liberalen, wenn sie mit Gedanken jenseits ihrer Weltbildblase konfrontiert werden. Der Autor kann beispielsweise kaum fassen, wieso jemand eine solche Wut auf „Politiker und Medien“ haben kann, „die ein friedliches Nebeneinander der Kulturen befürworteten“, ganz so, als ob das „friedliche Nebeneinander“ durch die gute Absicht allein schon gewährleistet sei.

Diese Hilflosigkeit zeigt sich im Wollknäuelscharfsinn von Absätzen wie diesen:

Jensen hat Medienwissenschaften in Oslo studiert und Arabisch an der American University in Kairo. Seine 2004 eingereichte Magisterarbeit handelt von der Blogger-Szene in Iran. Er hatte also Kontakt zu der ihm verhassten Kultur. Eine Erfahrung, die er mit manchen Islamisten gemein hat: So haben viele der Attentäter vom 11. September im Westen studiert.

Das kommt davon, wenn man nicht zu verstehen versucht, sondern stattdessen die erstbesten Assoziationen rausbrettert, die man mal eben in seinem Hirn vorfindet. Dann ergeben sich auch drollige küchenpsychologische Spekulationen wie diese:

Wo Jensens Wut herkommt, ist schwer zu ergründen. Möglicherweise spielt gekränkte Eitelkeit eine Rolle. Er habe versucht, seine Ansichten in Leserbriefspalten unterzubringen, sei aber „zensiert“ worden, klagt er im Interview. Bei Seiten wie „Gates of Vienna“ fand er dagegen Bestätigung.

Na klar, das wird’s gewesen sein, was denn sonst könnte so eine Wut hervorrufen! Die geistige Harmlosigkeit der Liberalen, die aus solchen Zeilen spricht, ist immer wieder verblüffend.  Sie können wohl nicht anders, als von ihren schlichten Gemütern auf andere zu schließen.

„Wo Jensens Wut herkommt“, wird man indessen wohl besser verstehen, wenn man den Aufsatz zur Gänze liest, aus dem die SZ einen Satz inkriminiert hat. Dieser geht von der sich verschärfenden Lage in Großbritannien aus:

Im Jahr 2009 ist herausgekommen, dass die regierende Labour-Partei, ohne die Bürger zu befragen, Britannien absichtlich mit mehreren Millionen Immigranten überflutet hat, um in einem Akt des social engineering ein „wirklich multikulturelles“ Land zu konstruieren. Demnach war das riesige Ansteigen der Migrantenzahlen im vorausgegangenen Jahrzehnt zumindest teilweise auf den politisch motivierten Versuch zurückzuführen, das Land radikal zu verändern und „die Nasen der Rechten in (ethnische) Verschiedenheit zu stoßen“, so Andrew Neather, ein ehemaliger Berater des Premierministers Tony Blair. Er sagte, die Masseneinwanderung sei das Resultat eines absichtlichen Planes, aber die Minister möchten nicht so gern darüber sprechen, weil sie befürchten, dass ihnen dies den „Kern ihrer Wählerschaft, die Arbeiterklasse“, entfremden könne.

Lord Glasman – ein persönlicher Freund des Labour-Führers – hat 2011 festgestellt, dass „Labour die Leute über das Ausmass der Einwanderung belogen hat … und dass es einen massiven Vertrauensbruch gegeben habe“. Er hat zugegeben, dass die Labour Party sich zuweilen wirklich feindlich gegenüber den einheimischen Weißen verhalten hat. Im besonderen habe es die Sichtweise gegeben, dass die Wähler aus der weißen Arbeiterklasse „ein Hindernis für den Fortschritt“ seien.

(…)

m Juni 2007 hat sich der damalige britische Premierminister Tony Blair, zusammen mit dem Schatzkanzler (und Möchte-gern-Premier) Gordon Brown und dem Parteiführer (und ebenfalls künftigem Premier) David Cameron, mit Moslem-Führern auf einer vom Cambridge Inter-Faith Programme organisierten Konferenz getroffen. In seinen Eröffnungswortenverteidigte er den Islam als eine Religion „der Mäßigung und der Modernität“ und kündigte einen Regierungsfond an, der das Lehren des Islams und die Ausbildung der Imame unterstützen solle, und bezeichnete islamische Studien als von „strategischer Wichtigkeit“ für das Interesse der britischen Nation. Timothy Winter, ein Dozent für Islamische Studien an der Universität Cambridge, sagte, „die Frage, die sich der britischen Gesellschaft – und nicht nur dieser – stellt, ist nicht, wie man Minderheiten ermutigen kann, sich auf die westlichen Gesellschaften einzulassen, sondern wie diese Gesellschaften sich als eine Collage verschiedener religiöser Kulturen definieren“.

Dies sind Informationen, die öffentlich zugänglich und für jedermann einsehbar sind.  Die politischen Tendenzen und Absichten, die sich darin ausdrücken, sind in eine Sprache verpackt, die letztlich nichts anderes meint, als dies:

In anderen Worten: Britannien, Deutschland, Frankreich, die Niederlande, Italien, Schweden, Irland, Spanien und andere westliche Länder mit weißen Mehrheiten sind keine Länder mit einem spezifischen Erbe mehr, nur noch zufällige Gebiete auf der Landkarte, die darauf warten, mit „Collagen verschiedener Kulturen“ aufgefüllt zu werden.

Das wird, versehen mit seitenverkehrter Wertung, jeder Multikulturalist unterschreiben, und das ist es, was sich hinter der Phrase vom „friedlichen Nebeneinander“ (oder war es nicht doch einmal ein „Miteinander“, das man irgendwann fallen lassen mußte, liebe SZ?) verbirgt. Allerdings ist eine Tatsache, daß dieses „Nebeneinander“ alles andere als immer friedlich verläuft, ja, daß es zunehmend immer weniger friedlich verläuft, und das ist mit Garantie nicht die Schuld jener, die so frei sind, diese Tatsache zu benennen.

Besonders Großbritannien hat sich in den letzten Jahrzehnten in eine wahre Hölle aus multiplen ethnischen und kulturellen Spannungen, Überfremdung, Alltagsgewalt, organisiertem Verbrechen und dschihadistischer Unterwanderung verwandelt. Die Tendenz ist rapide ansteigend.  Fjordmans Hausseite „Gates of Vienna“ bietet dazu reichlich Material. Als „Crash-Kurs“ reicht ein Artikel von Paul Weston mit dem Titel „Eine Woche im Tod Großbritanniens“ aus.  Ich begnüge mich an dieser Stelle mit dem Hinweis. Auch Weston präsentiert öffentlich zugängliche Fakten. All dies nun im Zusammenhang mit der oben zitierten expliziten multikulturalistischen Agenda der Neather, Blair, Straw et al, die keinerlei Verpflichtung und Solidarität gegenüber dem eigenen Volk mehr kennen wollen.  Wer hier nicht die Augen aufmachen will, dem ist nicht zu helfen.

Und es gibt viele, die nicht nur die eigenen Augen verschlossen halten, sondern auch noch die anderer zu verschließen versuchen.  Zur Zeit geht die Meldung von Krawallen im Stadtteil Tottenham in London durch die Medien.  Wir erleben wieder einmal das übliche Schauspiel, daß ein Massenblatt wie der Spiegel, der in eigener politischer Sache gar nicht hemmungslos genug sein kann, plötzlich ganz zaghaft wird, das Kind beim Namen zu nennen.

Plünderungen, brennende Autos, verletzte Beamte: In der Nacht zu Sonntag hat London die schwersten Ausschreitungen seit 25 Jahren erlebt – und noch immer dauern die Krawalle an. Auslöser für die Unruhen ist der Tod eines Mannes, der am Donnerstag bei einem Polizeieinsatz erschossen worden war.

London erinnerte in der Nacht zu Sonntag an ein Bürgerkriegsszenario: Eine aufgebrachte Menschenmenge setzte mehrere Polizeifahrzeuge, einen Doppeldeckerbus sowie mehrere Gebäude in Brand. Polizisten wurden mit Molotow-Cocktails und Ziegelsteinen beworfen, acht von ihnen wurden verletzt, einer schwer am Kopf.

Zentrum der Krawalle war der Stadtteil Tottenham. Hier versammelten sich rund 200 Menschen vor einer Polizeiwache. Spezialeinheiten versuchten in der Nacht, die Lage wieder unter Kontrolle zu bringen. Sperren wurden errichtet, berittene Beamte versuchten, die Menge auseinanderzutreiben.

Aufgebrachte Bewohner setzten in der Nacht zum Sonntag mindestens zwei Polizeiwagen, einen Doppeldeckerbus sowie ein Gebäude in Brand. Schaufenster wurden eingeschlagen und Geschäfte geplündert. Die Sicherheitskräfte forderten Verstärkung an, in vielen Teilen der Stadt waren Polizeisirenen zu hören.

Der BBC zufolge dauerten die Krawalle auch im Tageslicht an. „Es sieht wirklich schlimm aus“, sagte der 46-jährige Anwohner David Akinsanya. „Da brennen zwei Polizeiautos, ich fühle mich unsicher.“ In den Straßen machten sich Plünderer mit Einkaufswagen voller gestohlener Sachen davon.

Auslöser der gewalttätigen Auseinandersetzungen war ein noch nicht vollständig aufgeklärter Polizeieinsatz am Donnerstag, an dessen Ende ein 29-Jähriger von einer Polizeikugel getötet worden war. Nach Darstellung der Polizei hatte der vierfache Vater zuerst geschossen. Ein Polizist überlebte demnach nur durch Glück, weil die Kugel des in einem Taxi sitzenden Schützen vom Funkgerät des Beamten aufgehalten worden war. Wie die Londoner Polizei mitgeteilt hat, habe es sich um einen Einsatz bei Ermittlungen in der organisierten Bandenkriminalität gehandelt.

Ein „Bürgerkriegs“-Szenario, lieber Spiegel? Du hast wirklich „Bürgerkrieg“ geschrieben? Sag bloß! Das ist doch der bestimmt der „Bürgerkrieg“, den dieser Carl Schmitt (oder war es Popper?) ausgerufen hat, wie uns neulich Volker Weiß so kenntnisreich aufgeklärt hat. Und wer steht denn da nun auf welcher Seite dieses „Bürgerkriegs“, wo verlaufen seine Fronten, wer sind seine Kombattanten, und warum??

Wenn dem Spiegel, der sich neulich gleich in der Titelzeile an der Blauäugigkeit und Blondigkeit des Attentäters von Oslo so innig geweidet hat, wirklich so sehr an Aufklärung gelegen ist, fragt sich nur, warum der Artikel erst nach etwa 500 Wörtern, ganz am Schluß erst und quasi en passant, einen dezenten Hinweis darauf bringt, was ohnehin jedem Leser schon bei der Schlagzeile klar ist.

Etwas mehr als zehn Kilometer von der Londoner Innenstadt entfernt, zählt Tottenham zu den ärmsten Gegenden Großbritanniens. Fast die Hälfte aller Kinder lebt hier Untersuchungen zufolge in Armut. Der Anteil der Ausländer zählt zu den höchsten im ganzen Land.

„Ausländer“ heißt hier, daß Tottenham heute fast vollständig von afro-karibischen Einwanderern bevölkert wird. „Tottenham und andere von Schwarzen dominierte Gegenden sind de facto unabhängige Kleinstaaten, deren hauptsächliche Verbindung mit der weiteren britischen Gesellschaft in ihrer Rolle als Wohlfahrtsempfänger und Deponien für schlecht verteilte Drogen besteht.“

Der Spiegel steht mit dieser Verschleierungstaktik nicht alleine da. Stichprobenartig: die Welt, die exakt denselben Reuters-Text reproduziert, schweigt, der Stern schweigt, die Financial Times schweigt und natürlich die Süddeutsche,  deren Autoren wohl noch fleißig am Kopfkratzen sind, wieso man denn etwas gegen ein „friedliches Nebeneinander“ haben kann.  Besonderen Sinn für Humor beweist die taz mit der (ernst, nicht sarkastisch gemeinten) Titelzeile „Vorbildlicher Wandel“, nämlich seit den Krawallen von 1985:

Nach den Krawallen blieb das Viertel monatelang von der Polizei besetzt. Doch dann investierte der Staat 33 Millionen Pfund in die Verbesserung der Wohnqualität, der Infrastruktur und der Sicherheit. Heute leben in Broadwater Farm rund 4.000 Menschen mit 39 verschiedenen Nationalitäten. Wollte man früher die Leute schnellstmöglich umsiedeln, ist der Andrang der Wohnungssuchenden heute groß. Broadwater Farm ist eins der sichersten urbanen Viertel weltweit.

Gab es in den drei Monaten vor den Krawallen 1985 noch 875 Einbrüche, 50 Raubüberfälle und 50 tätliche Angriffe, so sind diese Delikte weitgehend unbekannt. Die Krawalle von Samstagnacht in unmittelbarer Nachbarschaft von Broadwater Farm trafen die Polizei deshalb unvorbereitet.

Wenn das alles wirklich so ist (was ich indessen stark bezweifle), was lernen wir daraus, liebe taz?

Es kann letztlich nur einen Grund geben für diese an die Desinformation grenzende Unaufrichtigkeit, ja Verlogenheit: eine Angst, eine Scheißangst vor der Wahrheit über die in ganz Europa gestopften Pulverfässer. Ja, die Liberalen ahnen das Platzen ihrer Blasen, sie ahnen es dumpf, und sie haben Angst. Daher rührt auch ihre Aggressivität gegen diejenigen, die ihnen widersprechen. Ihre Angst ist so groß, daß sie sich stattdessen lieber einreden, daß Warner wie Fjordman nur deswegen so zornig sind, weil sie irgendwann mal einen Leserbrief zensiert bekommen hätten.

Neulich habe ich in diesem Blog den norwegischen Multikulturalismus-Ideologen Thomas Hylland Eriksen zitiert, der es als seine dringlichste Aufgabe sieht, „die Mehrheit… so gründlich (zu) dekonstruieren, daß sie sich nicht mehr als die Mehrheit bezeichnen kann.“ Dieser schrieb anläßlich der Causa Breivik die verräterrischen Sätze:

Jedes Land braucht eine gewissen Grad an Zusammenhalt. Wie viel davon nötig ist, ist eine legitime Streitfrage. Manche glauben, daß der kulturelle Pluralismus ein Rezept für Fragmentierung und den Verlust des Vertrauen ist. Das mag sein, aber nicht notwendigerweise. So lange die öffentlichen Institutionen für jedermann gleichermaßen funktionieren – Bildung, Wohnungswesen, Arbeit und so weiter –, solange kann eine Gesellschaft mit einem beträchtlichen Maß an Diversität leben.

Das ist ein bemerkenswerter Optimismus angesichts eines derart bemerkenswert dünnen Sozialkitts. Wenn die bisher einigermaßen befriedend wirkenden europäischen Sozialsysteme, die heute fast schon den Charakter von Schutzgelderpressungen angenommen haben, infolge der anrollenden Währungs- und Finanzkrisen zusammenbrechen werden, wird sich der soziale Konflikt unweigerlich zum ethnischen Konflikt ausweiten.

Dann wird man wieder an die bittere Prophezeiung Enoch Powells aus dem Jahr 1968 denken, der die Masseneinwanderung als „buchstäblichen Wahnsinn“ bezeichnete.

Es ist, als sähe man einer Nation zu, wie sie sich ihren eigenen Scheiterhaufen errichtet. (…) Wenn ich in die Zukunft blicke, erfüllen mich düstere Vorahnungen. Gleich dem Römer (eine Anspielung auf Vergils „Äneis“), scheint es mir, als sähe ich den  „Tiber schäumen voller Blut“.

Er schloß die Rede, seit der 43 Jahre vergangen sind, mit den Worten:

Nur entschlossenes und schnelles Handeln kann dies noch abwenden. Ob es den öffentlichen Willen gibt, dieses Handeln zu verlangen und durchzuführen, weiß ich ich nicht. Alles was ich weiß, ist, daß zu sehen, aber nicht zu sprechen, großer Verrat wäre.

Es scheint in der Tat so, als ob heute unter den politischen und medialen Eliten Europas der Verrat zur Norm geworden ist. Und diejenigen, die nicht sehen können oder wollen, und all jene, die sehen, aber absichtlich schweigen, wie unsere Kollegen vom Spiegel bis zur Süddeutschen Zeitung, werden bald keine Entschuldigungen und Ausreden mehr für ihr Handeln haben.

Darum: laßt uns sehen, und laßt uns sprechen, solange dies noch möglich ist, solange Sehen und Sprechen das Schlimmste noch abwenden kann.

jeudi, 18 novembre 2010

Bundesverwaltungsgericht: Einbürgerung können rückgängig gemacht werden

Bundesverwaltungsgericht: Einbürgerungen können rückgängig gemacht werden

Udo Ulfkotte - Ex: http://info.kopp-verlag.de/

 

Im vergangenen Jahr wurden in Deutschland knapp 100.000 Menschen eingebürgert. Manche Neu-Deutsche werden dann kriminell, weil sie sich nun sicher vor Abschiebung fühlen. Das Bundesverwaltungsgericht hat dem nun einen Riegel vorgeschoben.

 

 

 

klatsch.jpgEine Einbürgerung kann in Deutschland künftig auch wieder rückgängig gemacht werden, wenn der eingebürgerte Ausländer die Behörden getäuscht hat. Etwa über seine kriminelle Vergangenheit. Wer den Behörden bei der Einbürgerung verschweigt, dass er ein Krimineller ist, der kann selbst dann wieder ausgebürgert werden, wenn er dadurch staatenlos wird. Geklagt hatte ein Geschäftsmann, der den Behörden bei seiner Einbürgerung in Deutschland verschwiegen hatte, dass in seinem Geburtsland Ermittlungen wegen Betruges gegen ihn liefen. Der 54-Jährige sitzt in Deutschland eine sechs Jahre währende Haftstrafe wegen Anlagebetruges ab. Vor zehn Jahren war er hier eingebürgert worden. Aber er war eben auch schon in seinem Herkunftsland kriminell in Erscheinung getreten, hatte das bei den deutschen Behörden aber nicht angegeben. Die Leipziger Richter des Bundesverwaltungsgerichts, die ihn nun mit ihrer Entscheidung zum Staatenlosen machten, entschieden sogar, ihr Vorgehen sei mit dem Europarecht vereinbar. Nach dieser Entscheidung könnten nun viele Migranten, die straffällig geworden sind und das bei ihrer Einbürgerung verschwiegen haben, wieder ausgebürgert werden.

vendredi, 18 juin 2010

Jean-Pierre Le Goff et l'ultraviolence

barbarie-douce1.jpgJean-Pierre Le Goff et l'ultraviolence

Ex: http://www.lesmanantsduroi.com/

Encore un effort...

Pour remonter aux causes! Mais, c'est un bon début... Autruches de « gauche » ou « matamores  néocons » sans s'étendre sur les adeptes de la vie en « Vert », tous ânonnent d'impossibles réponses face à la violence, joliment appelée « ultraviolence »... L'enfant version « Rousseau » ou l'enfant-cible consommateur direct ou indirect, est devenu un parfait tyran. Si les causes profondes ne sont pas encore abordées, Jean-Pierre Le Goff, sociologue, entrouvre la porte... C'est un bon début...

Nous ne manquerons pas de poursuivre...

Mais notre société est amnésique en toute chose.

Ultraviolence? Il serait plus juste de dire barbarie. Et face à la barbarie les réponses ne sont pas de la même nature que face à la violence...

Portemont, le 15 juin 2010

Jean-Pierre_Le_Goff.jpg

J.P. Legoff : « l'ultraviolence est stimulée par l'angélisme éducatif »

Cette semaine Marianne consacre un dossier sur l'ultraviolence. Pour Jean-Pierre Le Goff, sociologue, le discours gentillet des élites éducatives sur la jeunesse favorise l'émergence d'enfants persuadés de leur toute puissance. Conjuguée avec la précarité accélérée par la crise et l'effondrement de la cellule familiale ce phénomène joue un rôle dans la montée des actes de barbarie et d'ultra-violence.

Marianne : Comment expliquez-vous cette multiplication, notamment chez les adolescents, d’actes ultraviolents sans motifs crapuleux ?

Jean-Pierre Le Goff : La stupeur de certains commentateurs m’étonne. Depuis des années, une partie de nos élites s’est enfermée dans une « bulle » qui se rêve pacifiée et hygiéniste, un mixte d’angélisme et de cécité niant ces phénomènes avec un discours gentillet sur la jeunesse, nourri par l’idée que tout est affaire de conditions économiques et sociales… Il faut rompre avec cette illusion d’une extériorité du mal à la personne humaine, comme si toute pulsion d’agressivité n’était qu’un pur produit des conditions sociales et d’institutions défectueuses et qu’il suffirait donc de les changer pour que s’institue le « meilleur des mondes ». Un gauchisme post-soixante-huitard a triomphé par étapes dans la gauche française, conduisant une bonne partie de celle-ci à rompre avec l’anthropologie républicaine traditionnelle — mais aussi juive et chrétienne — marquée par une vision beaucoup plus réaliste de l’homme.

Au profit de quelle vision ?

J.-P. Le G. : Un refus, d’abord, de tout jugement qui, de près ou de loin, rappellerait la morale. L’euphémisme et la victimisation se sont tellement répandus que les agresseurs eux-mêmes sont avant tout considérés comme des victimes. Jean-Pierre Chevènement avait suscité un tollé en évoquant les « sauvageons », formule plutôt empreinte de mansuétude – en jardinage un sauvageon est une plante qui a grandi sans tuteur —, mais qui heurtait cette gauche bien-pensante pour qui l’autorité reste synonyme de domination et qui se refuse à assumer les fonctions répressives nécessaires à toute vie collective.

Vous suggérez donc que l’ultraviolence revient d’autant plus sur le devant de la scène que sa possibilité a été obstinément niée dans l’éducation ?

J.-P. Le G. : L’enfance et la jeunesse ont été érigées en de purs moments d’innocence et idéalisées au nom d’un épanouissement individuel qu’il ne faut pas contrarier. Les nouvelles couches moyennes ont promu l’idée d’une créativité enfantine qu’il faut laisser s’exprimer en libérant les enfants des carcans contraignants du passé. Ce modèle éducatif prohibant toute expression d’agressivité favorise le sentiment de toute—puissance chez les enfants. Parce qu’on refuse de reconnaître cette part sauvage, on décrète qu’elle n’existe pas ou que de gentils pédagogues et psychologues peuvent la faire disparaître en douceur grâce à leurs boîtes à outils. En n’assumant plus leur rôle d’autorité, des adultes et des institutions ont placé certains jeunes dans des situations paradoxales des plus déstabilisantes.

Cette « lame de fond » culturelle nous empêcherait ainsi de comprendre ces phénomènes d’ultraviolence ?

J.-P. Le G. : En donnant une idée déformée de l’humain, elle empêche de bien saisir l’ampleur et l’intensité de la déstructuration identitaire qui s’est amorcée depuis les années 1970. S’il est vrai que les crimes et les passages à l’acte violents ont existé de tout temps, le caractère inédit des actuelles montées aux extrêmes, accompagnées d’une sauvagerie qu’on croyait révolue, devrait nous faire réfléchir. Car deux phénomènes inquiétants n’ont cessé d’additionner leurs effets : d’une part le chômage de masse et le développement de la précarité, d’autre part la dislocation de la structure familiale, gentiment rebaptisée « famille recomposée ». Là aussi, une -gauche moderniste a le plus grand mal à affronter, par peur de ringardise, le rôle essentiel de structuration joué par la famille. -Combinés l’une avec l’autre, la précarité socioéconomique et l’effondrement de la cellule familiale produisent des effets puissants de déstructuration anthropologique qui rendent possibles ces actes de violence non maîtrisés.

Le travail, pour vous comme pour Freud, c’est le principe de réalité…

J.-P. Le G. : Il permet, en effet, la confrontation avec la limite du possible et il est une condition essentielle de l’estime de soi par le fait de se sentir utile 
à la -collectivité et de pouvoir être autonome en gagnant sa vie. L’exclusion du travail de catégories sociales de plus en plus massives au nom d’une compétitivité mondialisée est tout à la fois un problème social et anthropologique qui lamine l’ethos commun. Cette dimension est quasi absente de la plupart des discours politiques alors qu’elle est essentielle pour notre vie collective.

Mais pourquoi cette violence s’exprime-t-elle si facilement ?

J.-P. Le G. : Dans les anciens villages et les bourgs, les quartiers, les cités -ouvrières, tout le monde connaissait tout le monde. Les relations sociales étaient souvent marquées par une grande âpreté des relations, mais prévalaient une solidarité et une régulation sociale minimales par les habitants eux-mêmes. Des drames survenaient, mais les débordements de violence étaient maintes fois jugulés par la collectivité imprégnée d’une morale commune : « Il y a des choses qui ne se font pas »…

Dans le passé, les bagarres n’étaient pourtant pas rares ?

J.-P. Le G. : Non, mais il s’agissait d’une tolérance vis-à-vis d’une violence qui elle-même flirtait avec la limite, surtout quand elle venait des jeunes générations qu’on ne considérait pas alors comme des adultes avant l’heure : « Il faut bien que jeunesse se passe. » Cette brutalité était ritualisée et pouvait être canalisée par les jeux, le sport et le service militaire qui, avec le travail, constituait une étape clé du passage à l’âge adulte pour les garçons, contraints à renoncer à leurs fantasmes de toute-puissance infantile. Aujourd’hui, toutes les manifestations d’agressivité sont vues comme le signe d’une montée aux extrêmes -pathologique qu’il faut soumettre au tamis de l’expertise psychoclinique, tandis que des « cellules psychologiques » servent tant bien que mal de palliatifs aux victimes des agressions. Misère d’une époque où l’on répond par l’éthique du « care » à la désintégration des liens sociaux élémentaires !

Récemment, une étudiante qui avait fait une queue-de-poisson en voiture fut pourchassée et violée par sa « victime ». Que révèle ce type de comportement ?

J.-P. Le G. : Des actes involontaires ou anodins peuvent aujourd’hui être interprétés comme le signe d’un « irrespect », d’une insulte ou d’une agression insupportable, provoquant un déchaînement de violence sans pareil. Au-delà de cet exemple, que je me garderai de commenter, ces criminels me semblent être sous l’empire de leurs affects et de leurs pulsions : la moindre remarque, le -moindre geste mettent le feu aux poudres et font basculer leur destin. Ils deviennent meurtriers, si l’on peut dire, par « inadvertance », incapables de mesurer la gravité de leurs actes, quitte à dire qu’ils ne l’ont « pas fait exprès ». Le moindre regard peut provoquer une montée aux extrêmes parce qu’il ravive des blessures et des humiliations passées, des fragilités internes insupportables, inassimilables. L’image dévalorisée de soi-même, la haine de soi, se décharge sur l’autre, avant parfois de se retourner contre soi. Ils ont « la haine ». Et n’oublions pas non plus le sentiment de toute-puissance que peut procurer la domination ou la destruction de l’autre. Certains peuvent y prendre goût.

Que faire alors face à cette ultraviolence ? S’occuper des parents ?

J.-P. Le G. : Je suis tenté de reprendre la remarque sceptique d’un psychiatre, qui travaille sur ces cas extrêmes et explique qu’on a aujourd’hui souvent affaire à « des bébés qui font des bébés », avec des déstructurations familiales que les psychiatres ont le plus grand mal à traiter. Je ne crois pas plus aux discours éducatifs et normatifs parce que, dans bien des cas, ceux-ci ne peuvent tout simplement pas être compris et encore moins assimilés.

Qu’est-ce qui distingue votre analyse pessimiste des discours de la droite ultrasécuritaire ?

J.-P. Le G. : Une différence élémentaire : ce « tout sécuritaire » de droite n’est que le symétrique inversé de l’angélisme d’une certaine gauche. Toutes deux ne savent plus comment s’attaquer aux conditions sociales qui rendent possibles ces violences. Et l’opposition entre répression et prévention est le type même du faux débat : le maintien nécessaire de la sécurité publique ne peut remplacer une réflexion de fond sur les causes de ces phénomènes. Si la reconstruction problématique d’un éthos commun ne se décrète pas, il devrait être envisagé dans une optique dépassant les clivages idéologiques et partisans, dans la mesure où il engage notre responsabilité -collective.

Mardi 1 Juin 2010 Frédéric Ploquin et Alexis Lacroix - M arianne
Source : http://www.marianne2.fr

 

jeudi, 28 janvier 2010

G. Faye: L'Essai sur la violence de M. Maffesoli

maffesoli.gifArchives « Guillaume Faye » - 1985

Guillaume FAYE:

L’ “Essai sur la violence” de Michel Maffesoli

 

Michel Maffesoli n’aime pas le “devoir-être”; la sociologie qu’il a fondée, orientée vers l’analyse de la “socialité” quotidienne et imprégnée de paganisme dionysiaque, échappe autant à l’énoncé de solutions historiques et politiques pour notre temps qu’à l’alignement sur les prêts-à-penser idéologiques. “Laissant à d’autres le soin d’être utiles, note-t-il dans la préface de la deuxième édition de ses “Essais sur la violence”, il me semble possible d’envisager les problèmes sociaux sous l’angle métaphorique (…). On est loin de ce qu’il est convenu d’appeler la demande sociale ou autres fariboles de la même eau. C’est de l’esthétisme. Peut-être faut-il en accepter le risque”. Cet esthétisme donne lieu en tous cas à un travail très complet et fort sérieux: la réédition des “essais sur la violence”, publiés en 1978 dans un ouvrage maintenant épuisé (« La violence fondatrice », Ed. du Champs Urbain, Paris, avec une préface de Julien Freund) offre à la réflexion l’une des meilleurs approches sur le statut et la fonction sociale de « cette mystérieuse violence » qui est, dit l’auteur, « peut-être préférable à l’ennui mortifère d’une vie sociale aseptisée ».

 

Prenant le contre-pied de l’humanisme chrétien qui, comme la plupart des idéologies contemporaines qu’il a innervées, considère la violence  —sociale ou politique—  comme une anomalie anthropologique. Maffesoli, dans la lignée de Max Weber et de Carl Schmitt, voit dans la violence, la lutte et l’hostilité, « les moteurs principaux du dynamisme des sociétés » (p. 13). A une société « monothéiste » qui prétendrait éliminer toute violence pour uniformiser les valeurs, Maffesoli voit dans la reconnaissance de la violence comme trame du social, la marque d’un esprit polythéiste et antitotalitaire.  Analysant la « dynamique » de la violence, son « invariance », son caractère « dionysiaque » et expliquant comment une violence ritualisée et intégrée par la société civile  —par le peuple—  peut constituer un moyen de défense de la communauté organique contre les impératifs et les normes (autrement violents) de l’Etat égalitaire. Maffesoli met en lumière l’ « ambivalence » de la violence : elle est à la fois structurante  —si elle s’avère ritualisée et organique—  et déstructurante  —si elle s’éprouve comme délinquance chaotique dans une société policée et sécurisée—, libératrice et totalitaire, créatrice et destructrice à l’image du Scorpion, le signe zodiacal de Maffesoli lui-même !

 

S’appuyant parfois sur les travaux des éthologistes, Maffesoli qui échappe  —chose rare aujourd’hui—  aux angélismes et aux utopies du siècle, souligne le caractère fondateur de la violence dans la dynamique des rapports sociaux, qu’ils soient institutionnels ou privés, exceptionnels (le « débridement passionnel orgiastique ») ou ressortissant de la banalité de la vie de tous les jours.

 

essai-sur-la-violence-banale.jpgMais, quoiqu’il prétende ne pas toucher à l’idéologie politique, Maffesoli donne tout de même en cette matière une importante leçon. En refusant de légitimer ou de ritualiser la violence, en s’en arrogeant aussi le monopole sous une forme « rationnelle » et « neutre », l’Etat égalitaire moderne fonde paradoxalement « la violence totalitaire, l’abstraction du pouvoir par rapport à la socialité », comme la définit Maffesoli, qui ajoute : « ce qui se dessine (…), c’est que la maîtrise de cette menace organisée, en étant déliée d’un enracinement social, devienne le lot d’un Big Brother anonyme, contrôleur et constructeur de la réalité » (p. 17). Dès lors que la violence est « décommunalisée », abstraitement et légalement détenue par une technocratie et qu’elle n’est plus légitime au sein de la société civile qui savait la ritualiser, dès lors donc que la société est sécurisée par l’Etat, on assiste paradoxalement à l’émergence de la violence irrationnelle, « terrifiante et angoissante », celle de l’insécurité d’aujourd’hui : « La mise en spectacle rituelle de la violence permettrait que celle-ci fût en quelque sorte extériorisée. Sa monopolisation, son devenir rationnel tend au contraire à l’intérioriser » (p. 18).

 

Guillaume FAYE.

(recension parue dans « Panorama des idées actuelles », mars 1985 ; cette revue des livres et des idées était dirigée par le grand indianiste français Jean Varenne, disparu prématurément en 1997 ; avec l’aimable autorisation de l’auteur).

 

Michel MAFFESOLI, Essai sur la violence banale et fondatrice, Librairie des Méridiens, paris, 1984, 174 pages.