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lundi, 04 août 2025

Les Indo-Européens redécouverts, comment une révolution scientifique réécrit leur histoire

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« The Indo-Europeans Rediscovered, How a scientific revolution is rewriting their history » (Les Indo-Européens redécouverts, comment une révolution scientifique réécrit leur histoire).

Benny Vangelder

Source: Newsletter du groupe de travail "Traditie" n°5 - Hooimaand 2025

Il s'agit du dernier ouvrage - publié le 24 avril 2025 - du célèbre archéologue et indo-européaniste James Patrick Mallory, que nous connaissons également pour un ouvrage similaire publié précédemment, In Search of the Indo-Europeans (1989), et d'autres ouvrages tels que The Tarim Mummies (1991) et The Origins of the Irish (2013). Sa quête de la patrie des Indo-Européens a toujours été une approche interdisciplinaire mêlant archéologie et linguistique. Dans cet ouvrage, il y ajoute l'archéo-génétique afin de renforcer et de compléter cette approche, en s'appuyant sur les dernières découvertes jusqu'en mai 2024. Le livre donne un aperçu des différentes approches et hypothèses dans la recherche de la patrie originelle des Indo-Européens, mais pour les dernières découvertes, le lecteur devra patienter jusqu'aux derniers chapitres. Il parvient néanmoins à maintenir l'intérêt et n'hésite pas à utiliser l'humour ici et là.

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Linguistique

Au début, Mallory donne un aperçu de la manière dont on est parvenu à la famille des langues indo-européennes. Il vous emmène à travers différentes couches d'analyses linguistiques, qui dévoilent les évolutions des mots et de la grammaire, jusqu'aux découvertes archéologiques. Ces comparaisons linguistiques ont mis en évidence les liens entre les langues indo-européennes. Au fil du temps, cette famille linguistique s'est élargie, alors qu'au départ, les comparaisons et les similitudes concernaient principalement les langues germaniques, romanes, grecques et indo-iraniennes. Plus tard, les langues celtiques et balto-slaves s'y sont ajoutées, puis finalement les langues tokhariennes et anatoliennes, dont le hittite est la plus connue. Au cours des 19ème et 20ème siècles, différentes hypothèses ont été avancées quant à l'emplacement de cette patrie originelle, allant de l'Europe à l'Asie, en passant par la Scandinavie, les pays baltes, l'Europe centrale, les steppes pontiques, l'Anatolie, l'Asie centrale, l'Afghanistan et l'Inde. Et des lieux « alternatifs » tels que l'Atlantide, le pôle Nord, le jardin d'Eden, la tour de Babel et l'Ararat, la montagne où Noé aurait échoué avec son arche et l'un de ses trois fils, Japhet, serait alors l'ancêtre des Indo-Européens et les deux autres fils, Sem et Cham, des Sémites et des Africains...

Pour déterminer linguistiquement la patrie indo-européenne, on examine certains mots qui peuvent renvoyer à une région mais aussi à une époque particulière. On trouve des références importantes dans les similitudes entre les mots désignant la roue, le cheval, le miel, l'hydromel, l'or, l'argent, la laine, etc. Les noms de rivières semblent également résister à l'épreuve du temps et sont souvent repris lorsqu'un autre peuple s'installe dans la région.

Pour Mallory, la paléo-linguistique, qui consiste à reconstituer des mots à l'aide de la philologie comparée, est un outil approprié à cette fin. En outre, les familles linguistiques qui formaient les voisins des Indo-Européens, telles que les langues ouraliennes, les langues parlées dans le Caucase et les langues sémitiques, sont également examinées afin de déterminer s'il existe des parentés et/ou des emprunts linguistiques. Il en ressort que la patrie indo-européenne devait être située entre les zones linguistiques ouralienne et caucasienne. Il est difficile d'aborder toutes ces déductions linguistiques dans le cadre de cette discussion. Mais on devine que la conclusion de Mallory va dans le sens des steppes pontiques. Les langues anatoliennes sont la plus ancienne branche du proto-indo-européen et sont parfois considérées comme une langue sœur plutôt que comme une langue fille, les deux appartenant à ce qu'on appelle l'indo-anatolien.

Archéologie

Ensuite, différentes cultures archéologiques susceptibles d'être considérées comme les dépositaires de la culture de la patrie originelle sont examinées. On remonte même à une culture en évolution constante qui existait déjà en Europe depuis le Paléolithique. Selon Mallory, cela n'a aucun sens, car des changements clairement démontrables se sont produits en termes de peuplement, de technologie, de rituels, de religion et de composition génétique. De même, l'affirmation selon laquelle la culture agricole du néolithique originaire d'Anatolie aurait été le vecteur de la diffusion des langues, des cultures et des peuples indo-européens ne trouve pas d'écho chez Mallory pour les mêmes raisons. Il ne veut toutefois pas exclure complètement cette possibilité. D'autres cultures archéologiques sont des candidates plus sérieuses, comme la célèbre culture Yamnaya de la steppe caspienne-pontique et la culture des vases à cordes de l'Europe centrale et du nord-est.

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Mallory compare systématiquement les cultures et les sites archéologiques concernés, en partant de trois hypothèses, à savoir: la patrie anatolienne, la patrie caucasienne/arménienne et la patrie steppique. Et bien que l'on trouve certainement des influences indiennes jusqu'en Mésopotamie et en Asie centrale (complexe archéologique de Bactriane-Margiane), ce sous-continent d'où les Indo-Européens se seraient dispersés n'est pas démontrable, tant sur le plan archéologique que génétique, selon Mallory. À cela s'ajoute le fait qu'un tiers de la population, qui a des ancêtres clairement sud-asiatiques (Ancient Ancestral South Indian), ne parle pas de langues indo-européennes, mais dravidiennes. Cette composante génétique est aujourd'hui présente dans toute l'Inde, mais pas en Europe. Mallory admet toutefois que la migration indo-aryenne depuis la plaque tournante supposée d'Asie centrale vers l'Inde n'a pas encore été prouvée de manière suffisamment claire à ce jour.

Il convient bien sûr d'être prudent et de toujours tenir compte des aspects socioculturels lorsque l'on souhaite utiliser la langue, l'archéologie (la culture) et l'ascendance biologique (les gènes) comme preuves. En effet, la céramique en soi ne dit rien sur la langue d'une culture, tout comme les gènes ne peuvent le prouver directement, car les langues peuvent être apprises ou reprises d'une autre culture ou d'un autre peuple dominant. Pour citer Mallory : « On peut convenir que seule la contextualisation archéologique des données paléo-génétiques peut établir dans quel sens et dans quelle mesure l'échantillon paléo-génétique représente les populations préhistoriques et si sa distribution spatiale et temporelle est représentative de la dynamique historique des sociétés auxquelles ces populations appartenaient. » (p. 279)

Génétique

Enfin, Mallory se concentre sur les études génétiques qui peuvent aider à trouver la patrie originelle des peuples indo-européens. Là encore, il commence par les premières étapes du siècle dernier (ou des siècles précédents), qui se concentraient principalement sur la pigmentation et les mesures crâniennes, mais qui n'ont guère apporté de réponses quant à l'origine du peuple indo-européen. Surtout si l'on se base sur les peuples contemporains qui parlent une langue indo-européenne.

Il se penche ensuite sur la génétique moderne, qui a d'abord cartographié les haplogroupes liés au sexe, à savoir l'ADN mitochondrial (ADNmt) hérité de la mère et l'ADN du chromosome Y masculin (ADN-Y), qui n'est transmis que de père en fils. Ces lignées peuvent être intéressantes comme outil, mais elles ne sont pas infaillibles, car lorsqu'une branche parentale se fond dans un autre groupe ethnique, l'ADNmt ou l'ADN-Y transmis ne dit rien sur un éventuel changement ethnique. Il en va autrement de l'ADN autosomique, qui prend en compte tout le matériel génétique des deux parents. Et pour connaître l'ascendance d'un peuple depuis ses origines, il est particulièrement important de pouvoir extraire le matériel génétique d'anciens vestiges, appelé ADN ancien. Il a été clairement démontré qu'il y a eu une intrusion en Europe depuis la steppe pontique, qui s'est également étendue vers l'est. En Europe, la culture des vases à bec est particulièrement importante en tant que vecteur des différentes ramifications ultérieures, et à l'est, la culture Andorova pour l'indo-iranien. Il s'est également avéré qu'un certain métissage s'était produit entre les peuples des steppes et les peuples autochtones des régions vers lesquelles les migrations se sont déroulées. Il s'agissait souvent d'hommes des steppes et de femmes autochtones.

Il n'y en avait apparemment qu'un seul. En Anatolie, on n'a initialement trouvé aucun ADN dit « steppique », ce qui a conduit à situer la patrie d'origine en Arménie. En effet, les peuples des steppes semblent être un mélange de chasseurs-cueilleurs d'Europe de l'Est (EHG) et du Caucase (CHG). Et en Anatolie, on n'a initialement trouvé que la composante CHG, en plus de la composante autochtone anatolienne. C'est pourquoi on a supposé que la composante caucasienne devait être déterminante. Seulement, la plupart des peuples, tant actuels (par exemple les Géorgiens) qu'anciens (par exemple les Hourrites), ayant principalement une ascendance CHG, ne parlent/parlaient pas de langue indo-européenne... Jusqu'à la publication de l'étude la plus récente, en avril 2024, à laquelle ont collaboré des généticiens tels que David Reich, ainsi que des archéologues tels que David Anthony. Il en ressort que de l'ADN steppique a bien été trouvé en Anatolie, certes seulement à 11%, et que le pays d'origine se trouvait dans la steppe. Les migrations depuis la steppe sont génétiquement et archéologiquement démontrables, et le pays d'origine correspond à ce que la linguistique avait déjà supposé, à savoir la steppe caspienne-pontique. C'est finalement la conclusion à laquelle parvient Mallory ; sur la base d'arguments linguistiques, archéologiques et génétiques, il situe la patrie indo-européenne dans la steppe pontique-caspienne, malgré les imperfections que celle-ci présente parfois. Le hasard a voulu que je travaillais sur un article à ce sujet avant la publication de ce livre. Tout d'abord pour citer des arguments contre l'hypothèse arménienne. Puis, pendant que j'écrivais, l'étude d'avril 2024 a été publiée, que j'ai pu intégrer à temps dans l'article, qui paraîtra probablement dans l'annuaire de Traditie 2025.

Conclusion

Le livre The Indo-Europeans Rediscovered n'est pas une simple énumération aride de subtilités archéologiques et linguistiques, mais emmène le lecteur dans une aventure à la recherche des origines de nos ancêtres. C'est un ouvrage qui passionnera tant les spécialistes des études indo-européennes que les profanes intéressés. Mallory a le don de rendre accessible ce sujet complexe. Il plonge toutefois souvent dans des détails techniques et, bien qu'il les explique correctement, le jargon peut être intimidant, voire dissuasif pour certains lecteurs. Ceux qui s'intéressent à ce sujet, mais ne souhaitent pas lire un livre entier à ce sujet, peuvent se reporter à l'annuaire Traditie 2025, dans lequel mon article sur ce sujet sera probablement publié. À bientôt !

Informations sur le livre :

Titre : The Indo-Europeans Rediscovered, how a scientific revolution is rewriting their story.

Auteur : J.P. Mallory

Éditeur : Thames & Hudson Ltd - ISBN : 9780500028636

Date de publication : 24 avril 2025

Nombre de pages : 448 (y compris glossaire, notes, bibliographie et index)

Langue : anglais

dimanche, 03 août 2025

La menace yéménite

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La menace yéménite

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/la-minaccia-yemenita/

Yémen. Le général de brigade Saree semble extrêmement déterminé. Les forces armées yéménites ne permettront plus le passage d'aucun navire marchand destiné à traverser ensuite les eaux et le territoire israéliens. Et ce, indépendamment de leur cargaison, de leur destination et de leur pavillon.

Car il est désormais clair pour Saree que la guerre sans merci menée par Israël contre ses « frères » palestiniens signifie une guerre contre tout le monde arabe. Qui ne peut et ne doit pas accepter sans réagir ce qui se passe à Gaza. À savoir un nettoyage ethnique systématique.

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Aujourd'hui, la menace de Saree (photo) doit être prise très au sérieux. Même si le général représente l'une des deux factions qui divisent l'armée yéménite. À savoir celle qui soutient les Houthis, les chiites pentésimains, en lutte depuis longtemps contre les sunnites soutenus par l'Arabie saoudite et la coalition du Golfe.

Un conflit qui dépasse largement les limites, pourtant cruciales, de la péninsule arabique. Et qui implique, d'un côté, l'Iran, devenu le bastion de tous les chiites, quelles que soient leurs origines, souvent très différentes.

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Comme c'est le cas des Houthis. Qui sont « pentésimains ». C'est-à-dire qu'ils suivent la tradition du cinquième imam. Et présentent des formes rituelles qui ne sont pas très éloignées de celles communes aux sunnites.

De l'autre côté, derrière les Saoudiens, se profilent les États-Unis. Qui soutiennent la tentative, vieille de plus de dix ans, d'arracher une grande partie du Yémen au contrôle iranien.

Il s'agit en substance d'une guerre locale, causée par des raisons historiques et religieuses particulières. Mais elle est devenue un terrain d'affrontement pour des puissances qui agissent et évoluent dans des dimensions bien différentes.

Il s'agit donc d'un nouvel épisode de cette guerre mondiale asymétrique qui, pour ceux qui observent attentivement un planisphère, semble en cours depuis un certain temps déjà.

Cependant, la force des Houthis et de la faction de l'armée yéménite à laquelle appartient le général Saree est considérable. Comme ils l'ont démontré en résistant pendant des années à la tentative de conquête saoudienne.

Tellement considérable qu'elle est devenue une véritable menace pour le commerce international.

Car la menace que représente Saree doit être prise au sérieux. Très au sérieux. De nombreuses compagnies de transport international ont déjà commencé à détourner leurs cargos vers d'autres itinéraires. Cela les oblige à effectuer une longue et coûteuse circumnavigation de l'Afrique. Ce qui, bien sûr, entraînera à court terme une augmentation considérable des prix de toutes les marchandises transportées, du pétrole aux denrées alimentaires.

Aujourd'hui, il est en effet impossible, voire impensable, de considérer un conflit régional comme une entité distincte du contexte mondial.

Certes, la guerre au Yémen est un conflit de longue date dont les racines sont anciennes. Mais les alliances et les intérêts en jeu vont bien au-delà.

Ils finissent inévitablement par influencer nos vies. Et les conditionner de manière extrêmement lourde.

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Le Japon se rapproche davantage de l'Occident collectif

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Le Japon se rapproche davantage de l'Occident collectif

Leonid Savin

Au début du mois, le Japon a franchi une nouvelle étape importante dans l'approfondissement de ses relations avec certains membres du groupe de renseignement « Five Eyes » en concluant un accord avec le Canada sur l'échange d'informations classifiées. L'accord sur la protection des informations (SIA) a été signé par le ministre des Affaires étrangères Takeshi Iwaya et son homologue canadienne Anita Anand lors d'une cérémonie à Tokyo le 8 juillet.

Ce document juridiquement contraignant, qui doit encore être ratifié par le Parlement, régira les modalités d'échange, de traitement, de stockage et de destruction des informations confidentielles par les deux parties. Bien que l'accord en soi n'autorise pas l'échange d'informations et ne précise pas quelles données seront échangées, il est considéré comme une étape importante vers l'approfondissement des relations bilatérales dans le domaine de la défense et de la sécurité.

En novembre 2024 le Japon a organisé pour la première fois une réunion de hauts responsables militaires du partenariat de renseignement « Five Eyes », sans être membre de cette structure qui rassemble les pays anglophones.

Cela souligne clairement la coopération croissante entre Tokyo et ses alliés occidentaux dans un contexte de préoccupations communes concernant l'évolution de la situation internationale en matière de sécurité. La réunion avec les membres du groupe, qui comprend les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, s'est tenue dans le cadre d'une conférence plus large organisée à Tokyo entre des militaires de haut rang des Forces d'autodéfense japonaises.

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En décembre 2024, Bloomberg a noté : « L'intégration de Tokyo dans ce club était attendue depuis longtemps, d'autant plus que la région est confrontée à l'assertivité croissante de la Chine et à l'imprévisibilité des ambitions nucléaires de la Corée du Nord. Le groupe ne doit plus perdre de temps pour tirer parti de l'expérience de Tokyo. Il dispose de l'une des plus grandes agences de renseignement au monde et surveille depuis longtemps la Chine et la Corée du Nord, considérées comme l'une des menaces les plus graves pour la sécurité nationale. Ces connaissances seraient inestimables pour la coalition dirigée par Washington, qui subit la pression d'un environnement de plus en plus hostile.

Cependant, la question de l'adhésion du Japon à cette coalition de services de renseignement a été soulevée bien avant. Le Centre pour la politique de sécurité de Washington a fait pression sur cette question dès 2020, soulignant que « l'intégration du Japon dans les « Cinq yeux » constituerait une avancée majeure tant pour les pays membres des « Cinq yeux » que pour les Japonais. Mais la situation en Asie de l'Est devient de plus en plus complexe, et cela semble devoir se poursuivre. C'est un pari risqué, mais le moment est peut-être venu de transformer les Cinq Yeux en Six Yeux ».

Il n'est un secret pour personne que les États-Unis ont tout intérêt à s'assurer la participation du Japon dans la contenir la Chine.

Comme l'a souligné l'Institut allemand pour les affaires internationales et la sécurité dans son analyse de juin, « le Japon considère l'influence croissante de la Chine en Asie du Sud-Est comme un problème majeur de politique étrangère. Il souhaite empêcher l'émergence d'un ordre régional hiérarchisé, fondé sur une asymétrie des pouvoirs et centré sur la Chine. Elle a des intérêts économiques et sécuritaires en Asie du Sud-Est, ainsi que dans le domaine de la coopération multilatérale et des structures institutionnelles de la région. L'action de Tokyo en Asie du Sud-Est vise à maintenir un ordre multilatéral fondé sur des règles dans la région, soutenu par la participation des États-Unis. Son attachement aux règles, principes et normes communs, dont il a fait preuve notamment lors des négociations sur les accords régionaux de libre-échange, mérite d'être souligné. Dans sa politique de sécurité, Tokyo est attachée au respect des normes et règles communes consacrées par la Convention des Nations unies sur le droit de la mer... »

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Le Japon renforce également activement ses relations tant avec les pays qui se montrent plus critiques à l'égard de la Chine, comme les Philippines, qu'avec ceux qui sont considérés comme plus loyaux envers la Chine, comme le Cambodge. Par ses propositions de coopération, le Japon offre aux pays d'Asie du Sud-Est une alternative aux initiatives chinoises et empêche ainsi la Chine de monopoliser la région.

C'est pourquoi les États-Unis et leurs satellites, y compris l'UE, saluent l'intérêt du Japon pour le maintien d'un « ordre fondé sur des règles » en Asie du Sud-Est, y compris en ralliant à leur cause les États de l'ASEAN.

Dans le même temps, les États-Unis misent davantage sur la dissuasion militaire de la Chine et, potentiellement, de la Corée du Nord. Après la rencontre entre Donald Trump et Shigeru Ishiba le 7 février 2025 à Washington, le ministre américain de la Défense, Pete Hegseth, a rencontré le ministre japonais de la Défense, le général Nakatani, le 29 mars à Tokyo. La question de Taïwan a été abordée, et le secrétaire d'État Hegseth a déclaré que « le Japon serait en première ligne dans tout conflit auquel nous pourrions être confrontés dans l'ouest de l'océan Pacifique » et a réaffirmé l'engagement des États-Unis à maintenir « une dissuasion fiable, opérationnelle et crédible dans la région indo-pacifique, y compris de l'autre côté du détroit de Taiwan ». Le ministre Nakatani a réaffirmé que « la paix et la stabilité dans l'ensemble du détroit de Taiwan sont importantes pour la sécurité nationale du Japon ».

Néanmoins, Tokyo ne dépend pas à 100 % des États-Unis dans le domaine des technologies à double usage. La veille, il a été annoncé que le Japon et l'Union européenne prévoyaient de créer un vaste réseau de satellites de communication, comme l'indique le projet d'accord préparé pour le sommet Japon-UE du 23 juillet (dans le cadre des efforts visant à réduire la dépendance vis-à-vis des entreprises américaines telles que SpaceX). À l'issue de la réunion, l'Union européenne et le Japon ont convenu d'une coopération dans le domaine militaire et industriel et ont entamé des négociations sur un accord dans le domaine de la sécurité de l'information, a déclaré le Premier ministre Ishiba.

Il n'est pas exclu que le Japon envoie ainsi un message à l'administration de Donald Trump, qui a promis d'introduire à partir du 1er août des droits de douane de 25% sur toutes les importations de voitures japonaises et de pièces détachées.

153972800125_20181018-2849930279.JPGQuoi qu'il en soit, le Japon est à la merci des États-Unis, qui disposent au total de 90 bases militaires et installations sur son territoire, où sont stationnés 53.700 militaires américains.

20:23 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, japon, asie, affaires asiatiques | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Mercosur en vue: éradication du cheptel français… et de nos paysans avec !

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Mercosur en vue: éradication du cheptel français… et de nos paysans avec!

Pierre-Emile Blairon

Il n’y a rien de plus terrible pour un éleveur que d’assister à la mise à mort brutale des bêtes qu’il a soignées, sélectionnées et choyées pendant de longues années afin qu’elles produisent le meilleur lait dans cette région de Savoie et Haute Savoie, célèbre pour ses huit grands fromages que sont l’AOP Abondance, l’AOP Beaufort, l’AOP Chevrotin, l’IGP Emmental de Savoie, l’IGP Raclette de Savoie, l’AOP Reblochon, l’AOP Tome des Bauges, l’IGP Tomme de Savoie. (AOP : appellation d’origine protégée, IGP : indication géographique protégée).

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Selon Thomas Dantin, producteur et président de l'Association des fromages de Savoie, 186 tonnes de fromage qui représentent 2 millions d’euros sont bloquées, interdites à la vente, par les services étatiques, à la suite de la détection de cas de Dermatose Nodulaire Contagieuse (DNC) dans le cheptel savoyard, alors que cette maladie animale, bien répertoriée, ne se transmet pas à l’homme par quelque canal que ce soit. Qu’est-ce qui justifie cette interdiction ?

Le retour à la terre

Des générations de paysans se sont succédé sur cette terre rude de haute montagne où ils ne pouvaient vivre que grâce à l’élevage.

« Vivre et travailler au pays » : le slogan des premiers écolos soixante-huitards, qui avait fleuri sur les terres arides du Larzac durant la période d’abondance des « trente glorieuses », avait permis aux filles à papa de jouer quelque temps aux bergères avant de regagner le cocon familial et d’épouser quelqu’un de plus sérieux – et de plus fortuné - que leur petit ami fumeur de hachich qui les avait accompagnées dans leur utopie sous contrôle parental.

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Les jeunes paysans qui reprennent de nos jours l’exploitation de leurs parents ne sont pas de doux rêveurs ; ils payent le prix (fort) de leur fidélité à leur lignage et à la terre qui les porte.

C’est le cas de Pierre-Jean Duchêne, 28 ans, éleveur à Entrelacs. Il est courageux, travailleur, lucide, amoureux de ses vaches et de son métier. Il a contracté un prêt de 600.000 euros et créé un emploi pour l’aider dans son travail qui l’occupe tous les jours; il n’est pas aux 35 heures.

Abattre tout le troupeau pour un seul cas détecté

Le 29 juin 2025, les services sanitaires ont détecté dans son cheptel deux cas de Dermatose Nodulaire Contagieuse (DNC), une maladie propagée par une mouche qui pique les bêtes ; cette maladie est sans danger pour l’homme ; les premiers cas sont apparus en Sardaigne et en Italie avant de se répandre en Savoie. Les deux vaches ont été aussitôt abattues. Il n’a rien pu faire contre la décision de justice [1] qui a ordonné l’abattage de tout son troupeau, malgré la mobilisation des éleveurs locaux, qui étaient venus à plus de 200 pour l’aider à empêcher le massacre. Peine perdue, la totalité de son troupeau (123 bêtes) a été sacrifiée, les paysans étaient désespérés; comme ils le sont depuis bien longtemps; vous ne pouvez ignorer que deux paysans se suicident tous les jours; 529 en 2016, et ça ne va pas en s’arrangeant. « L'État a joué la montre", dénonce Christian Convers, coprésident de la Coordination rurale des Savoie. Lui aussi a éclaté en sanglot dans l'après-midi. Pour l'éleveur, aussi secrétaire général de la Coordination rurale, le choc est immense, "c'est comme quand on perd quelqu'un de sa famille quand on perd tout un troupeau. Je pense que ça ne va pas être simple pour lui dans les jours qui viennent [2]ʺ. 

Les services vétérinaires sont restés une bonne partie de la journée dans le hangar de son exploitation et les forces de l'ordre ont été présentes en nombre à l'entrée pour éviter tout blocage ; la préfecture de la Savoie, elle, est formelle : pour éradiquer ce virus, conformément à la réglementation européenne, lorsqu'un bovin est infecté, c'est bien tout le troupeau qui doit être abattu ». (Ici, Pays de Savoie)

Relisez les phrases en gras ci-dessus : il semble bien que les intervenants représentant l’Etat dans cette affaire (préfètes – toutes les deux des femmes -, gendarmerie, services sanitaires), aient reçu des ordres stricts pour la régler au plus vite au détriment des éleveurs, ne respectant même pas les procédures légales.

Pourquoi un tel empressement ? quel est l’enjeu pour le gouvernement ?

Réaction politique

Une réponse est donnée par Florian Philippot, pour l’instant, le seul responsable politique[3] à dénoncer pertinemment cette énorme machination qui se trame derrière ce que « nos » gouvernants veulent faire apparaître comme une navrante fatalité alors qu’ils ne font que suivre à la lettre l’agenda mondial afin d’éradiquer sur l’ensemble de la planète la classe paysanne.

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Cette volonté de voir disparaître les paysans se traduit concrètement dans différents domaines et par de multiples façons. Florian Philippot nous en donne quelques exemples.

- On retrouve toujours Bill Gates derrière tous ces coups tordus destinés à remplacer la nature: humaine, animale ou végétale par des produits artificiels, de substitution ou de synthèse.

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Bill Gates apporte 33 millions d’euros à Galvmed, une société qui mène des recherches sur les vaccins et médicaments vétérinaires ; l'objectif est « d'aider les animaux à survivre grâce aux vaccins et à la génétique et les aider à produire davantage », explique Bill Gates dans une vidéo publiée sur Twitter (Les Echos, 3 février 2018) ; comme si les animaux avaient besoin de vaccins et de génétique pour survivre ! En fait, il s’agit de remplacer la viande naturelle par de la viande synthétique, tout comme nos « élites » ont essayé de nous faire avaler des couleuvres mais aussi, et ce n’est pas une image, des insectes.

- Ouest-France s’est intéressé à un rapport de la Cour des comptes dans un article du 26 mai 2023 : « Dans un récent rapport, la Cour des comptes a réclamé la réduction du cheptel bovin pour réduire l’empreinte carbone, déclenchant l’incompréhension voire la colère de nombreux éleveurs ». Trois jours après la publication du rapport de la Cour des comptes qui dresse un « bilan défavorable de l’élevage bovin pour le climat[4] » (O.-F. du 24 mai 2023), l’incompréhension voire la colère des éleveurs ne semble pas retomber. Déjà chauffés à blanc par le tweet du ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, qui vantait les mérites environnementaux des substituts de viande, une trentaine de membres de la FNB (Fédération nationale bovine), association spécialisée de la FNSEA, ont occupé, hier, pendant une heure et demie, le parvis du ministère de l’Économie.

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La France, premier producteur européen de viande bovine et deuxième troupeau laitier derrière l’Allemagne, abrite environ 17 millions de têtes de bovins. Or, l’élevage bovin compte pour 11,8 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) du pays, en raison du méthane éructé par les bovins (45% des émissions agricoles françaises). La réduction des émissions de méthane est déjà en cours. Presque naturellement. Avec les départs en retraite et les cessations d’activités, l’hexagone a perdu près de 800.000 vaches (lait et viande) en six ans…

ʺOn attendait de la puissance publique un plan de sauvetage, pas de destructionʺ, a réagi Patrick Bénézit. Le président de la FNB et éleveur allaitant dans le Cantal, a dénoncé, au passage, les accords de libre-échange qui visent à importer de la viande bovine d’Australie (24.000 tonnes), du Canada (50.000 tonnes), du Mexique (20.000 tonnes), « sans parler des 100.000 tonnes de l’accord de libre-échange Mercosur-Union européenne, en négociation depuis des années et que la France refuse pour le moment de signer. »

C’était en 2023 : la France a donc signé ce traité et prépare son application qui aboutira à la disparition de l’élevage français. En effet, cette réduction baisserait de 25% le cheptel bovin laitier et de 33% le cheptel bovin autre que laitier.

Cette « apparition mystérieuse », comme dit Florian Philippot (et soudaine, ajouterions-nous) de cette maladie animale est le signe d’une manœuvre qui se cache derrière « la réglementation européenne », (c’est pas moi, c’est l’Europe), qui, d’ailleurs, même si elle déresponsabilise nos institutions nationales, ne fait que souligner l’impuissance des pays y adhérant et la mainmise de cette institution non élue sur nos libertés et nos modes de vie[5].

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Réactions syndicales

Le seul responsable syndicaliste paysan à avoir compris qu’il fallait s’extraire à tout prix de l’Union européenne est Sébastien Béraud (photo), interrogé ici par François Asselineau[6] ; Sébastien Béraud a créé un nouveau syndicat paysan pro-Frexit, Verte France ; il peut être joint à cette adresse courriel : epis43@protonmail.com

Dans cet entretien, Béraud nous rappelle qui est Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA, principal syndicat agricole en France, bien en cour dans les hautes sphères des pouvoirs politiques, industriels et financiers. C’est le chef d’une entreprise de production de céréales de plus de 700 hectares en Seine-et-Marne, il a dirigé la Fédération française des producteurs d'oléagineux et de protéagineux (2007-2023).

Rousseau est président du conseil d’administration d’Avril, groupe industriel et financier de la filière française des huiles et protéines végétales, Pour l’exercice de cette fonction, il a perçu en 2022 un revenu annuel de 187.000 € brut.

Depuis avril 2023, il est président de la puissante Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA).

Ce portrait ressemble à celui, plus modeste cependant, du sénateur Duplomb que Sébastien Béraud connaît bien puisque c’est son voisin avec lequel il a été brièvement associé: Duplomb est membre de la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA), président des Jeunes agriculteurs de la Haute-Loire, président de la chambre d'agriculture de la Haute-Loire ; il est partisan, personne n’en sera étonné, d'une agriculture productiviste, c’est-à-dire qui bouleverse nos paysages en abattant les haies de nos champs pour créer à la place des champs de monoculture à perte de vue.

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Élu sénateur de la Haute-Loire, il est à ce titre à l'origine de la loi qui porte son nom, qui autorise à nouveau l’emploi d’un pesticide de la famille des néonicotinoïdes retiré du marché en raison de sa toxicité sur les humains et les abeilles, d’où la forte opposition que cette loi a soulevée.

De 2014 à 2017, il est président de la région Massif central et il siège au conseil de surveillance de la marque laitière Candia.

Comment est-il possible que de tels personnages puissent représenter les paysans alors qu’ils en sont les pires ennemis ?

La vaccination animale est-elle dangereuse pour l’humain ?

Les services de santé animale annoncent la vaccination de 310.000 vaches. Un coût énorme pour l’Etat qui prend tout en charge. N’oublions pas cependant que l’Etat, c’est nous, et nous savons que la France et l’Union européenne ne s’intéressent guère au montant de leurs dépenses, comme si cette charge n’allait pas inévitablement retomber sur les contribuables. Après moi, le déluge. En fait, c’est la ruine de la France et de l’Europe qui est ici recherchée sans même tenter de cacher cet objectif. Le gouvernement français travaille pour la disparition de la France au profit de l’Union européenne, jamais au profit des Français, l’Union européenne travaille pour la disparition de l’Europe au profit de l’Amérique et du consortium mondialiste, jamais au profit des Européens.

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Dans son blog, Patrice Gibertie (photo), agrégé d'histoire, professeur de Chaire Supérieure en économie et en géopolitique, nous décrit une situation à l’inverse de ce qui se passe en France et, d’une manière générale, en Occident: les bovins atteints de LSD sont séparés du troupeau et traités à l’Ivermectine, notamment. C’est en Inde.

Aucun vaccin. Aucun abattage. Les animaux guérissent après 15 jours de traitement. « En Inde, dans le district de Dhamtari, au Chhattisgarh, six bovins ont été trouvés atteints de LSD. Le diagnostic de la maladie a été établi sur la base d’une combinaison de lésions cliniques et d’un diagnostic de laboratoire par RT-PCR. Les bovins présentant des signes cliniques importants ont été immédiatement séparés des animaux sains. Tous les animaux ont été traités avec des antibiotiques, des analgésiques, de l’Ivermectine et du complexe B pendant une semaine. Tous les animaux se sont rétablis après deux semaines de traitement. »

Ce qui prouve bien que la méthode employée par l’Union européenne cache une idéologie, pour le moins, mais plus sûrement une pratique mafieuse de corruption dans l’intérêt unique du corrompu et du corrupteur: vendre et acheter toujours plus de vaccins qui tueront toujours plus de bêtes et, si ces bêtes peuvent transmettre leur maladie à l’humain, c’est encore mieux: si les vaches ne meurent pas de la maladie, elles mourront du vaccin, une chance au grattage, une chance au tirage, on fait d’une pierre deux coups, comme on l’avait déjà fait pour le tandem Covid-vaccin pour les humains.

Faut-il rappeler que l’objectif n°1 de la Secte mondiale qui nous dirige est la réduction de la population humaine mais aussi animale par tous moyens comme nous l’avons expliqué maintes fois dans ces colonnes.

En effet, si cette maladie animale, comme bien d’autres, n’est pas transmissible directement à l’humain, elle peut l’être au stade suivant, celui de la vaccination des bêtes, qui est bien plus dangereuse pour l’Homme.

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Jean-Marc Sabatier (photo) est docteur en biochimie, chercheur français reconnu pour ses contributions significatives à la conception de médicaments, à la chimie des peptides et à l’étude des maladies infectieuses, en particulier durant la pandémie de COVID-19. Il a occupé des postes éminents dans diverses institutions de recherche, notamment le CNRS et l’INSERM.

Dans cette vidéo[7], Jean-Marc Sabatier nous met en garde contre la consommation de viandes vaccinées à l’ARN messager qui peuvent transmettre à l’humain les maladies dont elles sont porteuses.

Je ne parlerai pas aujourd’hui d’autres fléaux qui ont été inventés par les mondialistes pour pourrir la vie des agriculteurs mais aussi celle des humains d’une manière générale ; ces catastrophes tournent toutes autour des manipulations du climat que la Secte a mises en place: éoliennes, 5G, énergie solaire photovoltaïque, j’en passe et de plus tristes.

Toutes ces manipulations auxquelles nous soumettent nos élites psychopathes sont inutiles en Europe et encore plus en France. Notre pays dispose de richesses naturelles innombrables sur sa terre et sous sa terre, d’un climat généreux mais tempéré et d’un peuple paysan voué à sa terre et à ses compatriotes ; nous n’avons nul besoin de nous approvisionner à l’autre bout du monde pour nous nourrir ; nous pouvons vivre en parfaite autarcie, dans un échange apaisé avec nos proches voisins européens dès l’instant où nous choisirons de le faire en abattant les pratiques qui ont mondialisé nos échanges. Il nous faut retourner aux anciennes pratiques de proximité, de localisme qui nous ont toujours aidé à vivre dans un monde harmonieux, entre hommes et bêtes.

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Et je veux rappeler les belles phrases d’Oswald Spengler quand il parlait du monde paysan dans son ouvrage Le déclin de l’Occident : « Avec ses toits muets semblables à des collines, avec ses fumées vespérales, ses fontaines, ses enclos, son bétail, le village est complètement perdu, alité, dans le paysage. Le sentiment de l’enchaînement à la terre, de la plante cosmique, ne s’est exprimé nulle part avec autant de force que dans ces vieilles cités minuscules, à peine plus étendues qu’un carrefour, autour d’un marché, d’un château ou d’un sanctuaire[8]. »

Notes:

[1] « Au-delà de la tristesse, c'est la colère qui domine. Parce que Pierre-Jean Duchêne a déposé un recours devant le Conseil d'État lundi soir, assurent les représentants locaux de la Coordination rurale, pour suspendre la décision administrative qui autorisait l'abattage total de son troupeau. Sauf que les services de l'État sont intervenus avant que ce recours ne soit enregistré. » (Ici Pays de Savoie)

[2] https://www.facebook.com/reel/3006044992911349

[3] Avons-nous à espérer que les autres politiciens (exceptés, bien sûr, ceux qui prônent le Frexit), suivront son exemple ? Nous n’y croyons guère : ils sont complices puisqu’européistes, et, donc, mondialistes, l’Union européenne n’étant qu’une courroie de transmission de l’idéologie mondialiste.

[4] Les milliers de tankers qui sillonnent les mers du monde, les milliers d’avions qui occupent l’espace aérien, les dizaines de millions de vaches indoues, brésiliennes, argentines, etc. qui, en l’absence de toute contrainte d’ordre écologique, polluent des milliers de fois plus que notre pauvre petit pays, sont-ils pris en compte ?

[5] https://www.youtube.com/watch?v=pg3z1fD0o9c  Coup de tonnerre : l’Europe va « tuer toutes les vaches françaises » !

[6] https://www.youtube.com/watch?v=mVDNQWpWuvo Sébastien Béraud lance le 1er syndicat agricole anti-Union Européenne

[7] https://www.facebook.com/L.Alerte/videos/1989180941608776?locale=fr_FR

[8] La Roue et le Sablier, page 175, Pierre-Emile Blairon

 

L'« apoliteia » de Julius Evola, la révolte contre le monde moderne et le rôle de la Russie en tant que Katechon contre le mondialisme satanique

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L'« apoliteia » de Julius Evola, la révolte contre le monde moderne et le rôle de la Russie en tant que Katechon contre le mondialisme satanique

Werner Olles

Depuis que l'ordre mondial globaliste et impérialiste de l'Occident collectif est en train de s'effondrer au profit d'un ordre mondial multipolaire dans lequel les peuples, les nations et les États exercent leur droit à l'autodétermination, une partie de la dite « nouvelle droite intellectuelle » est en effervescence. Ce qui ressort avant tout, c'est leur inertie intellectuelle et la surestimation totale de leurs propres « analyses », qui ne leur permettent pas de reconnaître que les États-Unis sont avant tout ce qu'ils ont toujours été et ce qu'ils seront éternellement : la première civilisation de gauche au monde, l'enfant mal aimé de l'Europe et une « expérience de la modernité » (Alexandre Douguine). En tant qu'émanation de la véritable droite, cela ne devrait toutefois pas nous empêcher de louer le président américain Trump pour ses mesures de politique intérieure anti-woke et en faveur de la remigration, tout en critiquant certains aspects de sa politique étrangère. Se perdre dans des théories dignes d'une cour de récréation ne mène toutefois à rien, car celles-ci restent nécessairement superficielles et sont donc dénuées de sens.

Que l'on soit encore enthousiaste ou plutôt désillusionné à l'égard de Trump après la débâcle américano-israélo-iranienne au Moyen-Orient n'a en principe qu'une importance secondaire. Qu'il s'agisse de trumpistes éternellement ravis ou d'ex-trumpistes profondément déçus, les deux postures sont tout aussi insignifiantes. Ce qui importe réellement, c'est de plonger plus profondément et plus sincèrement dans la sphère politico-spirituelle du monde de l'Antéchrist et du Katechon. Pour comprendre cela ne serait-ce que d'une manière simple, il faut toutefois étudier sérieusement et intensément les philosophies de Julius Evola, de René Guénon et bien sûr d'Oswald Spengler. Sans eux, on ne comprend rien et toutes les « analyses » ne valent pas le papier sur lequel elles sont imprimées. Pour une partie de la soi-disant « nouvelle droite », qu'elle se qualifie d'« antisioniste » ou de « pro-sioniste » – deux termes qui sont de toute façon relativement vides de sens –, tout cela semble toutefois être un terrain totalement inconnu. Au lieu de s'inspirer de Douguine ou des intellectuels américains Peter Thiel, Steve Bannon, Marjorie Taylor-Greene et Thomas Massie et de réfléchir à leurs thèses, ils théorisent et idéologisent tout à tout prix et avec un fanatisme exacerbé, soulignant leur propre grandeur et leur conviction absolue, sans percevoir le vide existentiel profond qui les habite. En réalité, il serait préférable pour la plupart d'entre eux de se replier sur leur propre spiritualité, ce qui est exactement le contraire du désengagement. Mais les sentiments enthousiastes du moment, qui n'ont pas de racines profondes, ont malheureusement encore trop souvent pour principales sources d'énergie la négativité, l'orgueil et l'arrogance.

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Selon Alexandre Douguine, une nouvelle constellation politico-théologique-eschatologique de l'absolu métaphysique se profile, qui pourrait conduire soit à un cataclysme, une catastrophe destructrice, soit à un ordre mondial multipolaire de peuples et de civilisations libres. Cela expliquerait également pourquoi la religion, la philosophie, la géopolitique et l'eschatologie sont les éléments centraux d'une culture traditionnelle, comme nous pouvons le lire chez Oswald Spengler. Ainsi, Peter Thiel, Thomas Massie et Steve Bannon, les principaux architectes de la victoire de Trump, expliquent que le mondialisme est l'idéologie de la civilisation de l'Antéchrist, tandis que pour les juifs pratiquants, l'arrivée du Messie est imminente et le secrétaire d'État américain Marco Rubio a déclaré que les chiites iraniens attendent l'arrivée prochaine de l'imam Mahdi, qui annoncera la fin des temps, tandis qu'Evola parlait de l'ère du Kali Yuga, de l'âge sombre de la mythologie hindoue. Dans le même temps, on a appris que la droite paléo-américaine, avec Thomas Massie à sa tête, s'était fermement opposée à une intervention en Iran.

Mais quel est le rapport entre tout cela et Julius Evola et l'extrémisme de la non-ingérence dans les affaires militaires étrangères, absolument nécessaire et indispensable à toute véritable droite, que ces affaires se déroulent en Afghanistan, en Iran ou en Israël ? Cela ne peut s'expliquer que dans le contexte culturel d'une transcendance immanente au monde et d'une ontologie de tout ce qui vit, ainsi que dans l'adaptation par Evola du traditionalisme intégral.

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Même l'extrême droite italienne, après son effondrement, avait presque totalement ignoré la vie culturelle du fascisme, bien que les essais écrits par Evola dans la revue Diorama, par exemple, fussent « une chose formidable », comme l'a avoué Pino Rauti (photo, ci-dessus) lors d'un de ses nombreux séjours en prison. D'autres intellectuels de droite, comme Marco Tarchi, voyaient dans la lecture d'Evola le danger d'un « mythe rendant incapable de faire de la politique » et perdaient ainsi la clé de son message traditionnel, tandis que le « Centre Studi Ordine Nuovo », fondé en 1954 par Pino Rauti, également rédacteur en chef du journal « Ordine Nuovo », le « mensuel de politique révolutionnaire » dans lequel Evola publiait régulièrement, et depuis la fin des années 1960, l'extrême droite et les sections du MSI considéraient la lecture d'Evola comme une sorte de rite d'initiation. Au plus tard dans les années 1970, Evola est devenu une icône de la jeunesse italienne de droite, et ce malgré le fait qu'il ait qualifié la marche sur Rome de Mussolini de « caricature d'une révolution » et critiqué son régime, de son point de vue aristocratique et traditionnel, comme étant trop « populiste », « matérialiste » et « dépourvu de toute spiritualité ».

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Mais comme il le notait dans ses livres Révolte contre le monde moderne (« Rivolta contro il mondo moderno », 1934/1951) et Chevaucher le tigre (Cavalcare la Tigre, 1961), les forces du mal, les princes des ténèbres, étaient trop puissantes et les forces du bien beaucoup trop marginalisées dans la société moderne et décadente. Pour survivre dans cet environnement hostile, la jeunesse de droite devait adopter une « attitude attentiste », qu'Evola qualifiait d'« apoliteia ». Il fallait attendre le moment opportun, jusqu'à ce que le « tigre » – une analogie avec le monde moderne – soit trop fatigué et affaibli pour représenter encore un danger. Evola, qui s'est inspiré de l'histoire culturelle de l'humanité tout entière, notamment de la Grèce antique et de l'Inde classique, mais aussi de la spiritualité du bouddhisme, de l'hindouisme et du monde mythologique anglo-saxon, ne prône en aucun cas la résignation ou le repli sur soi, mais plutôt la prévention des actions kamikazes. De plus, il juge totalement inacceptable de défendre le statu quo du passé récent, c'est-à-dire le monde de la bourgeoisie, déjà complètement contaminé par les idées libérales et égalitaires de gauche. Il n'est pas question de négocier avec la subversion, car faire des concessions aujourd'hui signifierait être définitivement vaincu demain. Mais lorsque le moment opportun se présentera, il faudra alors passer à l'action avec une violence pure. La métapolitique d'Evola ne découle donc pas des sentiments actuels de désillusion et d'impuissance, de frustration, de soumission ou de résignation apathique, mais du fait que la droite fait ce qui doit être fait, tout en étant prête à mener une bataille perdue d'avance. Pour Evola, « l'héroïque dans l'histoire » – qui est d'ailleurs le titre d'un livre de Thomas Carlyle (photo, ci-dessous), un érudit écossais du temps de l'Angleterre victorienne passionné par la culture intellectuelle allemande – occupe toujours la première place, tout comme la tradition, qui repose sur des principes métaphysiques transcendantaux.

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Si la philosophie d'Evola est aujourd'hui plus que jamais recherchée par les philosophes russes, les traditionalistes et les néo-eurasiens comme Alexandre Douguine et les conservateurs américains comme Steve Bannon et l'Alt-Right, et si, depuis les années 1980, la droite métapolitique paneuropéenne s'intéresse également à Evola – même si cette dernière a encore aujourd'hui du mal à la décrypter en raison de sa complexité et la comprend malheureusement souvent de travers –, c'est parce qu'il rejetait le national-socialisme allemand comme une aberration, critiquait son orientation moderniste et biologiste et mettait en avant ses propres principes traditionalistes face à ces dérives. Pour les nazis, il restait un « Romain réactionnaire » dont le rêve d'un nouvel empire romain et la conception de la race n'avaient rien à voir avec la vision purement biologiste d'un Alfred Rosenberg ou d'un Heinrich Himmler, vision qu'Evola qualifiait d'« infantilisme spirituel ». Il interprétait au contraire la « race » dans un sens transcendantal, comme une culture. Élite et aristocratie, il prônait un « racisme de l'esprit et de l'âme ».

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Dans le sillage du mouvement de 1968, le président du MSI, Giorgio Almirante, qualifiait Evola, non sans raison, de « notre Marcuse de droite, mais en mieux ». Pour Douguine, tout comme René Guénon, auquel Evola fait souvent référence, il est aujourd'hui un défenseur d'une société spirituelle traditionnelle, car en réalité, la guerre de l'Occident collectif ne se déroule pas seulement sur les plans économique, militaire, politique et culturel, mais aussi sur le plan religieux. Alors que les médias pro-OTAN sont désormais tombés dans le terrorisme pur et dur, que les politiciens vassaux de l'UE et de l'OTAN mentent effrontément à leurs populations jour après jour, et de fausses informations, l'Occident collectif, avec son alliance militaire agressive qu'est l'OTAN, prépare une politique cohérente de destruction des pays européens et d'asservissement de la Russie, et tente d'empêcher la Russie de mener à bien son opération pour imposer la paix. Néanmoins, le combat principal est aujourd'hui moins militaire que culturel. Il est d'autant plus important de réveiller les consciences des gens à la vérité de la tradition et d'éclairer les peuples sur le rôle de la Russie en tant que Katechon, en tant que frein au mal incarné par l'Antéchrist, représenté par le mondialisme, le libéralisme, le gnosticisme, l'antimoralité de l'UE et de l'OTAN, l'État profond européen, la bureaucratie bruxelloise secrète et mafieuse avec ses innombrables scandales de corruption et ses révolutions colorées, dans les préparatifs de guerre mégalomaniaques et meurtriers contre la Sainte Russie, dans l'hypocrisie et le mépris des politiciens mondialistes envers leurs propres peuples manipulés, auxquels ils servent des paillettes démocratiques, bonnes pour les seuls idiots, dans les perversions des femmes LGTB barbues et des pédophiles, dans l'innovation de tous les vices sataniques promus par la législation, comme par exemple la légalisation de l'avortement jusqu'à la naissance, un holocauste de millions d'enfants à naître auxquels on refuse le droit à la vie, dans la légalisation délibérée de la décomposition de la liberté d'expression, de parole et de réunion des citoyens, dans la « melonisation » de la droite qui, selon l'influenceuse conservatrice espagnole Ada Lluch (photo, ci-dessous), prouve que la démocratie est une illusion, à savoir une « démonocratie », que nous ne sauverons jamais l'Occident parce que la politique dominante est contrôlée par des forces maléfiques, et que la libération et la résurrection de notre continent vieillissant, envahi et occupé par des peuples étrangers et hostiles, de l'UE et de sa nomenklatura idiote, corrompue et politico-criminelle devraient figurer en tête de l'agenda libéral-conservateur-droite.

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L'« apoliteia » d'Evola signifie donner un sens révolutionnaire à notre combat, contrairement à la simple érudition de salon, et faire renaître les racines cachées de notre civilisation, de notre culture, de notre tradition, de notre histoire et de notre spiritualité.

Werner Olles

samedi, 02 août 2025

Accord douanier: l'UE capitule, l'Amérique triomphe

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Accord douanier: l'UE capitule, l'Amérique triomphe

L'accord commercial entre l'UE et les États-Unis révèle une fois de plus la faiblesse de la construction bruxelloise. La RFA en est la principale victime.

par Elena Fritz

Source: https://www.compact-online.de/zoll-deal-eu-kapituliert-am...

Il y a quelques jours, le président américain Donald Trump et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ont signé à Turnberry, en Écosse, un accord commercial présenté comme un compromis économique. En réalité, il s'agit d'un tournant géopolitique: un pacte économiquement asymétrique qui n'a pas été négocié, mais dicté, dans des conditions qui n'ont pas été élaborées en Europe, mais qui nous ont une fois de plus été imposées de l'extérieur. 

Le contenu de l'accord: des droits de douane forfaitaires de 15% sur presque toutes les exportations de l'UE, des obligations d'importation de plusieurs milliards d'euros pour le gaz liquéfié et les équipements militaires américains, une ouverture de facto des marchés européens, tout en maintenant des barrières commerciales unilatérales telles que les droits de douane de 50% sur l'acier et l'aluminium.

L'accord entre l'UE et les États-Unis est un aveu de faillite de la structure bruxelloise, qui reconnaît avoir perdu sa capacité d'action en matière de politique économique. Plus encore, il prouve une fois de plus que l'Union européenne ne définit plus elle-même son rôle géopolitique, mais se laisse reléguer par Washington à un rôle économique marginal.

Pas un partenaire à part entière

L'UE n'a jamais été une simple zone commerciale. Elle a toujours été une idée, ou du moins elle a prétendu l'être. Mais à chaque série de sanctions, à chaque « diplomatie fondée sur des valeurs », à chaque centrifugeuse réglementaire qui a privé les États membres de leur souveraineté nationale, le projet s'est éloigné de sa fonction initiale: unir l'Europe au lieu de l'administrer. L'accord de Turnberry montre désormais ouvertement ce qui n'était jusqu'à présent que subliminal: l'UE n'est pas respectée sur le plan géopolitique, elle est exploitée.

Pour les États-Unis, et en particulier sous la présidence de Donald Trump, l'UE n'est pas un partenaire à part entière. Son importance ne réside plus dans sa force d'intégration, mais dans son utilité économique. Bruxelles n'est pas considérée comme un contrepoids, mais comme une avant-garde, contrôlable, faible et fragmentée. L'accès se fait de manière bilatérale, ciblée et transactionnelle.

L'Allemagne sombre

La Chine considère de plus en plus l'UE comme une entité volatile, incapable de suivre une ligne claire. Les accords d'investissement échouent, les mécanismes d'exportation s'effondrent, les canaux diplomatiques s'enlisent dans des discours sur la morale et les droits de l'homme. C'est pourquoi l'accent est mis depuis longtemps sur les contacts bilatéraux, là où il reste encore un semblant de réalisme politique.

La Russie, quant à elle, a classé l'UE comme un bloc idéologique de domination occidentale, comme une agence des intérêts américains et non comme une voix continentale. La question cruciale qui se pose avec Turnberry est toutefois la suivante: quel rôle reste-t-il à un pays comme l'Allemagne si l'UE est dévalorisée en tant que cadre géopolitique ?

Car une chose est claire: l'accord touche le plus durement l'Allemagne, en tant que nation exportatrice, importatrice d'énergie et État à la structure fortement industrialisée, qui dépend de marchés prévisibles. Et il touche un pays dont l'élite politique s'est systématiquement appuyée depuis des décennies sur Bruxelles pour protéger son espace politique, parce qu'elle ne veut ou ne peut plus mener une politique de puissance. Avec un échec de cet ordre, un vide se crée, qui sera soit comblé de l'extérieur, soit reformulé de l'intérieur.

Retour à la géopolitique

La fin de l'aveuglement atlantiste ne génère pas le chaos, mais ouvre une fenêtre pour la réflexion stratégique. Non pas dans le sens d'une action unilatérale agressive, mais dans celui d'une refondation intellectuelle du politique. Il faut un ordre fondé sur la culture, l'espace, la responsabilité et la souveraineté, et non sur les mécanismes du marché et la prétention normative.

L'Allemagne n'est pas un pays isolé, mais une force structurelle centrale de l'Europe centrale, située entre l'Atlantique et l'Eurasie. Un tel espace ne peut être géré de manière technocratique: il doit être interprété intellectuellement, compris historiquement et repensé stratégiquement.

Histoire: la bataille navale oubliée de L'Ecluse (Sluis)

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Histoire: la bataille navale oubliée de L'Ecluse (Sluis)

Jan Huijbrechts

Source: https://www.facebook.com/jan.huijbrechts.9

Hier, je me suis arrêté un instant pour penser à l'assassinat du chef de file gantois Jacob van Artevelde. Ce meneur populaire a su tirer habilement parti du début de la guerre de Cent Ans entre l'Angleterre et la France pour non seulement protéger le comté de Flandre contre le désastre économique, mais aussi contraindre les parties belligérantes à reconnaître la neutralité de cette même Flandre.

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Au début de l'année 1340, Artevelde s'attira toutefois les foudres du roi de France en renonçant à cette politique de neutralité et en concluant une alliance militaire et politique avec le roi anglais Édouard III, qui revendiquait la couronne de France. Le 30 janvier 1340, Artevelde, qui avait entre-temps été nommé bailli de Flandre, reçut solennellement Édouard III sur la place du Vrijdagmarkt à Gand et le proclama roi de France et protecteur de la Flandre.

Cette provocation ne pouvait bien sûr pas rester sans réponse de la part du roi de France Philippe de Valois. À peine Édouard était-il rentré en Angleterre avec la promesse de revenir en Flandre le jour de la Saint-Jean, le 24 juin, que Philippe envoya ses troupes vers le nord. L'avance française fut toutefois stoppée près d'Audenarde par les milices urbaines flamandes rassemblées à la hâte. Après cette débâcle, Philippe sonna l'alarme générale. Il constitua une immense flotte de guerre chargée de bloquer le Zwin et donc Bruges, qui était alors la plus importante ville portuaire d'Europe occidentale, tout en empêchant une invasion anglaise sur la côte flamande. À la fin du mois de mai, la flotte de guerre française quitta Lorient pour la Flandre. 173 navires de transport de troupes français, 23 barges et 6 galères étaient suivis par plus de 30 galères génoises sous le commandement du corsaire Barbavara. Ce devait être impressionnant de voir cette flotte de plus de 800 voiles, avec à son bord 35.000 fantassins et archers, entrer dans l'embouchure du Zwin, alors beaucoup plus large. Le commandement suprême de la flotte française fut confié au trésorier du roi, Nicolas Béhuchet. Ce n'était pas vraiment un choix judicieux, car cet homme n'avait guère d'expérience militaire. Son bras droit, le chevalier originaire d'Artois qui commandait l'infanterie, en avait certes, mais il ne semblait pas vraiment doué d'un grand sens stratégique.

Le 8 juin, au lieu d'attendre les Anglais en pleine mer, les Français pénétrèrent dans le Zwin. Nicolas Béhuchet fit immédiatement débarquer une grande partie de ses troupes et prendre d'assaut Cadzand, qui était alors encore une île au large de la côte zélandaise. La poignée de maisons de Cadzand fut pillée avec un zèle professionnelle puis réduite en cendres, tandis que les habitants qui n'avaient pas réussi à s'échapper à temps furent impitoyablement passés au fil de l'épée. Les Français se dirigèrent alors vers la riche ville de Sluis (= L'Ecluse), mais les milices brugeoises, rapidement alertées et menées par Jan Breydel et Jan Schynckele, arrivèrent à temps pour mettre Sluis en état de défense. Les Brugeois virent les Français attacher trois de leurs navires les uns aux autres à l'aide de solides chaînes, puis les disposer en trois lignes de combat, en grande partie cachées par les dunes, en travers de l'embouchure du Zwin, face à Sluis. Un choix stratégique qui n'était pas évident. Non seulement la flotte française était ancrée sous les murs de Sluis, qui était aux mains des milices flamandes, mais le manque d'espace de manœuvre en cas d'affrontement pouvait s'avérer très désavantageux. De plus, le danger était réel que les Flamands puissent attaquer les Français par l'arrière.

Pendant que les Français formaient leurs lignes, les Anglais constituèrent à la hâte une flotte d'environ 150 navires de guerre qui prit la mer le 22 juin. Le lendemain, vers 15 heures, les premiers navires anglais apparurent devant le village de pêcheurs de Blankenberge. Reynald de Cobham débarqua avec quelques chevaliers pour explorer les dunes. Il ne leur fallut pas longtemps pour découvrir la flotte française qui les attendait en embuscade. Les Anglais jetèrent l'ancre pour la nuit et attendirent la marée favorable et le changement de vent pour engager le combat.

Le Génois Barbavara, qui comprit que la flotte française s'était piégée elle-même, rompit la ligne défensive dans la matinée du 24 juin et se positionna devant les Français dans l'espoir de pouvoir s'échapper en pleine mer, mais cette tentative fut repoussée par l'avant-garde anglaise sous le commandement de l'amiral Morley. À marée haute, toute la flotte anglaise entra dans le Zwin, tandis que les Flamands, qui avaient capturé des navires espagnols dans le port de Bruges, attaquaient les Français par l'arrière. Les Anglais, aidés par les Flamands, écrasèrent la flotte française qui manœuvrait désespérément et dans le désordre.

Les combats durèrent des heures, de 14 heures jusqu'au coucher du soleil – c'était le solstice d'été et donc le jour le plus long de l'année. Les Français, réalisant que tout était perdu et tentant de fuir vers la plage ou les polders, furent impitoyablement massacrés par les milices flamandes qui s'étaient positionnées sur les digues. Sur les 202 navires français, 163 furent incendiés, coulés ou capturés. Les estimations les plus réalistes des pertes françaises varient entre 20.000 et 25.000 hommes... Les Anglais et les Flamands auraient perdu entre 2000 et 3000 hommes... Edward III fut touché à la cuisse par une flèche au plus fort de la bataille, mais il continua à se battre malgré sa blessure. Hugues Quiéret fut tué et Nicolas Béhuchet, fait prisonnier, fut pendu au mât principal de son navire amiral... Ce fut un véritable massacre. Les annales rapportent : « La mer en estoit tout ensanglantée ». En Angleterre, on racontait cyniquement que « les poissons allaient désormais apprendre à parler français après avoir mangé autant de Français »... Des centaines de cadavres, souvent horriblement mutilés, continuèrent à s'échouer pendant plusieurs jours sur les plages de Knokke et de Cadzand. Jusqu'à ce que les marées finissent par emporter les « vagues de sang ».

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Les Anglais ont attribué leur victoire éclatante à l'utilisation de l'arc à main. Lors de la bataille de Sluis (L'Ecluse), 12.000 archers anglais ont combattu. Ces archers bien entraînés, équipés de leurs superbes arcs gallois de deux mètres de haut en bois d'if et de leurs flèches de près d'un mètre de long, efficaces jusqu'à 180 mètres, pouvaient tirer jusqu'à douze coups par minute contre seulement deux pour les Français armés d'arbalètes. La pluie de flèches anglaises avait fait la différence... 38 ans après que les milices flamandes eurent écrasé la fine fleur de la chevalerie française dans les prairies de Courtrai, la flotte royale française subit une défaite encore plus cuisante dans le Zwin. Une victoire anglo-flamande qui, curieusement, a quelque peu disparu dans les replis de l'histoire et est tombée dans l'oubli...

18:36 Publié dans Belgicana, Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, flandre, belgicana | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

La machine de guerre ukrainienne grince et craque. Il en va de même pour nos médias et leur couverture de la guerre

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Ça grince et ça craque

La machine de guerre ukrainienne grince et craque. Il en va de même pour nos médias et leur couverture de la guerre

Joachim Van Wing

Source: https://joachimvanwing.substack.com/p/het-piept-en-het-kr...

Il y a quelques mois, une information est sortie de nulle part selon laquelle Moscou aurait perdu 1 million d'hommes (1). Personne ne savait d'où le président Trump tirait ces chiffres hyperboliques. Nos médias ne se sont pas posé de questions et ont amplifié et diffusé la rumeur. Les pertes ukrainiennes n'étaient mentionnées qu'en passant, comme si elles étaient nettement moins importantes. Aucune de ces affirmations n'a été corroborée par des analystes ou des observateurs militaires.

Les analystes occidentaux, les inspecteurs en désarmement à la retraite et les anciens militaires qui comprennent le conflit et ont accès aux chiffres ont toujours affirmé le contraire. À savoir que les pertes russes sont effectivement très élevées, avec 150.000 à 200.000 soldats tués ou invalides à vie. Et que les pertes ukrainiennes sont bien plus importantes, atteignant 1.200.000 hommes, dont la moitié sont morts ou portés disparus. Ces chiffres sont d'ailleurs corroborés par des « rapports de renseignement » et par la réalité sur le champ de bataille.

« Chaque semaine, plus de 10.000 personnes sont tuées ou blessées dans tous les camps en Ukraine.

Plus d'un million de victimes depuis février 2022 »,

- Mark Rutte, événement Carnegie Europe, 12 décembre 2024

Il y a quelques semaines, Moscou a lancé une offensive aérienne sans précédent à l'aide de missiles balistiques, de missiles hypersoniques, de drones et de bombes glissantes. Cette fois-ci, elle ne vise pas la ligne de contact ou le front, mais toutes les infrastructures militaires essentielles et les centres névralgiques administratifs à Kiev et dans ses environs. Dans le même temps, il est évident que Kiev et l'OTAN ne disposent d'aucun moyen d'interception ou de défense aérienne pour contrer les vagues d'attaques russes.

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Hier, nos médias grand public ont publié une information alarmante faisant état de la capacité de production irrésistible (2) des drones russes. Aujourd'hui, De Morgen publie un article sur les jeunes seniors (3) sur lesquels l'armée ukrainienne compte désormais pour renforcer ses rangs. Cela confirme l'affirmation faite en novembre dernier... lorsque des analystes fiables avaient remarqué que l'âge moyen dans l'armée ukrainienne était passé à 43 ans (4). Avec de plus en plus de jeunes Ukrainiens qui fuient le service militaire ou trouvent la mort au combat, ce chiffre n'a fait qu'augmenter. À l'époque, pas un mot à ce sujet. Aujourd'hui,  on peut lire cela dans De Morgen.

Au début, en 2022 et 2023, Kiev manquait de pièces d'artillerie et de munitions. Au début du conflit, Moscou tirait 10 salves sur les positions ukrainiennes pour chaque rare salve d'artillerie avec laquelle Kiev répondait aux barrages russes. Après le manque d'artillerie, la pénurie de chars et de véhicules blindés est apparue. Un an plus tard, l'attention s'est reportée sur les avions de combat. Jusqu'à récemment, l'attention s'est soudainement portée sur la défense aérienne et les drones. Et aujourd'hui, après 40 mois de tromperie et de morts inutiles, notre presse fait état d'une pénurie criante d'effectifs. L'OTAN a fourni toutes les pièces d'artillerie et toutes les munitions disponibles, elle a livré tous ses chars et véhicules blindés et, il y a un an, tous les anciens F-16 ont été transférés vers des bases aériennes ukrainiennes. Entre-temps, les entreprises européennes d'armement ont commencé à produire des drones aériens. Mais aujourd'hui, après 41 mois de violence guerrière, l'Ukraine se retrouve sans hommes, sans chair à canon. La question est donc de savoir si, après avoir envoyé tous ses canons, ses munitions, ses chars, ses avions et ses drones, l'OTAN va maintenant envoyer nos garçons.

Sommes-nous arrivés à un tournant ? Nos médias grand public ne vantent plus les mérites de l'empereur, mais se voient de plus en plus contraints d'injecter avec parcimonie un peu de vérité et de réalisme dans le récit de guerre grotesque des 41 derniers mois. Espérons que cela conduise à une nouvelle réalité qui mettra fin aux pertes humaines. Comment ? Par une capitulation sans condition qui fera de l'Ukraine un État neutre et un no man's land militaire entre l'OTAN et la Russie.

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Cela peut aller dans deux directions. Soit Kiev signe une capitulation inconditionnelle, soit l'Europe mise tout sur une seule carte et envoie des millions de jeunes fantassins dans une guerre terrestre. L'Allemagne prévoit de soumettre tous les garçons de 18 ans à un test d'aptitude au service militaire à partir de 2028 (5). En Finlande, toute la société se prépare à la guerre avec la Russie. En Suède, le service militaire a été réintroduit. En Belgique, il n'a jamais été aboli, seulement suspendu, et le ministre de la Défense, Theo Franken, a envoyé une lettre à tous les jeunes de 18 ans les invitant à s'engager volontairement dans l'armée.

Tout cela laisse supposer qu'une capitulation inconditionnelle de l'Ukraine n'est pas envisagée pour l'instant et que nos cabinets de guerre travaillent d'arrache-pied à la prolongation et à l'extension de ce conflit lucratif. Après des années de peur artificielle et exagérée face à des phénomènes insaisissables tels qu'Al-Qaïda, le changement climatique et les virus, l'heure est venue de créer une image anthropomorphique de l'ennemi. Nous n'avons pas vraiment de souci à nous faire. L'histoire nous a appris que toutes les mesures d'urgence ne sont que temporaires.

Notes: 

1) https://www.hln.be/buitenland/rusland-heeft-kaap-overschr...

2) https://www.standaard.be/buitenland/we-bereiken-stilaan-h...

3) https://www.demorgen.be/nieuws/onze-loopgraven-zijn-leeg-...

4) https://time.com/6329188/ukraine-volodymyr-zelensky-inter...

5) https://www.nieuwsblad.be/nieuws/duitsland-plant-geschikt...

6) https://www.tijd.be/politiek-economie/europa/algemeen/hoe...

7) https://www.hln.be/buitenland/zweden-voert-dienstplicht-o...

8) https://www.vrt.be/vrtnws/nl/2025/02/22/vrijwillige-leger...

 

La guerre des corridors. Analyse

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« Pont Trump » à Syunik : l'Arménie cède le contrôle d'un corridor clé aux États-Unis pour 99 ans

La guerre des corridors. Analyse

Source: https://geoestrategia.eu/noticia/44900/geoestrategia/puen...

L'Arménie a provisoirement accepté de céder la gestion du corridor de Zanguezour à une entreprise américaine, selon la publication espagnole Periodista Digital.

Ce corridor, long de 42 km, reliera l'Azerbaïdjan au Nakhitchevan, à la Turquie et à l'Asie centrale. Il s'agit en substance d'une nouvelle « route de la soie », mais sous le contrôle de Washington. Il a déjà un nom: «Pont Trump».

Qu'est-ce que cela signifie ?

- La Russie est en train d'être évincée de ses frontières méridionales, contournant l'OTSC et sans gardes-frontières russes.

- Les États-Unis gagnent du terrain dans la région pour la première fois depuis l'époque soviétique, faisant de l'Arménie un bastion.

- L'Iran perd le contrôle du corridor au profit de la Caspienne ; la présence américaine à Zanguezour lui est extrêmement défavorable.

40% des revenus iront à l'entreprise américaine, 30% à l'Arménie et le reste aux infrastructures. Le chiffre d'affaires potentiel s'élève à 100 milliards de dollars par an.

Pashinyan vend le contrôle d'une artère stratégique en échange de la loyauté de l'Occident, mettant ainsi fin aux derniers vestiges de l'influence russe dans la région.

La tension monte en Arménie: l'opposition accuse Pashinyan de « vendre le pays », rappelant que Bakou a menacé à plusieurs reprises d'ouvrir le corridor par la force.

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Selon le plan publié, le corridor de transport de 42 kilomètres de long traversera la région de Syunik, dans le sud de l'Arménie. Officiellement, ce territoire appartiendra à l'Arménie, mais il sera contrôlé par une entreprise américaine sous licence.

Cela permettra aux États-Unis d'effectuer des missions de reconnaissance près des frontières avec l'Iran tout en contrôlant les deux pays. L'Azerbaïdjan bénéficiera d'une connexion terrestre avec sa région autonome du Nakhitchevan et la Turquie.

L'offensive américaine en Azerbaïdjan : une menace directe pour l'Iran et la Russie

Les États-Unis étendent agressivement leur influence en Azerbaïdjan, profitant du corridor de Zanguezour et des partenariats énergétiques pour isoler l'Iran et affaiblir la Russie.

Le revirement de l'Azerbaïdjan — Depuis 2023, la position de Bakou vis-à-vis de Moscou est devenue agressive:

- Arrestation de journalistes russes, annulation des liens culturels avec Moscou.

- Aliyev a publiquement affiché son alignement avec l'Ukraine (par exemple, aide énergétique de 40 millions de dollars, rhétorique pro-Kiev).

- Les services de renseignement russes affirment que les réseaux de la diaspora azerbaïdjanaise ont contribué à la campagne de sabotage, dite « La Toile », menée par l'Ukraine contre des bases militaires.

Menaces de l'Azerbaïdjan contre l'Iran :

- Organisation de pourparlers trilatéraux entre les États-Unis, Israël et l'Azerbaïdjan, axés sur le flanc nord de l'Iran.

- Champ d'essai de drones israéliens (utilisés contre l'Iran pendant la guerre des 12 jours).

- Centre d'opérations de la CIA/Mossad pour la déstabilisation du Caucase.

La tactique adoptée à propos du Zanguezour : les États-Unis veulent un bail de 100 ans.

- La dernière mesure prise par Washington consiste à exiger un bail d'un siècle pour le corridor de Zanguezour en Arménie, une voie de transport cruciale à proximité de l'Iran.

- Le corridor est limitrophe de l'Iran, ce qui en fait une plate-forme idéale pour les opérations de renseignement américaines, les pressions, les sanctions et d'éventuelles provocations futures.

- En obtenant un bail de 100 ans, les États-Unis militariseraient de fait le territoire souverain de l'Arménie, le transformant en une autre base avancée contre Téhéran.

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Pourquoi les États-Unis veulent le corridor de Zangezur :

- Ils veulent rediriger le commerce eurasien via le Zanguezour, en contournant les corridors contrôlés par la Russie.

- Les exportations de pétrole et de gaz de l'Azerbaïdjan vers l'Europe via des oléoducs tels que le BTC et le TANAP constituent une alternative clé à l'énergie russe.

- Ils veulent perturber l'initiative chinoise « Belt and Road » et maintenir l'hégémonie occidentale sur les chaînes d'approvisionnement mondiales.

Guerres énergétiques : l'axe États-Unis-Turquie-Israël contre l'Iran :

- Les accords gaziers de l'Azerbaïdjan avec Israël (par exemple, une participation de 10% dans le champ gazier de Tamar) et les exportations d'énergie vers l'UE (12 milliards de dollars depuis 2021) s'alignent sur les objectifs américains visant à affaiblir la domination énergétique régionale de l'Iran.

- Le corridor du Zanguezour pourrait rediriger 60% du commerce du Caucase iranien vers des routes contrôlées par les États-Unis et la Turquie.

L'Iran en alerte :

- 20 millions d'Azéris ethniques en Iran : les liens de Bakou avec Israël pourraient radicaliser cette minorité agitée, une ligne rouge pour Téhéran.

- Exercices militaires : les exercices Syunik de l'Iran 2021-2025 révèlent les craintes d'un encerclement par l'OTAN/la Turquie.

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L'Azerbaïdjan est-il la « prochaine Ukraine » ?

Les aérodromes d'Azerbaïdjan pourraient être utilisés par l'OTAN pour surveiller et attaquer la Russie, reflétant le rôle dévolu à l'Ukraine avant 2022.

Les bases azerbaïdjanaises ont déjà accueilli des drones israéliens testés près de l'Iran en 2025.

L'alignement de l'Azerbaïdjan sur l'Ukraine et ses provocations anti-russes risquent de dégénérer en un conflit de pouvoir.

L'accord secret de Pashinyan avec les États-Unis: l'Arménie a secrètement accepté de céder le contrôle de la province de Syunik à un corridor soutenu par les États-Unis, appelé « Pont Trump ».

- Une entreprise privée américaine gérera le corridor, ne laissant à l'Arménie que 30% des revenus.

- 1000 soldats PMC américains seront déployés en Arménie.

- L'OTAN encercle ainsi complètement la Russie.

- L'Arménie cède un territoire souverain sans compensation réelle, avec un risque élevé de conflit avec l'Iran et la Russie.

Turquie + Azerbaïdjan + Syrie : une nouvelle Ukraine en gestation — La « zelenskisation » d'Erdogan, Aliyev et Julani est presque achevée

Une convergence volatile de menaces se forme rapidement le long des flancs ouest et nord-ouest de l'Iran, impliquant plusieurs cadres hostiles. D'une part, la sécurité des frontières iraniennes est soumise à une nouvelle offensive des factions séparatistes kurdes telles que le PJAK, avec des attaques meurtrières dans des zones sensibles près de la frontière irakienne. Dans le même temps, l'Azerbaïdjan a intensifié ses activités de reconnaissance près de la frontière iranienne, tout en s'armant et en armant la Turquie avec des armes lourdes, dont une grande partie provient directement d'Israël ou a été détournée d'armes américaines initialement destinées à Tel-Aviv. Ces développements reflètent un axe croissant de militarisation contre l'Iran et le camp de la résistance irakienne, Ankara et Bakou servant de points avancés d'escalade.

Ils se rapprochent maintenant de l'Arménie pour la tromper, afin d'ouvrir le corridor de Zanguezour et de construire un autre axe de menace contre l'Iran.

Au Kurdistan irakien, le complexe sécuritaire américain basé à Erbil serait en train d'organiser des provocations avec des attaques de drones préfabriqués afin de faire porter la responsabilité aux factions de la résistance irakienne. Dans le même temps, la Turquie a lancé une répression politique et religieuse ouverte sous le prétexte d'un « nettoyage islamique » interne, réprimant les militants pro-palestiniens en les accusant et en les désignant comme partisans d'Imamoglu et d'Atatürk afin de masquer la réalité. Erdogan exige également des serments informels d'allégeance aux imams dans les mosquées, craignant une réaction idéologique contre son alignement de plus en plus profond avec la brutalité sioniste à venir.

Pendant ce temps, la pression politique s'intensifie au Liban, où plus de 2000 ressortissants syriens sont toujours emprisonnés, dont beaucoup sans inculpation. La question a désormais dégénéré en un conflit diplomatique, le nouveau gouvernement intérimaire syrien dirigé par Julani menaçant d'intensifier ses mesures contre Beyrouth si les détenus ne sont pas jugés ou renvoyés. Ces prisonniers se divisent en trois grandes catégories: les détenus politiques anciennement opposés à Assad, les suspects liés aux djihadistes, pour la plupart sans procès, et les criminels pris au piège du système judiciaire défaillant du Liban. Julani utilise cette carte pour attaquer politiquement le Liban.

Au-delà de ces développements, un tableau stratégique plus large se dessine: la Turquie, l'Azerbaïdjan et le nord de la Syrie sont en train d'être façonnés pour devenir la prochaine Ukraine, non pas pour viser l'Europe, mais comme une zone tampon avancée destinée à affaiblir l'Iran, l'Irak et l'Axe de la Résistance. La « zelenskisation » de Julani est déjà en marche. La militarisation d'Aliyev est achevée, et Erdogan est en pleine transformation finale, qui n'est pas encore terminée, mais qui s'effondre déjà publiquement. Ce qui va se passer ensuite ne sera pas un conflit par procuration. Ce sera le débordement d'années où se sont accumulés des points de tension qui se chevauchent, alimentés par les mêmes forces mondiales qui tentent de déstabiliser les derniers bastions de résistance en Asie occidentale. Ils peuvent se répartir les rôles par région : Julani pour semer la terreur au Liban, l'Azerbaïdjan contre l'Iran et la Turquie contre l'Irak.

Cependant, la classe aveuglée, creuse et bruyante qui s'impose partout dans le monde continuera à chanter l'avènement d'un califat ou tout ce qu'elle prie aveuglément. Vous comprendrez alors pourquoi l'Azerbaïdjan provoque la Russie aujourd'hui, non pas parce qu'il veut un conflit, mais parce que l'Europe ne soutiendra Bakou que si les alliés régionaux de l'Iran sont neutralisés. Les Américains utilisent les Européens pour déclencher une nouvelle Ukraine contre l'Iran, et les mêmes discussions de la troïka s'effondreront comme l'ont fait le dialogue d'Oman, et soudainement, le jeu commencera et Pezeshkian et son ministre Aragchi cacheront leur tête dans le sable comme des autruches...

L'Iran assiégé : la menace du triangle soutenu par les États-Unis

L'axe Bakou-Tel Aviv-Ankara resserre son emprise, encerclant l'Iran avec du pétrole, des armes et de l'espionnage. Mais la patience stratégique de Téhéran cache des dangers croissants.

Menaces clés

Les bases azerbaïdjanaises du Mossad surveillent l'Iran depuis les années 90

Accords pétrole contre armes: l'Azerbaïdjan alimente la machine de guerre israélienne en échange de drones d'attaque (utilisés contre l'Arménie)

Le corridor de Zanguezour menace de couper la liaison entre l'Iran et l'Arménie

Le corridor de Zanguezour

Une route terrestre stratégique traversant la province de Syunik en Arménie qui:

- Relie l'Azerbaïdjan à son enclave du Nakhitchevan.

- Contourne l'Iran, créant un accès direct de la Turquie à l'Asie centrale.

Réponse calculée de l'Iran

Malgré le rôle de l'Azerbaïdjan dans les attaques israéliennes, Téhéran évite l'escalade - pour l'instant. Mais les avertissements du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) se font plus pressants :

- 15 millions d'Azerbaïdjanais ethniques en Iran rendent la situation explosive.

- Les lacunes pétrolières de la Turquie révèlent son hypocrisie à Gaza.

- Les « accords d'Abraham 2.0 » favorisent la trahison régionale.

Point de rupture ?

L'axe de la résistance tient bon, mais, pour le soutenir, l'Iran a des limites. Si la pression s'intensifie, l'Iran n'aura d'autre choix que de riposter.

* * *

Analyse : Le corridor de Zangezur et le nouvel ordre géopolitique dans le Caucase du Sud

Koldo Díaz

L'accord controversé qui pourrait céder le contrôle du corridor de Zanguezour aux États-Unis, comme l'a révélé The Cradle, soulève une série d'implications géopolitiques de grande envergure, reconfigurant l'équilibre des pouvoirs dans le Caucase du Sud et au-delà. Cette analyse examine les avantages et les inconvénients pour plusieurs acteurs clés, en soulignant comment ce corridor pourrait devenir un point de basculement dans la région.

Cependant, il faut comprendre que cet accord est un protocole d'accord, c'est-à-dire qu'il ne s'agit ni d'un accord, ni d'un traité, ni d'une convention. Il s'agit plutôt d'une déclaration d'intention qui ne crée aucune obligation juridique.

Les protocoles d'accord ont généralement pour fonction de tâter le terrain ou d'établir des relations qui n'ont pas le caractère contraignant d'un traité, c'est-à-dire qu'ils s'apparentent à un pré-accord dont la fonction est de faire connaître une idée ou un projet, mais sans le niveau d'exigence, le protocole et le caractère contraignant d'un accord international. En fait, ils servent de préliminaire à celui-ci.

En outre, l'Azerbaïdjan est engagé dans une guerre diplomatique claire et ouverte contre l'Iran en apportant son soutien à Israël dans la guerre contre la République islamique d'Iran et contre la Fédération de Russie à la suite du démantèlement des mafias azéries sur son territoire, qui a poussé l'Azerbaïdjan à lancer une campagne absurde et disproportionnée contre Moscou.

La Turquie : le grand bénéficiaire

La Turquie apparaît comme l'un des principaux bénéficiaires de cet accord. La connexion Turquie-Nakhitchevan-Zanguezour-Azerbaïdjan-Caspienne-Asie centrale représente une ambition de longue date d'Ankara.

En effet, ce corridor est tout aussi important pour la Turquie que le fait d'avoir placé ses djihadistes d'Idlib au pouvoir en Syrie. Pour la Turquie, il s'agit désormais d'une réédition des guerres ottomanes contre les safavides perses pour le contrôle de l'Euphrate (qui est déjà sous contrôle turc) et de la Transcaucasie (également). La prochaine étape pour la Turquie sera Bagdad, Erdogan voulant imiter Murad IV Bagdad Fatihi. Ce corridor consoliderait non seulement son influence dans le monde turc, mais lui apporterait également :

- Un accès direct à l'Asie centrale : en éliminant la dépendance vis-à-vis de pays tiers pour le transit des marchandises et de l'énergie.

- Un hub énergétique : en renforçant sa position en tant que centre clé pour le transport des ressources énergétiques de la région caspienne vers l'Europe, réduisant ainsi la dépendance européenne vis-à-vis de la Russie.

- Approfondissement de l'alliance avec l'Azerbaïdjan: en renforçant ses relations stratégiques et militaires avec Bakou, projetant ainsi sa puissance dans le Caucase du Sud.

États-Unis : stratégie d'endiguement et présence renforcée

La présence des États-Unis dans le corridor de Zanguezour, par l'intermédiaire d'une société militaire privée (PMC), a des implications stratégiques importantes:

- Endiguement de l'Iran: établir un point d'appui militaire à la frontière iranienne, permettant une plus grande capacité de surveillance et potentiellement d'influence dans la région.

- Projection de puissance dans la Caspienne : assurer une présence dans une région riche en ressources énergétiques et stratégique pour la concurrence avec la Russie et la Chine.

- Soutien à ses alliés : Renforcer la sécurité de l'Azerbaïdjan et, par extension, de la Turquie, deux alliés clés dans la région.

Israël, consolidation de son pouvoir et de son influence contre l'Iran

L'alliance entre Israël et l'Azerbaïdjan, fondée sur la coopération en matière de sécurité, d'énergie et de technologie, serait renforcée par le corridor de Zanguezour. Ce corridor garantirait non seulement l'approvisionnement énergétique d'Israël via l'oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan, mais aussi:

- Élargirait la portée de son influence: en fournissant une plate-forme pour projeter sa puissance dans le Caucase du Sud et vers l'Asie centrale.

- Permettrait de contrer l'influence iranienne : dans une région où l'Iran cherche à étendre son influence, la présence israélienne en Azerbaïdjan sert de contrepoids stratégique.

En effet, avec les accords d'Abraham dans le sud (Bahreïn et Émirats arabes unis), cela ferait géographiquement les pinces à l'Iran.

Les perdants : la France, l'Iran et la Russie

Cet accord porte un coup aux intérêts de la France, de l'Iran et de la Russie dans la région:

Pour la France: perte d'influence en Arménie, traditionnellement alliée, en raison de l'influence croissante des États-Unis et de la Turquie dans la région.

Pour l'Iran: l'établissement d'une présence militaire américaine à sa frontière, menaçant sa sécurité nationale et limitant sa capacité à projeter son influence dans le Caucase du Sud. La connexion directe de la Turquie avec l'Azerbaïdjan via le Nakhitchevan sape l'importance stratégique de l'Iran en tant que voie de transit alternative.

Pour la Russie : la perte d'influence en Arménie serait définitive, car l'accord pousserait Erevan dans l'orbite occidentale. L'accord limiterait sa capacité à servir de médiateur dans le conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, et son rôle de garant de la sécurité dans la région serait compromis. La présence américaine dans le corridor de Zanguezour remet directement en cause son hégémonie dans le Caucase du Sud.

Conclusion

Le corridor de Zanguezour pourrait marquer un tournant dans la géopolitique du Caucase du Sud. Pour la Turquie, il représente la réalisation d'une ambition de longue date. Pour les États-Unis et Israël, c'est une occasion de projeter leur puissance et de contrer l'influence de l'Iran et de la Russie. Pour la France, l'Iran et la Russie, cet accord représente toutefois un coup porté à leurs intérêts et une reconfiguration de l'équilibre des pouvoirs dans la région. La mise en œuvre et les conséquences à long terme de cet accord seront déterminantes pour l'avenir du Caucase du Sud.

* * * 

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Routes commerciales à travers l'Afghanistan: projets clés

Le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Pakistan, Ishaq Dar, arrive à Kaboul pour la signature de l'accord-cadre sur l'étude de faisabilité conjointe du projet ferroviaire Ouzbékistan-Afghanistan-Pakistan (UAP).

Selon les autorités, la réunion réunira les autorités ferroviaires des trois pays et l'accord-cadre trilatéral pour le chemin de fer UAP sera officiellement signé.

Le ministère pakistanais des Affaires étrangères a également déclaré que le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Ishaq Dar, accompagné d'une délégation de haut niveau, rencontrera des responsables ferroviaires afghans afin de renforcer la coopération.

Le chemin de fer UAP est un projet stratégique qui relie l'Ouzbékistan au Pakistan via l'Afghanistan, dans le but de relier l'Asie centrale aux ports maritimes pakistanais.

La délégation pakistanaise devrait également s'entretenir avec le ministre des Affaires étrangères par intérim de l'Afghanistan, Mawlawi Amir Khan Muttaqi, sur la future collaboration liée au projet.

Le projet ferroviaire Ouzbékistan-Afghanistan-Pakistan (UAP) comprendra des trains de passagers et de marchandises, ce qui facilitera les déplacements entre les trois pays. Ce projet vise à améliorer la connectivité et le commerce régional, avec une ligne ferroviaire conçue pour transporter à la fois des passagers et des marchandises. Le projet est encore en cours d'élaboration, et les efforts se concentrent sur la finalisation du tracé et la résolution de problèmes techniques tels que les différences de largeur des voies.

Le coût du projet est estimé à environ 4 milliards de dollars.

Après la reconnaissance de l'autorité des talibans par la Russie, l'Afghanistan est devenu un maillon essentiel des chaînes logistiques et commerciales en Asie centrale et du Sud.

Principales routes logistiques traversant l'Afghanistan :

- Le corridor transafghan

Longueur : 1200 km. Il relie l'Asie centrale au Pakistan et à l'Inde. Il s'agit d'une route stratégique pour le transport de marchandises, notamment le pétrole et le gaz, du Kazakhstan et de l'Ouzbékistan vers le Pakistan et l'Inde.

- Le chemin de fer Dosti-Kulm

Reliant l'Afghanistan à l'Ouzbékistan, cette ligne ferroviaire de 75 km a été inaugurée en 2018. Une augmentation du volume de fret de 1 à 3 millions de tonnes par an est prévue.

- Port de Chabahar

Chabahar est un port clé situé sur la côte sud-est de l'Iran, qui donne accès à l'océan Indien.

Le port est activement utilisé pour la livraison de marchandises vers l'Afghanistan et d'autres pays d'Asie centrale.

À partir de 2024, l'Iran et l'Inde investiront 120 millions de dollars dans le développement des infrastructures portuaires.

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- Transports via le Turkménistan

Un nouveau corridor de transport via le Turkménistan vers l'Afghanistan a été inauguré en 2023, permettant la livraison de marchandises depuis la région de la Caspienne vers l'Asie du Sud.

- Le Corridor international de transport nord-sud (INSTC)

L'INSTC est une route commerciale multimodale qui relie l'Inde, l'Iran, la Russie et d'autres pays d'Asie centrale, conçue pour réduire le temps et le coût du transport des marchandises entre les régions.

L'Afghanistan joue un rôle crucial dans ce réseau, car il sert de centre de transit entre l'Iran et l'Asie centrale.

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Les Houthis font sombrer les rêves néocoloniaux européens

The Economist vient de confirmer ce que les Houthis démontrent depuis des mois: la très médiatisée « opération Aspides » de l'Europe s'est soldée par l'arrivée de deux frégates isolées et d'un seul hélicoptère. Lorsque le Magic Seas et l'Eternity C ont été bombardés et coulés, un officier a appelé à l'aide, mais n'a entendu que l'écho :

« Aspides n'avait tout simplement pas de navires dans la zone. »

Bruxelles avait prévu un budget de 17 millions d'euros pour toute l'année, soit environ ce que Washington dépense en café de marque pour un groupe de porte-avions. Le contre-amiral Vasileios Gryparis a averti qu'il faudrait « au moins dix navires » et une couverture aérienne supplémentaire. Bruxelles a haussé les épaules.

Bilan de la marine européenne: trois porte-avions. Celui des États-Unis : onze... mais même cette armada n'a pas réussi à briser le contrôle des Houthis sur les routes maritimes.

Résultat ? Le trafic dans le canal de Suez a chuté de 60%, les primes d'assurance ont grimpé de 0,2-0,3% à 1% de la valeur d'un navire, et les pétroliers brûlent des semaines de carburant plus du carburant supplémentaire en contournant le cap de Bonne-Espérance, tout cela parce qu'un mouvement yéménite armé d'ingéniosité (et de missiles relativement bon marché) continue d'attaquer les navires sionistes.

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L'offre de BlackRock sur les ports se heurte à la puissance maritime de la Chine

Le différend en cours, concernant l'offre de BlackRock visant à acquérir des infrastructures portuaires mondiales clés, concerne un conglomérat basé à Hong Kong et n'est que la partie émergée de l'iceberg d'une tendance mondiale qui montre que les fortunes maritimes du 21ème siècle appartiennent à la Chine.

Une nouvelle carte du WSJ illustre l'énorme puissance portuaire de la Chine en Europe, en Asie du Sud-Est, en Afrique du Nord, au Moyen-Orient et en Amérique latine, avec une propriété chinoise variant de 25 à 100%.

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Les participations de CK Hutchinson (drapeau en photo, ci-dessus), basé à Hong Kong, et du géant chinois des transports maritimes et de la logistique COSCO en Europe s'étendent de la Grèce, l'Italie et l'Espagne au Benelux, l'Allemagne, le Royaume-Uni et les pays baltes.

Dans les pays en développement, la Chine a contribué à la création d'un tout nouveau réseau d'infrastructures maritimes qui s'intègre à de nouveaux réseaux routiers et ferroviaires.

Le WSJ a rapporté en début de semaine que la Chine avait menacé de bloquer les projets menés par BlackRock et MSC visant à acheter plus de 40 ports appartenant à CK Hutchison, à moins que COSCO ne fasse partie de l'accord.

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Un appel filtré: pourquoi la Thaïlande et le Cambodge ont-ils commencé à se battre?

Koldunova Ekaterina Valerievna

Tôt dans la matinée du 24 juillet, la Thaïlande et le Cambodge ont engagé des combats dans une zone frontalière contestée. Les deux parties ont échangé des tirs et se sont mutuellement accusées d'avoir déclenché le conflit, et des pertes ont été signalées, y compris parmi la population civile. Des informations sur l'affrontement armé entre les deux États bouddhistes, ses causes et les risques pour les touristes sont disponibles dans le matériel de RTVI.

Comment les combats ont-ils commencé ?

L'escalade à la frontière entre le Cambodge et la Thaïlande a commencé le 24 juillet par des tirs nourris entre les forces terrestres dans plusieurs zones frontalières. Le porte-parole du ministère thaïlandais de la Défense, Surasant Kongsiri, a déclaré que des combats avaient eu lieu à au moins six points frontaliers, selon l'agence AP .

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Selon Reuters , les affrontements ont éclaté près du complexe du temple Ta Moan Thom, un monument de l'empire khmer et objet d'un différend territorial entre la Thaïlande et le Cambodge. Les parties ne se sont pas limitées à l'utilisation d'armes légères : le Cambodge a lancé une attaque dans la zone frontalière de la province de Sisaket avec un missile balistique intercontinental BM-21 Grad, et la Thaïlande a riposté par une attaque aérienne avec des chasseurs F-16.

Les combats ont éclaté après une détérioration significative des relations diplomatiques entre les deux pays. Le 23 juillet, la Thaïlande a rappelé son ambassadeur au Cambodge et expulsé son homologue cambodgien de Bangkok pour protester contre l'explosion d'une mine à la frontière qui a blessé plusieurs soldats thaïlandais. Bangkok a accusé le Cambodge d'avoir placé d'autres engins explosifs, ce que Phnom Penh nie.

Les autorités cambodgiennes ont admis que des militaires thaïlandais avaient marché sur des mines non explosées datant du siècle dernier et ont convenu de réduire mutuellement le niveau de leurs relations diplomatiques en retirant leur personnel de l'ambassade du Cambodge à Bangkok.

Les relations entre les deux pays asiatiques se sont considérablement détériorées en mai, lorsqu'un soldat cambodgien a été tué lors d'un conflit frontalier. Cet incident a déjà provoqué une montée du sentiment nationaliste, souligne The Guardian .

D'où vient ce conflit ?

Le conflit entre la Thaïlande et le Cambodge existe depuis les années 1960 et trouve son origine dans un différend territorial concernant le temple de Preah Vihear et les terres adjacentes, selon Ekaterina Koldunova, directrice du Centre ASEAN à l'IMI et professeure associée au département d'études orientales de l'université MGIMO du ministère russe des Affaires étrangères, qui s'est exprimée sur RTVI. En 1962, la Cour internationale de justice a donné raison au Cambodge, mais de nombreuses forces politiques thaïlandaises contestent cette décision.

À l'époque, les opposants à l'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra l'avaient accusé, lui et ses protégés, de soutenir le Cambodge, car jusqu'à récemment, le politicien entretenait des liens d'amitié étroits avec le Premier ministre cambodgien Hun Sen (en 2023, il a cédé son poste à son fils Hun Manet). Mme Koldunova a souligné que ce fait avait été utilisé pour attiser les sentiments nationalistes et les conflits politiques internes.

La situation actuelle rappelle en partie l'escalade précédente, a déclaré l'expert. Elle reflète également la division politique interne en Thaïlande, où l'armée est en conflit avec la Première ministre Phetontan Shinawatra, fille de Thaksin. Le 1er juillet, la Cour constitutionnelle thaïlandaise a suspendu ses pouvoirs dans l'attente d'une enquête sur le scandale entourant la fuite de la conversation téléphonique entre Shinawatra et Hun Sen.

 « Lors d'une conversation téléphonique avec Hun Sen, elle a commis l'imprudence d'accuser l'armée d'inciter à un conflit frontalier. La conversation a été rendue publique et des affrontements ont éclaté à la frontière », a résumé Mme Koldunova dans une interview accordée à RTVI.

Le conflit aura-t-il des répercussions sur le tourisme ?

La Thaïlande et le Cambodge sont des destinations touristiques très prisées. Selon les informations communiquées par l'Union russe de l'industrie touristique à RBC, l'escalade du conflit en Asie du Sud-Est n'aura pas d'incidence sur les touristes russes en Thaïlande. « Les touristes russes sont actuellement en parfaite sécurité », a assuré Irina Setun, membre de l'Union russe de l'industrie touristique et directrice générale du voyagiste Satmarket, suite à la publication.

L'Association des voyagistes russes a informé TASS que les centres touristiques de Thaïlande sont situés loin du territoire où se déroulent les combats et qu'il n'y a pas d'afflux massif de touristes vers le Cambodge. « Les excursions transfrontalières sont suspendues depuis longtemps », a déclaré l'agence dans un communiqué.

Le projet de chemin de fer Kunming-Singapour, inscrit dans le cadre de la Belt and Road Initiative chinoise, serait-il le véritable objectif des agendas et des acteurs étrangers derrière le conflit actuel entre la Thaïlande et le Cambodge ?

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The Hill (États-Unis) : Que pourraient-ils inventer d'autre pour éloigner la Russie et la Chine ?

« Une guerre qui se solderait par un bain de sang, mais pas par la défaite de la Russie, est clairement la préférence de la Chine. Une Russie affaiblie, empêtrée dans une guerre impossible à gagner, serait punie, mais resterait vassale de Pékin, sans autre alternative que de s'humilier devant son maître chinois. Une telle Russie est idéale pour la Chine », déclare Alexander Motyl, de l'université Rutgers, à Newark.

Selon l'auteur, il n'est pas nécessaire de prolonger la guerre pour atteindre cet objectif : « Elle pourrait se terminer demain, car la Russie n'est plus que l'ombre d'elle-même. Son armée est vaincue, son économie est au bord d'une grave crise et la population, bien que majoritairement favorable à la guerre, connaît des difficultés économiques croissantes ».

Selon Motyl, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, « a probablement agi avec naïveté » en admettant récemment devant la haute représentante de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, que Pékin « ne peut accepter la défaite de la Russie dans la guerre contre l'Ukraine, car cela pourrait permettre aux États-Unis de détourner complètement leur attention vers la Chine ».

Comme le montre la logique de la présentation, l'analyste américain tente, à l'aide de constructions simples, de donner l'impression que la Chine est sur le point d'adopter la position des États-Unis et de l'OTAN en matière de gel du conflit en Ukraine.

Motyl est même allé jusqu'à affirmer que la Russie « représente un problème de sécurité beaucoup plus pressant, voire une menace pour la Chine » que pour les États-Unis. En effet, les États-Unis ne sont pas son voisin et ne sont pas engagés dans une guerre acharnée. Même « malgré les aboiements de l'administration Trump, ils n'ont pas encore recouru à la morsure » en matière tarifaire.

Oubliez le détroit de Béring. Le plus intéressant est de savoir qui tente alors de séparer officiellement Taïwan de la Chine par le biais d'une souveraineté formelle progressive. Qui a élaboré un plan pour contenir la Chine le long des chaînes d'îles et se prépare à son blocus naval ? Qui commence à déployer des systèmes de missiles terrestres à courte et moyenne portée sur ces chaînes ? Qui considère la Chine comme le principal défi géopolitique des États-Unis au 21ème siècle ? Ce n'est certainement pas la Russie.

Nous assistons à une tentative maladroite et franchement faible de manipuler Pékin afin de créer une brèche dans les relations entre la Russie et la Chine.

Bien sûr, les intérêts géopolitiques de la Russie et de la Chine ne sont pas identiques, mais elles ont un ennemi commun : les États-Unis. Quant au prochain test de la solidité des relations entre la Chine et la Russie, il est imminent : l'ultimatum de 50 jours de Trump sur les sanctions secondaires expire le 2 septembre.

14:58 Publié dans Actualité, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, géopolitique, corridors | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

vendredi, 01 août 2025

L’Europe est pareille à une nouvelle dynastie Qing en plein déclin

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L’Europe est pareille à une nouvelle dynastie Qing en plein déclin

Hua Bing

Source: https://dissident.one/europa-is-de-nieuwe-late-qing-dynas...

En tant que Chinois, on nous enseigne dès notre plus jeune âge les humiliations que la Chine a dû endurer pendant un siècle à cause des puissances coloniales, d’abord les Européens, puis les Japonais, écrit Hua Bing.

Pendant les cours d’histoire, chaque élève chinois apprend quels furent les traités inégaux et les énormes réparations de guerre que la dynastie Qing a dû accepter après ses défaites humiliantes lors des deux guerres de l’Opium et de la guerre sino-japonaise de 1894/95, lorsque Taïwan a été cédé aux Japonais jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Nous n’avions aucune idée qu’en l’absence d’une guerre perdue, nous vivrions une répétition de telles humiliations, qui seraient infligées à la plupart de nos anciens colonisateurs eux-mêmes. Cette fois, ce sont les traités inégaux que les Européens sont contraints de signer avec les États-Unis dont ils sont pourtant les « alliés » ; et les réparations de guerre consistent en l’achat obligatoire de gaz américain, facturé trop cher, pour une somme totale 750 milliards de dollars à payer par l’Europe, auxquels il faut ajouter des centaines de milliards supplémentaires pour l’achat, tout aussi obligatoire, d’armes américaines, et encore 600 milliards de dollars en investissements européens promis aux États-Unis.

Ursula von der Leyen, qui, comme une concubine obéissante, siégeait à côté d’un Trump victorieux, a signé, abandonnant ainsi les dernières bribes de dignité et de souveraineté européennes.

Elle a joyeusement annoncé que « nous avons fait quelque chose contre le déficit commercial… nous pouvons au moins continuer à faire des affaires avec les États-Unis », alors que l’Europe est contrainte d’offrir aux États-Unis un tarif zéro en échange d’une taxe américaine générale de 15% sur les importations européennes et d’une exemption pour les produits pharmaceutiques, qui devraient même accepter des taxes encore plus élevées.

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Il y a un mois, nous avons vu le spectacle triste et hilarant d'un Mark Rutte, chef de l’OTAN et ancien Premier ministre néerlandais, qui appelait Trump affectueusement « papa » et écrivait une lettre d’amour et de soumission pour se réjouir de la façon dont les États-Unis incitent avec succès les Européens à dépenser plus d’argent pour préparer la guerre. Trump a filmé cela sans pitié et l’a montré au monde. Cela amène à se demander ce qui pousse un Néerlandais, un peuple généralement fier, à se dégrader d'une aussi pénible façon.

Plus tôt, au début de l'ère Trump 2, nous avons vu un Keir Starmer soumis, démuni et contrit, venir humblement se prosterner devant Trump dans le bureau ovale (et toucher le bras de Trump comme un domestique affectueux). J’en ai la chair de poule rien qu’en en parlant. Il y a des choses qu’on ne peut pas ignorer, et, là, c’en est une.

Trump a décrit sommairement comment les dirigeants d’autres pays « baisent mon cul… tout en quémandant "s’il vous plaît, monsieur, s’il vous plaît" »  dès qu’il a lancé la guerre commerciale tarifaire. Maintenant, nous savons à qui il faisait référence.

La vassalisation de l’Europe est achevée.

Les États-Unis ont réussi à démolir et à soumettre l’Europe à grande échelle. Leurs agents, soigneusement préparés par le Conseil de l’Atlantique et autres, ont pris le relais des organisations comme l’OTAN et l’UE. L’Europe est tout simplement la dernière victime d’une révolution de couleur sans effusion de sang, menée contre les pays européens par leurs propres maîtres.

Avec une prétention aux « valeurs partagées » et un zèle idéologique qui ferait rougir les fondamentalistes religieux, l’Europe a abandonné son autonomie et ses intérêts nationaux sans tirer un seul coup de feu. Les anciens colonialistes sont maintenant les nouveaux colonisés.

Von der Leyen, Rutte, Starmer, Macron et Merz sont en fait des agents américains, tout comme Trump, Wolfowitz et Cruz sont des agents israéliens.

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De tels vassaux sont accueillis avec mépris et relégués en dehors des affaires d’État. La froide réception réservée à von der Leyen et ses complices par Pékin la semaine dernière montre au monde la faible position que l’Europe occupe désormais dans le monde – il n’y eut ni cérémonie d’accueil, ni déclaration commune, ni accord substantiel, et les dirigeants européens ont été transportés en bus comme des invités indésirables, ce qu’ils sont de fait.

L’Europe est comme la dynastie Qing tardive d’il y a 170 ans. Elle est technologiquement en retard et militairement faible. Elle s’accroche encore à un sentiment de supériorité culturelle et à un passé glorieux, mais semble ne pas réaliser à quel point elle est limitée dans le monde.

L’Europe considère encore le reste du monde comme des barbares (ou comme la Jungle, ainsi que l’a appelé le dernier chef de la diplomatie étrangère), mais le reste du monde voit l’Europe comme un bande de vieillards malades et incohérents, l'UE comme un empereur sans vêtements.

Contrairement à la dynastie Qing, qui a au moins essayé de lutter contre les envahisseurs et n’a abandonné qu’après plusieurs défaites, l’Europe semble embrasser avec enthousiasme son statut de vassal.

Après la Seconde Guerre mondiale, il n’y a jamais eu de coopération égalitaire entre les États-Unis et l’Europe. Cependant, une apparence de souveraineté et d’indépendance a été maintenue, bien que timidement.

Maintenant, le voile est tombé et une soumission nue et sans caractère est visible pour tous.

Fragmentation occidentale contre cohésion asiatique - Quand le déclin rencontre la discipline

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Fragmentation occidentale contre cohésion asiatique

Quand le déclin rencontre la discipline

Brecht Jonkers

Source: https://www.multipolarpress.com/p/western-fragmentation-v...

Brecht Jonkers oppose la vision cohésive, duty-bound (lié au devoir), de l’État en Asie à la dérive atomisée et individualiste de l’Occident, lequel se dirige vers l'insignifiance bureaucratique. 

Il existe une différence fondamentale entre l’attitude « européenne », c’est-à-dire essentiellement libérale, et l’attitude « asiatique » concernant l’existence et le rôle de l’État. C’est une fracture civilisationnelle qui dépasse le débat idéologique habituel et qui met en évidence la différence claire entre les attitudes « occidentales » individualistes et les attitudes « orientales » collectivistes vis-à-vis de la société humaine. 

En simplifiant à l’extrême cette question complexe, je pense qu’il est correct de dire que l’Asie voit l’État comme un outil nécessaire, en fin de compte, pour assurer (idéalement) la justice, la cohésion sociale, l’ordre et l’harmonie. L’Occident, en revanche, a une attitude fondamentalement antagoniste et négative envers l’existence de l’État en lui-même, le voyant au mieux comme un mal nécessaire pour empêcher les gens de voler et de tuer dans la rue. Ce qui, incidemment, correspond à la vision négative et misanthropique sous-jacente de la nature humaine qui sous-tend la philosophie occidentale moderne. Mais je m’égare. 

L’État occidental reste, en son cœur, un « État veilleur de nuit » selon le modèle britannique/américain qui a vu le jour au 18ème siècle : un État principalement (ou uniquement) préoccupé par la prévention de la violence dans la sphère publique, la protection de la propriété et la poursuite tranquille du statu quo, peu importe ce qu’est ce statu quo. Intervention minimale, législation minimale, soutien minimal à ceux qui en ont besoin. 

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Naturellement, les choses ont changé considérablement après la Seconde Guerre mondiale avec l’adoption du modèle de l’État-providence, établi principalement pour empêcher la classe ouvrière de se révolter. Ce changement a été provoqué par deux facteurs principaux : la représentation organisée des forces de travail, qui ont exigé leur juste part après les sacrifices consentis lors des deux guerres mondiales, et la menace « communiste » grandissante venant de l’Est, qui présentait un système alternatif pouvant attirer la classe ouvrière loin du soutien au modèle libéral et capitaliste. 

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Les changements liés au « grand gouvernement » depuis 1945 se sont lentement érodés depuis les années 1990, alors que le modèle « néolibéral » (en réalité : le capitalisme à l’ancienne) s’est profondément enraciné dans la société et la mentalité occidentales. Margaret Thatcher a résumé cette mentalité en disant : « … qu'est-ce que la société ? Il n’y a pas de société ! Il n’y a que des hommes et des femmes individuels, et il y a des familles. » Cela ne l’a pas empêchée de mobiliser l’armée britannique contre l’Argentine ou de laisser des Irlandais républicains mourir de faim dans des prisons très largement contrôlées par l’État et financées par les impôts. 

De nos jours, l’un des thèmes favoris du discours politique européen est : « cela ne relève pas de la responsabilité du gouvernement » : il n’est pas de la tâche du gouvernement d’aider les gens à trouver un emploi, de leur assurer des soins de santé abordables, de créer et maintenir le nombre nécessaire de logements disponibles, ou de garantir une économie nationale durable. Cela incite à se demander à quoi sert encore le gouvernement, et pourquoi nous payons des impôts et obéissons à la loi pour un État qui donne très peu en retour. 

En résumé, c’est la mentalité politique occidentale contemporaine : les gens doivent obéir et respecter la loi, payer des impôts et se soumettre à une bureaucratie étouffante ; mais quoi que vous fassiez, ne demandez pas trop en retour. Tout le reste, c’est à vous. Et cela s’applique à toute la sphère atlantique, des plus ardents fondamentalistes du marché libre aux libéraux scandinaves, voire aux partis de gauche qui brandissent le drapeau rouge, que ce soit sur les îles britanniques ou sur le continent européen. 

La “vision asiatique” est nettement différente dans sa propre essence. Rattachée aux traditions antiques, telles que le Mandat du Ciel en Chine et l’idée d’une société harmonieuse comme dans les textes confucéens, l’État est un pilier central de la société et de l’histoire humaine. 

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L’état d’esprit traditionnel asiatique, que j'explique encore une fois de manière simplifiée pour plus de clarté, est en réalité une situation plus quid pro quo qu’une idée libérale occidentale. Oui, l’État exige et attend une obéissance et une conformité étendues. La responsabilité collective assumée par chaque individu est beaucoup plus omniprésente en Orient qu’en Occident. La société civile et les citoyens sont censés respecter les traditions et les règles dictées par l’État, la religion et la coutume ancienne. L’accent occidental sur « vivre sa propre vérité » et « être qui tu veux être » est étranger à la société asiatique traditionnelle. Et ces traditions perdurent, à travers et au-delà des divisions droite/gauche, comblant le fossé entre des systèmes politiques très différents. 

Le contrat social dans le système de l’État « asiatique » est très clair : la population doit faire preuve de piété filiale et respecter les lois et traditions, et en retour, l’État a une tâche très claire, presque religieusement mandatée, de garantir le bien-être public dans la mesure du possible. L’intérêt collectif dépasse toujours celui de l’individu en politique et en société. 

Encore une fois, cette vision tend à dépasser les idéologies politiques typiques. Il est évident que des communistes comme Mao Zedong et Kim Il Sung ont des tendances collectivistes, mais cela va bien au-delà. Le fondateur de Singapour, un État très capitaliste et généralement pro-occidental, Lee Kuan Yew, a déclaré un jour : « [L]eurs valeurs peuvent ne pas nécessairement être celles que valorisent les Américains ou les Européens. Les Occidentaux valorisent la liberté et la liberté de l’individu. En tant qu’Asiatiques d’origine chinoise, mes valeurs meportent à valoriser un gouvernement honnête, efficace et efficient. » L’ancien Premier ministre malaisien Mahathir Mohamad a également mis en avant, pendant et après son mandat, les « valeurs asiatiques » et une politique de « regard vers l’est ». 

L’État dans le système « asiatique », en particulier en Asie de l’Est et du Sud-Est, est là pour réguler, contrôler et assurer dans la plus grande mesure possible l’harmonie et le bien-être de la population. Ce n’est peut-être pas un système « démocratique » dans le sens occidental du terme, c’est vrai. Mais soyons honnêtes : la démocratie libérale n’est pas le facteur déterminant en politique internationale. 

Et on ne peut nier que ça marche. Des États comme Hong Kong, Singapour ou la Corée du Sud, souvent loués par les médias occidentaux, jusqu’à la plus rapide et la plus étendue amélioration des conditions de vie de l’histoire humaine, qui s’est produite en République populaire de Chine : le « système asiatique » fonctionne clairement pour l’Asie. 

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Cela a conduit à une situation que l’analyste indien et auteur Parag Khanna (photo) a décrite dans son livre : The Future is Asian. 

Si l’Occident veut jouer un rôle important dans le monde multipolaire présent et futur, il pourrait peut-être emprunter quelques pages aux anciennes sociétés d’Asie. Tant la longue histoire que les événements récents ont prouvé la ténacité, la vitalité et la sophistication de ces sociétés, qui sont bâties autour du bien-être collectif, d’une autorité clairement définie, de la tradition et de la piété filiale. Après tout, l’Asie a été le centre de la civilisation humaine pendant des siècles ; et après seulement deux siècles de domination euro-américaine, cela recommence à être le cas.

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„Zelensky ne partira pas volontairement!“ - Les États-Unis veulent-ils se débarrasser du président ukrainien?

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„Zelensky ne partira pas volontairement!“ 

Les États-Unis veulent-ils se débarrasser du président ukrainien?

par Guido Grandt

Source: https://report24.news/selenskyj-wird-nicht-freiwillig-geh...

Indéniablement, le journaliste d’investigation et pamphlétaire politique américain Seymour Hersh, qui a acquis une reconnaissance mondiale en 1969 pour avoir révélé le massacre de My Lai, initialement dissimulé, lors de la guerre du Vietnam, est l’un des meilleurs en son domaine. Dans un rapport récent, Seymour Hersh explique que les États-Unis seraient désormais déterminés à destituer le président ukrainien Volodymyr Zelensky – malgré les nouvelles promesses américaines pour la guerre en cours.

Selon Hersh, le général Valerii Zaluzhnyi, ancien commandant en chef de l’armée ukrainienne, serait le successeur probable de Zelensky. Cette décision des Américains, selon les suppositions, pourrait être considérée comme une offre à la Russie pour sortir de cette guerre dévastatrice.

Zelensky a destitué la personne la plus populaire en Ukraine

À l’automne 2023, Zaluzhnyi a déclaré dans une interview à The Economist que la guerre entre la Russie et l’Ukraine avait atteint une « impasse ». Cela a déclenché un effet domino politique, aboutissant à la destitution du général populaire par le président ukrainien.

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Zaluzhnyi (photo), considéré à cette époque comme la figure la plus appréciée en Ukraine, a été rapidement nommé ambassadeur à Londres, où il continue de jouer un rôle diplomatique sur la scène internationale. Et pourtant, il reste loin du front et de ses soldats.

Un changement de stratégie en Occident ?

Selon Hersh, il y aurait à Washington des discussions officielles selon lesquelles Zaluzhnyi pourrait bientôt prendre la présidence. Zelensky, constamment sous pression pour dépendre davantage des États-Unis et des partenaires européens, semble percevoir cette menace imminente.

Ces dernières semaines, il a transféré ou remplacé trois hauts responsables politiques, notamment le ministre de la Défense, le Premier ministre et l’ambassadeur aux États-Unis.

Une indication possible que Zelensky a lui-même compris les signaux du moment et tente peut-être de se sécuriser.

Zelensky n’aura pas le choix

Un responsable américain a indiqué à l’investigateur Hersh que tout dépendrait essentiellement de la volonté de la population ukrainienne d’accepter un changement de direction.

Mais la question n’est pas de savoir si Zelensky démissionnera volontairement, mais plutôt, comme on le dit, «par quels moyens » il abandonnera ses fonctions.

La pression sur Zelensky augmente, et beaucoup pensent qu’il serait possible, s’il refuse de quitter le pays, qu’il soit évacué par la force. Et cela « en avançant à reculons ». Tout le monde sait ce que cela signifie.

Des critiques américaines mettent cependant en garde contre l’implication de la CIA, spécialisée dans les assassinats politiques. Selon eux, il serait préférable que les Ukrainiens règlent la situation eux-mêmes.

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Trump et Zelensky – pas « meilleurs amis »

Même si le président Donald Trump a exprimé publiquement une position plus dure envers la Russie et a continué à augmenter les livraisons d’armes américaines en Ukraine, il demeure incertain comment il se positionne réellement face à une possible destitution de Zelensky.

En tout cas, ils ne semblent pas être « les meilleurs amis », comme l’a montré la scène du 28 février 2025 à la Maison Blanche, malgré une réconciliation ultérieure.

Après une dispute publique devant les caméras, la rencontre de l’époque a été interrompue. Trump a accusé Zelensky de risquer une guerre mondiale et a exigé qu’il modifie sa position. Des échanges acerbes ont suivi, Trump menaçant de laisser tomber l’Ukraine dans sa lutte contre la Russie si aucun accord n’était trouvé avec Vladimir Poutine.

Trump a également critiqué Zelensky pour son attitude ingrate et a souligné qu’en l’absence d’équipements militaires américains, la guerre aurait été rapidement terminée. L’accord prévu et une conférence de presse ont été annulés, et Zelensky a quitté la Maison Blanche. Trump a ensuite déclaré que Zelensky « pouvait revenir quand il serait prêt à la paix ».

L’influence de Trump et le rôle de la Russie

Hersh note que Trump a adopté une ligne claire contre la Russie dans ses déclarations, mais a exprimé des doutes quant à la volonté et à la capacité réelle de Zelensky à mettre fin à la guerre.

L’officiel américain avec qui Hersh s’est entretenu a déclaré que Trump était considéré comme « le seul » capable de faire cela, c’est-à-dire d’offrir à la Russie « une échappatoire » si Zelensky était remplacé par Zaluzhnyi.

La disparition de Zelensky apporterait-elle la paix ?

Selon Hersh, le départ de Zelensky et la montée de Zaluzhnyi pourraient non seulement entraîner un changement politique en Ukraine, mais aussi servir de signal à la Russie pour mettre fin à la guerre. Le journaliste américain explique que cela pourrait être vu comme une « sortie » pour le président Poutine, qui doit faire face à des pertes massives.

Une récente estimation fuitée des pertes russes, basée sur des sources du renseignement américain et britannique, indique deux millions de pertes russes depuis le début de la guerre, soit presque le double de ce qui était connu jusqu’alors.

Les États-Unis veulent mettre fin à la guerre – à tout prix

La situation en Ukraine semble atteindre un tournant dramatique. Washington semble déterminé à provoquer un changement de leadership pour mettre fin à la guerre et offrir à la Russie une possibilité de désescalade.

Mais qu’adviendra-t-il alors de Zelensky ? Et comment les citoyens ukrainiens réagiront-ils à une telle révolution politique ?

Il est clair que l’issue du conflit ne dépend pas uniquement des opérations militaires, mais aussi des dynamiques géopolitiques et des luttes internes de pouvoir en Ukraine. Le rôle des États-Unis, l’influence de Trump et le possible changement de direction à Kiev pourraient être décisifs dans les mois, voire les années à venir.

En tout cas, le message de Washington à Moscou est clair : « Vous pouvez toujours dire que vous avez gagné si Zelensky est remplacé ! »

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