Parution du numéro 486 du Bulletin célinien
Sommaire :
Céline à Londres. Asile et évasion
Céline et Malaparte. Deux écrivains maudits dans la tourmente de la guerre
Actualité célinienne
L’abricot de Céline
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L'accord de paix de Washington marque l'humiliation de la Russie dans le Caucase
Trahison en Arménie et en Azerbaïdjan
Alexandre Douguine
Alexandre Douguine dénonce la paix négociée à Washington entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie et la considère comme une humiliation brutale pour la Russie, un effondrement total de sa politique dans le Caucase du Sud et une trahison qui exige une justice visible à l'encontre des responsables.
L'histoirique de l'accord de paix signé entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie à Washington est une honte pour nous. Il vaut mieux affronter certaines choses directement. Si quelqu'un nous a humiliés, insultés, castrés, violés, alors au lieu de dire « c'est comme ça » ou « ce n'est rien, ça guérira », il vaut mieux regarder la vérité en face.
Car c'est véritablement une humiliation brutale pour la Russie. Il n'y a pas si longtemps, nous considérions l'Azerbaïdjan, l'Arménie et le Haut-Karabakh comme faisant partie de notre territoire. Nous y administrions ces territoires. Puis nous y avons renoncé, mais nous pensions avoir conservé une influence, par exemple sur le Karabakh, grâce à une Arménie qui nous était favorable. Puis, sous Pashinyan, l'Arménie a cessé de nous écouter et a commencé à équilibrer ses relations avec l'Azerbaïdjan. Nous avons décidé de nous lier d'amitié avec l'Azerbaïdjan. Aujourd'hui, notre politique dans le Caucase du Sud s'est effondrée de manière catastrophique. Oui, il reste encore la Géorgie, qui sous Ivanishvili est devenue moins agressive par rapport à son ancienne russophobie, mais tout le reste est un échec total.
C'est exactement ainsi qu'il faut comprendre la situation. Cela signifie qu'il y a des responsables. Il y a des gens qui ont conseillé à notre président d'agir ainsi, de construire des relations de cette manière avec Bakou, Erevan et Stepanakert. Un échec est un échec. Une humiliation est une humiliation. Le fait qu'aujourd'hui Aliyev – que nous avons efficacement aidé pendant la guerre du Karabakh – et Pashinyan – qui s'est soulevé contre nous – travaillent pour notre ennemi est une gifle. Cette gifle ne vient pas des États-Unis ou de l'Occident, qui sont de toute façon nos ennemis. C'est un coup porté de l'intérieur.
Ces mêmes personnes au sein de la Russie qui ont orchestré cela, en insistant pour « s'en occuper elles-mêmes » et en rejetant toute ingérence extérieure, devraient, si Poutine avait son mot à dire, être condamnées à la peine ultime. Cependant, nous avons suspendu la peine de mort ; nous nous targuons d'être humains. Après un échec catastrophique, monstrueux et humiliant pour le pays et pour notre société, ce qui suit souvent n'est qu'une promotion. Un homme a tout volé, tout ruiné, trahi tout le monde, et il obtient un poste plus élevé.
Bien sûr, c'est une situation malsaine. Notre peuple et notre société veulent que justice soit faite. Nous ne voulons pas de sang, nous ne voulons pas de violence, mais nous voulons la justice. Quand nous voyons que les responsables de l'effondrement total de notre politique dans le Caucase du Sud restent totalement impunis, c'est humiliant. La signature de cet accord à Washington montre notre nullité, le fait que nous ne contrôlons rien, même dans l'espace post-soviétique. Qui, dans ce cas, nous prendra au sérieux à un niveau supérieur ?
Cette douleur, cette insulte, cette gifle doivent être comprises précisément comme une gifle à chacun d'entre nous, à chaque Russe. Il ne sert à rien de dire: «Comme ils sont mauvais ! Nous vous avions bien dit que Pashinyan était un toutou de Soros et qu'Aliyev était un scélérat qui travaille pour Erdogan et trahit notre amitié».
Ce ne sont pas des arguments. Quelle que soit l'opinion que l'on ait de Pashinyan et d'Aliyev, leurs actions doivent être combattues de front.
Comme le disait mon ami Yevgeny Vsevolodovich Golovin :
« Affrontez le monde extérieur comme vous affronteriez un coup : sans détourner le regard ».
Il ne faut pas dire: «Et alors, on m'a cassé une dent ? Elle me faisait mal depuis longtemps et j'avais de toute façon l'intention de la faire enlever». Il ne faut pas édulcorer la douleur. Ce qui s'est passé avec Aliyev et Pashinyan est une humiliation pour nous. C'est exactement ainsi qu'il faut le prendre. C'est plus sain et plus honnête. Nous avons perdu. Nous avons commis une erreur en confiant le travail à faire avec l'Arménie et l'Azerbaïdjan à des personnes qui n'étaient absolument pas compétentes. Il n'y a pas d'autre façon de l'expliquer. Si nous ne considérons pas cela comme un échec, si nous n'acceptons pas cette douleur, nous cesserons d'être des êtres humains et une civilisation souveraine.
Bien sûr, justice doit être faite. Ceux qui ont conduit notre pays à un tel résultat en matière de politique étrangère dans notre voisinage immédiat doivent être punis de manière claire et visible. Cela doit cesser. Il est temps de confronter tous ceux qui sont derrière ce désastre: les responsables qui ont façonné notre politique dans le Caucase du Sud, les diasporas qui l'ont influencée et les lobbyistes étrangers qui l'ont poussée vers l'échec. Soit nous sommes un empire, une civilisation souveraine, soit nous méritons tout ce que nous avons vu à Washington, lorsque nos deux « alliés » léchaient les bottes de notre ennemi.
Par conséquent, si les responsables de tout cela s'en tirent sans être punis, je n'ai pas de bonnes nouvelles. Bien sûr, nous sommes un grand peuple. Mais si nous ne considérons pas l'échec comme un échec, la trahison comme une trahison et l'humiliation comme une humiliation, alors nous ne valons rien.
16:49 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, alexandre douguine, arménie, russie, azerbaïdjan, caucase | |
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Cybercatastrophe pour la défense française (et européenne)
par Giuseppe Masala
Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/31026-giuseppe-masala-cyberdisastro-per-la-difesa-francese-ed-europea.html
Comme nous l'avons vu ces dernières années, le système de défense français, entendu à la fois comme appareil militaro-industriel et comme forces armées au sens strict, traverse une crise très grave, comparable, selon nous, au contournement par les armées allemandes de la ligne Maginot, qui a débuté le 10 mai 1940 et a coûté à la France sa défaite et l'occupation allemande.
Au cours de ces dernières années, nous avons en effet vu comment la France a pratiquement perdu son emprise sur la Françafrique, qui s'est traduite par le retrait militaire de pays tels que le Niger, le Burkina Faso, le Mali et le Sénégal, ainsi que par la fin effective du franc CFA. Il convient toutefois de noter que ce retrait n'est pas le fruit d'un choix politique autonome de Paris, mais plutôt l'effet d'événements défavorables sur l'échiquier géopolitique. Il suffit de constater que la France a été largement remplacée dans ces pays, tant sur le plan commercial que militaire, par des entreprises et des unités militaires provenant de la Fédération de Russie.
Mais à cet énorme revers diplomatique, militaire, commercial et monétaire subi en Afrique s'ajoutent des défaites cuisantes dans le domaine industriel et militaire qui ont remis en question la qualité des produits de l'industrie militaire française. Nous faisons référence tout d'abord au fiasco du système antiaérien franco-italien SAMP-T (photo), qui devait être la réponse européenne au système américain Patriot, mais qui, lors de la bataille aérienne en Ukraine contre les forces russes, n'a pas été à la hauteur des attentes, subissant de nombreuses pannes (y compris informatiques) et ne parvenant pas à faire face, même partiellement, aux attaques furieuses des missiles des forces russes.
Ce fait a été souligné par d'innombrables organes de presse occidentaux, à commencer par le journal américain Wall Street Journal.
Comme si ces désastres ne suffisaient pas, il faut ajouter que lors du bref conflit qui a opposé le Pakistan et l'Inde en mai dernier, trois chasseurs-bombardiers Rafale de fabrication française auraient été abattus par des J10-C pakistanais de fabrication chinoise armés de missiles air-air également chinois. Une défaite colossale pour Paris, qui a vu détruit le produit phare de son industrie aérospatiale et qui a tenté de minimiser les dégâts en admettant la perte d'un seul chasseur-bombardier ; une admission qui atteste toutefois que la technologie aérospatiale chinoise (bien que beaucoup moins coûteuse) est désormais à la hauteur (sinon supérieure) de la technologie française.
Mais le pire pour l'appareil sécuritaire français était encore à venir. Le 23 juillet, en effet, la nouvelle divulguée par le site de cybersécurité Cybernews a fait trembler les chancelleries du monde entier : Naval Group, le plus grand constructeur naval français, aurait subi une grave attaque informatique avec la fuite de documents de première importance en matière de sécurité nationale ; les pirates ont en effet revendiqué avoir eu accès au code source des systèmes de gestion de combat (CMS) utilisés par les sous-marins et les frégates français.
Toujours selon les révélations des pirates, les données volées à Naval Group ne concernent pas seulement les systèmes CMS, mais aussi des données réseau, des documents techniques soumis à différents niveaux de restriction, les machines virtuelles utilisées par les programmeurs de Naval Group et des échanges de messages confidentiels entre les techniciens de la même entreprise. Pour prouver la véracité de leurs déclarations, les pirates ont joint à leur revendication un échantillon de 13 Go de données provenant de ce qu'ils ont dérobé lors de leur cyberattaque.
Selon les experts qui ont analysé les données divulguées, l'attaque doit être considérée comme réussie et le matériel publié doit être considéré non seulement comme original, mais aussi comme très important, à tel point que la nouvelle a été relayée par le Financial Times et, par conséquent, par les principaux médias occidentaux. Cela a poussé l'entreprise à prendre publiquement position sur la situation, admettant que toutes ses ressources sont actuellement mobilisées pour vérifier la propriété des données publiées par les pirates présumés.
Au contraire, l'État français a gardé un silence éloquent sur cette affaire, révélateur du niveau de préoccupation face à ce qui constitue certainement une menace importante pour la sécurité nationale. D'ailleurs, selon tous les experts, l'accès au code source du CSM ne peut que susciter la plus grande inquiétude, car il s'agit de codes informatiques complexes conçus pour soutenir les opérations militaires en fournissant une plateforme intégrée pour la gestion des informations, la prise de décision et le contrôle des armes et des capteurs. Et c'est précisément le contrôle des armes qui est le plus préoccupant, étant donné qu'il s'agit dans ce cas précis du contrôle des armes des sous-marins qui, comme on le sait, embarquent également des missiles balistiques nucléaires dans le cas français.
Nous sommes donc confrontés à une affaire qui compromet fortement la capacité de combat de la marine française et potentiellement aussi sa force de dissuasion nucléaire. Il faut également tenir compte du fait que, même si les dommages étaient théoriquement limités, l'État français est confronté à une énorme atteinte à son image en matière de cybersécurité et de marine : qui achètera des systèmes navals français en sachant que le code source du CSM pourrait être potentiellement compromis ?
De plus, la défense française peut-elle rester avec le doute, même infime, que ses systèmes d'armes navales, y compris les systèmes nucléaires, puissent être compromis, ne serait-ce que potentiellement ?
Sur le plan politique, cette attaque ne touche pas seulement la France, sur le plan fondamental de la sécurité et de son autonomie stratégique, mais elle touche toute l'Europe et sa volonté de s'autodéterminer également sur le plan militaire, s'affranchissant ainsi du Big Brother d'outre-Atlantique.
Mais qui aurait pu avoir intérêt à lancer une telle attaque contre la France, sans se soucier des risques auxquels elle s'exposait ?
Selon l'auteur, il est très difficile que ce soient des hackers indépendants - des chiens errants du web - qui aient mis en place une telle attaque. Il est beaucoup plus probable que derrière les hackers se cache la longa manus d'un État. Mais lequel ?
Il peut certainement s'agir des grands adversaires de l'Occident, la Chine et la Russie, désireux de faire une démonstration de force à leurs adversaires. Mais il est également vrai que Pékin et Moscou savent bien qu'attaquer la force de dissuasion militaire d'un pays ennemi – surtout dans le contexte actuel de tensions géopolitiques extrêmes – pourrait entraîner une réponse militaire directe de Paris, ce qui n'est d'ailleurs pas exclu par le Livre blanc « Défense et Sécurité Nationale – 2013 » dans de telles circonstances.
L'analyse des intérêts des États-Unis est curieuse. Il est certes vrai que la France est un allié de Washington, mais c'est aussi un allié gênant, qui a toujours revendiqué son autonomie stratégique et militaire. De plus, la France est le pivot qui, du moins en théorie, peut garantir l'autonomie militaire européenne. Une capacité qui, après cette cyberattaque, est largement remise en question. Cela ne peut que réjouir Washington, qui voit désormais démantelé un adversaire commercial dans le domaine du réarmement européen et qui, surtout, rend désormais vide de sens toute hypothèse de détachement de l'Europe de la protection américaine, y compris militaire.
Il convient toutefois de noter que les États-Unis ne sont pas étrangers à des comportements sans scrupules à l'égard de leurs vassaux européens. Il suffit de penser au scandale Datagate qui a éclaté en 2013 à la suite des révélations de l'agent de la NSA Edward Snowden, qui a raconté comment les États-Unis espionnaient également les communications des dirigeants européens.
Il convient de noter que cette attaque contre Naval Group expliquerait également l'incroyable soumission de l'UE en matière de droits de douane, qui est apparue avec l'accord annoncé par Trump et von der Leyen lors du sommet écossais. Une Europe qui se retrouve dos au mur, incapable de toute initiative politique autonome, ne peut que se soumettre aux États-Unis de manière humiliante aux yeux du monde entier. C'est précisément ce qu'a démontré l'attaque informatique contre la défense française.
Mais ce ne sont là que des hypothèses théoriques. Il vaut mieux pour tout le monde croire que ce sont les occupants du Kremlin qui ont poussé les hackers à agir.
15:32 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Défense, Militaria | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cyberattaques, europe, actualité, france, armements, affaires européennes, défense | |
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Migration massive: l'Autriche interdit le mariage entre cousins
Source: https://report24.news/massenmigration-oesterreich-verbietet-ehe-zwischen-cousin-und-cousine/
Depuis le vendredi 1er août 2025, il est officiellement interdit en Autriche de se marier avec son cousin ou sa cousine. Cette nouvelle loi est une réaction aux pratiques matrimoniales qui ont fait leur apparition dans le pays avec l'immigration massive, notamment les mariages d'enfants et les mariages entre parents, courants dans le monde musulman. Cependant, les relations sexuelles entre cousins restent autorisées par la loi...
En Autriche, les cousins ne peuvent plus se marier.
Le fait que le gouvernement fédéral estime cette interdiction nécessaire en dit long : les mariages entre parents ne sont bien sûr pas un phénomène majoritaire en Autriche. On admet toutefois que ces unions sont courantes dans les communautés immigrées. Donc cette loi est, en fait, un aveu en matière de politique d'intégration. Selon le ministère de la Famille, six mariages sur dix sont conclus entre parents dans « certains » pays musulmans.
« Nous voulons délibérément éviter de telles situations en Autriche », a déclaré la ministre de l'Intégration, Claudia Plakolm (ÖVP). Pourquoi cela est-il devenu nécessaire ?
Les registres d'état civil (via les actes de naissance) sont chargés du contrôle. Toute infraction est passible d'une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à un an ou d'une amende. Il reste bien sûr à voir si des poursuites seront effectivement engagées.
Selon la ministre de l'Intégration, les mariages forcés et les mariages d'enfants constituent une forme de « violence liée à l'honneur et au genre » et constituent également une violation grave des droits de l'homme. Dans le monde, une fille sur cinq de moins de 18 ans serait concernée par un tel mariage – au total, environ 650 millions de femmes auraient été mariées alors qu'elles étaient encore enfants. Tout cela n'est pas nouveau pour les citoyens autrichiens, mais ils doivent bien sûr se garder de critiquer la « culture » des immigrés.
Le nouvel article rend non seulement impossible le mariage des enfants (de moins de 18 ans), mais interdit également le mariage entre parents jusqu'au quatrième degré collatéral, afin d'empêcher par exemple les mariages entre cousins ou entre neveux et nièces, oncles et tantes. Ce qui a été conclu à l'étranger n'est plus reconnu dans la république alpine. Mais un détail piquant subsiste : les relations sexuelles entre proches parents restent autorisées.
Cela soulève des questions. Si ces mariages sont si problématiques sur le plan juridique, social et sanitaire, pourquoi le lit reste-t-il tabou ? Le ministère de la Justice déclare : on a envisagé d'étendre la loi sur l'inceste, mais on est arrivé à la conclusion qu'une interdiction pénale n'avait « guère de sens ». Ah, bon, très bien.
Les enfants issus de relations consanguines présentent un risque considérablement accru de maladies héréditaires, de malformations et de handicaps mentaux. Ce sont avant tout les enfants qui en souffrent, mais aussi la société, qui doit supporter les coûts médicaux.
15:13 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, autriche, europe, affaires européennes | |
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DARPA, Palantir et la guerre numérique contre l'esprit: l'ère des armes mentales
Source: https://report24.news/darpa-palantir-und-der-digitale-kri...
La manipulation des pensées, des réactions et des décisions est la nouvelle forme de guerre psychologique. Et cela ne concerne pas seulement les ennemis extérieurs, mais aussi, de plus en plus, la population nationale. La manipulation, le contrôle et la manipulation des personnes sont les objectifs de la DARPA, de Palantir & Co.
La guerre a changé de forme. Les bombes, les drones et les fusils ne sont pas devenus superflus : ils ne sont que les outillages les plus grossiers d'une boîte à outils dont l'instrument le plus sophistiqué et le plus dangereux est la manipulation de la pensée humaine par l'intelligence artificielle. La nouvelle arme s'appelle Theory of Mind, développée par le groupe de réflexion américain DARPA, affinée par des entreprises telles que Palantir, et elle ne vise plus seulement les ennemis étrangers. Bienvenue dans l'ère de la surveillance psycho-numérique totale. Bienvenue dans la guerre contre votre propre esprit.
Ceux qui pensent qu'il s'agit uniquement de jeux de simulation militaire visant à repousser l'agression chinoise ou russe méconnaissent le véritable objectif de ce programme. L'idée de base est aussi simple que perfide : modélisons la psyché de l'adversaire, anticipons ses réactions, manipulons ses décisions et contrôlons finalement son comportement. Cela ressemble à de la guerre stratégique, mais cela fait depuis longtemps partie de notre quotidien. Au plus tard depuis 2020.
Du champ de bataille au salon
La pandémie du Covid-19 – ou plutôt la « plandémie » – a été le terrain d'essai idéal pour la théorie de l'esprit de la DARPA. Ce qui était à l'origine conçu comme un outil d'analyse de l'ennemi s'est transformé en un instrument d'influence de masse. Les algorithmes d'IA ne se contentaient pas de lire nos pensées, ils adaptaient la politique en temps réel à nos peurs, nos contradictions et nos fluctuations émotionnelles. Les décisions des gouvernements n'étaient plus de simples actes politiques, mais des réactions calibrées par l'IA en fonction de l'humeur numérique.
Les confinements, le port obligatoire du masque, les campagnes de vaccination n'étaient pas des mesures médicales, mais des opérations psychologiques. Chaque objection était analysée en temps réel, chaque tweet, chaque commentaire sur Facebook, chaque recherche Google sur les « effets secondaires des vaccins » alimentait un appareil neuronal qui s'adaptait comme un caméléon neuronal. Tout ce qui ne cadrait pas avec le discours officiel était supprimé, filtré, effacé.
Le façonnage du comportement au lieu de la démocratie
On appelait cela le « nudging », un euphémisme pour désigner ce qui était en réalité un contrôle cybernétique du comportement de masse. Ceux qui ne se laissaient pas « vacciner » volontairement avec les injections génétiques expérimentales recevaient un rendez-vous de vaccination par SMS sur leur téléphone portable. Ceux qui hésitaient étaient amadoués à l'usure par des campagnes chargées d'émotion. Ceux qui résistaient étaient désavoués publiquement, dans le monde numérique comme dans la vie réelle. La démocratie a été remplacée par une économie comportementale soutenue par l'IA. Le citoyen ? Un sujet prévisible dans une simulation algorithmique.
Et personne ne s'en est rendu compte – ou n'a voulu s'en rendre compte. Car l'ennemi, c'était le virus. La véritable menace ne se trouvait pas à Wuhan ou à Bergame, mais dans les centres de données des gouvernements et des entreprises occidentaux. L'algorithme était la bête qu'il fallait nourrir.
Riposte de l'arme manipulatrice de la pensée
Ce qui a commencé comme une initiative antiterroriste revient maintenant comme un boomerang – contre les citoyens, contre la liberté de pensée, contre l'idée d'autodétermination. L'« ennemi » n'est plus un mollah en Iran, un apparatchik du PCC à Pékin ou un général à Moscou. L'ennemi, c'est nous. Ou plus précisément : tous ceux qui ne correspondent pas au profil d'opinion prévu par les élites mondialistes.
Car les mêmes systèmes qui sont prétendument utilisés contre les terroristes au Moyen-Orient ou les stratèges russes sont désormais utilisés, du moins aux États-Unis, dans le contrôle des migrations, les contrôles fiscaux, l'administration de la santé et même les caisses de retraite. Palantir, cette entreprise géante spécialisée dans la collecte de données et étroitement liée à la CIA, est depuis longtemps devenue le gouvernement fantôme numérique des États-Unis. Une entreprise qui voit tout, sait tout et relie tout. Gotham, Foundry, Maven ne sont pas des outils. Ce sont les armes modernes d'une guerre secrète, menée également contre la propre population. En Allemagne aussi, le logiciel Palantir est de plus en plus souvent utilisé par les autorités.
Des guerres sans déclaration de guerre
Les récentes opérations militaires en Iran, au Liban et en Russie montrent comment la Theory of Mind fonctionne dans la pratique. Avec une précision chirurgicale, Israël a non seulement abattu des missiles, mais aussi détruit des psychismes. L'assassinat de généraux et de scientifiques iraniens n'a pas seulement été planifié, il a été simulé, répété, évalué psychologiquement et calibré pour un effet maximal. L'objectif n'était pas la mort des personnes visées, mais la déstabilisation de structures de pouvoir entières. Et c'est précisément là que réside le génie perfide de cette stratégie: il ne s'agit plus de gains territoriaux ou de mouvements de troupes. Il s'agit de gains "territoriaux" mentaux, de la colonisation de l'esprit.
Il en va de même en Russie: les attaques de drones ukrainiens contre des bases de bombardiers stratégiques n'étaient pas le fruit du hasard, mais le résultat d'une longue modélisation des schémas de réaction russes. Le bouton rouge n'a pas été pressé, car le seuil à partir duquel il fallait le faire avait été calculé avec précision. Il s'agit d'un nouveau type de guerre, où ce ne sont plus les chars qui comptent, mais les paramètres.
Nous sommes l'ennemi
Et tandis que ces systèmes sont censés garantir l'efficacité militaire en matière de politique étrangère, une question dérangeante se pose: sont-ils déjà utilisés contre nous depuis longtemps ? Nos émotions sont-elles délibérément déclenchées par certaines mesures afin de nous orienter, nous, le peuple, dans la direction souhaitée ? Si l'algorithme décide de ce que nous avons le droit de penser, de ce que nous devons ressentir et des décisions que nous considérons comme « libres », alors nous ne sommes plus des citoyens, mais les objets d'un régime autoritaire numérique.
Et qui décide à partir de quand quelqu'un est considéré comme « extrémiste » ? Qui définit la « désinformation » ou les « fake news » ? Qui trace la ligne rouge entre l'opinion critique et le danger calculé par un algorithme ? Si l'État, armé du logiciel Palantir, devient capable de lire dans les pensées, la résistance n'est pas seulement légitime, elle est vitale.
Les pensées comme champ de bataille
La guerre est là. Pas avec des missiles de croisière et des ogives nucléaires, mais avec l'analyse comportementale, le suivi des sentiments en temps réel et les simulations psychologiques. La théorie de l'esprit n'est plus une théorie, c'est désormais une réalité vécue. Et elle est là pour rester. Ceux qui ne comprennent pas que leur propre pensée est devenue un champ de bataille ont déjà perdu la guerre pour la liberté.
Lorsque même les démocraties commencent à contrôler leurs citoyens à l'aide d'algorithmes, la question n'est plus : qu'est-ce que la guerre ? Mais plutôt : qu'est-ce qui reste de la paix ?
14:31 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : darpa, palantir, theory of mind, armes mentales, polémologie, contrôle des populations, contrôle, manipulation | |
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Alexandre Douguine évoque la vente de l'Alaska et l'effondrement de l'Union soviétique comme des leçons à tirer de la perte de puissance, appelant à une doctrine Monroe eurasienne pour contrer la domination américaine.
Le célèbre philosophe Alexandre Douguine s'est exprimé sur ce qu'il considère comme la plus grande erreur de la Russie, un acte qui, selon lui, fait passer la vente de l'Alaska pour une capitulation relativement mineure des intérêts nationaux.
Les débats en ligne ont enflammé les esprits à propos de la rencontre prévue cette fin de semaine en Alaska entre le président russe Vladimir Poutine et le président américain Donald Trump.
Le choix inattendu du lieu a relancé le débat sur la pertinence de la vente de l'Alaska aux États-Unis par la Russie. Les partisans de cette décision soulignent qu'à l'époque, le budget du pays avait été gravement affecté par la guerre de Crimée et que cette vente avait permis de lever des fonds dont le pays avait un besoin urgent. Ces fonds ont été investis dans l'extension du réseau ferroviaire et le développement des régions de l'Amour et du Primorié. L'accord a également renforcé les relations de la Russie avec les États-Unis et affaibli l'influence britannique en Amérique du Nord. En outre, la Russie a acquis les plans et la technologie de production du fusil Berdan, qui a permis le réarmement de l'armée et contribué à venger sa défaite dans la guerre de Crimée pendant la guerre russo-turque.
Les détracteurs rétorquent que l'Alaska a été vendue pour une fraction de sa valeur réelle. La richesse de ses ressources — or et pétrole — vaut plusieurs fois plus, voire plusieurs centaines de fois plus que le prix encaissé suitye à la vente. De plus, cette vente a permis d'affirmer définitivement la doctrine Monroe, une politique américaine déclarant que toute l'Amérique du Nord et du Sud ainsi que les îles des Caraïbes relevaient de la sphère d'influence américaine. Si les bases militaires russes étaient restées en Alaska, elles auraient constitué un puissant moyen de dissuasion pour les États-Unis, qui aujourd'hui attisent les conflits dans le monde entier tout en bénéficiant de la sécurité offerte par la distance géographique et l'absence de menaces directes.
Douguine reconnaît que la vente de l'Alaska était une erreur, que Moscou s'efforce aujourd'hui de compenser en élaborant sa propre doctrine Monroe, qui s'étend à toute l'Eurasie.
Il considère toutefois que les politiques de Mikhaïl Gorbatchev et de Boris Eltsine ont été des erreurs bien plus graves. Le premier a démantelé l'Union soviétique, le second a cédé la Crimée et le Donbass à l'Ukraine, tout en démantelant partiellement et en vendant aux oligarques le grand héritage de l'Union soviétique.
« Une vaste Union eurasienne, voilà notre doctrine Monroe pour l'Eurasie. Ils ont leur propre doctrine Monroe, nous avons la nôtre. Bien sûr, l'Alaska n'aurait pas dû être vendu. Mais même ainsi, ce n'était pas le même genre de folie [de comportement absurde et illogique – NDLR] qui a accompagné Gorbatchev et Eltsine. Car cela dépassait les bornes », a déclaré Douguine.
Il a ajouté qu'aujourd'hui, la Russie attire l'Inde, la Turquie et l'Iran dans son orbite tout en restaurant progressivement son influence sur les territoires de l'ancien Empire russe, rendant ainsi de plus en plus viable une version eurasienne de la doctrine Monroe.
Il a été annoncé précédemment que le président américain Donald Trump et le président russe Vladimir Poutine tiendraient une réunion bilatérale en Alaska à la fin de la semaine pour discuter de l'Ukraine. Certains experts estiment que le choix du lieu n'est pas fortuit. Premièrement, l'Alaska rappelle une époque où la Russie et les États-Unis étaient alliés contre la Grande-Bretagne. Deuxièmement, cela indique que ces négociations sont désormais une affaire exclusivement américaine et russe, l'Europe étant exclue de la table des négociations après avoir alimenté le conflit par tous les moyens pendant quatre ans.
20:47 Publié dans Actualité, Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : russie, états-unis, alaska, histoire, alexandre douguine | |
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Comment Horst Mahler a rejoint la NPD
Une note nécrologique
par Per Lennart Aae
Source: https://aufgewacht-online.de/wie-horst-mahler-zur-npd-kam/
Horst Mahler et moi étions certes en désaccord sur la plupart des questions idéologiques et politico-stratégiques, mais je partageais son rejet du culte allemand de la culpabilité et sa conviction que l'Allemagne n'a d'avenir que si elle surmonte ce culte. Et je respecte et admire Horst Mahler pour le sacrifice qu'il a consciemment consenti et qui lui a valu plus de 12 ans d'emprisonnement pour des délits purement politiques et la ruine de sa santé.
À la fin des années 1990, j'ai servi de médiateur lors de sa prise de contact avec la NPD. J'ai joué un certain rôle dans l'organisation de sa première apparition lors d'un rassemblement de la NPD (dans le Bade-Wurtemberg en 1999, je crois) et j'ai organisé peu après une première rencontre entre lui, Udo Voigt, le Dr Eisenecker et moi-même dans un restaurant de l'Alexanderplatz à Berlin. Je suis aujourd'hui le seul survivant de cette rencontre.
À cette époque, je connaissais déjà, grâce à la presse, les origines politiques de Horst Mahler, ses succès en tant qu'avocat, son parcours politique au sein de la SPD, du SDS et de la RAF, son incarcération, sa libération et la reprise de son activité d'avocat, ainsi que son revirement politique spectaculaire vers ce que l'on appelle « l'extrême droite ». J'avais eu plusieurs conversations téléphoniques avec lui et une discussion personnelle lors d'un trajet en voiture d'environ une heure entre la gare centrale de Stuttgart et le lieu de son intervention dans le Bade-Wurtemberg, que je viens de mentionner.
Mais mes attentes personnelles concernant le rôle de Horst Mahler au sein de la NPD se sont révélées illusoires dès notre rencontre à Berlin. Je pensais que Mahler incarnerait une synthèse des idées « de droite » et « de gauche » pour former une nouvelle vision de la politique nationale fondée sur des bases scientifiques. Mais la conversation a révélé qu'il rejetait cette idée et qu'il attendait plutôt de grands succès politiques, notamment en matière de politique relative à l'histoire.
« Je m'incline devant un grand Allemand »
Je partageais certes son opinion de principe sur la politique concernant l'histoire, mais par ailleurs je ne considérais pas cette politique-là comme une base suffisante pour un revirement politique désormais absolument nécessaire en Allemagne; j'entrevoyais plutôt la nécessité de raviver une vision politique ethnique, dont la supériorité sur la philosophie des Lumières, désormais complètement dépassée, réduite à l'absurde et réinterprétée de manière cosmopolite, doit s'imposer tant dans le discours politico-philosophique que d'un point de vue purement politique; sinon, selon l'opinion que j'ai exposée à Mahler, nous ne pouvions que perdre.
Ce n'est que dans ce contexte que la politique relative à l'histoire a un rôle important à jouer. Cette discussion politico-stratégique fondamentale est toujours d'actualité, voire plus importante aujourd'hui que jamais. Je ne sais pas ce qu'en pensait Horst Mahler dans ses dernières années, car nous n'avions plus aucun contact depuis 2001.
Quoi qu'il en soit, je m'incline devant la mémoire d'un grand Allemand, un homme dont peu ont égalé les qualités intellectuelles et morales.
Ce texte a été initialement publié sur le profil Facebook de Per Lennart Aae.
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20:23 Publié dans Histoire, Hommages | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : horst mahler, hommage, histoire, allemagne, npd | |
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Archéofuturisme: Platon et la puissance des enseignements non écrits
Jeroným Černý
Source: https://deliandiver.org/archeofuturismus-platon-a-sila-ne...
La philosophie n'a jamais été une description des phénomènes. Depuis ses débuts, elle a toujours été quelque chose de plus profond : une tentative de pénétrer les principes qui rendent la réalité possible. Platon, Aristote, Plotin, puis Avicenne, Thomas d'Aquin ou Heidegger : tous, à leur époque, ont dépassé la surface du monde pour s'interroger sur ce qui fonde l'être. Même si la science moderne a emprunté une autre voie méthodologique, certaines de ses avancées – en particulier la mécanique quantique – touchent à nouveau aux mêmes questions: qu'est-ce que la possibilité ? Comment la réalité naît-elle ? Et quel est le rapport entre l'indéterminé et le déterminé ?
La réflexion qui suit tente d'esquisser une analogie ontologique entre deux concepts à première vue incomparables : le duo indéfini de Platon (ἀόριστος δυάς) et la superposition quantique. Je ne cherche pas à les identifier – ce serait un anachronisme ridicule –, mais plutôt à comparer structurellement la fonction qu'ils remplissent dans leurs systèmes de pensée respectifs. L'intention est de jeter un pont herméneutique entre la métaphysique ancienne et la physique moderne, un pont entre deux langages qui, bien qu'utilisant des concepts et des signes différents, tendent peut-être vers le même non-dit.
Giovanni Reale (photo), l'un des interprètes les plus perspicaces de l'œuvre de Platon, souligne que la véritable essence de la métaphysique de Platon n'est pas explicitement formulée dans les dialogues. Il faut la reconstruire à partir des références d'Aristote et d'autres sources. Nous y trouvons le principe clé: la réalité naît de la combinaison de deux éléments ontologiques – le Un (τ’ ἕν), pure unité et intelligibilité, et le duo indéfini (ἀόριστος δυάς), principe de multiplicité, de variabilité et de potentiel indifférencié.
Alors que l'Un est une force formatrice, la dualité indéterminée représente le champ des possibilités qui, en soi, ne rend rien réel – c'est une sorte de pluralité prémétaphysique, un fond obscur dans lequel tout est possible, mais où rien n'est encore. Il est fascinant de constater que ce principe – la multiplicité ouverte – se retrouve sous une autre forme dans la physique du 20ème siècle. La superposition quantique décrit un état dans lequel un système se trouve simultanément dans plusieurs états possibles jusqu'à ce qu'une mesure soit effectuée. Ce phénomène n'est pas le résultat de l'imperfection de nos instruments, mais une propriété intrinsèque de la réalité. Un électron n'est pas « soit à gauche, soit à droite », mais dans un état diffus où les deux possibilités sont valables en même temps – jusqu'à ce qu'il soit mesuré. La fonction d'onde, appareil mathématique de cet état, résume les probabilités des différents résultats. Ce n'est que l'acte d'interaction – mesure, effondrement, contact avec un autre système – qui choisit un état et actualise ainsi le monde. Ce qui était indéterminé devient déterminé.
Cette transition a fait l'objet de débats philosophiques depuis le début. John von Neumann (illustration, ci-dessus) l'a introduit comme concept formel, Henry Stapp ou Eugene Paul Wigner l'ont ensuite associé à la conscience comme facteur possible d'actualisation. La question est la suivante: quel est cet acte qui rend le potentiel réel ? Et n'est-ce pas finalement une question métaphysique, c'est-à-dire une question sur la structure de la réalité, et non seulement sur la technique de mesure ?
À cet égard, l'analogie entre le duo indéfini de Platon et la superposition quantique est stimulante. Tous deux apparaissent comme un champ ontologique de possibilités – inachevées, indifférenciées, latentes. Tous deux ne deviennent réels que par une intervention – chez Platon, c'est l'Un, en physique, c'est l'observation (l'interaction avec la conscience). Je ne présente pas cette analogie comme une métaphore, mais comme un outil de réflexion – dans l'esprit de Paul Ricœur, qui ne voyait dans le langage métaphorique pas seulement une image, mais un chemin vers une nouvelle compréhension. La relation analogique nous permet de penser à travers les traditions sans réduire l'une à l'autre. La philosophie ne se substitue pas ici à la physique, mais élargit son horizon.
On peut toutefois soulever deux objections à une telle analogie, que je prends toutes deux au sérieux. La première affirme que nous mélangeons le plan physique et le plan ontologique. C'est vrai si j'affirmais l'identité des deux concepts. Mais c'est précisément la physique quantique qui a bouleversé la division classique entre ces deux plans: la question de l'être y est à nouveau présente. La deuxième objection porte sur l'inadéquation historique: Platon ne pouvait pas connaître la théorie quantique. Il ne le savait pas. Mais cela n'a pas d'importance. Tout comme Platon s'est inspiré de l'intuition pythagoricienne des nombres et des proportions, nous pouvons nous inspirer de son cadre symbolique.
Tel que le comprenait Hans-Georg Gadamer (photo) – comme un dialogue entre le présent et la tradition. Un tel dialogue n'est pas un anachronisme, mais une condition préalable à la compréhension. Cette analogie n'est donc pas une tentative de synthèse entre deux systèmes. C'est une proposition de dialogue entre eux. Elle ouvre un espace dans lequel la métaphysique et la physique peuvent être comprises comme des modes d'expression différents d'une même réalité cachée. Il ne s'agit pas d'un argument, mais d'un moyen. Il ne s'agit en aucun cas d'une prétention à la vérité, mais d'une possibilité de réflexion plus approfondie. À une époque où la science et la philosophie se fragmentent en ghettos spécialisés (et en chambres d'écho), une telle analogie peut constituer une nouvelle exigence pour le renouveau d'une unité de la pensée qui recherche à nouveau ce qui était autrefois évident : qu'il existe entre le possible et le réel un pont qui n'est pas technique, mais ontologique.
Le Un et le Deux indéterminé de Platon – tout comme la conscience quantique et la superposition – montrent que ce qui n'est pas visible peut être la condition de ce qui est. Et que la recherche de mots pour cette structure invisible qui se cache derrière tout ce qui se manifeste est peut-être la tâche la plus profonde de la philosophie. Il ne s'agit pas de construire de nouvelles théories, mais de créer un espace dans lequel la réalité pourra à nouveau s'exprimer.
19:57 Publié dans Philosophie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : platon, philosophie, physique | |
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La crise du capitalisme financier américain est structurelle et ne peut être retardée que par la soumission des colonies à l'Empire
par Alessandro Volpi
Source : Alessandro Volpi & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/la-crisi-del-capitalismo-finanziario-degli-stati-uniti-e-strutturale-e-puo-essere-ritardata-solo-dalla-piena-sottomissione-delle-colonie-all-impero
La crise du capitalisme financier aux États-Unis est structurelle et ne peut être retardée que par la soumission totale des colonies à l'Empire. Je m'explique. Les dernières déclarations de Trump à l'adresse de l'Union européenne clarifient bien le sens des difficultés américaines. Le président américain a affirmé que les droits de douane seraient ramenés à 15%, sans préciser en quoi consisterait cette réduction, à condition que les Européens transfèrent aux États-Unis une montagne d'argent : si l'on additionne tous les chiffres avancés, on arrive à un peu moins de 2.000 milliards de dollars en trois ans, entre énergie, armes et divers autres postes. Trump a demandé avec vigueur des transferts similaires, bien que moins importants, au Japon, à l'Indonésie et à la Corée du Sud, auxquels s'ajoutent les sollicitations adressées aux pétromonarchies.
En résumé, Trump a désespérément besoin d'argent. La raison en est très claire. La dette extérieure totale des États-Unis a atteint le niveau record de 28.100 milliards de dollars au premier trimestre de cette année et continue de grimper en flèche. De pays créancier du reste du monde, les États-Unis accumulent une dette extérieure colossale qui n'est plus viable pour au moins trois raisons évidentes. La première est la perte avérée de capacité de production, qui fait que les États-Unis, sans la finance, ne sont plus la première puissance mondiale. La deuxième raison est liée à la première, car cette perte de suprématie ne permet plus à la Réserve fédérale de produire des dollars pour couvrir la dette américaine.
La troisième raison réside dans l'énorme masse de dette fédérale comprise dans le total des dépenses d'emprunt : la dette publique américaine, comme l'a déclaré candidement Jerome Powell lui-même, n'est plus viable. D'ailleurs, les chiffres sont très explicites. La dette extérieure des États-Unis équivaut à 100% du PIB américain, dans un contexte où la dette publique et privée totale des États-Unis est supérieure à 250% du même PIB et où les recettes totales (fédérales, étatiques et locales) que Trump voudrait réduire davantage n'atteignent pas 5000 milliards de dollars.
Le capitalisme financier américain est donc écrasé par sa dépendance vis-à-vis des capitaux et de l'épargne étrangers dont il a besoin, non seulement pour éviter l'insolvabilité de l'État fédéral, mais aussi pour maintenir une bulle boursière qui a atteint environ 50.000 milliards de dollars, grâce à laquelle se maintient la richesse colossale des couches les plus élevées de la population, mais aussi le système désormais très étendu des polices d'assurance, fonds de pension, d'assurances et de produits financiers disséminés dans le monde occidental comme instruments « de substitution » au retrait de l'État social.
À la lumière de tout cela, Trump utilise les droits de douane non seulement comme moyen d'encaisser, mais aussi comme arme de pression sur les colonies, « obligées » de transférer toutes leurs ressources vers la capitale de l'empire, accentuant encore davantage la situation paradoxale dans laquelle environ 60% des économies mondiales sont dirigées vers les États-Unis.
Le néolibéralisme a construit un modèle qui prévoit la soumission « libre » au capitalisme financier, avec une centralité américaine absolue, et maintenant que l'empire vacille, précisément parce qu'il a mené à bien les excès inévitables de la subordination, le néolibéralisme lui-même doit trouver des justifications pour expliquer aux populations appauvries la nécessité de continuer à accepter la soumission. Dans cette action, le discours néolibéral trouve des chantres tant à droite que dans le progressisme, prompts à soutenir qu'il n'y a pas d'alternative. En effet, pour les néolibéraux de droite comme de gauche, les riches et les pauvres doivent rester tels quels.
18:28 Publié dans Actualité, Economie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : capitalisme financier, dette américaine, états-unis, tarifs douaniers | |
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La Turquie défie la Grèce et Chypre en bloquant des projets clés en Méditerranée orientale
Par Tasos Kokkinidis
Source: https://www.defenddemocracy.press/turkey-challenges-greec...
La Turquie intensifie ses efforts pour faire obstacle à des projets d'infrastructure clés impliquant la Grèce et Chypre en Méditerranée orientale, notamment le Great Sea Interconnector (GSI) et l'East to Med Data Corridor (EMC). Ankara tire parti de sa revendication sur le « plateau continental turc » pour créer des obstacles géopolitiques qui compromettent la viabilité des projets et entraînent des retards importants.
Les projets GSI et EMC créent un nouvel axe de connectivité reliant la Grèce, Chypre, Israël et l'Arabie saoudite à l'Europe. La Turquie considère ces initiatives comme une tentative de la contourner et de réduire son influence régionale.
La semaine dernière, Ankara a suspendu les travaux d'étude pour l'EMC. Des sources turques proches de la défense ont confirmé que le navire de recherche battant pavillon de Gibraltar, le Fugro Gauss, avait été intercepté pour avoir opéré sans autorisation dans des eaux que Ankara revendique comme faisant partie de son plateau continental. Le navire effectuait des études pour l'EMC, un projet de câble à fibre optique reliant Israël à la France via Chypre et la Grèce.
La rhétorique et les tactiques de la Turquie sont calquées sur celles utilisées contre le GSI. La Turquie s'est opposée à plusieurs reprises à ce projet, des sources du ministère turc de la Défense qualifiant les activités prévues de « provocatrices » et accusant la Grèce et Chypre de les poursuivre sans le consentement de la Turquie. Ces sources ont ajouté que ces efforts, motivés par ce qu'elles ont qualifié d'« ambitions maximalistes », sont mal conçus et ne disposent pas des ressources nécessaires.
Cela démontre une stratégie cohérente visant à entraver toute infrastructure qui contourne la Turquie, qu'il s'agisse d'énergie ou de télécommunications. La participation d'un consortium dirigé par Saudi Telecom et la Public Power Corporation (PPC) grecque souligne la volonté de la Turquie de faire pression sur les pays tiers qui collaborent avec la Grèce et Chypre.
Les actions de la Turquie s'inscrivent dans le cadre d'une doctrine plus large, celle de la « patrie bleue » (Mavi Vatan), une politique maritime qui revendique de vastes zones de la Méditerranée orientale. En émettant des contre-avis NAVTEX et en déployant des forces navales et aériennes, la Turquie vise à empêcher les études des fonds marins et la construction de projets qui ne l'incluent pas ou ne lui profitent pas.
La Turquie n'est pas signataire de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM), qui définit les modalités de délimitation des zones économiques exclusives (ZEE). Elle soutient que des îles telles que la Crète, Kasos et Karpathos n'ont pas droit à un plateau continental complet, contestant la ligne médiane entre ces îles grecques et le continent anatolien.
En créant de l'instabilité et de l'incertitude, Ankara cherche à faire pression sur ces pays et les acteurs internationaux pour qu'ils l'incluent dans leurs futurs projets ou négociations, se positionnant ainsi comme un acteur régional clé.
Le GSI : la Turquie harcèle la Grèce et Chypre
Le GSI est un projet ambitieux visant à créer un câble électrique sous-marin reliant les réseaux électriques de la Grèce (via la Crète), de Chypre et d'Israël. Il est considéré comme un projet d'intérêt commun (PIC) par l'Union européenne, qui a fourni un financement substantiel (environ 657 millions d'euros) pour mettre fin à l'isolement énergétique de Chypre et de la Crète.
La première phase du projet, qui relie la Crète et Chypre, a démarré, et la fabrication de certains câbles est en cours par la société française Nexans. Cependant, les tensions géopolitiques ont entraîné le gel des études depuis juillet 2024. Le harcèlement naval des navires de recherche par la Turquie est l'une des principales raisons du gel des études des fonds marins.
Le gouvernement chypriote et son autorité de régulation de l'énergie, la CERA, ont hésité à accorder les autorisations financières et réglementaires nécessaires, invoquant les risques géopolitiques et une charge potentielle pour les consommateurs. Cela a été une source de tension avec la Grèce et l'UE.
Le fabricant de câbles Nexans s'est déclaré prêt à réaffecter ses ressources et les câbles fabriqués à d'autres projets si le GSI continue à faire face à des retards et à des incertitudes. Cette déclaration, bien que formulée avec prudence, témoigne de la patience limitée de l'entreprise et fait pression sur les parties prenantes pour qu'elles résolvent les problèmes.
La Grèce a fermement déclaré que le projet allait se poursuivre, mais a gardé secret le calendrier de reprise des opérations de recherche sous la pression croissante de la Turquie.
Le ministre grec des Affaires étrangères, George Gerapetritis, a reconnu l'incertitude qui entoure le calendrier de reprise des recherches, déclarant lors du Forum de Delphes au début de l'année : « Les recherches et la pose des câbles reprendront au moment opportun. Il n'y a jamais eu de date fixe pour cela. Nous procéderons comme nécessaire, lorsque le moment sera venu. »
17:49 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique internationale, géopolitique, actualité, europe, grèce, chypre, turquie, méditerranée, câbles sous-marins, affaires européennes | |
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La Chine défie l'ultimatum pétrolier de Trump – et l'Europe regarde
Par Elena Fritz
Source: https://www.compact-online.de/china-trotzt-trumps-oel-ult...
L'Empire du Milieu ne veut pas renoncer aux matières premières russes et iraniennes. Une nouvelle ère commence : la division géopolitique des flux énergétiques. Pour en savoir plus : COMPACT-Spécial « Les États-Unis contre la Chine » – la lutte finale pour le nouvel ordre mondial. En savoir plus ici: https://www.compact-shop.de/shop/compact-spezial/compact-...
Alors que Washington brandit des menaces et durcit ses droits de douane, Pékin reste imperturbable: la Chine rejette l'ultimatum américain de renoncer au pétrole russe et iranien à l'avenir. Lors des dernières négociations commerciales à Stockholm, il est apparu clairement que le nouvel ordre mondial ne se décide plus depuis longtemps avec des armes, mais avec des contrats, des droits de douane et des matières premières. Et que la Chine est prête à en payer le prix.
L'emprise impériale
Le ministre américain des Finances, Scott Bessent, n'a laissé planer aucun doute lors de la conférence de presse finale: si la Chine continue d'importer du pétrole russe, Washington imposera des « sanctions secondaires », si nécessaire avec des droits de douane pouvant atteindre 100%. Un projet de loi au Congrès américain prévoit même des droits de douane pouvant atteindre 500%. L'accusation lancée depuis Washington est la suivante: ceux qui achètent du pétrole russe contournent de facto les sanctions occidentales et sapent la « pression internationale » sur Moscou.
Mais Pékin a réagi avec une clarté remarquable: la Chine est un État souverain qui a ses propres besoins énergétiques, et les décisions relatives aux importations de pétrole relèvent exclusivement de la politique intérieure chinoise. M. Bessent a lui-même cité cette phrase, avec un mécontentement perceptible.
La carotte et le bâton – et la réalité
La stratégie des États-Unis est un mélange de menaces et de chantage moral: on invoque le prétendu « danger pour la sécurité de l'Europe » que représenterait le commerce entre la Chine et la Russie, tout en mettant en garde contre une perte d'image auprès de l'opinion publique occidentale. Mais la réalité est plus prosaïque: la Chine s'assure des approvisionnements énergétiques à long terme auprès de partenaires qui ne sont pas sous l'influence des États-Unis. Et elle est prête à accepter des désavantages économiques pour y parvenir.
Les droits de douane punitifs brandis par Trump ne garantissent aucun effet politique. Au contraire: le projet de loi est actuellement gelé, car même les républicains jugent les risques économiques pour les entreprises américaines « inacceptables ». Ce qui est présenté comme une menace n'est pour l'instant que du vent.
La rupture stratégique
Ce qui se profile ici est plus qu'un différend bilatéral. C'est le début d'une nouvelle ère: la division géopolitique des flux énergétiques. L'Occident veut isoler la Russie et menace de sanctions économiques les États qui ne s'y plient pas. Mais ces menaces perdent de leur efficacité à mesure que des acteurs tels que la Chine, l'Inde ou le Brésil gagnent en assurance.
Le cas de la Chine montre que ceux qui ne se laissent pas intimider gagnent en pouvoir d'influence. Pas à court terme mais à long terme. Car l'énergie n'est pas une arme comme un fusil: c'est une infrastructure, une sécurité de planification, un avenir.
L'Europe : absente et divisée
Et l'Europe ? Elle ne joue jusqu'à présent qu'un rôle mineur dans cette épreuve de force stratégique. Si certains gouvernements insistent sur le respect des sanctions, la réalité est tout autre: l'Italie importe à nouveau du gaz liquéfié russe, la Hongrie maintient ses contrats énergétiques avec Moscou et les entreprises allemandes tentent de conserver leur accès aux matières premières russes via des pays tiers.
Au lieu d'une stratégie commune, nous assistons à une Europe tiraillée entre appel moral et réflexe de survie économique. Le gouvernement fédéral allemand donne l'impression d'être un spectateur dans un match dont les règles sont écrites par d'autres.
Que reste-t-il ?
À Stockholm, la Chine a clairement fait savoir qu'elle poursuivrait sa politique d'indépendance énergétique, même contre la volonté de Washington. Les droits de douane annoncés par les États-Unis semblent pour l'instant davantage des gestes symboliques que des outils de realpolitik. Et l'Europe ? Elle devrait se demander si elle continuera à soutenir une politique énergétique dictée par d'autres ou si elle commencera à définir elle-même ses intérêts stratégiques.
Un nouveau conflit majeur se profile : avec le numéro spécial de COMPACT « USA contre Chine – La lutte finale pour le nouvel ordre mondial », nous vous fournissons toutes les informations de fond importantes pour comprendre ce conflit. Toujours disponible ici en version électronique: voir lien ci-dessus.
20:42 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, pétrole, hydrocarbures, chine, états-unis, sanctions, tarifs douaniers | |
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L'Asie centrale, un point névralgique vulnérable dans la Grande Eurasie
Par Glenn Diesen
Source: https://steigan.no/2025/08/sentral-asia-som-et-sarbart-kn...
L'Asie centrale est un carrefour éminemment central au cœur géographique du partenariat eurasien et constitue un maillon fragile en raison de la relative faiblesse de ses pays, de la concurrence pour l'accès aux ressources naturelles, de la faiblesse des institutions politiques, de l'autoritarisme, de la corruption, des tensions religieuses et ethniques, entre autres problèmes.
Ces faiblesses peuvent être exploitées par des puissances étrangères dans le cadre de la rivalité entre grandes puissances géopolitiquement centrées sur la Grande Eurasie. L'Asie centrale est vulnérable à la fois à la rivalité «interne» au sein du partenariat eurasien pour éventuellement obtenir un format plus favorable et au sabotage «externe» de ceux qui cherchent à saper l'intégration régionale afin de rétablir l'hégémonie américaine. Cet article esquisse les facteurs externes et internes qui pourraient permettre de manipuler l'Asie centrale.
Ingérence externe : maintenir l'Eurasie divisée
Les puissances maritimes européennes ont acquis leur domination dès le début du 16ème siècle en reliant physiquement le monde à la périphérie maritime de l'Eurasie, comblant ainsi le vide laissé par la dissolution de l'ancienne Route de la Soie. L'expansion de l'empire russe à travers l'Asie centrale au 19ème siècle, soutenue par le développement des chemins de fer, a relancé les liens qui avaient existé aux temps de l'ancienne Route de la Soie. Au début du 20ème siècle, Halford J. Mackinder a développé la théorie du « cœur de l'Eurasie » en réponse au défi que représentait la Russie, qui cherchait à rassembler les régions centrales de l'Eurasie par voie terrestre et menaçait ainsi de saper les fondements stratégiques de la domination britannique en tant que puissance maritime.
L'Asie centrale est le centre géographique où se rencontrent la Russie, la Chine, l'Inde, l'Iran et d'autres grandes puissances eurasiennes. Afin d'empêcher l'émergence d'une hégémonie eurasienne, l'Asie centrale est désormais devenue un champ de bataille important. Le grand jeu du 19ème siècle s'est largement terminé par la création de l'Afghanistan en tant qu'État tampon pour séparer l'Empire russe de l'Inde britannique.
À mesure que les États-Unis devenaient la puissance hégémonique maritime, ils ont adopté une stratégie visant à empêcher l'émergence d'une puissance hégémonique eurasienne et la coopération entre les puissances eurasiennes. Kissinger a fait valoir que les États-Unis devaient donc adopter la politique de leur prédécesseur, la Grande-Bretagne:
« Pendant trois siècles, les dirigeants britanniques ont agi en partant du principe que si les ressources de l'Europe étaient gérées par une seule puissance dominante, ce pays aurait les moyens de contester le contrôle de la Grande-Bretagne sur les mers et, par conséquent, de menacer son indépendance. D'un point de vue géopolitique, les États-Unis, également une île au large des côtes de l'Eurasie, auraient dû, selon le même raisonnement, se sentir obligés de s'opposer à la domination de l'Europe ou de l'Asie par une seule puissance, et plus encore, au contrôle des deux continents par la même puissance ». (Kissinger, H., Diplomacy, New York, Touchstone, 1994, p. 50-51.)
La stratégie visant à empêcher l'émergence de l'Union soviétique en tant qu'hégémon eurasien a dicté la politique américaine tout au long de la guerre froide. La Russie et l'Allemagne ont été divisées en Eurasie occidentale, et dans les années 1970, la Chine a été séparée de l'Union soviétique.
La stratégie visant à maintenir la division de l'Eurasie a été expliquée, dans les termes jadis forgés par Mackinder, dans la stratégie de sécurité nationale des États-Unis de 1988: "Les intérêts fondamentaux de la sécurité nationale des États-Unis seraient menacés si un État ou un groupe d'États hostiles venait à dominer le continent eurasien, cette région du globe souvent qualifiée de « cœur du monde»". Nous avons mené deux guerres mondiales pour empêcher que cela ne se produise ». (White House 1988. National Security Strategy of the United States, White House, avril 1988, p. 1.)
Après la guerre froide, la stratégie américaine pour l'Eurasie est passée de la prévention de l'émergence d'une hégémonie eurasienne à la préservation de l'hégémonie américaine. Les États-Unis ont ainsi tenté d'empêcher que l'unipolarité ne soit remplacée par l'émergence d'une Eurasie multipolaire équilibrée. Le système d'alliances, qui repose sur un conflit permanent, est essentiel pour diviser le continent eurasien en alliés dépendants et adversaires encerclés.
Si la paix devait s'établir, le système d'alliances s'effondrerait et les fondements de la stratégie de sécurité par la domination seraient ébranlés. Brzezinski affirmait que la domination en Eurasie dépendait de la capacité des États-Unis à « empêcher la coopération et maintenir la dépendance sécuritaire entre les vassaux, garder les alliés tributaires dociles et protégés, et empêcher les barbares de s'unir ». (Brzezinski, Z., 1997, The Grand Chessboard: American Primacy and its Geopolitical Imperatives, Basic Books, New York, p.40.)
Moins de deux mois après l'effondrement de l'Union soviétique, les États-Unis ont élaboré la "doctrine Wolfowitz" pour assurer leur primauté mondiale. Le projet de directive sur la planification de la défense américaine (DPG) de février 1992, qui a fait l'objet d'une fuite, rejetait l'internationalisme collectif au profit de l'hégémonie américaine. Le document reconnaissait qu'« il est peu probable qu'un défi conventionnel mondial à la sécurité américaine et occidentale réapparaisse dans le cœur de l'Eurasie dans les années à venir », mais appelait à empêcher l'émergence de rivaux potentiels. Au lieu d'avoir des liens économiques croissants entre de nombreux centres de pouvoir, les États-Unis doivent « tenir suffisamment compte des intérêts des nations industrialisées avancées pour les dissuader de contester notre leadership ou de tenter de renverser l'ordre politique et économique établi ».
Afin de promouvoir et de consolider le moment unipolaire des années 1990, les États-Unis ont développé leur propre concept de « Route de la soie » visant à intégrer l'Asie centrale sous leur leadership et à la couper de la Russie et de la Chine. La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a ainsi donné la priorité à une connexion entre l'Asie centrale et l'Inde :
« Travaillons ensemble pour créer une nouvelle Route de la Soie. Pas une seule route principale comme son homonyme, mais un réseau international et un maillage de relations économiques et de liaisons de transport. Cela signifie construire plusieurs lignes ferroviaires, autoroutes et infrastructures énergétiques, comme le projet de gazoduc qui doit relier le Turkménistan à l'Inde en passant par l'Afghanistan et le Pakistan ». (Clinton, H.R. 2011a. Secretary of State Hillary Rodham Clinton Speaks on India and the United States: A Vision for the 21st Century, 20 juillet 2011.)
L'objectif de la route de la soie américaine n'était pas d'intégrer le continent eurasien; son objectif principal était plutôt de rompre le lien entre l'Asie centrale et la Russie. La route de la soie américaine était en grande partie basée sur les idées de Mackinder et la formule de Brzezinski pour la suprématie mondiale. (Laruelle, M., 2015. The US Silk Road: geopolitical imaginary or the repackaging of strategic interests?, Eurasian Geography and Economics, 56(4): 360-375.)
L'occupation de l'Afghanistan pendant deux décennies, le gazoduc Turkménistan-Afghanistan-Pakistan-Inde (TAPI), le corridor énergétique Géorgie-Azerbaïdjan-Asie centrale et d'autres objectifs politiques similaires reposaient sur la conviction que l'Asie centrale ne devait pas devenir un nœud de connexion eurasien. Tout comme l'Ukraine servait de point de connexion vulnérable entre l'Europe et la Russie, susceptible d'être perturbé par les États-Unis, l'Asie centrale représente également un point faible dans le cadre plus large de la Grande Eurasie.
Divisions internes : formats concurrents pour l'intégration eurasienne
La Russie, la Chine, l'Inde, le Kazakhstan, l'Iran, la Corée du Sud et d'autres États ont développé différents formats d'intégration eurasienne afin de diversifier (répartir, étendre, ndlr) leurs liens économiques et de renforcer leurs positions dans le système international. Le système économique international dominé par les États-Unis n'étant manifestement plus viable, l'intégration eurasienne est reconnue comme un moyen de développer un système international multipolaire. L'Asie centrale est au cœur de la plupart des initiatives. Cependant, bon nombre des formats et initiatives d'intégration sont en concurrence.
La Chine est clairement le premier acteur économique en Eurasie, ce qui peut faire craindre des intentions hégémoniques. Des pays comme la Russie semblent accepter que la Chine soit la première économie, mais ne veulent pas accepter la domination chinoise. La différence entre une économie dominante et une économie leader réside dans la concentration du pouvoir, qui peut être atténuée en diversifiant les connexions en Eurasie. Par exemple, le corridor de transport international nord-sud (INSTC) entre la Russie, l'Iran et l'Inde rend l'Eurasie moins centrée sur la Chine.
La Chine a reconnu les préoccupations liées à la concentration du pouvoir et a tenté de répondre à d'autres initiatives visant à faciliter la multipolarité. Son projet « One Belt, One Road » (OBOR) a été largement rebaptisé « Belt and Road Initiative » (BRI) afin de communiquer une plus grande inclusivité et flexibilité, ce qui suggère qu'il pourrait être harmonisé avec d'autres initiatives. Les efforts visant à harmoniser l'Union économique eurasienne (EAEU) et la BRI sous l'égide de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) ont constitué une autre tentative pour éviter les formats à somme nulle en Asie centrale.
(La somme nulle décrit une situation dans laquelle la somme des pertes et des gains de tous les participants est à tout moment égale à zéro. Les gains et les pertes s'équilibrent. Wikipédia.)
Il est plus facile de gérer la concurrence entre les puissances eurasiennes en Asie centrale que d'empêcher le sabotage des États-Unis en tant qu'acteur extérieur. La stratégie américaine visant à maintenir son hégémonie se traduit par une politique de somme nulle extrême, car toute division ou perturbation en Asie centrale peut servir l'objectif d'une Eurasie dominée par les États-Unis depuis la périphérie maritime. À l'inverse, les puissances eurasiennes tirent profit d'une interconnexion eurasienne accrue. Des États tels que la Russie, la Chine et l'Inde peuvent avoir des initiatives concurrentes, mais aucune des puissances eurasiennes ne peut atteindre ses objectifs sans la coopération des autres. Il existe donc de fortes incitations à trouver des compromis et à harmoniser les intérêts autour d'une Eurasie multipolaire décentralisée.
Cet article a été publié par le Valdai Discussion Club: https://valdaiclub.com/a/highlights/central-asia-as-a-vulnerable-node/
Une source intéressante à suivre est BRICS Today: https://bricstoday.com/
18:34 Publié dans Actualité, Eurasisme, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : géopolitique, actualité, eurasie, asie centrale, asie, affaires asiatiques | |
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Le secret douloureux d'une civilisation stérile
Par José Javier Esparza
Source: https://noticiasholisticas.com.ar/el-secreto-dolor-de-una...
Il y a plus de vingt ans, Javier Ruiz Portella a eu l'inconscience de publier sous sa maison de l'époque, Áltera, mon roman intitulé El final de los tiempos. El Dolor, écrit en 1997. El Dolor — avec une majuscule — est le premier volet d'une trilogie sur une civilisation puissante qui approche inéluctablement de sa fin.
La deuxième partie, intitulée La Muerte (La Mort), est parue peu après. La troisième, qui s'intitulera La Resurrección (La Résurrection), n'est pas encore sortie, tout simplement parce que l'auteur de ces quelques lignes, c'est-à-dire moi-même, n'est pas encore prêt à la comprendre et, par conséquent, à la raconter.
Ces romans sont une dystopie allégorique sur l'effondrement de la civilisation technique, c'est-à-dire sur notre monde. On y trouve beaucoup de Jünger – celui d'Héliopolis – et aussi des touches de Huxley et d'Orwell: personne ne sillonne les mers sans une bonne carte.
Un autre aventurier de l'édition, Humberto Pérez-Tomé, a rassemblé les deux premiers volumes et les a publiés en 2018 chez lui, soit chez Sekotia, sous le titre général El final de los tiempos (La fin des temps). Je ne souhaiterais rien de plus que de compléter le cycle : douleur, mort et... résurrection. Mais pour l'instant, cette dernière semble encore assez lointaine.
Imaginons une ville formidable qui s'étend sur les flancs d'un cratère gigantesque : cette ville est Cosmopolis, le décor principal du roman. Au fond du cratère, en son centre, s'élève une masse imposante en forme de pyramide tronquée : c'est là que réside le pouvoir. Cosmopolis a accueilli des millions de survivants de tragédies telles que guerres, révolutions et famines, qui ont provoqué des déplacements colossaux de populations depuis les coins les plus reculés du globe. C'est une ville sans identité ni âme, mais qui a trouvé dans la supériorité technologique le secret de la survie. Il n'y a plus de dieux, mais une nouvelle église, l'Église de la Solidarité, satisfait les besoins moraux des masses.
Il n'y a plus de démocratie: ceux qui commandent en réalité sont les grands consortiums industriels et financiers, mais un pouvoir autoritaire, bâti sur la propagande, entretient l'illusion de la participation à la vie publique. Il n'y a pas non plus de libertés, mais la voix incessante des écrans, qui ne sont en réalité que l'écho d'un même discours – l'Omnipantalla –, apaise l'angoisse des foules avec ses messages réconfortants. À vrai dire, ainsi décrite, cette situation ne semble pas très imaginative : elle ressemble trop à notre monde. Ma seule excuse est que je l'ai écrite il y a trente ans.
À propos de la douleur: malgré son déploiement de puissance prodigieux, Cosmopolis ne peut empêcher une douleur intense de s'emparer de ses habitants. Personne ne sait vraiment d'où elle vient, mais les esprits les plus inquiets ne tardent pas à la trouver: la stérilité. Tout simplement, Cosmopolis n'a plus d'enfants. Pourquoi la civilisation la plus confortable et la plus développée techniquement que le monde ait jamais connue est-elle incapable de se reproduire? Telle est la grande question.
Pour une raison obscure, les citoyens de ce monde hyper-développé ne souhaitent pas avoir de descendants et ceux qui le souhaitent se trouvent dans l'impossibilité d'y parvenir. Ainsi, le progrès conduit inévitablement à l'effondrement final. D'une manière ou d'une autre, tout le monde se rend compte qu'il ne pourra rien léguer à ses descendants, car il n'y en aura pas.
Il serait très facile de rejeter la faute sur l'égoïsme individuel, mais non, la cause profonde est ailleurs. Le pouvoir, bien sûr, ne s'inquiète pas que les gens éprouvent une douleur secrète, ce qui l'effraie, c'est qu'ils se demandent pourquoi. Car la réponse se cache dans l'essence même de cette civilisation orgueilleuse, persuadée d'être au sommet de la perfection humaine, mais qui a laissé derrière elle toutes ces choses qui poussaient les hommes à perpétuer leur lignée.
Aujourd'hui, le taux de fécondité en Espagne est de 1,12 enfant par femme. En Europe, il est de 1,5. Aux États-Unis, il est de 1,6. Et nous vivons dans la civilisation la plus développée techniquement de tous les temps. La fin des temps ? Ne perdons pas de vue la résurrection.
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L'individualisme subjectiviste des hommes modernes
Source: https://pauljpizz.blogspot.com/2017/06/the-subjectivist-i...
La Révolution française de 1789 a donné naissance à un monde révolutionnaire nouveau et a jeté les bases de l'avènement du modernisme libéral, qui trouve aujourd'hui dans les démocraties occidentales – en particulier aux États-Unis – sa manifestation la plus évidente. La Révolution française, qui a suivi la révolution américaine de 1776, a construit une nouvelle société européenne fondée sur des bases différentes. Au lieu d'être fondée sur les institutions traditionnelles médiévales de l'Église et de la monarchie, l'Europe allait désormais être fondée sur la démocratie ; au lieu d'être fondée sur Dieu, elle allait désormais être fondée sur l'homme. La Révolution française a fait de son mieux pour renverser le trône et l'autel. Avant la Révolution, au Moyen Âge et au début de l'ère moderne, l'Église et l'État étaient étroitement liés. Après la Révolution, l'homme moderne, c'est-à-dire l'homme révolutionnaire, s'est détourné des institutions traditionnelles et a commencé à vénérer les principes des Lumières : il croyait désormais au rationalisme, à l'humanisme, à la liberté, à l'égalité et à la fraternité.
Suivant les principes philosophiques du libéralisme, les hommes modernes ont remplacé la réalité objective par le subjectivisme. Ce processus a conduit à l'individualisme et à la destruction des liens sociaux et de l'identité collective. La racine du problème moderniste est le remplacement par l'homme singulier de la réalité collective traditionnelle du monde prémoderne fondée sur la communion entre la religion et la monarchie.
L'esprit moderniste ne conçoit pas la tradition et est animé par une sorte de manie de réformer et de changer. Ce qui distingue généralement l'esprit moderniste, c'est le scepticisme: les modernistes n'attaquent pas une seule vérité, mais toutes les vérités, et leur problème n'est donc pas qu'ils ne croient en rien, mais qu'ils croient en tout.
En d'autres termes, l'esprit moderniste est relativiste dans le sens où toute réalité subjective peut contenir une part de vérité objective. Le scepticisme et le relativisme conduisent les esprits modernes à croire que la vérité objective commence à changer d'un moment à l'autre et d'une personne à l'autre, car la vérité et la croyance sont subjectives et ne peuvent être réelles en soi.
L'esprit moderniste, qui a été profondément influencé au cours des deux derniers siècles par la philosophie européenne – en particulier par des penseurs tels que Descartes et Kant –, suit, souvent inconsciemment, un système philosophique qui sape toutes les vérités.
Emmanuel Kant, en particulier, a influencé de manière décisive la pensée moderniste libérale. Kant a changé la relation entre l'esprit et la réalité, mettant en œuvre la « révolution copernicienne » en philosophie. En géographie astronomique, la révolution copernicienne introduite par Copernic, en remettant en question le mouvement du Soleil autour de la Terre ou vice versa, avait affirmé que la Terre tourne autour du Soleil, sapant ainsi le modèle géocentrique ptolémaïque précédent. Kant a suivi le modèle de Copernic pour déterminer si la réalité tourne autour de l'esprit humain ou si l'esprit tourne autour de la réalité. En d'autres termes, Kant a demandé qui tourne autour de qui : est-ce la réalité ou l'esprit humain singulier ? Est-ce l'objet qui dit objectivement ce qu'il est ou est-ce l'homme qui dit subjectivement ce qu'est l'objet selon sa propre opinion ?
L'objet tourne-t-il autour de l'esprit des hommes afin qu'ils puissent affirmer qu'il est ce qu'ils veulent qu'il soit, ou est-ce l'esprit des hommes qui tourne autour de l'objet afin que, même en le voyant sous différents angles, il puisse toujours affirmer qu'il s'agit du même objet ? Le bon sens répondrait que c'est l'esprit humain qui tourne autour de l'objet et se soumet à la réalité: la réalité dit à l'esprit ce qu'est un objet, et ce n'est pas l'esprit qui dit à la réalité ce qu'elle est. Cependant, étonnamment, Kant affirme le contraire. Pour le philosophe prussien, ce n'est pas l'esprit qui fait tourner la réalité (objectivisme), mais c'est la réalité qui fait tourner l'esprit individuel (subjectivisme). Dans sa pensée philosophique, Kant a construit un système permettant à l'esprit des hommes d'échapper à la réalité. Ce système a permis aux hommes de prétendre que leur esprit est le maître de la réalité.
Selon Kant, c'est l'esprit qui fait des objets ce qu'ils sont, de sorte que les objets ne sont plus ce qu'ils sont en soi: un objet n'est pas un objet en soi, mais ce sont les hommes qui décident ce qu'il est. De plus, ce système philosophique qui affirme que l'esprit des hommes contrôle la réalité est sélectif, car il est utilisé de manière arbitraire, c'est-à-dire lorsqu'il est utile de nier une réalité objective spécifique [1].
En d'autres termes, le principe de l'esprit contrôlant la réalité est utilisé lorsque les hommes refusent d'adopter une vérité objective, mais n'est pas appliqué lorsqu'il s'agit de s'adapter aux réalités objectives quotidiennes telles que le besoin de manger, de dormir, de travailler, etc. Par conséquent, ce système peut saper tous les principes spéculatifs que les hommes souhaitent rejeter en affirmant que la réalité dépend de l'esprit et non de la vérité objective.
Le système subjectiviste kantien représente le fondement théorique du modernisme et du libéralisme. C'est un système de liberté qui libère l'esprit de tout ce dont il souhaite être libéré, car il le détache de la réalité objective. Les modernistes croient que les choses sont vraies dans la mesure où leur esprit affirme qu'elles le sont, et non parce qu'elles sont vraies (ou fausses) indépendamment de leur esprit, qui domine les choses: la subjectivité précède l'objectivité et toute réalité est à la merci des idées propres aux modernistes, souvent divergentes.
Le système kantien du libéralisme adopté par les modernistes repose sur deux principes fondamentaux: le principe négatif de l'agnosticisme phénoménaliste et le principe positif de l'immanence vitale.
L'agnosticisme phénoménaliste est la doctrine qui affirme que les phénomènes sont les seuls objets de la connaissance ou la seule forme de réalité et que toutes les choses consistent simplement en l'agrégat de leurs qualités sensorielles observables. Ce principe affirme l'absence de connaissance au-delà du phénomène. Selon Kant, les hommes peuvent atteindre les apparences d'un objet avec leurs sens, mais leur esprit ne peut pas connaître ce qui se cache derrière les sens. En d'autres termes, derrière les apparences, les hommes ne savent pas ce que sont les choses, car c'est l'esprit qui fabrique ce que sont les choses. Les hommes voient l'apparence des choses à travers leurs sens, mais ne connaissent pas l'essence d'une chose en soi, c'est-à-dire le noumène ou Ding an sich; leur esprit ne peut rien connaître qui dépasse l'apparence des choses, c'est-à-dire le phénomène.
L'esprit suit la connaissance saisie par les sens, mais se concentre uniquement sur les apparences où s'arrête la connaissance sensorielle. Par conséquent, si l'esprit est incapable de connaître l'essence d'un objet, il est automatiquement privé de la possibilité de dévoiler l'essence de la réalité. L'individu utilise son esprit pour fabriquer sa propre connaissance: il exploite l'apparence des choses, puis élabore son propre système de connaissance et transpose son propre système sur les apparences en leur donnant une identité. Kant construit la réalité sur la base des apparences.
L'homme kantien, qui est le post-libéral d'aujourd'hui, fabrique avec son esprit la réalité à partir des phénomènes que ses sens perçoivent. Sa connaissance provient de l'intérieur, et non de l'extérieur. Si un être humain contemple un coucher de soleil, son sens visuel lui donne l'apparence d'un coucher de soleil, mais son esprit devrait lui faire comprendre que le phénomène du coucher de soleil est l'effet d'une cause, et non un événement naturel dénué de sens et déconnecté: si son esprit ne peut aller au-delà de l'apparence du coucher de soleil, il ne pourra pas comprendre la relation causale entre la réalité objective et la perception subjective de celle-ci, et il ne pourra plus lire derrière les apparences.
D'autre part, le principe positif de l'immanence vitale est le processus psychologique par lequel la conscience humaine se déploie de l'intérieur et donne sa propre interprétation du monde. En d'autres termes, l'immanence vitale est ce qui persiste à l'intérieur des êtres humains une fois qu'ils ont éliminé, par l'agnosticisme phénoménaliste, la possibilité de connaître la réalité objective au-delà des sens.
Comme l'esprit humain ne peut rien connaître qui dépasse le phénomène, le cœur, c'est-à-dire les émotions et les sentiments individuels, le remplace dans la compréhension de la réalité: les émotions se nourrissent de l'intérieur de l'esprit et prennent sa place. Ainsi, la vérité de l'homme libéral et moderniste vient de l'intérieur: elle est immanente et subjective. En tant qu'êtres, chaque individu possède donc sa propre vérité subjective et porte sa propre vision de la réalité: son cœur et ses besoins construisent la Weltanschauung qu'il préfère.
Le subjectivisme, qui est la superposition du sujet sur l'objet, est au cœur du post-libéralisme et du modernisme. Le subjectivisme rend l'objet dépendant du sujet, au lieu de rendre le sujet dépendant de l'objet. Il s'ensuit qu'un esprit gouverné de l'intérieur ne peut pas du tout saisir la réalité et est condamné à vivre dans un monde d'apparences fabriqué par lui-même.
Le modernisme coïncide avec l'application du système philosophique du subjectivisme. Grâce à l'individualisme subjectiviste, les sociétés libérales se caractérisent par la déconnexion, l'atomisation, l'aliénation et l'absence d'identité collective et de sens commun.
La tombe d'Emmanuel Kant, Kaliningrad (Koenigsberg)
Note:
[1] Par exemple, les athées utilisent le principe subjectiviste kantien pour nier la réalité objective de la création de Dieu.
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Pourquoi les plus stupides arrivent au pouvoir
Source: https://www.unser-mitteleuropa.com/172926
L'effet Dunning-Kruger illustre déjà l'incapacité des personnes incompétentes à reconnaître leur propre incompétence, ce qui conduit à une surestimation de soi. Il s'agit d'un phénomène de distorsion cognitive dans lequel les personnes incompétentes surestiment leurs capacités tout en sous-estimant les connaissances et les compétences des personnes plus compétentes.
Ce concept a été décrit pour la première fois en 1999 par les psychologues américains David Dunning et Justin Kruger, qui lui ont donné leur nom. Dans leurs études, ils ont montré que les personnes peu compétentes sont souvent incapables de reconnaître leurs propres lacunes, ce qui conduit à une surestimation de soi.
« Les plus stupides n'accèdent pas au pouvoir parce qu'ils sont supérieurs, mais parce qu'ils ne doutent pas ».
Ce sont souvent les mauvais qui accèdent au pouvoir, car les bons les évitent délibérément.
L'intelligence n'apporte pas seulement de la clarté, mais aussi du doute. Ceux qui réfléchissent profondément voient les zones d'ombre, ceux qui réfléchissent se remettent en question et ceux qui prennent leurs responsabilités au sérieux reculent devant le pouvoir lorsqu'il exige des compromis moraux. C'est précisément là que réside le dilemme: les intelligents réfléchissent pendant que les autres agissent.
Les discrets, les réfléchis, les subtils ont la vie dure dans ce monde. Leurs messages ont besoin de temps, leur réflexion a besoin d'espace, et les deux sont rares aujourd'hui. L'ascension des bruyants n'est donc pas seulement un symptôme politique, mais aussi culturel, d'une société qui entend tout, mais n'écoute presque plus.
L'apparente stupidité de certains dirigeants n'est pas toujours un défaut, mais un moyen. La stupidité peut être stratégique.
Le public n'aspire pas à la vérité, il aspire à une orientation, à la sécurité, au sentiment d'être compris. La vérité ne montre pas seulement ce que l'on veut voir, mais aussi ce que l'on refoule. La politique des boucs émissaires en est un exemple.
L'espace public est une scène de spectacle, celui qui veut être entendu n'a pas besoin de convaincre, mais de couvrir les autres voix.
La polarisation n'est pas un accident, mais une méthode. L'attention n'a pas de morale, elle récompense ce qui fonctionne, pas ce qui est vrai.
La montée en puissance des plus bruyants est l'expression d'un épuisement collectif. L'appel à une orientation est un appel fort. Et ceux qui répondent avec la voix la plus forte sont entendus. Qu'ils aient quelque chose à dire est secondaire.
Ce qui compte, ce n'est pas ce qui a été dit, mais combien de fois cela a été répété.
Pourquoi les personnes intelligentes ont-elles souvent du mal à être acceptées dans la société ?
Pourquoi la réflexion profonde conduit-elle souvent à l'isolement ? Il y a deux siècles déjà, le philosophe Arthur Schopenhauer avait compris que les penseurs profonds ne sont pas célébrés, mais redoutés, non pas parce qu'ils ont tort, mais parce qu'ils expriment des vérités dérangeantes.
18:43 Publié dans Actualité, Réflexions personnelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité | |
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La guerre civile raciale, prévue par Guillaume Faye, pourrait-elle être le dernier espoir de l'Europe blanche?
David Betz du King's College lui donne-t-il raison à titre posthume?
István Gazdag
Source: https://szentkoronaradio.com/blog/2025/08/11/a-faji-polgarhaboru-lehet-a-feher-europa-utolso-remenye/
Le changement de la composition ethnique de l'Europe a entraîné de graves problèmes sociaux. Certains pensent que cela aboutira à une guerre civile raciale. Nous publions ci-dessous l'article d'István Gazdag.
Guillaume Faye, le théoricien incontestablement le plus inventif de la droite identitaire paneuropéenne, avait déjà tiré la sonnette d'alarme au tournant du millénaire, mettant en garde contre les conséquences apocalyptiques de la « mer noire » qui submergeait l'Europe, c'est-à-dire l'immigration en provenance du tiers-monde. Constatant la résurgence mondiale du fanatisme islamiste à cette époque, il avait prédit la possibilité d'un conflit religieux et racial entre le Nord et le Sud au sein même de l'Europe. Comme les penseurs iconoclastes en général, il était considéré comme un fantaisiste par le milieu politique conformiste et conventionnel, qui balayait ses analyses d'un revers de la main lorsqu'il ne les poursuivait pas en justice pour racisme, islamophobie ou xénophobie.
Récemment, cependant, le courant scientifique dominant a commencé à prendre conscience de la réalité, selon le principe « mieux vaut tard que jamais », et un expert militaire britannique avertit désormais que les villes britanniques pourraient se retrouver en état de « guerre civile » d'ici cinq ans en raison de l'effondrement de la loi et de l'ordre (1). Selon David Betz (photo, ci-dessous), professeur au département des sciences militaires du King's College de Londres, le Royaume-Uni et la France devront probablement lutter pour maintenir la paix dans les années à venir en raison de nombreux problèmes sociaux et économiques, notamment les « villes sauvages » (feral cities).
Si aucun changement d'attitude n'intervient, les gouvernements occidentaux «perdront leur capacité à gérer pacifiquement les sociétés multiculturelles», ce qui les exposera à des troubles massifs et à une guerre civile potentielle. «La première conséquence sera la descente rapide de plusieurs grandes villes vers un statut marginalisé et "sauvage"».
C'est là que la diversité vient enrichir la culture
L'auteur britannique prévoit que «ce sont très probablement la Grande-Bretagne et la France qui connaîtront le plus certainement l'éclatement de conflits civils violents, mais d'autres régions d'Europe et les États-Unis pourraient également être menacés». On peut en effet supposer que «si une guerre civile éclate à un endroit, elle risque de se propager ailleurs».
De nos jours, les conditions propices à une guerre civile sont particulièrement réunies en Grande-Bretagne, notamment en raison de la toute-puissance de l'élite, de la polarisation fractionnée (division extrême de la société), de l'effondrement de la confiance publique, des pressions économiques et du sentiment de dévalorisation de la population majoritaire (blanche) dans une société autrefois homogène. Sous l'effet combiné de tous ces facteurs, la dynamique sociale actuelle laisse présager un conflit entre factions radicalisées, entre la communauté musulmane et le nationalisme blanc qui prend son essor.
Sous des dehors scientifiques, David Betz affirme en substance la même chose que ce que Guillaume Faye écrivait déjà il y a 25 ans dans La colonisation de l’Europe : Discours vrai sur l'immigration et l'islam (2000).
« En réalité, dans de nombreuses régions de notre pays, nous sommes confrontés à une situation qui n'est rien d'autre qu'un effondrement social. Les gens ont peur de sortir faire leurs courses, ils ont peur de laisser leurs enfants jouer dans la rue. C'est une société en décomposition, et cela se produit très, très rapidement ». C'est ce qu'affirme Nigel Farage, leader du Parti pour la réforme en Grande-Bretagne, selon lequel l'aspect le plus frappant de cet effondrement est que le gouvernement s'efforce de montrer au peuple britannique que tout va de mieux en mieux, alors que les citoyens peuvent constater la décomposition qui s'accroît autour d'eux. Preuve en est, les délits tels que les vols à l'étalage et la consommation de drogue font désormais partie du quotidien des villes, et un tiers des habitants de Londres se sont déjà fait voler leur téléphone portable (2).
Enoch Powell avait raison. Il leur avait dit, mais ils n'ont pas voulu l'entendre. Tout cela aurait pu être évité. La figure la plus populaire du Parti conservateur britannique de l'époque, l'un des pionniers de la défense de la race blanche européenne, avait prédit l'avenir dans son discours historique prononcé à Birmingham le 20 avril 1968 :
« Quand je regarde vers l'avenir, je suis rempli d'un mauvais pressentiment. Comme les Romains, il me semble voir « le Tibre charrier des flots rouges de sang » (3). Ce phénomène tragique et inexorable (4), que nous observons avec horreur de l'autre côté de l'océan Atlantique, mais qui est ancré dans l'histoire et l'existence mêmes des États-Unis, nous rattrape maintenant, par notre propre volonté et notre propre négligence. En fait, il est déjà presque là. En termes numériques, il atteindra l'ampleur américaine avant la fin du siècle.
À l'époque, environ trois quarts des Britanniques étaient d'accord avec Powell pour exiger l'arrêt total de l'immigration de personnes de couleur et, pour la plupart, ils étaient également favorables à l'expulsion des personnes de couleur déjà présentes en Grande-Bretagne. À l'époque, les Britanniques voulaient récupérer leur île et ne voulaient pas d'une Grande-Bretagne noire (Back Britain, not Black Britain).
Même près d'une décennie plus tard, en 1976, lors d'un concert à Birmingham, Eric Clapton (photo) mettait en garde contre le risque de voir la Grande-Bretagne devenir une « colonie noire » et reprenait le slogan du Front national : « Keep Britain white » (Gardez la Grande-Bretagne blanche).
Depuis, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts de la Tamise, qui ne mousse certes pas encore de sang, mais une « épidémie de couteaux » sévit à Londres, où le nombre de crimes commis à l'arme blanche a augmenté de 86% en dix ans et de 60% au cours des trois dernières années, principalement grâce aux jeunes immigrés issus du tiers-monde qui viennent enrichir la diversité culturelle (5). Birmingham, la deuxième plus grande ville de Grande-Bretagne, est quant à elle devenue la « capitale islamique » locale et la plus grande ville musulmane d'Occident, où au moins un tiers de la population de 1,2 million d'habitants est de confession musulmane, et qui est jonchée de détritus et infestée de rats gros comme des chats, mais cela n'a évidemment rien à voir avec la composition ethnique et religieuse de sa population, c'est juste un hasard (6).
Londres, la capitale britannique des agressions au couteau ! Pourquoi ces agressés ressemblent-ils tous aux acteurs des publicités télévisées actuelles ?
En ce qui concerne la prédiction de David Betz sur la guerre civile, je suis sceptique, ne serait-ce qu'au vu de l'état sociologique et mental actuel de la population blanche de souche britannique. Aussi étrange que cela puisse paraître au vu de leur glorieux passé historique, les Britanniques d'aujourd'hui sont l'un des peuples les plus corrompus au monde. Ils sont tous extrêmement conformistes, détestent toute forme de transgression ou de créativité, haïssent la liberté d'expression et lèchent les bottes des puissants. Il est tout à fait ridicule de penser que les Britanniques blancs pourraient se lancer dans une guerre civile raciale. Cela a autant de chances d'arriver que les Russes d'élire un homosexuel noir comme président. C'est tout simplement inimaginable.
Car les guerres, les révolutions et les révoltes ont besoin de vrais hommes, au sens strict du terme, et cette catégorie anthropologique fait cruellement défaut aux Britanniques depuis plusieurs générations. Sinon, il n'aurait pas été possible que, sans précédent dans aucun autre pays blanc, des immigrants de couleur considèrent les filles blanches locales comme du gibier sexuel, violant des centaines, voire des milliers d'entre elles au cours des 40 dernières années, en toute impunité (7). S'il était resté des hommes blancs en Grande-Bretagne, ils n'auraient évidemment pas laissé faire cela.
Ces figures exemplaires ont été condamnées pour viol, torture et esclavage sexuel de jeunes filles britanniques mineures.
De plus, la crise de la masculinité s'aggrave et les membres des jeunes générations britanniques ne se considèrent pas comme entièrement masculins. En fait, les jeunes hommes ont tendance à considérer le terme « masculinité » comme ayant une connotation négative (8). Une enquête menée auprès d'étudiants athlètes blancs hétérosexuels a également révélé que 93% d'entre eux avaient déjà embrassé quelqu'un du même sexe (9). En réalité, près de la moitié des jeunes Britanniques sont « au moins un peu » homosexuels (10). Avec un tel état d'esprit, se lancer dans une guerre civile raciale contre les « machos » à la peau foncée semble d'emblée voué à l'échec. Ils n'essaieront probablement même pas, préférant se résigner à voir leur pays leur être volé après leurs filles. C'est exactement ce qui se passe actuellement.
Le nouveau drapeau britannique
La situation n'est guère meilleure en France, mais comme les Français sont génétiquement plus impulsifs, donc plus rebelles et plus belliqueux que les Britanniques, qui sont aujourd'hui plongés dans une apathie postcoloniale totale et ont perdu leur fougue, ils se lasseront probablement plus vite que les Britanniques ou les autochtones d'autres pays d'Europe occidentale de la contre-colonisation qui frappe leur pays.
En France, il existe encore en théorie ce noyau dur révolutionnaire, cette « minorité active » de 5% qui, selon Lénine, suffit pour réussir une révolution. De plus, c'est parmi les Français que le taux de désenchantement à l'égard des institutions démocratiques est le plus élevé: 74% d'entre eux estiment que les responsables politiques démocratiques sont corrompus, 78% remettent en cause la légitimité de la démocratie représentative (parlementaire) et 71% préfèrent la démocratie participative (directe), car 71% d'entre eux estiment que la démocratie fonctionne mal actuellement. Le plus encourageant est que 73% d'entre eux réclament « un vrai chef » pour mettre de l'ordre, qui, selon 41% d'entre eux, ne devrait pas se soucier des élections ou du Parlement (11). En résumé, les trois quarts des Français rejettent un système démocratique qu'ils jugent totalement discrédité, corrompu et incompétent, et lui préfèrent un nouveau système doté d'un dirigeant disposant de pouvoirs étendus et d'un mécanisme de consultation directe, c'est-à-dire un fascisme participatif.
Guerre civile – état de tension
Il semble donc que ce soit à nouveau la France qui sera le point de départ d'une vague de bouleversements tectoniques qui, comme cela s'est déjà produit à plusieurs reprises dans le passé, provoquera une réaction en chaîne qui bouleversera le statu quo politique du continent. Une guerre civile raciale, un soulèvement national anticolonialiste ou une révolution populaire anticapitaliste – seule l'avenir nous dira sous quelle forme, mais quelque chose va inévitablement déclencher le processus de régénération indispensable à la renaissance de l'Europe, auquel le système parlementaire pseudo-démocratique actuel, avec sa classe politique corrompue, est incapable et peu disposé à se livrer, car, en tant que bénéficiaire du capitalisme financier néolibéral et serviteur de l'ordre mondial atlantiste-sioniste, elle a tout intérêt à maintenir le statu quo actuel et est prête à tout pour y parvenir, même à sacrifier l'Europe en tant que continent blanc.
« Une étincelle imprévisible pourrait déclencher que les autochtones européens vivant dans la misère, privés de leur tranquillité et de leur culture dans leur propre pays et donc désespérés jusqu'au bout, disons-le, LES BLANCS, animés par un sentiment légitime d'autodéfense, se rassemblent et lancent enfin une contre-attaque. Je ne parie pas seulement sur une réaction de survie, j'ajoute que c'est ce que je souhaite. Le premier devoir de l'intellectuel est d'être honnête avec son public. Je n'éluderai pas la question par crainte de ce que « diront les autres » ou par crainte des tribunaux qui condamneront inévitablement mon livre sans même le lire. Je réponds d'emblée : oui, je souhaite que mon peuple se révolte, retrouve la fierté qu'il n'aurait jamais dû perdre et remporte la victoire finale. C'est ce que je souhaite plus que tout. C'est ce dont nous avons besoin. Je l'ai dit. »
Comme Guillaume Faye l'a révélé peu avant sa mort dans son livre choquant et dernier, qui fait office de testament (Guerre civile raciale, 2019), une guerre civile raciale doit éclater et éclatera tôt ou tard, car elle seule pourra sauver les peuples européens de la religion des droits de l'homme et de la politique criminelle d'immigration des « élites » européennes traîtres à leur race.
Notes:
(1) Civil war comes to the West, militarystrategymagazine.com, 2023-2025
(2) Farage : Britain Is Facing Complete « Societal Collapse », zerohedge.com, 26 juillet 2025
(3) Prophétie tirée de l'épopée Énéide de Virgile
(4) À savoir, la prolifération des personnes de couleur
(5) Les crimes commis à l'arme blanche ont augmenté de 86 % à Londres en dix ans, standard.co.uk, 30 juillet 2025.
(6) Cette ville britannique est tellement envahie par les ordures et les rats de la taille d'un chat qu'elle a été déclarée zone sinistrée, metro.co.uk, 31 mars 2025.
(7) 500.000 victimes de réseaux pédophiles, christianconcern.com, 31 juillet 2020.
(8) Seuls 2% des jeunes hommes se sentent complètement masculins, yougov.co.uk, 13 mai 2016.
(9) Étude: 93% des hommes hétérosexuels britanniques ont déjà fait un câlin à un autre homme, thepinknews.com, 28 avril 2014.
(10) La moitié des jeunes Britanniques sont au moins un peu homosexuels, selon une enquête, independent.co.uk, 16 août 2015.
(11) « Méfiance », « illégitimité », « élus corrompus »… Une enquête révèle le profond malaise des Français vis-à-vis du monde politique, publicsénat.fr, 11 février 2025.
Gazdag István
18:29 Publié dans Actualité, Nouvelle Droite | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : guillaume faye, david betz, guerre civile, europe, affaires européennes | |
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La « sud-américanisation » de l'Europe
par Andrea Zhok
Source : Andrea Zhok & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/la-sudamericanizz...
Après l'accord dûment genuflexé d'Ursula von der Leyen devant le président Trump, même certains des traditionnels gobe-tout pro-européens des journaux italiens Repubblica/Corriere ont commencé à avoir des doutes.
Ce qui plane à l'horizon serait-il l'oiseau padulo ?
Cette soupe brunâtre et malodorante qu'on m'a servie pendant des années serait-elle vraiment ce qu'elle semble être ?
Mais ce n'est qu'un moment furtif d'incertitude.
Ils se reprennent rapidement et s'emportent, prêts à réclamer « plus d'Europe ! », « plus de productivité ! », « plus de compétitivité ! » et « moins de gaspillage ! ». Nous avons vécu au-dessus de nos moyens, bordel !
La solution pour cette génération de pauvres idiots est toujours la même: une dose supplémentaire de la même recette prônée depuis des décennies et qui nous a menés droit dans le mur. Mais cette fois, on va y aller à fond !
Bon, ce groupe social de béotiens représente peut-être 25% de la population, mais il constitue la garde prétorienne qui défend le bastion du pouvoir réel, celui qui nous met en pièces. Ces gens-là ne jouissent d'aucun privilège particulier, ils ne participent pas au partage des prébendes entre les oligarchies, mais, se nourrissant comme de petits pélicans des régurgitations idéologiques des élites, ils les défendent bec et ongles, accusant les critiques avec l'arsenal habituel (souverainistes, populistes, communistes, fascistes, rouges-bruns, complotistes, etc. etc.).
Quand on regarde von der Leyen et qu'on se plaint d'avoir assisté à une « capitulation », on dit une chose en partie juste, mais en partie seulement. Il n'y a pas eu de capitulation ici, dire cela c'est une tromperie, car les intérêts que l'on voulait protéger ont été protégés.
Pour parler de capitulation, il faudrait supposer que von der Leyen, Kallas, Meloni, Picierno, Lagarde (à propos : girls power !) sont là pour représenter les intérêts européens.
Mais c'est là une erreur totale.
Ces personnes sont membres d'une élite restreinte qui évolue en étroite collaboration avec les grandes oligarchies économiques transnationales (celles qui, entre autres, contrôlent l'information), dont les intérêts sont tout simplement totalement indépendants de ceux des peuples européens.
Puis, au fur et à mesure, selon l'intérêt particulier qui aura été promu, on mettra la pièce dans le jukebox d'un économiste à la petite semaine qui vous expliquera avec autorité comment servir les intérêts de telle ou telle multinationale est exactement dans votre intérêt en tant qu'ouvrier, employé, professeur, barbier, etc.
Faites confiance aux experts et payez, sans discuter.
Ce qui se passe en Europe n'est pas une « capitulation », mais un processus bien connu, un processus qui a été observé pendant longtemps en Amérique latine, où des oligarchies restreintes ont conservé des positions extrêmement privilégiées en occupant les carrefours par où passent les trafics cruciaux avec les États-Unis.
Dans le langage marxiste (qui continue de fournir des outils utiles, malgré la mauvaise réputation qu'il a acquise), on opposait la « bourgeoisie nationale » à la « bourgeoisie compradora » (comprador bourgeoisie). Alors que la bourgeoisie nationale, tout en restant évidemment attachée à ses intérêts de classe, agissait en conservant un intérêt pour la prospérité de son pays (et donc, peut-être de manière indirecte, en procurant certains avantages à l'ensemble de la population), la bourgeoisie compradora joue le rôle d'agent pour des organisations étrangères, généralement multinationales, en promouvant leurs investissements locaux et en négociant leurs revenus. Le PDG de la filiale italienne d'une multinationale pharmaceutique, le « promoteur » immobilier international résidant à Milan, etc. ne dépendent en aucune mesure de la santé économique et sociale de l'Italie pour leur bien-être économique.
Mais ce sont précisément ces personnes qui sont représentées par Ursula-au-heaume-d'or dans les forums internationaux.
Le résultat naturel de ce processus de « sud-américanisation » est la destruction de la classe moyenne et la création d'une élite économique qui vit en fait au-dessus des lois (car lorsque les différences économiques sont énormes au sein d'une société, tout le monde est susceptible d'être soumis à un chantage et le pouvoir économique se transforme sans difficulté en tout autre pouvoir).
Bien sûr, si quelqu'un remarque que l'existence d'une bourgeoisie ayant des intérêts nationaux, d'une politique attentive à la souveraineté économique ou d'une société préservant une certaine identité culturelle, même si ce n'est pas le paradis sur terre, vaut mieux que d'être démembré par des oligarchies lointaines, les chiens de guerre des journaux et des universités se déchaînent immédiatement, prêts à se remplir la bouche d'accusations de « souverainisme », de « nationalisme », de « chauvinisme », etc.
Avec la garde prétorienne de ces 25 % de semi-cultivés qui se jettent sur les malheureux au moindre signal.
Et rien ne se passe, tout va bien comme ça.
Épargnez-nous seulement les mises en scène affectant la surprise face au fait que « les intérêts européens n'ont pas été pris en compte », que « c'est une capitulation inattendue », etc. Non, c'est la seule direction claire et manifeste dans laquelle nous allons depuis des décennies.
Alors retournez donc vous occuper de vos broutilles quotidiennes, le pilote automatique fonctionne très bien.
15:32 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, affaires européennes | |
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Le plus grand vol de tous les temps: les brevets allemands tombent entre les mains des États-Unis
Stephanie Eckhardt
Source: https://dissident.one/de-grootste-roofoverval-aller-tijde...
"Après la guerre, les États-Unis ont volé des centaines de milliers de brevets allemands, sans lesquels leur ascension au rang de puissance mondiale aurait été pratiquement impossible, et ont kidnappé nos meilleurs inventeurs. L'un d'entre eux en particulier est entré dans l'histoire", écrit Stephanie Eckhardt.
Des réalisations scientifiques et des inventions techniques qui ont changé le monde : les Américains étaient eux aussi conscients du génie allemand et ont commis en 1945 l'un des plus grands vols de leur histoire en s'emparant de la propriété intellectuelle de chercheurs et de penseurs allemands.
Des milliers de techniciens ont dû traverser l'océan
Le Reich allemand était de loin supérieur à tous les autres pays dans les domaines scientifique et technologique. Entre 1900 et 1945, il a reçu pas moins de 47 prix Nobel, dont la plupart en physique, chimie et médecine (parmi lesquels Max Planck, Werner Heisenberg, Robert Koch et Wilhelm Conrad Röntgen). Il disposait en outre d'une incroyable richesse en matière de recherche innovante et de procédés industriels.
La nuit et dans le brouillard
Décembre 1943: dans l'obscurité et la neige mouillée, des soldats de la Wehrmacht aident le Bureau des brevets du Reich à cacher des dossiers secrets à Heringen, en Hesse. Ils conservent les documents dans un puits de mine de sel de plus de 500 mètres de profondeur et empilent d'innombrables fûts de produits chimiques dessus. Ce trésor contenait au moins 250.000, voire 320.000 inventions ; les hommes transportèrent 180.000 documents supplémentaires en Basse-Silésie, au monastère de Striegau et dans la ville de Jauer.
Avril 1945: des milliers de soldats américains et de spécialistes américains fouillèrent les usines allemandes à la recherche de machines et d'inventions techniques et confisquèrent les trésors cachés à Heringen. Par mesure de précaution, une équipe américaine microfilma les brevets : le papier risquait de se désagréger et il y avait des centaines de milliers de pages qui ne pouvaient pas être transportées rapidement. Ils chargèrent ensuite les dossiers dans des wagons de marchandises et les expédièrent aux États-Unis, avec plus de 145.000 dossiers de brevets incomplets provenant de l'autorité centrale de Berlin. Enlèvements : les Américains emmenèrent des milliers d'ingénieurs et de scientifiques allemands outre-Atlantique afin qu'ils utilisent les machines, pour la plupart inconnues, et poursuivent leurs recherches.
Ce fut le pillage d'une nation vaincue
Ce pillage comprenait également des développements militaires allemands tels que des armes nucléaires, des missiles, des avions à réaction et des sous-marins. Comble de l'audace, le président américain Truman s'est attribué le mérite du travail d'autrui : « Nous avons inventé la bombe atomique », a-t-il menti dans un discours télévisé après les attaques nucléaires sur Hiroshima et Nagasaki, passant sous silence les travaux fondamentaux d'Otto Hahn (photo). Le lauréat du prix Nobel de 1944 a été qualifié de « père de la chimie nucléaire » et est l'un des scientifiques les plus importants du 20ème siècle.
Un butin considérable
Les pillards américains ont fouillé des centaines de milliers de documents secrets précieux, dont voici quelques exemples :
- Contrairement aux ampoules américaines, les tubes en fibre de porcelaine dite « lourde » sont indestructibles et peuvent produire mille watts.
- Des bandes magnétiques en plastique, métallisées à l'oxyde de fer, avaient déjà remplacé les disques gramophone en Allemagne.
- Des appareils de vision infrarouge permettant aux voitures de rouler dans l'obscurité à n'importe quelle vitesse. Ils pouvaient détecter tout obstacle à 200 mètres, les chars pouvaient repérer des cibles lointaines et les tireurs embusqués pouvaient viser dans l'obscurité totale.
- Des condensateurs électriques sophistiqués, dont des millions étaient nécessaires pour l'industrie du radar et de la radio : les Allemands les avaient fabriqués à partir de papier recouvert de zinc vaporisé, ce qui les rendait 40 % plus petits et 20 % moins chers que ceux de la concurrence, et en outre pratiquement indestructibles. En cas de panne, le revêtement s'évaporait et isolait le papier. Le condensateur se réparait ainsi tout seul et fonctionnait, même en cas de dysfonctionnement, à une tension 50 % supérieure à celle de tout autre appareil disponible sur le marché mondial. Pour les experts américains, cette invention allemande semblait relever de la magie.
- Une longue série de processus chimiques pour la production de carburants synthétiques, de caoutchouc, de textiles et de cuir synthétique, ainsi qu'un procédé révolutionnaire de traitement des métaux, appelé « procédé d'éjection à froid », utilisé par exemple pour les cadres de radio. Auparavant, les Américains devaient les produire en plusieurs étapes à l'aide d'une machine à découper, perforer des trous et les ajuster, tandis que les Allemands réduisaient le temps de production de mille fois avec une seule presse. Ce petit secret de fabrication a à lui seul révolutionné l'industrie métallurgique aux États-Unis.
- Une multitude d'instruments de précision et de brevets dans les domaines de la chimie, de la physique et de l'électronique ont fait entrer les Américains dans la course au dollar, à l'instar de Picsou. Jamais auparavant ni depuis lors ils n'avaient vu une telle collection de spécifications de fabrication secrètes pour les combustibles liquides et solides, la métallurgie, les produits chimiques, les plastiques et les peintures.
- Les découvertes dans les domaines de la médecine et de l'alimentation n'étaient pas moins révolutionnaires. Les Allemands avaient déjà mis au point une technologie avancée de conservation et de congélation pour nourrir les équipages de leurs sous-marins, qui allait rapporter des milliards à l'industrie alimentaire. Les pillards américains ont également exploité les secrets des pharmacologues et des médecins allemands pour produire du plasma sanguin synthétique et de nouveaux médicaments.
Les hommes d'affaires américains se sont jetés comme des vautours sur les brevets après que le président Truman les ait rendus publics. La Bendix Corporation, dans l'Indiana, a racheté le changeur automatique de disques, Pillsbury a mis la main sur toute la production allemande de farine et de pain, la Kendall Manufacturing Company s'est enthousiasmée pour nos insecticides et une société pionnière de l'Iowa, la Hi-Bred Corn Company, voulait tout ce que les chercheurs de l'université agricole de Hohenheim avaient découvert. Pacific Mills a réclamé le produit d'IG Farben, qui peut être utilisé pour rendre le rayonne imperméable et infroissable, et la Polaroid Company a repris les inventions de Zeiss. En bref, les inventions allemandes ont rapporté des profits incommensurables aux fabricants américains. À titre de comparaison, les dommages considérables subis par l'Allemagne ne peuvent être quantifiés à ce jour.
La Lune est allemande
Les voleurs de Truman s'intéressaient toutefois surtout à la technologie aéronautique et spatiale allemande, en particulier à son leader, Wernher von Braun. « La fusée V2 qui a bombardé Londres », selon une publication de l'Army Air Force, « n'était qu'un jouet comparé à ce que les Allemands avaient encore dans leur sac ». À la fin de la guerre, l'Allemagne avait 138 types de fusées en cours de développement et de production. La fusée A-4 de Wernher von Braun (photo), qui devait être produite en série, mesurait 14 mètres de long, pesait plus de douze tonnes, pouvait atteindre une altitude de 100 kilomètres et une vitesse maximale de plus de 5000 kilomètres à l'heure. Son secret résidait dans un moteur à oxygène liquide. En d'autres termes, un bombardier à longue portée capable de voler de l'Allemagne à New York en 40 minutes, ce qui aurait permis à l'armée de l'air d'attaquer Moscou à l'avenir.
À la fin de la guerre, les Allemands avaient mis au point 138 missiles.
Mai 1945 : les experts allemands sont interrogés par les Américains à Garmisch-Partenkirchen – ces derniers s'intéressent exclusivement à la technologie des missiles, et non au passé nazi des experts. Wernher von Braun lui-même ne vint toutefois pas en Haute-Bavière et fut emmené en juin 1945 à Witzenhausen, dans le nord de la Hesse, où les Américains avaient également transféré les ingénieurs en fusées de Thuringe avant que cette région ne tombe sous occupation soviétique, comme convenu lors de la conférence de Yalta. Von Braun resta sous étroite surveillance avec Walter Dornberger et d'autres ingénieurs jusqu'à ce qu'ils soient tous emmenés par les Yankees aux États-Unis en septembre 1945 (opération connue sous le nom d'Opération Overcast).
Au Texas, ils étaient sous la surveillance de l'armée américaine. Au début de l'année 1946, plus d'une centaine d'ingénieurs en fusées avaient été amenés par avion pour transmettre leurs connaissances aux Américains. Lorsque Wernher von Braun a voulu rendre visite à sa famille en Allemagne en 1947 et s'y marier avec sa fiancée, il a été placé sous surveillance militaire permanente. Il se maria dans son pays natal en mars 1947, mais lui et sa femme durent ensuite retourner outre-Atlantique.
Von Braun resta aux États-Unis ; il n'y avait pas de retour possible. Il fit considérablement progresser le programme spatial américain et la technologie des fusées, était responsable de plus de 1000 employés en 1953 et obtint la nationalité américaine en 1955. Il développa d'autres fusées, telles que la fusée Jupiter (photo, ci-contre) à moyenne portée avec des munitions à guidage de précision et une portée de 2410 km.
En juillet 1958, la NASA (National Aeronautics and Space Administration) a été fondée sous la direction de von Braun et de son équipe. Ils ont permis aux États-Unis d'envoyer pour la première fois un astronaute dans l'espace. Wernher von Braun a convaincu le président américain John F. Kennedy de travailler à un alunissage et a construit pour lui la fusée Saturn V, le lanceur nécessaire à cette fin. En juillet 1969, la mission Apollo 11 a permis aux premiers hommes de voler vers la Lune. « La Lune est américaine », titrait alors le journal Bild. Mais, en réalité, elle est allemande !
14:56 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, deuxième guerre mondiale, seconde guerre mondiale, brevets allemands, wernher von braun | |
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Trump et Poutine: pourquoi l'Alaska?
Par Elena Fritz
Source: https://www.compact-online.de/trump-und-putin-warum-gerad...
L'Alaska, justement, pourrait-on dire en référence à un titre de film célèbre. Le lieu du sommet entre Trump et Poutine n'a pas seulement été choisi pour sa valeur symbolique, il revêt également une dimension stratégique.
Dans l'édition COMPACT « Vladimir Poutine : l'histoire de la Russie », vous en apprendrez davantage sur son agenda géopolitique ancré dans l'histoire, traduit en allemand. Pour en savoir plus: https://www.compact-shop.de/shop/sonderausgaben/edition-1....
Le choix de l'Alaska comme lieu du sommet du 15 août n'est pas un hasard. C'est l'État américain le plus proche de la Russie sur le plan géographique et historique, avec un message implicite: « Loin de tout le monde, surtout de l'UE ». Politiquement ancré dans le camp républicain et loin des réseaux mondialistes, des services secrets britanniques ou des structures de lobbying ukrainiennes, l'Alaska offre une occasion rare de mener des discussions sensibles sans fuites ni provocations ciblées.
Il est également idéal en termes de sécurité : survol minimal de territoires étrangers, contrôle maximal de l'environnement.
L'Arctique, clé stratégique
L'Alaska n'est pas seulement un symbole, il représente également la dimension arctique de la politique mondiale. En mai dernier, le Conseil européen des relations étrangères avait déjà mis en garde contre le fait que Moscou pourrait utiliser l'Arctique comme terrain de négociation avec Washington.
Un scénario spéculatif, mais digne d'intérêt: une limitation de la présence chinoise dans l'Arctique en échange d'un soutien moindre des États-Unis à Kiev. Une chose est claire: l'Arctique n'est pas seulement un gisement de matières premières et une route maritime, il fait partie de l'équilibre mondial des forces entre les États-Unis, la Russie et l'Europe.
Signaux antérieurs et ligne de conduite de Trump
Février 2025, Riyad : un diplomate russe basé au Canada était également présent à la table des négociations russo-américaines, ce qui indique clairement l'importance accordée à l'Arctique. Dans le même temps, Trump a annoncé son intention de rattacher le Groenland aux États-Unis et d'intégrer davantage le Canada.
Cela prolongerait considérablement la côte arctique américaine et intensifierait la concurrence pour le plateau continental arctique. Contre-argument de la Russie : la dorsale de Lomonossov, qui étaye ses propres revendications sur une grande partie du plateau continental arctique.
Perspectives
La rencontre en Alaska est plus qu'une simple discussion sur l'Ukraine. Elle s'inscrit dans le cadre d'un redécoupage de l'architecture du pouvoir mondial, avec l'Arctique comme monnaie d'échange potentielle, accompagnée de questions relatives au contrôle des armements, à la stabilité stratégique et à l'énergie. À Anchorage, un dialogue pourrait s'engager qui profilera non seulement les deux présidents, mais façonnera aussi l'ordre mondial à venir.
Plus important que jamais : ne lisez pas sur Poutine, mais lisez-le lui-même ! Dans l'édition COMPACT « Vladimir Poutine : l'histoire de la Russie », vous en apprendrez davantage sur son programme géopolitique ancré dans l'histoire, traduit en allemand. Le président russe dans ses propres mots. Commandes: voir lien supra.
18:17 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : alaska, actualité, donald trump, vladimir poutine, états-unis, russie, diplomatie, arctique, politique internationale | |
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Ismail Kadare (1936-2024) – nécrologie
Konrad Markward Weiß
Source: https://sezession.de/59634/ismail-kadare-ein-nachruf
L'écrivain albanais Ismael Kadare est décédé l'an passé à Tirana. En août 2017, Konrad Markward Weiß avait rédigé pour le 79ème numéro de la revue Sezession un portrait de cet auteur exceptionnel qui mérite d'être lu. Nous le republions ici en hommage à Kadare.
C'était une ville étrange, qui semblait avoir surgi soudainement dans la vallée comme une créature préhistorique par une nuit d'hiver, puis s'être blottie contre le flanc de la montagne après avoir gravi péniblement ses pentes. Tout dans cette ville était vieux et de pierre [...]. Difficile de croire que sous cette carapace solide, la chair tendre de la vie bouillonnait et se renouvelait: elle donna naissance en 1936 à Ismail Kadare, aurait-on envie d'ajouter à la préface de sa Chronique en pierre, dans laquelle le plus grand écrivain albanais rend hommage à sa ville natale, Gjirokastra. C'est là qu'il découvre la mythologie grecque et Macbeth, et commence à écrire à l'âge de onze ans ; la maison familiale, avec ses nombreuses pièces vides, devient le terrain de projection de son imagination.
On trouve déjà ici les éléments décisifs de l'œuvre de Kadare : les aspects meurtriers de l'État, la terre natale intemporelle, considérée comme une sorte d'être vivant et donc comme une transition fluide entre la matière morte et le monde des vivants, les mythes et les fantômes : tous se retrouvent dans Qui a ramené Doruntine?. C'est le cœur lourd qu'une mère marie sa fille unique loin de chez elle. Son fils Konstantin donne sa parole d'honneur de ramener sa sœur à la maison si leur mère en a besoin ; étrangement pâle et couvert de boue, il ramène effectivement Doruntina devant la maison familiale des années plus tard.
C'est seulement là que la mère, horrifiée, lui révèle que ses neuf frères sont morts depuis longtemps. Konstantin est sorti de sa tombe pour tenir sa parole ; la Besa albanaise, qui doit désormais assurer la survie de la nation en tant qu'essence et refuge.
Car la tempête redoutée éclate et une première puissance mondiale s'abat sur la petite Albanie avec l'Empire ottoman. Comme dans ses romans écrits plus tard, qui traitent de confrontations avec l'Italie fasciste, l'Allemagne nazie ou l'Union soviétique et la Chine communiste, l'œuvre de Kadare se concentre sur la lutte séculaire contre les Ottomans et sur l'identité propre, « le développement de cette confrontation identitaire entre les Albanais et les autres » (M. Marku).
À nos pieds s'étendait l'Asie avec son mysticisme et ses cruautés. Nous regardions cette mer sombre et nous avons compris que c'était leur monde, leur mode de vie, qu'ils voulaient nous imposer avec les chaînes de l'esclavage.
Dans Les tambours de la pluie, des assiégés anonymes commentent laconiquement les événements qui se déroulent devant leurs murs, tandis que la machine de guerre turque est représentée dans une somptueuse palette de couleurs. Des formations de plus en plus élitistes, jusqu'aux Serdengetschti, qui ne sont pas autorisés à revenir vivants après un assaut infructueux, sont lancées par le pacha de plus en plus désespéré contre la forteresse sous « l'effrayant drapeau à l'oiseau noir à deux têtes », lui-même constamment harcelé par le héros national albanais Skanderbeg, « qui erre comme un esprit maléfique à travers les montagnes ».
L'Empire ottoman, sur lequel Kadare s'acharne dans de nombreuses œuvres, n'est pas toujours représenté de manière historiquement exacte, mais plutôt comme un « prototype de super-empire » (Joachim Röhm) afin de révéler des schémas fondamentaux – ceux des hommes et du Léviathan.
Cette Albanie éternellement rebelle – « la mère patrie du mécontentement », comme le note Kadare non sans fierté – revient sans cesse dans les colonnes interminables de soldats du padischah, précédés d'épouvantails en signe de mépris pour les insurgés ; mais elle est encore plus sinistre après la guerre : Avec l'état d'urgence ou « terre de malice », « fondé sur l'idée d'une fragmentation totale : religieuse, régionale, féodale, selon les castes, les coutumes et les traditions » – et par la dénationalisation ou Krakra.
L'appauvrissement planifié de la langue, qui finit par perdre toute capacité à « donner naissance à des poèmes, des légendes et des récits » (et donc au moindre germe de rébellion), évoque clairement la novlangue d'Orwell.
Mais les Albanais ont réussi à sauver leur patrie et leur nation, « des mots derrière lesquels se cachaient toujours des menottes », même après quatre siècles de domination étrangère sans État propre, sans doute aussi en recourant aux « structures internes » mentionnées plus haut, que Kadare introduit avec le mot d'honneur Besa, qui constitue à son tour le pivot du droit coutumier albanais, le Kanun, encore en vigueur aujourd'hui pour une partie.
Celui-ci est moins connu pour ses normes de droit civil que pour celles relatives à la vendetta, qui développent une sombre fascination dans Avril brisé – et où le caractère pragmatique et peu dramatique de tous les protagonistes d'une querelle, « une histoire assez banale avec vingt-deux tombes de chaque côté », est bouleversant, tout comme la nomenclature pertinente: ceux qui donnent leur sang et ceux qui le prennent portent un ruban noir, « marqués pour la mort comme des arbres destinés à être abattus » ; après l'obligation incontournable d'assister aux funérailles et au repas funèbre de sa victime, alors qu'il est son ennemi juré, Gjorg doit encore payer l'impôt du sang avant de commencer sa « vie de chauve-souris » dans l'une des innombrables tours de fuite, dans la tour du prince d'Orosh, auprès de son « administrateur du sang ».
L'univers de Kadare, et en particulier son empire ottoman en partie dénaturé, ne manque vraiment pas de personnages, de symboles et d'institutions sinistres : ainsi, même ses desserts traditionnels peuvent être synonymes d'estime ou de malheur, comme le « baklava brûlé que l'archevêque des Arméniens a reçu peu avant le pogrom dévastateur contre son peuple » ; le palais kafkaïen des rêves, quant à lui, a pour mission « le tabir total », c'est-à-dire l'enregistrement et l'interprétation des rêves de tous les citoyens sans exception.
D'innombrables Albanais ont fait carrière au service de la Sublime Porte, grâce à la sélection des jeunes garçons et au-delà: «Aucune autre nation n'avait donné autant de pachas, d'amiraux et de vizirs à l'Empire que ce peuple lointain des Balkans». Mais à la veille de la Première Guerre mondiale, celle-ci échappe définitivement à « l'homme malade du Bosphore », pour se retrouver dans des décennies marquées par les douleurs de la naissance, jusqu'à ce qu'après de nombreux changements de régime, de nouveaux occupants et une autre guerre mondiale, l'une des plus anciennes nations d'Europe accède enfin à une indépendance durable – malheureusement sous la forme d'une dictature communiste.
Le Général de l'armée morte traite des longues séquelles de la Seconde Guerre mondiale, dont les sinistres fouilles font grossir les rangs de ses troupes – « sauf qu'au lieu d'être en uniforme, ils sont maintenant dans des sacs en nylon ».
La noirceur de cette œuvre, avec laquelle Kadare « sans être particulièrement audacieux, avait marqué une « petite dissidence », contraste fortement avec le réalisme socialiste qui lui avait été inculqué à l'Institut Gorki de Moscou ; mais la lecture précoce de Shakespeare et des classiques grecs l'avait « déjà immunisé », tout comme le grand succès du Général, notamment à l'étranger, contre la critique (littéraire) officielle dans son pays – autour de laquelle tourne toujours l'œuvre colossale de Kadare, avec toute sa métaphorique et sa validité universelle, en tant que chroniqueur.
L'« auteur patriote inébranlable » « reprend une mission ancestrale de l'épopée [...], celle de représenter les grandes questions de survie de la nation dans l'image littéraire et d'agir sur la collectivité en tant qu'interprète et fondateur d'identité » (Karl-Markus Gauß dans le Süddeutsche Zeitung). Pendant des années, Kadare a qualifié l'appartenance du Kosovo à la Serbie de « scandale qu'au milieu de l'Europe, un peuple vive sous domination coloniale », après la sécession de celui-ci, il a évoqué le désir de réunification avec l'Albanie.
Rares sont les descriptions qui ne citent pas un critique – sans doute l'un des plus beaux reproches que l'on puisse faire à un écrivain, surtout à un patriote indéfectible : « Quand il s'agit de sa nation, Kadare est aussi aveugle qu'Homère. » Ce dernier objecte « que le nationalisme ne signifie pas aimer son propre peuple, mais ne pas supporter les autres ». Son traducteur allemand et confident de longue date, Röhm, nie « la moindre nuance chauvine » chez Kadare, qui aurait au contraire « constamment souligné l'appartenance européenne » de l'Albanie et « défendu avec ferveur la poursuite de son européanisation ».
Cependant, et malgré les objections de Röhm, dont le parcours politique haut en couleur l'a conduit des cadres du KPD à la tentative d'importation des idées de Hoxha en RFA, jusqu'à la réinterprétation politiquement correcte – parfois à la limite de l'interprétation – de l'œuvre de Kadare : dans plusieurs déclarations parfois sensationnelles, il considère que son pays et son peuple ont été temporairement retirés à l'Europe par l'occupation ottomane qui a duré des siècles et qu'ils ont été méprisés par celle-ci, qui les considérait comme des Turcs des Balkans.
Lorsque Kadare réclame avec véhémence une « européanisation » de l'Albanie, cela n'a donc pas grand-chose à voir avec un abandon de l'identité nationale au profit d'une identité européenne floue, mais plutôt avec la défense de son identité propre et, en particulier, avec une démarcation par rapport à l'identité islamique et proche-orientale qui lui a été imposée ; car « faire disparaître l'identité albanaise et européenne », selon Marku, « les conquérants ottomans s'étaient énormément épuisés ».
C'est un retour aux traditions albanaises préislamiques que Kadare réclame et qui, comme mentionné plus haut, ont déjà assuré la survie de la nation. Bien que sa famille appartienne de jure à l'islam, on ne trouve dans son œuvre pas la moindre sympathie pour cette religion, bien au contraire. De Novembre d'une capitale où « la voix du muezzin, empreinte de la tristesse islamique, fait penser au désert arabe » à l'essai « L'identité européenne des Albanais » : La Turquie actuelle tente, avec l'aide de la religion islamique, de diviser le peuple albanais le long des lignes de fracture religieuses et, par la suite, de le coloniser culturellement et économiquement – pour la deuxième fois. Kadare, quant à lui, qualifie le christianisme de « fondement spirituel et culturel » de sa nation.
Dans deux romans épiques, Le Grand Hiver et Concert à la fin de l'hiver, Kadare décrit la vie quotidienne dans l'Albanie communiste et ses luttes avec l'Union soviétique et la Chine ; à la fin, les Albanais rebelles, « auxquels les Allemands, pour attiser encore davantage leur fierté, avaient attribué les caractéristiques d'une race supérieure », se retrouvent dans une situation plus proche de la misère nord-coréenne que d'une splendide isolation. Dans des scènes fantomatiques telles que la « nuit des limousines noires ZIM », dont le cortège de fonctionnaires communistes est censé ramener le petit État à la raison, l'auteur retrace la rupture de 1960/61 entre les Albanais staliniens invétérés et l'URSS « en dégel » de Khrouchtchev.
Contrairement aux œuvres « ottomanes », qui lui permettaient d'écrire de manière voilée sur le communisme sous le communisme, Kadare, dans une interprétation bienveillante, attaque ici de front l'idéologie – mais toujours uniquement en ce qui concerne ses insuffisances ailleurs ; le bouclier d'honneur de l'Albanie reste pur, et « c'est eux qui ont commencé ».
Le sanguinaire Hoxha apparaît comme un père de la nation sévère mais invincible ; plus tard, Kadare le fait frissonner de manière théâtrale au souvenir des méfaits d'un complice auquel – encore Orwell, selon le modèle Goldstein/Trotski – toute la faute est imputée, alors qu'il n'était en fin de compte qu'un simple rival dont les crimes devaient être largement surpassés par ceux du vainqueur. La description impitoyable de l'ancienne bourgeoisie, des « déclassés » déjà humiliés et privés de leurs droits, sous forme de caricatures larmoyantes et grotesques, contraste fortement avec l'image du héros du roman qui, après avoir traversé maints périls, est enfin « prêt à porter la couronne d'épines de la révolution ».
En 1988, c'est la Chine à la fin de l'ère Mao dont Kadare retrace la terreur d'État et la lutte contre la culture, et fait dire au grand président qu'il les balayera […] : le président Cervantes, le prince Beethoven, le généralissime Shakespeare, le comte Tolstoï.
À cette époque, Kadare avait déjà derrière lui des décennies d'un « jeu mortel du chat et de la souris » (S. Guppy) avec le régime, suivies de reproches parfois amers d'une trop grande proximité avec celui-ci. Cinq de ses livres avaient été interdits, la censure était intervenue d'innombrables fois, mais sa position exceptionnelle, due notamment à son succès international, lui avait permis de réécrire lui-même les passages incriminés.
À la provocation permanente que constituait le mépris quasi constant de Kadare pour les principes du réalisme socialiste s'ajoutait le courage considérable d'avoir écrit des paraboles sur les États totalitaires sous une dictature stalinienne – tout en étant un haut dignitaire et fonctionnaire de celle-ci. Contrairement à d'autres régimes comparables, il n'y avait cependant pas de dissidents en Albanie, ou seulement dans la clandestinité, dans les mines où ils étaient réduits à l'esclavage ou dans des tombes creusées trop prématurément.
Mais là encore, même en 1990, Kadare déclarait encore, selon Thomas Kacza, « qu'après la libération, la censure n'avait jamais existé en Albanie et n'existait toujours pas, ce qui fait honneur à notre État socialiste ».
Leur héroïsme n'a aucune importance pour l'évaluation de l'œuvre des écrivains, surtout lorsque le chemin vers le martyre n'était pas très long.
Cependant, comme le dit même le fidèle traducteur Röhm, « les écrivains ne sont pas toujours les interprètes les plus intelligents d'eux-mêmes » ; au lieu de répondre, entre autres dans Printemps albanais, à des accusations en partie haineuses par des auto-stylisations en partie embarrassantes, il aurait sans doute été plus judicieux de laisser l'œuvre parler d'elle-même, même si elle a été rédigée en partie post festum: la contrainte permanente, menant à la destruction totale, de s'accuser soi-même et d'accuser les autres, dans le bouleversant La fille d'Agamemnon, ou encore dans ce même ouvrage, le personnage de Qeros, qui doit, à chaque croassement, donner « des morceaux de sa propre chair » à l'aigle insatiable qui doit le transporter des ténèbres vers le monde supérieur, afin de ne pas être « irrémédiablement précipité dans l'abîme » par le « monstre d'État avec l'oiseau de proie dans ses armoiries ».
Le monde de Kadare n'est pas un havre de bonheur – cependant : « La littérature n'a rien à voir avec le bonheur ; je ne connais aucune œuvre de la littérature mondiale où l'on puisse le rencontrer. » Sa œuvre, traduite dans plus de 40 langues, est sans aucun doute une œuvre littéraire mondiale intemporelle, particulièrement appréciée en France, où Kadare réside depuis des décennies, parallèlement à l'Albanie, et où il est membre de la Légion d'honneur depuis 2016. La conclusion, qui est aussi celle de son roman Le successeur, est signée par l'écrivain lui-même ; elle réunit avec force ses leitmotivs récurrents, notamment la référence à sa ville natale, qu'il partage avec le dictateur, et est mise dans la bouche de tous les tyrans : « Nous ne connaissons ni la prière ni le pardon, alors ne songez pas à allumer des bougies pour nos âmes. Gardez vos prières pour quelque chose de mieux. » Priez plutôt pour que nous ne découvrions pas un soir, dans l'espace noir où nous errons perdus, les lumières lointaines de la Terre et que, comme des meurtriers que le hasard ramène devant le village où ils sont nés, nous disions: "Oh, regarde, voilà la Terre ! Car alors, nous pourrions revenir vers vous, à votre grand malheur, le visage masqué, les mains encore ensanglantées, sans remords, sans pardon, sans consolation".
17:24 Publié dans Hommages, Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ismail kadaré, littérature, albanie, littérature albanaise, lettres, lettres albanaises, hommage | |
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La fin du politique
Renzo Giorgetti
Source: https://www.heliodromos.it/la-fine-della-politica/
En ces moments historiques, se taire pourrait sembler de l'apathie – et c'est la seule raison pour laquelle nous écrivons ces considérations – même s'il n'y aurait en réalité presque rien à ajouter, ayant déjà largement préfiguré dans le passé les développements sinistres de la situation actuelle. La chute des derniers masques derrière lesquels se cachait le régime tyrannique du totalitarisme mondial n'est pas une surprise, car elle était prévisible, du moins pour ceux qui avaient un minimum de sensibilité et d'intelligence pour discerner les dynamiques du pouvoir des deux derniers siècles dans le monde occidental dit moderne.
Le fait que toutes les « conquêtes » et tous les « droits » du passé aient été éliminés avec une totale désinvolture et sans aucune résistance ne peut que susciter l'hilarité et la peine (surtout à l'égard de ceux qui y ont cru), car tout cet appareil de formules vides n'était rien d'autre qu'un décor, une fiction créée pour persuader les malheureux de vivre dans un monde libre. Il ne s'agissait en fait que de produits artificiels, présentés comme des valeurs absolues, mais qui n'étaient en réalité que de misérables concessions dont l'apparence d'intangibilité n'était garantie que par la parole, c'est-à-dire par des déclarations solennelles mais inconsistantes d'individus à la crédibilité douteuse.
Et en effet, tout ce qui a été donné a ensuite été repris avec intérêts, laissant en plus les dommages psychologiques du lavage de cerveau sectaire, de l'incapacité à élaborer des pensées réellement alternatives. Il est inutile maintenant de se plaindre et de réclamer « plus de droits », « plus de liberté » ou même de se plaindre du « manque de démocratie » : ces schémas sont perdants. Ils ont été implantés dans l'esprit de la population à une époque où les besoins de l'époque imposaient ce type de fiction. Il fallait en effet faire croire que l'on avait été libéré (on ne sait pas bien par qui) et, après une série de « luttes » et de « conquêtes », que l'on était enfin arrivé au summum de l'évolution et du progrès. Mais aujourd'hui, les choses ont changé et de nouvelles fictions sont nécessaires pour garantir la continuité du pouvoir.
Le « Nouveau Régime » (1789-2020) est en cours de restructuration, devenant « Tout Nouveau » : la période de transition que nous vivons sera caractérisée par le démantèlement définitif de tout l'appareil des droits et des garanties qui ont caractérisé la vie civile précédente. Ce démantèlement ne sera pas suivi d'un vide, mais de nouveaux ordres fondés sur de nouvelles logiques et de nouveaux paradigmes. La destruction du pacte social ne conduira pas à l'état de nature (qui n'a probablement jamais existé) et au rejet de toutes les règles, mais à un « nouveau pacte » avec de nouvelles règles plus ou moins volontairement acceptées. La forme de gouvernement des derniers temps ne sera pas l'anarchie mais l'imperium, un sacrum imperium, une hégémonie à la fois spirituelle (façon de parler) et temporelle, une forme de pouvoir avec sa sacralité toute particulière, très différente de la laïcité du présent.
La polis, entendue comme lieu de rencontre et de résolution dialectique et pacifique des conflits, s'est désormais effondrée, désagrégée par le lent travail mené à l'intérieur de ses propres murs, et tout discours politique est donc dépassé, irréaliste, irréalisable, un tour de passe-passe sans aucun effet pratique. Mais la désagrégation de la polis ne ramènera pas à l'état sauvage. Le retour aux origines sera d'un tout autre ordre. À la polis, c'est-à-dire à la civitas, ne s'oppose pas la silva, mais le fanum, ce territoire consacré au dieu, dont les habitants doivent se soumettre aux règles de la divinité à laquelle ils appartiennent. Ceux qui vivent dans le fanum vivent selon des lois particulières, selon un ordre qui n'est pas celui de la vie civile, un ordre différent, pas nécessairement négatif. Le cives se rapporte aux autres sur un plan horizontal, tandis que le fanaticus vit la dimension verticale, il est possédé, parfois pour le meilleur, parfois pour le pire (le terme fanatique doit être compris dans un sens neutre, son anormalité n'étant telle que dans un monde politique) ; ses actions répondront à des critères différents dans la mesure où la présence de l'invisible s'est désormais manifestée, rendue à nouveau tangible, agissant dans le monde de manière concrète.
Dans la mesure où des influences qui ne sont plus liées à la stricte matérialité entrent dans le monde, tout reprend alors des accents sacrés et rien ne peut plus être profane, rien ne peut plus être exclu de l'irruption du numineux qui imprègne et transfigure tout.
Par « sacré », nous entendons au sens large ce qui n'est pas confiné dans les limites de la matière, et le terme peut donc désigner à la fois ce qui est proprement sacré (comme la spiritualité supérieure) et ce qui s'y oppose comme une force blasphématoire, exécrable, même si elle possède sa propre « sainteté ».
L'irruption du transcendant dans le monde laïc et matérialiste (dans le monde profane) entraîne un changement historique, modifiant non seulement les règles de la vie civile, mais aussi les paradigmes mêmes sur lesquels repose l'existence. La fin de la politique s'inscrit dans ce contexte et porte la confrontation sur un autre plan.
L'effondrement du monde politique laisse déjà entrevoir, parmi les décombres, la montée d'une puissance étrangère, le numen, les forces de l'altérité qui déconcertent en manifestant la puissance du tremendum. Le nouveau saeclum verra se manifester ce qui, invisible mais existant, se cachait derrière l'apparence d'une matérialité fermée et autoréférentielle, des forces absolues qui agiront de manière absolue, ignorant les constructions conventionnelles inutiles de la pensée humaine. La dernière époque verra le retour des dieux.
Mais cela, qu'il soit dit pour le réconfort de tous, ne se fera pas à sens unique. Certaines forces ne peuvent se manifester impunément sans que d'autres, de signe opposé, descendent pour rétablir l'équilibre.
La lutte reviendra à des niveaux primaires, car l'anomie, l'hybris a trop prévalu et, dans sa tentative de s'imposer, risque sérieusement de bloquer le cours même de la vie. En effet, comme nous l'ont montré de nombreux mythes (nous devons nous tourner vers le mythe car la situation actuelle n'a pas de précédent historique connu), cet état de choses n'est pas durable et conduit toujours à des interventions d'équilibrage qui, en contrant les forces de la prévarication, éliminent également le déséquilibre devenu trop dangereux pour l'ordre cosmique lui-même.
La fin de la polis conduit à l'impossibilité de résoudre les conflits par le compromis et la médiation. Tout passe désormais du politique au fanatique, car les forces qui s'affrontent sont des forces antithétiques, absolues, qui, tout comme la vie et la mort ou la justice et l'injustice, ne peuvent coexister simultanément dans un même sujet.
Ces discours ne sont peut-être pas très compréhensibles pour ceux qui ont été programmés selon les anciens schémas de pensée, mais il serait bon de commencer à les assimiler, car l'avenir ne fera pas de concessions à ceux qui tenteront de survivre avec des outils désormais obsolètes : avec la polis, c'est en effet cette autre construction artificielle appelée raison qui s'est effondrée. La nouvelle ère, en montrant l'aspect le plus vrai de la vie, c'est-à-dire la confrontation entre des forces pures, rendra à nouveau protagoniste ce qui a été trop longtemps et injustement appelé l'irrationnel.
Renzo Giorgetti
16:31 Publié dans Philosophie, Théorie politique, Traditions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philosophie, philosophie politique, théorie politique, tradition, traditionalisme | |
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Opérations psychologiques au cours de l'histoire contemporaine
par Roy Tore Ottesen
Source: https://www.utenfilter.no/2025/08/03/historiske-psykologi...
Les opérations psychologiques ont joué un rôle déterminant dans le financement d'une agence fédérale américaine.
Il s'agit d'une lettre ouverte, rédigée par un contributeur externe. Cet article reflète les opinions de son auteur.
Par Roy Tore Ottesen, officier à la retraite ayant participé à des opérations internationales.
Même après la divulgation d'informations par des groupes de hackers, la publication de documents via WikiLeaks et la déclassification d'anciens documents classés secrets, il semble toujours aussi difficile de comprendre comment il a été possible de créer une réalité fictive, perçue comme vraie, qui a trompé tant de gens, pendant si longtemps et sur tant de sujets.
L'imposition délibérée de changements durables utilise la connaissance de la symbiose entre le conscient et l'inconscient, qui s'explique le plus simplement par l'image d'un iceberg, où la partie émergée représente le conscient, avec la rationalité, la logique, l'intellect, la raison et l'analyse objective.
La plus grande partie du glacier, sous l'eau, représente l'inconscient, avec l'imagination, l'intuition, les sentiments, les émotions et les habitudes. La littérature spécialisée en hypnose a elle-même proposé une définition comme « un affaiblissement temporaire de la conscience de sorte que le subconscient est plus ouvert aux suggestions et aux injonctions », l'hypnose étant utilisée pour parler directement au subconscient.
Lors de l'utilisation volontaire de l'hypnothérapie, on s'attend naturellement à ce que seules des suggestions et des injonctions positives, constructives et désintéressées soient formulées afin d'améliorer et de soulager un état ou de prononcer un diagnostic, mais comme le conscient et le subconscient fonctionnent en symbiose, l'affaiblissement de l'un peut augmenter la réceptivité aux suggestions et aux injonctions en général, il y a peu de raisons de douter que cela puisse être exploité en exposant continuellement les gens à des suggestions et des injonctions égoïstes et intentionnelles via toute une chaîne logistique composée de médias, de littérature et d'agents d'influence, qui sont ainsi en mesure de dicter ce qui doit être les opinions, les attitudes et les valeurs de la majorité.
Il ne s'agit pas ici d'hypnose thérapeutique ou médicale pratiquée par des professionnels à des fins de traitement.
Sans nier l'importance et la puissance des sentiments et des émotions tels que l'amour, la dévotion et la gratitude, il doit être permis de réfléchir à la manière dont l'acceptation d'une série d'activités, d'événements et de réalisations historiques et marquants n'a été possible que par la paralysie de la rationalité logique et une focalisation excessive sur l'imagination, les sentiments, les émotions et les désirs.
L'une des raisons peut être que le subconscient s'occupe directement de la perception de sa propre sécurité et de sa propre sûreté, de ce qui est bien et mal, de ce qui est raisonnable et juste et, par conséquent, de ce qui est nécessaire. Si cette perception peut être dictée par un affaiblissement de la rationalité, de la logique et de la capacité d'analyse objective, le critère le plus important pour réussir est atteint, car tout contre-argument sera perçu comme désagréable et suscitera de l'aversion, de l'agressivité ou promouvra des efforts pour réprimer la dissidence.
La richesse peut être créée en offrant des biens et des services recherchés ou en plaçant de l'argent dans des entreprises dans l'espoir d'augmenter les revenus. L'activité la plus lucrative à ce jour pour créer de la richesse est la création d'une société privée orientée vers la consommation publique et les achats de tous les États, où les montants sont enregistrés comme des prêts portant intérêt, de sorte que les revenus augmentent proportionnellement à l'augmentation de la consommation publique.
Cela n'a été possible qu'avec le recours à des «activités internes» (inside activity), dans le cadre desquelles des responsables idéologiques et intéressés ont supprimé le pouvoir de l'État de contrôler l'architecture financière et économique.
Existe-t-il des exemples concrets de «propositions et injonctions» intéressées et motivées par des objectifs précis visant à augmenter la consommation publique dans le but d'accroître l'activité et les revenus ?
Le fait est qu'il en existe un nombre quasi infini, magistralement construits à partir de besoins plausibles, mais tout aussi fabriqués de toutes pièces. Le projet le plus lucratif à ce jour en matière de dépenses publiques, accepté par la suppression publique de la rationalité, de la logique, de l'analyse objective et même des lois physiques, est probablement le programme Apollo de la NASA pour l'alunissage en 1969, avec une justification impressionnante et excessivement axée sur l'imagination, les sentiments, les émotions et le désir profond de montrer la domination technologique, la victoire dans la course à l'espace et la distraction générale concernant l'intelligence, la créativité et la capacité de l'humanité à maîtriser l'espace.
La principale motivation des promoteurs était toutefois d'obtenir l'acceptation des investissements publics dans le programme Apollo en particulier et, à long terme, dans le fonctionnement de la NASA en général. Le budget de la NASA pour 2025 est de 25,4 milliards de dollars, soit environ 255 milliards de couronnes norvégiennes. Une estimation des coûts de fonctionnement de la NASA sur environ 60 ans s'élève à plus de 1,4 quadrillion de dollars (1 quadrillion équivaut à 1000 billions). Ce montant peut certainement être rendu plus compréhensible pour un profane en le multipliant par 10 pour obtenir le montant en couronnes norvégiennes.
Les tentatives d'explication du déroulement des événements sont la confirmation la plus sûre que l'alunissage n'a jamais eu lieu. Dans «L'alunissage de 1969 avec Apollo 11 expliqué» par le Musée technique norvégien de Dag Andreassen, il apparaît que le vaisseau spatial se composait de trois parties: un module de commande avec trois astronautes, un module de service avec des réservoirs d'oxygène, une alimentation électrique et un moteur-fusée, et le module lunaire (Eagle) destiné à transporter les astronautes de l'orbite lunaire à la surface de la Lune. Tous les modules ont été largués et ont brûlé dans l'atmosphère avant l'atterrissage sur la Lune.
Après l'atterrissage sur la Lune, le module lunaire est retourné au module de commande, qui attendait quelque part dans l'espace. Les astronautes ont ensuite sauté dans le module de commande et sont retournés sur Terre – SANS réservoirs d'oxygène, alimentation électrique ni moteur-fusée – parcourant une distance d'environ 384.400 km.
Ce sont les lois de la physique qui rendent cette entreprise physiquement impossible. L'atmosphère est généralement divisée en quatre couches, appelées troposphère, stratosphère, mésosphère (entre 50 et 85 km) et thermosphère (entre 85 et 500 km) à partir de la Terre, au sein de laquelle la température varie entre moins 90 et plus 1500 degrés Celsius, et où se trouve la couche qui protège la Terre du rayonnement qui, sans cela, rendrait la vie impossible sur notre planète. Le retour sur Terre, à l'exception d'environ 500 km, s'est donc déroulé en grande partie sans protection contre les rayons UV, électromagnétiques et ionisants mortels.
En 2019, le journaliste Hallvard Sandberg (photo), l'oracle Covid de la NRK, a été chargé de réfuter 10 théories du complot sur URIX, qui circulent depuis 1969, chacune d'entre elles étant susceptible de confirmer que la réalisation et la couverture de l'événement sont un faux, particulièrement ravivées après la publication des enregistrements authentiques avec des décors dans le désert, réalisés par Stanley Kubrick, non modifiés avec les câbles qui créaient l'illusion de l'absence de gravité.
Le président Richard Nixon était même capable de communiquer avec les astronautes sur la Lune à l'aide d'un téléphone fixe de 1969. Le dernier clou dans le cercueil de la crédibilité de l'alunissage doit toutefois être l'explication fournie par la NASA elle-même, où son porte-parole répond à des questions sur les raisons pour lesquelles l'exploit n'a pas été réitéré depuis 1969. La réponse était simplement que la technologie avait été oubliée ou égarée dans un endroit inconnu.
Le but de cet exemple n'est pas de briser des illusions ou de susciter un débat sur ce que l'on sait ou ce que l'on croit. La mise en évidence des contradictions et la production de documents authentiques attestant de faits rationnels auraient constitué une carrière professionnelle à vie pour un grand nombre de personnes, même si cela n'aurait pas été compatible avec la sécurité et la santé au travail pour ceux qui auraient obtenu et publié des documents authentiques sur des activités criminelles et/ou particulièrement lucratives.
En particulier, ce qui contredit la réalité fabriquée et décidée créée pour la consommation publique. Winston Churchill est crédité de l'expression « un mensonge fera trois fois le tour du monde avant que la vérité n'ait le temps de se mettre en place ».
En tant qu'opération psychologique, cela a toutefois été déterminant pour le financement d'une agence fédérale américaine chargée de missions liées à l'espace et à l'aviation, créée en 1958 à la suite du lancement du Spoutnik I par l'Union soviétique.
La NASA emploie environ 18.000 personnes et a naturellement son siège à Washington DC. La falsification est traitée comme un fait, un événement scientifique, un exploit historique mondial, une preuve de l'intelligence et de la créativité de l'humanité, et bien sûr comme un argument prestigieux en faveur de la domination technologique et de la victoire dans la course à l'espace. Il faut bien reconnaître que ce n'est pas mal pour un faux qui n'est physiquement pas possible et qui n'a donc jamais eu lieu.
C'est également un exemple de la manière dont il est possible de créer une réalité fabriquée qui sera crue, justifiée et défendue avec acharnement, au point que toute contestation sera perçue comme une illusion menaçante et une théorie du complot qui doit être passée sous silence, réprimée et ridiculisée, car elle pourrait semer le doute sur l'ensemble du système de formation de l'identité.
Ce paradoxe confirme le lien entre le conscient et le subconscient, et la manière dont le besoin de sécurité du subconscient peut totalement prendre le dessus et dominer la rationalité et la logique, en créant au sein même de la population une justice arbitraire dans la dynamique de groupe, qui consiste à réprimer, discréditer et, de préférence, sanctionner toute tentative de contestation de la réalité décidée, car les faits objectifs et réels sont perçus comme une menace.
L'accent est constamment mis sur le réchauffement climatique et les changements climatiques d'origine humaine, qui font appel au subconscient des gens quant à la menace qui pèse sur leur propre sécurité et à la peur de la fin du monde.
Il s'agit d'une opération psychologique visant à préparer le terrain pour éliminer toute opposition aux investissements publics astronomiques destinés à la «transition verte» avec l'électrification, les panneaux solaires et les éoliennes.
Une opération psychologique est toujours en cours, axée sur les menaces mondiales liées aux virus, aux épidémies et aux pandémies, afin d'éliminer toute opposition à la consommation publique de vaccins, de médicaments et de traitements issus de l'industrie pharmaceutique. Des opérations psychologiques acharnées sont menées, axées sur les menaces et les ennemis, afin de convaincre les gens de la nécessité impérieuse de faire la guerre aux « méchants » et d'éliminer ainsi les menaces imaginaires qui pèsent sur la sécurité personnelle et collective de leur propre société, leur liberté d'action et leur mode de vie.
Le dénominateur commun de cette hypocrisie politique est une pression dictée de l'extérieur pour maintenir une consommation publique élevée et des investissements importants dans les secteurs imposés. Malheureusement, cela n'est pas justifié par l'intérêt national ou les besoins de la population, mais par le désir de la élite financière mondiale d'augmenter ses profits.
Conclusion
À court et moyen terme, il y a peu de raisons d'espérer que ces opérations psychologiques aient des conséquences, même s'il y a mise en place d'un nouveau régime par l'élite politique. Il n'y a même pas de consensus sur le fait que des opérations psychologiques soient en cours.
Les candidats aux élections norvégiennes sont tout autant influencés par les opérations psychologiques que le reste de la population. Il n'y a pas de guerre en cours entre la Russie et les États-Unis, entre Israël et l'Iran ou entre la Thaïlande et le Cambodge.
La seule vraie guerre oppose l'oligarchie économique mondiale à la résistance, ainsi que les mondialistes de l'establishment américain, qui souhaitent préserver le rôle de l'empire, aux nationalistes qui veulent les États-Unis d'abord ("America First").
Les déclarations irrationnelles de Donald J. Trump, comparées à ce qu'il accomplit réellement, ainsi que le manque de rationalité de ce qui est présenté comme des informations aux consommateurs d'actualités, suggèrent une rhétorique purement distractive et que rien n'est tel qu'il apparaît ou tel qu'il est décrit dans les médias.
L'analyste Alex Krainer considère que la véritable guerre est menée par l'oligarchie organisée au sein du consortium bancaire basé dans la City de Londres, qui dicte la politique étrangère britannique et utilise les États-Unis comme bras armé économique et militaire afin de préserver l'hégémonie de l'empire. La chute des empires n'est jamais une affaire pacifique.
Malheureusement, il n'y a toujours pas de véritable lutte entre les mondialistes et les nationalistes dans le contexte électoral en Norvège. L'évolution à long terme de la Norvège dépendra de l'évolution géopolitique générale. C'est la malédiction de tout vassal obéissant à un empire qui semble être sur le déclin.
12:50 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, opérations psychologiques | |
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Parution du numéro 486 du Bulletin célinien
Sommaire :
Céline à Londres. Asile et évasion
Céline et Malaparte. Deux écrivains maudits dans la tourmente de la guerre
Actualité célinienne
L’abricot de Céline
À la fin de sa vie, Angelo Rinaldi (1939-2025) confiait à l’un de ses proches : « Céline, je l’ai adoré mais je ne le relis pas. Proust, c’est une autre affaire. »¹ Il est vrai que son écriture (il était aussi romancier) le rapproche du second et non du premier. Fidèle à ses origines, cet académicien proche de la gauche radicale, défendait l’écrivain Céline tout en réprouvant avec force le pamphlétaire. Au point d’écrire certaines contrevérités ou approximations le concernant. Ainsi lorsqu’il affirme que Céline fit publier une photo de Desnos afin de le dénoncer à la police allemande² Mais c’est le même qui énonçait cette profession de foi auquel tout amoureux des lettres peut souscrire : « La classification entre littérature de droite ou littérature de gauche, le célinien que je suis la récuse ».
En 1992, avec Philippe Sollers et Julien Gracq, il pria le Ministre de la Culture de classer la maison de Céline comme “lieu de mémoire”³. Il se rendit également à Meudon pour y converser avec Lucette et, à la même époque, prit la défense de son mari sur un plateau de télévision en affirmant qu’il ne fallait tout de même pas le confondre avec René Bousquet. Évolua-t-il par la suite, influencé par la lecture de certains anticéliniens rabiques ? Toujours est-il que ses articles le concernant ne manquèrent pas d’irriter un célinien sourcilleux – j’ai nommé Jean-Paul Louis – qui réagit dans un article caustique4. Lequel montre, soit dit en passant, qu’il n’est pas du genre à se laisser amollir par des propos enveloppants ; lors de la première édition des Lettres à Marie Canavaggia, Rinaldi n’écrivit-il pas le plus bel éloge que ce célinien de haut vol ne récoltera jamais : « M. Jean-Paul Louis sait tout de son sujet, et presque autant de l’histoire du siècle, en général. Son admiration pour le romancier qui a changé les règles du genre n’a d’égale que sa probité. Loin de jeter sur Céline le manteau qui cachait les divagations de Noé à des fils trop respectueux, il dénude, fouille, éclaire, explique, annote avec une implacable érudition.5 »
Le compliment se poursuit sur une dizaine de lignes qui saluent l’artisan-imprimeur d’excellence. Peu de temps avant la mort du critique (qui passa de L’Express au Figaro en passant par Le Point et Le Nouvel Observateur), un jeune éditeur a eu la bonne idée de republier un recueil de ses articles. Ils sont regroupés en cinq catégories : un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout. On ne s’étonnera pas de voir figurer Céline dans l’avant-dernière avec Saint-Simon, Borges, Gombrowicz et Vialatte, pour ne citer qu’eux. Écoutons le à propos de la trilogie allemande : « Un trésor de sensations et de “choses vues” qui va entrer, accommodé à la sauce Dante pimentée de gouaille parigote, dans la composition d’une chronique dont D’un château l’autre, Nord et Rigodon sont les chapitres. Elle lui assurera la seule réhabilitation qu’il puisse espérer ; celle de l’écrivain. »6 L’essentiel est dit.
• Angelo RINALDI, Les roses et les épines (Chroniques littéraires), Éditions des Instants, 2025, 270 p. (21 €)
19:36 Publié dans Littérature, Revue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : louis-ferdinand céline, lettres, lettres françaises, littérature, littérature française, revue, angelo rinaldi | |
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Sur le chemin des contes de fées avec Luc-Olivier d'Algange
Propos recueillis par Frédéric Andreu
La «Deutsche Märchenstraße» fête ses cinquante ans!
Il y a deux cent ans, deux frères sillonnèrent les campagnes allemandes afin d'en recueillir les légendes populaires. Les frères Grimm. Leur itinéraire (voir la carte ci-dessous) est celui qu’empruntent les amateurs de légendes.
Originaire d'Allemagne, Luc-Olivier d'Algange, se penche sur le monde légendaire, cet univers supra-sensible qui fascine les petits et les grands et nous délivrent quelques clés de compréhension.
I : Cher Monsieur, selon vous pourquoi les légendes et autres contes de fée fascinent-ils tout autant les petits et les grands ?
La réalité, celle des « réalistes », n'est pas le Réel, qui est toujours plus vaste, plus profond, plus imprévisible. Le monde féerique n'est pas un monde irréel mais un monde qui n'est séparé de nous que par notre manque d'attention. Il n'est pas seulement un gisement dans notre inconscient mais, par une formule d'apparence paradoxale, un « supra-sensible concret » avec lequel, en certaines circonstances heureuses, il nous est possible d'entrer en contact. L'inconscient, fût-il « collectif », ne suffit pas à expliquer la persistance de ce monde qui, certes, se reflète en nous mais n'en possède pas moins sa vérité qui est hors de nous. Henry Corbin parlait d'une imaginatio vera, d'une « imagination vraie », c'est à dire d'un monde imaginal, qui existe bel et bien entre le sensible et l'intelligible. L'accès de ce monde, nous dit la Tradition, est réservé au Nobles Voyageurs qui laissent derrière eux « l'hypnose du progrès » et le rationalisme sans raison d'être. Retrouver le Réel, c'est retrouver le Merveilleux, se défaire des abstraction où notre époque voudrait nous contraindre à vivre, laisser venir à nous le bruissement des feuillages, les scintillement des cours d'eau, la profondeur mythologique des forêts, - et comprendre que le visible est l'empreinte de l'invisible
II : Il existe au cœur de l'Allemagne une route des contes de fée. Que vous inspire cette initiative qui fête cette année ses cinquante ans ?
Ce trajet, dont vous remarquez qu'il passe par ma ville natale, me fait signe. Il n'y a rien de plus vain que de croire au hasard. C'est lorsque nous répondons aux sollicitations des fées, que nos pas, avec sûreté, nous conduisent là où nous devons être pour quelque rendez-vous dont nous ignorons encore le lieu et l'heure. Sans entrer dans la fameuse dispute janséniste, et sans en conclure théologiquement, je gage que, d'une certaine façon, tout est écrit, - même si, dans notre aventure humaine, nous croyons l'écrire au fur et à mesure. Notre libre-arbitre demeure, dans le présent, sans altérer la certitude que, si nous écrivons notre destin, enfin - à la fin des temps qui nous sont impartis - il sera écrit, et l'est déjà dans cette dimension du temps qui, pour lors, nous échappe encore. Il me semble ainsi que l'Allemagne occultée, l'Allemagne « fantastique », celle qu'évoquait Marcel Brion, est en attente. Alors, faisons des Romantiques allemands - Hölderlin, Novalis, Hoffmann, Chamisso, Jean-Paul Richter et les autres - nos guides et une chance nous sera offerte d'être « tels qu'en nous-mêmes l'éternité nous change », le plus simplement du monde, sur le chemin, dès l'aube. Les mots tant galvaudés, redeviendront dans le silence du matin, ces runes magiques, accordés à la mémoire des pierres. Les villes situées sur le parcours organisent jusqu'en août 2025 des spectacles et animations festives.
III : Quelle est la légende de Grimm, ou le thème, qui vous parle le plus ?
Il me revient ce conte, moins connu, "Les Musiciens de Brême", qui se trouve d'actualité par ces temps euthanasiques, - Le conte nous dit la revanche cocasse et coruscante de ceux dont on ne veut plus, qu'ils soient âne, chien ou chat: autrement dit : les poètes.
Le programme des festivités est consultable en ligne : https://www.deutsche maerchenstrasse.com / Kurfürstenstraße, 9, D-34117 Kassel, Allemagne.
contact : info@deutsche-maerchenstrasse.de
19:17 Publié dans Entretiens, Littérature | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : entretien, littérature, lettres, lettres allemandes, littérature allemande, luc-olivier d'algange, contes de fées, märchenstrasse, frères grimm | |
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Comment l'Europe se nuit à elle-même avec les sanctions contre la Russie
Entretien avec Johann Gudenus
Propos recueillis par Patrick Poppel
Source: https://www.unser-mitteleuropa.com/173397
L'ancien vice-bourgmestre de Vienne et député au Conseil national autrichien Johann Gudenus a pris position quant aux répercussions des sanctions contre la Russie sur l'économie européenne et sur l'évolution économique mondiale en général.
L'interview de M. Gudenus, qui a régulièrement suivi des cours d'été à l'université Lomonossov de Moscou pendant ses études, a été réalisée par Patrick Poppel, expert au Centre d'études géostratégiques de Belgrade.
Question : Quel a été l'impact des sanctions contre la Russie sur l'économie européenne ?
Gudenus : Les sanctions ont causé des dommages considérables, en particulier à l'Europe. Selon l'Institut pour l'économie mondiale de Kiel, les pays de l'UE ont perdu environ 100 milliards d'euros rien qu'en 2023 en raison de la baisse des exportations et de l'augmentation des coûts. L'industrie, la construction mécanique et le secteur de l'énergie sont particulièrement touchés. Alors que la Russie a réorienté ses exportations, les entreprises européennes ont dû faire face à une baisse des commandes et à une délocalisation de leur production vers des pays hors de l'UE.
Question : Dans quels domaines les conséquences de ces sanctions sont-elles les plus perceptibles pour l'Europe ?
Gudenus : Le secteur de l'énergie est le plus durement touché. Les prix du gaz et de l'électricité ont augmenté à plusieurs reprises en Europe: en Allemagne, par exemple, le coût d'un mégawattheure d'électricité est passé à plus de 500 euros en 2022, alors qu'il était d'environ 60 euros avant la crise. Cela a fortement augmenté les coûts de production et entraîné une fuite des investissements. Le plus grand groupe chimique BASF a annoncé le transfert d'une partie de sa production en Chine. La population souffre également de la hausse des prix et de la baisse du pouvoir d'achat.
Question : Avant les sanctions, la Russie était l'un des plus gros acheteurs de technologies, de machines-outils et de voitures en Europe. La Chine a-t-elle désormais pris la place des constructeurs automobiles allemands ?
Gudenus : Exactement. En 2021, l'Allemagne a exporté pour plus de 4,5 milliards d'euros de voitures vers la Russie. En 2023, ce chiffre est tombé à moins de 300 millions d'euros. Dans le même temps, les marques chinoises BYD, Chery et Haval se sont conquis la part du lion sur le marché russe. Aujourd'hui, plus de 70% de toutes les voitures neuves en Russie sont produites en Chine. C'est un coup dur et direct pour l'industrie automobile allemande.
Question : Pensez-vous que les sanctions anti-russes sont avant tout un coup dur pour les constructeurs européens et un renforcement de l'économie chinoise ?
Gudenus : Oui, c'est l'un des résultats les plus importants et les plus paradoxaux. Les sanctions n'ont pas brisé la Russie, mais ont affaibli l'Europe elle-même. La Chine est sortie gagnante: ses exportations vers la Russie ont augmenté de 46% en 2023, tandis que les exportations européennes se sont effondrées. L'Europe s'isole économiquement, tandis que la Chine étend constamment son influence et conquiert des marchés que les Européens ont abandonnés pour des raisons politiques.
15:40 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Entretiens | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : johann gudenus, autriche, europe, entretiens, affaires européennes, sanctions | |
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L'Inde et la Russie forgent une alliance civilisationnelle
Les flux commerciaux libérés de la domination lointaine
Constantin von Hoffmeister
Source: https://www.eurosiberia.net/p/india-and-russia-forge-a-ci...
Sous le ciel voûté des empires, les seigneurs forgerons de l'Orient concluent leur pacte, et les montagnes elles-mêmes répondent par le rugissement du fer.
Le 6 août 2025, dans les salles du Vanijya Bhawan (photo, ci-dessous), dans la capitale de la civilisation hindoue, deux grandes puissances, l'Inde et la Russie, ont scellé le « Protocole de la 11ème session » de leur groupe de travail sur la modernisation et la coopération industrielle. Cet acte dépasse le cadre des traités ordinaires et entre dans le domaine de la géopolitique en tant qu'art sacré.
Les domaines concernés par cet accord sont les piliers de la souveraineté. Le protocole touche profondément à des domaines stratégiques. Au-delà des industries traditionnelles telles que « l'aluminium et le transport ferroviaire », il aborde les éléments vitaux de l'indépendance technologique: « la coopération dans le domaine aérospatial », « l'extraction des terres rares et des minéraux critiques », « la gazéification souterraine du charbon » et la création d'« infrastructures industrielles » avancées. Ces secteurs constituent les fondements matériels et énergétiques qui permettent à un État-civilisation de tracer sa propre voie.
Du toit du monde au bord des mers gelées, le courant de la guerre coule, liant les royaumes dans les tendons du destin.
Présidant ce congrès des puissants, le secrétaire indien du DPIIT (Département pour la promotion de l'industrie et du commerce intérieur), Amardeep Singh Bhatia, et le vice-ministre russe Alexey Gruzdev, étaient flanqués de quatre-vingts délégués: fonctionnaires, ingénieurs et stratèges. Leur rassemblement était une convergence de deux pôles civilisationnels, unis dans la conviction que le destin se manifeste à travers la volonté, la technologie et une vision commune. C'est le lien qui unit un axe traversant les continents, transportant un courant vivant de l'Himalaya à l'Arctique.
Les navires noirs transportent la sève des royaumes, et les vents salés transportent l'odeur du pouvoir à travers les horizons de la Terre.
Les chiffres économiques ne mentent pas. Depuis le début de la guerre en Ukraine, le commerce a explosé, passant d'environ 13 milliards de dollars en 2021-2022 à plus de 68,7 milliards de dollars pour l'exercice 2024-2025, alimenté par les importations massives de pétrole et d'engrais russes par l'Inde, qui ont consolidé la position de la Russie comme l'un des principaux partenaires commerciaux de l'Inde. L'Inde achète désormais environ 35 à 40% de son pétrole brut à la Russie, ce qui représente 50 milliards de dollars d'importations énergétiques pour l'exercice 2024-2025.
À l'aube métallique, les couloirs s'étendent au-delà des cartes; des veines d'acier pompent des rêves bruts dans les poumons des continents, et le vieux monde, tremblant dans un coin, sent l'ozone de sa propre éclipse.
Les transactions s'effectuent en roupies et en roubles, un abandon délibéré de la dépendance au dollar, rendu possible par des négociations entre les banques centrales et des accords visant à contourner l'étranglement financier occidental. Environ 90% des échanges bilatéraux s'effectuent désormais en monnaie locale, créant un réseau financier hors de portée de l'influence atlantique.
L'or et les céréales voguent sur le grand fleuve des rois, sans ingérence étrangère, vers les trônes qui commandent leur propre destin.
Ce bilan n'est pas le fruit du hasard. L'Inde et la Russie sont en train de construire un circuit sanguin économique qui bat au rythme de l'autonomie. Le fleuve du commerce traverse désormais Moscou et New Delhi, et non plus les couloirs SWIFT. Les flux commerciaux sont libérés de la domination lointaine.
L'ancienne couronne tremble sur un front flétri, tandis que de nouveaux seigneurs de guerre s'élèvent sous les bannières que les anciens dieux favorisent désormais.
Du côté du monde atlantique, la résistance prend la forme de décrets et de droits de douane. Le jour même de la signature de cet accord, Trump, se posant en porte-parole d'un trône unipolaire en déclin, a publié un décret imposant des droits de douane sur les importations indiennes et menaçant de sanctions secondaires ceux qui s'engagent dans le secteur énergétique russe. Loin de démontrer une suprématie durable, ce geste révèle le réflexe d'un empire confronté à son propre éclipse stratégique.
Dans les salles des bâtisseurs et des rois, les marteaux résonnent comme des tambours de guerre, et les plans des empires sont gravés à la lueur du feu du destin.
Le langage de la politique mondiale passe désormais d'un universalisme imaginaire à un champ de projets civilisationnels distincts. L'Inde et la Russie apparaissent comme des architectes actifs, et non comme des bénéficiaires passifs. Leur coopération s'étend à la production de défense, à la recherche scientifique et aux initiatives de villes intelligentes, mêlant la vision « Make in India » de l'Inde à la maîtrise technique russe. Chaque projet devient un rituel de création, affirmant la prérogative des civilisations à façonner leur propre destin technologique.
L'ancien empire se dresse sur des pierres qui s'effritent, tandis que les nouveaux royaumes marchent vers le soleil levant, leurs bannières brillant du feu d'une gloire ascendante.
Ce protocole n'est pas une note de bas de page dans la diplomatie ; c'est la carte d'un monde à venir. Chaque soufflerie assemblée, chaque ligne ferroviaire forgée, chaque gisement de terres rares exploité dans le cadre de cette alliance ajoute une brique à l'édifice d'un ordre multipolaire. Les États-Unis, avec leurs flottes et leurs banques, se dressent désormais comme un souverain vieillissant entouré par la couronne de nouvelles puissances. Des chambres de New Delhi aux mines de Sibérie, le message est clair : l'ère d'un centre unique est révolue ; l'ère des centres multiples a commencé.
15:07 Publié dans Actualité, Eurasisme | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, politique internationale, inde, russie, eurasie, asie, affaires asiatiques, multipolarité | |
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