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jeudi, 01 avril 2010

Quand les alliés des Etats-Unis sont aussi (etsurtout) leurs concurrents: le rôle d'espionnage universel d'"ECHELON"

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Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1999

 

 

Quand les alliés des Etats-Unis sont aussi (et surtout) leurs concurrents : le rôle d’espionnage universel d’ « ECHELON »

 

Début 1998, Steve Wright, membre d’OMEGA, une association britannique pour les droits des citoyens basée à Manchester, constate dans un rapport qu’il adresse au Parlement Européen, que tous les courriers électroniques, les conversations té­lé­pho­niques et les fax sont enregistrés par routine par le service de renseignement a­mé­ricain NSA (National Security Agency). La NSA fait suivre toutes ces données ré­col­tées en Europe à l’adresse du Quartier Général de la NSA aux Etats-Unis, à Fort Mea­de dans le Maryland. Avec raison, Wright conclut que la NSA a installé un sy­stè­me de surveillance global, dont le but est de sonder les satellites par lesquels tran­si­te la plus grande partie des communications internationales. A la différence des systèmes de surveillance électroniques, utilisés lors de la guerre froide pour sonder des organismes militaires, le système de surveillance « ECHELON » sert essen­tiel­le­ment à espionner des cibles civiles : des gouvernements, des organisations de tou­tes sortes ou des entreprises commerciales ou industrielles.

 

Quatre pays, explique Wright, se partagent, avec les Etats-Unis, les résultats de cet es­pionnage global : la Grande-Bretagne, le Canada, la Nouvelle-Zélande et l’Au­stra­lie. Les services secrets de ces quatre pays n’agissent en fait que comme four­nis­seurs subalternes de renseignements. En d’autres termes : seuls les Américains con­trôlent complètement le réseau d’espionnage ECHELON. Ensuite, dans le rap­port de Wright, on apprend également que la plus grande station d’écoute du mon­de se trouve à Menwith Hill, en Angleterre dans le Comté du Yorkshire. Cette sta­tion serait en mesure d’écouter la plupart des communications en Europe et dans les pays de l’ex-URSS.

 

Dans ce rapport de Wright, pour la première fois, on apprend officiellement dans l’UE qu’un système d’écoute global et électronique, dont le nom est ECHELON, existe ! Pendant des années, seules des informations fortuites et superficielles cir­cu­laient à propos d’ECHELON. Le premier à avoir parler du concept même d’E­CHE­LON a été le journaliste britannique, spécialisé dans les affaires d’espionnage, Dun­can Campbell. Dans un article pour le magazine New Statesman du 12 août 1988. Il y a onze ans, Campbell révélait qu’ECHELON permettait de surveiller toutes les com­munications venant et arrivant en Grande-Bretagne, à la condition que cette sur­veillance serve l’intérêt national ou favorise l’économie britannique. Récem­ment, Campbell a lui-même rédigé un rapport à la demande d’un groupe de travail de l’UE, le STOA (Scientific and Technological Options Assessments). Le titre de son rapport : Interception Capabilities 2000 (soit : Etat des techniques d’écoutes en l’an 2000). Il traitait en détail d’ECHELON.

 

Les gouvernements décident de l’utilisation du matériel récolté

 

Campbell montre notamment dans son rapport que chaque Etat, participant à E­CHE­­LON, a autorisé ses services secrets ou certains ministères, de consulter tout matériel récolté ayant une importance d’ordre économique ou de les commander. Grâce aux informations ainsi engrangées, des objectifs très divers peuvent être pour­suivis. Campbell ajoute que la décision d’exploiter ou d’utiliser ces informa­tions acquises par espionnage ne relève pas des services secrets impliqués mais des gouvernements.

 

Ce rapport ne manque pas de piquant : en effet, la Grande-Bretagne est membre de l’UE et participe à l’espionnage généralisé de tous ses partenaires. Rappelons à ce propos deux faits : le journal anglais The Independant du 11 avril 1998 constate, vu la participation de la Grande-Bretagne à ECHELON, que celle-ci participe à un con­sortium de services électroniques de renseignements, qui espionne systémati­que­ment les secrets économiques et commerciaux des Etats de l’UE. Le journal ci­tait l’avocat français Jean-Pierre Millet, spécialisé en criminalité informatique. Les partenaires de la Grande-Bretagne, disait Millet, auraient raison d’en vouloir aux Bri­tanniques, parce que ceux-ci n’ont pas abandonné leur coopération avec les A­mé­ricains. Disons aussi en passant que la France, en matière d’espionnage éco­no­mique, n’est pas un enfant de chœur. Ainsi, par exemple, l’ancien chef des ser­vi­ces secrets français, Pierre Marion, avait déclaré que la guerre faisait toujours ra­ge, y com­pris entre pays alliés, dès qu’il s’agissait d’affaires (cf. Spectator, 9 avril 1994). La grogne des Français, dans ce contexte, se justifiait non pas tant parce que la Grande-Bretagne faisait partie du cartel d’ECHELON, mais parce que la Fran­ce ne pouvait pas participer à cette gigantesque machine globale à fouiner.

 

Le nom de code ECHELON découle du terme militaire français « échelon ». ECHE­LON a été au départ conçu par les services de renseignements pour surveiller l’U­nion Soviétique. Après l’effondrement de celle-ci, ce projet, qui a coûté des mil­liards, devait servir à combattre officiellement le terrorisme international. Mais cette justification n’est qu’un rideau de fumée, destiné à dissimuler le véritable ob­jectif. D’après les informations dont on dispose, on peut désormais affirmer qu’E­CHE­LON a bel et bien été conçu prioritairement pour l’espionnage industriel et économique à grande échelle.

 

L’allié militaire officiel peut être l’ennemi économique réel

 

Dans un rapport du 29 mars de cette année, Der Spiegel évoquait que les termes-clefs, avec lesquels ECHELON fonctionne, proviennent avant tout du domaine éco­no­mique américain. Indice supplémentaire que les Américains ne se gênent nulle­ment pour combattre les concurrents étrangers de leurs entreprises par tous les mo­yens, même illicites. Cela leur est complètement égal de savoir si la firme es­pion­née appartient à un pays allié ou ennemi. Deux auteurs ont bien mis cela en exergue, Selig S. Harrison et Clyde V. Prestowitz, dans un article du périodique Fo­reign Policy (79/90) : les alliés militaires des Etats-Unis sont ses ennemis éco­no­mi­ques. Il est fort probable que les Etats-Unis nieront qu’une rivalité fondamentale les oppose aux autres puissances occidentales sur les plans des relations com­mer­cia­les internationales, ce qui les empêchera, par la même occasion, de réagir adé­quatement au niveau des règles de la concurrence.

 

L’ancien directeur du FBI, William Sessions, voit les choses de la même façon : dans un entretien, il a expliqué qu’au­jourd’hui déjà, et, a fortiori dans l’avenir, une puissance est ou sera l’alliée ou l’ennemie des Etats-Unis non seulement selon les nécessités militaires, mais aussi et surtout selon les résultats des observations que les Etats-Unis obtiendront de leurs services de renseignement dans les domaines scientifiques, techno­lo­gi­ques, politiques et éco­no­miques (cf. Washington Times, 30 avril 1992) (ndlr : autrement dit, aucune puissance européenne ou asiatique ne pourra désormais développer un programme de re­cher­ches scientifiques ou technologiques, et réussir des applications pra­tiques, sans risquer d’en­courir les foudres des Etats-Unis et d’être décrite dans les médias comme « to­ta­litaire », « dictatoriale », « communiste » ou « fasciste », ou « rou­ge-brune »).

 

L’espionnage scientifique renforce la mainmise politique

 

Philip Zelikov est encore plus clair dans son ouvrage American Intelligence and the World Economy (New York, 1996). La victoire dans la bataille pour être compétitif sur les marchés du monde est le premier point à l’ordre du jour dans l’agenda de la sécurité américaine. Même vision chez Lester Thurow, célèbre économiste amé­ri­cain du MIT (Massachusetts Institute of Technology), auteur de Head to Head : The Co­ming Battle between Japan, Europe and America (New York, 1992). Sans s’embarrasser de circonlocutions, Thurow écrit que les Etats qui dominent les plus grands marchés définissent également les règles. Il en a toujours été ainsi. Raison pour laquelle les Américains refusent même aux Etats qui participent au réseau ECHELON d’accéder à toutes les données récoltées. Ce genre de restriction est également habituel. Ainsi, par exemple, Mark Urban, dans son livre UK Eyes Alpha. The Inside Story of British Intelligence (Londres, 1996), évoque la coopération entre les services secrets britannique et américain et constate que les Américains n’ont jamais cessé de retenir des informations, de les garder pour eux seuls. Il s’agissait surtout des informations relatives aux affaires commerciales.

 

Ce détail et cette pratique de rétention expliquent les véritables motivations des Amé­ricains et de leurs partenaires dans le réseau d’écoute global ECHELON. Pour­tant il serait inexact et insuffisant d’affirmer que le seul but d’ECHELON est l’es­pion­­nage économique. Comme auparavant, l’intelligence militaire et politique oc­cu­­pe une large part des activités de ce réseau. En priorité, ECHELON sert à faire valoir ses propres intérêts de manière plus efficace.

 

Les révélations du Néo-Zélandais Nicky Hager

 

D’après les explications du Néo-Zélandais Nicky Hager, qui, avec son livre Secret Po­wer. New Zealand’s Role in the International Spy Network (1996), a permis de mieux savoir comment fonctionnait ECHELON, ce système d’espionnage n’est pas a­gen­cé de façon à contrôler et à copier chaque courrier électronique ou chaque té­lé­­copie. Le système vise plutôt à trier et à sonder de grandes quantités de commu­ni­cations électroniques. Les ordinateurs d’ECHELON filtrent au départ de mots-clefs ou de concepts-clefs, consignés dans des « dictionnaires » et, à partir de la masse d’informations récoltées, trient ce qui est intéressant pour les divers ser­vi­ces de renseignement.

 

Dans cette pratique, écrit Hager dans son article du magazine Covert Action Quar­ter­ly (56/96-97), le système de filtrage « Memex », élaboré par la firme britanni­que Memex Technology, joue un rôle primordial. Memex est en mesure de rechercher de grandes quantités de données au départ de concepts-clefs. Ces concepts-clefs englobent les noms de certaines personnalités, d’organisations, de désignations de pays ou de termes scientifiques ou spécialisés. Parmi ces concepts-clefs, on trouve les numéros de fax et les adresses électroniques de certains individus, d’organisations ou d’institutions étatiques.

 

Une chaîne mondiale d’installations d’écoute (comme, par exemple, Menwith Hill ou Bad Aibling en Bavière) a été placée tout autour du globe, pour pomper les réseaux internationaux de télécommunications. ECHELON relie entre elles toutes ces installations d’écoute, qui permettent aux Etats-Unis et à leurs alliés de surveiller une bonne part des communications qui s’effectuent sur la Terre.

 

Ce qui est substantiellement nouveau dans ECHELON n’est pas tant le fait que des ordinateurs sont utilisés pour exploiter des renseignements électroniques à l’aide de certains concepts-clefs (car c’était déjà possible dans les années 70), mais c’est surtout la capacité d’ECHELON et de la NSA de pouvoir placer en réseau tous les ordinateurs mis en œuvre et cela, à grande échelle. Cette mise en réseau permet aux diverses stations d’écoute de travailler comme autant de composantes d’un système global intégré. La NSA, le service secret néo-zélandais GCSB (Government Communications Security Bureau), le service secret britannique GCHQ (Government Communications Head Quarters), le service secret canadien CSE (Communications Security Establishment) et le service secret australien DSD (Defence Signals Directorate) sont les partenaires contractuels de l’UKUSA Signals Intelligence, un pacte entre les divers services de renseignements des puissances anglo-saxonnes. Cette alliance explique par ses origines : elle date de la coopération entre ces ser­vi­ces pendant la seconde guerre mondiale. Au départ, elle visait à faire surveiller l’URSS par les services de ren­sei­gne­ment.

 

Pomper les satellites

 

Grosso modo, ECHELON poursuit trois objectifs. D’abord contrôler les satellites per­mettant les communications internationales qu’utilisent les sociétés télépho­niques de la plupart des Etats du mon­de. Un anneau de tels satellites entoure la Terre. En règle générale, ces satellites sont posi­tion­nés à hauteur de l’Equateur. D’après ce que nous en dit Nicky Hager, cinq stations d’écoutes du ré­seau ECHELON servent à pomper ce que contiennent ces satellites.

 

Deuxième objectif : espionner les satellites qui n’appartiennent pas à Intelsat. Il s’a­­git surtout de satellites russes, mais aussi d’autres satellites régionaux de com­mu­nications. Les stations qui surveillent ces satellites-là sont, d’après Hager, Menwith Hill (Angleterre), Shoal Bay (Australie), Bad Aibling (Bavière/RFA), Misawa (Nord du Japon) et Leitrim (Canada). Cette dernière s’occupe principalement des sa­tellites latino-américains.

 

Enfin, troisième objectif d’ECHELON : coordonner les stations qui s’occupent des systèmes de communications terrestres. Celles-ci sont spécialement intéressantes car elles s’effectuent par l’intermédiaire de câbles transocéaniques et d’une tech­ni­que de haute fréquence, et véhiculent d’énormes quantités de commu­ni­cations of­ficielles, commerciales ou gouvernementales.

 

Le gouvernement allemand tolère cette surveillance tous azimuts

 

La station d’écoute très puissante de Menwith Hill dans le Nord de l’Angleterre disposerait de 22 stations satellitaires de réception. Menwith Hill sert en première instance la NSA, en tant que station terrestre des satellites-espions américains. Ceux-ci surveillent les télécommunications à ra­yon réduit comme par exemple les émetterus militaires ou les « walkie talkies ». Les stations ter­restres d’Alice Springs (Australie) et de Bad Aibling (Bavière) ont une fonction analogue.

 

En Allemagne, les autorités officielles ne veulent rien entendre de tout cela. Ainsi, l’ancien Se­crétaire d’Etat Eduard Lintner (CSU), en poste au ministère de l’intérieur de Bonn, a répondu le 30 a­vril 1998 à une question écrite, posée par le député socialiste Graf, portant sur les activités de la NSA, que le gouvernement fédéral allemand ne savait rien de plus que ce qu’avait dit la presse à ce su­jet !

 

En d’autres termes : le gouvernement fédéral allemand ne sait officiellement rien de cette in­cur­sion massive et de cette grave entorse à l’intégrité des Etats nationaux et des individus. Mais cette attaque vient d’ « Etats amis » de l’Allemagne. C’est tout dire…

 

Michael WIESBERG.

(article paru dans Junge Freiheit, n°26/99 ; redaktion@jungefreiheit.de

Site : http://www.jungefreiheit.de

dimanche, 28 mars 2010

NATO Rip? Well, Hopefully

NATOabschaffen.jpgSrdja TRIFKOVIC:
NATO Rip?
Well, Hopefully
Ukraine's announcement that it will pass a law that will bar the country from joining NATO has been greeted with barely concealed relief in Moscow, Paris, Berlin and Rome. It is also good news for the security interests of the United States. The time has come not only to give up on NATO expansion, but also to abolish the Alliance altogether.

Encouraging an impoverished, practically defenseless nation such as Ukraine to join a military alliance directed against the superpower next door, thereby stretching a nuclear tripwire between them, had never been a sound strategy. Article V of the NATO Charter states that an attack on one is an attack on all, and offers automatic guarantee of aid to an ally in distress. The U.S. would supposedly provide its protective cover to a new client, right in Russia's geopolitical backyard, in an area that had never been deemed vital to America's security interests.

From the realist perspective, accepting Ukraine into NATO would mean one of two things: either the United States is serious that it would risk a thermonuclear war for the sake of, say, the status of Sebastopol, which is insane; or the United States is not serious, which would be frivolous and dangerous.

President Clinton tried to evade the issue, over a decade ago, by questioning the meaning of words and asserting that Article V "does not define what actions constitute 'an attack' or prejudge what Alliance decisions might then be made in such circumstances." He claimed the right of the United States "to exercise individual and collective judgment over this question."

Such fudge cannot be the basis of serious policy. It evokes previous Western experiments with security guarantees in the region -- leading to Czechoslovakia's carve-up in 1938, and to Poland's destruction in September 1939 -- which warn us that promises nonchalantly given today may turn into bounced checks or smoldering cities tomorrow. After more than seven decades, the lesson of is clear: security guarantees not based on the provider's resolve to fight a fully blown war to fulfill them, are worse than no guarantees at all. It would be dangerously naïve to assume that the United States, financially and militarily overextended, would indeed honor the guarantee under Article V, or assume responsibility for open-ended maintenance of potentially disputed frontiers (say in the Crimea) that were drawn arbitrarily by the likes of Khrushchev and bear little relation to ethnicity or history,

A necessary and successful alliance during the Cold War, NATO is obsolete and harmful today. It no longer provides collective security -- an attack against one is an attack against all -- of limited geographic scope (Europe) against a predatory totalitarian power (the USSR). Instead, NATO has morphed into a vehicle for the attainment of misguided American strategic objectives on a global scale. Further expansion would merely cement and perpetuate its new, U.S.-invented "mission" as a self-appointed promoter of democracy, protector of human rights, and guardian against instability outside its original area. It was on those grounds, rather than in response to any supposed threat, that the Clinton administration pushed for the admission of Poland, the Czech Republic, and Hungary in 1996, and President Bush brought in the Baltic republics, Bulgaria, and Rumania in 2004.

Bill Clinton's air war against the Serbs, which started 11 years ago (March 24, 1999), marked a decisive shift in NATO's mutation from a defensive alliance into a supranational security force based on the doctrine of "humanitarian intervention." The trusty keeper of the gate of 1949 had morphed into a roaming vigilante five decades later.

The limits of American power became obvious in August 2008. Saakashvili's attack on South Ossetia's capital, Tskhinvali, was an audacious challenge to Russia, to which she responded forcefully. Moscow soon maneuvered Washington into a position of weakness unseen since the final days of the Carter presidency three decades ago. The Europeans promptly brokered a truce that was pleasing to Moscow and NATO's expansion along the Black Sea was effectively stalled, with no major Continental power willing to risk further complications with Russia. They understood the need for a sane relationship with Moscow that acknowledges that Russia has legitimate interests in her "near-abroad."

America, Russia and NATO --
The Soviet Union came into being as a revolutionary state that challenged any given status quo in principle, starting with the Comintern and ending three generations later with Afghanistan. Some of its aggressive actions and hostile impulses could be explained in light of "traditional" Russian need for security; at root, however, there was always an ideology unlimited in ambition and global in scope.

At first, the United States tried to appease and accommodate the Soviets (1943-46), then moved to containment in 1947, and spent the next four decades building and maintaining essentially defensive mechanisms -- such as NATO -- designed to prevent any major change in the global balance.

Since the collapse of the Soviet Union in 1991, Russia has been trying to articulate her goals and define her policies in terms of "traditional" national interests. The old Soviet dual-track policy of having "normal" relations with America, on the one hand, while seeking to subvert her, on the other, gave way to naïve attempts by Boris Yeltsin's foreign minister Andrei Kozyrev to forge a "partnership" with the United States.

By contrast, the early 1990s witnessed the beginning of America's futile attempt to assert her status as the only global "hyperpower." The justification for their project was as ideological, and the implications were as revolutionary as anything concocted by Zinoviev or Trotsky in their heyday. In essence, the United States adopted her own dual-track approach. When Mikhail Gorbachev's agreement was needed for German reunification, President George H.W. Bush gave a firm and public promise that NATO wound not move eastward. Within years, however, Bill Clinton expanded NATO to include all the former Warsaw Pact countries of Central Europe. On a visit to Moscow in 1996, Clinton even wondered if he had gone too far,
confiding to Strobe Talbott, "We keep telling Ol' Boris, 'Okay, now here's what you've got to do next -- here's some more [sh-t] for your face.'"

Instead of declaring victory and disbanding the alliance in the early 1990s, the Clinton administration successfully redesigned it as a mechanism for open-ended out-of-area interventions at a time when every rationale for its existence had disappeared. Following the air war against Serbia almost a decade ago, NATO's area of operations became unlimited, and its "mandate" entirely self-generated. The Clinton administration agreed that NATO faced "no imminent threat of attack," yet asserted that a larger NATO would be "better able to prevent conflict from arising in the first place" and - presumably alluding to the Balkans -- better able to address "rogue states, the poisoned appeal of extreme nationalism, and ethnic, racial, and religious hatreds." How exactly an expanded NATO could have prevented conflicts in Bosnia or Chechnya or Nagorno Karabakh had remained unexplained.

Another round of NATO expansion came under George W. Bush, when three former Soviet Baltic republics were admitted. In April 2007, he signed the Orwellian-sounding
NATO Freedom Consolidation Act, which extended U.S. military assistance to aspiring NATO members, specifically Georgia and Ukraine. Further expansion, according to former National Security Advisor Zbigniew Brzezinski, was "historically mandatory, geopolitically desirable." A decade earlier, Brzezinski readily admitted that NATO's enlargement was not about U.S. security in any conventional sense, but "about America's role in Europe - whether America will remain a European power and whether a larger democratic Europe will remain organically linked to America." Such attitude is the source of endless problems for America and Europe alike.

President Obama and his foreign policy team have failed to grasp that a problem exists, let alone to act to rectify it. There has been a change of officials, but the regime is still the same - and America is still in need of a new grand strategy. Limited in objectives and indirect in approach, it should seek security and freedom for the United States without maintaining, let alone expanding, unnecessary foreign commitments.

The threat to Europe's security does not come from Russia or from a fresh bout of instability in the Balkans. The real threat to Europe's security and to her survival comes from Islam, from the deluge of inassimilable Third World immigrants, and from collapsing birthrates. All three are due to the moral decrepitude and cultural degeneracy, not to any shortage of soldiers and weaponry. The continued presence of a U.S. contingent of any size can do nothing to alleviate these problems, because they are cultural, moral and spiritual.

NATO: unnecessary and harmful --
In terms of a realist grand strategy, NATO is detrimental to U.S. security. It forces America to assume at least nominal responsibility for open-ended maintenance of a host of disputed frontiers that were drawn, often arbitrarily, by Communist dictators, long-dead Versailles diplomats, and assorted local tyrants, and which bear little relation to ethnicity, geography, or history. With an ever-expanding NATO, eventual adjustments -- which are inevitable -- will be more potentially violent for the countries concerned and more risky for the United States. America does not and should not have any interest in preserving an indefinite status quo in the region.

Clinton's 1999 war against Serbia was based on the his own doctrine of "humanitarian intervention," which claimed the right of the United States to use military force to prevent or stop alleged human rights abuses as defined by Washington. This doctrine explicitly denied the validity of long-established norms -- harking back to 1648 Westphalia -- in favor of a supposedly higher objective. It paved the way for the pernicious Bush Doctrine of preventive war and "regime change" codified in the 2002 National Security Strategy.

The Clinton-Bush Doctrine represented the global extension of the Soviet model of relations with Moscow's satellites applied in the occupation of Czechoslovakia in August 1968. Ideological justification was provided by the Brezhnev Doctrine, defined by its author as the supposed obligation of the socialist countries to ensure that their actions should not "damage either socialism in their country or the fundamental interests of other socialist countries." "The norms of law cannot be interpreted narrowly, formally, in isolation from the general context of the modern world," Brezhnev further claimed. By belonging to the "socialist community of nations," its members had to accept that the USSR -- the leader of the "socialist camp" -- was not only the enforcer of the rules but also the judge of whether and when an intervention was warranted. No country could leave the Warsaw Pact or change its communist party's monopoly on power.

More than three decades after Prague 1968 the USSR was gone and the Warsaw Pact dismantled, but the principles of the Brezhnev Doctrine are not defunct. They survive in the neoliberal guise.

In 1991 the Maastricht Treaty speeded up the erosion of EU member countries' sovereignty by transferring their prerogatives to the Brussels regime of unelected bureaucrats. The passage of NAFTA was followed by the 1995 Uruguay round of GATT that produced the WTO. The nineties thus laid the foundation for the new, post-national order. By early 1999 the process was sufficiently far advanced for President Bill Clinton to claim in The New York Times in May 1999 that, had it not bombed Serbia, "NATO itself would have been discredited for failing to defend the very values that give it meaning." This was but one way of restating Brezhnev's dictum that "the norms of law cannot be interpreted narrowly, formally, in isolation from the general context of the modern world."

Like his Soviet predecessor, Clinton used an abstract and ideologically loaded notion as the pretext to act as he deemed fit, but no "interests of world socialism" could beat "universal human rights" when it came to determining where and when to intervene. The key difference between Brezhnev and Clinton was in the limited scope of the Soviet leader's self-awarded outreach. His doctrine applied only to the "socialist community," as opposed to the unlimited, potentially world-wide scope of "defending the values that give NATO meaning." The "socialist community" led by Moscow stopped on the Elbe, after all. It was replaced by the "International Community" led by Washington, which stops nowhere.

The subsequent Bush Doctrine still stands as the ideological pillar and self-referential framework for the policy of permanent global interventionism. It precludes any meaningful debate about the correlation between ends and means of American power: we are not only wise but virtuous; our policies are shaped by "core values" which are axiomatic, and not by prejudices.

The Axis of Instability
-- The mantra's neocon-neolib upholders are blind to the fact that, after a brief period of American mono-polar dominance (1991-2008), the world's distribution of power is now characterized by asymmetric multipolarity. It is the most unstable model of international relations, which -- as history teaches us -- may lead to a major war.

As I
wrote in takimag.com a year ago, during the Cold War the world system was based on the model of bipolarity based on the doctrine of Mutual Assured Destruction (MAD). The awareness of both superpowers that they would inflict severe and unavoidable reciprocal damage on each other was coupled with the acceptance that each had a sphere of dominance or vital interest that should not be infringed upon. Proxy wars were fought in the grey zone all over the Third World, most notably in the Middle East, but they were kept localized even when a superpower was directly involved. Potentially lethal crises (Berlin 1949, Korea 1950, Cuba 1963) were de-escalated due to the implicit rationality of both sides' decision-making calculus. The bipolar model was the product of unique circumstances without an adequate historical precedent, however, which are unlikely to be repeated.

The most stable model of international relations that is both historically recurrent and structurally repeatable in the future is the balance of power system in which no single great power is either physically able or politically willing to seek hegemony. This model was prevalent from the Peace of Westphalia (1648) until Napoleon, and again from Waterloo until around 1900. It is based on a relative equilibrium between the key powers that hold each other in check and function within a recognized set of rules. Wars do occur, but they are limited in scope and intensity because the warring parties tacitly accept the fundamental legitimacy and continued existence of their opponent(s).

If one of the powers becomes markedly stronger than others and if its decision-making elite internalizes an ideology that demands or at least justifies hegemony, the inherently unstable system of asymmetrical multipolarity will develop. In all three known instances -- Napoleonic France after 1799, the Kaiserreich in 1914, and the Third Reich after 1933 -- the challenge could not be resolved without a major war. Fore the past two decades, the U.S. has been acting in a similar manner. Having proclaimed itself the leader of an imaginary "international community," it goes further than any previous would-be hegemon in treating the entire world as the American sphere of interest. Bush II is gone, but we are still stuck with the doctrine that allows open-ended political, military, and economic domination by the United States acting unilaterally and pledged "to keep military strength beyond challenge."

Any attempt by a single power to keep its military strength beyond challenge is inherently destabilizing.  Neither Napoleon nor Hitler knew any "natural" limits, but their ambition was confined to Europe. With the United States today, the novelty is that this ambition is extended literally to the whole world. Not only the Western Hemisphere, not just the "Old Europe," Japan, or Israel, but also unlikely places like Kosovo or the Caucasus, are considered vitally important. The globe itself is now effectively claimed as America's sphere of influence

The U.S. became the agent of revolutionary dynamism with global ambitions, in the name of ideological norms of "democracy, human rights and open markets," and NATO is the enforcement mechanism of choice. That neurotic dynamism is resisted by the emerging coalition of weaker powers, acting on behalf of the essentially "conservative" principles of state sovereignty, national interest, and reaffirmation of the right to their own spheres of geopolitical dominance. The doctrine of global interventionism is bound to produce an effective counter-coalition. The neoliberal-neoconservative duopoly still refuses to grasp this fact. Ukraine's decision to give up its NATO candidacy makes a modest but welcome contribution to the long-overdue return of sanity inside the Beltway "foreign policy community."

samedi, 27 mars 2010

Young Turks - The Ally That Isn't

Srdja Trifkovic:

Young Turks

The Ally That Isn't

Ex: http://www.alternativeright.com/

erdogan%20gul.jpgInside the Beltway, the fact that Turkey is no longer an "ally" of the United States in any meaningful sense is still strenuously denied. We were reminded of the true score on March 9, however, when Saudi King Abdullah presented Turkish Prime Minister Recep Tayyip Erdogan with the Wahhabist kingdom's most prestigious prize for his "services to Islam." Erdogan earned the King Faisal Prize for having "rendered outstanding service to Islam by defending the causes of the Islamic nation, particularly the Palestinian cause," said Abd Allah al-Uthaimin of the prize-awarding group.

Services to the Ummah

Turkey under Erdogan's neo-Islamist AKP has rendered a host of other services to "the Islamic nation." In August 2008 Ankara welcomed Mahmoud Ahmadinejad for a formal state visit, and last year it announced that it would not join any sanctions aimed at preventing Iran from acquiring nuclear weapons. In the same spirit the AKP government repeatedly played host to Sudan's President Omer Hassan al-Bashir -- a nasty piece of jihadist work if there ever was one -- who stands accused of genocide against non-Muslims. Erdogan has barred Israel from annual military exercises on Turkey's soil, but his government signed a military pact with Syria last October and is conducting joint military exercise with the regime of Bashir al-Assad. Turkey's strident apologia of Hamas is more vehement than anything coming out of Cairo or Amman. (Talking of terrorists, Erdogan has stated, repeatedly, "I do not want to see the word 'Islam' or 'Islamist' in connection with the word 'terrorism'!")

Simultaneous pressure to conform to Islam at home has gathered pace over the past seven years, and is now relentless. Turkish businessmen will tell you privately that sipping a glass of raki in public may hurt their chances of landing government contracts; but it helps if their wives and daughters wear the hijab.

Ankara's continuing bid to join the European Union is running parallel with its openly neo-Ottoman policy of re-establishing an autonomous sphere of influence in the Balkans and in the former Soviet Central Asian republics. Turkey's EU candidacy is still on the agenda, but the character of the issue has evolved since Erdogan's AKP came to power in 2002.

When the government in Ankara started the process by signing an Association agreement with the EEC (as it was then) in 1963, its goal was to make Turkey more "European." This had been the objective of subsequent attempts at Euro-integration by other neo-Kemalist governments prior to Erdogan's election victory eight years ago, notably those of Turgut Ozal and Tansu Ciller in the 1990s. The secularists hoped to present Turkey's "European vocation" as an attractive domestic alternative to the growing influence of political Islam, and at the same time to use the threat of Islamism as a means of obtaining political and economic concessions and specific timetables from Brussels.

Erdogan and his personal friend and political ally Abdullah Gul, Turkey's president, still want the membership, but their motives are vastly different. Far from seeking to make Turkey more European, they want to make Europe more Turkish -- many German cities are well on the way -- and more Islamic, thus reversing the setback of 1683 without firing a shot.

The neo-Ottoman strategy was clearly indicated by the appointment of Ahmet Davutoglu as foreign minister almost a year ago. As Erdogan's long-term foreign policy advisor, he advocated diversifying Turkey's geopolitical options by creating exclusively Turkish zones of influence in the Balkans, the Caucasus, Central Asia, and the Middle East... including links with Khaled al-Mashal of Hamas. On the day of his appointment in May Davutoglu asserted that Turkey's influence in "its region" will continue to grow: Turkey had an "order-instituting role" in the Middle East, the Balkans and the Caucasus, he declared, quite apart from its links with the West. In his words, Turkish foreign policy has evolved from being "crisis-oriented" to being based on "vision": "Turkey is no longer a country which only reacts to crises, but notices the crises before their emergence and intervenes in the crises effectively, and gives shape to the order of its surrounding region." He openly asserted that Turkey had a "responsibility to help stability towards the countries and peoples of the regions which once had links with Turkey" -- thus explicitly referring to the Ottoman era, in a manner unimaginable only a decade ago: "Beyond representing the 70 million people of Turkey, we have a historic debt to those lands where there are Turks or which was related to our land in the past. We have to repay this debt in the best way."

This strategy is based on the assumption that growing Turkish clout in the old Ottoman lands -- a region in which the EU has vital energy and political interests -- may prompt President Sarkozy and Chancellor Merkel to drop their objections to Turkey's EU membership. If on the other hand the EU insists on Turkey's fulfillment of all 35 chapters of the acquis communautaire -- which Turkey cannot and does not want to complete -- then its huge autonomous sphere of influence in the old Ottoman domain can be developed into a major and potentially hostile counter-bloc to Brussels. Obama approved this strategy when he visited Ankara in April of last year, shortly after that notorious address to the Muslim world in Cairo.

Erdogan is no longer eager to minimize or deny his Islamic roots, but his old assurances to the contrary -- long belied by his actions -- are still being recycled in Washington, and treated as reality. This reflects the propensity of this administration, just like its predecessors, to cherish illusions about the nature and ambitions of our regional "allies," such as Saudi Arabia and Pakistan.

The implicit assumption in Washington -- that Turkey would remain "secular" and "pro-Western," come what may -- should have been reassessed already after the Army intervened to remove the previous pro-Islamic government in 1997. Since then the Army has been neutered, confirming the top brass old warning that "democratization" would mean Islamization. Dozens of generals and other senior ranks -- traditionally the guardians of Ataturk's legacy -- are being called one by one for questioning in a government-instigated political trial. To the dismay of its small Westernized secular elite, Turkey has reasserted its Asian and Muslim character with a vengeance.

Neo-Ottomanism

Washington's stubborn denial of Turkey's political, cultural and social reality goes hand in hand with an ongoing Western attempt to rehabilitate the Ottoman Empire, and to present it as almost a precursor of Europe's contemporary multiethnic, multicultural tolerance, diversity, etc, etc.

In reality, four salient features of the Ottoman state were institutionalized discrimination against non-Muslims, total personal insecurity of all its subjects, an unfriendly coexistence of its many races and creeds, and the absence of unifying state ideology. It was a sordid Hobbesian borderland with mosques.

An "Ottoman culture," defined by Constantinople and largely limited to its walls, did eventually emerge through the reluctant mixing of Turkish, Greek, Slavic, Jewish and other Levantine lifestyles and practices, each at its worst. The mix was impermanent, unattractive, and unable to forge identities or to command loyalties.

The Roman Empire could survive a string of cruel, inept or insane emperors because its bureaucratic and military machines were well developed and capable of functioning even when there was confusion at the core. The Ottoman state lacked such mechanisms. Devoid of administrative flair, the Turks used the services of educated Greeks and Jews and awarded them certain privileges. Their safety and long-term status were nevertheless not guaranteed, as witnessed by the hanging of the Greek Orthodox Patriarch on Easter Day 1822.

The Ottoman Empire gave up the ghost right after World War I, but long before that it had little interesting to say, or do, at least measured against the enormous cultural melting pot it had inherited and the splendid opportunities of sitting between the East and West. Not even a prime location at the crossroads of the world could prompt creativity. The degeneracy of the ruling class, blended with Islam's inherent tendency to the closing of the mind, proved insurmountable.

A century later the Turkish Republic is a populous, self-assertive nation-state of over 70 million. Ataturk hoped to impose a strictly secular concept of nationhood, but political Islam has reasserted itself. In any event the Kemalist dream of secularism had never penetrated beyond the military and a narrow stratum of the urban elite.

The near-impossible task facing Turkey's Westernized intelligentsia before Erdogan had been to break away from the lure of irredentism abroad, and at home to reform Islam into a matter of personal choice separated from the State and distinct from the society. Now we know that it could not be done. The Kemalist edifice, uneasily perched atop the simmering Islamic volcano, is by now an empty shell.

* * *

A new "Turkish" policy is long overdue in Washington. Turkey is not an "indispensable ally," as Paul Wolfowitz called her shortly before the war in Iraq, and as Obama repeated last April. It is no longer an ally at all. It may have been an ally in the darkest Cold War days, when it accommodated U.S. missiles aimed at Russia's heartland. Today it is just another Islamic country, a regional power of considerable importance to be sure, with interests and aspirations that no longer coincide with those of the United States.

Both Turkey and the rest of the Middle East matter far less to American interests than we are led to believe, and it is high time to demythologize America's special relationships throughout the region. Accepting that Mustafa Kemal's legacy is undone is the long-overdue first step.

Srdja Trifkovic

Srdja Trifkovic

Srdja (Serge) Trifkovic, historian and foreign affairs analyst, is the author of seven books -- including a best-seller, "The Sword of the Prophet" -- and former foreign affairs editor of "Chronicles" (1998-2009). He is a regular contributor to print and broadcast media outlets in Europe and all over the English-speaking world.

Il male atlantista

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Il male atlantista

di Fabio Falchi

Fonte: fabiofalchicultura

 

L'egemonia americana è conquistata in ambito culturale: è per questo che oltre alla critica socioeconomica, c'è bisogno di una "battaglia culturale".



Tante altre notizie su www.ariannaeditrice.it

anti_nato_tshirt.jpgE' noto che il filosofo tedesco Carl Schmitt, interpretando la famosa tesi di von Clausewitz secondo cui la guerra è la continuazione della politica con altri mezzi, ritiene che la politica sia, in un certo senso, la continuazione della guerra con altri mezzi. Categorie decisive per comprendere il Politico sarebbero pertanto due: amico o nemico. Una visione del Politico certamente realistica, che forse ha il difetto di fondarsi, in parte, su una antropologia tutt'altro che convincente come quella di Hobbes, poiché Schmitt condivide l'idea del filosofo inglese secondo cui "auctoritas non veritas facit legem". Il che implica che "auctoritas" sia contrapposta, e non solo distinta, da "veritas"; ossia un'idea che pare trascurare il nesso tra "cosmo" ("veritas") ed agire rettamente orientato ("auctoritas", diversa dalla mera potenza, dalla "potestas" che è la facoltà di imporre la propria volontà mediante la legge), che rende ragione del fatto che Roma (della cui efficienza politica e militare nessuno può seriamente dubitare) fosse sempre attenta a seguire una linea politica conforme alla propria "tradizione" ed a ciò che, ad esempio, gli stoici (non a caso, perlopiù, difensori della concezione imperiale romana) consideravano l'ordine divino del mondo.


Ciononostante, la dicotomia amico vs nemico ha il pregio di farci comprendere sia la dimensione conflittuale che di necessità contraddistingue il Politico, sia che lo Stato è essenzialmente un "campo di forze", il cui equilibrio dipende in ultima analisi dalla capacità di una classe dirigente di usare "misure e proporzioni" largamente condivise e (senza che sia esclusa la possibilità di un ricambio dei membri della élite, né di una partecipazione del popolo alla gestione degli affari pubblici, secondo forme e gradi differenziati) tali da impedire, da un lato, il formarsi tra i "governati" di gruppi così forti da poter mutare l'equilibrio (inteso come la "forma attuale" dello Stato) a loro favore; e, dall'altro, che questo equilibrio venga mutato da entità politiche "esterne", che possono essere Stati, ma anche potentati economici. Anzi, oggi pare siano proprio questi ultimi, con tutte le loro "diramazioni" (fondazioni, think tanks etc.) ad esercitare la maggiore pressione sui singoli Stati nazionali , in modo da determinarne o condizionarne gravemente la politica. Sì che la funzione dei partiti sembra essere quella di non consentire, proprio con il meccanismo delle elezioni "democratiche", ai governati di partecipare effettivamente alla vita politica ed economica del proprio Paese e, riguardo ai popoli europei, in particolare, di prendere coscienza dell'alienazione allo "straniero" della propria "sovranità". Tuttavia, è impossibile trascurare il ruolo fondamenatle che l'America, in quanto Stato, svolge non solo in Occidente ma su scala planetaria , nonostante la crisi del modello unipolare che gli americani hanno cercato di realizzare dopo il crollo dell'Urss (con il pressoché totale e servile consenso dell'Europa). Una crisi dovuta soprattutto all'emergere di nuove potenze quali la Cina e l'India, alla "nuova" Russia di Putin e alla resistenza coraggiosa di altri Paesi, come, ad esempio, l'Iran e il Venezuela (e adesso, per fortuna, anche la Turchia di Erdogan).


E' essenziale quindi comprendere il rapporto tra i "poteri forti" e la politica statunitense, essendo evidente che, comunque sia, vi è ancora necessità di un apparato statale (per motivi militari, ma anche socali, giuridici, di cultura politica, di comunicazione etc.) per occupare "posizioni dominanti" sul piano politico ed economico a livello mondiale. Senza un "potere statale forte", che avalli, sostenga, promuova l'azione dei "privati", nessun "potere forte" sarebbe possibile. Se ciò spiega la lotta tra le varie e più potenti lobbies per assicurarsi il controllo della macchina statale americana, non pregiudica però in alcun modo, piuttosto la rafforza, la "logica di sistema" che caratterizza tanto la politica interna (governo/lobbies vs popolo/cittadini) quanto la politica estera (Usa/lobbies vs altri Paesi, divisi in "amici o nemici"), sia pure con tutti i doverosi distinguo. E' alla luce di questo schema che si può capire, a mio avviso, la rilevanza della lobby ebraica internazionale (si badi, "non" gli ebrei in generale, altrimenti si confonde il tutto con la parte, con conseguenze deleterie, facilmente immaginabili) e la "copertura" quasi assoluta di cui gode ormai Israele, che si può perfino permettere di ricattare gli Usa; tanto che non è esagerato affermare che talvolta "la coda può muovere il cane". Certo gli Usa non sono un'appendice di Israele, né vi è una sola lobby che conti in America. Ma la lobby ebraica, grazie alle sue "ramificazioni multinazionali", è di fatto l'unica che può garantire l'unità di azione a "livello sistemico" dell'imperialismo economico americano e del "mercato globale" (che altro non sono che due facce della stessa medaglia), vuoi perché "attiva"nei gangli vitali di ogni Paese occidentale , vuoi perché è riuscita ad ottenere una vera e propria egemonia culturale, che consente all'atlantismo di presentarsi come la sola espressione dell'humanitas, come unico veicolo di civiltà contro ogni forma di barbarie, nonché come vero erede della cultura europea. Una egemonia culturale che si è imposta facilmente in Europa dopo la definitiva sconfitta del comunismo, considerato anch'esso, come il nazismo, il fascismo ed ora pure l'islamismo, il nemico del genere umano, il "male".
Il fatto è che troppo spesso i crtiici dell'imperialismo americano tendono a sottovalutare gli aspetti propriamente culturali, per concentrarsi esclusivamente su quelli economici e/o politici. Ed è invece questa egemonia culturale, estremamente articolata e "pervasiva", che può "legittimare" la subalternità delle classi dirigenti europee alle direttive atlantiste agli occhi delle masse e perfino agli occhi degli "scettici". In questi ultimi decenni si è addirittura assistito alla nascita di una sorta di nuova "religione", superiore a tutte le altre, la cosiddetta "religio holocaustica", fondata sull'assoluto divieto di studiare anche la persecuzione degli ebrei durante la Seconda guerra mondiale secondo una metotologia scientifica . Chi infrange questo divieto o perfino chi si limita a criticarlo pubblicamente rischia il carcere (in Germania, Austria e Svizzera) oppure, se vive in Francia, una sanzione economica, ma viene comunque sempre "messo al bando"( si viene espulsi dall'Università, licenziati, messi alla gogna, denigrati dai mass media senza avere la possibilità di difendersi etc.). Una "religio" che ha i suoi dogmi, i suoi riti, i suoi sacerdoti, i suoi zelanti servitori e i suoi, più o meno in malafede, fedeli. E che è l'altra faccia dell'atlantismo: simul stabunt simul cadent.
Infatti, la storia del Novecento e di questo inizio di secolo si può "rappresentarla" come la lotta tra il bene e il male, tra la Grande Israele e gli Imperi del male o gli Stati canaglia, solo se la si interpreta mediante uno schema a priori, che fornisca la "regola" per "ordinare e sistemare" gli eventi, in modo da invalidare ogni critica al "sistema" in quanto tale. Democrazia liberale di tipo angloamericano, liberismo, "culto" del mercato, "fede" nella tecno-scienza, diritti universali "ricalcati "su quelli made in Usa, american way of living devono essere esportati in tutto il mondo anche con la forza, non perché si ha la possibilità di farlo, ma perché è "giusto" farlo e se non vi è ancora la capacità di farlo ovunque, ci se ne dovrebbe rammaricare. Insomma, il "sistema" non funziona o non funziona "bene" senza il consenso delle masse (poco importa che sia un consenso passivo). Perciò occorrono "persuasori" (ma non "occulti", sebbene ci siano, ovviamente, anche questi ) e "cultura" che persuada, che "formi" (si pensi alla scuola , all'Università ed ai mass media) ed in-formi, che orienti e che (questa sì!) soprattutto "occulti". Il vero potere lo si detiene quando si può fare a meno di usare il bastone (che pur si deve avere e meglio se è un "grosso bastone"). Per questo motivo è necessaria l'egemonia culturale. Anche se, o meglio proprio perché non è la nostra "cultura", ma la "cultura" del mercante occidentale, del suo denaro e delle sue banche che ci viene imposta, in quanto il giudeo-cristianesimo sarebbe la "radice"dell'Europa (tesi che è ben differente dal riconoscere che il cristianesimo - nelle sue molteplici e contraddittorie "voci" - è stato la lingua spirituale - "sincretistica", per così dire - dell'Europa durante il Medioevo). Da ciò, tra l'altro, consegue che la civiltà classica, greca e romana, non la si debba "vedere" se non attraverso il prisma del giudeo-cristianesimo e che vi sia netta separazione ed opposizione tra Oriente (la "Terra") e Occidente (il "Mare"). Si vuole così ignorare non solo che Occidente è una parola che da (relativamente ) poco tempo designa la civiltà europea, ma che l'Europa è la "Terra di Mezzo", la "congiunzione fra Terra e Mare". Una congiunzione, una "e", che invece ci indica , contrariamente a quanto ritengono gli atlantisti, da dove proveniamo e dove dovremmo far ritorno, "risalendo" al nostro autentico "inizio", ora che il "Mare" minaccia di sommergerci.
Nulla di più "incapacitante" allora di una critica del capitalismo che prescinda dai "fattori culturali" o che, fraintendendo radicalmente il "senso" del legame sociale, li intenda come "semplice" sovrastruttura della struttura economica. Il capitalismo è un "ismo", un modo di agire e pensare che "fa si-stema", in cui, appunto, "tutto si tiene". Ma si "tiene" secondo la logica dello "sradicamento", della negazione delle "differenze", per veicolare l'ideologia della "merce", dell'equivalenza universale delle "cose" e delle persone ( la "cosificazione" o mercificazione che dir si voglia), dell'astrazione quantitativa che dissolve ogni "esperienza"del tempo qualitativo, non lineare ed uniforme, e dello spazio gerarchicamente orientato. Il che spiega perché tanto più emerge la consapevolezza che la "secolarizzazione" del giudaismo (di cui lo stesso sionismo è un effetto) e del cristianesimo, al di là di ogni considerazione sugli aspetti "sapienziali e tradizionali" certamente presenti in entrambe le religioni, è a fondamento della modernità, vale a dire delle condizioni sociali e culturali per la nascita del capitalismo, nel senso stretto del termine, tanto più diventa evidente il ruolo preponderante, sotto qualsisi profilo, della "forma mentis" dell'homo oeconomicus ed il progressivo adeguarsi della cultura occidentale agli "schemi concettuali" propri del "mercante errante", senza "oikos" ed "abitatore" del tempo.
Se vi è dunque la necessità di decifrare, di volta in volta, l'azione delle lobbies atlantitste (non necessariamente americane) per smascherare i reali obiettivi della politica degli Usa, mostrandone le mistificazioni e le "incongruenze" sempre più gravi (al punto che si impiegano termini per denotare realtà esattamente opposte rispetto a quelle che dovrebbero denotare), vi è ancor più la necessità di una battaglia culturale, un "Kulturkampf", per non ripetere l'errore di privilegiare un'analisi di tipo socio-economica (ripeto, a scanso di equivoci, indubbiamente necessaria), che non può cogliere la specificità dell' "anima capitalistica", il suo carattere proteiforme, che le consente di rimanere sé medesima mutando continuamente "maschera". Una "lacuna" che, in qualche modo, è causa o, se si preferisce, una delle cause della crisi fallimentare del comunismo e del "collasso" delle politiche di stampo socialdemocratico, dal momento che non soltanto ha impedito una comprensione dei "presupposti culturali" del capitalismo, che non fosse basata su una "ingenua " e sovente "volgare" concezione progressista, ma ha addirittura favorito l'affermarsi della "cultura" dell'homo oeconomicus, che è la "conditio sine qua non" del capitalismo occidentale (sotto questo aspetto, di gran lunga più coerente dei suoi "nemici"; per usare un "linguaggio schietto", il peggiore difetto della sinistra si potrebbe designare così: volere l'arancio ma non le arance!).
Vero è che si deve pure tener conto che occidentalizzazione ed atlantismo non sono necessariamente sinonimi, ma è innegabile che attualmente siano i circoli atlantisti che perseguono il disegno di occidentalizzare l'intero pianeta, annientando "identità", lingue, costumi e qualunque complessa "iconografia" - altro termine caro a Schmitt - che non sia quella (israelo)angloamericana. Si tratta di un processo di livellamento e massificazione che può essere contrastato solo dal sorgere di un nuovo equilibrio mondiale policentrico, premessa anche per costruire un'alternativa, "razionale" e credibile, ad ogni forma di occidentalizzazione. Purtuttavia, è lecito pensare che, fino a quando l'Europa non saprà orientare il proprio "asse" geo-politico e geo-filosofico in senso eurasiatista, difficilmente l'atlantismo conoscerà una crisi irreversibile: l'illimitato "Wille zur Macht" dell'Occidente può, come il "Mare", arretrare temporaneamente, per poi ritornare con ancor maggiore forza e impeto. Non dovrebbe destare meraviglia dunque che il sistema capitalistico occidentale più "si occulta" ed "occulta" e più, brandendo la spada vendicatrice del "dio" veterotestamentario per far trionfare il "bene" sulla Terra, lasci venire allo scoperto la sua volontà di potenza. E' questo non il segno accidentale della sua "sostanza", bensì il segno più chiaro della sua vera "natura".

 

 

jeudi, 18 mars 2010

EEUU y la OTAN libran una guerra no declarada contra Russia

EEUU y la OTAN libran una guerra no declarada contra Rusia

Para Moscú, la inacción de los Estados Unidos y la OTAN para combatir el tráfico de drogas en Afganistán, se traducen en una guerra no declarada contra Rusia.

El embajador ruso para la OTAN, Dmitry Rogozin, fustigó a la alianza por su falta de vigilancia sobre el tráfico de estupefacientes en el país asiático.

Afganistán produce alrededor del 90% del opio del mundo. Las drogas afganas entran en Rusia y Asia Central antes que en Europa Occidenta, y son responsables de la muerte de 30 mil rusos anualmente, dijo Rogozin.

Moscú sostuvo, también, que la producción de droga dentro de las fronteras afganas se ha incrementado 10 veces desde el 2001, año en que la OTAN liderada por los Estados Unidos invadieron ese país.


Hoy hay más de 100 mil tropas invasoras lideradas por los Estados Unidos en Afganistán; sin embargo, lejos están los invasores de lograr estabilizar el país. Desde el inicio del año 122 soldados de las fuerzas invasoras han muerto, producto de la resistencia afgana.

Extraído de La República.

mercredi, 17 mars 2010

L'OTAN: un pacte militaire en quête de sens

Bernhard TOMASCHITZ :

L’OTAN : un pacte militaire en quête de sens

 

Désormais, l’OTAN veut agir globalement pour asseoir l’hégémonie américaine

 

otan1.jpgDeux décennies après la fin de la Guerre Froide, l’OTAN est toujours à la recherche de nouveaux objectifs. On peut déjà deviner dans quelle direction portera la « nouvelle stratégie », décidée fin 2009 lors du Sommet de l’OTAN. L’Alliance atlantique cherche surtout à se donner une nouvelle justification en optant pour des missions en dehors de la zone où elle est sensée agir, des missions qualifiées en anglais de « out of area ». « A une époque d’insécurité globalisée, nous devons amorcer une défense au-delà de nos frontières », a déclaré le Secrétaire général de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen, lors d’une conférence sur la sécurité tenue à Munich.

 

Aujourd’hui déjà, le pacte militaire occidental et ses membres s’efforcent de se défendre « hors zone », notamment en Afghanistan. Dans le pays où se dresse la chaine montagneuse de l’Hindou Kouch, stationne une « armée de protection », l’ISAF, qui est placée sous le commandement de l’OTAN ; elle y agit toutefois sur base d’une résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU. Dans l’avenir pourtant, on envisage de faire intervenir l’OTAN sans l’autorisation des Nations Unies, lorsque ses intérêts, ou mieux, les intérêts de Washington, sont en jeu. Car l’OTAN doit devenir, comme l’estime son Secrétaire général Rasmussen, un « forum consultatif pour les questions internationales de sécurité ».

 

Avec cette revendication globale d’hégémonie, on cherche bien évidemment à protéger, surtout contre la Chine, la position hégémonique des Etats-Unis dans le monde. Finalement, l’OTAN, comme le soulignait Rasmussen à Munich, « est surtout et avant tout une alliance transatlantique ; notre centre de gravité restera l’alliance entre l’Europe et l’Amérique du Nord ». Mais comme l’OTAN et les Etats-Unis ne pourront plus agir seuls désormais, il leur faut systématiquement mobiliser « d’autres acteurs importants » et on songe en premier lieu à la Russie. Dans ce contexte, c’est surtout le contrôle des immenses richesses du sol russe qui joue le rôle primordial, richesses que recèlent la Sibérie et l’Extrême Orient russes, peu peuplés.

 

Depuis longtemps dans le collimateur de Washington se trouvent également les incalculables réserves de matières premières des républiques centre-asiatiques, surtout celles de gaz et de pétrole. Dans le projet d’amener ces Etats dans la sphère d’influence américaine, la Turquie joue un rôle clef parce qu’elle possède d’étroites affinités linguistiques et culturelles avec les peuples turcophones d’Asie centrale. La Turquie, membre de l’OTAN, a des « intérêts spéciaux en Asie centrale », comme le dit avec insistance Zbigniew Brzezinski, conseiller toujours très influent pour la Sécurité nationale et cela, depuis le temps où il servait l’ancien président américain Jimmy Carter.

 

Pour ce qui concerne les manœuvres destinées à contrôler la Russie, les stratèges de Washington et du Quartier Général de l’OTAN à Mons en Belgique semblent suivre une double stratégie : d’une part, ils essaient de mettre la Russie devant le fait accompli en élargissant continuellement l’OTAN en direction des frontières russes ; d’autre part, ils misent sur le facteur temps. Zbigniew Brzezinski pense que les « ambitions impériales » de la Russie constituent actuellement un frein à l’inclusion de la Russie dans une « communauté euro-atlantique ». Mais il espère, en même temps, qu’une nouvelle génération de dirigeants russes reconnaîtra bientôt que renoncer aux « ambitions impériales » va dans le sens des « intérêts fondamentaux de la Russie ». Ensuite, Brzezinski espère que le terrible déclin démographique de la Russie poussera Moscou dans les bras de l’Occident. Encerclé par 500 millions d’Européens à l’Ouest et 1,5 milliard de Chinois à l’Est, le Kremlin, pour assurer un contrôle sur ses propres matières premières situées dans des régions peu peuplées, n’aurait, d’après les arguments avancés par Brzezinski, pas d’autre choix que de coopérer avec l’OTAN.

 

Mais la Russie, pour de bonnes raisons, ne perçoit pas l’OTAN comme un partenaire potentiel mais comme un adversaire. Le 5 février 2010, le jour même où l’on ouvrait la Conférence de Munich sur la sécurité, le Président Dimitri Medvedev donnait son blanc seing à la nouvelle doctrine militaire russe, destinée à demeurer en vigueur jusqu’en 2020. Dans le document qui établit cette doctrine, les militaires russes critiquent le fait que « les infrastructures militaires de l’OTAN » se rapprochent de plus en plus des frontières de la Russie ; ils estiment en outre que la mise en place d’un « système stratégique anti-missiles » constitue une menace pour la sécurité de la Russie et, qui plus est, une entorse à « l’équilibre global des forces ». Certes, on peut dire que le gouvernement d’Obama a renoncé à installer un système anti-missiles en Pologne et en Tchécoslovaquie mais, en lieu et place de cette installation préalablement prévue par les Américains, on apprend qu’un « traité bilatéral » vient d’être signé avec la Roumanie, prévoyant la mise en place d’un système de même type dans ce pays d’ici à l’année 2015, afin, prétend-on, de parer à la menace de missiles iraniens. Les militaires russes réservent toutefois leurs critiques les plus acerbes au plan américain de déployer des navires Aegis, disposant de missiles SM-3, dans les eaux de la Mer Noire. Car, selon les clauses du Traité de Montreux de 1936, auquel tant la Russie que la Roumanie ont adhéré, les navires de guerre de pays non riverains ne peuvent circuler plus de 21 jours consécutifs en Mer Noire.

 

Moscou observe aussi avec grande méfiance la constitution en août 2009 du « Conseil des Sages de l’OTAN » qui a pour tâche d’élaborer les nouvelles stratégies du pacte militaire. La présidente de ce caucus de douze personnalités n’est autre que l’ancienne ministre américaine des affaires étrangères, Madeleine Albright. Lors de son mandat, en 1999, l’OTAN avait attaqué la Serbie par la voie des airs. Parmi les autres membres de « Conseil des Sages », il faut compter Geoff Hoon. Ce Britannique était le ministre des affaires étrangères du gouvernement Blair, lorsqu’en mars 2003, la Grande-Bretagne avait fait entrer ses troupes en Irak, aux côtés de celles des Etats-Unis.

 

Bernhard TOMASCHITZ.

(article paru dans l’hebdomadaire viennois « zur Zeit », n°7/2010 ; trad.. franc. : Robert Steuckers).    

mercredi, 03 mars 2010

La OTAN le dicta a la Union Europea su relacion con Turquia

La OTAN le dicta a la Unión Europea su relación con Turquía

La UE debe suscribir un acuerdo bilateral en materia de seguridad, entre otros asuntos.- Catherine Ashton no asiste a la reunión

otan-turquie-copie.jpgEn materia de defensa, la OTAN -es decir, EE UU- sigue siendo quien manda. Así ha quedado de manifiesto en la reunión informal que los ministros de Defensa de la UE celebran en Palma de Mallorca. En ausencia de la Alta Representante para la Política Exterior y de Seguridad, Catherine Ashton, que ha preferido asistir a la toma de posesión del nuevo presidente ucranio, la estrella de la reunión ha sido el secretario general de la OTAN, Anders Fogh Rasmussen.

Su primera intervención en un encuentro de este tipo no se ha limitado, como se esperaba, a abordar las relaciones entre las dos organizaciones. Rasmussen se ha presentado ante los ministros europeos como el embajador de los intereses de Turquía y les ha dicho cómo deben tratar a este país islámico, miembro de la OTAN y eterno aspirante a entrar en la UE. A saber: la UE debe suscribir un acuerdo bilateral en materia de seguridad con Turquía; debe establecer mecanismos de cooperación entre Turquía y la Agencia Europea de Defensa (AED); y debe permitir que los países que participan en operaciones militares de la UE sin pertenecer a la misma intervengan en la toma de decisiones. Por si hubiera duda, ha aclarado que Turquía es el segundo contribuyente de la misión de la UE en Bosnia. Tras admitir que “se trata de un tema sensible”, ha agregado que ello “no debe servir como excusa”.


Rasmussen ha asegurado que la discusión con los ministros europeos ha sido “muy fructífera”, pero ha evitado responder si Chipre está dispuesta a dar un papel mayor en la Unión al país que ocupa el norte de su territorio desde 1974. Respecto a la ausencia de Asthon, ha asegurado que ya ha abordado este asunto con ella y que “está muy a favor de reforzar la cooperación con la OTAN”.

Preguntado por las declaraciones del jefe del Pentágono, Robert Gates, quien ha lamentado la “desmilitarización” de Europa, Rasmussen ha recordado que los europeos aportarán 10.000 soldados a Afganistán a petición de Obama, pero ha admitido que “hay un problema por la falta de capacidad [militar] en Europa”. Ha calificado de “éxito” la ofensiva en la provincia afgana de Helmand y ha dicho que “servirá como ejemplo para operaciones futuras”.

La reunión de Palma ha concluido sin que los siete países socios del avión de transporte europeo A400M (Alemania, Francia, Reino Unido, España, Turquía, Bélgica y Luxemburgo) certificaran el “principio de acuerdo” anunciado por la ministra española, Carme Chacón . El comunicado oficial es más cauto y sólo constata que se ha producido “un avance significativo en las conversaciones”. Lo cierto es que la empresa fabricante, EADS, ha aceptado la última oferta de los gobierno para compensarla por el sobrecoste del proyecto: 2.000 millones a fondo perdido y 1.500 en créditos. Aún quedan, sin embargo, notables flecos; como saber qué países participarán en el préstamo y en qué condiciones. Chacón subrayó la “voluntad inequívoca” y unánime de ir adelante con el A400M y su impresión de que “pronto” se cerrará el acuerdo.

Miguel González

Extraído de El País.

~ por LaBanderaNegra en Febrero 26, 2010.

samedi, 13 février 2010

Raketenstationierung in Polen und Rumänien: USA setzen provokative Einkreisungsstrategie gegenüber Russland fort

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Raketenstationierung in Polen und Rumänien: USA setzen provokative Einkreisungsstrategie gegenüber Russland fort

F. William Engdahl - Ex: http://info.kopp-verlag.de/

Schon vor einigen Tagen hat Washington bekannt gegeben, dass Polen die amerikanischen »Patriot«-Luftabwehrraketen angeboten werden, jetzt folgt die Ankündigung, dass das Raketenabwehrsystem »zum Schutz Europas« auf Rumänien ausgedehnt wird.

Obwohl Präsident Obama im September 2009 erklärt hatte, auf die geplante Stationierung moderner US-Raketen- und Radarsysteme in NATO-Ländern wie Polen und der Tschechischen Republik zu verzichten – eine Entscheidung, die allgemein als Schritt zur Reduzierung der Spannungen zwischen den USA und Russland betrachtet wurde –, zeigt sich  jetzt, dass Washington lediglich den Ort der Stationierung und den Typ der Luftabwehrraketen verändert hat. Die Strategie der Einkreisung Russlands, für Moskau eine große militärische Herausforderung, wird also beibehalten. Die Gefahr einer weltweiten atomaren Katastrophe durch Fehlkalkulation bleibt unvermindert oder nimmt sogar noch zu.

Der rumänische Präsident Traian Basescu hat die Zustimmung seines Landes zu dem amerikanischen Plan der USA, im Rahmen des Raketenschutzschildes für Europa Abfangraketen auf rumänischem Territorium zu stationieren, bekannt gegeben. In der entsprechenden Ankündigung der USA hieß es, die Anlagen sollten 2015 einsatzbereit sein und dienten der Verteidigung gegen eine »aktuelle und künftige Bedrohung durch iranische Raketen«. Anstatt also die Pläne, die sich in Wirklichkeit ausschließlich gegen das noch verbliebene Nukleararsenal Russlands richten und nicht gegen eine mögliche Bedrohung Europas durch den Iran, tatsächlich aufzugeben, hat die Regierung Obama zu psychologischer Taktik gegriffen und das Offensivsystem einfach nur neu verpackt. Jetzt ist ein flexibleres System aus einer Kombination von luft- und seegestützten Abfangraketen geplant, die im Laufe der kommenden vier Jahre in Zentraleuropa stationiert werden sollen.

Die jüngste Ankündigung Rumäniens widerspricht Obamas Versicherung, er suche den Dialog mit Moskau, um gemeinsam und mit Beteiligung der Staaten der Europäischen Union die tatsächliche Bedrohungslage für beide Seiten zu untersuchen.

Dass die Bedrohung Moskau gegenüber wächst, wird auch dadurch bestätigt, dass die polnische Regierung in Warschau jetzt bekannt gegeben hat, dass die amerikanischen Patriot-Raketen im Norden des Landes, nur etwa 100 Kilometer von der Grenze zur russischen Enklave Kaliningrad entfernt, und nicht in Warschau stationiert werden sollen.

Wie der polnische Verteidigungsminister Bogdan Klich versichert, hat die Entscheidung, in Morag, das der russischen Grenze weit näher liegt als Warschau, eine Basis für die Patriot-Raketen zu errichten, keine strategischen Gründe. »In Morag konnten wir den amerikanischen Soldaten die besten Bedingungen und die optimalen technische Basis für die Ausrüstung bieten«, so Klich. Seine Erklärung klingt jedoch wenig überzeugend. Der polnische Außenminister und frühere Verteidigungsminister Radek Sikorski, der die provokative US-Raketenstrategie rückhaltlos unterstützt, gehört zum engen Kreis der neokonservativen Clique um Bush und Cheney. Sikorski war führendes Mitglied der Washingtoner Neo-Con-»Denkfabrik« namens American Enterprise Institute und Direktor der New Atlantic Initiative, die die Einkreisung Russlands unterstützt und dafür plädiert hat, so viele ehemalige Mitgliedsstaaten des Warschauer Pakts wie möglich in die NATO aufzunehmen.

Die Patriot-Einheit in Polen wird aus etwa 100 US-Soldaten bestehen; bis zu acht Raketensysteme sollen stationiert werden. Die ersten US-Soldaten werden Ende März in Polen erwartet. Das Patriot-Flugabwehrraketensystem (MIM-104) kann gegen taktische ballistische Raketen, Marschflugkörper und Flugzeuge eingesetzt werden.

 

Atomarer Erstschlag und Raketenabwehr

Die Stationierung des US-Raketenabwehrsystems birgt das größte Destabilisierungpotenzial, nicht nur für die Beziehungen zwischen den USA und Russland, sondern auch für die Frage Frieden und Atomkrieg durch Fehlkalkulation.

Sollte es den USA gelingen, nur wenige Flugminuten von den russischen Raketensilos entfernt einen noch so primitiven Raketenschirm zu stationieren, während Russland nicht über ein entsprechendes Abwehrsystem verfügt, dann erhielte das Pentagon damit zum ersten Mal seit Anfang der 1950er-Jahre das – im Jargon der Militärstrategen – »nukleare Primat«, nämlich die Fähigkeit zu einem erfolgreichen Erstschlag. Bevor eine solche Drohung jedoch Wirklichkeit wird, steht die andere Seite, also Russland, unter dem enormen Druck, rechtzeitig zum Präventivschlag auszuholen. Für US-Militärexperten wie den ehemaligen Direktor des US-Raketenverteidigungsprogramms, Lt. Colonel Robert Bowman, stellt die Raketenabwehr das »fehlende Verbindungsglied [missing link] zu einem Erstschlag« dar. Kein Wunder, dass die amerikanisch-russischen Beziehungen ziemlich frostig wurden, als Washington Anfang 2007 die entsprechenden Pläne bekannt gab.

 

Dienstag, 09.02.2010

Kategorie: Geostrategie, Politik, Terrorismus

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mardi, 02 février 2010

Nato-Ue: le nuove strategie degli Usa

Nato-Ue: le nuove strategie degli Usa

La Clinton e la Albright sostengono che l’Europa e l’Alleanza Atlantica devono rafforzare la collaborazione

Andrea Perrone

clintonsarkozy.jpgLa Nato chiede all’Unione europea una più stretta collaborazione militare nell’ambito di una nuova visione strategica per il XXI secolo.
A promuovere l’operazione sono stati l’attuale segretario di Stato americano, Hillary Rodham Clinton (nella foto con Sarkozy), e la sua omologa - ormai ex - Madeleine Albright, che ora guida il gruppo di saggi dell’Alleanza Atlantica. La Clinton, giunta venerdì a Parigi, ha incontrato il capo dell’Eliseo Nicolas Sarkozy, il suo consigliere alla sicurezza nazionale, Jean-David Levitte e il ministro degli Esteri Bernard Kouchner, a un anno dal rientro del Paese nel Consiglio militare integrato della Nato, per discutere come verrà presieduto dalla Francia, a partire dal prossimo 1 febbraio, il Consiglio di sicurezza dell’Onu. Per l’occasione il segretario Usa ha pronunciato un discorso all’École Militaire di Parigi sul concetto di sicurezza europea considerato un pilastro per la politica estera degli Stati Uniti. Il segretario Usa ha così riconfermato “l’impegno di Washington a lavorare con gli alleati della Nato e con la Russia per rafforzare la sicurezza dinanzi alle nuove minacce emerse nel 21mo secolo, dal terrorismo ai cyberattacchi fino alle catastrofi naturali”. Nel corso del suo intervento poi la Clinton ha cercato di indorare la pillola affermando che gli Usa sono “impegnati a esplorare i modi in cui la Nato e la Russia possono migliorare la loro partnership, dandoci migliori assicurazioni l’un l’altro sulle nostre rispettive azioni ed intenzioni”. A un certo punto però ha toccato le note dolenti dei rapporti Washington-Mosca, ovvero l’allargamento della Nato e i progetti per lo scudo antimissile. E ha attaccato la politica estera russa affermando che gli Usa si oppongono “a qualsiasi sfera di influenza in Europa” facendo riferimento alla guerra russo-georgiana dell’agosto 2008. A suo dire invece “la Nato e l’Ue hanno aumentato la sicurezza, la stabilità e la prosperità nel continente” e che questo ha accresciuto la sicurezza della Russia. Infine, la Clinton ha superato ogni limite affermando che il dispiegamento di uno scudo antimissile renderà l’Europa un posto più sicuro e questa sicurezza potrebbe estendersi alla Russia, se Mosca deciderà di cooperare con Washington. Un’ipotesi poco probabile visto che lo scudo verrà dislocato soltanto per alzare la tensione e contenere la Russia.
La Albright (72 anni) ha incontrato invece a Bruxelles gli europarlamentari e in quel contesto è stata più esplicita sottolineando la necessità “di massimizzare la collaborazione con l’Ue e fare maggior uso della consultazione politica”.
L’ex segretario di Stato Usa si è occupato di politica estera negli anni 1997-2001, quando la Nato ha lanciato la sua prima azione militare nella ex Jugoslavia, mantenendo stretti rapporti con gli albanesi più estremisti. La Albright è stata nominata lo scorso anno a presiedere un comitato di 12 esperti incaricato di consigliare il segretario generale della Nato, Anders Fogh Ramussen, su una versione aggiornata di “concetto strategico” per l’alleanza militare con la pubblicazione anche di un documento.
La strategia dell’ex segretario ha posto l’accento sulle nuove minacce alla sicurezza che vanno dagli attacchi cibernetici al terrorismo fino ai problemi riguardanti la sicurezza energetica, con un accento particolare al modo in cui l’Alleanza Atlantica dovrebbe saper rispondere. Per la Albright la soluzione ai problemi non dovrebbe essere l’autocompiacimento che, a suo dire, costituisce una grave minaccia, ma la fedeltà al principio fondatore della Nato - la difesa militare dei suoi membri da un attacco armato (art. 5) - dovrebbe rimanere il fulcro dell’organizzazione. Ora che gli Stati membri sono diventati 28 la necessità sarà quella di tener conto delle nuove minacce e in virtù dell’espansione dell’Ue, della riduzione dei bilanci è - secondo la Albright - necessario evitare di dividere o duplicare le attività della Nato e dell’Unione europea. A questo punto il responsabile del team di esperti ha lanciato i suoi strali contro la Russia affermando che è solo un partner della Nato e non ha lezioni da dare. Dal canto suo il servizio stampa dell’Assemblea di Strasburgo ha riportato testualmente le parole dell’ex segretario che ha dichiarato: “La Russia è un partner tra i tanti, e non sarà a lei a insegnare a una vecchia scimmia a fare le smorfie”.
Proseguendo nel suo intervento l’ex segretario americano ha ricordato che il team di esperti da lei guidato sta proseguendo il suo lavoro per elaborare un documento sulla strategia della Nato per il XXI secolo, che sarà pronto prima del vertice di Lisbona del novembre prossimo, quando dovrà essere adottato da tutti i membri dell’Alleanza Atlantica.


30 Gennaio 2010 12:00:00 - http://www.rinascita.eu/index.php?action=news&id=554

mardi, 01 décembre 2009

Nuevas bases americanas en el mar Negro

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Nuevas bases americanas en el mar Negro

El gobierno de Estados Unidos destinará más de $ 100 millones para construir nuevas bases militares en Bulgaria y Rumanía aunque la administración Obama haya suspendido recientemente sus planes para crear un escudo defensivo anti-misiles en otras partes de Europa oriental.

Según la revista semanal del ejército de los EE.UU. “Barras y Estrellas”, este último compromiso del Pentágono consiste en una base militar de $ 50 millones en Rumanía y otra de $ 60 millones en Bulgaria, que albergarán a 1.600 y 2.500 soldados estadounidenses respectivamente.

Se espera que la base de Rumanía esté terminada en los próximos dos meses, mientras que la apertura de la base búlgara está programado para el 2011 o 2012.

Las bases, financiadas por los Estados Unidos, aunque propiedad de los gobiernos de Rumanía y Bulgaria, serán compartidas por fuerzas americanas y de los países anfitriones, según la revista semanal.

Más de 2.000 soldados se encuentran realizando maniobras cerca de las dos naciones de Europa Oriental.

Durante una reciente visita a Rumanía, el vicepresidente Joe Biden dijo que Bucarest respaldaba la nueva configuración del escudo anti-misiles americano que Washington anunció tras la suspensión de su despliegue de misiles defensivos previstos en Polonia y la República Checa.

Esto significa que elementos del complejo anti-misiles americano pueden aparecer en Rumanía.

Además, los expertos estadounidenses dicen que la construcción de dos nuevas bases en Rumanía y Bulgaria está plenamente en consonancia con la redistribución de las tropas que el ex-presidente George W. Bush anunciara en 2004. Muchos analistas creen que el movimiento de tropas americanas hacia Rumanía y Bulgaria forma parte de una estrategia de redistribución mundial que comenzó en los primeros años de la administración Bush con el objetivo de desplazarlas de Alemania hacia hacia el este.

El Pentágono explica todo esto por la necesidad de llevar sus fuerzas cerca del inestable Oriente Medio.

Rusia lo ve como una amenaza directa a sus intereses por temor a que lo que comienza con una presencia relativamente pequeña del ejército americano en Rumania y Bulgaria, pueda finalmente verse aumentada en gran medida.

Además, la aparición de bases de la OTAN en el Mar Negro se suma a las instalaciones militares que Occidente tiene en el Mar Báltico, y que pone a Rusia en un aprieto.

En otra señal alarmante, cadetes de la academia militar de West Point están ahora recibiendo un curso intensivo de cultura y lengua rusa. Al igual que hicieran en los tres años previos a la invasión de Irak.

Preparándose para apropiarse de la riqueza de petróleo del Mar Caspio, Washington lo hará apoyándose en sus bases de Rumanía y Bulgaria y aumentando la inestabilidad en el Caucaso. ¿Para qué? Para poder enviar a sus fuerzas de paz allí para garantizar la seguridad del transporte de petróleo y gas. Y aquí el contingente americano en Rumanía y Bulgaria puede ser de mucha utilidad.

Traducido por Martin (investigar11S)
New US Bases on the Black Sea, by Mike Sullivan

samedi, 28 novembre 2009

Lituania, Polonia y Ucraina unidos militarmente

102.jpgLituania, Polonia y Ucrania unidos militarmente

Lituania, Polonia y Ucrania han creado una unidad militar conjunta que estará compuesta por entre 2 y 5 mil soldados. Así se anunció en Bruselas en el marco de una reunión de ministros de Defensa de la Unión Europea.

La sede estará situada en Polonia. Lituania y Polonia son miembros de la OTAN. Ucrania quiere ingresar en la Alianza Atlántica y adherirse a la Unión Europea a pesar de la oposición de Rusia.

Según Varsovia, la creación de la unidad militar tiene como objetivo ayudar a Ucrania. Moscú se opone a que cada vez más países del Este quieran unirse a la OTAN, su antiguo enemigo.


Extraído de Radio Nederland.

~ por LaBanderaNegra en Noviembre 17, 2009.

mardi, 27 octobre 2009

Bouclier anti-missiles américain: la Slovaquie refuse la vassalité

Bouclier anti-missiles américain:

la Slovaquie refuse la vassalité

26/10/09- 12h30
BRATISLAVA (NOVOpress) – Le premier ministre slovaque Robert Fico a totalement exclu le déploiement sur le sol de son pays d’éléments du futur système antimissile (ABM), qu’il soit américain ou otanien.

Missile SM-3

Il a notamment déclaré : « Tant que je resterai premier ministre, je ne donnerai pas mon accord à la mise en place sur le territoire slovaque d’une quelconque composante d’un système antimissile» .

Le 17 septembre dernier, les Etats-Unis ont renoncé à leur premier projet de bouclier antimissile en Europe, perçu comme une menace par Moscou.

Par contre, de leur côté, Prague et Varsovie ont déjà déclaré leur disposition à participer au nouveau projet ABM.

[cc [1]] Novopress.info, 2009, Article libre de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine
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lundi, 26 octobre 2009

Tutelle américaine sur l'Europe: la Pologne prête à participer à la nouvelle version du bouclier anti-missiles

Tutelle américaine sur l’Europe : la Pologne prête à participer à la nouvelle version du bouclier anti-missile

Missiles

VARSOVIE(NOVOpress)L’indépendance de la défense européenne ne parait toujours pas à l’ordre du jour.

Ainsi, la Pologne, par la voix de son premier ministre, s’est déclarée prête à participer à la nouvelle version du bouclier anti-missile américain (ABM).

« Le projet SM-3, c’est-à-dire le projet de nouvelle configuration du bouclier anti-missile est très intéressant et nous voulons y participer. Nous sommes prêts à assumer une responsabilité commune» , a indiqué le premier ministre polonais avant de souligner que les peuples polonais et américain partageaient « les mêmes valeurs ».

Une prise de position qui fait déjà grincer des dents le voisin russe qui voit d’un très mauvais œil la stratégie américaine en Europe.

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samedi, 24 octobre 2009

Afghanistan: une guerre de mensonges

nato-troops-in-afghanistan.jpgAfghanistan : une guerre de mensonges

La guerre en Afghanistan semble être un préoccupation beaucoup plus marquée chez les citoyens des pays de la coalition que pour leurs gouvernements, même si certains d’entre eux réduisent pas à pas les effectifs de leurs troupes en opérations.
En France, mis à part les tristes nouvelles annonçant les décès de nos soldats, cette guerre, menée sous le double commandement de l’OTAN et des Améticains, ne fait l’objet que de peu d’analyses et il faut surfer sur les sites étrangers et plus particulièrement anglo-saxons pour en savoir plus.
Polémia présente à ces lecteurs un article d’Eric Margolis, consacré à cette guerre en Afghanistan, levant le voile sur certains aspects qu’on ne soupconne pas.
Certes, les informations données restent de la responsabilité de leur auteur et les opinions exprimées n’engagent que lui et ne reflètent pas nécéssairement celles de Polémia.

Polémia /
http://www.polemia.com/

Afghanistan : une guerre de mensonges



Le président Barack Obama et le Congrès se débattent avec l’élargissement de la guerre en Afghanistan. Après huit années d'opérations militaires, qui ont coûté 236 milliards de dollars, le commandant des forces américaines en Afghanistan vient de lancer une mise en garde contre la menace d’un  « échec », c’est-à-dire une défaite.

La vérité est la première victime de la guerre

La vérité est la première victime de la guerre. Le plus gros mensonge de cette guerre en Afghanistan est de dire : « Nous devons combattre les terroristes là-bas, pour ne pas avoir à le faire chez nous » Les politiques  et les généraux ne cessent de se servir de ce bobard pour justifier une guerre qu'ils ne peuvent ni expliquer ni justifier autrement.

Beaucoup d'Américains du Nord continuent à avaler ce mensonge parce qu'ils croient que les attentats du 11-Septembre ont été lancés directement par Al-Qaida et les Talibans basés en Afghanistan.

Ce n’est pas vrai. Les attentats du 11-Septembre ont été planifiés en Allemagne et en Espagne, et dirigés principalement par des Saoudiens vivant aux Etats-Unis afin de  punir l'Amérique du soutien qu’elle apporte à Israël dans sa répression des Palestiniens.

Les Talibans, mouvement militant religieux et anticommuniste, issu de l’ethnie pachtoune, ont été totalement surpris par le 11-Septembre. Osama ben Laden, sur qui on rejette la responsabilité du 11-Septembre, était en Afghanistan en tant qu’invité parce qu'il était considéré comme un héros national qui avait combattu les Soviétiques au cours des années 1980 et qu’ensuite il avait apporté assistance aux Talibans dans leur lutte contre les Afghans communistes de l'Alliance du Nord.

Les Talibans sont-ils vraiment ceux que l’on nous décrit ?

Les Talibans ont bénéficié de l'aide américaine jusqu'en mai 2001. La CIA avait l'intention d'utiliser l’Al-Qaïda d’Osama ben Laden pour monter les Ouïgours musulmans contre l’autorité chinoise, et d'employer des Talibans contre les alliés de la Russie en Asie centrale. La plupart des prétendus « camps d'entraînement terroristes » en Afghanistan étaient entre les mains des services secrets pakistanais et destinés à préparer les combattants moudjahidin au combat dans le Cachemire occupé par les Indiens.

 En 2001, Al-Qaïda ne comptait que 300 membres. La plupart ont été tués depuis. Une poignée d’entre eux se sont échappés vers le Pakistan. Seuls quelques-uns demeurent en Afghanistan. Pourtant, le président Obama veut à tout prix que 68.000 soldats américains, ou plus, restent en Afghanistan afin de combattre Al-Qaida et d’empêcher les extrémistes de récupérer les « camps d'entraînement de terroristes ».

Cet argument, comme celui des armes de destruction massive inexistantes de Saddam, est un slogan commode pour vendre la guerre au public. Aujourd'hui, la moitié de l'Afghanistan est sous contrôle Taliban. Les militants anti-américains pourraient plus facilement se servir de la Somalie, de l'Indonésie, du Bangladesh, de l’Afrique du Nord et de l’Ouest, ou du Soudan. Ils n'ont pas besoin d’aller chercher jusqu’en Afghanistan. Les attentats du 11-Septembre ont été conçus en chambre, pas dans des camps.

Aussi arriérés et lourdauds soient-ils, ses Pashtounes n’ont nullement envie ni intérêt à attaquer l’Amérique Les Talibans sont les fils des moudjahidins qu’avaient soutenus les Américains et qui ont vaincu les Soviétiques dans les années 1980. Les Talibans n'ont jamais été les ennemis de l'Amérique. Au lieu d'envahir l'Afghanistan en 2001, les Etats-Unis auraient dû payer les Talibans pour déraciner al-Qaïda – comme je l'ai écrit dans le Los Angeles Times en 2001.

Les Etats-Unis s’enfoncent encore plus profondément dans le bourbier sud-asiatique.

Les tribus pachtounes veulent mettre fin à l'occupation étrangère et chasser les communistes afghans et les barons de la drogue, qui dominent aujourd’hui le régime de Kaboul installé par les Etats-Unis. Mais les Etats-Unis se sont engagés par erreur dans une guerre de grande envergure, non seulement contre les Talibans, mais aussi contre la plupart des féroces tribus pachtounes de l'Afghanistan, qui représentent plus de la moitié de la population.

Ce conflit se propage maintenant dans les régions pachtounes du Pakistan. La semaine dernière, l'ambassadeur américain à Islamabad a effectivement réclamé que les Etats-Unis envoient des avions et des missiles contre la ville pakistanaise de Quetta, où des personnalités Talibans de haut rang sont censées avoir été repérées.

Les Etats-Unis s’enfoncent encore plus profondément dans le bourbier sud-asiatique. Washington tente de forcer la main au Pakistan pour qu’il se montre plus obéissant et étendent la guerre contre ses propres  tribus pachtounes à l’esprit indépendant - appelées à tort « Talibans ».

Les tentatives incroyablement maladroites de Washington pour distribuer 7,5 milliards de dollars pour soudoyer le gouvernement et l’armée pakistanais faibles et corrompus, pour maîtriser les promotions militaires et obtenir quelque contrôle sur l'arsenal nucléaire du Pakistan, ont déclenché une colère incendiaire. Les soldats pakistanais sont sur le point de se révolter.

Il en est de même des projets américains de construction d’une ambassade-forteresse pour 1.000 personnes à Islamabad et un consulat à Peshawar qui manifestement servira de base aux services de renseignement, ainsi que du déploiement d'un nombre croissant de mercenaires américains au Pakistan.

Tout cela est bien réglé. Washington affirme qu'il faudra plus de personnel et une plus grande ambassade pour superviser la distribution du supplément d’aide au Pakistan, et davantage de mercenaires (c’est-à-dire de « contractuels ») pour les protéger.

Le président Obama a fait l'objet d'intenses pressions pour étendre la guerre, de la part de républicains cocardiers, d’une bonne partie des médias et les va-t-en guerre responsables de la sûreté de l’Etat. Les partisans d'Israël, y compris de nombreux démocrates du Congrès, veulent voir les Etats-Unis s’emparer des armes nucléaires du Pakistan et étendre la guerre d'Afghanistan à l’Iran. Le ministre israélien des Affaires étrangères, le belliciste Avigdor Lieberman, a récemment désigné l'Afghanistan, le Pakistan et l'Irak comme principales menaces pour Israël.

Talibans ne sont pas et n'ont jamais été une menace pour l'Occident

Le président Obama devrait admettre que les Talibans ne sont pas et n'ont jamais été une menace pour l'Occident ; que Al-Qaïda, dont on a larmement exagéré l’importance, a été en majorité éradiquée ; et que la guerre menée par les Etats-Unis en Afghanistan cause davantage de dommages aux intérêts américains dans le monde musulman – qui représente maintenant 25% de la population mondiale – que Ben Laden et les quelques voyous qu’il a pour alliés. Les attentats à la bombe de Madrid et de Londres et la conspiration de Toronto ont tous été des manifestations particulièrement aberrantes de la part de jeunes musulmans contre la guerre en Afghanistan.

On ne va pas changer la façon dont les Afghans traitent leurs femmes en menant une guerre contre eux ni apporter la démocratie au moyen d’élections truquées. On ne va pas gagner les cœurs et les esprits en imposant à de pieux musulmans un régime dominé par les communistes à Kaboul, en  bombardant leurs villages et en envoyant des Marines enfoncer leurs portes à coups de pied et violer leurs foyers.

Le commandant en chef américain en Afghanistan, le général Stanley McChrystal, exige 40.000 à 80.000 soldats supplémentaires. Même avec ce nombre, il ne gagnera pas la guerre dont Washington ne peut même pas déterminer les conditions de la victoire. Le seul moyen de sortir de ce bourbier passe par un règlement négocié incluant les Pachtounes et leurs bras armé, les Talibans, à qui sera donné le droit de vote.

Si jamais la résistance afghane reçoit des missiles antiaériens et antichars modernes, les forces d'occupation occidentales seront isolées et condamnées. Aujourd'hui, elles tiennent à peine le coup contre les Talibans équipés d’armes légères.

Si seulement le président Obama déclarait simplement la victoire en Afghanistan ! S’il en retirait les forces occidentales pour remettre la sécurité entre les mains d’une force multinationale de stabilisation constituée de nations musulmanes ! Les bons présidents, comme les bons généraux, savent quand il faut se retirer.

Eric Margolis
13 octobre 2009
http://buchanan.org/blog/afghanistan-a-war-of-lies-2548

Titre original : Afghanistan: A War of Lies
Traduction pour Polémia : R. S.


Eric Margolis contribue au Toronto Sun, New York Times, The American Conservative et à de nombreux journaux du Golfe. Il se produit régulièrement sur les chaînes de télévision comme CNN, Fox, SRC, British Sky Broadcasting News, NPR, et CTV. Correspondant de guerre de longue date, il est reconnu comme spécialiste des questions relevant de l’Afghanistan et plus généralement de l’Asie.

Correspondance Polémia
18/10/2009
Les intertitres sont de la rédaction.

Image : flag-draped coffins

 

Eric Margolis

vendredi, 23 octobre 2009

Polonia y Estados Unidos analizan nueva estrategia militar

Polonia y Estados Unidos analizan nueva estrategia militar

Expertos militares de Estados Unidos y Polonia se reúnen hoy en esta ciudad para discutir una nueva estrategia más económica y adecuada para las necesidades defensivas de Europa, según observadores.

El plan norteamericano pretende situar en el viejo continente sistemas de misiles móviles, en sustitución del proyecto inicial de escudo balístico propuesto por el ex presidente George Bush, y que el mes pasado la actual administración de Barack Obama desechó.

En declaraciones a la radio pública polaca, el viceministro de Defensa de ese país, Stanislaw Komorowski, dijo que hoy tendrán la oportunidad de solicitar toda la información necesaria sobre la nueva propuesta, pues todavía hay muchas preguntas.


La decisión de Obama de cancelar el polémico plan de Bush, no fue bien vista por las autoridades polacas y sí por las rusas, quienes en más de una ocasión denunciaron que este escudo balístico constituía una amenaza directa a su seguridad.

A cambio de aceptar ser la sede de las baterías de misiles, Bush prometió a Polonia la entrega de cohetes tipo Patriot, una demanda reiterada del ejército polaco por considerar necesario este tipo de armamento para repeler posibles ataques de países vecinos.

Pese a su decisión, Obama no descartó la posibilidad de buscar variantes que protegieran mejor al pueblo estadounidense, a sus tropas y a sus aliados en Europa por lo que anunció una “propuesta gradual y adaptable” a la defensa antimisiles en el continente.

Según declaraciones de funcionarios estadounidenses, la administración Obama optará mejor por misiles Patriot y SM-3 recién desarrollados y capaces de interceptar lanzamientos enemigos antes de que un misil ofensivo de largo alcance enfrente una supuesta amenaza iraní.

El sistema será desplegado inicialmente en embarcaciones estadounidenses en el Mediterráneo y no en la considerada área de influencia de Rusia en Europa Oriental.

A pesar del rechazo de la nueva administración norteamericana de seguir adelante con el escudo antimisiles, todo apunta a que el sistema Patriot se instalará finalmente en los próximos meses en Polonia, bajo el control inicial de una dotación de militares estadounidenses para asegurar su funcionamiento.

Extraído de Prensa Latina.

dimanche, 18 octobre 2009

Unegrande Albanie parrainée par l'Occident

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Menace d'un nouveau conflit en Europe:
Une Grande Albanie parrainée par l'Occident


Le 10 octobre 2009

L'Europe peut être perchée au-dessus du précipice de son premier conflit armé depuis les 78 jours de bombardement de la guerre de l'OTAN contre la Yougoslavie en 1999 et l'invasion armée de la Macédoine qui a suivi lancée à partir du Kosovo occupé par l'OTAN deux ans plus tard.

Avec l'accession formelle,  en avril, de l'Albanie à l'OTAN comme membre à part entière et la victoire de la réélection (au moins formellement) qui a suivi, du premier ministre de la nation Sali Berisha, le théâtre est prêt pour la réalisation du projet de nouveau retraçage des frontières de l'Europe du Sud-est à la recherche d'une grande Albanie.

Les étapes précédentes dans cette direction ont été la guerre menée par les États-Unis et l'OTAN contre la République Fédérale de Yougoslavie il y a dix ans pour le compte de l'ainsi dite Armée de Libération du Kosovo (AKL, en albanais UÇK) et de connivence avec elle, une violation criminelle du droit international qui s'est terminée par l'arrachage de la province serbe du Kosovo en même temps à la Serbie et à la Yougoslavie.

50 000 soldats de l'OTAN versés dans le Kosovo en juin 1999, accompagnés par les dirigeants et les combattants de l'ALK basés en Albanie, sous les auspices de la  Résolution 1244 des Nations Unies qui, entre autres, condamnait les "actes terroristes commis par l'une ou l'autre  partie "et" [réaffirmait] l'engagement de tous les états membres pour la souveraineté et l'intégrité territoriale de la République Fédérale de Yougoslavie et des autres états de la région, conformément à l'acte final d'Helsinki et à l'annexe 2".

Les États-Unis et leurs alliés de l'OTAN n'avaient pas l'intention de respecter les dispositions de la résolution 1244 de l'ONU et ils ont montré leur mépris pour un document qu'eux-mêmes avaient signé en réarmant les combattants de l'ALK, qui pendant des années avaient attaqué, enlevé et assassiné des civils de toutes provenances ethniques et en transformant l'ancien groupe armé sécessionniste en Corps de Protection du Kosovo.

La Résolution 1244 de l'ONU ordonnait expressément que l'ALK et ses gangsters affiliés devaient être désarmés, alors les puissances de l'OTAN ont contourné cette exigence par un tour de passe-passe en fournissant à l'ALK de nouveaux uniformes, de nouvelles armes et un nouveau nom. Mais pas un nouveau commandant. Celui qui a été choisi pour ce rôle a été Agim Ceku, commandant de l'armée croate durant la brutale campagne Opération Tempête de 1995 "la plus grande offensive terrestre européenne depuis la seconde guerre mondiale" [1] - et chef d'état-major de l'ALK au cours de sa guerre commune avec l'OTAN contre la Yougoslavie quatre ans plus tard.

Encouragée par le soutien militaire de l'Occident dans la réalisation de son programme séparatiste, l'ALK a lâché ses groupes affiliés contre la Serbie du Sud et la Macédoine : l'Armée de Libération de Presevo, Medveda et Bujanovac dans le premier cas à partir de 1999 et l'Armée de Libération Nationale dans le second, qui a commencé les attaques à l'intérieur de la Macédoine à partir de sa base au Kosovo en 2001.

Seule la capitulation du gouvernement de la Serbie après octobre 2000 et un semblable fléchissement sous la pression - pression occidentale – du gouvernement de la Macédoine en 2001 ont satisfait les longues attentes des extrémistes armés pan-albanais dans les deux nations pour une éventuelle unification au-delà des différentes frontières nationales avec le soutien des États-Unis et de leurs alliés de l'OTAN.

La confirmation décisive du soutien occidental est arrivée en février 2008 avec la déclaration unilatérale d'indépendance des forces séparatistes du Kosovo. L'ancien chef de l'ALK et protégé de l'Amérique  Hashim Thaci, alors premier ministre en titre, a proclamé la sécession d'avec la  Serbie et la plupart des nations de l'OTAN se sont précipitées pour gratifier l'entité illégale d'une reconnaissance diplomatique.

Vingt mois après, plus des deux-tiers des pays du monde, y compris la Russie, la Chine et l'Inde, n'ont pas légitimé cette abomination par la reconnaissance, mais l'Occident est resté inébranlable dans son mépris pour le droit international et dans le soutien apporté aux  extrémistes violents au Kosovo, qui ont des ambitions plus vastes pour l'ensemble de la région, ambitions encouragées par l'appui consistant des États-Unis et de l'OTAN et la conviction que l'Occident poursuivra ce soutien à l'avenir.

L'Albanie étant maintenant un état membre à part entière de l'OTAN et en tant que tel sous la protection de la clause d'assistance militaire mutuelle de l'article 5 de l'Alliance, les appels à une Grande Albanie au détriment du territoire de plusieurs autres pays européens sont devenus plus forts et plus acharnés.

En réponse à la campagne grandissante pour étendre le modèle du Kosovo au sud de la Serbie à la Macédoine, au Monténégro et même en Grèce (Épire), il y a deux mois le Ministre des Affaires étrangères russe Sergei Lavrov a admonesté les nations qui envisagent de reconnaître le statut d'état du Kosovo en leur conseillant de "réfléchir très attentivement avant de prendre cette décision très dangereuse qui aurait un résultat imprévisible et qui n'est pas bonne pour  la stabilité de l'Europe.» [2]

Neuf jours plus tard le premier ministre albanais Berisha a déclaré sans détours que «le projet de l'unité nationale de tous les Albanais devrait être un phare directeur pour les politiciens en Albanie et au Kosovo.» Il a dit avec insistance que «l'Albanie et le Kosovo ne doivent en aucun cas se considérer mutuellement comme des états étrangers.» [3]

Un commentateur russe a répondu à cette déclaration en avertissant que "toute tentative de mise en œuvre de l'idée d'une Grande Albanie est similaire à la réouverture d'une boîte de Pandore. Cela pourrait déstabiliser la situation dans les Balkans et déclencher une guerre sur le continent, semblable à celle de la fin des années 1990." [4]

Parlant du " projet d'une soi-disant Grande Albanie qui embrasse tous les territoires des Balkans où vivent des Albanais ethniques, y compris le Kosovo, certaines régions de la Macédoine, le Monténégro et plusieurs autres pays ", l'analyste politique russe Pyotr Iskenderov a dit que « la déclaration de l'indépendance du Kosovo et la reconnaissance de cet acte illicite par les États-Unis et les principaux membres de l'Union Européenne ont stimulé la mise en œuvre de l'idée d'une soi-disant Grande Albanie.» [5]

Le reste de la Serbie est également affecté - la vallée de Presevo dans le sud de la nation où la  Serbie proprement dite, le Kosovo et la Macédoine se rejoignent - et pareillement la Grèce si l'on doit croire un rapport de 2001. À l'époque Ali Ahmeti, fondateur et commandant de l'ALK, puis chef de l'Armée Nationale de Libération (ANL) qui avait commencé à lancer des attaques meurtrières contre la Macédoine depuis sa base dans la ville de Prizren au Kosovo, a été signalé comme ayant glorifié une Armée de Libération de Chameria dans la région d'Epire du Nord-Ouest de la Grèce, une armée équipée d'un arsenal d'armes impressionnant.

Le drapeau national introduit après février 2008 contient une esquisse du Kosovo avec six étoiles blanches au-dessus de lui. Alors qu'il n'a pas été reconnu pour des raisons évidentes, les étoiles sont supposées représenter les nations ayant des populations albanaises ethniques : le Kosovo, l'Albanie, la Serbie, la Macédoine, le Monténégro et la Grèce.

L'entraînement militaire et l'aptitude au combat des groupes séparatistes et irrédentistes pan-Albanais sont en train d'être augmentés à un niveau plus élevé que jamais auparavant par les principaux pays de l'OTAN. En mars la Force du Kosovo dirigée par l'OTAN  (KFOR) a commencé à remanier le Corps de Protection du Kosovo, lui-même un avatar de l'Armée de Libération du Kosovo,  en une armée nationale embryonnaire, la Force de Sécurité du Kosovt o, dont le chef d'état-major est le Lieutenant General [[général de corps d'armée]] Sylejman Selimi venant en transition directe du poste de commandant du Corps de Protection du Kosovo. Un sympathique reportage d'information de décembre dernier a décrit plus précisément son nouveau poste comme Chef d'Etat-major de l'Armée de la République du Kosovo. [6]

La Force de Sécurité du Kosovo (FSK) comme le Corps de Protection du Kosovo avant elle est vantée dans les cercles occidentaux comme une prétendue force de police multiethnique; elle n'est ni multiethnique, ni une force de police, mais une armée naissante, une armée que l'autoproclamé président du Kosovo, le président Fatmir Sejdiu en juin dernier a caractérisée comme étant "une force moderne qui se construit en conformité avec les standards de l'OTAN". [7]

Dans le même mois l'OTAN a annoncé que l'armée du Kosovo prototype serait prête en septembre et "que l'OTAN devrait augmenter ses capacités de contrôle au sein de la FSK afin d'assurer le meilleur renforcement des capacités de la FSK ". [8]

Un rapport antérieur du Kosovo a également démontré que les nouvelles forces armées de l'entité illégitime ne seraient rien d'autre qu'un accessoire militaire de l'OTAN : «La force de sécurité doit être entraînée par des officiers de l'armée britannique, les uniformes ont été fournis par les États-Unis et les véhicules ont été fournis par L'Allemagne.

«La Force de Sécurité du Kosovo doit être conforme aux standards de l'OTAN.» [9]

En février l'Italie a annoncé qu'elle ferait un don de 2 millions d'euros et l' Allemagne qu'elle donnerait 200 véhicules militaires pour l'armée dans le processus. Le Commandant suprême allié de l'OTAN en Europe de l'époque, le général John Craddock, s'est rendu au Kosovo pour lancer la création de la Force de Sécurité du Kosovo et il a visité le Camp d'Entrainement National de la FSK à Vucitrn, voyage au cours duquel il a dit "Je suis satisfaits de l'état d'avancement à ce jour. À la fin de la première phase de recrutement nous avons quelque 4.900 candidats pour environ 300 postes dans la FSK dans cette première tranche de recrutement ". [10]

En mai de cette année, le Ministère de la Défense britannique a signé un accord avec la Force de Sécurité du Kosovo balbutiante pour "donner une formation aux membres de la FSK en différents domaines conformément aux standards de l'OTAN."

L'Ambassadeur britannique au Kosovo Andrew Sparks a été cité comme disant "Nous espérons qu'après la signature de cet accord et l'expansion de notre coopération, le Kosovo parviendra à devenir un membre de l'OTAN." [11]

Comme les soldats d'Albanie auxquels l'OTAN a apporté une expérience des zones de combat en Irak et en Afghanistan, la nouvelle armée du Kosovo sera, comme les forces armées des autres nouvelles nations de l'OTAN, utilisée pour les guerres à l'étranger. Un exemple récent, en août le chef du Quartier Général de la Macédoine, le General Lieutenant Colonel Miroslav Stojanovski, "a souligné que plus d' un quart de la composition des unités du service combattant de l'AMR (Forces Armées Macédoniennes), soit 1.746 soldats ont participé aux missions de paix," ce qui signifie les déploiements de l'OTAN. [12] Cependant plus de soldats macédoniens ont été tués en 2001 par l'Armée de Libération Nationale avatar de l'ALK  qu'il y en a de  morts à ce jour en Afghanistan et en Irak.

Un rapport d'information de mai dernier a apporté davantage de détails sur l'envergure initiale et l'objectif à long terme de la nouvelle armée du Kosovo: "Selon la Constitution de la République du Kosovo, la FSK est censée avoir 3 000 soldats actifs et 2 000 réservistes. Ils sont organisés conformément aux standards de l'OTAN. Il y a également la possibilité de leur déploiement à l'étranger,  garantie de la situation mondiale dans l'avenir." [13]

Lorsque le nouveau Secrétaire général de l'OTAN Anders Fogh Rasmussen a rendu sa première visite en tant que tel au Kosovo en août pour rencontrer le Commandant de la KFOR Giuseppe Emilio Gai, le Président du Kosovo Fatmir Sejdiu, le premier ministre Hashim Thaci et le Ministre des Forces de Sécurité du Kosovo Fehmi Mujota,  "le Président du Kosovo Fatmir Sejdiu a déclaré qu'il espère que l'état participera aux opérations de maintien de la paix de l'OTAN à l'étranger.» [14] L'Afghanistan est le premier déploiement apparent.

Six ans plus tôt Agim Ceku avait offert les troupes du Corps de Protection du Kosovo aux États-Unis en vue de la guerre et de l'occupation en Irak comme contrepartie du maintien des troupes de l'OTAN au Kosovo.

L'OTAN a déployé des soldats venant de nations comme la Géorgie, l'Azerbaïdjan, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne et la Finlande en Afghanistan pour la formation dans le cadre des conditions de combat dans la réalité, pour les utiliser plus près de chez eux une fois revenus comme  l'ont reconnu ouvertement des officiers des armées des nations ci-dessus nommées. Plusieurs milliers de soldats d'Albanie et du Kosovo endurcis par les opérations dans la zone de guerre afghane seront de formidables forces combattantes pour de futurs conflits dans les Balkans.

La distinction entre les forces armées de l'Albanie et du Kosovo, devient en grande partie académique. En août le premier ministre albanais Berisha a publié un déclaration sans équivoque selon laquelle  "l'idée d'unité nationale est fondée sur les principes et les idéaux européens.... De ce fait le Premier ministre du Kosovo Hashim Thaci, et moi-même travaillerons en vue de la suppression de tous les obstacles qui empêchent les Albanais de de sentir unis quel que soit l'endroit où ils vivent," ajoutant que " il ne doit pas y avoir d'administration des douanes et l'Albanie et le Kosovo ne devraient pas se considérer mutuellement comme des pays étrangers...." [15]

L'Albanie est maintenant un membre complet de l'OTAN et comme l'Alliance elle-même pourrait être appelée à réagir si les autorités du Kosovo provoquaient une confrontation avec des voisins comme la Serbie, et la Macédoine et l'Albanie insistent pour affirmer qu'elles et le Kosovo ne sont pas  des "pays étrangers." Si l'Albanie intervient au nom de sa «nation frère» dans un conflit militaire avec un adversaire non-Alliance, l'OTAN deviendra impliquée ipso facto.

En septembre, les ministères des affaires étrangères de la Russie et de la Roumanie ont exprimé leurs graves préoccupations concernant l'évolution dans et se rapportant au Kosovo. La Roumanie est un des trois seuls pays membres de l'OTAN qui n'ont pas reconnu l'indépendance du Kosovo, les deux autres étant l'Espagne et la Slovaquie. Toutes ces trois nations craignent que le précédent du Kosovo puisse contribuer à l'éclatement par la force de leurs propres pays.

Le porte-parole du ministère russe des affaires étrangères, Andrei Nesterenko, a déclaré qu'un  " conflit potentiel considérable " persistait au Kosovo et qu'il attendait des représentants de la communauté internationale qu'ils agissent avec impartialité pour empêcher de "nouvelles provocations anti-serbes".

Il a ajouté que "les événements dans la province  montrent qu'un conflit potentiel considérable  " demeure et que les plus récent affrontements inter-ethnies ont été un résultat du désir des Albanais du Kosovo pour compresser à tout prix le territoire serbe ethnique" et que "dans l'ensemble, le problème du Kosovo reste un des plus sérieux problèmes posés à la sécurité de la région.» [16]

Nullement découragée, l'OTAN a annoncé le 16 septembre sur son site web de la KFOR que «la Force de Sécurité du Kosovo (FSK) a acquis la capacité opérationnelle initiale (COI).

«La décision a été rendue après l'exercice Lion Agile, qui était le point d'aboutissement d'un peu plus de sept mois de dur labeur de la KFOR et de la FSK pour recruter, former et équiper la force.

«Le prochain objectif de la FSK est de parvenir à la pleine capacité opérationnelle. La KFOR va encadrer et soutenir ce processus qui devrait prendre 2 à 5 ans.» [17]

Le jour précédent le nouvel ambassadeur U.S. au Kosovo, Christopher Dell, avait signé le premier accord interétat des États-Unis avec l'entité dissidente, démontrant "l'engagement  de l'Amérique pour un Kosovo indépendant," avec Fatmir Sejdiu et Hashim Thaci. Le président putatif Sejdiu a déclaré à l'occasion: "Cet accord élève cela au niveau de la coopération d'état entre les États-Unis et le Kosovo, pas seulement par le biais des divers organismes des USA et du Kosovo, comme ce fut le cas jusqu'à maintenant.» [18]

Ce que l'extension du "Kosovo indépendant" laisse présager a été indiqué fin septembre lorsque les policiers serbes ont découvert une importante cache d'armes dans la Vallée de Presevo près des frontières Serbie-Macédoine-Kosovo qui comportait  " des mitrailleuses, des bombes, des lance-fusées, 16 grenades à main et plus de 20 mines, ainsi qu'un grand contingent de munitions"[19] et plus tard au début du mois d'octobre lorsque la police des frontières macédonienne  a été "attaquée avec des armes automatiques alors qu'elle menait une patrouille de routine le long de la frontière du Kosovo...." [20].

Ce qui peut également être en magasin a été révélé tardivement le mois dernier lorsque l'Allemagne a déporté les premiers des 12. 000 Roms (gitans) qu'elle renvoie de force au Kosovo. Vers l'exclusion, la persécution, les attentats et la mort. Les Roms qui restent sont en train de mourir dans les abris où la mission intérimaire d'administration des Nations Unies au Kosovo (MINUK) les abandonne après la prise de la province par l'OTAN et l'ALK en juin 1999.
é «Les camps, près d'un complexe fermé de mine et de fonderie  qui comprend un monceau de scories de 100 millions de tonnes de matières toxiques, ont été envisagés comme une mesure temporaire après qu'un quartier qui avait été un foyer pour 9 000 tsiganes a été détruit par  les Albanais ethniques alors que les forces de sécurité serbes avaient quitté la zone dans les derniers jours du conflit du Kosovo en juin 1999.» [21]

Quelques semaines avant la Russie avait averti qu'elle envisageait "l'arrêt de la mission de l'OSCE [Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe] au Kosovo instituée pour protéger les droits des communautés ethniques inacceptables."

L'ambassadeur de Russie à l'OSCE, Anvar Azimov, a déclaré «De telles mesures, sanctionnées par personne, sont unilatérales et ont une incidence sur l'activité globale sous le mandat de cette mission». [22]

Le 5 septembre une source de nouvelles serbe a signalé que plus de 200 000 réfugiés du Kosovo ont été enregistrés en Serbie, comprenant des Serbes ethniques, des Roms, des Gorans et autres non-Albanais. Ce nombre excluait ceux qui n'étaient pas inscrits, ceux qui avaient fui vers d'autres pays comme la Macédoine et ceux chassés de leurs foyers mais restés au Kosovo.

Au cours des dix dernières années des centaines de milliers de résidents du Kosovo, y compris Albanais ethniques, ont été assassinés et chassés de la province. Des organisations de Roms ont estimé que le nombre des Roms, des Ashkalis et des Egyptiens ainsi touchés se comptent avec  six chiffres. Des Serbes, des Gorans, des Turcs, des Bosniaques, des Monténégrins et autres victimes de la terreur raciale et de l'extermination au Kosovo se comptent également en centaines de milliers.

Les médias occidentaux ont affirmé régulièrement depuis dix ans maintenant que le Kosovo était à  90 pour cent albanais ethnique. Il pourrait bien en être ainsi maintenant après de telles expulsions à grande échelle, mais les chiffres ci-dessus réfutent que c'était auparavant le cas dans une province de pas plus de deux millions d'habitants.

Après la première déclaration du Premier ministre albanais que son pays et le peuple du  Kosovo et les siens sont un, le Ministre des affaires étrangères russe Sergei Lavrov a publié une condamnation de cette déclaration et par forte implication de l'Ouest: «Nous sommes très préoccupés par la déclaration du Premier ministre albanais.

«Nous sommes convaincus qu'il devrait y avoir des réactions appropriées à la déclaration - tout d'abord, de l'UE et également de l'OTAN. Nous n'avons pas encore eu ces réactions. Nous espérons que, malgré le fait qu'aucune des déclarations publiques ne sont venues des capitales européennes, les négociations avec les autorités albanaises sont en route». [23]

"Moscou est préoccupée par les déclarations de Tirana sur  « l'indispensable unification de tous les Albanais » "[24]

À moins que les commentaires de Lavrov n'aient été que strictement rhétoriques, il lui faudra attendre longtemps avant que les responsables des USA, de l'OTAN et de l'Union européenne ne fassent quelques déclarations, beaucoup moins critiques, sur les demandes de Berisha et de ses homologues du Kosovo et de Macédoine pour une grande Albanie unifié (ou un Grand Kosovo). Les nations de l'OTAN ont armé, entraîné et doté d' un soutien logistique l'Armée de Libération du Kosovo dans sa guerre contre les forces de sécurité serbes et yougoslaves à la fin des années 1990 ; ils entrèrent en marchant côte à côte avec l'ALK dans le Kosovo et l'ont institutionnalisée comme Corps de Protection du Kosovo la même année ; ils ont tiré son Armée de Libération Nationale d'une cuisante défaite de la part de l'Armée Macédonienne en 2001 ; Ils l'ont recréée à nouveau cette année en tant que noyau d'une future armée nationale du Kosovo, la Force de Sécurité du Kosovo ; et ils ont reconnu la déclaration unilatérale de l'indépendance d'un Kosovo dirigé par l' ex chef de l'ALK Hashim Thaci l'an dernier.

Il n'y a aucune raison de croire que Washington et Bruxelles abandonneront maintenant leurs clients et leur projet de subversion et de mutilation de quatre pays voisins pour créer un super-état étendu Albanie-Kosovo ethniquement purifié,  en proie au crime, alors que ce dernier approche de sa réalisation.

Le 6 octobre Berisha a été à Pristina, la capitale du Kosovo, "pour signer un certain nombre d'accords. Selon [Berisha], son gouvernement travaillera mener à bien les projets d'infrastructure qui prévoient une unification des systèmes économiques de l'Albanie et du Kosovo, la création de voies de communications pour expédier des marchandises et pourvoir à la migration économique de la population. [25]

Un compte-rendu de nouvelles italien de la visite a signalé que "l'Albanie a également cédé au Kosovo le port adriatique de Shendjin (Shengjin), donnant ainsi à l'état nouvellement indépendant une issue vers la mer." [26]

Selon les propres termes de Berisha, "le port de Shengjin est maintenant l'issue à la mer du Kosovo ".[27] Accès à l'Adriatique que la Serbie n'a plus depuis l'éclatement de l'Union de la Serbie et du Monténégro il y a trois ans.

Son homologue, l'ancien chef  de bande Hashim Thaci, s'est fait l'écho de la déclaration précédente de son invité en disant "Les Albanais vivent dans de nombreux pays, mais nous sommes une seule nation. Les pays de la région ont deux pays amis au Kosovo et en Albanie, pays partenaires, pour la coopération, la paix et stabilité, pour l'investissement dans la région et pour l'intégration européenne." [28]

Le premier ministre albanais a été cité sur le site web du président du Kosovo le 7 octobre promettant que "l'Albanie aidera le Kosovo de toutes les manières possibles. L'Albanie est résolue à renouveler, de la manière la plus rapide possible, tous ses liens infrastructurels avec le Kosovo. Dans les quatre prochaines années, la construction de l'autoroute Qafe Morine–Shkoder sera terminée et cela donnera au Kosovo occidental un accès rapide à la mer. L'année prochaine, mon gouvernement mettra en œuvre une étude de faisabilité et élaborera le projet d'un chemin de fer Albanie-Kosovo. De nombreuses autres lignes infrastructurelles sont et seront construites. [29]

Berisha a également rencontré le commandant de la Force du Kosovo de l'OTAN (KFOR), le Lieutenant général allemand Markus Bentler et il a dit "Les troupes albanaises pourraient faire partie de la KFOR" avant de déposer une couronne sur la tombe d' Adem Jashari, le premier commandant de l'ALK. [30]

Le jour précédent de la réunion Berisha-Thaci à Pristina, l'accommodant gouvernement serbe du Président Boris Tadic et du Ministre des affaires étrangères Vuk Jeremic se sont avérés d'accord sur les raisons pour lesquelles les intentions de l'OTAN et les intentions pan-albanaises dans la région ont rencontré peu d'opposition. Jeremic, tout en déclarant pour la forme que sa nation n'adhérerait pas  à l'OTAN dans l'avenir immédiat (bien qu'elle ait rejoint le programme transitoire de Partenariat pour la Paix), a déclaré «Nous poursuivons une étroite coopération parce que l'OTAN est le facteur le plus important pour assurer la sécurité dans le monde.»

Un site d'actualités russe informant de cette affirmation a rappelé à ses lecteurs que " en 1999 les forces aériennes de l'OTAN ont bombardé Belgrade et d'autres villes serbes en soutenant les séparatistes albanais du Kosovo. Puis plus de 3 000 Serbes sont morts et des dizaines de milliers de personnes ont été blessées. L'OTAN a également fait la promotion de la séparation du Kosovo de la Serbie...." [31]

A la fin du mois dernier l'amiral américain James Stavridis, chef du Commandement Européen des USA et Commandant Suprême Allié  en Europe de l'OTAN, ont assisté à une réunion de Charte de l'Adriatique que Washington a signé avec l'Albanie, la Macédoine, la Croatie, la Bosnie et le Monténégro en 2003 pour les préparer eux et en réalité l'ensemble des Balkans à l'adhésion à l'OTAN. Stavridis est ensuite parti pour la Croatie pour superviser les manœuvres de guerre multinationales Jackal Stone 09 dont l'objectif était  "d'améliorer avec succès la capacité des participants à mener des opérations de contre-insurrection."le 

Co-organisé par le Commandement des Opérations Spéciales Europe des États-Unis , le commandant de ce dernier,  le Major General Frank Kisner a vanté le  succès de l'exercice : «Cette planification ininterrompue a réuni les représentants de 10 Nations et leur a permis d'exécuter efficacement une multitude de tâches dans les airs, sur terre et sur mer. [32]

Jackal Stone 09 a été le premier exercice militaire mené en Croatie depuis son entrée dans l'OTAN au début de cette année. Des responsables des États-Unis et l'OTAN ont à maintes reprises affirmé qu'après la Croatie et Albanie, la Macédoine, la Bosnie et le Monténégro allaient les premiers devenir membres à part entière et que la Serbie et le Kosovo viendraient ensuite.

Le 2 octobre la Bosnie a présenté au Secrétaire général de l'OTAN Anders Fogh Rasmussen une demande formelle d'un plan d'action pour l'adhésion, à l'OTAN une demande de facto d'adhésion à part entière. Rasmussen a déclaré, «je crois que cette demande est la meilleure route pour une stabilité durable dans la région euro-atlantique. C'est ma vision pour que tous les pays des Balkans occidentaux soient intégrés dans l'OTAN.» [33]

L'OTAN a utilisé plusieurs prétextes pour une intervention militaire dans les Balkans au cours des quinze dernières années, bon nombre de ces prétextes étant contradictoires comme avec le Kosovo contre la République serbe de Bosnie et avec le Kosovo dans son ensemble contre le Nord Kosovska Mitrovica. Son intention, cependant, n'a pas varié et elle persiste: pour absorber chaque nation et pseudo-nation de la région dans ses rangs et recruter parmi  ses nouveaux membres et partenaires pour des guerres plus lointaines.

Le séparatisme armé a été l'outil utilisé pour commencer l'éclatement de la République fédérale socialiste de Yougoslavie en 1992, un processus qui a maintenant fragmenté cette nation en ses six républiques fédérales constitutives et dans le cas du Kosovo arraché une province à une ancienne république.

Mais la refonte des frontières nationales, avec les perturbations et la violence qu'elle implique inévitablement, n'est pas terminée.

Le Kosovo est indiscutablement une boîte de Pandore au fond de laquelle l'espoir n'attend pas  nécessairement. Il reste une étincelle potentielle, capable d augmenter le danger, comme on l'a vu précédemment,  pour "déstabiliser la situation dans les Balkans et déclencher une guerre sur le continent, similaire à celle de la fin des années 1990."

Traduction:  André Compte pour
Mondialisation.ca

Notes

1) Wikipedia
2) Black Sea Press, August 6, 2009
3) Voice of Russia, August 20, 2009
4) Ibid
5) Ibid
6) New Kosova Report, December 20, 2009
7) Kosovo Times, June 9, 2009
8) Kosovo Times, June 8, 2009
9) Kosovo Times, May 27, 2009
10) NATO, Supreme Headquarters Allied Powers Europe, February 18, 2009
11) Southeast European Times, May 21, 2009
12) Makfax, August 17, 2009
13) New Kosova Report, May 20, 2009
14) Focus News Agency, August 13, 2009
15) Sofia News Agency. August 16, 2009
16) Tanjug News Agency, September 4, 2009
17) NATO, Kosovo Force, September 16, 2009
18) Beta News Agency, September 15, 2009
19) Tanjug News Agency, September 23, 2009
20) Makfax, October 2, 2009
21) Washington Times, May 3, 2009
22) FoNet, September 11, 2009
23) Russia Today, October 5, 2009
24) Voice of Russia, October 6, 2009
25) Ibid
26) ADN Kronos International, October 6, 2009
27) B92, October 6, 2009
28) B92, Beta News Agency, Tanjug News Agency, October 6, 2009
29) President of the Republic of Kosovo, October 7, 2009
30) Beta News Agency, October 7, 2009
31) Voice of Russia, October 5, 2009
32) United States European Command, September 28, 2009
33) NATO, October 2, 2009



vendredi, 16 octobre 2009

La base d'Incirlik, atoutstratégique pour les Etats-Unis

turkey_incirlik.jpgLa base d’Incirlik (Turquie), atout stratégique pour les Etats-Unis

Ex: http://qc.novopress.info/

Avec la réorientation de l’action militaire des Etats-Unis vers l’Afghanistan, la base turque d’Incirlik, dans le sud du pays, érigée en 1951 pour ses atouts en faveur des actions de bombardiers à long rayon d’action, devrait connaître une montée en puissance au profit des forces américaines. Il s’agit en effet d’une véritable plate-forme tout à fait opportune sur le plan stratégique en matière de projection de forces, mais aussi sur le plan logistique. Elle fut largement sollicitée lors des opérations en Irak au début des années 1990 et des bombardements réguliers tout au long de cette même décennie. En fait, cette base est utilisée depuis près d’un demi-siècle par les forces américaines qui sont liées à la Turquie en vertu d’un accord de coopération et de défense datant de 1969 ; accord doublé d’un volet économique à partir de 1980. Plus récemment, Incirlik  était un pilier stratégique des interventions massives en Irak, au point que la base en 2007, voyait transiter par ses pistes plus de 70% des avions gros-porteurs à destination du territoire irakien. Le site conserverait aussi, selon diverses ONG, des ogives nucléaires B-61.

Le retour au premier plan des opérations similaires américaines de la base coïnciderait avec les voyages officiels effectués tant par la secrétaire d’Etat Hillary Clinton, en mars 2009, que par le président Barack Obama lui-même, en avril 2009, qui, depuis, de cesse de réitérer son soutien à  l’idée que la Turquie puisse intégrer l’Union européenne.

La situation est en tout cas favorable à l’affirmation de la Turquie sur l’échiquier international, laquelle est un partenaire obligé pour la question du Kurdistan irakien, mais aussi un interlocuteur privilégié comme intermédiaires dans les relations syro-israéliennes et russo-géorgiennes, et même auprès des Etats afghan et pakistanais.

Actuellement, la base d’Incirlik compte quelque 4500 Américains. En cas de dégradation de la situation en Irak, après août 2010, elle sera un pôle stratégique particulièrement précieux pour intervenir.

Source : RAIDS magazine #280, p.14


Article printed from :: Novopress Québec: http://qc.novopress.info

URL to article: http://qc.novopress.info/6671/la-base-dincirlik-turquie-atout-strategique-pour-les-etats-unis/

mardi, 13 octobre 2009

Rusia espera detalles del nuevo escudo antimisil de EEUU en Europa

Rusia espera detalles del nuevo escudo antimisil de EEUU en Europa

Rusia espera conocer los detalles del nuevo escudo antimisil de EEUU (DAM) en Europa en las consultas bilaterales previstas para el próximo 12 de octubre en Moscú, informó hoy el ministerio ruso de Asuntos Exteriores.

“Contamos con que la parte estadounidense nos suministrará información detallada y completa sobre las nuevas iniciativas de la administración sobre la creación del DAM”, dijo un funcionario del departamento de prensa de esa cartera a RIA Novosti.

En las consultas, la delegación rusa estará presidida por el viceministro Serguei Riabkov y la delegación estadounidense por la subsecretaria de Estado para el Control de Armamento Ellen Tauscher.


Recientemente, el presidente estadounidense, Barack Obama y el jefe del Pentágono Robert Gates anunciaron correcciones a los planes del DAM en Europa, que inicialmente tenía previsto la creación de una estación de radar en la República Checa y el emplazamiento de misiles interceptores en Polonia.

Los nuevos planes de EEUU no suponen una renuncia al emplazamiento de elementos del DAM en el territorio europeo sino que posterga ese proceso para el año 2015.

La nueva estructura del DAM incluidos los elementos terrestres se desarrollará en cuatro etapas y deberán estar operativas para el año 2020.

Moscú siempre se manifestó en contra de la configuración inicial del DAM estadounidense en Europa porque consideraba que la estación de radar en territorio checo, y los misiles en el polaco, amenazaban su seguridad nacional al alterar el equilibrio estratégico nuclear entre Rusia y EEUU.

Extraído de RIA Novosti.

samedi, 10 octobre 2009

Francia y Espana al rescate del imperialismo yanqui

soldados_espanoles_afganistan.jpgFrancia y España al rescate del imperialismo yanqui

Volverán a la base aérea en Kirguistán

Kirguistán dio pasos el lunes para permitir que soldados franceses y españoles vuelvan a su base área de Manas, un puesto de paso para las operaciones militares encabezadas por Estados Unidos en Afganistán.

Kirguistán canceló los acuerdos con Francia y España en marzo, cuando rechazó un pacto similar con Estados Unidos para el uso de la base. El personal de Francia y España tenía que salir del país para el 13 de octubre.

“Se ha decidido aprobar los acuerdos (con Francia y España) y enviarlos al Ministerio de Exteriores”, dijo Erik Arsaliyev, responsable del comité parlamentario para asuntos internacionales, a los periodistas.


La base, que sirve como punto de repostaje para aviones usados en Afganistán, es importante para Washington y sus aliados de la OTAN porque sustituye a rutas que atraviesan Pakistán y que han sido atacadas por los integristas.

El viceministro de Exteriores, Ruslan Kazakbayev, dijo que el Parlamento revisaría los acuerdos tras la aprobación gubernamental.

El Parlamento está dominado por los leales al presidente Kurmanbek Bakiyev, lo que deja poca duda de que los acuerdos se aprobarán.

Bakiyev anunció la cancelación del acuerdo con el Ejército de EEUU en una visita a Moscú, donde Rusia dijo que ofrecería 2.000 millones de dólares en ayuda para el empobrecido país, en lo que los analistas consideraron una batalla entre Moscú y Washington para ganar influencia en el Asia Central.

Washington renegoció después una renta mayor y continuará usando la base para sus operaciones en Afganistán.

Según los borradores a los que tuvo acceso Reuters, Francia podrá tener 40 efectivos y un avión de repostaje en Manas. El acuerdo no da detalles sobre el número de personas o equipamiento que se permitirán a España.

Extraído de SwissInfo.

lundi, 28 septembre 2009

De quoi se mêle Hervé Morin?

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De quoi se mêle Hervé Morin?

 

Atlantiste délirant, Hervé Morin, ministre sarköziste de la défense en France, a lancé un appel à l’Italie, pour qu’elle ne retire pas ses troupes d’Afghanistan, sous la pression du peuple, las de voir couler en pure perte le sang de soldats italiens. En effet, six malheureux soldats du contingent italien viennent d’être tués dans un attentat suicide et le peuple italien manifeste sa rage de voir ses fils sacrifiés sur le sinistre autel d’une guerre totalement inutile à leur patrie et à l’Europe. Berlusconi, qui prend le pouls de l’opinion publique de la péninsule et sait d’instinct ce que veut son peuple, avait déclaré le 17 septembre dernier “que l’Italie désirait rapatrier ses troupes le plus vite possible”. Morin, sous la dictée de ses maîtres américains alarmés, exhorte dès lors les Italiens à demeurer présents en Afghanistan et à parachever le travail qu’ils avaient promis de faire: former la police afghane, supposée prendre le relais des soldats de l’OTAN dans un Afghanistan enfin pacifié (mais ce n’est pas demain la veille...). Pire: Morin passe du ton larmoyant, qui fait appel à la solidarité atlantiste, à la menace à peine déguisée, qui affirme que tout retrait italien doit procéder d’une “décision internationale”. Bref: l’Italie n’a pas le droit à la moindre parcelle de souveraineté nationale, n’a pas le droit d’envoyer ou de ne pas envoyer ses soldats où bon lui semble.

 

Nous constatons avec amertume que Paris redouble de zèle atlantiste, se veut le pompon de l’OTAN, l’élève-modèle, depuis son retour au bercail otanesque, en traitant sa “soeur latine” avec  une rudesse à peine déguisée et totalement injuste et injustifiable, sans le moindre respect pour ses sentiments et son chagrin. Notons que ce discours de Morin à Nijrab, lors d’une visite de quarante-huit heures aux troupes françaises stationnées en Afghanistan, arrive au même moment où le Général américain McChrystal, dans un rapport secret dont la presse d’Outre Atlantique a eu vent, réclame à Obama et à tous les alliés des Etats-Unis, l’envoi de renforts substantiels sur le terrain afghan. Hasard ou collusion?

 

Le sarközisme est l’idéologie larbine de l’américanisme, avec pour paradoxe qu’il émane d’une matrice gaullienne! A Colombey-les-Deux-Eglises, un vénérable ancêtre doit se retourner dans son caveau!

 

(source: Giampaolo Cufino, “Il Ministro della Difesa francese chiede all’Italia di rimanere in Afghanistan”, in: “Rinascita”, Rome, 22 septembre 2009).

mercredi, 23 septembre 2009

Le bouclier antimissile américain en Europe relancé?

Le bouclier antimissile américain en Europe relancé ?

Des missiles SM-3 en Europe...

PARIS (NOVOpress) – Contrairement à ce que pouvait laisser penser la décision du président Obama de renoncer à implanter un système antimissile en Pologne et en Tchéquie, les Etats-Unis n’ont nullement renoncé à leur projet de bouclier antimissile en Europe, bien au contraire.

En effet, dans un article paru samedi dans The New-York Times, Robert M. Gates, secrétaire à la Défense des Etats-Unis l’affirme très clairement : « nous renforçons la défense antimissile en Europe, nous ne l’abandonnons pas» .

Selon lui, le système qui vient d’être abandonné ne serait pas entré en service « avant au moins 2017 et probablement beaucoup plus tard»  alors que le nouveau plan prévoit un déploiement, effectif dès 2011, de missiles d’interception SM-3 embarqué à bord de navires, sans doute en Méditerranée orientale. Une deuxième phase, « vers 2015″, verra, elle, le déploiement d» une version améliorée du SM-3 au sol « en Europe du sud et centrale» .

Bref, la tutelle militaire américaine sur L’Europe, renforcée par le retour de la France dans l’Otan, a encore de beaux jours devant elle.

[cc [1]] Novopress.info, 2009, Article libre de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine
[
http://fr.novopress.info [2]]


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Lettre ouverte à Hervé Morin, ministre de la Défense euro-atlantiste

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Lettre ouverte à Hervé Morin,

ministre de la Défense euro-atlantiste

 

 

 

Monsieur le ministre de la Défense de l’Occident,

 

 

 

 

Je m’autorise de vous interpeller avec un titre erroné puisque, renouant avec une mauvaise habitude pratiquée sous le septennat giscardien, le terme « nationale » a été supprimé de l’intitulé officiel de votre ministère. Permettez-moi par conséquent de vous désigner tour à tour comme le ministre de la Défense euro-atlantiste ou celui de la Défense de l’Occident, tant ces deux appellations me paraissent vous convenir à merveille.

 

 

 

Si je vous adresse aujourd’hui la présente algarade, sachez au préalable que je ne vise nullement l’élu local normand que vous êtes par ailleurs. L’adhérent au Mouvement Normand que je suis soutient, tout comme vous, l’indispensable (ré)unification normande des deux demi-régions. Notre désaccord concerne l’avenir de la France, de son armée et de l’Europe de la défense.

 

Je vous dois d’être franc. Quand en mai 2007, vous avez été nommé au ministère de la rue Saint-Dominique, j’ai immédiatement pensé à une erreur de recrutement : vous n’êtes pas fait pour occuper ce poste, faute d’une carrure suffisante. Comment cela aurait pu être autrement avec un Premier ministre qui, lui, est un fin connaisseur de la chose militaire depuis de longues années ? Il s’agissait surtout de vous récompenser pour avoir abandonné (trahi, diraient de mauvaise langues) entre les deux tours de la présidentielle votre vieil ami François Bayrou et rallié le futur président.

 

 

 

D’autres, tout aussi non préparés aux fonctions de ce ministère éminemment régalien, auraient acquis au contact des militaires une stature politique afin de viser, plus tard, bien plus haut. Hélas ! Comme l’immense majorité de vos prédécesseurs depuis 1945, voire depuis l’ineffable Maginot, et à l’exception notable d’un Pierre Messmer, d’un Michel Debré ou d’un Jean-Pierre Chevènement, vous êtes resté d’une pâleur impressionnante. Pis, depuis votre nomination, vous avez démontré une incompétence rare qui serait risible si votre action ne nuisait pas aux intérêts vitaux de la France et de l’Europe.

À votre décharge, je concède volontiers qu’il ne doit pas être facile de diriger un tel ministère à l’ère de l’« omniprésidence omnipotente » et de sa kyrielle de conseillers, véritables ministres bis. Faut-il en déduire qu’une situation pareille vous sied et que vous jouissez en fait des ors de la République ?

 

 

 

Je le croyais assez jusqu’à la survenue d’un événement récent. Depuis, j’ai compris que loin d’être indolent, vous effectuez un véritable travail de sape, pis une œuvre magistrale de démolition systématique qui anéantit quarante années d’indépendance nationale (relative) au profit d’une folle intégration dans l’O.T.A.N. américanocentrée, bras armé d’un Occident mondialiste globalitaire.

 

 

Vous vous dîtes partisan de la construction européenne alors que vous en êtes l’un de ses fossoyeurs les plus déterminés. L’Europe, sa puissance sous-jacente, ses peuples historiques vous indiffèrent, seule compte pour vous cette entité despotique de dimension planétaire appelée « Occident ».

 

 

 

Qu’est-ce qui m’a dessillé totalement les yeux en ce 6 février 2009 ? Tout simplement votre décision inique et scandaleuse de congédier sur le champ Aymeric Chauprade de son poste de professeur au Collège interarmées de Défense (C.I.D.). Brillant spécialiste de géopolitique, Aymeric Chauprade présente, dans un nouvel ouvrage Chronique du choc des civilisations, des interprétations alternatives à la thèse officielle des attentats du 11 septembre 2001. Exposer ces théories « complotistes » signifie-t-il obligatoirement adhérer à leurs conclusions alors qu’Aymeric Chauprade, en sceptique méthodique, prend garde de ne pas les faire siennes ?

 

 

 

Peu vous chaut l’impartialité de sa démarche puisque, sur l’injonction du journaliste du Point, Jean Guisnel, auteur d’un insidieux article contre lui, vous ordonnez son exclusion immédiate de toutes les enceintes militaires de formation universitaire. Mercredi dernier – 11 février -, l’infâme Canard enchaîné sortait une véritable liste d’épuration en vous enjoignant d’expulser d’autres intervenants rétifs au politiquement correct. Auriez-vous donc peur à ce point (si je puis dire) de certains scribouillards pour que vous soyez si prompt à leur obéir, le petit doigt sur la couture du pantalon ? Faut-il comprendre que Jean Guisnel et autres plumitifs du palmipède décati sont les vrais patrons de l’armée française ?

 

 

 

Avez-vous pris la peine de lire l’ouvrage incriminé ? Votre rapidité de réaction m’incite à répondre négativement. Il importe par conséquent de dénoncer votre « attitude irresponsable, irrespectueuse et indigne », car « nier la réalité est une attitude particulièrement inquiétante pour un ministre et qui n’atteste pas du courage que chacun est en droit d’attendre d’un haut responsable politique ». Qui s’exprime ainsi ? M. Jean-Paul Fournier, sénateur-maire U.M.P. de Nîmes, irrité par la fermeture de la base aéronavale de NÎmes – Garons, cité par Le Figaro (et non Libé, Politis ou Minute) du 9 février 2009. Le sénateur Fournier a très bien cerné votre comportement intolérable et honteux.

 

 

 

Aymeric Chauprade interdit de tout contact avec le corps des officiers d’active, vous agissez sciemment contre l’armée française, contre la France. En le renvoyant, vous risquez même de devenir la risée de l’Hexagone. En effet, le 12 juillet 2001, Aymeric Chauprade publiait dans Le Figaro un remarquable plaidoyer en faveur d’un « bouclier antimissile français ». Et que lit-on dans Le Figaro du 13 février 2009 ? « La France se lance dans la défense antimissile »… Certes, nul n’est prophète en son pays, mais quand même, ne peut-il pas y avoir parfois une exception ?

 

 

 

Votre action injuste me rappelle d’autres précédents quand l’Institution militaire sanctionnait des officiers coupables de penser par eux-mêmes et de contester ainsi le conformisme de leur temps : le général Étienne Copel, le colonel Philippe Pétain, le lieutenant-colonel Émile Mayer, le commandant Charles de Gaulle.

 

 

Anticonformiste, Aymeric Chauprade l’est avec talent et intelligence; il s’inscrit dans la suite prestigieuse des Jomini, Castex et Poirier. Voilà pourquoi le réintégrer au C.I.D. serait un geste fort pour l’indispensable réarmement moral d’une armée qui en a grand besoin.

 

 

 

Je doute fort, Monsieur le ministre de la Défense euro-atlantiste, que ma missive vous fera changer d’avis. Qu’importe ! Libre à vous de rester insignifiant et de figurer dans les chroniques comme le Galliffet de la réflexion stratégique.

 

Recevez, Monsieur le Ministre, mes salutations normandes.

 

 

 

Georges Feltin-Tracol

jeudi, 03 septembre 2009

Interview d'Aymeric Chauprade

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Interview d'Aymeric Chauprade

« La France vit une épuration sourde de ceux qui ne vont pas dans le sens des intérêts américains et israéliens »

Éditeur de science politique et d’histoire depuis 1994 et professeur de géopolitique depuis 1999, Aymeric Chauprade est également consultant international pour de grands groupes français ou pour des États sur les contentieux géopolitiques.
Il a publié plusieurs ouvrages, notamment « Géopolitique, constantes et changements dans l’histoire » (Éd. Ellipses), devenu un manuel de référence, et plus récemment « Chronique du choc des civilisations » (février 2009, Éd. Dargaud), qui a provoqué son éviction brutale de sa chaire de géopolitique.
 

 Hugues Wagner, Mardi 07 Juillet 2009



Hugues Wagner  :
On vous a accusé d’être un partisan de la théorie du complot alors que vous n’êtes pas réputé comme tel. Que s’est-il passé ?

Aymeric Chauprade : Tout est parti d’un article de Jean Guisnel dans l’hebdomadaire français Le Point du 5 février 2009, qui a demandé ma tête au ministre de la Défense parce que j’ai osé faire écho aux théories non conformistes sur le 11 septembre 2001. Mon dernier ouvrage commence en effet par un chapitre sur le 11-Septembre. J’ai voulu montrer que le choc des civilisations, c’est d’abord le fait qu’uneimmense partie de l’humanité, en dehors du monde occidental, ne croit pas à la version officielle de cet événement donnée par le gouvernement américain et qui est devenue la version obligatoire des médias occidentaux. Dans « Chronique du choc des civilisations » – qui est un atlas de géopolitique mondial et pas du tout un livre limité au 11 septembre –, je propose la synthèse, à ma connaissance la plus aboutie qui existe à ce jour, de ce qui pourrait être un scénario alternatif à la version officielle. Je ne prends pas parti. J’expose les arguments des tenants de cette théorie dite du complot et je ne conclus pas. Je reste prudent. Mais mon « crime » est d’avoir osé présenter de manière crédible et donc convaincante ces éléments de contestation de la version officielle.

Je suis un scientifique, j’ai une première formation de sciences mathématiques et physiques avant d’être passé à la science politique. Pour avoir creusé le sujet (surtout aux États-Unis) et pour avoir beaucoup parlé de cela avec des experts français du renseignement (qui eux ne parlent pas mais n’en pensent pas moins), je peux vous dire que j’ai des doutes plus qu’importants quant à la version officielle. En tout cas, je ne vois pas au nom de quoi il serait interdit de penser sur ce sujet. On aurait le droit d’imaginer des choses horribles sur les musulmans ou sur n’importe quelle civilisation, mais dès que cela touche aux Américains, et plus encore à Israël, c’est quasiment un crime contre l’humanité que d’imaginer que des cyniques aient pu concevoir un tel crime.

Hugues Wagner : Vous venez de faire suspendre, par le tribunal administratif, la décision du ministre. Pouvez-vous à nouveau donner des cours ?

Aymeric Chauprade : Après un premier référé, nous en avons fait un deuxième en montrant que la décision menaçait mon économie personnelle. Le juge des référés a jugé qu’une liberté fondamentale, celle des droits de la défense, avait été gravement bafouée. Je suis tombé sur un juge indépendant et juste, dans une France de plus en plus verrouillée médiatiquement et politiquement. Même quand tout est verrouillé, il faut toujours croire en la France. Conséquence : théoriquement je peux reprendre mes cours. Évidemment, dans la pratique c’est plus compliqué. Le ministère de la Défense va devoir dire clairement quelle faute j’ai pu commettre. En réalité, tout le monde sait que la vraie raison de mon éviction est que j’étais le dernier représentant, dans les institutions de défense, de la ligne gaulliste en politique étrangère. Je suis pour un monde multipolaire et non pour cette folle politique de « l’Occident contre les autres » que représentent ceux qui sont au pouvoir maintenant en France.

Hugues Wagner : Quelles ont été les réactions de vos élèves et collègues, notamment du Collège royal militaire supérieur du Maroc, où vous enseignez ?

Aymeric Chauprade : Je suis extrêmement touché par les très nombreuses manifestations de solidarité que j’ai eues. Pas seulement l’immense majorité des officiers français de l’École de guerre, mais aussi les étrangers. Les stagiaires africains étaient très en colère notamment, ceux des pays arabes aussi. J’ai reçu, plus discrètement des témoignages d’amitié venant de pays asiatiques. Mon éviction est interprétée, à juste titre, comme la manifestation évidente de la rupture de la France avec les fondamentaux de sa politique étrangère d’équilibre. J’attends de voir ce que va faire le Collège des forces armées Royales du Maroc. J’y enseigne depuis six ans et j’ai toujours donné satisfaction. On aimait à Rabat ma liberté d’expression. Je suis employé directement par les Marocains et non par la partie française. Normalement, le Maroc n’étant plus un protectorat, je m’attends à ce que rien ne change, malgré les pressions.

Hugues Wagner : Que pensez-vous de la réintégration par la France du commandement de l’Alliance atlantique (Otan) ?

Aymeric Chauprade : Elle est contraire à l’intérêt de la France et nous n’avons pas eu de véritable débat sur ce sujet à l’échelle nationale. Je suis frappé de constater à quel point les médias français sont verrouillés par les relais d’influence américain et israélien qui ont totalement neutralisé toute possibilité de débat. Depuis la sortie de ce commandement en 1966, il y avait un consensus de droite et de gauche. La « valeur ajoutée » de la France sur la scène internationale tenait en partie à cette position singulière, à cet héritage de la troisième voie, j’ose dire de non-alignement, car si la France est bien d’Occident, elle ne doit pas pour autant réduire sa politique mondiale à une politique occidentale. Sa vocation est de défendre l’équilibre multipolaire, pour que toutes les civilisations aient leur place dans l’Histoire.

Hugues Wagner : Une alliance est-elle dirigée contre un objectif. la Russie, la Chine, l’Iran, le terrorisme ?

Aymeric Chauprade : Les Américains ont remplacé la lutte contre le communisme par celle contre le terrorisme. Cette nouvelle idéologie vise à coaliser les anciens alliés de la guerre froide. Logiquement, il aurait dû y avoir une Europe puissante après la guerre froide. Or, qu’avons-nous aujourd’hui ? Une Europe certes économique, mais géopolitiquement parlant composante d’un bloc transatlantique dominé par les États-Unis. Le président Chirac a tenté de s’opposer à cela avec son acte courageux en 2003 avec l’affaire d’Irak. Je suis convaincu que ce qui se passe aujourd’hui est le retour de bâton de 2003. Les Américains se sont dits : « ces Français se sont opposés sur l’Irak ; c’est un raté, changeons les choses en France et ils ne s’opposeront pas demain sur l’Iran ».

Hugues Wagner : L’ancien premier ministre français Dominique de Villepin a déclaré que l’Otan était « totalement sous contrôle américain ». Est-ce votre avis ?

Aymeric Chauprade : Il a raison. Villepin a été l’honneur de la France à la tribune de l’Onu en 2003. Aujourd’hui, comme d’autres, il a raison de rappeler cette évidence : après la disparition du Pacte de Varsovie, l’Otan aurait dû disparaître. Elle n’a pas disparu parce que cela a été, dès 1990, une priorité des États-Unis de l’étendre et de la renforcer. L’organisation de l’Europe centrale et orientale va de pair avec l’élargissement de l’Union européenne. Et les Américains, voyant que l’Allemagne poussait pour reconstruire son espace d’influence à l’éclatement de la Yougoslavie, ont compris qu’il y avait là un potentiel de guerre susceptible de redonner une raison d’exister à l’Otan. Avec la Yougoslavie, l’Otan a glissé vers la guerre d’ingérence manichéo- humanitaire…

Hugues Wagner : Est-il vrai que vous défendez une théorie du choc des civilisations, notamment au travers d’une opposition entre l’Europe (Russie incluse) et l’islam ?

Aymeric Chauprade : Les civilisations sont un facteur important de l’Histoire mais je ne réduis pas l’Histoire au choc des civilisations. Les civilisations existent, on ne peut le nier. Et dans la longue durée, la problématique de la hiérarchie de puissance entre les civilisations est une réalité. L’Occident européen est devenu moteur de la mondialisation au XVIe siècle et a supplanté l’islam en le contournant grâce à l’ouverture des grandes routes maritimes qui ont permis d’atteindre l’Asie. Aujourd’hui, peut-être que l’Asie est en train de prendre la tête de la mondialisation et que ce qui nous menace est une guerre de l’Amérique n’acceptant pas son déclassement. Jacques Sapir soutient, très intelligemment, que si l’Amérique n’arrive plus à faire l’ordre américain elle fera le désordre… Je crois à ces réalités-là. Donc il n’y a pas que l’islam et les Européens ; ces rapports de force entre civilisations existent aussi entre Chinois et Indiens, entre Indiens hindouistes et musulmans, etc.

Je crois qu’Européens et Russes ont un destin commun à construire et qu’ils doivent bâtir un rapport équilibré avec le monde musulman. La France doit développer une politique arabe intelligente car équilibrée. Les Russes ont l’expérience de l’islam caucasien et centre-asiatique depuis le XVIIIe siècle alors que les Américains n’y comprennent rien.

Hugues Wagner : Certains prétendent que vous pourriez avoir été victime d’une « campagne d’épuration » menée par un cercle néoconservateur proche du pouvoir comme l’auraient été les journalistes Richard Labévière de RFI, ou Moktar Gaoud et Agnès Levallois de France 24…

Aymeric Chauprade : Ce n’est pas une supposition c’est un fait avéré. La France est en train de vivre une épuration douce et sourde (regardez mon cas : alors que j’ai gagné contre un ministre, aucun quotidien national n’en a fait état) de tous ceux dont la pensée va à l’encontre des intérêts d’Israël et des États- Unis. Cela peut paraître difficile à croire, mais c’est pourtant la vérité. Qu’il s’agisse de gens de gauche ou de la droite conservatrice, tous ceux qui « tombent » ont un point commun : leurs analyses ne vont pas dans le sens des intérêts américains et israéliens.


Hugues Wagner
Afrique Asie – Juin 2009


Source :
http://www.alterinfo.net/Interview-d-Aymeric-Chauprade-La-France-vit-une-epuration-sourde-de-ceux-qui-ne-vont-pas-dans-le-sens-des-interets_a34175.html

Correspondance Polémia
25/08/2009

Image: Aymeric Chauprade

Voir : les articles consacrés à Aymeric Chauprade
http://www.polemia.com/article.php?id=1934
http://www.polemia.com/article.php?id=1898
http://www.polemia.com/article.php?id=1888
http://www.polemia.com/article.php?id=1859
http://www.polemia.com/article.php?id=554
 

Hugues Wagner

lundi, 31 août 2009

EEUU renuncia al escudo antimisiles en Polonia y Republica Checa

EEUU renuncia al escudo antimisiles en Polonia y República Checa

La administración del presidente estadounidense, Barack Obama, renunció al despliegue de elementos del escudo antimisiles en Polonia y en República Checa, afirmó este jueves el diario polaco Gazeta Wyborcza, citando varias fuentes de Washington.

“Las señales enviadas por los generales del Pentágono son absolutamente claras: el gobierno de Estados Unidos busca, en lo referente al escudo antimisiles, otras soluciones a las bases en Polonia y en República Checa”, según un miembro del lobby a favor del escudo, Riki Ellison, citado por el diario.

Durante una conferencia de expertos del departamento de defensa hace una semana, “los generales no han mencionado ni una sola vez los planes respecto a Polonia y a la República Checa”, subrayó Ellison.


“Desde hace unas semanas, el gobierno sondea la reacción del Congreso al abandono de los planes de instalación del escudo en Polonia y República Checa”, afirma Gazeta Wyborcza, citando una fuente anónima en el Congreso.

En 2008, Varsovia y Washington alcanzaron un acuerdo sobre el despliegue de aquí a 2013 en Polonia de diez interceptores de misiles balísticos de largo alcance, a lo que se añadía un potente radar en República Checa, un proyecto global al que Rusia se opuso, al considerarlo una amenaza para su seguridad.

La administración de Obama se propone reexaminar el proyecto de escudo antimisiles lanzado por su predecesor, George W. Bush, en respuesta a la amenaza de países como Irán.

Según Gazeta Wyborcza, la administración de Obama desearía instalar misiles interceptores en unos barcos y en bases en Israel y en Turquía, y “quizás en alguna parte de los balcanes”.

Extraído de AFP.

~ por LaBanderaNegra en Agosto 27, 2009.

jeudi, 14 mai 2009

Le Maghreb pris dans l'unification méditerranéenne et transatlantique

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Le Maghreb pris dans l’unification méditerranéenne et transatlantique

Ex: http://www.mecanopolis.org/

L’influence des Etats-Unis et de l’Europe sur le Maghreb
En collaboration avec la revue Questions internationales (La Documentation française)Avec Dorothée Schmid, chercheuse à l’IFRI (Méditerranée/ Moyen Orient)
Et Hamid Barrada, journaliste, directeur Maghreb/Orient sur la chaîne TV5

La revue Questions internationales proposait un excellent numéro sur le Maghreb en novembre-décembre 2004, qui suggérait tout l’intérêt de la tenue d’un tel café géopolitique sur le Maghreb et les rivalités de pouvoir entre Etats-Unis et Europe dans cette région. Nos deux intervenants considéraient ici le Maghreb comme une entité au sein d’un ensemble méditerranéen et proche-oriental plus vaste, plutôt que par ses Etats pris un à un. Dorothée Schmid a montré comment la politique européenne au Maghreb devait faire face à un investissement américain croissant dans cette zone, tandis que Hamid Barrada s’intéressait aux ambitions américaines dans la région et à la perception de ces politiques américaines par les habitants.

La politique européenne au Maghreb:
Travaillant sur la politique européenne en Méditerranée, Dorothée Schmid a porté son intérêt sur les stratégies comparées des Américains et des Européens au Maghreb. Il ressort que si nouvel activisme américain il y a au Maghreb, il est certes bien moindre que pour le Moyen-Orient, mais suffisamment important pour susciter des inquiétudes côté européen.

1.Le Maghreb, une chasse gardée européenne ?


Le Maghreb étant une région proche de l’Europe sur de nombreux points, culturels, historiques, géographiques, économiques, il constitue une région prioritaire dans la politique extérieure de l’Union européenne. 2005 marque les dix ans du partenariat euro-méditerranéen, cette grande initiative de coopération régionale avec la rive sud de la Méditerranée. Ce partenariat est du reste essentiellement économique (accords bilatéraux de libre-échange, avec l’Algérie, le Maroc et la Tunisie, coopération financière) ; ses volets politiques et culturels faisant pâle figure à côté. Le Maroc a su tirer son épingle du jeu, en attirant une part importante des ressources consacrées au partenariat (deuxième pays partenaire méditerranéen le mieux doté après l’Egypte) ; la Tunisie est présentée par ses partenaires européens comme un modèle de réforme économique libérale ; l’Algérie est entrée dans le partenariat tardivement, en 2002, (et la signature d’un accord de libre-échange avec l’UE doit être vue surtout comme un appui diplomatique européen pour l’Algérie dans la mesure où le pays est mono-exportateur d’hydrocarbures), et la Libye a été récemment invitée à rejoindre le Processus de Barcelone. L’Union européenne souhaite encourager l’intégration entre les pays partenaires eux-mêmes, et le Maghreb reste un modèle sous-régional possible ; l’initiative d’Agadir d’intégration régionale démontre l’existence d’un véritable moteur maghrébin.

2.La redéfinition européenne de sa politique de voisinage


Or, aujourd’hui, l’élargissement de l’UE est quasiment achevé et le temps semble être venu d’un verrouillage des frontières et de l’Union. La standardisation des relations de l’Union avec les Etats du Sud et les Etats de l’Est est en marche : la Méditerranée devient ainsi traitée comme le Caucase, l’Ukraine, la Biélorussie ou la Moldavie. Le but semble être l’unification de ces régimes à un grand marché élargi ; tous les aspects de l’Union sauf les institutions, comme le disait Romano Prodi.
Les conséquences pour le Maghreb sont importantes : on assiste à un renforcement des relations bilatérales et à un abandon de la perspective régionale méditerranéenne. Qui plus est, des problèmes de financement ne tardent pas à se faire jour, avec une compétition des différents Etats riverains de l’UE pour savoir lequel profitera le plus des aides européennes. Les pays les plus réformateurs, les plus en phase avec l’UE et respectant le mieux les droits de l’homme devraient être à terme récompensés pour leur volonté de réforme, selon une logique du premier arrivé premier servi. Les pays méditerranéens ne sont pas forcément les mieux placés dans cette compétition. Cependant, le Maroc vise déjà un statut d’association avancée avec l’UE, qui se concrétiserait d’abord par la mise en place d’une union douanière, sur le modèle turc.

En fait, selon Dorothée Schmid, on assiste à une dilution de la priorité méditerranéenne de l’UE, qui pourrait annoncer la fin de la politique méditerranéenne de l’Europe. L’avenir sera aux relations bilatérales étroites entre des Etats méditerranéens pris individuellement et certains Etats-membres de l’UE, la France au premier chef.

3.Une présence américaine intense


C’est dans ce contexte que la présence américaine dans la région se fait plus intense. On peut même dire que les Etats-Unis restent et demeurent l’unique puissance méditerranéenne, quelle que soit l’activité européenne en cours. En plus de la présence militaire, l’administration Bush s’intéresse diplomatiquement et économiquement au Maghreb. Le 11 septembre 2001 a tout changé. Auparavant, les Américains tenaient le régime algérien en quarantaine, voyaient avec une forte hostilité le régime libyen, et manifestaient de l’indifférence pour la Tunisie, la timide cordialité avec le Maroc étant pleine de distances. Depuis le 11 septembre, le Moyen Orient élargi jusqu’au Maroc est passé au cœur des préoccupations de l’administration Bush. La montée en puissance de l’islam politique en Algérie ou au Maroc inquiète, la prolifération nucléaire de la Libye angoisse, l’obsession démocratique pour la région ne faiblit pas (avec une théorie des dominos, la démocratie se répandant d’Irak aux autres pays par contagion de Marrakech au Bangladesh), et la politique d’hydrocarbures (gaz et pétrole) est naturellement essentielle.
Les Américains ont donc lancé une offensive diplomatique dans la région, qui se concrétise par les nombreuses tournées d’officiels américains au Maghreb, et par l’invitation régulière des chefs d’Etat maghrébins à la Maison blanche. C’est dans ce contexte qu’est intervenu le rétablissement spectaculaire des relations avec la Libye. Une collaboration renforcée s’établit par ailleurs dans le domaine sécuritaire avec l’Algérie, qui est présentée comme un modèle de lutte anti-terroriste. Enfin, un accord de libre-échange a été signé avec le Maroc en 2004, dont la faible portée économique ne doit pas masquer la très forte importance politique.

4.Vers une rivalité Europe - Etats-Unis au Maghreb


Une réelle rivalité transatlantique se dessine en fait sur le front économique. Le Middle East Partnership initiative traduit une offensive économique des Etats-Unis à l’échelle du grand Moyen-Orient. Les Américains ont déjà signé des accords de libre-échange avec la Jordanie, le Maroc, Bahreïn, et d’autres ne tarderont pas, en un temps absolument record. Derrière les intérêts commerciaux officiels, ces accords sont présentés comme un volet de la diffusion de la liberté dans le monde. L’accord avec le Maroc, négocié en secret, est plutôt léonin, les Américains n’ayant rien cédé sur leurs intérêts. Les Américains soutiennent par ailleurs l’accès de l’Algérie à l’OMC, et raflent désormais les concessions d’hydrocarbures en Libye…
Toute une rivalité potentielle entre les Etats-Unis et l’UE est donc en train de naître. Les Européens craignent que les accords de libre échange signés par les pays de la région avec les Américains rendent impossible la mise en œuvre des accords euro-méditerranéens. Par ailleurs, les Européens craignent d’être cooptés pour financer les plans américains de développement de la région.

5.Les conséquences pour le Maghreb de cette rivalité transatlantique


Les conséquences pour la rive sud méditerranéenne de cette rivalité Etats-Unis - Europe sont assurément d’abord et avant tout une ouverture économique généralisée qui sera difficile pour les économies de la région. Peut-on dire que les Américains comme les Européens négligent les intérêts des Maghrébins ? Les zones de libre échange s’inscrivent fondamentalement comme des projets politiques visant la démocratie et les réformes. La Commission européenne et le Conseil européen s’alignent progressivement sur le discours de réforme américain même si l’UE se montre encore peu sourcilleuse en matière de droits de l’homme. Si les Américains sont plus durs en parole quant au respect des droits de l’homme, ils se montrent finalement en pratique assez peu regardants. Etats-Unis et Europe se rejoignent en tout cas pour louer systématiquement le modèle marocain, seul exemple de démocratisation progressive et pacifique observable dans la région. On peut en conclure que les Américains comme les Européens privilégient la stabilité de la région et l’UE compte même sur les Etats-Unis pour faire la loi si nécessaire.
Si côté américain, il y a une réelle défiance des néo-conservateurs pour les régimes arabes, les Maghrébins sont ravis de voir qu’on s’intéresse à eux, surtout quand l’UE pense plus à ses frontières de l’Europe orientale qu’à son voisinage méditerranéen. Les crispations, côté européen, sont alors réelles. Et comme l’a ajouté Dorothée Schmid lors du débat, les Européens ne peuvent pas défendre aussi bien leurs intérêts commerciaux dans la région que les Américains, dans la mesure où l’UE accompagne ses projets de libre échange d’une aide économique importante, là où les Américains sont beaucoup plus libres.

Au final, l’UE et les Etats-Unis se livrent une concurrence pas forcément nuisible pour le Maghreb, puisqu’elle fait monter les enchères en faveur des pays maghrébins. Mais il faut s’attendre à ce que les Européens restent structurellement plus engagés dans la région, même s’ils devront apprendre à composer avec les Américains. Les Maghrébins devront, eux, apprendre à négocier à court terme avec les Américains et sur le fond avec les Européens.

Ambitions américaines et perceptions maghrébines:
Hamid Barrada souligne d’emblée que les relations du Maghreb avec les Etats-Unis ne sont pas nouvelles. Le Maroc ne fut-il pas le premier pays à reconnaître les Etats-Unis d’Amérique lors de l’indépendance américaine ? De même, les Américains ont joué un rôle substantiel dans la libération du Maghreb, soutenant les intérêts de la décolonisation et faisant reconnaître politiquement la légitimité du combat algérien.

Proximités américano-maghrébines:
Le traumatisme du 11 septembre a changé la vision américaine du reste du monde. Et leur intérêt pour le Maghreb en est sorti renforcé. Les Marocains avaient infiltré les réseaux islamistes partant combattre les Soviétiques en Afghanistan, et avaient donc in fine infiltré le réseau de Ben Laden. Un bras droit de Ben Laden était d’ailleurs un agent marocain, qui fut livré aux autorités américaines pour connaître le fonctionnement d’Al Qaida. De même, les Algériens ont beaucoup aidé les Américains dans la lutte anti-terroriste. Le chef d’Etat algérien fut le premier des chefs d’Etat à se rendre à Washington après le 11 septembre 2001, et Washington lui a rapidement livré les armes que l’Algérie réclamait à l’Europe pour sa lutte contre le terrorisme… La Libye fut aussi très précieuse aux Américains pour donner des informations sur le rôle des Pakistanais dans la prolifération nucléaire en Iran et ailleurs. Kadhafi jouant la carte américaine, il devient un témoin à charge contre l’Iran. Enfin, la Mauritanie risquait de devenir une base arrière du réseau Al Qaida, l’un des hommes les plus proches de Ben Laden est un Mauritanien. Là encore, Kadhafi a été très précieux aux Américains pour leur donner des informations là-dessus, et sur les plans d’Al Qaida de s’implanter au Sahara. La Mauritanie a dû jouer finement pour ne pas se faire reprocher ses relations inavouables avec l’Irak de Saddam. C’est ainsi que le pays a reconnu Israël (il y a un ambassadeur israélien à Nouakchott) afin de donner des gages aux Etats-Unis. Mais cette politique du régime mauritanien a été vivement critiquée, au point de donner lieu en Mauritanie à un rapprochement entre nationalistes arabes et islamistes.

Les Etats-Unis face aux rivalités algéro-marocaines sur le Sahara occidental:
Les rivalités entre Algérie et Maroc quant au Sahara occidental perturbent les plans américains dans la région. L’affaire du Sahara occidental n’étant pas réglée, chaque Etat a intérêt à collaborer au plus vite avec les Américains pour bénéficier de leur soutien dans le conflit. L’Algérie commença à proposer aux Américains un partage entre Maroc et Polisario. Les Marocains ont alors accepté l’accord de libre-échange avec les Etats-Unis - accord qui n’a pas une finalité économique mais bien plutôt politique - afin que les Américains ne se mêlent surtout pas de l’affaire du Sahara occidental.
Comme cela est ressorti lors du débat qui a suivi l’intervention de Hamid Barrada, il y a eu un consensus au Maroc sur cet accord de libre-échange : il permettait en effet aux Marocains d’entretenir de bonnes relations avec les Etats-Unis quant au Sahara occidental. L’opposition islamiste marocaine, pourtant représentée au Parlement, ne s’est donc pas opposée à cet accord de libre-échange (conclu en des termes très proches de l’accord américano-jordanien).
Certes, l’Afrique du Sud a pris parti pour le Polisario dans ce conflit du Sahara occidental. Il faut y voir ici la faiblesse de la diplomatie officielle marocaine, qui semble ne pas s’être remise de la disparition de Hassan II qui menait une diplomatie parallèle assez efficace . Au contraire l’Algérie a tout une tradition de diplomatie militante et a un réel intérêt pour l’Afrique noire. Il n’est dès lors pas étonnant qu’elle ait su rallier à elle l’Afrique du Sud. Toutefois, dans ce conflit finalement assez artificiel entre Maroc et Algérie - identitaire pour l’armée algérienne et nationale pour les Marocains comme le disait Hubert Védrine - il semble momentanément que l’Algérie a en fait perdu la main. Elle laisse donc le dossier ouvert, comme en suspens, pour ne pas favoriser un renforcement du royaume jugé préjudiciable à ses intérêts.

Le projet américain pour le grand Moyen-Orient:
Les Maghrébins savent très bien tenir le langage de la démocratie qui plaît tant aux Américains. Qui plus est, les femmes conduisent au Maroc, contrairement à la situation saoudienne, et tout le monde parle de démocratie dans le royaume de Mohammed VI. Autant dire que cela conforte les Américains dans leur bonne opinion sur le Maroc.
Le problème pour les Américains vient plutôt du fait que les Maghrébins sont très bien renseignés sur la politique américaine. Pour Hamid Barrada, les Américains créent de l’islamisme jihadiste tous les jours avec leur politique irakienne, d’autant plus insupportable qu’elle n’est pas suffisamment dénoncée par des voix politiques arabes officielles. Mais cela ne veut pas dire que tous les musulmans adoptent fatalement le point de vue islamiste. Si seuls les musulmans peuvent régler le problème de l’islamisme, la qualité de l’information empêche en fait tout choc de civilisations. Si les Arabes condamnent la politique irakienne des Etats-Unis, ils sont loin d’être tous convertis à l’islamisme. Hamid Barrada souligne en revanche qu’Hassan II avait mal mesuré la capacité de nuisance de l’islamisme saoudien. Le roi du Maroc s’était déclaré fondamentaliste pour ne pas laisser le champ libre aux islamistes. Mais ces derniers sont aujourd’hui au Parlement marocain et pourraient bien gagner en 2007.

Le débat a donné lieu à des échanges éclectiques et intéressants, notamment sur la perception maghrébine d’une éventuelle entrée de la Turquie en Europe. Les Marocains semblent fascinés par la démarche turque de rapprochement progressif mais durable vers l’Union européenne : utiliser l’accord de libre-échange pour mieux poser ensuite sa candidature. Hamid Barrada souligne que le monde arabe perçoit mal que la Turquie puisse être refusée simplement au nom de sa religion majoritaire. En fait, on entend soudain beaucoup parler de la Turquie au Maghreb depuis qu’elle est plus ou moins rejetée. Ce à quoi rétorque Dorothée Schmid, que la Turquie est au contraire entrée en négociation d’adhésion et que cela est perçu positivement au Maghreb.

Quant à la place de la francophonie au Maghreb, Dorothée Schmid sourit à cette « vieille lune de la politique française » qu’il faudra bien revoir un jour. Si l’anglais devient effectivement la langue diplomatique que les élites maghrébines apprennent, il n’a pas de perspectives rapides d’usage courant pour la population. Pour Hamid Barrada, les deux langues, arabe et française, cohabitent harmonieusement au Maroc notamment, où on parle aussi espagnol au Nord. A Dubai, les cours de français se développent prodigieusement pour… les Indiens et Pakistanais qui veulent émigrer au Canada ! Dorothée Schmid ajoute que depuis la délivrance plus parcimonieuse de visas américains aux étudiants arabes, ceux-ci ne se tournent certainement pas vers la France, mais vers les universités américaines du Caire et de Beyrouth.

Au final, ce café semble donner une leçon de réalisme politique. Les Maghrébins savent bien qui est l’hyperpuissance du monde actuel. S’ils ne partagent pas nécessairement ses politiques, loin de là bien souvent, ils ne tiennent pas à rester sourds aux intérêts américains pour la région.

Compte-rendu : Olivier Milhaud, Université de Paris 1