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mercredi, 07 mai 2014

Traité transatlantique: le dessous des cartes...

Traité transatlantique: le dessous des cartes...

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un entretien avec Jean-Michel Quatrepoint, cueilli sur Figaro Vox et consacré au Traité transatlantique en cours de négociations entre les États-Unis et l'Union européenne. Journaliste, Jean-Michel Quatrepoint vient de publier Le Choc des empires - États-Unis, Chine, Allemagne: qui dominera l'économie-monde? (Gallimard, 2014).

 

Traité transatlantique.jpg

Le traité transatlantique qui est négocié actuellement par la Commission européenne pourrait consacrer la domination économique des États-Unis sur l'Europe. Pourquoi l'Union européenne n'arrive-t-elle pas à s'imposer face au modèle américain?

La construction européenne a commencé à changer de nature avec l'entrée de la Grande-Bretagne, puis avec l'élargissement. On a privilégié la vision libre-échangiste. Libre circulation des capitaux, des marchandises et des hommes. Plus de frontières. Mais en même temps on n'a pas uniformisé les règles fiscales, sociales, etc. Ce fut la course au dumping à l'intérieur même de l'espace européen. C'est ce que les dirigeants français n'ont pas compris. Dès lors qu'on s'élargissait sans cesse, le projet européen a complètement changé de nature. Ce qui n'était pas pour déplaire aux Américains qui n'ont jamais voulu que l'Europe émerge comme une puissance, comme un empire qui puisse les concurrencer. L'Europe réduite à une simple zone de libre-échange, qui se garde bien de défendre des champions industriels européens, les satisfait. Un Airbus leur suffit. Les Américains défendent leurs intérêts, il faut comprendre leur jeu. Ils ont une vision messianique de leur rôle, celle d'apporter la démocratie au monde, notamment à travers les principes du libre-échange.

Selon vous, le traité transatlantique est aussi pour les États-Unis un moyen d'isoler la Chine. Pouvez-vous nous expliquer la stratégie américaine?

La force des États-Unis, c'est d'abord un dynamisme, un optimisme qui leur donne une capacité de rebond extraordinaire. C'est une jeune nation. Ils se sont endormis sur leurs lauriers d'hyperpuissance dans les années 1990 et ont commencé à rencontrer des résistances. Il y a eu le choc du 11 Septembre. Mais Bush s'est focalisé sur l'ennemi islamiste, sans voir que la Chine était pendant ce temps-là en train de monter en puissance. Cette dernière est entrée dans l'OMC quelques jours après le 11 Septembre alors que tout le monde était focalisé sur al-Qaida. Mais quand on analyse les courbes du commerce mondial, c'est édifiant: tout commence à déraper en 2002. Les excédents chinois (et aussi allemands) et les déficits des autres puissances. La Chine est entrée dans l'OMC, car c'était à l'époque l'intérêt des multinationales américaines qui se sont imaginé qu'à terme elles pourraient prendre le marché chinois. Pari perdu: celui-ci est pour l'essentiel réservé aux entreprises chinoises.

Un protectionnisme qui a fait s'écrouler le rêve d'une Chinamérique…

La Chinamérique était chimérique, c'était un marché de dupes. Dans ce G2 les Américains voulaient être numéro un. Les Chinois aussi. Les Américains s'en sont rendu compte en 2006, lorsque les Chinois ont rendu public un plan baptisé «National medium and long term program for science and technology development» dans lequel ils affichaient leur ambition d'être à l'horizon 2020 autonomes en matière d'innovation, et en 2050 de devenir le leader mondial: non plus l'usine mais le laboratoire du monde! Là, les Américains ont commencé à s'inquiéter, car la force de l'Amérique c'est l'innovation, la recherche, l'armée et le dollar. Si vous vous attaquez à la recherche, que vous mettez en place une armée et une marine puissantes et que vous développez une monnaie pour concurrencer le dollar, là vous devenez dangereux. Lorsque les Chinois ont affiché leur volonté de faire du yuan l'autre monnaie internationale pour pouvoir se passer du dollar, notamment dans leurs accords commerciaux bilatéraux, cela a été la goutte d'eau de trop.

Toute attaque sur le dollar est un casus belli. Lorsqu'ils ont créé l'euro, les Européens ont fait très attention à ne pas en faire une monnaie concurrente du dollar, même si les Français le souhaitaient au fond d'eux-mêmes. Les Américains ont laissé l'Europe se développer à condition qu'elle reste à sa place, c'est-à-dire un cran en dessous, qu'elle reste une Europe atlantiste. Avec une monnaie surévaluée par rapport au dollar. Cela tombe bien puisque l'économie allemande est bâtie autour d'une monnaie forte. Hier le mark, aujourd'hui l'euro.

Le traité transatlantique peut-il néanmoins être profitable à l'Europe?

Les principaux bénéficiaires de ce traité seront les multinationales américaines et l'industrie allemande, notamment automobile. L'Amérique se veut plus que jamais un empire, qui règne à la fois par le commerce, la technologie et la monnaie, mais aussi par l'idéologie.

D'où les traités transpacifiques et transatlantiques initiés par Hillary Clinton. Celle-ci vise la présidence en 2016. Elle est à la manœuvre depuis 2010 dans une stratégie de containment vis-à-vis de la Chine, mais aussi de la Russie. L'idée est de fédérer les voisins de la Chine et de la Russie, dans une zone de libre-échange et de faire en sorte que les multinationales américaines y trouvent leur compte afin que progressivement le modèle américain s'impose et que les États-Unis redeviennent le centre du monde. C'est pourquoi les États-Unis ont empêché le Japon de se rapprocher de la Chine, la querelle entre les deux pays sur les îles Diaoyu-Senkaku ayant opportunément surgi pour casser toute velléité de rapprochement. Le Japon avec le nouveau premier ministre conservateur Abe est revenu dans le giron de Washington.

Le principal levier de pression de cette stratégie élaborée par Hillary Clinton est l'énergie. Grâce au gaz et au pétrole de schiste, l'objectif des Américains est de ne plus dépendre des importations pétrolières (et donc de se détacher du bourbier oriental), de donner un avantage compétitif aux entreprises américaines, de rapatrier la pétrochimie sur le sol américain. Les industriels américains ont désormais une énergie beaucoup moins chère que les industriels européens, notamment allemands. L'objectif est de devenir non seulement indépendant, mais aussi exportateur d'hydrocarbures, pour faire en sorte notamment que l'Europe ne soit plus dépendante du gaz russe.

L'énergie est la clé pour comprendre le traité transatlantique. On donne aux Allemands ce qu'ils veulent, c'est-à-dire la possibilité non seulement de développer leur industrie automobile aux États-Unis, mais aussi d'avoir les mêmes normes des deux côtés de l'Atlantique. Ils pourront produire en zone dollar avec des coûts salariaux inférieurs, des modelés qu'ils pourront vendre en zone euro, voire dans le Pacifique. Cette uniformisation des normes profitera également aux multinationales américaines. Elles sont directement à la manœuvre et participent aux négociations. Leurs objectifs: uniformiser les règles, les normes en les alignant si possible sur le niveau le moins contraignant. Notamment dans la santé, l'agriculture, les industries dites culturelles. Faire en sorte que les Etats ne puissent pas remettre en cause ces normes. Ces traités délèguent en fait une part des souverainetés populaires aux multinationales. Si les Européens acceptent cette sorte de mise sous tutelle, alors les Américains condescendront à nous exporter du gaz et surtout du pétrole de schiste à bon prix. Merkel a un plan: passer de la dépendance au gaz russe à la dépendance au charbon et au gaz américain, tout en ne froissant pas les Russes, qui restent avant tout des clients. À l'opposé de Schröder, elle est américanophile et russophobe.

Et la France dans tout ça? Comment peut-elle tirer son épingle du jeu?

La France n'a rien à gagner à ce traité transatlantique. On nous explique que ce traité va générer 0,5 point de croissance, mais ces pourcentages ne veulent rien dire. Le problème de la France c'est: comment et où allons-nous créer de l'emploi? Et pas seulement des emplois de service bas de gamme. Notre seule chance aujourd'hui est de créer des emplois à valeur ajoutée dans le domaine de l'économie numérique, ce que j'appelle «Iconomie», c'est-à-dire la mise en réseau de toutes les activités. L'Allemagne traditionnellement est moins portée sur ces secteurs où la France est relativement en pointe. La France crée beaucoup de start-up, mais dès qu'elles grossissent un peu, elles partent aux États-Unis ou sont rachetées par des multinationales. Il faut que l'on développe nos propres normes. La France doit s'engager dans la révolution numérique. Je suis partisan de doter tous les enfants d'une tablette, ça ne coûte pas plus cher que les livres scolaires, et si on les faisait fabriquer en France (11 millions de tablettes, renouvelées tous les trois ans), cela créerait de l'emploi. Et dans le sillage des tablettes, d'innombrables applications pourraient naitre et se vendre sur le marché mondial.

Il n'y a pas de raisons de laisser Google et autres Amazon en situation de monopole. La visite de l'Opéra Garnier en live numérique, c'est Google qui l'a faite! La France avait tout à fait les moyens de le faire! Si nous n'y prenons pas garde, la France va se faire «googeliser»!

Il y a un absent dans votre livre: la Russie. Celle-ci, avec Vladimir Poutine, semble pourtant avoir renoué avec le chemin de la puissance…

Les Américains avaient un plan, il y a 20 ans: démanteler totalement l'URSS, la réduire en de multiples confettis, pour contrôler la Russie et ses matières premières, avec pour ambition de donner l'exploitation des matières premières russes en concession aux multinationales. Si Khodokovski a été victime de la répression poutinienne, c'est bien parce qu'il allait vendre le groupe pétrolier Ioukos aux Anglo-Saxons pour 25 milliards de dollars. Et qu'il pensait s'acheter la présidence de la Russie avec cet argent. Poutine est alors intervenu. À sa manière. Brutalement. Un peu comme en Géorgie hier et en Ukraine aujourd'hui. On peut le comprendre. Il défend ce qu'il considère être les intérêts de son pays. Mais il faut aussi lui faire comprendre qu'il y a des lignes à ne pas franchir.

Ce pourrait-il qu'elle devienne un quatrième empire?

Pour le moment non. Le sous-titre de mon livre c'est: qui dominera l'économie monde? La Russie est un pétro-État, c'est sa force et sa faiblesse. Poutine n'a pas réussi pour le moment à diversifier l'économie russe: c'est la malédiction des pays pétroliers, qui n'arrivent pas à transformer la manne pétrolière en industrie dynamique.

Jean-Michel Quatrepoint, propos recueillis par Eugénie Bastié et Alexandre Devecchio (Le Figaro Vox, 25 avril 2014)

lundi, 05 mai 2014

Usa : Une impuissante arrogance

Usa : Une impuissante arrogance
 
La politique internationale américaine a perdu sa boussole
 
Jean Bonnevey
Ex: http://metamag.fr

four-more-wars.jpgLes Usa continuent à se comporter comme s’ils étaient le phare du monde et l’unique super puissance. Ils se mêlent donc de tout, jugent et interviennent quand ils le peuvent. Ils le font sans tenir compte de leurs erreurs passées. Ils n’arrivent plus à s’en tenir à une doctrine cohérente et efficace. En fait, ils ont été incapables de s’adapter raisonnablement à la chute de l’URSS. Ils sont devenus relativement surpuissants au moment même où leur domination internationale reculait. Ils ne l’ont pas admis, ni géré. Il y a un échec américain et même un aventurisme qui rend le monde moins sûr depuis la fin des deux blocs. 


La lutte contre le terrorisme islamique aurait pu être la colonne vertébrale d’une diplomatie combattante contre les tenants d’un obscurantisme religieux universel. Mais il n’en a rien été. Le péché original reste sans doute la guerre inutile et imbécile contre l’Irak. Ce pays n’existe plus. Le modèle  de démocratie multiculturelle et ethnique que les Usa voulaient offrir au monde arabo-musulman est un chaos sanglant. Un  pays divisé, éclaté, une insécurité qui explose et des élections inutiles sont là pour le prouver. Le retrait américain avant toute stabilisation de l’Irak est la preuve de la faiblesse américaine et de son incapacité à agir dans un temps long. Cette preuve est confirmée par la recrudescence de la violence en Afghanistan alors que les élections vont confirmer dans ce pays les clivages ethniques. Le soutient aux révolutions égyptiennes et tunisiennes n’ont pas été menées à bien. L’intervention contre la Lybie, même modeste, aux cotés des Français et des Anglais a déstabilisé non seulement un pays mais l’ensemble du Sahel et au-delà certaines régions de l’Afrique noire. On prend en Syrie, malgré tout cela, des risques inconsidérés par rapport à toute la région. Enfin, une fois de plus, les Usa ont échoué dans leur tentative de relancer le dialogue entre Israël et les palestiniens. Ils n’osent pas défier l’état juif dans sa vision de ce qu’il doit être de la région et de la paix qu’il veut imposer.


Tant d’échecs devraient pousser les Etats-Unis à une mise à plat de leur politique internationale ou, en tout cas, à moins d’arrogance. Et pourtant, l’Ukraine le prouve, les Usa veulent régenter, au nom de la démocratie, toutes les puissances susceptibles de la concurrencer sur le plan politique, militaire et surtout énergétique. La Russie a le sentiment que Washington veut l’enfermer dans un  espace réduit et contrôlé par des états soumis à l'influence américaine. C’est indiscutable. Les Usa en ont-ils encore les moyens alors que leur leadership est contesté également par la Chine en attendant le tour de l’Inde où les nationalistes hindous vont certainement prendre le pouvoir.


L’arrogance américaine est en contradiction avec la réalité internationale et les conséquences de la politique des Usa dans le monde depuis le début du siècle. Washington veut que le XXIème siècle soit comme le XXème un siècle américain. Ce pari s’annonce irréaliste et déjà largement perdu. Il met en danger les équilibres mondiaux historiques et civilisationnels avec tous les risques que cela comporte à moyen terme.

jeudi, 01 mai 2014

C’est quoi le Partenariat transatlantique?

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C’est quoi le Partenariat transatlantique?

Dix réponses pour mesurer le danger

Ex: http://aucoeurdunationalisme.blogspot.com

 
TAFTA, TTIP, PTCI… Ce qui se trame derrière ces sigles et dans les négociations secrètes entre l’Union européenne et les États-Unis, c’est la liquidation progressive du pouvoir des États et des citoyens face aux multinationales. Il est urgent de n’en rien ignorer.
 
Comment ça s’appelle ?
 
APT (Accord de partenariat transatlantique), TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership), PTCI (Partenariat transatlantique sur le commerce et l’Investissement) TAFTA (Trans Atlantic Free Trade Agreement) tout à la fois. Le diable se loge dans les acronymes et la confusion sert les promoteurs de l’opération. Certains opposants réfutent la notion de partenariat et préconisent l’appellation Grand marché transatlantique (GMT), qui a le mérite d’être explicite.
 
Qu’est-ce que c’est ?
 
Un traité de libre-échange actuellement en négociation (depuis juillet 2013) entre l’Union européenne et les États-Unis, qui vise en principe à abaisser les droits douaniers, mais cherche surtout à unifier un grand marché transatlantique. C’est le dernier épisode en date d’un processus d’intégration mis à l’agenda depuis l’éclatement du bloc de l’Est, ayant pour objectif l’harmonisation des législations, des règlementations et des normes – avec des arrière-pensées géopolitiques, comme le souci de contrecarrer l’expansion économique de la Chine.
 
Est-ce qu’on nous cache tout ?
 
Presque tout. C’est en secret qu’en juin 2013, Le Conseil de l’UE (chefs d’État et de gouvernement) a confié un mandat de négociation à la Commission européenne. Et c’est aussi sans aucun contrôle possible de la part des parlementaires européens, ni aucune consultation des citoyens. Sans grande mobilisation médiatique non plus, le débat est donc largement escamoté, ce qui arrange grandement les promoteurs du GMT.
 
C’est grave ?
 
Oui, très grave.
 
D’accord, mais plus précisément ?
 
En résumé, le GMT aboutirait à un dramatique abandon de souveraineté de la part des États, au profit d’un pouvoir accru des entreprises multinationales. Le gigantesque marché unique attendu d’un futur traité serait aussi défini comme une instance supranationale dont les règles auront vocation à s’aligner (par le bas) en faveur d’un maximum de libéralisation et de dérégulation, et à se substituer aux législations et aux instances nationales, privant celles-ci de leur pouvoir de décision et les populations de tout moyen de contrôle démocratique.
 
L’abaissement des droits de douane est-il un prétexte ?
 
Pour une large part, dans la mesure où ils sont d’ores et déjà très réduits entre les deux zones (2% en moyenne)… sauf pour certains secteurs comme l’agriculture, dans lesquels les États-Unis ont tout intérêt à voir s’effacer les absurdes réticences européennes à l’encontre de la viande aux hormones, des poulets désinfectés au chlore, des OGM ou des pesticides. Dans ce domaine, l’abandon des législations de l’UE, protectrices pour les consommateurs, conduirait à la généralisation du modèle intensif d’agriculture et d’élevage, avec des conséquences sanitaires et environnementale incalculables.
 
D’ailleurs, s’agit-il seulement de droits de douane ?
 
Non, bien sûr : les "obstacles" à la "liberté" du commerce désignent aussi les barrières réglementaires (ou "barrières non-tarifaires"). Justement, le mandat de la Commission se donne pour objectif « d’éliminer les obstacles inutiles au commerce et à l’investissement y compris les obstacles non tarifaires existants ». L’harmonisation attendue pourra ainsi affecter, au-delà des biens marchands, le secteur des services et par extension les législations du travail jugées trop protectrices, mais aussi s’étendre au champ de la propriété intellectuelle, de la protection des données personnelles et à des domaines comme l’éducation et les autres services publics. Seule la culture, après intervention du gouvernement français, est exclue du périmètre – et encore partiellement, puisque cette exclusion ne concerne que l’audiovisuel, et temporairement puisqu’il s’agit d’une simple suspension.
 
L’objectif global est-il donc d’inféoder les États et les citoyens aux intérêts privés du commerce international ?
 
Bingo. En plaçant les traités internationaux au-dessus des législations nationales, le commerce international se livre à une vaste opération de destruction de la souveraineté juridique des États, qui permet déjà aux grandes entreprises d’attaquer ces derniers. C’est ainsi que la société américaine Lone Pine Resources réclame 250 millions de dollars d’indemnité au gouvernement canadien, dont le moratoire sur la fracturation hydraulique pour l’exploitation des gaz de schiste contreviendrait à la liberté d’entreprendre garantie par l’ALENA (accord de libre-échange entre la Canada, les États-Unis et le Mexique). Les exemples de ce genre abondent, comme celui de cette société suédoise qui demande près de 4 milliards d’euros à l’Allemagne pour avoir décidé de sortir du nucléaire (voir aussi la vidéo ci-dessous). Les litiges de ce genre se règlent devant des tribunaux arbitraux indépendants des justices nationales, et le mandat de la Commission européenne vise à établir un mécanisme arbitral "investisseur-État" qui se substituerait aux juridictions démocratiques.
 
Heureusement, le Parti socialiste au pouvoir ne peut cautionner un tel processus de dumping social, fiscal et environnemental, conduisant à aggraver les délocalisations, le démantèlement de la protection sociale et des services publics, l’abandon de la souveraineté démocratique des peuples au profit des intérêts privés, n’est-ce pas ?
 
Ah ah ah. Au nom de la lutte contre le protectionnisme et des dogmes libéraux en vigueur, l’ancienne ministre du Commerce extérieur Nicole Bricq s’est faite l’ardente défenseure des négociations, et le PS ne craint de se ranger aux côtés de l’UMP dans ce combat. François Hollande a même déclaré à Barack Obama que rien ne s’opposait à « aller vite » dans ce dossier.
 
Le combat est-il perdu d’avance ?
 
Bien sûr que non. Le texte final devra être adopté, à l’horizon 2016, par le Parlement européen et le Conseil de l’UE, avant d’être ratifié dans chaque pays. Il faut se souvenir de la mise en échec de l’AMI (Accord multilatéral sur l’investissement) à la fin des années 90, et de l’Accord commercial anti-contrefaçon (ACTA) à la fin de la décennie suivante. Un vaste front d’organisations et de partis s’oppose au projet, notamment au travers du collectif Stop TAFTA, plusieurs collectivités se sont déclarées "zones hors Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement". La prise de conscience s’étend et laisse une chance de ne pas abandonner le dossier aux lobbies. Ah, et puis des élections européennes ont bientôt lieu, donnant une occasion de se mobiliser, aussi bien au cours de la campagne qu’au moment du vote.
 
P.-S.
 

lundi, 21 avril 2014

Die «Behörden» in Kiew lehnen Föderalismus und Sprachenrechte ab

Die «Behörden» in Kiew lehnen Föderalismus und Sprachenrechte ab

Die Kiewer «Regierung» zieht es vor, mit der Nato zu flirten

von James George Jatras, stellvertretender Direktor des American Institute in Ukraine, AIU

Ex: http://www.zeit-fragen.ch


Vor nicht allzu langer Zeit war «Föderalismus» kein Schimpfwort in der ukrainischen Politik, selbst aus einer westlich orientierten, nationalistischen Perspektive. Professor Alexander J. Motyl von der Rutgers Universität [New Jersey] zum Beispiel, der häufig Kommentare zur ukrainischen Politik verfasst, machte im letzten Jahr einige wohlüberlegte Vorschläge, warum Dezentralisierung Sinn mache, besonders für die Bekämpfung der Korruption (dazu, wie das AIU zu der Zeit kommentierte, siehe «Decentralizing Ukraine: an Issue that Deserves Serious Discussion», August 2013).


Heute jedoch sehen westliche Regierungen die Aussicht auf Föderalismus nur als Trick, um die Ukraine aufzubrechen. Aussenminister John Kerry überliess die Frage des Föderalismus der ungewählten «Regierung» in Kiew, welche die USA und Europa [die EU, Anm. der Red.] unkritisch als rechtmässige Regierung und massgebliche kollektive Stimme aller Menschen der Ukraine anerkannt haben. Ihr Wortschwall überrascht nicht:

«Warum führt Russland nicht den Föderalismus ein? … Warum gibt es den nationalen Regionen der (Russischen) Föderation nicht mehr Befugnisse? … Warum führt es keine weiteren Staatssprachen ein ausser Russisch, unter anderem Ukrainisch, das von Millionen von Russen gesprochen wird?» […]
«Es gibt keinen Grund, anderen zu predigen. Besser ist es, die Dinge im eigenen Haus in Ordnung zu bringen», … [Reuters, «Ukraine hits back at proposals by Russia’s Lavrov,» 31. März]

Selbstverständlich hat die Russische Föderation in Wirklichkeit eine zweckmässige föderale Struktur. Gemäss Artikel 68 der Russischen Verfassung haben Subjekte der Föderation das Recht, Staatssprachen anzunehmen, was mehr ist als ukrainische Oblaste [Bezeichnung für einen grösseren Verwaltungsbezirk, Anm. des Übersetzers] tun können. Es gibt Dutzende offizieller Sprachen der Republik, und dazu gehören auch Ukrainisch und Krimtatarisch, genauso wie andere Sprachen mit offiziellem Status. Es ist umgekehrt. Da generell keine andere Sprache als Russisch landesweit üblich ist, ist es die einzige Staatssprache auf dem gesamten Territorium der Föderation.


Das steht in scharfem Gegensatz zur Ukraine, wo in vielen, wenn nicht in den meisten Landesteilen ukrainisch-russische Zweisprachigkeit eine Tatsache des alltäglichen Lebens ist. Dennoch erklärt Artikel 10 der ukrainischen Verfassung absurderweise, Russisch sei lediglich die Sprache einer «nationalen Minderheit». Falls die Ukraine beschliesst, einen selbstkritischen Blick auf den Föderalismus zu werfen, muss der Tatsache der funktionalen Zweisprachigkeit ein realistischerer Gesetzesrahmen gegeben werden, der die Einheit und nicht die Zerrissenheit fördert, indem man von der Erfahrung anderer zwei- oder mehrsprachiger Länder profitiert.


Eine Möglichkeit, das zu tun, wäre in der Form eines landesweiten Übereinkommens, das die Rollen des Ukrainischen und Russischen als Landesprachen in einer föderalen verfassungsmässigen Struktur genau festlegt. Nur ungenügend erfüllt Kiew ausserdem die Forderungen der Europäischen Charta der Regional- oder Minderheitensprachen im Hinblick auf tatsächliche Minderheitensprachen wie Rumänisch, Bulgarisch oder Gagausisch – oder Rusinisch, das Kiew überhaupt nicht anerkennen will, und dies, obwohl es als offizielle Minderheitensprache in der Slowakei, in Serbien, in Rumänien und in anderen Ländern geschützt ist.

Die harsche und unangemessene Antwort der Kiewer «Regierung», die sogar eine Diskussion des Föderalismus und der Sprachenrechte ablehnt, kann nur zu einer weiteren Schwächung des Zusammenhaltes der Ukraine führen, nicht zu einer Stärkung. Leider ist es klar, wo die Kiewer «Regierung» ihre Prioritäten setzt: bei ihrer geopolitischen und militärisch-strategischen Agenda. Gestern [am 1. April] hat die Nato-Ukraine-Kommission eine Stellungnahme herausgegeben, die (vermutlich nicht als Aprilscherz gemeint) beinhaltete:
«Wir begrüssen die Unterzeichnung der politischen Kapitel des Assoziierungsabkommens mit der Europäischen Union durch die Ukraine vom 21. März.»

Man sollte meinen, die «politischen Kapitel» in einem Abkommen mit einer völlig anderen Organisation – der Europäischen Union – wären nicht Angelegenheit der Nato. Aber natürlich ist es sehr wohl das Geschäft der Nato, weil das Abkommen, das am 21. März unterzeichnet wurde, Kiew dazu verpflichtet, seine Aussen- und Sicherheitspolitik mit Brüssel in Übereinstimmung zu bringen, die gemäss der «Berlin Plus»-Vereinbarung von 2002 wiederum der Nato unterstellt ist.
Die ständige falsche Prioritätensetzung durch westliche Regierungen bei ihrer strikten Unterstützung für die nicht repräsentative und nicht gewählte Kiewer «Regierung» kann die bereits brüchige Einheit der Ukraine nur weiter gefährden.     •

Quelle: AIU, 3. April 2014
(Übersetzung Zeit-Fragen)

jeudi, 03 avril 2014

VS steunt Erdogans misbruik van NAVO voor herstel Ottomaans Rijk

VS steunt Erdogans misbruik van NAVO voor herstel Ottomaans Rijk

Vanuit Turkije zal het nieuwe Islamitische Kalifaat worden opgericht


De verwezenlijking van Erdogans imperialistische visioen van een hersteld Turks-Ottomaanse Rijk komt met hulp van de VS en de NAVO steeds dichterbij.

Van alle 28 NAVO-landen is er slechts één land dat profiteert van het pro-islamistische Midden-Oostenbeleid van de Amerikaanse president Obama: Turkije. Premier Erdogan, wiens AK Partij vandaag de hoogstwaarschijnlijk zwaar gemanipuleerde lokale verkiezingen in Turkije zal winnen*, was in 2011 één van de grootste voorstanders van de NAVO bombardementen op Libië, dat volgens de recent afgezette premier Ali Zeidan binnenkort in een Al-Qaeda terreurbasis voor aanslagen in Europa zal zijn veranderd. 27 NAVO-landen, waaronder Nederland, zetten daarmee hun eigen nationale veiligheid op het spel, ten gunste Turkije.

* Al Jazeera berichtte dat het aantal stembiljetten bijna drie keer hoger is dan het aantal geregistreerde kiezers (3).

Libië dankzij NAVO een Al-Qaeda basis

Volgens de Engelse versie van Al-Akhbar zat de Libische tak van de Moslim Broederschap achter het afzetten van premier Zeidan. Het waren de Amerikaanse en Turkse regeringen die na het vermoorden van Gadaffi de Moslim Broederschap naar voren schoven om het machtsvacuüm op te vullen. Uit officiële documenten uit 2011 blijkt dat Al-Qaedalid Abdel Hakim Belhaj de leiding kreeg over ‘alle internationale ambassades’, inclusief de Amerikaanse.

Lawrence Freeman van het Executive Intelligence Review stelde onlangs dat Al-Qaeda inderdaad de macht heeft overgenomen in Libië, en dat in Syrië hetzelfde dreigt te gebeuren, wederom met steun van de NAVO. Freeman wees de voormalige Britse premier Tony Blair aan als de grote promotor van dit beleid in Europa. Waar of niet, Blair zorgde ervoor dat zijn land de grenzen wagenwijd opende voor grote aantallen moslimimmigranten.

Islamisering Europa door Turks lidmaatschap EU

Het snel toenemende aantal moslims in Europa is een bedreiging voor de stabiliteit en vrijheid van alle NAVO-landen, op één na: Turkije. Hoge AKP-politici en officials verklaarden enkele jaren geleden al dat de islamisering van heel Europa het belangrijkste doel van het nog altijd geplande Turkse lidmaatschap van de EU is. Sommigen spraken zelfs letterlijk van wraak voor de nederlagen bij Wenen in 1529 en 1683, toen beide Turkse pogingen Europa te veroveren, mislukten.

Moslim Broederschap welkom in Istanbul

Het afzetten van de Egyptische Moslim Broederschap president Mohamed Morsi was een lelijke streep door de rekening van Erdogan en Obama. Erdogan huilde zelfs op de nationale televisie, en de regering Obama eiste dat de Broederschapleiders onmiddellijk zouden worden vrijgelaten. De VS en Turkije, samen goed voor meer dan 50% van de NAVO-strijdkrachten, streven in het Midden Oosten dan ook dezelfde belangen na, die echter diametraal staan tegenover die van de andere NAVO-bondgenoten in Europa.

Turkije laat het er echter niet bij zitten. Gevluchte leiders van de Broederschap vonden een welkom (tijdelijk) thuis in Istanbul. Wat Erdogan van plan is heeft zelfs belangrijke profetische implicaties:

‘En hij (de Antichrist uit Turkije) zal zijn hand uitstrekken tegen de landen, en het land Egypte zal niet ontkomen, maar hij zal de schatten bemachtigen van goud en zilver en alle kostbaarheden van Egypte; en Libiërs en Ethiopiërs zullen in zijn gevolg zijn.’ (Dan.11:42-43)

In 2011 zei Erdogan in een interview met TIME Magazine dat ‘er geen sprake van kan zijn de (Turkse) erfenis van het Ottomaanse Rijk te ontkennen’. Tegelijkertijd ontkent Erdogan ten stelligste de Turks-Ottomaanse genocide op de Armenen.

NAVO behartigt Turkse belangen

Anno 2014 is Turkije feitelijk een vijand van de NAVO geworden. Ondanks het openlijke streven van de Turkse leiders het Ottomaanse Rijk te herstellen, weigert het Westen dit in te zien, en blijft het de Turken ten koste van zijn eigen belangen steunen.

Zo kozen de NAVO, Europa en de VS in het conflict in Syrië de kant van Turkije, dat de islamistische rebellen –inclusief leden en groepen van de Moslim Broederschap en Al-Nusra/Al-Qaeda- steunt met onder andere wapens, voorraden, luchtdekking en medische hulp. Dat is tevens de reden waarom het Westen de talloze gruweldaden van de rebellen, waarvan met name christenen het slachtoffer zijn, doodzwijgt.

False-flag om invasie van Syrië te rechtvaardigen

Turkse generaals die fel tegen Erdogans imperialistische veroveringsplannen gekant zijn, lekten enkele dagen geleden een gesprek met minister van Buitenlandse Zaken Ahmet Davutoglu, waarin openlijk een mogelijke false-flag aanval op Turkije werd geopperd, die als voorwendsel moet dienen voor een Turkse invasie van Syrië. Het ligt in de lijn der verwachtingen dat zowel Obama, de EU als de NAVO zich dan vierkant achter Turkije zullen opstellen.

‘Turken zullen ongelovigen op de knieën dwingen’

Het is Turkije dat de overige 27 NAVO-landen, inclusief Nederland, om zijn vinger heeft gewonden en met impliciete chantage en dreigementen in bedwang houdt. Het uiteindelijke doel werd jaren geleden openlijk gefilmd voor wie het maar wilde weten – en dat zijn er in het Westen helaas nog altijd zeer weinigen. Kijk naar deze video, waarin Erdogan op de eerste rij zit bij een toespraak van de hoog in aanzien staande soefistische leider Nazeem Kibrisi, die beloofde dat de Turken het Ottomaanse Rijk zullen herstellen, en alle ongelovigen –de niet-moslims in Europa en Amerika- op hun knieën zullen dwingen. (1)(2)

‘Gul’ betekent ‘beest’

Mocht Erdogan vanwege alle schandalen toch vervangen worden, dan is er nog altijd president Abullah Gul, die onder het valse voorwendsel van vrede en samenwerking met het Westen exact dezelfde doelen nastreeft. Merk op dat Gul in het Arabisch ‘beest’ of ‘monster’ betekent, wat christenen onmiddellijk zal doen denken aan ‘het beest uit de afgrond’ uit Openbaring. Sommigen zullen zeggen dat Gul een Turk is, maar zijn overgrootvader was een uit Siirt afkomstige Arabier. Ook Erdogans vrouw Emine is afkomstig uit een Arabische familie uit Siirt.

Islamitisch Kalifaat

Vanuit Turkije zal er een nieuw Islamitisch Kalifaat worden opgericht. De leider (‘Gog’ in de Bijbel) van Turkije zal zich afschilderen als de reïncarnatie van Mohammed, Saladin en de Ottomaanse heerser Suleiman Al-Qanuni. Het Westen zal zich laten misleiden door de zogenaamd ‘gematigde’ Turkse versie van de islam – totdat het er te laat achter komt dat het moslimfundamentalisme en de ‘gemoderniseerde’ islam twee kanten van dezelfde munt zijn.

Bijbel: ‘Troon van satan’ in Turkije

‘De Antichrist’ komt volgens de Bijbel dan ook uit Turkije, dat in Openbaring 2:2 de ‘troon van Satan’ wordt genoemd (Pergamum ligt in Turkije). Onlangs wezen we opnieuw op het grote aantal historische bewijzen dat met ‘Gog uit Magog’, dat in de eindtijd frontaal de aanval op Israël zal openen en de laatste Wereldoorlog zal ontketenen, Turkije wordt bedoeld, en niet Rusland, zoals veel christenen nog steeds denken.

Xander

(1) Shoebat
(2) YouTube
(3) Al Jazeera
(4) Shoebat

Zie ook o.a.:

07-03: De sleutelrol van Rusland en Turkije in de eindtijd (2)
28-02: De sleutelrol van Rusland en Turkije in de eindtijd (deel 1)

mercredi, 02 avril 2014

Quince aniversario de la agresión salvaje de la OTAN que destruyó Yugoslavia

 

cagle00.jpgHace quince años, el 24 de marzo de 1999, la aviación de EEUU y la OTAN atacó un país ubicado en pleno centro de Europa: Yugoslavia. Los bombardeos duraron más de dos meses. Casi dos mil civiles murieron a raíz de la agresión. Los ataques aéreos fueron el punto culminante después de muchos años de una hostil campaña occidental en contra de ese poderoso Estado balcánico. Con las bombas y los misiles, que cayeron desde el cielo nocturno sobre Belgrado, Pristina y otras ciudades serbias, culminó la formación de un nuevo mapa de Europa del Este.

El analista político Alexánder Bovdunov, señala: –La idea era crear un foco de tensión en Europa, dificultando al máximo su conversión en un centro geopolítico independiente, por un lado, y por otro, aplastar y eliminar dentro de lo posible las fuerzas potencialmente capaces de ser aliados de los rusos. En primer término, Serbia y los serbios. Por algo fue que en ese conflicto EEUU y Europa, que le seguía la corriente, comenzaron respaldando a los croatas para terminar sofocando al Estado serbio y desatando el conflicto en torno a Kósovo para minimizar la influencia de los serbios en la región. Uno de los principales objetivos era demostrar que EEUU era capaz de imponer su voluntad al mundo entero y hacer lo que quisiera en cualquier punto de Europa. Gracias a Washington, en el mapa europeo surgió un cuasi Estado: la República de Kósovo. Su papel se limita prácticamente a ser otra cabeza de puente de EEUU en Europa.

El analista Vasili Kashirin explica: –Es un satélite fiable y leal de Occidente. En Kósovo está ubicada la mayor base militar de EEUU en el Viejo Continente. Los estadounidenses han construido allí toda una ciudad-fortaleza. Han llegado para quedarse durante décadas y no piensan abandonar ese territorio. Desde el punto de vista militar, fue un indudablemente triunfo de EEUU. Después de fraccionar Yugoslavia en pequeños países y enclaves, Occidente continuó imponiendo su “democracia alada” en Iraq, Afganistán y Libia, y al devastarlos, estuvo a punto de agredir a Siria, pero en ese momento el mecanismo de influencia unipolar falló, porque Rusia se opuso a la política “euroatlantista” en la región.

Vasili Kashirin señala: –La correlación global de fuerzas ha cambiado. Rusia ya no es tan débil como era en1999,lo demostró el año pasado durante la crisis siria, al impedir con su diplomacia razonable y posición que Occidente agrediera militarmente a Siria. El siguiente error del “euroatlantismo” fue su actitud respecto a Crimea. El deseo natural de Moscú de defender a la población ruso parlante de la península frente a los ultranacionalistas ucranianos, absolutamente justificable desde el punto de vista humano, ha sido interpretado por Occidente como una agresión militar rusa contra Ucrania. Y el resultado de la libre expresión de la voluntad de los crimeos a través de un referéndum ha sido calificada por el mismo como una violación de la integridad territorial del Estado ucraniano. A su vez, Vasili Kashirin califica la reacción de Occidente como una aplicación automática de la política de doble rasero. Solo que los tiempos han cambiado y esta política ha dejado de ser igual de eficaz que antes. Su incongruencia es demasiado evidente para todos.

Fuente: El Espía Digital

L'atlantisme est un piège!...

L'atlantisme est un piège!...

par Bertrand Renouvin

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Bertrand Renouvin, cueilli sur son blog et consacré à l'atlantisme et à ses œuvres...

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L'atlantisme est un piège

Les manifestants de Kiev qui brandissaient des drapeaux bleus ont obtenu ce qu’ils voulaient : la signature du volet politique de l’accord d’association entre l’Union européenne et le pouvoir né de l’insurrection. Ils feraient bien de lire ce texte et de le mettre en relation avec les conditions posées par le Fonds monétaire international au début des discussions sur le prêt à l’Ukraine.

Il va presque sans dire que l’accord signé le 21 mars détruit définitivement l’illusion d’une intégration de l’Ukraine dans l’Union. En attendant la signature du volet économique qui devrait avoir lieu après l’élection présidentielle du 25 mai, les Ukrainiens noteront qu’ils sont désormais soumis aux principes de l’économie de libre marché (titre I, article 3) et qu’ils sont engagés dans une coopération impliquant des contacts militaires (titre II, article 5) avec des pays qui sont membres de l’Otan. Il s’agit donc d’un accord d’association européo-atlantique, qui réjouit les plus occidentalistes des Ukrainiens, soucieux de trouver assistance et protection contre le voisin russe. Leur joie sera de courte durée. Ils ont déjà constaté que l’Occident n’a pas empêché le rattachement de la Crimée à la Russie et ils auraient déjà dû s’apercevoir que l’économie de marché est celle du renard libre dans le poulailler libre. Pourquoi ?

Parce que le FMI exige, comme d’habitude, les « réformes » qui entraînent l’appauvrissement et le pillage des pays qui les acceptent : privatisations, annulation des subventions, augmentation des taxes, augmentation de l’âge de la retraite, augmentation des tarifs du gaz et de l’électricité,  réduction de la protection sociale et des dépenses d’éducation… Choisi par les Etats-Unis et soutenu par Bruxelles, Arseni Yatseniouk, qui fait fonction de Premier ministre, a déjà engagé un programme de restrictions budgétaires pour prouver sa pleine et entière collaboration à cette sauvagerie programmée.

L’Ukraine est dans la mâchoire du piège atlantiste. La France aussi.

A Kiev, l’accord d’association et le prêt de 15 milliards de dollars constituent l’appât. A Paris, il se présente sous la forme du Pacte transatlantique sur le commerce et l’investissement (PTCI). Avec d’autres peuples européens, nous sommes confrontés à la même idéologie libre-échangiste assortie de la même promesse d’avenir radieux par les progrès de la concurrence sur le marché dérégulé. En France et dans d’autres pays, nous constatons que le gouvernement des Etats-Unis est le maître de la manœuvre commerciale et financière comme il est, avec l’Otan, le maître de la manœuvre militaire. La solidarité avec les Ukrainiens insurgés n’est pas plus gratuite que le partenariat transatlantique : il s’agit d’assurer la domination américaine sur un territoire européen aussi étendu que possible afin qu’un bloc atlantique puisse être opposé à la Chine – par ailleurs bordée par le Partenariat transpacifique.

Il ne s’agit pas d’un complot machiavélique mais d’une logique de puissance qui s’est réaffirmée après l’effondrement de l’Union soviétique. Au mépris de la promesse faite par James Baker à Mikhaïl Gorbatchev, l’Otan s’est étendue à l’Est, puis l’influence américaine s’est renforcée dans les Balkans, la France, divine surprise, est revenue dans le commandement militaire intégré et il a paru possible de rejeter la Russie encore plus loin vers l’Est par une révolution en Ukraine en attendant de faire la même opération en Biélorussie. Le Partenariat transatlantique ferait quant à lui l’affaire des multinationales américaines dans des secteurs-clés et permettrait à l’Allemagne de réorienter son approvisionnement énergétique. Alors que la France a tout à redouter d’un accord qui mettrait en péril ses secteurs les mieux protégés, François Hollande a souhaité une conclusion rapide des négociations pour éviter « une accumulation de peurs, de menaces, de crispations ». Cela signifie que, comme le retour dans l’Otan sous Nicolas Sarkozy, le PTCI doit être adopté sans débat public, à l’insu des peuples qu’on espère berner par la promesse d’un « plus de croissance ».

Face au déni de démocratie, face au piège atlantiste, nous développerons, avec nos amis, le projet salutaire d’une confédération européenne des Etats nationaux de l’ensemble du continent. L’avenir de l’Europe ne doit plus s’écrire à Washington.

Bertrand Renouvin (Blog de Bertrand Renouvin, 25 mars 2014)

dimanche, 30 mars 2014

West’s antiquated unipolar world collides with the East’s vision of a mulipolar future

politique internationale, occidentalisme, atlantisme, russie, états-unis, occident, multipolarité, unipolarité,

Tony Cartalucci

West’s antiquated unipolar world collides with the East’s vision of a mulipolar future

Ex: http://journal-neo.org

In Reuters’ 2007 article, “Putin says Russia threatened by ‘Unipolar World’,” Russian President Vladimir Putin stated: 

Some people are constantly insisting on the necessity to divide up our country and are trying to spread this theory.”

Reuters would also quote President Putin as saying: 

“There are those who would like to build a unipolar world, who would themselves like to rule all of humanity.” 

While Reuters then attempted to spin the comments as Russian paranoia, in the wake of recent events in Ukraine, the timelessness and accuracy of President Putin’s assessment years ago are apparent. 

 Setting the Board 

For years the West has been cultivating a proxy political machine inside of Ukraine for the purpose of peeling the nation away from its historical and socioeconomic ties to Russia. The deep relationship between Western corporate-financier interests on Wall Street and in London and the opposition in Ukraine are best summarized in PR Weeks “Analysis: PR gets trodden underfoot as sands shift in Ukraine.” In the article, the involvement of some of the most notorious corporate lobbying firms on Earth, including Bell Pottinger and the Podesta Group, are revealed to have been involved in Ukraine’s internal affairs since the so-called “Orange Revolution” in 2004 – a coup admittedly orchestrated by the West and in particular the US government

The article chronicles (and defends) the continuing, unabated meddling of the West up to and including the most recent turmoil consuming Ukraine.   

PR Week’s article revealed that heavily funded networks propping up the proxy regime in Kiev are sponsored by “individuals and private companies who support stronger EU-Ukraine relations.” It is these Western corporate-financier interests, not Ukrainian aspirations for “democracy” and “freedom,” that kicked off the “Euromaidan” mobs in the first place – and will be the driving force that misshapes and deforms the regions of western Ukraine now overrun by the West’s proxies. 

To the east in Ukraine, people are prominently pro-Russian, sharing closer cultural, linguistic, and socioeconomic ties to Russia as well as long historical parallels. They have welcomed moves by Russia to counter the coup in Kiev and protect eastern Ukraine from the corrosive influence that will grow as the West further entrenches itself.  

A democratic referendum held on the Crimea peninsula overwhelmingly chose independence from the fascist regime in Kiev, separating from the now dysfunctional and downward spiraling western region and beginning the process of formally joining the Russia Federation. This resulting lay of Ukraine will be a proving ground where in the West, Wall Street and London’s unipolar order, will face off against the East and Russia’s vision of a multipolar order. The predictable outcome of financial and social ruination in the West, versus a stable status quo in the East will vindicate the growing perceptions held regarding both. 

The Predictable Fate of Western Ukraine Already Unfolding 

With the vacant chair of deposed Ukrainian President Viktor Yanukovych still warm, the tentacles of Western corporate-financier interests have already wound themselves around Kiev and have begun to squeeze. 

Chevron, which had signed a multi-billion dollar deal with Ukraine in November, 2013, was operating in the west of Ukraine, and alongside other Western energy giants such as ExxonMobil and Shell. The deals were part of President Yanukovych’s apparent gravitation toward the West and impending integration with the EU which was then suddenly overturned in favor with re-cementing ties with Russia. Western oil giants clearly saw the benefit of backing a putsch that would leave the western half firmly in the orbit of the US, UK, and EU. They can not only continue their business on the western edge of Ukraine, but expand their interests unabated across the country now that a capitulating, puppet regime sits in Kiev.  

While Western big-oil plans to move in and siphon billions, the International Monetary Fund (IMF) is already planning deep cuts in social benefits as part of a staggering austerity regime to restructure financially the seized western region of Ukraine, and if possible, all of Ukraine proper.

RT reported in its article, “Pensions in Ukraine to be halved – sequestration draft,” that:

The self-proclaimed government in Kiev is reportedly planning to cut pensions by 50 percent as part of unprecedented austerity measures to save Ukraine from default. With an “empty treasury”, reduction of payments might take place in March. 

According to the draft document obtained by Kommersant-Ukraine, social payments will be the first to be reduced.

The proxy regime set up in Kiev has already indicated its eager acceptance to all IMF conditions. The fate of western Ukraine will be no different than other members of the European Union preyed upon by the corporate-financier interests that created the supranational consolidation in the first place. The reduction of a multipolar Europe into a unipolar, supranational consolidation which can be easily and collectively looted is a microcosm of what the West’s Fortune 500 plan as part of their global unipolar order.  

The natural resources, human capital, and geopolitical advantages found within the borders of Ukraine, will now become the natural resources, human capital, and geopolitical advantages of Chevron, BP, Monsanto, a myriad of defense contractors, telecom corporations, and other familiar brands seen marauding across the planet leaving in its wake destitution, socioeconomic disparity, and perpetual division they intentionally sow in order to protect their holdings from any form of unified or organized opposition.   

No matter how obvious the West’s game may be to some, had Ukraine fallen entirely under the control of Western interests, a multitude of excuses could and would have been peddled to explain the unraveling of Ukrainian society in terms that would exonerate the corporate-financier interests truly driving the crisis. But Ukraine has not entirely fallen to the West, and because of that, the planned decimation of western Ukraine, its economy, and its sovereignty will stand out in stark contrast to the eastern region that has remained beyond the West’s reach and within the orbit of Russia’s multipolar vision of the future.  

 The East’s Chance to Showcase a Multipolar Future

The West has made an entire industry out of “democracy promoting,” or in other words, the facade and insidious geopolitical mechanics behind it, it spreads its hegemony across the globe with. It has ingrained its superficial and ultimately disingenuous definitions of “elections,” “democracy,” and “freedom” into the minds of millions through political movements, mass media, and entertainment. However, this facade in recent years has suffered many setbacks as its opponents poke holes through it and reveals what lies beneath more clearly. 

What must be done next is the introduction of a new set of principles by which the global population can embrace – that of a multipolar world order where power is balanced, national sovereignty reigns, and international institutions mediate, not dictate, the interactions and conduct between nation-states. 

Unlike the West’s unipolar order which depends on the massive and perpetual manipulation of public perception to maintain itself, a multipolar world must be promoted through transparent, demonstrated examples. Russia’s evolving relationship with Ukraine, particularly in the midst of the recent turmoil in Kiev, will help demonstrate both the folly of dealing with the West and its global supranational consolidation and the benefits of maintaining traditional, sovereign bi-lateral relations with other states.

Already, Russia has exhibited crucial differences in its foreign policy – its stationing of troops in Ukraine already covered under long-standing treaties and their mission clearly provoked by documented extremists admitted even across the Western press as being armed and promoting universally unacceptable and dangerous ideologies rooted in racism, bigotry, and genocide. 

While the West eagerly traverses the globe thousands of miles from its borders, under patently false, fabricated pretenses (such as in Iraq) to execute military force against nations that posed it no conceivable threat and in hindsight its motives being clearly self-serving, Russia has waited perhaps too long to act directly along its own borders against clear and present dangers being fomented overtly by foreign interests openly seeking to encircle and overrun Russia itself

This difference in foreign policy and indeed in the vision the West and East hold for the future – one of unipolar global domination and the other of multipolar coexistence – will be tested in Ukraine in front of the world. While the West has little choice but to continue along its long-established trajectory toward confrontation and exploitation, Russia and its growing list of allies has an opportunity to offer an alternative, not only to solve its own problems along its border – but for other nations as well chaffing under the growing disparity created by the West’s antiquated paradigm.

Tony Cartalucci, Bangkok-based geopolitical researcher and writer, especially for the online magazine New Eastern Outlook”

jeudi, 27 mars 2014

OTAN GO HOME !

OTAN GO HOME !

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Un communiqué du Réseau Identités:

En 1991 l‘Union Soviétique s’effondrait et avec elle la menace militaire qu’elle représentait. En effet, immédiatement, la Russie nouvelle sabordait le Traité de Varsovie: dès lors l’OTAN n’avait plus de raisons d’être. Mais au lieu de jouer le jeu de la réciprocité, les U.S.A. poussaient leurs pions un peu plus profond en Europe. Ce furent les épisodes du démembrement de la Yougoslavie et de la Serbie, puis des “révolutions oranges” téléguidées depuis Washington.  Aujourd’hui, Russie et « Occident » sont à nouveau face à face à l’occasion de la crise Ukrainienne.

Souvenons-nous de ces mains tendues… Gorbatchev et sa « Maison commune », Poutine et sa « Grande Europe »… Autant de plaidoyers pour un partenariat euro-russe enterré par nos dirigeants corrompus inféodés à Washington tels les Hollande, Fabius cornaqués par  l’ineffable Bernard Henri Lévy. Concrètement, l’OTAN divise notre continent alors que nous devrions l’unir. Nous ne pouvons demeurer les complices silencieux de l’OTAN quand elle bombarde une capitale européenne comme Belgrade, quand elle installe des républiques musulmanes comme le Kosovo ou la Bosnie en plein coeur de l’Europe, ou quand elle tente de déstabiliser la Russie comme on l’a vu en Géorgie ou en Ukraine…

C’est pourquoi le Réseau-Identités entreprend aujourd’hui une campagne visant à libérer l’Europe de la tutelle des USA en abrogeant le Traité de l’Atlantique Nord qui ne sert ni le continent européen, ni les nations qui le composent. A la place, nous devons oeuvrer pour une armée européenne au service des intérêts européens et de leur diplomatie. On est en droit de se demander aujourd’hui quelle sera l’attitude de l’OTAN quand les peuples de France ou d’autres pays d’Europe auront décidé de se réapproprier les outils de leur souveraineté et de s’atteler au grand défi de la re-migration. Décidemment, non! Nous ne voulons plus d’une ingérence étrangère dans les affaires de notre continent car nous voulons l’Europe aux Européens…

Alors, comme De gaulle en son temps, disons non à l’OTAN…

OTAN hors de France !!! OTAN hors d’Europe !!! OTAN GO Home !!!

lundi, 24 mars 2014

The NATO Syndrome, the EU’s Eastern Partnership Program, and the EAU

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Kto Kogo?*

 

The NATO Syndrome, the EU’s Eastern Partnership Program, and the EAU

By

Ex: http://www.lewrockwell.com

In 2009, Poland and Sweden, ever attentive to the US’s geostrategic goals of isolating Russia and gaining control of China thereafter, initiated the Eastern Partnership program, which its sponsors said was intended to tighten ties with former Soviet Republics, such as Moldova, Armenia, Kyrgyzstan, and Ukraine.  A trade pact is a part of the Partnership’s Association Agreement (AA) deal.

What the Russians saw in the EU initiative was a repeat of the “NATO Syndrome,” in that what was promised would soon be betrayed, i.e. no NATO expansion in exchange for a Soviet agreement to the reunification of Germany.

To Russian eyes, NATO’s 1999 expansion throughout Eastern Europe and the subsequent celebratory bombing campaign against Serbia, inaugurated just one month later, and the still later Albanian annexation of Serbia’s heartland province of Kosovo, were altogether the Clinton Administration’s triple-combo opening salvos in an American campaign to recreate the Versailles Treaty’s cordon sanitaire.  And the 2009 Association Agreement is but a Trojan horse whose only practical purpose is to advance US and EU interests at the expense of the former Soviet republics’ naïve hopes and Russian security.

Dangling the Association Agreement’s implied – but not certain – right of eventual EU membership before the economically struggling former Soviet republics was but a means to beguile them into the EU orbit and thus US control with a future as NATO base hosts and IMF lab rats.

When the terms of the AA are examined, Russian skepticism is understandable.  The 350 laws alone that Ukraine would be required to institute over a ten-year period at a cost of twice the nation’s projected GNP in the same time period would overwhelm the struggling country, few of whose industrial and manufacturing products are either wanted or needed in the EU.

But whether or not Ukraine ever managed to fulfill EU conditions for membership would be of no importance to the U.S.  Once bound tight with IMF conditions and saddled with World Bank loans and perpetual debt, thereafter the west could leave the AA’s signatories to rot in limbo for years while their territory, cheap labor and resources were put to other, alien purposes.

The Russians saw as well that both the countries of the former Soviet Union and Russia, sandwiched as they are between large geopolitical units (China and the EU,) are disadvantaged when negotiating trade treaties and other matters.  Thus was born the idea of a new structure, the Eurasian Union (EAU), which began with the establishment of a Customs Union between Russia, Belarus and Kazakhstan in 2010.  The Russian plan was to inaugurate the Eurasian Union in 2015 with the inclusion of Armenia, Kyrgyzstan and Ukraine.

It is the Russian EAU initiative which is said to be Putin’s ham-fisted attempt to re-establish the Soviet empire, and not the plan of a man who accepts the world’s current political configuration and is attempting to place his country within that configuration as advantageously as possible.  It’s been a hard sell.

Without Ukraine, a Eurasian Union is at risk of never coalescing usefully, leaving the former republics and Russia vulnerable to neocon and globalist raids and incursions, possibly under cover of staged terrorist events.  In effect, the consequences might not be dissimilar from the days when Russian princes were run ragged repelling Tartar incursions from the south or the east, only having to turn and race westerly to beat back Lithuanian or Polish brigands.

By the week of the EU’s Eastern Partnership’s signing debut at the end of November 2013, Vladimir Putin had told Ukrainian president Viktor Yanukovich that he could continue flirting with the EU, if he wished.  But if Ukraine wanted a trade agreement with Russia, with whom the lion’s share of Ukraine’s trade actually occurs, $15 billion in the coming year, cut-rate gas prices, industrial co-operation projects, and possible further credits, the country would agree to the EAU.  Compared to the $200 million the EU offered out of a total of $799 million for all eight targeted Association Agreement signers and a certain decade in EU cold storage while the country underwent an IMF-directed mauling, Yanukovich made the prudent choice.

When the Ukrainian president informed the EU that Ukraine’s participation in the AA would require further discussion, a reasonable position considering the AA as drafted, and that the country had agreed to the join the EAU, thousands of misguided and confused protestors appeared in the Maidan.  Once the terms of the Russian offer were made public, the protests began petering out.

But in both the Russians’ EAU game plan and that of the US’s effort to sabotage the EAU, Ukraine is key.  Protest crowds on the Maidan began to grow again amid reports that many in the crowd were working for a daily wage.  Whether paid or unpaid, bussed in from Moldova or fresh off the Kiev city tram, it’s certain Ukrainians were not demonstrating for the establishment of NATO bases or IMF agreements, a number of which have already floundered and failed.

Recent events are not the first time the US has used Ukraine in an attempt to displace Russia as a significant power by piercing its sphere of influence.

In 2004, Putin and then Prime Minister Viktor Yanukovich had begun to tackle the politicized supply structure Stalin created to make permanent the Soviet Union.  By changing national borders and spreading key industrial components over two or more republics, Stalin bound the Soviet empire together.  When the 15 constituent republics that made up the Soviet Union became independent nations in 1992, this cross-border supply structure created havoc.

Mighty Soviet aluminum smelters were located in Siberia, but supplies of bauxite were to be had only in Ukraine.  A component an electronics manufacturer in Kharkiv needed could only be obtained from a manufacturer in Vilnius.  Multiplying the complications for obtaining key inputs throughout the industrial and manufacturing sectors of 15 nascent and bankrupt governments gives a fuller understanding of why the former republics have failed to successfully restructure their national economies.

Putin’s and Yanukovich’s initial efforts were beneficial, particularly to eastern Ukraine, in which the republic’s industrial sector is concentrated.  In 2004, Ukraine experienced a 12% increase in GNP, and the national currency, the hryvnia, enjoyed a modest appreciation.

The US-sponsored 2004 Orange Revolution put paid to the Putin-Yanukovich initiatives, and the Ukrainian cycle of state officials’ theft and oligarchical favoritism began anew under US-presidential pick Viktor Yushchenko, a recent tradition of sorts which Yanukovich was eager to honor, as well.

Fast forward to 21 February 2014, the day of the Yanukovich government’s violent ouster.  Earlier that day, Germany, France and Poland had brokered a compromise agreement between the elected Ukrainian government and the protestors’ spokesmen.  Having already agreed and executed much of the protestors’ agenda, the pre-2004 Ukrainian constitution was to be restored and Yanukovich, in turn, would stay in the diminished office of the presidency until new elections could be organized.

Within 12 hours of the agreement’s signing, dozens of corpses of demonstrators and police killed by sniper fire were reported in the Maidan.  On Saturday, in an un-constitutional procedure the Ukrainian parliament impeached Yanukovich, who then fled to Russia in fear of his life.

The Russian Foreign Ministry Russian Foreign Ministry observed that the Friday agreement was used “with the tacit consent of its external sponsors” as a “cover to promote the script of a forced change of power in Ukraine.”  In other words, the Russians smelled a high-stakes trick.

Now that the Ashton-Paet tape has leaked, and despite its being obediently ignored by the mainstream media, one wonders what other actions the west may have known about, but left unremarked on that Friday. Did the EU negotiators know that the opposition they were then championing in accordance with US preferences had possibly directed snipers into the Maidan to murder demonstrators and policemen alike?

Russian warnings to the US and the EU about the rough crowd in Kiev they’d taken up with were ignored. An arrogant Washington, in accord with a famous Leninism regarding the expediency of temporary alliances, sees no problem.  Once Ukrainian hotheads and thugs have been bled of all possible utility, they will be eliminated. Think Egypt.

In response to the coup, Moscow swiftly drew a red line so bright it might as well have been flashing in neon: within a day of Yanukovich’s shambolic impeachment 150,000 Russian soldiers were engaged in military exercises not so very far from Russia’s border with eastern Ukraine, almost overnight Crimea was under Russian military control, a bottled-up Ukrainian navy was registering little alarm at their predicament, and further payments on the remaining $12 billion of the $15 billion cash infusion and cut-rate prices for Russian gas Putin had earlier agreed with the overturned Yanukovich government were shelved.

What the US and the EU immediately claimed was a Russian invasion of Ukraine was a long term leaseholder’s defense of its property right.  Even with 16,000 troops in Ukraine, Russia is not in violation of the terms of its lease on the Sevastopol naval base.  The lease, a treaty in fact, permits the stationing and multiple movements on Crimean territory of as many as 25,000 Russian troops.

The west’s claim of a Russian invasion of Crimea is intended to support Ukrainian control of the Kerch Strait, a waterway at the northern end of the Black Sea which separates Ukraine’s Crimea Peninsula from the coast of Southern Russia and is one of Ukraine’s three potentially oil-producing provinces. Gas reserves lie offshore of the peninsula.

The US believes Ukraine’s long term needs for energy and income can be satisfied by cutting deals with Big Oil to drill for oil and gas, which can then be shipped through Ukrainian pipelines to the EU, and Europe’s dependence on Russian gas a forgotten inconvenience.

Complicating western media scripts, the Crimean parliament voted on 6 March to rejoin the Russian Federation.  A public referendum on Sunday, 16 March, confirmed the parliament’s earlier vote and the 96.7% of the electorate that voted its approval tallies with a 93.2% approval when the same question was put to the electorate in a 1991 referendum.  In the run-up to the recent public vote, 1000s-strong pro-Russian demonstrations erupted in the eastern Ukrainian cities of Donetsk and Lugansk at which possibly western mercenaries hired by wealthy Ukrainian oligarchs played the role of spoilers.

Without foreign largesse, the new Ukrainian coup government can’t even pay the nation’s light bill much less a single Ukrainian soldier’s combat pay.  In fact, the cost of tidying up a Ukraine that has been criminally misgoverned for over two decades in order to accommodate EU standards and procedures is in the neighborhood of a $200 billion, years-long taxpayer liability.

To date, the US has pledged $1 billion and the EU is planning a $1.5 billion emergency transfer to tide the coup government over prior to an IMF agreement and all before the 25 May elections.  Within a week of their elevation-by-mob, interim government leaders embarked on a palms-out Grande Tour of sorts.  A combined sum of $35 billion in promised IMF loans is now the west’s opening bid.

US policy achievements on behalf of American taxpayers for their $5 billion investment to date:  State Department-approved Ukrainian coup government officials have asked for money to finance an “independent Ukraine,” the US and the EU have offered up a promise of $35 billion to insure an “independent Ukraine,” and an “independent Ukraine” has agreed to take the money.

Where are the Pravy Sektor defaulters when you need them?  Hmm?

Over the horizon lies a propaganda campaign devoted to browbeating at least some of the Ukrainians’ requested billions from Russia’s earlier deal with the Yanukovich government on what will be said to be a “humanitarian” basis.  Rather like the ancient practice of the condemned paying the executioner’s fee, it will be an effort to maneuver Russia into paying the initial costs of Ukraine’s first steps towards EU membership.

When the Ukrainian people understand that the price for daydreams of strolling the Champs d’Elysées with a pocketful of euros is an IMF restructuring that entails the devaluation of the hryvnia, cuts in pensions, benefits and salaries to state employees, raising of the retirement age, the removal of subsidies to coal and other underperforming industries, the growth of natural gas prices, and other toxic rules and conditions that will translate into a life harder and colder than it now is, more turmoil is guaranteed.

Turmoil is the very aim of contemporary US statecraft.  In the “divide and rule” political schemata of empire, US blunders are but new opportunities to tighten the screws on what the US policymakers regard not as nations, but as subject territories.

What is extraordinary is that EU officials are persisting in the attempt to squeeze agreement with the IMF and to the Eastern Partnership from Ukraine’s coup government prior to the 25 May elections, and thereby secure their agents’ permanent presence in the country as a thing done.  The EU rush speaks to the insincerity and weakness of any substantial EU commitment to aid Ukraine or her people.

The Russians’ refusal to recognize the coup government is correct; doing so would only work to support the inevitable US effort to trade a Ukrainian agreement to the AA to Russia in return for Ukraine’s acceptance of the loss of Crimea.

In the wake of the Crimean referendum, a hysterical western and specifically US-aligned media has been shouting warnings of a sudden Russian grab for eastern Ukraine.  Stalin could have written the script – for the Americans, who without any foreign influence whatsoever long ago established their own history of provoking attacks.

Confused overnight media reports of the death of a Ukrainian soldier in Crimea, which imply that Russian troops are responsible, but which locals say was a tragic consequence of a dust-up with Crimean self-defense forces and an unknown sniper,  are indicative of the Russians’ concern that the west will create the evidence that compels Putin to make good his promises of protection of Russians in western Ukraine.

Russian Foreign Minister Sergei Lavrov said that Russian support for an OSCE observer mission in Ukraine is based on the need “of preventing provocations by ultranationalist and radical forces against Russian speakers and our compatriots in southeastern Ukraine and other regions.”

Contrary to western media’s repeated provocations, Russia has no interest in a divided Ukraine.  A divided country would only open Russia to endless enmity from western Ukrainians, and ongoing cross-border violence.  A division would be a tragedy for western Ukraine, which would bring increased economic misery and leave the country subject to a possible Polish annexation.

In truth, US scheming and bellicosity in Ukraine have only worked to drag the world back to the tired rhetoric of the cold war and to that era’s nuclear dangers and destructive tit-for-tat policies of economic sanctions, asset freezes, and boycotts.  The only bit of “new” is the threat of kicking Russia out of the irrelevant G-8’s treehouse.

The experience is rather like watching dinosaurs crashing about in a Steven Spielberg film.

The world is de-centralizing, and neither the rapidly changing times nor the world’s finances favor out-of-date multinational organizations, run-a-muck central banks, or rolling superpower seditions and military aggressions.

If so, then what explains Germany’s support of the US lead?  Since Russia supplies a third of the gas for Germany’s economy, risking Russia’s alienation seems unwise.

The cat western media doesn’t let out of the bag is the fact that Germany has a full tank of gas, and there’s plenty more from where that came from.

Gazprom’s Baltic Sea ‘Nord Stream’ project is complete and is now transporting Russian gas to Germany through a pipeline that transverses the bottom of the Baltic Sea, and the pipe’s capacity is double the amount of gas Germany purchased from Russia in 2012.  Since 2005, the chairman of the supervisory board of the management company of Nord Stream is Gerhard Shröder, the former German chancellor.

Gazprom in conjunction with Italy, France and Germany is building a second pipe, South Stream. The former SPD mayor of Hamburg, Henning Voscherau, plays the same supervisory role at South Stream Transport AG as Shröder does at Nord Stream.

Interestingly, the Financial Times reported that the City’s skittishness in the wake of John Kerry’s idiotic ultimatum to Putin to renounce in advance the results of the referendum in Crimea put ‘half a dozen live deals to fund some of Russia’s biggest companies” in limbo.”  But the FT article highlighted one deal that was not put in limbo:  “South Stream announced that it had signed a contract worth about EUR2 billion with Saipem of Italy to build the offshore stretch of the route under the Black Sea from Russia to Bulgaria. Construction is scheduled to start in June.”

Gazprom CEO Alexei Miller has been quoted as saying that the two projects in combination with the already-existing Belorussian “Beltansgaz” pipe would turn Ukraine’s network of gas pipelines and biggest strategic asset into “scrap.”

In other words, Germany’s verbal support for the west’s initiatives costs Germany exactly nothing.  Any actions beyond the symbolic would cost Germany.  Therefore, there will be no EU sanctions of consequence.  Even were Germany on side for a US-decreed suicide mission, twenty-eight nations’ governments are not going to agree to economic policies that will take the cost out of their own hides. In other words, no State Department neo-con princess is going to ‘’F**k the EU.”

With the Nord and South stream projects in hand, Germany, which has prospered mightily from the euro, but whose taxpayers are weary of bankrolling the sinking Mediterranean countries’ loans made by the prosperous north’s banks, has positioned itself remarkably well; in an EU financial pile-up, exiting the EU wouldn’t amount to much more than a fender bender.

Now that west has adopted Bolshevik political tools, the Russians ought to keep turning the tables and counter with what the west advocates only with words, i.e. freedom and economic competition.

An EAU based on free trade in which there are no tariffs, no quotas, and no favoritism by or for any member and which allowed for associate members would put the Soviet boogieman back in the closet.  A free trade pact would allow Russia and the former republics to reap the benefits of the spontaneous order that the world’s people are building daily on the internet without any state’s direction or even much of an awareness of what they are doing.

There would be costs to Russia for such an arrangement, and a subsidized energy program for certain former republics would have to be included initially, (and would be difficult to retire when no longer needed.)  But those initial costs would be less than the long term ones of state-managed trade agreements at which literally thousands of government lawyers and bureaucrats labor continually in order to first design and then police the treaties, which protect and favor individual nation’s corporate political funders at consumers’ expense.

An unhindered market-driven trade block would quickly rationalize the last vestiges of Stalin’s cross-border supply system at no cost to the Kremlin.  Endemic corruption would diminish since no bribes need be paid for permissions no longer required.  Overall, commerce and enterprise would be favored throughout the EAU.

A trade apparatus in which competing private entities provide reliable and efficient transport, short and intermediate term trade finance, goods insurance, and rapid dispute resolution in private courts would work to swell EAU membership rolls.  An EAU supportive of co-operative and unfettered trade would draw foreign investment, and new applicants for membership both within and outside of the CIS (Commonwealth of Independent States).

Would Russia ever initiate such a system?

The Russian love of everything big rather than the small and the quick argues against.  An unfortunate predilection towards monopoly, a modern manifestation of the legacy of the votchina structure of property rights established in the ancient Kievian state of ‘Rus, also posits a no.  Ditto the exhaustively detailed agreements covering every right and every duty between contracting parties. These elements all boil down to, for instance, Gazprom’s cultural and business preference for signing a single, complex, multi-year contract with Germany’s Ruhrgas, and not many agreements with a plethora of independent suppliers.

Still, the west would be wrong to write off the possibility of having to compete with a lean and mean EAU trade block.  Russia has demonstrated a capability for surprise.

After all, who would have thought in 2001 that the president of the Russian Federation, Vladimir Putin, would liberate the greatest number of people on the planet?

“Say what!?” you ask.

If any reader knows of another leader of a major power, who instituted a flat tax of 13% or less, and thereby liberated his people from the necessity of burdensome record keeping and government tracking, while eliminating from households’ budgets the grievous costs of accountants, tax lawyers, offshore scams, and sparing everyday life the social costs inherent in a society riven by the divisiveness that comes of progressive taxation, then, dear reader, please do email me that name.

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Kto kogo? was one of Vladimir Lenin’s favorite expressions. Literally, the phrase means “Who of whom,” and is perhaps best translated as “Who will triumph (over whom)?”  The ‘g’ in kogo is pronounced as a ‘v’.

 

dimanche, 16 mars 2014

US Pushes Georgia into NATO

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US Pushes Georgia into NATO: MAP is Option Again

Andrei AKULOV 

Ex: http://www.strategic-culture.org

 
As Russian Kommersant daily reports citing its own NATO and US State Department sources, the idea of granting Georgia a Membership Action Plan (MAP) is getting wide support in the Alliance, as the events in Ukraine unfold. On his recent visit to Washington on February 25 Georgian Prime Minister Garibashvili got the assurances that his country will get a MAP at NATO September 2014 session in Cardiff, Wales, in case Crimea votes for joining the Russian Federation at the March 16 referendum. The article notes that only Germany may hesitate a bit while the foreign department is headed by Franc-Walter Steinmeier prone to show restraint towards Russia.

US administration takes stance to support Georgia’s NATO’s bid

The U.S. State Department endorsed granting Georgia its long-coveted status as an aspiring NATO member. This is the first time in recent history that the U.S. has explicitly come out in favor of MAP. Before the visit State Department officials had shied away from making the US stance definite. President Barak Obama and State Secretary John Kerry met the Georgian Prime Minister. After the meeting Kerry mentioned the possibility of his visit to Georgia for the first time (before May). The Secretary also announced «additional assistance» to Georgia: «Today I am announcing additional assistance by the United States to help support Georgia’s European and Euro-Atlantic vision, specifically to help Georgia achieve visa-free travel with the EU and to mitigate the hardships caused by borderization along the occupied territories»

Georgian Defense Minister Irakli Alasania said Russia’s campaign in Ukraine creates a need for more decisive NATO policy in Eastern Europe. «Speeding up the process of Georgia joining NATO should be one of the essential elements of the new policy approach that will better contribute to ensuring [the] stability of the European and Euro-Atlantic area», Alasania wrote in an emailed response to questions posed by EurasiaNet.org. «Speeding up the process of Georgia joining NATO should be one of the essential elements of the new policy approach that will better contribute to ensuring [the] stability of the European and Euro-Atlantic area», he wrote in an emailed response to questions posed by EurasiaNet.org.

«There is now a wave of support building here for the idea of giving Georgia a MAP to protect against Russia», says Caucasus expert Thomas de Waal, a senior associate at the Carnegie Endowment for International Peace in Washington, DC.

In late 2008 NATO embarked on an intensive cooperation program intended to strengthen the Georgian military. A NATO-Georgia Commission was established and tasked with overseeing implementation of successive Annual National Programs intended as a substitute for a MAP. At the NATO's Lisbon summit in 2010 participants reaffirmed the commitment enshrined in the Bucharest summit communique that Georgia would eventually join the alliance. Georgia has made an outsized contribution to the NATO effort in Afghanistan. 

In March 2013, the Georgian parliament passed a unanimous resolution reconfirming Georgia's NATO and EU aspirations. Last year NATO Secretary-General Anders Fogh Rasmussen for his part lauded Georgia's progress toward meeting NATO membership requirements. Visiting Tbilisi in June 2013, he said Georgia had «moved a lot closer to NATO» and «is on the right path» to «NATO's open door». «With consistent and determined efforts, you will reach your destination», Rasmussen assured the hosts.

Georgia is situated in the strategically vital Caucasus region, which links Europe and the West to resource-rich Central Asia and beyond to China and India. A growing network of sea ports, air and land corridors put Georgia at the emerging nexus for Asian and European economies. As NATO and the US scale down their presence in Afghanistan, the West is going to need strong partners in this region. When it comes to the EU, Brussels is working to accelerate the signing of accords that will eventually make the country’s laws, economy and political system EU-compatible. The agreements, expected later this year, are subject to legislative approval by both the EU and Georgia, and require more reforms. But for the first time Brussels has hinted that its overtures to Georgia will not stop there. 

Sergi Kapanadze, a deputy foreign minister under former Georgian President Mikheil Saakashvili, believes that showing a strengthened commitment to Georgia on NATO membership would be one of the best ways to show Russia how resolute the West is to oppose it, «Based on other situations, such as Syria, [Russian President Vladimir] Putin now feels that the West is weak and its warnings taper off without translating into something that can actually hurt Russia», said Kapanadze. «If the West does not take real steps, such as expelling Russia from the G8 and making Georgia a NATO member, Putin will think he can get away with Ukraine».

US lawmakers strongly push for granting MAP 

While the events in Ukraine dominate headlines, congressmen in Washington are pressuring the administration to take a more aggressive stand toward allowing NATO membership for Georgia. 

In February 2014, 40 lawmakers from both sides of the aisle wrote a letter to Secretary of State John Kerry stressing that the U.S. and its allies «have reached a critical point in which action is necessary to ensure NATO’s future relevance and viability». They encouraged continued efforts to make enlargement a key priority for the United States and urged him to support NATO membership for Macedonia and Montenegro, encourage continued progress in implementing the MAP for Bosnia-Herzegovina. 

The Feb. 5 letter, drafted by the office of Rep. Mike Turner Ohio Republican and chairman of the U.S. Delegation to the NATO Parliamentary Assembly, specifically called on the Secretary of State to advocate granting Georgia a MAP at NATO’s 2014 summit, which is slated for September.

In response to the letter, the U.S. Assistant Secretary of State of Legislative Affairs Julia Frifield wrote, «We believe Georgia deserves credit at the upcoming NATO Summit for the progress it has made and its demonstrated commitment to NATO operations and standards. We stand ready to support Georgia's own efforts to build a consensus within the Alliance for granting it a Membership Action Plan».

Republicans say President Barack Obama has been too passive in responding to the crisis in Ukraine. 

US Senator Mario Rubio (R-FL), who is widely viewed as a 2016 presidential contender, called for a renewed push for NATO membership for Georgia.

South Carolina Republican Sen. Lindsey Graham told CNN on March 2 that Obama should «stop going on television and trying to threaten thugs and dictators». Graham added that «Every time the President goes on national television and threatens Putin or anyone like Putin, everybody’s eyes roll, including mine. We have a weak and indecisive president that invites aggression». As to him, «Georgia is trying to seek NATO admission through the membership action plan. Let’s accelerate Georgia’s admission into NATO», said Graham. «We abandoned our missile defense agreements with them to protect Europe from a rogue missile attack coming out of the Mid East. Russia backed Obama down. If I were President Obama, I would reengage Poland and the Czech Republic regarding missile defense».

House Intelligence Committee Chairman Mike Rogers told Fox News that «Putin is playing chess and I think we’re playing marbles». The Michigan congressman added that the Russians have been «running circles around us» in negotiations on issues like missile defense and Syria. Rogers said the White House should not attend the G-8 summit and should seek international sanctions.

And Republican Sen. John McCain of Arizona – Obama’s 2008 general election opponent and a frequent critic of the President’s foreign policy – said in a statement that he is «deeply concerned» that Russia’s presence in Ukraine could grow if Obama does not go into detail about what exactly he’s going to do. McCain called on the U.S. to give economic aid to Ukraine and to install U.S. missiles in the Czech Republican. «President Obama said that Russia would face ‘costs’ if it intervened militarily in Ukraine», McCain said. «It is now essential for the President to articulate exactly what those costs will be and take steps urgently to impose them».

Imponderables and factors to reckon with

There are imponderables as the issue is considered, for instance, it remains unclear to what extent the Georgian Army as a whole meets NATO standards, as opposed to the battalions that have served since 2009 with the NATO-led mission in Afghanistan. NATO has been enthusiastically engaged in the Alliance extension for the very idea of extension game. Now it has become an alliance of rag tag members with different potentials and different interests complicating to utmost any decision making process. Georgia will add more headache and burden without giving anything on return. Giving a MAP to Georgia is like cutting off the nose to spite the face. After all it was Georgian President Saakashvili who launched an attack in 2008. If Georgia were a NATO member those days, it would have done a real lip service to the Alliance putting it in an awkward position nobody needed, to put it most mildly. 

Russia still maintains a military presence within the breakaway regions of Abkhazia and South Ossetia, and regards NATO advancement as an immediate threat. Giving MAP to Georgia means constant confrontation with Russia adamant to stay firm asserting its foreign policy interests and ready to rebuff any attempts to intimidate or exert pressure on it. 

Speaking at a news conference in Brussels after the NATO-Russia Council on December 8, Russia’s Foreign Minister Sergey Lavrov said, «I noticed that yesterday’s communiqué, which was adopted by the NATO foreign ministers, contains a term ‘aspirant countries’ and among them was named Georgia too. I openly warned our colleagues not to again push, wittingly or unwittingly, the current regime in Georgia towards repeating an adventure similar to the one of August, 2008… it was shortly after the [April, 2008 NATO] Bucharest summit, during which [NATO] imperatively stated, that Georgia will join NATO», Lavrov said.

Riccardo Alvaro, a visiting fellow at the Brookings Institution’s Center on the United States and Europe, noted that as a general rule,NATO is unwilling to accept countries with such unresolved disputes because it «involves the risk of NATO being drawn into a military confrontation». «Common sense has it that NATO’s enlargement should take place wherever it enhances NATO’s security», he added. «If enlarging the Alliance means a spillover of insecurity into it, what’s the point?» 

The very process of NATO expansion is an irritant negatively affecting the security situation in Europe in general and bringing no dividends; NATO has no axe to grind here. 

This is the time to come up with well thought over and balanced initiatives to find a common understanding and ways to calm the tensions down, not pouring more fuel to the fire. Granting a MAP to Georgia is an obvious wrong step in the wrong direction at the wrong time. 

vendredi, 24 janvier 2014

Quo vadis Nato?

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Quo vadis Nato?

von Hans Christoph von Sponeck

Ex: http://www.zeit-fragen.ch

Menschenrechte, Militäreinsätze, geopolitische Interessen sind drei Schlagworte der Nato, die zu drei gewichtigen Fragen führen:
1.    Menschenrechte für wen?
2.    Militäreinsätze von wem und in wessen Auftrag?
3.    Geht es um geopolitische Interessen oder globalpolitische Entscheidungen?

Nato 1949

Das Washingtoner Abkommen von 1949 (Nato-Vertrag) verlangt die «friedliche» Beilegung von Konflikten und erklärt, dass die geopolitischen Interessen des transatlantischen Bündnisses nicht über die Landesgrenzen der Nato-Mitgliedstaaten hinausgehen! Der Nato-Vertrag weist darauf hin, dass Nato-Staaten das Recht der Vereinten Nationen (die Charta der Vereinten Nationen) als für sie bindend anerkennen und Subsidiarität akzeptieren. Das heisst, Menschenrechte gelten für alle, geopolitische Interessen der Nato-Staaten beschränken sich auf deren Territorium, und Militäreinsätze sind nur dann zulässig, wenn es um die Verteidigung des Nato-Gebiets geht. Einen Vorbehalt der Nato hat es aber trotzdem schon damals gegeben: Die Nato-Staaten sollten entscheiden, ob der Uno-Sicherheitsrat die «richtigen» Schritte unternommen hat. Sollte dies ihrer Meinung nach nicht der Fall sein, würden sie im Sinne des Artikels 5 des Nato-Vertrags handeln – ohne Bezug auf Artikel 51 der Uno-Charta. Hier zeigt sich, dass die Nato-Führung von Anfang an so dachte, wie sie heute handelt! Damit wurde und wird das Monopolrecht des Uno-Sicherheitsrats in Frage gestellt, denn nur er hat das Recht zu entscheiden, ob mit militärischen oder anderen Mitteln einzugreifen ist.

Nato 2013

In den 64 Jahren seit der Gründung der Nato haben sich die internationalen Beziehungen erheblich verändert. Die Nato der 12 Staaten im Jahr 1949 ist 2013 zu einer Nato der 28 Staaten geworden. Die Nato hat sich in diesen Jahren der Hyper-Vernetzung immer mehr als weltweite sicherheitspolitische Einrichtung aufgebaut. «Wir sind bereit, den ­politischen Dialog und die praktische Zusammenarbeit mit jeder Nation zu führen und weltweit mit Organisationen zusammenzuarbeiten, die ‹unsere› Interessen für friedliche internationalen Beziehungen teilen», heisst es in der Nato-Strategie von 2010.
Weiterhin besteht die Nato darauf, dass es zu ihren Aufgaben gehört, sich mit allen grossen überregionalen Fragen der militärischen und menschlichen (!) Sicherheit zu befassen. Eine erste Priorität in diesem Sinn gehört der Energiesicherheit. US-Senator Lugar ging einen Schritt weiter, als er darauf hinwies, dass die Nato nach Artikel 5 ihrer Satzung militärisch eingreifen kann, wenn der Zugang von Nato-Staaten zu Energiequellen irgendwo in der Welt bedroht ist. Wenn dies geschehen würde, wäre dies ein ernster Bruch internationalen Rechts.
Von einer Nato-Subsidiarität im Rahmen der Vereinten Nationen ist im Jahr 2013 nicht viel übriggeblieben! Entstanden ist ein Netzwerk von 28 Staaten, die durch «Partnerschaften für den Frieden» (Partnerships for Peace/PfP) weltweit verknüpft sind. Eingebunden ist eine Vielzahl von ehemaligen Staaten der UdSSR. Mit Mittelmeer-Staaten gibt es ein Dialog-Abkommen. Durch die sogenannte «Istanbul-Initiative» sind die Staaten Nordafrikas und des Nahen und Mittleren Ostens in die Nato-Agenda eingebunden. Besondere Verbindungen existieren zwischen der Nato und den Golf-Staaten plus Jemen. Eine enge Zusammenarbeit gibt es auch zwischen der israelischen Marine und den Flottenverbänden der Nato. Spezialabkommen hat die Nato mit Singapur, Südkorea, Taiwan, Neuseeland und Australien abgeschlossen. Die zwei grössten Drogen-Produzenten, Kolumbien und Afghanistan, arbeiten mit der Nato zusammen. Grossbritannien hat die noch ihm gehörenden San-Diego-Inseln im indischen Ozean an die USA vermietet. Die dortigen militärischen Anlagen werden von der Nato für Einsätze benutzt.


Die USA versuchen zur Zeit, auch im Namen der Nato, ihre militärischen Beziehungen mit Vietnam, Myanmar und Ost-Timor zu intensivieren. Ähnliches wird im Raum der fünf zentralasiatischen Staaten versucht. In Liberia wurde vor kurzem das von Stuttgart abgezogene «US-Africom» in Monrovia etabliert. Wo es keine Landstützpunkte gibt, ist die Nato meist mit Schiffen der US-Marine vertreten. Strategische Präsenz und eine sichtbare Umklammerung Chinas und Russlands werden immer perfekter. Dass dies ernsthafte Folgen für internationale Beziehungen mit sich bringt, sollte nicht überraschen!


Die Nato-Erweiterung geht einher mit dem nicht erklärten Ziel der Schwächung anderer, besonders von Allianzen wie der Shanghai Organisation für Zusammenarbeit (SCO). «Gladio», die mysteriöse Untergrundorganisation westlicher Staaten, die in den Zeiten des Kalten Kriegs bereits existierte, ist ein Hinweis, mit welchen, auch nichtlegalen, Mitteln vorgegangen wird.


Die Entwicklungen der letzten Jahre zeigen eine sich immer mehr ausweitende, aber auch eine schwächer gewordene Nato. Niederlagen in Afghanistan und dem Irak, ein völkerrechtswidriger Krieg gegen Jugoslawien und eine vom Uno-Sicherheitsrat nicht genehmigte Invasion in den Irak sind zu Meilensteinen der Schwächung der Nato geworden. Der ernste Verstoss gegen die vier Genfer Konventionen und die Haager Landkriegsordnung durch die Misshandlung von Gefangenen in Bagram, Abu Ghraib und Guantánamo sowie die US-Flüge mit Gefangenen zu Geheimgefängnissen, um die Häftlinge in anderen Ländern zu foltern, sind weitere Ursachen für diese Schwächung.


Der Missbrauch der vom Uno-Sicherheitsrat 2011 der Nato überantworteten Schutzverantwortung (R2P) für das Wohlergehen der Zivilbevölkerung in Libyen und die Handlungsweise von einzelnen Nato-Staaten in der Syrien-Krise haben den Widerstand gegen die Nato erheblich gefördert.


Neue Provokationen wie die Aufstellung eines Netzes von Raketenabwehrsystemen in Spanien, Polen, Rumänien, der Türkei und Deutschland sind auf berechtigten Widerstand Russlands gestossen und haben dem Nato-Russland-Rat die Vertrauensbasis entzogen.

Welche Erklärung gibt es für die Entwicklung der Nato 1949–2013?

Die Auflösung der Sowjetunion im Dezember 1991, die entstandene Unabhängigkeit der 12 Sowjet-Republiken und die Auflösung des Warschauer Pakts – zusammen mit der im November 1990 folgenden Unterzeichnung der Charta von Paris für ein neues Europa – waren die grosse Gelegenheit, den Kalten Krieg durch einen warmen Frieden zu ersetzen. Vielerorts wurde von der zu erwartenden «Friedensdividende» gesprochen. Es kam anders. Die Nato entliess sich nicht in die Geschichte, sie suchte vielmehr nach einer neuen Existenzberechtigung.


Die Regierung von George W. Bush und die weiteren neokonservativen Kreise in den USA, beseelt vom Glauben an ein vor ihnen liegendes «amerikanisches Jahrhundert» (Project for a new American Century – PNAC), wollten eine Nato unter Führung der USA beibehalten. Der 11. September 2001 bestärkte die politischen Kreise in Washington darin, den amerikanischen Hegemonialanspruch zu rechfertigen. Diese «PNAC-Psyche», das heisst der Glaube an den Führungsanspruch der USA, existierte parteiübergreifend vor und nach dem Terrorangriff auf das World Trade Center in New York. Die europäischen Nato-Mitgliedstaaten und Kanada waren bereit, als willige Handlanger zu fungieren.


Parallel hierzu hat sich die Nato unter amerikanischer Führung kontinuierlich von einer Verteidigungsallianz zum Schutz derer, die innerhalb der Gemeinschaft leben, zu einer Allianz mit weltweitem Auftrag entwickelt. Die Nato-Strategien von 1991, 1999 und 2010 belegen dies in klarer Sprache, nach dem Motto: Neue Bedrohungen rechtfertigen neue Ansätze. «Die Nato ist weltweit die erfolgreichste politisch-militärische Allianz», hiess es im November 2010, als die neueste Nato-Strategie in Lissabon vorgestellt wurde. Es blieb kein Geheimnis, dass es um die «Sicherheit» und die «Freiheit» der inzwischen auf 28 Mitgliedstaaten angewachsenen Nato ging, und kaum um das Wohl der anderen 165 Uno-Mitgliedstaaten. Wie anders sind die Nato-Satellitenabwehrsysteme in Europa und Asien oder die Nato-Inspektionen von Handelsschiffen in internationalen Gewässern zu erklären? Die Militärübungen der Nato an Krisenschnittstellen wie auf der koreanischen Halbinsel und anderswo sind weitere Beispiele. Es geht um Egoismus und Hybris. Aus diesen Gründen wird die Existenzberechtigung dieser transatlantischen Gemeinschaft von einem Grossteil der restlichen Welt immer wieder in Frage gestellt.


Engste und übermässige Verbindungen («Hyper-Konnektivität») und Vernetzungen auf vielen Ebenen haben zu einer deutlich stärker werdenden Polarisierung in den internationalen Beziehungen geführt, die ihren Ursprung in dem aggressiven Auftreten der Nato hat.
Die weiterhin unipolar denkende Nato sieht sich einer wachsenden multi-polaren Gegenwehr gegenüber. Die Shanghai Organisation für Zusammenarbeit (SCO) und die Organisation des Vertrags über kollektive Sicherheit (OVKS) sind zwei Beispiele von sicherheitspolitischen Allianzen, die auf die Nato-Entwicklung reagieren. «Wir erleben einen fast uneingeschränkten Gebrauch von militärischer Gewalt, der die Welt in den Abgrund des permanenten Konflikts eintaucht!» Dies sind Worte des russischen Präsidenten Vladimir Putin aus dem Jahr 2007.


Seither ist der Konfrontationspegel zwischen der Nato und einer zunehmenden Zahl von Staaten in Asien, Lateinamerika und auch in Afrika sowie dem Nahen und Mittleren Osten weiterhin gestiegen. Die Konflikte mit Libyen (2011) und Syrien (seit 2011), der Krieg gegen die Taliban in Afghanistan und Pakistan (seit 2001) wie auch die US-geführte völkerrechtswidrige Invasion und achtjährige Besetzung des Iraks (2003–2011) haben erheblich zu der Polarisierung der internationalen Beziehungen beigetragen.


Eine gewichtige Rolle haben hierbei die offensichtliche Doppelmoral der Nato, der Egoismus der Allianz, die politische Korruption durch einzelne Nato-Staaten und der wiederholte Verstoss gegen internationales Recht gespielt. Hinzu kommt die bewusste Verbreitung von Falschinformationen durch staatliche Institutionen, um damit die nationale und internationale Öffentlichkeit zu beeinflussen. Hier sei nur eines von vielen politischen Beispielen genannt: der Auftritt von US-Verteidigungsminister Colin Powells am 5. Februar 2003 im Uno-Sicherheitsrat. Im Beisein von Uno-Generalsekretär Kofi Annan, dem Generaldirektor der IAEA Mohamed el-Baradei und dem für Irak-Abrüstung zuständigen Leiter der Unmovic Hans Blix hatte Powell den Auftrag, seiner Regierung die Beweise zu liefern, dass der Irak von Präsident Saddam Hussein im Besitz von Massenvernichtungswaffen war. Dies war eine ernste Irreführung, denn nicht nur Fachkreise wussten, dass der Irak 2003 qualitativ abgerüstet war und keine Gefahr mehr darstellen konnte. Es kam kein Widerspruch aus Nato-Kreisen! Die anwesenden hohen Vertreter der Uno haben durch ihr Schweigen die darauffolgende US-geführte Irak-Invasion indirekt unterstützt und sich somit mitschuldig gemacht.

Grundthesen zu der Frage: Quo vadis Nato?

Nato «Verteidigung»
Das Vorgehen der Nato mit der Vorgabe, die Gemeinschaft müsse sich gegen einen Feind verteidigen, hat häufig mit von der Nato erzeugten Provokationen zu tun. Das heisst, die Ursache für eine Krise ist nicht selten bei der Nato selbst zu suchen. Ein wichtiges Beispiel ist die mit der Nato-Ost-Erweiterung verbundene Anti-Satelliten Initiative der USA. Hier wird die Reaktion, das Symptom, zur Ursache gemacht. Sobald die Nato eine solche Provokation einstellt, wird die «Verteidigung» unnötig!

Globaler Wandel
Die Zeichen mehren sich, dass die Welt sich zügig von einer unipolaren Politik abwendet und ein viel differenzierteres Paradigma für internationale Beziehungen aufnimmt. Dieser Prozess bringt neue Hindernisse für die internationale Zusammenarbeit mit sich, aber auch neue Möglichkeiten. Im Interesse der internationalen Sicherheit, einer friedlichen Entwicklung, der Menschenrechte für alle und besonders der internationalen Vertrauensbildung würde dies bedeuten, dass Allianzen wie die Nato und die SCO ihre engen sicherheitspolitischen Ansätze aufgeben und einer weltumfassenden Zusammenarbeit zustimmen. Eine solche Entwicklung braucht keine Utopie zu bleiben, wenn erkannt wird, dass Gemeinsamkeit der 193 Mitgliedstaaten der Uno die bessere Alternative ist.

Das Kapitel VIII: «Regionale Abmachungen» der Uno-Charta
Die Einbindung der Aufgaben von Allianzen in die Verantwortlichkeit der Vereinten Nationen wird von allen Uno-Mitgliedstaaten akzeptiert. Sie ist daher eine international rechtliche Verpflichtung und sollte nicht einfach als utopisch abgewiesen werden, sondern durch beharrliche Verhandlungen und Uno-Reformdiskussionen weiterhin als Ziel unterstützt werden. Die vorhandenen – und anerkannten – Nato-Kapazitäten könnten als Folge der Einbindung (Subsidiarität) wertvolle Beiträge für Krisenbewältigung und für den Frieden liefern. Den Kampf gegen Kriege im Weltall, Terrorismus, Piraterie, Drogen- und Menschenschmuggel könnte man durch eine Zusammenarbeit im Sinne von Kapitel VIII gewinnen.

Uno-Reform
Die sicherheitspolitische Verantwortung für die globale, regionale und auch lokale Entwicklung liegt beim Sicherheitsrat der Vereinten Nationen, nicht bei der Nato. Strukturschwächen der Uno haben immer häufiger dazu geführt, dass der Sicherheitsrat unfähig geworden ist, diese Funktion auszuführen. Die Syrien-Krise ist ein weiteres gravierendes Beispiel der Unfähigkeit und damit für den Weltfrieden eine gefährliche Realität. An Vorschlägen für grundlegende Reformen fehlt es nicht. Seit über zwanzig Jahren ist Bericht um Bericht zu diesem Thema erstellt worden. Der Völkergemeinschaft hat bisher der politische Wille gefehlt, diese Vorschläge zu überdenken, gezielt zu verabschieden und einzuführen. Dazu gehört in erster Linie die Reform des Uno-Sicherheitsrats. Hier gibt es wertvolle Überlegungen für die angepasste Zusammensetzung des Sicherheitsrats, für den Status der Mitgliedschaft, für das Vetorecht oder das Mehrheitsrecht bei Abstimmungen, Fragen der Subsidiarität von Allianzen wie der Nato usw.

Rechenschaftspflicht
Der Rahmen für internationale Zusammenarbeit wird weitgehend definiert durch die Uno-Charta und durch die zwei Internationalen Pakte für politische, zivile, wirtschaftliche, soziale und kulturelle Rechte. Die Einhaltung dieses aufgezeichneten internationales Rechts ist für alle Staaten, die Mitglieder der Vereinten Nationen sind, und damit auch für die Nato-Staaten, verpflichtend. In der Realität herrscht aber eine Kultur der Straflosigkeit. Entscheidungen im Uno-Sicherheitsrat oder in anderen Gremien, die zu schweren Verletzungen der Menschenrechte geführt haben, bleiben ohne Folgen für die Entscheidungsträger. Die Folgen einer inhumanen, von Nato-Staaten im Uno-Sicherheitsrat durchgesetzten Sanktionspolitik im Falle des Iraks, der Nato-Krieg gegen Jugoslawien, die illegale Intervention im Irak oder der Nato-Einsatz in Libyen sind alle empirisch belegbar. Eine Rechenschaftspflicht ist die Voraussetzung für einen Neuanfang der internationalen Beziehungen.


Der Weg zum Frieden, den die Nato einschlagen sollte, ist bekannt. Sobald die Nato selbst diesen Weg erkennt, wird ein Heilprozess anfangen.    •

mardi, 21 janvier 2014

Atlantische Raad: Buitengewone crisis nodig om Nieuwe Wereld Orde te redden

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Atlantische Raad: Buitengewone crisis nodig om Nieuwe Wereld Orde te redden

Hoe zal die 'buitengewone crisis', die veel massaler zal moeten zijn dan 9/11, eruit gaan zien?

De Atlantic Council, een belangrijke Westerse denktank in Washington, vindt bij monde van Harlan K. Ullman, de bedenker van de 'shock and awe' doctrine, dat er een buitengewone crisis nodig is om de door president Bush sr. aangekondigde 'Nieuwe Wereld Orde' te redden. De grootste bedreiging voor de NWO komt volgens de raad niet van landen zoals China, maar van onafhankelijk handelende burgers zoals Edward Snowden en Bradley Manning, die het publiek op de hoogte stelden van door de globalistische elite geheim gehouden informatie.

De Atlantische Raad wordt geleid door generaal Brent Scowcroft, onder de presidenten Gerald Ford en George H.W. Bush de Nationale Veiligheid Adviseur. Hij heeft ook president Obama geadviseerd.

Onafhankelijke 'spelers' grotere bedreiging dan China

In het artikel 'War on Terror is not the Only Threat' stelt Harlan Ullman dat het geostrategische systeem op de wereld 'tektonische veranderingen' ondergaat. Niet de opkomende supermacht China is het grootste probleem, maar de niet aan staten verbonden 'spelers' zoals Edward Snowden, Bradley Manning en anonieme computerhackers. Zij zouden zelfs 'de grootste bedreiging vormen voor het 365 jaar oude Westfaalse systeem,' omdat zij mensen aanmoedigen zich los te maken van de controle van de staat en zoveel mogelijk zelfstandig te worden.

'Slechts weinigen hebben dit opgemerkt, en nog minder hebben hierop geanticipeerd,' aldus Ullman, die klaagde dat de 'informatierevolutie en ogenblikkelijke wereldwijde communicatie' de totstandkoming van de 'Nieuwe Wereld Orde' zoals die door president Bush sr. in 1990 werd aangekondigd, tegenwerken.

Tegenstanders NWO moeten worden 'geëlimineerd'

'Zonder een buitengewone crisis kan er waarschijnlijk maar weinig worden gedaan om de schade die wordt veroorzaakt door falend bestuur om te keren of te beperken,' vervolgde Ullman. Feitelijk impliceerde hij daarmee dat er een nieuw, nog veel massaler '9/11' nodig is om de overheden alsnog in staat te stellen de absolute macht te grijpen, en de 'gevaren die de nieuwe, niet aan staten verbonden spelers vormen, in de hand te houden, te verminderen en te elimineren.'

De huidige voorzitter van de Killowen Group, een adviserend orgaan van (Westerse) regeringsleiders, concludeert dan ook dat individuen die zich onafhankelijk van de staat opstellen, moeten worden uitgeschakeld om de Nieuwe Wereld Orde te redden. De Atlantische Raad ziet deze NWO als een wereldwijde technocratie die wordt geleid door de almaar verdergaande samensmelting van overheden en grote concerns, en het stapsgewijs vernietigen van alle individualiteit en onafhankelijkheid, ten gunste van een groot collectief, uitmondend in een transhumanistische 'singulariteit'.

Brzezinski: wereldregering in gevaar door politiek ontwaken

Bilderberger Zbigniew Brzezinkski, medeoprichter van de Trilaterale Commissie en al decennia één van de topfiguren van de NWO-elite, hield in 2010 de Council on Foreign Relations voor dat het 'wereldwijde politieke ontwaken' in combinatie met de toenemende onderlinge strijd binnen de elite, een bedreiging vormen voor het grote einddoel: de oprichting van een (VN-)wereldregering.

Brzezinski was de grote man achter de president Carter en Obama, en is tevens de belangrijkste instigator van de huidige Amerikaanse toenadering tot Iran, en daaraan gekoppeld het stapsgewijs afbouwen en uiteindelijk geheel opheffen van het traditionele bondgenootschap met Israël.

Ullmans roep om een 'buitengewone crisis' doet tevens denken aan het 'Project for a New American Century' uit 1997, dat stelde dat er een nieuw Pearl Harbour nodig was om de Amerikaanse militaire hegemonie te handhaven en uit te breiden. Vier jaar later vonden de aanslagen op 9/11 plaats.

Elite begint grip te verliezen

Daarnaast is zijn oproep een duidelijk signaal dat de wereldelite beseft dat de verwezenlijking van hun globalistische doelen langzaam maar zeker door hun vingers begint te glippen. Het toenemende verzet van de Europeanen tegen de NWO-fascisten in Brussel is in dit opzicht een bemoediging voor iedereen die vindt dat individualiteit, zelfbeschikkingsrecht en democratie niet moeten worden opgeofferd voor een geforceerd samengevoegde, grenzenloze wereldgemeenschap, die bevolkt wordt door dan volkomen krachteloos, arm en monddood gemaakte slaven.


Xander

(1) Infowars

vendredi, 25 octobre 2013

Le Grand Marché Transatlantique contre notre liberté

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Le Grand Marché Transatlantique contre notre liberté

par Claude BOURRINET

 

La « crise » précipite les choses, aux deux sens du verbe : accélère leur cours, et les révèle, comme dans un tube à essai où se mélangent divers liquides. Ce qui semblait presque une vue de l’esprit il y a quelques lustres, et augures improbables dignes de Cassandre, devient redoutablement concret. Il fallait le temps que certains nœuds se défassent, que des résistances faiblissent, qu’une génération disparaisse. Les esprits n’étaient pas encore mûrs, expliquent les progressistes. Les temps sont désormais consommés, et la parousie est imminente.

 

La ruine et le terrorisme, les chantages à la guerre et à la misère, l’invocation de la nécessité du marché, comme jadis on expliquait les hécatombes humaines par les dieux ou le destin, pèsent comme un couvercle sur l’esprit des peuples. Les fieffés coquins nous mènent savent par le bout du nez, les partis 1 et 2, en maestros du mensonge, de la perfidie et du mépris, en tricheurs maniant avec dextérité leurs cartes, embobinent les masses, et les mènent à leur perte.

 

Après le putsch budgétaire européen de l’an dernier, et le basculement vers le fédéralisme ultralibéral, c’est la fusion des parties occidentales et orientales de l’Atlantique Nord qui est projetée. L’absorption de l’Europe par les États-Unis est proche, elle est pour demain, pour 2014 ou 2015. Les échéances sont fixées : dans deux ans, nous auront achevé notre temps, notre destin, notre existence, et nous n’aurons plus aucun pouvoir sur notre avenir.

 

Comme toujours, l’Union européenne et les États-Unis ont manigancé leur coup par-dessus les peuples. Sans qu’ils en aient été avisés, et qu’on leur ait donné la parole, on leur annoncera bientôt une libéralisation quasi totale des échanges commerciaux et financiers, et une harmonisation complète des politiques judiciaires et sécuritaires. On agitera comme il faut la presse propagandiste, on ne prendra pas le risque du référendum, les parlements voteront comme un seul traître, et l’affaire sera pliée.

 

Le coup est pourtant préparé de longue date. Mais en catimini. En 2004, en effet, le P.D.G. d’Unilever, président européen du Transatlantic Business Dialogue (T.A.B.D.) et son homologue américain, P.D.G. d’U.P.S., rencontraient à Dublin les présidents Bush, Prodi et le Premier ministre irlandais dont le pays assumait la présidence tournante de l’Union européenne. Il fut question de lever les « obstacles à l’intégration » dans le domaine du commerce, des investissements et de la réglementation.

 

Dans un autre domaine, la bonne volonté collaboratrice des bureaucrates de Bruxelles avait été jusqu’à échanger avec les services américains de sécurité les données sur les passagers empruntant les lignes transatlantiques. Sans réciprocité, bien sûr.

 

Le projet bloquait néanmoins, notamment au niveau des biotechnologies, des problèmes environnementaux et de ceux liés à la consommation, les normes américaines de protection et de qualité étant, comme l’on sait, très laxistes (commerce et lobbies obligent). La pression des associations et des protestataires alternatifs ont sans doute eu quelque effet sur l’opinion. Les résurgences d’une guerre commerciale plus ou moins ouverte avec les U.S.A., notamment au sujet de l’acier, mettaient aussi un frein au projet.

 

Mais les commissaires mondialistes Erkki Liikanen et Pascal Lamy veillaient, aidés efficacement par Elmar Brok, député européen chrétien démocrate allemand qui présidait la Commission des Affaires étrangères du Parlement. Tout ce beau monde agit par le truchement plus ou moins occulte, mais bien pourvu financièrement, du Réseau politique transatlantique (T.P.N.), un « groupe de réflexion » qui rassemblait en 2004 plus de quatre-vingt parlementaires européens et environ quarante-cinq membres du Congrès ainsi que trente-cinq entreprises géantes dont A.B.B., Daimler Chrysler, B.P., Nestlé, U.P.S., I.B.M., Boeing, Microsoft, Philips et Unilever.

 

À son tour, le mai 2008, le Parlement européen a prévu pour 2015 la création d’un grand marché transatlantique, avec , de facto, dans la plupart des secteurs, l’application du droit états-unien.

 

L’objectif est bien sûr économique, et obéit à la pensée unique ultralibérale qui domine actuellement, aux dépens des peuples. Mais il est évident que l’idéologie atlantiste des responsables politiques européens y trouve sa place, l’Union européenne s’étant systématiquement alignée sur la ligne de la diplomatie étrangère américaine, en l’appuyant et en participant, via l’O.T.A.N., à ses aventures guerrières.

 

L’intégration de la France au commandement intégré de l’Organisation de l’Atlantique Nord a fait sauter tous les obstacles. Le prestige français, animé par l’esprit d’indépendance gaullien, n’est plus qu’un souvenir. Pour paraphraser Tacite, comme le Sénat romain, l’élite de notre pays, comme du reste l’oligarchie de l’Europe occidentale, suivie par la partie abusée du peuple, se rue vers la servitude.

 

À terme, c’est une plus grande symbiose entre les politiques et les législations américaines et européennes qui va être à l’œuvre. Mais l’on ne voit pas pourquoi et comment l’hyper-puissance yankee n’imposerait pas ses normes et ses usages, dans la « protection » de l’environnement et des consommateurs, dans le domaine de la santé, au sujet du problème très sensible des O.G.M., , de la législation sur les produits chimiques. Tout cela se traduira inévitablement par une régression, à la grande satisfaction de ceux qui tentent, avec une obstination remarquable, de déréguler tous ces secteurs, sans trop de succès jusqu’à maintenant. Il est assuré que le Traité transatlantique va leur donner le sésame pour ouvrir toutes les portes, d’autant plus que ces combinaisons sont ficelées sans contrôle démocratique.

 

Ce traité achève donc la perte de la souveraineté de l’Europe, qui, pour autant, n’en a eu que dans l’étroite marge que lui laissait la puissance américaine. Celle des vingt-sept nations européennes a pris fin l’an dernier, par le Traité d’équilibre budgétaire européen. Or, les lois qui régissent les relations internationales sont comme celles de la nature, nonobstant l’inévitable hypocrisie inhérente à l’espèce humaine. Le plus fort impose sa volonté, que l’on essaiera d’incarner, par exemple, par l’usage obligatoire de l’anglais comme langue maternelle.

 

Parallèlement, la création d’un espace commun de contrôle des populations, d’une aire de coopération transatlantique en matière de « liberté de sécurité et de justice » est prévue d’ici 2014, surtout au profit de l’ultra-sécuritaire État américain, obsédé par le terrorisme et encouragé par le Military Commissions Act de 2006, qui permet de poursuivre toute personne quelle qu’elle soit, y compris non américaine, considérée comme ennemi, « combattant illégal ».

 

L’étape suivante sera la réalisation d’un pouvoir exécutif, qui sera institué dans les dix ans, et qui usera comme il l’entend de la force judiciaire, policière et militaire. Les peuples devront se plier. Et comme le processus de domestication ne s’effectuera pas sans réactions, il est probable que des révoltes auront lieu, sans doute violentes, avec des réponses répressives adéquates. Une ère de dictature s’annonce.

 

Nous sommes, nous, Français, Européens, à un tournant de notre histoire. Sera-t-il dit que nous ne savions pas, et que, quand il sera trop tard, nous n’ayons d’autre choix qu’entre la servitude et la mort ?

 

Claude Bourrinet

 

• D’abord mis en ligne sur Vox N.-R., le 2 février 2013.

 


 

Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

 

URL to article: http://www.europemaxima.com/?p=3333

 

vendredi, 11 octobre 2013

L’ipotesi dell’Unione Transatlantica: breve analisi

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L’ipotesi dell’Unione Transatlantica: breve analisi

Alessandro Di Liberto

Ex: http://www.geopolitica-rivista.org

 

Nel 2007, l’allora presidente degli Stati Uniti George W. Bush, s’incontrò a Washington con la cancelliera Angela Merkel e il presidente della Commissione europea Josè Manuel Barroso. Non fu un caso se l’allora presidente di turno dell’Unione Europea fosse proprio la cancelliera tedesca, motivo dell’incontro fu infatti l’avvio di una trattativa per la creazione di un’area di libero scambio tra Stati Uniti ed Europa. Formalmente l’Unione dovrebbe riguardare l’ambito economico, ma la mole degli attori e degli interessi in gioco, rende dubbia la creazione di un partenariato puramente commerciale, ancor più dinanzi ai mutamenti internazionali che vedono il sorgere di nuovi agglomerati geoeconomici e geopolitici.

L’ascesa dei BRICS sulla scena internazionale, non più solo economica, ma anche politica, porterà insieme al mercato asiatico, baricentro dell’economia globale in questo secolo1, a un cambiamento sostanziale degli equilibri. Questi mutamenti stanno portando alla riforma di diverse organizzazioni internazionali, tendenza questa che s’intensificherà nei prossimi anni. La crisi economica sta promuovendo questa tendenza, i BRICS hanno già esposto il loro progetto di una banca per lo sviluppo, presentata come alternativa alla banca mondiale, bollata come tutelante degli interessi occidentali insieme al Fondo Monetario Internazionale (FMI) che attualmente vive una prima fase di riforme2.

Se il progetto andrà a buon fine, la futura banca, che avrà un capitale iniziale di 100 miliardi di dollari3, sarà la prima vera istituzione dei BRICS. Essa oltre a supportare la futura agenda politico-economica dei paesi di appartenenza, racchiuderà in se il valore simbolico di un futuro multipolare. Ennesimo fattore di coesione è il progetto per la creazione di un nuovo cavo sottomarino per le telecomunicazioni che collegherà direttamente in maniera esclusiva i membri BRICS per diramarsi in Africa e infine negli Stati Uniti4.

Ulteriore forza al cambiamento dell’ordine economico internazionale sta nel fatto che la Cina, secondo importatore di petrolio al mondo dopo gli Stati Uniti e primo consumatore di energia al mondo, ha siglato il più grande accordo petrolifero della storia con la Russia, secondo produttore dopo l’Arabia Saudita. Fatto nuovo e indicativo è l’accordo tra Mosca e Pechino di svolgere le transazioni in valuta cinese e non più in dollari. Al termine dell’ultima riunione dei BRICS a Durban in Sud Africa, è stata annunciata un’altra intesa tra la Cina e il Brasile con la firma di un accordo di currency swap che vincolerà le due parti all’uso delle proprie valute per i futuri scambi commerciali. Si va così a incrementare il flusso delle transazioni fuori dall’area del dollaro, ma si vanno anche “familiarizzando” gli scambi tra i paesi membri che commerciano con le proprie valute; oltre tutto la Cina, proprio nel 2007 ha superato gli USA, diventando il primo paese esportatore al mondo. Da notare che anche l’Iran, vende petrolio in yuan alla Cina a causa dell’embargo statunitense.

Sono dunque le materie prime a stimolare ed essere vettore del cambiamento che potrebbe portare al declassamento del dollaro come moneta di riferimento internazionale. Quasi sicuramente ciò accadrà già nel prossimo decennio, sostituito da una nuova moneta o dallo stesso yuan che si va ormai internazionalizzando5. La Cina nel 2009 ha proposto d’incrementare l’uso dei diritti speciali di prelievo (DSP), la moneta del FMI, con l’obiettivo di decentrare il dollaro dal sistema monetario internazionale cautelandolo dalle turbolenze a esso legate. L’appartenenza all’Eurasia di tre membri BRICS, ma anche di future economie come alcuni dei “prossimi undici”, la rendono inevitabilmente protagonista del cambiamento in atto. Il presidente cinese Xi Jinping, nella sua recente visita ad Astana, ha espresso l’intenzione di realizzare una cintura economica ricalcando l’antica via della seta6, un progetto ambizioso e che difficilmente potrà realizzarsi senza l’aiuto di Mosca. Il messaggio è comunque chiaro, la Cina reputa sempre più importante il consolidamento dell’Asia Centrale, non solo come corridoio energetico.

I mutamenti e le tendenze descritti hanno dato impulso al progetto di Unione Transatlantica con l’esplicito intento di mantenere lo status quo internazionale dell’Occidente che andrebbe altrimenti ridimensionandosi. Dopo il colloquio avvenuto nel 2007, è stato istituito il Transatlantic Economic Council (TEC), organismo bilaterale incaricato di dirigere e supervisionare i lavori preparatori, copresieduto da un funzionario di livello dell’Ufficio esecutivo del presidente degli Stati Uniti e da un membro della Commissione Europea. Primo obiettivo, creare un mercato comune che dia nuovo impulso alle due sponde dell’Atlantico; sembra però che le stime più ottimiste fornite dall’Eurostat, indichino per l’Europa un aumento del PIL solamente dello 0.5% mentre per gli Stati Uniti 0,4%.

Le stime risultano modeste per un progetto così ambizioso e ciò è dovuto al fatto che i rapporti commerciali tra UE e USA sono già in uno stato avanzato. Gli incrementi previsti deriverebbero solamente dalla riduzione o eliminazione dei dazi, cooperazione doganale e creazione di standard comuni attinenti alla conformità di sicurezza, salute e tutela dell’ambiente. Un ulteriore incremento deriverebbe dalla liberalizzazione dei servizi e dall’apertura del mercato americano degli appalti pubblici, attualmente tutelato da leggi protezionistiche. Il Consiglio Transatlantico ha elencato i settori nei quali l’Unione dovrebbe collaborare, realizzando il secondo obiettivo, cioè creare un blocco atlantico che competa a livello globale, avendo dunque finalità di tipo politico.

Gli ambiti nei quali si stringerà la collaborazione saranno:

  1. Cooperazione normativa (Valutazioni d’impatto, consumo)
  2. Diritti di proprietà intellettuale (Copyright Enforcement, brevetti, contraffazione e pirateria)
  3. Sicurezza del commercio (Dogane e sicurezza del commercio, agevolazione degli scambi)
  4. Mercati finanziari (Regolamentazione normativa del mercato dei capitali, dialogo normativo dei mercati finanziari UE-USA, Accounting Standards, Auditing)
  5. Innovazione e Tecnologia (Dialogo sull’innovazione, salute, Radio Frequency Identification “RFID”, ricerca biotecnologia e prodotti biotecnologici)
  6. Investimenti (Libertà di movimento per i capitali).

Nel 2009 il Consiglio ha creato un gruppo di lavoro con l’obiettivo di trovare la formula migliore per dare inizio alla realizzazione concreta dell’Unione. I lavori dell’High Level Working Group on Jobs and Growth (HLWG) si sono focalizzati prettamente sul commercio, l’occupazione e la crescita, incentrando i lavori alla ricerca delle politiche e delle misure adeguate alla creazione di un partenariato vantaggioso per ambo le parti. Il rapporto finale, pubblicato nel febbraio 2013, propone che i negoziati tra i rispettivi parlamenti sì indirizzino nell’immediato futuro sulle seguenti misure e politiche:

  1. Eliminazione o riduzione delle barriere al commercio come i dazi o quote di essi
  2. Migliorare la compatibilità dei regolamenti e delle norme
  3. Eliminazione, riduzione o prevenzione di ostacoli al commercio di merci, servizi e investimenti
  4. Cooperazione rafforzata per lo sviluppo di norme e principi su questioni globali di interesse comune per il raggiungimento di obiettivi economici globali condivisi.

L’Unione Transatlantica ricalca nei modi e nelle forme, quello che fu il progetto fondante la CEE. Il trattato europeo istituiva un mercato comune che si basava su quattro libertà fondamentali: libera circolazione delle persone, dei servizi, delle merci e dei capitali.

Il trattato aboliva poi i dazi doganali e i contingenti nei riguardi delle merci scambiate, si andava così istituendo l’unione doganale, primo passo necessario per avere una base su cui operare una politica commerciale comune. Ciò distingue una semplice area di libero scambio da una vera e propria unione, queste sono le linee guida che pur con alcune iniziali riserve, intende seguire l’Unione Transatlantica.

L’Europa e gli Stati Uniti sono però sostanzialmente differenti. Anche se negli ultimi decenni l’Europa ha passivamente subìto le politiche statunitensi, sussistono interessi e visioni differenti. In ambito economico possiamo trovare un’interessante prospettiva di quali sarebbero le tendenze da seguire, in un rapporto della banca americana J.P. Morgan, espressione di quella finanza deregolamentata che ha generato la crisi7. In esso si evidenzia la necessità di riformare il sistema sociale in alcuni paesi europei, considerato un ostacolo al sistema neoliberista al quale l’Europa non è ancora pienamente allineata; si auspicano riforme costituzionali di stampo liberista, potrebbero quindi arrivare pressioni per la privatizzazione della sanità e della previdenza sociale e per la totale cessione delle partecipazioni statali. In ambito militare, possiamo poi considerare il progetto del caccia F35, come prodromo di un nuovo modello di ulteriori e future cooperazioni per integrare le forze armate? È possibile.

Nei rapporti in ambito decisionale, bisogna poi rilevare un dato di non poco conto, gli USA a differenza dell’Unione Europea, sono uno Stato, di conseguenza agiscono e trattano come tale. Questo fattore potrebbe generare rapporti sbilanciati, di fatto, già accade all’interno della stessa UE tra gli stati membri, difficile che non accada nell’ipotetica Unione. Valutando ulteriormente le possibili evoluzioni, nello specifico, la stipulazione di futuri trattati che andrebbero a intensificare i rapporti in diversi ambiti, l’Europa in nome dei vincoli che ne deriverebbero, potrebbe essere trascinata in politiche a essa sfavorevoli, perdendo vantaggi acquisiti nel corso degli anni o mancando opportunità prossime all’orizzonte.

Dopo mezzo secolo di stallo originato dalla guerra fredda, vi è adesso la concreta opportunità per regionalizzare il commercio con la Russia, paese che oltre al suo mercato in forte espansione, detiene vastissime quantità di molteplici risorse, fattore che la rende fortemente complementare all’Europa bisognosa di esse.

Politiche estere statunitensi, come lo scudo spaziale, incrinerebbero nuovamente i rapporti, minimizzando il potenziale derivante da un fecondo partenariato che sarebbe così ridimensionato, spingendo ulteriormente la Russia a oriente, fattore che rischia seriamente di portare l’Europa a una marginalizzazione che la renderebbe una doppia periferia, l’una atlantica, l’altra eurasiatica. I tempi sembrano invece maturi, il Vecchio Continente vive oggi la concreta possibilità di ridisegnare il suo ruolo in una cornice d’indipendenza che le permetta di uscire dalla crisi arrivata da oltre oceano, svincolandosi da schemi totalmente desueti e alimentati da puro calcolo politico.

L’obiettivo è di rinnovare il blocco atlantico, formatosi da equilibri novecenteschi, con una rinnovata struttura in chiave multipolare, poggiandosi ancora una volta sul cardine europeo. Il pericolo odierno è dettato da una realistica inclusione europea nel grande spazio eurasiatico, ciò sarebbe un precedente storico che, di fatto, farebbe perdere agli Stati Uniti molto più del dominio monetario ed economico, forze centrifughe potrebbero portare alla disgregazione della stessa alleanza atlantica.

L’Unione Transatlantica si muove ulteriormente verso il consolidamento di posizioni acquisite tramite diverse istituzioni internazionali che si tenta di mantenere in vita ridisegnandone gli equilibri interni ed esterni. Vincolare l’Europa è fondamentale a tale scopo. Solo inglobandone nuovamente il mercato e le istituzioni, gli Stati Uniti potranno evitare la perdita definitiva dello status di potenza ottenuto dopo la seconda guerra mondiale. L’Unione concederebbe comunque agli USA un potere decisionale, anche nell’ipotesi che diverse organizzazioni internazionali fossero sostituite da altre più in linea con i tempi, quando la fase multipolare sarà giunta a un livello da poterle mettere seriamente in discussione. Questo ipotetico blocco geoeconomico potrebbe dunque essere uno degli attori internazionali nei prossimi decenni; quelle elencate sono comunque una minima parte delle dinamiche sia interne sia esterne che questo nuovo agglomerato potrebbe generare.

NOTE:
Alessandro Di Liberto è ricercatore associato dell'IsAG

1. L’OCSE prevede che la Cina diventerà la prima economia mondiale sorpassando gli Stati Uniti già nel 2016.
2. L’attuale riforma del FMI non modifica in maniera sostanziale gli equilibri interni: quote e governance dell’FMI – Il G20 ha contribuito in modo decisivo alla riforma delle quote di partecipazione al capitale e dei meccanismi di governo del FMI. In particolare, si è deciso di raddoppiare il capitale complessivo allocandolo in modo tale da accrescere di oltre il 6 per cento il peso relativo dei paesi emergenti più dinamici. Quando il nuovo assetto diverrà operativo, presumibilmente entro il 2013, i primi dieci azionisti del Fondo, che detengono da soli oltre la metà del potere di voto complessivo, saranno: Stati Uniti (16,5 per cento), Giappone (6,1), Cina (6,1), Germania (5,3), Francia (4,0), Regno Unito (4,0), Italia (3,0), India (2,6), Russia (2,6) e Brasile (2,2). Il peso dei principali paesi emergenti è destinato ad aumentare ulteriormente con la prossima revisione delle quote di capitale del FMI, che il G20 ha deciso di anticipare di due anni e concludere entro il gennaio del 2014. Per quanto riguarda la governance del Fondo, è stato deciso di modificare l’assetto del Consiglio di amministrazione, revocando il diritto dei cinque paesi più grandi a nominare direttamente i propri rappresentanti, che in futuro dovranno essere scelti tramite elezione, come già previsto per gli altri. I paesi europei hanno altresì deciso di rinunciare a due seggi, mettendoli a disposizione dei paesi emergenti.
3. BRICS agree to capitalize development bank at $100bn, "Russia Today", September 5, 2013.
4. bricscable.com.
5. Stime europee parlano di un accaparramento del 15% delle obbligazioni di valuta di riserva globale entro il 2020 che determinerebbe una caduta del dollaro dal suo livello attuale del 60% al 50%.
6. Il progetto prevede la realizzazione di un’area di libero scambio, cooperazione in campo commerciale e normativo, rimozione delle barriere che scoraggiano gli investimenti e consolidamento di una via energetica strategica per Pechino.
7. The Euro Area Adjustment: About Halfway There, "J.P. Morgan - Europe Economic Research", May 28, 2013.

samedi, 05 octobre 2013

Grand-messe transatlantique en Lettonie

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NOUS SOMMES TOUS DES OCCIDENTAUX
Grand-messe transatlantique en Lettonie

Hajnalka VINCZE*
Ex: http://metamag.fr
 
Chaque année, la conférence de Riga est l’occasion de réunir la fine fleur de l’élite euro-atlantiste, dans une ambiance décidément pro-américaine et passablement anti-russe, comme il se doit dans un pays de la Baltique. L’intérêt, pour les participants (et autres fidèles), est de pouvoir admirer les multiples déclinaisons virtuoses du même raisonnement, dans la perspective de « créer un environnement favorable au maintien et l’accroissement de la prospérité transatlantique à travers les valeurs que l’on partage », car c’est « la bonne voie vers le renforcement des capacités de défense ». L’intérêt, pour nous, est de prendre le pouls des réflexions semi-officielles, détecter les prochaines priorités OTAN/UE, et répertorier les éléments de langage que l’on ne va pas tarder à retrouver à longueur de discours et de communiqués.

 
L’an dernier, les interventions s’articulaient autour du traumatisme provoqué par l’annonce du « pivot » américain vers l’Asie. Cette année, ministres, experts et compagnie se sont livrés à un véritable panégyrique de l’occidentalisme. Le message est clair : nous sommes d’abord et surtout membres de la famille occidentale, menacés de toutes parts, condamnés au déclin, à moins de rassembler nos forces sous la direction bienveillante de l’Amérique, chef de famille naturel. Nous, les Européens, nous n’avons plus qu’une chose à faire : nous rendre utiles pour elle.

Le ton a été donné par le ministre britannique de la défense qui tenait à préciser, pour ceux qui l’aurait ignoré, qu’aux yeux du Royaume-Uni la sécurité en Europe est l’affaire de l’OTAN, l’UE devrait, quant à elle, s’occuper du seul marché unique. « Que l’UE doublonne, voire affaiblisse le fonctionnement et les structures remarquablement réussis de l’OTAN, cela n’a pas de sens ». Pour ce qui est de cette remarquable réussite, le ministre n’a pas de mots assez élogieux pour énumérer le bilan récent, paraît-il superbe, de l’Alliance. Curieux de constater que la leçon qu’en ont pourtant tirée les stratèges de l’OTAN, notamment à la suite d’Afghanistan, c’est un « plus jamais ça » retentissant.

Peu importe. Pour le ministre Hammond, il faut avant tout une démarcation nette entre ce qui relève de l’UE (civil) et ce qui est le domaine d’excellence de l’OTAN (militaire). Grâce notamment à une interprétation particulière de la très encensée approche globale de l’Union européenne. Celle qui consiste à pousser à une civilianisation de plus en plus ouvertement assumée de la PSDC (politique de sécurité et de défense de l’UE), au risque de la démilitariser. Et ce au profit de l’OTAN, enceinte soi-disant naturelle (et qui redeviendrait ainsi unique) pour s’occuper de la défense sur notre continent.

En effet, les manœuvres diverses pour utiliser l’approche globale en vue d’entériner, dans les faits, une division des tâches, ne sont qu’un élément parmi d’autres dans la réorientation en marche. Conçue à l’origine pour nous libérer du carcan de l’OTAN et établir l’UE comme le nouveau cadre pour nos efforts de défense, la PSDC semble rebrousser chemin ces derniers temps. Qu’il s’agisse du non-usage des outils créés (tel les groupements tactiques) pour les missions au rabais que le consensus entre Etats membres permet d’envisager ; ou des occasions manquées lors des conflits qui paraissaient pourtant taillés sur mesure au vu de l’ambition affichée (comme au Liban, puis en Lybie) ; ou encore des règles de financement qui pénalisent ceux qui seraient prêts à s’y lancer ; ou de la lacune criante d’un centre de planification et de conduite permanent (le fameux Quartier général européen qui se fait attendre depuis bientôt 15 ans) ; ou de la planification des capacités de plus en plus alignée sur la DPQ (Defense Planning Questionnaire) de l’Alliance atlantique, relais fidèle des concepts et des doctrines d’emploi des Etats-Unis ; ou encore de l’effacement progressif des distinctions institutionnelles (même la France a fini par adopter une « double casquette » pour son dorénavant unique représentant aux comités militaires respectifs de l’UE et de l’Alliance, sans parler de la présence devenue rituelle du Secrétaire général de l’OTAN aux réunions des ministres UE de la défense); la tendance est partout la même. Celle de la ré-atlantisation de la défense européenne.

Elle se traduirait, in fine, par la fusion, de plus en plus souvent préconisée, entre la PSDC et l’OTAN (à supposer que l’on puisse parler de fusion entre, d’un côté, les 350 militaires de l’Etat-major de l’UE et, de l’autre, les 21 000 permanents en poste dans les structures intégrées de l’Alliance). Sur le plan théorique, c’est l’occidentalisme qui lui servirait de fondement. Un courant de pensée qui monte en puissance et qui, en banalisant les différences entre l’Europe et l’Amérique, pousse dans le sens de leur rapprochement jusqu’à former un unipôle transatlantique, sous la domination du meneur du jeu, c’est-à-dire les Etats-Unis. Cette vision devient de plus en plus répandue, même parmi ceux qui étaient jadis sceptiques, pour ne pas dire hostiles. Dans un récent entretien, Hubert Védrine qui, dans son rapport de 2007  pour le président Sarkozy, avait mis en garde contre la tentation atlantiste/occidentaliste, parle lui-même de nous les « Occidentaux » à pas moins de six reprises. 

L’Américain Charles Kupchan, qui voyait s’ouvrir en 2006 « une nouvelle ère dans les relations transatlantiques », à partir du constat que « les intérêts américains et européens ont divergé, la coopération institutionnalisée ne peut plus être tenue pour acquise, et l’identité occidentale s’est affaiblie », donne aujourd’hui « L’Occident et la montée du reste » comme titre à son dernier livre.

A Riga, on se réjouit bien sûr de ce changement de perspective, et on ne manque pas d’en tirer les conséquences. Déjà l’an dernier, le ministre letton de la défense voyait dans les relations UE-OTAN un « désagrément », qu’il conviendrait de résoudre par le haut, c’est-à-dire en les fusionnant. Cette année, la séance consacrée aux questions de la sécurité européenne se proposait de répondre à la question de savoir si l’OTAN peut devenir un remède au fractionnement imminent de l’Europe. Et Craig Kennedy, président de German Marshall Fund of the United States, ne s’est pas privé du plaisir de noter, en guise d’introduction, que l’interrogation portait en sens inverse il y a sept ans. Apparemment, l’Europe n’a plus la cote, l’avenir est à l’Alliance.

Outre cette séance plénière consacrée à l’OTAN comme potentiel sauveur de l’Union européenne, quelques conversations « à la pause-café » offrent également de petits bijoux révélateurs de cette même grille d’analyse. Comme celle consacrée au TTIP (accord de libre-échange transatlantique), avec la « senior » représentante commerciale de l’US à Bruxelles comme invitée illustre. Cette dernière pousse un gros soupir d’exaspération face à la question sur la finalité économique et/ou géopolitique des négociations en cours. Toujours est-il qu’après avoir affirmé qu’il s’agit, avant tout autre chose, d’une nouvelle étape dans nos relations économiques, elle admet que « à Bruxelles, beaucoup y voit aussi une réaffirmation, une solidification des relations US-UE », et que son succès enverrait le signal d’un engagement politique supplémentaire.

Surtout, s’agissant d’un accord commercial supposé donner une impulsion nouvelle à la croissance (0.4% au PIB de l’UE dit-on, contre 1% du côté US), l’aveu selon lequel « nous ne nous focalisons pas sur des chiffres concrets » fait étrange effet. Son interlocuteur espagnol est d’ailleurs plus direct, il parle carrément de « réarranger l’Occident pour le 21ème siècle ». En même temps que d’y voir le recours au « fédérateur externe » pour compléter le marché unique (en tant qu’étape intermédiaire vers le marché unique transatlantique). Tout le programme y est.

La séquence portant sur l’avenir de la politique étrangère européenne vaut son pesant d’or rien que pour sa dernière minute. On y parle des relations transatlantiques, et Jan Techau (auteur par ailleurs d’un inoubliable article il y a deux ans, prônant de « laisser tomber la défense européenne » pour la remplacer par l’OTAN) n’y va pas de main morte. Il fait l’éloge des 90% de merveilles transatlantiques qui ne font jamais la une des journaux, dans l’espoir de minimiser ainsi le 10% restant qui sont, on l’aura deviné, « le truc géopolitique ». Dans ce domaine, il place d’emblée l’Europe en position d’infériorité, en posant la question, essentielle d’après lui, de savoir si les Européens seraient capables de grandir suffisamment pour devenir un jour des partenaires des Etats-Unis.

Cerise sur le gâteau, la réponse dépend, selon Techau (et tant d’autres) sur notre capacité à admettre que « les Américains et nous, nous sommes là tous ensemble. Nous devons nous rassembler, parce que nous sommes l’Occident ». Autrement dit, plus les Européens se conçoivent comme incorporés à l’Amérique, plus ils seraient « à la hauteur » comme partenaires de celle-ci.  Plutôt farfelu comme logique. Mais parfaitement en phase avec les pistes de réflexions et d’action visant à l’otanisation de la défense européenne, à la transatlantisation de nos industries, et au biais de plus en plus occidentaliste de notre vision stratégique.

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analyste en politique de défense et de sécurité, spécialisée dans les affaires européennes et transatlantiques. Animatrice du site hajnalka-vincze.com et du blog  hajnalka-vincze.com
 

vendredi, 05 avril 2013

L’OTAN n’amène que la destruction, la pauvreté, l’insécurité et la misère

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L’OTAN n’amène que la destruction, la pauvreté, l’insécurité et la misère.

Elle doit être abolie!

Apprécié pour la rigueur et la justesse de ses analyses le sociologue canadien Mahdi Darius Nazemroaya (*), 30 ans, s’est imposé comme un des meilleurs connaisseurs de l’OTAN. Ses investigations, traduites en de nombreuses langues, ont acquis une audience internationale et son ouvrage « The globalisation of NATO » [« La mondialisation de l’OTAN »] fait aujourd’hui référence. En 400 pages denses, fascinantes, préoccupantes, il nous fait prendre la mesure de la menace que l’OTAN fait peser sur la paix du monde et l’avenir de nombreux peuples. Il nous fait également prendre conscience de l’urgence qu’il y aurait à obtenir la dissolution de cette dangereuse organisation.

Silvia Cattori : Dans votre remarquable ouvrage vous mettez en lumière les stratégies mises en place par l’OTAN pour étendre son emprise militaire dans le monde. J’aimerais vous demander ce qui vous a motivé à consacrer tant d’énergie à un sujet aussi ardu et exigeant. Comment en êtes-vous venu à considérer que l’analyse du rôle de l’OTAN et des stratégies qu’elle a mises en place était une tâche absolument essentielle ?

Mahdi Darius Nazemroaya : Les graines de ce livre ont été semées en 2007. J’avais alors rédigé un petit manuscrit mettant en relation les guerres en Afghanistan et en Irak (qui avaient fait suite aux tragiques évènements du 11 septembre 2001) avec l’expansion de l’OTAN, le projet de bouclier antimissiles états-unien – que je décrivais comme s’étant finalement couvert du manteau d’un projet de l’OTAN, – et le concept de ce que les néoconservateurs et leurs alliés sionistes appellent « destruction créative » pour redessiner la restructuration des pays du Moyen-Orient, et l’encerclement aussi bien de la Chine que de la Russie.

J’ai toujours considéré que tous les évènements négatifs auxquels le monde est confronté étaient les éléments d’un ensemble ; ou de ce que le savant et révolutionnaire hongrois György Lukács a appelé « totalité fragmentée ». Les guerres en « série », l’accroissement des lois de sécurité, la guerre contre le terrorisme, les réformes économiques néolibérales, les « révolutions colorées » dans l’espace post-soviétique, la diabolisation de différentes sociétés par les médias, l’élargissement de l’OTAN et de l’Union Européenne, et les fausses accusations au sujet d’un programme d’armement nucléaire iranien font partie d’un tout. Un de mes articles publié en 2007 [1], posait également les principales bases de cette feuille de route et reliait tous les éléments de la guerre perpétuelle à laquelle nous assistons.

J’ai écrit ce livre parce que je pensais que c’était un sujet très important. J’ai lu la plupart des textes de l’abondante littérature concernant l’OTAN et aucun n’examine l’OTAN dans la perspective critique où je me place. De même qu’aucun ne relie l’OTAN de manière pertinente à une « vue d’ensemble » des relations internationales. Un chercheur de l’Université Carleton m’a dit que mon livre était comme une Bible des relations internationales et de tous ses sujets importants. Je vois moi aussi mon livre sur l’OTAN de cette manière.

Ma principale motivation pour écrire ce livre était d’amener les lecteurs à prendre conscience de la nature impérialiste des conflits internationaux modernes et de les aider à en voir la « totalité » au lieu de ses éléments « fragmentés ». Quand vous voyez l’ensemble, vous êtes en mesure de prendre de meilleures décisions. Je pense avoir donné de l’OTAN une évaluation correcte. Dans sa bibliothèque à Bruxelles il y a un exemplaire de mon livre. C’est l’OTAN elle-même qui a annoncé son acquisition comme l’une des ressources de sa bibliothèque, en novembre 2012. Ce livre est ma contribution, en tant que chercheur, pour essayer de permettre aux lecteurs de prendre des décisions en connaissance de cause en voyant au-delà des effets de miroirs et des éléments fragmentés du tableau.

Aujourd’hui dans le monde, les gens sont de façon générale plus instruits. Mais malheureusement l’ignorance se répand en ce qui concerne les relations de pouvoir et ce qui se passe dans ce domaine au niveau mondial. Nous entrons dans une ère trompeuse de l’histoire où beaucoup de gens à travers le monde sentent de plus en plus qu’ils ne peuvent rien faire d’autre que d’être des spectateurs impuissants, réduits à n’être que des particules, des rouages, ou des extensions d’une immense machine invisible sur laquelle ils n’ont aucun contrôle.

Les scénarios du livre de George Orwell « 1984 » se sont pour l’essentiel réalisés. Les gens sont devenus étrangers à leur monde et gouvernés de plus en plus par cette machine capitaliste invisible qui travaille à détruire toutes sortes de façon alternatives de vivre ou de penser ; l’ordre qui s’impose aujourd’hui à nous est comme un resserrement de la « cage d’acier » de Max Weber [2] qui réduit de plus en plus notre indépendance et nos mouvements.

La plupart des gens regardent maintenant les nouvelles et la télévision passivement. Ils essaient de se distraire de la réalité ; ils tentent d’engourdir leur conscience et de vivre dans un faux état de bonheur qui leur permet d’ignorer la réalité et les misères du monde. Collectivement, nos esprits ont été colonisés, on leur a fait croire à un faux ordre des choses. L’humanité est en train d’être de plus en plus déshumanisée. Peut-être que j’ai l’air hégélien, mais les gens deviennent étrangers à eux-mêmes. Ils deviennent aussi étrangers aux capacités de leur propre esprit et aux talents dont ils ont été dotés. Mais la vérité est que nous ne sommes pas séparés des évènements et des processus qui façonnent ce monde. Nous ne devrions pas devenir les esclaves des objets ou des structures de notre propre fabrication, que ce soit le capitalisme ou les structures politiques. Nous ne devons pas devenir de simples spectateurs de notre parcours de vie.

L’hégémonie est un processus continu de leadership, de contrôle, et d’influence qui implique à la fois la contrainte et le consentement. Mais son emprise n’est jamais totale et elle peut toujours être combattue. Nous voyons des défis à l’hégémonie dans la construction de blocs historiques qui affrontent les centres de pouvoir impérialistes et capitalistes. Le Mouvement bolivarien d’Hugo Chávez et l’ALBA sont des exemples réussis d’une contestation de l’hégémonie traditionnelle des élites compradores qui gouvernent la région au bénéfice de forces extérieures.

Silvia Cattori : Un grand chapitre passionnant et troublant de votre livre est consacré à l’Afrique. L’entrée en guerre de la France au Mali n’a pas dû être une surprise pour vous. La déstabilisation de ce pays affaibli, engendrée par l’intervention de la France en Libye, n’ouvre-t-elle pas une grave crise dans tous les pays du Sahel, de l’Atlantique à la Mer rouge ?

Mahdi Darius Nazemroaya : Dès le début j’ai soutenu que la division du Soudan, l’intervention française en Côte d’Ivoire soutenue par les États-Unis, et la guerre de l’OTAN en Libye, faisaient partie d’une deuxième « ruée vers l’Afrique ». J’ai expliqué que la guerre en Libye visait à déstabiliser d’autres parties de l’Afrique et aurait un effet d’entraînement sur une large partie de ce continent incluant des pays comme le Niger et le Mali.

Dans mon livre, j’ai examiné le Sahel qui est constitué par les terres intérieures de l’Algérie, du Niger, de la Libye, et du Mali. La guerre de l’OTAN contre la Libye a déclenché une réaction en chaîne, comme une démolition contrôlée, que les États-Unis et leurs alliés utilisent pour contrôler une vaste portion de l’Afrique et de ses ressources. Comme la première « ruée vers l’Afrique » qui a été déclenchée par une crise économique dans les pays industrialisés de l’Europe occidentale, ces évènements concernent en fait le contrôle des ressources. Alors que les États-Unis s’impliquaient davantage en Afrique, son gouvernement et le Pentagone se sont mis à parler de plus en plus de l’expansion des facilités dont disposait Al-Qaïda en Afrique et de la manière dont l’armée américaine et ses alliés devaient combattre cette organisation en augmentant leur présence sur le continent africain. En fait, les États-Unis ont constitué en 2011 un budget pour l’actuelle guerre au Mali sous le couvert de la lutte contre Al-Qaïda en Afrique de l’Ouest. Des intérêts stratégiques comme l’obsession grandissante des États-Unis pour le Golfe de Guinée et l’approvisionnement en pétrole en Afrique de l’Ouest sont occultés dans un récit qui nous parle de la lutte contre les groupes terroristes rangés sous le label d’Al-Qaïda. Nous savons d’expérience que l’Empire américain a en fait travaillé avec ces groupes, aussi bien en Libye qu’en Syrie. Et que l’on cherche à pousser hors d’Afrique la Chine, la Russie, l’Inde, le Brésil, et d’autres rivaux économiques du bloc occidental, mais on n’en parle pratiquement pas. En lieu et place, on déguise les intérêts des États-Unis et des ses alliés de l’OTAN comme la France, en objectifs altruistes visant à aider des États faibles.

Pour en revenir au Mali. Je n’ai pas été surpris quand le Président François Hollande et son gouvernement ont ordonné aux soldats français d’envahir ce pays. Aussi bien la France que les États-Unis sont très au fait des réserves de gaz et de pétrole au Mali, au Niger, et dans l’ensemble du Sahel. Mon livre traite de ces points et de la création par le gouvernement français, en 1945, d’un Bureau de recherches pétrolières dans le but d’extraire le pétrole et le gaz de cette région. Quelques années plus tard, en 1953, Paris a délivré des licences d’exploitation à quatre compagnies françaises en Afrique. En raison de ses craintes, à la fois des empiétements américains et des demandes africaines d’indépendance, Paris a créé l’Organisation Commune des Régions Sahariennes (OCRS) pour maintenir son contrôle sur les parties riches en ressources de ses territoires africains qui possèdent du pétrole, du gaz, et de l’uranium. L’uranium a été important pour garantir l’indépendance de la France vis-à-vis de Washington par la création d’une force de dissuasion nucléaire stratégique, en riposte au monopole anglo-américain.

Ce n’est donc pas un hasard si les zones du Sahel que les États-Unis et ses alliés ont désignées comme faisant partie de la zone où Al-Qaïda et les terroristes sont situés correspondent à peu près aux frontières de l’OCRS, riche en énergie et en uranium. En 2002, le Pentagone a commencé d’importantes opérations visant à contrôler l’Afrique de l’Ouest. Cela a eu lieu sous la forme de l’Initiative Pan-Sahel, qui a été lancée par l’US European Command (EUCOM) et l’US Central Command (CENTCOM). Sous la bannière de ce projet de l’armée américaine, le Pentagone a formé des troupes du Mali, du Tchad, de la Mauritanie, et du Niger. Les plans visant à établir l’Initiative Pan-Sahel remontent toutefois à 2001, lorsque l’Initiative pour l’Afrique a été lancée à la suite des attentats du 11 septembre. Sur la base de l’Initiative Pan-Sahel, la Trans-Saharan Counter-terrorism Initiative (TSCTI) a été lancée en 2005 par le Pentagone sous le commandement du CENTCOM. Le Mali, le Tchad, la Mauritanie, et le Niger ont été rejoints par l’Algérie, le Maroc, le Sénégal, le Nigeria, et la Tunisie. La TSCTI a été transférée en 2008 au commandement de l’AFRICOM récemment activé. Il faut relever que le capitaine Amadou Sanogo, le leader du coup d’État militaire qui a eu lieu au Mali le 21 mars 2012, est l’un des officiers maliens qui ont été formés dans le cadre de ces programmes américains en Afrique de l’Ouest.

L’analyse du coup d’État de 2012 au Mali montre qu’il s’agit d’un acte criminel. Le coup d’État militaire a renversé le Président Amadou Toumani Touré sous prétexte qu’il ne pouvait pas restaurer l’autorité malienne sur le nord du pays. Le Président Amadou était sur le point de quitter son poste et n’avait pas l’intention de rester dans la vie politique, et les élections allaient avoir lieu dans moins de deux mois. Ce coup d’État a essentiellement empêché une élection démocratique d’avoir lieu et l’action du capitaine Sanogo a mis fin au processus démocratique au Mali et a déstabilisé le pays. Sa nouvelle dictature militaire a été reconnue par l’OTAN et par le gouvernement installé en Côte d’Ivoire par les Français. Les États-Unis ont continué à financer le gouvernement militaire du Mali et des délégations militaires et civiles des États-Unis et d’Europe occidentale ont rencontré le régime militaire de Sanogo. Peu après, la France a déclaré qu’elle avait le droit d’intervenir en Afrique partout où ses citoyens et ses intérêts étaient menacés. C’était autant de préliminaires.

Les armes qui sont utilisées au Mali et au Niger aussi bien par les groupes terroristes que par les tribus touaregs sont liées aux actions de l’OTAN en Libye. Plus précisément ces armes viennent des arsenaux libyens pillés, et des armes envoyées en Libye par les Français, les Anglais et les Qataris. L’OTAN a eu un rôle direct dans ce domaine et l’on sait que les Français ont soudoyé les groupes touaregs et ont contribué à les armer et à les financer durant la guerre contre la Libye. Du reste, en Afrique, les Français ont toujours manipulé les Touaregs et les Berbères contre d’autres groupes ethniques à des fins coloniales.

Par ailleurs, les tensions entre le Soudan et le Sud-Soudan sont attisées. La région soudanaise du Darfour et la Somalie sont toujours des points chauds. Tout cela fait partie d’un arc africain de crise qui est utilisé pour restructurer l’Afrique et l’englober dans les frontières du bloc occidental.

Silvia Cattori : Quand sous l’impulsion du président Sarkozy, après 33 ans de retrait, la France est revenue dans le commandement militaire de l’OTAN, il n’y a eu aucune protestation. N’est-ce pas le signe que les citoyens ignorent, que cette organisation menace l’humanité et que l’appartenance de leur pays à l’OTAN implique sa subordination à la politique étrangère belliciste de Washington et la perte de sa souveraineté ?

Mahdi Darius Nazemroaya : Je pense que ce que le Président Sarkozy a fait en réintégrant la France dans le commandement militaire de l’OTAN est largement le reflet d’un consensus au sein de la classe politique française. Je sais qu’à Paris de nombreuses voix politiques l’ont critiqué, mais si au sein de la classe politique française l’opposition avait été intransigeante, elle aurait pu faire beaucoup plus que parler. Aujourd’hui, les membres de l’establishment politique français, aussi bien à « gauche » qu’à « droite », se battent entre eux pour savoir qui va le mieux servir les centres impérialistes et capitalistes à Washington et à New York. L’establishment politique français ne fait pas cela parce qu’il est particulièrement pro-américain, mais parce qu’il est au service du système mondial corrompu qui sert lui-même le capitalisme global dont le centre en voie d’affaiblissement est aux États-Unis. Ainsi, nous avons aussi besoin de réévaluer ce qu’est l’anti-américanisme, ou d’où proviennent et ce que représentent en fait les sentiments anti-américains.

De larges segments de l’élite de l’Europe occidentale sont au service de ce système mondial parce que leurs propres intérêts y sont investis et y sont liés. Comme les États-Unis sont en voie d’affaiblissement et en lutte pour maintenir leur primauté mondiale en tant que centre du capitalisme, de la régulation et de l’accumulation capitaliste, ils vont de plus en plus déléguer leurs missions impériales à des pays comme la France. On verra également davantage de compromis entre les États-Unis et des pays alliés comme la France et l’Allemagne. Il s’agit là d’une décentralisation dialectique du pouvoir des États-Unis visant à renforcer l’hégémonie du système mondial et à maintenir l’Empire américain par délégation. Il faut noter que ce système capitaliste mondial est fragmenté en blocs, raison pour laquelle nous voyons des rivalités entre les États-Unis, la Chine et la Russie.

De façon générale, la majorité des citoyens dans de nombreuses sociétés sont de plus en plus passifs vis-à-vis des décisions de leurs gouvernements et de leurs dirigeants. C’est le reflet d’un sentiment croissant d’aliénation, de détachement et d’impuissance qui a transformé les êtres humains en marchandises et en objets. Cela fait partie du resserrement de la « cage d’acier » dont je parlais plus haut, en termes weberiens.

Silvia Cattori : La France a été au commencement, avec le Qatar, le principal « parrain » de la déstabilisation de la Syrie [3]. La Chine et la Russie ont empêché par leurs vétos l’adoption d’une résolution du Conseil de sécurité qui aurait autorisé une intervention militaire de l’OTAN comme cela a été le cas en Libye. Mais on peut se demander si les pays de l’OTAN et leurs alliés arabes ne sont pas en train de réaliser leur plan de déstabilisation de la Syrie par d’autres voies ? Et pensez-vous que la Chine et la Russie pourront durablement contenir l’OTAN tant que les pays émergents n’auront pas leur mot à dire et les moyens d’imposer un véritable multilatéralisme au Conseil de sécurité ?

Mahdi Darius Nazemroaya : En premier lieu, il faut voir que les évènements en Syrie font partie d’une guerre par procuration menée par les États-Unis, l’OTAN, Israël et les dictatures arabes (comme l’Arabie Saoudite), contre la Chine, la Russie, l’Iran et leurs alliés. Deuxièmement, quand on considère les évènements en Syrie d’un point de vue international, on devrait penser à la Guerre civile espagnole qui a éclaté avant la Deuxième guerre mondiale. De même, on peut considérer les évènements en Libye et en Afrique, et peut-être les invasions antérieures de l’Afghanistan et de l’Irak, en pensant à l’invasion de la Chine par le Japon ou l’invasion de la Tchécoslovaquie par l’Allemagne avant la Deuxième guerre mondiale. Cela ne signifie pas que la Syrie ou ces évènements soient nécessairement le prélude à une Troisième guerre mondiale, mais ils ont le potentiel d’allumer un vaste incendie au niveau mondial — à moins que l’on ne pense que tous ces évènements font déjà partie de la Troisième guerre mondiale.

pagan.jpgLes thèses de Giovanni Arrighi sur les cycles systématiques d’accumulation dans le « système-monde » peuvent nous aider à trouver une base de réflexion. Son travail est important parce que nous pouvons l’utiliser pour lier entre eux, de la Syrie à l’Afrique, les éléments dont nous parlions en termes de « totalité fragmentée » constituant le système mondial. Les cycles d’accumulation étudiés par Arrighi se rapportent à des périodes de temps qui s’étendent sur une centaine d’année ou plus, durant lesquelles le centre du capitalisme dans le système mondial se situe dans un lieu géographique ou un pays donné. Ses thèses sont fortement influencées par les travaux du savant français Fernand Braudel sur l’expansion du capitalisme. Pour Arrighi ces centres d’accumulation ont été les pouvoirs hégémoniques du système mondial en expansion. À la dernière étape de chaque cycle, les capitalistes déplacent leurs capitaux de ces centres dans d’autres endroits et finalement dans le nouveau centre capitaliste qui a émergé. Ainsi, chronologiquement, le pouvoir hégémonique du système mondial a été transféré de la ville-État italienne de Gênes aux Pays-Bas, puis en Grande Bretagne et, finalement, aux États-Unis. Le déplacement géographique du centre du système mondial se produit au cours d’une période de crise, au moins pour les anciens centre capitalistes, et dans un court laps de temps. Nous en arrivons aujourd’hui à la Chine. Ce qui se passe est que le centre du capital est sur le point de sortir des États-Unis. Si l’on suit la tendance soulignée par Arrighi, alors le prochain centre d’accumulation capitaliste du système mondial sera la Chine. Toutefois d’autres scénarios ne sont pas à écarter, comme une direction globale de toutes les principales puissances capitalistes. En me référant aux travaux d’Arighi, je veux dire ici que nous avons affaire à un système capitaliste mondial qui inclut la Chine et la Russie. Ni les États-Unis ni la Chine ni la Russie ne veulent perturber ce système. Ils sont en compétition pour en devenir le centre d’accumulation capitaliste. C’est pourquoi aucune des parties ne veut une guerre directe. C’est pourquoi les Chinois n’ont pas utilisé la dette étrangère américaine pour dévaster l’économie des États-Unis ; la Chine souhaite voir un transfert ordonné du centre d’accumulation depuis les États-Unis.

La Chine et la Russie ne changeront pas leurs politiques et leurs positions sur la Syrie ou l’Iran, mais elles veulent éviter une guerre qui perturbe le système capitaliste mondial. Bien sûr, les États-Unis essaient de maintenir leur position en tant que centre du système mondial, par la force brute, ou en impliquant leurs alliés et vassaux dans leurs opérations impérialistes, comme au Mali et en Libye.

Silvia Cattori : Vous consacrez un long chapitre (p 67 à 113) à l’intervention de l’OTAN en Yougoslavie. Pouvez-vous résumer pour nos lecteurs ce à quoi cette guerre, qui a démembré un pays et généré tant de souffrances, devait aboutir ?

Mahdi Darius Nazemroaya : Le démantèlement de la République fédérative socialiste de Yougoslavie a été une étape importante pour ouvrir les portes d’une expansion vers l’Est de l’OTAN et de l’Union Européenne. Il a ouvert la route pour la marche vers les frontières de la Russie et de l’ex-Union soviétique. L’ex-Yougoslavie était aussi un obstacle majeur vis-à-vis du projet euro-atlantique de l’OTAN et de l’UE en Europe. En outre, la guerre de l’OTAN en Yougoslavie a permis de préparer la logistique des guerres en Afghanistan et en Irak.

Silvia Cattori : Denis J.Halliday [4] écrit dans la préface de votre ouvrage : « L’OTAN n’amène que la destruction, la pauvreté, l’insécurité et la misère. Elle doit être abolie ». Quand on sait qu’il n’y a aucun mouvement qui s’oppose à la guerre, que des ONG comme Amnesty, HRW, MSF, MDM, prennent le parti de l’ingérence militaire des grandes puissances, comme on l’a vu en ex-Yougoslavie, au Soudan, en Libye, en Syrie, que peut-on suggérer à toute une jeunesse en quête de justice et désireuse d’agir pour un monde meilleur ? Que peuvent faire concrètement les peuples européens contre la machine destructrice de l’OTAN ?

Mahdi Darius Nazemroaya : Comme je l’ai dit, nous en sommes arrivés à la situation décrite par George Orwell dans son roman “1984”. Amnesty International, Human Rights Watch, et une grande partie des ONG de l’industrie humanitaire sont des outils de l’impérialisme pratiquant les deux poids deux mesures. Les organisations d’aide étrangère sont profondément politiques et politisées. Cela ne signifie pas que tous leurs employés soient de mauvaises gens qui ne veulent pas aider le monde. Bon nombre de leurs employés et des bénévoles sont des gens estimables ; ils ne comprennent pas tous les faits et ils ont de bonnes intentions. Ces gens ont été trompés ou aveuglés par la pensée de groupe institutionnelle. Leurs esprits devraient être débarrassés de tous les préjugés et de la désinformation dont ils ont été nourris ; une véritable tâche de dévouement.

Les citoyens des pays de l’OTAN doivent travailler à se positionner eux-mêmes pour informer leurs sociétés respectives sur l’OTAN et finalement les influencer pour qu’elles se retirent de cette organisation. Cela peut être fait de diverses manières. Mais cela commence par une compréhension de ce qu’est l’OTAN et une connaissance non censurée de son histoire.

Je ne suis pas une autorité morale ou un stratège. Se maintenir soi-même sur la bonne voie est déjà un défi assez difficile, je pense. Je n’ai aucun droit à pontifier sur la façon dont les gens devraient vivre. Je vais toutefois vous dire ce que je pense personnellement. À mon avis, le plus gros problème pour beaucoup de gens est qu’ils veulent changer le monde à une beaucoup trop grande échelle sans s’attaquer aux problèmes immédiats dans leurs propres vies. Je trouve que la meilleure manière de changer le monde est de commencer par de petits pas dans notre vie de tous les jours. Je parle ici d’ « échelle » et pas de « changement graduel » ou de « rythme ». Faire un monde meilleur commence par votre environnement immédiat. Le changement commence avec vous-même et ceux qui vous entourent, tout comme le devrait la charité. Imaginez si la plupart des gens faisaient cela ; le monde serait changé par petites étapes qui aboutiraient collectivement à un changement monumental. Rien de tout cela ne peut non plus se faire sans patience et détermination, et je souligne encore une fois qu’action et connaissance ne devraient pas être séparées. Je ne sais que dire de plus.

Silvia Cattori : En mettant ensemble les pièces du puzzle vous démontrez magistralement dans votre livre comment ces guerres en série, menées sous des prétextes humanitaires, s’inscrivent dans une stratégie de « destruction créative » conçue par « les néoconservateurs et leurs alliés sionistes », et comment – de la Yougoslavie, à l’Afghanistan, à l’Irak et à la Libye – elles sont toutes liées. Des personnalités de premier plan, comme l’ancien Secrétaire général adjoint de l’ONU Denis J. Halliday qui a préfacé votre ouvrage, vous donnent entièrement raison : l’OTAN est bel et bien le principal danger pour la paix du monde. Mais vous savez qu’en Europe, notamment dans les pays où, comme en France, les organisations juives ont une forte emprise sur les politiques et les médias, dénoncer la stratégie des néoconservateurs et de leur allié Israël [5], ou dénoncer les révolutions colorées suffit à vous faire cataloguer comme « théoricien du complot » et à vous écarter du débat. Que peut-on faire à votre avis pour modifier cette désespérante situation ?

Mahdi Darius Nazemroaya : Mon expérience (au Canada) est différente. On ne m’a jamais qualifié de théoricien du complot. Je pense que la censure des médias et le mépris systématique sont des tactiques clés utilisées contre ceux qui remettent en question le récit dominant ou les opinions énoncées par les forces hégémoniques qui dominent la société. L’objectif visé en diabolisant des personnes ou des groupes sous le qualificatif de « théoriciens du complot » est de les discréditer et de les neutraliser. Cela se produit généralement quand ils ont beaucoup attiré l’attention et quand ils ont aussi quelques idées fausses qui peuvent être ridiculisées et liées à leurs positions. Néanmoins, ceux qui se voient qualifiés de théoriciens du complot ne devraient pas laisser cette accusation les dissuader de maintenir leurs positions et de continuer à s’adresser aux gens. Car la démoralisation fait partie de la tactique utilisée pour réprimer les points de vue et réflexions « dérangeantes ».

Les groupes et les lobbies sionistes ont une présence forte et disproportionnée dans le domaine politique et dans les médias de plusieurs pays, mais il faut reconnaître qu’ils ne sont pas homogènes et qu’ils ne sont pas les seuls facteurs influents ; ils font partie d’un bloc d’intérêts pour qui il est important d’empêcher qu’un discours critique n’ébranle les forces hégémoniques qui dominent aujourd’hui la société. Et les lobbies sionistes ne sont pas tous liés à Israël. Il arrive qu’un groupe sioniste travaille à introduire et à imposer à Israël des projets externes. Les motivations de ces groupes ne sont pas toutes les mêmes, mais elles font partie du programme dominant qui s’est développé en ce que les renommés sociologues Giovanni Arrighi et Immanuel Wallerstein ont appelé « système-monde » [ou « économie-monde »].

À mon humble avis, être entendu est la chose la plus importante. Internet et les réseaux sociaux ont contribué à ce processus. Je pense que, pour être entendu, il est également important de proposer des analyses rigoureuses et bien articulées. C’est une tâche difficile qui doit être accomplie, et qui fait partie d’un processus culturel plus large incluant l’éducation et la rééducation. Modifier les forces hégémoniques dominant la société ne peut se faire qu’en établissant de nouveaux courants de pensée pouvant contester leur hégémonie. La critique ne suffit pas non plus, une alternative et un meilleur programme doit être articulé et proposé. La critique en elle-même est inutile si l’on n’offre pas parallèlement un programme alternatif. Pensée et action doivent également être liées dans un processus pratique.

Silvia Cattori : Votre livre va-t-il être traduit en français ? A-t-il eu la couverture médiatique lui permettant de toucher un large public ?

Mahdi Darius Nazemroaya : Mon livre devait être traduit en français en trois volumes par un éditeur en France, mais malheureusement l’accord a fait long feu. En notre temps où la durée d’attention s’amenuise, peu de gens sont intéressés à lire un livre de plus de 400 pages. Très peu d’attention lui a été accordée de la part des grands médias. Il y a plusieurs mois, Le Monde Diplomatique à Paris a contacté mon éditeur aux États-Unis, ainsi que la maison qui le diffuse en Grande Bretagne, pour leur demander l’envoi d’un exemplaire. Je ne sais pas si Le Monde Diplomatique a réellement l’intention de faire une recension d’un livre aussi critique et, très honnêtement, je ne m’en soucie pas vraiment.

Mon ouvrage a eu de bonnes critiques disant que c’est un livre à lire absolument. Il est diffusé dans les universités et les collèges. On en trouve des exemplaires dans les bibliothèques de diverses institutions comme l’Université de Harvard et l’Université de Chicago. Il est référencé à la Haye et dans la prestigieuse collection de la Bibliothèque du Palais de la Paix aux Pays-Bas qui tient à jour les livres relatifs aux lois internationales. 
Sur Amazon au Royaume Uni, il est classé comme l’un des meilleurs livres sur l’OTAN et je crois qu’il est en train de prendre un bon départ.

Silvia Cattori

 

Mahdi Darius Nazemroaya est un sociologue interdisciplinaire, auteur primé, et analyste politique connu. Il est chercheur au Centre de recherche sur la mondialisation à Montréal, collaborateur expert de la Strategic Culture Foundation à Moscou, et membre du Comité scientifique de la revue de géopolitique Geopolitica, en Italie. 


Sur son ouvrage « The Globalization of NATO »,

voir également (en anglais) : 
 http://www.silviacattori.net/article4005.html 
 http://www.silviacattori.net/article3834.html 
 http://www.silviacattori.net/article3780.html  

Article traduit de l’anglais par JPH



[1] Publié d’abord sous le titre « La mondialisation de l’OTAN » puis sous le titre modifié « La mondialisation de la puissance militaire : l’expansion de l’OTAN » . Cet article a été traduit en de nombreuses langues, y compris en arabe par la chaîne qatari d’information Al-Jazeera.

[2] La « cage d’acier » (ou « cage de fer ») est un concept sociologique introduit par Max Weber qui se réfère à la rationalisation accrue de la vie sociale, en particulier dans les sociétés capitalistes occidentales. Ainsi la « cage d’acier » enferme les individus dans des systèmes fondés uniquement sur l’efficacité, le calcul rationnel et le contrôle.

[3] Voir : 
 « Gérard Chaliand dit quelques vérités sur la Syrie » : 
http://www.silviacattori.net/article3350.html 
 « Syrie : Les victimes de l’opposition armée ignorées » : 
http://www.silviacattori.net/article3416.html

[4] L’Irlandais Denis J. Halliday a passé une bonne partie de sa carrière auprès des Nations Unies, impliqué dans des actions d’aide humanitaire. En 1997, il fut nommé Sécrétaire général adjoint et directeur du programme humanitaire en Irak. Un an plus tard, après 34 ans de service au sein des Nations Unies, Halliday a annoncé sa démission en raison des sanctions économiques imposées à l’Irak, qu`il a qualifiées de « génocide ». En 2003, il a reçu Le Gandhi International Peace Award. Depuis son départ des Nations Unies, Denis Halliday a participé de manière active dans plusieurs actions contre la guerre et les crimes contre l’humanité. Il est présentement membre de l’Initiative de Kuala Lumpur en vue de « criminaliser la guerre ».

[5] Par exemple, l’écrivain israélien Israël Shamir, a été accusé d’antisémitisme par Olivia Zemor, Nicolas Shahshahani et Dominique Vidal pour avoir affirmé en 2003 cette vérité : qu’Israël et le lobby juif avaient joué un rôle prépondérant dans la guerre qui devait démembrer l’Irak un pays qu’Israël voulait mettre à genoux.

mardi, 02 avril 2013

L’OTAN codifie les nouvelles guerres cybernétiques

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Andrea PERRONE:

L’OTAN codifie les nouvelles guerres cybernétiques

 

L’Alliance Atlantique tente d’obtenir de ses partenaires une réglementation commune contre les attaques informatiques; en réalité elle veut recevoir un blanc-seing pour devenir le gendarme mondial

 

Dans un monde de plus en plus “globalisé” où se répètent et se succèdent les attaques informatiques destinés à frapper et à espionner d’autres Etats, l’OTAN a préparé un manuel pour réglementer, à sa façon, les guerres cybernétiques, ce qui s’est fait, bien entendu, pour défendre les intérêts exclusifs de l’“Empire Stars and Stripes”. Le document suggéré par l’OTAN prévoit que, dans le futur, les attaques “online” pourront donner lieu à de véritables conflits militaires. Le quotidien britannique “The Guardian” dénonce les dangers que recèle cette démarche dans un long article où l’auteur rappelle les attaques informatiques lancées il y a quelques années contre les sites nucléaires iraniens par le biais d’un virus d’origine américaine ou israélienne qui a pu mettre hors d’usage les centrifugeuses utilisées pour l’enrichissement de l’uranium. Le virus utilisé s’appelait “Stuxnet” et avait été créé et délibérément diffusé par le gouvernement américain dans le cadre de l’opération “Jeux Olympiques” lancée par le Président américain George W. Bush en 2006. Cette opération consistait en une vague d’attaques digitales contre l’Iran en collaboration avec le gouvernement de Tel Aviv, plus particulièrement contre la centrale nucléaire iranienne de Natanz dans le but de saboter la centrifugeuse de la dite centrale en envoyant des ordres spécifiques au “hardware” contrôlant le dispositif industriel responsable de la vitesse de rotation des turbines. Le but était de les endommager au point qu’elles soient irréparables. Les experts de l’OTAN, qui se sont réunis à Tallinn pour élaborer le nouveau document, sont d’avis que l’attaque contre les centrifugeuses iraniennes est assimilable à un conflit armé.

 

Avec la publication récente de ce document, l’OTAN cherche à montrer à tous qu’elle n’est rien d’autre qu’une organisation de gais lurons altruistes qui a pour objectif d’éviter les attaques cybernétiques visant des objectifs civils comme les hôpitaux, les barrages ou les centrales nucléaires, et non pas de devenir, pour les siècles des siècles, le gendarme du monde au service des intérêts américains, comme on le constate pourtant partout. Selon l’OTAN, l’élaboration de normes constitue le premier pas dans la réglementation générale du “cyberwarfare”. Ces normes, désormais couchées sur le papier, prévoient que les Etats pourront désormais riposter par des forces conventionnelles contre toute attaque informatique menée par un autre pays qui aurait provoqué des morts ou des dommages considérables.

 

Le nouveau manuel de l’OTAN contient 95 normes assez contraignantes, élaborées par vingt experts juristes qui ont planché pendant trois ans en gardant des contacts étroits avec le Comité International de la Croix Rouge et le “Cyber Command” de l’armée américaine. Ces normes prévoient que les “hackers” responsables des attaques, même s’ils sont des civils, pourront être considérés comme des cibles légitimes par les militaires de l’OTAN. Le groupe d’experts a été invité à préparer le manuel, présenté il y a quelques jours à Londres dans le cadre du “think tank” de Chatham House, par le “Co-Operative Cyber Defence Centre of Excellence” (CCDCOE) de l’OTAN, celui qui se trouve justement à Tallinn en Estonie. Ce centre a été mis sur pied à Tallinn en 2008 après une vague d’attaques contre les Pays Baltes, parties de Russie pour frapper les Estoniens qui avaient détruit le symbole de la victoire communiste-moscovite, le monument au soldat russe. Le fait que l’activité de contre-attaque cybernétique soit basée en Estonie révèle que les ennemis de Washington sont géographiquement proches, se trouvent donc à Moscou ou à Beijing, deux pays émergents posés comme ennemis absolus de l’unipolarisme américain, aujourd’hui en déclin.

 

L’OTAN se prépare donc à lancer ses attaques cybernétiques en les camouflant en instruments de défense contre les “Etats-voyous”. L’Alliance Atlantique s’organise simultanément pour réglementer, de manière encore sommaire, le fait nouveau que constituent les attaques informatiques: selon le document de l’OTAN, il faudra, dans ce type de guerre, éviter les objectifs sensibles et civils tels les hôpitaux, les barrages, les digues et les centrales nucléaires. Toutefois, le manuel à consulter en cas de “cyberguerre” stipule bien que toute attaque “online” pourrait entraîner dans l’avenir des conflits militaires réels et complets.

 

Les règles élaborées par cette équipe d’experts payés par l’Alliance Atlantique représentent la toute première tentative de codifier, sur le plan du droit international, les attaques “online”, tout en prévoyant une série de dispositifs utiles aux Etats pour riposter au moyen de forces conventionnelles si l’agression est commise dans l’intention de s’insérer dans les réseaux informatiques d’autres pays et provoquerait des morts ou des dommages considérables aux biens ou aux infrastructures.

 

Ce manuel rédigé par les vingt experts ès-jurisprudence travaillant en collaboration avec le Comité International de la Croix Rouge et l’“US Cyber Command” se compose donc de 95 normes et affirme que des guerres à vaste échelle pourraient être déclenchées si des attaques “online” étaient perpétrées contre des systèmes informatiques. Le document affirme par ailleurs que les “hackers” qui organisent de telles attaques “online” pourraient constituer des objectifs à éliminer en cas de guerre, même s’ils sont des civils. Le groupe d’experts a aussi été invité à rédiger le manuel par le CCDCOE de l’OTAN, basé à Tallinn, capitale de l’Estonie. Il a fallu trois ans pour rédiger ce manuel.

 

Au courant du mois de janvier 2013, le Premier ministre conservateur britannique David Cameron a annoncé que le Royaume-Uni, à son tour, est prêt à faire partie du CCDCOE dès cette année. L’ambassadeur du Royaume-Uni à Tallinn, Chris Holtby, a observé que “le Royaume-Uni enverra un expert pour continuer une coopération à grande échelle avec le centre tel qu’il existe actuellement. Le Royaume-Uni apprécie grandement les travaux du centre et prévoit d’augmenter sa contribution”. Le Colonel Kirby Abbott, conseiller juridique attaché à l’OTAN, a déclaré à l’occasion de la présentation du manuel qu’actuellement “ce manuel est le plus important en matières de lois régissant la cyberguerre”; “il sera fort utile” a-t-il ajouté.

 

La norme 22 du manuel dit, textuellement: “Un conflit armé international existe dès lors qu’il y a hostilités, lesquelles peuvent comprendre des opérations informatiques ou seulement s’y limiter et peuvent s’observer entre deux Etats ou plus”. Le manuel suggère des “contre-mesures” proportionnées contre les attaques online d’un autre Etat, contre-mesures qui, comme elles ont été annoncés et couchées sur le papier, seront ipso facto acceptées par cet Etat agresseur. Elles ne pourront toutefois pas impliquer l’usage de la force, sauf si la cyber-attaque a provoqué des morts ou des dommages graves aux personnes et aux infrastructures. Formuler un cadre pour les contre-mesures, sur lesquelles tous se sont mis d’accord, ne devrait pas abaisser le seuil pour enclencher de nouveaux conflits, a déclaré au “Guardian” le Professeur Michael Schmitt, directeur du projet, qui travaille au service de l’ “US Naval War College”. “On ne peut utiliser la force que quand on atteint le niveau d’un conflit armé. Tous parlent du ‘cyberspace’ comme s’il s’agit du Far West. Nous avons découvert que de nombreuses lois pouvaient s’appliquer au ‘cyberspace’”, a observé ce conseiller de l’OTAN. Dans de nombreux cas, il semble difficile de percevoir les prémisses d’une attaque online. Le mois passé, depuis Shanghai, une attaque serait partie provenant d’une unité de l’armée chinoise, laquelle unité aurait déjà été la source de nombreuses autres attaques informatiques au niveau international, ce qui nous montre clairement qu’il s’avère difficile de reconnaître les responsables d’éventuels dommages aux systèmes informatiques.

 

La norme 7 du document affirme, en revanche, que si une opération de “cyberguerre” provient d’un réseau appartenant à un gouvernement, “ce n’est toutefois pas une preuve suffisante pour attribuer la dite opération au dit Etat, mais indique, plus simplement, que l’Etat en question est lié à l’opération”.

 

Le manuel retient également l’idée que, conformément aux clauses de la Convention de Genève, toute attaque contre des sites-clefs civils doit être absolument considérée comme hors-la-loi. L’article 80 du manuel affirme textuellement “qu’afin d’éviter la propagation de substances dangereuses et les conséquences qu’une telle diffusion pourrait entraîner, notamment de lourdes pertes parmi la population civile, une attention toute particulière doit être portée aux ‘cyber-attaques’ qui, le cas  échéant, seraient perpétrées contre les installations qui, pour fonctionner, utilisent des substances dangereuses ou contre des barrages, des digues, des centrales nucléaires et électriques ainsi que contre d’autres installations situées à proximité de celles-ci”. Les hôpitaux et les unités médicales devront recevoir la protection dont ils bénéficient déjà selon les normes qui régissent la guerre traditionnelle.

 

Le manuel ne doit toutefois pas être vu comme un document officiel de l’OTAN mais comme un simple manuel de consultation. Il a déjà été publié par les presses de l’Université de Cambridge car de nombreux juristes britanniques ont travaillé à la réalisation du projet. Cependant, comme, en bout de course, tout ce qui émane des milieux politico-militaires de l’Alliance Atlantique finit par avoir pertinence, y compris sur le plan juridique, ce manuel pourra servir à anéantir tout adversaire potentiel, si non par les armes du moins par les procès. En 2010, la stratégie de sécurité nationale du Royaume-Uni a défini les “cyber-attaques”, y compris celles qui frappent d’autres Etats, comme une des quatre menaces “de premier plan”, au même titre que le terrorisme, les crises militaires et les litiges entre Etats. Toutefois, on peut craindre que la teneur de ce manuel, qui fera petit à petit loi, portera préjudice à tous, notamment aux Etats émergents, qui auront l’heur de déplaire aux dirigeants de l’Occident euro-atlantiste, travaillés par le désir toujours inassouvi d’exporter leur “modèle” de démocratie, à coup de bombes ou... d’attaques informatiques.

 

Andrea PERRONE.

(article paru le 21 mars 2013 sur http://www.rinascita.eu/ ).

dimanche, 10 février 2013

NATO Charts Out Global Role

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Sahel To Central Asia: NATO Charts Out Global Role

Rasmussen: NATO Must be Ready for Any Future Threat

By Cheryl Pellerin

Ex: http://rickrozoff.wordpress.com/

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“Missile defense is a core element of our collective defense,” [Rasmussen said], “and the deployment of Patriot missiles to Turkey is a real response to a real threat.”

Many European allies contribute to NATO’s missile defense system, but Rasmussen said he can envision European navies upgrading their ships with missile defense radars and interceptors so they can deploy alongside United States vessels.

To make sure that NATO remains the gold standard of Euro-Atlantic security into the 21st century, he said, the alliance must build on its gains from operations like its International Security Assistance Force mission in Afghanistan “rather than cash in what some may perceive as a post-ISAF dividend.”

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MUNICH: On the second day of the Munich Security Conference, NATO Secretary-General Anders Fogh Rasmussen told the international audience here that the end of the war in Afghanistan gives the alliance a chance to plan for the future.

The end in 2014 of NATO’s biggest operation gives NATO a chance to generate key capabilities, engage robustly with new geopolitical realities and rebalance its priorities and commitments, he said.

“In other words, an opportunity to plan for the future,” Rasmussen said, adding that such a plan must determine what NATO will do next, how NATO will do it, and what kind of alliance it will be.

“We will continue to respond to crises whenever and wherever the allies judge their security interests are at stake because this is our core business,” the secretary-general said.

“When I look at our world, I see an arc of crises stretching from the Sahel to Central Asia,” he added, “[but]…this does not mean we will have to intervene everywhere nor that we are set for confrontation. But it does mean we must stand ready to deter and defend against any threat.”

Rasmussen said NATO must keep its operational edge and retain a complete range of capabilities, with increased importance for missile and cyber defense and special operations forces.

“Missile defense is a core element of our collective defense,” he added, “and the deployment of Patriot missiles to Turkey is a real response to a real threat.”

Many European allies contribute to NATO’s missile defense system, but Rasmussen said he can envision European navies upgrading their ships with missile defense radars and interceptors so they can deploy alongside United States vessels.

“We must also improve our cyber resilience,” he said, describing a potentially critical role for NATO in defining a common training approach among allies and in providing expert help to allies who come under cyber attack.

“We will also need forces with the skills and speed to act decisively,” Rasmussen said, envisioning a vital role for NATO’s new Special Operations Forces Headquarters in planning and coordinating missions and improving the ability of allied special operations forces to work together.

To make sure that NATO remains the gold standard of Euro-Atlantic security into the 21st century, he said, the alliance must build on its gains from operations like its International Security Assistance Force mission in Afghanistan “rather than cash in what some may perceive as a post-ISAF dividend.”

A better choice is to reinvest the ISAF dividend in defense for a maximum return, Rasmussen said, including through NATO’s Connected Forces – which seeks to create forces that act and think as one – and its Smart Defense initiatives.

NATO’s multinational response force can deploy quickly when needed, but Rasmussen wants the alliance to revitalize that force, he said, “to keep our ability to train and operate together as allies and with partners, take advantage of the United States’ decision to rotate dedicated units to Europe and conduct more demanding, realistic and frequent exercises.”

The NATO Response Force should become the engine of the alliance’s future readiness, he added, and multinational cooperation is key to keeping costs down and capabilities strong.

Rasmussen sees NATO connecting more closely with the alliance’s most able operational partners, reinforcing its cooperation with the United Nations and the European Union, deepening its strategic relationship with Russia and shifting from operational engagement to operational readiness.

Such readiness and flexibility come at a cost, he added.

“In the decade since 2001, the U.S. share of NATO defense expenditure has increased from 63 percent to 72 percent,” the secretary-general said, and in the last few years all but three European allies have cut their defense budgets.

“I am concerned about this gap in defense spending but I am even more concerned by the gap in some key capabilities,” he added.

To correct this, Rasmussen said, he would like to see the alliance moving toward a day when no single ally provides more than 50 percent of certain critical capabilities.

“This will require European allies to do more,” Rasmussen said, adding that a strong European contribution to NATO’s capabilities will sustain a strong U.S. commitment to NATO.

All allies must also show the political will to support each other, living up to NATO’s role as the political forum for transatlantic consultations on common security concerns, he said, “…because now and after 2014, we can only stay successful together.”

vendredi, 08 février 2013

Das maßlose Imperium im Westen

Das maßlose Imperium im Westen

freri0993.jpgIm September vergangenen Jahres sprach sich der frühere südafrikanische Erzbischof Desmond Tutu dafür aus, George W. Bush und Tony Blair  wegen Kriegsverbrechen vor den Internationalen Strafgerichtshof in Den Haag zu laden. Sie hätten die Voraussetzungen für nicht endenwollende  Gewalt geschaffen und uns alle, so der Friedensnobelpreisträgerr, an den Rand des Abgrunds geführt. Desmond Tutu vergaß dabei aber einen Preisträger-Kollegen zu erwähnen, der diesen Weg fortsetzt, fortsetzen muß: Barack Obama.                                                                                                                                                          Der militärisch-industrielle Komplex, zu dem inzwischen auch der CIA gerechnet wird, läßt einem mit Millionen Dollars in das Amt gewählten Präsidenten kaum eine andere Möglichkeit. Obama ist aber auch jener, der inzwischen persönlich den Drohnen-Einsatz befehligt, dem bereits unzählige unschuldige Zivilisten zum Opfer gefallen sind. Schwerer wiegen vorerst allerdings die vielen von ihm mitzuverantwortenden Opfer des Feldzuges gegen Tripolis, die zwischen 30.000 und 100.000 betragen sollen, und dazu kommen jetzt auch noch Zehntausende in Syrien.

Derzeit planen die US-Militärs die Installation einer Drohnen-Basis in Mali, an der Grenze zum Niger, die eine von vielen geheimen Stützpunkten sein soll, die  in Ostafrika, der arabischen Halbinsel, in Äthiopien, Djibouti und auf den Seychellen bereits in Betrieb oder vorgesehen sind. Derweil Franzosen und bald auch wieder andere europäische NATO-Söldner in Augenhöhe mit den Islamisten die Dreckarbeit am Boden machen dürfen. Menschen- und Völkerrechte werden in solchen Situationen, auch im Mali, generell ignoriert, daher ist selbst Österreich gerne dabei.                                                                                                                                                     Im Namen der Demokratie und des Kampfes gegen den  „Terrorismus“ ignorieren die USA und ihre Verbündeten die Souveränität unabhängiger Staaten. Von Bagdad bis Tunesien wurden zu eigensinnig gewordene  Staatsoberhäupter mit Hilfe von einheimischen wie auch  eingeschleusten Islamisten weggeputscht und hat so den Weg islamistischen Regimen geebnet.                                                                                                                             

Syrien soll als nächstes folgen, Algerien könnte, sofern man Mali als Vorspiel dazu betrachtet, das übernächste Ziel sein, ehe der  Iran an die Reihe kommt. Das bisher von der US-Außenpolitik angerichtete Chaos soll neben der Erreichung eigener ökonomischer und strategischer Ziele vor allem Israel eine längere Atempause verschaffen. Aber zu welchem Preis?

Den vielfachen Begehren und Machtansprüchen des US-Imperiums dient auch weiterhin die NATO, hinter der Washington sein Engagement zur Zeit  – aus politisch-taktischen Gründen – kleiner erscheinen lassen möchte als es tatsächlich ist. Gleichzeitig soll es den Europäern das Gefühl geben, gleichwertige Partner zu sein. Jedes neue NATO-Mitglied ist überdies herzlich willkommen, da dieses Milliarden-Beträge für neues Ausrüstungsmaterial, das natürlich großteils aus den USA kommt, aufbringen muß, um NATO-Standard zu erlangen. Der Druck auf ein solches Land ist daher enorm.

Früher oder später wird daher auch Österreich voll in das den US-Interessen dienende Verteidigungsbündnis integriert sein, sollte sich an der Politik in Österreich nichts Grundlegendes ändern. Sollte hingegen der eine oder andere wichtige EU-Staat nicht mehr wie erwünscht mitmachen wollen, würde man in Europa verstärkte islamistische Terroraktivitäten skrupellos in die Wege leiten, um den Kampf gegen den Terror, und damit auch die Existenzberechtigung der NATO, zu rechtfertigen und ihre Unterstützung für sinnvoll erscheinen lassen.

All das sollte aber nicht überraschen. Die Geschichte der US-Außenpolitik seit 1945 ist eine der vielen Verbrechen und Kriege im Namen von Freiheit und Demokratie. Vom chinesischen Bürgerkrieg bis in die heutige Zeit wird weltweit mehr oder weniger brutal interveniert, werden Regime gestürzt oder installiert und  kleine Länder, wie etwa Grenada 1983, überfallen. Von Vietnam bis in den Irak beging man in direkter Weise Kriegs- ja eigentlich Menschheitsverbrechen, in Libyen und jetzt in Syrien ist man Urheber und indirekter Beteiligter derselben.

Ging es einst vordergründig gegen den Kommunismus, der von den eigenen Geldleuten 1918 in den Sattel gehoben und danach großzügig unterstützt wurde, so geht es jetzt gegen „Terroristen“, die man bei Bedarf, wie in Syrien, durch Verbündete bewaffnen läßt, aber bei anderer Gelegenheit, wie in Mali, bekämpft. Der eine Diktator, Assad, ist im Wege, der andere, Abdullah, wird an die Brust genommen. Und das Regime Netanjahu, das sich einen Dreck um Menschen- und Völkerrechte oder UNO-Beschlüsse schert, ist wie selbstverständlich „die einzige Demokratie im Nahen Osten“.  Realpolitik nennt sich das.

Wer das verstehen will, darf nicht nur die tradierte US-Wildwestmentalität oder den massiven Einfluß der Israel-Lobby beachten, sondern sollte auch in Betracht ziehen, wie alternde Imperien im Laufe der Geschichte immer wieder  ähnlich reagiert haben, anscheinend reagieren mußten. Doch sollte die über andere, meist unterworfene  Nationen herrschende Supermacht schon  wissen, daß ein Imperium, das über seinen naturgegebenen Raum zu weit hinaus geht, früher oder später dafür die Rechnung präsentiert bekommt.                                                                                                                     

Es gibt kein Recht auf dauerhafte Hegemonie, und auch keine Garantie, umso mehr als die Kraft der jetzt führenden USA im Abnehmen begriffen ist. Da nun aber die militärische Präsenz in aller Welt aufrecht erhalten werden soll, bedroht diese den wirtschaftlichen und sozialen Konsens im Lande unmittelbar. Vor allem aber die politischen und ökonomischen Interessen der Wohlhabenden, womit der Zerfall von Innen heraus eine reale Möglichkeit werden könnte. .

Die Rache ist mein, soll der Herr der Juden gesagt haben. Das gilt eben auch im Hinblick auf das Verhalten eines von machthungrigen, bigotten Bankrotteuren geleiteten Imperiums, dessen außenpolitische Doktrin eine einzige Auflehnung gegen die anderswo bestehenden Ordnungen und deren sittliche Fundamente, am Ende aber gegen sich selbst gerichtet ist.

vendredi, 01 février 2013

Plaidoyer pour une Europe puissance

Plaidoyer pour une Europe puissance

Il faut dissoudre l'OTAN


Contre-amiral François Jourdier
Ex: http://metamag.fr/
 
L’Alliance Atlantique et son bras armé l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord, l’Otan, datent de la fin de la deuxième guerre mondiale. Elles avaient été créées pour assurer la sécurité de l’Occident devant la menace que constituait l’Union Soviétique. Depuis l’Union Soviétique a disparu, la Russie ne constitue pas une menace et devrait intégrer à terme l’Europe, même si elle ne fait pas partie de l’Union Européenne et pourtant l’Otan existe toujours.
 
 
L’Europe et la France ont elles intérêt à son maintien ? N’empêche-t-il pas la constitution d’une défense européenne digne de ce nom, et n’entraine-t-il pas l’Europe et la France dans des interventions extérieures où elles n’ont pas d’intérêt ?
 
L’Alliance Atlantique
 
Alliance défensive, l’Alliance Atlantique a été fondée par le traité de l’Atlantique Nord à Washington, le 4 avril 1949. Créée pour développer la capacité de résister à toute attaque armée, elle s’est également fixée une mission complémentaire de prévention et de gestion des crises qui peuvent porter atteinte à la sécurité européenne. Elle a théoriquement pour objectif de sauvegarder la liberté, l’héritage commun et une civilisation qui déclare se fonder sur les principes de la démocratie, de la liberté individuelle et de l’état de droit comme le stipule son préambule repris de la Charte des Nations-unies.
 
 
L’article 5 du traité sur la solidarité entre ses membres en cas d’agression, en est le point primordial. Le traité va finalement être l’élément qui soudera réellement le bloc occidental derrière les États-Unis, installant peu à peu une hégémonie américaine et une vassalisation de l’Europe. L’Alliance Atlantique rassemble vingt-huit nations raccordant l’Europe de l’Ouest à l’Europe de l’Est. Elle dispose d’une organisation militaire intégrée sous commandement américain.
 
 
Le Sommet du Cinquantenaire de l’Organisation qui s’est tenu à Washington du 23 au 25 avril 1999 a débattu, entre autres, de la transformation de l’Otan dans le nouveau contexte géopolitique de l’après-guerre froide, un débat centré en Europe sur la nature des relations entre l’Union et l’Alliance atlantique. La guerre du Kosovo menée alors, au même moment, a symbolisé le triomphe de la conception anglo-américaine : d’alliance défensive, l’Organisation tend à devenir l’instrument d’interventions offensives et l’Union européenne s’est placée sous sa tutelle.
 
L’organisation militaire intégrée.
 
L’alliance ayant pour but de protéger l’Europe d’une attaque du bloc soviétique, les européens furent heureux de bénéficier du parapluie américain. Ils l’ont instamment réclamé à l’origine. L’organisation militaire fut donc dominée par l’Amérique qui en exerça les principaux commandements.
 
Voulant secouer la tutelle américaine et garder l’indépendance de décision, le général de Gaulle décida de constituer une force nucléaire autonome et de quitter le commandement militaire intégré de l’Otan. Le siège de l’Otan quitta Paris pour Bruxelles en 1966 et toutes les infrastructures étrangères quittèrent la France. Celle-ci ne quitta pas pour autant l’Alliance Atlantique et des accords prévoyaient la réintégration des forces armées françaises en cas de conflit ouvert entre les deux blocs. Elle maintint des forces en République fédérale d’Allemagne (RFA). Déjà en 1962, au moment de la crise de Cuba, la France avait montré sa solidarité avec l’Alliance. De fait les forces françaises continuèrent à s’entrainer avec les forces de l’Otan et à s’aligner sur leurs normes, c’est à dire les normes américaines.
 
Après la chute du mur, à quoi sert l'OTAN ?
 
Après la chute du mur et la disparition de la menace soviétique, la France participa pour la première fois à une opération de l’Otan dans les Balkans. C’était le début d’une réorientation de l’Otan qui avait perdu son ennemi naturel. Les attentats du 11 septembre lui ont offert un nouveau rôle, la lutte contre le terrorisme. L’islamisme remplace ainsi le communisme comme principale menace du monde libre. En 2009, la France réintègre l’Otan.
 
L’OTAN ne sert pas les intérêts de la France et de l’Europe.
 
La chute du mur de Berlin le 9 novembre 1989, est la date symbolique de la fin de la guerre froide et marque la victoire sans combat de l’Alliance Atlantique sur l’Union Soviétique. La menace ayant disparu on aurait pu penser que l’Alliance, défensive, ou au moins son organisation militaire, allait disparaître. Il n’en a rien été, l’Europe n’ayant pas voulu ou pas pu constituer une défense crédible préféra rester sous le parapluie américain. Certains pays de l’Europe de l’Est, la Hongrie, la Pologne et la République Tchèque choisirent même de la rejoindre, voulant se protéger d’un éventuel retour de la menace russe.
 
D’une alliance défensive contre un ennemi défini, elle devint une alliance politique dont les objectifs furent peu à peu définis par les Etats-Unis qui assuraient, il est vrai, la plus grande part de la charge. Néanmoins, quand on récapitule les interventions militaires auxquelles l’Otan et ses alliés participèrent on peut se demander si elles servaient vraiment les intérêts de l’Europe et singulièrement de la France.
 
En 1990, si l’intervention était bien cautionnée par l’ONU, ce sont les Etats-Unis qui entrainèrent une coalition de 34 états dans la guerre contre l’Irak de Saddam Hussein pour la défense du Koweit. Le principal mobile de cette guerre était la défense des intérêts pétroliers et économiques des Etats-Unis. En 2003 la France refusera de suivre les Etats-Unis dans la guerre qui éliminera Saddam Hussein. Cette guerre durera jusqu’en décembre 2011 jusqu’au retrait du dernier soldat américain, laissant l’Irak dans le désordre et la violence.
 
Dans les Balkans cela commencera avec l’éclatement de la Yougoslavie. D’abord en Bosnie où en 1995, l’Otan intervient contre les milices Serbes au profit des Bosniaques et des Croates. En 1999, avec l’accord implicite des Nations unies, l’Otan attaque la Serbie pour la contraindre à évacuer la Kosovo où la majorité albanaise est en rébellion, les bombardements durent 70 jours et obligent les forces Serbes à quitter le Kosovo. Le Kosovo est maintenant indépendant, mais la situation n’est toujours pas stabilisée et l’Otan y maintient encore des troupes (KFOR).
 

Colin Powell et les armes de destrctions massives de Sadam Hussein !
 
La guerre d’Afghanistan débute en 2001 à la suite des attentats du 11 septembre, dans le but de capturer Oussama Ben Laden, elle est menée par une coalition réunie par l’Otan et à laquelle le France prend part, sous commandement américain. Peu à peu les buts de la guerre changent : on veut établir un gouvernement démocratique et chasser les taliban. La mort de Ben Laden en mai 2011 n’arrête donc pas les combats. Les Américains transfèrent peu à peu la responsabilité du conflit à l’armée afghane en annonçant leur retrait pour 2014. Il est peu probable que l’Afghanistan y gagne le calme et la démocratie.
 

Irak : les dommages collatéraux
 
L’intervention en Libye en 2011, se fit apparemment à l’initiative de la France et de la Grande Bretagne mais fut en fait une intervention de l’Otan : les Etats-Unis assurèrent le succès de l’opération par des frappes initiales détruisant la défense anti aérienne de la Libye et fournissant un soutien en renseignements, en transports aériens, en ravitaillement en vol. Sans les Etats-Unis, quoiqu’on pense par ailleurs du bien-fondé de cette intervention, elle n’aurait pas abouti dans les mêmes conditions. 
La question que l’on peut d’abord se poser, c’est de savoir si ces interventions voulues par les Américains et motivées par la défense de leurs intérêts surtout en Irak et en Afghanistan, ont été d’un quelconque bénéfice pour la France et même pour l’Europe. Elles ont en général abouti à la déstabilisation des zones de conflit et à la propagation d’un l’Islam radical.
 
 
L’intérêt des Etats-Unis se porte de plus en plus vers l’océan Indien et le Pacifique, faut-il les suivre ? En réalité la défense de l’Europe ne passe pas par-là, nous n’allons pas nous battre pour les Spratleys et les Paracels.
 
Remarquons de plus que là où il s’agit de défendre les intérêts de la France, actuellement au Mali, l’Otan ne nous est d’aucune aide. Dans l’océan Indien pour lutter contre la piraterie, l’Europe s’est organisée et a mis sur pied l’opération Atalante à laquelle participe neuf nations européennes, ce qui prouve que, quand on veut on peut.
 
L’OTAN nous impose les choix d’équipements.
 
L’Otan fonctionne aux normes américaines, ce qui revient à dire qu’elle s’aligne sur les méthodes de combat américaines ce qui est toujours couteux et pas forcément efficace.
 
On est étonné quand on a connu les méthodes de combat du temps de Bigeard de voir crapahuter des hommes chargés de quarante kilos d’équipement, ce qui oblige à les véhiculer sur des itinéraires obligés et accroit leur vulnérabilité. Mais surtout la conception et les performances de nos matériels sont peu ou prou alignées sur les matériels américains.
 

L'armée de l'air espagnole : des avions US
 
Prenons un exemple évident, le Rafale, un avion dit polyvalent supposé bon pour toutes missions. Il s’agit en fait d’un intercepteur bi-sonique adapté à l’assaut et à l’appui au sol. C’est un excellent avion mais fort cher. Pour quelles missions avons-nous besoin d’un intercepteur bi-sonique ? Sommes-nous menacés par des avions de son niveau ? Il ne semble pas et pour faire la police de l’espace aérien français ou même européen, le Mirage 2000 n’était-il pas bien suffisant. D’ailleurs les Suisses sont sur le point de lui préférer le Gripen suédois, mono-réacteur moins performant mais moins cher.
 
Le Rafale est adapté à l’assaut et à l’appui au sol mais pour ces missions, il n’est nul besoin, bien au contraire, d’un avion bi-sonique si cher qu’on n’ose pas le risquer à basse altitude. Il aurait fallu développer un avion rustique, d’une grande autonomie et capable de grande capacité d’emport en armes, en quelque sorte un successeur de l’A-10 Thunderboldt II américain. Le Rafale de Dassault se trouve de plus confronté à l’Eurofighter Typhoon construit par un consortium européen. Les deux avions européens sont en concurrence, à ce jour Dassault n’a vendu aucun appareil hors de France, le Typhoon étant retenu par l’Autriche et l’Arabie Saoudite.
 
On constate de plus que la tendance mondiale, y compris en Europe, est d’acheter, pour des raisons souvent politiques, le matériel américain, en l’occurrence le F-35 encore en développement et dont le prix ne cesse d’augmenter. Parmi les acheteurs du F-35 on trouve même des pays européens développant le Typhoon.
 
Il est donc inutile de vouloir concurrencer un matériel américain fabriqué à des milliers d’exemplaires et qui devient la norme. Mieux vaudrait concevoir à l’échelle de l’Europe des matériels correspondant à nos besoins réels sans chercher à s’aligner sur les Etats Unis. Ajoutons que le Rafale, excellent avion qu’on n’arrive pas à vendre, est une lourde charge dans le budget des armées.

Organiser la défense européenne.
 
Tant qu’il n’y aura pas d’union politique, totale ou partielle, l’organisation d’une défense européenne intégrée n’est pas envisageable. Si l’Otan est dissous il faudra cependant organiser au moindre coût la défense des différentes nations et faire ensemble ce qui peut l’être, en ne comptant plus sur le soutien américain.
 
Chars Leclerc : en vente bientôt sur e-bay ?
 
Certaines tâches communes peuvent être assumées dès maintenant par l ‘ensemble de l’Union si elles ne dépendent pas de choix politiques, pensons en particulier à la police de l’espace aérien européen qui devrait être organisée globalement sans tenir compte des frontières en regroupant les moyens actuellement dispersés. Cette défense serait centralisée aussi bien pour la surveillance et la police du ciel européen que la gestion des moyens qui lui sont affectés, installations de détection, avions. Déjà la police du ciel des Etats Baltes est assurée par les autres pays.
 
Il pourrait en être de même pour la surveillance des frontières maritimes où les marines de l’Union seraient compétentes dans l’ensemble des eaux territoriales. Cela nécessiterait évidemment une unification des procédures et une compatibilité des moyens de détection et de transmissions. L’opération Atalante qui regroupe un certain nombre de bateaux de l’Union pour la lutte contre la piraterie montre que, nécessité faisant loi, les moyens de plusieurs pays européens peuvent être mis en commun efficacement.
 
Airbus A400M
 
L’Europe constitue un marché important pour l’industrie de l’armement. Des exemples comme la concurrence actuelle sur le marché de l’avion multi-rôle qui finalement profite à l’industrie américaine ne devraient pas être. Cela nécessiterait la constitution d’une véritable Agence Européenne de l’Armement capable de définir les spécifications des matériels adaptés aux besoins des armées européennes, de faire des appels d’offre et de passer des marchés. Bien entendu il faudrait qu’elle se dégage de l’influence américaine et choisisse les matériels les mieux adaptés à nos besoins dans une perspective d’efficacité mais aussi d’économie. L’échec de la fusion EADS-BAE, ne va pas dans ce sens.
 
La mise en commun pourrait s’étendre à de nombreux domaines : le transport aérien avec des appareils standardisés, gérés et entretenus en commun même si chacun reste la propriété d’un seul Etat, avec les procédures de location ou de compensations nécessaires, le ravitaillement en vol, les avions de patrouille maritime ou de guet aérien, la guerre des mines.
 
Les satellites de transmission et de surveillance seraient bien entendu mutualisés, chacun ayant accès à leurs moyens selon des procédures à définir. Mais la mise en commun pourrait être étendue à d’autres domaines : achat de munitions et de combustibles et gestion des stocks, formation, entrainement, y compris pour l’utilisation des camps d’entrainement, des simulateurs, des champs de tir et des centres d’essais.
 
Cela nécessiterait bien entendu la mise en place de structures qu’il faudrait définir les plus légères possibles et l’existence d’un état-major opérationnel commun permanent capable de gérer des interventions impliquant plusieurs pays. La dissolution de l’Otan et de ses structures surabondantes permettrait de récupérer, et au-delà, le personnel nécessaire. Ainsi, petit à petit, les militaires des différents pays de l’Union apprendraient à travailler ensemble sans la tutelle américaine.

Les Etats-Unis se désengagent de l’Europe.
 
Comme le dit le général Jean Cot dans le numéro de mai de la RDN "Il est scandaleux que les gouvernements des vingt-sept pays européens et les plus grands dont le nôtre, puissent s’en remettre pour leur défense, au travers de l’Otan, à une puissance extérieure", d’autant que les Etats-Unis sont en train de réorienter leur défense vers l’Asie et le Pacifique, l’Europe n’étant absolument plus prioritaire.
 
L’Otan nous a déjà entrainés dans des interventions où nous n’avions rien à gagner comme la Serbie, l’Irak et encore l’Afghanistan. Quand nous avons jugé bon d’intervenir en Libye nous n’avons pu le faire qu’avec l’aide des Etats Unis. Pour la Syrie même avec l’Otan, nous serions bien incapables d’y agir. Quant au Mali, où nous avons des intérêts à défendre contre la conquête du Nord-Mali par des islamistes radicaux, nous en sommes à rechercher le soutien de pays européens, d’ailleurs pas intéressés, les Américains et l’Otan ne nous suivront pas.
 
Nous avons donc perdu toute indépendance de décision.
 
Pourquoi donc rester dans l’Otan, nous risquons d’être entrainés dans des conflits, où nous et les Européens n’avons rien à gagner notamment en Iran et peut être plus tard en Asie. Irons-nous nous battre pour les archipels de la mer de Chine sous lesquels il y a peut-être du pétrole alors que nous sommes incapables d’assurer la garde de nos Zones économiques exclusives ? Veut-on vraiment financer le bouclier antimissile américain, alors que nous finançons déjà notre dissuasion ?
 

La place de la Russie est maintenant dans le concert européen
 
La dissolution de l’Otan mettrait l’Europe devant ses responsabilités, la nécessité de constituer une défense crédible, avec un niveau plus ou moins grand d’intégration.
 
Il faut commencer par mettre en commun tout ce que l’on peut sans perdre son autonomie de décision puis, peut-être, aller vers des regroupements industriels ou nationaux. Mais tant que l’Otan existera, rien ne se passera et l’Europe restera une vassale des Etats Unis.
 
Dernier argument géopolitique, la Russie considère l’Otan comme une menace, sa dissolution permettrait un rapprochement avec ce pays dont la place est maintenant dans le concert européen tant nous avons d’intérêts, économiques et politiques communs.
 
Article publié dans la Revue Défense nationale, le 2 novembre 2012)

jeudi, 10 janvier 2013

L’Union européenne meurt-elle de sa vassalité avec les Etats-Unis ?

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L’Union européenne meurt-elle de sa vassalité avec les Etats-Unis ?

 
Quelques évidences à rappeler
L'Union européenne s'enferme dans un système de subventions avec des règles de marchés dont les effets sont très violents. Pendant ce temps de très nombreux Etats ont recours à des fonds souverains pour sécuriser leurs entreprises (surtout pour des marchés stratégiques). 
L'Union européenne connait une crise majeure où les populations sont étranglées par l'augmentation croissante des impôts et une récession grandissante. Est-il judicieux, normal, juste que les européens payent pour le développement des entreprises et économies étrangères ? Peut-on encore justifier les attaques (et souvent destructions) dont sont victimes les entreprises européennes, du fait des subventions, par les fonds d'investissements étrangers (souverains ou non) ? L'Europe peut-elle se permettre de fragiliser encore son tissu économique intérieur en étranglant les citoyens et en abandonnant les entreprises?
À l'heure de cette crise sans précédent, on est droit de s'interroger sur les choix économiques de l'Europe. L'industrie est en chute libre, le commerce extérieur des pays européens est plus que défaillant et le marché de l'emploi périclite dangereusement. L'usage de vingt années de marché commun démontre que le système économique (monnaie unique forte, cadre règlementaire européen de la concurrence, aides d'Etats, …) de l'Union avantage clairement le plus fort, ne laissant aux Etats membres restants d'autre choix que de creuser les déficits afin de maximiser le commerce extérieur du plus performant. Le dumping fiscal et social fausse la concurrence et met en péril toute l'économie européenne.

L’autisme entretenu par le discours libéral exporté des Etats-Unis
Face à des enjeux stratégiques de redéfinition de l'économie, le reste du monde s'arme et recourt massivement à un protectionnisme étatique, parfois à peine déguisé. La sécurisation des industries nationales devient une règle, les attaques de concurrents se font de plus en plus agressives et violentes. Pourtant l'Union européenne s'accroche, comme un naufragé à un morceau de plomb, à une politique économique intérieure suicidaire : le libre-échange extrême associé à une concurrence exacerbée et dangereuse pour les entreprises européennes.
En effet l'investissement et l'obtention de subventions sont régis par une logique de solidarité (sans doute justifiée si elle est réfléchie) entre les territoires. Tout cela implique que si les entreprises de l'ouest n'investissent pas dans les régions de l'est, le concurrent (pouvant être étranger à l'Europe!) obtient les subventions européennes s'il investit dans les pays de l'est de l'Europe, pouvant alors bénéficier de dumpings fiscaux et/ou sociaux. L'investisseur étranger bénéficie alors d'un avantage majeur pour attaquer les marchés intérieurs de ses concurrents de l'Europe de l'ouest sans aucune barrière douanière. Sous couvert de solidarité entre Etats membres, les contribuables de l'ouest financent généreusement les subventions et donc les investissements d'entreprises n'ayant aucun lien avec l'Europe. La Chine peut ainsi bénéficier de subventions européennes lorsqu'elle a investi, avec son fond souverain, en Europe de l'est. Il ne faut surtout pas oublier qu'une subvention n'est autre qu'une aide financière en don réel faites à partir des fonds publics, eux-mêmes entretenus par les contribuables européens. Ce système contre-productif est clairement une pure perte financière.
Il serait temps de profiter de cette crise pour faire évoluer les règles des aides d'Etat et autres carcans afin de permettre la construction de véritables politiques industrielles communes. La création d'un fond souverain européen ne peut-elle pas enfin être envisagée comme une solution pertinente et viable ?

samedi, 05 janvier 2013

War of the Worlds

War of the Worlds

 

Jure Vujić's new book War of the Worlds – Euroasianism versus Atlantism ( Zagreb, Croatia )

On Thursday, December 20, 2012, the promotion of Jure Vujić's book War of the Worlds – Euroasianism versus Atlantism (with a foreword by Dr. Robert Steuckers) took place at the Cultural Information Centre in Zagreb. With the author the event was also attended by historian Toni Abramović and H.E. DSc Robert Markaryan, the Ambassador of the Russian Federation. The moderator was Petar Bujas.

To date, Jure Vujić has published the books Fragmenti geopolitičke misli (2004) and Intelektualni terorizam (2007) in Croatian and the book “ LA MODERNITÉ À L'ÉPREUVE DE L'IMAGE L'obsession visuelle de l'occident in French. This is the fourth book of the prominent Croatian political scientist and geopolitical expert.
In 1919, Sir Halford John Mackinder published the book on Democratic Ideals and Reality: A Study in the Politics of Reconstruction presenting the thesis statement about the heartland: the power that managed to control Eastern Europe would also dominate Euroasia, and whoever dominated Euroasia should rule the world.
The book 'War of the Worlds – Euroasianism versus Atlantism' is a true and the first synthesis in the Croatian language that elaborates on the idea of Euroasia or the heartland as the key geostrategic area in which opposed geopolitical and economic interests come to play. The author approached the subject as a topical metapolitical, philosophical and cultural conceptual matrix that represents a real alternative to Atlantism. The rivalry relation between Atlantism and Euroasianism is symbolically represented by the illustration of Behemoth, the mythical monster of the land, and sea monster Leviathan.


The Ambassador of the Russian Federation to the Republic of Croatia, His Excellency Robert Markaryan, conveyed to the audience the thought of Vladimir Putin that 'whoever has no feeling for the disintegration of the Soviet Union has no heart, and whoever believes it will come together again has no brain.' He also mentioned that Vujić's book was pioneer work in this area and a great scientific contribution to the development of Russian-Croatian relations.


Historian Toni Abramović noted that Europe and Russia are parts of one and the same body, the so-called Big Island or Euroasia. Croatia shares more than just its Slavic roots with Russia. Juraj Križanić (17th c.) played an important role in the creation of the  'Memorandum of Peter the Great'. Croatia is geographically and politically situated at the divide between two global interests, and its future should be perceived as identical to the future of Eurasia.

mercredi, 28 novembre 2012

Moskau über Aufstockung von Nato-Militärpotential in Türkei besorgt

Moskau über Aufstockung von Nato-Militärpotential in Türkei besorgt

von Sergei Guneev

Der russische Aussenminister Sergej Lawrow hat in einem Telefongespräch mit Nato-Generalsekretär Anders Fogh Rasmussen die Besorgnis Russlands über die Pläne der Nato zur Aufstockung ihres Militärpotentials in der Türkei bekräftigt. Das geht aus einer Mitteilung des russischen Aussenministeriums hervor.
Das Telefongespräch fand auf Initiative der Nato-Seite statt.
Laut der Mitteilung hat Rasmussen Lawrow über die Situation mit dem an die Nato gestellten Antrag der Türkei informiert, ihr Patriot-Abwehrraketen zur Verfügung zu stellen. 
Der russische Aussenminister äusserte Besorgnis über die geplante Verstärkung des Militärpotentials der Nato in der Region und bekräftigte das Angebot, eine direkte Verbindung zwischen Ankara und Damaskus herzustellen, um unerwünschte Zwischenfälle zu vermeiden.
Die Seiten erörterten auch die Vorbereitung auf die zum 4. Dezember nach Brüssel einberufene Ministersitzung des Russland-Nato-Rates.
Das Nato-Mitglied Türkei hatte die Allianz ersucht, ihr Patriot-Raketenkomplexe für den Schutz der 900 Kilometer langen Grenze zu Syrien zur Verfügung zu stellen. Laut dem Nato-Chef soll der Antrag von Ankara unverzüglich geprüft werden.

© RIA Novosti vom 23.11.2012

vendredi, 23 novembre 2012

Les élites nord-atlantiques jouent leur survie en Syrie

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Richard MELISCH:

Les élites nord-atlantiques jouent leur survie en Syrie

 

Pourquoi la politique extérieure américaine est-elle si agressive: parce que le destin des élites nord-atlantiques se décide au Proche-Orient!

 

Le gouvernement américain et les médias inféodés au système ont falsifié les statistiques du chômage en les évaluant à la baisse, ont minimisé le nombre d’immigrants illégaux et l’ampleur des dettes fédérales américaines; en revanche, ils ont gonflé le chiffre des emplois créés et celui de la production de l’économie américaine. Des manipulations à faire rougir de confusion et de honte toute l’encre noire des imprimeries!

 

Tandis que Paul Craig Roberts, qui fut jadis le porte-paroles du ministre américain des finances, a déploré la chute de l’Amérique dans la pauvreté dans un article paru sur le site “Global Research” et daté du 26 août 2012. Il évoquait les six millions d’Américains obligés de vivre dans les rues ou sous les ponts et de survivre grâce à des bons alimentaires ou des tickets d’essence. Une Amérique où les 40% de pauvres, de gagne-petit, ne possèdent que 0,3% de la richesse nationale, tandis que les gagne-gros, qui sont 20%, en gagnent 84%... L’éditorialiste Pete Papaherakles, pour sa part, rappelle dans “American Free Press” que les géants de Wall Street sont intangibles et qu’ils sont les véritables maîtres de l’Amérique: “Le ministère de la justice a fait savoir, au bout de deux années d’enquête, qu’il ne déposerait pas plainte contre le consortium Goldman Sachs, surnommé le “vampire squid”... Et cela en dépit de l’expertise et des recommandations d’une commission sénatoriale, d’un acte d’accusation de plus de 640 pages et de 56 millions d’autres pages de preuves attestant de l’attitude criminelle de la Banque Goldman Sachs qui a vendu des hypothèques non couvertes pour une valeur totale de 1,3 billions de dollars (soit 1,3 million de millions!!), portant de la sorte préjudice à ses clients. De même, la plainte pour parjure contre le directeur de la Goldman Sachs, Lloyd Blankfein (l’homme qui avait déclaré devant le Sénat qu’il se bornait simplement à parachever l’oeuvre de Dieu...), et contre d’autres responsables de la banque, a été abandonnée... Autre raison expliquant cet “acquittement” avant la lettre: Reid Weingarten, avocat-vedette de la Goldman Sachs, est un ami de longue date de Holden, le ministre de la justice... Quelles conclusions doit-on tirer de tout cela? Que les géants du monde bancaire de la “Federal Reserve”, comme la Goldman Sachs, ne sont pas simplement au-dessus des lois: ils sont la loi!”.

 

La Syrie et l’Iran, dont les forces militaires reposent sur la détention de missiles défensifs russes et sur une armée fidèle au régime en place, se fient à l’alliance russo-chinoise, souvent évoquée. Quand on a demandé à l’historien russe Andreï I. Fourzov, chef du centre de recherches sur la Russie à l’Université de Moscou, ce qu’il pensait de l’hypothèse qui pose comme plausible le déclenchement prochain d’une troisième guerre mondiale, il a répondu, aux questions du site “KP.ru”: “Le régime syrien est de facto le seul régime séculier fort dans tout le monde arabe. Il gène les atlantistes dans leur volonté de créer le “Plus Grand Moyen Orient” (Greater Middle East). Si le régime d’Al-Assad s’effondre, le roquet américain qu’est le Qatar obtiendra un accès aux gisements de gaz qui se trouvent en Syrie et au large des côtes syriennes, ce qui s’avèrera défavorable aux exportations de gaz iranien et affaiblira les Russes de Gazprom... Après la chute de toutes ces pièces de domino qu’ont été la Tunisie, la Libye et l’Egypte, les atlantistes espèrent que viendra très bientôt le tour de la pièce Syrie. C’est justement sur le territoire syrien que se télescopent la “poussée vers l’Est” des atlantistes et la “poussée vers l’ouest” de la Chine, ce qui nous mène à une sorte de croisade pour les matières premières. En Syrie, la Russie entretient une base navale... Malgré l’énorme arsenal matériel et logistique dont dispose la machine de guerre américaine, orchestrée par des constructeurs et des ingénieurs venus de partout et bénéficiant d’une solide expérience, les Américains connaissent aujourd’hui une hypertrophie de leurs forces. Ils ont besoin d’une pause pour reprendre leur souffle. C’est pour cette raison qu’en janvier 2012, le président Obama a annoncé l’avènement d’une nouvelle doctrine militaire: les Etats-Unis ne doivent dorénavant plus s’armer pour mener deux guerres simultanément; s’équiper pour une seule guerre à la fois suffit. Pour s’y préparer, les autorités militaires américaines ont déménagé 60% de leur potentiel militaire dans la zone extrême-orientale du Pacifique, afin de faire éventuellement face à la Chine... Lors du sommet de l’OTAN en mai 2012, les puissances de l’alliance atlantique se sont mises d’accord pour que ni les Etats-Unis ni leurs satellites européens ne se retirent “vraiment” du Proche Orient. Le danger serait trop grand de voir les concurrents chinois et russes s’installer à leur suite en Irak et en Afghanistan...”.

 

Quand on lui demande quels sont ses pronostics, le Prof. Fourzov répond: “Ce qui est en jeu, c’est le sort même des élites nord-atlantistes; il ne s’agit plus pour elles de contrôler le pétrole ou de dominer le Proche Orient, mais, plus simplement, de survivre. Elles n’ont dès lors pas d’autres options que d’aller encore et toujours de l’avant... Après la Syrie et l’Iran, ce sera le tour de la Russie... L’ancien chef du KGB Leonid Jebarchine a très bien su exprimer la situation: ‘L’Occident ne veut qu’une seule chose de la Russie, c’est qu’elle cesse d’exister”. Les préparatifs vont bon train en tous domaines... Nous avons envoyé des unités de notre marine et testé des missiles intercontinentaux. La Russie demeure encore et toujours une puissance atomique et c’est elle, plutôt que la Chine, qui reste l’ennemi principal pour les Américains. Nous vivons pour l’instant une guerre unique qui a commencé par l’attaque de l’OTAN contre la Yougoslavie et, ensuite, cela a été encore l’OTAN qui s’est attaqué récemment à la Syrie. Ensuite, il nous faut forger une alliance politique et militaire capable de dompter l’agresseur et de procurer à la Russie un répit, de façon à ce qu’elle puisse se péparer à la grande guerre du 21ème siècle, au grand hallali que le capitalisme s’apprête à sonner. Vu la mauvaise situation économique dans laquelle se débattent les Etats-Unis, vu l’imminence des élections présidentielles, une attaque de l’OTAN ne pourra avoir lieu qu’entre décembre 2012 et février 2013”.

 

Et, nous, les Européens de l’UE, que pouvons-nous attendre des nabots politiques issus des rangs de nos “élites démocratiques”, qui prêchent ouvertement l’assassinat d’adversaires politiques sur trois continents? Naguère, l’on mettait encore en scène des procès-bidon contre Milosevic ou Saddam Hussein; quant à Kadhafi, quelques années plus tard, il a été purement et simplement occis, avec l’aide de l’OTAN. C’est une preuve irréfutable de bassesse morale et d’hypocrisie incommensurable qu’a donnée la clique dirigeante du “God’s Own Country” quand elle a visionné en “life”, un jour de mai 2012, l’exécution d’un Ben Laden sans défense par un commando spécial américain! Dans quelle bassesse l’Europe eurocratique a-t-elle, elle aussi, chaviré, dès qu’elle a laissé des satrapes la gouverner, des satrapes qui rampent devant la coprocratie américaine...?

 

Richard MELISCH.

(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°45/2012; http://www.zurzeit.at/ ).