Plus significatif est l'estime tout à fait exceptionnelle dans laquelle il tient l'auteur. Paraphrasant Bernard Brodie à propos de «De la guerre» de Clausewitz, il écrit : «De la même façon, on peut dire de l'ouvrage de Galula qu'il est à la fois le plus grand et le seul grand livre jamais écrit sur la guerre non conventionnelle» et quelques lignes plus loin : «Il sera considéré un jour comme le plus important des écrits militaires français du siècle dernier. C'est déjà le cas aux États-Unis».
Face à tant d'éloges et de mystère, on peut se demander qui est ce génie méconnu et ce qu'on peut apprendre de sa théorie et de sa praxis alors même que l'armée française est à nouveau placée face au défi de l'asymétrie et de la contre-insurrection ?
De sa biographie, qu'a tentée de reconstituer Philippe de Montenon dans la présentation de l'édition française, on sait peu de choses.
On a toutefois l'impression d'un officier hors norme et au parcours original marqué par des expériences nombreuses de la guerre insurrectionnelle.
Né à Sfax en Tunisie en 1919, il entre à Saint-Cyr en 1939 et est mobilisé en 1940 avec sa promotion. Après l'armistice, il reprend la scolarité à Aix-en-Provence jusqu'à sa radiation des cadres en 1941 pour « judaïté ». Il retourne alors en Afrique du Nord, où, en juillet 1943, il est réintégré dans l'armée par le général Giraud et participe à la fin de la Seconde guerre mondiale. C'est ensuite que son parcours se distingue, car plusieurs affectations l'amènent à être en contact avec les guérillas ou les actions de contre-insurrection, plusieurs fois en Chine et en Asie où il s'instruira des expériences malaisienne, indonésienne et philippine, mais aussi en Grèce au moment du conflit contre les communistes. De l'observation, il passera à la pratique en Algérie où il commandera une compagnie à partir de l'été 1956.
Ce parcours et sa manière de servir l'on fait remarquer, ses chefs louant sa vivacité et son esprit d'initiative «gagnant à ne pas être bridé» mais qui ne plaît pas à tous.
Son service en Algérie incite l'armée française à l'envoyer aux États-Unis en 59-60 et c'est à cette occasion qu'il noue les contacts, notamment avec la Rand Corporation, qui l'amèneront à prendre la plume. C'est justement parce que l'armée lui refuse le détachement qu'il sollicite en 1962 pour occuper un poste de visiting fellow à Harvard, qu'il demande sa mise en disponibilité.
C'est au cours de ce séjour aux États-Unis qu'il publie en anglais ses deux seuls livres. Le premier est un récit de son expérience algérienne. Publié en 1962, il est intitulé «Pacification in Algeria, 1956-1958». Il n'a pas encore fait l'objet d'une traduction en français. Le second, publié en 1963, est un ouvrage théorique, c'est le fameux «Counterinsurgency Warfare, Theory and Practice».
Il meurt en France en 1968.
Les motivations pour écrire de David Galula sont en partie personnelles et politiques. Il fait clairement partie des officiers qui désapprouvent le tournant pris par la politique algérienne de la France, persuadés que la victoire - y compris politique - était à portée. Il y a donc une part de justification. L'aspect politique est également important, il est réellement anticommuniste et veut contribuer à lutter contre l'extension du communisme.
Il est donc vraisemblable que la proposition de la Rand corporation, think tank marqué à droite, de venir exposer et publier ses théories en Amérique l'ai séduit au moment où ses aspirations de carrière auraient sans doute été contrariées. Pour la Rand, il s'agissait sans doute d'être précurseur car si les États-Unis avaient pu prêter un certain appui à Mao ou aux indépendantistes contre leurs tutelles coloniales, ils se trouvaient à l'époque de plus en plus confrontés au développement de maquis communistes contre des régimes alliés aussi bien en Amérique du Sud (Cuba en 1962) qu'en Asie (Vietnam).
Ces considérations circonstancielles - mais on pourrait en écrire autant d'un Clausewitz - n'ont pas arrêté le lecteur américain et ne doivent pas plus arrêter le lecteur français dans sa volonté de découvrir une pensée militaire profondément novatrice, moderne et plus complexe qu'il n'y paraît. Surtout, elles ne doivent pas estomper l'ambition théorique de Galula et sa volonté de se situer au niveau des principes.
David Galula se place volontairement dans la lignée des penseurs, qui depuis les origines ont voulu définir les lois de la guerre. S'il ne croit pas possible de disposer d'une martingale, «Nul joueur d'échec n'a jamais trouvé d'ouverture garantissant la victoire, et nul n'en trouvera jamais», il croit possible et nécessaire de dégager des leçons de l'expérience qui peuvent être érigées en lois et en principes. Il écrit à ce propos : «De telles analyses ont débouché, à l'extrême, sur l'idée que nulle leçon ne pouvait être tirée des guerres passées, étant entendu que la conduite de la guerre n'est jamais qu'affaire d'intuition et de circonstances. À l'opposé, elles ont conduit à l'élaboration de doctrines soi-disant incontournables érigées en article de foi».
Dégager l'originalité de la guerre contre-insurrectionnelle et en établir les lois est donc l'objectif de sa démarche théorique. Là réside son apport et la raison de le lire aujourd'hui.
Il démontre ainsi 7 éléments cruciaux qui changent les cadres de pensée :
· L'originalité de la guerre contre-insurrectionnelle par rapport à la guerre classique ;
· La différence de la manœuvre contre insurrectionnelle par rapport à la manœuvre insurrectionnelle ;
· La place centrale de la population et ce que cela implique ;
· Le rôle du pouvoir civil et politique, plaçant l'autorité militaire dans une position seconde ;
· Les conditions militaires de la victoire ;
· La grille de lecture de l'insurrection ;
· Le mode opératoire idéal.
Le premier apport, c'est-à-dire la différence avec la guerre classique, peut paraître évident, mais il demande à être compris en profondeur.
En effet, dès ce premier élément, il s'inscrit en fait en opposition avec «La guerre moderne» du colonel Trinquier sur la question de l'alignement sur la violence de l'ennemi. Compte tenu des dérives qu'une telle conception a pu entraîner, la démarche de Galula est dès l'abord plus moderne et plus éthique, ce n'est pas le moindre de son intérêt. Plus encore, il s'oppose à Clausewitz - on retrouve ce parallèle - en montrant que la guerre contre-insurrectionnelle est tout sauf une montée aux extrêmes. Ainsi à 45 ans d'intervalle, il s'oppose de la façon la plus ferme à la lecture que fait René Girard de Clausewitz et d'Huntington, qui croit voir dans les événements de ces dernières années l'irrésistible montée en puissance de la violence mimétique.
Dans la guerre classique, les mêmes quatre lois s'appliquent aux deux adversaires : la victoire appartient au plus fort, au plus déterminé, à celui qui conquiert et conserve l'initiative et peut bénéficier de l'effet de surprise. En découlent- les mêmes trois principes : la concentration des efforts, l'économie des forces et la liberté d'action, complétés par la sûreté de la force.
Au contraire, dans la guerre contre-insurrectionnelle, un des protagonistes, «l'insurgé», y échappe et dénie à celui qui le combat, que Galula dénomme «loyaliste», la possibilité de se placer sur ce terrain. Cette guerre obéit donc à ses propres lois, ses propres principes.
Certains ont cru pouvoir les trouver en lisant les manuels de guérilla.
Mais selon Galula, la solution ne s'y trouve pas et c'est là son second apport. C'est ne pas comprendre le conflit que de vouloir nier l'incontournable asymétrie. Il écrit : «Comment et contre qui, par exemple, pourrait-il [le loyaliste] utiliser les tactiques de son ennemi ? Il est le seul à offrir des cibles à des opérations de guérilla. Il ne peut pas se muer en guérillero sans disposer du soutien effectif de la population, que seul peut garantir une organisation politique ancrée dans les masses. Si tel était le cas, l'insurgé n'en disposerait pas et donc ne pourrait pas exister. Cela ne signifie pas qu'il n'y ait pas de place dans le combat de contre-insurrection pour de petites opérations de type commando, mais plutôt que ces dernières ne peuvent pas constituer la forme principale du combat de contre-insurrection». De même, il est pour le loyaliste contre-productif d'employer des forces clandestines.
Cela s'explique par le fait que la dynamique même de l'insurrection est la transformation d'une ressource immatérielle - la cause - en ressources matérielles - les forces armées, le territoire. De ce fait, au moins avant que l'insurgé n'ait atteint un certain niveau de puissance, le loyaliste ne peut se défaire de ce qui le caractérise - la supériorité classique - et de ses corollaires - la rigidité et la disparité des coûts et des efforts. Il ne peut non plus utiliser de manière systématique cet avantage conventionnel contre l'insurgé qui préfèrera abandonner tout point de fixation.
Si l'insurrection ne peut être contrée par une tactique classique...
...c'est qu'un tel mode opératoire ne permet pas d'atteindre l'objectif véritable qui est l'ascendant sur la population. C'est l'effet majeur de l'insurgé comme du loyaliste, Galula le formule ainsi : «Si l'insurgé [ou le loyaliste] parvient à dissocier la population du loyaliste [ou de l'insurgé], à la contrôler physiquement et à obtenir son soutien actif, il gagnera la guerre».
Cette constatation a des conséquences très importantes qu'il faut comprendre et savoir décrypter. Ainsi, la réussite d'une embuscade et, plus généralement, «l'attrition de l'ennemi est un effet secondaire du combat de guérilla mais ne représente pas son but essentiel» si elle ne conduit à modifier le rapport de force au regard du contrôle sur la population.
Le soutien de la population étant aussi vital pour l'une que pour l'autre partie, c'est le seul moyen pour les loyalistes de contraindre l'insurgé à ne pas refuser le combat. En effet, face à la volonté du loyaliste de reprendre le contrôle d'une zone donnée, le principe même de l'action de l'insurgé est de s'appuyer sur sa faiblesse et sa souplesse pour esquiver à chaque fois qu'il n'est pas en position de force tout en gardant son implantation clandestine. Galula a cette formule : «Les opérations conventionnelles n'ont généralement pas plus d'effet qu'une tapette à mouches». Le loyaliste qui ne peut pas adopter une tactique similaire risque en outre de s'épuiser dans des opérations de diversion qui, efficaces dans une guerre classique (bataille de la Somme durant celle de Verdun), sont inutiles voire contre-productives dans une guerre contre-insurrectionnelle comme l'offensive Atlante durant la bataille de Dien Bien Phu.
Cependant, «Si l'insurgé est fluide, la population, elle, ne l'est pas». «En concentrant ses efforts dans la population, le loyaliste compense sa propre rigidité et assure le plein emploi de ses moyens». Ainsi, «lorsque le loyaliste met la pression non pas sur directement l'insurgé mais sur la population, qui est la vraie source de puissance de son adversaire, celui-ci ne peut pas réellement refuser le combat car il courrait alors à sa perte».
Ces trois premiers éléments expliquent la quatrième grande conclusion de Galula relative aux rapports entre le pouvoir civil et l'autorité militaire.
Pour lui, la guerre contre-insurrectionnelle est marquée par la prépondérance permanente du politique au cours de la guerre, alors que dans un conflit traditionnel, une fois la guerre déclarée les opérations prennent souvent l'ascendant.
Cette prépondérance a une double dimension opérationnelle et institutionnelle.
En termes opérationnels, la politique prend une place essentielle car le militaire ne représente guère que 20% environ de l'ensemble des missions à accomplir du déclenchement des hostilités à la victoire finale. En effet, la population étant le centre de l'attention, cela nécessite de maintenir un seuil de violence le plus bas possible afin de gêner le moins possible la vie normale et la reconstruction d'un état de paix. Il écrit même : «La politique devient par elle-même une fonction opérationnelle. Les interactions entre le politique et le militaire deviennent si fortes qu'on ne peut plus nettement les séparer».
De là réside la tentation, qui est pour Galula une erreur, de vouloir faire faire aux militaires l'ensemble des tâches parce qu'ils ont la maîtrise du terrain, et de leur donner de surcroît l'autorité sur l'ensemble du processus. Au contraire, le pouvoir civil doit conserver la primauté sur le militaire à tous les échelons, même le plus bas, et assurer la coordination avec l'administration civile. Il s'agit notamment de la police et de la justice mais pas seulement, ce sont toutes les dimensions de l'appareil administratif qui sont concernées et qui permettront le rétablissement d'un processus politique normal.
Le cinquième apport de sa théorie est d'énumérer, sans doute pour la première fois, les conditions d'une victoire dans la partie militaire du conflit.
Elles sont aujourd'hui relativement bien connues mais elles prennent plus de force dans la cohérence d'ensemble de sa pensée. Quatre sont particulièrement notables dans le contexte actuel.
· La première est l'importance des effectifs et leur ratio par rapport à la population et aux insurgés. Face à ces derniers, il l'estime entre 1 contre 10 et 1 contre 20. Leur insuffisance est d'ailleurs, selon lui, la cause fondamentale de l'échec français en Indochine. La recherche de ce ratio amène souvent à recourir à la conscription.
· La seconde est le fait que «Une guerre révolutionnaire est avant tout une guerre d'infanterie». Les armées modernes doivent abandonner la plus grande part de leur organisation et de leurs matériels organiques pour gagner en souplesse et en proximité. Seuls doivent être conservés les matériels utiles, par exemple, à la concentration rapide des forces contre la guérilla comme les hélicoptères de transport.
· La troisième est la minimisation de l'usage de la force et la maîtrise de la violence, ce qui implique une troupe formée à cela. Elle implique également la limitation au maximum des bavures et, si c'est utile, leur sanction publique et immédiate. En outre, la force doit prévoir la réparation immédiate de tout dommage.
· Enfin, dans ce type d'opérations, le militaire ne peut être politiquement neutre. Il doit s'impliquer personnellement pour le succès et contre la cause utilisée par l'insurrection. Il doit donc adhérer non pas aux aspects politiciens circonstanciels du pouvoir, mais aux principes qui sous-tendent les institutions loyalistes.
Décryptant les différents types d'insurrection et leur fonctionnement...
...Galula fournit une grille de lecture et d'identification de son stade d'avancement. Ce point n'est pas seulement théorique, il est directement opérationnel, car il convient pour le loyaliste d'agir le plus vite possible avec succès. En outre, si l'insurrection en arrive au stade de la violence déclarée, il lui faudra engager à bon escient et avec l'ampleur nécessaire la force armée.
Galula relève que, trop souvent, les gouvernements ne prennent pas la juste mesure des événements auxquels ils sont confrontés et ne parviennent pas à mobiliser les moyens légaux, financiers et militaires pour contrer l'insurrection au moment où elle est la plus faible.
Il distingue deux modèles d'insurrection : «L'orthodoxe communiste» qui vise non seulement à la prise du pouvoir mais aussi à la transformation de la société, et un second, «bourgeois nationaliste» qui n'a que le renversement du gouvernement loyaliste pour but. Pour ne donner qu'un exemple, il est frappant de noter dans un livre de 1963 cette analyse de ce qui serait la première étape de son second modèle, dite du «terrorisme aveugle» : «Le but de cette étape est d'obtenir de la publicité pour le mouvement et pour sa cause et, en focalisant l'attention du public, d'attirer des supporters potentiels». Ces attentats qui demandent peu d'effectifs doivent être «aussi spectaculaires que possibles, en vagues concentrées, coordonnées et synchronisées». Comme précédemment, l'attrition de l'ennemi n'est qu'un objectif secondaire.
Enfin, Galula propose un mode opératoire idéal...
...en 8 étapes, pour réduire une guérilla. Il est très fortement inspiré de la pratique française en Algérie mais prend une dimension supplémentaire du fait de sa cohérence avec les apports théoriques évoqués ci-dessus.
Ainsi dans la première étape du processus visant à reprendre pied dans un secteur donné et à détruire la guérilla armée, on comprend pourquoi le résultat de sa simple expulsion est satisfaisant puisque le vrai objectif à ce stade est de retrouver la possibilité d'exercer son ascendant sur la population, la destruction de la guérilla en résultant nécessairement in fine. Cela implique donc un mode opératoire spécifique, notamment un ratissage en double sens, extérieur-intérieur puis intérieur-extérieur visant certes à détruire mais également à expulser les guérilleros qui soit refuseront le combat s'ils pensent pouvoir revenir par la suite, soit l'accepteront conscient de la volonté du loyaliste sur la population.
La chronologie qu'il préconise prend également plus de force. À cet égard, il est intéressant de noter que les élections locales n'arrivent qu'en 5ème étape et l'organisation d'un parti national en 7ème étape, ce qui implique que la contre-insurrection soit à un état avancé dans de nombreuses autres régions. Cela inciterait certainement à la prudence au regard de la pratique occidentale plutôt inverse dans les opérations récentes comme en Irak et en Afghanistan où les élections ont été organisées rapidement et présentées comme le couronnement d'un processus alors même que le travail de pacification n'était pas réellement en voie d'achèvement.
Au final, se pose la question de la pertinence de la théorie de Galula dans les engagements d'aujourd'hui et la portée de son travail.
Si l'on veut bien ne s'attacher qu'aux éléments circonstanciels, Galula apparaît bien comme un précurseur et, par la profondeur de sa réflexion, comme un théoricien incontournable. Il fait percevoir la «révolution copernicienne» nécessaire à la victoire contre une guérilla, c'est-à-dire le changement de centre de gravité des opérations militaires par rapport au conflit classique.
Lui reprocher de ne pas prendre en compte le terrorisme islamiste post-11septembre est un anachronisme et vraisemblablement une injustice. En effet, les deux modèles de guérillas qu'il distingue ne sont pas sans points communs avec ce terrorisme et peut-être aurait-il introduit un troisième modèle intermédiaire s'il avait été à même de le faire.
Une lacune plus importante est peut-être la faible prise en compte des spécificités de la guerre contre-insurrectionnelle en milieu urbain, mais là aussi il ne faut pas en exagérer la portée car il s'agit plus d'une dimension plus opérative que théorique.
Découvrir et déjà relire et travailler la pensée du Lieutenant-colonel Galula apparaît donc opportun. Il faut souhaiter que sa célébrité récemment acquise permette de rendre disponibles ses archives, travaux préparatoires, articles ou cours qu'il n'a pas manqué de rédiger aux États-Unis ou en France. Pourra ainsi être complétée et précisée une pensée dont l'apport est considérable, ne serait-ce que par l'influence qu'elle exerce auprès des Américains et par sa diffusion croissante à tous leurs alliés.
S'il n'a pas été prophète en son pays, David Galula mérite assurément d'intégrer le cercle des «pères fondateurs» de la «pacification à la française» aux côtés de noms plus illustres comme les maréchaux Gallieni ou Lyautey.
Als rechts Verortete nehmen wir teil an vielfältigen Einbrüchen in die Theoriefelder der Linken. Die Theorieschwäche dieses Gegners äußert sich vornehmlich in abgestandener Phraseologie, die losgelöst von jedem „Sitz im Leben“ gedroschen wird. Reicht auch das nicht aus, den intellektuellen Bankrott zu kaschieren, geht man schnell zu einem Wild-um-sich-schlagen über, das als Ersatz für eine tragfähige Selbstvergewisserung herhalten muss.
Zu den Gebieten, auf denen die Linke sich noch im Hausrecht wähnt, da sie es vor allem in den 60er Jahren des 20. Jahrhunderts annektiert hatte, gehört der Guerillakrieg. Seit Mao und Che zu den Hausgöttern der radikalen Linken erhoben wurden, wird übersehen, dass es auch auf der rechten Seite Strategen des „kleinen Krieges“, mithin des Volkskrieges, gegeben hat. Diese weniger bekannten Figuren waren ebenso Volksbefreier, wie Ho, Mao oder Che zu sein vorgaben, nur ohne revolutionäres Schleppnetz und soziale Experimentierlust.
Zu nennen wären für die Nachkriegszeit Georgios Grivas und seine griechisch-zypriotische EOKA oder der rechte Zionist Menachem Begin und sein IRGUN ZWAI LEUMI. Dessen Erinnerungen unter dem Titel The Revolt gehörten lange zur klammheimlichen Pflichtlektüre angehender Untergrundkämpfer an den westlichen „Metropolenfronten“.
In dieser Reihe hätte auch ein bretonischer Haudegen seinen Platz, der die leidvolle Erfahrung seiner Generation wie seines Landes mit der gewaltsamen Dekolonisierung in einer Strategie der Gegenrevolution fruchtbar machen wollte. Oberst Pierre Chateau-Jobert (1912-2005) hatte aufgrund seiner militärischen Erfahrungen im Maquis (Selbstbezeichnung französischer, aber auch spanischer Partisanen) des Zweiten Weltkriegs sowie im terroristischen Abenteuer der OAS klare Vorstellungen davon, wie Guerilla von rechts auszusehen hätte und wie nicht. Er war kein bedingungsloser Parteigänger der Gewaltlosigkeit, aber ein strenger Lehrer präzise dosierter Gewaltanwendung als ultima ratio.
Er hatte sowohl von der Unbarmherzigkeit des Feindes gelernt als auch von der Stümperhaftigkeit der Kampfgefährten in der OAS. Beides verbannte er aus seiner Lehre vom modernen konterrevolutionären Volkskrieg. Das macht ihn für deutsche Leser zu einer originellen Mischung aus Carl von Clausewitz und Karl-Heinz Hoffmann. Es ist gewiss nicht ungefährlich, seine Gedanken heute wiederzugeben, gefährlicher jedoch wäre auf lange Sicht ihr vollständiges Ignorieren. Die Zeiten werden nicht friedlicher. Wer wird uns beistehen?
Der Augenzeuge
In einem Interview aus dem Jahr 1976 sagte Pierre Chateau-Jobert, dass er in der Realität des Krieges erfahren hatte, was die revolutionäre Maxime, dass der Zweck die Mittel heilige, konkret bedeute. Diese traumatische Erfahrung leitete ihn auf den Stationen seiner militärischen Laufbahn ebenso wie auf den verschlungenen Wegen des rechten Untergrundes im Frankreich der V. Republik. Es sind die Augen eines Berufsmilitärs, die ohne Scheuklappen die Voraussetzungen, Möglichkeiten und Grenzen bewaffneter Aktionen gegen die seinerzeit allgegenwärtig geglaubte kommunistische Gefahr betrachten. Leichtfertigkeit wie Defätismus sind ihm gleichermaßen zuwider.
Geboren wird Pierre Alexandre Joseph Chateau-Jobert 1912 in Morlaix, einer Kleinstadt in der Bretagne in eine konservativ-katholische Familie. Der Vater war im Ersten Weltkrieg gefallen. Die Mutter versucht, die Familie mit einem kleinen Buchladen über Wasser zu halten. Der Traum des Jungen ist es, der Marine beizutreten, doch gesundheitliche Probleme kommen dazwischen, so dass dieser Traum zerplatzt. 1934 tritt er stattdessen in das französische Heer ein. Er besucht die Artillerieschule und wird als sous-lieutenant(eine Art Fähnrich) 1940 bei einem deutschen Luftangriff schwer verwundet. Als er aus dem Koma erwacht, hat Frankreich kapituliert.
Pierre Chateau-Jobert will weiterkämpfen und gelangt zu de Gaulle nach London. Unter dem Decknamen „Conan“ kommt er nach diversen Einsätzen in Afrika (bei der Fremdenlegion) schließlich zu den Fallschirmjägern, genauer zur französischen Sektion des gerade im Aufbau befindlichen britischen SAS. Hier erlernt er erstmals die Grundlagen des verdeckten Kampfes. Er ist mittlerweile Hauptmann, als er im August 1944 über Frankreich mit dem Auftrag abspringt, zusammen mit dem örtlichen Maquis hinter den deutschen Linien für Verwirrung zu sorgen.
Am Ende des Zweiten Weltkrieges ist er bereits Bataillonskommandeur und Dozent an der Schule für Fallschirmjäger, als der Krieg ihn wieder ruft. Freiwillig geht Chateau-Jobert nach Indochina und hat hier, wie viele seiner Offizierskameraden, ein Erweckungserlebnis, was das verstörend Neuartige des revolutionären Krieges betrifft. Frankreich zieht Lehren aus dem Debakel von Dien Bien Phu und gehört militärisch zu den Vorreitern der später sogenannten counterinsurgency, einer breit gefächerten Strategie der Aufstandsbekämpfung, welche die in Asien nachfolgenden US-GIs damals noch mit Geringschätzung zur Kenntnis nehmen.
Chateau-Jobert kehrt auf den Katheder zurück und kommt 1955 zum Generalstab nach Algerien. Noch als Mittvierziger springt er in der Suezkrise mit dem 2. Régiment de Parachutistes Coloniaux, zu dem auch ein junger Leutnant namens Jean de Brem gehört, welcher später das berühmte „Testament eines Europäers“ verfassen wird, über Port Said ab. Im Algerienkrieg kommt es für ihn wie für viele Offiziere, die auf der Grundlage ihres Eides und ihres (blinden) Vertrauens in den neuen Präsidenten Charles de Gaulle für ein französisches Algerien kämpfen zum Schwur.
Als er es wagt, während des Putsches 1961 seinen unmittelbaren militärischen Vorgesetzten für die Sache der putschenden Generäle von Algier zu gewinnen, wird er verhaftet. Oberst Pierre Chateau-Joberts Karriere in der französischen Armee ist damit beendet. Nach seiner Haftentlassung wartet er vergeblich auf eine Wiederverwendung. Die kommt von einer ganz anderen Seite, nämlich von der rechtsgerichteten Untergrundarmee OAS (Organisation de l’armée secrète), die mit Terror für die Belange der Algerienfranzosen streitet. Die Erfahrung mit dem Terrorismus und dem Agieren im Untergrund bildet die zweite wichtige Prägung im Leben des Soldaten Chateau-Jobert.
Von den Querelen innerhalb der OAS-Führung angewidert, von ihrer kriminellen Entartung abgestoßen (hier vergleichbar mit Dominique Venner), nutzt er die Zeit im Untergrund, um sich philosophisch, theologisch und politisch weiterzubilden. Er gerät dabei unter den Einfluss nationalkatholischer Kreise um den Publizisten Jean Ousset, einstiger Sekretär von Charles Maurras und Bekannter von Erzbischof Marcel Lefebvre. Frucht dieser Zusammenflüsse von Praxis und Theorie, gleichsam von Schwert und Buch, ist u.a. sein Kompendium La Confrontation Révolution/Contrerévolution, aus dem die folgenden Überlegungen stammen.
Der Exorzist
Jeder Widerstand beginnt mit einer gesunden Doktrin. Sie liefert die unerlässliche Kampfmoral. Dies zu wiederholen, wird Chateau-Jobert nicht müde. Sie bildet gleichsam die Grundierung für alles, was folgt und ist gleichzeitig der Maßstab, an dem sich alle Aktionen zu messen haben. Widerstand ohne Doktrin entartet oder verliert nach den zu erwartenden Rückschlägen seinen Antrieb. Zu dieser Doktrin, die für den passionierten Antikommunisten Chateau-Jobert nur die christlich-abendländische sein kann, gehört die klare Identifizierung des Feindes.
Der Feind ist die Revolution und dies meint für den Autor nicht eine historisch bestimmte in einer geschichtlichen Abfolge von Revolutionen, sondern die Revolution als quasi metaphysische Größe. Die REVOLUTION, so der Oberst, sei die permanente Auflehnung gegen die gottgewollte Schöpfungsordnung. Sie allein gelte es in all ihren Verkleidungen und zeitgebundenen Erscheinungsformen aufzuspüren und zu bekämpfen. Sie ist das Prinzip des Bösen schlechthin, „une force du mal“.
Die philosophisch-theologischen Ausführungen des Autodidakten geraten im weiteren Verlauf dieses Kapitels unweigerlich in die Nähe der Mythomanie. Sein verbissener Kampf gegen diesen mehr imaginierten Feind ist von einer stark reaktionären Note durchtränkt. Die Revolution ist hier keine einzelne Doktrin, sondern die von Anbeginn der Welt subversiv wirkende Kraft des Widersachers. Chateau-Jobert verfolgt sie wie einen Top-Terroristen, analysiert sie und warnt vor ihren Schlichen. Revolution will nur ihre eigene Dauer und dazu ist ihr jedes Mittel recht. Alle Milieus stehen in der Gefahr kontaminiert zu werden, selbst die Kirche.
Die Passivität der Arglosen ist ihr ebenso Katalysator wie der hehre Idealismus der allzu Wohlgesinnten oder der Fanatismus der Überzeugungstäter. Chaos ist ihr Komposthaufen, auf dem sie gedeihen kann. Aber auch vermeintlich vernünftige Sachlichkeit kann sie voranbringen. Und so nimmt es nicht Wunder, dass Chateau-Jobert neben Marx und Mao auch de Gaulle und Roosevelt zu den „Revolutionären“ zählt.
Aus dem Gesagten ergibt sich für Chateau-Jobert die Notwendigkeit, den konterrevolutionären Widerstand metaphysisch zu verankern. Die christliche Lehre, ihre Zivilisationsform und nicht zuletzt die gottgewollte Schöpfungsordnung bilden nicht nur die Moral in diesem Kampf, sondern bestimmen auch die Mittel der Wahl. Sollte die Wahl auf die Gewalt fallen müssen, so wird sie nicht einfach von der Kette gelassen, sondern domestiziert angewandt. Nicht nur der Glaube verbietet das Gegenteil, sondern auch nüchterne strategische Überlegungen, wie noch zu zeigen sein wird.
In der bedingungslosen Friedenssehnsucht willensschwacher Menschen kann der Soldat Chateau-Jobert nur den baldigen Sieg der Revolution ausmachen. Es geht weder ums „Gesundbeten“ noch um die Flucht in eine spirituelle Arche Noah, sobald sich der Kampf aufdrängt. Der Prediger Chateau-Jobert bleibt immer und zuvorderst Militär.
Der Kämpfer
Es muss sehr viel passieren, damit der Kampf eine bewaffnete Komponente erhält, auch dies wird vom Autor regelmäßig wiederholt. Denn eines will Chateau-Jobert um jeden Preis verhindern: Terrorismus. Niemandem, der sich dem konterrevolutionären Kampf anschließt, gesteht er das Recht zu, individuell und auf eigene Faust gewaltsam loszuschlagen. Ein solches Vorgehen zerstört mehr, als es einbringen würde und das innerhalb kürzester Zeit. Ein Neubeginn nach einer Gewaltorgie müsste buchstäblich bei null beginnen. Ebenso erteilt er Putschgelüsten eine Absage, da es hierfür besondere Bedingungen braucht, die sich nur äußerst selten einstellen. Ein Putsch ohne einen bereits verwurzelten gesellschaftlichen Rückhalt bleibt ein isoliertes Hasardeurstück.
Was Chateau-Jobert aus eigener Erfahrung vorschwebt, ist ein geschmeidiger Untergrund, der nichts mit dem klassischen Untergrund zu tun hat, der mit Decknamen und martialisch klingenden Geheimarmeen operiert. Aus seiner Aversion gegen gesonderte Namensgebungen bzw. „Taufen“ von Bewegungen wie Mitgliedern macht er keinen Hehl. Was keinen Namen hat, existiert offiziell nicht. Untergrund im Sinne Chateau-Joberts heißt nicht, dass Aktivisten von der Bildfläche verschwinden müssen, um fortan Unmengen an Energie für die Deckung von Operationen wie für die Eigensicherung aufzuwenden. Untergrund, wie er ihn versteht, ist viel eher das geschickte Einbetten von Aktivitäten in das natürliche Umfeld der Handelnden. Alles muss sich an diesem natürlichen Umfeld ausrichten, so dass Verdacht gar nicht erst aufkommt. „L’action est à mener par chacun dans son propre milieu“ („Jeder muss innerhalb seines Milieus die Aktion durchführen“).
Selbst wenn die Möglichkeit von Gewalt durchgespielt wird, dürfe dies nicht so aussehen, als beginne man mit den Vorbereitungen für einen Aufstand. Vor allem die Bewegungsfreiheit, einer der wichtigsten Freiheiten im verdeckten Kampf, darf nicht leichtfertig geopfert werden. Kontakte ergeben sich aus diesem normalen Umfeld quasi von allein und erregen keine erhöhte Aufmerksamkeit. Gleichwohl sind in der vormilitärischen Phase die Tugend größtmöglicher Verschwiegenheit und das Einüben von Disziplin ein Muss. Da Ermittler stets nach dem berühmten roten Faden suchen, der sie vom Rand in den Kern einer Gruppe führt, muss jedes Mitglied sich bewusst sein, selber solch ein roter Faden zu sein. Daher gilt: Fremde und Neugierige von außerhalb des natürlichen Beziehungsgeflechts sind auf Abstand zu halten, ohne dass gleich Geheimniskrämerei in der Luft liegt. Jeder und jede aus diesem natürlichen Netz ist aufgefordert, sich einzubringen und mit den möglichen Eskalationsstufen des Kampfes vertraut zu machen bzw. zu „akklimatisieren“.
Aktive Geduld
Diese Phase erhält von Chateu-Jobert die treffende Bezeichnung „patience active“, die Phase der „aktiven Geduld“. Sie kann unter Umständen sehr lange dauern und ist als Grundierungsphase unverzichtbar. Die mühevolle „Kärrnerarbeit“ im natürlichen Hintergrund eines jeden ist die eigentlich wichtige Arbeit, sie darf nie unterschätzt werden.
Die heiße Phase der bewaffneten Eskalation wird niemals von den Konterrevolutionären selber ausgehen. Im Gegenteil: Sie drängt sich auf, vor allem dann, wenn letzte Hüllen fallen, wenn die Gewalt großflächig zur Herrschaft gelangt ist, immer mehr Opfer fordert, die bisherige Ordnung zum Einsturz gebracht hat und von einer revolutionär gesinnten Regierung gar selber angewandt wird. Der Konterrevolutionär nach dem Geschmack Chateau-Joberts wird diesem Kampf nicht ausweichen, wird ihn aber überlegt und weitsichtig führen. Ein Kämpfer in diesem Sinne muss immer auch zivile Kompetenzen haben (viele „Volksbefreier“ hatten sie nicht). Er muss bestrebt sein, die Unterstützung der Bevölkerung zu gewinnen und dauerhaft zu erhalten, was eine unabdingbare Voraussetzung für jeden Maquis darstellt.
Diese Unterstützung hat er in der „Phase der aktiven Geduld“ gründlich vorbereitet und kann sich im Ernstfall auf sein lokales Umfeld verlassen. Eine Waffe werden auch dann nur wenige tragen bzw. einsetzen. Das Netz der résistants, d h. der zivilen Unterstützer, wird immer größer sein, als die Gruppe der eigentlichen combattants. Letztere tragen besondere Verantwortung als militärische Kombattanten. Ihre Auswahl unterliegt strengen Regeln, ihre Anzahl variiert von Region zu Region (im Mittel 30 auf 100 Quadratkilometer, verteilt in Gruppen von 3-6 Mann). Ihre taktische Ausrichtung ist klar offensiv, da ein Maquis nur dann angreift, wenn er auch siegen kann.
Er schlägt hart zu, zieht sich zurück und unterlässt dabei jede Art von Repressalien. In solcherart Krieg wird nicht überall gekämpft werden müssen und nicht überall mit gleicher Intensität. Idealerweise bringen die Mitglieder solcher Einheiten militärische Erfahrung mit und sind bereit, die Kampfhandlungen einzustellen und die Gruppe aufzulösen, wenn es gefordert wird. Gestaltet sich der Kampf als konventioneller Krieg, werden die Partisanen in reguläre Armeeeinheiten der konterrevolutionären Partei überführt. (Ähnlich de Gaulle, der bei der Libération keine Irregulären an seiner Seite duldete).
Die Frage nach einem zentralen Kommando bleibt jedoch offen. Chateau-Jobert widerstrebt es, seiner Losung getreu, Systematisierungen oder Organigramme aufzustellen und jedes Detail akribisch zu beleuchten. Vieles verbleibt in der Entscheidung vor Ort. Der Partisan ist eine lokale Erscheinung und findet seine Unterstellungen wie seine Handlungsmöglichkeiten innerhalb des zuvor beschriebenen natürlichen Umfelds, aus dem er hervorgeht. Bindende Richtschnur bleibt in jedem Fall die Doktrin, der jeder wahre Konterrevolutionär wie einem Oberbefehlshaber zu folgen hat.
Ausblick: der erste Schuss
Am sogenannten Fulda Gap, der geografischen Pfeilspitze des Warschauer Paktes in Osthessen, wartete man auf ihn während des gesamten Kalten Krieges vergebens, glücklicherweise. Der erste Schuss des Dritten Weltkrieges wäre dort gefallen, so waren sich US-Analysten sicher. Dementsprechend fielen die Vorbereitungen an diesem Sektor aus.
Zweimal krachten „erste Schüsse“ in der bosnischen Hauptstadt Sarajevo, einmal 1914 und ein weiteres Mal 1992, als ein bosnischer Gangster in eine serbische Hochzeitsgesellschaft feuerte. Konflikte von weitreichender Bedeutung folgten – in beiden Fällen. Der Erste Weltkrieg verheerte die überkommene europäische Staatenordnung. Der bosnische Bürgerkrieg trieb als Teil der jugoslawischen Erbfolgekriege Religionen, Volksgruppen und bis dato friedliche Nachbarn gegeneinander, ein Menetekel.
Den erste Schuss in einem heute nur hinter vorgehaltener Hand gewisperten ethnischen Krieg in Europas Mitte kann man mit Bangen erwarten oder frohgemut verdrängen. Man mag dazu die Ausführungen eines Militärs wie Chateau-Jobert als verwegen belächeln, als nicht praktikabel abtun oder auch als Alarmismus und Kriegstreiberei resolut zurückweisen. Sicher sind sie verfrüht und an heutige Gegebenheiten anzupassen, insbesondere, was die technischen Möglichkeiten (Cyberwar, Drohnen etc.) angeht. Zudem würde sich die Frage aufdrängen, wo in Deutschland solche Szenarien überhaupt denkbar wären.
Gleichwohl täusche man sich nicht. Es reicht, sich auf der Grundlage beinahe alltäglicher Erfahrungswerte die aufkommenden Fragen überspitzter vorzulegen. Etwa so: Wann werden die neueingewanderten maghrebinischen Barbaresken des 21. Jahrhunderts mit groß angelegten Beutezügen durch unsere Ortschaften beginnen? Wann werden die nahöstlichen Clans in unseren Städten ihre Mitglieder zu kampfeslustigen Armeen mit politischer Zielsetzung organisieren? Wie verhalten sich dazu die Erdogan-Türken und ihr Kalif am Bosporus? Wie wird die unvermeidliche Antifa den sich zur Wehr Setzenden in den Rücken fallen? Und schließlich: Wer oder was wird von staatlicher Seite all dem entgegentreten?
Si vis pacem para bellum, lautet ein vielzitierter Grundsatz aus dem antiken Rom. Die duritia der alten Römer vertrug sich nicht mit Wehrlosigkeit, von der man zu Recht ahnte, dass sie nicht friedensfördernd war, wie manche Zeitgenossen heute allen Ernstes glauben machen wollen. Man lasse sich nicht täuschen und behalte eine Tagebucheintragung von Pierre Drieu la Rochelle unter dem 23. November 1939 im Hinterkopf: „personne ne semble sentir que plus les événements tardent, plus ils seront terribles“ („Niemand scheint zu ahnen, dass die Dinge umso schrecklicher werden, je länger sie auf sich warten lassen“). Wer als Staatsbürger übrigbleibt, wenn die Institutionen, die ihm bislang alles abnahmen, zusammengebrochen sind, der ist aufgefordert, auch den Konfliktfall nicht mehr zu delegieren.
Literatur:
Bardèche, Maurice: Der Weg nach vorn, Göttingen, 1951.
Begin, Menachem: The Revolt, New York, 1977.
Chateau-Jobert, Pierre: La Confrontation Révolution-Contrerévolution, Chiré-en-Montreuil, 2015.
Chateau-Jobert, Pierre: Doctrine d’action Contrerévolutionnaire , Chire-en-Montreuil, 1986.
Chateau-Jobert, Pierre: Manifeste politique et social, Chire-en-Montreuil, 1973.
Chateau-Jobert, Pierre: Feux et Lumière sur ma trace. Faits de guerre et de paix, Paris 1978.
Grivas-Dighenis, Giorgios: Partisanenkrieg heute. Lehren aus dem Freiheitskampf Zyperns, 1964.
Passend dazu auch: Der vertagte Bürgerkrieg (BN-Anstoß IX).