jeudi, 27 juin 2024
Le grand bazar hexagonal
Le grand bazar hexagonal
par Georges FELTIN-TRACOL
La déflagration des législatives anticipées décidées au soir du 9 juin recompose un paysage politique hexagonal désormais électrisé. Se confirme aussi l’existence de trois ensembles électoraux antagonistes aux contours mouvants et inégaux.
La « coalition nationale » aimantée par le Rassemblement national (RN) accélère la décomposition des Républicains (LR), ce centre-droit progressiste chiraco-sarkozyste. LR sont depuis longtemps divisés en écuries présidentielles rivales : Nous France de Xavier Bertrand, le président du conseil régional des Hauts-de-France, Nouvelle Énergie du maire de Cannes, David Lisnard, Soyons libres ! de Valérie Pécresse, la présidente du conseil régional d’Île-de-France ou Du courage ! du député du Lot Aurélien Pradié. L’alliance conclue entre Éric Ciotti, toujours président LR, et le RN a provoqué la colère de ces personnalités ainsi que celle de Gérard Larcher, le président du Sénat, de Laurent Wauquiez, le président du conseil régional Auvergne – Rhône-Alpes, et de Bruno Retailleau, le président du groupe des sénateurs LR. Tous ces critiques adoptent un comportement suicidaire digne de la secte de l’Ordre du Temple solaire.
Ils se pensent toujours en quatrième force à la fois opposée au RN, à la gauche et au macronisme. En réalité, dans des départements (Hauts-de-Seine, Yvelines, etc.), se nouent entre les caciques LR ou centristes et les cadres de la Macronie des accords électoraux favorables tantôt aux uns, tantôt aux autres. Marqués par un anti-lepénisme primaire et obsessionnel, les dirigeants LR anti-Ciotti s’illusionnent sur leur audience véritable. Certes, ils gardent une emprise notable sur les collectivités territoriales, mais ils n’intègrent pas que les élections européennes sont le troisième gadin consécutif après 2017 et 2022 sur quatre élections nationales.
Les temps changent. Le RN a acquis un poids électoral indéniable. En dépit de sa ligne sociale-populiste « ni gauche, ni droite », il bouleverse les équilibres politiques et entreprend la satellisation des « droites » conservatrice et identitaire. Il y aurait eu « union des droites » si ces forces s’équivalaient à peu près aux élections. Or, entre les 31,37 % de Jordan Bardella aux européennes, les 7,25 % du LR François-Xavier Bellamy et les 5,47 % de Marion Maréchal, le RN transforme son nouveau partenaire LR en aile gauche du marinisme, et Reconquête !, en aile droite, sans oublier la frange souverainiste.
La période repoussoir est finie. Dans cette coalition nationale se présente dans la 2e circonscription du Territoire de Belfort l’ancien chroniqueur de CNews et ex-chevènementiste Guillaume Bigot. Sociétaire de l’émission « Bistrot Libertés » aux premiers temps de TVLibertés alors qu’il suivait des cours de droit à l’université, Pierre Gentillet, l’avocat qui défend Academia Christiana, est candidat dans la 3e circonscription du Cher. Rédacteur trentenaire à Éléments, auteur de quelques essais et invité régulier à Radio Méridien Zéro, Rodolphe Cart est candidat suppléant dans la 2e circonscription de Paris.
À terme, la formation LR éclatera vers trois directions différentes : une intransigeance programmatique dépassée qui croit encore à un avenir bien hypothéqué, le ralliement au RN et à ses partis-satellites (Les Localistes, la Droite populaire, le RPR reconstitué) et l’apparition des macronistes de la dernière heure. Le parti Horizons de l’ancien premier ministre Édouard Philippe se prépare à jouer le rôle de sas parfait dans l’accueil de ces derniers.
Cette perspective déséquilibre le groupe central qui entend regrouper la gauche sociale-démocrate, les écologistes de marché, les centristes, les progressistes sociétaux et la pseudo-droite républicaine dans l’extrême centre. Des dissensions la traversent toutefois. Présentant des candidats sous sa propre bannière, Édouard Philippe déclare en public que la dissolution a tué la majorité présidentielle. Les partis de centre-gauche associés à Renaissance (En Commun et Territoires de progrès) et le MoDem de François Bayrou s’irritent de cette droitisation en marche. Par ailleurs, maints candidats du président écartent le portrait d’Emmanuel Macron sur leurs affiches, preuve de son discrédit auprès de ses propres troupes prises en tenailles entre le nouveau bloc national et la NUPES ressuscitée.
Elle s’appelle maintenant le Nouveau Front populaire (NFP). Cette alliance électorale s’étend bien au-delà de la bande des quatre (La France insoumise, les socialistes, les Verts et les communistes) puisqu’elle engage Génération.s de Benoît Hamon, Génération Écologie de Delphine Batho, Nouvelle Donne, Place publique, les trotskystes du Parti ouvrier indépendant et d’autres formations groupusculaires (le Parti pirate, le Mouvement républicain et citoyen, l’Union démocratique bretonne…) sans compter les associations subventionnées (Oxfam – France, Greenpeace – France, la Fondation Abbé-Pierre, etc.) et les syndicats dont la CGT, la FSU, la CFDT et SUD. En quelques heures et après bien de vives discussions, ce NPF a produit un programme gouvernemental maigrelet avec quelques beaux délires sur le gendérisme. D’autres propositions effarantes doivent s’élaborer plus tard. La « parité sociale » par exemple ? Après la parité obligatoire sur les listes de candidats entre les hommes et les femmes, la parité sociale impliquerait la présence sur chaque liste d’un certain pourcentage d’ouvriers et d’employés. À l’heure du harcèlement démocratique pour les anticonformistes, il sera difficile de monter des listes pertinentes.
Les quatre « Grands de gauche » se répartissent les circonscriptions tels des chefs mafieux réunis en Coupole (le conseil suprême de la pègre) qui se partagent espaces de chalandises illégales et activités lucratives illicites. Une fois les circonscriptions obtenues, chaque parti accorde son investiture à ses protégés et s’investit dans une lutte grotesque et délirante contre un fascisme fantasmatique. Le trotskyste Philippe Poutou du NPA (Nouveau parti anticapitaliste) – courant L’Anticapitaliste – se retrouve candidat dans l’Aude. Dans les Yvelines, le NPF investit Aurélien Rousseau, ancien ministre macronien de la Santé. En Corrèze, François « Flamby » Hollande revient en politique. Dans la cité d’Avignon s’active pour un mandat législatif le tristement célèbre Lyonnais Raphaël Arnault, figure de proue de la Jeune Garde antifasciste que devraient étudier tous les psychiatres de France. Si cet assemblage hétéroclite est censé gouverner la France au 8 juillet prochain, l’incertitude demeure sur l’identité de leur futur premier ministre. En 1997, la domination socialiste faisait de son premier secrétaire, Lionel Jospin, le candidat naturel à Matignon. Aujourd’hui, le NFP se tait sur ce sujet crucial. Dans les coulisses émergent quelques noms : Philippe Poutou, Jean-Luc Mélanchon qui se tient en retrait et attend son heure, ou bien Flamby. Il se verrait bien chef du gouvernement d’union de la gauche dans une cohabitation avec son ancien secrétaire général – adjoint de l’Élysée. Il est fort plausible que la charge revienne à François Ruffin. Insoumis en rupture de ban avec le mélanchonisme, il se définit social-démocrate réformiste afin de convenir aux hiérarques socialistes. Ses propos et sa démarche plaisent aussi bien aux Verts qu’aux communistes. Installé à Matignon, le fondateur du journal Fakir proposerait certainement le Quai d’Orsay, les relations extérieures et les affaires européennes - avec le rang de ministre d’État ! - à François Hollande...
Un gouvernement néo-Front dit populaire aurait à gérer dans l’urgence l’endettement faramineux de l’État, les sanctions à venir de la Commission de Bruxelles, le fiasco éventuel des Jeux olympiques de Paris 2024 et l’hostilité des marchés financiers planétaires. Dans un contexte d’appauvrissement bien réel, une multiplication des pénuries énergétiques, alimentaires, pharmaceutiques et sanitaires, des violences diverses croissantes et un désordre permanent, l’Opposition nationale, populaire, sociale, identitaire et européenne constituerait dès lors une cible prioritaire pour le pouvoir néo-popu : persécutions policières fréquentes, lourdes condamnations judiciaires et ostracisme social frapperaient aussi bien les militants radicaux que les ciottistes, les librairies rebelles que les maisons d’éditions dissidentes, les auteurs que les revues accusées d’alimenter une « ultra-droite » la plus large possible.
La fin prématurée de la XVIe législature redistribue donc les cartes politiques. Le bouleversement ne s’arrêtera pas dans la nuit du 7 juillet. La nouvelle législature, la XVIIe, effacera-t-elle la durée de la IIIe législature (1967 – 1968) qui fut en un an, un mois et vingt-sept jours la plus courte de la Ve République ? Elle risquera la dissolution dès la rentrée de septembre 2025 sauf si, entre-temps, le peuple se sera soulevé au nom des libertés concrètes et des identités natives. Par-delà le grand chambardement en cours, la France entre ainsi dans une phase révolutionnaire, révolutionnaire nationale et populaire bien entendu.
GF-T
- « Vigie d’un monde en ébullition », n° 121, mise en ligne le 25 juin 2024 sur Radio Méridien Zéro.
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mercredi, 26 juin 2024
Les négociations d'adhésion débutent aujourd'hui : l'Ukraine et la Moldavie doivent devenir membres de l'UE
Les négociations d'adhésion débutent aujourd'hui: l'Ukraine et la Moldavie doivent devenir membres de l'UE
Source: https://unzensuriert.at/272005-beitrittsverhandlungen-starten-heute-ukraine-und-moldau-sollen-eu-mitglied-werden/?utm_source=Unzensuriert-Infobrief&utm_medium=E-Mail&utm_campaign=Infobrief&pk_campaign=Unzensuriert-Infobrief
Aujourd'hui, mardi, les négociations d'adhésion à l'UE avec l'Ukraine et la Moldavie débutent à Luxembourg à la demande de la Commission européenne (non élue). L'Ukraine est déjà officiellement candidate à l'adhésion à l'UE depuis 2022.
Décidé par le Conseil des ministres de l'UE
Avant le week-end, le Conseil des ministres de l'UE a adopté ce que l'on appelle le cadre de négociation, comme l'a annoncé la présidence belge de l'UE encore en fonction. Celui-ci définit les lignes directrices et les principes des discussions d'adhésion.
Le principe de l'adhésion de l'Ukraine et de la Moldavie avait déjà été décidé lors du sommet européen de décembre. Des conditions de réforme telles que la lutte contre la corruption, la réduction de l'influence politique des oligarques et une meilleure protection des minorités nationales avaient alors été demandées.
Critique de la FPÖ
Outre l'entrée dans l'espace économique de l'UE, l'adhésion a également des conséquences politiques et militaires importantes.
Si l'Ukraine devient membre de l'UE, l'article 42, paragraphe 7, du traité de l'UE s'appliquera et stipulera qu'une assistance militaire pourra être demandée. L'UE serait alors partie à la guerre contre la Russie. Le chef de la FPÖ, Herbert Kickl, parlait déjà en décembre de "fantasmes d'adhésion de l'UE à l'Ukraine en guerre, coûteux et risqués en termes de politique de sécurité".
Une majorité contre l'adhésion de l'Ukraine à l'UE
Les Autrichiens sont majoritairement opposés à l'adhésion de l'Ukraine à l'UE, d'autant plus qu'elle devrait coûter jusqu'à 190 milliards d'euros, soit près d'un cinquième du cadre financier pluriannuel. Kickl a déjà déclaré en décembre :
- L'adhésion de l'Ukraine à l'UE non seulement aggraverait extrêmement la situation sécuritaire dans notre pays, mais plongerait une nouvelle fois l'Autriche dans une crise financière, d'autant plus que notre pays est, comme chacun sait, un contributeur net de l'UE et verse donc plus d'argent à l'UE qu'il n'en reçoit en retour sous forme de subventions.
Considérations géopolitiques
La majorité des Allemands de la République fédérale, le plus grand contributeur net, est également opposée à l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne. Pendant ce temps, selon un sondage d'Euronews, 45% des électeurs de l'UE seraient favorables à l'adhésion de l'Ukraine à l'Union, en particulier dans les pays qui sont soit frontaliers de la Russie, soit très éloignés : Finlande, Espagne, Portugal, ces deux derniers étant bénéficiaires nets. La Finlande reçoit de l'UE autant qu'elle y contribue. Ces pays ne seraient donc pas concernés par le coût de l'adhésion de l'Ukraine à l'UE, leurs citoyens ne le paieraient pas. En revanche, les Autrichiens le seraient.
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mardi, 25 juin 2024
Rien de nouveau sur le front de l'Est?
Rien de nouveau sur le front de l'Est?
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/niente-di-nuovo-sul-fronte-orientale-2/
Que se passe-t-il sur le front russo-ukrainien ? Rien, aucune nouvelle, disent nos médias. Trop occupés à donner de l'espace à des choses d'une importance fondamentale, comme la chaleur record, 60° à Naples... dans le mois de juin le plus pluvieux de tous les temps...
Pourtant, une attaque de missiles ukrainiens a frappé Sébastopol. Tuant des civils.
Une attaque menée par un drone américain. Lancé, semble-t-il, depuis la base de Sigonella. Ce qui devrait susciter une réflexion sur notre implication croissante. Et sur ce que pourrait être, dans un avenir proche, la réaction russe.
L'attaque a touché une plage. Des baigneurs. Des enfants. Washington affirme qu'il s'agit d'une erreur, d'un missile dévié par les tirs antiaériens russes.
Mais au-delà des accusations et contre-accusations symboliques, quel est le sens militaire d'une telle attaque ? Aucun. Rien ne change dans le scénario de la guerre. Les Russes continuent d'avancer. L'armée de Kiev est en déroute.
Cette attaque n'est qu'un signe de désespoir. Zelenski et ses hommes tentent de prouver qu'ils sont toujours en vie. Et actifs. Mais ce n'est que du terrorisme. Ni plus ni moins.
Cela correspondrait, bien sûr. Des coups de queue. S'il n'y avait pas eu ce drone américain pour mener l'attaque. Lancé, comme je l'ai dit, depuis "notre" Sigonella.
Washington, incroyablement, approuve et aide une stratégie purement terroriste. Sachant pertinemment qu'elle n'est pas concluante. Inutile.
Le seul but plausible est de blesser la Russie. Et pousser l'Ours à attaquer de front. A se saigner à blanc.
De ce point de vue, l'attaque par des terroristes djihadistes d'une église et d'une synagogue au Daghestan paraît forcément suspecte.
Certes, au Daghestan comme dans l'Ingouchie voisine, des mouvements djihadistes plus ou moins liés à l'Etat islamique opèrent depuis longtemps. Mais leur activité devient de plus en plus frénétique précisément depuis que le conflit russo-ukrainien a pris une tournure résolument favorable à Moscou.
En tout état de cause, il s'agit d'une stratégie stupide. Il faut compter sur une réaction irrationnelle et inconsciente du Kremlin pour obtenir un résultat.
Et cela va à l'encontre de toute l'histoire, politique et militaire, de la Russie.
Poutine esquisse. Du moins en apparence. Mais ses armées avancent sur tout le front. Lentement. Elles consolident leurs positions. Pendant ce temps, elles détruisent systématiquement tout l'appareil logistique et infrastructurel de Kiev. La capitale elle-même a désormais du mal à s'approvisionner en électricité. De longues coupures se succèdent.
Les bases de ravitaillement de l'armée ukrainienne sont pilonnées. Et systématiquement détruites. Sur le front, l'armée de Zelenski perd entre 1500 et 2000 hommes par jour... Sans compter l'équipement et l'armement.
Même les soi-disant mercenaires - probablement des troupes de l'Otan sous faux drapeau - sont, pour la plupart, anéantis avant de parvenir à monter en ligne.
Terrible est la violence de l'offensive russe. Qui s'intensifie de jour en jour. Terrible, mais pas aveugle. Détruire des centrales électriques et des bases militaires est une chose. Massacrer des baigneurs sur une plage en est une autre.
Au-delà de toute évaluation morale, la première est une stratégie précise et ciblée. La seconde est une violence stupide. Une violence improductive.
Aux États-Unis, de plus en plus de voix, des voix autorisées, appellent à la fin de cette guerre par procuration. S'asseoir à une table avec Poutine et négocier, avant qu'il ne soit trop tard.
Négocier de manière réaliste. Ne pas poursuivre les illusions droguées de Zelenski qui, à Genève, a appelé à la capitulation de la Russie. Soutenu par Stoltenberg et certains dirigeants occidentaux. C'est à se demander ce qu'ils boivent ou fument ou sniffent dans ces symposiums....
Poutine est prêt à négocier. Il impose des conditions sévères. Très dures. Mais il s'agit d'une stratégie préventive. Il attend que les voix qui, à Washington, veulent l'accord l'emportent. Et ce, bien avant l'avènement de Trump.
Bien sûr. Continuer à avancer militairement. Lentement. Mais en essayant de gagner de plus en plus de positions. Et plus une négociation sérieuse s'ouvrira tard, plus les conditions qu'elle imposera seront dures.
Mais dans nos médias... Rien de nouveau sur le front de l'Est.
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lundi, 24 juin 2024
Plus qu'un simple vote de protestation, mais moins qu'un vote pour une réelle alternative
Plus qu'un simple vote de protestation, mais moins qu'un vote pour une réelle alternative
par Andrea Zhok
Source : Andrea Zhok & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/qualcosa-di-piu-di-un-mero-voto-di-protesta-ma-qualcosa-di-meno-di-un-voto-per-un-alternativa
Parmi les diverses analyses biaisées du vote européen, il en est une, très répandue, qui lie la progression (relative) des partis de droite ou nationalistes dans le paysage politique à l'atmosphère belliqueuse, selon la logique qui associe la droite au tempérament belliciste.
Cette analyse, outre qu'elle exprime une inquiétante cécité face à la réalité, est particulièrement dommageable. En effet, elle fournit un alibi de plus aux nombreux bien-pensants qui continuent à lire la politique avec les catégories binaires d'il y a cent ans (gauche-droite, progrès-réaction, pacifisme-bellicisme, etc.)
Or, s'il y a une chose qui est claire, c'est que les forces politiques qui ont le plus alimenté le bellicisme sur la scène européenne sont les forces du centre (les "modérés pour la nucléarisation", comme von der Leyen) et les forces progressistes autoproclamées de gauche ou de centre-gauche (du SPD de Scholz, à Renaissance de Macron, en passant par les Verts d'Annalena Baerbock).
Les forces de droite récompensées par les élections sont presque toutes (la seule exception significative est notre Meloni) opposées à la guerre, opposées à l'envoi d'armes en Ukraine, opposées aux sanctions contre la Russie (non par russophilie, mais parce qu'elles sont conscientes qu'elles nous font plus de mal qu'à la Russie).
Même lorsque la droite au pouvoir n'est pas récompensée, comme en Hongrie, elle est contestée sur des questions de corruption interne, et non sur la ligne politique. C'est ainsi qu'en Hongrie, les deux principaux partis sont le Fidesz, avec 46%, suivi de Tisza, dirigé par un dissident du Fidesz, avec 31%, et dont le programme de politique étrangère ne se distingue pas de celui d'Orban.
La menace de guerre et la lutte contre l'autodestruction économique de l'Europe sont les points sur lesquels la droite a gagné, là où elle a gagné.
Le fait que, sur ces questions, la gauche n'ait pas réussi à frapper un grand coup depuis un certain temps donne à réfléchir.
Chez les héritiers historiques des partis socialistes et populaires - ainsi que chez les Verts - prévaut aujourd'hui un atlantisme obtus, une vision manichéenne et fortement idéologisée de l'histoire et de la politique, une vision du monde d'une abstraction déconcertante, qui a perdu tout contact avec le bon sens avant même d'avoir perdu le contact avec les biens communs. C'est cette abstraction européenne qui met en place les chaises du Titanic (avec des batailles héroïques sur les droits LGBTQ, les voitures électriques et la certification thermique) tout en nous préparant à la guerre avec le sourire (le CO2 est très mauvais pour nous, mais pour les radiations ionisantes et l'uranium appauvri, tant pis).
Cependant, les forces de droite qui sortent victorieuses, comme l'AfD ou, avec un programme beaucoup plus édulcoré, le Rassemblement national de Le Pen, ne représentent pas des réponses réalistes à la désorientation actuelle de l'électorat.
Ils sont plus qu'un simple vote de protestation, mais moins qu'un vote pour une alternative.
Malgré quelques signes intéressants, comme le succès de la Bündnis Sahra Wagenknecht en Allemagne, il n'y a toujours pas de signe d'une alternative solide sur le plan programmatique.
PS. Je prends toutefois le pari que la politique européenne ne changera pas d'un iota. Parce qu'elle n'est pas décidée en Europe.
15:46 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, affaires européennes, andrea zhok, élections européennes | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Pays-Bas: le cabinet Schoof prêt pour la guerre
Pays-Bas: le cabinet Schoof prêt pour la guerre
Les ministères des affaires étrangères, de la défense, de la justice et de la sécurité aux mains des faucons du VVD et du NSC
Raisa Blommestijn
Source: https://deanderekrant.nl/nieuws/kabinet-schoof-klaar-voor-oorlog-2024-06-21
Tous les postes ministériels clés du nouveau cabinet seront aux mains des partisans du soutien à l'Ukraine dans la guerre contre la Russie. Le nouveau ministre de la justice et de la sécurité David van Weel (VVD) est actuellement le bras droit du chef de l'OTAN Jens Stoltenberg, le ministre de la défense est Ruben Brekelmans, faucon du VVD, et le ministre des affaires étrangères est Caspar Veldkamp (NSC, ex-CDA), "Européen au franc-parler", qui qualifie la guerre en Ukraine de "notre guerre". Le nouveau cabinet se prépare-t-il ainsi à une grande guerre européenne ?
La guerre en Ukraine a marqué les dernières années de la présidence du Premier ministre Mark Rutte, qui va devenir le grand patron de l'OTAN. "C'est aussi notre guerre", disait invariablement le premier ministre lorsqu'il apportait un soutien financier, avec livraison d'armes, de plus en plus important à l'Ukraine au nom des Pays-Bas.
En coulisses, notre pays semble également se préparer de plus en plus à une confrontation directe avec la Russie. Par exemple, on prépare les esprits à rappeler les jeunes Néerlandais au service militaire, on publie des enquêtes d'orientation sur la "préparation à la mort" et le ministère de la défense fait le tour du pays pour réclamer de l'espace pour des entrepôts de munitions et d'autres activités militaires.
Dick Schoof, nouveau premier ministre des Pays-Bas
À l'origine, le PVV n'était pas favorable à l'escalade de la guerre en Ukraine. Wilders ne voulait pas fournir d'armes à ce pays, mais cette position a rapidement dû être abandonnée au cours du processus de formation du gouvernement. En effet, le soutien à l'Ukraine semblait être l'un des points de rupture de la formation. Rutte, entre autres, s'est immiscé dans la question : un refus de soutenir l'Ukraine signifierait, selon lui, la fin de toute participation du VVD à un nouveau gouvernement. Wilders, qui s'attendait à faire partie de la coalition pour la première fois après des années d'opposition, a changé de tactique, et de quelle manière! Tous les postes ministériels clés seront confiés à des partisans déclarés de la guerre.
David van Weel
Ainsi, le ministère de la sécurité et de la justice sera dirigé par David van Weel (VVD), 48 ans, qui est actuellement le bras droit du chef de l'OTAN, Jens Stoltenberg, en tant que secrétaire général adjoint de l'OTAN. À l'OTAN, il s'occupe principalement de la guerre hybride, comme les cyberattaques, de la lutte contre la "désinformation" et des "menaces pour la sécurité", comme le changement climatique et la sécurité énergétique. Auparavant, il a travaillé au ministère de la défense et au ministère des affaires générales, où il a été le conseiller direct de M. Rutte en matière de défense et d'affaires étrangères entre 2016 et 2020.
Van Weel n'est pas avocat. Jusqu'à la nomination de l'actuel ministre de la sécurité et de la justice, Dilan Yesilgöz, avoir un diplôme de droit semblait être le moins que l'on puisse attendre d'un ministre de ce ministère. Ou bien la sécurité est-elle plus prioritaire que la justice pour ce cabinet ?
Lors de ses nombreuses apparitions à la radio, à la télévision et dans les journaux ces dernières années, au moins une chose ressort : le soutien franc de Van Weel à l'Ukraine. Il ne cesse de parler de "l'agression russe" et de l'importance de fournir à l'Ukraine un soutien financier et des armes supplémentaires "pour nous protéger". Il ne cesse également de souligner l'importance de l'alliance de l'OTAN. Depuis la guerre en Ukraine, a-t-il dit, l'importance de la défense collective est devenue plus qu'évidente. Sur le front de la politique intérieure également, il est clair que M. Van Weel estime que les Pays-Bas devraient faire davantage pour se préparer à la guerre. Le 11 mai dernier, il a déclaré dans une interview accordée à la BNR qu'il pensait que la nécessité de se préparer n'était pas encore suffisamment ressentie aux Pays-Bas. Il s'est prononcé en faveur d'une augmentation du budget de la défense et a fait valoir, de manière remarquable, que la lenteur du processus de réglementation et d'autorisation en Europe fait que nous sommes toujours à la traîne par rapport à la Russie : ce pays a déjà une économie qui repose entièrement sur la guerre.
Ruben Brekelmans
Tout comme le ministère de la sécurité et de la justice, le ministère de la défense passe également entre les mains du VVD. Ruben Brekelmans, talent émergent du VVD, est le futur chef de ce département. Âgé de 37 ans, Brekelmans a étudié l'économie et l'administration publique (avec une spécialisation en "politique mondiale"). Il a occupé plusieurs postes de consultant avant d'entrer dans la fonction publique. Il a travaillé successivement aux ministères de la Justice et de la Sécurité, des Finances et de l'Asile. À partir de 2021, il siégera à la Chambre basse au nom du VVD. Brekelmans est l'un des députés qui s'est exprimé avec le plus de véhémence en faveur du maintien du soutien à l'Ukraine. En avril dernier, il s'est même rendu dans le pays. Sur le site web du VVD, on peut lire que le principal enseignement qu'il tire de cette visite est qu'une aide plus importante doit être apportée à l'Ukraine sur une base structurelle dans les plus brefs délais.
Sur le même site, on peut lire qu'en tant que futur ministre, M. Brekelmans souhaite se consacrer au "maintien de la liberté et de la sécurité aux Pays-Bas". Pour lui, comme pour son futur collègue Van Weel, cela ne semble pas se décider dans des négociations de paix avec Poutine, mais dans la fourniture de plus d'armes et d'aide financière à l'Ukraine et dans l'intégration du pays dans l'UE et l'OTAN. Au début de l'année, M. Brekelmans s'est exprimé sur la radio BNR en faveur de la proposition controversée de confisquer les avoirs que la Russie a déposés en Occident et qui ont été "gelés" après l'invasion de l'Ukraine. Le gouvernement russe est furieux de ce projet et menace de prendre des contre-mesures sévères s'il est mis en œuvre.
Caspar Veldkamp
Brekelmans et Van Weel trouveront sans doute bientôt un allié de poids en la personne de leur collègue Caspar Veldkamp, le futur ministre des affaires étrangères au nom du CNS. Âgé de 60 ans, Veldkamp, numéro quatre sur la liste du parti d'Omtzigt lors des précédentes élections à la chambre basse, s'est imposé à la chambre basse, comme Brekelmans, en tant que partisan d'un soutien de grande envergure à l'Ukraine. Avant de se lancer dans la politique à La Haye, M. Veldkamp a fait carrière dans la diplomatie étrangère. Il est un ancien membre du CDA et un "Européen franc". Il a déclaré qu'il rêvait de devenir ambassadeur de l'UE au nom des Pays-Bas.
Ce rêve est encore loin, mais M. Veldkamp peut se consacrer à ses autres préférences en tant que ministre des affaires étrangères: l'Ukraine et Israël. M. Veldkamp a été ambassadeur dans ce dernier pays entre 2011 et 2015. Il s'oppose à la critique commune du colonialisme juif dans les territoires palestiniens. En effet, selon lui, ce ne sont pas les Palestiniens mais les Israéliens qui sont en réalité vulnérables au Moyen-Orient et qui méritent donc le soutien des Pays-Bas. Wilders en aura sans doute pris note avec joie. Le leader du PVV est connu pour ses penchants sionistes déclarés. Selon certaines rumeurs, le bras droit de Wilders lors des négociations de formation, Gidi Markuszower, né en Israël, aurait des liens avec les services secrets israéliens, le Mossad. Serait-ce la raison pour laquelle Markuszower n'a pas passé le contrôle de l'AIVD ?
Veldkamp soutient pleinement l'Ukraine. Il souligne à plusieurs reprises dans des interviews qu'il s'agit "aussi de notre guerre" et que "repousser les menaces russes" est important pour la sécurité des Pays-Bas. À la Chambre basse, il a même été l'un des premiers à s'engager en faveur d'un soutien à long terme à l'Ukraine, ce qui a été fait depuis. Mais ce n'est pas tout : selon M. Veldkamp, les PME néerlandaises devraient également avoir la possibilité de produire des armes et les Pays-Bas, comme d'autres États européens membres de l'OTAN, devraient investir massivement dans la défense.
Ce qui est clair, c'est que sous la houlette de ces ministres, une nouvelle escalade du conflit en Ukraine - et peut-être même une troisième guerre mondiale - se rapproche de plus en plus. Personne ne parle de négociations de paix avec Poutine. Le fait que les Pays-Bas pourraient devenir la cible d'une action militaire russe en raison de cette position n'est pas un sujet de discussion. Rien dans ce soi-disant "cabinet PVV" ne s'oppose à la poursuite de la ligne Rutte. En effet, le cabinet Schoof est à bien des égards un cabinet de guerre.
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Olaf Scholz a tenté de sauver Nordstream 2 ....mais, devenu chancelier, il a bloqué le gazoduc !
Olaf Scholz a tenté de sauver Nordstream 2 ....mais, devenu chancelier, il a bloqué le gazoduc !
Sjors Remmerswaal
Source: https://remmerswaal.substack.com/p/olaf-scholz-trachtte-nordstream-2?utm_source=post-email-title&publication_id=388903&post_id=145925789&utm_campaign=email-post-title&isFreemail=true&r=jgt70&triedRedirect=true&utm_medium=email
Un certain nombre de politiciens sociaux-démocrates allemands de premier plan ont encore essayé de sauver le gazoduc Nordstream 2, fin 2021, dans le but de le mettre un jour en service pour permettre au gaz de circuler de la Russie vers l'Allemagne. Un gaz bon marché qui permet à l'industrie du pays de fonctionner. La construction et l'ouverture ont été entravées par la pression exercée par les États-Unis, notamment par le biais de sanctions. Cela s'est produit alors que Nordstream 1 était déjà en service depuis des années. Les deux pipelines sont aujourd'hui inutilisables en raison d'attaques terroristes, à la demande des États-Unis d'Amérique.
Le journal allemand Handelsblatt a rapporté cette semaine que l'actuel chancelier Olaf Scholz était impliqué dans les tentatives visant à briser les sanctions et les pressions politiques. Scholz voulait éviter les sanctions en négociant avec le président américain de l'époque, Donald Trump. Il a fait plusieurs tentatives auprès de Trump pour influencer ce processus. Une proposition était prête pour contrer cela, en échange de quoi les Allemands investiraient un milliard d'argent du contribuable dans des terminaux de gaz liquéfié.
Cette proposition n'a pas été acceptée par les Américains. Peu après, le département d'État américain a pris des sanctions contre Nordstream 2. Des entreprises ont alors cessé leurs activités. Les Allemands, par l'intermédiaire d'une fondation nouvellement créée, ont alors réussi à échapper aux sanctions et à poursuivre la construction du gazoduc, rapporte également l'article du Handelsblatt.
En parcourant les rapports internes, les lecteurs apprendront comment un certain nombre de politiciens de haut rang, probablement à l'instigation des grandes entreprises allemandes, ont fait le nécessaire pour que Nordstream 2 soit opérationnel, mais ont été systématiquement contrecarrés par les Américains. Car même lorsque le gazoduc était prêt à l'emploi, il n'a pas été ouvert, et l'invasion de l'Ukraine par la Russie a trouvé une raison de tout arrêter.
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dimanche, 23 juin 2024
France: le séisme du 9 juin
France: le séisme du 9 juin
par Georges FELTIN-TRACOL
Au soir du 9 juin marqué par un désaveu cinglant de la majorité présidentielle macronienne et la victoire pour la troisième fois consécutive du Rassemblement national (RN), les dixièmes élections au Parlement de Strasbourg – Bruxelles provoquent la sixième dissolution de l’Assemblée nationale sous la Ve République. Malgré l’existence de procédures parlementaires rationalisées comme le célèbre article 49 – 3 qui affranchissent sous certaines conditions l’exécutif de la tutelle des députés, il devenait difficile au gouvernement de Gabriel Attal d’aborder avec sérénité les débats budgétaires de l’automne.
Les élections européennes sont considérées comme secondaires. À tort ! Ce n’est pas la première fois qu’elles bousculent la vie politique française. En 1984, le Front national de Jean-Marie Le Pen surgit avec 10,95 % des suffrages. Cinq ans plus tard, les Verts d’Antoine Waechter, tenant d’une ligne écologiste « ni de gauche, ni de droite », obtiennent 10,59 %. Les européennes suivantes consacrent le courant souverainiste représenté tour à tour par Philippe de Villiers (12,34 % en 1994), puis en 1999 par Charles Pasqua (13,06 %) et les chasseurs (6,78 %). Leurs succès électoraux souverainistes restent cependant éphémères.
Décidée par Jacques Chirac et son premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, la réforme du mode de scrutin des européennes consacre de grandes circonscriptions interrégionales. Ce découpage en ensembles hétéroclites favorise la désaffection des électeurs. En 2004, l’abstention est de 57,24%. En 2009, elle atteint 59,37%. Enfin, en 2014, elle plafonne à 57,57% ! Le retour à une circonscription nationale unique facilite au contraire la lisibilité des enjeux, ce qui explique le léger regain de participation civique tant en 2019 (49,88% d’abstention) que cette année (48,51%).
Estimant que la France était déjà en campagne électorale depuis plusieurs mois, Emmanuel Macron a finalement choisi de renvoyer les députés et d’imposer un calendrier électoral très serré. Son pari téméraire se révèle aussi pervers. Le chef de l’État a enfin annoncé qu’il resterait à l’Élysée, quel que soit le vainqueur de ces élections anticipées. Cela ne l’empêche pas de superviser avec entrain la campagne de l’extrême centre et de fustiger ses oppositions.
La dissolution de l’Assemblée nationale suscite en tout cas de formidables cacophonies. Parce qu’il évoque un accord électoral avec le RN, Éric Ciotti, le président des Républicains (LR), se fait virer de son propre parti, mais il n’accepte pas cette exclusion invalidée par la justice. Le président des sénateurs LR au Sénat, Bruno Retailleau, parle de trahison. Oublie-t-il qu’il a lui-même trahi pour le sarkozysme triomphant son mentor Philippe de Villiers ? Vrai illusionniste de l’économie, Bruno Le Maire, et Gérald « Dissolutor » Darmanin s’indignent du rapprochement patriotique conservateur, fort de leur expérience d’abandon des LR pour le camp macronien en 2017.
Président par intérim du parti, l’euro-député François-Xavier Bellamy déclare avant de se raviser tardivement qu’il voterait pour un candidat RN dans la cas de figure d’un duel avec la gauche au second tour. Dans le même temps, les caciques locaux dans les Yvelines, dans les Hauts-de-Seine et ailleurs, négocient avec les macronistes sans déclencher la colère des responsables nationaux anti-Ciotti. Quant à Reconquête !, Marion Maréchal et ses proches délaissent Éric Zemmour et son mauvais génie féminin pour une hypothétique entente nationale.
À gauche se construit un « nouveau front populaire » (NFP) autour des socialistes, des Verts, des communistes et des « insoumis ». Ces quatre formations oublient (provisoirement ?) les mots très durs prononcés au cours de la campagne des européenne. Ce cartel des gauches se déchire aussitôt sur la candidature de l’« insoumis » Adrien Quatennens (photo) à la députation dans le département du Nord malgré sa condamnation pour violences conjugales. Les pétroleuses féministes désapprouvent l’investiture d’un des protégés de Jean-Luc Mélenchon. D’autres psychodrames éclatent au sein de la France insoumise avec la mise à l’écart des « frondeurs » du mélenchonisme (Raquel Garrido et son mari Alexis Corbière).
La dissolution accélère la tectonique des plaques politiques. Par exemple, hostile à la NUPES, la présidente socialiste du conseil régional d’Occitanie, Carole Delga (photo), incarnation selon la nouvelle euro-députée « insoumise » Rima Hassan de la « gauche coloniale », approuve ce regroupement. Le NFP se trouve dans une dynamique ascendante préparée par l’organisation, parfois non déclarée, de manifestations qui reproduisent le schéma de l’après-21 avril 2002. Ces manifestations anti-RN se concentrent dans les métropoles et bénéficient de l’appui des syndicats, des associations et des influenceurs sur les réseaux sociaux. Outre le précédent de 2002, ces manifestations rappellent celles des « Sardines » en 2019 - 2020 contre la Ligue de Matteo Salvini en Italie. Les « Sardines » gauchistes n’ont pas empêché l’accession au pouvoir de Giorgia Meloni.
Le NFP tait pour l’instant le nom de l’éventuel locataire de Matignon. Serait-ce l’ancien syndicaliste Laurent Berger, le député de la Somme François Ruffin, l’ancien président François Hollande ou bien Jean-Luc Mélenchon ? La question n’est pas anodine pour le lendemain du second tour.
S’échafaudent déjà quatre hypothèses plus ou moins réalistes. La première envisage la réussite d’Emmanuel Macron. Grâce à sa majorité absolue, il applique tout son programme libéral, progressiste, autoritaire et mondialiste. Il dispose d’une liberté complète pour intervenir militairement en Ukraine, voire pour modifier la Constitution et abolir la limite à deux mandats consécutifs de la présidence de la République. Mais cette éventualité reste quand même faible.
Il est plus que probable que les élections des 30 juin et 7 juillet confirment et amplifient la fracturation de l’Hexagone en trois blocs antagonistes (l’extrême centre macronien, le NFP wokiste et cosmopolite, et la « coalition nationale »). Avec une majorité relative plus ou moins large et l’impossibilité de dissoudre l’Assemblée nationale pendant une année, la France s’englue dans une très grande instabilité politique que le parlementarisme rationalisé pourra en partie dépasser dans le cadre d’un gouvernement présidentiel avec, à sa tête, Gabriel Attal ou un autre proche d’Emmanuel Macron. Ce dernier conservera toujours l’initiative institutionnelle (référendum ou démission de son mandat). Il y aurait de la part des électeurs le désir ironique de ne rien changer.
Si la « coalition nationale » cristallisée par le RN remporte les législatives, la France entrerait dans une quatrième cohabitation pour une durée prévisible de trois ans. Jordan Bardella deviendrait le cinquième premier ministre d’Emmanuel Macron. Mais aurait-il les moyens de diriger le pays avec l’hostilité de l’Élysée, du Sénat, du Conseil constitutionnel, du Conseil d’État, de la Cour de cassation, de la Cour de justice de l’Union dite européenne, de la Cour européenne des droits de l’homme, des hauts-fonctionnaires, des syndicats, du patronat, des associations, des cultes et du Système médiatique d’occupation mentale ?
Il existe une quatrième possibilité qu’il faut prendre en compte : la victoire du NFP. Les projections tirées du scrutin européen prévoient de nombreux duels entre le RN et le NFP. Toutefois, si l’abstention régresse, la coalition nationale, le magma gauchiste et l’extrême centre macroniste s’affronteront en triangulaires. Par-delà le succès plausible des gauches et en l’absence de tout nom candidat à Matignon, motif à de vives discussions internes, les fractures réapparaîtront au premier désaccord venu.
L’une des clefs du scrutin concernera le taux d’abstention. Nonobstant la fin de l’année scolaire et le début des vacances d’été, il est peut-être possible que la participation à ces législatives anticipées soit plus forte qu’en 2022. Quelle France se mobilisera-t-elle le plus, celle des anti-Macron ou bien celle des métropoles mondialisées et des banlieues ?
Peu importe qui sera le nouveau chef du gouvernement. Il s’occupera d’un pays en faillite. Il se profile une situation à la grecque au lendemain des Jeux olympiques de Paris. Les JO d’Athènes en 2004 cachèrent un bref instant l’état catastrophique de l’économie hellène. La « Troïka » (Fonds monétaire international, Commission de Bruxelles et Banque centrale européenne) imposa aux Grecs des politiques d’austérité draconienne.
Il y a dix ans, le géographe Christophe Guilluy inaugurait sous les moqueries de l’intelligentsia le concept de « France périphérique ». Ses analyses démontrent leur pertinence. Les actuelles turbulences politiques résultent d’une prise de conscience partielle et d’une politisation incomplète de cette France qui travaille et souffre en silence. La révolte de ce peuple périphérique va-t-elle s’accroître les 30 juin et 7 juillet prochains ou bien ne sera-t-elle qu’une banale mutinerie électorale ? Un fait est toutefois certain. Nous entrons dans un moment de chaos, de radicalité et de sécession.
GF-T
- « Vigie d’un monde en ébullition », n° 120, mise en ligne le 18 juin 2024 sur Radio Méridien Zéro.
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Tambours de guerre en Europe, le conflit ukrainien s'étend à l'Afrique et l'adhésion de la Turquie aux BRICS
Tambours de guerre en Europe, le conflit ukrainien s'étend à l'Afrique et l'adhésion de la Turquie aux BRICS
Mehmet Perinçek
Source: https://www.geopolitika.ru/es/article/tambores-de-guerra-en-europa-el-conflicto-de-ucrania-salpica-africa-y-el-ingreso-de-turquia
Suite aux déclarations du secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, en faveur de l'utilisation par l'Ukraine d'armes fournies par les pays occidentaux pour attaquer des cibles militaires sur le territoire russe, les pays occidentaux, l'un après l'autre, ont commencé à accorder à Kiev l'autorisation de le faire.
Chaque jour qui passe, le front atlantique prend de nouvelles mesures pour augmenter l'intensité de la guerre et même étendre son ampleur et son aire géographique.
L'Europe se prépare à la guerre
Le président français Emmanuel Macron parle depuis longtemps d'envoyer des troupes en Ukraine.
Le monde entier a appris, grâce à des fuites d'enregistrements audio, que des généraux allemands envisageaient de faire tomber le pont de Crimée.
Bien entendu, il faut supposer qu'il existe de nombreux autres plans secrets qui n'ont pas été divulgués.
Les pays européens multiplient par plusieurs fois leurs budgets de défense. En Allemagne, le service militaire obligatoire est de retour. Même le ministre de la santé souligne que le système de santé du pays n'est pas adapté à la guerre et doit être restructuré.
À cet égard, le Royaume-Uni est déjà le premier à jeter de l'huile sur le feu.
La tentative d'assassinat du premier ministre slovaque Robert Fico et les menaces similaires contre le président serbe Aleksandar Vucic, qui ont des politiques différentes de celles de la France, de l'Allemagne et du Royaume-Uni sur la question ukrainienne, montrent que le processus est entré dans une nouvelle phase.
Sans multiplier les exemples, nous pouvons affirmer avec certitude que l'Europe se prépare à la guerre et connaît un processus rapide de militarisation.
L'ère atlantique touche à sa fin
Pour comprendre ce processus, il convient d'examiner plusieurs évolutions.
Commençons par les faits généraux...
L'hégémonie atlantique est en déclin.
Par ailleurs, le centre de l'économie mondiale se déplace de l'Atlantique vers le Pacifique.
Avec la pandémie et la guerre en Ukraine, chacun peut constater que le système néolibéral est à l'arrêt. Le front atlantique présente des lacunes dans presque toutes les guerres qu'il mène.
L'agression israélienne a échoué face à la résistance palestinienne, même les politiques génocidaires n'ont pas pu briser la résistance du peuple palestinien.
L'Occident n'a pas pu renverser Assad. Les plans occidentaux dans le Caucase du Sud ont échoué.
Des mouvements d'indépendance fondés sur l'État émergent en Afrique. L'Amérique latine n'est pas différente.
Les pays du Golfe, tels que l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, ne cèdent pas à la pression américaine. Ils agissent sur de nombreuses questions, telles que les questions militaires et les prix du pétrole, non pas en fonction des intérêts de Washington, mais de leurs propres intérêts.
En outre, les pays de toutes ces régions qui sont dans la ligne de mire de l'atlantisme se rassemblent.
Des partenariats tels que l'Organisation de coopération de Shanghai, les BRICS et l'Organisation des États turcs gagnent rapidement en puissance et façonnent un nouvel ordre mondial multipolaire.
Mauvaises nouvelles du front
Et le contexte de l'Ukraine...
Les sanctions économiques contre la Russie n'ont pas fonctionné. L'économie européenne a souffert, pas l'économie russe. Au contraire, la Russie a saisi l'occasion de rompre avec la dépendance à l'égard de l'Occident et de se concentrer sur sa production intérieure.
La contre-offensive ukrainienne s'est révélée être un échec total. À un moment donné, pourtant, certains Occidentaux ont cru que l'armée ukrainienne allait défiler sur la place Rouge de Moscou.
Cet échec sur la ligne de front a également provoqué des fissures dans le régime de Kiev, entre factions qui se battaient pour occuper le trône, et l'Occident a commencé à chercher des alternatives à Zelensky. En outre, le mandat de Zelensky a expiré et il a perdu sa légitimité en ne convoquant pas d'élections.
Au cours de cette période, nous avons assisté à des accusations entre les bailleurs de fonds du régime de Kiev, principalement les États-Unis et le Royaume-Uni. Les désaccords entre Paris et Berlin sont également devenus visibles.
Nous verrons sans aucun doute des fissures plus profondes en Europe. Les gouvernements du vieux continent, qui ont adopté une politique de "l'Europe pour les États-Unis" au lieu de "l'Europe pour l'Europe", sont confrontés à des objections sociales chez eux.
Il est inconcevable que les peuples d'Europe, qui paient déjà un prix économique, soient prêts à donner leur vie dans une guerre.
Tous ces développements créeraient inévitablement un sentiment de panique à l'Ouest. Ils feraient tout pour ne pas perdre la guerre.
La Russie semble se préparer à une offensive dans l'espoir de prendre un grand avantage sur le front. L'Occident entend dissuader la Russie de le faire. L'attentat terroriste contre le Mall Crocus avait pour but de distraire Moscou en déclenchant des perturbations internes et d'empêcher ainsi une éventuelle offensive. Toutes les déclarations de l'Occident, de l'envoi de troupes en Ukraine à l'autorisation d'utiliser ses armes sur le territoire russe, sont consacrées à la dissuasion.
Se préparer aux prochaines élections américaines
Les prochaines élections américaines doivent également être prises en compte.
Tout le monde a commencé à faire des projections basées sur le "retour de Trump". Qui remplira le vide lorsque Washington se retirera sur son propre continent, renonçant à la prétention de "commander le monde". Macron était très enthousiaste à ce sujet pendant la première ère Trump, mais les choses ne se sont pas déroulées comme il le souhaitait.
Lorsque Biden est arrivé au pouvoir, toutes les puissances européennes ont tranquillement accepté les directives de Washington. Après tout, elles partageaient le même état d'esprit que Biden. Aujourd'hui, une fois de plus, les centres européens se demandent s'ils doivent remplacer les États-Unis s'ils quittent la scène. Les forces prêtes pour une nouvelle aventure en Europe se préparent aux prochaines élections américaines.
L'Europe bluffe-t-elle ?
Notre conclusion à partir de ce qui précède : il y a du bluff pour arrêter la Russie d'une part, et ceux qui veulent devenir le nouvel "Hitler" au sein de la grande bourgeoisie européenne, d'autre part.
Le conflit ukrainien s'étend à l'Afrique
Pour atteindre ces objectifs, le front atlantiste veut aussi étendre la géographie de la guerre.
En fait, ils ont déjà essayé à plusieurs reprises en Moldavie ou dans les pays baltes en utilisant la question de la Transnistrie. Mais cela n'a pas fonctionné.
Maintenant, il y a des mouvements dans une géographie encore plus lointaine : l'Afrique.
Il y a déjà une confrontation en Afrique. Les pays africains se rebellent contre les politiques néocolonialistes des États-Unis et de la France et les chassent progressivement du continent.
La Russie, la Chine et la Turquie sont les piliers les plus importants pour les pays africains dans cette lutte. Ces trois pays font contrepoids au néocolonialisme sur les plans militaire, économique et politique.
Aujourd'hui, le front atlantiste a l'intention d'introduire un nouvel "acteur" en Afrique.
De nouvelles ambassades ukrainiennes ont récemment été ouvertes dans dix pays africains (Côte d'Ivoire, Ghana, Rwanda, Botswana, Mozambique, République démocratique du Congo, Soudan, Tanzanie, Mauritanie et Cameroun). Paris, en particulier, veut rattraper son échec sur le continent. Et pour l'Ukraine, c'est une façon de payer le prix de l'aide qu'elle reçoit de l'Occident.
Il a même été révélé que des forces militaires des services secrets ukrainiens combattaient au Soudan. L'objectif est de briser l'influence de la Russie en Afrique.
Si Kiev envoie des troupes en Afrique pour la politique néocolonialiste de la France, elle tente également d'y recruter des soldats pour lutter contre la Russie en Ukraine.
Par exemple, après que l'Ukraine a ouvert une ambassade en Côte d'Ivoire, pays connu pour son soutien à la stratégie française, la presse a publié un document sur le recrutement de volontaires pour rejoindre l'armée ukrainienne. Au Sénégal, les autorités sénégalaises sont intervenues et les recruteurs ukrainiens ont été empêchés de rameuter des mercenaires pour le front contre la Russie.
Les ambassades ukrainiennes font également du lobbying pour la "paix" occidentale en Afrique en jouant la carte du "transport de céréales".
Comme il ne fait aucun doute que l'Ukraine poursuivra également la stratégie occidentale en Afrique, les activités de l'Ukraine viseront non seulement la Russie, mais aussi la lutte pour l'indépendance des peuples africains et donc la Turquie, qui est l'un des principaux soutiens de cette lutte sur le continent.
Adhésion aux BRICS : contribuer à la paix dans le monde
Les préparatifs de guerre en Occident et les plans visant à déplacer le conflit ukrainien vers l'Afrique révèlent clairement la menace qui pèse sur le monde.
Dans un tel contexte, l'annonce par la Turquie de sa volonté de rejoindre les BRICS revêt une importance particulière.
La consolidation du pouvoir par des organisations multipolaires telles que les BRICS est le moyen d'éviter la guerre. C'est l'unification du front eurasien qui peut dissuader les États-Unis et l'Europe de se lancer dans de dangereuses aventures.
Des BRICS forts et institutionnalisés, une Organisation de coopération de Shanghai forte, une Organisation des États turcs tout aussi forte obligeront Biden, Macron et Scholz à agir plus prudemment. Sinon, ils semblent prêts à recourir à toutes sortes de méthodes violentes dès qu'ils perçoivent la moindre faiblesse chez l'autre partie.
En rejoignant les BRICS, la Turquie apporterait une contribution importante à la paix mondiale.
La Turquie ne doit pas chercher à faire de l'adhésion aux BRICS un levier pour négocier avec l'Occident, comme elle l'a fait par le passé sur différentes questions. Au contraire, la Turquie doit prendre des mesures concrètes dès que possible.
Traduction anglaise pour Geopolitika.ru, par Dr. Enrique Refoyo, Source : https://unitedworldint.com/
14:12 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : géopolitique, politique internationale, turquie, ukraine, afrique, affaires africaines, europe, affaires européennes, atlantisme | | del.icio.us | | Digg | Facebook
vendredi, 21 juin 2024
La Suède, esclave de l'unipolarité
La Suède, esclave de l'unipolarité
Constantin von Hoffmeister
Source: https://www.eurosiberia.net/p/sweden-slave-to-unipolarity?utm_source=post-email-title&publication_id=1305515&post_id=145869782&utm_campaign=email-post-title&isFreemail=true&r=jgt70&triedRedirect=true&utm_medium=email
Pourquoi la Suède a-t-elle décidé d'abandonner sa souveraineté et de devenir volontairement un État vassal des États-Unis ?
Dans une démonstration décourageante de soumission à l'hégémonie américaine, le parlement suédois a approuvé à une écrasante majorité un accord de coopération en matière de défense (Defence Cooperation Agreement ou DCA) avec les États-Unis, initialement scellé en décembre. Avec 266 voix pour et seulement 37 contre, cet accord permet aux forces américaines de circuler librement sur le territoire suédois et leur donne accès à 17 installations militaires suédoises. Celles-ci comprennent des bases pour l'armée de terre, la marine et l'armée de l'air, ainsi que des terrains d'entraînement.
Par conséquent, les États-Unis pourront stationner des troupes, des équipements, des armes et des munitions, et mener des manœuvres sur le sol suédois, tout en échappant à la justice suédoise puisque le personnel américain reste sous juridiction américaine. Cette soumission volontaire et masochiste de la part de la Suède va jusqu'à accorder aux forces américaines l'autorité sur les citoyens suédois se trouvant sur ou à proximité de ces installations, révélant ainsi la véritable nature de l'impérialisme américain dissimulé sous l'apparence de la "défense mutuelle". La présence américaine menace de disperser la souveraineté des nations, les forçant à adhérer à l'ancien ordre mondial en décomposition.
L'importance stratégique de ce DCA, en particulier avec la Suède qui est maintenant un pion zélé dans le jeu de l'OTAN, est soulignée par son inclusion dans une série d'accords avec le Danemark, la Finlande et la Norvège. Ces accords transforment l'Europe du Nord en une zone de transit pour les opérations militaires américaines contre la Russie, confirmant ainsi les ambitions coloniales de l'ordre mondial unipolaire moribond. La Russie, en revanche, est devenue une forteresse de la multipolarité, prônant un monde où une multitude de civilisations coexistent en équilibre.
Le véritable objectif de ces accords nordiques est de renforcer la domination américaine, en maintenant un ordre mondial ancré dans l'impérialisme occidental au détriment de la souveraineté nationale et d'une véritable diversité mondiale. "Voici qu'ils s'assemblent, mais ce n'est pas par moi ; quiconque s'assemblera contre toi tombera à cause de toi" (Isaïe 54:15). Le rassemblement des forces contre la Russie symbolise le désespoir du monde unipolaire de maintenir son empire qui tombe en ruine.
Les critiques mettent en garde contre deux menaces majeures : tout d'abord, la possibilité d'établir des bases militaires américaines permanentes sur les installations suédoises auxquelles les forces américaines auront accès. Cet empiétement de l'influence américaine signifie un enracinement plus profond de l'unipolarité, où une seule puissance dicte la dynamique militaire et politique de la région. Deuxièmement, l'absence de position sur les armes nucléaires dans l'accord de coopération au développement suscite l'inquiétude. Bien que le Premier ministre suédois Ulf Kristersson ait affirmé à plusieurs reprises qu'il existait un consensus contre le déploiement d'armes nucléaires en temps de paix, les déclarations qu'il a faites à la mi-mai en faveur d'un éventuel déploiement en temps de guerre révèlent une dure réalité : la Suède est sur le point de devenir un avant-poste nucléaire pour les intérêts américains. Cela ne met pas seulement en danger la stabilité régionale, mais perpétue également l'héritage de l'intimidation nucléaire occidentale.
"Car l'amour de l'argent est la racine de tous les maux : certains l'ont convoité, mais ils se sont écartés de la foi et se sont transpercés eux-mêmes de beaucoup de souffrances" (1, Timothée 6:10). La recherche d'un avantage stratégique et d'un gain économique, sous couvert de sécurité, égare les nations et les éloigne d'un avenir multipolaire.
"Si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde de ne pas vous consumer les uns les autres" (Galates 5:15). La voie de l'unipolarité, mue par des conflits internes, menace de se consumer elle-même, tandis que la multipolarité offre une promesse de respect mutuel et de coexistence.
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mardi, 18 juin 2024
Sommet raté du Bürgenstock : les conseillers de Biden face à un dilemme
Sommet raté du Bürgenstock : les conseillers de Biden face à un dilemme
Elena Fritz
Source: https://www.pi-news.net/2024/06/fehlgeschlagener-buergenstock-gipfel-biden-berater-im-dilemma/
Le sommet du Bürgenstock, en Suisse, s'est soldé par un fiasco pour Jake Sullivan (à droite), conseiller de Biden. De nombreux pays se sont absentés et des participants importants ont refusé de signer le communiqué final.
Jake Sullivan est au bord du gouffre. Le principal conseiller du président Biden en matière de sécurité nationale vit une année extrêmement difficile. Au cours de l'été 2023, Sullivan a lancé l'idée d'organiser régulièrement des "sommets de la paix" sur l'Ukraine afin de rallier les pays du Sud à sa cause. Mais ce plan a échoué.
Le sommet en Suisse s'est soldé par un fiasco total pour Sullivan. De nombreux pays se sont absentés et des participants importants, comme l'Inde, ont refusé de signer le communiqué final. Ces derniers demandent désormais que le prochain sommet d'automne se tienne avec la participation de la Russie.
Après le retrait de l'Inde, Sullivan s'est immédiatement précipité à New Delhi. Il doit trouver d'urgence un accord avec l'Inde, car ce pays est très important pour les États-Unis dans le cadre des conflits commerciaux avec la Chine, et des sites de production y sont délocalisés. Mais les négociations s'avèrent difficiles. Les Indiens manœuvrent habilement entre les États-Unis, la Russie et la Chine pour tirer profit de la situation géopolitique actuelle et des problèmes de l'Occident.
Les tentatives de négociation avec l'Iran en Oman sur la situation créée par les Houthis ont également échoué. De même, les discussions avec l'Arabie saoudite sur un nouvel accord de sécurité en échange d'une désescalade dans les relations avec Israël ont jusqu'à présent été infructueuses.
Pour Biden, qui est désormais un "canard boiteux", il devient de plus en plus difficile d'influencer les crises internationales qui font encore baisser sa cote de popularité. Dans ce contexte, l'entourage de Biden cherche déjà des options alternatives. Kamala Harris pourrait être nommée gouverneur de Californie. Sullivan et Blinken, en revanche, devraient se retrouver dans des universités où ils tenteront d'oublier rapidement leur disgrâce actuelle.
Qui est Elena Fritz?
L'auteur de PI-NEWS Elena Fritz, née le 3 octobre 1986, est arrivée en Allemagne il y a 24 ans en tant qu'Allemande de Russie. Après son baccalauréat, elle a étudié le droit à l'université de Ratisbonne et a obtenu un diplôme avec succès. Elle s'est engagée dans l'AfD en 2018, a fait partie du comité directeur du parti dans l'État de Bavière de 2019 à 2021 et s'est présentée comme candidate directe au Bundestag en 2021. Elle est l'heureuse mère d'un petit garçon de trois ans. Cliquez ici pour accéder au canal Telegram d'Elena Fritz: https://t.me/global_affairs_byelena.
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lundi, 17 juin 2024
Guerre en Ukraine: quatre niveaux de compréhension
Guerre en Ukraine: quatre niveaux de compréhension
par Marco Della Luna
Source : Italicum & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/guerra-in-ucraina-i-livelli-di-comprensione
Le conflit en cours peut être compris à différents niveaux, chacun de ces niveaux étant chaque fois plus profonds et réalistes.
À un premier niveau, celui de l'homme de la rue, on dit que la Russie, sans justification et donc illégitimement, en violation des lois internationales, a attaqué et envahi l'Ukraine, un pays souverain, libéral et démocratique, et qu'il est donc légitime de soutenir ce pays en lui apportant une aide sous toutes ses formes, ainsi qu'en confisquant les intérêts des actifs russes placés en Occident. Il y a un agresseur et un agressé, un bon et un mauvais, un devoir clair de soutenir le bon contre le mauvais.
À un deuxième niveau, plus profond, les États-Unis ont grossièrement violé l'accord conclu lorsque l'Union soviétique a autorisé la réunification de l'Allemagne, de ne pas étendre leur sphère de contrôle, par le biais de l'OTAN, vers l'est. En fait, les États-Unis ont inclus presque tous les pays d'Europe de l'Est dans l'OTAN, ont perpétré un coup d'État en Ukraine pour avancer leurs pions jusqu'aux frontières russes, ont fomenté des hostilités anti-russes en Ukraine, l'ont incitée à persécuter les minorités russes dans le Donbass, à Odessa et ailleurs, et ont ensuite violé les accords de Minsk. Il est donc clair qu'ils se préparaient à assiéger directement la Russie afin d'en prendre le contrôle. La Russie a donc été à la fois forcée et légitimée à occuper l'Ukraine pour défendre son indépendance menacée. Tactiquement, la Russie est l'agresseur de l'Ukraine, mais stratégiquement, les États-Unis et l'OTAN sont les agresseurs illégitimes de la Russie. De plus, l'Ukraine de Zelensky n'est pas du tout un pays libéral ou démocratique, mais un pays autoritaire et illibéral, qui étouffe la dissidence et dont la population est mécontente de son régime. Et Zelensky, cocaïnomane notoire, ainsi que ses acolytes, s'enrichissent sur le sang de leurs propres concitoyens.
À un troisième niveau, le véritable agent de la partie occidentale est son système monétaire et financier, ce que l'on appelle l'Empire du dollar, qui, pour se maintenir, c'est-à-dire pour maintenir l'énorme masse de dettes insolvables et la maxi-bulle de titres financiers sous-jacents et sans valeur qu'il a mis sur le marché, a un besoin objectif d'émettre des masses toujours nouvelles de ces titres et de cette monnaie, ce qu'il ne peut faire que s'il étend son contrôle à des zones et à des ressources minérales, agricoles et industrielles toujours plus vastes. À cette fin, ce système a utilisé les États-Unis et l'OTAN pour englober d'abord toute une série de pays ; il a ensuite ciblé l'Ukraine, dont les ressources naturelles sont estimées à 14.000 milliards de dollars, en particulier dans le Donbass, et qui pourrait donc alimenter la machine financière de la spéculation pendant de nombreuses années ; mais à ce moment-là, la Russie est intervenue pour stopper l'avancée et s'approprier ces ressources.
L'empire du dollar a réagi en s'engageant dans une guerre par procuration, dans laquelle il tire déjà profit des dépenses publiques considérables en matière d'achats militaires, parce qu'il s'approprie toutes les ressources de la partie "libre" de l'Ukraine et qu'il s'endette à perpétuité ; il gagne également de l'argent parce que, par le biais de sanctions, il oblige l'Europe à acheter du gaz américain en le payant bien plus cher que le gaz russe ; il gagne de l'argent parce qu'il supprime de nombreuses industries en Europe qui se délocalisent aux États-Unis pour économiser de l'énergie ; il gagne de l'argent parce qu'il dresse la Russie et l'Europe l'une contre l'autre, empêchant ainsi une union économique et politique. Il se bat non pas pour gagner, mais pour tirer profit de la guerre. Peu importe que ces gains se fassent au détriment de la vie de centaines de milliers de combattants. La Russie, dans cette lecture, n'est pas l'ennemi, mais le carburant de la machine financière.
A un quatrième niveau, on constate que malgré une population d'environ un neuvième et une économie représentant un vingtième du PIB des pays de l'OTAN et frappée par de très lourdes sanctions ainsi que par l'effort de guerre, la Russie se développe considérablement et même plus que les pays occidentaux, qui plus est sans s'endetter, et tient son rang dans la confrontation militaire et industrielle avec le front adverse, tout en construisant un bloc BRICS qui se désengage du dollar comme monnaie d'échange international, l'affaiblissant ainsi que les Etats-Unis. Ces faits montrent que la théorie économique générale enseignée en Occident est fallacieuse, notamment dans son adoption du PIB comme paramètre central. Et qu'une économie dont 90% du PIB est constitué de transactions financières improductives et parasitaires est une économie faible et malade, destinée à succomber face à une économie plus petite mais réelle.
Cela ouvre la possibilité que ce qui précède conduise non seulement à une révision de la théorie économique générale, mais que si les pouvoirs de l'empire du dollar sont vaincus, l'empire lui-même s'effondrera, que le système du capitalisme financier spéculatif s'effondrera et sera remplacé par un système centré sur l'économie réelle productive. Qu'il y ait un retour du capitalisme spéculatif au capitalisme productif.
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dimanche, 16 juin 2024
Les vanités du gaullisme et du souverainisme
Les vanités du gaullisme et du souverainisme
Nicolas Bonnal
Il y a un mantra souverainiste en France en ce moment, lié au désespoir d’une petite partie de l’opinion (la majorité reste hypnotisée ou anesthésiée). Evidemment il est platonicien et ne risque pas d’accoucher dans la réalité.
On nous répète donc qu’en sortant de l’Europe on résoudrait tous nos problèmes. Or il me semble que cette Europe techno-jacobine dirigée par les Delors, les Breton et les Lagarde elle a été bien francisée. C’est Varoufakis qui me le fit comprendre dans son livre sur le minotaure (européen). Il écrivait même que la surclasse de hauts fonctionnaires français désirait entrer dans l’euro pour profiter du boom immobilier (celui des résidences secondaires notamment) qui s’ensuivrait.
Je ne vois pas en plus en quoi les énarques, Asselineau, Florian, Dupont-Aignan, etc., qui totalisent 1% à chaque élection (je sais, elles sont truquées…) et désirent le Frexit (on ne pouvait pas trouver un mot plus sexy et franchouillard que celui calqué sur le raté Brexit – voir Todd – des Britanniques, qui n’a profité qu’à la City, à l’inflation et aux migrants, comme annoncé par Valérie Bugault ?) dirigeraient la France mieux que les confrères énarques qui veulent rester européens. Tous énarques, tous souverainistes !
La France c’est depuis des centaines d'années un coq hérétique, un pays centralisé, autoritaire, avec une armée de fonctionnaires, un administration qui marche plus ou moins bien, et depuis peu une dette et une immigration qui sont incontrôlables. Sur le reste on relira mon Coq hérétique (qui fut référencé par le Figaro, VA et par mon ami Laughland) et mes textes sur Marx (et son armée de fonctionnaires) ou Gobineau. Tiens, redonnons cet extrait, de Gobineau dans sa lettre à Tocqueville :
« Vous avez admirablement montré que la révolution française n’avait rien inventé et que ses amis comme ses ennemis ont également tort de lui attribuer le retour à la loi romaine, la centralisation, le gouvernement des comités, l’absorption des droits privés dans le droit unique de l’État, que sais-je encore ? L’omnipotence du pouvoir individuel ou multiple, et ce qui est pire, la conviction générale que tout cela est bien et qu’il n’y a rien de mieux. Vous avez très bien dit que la notion de l’utilité publique qui peut du jour au lendemain mettre chacun hors de sa maison, parce que l’ingénieur le veut, tout le monde trouvant cela très naturel, et considérant, républicain ou monarchique, cette monstruosité comme de droit social, vous avez très bien dit qu’elle était de beaucoup antérieure à 89 et, de plus, vous l’avez si solidement prouvé, qu’il est impossible aujourd’hui, après vous, de refaire les histoires de la révolution comme on les a faites jusqu’à présent. Bref, on finira par convenir que le père des révolutionnaires et des destructeurs fut Philippe le Bel. »
Et il résume, assez génialement je dois dire, le présent perpétuel des Français (Lettre de Téhéran, le 29 novembre 1856) :
"Un peuple qui, avec la République, le gouvernement représentatif ou l’Empire, conservera toujours pieusement un amour immodéré pour l’intervention de l’Etat en toutes ses affaires, pour la gendarmerie, pour l’obéissance passive au collecteur, à l’ingénieur, qui ne comprend plus l’administration municipale, et pour qui la centralisation absolue et sans réplique est le dernier mot du bien, ce peuple-là, non seulement n’aura jamais d’institutions libres, mais ne comprendra même jamais ce que c’est. Au fond, il aura toujours le même gouvernement sous différents noms… ".
La sortie de l’Europe ? Je lui souhaite du plaisir à la France avec ses casseroles de retraités, de branchés, de bobos, d’immigrés, de fonctionnaires, de chômeurs, de dettes, de DOM-TOM, de règlements, et de sous-culture étatisée ad vitam…
Mais voyons pour le gaullisme. Le problème c’est déjà que tous s’en réclament : les huns et les autres si j’ose dire. Et la Marine à la peine (qui se rapproche de Leyen maintenant, via Meloni, féminisme oblige), et le macaron, et les républicains, et les gauchistes, qui oublient que cette référence un peu usée tout de même a créé le parti (UDR, RPR qu’importe) qui a cautionné toutes les gabegies européennes, migratoires et socialistes. L’accélération de la chute française date moins de Mitterrand que de Chirac et son néo-gaullisme d’opérette (Chirac ridiculisa le pauvre Todd et sa fracture sociale) qui visait la Russie (réécoutez-le, bon Dieu) lors de la pitoyable reprise des essais nucléaires en 1996.
Mais allons au fond et succinctement, quitte à choquer les ânes sensibles :
La surestimation du gaullisme certes ne frappe pas assez les bons esprits qui sont surtout des esprits distraits. Car De Gaulle, c’est la Libération et la Grandeur de la France, De Gaulle, c’est la prospérité et la voix de la France libre (bis), De Gaulle, c’est une époque bénie… Or dans les années soixante toute l’Europe en voie de destruction se développait. Elle était vraiment décadente cette Europe, quoiqu’en pense le poireau Aron. La vraie révolution culturelle avait lieu en Occident et pas en Chine : c’est le marxiste Eric Hobsbawn qui nous l’a démontré dans son âge des extrêmes. Sur les ratages du gaullisme pendant la guerre, lire et méditer l’indispensable Kerillis, lui-même héros de guerre, journaliste et expert militaire.
En fait le gaullisme repose sur une hypnose collective proche de celle de 1789, de Napoléon ou de la République dont le Général se réclama toujours. Le Français adore être hypnotisé (comme l’Anglo-Saxon sa parèdre) et Macluhan le décrit très bien (la Galaxie Gutenberg, Edition Biblis, p. 399-408) dans ses chapitres sur le nationalisme, basés sur l’extraordinaire historien US Carleton Hayes.
Je n’ai aucune envie de m’étendre sur cette question qui mériterait un bon livre – un de plus… Mais au moins rappelons les faits principaux :
– De Gaulle, c’est une Résistance et une Libération bâclées : voyez par exemple le livre de Kerillis, De Gaulle dictateur (mal titré hélas). De Gaulle c’est une malédiction portée sur l’extrême-droite collabo et une sanctuarisation de la Résistance dont se réclament tous les escrocs qui nous gouvernent. Ses Mémoires de guerre sont le livre de chevet jamais lu de chaque président. De Gaulle c’est aussi l’oubli de la trahison et de la désertion des communistes qui se sont chargés ensuite de l’épuration qui ne cessera jamais. J’aime la courageuse expression d’Audiard : « je suis un antigaulliste du 18 juin ». On brûle ses films ?
– De Gaulle, c’est aussi la trahison des pieds noirs et la perte brutale, sanglante et bâclée de l’Algérie (voyez les livres publiés par mon éditeur Dualpha notamment celui de Manuel Gomez). Le gâchis a été total, et on en paiera toujours le prix.
– De Gaulle, c’est les Trente Glorieuses (disparition des paysans et mauvais traitements des ouvriers) et la destruction de la France rurale traditionnelle, la transformation et l’américanisation d’un Hexagone mué en France défigurée pour reprendre le titre d’une émission célèbre de Michel Péricard (photo), lui-même gaulliste. Comparez Farrebique et Biquefarre. Voyez mon livre sur la destruction de la France au cinéma.
– De Gaulle, c’est aussi le début de l’interminable immigration africaine qui suit la décolonisation ratée – Audiard s’en moque dans son libertaire et jubilatoire Vive la France. Les cinéastes ont bien vu les maléfices en œuvre sous de Gaulle : voyez Weekend ou Deux ou trois choses de Godard sans oublier Alphaville ; voyez Play Time de Jacques Tati, le début de Mélodie en sous-sol…
– Sur le plan des Français, on voit une détérioration du matériel humain: société de consommateurs, d’assistés, de téléphages et d’automobilistes. L’enlaidissement du pays modernisé entraîne l’enlaidissement des gens, la fin de l’élégance parisienne et le déclin de la culture française. Voyez Debord qui rejoint Pierre Etaix ou Jacques Tati. Et ne parlons pas de mai 68, de l’explosion de la pornographie et de la destruction finale de Paris sous Pompidou, ancien laquais de Rothschild (pour ceux qui se plaindraient de l’autre). De Gaulle nous laissa aussi Chirac et Giscard…
– Déclin de la culture? Lisez mon livre sur la comédie musicale. Paris enlaidi cesse d’influencer ou d’inspirer les créateurs américains. Eric Zemmour – et j’y reviendrai – en parle très bien dans son livre sur la Mélancolie française: Malraux a tourné le dos à la France traditionnelle (Chirac aussi avec ses arts premiers) et africanisé notre culture. Sinistre politique de l’Etat culturel livré au gauchisme (dixit Debré lui-même) via les MJC.
– Enfin sur le plan de la vie politique, on souffre de cette catastrophique constitution et des éternels effets du scrutin majoritaire. On a Macron et on le garde. On a créé la constitution la plus dangereuse du monde et on continue de la défendre…
– Politique étrangère ? On a gardé l’Otan, l’Europe : quant à la politique arabe… Le Québec libre aussi aura fait long feu. Le tiers-mondisme diplomatique héritier pathétique de la décolonisation ne mena nulle part. Mais il énervait les Américains…
– On relira avec intérêt notre texte sur Michel Debré qui voyait l’effondrement français arriver avec cette Cinquième. De Gaulle œuvra en destructeur ET en fantôme.
Mais De Gaulle comprit le piège ; et j’ai décrit cette prise de conscience du premier concerné, le général lui-même. Je me cite alors :
De Gaulle échoue – mais il en ressort qu’on ne pouvait qu’échouer. Sur le referendum – sa porte de sortie comme on sait – nous sommes clairement informés (citation déjà reprise par Philippe Grasset) :
«J’expose au Général que le but de ma visite est de préciser les conditions qui peuvent permettre le succès, du référendum. Interruption du Général : « Je ne souhaite pas que le référendum réussisse. La France et le monde sont dans une situation où il n’y a plus rien à faire et en face des appétits, des aspirations, en face du fait que toutes les sociétés se contestent elles-mêmes, rien ne peut être fait, pas plus qu’on ne pouvait faire quelque chose contre la rupture du barrage de Fréjus. Il n’y aura bientôt plus de gouvernement anglais; le gouvernement allemand est impuissant ; le gouvernement italien sera difficile à faire; même le président des Etats-Unis ne sera bientôt plus qu’un personnage pour la parade.
Le monde entier est comme un fleuve qui ne veut pas rencontrer d’obstacle ni même se tenir entre des môles. Je n’ai plus rien à faire là-dedans, donc il faut que je m’en aille et, pour m’en aller, je n’ai pas d’autre formule que de faire le peuple français juge lui-même de son destin (p.112). »
On répète parce que c’est merveilleux :
« Je n’ai plus rien à faire là-dedans, donc il faut que je m’en aille et, pour m’en aller, je n’ai pas d’autre formule que de faire le peuple français juge lui-même de son destin. »
Allez, on se rassure : l’héritier Debré fit 1% des voix aux présidentielles de 1981.
C’est Douglas Reed, l’auteur de la Controverse de Sion qui avait dit une très bonne chose sur la France après l’opération tragi-comique de Suez en 56 : c’est la terre du fiasco récurrent.
« La France n’avait pas plus à perdre, malheureusement, que la dame dans la chanson de soldat qui « avait encore oublié son nom » : par sa révolution, la France restait la terre du fiasco récurrent, à jamais incapable de se relever de l’abattement spirituel où elle se trouvait. Pendant 160 ans, elle essaya toutes les formes de gouvernement humainement imaginables et ne trouva de revigoration et de nouvelle assurance dans aucune. »
Et en route pour un énième front républicain des gauchistes au service du pouvoir financier…
Sources principales :
https://www.dedefensa.org/article/tocqueville-et-gobineau...
https://www.dedefensa.org/article/debre-et-le-general-fac...
Cliquer pour accéder à Douglas%20Reed%20-%20La%20Controverse%20de%20Sion.pdf
https://www.huffingtonpost.fr/politique/article/europeenn...
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De la limitation du nombre des candidatures
De la limitation du nombre des candidatures
par Georges FELTIN-TRACOL
Les élections européennes du 9 juin sont maintenant derrière nous. Il est cependant prématuré d’en tirer des conclusions tant en France qu’à l’échelle continentale. Avant la fin de la présente saison, votre chronique préférée y reviendra sûrement. Intéressons-nous plutôt aujourd’hui à un élément de langage lié à ce scrutin passé inaperçu qui indique un nouvel infléchissement vers un despotisme bien-pensant.
Pour ces élections, l’électeur français pouvait choisir entre trente-huit listes. Cette profusion a suscité des reportages partiaux sur un point de détail qui a pris une importance himalayenne. Des journalistes ont volontiers répercuté l’ire des maires à propos de l’affichage légal. Le code électoral exige en effet un nombre de panneaux équivalent au nombre de listes en lice posés près de chaque bureau de vote. Ces panneaux, souvent métalliques, sont aussi en bois.
Les édiles constatent à l’antenne que bien des panneaux installés restent vierges d’affiche, car de nombreuses listes n’ont pas les moyens financiers pour en imprimer et les coller. Les élus locaux hurlent alors au gaspillage des finances publiques. La médiacratie répercute et accentue leur indignation sélective.
Des chroniqueurs suggèrent de mettre en œuvre la vieille proposition d’Emmanuel Macron en faveur des listes européennes. Faut-il comprendre que les Français et les Allemands occuperaient les cent premières places ? Pour qu’il soit effectif, ce projet pourrait s’inspirer des élections régionales françaises avec des collèges départementaux et le nom du candidat à la présidence du conseil régional écrit en gras. À partir de cet exemple, on peut imaginer un bulletin de 720 noms répartis en vingt-sept ensembles nationaux, soit 81 sièges pour la France et 6 pour Malte, et, en prime, le nom du candidat à la présidence de la Commission de Bruxelles. Cette procédure risque toutefois de bouleverser les habitudes électorales de l’Italie ou de l’Espagne.
Il s’esquisse dans l’Hexagone une autre solution assez effarante. Le sénateur de l’Aisne, Pierre-Jean Verzelen (photo), a déposé le 3 mai dernier une proposition de loi qui entend restreindre le nombre de listes aux élections européennes de 2029. Si ce texte était adopté, ce qui n’est pas encore le cas, une liste ne pourrait se présenter aux suffrages des électeurs que si elle a recueilli au moins dix mille signatures de citoyens inscrits sur les listes électorales dans un seuil minimal de cinquante départements et collectivités d’outre-mer, soit une moyenne de deux cents signatures par département. Il reviendrait ensuite au Conseil constitutionnel de certifier la validité des signatures et de publier la liste officielle des listes aptes à concourir.
On sait déjà que les élus, les maires en particulier, rechignent en général à parrainer un « petit » candidat à l’élection présidentielle, surtout depuis que l’anonymat a été levé. Or, par son arrêt de 2021, le Conseil d’État a autorisé les autorités à ficher toute personne d’après ses opinions politiques et syndicales, ses convictions religieuses et philosophiques ainsi que ses données médicales. La récolte des signatures favoriserait-elle finalement le fichage par la place Beauvau ? « Forteresse Europe » de Pierre-Marie Bonneau, « France libre » de Francis Lalanne et Dieudonné et « L’Europe, ça suffit ! » de Florian Philippot auraient-elles pu se présenter si ce filtrage s’était appliqué ?
Outre le risque de fichage, les potentielles signatures de soutien populaire risqueraient de subir des campagnes de « harcèlement démocratique » ou de « dénigrement républicain » théorisées dans les années 1980 par le socialiste Jean-Christophe Cambadélis à l’encontre des militants du Front national. Un individu signataire d’une listes non conforme verrait son compte bancaire fermé sans aucun motif valable, recevrait un blâme de son employeur, voire pâtirait d’une mort professionnelle et/ou sociale. Ce qui se déroule actuellement en Allemagne et en Belgique francophone avec des restrictions draconiennes à la liberté de penser politiquement la dissidence parviendra tôt ou tard dans l’Hexagone. Pierre-Jean Verzelen appartient au groupe Les Indépendants – République et Territoires, une formation charnière liée à l’alliance majoritaire centriste – Les Républicains qui compte en son sein des élus d’Horizons, le parti de l’ancien premier ministre macroniste Édouard Philippe.
Le sénateur Verzelen tente de se justifier. Son texte empêcherait de « laisser se présenter des personnes qui n’auront même pas les moyens d’imprimer leurs bulletins de vote ». Il oublie (ou semble oublier) qu’il est désormais possible d’imprimer chez soi le bulletin souhaité. Quand le Sénat sortira-t-il enfin de l’ère préhistorique ? Il explique par ailleurs que cette dispersion de listes favorise l’abstention. Contre-vérité flagrante ! En 2019, la participation en France était de 50,12 %, soit une hausse de... 7,7 points.
Le concours aux solutions farfelues ne s’arrête pas là. Le sénateur centriste du Tarn, Philippe Folliot (photo), veut lui aussi soumettre à ses collègues la possibilité d’élire les députés européens dans quatre-vingt-une circonscriptions au scrutin majoritaire. L’élection s’opérerait dans chaque département ou dans des regroupements de départements faiblement peuplés. Ce sénateur a dû renoncer à monter une liste en connivence avec le maire divers-droite de Neuilly-sur-Seine, Jean-Christophe Fromentin. Sa proposition, gage d’une frustration certaine, contrevient aux traités européens qui obligent l’usage du scrutin proportionnel pour garnir le Parlement européen.
Le scandale des européennes de 2024 n’est pas le très grand nombre de listes. Le vrai scandale concerne les conditions audio-visuelles de la campagne électorale. Dans le cadre de la campagne officielle de deux semaines sur les chaînes de la télévision publique d’État, maintes listes ne bénéficient que d’une minute trente. Quant aux débats sur les plateaux TV, sauf cas exceptionnel, pourquoi le communiste Léon Deffontaines est-il invité et non pas la candidate animaliste Hélène Thouy ? On peut rétorquer que les communistes disposent de deux groupes à l’Assemblée nationale et au Sénat. Ne faudrait-il pas imposer un temps d’antenne proportionnel inversé pour les listes qualifiées de « marginales » ?
L’autre honte porte sur le financement des affiches et des bulletins de vote. Au lieu de financer chaque année les principaux partis politiques représentatifs, l’État ferait des économies substantielles en prenant à sa charge le matériel électoral et de propagande. Cette simple mesure d’égalité ne mobilise pas les sempiternels zélotes de l’égalitarisme. Ces derniers rêvent encore d’un bipartisme délétère autour du social-libéralisme de centre-gauche mondialiste et du libéralisme social de centre-droit atlantiste à l’instar des États-Unis d’Amérique où les candidats non affiliés aux deux grands partis officiels (républicain et démocrate) ont d’énormes difficultés pour se présenter.
La diversité tant célébrée dans la vie quotidienne et même jusque que dans la dimension privée n’existe pas en politique qui devrait être pluraliste et hétérogène. Les détracteurs de la multiplicité des listes aux élections européennes ne se rendent pas compte qu’ils alimentent ainsi une abstention massive et préparent à terme un inéluctable séparatisme.
GF-T
- « Vigie d’un monde en ébullition », n° 119, mise en ligne le 14 juin 2024 sur Radio Méridien Zéro.
11:08 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, france, affaires européennes, politique, élections | | del.icio.us | | Digg | Facebook
samedi, 15 juin 2024
Élections européennes: les prémices de la dissolution de l'UE
Élections européennes: les prémices de la dissolution de l'UE
par Luigi Tedeschi
Source : Italicum & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/elezioni-europee-l-incipit-della-dissoluzione-della-ue
L'Europe, ou plutôt l'UE, n'est pas notre destin inéluctable. La victoire de la droite ne conduira pas, pour l'instant, à la déstabilisation de la classe dirigeante oligarchique-technocratique de l'UE, mais elle est néanmoins un symptôme clair de l'aversion des peuples envers une institution supranationale par laquelle ils ont été marginalisés, opprimés et appauvris.
Malgré la débâcle des socialistes et des verts, la majorité actuelle au Parlement européen, emmenée par les "populaires" (PPE), dispose des voix nécessaires à sa reconduction. Les Populaires pourraient également entamer des négociations pour inclure les conservateurs dirigés par Meloni dans la majorité. Cependant, une probable re-proposition d'une majorité qui poursuit ses politiques centrées sur la révolution numérique, la transition écologique et l'austérité économique, comme si de rien n'était, conduirait à l'exaspération du conflit en cours entre les peuples et les élites, rendant ces clivages irrémédiables.
Le renforcement des forces souverainistes rendra cependant moins probable la réélection de von der Leyen (par ailleurs impliquée dans le scandale des négociations obscures entre l'UE et les grandes firmes pharmaceutiques pour la fourniture de vaccins, sans jamais avoir été poursuivie). Même avec la majorité actuelle, la Commission devra alors faire face à un nouveau Conseil européen. Des bouleversements politiques internes aux Etats membres engendrés par les élections européennes, émergeront de nouveaux gouvernements avec des orientations très différentes et peu compatibles avec la majorité au Parlement européen et à la Commission européenne. Ces élections ont en tout cas exprimé un rejet populaire très clair du réformisme technocratique et dirigiste qui a gouverné l'UE jusqu'à présent. Les contrastes et les conflits qui surgiront au sein des institutions européennes pourraient conduire à l'ingouvernabilité de l'UE elle-même.
L'orientation politique européenne consolidée depuis des décennies est complètement bouleversée et surtout, ces élections consacrent le déclin définitif de l'axe Paris-Berlin, expression des puissances dominantes en Europe. Scholz et Macron, les dirigeants vaincus, sont les victimes d'eux-mêmes, en tant qu'architectes d'une politique qui a conduit l'Europe à un asservissement total à l'OTAN, avec pour corollaire le déclin économique et social de l'ensemble du continent européen. Les puissances européennes que sont la France et l'Allemagne sont également déclassées dans le contexte mondial.
Ces élections représentent le point de départ d'un processus de désintégration graduelle mais progressive de l'UE. L'immobilisme, la bureaucratie, l'absence d'une ligne de politique étrangère définie, le dogmatisme économique néolibéral, les maux qui ont toujours frappé l'UE, seront accentués, dans une phase de stagnation politique étendue à l'ensemble de l'Europe, dans laquelle les tensions sociales et les conflits entre États seront exacerbés. Ceci met en évidence l'échec de l'UE, organisme technocratique et financier qui a conduit au déclin de la démocratie, à la fin de la souveraineté des Etats et à la disparition des cultures identitaires des peuples européens.
La crise irréversible du modèle européen apparaît aujourd'hui dans toute sa dramaturgie. Un modèle d'inspiration idéologique cosmopolite, mondialiste, élitiste, culturellement soumis à l'influence des courants libéraux américains, qui a assimilé l'idéologie, le genre et la culture woke. L'UE n'est pas un État, c'est un organisme supranational sans subjectivité autonome dans la géopolitique mondiale. Aujourd'hui, l'Europe n'est qu'une plateforme politico-stratégique de l'OTAN. L'UE a été décrite comme un éco-monstre juridique, construit sur la base d'un projet d'ingénierie sociale, dont le programme réformiste est l'incarnation réelle du modèle de la Grande Réinitialisation, avec la révolution numérique et la transition environnementale préfigurées par Klaus Schwab au Forum économique mondial.
Cette même dimension post-historique dans laquelle se trouve l'AmEurope actuelle a subi un coup dur. Les bouleversements géopolitiques actuels issus de la Grande Guerre et de l'émergence des Etats-Civilisations, ont probablement influencé les consciences des peuples européens. C'est du moins ce que nous nous plaisons à espérer.
Il faut cependant noter que lors de ces élections européennes, ce sont les compétitions entre les forces politiques au sein des États qui ont prévalu. Les projets et les idées sur les réformes structurelles de l'Europe n'ont pas émergé. Nous saluons chaleureusement la débâcle des bellicistes à la Macron, mais l'orientation des forces souverainistes elles-mêmes est largement turbo-atlantiste et pro-sioniste. Mais être souverainiste chez soi et américaniste en Europe est une contradiction évidente et irréconciliable.
Les structures économiques défaillantes de l'UE n'ont pas été remises en cause. La récente mesure démagogique mise en œuvre par la BCE, avec la baisse des taux de 0,25 %, en conjonction avec les élections, n'efface certainement pas les attentes négatives de l'économie européenne. La hausse des taux ne peut pas vaincre l'inflation causée par des facteurs externes, comme la hausse des coûts de l'énergie, mais seulement générer la récession. La crise structurelle du modèle européen est d'ailleurs démontrée par le fait que le PIB européen est actuellement inférieur de 35 % à celui des États-Unis. La primauté allemande et son modèle économique basé sur les exportations sont en train de se dissoudre en raison de la fin de l'approvisionnement en énergie russe bon marché. Mais dans l'UE, le pacte de stabilité et ses politiques d'austérité économique continuent d'exister. Les mêmes partis souverainistes d'Europe du Nord sont les adeptes les plus fanatiques de l'austérité financière aux dépens de l'Europe méditerranéenne.
Le déclin du modèle allemand, fondé sur le monothéisme du marché, ne s'accompagne d'aucun projet de réforme de l'économie européenne.
La décomposition du système européen reflète celle de la mondialisation néolibérale en cours dans le contexte géopolitique mondial. La primauté de l'Occident dans le monde est en voie de dissolution. Mais l'idée nouvelle d'une Europe des peuples est totalement absente.
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Elections anticipées au Royaume-Uni: tous les gains pour les travaillistes ou...?
Elections anticipées au Royaume-Uni: tous les gains pour les travaillistes ou...?
Peter W. Logghe
Source: https://www.facebook.com/peter.logghe.94
Le Premier ministre conservateur britannique, Rishi Sunak, a annoncé la tenue d'élections générales anticipées. Normalement, les résidents ne devaient voter qu'en novembre, mais désormais, ce sera le 4 juillet. La raison pour laquelle le Premier ministre britannique a déjà dissous le parlement reste un mystère, car les sondages montrent que les conservateurs se dirigent vers une énorme défaite, avec sans doute seulement 20 à 25 % des voix. Les gains pourraient aller en grande partie au Labour qui, avec Keit Starmer (photo), semble suivre une voie centriste. Lors des dernières élections locales, les conservateurs avaient déjà perdu des centaines de sièges.
Mais il ne s'agit pas seulement d'un changement de pouvoir ou d'un changement de gouvernement, de passer des conservateurs aux travaillistes. Les dernières élections locales l'ont déjà montré. Dans la ville de Leeds, au nord de l'Angleterre, par exemple, le nouveau conseiller municipal vert, Mothin Ali, s'est montré particulièrement satisfait de son élection et s'est exclamé: "Allah Akbar". Avec sa barbe fournie, sa longue robe blanche, son châle de prière et son kufiyaduk, il ne laisse guère de doute sur ses convictions.
L'islamo-gauchisme dans sa version britannique ?
Il ne s'agit pas d'un cas isolé, comme le prouve aussi le nouveau conseiller municipal de Bristol, Abdul Malik. Lui aussi a qualifié les Juifs de "cancer". Et lui aussi siège au conseil municipal pour les Verts. En raison du système électoral britannique, les médias dominants se concentrent parfois trop sur le duel entre les travaillistes et les conservateurs, mais les Verts (de gauche), par exemple, ont fait une percée lors des élections locales. Dans les 107 conseils locaux anglais et gallois où ils ont été élus, ils ont remporté 181 sièges. Aux élections locales de Londres, ils ont à nouveau obtenu environ 13 % des voix et sont devenus le troisième parti politique.
La percée des Verts est un casse-tête pour les travaillistes, qui espéraient obtenir des voix de l'opposition. L'ancien ministre britannique Peter Mandelson (travailliste et ancien haut conseiller de Tony Blair) l'a décrite comme suit : "Les Verts sont en train de dégénérer, à devenir une poubelle, un bassin de collecte non seulement pour les activistes climatiques, mais aussi pour les radicaux de gauche frustrés". Les travaillistes ont remporté de nombreux sièges au sein des conseils municipaux, mais ont perdu les voix des musulmans. Le Royaume-Uni compte environ 4 millions de musulmans, soit 7 % de la population. Ils votent de plus en plus pour des petits partis ou pour les Verts. L'aile pro-palestinienne du parti travailliste, qui s'est regroupée dans un ensemble de propositions intitulé "Le vote musulman", souhaite un changement de cap au sein du parti. Elle veut se débarrasser de "l'argent sioniste" au sein du Labour, souhaite que les écoliers puissent prier partout dans les écoles et que les personnes prénommées Mohamed "n'aient plus à payer de primes d'assurance à l'avenir".
Enfin, ceci : selon les derniers sondages, les travaillistes pourraient obtenir entre 37 et 43% des voix pour leurs listes, les conservateurs entre 19 et 21%, le parti réformateur (Farage) entre 16 et 19%, les libéraux-démocrates entre 11 et 14% et les verts entre 5 et 7%. Ce ne sont que des sondages, mais ils vont tous dans le même sens: un résultat historiquement mauvais pour les conservateurs et un résultat fort pour les travaillistes (suffisant pour gouverner seuls ?).
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vendredi, 14 juin 2024
Élections européennes : un nouveau clou dans le cercueil de l'Ordre
Élections européennes : un nouveau clou dans le cercueil de l'Ordre
Raphael Machado
Source: https://www.geopolitika.ru/pt-br/article/eleicoes-europeias-mais-um-prego-no-caixao-da-ordem-liberal
Depuis que nous avons commencé à réaliser que l'opération militaire spéciale russe en Ukraine allait être un conflit de longue durée (par décision russe), j'ai souligné que les répercussions du conflit sur la scène politique européenne seraient significatives.
En Europe, nous avons le résultat prévisible et naturel de tout ce qui s'est passé en Europe au cours des quarante dernières années, mais surtout au cours des deux dernières décennies.
Les élections du Parlement européen de cette année indiquent une augmentation notable de la présence des partis nationalistes, conservateurs, eurosceptiques et anti-immigration dans les couloirs du Bruxelles eurocratique. Comprenez bien : il ne s'agit pas d'un coup du sort, d'un "game changer", car cette myriade de partis extrêmement hétérogènes répartis en deux groupes politiques (et un certain nombre de partis non inscrits, donc dans aucun groupe) a connu une croissance globale d'environ 10%, se rapprochant d'une occupation d'environ 30% des sièges au Parlement européen.
Le Parlement européen a le pouvoir, rappelons-le, de décider de la conduite de la Commission européenne, c'est-à-dire de l'"exécutif" de l'UE - aujourd'hui dirigé par Ursula von der Leyen.
Mais le groupe de Mme von der Leyen, composé des partis libéraux-conservateurs, des démocrates-chrétiens et des centristes libéraux, n'a pas subi de défaite majeure. Il a même légèrement progressé dans l'ensemble (en partie grâce à l'augmentation du nombre de sièges au Parlement). Les grands perdants sont tous les autres groupes politiques: les écoglobalistes, les libéraux-progressistes, les post-libéraux, les libertariens, les sociaux-libéraux et toutes les autres variantes du libéralisme de gauche, ainsi que les libéralismes libertaires et les divers libertarianismes.
D'un point de vue symbolique, il s'agit d'une défaite majeure pour le macronisme et le schizo-wokisme, d'une reprise timide pour le merkelisme et d'une victoire raisonnable pour le conservatisme national (sous ses différentes formes).
Comme je l'ai dit précédemment, les causes de tout cela sont multiples et peuvent être divisées en causes structurelles et immédiates.
Parmi les causes structurelles figurent, par exemple, les vagues constantes d'immigration encouragées par la classe turbo-capitaliste euro-atlantique afin de promouvoir le remplacement de la population des travailleurs autochtones et, ce faisant, de promouvoir la baisse des salaires et la fragmentation de l'organisation du travail. Selon Marx, l'immigration de masse est l'un des outils utilisés par la bourgeoisie pour saboter la classe ouvrière, non seulement pour augmenter l'offre de main-d'œuvre (avec des personnes désespérées) et réduire ainsi les salaires, mais aussi comme moyen de défenestrer une classe ouvrière ayant un plus grand degré de conscience en elle-même et pour elle-même, en la remplaçant par une classe pratiquement homogène de desperados aliénés - dont l'intégration dans la classe ouvrière nationale est entravée par les différences ethnoculturelles et religieuses, ainsi que par la possibilité de divergence des programmes spécifiques reposant sur cette hétérogénéité.
Ces vagues migratoires, qui se sont intensifiées avec les printemps arabes, au cours desquels des immigrants de toute la planète ont été présentés par les médias et la gauche comme des "réfugiés syriens", se sont retrouvés avec des frontières pratiquement ouvertes après avoir été chassés de leurs pays par des mafiosi et hébergés par des ONG financées par George Soros. Ainsi, des millions d'immigrés sont entrés dans les pays européens par vagues impossibles à absorber (ce qui était précisément l'intention des élites), créant des ghettos et des zones de non-droit. Le résultat immédiat, outre la libération de plus grandes possibilités d'accumulation de capital par les élites et la désintégration de la classe ouvrière, a été une explosion de la violence urbaine, de la petite délinquance et des viols, sans parler du terrorisme.
Pour les Européens, leur monde est devenu un enfer à un rythme record. Alors que les riches, à l'origine de cette tragédie, vivent dans des communautés fermées, pratiquement dans des bulles élitistes, le prolétariat européen de souche a vu la violence atteindre des niveaux insupportables et a dû supporter d'être remplacé par des travailleurs étrangers moins qualifiés, mais moins conscients, plus désespérés et plus conformistes sur le plan social.
L'idée que l'immigration existe parce que "les Européens ne veulent pas travailler" est un délire gauchiste. En fait, le taux de chômage des jeunes Européens de souche est élevé, à tel point qu'ils doivent immigrer dans d'autres pays européens pour trouver un emploi. C'est simplement qu'il est très avantageux pour les hommes d'affaires d'embaucher des immigrés, et que les immigrés ont accès, dans la plupart des pays européens, à des prestations sociales et à des "filets de sécurité" inaccessibles aux autochtones.
Tout cela fait partie intégrante de la logique néolibérale qui s'est emparée de l'Europe entre les années 80 et 90. Tandis que les élites ouvraient les frontières pour remplacer le travailleur indigène syndiqué par des néo-esclaves, elles privatisaient les entreprises, réformaient les retraites et le droit du travail et mettaient en œuvre des mesures d'austérité qui ont conduit à la désindustrialisation et à la stagnation économique.
Mais apparemment incapables de comprendre ce qu'elles faisaient, ces élites ont continué à penser que c'était trop peu et trop tard. Dans le cadre de la logique transnationale de l'écoglobalisme (menée par des élites turbo-capitalistes qui veulent utiliser le "vert" pour débloquer de nouvelles opportunités d'enrichissement accéléré et être en mesure de mieux contrôler le peuple), les élites européennes ont également commencé à imposer des mesures législatives draconiennes visant spécifiquement le prolétariat et la classe moyenne. En particulier, des taxes ruineuses sur l'essence et le diesel, diverses limitations de la production agricole, des mesures dissuasives sur l'utilisation des voitures et la consommation de viande, tout cela pour "sauver la planète". De plus, les Allemands ont fermé leurs centrales nucléaires.
En France, cet ensemble de mesures insensées a débouché sur le mouvement des Gilets jaunes, véritable processus politique au potentiel révolutionnaire qui a changé le paysage politique français.
Et puis les élites européennes ont décidé d'intensifier tous ces processus pendant la pandémie, avec des mesures visant à accélérer les faillites des petites et moyennes entreprises, et avec des politiques publiques de contrôle social comme le "greenpass" et des projets dystopiques visant à limiter la circulation des citoyens et à augmenter les impôts sans autre but précis que de baisser le niveau de vie de la classe moyenne. Comme un doigt dans la plaie, alors que les pays européens imposaient des régimes de confinement parmi les plus durs de la planète, les frontières restaient ouvertes à l'immigration.
L'Europe était déjà sur la corde raide, et c'est en février-mars 2022 que le verre a commencé à déborder.
Car pendant ce temps, l'UE collaborait également avec les États-Unis pour s'emparer de l'Ukraine, conformément aux directives de la géopolitique thalassocratique classique, qui prévoit la fragmentation territoriale sur un cordon sanitaire autour de la Russie occidentale avec des satrapies atlantistes russophobes afin d'empêcher la restauration impériale de la Russie.
En réaction préventive à l'opération militaire que l'Ukraine préparait contre le Donbass pour mars 2022, la Russie est entrée en Ukraine.
En Europe, les principales mesures prises par le gouvernement ont été des sanctions, des livraisons d'armes et l'ouverture des frontières aux immigrants ukrainiens.
Les sanctions ont renforcé l'économie russe et affaibli les économies européennes, en particulier celle de l'Allemagne, en raison du rôle du gaz russe. D'autres relations économiques avec la Russie sont également importantes pour l'Europe. L'Europe a connu une hausse de l'inflation, en particulier de l'inflation sur les biens alimentaires, ainsi qu'une augmentation des factures d'électricité.
Alors que les Européens souffraient de la récession économique, les dirigeants de l'UE ont dépensé de l'argent pour acheter des armes et soutenir l'Ukraine et, plus récemment, ont même évoqué la perspective d'une intervention militaire et d'une conscription obligatoire.
Et pour couronner le tout, les pays ont ouvert leurs frontières aux Ukrainiens, distribuant même des logements gratuits, contribuant à aggraver et à intensifier le problème de l'immigration dans les pays en question.
Le signe avant-coureur du résultat de ces élections européennes était déjà visible dans l'effondrement des gouvernements parlementaires et les revers aux élections générales qui ont commencé en juin 2022, lors des élections législatives françaises, avec l'effondrement du macronisme. Puis l'effondrement du gouvernement Draghi, et les effondrements de Boris Johnson et de Liz Truss. Puis le triomphe de Robert Fico. Et pendant ce temps, dans toutes les élections nationales et locales, il y avait déjà des augmentations de 3-8% pour les partis anti-système.
Maintenant, je vais formuler quelques remarques spécifiques sur les résultats nationaux de ces élections européennes, en mettant l'accent sur la France et l'Allemagne. Fondamentalement, parce que la France et l'Allemagne sont les thermomètres historiques de l'Europe, ces pays qui ne faisaient qu'un lorsque l'idée impériale a été réactivée en Europe occidentale, sont les centres de diffusion de toutes les nouvelles idées, de tous les nouveaux projets et de toutes les nouvelles tendances au niveau continental.
Le fait que les principaux changements dans les résultats des élections européennes aient eu lieu précisément en France et en Allemagne est en soi indicateur de ce que cela donnera dans les années à venir.
France : En France, le Rassemblement National de Marine Le Pen et Jordan Bardella a atteint environ 32% et a gagné 7 sièges supplémentaires au Parlement européen, mais ce n'est pas le seul parti nationaliste victorieux, car il y a aussi Reconquête d'Eric Zemmour et Marion Maréchal Le Pen qui a obtenu environ 6% des voix et a gagné 5 sièges, de sorte que les nationalistes français ont maintenant 35 sièges au Parlement européen. Le macronisme, les Verts et le centre-droit se sont effondrés, mais la gauche "antisystème" de Mélenchon a légèrement progressé, de même que le socialisme libéral, mais dans l'ensemble, l'hégémonie nationaliste n'est pas absolue à Paris. En général, la "géopolitique interne" des élections françaises se réfère à des variations sur la dualité thalassocratie/tellurocratie, mais où une capitale enclavée est en fait cosmopolite grâce à l'aérocratie (une variation aérienne de la thalassocratie). Toute la France profonde, contrairement à Paris, se sent liée à la terre, au sol, et aux valeurs telluriques de l'ethnicité, de la culture traditionnelle, de la stabilité, de la sécurité, de l'ordre, de la religion, etc.
Tout cela était déjà préfiguré par les Gilets jaunes et la révolte des agriculteurs, où l'on voyait renaître l'imagerie d'un nationalisme révolutionnaire catholique du XIXe et du début du XXe siècle (Maurras, Barrès, etc.), où l'on voyait le contraste entre la ville et la campagne, la campagne étant la gardienne de la "France profonde" et la ville le bastion d'une élite aliénée et cosmopolite. En général, le RN s'est efforcé de se normaliser politiquement de manière pragmatique, en arrondissant les angles et en cherchant à devenir un parti "normal" sur la scène politique française. Cela implique un certain abandon des discours de la génération nationaliste précédente, mais en même temps, nous voyons une position qui va à l'encontre de la géopolitique macronienne, en particulier en ce qui concerne la Russie. Le parti est social-démocrate et protectionniste sur les questions économiques, et défend une ligne anti-immigration, mais qui n'est pas islamophobe ou raciste, ce qui lui permet de recevoir de nombreux votes de la part d'anciens immigrés. Il n'y a pas lieu de débattre de sa position sur Israël, car l'influence sioniste en France est tout simplement trop importante, et tout soupçon, même minime, d'antisémitisme permet déjà au président d'interdire une formation politique (le président français a beaucoup plus de pouvoir que celui du Brésil). Le parti Reconquête, quant à lui, est ultra-sioniste, libéral-conservateur et islamophobe, mais il s'appuie surtout sur la ligne d'Éric Zemmour. Il est intéressant de noter que Marion Maréchal Le Pen s'est déjà manifestée pour proposer une alliance à Le Pen et Bardella, allant à l'encontre de Zemmour.
Allemagne : En Allemagne, l'AfD est le grand vainqueur, avec 16% des voix et une progression de 11 à 15 sièges. Le parti Raison et Justice de Sahra Wagenknecht a obtenu 6% des voix et 6 sièges. Les Verts, les sociaux-démocrates et le reste de la gauche woke ont fondu, la droite libérale-conservatrice et libertaire a stagné, voire s'est quelque peu contractée. Divers partis localistes ou sectoriels ont également réussi à obtenir un ou deux sièges chacun. L'Allemagne, qui est le pays le plus touché par le conflit en Ukraine, a également connu une augmentation inhabituelle de la participation électorale, avec 65%, bien au-dessus de la moyenne européenne de 50%. Cette campagne fait suite à des actes de violence à l'encontre de politiciens de l'AfD et à une tentative de la Juristocratie allemande d'interdire le parti. En outre, elle a eu lieu le même mois que des controverses concernant des chansons anti-immigration qui deviennent très populaires dans le pays, ainsi qu'une interview de l'un des dirigeants de l'AfD dans laquelle il défendait l'honneur de certains combattants allemands de la dernière guerre, en disant qu'ils n'étaient pas tous des criminels et qu'il y avait beaucoup de gens ordinaires parmi eux. Une simple déclaration, mais qui a fait scandale. Le scandale n'a toutefois touché que les médias et ne semble pas avoir affecté le parti.
L'AfD, qui est le premier parti chez les jeunes (plus vous êtes jeune, plus vous avez de chances de voter AfD), qui est déjà le premier parti en Allemagne de l'Est et le deuxième au niveau national, est donc une étoile montante. La géopolitique interne du vote en Allemagne est un peu différente de celle de la France. Ici, la division entre l'Allemagne de l'Ouest et l'Allemagne de l'Est compte davantage. Bien sûr, comme en France, les métropoles (Berlin et les anciennes "villes libres") voient un niveau plus élevé de vote "woke" et progressiste, mais ce qui est le plus frappant, c'est que l'Est vote AfD et l'Ouest/Sud vote CDU. Dans le cas de l'Allemagne de l'Est, l'AfD est ce qui s'identifie le plus sur la scène allemande à l'ancienne DDR en termes de principes, de valeurs et de culture populaire.
La jeunesse est-allemande est également moins progressiste et, à l'étonnement de beaucoup, les Allemands de l'Est n'ont pas subi un lavage de cerveau ethno-masochiste et un sentiment de culpabilité à l'égard de la Seconde Guerre mondiale comme les Allemands de l'Ouest. Même le récit des crimes de guerre est apparu en RDA bien plus tard et avec un contenu différent de celui de la RFA. Lorsqu'il entend dire que les Allemands doivent se repentir des crimes de leurs grands-pères et donc ouvrir les portes aux immigrants, l'Allemand de l'Ouest s'assoit, pleure, accepte et commence à se battre la coulpe, tandis que l'Allemand de l'Est hausse les épaules ou rit de telles paroles. Il convient également de souligner, comme je le dis toujours, que le libéralisme mis en œuvre en Allemagne de l'Ouest a été bien plus préjudiciable à l'esprit et à la culture du peuple allemand que le communisme de l'Allemagne de l'Est.
L'identité allemande est plus intacte à l'est qu'à l'ouest. Cependant, la CDU en province a ses différences avec la CDU dans les métropoles, de sorte que les Allemands de l'ouest de l'Allemagne profonde votent toujours pour la CDU en pensant qu'il s'agit d'un parti "chrétien-démocrate", tout comme dans les métropoles, ils votent pour la CDU qui est désormais un parti progressiste "modéré" et anti-allemand - suivant le même déclin que la SPD, mais plus lentement.
L'AfD, je vous le rappelle, est le parti le plus "russophile" d'Europe et a même été accueilli récemment par Poutine. Sur le plan économique, elle se situe à la droite du RN français, défendant une idée d'"économie sociale de marché" qui renvoie à l'Allemagne des années 50 et 60. Il compte dans ses rangs des sionistes et des antisionistes. L'Alliance "Raison et Justice", en revanche, est une nouveauté sur la scène politique européenne, presque aussi conservatrice, anti-immigration et russophile que l'AFD, mais évoluant économiquement entre socialisme et social-démocratie.
Puisqu'il s'agit des principaux pays du continent et que c'est là que les changements ont été les plus significatifs, je vais commenter en quelques notes rapides les autres résultats :
Autriche : En Autriche, le FPÖ nationaliste a obtenu un excellent résultat en progressant de 8 points, passant de 17% à 25%, et dispose désormais de 6 sièges au Parlement européen. Toutes les autres forces politiques autrichiennes se sont effondrées, les libéraux-conservateurs perdant 10 points, les sociaux-démocrates 1 point et les Verts 3 points. Sur le plan économique, le parti est similaire à l'AfD, suivant une ligne d'"économie sociale de marché", initiative privée + protection sociale. En politique étrangère, il est favorable au rétablissement des relations avec la Russie et a une position pro-serbe.
Belgique : En Belgique, pays fragmenté entre une moitié flamande (de langue néerlandaise) et une moitié wallonne (de langue française), ce n'est que dans le collège linguistique flamand que l'on trouve des partis nationalistes. Mais il n'y a pas eu de changement significatif dans ce collège. Le VB a gagné 4 points de pourcentage et la NVA a conservé ce qu'il avait, les autres partis ont très peu reculé, de sorte que les pertes ont été réparties. Le VB est un parti nationaliste flamand classique, protectionniste et eurosceptique, avec des tendances russophiles qui se sont atténuées après l'opération militaire (mais il reste critique à l'égard de l'aide militaire et des sanctions adiptées par la Belgique). La NVA est un parti légèrement plus libéral sur le plan économique et n'est pas aussi critique à l'égard de l'immigration, bien qu'il veuille la limiter. La croissance du parti le plus nationaliste et la stagnation du parti le plus modéré indiquent des changements intéressants. Ces élections ont eu lieu en même temps que les élections fédérales et régionales en Belgique. Le gouvernement belge est formé par une coalition de Verts, de Wokes, de libéraux et de démocrates-chrétiens afin d'empêcher les nationalistes d'accéder au pouvoir. Les Verts ayant quasiment disparu lors de ces élections, le gouvernement a été dissous et se restructurera sur une base différente. Mais ne vous attendez pas à des changements significatifs, car il s'agit plutôt d'un jeu de chaises musicales. Les nationalistes ont progressé, mais les libéraux et certains partis de l'ombre ont fait de même.
Bulgarie : En Bulgarie, la seule nouvelle importante a été l'arrivée soudaine du parti nationaliste multipolariste Renaissance, qui est passé de 1% à 14%, obtenant trois sièges et devenant le quatrième parti politique national. Le reste a été un jeu de chaises musicales entre la droite libérale et la gauche libérale. Ces élections se sont déroulées en même temps que les élections nationales, et les résultats ont été les mêmes: les nationalistes ont obtenu 14% des sièges, mais le pays est resté entre les mains des mondialistes. Renaissance est un parti intéressant, anti-Otan, pro-Russie, anti-Woke, etc., mais il n'est pas encore assez fort pour affronter les libéraux bulgares.
Croatie : Pas de changement majeur, avec le Mouvement de la Patrie qui entre au Parlement européen avec 9% des voix, mais aussi en remplaçant les nationalistes de Droit et Justice, qui n'ont pas réussi à rester au Parlement européen. Les élections croates ont eu lieu récemment, et le Mouvement de la Patrie est arrivé en troisième position avec près de 10%, soit une augmentation de deux points de pourcentage. Il a donc formé une coalition avec les libéraux-conservateurs de l'UDC. Le gouvernement de l'UDC lui-même est douteux sur la scène internationale, mais la lassitude à l'égard de l'Ukraine fait déjà sentir ses effets, et le président croate s'est déjà retrouvé sur la liste dite Myrotvorets pour certaines déclarations critiques à l'égard du pays.
Chypre : à Chypre, il ne s'est pas passé grand-chose, mais le Front national populaire semble atteindre un niveau significatif, avec 11% des voix et 1 siège. Pour le reste, le jeu libéral droite-gauche se poursuit.
République tchèque : En République tchèque, les changements ont été minimes, avec seulement quelques transitions entre les partis. Le pays est un "paradis" pour les micro-partis locaux, créés ad hoc, à tendance populiste et semble encore épargné par les vents du changement en Europe.
Danemark : Il y a eu peu de changements significatifs au Danemark, mais c'est parce que le parti social-démocrate "traditionnel" est maintenant anti-immigration et critique de la mondialisation, et qu'il a conservé ses trois sièges au Parlement européen. Le Parti du peuple danois, qui est libéral-conservateur et atlantiste, mais anti-immigration, a conservé un siège. Un nouveau parti conservateur anti-immigration, les Démocrates danois, a également vu le jour et a obtenu un siège.
Estonie, Lettonie et Lituanie : Pas de changement significatif, avec de légères variations entre la droite et la gauche, mais maintien de la ligne russophobe hégémonique.
Finlande : En Finlande, contrairement au reste du continent, la gauche écolo-woke s'est développée, tout comme les libéraux-conservateurs. Les nationalistes du parti finlandais ont fondu, passant de 14% à 7%, ce qui s'explique en partie par le passage d'une ligne pro-russe à une ligne russophobe.
Grèce : la scène politique grecque est statique, à l'exception de l'émergence du parti Solution grecque, un parti à la ligne conservatrice, pro-russe, anti-immigration et populaire au niveau national, qui a remporté 10% des voix aux élections européennes et a obtenu deux sièges. Pour le reste, c'est le jeu habituel entre libéraux de droite et libéraux de gauche.
Hongrie : En Hongrie, le Fidesz a obtenu 45% des voix, ce qui représente un recul, avec une perte de deux sièges. Une nouvelle formation politique "anti-corruption" a soudainement émergé, "Respect et Liberté", qui a déjà obtenu 30% des voix et sept sièges, prenant le relais de la gauche écologiste, qui a quasiment disparu. Il est légitime de se méfier des origines de ce nouveau parti. De son côté, le Mouvement Notre Patrie s'apparente au Jobbik.
Irlande : Le seul pays où les votes sont encore en cours de traitement, mais il y a des indications d'un autre jeu de chaises musicales entre les libéraux de droite et de gauche. Néanmoins, on observe un phénomène intéressant en Irlande, l'un des pays les plus touchés aujourd'hui par le wokisme et l'immigration (et tout cela en l'espace de quelques années, trop vite). Cinq nouveaux partis nationalistes se présentent aux élections, ce qui pourrait entraîner un revirement politique intéressant à l'avenir.
Italie : En Italie, le seul changement significatif est le renforcement de Fratelli d'Italia au détriment de la Lega. Meloni a obtenu 29% des voix et 24 sièges, devant les 21 sièges du PD, parti de gauche. Les Frères d'Italie sont un parti libéral-conservateur, avec un certain discours anti-immigration, mais tout le monde a constaté à quel point le parti a trahi ses promesses après son arrivée au pouvoir. Néanmoins, certains continuent à attendre positivement l'opportunisme de Meloni.
Luxembourg : Dans la micronation d'Europe centrale, les sociaux-démocrates ont remplacé les Verts, et un parti nationaliste, l'Alternative démocratique, a obtenu un siège.
Malte : Pas de changement significatif, les sociaux-démocrates s'affaiblissent au profit des libéraux-conservateurs.
Pays-Bas : Les Pays-Bas ont vu la progression du Parti de la liberté de Geert Wilders, qui a obtenu 17% des voix, contre 3% auparavant, et a remporté six sièges au Parlement européen. Ce parti, atlantiste et sioniste, a réussi à se développer au détriment du Forum pour la démocratie de Thierry Baudet, qui a une ligne plus continentale et critique même le sionisme.
Pologne : En Pologne, les libéraux-conservateurs et les sociaux-démocrates woke se sont effondrés au profit du libéralisme libertaire de la Plate-forme civique, qui gouverne actuellement le pays. Mais les nationalistes polonais de la Confédération sont passés de 5% à 12%, entrant au Parlement européen avec six sièges. La Confédération est un parti national-conservateur typique, qui n'exclut pas les positions russophobes, mais qui est plus rationnel que la moyenne des politiciens polonais.
Portugal : Au Portugal, le Bloc de gauche et le parti socialiste CDU ont fait naufrage. Le parti Chega, qui est libéral-conservateur, anti-immigration, sioniste et atlantiste, a progressé avec 10% des voix et a obtenu deux sièges.
Roumanie : En Roumanie, phénomène étonnamment positif, avec l'émergence de l'Alliance pour l'Union des Roumains, qui suit une ligne nationale-populaire, russophile, anti-immigration et conservatrice, avec 15% des voix (4 ou 5 sièges, ce n'est pas encore défini), devenant une deuxième force politique nationale.
Slovaquie : Les anciennes forces politiques slovaques se sont dissoutes et le paysage politique indique une polarisation entre les "progressistes" (atlantistes) et les patriotes de Fico, représentés par deux partis qui ont obtenu ensemble 31% des voix et six sièges.
Slovénie : Renforcement des conservateurs atlantistes qui passent de 2 à 4 sièges au détriment des écolos.
Espagne : En Espagne, le PP atlantiste a retrouvé son élan politique, progressant de 15 points, et Vox (également libéral et atlantiste, avec des factions minoritaires divergentes) a progressé lentement et inexorablement, avec 10% et 6 sièges.
Suède : En Suède, on assiste à un échec important des Démocrates de Suède nationalistes, qui ont abandonné une vieille ligne continentaliste au profit de l'atlantisme. Les Suédois sont alors simplement revenus aux partis pour lesquels ils avaient voté auparavant.
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Le sénateur américain Graham ne veut pas laisser la "mine d'or" qu'est l'Ukraine à la Russie et à la Chine
Le sénateur américain Graham ne veut pas laisser la "mine d'or" qu'est l'Ukraine à la Russie et à la Chine
La guerre en Ukraine est une question d'intérêts économiques américains solides
Bernhard Tomaschitz
Source: https://zurzeit.at/index.php/us-senator-graham-wollen-goldgrube-ukraine-nicht-russland-und-china-ueberlassen/
Selon le récit occidental, le soutien à l'Ukraine a pour but de défendre les "valeurs" occidentales et la "démocratie". Ceux qui croient cela sont soit de bonne foi, soit des imbéciles. La guerre par procuration menée par l'OTAN contre la Russie en Ukraine sert plutôt les intérêts géopolitiques des États-Unis et les intérêts économiques les plus solides de Washington.
Lindsey Graham a confirmé dans l'émission "Face the Nation" de la chaîne CBS qu'il ne s'agissait pas d'une "théorie du complot" lancée par des "pseudo-poutinistes". Selon la transcription, l'influent sénateur de Caroline du Sud, qui se pose régulièrement comme un belliciste, a déclaré : "Les Ukrainiens sont assis sur dix à douze milliards de dollars de minéraux importants dans leur pays. Ils pourraient être le pays le plus riche de toute l'Europe. Je ne veux pas laisser cet argent et cette fortune à Poutine pour qu'il les partage avec la Chine. Si nous aidons l'Ukraine maintenant, elle peut devenir le meilleur partenaire commercial dont nous ayons jamais rêvé". Partenaire commercial pour les sociétés minières américaines, sans nul doute.
Et le républicain de poursuivre : "Ces dix à douze milliards de dollars de ressources naturelles importantes pourraient être utilisés par l'Ukraine et l'Occident, plutôt que d'être donnés à Poutine et à la Chine. La façon dont l'Ukraine sortira de sa situation actuelle est très importante. Aidons-les à gagner une guerre que nous ne pouvons pas nous permettre de perdre. Trouvons une solution à cette guerre. Car ils sont assis sur une mine d'or. Donner à Poutine dix ou douze milliards de dollars pour des minéraux importants qu'il va partager avec la Chine est ridicule".
L'Ukraine possède d'importants gisements de minerai de fer et de titane, de lithium et de charbon. Le minerai de titane est d'une immense importance pour la construction de moteurs et de turbines, la technologie énergétique ainsi que l'aérospatiale et l'aviation, et le lithium pour la fabrication de batteries pour les voitures électriques.
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jeudi, 13 juin 2024
Colonel Gerold Otten : « L'intérêt de l'Allemagne, c'est d'obtenir la fin de la guerre en Ukraine »
Colonel Gerold Otten : « L'intérêt de l'Allemagne, c'est d'obtenir la fin de la guerre en Ukraine »
Source: https://www.pi-news.net/2024/06/otten-deutschlands-interesse-muss-es-sein-ein-ende-des-ukraine-krieges-zu-erreichen/
Gerold Otten est colonel de réserve et a travaillé à l'école des officiers de la Luftwaffe à Fürstenfeldbruck.
Gerold Otten, membre du Bundestag pour l'AfD, représentait son parti à la réunion de printemps de l'Assemblée parlementaire de l'OTAN qui s'est tenue à Sofia du 24 au 27 mai et au cours de laquelle la Déclaration 489 « Standing with Ukraine until Victory » a été adoptée. PI-NEWS s'est entretenu avec l'ex-colonel de l'AfD au sujet de cette réunion et des tensions géopolitiques actuelles.
PI-NEWS : Vous avez été le seul délégué à Sofia à voter contre la Déclaration 489. Qu'est-ce qui vous a poussé à prendre cette décision ?
GEROLD OTTEN : La déclaration est de facto un chèque en blanc pour l'Ukraine ! Le document ne précise pas non plus ce qu'il faut entendre par une "victoire de l'Ukraine" et surtout comment celle-ci doit être obtenue militairement. Les exigences maximales de l'Ukraine concernant le rétablissement total du statu quo ante bellum, c'est-à-dire de la situation d'avant 2014, ne sont pas non plus réalistes à mon avis.
Dans vos déclarations, vous insistez sur la nécessité d'une politique souveraine pour l'Allemagne. Pourriez-vous préciser ce que vous entendez par là et comment cela pourrait être mis en œuvre dans le contexte des décisions de l'OTAN sur la crise ukrainienne ?
La question fondamentale pour les décisions en matière de politique de défense et de sécurité devrait toujours être la suivante : Qu'est-ce qui va dans l'intérêt de l'Allemagne ? Je représente ici la Realpolitik, qui, en cas de conflit, mise sur des solutions négociées, un équilibre des intérêts et des compromis. Dans ce contexte, une politique « guidée par des valeurs », telle que la promeut le gouvernement fédéral, est totalement inutile et contre-productive, voire même dangereuse ! L'intérêt de l'Allemagne doit être de mettre fin à la guerre et d'instaurer un ordre d'après-guerre qui limite également la potentialité de tout conflit futur !
La tentative des pays de l'OTAN de vouloir décider de la guerre par une "paix victorieuse" en Ukraine, c'est, à mon avis, jouer avec le feu et ne vas certainement pas dans l'intérêt de l'Allemagne.
Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a demandé la levée des restrictions sur l'utilisation des systèmes d'armes occidentaux afin de pouvoir également attaquer des cibles en Russie. Quelle est votre opinion à ce sujet ?
Je pense que cette décision est mauvaise. D'un point de vue militaire, elle vise à réduire la pression sur les forces armées ukrainiennes en difficulté. Il est toutefois plus que douteux qu'elle y parvienne. En revanche, sur le plan politique, une telle décision suscite des réactions de la part de la partie adverse. Depuis le début de la guerre, nous assistons à une spirale d'escalade incessante. Ce qui était exclu hier est devenu réalité aujourd'hui. Où cela va-t-il s'arrêter ? Au sein du gouvernement fédéral, personne ne semble s'interroger sur le prix qu'il peut en coûter à l'Allemagne de vouloir obtenir une « paix victorieuse » en Ukraine.
Stoltenberg a également souligné que l'OTAN ferait tout son possible pour empêcher une extension de la guerre aux pays de l'OTAN. Voyez-vous une contradiction à ce niveau dans son discours ? Si oui, comment pensez-vous que l'OTAN devrait adapter sa stratégie ?
Il y a une contradiction évidente : d'un côté, il faut empêcher l'escalade du conflit. Mais dans le même temps, les limites actuellement imposées à l'utilisation des armes, qui ont été livrées, sont supprimées, légitimant ainsi les attaques sur le territoire russe. Les pays de l'OTAN devraient changer complètement de stratégie pour éviter une extension de la guerre. Les livraisons d'armes non conditionnées à l'Ukraine ainsi que les autres soutiens logistiques et financiers doivent être progressivement supprimés et des pressions doivent être exercées sur l'Ukraine pour qu'elle s'engage enfin sans réserve dans des négociations en vue d'un cessez-le-feu.
La déclaration 489 demande la poursuite des livraisons d'armes à l'Ukraine, mais ne définit pas clairement ce que signifierait une 'victoire' de l'Ukraine. Comment interprétez-vous un telle 'victoire' et quels risques voyez-vous dans cette définition peu claire ?
Du point de vue de l'Ukraine, la 'victoire' signifie le rétablissement complet de l'intégrité territoriale de l'Ukraine. Du point de vue ukrainien, cela signifierait donc le retour aux frontières d'avant 2014, y compris la Crimée. C'est là aussi que réside le risque. En tentant d'envahir la Crimée, la Russie franchirait la ligne rouge. Il y aurait un risque d'escalade incalculable.
Le président Zelensky a qualifié la Russie d'État terroriste et a affirmé que la Russie n'utiliserait les cessez-le-feu que pour s'armer. Comment évaluez-vous cette déclaration et quel est son impact sur les efforts de paix internationaux ?
Avec une telle propagande, Zelensky tente de conserver à son profit le soutien militaire et financier de l'Occident. C'est une question de survie pour lui et son régime. En diffamant la Russie comme un "État terroriste", ce qui vaut donc aussi pour le président Poutine, ce dernier est perçu comme partenaire inacceptable dans les négociations et pourparlers de paix et tous les efforts en vue d'établir la paix sont ainsi torpillés.
Vous avez souligné que l'AfD poursuit une perspective à long terme pour les intérêts de l'Allemagne. Quelles mesures proposez-vous pour protéger ces intérêts tout en garantissant la sécurité internationale ?
L'Allemagne doit d'abord retrouver une capacité de défense. C'est l'élément clé de la protection des intérêts de l'Allemagne. L'Allemagne contribuerait ainsi de manière significative à la sécurité internationale, notamment en raison de son potentiel de dissuasion.
Comment jugez-vous la position actuelle de l'OTAN dans son ensemble, notamment en ce qui concerne l'équilibre entre le soutien à l'Ukraine et l'évitement d'un conflit direct avec la Russie ?
C'est un exercice d'équilibre. L'OTAN est tiraillée entre les intérêts des différents pays membres. D'un côté, il y a les États qui, en interne, cherchent de plus en plus d'autres solutions que celle de soutenir toujours davantage l'Ukraine en lui envoyant des armes, voire en lui envoyant des troupes au sol. De l'autre côté, on trouve par exemple les pays baltes et la Pologne, qui se sentent directement menacés par la Russie et demandent donc un soutien militaire aussi large que possible à l'Ukraine. L'OTAN ne doit cependant pas se laisser entraîner et répondre à de telles demandes, car elles comportent un risque d'escalade incalculable et le danger d'une confrontation directe avec la Russie.
Quelles alternatives à la stratégie actuelle de l'OTAN proposeriez-vous pour résoudre le conflit en Ukraine ?
Une initiative internationale doit être lancée en vue de négociations de cessez-le-feu. L'OTAN, l'ONU et d'autres organisations internationales telles que l'OSCE pourraient y participer. Le conflit doit en tout cas être résolu à la table des négociations. Il n'y aura pas de victoire militaire pour l'Ukraine.
Quelle a été la réaction au sein de l'AfD et du parlement allemand à votre décision de voter contre la Déclaration 489 ? Avez-vous reçu un soutien pour votre position ?
Les réactions au sein de l'AfD ont toutes été positives. J'ai reçu beaucoup de soutien et de félicitations pour ma décision. Cependant, le Parlement allemand n'en a pas tenu compte.
Comment évaluez-vous le rôle de l'Allemagne au sein de l'OTAN, en particulier au regard des tensions géopolitiques actuelles ?
L'Allemagne a malheureusement peu d'influence au sein de l'OTAN. Bien que notre contribution financière soit très importante, l'Allemagne n'a qu'un faible poids politique en termes de décisions dans les tensions géopolitiques actuelles. Au sein de l'OTAN, ce sont toujours les États-Unis qui donnent le ton. J'estime que les chances, mais surtout la volonté, de l'Allemagne de jouer un rôle plus actif au sein de l'Alliance sont faibles.
Après une longue résistance, Berlin autorise l'Ukraine à attaquer des cibles en Russie avec des armes allemandes. Pourtant, Olaf Scholz se présente dans la campagne électorale comme un chancelier de la paix. Comment évaluez-vous cette contradiction ?
Dans cette situation, le chancelier Olaf Scholz est à mon avis un homme coincé, qui n'a qu'une faible marge de manœuvre politique. Après que le président américain Joe Biden a autorisé l'utilisation des armes livrées par les États-Unis contre la Russie, Scholz a dû lui aussi suivre le mouvement. Dans ce contexte, il sera également intéressant de voir s'il peut maintenir son refus de livrer des systèmes Taurus à l'Ukraine.
Monsieur Otten, merci beaucoup pour cette interview.
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mercredi, 12 juin 2024
Conférence sur la paix : l'UDC estime que la neutralité de la Suisse est menacée
Conférence sur la paix : l'UDC estime que la neutralité de la Suisse est menacée
Source: https://opposition24.com/politik/friedenskonferenz-svp-sieht-neutralitaet-der-schweiz-bedroht/
Le groupe UDC est préoccupé par ce qui se passe autour de la conférence du Bürgenstock des 15 et 16 juin 2024. Les efforts de paix doivent être salués dans leur principe. Il apparaît toutefois que la neutralité suisse n'est plus reconnue par toutes les parties au conflit : la Russie a déjà clairement fait savoir qu'elle ne souhaitait pas participer à la conférence du Bürgenstock.
Ce refus est une conséquence de la prise de position précipitée du Conseil fédéral après le début de la guerre en Ukraine et de l'acceptation sans réserve par la Suisse des sanctions de l'UE. En cédant à la pression internationale, le Conseil fédéral a malheureusement renoncé aux principes éprouvés de la neutralité suisse.
Le groupe UDC demande :
- Si le processus de paix doit avoir une chance, la conférence du Bürgenstock ne doit pas se transformer en une conférence unilatérale de propagande en faveur de l'armement. Le Conseil fédéral a la responsabilité de veiller à ce que la conférence du Bürgenstock ne conduise pas à une nouvelle escalade et ne détruise pas définitivement la neutralité suisse.
- Que toutes les parties au conflit soient impliquées et que l'on ne donne pas l'impression que la Suisse organise une conférence pour les parties adverses de la Russie. Cela serait désastreux et impliquerait encore plus la Suisse dans ce conflit. Le Conseil fédéral doit donc tout mettre en œuvre pour que la partie russe participe également à la conférence du Bürgenstock. Cela implique une invitation écrite officielle de la Russie par la Confédération.
Par ailleurs, le groupe UDC a réaffirmé à l'unanimité que le Conseil fédéral devait revenir immédiatement aux principes éprouvés de la neutralité suisse:
- La neutralité suisse doit être permanente et sans exception.
- La neutralité suisse doit être armée: avec une armée capable de défendre et de protéger le pays et sa population de manière autonome en cas d'attaque.
- La Suisse ne doit pas adhérer à des alliances militaires ou de défense.
- La Suisse ne doit pas participer à des conflits militaires entre pays tiers.
- La Suisse renonce à des mesures de coercition non militaires, c'est-à-dire à des « sanctions », à l'encontre d'Etats en guerre.
- La Suisse continue à respecter ses obligations envers l'ONU.
- La Suisse empêche les autres Etats de contourner les mesures de coercition non militaires via la Suisse.
- La Suisse utilise sa neutralité perpétuelle pour les « bons offices » afin de prévenir et de résoudre les conflits.
- La Suisse veut être respectée par tous les pays du monde comme un pays neutre ferme et fiable.
Source : Déclaration du groupe UDC sur la conférence du Bürgenstock.
21:04 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : suisse, actualité, neutralité, politique internationale, europe, affaires européennes, udc | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Poutine dénonce la dépendance de l'Allemagne vis-à-vis des Etats-Unis
Poutine dénonce la dépendance de l'Allemagne vis-à-vis des Etats-Unis
Par Elena Fritz
Source: https://www.pi-news.net/2024/06/putin-prangert-deutschlands-abhaengigkeit-von-den-usa-an/
Lors d'une conférence de presse tenue mercredi à l'occasion du Forum économique de Saint-Pétersbourg, le président russe Vladimir Poutine a profité de l'occasion pour exprimer ses critiques à l'égard de l'Allemagne et pour aborder les tensions actuelles qui sèment la discorde entre les deux pays. Poutine, qui considère l'Allemagne comme l'un des pays les plus hostiles, s'est penché de près sur les décisions politiques de Berlin et a mis en lumière les conséquences importantes qui s'ensuivront pour les relations germano-russes.
Poutine s'est montré particulièrement préoccupé par l'apparition de chars allemands en Ukraine, qu'il a qualifiée de choc moral et éthique pour la Russie. Il a souligné que la livraison de missiles à Kiev avait irrémédiablement endommagé les relations diplomatiques entre Berlin et Moscou. Pour M. Poutine, ces mesures de soutien militaire sont le signe d'une hostilité et d'une méfiance croissantes envers la Russie.
Un autre point central de sa critique était la dépendance croissante de l'Allemagne vis-à-vis des États-Unis. Poutine a fait valoir que l'Allemagne n'agissait plus de manière autonome en matière de défense et d'information et que cette dépendance limitait massivement la liberté de décision de Berlin. Selon M. Poutine, cette situation oblige la politique allemande à prendre des mesures qui ne sont pas dans l'intérêt supérieur du pays, mais qui servent plutôt les objectifs stratégiques de Washington.
En ce qui concerne les conséquences économiques des tensions politiques, M. Poutine a souligné que la rupture des relations énergétiques entre la Russie et l'Allemagne avait un effet dévastateur sur l'industrie allemande. Sans les livraisons d'énergie à bas prix de la Russie, les entreprises allemandes perdraient leur compétitivité, ce qui pourrait entraîner à long terme des dommages économiques et des pertes d'emplois considérables.
Poutine a également établi des parallèles historiques pour étayer ses arguments. Il a mis sur le tapis le fait que l'Allemagne n'a jamais été pleinement souveraine après la Seconde Guerre mondiale et a vivement critiqué le gouvernement allemand pour avoir tacitement accepté le sabotage des gazoducs Nord Stream.
Le discours de Poutine ne met pas seulement en évidence les tensions actuelles, il laisse également entrevoir l'espoir que des changements politiques en Allemagne pourraient permettre de normaliser les relations. Le soutien à une politique plus souveraine et à des partis comme l'AfD pourrait jouer un rôle décisif à cet égard.
Poutine s'est exprimé avec une clarté et une urgence qui mettent en évidence le profond fossé entre les pays et la nécessité de revoir la politique étrangère allemande. À l'heure où l'Allemagne doit retrouver son indépendance et faire passer les intérêts de ses citoyens au premier plan, l'AfD pourrait faire office de voix de la raison et de la souveraineté nationale. Cette perspective offre une opportunité non seulement pour les relations germano-russes, mais aussi pour le renforcement de l'Allemagne sur la scène internationale.
Qui est Elena Fritz?
La collaboratrice du site PI-NEWS Elena Fritz, est née le 3 octobre 1986, elle est arrivée en Allemagne il y a 24 ans en tant qu'Allemande de Russie. Après son baccalauréat, elle a étudié le droit à l'université de Ratisbonne et a obtenu un diplôme avec succès. Elle s'est engagée dans l'AfD depuis 2018, a fait partie du comité directeur du parti dans l'État de Bavière de 2019 à 2021 et s'est présentée comme candidate directe au Bundestag en 2021. Elle est l'heureuse mère d'un petit garçon de trois ans. Cliquez ici pour accéder au canal Telegram d'Elena Fritz: https://t.me/global_affairs_byelena
20:28 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vladimir poutine, russie, allemagne, europe, affaires européennes, actualité, politique internationale | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Macron : acculé ou fin stratège ?
Macron : acculé ou fin stratège ?
Pierre-Emile Blairon
Certains de nos lecteurs, que nous savons perspicaces, auraient tendance à répondre : les deux, mon colonel !
Pour ma part, je répondrais plutôt : ni l’un ni l’autre ; je pense qu’il suit, imperturbable (avec une constance qui suscite mon admiration) le cahier des charges qui lui a été soumis bien avant sa première investiture en tant que Président de la République française et qu’il s’y tient depuis sans faux pas, et d’une manière exemplaire, tout au moins du point de vue de ceux qui le guident, à savoir la destruction systématique de notre pays et la disparition de ses habitants par tous moyens.
Soumis par qui ? Guidé par qui ? Je suppose : par l’Etat profond étatsunien, par la CIA, par les caciques de Davos, le FMI, l’OMS, l’Otan, von der La Hyène, par les Illuminati, voire par le diable.
Pierre Cassen, déjà plus fin observateur que la plupart des commentateurs, fait une bonne analyse quand il dit qu’il ne faut surtout pas sous-estimer les talents de manipulation de Macron ; mais, à mon avis, Pierre Cassen fait juste une petite erreur sur le degré de perversité de Macron qui est encore supérieur à ce qu’il décrit, d’une part, et, d’autre part, sur le degré d’intelligence machiavélique de ceux qui le manipulent pour qu’il nous manipule.
On peut imaginer ce scénario : il fait représenter son parti par la gourdasse Hayer pour qu'elle fasse le score minable prévu depuis le début et il fait élire son dauphin (et celui de Davos ?), celui qui pourrait servir ses intérêts, Bardella, puis il organise de nouvelles élections législatives pour pouvoir continuer à régner en cohabitation avec le chouchou du Système, l'homme élu par une bonne partie du peuple français mais aussi... par l'Ordre mondial, quitte à modifier l’article 6 de la Constitution pour lui permettre d’exercer un troisième mandat avec l’aval du futur Premier ministre Bardella et la caution des voix de ses partisans (bernés), à savoir 7.763.665 voix.
Ce garçon est tout indiqué pour complaire aux desiderata du Système représenté en France par Macron.
Juste un exemple concernant l’attitude à adopter à propos de la guerre en Ukraine :
« Le 22 mars sur France Info, Jordan Bardella déclarait soutenir "l'utilisation des bénéfices des avoirs russes pour financer l'effort de guerre en Ukraine" et même avoir porté la mesure "auprès du chef de l’État, qui y était d'ailleurs réticent, lors de la réunion des chefs de parti le jeudi 7 mars à l’Élysée". Pourtant, un mois plus tôt, l'élu RN ne votait pas en sa faveur lorsque le Parlement européen a été appelé à se prononcer sur la "nécessité d’un soutien sans faille de l’Union à l’Ukraine". « À Strasbourg, Jordan Bardella s’est abstenu lors du vote de cette résolution, aux côtés d’autres membres de son groupe Identité et Démocratie (ID), selon le procès-verbal du 29 février. Dans ce texte, adopté avec 451 voix, les eurodéputés ont réaffirmé "l’urgence de mettre en place un régime juridique solide permettant de confisquer et d’utiliser les avoirs d’État russes gelés par l’UE pour reconstruire l’Ukraine et indemniser les victimes de la guerre".
Le même jour, une autre résolution a été votée pour "soutenir les prisonniers politiques et la société civile opprimée en Russie", dans le sillage de la mort d’Alexeï Navalny dans une colonie pénitentiaire. Cette fois, Jordan Bardella a voté pour, selon le procès-verbal. (Paru sur TF1 info le 2 juin 2024, Caroline Quévrain)
Les Français peuvent-ils faire confiance à quelqu’un qui dit tout et le contraire de tout selon les besoins du moment ?
Et ceci est d’autant plus grave qu’il s’agit de la vie de nos enfants qui pourraient être envoyés à la boucherie pour une cause qui ne nous concerne en rien, qui n’a d’autre but que de satisfaire les intérêts de l’Otan, de l’Amérique et d’un fonds de pension, BlackRock, qui a déjà acheté une grande partie des terres ukrainiennes ; voulez-vous faire mourir vos enfants pour un fonds de pension ?
Que des Français puissent accepter cette ignominie me révulse.
Le philosophe Bruno Latour disait : « Le contraste entre le calme avec lequel nous continuons à vivre tranquillement et ce qui nous arrive est vertigineux » ; et Bernanos écrivait, à la fin de la première guerre mondiale : "« La guerre m'a laissé ahuri, comme tout le monde, de l'immense disproportion entre l'énormité du sacrifice et la misère de I'idéologie proposée par la presse et les gouvernements. Et puis encore, notre espérance était malade, ainsi qu’un organe surmené. La religion du Progrès pour Iaquelle on nous avait poliment priés de mourir, est en effet une gigantesque escroquerie à l'espérance !... »
Que dirons-nous au lendemain de celle que Macron et ses acolytes (dont les "oppositions" contrôlées, comme le RN) veulent faire éclater ? Restera-t-il même quelqu'un pour en parler ?
20:11 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, france, politique, affaires européennes, emmanuel macron | | del.icio.us | | Digg | Facebook
samedi, 08 juin 2024
La guerre culturelle, la loi fondamentale et la lutte contre la droite - Réflexions en marge de la convergence des catastrophes
La guerre culturelle, la loi fondamentale et la lutte contre la droite
Réflexions en marge de la convergence des catastrophes
Werner Olles
Depuis que la "culture du couteau" a fait son entrée en Allemagne et que la construction malveillante et intrigante qu'est le libéralisme global s'est installée, avec toute son arrogance et sa soif de pouvoir illimitées, lesquelles sont aussi glaciales que dangereuses, dans le mensonge, la folie et le manque de caractère, à l'instar de robots sans esprit, sans vérité, sans chaleur, sans éducation et sans intelligence organique, le fragment d'État qu'est la RFA prend des décisions qu'il n'est pas prêt à prendre pour le bien de ses citoyens, mais plus exactement des décisions qui vont exactement aux dépens d'eux. Il y règne un libéral-démocratisme extrême devenu de fait sauvage, de la part d'empoisonneurs sans scrupules et d'éléments belliqueux et sans patrie comme la secte queer-woke des Verts, qui ne connaît aucun autre but que ses délires idéologiques, ne reconnaît aucune nation, aucun État, aucune forme et aucune pensée raisonnable, mais est une secte uniquement mue par une fringale sadomasochiste de vassalité consentante et de soumission à l'hégémonie de l'OTAN, organisation américaine, à la nomenklatura eurocratique de Bruxelles, aux mondialistes du "Forum Economique Mondial" et de l'ONU, et à un humanitarisme affecté au bénéfice de tout le monde sauf des Allemands. Le fait que cet « Etat » considère ses citoyens comme de simples objets d'une éducation disciplinaire que l'on peut brimer, harceler, abuser, tromper, humilier et rabaisser à volonté, la soumission n'est alors pratiquement qu'une formalité.
En effet, la politique qui gère l'immigration et les étrangers et que pratique la classe dirigeante, par exemple, n'a pas seulement quelque chose d'écœurant et de mensongèrement bien intentionné: elle incarne la forme la plus brutale et la plus asociale du politiquement correct et elle opère aussi sans vergogne et à une vitesse folle la dissolution des structures sociales et de voisinage traditionnelles, d'un cadre de vie relativement gérable, du moins jusqu'à il y a quelques décennies, qui promettait une sécurité quant au comportement naturel des habitants de la république et reposait sur des évidences, toutefois depuis longtemps en déclin mais encore exemptes de bricolages idéologiques et de slogans néolibéralistes. Certes, à l'époque, il n'y avait déjà que peu de recettes politiques claires et véritablement orientées vers l'avenir, mais il y avait déjà des dommages causés par un consumérisme excessif et surtout un secteur culturel beaucoup trop subventionné, que la gauche et les Verts pouvaient occuper à leur guise. Il y eut la TV, cloaque sous-culturel avec ses niaiseries à l'américaine, puis vint la dérision anticipatrice de tous les réflexes sains d'un peuple; l'islamisme apparut sur la scène politique, géopolitique, culturelle et sociale, le désastre commença, la catastrophe du Grand Remplacement, du repeuplement et de l'accaparement des terres, qui atteignit son paroxysme en 2015. Après les guerres civiles déclenchées par l'hégémon américain en Afghanistan, en Syrie et en Irak, le régime libyen a été démantelé, alors qu'il assurait jusque-là de manière fiable la protection des frontières, totalement négligée par l'Union européenne et l'Allemagne, et constituait ainsi un certain verrou contre la submersion par l'immigration culturelle étrangère de masse. Toutes les digues ont alors cédé et le misérabilisme des élites politico-culturelles a propagé la thèse folle selon laquelle les Européens avaient le devoir et le besoin d'accueillir les nouveaux occupants et de leur fournir tout ce que l'on rechignait à accorder à la population locale qui payait des impôts.
L'enthousiasme malsain pour les envahisseurs venus d'Orient et d'Afrique, qui emportaient dans leurs bagages l'islamisation de l'Europe, s'est toutefois manifesté le plus clairement en Allemagne, qui a volontiers ouvert les portes de son luxuriant système social et a naturellement accueilli la grande majorité des demandeurs d'asile. On peut sans crainte qualifier cette maladie de « psychopathologie collective » avec le penseur français Guillaume Faye, décédé en 2019, mais qui n'est rien d'autre qu'une « imposture historique » (Faye), un monstre d'ethno-masochisme, de haine de soi et de racisme inversé contre son propre peuple, d'exaltation de l'abâtardissement et de l'universalisme, de xénophilie et de négation de sa propre identité ethnoculturelle jusqu'au suicide ethnique. Après tout, jusqu'à présent, seules les élites d'Europe occidentale ont été touchées par cette épidémie de colonisation de l'Europe par les nouveaux colons exotiques.
Entre-temps, il devrait être clair, même pour le plus stupide des gauchistes, qu'une société multiraciale est toujours une société multiraciste, qui ouvre la porte à la violence, à la terreur, aux crimes interclaniques et au totalitarisme politique, fossoyeurs de toute véritable démocratie. Outre les largesses généreusement distribuées aux envahisseurs par nos systèmes sociaux, cela a aussi beaucoup à voir avec le fait que les sociétés occidentales utilitaristes, de concert avec les socialistes milliardaires du Great Reset, veulent créer un système dont l'objectif est l'homme détaché de tout lien naturel, de toute tradition et de toute appartenance, interchangeable à volonté, sans identité, sans culture, asocial, uniquement consommateur, ouvert à l'exploitation, à la consommation de drogues et à la farce vide de sens que sont les libertés factices du « One World ».
Nous voyons donc que la lutte contre le métissage et la surpopulation étrangère est encore plus importante que la mobilisation pour la souveraineté politique, la résistance à l'augmentation constante de la dette publique et à l'austérité imaginaire ou à la prétendue « gauche anticapitaliste ». Nous constatons également que les « antiracistes » féministes du monde entier fraternisent avec les musulmans noirs et arabes, alors que la plupart d'entre eux sont à la fois racistes, ouvertement misogynes et antisémites, tandis que le racisme violent contre les Blancs et les innombrables viols de filles et de femmes autochtones sont niés d'un revers de main. Parallèlement, la « discrimination positive », appelée « affirmative action » dans les universités américaines, permet aux personnes issues de la « diversité » d'accéder plus facilement à des logements sociaux payés par l'État, ce qui n'est pas le cas des autochtones, ou de bénéficier d'une impunité de plus en plus fréquente pour les activités criminelles.
Avec leur approche totalitaire, les dirigeants persécutent aujourd'hui tous ceux qui, pour de bonnes raisons, les critiquent, les dénoncent, prédisent depuis de nombreuses années l'effondrement du multiculturalisme et réclament un retour à l'homogénéité culturelle, qui est l'exact contraire d'une société ethno-masochiste gangrénée par des illégaux issus de cultures pré-civilisationnelles étrangères à notre espace. En réalité, cependant, l'agitation de la classe politique et de ses divers serviteurs dans les médias dominants est incessante et se radicalise de jour en jour. Une campagne de dénigrement et de désinformation en chasse une autre, et les propos abracadabrants de petits morveux décérébrés et de vieilles femmes vertes haineuses dans les talk-shows de la télévision-cloaque publique, dirigés par des larbins du régime, qui témoignent d'une grave confusion mentale, semblent ne pas avoir de fin.
Face à cette situation précaire pour la Nouvelle Droite, on pourrait penser que tous ceux qui ont rejoint la résistance contre le modèle de société qui nous opprime, nous persécute, nous insulte, nous discrimine, nous diffame et nous humilie quotidiennement, devraient maintenant être solidaires, se soutenir mutuellement et, si une autocritique est nécessaire - et elle l'est certainement -, l'exprimer en interne et non pas devant les yeux et les oreilles de tous et pour le plaisir de notre ennemi commun, et surtout renoncer à l'hypercritique. Cela concerne aussi bien l'AfD en tant que parti que le « Vorfeld », l'espace métapolitique en marge, excessivement surestimé. En fait, c'est bien plus embêtant que ce que la plupart d'entre nous pensent. Alors que les « rats de bibliothèque universitaires » ont tendance à tout stériliser, à s'empêtrer dans des détails microscopiques et à cesser de penser, d'autres glissent complètement vers l'intellectualisme et se contentent, sous prétexte que l'on mène tout de même un combat culturel métapolitique, d'aligner des idées purement abstraites et de tenir des propos totalement déconnectés de la réalité, sans envisager de mise en œuvre politique ou révolutionnaire. Une autre coterie idéologique fait carrière dans la politique de parti, dilue de plus en plus ses positions, laisse dépérir sa vision idéologique du monde et oublie complètement que notre combat concerne la création d'une situation efficace et non des postes et des places dans un appareil. Certes, l'activisme politique n'est pas dépassé, bien au contraire, mais il doit être fondé sur une base théorique et idéologique concrète et avoir pour objectif de renverser l'uniformisation mentale et le conformisme dominant, tissés de platitudes, par de nouvelles idées révolutionnaires, des solutions originales et des projets alternatifs.
Nous ne nous battons pas seulement pour des idées, mais aussi, entre autres, avec des idées, comme l'a très bien dit Guillaume Faye. Cela suppose tout d'abord de désigner un ennemi à combattre, car cet ennemi espère que nous nous laisserons diviser, voire opposer. Cette stratégie est désormais utilisée avec succès par les États islamiques, qui envoient leurs jeunes hommes prêts à se battre contre nous, déguisés en réfugiés. Notre identité culturelle et ethnique est donc attaquée de l'extérieur et de l'intérieur, tandis que nous nous déchirons et nous entredéchirons à l'intérieur: une situation vraiment déplorable. Il faut donc se méfier des petits sachants vaniteux et des faiseurs de faits qui accordent plus d'importance à leur sécurité et à leur confort qu'à se considérer en état de résistance et de rébellion contre un système qui n'a rien, mais alors rien, à nous offrir, si ce n'est un dégoût existentiel pour ses perversions queer, ses bassesses politiques, ses mensonges, ses escroqueries et ses répugnances woke. C'est pourquoi nous ne lui devons ni obéissance ni loyauté, mais une critique radicale, une pensée radicale et l'adoption de positions révolutionnaires, plutôt que de suivre une logique prétendument conservatrice, car il n'y a plus rien à sauver et à préserver dans et par ce système.
Il ne peut s'agir que de se préparer à un renouveau et de tenter sérieusement de construire une véritable contre-société avec des réseaux flexibles, articulés et actifs comme embryon d'un nouvel ordre à venir. C'est d'ailleurs le modèle temporairement réussi des « révolutionnaires culturels » de 1967-1968, qui a toutefois débouché en partie sur le radicalisme folklorique, le terrorisme infiltré par les services secrets et une mentalité d'abandon de type hippie. En revanche, nous devrions nous débarrasser de la fameuse « marche à travers les institutions », qui réduit la politique à la politique quotidienne, diffuse une autosatisfaction pseudo-philosophique et, sous la forme de la secte des Verts, n'est pas trop gênée pour risquer une guerre nucléaire mondiale contre la Fédération de Russie, qui entraînerait l'Europe dans l'abîme.
Le dilemme des conservateurs, qui ont certes des affects très forts contre une société reposant sur la perversion égalitaire, sur la dysharmonie imposée par l'État, sur la fragmentation culturelle et sur la guerre civile qui se profile à l'horizon, devient toutefois évident lorsque se manifeste enfin l'indignation bouillonnante face à l'étalage macabre des rêves fébriles de la gauche et des verts sur une « diversité » imposée de force. Cette indignation peut prendre la forme de manifestations et de rassemblements légitimes contre un projet de centre d'asile dans une commune, constituant ainsi un symbole fort de résistance à la force destructrice que constitue le chaos multiethnique, ou la forme de visions littéraires et éditoriales d'une société liée historiquement par une identité nationale et culturelle commune. De multiples possibilités de résistance doivent être envisagées face à une politique erronée qui, en raison de sa trahison inhérente et de ses expériences délirantes, met en péril la paix sociale par un flot incessant d'immigrés clandestins. Dans ce contexte, la transgression est également justifiée, car l'Europe et l'Allemagne se trouvent aujourd'hui dans la plus grande lutte existentielle de leur histoire.
Face à la manipulation massive des citoyens, à la surveillance et à la persécution de la résistance et des forces d'opposition et de dissidence, les conservateurs se défendent avant tout par la parole et par l'écrit et, en cas d'urgence, en faisant appel aux tribunaux. Il n'y a rien à redire à cela, tant qu'il ne s'agit pas d'un donquichottisme face à la convergence des catastrophes, à la colonisation de nos pays et à la bataille pour l'Europe qui y est étroitement liée. Le fait que les conservateurs et les réactionnaires ne parviennent plus à croire à la possibilité d'une Reconquista ne fait pas d'eux des complices du système, l'auteur se considérant lui-même comme un réactionnaire aux racines nationales-révolutionnaires.
Pourtant, l'une des erreurs cardinales des conservateurs comme de la Nouvelle Droite est de ne pas comprendre le Grand Remplacement dans le contexte historique des invasions islamiques, à commencer par la bataille de Tours et Poitiers en 732 et le deuxième siège turc de Vienne en 1683, comme la troisième agression de l'Islam contre l'Europe, entravant et disqualifiant ainsi l'engagement politique et militant de jeunes patriotes idéalistes.
Ainsi, lorsqu'un auteur conservateur renommé, dans un journal conservateur tout aussi renommé, dévalorise, dans une longue critique, les thèses de Martin Sellner dans son livre « Remigration » en les qualifiant de « revendications » contraires à la Loi fondamentale et qui, de surcroît, vont à l'encontre de la « dignité humaine », il s'égare dans des raisonnements qui s'apparentent davantage à des étiquettes superficielles qu'à une approche sérieuse, critique et solidaire du fond des choses. Les thèses de Sellner méritent en effet d'être discutées et critiquées, mais il ne s'agit pas de « revendications », mais de propositions que l'on peut rejeter, ignorer ou accepter. Manipuler la Loi fondamentale est toutefois une grave erreur politique, et de surcroît extrêmement insensible. Les conservateurs devraient commencer à comprendre que la provocation imprègne l'ensemble du monde idéologique et qu'ils respectent aussi bien le moralisme strict du militant que la nostalgie et l'amour de la légalité et du droit des conservateurs, teintés de capitulation. Malheureusement, ces derniers ne comprennent toujours pas qu'une guerre culturelle est avant tout une question de pouvoir et non de droit, et que les affects de nos ennemis n'ont pas à nous intéresser.
Nous ne voulons pas nous lancer dans une querelle de principe sur « notre » Loi fondamentale, il suffit pour cela de se remémorer le discours prononcé par l'un de ses pères, le professeur Carlo Schmid (SPD), le 8 novembre 1948 devant le Conseil parlementaire à Bonn, avec le beau titre « Qu'est-ce que cela veut dire, la Loi fondamentale ? », et de se rappeler que l'État libre de Bavière et le KPD ont tous deux rejeté cette « construction émanant d'une commission militaire alliée » (Carlo Schmid) pour des raisons très valables et compréhensibles.
En dépit de son préambule, l'adoption de la Loi fondamentale, après que les Alliés l'eurent censurée et modifiée des dizaines de fois pour qu'elle aille dans leur sens, marqua l'approbation de la division de l'Allemagne, qui ne pouvait plus être évitée. Le président de la SPD, Kurt Schumacher, a accusé Konrad Adenauer, non sans raison, d'être le « chancelier des Alliés ».
Contrairement à une constitution complète, la Loi fondamentale est donc encore aujourd'hui un document instituant un « statut d'occupation imposé » et la RFA constitue la « forme d'organisation d'une modalité de la domination étrangère » (Carlo Schmid). Celui qui attribue à ce fragment d'État un caractère démocratique doit donc expliquer comment la démocratie peut fonctionner sans souveraineté. A cet égard, Wolfgang Schäuble a dit ce qu'il fallait le 18 novembre 2011 lors d'un moment fort devant l'association des banques : « Nous n'avons jamais été totalement souverains depuis le 8 mai 1945 ! ».
Alors qu'une Constitution est donc l'auto-réalisation de la liberté par un peuple qui le coule sous une forme juridique, la Loi fondamentale, conçue dès le départ comme un texte provisoire, doit porter en elle une limite temporelle jusqu'à ce que soit adopter une future Constitution complète. La Loi fondamentale cesse automatiquement d'être en vigueur le jour où le peuple allemand se dotera librement d'une constitution. Alors que le peuple allemand est, théoriquement, la source de la souveraineté, celui-ci est bafoué chaque jour. Il s'agit donc d'un acte de soumission permanent qui bloque l'exercice de la souveraineté du peuple allemand. Bien que le règlement de la Haye sur la guerre terrestre interdise l'occupation de l'Allemagne, qui jusqu'à ce jour serait perçue comme un acte interventionniste, cela n'empêche pas l'OTAN, dirigée par les États-Unis, d'intervenir dans le conflit russo-ukrainien depuis le sol allemand, nous exposant ainsi à la menace d'une nouvelle guerre mondiale.
Nous devons donc considérer comme notre devoir et notre objectif de créer une Allemagne et une Europe qui croient à nouveau en elles-mêmes et qui ne sont pas des vassaux hypocrites des États-Unis, de l'OTAN et de l'UE. Cela signifie apporter l'unité de la lumière, comprise sur le plan métaphysique, dans l'obscurité, alors que « le libéralisme enlève à la vie tout son mystère » (Emil Cioran), et que des religions synthétiques de substitution, sans convictions philosophiques profondes, pour lesquelles spiritualité et histoire sont des mots étrangers, déterminent aujourd'hui notre existence.
Certes, les spectres verts, forts de leurs mensonges, ont coupé le lien spirituel avec notre identité nationale et culturelle dans leur haine sans issue de tout ce qui est normal et décent, de l'honneur, de la dignité et de la grandeur, mais il existe des forces existentielles fondamentales qui permettent de surmonter les périodes de détresse et de mort culturelle : la mythologie du culte ou du rite, l'amour de la patrie et la lutte éternelle contre le mal. En fait, il n'est pas du tout certain que nous gagnions cette bataille si l'ontologie politique ne mûrit pas en un phénomène métaphysique. C'est là qu'apparaît à nouveau la vieille discussion entre Carl Schmitt et le réactionnaire catholique espagnol Alvaro d'Ors. Alors que C. S. espérait que le katechon, l'empêcheur de tourner en rond, s'opposerait à l'Antéchrist, incarnation du mal, et retarderait ainsi la fin du monde, le croyant espagnol misait sur le retour imminent de notre Seigneur et Sauveur, qui apparaîtra à la fin des temps comme un juste juge. Le chrétien ne devrait donc pas retarder la chute à tout prix, mais implorer la justice et la grâce de Dieu. Le fait que cette question fondamentale ne soit même plus d'actualité dans nos églises, mais qu'elle le soit dans un empire katéchonique comme la Russie et son orthodoxie, en dit long sur notre déclin transcendantal et spirituel.
Néanmoins, ne nous laissons pas aller à des apaisements et des comportements défensifs face aux campagnes agressives de dénigrement et de désinformation de nos ennemis, ne renions pas les nôtres attaqués par le système, ne cultivons pas un conservatisme stérile où il n'y a plus rien à conserver, mais passons plutôt à l'offensive sans nous laisser impressionner, car « la vie est un combat sur terre ! » (Darya Douguina). Nos amis du FPÖ avec Herbert Kickl en Autriche, Viktor Orban en Hongrie et, surtout, les Trumpistes aux États-Unis prouvent chaque jour que cela est possible. C'est peut-être notre dernière chance de remporter la guerre culturelle et de redonner un sens à notre vie. Une raison suffisante pour un optimisme eschatologique !
Werner Olles
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À propos de ces listes dissidentes (ou pas…)
À propos de ces listes dissidentes (ou pas…)
par Georges FELTIN-TRACOL
La précédente chronique n°117 s’intéressait à la plupart des trente-sept listes présentes pour l’élection européenne du 9 juin prochain (cf.:http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2024/06/02/france-profusion-de-listes-pour-les-europeennes-2024.html ). Depuis se retrouve en lice une trente-huitième liste. En effet, le 23 mai dernier, le Conseil d’État validait « Liberté démocratique française » animée par Patrice Grudé.
Les commentateurs politiques rangent cette nouvelle liste qui prône la démocratie directe parmi les héritiers des Gilets jaunes. L’intention est sympathique, mais sans démopédie effective et à l’heure des réseaux sociaux omniprésents qui phagocytent le temps de lecture devant un imprimé et de l’analphabétisme scolaire des jeunes générations, cet objectif louable se révèle irréaliste et même contre-productif. Il faut balayer l’image idyllique de la Suisse référendaire. Bien des votations marquées par une abstention élevée entérinent en Helvétie le politiquement correct.
La liste de Patrice Grudé peut concurrencer « France libre » conduite par le chanteur Francis Lalanne avec l’humoriste Dieudonné à la troisième place. Tous deux souhaitaient faire des spectacles communs dans les salles Zénith de France. Le Régime a empêché cette représentation festive. Il a en revanche réussi à les réunir sur la même liste. « France libre » met en transe les journalistes de BFM TV quand les deux artistes se filment dans une cellule et que Dieudonné qualifie l’Europe de « fosse à merde ». En 2019, Francis Lalanne dirigeait déjà « Alliance jaune » qui se revendiquait des Gilets jaunes. Elle ne récolta que 121.209 suffrages, soit 0,54 %. Le parcours politique du chanteur vedette des années 1980 est sinueux. Longtemps proche de l’écolo-centriste Jean-Marc Governatori, Francis Lalanne a défendu en 2015 les immigrés clandestins sans-papiers. En 2022, excédé par la propagande cocotralalavidienne, il apporte sa voix à Marine Le Pen. Il sera intéressant d’observer le résultat de cette liste et de le comparer avec l’audience moyenne sur Internet de ces deux protagonistes.
Les souverainistes se présentent à ces élections en ordre dispersé. Une fois encore, l’Union populaire républicaine (UPR) de François Asselineau a déposé une nouvelle liste en faveur du Frexit. Il y a cinq ans, il obtenait 1,17 %. Mais peut-on se fier à un haut-fonctionnaire issu des réseaux de Charles Pasqua et qui, pendant l’élection présidentielle de 2017, faisait sa campagne avec les drapeaux français, de la Francophonie et de l’ONU ? François Asselineau est un souverainiste qui ignore tout impératif identitaire. En 2021, il déclarait que les Français fussent bien plus proches des Maliens que des Lettons. On en reste pantois…
Militant dans sa jeunesse à Lutte ouvrière, né en Serbie alors yougoslave, Georges Kuzmanovic a monté la liste « Nous, le Peuple ». Ce proche de Jean-Luc Mélenchon dont il est le conseiller diplomatique en 2017 rompt un an plus tard avec La France insoumise parce qu’il exprimait son désaccord au sujet de l’immigration et du multiculturalisme. Ce fondateur de République souveraine collabore à Front populaire, la revue de Michel Onfray. Philosophe socialiste proudhonien qui récuse depuis 1992 le traité de Maastricht, Michel Onfray fonde en 2002 une université populaire à Caen en réponse au « traumatisme » du 21 avril et à la qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle. Vingt-deux ans plus tard, invité fréquent sur CNews, Michel Onfray tient des analyses aujourd’hui assez proches du « Menhir ». Preuve manifeste de son erreur de jugement politique. Georges Kuzmanovic s’inspire-t-il de l’Allemande Sahra Wagenknecht qui vient de créer un mouvement de gauche anti-immigration et anti-guerre ? On notera qu’au sein de « Nous, le Peuple » figurent le prince Murat et diverses personnalités néo-bonapartistes. Cette liste tente principalement à rassembler les nationaux-républicains de gauche.
Son pendant à droite s’appelle « Rester libre » d’Édouard Husson (photo), historien et patron d’émission sur Radio Courtoisie. Il refuse toute avancée fédéraliste de la construction européenne. Il rejette en particulier le projet du Belge Guy Verhofstadt adopté par le Parlement dit européen sortant, qui donnerait à l’Union le statut d’État fédéral croupion des États-Unis d’Amérique et du sinistre Bloc occidental atlantiste.
La liste d’Édouard Husson concurrence celle des Patriotes de Florian Philippot qui a fait pour la circonstance une alliance avec l’ancien député sarkozysto-zemmouriste Jean-Frédéric Poisson, président de Via, la voie du peuple. Outre une réaffirmation inébranlable de promouvoir le Frexit, l’ancien numéro deux du Front national entend dépasser les 0,65 % de 2019. Il manifeste souvent contre les mesures cocotralalavidiennes liberticides, l’Apartheid avec le « pass » sanitaire et la paix immédiate en Europe. Florian Philippot n’a jamais ménagé sa peine en organisant des manifestations contre la tyrannie plus que balbutiante. Toutefois, à l’instar des listes mentionnées dans la présente chronique, le président des Patriotes pâtit de l’absence de relais dans l’audio-visuel et du dénigrement systématique des « chiens de garde » médiatiques qui osent le qualifier de « complotiste » ! Nul doute que Florian Philippot a démontré un vrai courage au cours des quatre dernières années. Cependant, son discours républicain nationiste fleure bon l’apologie centralisatrice des « hussards noirs de la IIIe République ».
Des listes exposées aujourd’hui, celle qui a le plus de possibilités d’obtenir quelques élus est Reconquête ! avec, pour tête de liste, Marion Maréchal. Cette dernière a montré au cours de cette campagne une belle pugnacité et un vrai talent dans la réplique incisive et percutante. Néanmoins, au risque de chagriner les amis de Synthèse nationale, voter pour cette liste n’est pas envisageable. Certains colistiers n’hésitent pas à traquer en région les militants les plus déterminés sous prétexte d’écarter de ce jeune parti tout profil un peu trop radical. Placé en quatrième position, Nicolas Bay, qui après son départ du RN siégeait chez les non-inscrits, a rejoint le groupe des Conservateurs et réformistes européens (CRE). Ce groupe eurosceptique fondé par les tories britanniques et les Polonais de Droit et Justice (PiS), a une charte ouvertement atlantiste. Le Monde du 6 avril 2019 rapportait les propos de l’ancien président du parti européen CRE, le Tchèque Jan Zahradil, assurant que « Marine Le Pen n’est pas assez atlantiste et elle est trop protectionniste ». « Cela ne passerait pas en Pologne », expliquait pour sa part Ryszard Legutko, le chef de la délégation européenne du PiS, qui pointait aussi l’héritage politique de son père, Jean-Marie Le Pen. Ce sentiment a-t-il changé ? Il faut en douter d’autant que ni le libéralisme conservateur, ni le bellicisme atlantiste ne sauveront la civilisation albo-européenne de tous les périls actuels et à venir.
La morne campagne de 2019 eut sa bouffée d’air frais apportée par la liste de la Reconquête de Vincent Vauclin, alors responsable de La Dissidence Française. Sans grands moyens, elle obtint 0,02 % (4569 voix sans compter les bulletins annulés pour divers motifs fallacieux). En 2024, la belle surprise s’appelle « Forteresse Europe » de Pierre-Marie Bonneau. Précisons à toute fin utile que l’avis du chroniqueur n’engage ni Radio Méridien Zéro, ni les revues et sites auxquels il a l’honneur de contribuer. Il s’exprime maintenant à titre strictement personnel.
La liste de Maître Bonneau synthétise les propositions des autres listes vues précédemment. Elle les sublime même sur la voie cohérente de l’indépendance nationale, de l’enracinement dynamique, de la justice sociale et de la liberté médicale. Son intitulé n’est-il pas d’ailleurs un clin d’œil à l’« Europe cuirassée » de Maurice Bardèche ? Ajoutons que son symbole est superbe. Cela change des logos abscons. Le programme de « Forteresse Europe » a une tonalité à la fois française et européenne qui ne laisse pas indifférent tout ethno-différencialiste convaincu.
Certes, en désaccord avec cette chronique, des amis répondront par des considérations tactiques et tenteront de justifier le vote utile pour tel ou tel. L’élection du 9 juin n’a qu’un seul tour. Ce scrutin offre la possibilité de voter pour ses convictions et de se faire plaisir. Bien sûr, « Forteresse Europe » n’aura aucun élu. Mais imprimer chez soi son bulletin et le mettre dans l’urne constitue une réelle jubilation civique. Ce vote sera aussi un formidable bras d’honneur adressé à tout un système mortifère. Chaque vote pour « Forteresse Europe » indiquera dimanche une volonté de construire un bastion continental libéré. Et puis, si vaincre est nécessaire, combattre l’est plus encore. Les quatre-vingt-un membres de « Forteresse Europe » en sont un parfait exemple de militantisme et d’engagement.
GF-T
- « Vigie d’un monde en ébullition », n° 118, mise en ligne le 6 juin 2024 sur Radio Méridien Zéro.
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vendredi, 07 juin 2024
Notre Avant-guerre 2024
Notre Avant-guerre 2024
Karl Richter
Le jugement populaire selon lequel les peuples d'Europe se sont précipités dans la Première Guerre mondiale par pur aveuglement et stupidité politique est toujours d'actualité. Le best-seller « Les somnambules » (2012), écrit par l'historien australien Christopher Clark, reflète de manière exemplaire cette vision. Mais elle est inexacte. Les cercles maçonniques et financiers internationaux travaillaient depuis des décennies à la Grande Guerre, au renversement des monarchies et à la mise en place de la démocratie occidentale. La Première Guerre mondiale était le produit d'une politique d'intérêts et d'intrigues à long terme menée par des cercles occidentaux agissant à l'arrière-plan.
Il en va de même pour la Seconde Guerre mondiale. Bien qu'Hitler ait été l'acteur le plus bruyant, il n'est plus un secret pour personne qu'il n'était que l'instigateur, car la Seconde Guerre mondiale était fixée dès la fin de la Première. Dans les années 20 et 30, la Pologne seule a tenté à plusieurs reprises de déclencher la guerre contre l'Allemagne avec l'aide des puissances occidentales. L'élément déclencheur a finalement été, en 1939, la terreur persistante perpétrée contre la communauté allemande de Pologne - et l'encouragement à le faire par les instigateurs anglo-américains. C'est d'ailleurs exactement la même constellation, jusqu'aux principaux acteurs, à laquelle Poutine est confronté aujourd'hui. Contrairement à Hitler, il a attendu huit ans, de 2014 à 2022, avant de venir en aide à la population russe harcelée dans le pays voisin. Dans la grande interview que Tucker Carlson lui a accordée en février, Poutine a laissé entendre qu'il était conscient des parallèles historiques.
Nous assistons actuellement, en temps réel, au déclenchement de la troisième guerre mondiale. Délibérément, en toute connaissance de cause. Ce ne serait d'ailleurs pas la première grande guerre qui débuterait en été. On ne peut pas interpréter les provocations occidentales à l'égard de la Russie autrement que comme une volonté délibérée de déclencher la guerre. Les états-majors de l'OTAN connaissent la doctrine nucléaire russe - et c'est apparemment pour cette raison qu'ils attaquent les stations radar russes, qui font partie du système d'alerte précoce pour la détection d'attaques de missiles intercontinentaux (ICBM) et constituent donc un pilier de la sécurité stratégique de la Russie. Dans le même temps, elle ouvre la voie à l'envoi de troupes occidentales au sol en Ukraine. Parallèlement, la guerre est portée avec détermination sur le territoire russe, en supprimant les restrictions actuelles sur l'utilisation des systèmes d'armes fournis par l'Occident. M. Poutine a maintenant averti, à juste titre, que « l'escalade continue » pourrait « avoir de graves conséquences ». Même si Kiev mène des attaques contre des installations russes et le territoire russe, la responsabilité en incombe aux soutiens occidentaux. « Ils veulent un conflit mondial ».
Même les derniers observateurs qui ont conservé un esprit sobre ne se font pas d'illusions à ce sujet. Le président hongrois Orbán l'a formulé sans détour le 24 mai : « Ce qui se passe aujourd'hui à Bruxelles et à Washington, peut-être plus à Bruxelles qu'à Washington, est une sorte de préparation à un éventuel conflit militaire direct, on peut sans crainte l'appeler ainsi : les préparatifs pour l'entrée de l'Europe dans la guerre ont commencé ».
En l'état actuel des choses, la guerre aura lieu parce que l'Occident la veut. Les raisons en sont multiples et ne nous intéressent ici que marginalement : le cancer du capitalisme occidental est par principe tributaire de l'assimilation de nouvelles valeurs réelles et s'apprêtait déjà dans les années 90, après la fin de l'URSS, à absorber la Russie et ses matières premières. Poutine a empêché cela. Aujourd'hui, la fin de la domination du dollar et donc de l'hégémonie américaine sur le monde approche. Pour éviter cela, les élites occidentales sont également prêtes à la guerre nucléaire et préparent sans scrupule la décimation de la population européenne. Les Ukrainiens n'ont été que les premiers. Le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó, l'a dit ces jours-ci : l'UE va tenter d'introduire la conscription dans d'autres États membres afin d'envoyer des jeunes dans une guerre de plus en plus désespérée en Ukraine : « La conscription est introduite pour envoyer des jeunes se faire massacrer en Ukraine ! »
L'inconscience avec laquelle les sociétés européennes se laissent manœuvrer dans la guerre semble fantomatique. Apparemment, trois quarts de siècle après la dernière guerre, toute connaissance collective, toute expérience collective de l'horreur de la guerre a disparu. L'insouciance - ou faut-il parler d'amnésie collective ? - l'indifférence avec laquelle les sociétés occidentales acceptent l'approche de la guerre, qui sera très probablement nucléaire, est stupéfiante. L'inconscience avec laquelle les Allemands, en particulier, qui ont déjà connu deux guerres mondiales et de terribles victimes, se précipitent dans l'urgence, est digne d'un film de zombies. L'Allemagne n'est absolument pas préparée à une guerre, que ce soit sur le plan mental, économique ou logistique, et encore moins sur le plan militaire. Les réserves de munitions de l'armée allemande sont connues pour durer moins de deux jours. La bonne nouvelle, c'est que l'Allemagne n'apparaît même pas dans les plans des états-majors russes comme un adversaire sérieux.
Il est inutile de se creuser la tête sur le scénario à venir. La guerre ne commencera pas par un échange de tirs nucléaires, ni par une attaque conventionnelle de grande envergure. Cette dernière dépasserait actuellement les capacités de la Russie. La Russie a encore de nombreuses flèches non militaires à décocher, des flèches « asymétriques », dans son carquois, qui peuvent faire trébucher l'Occident avant qu'il ne puisse causer davantage de dégâts en Ukraine. La Russie n'a pas encore pris de contre-sanctions sérieuses, comme l'arrêt complet des livraisons de gaz et de pétrole, qui parviennent toujours à l'Occident par des voies détournées. La Russie n'a pas encore commencé à porter atteinte aux infrastructures occidentales par des frappes clandestines mais efficaces, par exemple contre les infrastructures de communication, d'énergie et de transport. Tout récemment, le 16 mai, Moscou a apparemment envoyé une arme anti-satellite dans l'espace, ce qui inquiète les stratèges américains. Une simple panne du système de navigation GPS provoquerait le chaos en Occident. Mais la Russie est toujours un ours qui dort.
L'Allemagne a survécu à deux guerres mondiales grâce à une organisation sans précédent de ses ressources sociales et économiques, même si elle n'a pas gagné. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la production d'armements n'a même atteint son maximum qu'au dernier trimestre 1944. Aujourd'hui, la société allemande est à des années-lumière de telles performances. Elle n'est pas prête pour la défense et la performance, elle ne dispose d'aucune ressource et elle est encore plus malmenée par les millions de migrants qu'elle doit nourrir. Elle est incapable de se défendre.
Tout porte à croire que les sociétés d'Europe occidentale, dont les fondements sont l'hédonisme, l'effondrement des valeurs et la consommation permanente, imploseront en cas de crise. Si la première ogive nucléaire tactique russe explose au-dessus de l'Ukraine occidentale ou de l'un des centres de transit de l'OTAN en Pologne, de nombreux plans occidentaux deviendront caducs. Les millions d'immigrés qui prendront ce dont ils ont besoin lorsque les supermarchés seront vides provoqueront à eux seuls le chaos et des victimes considérables parmi la population civile. Mais si l'Allemagne est en état de guerre, il y a de fortes chances que la plupart d'entre eux quittent le pays à la hâte ; de telles prédictions existent.
En fin de compte, il faut se réjouir de cette évolution. Parce qu'il y a alors une chance, du moins en théorie, que les cartes soient redistribuées et que les régimes criminels occidentaux tombent. Il est encore difficile de prédire quelles seront les possibilités offertes par la combinaison du chaos intérieur et de la menace extérieure, et quels nouveaux acteurs apparaîtront éventuellement sur la scène. Une seule chose est sûre : les régimes occidentaux vassaux qui suivent aveuglément Washington dans la guerre doivent disparaître si nous voulons survivre. Ce sont eux, et non la Russie, qui sont nos ennemis existentiels. Ce sont eux, et non la Russie, qui veulent notre perte. Nous devons nous débarrasser d'eux si nous voulons avoir un avenir. De toute façon, nous n'avons plus le choix.
20:13 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : politique internationale, europe, allemagne, affaires européennes | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Les jeunes sont de plus en plus dégoûtés par les oligarques. Et les médias s'en indignent
Les jeunes sont de plus en plus dégoûtés par les oligarques. Et les médias s'en indignent
Enrico Toselli
Source: https://electomagazine.it/i-giovani-sempre-piu-disgustati-dagli-oligarchi-ed-i-media-si-indignano/
L'assaut final des anciens grands quotidiens - et des télévisions, de TeleMeloni à toutes les chaînes anti-Meloni - a commencé à convaincre les jeunes de voter aux élections européennes. Et, éventuellement, de bien voter, c'est-à-dire de ne pas voter à droite (pour éviter le risque, TeleMeloni est en première ligne). Mais la tentative de diaboliser les jeunes pour leur attitude vis-à-vis de la politique se développe également.
Et comme ce comportement ne se limite pas aux adolescents, on glisse la génération Z et les Millennials parmi les jeunes, y compris ceux qui sont nés dans les années 1980 et qui ne sont pas tout à fait des primo-arrivants en politique. Mais ce sont les plus en colère et donc les plus dangereux pour le pouvoir.
Car, au-delà des intentions de vote pour les différents partis, les deux tiers des jeunes ou "presque jeunes" de l'Occident collectif sont profondément dégoûtés par les oligarques et les hommes politiques de leurs pays respectifs. Les différences de pourcentage entre les États-Unis et les pays européens sont minimes. Par conséquent, l'étude américaine ne peut pas blâmer la stupidité de Biden ou la vulgarité de Trump, les travers napoléoniens de Macron ou la servilité de Meloni, ou encore la misère totale de Scholz.
Le problème n'est donc pas l'indication sur le bulletin de vote - à Washington, ils parviennent à avoir peur même de Robert Kennedy junior qui, au mieux, perdra avec une marge abyssale même contre le second - mais c'est que ces générations ne veulent plus contribuer à la création du nouveau monde indiqué par les oligarques. Elles ne sont pas heureuses de s'appauvrir, elles ne sont pas heureuses de devoir risquer leur vie chaque fois qu'elles sortent de chez elles parce que le crime est assuré de l'impunité, elles ne sont pas heureuses de devoir renoncer à leur langue et à leur culture pour devenir des citoyens du monde politiquement corrects. Ils ne se réjouissent pas non plus des moqueries des écologistes au service du pouvoir : la production d'énergie renouvelable en Allemagne a trop augmenté et les prix se sont effondrés. Mais au lieu de se réjouir, ils ont décidé de réduire la production. La même chose a été demandée à la Chine pour sa surproduction d'énergie solaire.
De quoi les quadragénaires ou les adolescents devraient-ils se réjouir ? De la guerre mondiale que l'Occident collectif veut déclencher ? Des coupes à venir dans l'économie italienne pour rembourser la dette ? De la décroissance malheureuse ? De l'impossibilité d'acheter une maison dans les grandes villes ? Mais ils doivent aller voter. Pour offrir au pouvoir un alibi obscène de plus.
19:53 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Sociologie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jeunesse, europe, affaires européennes | | del.icio.us | | Digg | Facebook