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mardi, 13 janvier 2015

Ils sont “Charlie” ? Ils sont déjà morts

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Ils sont “Charlie”? Ils sont déjà morts

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Ulysse, cueilli sur Novopress et consacré à la mort symbolique du nihilisme libéral libertaire...

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Charlie Hebdo représentait la pire forme de l’idéologie libertaire qui, sous couvert de contestation et de transgression, était sanctuarisée par le pouvoir actuellement en place dont elle était l’insigne agent symbolique et moral. En une image, Charlie Hebdo, c’était le « beauf » de Cabu : ce sale franchouillard raciste moustachu dont on cherchait à faire croire qu’il était la lie de l’humanité et sur lequel on tapait sans fin comme s’il était le tortionnaire malfaisant des gentilles populations immigrées venues enrichir la France. Oui mais voilà, le moustachu cachait un barbu, et le beauf consumériste, un fanatique impitoyable. Le xénophobe d’apparat cachait un fondamentaliste et s’il arrivait à Charlie Hebdo de brocarder le second, c’était en le mettant sur le même plan que le premier ; ainsi d’une couverture à l’autre, une Marine le Pen nazifiée pouvait-elle croiser un Pape pédophile sodomite suivi d’un Mahomet explosif…

Sale beauf, sale babtou

Les prétendus défenseurs de la « liberté d’expression » n’étaient en vérité rien d’autre que les défenseurs sectaires de l’expression libertaire, et ils étaient prêts à toutes les vilénies dès lors qu’il s’agissait de conspuer ce qui contrevenait à leur propre idéologie. Ce faisant, ils ne se rendaient même pas compte, ou si peu et si mal, qu’ils entretenaient précisément les clichés racistes mêmes qu’ils prétendaient par ailleurs combattre. Car enfin, quelle différence y a-t-il entre le « sale beauf » de Cabu et le « sale babtou » des réseaux sociaux et des banlieues? Les deux, dans les yeux de leurs adversaires, n’étaient somme toute rien d’autre que des « gros porcs »…

Le premier était seulement l’archétype matriciel du second dont il a (entre autres facteurs) favorisé l’apparition. Ainsi, les clichés anti-racistes de Charlie Hebdo ont accompagné et avalisé les clichés racistes des « cités », qui, on expliquera pourquoi plus loin, le lui ont bien rendu.

Crachoir de la gauche cléricale

Charlie Hebdo, c’était donc cela : une grande soupe relativiste où tout ce qui ne ressemblait pas à une exigence compassionnelle humanitariste très vaguement étayée par des postulats marxistes devenait immédiatement fasciste ; où tout ce qui ne s’apparentait pas aux mouvements du cœur de belles âmes nihilistes boboïsées apparaissait alors comme les prémisses d’une dictature… En vérité, cette contestation anarcho-nihiliste de tous les ordres en cachait bien un d’ordre : celui d’un pouvoir qui subventionnait le journal et sans lequel il aurait déjà eu disparu depuis beau temps. C’est qu’au fond, Charlie Hebdo incarnait les aspirations morales (moralement anti-morales devrait-on dire) de la génération 68 qui, embourgeoisée jusqu’à l’overdose, gardait comme un animal de compagnie attendrissant cette sorte de souvenir de sa fougue transgressive de jeunesse ; une « potiche » du pouvoir, ponctuellement utile pour victimiser le patriotisme, utile parfois aussi pour servir de caution de « tolérance » universaliste lorsqu’il s’agissait de prétendre défendre un humanisme dont on se demandait bien ce qu’il avait encore à voir avec celui de Pic de la Mirandole.

Ce qui a été tué, c’est donc l’animal de compagnie du système. Son caniche. Son fétiche aussi, son objet magique, une de ses innombrables cautions libertaires progressistes. Pas étonnant donc que le glas (l’ironie symbolique cache une évidence littérale) ait pu résonner pour lui. C’est qu’en effet Charlie Hebdo était bien le seuil d’une Eglise, ou du moins sa crypte : le lieu où la gauche cléricale entreposait ses trésors obscènes et vulgairement conformistes, l’auge où elle lançait ses crachats fatigués de vieux soixante-huitards lassés de vivre. Ils crachaient sur tout ce qui ressemble à de l’ordre, mais ce faisant promouvaient réellement un ordre : celui de l’individu détaché de tout et donc ré-ingurgité immédiatement par le dispositif technico-financier qui flatte ses intentions et ses projets.

Ce qui a été pulvérisé, c’est le temple-crachoir d’une gauche dont la revendication de liberté n’était que le cache-misère du mondialisme le plus aliénant.

Libéralisme du sens contre littéralisme du sens : le retour du négatif 

En attaquant Charlie Hebdo, les djihadistes n’ont donc pas attaqué la liberté d’expression. Ils ont attaqué par ordre sémantique d’importance : des personnes (les victimes objectives),  l’Etat – ou plutôt les derniers restes d’un Etat presqu’entièrement dominé par les forces internationales de la finance et du numérique (mais il s’agit tout de même d’une attaque contre les institutions de Justice et de Police) -, et enfin la théologie implicite qui sous-tend cet Etat moribond et le projet universaliste du progressisme libertaire : l’idée que l’individu n’est libre que lorsqu’il a la licence de vomir tout ce qui n’est pas lui, au point d’ailleurs de se faire, quand il le juge utile, le censeur de ses contradicteurs (Charlie Hebdo avait demandé l’interdiction du Front national).

Que signifie donc la mort de Charlie Hebdo ?

Que l’idéologie progressiste libertaire, alibi de l’ordre prométhéen mondialisé, est morte. Qu’à vouloir évacuer du réel tout ce qui nous dérange en lui, c’est le réel qui finit par nous évacuer. Que celui qui croit qu’il peut chasser de l’expérience, par simple décret arbitraire, tout ce qui contrarie ses desseins, se retrouve bientôt ravalé par ce que l’expérience contient de plus irréductible : la violence brute, aveugle, injuste. Charlie Hebdo voulait une vie de jouissance, sans attaches à quoi que ce soit d’autre que soi-même, Charlie Hebdo a été détruit de manière immanente par ce négatif qu’il s’efforçait à tout prix de nier : le littéralisme mahométan, soit la forme la plus brutale et la plus bête de la détermination historique. Ils ont moqué le beauf moustachu, ils ont eu le fanatique barbu. Ils ont promu la liberté en criminalisant tout ce qui n’était pas conforme à leur propre licence, ils ont eu l’aliénation effrayante et cruelle d’un jugement théocratique. Ils ont méprisé le patriotisme, leur mort révèle un mouvement du peuple français. Ils ont conchié l’Eglise, et c’est le glas de Notre-Dame de Paris qui a résonné pour eux. Bref, Charlie Hebdo qui meurt dans une explosion de contradictions, c’est la revanche de l’Histoire contre tous ceux qui pensaient en être sortis pour flotter sans but dans le non-lieu de leur quant-à-soi hédonisto-technoïde. Il est tragique que cette revanche passe ici par la vengeance d’une secte mahométane malfaisante et cruelle. Il était cependant inéluctable qu’un jour ou l’autre, ce nihilisme de l’individu rendu fou sans Dieu, rencontrât ce nihilisme de la secte des fous de Dieu…

Le littéralisme religieux le plus fou est la réponse la plus simple qu’a donné l’Histoire au libéralisme moral le plus bête.

Crise identitaire : ils sont Charlie et ils sont morts

Ce que révèle enfin cette défaite idéologique transparaît aussi dans la prolifération écœurante des « Je suis » (Charlie, Kouachi, Charles Martel, juif etc.). Cette inflation revendicatrice a au moins un mérite objectif : révéler que dans ce conflit interne au nihilisme, c’est bien l’identité qui est en jeu et rien d’autre. C’est bien d’être dont il s’agit dans l’élément de l’Histoire, toujours, tout le temps, partout. D’être, personnel, familial, collectif, national, civilisationnel. Ceux qui manifesteront dimanche, eux, ont choisi leur camp. Ils sont Charlie ? Ils excluent les patriotes et préviennent des dangers de l’islamophobie et du racisme au moment même où l’islam les détruit et déploie sa haine anti-occidentale ? Alors oui, cela est bien clair, ils sont Charlie, c’est-à-dire qu’ils sont déjà morts.

Ils n’ont rien compris, ils n’ont tiré aucune leçon, pas saisi que le libéralisme-libertaire et le fanatisme littéraliste sont les deux faces d’une même pièce : une culture de mort, morale, par l’atomisation individualiste, une culture de mort, physique, par le massacre aveugle. En proclamant qu’ils sont Charlie, ils prolongent la nuit de cette obscurité progressiste qui n’est que le contrepoint de l’obscurantisme mahométan. Ils contribuent, encore et toujours, à favoriser les conditions de développement du négatif qui pourtant les a presque déjà complètement détruits.

Notre être à nous, lui, est bien vivant, parce qu’il est français. Qu’il ne croit pas à la fable du progrès, au multiculturalisme, à la République abstraite, au mondialisme souriant. Ce qui sauve de l’affrontement de Charlie et de la charia, ce n’est pas Charlie. Lui a déjà perdu la bataille. L’imposture soixante-huitarde a pris fin il y a trois jours. Non, le nom qui sauve de ce conflit des nuits, c’est François. Parce que dans ce nom se loge l’héritage d’une nation, l’exigence d’une foi, la promesse d’une vie qui a déjà démontré par le passé qu’elle avait la noblesse rigoureuse d’un destin.

Réveil

Nos adversaires ont été extrêmement intelligents en commençant par tuer ceux qui collaboraient depuis des décennies à notre extinction. Car ce faisant, ils veulent que nous nous identifions encore plus à ceux qui, ici-même, nient que nous existions. La stratégie est limpide : provoquer par la stupeur du massacre un réflexe d’identification aux valeurs d’un organe qui, justement, s’évertue déjà à nous combattre de l’intérieur. A nous d’être plus déterminés et intelligents qu’eux. A nous de contredire cette secte mahométane en reconnaissant que Charlie, avec ses coups de crayons contre les « sales beaufs » préparait de fait les coups de couteaux contre les « sales babtous ». A nous d’assumer enfin que si la France survit à Charlie c’est justement parce qu’elle ne s’y est jamais réduite et qu’elle ne s’est jamais identifiée à lui.

Charlie est mort et ceux qui continuent de s’en revendiquer sont morts aussi. Les autres sont éveillés et vivants. Ils sont la France. Et ce sont eux qui gagneront la guerre qui advient.

Ulysse (Novopress, 11 janvier 2015)

lundi, 12 janvier 2015

Hommage à Bernard Maris, victime de la tuerie de « Charlie Hebdo »

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Hommage à Bernard Maris, victime de la tuerie de « Charlie Hebdo »

Par Robert Steuckers

Il existe des situations bizarres dans la vie. Ma belle-mère décède en pleine rue à Madrid le 29 décembre, plus exactement sur la Puerta del Sol, à quelques dizaines de mètres du célèbre et tendre petit ours de bronze appuyé sur son arbrisseau, dont il lèche les feuilles. Dare-dare nous devons, en cette fin d’année, trouver un billet d’avion pour la capitale espagnole : nous en trouvons in extremis mais au prix de devoir errer dans les rues de Charleroi pendant une journée entière, par un froid assez vif et trop humide. Avant Noël, mes pas m’avaient amené dans les Galeries de la Reine, à la Librairie Tropismes, où je voulais me procurer le livre d’un certain Bernard Maris, alias « Onc’ Bernard » dans les pages de Charlie Hebdo, consacré à Maurice Genevoix et Ernst Jünger (*). Dans la foulée, j’achète un autre volume dont le titre m’avait intrigué, suite à une brève recension sur le blog http://metapoinfos.hautetfort.com: Houellebecq économiste (**). Ce volume se retrouve dans ma poche pour le voyage à Madrid et je le lis d’une traite, tant il est merveilleusement écrit, d’une limpidité et d’une liquidité des plus agréables, sur les fauteuils d’un Irish Pub de Charleroi où j’ai siroté un Celtic Cider et devisé avec le garçon, a genuine Irishman, puis dans un tea room très sympathique de la gare, où une charmante jeune femme nous a servi un excellent thé vert et enfin sur un banc de l’aéroport. Houellebecq économiste est un bréviaire pour nous tous qui professons, depuis un célèbre discours de Guillaume Faye à Paris en 1979, que « l’économie n’est pas le destin ».

Maris voit en Houellebecq l’homme qui dénonce l’hégémonie contemporaine de l’économie, celles qui nous transforme en « asservis », en chiens pareils à celui qui converse avec le loup dans la fable de Lafontaine. L’économie, ajoute-t-il, condamne à « l’insatisfaction à perpétuité », car l’asservi ­ -dont l’asservissement est désormais le seul horizon-  reçoit en portions plus que congrues des salaires qui lui permettent à peine de survivre, de tenir la tête hors de l’eau. Les personnages de Houellebecq, qui finalement nous ressemblent tous, vivent la peur, qui découle de cette insatisfaction perpétuelle, vivent cette peur de ne pas survivre, et l’ont intériorisée, inhibant ainsi tous ces réflexes audacieux qui rendraient le monde plus fascinant. Comme les insatisfaits de la Belle Epoque, dont Arthur Moeller van den Bruck, Houellebecq espère l’avènement des poètes et des artistes, figures salvatrices dans un monde qui chavire dans le nihilisme, parce que l’homme a « droit à la beauté ». Et comme Orwell et Michéa, Houellebecq appelle à la common decency, celle qu’incarnait son propre père, apprenti dès l’âge de quatorze ans.

Maris était le gendre de Maurice Genevoix, le mari de sa fille Sylvie. C’est la raison qui l’a poussé à écrire un essai sublime sur les deux combattants de 1914-1918, en l’année du centenaire de ce carnage qui a ravagé l’Europe. Après la mort tragique de Maris à Paris, le 7 janvier 2015, j’ai pris en main cet ouvrage, en tant que « jüngerien » de longue date, de germaniste qui prépare encore et toujours quelques textes sur l’auteur des Falaises de marbre, plongé qu’il est dans les biographies captivantes de Schwilk, d’Ipema et d’autres. Les premières pages m’ont envahi d’une émotion indicible : Maris était un frère en esprit, un adolescent qui fréquentait à Toulouse Georges le bouquiniste qui ne conseillait que des bons livres aux gamins aventureux et inquiets qui venaient solliciter son savoir. Georges lui avait fait lire Jünger que Genevoix n’avait jamais abordé. Ce premier chapitre s’intitule « Nous qui lisions Ernst Jünger »…

Maris reçoit dans la grande presse banalisée, alignée, conformiste, l’étiquette facile de « gauche » parce qu’il oeuvrait à la rédaction de Charlie Hebdo. J’ai récolté l’étiquette de « droite » pour les mauvaises raisons que mes amis connaissent et qui font que je dois, dans les prochains jours, me « justifier » devant quelques affreux sbires d’une « Sotte Inquisition », expédié par une inculte. Les deux ouvrages que je viens de tenir entre les mains montrent, plus que jamais, que ce vocabulaire manichéen ne correspond à aucune réalité tangible.

Maris dit écrire depuis le bureau de feu Maurice Genevoix et relate aussi une conservation entre Sylvie Genevoix-Maris et Julien Gracq, ami de Jünger. De son bureau, hérité de l’auteur de La Dernière harde (un de mes cadeaux de communion solennelle), Maris voit couler lentement la Loire. Gracq vit aussi le long du fleuve tranquille, que j’ai admiré cet été, sur la route d’Espagne, encore malade et chancelant, appuyé sur une canne au pommeau argenté, captant d’un coup d’œil un magnifique échassier blanc. Encore une sensation commune, avec le dégoût de l’économisme, le jüngerisme indécrottable, les soirées littéraires des adolescents et des jeunes étudiants si semblables aux nôtres… Un frère en esprit, inconnu pour moi jusqu’au 30 décembre 2014, s’en est allé, un non-conformiste qui priait comme moi pour qu’advienne le règne des poètes et des artistes, le « Troisième Règne » de l’Esprit Saint de Joachim de Flore, de Dimitri Merejkovski et d’Arthur Moeller van den Bruck. Et assurément d’Ernst Jünger…

Robert Steuckers,

11 janvier 2015.

(*) Bernard Maris, Houellebecq économiste, Flammarion, Paris, 2014.

(**) Bernard Maris, L’homme dans la guerre – Maurice Genevoix face à Ernst Jünger, Grasset, 2013.

 

Charlie Hebdo and Tsarnaev’s Trial: Cui bono?

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Charlie Hebdo and Tsarnaev’s Trial: Cui bono?

Paul Craig Roberts

Ex: http://www.paulcraigroberts.org

UPDATE: Well known writers Thierry Meyssan and Kevin Barrett see the “terrorist” attach on Charlie Hebdo as a false flag attack. See http://www.voltairenet.org/article186441.html and http://presstv.com/Detail/2015/01/10/392426/Planted-ID-card-exposes-Paris-false-flag

Update: According to news reports, one of the accused in the attack on Charlie Hebdo when hearing
that he was being sought for the crime turned himself in to police with an ironclad alibi.

https://www.intellihub.com/18-year-old-charlie-hebdo-suspect-surrenders-police-claims-alibi/

UPDATE: According to news reports, police found the ID of Said Kouachi at the scene of the Charlie Hebdo shooting. Does this sound familiar? Remember, authorities claimed to have found the undamaged passport of one of the alleged 9/11 hijackers among the massive pulverized ruins of the twin towers. Once the authorities discover that the stupid Western peoples will believe any transparent lie, the authorities use the lie again and again. The police claim to have discovered a dropped ID is a sure indication that the attack on Charlie Hebdo was an inside job and that people identified by NSA as hostile to the Western wars against Muslims are going to be framed for an inside job designed to pull France firmly back under Washington’s thumb. http://www.wfmz.com/shooting-at-french-satirical-magazine-office/30571524

There are two ways to look at the alleged terrorist attack on the French satirical magazine Charlie Hebdo.

One is that in the English speaking world, or much of it, the satire would have been regarded as “hate speech,” and the satirists arrested. But in France Muslims are excluded from the privileged category, took offense at the satire, and retaliated.

Why would Muslims bother? By now Muslims must be accustomed to Western hypocrisy and double standards. Little doubt that Muslims are angry that they do not enjoy the protections other minorities receive, but why retaliate for satire but not for France’s participation in Washington’s wars against Muslims in which hundreds of thousands have died? Isn’t being killed more serious than being satirized?

Another way of seeing the attack is as an attack designed to shore up France’s vassal status to Washington. The suspects can be both guilty and patsies. Just remember all the terrorist plots created by the FBI that served to make the terrorism threat real to Americans. http://reason.com/blog/2014/07/22/human-rights-watch-all-of-the-high-profi

France is suffering from the Washington-imposed sanctions against Russia. Shipyards are impacted from being unable to deliver Russian orders due to France’s vassalage status to Washington, and other aspects of the French economy are being adversely impacted by sanctions that Washington forced its NATO puppet states to apply to Russia.

This week the French president said that the sanctions against Russia should end (so did the German vice-chancellor).

This is too much foreign policy independence on France’s part for Washington. Has Washington resurrected “Operation Gladio,” which consisted of CIA bombing attacks against Europeans during the post-WW II era that Washington blamed on communists and used to destroy communist influence in European elections? Just as the world was led to believe that communists were behind Operation Gladio’s terrorist attacks, Muslims are blamed for the attacks on the French satirical magazine.

The Roman question is always: Who benefits? The answer is: Not France, not Muslims, but US world hegemony. US hegemony over the world is what the CIA supports. US world hegemony is the neoconservative-imposed foreign policy of the US.

According to National Public Radio, Charlie Hebdo is about free speech. The US has free speech, claim NPR’s pundits, but terrorists have taken it away from the French.

Just how does the US have free speech when NY Times reporter James Risen was psychologically put on the rack to force him to reveal his source, despite the fact that Risen and his source are protected by the US Constitution and whistleblower protections. Clearly, in the US “national security” has trumped everything else.

“National security” has nothing to do with national security. It has only to do with protecting the criminals in the US government from accountability for their crimes. Every time you hear Washington invoke “national security,” you know for a 100% fact that the government has committed yet another crime. National security is the cloak for Washington’s criminal operations. “National security” prevents the government’s crimes from coming to light and, thereby, protects government from accountability.

One wonders what role “national security” will play in the trial of alleged Boston Marathon Bomber Dzhokhar Tsarnaev. Tsarnaev has been in custody since April 2013 and under indictment since April 22, 2013. Yet jury selection is only now beginning in January 2015. Why this long delay? The guarantee of a speedy trial no longer means anything, but with all sorts of charges in addition to the bombing for which the government claims eye witnesses and confessions and with the Tsarnaev brothers already convicted in the media, the long delay is a puzzle. Yet, we have not heard from Dzhokhar Tsarnaey himself. It is difficult to push away the thought that Dzhokhar’s trial has been delayed in order to compete his conditioning and acceptance of his guilt and in order for the many questions raised by alternative media to be forgotten.

The print and TV media have dished up the government’s explanation without investigation. However, the alternative media have taken great exception to every aspect of the case. As the US government has taught us since the Clinton regime, the safest assumption is that everything the government says is a lie.

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The most suspicious aspect of the event was the speed with which an army of 10,000 heavily armed troops consisting of police from various jurisdictions and National Guard soldiers outfitted in military gear and provided with tanks or armored personnel carriers were on the streets of Boston. Never before has such a massive force equipped with military heavy equipment been employed in a manhunt, much less for one wounded, unarmed, 19-year old kid.

For such a force to be assembled and deployed so quickly suggests pre-planning. What was presented as a manhunt for one badly wounded suspect looks more like a test case and precedent for locking down one of America’s largest cities, while squads of troops evicted US citizens from their homes at gunpoint and conducted indiscriminate searches of houses that contributed nothing to apprehending the alleged suspect. The chances are zero that any household would have harbored a badly wounded unarmed fugitive dying from the lack of medical care.

Not only was Boston and its suburbs locked down, the Federal Aviation Administration restricted airspace over Boston and issued a “ground stop” for Logan airport. Why?

Several other cities in Massachusetts and even some other states put their police forces on alert. Why?

On the scene were the FBI, the Bureau of Alcohol, Tobacco Firearms and Explosives, the CIA, the Drug Enforcement Administration, the National Counterterrorism Center. The US Attorney General committed the full resources of the US Department of Justice.
Why?

The only plausible answer is to raise the fear level in order to gain the public’s acceptance of the lockdown of Boston and police invasions of citizens’ homes. It makes no sense that danger from a badly wounded unarmed 19 year-old could possibly justify such expense and trampling of constitutional rights of citizens.

A non-gullible person must wonder if the bombing was an orchestrated event for the purpose of coordinating state, local, and federal governments in the lockdown of a major city. A poll of Bostonians last July found that 42 percent harbored doubts about the official version of events. http://www.globalresearch.ca/four-in-ten-bostonians-skeptical-of-official-marathon-bombing-account/5390848

The gullible always say that if a conspiracy existed someone would have talked. But people do talk. It just doesn’t do any good. For example, during George W. Bush’s first term a NSA whistleblower leaked to the New York Times that the NSA was bypassing the FISA Court and spying on American citizens without warrants. Under US law, NSA was in a conspiracy with the Bush regime to commit serious felonies (possibly for the purpose of blackmail), but the New York Times spiked the story for one year until George W. Bush was re-elected and the regime had time to ex post facto legalize the felonies.

Operation Gladio was a conspiracy kept secret for decades until a President of Italy revealed it.

The Northwoods Project was kept secret until years afterward when the second Kennedy Commission revealed it.

More than one hundred first responder police and firemen report hearing and personally experiencing multiple explosions floor by floor and even in the sub-basements of the World Trade Center twin towers, and these testimonies had no effect whatsoever.

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It only took one high school physics professor to shoot down NIST’s account of the collapse of WTC 7. The fact that it has been conclusively proven that this building was brought down by controlled demolition has had no effect on the official story.

The co-chairmen and legal counsel of the 9/11 Commission published books in which they say that information was withheld from the Commission, that the US Military lied to the Commission, and that the Commission “was set up to fail.” Neither Congress, the media, nor the US public had any interest in investigating why information was withheld, why the military lied, and why the Commission was set up to fail. These extraordinary statements by the leaders of the official investigation had no impact whatsoever.

Even today a majority of the US population believes Washington’s propaganda that Russia invaded Ukraine and annexed some provinces. Neither judgement nor intelligence are strongpoints of the American public and juries.

Government tells Americans whatever story the government puts together and sits and laughs at the gullibility of the public.

Today the US public is divided between those who rely on the “mainstream media” and those who rely on the alternative Internet media. Only the latter have any clue as to what is really happening.

The stories of Charlie Hebdo and the Tsarnaev brothers will be based not on facts but on the interests of government. As in the past, the government’s interest will prevail over the facts.

 

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Dr. Paul Craig Roberts was Assistant Secretary of the Treasury for Economic Policy and associate editor of the Wall Street Journal. He was columnist for Business Week, Scripps Howard News Service, and Creators Syndicate. He has had many university appointments. His internet columns have attracted a worldwide following. Roberts' latest books are The Failure of Laissez Faire Capitalism and Economic Dissolution of the West and How America Was Lost.

Stratégie islamiste ou stratégie mondialiste?

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LES ATTENTATS : STRATÉGIE DU CHAOS, STRATÉGIE DE LA TENSION
 
Stratégie islamiste ou stratégie mondialiste?

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr
Au cœur de l'indignation et de l'émotion devant la tuerie de Charlie Hebdo, les Français oublient que François Hollande a fourni des armes aux terroristes en Syrie, que Nicolas Sarkozy a abattu froidement le colonel Kadhafi et qu'en Centrafrique par des décisions opérationnelles irrationnelles, elle laisse le champ libre aux extrémistes antichrétien du Séléka

La France a choisi aussi son camp en Ukraine et on aura noté au passage le silence des médias autour des réactions de la Fédération de Russie et de son Président Vladimir Poutine qui a pourtant exprimé ses vives condoléances au peuple français suite à l'attaque terroriste contre le journal satirique. Pas un mot alors que la Russie a toujours été présente, en particulier en Tchétchénie dans la lutte contre le terrorisme islamique. La République islamique d'Iran a elle-aussi condamné fermement l'attentat par la voix de son porte-parole du Ministère des Affaires étrangères, Marzie Afjam. Il a aussi décrit comme  « inacceptable » toute forme d'abus de la liberté d'expression et dénoncé le radicalisme intellectuel d'où qu'il vienne puis l'Iran a ajouté qu'on peut parler dans la lutte contre le terrorisme des « double standards », de « double langage », de « deux poids deux mesures » de la politique américaine sans nommer directement son plus fidèle allié : la France.

Il y a quelques mois dans un entretien au journal français Vingt Minutes, François Hollande se vantait d'avoir livré une cargaison d'armes aux rebelles intégristes de Syrie qu'il considérait alors comme des combattants révolutionnaires. Or, par un tel soutien logistique, la France violait la Résolution 2170 du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur la lutte contre le terrorisme. Tout le monde le sait maintenant : des groupes islamistes rivaux sont armés et généreusement financés par les Etats-Unis, la France et ses partisans contradictoires (Royaume-Uni, Arabie saoudite, Qatar, Turquie, Israël).

L'opération de Charlie Hebdo est une opération militaire de professionnels. Elle vise indéniablement à déstabiliser la France, maillon le plus faible du cadre européen actuel. La France réunit les conditions de la guerre civile par la désorganisation de ses services publics, en particulier sécuritaires, planifiée et orchestrée depuis des mois par une habile politique d'austérité et de réduction des effectifs engagée par Nicolas Sarkozy, par le clivage de sa vie politique, l'intolérance de ses débats intellectuels joint au dépassement des seuils démographiques tolérables dans la composition de ses quartiers. Cette opération commando vise donc clairement à encourager le début d'une telle guerre civile. Bernard-Henri Lévy a insisté hier : « l’Union Nationale c’est le contraire de la France aux Français ». Serait-ce donc cela ?

Il s'agit de toutes évidences de transposer un conflit international en interne et de creuser un fossé entre les musulmans français et les Français non-musulmans. Il nous faut dès lors considérer l'événement non comme une menace contre la liberté de la presse mais comme le premier épisode d'un processus en cours de création d'une situation de guerre civile et en ce sens comme Michel Onfray, on peut en effet parler au sens fort du terme d'un « onze septembre français », mais au sens bien sûr que la version officielle du 11 septembre 2011 est fausse et manipulée.
 
Il  faut donc nous rappeler quelques stratégies actuelles ou passées comme :
- la stratégie du chaos et de la tension de l'opération otannienne Gladio .
- la stratégie définie par les Frères Musulmans.
- la stratégie du « choc des civilisations ».

Nous ne reviendrons pas dans le détail sur les deux premières stratégies. Précisons seulement que pour les Frères Musulmans, il ne s'agit en aucune façon de prêcher ou de provoquer une guerre civile dans l'Occident, mais, au contraire, de déclencher une guerre civile en Orient.

Au contraire, pour Bernard Lewis, le penseur de la stratégie du « choc des civilisations », la fracture doit être portée à l'intérieur des frontières occidentales ou sur ces territoires limes. Cette stratégie a ensuite été vulgarisée par Samuel Huntington, en se présentant non pas comme une stratégie de conquête mais comme une politique de défense, de victimisation occidentale qui pourrait se produire pour consolider l'Etat d'exception. Le but est bien sûr de convaincre les populations des pays membres de l'OTAN qu'une confrontation civilisationelle est inévitable pour asseoir définitivement le modèle libéral et le système anglo-saxon de la « paix démocratique ». Avant la grande confrontation, il importe de justifier par le chaos et la déstabilisation intérieure le caractère préventif de mesures d'exception liberticides et de gouvernance mondiale économique absolument nécessaires pour réaliser le pouvoir mondial comme les Patriot Act. 
 

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C'est la rhétorique de la  « guerre juste » de la « guerre  contre le terrorisme », la guerre contre le terrorisme n'étant en réalité qu'une guerre contre la Tradition qu'elle soit musulmane ou orthodoxe, la guerre contre les cultures enracinées. Il y a aujourd'hui une abondante littérature sur cette stratégie qui correspond en gros à la position des néo-conservateurs américains à Washington, des militants sionistes en Israël, des nouveaux faucons socialo-libéraux en Europe (Hollande, Sarkozy, Juppé).
 
Qu'est-ce donc que l'islamisme ou le terrorisme islamisme ? 

C'est d'abord et avant tout une arme de guerre psychologique que l'hyper-empire américain utilise depuis le 11 septembre pour enclencher le plus souvent de nouveaux scénarios de conflit : soit l'invasion de pays, soit le renversement de gouvernements dans les pays arabo-musulmans (cas par exemple de la Libye et de la Syrie, de certains pays africains comme la Somalie ou le Nigéria). A ce propos, voir par exemple ce qui s'est passé jeudi au Nigeria avec Boko Haram . Soit aussi et ce peut être le cas pour notre pays pour établir en interne des mesures autoritaires et liberticides de contrôle de la population. 
 
La synthèse de toutes ces stratégies constitue ce qu'on peut appeler d'un terme vague car trop général la « guerre antiterroriste » à l'échelle mondiale, la mondialisation de la guerre mais sa vraie dénomination serai plutôt : la guerre du mondialisme, la guerre de l'occidentisme. Elle a commencé en 1914, il y a cent ans et elle comporte trente-neuf marches ! Cette guerre souterraine mais idéologique alimente aussi largement l'économie mondiale par une industrie de l'armement multimilliardaire qui n'a jamais, ces temps-ci, été aussi florissante et dont on parle effectivement peu. C'est le fameux complexe militaro-industriel américain, le pilier central des opérations secrètes extérieures décidées en haut lieu. Mais dans ce marché militaire, la Russie comme la France tire aussi certaines ficelles lucratives.
 
Ce qui est certain, c'est que la « lutte antiterroriste» a pour les Etats-Unis, depuis Sarkozy un allié fidèle devançant même dans les instances internationales les propositions israéliennes. Cet allié, ce fantassin d'exception, c'est la France.

L'opération commando qui vient de frapper la France entre tout à fait dans la logique d'un tel cadre d'analyse. La France, par la dégradation de sa sécurité intérieure et ses échecs économiques se retrouve un peu aujourd'hui comme l'Italie des années 70, le pays européen le mieux préparé à développer une psychose intérieure qui permettra à sa classe politique de délibérer rapidement et de voter d'un côté la protection américaine absolue, de l'autre un traité transatlantique qui la liera à tout jamais à la finance internationale. Dans un tel contexte de chaos, même Marine le Pen pourrait en théorie gouverner mais il s'agit tout au contraire en ce moment de la destituer moralement. Marine le Pen malgré tous ses efforts n'est pas et ne sera jamais une Charlie.

On sait que la France dans la politique anti-russe imposée à l'Europe ces derniers mois en Ukraine a manifesté un zèle tout particulier contraire aux intérêts de ses entrepreneurs mais encore plus dans les négociations concernant l'avenir du nucléaire iranien, où la position française de Laurent Fabius s'est particulièrement faite remarquer par une intransigeance exceptionnelle, alors même que le groupe des négociateurs, parmi lesquels les Etats-Unis eux-mêmes visaient des positions plus conciliantes. La France était ici directement le porte-voix de Tel-Aviv souhaitant faire des Iraniens, des ennemis irréconciliables. Pour quelles raisons ?
 
Posons ici la question qui dérange : qui sauve sur les marchés depuis quelque mois la banqueroute de l'économie française ?  Qui renfloue discrètement les caisses dans la salle des marchés souterraine de Bercy ? L'Arabie Saoudite et le Qatar, nouveaux alliés aussi de Jérusalem.

Il ne s'agit donc pas dans l'affaire Charlie Hebdo de se soulever pour une factice liberté de la presse, liberté d'une presse elle-même liberticide pour ce qui concerne Charlie Hebdo, Libération ou Le Monde mais de se soulever contre la nouvelle servitude française, l'esclavage réel auquel nous conduisent ses dirigeants, tout comme les Musulmans doivent se soulever politiquement contre les impies de La Mecque.

Les méfaits de l'islamisme radical sont en réalité utilisés pour jeter toujours plus les Européens dans les bras de l'axe occidentiste de Washington-Tel Aviv où les fous d'Allah ne sont que des alliés objectifs, des idiots utiles au sens où ils ont été instrumentalisés et même enrôlés comme mercenaires en Syrie et en Irak. Il nous faut donc garder la tête froide et ne pas se prêter au jeu, un jeu malsain et dès le départ truqué. En mettant en avant un argument d'une grande simplicité (la thèse houellebecquienne en somme), l'argument machiavélique et machiavélien qu'il n'y aurait d'autre choix qu'entre l'Islamisme et l'Occident, on met en avant la vraie terreur, la terreur occidentale elle-même qui affirmait avec Thatcher « there is no alternative" ou qui dans un raccourci gigantesque ose dire que refuser la terreur islamiste, c'est aussi refuser Poutine !

dimanche, 11 janvier 2015

Je suis Ahmed

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Paris Shooters Just Returned from NATO’s Proxy War in Syria

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Author: Tony Cartalucci

Paris Shooters Just Returned from NATO’s Proxy War in Syria

In an all too familiar pattern and as predicted, the shooters involved in the attack in Paris Wednesday, January 7, 2015, were French citizens, radicalized in Europe and exported to Syria to fight in NATO’s proxy war against the government in Damascus, then brought back where they have now carried out a domestic attack. Additionally, as have been many other domestic attacks, the suspects were long under the watch of Western intelligence services, with at least one suspect having already been arrested on terrorism charges.

USA Today would report in an article titled, “Manhunt continues for two French terror suspects,” that:

The suspects are two brothers — Said, 34, and Cherif Kouachi, 32, both French nationals — and Hamyd Mourad, 18, whose nationality wasn’t known, a Paris police official told the Associated Press. He spoke on condition of anonymity because he was not authorized to speak publicly.

USA Today would also report (emphasis added):

The brothers were born in Paris of Algerian descent. Cherif was sentenced to three years in prison on terrorism charges in May 2008. Both brothers returned from Syria this summer.

The implications of yet another case of Western-radicalized terrorists, first exported to fight NATO’s proxy war in Syria, then imported and well-known to Western intelligence agencies, being able to carry out a highly organized, well-executed attack, is that the attack itself was sanctioned and engineered by Western intelligence agencies themselves,. This mirrors almost verbatim the type of operations NATO intelligence carried out during the Cold War with similar networks of radicalized militants used both as foreign mercenaries and domestic provocateurs. Toward the end of the Cold War, one of these militant groups was literally Al Qaeda – a proxy mercenary front armed, funded, and employed by the West to this very day.

Additionally, in all likelihood, the brothers who took part in the attack in Paris may have been fighting in Syria with weapons provided to them by the French government itself.  France 24 would report last year in an article titled, “France delivered arms to Syrian rebels, Hollande confirms,” that:

President Francois Hollande said on Thursday that France had delivered weapons to rebels battling the Syrian regime of Bashar al-Assad “a few months ago.”

Deflecting blame for the current attack on “radical Islam” is but a canard obscuring the truth that these terrorists were created intentionally by the West, to fight the West’s enemies abroad, and to intimidate and terrorize their populations at home.

We Must Sidestep the Canards 

As with any false flag attack engineered by a government for the purpose of manipulating public perception and pushing through otherwise unjustifiable policy both foreign and domestic, a series of canards are erected to distract the public from the true nature of the attack.

In the recent attack in Paris, France, the canards of “free speech,” “condemning radical Islam,” “tolerance,” and “extremism” have all taken center stage, displacing the fact that the terrorists who carried out the attack were long on the leash not of “Islamic extremists” but Western intelligence agencies, fighting in a Western proxy war, as a member of a well-funded, armed, and trained mercenary force that has, on record since as early as 2007, been an essential component of Western foreign policy.

Indeed, Al Qaeda and its various rebrandings are not the creation of “Islamic extremism,” but rather Western foreign policy using “extremism” as part of indoctrinating the rank and file, but directed by and solely for the purpose of serving an entirely Western agenda. 

As exposed by Pulitzer Prize-winning journalist Seymour Hersh in his 2007 article,  “The Redirection: Is the Administration’s new policy benefiting our enemies in the war on terrorism?” it was stated explicitly that (emphasis added): 

To undermine Iran, which is predominantly Shiite, the Bush Administration has decided, in effect, to reconfigure its priorities in the Middle East. In Lebanon, the Administration has coöperated with Saudi Arabia’s government, which is Sunni, in clandestine operations that are intended to weaken Hezbollah, the Shiite organization that is backed by Iran. The U.S. has also taken part in clandestine operations aimed at Iran and its ally Syria. A by-product of these activities has been the bolstering of Sunni extremist groups that espouse a militant vision of Islam and are hostile to America and sympathetic to Al Qaeda. 

To this day, the US, its NATO partners including Turkey, and regional partners including Israel, Saudi Arabia, and Qatar are arming, funding, harboring, training, and otherwise perpetuating these “Islamic extremists” within and along both Syria and now Iraq’s borders.

In reality, without Western backing, “laundered” through the Persian Gulf autocracies and manifesting themselves in a global network of mosques jointly run by Persian Gulf and Western intelligence agencies, there would be no “Islamic extremism” to speak of. To focus on “extremism” as a cause, rather than as a means used by the true perpetrators of this global-spanning campaign of Western-sanctioned terrorism, is not only to perpetuate such canards, but to invite the perpetuation of this very terrorism we are shocked and horrified by. 

West Apparently Maintaining Domestic Radicalization/Recruitment Centers 

The recent Sydney cafe hostage crisis featuring an Iranian dissident granted Australian asylum and featured in anti-Iranian propaganda, exposed a vast network of radicalization and recruitment run in the Australian city of Sydney, used to organize support and fighters to be sent to the West’s proxy war in Syria. The network included many notorious individuals, well known to Australian law enforcement and intelligence agencies, and many of whom had traveled to Syria, taken part in fighting alongside known terrorist organizations, and were allowed to return and continue their political activities in Australia.

The Daily Mail’s article, “Why did police ask former terror suspect for an ISIS flag?” would state:

Counter terrorism police have contacted Sydney man and one time terror accused Zaky Mallah and asked him for an ISIS flag. 

Just over four hours into the Martin Place siege, officers the NSW Police Joint Counter Terrorism Team and asked him if he could give them an ISIS flag. 

Zaky Mallah, 30, from Westmead in western Sydney offered the Counter Terrorist police the flag that hangs on the wall of his apartment, the moderate Islamic Front flag, but ‘they weren’t interested’. 

The article would also state:

Two years ago Mr Mallah travelled to Syria and lived with the FSA rebels engaged in the bloody civil war against Muslim hardliner President Bashar el Assad ‘before it got crazy over there’. After returning home, he encouraged young people to go to Syria and engage in jihad to experience the freedom fight taken up against El Assad… 

As in Australia, France apparently also has a stable of former terrorists who had traveled to Syria and returned, all while on their watch lists – and in Australia at least – some of these terrorists are literally on security agency speed dials and are clearly a part of a network the intelligence community both monitors and in fact, maintains.

Such networks have turned out thousands of recruits to fight in NATO’s war in Syria. The BBC would report in an article titled, “Islamic State crisis: ‘3,000 European jihadists join fight’,” that:

The number of Europeans joining Islamist fighters in Syria and Iraq has risen to more than 3,000, the EU’s anti-terrorism chief has told the BBC. 

Gilles de Kerchove also warned that Western air strikes would increase the risk of retaliatory attacks in Europe.

How exactly is the public expected to believe that such a vast number of terrorists can migrate overseas to fight alongside terrorist forces the West is currently, allegedly, fighting, without the West being able to stem such a tide? Clearly, just as arming Al Qaeda in Syria was done intentionally, so to have the floodgates been open, allowing European terrorists to both join NATO’s proxy war in Syria, and to return home and join NATO’s growing war against its own people.

Operation Gladio on Steroids 

Such networks don’t just mirror NATO’s “stay behind networks” formed during the Cold War, supposedly created to activate in the wake of a full-scale Soviet invasion of Western Europe, but instead used as a covert front of political and terroristic provocation – such networks today are a continuation of NATO’s secret armies.

NATO’s provocateurs used during the Cold War were a mixture of nationalists, anti-communists, former Nazi SS officers, and extremists of every stripe. Their particular beliefs were, however, ultimately irrelevant since they were used for a singular agenda defined not by these beliefs, but by NATO’s own agenda.

Many of the militants and extremists NATO used were liquidated upon the completion of the many false flag attacks NATO organized at the cost of hundreds of innocent European lives. Likewise, today, many of the gunmen or bombers involved in the long string of suspicious domestic attacks carried out by NATO’s modern “stay behind network” are either killed on sight, or imprisoned and forgotten.

While NATO’s Cold War operations appeared confined to conducting terrorism upon its own people, today’s networks are used to carry out both proxy wars overseas as well as to carry out terrorist attacks at home. The expansive nature of this network and the threat it poses to global peace and stability should be at the center of the Paris attack debate – not the alleged beliefs, religion, or supposed agenda of the attackers who, just like their Cold War counterparts, were nothing more than patsies and pawns amid a much larger and insidious game.

Tony Cartalucci, Bangkok-based geopolitical researcher and writer, especially for the online magazineNew Eastern Outlook”.
First appeared: http://journal-neo.org/2015/01/08/paris-shooters-just-returned-from-nato-s-proxy-war-in-syria/

Al-Qaïda : terroriste en France, alliée en Syrie

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Al-Qaïda : terroriste en France, alliée en Syrie

par Maxime Chaix

Ex: http://www.dedefensa.org

Chères Charlie, chers Charlie,

Je partage votre indignation, votre colère et votre tristesse au lendemain de ces actes de guerre inhumains contre la Liberté, l’Égalité et la Fraternité – valeurs universelles qui nous unissent malgré nos différences. À l’heure où je finalise cet article, trois jihadistes ont été tués par les forces de l’ordre, la France subissant une atmosphère malsaine de déstabilisation systémique et de guerre civile. Soyons unis, tolérants et solidaires. Mais ne laissons pas l’émotion neutraliser notre esprit critique ! (1)

En effet, au lendemain de ces crimes effroyables – sachant que nos gouvernants risquent d’alimenter ou de déclencher de nouvelles guerres « contre » le terrorisme –, (2) il est plus que jamais indispensable de rappeler plusieurs faits dérangeants sur la politique étrangère de la France en Syrie. Tout d’abord, prenez conscience que notre actuel ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a ouvertement soutenu en décembre 2012 le Front al-Nosra – c’est-à-dire la branche « syrienne » d’al-Qaïda. En effet, selon les informations du journal Le Monde, « la décision des États-Unis de placer Jabhat Al-Nosra, un groupe djihadiste combattant aux côtés des rebelles, sur leur liste des organisations terroristes, a été vivement critiquée par des soutiens de l’opposition [en Syrie]. M. Fabius a ainsi estimé, mercredi, que “tous les Arabes étaient vent debout” contre la position américaine, “parce que, sur le terrain, ils font un bon boulot”. “C’était très net, et le président de la Coalition était aussi sur cette ligne”, a ajouté le ministre. » (3)

À l’heure où nous sommes frappés par l’abomination terroriste, il faut saisir la gravité de cette position diplomatique du gouvernement français exprimée par M. Fabius. Malgré la brutalité avérée de l’armée, des milices et des services secrets loyaux à Bachar el-Assad, peut-on accepter que le plus haut représentant de la diplomatie française cautionne ouvertement le terrorisme ? Selon le grand reporter Georges Malbrunot, en mai 2013, « [c]eux qui suiv[aient] de près le dossier syrien [ont] quand même [été] un peu surpris d’entendre M. Fabius assurer que Paris [avait] toujours privilégié l’option diplomatique. Depuis deux ans, la principale faiblesse de la position française a été au contraire de ne pas choisir clairement entre la diplomatie et les armes en Syrie, convaincue que les “jours du régime étaient comptés”, selon une formule, qui n’est pas l’apanage il faut le reconnaître du Quai d’Orsay. (…) Pour raccrocher le train de Genève et occuper un strapontin à la conférence internationale qui s’annonce, la France cherche à se redonner une virginité sur le dossier syrien. Et pour donner des gages à ses partenaires américains et russes, Paris en profite pour annoncer qu’il va, cinq mois après Washington, proposer de mettre le groupe rebelle Jabhat al-Nosra lié à Al Qaida, sur la liste des organisations terroristes. » (4)

Plus grave encore : en août 2014, le journal Le Monde a révélé que le Président Hollande avait ordonné aux services spéciaux français de livrer clandestinement (5) des armes de guerre à des rebelles « modérés » en Syrie – ce qui est contraire à la Charte des Nations Unies. (6) Malheureusement, il s’est avéré que certains armements livrés par les services français sont – d’une manière ou d’une autre – tombés entre les mains de groupes jihadistes, qui se réjouissent aujourd’hui de la vague d’attentats qui déstabilise la France en profondeur.

Malgré ces faits alarmants, dans l’interview qu’il a accordée au journal Le Monde le 21 août 2014, le Président Hollande a implicitement (mais officiellement) confirmé que ces livraisons d’armes étaient maintenues. En effet, d’après ce journal, « [t]ous ses calculs [visant à obtenir la chute de Bachar el-Assad en armant les rebelles “modérés”] ont fait long feu. “Genève 2” a eu lieu en janvier-février 2014, sans le moindre résultat. Les efforts de structuration de l’ASL, engagée par le général Idriss, n’ont pas vraiment porté leurs fruits. En décembre 2013, des dépôts d’armes de l’ASL à la frontière syro-turque ont même été pillés par des combattants du Front islamique [, un groupe jihadiste soutenu par l’Arabie saoudite, à l’instar du Front al-Nosra]. (7) Tandis que le régime se lançait dans une contre-offensive à Homs et autour de Damas, les rebelles islamistes prenaient l’ascendant sur leurs rivaux nationalistes dans le Nord. Autant d’événements qui ont dissuadé les autorités française[s] d’amplifier leurs efforts. “C’est sûr que ces difficultés ne nous ont pas vraiment encouragés à aller plus loin”, confie un diplomate. [Pourtant, si] l’on en croit les déclarations de François Hollande jeudi 21 août [2014], les livraisons d’armes n’ont cependant pas cessé. » (8)

 

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Cette politique clandestine de soutien à la rébellion en Syrie est irresponsable, illégale et dangereuse. En effet, comme l’a rappelé l’ancien représentant au Congrès Dennis Kucinich, « [é]crivant sur la connexion entre l’Arabie saoudite et l’État Islamique (EI), l’historien Alastair Crooke a récemment décrit les insurgés “modérés” en Syrie comme étant “plus rares que la licorne des légendes”. Les “modérés” ont conclu un pacte de non-agression avec l’EI. Les “modérés” ont capturé un journaliste états-unien et l’ont vendu à l’EI, qui l’a décapité. L’Arabie saoudite qui, avec le Qatar, a financé les jihadistes en Syrie, propose désormais de “former” les rebelles. Le Congrès [des États-Unis] est prié d’avaler cette recette douteuse : les sponsors des jihadistes radicaux vont former des jihadistes “modérés”. (…) Les soi-disant “rebelles” sont des mercenaires qui viennent de plus de 20 pays. Ils s’organisent et se réorganisent constamment en nouveaux groupes, qui offrent leur allégeance à quiconque les paye ou leur fournit des armes – et ce à tout moment.» (9) Ce diagnostic de Dennis Kucinich est confirmé sur le terrain. En effet, lorsqu’il s’est rendu au Kurdistan syrien, le député allemand Jan van Aken a découvert que l’État islamique possédait des missiles antichar Milan, de fabrication franco-allemande. (10) Selon Samuel Laurent, « l’État islamique doit (…) le fleuron de son arsenal à la France », dont les missiles Milan en question. (11)

Enfin, comme l’a déclaré sur Arte le député et ancien juge antiterroriste Alain Marsaud, il est certain que les services spéciaux français ont été (sont ?) impliqués dans le soutien de réseaux jihadistes combattant le gouvernement el-Assad : « Ça veut dire qu’aujourd’hui, nous avons choisi notre camp : le camp anti-Assad. (…) Et (…) il est vraisemblable que nous ne sommes pas très très loin de rencontrer des gens d’al-Nosra – j’espère au moins qu’on les a infiltrés ! J’en suis même sûr d’ailleurs, au demeurant. Donc ça veut dire que finalement nous sommes des alliés [des jihadistes d’al-Qaïda] sur le terrain, nous poursuivons le même but. » (12) Le député Alain Marsaud a même affirmé sur RFI sa « conviction » que les services spéciaux français avaient soutenu des réseaux jihadistes en Syrie, et que cette conviction était « partagée par beaucoup de gens [,] raison pour laquelle [il avait] demandé (…) la constitution d’une mission d’information, d’une commission d’enquête parlementaire afin de vérifier les conditions dans lesquelles tout ça se passe (…) ». Lors de cette interview, il affirmé sans ambages que « la France [avait] dû encourager certains jihadistes français à se rendre en Syrie. » (13)

Chères Charlie, chers Charlie, pensez-vous qu’il est normal de condamner les jihadistes lorsqu’ils attaquent la France, mais d’occulter, de refouler, ou de minimiser le fait que de tels criminels aient été clandestinement – et parfois ouvertement – soutenus en Syrie par l’Élysée, le Quai d’Orsay et les services spéciaux français, et ce pour des intérêts essentiellement géostratégiques et énergétiques (14) ? Au vu des informations que je viens de citer et d’analyser, cette hypocrisie officielle – qui est dissimulée derrière la « “raison” d’État » – est plus que jamais inacceptable ! À toutes fins utiles, rappelons que – dans un contexte de « crise » économique structurelle et brutale qui appauvrit la majorité d’entre nous en enrichissant une « intouchable » minorité –, (15) « notre » gouvernement a débloqué un nombre inconnu de millions d’euros pour armer des jihadistes qui détruisent activement ce berceau de la civilisation humaine qu’est la Syrie. (16)

Si vous estimez que cette indignation est légitime, je vous encourage à partager cet article le plus largement possible en le transmettant à votre entourage, aux médias ainsi qu’à nos autorités, dont le Président de notre République – une et indivisible. Pour ce faire, je vous remercie de copier-coller le lien menant à cet article sur ce site, afin de faire savoir au Président de notre République qu’il n’est pas acceptable que l’État combatte la nébuleuse al-Qaïda en France tout en la soutenant en Syrie !

Essentiellement, restons unis malgré nos différences, et tentons d’esquiver intelligemment le piège mortifère du « choc des civilisations », que les extrémistes néoconservateurs ont ouvertement souhaité, (17) et qui nous menace plus que jamais.

Fraternellement, humainement, librement,

 

Maxime Chaix

Notes

1. « On est dans un moment épouvantable. Le milieu intellectuel parisien est dans une dérive parareligieuse, dans une islamophobie latente. Il existe une forme de crispation identitaire, une angoisse à la désoccidentalisation du monde, une rupture entre le clan des dominants et le monde multipolaire. Cette doctrine occidentaliste, qui veut que l’Occident soit riche et dominateur éternellement, m’inquiète. » – Emmanuel Todd, El Watan, 3 novembre 2008. Cité par Guillaume de Rouville dans « L’esprit du temps ou l’islamophobie radicale », 12 septembre 2012, Lidiotduvillage.org, : « Cet essentialisme, on le retrouve, pour prendre un exemple médiatique, dans les caricatures de Mahomet, publiées en France dans le journal Charlie Hebdo en février 2006. Dans le contexte actuel de stigmatisation des Musulmans, ces caricatures correspondent à celles des Juifs des années 30 dans la presse antisémite. Et c’est au nom de la liberté d’expression qu’on nous fait tolérer cette presse de caniveau dont les dirigeants sont des partisans déclarés de l’atlantisme et du choc des civilisations. Bel exemple également de transmutation des valeurs. » ; Pascal Boniface, « Philippe Val et Olivier Poivre-d’Arvor ont-ils émis une fatwa contre moi ? », Leplus.nouvelobs.com, 9 juillet 2013 ; « Quand en 2012, Guy Bedos souhaitait que les journalistes de Charlie Hebdo “crèvent” », Atlantico.fr, 9 janvier 2015 : « “Depuis que Reiser est mort, depuis que Siné n’est plus là, ils ne me font pas rire”, ajoute-t-il. “C'était nul l’histoire de Mahomet. Je m’en fous de Charlie Hebdo ! Je n’ai pas de leçon d’insolence à recevoir de gens qui se sont couchés”, renchérit encore l’humoriste. “Notamment Philippe Val qui s’est couché devant Nicolas Sarkozy pour devenir directeur de France Inter. Dans la résistance, on n’aurait pas été dans le même réseau.” »

2. Peter Dale Scott, L’État profond américain : la finance, le pétrole et la guerre perpétuelle (Éditions Demi-Lune, à paraître au printemps 2015) : « L’establishment affirme que les guerres lancées par les États-Unis sur le continent asiatique depuis les attaques de septembre 2001 entrent dans le cadre d’une “guerre globale contre la terreur”. Néanmoins cette guerre “contre” le terrorisme a été menée avec la coopération de l’Arabie saoudite, du Qatar et du Pakistan. Or, ces trois pays sont les principaux soutiens financiers et politiques des réseaux jihadistes que les États-Unis sont censés avoir combattu jusqu’à présent. Dans le même temps, les plus farouches opposants à ces terroristes sunnites – les gouvernements d’Irak, de Libye, de Syrie et d’Iran – ont été renversés (Irak et Libye), déstabilisés avec l’appui des États-Unis (Syrie) ou sanctionnés et menacés en tant qu’éléments de l’“Axe du Mal” (Iran). N’oublions pas que, dès le lendemain du 11-Septembre, le secrétaire à la Défense Donald “Rumsfeld parlait d’élargir les objectifs de notre riposte et de ‘frapper l’Irak’”. »

3. Le Monde, « Pression militaire et succès diplomatique pour les rebelles syriens », 13 décembre 2012 (accentuation ajoutée).

4. Georges Malbrunot, « Le spectaculaire revirement français sur la Syrie », Le Figaro, 10 mai 2013 (accentuation ajoutée).

5. Selon Wikipedia.fr, une opération clandestine « est une opération illégale, dirigée par un État mais non revendiquée par celui-ci pour des raisons politiques ou diplomatiques. L’illégalité de ces opérations implique qu’elles soient secrètes ; elles ne sont donc théoriquement pas rapportées auprès des médias, ni reconnues par les gouvernements. »

6. Caroline Fleuriot, « Droit d’ingérence, où en est-on ? », LeMonde-Diplomatique.fr, septembre 2008 : « Venir en aide aux populations en détresse sans le consentement de l’État est une idée ancienne. Déjà Hugo Grotius, en 1625 dans De jure belli ac pacis, évoquait une telle possibilité. Mais l’article 2, paragraphe 7, de la Charte de l’Organisation des Nations unies (ONU) pose le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures d’un État comme principe pacificateur des relations internationales. »

7. Armin Arefi, « État islamique : la volte-face de l’Arabie saoudite », LePoint.fr, 18 septembre 2014 : « Les nombreuses divisions au sein de la famille régnante facilitent la donne. “Le pouvoir saoudien n’est pas centralisé, mais distribué verticalement entre plusieurs factions concurrentes de la famille royale, dont chacune possède sa propre politique étrangère, parfois contradictoire avec la ligne officielle, qu’elle compte réinvestir dans sa lutte interne”, explique le chercheur Nabil Mouline. Voilà pourquoi, si, officiellement, Riyad ne finance que les rebelles “modérés” de l’Armée syrienne libre, des fonds saoudiens alimentent aussi le Front islamique (rebelles islamistes), ainsi que les djihadistes d’Al-Nosra et de l’État islamique. »

8. Benjamin Barthe, Cyril Bensimon et Yves-Michel Riols, « Comment et pourquoi la France a livré des armes aux rebelles en Syrie », Le Monde, 21 août 2014, (accentuation ajoutée).

9. Dennis Kucinich, « Le Congrès US autorise le soutien des “rebelles” », DeDefensa.org, 19 septembre 2014 (accentuation ajoutée).

10. « Syrien: Islamisten setzen deutsche Raketen ein », émission Panorama, Das Erste, 23 janvier 2014 (en allemand).

11. Samuel Laurent, État islamique : organigramme, financements, filières… (Éditions du Seuil, Paris, 2014), p.51. Page en libre accès sur Google Books.

12. « Le 11-Septembre au musée : un tel attentat est-il encore possible ? », émission 28 Minutes, Arte, mai 2014 (accentuation ajoutée).

13. Frédéric Rivière, « Alain Marsaud, député, président du groupe de travail sur la Syrie », Rfi.fr, 24 avril 2014 (accentuation ajoutée).

14. Peter Dale Scott, « La politique syrienne de Washington : faucons contre colombes », DeDefensa.org, 19 juin 2013.

15. « Inégalités : 1% de la population mondiale détient près de la moitié des richesses », Laparisien.fr, 20 janvier 2014 : « “Il est sidérant qu’au XXIème siècle, la moitié de la population mondiale, soit 3,5 milliards de personnes, ne possède pas plus qu’une minuscule élite”, se lamente Winnie Byanyima, la directrice générale d’Oxfam international. À quelques jours du forum de Davos, qui rassemble du 22 au 25 janvier prochains dans la station suisse, les principaux décideurs économiques, l’ONG qui lutte contre les inégalités et la pauvreté, sort un rapport édifiant. Selon ses chiffres, la richesse combinée des 85 personnes les plus riches du monde, qui s’élève à environ 85 trillons d’euros, est égale à celle de la moitié la moins riche de l’humanité. Depuis le début de la crise en 2008, ces inégalités se sont même sensiblement accrues. “Même si la crise a momentanément entamé la part des richesses mondiales détenues par les plus riches, ces derniers se sont depuis largement rattrapés”, explique ce rapport. Les 1% des personnes les plus riches en Chine, au Portugal et aux États-Unis ont plus que doublé leur part de revenus national depuis 1980. L’Europe ne fait pas exception. La fortune combinée des 10 personnes les plus riches d’Europe (217 milliards d’euros) dépasse le coût total des mesures de relance mises en œuvre dans l’Union européenne entre 2008 et 2010 (200 milliards d’euros). (…) Les causes de ce creusement sont nombreuses : la déréglementation financière, les règles et les systèmes facilitant l’évasion fiscale, mais aussi les mesures d’austérité. »

16. « L’histoire de la Syrie est marquée par sa situation exceptionnelle. C’est un territoire de transition au carrefour de plusieurs mondes : la Méditerranée, la Mésopotamie, la Perse, l’Inde, l’Asie mineure, les terres du Caucase, et l’Égypte. La Syrie était traversée par les plus importantes voies commerciales, entre l’Europe, la Chine (route de la soie) et l’Inde. L’homme de la terre syrienne a peut-être découvert, pour la première fois de l’Histoire de l’humanité, à Abu Huraira, l’art de cultiver, d’associer l’eau et le grain de blé, pour multiplier les épis. Grâce à cette découverte première l’homme commença à se fixer, à sortir des cavernes, à construire des maisons, à prendre conscience de son être, à invoquer le ciel avec les premières incantations mythologiques et religieuses, à s’essayer au dessin, à la sculpture et à la décoration. C’est également en Syrie que l’homme découvrit comment utiliser le cuivre, comment le façonner et en réaliser un alliage : le bronze. Dès le IIIe millénaire av. J.-C., les Syriens construisaient des palais, créaient des fresques, et connaissaient un essor culturel et commercial remarquable. La Syrie a eu une part importante dans l’Histoire du christianisme et dans ses débats. À travers ses routes sont passés les pèlerins vers les grands centres religieux, les croisés et les caravanes de la soie et des épices. Les habitants des nombreux petits royaumes qui se sont développés en Syrie, descendaient de peuplades sémites venues, depuis les premiers temps, du sud de la Péninsule Arabique, et qui sont connus sous le nom d’Amorrites, de Cananéens, de Phéniciens (zone côtière), d’Araméens (hautes terres) de Ghassanides et de Nabatéens (au sud). » (Wikipédia.)

17. Pour approfondir ce sujet essentiel, je vous recommande le livre de mon ami et mentor intellectuel Peter Dale Scott, publié par les Éditions Demi-Lune et intitulé La Route vers le nouveau désordre mondial – un ouvrage majeur que j’ai co-traduit ; dans le contexte actuel, n’oublions pas que le 11-Septembre reste un événement irrésolu, dont les véritables commanditaires restent inconnus. Voir l’article de l’ancien sénateur de Floride Bob Graham, « Il faut rouvrir l’enquête du 11-Septembre ! », Huffingtonpost.fr, 11 septembre 2012 : « Le temps qui s’est écoulé depuis le 11 septembre 2001 n’a pas diminué la méfiance que beaucoup d’entre nous ressentent à l’égard de la version officielle (…) des attentats, et surtout, la question de qui les a financés et soutenus. (…) [Il existe] des preuves de la complicité saoudienne [dans ces attentats] que notre gouvernement continue de cacher au public, sous forme d’un programme de classification tronquée, qui semble surtout faire partie d’un effort systématique pour protéger l’Arabie saoudite de la responsabilité de ses actions. » Rappelons-nous également des néoconservateurs de l’administration Bush et de leur programme de domination militarisée du monde. Publié en septembre 2000, sa mise en œuvre à court terme nécessitait selon eux « un nouveau Pearl Harbor ». Sur la page suivante, vous pourrez lire une traduction intégrale de ce programme, qui constitua la principale feuille de route de la politique étrangère de George W. Bush.

samedi, 10 janvier 2015

Pour Aldo Giannuli, expert des services secrets italiens, l'attentat contre Charlie Hebdo est un complot

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Pour Aldo Giannuli, expert des services secrets italiens, l'attentat contre Charlie Hebdo est un complot

Auteur : Aldo Giannuli
Ex: http://zejournal.mobi

La durée de leur fuite, des terroristes trop calmes, le manque de protection de la rédaction de l’hebdomadaire satirique, les armes des terroristes… Aldo Giannuli, expert des services secrets italiens, n’est pas convaincu par la version officielle.

Lors de cette funeste journée du 7 janvier 2014, date marquée à jamais comme synonyme de la mort de 12 personnes lors de l’attentat terroriste contre Charlie Hebdo, l’hypothèse d’un complot faisait déjà son chemin.

Et aujourd’hui, ce n’est ni plus ni moins qu’Aldo Giannuli, experts des services secrets italiens, qui publie un article sur le blog de Beppe Grillo.

Il est fort possible que cet attentat soit l’œuvre d’individus d’une toute autre importance… C’est très louche.

Selon lui, cette tragédie porte bel et bien la trace de l’extrémisme religieux, mais « cette affaire sent le cramé »...

Les éléments qui le portent à penser cela ? Des papiers d’identité « oubliés » dans la voiture, à la durée importante de la fuite des terroristes, en passant par la protection très réduite de la rédaction de l’hebdomadaire satirique et les armes que possèdent les auteurs de l’attentat.

Comme dans la plupart des grandes affaires (Kennedy, l’attentat de piazza Fontana, Olof Palme, le 11-Septembre, la mort d’Oussama Ben Laden, etc.), quelque chose cloche, et de nombreuses interrogations s’imposent. Comment est-il possible qu’un objectif aussi sensible que la rédaction de Charlie Hebdo ait été si peu protégé ? Où les auteurs de l’attentat se sont-ils procurés ces armes ? Ils les ont ramenées de Syrie ? Mais le plus important, c’est ceci : avez-vous déjà vu des terroristes qui vont commettre un attentat en prenant soin d’emmener leur pièce d’identité, et qui l’oublient ensuite dans la voiture ?

Des doutes auxquels s’ajoutent les suivants :

On n’a jamais vu ça : des terroristes qui passent à l’action et perdent autant de temps durant leur fuite, après avoir participé à deux affrontements à l’arme à feu, contre une voiture de police notamment. Ils ramassent une chaussure puis oublient un gant. Et comment se fait-il qu’aucun blocage routier n’ait été mis en place dans la zone ? En plein centre de Paris, il doit y avoir de très nombreuses voitures de police. Et Paris est loin d’être une ville où la circulation est fluide…

Et l’expert des services secrets italiens de conclure :

Je crois qu’il s’agit en effet d’une piste djihadiste, c’est hautement probable étant donné le contexte, cette affaire date de près de 10 ans. Mais cela ne signifie pas qu’il ne puisse pas y avoir d’autres personnes impliquées dans cette affaire. Ni qu’on n’ait pas purement et simplement laissé faire les terroristes. Les services secrets s’attendaient sans doute à quelque chose, mais peut-être pas de cette ampleur. Il est également possible que les enquêteurs cachent quelque chose qui n’a rien à voir avec cette tragédie, et que ce qu’ils cachent pourrait sortir au grand jour. Et ils veulent peut-être éviter que ces informations soient révélées. Je pense qu’il est tout à fait possible que les personnes impliquées soient bien plus nombreuses, entre commanditaires, cerveaux, mercenaires, infiltrés, dirigeants ou cellules isolés.


- Source : Aldo Giannuli

jeudi, 08 janvier 2015

Pour une grande politique russe de la France

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Pour une grande politique russe de la France

par Guillaume Faye

Ex: http://www.gfaye.com

Selon une perspective ”gaullienne”, que devrait être une véritable politique étrangère intelligente française vis-à-vis de la Fédération de Russie ? La très grave crise actuelle, qui est une reprise de la guerre froide, c’est-à-dire d’un affrontement avec la Russie voulu par Washington, sous le prétexte de la crise (ou ”provocation”) ukrainienne, doit être l’occasion pour les Français de bon sens et de bonne volonté d’ouvrir les yeux. Délaissant tout extrémisme, essayons de réfléchir. 

La stratégie de provocation anti-russe

Refusons d’abord la propagande qui vend l’idée d’un régime russe dictatorial dirigé par le monarque Poutine qui serait, en outre, un fauteur de guerre. Les fauteurs de guerre sont du côté du gouvernement de Kiev, de ses milices financées par des oligarques (bataillons Dnipro et Aïdar), du Department of State et des dirigeants européens qui les soutiennent. Les crimes de guerre contre les populations civiles (voir autres articles de ce blog), notamment par bombardements contre des zones résidentielles s’ajoutent aux tortures infligées par les troupes et milices du gouvernement de Kiev (je ne dis pas ”ukrainiennes”) envers leurs prisonniers. Ils sont superbement ignorés par les médias et les gouvernements occidentaux pour lesquels tous les torts sont du côté russe. Vladimir Poutine a raison de dire que l’Europe (et la France) ne sont pas indépendantes et suivent la politique étrangère des USA, contraires à leurs propres intérêts.

Le but logique et compréhensible de Washington est d’affaiblir à la fois la Russie et l’Europe péninsulaire. Encercler la première (d’où l’élargissement de l’Otan aux anciens pays du bloc communiste), neutraliser la seconde, interdire toute ”Maison commune” euro-russe.  C’est une stratégie naturelle de la thalassocratie américaine – et de son supplétif britannique– ainsi que d’empêcher la naissance d’un concurrent géostratégique et géoéconomique  euro-russe. Réchauffer l’ancienne guerre froide (1949-1991), c’est le but. La contradiction des gouvernements américains, depuis la fin de la terrible guerre de Sécession, c’est, sous le prétexte d’un ordre pacifique international, d’avoir sans cesse besoin du bellicisme – à ne pas confondre avec le militarisme. Pour des raisons à la fois morales et économiques. Ce bellicisme est légitimé par le concept de ”leadership”, nécessairement moral et positif (le sheriff mondial), qu’on pourrait traduire par le néologisme dirigeance (aptitude légitime à diriger) dont le ”soft power”  est le centre.

Robert Steuckers, dans plusieurs textes géopolitiques et historiques, a été le meilleur analyste de ce ”soft power” US, qui se transforme d’ailleurs aisément et maladroitement en ”hard power”, avec l’US Air Force et les interventions armées. Steuckers a démontré la puissance de ce ”soft power” qui, par des moyens culturels et économiques, financiers, diplomatiques, n’a de cesse – surtout depuis la fin de l’URSS – que de poursuivre trois  buts : 1) empêcher la remontée en puissance de la ”nouvelle Russie” post-soviétique  et la forcer à redevenir une puissance régionale limitée, ”non-patriote” ; 2) interdire à l’Europe toute velléité d’indépendance économique et géostratégique et notamment de se doter d’un système de défense commun hors OTAN ou d’un espace économique continental protégé ; 3) contrer à tout prix une union euro-russe, en particulier dans les domaines commerciaux, techno-militaires, énergétiques, diplomatiques. 

Les provocations anti-russes continuent donc : non seulement il est question d’alourdir les sanctions économiques, alors que Poutine ne se livre à aucun acte hostile contre Kiev et qu’il propose au contraire toutes les fournitures de gaz pour l’hiver et qu’en décembre il a reconnu l’intégrité territoriale de l’Ukraine, mais le gouvernement ukrainien et les cercles atlantistes  accélèrent les négociations pour le processus d’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN. Ce qui est évidemment inacceptable pour Moscou ; et ce qui revient à une déclaration de guerre soft. Complètement irresponsable, le gouvernement de Kiev – en particulier le Premier ministre extrémiste Iatseniouk – provoque Moscou. Il espère, il veut un affrontement avec la Russie et aimerait y entrainer les Occidentaux.

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La grande erreur de l’Allemagne de Mme Merkel

L’Allemagne est beaucoup trop soumise aux Etats-Unis parce que Mme Merkel est russophobe du fait de ses souvenirs de la RDA ; elle confond l’URSS et la Russie.  De Gaulle avait compris, à l’inverse, que l’URSS n’était ni plus ni moins que la Russie impériale. Willy Brandt et Schröder avaient  saisi que l’Ostpolik est indispensable à l’Allemagne et à l’Europe. Angela Merkel qui, au début de la provocation ukrainienne, était réticente aux sanctions contre la Russie, a cédé aux injonctions de Washington. Elle a confirmé le fait que, comme la Grande-Bretagne, l’Allemagne s’aligne sur la diplomatie décidée sur les rives du Potomac. Cette position de Mme Merkel nous indique que, si elle a une bonne vision des solutions économiques pour l’Europe sur le désendettement et l’orthodoxie, elle se méprend sur la politique étrangère. 

La Chancelière a rompu avec la politique de Schröder d’ouverture vers la Russie. Elle a sacrifié les intérêts économiques allemands, au nom de bonnes relations avec une Pologne dominée par un gouvernement russophobe et atlantiste et par crainte d’affronter le suzerain américain. Mme Merkel défend une vision de l’Allemagne beaucoup trop atlantiste et, de plus, complètement inconsciente vis-à-vis du péril démographique et migratoire. Elle n’a pas compris que son cher pays est en train de mourir, tous doucement.  

 La crise ukrainienne a déjà une conséquence catastrophique : affaiblir les relations et les projets, notamment économiques, diplomatiques et stratégiques entre l’UE (surtout l’Allemagne et la France) et la Russie. Le projet de l ‘”axe Paris-Berlin-Moscou” s’estompe. La Russie, échaudée par les sanctions économiques  de l’Occident, se lance dans une ”Ostpolitik” en direction de la Chine, de l’Asie centrale, de l’Iran, de l’Inde. Or l’intérêt de la France et de l’Allemagne est non seulement de développer un flux  d’investissements en Russie mais de privilégier les fournitures d’hydrocarbures russes par rapport à celles des Arabes du Moyen Orient.  L’idée de ”Maison commune”, d’espace euro-russe, qui est pourtant notre géopolitique naturelle, s’efface. Fedor Loukianov, politologue, écrit : « la Russie ne rompt pas avec l’Europe. Toutefois, le tournant qu’elle opère vers l’Est et l’Asie est inévitable, d’autant plus que l’Occident la pousse dans cette direction » (1) Les sanctions économiques contre la Russie, ordonnées par Washington,  sont globalement pénalisantes pour la France, l’Allemagne et la zone euro mais favorisent l’économie US. C’est une erreur économique majeure.

La France aux abonnés absents

Vis-à-vis de la Russie, depuis le début de la crise (”provocation”) ukrainienne, la politique étrangère française a été inexistante. Elle s’est alignée sur les injonctions US et a cédé aux pressions de Bruxelles et à celles de l’Allemagne et de la Pologne.  François Hollande a essayé de calmer le jeu, notamment en rencontrant Poutine le 6 décembre pour négocier et redonner vie au cessez-le-feu (protocole de Minsk de septembre dernier)  mais, en même temps, il ne parvient pas à décider de la livraison des BPC de la classe Mistral. Cette lamentable affaire des Mistral démontre de manière claire la dramatique perte d’indépendance de la France. Qui, en décidant de surseoir à la livraison des navires, rompant un contrat signé et payé, a cédé aux pressions américaines, dont l’objectif depuis les années 60 est de casser l’outil militaro-industriel français concurrent. Notamment en faisant obstacle, avec acharnement, aux exportations militaires françaises, y compris au sein de l’UE.

L’historien russe Alexandre Verchinine résume la situation : « Que voyons-nous en 2014 ? Un effondrement de grande ampleur de tout l’édifice des relations entre la Russie et l’Occident. Avec ou sans les Mistral, Paris n’est déjà plus un médiateur ». (2) En obéissant à Washington sur l’affaire des Mistral et des sanctions anti-russes, Paris a perdu son crédit de puissance indépendante que De Gaulle avait forgé.

L’affaire de la vente des Mistral était un scandale pour Washington et tous les gouvernements atlantistes de l’UE (dont les Polonais et les Baltes) car « à travers cet accord, Moscou a pénétré au cœur du saint des saints du bloc occidental : la coopération militaro-technique, considérée comme la forme la plus élevée de collaboration entre les États », poursuit Alexandre Verchinine.  Une coopération militaro-industrielle entre la France et la Russie est inacceptable pour les Anglo-Saxons comme pour la Pologne et les pays baltes. Avoir cédé sur ce plan enlève à la France une partie de son statut international.

 La réintégration de la France dans le commandement intégré de l’OTAN, initié par Chirac –prototype du pseudo-gaulliste–  a été une erreur majeure, une bourde dévastatrice de politique étrangère. Et ce, au moment même où l’URSS disparaissait ainsi que le Pacte de Varsovie ! Les conséquences de cette gaffe monumentale furent triples : 1) compromettre un rapprochement historique avec la Russie et la construction d’un axe continental  Paris-Berlin-Moscou qui aurait pu naître progressivement, ainsi que la possibilité d’un système de défense européen indépendant  ; 2) sonner le glas d’une politique étrangère française autonome ; 3) détruire l’image de la France comme puissance non-alignée sur l’américanosphère et donc  nuire à sa position économique et stratégique.

Les trois dangers pour la France, qui peuvent signer sa disparition au XXIe siècle sont 1) Une islamisation et une invasion migratoire de colonisation ; 2) une soumission à la politique étrangère de Washington ; 3) un système socio-économique de type collectiviste (État Providence exsangue, surendetté, surfiscaliste ) dans un écosystème européen et mondial concurrentiel, ce qui paralyse l’économie et paupérise la société.

La Russie réelle

Présenter la Russie comme un danger est donc un absurde mensonge. Un faux problème. Tout d’abord, l’idée que la Russie post-communiste n’est pas démocratique, dirigée par un néo-Tzar nommé Poutine qui serait un clone soft de Staline, est une position étrange, défendue par d’anciens gauchistes (trotskistes ou maoïstes) reconvertis dans les ”Droits de l’Homme”.

La Russie est en réalité un pays démocratique (contrairement à la Chine et aux pétro-monarchies du Golfe) qui a réussi à se libérer du communisme soviétique sans crise majeure, un exploit historique, mais dont l’État de Droit fonctionne de manière autoritaire – bien moins que sous la monarchie et le communisme d’ailleurs – ce qui correspond à la tradition russe et ce qui est inévitable dans un pays de dimension continentale. La Russie a surmonté la période communiste et son système économique obsolète mais son problème majeur est la construction d’une économie diversifiée qui ne repose plus uniquement sur le pétrole et le gaz, aux ressources fluctuantes.

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Dans l’histoire récente, à aucun moment la Russie n’a attaqué les autres. Au contraire elle a été agressée à deux reprises, d’abord par la France napoléonienne puis, en 1854 en Crimée par les forces franco-britanniques,  et enfin par l’Allemagne hitlérienne ; elle a vaincu à chaque fois. Ni Napoléon, ni Hitler n’avaient pris conscience que la Russie est invincible. Du fait de l’immensité de son territoire et de la ténacité de son peuple ; mais aussi de la particularité de sa langue et de sa culture. Washington a décidé de mener une guerre ”soft” contre la Russie., en réanimant la guerre froide. Il ne s’agit plus de lutter contre le ”communisme”, disparu, mais d’empêcher la reconstitution d’une grande puissance. 

Ni l’Ukraine, ni la Pologne, ni les pays baltes n’ont quoi que soit à craindre de la Russie. Ils sont victimes d’une propagande qui leur fait très habilement croire le contraire. La Russie ne possède aucun intérêt à agresser ses voisins, ni à annexer les oblasts de Donetsk et de Louhansk, régions pauvres qui grèverait le budget. Bien sûr, la Russie connaît d’immenses faiblesses ; mais qui n’en a pas ? Mais sa force – que la France devrait posséder – c’est qu’elle est patriote. 

Les 7 axes d’une politique russe de la France

Dans ces conditions, quelle devrait être la politique étrangère de la France vis-à-vis de la Russie ? Cela supposerait d’abord une vision claire et constante d’une politique étrangère, ce qui, depuis De Gaulle et Pompidou, n’est plus le cas. Et ensuite de manifester un peu de courage et moins de pleutrerie.  Voici les sept axes que je propose

1) Refuser de valider et de s’associer à toute sanction économique (financière et commerciale) imposée par l’UE et les USA contre la Fédération de Russie même au prix d’un désaccord majeur avec la Chancellerie de Berlin. Après tout, une ”crise” avec Berlin, les fonctionnaires de Bruxelles, Washington et Varsovie serait moins graves qu’une brouille durable avec la Russie. L’intérêt de la France et celui de l’Europe passe avant le fait de plaire ou de déplaire à tels ou tels gouvernements ou oligarchies. 

2) S’opposer définitivement et clairement à toute extension de l’OTAN à de nouveaux membres, en particulier l’Ukraine ou la Géorgie. La France n’a pas été claire sur ce point.

3) Opérer un retrait français du commandement intégré de l’OTAN (retour à la doctrine gaullienne) et  œuvrer pour un système de défense européen commun qui aura vocation à moyen terme à associer la Russie. Il s’agit de construire progressivement un système continental euro-russe de sécurité et de défense communes.    

4) Initier une vaste coopération techno-militaire entre la France et la Russie. Et essayer d’y associer l’Allemagne et d’autres partenaires européens. Il faut non seulement livrer les Mistral mais poursuivre la coopération et les projets communs dans les autres domaines, militaires et civils de pointe, aéronautiques, spatiaux, numériques, etc.

5) Plutôt que le pacte de libre-échange avec les USA, en préparation, et qui ressemblera aux ”traités inégaux” jadis passés au XIXe siècle avec la Chine, il faut négocier un traité de libre échange avec la Russie et les pays membres de la CEI. L’objectif final, à long terme, est la constitution d’un espace semi autarcique euro-russe de co-développement diversifié.

6) La France doit reconnaître le rattachement de la péninsule de Crimée à la Fédération de Russie comme on a reconnu en 1918 le retour de l’Alsace-Lorraine à la France. Et elle doit aussi organiser une conférence internationale pour régler une fois pour toutes le problème de l’Ukraine qui, comme jadis celui de l’Irlande du Nord – mais en plus grave–  est un  furoncle infecté.

7) Réinstaurer une Commission permanente franco-russe, sur le modèle créé par De Gaulle de la ” grande Commission franco-soviétique”.

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Conclusion : Pax europeana et ”hérisson géant ”.

Serait-ce une provocation contre les États-Unis ? Non, car cela ne menacerait nullement leur sécurité mais seulement leur hégémonie, cette dernière n’ayant aucune légitimité. Les Etats-Unis ne doivent pas être considérés comme un ennemi mais seulement comme un adversaire et un compétiteur. Ils ne sont forts et dominants que de la faiblesse soumise des Européens, entièrement responsables de leur sort. D’autre part, face à une alliance déterminée euro-russe, Washington ne commettrait pas la folie de s’y opposer frontalement. Il négocierait et, au final, coopérerait. Car l’ ”impérialisme américain” n’est efficace qu’envers les faibles. Seule la force génère la paix.

 Une telle politique de coopération stratégique et économique euro-russe, initiée par la France (et ses partenaires de l’UE) ne pourrait être que très progressive. Elle devrait rassurer la Pologne, les trois pays baltes et d’autres d’Europe centrale qui se méfient de la Russie, ainsi que l’Ukraine : une alliance euro-russe globale, à la fois stratégique, diplomatique, économique, militaire, technologique serait la meilleure garantie d’une pax europeana au sein de la Maison commune. Il faut rappeler l’expression parlante inventée par Robert Steuckers de « hérisson géant » pour désigner l’alliance euro-russe à venir : une puissance globale, inattaquable, dissuasive, pacifique, protégée et respectée pour sa force tranquille. Qui s’y frotte s’y pique.

Il s’agirait, pour une véritable grande politique étrangère française, de persuader nos partenaires européens de trois choses absolument essentielles : 1) notre sécurité ne dépend que de nous-mêmes, peuples apparentés,  de l’Ibérie à la Sibérie, et de notre entente ; et elle sera mieux assurée si nous pactisons entre nous. 2) Les gouvernants US ne pourront et ne voudront jamais être notre protecteur naturel. 3) La véritable menace ne provient pas de la Russie mais de cette réalité archéofuturiste que vous avez sous les yeux, cette marée qui monte à vos portes – surtout en Europe de l’Ouest–  et qui va constituer le principal problème : les flux migratoires incontrôlés ; qui vont dissoudre notre identité en moins d’un siècle.

Menace russe ou chance russe ? La Russie est l’exemple d’un peuple et d’un État à la force profonde qui, en dépit du communisme a su conserver l’identité et le patriotisme. Les Américains ? À terme, l’intérêt  des USA est de s’aligner sur une position euro-russe.  Et de coopérer avec nous.  L’Amérique, en tant que telle, a vocation, contre son propre gouvernement, à s’entendre avec l’alliance euro-russe. Nos racines ethno-cuturelles profondes ne sont-elles pas exactement les mêmes, en dépit de différences mineures ?   

Notes:

(1) Fedor Loukianov, Président  du Conseil pour la politique étrangère et la politique de défense.« Un demi-siècle après, une nouvelle ”Ostpolitik”, mais conçue à Moscou » In Rossiykaya Gazeta, 17/12/2014, distribué par Le Figaro

(2)Alexandre Verchinine : « Mistral : précédent à méditer » Ibidem.

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mercredi, 31 décembre 2014

Marche Sainte-Geneviève

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mardi, 30 décembre 2014

Center Parcs: économie sans conscience n’est que ruine de l’âme

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Center Parcs: économie sans conscience n’est que ruine de l’âme

par Claude Bourrinet

Boulevard Voltaire cliquez ici

Hitler, paraît-il, rêvait de transformer la France en jardin. Le libéralisme mondialisé, en apparence moins ambitieux, préfère la métamorphoser en Center Parcs. Le chômage massif n’est pas pour rien dans l’avilissement du peuple français. Non seulement parce que l’être humain, socialisé, a besoin de travailler pour éprouver ses capacités, manifester sa dignité, mais aussi parce que la raréfaction de l’emploi est devenue un argument d’autorité pour imposer ce qui s’apparente de plus en plus à une dégradation de la civilisation, au sens où l’entendait Edgar Morin en 1997. Dans un entretien paru en 2008, il revient sur cette notion : « Il s’agit de solidariser les rapports humains, régénérer les campagnes, ressourcer, convivialiser, moraliser… »

La multiplication des paradis artificiels, pour ainsi dire en bulle, piètres succédanés à la misère économique, sociale et humaine, généralisée par une société sinistre, est-elle en mesure de raviver les campagnes, de créer de la convivialité, de « solidariser » la société ?

Éric Zemmour note, dans Le Suicide français, combien régnait, durant les Trente Glorieuses, tant chez les gaullistes que chez les communistes, une vision héroïque et ascétique du travailleur, pour qui certaines valeurs (le courage, la fidélité, la fierté, l’intelligence du métier) n’étaient pas encore dissoutes par l’hédonisme contemporain, ou tout simplement par l’éradication de l’industrie française.

De fait, le Grand Remplacement a commencé à cette époque, qui connaît l’exode des paysans vers la ville, phénomène civilisationnel dont l’on n’a pas mesuré toute l’importance. C’est tout un art de vivre, d’exister ensemble, de respecter la terre, la nature, les traditions, qui a été anéanti. Depuis, la campagne n’est plus qu’un espace d’exploitation et une nostalgie. De même, la désindustrialisation de notre pays, la destruction de ses grandes réalisations d’après-guerre, sous les coup de la mondialisation, ou du fait de cette pompe aspirante qu’est la délocalisation, ont provoqué sous-emploi ou bien substitution du métier par le « service ». Le prolétariat s’est transformé en masse flexible d’agents commerciaux, de nettoyeurs, de domestiques, de recrutés précaires, de petites mains corvéables, de mendiants à mi-temps. On ne reprochera pas aux habitants de petits villages d’accueillir avec espoir ces Center Parcs (l’emploi sans scrupule du Néerlandais est, en soi, tout un programme). La déréliction a des raisons que la raison doit accepter. « L’homme est un animal qui s’habitue à tout », écrit Dostoïevski dans Souvenirs de la maison des morts.

Mais nous devons bien réfléchir à ce qui est en train de se produire dans notre vieux pays. Il ne s’agit pas seulement du saccage de notre trésor naturel, mais du ravage causé dans l’esprit du peuple français, réduit à n’être plus que le serviteur du tourisme de masse.

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dimanche, 28 décembre 2014

Le cadeau de Noël du gouvernement aux internautes

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Le cadeau de Noël du gouvernement aux internautes: la surveillance

Auteur : Guerric Poncet
Ex: http://zejournal.mobi

Second cadeau de Noël du gouvernement, cadeau qui lui aussi fleure bon le foutage de gueule!!! Le premier, glissé en douce comme une quenelle dieudonnesque était l’abandon de la taxe à 75% pour les supers-riches, le second, c’est la surveillance généralisée pour notre sécurité bien-entendu!

Le 24 décembre, Matignon a publié un décret sur une mesure très contestée permettant aux agents de l’État de surveiller le Net français. Habile.

C’est un cadeau de Noël dont les internautes et les opérateurs français se seraient bien passés. Le gouvernement a publié mercredi 24 décembre, à la faveur des fêtes de Noël, le décret d’application du très contesté article 20 de la loi de programmation militaire (LPM). Ce texte prévoit un accès très vaste des services de l’État aux télécommunications (téléphone, SMS, Internet, etc.) des Français, et à toutes les informations qui transitent par les réseaux nationaux.

La mesure de surveillance, pudiquement nommée « accès administratif aux données de connexion », avait été votée fin 2013 et entrera en vigueur le 1er janvier 2015. Dénichées par notre excellent confrère Next INpact, qui évoque « un décret qui sent le sapin », ce sont les modalités de sa mise en oeuvre, tout aussi importantes, qui ont été dévoilées pour Noël.

Comme dans de nombreuses démocraties, le spectre terroriste permet au gouvernement de faire passer des mesures très floues et de tirer pleinement parti des systèmes d’information de plus en plus performants afin de surveiller la population.

Qui chapeaute le système ?

Le décret du 24 décembre présente « le groupement interministériel de contrôle […], un service du Premier ministre chargé des interceptions de sécurité et de l’accès administratif aux données de connexion ». Ce groupement est chargé de centraliser les demandes des agents et de les transmettre aux opérateurs concernés, en les épurant de toute information sensible.

En effet, si les services de l’État doivent justifier leurs requêtes auprès du Premier ministre (qui nomme une « personnalité qualifiée »), il est hors de question de transmettre ces explications aux opérateurs. Les fournisseurs d’accès ne sauront même pas de quel service ou ministère émane une demande, ni à quelle date elle a été formulée.

Quelles données sont concernées ?

Sans surprise, le décret se réfère à l’article 20 de la LPM, sans vraiment le préciser. Peuvent donc être interceptés les « informations ou documents traités ou conservés par les réseaux ou services de communications électroniques, y compris les données techniques relatives à l’identification des numéros d’abonnement ou de connexion à des services de communications électroniques, au recensement de l’ensemble des numéros d’abonnement ou de connexion d’une personne désignée, à la localisation des équipements terminaux utilisés ainsi qu’aux communications d’un abonné portant sur la liste des numéros appelés et appelants, la durée et la date des communications ».

On notera l’utilisation de la formule « y compris », qui n’est aucunement exhaustive : difficile de faire plus vaste.

Un contrôle démocratique insignifiant

Face aux critiques sur l’intrusion dans la vie privée, le gouvernement invoque la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS), un organe très joli sur le papier mais qui n’a jusqu’à présent pas été doté d’un réel pouvoir. Cette commission « dispose d’un accès permanent aux traitements automatisés », et « l’autorité ayant approuvé une demande de recueil d’informations ou de documents fournit à la commission tous les éclaircissements que celle-ci sollicite », promet le décret, plein de bons sentiments.

Néanmoins, la CNCIS n’a toujours pas le pouvoir de sanction et ne peut même pas alerter la justice en cas de manquement sur un dossier couvert par le secret de la défense nationale. Habile…

Par ailleurs, le gouvernement se protège en supprimant ses archives en un temps record. Si l'on peut saluer la suppression des informations et des fichiers recueillis au bout de trois ans, on ne peut être que surpris par le fait que les registres mentionnant qui a autorisé telle ou telle surveillance soient eux aussi "automatiquement effacés" après trois ans. Le seul contrôle démocratique possible lorsqu'on jongle avec le secret défense, celui qui s'effectue a posteriori, est donc rendu impossible, pour la CNCIS comme pour la justice.

À quel prix ?

"Les coûts supportés par les opérateurs pour la transmission des informations ou des documents font l'objet d'un remboursement par l'État", précise le décret. Pas un mot sur la grille tarifaire qui sera appliquée, car ils seront définis par les ministères concernés.

Qui peut demander les informations ?

Trois ministères sont habilités à émettre des demandes. Le décret détaille le nombre impressionnant de services pour lesquels les vannes du Web français sont ouvertes :

- Au ministère de l'Intérieur : la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), la Direction générale de la police nationale (unité de coordination de la lutte antiterroriste, Direction centrale de la police judiciaire, Direction centrale de la sécurité publique, Direction centrale de la police aux frontières), la Direction générale de la gendarmerie nationale (sous-direction de la police judiciaire ; sous-direction de l'anticipation opérationnelle ; service technique de recherches judiciaires et de documentation ; sections de recherches), la préfecture de police (Direction du renseignement ; direction régionale de la police judiciaire ; service transversal d'agglomération des événements ; cellule de suivi du plan de lutte contre les bandes ; sûreté régionale des transports ; sûretés territoriales).

- Au ministère de la Défense : la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), la Direction de la protection et de la sécurité de la défense, la Direction du renseignement militaire.

- Au ministère des Finances et des Comptes publics : la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières, le service de traitement du renseignement et d'action contre les circuits financiers clandestins.

Dans tous ces services, seuls les agents et officiers "dûment habilités" par leur directeur pourront réclamer des informations, assure le décret.

Des perspectives inquiétantes

La loi de programmation militaire a mis en place un outil de surveillance de la population française qui aurait fait pâlir d'envie les pires dictateurs de l'histoire. Si nous sommes très loin d'un régime totalitaire en France, il n'est pas exclu que des leaders extrémistes disent demain merci au gouvernement Valls pour leur avoir fourni un tel outil clé en main.

- Source : Guerric Poncet

samedi, 27 décembre 2014

Entretien avec Yves-Marie Laulan, auteur du livre Les Années Sarkozy

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Entretien avec Yves-Marie Laulan, auteur du livre Les Années Sarkozy

 

Nicolas Sarkozy veut furieusement prendre sa revanche sur le destin qui l’a privé d’un second mandat où son immense talent aurait pu s’épanouir à loisir… sur les Français, ingrats, qui ne l’ont pas réélu… et surtout sur ses “amis de l’UMP” qui ne l’ont pas assez soutenu. »

 

Les Années Sarkozy

(Éditions de l’Æncre, 340 pages,

31 euros)

(propos recueillis par Fabrice Dutilleul).

 

Votre livre est un véritable réquisitoire contre Nicolas Sarkozy…

Il a fait croire aux Français qu’il allait redresser notre pays alors qu’il l’enfonçait encore davantage. Il n’a vécu que par et pour l’image, les « coups » médiatiques et les sondages. Il a été un magicien de l’illusion médiatique, vivant dans l’instant, sans vision d’ensemble ni projet de long terme. Était-il vraiment fait pour être président de la République ? Il incarne malheureusement à la perfection tous les travers de l’homme politique de notre temps.

Vous dressez un constat radical des « années Sarkozy »… N’y a-t-il rien eu de positif durant celles-ci ?

Tout a été en trompe-l’œil : la réforme de l’université ? « À côté de la plaque » : le vrai problème est celui de leur gestion beaucoup plus que le « faux nez » de leur indépendance… La sécurité ? L’affaire Neyret, les ripoux de la police marseillaise, le serial-killer Mérah ou encore l’islamisme radical ont mûri sous le mandat Sarkozy… La réforme de la justice ? Parfaitement inutile au point d’en être dérisoire, tout en laissant de côté les vrais problèmes de la justice en France, injuste et partiale, comme jamais au cours de notre histoire… La réforme de l’école? Toujours en chantier, avec inchangés le collège unique et la méthode globale, d’où en grande partie l’échec scolaire… Les 35 heures ? Malgré un replâtrage, fiscalement coûteux, elles ont été pieusement conserves… La pénible réforme des retraites laissée en jachère ? Il va falloir la reprendre très bientôt sous peine de faillite… Celle de la Sécurité Sociale ? À peine effleurée… Et ne parlons pas, cerise sur le gâteau, de l’immigration clandestine qui déferle toujours…

Le chantier des réformes Sarkozy ressemble à s’y méprendre à ces friches industrielles du régime soviétique : jonchées d’équipements laissés à l’abandon sous le soleil et la pluie. Oui, Nicolas Sarkozy aura été le champion toutes catégories des innombrables réformes en trompe-l’œil, toujours entreprises, jamais achevées, mais médiatiquement présentées devant l’opinion comme de grandes victoires de l’ex-président. En d’autres termes, il nous a fait prendre des vessies pour des lanternes. J’en apporte la démonstration, preuves à l’appui.

Aura-t-il été pire que ses prédécesseurs… et que son successeur François Hollande?

Oui, pire ! Parce qu’il nous a fait perdre 5 années qui ne se rattraperont pas… Dans peu d’années, l’immigration massive et intense – au rythme infernal de 250 000 entrées par an –remettra en cause, et pour toujours, la survie de la France, de son histoire, dont elle va être dépouillée, de son identité, de ses traditions et de ses valeurs… C’est un crime majeur, impardonnable ! Car un pays peut se relever d’une guerre perdue, on l’a fait ; d’une crise économique, on l’a vu. Il ne se relève jamais d’une guerre démographique perdue. Et nous sommes en train de la perdre, largement en raison de l’ineptie, et des mensonges de Nicolas Sarkozy, lequel passera devant l’histoire comme un des principaux fossoyeurs de notre patrie.

Un retour à l’Élysée de Nicolas Sarkozy vous semble-t-il envisageable?

Il ne vit que pour cela. Et ceux qui soutiennent le contraire n’ont rigoureusement rien compris au personnage. Il veut furieusement prendre sa revanche sur le destin qui l’a privé d’un second mandat où son immense talent aurait pu s’épanouir à loisir… sur les Français, ingrats, qui ne l’ont pas réélu… et surtout sur ses « amis de l’UMP » qui ne l’ont pas assez soutenu…

Une des pierres d’achoppement pourrait provenir de l’UMP elle-même qui se cabrerait contre le chef déchu dans lequel elle ne croierait plus et déciderait que « cela suffit comme cela » pour regarder ailleurs. C’est ce qui est arrivé à Valéry Giscard d’Estaing… À moins que l’UMP n’existe bientôt plus…

Yves-Marie Laulan a été successivement au cabinet de Michel Debré, secrétaire national du RPR, président du Comité économique de l’OTAN et professeur à Sciences Po, à l’ENA et à Paris II. Il préside aujourd’hui l’Institut de Géopolitique des Populations. Mais, couronnement de sa vie, sa chronique à Radio Courtoisie est venue là pour le consoler de ses malheurs.

BON DE COMMANDE

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vendredi, 26 décembre 2014

Soirée du Nouvel An

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jeudi, 25 décembre 2014

Le néo-nihilisme, nouveau mal français

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Le néo-nihilisme, nouveau mal français: quelles réponses?
 
par Jean-Yves Le Gallou
 
Ex: http://www.bvoltaire.fr

Les Français sont abrutis par la propagande médiatique. Celle-ci véhicule un néo-nihilisme ahurissant.

Ce néo-nihilisme repose sur une négation des réalités. Négation des origines et de leur importance. Négation du Grand Remplacement de populations. Négation de l’existence même d’un peuple français historique. Négation de l’échec de tout processus d’assimilation des immigrés venus de loin. Négation de l’islamisation de la société et des mœurs. Négation de l’échec de la « conception citoyenne de la nation » devenue simple paravent du communautarisme.

Ce néo-nihilisme nie aussi les réalités anthropologiques. Il prétend déconstruire les différences de sexe. Tout en promouvant un « homosexualisme » militant, négateur du mariage et des liens de filiation. Sa vision est celle de l’immédiateté, du grand carnaval de l’Homo festivus et de la Gay Pride.

NIHILISME ARROSE003.jpgPromu par les médias de l’oligarchie, ce néo-nihilisme est devenu l’idéologie dominante de la classe politique. Par connivence d’abord : journalistes et politiques déjeunent ensemble, voyagent ensemble, dînent ensemble… et plus si affinités. Par désir mimétique aussi : pour un politique, la recette pour se faire inviter à la télévision, c’est de tenir un discours média-compatible. Résultat : ceux qui devraient donner du sens se rallient – peu ou prou – au néo-nihilisme de l’État-spectacle et de l’Homo festivus. D’où le discrédit des partis politiques : Front de gauche, écolos, PS, UMP. À force de rechercher la dédiabolisation/banalisation, c’est le Front national lui-même qui pourrait perdre le crédit de sa différence. Or, suivre le vent n’est rien d’autre qu’« une ambition de feuille morte ».

Face à cette verticale du pouvoir médias/politiques, les réactions viennent des profondeurs du peuple. D’où l’ampleur des manifestations sociétales : de la Manif pour tous, du Printemps français, des Bonnets rouges et peut-être demain d’un PEGIDA (les mouvements anti-islamisation en Allemagne) à la française.

Les réactions viennent aussi des intellectuels. D’hommes et de femmes qui savent qu’ils ont le « devoir de vérité ». D’hommes et de femmes qui osent penser la radicalité : des essayistes comme Éric Zemmour ou Hervé Juvin, des écrivains comme Renaud Camus ou Richard Millet, des artistes ou critiques d’art comme Aude de Kerros, des esprits indépendants comme Robert Ménard ou Béatrice Bourges.

À eux de donner du sens. À eux de rappeler que la patrie (la terre des pères) n’a de sens que si elle porte une identité charnelle et civilisationnelle. À eux de rappeler qu’il n’y a pas de communauté nationale sans réalité substantielle, croyances communes, valeurs morales et sociales partagées et leur hiérarchie. À eux de rappeler qu’il y a des permanences anthropologiques et culturelles à respecter. À eux de rappeler que la souveraineté n’a de sens que si elle est enracinée.

Le renouveau ne passera pas par les structures anciennes tributaires des conformismes. Il viendra de la mise en forme par les intellectuels dissidents des aspirations profondes du peuple. Il sera possible grâce au contournement des médias par Internet et les réseaux sociaux.

mercredi, 24 décembre 2014

Bulletin célinien n°369

 
Vient de paraître :
 
Le Bulletin célinien n°369.
 
Au sommaire :

Marc Laudelout : Bloc-notes [Christian Millau]
Stéphane Balcerowiak : Voyage au bout de l’Argonne
François Lecomte : Le parallèle Céline / Péguy
Vincent Tchamy Kouajie : Langage et narration chez Céline
M. L. : Trotsky – Céline
Éric Mazet : Lucienne Delforge et Louis Destouches (III)
M. L. : Hommage à Kléber Haedens

Le Bulletin célinien,
c/o Marc Laudelout,
Bureau Saint-Lambert,
B. P. 77,
BE 1200 Bruxelles. 

Abonnement annuel : 55 € (onze numéros). Courriel : bulletinlfc@gmail.com

mardi, 23 décembre 2014

Raspail, Zemmour, Houellebecq ou le « Grand Remplacement » en littérature

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Raspail, Zemmour, Houellebecq ou le «Grand Remplacement» en littérature
 
 
Témoins implacables de leur temps, ces contempteurs du réensauvagement s’élèvent par la plume contre le dogme totalitaire des lendemains métissés.
 
par Aristide Leucate
Ex: http://www.bvoltaire.fr
 

Houellebecq, prix Goncourt 2010 (pour La Carte et le Territoire), se prenant pour Destouches – jusqu’à cultiver la ressemblance physique avec le père de Bardamu – mais sans jamais parvenir à être génialement Céline, aime l’odeur de la poudre. Grâce à un plan « communication » subtilement étudié, l’auteur de L’Extension du domaine de la lutte annonce à ses lecteurs la parution, à l’orée 2015, d’un roman mêlant anticipation et politique-fiction. Intitulé d’un claquant Soumission, le livre promet de faire couler beaucoup d’encre.

Celui qui, peu après le 11 septembre, déclara que « la religion la plus con, c’est quand même l’islam» a imaginé un scénario dont on ne sait s’il doit faire sourire ou pleurer. D’après les premiers bruissements médiatiques, le livre raconte comment, en 2022, le mahométan Mohammed Ben Abbes est élu à l’Élysée avec le concours de son parti, Fraternité musulmane, associé à un front « républicain » UMP-UDI-PS opportunément constitué pour faire barrage à Marine Le Pen. Le nouveau président nommera même François Bayrou comme Premier ministre. Parallèlement, on suivra la conversion progressive d’un prof bobo obsédé sexuel qui finira par épouser la religion de son souverain.

Coïncidence ou conséquence d’une lecture déjà métabolisée, Bruno Roger-Petit, de L’Obs, augurait récemment l’extinction « démographique » des « adeptes du zemmourisme politiquement remplacés par des citoyens français plus ouverts, en prise avec la mondialisation et les formidables opportunités qu’elle offre, et qui n’auront pas peur […] avant la fin de ce siècle, [d’élire] un président de la République française dont le prénom sera Mohammed, ou Ahmed, ou Norredine. »

actualité,france,grand remplacement,littérature,lettres,lettres françaises,littérature française,eric zemmour,michel houellebecq,renaud camus,europe,affaires européennes,immigrationQuoi qu’il en soit, Houellebecq a le vent en poupe et l’on peut gager qu’il pulvérisera les ventes de début d’année. Il ne s’inscrit pas moins à la suite d’auteurs précurseurs comme Jean Raspail, lui-même empruntant, avec son prophétique et magistral Camp des saints, la dimension proprement visionnaire d’un Jules Verne au XIXe siècle ou d’un Anthony Burgess avec son Orange mécanique au XXe siècle.

Aux côtés des nombreux essayistes (Tribalat, Caldwell, Sarrazin, Marchand, Bat Ye’or, etc.), on ne compte plus, depuis quelques années, les écrivains talentueux qui se sont essayés au genre littéraire du futurisme politique et civilisationnel dans ses extrapolations les plus sombres. Avec Poitiers demain, Philippe Randa modernisait la version ibérique de la Reconquista quand son épique Apocalypse yankee décrivait la résistance d’une Europe vaincue par les États-Unis. Dans un genre plus discret mais tout aussi corrosif, le Petit Frère d’Éric Zemmour entreprenait la satire politique et sociale d’une époque dont les prodromes immigrationnistes et antiracistes des années 1980 annonceront les douloureuses déconvenues multiculturalistes du XXIe siècle. On pourrait également citer le gauchisant – tendance Michéa – Jérôme Leroy, auteur d’un Bloc particulièrement réaliste ou encore l’eschatologique Mosquée Notre-Dame de Paris, année 2048 de la sulfureuse Elena Tchoudinova.

Témoins implacables de leur temps, ces contempteurs du réensauvagement – « cette situation d’un peuple dans le peuple, des musulmans au milieu des Français [qui] amènera le chaos et la guerre civile » qu’Éric Zemmour, horresco referens, osa dénoncer, il y a peu, dans un journal transalpin – s’élèvent par la plume contre le dogme totalitaire des lendemains métissés. En cela, ils sont les dignes épigones d’Orwell, Huxley et Bradbury.

“Eric Zemmour is het slachtoffer van een media-fatwa”

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“Eric Zemmour is het slachtoffer van een media-fatwa”

In een onderhoud dat hij toestond aan FigaroVox, neemt Jean-François Kahn de verdediging op van Éric Zemmour, en hekelt hij de onmogelijkheid om in Frankrijk nog sereen debat te voeren.

Jean-François Kahn is een Franse journalist en auteur, historicus van opleiding. In 1984 stichtte hij L'Événement du jeudi, en in 1997 het weekblad Marianne, waarvan hij directeur was tot 2007. Zijn jongste boek, Marine Le Pen vous dit merci! verscheen bij Plon.

Devecchio: Bent u geschokt door het feit dat i-Télé aan Éric Zemmour de bons heeft gegeven naar aanleiding van een polemiek die Jean-Luc Mélenchon op gang had getrokken, en die werd opgepikt door de patron van de PS-afgevaardigden, tevens minister van Binnenlandse Zaken?

Kahn: Ja, ten zeerste geschokt, en wel om drie redenen. Vooreerst kan men door het ongehoorde succes van zijn boek zien dat een belangrijk deel van de bevolking zich kan vinden in wat Éric Zemmour schrijft. Men kan dit betreuren, en soms doe ik dat ook. Maar kan men zich in de ontkenning verschuilen? Kan men in ernst een zo sterke stroming in het land op die manier wegcijferen? In zekere zin sluit de zaak Zemmour aan bij de algemene verkiezingen. Kan men in ernst zich erover verheugen dat een partij die 19% van de stemmen haalt, door amper twee verkozenen vertegenwoordigd wordt in de Assemblée nationale? De zaak Zemmour toont het probleem aan van het gebrek aan pluralisme in onze democratie.

Ten tweede vind ik het schokkend dat i-Télé wijkt voor een perscampagne die grenst aan een mediatieke lynchpartij. Éric Zemmour vertelt niets nieuws. Onderhand twintig jaar onderhoudt hij hetzelfde discours. Bij i-Télé wist men wat men deed toen ze hem aanwierven, overigens misschien precies omdat hij die ideeën verdedigde. Waarom hem dan nu wegsturen? Omwille van een ‘woord’ dat hij niet eens heeft uitgesproken. Verachtelijk vind ik het procedé dat erin bestaat een ‘woord’ of een ‘zinsnede’ te gebruiken, vaak uit hun verband gerukt, om zo iemand uit te schakelen. Ik zeg dit des te liever, omdat ikzelf al het slachtoffer werd van die methode.

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En tenslotte wens ik eraan te herinneren dat «Ça se dispute», een debatprogramma was waar Éric Zemmour een tegenstem moest trotseren. Het was niet zo dat hij een vrije tribune ter beschikking kreeg. In een debat is het normaal dat er twee invalshoeken zijn. Het gaat niet op te beslissen dat één ervan ongepast is, en eruit moet. Wat mij bij de televisie vandaag choqueert, zijn niet de debatten waar een echte ideologische confrontatie plaatsheeft, maar die waar iedereen met iedereen akkoord gaat. In de media vandaag zien we de liberaal-modernistische houding overheersen, die Alain Minc omschreef als de “club van de redelijkheid.” Die gedachtegang is niet noodzakelijk verkeerd, maar als ze even hegemoniaal blijft, kan dat afschrikkende gevolgen hebben.

Devecchio: Zou u zeggen dat Marine Le Pen dankjewel mag zeggen aan al diegenen die liever verbieden dan weerwerk te bieden?

Kahn: Door Zemmour aan de deur te zetten doet men niets anders dan voedsel geven aan de wrok bij een deel van de bevolking, dat terecht zich niet meer vertegenwoordigd voelt. Dat is inderdaad een geweldig cadeau voor Marine Le Pen. Vanzelfsprekend geeft dit legitimiteit aan haar discours tegen het systeem. Mag ik eraan toevoegen dat ook voor Éric Zemmour dit een formidabel cadeau is, want nu heeft hij makkelijk spel als hij zich voor martelaar van de politieke correctheid wil uitgeven. Wees maar zeker dat hij nu nog 40 000 boeken meer zal verkopen, en dat het hem in zijn statuut van rebel tegen het establishment zal sterken, en daar is hij dol op.

Devecchio: Hebt u er begrip voor als organisaties vragen dat een journalist geen tribune meer krijgt?

Kahn: Daar alweer verwijderen we ons verder en verder van de grondbeginselen van de democratie. Wie benoemt en verkiest die organisaties? Hun politiek gewicht lijkt me niet in verhouding te staan tot hun representativiteit. Volstaat het om twaalf man bijeen te brengen en communiqués te schrijven, om voor legitiem door te gaan? Die organisaties, dat zijn onbenoemde imams, overigens niet altijd onbenoemd, die dan fatwa’s lanceren.

Devecchio: Zijn er niet toch grenzen aan de vrijheid van meningsuiting? Heeft Éric Zemmour die overschreden?

Kahn: Er bestaan wetten, met name wat betreft racisme en het vergoelijken van oorlogsmisdaden. Maar zodra iemand, zonder de wet te schenden een sterke stroming vertegenwoordigt, moet hij mogelijkheid krijgen om zich uit te drukken. Vandaag is dat niet het geval, zeker wat economische en sociale thema’s betreft, als iemand zich voorneemt om af te wijken van de liberaal-modernistische consensus. Zo bijvoorbeeld is de vraag rond de exit uit de Euro taboe. Men zal zich ook herinneren dat 90% van de media zich in 2005 uitspraken voor een ‘Ja’ bij het referendum over het grondwettelijk verdrag, waarbij ze in het voorbijgaan ook elke vorm van tegenstand diaboliseerden. Nochtans heeft het ‘nee’-kamp het gehaald, al was het slecht vertegenwoordigd.

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Devecchio: Is debatteren vandaag nog mogelijk?

Kahn: Om te beginnen wil ik opmerken dat het boek van Zemmour nogal moeilijk leest. Voor wie nog andere bezigheden heeft, neemt het een week in beslag. Maar de dag dat het verscheen waren er in de linkse pers al lange bladzijden te lezen over Le Suicide français. Duidelijk was dat de meeste journalisten maar een paar uittreksels gelezen hadden. Wat we dus bijwoonden, was een aanzwellende polemiek, uitgaande van een boek dat niemand gelezen had. Men raakte gepolariseerd rond een oninteressant hoofdstuk gewijd aan Vichy, terwijl heel wat passages veel interessanter waren. Ik denk dan speciaal aan het hoofdstuk over de Crif, dat de communautaristische wending van veel Franse joden op de korrel neemt. Over die kwestie ging evenwel niet één artikel.

Als reactie op de ontketende linkse pers, heeft de rechtse pers eerder de lof gezongen van het boek. Nochtans is het zonneklaar dat zij het evenmin gelezen hadden. Want inderdaad, laat Le Suicide français het meest reactionaire boek zijn sinds lang, het is tegelijk ook een antiliberaal pamflet. Op sociaaleconomisch gebied is het een waar neomarxistisch manifest, waarin Zemmour tekeergaat tegen het financieel kapitalisme, dat volgens hem verantwoordelijk is voor alles wat misgaat. Wat men moet lezen zijn de tien pagina’s gewijd aan een lofzang op Georges Marchais, of het dithyrambische hoofdstuk waarin hij zijn steun betuigt aan de sociale beweging tegen de wetten Juppé van 1996. Dit alles zegt veel over het ideologische debat vandaag: lezen doet men niet meer, men redeneert afgaand op etiketten, en banvloeken lanceert men al na een paar slagzinnetjes.

Vertaling: Marc Vanfraechem

lundi, 22 décembre 2014

La France est allée trop loin dans la désindustrialisation

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Jean-Luc Ginder: «La France est allée trop loin dans la désindustrialisation»

Ex: http://fortune.fdesouche.com

Le déclin relatif de l’industrie est une tendance naturelle, de la même manière qu’il y a eu un déclin de l’activité agricole remplacée par l’industrie. Ainsi l’activité industrielle tend à être remplacée par le secteur des services.

Une société qui se développe et se sophistique consomme davantage de services et moins de produits industriels. Mais comme ce sont les produits industriels qui portent les gains de productivité remarquables, les prix de production et de vente sont à la baisse. Des exemples dans notre quotidien : téléviseurs, téléphones..

Le problème ne vient pas de cette évolution générale mais vient du rétropédalage industriel de la France depuis les 15 dernières années. Il faut en finir avec l’accumulation des politiques contradictoires.

Les résultats français sont inférieurs à ceux des pays qui ont une fiscalité moindre et à ceux qui ont une fiscalité plus lourde, inférieurs à ceux qui ont des lois sociales plus généreuses ou mois généreuses, et inférieurs à ceux qui ont un État fort ou un État faible. Mauvaise élève face à tous ses voisins depuis 15 ans et même au-delà : le choc de la désindustrialisation a été plus violent en France qu’ailleurs et cela a commencé vers les années 80.
Entre 1979 et 1984, on remarque une première vague de désindustrialisation. D’une violence extrême, elle fait perdre à la France 1/3 de son potentiel industriel. Pour comprendre ce qui s’est passé il faut prendre en compte le dualisme de l’économie française.

A côté des très grandes entreprises qui s’étaient formidablement développées, certaines dans le giron de l’État, existaient un tissu fort de PME sous capitalisées, sous investies. Ces dernières ont subi de plein fouet le choc des crises des années 70.

On a alors assisté à une forte mortalité des entreprises dans les secteurs des biens d’équipement, celui de la machine outil, celui des chantiers naval, et il y e a d’autres. on a assisté à une véritable hécatombe industrielle.

Les plans de sauvetage mis en place face à l’hécatombe industrielle n’ont eu pour effet que d ‘accompagner le déclin des secteurs en difficulté sans jamais permettre le rebond industriel.

Et au milieu des années 80, la France a fait le choix européen, du marché unique et de l’euro sans prendre en compte les conséquences de ces choix. Dans un premier temps cela a été un formidable marché, l’euro a même permis d’évacuer les risques de change.

Sauf que. Il n’a pas été pris en compte que le modèle inflationniste de la France, financé par l’État et régulé par les dévaluations périodiques ne pouvaient plus dès lors fonctionner à partir du moment où la monnaie était monnaie unique dans un marché devenu unique. La France se devait d’appréhender les nouvelles dynamiques de compétitivité, de maîtrise interne, de concurrence fiscale.

Et que. Ces nouveaux paramètres n’ont pas été pris en compte. Il était capital de maîtriser les dépenses publiques dans un temps où l’on faisait le choix stratégique majeur de la mondialisation, de l’intégration européenne et de l’euro. Il était capital de se demander dans le même temps si on pouvait continuer à gérer comme avant.

On peut estimer cette situation à l’application d’une politique keynésolibérale. Keynésienne d’un côté car chaque fois qu’il y a une crise conjoncturelle, on dit que c’est une insuffisance de la demande et qu’il faut donc relancer cette dernière, avec bien entendu de la dette publique, de la dépense publique et quand cela devient insupportable on monte les impôts, qui eux pèsent sur les entreprises tout en dégradant la compétitivité

On assiste bien à l’application d’une solution keynésienne à toutes les crises conjoncturelles et dans le même temps d’une solution de type libéral qui considère que les problèmes industriels et productifs doivent être réglés par le biais du marché et de la concurrence.

Ce raisonnement et le temps ont eu pour effet d’accumuler un formidable écart au niveau des taux de marge des entreprises. Aujourd’hui, 10 points d’écart séparent les entreprises allemandes et les entreprises françaises. Pour corriger cette situation, il faudrait faire un transfert de 100 milliards de l’État vers le secteur privé sous forme d’aides et d’allègements. Aujourd’hui l’État en promet 40, et en apporte concrètement 5.

Et jour après jour, secteur après secteur, la rentabilité industrielle s’effondre.

La solution de la désindustrialisation passe avant tout par de la cohérence ! ….plutôt que de chercher à protéger le caractère national du contrôle du capital des entreprises françaises par des capitaux français. La nationalité du capital prévaut-elle sur le développement des compétences françaises, sur le développement de l’activité sur le sol français ? l’important est de préserver le développement de la recherche française, et des marques françaises.

Il est donc nécessaire et vital pour l’économie française d’avoir enfin une cohérence et un alignement des politiques.

Il faut en finir avec l’accumulation des politiques contradictoires (politique fiscale qui dissuade l’investissement dans le même temps que les 34 plans sectoriels…). Il faut en finir avec la politique placebo qui a pour effet d’affaiblir davantage les entreprises par le poids des charges sociales, réglementaires, fiscales pour qui on invente le crédit d’impôt lorsqu’on constate qu ‘elles ne peuvent plus respirer, ou encore la CICE pour colmater les brèches.

Il faut d’urgence et impérativement à la France un objectif productif qui considère toutes les politiques et qui fixe les priorités.

Le souhait formulé du pays est d’engager les moyens dans la troisième révolution industrielle, celle du numérique, du digital. Et le pays constate que sa base industrielle a perdu sa compétence manufacturière et n’a plus la capacité de transformer ses innovations en produits, qui seraient aussi les produits industriels de demain.

Le constat est alarmant, simple : la France est allée trop loin dans la désindustrialisation pourtant avec la science de nouvelles révolutions arrivent. De fait nos enfant ne vivrons pas comme nous. Nous sommes à un moment de notre histoire économique ou les repères vont changer….de révolution technologique en révolution économique avec l’aide de la science (révolution agricole, révolution biotechnologique, révolution énergétique, et révolution numérique).

Économie Matin

(Merci à Percy)

dimanche, 21 décembre 2014

Les bourreaux en France

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Chronique de livre:

Frédéric Armand "Les bourreaux en France (Du Moyen Age à l’abolition de la peine de mort)"

Ex: http://cerclenonconforme.hautetfort.com

Frédéric Armand, Les bourreaux en France ; Du Moyen Age à l’abolition de la peine de mort, Perrin, 2012.

Récemment, nous avons parlé de la peine de mort dans l’antiquité gréco-romaine avec la recension du livre d’Eva Cantarella ; voici maintenant un ouvrage sur le même sujet mais traitant plus spécifiquement de celui qui exécute la peine de mort : le bourreau. Comme le sous-titre du livre l’indique, c’est à une histoire chronologique des bourreaux en France à laquelle nous avons droit ici. Sont étudiés ici tant les fonctions et le métier de bourreau que la place de ce dernier dans la société, ce qui donne à l’ouvrage de Frédéric Armand un côté sociologique certain, étant entendu qu’on ne considère pas le bourreau de la même façon à toutes les époques et que l’évolution des mentalités joue énormément sur la façon dont est considéré l’exécuteur selon les époques.

Il a toujours existé des bourreaux mais, pendant des siècles, ils n’étaient pas les seuls à exécuter les condamnés à mort (cas de la Grèce antique et de Rome). Durant une bonne partie du Moyen Age, on trouve bien des bourreaux mais ils sont loin d’avoir le monopole des exécutions car celles-ci sont également du ressort de certains magistrats et de leurs sergents ou peuvent être imposées par les seigneurs à leurs vassaux à titre de corvée. Par ailleurs, il subsiste jusqu’à la fin du Moyen Age une tradition de justice privée équivalant selon les cas au droit de tuer au nom de la légitime défense (une tradition de bon sens évident…) ou à se venger sous certaines conditions. Les « hors-la-loi » peuvent également, à cette époque, être tués par n’importe qui. Contrairement à une idée fort répandue, les exécutions au Moyen Age n’étaient pas si nombreuses que ça et la justice avait souvent recours au bannissement et aux amendes.

Tout cela change à la fin du Moyen Age : l’Etat moderne commence à prendre racine. La justice est particulièrement visée et la royauté compte bien renforcer son contrôle sur celle-ci. Le roi Charles VII réorganise la justice et fait du bourreau le seul exécuteur des sentences criminelles. Toutes les juridictions de haute justice doivent se pourvoir d’un bourreau. Ce dernier est désormais un officier de justice de l’Etat, un fonctionnaire œuvrant dans une circonscription donnée. Il prête serment de loyauté à l’autorité et se contente d’exécuter les ordres. La première crapule venue ne risque pas d’être engagée car on veille à ne donner la charge d’exécuteur qu’à des gens de bonne moralité et réputés bons chrétiens…

Cette bonne réputation avalisée par les autorités ne fait cependant pas le poids face au ressenti populaire : le bourreau est un paria et il est méprisé. Mis à l’écart de la communauté, sa vie sociale est très difficile et autant lui que sa famille sont victimes de nombre de préjugés. Il est impur et on ne veut pas avoir affaire à lui ni vivre dans son voisinage. Par tradition, il vit donc en dehors des murs de la ville et il a un banc séparé à l’église. Marginalisé, le bourreau a de grandes difficultés pour scolariser ses enfants et pour ensuite les marier. Cela explique deux faits fondamentaux. Le premier est que les enfants du bourreau deviennent ses aides très jeunes et finissent la plupart du temps par succéder à leur père, ce sont donc dès la fin du Moyen Age de vraies dynasties de bourreaux qui se mettent en place dans de nombreuses villes de France. Par ailleurs, ses enfants n’ont souvent d’autre choix que celui de se marier avec ceux d’un collègue, c’est donc une endogamie sociale (ainsi qu’une relative consanguinité) que la société impose à ses exécuteurs.

cube bourreau.JPGIl faut bien avouer que les tâches allouées aux bourreaux ne sont pas d’ordre à lui attirer toutes les sympathies. En plus d’exécuter les condamnés par des peines jugées parfois comme infamantes, il est d’usage qu’il chasse des rues mendiants, lépreux et animaux errants. Il touche une taxe sur la prostitution. C’est lui qui nettoie la place du marché une fois celui-ci terminé. Il dispose de plus du droit de havage sur toutes les marchandises entrant dans la ville, c'est-à-dire qu’il prélève une certaine quantité de denrées à chaque marchand venant vendre au marché, ce qui est très mal accepté par ceux-ci en vertu de l’impureté supposée de l’exécuteur. Le bourreau se bat continuellement contre les préjugés et les violences éventuelles dont il peut être l’objet de la part de la population et il a, comme les nobles, le droit de porter l’épée (plus pour se protéger que par honneur…). Certaines personnes passent outre cette marginalité pour aller se faire soigner chez les bourreaux qui, en complément de leur activité, pratiquent la médecine ou la chirurgie, forts de leur connaissance du corps humain. Les cadavres des condamnés leur servent parfois de complément de revenus : ils les revendent aux chirurgiens (pratique longtemps interdite par l’Eglise), en prélèvent la graisse pour la revendre à ceux qui veulent soigner leurs varices…

Quant aux tâches plus officielles du bourreau, elles sont diverses : amputations, marquage au fer rouge, torture, exécutions, disposition des cadavres. Les peines sont très variées sous l’Ancien Régime et le bourreau se doit d’être un grand professionnel et de savoir utiliser les différentes méthodes de mise à mort dont la plus ardue est certainement la décapitation (réservée aux nobles en général). Les peines les plus en vogue sont la pendaison, le bûcher, la chaudière, la décapitation ainsi que la roue, peine dans laquelle le condamné se fait rompre les articulations à coups de barre de fer avant d’être « replié » sur une roue qui sera ensuite hissée sur un poteau où il agonisera lentement… Les bourreaux sont également garants d’une tradition en vogue depuis l’antiquité et considérée comme pire que la mort : l’interdiction de sépulture. Selon les cas, les corps sont abandonnés ou exposés en public car de nombreux endroits sont destinés à cette exhibition morbide : les fourches patibulaires à la sortie des villes, les gibets des seigneurs, les arbres sur certaines routes... Le lieu le plus notable était l’énorme gibet de Montfaucon, « grande justice de Paris » de son surnom, où plusieurs dizaines de corps pouvaient être exposées, parfois pendant des mois…

L’ « âge classique » des bourreaux pour reprendre les mots de l’auteur prend fin au 18ème siècle où, les mentalités évoluant, on remet en cause la justice, ses inégalités et la cruauté des supplices. Sur ce dernier point, il faut bien dire que certaines exécutions avaient largement dégoûté l’opinion de l’époque telle celle de Damiens, coupable d’un attentat contre Louis XV en 1757. Après avoir été torturé, entre autres à la tenaille et au plomb fondu, il avait fallu plus de deux heures pour réussir à l’écarteler et les 16 ( !) bourreaux présents avaient dû lui sectionner les tendons pour faciliter le travail des chevaux… A cette époque, la France suit l’air du temps qui souffle sur l’Europe : on remplace de plus en plus la peine de mort par d’autres sanctions telles la galère ou l’enfermement ; on cesse d’exposer les cadavres en public tant par hygiène que par souci « humaniste » ; on devient plus indulgent sur certains types de délits (mœurs par exemple) ; on abolit pratiquement la torture sous Louis XVI etc.

guillotine.JPGLes grands changements continuent avec la Révolution. La loi du 13 juin 1793 adoptée par la Convention impose un bourreau par département. Celui-ci recevra un salaire fixe et ne pourra plus prétendre à ses anciens droits féodaux, abolis.  Le fait le plus notable est que le bourreau est désormais considéré comme un citoyen comme les autres, ce qui a tendance à faire reculer son statut de paria aux yeux de la population. En 1790, l’Assemblée Nationale décrète l’abolition de la torture, de l’exposition des corps ainsi que l’égalité des supplices, ce qui a comme conséquence de modifier en profondeur les activités des exécuteurs. Ceux-ci utilisent dès 1792 un mode d’exécution unique : la guillotine. Alors que la France est attaquée à ses frontières et que la Révolution se radicalise, le bourreau et sa machine deviennent peu à peu très populaires, ils sont les grands symboles de la libération du peuple et de l’épuration de la société. Le bourreau, qui désormais se salit bien moins les mains avec le nouveau mode d’exécution,  devient le « vengeur du peuple » et sa machine à décapiter le « glaive de la liberté ». Il faut dire que la guillotine fonctionne entre 1792 et 1794 à plein régime. A la différence des procédés anciens, elle permet des exécutions continues voire industrielles. Le célèbre bourreau de Paris, Charles-Henri Sanson, décapite ainsi plus de 3000 personnes en 2 ans (dont le roi Louis XVI et nombre de révolutionnaires)… Finalement dégoûtée par les excès sanglants de la période révolutionnaire, la population va vite reprendre à l’égard des bourreaux son antique mépris.

A partir du 19ème siècle commence peu à peu le réel déclin de la profession. Le mouvement de substitution à la peine de mort de sanctions différentes, amorcé dès le siècle précédent, continue de plus belle. Le mouvement favorable à l’abolition totale se renforce et la société française s’interroge durablement sur la peine de mort, entre autres sous l’impulsion de Victor Hugo et de son Dernier jour d’un condamné. Les autorités sont de plus en plus embarrassées par la guillotine et les exécutions publiques. Elles cherchent à les rendre plus discrètes car elles sont de moins en moins bien vues par l’opinion publique malgré le fait qu’elles attirent encore, comme les siècles précédents, les foules. Ce sera en 1939, à la suite d’un scandale, que le caractère public des exécutions sera supprimé. Le corps des bourreaux fait, en parallèle, face à de grandes difficultés car on exécute de moins en moins de condamnés au fur et à mesure du temps. Cette baisse du travail se répercute dans les postes disponibles, de moins en moins nombreux : un bourreau par département à la Révolution puis un par cour d’appel (donc 27 en France métropolitaine) en 1849 sur décision de Louis-Napoléon Bonaparte et enfin un seul pour la France entière sous l’impulsion de Crémieux en 1870 (l’Algérie gardera un bourreau propre). Nombre de bourreaux se retrouvent au chômage et doivent être aidés par l’Etat, ne parvenant pas à se reconvertir et ne pouvant se satisfaire des quelques places d’adjoints allouées à la charge de l’unique bourreau métropolitain… La France ne compte plus qu’un exécuteur qui, de 1870 à 1981, va voir sa charge de travail diminuer continuellement (en 25 ans, de 1951 à 1976, seuls 51 condamnés sont guillotinés), tant et si bien qu’il exerce souvent un métier parallèle à son emploi premier ; Marcel Chevalier, dernier bourreau français étant par exemple imprimeur typographe.

A l’aube de années 1970, alors que la publicité autour des exécutions est inexistante (au contraire du Guatemala où elles sont retransmises à la télévision !!), Valéry Giscard d’Estaing se prononce contre l’abolition, non pas à titre personnel mais parce que 69% des Français restent favorables à la peine capitale. Inscrit dans le programme de Mitterrand pour les élections présidentielles de 1981, l’abolition sera effectuée par le sinistre Robert Badinter par la loi du 9 octobre 1981, mettant ainsi fin en France à une tradition judiciaire immémoriale qui avait su évoluer « avec son temps »…

Frédéric Armand a réussi à écrire une étude très détaillée, faisant appel à de nombreux documents d’archive, mais néanmoins claire et fort plaisante à lire. Il montre bien comment les bourreaux ont fondé de réelles dynasties autour de leur activité (et ce jusqu’au 20ème siècle, ce sont souvent les mêmes grandes familles que l’on retrouve chez les bourreaux ou leurs adjoints) et surtout comment ceux-ci n’ont toujours été qu’un simple rouage de la justice. Ils exécutent et n’ont aucun pouvoir décisionnel, ce qui explique pourquoi les mêmes bourreaux sont restés en place malgré les changements politiques et ont parfois œuvré à exécuter leurs maîtres de la veille ! Hommes de leur époque, ils ont dû s’y soumettre docilement et laisser, de temps à autres, leurs opinions de côté car « la pitié fait trembler la main ».

Rüdiger / C.N.C.

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L’antiracisme, un puritanisme à la française

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L’antiracisme, un puritanisme à la française
 
Les Français ont peur du noir. Ça n’est pas joli joli.
 
par Marie Delarue
Ex: http://www.bvoltaire.fr

Il s’appelle Hacen Boukhelifa. C’est un grand traumatisé. Et comme tous les traumatisés, il lui a fallu du temps pour que le refoulé remonte à la surface. Les psy connaissent ça, c’est le lot de tant de pauvres fillettes et d’adolescents tripotés derrière les portes.

Bref, Hacen Boukhelifa vient de se souvenir que madame Marie-Arlette Carlotti, ex-ministre déléguée aux Personnes handicapées et à la Lutte contre l’exclusion des gouvernements Ayrault I et II l’avait publiquement et racistement (j’assume ce néologisme) injurié le 25 janvier 2014. Alors qu’elle inaugurait son local de campagne en prévision des municipales à venir, Mme Carlotti l’aurait – c’est lui qui l’affirme – évincé des primaires socialistes à Marseille en ces termes : « Hacen Boukhelifa ne sera jamais sur ma liste. De toute façon, j’ai déjà un candidat arabe de la diversité sur ma liste. Il n’a qu’à aller voir Samia Ghali [elle n’était pas encore une mère célibataire blonde tournant pour la télé-réalité] pour qu’elle le prenne dans les quartiers nord. » 

Horreur et putréfaction ! Le crime, s’il est avéré, est odieux, et l’on comprend que Maître Boukhelifa (il est avocat), après tant de mois passés à se reconstruire, ait décidé de porter la chose en justice. Un an donc après cet insupportable affront, Mme Carlotti vient d’être mise en examen pour injure publique. Et crie son innocence par la bouche de son avocat : Me Boukhelifa « utilise le droit pour se payer un élu, il connaît la procédure, il sait que la mise en examen est inévitable. C’est une histoire politique qui n’ira jamais devant un tribunal pénal. Il sera un jour poursuivi pour dénonciation calomnieuse. »

L’ex-ministre conteste, évidemment, avoir tenu ces propos et, d’une certaine façon, le français incite à la croire. Dans un moment de fol égarement, elle aurait pu dire « j’ai déjà un candidat arabe sur ma liste » ou bien « j’ai déjà un candidat de la diversité sur ma liste »… mais « un candidat arabe de la diversité », c’est une redondance qui paraît très improbable.

Reste que l’antiracisme est un nouveau puritanisme qui fait des ravages. Le prouve cette petite histoire d’une copropriété parisienne qui voudrait bien se débarrasser d’un importun qui squatte les parties communes où il fait ses petites affaires et ses besoins, et qui sème la panique dans l’immeuble le soir venu. En désespoir de cause, après de lourds investissements parfaitement inutiles pour lui barrer le passage (on se croirait à Rikers Island !) et devant l’inefficacité de la police et des services psychiatriques et sociaux, une lettre a été distribuée aux résidents les appelant à la vigilance. Dans le texte original, l’individu était décrit comme « 40 ans environ, de race noire, portant une parka beige et une casquette ». Dans la lettre à en-tête du syndic et remise aux habitants ne restaient que l’âge, la parka et la casquette. Autrement dit, rien de ce petit quelque chose qui aurait permis de le distinguer des autres porteurs de parka et de casquette…

Les Français ont peur du noir. Ça n’est pas joli joli.

vendredi, 19 décembre 2014

Des réponses décisives

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Des réponses décisives

par Georges FELTIN-TRACOL

 

BIOS-_couv_OZON_1.jpgAncien responsable de l’excellente revue écologiste radicale Le recours aux forêts, Laurent Ozon est un penseur organique de belle facture. Président-fondateur de l’association Maison Commune, il a publié fin septembre 2014 un recueil d’entretiens intitulé France, les années décisives, puis lancé dans la foulée à Paris le Rassemblement pour un Mouvement de Remigration (R.M.R.). Ses réponses se révèlent pertinentes.

 

Cependant, afin de ne pas verser dans la dithyrambe stérile et donc inutile, il convient au préalable d’émettre quelques critiques. De tous les chapitres qui organisent ce livre, le dernier « Engagements et style de vie », est le moins convaincant, car riche en paradoxes. Le premier repose sur cette déclaration : « Ne lisez pas trop, vivez, parlez, sentez, battez-vous. Tout est déjà en vous. Les livres ne vous apporteront pas ce qui vous manque (p. 97) » tout en éditant un livre ! L’esprit malicieux pourrait fort bien appliquer ce conseil en ne l’achetant pas… À rebours de l’auteur, soulignons que certains ouvrages peuvent combler des manques et ce, en particulier dans le domaine des connaissances. Concilier expériences pratiques et lectures livresques donne parfois à de bons résultats si la synthèse réalisée correspond bien sûr à l’idiosyncrasie du lecteur.

 

Plus grave est la seconde contradiction. En fondant le M.R.M., Laurent Ozon prévient qu’il n’aura aucune « implication électorale au moins jusqu’en 2017 (p. 93) ». L’auteur assure en outre qu’il « prône surtout un réalisme en politique (p. 93) ». Le champ politique électoral sur ce créneau spécifique est, pour l’instant, largement occupé par le F.N. Il y a donc de la sagesse dans ce retrait volontaire d’autant qu’« on n’entre pas en politique pour défendre des idées, prévient-il, mais pour prendre de la puissance et faire dominer dans la sphère sociale ses vues et sa capacité opérationnelle. Sinon on se trompe d’engagement (p. 93) ». Par conséquent, le M.R.M. se cantonne à une fonction, sinon « métapolitique », pour le moins d’influence et/ou d’agitation auprès de l’opinion publique comme le prouve l’excelente campagne sur Internet avec des affiches invitant les bien-pensants à enfin accueillir les fameux « sans-papiers ». Or a-t-il dès à présent l’audience et, surtout, les moyens d’aller au devant d’un public qui ignore tout de son auteur ? À moins que ce mouvement ne se contente d’un rôle ingrat en coulisse et de la fonction honorable de laboratoire d’idées, mais pour influencer qui ?

 

Culbuter les idées reçues !

 

Cette absence de méthode contraste lourdement avec les injonctions impérieuses de l’auteur pour qui « apprendre à bien faire les choses est aujourd’hui plus nécessaire à beaucoup, qu’apprendre à savoir pourquoi le faire. C’est un peu abrupt mais c’est ainsi. Si chacun donne son avis sur les finalités, les stratégies et la tactique, c’est aussi parce qu’il n’existait pas jusqu’ici de mouvement qui fasse autorité et inspire le respect. Je ferai ce qui est en mon pouvoir pour que cela change. Nous verrons alors si les bavards peuvent trouver leur place et s’inscrire dans une action collective qui implique discipline, dévouement et sens des responsabilités (p. 98) ». Une telle exigence de discipline se comprend, s’exige et s’approuve dans le cadre du combat politique – électoral, certainement pas dans celui d’une association culturelle ou à visée métapolitique. Dans l’affrontement politico-électorale, le militant engagé espère recueillir des satisfactions matérielles, en particulier un mandat électif. Avec de pareilles injonctions, quel contentement le militant culturel peut-il retirer ? Laurent Ozon semble ici confondre les essences du politique et de l’économique. Il transpose dans le champ métapolitique des pratiques de gestion issues du monde de l’entreprise. De méchantes langues y verraient l’indice d’un comportement sectaire… En outre, ce sens de la discipline n’est possible que par temps de « passions chaudes », voire bouillantes. En dépit des manifestations de masse des « pépères en loden » contre le « mariage pour tous », force est de constater que les passions profondes restent froides.

 

On ne doit toutefois pas se focaliser sur ces quelques points litigieux. Avec le brio qu’on lui connaît, Laurent Ozon expose très clairement les moyens pour s’en sortir. Son message est révolutionnaire parce que « la situation actuelle est celle d’un pays ouvert aux quatre vents, crispé sur des choix économiques obsolètes et pris en otage par des lobbies d’intérêts. Il sera difficile de réformer ce système sans un sérieux coup de balai (p. 19) ». Il ne manie pas la langue de bois ou les sots éléments de langage châtré. Il détermine clairement l’ennemi aux différentes facettes. C’est « les Droits de l’Homme [qui] sont un élément du dispositif d’ingérence à prétention morale, de l’Occident américano-centré contre ses adversaires (p. 53) ». Leurs effets en sont calamiteux puisque « la plupart des Européens baignent dans une idéologie qu’on pourrait appeler l’idéologie du flux ou l’idéologie de l’échange. Idéologie qui nous fait considérer comme des agrégats aléatoires (p. 75) » et sont « atteints d’une sorte de sida mental, d’une forme de perte d’immunité dont la clé de notre capacité à nous penser nous-mêmes comme des groupes, des communautés, des peuples (pp. 65 – 66) ».

 

Oligarchie, Mégamachine, État ethnocidaire

 

Détaché de toute thèse conspirationniste, l’auteur en impute la responsabilité première au fait d’avoir « grandi dans une société-bulle nourrie par une économie incroyablement dynamique. Une méga-machine économique, technologique et culturelle (p. I) » alors que « certains savaient déjà que cette bulle était un mirage qui reposait sur un cycle d’exploitation énergétique limité, financé par des dettes contractées dans une monnaie discrétionnaire, sans autre valeur que celle du papier sur laquelle elle est imprimée; un système cynique et meurtrier contrôlé par des puissances financières colossales; doté d’une puissance militaire, médiatique et culturelle prête à écraser toute contradiction sous les bombes, les mensonges et la sidération produite par son industrie du divertissement (pp. I – II) ». Bref, « cette société n’est pas viable. Elle va donc se trouver dans les 20 années à venir en face de ses contradictions (p. 94) ».

 

Il observe en sociologue de l’immédiat aussi qu’« une oligarchie occidentale s’est constituée durant deux siècles. Cette oligarchie a prélevé dans les bourgeoisies nationales des pays dits occidentaux les meilleurs et les plus compétents dans tous les domaines pour former une “ superclasse ” dont les intérêts et les réseaux, les territoires d’influence, se sont mondialisés (p. 1) », ce qui a un impact considérable en France parce que « notre classe politique est le résultat sidérant de plus de quarante années de contre-sélection. […] Malgré quelques exceptions notables, notre classe politique est un ramassis d’opportunistes sans colonne vertébrale, de rusés nuisibles et incompétents. Ils appartiennent à une sociologie en formation, une oligarchie de gestion de notre affrontement. Les plus intelligents sont membres d’une superclasse mondialisée mentalement qui ne se sent plus de communauté de destin avec le peuple; et les moins intelligents sont  les pantins d’intérêts qui les dépassent (pp. 4 – 5) ». Maître de l’appareil administratif, judiciaire, médiatique et financier, cette prétentieuse caste politicienne a transformé « l’État français [… en] office de colonisation de son propre territoire contre sa propre population (p. 63) » qui planifie et organise « une politique d’assassinat d’un peuple (p. 63) », les Français d’ethnie européenne. Il l’illustre par un exemple édifiant : « Le MEDEF et la F.N.S.E.A. sont les acteurs incontournables depuis 30 ans de la conversion de l’industrie agro-alimentaire et du paysannat en une activité industrielle à la botte des transnationales, activité qui fabrique du chômage, de la souffrance animale, de la pollution écologique et des denrées immondes, sans jamais évoquer le mal de vivre des agriculteurs (p. 33) ». Dans le même temps, il s’agit de briser tout sentiment de résistance populaire structurée. Ainsi, l’« utilisation extensive d’un vocabulaire principalement psychiatrique pour caractériser les réactions du corps social et, simultanément, la criminalisation par la loi des opinions ainsi désignées pour en faire des délits sont d’évidence liberticides et n’ont qu’un seul objectif : tuer le débat pour imposer (user de la force) des normes à la société et pour d’autres intérêts, provoquer de la polémique, de la colère et détourner l’attention de la population d’autres questions cruciales (pp. 47 – 48) ».

 

En macro-économie, il constate que « la crise de l’euro est le résultat d’une opération d’instabilisation menée par le monde financier et ce que l’on a coutume d’appeler “ l’État profond américain ” pour maintenir le statut du dollar comme monnaie de change internationale (p. 35) ». Laurent Ozon accuse « la sphère anglo-saxonne liée indéfectiblement aux intérêts de l’État profond américain [… de] cherche[r] à faire capoter cette puissance potentielle (la crise de l’euro, c’est la FED et la City) au profit, soit d’un État européen mollusque et d’un euro-croupion, soit des souverainismes-irrédentismes nationaux parfaitement instrumentalisables et qui ne pèseront rien s’ils sont divisés dans le jeu des puissances à venir (p. 39) ».

 

Penser la remigration

 

Fort heureusement, il voit que « cette oligarchie perd de sa cohésion, perd de ses compétences, augmente ses moyens sous l’effet de l’élargissement de ses terrains d’intervention. Elle se communautarise et relâche dans la nature […] des compétences et des talents qu’elle ne sait plus fixer sur ses projets et ses infrastructures (p. 3) ». Son analyse n’est pas pour autant optimiste. D’autres défis menacent la civilisation européenne. Pour lui, et les faits le prouvent chaque jour, seule sera vraiment souhaitable une « translation, c’est-à-dire la reformation d’un ordre économico-politique qui permettra de résoudre ce qui ne peut plus l’être dans le système actuel (p. 6) » dont la remigration constitue une donnée fondamentale. Pour ce néologisme, il désigne un « processus politique construit d’inversion des flux migratoires (p. 94) ».

 

La remigration est un anglicisme dont le terme français correct serait « ré-émigration ». Au-delà de la simple question de vocabulaire, ce concept, simple à comprendre, répond parfaitement aux défis de l’indéniable « Grand Remplacement ». L’histoire a déjà connu de tels phénomènes. Au XVIIe siècle, la très catholique espagne expulse les Morisques et ses juifs dans le respect des personnes. En 1962, en moins d’un trimestre, le million de Pieds-Noirs quitte l’Algérie sous les menaces du sanglant et tortionnaire F.L.N. qui hurlait : « La valise ou le cercueil ! » L’État islamique en Irak et au Levant pratique, lui aussi, la remigration en obligeant par la violence les minorités chrétiennes et yézidies présentes depuis toujours à abandonner leur terre natale. Cet même État islamique accueille des mahométans venus d’Europe pour faire le djihad et qui réalisent, eux aussi, une remigration. Que ces converties et ces volontaires restent au levant et s’y fassent sauter ou exploser par les bons soins des forces légitimes syriennes, irakiennes et kurdes… É moyen et long terme, les dix millions d’étrangers devront rentrer chez eux à la condition indispensable que cette remigration soit assortie d’une révision générale des naturalisations sur quatre décennies avec, crime contre les identités charnelles oblige, un indispensable effet rétroactif.

 

Laurent Ozon ne conçoit cependant pas les Européens comme un peuple unique. Il importe néanmoins de leur redonner la maîtrise effective de leur destin. Certes, s’il les définit « comme une substance, c’est-à-dire comme une nébuleuse de populations ayant des différences assez nettes. Un ensemble de populations faciles à identifier et possédant une variabilité intra-spécifique inégalée (p. 74) », il maintient que « nous sommes des Européens de civilisation française. Cette réalité est sensible, historique, civilisationnelle, morphogénétique, linguistique, etc. Nous sommes donc des autochtones en Europe (p. 73) ». Pour cette assertion, Laurent Ozon dépasse par le haut, anagogiquement aurait écrit Julius Evola, la seule problématique identitaire, car « l’identité n’est pas seulement, pour nous autres Européens, une affaire de racines (p. 25) ». Il rappelle implicitement l’importance de la polarité archaïque et ancestrale des racines et des origines.

 

Pour une écologie communautaire

 

Sa démarche percutante repose aussi sur l’apport crucial de l’écologie qui « est au départ une science qui étudie les rapports entre un être vivant et son milieu. C’est la science des communautés (p. 25) », c’est même « une science des contextes (p. 24) ». À ses yeux, la notion de communauté prend une valeur essentielle parce que c’« est la forme collective qui permettra à notre population de rompre avec l’individualisme et l’isolement (p. 88)  ». Cette écologie communautaire, très éloignée du gauchisme libéral-capitaliste d’Europe Écologie – Les Verts, passe par la relocalisation nécessaire des biens, des personnes, des capitaux et des idées. Le moment est propice puisque « nous vivons déjà sans vraiment le mesurer, au milieu des ruines et dans le chantier des mondes à naître. C’est le moment d’y voir clair (p. III) ». « Relocaliser, c’est donner à chaque peuple la possibilité de subvenir à la part la plus importante possible de ses besoins par ses propres moyens. C’est favoriser les circuits économiques courts et ainsi assurer une autosubsistance relative capable de permettre au population de garder la maîtrise de leur destin (p. 9). »

 

Laurent Ozon approuve donc le localisme, « pierre angulaire de la décolonisation économique, condition indispensable de la souveraineté politique (p. 10) ». « Sorte de protectionnisme 2.0 (p. 10) », c’« est un souverainisme économique (p. 9) ». Il encourage « la transition localiste et écologiste dans une société protégée des flux de population et de marchandises, ayant recouvré les moyens de sa souveraineté monétaire, vivrière et militaire, adossé à une unité politique et territoriale capable de résister au bras de fer qui ne manquera pas d’avoir lieu si nous voulons briser les chaînes de l’usure (p. 7) » et affirme, avec raison, que « le localisme n’est absolument pas incompatible avec l’existence d’un État souverain et puissant, au contraire. Il est un facteur de densification territoriale, culturelle, économique et de stabilité (p. 11) », car « le localisme part de la base vers l’État par délégation de compétence, c’est ce que l’on nomme le principe de subsidiarité (p. 11) ».

 

Faut-il regretter qu’il n’aborde pas le thème, bientôt porteur, de la biorégion ? Intégrée dans une Europe revivifiée, désinstallée et faustienne, qui dompte et domine la Technique, la nation organique n’est souhaitable que si elle favorise la constitution d’authentiques biorégions.

 

Laurent Ozon prépare consciencieusement une révolution globale des âmes, ce qui rend ses réponses si décisives en ce début de XXIe siècle.

 

Georges Feltin-Tracol

 

• Laurent Ozon, France, les années décisives. Entretiens 2013 – 2014, Éditions Bios, 2014, 114 p., 15 €, à commander sur www.editionsbios.fr.

 


 

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jeudi, 18 décembre 2014

Lancement du site de l'Institut Iliade, 21 décembre 2014

Lancement du site

de l'Institut Iliade

le 21 décembre 2014

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Suicide français: l’erreur de diagnostic de Zemmour

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Suicide français: l’erreur de diagnostic de Zemmour

zem9782226254757g.jpgDans son essai remarquable et qui a secoué l’oligarchie parce qu’il y défend le peuple avec insolence et brio contre une gauche cynique et désemparée, Éric Zemmour donne du déclin et du suicide français une percutante analyse dans les domaines métapolitiques et culturels. Son diagnostic est d’une lucidité impeccable, sauf sur un point majeur : il incrimine comme une des causes de la décadence le libéralisme, le consumérisme individualiste, la société marchande, la mondialisation économique….Bref, l’argent, le capitalisme, la fonction marchande etc.  seraient sources d’occultation de la nation et de son histoire. Cette position, qui fut aussi longtemps la mienne, doit être sérieusement amendée. D’autre part, sur son analyse de Mai 68, E. Zemmour néglige certains points.  Voici pourquoi. En dix arguments.

1) Cette erreur de jugement a été partagée aux Etats-Unis en leur temps par Christopher Lasch et Thorstein Veblen, acerbes critiques du consumérisme et de la marchandisation de la société. Elle est au fond d’origine épistémologique marxiste (Diamat, ”matérialisme dialectique”, dogme central marxiste) : l’économie serait l’infrastructure des comportements culturels. Ce qui est faux, c’est l’inverse. En réalité, le déclin des valeurs d’identité ethno-nationale, familiales, éducatives, etc. n’est pas corrélé à un régime économique ni à un niveau matériel de vie ; mais à un socle idéologique et culturel qui joue comme une infection virale à long terme. L’infrastructure des sociétés est mentale et non pas matérielle et économique.

2) Mai 68 qui a joué comme un accélérateur de tendances plus anciennes fut, certes, un mouvement libertaire, mais pas du tout ”libéral”. Je l’ai vécu de l’intérieur, je peux en parler. L’idéologie dominante de Mai 68 était néo-marxiste, adepte de l’École de Francfort, violemment anti-capitaliste, anti-marchande, anti entrepreneurs privés, pseudo prolétarienne, maoïste, léniniste et trotskiste dans ses fondamentaux culturels. Les deux piliers idéologiques de Mai 68 étaient : a) internationalisme et cosmopolitisme à tendances libertaires ”sociétales” et égalitaristes anti-sélectives ; b) idéologie socio-économique néo-marxiste avec modèle communiste dominant. 

3) La France d’aujourd’hui est bien l’héritière de ces deux piliers de Mai 68 : a) cosmopolitisme déraciné ; b) socialisme étatisé avec puissantes corporations protégées. Le ”suicide français” provient du mélange des deux.  Le ”bobo” (bourgeois bohème) est à la fois urbain cosmopolite déraciné libertaire et fonctionnarisé, apparatchik, privilégié. Le soixante-huitard n’a pas majoritairement, contrairement aux clichés, donné lieu à la figure du ”faiseur d’argent”, du money maker, mais plutôt à celle du petit bourgeois fonctionnaire de gauche, attaché à ses privilèges et adepte des idées de Terra Nova.    

4) C’est une plaisanterie que de prétendre que la France est un pays rongé par le libéralisme et le capitalisme marchand. Zemmour est tenté par cette analyse. Tout au contraire, nous vivons dans un système économique socialisé et étatisé où plus de 50% de la richesse est accaparé et redistribué (mal) par un système bureaucratique qui détient le record de l’OCDE de la faiblesse du secteur marchand. Le déclin français ne provient pas du capitalisme (anémique) ou du consumérisme individualiste débridé, mais, au contraire, de l’égalitarisme, du réglementarisme, du fiscalisme, de la fuite des entrepreneurs, de la sclérose de l’État Providence pachydermique.

5) L’égalitarisme anti-sélectif qui ronge la société française, de l’Éducation nationale à la législation économique (discriminations positives, etc), est totalement incompatible avec toutes les valeurs du capitalisme libéral (je préférerais le terme ”entrepreneurial”) fondé sur les valeurs de méritocratie sélective, de hiérarchie naturelle, de compétition, de circulation des élites. Donc, de ”darwinisme social”, ce concept abhorré par tous les héritiers de Mai 68. On est loin des idées de Schumpeter.

6) La ”société marchande”, la ”marchandisation du monde ” (ou des rapports sociaux) sont des concepts intellectualistes hors sol. Ils ne correspondent à aucune réalité dans une société française fondée sur l’assistanat et les privilèges corporatistes ; non pas sur la recherche de l’enrichissement et du profit individuels, lourdement punis. Dans l’histoire comme sur la planète d’aujourd’hui, des sociétés et des États ont cultivé les valeurs marchandes sans oublier les autres. Et sans nullement entrer en décadence, comme nous. Diaboliser la performance économique, financière et marchande relève de l’hypocrisie.

7) L’esprit de Mai 68, égalitariste et néo-marxiste, déteste l’idée de concurrence, qui est, à l’inverse, le pilier de la vision ”libérale” de la société. Cette détestation produit un anti-élitisme, ou plus exactement l’instauration d’une oligarchie incompétente, sélectionnée selon des critères qui ne sont plus la réussite objective ou la méritocratie mais le système des castes, des communautés et des corporations privilégiées.  Sans oublier une vision égalitariste et contre productive de la ”justice sociale”  qui fait, par exemple, supprimer les bourses au mérite au profit des bourses de classe – et d’origine.

8) Les maux que dénonce avec justesse Éric Zemmour, comme l’immigration-colonisation incontrôlée, le laxisme judiciaire et policier face à la criminalité, l’abandon de l’enseignement de l’identité française (et européenne), l’idéologie androgyne du ”genre” et les délires du féminisme anti féminin, le torpillage de la famille, la xénophilie de l’idéologie dominante, l’oubli de la nation au profit d’une vision idéologique de la ”république”, etc. proviennent exclusivement d’un virus culturel et métapolitique. Une infection mentale qui n’a rien à voir avec le libéralisme, le capitalisme, le mondialisme, le consumérisme, etc.

9) Cette infection mentale, ce virus idéologique  découlent en réalité de l’influence de l’École de Francfort néo-marxiste sur l’idéologie de Mai 68, actuellement au pouvoir (W.Reich, Th.Adorno, W. Benjamin, etc.) ainsi que de l’influence de la French Theory de la ”déconstruction”, elle aussi néo-marxiste : Althusser, Lacan, Foucault, Deleuze, Derrida, etc. Sartre et Beauvoir, compagnons de route du communisme, doivent aussi être cités. (1) Tout ce bourgeoisisme marxisé est la racine du suicide français, ou plutôt de la tentative de meurtre de la France par une idéologie minoritaire mais despotique. Cette guérilla culturelle fut autrement plus meurtrière que les manœuvres des  banquiers mythiques à gros cigares.

10) Ce que déteste cette planète idéologique, qui a objectivement pris le pouvoir sur les esprits de l’oligarchie, c’est la notion d’identité française et européenne et donc tout ce qui fonde son ordre naturel social, familial, sexuel. Elle est animée par une sorte de post-trotskisme qui vise, avec haine, à détruire (”déconstruire”) l’idée de nation et ses fondements. Sans s’embarrasser de la terrifiante contradiction de son soutien objectif à l’islam dans nos murs, qui ne partage pourtant pas ses valeurs. Mais peu importe : le but obsessionnel de l’idéologie à l’œuvre dans le ”suicide français”, c’est (ethnomasochisme) la fin de nos traditions, de nos cultures et de notre civilisation. ”Du passé faisons table rase…afin que nous n’ayons plus d’avenir.”

Conclusion

Les idées mènent le monde plus que les infrastructures économiques. Ce qui a provoqué la maladie, ce ne sont pas, comme le suggère Zemmour, le libéralisme, la société marchande, l’individualisme consumériste, l’argent, les banques, la finance, le capitalisme, les spéculateurs (qu’il faut se garder d’encenser, évidemment) mais plutôt cette conjonction dramatique : un virus mental et idéologique qui atteint le cerveau de la France (le gauchisme) et une paralysie nerveuse et musculaire (le socialisme) qui atteint son corps. La guérison, nécessairement révolutionnaire, devra donc porter sur ces deux aspects.

Note: 

(1)  Simone de Beauvoir fut une des inspiratrices de la ”gender  theory”. Son ami, J-P Sartre, devenu marxiste au moment de Mai 68, exemple même du pseudo-philosophe oublié, a commencé sa carrière à Paris, comme auteur dramatique, sous l’occupation allemande, sans se signaler par sa ”résistance“.

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mercredi, 17 décembre 2014

Europe, Nations, régions, quel avenir?

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Europe, Nations, régions, quel avenir?

Jacques Cordonnier

Ex: http://synthesenationale.hautetfort.com

Au lendemain des élections européennes, et tandis que le gouvernement Valls prépare une fusion forcée des Régions, il est important de s’interroger sur la place des régions et des États-Nations au sein de l’Europe. Les appartenances à une région, à une nation et à l’Europe sont les trois composantes du sentiment identitaire de chaque Européen. L’importance relative de chacun de ces liens – région, nation, Europe – est variable selon les individus, mais que nous le voulions ou non, nous sommes tous déterminés par cette triple appartenance. La hiérarchie de ces appartenances varie selon les individus, mais aussi selon les pays. Certains pays comme l’Allemagne ou l’Espagne, ont fait le choix du fédéralisme depuis longtemps et les particularismes régionaux y sont plus forts que dans des États fortement centralisés comme la France.

Plus ou moins d’Europe ? Un débat faussé

region_alsace.pngLe débat fait rage aujourd’hui entre souverainistes et fédéralistes, entre nationalistes et européistes, entre jacobins et régionalistes, entre mondialistes et identitaires. Mais c’est un débat faussé auquel nous assistons, car les effets de la crise financière et économique ont, depuis 2008, introduit l’irrationnel et le subjectif dans ces controverses. Le déclin de l’Europe, entamé au début du XXè siècle, s’est accéléré au cours des dix dernières années. Le déclin est accentué à raison de l’émergence de nouvelles puissances, telle la Chine, l’Inde, les BRICS. Et au sein de l’Union européenne, la France a du mal à consolider son rang. Si rien ne change et si la France suit le chemin de plus grande pente dans laquelle elle est malheureusement engagée, d’ici quinze à vingt ans, elle ne fera plus partie du G8. Ceux qui pensent que le déclin n’est pas une fatalité doivent s’interroger sur la voie à emprunter pour conjurer ce destin. Faut-il donner vigueur aux régions, à l’Europe ou à l’État-Nation ?

Dissocier État et Nation

Au moyen âge, les "nations" existaient dans une acception totalement différente de celle "d'État-Nation". Le terme "nation" n'avait à l'époque aucune signification politique. Il désignait et traduisait l'appartenance communautaire et linguistique des différentes personnes qu'il regroupait. C'est ainsi que les "nations" bretonnes, picardes, normandes, toulousaines se réunissaient au sein du royaume de France. Toutes les "nations" acceptaient de cohabiter au sein du même État.

C'est la Révolution Française et le jacobinisme révolutionnaire qui vont inventer la "Nation", avec un N majuscule, telle que les Français la conçoivent aujourd'hui. La monarchie constituait l'élément fédérateur qui unissait au sein du royaume les "nations" et les "provinces". La Monarchie détruite, ce fut l'idée de Nation qui remplaça le Roi comme principe fédérateur. Les jacobins inventent la "Nation" une et indivisible, abstraite et théorique au sein de laquelle les nations et les provinces vont être forcées de se dissoudre et de disparaître au profit du département, autre invention de la Révolution. Aujourd’hui, plus de deux siècles plus tard, le gouvernement de Manuel Valls prépare une grande réforme de recentralisation en tentant de rayer d’un trait de plume les Régions que quarante années d’effort avaient commencé de façonner. Moins de compétences et de moyens pour les nouvelles circonscriptions régionales, beaucoup plus de pouvoirs pour les préfets et les services de l’État. Ce choix est une régression dramatique pour notre pays. Le paradoxe est qu’il satisfait le vœu des partis souverainistes qui voient avec plaisir le renforcement de l’État-Nation.

Plus forts par la subsidiarité

L'Allemagne, par exemple, a choisi le modèle fédéral où l'application du principe de subsidiarité donne à ses Länder et à ses villes une grande autonomie qui leur permet de gérer mieux, plus efficacement et plus démocratiquement que ne le ferait un État-Nation centralisé. Seule la France persiste dans le modèle dépassé d'État-Nation. Dès lors que nous abandonnerons ce modèle et que les deux concepts d'État et de Nation seront enfin dissociés, la France pourra s'engager dans une démarche harmonieuse de construction d'une Europe souveraine, respectueuse des nations et des régions qui la composent.

C’est Johannes Althusius (1557-1638) qui a été le théoricien majeur du principe de subsidiarité. Dans son acception contemporaine et politique, la subsidiarité implique que chaque entité – Europe, État, région, commune – soit maîtresse dans les domaines de proximité où sa compétence se révèle plus pertinente et efficace que celle de l’échelon supérieur ou inférieur.

Il est des domaines où, à l’évidence et d’expérience, la commune ou la Région est le niveau idéal de gestion et d’administration. Il faudrait par exemple transférer aux Régions la responsabilité du système éducatif dont le déclin continu est en train de se transformer en débâcle. De réformes en réformes, l’Éducation Nationale a tout essayé. Rien n’y a fait. Il faut donc transformer et régionaliser le système éducatif.

 

L’Europe face aux nouvelles puissances

À l’autre bout du spectre, c’est l’Europe qui est doit être considérée comme l’échelon efficace. Les Français comme les autres Européens prennent conscience que les menaces et les tensions qui se développent à l’échelle de la planète ne peuvent pas trouver de réponse à l’échelle d’un pays. La montée en puissance de la Chine et de l’Inde, les effets des dérèglements de la finance mondiale, la dépendance énergétique de l’Europe, l’augmentation continue de l’immigration non européenne sont au cœur de problématiques qui dépassent largement l’échelle de la France seule. Les récentes révélations sur l’espionnage des institutions françaises et européennes par les agences américaines de renseignement illustrent bien à quel niveau se déroulent les conflits et à quel niveau doit être organisée la riposte.

Mais pour convaincre les citoyens de la justesse du projet européen, il faudra trouver d’autres arguments que « d’assurer le bien-être et la paix sur le continent ». Discours bateau, ambitions de nains, objectifs trompeurs ! Comment parler de bien-être aux millions de chômeurs et de déclassés ? Comment invoquer la paix quand aux portes de l’Union on s’entretue en Ukraine ? Comment donner envie de l’Europe quand nos dirigeants choisissent l’OTAN ?

L’Europe de nos espoirs est une Europe souveraine, indépendante et puissante. Le chemin pour y arriver, c’est la voie fédérale qui seule permet de construire un ensemble politiquement cohérent tout en respectant les différences et les spécificités des peuples qui la composent. Car ne nous y trompons pas, l’Union européenne d’aujourd’hui est tout sauf fédérale. Elle n’est qu’une organisation interétatique dont le pouvoir en dernier ressort reste entre les mains des chefs d’États et de gouvernements des États membres. Le choix qu’ils font de déléguer – en toute opacité – leurs pouvoirs aux « experts » de Bruxelles ne change rien à l’affaire. L’Union est jacobine à l’extrême et très peu démocratique. Comme l’a préconisé le Pr. Gérard Dussouy dans son dernier ouvrage, il faut « contre l’Europe de Bruxelles, fonder un État européen ».

Souveraineté et puissance

La question de la souveraineté est la question fondamentale. Méditons cet étrange paradoxe : tout ce que les États membres ont perdu en souveraineté n’a pas profité à l’Europe ; celle-ci n’est pas devenue plus souveraine pour autant. Au contraire, nous la sentons ballotée entre les intérêts de la finance internationale et ceux des États-Unis, lesquels se confondent souvent. On aurait pu espérer que le Parlement européen s’empare instantanément de chaque parcelle de souveraineté abandonnée par les États. Malheureusement, les choses ne se sont pas passées ainsi. Le Parlement européen, seule instance théoriquement détentrice de la légitimité populaire, s’est privé à la fois de son pouvoir normatif et de son pouvoir de contrôle. Le Parlement européen n’est aujourd’hui qu’une chambre d’enregistrement pilotée par les chefs des partis nationaux.

Les États généraux de l’Europe

Et pourtant ! C’est peut-être au sein de l’Assemblée de Strasbourg que viendra la renaissance. Harald Greib, vice-président du Laboratoire Européen d’Anticipation Politique, suggère un scénario enthousiasmant. Étant donné qu’il ne faut rien attendre des pouvoirs nationaux, la prise de pouvoir ne pourra se faire qu’au sein de la seule enceinte transeuropéenne ouverte au scrutin démocratique, le Parlement européen. Harald Greib estime qu’un jour les députés européens, quand la crise existentielle de l’Europe aura atteint son paroxysme, devront se constituer en États généraux pour débattre enfin des vraies questions de fond. Et de ce débat pourra naître la volonté de s’ériger en assemblée constituante. Les députés européens, détenteurs de la légitimité démocratique, feront ratifier la nouvelle constitution par un référendum transeuropéen, constitution qui s’appliquera non pas à l’ensemble des 28 membres de l’Union, mais aux 18 membres de la zone Euro. Cette Europe à 18, homogène et démocratique, dotée d’une constitution et de sa monnaie, attribut de souveraineté et outil de sa puissance économique, se forgera ensuite sa diplomatie et son système de défense et d’intervention. Bien sûr, ce serait une révolution. Mais les situations extrêmes appellent les actions radicales. C’est une tâche immense. Mais ne pas la tenter équivaudrait à passer à côté de l’Histoire. Réussir serait servir les intérêts et la grandeur des peuples européens.

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