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dimanche, 28 janvier 2024

L'outrage

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L’outrage

par Georges FELTIN-TRACOL

Dans les années 1990, Renaud Dély travaillait à Libération, le quotidien gauchiste. Il y traquait le Front national. Il passa ensuite aux hebdomadaires Marianne et Le Nouvel Observateur avant de tenter l’aventure radiophonique à France Inter. Il pontifie aujourd’hui sur la chaîne télévisée Arte. Son profil dépasse le simple politiquement correct.

Renaud Dély vient de publier aux éditions JCLattès un bouquin ni fait ni à faire (on lit le Mouvement national du progrès et non le Mouvement nationaliste du progrès). Il veut peut-être terroriser les ultimes abonnés de Télérama et de Politis. Son titre ? L’Assiégé (2024, 248 p., 20,90 € mais prière de ne pas acheter). Le sous-titre est bien plus explicite : Dans la tête de Dominique Venner, le gourou caché de l’extrême droite. Ouf, on échappe à l’ultra-droite !

Dély se fait fort d’entrer dans l’esprit d’un défunt incinéré. Il ne fait que transposer ses frustrations, ses fantasmes et ses obsessions. Il appartient à cette coterie de plumitifs et d’universitaires diplômés au petit bonheur la chance. Ces gars vivent de la « bête immonde », pourtant à l’origine sociale-démocrate selon Bertolt Brecht. Sans elle, Renaud Dély couvrirait la chronique des chiens écrasés, la rubrique nécrologique et les affaires d’adultère de son patelin. Grâce à l’extrême droite, il concilie gagne-pain et militantisme. Lui et ses congénères scribouillards devraient avoir la décence de verser aux droites radicales des redevances ou des droits d’auteurs. À l’ingratitude s’ajoute chez eux la pingrerie ainsi que l’absence de la moindre reconnaissance du ventre. C’est lamentable ! Mais ne scient-ils pas la branche sur laquelle ils sont assis ?

L’auteur a l’audace de réduire la vie d’un remarquable activiste, puis d’un excellent historien méditatif en quatre chapitres : son sacrifice solennel à Notre-Dame de Paris, le 21 mai 2013; l’épopée guerrière en Algérie; l’aventure d’Europe-Action et du Rassemblement européen de la Liberté (REL); sa passion pour les différentes formes de chasse, son amitié pour François de Grossouvre, détenteur des secrets les plus inavouables de François Mitterrand, son œuvre d’essayiste et ses funérailles.

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En classe de Terminale, cette pseudo-biographie vaudrait à son auteur un zéro pointé pour cause de paraphrase permanente. Il plagie en effet Le Cœur rebelle et l’agrémente de dialogues fictifs. Outre la dénonciation gratuite d’un mal-pensant selon les normes en place, il faut regretter que des personnalités-phares de la « mouvance », des intimes ou des amis proches de Dominique Venner, aient accepté de le rencontrer. Dély les remercie d’ailleurs très sincèrement. Pourquoi lui accorder un temps précieux en sachant que le résultat sera défavorable avec l’établissement d’une « légende noire » ? Aucun contact avec les stipendiés du Système médiatique d’occupation mentale ne devrait s’établir. Pas la peine que leurs affidés dénigrent dans un second temps le livre !

9782858700325.jpgCertes, la superbe photographie qui orne la couverture pourrait susciter la curiosité d’un adolescent réfractaire au prêchi-prêcha du Régime. Cet attrait constituerait un point de départ intéressant d’autant que Renaud Dély donne une bibliographie non exhaustive de Dominique Venner. Le parcours de chaque livre est étonnant. Sans la découverte au milieu des années 1980 d’un ouvrage collectif dirigé par Robert Badinter, Vous avez dit fascismes?, sorti en 1984 chez Montalba, un brûlot contre la « Nouvelle Droite », votre serviteur ne tiendrait pas la présente chronique...

Cependant, à travers l’outrage à la mémoire et à l’action de Dominique Venner, Renaud Dély vise le Rassemblement national dont les responsables connaîtraient sur le bout des doigts l’ensemble de son œuvre. Dély les accuse de pratiquer un double discours, de cacher sous couvert de « dédiabolisation », une profonde radicalité. Les marinistes pratiqueraient ainsi la taqiyya (la dissimulation). En fait, Dély n’a rien compris à son sujet. Il ne l’a pas assez lu. Si Ordre Nouveau a un instant envisagé de le mettre à la tête du futur Front national pour l’Unité française avant que la fonction n’échoit à Jean-Marie Le Pen, Dominique Venner ne se présentait jamais en souverainiste national étriqué. En mars 2013, deux mois avant sa disparition héroïque, sortait l’essai de Gérard Dussouy, Contre l’Europe de Bruxelles : fonder un État européen aux éditions Tatamis avec une préface de Dominique Venner. Pour lui, « la promotion de l’identité européenne fondera une identité recouvrante et non pas absorbante des identités antérieures. C’est alors que pourra être fondée une République fédérale européenne articulée sur l’authenticité des régions et l’effacement volontaire des États nationaux (p. 15) ». Serait-ce donc la ligne-directrice ultra-secrète de Jordan Bardella et de Marine Le Pen ? À l’aune de ce détail magistral, Renaud Dély s’égare dans son analyse superficielle. Le qualifier de « gourou », terme repris par Le Monde et L’Obs, est un véritable contresens.

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Dominique Venner estime par ailleurs dans cette préface que « la seule alternative au choc systémique qui s’annonce sera un européisme capable de transcender les mouvements de rébellion et de dissidence (p. 13) ». Son œuvre et sa vie posent les fondations d’un renouveau albo-européen inéluctable. Lors de ses vœux le 31 décembre 2023, Emmanuel Macron a réclamé un réarmement nécessaire. Craignons cependant que derrière une belle intention civique et républicaine se profilent la continuité et l’accélération de la décadence occidentale libérale-libertaire cosmopolite. Dominique Venner agissait, lui, en professeur d’énergie. C’est la raison pour laquelle à Madrid, à Rome et à Kyiv, on continue à saluer cette haute figure, car son exemple constitue un repère intellectuel salutaire, un réarmement éthique, spirituel et philosophique effectif, en ces temps chaotiques. Et si on veut vraiment reproduire la méthode « délyctueuse », pourquoi ne pas entrer dans la tête de Jacques Delors, le gourou officiel de l’ultra-centrisme ?

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 99, mis en ligne le 23 janvier 2024 sur Radio Méridien Zéro.

samedi, 27 janvier 2024

L'OTAN et la grande guerre des élites

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L'OTAN et la grande guerre des élites

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2024/01/25/eliitin-suuri-nato-sota/

Comme la guerre en Ukraine n'est pas une urgence suffisante pour les besoins de la cabale des banques centrales, une nouvelle opération psychologique a déjà été lancée pour préparer mentalement les citoyens européens à la "grande guerre de l'OTAN". Olli Rehn, le représentant finlandais de la Banque des règlements internationaux, a déjà dû recevoir un mémo à ce sujet de la "Tour de Bâle" ?

La politique de sécurité est le mot magique du jour et l'alliance militaire est actuellement engagée dans le plus grand exercice militaire depuis la guerre froide. L'idée est que la situation s'aggravera lorsque la Russie attaquera l'OTAN. L'exercice Steadfast Defender, qui se déroulera jusqu'en mai, impliquera 90.000 soldats des pays de l'OTAN. Des milliers de soldats américains viendront en Finlande dans le cadre de cet exercice.

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Le spectacle est également lié à la Realpolitik et à l'affectation des dépenses publiques. Les relations avec la Russie étant de plus en plus tendues, la Russie représente également une "menace à long terme" pour l'Europe, de sorte que les pays de la zone euro devront consacrer davantage d'argent à l'industrie de l'armement et augmenter leurs budgets de défense. Les pays de la zone euro devront donc dépenser plus d'argent dans l'industrie de l'armement et augmenter leurs budgets de défense. On estime que ce délai ne sera suffisant que dans "quelques années". Ainsi, les PIB stagnants seront encore davantage grevés par l'effort de guerre.

Le gouvernement finlandais, impliqué dans la guerre hybride, prévoit opportunément de modifier la loi sur la conscription : la nouvelle limite d'âge supérieure pour les réservistes serait fixée à 65 ans. Comme "on a besoin de tout le monde pour la bataille à venir contre la Russie", le ministre de la défense Antti Häkkänen voudrait relever encore plus la limite d'âge des conscrits.

Si l'élite politique finlandaise suit le triste exemple de l'Ukraine (où les gens sont enrôlés de force dans la guerre, même dans la rue), toutes les personnes âgées de 16 à 70 ans, y compris les malades en phase terminale et les handicapés, pourraient être envoyées au front comme chair à canon.

Comme toujours, la confrontation entre l'OTAN et la Russie repose sur la gestion de la crise économique du système capitaliste, qui a son pendant dans l'histoire. Pendant la Grande Dépression des années 1920, les stratégies d'urgence ont été la grippe espagnole et les grandes guerres, qui ont mis à bas l'ordre ancien. Dans des interprétations plus ésotériques, l'élite a également besoin de sacrifices de sang aux Molochs qui maintiennent leur pouvoir.

La "menace russe" restera-t-elle une simulation et un spectacle médiatique de pouvoir (faux) dans notre ère de crises multiples, ou le risque d'une guerre majeure deviendra-t-il réel ? Cela dépend de la mesure dans laquelle les coordinateurs du système économique actuel ont désespérément besoin d'une nouvelle urgence massive pour résoudre leurs problèmes, avant de passer à un nouvel ordre commercial comme un "monde multipolaire".

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La fable de Sade

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La fable de Sade

Par Graciela Ruiz             

Source: https://revistapaco.com/la-fabula-de-sade/

La fable de Sade dit qu'à travers le crime, l'homme collabore avec les nouvelles créations de la nature. Sade propose de tout vider pour recommencer et repartir avec une nouvelle impulsion. Ainsi règne la pulsion de mort, la pulsion de destruction, la volonté de repartir à zéro, la volonté d'Autre chose, la volonté de créer à partir de rien, la volonté de recommencer.

C'est la pulsion de mort comme sublimation créationniste, au-delà de la chaîne signifiante, ex-nihilo. Le sujet au-delà du principe de plaisir ne sait pas. Point ultime de l'ignorance. Les choses n'ont plus de sens. La pulsion de mort chez Freud n'est ni vraie ni fausse.

La perspective créationniste sadéenne élimine radicalement l'Autre. C'est l'acte lui-même, l'acte pur de l'élimination la plus absolue.

Sade n'a pas consulté ses victimes, il n'a pas demandé leur consentement, il ne les a pas convaincues de la nécessité de leur sacrifice pour l'avènement d'un monde nouveau.

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Pourquoi y aurait-il des sujets qui applaudiraient la procédure d'autodestruction totale comme la voie du changement ?

Il y a de nombreuses réponses à cette question, l'une d'entre elles est la conséquence de la disparition de l'Autre et donc de la perte de la valeur de vérité des mots, qui dit "il ne fera pas tout ce qu'il dit", "il n'en sera pas capable".

Une autre réponse est celle de ceux qui voient avec sympathie la destruction de tout ce qu'ils considèrent comme la source du mal et la cause de toutes les souffrances. Cela suppose une destruction chirurgicale dont ils demeureront indemnes. Ils verront l'explosion depuis le balcon. Cette illusion est une conséquence de l'infatuation de l'ego de l'époque et de l'agressivité suicidaire que le narcissisme dissimule.

Une autre réponse évoque la phrase du délinquant qui ne peut arrêter son raid criminel et se précipite vers une fin annoncée et dit "je suis déjà joué". "Mais oui ! que tout explose", "on ne peut pas faire pire".

Cela suffit à montrer que l'inconscient est politique. La disparition de l'Autre comme instance de vérité, l'installation du Moi à la place vide de l'Autre, la jouissance déchaînée qui exhibe impunément la pulsion de mort dans une agression suicidaire.

L'individualisme moderne peut nous faire oublier que nous faisons partie d'un ensemble collectif. Tout le monde est fou, il y a aujourd'hui un délire de liberté. Cette liberté témoigne de la structure générale de l'ignorance égoïque qui conduit à la folie, en se prétendant libéré des marques de l'Autre.

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Les leçons du Belarus

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Les leçons du Belarus

Carlos X. Blanco

Le professeur Fernández Riquelme est un auteur très connu dans le domaine des essais géopolitiques, de l'histoire sociale, de la pensée espagnole, etc. L'un de ses livres que j'ai le plus apprécié est le vaste traité El sueño de la democracia orgánica (SND, Madrid, 2021), un ouvrage fondamental pour comprendre la pensée démocratique conservatrice (et non libérale) dans l'Espagne du 20ème siècle, et en particulier sous le régime franquiste.

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Dans le domaine qui nous intéresse ici, celui de la géopolitique actuelle, toujours étudiée avec les considérations nécessaires sur l'histoire récente, l'auteur s'est distingué sur la scène éditoriale avec ses ouvrages consacrés au monde slave et à l'Europe de l'Est. La maison d'édition Letras Inquietas, à travers sa collection "Visegrad", a servi de plateforme pour la diffusion d'une information rigoureuse de la situation de ces pays qui, malgré les politiques bellicistes et conflictuelles de l'OTAN, sont aussi les patries de nos frères et sœurs. Il s'agit de nations européennes qui partagent avec l'Espagne plus de choses qu'on ne le dit et qui offrent parfois des modèles de démocratie alternatifs au paradigme supposé unique de la partitocratie libérale et oligarchique, un système désastreux qui domine l'Espagne depuis 1978.

Numéro un du nouveau catalogue des Ediciones Ratzel, une maison d'édition consacrée aux questions géopolitiques, Don Sergio complète sa production de textes sur l'Europe de l'Est avec celui-ci qui s'intéresse à un État largement méconnu du public espagnol : la Biélorussie. La Russie blanche, la Biélorussie, est un pays intérieur et enclavé qui a toujours été étroitement lié à la Russie. Bien qu'il possède sa propre langue, comme l'Ukraine voisine, la grande majorité de la population parle russe et se sent culturellement identifiée à la Grande Russie.

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Le Belarus dirigé par Loukachenko (né en 1954) est un pays stable, doté d'un niveau élevé de protection sociale et d'une homogénéité ethnique enviable. Son existence indépendante est paradoxalement liée à l'"empire soviétique" qui, formellement, était une fédération. En tant que fédération de républiques socialistes, l'URSS a été la matrice de nouveaux États après sa démolition en 1991. Le passé de Loukachenko, et du Belarus lui-même, est soviétique et unitariste. Le "père" de ce "jeune frère russe" (comme le dit le sous-titre du livre que nous commentons) était le seul membre du Soviet suprême qui, en 1991, a voté contre la désintégration de l'URSS. Paradoxe de l'histoire de l'empire soviétique : le seul homme politique d'une institution aussi importante qui s'est opposé à la désintégration de l'URSS a été reconnu quatre ans plus tard (1994) comme président d'une nation jeune et nouvelle.

Le professeur Fernández Riquelme raconte comment les liens entre la Russie blanche et la Grande Russie ont connu des "hauts et des bas". L'équilibre entre le maintien de l'autonomie souveraine vis-à-vis du géant Moscou et la dépendance vis-à-vis de ce géant (en matière d'énergie, de commerce, de sécurité, etc.) a été judicieusement géré par Alexandre Loukachenko depuis Minsk. L'épreuve décisive pour ces régimes post-soviétiques est venue, comme en Ukraine, de l'ingérence des États-Unis et de leurs agents pro-occidentaux. L'ingérence qui a conduit à l'éviction du président légitime de l'Ukraine en 2014 (le fameux Euromaïdan) a également été tentée en Biélorussie : manifestations, expressions d'un nationalisme russophobe, voire nazi, et d'un "occidentalisme" exacerbés. Mais Loukachenko, finalement, est sorti vainqueur de la guerre hybride lancée par les États-Unis. Ses services secrets (KGB), son contrôle sans faille de l'appareil militaire et policier, ainsi que le degré élevé de satisfaction de la population à l'égard de son régime quasi-socialiste, ont fait de lui le père incontesté de la nation et ont scellé le destin du Belarus en tant que nation sœur de la Russie, intégrée avec elle dans les domaines les plus variés, même si, formellement, le Belarus est et restera un État souverain.

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Loukachenko a garanti la sécurité et une croissance soutenue à son peuple pendant ses nombreux mandats, ce qui n'est pas une mince affaire dans une région d'Europe où le Pentagone a réussi à élever des clowns criminels comme Zelensky, des dirigeants sans scrupules qui sont prêts à offrir sur le bûcher funéraire de l'OTAN et de son prestige carbonisé "jusqu'au dernier Ukrainien". Alors que l'Ukraine disparaîtra probablement à jamais en tant que nation après une défaite des forces de l'OTAN qui éclipsera un jour pour toujours l'humiliation des États-Unis au Viêt Nam, Loukachenko, quant à lui, a jusqu'à présent déjà offert des preuves avérées de travail constructif.

Aux côtés du Chinois Xi et de son "grand frère" Poutine, le président biélorusse apporte sa pierre à l'édifice d'une Eurasie élargie. L'Eurasie qui dominera le cœur du monde ne sera pas une démocratie libérale, nous le savons. Ce sera une grande confédération d'États de taille impériale (Russie, Chine, Inde) et de petits et moyens États, comme celui qui est dirigé depuis Minsk, qui conserveront leur identité et leur autonomie tout en atteignant des niveaux élevés de couverture sociale, de développement technologique et de sécurité intérieure et extérieure.

Les "démocraties libérales" s'enfoncent dans le chaos que Guillaume Faye a qualifié de "convergence de catastrophes" : guerres civiles ethniques, criminalité généralisée, ghettos intégristes, invasion massive de migrants illégaux, effondrement économique, tensions centrifuges, drogue et prostitution, dégradation des institutions... Ceux que la propagande otanienne et pentagonale appelle "autocrates" à l'Est entreront dans l'histoire (en général) comme les derniers "hommes d'Etat". Car en Occident, il n'y a plus d'"hommes d'État", bons ou mauvais (Franco, De Gaulle, Perón, Castro). En Occident, il n'y a plus que des primates aveugles et arrogants qui se hissent au sommet lorsque l'OTAN civile le décide, et qui tomberont dans la fange lorsque cette même OTAN, corrompue et criminelle, décidera de leur sort. En Espagne, nous avons connu de nombreuses années de primaterie politique, et le dernier en date, le tyran qui veut amnistier Puigdemont, est le pire jusqu'à présent. Mais ne vous inquiétez pas: tant qu'il n'y aura pas de chaîne de bronze tendue reliant Madrid à Paris, Berlin et Moscou, nous aurons des tyrans de plus en plus mauvais, de plus en plus rampants et délétères. Il est difficile de les imaginer pires, mais ils le seront tant que l'Europe ne sera pas unie de Lisbonne à Vladivostok.

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Le livre de Sergio est à recommander à cent pour cent. En quelques pages, le lecteur reçoit une leçon sur un pays et un dirigeant qu'il faut connaître, plus et mieux.

La Rusia de Lukashenko. El hermano menor de Rusia.

La Biélorussie de Loukachenko : le petit frère de la Russie (Sergio Fernández Riquelme)

Ediciones Ratzel.

Prix de vente conseillé : 8,99 euros, 43 pages

Disponible : Amazon | PayPal

Mobilisation politique des affects

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Mobilisation politique des affects

par Georges FELTIN-TRACOL

En psychanalyse, l’affect désigne une décharge d’énergie psychique qui constitue, avec la représentation, l’une des deux grandes manifestations de la pulsion. Chantal Mouffe reprend volontiers ce terme dans son nouvel essai.

Cette Belge hispanophone qui enseigne la philosophie politique en Grande-Bretagne a théorisé dès 2018 le « populisme de gauche ». Ses travaux ont influencé une faction de Podemos en Espagne et le député La France Insoumise de la Somme, François Ruffin. Elle échange avec Jean-Luc Mélenchon qui adopte parfois et en partie sa vision de la confrontation politique.

Principale figure d’un « schmittisme de gauche » (comme il existait naguère des « hégéliens de gauche »), Chantal Mouffe définit par « “ moment populiste “ […] l’expression de diverses formes de résistance aux transformations politiques et économiques issues de trente années d’hégémonie néolibérale. Ces transformations ont abouti à une situation de “ post-démocratie “, notion qui souligne l’érosion des deux piliers de l’idéal démocratique : l’égalité et la souveraineté populaire ». Elle entend ainsi conduire « une “ guerre de position “ qui connaît sans cesse des avancées et des reculs ». Son but ? Réaliser une « révolution démocratique verte », c’est-à-dire « un nouveau front du processus de radicalisation de la démocratie – qui redéfinit les principes démocratiques avant de les appliquer à de nouveaux domaines et à des relations sociales plurielles ». Elle présente par conséquent « une stratégie populiste de gauche capable d’articuler entre elles les luttes sociales et écologiques autour du projet d’une révolution démocratique verte ».

Entre Sorel et Freud

Dans son esprit, cet engagement souhaitable et nécessaire « jouerait le rôle d’un “ mythe “ dans le sens que lui donne Georges Sorel : une idée dont la puissance d’anticipation de l’avenir permet de redessiner le présent. C’est un récit mobilisateur d’affects qui pourraient se révéler beaucoup plus puissants et crédibles que les discours néolibéraux ayant cours, et apporter l’impulsion requise pour la création d’une majorité sociale ». Il devient alors « essentiel de mettre en avant la nature partisane de la politique et la centralité des affects dans la conjoncture actuelle, qui se caractérise par une désaffection grandissante pour la démocratie ». Les sentiments se divisent entre les émotions qui relèvent du registre individuel et les passions qui sont « les affects communs qui entrent en jeu dans le domaine politique lors de la constitution des formes d’identification nous / eux ». Chantal Mouffe justifie volontiers son choix en se référant toujours à Sigmund Freud : « Dans le champ du politique, il est plus approprié de parler d’affects et de “ passions “ pour évoquer une confrontation entre des identités politiques collectives. » Elle oublie cependant que dans l’Europe d’Ancien Régime, les « émotions » signifiaient aussi des mouvements populaires violents de brève durée.

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Chantre de la repolitisation des rapports sociaux, Chantal Mouffe conçoit « une conception “ agonistique “ de la démocratie qui envisage le projet démocratique sans recourir aux diktats de la raison ». Par «  agonistique », il s’agit de la lutte ordonnée et réglée entre adversaires et non pas un affrontement sans aucune limite entre ennemis. Cette schmittienne qui apprécie penser contre le célèbre juriste allemand atténue la césure fondamentale et fondatrice entre l’ami et l’ennemi dans la cité. Elle avance qu’« à l’opposé des modèles rationalistes qui entendent tenir les passions en dehors de la politique, l’approche agonistique prend en compte le rôle crucial qu’elles jouent dans la constitution des identités politiques ». En observatrice avisée des campagnes de Donald Trump et de Boris Johnson, Chantal Mouffe insiste donc sur l’existence des affects « qui expriment des exigences en matière de souveraineté, de protection et de sécurité ». Attention toutefois à ne pas se méprendre ! Elle écarte de sa réflexions les instincts chers à Nietzsche. Elle juge par ailleurs le ressentiment comme un affect guère progressiste et potentiellement dangereux. Elle se garde bien de promouvoir toute politique des instincts…

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Par la mobilisation politique des affects, Chantal Mouffe désire combattre l’hégémonie libérale marchande. Elle cible « le consensus établi entre les partis de centre droit et de centre gauche autour de l’idée qu’il n’existerait pas d’alternative à la mondialisation néolibérale. Sous prétexte de la “ modernisation “ qu’impose cette mondialisation, les partis sociaux-démocrates se sont pliés aux diktats du capitalisme financier et aux restrictions qu’ils ont imposées aux interventions de l’État dans le champ des politiques de redistribution ». Il résulte que « la souveraineté populaire a été décrétée obsolète et, s’indigne-t-elle, la démocratie réduite à sa composante libérale ». Elle récuse tout recours solutionniste, « version technologique de la conception post-politique qui s’est imposée au cours de la décennie 1990 ». La politisation des affects doit en revanche favoriser la formation du peuple. Cependant, le peuple n’est pas « une catégorie sociologique, mais une construction discursive possédant une dimension symbolique et libidinale ». Son « peuple » n’a aucune substance ethno-culturelle tangible ! Anti-essentialiste, elle confirme encore « une stratégie populiste de gauche axée sur la constitution d’un “ peuple “, construite à partir d’une “ chaîne d’équivalence “ issue de luttes démocratiques variées autour des questions touchant à l’exploitation, à la domination et à la discrimination ». « Une telle stratégie, poursuit-elle, suppose que soit réaffirmée l’importance de la “ question sociale “, en prenant en compte la fragmentation et la diversité grandissante des “ travailleurs “, mais aussi la spécificité des revendications démocratiques variées autour du féminisme, de l’anti-racisme et des questions LGBTQ+. » N’y voit-elle pas pour preuve que « l’affirmation par la psychanalyse qu’il n’existe pas d’identités essentielles, mais seulement certaines formes d’identification, se trouve au cœur de l’approche anti-essentialiste » ? Toute la nocivité de la psychanalyse si bien dénoncée par Julius Evola se concrétise dans cette phrase.

S’affranchir du cercle de raison 

Sa démarche, originale, déplaît déjà aux folliculaires sociaux-démocrates. Chantal Mouffe estime que « le projet démocratique doit être redéfini, libéré de ses biais rationalistes, et faire place à la reconnaissance des besoins des non-humains ». Par exemple, en 2017, trois États ont accordé un statut légal et des droits à des cours d’eau majeurs (le Rio Atrato en Colombie, le Gange et la Yamuna en Inde et le Whanganui en Nouvelle-Zélande) ». Au Moyen Âge, les tribunaux pouvaient juger animaux et éléments naturels accusés de dévastations. Son point de vue est donc une modeste approche néo-médiévale, ce qui risque de dérouter les gauchistes wokistes focalisés sur un anti-fascisme fantasmatique d’autant qu’elle assure que « dans la conjoncture actuelle […], je ne pense pas que les populistes de la droite extrême doivent nécessairement être vus comme l’adversaire principal ».

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Son ennemi principal se nomme en fait le « néo-libéralisme digitalisé autoritaire » covidien ! Dans The Free Economy and the Strong State : The Politics of Thatcherism (1988), Andrew Gamble évoquait l’avènement d’« une économie libre dans un État fort », comprendre la mise en place d’un autoritarisme en faveur du marché. Chantal Mouffe fustige une nouvelle variante tyrannique du libéralisme financier. Elle se caractérise par la réduction des « fonctions redistributives de l’État et leur rôle dans la planification de l’économie; en revanche, ses fonctions répressives devaient être renforcées pour défendre les droits de propriété et sécuriser le bon fonctionnement du libre marché ». Contre cette domination; elle désire « reformuler le socialisme comme une radicalisation de la démocratie » et avoue que « c’est une stratégie qui ne vise pas une rupture radicale avec la démocratie libérale pluraliste, ni la fondation d’un ordre politique totalement nouveau. Elle se distingue donc clairement, d’une part, de la stratégie révolutionnaire de “ l’extrême gauche “ et, d’autre part, du réformisme stérile des sociaux-libéraux. Il s’agit d’une stratégie de “ réformisme radical “ » si bien que, finalement, « l’objectif n’est pas de “ fracasser “ le capitalisme, mais de le faire bouger en mettant en œuvre une série des réformes “ non réformistes “ […], et en développant des institutions alternatives telles que les coopératives, et des initiatives venant de la base de la société civile et centrée sur elle – qui encouragent des activités économiques reposant sur des relations égalitaires ».

Tout ça pour ça serait-on tenté de réagir ! Serait-ce la raison implicite qui explique la désenchantement des électeurs grecs, espagnols, britanniques, allemands et, peut-être, français pour le populisme de gauche ? Chantal Mouffe a toutefois raison quand elle insiste sur « l’absence de dimension affective [...] inscrite dans la conception même du projet européen ». Le patriotisme européen ne se réalisera que devant des menaces considérables (l’Artsakh abandonné, Chypre divisé, les Canaries, les enclaves espagnoles de Ceuta et de Melilla, l’île italienne de Lampedusa, etc.).

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On remarque que la révolution démocratique verte de Chantal Mouffe n’est pas un décalque européen du Green New Deal exposé aux États-Unis par la représentant démocrate de New York, Alexandria Ocasio-Cortez. C’est plutôt une ébauche capable de se détourner enfin de ces nouveaux bellicistes embourgeoisés totalitarisants que sont les partis Verts occidentaux. À sa manière tout personnelle, Chantal Mouffe ne craint pas de passer pour une empêcheuse de tourner en rond dans le « cercle de raison » libéral-centriste.

Georges Feltin-Tracol    

  • Chantal Mouffe, La révolution démocratique verte. Le pouvoir des affects en politique, traduit de l’anglais par Christophe Beslon, Albin Michel, Paris, 2023, 128 p., 15,90 €.

vendredi, 26 janvier 2024

Le péronisme selon Alexandre Douguine

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Le péronisme selon Alexandre Douguine

Nicolas Mavrakis

Source: https://www.geopolitika.ru/es/article/peronismo-segun-aleksandr-dugin

"J'aime beaucoup votre pays, la culture argentine, la philosophie argentine, Carlos Astrada, la culture du gaucho, cette identité, cette identité profonde que l'on ressent en Argentine malgré la modernisation", c'est avec ces paroles que s'est présenté le Moscovite Alexandre Douguine, unique en son genre. C'était à l'École supérieure de guerre des forces armées, dans la ville de Buenos Aires, avant de prononcer une conférence sur la géopolitique. C'était en novembre 2017, mais "le penseur de la nouvelle Russie de Vladimir Poutine", comme il est connu dans les cercles intellectuels pour sa planification de la politique internationale de la Fédération de Russie, se rendait en Argentine depuis 2014. En fait, Douguine a été un visiteur régulier jusqu'en avril 2019, lorsqu'il a donné sur le sol argentin une autre série de conférences à l'occasion du 70ème anniversaire du Congrès national de philosophie de Mendoza de 1949, événement au cours duquel ont été présentés les fondements de la communauté organisée, le livre dans lequel nul autre que Juan Domingo Perón a exposé sa philosophie du gouvernement.

La célébration était opportune, car pour ce penseur russe de 62 ans, habile à exploiter l'étiquette de "philosophe le plus dangereux du monde", comme l'ont qualifié les médias européens, l'héritage péroniste a peut-être été, du moins jusqu'au début de l'invasion russe de l'Ukraine en Europe et de l'éclipse du péronisme en tant que force motrice en Argentine, l'un des éléments stratégiques insoupçonnés de l'histoire de l'Europe, l'un des alliés stratégiques insoupçonnés de la "cause russe" que Douguine lui-même a contribué à façonner en tant que conseiller du président de la Douma d'État russe entre 1998 et 2003, et en tant que directeur du département de sociologie des relations internationales à l'université d'État de Moscou entre 2009 et 2014. L'idée que ce philosophe et sociologue appelle la quatrième théorie politique est la plus proche des grandes aspirations de Vladimir Poutine à une influence mondiale : un dépassement des trois grandes théories politiques du 20ème siècle (libéralisme, communisme et nationalisme) qui, en raison de leurs interprétations erronées de l'individu, de la classe et de la nation, se sont révélées insuffisantes pour intégrer politiquement, culturellement et spirituellement une région continentale aussi vaste que l'Eurasie, zone sur laquelle la Russie cherche à construire un bloc d'opposition à la mondialisation libérale menée par les États-Unis.

À première vue, les points de contact entre le poutinisme russe et le péronisme argentin peuvent sembler inhabituels, voire farfelus. Mais c'est précisément contre cette perception que Douguine s'est efforcé d'expliquer que l'eurasisme, c'est-à-dire le modèle d'expansion continentale russe fondé sur les liens entre différentes sociétés traditionnelles basées en Europe de l'Est et en Asie mais ayant des intérêts stratégiques communs, peut dialoguer avec une alliance potentielle sur le continent latino-américain comme celle que Perón avait envisagée autrefois entre l'Argentine, le Brésil et le Chili. "C'est pourquoi je suis très heureux d'être avec l'Argentine, parce qu'en étant avec vous, je défends ma cause, la cause russe, la cause de la communauté organisée, de la justice et de l'identité", écrit Douguine dans Logos Argentino. Métaphysique de la Croix du Sud, son livre consacré à la compréhension de l'Argentine.

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Le philosophe argentin Esteban Montenegro est l'un des lecteurs les plus attentifs de l'œuvre de Douguine, éditeur de ses conférences en Argentine et auteur de Pampa y Estepa. Peronismo y Cuarta Teoría Política, un livre qui oriente les idées de ce penseur russe (identifié à la steppe) vers un dialogue actif avec la philosophie argentine (identifiée à la pampa). La Quatrième théorie politique de Douguine a la vertu de ne pas donner d'indications mais plutôt d'ouvrir des questions et de nous inviter à repenser au-delà du "clivage" entre néolibéraux et progressistes, dans lequel il y a plus de continuité que de rupture", explique M. Montenegro. Ainsi, sur la base des projets de Douguine pour la Russie, il s'agit de renouveler les outils pour repenser l'Argentine. "Il faut une vision patriotique et souverainiste qui, liée au monde du travail et enracinée dans sa propre tradition, puisse défier la gauche et la droite hégémoniques", affirme M. Montenegro.

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Dans ce scénario, l'héritage de Perón fonctionne comme une figure attrayante et unificatrice, aussi utile pour discuter de ce que les poutinistes russes considèrent comme une valeur stratégique dans la projection de leurs intérêts en Amérique latine que pour les péronistes argentins pour discuter de la reconstruction d'un péronisme moins relativiste et concessif lorsqu'il s'agit d'exercer le pouvoir. La tâche n'est pas simple et, comme le soulignent les deux parties, il faut éviter les dogmatismes de leurs passés respectifs. À tel point que, lors d'une de ses conférences à la Confédération générale du travail, Douguine a surpris ses auditeurs en déclarant que "Perón survit à sa mort parce qu'il a créé le péronisme, alors que le poutinisme n'existe pas". Ce qui existe pour le "réveil de la Russie", c'est l'eurasisme et la quatrième théorie politique, ainsi que la théorie du monde multipolaire et la géopolitique. Des concepts que, dans un esprit de provocation, ce penseur utilise pour diviser le monde en termes clairs : "Si vous êtes en faveur de l'hégémonie libérale mondiale, vous êtes l'ennemi".

Au cœur de l'expansion de la "nouvelle Russie de Poutine" se trouve l'hypothèse que la Russie est une civilisation distincte de l'Occident, une idée familière à ceux qui ont lu Limonov, ainsi que la biographie qu'Emmanuel Carrère a publiée en 2011 sur l'écrivain et homme politique russe Edouard Limonov. C'est d'ailleurs avec ce personnage exotique qu'Alexandre Douguine fonde en 1992 le Parti national bolchevique, dont la dissolution conflictuelle conduira le futur conseiller présidentiel à créer le Mouvement eurasien en 2001. Sous une forme ou une autre, le postulat de l'eurasisme est le même : s'appuyant sur les traces de l'échec de l'Union soviétique et sur les idées de philosophes tels que Martin Heidegger et Carl Schmitt, la Russie devrait aspirer à préserver, protéger et conduire, dans une perspective impériale, une identité commune parmi la diversité des pays, des ethnies, des communautés, des religions et même des Etats sous son influence en Europe de l'Est et en Asie. Dans un monde divisé en civilisations, la "civilisation terrestre eurasienne" dirigée par la Russie serait donc la meilleure option pour se défendre contre l'impérialisme de la "civilisation maritime atlantique" dirigée par les États-Unis et leurs alliés.

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Le continentalisme de Juan Domingo Perón, en ce sens, doit être revendiqué comme "la voie ibéro-américaine" pour faire avancer cette civilisation de la terre, "parce que là où se trouvent les Ibères, les Portugais, les Espagnols et les Indiens qui sont entrés dans ce contexte créole, là se trouve la civilisation de la terre, de l'identité". Prêt à forger des alliances bien au-delà des frontières géographiques, Douguine affirme également que l'avenir de l'Amérique latine et de l'Argentine réside dans cette "lutte", dans ce "réveil de l'identité latino-américaine profonde", capable de réveiller les "logos ibéro-américains", comme Perón l'avait prévu en son temps. En attendant, pour comprendre comment la cause eurasienne fonctionne dans le grand chœur des conflits internationaux réels, il suffit de regarder la présence russe en Syrie, où le leadership militaire de Poutine se déploie sur les différences religieuses entre les factions belligérantes, ou la récupération désormais presque complète par les Russes des territoires en conflit militaire avec l'Ukraine et l'OTAN. Cette dernière est sans doute la bataille idéologique et géopolitique la plus importante dans la vie de Douguine, car elle lui a coûté, entre autres, la vie de sa fille, la philosophe Darya Douguina. Âgée d'à peine 29 ans, Darya Douguina a été assassinée en 2022 à l'extérieur de Moscou au moyen d'une bombe placée sous sa voiture. On ne sait toujours pas qui a fait cela, mais il s'agissait probablement d'un attentat contre Douguine lui-même, que l'on espérait assassiner dans la même voiture.

L'étape suivante après la revendication territoriale de l'eurasisme est un nouveau modèle idéologique pour organiser sa signification politique. Une fois de plus, la nouvelle Russie de Poutine et l'ancienne Argentine de Perón semblent avoir des points communs. "Le dialogue entre les deux traditions découle d'un besoin commun de trouver un modèle politique alternatif au communisme et au libéralisme", explique M. Montenegro. Dans son livre, Montenegro définit la quatrième théorie politique comme une alternative aux trois théories politiques classiques (libéralisme, communisme et nationalisme) sous un jour nouveau. Sinon, il ne reste que la soumission à la seule théorie politique triomphante : le libéralisme, qui, pour défendre l'"individu", conçoit l'être humain comme libéré de toute identité collective, "parce qu'elles sont toutes coercitives et violentes", expliquait Douguine lors d'une conférence à la Faculté des sciences sociales de l'Université de Buenos Aires en 2017. Pour le Russe, "si nous libérons le socialisme de ses traits matérialistes, athées et modernistes, et si nous rejetons les aspects racistes et xénophobes des doctrines nationalistes, nous arrivons à un nouveau type d'idéologie politique". Il s'agit bien sûr d'imaginer une nouvelle façon d'affronter le vieil ennemi triomphant.

Mais n'est-ce pas là la fameuse troisième position du péronisme qui, en pleine guerre froide, refusait d'être étiqueté capitaliste ou marxiste ? Loin de la considérer comme étrangère ou comme une simple répétition d'idées déjà connues, nous considérons qu'elle nous aide à sortir de l'oubli des choses qui restent cachées dans nos meilleures traditions", écrit Montenegro dans Pampa y Estepa. Le péronisme et la quatrième théorie politique: et s'il était possible d'actualiser la doctrine péroniste à la lumière d'une nouvelle époque ? Une quatrième théorie politique ibéro-américaine combinant les points de vue poutinistes et péronistes est-elle possible au 21ème siècle ? À ce stade, le débat péroniste semble encore obligé de résoudre diverses discussions internes concernant le vieux modèle d'"unité nationale" qui, sous prétexte de réconcilier le capital et le travail, tourne encore aujourd'hui autour de positions antagonistes telles que la "droite péroniste" et le "progressisme", avec leurs accusations croisées respectives de "fascisme" et de "communisme".

L'hypothèse de Douguine est que les pays qui ont une politique étrangère ferme sont ceux qui réaffirment le fait que leurs véritables frontières politiques, en réalité, s'étendent jusqu'à l'unité du peuple autour de leur tradition et la conscience stratégique de leurs dirigeants. C'est ce que Poutine tente de prouver en intervenant par le biais de la Syrie au Moyen-Orient et en redéfinissant les relations avec des pays comme la Turquie et l'Iran, ainsi qu'en avançant sur l'Ukraine pour sécuriser ses frontières face à l'OTAN et aux États-Unis. C'est également la base de la théorie du monde multipolaire, destinée à faire face au monde unipolaire du libéralisme dirigé par les États-Unis. Tout le travail de Douguine converge vers cet objectif, sauf que, dans le processus, il permet à différentes identités locales d'émerger avec une plus grande autonomie que l'Union soviétique ne l'a fait en son temps. Mais derrière cette discussion, il y a aussi un projet existentiel enraciné dans la manière dont chaque pays peut se comprendre lui-même et comprendre le monde dont il fait partie. Dans le cas de l'Argentine, où la plupart des textes et des manuels qui constituent la tradition géopolitique sont anglo-saxons, souligne Douguine, la possibilité de penser à une politique étrangère ferme implique d'autres défis.

Lors d'une de ses visites dans la province de Cordoue, il y a quelques années, le "conseiller de Poutine" a développé cette question: "Ceux qui se présentent comme les véritables maîtres du monde tentent d'imposer leur agenda à tous les peuples. Ils le font en réduisant leur souveraineté à zéro, par le biais de l'économie et de la technologie, et par le biais d'institutions internationales supranationales qui limitent ouvertement la marge de manœuvre des civilisations. Ainsi, de la même manière que l'Union européenne fonctionne comme une confédération dotée de ses organes directeurs et d'une vision géopolitique, "l'Union eurasienne de Poutine peut être considérée comme la réintégration de l'espace post-soviétique pour créer un autre pôle". Dans le cas de l'Argentine, cependant, le parcours de ce type d'expérience est aussi divers que chaotique : du projet d'adhésion aux BRICS (l'alliance des économies émergentes du Brésil, de la Russie, de l'Inde, de la Chine et de l'Afrique du Sud) à l'endettement record auprès du Fonds monétaire international, il est clair que la position géopolitique est loin de consolider un axe cohérent dans le temps.

Le joker taïwanais

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Le joker taïwanais

Konstantin Batanov

Source: https://www.geopolitika.ru/article/tayvanskiy-dzhoker

Le 13 janvier 2024, de 8h00 à 16h00, Taïwan a organisé l'élection du chef de l'exécutif taïwanais. Trois candidats étaient en lice : Lai Qingde (Parti démocrate progressiste), Hou Yu-ih (Kuomintang) et Ke Wenzhe (Parti populaire de Taïwan). Lai Qingde, dont le parti est favorable à l'indépendance de Taïwan, l'a emporté.

Certains experts estiment qu'en conséquence, Taïwan commencera à s'éloigner de la Chine et de la Russie et à se rapprocher des États-Unis et de leurs alliés, ce qui compliquera l'environnement international.

Toutefois, le Parti démocrate progressiste a déjà remporté de nombreuses élections et est actuellement le parti au pouvoir sur l'île, après avoir remporté les élections précédentes en 2020, ce qui n'a finalement pas eu de conséquences graves. Lai lui-même a déclaré au cours de la campagne électorale qu'il avait l'intention de poursuivre l'indépendance de Taïwan, il est plus radical que l'actuelle dirigeante Tsai Ing-wen.

En ce qui concerne les candidats perdants, on peut dire ce qui suit.

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Le candidat du Kuomintang Hou Yu-ih (photo) est contre l'indépendance de l'île et pour la normalisation des relations avec Pékin, mais selon les termes du Kuomintang, en réalité il s'avère qu'il est soi-disant contre l'indépendance de Taïwan, mais en réalité il ne peut pas aller vers l'unification, parce qu'il s'oppose au Parti communiste chinois. C'est la position traditionnelle de ce parti, qui se considère comme le parti national de la Chine avec des origines patriotiques. Hou Yu-ih a toujours souligné l'importance de soutenir la paix et la stabilité des deux côtés du détroit de Taiwan et a préconisé la promotion du dialogue et de la coopération avec la Chine, estimant que cela est nécessaire à la prospérité et au développement de Taiwan.

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Le candidat du Parti populaire de Taïwan, Ke Wen-jae (photo), soutient le maintien des relations actuelles avec la Chine pour préserver la paix, c'est-à-dire qu'il s'inscrit essentiellement dans la continuité de l'orientation actuelle des autorités taïwanaises : ne pas se rapprocher de la Chine, mais aussi ne pas obliger la Chine à recourir à la force.

Les experts chinois considèrent que les deux premiers hommes politiques sont pro-américains et Ke Wen-jea pro-japonais, et estiment qu'en fait, quel que soit l'élu, il n'y aura pas d'amélioration significative de la situation dans les relations de l'île avec la Chine.

L'élection attire l'attention du monde entier parce qu'elle n'est pas seulement une lutte entre les forces politiques intérieures de Taïwan, mais aussi un reflet des tensions entre la Chine et les États-Unis.

Les Taïwanais eux-mêmes sont divisés en plusieurs camps, certains pensent que Taïwan doit éviter les actions radicales afin de préserver la paix, d'autres sont en faveur de l'indépendance, comptant sur la protection et le soutien des pays occidentaux, et d'autres encore sont enclins, sinon à l'unification avec la Chine, du moins à l'intégration avec elle.

Les autorités chinoises entendent poursuivre la réunification en appliquant le système "un pays, deux systèmes" testé lors de la restitution de Hong Kong à la Chine en 1997 et de Macao en 1999. Taïwan devrait être intégrée à la Chine mais jouir d'un large degré d'autonomie. L'adhésion de Taïwan par la force serait désavantageuse pour la Chine, car les parties subiraient de graves dommages économiques.

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Taïwan est un leader sur le marché mondial de la fabrication de semi-conducteurs. Comme le souligne Bloomberg, une guerre dans le détroit de Taïwan pourrait entraîner une perte économique de 10.000 milliards de dollars pour le monde, soit l'équivalent de 10% du PIB mondial actuel.

La Chine est très intégrée dans l'économie mondiale, ce qui entraînerait des dommages considérables. C'est pourquoi les dirigeants chinois tentent de réaliser l'unification par des méthodes pacifiques.

L'accent est mis ici sur l'utilisation de la puissance douce et du pragmatisme traditionnel chinois. Cela se traduit par le fait que les Taïwanais peuvent visiter la Chine, y travailler et y faire des affaires, bénéficier de la politique sociale nationale (qui ne peut être utilisée par les étrangers qui n'ont pas la citoyenneté de la République populaire de Chine), et que les entreprises à capitaux taïwanais opérant sur le continent peuvent bénéficier d'avantages fiscaux et autres.

Dans le cadre du 13ème plan quinquennal, une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant Pékin à Taipei est incluse dans le programme de construction d'un réseau national de lignes ferroviaires à grande vitesse. Il devrait être mis en service en 2035.

Le 8 janvier, le ministère chinois du commerce, le bureau des affaires taïwanaises, le comité de réforme et de développement et le ministère de l'industrie et des technologies de l'information ont approuvé une série de mesures visant à renforcer la coopération commerciale et économique entre la province de Fujian et Taïwan afin d'approfondir l'intégration économique dans le détroit de Taïwan. Il s'agit manifestement de démontrer aux électeurs taïwanais les avantages d'établir des relations avec la "grande mère patrie".

En mars 2005, la Chine a adopté la loi anti-séparatisme, qui stipule que la déclaration d'indépendance de Taïwan pourrait bien devenir un prétexte à la guerre. Par conséquent, une action décisive de la part des nouveaux dirigeants taïwanais pourrait provoquer un conflit militaire: si Lai déclarait que Taïwan était désormais un État indépendant, il ne laisserait à Xi Jinping d'autre choix que de recourir à la force.

Les autorités chinoises se sont donc préparées non seulement auprès des Taïwanais, mais aussi sur la scène internationale.

Les 8 et 9 janvier s'est tenue la 17ème réunion de travail entre les départements de la défense américain et chinois, au cours de laquelle la partie chinoise a souligné qu'"il n'y aura jamais le moindre compromis ou concession sur la question de Taïwan". Les États-Unis sont tenus de respecter le principe d'une seule Chine, de remplir effectivement leurs obligations, de cesser d'armer Taïwan et de s'opposer à l'"indépendance" de Taïwan.

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Auparavant, le 7 janvier, le ministère chinois des affaires étrangères avait annoncé des sanctions à l'encontre de cinq entreprises du complexe militaro-industriel américain ayant fourni des armes à Taïwan. Le 9 janvier, un porte-parole américain a déclaré que les États-Unis "demandent instamment à Pékin de cesser d'exercer des pressions militaires, diplomatiques et économiques sur Taïwan".

La stratégie américaine consiste à maintenir le statu quo sur la question de Taïwan et à armer progressivement Taïwan afin d'envenimer périodiquement la situation dans le détroit de Taïwan, de causer des ennuis à la Chine en la "contenant" et d'effrayer ses voisins dans la région. À cette fin, les États-Unis ont récemment fourni une aide militaire de 500 millions de dollars à la partie taïwanaise.

Mais, d'un autre côté, dans la situation internationale actuelle, alors que leurs forces considérables sont attirées par Israël et l'Ukraine, les Américains ne tireront aucun profit d'un conflit militaire entre la Chine et Taïwan, car il nécessitera leur intervention directe, des dépenses financières considérables, et il n'est pas certain que les États-Unis sortent victorieux de ce conflit. Au contraire, il pourrait conduire à une résolution définitive de la question taïwanaise en faveur de la Chine.

Certains analystes politiques taïwanais établissent des liens entre Lai Qingde, Zelensky et Netanyahu, les qualifiant de "dangereux amis des États-Unis", ce qui implique que leur comportement pourrait créer des problèmes pour les Américains et mettre les États-Unis dans une position difficile.

C'est pourquoi les hauts fonctionnaires de la Maison Blanche soulignent régulièrement que les États-Unis s'opposent à l'"indépendance de Taïwan" et soutiennent le principe d'"une seule Chine", empêchant ainsi les dirigeants taïwanais de prendre confiance dans le soutien inconditionnel des États-Unis.

Dans le même temps, une unification pacifique de Taïwan et de la Chine serait également désavantageuse pour les États-Unis, car elle renforcerait la position géopolitique de la Chine, lui fournirait des avantages technologiques et réduirait la capacité des Américains à influencer les dirigeants chinois.

À cet égard, les États-Unis prennent des mesures pour "réchauffer" Taïwan. Ainsi, 73 sénateurs et représentants du Congrès américain ont récemment adopté une "résolution pro-Taïwan", promettant d'utiliser toutes les méthodes efficaces pour soutenir la "liberté" du peuple taïwanais. Et à la veille des élections taïwanaises, les États-Unis ont envoyé 148 millions de litres de carburant diesel aux bases militaires des Philippines afin d'utiliser les Philippines comme tremplin pour une intervention armée dans le détroit de Taïwan à tout moment.

Sur la base de ce qui précède, nous pouvons conclure que les États-Unis et la Chine sont confrontés à des tâches géopolitiques complexes : ils doivent éviter les conflits militaires pour atteindre leurs objectifs, qui non seulement ne coïncident pas, mais sont même opposés.

La situation est aggravée par l'imprévisibilité de Lai Qingde. Il est évident que les Américains devront le retenir périodiquement pour l'empêcher de faire des provocations trop graves à l'égard de la Chine.

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Le 20 mai, Lai Qingde (photo) sera intronisé, après quoi nous pouvons nous attendre à des actions concrètes de sa part, qui détermineront l'évolution future de la situation. Si Lai ne donne pas de prétexte pour lancer une action militaire, nous pouvons nous attendre à ce que les dirigeants chinois continuent à travailler pour gagner la confiance du peuple taïwanais et changer ses préférences politiques. Si Lai Qingde commet un acte irréfléchi, il existe un réel danger de conflit militaire qui affectera non seulement l'Asie du Sud-Est, mais aussi le monde dans son ensemble - l'économie mondiale sera confrontée à un certain nombre de changements fondamentaux qui affecteront presque toutes les sphères d'activité.

Élections au Pakistan: la main de Londres se tend vers le bouton nucléaire islamique

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Élections au Pakistan: la main de Londres se tend vers le bouton nucléaire islamique

Leonid Savin

Source: https://www.geopolitika.ru/article/vybory-v-pakistane-ruka-londona-tyanetsya-k-islamskoy-yadernoy-knopke

Le 8 février, des élections législatives se tiendront au Pakistan, pays officiellement membre du "club nucléaire". Ces élections se dérouleront dans le contexte d'une longue crise politique résultant de la destitution du Premier ministre pakistanais Imran Khan et de son arrestation pour des motifs douteux au printemps 2023, alors que l'ancien Premier ministre Nawaz Sharif, déjà condamné pour corruption, est rentré de Londres et a repris la tête du parti de la Ligue musulmane-N.

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La lettre "N" correspond au nom de Nawaz Sharif, car le parti s'est scindé en deux factions dans les années 90 et les noms de leurs dirigeants ont été utilisés pour les distinguer. Si l'on en juge par le fait que les militaires ont permis à Sharif de rentrer au pays et que le tribunal l'a acquitté des accusations portées contre lui et l'a autorisé à se présenter aux élections, un accord sur sa future carrière politique a été conclu.

Mais la Ligue musulmane-N a perdu sa popularité d'antan. Des problèmes se posent au sein de l'organisation et la promotion par Sharif de ses proches à des postes gouvernementaux fait l'objet de critiques de la part de l'opinion publique. Néanmoins, l'establishment espère que Nawaz Sharif sera le prochain chef de gouvernement.

Qui est choisi et qui participe

Outre les membres de l'Assemblée nationale et du Sénat (le pays dispose d'un parlement bicaméral), des représentants seront élus dans les assemblées législatives des quatre provinces qui constituent le Pakistan fédéral.

L'Assemblée compte 336 sièges, dont la majorité (266 députés) représente les sujets de la Fédération: Punjab (141 députés), Sindh (61), Khyber Pakhtunkhwa (45), Baloutchistan (16) et, séparément, la région de la capitale, Islamabad (3). Dix autres sièges sont répartis entre les minorités religieuses (chrétiens, hindous, sikhs, bouddhistes et païens) et 60 sont des quotas pour les femmes.

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Le Pendjab étant considéré comme la province la plus importante en raison de sa forte population, il fait déjà l'objet de tractations entre les partis, et le clan Sharif espère au moins s'emparer de l'assemblée provinciale.

L'intrigue électorale ne s'arrête pas au retour de Nawaz Sharif.

Politiquement, le Pakistan est un mélange tumultueux de néo-féodalisme, de structures claniques, de solidarité ethnique et de diverses tendances musulmanes (de l'islamisme radical au soufisme traditionnel). Tous ces éléments se fondent dans les partis politiques d'une manière particulière. Lors des élections de 2018, les représentants de 12 partis et de 13 indépendants, sur une liste d'environ 40 partis, ont accédé à l'Assemblée.

Au Baloutchistan, le Parti du peuple du clan familial Bhutto-Zardari est traditionnellement représenté. Le Pendjab est dirigé par la famille Sharif et sa Ligue musulmane-N (dont le siège se trouve à Lahore, la capitale culturelle du pays).

Dans le Khyber Pakhtunkhwa, le Mouvement pour la justice d'Imran Khan est récemment devenu populaire (le facteur ethnique pachtoune y joue un rôle important), mais le Parti national Awami y est également actif. L'organisation radicale Jamaat-i Islami (dont les activités sont interdites dans la Fédération de Russie) occupe également une position forte, car de nombreux partisans des mêmes idées vivent au Waziristan.

"La Ligue musulmane K tente de gagner quelques sièges au Pendjab. Il y a un certain nombre de petits partis qui peuvent avoir des positions fortes au niveau provincial mais qui perdent du terrain face aux poids lourds au niveau national.

Derrière tout cela se trouve l'establishment, qui décide qui soutenir et qui ostraciser. Les gardiens de l'État sont traditionnellement les militaires. L'Occident fait pression sur eux pour qu'ils démocratisent le système politique. Les militaires font semblant de faire des concessions et de mettre en œuvre des réformes démocratiques.

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Persécution de l'ancien premier ministre et de son parti

Étant donné que le Mouvement pour la justice de l'ancien premier ministre Imran Khan, qui a été arrêté, est activement mis hors jeu de diverses manières, depuis les arrestations jusqu'aux injonctions des tribunaux, il existe deux options pour la situation générale.

Dans le premier scénario, certains politiciens de l'équipe de Khan auront accès au processus électoral pour se défouler et montrer un semblant de résultats objectifs. Tout dépendra ensuite de l'acceptation d'un tel compromis par les représentants du mouvement.

La seconde option est de réduire au maximum le champ de leur participation afin de marginaliser les partisans de Khan dans tout le pays. Dans ce cas, il existe un risque de désobéissance sociale et d'émeutes, si ce n'est pas à Islamabad même, mais ailleurs, notamment à Peshawar.

L'électorat de base du Mouvement pour la justice est la jeunesse active, qui est pratiquement exclue des ascenseurs sociaux et qui critique l'establishment et la possible réélection de Nawaz Sharif. Imran Khan étant connu pour sa lutte acharnée contre la corruption, la répression contre son parti est perçue comme un retour à la dictature militaire avec une façade de vieux clans déjà connus pour de nombreux scandales.

Plus tôt, un tribunal a interdit l'utilisation du symbole du Mouvement pour la justice qui a la forme d'une chauve-souris. Pour cette raison, les candidats du mouvement ont demandé à se présenter en tant qu'indépendants avec leurs propres symboles.

Dans ces circonstances, la direction du parti tente d'obtenir de ses membres la discipline et la coordination nécessaires, tandis que l'establishment mise sur l'atomisation du parti et le suivi de chaque ancien candidat pour finalement discréditer et détruire le "Mouvement" de Khan.

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Depuis sa prison, Imran Khan promet à ses adversaires de l'establishment et des partis politiques un "bon choc" le jour du scrutin. En général, il considère que ce qui lui est arrivé, à lui et à son parti, n'est rien d'autre qu'un "plan londonien". Il considère que toutes les actions de la Commission électorale du Pakistan, de la police et de l'Agence fédérale d'investigation depuis son arrestation font partie d'une conspiration contre lui et son parti.

"Les gens sont kidnappés et torturés et s'ils n'obtempèrent pas, ils finissent aux soins intensifs", a-t-il récemment déclaré. Imran Khan avait déjà accusé les États-Unis d'être à l'origine de son éviction, car il avait reçu des menaces par l'intermédiaire de l'ambassadeur du Pakistan dans ce pays.

Il convient de rappeler qu'Imran Khan était en visite officielle à Moscou le jour du début de l'opération spéciale en Ukraine, le 24 février 2022. Il n'a pas annulé les réunions et n'a pas condamné les actions de la Russie, même à son retour au Pakistan, bien que les ambassadeurs des pays occidentaux aient exigé qu'il le fasse.

Bushra Bibi, l'épouse d'Imran Khan, est elle aussi en disgrâce et son ex-mari l'a poursuivie en justice pour avoir prétendument violé les normes de la charia relatives à la période précédant le remariage. Par ailleurs, même l'ancien ministre de l'intérieur Sheikh Rashid a été arrêté le 16 janvier dans l'affaire des pogroms qui ont éclaté pour protester contre l'arrestation d'Imran Khan.

Facteurs externes

La campagne électorale n'a pu qu'être affectée par l'attaque de missiles iraniens sur le quartier général présumé des terroristes au Baloutchistan le 17 janvier. Deux enfants ont été tués et plusieurs autres blessés, selon la partie pakistanaise. Islamabad a rappelé son ambassadeur d'Iran et a ensuite apporté une réponse symétrique.

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La subtilité, cependant, est que les séparatistes baloutches constituent une menace à la fois pour le Pakistan et pour l'Iran, où ils figurent sur la liste des organisations terroristes. On sait qu'ils bénéficient du soutien de l'Occident et que le mouvement Jandallah a été supervisé par la CIA. Il pourrait s'agir d'un exemple parfait de forces extérieures provoquant un conflit entre deux pays.

D'autres problèmes se posent également au Pakistan

Il s'agit tout d'abord de l'activité des talibans pakistanais (organisation dont les activités sont interdites en Russie), qui sont une "branche" du mouvement afghan. Le Pakistan tente de faire pression sur les talibans afghans (organisation interdite en Russie) pour qu'ils prennent des mesures significatives contre leur branche pakistanaise. En octobre dernier, le Pakistan a décidé d'expulser tous les Afghans qui n'ont pas de papiers en règle. Ils sont deux millions dans le pays et plusieurs centaines de milliers ont déjà quitté le pays.

Le Pakistan connaît également de graves problèmes d'inflation et de dette extérieure.

Le FMI a accordé un nouveau prêt pour rembourser la dette, mais a exigé une réduction des aides sociales et des réformes structurelles. Cela a entraîné une hausse des prix du gaz et de l'électricité. La population s'est considérablement appauvrie en 2023, ce qui a contribué aux tensions sociales.

Il convient de noter que le Pakistan figure sur la liste des pays amis de la Russie.

Bien qu'aucune intensification particulière des relations économiques, politiques et scientifico-culturelles n'ait été observée ces dernières années. La Russie est présente au Pakistan principalement dans l'industrie du gaz et la métallurgie (une usine à Karachi, construite pendant l'ère soviétique).

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Les principaux projets d'infrastructures et de technologies de l'information sont depuis longtemps supervisés par la Chine, qui est le principal bailleur de fonds du pays. Le corridor économique Chine-Pakistan, avec le port en eau profonde de Gwadar, est un projet clé de l'initiative chinoise "Belt and Road". La Chine apporte également son aide par le biais de divers prêts et produits. Et pour le Pakistan, cette coopération est également importante en raison de la nécessité de contenir l'Inde, avec laquelle il a un différend territorial au sujet du Cachemire.

Par ailleurs, si Nawaz Sharif devient premier ministre, il est peu probable que les relations avec la Russie s'en ressentent.

Il était en Russie pour le sommet de l'OCS et des BRICS à Ufa en 2015, lorsque le Pakistan a été admis au sein de l'OCS. Par ailleurs, quel que soit le candidat au pouvoir, la Chine conservera également sa position. Il est probable que les intérêts des principaux partenaires du Pakistan, la Turquie et l'Arabie saoudite, n'en souffriront pas non plus.

Mais la question se pose de savoir si les relations avec l'Occident continueront à se refroidir, comme c'était le cas sous la présidence d'Imran Khan. Nawaz Sharif est connu pour ses liens avec les Britanniques, et il est peu probable que Londres rate l'occasion d'exercer son influence par l'intermédiaire de son homme.

Machiavel et l'art difficile de gouverner

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Machiavel et l'art difficile de gouverner

Gennaro Malgieri

Source: https://electomagazine.it/machiavelli-e-la-difficile-arte-del-governo/

Le Prince de Nicolas Machiavel est un texte qui ne vieillit pas. Antonio Gramsci, qui en a tiré les coordonnées pour esquisser la figure du "nouveau prince", ordonnateur de la politique moderne, le savait bien. Dans ses Noterelle, il disait : "Le caractère fondamental du Prince est de ne pas être un traité systématique mais un livre "vivant", dans lequel l'idéologie politique et la science politique se confondent sous la forme dramatique du "mythe"". Cela signifie que l'élément doctrinal et rationnel s'incarne dans un "condottiere" qui résume la "volonté collective" lorsqu'elle se forme à travers un processus d'appropriation de l'élément le plus humain par le sujet actif, à savoir la passion qui anime l'esprit du peuple. Cesare Borgia, le duc Valentino, était-il capable de susciter un phénomène similaire ? L'histoire s'interrogera longuement sur ce point. Mais certainement, en suivant les pages de Machiavel, nous dirions qu'il a incarné l'"exceptionnalité" dans le monde déchiré de son époque, en dirigeant un projet qui n'a pas laissé indifférents ceux qui avaient le cœur de sentir et la raison de comprendre: la création de l'État national.

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Le Valentin, comme l'observe Giuseppe Prezzolini dans son magnifique portrait du Florentin Nicolò Machiavelli (strictement avec un "c" dans son nom), publié par Longanesi, était un homme qui avait "flairé l'époque" et l'époque, comme cela est documenté, dans cette Italie désunie, dominée par des bandes qui se disputaient ses destinées, "poussait à une grande unité nationale, à des États modernes plus vastes, à des centres de justice organisés et à des impôts réguliers, à des budgets et à des caisses publiques séparés de ceux du prince, à la paix au moins dans l'intérieur, à la répression du brigandage". Le temps a fait disparaître les tyrans, les petites autonomies, les républiques, les cours des châtelains au 16ème siècle. Le temps était aux tyrans in quarto, aux grandes armées, à la justice et à l'injustice in grande, à l'autoritarisme à grande échelle. Les libertés dites communales sont en train de disparaître, parce qu'il s'agit de libertés limitées à des groupes et à des factions, au profit d'une sujétion générale, qui assure au moins des avantages matériels à un plus grand nombre. La liberté du petit nombre était échangée contre la semi-liberté du grand nombre".

C'était l'époque du duc Valentino et du secrétaire florentin. Et lorsque le premier exprime au second son intention d'"éteindre les tyrans" pour créer des agrégations politiques capables de tenir tête à des sujets agressifs dominés par une volonté de puissance inflexible, comment celui qui a décliné la figure du Prince par rapport à un ordre comme fondement de la paix et de la prospérité des peuples et des nations ne serait-il pas d'accord ? C'est un gentilhomme très splendide et magnifique", écrit Machiavel, "et il est si animé dans les armes que ce n'est pas une si grande chose qui lui semble petite ; et il ne se repose jamais, ni ne connaît la fatigue ou le danger, pour la gloire et pour acquérir un statut : il arrive le premier en un lieu où l'on peut comprendre le jeu dont il est content ; il fait que ses soldats le veulent bien, il a été capitaine des meilleurs hommes d'Italie ; ces choses le rendent glorieux et redoutable, ajouté à une fortune perpétuelle". Et lorsqu'il entreprend de mettre sur pied une sorte d'armée nationale, unissant la Romagne, Machiavel est séduit.

Un point de vue du 16ème siècle, pourrait-on dire, compréhensible à l'époque. Mais aujourd'hui ? L'Italie a longtemps souffert de l'absence d'une telle perspective, réalisée dans la tension vers la recomposition. C'est pourquoi la figure du Prince comme prototype de l'unificateur est tout à fait actuelle, car ce n'est qu'autour d'un principe ordonnateur que l'on peut trouver le sentiment de la nation, projeté dans une politique unitaire dont le paradigme machiavélique tient malgré tout, comme il a tenu pendant les cinq cents dernières années.

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Une telle vision, bien que transposée dans la figure d'un État-nation composite, est loin d'avoir disparu. Au contraire, elle apparaît extraordinairement vivante face à la décadence de l'art de gouverner examiné par Machiavel tout au long de sa vie de savant, mais aussi d'homme public.

Au centre, l'homme (élément tragiquement absent aujourd'hui comme fondement d'une anthropologie politique) auquel il faut s'adresser et pour lequel on prend des mesures qui peuvent même être impopulaires, difficiles à digérer, mais qui, malgré l'adversité qu'elles provoquent, si le gouvernant ou le "décideur" est convaincu de leur bien-fondé, ne peut que les adopter avec tous les moyens dont il dispose en exerçant un pouvoir légitime.

Et quand le pouvoir est-il légitime ? Voici ce que dit Machiavel : "L'homme qui devient prince grâce à la faveur du peuple doit se garder cet ami ; ce qui lui est facile, puisqu'il ne demande pas à être opprimé. Mais celui qui, contre le peuple, devient prince par la faveur des grands doit, avant toute chose, essayer de gagner le peuple ; ce qui lui sera facile, quand il aura pris sa protection". L'horizon du Prince, c'est-à-dire du détenteur du Pouvoir, est donc le "bien commun", quel qu'en soit le prix. Et bien au-delà du bénéfice qu'il peut lui-même en tirer. Car il sait bien de quoi est faite la nature humaine : en soi triste et vouée à des sentiments changeants, inconstante, plus attachée à la défense des biens matériels qu'à ses propres affections. Elle ne le veut pas, mais c'est ainsi dans la pérennité du devenir, bien au-delà de la "bonté" qui caractérise certaines époques, dont la nôtre.

Nous pouvons généralement dire ceci des hommes", lit-on dans Le Prince, "qu'ils sont ingrats, inconstants, simulateurs, fuyant le danger, avides de gain et que tant que vous leur faites du bien, ils sont tout à vous, enchérisseurs de sang, de biens, de vie, d'enfants, comme je l'ai dit plus haut. Les hommes ont moins de respect pour offenser celui qui se fait aimer que celui qui se fait craindre, parce que l'Amour est tenu par un lien d'obligation qui, parce que les hommes sont tristes, est rompu à chaque occasion de sa propre utilité, mais la crainte est tenue par une peur du châtiment qui n'abandonne jamais".

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À cet égard, Giovanni Papini, dans l'introduction aux Pensieri de Machiavel de 1910 (éditeur Carabba), a observé comment le secrétaire florentin, "conscient de la captivité et de la stupidité des hommes et désireux, dans son noble esprit, de les améliorer, n'a pas cru que le meilleur moyen était de guérir les blessures et de blanchir les taches.

Qu'il ait aspiré à une sorte de cité parfaite, habitée par un peuple libre et vertueux, sans maîtres ni tyrans, sans sectes ni batailles, cela se voit en maints endroits de ses œuvres, mais doit-on crier à la croix parce qu'il a eu le bon sens de voir que la République de Platon était plutôt loin et Cesare Borgia plutôt proche ?".

La négativité de la considération de Machiavel pour l'esprit humain est radicale. D'où le pessimisme raisonnable sur lequel il fonde la construction politique du Pouvoir comme instrument régulateur des égoïsmes, des conflits et des désordres inévitables. Des éléments qui, lorsqu'ils prennent des traits non pas privés mais publics, donnent lieu à des événements impliquant les peuples et c'est alors que le Prince s'exerce avec l'expertise qui découle de ses qualités et de la légitimité qui lui est conférée par ceux qui le reconnaissent comme détenteur du pouvoir de représenter les raisons qui lui sont confiées et de les défendre. En somme, le " mythe " gramscien, au-delà des contingences qui ont conduit Machiavel à identifier le Prince à la personnalisation du Pouvoir, c'est l'État.

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Dans la vision anthropologique et politique de Machiavel, la cité des hommes est habitée par des "brutes rationnelles" et sa science s'applique à minimiser les dommages causés par cette condition et, pour répondre de manière adéquate aux besoins du monde humain, il propose un autre art de gouverner, une "politique de la main lourde", comme le dit Sebastian De Grazia dans son Machiavelli all'Inferno (Laterza), qui reconnaît également que Machiavel "entre en scène au moment où tout commence à se précipiter vers l'abîme, quand la situation appelle un sauveur, un "rédempteur", un héros". Ce qui signifie que dans des circonstances particulières, dominées par une crise profonde des institutions civiles et de la morale commune, un pays peut avoir besoin d'un "pouvoir quasi-royal" difficile à trouver.

C'est donc dans "l'état d'exception", politiquement déterminé et juridiquement codifié, que l'action du Prince en tant qu'ordonnateur est légitimée. Nous dirions de l'État et des formes qu'il prendra.

En ce sens, l'œuvre de Machiavel a une valeur paradigmatique pour déchiffrer notre époque, qui lui ressemble à bien des égards, précisément parce que l'explosion des éléments anti-étatiques et, pourrions-nous dire, anti-communautaires, - en supposant que la formulation de l'État-communauté désigne la primauté politique de la Res publica dans laquelle les citoyens (qui ne sont plus des sujets) se reconnaissent - met en péril la liberté même qui, selon une certaine lecture du Prince, était considérée comme une sorte de guigne par Machiavel. Mais ce n'est pas le cas.

Il y a des époques où la liberté succède à l'ordre civil. Sans la garantie de celui-ci, il ne peut y avoir celui-là. Machiavel le voyait ainsi et c'est pourquoi, dans des termes que nous jugerions aujourd'hui méprisants, il écrivait : "Cesare Borgia passait pour cruel ; mais sa cruauté avait rassemblé la Romagne, l'avait unie, l'avait ramenée à la paix et à la foi. Si l'on y réfléchit bien, on s'aperçoit qu'il a été beaucoup plus clément que le peuple florentin qui, pour fuir le nom du cruel, a laissé détruire Pistoia. C'est pourquoi un prince ne doit pas se préoccuper de l'infamie du Cruel, afin de maintenir ses sujets unis et dans la foi ; car, à quelques exemples près, il sera plus clément que ceux qui, par trop de pitié, laissent s'installer le désordre, d'où découlent des événements ou des vols ; car ceux-ci tendent à offenser toute une universalité, et les exécutions qui viennent du prince en offensent une en particulier".

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Alors, vaut-il mieux être aimé ou craint ? Une combinaison des deux serait préférable. Mais dans un monde idyllique, qui n'est probablement pas le nôtre, car la nature humaine est par nature tout sauf orientée vers le bien. Cela ne signifie pas que la coexistence civilisée doive être dominée par la cruauté, mais qu'elle doit être régulée de manière à minimiser les conflits et à sanctionner ceux qui enfreignent la loi. C'est aussi dans cette dimension que se déploie l'espace de l'amour et de la miséricorde, qui est donné par la peur de ceux qui doivent veiller à limiter les conséquences du désordre. Il en va de même pour les États et toutes les autres institutions humaines qui ont un impact sur l'existence de citoyens liés par un ordre nécessaire et donc accepté.

Depuis cinq cents ans, nous nous demandons comment concilier les deux stades contradictoires de l'humanité, l'amour et la peur. Surtout lorsque l'absence de l'un donne lieu à la corruption et que les coutumes publiques deviennent le miroir de la tromperie de ceux qui croient pouvoir abuser de la main légère du prince-État, voire de son absence.

De ce point de vue, il n'y a rien de plus révolutionnaire que la régénération qui présuppose le principe de la légitimité du Pouvoir fondé non sur l'origine juridique des Constitutions, mais sur l'origine politique. Je ne sais pas si Machiavel aujourd'hui, souriant comme il apparaît dans le portrait de Santi di Tito au Palazzo Vecchio de Florence, serait favorable à l'abdication de l'État politique au profit d'un formalisme caduc ou vice versa. Tout indique le contraire. Mais je suis certain que, constatant la chute de l'État et les ravages qu'il a subis, il se retirerait à San Casciano pour "se gaver" de "ses" roturiers, plus enclins à le comprendre que les puissants auxquels il a tenté, peut-être sans succès, d'enseigner l'art de gouverner. Le plus difficile, le plus dangereux. Au moins aussi dangereux que l'amour que Machiavel a décrit et même prôné.

jeudi, 25 janvier 2024

Le dictateur... de l'État bananier

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Le dictateur... de l'État bananier

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/il-dittatore-dello-stato-delle-banane/

Alors... Une certaine lassitude, et un fort mécontentement, circulent à Washington à propos des résultats de Zelenski. Ou plutôt, de l'absence totale de résultats. L'échec de la contre-offensive, longtemps annoncée, qui s'est transformée en hachoir à viande où l'armée ukrainienne semble avoir épuisé ses réserves.

Et puis, le malaise croissant de la population, la fuite de dizaines de milliers de jeunes (et moins jeunes) pour échapper à la conscription forcée. La corruption galopante, les classes dirigeantes (si l'on peut dire) s'enrichissant de manière effrayante aux dépens de l'aide occidentale. Et sur le sang du peuple ukrainien, je pourrais ajouter... mais cela, soyons honnêtes, n'a guère d'importance pour Washington...

imgardassoages.jpgC'est le toujours impopulaire Zelenski qui parle. Il se livre à une parodie du Gradasso de Boiardo... il défie Poutine et provoque les Russes avec un bombardement criminel du marché de Donetsk, sans autre objectif que de faire des victimes civiles.

Et, pendant ce temps, il invite, défie même Trump à venir à Kiev. Pour montrer qu'il saurait vraiment comment mettre un terme immédiat au conflit.

Bien sûr, il feint d'ignorer que le programme de Trump, s'il est réélu à la Maison Blanche, comprend l'élimination du conflit. Et la cession de l'ensemble du Donbass à Moscou.

Mais aux États-Unis, même les plus ardents partisans de la guerre contre la Russie, nichés dans l'aile ouest et à Wall Street, en ont assez de Zelensky et de sa bande. Ils ont donc décidé de changer de gouvernement. Le gouvernement de l'Ukraine, bien sûr. Car ce sont eux, à Washington et dans les environs, qui décident qui doit gouverner à Kiev. C'est comme ça dans les républiques démocratiques bananières... Même si les bananiers ne poussent pas sous ces latitudes, bien sûr.

La source, bien sûr, est douteuse. Le service de renseignement russe, le FSB, héritier du légendaire et redouté KGB soviétique. C'est de ses rangs que provient, en tant que formation, Poutine lui-même.

Selon des fuites, une décision aurait déjà été prise à Washington.

Le nouveau premier ministre serait l'ambassadrice aux États-Unis Oksana Markarova, aux finances, nous aurions Alexander Kava, aux affaires économiques Taras Kachka... pour ne citer que trois postes clés.

Autant de personnalités triplement liées aux Etats-Unis et, surtout, au monde financier de Wall Street.

Oksana Markarova, par exemple, est titulaire d'un master en économie de l'Indiana University et a travaillé pour la Banque mondiale et plusieurs fonds d'investissement américains. Elle a toujours entretenu des relations privilégiées avec l'administration Biden.

Quant à Kachka, vice-ministre de l'agriculture, il fait partie des "amis" invités à Davos par le Schwob...

Ces décisions, et d'autres prises par Washington sur l'avenir du gouvernement de Kiev, démontrent plusieurs choses.

La première, la plus évidente, est que l'Ukraine n'est rien d'autre qu'une colonie. Et que ses dirigeants ne sont que des fonctionnaires envoyés par ceux qui détiennent le vrai pouvoir. Pour représenter des intérêts qui n'ont pas grand-chose à voir, voire rien du tout, avec ceux du peuple ukrainien.

Dans le second cas, il faut noter les caractéristiques des nouveaux "gouvernants" suggérés (sic !) par Washington. Des économistes, étroitement liés aux institutions financières internationales.

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Cela me semble signifier une chose très précise. La défaite militaire de Kiev étant acquise, on pense à l'après-guerre. À une Ukraine - du moins dans la partie qui ne sera pas annexée à la Russie - totalement bradée. Où les grands groupes financiers s'apprêtent à mettre la main sur les richesses naturelles du pays. À commencer par les richesses agricoles. Et je crois me souvenir que c'est précisément la question agricole qui a été au centre des récentes discussions de Davos...

Mais pour assurer la liquidation définitive d'un pays mis en pièces par une guerre absurde, quoi de mieux que d'envoyer ses propres "agents" pour le gouverner ?

Et Zelenski ? Qu'en sera-t-il à l'avenir ?

Il restera probablement en place pour l'instant. Continuant à jouer les Gradasso, de moins en moins pris au sérieux sur la scène internationale (au passage, prévenez Mme Meloni...).

Et il continuera probablement à profiter de l'aide internationale.

Et puis...

Eh bien, nous verrons... mais vous savez ce qui arrive aux dictateurs des États bananiers.

Demandez à Woody Allen...

Franco Cardini et l'implosion de l'Occident

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Franco Cardini et l'implosion de l'Occident

Source: https://www.destra.it/home/franco-cardini-limplosione-delloccidente/

À la fin de l'année dernière, il m'est arrivé d'écrire un petit livre prétentieux et pédant, une sorte de réponse, quelques années plus tard, à ce grand essai qu'était en son temps (et qui l'est resté) L'occidentalisation du monde de Serge Latouche (La Découverte, 1989). Mon petit essai, peut-être à la façon d'un pamphlet, s'intitule La deriva dell'Occidente (Laterza, 2023), et examine le retour fiévreux et insultant de l'orgueil collectif d'un "Occident" qui n'arrive même pas à se définir clairement, qui perd une à une ses connotations historiques, culturelles, intellectuelles, religieuses, spirituelles, etc, et qui ne parvient à s'illusionner en croyant donner corps à son impossible reconquête identitaire qu'à travers l'orgie consumériste (d'ailleurs frustrée par la crise naissante) et le désert d'une "volonté de puissance" qui, après l'échec d'un projet fou de suprématie raciste, est incapable de donner à son illusion de supériorité un autre nom que le plus figé qui soit: la "démocratie".

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Je m'attendais à ce que cet exercice vide de prose frustrée suscite un désintérêt nonchalant. Après tout, c'était ce que je méritais et ce à quoi je m'attendais. Au lieu de cela, l'éditeur en a placé plusieurs milliers, et il y a même eu quelques critiques élogieuses. Mais surtout, coup de chance paradoxal, ma plaquette est sortie quelques semaines avant un vrai grand essai, bien plus important et significatif que le mien : et dont le titre, La défaite de l'Occident (Gallimard, 2024), semble reprendre mon discours, l'exalter et le conduire à ses conséquences extrêmes, celles vers lesquelles je n'avais même pas osé regarder.

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D'ailleurs, il y a quelques mois, Emmanuel Todd et moi avons eu un prédécesseur valable dans une étude lucide de Didier Billon et Christophe Ventura au titre impitoyablement désenchanteur : Désoccidentalisation. Repenser l'ordre du monde (Agon, 2023).

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Il faut dire que nous, historiens, philologues, philosophes, anthropologues, spécialistes de toutes sortes de "sciences humaines", n'aurions jamais eu le courage d'implanter une analyse dans les termes si concrètement, presque "matériellement" réalistes, où l'a implantée ce rude et parfois "minimaliste" élève d'Emmanuel Leroy Ladurie. Qui a le courage de regarder la réalité dans ses connotations squelettiques et de la décrire dans un langage réaliste et dépouillé. Todd nous dit : "Oublions les superstructures, regardons la structure nue".

Seulement, surprise, la structure de l'échec européen et de sa défaite n'est pas du tout socio-économique. Bien au contraire. Dès les années 1980, alors que la "victoire" de l'Occident semblait se dessiner si clairement qu'elle provoquait le cri de triomphe de la fin de l'histoire lancé par Francis Fukuyama, l'implosion de l'Union soviétique a tout remis en mouvement: comme si la fin de la Grande Union des athées avoués et militants avait fait éclater une cloque gonflée depuis trois quarts de siècle et contenant toutes les spores d'une religiosité refoulée et invincible, comprimée et prête à exploser.

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Une religiosité qui a vu ailleurs la victoire de l'argent et du marché (le "roi Midas" décrit précisément par Paolo Cacciari dans l'essai Re Mida. La mercificazione del pianeta, La Vela, 2022) avait lentement et implacablement tué dans une sorte de lente euthanasie. Soixante-dix ans de dictature soviétique n'ont pas figé les racines profondes du christianisme orthodoxe russe; de même, dans la très catholique Pologne, quelques années de démocratie ont suffi à mettre en crise la grande Église polonaise, qui avait résisté à la dictature indigène et à la tyrannie hégémonique soviétique pendant de nombreuses décennies.

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Mais que s'est-il passé entre-temps dans l'Occident opulent et consumériste, dans l'univers du dollar et du marché, du profit et de la consommation ? C'est là que la crise du système socio-économico-politique international hégémonisé par les États-Unis a découvert son véritable point faible, précisément et surtout dans le domaine religieux et spirituel. Aux États-Unis, la dissolution de la grande tradition protestante a abouti au néolibéralisme et au nihilisme; en Grande-Bretagne, au tourbillon de la suprématie de la grande finance; en Europe, à un athéisme perdu dans le sommeil consumériste, à la lumière duquel, le dimanche, les centres commerciaux ont remplacé les messes et les paroisses.

Et voici que le sociologue et démographe Todd mobilise les ressources de la critique économique, de la sociologie religieuse et de l'anthropologie des profondeurs pour décrire, avec une abondance de données quantitatives, la défaite de l'Occident incapable de construire des valeurs qui ne soient pas exclusivement ou majoritairement matérialistes. L'Occident n'a pas explosé, il n'a pas été battu, il implose, incapable d'exprimer des valeurs qui ne soient pas liées à la monétisation, au profit, à la consommation. Incapable de résister au Rien qui avance.

Franco Cardini, Minima Cardiniana, 15 janvier 2024

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Une brève histoire du judaïsme antisioniste

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Une brève histoire du judaïsme antisioniste

Jose Antonio Egido

Source: https://novaresistencia.org/2023/12/23/pequena-historia-do-judaismo-antissionista/

Contrairement à ce que beaucoup pensent, judaïsme et sionisme ne sont pas synonymes, et l'antisionisme juif a une longue histoire.

Judaïsme et sionisme, un même combat ? C'est ce que les dirigeants israéliens et leurs soutiens veulent nous faire croire pour justifier leurs crimes coloniaux et criminaliser leurs détracteurs. Une instrumentalisation dangereuse qui pourrait alimenter les sentiments antisémites des moins éduqués et des petits marchands de haine. Mais la réalité est tout autre.

À ses débuts, le sionisme ne représentait pas toutes les communautés juives du monde. Au contraire, il a fait l'objet d'une condamnation et d'un rejet très fermes de la part de divers secteurs juifs influents.

L'opposition juive au sionisme était large et variée. Elle comprend de nombreuses communautés religieuses, des mouvements modernistes et éclairés, tels que la "Haskalah" [1] et l'Alliance juive universelle [2], le mouvement ouvrier juif ashkénaze et séfarade, avec ses tendances socialistes et communistes, représenté notamment par la Fédération juive du travail ; les communautés juives de divers pays, comme l'Égypte, le Maroc, la Tunisie et la Yougoslavie ; et d'importantes communautés locales, comme les Sépharades de Thessalonique, Sarajevo et Smyrne, qui ont retiré leur soutien au sionisme en 1911.

9780791430774-us.jpgLe parti Agudat Israel (Union d'Israël) a été fondé à Katowice en 1912 pour coordonner l'opposition religieuse au sionisme. Le judaïsme orthodoxe dénonce le sionisme comme une fausse religion satanique. Le grand rabbin de Varsovie de 1874 à 1912, Eliyahu Hayim Maizel, a mené la lutte contre le sionisme en Pologne. La Conférence universelle des Juifs sépharades, fondée à Vienne en 1925, affirme son identité face au nationalisme sioniste agressif, qui cherche à unifier des communautés différentes, aux cultures et aux traditions diverses. Le communiste juif égyptien Marcel Israël a créé une Ligue antisioniste en Égypte dans les années 1940.

Le mouvement ouvrier juif antisioniste

En mai et juin 1909, le prolétariat séfarade de la ville grecque de Thessalonique, en alliance avec des prolétaires bulgares et macédoniens, crée la Fédération socialiste de Thessalonique, reconnue par la IIème Internationale. Elle est composée principalement de travailleurs juifs des manufactures de tabac et du port, ainsi que d'artisans et d'employés de bureau.

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À l'époque, c'est le seul mouvement ouvrier organisé en terre musulmane. Ses journaux, publiés en espagnol ou en djudesmo, la langue des Juifs séfarades, s'appelaient Jurnal del Lavorador, Solidaridad Ovradera et Avanti. L'un de ses fondateurs et dirigeants est Abraham A. Benaroya (photo). La Fédération rejette le nationalisme juif réactionnaire et le sionisme. En 1918, elle rejoint le Parti des travailleurs helléniques.

Marxistes juifs contre le sionisme

L'intellectuel juif marocain Abraham Serfaty nie l'existence d'une nation juive ou d'un peuple israélien. Il considère la population israélienne comme un "agrégat humain artificiel, structuré sur la base de castes ethniques et dominé par une clique politico-militaire qui, à son tour, fait partie de la caste euro-américaine connue sous le nom d'Ashkénazes. Cette structure est soutenue par l'appareil de l'impérialisme sioniste, lui-même dominé par l'impérialisme américain" [3].

Abraham_Serfaty.jpgSerfaty (photo) affirme la notion de communauté juive arabe comme partie intégrante de la nation arabe et, en même temps, condamne fermement le sionisme en tant qu'entreprise raciste et colonialiste.

Serfaty affirme que seule la grande bourgeoisie a rendu possible la victoire du sionisme : "Le sionisme n'a pu prendre pied que grâce à son appropriation par la grande bourgeoisie d'Europe occidentale, dans le cadre des plans de conquête de l'impérialisme britannique et plus tard américain" [4].

Les juifs progressistes sont du même avis. Isaac Deutscher déclare qu'"Israël est apparu au Moyen-Orient dans le rôle infâme d'agent de puissants intérêts occidentaux, et non de son propre capitalisme fragile, et de protecteur du néocolonialisme... en tant qu'agent du capitalisme impérialiste tardif et mature de notre époque ; son rôle est tout simplement lamentable" [5].

Israël Shahak accuse l'État d'Israël d'être "l'administrateur du pouvoir impérial" [6].

Le secrétaire général du Parti communiste israélien (PCI), Meir Vilner, affirme clairement qu'Israël joue le rôle d'"agent des États-Unis tant au Moyen-Orient que dans d'autres régions (...) où il brûle sous les pieds des dictatures réactionnaires et où la lutte libératrice des peuples prend de l'ampleur (...) Dans d'autres régions du monde, Israël remplit les fonctions sales et embarrassantes que l'administration américaine ne veut pas assumer directement : il fournit des armes aux dictatures fascistes, leur offre des instructeurs militaires, organise et soutient des activités subversives contre les régimes progressistes" [7].

Serfaty analyse la tradition religieuse du judaïsme arabe, fondée sur l'attente du Messie. Il conclut que le sionisme en est la négation absolue. Le retour du Messie ne peut servir de justification à aucune conquête coloniale, car il est l'espoir de l'avènement du "royaume de Dieu", c'est-à-dire du royaume de justice, sur toute la terre et pour tous les êtres humains. Il accuse "les dirigeants sionistes de transformer la religion de nos pères en une idéologie de haine raciale et de guerre". Il démonte également la manipulation par le sionisme du concept biblique de "peuple élu". Il affirme que les grands penseurs juifs de la mystique andalouse et leurs disciples arabes ont converti ce concept en un devoir pour les Juifs de se comporter partout et à tout moment comme des "justes".

Refus d'une partie des masses juives d'émigrer en Israël

Des milliers de Juifs ont refusé d'émigrer en Israël : 100.000 Juifs de Turquie, 20.000 Juifs égyptiens, 3.500 Tunisiens, plusieurs centaines de Yéménites et d'Algériens, et des milliers d'Iraniens, de Syriens et de Marocains sont restés dans leurs foyers millénaires. Entre 1948 et 1952, la communauté juive yougoslave est divisée en deux parties presque égales: 7500 refusent d'émigrer et autant acceptent.

En 1933, 60% des 503.000 Juifs vivant en Allemagne soutenaient l'Union centrale des citoyens allemands, non sioniste et assimilationniste, tandis que seuls 9000 autres soutenaient le sionisme. Au cours de la même année, 33.000 migrants juifs allemands se sont rendus en Palestine.

Sur les 5,5 millions de Juifs que comptent les seuls États-Unis, 10.000 ont émigré en Israël entre 1948 et 1965.

Les Juifs fuyant les persécutions antisémites des régimes réactionnaires d'Europe de l'Est n'ont pas cherché à émigrer en Palestine, mais aux États-Unis, au Canada ou en Australie. En 1890, un million et demi de Juifs sont arrivés aux États-Unis. Entre 1967 et 1980, HIAS (Jewish Immigrant Aid Society) a aidé 125.000 Juifs à s'installer aux États-Unis, sans compter les Juifs venus d'Amérique latine, du Canada, d'Afrique du Sud et d'Iran. En provenance d'Israël, 100.000 sont arrivés aux Etats-Unis.

En 1964, lorsque la population française quitte l'Algérie parce qu'elle n'accepte pas l'indépendance de la nation algérienne et par crainte de représailles pour son implication dans l'oppression du peuple algérien, la grande majorité de la communauté juive la suit dans son voyage sans retour vers la France, incapable de se solidariser avec le peuple musulman, à l'exception d'une minorité qui rejoint le FLN. En revanche, la majorité des Juifs algériens a refusé de partir en Israël. Sur les 155.000 Juifs vivant en Algérie en 1960, 135.000 se sont installés en France, 15.000 en Israël et 4000 sont restés en Algérie.

La majorité des 56.000 Juifs vivant en Palestine en 1918, sur une population totale de 700.000 personnes, étaient de culture arabe et opposés au sionisme. Ils n'étaient persécutés par personne et ne ressentaient pas le moindre besoin de vivre dans un État juif.

Les Juifs dénoncent la manipulation de la Shoah par le sionisme

Norman_finkelstein_suffolk.jpgLe professeur Norman G. Finkelstein, juif américain et descendant de victimes de l'Holocauste nazi, s'est indigné de l'exploitation éhontée par la bourgeoisie sioniste des Etats-Unis des millions de juifs assassinés par les nazis. Il affirme que, depuis 1967, cette bourgeoisie a créé une "industrie" de l'Holocauste qui lui a apporté des avantages politiques, une influence idéologique et beaucoup d'argent.

Il n'est pas le seul à partager ce point de vue. Il cite un important écrivain israélien, Boas Evron, qui affirme que "la sensibilisation à l'Holocauste est un endoctrinement propagandiste officiel, une production massive de slogans et de fausses visions du monde dont le véritable objectif n'est pas de comprendre le passé, mais de manipuler le présent" [8]. Isaac Deutscher, dont la famille a également été assassinée à Auschwitz, dénonçait déjà en 1967 le fait que "les dirigeants israéliens se justifient en exploitant à fond Auschwitz et Treblinka, mais leurs actions parodient la véritable signification de la tragédie juive".

Le juif arabe Abraham Serfaty a également dénoncé le fait que "les dirigeants sionistes n'ont pas hésité à utiliser l'holocauste nazi pour entraîner tout le judaïsme européen et américain dans leur aventure". Un groupe d'intellectuels juifs français modérés affirme que personne n'a le monopole de l'Holocauste nazi [9].

Les Juifs arabes nient que les Juifs aient été opprimés dans le monde arabe et qu'ils aient été contraints d'émigrer en Israël

Serfaty nie catégoriquement que le "peuple israélien" constitue une société, car il s'agit d'un "conglomérat humain menacé de déplacement". Un écrivain français a écrit que "les premières victimes de la création d'Israël seraient les Palestiniens, expulsés de leur patrie ; les secondes seraient les Juifs orientaux, condamnés, à plus ou moins long terme, à un nouvel exode"[10].

Face aux grossiers mensonges sionistes selon lesquels "les Juifs étaient souvent marginalisés en Syrie et en Egypte" [11] et "les Juifs arabes étaient des minorités opprimées" [12], cherchant ainsi à justifier leur incapacité à vivre en terre musulmane, se trouve la réalité de la tolérance et des bonnes relations entre les Musulmans et les Arabes, qui les traitaient incomparablement mieux que l'antisémitisme européen chrétien, tsariste, nationaliste et nazi.

Serfaty souligne que la mémoire culturelle du judaïsme arabe est fondée sur la profonde amitié entre juifs et musulmans, leur symbiose fraternelle et leur respect mutuel. Il affirme que "chacun croit sans doute que sa religion est la plus proche de la vérité, mais chacun considère l'autre religion comme une manière différente d'adorer le même dieu, et chacun respecte comme sacrés les livres, les temples, les saints, les objets de culte et les grandes fêtes religieuses de l'autre" [13].

À Damas, au 19ème siècle, les Juifs étaient des gens respectables de la classe moyenne dont la langue maternelle était l'arabe. Ils étaient les médecins personnels du sultan à Istanbul, des banquiers ou des pauvres au Caire et à Haïfa. Aujourd'hui encore, 2500 Juifs parlant l'arabe et se considérant comme Syriens vivent à Damas aux côtés de Syriens, de Palestiniens musulmans et de Kurdes. Dans l'un des plus beaux quartiers de Beyrouth, on trouve aussi des Arabes de confession musulmane, druze ou chrétienne, ainsi que des Turcs, des Arméniens, des Assyriens et des Italiens. Alep et Hébron abritaient d'importantes communautés séfarades. Alep compte encore près de 1200 Juifs.

Pour Serfaty, l'une des caractéristiques les plus profondes du judaïsme arabe est le respect des autres. Selon lui, il s'agit d'une caractéristique fondamentale de toute la culture arabe.

Les juifs progressistes déplorent l'existence de l'État d'Israël

L'un des plus éminents représentants du judaïsme progressiste et universaliste, Albert Einstein, avait prédit dès 1938 l'impasse dans laquelle le sionisme conduirait le peuple juif :

"Je préférerais de loin un accord raisonnable avec les Arabes, basé sur une coexistence pacifique, à la création d'un État juif. Ma connaissance de la nature essentielle du judaïsme résiste à l'idée d'un État juif doté de frontières, d'une armée et d'un certain pouvoir temporel, aussi modeste soit-il. Je crains le mal interne qui pourrait s'abattre sur le judaïsme, notamment en raison du développement d'un nationalisme étroit dans nos rangs".

OJ_WEINS_2011_01.jpgNathan Weinstock considère qu'Israël crée les causes de sa propre disparition [14]. Le Comité juif pour le Proche-Orient attribue à Israël une "idéologie raciste" [15]. L'illustre poète et penseur égyptien d'origine juive, Edmond Jabès, rejette fermement le sionisme.

L'historien français Maurice Rajsfus estime qu'Israël est "une société bloquée, incapable de s'imaginer vivre en paix avec les Palestiniens" [16].

Michel Warshawsky, fils du grand rabbin de Strasbourg, émigré en Israël en 1967, antisioniste, cofondateur du Centre d'information alternative à Jérusalem en 1984 - ce qui lui a valu huit mois d'emprisonnement - affirme que les dirigeants israéliens "nous poussent au suicide... dans leur relation avec le peuple juif, ils sont cyniques et manipulateurs". Israël, loin d'être un outil pour aider le peuple juif, l'utilise". Il écrit que "l'atomisation de la société et sa division en deux blocs sociaux antagonistes montrent l'échec de la tentative de créer une nouvelle entité nationale dont l'expression politique aurait été l'État juif" [17].

Tim_Wise_(cropped).jpgTim Wise (photo), juif et directeur de l'Association for White Anti-Racist Education (AWARE) à Nashville, Tennessee, affirme que le sionisme est antijuif [18]. L'intellectuel juif marocain Serfaty estime que l'organisation sioniste opprime culturellement et socialement les Juifs arabes d'Israël, leur impose une conception religieuse contraire à la leur et les transforme en bêtes de somme et en chair à canon au service des visées expansionnistes des aventuriers américano-sionistes au Moyen-Orient.

L'historien juif marocain Haïm Zafrani reconnaît que les Juifs marocains ont été arrachés à leurs racines en Israël et que leur culture a été humiliée. Il évoque leurs "lamentations mélancoliques" et leurs "cris amers ou nostalgiques" [19].

Le juif marocain Mordejai Vanunu a déclaré, à sa libération après 18 ans de prison pour avoir dénoncé l'existence de l'arsenal nucléaire sioniste : "Nous n'avons pas besoin d'un État juif".

L'Union juive française pour la paix affirme que la politique répressive et coloniale d'Israël dans les territoires occupés est catastrophique pour les Juifs du monde entier. M. Avnery, cité plus haut, estime que la politique brutale d'Israël "provoque la résurrection de l'antisémitisme dans le monde". Baruch Kimmerling, professeur de sociologie à l'Université hébraïque, accuse "Ariel Sharon d'avoir mis en route un processus qui, en plus d'intensifier l'effusion de sang des deux côtés, pourrait provoquer une guerre régionale et le nettoyage ethnique partiel ou presque total des Arabes de la "Terre d'Israël"" [20].

Des juifs clairvoyants mettent en garde contre le danger imminent auquel Israël est confronté.

51DYA5T6CKL._AC_UF894,1000_QL80_.jpgNahum Goldmann, président du Congrès juif mondial, a écrit en 1975 qu'un Israël qui menace la paix mondiale par son intransigeance arrogante à l'égard des droits palestiniens les plus fondamentaux n'a aucune perspective d'avenir [21].

Le secrétaire général de l'Organisation sioniste argentine, Roberto Faur, a démissionné de son mandat pour marquer son désaccord avec la présence israélienne dans les territoires occupés en 2002. Les sionistes argentins les plus récalcitrants l'accusent d'être un "terroriste politique".

Notes:

[1] Haskalah - "Lumières juives" - Mouvement intellectuel en Europe centrale et orientale aux XVIIIe et XIXe siècles visant à moderniser et unifier l'éducation juive, notamment par l'utilisation de l'hébreu, au détriment des traditions rabbiniques locales.

[2] Alliance israélite universelle. Association créée en France en 1860 par Adolphe Crémieux, qui a donné naissance en 1946 au Conseil consultatif des organisations juives de France, après avoir rejoint le sionisme.

[3] Abraham Serfaty - Écrits de prison sur la Palestine - Arcantere, Paris, 1992.

[4] Écrits de prison..., op. cit, p. 32.

[5] Isaac Deutscher, interview réalisée en 1967 et publiée dans le livre de Tariq Ali, écrivain et activiste britannique d'origine pakistanaise, "El choque de los fundamentalismos", Alianza, Madrid, 2000.

[6] Israël Shahak - Histoire juive, religion juive : le poids de trois millénaires -1994

[7] "Le principal obstacle à la Paix au Proche-Orient" - Revue Internationale, 11, 1986 Prague.

[8] Norman G. Finkelstein L'industrie de l'Holocauste - édition française - La Fabrique, 2001.

[9] Appel publié dans Le Monde du 19 octobre 2000 et signé notamment par les historiens Pierre Vidal-Naquet et Maurice Raifis, les professeurs Catherine Samary, Michel Lõwy et Daniel Bensaid, le médecin Patrick Zylberstein et l'avocate Gisèle Halimi.

[10] Gilles Perrault, Un homme à part. Barrault, Paris.

[11] Gustavo Daniel Perednik, La judeofobia, Flor del Viento ediciones, Barcelona, 2001, p. 114.

[12] Arnos Perlmutter - Israel Ed. Espasa Calpe, 1987, Madrid.

[13] Écrits de prison, op. cit, p. 54.

[14] Le Zionisme contre Israël, Maspéro, 1967.

[15] Voir http://www.middleast.org/archive/jcome1.hm

[16] "Y a-t-il une gauche israélienne ?", Rouge et Vert, n° 72, 12 avril 1991, Paris.

[17] La première citation est tirée d'une interview parue dans le journal Rouge et Vert, 1991, et la seconde est tirée de son livre Israel-Palestine : la alternativa de la convivencia binacional , Ed. La Catarata, Madrid, 2002.

[18] Son adresse électronique est tjwise@mindspring.com.

[19] Haim Zafrani, Los judíos de España. Historia de una diaspora (1492-1992), édité par Henry Méchouan, Trotta, Madrid, 1993, p. 505.

[20] Dans l'hebdomadaire israélien Kol Ha'Ir, 1er février 2002.

[21] Nahum Goldman - Où va Israël ? Ed. Calmann-Lévy, Paris 1975.

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La revue de presse de CD - 21 janvier 2024 (troisième partie)

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La revue de presse de CD

21 janvier 2024 (troisième partie)

Revue de presse anti-totalitarisme, garantie sans aucune intervention d’intelligence artificielle

FRANCE

A peine intronisée ministre de la Culture, Rachida Dati sombre dans la caricature gauchiste

Par Marion Maréchal. Alors que toute la presse dépeint Rachida Dati en ministre de « droite », voilà qu’elle organise son premier déplacement avec Emmanuel Macron, à Clichy-sous-Bois, aux ateliers Médicis pour y promouvoir une soi-disant « culture pour tous ». Ce choix de déplacement est éclairant à plus d’un titre. Le centre culturel des ateliers Médicis a été créé pour répondre aux émeutes de Villiers-le-Bel en 2005. Il est le symbole d’une lecture de gauche qui ne veut voir dans les émeutes qu’un problème économique et social et non pas un problème migratoire et judiciaire. Le Président de la République, lui-même, osait affirmer, il y a quelques jours, que les émeutiers agissaient ainsi parce « qu’ils s’ennuyaient ». La ministre de la Culture lui a emboité le pas et a déclaré sur RTL : « que l’Opéra permettait de faire diminuer la violence et l’absentéisme à l’école ». Tout cela est évidemment une farce. Vidéos instructives en exemple… : https://twitter.com/MarionMarechal/status/174839014526960...

MarionMarechal

https://t.me/MarionMarechal/2376

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Rachida Dati : la grande imposture en route vers 2027 ?

Par Jean-Yves Le Gallou, président de la Fondation Polémia. L’arrivée de Rachida Dati dans le gouvernement Attal a été survendue. Ce n’est ni une femme de droite, ni une réussite de la « méritocratie républicaine ». C’est un produit « people » issu de la « diversité ». Elle a été nommée magistrate sans passer de concours et doit toute sa carrière à l’intrigue et à la faveur. Elle s’est toujours montrée inapte à maitriser le moindre dossier que ce soit comme conseiller ministériel, comme ministre ou comme député européen. Ministre de la justice de 2007 à 2009 son principal bilan est d’avoir réformé la carte judiciaire ce qui n’a rien changé d’essentiel au fonctionnement laxiste de la justice. Elle s’est intéressée à quelques coups médiatiques – comme la création d’un contrôleur des lieux de liberté – mais non au fond qu’elle n’a jamais maitrisé et qui a été alors repris en main par le secrétariat général de l’Elysée. Maire du VIIe arrondissement de Paris où ont eu lieu beaucoup de manifestations de La manif pour tous, elle s’est bien gardée d’y participer et s’est ralliée à la loi Taubira.

LIRE : Belle amie, par Michaël Darmon et Yves Derai. Éditions du Moment, 2009.

polemia.com

https://www.polemia.com/rachida-dati-la-grande-imposture-...

GÉOPOLITIQUE

« Guerre en Ukraine : qui pour stopper l'embrasement ? »

Aude Lancelin a reçu Jacques Baud, Nikola Mirkovic et David Teurtrie pour une grande soirée de rentrée autour de la guerre en Ukraine et des menaces qui pèsent sur la paix mondiale. Après deux ans d'un conflit meurtrier, ces trois grands connaisseurs du conflit russo-ukrainien et des stratégies guerrières des États-Unis à travers le monde évoqueront ensemble le rapport de forces en cours. Un débat qui permet de réfléchir en profondeur sur l’état et les conséquences du conflit actuel en Ukraine et de ses implications dans le monde occidental.

QG TV

https://www.youtube.com/watch?v=N6ytFCyYYNo&t=5s  

Cette année, notre monde s’effondre… Et nous regardons ailleurs.

Les signaux faibles et la modélisation cindynique, science de l’analyse du danger, permettent aux stratèges de corréler des éléments de perception de l’environnement afin d’en tirer des tendances qui doivent servir l’analyse et la prise de décision. L’an 2024 qui commence ne s’embarrasse plus de signaux faibles tant les ondes sismiques d’une échelle géopolitique qui reste à inventer connaissent une vitesse et une intensité de propagation qui mettent à l’épreuve les plus optimistes.

geopragma.fr

https://geopragma.fr/cette-annee-notre-monde-seffondre-et...

Grande-Bretagne

Abus sexuels sur mineurs: une étude alarmante de la police britannique

Les autorités anglaises et galloises ont enregistré un quadruplement des infractions sexuelles contre les enfants ces dix dernières années. Dans 52 % des cas recensés, les auteurs des violences sont âgés de 10 à 17 ans. Un chiffre en augmentation constante : ils étaient 30 % il y a dix ans. Les données relatives aux crimes et abus sexuels de 42 départements de police anglais et gallois ont été recueillies et analysées. Un rapport réalisé par un organe national (Vulnerability Knowledge and Practice Programme) a été publié, le premier du genre, pour « aider les officiers à comprendre les menaces encourues par les enfants. »

breizh-info.com

https://www.breizh-info.com/2024/01/15/228862/abus-sexuel...

IMMIGRATION / ISLAM

Immigration économique. Une commissaire européenne souhaite régulariser 1 million de migrants par an

En l’espace de quelques mois, ce sont tout d’abord plusieurs grandes entreprises telles Amazon qui ont annoncé leur volonté d’embaucher des « réfugiés » (non sans quelques déconvenues), puis des États comme l’Italie et la Grèce se sont engouffrés dans cette voie en institutionnalisant cette immigration économique. En France, la régularisation des clandestins employés dans les métiers en tension a fait débat au cours de l’automne dernier dans le cadre du projet de loi immigration, avec une classe politique tiraillée entre la prise en compte d’une opinion publique de plus en plus hostile à de telles régularisations et les pressions de certaines entreprises des secteurs concernés, à commencer par l’hôtellerie-restauration. Toujours dans l’Hexagone, cette immigration économique a récemment trouvé un soutien de poids en la personne de Patrick Martin, président du Medef (Mouvement des entreprises de France), organisation se présentant comme le « premier réseau d’entrepreneurs de France », qui déclarait sur Radio Classique le 19 décembre dernier que « ce ne sont pas les patrons qui demandent massivement de l’immigration, c’est l’économie ». Ce motif de la pénurie de main-d’œuvre pour inciter à légaliser une partie de l’immigration d’origine extra-européenne s’invitant clandestinement en Europe a de nouveau été évoqué en ce début d’année 2024, cette fois par la commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson…

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https://www.breizh-info.com/2024/01/15/228878/immigration...

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Jean-Paul Gourévitch : « Il semble hasardeux de publier une étude sur l’immigration irrégulière sans chercher à la quantifier »

La Cour des Comptes a publié, en retard, un rapport sur l’immigration irrégulière qui aurait pourtant pu alimenter le débat autour de la loi immigration. Il n’en a rien été, les priorités de M. Moscovici n’étant sans doute pas celles des Français en la matière. Pour évoquer ce rapport (consultable ici), nous avons interviewé l’un des spécialistes français de la question du coût de l’immigration, Jean-Paul Gourévitch.

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https://www.breizh-info.com/2024/01/15/228910/gourevitch-...

IRLANDE

Irlande. Une manifestation contre l’implantation de migrants violemment réprimée

Une partie du peuple irlandais est toujours vent debout contre l’implantation de migrants sur son sol par les autorités. Le 23 novembre 2023 au soir, des images en provenance de Dublin faisaient le tour de l’Europe tandis que des centaines de manifestants brandissant des pancartes « Irish Lives Matter » et des drapeaux irlandais descendirent dans les rues de la capitale irlandaise pour exprimer leur colère après l’agression d’enfants au couteau survenue le même jour. Une manifestation de colère qui tourna à l’émeute, avec des voitures de police brûlées, des affrontements, des bus et des tramways incendiés. Pour rappel, l’auteur présumé de l’attaque n’était pas fraichement débarqué, mais était un migrant algérien naturalisé irlandais, arrivé il y a plusieurs années. Quelques temps plus tard, le samedi 16 décembre, une nouvelle démonstration de colère contre l’immigration avait cette fois lieu dans le comté de Galway, où un centre d’accueil pour migrants fut incendié. Dans une Irlande où les habitants ne peuvent plus se loger et vivent une crise économique sans précédent, la population est exaspérée de voir des hôtels et des bâtiments réquisitionnés pour accueillir des migrants. Il faut garder à l’esprit que l’Irlande, pays de cinq millions d’habitants, a vu arriver des dizaines de milliers de migrants en un an, venant d’Ukraine mais aussi d’Afrique et d’Asie. Et cela malgré le manque de logements abordables et la crise du coût de la vie. Vidéos.

breizh-info.com

https://www.breizh-info.com/2024/01/18/229268/irlande-ros...

ISRAËL

Le plan d’Israël pour renforcer le Hamas : le prix de la tranquillité ?

Le Premier ministre Benjamin Netanyahou a fait le pari qu’un Hamas fort (mais pas trop) garantirait la paix et réduirait la pression en faveur d’un État palestinien. Quelques semaines avant que le Hamas ne lance les attaques meurtrières du 7 octobre contre Israël, le chef du Mossad arrivait à Doha, au Qatar, pour une réunion avec des responsables qataris. Pendant des années, le gouvernement qatari a envoyé mensuellement des millions de dollars dans la bande de Gaza – de l’argent qui a aidé à soutenir le gouvernement du Hamas dans cette région. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou ne se contentait pas de tolérer ces paiements, il les encourageait. Lors de ses rencontres en septembre avec les responsables qataris, selon plusieurs personnes au fait des discussions secrètes, le chef du Mossad, David Barnea, s’est vu poser une question qui n’était pas à l’ordre du jour : Israël souhaitait-il que les paiements se poursuivent ? Le gouvernement de Netanyahu ayant récemment décidé de poursuivre cette politique, Barnea a acquiescé. Le gouvernement israélien continue donc d’accueillir favorablement l’argent de Doha.

The New York Times

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LECTURE

Comment l’Occident a été vaincu

Par Pepe Escobar. Emmanuel Todd, historien, démographe, anthropologue, sociologue et analyste politique, fait partie d’une race en voie de disparition : l’un des derniers représentants de l’intelligentzia française de la vieille école – un héritier de ceux qui, comme Braudel, Sartre, Deleuze et Foucault, ont ébloui les jeunes générations successives de la guerre froide, de l’Ouest à l’Est. La première pépite concernant son dernier livre, « La défaite de l’Occident », est le petit miracle de sa publication la semaine dernière en France, au sein même de la sphère de l’OTAN : un livre grenade, par un penseur indépendant, basé sur des faits et des données vérifiées, faisant exploser tout l’édifice de la russophobie érigé autour de l’« agression » par le « Tsar » Poutine. Au moins certains secteurs des médias strictement contrôlés par les oligarques en France ne pouvaient tout simplement pas ignorer Todd cette fois-ci, et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord parce qu’il a été le premier intellectuel occidental, dès 1976, à prédire la chute de l’URSS dans son livre « La chute finale », en s’appuyant sur les taux de mortalité infantile en Union soviétique. Une autre raison essentielle est son livre « Après l’empire » de 2002, une sorte d’aperçu du déclin et de la chute de l’Empire, publié quelques mois avant « Choc et Effroi » en Irak. Aujourd’hui, Todd, dans ce qu’il a défini comme son dernier livre (« J’ai fermé le cercle »), se permet d’aller jusqu’au bout et de dépeindre méticuleusement la défaite non seulement des États-Unis, mais de l’Occident dans son ensemble, en concentrant ses recherches sur la guerre en Ukraine et ses environs. Compte tenu de l’environnement toxique de l’OTAN, où la russophobie et la culture de l’annulation règnent en maître et où tout écart est punissable, Todd a pris soin de ne pas présenter le processus actuel comme une victoire russe en Ukraine (bien que cela soit sous-entendu dans tout ce qu’il décrit, depuis plusieurs indicateurs de paix sociale jusqu’à la stabilité globale du « système Poutine », qui est « un produit de l’histoire de la Russie, et non l’œuvre d’un seul homme »). Il se concentre plutôt sur les principales raisons qui ont conduit à la chute de l’Occident. Parmi elles : la fin de l’État-nation ; la désindustrialisation (qui explique le déficit de l’OTAN dans la production d’armes pour l’Ukraine) ; le « degré zéro » de la matrice religieuse de l’Occident, le protestantisme ; la forte augmentation des taux de mortalité aux États-Unis (beaucoup plus élevés qu’en Russie), ainsi que des suicides et des homicides ; et la suprématie d’un nihilisme impérial exprimé par l’obsession des guerres éternelles.

LIRE : La défaite de l’Occident, par Emmanuel Todd. Gallimard, 2024.

sputnikglobe.com

https://sputnikglobe.com/20240118/how-the-west-was-defeat...

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Plan Marshall : un ami qui nous voulait du mal - Entretien avec Annie Lacroix-Riz

Dans son ouvrage « Les origines du plan Marshall », Annie Lacroix-Riz, historienne de militante communiste, démonte les rouages du plan qui fera de l'Europe une colonie américaine. La Charte de l’Atlantique, les accords Blum-Byrnes, le système de Bretton Woods forment le prologue du Plan Marshall. Ils ont été extorqués par les Etats-Unis à une Europe en guerre. Ces accords léonins enchaîneront l'Europe à l'atlantisme jusqu'à aujourd'hui. Ils sont l'aboutissement d'un plan américain de conquête du monde élaboré à la fin du dix-neuvième siècle.

LIRE : Les origines du plan Marshall, par Annie Lacroix-Riz. Armand Collin, 2023.

MrThodinor

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« Fahrenheit 451 », célèbre roman de science-fiction dénonçant la culture de masse et la censure étatique, a fait l’objet d’une bande dessinée

Ray Bradbury (1920-2012), dans son roman « Fahrenheit 451 », dénonce, dès 1953, l’émergence de la culture de masse. Il imagine que parce qu’ils favorisent la réflexion et donc la possible remise en cause de l’ordre établi, les livres sont décrétés comme des objets terroristes, que les pompiers se doivent de brûler. C’est leur mission exclusive, dans une ville où tout est ignifugé. 451 degrés Fahrenheit, c’est la température à laquelle un livre se consume. Dans une interview en 1994, Bradbury a déclaré que « Fahrenheit 451 » était plus pertinent à notre époque, déclarant que « cela fonctionne encore mieux parce que nous avons le politiquement correct maintenant. Le politiquement correct est le véritable ennemi de nos jours. Les groupes noirs veulent contrôler notre pensée et vous ne pouvez pas dire certaines choses. Les groupes homosexuels ne veulent pas que vous les critiquiez. C’est le contrôle de la pensée et le contrôle de la liberté d’expression » (Dayton Daily News, 1er octobre 1994).

LIRE : Fahrenheit 451, par Ray Bradbury. Gallimard, Folio, 2000.

Fahrenheit 451, par Tim Hamilton d’après le roman de Ray Bradbury. Éditons Philéas, 2024. Gallimard, Folio, 2000.

breizh-info.com

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Saccagé, remplacé, disparu… le vieux Paris n’est plus

Constatant les changements profonds réalisés à Paris par le baron Haussmann, Baudelaire soupirait : « La forme d’une ville change, hélas, plus vite que le cœur d’un mortel » (« Le cygne »). Ce constat est encore exprimé de nos jours, de manières très différentes, par deux auteurs parisiens. Dans « La disparition de Paris », le journaliste d’investigation Didier Rykner réalise une minutieuse enquête de terrain dans laquelle il décrit en détail les graves atteintes portées au patrimoine de la ville. De son côté, avec son récit « Photos passées » (La Manufacture de Livres, 335 pages), le romancier Thierry Marignac délaisse les banlieues new-yorkaises ou les contrées russo-ukrainiennes pour se lancer dans la quête d’un père inconnu, au travers d’un travail de mémoire qui nous rappelle une ambiance parisienne pas si lointaine mais bien révolue.

LIRE : La disparition de Paris, par Didier Rykner. Les Belles Lettres, 2024.

polemia.com

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« An tri evnig - Les trois oiselets » : un merveilleux conte initiatique

C’est un très beau cadeau que viennent de nous faire les éditions Yoran Embanner : un récit dont le texte, en breton et en français, nous mène dans un univers à la fois familier et fabuleux. C’est l’histoire de trois petites filles dont les trois oiseaux ont des propriétés merveilleuses. Ces propriétés quasi magiques leur seront expliquées et leur seront bien utiles pour conjurer les fléaux qui menacent le pays. Quelle en est l’origine ? Il faut la chercher dans une époque où les trois couleurs de ces oiseaux rythmaient le monde de nos ancêtres. Ce ne sont pas les seuls êtres qui jouent un rôle dans nos traditions, la fin du livre en donne des exemples botaniques et zoologiques : la fougère qui éloigne les serpents, la pomme associée au paradis insulaire ; le papillon attaché aux âmes, le hibou à la connaissance, et tant d’autres. On apprend ainsi beaucoup de choses.

LIRE : An tri evnig - Les trois oiselets, par Valérie Coïc et Philippe Jouët.

Éditions Yoran embanner, 2023.

breizh-info.com

https://www.breizh-info.com/2024/01/17/228881/an-tri-evnig/

MONDIALISME / ONG / OTAN / TOTALITARISME

Le WEF et l’OMS annoncent la menace de la « maladie X », la dernière ligne droite pour le traité sur les pandémies et la « solution finale » de Bill Gates

La réunion annuelle du Forum économique mondial (WEF) débutera la semaine prochaine à Davos où leurs homologues non élus du secteur de la santé occuperont le devant de la scène pour mettre en garde contre un virus inexistant qui, selon eux, pourrait être vingt fois plus grave que le COVID. Les représentants non élus du WEF et de l’OMS préparent la « maladie X » en vue de la conclusion d’un traité sur les pandémies et unissent leurs forces pour persuader les dirigeants mondiaux de renoncer à leur souveraineté en prévision d’un virus inexistant qui, selon eux, « pourrait entraîner vingt fois plus de décès que la pandémie de coronavirus ». Serait-ce la « pandémie qui attirera l’attention de tout le monde » dont Bill Gates nous a joyeusement prévenus et le moment où la « solution finale » de Bill Gates sera mise en place ? Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Ghebreyesus (en éthyopien accusé de crimes de guerre dans le texte !), partagera la scène le 17 janvier avec Shyam Bishen, membre du comité exécutif du Forum économique mondial (WEF), pour un forum intitulé « Se préparer à la maladie X » !

expose-news.com

https://reseauinternational.net/le-wef-et-loms-annoncent-...

La 54e édition du World Economic Forum s’est ouverte à Davos

Le Forum économique mondial (WEF) s’est ouvert lundi 15 janvier 2024 à Davos en Suisse. Durant toute la semaine, plus de 800 chefs d’entreprises et 60 chefs d’États ou de gouvernements prendront part à des conférences ainsi qu’à des rencontres informelles. « Rétablir la confiance » est la principale thématique de cette 54e édition, qui entend « rétablir une capacité d’action collective et renforcer les principes fondamentaux de transparence, de cohérence et de responsabilité qui incombent aux dirigeants ». De son côté, l’ONG Oxfam a publié, lundi 15 janvier, un rapport baptisé « Multinationales et inégalités multiples ». On y apprend que la fortune des cinq hommes les plus riches du monde est passée, entre 2020 et 2023, de 405 à 869 milliards de dollars. Oxfam dénonce les « inégalités » entretenues par « la guerre fiscale » menée par les entreprises et leurs riches propriétaires. Le rapport d'Oxfam et la réunion annuelle du WEF interviennent deux semaines après l’entrée en vigueur, le 1er janvier, de l’impôt minimal mondial de 15 % sur les sociétés, principe défendu par l’OCDE et considéré comme « un premier pas pour lutter contre la concurrence fiscale déloyale » entre États.

francesoir.fr

https://www.francesoir.fr/politique-monde/la-54e-edition-...

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Jacques Attali : moi, je construis des marionnettes

Il murmure depuis plus de 40 ans à l’oreille des présidents de la République française. Il fut conseiller spécial et sherpa de François Mitterrand puis conseiller informel de Nicolas Sarkozy, de François Hollande et d’Emmanuel Macron, dont il est le mentor, voire « l’inventeur », selon ses propres termes. Attali n’a jamais été un dirigeant politique. N’empêche, l’ex-président de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), qu’il quitta la queue basse, a été une figure influente, sinon incontournable des coulisses de la politique française. Un parcours rempli de controverses, dont certaines accusations de plagiat et une grosse polémique liée à ses prises de position sur l'euthanasie.

francesoir.fr

https://www.francesoir.fr/portraits/jacques-attali-moi-je...

PARCE QUE ÇA FAIT DU BIEN DE RIRE

Gaspard Proust: «Le silence après un discours de Macron c’est du Mozart!»

L’humoriste revient sur la conférence de presse du président Macron. Vidéo.

Europe 1

https://lalettrepatriote.com/gaspard-proust-le-silence-ap...

« Le Parlement européen coûte très cher, mais la démocratie a un prix »

Attention, il s’agit d’un texte au premier degré, comme ce site des bobos friqués mondialisés en propose tous les jours avec le sérieux des gens ignares. « L'institution est une énorme machine qui, avec ses vingt-sept États membres et les près de 10.000 personnes qui en foulent le sol, dispose d'un budget faramineux. On ne peut qu'espérer que ses élus soient à la hauteur des sommes dépensées. » Une bonne tranche de rigolade.

slate.fr/

https://www.slate.fr/story/258951/tribune-parlement-europ...

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PAYS-BAS

«On ne peut plus stopper cette mafia. Le monstre est devenu trop puissant»

Mocro Maffia, l’organisation criminelle qui fait trembler les Pays-Bas ; ils avaient tenté de kidnapper le ministre belge de la Justice en 2022. Des ministres contraints de se cacher pour échapper à des kidnappings commandités par des barons de la cocaïne. Des avocats et des journalistes assassinés. Des policiers et des douaniers soumis à de brutales tentatives de corruption. Ça ne se passe pas en Amérique du sud, en Colombie ou en Equateur, terre des cartels tout puissants, mais en Europe, au Pays Bas, en Belgique, en France. Vidéo.

fdesouche.com

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POLOGNE

TV Republika, dernière chaîne d’info conservatrice en Pologne, attaquée de toutes parts

Maintenant que la nouvelle coalition des libéraux, du centre et de la gauche conduite par l’ancien président du Conseil européen Donald Tusk a pris le contrôle des médias publics en Pologne, c’est au tour de la chaîne d’info privée à bas budget, TV Republika, de se trouver sous le feu des attaques. Et c’est le marchand suédois de meuble Ikea ainsi que la filiale polonaise de la Commerzbank, une banque allemande, qui ont les premiers ouvert les hostilités, bientôt suivies par d’autres sociétés qui ont à leur tour annoncé vouloir retirer leurs publicités de la chaîne.

ojim.fr

https://www.ojim.fr/tv-republika-pologne-attaquee-de-tout...

RÉFLEXION

Fin de la droite et de la gauche, triomphe du turbocapitalisme

En suivant les « aventures de la dialectique », comme les appelait Merleau-Ponty, le passage au turbocapitalisme (ou capitalisme absolu-totalitaire) peut être interprété comme la transition historique d'une forme de capitalisme caractérisée par la présence de deux classes (bourgeoise et prolétarienne) à une forme inédite de capitalisme « post-classe », qui ne se distingue plus par l'existence de classes au sens strict (en tant que subjectivité in se et per se) et qui, en même temps, se caractérise par une inégalité maximale. Ce processus évolutif a également déterminé la raison profonde de l'obsolescence de la dichotomie gauche-droite, « deux mots désormais inutiles ».

geoestrategia.es

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2024/01/14/f...

Israël devant la Cour internationale de justice : celle-ci est-elle devenue un substitut à un Conseil de sécurité dysfonctionnel ?

Par Jean-François Thibault, professeur en relations internationales, École des hautes études publiques, Université de Moncton. Le 29 décembre, l’Afrique du Sud a déposé devant la Cour internationale de justice (CIJ), une Requête introductive d’instance contre l’État d’Israël. La Requête stipule que ses actions dans la bande de Gaza, initiées au nom de son droit à la légitime défense, dans la foulée des attaques menées par le Hamas le 7 octobre 2023, revêtaient « un caractère génocidaire ». La CIJ a tenu des audiences publiques sur la requête le 11 et 12 janvier à La Haye. Le fait que l’Afrique du Sud ait choisi de déposer sa requête devant la CIJ n’est pas anodin. En effet, non seulement le bureau du procureur de la Cour pénale internationale, qui enquête sur la situation en Palestine depuis plusieurs années, n’aboutit pas à des résultats concrets, mais le Conseil de sécurité, l’organe qui devrait être le principal garant du maintien de la paix et de la sécurité internationale, apparaît foncièrement dysfonctionnel. À l’inverse, la CIJ en est venue à jouer un rôle de plus en plus diligent. Au cours des 10 dernières années, la Cour a ainsi prononcé plus d’ordonnances (11) que durant ses cinquante premières années d’existence (10). Mes travaux sur la responsabilité de protéger et sur le droit de la guerre m’ont conduit à porter une attention particulière aux modes alternatifs de règlement des différends, notamment par l’intermédiaire des tribunaux internationaux. Deux organes sont fréquemment mentionnés : la Cour internationale de justice et la Cour pénale internationale (CPI).

theconversation.com

https://theconversation.com/israel-devant-la-cour-interna...

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L'OTAN veut casser des BRICS - Vers une guerre mondiale ?

Bruno Guigue (photo) est un analyste géopolitique reconnu. Dans cet entretien, il nous donne un aperçu de l'affrontement global en cours entre l'Occident otanisé et la coalition montante des nations souveraines qui se constitue autour de la Chine et des BRICS+. Allons-nous vers une guerre mondiale ? Bruno Guigue est diplômé de l’ENS Ulm et de l’ENA, titulaire d'un master de philosophie et d'un master de géopolitique. Il a fait une carrière de haut-fonctionnaire avant d’être limogé en 2008 par la ministre Alliot-Marie, alors qu'il était sous-préfet, pour avoir dénoncé les meurtres de l’armée israélienne. Aujourd’hui, il est professeur en philosophie politique et analyste géopolitique Au sommaire :

  • 00:00 : présentation ;
  • 02:38 : fin de la domination de l’Occident sur le monde ?
  • 04:30 : quelle réaction de l’impérialisme étasunien ?
  • 07:35 : guerre en Syrie : un tournant ?
  • 09:08 : guerre en Ukraine : échec de l’OTAN ou bourbier pour la Russie ?
  • 13:50 : le rapprochement Russie/Chine et la montée de la Chine ;
  • 18:52 : le conflit israélo-palestinien ;
  • 22:24 : l’Iran et l’Arabie Saoudite ;
  • 24:43 : l’enjeu des élections présidentielles étasuniennes de fin 2024 ;
  • 29:35 : L’action des Houthis du Yémen en soutien à la Palestine ;
  • 32:05 : La situation en Afrique ;
  • 38:04 : La situation en Amérique latine et notamment au Brésil ;
  • 41:56 : Nouvelles routes de la soie et développement des forces productives ;
  • 46:55 : Un impérialisme chinois ?
  • 50:35 : Vers une nouvelle guerre mondiale ?
  • 58:13 : Quelles opportunités pour les révolutionnaires ?

Café marxiste

https://www.youtube.com/watch?v=dXGe0IWh3h4

Sentiment d'appartenance ou citoyenneté mondiale. Le défi de l'avenir

Citoyens du monde contre sentiment d'appartenance. Une confrontation qui reste sous le radar mais qui devient de plus en plus décisive pour l'avenir de la planète. Même si, du moins en apparence, le destin semble scellé. L'analyse de Gennaro Malgieri concernant la pensée unique de plus en plus obligatoire, aboutit à une solution qui semble définitive : plus personne n'appartient à rien ni à personne et tout le monde est un citoyen identique d'un monde dépourvu de couleurs, de cultures et de langues.

electomagazine.it

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2024/01/13/s...

Année du dragon : Routes de la soie, routes des BRICS, Sino-routes

Par Pepe Escobar. La Chine, la Russie et l’Iran porteront la lutte pour un système plus équitable et plus juste à un niveau supérieur. À l’aube de l’année incandescente 2024, quatre grandes tendances définiront les progrès de l’Eurasie interconnectée.

  1. 1) L’intégration financière et commerciale sera la norme. La Russie et l’Iran ont déjà intégré leurs systèmes de transfert de messages financiers, contournant SWIFT et commerçant en rials et en roubles. La Russie et la Chine règlent déjà leurs comptes en roubles et en yuans, associant l’immense capacité industrielle chinoise aux immenses ressources russes.
  2. 2) L’intégration économique de l’espace post-soviétique, qui s’oriente vers l’Eurasie, passera principalement non pas par l’Union économique eurasiatique (UEEA), mais par l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS).
  3. 3) Il n’y aura pas de percée pro-occidentale significative dans le Heartland : les « stans » d’Asie centrale seront progressivement intégrés dans une économie unique de l’Eurasie organisée par l’OCS.
  4. 4) L’affrontement deviendra encore plus aigu, opposant l’hégémon et ses satellites (Europe et Japon/Corée du Sud/Australie) à l’intégration de l’Eurasie, représentée par les trois principaux BRICS (Russie, Chine, Iran), plus la RPDC et le monde arabe incorporé aux BRICS 10.

strategic-culture.su

https://strategic-culture.su/news/2024/01/12/year-of-the-...

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L’individu et les droits fondamentaux

Par Éric Delcroix, juriste, essayiste et écrivain, auteur de « Droit, conscience et sentiments ». Les évolutions philosophiques du droit ont un impact considérable sur notre société toute entière. Démonstration. Les modifications du vocabulaire juridique peuvent dissimuler des changements dans la philosophie du droit. Ainsi, sournoisement, ce que l’on appelait en France les libertés publiques impartiales, se muent en droits fondamentaux moralisateurs à l’échelle de l’Europe. Glissement sémantique hautement révélateur et redoutable. Précédemment, les droits fondamentaux ne portaient pas sur les droits subjectifs des personnes privées, mais sur les fondations juridiques de la société. Aussi le Littré (1881) donne-t-il comme l’une des acceptions de Fondamental « La loi fondamentale d’un État. »…

LIRE : Droit, conscience et sentiments, par Éric Delcroix. Akribeia, 2020.

polemia.com

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La France dans ses colères. Entretien avec Christophe Bourseiller

Christophe Bourseiller est historien, écrivain, journaliste et auteur de plus d’une cinquantaine de livres qui s’attachent à décrypter le mouvement de la politique depuis ces 20 dernières années. Éminent spécialiste de la question de l’extrémisme politique, il revient pour Conflits sur cette thématique préoccupante, à l’occasion de la parution de son nouveau livre.

LIRE : La France en colères, par Christophe Bourseiller. Le Cerf, 2024.

Conflits

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RUSSIE

Guerre hybride, propagande et art opératif russe

De plus en plus de voix raisonnables, de personnalités unanimement connues et largement reconnues, tant au plan national qu’international, se font aujourd’hui entendre tant sur le conflit israélo-palestinien que sur le conflit ukrainien, voire sur la crise Covid, en prenant parfois le risque de subir les foudres de l’oligarchie financière mondiale, largement sionisée, et des autorités gouvernementales et médias qu’elle contrôle, quasiment tous sous influence des lobbies pro-Israël. Ces voix de plus en plus nombreuses et de plus en plus puissantes viennent de tous les pays et de toutes les communautés, juive comprise. Ce ne sont pas les « Nouveaux Justes » qui manquent au sein de cette communauté aujourd’hui en crise. Des noms et des propos comme ceux des professeurs US John Mearsheimer et Jeffrey Sachs, mondialement reconnus, et tous deux membres éminents de la communauté juive, devraient inciter les plus va-t-en guerre et les plus excités d’entre nous à la réflexion et à la retenue. Aujourd’hui, je vous propose le dernier point de vue exprimé dans une interview par le colonel Suisse Jacques Baud.

LIRE : L’art de la guerre russe. Comment l’Occident a conduit l’Ukraine a l’échec, par Jacques Baud. Max Milo Éditions, 2024.

Max Milo

https://www.youtube.com/watch?v=-zXOYZa7X24

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SANTÉ PUBLIQUE / SCIENCES

Effets secondaires de la vaccination, composition des vaccins ARN, le Pr. Didier Raoult livre son regard sur l’actualité

Nous recevons l’ancien directeur de l’IHU-Méditerranée Infection de Marseille, le Pr. Didier Raoult, qui poursuit son travail de recherche à l’institut. Dans cet entretien, l’infectiologue s’exprime sur les dangers des vaccins à ARN messager, leur composition, et ce que l’on sait aujourd’hui sur le sujet (et ce qu’on risque d’apprendre bientôt...). Il revient également sur le silence de l’ANSM et de l’IGAS et les résultats obtenus à l’IHU depuis 2020, chiffres qui ont fait l'objet d'un constat par huissier. Malheureusement, pour Didier Raoult, si « tout le monde a accès aux données », « plus personne ne lit, ne sait lire ou ne veut lire ». Et surtout pas les politiques, gavés de fiches, effleurant à peine les sujets, « sans intelligence aucune ». Un monde politique selon lui dominé par « la stratégie d’obéissance ». « En France, la compétence n’est, depuis longtemps, plus un objectif », se désole-t-il.

LIRE : Ni angéliques, ni diaboliques : les antibiotiques, par Didier Raoult. Michel Lafon, 2024.

francesoir.fr

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Masque obligatoire dans les centres de santé en Espagne

Le ministère de la Santé espagnol a officiellement communiqué mercredi 10 janvier aux communautés autonomes l'utilisation obligatoire des masques de protection dans les centres de santé et les hôpitaux du pays. Dans une récente entrevue avec The Objective, l'avocat Carlos D. Lacaci a affirmé que l'obligation de porter des masques « doit être légitimée par une situation d'alerte sanitaire, étayée par des rapports justificatifs ; sinon, elle risque de contrevenir à l'article 31.3 de la Constitution espagnole ». Il souligne également que « la loi que le ministère de la Santé cherche à appliquer est ambiguë quant à la possibilité de justifier l'obligation de porter des masques dans un contexte d'alerte sanitaire qui ne semble pas pleinement justifié ». Esteban Gómez Rovira, avocat spécialisé en droit de la santé, souligne également que cette décision est « arbitraire » : « Il n'existe pas de données objectives justifiant la déclaration d'une alerte sanitaire, ce qui constitue, sur le plan juridique, ce que l'on appelle un concept indéterminé. Cela confère un pouvoir discrétionnaire, mais non arbitraire, dont l'interdiction est expressément énoncée à l'article 9 de la Constitution ». Le juriste affirme également que cette mesure constitue une « restriction illégale qui porte atteinte à l'autonomie de l'État ». Il souligne que cette décision peut être contestée par les communautés ou « toute personne sanctionnée pour ne pas avoir porté de masque dans un centre de soins primaires ou un hôpital, en arguant qu'aucune justification valable n'a été fournie ».

francesoir.fr

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SERBIE

Monde slave : entretien avec Slobodan Despot

Par Régis de Castelnau. Poursuite du tour du monde avec notre ami Slobodan Despot, créateur de l’indispensable Antipresse et spécialiste du monde slave qui nous donne son sentiment sur l’évolution des conflits actuels. Une discussion passionnante autour de trois thèmes : réflexion sur la bascule des mondes entre un monde occidental hiérarchisé et un monde de tensions entre plusieurs blocs concurrents à travers un modèle anthropologique qui se décompose. Serbie, Ukraine/Russie, l’orthodoxie et le monde musulman, l’Union européenne et États-Unis…

vududroit.com

https://www.vududroit.com/2024/01/monde-slave-entretien-a...

UKRAINE

Zelensky ignoré par la Chine au Forum de Davos

Le refus de la Chine d’organiser à Davos une rencontre entre le Premier ministre chinois Li Qiang et le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été un coup dur pour l’Ukraine. Le dirigeant ukrainien ne cachait pas son désir de rencontrer des officiels chinois. Mais au final, il n’a pas obtenu la rencontre souhaitée. Selon Politico, se référant à une source, cela a été une « mauvaise surprise ».

observateurcontinental.fr

https://www. observateurcontinental.fr /?module=articles&action=view&id=5618

L’ancien porte-parole présidentiel Arestovich, parle de paix et d’une Ukraine multinationale

Unherd propose une interview intéressante d’Aleksey Arestovich (version vidéo en anglais), l’ancien porte-parole du bureau présidentiel de l’Ukraine. Ce dernier a fui l’Ukraine pour se réfugier aux États-Unis après que deux poursuites politiques ont été engagées contre lui. Il confirme, comme une douzaine d’autres fonctionnaires anciens et actuels, que les pourparlers de paix qui ont eu lieu entre la Russie et l’Ukraine en mars 2022 à Istanbul ont été couronnés de succès. Transcription et commentaires en français.

Unherd

https://lesakerfrancophone.fr/lancien-porte-parole-presid...  

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« Ukraine : la guerre américaine »

La guerre en Ukraine est un véritable drame. Pourtant, ce conflit était prévisible, mais rien n’a été fait pour l’empêcher. Au contraire, tout prouve qu’il a été déclenché délibérément. Si la Russie s’est mise en position d’agresseur, ceux qui l’ont poussé à agir ainsi sont sans conteste les États-Unis, l’OTAN et le gouvernement Zelensky. Début 2014, le coup d’État de Maïdan, financé par Washington, a fait basculer dans le camp occidental une Ukraine qui essayait de maintenir une voie médiane. Depuis, Kiev a conduit une politique condamnable l’égard des populations russophones du Donbass auxquelles il a interdit l’usage de leur langue, refusé toute autonomie et contre lesquelles il a recouru à la force. De plus, l’analyse des faits démontre que nous avons été confrontés depuis l’automne 2021 à un scenario médiatique concocté de toutes pièces à Washington qui rappelle celui ayant légitimé l’invasion de l’Irak en 2003. Ce conflit est donc bien une guerre américaine par Ukrainiens interposés dont le but est d’affaiblir la Russie et dans laquelle les États européens se sont laissé entrainer. Créé en 2000, le Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R) est un Think Tank indépendant spécialisé sur l’étude des questions de renseignement et de sécurité internationale. Ce livre réunit les contributions de Jean-Luc Baslé, Yves Bonnet, Michael Brenner, Alain Charret, Éric Denécé et Alain Rodier.

LIRE : Ukraine : la guerre américaine, sous la direction d’Éric Denécé. CF2R/TheBookEdition, 2023.

CF2R

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Sous le radar : D’importantes révélations de la CIA mettent en évidence des accords secrets et des frontières en Ukraine

Par Simplicius Le Penseur. En juillet dernier, l’un des articles les plus remarquables de toute la guerre d’Ukraine est passé inaperçu. Cela fait des semaines que je l’ai sur mon onglet, mais je n’arrivais pas à intégrer l’information. Il est si révélateur et réfute tant de récits occidentaux que j’ai pensé qu’il méritait son propre article, en particulier parce qu’il est passé sous le radar pour une raison ou une autre, ce qui fait que la plupart des gens n’ont pas eu accès à ses nombreuses révélations juteuses. L’article est le suivant, tiré de Newsweek. Son ancienneté n’enlève rien à son importance, car les informations qu’il contient sont plus pertinentes que jamais, et c’est précisément la raison pour laquelle j’ai choisi d’en faire un exposé aujourd’hui. Analyse.

Dark Futura

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Simona Mangiante, journaliste d’investigation : « On joue sa vie en parlant de corruption »

Debriefing exclusif avec Simona Mangiante Papadopoulos à propos de son enquête sur la corruption en Ukraine, les liens avec le gouvernement américain et la famille Biden. Avocate de formation ayant travaillé au Parlement européen, Simona est arrivée aux États-Unis en 2016 après son mariage avec George Papadopoulos, ancien conseiller en politique étrangère de Donald Trump. De par sa situation personnelle, et bien malgré elle, elle a donc tout de suite été impliquée dans l’affaire du Russia Gate, ce qui lui a valu une enquête du FBI, qui s'est soldée par un non-lieu. Dans ce debriefing, Simona Mangiante nous présente son enquête sur la corruption ukrainienne, ainsi que les mécanismes et impacts de la corruption sur sa propre existence.

francesoir.fr

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« Ceux qui parlent haut et fort de la corruption de Biden en Ukraine risquent d'être physiquement éliminés »

Cet entretien mené par Simona Mangiante Papadopoulos a été publié à l'origine dans Invesloan et avec, l'accord de son auteur, nous le publions, traduit en français et en intégralité, sur France-Soir. Avocate de formation, ayant travaillé au Parlement européen pendant sept ans, Simona Mangiante est devenue journaliste d'investigation et s'est spécialisée dans les enquêtes sur la corruption. Elle a eu l'occasion d'interviewer l'homme politique ukrainien Andriy Derkach, qui a beaucoup travaillé sur le régime de Zelensky et ses liens avec les Américains. Pour cela, il a mis sa vie en danger et a dû quitter le territoire ukrainien. Cet article retrace son enquête complète sur la corruption en Ukraine, les relations avec les États-Unis et la famille Biden. Vidéo et texte.

francesoir.fr

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UNION EUROPÉENNE

Au Parlement européen, on a voté la culpabilité historique de l’homme blanc

Le 17 janvier, le Parlement européen (PE) a adopté une proposition de résolution visant à l’acquisition, par les Européens, d’une « conscience historique éclairée ». Un texte concocté par la Commission de la culture et de l’éducation, que dirige l’eurodéputée allemande Sabine Verheyen (CDU). Elle est aussi la rapporteur du texte. Et quel texte ! Un exemple-type de masochisme continental comme il n’y a que l’Europe pour en produire - étant bien précisé que « l’histoire ne doit jamais être relativisée, déformée ou falsifiée à des fins politiques ».

bvoltaire.fr

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Désintégration européenne

Un accord à 26, sans la Hongrie, pour donner cinquante milliards d'euros à l'Ukraine est contraire aux traités européens. C'est une impossibilité juridique et institutionnelle. On la savait incompétente depuis son passage au ministère de la défense allemand. On la savait corrompue depuis ce même passage au ministère de la défense allemand et suite à ses négociations intuitu personae par SMS avec le PDG de Pfizer afin de commander près d'un milliard de doses de vaccins expérimentaux anti-covid. Nous avons maintenant la confirmation de ce que beaucoup suspectaient depuis longtemps : Ursula von der Leyen est dangereuse. Il serait bon de rappeler fermement à la présidente de la Commission européenne et à nos voisins allemands, qui ont le fâcheux atavisme de se croire en pays conquis de partout dans l'UE, la citation de François Mauriac « J'aime tellement l'Allemagne que je préfère qu'il y en ait deux ». Préparez mortier, truelles, parpaings et barbelés : demain, on reconstruit le mur ! Le plus amusant ? C’est juridiquement possible. Démonstration. Cinquante milliards d'euros en quatre ans pour l'Ukraine, État mafieux dirigé dans les faits par des Nazis et pays le plus corrompu d'Europe ? Imaginez ce que doivent penser nos amis grecs que l’UE a saignés à blanc après les avoir fait rentrer dans la zone euro en sachant que leurs comptes publics avaient été maquillés avec l’aide, forcément désintéressée, de Goldman Sachs. Confrontée au possible veto de la Hongrie, Ursula von der Leyen a déclaré : « Ma priorité personnelle est d'obtenir un accord à 27. Et si ce n'est pas possible, nous sommes prêts à un accord à 26 ». Faut-il lui rappeler qu'elle n'est pas un chef d'État mais une fonctionnaire contractuelle qui ne décide de rien ?

L'Éclaireur - La lettre confidentielle des Alpes

https://eclaireur.substack.com/p/desintegration-europeenn...

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Le naufrage de Lagarde, de la BCE, sur France 2. La France « riche » comme l’Idaho, le 48ème État américain.

Par Charles Sannat. Cette vidéo devrait tourner dans tous les médias. Cette vidéo et son sujet devraient être au centre de tous les débats politiques. Ce n’est pas le déclassement de l’Europe en général et de la France en particulier. C’est un naufrage économique, politique et social. Ce naufrage nous le devons à la conception actuelle de l’Union Européenne. Non, l’Europe n’est plus la prospérité ou la paix. Cette Europe est devenue un cauchemar de pauvreté et de guerre. Les choses se sont inversées. Il faut se réveiller ! Il ne s’agit pas de dénoncer l’idée européenne, mais les dérives de l’Union Européenne comme institution défaillante, autoritaire et destructrice. Le silence et la tête de Lagarde à la fin d’une question meurtrière est un grand moment de solitude… !

Epoch Times France

https://insolentiae.com/le-naufrage-de-lagarde-de-la-bce-...

Une mauvaise administration systémique de la Commission von der Leyen

« À Bruxelles, cette administration qui donne des cartons rouges à certains États membres oublie ses devoirs […] L’opacité assumée, la suspicion de conflits d’intérêts, l’évitement systématique des responsabilités, signalent une fuite en avant »

@virginiejoron8888

https://www.youtube.com/watch?v=acCLvMsAlfg

YÉMEN

Yémen : le tombeau de la crédibilité occidentale

Personne n'a causé plus de dommages économiques à Israël au cours des conflits actuels que l'Ansarullah du Yémen. Depuis plus de dix ans, les Yéménites sont attaqués par une coalition arabe pro-occidentale, mais en plus de résister, ils sont devenus suffisamment forts pour attaquer Israël. La guerre au Yémen a été largement ignorée par les médias occidentaux avant même le fameux 24 février, mais depuis que la Russie a lancé l'opération militaire dite « spéciale », le conflit au Yémen est définitivement passé à la trappe. Ce silence est d'autant plus frappant lorsqu'il est comparé au bombardement continu des médias sur les événements en Ukraine et dans les environs, qui ne s'est arrêté que le 7 octobre pour laisser la place à la Palestine.

geopolitika.ru

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2024/01/12/y...

mercredi, 24 janvier 2024

Nous ne voulons pas de l'Ukraine dans l'OTAN. La Slovaquie se détache du front atlantiste

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Nous ne voulons pas de l'Ukraine dans l'OTAN. La Slovaquie se détache du front atlantiste

par Clemente Ultimo

Source: https://www.destra.it/home/non-vogliamo-lucraina-nella-nato-la-slovacchia-si-sfila-dal-fronte-atlantista/

La Slovaquie utilisera son droit de veto pour empêcher l'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN, déclare le Premier ministre Robert Fico. Cette déclaration a été faite lors d'une interview à la radio slovaque, à la veille de la rencontre - prévue mercredi prochain - entre Fico et le Premier ministre ukrainien Denys Shmyhal. Je lui dirai, a déclaré le premier ministre slovaque, que je suis contre l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN, que je mettrai mon veto et que je la bloquerai parce qu'elle est la base de la troisième guerre mondiale et rien d'autre".

Fico a également confirmé que la Slovaquie n'enverrait pas d'aide militaire à Kiev, soulignant qu'une partie non négligeable des fournitures envoyées par les pays occidentaux est perdue ou n'arrive pas à destination en raison de la corruption de l'appareil civil et militaire ukrainien.

Le coup le plus dur a toutefois été porté quelques heures après l'entretien radiophonique: M. Fico a souligné qu'un accord de paix ne pouvait passer que par la cession de territoires ukrainiens à la Russie. "Il doit y avoir une sorte de compromis, qui sera très douloureux pour les deux parties. Et qu'attendent-elles? Que les Russes quittent la Crimée, le Donbass et Louhansk? C'est irréaliste", ont déclaré les premiers ministres selon le quotidien slovaque Aktuality. En pratique, il s'agit de la position opposée à celle de Zelensky, officiellement adoptée par les pays européens (mais en fait maintenant abandonnée car considérée comme irréaliste).

La position de Fico, annoncée pendant la campagne électorale, renforce la position de la Hongrie au sein de l'Union européenne: jusqu'à présent, le gouvernement de Budapest était le seul à s'opposer à de nouveaux financements à Kiev et à ne pas envoyer d'armes aux forces armées ukrainiennes.

Post-démocratie - Pas de place pour la dialectique interne et la confrontation dans les partis-casernes

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Post-démocratie - Pas de place pour la dialectique interne et la confrontation dans les partis-casernes

par Mario Landolfi

Source: https://www.destra.it/home/post-democrazia-nei-partiti-caserma-non-ce-spazio-per-la-dialettica-interna-e-il-confronto/

Qu'est-il advenu de la minorité interne (autrefois) célébrée et redoutée ? À l'époque glorieuse de la Première République, chaque parti en possédait au moins une. Seul le PCI hésitait à proclamer son existence, peut-être par un vieux réflexe lié au sectarisme cultivé dans la clandestinité. Si bien qu'à l'opposé, même le MSI, tout en revendiquant une ascendance autoritaire, ne dédaignait pas la division en courants. C'est qu'à l'époque, une direction n'était pas éternelle, mais représentait une structure pro-tempore, presque toujours le résultat d'un affrontement de congrès autour de thèses opposées: les partisans de la thèse gagnante tentaient de la transformer en stratégie politique tandis que les partisans de la thèse perdante s'évertuaient à la saboter en attendant des temps meilleurs. Entre les assemblées, la majorité et la minorité intérieure continuaient à se flairer, à se défier et à se contaminer. Un prodige alchimique enfermé dans la formule de la soi-disant "dialectique interne", un euphémisme qui servait souvent à dissimuler pudiquement des contrastes profonds et des fractures verticales. Il n'est donc pas étonnant que les tribulations internes aient davantage contribué à dicter la ligne politique que les objectifs externes.

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Là encore, rien de nouveau et rien de spécifiquement italien, puisque c'est Charles de Gaulle qui, avec le dégoût typique du général pour tout ce qui n'est pas militaire, a qualifié la politique de "cuisine des partis". Tout est donc normal. Comme le fait que personne ne pouvait rester chef malgré ses échecs. Une précision, cette dernière, qui n'est oiseuse qu'en apparence si l'on considère ceux, nombreux, qui continuent à faire la loi au sein de leur propre parti malgré leurs retentissants fiascos politiques et électoraux. Il en est ainsi, précisément, parce que la minorité est partout latente. Sauf au sein du parti démocrate, bien que même là, elle se déploie sous des formes désormais totalement inédites par rapport au passé, préférant des sorties extemporanées, souvent désordonnées et le plus souvent liées à des revendications personnalistes ou, tout au plus, groupusculaires. Bref, tout le monde s'en donne à cœur joie.

Et les résultats sont là : l'enquête de fin d'année sur les orientations politiques des Italiens, réalisée par Ipsos de Nando Pagnoncelli pour le Corriere della Sera, évalue à 42,2% (+ 3,2% par rapport aux élections générales de septembre 1922) le nombre d'abstentionnistes/indécis. Les raisons de la désaffection sont nombreuses, des millions, comme les étoiles de la publicité pour le célèbre salami, mais il ne fait aucun doute que parmi elles, il faut également mentionner l'absence de minorités internes organisées au sein des partis. Ce qui signifie accélérer la décomposition démocratique des partis et, par conséquent, provoquer une grave violation de l'article 49 de la Constitution ("Tous les citoyens ont le droit de s'associer librement en partis afin de concourir démocratiquement à la détermination de la politique nationale").

Oui, ce n'est peut-être pas clair pour tout le monde, mais notre Charte fondamentale protège les moyens plutôt que la fin. Cela signifie qu'un mouvement, un parti (pas un parti fasciste réanimé, dont la reconstitution serait expressément justifiée) peut également poursuivre des objectifs antidémocratiques (par exemple, la dictature du prolétariat), à condition de le faire démocratiquement. Dans ces conditions, chacun peut comprendre que la "mère de toutes les réformes" n'est pas tant la primauté que la nécessité de redonner un sens (et une légalité) à l'article 49 en "forçant" les partis à rendre leur direction contestable et à s'affronter également en leur sein.

Facile à dire, presque impossible à faire puisque l'argument se heurte de plein fouet à l'iceberg du droit électoral. Et même un enfant comprendrait que tant que le mode de scrutin actuel sera en vigueur, chaque chef de parti se sentira à l'étroit. Il ne lui échappe pas, en effet, que quiconque s'écarterait de ses décisions mettrait en péril sa candidature et donc sa nomination (et non son élection !) comme député ou sénateur. Et ce n'est pas tout, car le mécanisme de nomination - ainsi que la coïncidence de la direction et de la fonction de premier ministre dans la même personne - bouleverse complètement la relation entre le gouvernement et le parlement : c'est le premier qui contrôle et conditionne le second et non l'inverse, comme cela serait physiologique dans toute démocratie.

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Il suffit de se rendre compte que la question de la minorité interne n'est pas un sujet mineur ou un sujet à confier à la magnanimité des dirigeants ou à la sensibilité des statuts. En effet, il est prévisible que les partis enfin contestables finiront par se rendre plus attractifs aux yeux des citoyens également du point de vue de l'engagement et de la participation, avec une possible récupération de la désaffection populaire et, par conséquent, avec une possible réduction du pourcentage d'abstentionnisme qui fait aujourd'hui du non-vote de loin le premier parti des Italiens.

Et si, sur le plan plus institutionnel, le retour des partis à la démocratie pourrait remettre à sa juste place la dialectique gouvernement-Parlement, sur le plan plus politique de la polémique, cela signifierait désarmer les dénigreurs assidus de la Casta, aussi bien ceux qui sont tapis dans la tribune que leurs trublions camouflés dans les stalles. Bref, qu'on le veuille ou non, l'avenir des partis dépend aussi de l'existence d'une minorité organisée en leur sein. Il ne s'agit pas de remplacer les actuels régiments prussiens où le chef décide pour tous par des armées de Bracaléone où personne ne commande, mais de rendre aux forces politiques leur rôle de lien avec la société civile et d'instrument de sélection de la classe dirigeante. Malheureusement (ou heureusement), une démocratie sans partis n'est pas encore en vue alors que des partis sans minorités, nous y goûtons déjà. Et nous avons tous compris qu'ils sont plus fades qu'une soupe sans sel.

Max Otte : "Les opposants politiques sont déshumanisés et persécutés"

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Diario 16 Mediterráneo interviewe Max Otte, auteur de "Temps incertains"

Max Otte : "Les opposants politiques sont déshumanisés et persécutés"

Par Santiago Aparicio

Source: https://editorialeas.com/diario-16-mediterraneo-entrevista-a-max-otte-autor-de-tiempos-inciertos/

À l'occasion de la publication du livre Tiempos inciertos (Editorial EAS), nous avons l'opportunité d'interviewer l'ancien candidat à la chancellerie allemande Max Otte. Économiste et professeur dans plusieurs universités américaines et allemandes prestigieuses, il offre une vision pessimiste du chemin que prend l'économie allemande, en particulier, et l'économie européenne, en général. Si l'on ajoute à cela une profonde crise de civilisation, l'exposé se résume à une critique de la situation actuelle que l'on nous vend comme presque parfaite.

D16 : Après avoir lu le livre, on se demande si la situation de l'Allemagne est vraiment si mauvaise (parce qu'elle a beaucoup plus de petites et moyennes entreprises que l'Espagne, par exemple)?

L'Allemagne compte encore un certain nombre de petites et moyennes entreprises. Mais leur nombre diminue vite. L'éducation, la science et la technologie s'érodent rapidement. La plupart des Allemands ont vécu sur le passé - les industries de la deuxième et de la troisième vague d'industrialisation - et n'ont que peu d'industries d'avenir. Une politique économique suicidaire fait également grimper les prix de l'énergie au niveau le plus élevé du monde.

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D16 : La classe dirigeante mondialiste divise-t-elle les fonctions économiques des différentes régions du monde ?

Il existe une classe mondialiste : milliardaires mondialistes, cadres et politiciens mondialistes. En même temps, les rivalités géopolitiques continuent d'exister et même de s'approfondir. Je vois le monde se diviser en un bloc dirigé par les Etats-Unis, un bloc chinois et quelques Etats plus ou moins indépendants.

D16 : Le capitalisme financier est-il la dernière phase du capitalisme ou la première phase d'un nouveau système ?

Il est certain que nous sommes à la fin du siècle américain et de l'ordre mondial concurrent. Le capitalisme financier est un système plutôt malsain, à plein régime, qui crée d'énormes revenus sans apporter de valeur à certains et une pauvreté relative à d'autres. Ce système social pourrait disparaître et être remplacé par un système beaucoup plus axé sur le contrôle, comme le prédisent Strauss et Howe dans The Fourth Turning (1996). Il est fort probable que le Green New Deal et la Religion climatique soient utilisés pour mettre en œuvre une économie dirigée par l'État.

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D16 : Que pensez-vous de l'intelligence artificielle et du transhumanisme ?

Avec la prévention de la troisième guerre mondiale (Elon Musk), les défis posés à l'humanité par l'intelligence artificielle constituent les questions les plus importantes de la prochaine décennie. L'IA se développe aujourd'hui à une vitesse fulgurante, et il n'est pas inconcevable que les humains soient remplacés par l'intelligence informatique. Le transhumanisme va de pair avec le développement de l'IA, et il n'est pas non plus inconcevable que l'homme et la machine fusionnent. Un cauchemar pour les humanistes.

D16 : Dans la lignée de Spengler, prévoyez-vous l'émergence d'une nouvelle culture qui dépasserait la civilisation occidentale ?

La Chine a fait preuve d'une stabilité étonnante, elle peut donc potentiellement amorcer un nouveau cycle civilisationnel. Pour Spengler, la Russie était le noyau d'une nouvelle civilisation potentielle. Mais Spengler lui-même admettait que, comparée à la civilisation occidentale, la plus puissante de toutes, elle serait plus faible. Mais aujourd'hui, bien sûr, un nouveau stade civilisationnel pourrait se développer grâce à l'IA.

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D16 : Les médias de l'establishment qualifient des partis comme l'AfD de néo-fascistes. Y a-t-il un retour à la criminalisation et à la déshumanisation de la différence/de l'ennemi ?

Oui, nous assistons aux dernières étapes d'un projet qui fut fondamental dans le système mondial, et les opposants politiques sont désormais déshumanisés et persécutés. Mais ils appartiennent aux partis dits "de droite" qui défendent la société civile et les droits civiques. La gauche et les partis verts défendent l'idéologie climatique à caractère religieux, le transhumanisme et l'ouverture des frontières.

D16 : L'Union européenne, telle qu'elle fonctionne aujourd'hui, est-elle le mal absolu ?

Je me méfie des termes comme "mal absolu". Mais l'UE est très dysfonctionnelle, a un programme autoritaire et est sujette au lobbying et à l'influence des Etats-Unis, de sorte qu'elle promeut souvent les intérêts des Etats-Unis plutôt que ceux de l'Europe.

D16 : Si seul le socialisme prussien est un socialisme possible, quel espoir reste-t-il aux peuples d'Europe ?

Appelez-le socialisme prussien, socialisme démocratique, économie sociale de marché ou capitalisme rhénan, ils diffèrent en degré, mais ils sont le modèle européen. Nous devons nous souvenir de nos racines.

D16 : Y a-t-il une solution venant des universités ou des écoles de commerce pour sauver cela ou la situation des universités est-elle aussi mauvaise qu'il n'y paraît ?

Les universités sont perdues. Nous devons repartir à zéro.

« J’ai peur que l’humanité n’avance plus » : quand Tocqueville annonce la Fin de l’Histoire

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« J’ai peur que l’humanité n’avance plus »: quand Tocqueville annonce la Fin de l’Histoire

Nicolas Bonnal

C’est dans un chapitre de la Démocratie, of course : « Pourquoi les grandes révolutions deviendront rares. » Ici Tocqueville annonce la Fin de l’Histoire au sens de Fukuyama : on laisse de côté le Grand Jeu (qui est devenu petit) de la géopolitique et on constante l’émergence d’un citoyen mondial, homme de confort et de médias, celui qu’entrevoient à la même époque (revoyez mes textes) Poe, Thoreau, Balzac ou Baudelaire. Qu’il soit Chinois ou Russe (ces Américains pauvres, comme disait Kojève) n’importe pas : c’est la même mouture d’homme limité spirituellement et dépendant de l’Etat moderne et de son autoritarisme forcené (voir Jouvenel ou Günther Anders) ; Etat qui sait le tenir en le tenant par ses aspirations au confort. Revoyez la scène centrale de du grand film de Jewison, Roller Ball, quand Maud Adams explique à James Caan que la civilisation c’est le confort, qu’on ne saurait donc y renoncer. Deux fois James Bond girl (L’Homme au pistolet d’or et Octopussy), Maud Adams sait de quoi elle parle.

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Tocqueville donc prévoit (comme l’étonnant et ignoré Cournot, voyez mes textes) la fin des révolutions (avènement des pseudo-révolutions de droite ou de gauche) et ce règne du citoyen confortable, toujours soumis, non encore doté de sa télé :

« Je tremble, je le confesse, qu’ils ne se laissent enfin si bien posséder par un lâche amour des jouissances présentes, que l’intérêt de leur propre avenir et de celui de leurs descendants disparaisse, et qu’ils aiment mieux suivre mollement le cours de leur destinée, que de faire au besoin un soudain et énergique effort pour le redresser. »

La France n’a plus connu que des pseudo-révolutions après la Grande qui a amené le règne bourgeois. Et ce système s’est accommodé de la République. Et paradoxalement donc Tocqueville redoute la fin des révolutions :

« Oserais-je le dire au milieu des ruines qui m’environnent ? Ce que je redoute le plus pour les générations à venir, ce ne sont pas les révolutions. »

Le présent permanent arrive parce que le but de la vie est matérialiste et médiocre dans une société que Tocqueville croit devenir égalitaire (rappelons que les 500 ultra-riches possèdent aujourd’hui 43% du PNB contre 6% en 2000) :

« Si les citoyens continuent à se renfermer de plus en plus étroitement dans le cercle des petits intérêts domestiques, et à s’y agiter sans repos, on peut appréhender qu’ils ne finissent par devenir comme inaccessibles à ces grandes et puissantes émotions publiques qui troublent les peuples, mais qui les développent, et les renouvellent. Quand je vois la propriété devenir si mobile, et l’amour de la propriété si inquiet et si ardent, je ne puis m’empêcher de craindre que les hommes n’arrivent à ce point, de regarder toute théorie nouvelle comme un péril, toute innovation comme un trouble fâcheux ; tout progrès social comme un premier pas vers une révolution, et qu’ils refusent entièrement de se mouvoir de peur qu’on les entraîne. »

Et notre génie de conclure sur un ton inquiet :

« On croit que les sociétés nouvelles vont chaque jour changer de face, et moi j’ai peur qu’elles ne finissent par être trop invariablement fixées dans les mêmes institutions, les mêmes préjugés, les mêmes mœurs, de telle sorte que le genre humain s’arrête et se borne ; que l’esprit se plie et se replie éternellement sur lui-même sans produire d’idées nouvelles ; que l’homme s’épuise en petits mouvements solitaires et stériles ; et que, tout en se remuant sans cesse, l’humanité n’avance plus. »

C’est ce que j’appelle le présent permanent dans toutes mes chroniques, qui rend les analyses de nos contemporains si inférieures aux génies de l’époque (voyez Tolstoï ou Balzac sur la dépendance addictive  au Journal, Dostoïevski et les « expositions »).

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On rappellera le texte de Péguy sur les retraites : « C’est toujours le système de la retraite. C’est toujours le même système de repos, de tranquillité, de consolidation finale et mortuaire. Ils ne pensent qu’à leur retraite, c’est-à-dire à cette pension qu’ils toucheront de l’État non plus pour faire, mais pour avoir fait. Leur idéal, s’il est permis de parler ainsi, est un idéal d’État, un idéal d’hôpital d’État, une immense maison finale et mortuaire, sans soucis, sans pensée, sans race. Un immense asile de vieillards. Une maison de retraite. Toute leur vie n’est pour eux qu’un acheminement à cette retraite, une préparation de cette retraite, une justification devant cette retraite. Comme le chrétien se prépare à la mort, le moderne se prépare à cette retraite. Mais c’est pour en jouir, comme ils disent. »

C’est évidemment cet esprit de retraite qui accompagnera l’humanité jusqu’à son extinction totale en ce siècle ou un autre.

Sources:

Charles Péguy, « Note conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartésienne » (1914, posthume), dans Œuvres complètes de Charles Péguy, éd. La Nouvelle Revue française, 1916-1955, t. 9, p. 250

Démocratie en Amérique, Chapitre XXI, Troisième partie. - Pourquoi les grandes révolutions deviendront rares…

mardi, 23 janvier 2024

Batailles navales

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Batailles navales

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/battaglie-navali/#google_vignette

La Chine a mis en mer un nouveau porte-avions après deux ans de travaux. Celui-ci jouera le rôle de vaisseau amiral de sa flotte de guerre. Pas moins de 340 navires. Un chiffre qui en fait la plus grande au monde. Et ce porte-avions, le Fujian, est comparable à ceux des classes Ford et Nimitz des États-Unis. Toutefois, contrairement aux porte-avions américains, le Fujian n'utilise pas la propulsion nucléaire.

Je laisse toutefois l'évaluation technique aux militaires et aux initiés. Ce qui m'intéresse ici, c'est de souligner à quel point, en l'espace de quelques décennies, l'armée populaire chinoise a changé de peau. Elle s'est transformée, selon une orientation précise qui suit la nouvelle stratégie géopolitique de Pékin.

Une stratégie totalement inédite dans l'histoire de la Chine. Indice que la nature même de l'ancien Empire du Milieu est en train de changer radicalement.

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En effet, la Chine, tout au long de son histoire millénaire, a toujours été une puissance terrestre. Une "tellurocratie", qui fondait sa force sur d'immenses armées terrestres. Et de grandes masses d'hommes en armes.

Une force qui a cependant toujours été sa limite. L'obligeant à jouer un rôle régional, aussi vaste soit-il. Et à souffrir de la confrontation avec des puissances d'un autre type. Moins massives et plus agiles.

C'est ce que l'on a vu, historiquement, avec le Japon. Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Et, dans une certaine mesure, lors de la guerre de Corée. Lors de la confrontation directe, bien que brève, avec les États-Unis.

Au cours des deux dernières décennies, l'oligarchie du mandarin rouge a opéré un changement radical au sein des forces armées chinoises. Ce changement s'est accéléré sous la direction de Xi Jinping.

L'ère des grandes armées terrestres est révolue. La Chine développe désormais un système de troupes aéroportées spécialisées. Et, en plus, se dote d'une grande flotte.

La volonté de faire de la Chine une puissance capable d'intervenir militairement - si nécessaire pour ses intérêts - dans n'importe quel scénario sur le globe est évidente. Et, surtout, d'exercer le contrôle/défense des voies de transport maritime et des côtes avec les systèmes portuaires qui en sont les plaques tournantes nécessaires. En fait, un pouvoir tellurocratique qui est en train de devenir une thalassocratie. Ou qui y aspire en partie. Sans pour autant renoncer au contrôle de son propre espace géographique diversifié.

Il ne faut pas considérer l'antithèse terre/mer de manière rigide et schématique. L'histoire nous fournit de nombreux exemples de métamorphoses. Où le Béhémot s'est transformé en Léviathan. Et vice versa.

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L'empire de Rome. Une puissance terrestre par excellence, qui s'est toutefois transformée en thalassocratie avec le transfert du centre du pouvoir à Constantinople.

La Ligue hanséatique allemande, qui, en tant que puissance maritime et mercantile, est devenue plus tard l'un des piliers de l'Allemagne, puissance terrestre.

Et nous pourrions multiplier les exemples.

Le monde d'aujourd'hui est une réalité extrêmement fluide. Changeante et incertaine. Avec des frontières de plus en plus floues et difficiles à définir. Et où les mers, les océans sont devenus de plus en plus importants. Parce qu'ils sont le théâtre privilégié du commerce. Et donc de l'affrontement entre puissances mercantiles et, en même temps, géopolitiques.

L'avenir, pour autant qu'on puisse l'entrevoir par éclairs, ce n'est pas la Pax Americana de la mondialisation, théorisée par Fukuyama. C'est la lutte permanente entre des thalassocraties de tailles différentes pour le contrôle des routes maritimes.

Un monde de pirates et de corsaires. Une grande bataille navale.

Deux actions clés de l'Iran: bombarder le centre d'espionnage du Mossad à Erbil (région kurde de l'Irak) et s'allier avec l'Inde

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Deux actions clés de l'Iran: bombarder le centre d'espionnage du Mossad à Erbil (région kurde de l'Irak) et s'allier avec l'Inde

Par Alfredo Jalife Rahme

Source: https://noticiasholisticas.com.ar/dos-jugadas-claves-de-i...

Après l'Ukraine, les "sept fronts" d'Israël (Gallant dixit, ministre de la défense ; https://bit.ly/3RZIFYa ) ont atteint de nouveaux sommets lorsque les Gardiens de la révolution islamique d'Iran (IRGC) ont lancé de manière inattendue des missiles balistiques de représailles sur des cibles situées dans la capitale provinciale kurde d'Erbil, dans le nord de l'Irak, où le centre d'espionnage offshore du Mossad israélien a été touché, ainsi qu'en Syrie (https://nyti.ms/3U3kNWi ).

Le CGRI a lancé un troisième groupe de missiles contre des sécessionnistes au Baloutchistan (Pakistan), qui a détruit deux bases du groupe terroriste Jaish ul-Adl (https://bit.ly/3S2GaUR ), d'où pourraient provenir les attentats à la bombe à Kerman (Iran), lors de la cérémonie de deuil de l'emblématique dirigeant iranien Qasem Soleimani, assassiné en 2020 sur ordre de Trump, pour favoriser son gendre (https://bit.ly/3QqemJr ) Jared Kushner et Netanyahou.

L'IRGC a frappé des cibles djihadistes de l'ISIS contre l'une de ses ramifications du Parti islamique du Turkestan à Idlib qui opère librement en Syrie. Un autre centre d'Al-Qaïda aligné sur Hayad Tahrir al-Sham (https://bit.ly/4b1H8Jy ) a également été touché.

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La trajectoire du missile iranien Khaybar Shekan (photo) (https://bit.ly/3UkTiYr ) est de 1450 kilomètres et la distance entre l'Iran et Idlib (Syrie) est de 1200 kilomètres (https://bit.ly/3U18Q36 ), ce qui constitue un avertissement clair pour Tel-Aviv et son protecteur américain: n'importe quel point d'Israël peut être frappé sans invasion par les alliés iraniens qui forment "l'axe de la résistance" à Gaza, en Cisjordanie, au Liban, au Yémen et en Irak.

L'attaque sur Erbil a été la plus importante, avec la destruction de la maison du marchand kurde Peshraw Dizayee, qui a fait des affaires sans scrupules avec les États-Unis en vendant du pétrole irakien à Israël (https://bit.ly/3TYcDhN ) et dont la maison était le nid des espions du Mossad (https://reut.rs/3HjGyJR ).

Depuis l'assassinat de l'emblématique Soleimani, l'Iran a subi toutes sortes d'humiliations de la part des États-Unis et du Mossad, qui se sont même exprimés dans la série Téhéran pour se moquer de son projet nucléaire, tout en ôtant la vie à des scientifiques persans (https://apple.co/48ccKuv ). Avec ses représailles tardives, l'Iran semble avoir tourné la page de l'humiliation et s'apprête à frapper là où les intérêts du Mossad et de ses opérateurs sont concernés.

Le jour de la visite spectaculaire du ministre indien des affaires étrangères Jaishankar en Iran, les représailles iraniennes se sont déroulées à Erbil (Kurdistan)/Idlib (Syrie)/Baluchistan (https://bit.ly/3vNbhw0 ).

Après l'étonnante visite de cinq jours de Jaishankar à Moscou et à Saint-Pétersbourg (https://bit.ly/3HnHfBE ), près de deux semaines plus tard, la connectivité logistique de l'axe Russie/Iran/Inde et son projet géoéconomique de corridor international de transport nord-sud (INSTC ; https://bit.ly/47J1bJT ) sont consolidés, de même que la réactivation du port de Chabahar (Iran) financé par l'Inde (https://bit.ly/3tUADYn ), qui fait concurrence au port de Gwadar construit par la Chine au Baloutchistan (Pakistan).

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Le journal libanais Al Mayadeen, proche du Hezbollah, fait état de la "finalisation de l'accord pour le développement du port de Chabahar (https://bit.ly/48MN4o2 )".

Jaishankar a fait référence à "l'intérêt de l'Inde à bénéficier de la position géographique unique de l'Iran et de son accès aux marchés d'Asie centrale, d'Afghanistan et d'Eurasie".

La visite spectaculaire de Jaishankar en Iran a fait la une des portails russes Sputnik et Russia Today.

Deux civilisations millénaires comme l'Inde et l'Iran ne pouvaient ignorer leur "connectivité culturelle" unique et M. Jaishankar a affirmé que "l'Iran et l'Inde sont unis par de profonds liens culturels, littéraires et linguistiques". Pour l'heure, l'Inde a déjà décidé d'inclure le farsi iranien parmi les neuf (sic) langues classiques de l'Inde.

Les pays civilisés millénaires, membres des BRICS+, ont pour mission de sauver la planète de la barbarie grâce à l'ambroisie de la civilisation (https://bit.ly/3u5ubhc ).

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Le visage ouvertement totalitaire de la démocratie libérale

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Le visage ouvertement totalitaire de la démocratie libérale

par Paolo Borgognone

Source : Paolo Borgognone & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/il-volto-totalitario-conclamato-della-democrazia-liberale

Puisque le parti AfD (Alternative für Deutschland) a grimpé dans les sondages nationaux à 24%, qu'il participe au soulèvement populaire des agriculteurs et qu'il est susceptible de gagner la sympathie de nombreux manifestants (augmentant ainsi encore ses électeurs potentiels), et qu'il s'agit d'un parti considéré comme "eurosceptique" et de surcroît "pro-russe", qu'est-ce qu'une partie du gouvernement allemand a proposé de faire pour s'opposer à ce qu'elle considère comme une menace politique pour son existence ? Être plus crédible avec ses partis lors des élections et battre l'AfD en termes de votes ? Modifier ses politiques pour répondre aux demandes des agriculteurs ? Non. Rien de tout cela.

Certains ministres allemands ont proposé d'utiliser la méthode Zelensky avec l'AfD, c'est-à-dire la méthode utilisée par le gouvernement ukrainien pour traiter l'opposition: dissoudre les partis d'opposition. Dans le cas allemand, il s'agirait de dissoudre l'AfD par la force, mettant ainsi hors la loi les opinions et la liberté politique de 24% des électeurs allemands. La dissolution de l'AfD entraînerait en effet, si elle était mise en œuvre, la disqualification immédiate de tous ses membres élus, la fermeture de ses bureaux et l'interdiction de reconstituer le parti dissous sous une autre forme. La CDU, le parti allemand qui bénéficierait le plus d'une éventuelle dissolution de l'AfD parce que cette dernière représente aujourd'hui son adversaire le plus dangereux et parce que les deux (CDU et AfD) puisent plus ou moins dans le même bassin électoral, jubile déjà.

Plus sceptiques, les sociaux-démocrates et les libéraux misent, eux, sur le "diviser pour régner" pour affaiblir leur front opposé. Mais au-delà de ces petits jeux politiques entre les différents acteurs de la scène allemande, la réflexion que nous devons, je crois, nous poser est la suivante : la démocratie libérale a révélé son vrai visage, qui est en fait un visage totalitaire. Ce qui ne correspond pas à l'idéologie dominante, c'est-à-dire à l'idéologie des classes dirigeantes, peut être interdit par décret. Mais, je m'interroge : n'est-ce pas nous qui avons exporté la démocratie à l'étranger ? Nous l'avons tellement exportée qu'il n'y en a plus ici. Dans ce cas, cependant, les autorités allemandes, même si elles le voulaient, ne pourront pas dissoudre l'AfD aussi facilement. Un parti qui recueille 24% des voix ne peut être traité comme un problème d'ordre public. Il s'agit d'une réalité sociale de masse, qu'on le veuille ou non...

La dissolution de l'AfD entraînerait une radicalisation ingérable, pour les autorités allemandes elles-mêmes, du conflit social en cours dans le pays. Il n'en reste pas moins qu'à présent, à force d'ouvrir grand les fenêtres d'Overton les unes après les autres, nous avons atteint le point où interdire et poursuivre ce que les gouvernants n'aiment pas, simplement parce que cela ne leur plaît pas, n'est plus considéré comme un fait anormal et antidémocratique impensable il y a quelques années, mais comme faisant partie de ce qu'on appelle la nouvelle normalité. Cela ne me surprend pas. C'est l'un des produits de la société du caprice. Si je n'aime pas quelque chose et que j'ai l'argent pour me l'offrir, je me plains jusqu'à ce qu'un courtisan, pour me faire plaisir, me l'enlève. Nous sommes maintenant dominés par une bande de flocons de neige riches et capricieux....

L'antisionisme en Amérique latine

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L'antisionisme en Amérique latine

Ronald Lasecki

Source: https://ronald-lasecki.blogspot.com/2024/01/antysyjonizm-w-ameryce-acinskiej.html

Les crimes de guerre, voire les crimes de génocide (déductibles du déroulement des opérations israéliennes dans la bande de Gaza de la volonté d'en éliminer le plus grand nombre possible de Palestiniens), commis par Israël dans la bande de Gaza, dans le cadre de sa réponse à l'attaque du Hamas perpétrée le 7 octobre, ont reçu une réponse négative de la part de la plupart des pays de gauche de la région latino-américaine, à savoir: Venezuela, Colombie, Cuba, Nicaragua, Bolivie, Brésil, Chili, Honduras et Belize.

Pérou

Le gouvernement de centre-droit de la présidente par intérim du Pérou, Dina Boularte, cherche à prendre une distance égale par rapport aux deux camps de la guerre en Palestine depuis décembre 2022. Mercredi 1er novembre, le ministre des Affaires étrangères du pays, Javier Gonzáles Olaecha, a exprimé au nom de Lima "sa profonde préoccupation face à la grave détérioration de la situation humanitaire à Gaza". Le gouvernement péruvien déclare qu'il "condamne les actes de violence d'où qu'ils viennent", indiquant ainsi sa distance avec le Hamas.

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Pays de l'ALBA

La position la plus prévisible, parmi les pays de la région, a été adoptée par le Venezuela, Cuba et le Nicaragua, qui forment le noyau de l'Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (espagnol: Alianza Bolivariana para los Pueblos de Nuestra América, ALBA), dont l'aversion pour Israël est motivée par le fait que Caracas, La Havane et Managua considèrent Tel-Aviv comme le principal allié de l'impérialiste Washington et un outil des mondialistes néolibéraux yankees au Moyen-Orient.

Bolivie

Toutefois, la position la plus dure à l'égard d'Israël parmi les pays de l'ALBA a été adoptée par la Bolivie, dont la position au sein du mouvement bolivarien s'est affaiblie en raison de l'instabilité politique: en 2019-2020, les Bolivariens ont été chassés du pouvoir par la droite lors d'un coup d'État. 31 octobre 2023. Sucre annonce la rupture des relations diplomatiques avec Tel-Aviv. La ministre des Affaires étrangères de l'État plurinational de Bolivie (espagnol: Estado Plurinacional de Bolivia), Celinda Sosa Lunda, justifie cette mesure par la "condamnation de l'offensive militaire agressive et disproportionnée menée dans la bande de Gaza", qui "menace la paix et la sécurité internationales".

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Auparavant, le président bolivien Luis Acre (photo) avait reçu l'ambassadeur palestinien Mahmoud Elawani, qui a condamné les crimes de guerre d'Israël sur les réseaux sociaux et annoncé que la Bolivie demanderait au Conseil de sécurité des Nations unies d'agir face au génocide des Palestiniens par Israël. Sucre a également envoyé 73 tonnes d'aide humanitaire en Palestine.

Evo Morales, leader du Movimiento al Socialismo (MAS) et président du pays de 2006 à 2019, demande à Sucre de durcir sa position à l'égard de Tel Aviv. Il critique L. Acre pour sa position prétendument vacillante à l'égard de la guerre en Palestine, affirmant que la rupture des relations diplomatiques avec Israël "n'est pas suffisante" et que la Bolivie devrait déclarer Israël comme un État terroriste et déposer une plainte auprès de la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye.

Colombie

La Colombie, gouvernée par la gauche depuis août 2022, émet également de vives critiques à l'égard d'Israël. Le premier président souverain de l'histoire récente du pays, Gustavo Petro, n'a pas condamné l'attaque du 7 octobre 2023 du Hamas contre Israël, comparant plutôt Gaza au camp de concentration d'Auschwitz et le régime israélien aux nazis dans ses déclarations sur la plate-forme X. Le jeudi 9 novembre, le dirigeant colombien a également annoncé le dépôt d'un acte d'accusation conjoint avec l'Algérie auprès de la CPI contre le Premier ministre israélien Binjamin Netanyahu pour crimes de guerre sous la forme du massacre d'enfants et de civils palestiniens par les forces de défense israéliennes.

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Le parti de centre-gauche Alianza Verde (AV), l'un de ses principaux alliés au Congrès, ainsi qu'un certain nombre de députés du parti centriste Partido Liberal (PL), le parti le plus important de l'actuelle législature, ont pris leurs distances par rapport aux déclarations de M. Petro (photo). Les médias colombiens, contrôlés par Washington et par les compradores des élites conservatrices colombiennes, ont également réagi négativement aux critiques du dirigeant colombien à l'égard d'Israël. Le président les a accusés, en réponse, de pratiquer "la propagande du sionisme international qui soutient le pouvoir de l'extrême droite israélienne et rejette une solution pacifique au conflit qui dure depuis 75 ans".

Le dirigeant colombien a également été attaqué de manière insultante par l'ambassadeur d'Israël à Bogota, Gali Dagan. Le ministre colombien des affaires étrangères, Álvaro Leyva, a réagi en lui ordonnant de "s'excuser et de partir". Cependant, la crise diplomatique Bogota-Tel Aviv a été rapidement résolue, le ministre Á. Leyva a précisé que M. Dagan n'avait pas été expulsé du pays et que les relations diplomatiques entre la Colombie et Israël seraient maintenues "si ce pays le souhaite".

Le dimanche 15 octobre, le ministre israélien des affaires étrangères, Eli Cohen, a annoncé la suspension des exportations d'armes de son pays vers la Colombie. La coopération militaire entre Israël et la Colombie comprenait jusqu'à présent la fourniture et l'entretien de pièces pour l'avion de chasse Kfir, une licence pour la production de fusils d'assaut Galil et l'assistance d'instructeurs militaires israéliens pour préparer les forces armées colombiennes à des opérations de contre-insurrection.

Le protecteur yankee de l'État juif a également réagi: le 10 octobre, le porte-parole du département d'État américain, Matthew Miller, a déclaré que les déclarations de G. Petro "n'aident pas" et "ne reflètent pas ce qui se passe réellement"; à son tour, l'envoyée spéciale des États-Unis pour la surveillance et la lutte contre l'antisémitisme (sic !) Deborah Lipstadt a déclaré que "l'administration du président Joe Biden condamne les déclarations du président Petro".

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Le Belize

Le Belize anglophone, situé dans la péninsule du Yucatan, a décidé de rompre ses relations diplomatiques avec Israël. Le ministre des Affaires étrangères du "royaume du Commonwealth" (officiellement, le chef d'État du Belize est le roi britannique Charles III), Eamon Courtenay, a expliqué la position de Belmopan en déclarant que "depuis le 7 octobre 2023, Israël a continuellement violé le droit international, le droit humanitaire international et les droits de l'homme du peuple de Gaza", ajoutant que la "principale préoccupation" du gouvernement de Johnny Briceño est "le peuple de Gaza qui est soumis à des bombardements constants et impitoyables, qui est privé de nourriture, qui est privé d'essence, qui est privé d'assistance médicale. Ce qui nous préoccupe, ce sont les 11.000 personnes qui sont mortes et ont été tuées, dont la plupart sont des femmes et des enfants".

Le ministre de l'intérieur du Belize, Kareem Musa, a également critiqué sévèrement l'État juif en déclarant: "Il est temps de mettre fin à l'occupation: "Il est temps de mettre fin à l'occupation et au génocide. Mettez fin à l'apartheid. Il n'y aura pas de paix si vous n'arrêtez pas Israël (...). Il est très important que les superpuissances appellent à un cessez-le-feu avec Israël. Il ne peut s'agir d'un cessez-le-feu temporaire. Il ne peut s'agir d'un cessez-le-feu temporaire. Il ne peut s'agir d'un cessez-le-feu selon lequel je ne vous tuerai pas à huit heures ce matin, mais je déciderai de vous tuer à huit heures ce soir (...). Il doit s'agir d'un cessez-le-feu permanent si nous voulons trouver une solution à deux États".

La marche pour la Palestine libre, organisée par les anciens premiers ministres Said Musa (1998-2008) du Parti populaire uni (PUP), aujourd'hui au pouvoir, et Dean Barrow (2008-2020) du Parti démocratique uni (UDP), dans l'opposition, s'est déroulée à Belize City, la plus grande ville du pays, le mercredi 22 novembre. Les anciens ministres des affaires étrangères du PUP, Assad Shoman (2002-2003) et Godfrey Smith (2003-2006), ainsi que l'actuel Premier ministre J. Briceño et plusieurs membres du cabinet en place ont également participé à la marche.

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Communauté des Caraïbes

Le dimanche 12 novembre, une déclaration condamnant l'État juif a également été publiée par la Communauté des Caraïbes (CARICOM), une organisation regroupant les anciennes colonies britanniques principalement anglophones de Belize, Jamaïque, Bahamas, Antigua-et-Barbuda, Saint-Kitts-et-Nevis, Dominique, Sainte-Lucie, Barbade, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Grenade, Trinidad-et-Tobago, Guyana et la dernière colonie britannique de Montserrat, établie en 1973 par le traité de Chaguaramas. En outre, l'ancienne colonie néerlandaise du Suriname a été admise au CARICOM en 1995 et Haïti francophone en 2002. Les membres associés de l'organisation sont les colonies britanniques actuelles de la région des Caraïbes et les observateurs sont les colonies des Pays-Bas, des États-Unis et de certains pays hispanophones de la région.

La déclaration de position de la CARICOM exprime son inquiétude face à l'aggravation de la crise humanitaire à Gaza, au nombre croissant de morts, y compris des femmes et des enfants, appelle au respect du droit humanitaire international, condamne le manque de respect du droit humanitaire international, des droits de l'homme et des lois de la guerre qui se traduit par la destruction des infrastructures civiles à Gaza et le manque d'accès de ses habitants aux moyens de satisfaire leurs besoins fondamentaux, y compris les soins médicaux. Dans sa déclaration, la CARICOM préconise une solution à deux États, obtenue par des moyens pacifiques, sur la base des résolutions des Nations unies et conformément au droit international.

La Communauté des Caraïbes demande un cessez-le-feu immédiat à Gaza, la libération immédiate de tous les otages et leur traitement humain conformément au droit international, le respect par toutes les parties de leurs obligations en vertu du droit international, du droit humanitaire international et du système international de protection des droits de l'homme, l'accès immédiat, sûr et sans entrave des habitants de Gaza à une aide humanitaire adéquate et durable, notamment de la nourriture, de l'eau, des fournitures médicales, des médicaments, du carburant et de l'électricité.

Rapprochement entre les pays arabes et les Caraïbes

La position antisioniste des États anglophones des Caraïbes leur a apporté des avantages économiques presque immédiats, ce qui devrait conforter les membres de la CARICOM dans cette voie. Le premier sommet de la Communauté des Caraïbes et de l'Arabie saoudite s'est tenu à Riyad le jeudi 16 novembre. Saint-Vincent-et-les-Grenadines a reçu 50 millions. Vincent et les Grenadines ont reçu 50 millions d'USD pour financer la construction, l'agrandissement et la reconstruction des bâtiments endommagés ces derniers mois par les catastrophes dues au réchauffement climatique et Saint-Kitts-et-Nevis a reçu 40 millions d'USD pour l'agrandissement du centre d'accueil des réfugiés. Kitts et Nevis ont reçu 40 millions d'USD pour l'expansion de la centrale électrique de Needsmust.

Le ministre de l'investissement du Royaume d'Arabie saoudite, Khalid Al-Falih, a déclaré que Riyad considérait les pays de la CARICOM comme une "haute priorité pour l'investissement et les opportunités commerciales". La Communauté des Caraïbes a réagi en annonçant son soutien à l'Arabie saoudite pour l'organisation de l'Exposition universelle de 2030 et de la Coupe du monde de football de 2034. On peut donc s'attendre à un rapprochement entre les États des Caraïbes et l'Arabie saoudite dans les années à venir.

Ronald Lasecki

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lundi, 22 janvier 2024

Le suicide de Jürgen Habermas

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Le suicide de Jürgen Habermas

par Paolo Becchi

Source : Paolo Becchi & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/il-suicidio-di-jurgen-habermas

La récente déclaration signée, entre autres, par Jürgen Habermas, dernier représentant de l'"Ecole de Francfort", affirme, après les "atrocités" commises par le Hamas et la riposte israélienne, l'existence de certains "principes qui ne devraient pas être remis en question", et qui seraient "la base d'une solidarité bien comprise avec Israël et les juifs d'Allemagne". L'argument est, en substance, le suivant: puisque le but de l'action du Hamas serait d'"éliminer la vie juive en général", critiquer la réaction israélienne serait en fait impossible sans retomber, intentionnellement ou non, dans une position antisémite. D'où la solidarité avec Israël et les Juifs d'Allemagne: parce que - finit-on par suggérer - s'attaquer à Israël, c'est aussi s'attaquer aux Juifs allemands, c'est donc ipso facto s'attaquer aux Juifs en tant que tels. Un argument qu'un Robert Habeck pourrait émettre, et a également émis, mais d'un philosophe, et d'un philosophe de la trempe de Habermas, nous aurions attendu quelque chose de plus. Nous nous permettons donc de faire quelques remarques critiques.

9782080419392.jpgAccuser d'antisémitisme quiconque critique Israël, quiconque soutient les motivations palestiniennes, est un expédient qui s'est souvent révélé efficace sur le plan rhétorique, mais qui ne cesse pas d'être moralement honteux. Le philosophe juif Jacques Derrida l'avait déjà observé, bien mieux que je ne saurais le faire, en parlant dans De quoi demain... d'un "piège mortel": "Il ne me paraît pas juste de refuser à quiconque - y compris à moi-même - le droit de critiquer Israël ou une communauté juive particulière sous prétexte que cela pourrait ressembler à une forme d'antisémitisme ou être fonctionnel à celle-ci". Il a ajouté : "Le pire à mes yeux, de mon point de vue, c'est l'appropriation et surtout l'instrumentalisation de la mémoire historique. Il est parfaitement possible et nécessaire, sans impliquer la moindre forme d'antisémitisme, de dénoncer cette instrumentalisation, ainsi que le calcul purement stratégique - politique ou autre - qui consiste à se servir de l'holocauste, à l'utiliser à telle ou telle fin". Une leçon, dirais-je, qu'Habermas devrait connaître, d'autant plus qu'il était en dialogue philosophique avec Derrida.

Il ne s'agit donc pas de nier que l'antisémitisme ne puisse être encore un problème, un fléau, aujourd'hui, ni, bien sûr, qu'il doive être toléré. Mais il faut avoir l'honnêteté et la lucidité d'assumer la responsabilité qu'implique le fait d'accuser quelqu'un d'antisémitisme et de le priver ainsi de sa liberté d'expression et de critique. On ne peut pas avoir peur de critiquer toutes les positions d'Israël et on ne peut pas priver les gens du droit de se ranger, s'ils le veulent et s'ils pensent que c'est juste, du côté des Palestiniens. La persécution des Juifs pendant le national-socialisme n'était pas seulement dirigée contre les Juifs, mais contre cette idée d'humanité, de dignité humaine, qui a été refusée aux Juifs et qui, aujourd'hui comme hier, devrait être universellement défendue d'un point de vue kantien.

Au lieu de cela, Habermas tombe dans le "piège de la mort". Avec son "principe de solidarité", qui a en fait pris la place du "principe de dignité humaine", Habermas a fini par tout justifier ces dernières années: de la guerre en Ukraine et du soutien nécessaire à Zelensky avec l'envoi continu d'armes, à la lutte contre ceux qui considéraient les confinements et les vaccinations forcées comme illégitimes. Poutine est donc un criminel, voilà qui est bien arrêté, et quiconque proteste contre la politique du gouvernement pendant la pandémie est un négationniste et un conspirationniste d'extrême-droite qui devrait être (presque) mis hors la loi. Parfois, si la "solidarité" n'est pas acceptée par la population, l'État, c'est la conclusion d'Habermas, doit l'imposer. Donnez-nous Horkheimer et Adorno et la Dialectique des Lumières !

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Ainsi meurt, ou plutôt est morte, l'"École de Francfort": de la critique de ce qui existe on passe à sa justification inconditionnelle. Mais comment Habermas peut-il ignorer que la réaction d'Israël dépasse toute "proportionnalité" possible ? Au-delà de l'éventuelle "intention génocidaire", comment Habermas peut-il ne pas voir qu'Israël a saisi l'occasion de mettre en œuvre le "nettoyage ethnique" de la Palestine, pour reprendre l'expression de l'école de Francfort. Le nettoyage ethnique de la Palestine, pour reprendre le titre du livre de l'historien israélien Ilan Pappé, qui a commencé avec la formation de l'État d'Israël ? Comment oublier que Noam Chomsky, autre juif éminent, voit les choses de la même façon ? Selon les chiffres les plus récents, la guerre en cours a coûté la vie à plus de 20.000 Palestiniens, dont environ 70% de femmes et d'enfants. Le bilan pour Israël est d'environ 1200 morts, dont 31 enfants. Faut-il nier la disproportion de ces chiffres ?

Habermas n'a-t-il pas toujours pris soin de distinguer le si du comment de la guerre, insistant sur l'application d'un principe de proportionnalité nécessaire pour éviter les sacrifices civils ? N'avait-il pas écrit, dans le cas de la guerre du Golfe, qu'il n'est jamais possible de soutenir une intervention militaire qui entreprend des bombardements aveugles ? Habermas n'est-il pas le philosophe qui a pensé à une "paix perpétuelle", sur le modèle kantien de la libre union entre les États ? Peut-être cette paix exige-t-elle d'abord, comme condition, la justification de la violation des droits de l'homme dans la bande de Gaza ?

20:11 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, israël, palestine, gaza, jürgen habermas | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Port chinois au Pérou. La route de la soie maritime est une réalité

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Port chinois au Pérou. La route de la soie maritime est une réalité

Enrico Toselli

Source: https://electomagazine.it/porto-cinese-in-peru-la-via-della-seta-marittima-e-realta/

Il n'y a pas que la guerre. Le scénario international évolue également sous le radar, tandis que les médias atlantistes se contentent d'exulter devant chaque difficulté - y compris celles qu'ils ont inventées - dans le Sud global. Ainsi, entre l'annonce des défaites russes en Ukraine et l'abattage de coûteux avions moscovites par d'héroïques fantassins-chasseurs à Zelensky armés de lance-pierres, les hommes de Poutine arrivent officiellement au Niger sans que les médias italiens et/ou occidentaux ne perdent de temps à en faire état.

De même, aucun espace n'est consacré à l'accord entre le Pérou et la Chine pour le port sud-américain de Chancay. Une infrastructure colossale qui appartiendra à la compagnie chinoise Cosco Shipping et qui pourra accueillir les grands navires marchands qui assureront le trafic direct entre l'Amérique latine et l'Asie. Pas seulement entre le Pérou et la Chine, puisque le port de Chancay a vocation à devenir un hub du sous-continent. Donc non seulement pour le cuivre andin, mais aussi pour le soja brésilien.

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Le port, du moins en ce qui concerne la première phase, pourrait être inauguré à l'automne par Xi Jinping, notamment pour souligner l'importance stratégique de l'infrastructure. Entre autres, un pôle industriel est déjà prévu à proximité du port, qui devrait notamment servir à la transformation des produits agroalimentaires en provenance du Brésil. Et c'est justement le Brésil et le Pérou qui sont engagés dans des négociations pour résoudre les différents problèmes juridiques, sanitaires et logistiques.

Chancay et son arrière-pays représenteront une nouvelle étape fondamentale dans le développement de la route de la soie maritime. Ainsi, entre autres, les pays d'Amérique latine situés sur la côte atlantique pourront éviter de passer par le canal de Panama, ce qui leur fera gagner plusieurs jours de navigation. Bien entendu, pour Pékin, cela représentera également la possibilité d'exercer une plus grande influence dans toute la région.

L'élargissement du conflit Hamas-Israël comme mèche du "Grand Embrasement" Orient-Occident

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L'élargissement du conflit Hamas-Israël comme mèche du "Grand Embrasement" Orient-Occident

Irnerio Seminatore

TABLE DES MATIERES

De l’élargissement du conflit

Le conflit Israëlo-palestinien. Un épicentre d’antagonismes irrésolus

Eléments d’une lecture critique du système international actuel

Conciliation improbable, éradication  impossible

Quelles issues au conflit israélo-palestinien ?

Eléments d’une stratégie israëlienne à long terme. Les dessous d’une réflexion incertaine

Un conflit aux impacts multiples

L’élargissement du conflit Hamas-Israël comme mèche du « grand embrasement » Orient-Occident 

La Force et la Culture. "Minima Moralia"

* * *

De l’élargissement du conflit

La menace d'une extension ultérieure du conflit israélo-palestinien à l’ensemble du Moyen-Orient persiste et elle est déjà en acte au Liban et au Yémen, depuis les attaques anglo-américaines répétées contre les Houthis, appelant à la désescalade. Au Liban, où, après la riposte du Hezbollah par rapport à l’ampleur des réactions israéliennes à Gaza et à l’élimination ciblée du n°2 du Hamas à Beyrouth, Saleh al Arouri, chef adjoint du bureau politique du Hamas, la posture des milices chiites vise à ne pas dilapider leurs capacités opératoires et à pratiquer une politique d’attente, afin qu’Israël s’épuise et n’arrive pas à ses fins. En fait l’éradication du Hamas apparaît illusoire, car « l’axe de résistance » contre Israël pourrait avoir le dessus politiquement, grâce à la pression internationale. Quant aux  pays arabes, qui se sont tenus à l’écart du conflit, la question essentielle est celle de la coexistence de leurs régimes politiques avec l’Etat hébreu. L’intérêt de ces régimes, en particulier du Liban et de l’Egypte étant de dissuader le transfert de populations de Gaza vers ces deux pays, celui de l’Arabie Saoudite de poursuivre sa normalisation avec Israël et pour ce qui est de l’Iran, qui bénéficie d’une protection de la Russie et de la Chine, de stopper les tirs croisé avec le Pakistan, où chacun joue à la retenue.

Le conflit israëlo-palestinien. Un épicentre d’antagonismes irrésolus

A une vue d’ensemble, le conflit israélo-palestinien demeure  toujours l’épicentre d’antagonismes irrésolus :

- l’antagonisme séculaire Orient /Occident, enraciné dans des intérêts et des perceptions multiples;

- l’opposition géopolitique et culturelle Nord/Sud ou dominants /dominés, colonisateurs /colonisés;

- et enfin l’hostilité millénaire de deux mondes, judéo-chrétien et musulman, et de deux confessions, chiite et sunnite.

La région du Moyen-Orient a été fondamentalement le pivot de la puissance américaine, en termes d’influence et au vu des grands équilibres du système international, tournés désormais, depuis Obama, vers le Pacifique et l’Extrême Orient. Depuis, le risque d’une extension permanente du conflit israélo-palestinien à la Mer Rouge est évident, suite aux tirs de missiles des Houthis contre des navires occidentaux dans le détroit de Bab al Mandeb et à la riposte immédiate des Etats-Unis, du Royaume Uni, de l’Australie et du Canada.

Eléments d’une lecture critique du système international actuel

Selon une lecture critique du système international, l’Occident et l’Etat d’Israël seraient en état de siège sur la scène planétaire, leurs hégémonies respectives déclinantes et toute idée d’ordre ou de stabilité inatteignable et précaire. Partout enfin, chaque puissance s’évertuerait à définir sa relation entre la force et les principes, ainsi qu’entre la force et le droit; en Europe, où les normes et les valeurs ont remplacé la puissance étatique, en Russie, où l’aspiration à la liberté individuelle et à celle des nations n’a pas bouleversé les conceptions traditionnelles du pouvoir ou du devenir historique et en Asie Pacifique, où les principes occidentaux de l’Etat souverain ont été adoptés avec le plus de succès et demandent d’être achevés contre tous et contre tout (unification de Taiwan et du continent).

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Dans ce contexte Israël apparaît comme le pays le plus menacé, pour lequel toute atteinte à sa sécurité comporterait des représailles justifiées et légitimes. Cependant ses dirigeants remplacerait le verbe diplomatique par l’action militaire et le Premier Ministre n’hésiterait pas à utiliser sans cesse le langage de la violence, oubliant qu’un ordre durable ne peut être que le résultat  de la confiance et d’un accord politique. Voici, quelques rappels significatifs, qui écartent, selon Netanyahou, toute forme de doute sur les propos de l’action à entreprendre: « Tout membre du Hamas est un homme mort ! », ou encore: « Chaque zone dans laquelle le Hamas opère, deviendra une ruine ! ». Quelle personnalité politique de l’Union européenne, Ursula von der Leyen, ou Josep  Borrell, Haut Représentant  de l’Union Européenne pour la Sécurité et la Politique Etrangère, nourries de philosophie kantienne, prononceraient de telles mises en garde? Quelles facilités pourrait avoir le marathon d’Antony Blinken, le secrétaire d’État américain, rencontrant  les dirigeants de la Jordanie et du Qatar afin d’éviter des débordements du conflit et déclarant à Doha « C’est un moment de tension profonde pour la région. Ce conflit pourrait facilement se propager, entraînant encore plus d’insécurité et de souffrance ». M. Blinken a eu  également pour mission de rassurer les dirigeants des États arabes sur le fait que les États-Unis s’opposent au déplacement forcé de civils de Gaza. Or, après la fin des hostilités, quel type de transformation pourrait subir le Moyen Orient en cas de défaite du Hamas, si cette hypothèse était réalisable et réaliste ?

Conciliation improbable, éradication  impossible

L’existence d’un ordre d’Etats, recherchant la coopération régionale et l’observation de normes communes, ou adoptant des formes de gouvernement fondées sur les mêmes principes, est totalement inconcevable entre actants subversifs (le Hamas) et acteurs étatiques accomplis (Israël). L’absence de codes de comportement observés exclut, même en perspective, toute réhabilitation politique (du Hamas) et toute réintégration dans une communauté hétérogène d’entités politiques dignes de confiance, forçant les gouvernants d’aujourd’hui à devoir vivre dans un monde chaotique et sans règles. D’où l’absence d’un effort diplomatique se livrant à la recherche d’un concept d’ordre, régional ou mondial. En réalité et à une analyse rétrospective, les différents types d’ordre qui se sont succédé dans les systèmes internationaux du passé, l’ordre de Westphalie (1648), l’ordre de Vienne (1815), l’ordre de Yalta et Potsdam (1945), ou celui d’Helsinki (1975), comportaient deux règles ordinairement acceptées, l’équilibre des forces et le consensus commun sur la légitimité d’un recours à la force, pour le cas d’un effondrement du système normatif codifié. Or, comment édifier un ordre commun à partir d’antagonismes de principes et d’expériences historiques divergentes ou de disparités de forces aux prises, étatiques et sub-étatique? Une fois disparue et devenue inopérante la «souveraineté collective» du Conseil de Sécurité des Nations Unies, disparaît au même temps la confiance dans les efforts de coopération internationale. Or, la diversité des conditions politiques et sociales, ainsi que l’opposition radicale des ambitions et des perspectives géopolitiques, ne peuvent faire espérer de la viabilité de positions des ententes régionales (Moyen-Orient, Golfe), en contradiction  avec celles de niveau systémique supérieur (grandes puissances, Etats-Unis, Russie, Chine ).

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Quelles issues au conflit israélo-palestinien ?

Puisque un ordre quelconque ne peut être imposé par la force ou par la menace, comment Israël et, dans la toile de fond l’Europe, peuvent elles résoudre  une équation fallacieuse comme celle du Moyen Orient, irréductible à toute sorte de rationalité qui ne soit celle de la violence armée, de la capitulation sans conditions et de la guerre civile? Une analyse critique ne peut que partir du piège, dans lequel se serait engouffré le gouvernement d’Israël par ses erreurs stratégiques et politiques. Pour les premières (erreurs stratégiques), si le but de guerre du conflit était de chasser les Palestiniens de Gaza et les contraindre à refluer vers l’Egypte ou vers le Liban, l’occupation de Gaza deviendrait un bourbier insupportable. En ce sens, comme le rappelle le Général V. Desportes, l’engagement militaire n’a pas pour but de résoudre les problèmes, mais d’infléchir les rapport des forces et de changer les conditions politiques de la négociation, faisant  intervenir la diplomatie et arrivant à des compromis acceptables pour les deux belligérants. Cela correspond à une vision realpolitisch de la guerre et de la politique étrangère, car la politique et le devenir historique n’ont pas un point final et résolutif, ni ne sont des formes sécularisées de la Bible, qui instaure une idée du bien, inspirée par la morale ou la justice. En effet toute situation est un devenir sans but, ni logique, mais seulement mal gérée ou bien gérée, en fonction des intérêts de chacun. C’est le préalable conceptuel, pour parvenir à des conditions de stabilité.

Pour ce qui est des erreurs politiques l’argument de l’éradication du Hamas, serait une immense hypocrisie, car l’Etat hébreu se trouverait confronté au débordement du conflit et, dans ce cas, à l’indignation de la communauté des Etats, risquant d’être mis au ban de la vie internationale, confrontée à la disproportion dans l’utilisation collatérale de la violence armée contre des populations civiles. En outre, Israël serait obligé de clarifier la question de fond, qu’il aurait dû se poser avant l’occupation, autrement dit: « Quoi faire à Gaza ? », qu’il avait quitté en 2005, après en avoir pris le contrôle en 1967, à l’issue de la "guerre des Six Jours". 

Eléments d’une stratégie israëlienne à long terme.

Les dessous d’une réflexion incertaine                                                                                         

Ainsi, en cette fin de janvier 2024, avec la fin de la « phase intensive » des bombardements et la recherche d’une politique introuvable, deux questions liées peuvent se résumer en une seule, après l’entreprise de destruction inachevée du Hamas. Quelle « solution raisonnable pour le conflit ? » ou, par une autre formulation: « Quelle stratégie israélienne à long terme ? »

Excluant la solution à deux Etats qui apparaît la plus conforme à la  résolution 181 des Nations -Unies de 1948, mais la plus lointaine par rapport à la situation actuelle et la plus distante par rapport aux réalités régionales d’aujourd’hui, après l’échec des Accords de Camp David de 1978, et considérant toute issue nationale comme un leurre, quelles pourraient être les pistes diplomatiques envisageables   En enquêtant sur des stratégies israéliennes à long terme, on s’approche d’un terrain inexploré et incomplet.  Essayons d’énumérer, à titre d’exercice, les zones d’ombre du champ d’action en question et les dessous du conflit en ses différentes facettes.

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La stratégie plus évidente du gouvernement actuel semble se définir comme un système de ségrégation spatiale, comportant une dissociation croissante de la Cisjordanie et de Gaza, fondée sur la poursuite accrue de la « décolonisation de Gaza ». Se réaliserait ainsi une sorte de Nakba 2 (la catastrophe) du peuple palestinien, caractérisée par un exode forcé, plus important de celui de 1948, lors de la création de l’Etat d’Israël, estimé à 700.000 déplacés, dont le souvenir se transmet de génération en génération;

- la remise en cause  de la conception de l’Etat-refuge pour le peuple juif comportant une guerre civile larvée et à bas bruit;

- la remise en cause des relations israélo-palestiniennes comme « affaire » de relations internationales, depuis la Déclaration Balfour de 1917;

- la fin de la place privilégiée de la question israélienne dans la conscience collective occidentale;

- la dissociation de l’appui de la droite chrétienne évangélique américaine;

- l’accusation de génocide présentée par l’Afrique du Sud devant la Cour Internationale de Justice  de La Haye, contestées par Israël et en relation  avec les revendications du « Sud Global »;

- le problème des colonies de peuplement de Cisjordanie;

- l’union sacrée en Israël face au nouveau cycle de violence;

- l’influence de l’attaque subie sur la coalition de gouvernement et  sur la figure de Netaniahou;

- l’impact du conflit sur le trafic maritime en Mer Rouge;

- la question énergétique et l’exploitation du pétrole offshore sur la façade méditerranéenne de Gaza;

- les enseignements politiques et militaires dans la bascule géostratégique régionale et mondiale.

Un conflit aux impacts multiples

Ce conflit, en son fond extrémiste, terroriste et décolonisateur, s’est étendu à la mer Rouge et au Golfe Persique et a décrit une parabole, qui partant de la Méditerranée a dépassé le détroit de Bab el Mandeb avançant  vers les régions de l’Indo-Pacifique. Epousant d’autres mouvements de révolte a investit les intérêts des puissances majeures de la planète et déplacé le centre de gravité des affrontements vers l’Asie Pacifique, de telle sorte que  le Moyen Orient est devenu le pivot d’un jeu de bascule multipolaire, où la déstabilisation  menace les intérêts européens et chinois et altère les équilibres mondiaux.

Dans la partie d’échec qui se jouait entre Moscou et Washington à l’époque de la bipolarité, le Moyen Orient était la périphérie d’une géopolitique qui avait son centre de gravité en Europe, théâtre principal de l’affrontement Est-Ouest, tandis qu’aujourd’hui il est devenu le pivot du Grand Jeu mondial, où le conflit ukrainien passe au second plan, puisque le front principal du combat annoncé sera la région de Taiwan et de la Chine méridionale. Ainsi, le conflit Israëlo-palestinien, en ses impacts multiples, fermant l’accès de la Méditerranée aux échanges euro-chinois, lèse grièvement les intérêts des deux puissances de l’Europe et de la Russie, au profit de l’Amérique et aggrave la position internationale d’Israël.

Ce type de conflit aux impacts multiples produit un effect idéologique incendiaire, comme au Yémen, aggravé par la latence de la pression mentale de minorités agissantes. On peut dire que la première apparition de ce type de conflit a été l’implosion-explosion yougoslave qui a engendré un effet détonnant, régional et virtuellement mondial, en raison de l’implication des puissances globales (Otan et Russie), attirées par le vide à remplir et par une transition de système politique, virant du socialisme au nationalisme. Le conflit Hamas- Israël semble remplir toutes les cases d’un même cocktail incendiaire à fort solidarisme anti-occidental (Hamas, Israël, Hezbollah, Liban, Syrie, Cisjordanie, Yémen, Iran, Pakistan, Etats-Unis, Royaume Uni, Australie). En tant que conflit à théâtres multiples, il reprend et confirme, par l’inclusion du terrorisme et de l’extrémisme islamique, la thèse de Huntington sur le choc de civilisation, auquel est associée la rupture culturelle entre la Russie et l’Occident. Un thèse qui doit être rectifiée en celle d’instabilités civilisationnelles répétées entre des conceptions du monde opposées qui revendiquent la montée historique d’une autre hégémonie.

L’élargissement du conflit Hamas-Israël comme mèche du « grand embrasement » Orient-Occident 

Abordant l’éternel dilemme de la paix et de la guerre, qui, sous une approche plus sociologique, est celui de la stabilité des sociétés mais aussi des régimes politiques et des capacités de gouvernement de ses élites, comment les centres de pouvoir du Moyen Orient pourraient ils s’engager à préserver la paix ou le silence des armes? Où sont-ils les Metternich ou Castlereagh des deux camps, qui pourraient identifier deux visions et deux architectures de sécurité de la région, rendant compatibles la concentration du pouvoir hiérarchique et l’hégémonie régionale d’Israël, avec la dispersion de l’autorité palestinienne, proto-représentative, non compétitive et non pluraliste? Un activisme islamiste, anti-capitaliste et à forte velléité  révolutionnaire, vaguement trotskiste d’un côté et le prolongement ombilical du tutorat néo-libéral américain (Israël) de l’autre, se sont opposés, selon l’idéologie dominante du monde bipolaire, jusqu’à la signature des accords de Camp David par le duo Begin/Sadate en septembre 1978. Depuis l’assassinat de Rabin, au concept kissingérien de pacification et d’intégration régionale de l’adversaire, la classe dirigeante israélienne a adopté la stratégie consistante à vouloir le vaincre et le détruire. Face au refus palestinien d’accepter une hégémonie régionale de Jérusalem, de caractère assoupli, les stratèges de Tsahal ont été invités à infliger une défaite totale et une éradication définitive du mouvement palestinien par une violence aveugle, en jouant sur une réthorique biblique fortement médiatisée.

Or, le rêve actuel  des dirigeants d’Israël, pourrait imaginer de faire de ce pays-clé, par l’élargissement du centre de gravité du conflit vers l’Iran et l’Indo-pacifique, le protagoniste d’un retournement des plus faibles des ennemis de Washington (la Russie, l’Iran, la Syrie..), contre le plus fort (la Chine et ses alliés), en offrant à ce dernier l’occasion et le prétexte d’un vide de pouvoir, à remplir par la « ruse » ou par « la prudence » (la Mer Rouge et l’espace qui relie Djibouti et le Golfe Persique au Collier des Perles et à Taïwan).  De plus  Netanyahou, ne croyant pas à la démocratisation du monde islamique, ni à son occidentalisation et encore moins à une forme quelconque de condominum régional avec le monde arabe du Golfe, demeure conscient qu’il ne pourra  maintenir un ordre stable ou pacifié, seul, ou en partenariat avec un pays arabo-musulman. Dès lors, il pourrait parier sur l’illusion de la préférence confucéenne d’une conciliation et d’une harmonie multipolaire entre les peuples, placés sous la protection du Céleste Empire. Par ailleurs, assuré de la démission de l’Europe, comme équivalence kantienne de la pensée confucéenne, il pourrait nourrir l’idée que les bénéfices du commerce mondial pourraient être assurés par la sécurité des goulets d’étranglement (les détroits de la corne d’Afrique), garantis par les puissances thalassocratiques et menacés par l’Iran, l’ennemi juré d’Israël. Sur la base de ces convictions, en s’en prenant à Téhéran, soumis à des provocations constantes, il toucherait aux intérêts de la Syrie et de la Russie et compromettrait la conception eurasiste du monde, en la fissurant de la même façon par le vieux jeux triangulaire de Kissinger. Pris dans le dilemme de la géopolitique et de la sécurité, ainsi que par les options de la force, du droit international et du réalisme stratégique, Netanyahou sait pertinemment que la libération des otages passe par une négociation large et que le traumatisme et l’humiliation du 7 octobre, exige une guerre longue, une démonstration de force pour pouvoir négocier et une tutelle internationale sur les issues du conflit, comme reflet d’une situation d’exception. Cette nouvelle conjoncture comporte aussi la révision des trois axes de la stratégies politique et militaire d’Israël :

- la guerre ouverte;

- une zone tampon (glacis), et l’occupation de terres (avec leur annexion), et implique la prise en considération par Israël des répercussions défavorables du conflit sur les diasporas judéo-musulmanes dans le monde.

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La Force et la Culture. "Minima Moralia"

Sur le plan culturel Natanyahou a travaillé toute sa vie de politicien, sur la conviction d’intégrer la vieille Palestine mandataire dans un Etat juif, Eretz Israël, le grand Israël de la Bible, de la Méditerranée au Jourdain, sans accepter l’idée que le juif a besoin de l’arabe et tous les deux ont une responsabilité asymétrique envers l’autre et envers le monde. En fonction d’une appréhension vulgarisée des déterminismes culturels de la civilisation musulmane et de l’homme arabe, Netanyahou partage la conviction que le seul langage qui vaille vis-à-vis des Palestiniens, est celui de la force et qu’il faut briser par la violence une mentalité lobotimisée et défaillante. Cette mentalité serait incapable de créer un climat de confiance, à cause de la duplicité radicale de sa culture, fondée sur la « taqiya » (doctrine coranique qui autorise tout musulman à faire usage de tromperie dans l'intérêt de l'islam et à adopter momentanément, par la dissimulation, les codes et les mœurs des non musulmans).

C’est sur la base de ces déterminismes culturels et de son expérience de l’insécurité qui découle de l’instabilité psychologique des élites arabo-musulmanes, que s’est construite sa stratégie du «Diktat » ou du non compromis.

La clé de la paix et de la guerre, serait donc, par les défaillances civilisationnelles de la partie arabe, dans les mains d’un homme qui exerce le pouvoir de synthèse entre trois codes, anthropologique, géostratégique et culturel. Synthèse dangereuse, qui demeure cependant le code réaliste et étatique du prisme d’analyse européen et de la plupart des chancelleries internationales, ainsi que de la culture tellurique de V. Z. Jabotinsky, idéologue, fondateur du sionisme révisionniste de droite, dirigeant et organisateur du mouvement d’autodéfense, le « Hagana », et vrai maître à penser du premier ministre israélien.

Bruxelles,  22 janvier 2024

Irnerio Seminatore

Stratégiste Prusso-Piémontais

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La revue de presse de CD - 21 janvier 2024 (deuxième partie)

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La revue de presse de CD

21 janvier 2024 (deuxième partie)

Revue de presse anti-totalitarisme, garantie sans aucune intervention d’intelligence artificielle

DÉSINFORMATION / MÉDIAS / CORRUPTION / CENSURES

Conférence de presse à l’Élysée : Reporterre accrédité, pas Boulevard Voltaire

Quels ont été les critères retenus par l’Élysée pour accréditer un journaliste à la conférence de presse du président de la République du 16 janvier dernier ? Pourquoi certains ont-ils été choisis, d’autres recalés ? Mystère. Une opacité floue règne sur le tri opéré.

bvoltaire.fr

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Apolline de Malherbe. Ex-chevènementiste et « pétillante »

Apolline de Malherbe est une journaliste française de télévision qui officie sur BFMTV. Elle est née à Paris le 2 juin 1980, d’un père peintre, Guy de Malherbe, et d’une mère galeriste, Marie-Hélène de La Forest Divonne. Elle est mère de quatre enfants et s’affirme catholique pratiquante. Selon Libération, « elle porte un patronyme qui remonte à loin. François de Malherbe est un poète qui apporta du classicisme à la langue du XVIIe siècle. Boileau le salue ainsi : “Enfin Malherbe vint, et le premier en France /Fit sentir dans les vers une juste cadence.” ». Ses parents sont propriétaires du château de Poncé-sur-le-Loir, son grand-père était maire de Marçon, en Sarthe également. Issue de la noblesse, elle revient régulièrement se mettre au vert dans le département.

ojim.fr

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La revue de presse du 15 janvier 2024

Exercice salutaire de confrontation avec d’autres informations pas ou peu traitées par nos médias occidentaux de grand chemin. Au sommaire :

  • Grosse grogne chez les agriculteurs européens mais les médias en parlent peu. En 2022, ce sont les agriculteurs hollandais qui avaient défié leur gouvernement. Cela fait un moment que chez les agriculteurs français, on renverse les panneaux à l’entrée des villages. Manifestations symboliques de leur mécontentement car monter sur la capitale n’a jamais changé les choses si ce n’est se prendre des coups de matraque. Maintenant, c’est au tour des agriculteurs allemands. Alors pourquoi les agriculteurs européens sont-ils mécontents ?
  • Moyen-Orient. Le conflit continue de s’envenimer. La dernière montée en tension est le bombardement du Yémen par les États-Unis, au moment même où Blinken tentait d’empêcher le Moyen Orient de s’embraser. Encore un signe de schizophrénie du gouvernement étasunien.
  • Ukraine. Les médias occidentaux parlent régulièrement de « frappes russes sur les villes ukrainiennes », sans expliquer le pourquoi du comment. De Defensa nous explique ce qu’il en est.
  • États-Unis. Régulièrement, nous observons des signes de schizophrénie chez le gouvernement étasunien. Or un récent événement nous en donne une des causes. Une très mauvaise communication au sein du gouvernement…
  • Désinformation. En Europe la paranoïa envers la Russie continue d’être poussée par les médias anglais et étasunien. En témoigne cet article d’un commentateur politique étasunien.
  • Pour finir, une vidéo de Zelensky à l’époque où il était amuseur public à la TV ukrainienne... avant de continuer comme président !

lesakerfrancophone.fr

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ÉCOLOGIE

Un bonus pour les voitures électriques, un malus pour un chauffage électrique !

C’est une tribune du maire de Cannes, David Lisnard, et deux de ses proches, qui exprime qu’investir des milliards dans la rénovation énergétique de logements en se fondant sur de mauvais diagnostics ne permettra pas d’agir efficacement contre le dérèglement climatique ! Enfin un peu de bon sens chez quelques hommes politiques. Que disent-ils ? Que des choses vraies. Tout d’abord que le nouveau DPE celui entré en vigueur en 2021 fabrique à la chaîne de « l’insalubrité énergétique » de toute pièce uniquement parce que ce nouveau DPE est défectueux. « La consommation calculée par l’algorithme dans le DPE est de 808 kWh/m²/an d’« énergie primaire ». C’est énorme ! Le concept « d’énergie primaire » affecte un coefficient à l’électricité de 2,3. Autrement dit, le même logement chauffé au gaz obtiendrait un score de 351 kWh/m²/ an et serait classé en F… Curieux pays où les voitures électriques bénéficient d’un bonus écologique, tandis que les appartements électriques, eux, sont soumis à un malus ! De plus, cet algorithme se révèle très défavorable aux logements de petite taille. Selon les statistiques de l’Ademe, près de 34 % des logements de moins de 30 m² ont une étiquette F ou G, contre seulement 13 % des logements de plus de 100 m². Selon Jean-Christophe Protais, le président de la fédération de diagnostiqueurs immobiliers, interrogé par Les Échos, « rapportée au nombre de mètres carrés, la surface déperditive d’un petit logement est supérieure à celle d’un grand logement »…

insolentiae.com

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Le loueur Hertz se débarrasse de ses véhicules électriques et achète des voitures… thermiques !

Ce n’est pas rien, quand un poids lourd de la location de voitures au niveau mondial décide de se débarrasser de 20 000 voitures électriques vendues pour faire place à des voitures thermiques ! En effet on assiste à un virage « surprenant ». Hertz et Sixt, deux mastodontes du secteur de la location, font marche arrière avec la voiture électrique …

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Les éoliennes gèlent et les centrales allemandes à charbon tournent à fond – le cycle solaire annonce un refroidissement naturel pas un réchauffement

Les indicateurs avancés d’un refroidissement imminent mentionnés – baisse de l’indice thermosphère climat – vont tous dans le sens d’un renversement de tendance. Si des changements rapides vers une période froide devaient arriver, les efforts d’adaptation requis seraient considérables. L’inverse des couillonnades écologistes… Le cycle solaire semble annoncer un refroidissement des températures et non un réchauffement. Les énormes investissements prévus dans le cadre du GREEN DEAL manqueraient alors pour s’adapter à une période froide et entraîneraient une diminution drastique de la prospérité. Qui dit hiver ou été dit saisons anticycloniques (pas de vent) et augmentation de la consommation d’énergie. Rien de nouveau sous le soleil, l’éolien c’est intermittent ce qui ne peut être compensé que par des centrales au fuel au gaz et au charbon… Qui fait l’écolo fait la bête…

Le blog de Patrice Gilbertie

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ÉCONOMIE

Entretien avec Jacques Sapir

Poursuite de notre tour du monde de début d’année 2024. Un monde qui change, et pas qu’un peu ! Brillant panorama global avec Jacques Sapir qui dresse quelques perspectives concernant ce qui nous attend dans les mois et les années qui viennent. Le centre de gravité économique du monde a changé de place. Il se situe désormais du côté de l’Asie, laquelle commence à entraîner l’Afrique et l’Amérique latine. La domination économique occidentale est mise en cause, l’Hégémon politique étant de ce fait menacé. Le faisant ressembler de plus en plus à un canard sans tête. Il n’est pas très encourageant d’être du mauvais côté de l’Histoire.

vududroit.com/

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Les appels à limiter les importations ukrainiennes se succèdent

Les exportations de céréales bon marché de l'Ukraine, en raison de la taille plus importante de ses exploitations agricoles, évincent les agriculteurs de l'UE de leurs marchés traditionnels d'exportation. Le 15 janvier, les ministres de l'Agriculture de la Bulgarie, de la Pologne, de la Hongrie, de la Roumanie et de la Slovaquie ont réclamé à Bruxelles le rétablissement des droits de douane sur les céréales ukrainiennes. Parallèlement, des organisations agricoles appellent à instaurer des seuils d'importation sur certains autres produits pour protéger l'agriculture européenne.  Bruxelles a suspendu les droits de douanes sur les importations ukrainiennes depuis mai 2022. Ce qui a conduit à un afflux de marchandises agricoles sur tout marché de l’Union européenne et provoqué une baisse des prix. Malgré cela, la Commission envisage de prolonger d’un an la libéralisation des importations de Kiev après son expiration le 5 juin 2024.

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ÉDUCATION

École privée : sortir de l’hypocrisie

Anne Coffinier, présidente de Créer son école, évoque l’urgence de « relever l’école publique » et l’hypocrisie quant au choix de l’enseignement privé. À peine arrivée à son poste, la toute nouvelle ministre Amélie Oudéa-Castéra se voit reprocher de scolariser ses fils à l'école Stanislas, célèbre établissement privé du 6e arrondissement de Paris. Il faut dire que la ministre n'y est pas allée de main morte dans la justification de ses choix. L'identité de l'établissement (qui vient de faire l'objet d'un rapport de l'inspection après un article assassin de Mediapart) est tout sauf anodine. Les débuts de Pap Ndiaye avaient été perturbés par le même « problème ». Il s'agissait dans son cas de l'école Alsacienne, cette institution d'élite qui forma… Gabriel Attal. Quant à Jean-Michel Blanquer, ancien de « Stan », n'avait-il pas lui aussi confié sa progéniture à un établissement privé, comme presque tous ses prédécesseurs ? Pourquoi s'en offusquer et persister à voir là une trahison du peuple par les élites politiques ? Tout simplement parce qu'on fait en France de l'attachement à l'école publique la quintessence de l'attachement à la République. On se laisse même aller à faire un signe « égal » entre public et « école de la République », ce qui revient à exclure de la République les familles qui font le choix du privé. Comme l'Église tolère les « homos honteux », la République tolère les hommes et femmes politiques qui préfèrent l'école privée, pourvu qu'ils le cachent. Pas question pour eux d'assumer et de faire leur coming out scolaire : moins ils pratiquent l'école dite républicaine et plus ils doivent donner des gages de leur attachement à l'école publique.

Le Point

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Transition de « genre » à l'école : l'Angleterre dit stop, la France persiste

De plus en plus d'enfants et d'adolescents se déclarent « trans », c'est-à-dire s'identifient dans le sexe opposé à leur sexe biologique : des garçons se considèrent filles, des filles se ressentent garçons, et demandent aux tiers de les affirmer dans le sexe revendiqué. C'est ce qu'on appelle la « transition sociale ». En France, une circulaire de l'éducation nationale du 29 septembre 2021 donne aux établissements scolaires la consigne de mettre en œuvre la transition sociale demandée par les élèves, avec l'accord des parents : les professeurs et les autres élèves utilisent alors le prénom et les pronoms (il ou elle) choisis par l'élève, ce qui revient à entériner en pratique un changement de sexe, de fait. L'état civil n'est certes pas modifié puisque la loi l'interdit pour les mineurs, mais on fait « comme si » : l'élève garçon est considéré comme une fille et vice-versa. Le 29 décembre dernier, le Conseil d'État a rejeté les recours exercés contre cette circulaire par les associations Juristes pour l'enfance et SOS éducation.

laselectiondujour.com/

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L’immigration responsable de la pénurie de profs selon un rapport officiel

La nouvelle ministre de l’Éducation nationale, Amélie Oudéa-Castéra, a expliqué avoir retiré ses fils de l’école publique parce qu’il manquait des heures de professeurs. Mais pourquoi donc ? La réponse avec ce texte publié par Polémia il y a près de 10 ans. L’Éducation nationale a de plus en plus de mal à recruter des professeurs de collège. Au dernier concours du CAPES (printemps 2014), 1 592 postes étaient à pourvoir en mathématiques, 793 ont pu être pourvus ; en lettres classiques, il y a eu 156 admissibles pour 300 postes à pourvoir. Les causes réelles de cette désaffection sont simples : comme aucun professeur ne veut être muté dans les banlieues de l’immigration, on y affecte les nouveaux enseignants. D’où la crise des vocations. Bien sûr, c’est souvent du non-dit mais curieusement les difficultés se cristallisent sur le refus d’être affecté à… l’Académie de Créteil qui dessert la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne et la Seine-et-Marne. Intitulé pudiquement « Les difficultés de recrutement d’enseignants dans certaines disciplines », un rapport de 9 inspecteurs généraux de l’Éducation nationale et de l’administration de l’Éducation nationale fait le point. Un document explosif pour qui sait le lire. Polémia en livre ici les bonnes feuilles. Il s’agit de la version intégrale du point 2-2 du rapport publié en juillet 2013 (pages 16 à 18). Il faut, bien sûr, décrypter les euphémismes d’un rapport administratif nécessairement soumis aux contraintes du politiquement correct. Tel qu’il est, il n’en est pas moins très révélateur d’une situation profondément dégradée et qui montre à quel point l’immigration est une catastrophe pour l’éducation nationale. Pour aider au décryptage les commentaires de Polémia figurent entre crochets.

polemia.com

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Les deux épicières de la rue de Grenelle

Mme Oudéa-Castéra prend Morgane Weill pour directrice de cabinet

Notre chroniqueur, qui aime d’amour l’Éducation nationale, ne pardonne rien à la nouvelle ministresse, Amélie Oudéa-Castéra. Ni ses sorties intempestives sur les absences imaginaires de l’institutrice de son rejeton, ni ses excuses tarabiscotées, ni le choix qu’elle a fait pour sa directrice de Cabinet, Morgane Weill. Car afin de ne plus faire d’erreurs du même type, Madame Oudéa-Castéra a donc choisi comme directrice de Cabinet Morgane Weill, qui ne connaît rien — mais alors, rien — à l’Éducation Nationale. Une énarque passée par le cabinet McKinsey, dont on sait qu’il est bien en cour, et qui ces derniers temps pantouflait dans le privé, chez Carrefour — où la future ministresse l’a rencontrée. De l’épicerie à l’Éducation, quel abîme !

Jean-Paul Brighelli

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ÉNERGIE

Pleins gaz pour les factures des ménages

Nous le savions pour l'électricité, ça s'est fait plus discrètement pour le gaz ; les Français vont raquer pour se chauffer. Depuis le 1ᵉʳ janvier 2024, le gouvernement a décidé de doubler le montant de la taxe intérieure sur consommation de gaz naturel (TICGN), qui est passée de 8,45€ à 16,37€ par mégawattheure. Difficile de faire l'impasse sur le chauffage depuis que l'hiver (la « vague de froid », dit-on) a pointé le bout de son nez. Or, le gouvernement ayant laissé tomber le bouclier tarifaire, les prix de l'énergie ont augmenté. Nous l'avons vu rapidement pour l'électricité, mais le gaz semblait s'être faufilé entre les mailles du filet. Que nenni ! En fait, comme l'explique L'Internaute, le prix du gaz se décompose en deux : la production et l'acheminement d'une part, les taxes de l'État de l'autre. Et pour le coup, si la première va rester fixe (voire baisser), la seconde va s'envoler. Inutile, donc, de blâmer les fournisseurs pour cette fois-ci. C'est bel et bien le gouvernement qui a choisi de doubler la TICGN, qui est passée de 8,45€ à 16,37€ par mégawattheure. 12 millions de Français se chauffent au gaz. Celles et ceux qui bénéficient d'un contrat dont le prix du gaz s'ajuste au fil des mois ne devraient pas trop souffrir de ce changement (pour l'instant), parce que la hausse de la taxe devrait être compensée par la baisse du prix du gaz. En revanche, pour les autres, qui ont un contrat à prix fixe, ça risque de... chauffer. En se basant sur la nouvelle grille tarifaire, voici comment les facturations annuelles pourraient évoluer

francesoir.fr

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ESPAGNE

Les socialistes cherchent à interdire l’accès du Parlement aux médias de l’opposition

Après avoir trié sur le volet les journalistes « amicaux » autorisés à poser des questions lors du discours de fin d’année du Premier ministre Pedro Sánchez, son parti socialiste au pouvoir, le Partido Socialista Obrero Español (PSOE), vient d’interdire aux journalistes de l’opposition l’accès à ses manifestations. Allant plus loin, le parti cherche à interdire l’accès aux parlements nationaux et régionaux à certains médias accrédités. Dans un communiqué envoyé le 11 janvier, intitulé « Oui au journalisme, pas un mètre de plus aux pseudo-médias ni à la presse de la haine », le PSOE a annoncé qu'« à la lumière des événements survenus la veille du Nouvel An devant le siège de Ferraz, que nous considérons comme extrêmement graves, nous retirerons à tous les pseudo-médias participant à la diffusion de l’événement organisé par l’association Revuelta l’autorisation d’accès à notre siège et aux événements organisés par le parti ».

breizh-info.com

https://www.breizh-info.com/2024/01/17/229198/espagne-les...  

Un homme arrêté en Colombie impliqué dans l’attentat contre Alejo Vidal-Quadras, l’un des fondateurs de Vox

L’enquête confiée au Juge espagnol de l’Audience national Francisco de Jorge et au Commissariat général d’information de la Police judiciaire de Madrid semble avancer. Un Vénézuélien a été appréhendé, ce mardi 16 janvier, en Colombie. Il s’agit d’un dénommé Greg Olivier Higuera Marcano, alias « Maquia ». C’est cet homme qui aurait été chargé de procurer la moto, une BMW C650GT, de couleur noire qui a été utilisée par le tireur, le 9 novembre dernier, pour servir à cet attentat. On sait que c’est un franco-tunisien, Mehrez Ayari, qui a appuyé sur la détente de l’arme qui avait gravement blessé l’ex président de Vox et du PP en Catalogne. Maquia et Mehrez Ayari ont un lourd passé judiciaire, et s’étaient connus alors qu’ils accomplissaient une peine de prison en Italie selon les informations du journal El Español.

synthesenationale.hautetfort.com

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FINLANDE

La bascule stratégique ?

Par Xavier Moreau. Alors que la Finlande était vouée à conserver une politique de neutralité après la Seconde Guerre mondiale, le pays a depuis pris, pas-à-pas, une orientation plus clairement alignée sur le bloc occidental. Abandonnant progressivement la cordialité des relations avec Moscou, Helsinki devient d’abord membre de l’Union européenne en 1995, puis parachève son alignement sur l’Europe par son adhésion à l’OTAN en 2023 sur fonds de griefs aux postes frontières avec la Russie. Comment expliquer ce revirement des relations en quelques décennies à peine ? Quelles sont les tensions qui opposent les deux pays ? Pour répondre à ces questions, Xavier Moreau reçoit Karine Bechet-Golovko, professeur invité à l’Université d’État de Moscou.

RT France

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FRANCE

Pauvre France !

Emmanuel Macron dans sa conférence de presse de mardi soir nous a refait le coup du catalogue de bonnes intentions. Comment croire un président qui officie depuis sept ans maintenant pour en arriver à un pays qui se défait de toutes parts. Où que vous tourniez votre regard, un problème surgit. Et pas en bien. On ne refait pas un pays en claquant des doigts. Une fois de plus Natacha Polony, dans son éditorial de Marianne, nous dresse un état des lieux d’une brutale lucidité.

Marianne

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« L’Europe est un véritable danger pour notre agriculture », déplore l’eurodéputé Thierry Mariani

Thierry Mariani, eurodéputé RN, était l’invité du plateau de CNews samedi 13 janvier 2024. Alors que les agriculteurs allemands manifestaient cette semaine contre la baisse des subventions agricoles gouvernementales, il est revenu sur l’actualité de la politique agricole européenne. « On est en train, au niveau européen, de mener une politique qui suicide nos agriculteurs. Ça a été dit par les responsables de la FNSEA. On a comme objectif de baisser de 15 % la production alimentaire, alors qu’on sort d’une séance de Covid où on s’est aperçu que l’autosuffisance dans certains domaines, était vitale », a martelé l’élu européen.

epochtimes.fr

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« Il y a trois France »

Philippe de Villiers, dans son émission sur CNews tous les vendredis à 19 heures, décrit « trois France » : celle de la créolisation, celle de « l’ubérisation » et celle des patriotes. Vidéo.

lalettrepatriote.com

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Julien Lecardonnel : « Un des problèmes des agriculteurs, c'est qu’ils n’ont pas la main sur leur commerce »

Nous recevons Julien Lecardonnel, agriculteur sarthois non-syndiqué. Dans cet entretien vidéo, il nous livre son regard sur la situation ubuesque des agriculteurs en France : « Il faut repenser le système, parce que le problème du monde agricole, c'est que l'on n’a pas la main sur nos factures. Nous, les agriculteurs, sommes la seule profession qui, quand elle vend quelque chose, se fait facturer son produit par celui qui l’achète. Dans les autres secteurs, c'est toujours l'artisan qui fixe le prix de son travail. »

francesoir.fr

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La mine d’or de l’e-santé

Face à la fermeture des urgences à l’hôpital ou à la réduction de l’activité dans d’autres services, faute de personnels, le gouvernement de M. Emmanuel Macron a trouvé la solution : les cabines médicales connectées ! Téléconsultations, suivis de données à distance au bénéfice sanitaire incertain… Enquête sur le nouvel eldorado de l’e-santé, dans lequel le monde de la finance s’est engouffré.

Le Monde diplomatique

https://www.monde-diplomatique.fr/2022/07/BALBASTRE/64832

La diplomatie française est prisonnière de l’hyper présidentialisme d’Emmanuel Macron

Stéphane Séjourné vient de succéder à Catherine Colonna au Quai d’Orsay, mais c’est Emmanuel Macron qui demeure le chef de la diplomatie. À l’heure où Stéphane Séjourné vient de succéder à Catherine Colonna au Quai d’Orsay, il ne paraît pas superflu d’esquisser un panorama de la situation de la France et de ses Outre-mer à l’international. Disons-le tout de go, la météo diplomatique n’est pas au beau fixe sur plusieurs fronts : celui, d’abord, de nos relations avec plusieurs pays du continent africain auprès desquels la France a accusé ces derniers mois une perte d’influence considérable ; celui des relations franco-américaines avec en toile de fond le conflit russo-ukrainien et le spectre d’une attaque de Taïwan par la Chine. Ces deux tableaux autorisent à faire un bilan plus que mitigé de la diplomatie macronienne qui s’est vue reprocher, dans des situations pourtant distinctes : incohérence, manque de fiabilité, improvisation, paternalisme et arrogance.

contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2024/01/16/470368-la-diploma...

Fiche de paie de 1985… regardez la vôtre aujourd’hui !

Par Charles Sannat. Pour comprendre l’inflation sociale, pour comprendre que l’État est devenu obèse sans que le service rendu à la collectivité ne se soit amélioré sensiblement, puisque nous constatons tous l’inverse avec la destruction des services publics à commencer par le système de santé. En 1985 et lorsque j’étais gamin, la moindre petite ville de province de 5 000 habitants disposait de sa gare SNCF et d’un hôpital. Les impôts étaient nettement moins élevés. Les charges sociales nettement plus basses. Les dettes de l’État très faible puisque l’endettement sur PIB était de 20 % dans les années 80. Qu’avons-nous fait ? Que faisons-nous ? Notre situation est totalement délirante, et il faut poser sans cesse la question… où passe notre argent ?

insolentiae.com

https://insolentiae.com/fiche-de-paie-de-1985-regardez-la...   

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« Le corps policier a été secoué par la mort de Nahel »

L’appel à la grève le 18 janvier par plusieurs syndicats policiers dans la perspective des Jeux olympiques de Paris 2024 – après que le ministre de tutelle ait souhaité une mobilisation exceptionnelle – remet en lumière l’importance de ces organisations dans la vie politique française. À l’été 2023, les émeutes et leur gestion avaient donné lieu à divers mouvements de contestations. Marion Guenot, chercheuse en sociologie au Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (CESDIP) nous livre ici son analyse sur l’implication croissante des syndicats sur la scène politique et sur l’importance de l’appartenance syndicale dans l’organisation policière.

theconversation.com

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Violence dans les campagnes : « La criminalité augmente plus rapidement dans les zones gendarmerie que dans les zones de la police »

Plusieurs faits divers récents ont eu lieu dans des zones dites rurales ou périurbaines, à rebours de l’idée selon laquelle les grands centres-villes urbains concentreraient toute la criminalité et la délinquance. Décryptage d’une tendance de fond avec Pierre-Marie Sève, directeur de l'Institut pour la Justice (IPJ).

factuel.media

https://factuel.media/police-justice/articles/violence-da...

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Éolien en mer : de quoi Ker-Oman est-il le nom ?

Keroman est d’abord le nom du port de pêche de Lorient, rien moins que le premier port de pêche de Bretagne, le premier français en ventes sous criée, et le premier port de débarquement de langoustines vivantes. Le port de Keroman génère plus de trois mille emplois directs et est géré par une société d’économie mixte Keroman, détenue très majoritairement par l’agglomération de Lorient. Mais il faut maintenant parler de la société mixte Keroman, qui gère le port de Lorient, entend participer, via la création d’une société par action simplifiée dénommée Ker-Oman et un investissement d’environ 200 millions d’euros au développement d’un gigantesque port de pêche industriel… au sultanat d’Oman (Duqm, cinq fois plus important que Lorient). Et le projet Ker-Oman devrait permettre de soutenir l’activité de pêche de Lorient par… apport de poissons frais par avion-cargo. L’un des responsables explique benoîtement : « L'avion, c'est un transport normal pour du poisson aujourd'hui. »  Alors de quoi Ker-Oman est-il le nom ? Tout simplement de la programmation de la disparition de la pêche artisanale bretonne chassée des zones de pêche par les parcs éolien en mer et du remplacement des pêcheurs bretons par des pêcheurs du golfe d’Oman.

factuel.media/blogs/

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Le monde viticole en danger

Il y a un an, nous avions interrogé Stéphane Gradassi sur les pénuries qui touchaient le monde viticole. Un an plus tard, un état des lieux est nécessaire pour mesurer les fragilités du monde du vin. Si les stocks de matière première sont de nouveau au beau fixe, la consommation de vin chute, fragilisant toute une économie et un secteur culturel. Stéphane Gradassi est directeur de Cap10, une conciergerie dans le domaine viti/vinicole et de packaging de liquides alimentaires.

revueconflits.com

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