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dimanche, 11 juin 2023

Sur la presse policière

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Sur la presse policière

par Georges FELTIN-TRACOL

Le polar présente volontiers un journaliste qui se lance dans une enquête criminelle en parallèle aux policiers ou aux détectives privés. Le métier de journaliste repose à l’instar de celui de magistrat ou de l’enquêteur de police sur la recherche patiente des indices, l’analyse des preuves éventuelles et des entretiens. Or les journalistes ne travaillent pas pour l’intérêt général; ils recherchent l’exclusivité de l’information afin que leur employeur bénéficie des retombées financières immédiates.

Cette quête du profit se complète de plus en plus de préoccupations morales qui virent vite en moraline quand les journalistes agissent en supplétifs zélés du Régime. Anglo-Saxons, Allemands et Belges sont en pointe dans ce domaine, mais ils ne surpassent pas leurs collègues français. Médiapart et Libération sont deux exemples probants de flicage journalistique.

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Libération du 14 avril dernier s’attaque à David L’Épée, invité à un colloque organisé par le RN contre le wokisme. Le rédacteur en chef de Krisis et collaborateur d’Éléments n’a jamais écrit un seul article répréhensible, ce qui n’empêche pas les organisateurs de se soumettre à la fatwa de Libé et de remplacer l’intervenant suisse par François Bousquet. Le quotidien bobo-bancaire n’apprécie pas David L’Épée qui contribue aussi à Front populaire, la revue de Michel Onfray. L’incroyable attaque personnelle de la part de ce journal n’est pas un acte isolé, mais participe à une véritable campagne médiatique complotiste qui plonge le lecteur dans un monde parallèle.

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Chaque livraison (ou presque) de Libération témoigne d’une obsession quasi-pathologique pour les droites radicales, l’extrême droite et l’ultra-droite. Deux jours après la demi-finale du 14 décembre 2022 entre la France et le Maroc, le journal-phare de la gauche caviar ose titrer « Nuit bleue, peste brune » au motif que quelques militants identitaires auraient eu l’intention citoyenne de calmer l’exubérance malsaine des supporteurs des « Lions de l’Atlas ». Le numéro du 5 mai 2023 comporte un dossier de quatre pages sur ces supposées violences en utilisant des éléments directement extraits des fichiers de police. Une réelle collusion existe entre certains plumitifs et des services de police. Un mois auparavant, le 5 avril, Libération se focalise sur « les menaces terroristes de l’ultra-droite ». On y lit qu’en 2021, une trentaine de personnes suspectées de terrorisme ultra-droitier a été interpellée, soit un chiffre en augmentation alarmante. On connaît maintenant les responsables des fusillades sanglantes à Marseille, à Nantes, à Grenoble, à Paris…

Le 7 mai, Libération consacre deux pleines pages sur la « menace identitaire à Bordeaux ». Le problème ne serait-il pas plutôt la gestion municipale grotesque des Verts ? Le 10 mai, le journal titre sur le magnifique défilé parisien du 6 mai en hommage à Sébastien Deyzieu. Dans ce même numéro, l’un de ses éditorialistes, Thomas Legrand, nie le wokisme ambiant alors qu’il imprègne bien des rédactions depuis plusieurs années. Il faut néanmoins reconnaître que dans le numéro du 15 mai, le même Thomas Legrand estime que « même les fachos ont le droit de manifester ». Il craint en effet que ces  précédents concernent un jour prochain les rassemblements de la gauche radicale.

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Son opinion assez censée se noie dans un océan de conformisme béat. Pour preuve, le numéro du 12 mai revient sur les oppositions populaires légitimes à Callac et à Saint-Brévin. Un long article dénigre notre ami Roland Hélie. Ainsi, « sous l'impulsion de Roland Hélie, ex-FN à la tête d'un “ blog d'information sur le combat national “, et des figures locales de Reconquête la commune de Callac (Côtes d'Armor) subit les assauts de l'extrême droite». Bigre ! Le  directeur – fondateur de la revue Synthèse nationale commanderait-il pour l’occasion une division de Panzer Tigre ?

Bouffi de subventions publiques, L’Humanité du 24 mai joue à son tour la pitoyable ritournelle « fachophobe ». L’ancien organe officiel du communisme en France dénonce en une « Le terrorisme, l’autre face de l’extrême droite ». Un article au ton excessif, intitulé « “ Partout Callac “, la pieuvre brune » signale que les ouvrages de Bernard Germain, maître d’œuvre et fer de lance de cette belle réaction, « figurent […] dans le catalogue de Synthèse éditions, au côté d’ouvrages d’auteurs suprémacistes, fascistes et/ou négationnistes tels Paul-Louis Beaujour, Alain Renault, François Duprat ou encore Vittorio Mussolini, le fils du Duce ». L’auteur de cet article stupide semble ne pas apprécier des faits historiques qui vont à l’encontre de ses idées mortifères.

Libération du 26 mai s’indigne qu’« au RN, le retour des vieux réseaux de la Nouvelle Droite ». Son auteur, Nicolas Massol, y qualifie la ré-information de « lubie classique de la Nouvelle Droite » qu’il définit par ailleurs comme un « courant de pensée racialiste qui met l’accent sur l’idée d’un peuple de souche européenne ». Quelle horreur ! Il doit ignorer le concept d’ethno-différentialisme qui englobe et dépasse la notion de racialisme. Il comprendrait mieux s’il se mettait à lire les nombreux ouvrages de Pierre-André Taguieff.

Un summum est cependant atteint avec la livraison du 18 mai qui publie une enquête sur « L’inquiétant profil d’un flic de la BRAV-M ». Par pétition interposée, la gauche réclame la dissolution de cette unité de maintien de l’ordre. L’un de ses membres combine à la perfection toutes les détestations médiatiques du moment. Il passe bientôt en jugement pour violence sur son ancienne compagne et pour usage de cocaïne. Mais tout le début de l’article s’attarde sur ses orientations politiques. Il porterait en tatouage une fleur de lys et la lettre Lambda reprise par les Identitaires. Il aurait aussi invité ses collègues policiers sur les réseaux sociaux à participer à des ratonnades. Il ne manque plus qu’une affaire de corruption et/ou d’espionnage pour la Russie pour atteindre la perfection. Ce dossier à charge laisse à la fois songeur, dubitatif et sceptique tant la personne incriminée coche toutes les cases rêvées du Système.

Il ne fait aucun doute que la presse policière, celle qui verse régulièrement dans des actions de très basse police de la pensée, a un très grand avenir dans l’Hexagone. Démonter les mensonges et autre semi-vérités propagés par les petits soldats de l’indifférenciation générale relève d’une nécessité vitale. La ré-information et l’examen critique des récits officiels contribuent à l’action militante permanente. Notre vision du monde organisée autour du Beau, du Bon et du Vrai doit se confronter directement aux constructions informationnelles fallacieuses de Cosmopolis afin de les démolir aussitôt.

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 77, mise en ligne le 6 juin 2023 sur Radio Méridien Zéro.

La diplomatie coercitive des Etats-UNis et ses dégâts

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La diplomatie coercitive des Etats-Unis et ses dégâts

par Giulio Chinappi

SOURCE : https://giuliochinappi.wordpress.com/2023/05/19/la-diplomazia-coercitiva-degli-stati-uniti-e-i-suoi-danni/

Le document rapporté ici a été publié le 18 mai par l'agence de presse chinoise Xinhua, et analyse les stratégies utilisées par les Etats-Unis dans l'application de la diplomatie coercitive contre leurs rivaux et alliés. Vous trouverez ci-dessous la traduction intégrale en français (d'après la version italienne).

Introduction

Les États-Unis ont l'habitude d'accuser les autres pays d'utiliser leur statut de grande puissance, leurs politiques coercitives et leur coercition économique pour forcer des pays tiers à obéir et à s'engager selon une diplomatie coercitive, mais en réalité, ce sont les États-Unis qui sont les instigateurs de la diplomatie coercitive. Les droits d'invention, les droits de brevet et les droits de propriété intellectuelle de la diplomatie coercitive appartiennent tous aux États-Unis. Pendant longtemps, les États-Unis ont fait tout ce qu'ils pouvaient pour contraindre les autres pays, et ils présentent une très honteuse "histoire sombre" en matière de diplomatie coercitive. Aujourd'hui, la diplomatie coercitive est un outil standard dans la boîte à outils de la politique étrangère américaine, et l'endiguement et la répression dans les domaines politique, économique, militaire, culturel et autres ont été utilisés pour mener une diplomatie coercitive dans le monde entier, dans le pur intérêt des États-Unis. Les pays du monde entier ont souffert, les pays en développement étant les plus touchés, mais les alliés et partenaires des États-Unis n'ont pas été épargnés.

Basé sur une multitude de faits et de données, ce rapport vise à exposer les actions malveillantes de la coercition américaine dans le monde et à fournir à la communauté internationale une meilleure compréhension de l'intimidation hégémonique et de la nature de la diplomatie américaine, ainsi que des dommages sérieux causés par les actions américaines au développement de la diplomatie de tous les pays, à la stabilité régionale et à la paix dans le monde.

1. La diplomatie coercitive des États-Unis a une histoire connue

En 1971, Alexander George, professeur à l'université de Stanford, a avancé pour la première fois le concept de "diplomatie coercitive", utilisé pour résumer les politiques américaines à l'égard du Laos, de Cuba et du Viêt Nam. Selon lui, la diplomatie coercitive consiste à recourir à la menace ou à une force limitée pour contraindre un adversaire à cesser ou à inverser son action. Au cours des cinquante dernières années, les États-Unis n'ont jamais cessé de pratiquer une diplomatie coercitive malgré les changements majeurs survenus dans la structure internationale. Des sanctions économiques aux blocus techniques, de l'isolement politique à la menace de la force, les États-Unis ont montré au monde ce qu'est la diplomatie coercitive par leurs propres actions.

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Les pays en développement sont les "zones les plus durement touchées" par la diplomatie coercitive américaine. En 1962, les États-Unis ont imposé à Cuba un embargo économique, commercial et financier qui perdure encore aujourd'hui. Les relations diplomatiques entre les États-Unis et Cuba ont été rétablies en 2015, mais les États-Unis n'ont pas entièrement levé le blocus contre Cuba. En 2017, l'administration Trump a de nouveau renforcé les restrictions imposées à Cuba. En 2021, l'administration Biden a prolongé à deux reprises la "loi sur le commerce avec l'ennemi", qui a servi de base juridique au blocus et à l'embargo contre Cuba. L'embargo, qui dure depuis 61 ans, a entraîné pour Cuba d'énormes pertes économiques et de graves préjudices humanitaires. Les sanctions américaines et le blocus contre Cuba couvrent presque tout, du carburant aux médicaments, en passant par la nourriture et les produits de première nécessité, laissant l'île confrontée à une grave pénurie chronique. Pendant la pandémie de COVI D-19, les États-Unis ont également bloqué l'accès de Cuba aux matières premières nécessaires à la production de vaccins. Le People's World, un site d'information américain, a souligné dans un article que le blocus imposé par les États-Unis avait empêché Cuba d'acquérir à temps le matériel nécessaire à la fabrication des seringues. Les États-Unis ayant interdit aux pays tiers de vendre des ventilateurs à Cuba, ce pays n'a pas pu acquérir les ventilateurs nécessaires pour sauver les patients gravement malades du C OVID-19, ce qui a causé de graves préjudices au peuple cubain.

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Depuis 2006, les États-Unis imposent des sanctions au Venezuela, l'empêchant d'avoir accès au système financier américain. Pendant le mandat de Trump, les États-Unis ont élargi les sanctions économiques et financières contre le Venezuela, gelé tous les actifs du gouvernement vénézuélien aux États-Unis et imposé des sanctions sur le pétrole, les banques, les mines et plus de 140 employés du gouvernement, ce qui a gravement affecté l'économie vénézuélienne. La production de pétrole brut vénézuélien est passée de près de 2,5 millions de barils par jour en 2016 à seulement 300.000 barils par jour en 2020. Pendant la pandémie de CO VID-19, les sanctions américaines ont empêché le Venezuela d'obtenir en temps voulu du matériel pour lutter contre la pandémie et des produits de base tels que de la nourriture, de l'eau potable et de l'essence. Selon le rapport sur les mesures spéciales publié par le rapporteur des Nations unies Du Han sur les effets négatifs de l'application unilatérale des droits de l'homme, les sanctions ont plongé plus d'un tiers de la population vénézuélienne dans une grave crise alimentaire et dans un manque de soins, de fournitures et d'équipements médicaux de base; la situation des services de santé s'est détériorée et les décès de mères, d'enfants et de personnes gravement malades ont augmenté. En juin 2020, le département du Trésor américain a annoncé l'imposition de sanctions à trois hommes d'affaires mexicains et à huit sociétés mexicaines, gelant leurs avoirs aux États-Unis, pour avoir prétendument aidé le Venezuela à échapper aux sanctions américaines et leur interdisant de participer à toute transaction impliquant des personnes et des entités américaines.

Depuis 2006, les administrations américaines successives ont constamment renforcé les sanctions contre la République populaire démocratique de Corée (RPDC). Depuis 1988, les États-Unis ont inclus la RPDC dans leur liste des "États soutenant le terrorisme" pendant de nombreuses années. En 2016, le président de l'époque, Barack Obama, a signé le "North Korea Sanctions and Policy Enhancement Act" (loi sur les sanctions contre la Corée du Nord et le renforcement des politiques) pour compléter les sanctions déjà imposées par les administrations précédentes. En 2017, les États-Unis ont imposé de nouvelles sanctions à la Corée du Nord par le biais de la loi "Countering America's Adversaries Through Sanctions Act" et ont demandé au système SWIFT d'exclure les banques nord-coréennes de son réseau bancaire mondial. Les sanctions américaines contre la RPDC comprennent des restrictions sur les importations et les exportations commerciales, l'interdiction pour les citoyens de la RPDC de travailler à l'étranger, le gel des avoirs aux États-Unis et l'interdiction des liens économiques avec la RPDC. En novembre de la même année, trois porte-avions de la marine américaine, dont l'USS Reagan, l'USS Roosevelt et l'USS Nimitz, sont apparus simultanément en mer de Chine orientale et ont organisé conjointement des exercices militaires de haute intensité avec la marine sud-coréenne, ce qui a attiré beaucoup d'attention de la part du monde extérieur.

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Expulsion de l'Iran du système SWIFT à deux reprises et perturbation de l'ordre financier international. Les États-Unis ont imposé pour la première fois des sanctions économiques contre l'Iran en 1979, en gelant les avoirs iraniens à l'étranger pour une valeur de 1,2 milliard de dollars, ce qui a conduit à un embargo commercial complet. Avec l'évolution du dossier nucléaire iranien, les États-Unis ont interdit aux institutions financières iraniennes d'utiliser le système de compensation et de paiement américain pour régler les transactions en dollars américains, ce qui a contraint l'Iran à se séparer du dollar américain. En 2012, afin de contenir l'Iran de manière générale, les États-Unis et l'Union européenne ont retiré l'Iran du système SWIFT, rendant impossible pour l'Iran d'effectuer des transactions transfrontalières avec le dollar américain, l'euro et toute autre devise internationale, et la valeur de la monnaie iranienne s'est dépréciée d'environ 38% en un an. Le commerce extérieur de l'Iran est entré en récession, avec des importations et des exportations en forte baisse et des exportations de pétrole brut réduites de moitié. En 2018, l'administration Trump a unilatéralement abandonné l'accord sur le nucléaire iranien et a de nouveau expulsé l'Iran du système SWIFT. Selon une étude réalisée par un groupe de réflexion américain, l'Iran a perdu la moitié de ses exportations de pétrole et 30% de ses recettes de commerce extérieur en raison des sanctions. Le gouvernement américain a de nouveau brandi le bâton des sanctions contre l'Iran, ce qui a suscité des critiques de toutes parts. En 2019, Jake Sullivan, qui est aujourd'hui conseiller à la sécurité nationale du président Joe Biden, a écrit un article critiquant la politique de l'administration Trump à l'égard de l'Iran, affirmant qu'elle n'utilise rien d'autre que la coercition et aucune diplomatie.

Sanctions imposées à la Biélorussie. Depuis 2004, les États-Unis ont imposé 17 séries de sanctions ciblées à la Biélorussie. Actuellement, 16 personnes, dont le président biélorusse Aljaksandr Lukašėnka, font l'objet de sanctions américaines allant de l'interdiction de voyager au gel des avoirs. En outre, dix entreprises biélorusses se sont vu interdire l'accès au marché américain.

Sanctions unilatérales imposées à des pays africains comme le Soudan. En 1993, les États-Unis ont annoncé des sanctions contre le Soudan. En 1997, l'administration Clinton a annoncé des sanctions économiques radicales contre ce pays africain. En 2017, les États-Unis ont encore ajouté le Soudan à la liste des "États soutenant le terrorisme" et diverses sanctions ont continué à être mises en œuvre contre Khartoum, y compris une interdiction des investissements, du commerce et des prêts au Soudan. Des années de sanctions américaines ont entraîné une grave crise humanitaire au Soudan, avec un grand nombre d'enfants mourant de malnutrition dans tout le pays, selon un rapport publié par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies au Soudan. En outre, les États-Unis ont ciblé des sanctions contre des individus et des organisations dans des pays africains tels que le Burundi, la République centrafricaine, la Somalie et le Zimbabwe.

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Des sanctions totales contre la Russie. En 2014, les États-Unis ont interdit le financement à moyen et long terme des secteurs de la défense, de la finance et de l'énergie de la Russie. En avril 2018, les États-Unis ont de nouveau annoncé des restrictions à l'encontre de 38 personnes et entreprises russes, gelant tous leurs avoirs sous juridiction américaine. En novembre 2021, les États-Unis ont annoncé de nouvelles sanctions liées au projet de gazoduc Nord Stream 2. Après l'éclatement du conflit russo-ukrainien, les États-Unis ont forcé de nombreux pays à publier la "Déclaration conjointe sur les nouvelles mesures de restriction économique" contre la Russie, interdisant l'importation de pétrole brut, de gaz naturel liquéfié et de charbon russes, et limitant les investissements américains dans la plupart des entreprises énergétiques russes, retirant les principales banques russes de SWIFT. À ce jour, les États-Unis et leurs alliés ont directement sanctionné plus de 2500 entreprises, fonctionnaires et particuliers russes.

Violer le principe du commerce équitable et imposer des droits de douane à la Chine. En juillet 2018, les États-Unis ont lancé une guerre commerciale contre la Chine, imposé un droit de douane de 25 sur quelque 34 milliards de dollars de biens importés de Chine; en août, un autre droit de douane de 25% a été annoncé sur 16 milliards de dollars de biens chinois; et en septembre, les États-Unis ont à nouveau annoncé un droit de douane de 10% sur 200 milliards de dollars d'importations chinoises. En mai 2019, il a été annoncé que les droits de douane sur 200 milliards de dollars de marchandises chinoises passeraient de 10 % à 25 %; en août, il a été annoncé que des droits de douane supplémentaires seraient appliqués à environ 550 milliards de dollars de marchandises chinoises exportées vers les États-Unis, ce qui a intensifié la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis.

Blocus technologique contre la Chine dans le secteur des semi-conducteurs. En août 2022, la loi "CHIPS and Science Act" a été promulguée. Cette loi, qui prévoit jusqu'à 52,7 milliards de dollars de subventions gouvernementales pour l'industrie américaine des semi-conducteurs, exige que les entreprises de semi-conducteurs qui reçoivent une aide financière fédérale ne se développent pas de manière substantielle dans des pays comme la Chine. Le gouvernement américain s'est associé au Japon, à la Corée du Sud et au Taïwan chinois pour former ce que l'on appelle le "Chip 4" afin de tenter de limiter le développement de l'industrie chinoise des semi-conducteurs.

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Utiliser le pouvoir de l'État pour supprimer les entreprises chinoises de haute technologie. La précédente administration américaine a lancé le programme "Clean Network" sous le prétexte de la sécurité nationale et de la protection de la vie privée de ses citoyens, appelant explicitement à l'élimination des entreprises chinoises telles que Huawei, Baidu et Alibaba dans cinq secteurs, à savoir les réseaux de télécommunication, les boutiques d'applications mobiles, les programmes d'applications mobiles, les services en nuage (cloud) et les câbles sous-marins. Le secrétaire d'État américain de l'époque, Mike Pompeo, et d'autres politiciens américains ont fait pression sur d'autres pays et régions et les ont forcés à rejoindre l'alliance dite "Clean Network". De hauts fonctionnaires américains ont même intimidé des pays comme Chypre, exigeant qu'ils ne coopèrent pas avec les fournisseurs chinois de 5G, faute de quoi les conséquences seraient graves. Les États-Unis ont inscrit plus de 1000 entreprises chinoises, dont ZTE, Huawei et DJI, sur diverses listes de sanctions, et ont utilisé la sécurité nationale comme excuse pour réprimer les applications de médias sociaux chinoises telles que TikTok et WeChat.

Sous le prétexte de la démocratie et des droits de l'homme, les États-Unis ont soulevé des questions concernant Taïwan, Hong Kong et le Xinjiang. La "loi TAIPEI", la "loi sur les droits de l'homme et la démocratie à Hong Kong", la "loi sur la prévention forcée des Ouïghours" et d'autres projets de loi liés à la Chine ont été élaborés, qui sont étroitement liés aux questions de commerce et d'échange de technologies avec la Chine. Tout cela interfère de manière injustifiée dans les affaires intérieures de la Chine et oblige les pays occidentaux à suivre les États-Unis.

Les États-Unis ont fait l'apologie de la "théorie de la fuite en laboratoire" du co ronavir us et n'ont pas ménagé leurs efforts pour diffamer et stigmatiser la Chine. Au mépris du "Rapport de la mission conjointe OMS-Chine sur la maladie à coro nav irus 2019", les États-Unis ont utilisé leurs services de renseignement pour publier la soi-disant évaluation de l'origine du C OVID-19. Les États-Unis insistent pour politiser et exploiter la question de la recherche de l'origine du virus, jetant une ombre sur la coopération mondiale pour lutter contre la pandémie.

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Les États-Unis sanctionnent pour la première fois des entreprises indiennes pour s'être engagées dans le commerce du pétrole avec l'Iran. L'Economic Times, le Times of India et d'autres médias indiens ont rapporté les sanctions pétrochimiques américaines contre Tibalaji Petrochem, une société commerciale basée à Mumbai, en octobre 2022. C'est la première fois que les États-Unis sanctionnent une entreprise indienne pour s'être engagée dans le commerce du pétrole avec l'Iran. En avril 2023, le ministère indien des Affaires étrangères a annoncé que les gouvernements de l'Inde et de la Malaisie avaient convenu de réglementer le commerce entre les deux pays en roupies indiennes.

Appliquer sans pitié une diplomatie coercitive avec les alliés. Dans les années 1980, le PIB du Japon représentait la moitié de celui des États-Unis. Pour éliminer la menace économique du Japon, les États-Unis ont contraint le Japon à signer l'"accord du Plaza" en 1985, forçant le yen à se surévaluer, ce qui a conduit à l'expansion rapide de la bulle économique intérieure du Japon, à l'effondrement de la bulle immobilière et à la stagnation à long terme de l'économie japonaise.

En 1986, en réponse à l'essor de l'industrie japonaise des semi-conducteurs, les États-Unis ont forcé le Japon à signer l'"Accord États-Unis/Japon sur les semi-conducteurs", ont lancé une "enquête au titre de la section 301" contre le Japon et ont imposé des sanctions commerciales sur divers produits japonais tels que les semi-conducteurs et les ordinateurs, ce qui a sapé la concurrence et le potentiel des semi-conducteurs et des ordinateurs japonais, voyant leur part de marché chuter de 50% du marché mondial à environ 10% en 2019.

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Le démembrement d'Alstom par le biais d'"otages économiques". En 2013, les États-Unis ont utilisé le "Foreign Corrupt Practices Act" pour arrêter Frédéric Pierucci, un dirigeant d'Alstom, et l'ont convaincu de conclure un accord "à l'amiable" pour obtenir des preuves et des informations supplémentaires contre Alstom. En 2014, pour faire pression sur Alstom, les autorités américaines ont arrêté au moins trois autres anciens collègues de Pierucci, utilisant des "otages économiques" comme monnaie d'échange. Sous de nombreuses pressions, Alstom a dû accepter une offre de rachat de la société américaine General Electric en 2015. Dans son analyse, The Economist a affirmé que l'enquête du ministère américain de la Justice avait faussé le processus de vente d'actifs d'Alstom, créant un avantage pour les acheteurs potentiels aux États-Unis.

L'exercice du club tarifaire en Europe et l'interférence dans la concurrence du marché. En 2018, le gouvernement américain a utilisé la section 232 de la loi sur l'expansion du commerce de 1962 pour imposer des droits de douane allant jusqu'à 25% et 10% respectivement sur les produits en acier et en aluminium dans plusieurs pays et régions, y compris l'UE, prétendument pour des raisons de sauvegarde de la sécurité nationale. En janvier 2021, à l'avantage concurrentiel de Boeing, le service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis a annoncé des droits de douane allant jusqu'à 15% sur les importations en provenance de France et d'Allemagne, y compris les pièces d'avion, d'une valeur totale de 7,5 milliards de dollars.

Ces dernières années, les États-Unis ont ciblé leurs mesures coercitives sur l'industrie des semi-conducteurs, "extorquant" des données confidentielles à de nombreuses entreprises de puces dans le monde entier et maintenant la domination américaine dans l'industrie des semi-conducteurs. En septembre 2021, le ministère américain du commerce a publié un avis demandant aux entreprises de la chaîne d'approvisionnement en semi-conducteurs de fournir "volontairement" des informations pertinentes dans un délai de 45 jours, y compris 26 éléments de données clés tels que les stocks, la capacité de production, le cycle d'approvisionnement et les informations sur les clients. Dans une interview accordée à Reuters, la secrétaire américaine au commerce, Gina Raimondo, a déclaré qu'en cas de refus des entreprises, des outils tels que le "Defense Production Act" seraient utilisés pour les convaincre de fournir les données. Les données du site web du gouvernement américain montrent que, sous la pression des États-Unis, en novembre 2021, plus de 70 entreprises, dont TSMC, UMC, Samsung, SK hynix et le japonais Sony Semiconductor, ont soumis des informations sur la chaîne d'approvisionnement en semi-conducteurs au ministère américain du commerce.

Outre les sanctions économiques et financières, les États-Unis savent également s'ingérer, directement ou indirectement, dans les affaires intérieures d'autres pays en soutenant des guerres par procuration, en incitant à la guerre, en fournissant des armes et des munitions, et en entraînant des forces antigouvernementales, etc. pour contrer les pays et les régions "désobéissants". Depuis le 20ème siècle, sous la bannière de la "démocratie" et de la "liberté", les États-Unis ont promu la "doctrine néo-Monroe" en Amérique latine, provoqué des "révolutions colorées" en Eurasie et planifié le "printemps arabe" en Asie occidentale et en Afrique du Nord, s'engageant dans une "évolution pacifique" dans diverses parties du monde, se livrant arbitrairement à des brimades hégémoniques et envoyant un message clair selon lequel ceux qui les suivent survivront et ceux qui les défient périront.

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Depuis 2003, les États-Unis ont contribué à la "révolution des roses" en Géorgie, à la "révolution orange" en Ukraine et à la "révolution des tulipes" au Kirghizstan. Le Financial Times a rapporté que des agences telles que la National Endowment for Democracy et l'Agence américaine pour le développement international ont contribué à susciter des protestations dans d'autres pays. La cause principale et immédiate de la révolution de couleur est la sauvegarde des intérêts américains tels que l'expansion stratégique et la sécurité énergétique, selon un article du réseau britannique Open Democracy Network.

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Selon l'ouvrage Covert Regime Change: America's Secret Cold War de l'universitaire américaine Lindsey A. O'Rourke, les États-Unis ont mené 64 opérations secrètes de changement de régime et six opérations manifestes de même nature entre 1947 et 1989. Lors de la crise haïtienne de 1994, les États-Unis ont forcé le gouvernement militaire d'Haïti à quitter le pouvoir par le biais d'une invasion à petite échelle. L'administration de l'époque a salué cette action comme un modèle de diplomatie coercitive. En 2003, l'administration Bush a alloué 30,3 milliards de dollars de dépenses militaires supplémentaires à la diplomatie coercitive. Selon The Guardian, les États-Unis, bien qu'ils soient très irrités par l'ingérence extérieure, sont des experts en la matière.

2. Les États-Unis disposent de nombreux moyens de diplomatie coercitive

L'hégémonie du dollar américain est une base importante pour la coercition économique des États-Unis. Le "pétrodollar", le "droit de veto à une voix" des États-Unis au sein du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, et l'échange bilatéral de devises sous l'égide de la Réserve fédérale sont autant d'éléments concrets de l'hégémonie du dollar américain. En tant que monnaie de règlement internationale, le dollar américain représente la majeure partie du commerce et des investissements mondiaux, ce qui permet aux États-Unis de transférer leurs problèmes économiques nationaux à d'autres pays par le biais de l'inflation des exportations et des déficits commerciaux. Les États-Unis contrôlent le pouvoir de fixation des prix des principales matières premières et ressources mondiales et peuvent influencer les économies et les finances des autres pays en contrôlant le taux de change et le taux d'intérêt du dollar américain. En tant que monnaie de sanction internationale, le dollar américain occupe une position centrale dans le système financier mondial, ce qui permet aux États-Unis de couper l'accès des autres pays au dollar et aux canaux commerciaux, et d'imposer des pressions et des sanctions à d'autres pays en restreignant les canaux de financement et de transaction. Le gel des biens, les amendes élevées et le refus de services financiers sont autant d'astuces habituelles des États-Unis pour imposer un blocus économique et des sanctions financières à d'autres pays en tirant parti de l'hégémonie du dollar américain.

Le contrôle du commerce est un moyen important de la coercition économique américaine. Les États-Unis disposent de diverses formes de contrôle commercial, notamment des sanctions, des restrictions sur les importations et les exportations, l'imposition de droits de douane, l'élimination des subventions et des quotas, et ont établi une variété de listes de contrôle commercial pour servir différents buts et objectifs, y compris des listes de ressortissants spécialement désignés, des listes d'entités, des listes non vérifiées, des listes d'utilisateurs finaux militaires et des listes de restrictions industrielles. Les États-Unis imposent souvent des droits de douane de manière arbitraire, en violation du droit international et des règles commerciales internationales, obligeant les autres pays à s'engager dans des négociations commerciales inégales avec eux. Ces dernières années, les États-Unis ont souvent restreint les investissements dans les télécommunications, les semi-conducteurs, l'intelligence artificielle et d'autres technologies émergentes au motif qu'elles "mettent en danger la sécurité nationale" et ont inscrit des entités ou des personnes étrangères sur la liste de contrôle des exportations, limitant ainsi leurs achats de technologies américaines. En signant des décrets, les États-Unis perturbent obligatoirement les activités des entreprises étrangères aux États-Unis ou interdisent aux entités ou aux particuliers américains de commercer avec des entreprises étrangères, imposent des sanctions technologiques sévères à d'autres pays, sapant ainsi l'ordre économique et commercial international et le processus de mondialisation de l'économie.

La "compétence à long terme" est un autre moyen couramment utilisé par les États-Unis pour exercer leur coercition économique. Les États-Unis ont promulgué des lois nationales telles que la "Foreign Corrupt Practices Act", la "Trading with the Enemy Act", la "Countering America's Adversaries Through Sanctions Act", la "International Emergency Economic Powers Act" et la "Export Control Act", et ont rédigé une série de décrets imposant directement des restrictions à des pays, des organisations ou des individus spécifiques. Les États-Unis étendent arbitrairement la compétence de leur droit national tout en appliquant des règles ambiguës telles que le "principe du moindre contact" et le "principe d'efficacité", en abusant des voies nationales d'action judiciaire pour s'engager dans une "compétence de longue portée" avec des entités et des individus étrangers.

La promotion de la soi-disant démocratie et des droits de l'homme est une astuce américaine courante pour exercer une coercition politique et s'ingérer dans les affaires intérieures d'autres pays. Les États-Unis ont longtemps promu les "valeurs américaines" dans le monde, mis en scène la "démocratie contre l'autoritarisme", interféré arbitrairement dans les affaires intérieures d'autres pays et tenté de façonner d'autres pays et l'ordre mondial avec leurs propres valeurs et leur propre système politique. Ils s'ingèrent dans les gouvernements légitimes des autres pays et les subvertissent afin d'affaiblir leurs rivaux, de provoquer des crises, de créer le chaos et de saper la stabilité.

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Les objectifs de la coercition politique américaine sont globaux. Qu'il s'agisse d'un adversaire ou d'un allié, d'un pays développé ou en développement, d'une grande entreprise ou d'une petite organisation, la coercition est toujours une option pour les États-Unis, pour autant qu'ils la jugent rentable et que les objectifs se plient à leur volonté. Sous la bannière de la "promotion de la démocratie", les États-Unis ont mis en œuvre la "doctrine néo-Monroe" en Amérique latine, provoqué la "révolution colorée" en Eurasie et planifié le "printemps arabe" en Asie occidentale et en Afrique du Nord.

Les mesures américaines de coercition politique forment un flux sans fin. Les États-Unis utilisent leurs bases militaires, leurs agences diplomatiques, leurs agences de renseignement, leurs organisations non gouvernementales, leurs organisations médiatiques et d'autres canaux et ressources en fonction des différents objectifs et situations, recueillant des informations, exerçant une influence, créant une opinion publique, manipulant les élections, soutenant les partis d'opposition, etc. afin d'interférer publiquement et secrètement, directement et indirectement, dans les affaires intérieures d'autres pays.

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Une armée puissante soutient les États-Unis dans leur diplomatie coercitive. Les États-Unis ont souvent recours à la coercition militaire et à l'usage illimité de la force dans les relations internationales. Ces dernières années, le budget militaire annuel moyen des États-Unis a dépassé 700 milliards de dollars, ce qui représente 40% du total mondial et dépasse la somme des 15 pays suivants réunis. Les États-Unis sont le premier exportateur d'armes au monde et utilisent souvent le commerce des armes pour augmenter leurs revenus et provoquer des conflits régionaux. Les installations et le personnel militaires américains sont répartis aux quatre coins du monde. Selon un rapport de 2020 sur les bases militaires américaines à l'étranger, les États-Unis disposent de plus de 800 bases militaires dans le monde, avec 173.000 personnes déployées dans 159 pays d'Europe, d'Asie, du Moyen-Orient et d'ailleurs.

Les États-Unis ont fréquemment recours à la force militaire pour déclencher des guerres et des conflits de toutes tailles et de toutes formes, ou pour y participer. Entre 1776 et 2019, les États-Unis ont mené près de 400 interventions militaires dans le monde, dont la moitié entre 1950 et 2019, selon le rapport de l'université Tufts intitulé "Introducing the Military Intervention Project : A New Dataset on US Military Interventions" (Introduction au projet d'intervention militaire : un nouvel ensemble de données sur les interventions militaires américaines). Après la Seconde Guerre mondiale, les principales guerres initiées ou lancées par les États-Unis comprennent la guerre de Corée, la guerre du Vietnam, la guerre du Golfe, la guerre du Kosovo, la guerre en Afghanistan, la guerre en Irak, la guerre en Libye et la guerre en Syrie. Les guerres par procuration sont une forme courante d'intervention militaire américaine, dont souffrent des pays comme l'Ukraine, l'Irak, l'Afghanistan, la Libye, la Syrie, le Pakistan et le Yémen. Selon les données du projet "Cost of War" de l'Institut Watson à l'Université Brown, les estimations à la baisse montrent que le nombre total de décès militaires et civils causés par les guerres américaines de l'ère "post-11 septembre" est de 929.000, avec au moins 38 millions de personnes déplacées.

Les soft powers de la culture, de la science et de la technologie sont les moyens secrets dont disposent les États-Unis pour s'engager dans l'infiltration idéologique et la diplomatie coercitive. Les médias occidentaux dirigés par les États-Unis et les médias sociaux internationaux ont fortement soutenu la diplomatie coercitive américaine. Les États-Unis appliquent deux poids deux mesures en matière de liberté de la presse et utilisent divers moyens pour diffamer et supprimer les médias étrangers. Les États-Unis ont abusé de leur hégémonie culturelle, investi massivement dans les médias, soutenu l'infiltration de leurs idées dans d'autres pays et mené une propagande incendiaire. En outre, les États-Unis ont l'habitude de fabriquer de fausses informations pour attaquer d'autres pays et de colporter une opinion publique trompeuse à l'échelle mondiale, en utilisant une chaîne industrielle spécialement conçue à cet effet.

Les États-Unis utilisent leurs produits culturels pour promouvoir les valeurs américaines. Les films hollywoodiens représentent plus de 70% du marché mondial. Les valeurs et le mode de vie américains sont étroitement liés à leurs films et aux programmes télévisés financés par le gouvernement, aux publications, au contenu multimédia et aux programmes des institutions culturelles à but non lucratif, façonnant ainsi un espace d'opinion publique qui soutient l'hégémonie culturelle américaine. Cela a gravement érodé l'indépendance des autres cultures et la diversité des cultures mondiales.

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Les agences de renseignement américaines ont mis en place un grand nombre d'"organisations d'infiltration" dans le monde entier. Diverses fondations et organisations non gouvernementales sont devenues des "intermédiaires" dans l'exportation des valeurs américaines et des "pionniers" de l'infiltration culturelle. Le National Endowment for Democracy, le Congress for Cultural Freedom et d'autres "organisations et institutions d'infiltration" américaines ont promu les opinions culturelles et politiques américaines dans d'autres pays par le biais d'un soutien financier, de formations, de publications et de conférences, afin d'exporter les valeurs et l'idéologie américaines dans le monde entier et de poursuivre l'hégémonie culturelle.

3. La diplomatie coercitive des États-Unis met le monde en danger

Distorsion du fil conducteur de notre époque, à savoir la paix et le développement. La paix et le développement, en tant que thème de notre époque, sont la cause commune des peuples de tous les pays du monde. La recherche de la paix est l'idéal et le désir éternels de l'humanité, et la mondialisation économique est la condition préalable réaliste de la paix mondiale. Cependant, ces dernières années, sous la direction du concept "America First", l'hégémonie, l'unilatéralisme, le protectionnisme, l'isolationnisme et le nationalisme des États-Unis sont devenus de plus en plus féroces. Les États-Unis, qui privilégient leurs propres intérêts, ignorent les besoins urgents de paix et de développement de tous les pays du monde. Ils sont désireux de manipuler les questions idéologiques, de s'engager dans des jeux à somme nulle et de créer diverses "petites cliques" sur bases géographiques. La diplomatie coercitive des États-Unis a jeté une ombre sur la cause de la paix et du développement dans le monde en provoquant des "révolutions de couleur" dans le monde entier, en jetant de l'huile sur le feu et en cherchant des intérêts dans les luttes géopolitiques.

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Perturber le processus de mondialisation économique et d'intégration économique régionale. En s'engageant de plus en plus dans la coercition économique à travers le monde, les États-Unis ont sérieusement sapé la mondialisation économique et l'intégration économique régionale, provoquant une segmentation artificielle et une fragmentation accrue de l'économie mondiale. Cela a sérieusement inversé le cours de la mondialisation économique. Afin de maintenir leur hégémonie, les États-Unis se retirent du modèle de coopération mondiale formé après la Seconde Guerre mondiale et sont effectivement devenus le plus grand perturbateur des règles de la mondialisation. L'OMC a été presque paralysée par l'inaction des États-Unis et la tendance à la libéralisation et à l'intégration du commerce et des investissements mondiaux a été bloquée et sapée par les États-Unis. La coercition économique des États-Unis a non seulement sapé les chaînes d'approvisionnement mondiales et les chaînes industrielles basées sur les dotations en facteurs et les avantages comparatifs, réduisant la productivité du travail, mais a également augmenté les coûts de production régionaux et même mondiaux et a entravé le processus d'intégration économique régionale.

Obstacles au développement des économies émergentes et des pays en développement représentés par les BRICS. Les sanctions économiques et le blocus du développement imposés par les États-Unis à des pays tels que le Venezuela, Cuba, le Myanmar et la Syrie ont directement interrompu le processus de développement durable dans ces pays. Dans ces pays, la grande majorité des 17 objectifs de l'Agenda 2030 des Nations unies pour le développement durable, notamment l'élimination de toutes les formes de pauvreté dans le monde, l'éradication de la faim, la réalisation d'une croissance économique durable, l'industrialisation durable, la réduction des inégalités au sein des pays et entre eux, ainsi que des villes et des établissements humains durables, ont été mis hors de portée par la coercition américaine et la cause du développement mondial a été contrariée à maintes reprises. Les sanctions économiques imposées par les États-Unis aux pays du BRICS, c'est-à-dire la Chine, la Russie, l'Inde, le Brésil et l'Afrique du Sud, ainsi qu'aux marchés émergents tels que l'Argentine, le Mexique et la Turquie, ont gravement porté atteinte à leurs intérêts économiques.

Intensification des divisions et des antagonismes au sein de la communauté internationale. Pour maintenir leur hégémonie mondiale et contenir le développement des autres pays, les États-Unis sont désireux de forcer les autres pays à rejoindre l'"alliance démocratique" en traçant des lignes idéologiques et en imposant des tarifs douaniers. En s'appuyant sur la crise ukrainienne, les États-Unis invitent l'UE et d'autres pays développés à se joindre aux sanctions contre la Russie et obligent ces pays à prendre parti. Ils forcent les alliés européens à se joindre aux États-Unis pour continuer à imposer des sanctions à l'Iran, ce qui a gravement compromis les moyens de subsistance et le développement économique de ce pays. Ce que les États-Unis ont fait a renforcé l'antagonisme international au sein de la communauté et a augmenté le risque que le monde tombe dans une nouvelle guerre froide.

Conclusion

Les États-Unis sont l'inventeur et le maître de la diplomatie coercitive. Pendant longtemps, les États-Unis ont présenté au monde des cas d'école de diplomatie coercitive en recourant à divers moyens malhonnêtes tels que les blocus économiques, les sanctions unilatérales, les menaces militaires, l'isolement politique et les blocus techniques. Comme l'ont souligné les universitaires américains eux-mêmes, l'essence de la diplomatie coercitive américaine réside dans l'idée que "vous êtes soit avec nous, soit contre nous". Les États-Unis doivent diriger, leurs alliés doivent suivre, et les pays qui s'opposeront à la suprématie des États-Unis souffriront".

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Faisant fi du fait qu'ils se sont eux-mêmes engagés dans une diplomatie coercitive partout, les États-Unis, par intérêt politique, qualifient volontiers la Chine et d'autres pays de partisans de la diplomatie coercitive. Il convient de noter qu'une tradition importante de la diplomatie chinoise est de défendre l'égalité de tous les pays, grands et petits, et de ne jamais diviser le monde en différents groupes ou de s'engager dans la pratique de la coercition et de l'intimidation. En outre, la Chine a toujours adopté une position claire contre l'hégémonie, l'unilatéralisme et la diplomatie coercitive. La Chine ne menace jamais d'autres pays par la force. Elle ne forme jamais de coalitions militaires ni n'exporte d'idéologie. La Chine ne fait jamais de provocations à la porte d'autrui et ne met jamais la main dans la maison d'autrui. La Chine ne mène jamais de guerre commerciale et ne fait jamais obstruction de manière infondée aux entreprises étrangères. Calomnier la Chine en l'accusant de s'engager dans une soi-disant diplomatie coercitive, c'est manifestement lancer de fausses accusations.

La communauté internationale peut facilement déterminer qui pratique une diplomatie coercitive et qui contraint le monde. Ceux qui s'engagent dans la coercition, les sanctions, les brimades, la suppression d'autres pays et qui sèment le chaos dans le monde finiront par se faire du tort à eux-mêmes. Les États-Unis devraient se défaire de leur vieille habitude de diplomatie coercitive débridée et rétablir un ordre international juste et rationnel dans le monde.

Wokisme et déconstruction

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Wokisme et déconstruction

par Alberto Giovanni Biuso

Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/25657-alberto-giovanni-biuso-wokismo-e-decostruzione.html

Les phénomènes collectifs qui portent le nom de cultures woke et cancel (ceux qui, par exemple, génèrent l'abattage de statues de poètes et de penseurs au nom de principes contemporains) peuvent apparaître et être quelque peu bizarres et fanatiques.

Leur nature s'exprime par quelques éléments très clairs: la victimisation élevée au rang de principe méthodologique; la tendance fortement censurante à l'égard de tout ce que les "éveillés" considèrent comme l'expression du Mal absolu; l'aspiration à faire tabula rasa de tout le passé de l'humanité, dont ils estiment devoir réécrire les vicissitudes comme s'il s'agissait d'une page blanche; une dimension fortement médiatisée, très éloignée du sentiment commun à la grande majorité des gens; l'attention consécutive que le wokisme reçoit des médias et des institutions bien qu'il constitue un phénomène circonscrit à une niche; l'analogie singulière avec le fanatisme de la "révolution culturelle" maoïste, qui voulait elle aussi anéantir toute la culture chinoise; la nature profondément américaniste et puritaine de la cancel culture, qui, tout en se présentant souvent sous un aspect "gauchiste" - comme diraient les Français - est en réalité l'exact opposé des traditions les plus fécondes de la gauche, telles que la liberté d'expression, la libération par rapport à tout fondamentalisme religieux, la primauté des questions collectives sur les désirs individuels.

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Au contraire, les cultures Woke et Cancel représentent un mélange bizarre de certaines expressions de la culture de "droite" dans ses composantes individualistes et libérales et de la culture de "gauche" dans ses composantes tout aussi individualistes qui tendent à transformer sémantiquement et juridiquement certains désirs individuels légitimes, issus de contextes historiques très précis, en droits naturels.

Tout cela va de soi. Mais il y a quelque chose de plus profond dans le wokisme. C'est en fait aussi l'un des résultats sociaux et culturels les plus significatifs du postmodernisme et du déconstructionnisme. Deux positions philosophiques, qui ces dernières décennies, se sont établies principalement aux États-Unis d'Amérique.

Né également de la vulgarisation par Jacques Derrida de la très fine lecture heideggérienne de Nietzsche, le déconstructionnisme compte parmi ses autres "pères" européens Deleuze et, en partie, Foucault. Ces perspectives philosophiques sont complexes et articulées, mais dans la lecture politique simpliste qu'elles ont reçue aux États-Unis (et, par rebond, en Europe), elles sont devenues des philosophies organiques du libéralisme de salon, avec leur primauté du flux sur la substance des entités, des événements et des processus (qui est également incontestable); et surtout avec leur apologie du désir individuel et avec leur destruction tendancielle de la rationalité classique (et donc aussi scientifique).

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Le déconstructionnisme européen conserve une tendance à l'obscurité expressive et à ce que les Français appellent la "préciosité" (en référence à Molière), c'est-à-dire une sorte de snobisme fondé sur la conviction infondée d'être "le meilleur".

Les éléments problématiques du déconstructionnisme philosophique sont amplifiés démesurément dans le wokisme politique, à commencer par les éléments génétiques que le premier a transmis au second.

Tout d'abord, une tendance anthropocentrique cachée ou même niée, qui est évidente chez d'autres philosophes qui ont contribué au déconstructionnisme. Il s'agit surtout de Sartre, pour qui en dehors de l'humain il n'y a pas d'existence ou, s'il y en a une, elle ne vaut pas la peine d'être étudiée, et de Lévinas, qui ne conçoit de dialogue qu'entre les humains et non de l'humain avec le monde, avec le cosmos; monde et cosmos considérés comme substantiellement inexistants puisque "l'autre de l'être, c'est l'homme en tant qu'il n'est pas l'être". On comprend que le seul être qui compte est l'être humain" (Pierre Le Vigan, in Déconstruction ?, numéro 55 de Krisis, avril 2022, p. 22).

Anthropocentrisme qui, dans certaines tendances déconstructionnistes, évolue presque inévitablement vers l'artificialisme comme apogée des capacités humaines à remplacer le matériel par le numérique, et vers le transhumanisme comme remplacement du réel par le virtuel, sous la forme que Jean Baudrillard a précisément indiquée à travers le concept/dispositif du simulacre, c'est-à-dire un monde où le réel est un moment du faux (Debord), où la frontière entre ce qui arrive et ce qui est inventé tend à s'estomper.

C'est là une des racines de l'ingénierie sociale qui est constitutive à la fois du déconstructionnisme et du transhumanisme et qui a trouvé une mise en œuvre très claire dans l'affaire Cov id19. En effet, il s'agissait, et il s'agit toujours, d'une infodémie, d'une épidémie essentiellement médiatique, qui "a permis de déployer au niveau mondial le récit de la "pandémie meurtrière" qui doit servir de mythe fondateur à une dictature sanitaire et informatique mondiale en cours d'élaboration" (Lucien Cerise, ibid., p. 94).

L'expression et la forme de ce mythe fondateur du déconstructionnisme sanitaire et social sont la dissonance cognitive, l'obscurantisme anti-biologique, l'élimination des différences, l'hypermoralisme à caractère religieux.

La dissonance cognitive prend de multiples formes. Au niveau sociologique, par exemple, la double injonction d'accueillir le monde islamique en Europe et de combattre sans merci le patriarcat masculin, deux injonctions manifestement incompatibles entre elles. Au niveau sanitaire et climatique, la dissonance consiste aussi à éliminer la santé par la santé, en induisant un état permanent d'anxiété, de stress et de dépression au nom de la protection contre un virus.

La forme la plus flagrante de l'obscurantisme anti-biologique est la négation pure et simple de l'existence réelle et innée du masculin et du féminin, réduits à une construction purement sociale et culturelle qu'il faut démanteler de toutes les façons, dès les premières années d'école. Il n'y aurait même pas lieu de s'attarder sur cette pathologie évidente - croire que les hommes et les femmes n'existent pas - si elle n'était pas sérieusement soutenue dans divers forums.

Une pathologie qui constitue une preuve supplémentaire et évidente du rejet déconstructionniste et woke de la différence au nom de l'un, d'une identité de remplacement qui doit éliminer toute diversité ontologique, éthique, politique, au nom des valeurs et d'une égalité réduite à la pure uniformité de l'identique: "Philosophiquement, c'est un processus d'abolition du multiple, dans tous les sens du terme et à tous les niveaux de l'existence, pour aller vers toujours plus d'unité normative. (...) Il s'agit d'organiser volontairement l'unité du monde sur la base d'une hallucination collective" (Cerise, ibid., p. 95).

L'outil principal que l'idéologie woke déploie pour atteindre cet objectif est le langage: de l'utilisation du schwa et de l'astérisque à des stratégies plus complexes visant en tout cas à nier l'existence de tout ce qui pourrait constituer une différence sexuelle entre les humains. Et ce de manière cohérente, puisque le déconstructionnisme nie qu'une nature humaine soit donnée, existe, agisse.

L'éliminer en rendant impossible toute restitution linguistique est l'essence du néo-langage dont George Orwell énonce les principes dans les annexes de son célèbre 1984. Par conséquent, les pratiques woke deviennent des formes d'effacement de toute la culture humaine, puisqu'elle est presque entièrement le produit des hommes Homo sapiens, qui sont considérés comme l'origine et la cause efficiente de tous les maux.

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Le déconstructionnisme woke est exactement cela: une barbarie qui prend des formes rarement vues dans l'histoire des sociétés; un analogue pourrait être les militants d'ISIS qui ont démoli "les idoles", les statues de Bouddha, en Afghanistan.

Ce n'est donc pas un hasard si le dernier élément de la taxinomie que je propose ici consiste à "réactiver sur un nouveau terrain, celui de l'hyper-moralisme wokiste, le vieux fanatisme religieux" (Pierre-André Taguieff, p. 63). Taguieff ajoute que contre cette apologie de l'ignorance, il faut activer la gaieté de la science, qui germe aussi d'une gaieté du scepticisme à l'égard de toute vérité et de toute valeur absolues. S'y opposer au nom et sous la forme de la liberté, car "nous voulons que puisse à nouveau s'épanouir, partout en Europe, un débat d'idées ouvert, sans inquisition, sans fanatisme, sans procès d'intention" (David L'Épée, ibid., p. 56), redonnant un sens et une fonction émancipatrice à l'école et à l'université, de plus en plus réduites à des lieux d'endoctrinement moralisateur selon les modes que l'agenda libéral impose aux sociétés occidentales. En effet, l'ignorance n'est pas la "force" - comme le dit le slogan de 1984 - mais l'outil qui produit des esclaves.

Il faut donc agir et penser pour les libertés réelles, contre le fantôme de la liberté pour laquelle "en apparence, je pense et je fais ce que je veux, mais cela doit rester à l'intérieur du cadre circonscrit par les médias, qui définissent le nouveau discours sacré. Transgresser la parole médiatique revient à transgresser un tabou, et cela créé une malaise immédiat, de même nature que la contestation de la parole du prêtre ou du chaman dans une société traditionnelle" (Cerise, ivi, p. 100).

Nous terminons en rappelant une évidence taboue pour l'idéologie woke: la différence (non pas la hiérarchie, qui est à rejeter, mais précisément la différence) entre le masculin et le féminin.

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Paul B. Preciado est un militant néo-féministe espagnol, auteur d'un manifeste contre tout "stéréotype de genre" et qui constitue, en même temps, une apologie de l'anus, "zone érogène commune à tous les humains sans différence de sexe, orifice non discriminant et marqueur d'égalité", qui "s'impose comme le nouveau 'centre universel contrasexuel'". D'où cet éloge déconstructionniste de l'anus, socle d'un universalisme enfin libéré de l'emprise des normes hétérosexuelles (...). Se situer par-delà le pénis et le vagin, organes de la différence des sexes, dont il faut cependant souligner qu'il ne s'agit que de 'constructions sociales'" (Taguieff, p. 60). Une telle version analocentrique du monde en dit long sur l'absence totale d'humour qui est une autre des limites de la vision woke de la société.

Tout cela contredit tellement la réalité - la réalité qui existe et se produit, au-delà de toute abstraction déconstructionniste - que c'est finalement insoutenable. Le politiquement correct et la cancel culture voudraient "faire coexister islamisme et gauchisme, féminisme et anti-racisme, relativisme axiologique et néo-puritanisme, et ces contradictions ne sont sans doute pas promises à la vie éternelle" (Yannick Jaffré, p. 11). Même la philosophie de l'anus de Preciado et d'autres ne résistera pas à l'épreuve du temps, fondée sur les rêves d'un visionnaire qui seront déconstruits et annulés par une métaphysique capable de respecter le réel, tout le réel, le réel de la différence.

samedi, 10 juin 2023

De Gaulle face au Kali-Yuga français

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De Gaulle face au Kali-Yuga français

par Nicolas Bonnal

« La France et le monde sont dans une situation où il n'y a plus rien à faire; je ne souhaite pas que le référendum réussisse »: le Général de Gaulle face au Kali-Yuga français

J’ai évoqué la chute de la France sous la présidence de de Gaulle: pour un Québec libre d’ailleurs peu suivi d’effet, il a fallu se payer l’industrialisation, la pollution, l’immigration, mai 68, la contestation sociale, le noyautage culturel marxiste (cf. Eric Zemmour sur le rôle sinistre de Malraux), le pays de Cocagne de Pierre Etaix et le Play-Time de Tati, sans oublier l’Alphaville de Godard.

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On y créa le froncé abruti, tétanisé, hébété, qui a rompu avec tous les modèles antérieurs et était prêt pour la goberge télé et bagnole. Je vais écrire et publier un livre sur ce thème : la disparition de la France au cinéma. Car de Farrebique ou de Jean Devaivre (découvrez par exemple l’admirable Alerte au  Sud sur notre chevalerie coloniale, notre épopée saharienne) aux Valseuses et à  Mortelle randonnée, on s’est bien effondré.

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Le pire est que le Général, porté aux nues par des politiciens d’extrême-droite (la smalah MLP-Zemmour) qu’il aurait fait fusiller en 44, en est parfaitement conscient. On le sait, le vénérable et pathétique-amusant Debré père qui est lui-même encore plus traumatisé par ce que devient et va devenir la France au cours des années : marxisation culturelle via Malraux (voir livre p. 145), inflation et taux d’intérêt à 15% (livre p. 151), relâchement moral et spirituel (et même militaire: on n’a pas plus d’empire comme me le rappela mon ami historien de Sparte Nicolas Richer), effondrement du christianisme, Debré et de Gaulle sont conscients de tout. L’Histoire de France est terminée et cela va se sentir.

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Dans ses Entretiens avec le général, publiés par mon éditeur Albin Michel (moi mon dada c’était Mitterrand, et je ne le regrette pas, j’en reparlerai un jour de Mitterrand), Debré écrit donc (p. 57-58) :

« J’évoque ces forces violentes qui désirent tant l’intégration de la France  dans l'Europe, c'est-à-dire en fin de compte la fin de la France, et je crains aussi que les divisions de l'Occident et l'incapacité américaine ne conduisent notre civilisation au déclin décisif. Je parle d'abord des forces qui poussent à l'intégration européenne: tous ceux qui sont hostiles à l'Etat, tous ceux qui ne comprennent pas la nécessité d'une pensée et d'une action indépendantes, se précipitent vers la supranationalité parce qu'ils savent, au fond d'eux-mêmes, que la supranationalité, c'est le protectorat  américain ».

On a parfaitement compris donc pourquoi Asselineau et Philippot qui sautent comme des cabris au nom du Général font 1% des voix. La masse veut la supranationalité et sans rire le protectorat américain avec ses armes qui ont cinquante ans de retard.

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Dans le livre de Debré d’ailleurs le Général paraît souvent triste, distrait, impuissant (idem pour son fils avec qui j’ai eu l’honneur de discuter aux jardins du Ranelagh si chers à mon maître et ami Parvulesco) ; il est en position non de gourou mais de disciple anxieux  et sans maître – comprendre ce que la France devient à cette époque, il faut l’oser en effet, pas vrai ? -

« Le général de Gaulle m'interrompt pour me demander si je crois possible de résister à ces forces. « Il n’y a que vous et moi qui pensons à l’Indépendance de la France.» Je lui réponds que nous devons être, en réalité, plus que deux et j’ajoute qu’il y aura tellement de déceptions à la suite de cette politique d'intégration qu'il ne faut pas douter d'être dans la vérité en expliquant qu'il faut faire l'Europe par l'association des Etats et non par la disparition des nations, à commencer par la disparition de la France. »

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Malheureusement les réponses sont et seront matérielles et matérialistes (Pompidou-Giscard – deux traîtres –, immobilier et nucléaire) :

« Que faire pour encourager ce mouvement ?» me dit-il. Je lui expose que les chemins sont clairs pour maintenir aux Français et à la France la volonté de demeurer une nation. Il faut poursuivre notre effort de modernisation industrielle. Il faut poursuivre notre volonté d'être une puissance militaire atomique et il faut aussi ne pas chercher à nous dégager de nos responsabilités africaines. Je lui expose que ses réticences à l'égard des réunions des chefs d’Etat africains d'expression française, réunions qui pourraient avoir lieu autour de lui, aboutissent à couper des liens qui pourraient être renforcés. »

Le grand projet gaulliste est un leurre auquel Kerillis avait très bien tordu le cou.

De Gaulle échoue – mais il en ressort qu’on ne pouvait qu’échouer. Je confirme !

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Sur le referendum – sa porte de sortie comme on sait – nous sommes clairement entendus :

«J'expose au Général que le but de ma visite est de préciser les conditions qui peuvent permettre le succès, du référendum. Interruption du Général: «Je ne souhaite pas que le référendum réussisse. La France et le monde sont dans une situation où il n'y a plus rien à faire et en face des appétits, des aspirations, en face du fait que toutes les sociétés se contestent elles-mêmes, rien ne peut être fait, pas plus qu'on ne pouvait faire quelque chose contre la rupture du barrage de Fréjus. Il n'y aura bientôt plus de gouvernement anglais; le gouvernement allemand est impuissant ; le gouvernement italien sera difficile à faire; même le président des Etats-Unis ne sera bientôt plus qu'un personnage pour la parade. Le monde entier est comme un fleuve qui ne veut pas rencontrer d'obstacle ni même se tenir entre des môles. Je n'ai plus rien à faire là-dedans, donc il faut que je m'en aille et, pour m'en aller, je n'ai pas d'autre formule que de faire le peuple français juge lui-même de son destin (p.112). »

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On répète parce que c’est merveilleux :

« Je n'ai plus rien à faire là-dedans, donc il faut que je m'en aille et, pour m'en aller, je n'ai pas d'autre formule que de faire le peuple français juge lui-même de son destin. »

Vive Pompidou, Beaubourg, Michel Sardou, la loi Veil et Emmanuelle..

C’est qu’il n’y a plus de religion. Debré ajoute ces lignes stupéfiantes :

« Le Général redit son analyse. Ce qui paraît le frapper le plus c'est le fait que les sociétés elles-mêmes se contestent et qu’elles n'acceptent plus de règles, qu’il s’agisse de l'Eglise, de l'Université, et qu'il subsiste uniquement le monde des affaires, dans la mesure où le monde des affaires permet de gagner de l'argent et d'avoir des revenus. Mais sinon il n'y a plus rien (p. 122). »

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C’est le Kali Yuga, donc on ne peut rien faire – à part se remplir les poches, en bon vaishya. On peut se demander quand même pourquoi la masse des couillons ne réagit plus. C’est ce que fait le Général :

«Le Général m'interrompt pour me dire, à la suite des exemples que je lui donne : « Comment se fait-il que les chefs d'établissement ou les recteurs n'interviennent pas? ». Je rappelle au Général ce que je disais tout à l'heure. L'autorité n'existe plus de par la volonté délibérée du ministère de l'Education nationale et j'ajoute en outre que, pour ce qui concerne les activités socio-éducatives, les chefs d'établissement ont des instructions formelles de ne point intervenir. Je regrette d'autant plus cette abdication et cette complicité que l'on sent les prodromes d'une réaction. Le corps enseignant, même dans ses éléments gauchisants, ne comprend plus cette anarchie et s'émeut de ses conséquences».

Et puis de Gaulle comprend ensuite que la famille disparait, qu’elle n’est plus la structure unifiant la société chrétienne – puisqu’il n’y a plus de société chrétienne:

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Le Général me dit: "Comment se fait-il que les familles ne réagissent pas?".

La vie familiale aujourd'hui n'est plus celle d'hier. L'évolution fait que l’État, le corps enseignant ont pris une responsabilité de plus en plus grande à l'égard des enfants. C'est là une situation à laquelle les familles se sont peut-être trop facilement habituées. Au surplus les réactions des parents se dispersent dans toute une série de directions : le programme, les examens, le comportement des professeurs, et, de ce fait, quand elles s'orientent contre certaines dégradations de l'enseignement, n'ont pas la même force (p. 174). »

La famille, seul Etat qui crée et aime ses citoyens (Chesterton), va disparaître.

C’est là que je cesse toute critique à son encontre (ce qui m’énerve, c’est son culte). Il fallait passer le témoin à un Giscard et aux soixante-huitards. La France moderniste, progressiste et républicaine voulait son Kali-Yuga.

livre-le-chemin-du-labyrinthe.jpgA ce propos et grâce aux talents de Tetyana j’ai scanné la page de Daniélou sur cette question transcendantale:

«C'est armé de ce bagage que j'ai commencé à reprendre contact avec l'Europe qui m'est apparue comme une région malade, atteinte d'une sorte de cancer qui fait que certaines cellules se développent de façon incontrôlée et contaminent peu à peu les autres. Ce développement a forcément une limite. L'espace vital est de plus en plus réduit pour chacun dans ces énormes termitières qui recouvrent peu à peu les campagnes et les forêts. Certains aspects de la vie prennent une place démesurée par rapport à d'autres, créant un profond déséquilibre. La recherche de la prospérité étouffe celle de la sagesse et du bonheur de vivre. Je me suis interrogé sur les raisons qui rendaient les Occidentaux modernes si agités et en somme assez rarement heureux. »

Daniélou prévoit même l’autodestruction européenne que nous vivons – et qui promet d’être inévitable et épouvantable, tant la masse zombie de la société de consommation se laisse faire:

«Les Aryens dont sont issus la plupart des peuples qui ont dominé l'Europe, les Achéens, les Doriens, les Celtes, les Romains, les Germains, les Russes, sont des peuples de prédateurs. Ayant récemment envahi une grande partie de la planète, peuplé les Amériques et l'Australie, imposé leurs langues à l'Afrique et parfois même à l'Asie, ils ont atteint une limite et leur force d'expansion se retourne contre eux-mêmes. Il semble peu probable qu'ils arrivent à se contrôler. C'est un vaste problème d'histoire. Lorsque l'équilibre naturel est rompu, certaines espèces animales tendent à se multiplier jusqu'au point où elles se détruisent elles-mêmes…».

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De Gaulle et la vocation de la France ont disparu dans les années soixante (mon enfance) comme le christianisme. On demande à Bruckberger de compléter (voyez mes textes). Il cite Lévi-Strauss dans une interview inouïe. Prince de la science humaine, le vieux savant juif devenu marginal génial répond courageusement à une stupide interview catho :

« Je vous dirai que ce qui se passe dans l'Eglise depuis le dernier concile me trouble. Il me semble vu de l'extérieur, que l'on appauvrit ou que l'on dépouille la foi religieuse (ou son exercice) d'une très grande partie des valeurs propres à toucher la sensibilité, qui n'est pas moins importante que la raison. LE JOURNALISTE. - Par exemple ?

LÉVI-STRAUSS. C'est vraiment l'appauvrissement du rituel qui me frappe. Un ethnologue a toujours le plus grand respect pour le rituel. Et un respect d'autant plus grand que ce rituel plonge ses racines dans lointain passé. Il y verra le moyen de rendre immédiatement perceptibles un certain nombre de valeurs qui moins toucheraient directement l’âme si l'on s'efforçait de les faire pénétrer par des moyens uniquement rationnels, Louis XIV dit, dans son testament, en de s'efforçant justifier le cérémonial de la Cour, des choses assez profondes: qu'on ne peut pas demander à tout le monde d'aller au fond des choses. Il faut qu'il y ait des expressions sensibles qui ne passent pas par le biais de la connaissance discursive".

Le journaliste: Vous pensez que l’affadissement du rituel d’un groupe social est le signe d'une crise de son système des valeurs ?

- J'entends bien que tout rituel doit évoluer. Une société religieusement vivante serait une société capable d'enrichir son rituel. Mais les tentatives de renouvellement du moins ce que j'en vois quand j'assiste à des messes d'enterrement ou de mariage ne paraissent pas très convaincantes.»

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Et le courageux Bruckberger, disciple de Bernanos, de conclure :

« On ne peut dire plus clairement, ni avec plus de prudence et de gentillesse, qu'en France, la réforme liturgique issue du dernier concile est un fiasco. Un grand savant agnostique s'en dit troublé. Nos évêques, eux, n'en sont nullement troublés: même si elle devait entraîner la mort du patient, ils nous forceraient à tenir la bouche ouverte jusqu'à ce que toute la potion soit avalée. Un grand savant explique ce qu'Aristote nous avait appris depuis longtemps: qu'il n'est rien dans l'intelligence qui ne soit d’abord tombé sous le sens et que tout ce qui touche la sensibilité, surtout si ça vient de loin, doit être modifié avec la plus grande prudence».

Flanqué de tels esprits le Général ne pouvait qu’exhaler cette grandeur triste (pensez au mage Taliesin) que j’ai retrouvée dans les traits de son fils – honoré par une lettre de Vladimir Poutine hors de son centenaire (les démons doivent en trembler encore), quand je parlais avec lui aux jardins du Ranelagh.

A nous d’en finir maintenant avec les démons déchaînés de l’enfer et de la médiocrité.

Sources :

https://www.amazon.fr/Pourquoi-Gaulle-adorait-Russie-anti...

https://www.amazon.fr/Chroniques-sur-lHistoire-Nicolas-Bo...

https://nicolasbonnal.wordpress.com/2023/05/04/le-reveren...

https://lecourrierdesstrateges.fr/2022/09/09/lecons-liber...

https://nicolasbonnal.wordpress.com/2022/12/25/joyeuse-mo...

Daniélou – Le Chemin du Labyrinthe (Rocher)

Debré – Entretiens avec le général de Gaulle – Albin Michel

R.P. Bruckberger – Lettre ouverte à Jean-Paul II (Stock)

 

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Parution du numéro 463 du Bulletin célinien

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Parution du numéro 463 du Bulletin célinien

Sommaire :

2023-06-Cover.jpgLe goût de Céline chez Sollers

Krogold face à la critique

Céline loin des Lumières

Entretien avec Maxim Görke

Céline et Mirbeau

Gen Paul et Céline

 

 

Retour dans la Pléiade

Il faut savoir beaucoup de gré à Henri Godard, Pascal Fouché et Régis Tettamanzi pour le travail magistral accompli dans cette nouvelle édition de la Pléiade. Rappelons à ceux qui possèdent déjà l’œuvre romanesque dans cette collection que seuls deux volumes apportent, avec l’exégèse requise, un corpus inédit. À ne plus confondre avec les deux premiers volumes de l’édition précédente ; avant cette année, pour lire l’œuvre dans l’ordre chronologique de leurs phases de rédaction, il fallait lire les volumes dans l’ordre suivant : I, III, IV et II !  Cette tomaison est abandonnée ; désormais, les quatre volumes sont classés par grandes périodes d’écriture : Romans 1932-1934 (comprenant Voyage au bout de la nuit, avec notamment des séquences inédites du manuscrit et du dactylogramme, et ce que l’éditeur nomme “textes retrouvés” : La Volonté du roi Krogold, Guerre et Londres) ; Romans 1936-1947 (comprenant Mort à crédit, augmenté de dix séquences du roman dans la version du manuscrit retrouvé ;  Casse-pipe suivi de ce que l’éditeur nomme “scènes retrouvées” ; et Guignol’s band). N’étant pas affectés par les découvertes de l’été 2021, les deux derniers volumes demeurent inchangés et sont seulement rebaptisés en Romans 1952-1955 et Romans 1957-1961.

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À moins d’être un collectionneur éperdu de toutes les éditions céliniennes, seule l’acquisition des deux premiers volumes cités s’impose pour découvrir de l’inédit non procuré par la collection “Blanche”.  Idéalement – puisqu’il s’agit de textes non  achevés – il aurait fallu réserver Guerre, Londres et Krogold à la “Bibliothèque de la Pléiade”, et aux “Cahiers de la NRF” mais, outre les impératifs commerciaux, il est naturel de songer au grand public.

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Au moins ces inédits ne lui ont-ils pas été présentés comme des “romans” puisque non avalisés par Céline qui les considérait à juste titre comme des textes non aboutis. Ajoutons que les deux nouveaux volumes de la Pléiade comprennent un avant-propos inédit de Henri Godard pour le premier et une préface actualisée pour le deuxième. Ses commentaires sagaces font litière de l’affirmation de certains selon laquelle Guerre  serait un texte écrit en 1930-1931 destiné, à l’origine, à être intégré dans Voyage au bout de la nuit.

Cette hypothèse est, on s’en souvient, celle de l’universitaire italien Pierluigi Pellini¹. Il n’est pas le seul dans ce cas : en France aussi il se trouve deux ou trois céliniens qui le pensent aussi. Or Guerre ne peut avoir été écrit à la même période que Voyage puisqu’y figurent des bribes de Krogold. Lequel fut rédigé, comme on le sait, après la parution de son premier roman. Mais la grande découverte apportée par ces inédits est qu’après le fabuleux retentissement de Voyage, Céline a longuement tâtonné. Et n’a donc pas trouvé d’emblée ce qui sera désormais son style : celui inauguré par Mort à crédit. Auparavant il adopta encore, dans ces tentatives que sont Guerre et Londres, un langage proche de l’oralité populaire qui était celui de Voyage.  Sa révolution  stylistique  sera la consécration  d’un éprouvant et patient labeur.

  • L.-F. Céline, Romans 1932-1934 & Romans 1936-1947, Gallimard, coll. “Bibliothèque de la Pléiade”, 2023, 1552 p. et 1956 p. (70,50 et 78,50 euros, prix de lancement jusqu’au 31 décembre).
  1. (1) Giulia Mela et Pierluigi Pellini, « Genèse d’un best-seller. Quelques hypothèses sur un prétendu “roman inédit” de Louis-Ferdinand Céline », ITEM, Paris, Institut des textes et manuscrits modernes (CNRS-ENS), 22 juillet 2022.  Voir aussi Marc Laudelout, « Guerre antérieur à Voyage ? », Le Bulletin célinien, n° 454, septembre 2022.

vendredi, 09 juin 2023

La logique tordue du capitalisme de crise - des pandémies aux guerres et à l'argent numérique

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La logique tordue du capitalisme de crise - des pandémies aux guerres et à l'argent numérique

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2023/06/06/kriisikapitalismin-kieroutunut-logiikka-pandemiasta-sodankayntiin-ja-digirahaan/

"La meilleure façon de comprendre la signification de la nouvelle normalité est peut-être de la décrire comme un changement de paradigme irréversible vers le capitalisme de crise", écrit Fabio Vighi. Le capitalisme d'aujourd'hui n'a plus besoin de crises pour renforcer sa capacité de croissance, "mais pour masquer son incapacité chronique".

La fonction épistémique de la "crise" a donc changé. "Autrefois, elle conduisait à un nouveau cycle économique, aujourd'hui elle facilite la gestion agressive de la décomposition socio-économique", explique M. Vighi.

Aujourd'hui, "la dépendance du capitalisme à l'égard du crédit, financé à l'extrême, exige une contraction de l'économie réelle, principalement par le biais de chocs calculés". C'est précisément en raison de son impuissance inhérente que le capitalisme de crise est "politiquement autoritaire" et a besoin d'une "industrie d'urgence", répète M. Vighi.

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Selon l'universitaire italien, la principale leçon à tirer de ces trois ans et demi est que "la manipulation des marchés financiers est la manipulation directe de la réalité". Les "marchés systématiquement faussés" reflètent une "réalité systématiquement faussée".

Le discours principal de notre époque n'est plus "l'économie basée sur le travail" mais "le contrôle économique de l'effondrement socio-économique" déclenché par la "pandémie" à l'échelle mondiale. La "nouvelle ère capitaliste", selon Vighti, n'est pas basée "uniquement sur le contrôle, mais surtout sur la manipulation et le contrôle".

L'objectif de la politique monétaire des banques centrales n'est plus de stabiliser les prix, mais de stabiliser la tendance à la baisse afin que le marché puisse continuer à prospérer. Un système risqué et surendetté a besoin non seulement de liquidités constantes (crédit), mais aussi de "boucs émissaires et d'alibis" - des "pandémies" à la multiplication des "urgences" et des "faillites bancaires régionales".

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Choisir un bouc émissaire à l'avance donne au système un peu plus de temps. Mais combien de temps cela va-t-il durer ? M. Vighi estime que "l'impasse est déjà en vue". Il est important de garder à l'esprit que lorsque l'échafaudage économique insoutenable s'effondrera, "la société se fracturera et le monde entier tel que nous le connaissons s'écroulera soudainement".

Le démantèlement ordonné du système implique maintenant de démonter le système financier de plus en plus fragile, couche par couche, en préparation d'une nouvelle infrastructure monétaire, qui sera probablement basée sur une monnaie numérique des banques centrales.

Cependant, l'introduction réussie du nouveau système nécessitera une crise majeure, de sorte que de nouvelles "circonstances exceptionnelles" sont susceptibles de survenir. "Nous devrons être tellement traumatisés que nous n'accepterons pas seulement nos nouveaux carcans numériques, mais que nous les supplierons même de les accepter", dystopise M. Vighi.

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Mais la vérité est que depuis le début de la "pandémie", les banques centrales n'ont cessé de proclamer que la CBDC, la monnaie numérique de la banque centrale, était l'avenir des transactions monétaires. Comme l'a déclaré Augustin Carsten, gouverneur de la Banque des règlements internationaux, le 19 octobre 2020 :

"La différence essentielle avec la CBDC est que la banque centrale exerce un contrôle absolu sur les règles et réglementations qui définissent l'utilisation de la banque centrale [monnaie numérique], et que nous disposons également de la technologie nécessaire pour les mettre en œuvre."

Selon toute vraisemblance, toute commission de contrôle monétaire sera gouvernée par une oligarchie ultra-riche qui se coordonnera pour maintenir la pauvreté sous contrôle tout en conservant un maximum de pouvoir et de privilèges pour elle-même.

À l'heure actuelle, la monnaie numérique des banques centrales est présentée comme un système de paiement "sûr et efficace" (l'expression ne vous rappelle-t-elle pas l'époque de la campagne sur les chocs de taux d'intérêt ?

Cependant, il est probable que la prochaine crise montrera les faces rugueuses du capitalisme et forcera les citoyens à accepter plus de misère et moins de liberté. Comme pour la crise des taux d'intérêt, les circonstances exceptionnelles n'ont laissé que peu de choix. Pour la plupart des gens, conserver leur emploi signifiait accepter les pics proposés.

"Nous nous dirigeons maintenant vers une véritable récession économique qui, qu'elle prenne la forme d'un krach déflationniste des marchés ou d'un cycle hyperinflationniste (ou les deux), amènera l'élite à nous proposer une solution technologique miraculeuse: les dépôts seront transférés dans une banque centrale près de chez vous, ce qui signifie que toutes vos dettes deviendront la dette de cette banque centrale, qui assurera la protection en gérant numériquement vos flux d'argent".

"Comme en pleine ère pandémique, la plupart des citoyens vont probablement mordre à cet appât 'sûr et efficace'", spécule avec pessimisme M. Vighi. "La fin de la partie est désormais écrite à grande échelle : une économie mondiale qui s'effondre au ralenti ne peut que tenter de se maintenir en manipulant ses monnaies affaiblies".

"Il est impossible de prédire à quelle distance nous nous trouvons du point de basculement qui s'avérera suffisamment choquant (c'est-à-dire une occasion appropriée) pour l'introduction astucieuse d'un nouveau système monétaire. Mais il ne fait aucun doute que le Titanic se dirige à toute vitesse vers l'iceberg, le grand désastre qui servira de remède miracle : un vaccin numérique qui - selon la publicité - protégera les citoyens du virus économique".

Vighi n'a pas de bonnes nouvelles à annoncer. Selon lui, "nous sommes entrés dans une ère de fragmentation socio-économique extrême, contrôlée du haut vers le bas". Les politiques de gestion de crise deviendront un thème commun pour garder les masses sous contrôle en ces temps instables.

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La désintégration de notre monde se manifeste à la fois par la "rupture des liens sociaux et le lent effondrement des marchés financiers". Comme l'écrivait Hemingway dans Et le soleil se lève, la faillite se produit de deux manières, "graduellement puis soudainement".

La désintégration de la mondialisation en un effondrement socio-économique est également le principal moteur des conflits militaires. Depuis 2001, les États-Unis mènent une guerre continue qui, selon une estimation prudente d'un projet de recherche de l'université Brown, a causé (directement et indirectement) quelque 4,5 millions de morts dans les zones de guerre de l'Afghanistan, du Pakistan, de l'Irak, de la Syrie et du Yémen après le 11 septembre.

"Si l'ampleur de ce carnage fait la une des journaux, c'est uniquement en faisant appel à un sentiment de culpabilité profondément hypocrite. Il n'y a jamais eu de remise en question du lien de causalité qui lie l'hégémonie économique mondiale des États-Unis à son complexe militaro-industriel, une hydre à plusieurs têtes qui continue d'infliger destruction et souffrance afin de retarder la fin de la domination américaine", s'est emporté M. Vighi.

"Maintenant que leur hégémonie mondiale basée sur le dollar risque de s'effondrer, les États-Unis continuent de s'appuyer sur le complexe militaro-industriel comme colonne vertébrale de leur monnaie. Et plus l'économie est endettée, plus le complexe militaro-industriel trouvera des raisons d'étendre ses tentacules", conclut le penseur italien.

En mars de cette année, la crise bancaire auto-infligée a déjà donné une idée de la perversité du jeu. Pour maintenir la puissance mondiale, le modèle économique fondé sur l'endettement doit continuer à détourner des milliards vers la machine militaire.

Selon sa logique tordue, "l'augmentation de la dette permet aux États-Unis de financer leur force militaire colossale à l'intérieur du pays et surtout à l'étranger, ce qui permet au dollar de rester la monnaie de réserve mondiale".

M. Vighi ne voit même pas d'issue à la prétendue rébellion des BRICS contre le dollar. Selon lui, la Chine ne viendra pas non plus à la rescousse de l'économie mondiale. Le professeur de l'université de Cardiff ne voit aucun gagnant dans cette course : "nous assistons à une épreuve de force géopolitique sur un Titanic en perdition dont la seule issue commune est la décadence et l'autoritarisme".

L'ordre mondial multipolaire émergent sera en proie au même désordre, "la tendance autodestructrice du mode de production capitaliste étouffant", suggérant qu'"une grande guerre est désormais aussi possible qu'un accord tacite entre des ennemis géopolitiques ayant des destins économiques très similaires et le même besoin d'imposer une infrastructure oppressive aux masses".

"Les guerres modernes sont inextricablement liées à une économie dépendante du crédit", explique M. Vighi. Tout au long de l'histoire récente du capitalisme, "les guerres ont été utilisées pour créer du crédit afin de financer les armées, les armes et les nouvelles technologies". À cet égard, les deux guerres mondiales du 20ème siècle ont déjà révélé "la dépendance de l'État à l'égard du capital et la dépendance du capital à l'égard du crédit".

Les grands cercles du capital qui possèdent les banques centrales ont le pouvoir d'influencer les stratégies géopolitiques et socioculturelles. C'est pourquoi la récente "pandémie" a été immédiatement qualifiée de "guerre contre le virus". C'est également la raison pour laquelle elle a été remplacée sans heurt par une véritable guerre interarmées qui, selon Vighi, "se prolonge de manière absurde, en raison du mépris capitaliste typique pour la vie humaine".

Comme Vighi l'a déjà expliqué, la "guerre contre l'intérêt" a permis de créer directement d'énormes quantités d'argent et de les mettre en circulation dans le système (selon une stratégie contrôlée par la société de gestion d'actifs BlackRock), résumant ainsi, pour une période beaucoup plus courte, la logique malsaine de la "guerre contre la terreur" des deux décennies précédentes.

Vighi estime que le changement de paradigme du "capitalisme libéral vers un système mondial illibéral basé sur l'urgence" est déjà bien entamé. Alors que la manipulation mondiale devient de plus en plus perverse, sommes-nous simplement en train de passer d'une psychose de masse à une autre, ou pouvons-nous éveiller une conscience collective de l'état des choses ?

En raison du surendettement et des émeutes permanentes, la France menacée d'une dégradation de sa notation

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En raison du surendettement et des émeutes permanentes, la France menacée d'une dégradation de sa notation

Source: https://zuerst.de/2023/06/09/wegen-ueberschuldung-und-dauerkrawallen-frankreich-droht-schlechteres-rating/

Paris. La France, deuxième économie de l'UE après l'Allemagne, est en difficulté. L'agence de notation S&P Global menace désormais de dégrader sa note de crédit. Des fuites indiquent que la note actuelle du pays, "AA-", sera probablement abaissée, car la dette française, qui s'élèvera à 111,6% du produit intérieur brut (PIB) en 2022, est l'une des plus élevées de l'UE et que le déficit annuel est légèrement inférieur à 5% du PIB.

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Une autre agence de notation, Fitch, a déjà abaissé la note de la France de 'AA' à 'AA-' fin avril, justifiant cette décision par des plans de réduction de la dette insatisfaisants et des troubles sociaux persistants ( !).

Le gouvernement Macron se montre toutefois confiant dans sa capacité à maîtriser la dette et à éviter la dégradation de la note. Nous avons une "stratégie crédible pour accélérer le désendettement de la France", a déclaré le ministre de l'Economie Le Maire, qui s'est engagé à réduire la dette à 108,3% d'ici 2027.

Le pays est également sorti de la pire phase de la crise inflationniste, a déclaré le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau. Tout compte fait, "nous serons intransigeants" sur le plan de réduction de la dette, a annoncé M. Le Maire.

Les Français en ont déjà eu un avant-goût désagréable. La fameuse réforme des retraites devrait permettre à elle seule d'économiser jusqu'à 13,5 milliards d'euros d'ici 2030. En outre, les chômeurs seront soumis à une pression accrue et la vaste aide à l'énergie sera réduite au profit d'une aide plus ciblée. Ces mesures ne devraient pas contribuer à la paix sociale (mü).

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Deux vidéos de Nicolas Bonnal

L'anarcho-tyrannie à l'oeuvre

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L’anarcho-tyrannie à l’œuvre

par Georges FELTIN-TRACOL

Pendant le pont de l’Ascension, l’anarcho-tyrannie était à l’œuvre dans l’Hexagone et cette œuvre n’était ni française, ni européenne. On doit cette expression à l’essayiste étatsunien Samuel Todd Francis (1947 – 2005), éditorialiste conservateur proche du francophone Jared Taylor, responsable du cercle de réflexion américain d’origine boréenne American Renaissance.

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L’anarcho-tyrannie désigne, d’une part, les tracasseries quotidiennes et la répression impitoyable des citoyens ordinaires par un despotisme étatique et, d’autre part, l’extrême laxisme du dispositif régalien à l’égard des racailles. Le terme a commencé à se répandre en France au moment du délire covidien visible avec l’auto-attestation de sortie, les contrôles et les verbalisations de toute personne ne portant pas ou portant mal le masque sanitaire par les flics sur les plages.

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Entre le 18 et le 21 mai dernier, les exemples d’anarcho-tyrannie en France se sont multipliés. Sur l’ordre du « sinistre » de l’Intérieur, le préfet de police de Paris interdit à 15 h le samedi le colloque d’hommage à Dominique Venner, une décennie après son acte sacrificiel, prévu le lendemain en début d’après-midi. Cette réunion intellectuelle pourrait propager un discours « discriminatoire et  haineux ». Un autre prétexte justifiant cette mesure inique insiste sur la condamnation du futur fondateur de La Nouvelle Revue d’Histoire à dix-huit mois de prison en… 1961 pendant la Guerre d’Algérie ! Et la prescription, bordel ? Il existe pourtant depuis 1968 une loi d’amnistie.

Les autorités ont déniché un procédé pervers qui contourne la remise en cause de la décision. Le référé-liberté déposé aussitôt est rejeté le lundi 22 mai parce que l’événement était passé. N’y a-t-il donc pas des magistrats administratifs d’astreinte un dimanche ? Par cette entourloupe, la juridiction compétente n’étudie pas sur le fond cette scandaleuse interdiction, établit une présomption de culpabilité et ne condamne pas une nouvelle fois la préfecture de police.

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Une semaine plus tôt, le tribunal administratif de la capitale avait levé les interdictions de manifestation en l’honneur de Jeanne d’Arc et d’un colloque annuel tenu par les royalistes néo-maurrassiens. En revanche, il avait maintenu l’interdiction d’une rencontre européenne des Nationalistes d’Yvan Benedetti au motif fallacieux que ce dernier a été condamné pour des délits d’opinion politique. Les Nationalistes ont passé outre. Résultat, la police a sommé Yvan Benedetti de se présenter dans ses locaux afin de s’expliquer. Encore heureux que le RAID, le GIGN et la BIR ne vinrent pas chercher à l’heure du laitier ce grand sceptique du vivre ensemble inclusif, festif et séropositif !

Une condamnation judiciaire d’ordre politique empêcherait-elle donc à l’avenir d’organiser toute manifestation politique ? Signalons au passage qu’Alain Juppé, condamné en appel en 2004 pour prise illégale d’intérêts à 14 mois de prison avec sursis et à un an d’inéligibilité siège aujourd’hui au Conseil constitutionnel. Faut-il par conséquent arrêter les sessions fréquentes de cette institution ?

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Entre-temps, Villegongis, village d’une centaine d’habitants, accueillait à son corps défendant et malgré l’interdiction formelle de la préfecture du département de l’Indre, le trentième « Teknival » de musique électronique. Les gendarmes ont-ils délogé les « teufeurs », grands consommateurs d’alcool et de drogues diverses ? Pas du tout ! La force publique n’a mobilisé que trois à quatre cents membres pour environ... trente mille participants. Certes, il y a eu des contrôles d’identité et des amendes dressées pour détention et usage de stupéfiants, mais jamais les accès routiers n’ont été bloqués. Pis, pompiers et service médical se sont installés à proximité du terrain agricole occupé sans la moindre autorisation aux frais du contribuable. Posons par ailleurs une question incorrecte : quel est le bilan carbone de ces trois jours de festivités illégales ? Les festivaliers ont laissé sur le champ des milliers de tonnes de déchets, mais les responsables de cette partouze sonore l’auraient parfaitement nettoyé...

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Cependant, on attend toujours la réaction indignée de Greta Thunberg et de Camille Étienne, nouvelle égérie des détraqués climatiques, pour les graves atteintes à l’environnement et aux éco-systèmes environnants. On a néanmoins appris que des vipères auraient mordu quelques « teknivaliers ». Nous savons tous que ces vipères, naguère lubriques, appartiennent dorénavant à l’ultra-droite !

Le traitement médiatique, judiciaire et politique de ce Teknival détonne avec les défilés impeccables du 6 mai à Paris et du 16 mai à Annecy. Dans la capitale, six cents militants se souvenaient de Sébastien Deyzieu mort vingt-neuf ans plus tôt en défilant avec tenue et dignité. Cette manifestation sans casse, ni violence ne pouvait qu’effrayer les belles âmes. En plus d’être tout de noir vêtus (Black lives matter oblige, non ?), les manifestants avaient le visage masqué. N’étaient-ils pas soucieux d’empêcher toute nouvelle contamination virale ou bactérienne ? La caste politico-médiatique n’a surtout pas apprécié d’entendre scander dans les rues de Paris « Europe ! Jeunesse ! Révolution ! » qui vaut mille fois mieux que le lamentable « Femme ! Vie ! Liberté ! ». L’hommage mérité rendu à Sébastien Deyzieu a déclenché l’ire du locataire de la place Beauvau qui dégaine plus vite que son ombre les décrets de dissolution.

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Quant à la manifestation nocturne à Annecy où retentit le superbe chant Les Lansquenets, elle n’était pas déclarée. Si elle avait été déposée en préfecture, les autorités compétentes l’auraient interdite ! Observons que le RN et Reconquête ! se dédouanent volontiers de ces deux actions pacifiques dans l’espoir hypothétique de complaire aux prescripteurs d’opinion. La  « dédiabolisation » est un leurre dangereux et incapacitant.

Pour interdire colloques et manifestations, le régime anarcho-tyrannique s’appuie sur une jurisprudence administrative de 2014 concernant les spectacles de Dieudonné que votre serviteur mentionnait dans En liberté surveillée. Réquisitoire contre un système liberticide (Les Bouquins de Synthèse nationale, 2014).

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Pendant ce temps, de Villerupt en Meurthe-et-Moselle à Marseille en passant par Valence dans la Drôme et Paris, les fusillades mortelles se généralisent sur fond de rivalités croissantes pour le trafic de drogue. La véritable menace n’est-elle pas l’achat et la consommation de cette merde qui accélère la zombification du pays ? En voulant légaliser les drogues dites « douces », odieux euphémisme, Insoumis, Verts, socialistes, communistes et aile sociétale du macronisme portent une lourde responsabilité morale dans ces règlements de compte sanglants. La réponse du Régime reste fragile, faible et inapproprié.

Un nouveau palier d’oppression vient d’être franchi. Aux manifestations et réunions publiques censurées de manière préventive viendront après la fermeture administrative des librairies amies dans la capitale française (Librairie Vincent, Librairie Française, Librairie Duquesne Diffusion, La Nouvelle Librairie), à Nancy (Les Deux Cités) et au Puy-en-Velay (Arts enracinés), puis, à l’instar des précédents d’Al-Manar, la chaîne du Hezbollah libanais, de Spoutnik et de RT, la suspension définitive des sites Internet avant de s’en prendre finalement aux maisons d’édition, aux journaux, aux revues et à leurs collaborateurs.

Le propos est volontiers pessimiste. Julien Freund avait l’habitude de dire qu’en politique, il faut toujours envisager le pire. Il est temps d’en prendre conscience et d’agir en conséquence. 

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 76, mise en ligne le 30 mai 2023 sur Radio Méridien Zéro.

jeudi, 08 juin 2023

Le césarisme : entre hégémonie et contre-hégémonie

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Le césarisme : entre hégémonie et contre-hégémonie

Alexandre Douguine

Source: https://www.geopolitika.ru/es/article/cesarismo-entre-la-hegemonia-y-la-contrahegemonia

L'État que nous avons déjà eu maintes fois l'occasion de décrire, qui est imprégné d'hégémonie, mais qui lui résiste en partie, est un État césariste. Il dit : "Je n'entrerai pas demain (dans le jeu), je resterai aujourd'hui (ce que je suis), que mon aujourd'hui soit éternel". Le césarisme est un État qui ne s'oppose pas à l'hégémonie, mais qui se fige simplement dans le temps, devenant un moyen de dissuasion pour l'hégémonie afin de réaliser sa prochaine étape, mais seulement en tant qu'obstacle (temporaire) sur le chemin de l'hégémonie.

Le césarisme est une tentative d'interagir avec l'hégémonie et de s'y opposer en même temps. Le désir d'interagir avec l'hégémonie de cette manière consiste à la laisser partiellement entrer et, simultanément, à l'éviter tout aussi partiellement. Par exemple, la Fédération de Russie contemporaine est un cas typique de césarisme selon les termes de Gramsci.

Formellement, l'État césariste peut proclamer : "Nous sommes pour la souveraineté ! Mais si l'hégémonie est à l'intérieur comme le moule qu'elle est - idéologiquement, technologiquement, économiquement - alors il importe peu que cet État soit pleinement intégré dans l'hégémonie ou non. Peu importe de quel côté vient l'hégémonie : le fait de prendre un iPhone vous inclut déjà dans l'hégémonie, parce qu'il y a déjà différents programmes qui suivent votre profil, qui vous examinent. Vous êtes inclus dans leur réseau. L'hégémonie est un réseau, un rhizome.

La ligne de démarcation entre hégémonie et césarisme, d'une part, et entre contre-hégémonie et césarisme, d'autre part, sont des aspects fondamentaux de la science politique de Gramsci.

Le G7 est un outil obsolète du néo-empire américain

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Le G7 est un outil obsolète du néo-empire américain

par Timur Fomenko

SOURCES DE L'ARTICLE : https://nexusnewsfeed.com/article/geopolitics/the-g7-is-an-outdated-tool-of-the-us-neo-empire/ & https://www.cese-m.eu/cesem/2023/05/il-g7-e-uno-strumento-obsoleto-del-neo-impero-americano/

Washington a coopté à la fois les gagnants et les perdants de la Seconde Guerre mondiale pour défendre la domination occidentale dans le monde.

Le sommet des nations du G7 s'est tenu à Hiroshima, au Japon, le week-end dernier.

Le choix d'Hiroshima est significatif pour plusieurs raisons. Tout d'abord, Hiroshima est connue dans le monde entier comme la ville que les États-Unis ont bombardée, avec Nagasaki, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, bombardement qui a conduit à la capitulation de l'Empire du Japon et à la transformation de ce pays en un État client des Américains.

Deuxièmement, conformément au double effort d'endiguement américain contre la Chine et la Russie, le Japon s'efforce de se remilitariser. Par conséquent, bien que le Japon préside le G7 cette année, l'événement a été une approbation des objectifs géopolitiques centrés sur les États-Unis et impliquant les deux pays.

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Mais que dire du G7 lui-même ?

Fondé en 1975 en tant qu'organisation de l'époque de la guerre froide et intégrant brièvement les aspirations de l'Occident à l'égard de la Russie post-soviétique, le groupe prétend représenter les pays industriels les plus avancés du monde, mais n'importe qui pourrait dire qu'il s'agit aujourd'hui d'une catégorie obsolète. Des pays comme la Chine et l'Inde, dont les économies sont plus importantes que celles de la plupart des membres du G7, ne font pas partie du groupe. Le caractère et l'agenda du G7 sont plutôt idéologiques, l'objectif étant de préserver à tout prix une vision du monde dominée par l'Occident.

Il ne faut pas perdre de vue que le G7 est un regroupement effectif d'anciens empires qui régnaient autrefois sans partage sur le monde et qui sont aujourd'hui tenus sous l'aile protectrice des États-Unis qui en ont fait leurs vassaux. Étonnamment, les trois puissances de l'Axe de la Seconde Guerre mondiale, vaincues par les Alliés, font partie de ce groupe.

Bien que les régimes fascistes respectifs de l'Allemagne, de l'Italie et du Japon aient été détruits à juste titre, après la guerre, ces pays ont tous été reconstruits en tant qu'États clients des États-Unis et leurs intérêts respectifs ont été placés entre les mains de Washington.

De même, les empires alliés sortis victorieux de la guerre, notamment la France, la Grande-Bretagne et son domaine impérial, avec le Canada, ont découvert que la guerre avait gravement épuisé leurs ressources et leur puissance nationale au point qu'ils ne pouvaient plus continuer à se positionner sur l'échiquier international comme les superpuissances mondiales qu'ils avaient été. Ils ont donc passé le relais aux États-Unis et s'appuient depuis sur Washington pour garantir leurs intérêts dans le monde.

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Quoi qu'il en soit, tous ces pays occupaient des positions privilégiées découlant de leurs époques impériales respectives. Ayant colonisé la majeure partie du globe et le Japon ayant occupé militairement une grande partie de l'Asie, ces pays s'étaient énormément enrichis. La fabuleuse richesse de la Grande-Bretagne, par exemple, est directement liée à l'exploitation de l'Afrique et de l'Inde.

Les empires coloniaux avaient un caractère strictement commercial, l'idéologie servant à justifier l'agression, tout en soutenant leurs intérêts économiques par une immense puissance militaire. Cela a donné à ces pays le privilège qui a constitué la distinction entre le Nord et le Sud.

Incapables de maintenir leurs empires, que ce soit par épuisement ou par défaite, ces pays ont cherché et cherchent à maintenir les privilèges économiques injustes qu'ils ont obtenus au cours de leurs périodes impériales respectives en se soumettant aux États-Unis, un "néo-empire", héritier de l'ordre international qu'ils ont créé.

Ainsi, le G7, l'agrégation de tous ces pays en un seul groupement idéologique, n'est pas un hasard. Leur objectif respectif est de maintenir leurs privilèges économiques et de tenter de supprimer les changements dans l'ordre international qui menacent leur position, représentée dans ce cas par la montée du Sud et de la Chine.

Dans cette note, le G7 dirigé par les États-Unis accepte d'essayer d'empêcher la Chine de progresser dans les technologies de pointe. Il veut également empêcher d'autres pays d'adhérer au modèle de développement proposé par Pékin et maintenir l'écart de richesse fondamental entre le Nord et le Sud de la planète.

Le G7 veut être le seul groupe autorisé à imposer des sanctions et des embargos massifs à d'autres pays, puis à dénoncer la défense des intérêts de la Chine comme une "coercition économique".

Ils veulent également s'assurer que ni la Chine ni la Russie ne puissent remettre en cause la domination militaire historique de l'Occident.

Les États-Unis ont en effet coopté les vainqueurs et les perdants de la Seconde Guerre mondiale (à l'exception de l'URSS) au sein d'un même groupe et l'ont utilisé pour assurer la continuité du monde dans lequel ils ont été investis d'un rôle de chef de file.

Cependant, un fait indéniable est que le monde évolue dans un sens qui n'est pas favorable au G7. Ils n'ont plus ce degré de domination et leur part du PIB mondial ne fera que diminuer. Alors que les économies des pays BRICS continuent de croître et que la multipolarité émerge, il est peu probable que leur petit club exclusif soit en mesure d'essayer de dicter les flux de l'économie mondiale.

Ce petit club veut rester riche tout en empêchant les autres de s'enrichir.

Mais cela ne fonctionnera pas.

Stefano Vernole à l'agence TASS: "L'OTAN joue un rôle négatif dans les Balkans et mène une guerre hybride contre la Serbie à travers le Kosovo"

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Stefano Vernole à l'agence TASS: "L'OTAN joue un rôle négatif dans les Balkans et mène une guerre hybride contre la Serbie à travers le Kosovo"

Propos recueillis par Vera Chtcherbakova pour Tass

Source : https://www.cese-m.eu/cesem/2023/06/stefano-vernole-a-tass-la-nato-gioca-un-ruolo-negativo-nei-balcani-e-intraprende-una-guerra-ibrida-contro-la-serbia-attraverso-il-kosovo/

Les États-Unis souhaitent miner la situation dans les Balkans afin d'affaiblir l'Europe en général, tout en menant une guerre hybride contre la Serbie au Kosovo en raison de son attitude positive vis-à-vis de la Fédération de Russie. Ce point de vue a été exprimé dans un entretien avec le correspondant italien de TASS, Stefano Vernole, vice-président du Centre d'études eurasiennes et méditerranéennes, samedi.

"L'OTAN a joué un rôle très négatif [au Kosovo], surtout au début, en encourageant un nettoyage ethnique contre les Serbes du Kosovo. Bien sûr, les États-Unis profitent de l'instabilité en Europe, qui affaiblit la grande puissance économique que représente cete dernière, et leur permet d'attirer les investissements aux États-Unis, où le climat semble plus stable", a-t-il déclaré.

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Selon M. Vernole, le point commun entre les situations au Kosovo et dans le Donbass réside dans la politique de deux poids, deux mesures à laquelle l'Occident a recours. "Le référendum albanais de 2008 sur l'indépendance du Kosovo a été reconnu, mais le référendum de 2014 sur l'indépendance d'une partie des territoires ukrainiens n'a été reconnu par personne, référendum auquel s'ajoutent ceux de l'Ossétie du Sud, de l'Abkhazie et de la Transnistrie. Tout cela n'a fait qu'accentuer le fossé géopolitique entre les pays occidentaux et l'Eurasie (la Russie et la Chine)", a-t-il déclaré, mentionnant également qu'un certain nombre de pays européens n'ont pas reconnu le Kosovo.

En outre, M. Vernole a cité l'avis d'experts selon lequel les événements au Kosovo et la nouvelle escalade peuvent être attribués à une "guerre hybride" contre la Serbie, dans laquelle l'OTAN poursuit l'objectif évident d'attaquer l'un des alliés de la Russie. "Depuis le début de l'Opération militaire spéciale en Ukraine, la Serbie a maintenu son amitié historique avec Moscou, refusant d'accepter les sanctions anti-russes. C'est pour cette raison que le pays est devenu la cible de l'impérialisme américain qui, par le biais des opérations de l'OTAN en Yougoslavie, a créé un avant-poste anti-serbe au Kosovo", a-t-il cité dans l'une des récentes publications de son centre d'études.

La situation dans les municipalités serbes du nord du Kosovo-Metohija s'est aggravée le 26 mai, lorsque les forces spéciales de la police du Kosovo ont occupé des bâtiments administratifs dans les municipalités de Zvecan, Zubin Potok et Leposavić. Les forces de sécurité ont tenté de faire en sorte que les maires des municipalités ayant remporté les élections, boycottées par la population serbe, prennent leurs fonctions. Le 29 mai, la Force de l'OTAN pour le Kosovo (KFOR) a bouclé les bâtiments administratifs, ce qui a déclenché des protestations de la part des résidents locaux, ce qui a ensuite débouché sur des affrontements.

Comme l'a déclaré le président serbe Aleksandar Vucic, 52 Serbes se sont rendus à l'hôpital de Kosovska Mitrovica pour demander des soins, trois d'entre eux étant gravement blessés. Le 29 mai, le ministre serbe de la défense, Milos Vucevic, a souligné que l'armée du pays avait été mise en état d'alerte en raison de la situation au Kosovo-Metohija et que ses unités avaient été déployées le long de la ligne administrative avec la province autonome serbe.

Comment tuer le monstre libéral et renaître politiquement?

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Comment tuer le monstre libéral et renaître politiquement?

par Iurie Rosca

Préface de l’édition roumaine du livre «Les raisons cachées du désordre mondiale» [1]

Ce livre est écrit par l’une des personnalités les plus remarquables de la très brillante constellation de la dissidence intellectuelle française, qui mènent une bataille exemplaire avec le régime tyrannique qui a usurpé le pouvoir politique en Occident, en particulier après la Seconde Guerre Mondiale. Nous, les ex-communistes d’Europe de l’Est, nous perdons la plupart du temps de vue le fait que les véritables bénéficiaires des résultats de cette guerre n’étaient pas les peuples d’Europe de l’Ouest, qui ont réussi à échapper à l’expansion du communisme soviétique, mais les dirigeants Grande-Bretagne et Etats-Unis. Autrement dit, les vainqueurs ont divisé leurs butin, les Soviétiques ont conquis le centre et l’est du continent, pendant que les Anglo-Saxons ont colonisé la partie occidentale de l’Europe. C’est pourquoi l’effort éditorial de l’Université populaire de Chisinau, sur une période de plusieurs années, est dirigé principalement vers la traduction et la publication, pour le lecteur roumain, de certains auteurs de l’élite intellectuelle française authentique. Le but est de contribuerait à dépasser les clichés de propagande imposés par les maîtres du discours dominant, fondés sur la sacralisation de l’Occident collectif comme expression de la dernière étape du développement civilisationnel. 

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L’auteur de ce livre, qui allie une érudition très spéciale et une rigueur scientifique exemplaire, apparaît devant nous dans la stature d’un penseur politique qui fait partie de l’admirable tradition européenne des grands critiques du système qui a d’abord triomphé en France. Et le point de départ de cette destruction méthodique de la civilisation européenne millénaire est la soi-disant révolution française de 1789, qui a marqué le début de la colonisation de l’Europe continentale par les élites financières britanniques. Le déicide et le régicide, figures à la base de la République française, constituaient la couche sociale la plus détestée de tous les temps et de tous les peuples – celle des usuriers et des marchands. La nouvelle forme de gouvernement, nous rappelle Valérie Bugault, qui proclame la fin de la tyrannie et le triomphe de la liberté (en établissant le républicanisme et la démocratie, ainsi que d’autres éléments de la théorie politique et économique libérale), établissait en réalité la forme la plus perfide de la tyrannie. Il s’agit, pour la ploutocratie apatride, de mettre en oeuvre l’usurpation de tout pouvoir politique et de transformer l’État en simple outil, paravent marketing pour donner à des gens anonymes et irresponsables des bénéfices illimités. 

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Pour aider le lecteur à comprendre les origines du monde et l’envergure de la nouvelle caste qui s’est approprié la plupart des richesses du monde, l’auteur nous présente une vaste exposition historique de la montée et du triomphe de l’hyperclasse mondiale et de sa domination graduelle sur les États et les peuples. Valérie Bugault démontre les procédures politiques, juridiques, économiques et financières qui sous-tendent la stratégie à long terme des « maîtres de l’argent » pour établir une domination absolue. La formule qui illustre cette nouvelle réalité, qui a façonné les sociétés modernes, est présente comme un fil rouge tout au long du livre.  Le « fait économique » a subordonné le « fait politique », en transformant les États en coquilles vides ou, pour reprendre une expression de la langue roumaine, en formes sans fond.

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En d’autres termes, les pays qui étaient autrefois gouvernés par des hommes d’Etat à vocation politique, qui assumaient la mission de garantir le bien commun et la sécurité des gouvernés, ont été mis au service de groupes de type mafieux. Ils conservent leur honorabilité uniquement parce qu’ils ont réussi à imposer leur propre volonté à ceux qui font les lois et gèrent les institutions publiques. Ainsi, l’ensemble de l’appareil d’État est mis au service d’intérêts privés, diamétralement opposés à l’intérêt national et à chaque citoyen. Toute la politique législative, budgétaire, fiscale, douanière, de crédit, ainsi que les relations extérieures et la coopération avec les organes internationaux d’un pays comme la France ou tout autre pays vassalisé par les gangsters du capitalisme corporatif, ne représente que l’expression de leurs intérêts pécuniaires.

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Valérie Bugault montre comment la mafia des prêteurs et des marchands est venue subjuguer les États. Parmi les méthodes d’asservissement politique et social des peuples, notre auteur révèle, entre autres, la transformation de la terre en marchandise à la suite du coup d’État de 1789, l’établissement du système de banques centrales qui prive les États de leur attribution royale pour émettre la monnaie, l’imposition du libre-échange comme une forme de colonisation économique de tous les États du monde, la création de systèmes juridiques qui permettent l’anonymat du capital (conglomérats économiques et zones offshore), etc.

L’auteur nous montre que nous assistons à l’annulation du phénomène politique et sa transformation en farce pour les foules; auxquelles le rôle assigné à l’électorat est celui du dindon de la farce. Les partis politiques et les élections servent en réalité à valider aveuglément décisions prises par les tenanciers économiques dans la plus grande opacité. La démocratie de masse n’est qu’un théâtre de marionnettes, derrière lequel se cachent les décideurs économiques qui instrumentalisent toute la farce politique en finançant les partis et leurs représentants aux postes d’État. C’est-à-dire que si les véritables maîtres de la politique sont les barons de l’économie de marché, ils n’ont aucune responsabilité envers le public. L’entière responsabilité repose sur les pitres qui, après avoir joué le rôle de valets du « facteur économique » et perdu toute crédibilité, sont remplacés par d'autres marionnettes, au service des mêmes maîtres, dans de nouvelles farces électorales.

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Mais le mérite principal de Mme Valérie Bugault, qui mérite tous nos éloges, ne se limite pas à une critique approfondie du système politico-juridique et institutionnel actuel, qui s’est répandu dans le monde entier à la suite de la mondialisation. Elle est l’auteur d’une conception très solide de la réforme qui vise à réorganiser toute la société sur des principes fondés sur l'intérêt national et le bien commun, mettant fin à la domination d’une élite mondialiste. C’est la vision vraiment révolutionnaire de l’éminente scientifique française. Elle plaide ouvertement et avec des arguments imbattables pour l’abolition du système parlementaire fondé sur le parti, ainsi que pour la liquidation des partis en tant que tels, pour la renonciation au principe de séparation des pouvoirs dans l’État, mais aussi à la cyclicité électorale. L’auteur démontre l’inutilité « des constitutions » qui imposent tous ces principes.

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C’est-à-dire que l’auteur est engagé dans une guerre totale et déterminée avec la classe dirigeante qui impose la doxa commune comme des vérités axiomatiques et donc le « politiquement correct » qui constitue une véritable religion laïque en Occident. C’est pourquoi l’auteur mérite de profonds encouragements pour son honnêteté professionnelle, son intégrité morale et son courage civique.

Assumer un tel discours public à l’heure actuelle équivaut à accepter des persécutions sans fin et la marginalisation dans le milieu universitaire et la presse dominante. L’approche de Mme Valérie Bugault est la preuve d’une mission plus élevée, étant le résultat d’une vocation à affirmer la vérité à tout prix. Aujourd’hui, ne pas être le confesseur bienveillant de l’hérésie libérale (avec tout son échafaudage théorique qui est la clé de l’endoctrinement des masses, auxquelles on inculque une « pensée unique », totalitaire), cela signifie défier le pouvoir réel et affirmer la verticalité comme une vertu civique majeure.

Tout au long de son œuvre, Valérie Bugault apparaît comme une figure éminente de la « troisième voie » en économie, au-delà du communisme et du libéralisme, deux systèmes tout aussi pernicieux pour la société. Ou, pour recourir à la formule utilisée par l’auteur elle-même, sa vision est une contribution précieuse au développement de la quatrième théorie économique (formule utilisée dans le Forum de Chisinau, édition 2019).

Le travail et la cause que plaide Valérie Bugault n’offrent ni chaires universitaires ni lauriers académiques ni avancées administratives. Cela offre plutôt l’exemple d’un dévouement total pour la France actuellement dévastée par la kleptocratie extraterritoriale, mais aussi pour d’autres pays.  Le modèle de réorganisation radicale de tout le système politique et juridique international, développé par Valérie Bugault, pourrait servir de référence et d’action. La création de l’auteur de ce livre me fait penser aux grands auteurs de la Révolution conservatrice, d’un Carl Schmitt, ainsi qu’au grand penseur politique roumain Mihaïl Manoïlesco (voir en ce sens son œuvre « Le siècle du corporatisme »).

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Nous rappelons au lecteur roumain que le premier ouvrage en roumain du même auteur porte le titre « Tuer la ploutocratie. Guide pratique pour le démontage du système»[2], ouvrage rédigé en collaboration avec Jean Remy, maison d’édition de l’Université populaire, 2017. 

Iurie Roșca,

Moldavie

+ 373 79 77 44 44 (Telegram, Signal)

e-mail: roscaiurieppcd@gmail.com

 chaîne Telegram: https://t.me/iurierosca

[1] Les deux volumes de notre auteur paraîtront bientôt dans la version roumaine à l’Université populaire de Chisinau, République de Moldavie

[2] Le titre original de l’édition française est Du nouvel esprit des lois et de la monnaie - Valérie Bugault, Jean Rémy. Ed. SIGEST, 2017

 

mercredi, 07 juin 2023

Information, libre pensée et démocratie

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Information, libre pensée et démocratie

par Tiziano Tanari

Source: https://www.ideeazione.com/informazione-libero-pensiero-e-democrazia/

À l'ère de la mondialisation, une information correcte revêt une importance vitale car elle nous permet de connaître les dynamiques politiques, géopolitiques, sociales et culturelles qui affectent notre société et nous relient au monde entier, un monde qui semble toutefois avoir annulé les identités, le respect et la protection des pays individuels : chaque pays est contraint de s'adapter aux processus de cette mondialisation sans tenir compte de ses intérêts, de ses besoins et de ses potentialités. Il s'agit d'une réalité amplifiée dans laquelle un pays individuel a d'énormes difficultés à s'intégrer, aussi et surtout parce que ses citoyens sont privés des informations qui pourraient garantir la possibilité d'évaluer les choix politiques les plus avantageux pour eux-mêmes et pour la nation dans son ensemble. Je dirais que le principe de base de la démocratie réside précisément là, dans la capacité d'un peuple non seulement de pouvoir choisir mais de savoir choisir, c'est-à-dire de connaître les faits avec leurs implications conséquentes pour la compréhension réelle des propositions qui nous sont progressivement offertes par la politique, la politique qui devra ensuite nous représenter au Parlement et dans le gouvernement du pays.

Une bonne information de base et le désir de participer à une politique active peuvent donner au peuple les outils indispensables pour contrôler le travail de son gouvernement, mettant ainsi pleinement en œuvre ce que l'on appelle le "pouvoir de commandement", une prérogative fondamentale pour être considéré comme un peuple libre et autodéterminé. Dans cette perspective, l'importance d'une information correcte, pilier irremplaçable d'une conscience collective saine et responsable, apparaît fondamentale.

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C'est du peuple que naissent les hommes politiques et c'est d'eux que se forment les gouvernements ; ce rapport entre les citoyens et leurs représentants est un lien vital qui doit être entretenu et renforcé par de nouvelles formules permettant une interaction constante et dynamique en termes exclusifs, sans interférence de puissances tierces. Malheureusement, suite à l'entrée dans l'Union européenne et à l'application de lois de facto de laissez-faire, le contact du citoyen avec la politique s'éloigne de plus en plus, provoquant, comme premier effet néfaste, des niveaux d'abstentionnisme jamais vus dans le passé.

Cette déconnexion toujours plus grande entre le peuple et le pouvoir politique, cette dépendance et cette soumission de la politique nationale à des pouvoirs supranationaux auxquels elle est de plus en plus inféodée, avec une information manipulée et instrumentalisée par ces mêmes pouvoirs, rend le peuple incapable de comprendre la réalité mais, plus grave encore, le rend victime d'un conditionnement par des techniques de communication qui, entre fausses nouvelles et fake news, créent un substrat mental programmé et très difficile à ébranler. Mark Twain disait : "Il est beaucoup plus facile de tromper les gens que de les convaincre qu'ils ont été trompés". Cette distorsion préméditée de la réalité nous conduit à la fin de la démocratie.

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Le principe devient décisif que sans la participation du peuple, on ne peut espérer la reprise concrète d'un processus véritablement démocratique qui ramènera la liberté, la prospérité et la justice, plus que jamais menacées par les puissances barbares mondialistes et la complicité coupable de nos institutions.

Pour pouvoir contrer cette dérive liberticide, il est indispensable de redonner du pouvoir à l'Etat afin qu'il puisse enfin faire rempart à ces forces supranationales procédant d'une matrice privée. La seule façon de redonner de la force à la puissance publique est l'action coordonnée et monolithique de son peuple qui, conscient des dangers et des opportunités, sait s'orienter dans un processus unitaire qui le verra dépasser les clivages idéologiques et partisans et lui permettra de "décharger" toute sa force démocratique débordante, de manière univoque et coordonnée, vers la politique qui n'a rien d'autre à faire que de servir le Peuple et de protéger ses droits comme un impératif absolu. Lev Tolstoï nous rappelle que : Un peuple uni est plus fort que n'importe quelle armée".

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C'est ce dont nous avons besoin : un peuple uni qui, par le biais de processus démocratiques et d'une information correcte, peut constituer le rempart insurmontable aux intérêts privés de la finance et des multinationales. Pour cette nouvelle prise de conscience et la renaissance d'une véritable pensée critique, il est nécessaire de dépasser les sources d'information institutionnelles actuelles, qui sont aujourd'hui complètement monopolisées et asservies aux pouvoirs mondialistes, et de créer de nouveaux canaux et des systèmes d'information alternatifs, en améliorant et en renforçant ceux qui existent déjà. Nous nous trouvons à un moment décisif pour sauvegarder l'information libre, car c'est précisément à notre époque qu'une nouvelle stratégie du pouvoir émerge pour délégitimer comme fausse et non fiable l'information qui se développe en dehors des canaux institutionnels et sur les réseaux sociaux. (https://www.agendadigitale.eu/cultura-digitale/disinformazione-online-e-costruzione-dellopinione-pubblica-se-in-pericolo-e-la-tenuta-delle-democrazie/)

Il est également primordial que de nouvelles forces politiques ("un front de la dissidence"?) entrent dans l'arène politique en essayant de s'organiser de la manière la plus cohérente possible afin de contribuer à la diffusion des bonnes informations et à la formation d'une nouvelle conscience collective sans laquelle toute forme de rédemption reste impossible; on ne peut plus se fier à l'information et aux institutions publiques. Nous avons tous des intérêts communs et faisons partie d'un système qui, s'il est bien géré, peut garantir le bien-être et la justice pour tous. Une nouvelle culture sociale ne peut être véhiculée que par une politique saine et une information correcte, et cela doit être l'engagement premier de tous : informer, éduquer et participer à la gestion de la Polis, nous ne pouvons plus nous permettre de laisser notre vie et celle des générations futures entre les mains des nouveaux barbares cosmopolites planétaires pour qui il n'y a plus de peuples, d'États ou d'éthique, mais seulement leurs intérêts et leur soif délirante de pouvoir. Information, unité, planification, action, voilà le chemin pour redevenir libre.

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Comment les banques et les fonds d'investissement américains gagnent de l'argent en Ukraine

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Comment les banques et les fonds d'investissement américains gagnent de l'argent en Ukraine

Source: https://misionverdad.com/como-los-bancos-y-fondos-de-inversion-estadounidenses-ganan-dinero-en-ucrania

Illustration: Zelenski en compagnie de cadres de J. P. Morgan

En février 2023, le président ukrainien Vladimir Zelenski a rencontré les dirigeants de JP Morgan, l'une des plus grandes banques d'investissement américaines et mondiales. Les parties ont discuté du financement nécessaire au "redressement" de l'Ukraine.

Comme pour le fonds BlackRock, les activités de JP Morgan dans ce pays constituent un stratagème efficace pour détourner les actifs de l'État et les exploiter dans l'intérêt des pays occidentaux.

En 2019, une banque d'investissement a directement prêté environ 350 millions de dollars au gouvernement ukrainien à court d'argent en rachetant les euro-obligations du pays. Il s'agit maintenant de créer une plateforme d'investissement, ce qui implique un volume d'affaires beaucoup plus important.

Les obligations sont garanties par des actifs de l'État, à savoir des infrastructures, des centrales thermiques et nucléaires, des entreprises agricoles et manufacturières.

Compte tenu de l'état actuel de l'économie, les euro-obligations ukrainiennes ne sont pas remboursables, ce dont profitent les grands investisseurs tels que JP Morgan. Si le gouvernement ukrainien fait défaut sur les euro-obligations, les actifs de l'État deviendront la propriété de la banque. Ce scénario est très probable, car le déficit budgétaire du pays slave est désormais couvert par le Fonds monétaire international (FMI).

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Qui d'autre est impliqué dans l'achat des actifs de l'État ukrainien ? La société américaine de gestion de fonds d'investissement Vanguard Group les achète sous le prétexte d'une aide économique au régime de Kiev.

Fin avril 2023, des informations ont commencé à circuler selon lesquelles la société nationale ukrainienne de production, de transport et de traitement du pétrole et du gaz naturel Naftogaz était en pourparlers avec les géants Chevron, ExxonMobil et Halliburton en vue de vendre ses actifs. En conséquence, le contrôle de l'ensemble du secteur pétrolier et gazier du pays tombera entre les mains de ces entreprises.

Malgré l'apparence d'une concurrence, Chevron, ExxonMobil et Halliburton sont unies via la société financière Vanguard, qui détient la majorité des actions des trois premières et, de fait, contrôle et dirige leurs activités. Après avoir acquis les actifs des sociétés énergétiques ukrainiennes, Vanguard deviendra un monopole dans le secteur pétrolier et gazier du pays.

Ce n'est pas la première fois que Vanguard tente d'entrer sur le marché ukrainien. Entre 2020 - date à laquelle Zelenski a signé la loi sur l'ouverture du marché foncier - et 2022, Monsanto, Cargill et Dupont, dont les principaux actionnaires sont Vanguard et Blackrock, se sont emparés de près de 17 millions d'hectares de terres arables en Ukraine, soit environ 52 % de l'ensemble des terres agricoles du pays.

Informations extraites de Rybar.

Une inflation à deux chiffres pour les denrées alimentaires en Europe. Sauf en Russie : l'effet des sanctions...

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Une inflation à deux chiffres pour les denrées alimentaires en Europe. Sauf en Russie : l'effet des sanctions...

Enrico Toselli

https://electomagazine.it/inflazione-a-due-cifre-per-gli-alimentari-in-europa-tranne-che-in-russia-effetto-sanzioni/

Hongrie +39% ; Slovaquie +25,4% ; Estonie +23,4% ; Serbie +23,1% ; Ukraine +22,2% ; Lituanie +21,9% ; Lettonie +20,2%. Il s'agit des pays européens où la hausse des prix des denrées alimentaires a été la plus forte en avril par rapport à l'année dernière. Toutefois, même pour l'Italie, la croissance est à deux chiffres. Il n'y a qu'un seul pays où les prix des denrées alimentaires ont baissé, c'est la Russie. Miracles des sanctions très efficaces imposées par Biden. Évidemment pour détruire les peuples européens, plutôt que pour nuire à Moscou.

Pourtant, les larbins atlantistes du gouvernement italiote font comme si de rien n'était. Mica, vous ne pouvez pas admettre que les sanctions sont des conneries. Mica ne peut pas expliquer que l'argent public sert à acheter des armes et n'est pas là pour augmenter le pouvoir d'achat des familles.

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Et puis, il y a les spéculateurs. C'est d'abord la hausse des prix de l'énergie qui a fait grimper les prix des denrées alimentaires. Puis l'énergie a baissé, mais pas les prix des denrées alimentaires. C'est la faute aux stocks, expliquent-ils. Il fallait les écouler et les consommateurs devaient en payer le coût. Puis les prix ont augmenté à cause de la sécheresse. Puis ils ont augmenté à cause des pluies. Il est évident que les inondations en Romagne ont eu une influence. Oui, en Romagne. Alors pourquoi devons-nous payer le prix fort pour des cerises cueillies dans d'autres régions italiennes ?  Est-ce à cause du coût de l'électricité ? Des armes ? Des salaires inchangés des travailleurs ?

Peut-être le coût du transport. Dommage que les fameux produits à zéro kilomètre coûtent encore plus cher. Pour une raison mystérieuse que le consommateur ignore mais qui ne manquera pas de se manifester. Ou peut-être pas.

Maïeutique sur l'infantilisme critique des tranchées métapolitiques

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Maïeutique sur l'infantilisme critique des tranchées métapolitiques

Jorge Sánchez Fuenzalida

Source: https://euro-sinergias.blogspot.com/2023/06/mayeutica-en-torno-al-infantilismo.html

L'infantilisme est une attitude à l'égard des relations humaines qui se caractérise par un esprit dépourvu de perspective de confrontation, c'est-à-dire par une attitude de fermeture et d'annulation à l'égard de ceux qui ne sont pas d'accord avec le dit infantilisme. C'est-à-dire, celui qui n'est pas d'accord avec moi, qui refuse d'admettre que j'ai tout à fait raison ! La vérité d'une philosophie, la sainteté doctrinale inoffensive et fallacieuse de celui qui a dit : Dogme !

Dans la facticité décroissante des tranchées métapolitiques, une chose est claire : le séparatisme critique, infini, puéril, c'est ce que l'on sent, c'est ce que l'on ressent. On peut le goûter, on peut le toucher. Pourquoi est-ce que je soutiens que le séparatisme est en train de se produire ? Oui, en effet : il y a l'idée d'une discussion entre sourds, où personne ne s'écoute, mais où personne ne peut se voir non plus. Il s'agit d'un séparatisme virtuel, sans présence ni langage factuel. Et pourquoi est-elle critique ? Parce qu'elle répond aux logiques dogmatiques de la perfection puriste, où personne ne détient la vérité sinon le critique dans l'infini de sa perfection grandiloquente. Infantile ? Y aurait-il une sorte de symptôme de l'infantilisme de gauche, comme le dit Lénine ? Il y a donc beaucoup de tranchées qui se romantisent avec des idées nominalement de gauche, mais c'est une question de psychologie propre aux gens qui, philosophiquement et discursivement, sont incapables d'aller au cœur du sujet chez les penseurs qu'ils louent. Il s'agit peut-être d'un préjugé du berceau, lié à une haine émotionnelle de l'affirmation vis-à-vis du libéralisme. C'est exactement la même chose de l'autre côté, là-bas, dans la droite puérile, mais ici il s'agit d'aller au fond des choses, de ne pas se laisser emporter par des impressions accommodées par des partis pris et des goûts exclusifs pour tel ou tel philosophe ou théoricien. Il s'agit de se libérer de la critique fondée sur la défense ou le rejet d'une idéologie, il s'agit de converser pour dissiper le désir de connaître la bonne vérité, a priori, issue d'une lecture typique des réseaux du monde virtuel.

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Qui doit avoir raison dans la discussion philosophique qui se déroule entre les tranchées ? Est-ce peut-être le plus versé des exposants ? Peut-être le plus profond des penseurs critiques ? Ou celui qui converse à travers celui qui a raison et le plus profond des penseurs ? Qui peut pointer et fixer sa critique sur la poutre dans l'œil de l'autre ? Qui est le gourou, celui qui a l'intellect le plus vigoureux et le plus vivant ? Qui est juste ? Toutes ces questions - et bien d'autres encore - émergent d'un regard serein et calme, sincère et conversationnel, par rapport aux oscillations ferventes et sinistres des nombreuses tranchées qui, dans leur déni dogmatique, ne conversent pas, mais réduisent au silence le pouvoir de celui qui converse sagement et prudemment en maïeutique. Qui sont-ils ? Critiques littéraires ? Maçons de la pègre ? Juges de la vertu ? Qui êtes-vous tous ? Ne me tenez pas rigueur du titre d'exemption : je suis moi aussi circonscrit par cet infantilisme.  Moi aussi, j'ai massacré de façon critique les organisations ou les individus qui tentent, à grand-peine, de s'immiscer dans un combat politique qui n'est pas celui des enfants, mais celui des adultes. Grandeur de celui qui a décidé de s'arrêter, de réfléchir et de parler, alors arrêtons de pointer du doigt ! Prudence de celui qui, devant la crudité des choses, cesse de se précipiter pour porter un jugement public ! Prudence de celui qui, dans l'émotion, mais aussi dans la raison, massacre sa propre idolâtrie.

Cet infantilisme, typique de la réalité telle qu'elle est, là, dans les tranchées métapolitiques, est une attitude de confrontation, engoncée dans la prétention de la supériorité morale, voire des mémoires hautaines, mais en même temps, dépourvue d'intellect. C'est un infantilisme qui nous sépare les uns des autres dans la défense dogmatique et religieuse de ceux qui se savent partisans de la défense d'une tradition théorique. Mais cette attitude n'est-elle pas légitime ? Elle l'est certainement. Mais la situation doit être différente dans l'ouverture maïeutique qui cherche à ordonner toutes les idées exprimées par les tranchées, en vertu d'un projet commun qui est plus grand que toutes les particularités. En effet, cette évidence - celle de s'arrêter pour parler - qui reflète au moins le début vertueux de la maturation de l'infantilisme, cherche à bannir de nos rangs le désir impulsif de cet enfant qui, dans la défense maternelle, ne veut pas partager ses jouets ni écouter des raisons ou des justifications ; il faut donc amener cet enfant égocentrique à se confronter à ses propres maux, à ses mauvaises habitudes et à sa mauvaise éducation. Il faut que cet enfant appréhende la dureté du monde ! Il doit comprendre qu'il existe dans un monde dynamique, complexe, imparfait, ouvert, terrible et merveilleux.

La puérilité est l'activité immanente du conseiller de bureau, celui qui n'a pas de présence, qui ne chante pas, qui ne pense pas, qui est enfermé dans son propre verbiage virtuel. C'est habiter le non-monde, c'est vivre dans les vacillations frénétiques du jugement absolu : j'ai raison, personne d'autre n'a le vrai jugement !

L'infantilisme est sans doute un regard critique qui nie la réflexion et condamne la conversation au silence, au conformisme de ceux qui se savaient sages et qui ont fermé les portes du monde réel et de la réalité. L'infantilisme est, à sa juste mesure, une période psychologique, parfois nécessaire, où l'on se retrouve à cheminer dans les possibilités réelles de mûrir, de passer de l'enfant à l'adulte : de quitter ce que l'on était enfant, en temps voulu, pour devenir un adulte responsable du monde qu'il engendre, du monde avec lequel il doit impérativement converser.

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En effet, les tranchées métapolitiques ont pour mission de se retrouver dans la conversation maïeutique, dans la conversation qui déverrouille et met à nu leurs propres limites légitimes : nous devons donc nous retrouver dans la conversation qui fait mûrir ce qui, par nature, doit être la cause de la lutte dans la guerre commune des mentalités. La conversation maïeutique découvre nos vérités et les oppose à l'infantilisme dont nous pouvons faire preuve : la conversation nous montre la réalité et l'absurde monotonie de ceux qui vivent dans l'enfance ; l'infantilisme métapolitique est l'excuse de ceux qui ne veulent pas entendre, de ceux qui n'ont rien à dire en dehors de leurs propres abstractions idéalistes.

Cependant, et malgré tout, les tranchées imprégnées de la guerre de l'organisation politique ont deux options existentielles : se fermer dans l'expérience infantile de communautés virtuelles qui ne produisent rien, ou s'ouvrir dans un retour à des relations humaines radicales ; celles qui combinent dans la franchise de ceux qui sont ici pour écouter et dire, ceux qui sont ici aussi pour être entendus, pour faire partie de la conversation qui, dans le mouvement annonciateur de ceux qui voient leur voisin, se déplace volontairement dans l'idée profonde d'aller de l'avant ensemble, en bloc.  Allons-nous continuer à nous séparer, dans l'immobilité apparemment fervente et mouvante du monde virtuel ? Il n'y a pas de mouvement, moins développé, dans la stérilité de ceux qui refusent de converser, de connaître et de comprendre leur propre monde.

Tout cela, d'ailleurs, chers lecteurs, nous invite à réfléchir sur la réalité de nos relations, qu'elles soient virtuelles ou radicalement face à face, dans lesquelles nous devons nous demander : que faisons-nous ?  Je vous remercie de votre attention.

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Un rebelle européen aux racines russes

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Un rebelle européen aux racines russes

Yana Panina

L'anarchisme classique à travers les yeux du radical russe Mikhaïl Bakounine

L'histoire du véritable anarchisme avec un arrière-plan russe est étroitement liée à la personnalité de Mikhaïl Bakounine, dont la contribution au destin du monde entier s'est avérée colossale. Véritablement russe, éduqué à la philosophie européenne, son objectif principal était de créer un monde où tous les hommes seraient égaux et libres, et où la vie ne serait pas mesurée par l'épaisseur de la bourse ou la hauteur du piédestal social. Les idées utopiques de Bakounine allaient à l'encontre des pensées de Marx, pour qui le radical n'était soudain plus que "ce gros Russe". Qui était-il donc et sa philosophie est-elle encore vivante aujourd'hui ?

Conditions préalables à la formation de l'anarchisme de Bakounine

Mikhaïl Bakounine a "hérité" des idées de liberté et d'égalité de son éducation au sein d'une famille nombreuse et très conviviale. Une petite communauté de 11 enfants, égaux en termes de conditions et de relations, formait une sorte de commune, où chacun grandissait spirituellement et développait sa propre "personnalité" : "... je veux dire une liberté digne de ce nom, une liberté offrant une pleine possibilité de développer toutes les capacités, intellectuelles et morales, cachées en chaque homme...", décrira plus tard Bakounine.

51NMMRE8DGL._SX195_.jpgMikhaïl Alexandrovitch n'était pas le seul représentant de la "nouvelle pensée révolutionnaire". Sa cousine, Catherine, n'était pas en reste. Selon ses souvenirs, dans sa jeunesse, la jeune fille était plutôt une "jeune fille innocente", mais à l'âge adulte, elle est devenue résolue et forte, une véritable manifestation de l'homme libre, comme Bakounine lui-même l'entendait. À force de persévérance, Catherine réussit à se faire engager comme sœur de miséricorde dans la ville assiégée de Sébastopol pendant la guerre de Crimée. "Je devais résister par tous les moyens et avec toute mon habileté au mal que divers fonctionnaires, fournisseurs, etc. infligeaient à nos malades dans les hôpitaux ; et je considérais que c'était mon devoir sacré de lutter et de résister", a déclaré plus tard Catherine pour décrire son véritable objectif. Son esprit rebelle de résistance à la bureaucratie, sa fermeté et sa persévérance ne sont pas passés inaperçus aux yeux de Nikolaï Pirogov : "Chaque jour et chaque nuit, on pouvait la trouver dans la salle d'opération, assistant aux opérations, alors que des bombes et des missiles traînaient autour d'elle. Elle faisait preuve d'une présence d'esprit difficilement compatible avec la nature d'une femme". Qu'est-ce que cela signifie ? Que Bakounine lui-même, mais aussi tous les membres de sa famille, n'étaient pas seulement de fortes personnalités, mais aussi des personnes qui n'avaient pas peur de s'affirmer, des personnes qui aimaient la liberté et la vérité. L'éducation et l'environnement ont beaucoup influencé le futur anarchiste et révolutionnaire.

Les idées de Mikhaïl Bakounine ont également été fortement influencées par l'esprit révolutionnaire de la Russie dans laquelle il est né et a grandi. Le petit Misha a connu le soulèvement de décembre 1925 à l'âge de onze ans. La société a alors l'espoir d'un changement sérieux de l'État, une grande partie de l'aristocratie russe y voit le véritable salut du pays. Divers cercles se forment, auxquels adhèrent de nombreuses personnalités des arts et des sciences et des membres influents de la noblesse russe. En 1835, après avoir été renvoyé d'une école d'officiers et avoir effectué un service militaire insipide, Bakounine s'est retrouvé dans l'un de ces cercles. C'est le manque de liberté de pensée et d'action, ainsi que la discipline rigide et les règles strictes pendant le service militaire qui, selon certains chercheurs, l'ont amené à penser que l'anarchisme était l'avenir de la Russie et, plus tard, de toute l'Europe.

Installé à Moscou, le jeune penseur se fait de nombreuses connaissances : Stankevitch, Pouchkine, Tchaadaïev, Belinsky, Botkine, Katkov, Granovsky, Herzen, Ogarev, pour ne citer que quelques-uns des membres du cercle social de Bakounine. C'est sous l'influence de Stankevitch que Mikhail Aleksandrovitch approfondit l'étude de la philosophie allemande : il commence à s'intéresser aux idées de Kant et de Fichte. Mais ce qui est vraiment intéressant, c'est que le futur anarchiste est à cette époque convaincu que l'amour de Dieu donne à l'homme la liberté, l'épanouissement personnel et l'indépendance.

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À la fin des années 1830, Bakounine est fasciné par les écrits de Hegel qui, selon lui, lui insuffle "une vie complètement nouvelle". Sur la base des doctrines du philosophe allemand, Michael publie un certain nombre de ses travaux sur l'esprit, la connaissance absolue, la réalité et la volonté de Dieu, etc. Inspiré par les enseignements de Hegel, Bakounine s'installe à Berlin en 1840 pour y recevoir une bonne éducation à l'allemande, mais il se désintéresse rapidement de la philosophie théorique et devient un véritable praticien de l'anarchisme, rejoignant les cercles des réformateurs européens, déplaçant "vers la gauche" ses opinions politiques.

Dès 1942, il publie un article intitulé "De la réaction en Allemagne", qui commence à refléter explicitement les idées de l'anarchisme auxquelles il restera fidèle pendant très longtemps: l'égalité sociale et les principes de liberté ne peuvent être atteints que par la destruction complète du modèle d'État politique existant. L'année suivante, Bakounine s'imprègne des idées communistes et publie un article dans lequel il affirme que "le communisme n'est pas une ombre sans vie. Il est né du peuple, et du peuple, une ombre ne peut jamais naître". Les idées plutôt radicales et critiques du "réformateur" ne sont pas du goût des autorités russes et Mikhaïl Bakounine devient littéralement un ennemi public dans son pays, si bien qu'un retour en Russie ne semble plus possible.

Au milieu des années 1840, l'anarchiste rencontre des théoriciens communistes, dont Marx. Ils deviendront bientôt des ennemis jurés pour toujours, mais nous y reviendrons plus tard.

Le rebelle en liberté : le rôle de Mikhaïl Bakounine dans les révolutions européennes de 1848-1849

Mikhaïl Aleksandrovitch a également joué un rôle majeur dans les soulèvements de libération en Pologne. C'est là qu'ont émergé ses idées de panslavisme - l'unification de tous les peuples slaves en une seule fédération. Selon Bakounine, pour construire un monde nouveau et libre, pour une pleine justice politique et sociale, il est nécessaire de couper les systèmes existants avec les racines, de tout détruire jusqu'au sol. Il pensait que grâce aux efforts conjoints des Slaves de l'Ouest et du Sud, il était possible de réaliser un changement en Russie: se libérer du "joug allemand" en renversant les dirigeants qui étaient les principaux ennemis du peuple slave.

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L'esprit de rébellion du maître russe des destinées de l'État a trouvé une application, non seulement dans les mots, mais aussi dans les actes. Bakounine attendait avec impatience la vague révolutionnaire en Europe, et il l'a finalement connue. En 1848, il participe activement à ce que l'on appelle le "printemps des nations", qui touche la France, l'Allemagne, la Pologne et d'autres pays. Le radicalisme de Mikhaïl Alexandrovitch a eu l'occasion de se manifester à Dresde. Le destin a voulu que ce noble russe, qui avait l'expérience du service militaire, se retrouve dans une ville saisie par un gouvernement provisoire. La légende veut qu'on lui ait demandé d'aider à organiser la défense et à stimuler l'esprit révolutionnaire des citoyens. Lorsque les troupes royales ont commencé à avancer, Bakounine a proposé des mesures de protection radicales: tout d'abord, accrocher de grandes œuvres d'art, dont la Madone Sixtine, sur les murs de la ville afin que les militaires, élevés dans l'amour et le respect de l'art et de l'histoire, n'osent pas tirer. Et s'ils avaient osé, ils auraient été traités de barbares et de vandales. Un peu plus tard, Mikhaïl Bakounine fait d'autres propositions: brûler les maisons des aristocrates locaux, faire sauter l'hôtel de ville et couper les arbres anciens qui gêneraient les troupes royales. Le gouvernement provisoire, cependant, décide de ne pas recourir aux idées du révolutionnaire russe et se rend sans combattre.

De quoi témoigne cette affaire, décrite plus tard dans les écrits de Herzen ? Tout d'abord, Bakounine pensait que le peuple russe était prêt pour la révolution, car il était pauvre et possédait déjà "les habitudes et les instincts d'une société démocratique", mais que les Européens devaient d'abord se débarrasser des "échos matériels du passé", dont les symboles sont les œuvres de Raphaël, le vieil hôtel de ville et les arbres centenaires. Et cela doit se faire rapidement, pas lentement.

Après cette tentative de renversement du gouvernement à Dresde, Bakounine est envoyé en exil, revient dans son pays et, après 8 ans d'emprisonnement, est envoyé en Sibérie, où il se marie puis s'enfuit en Europe via le Japon en 1861. L'année 1861 marque un nouveau chapitre dans ses activités philosophiques et pratiques. Au cours des 20 années suivantes, le bakounisme va littéralement envahir toutes les rues, même les plus reculées, des villes européennes, et Mikhaïl lui-même va devenir un symbole du mouvement socialiste.

Idées fondamentales de l'anarchisme, du fédéralisme et de l'État sans État

C'est au cours de cette période que se forge définitivement sa vision athée et matérialiste. Pour Bakounine, l'idéalisme conduit inévitablement "à l'organisation d'un despotisme grossier et à une exploitation mesquine et injuste sous la forme de l'Église et de l'État". Il semble que les opinions d'un homme sur de simples questions philosophiques changent parfois radicalement: jeune et encore immature, Bakounine restait fidèle à Dieu, voyant en lui la véritable liberté de l'homme. Mais au bout d'un certain temps, sous l'influence des idées communistes d'égalité et de fraternité, il a renoncé à la religion, montrant que la foi était l'une des manifestations d'une société déjà rassise, dépassée, opprimée, qui ne se tournait vers Dieu que pour supporter les conditions insupportables de la vie. En même temps, le philosophe pensait que la religion est une partie historique inhérente à toute nation et qu'elle doit être traitée avec soin pour ne pas lui nuire. "Avec l'aide de la religion, l'homme est un animal qui, sortant de l'animalité, fait le premier pas vers l'humanité", écrivait-il.

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Il est également intéressant de noter qu'un farouche opposant aux lois et au contrôle de l'État n'a pas nié l'existence possible d'un gouvernement provincial (un parlement composé de deux chambres : des représentants de l'ensemble de la population et des communautés), d'une constitution et d'un tribunal. Les communautés réunies en fédérations devaient "coordonner leur propre organisation avec les principaux fondements de l'organisation provinciale et obtenir pour cela l'autorisation du parlement provincial". En même temps, "la loi communale conservait le droit de s'écarter sur des points mineurs de la loi provinciale, mais pas de ses fondements". Dans la construction de l'État, Bakounine a mis en avant le principe de la "pyramide inversée", où les principaux "pouvoirs décisifs sont concentrés localement". Dans le même temps, il ne nie pas l'existence possible d'une structure de pouvoir verticale et note que toutes les actions des communautés doivent servir les intérêts de l'État lui-même.

Les idées de Mikhaïl Alexandrovitch prévoyaient la création d'un gouvernement national qui rédigerait une constitution, tout comme les provinces, à condition que ces dernières puissent s'en écarter sur des points mineurs. Les pouvoirs du Parlement national auraient inclus le contrôle des activités de l'exécutif élu, la rédaction et l'adoption des lois, l'établissement de relations internationales avec d'autres pays, etc. Sur le même principe, une fédération internationale de pays a été envisagée.

Lutte pour l'Internationale : comment d'anciens amis et compagnons d'armes, Marx et Bakounine, sont devenus des ennemis jurés

L'histoire des relations difficiles entre Bakounine et Marx commence en 1864. Mikhaïl Alexandrovitch se rend en Italie pour diffuser les idées de l'Internationale, où il va à l'encontre de la philosophie du prolétariat et tente de créer sa propre "Société révolutionnaire internationale" secrète, où tous seraient frères. Elle repose sur l'idée de détruire tous les États européens, à l'exception de la Suisse, afin d'éliminer le modèle de pouvoir centralisé. Le plan consistait à créer des communautés qui s'uniraient en fédérations à différents niveaux. Parallèlement, l'anarchiste considérait nécessaire le pouvoir du peuple sous la forme d'une communauté autonome de tous les citoyens adultes, en élisant des représentants des différents fonctionnaires, mais avec la condition obligatoire de leur remplacement permanent, ce qui, selon Bakounine, ne donnerait pas un statut privilégié et garantirait les libertés démocratiques. Tous les aristocrates sont exclus, tous les partisans d'un quelconque privilège,...". Car le mot démocratie ne signifie rien d'autre que le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple, c'est-à-dire la masse entière des citoyens - et à l'heure actuelle, nous devons ajouter les citoyens qui composent la nation", écrit Mikhaïl Aleksandrovitch.

federalisme_socialisme_antitheologie-1812-264-432.jpgEn 1868, Bakounine prépare un projet de "Fraternité internationale", dans lequel il formule les principes de base de l'anarchisme, qui impliquent "la destruction complète de tout État, de toute église, de toute institution religieuse, politique, bureaucratique, judiciaire, financière, policière, économique, universitaire et fiscale".

La transition vers le nouveau système devait être le résultat d'une révolution. Ses principaux moteurs, selon Bakounine, sont la paysannerie et la classe ouvrière, qui vouent une haine instinctive aux couches privilégiées de la société. Et leurs principaux outils sont la rébellion et la lutte pour la liberté. Élevé dans la pauvreté et l'esclavage, le peuple russe a une aversion pour l'État, car son principal désir est la terre libre, le travail commun et l'absence de bureaucratie et de propriété foncière. En même temps, seule une jeune intelligentsia révolutionnaire peut rassembler la paysannerie et la classe ouvrière et canaliser leur puissance dans une cause commune.

Il en résultera une société sans aucune autorité, où les gens se soumettront à l'autorité de l'opinion publique, et où les paysans et les ouvriers deviendront les seules classes existant en harmonie - "les uns sont propriétaires du capital et des instruments de production, les autres - de la terre, qu'ils cultivent de leurs mains ; les uns et les autres s'organisent, motivés par leurs besoins et leurs intérêts mutuels, également et en même temps absolument libres, nécessaires et naturels, se contrebalançant réciproquement".

La polémique de Bakounine avec Marx consistait principalement en des perspectives différentes. Tout d'abord, Mikhaïl Bakounine a déclaré que la dictature du prolétariat aboutirait au même résultat que celui auquel les révolutionnaires s'opposaient. En d'autres termes, le gouvernement et le régime politique changeraient, mais leur essence resterait la même, sauf que le pouvoir serait désormais concentré entre les mains du prolétariat. L'État est le vrai mal : "Là où commence l'État, finit la liberté individuelle, et vice versa... S'il y a État, il y a nécessairement domination, donc esclavage ; un État sans esclavage, ouvert ou déguisé, est impensable - c'est pourquoi nous sommes ennemis de l'État.

L'affrontement entre Bakounine et Marx culmine dans la tentative du premier de tirer à lui la couverture d'influence de l'Internationale. En fin de compte, la bataille d'idées s'est transformée en une guerre personnelle entre deux personnalités puissantes de l'époque. Marx estimait que les activités des bakounistes sapaient les idées de la dictature du prolétariat et, en 1972, les partisans de Mikhaïl Alexandrovitch ont été expulsés de l'Internationale.

Les adeptes contemporains du bakounisme

De nos jours, les idées du grand rebelle appartiennent au passé, bien que les adeptes de l'anarchisme russe existent toujours. Aujourd'hui, cependant, il ne s'agit pas seulement d'une alliance contre l'État, mais aussi d'une lutte idéologique contre certains problèmes mondiaux de l'humanité, tels que l'écologie et la protection de l'environnement. Dans le même temps, on observe une certaine crise parmi les anarchistes : il y a de moins en moins d'adeptes en raison du manque d'unité et d'intégrité du mouvement.

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En Russie, l'Union anarchiste russe a joué un rôle important à cet égard, car elle a fondé ses idées sur l'anarchisme national et ethnique. En d'autres termes, il s'agit d'une association de personnes de la même nationalité vivant sur le même territoire. Cela inclut le panslavisme de Bakounine et l'idée d'anti-ethnicité de Kropotkine. Oui, les gens croient encore à l'accomplissement de la révolution, et les protestations et les révoltes en sont le principal outil. Mais au début du XXIe siècle, le mouvement des adeptes de Bakounine, de Kropotkine et d'autres philosophes et figures révolutionnaires s'est transformé en une sorte de sous-culture et, dans l'esprit de la plupart des Russes, il est désormais associé à l'impuissance et à l'anarchie. Comme au 19ème siècle, les adeptes de l'anarchisme se positionnent comme un mouvement en dehors de toute force politique, mais en même temps, ils ne sont pas encore devenus une force motrice sérieuse capable d'influencer l'esprit des jeunes et de la société dans son ensemble.

Les idées de Mikhaïl Bakounine sont-elles pertinentes aujourd'hui ? Probablement pas. Dans le contexte actuel de lutte politique permanente, il est nécessaire de disposer d'une autorité centralisée claire, capable de maintenir l'unité du peuple. Même si l'on peut dire que des tentatives de liberté totale ont eu lieu dans les années 1990, il s'agissait d'un défi sérieux à la pérennité de l'État.

Malheureusement, les idées utopiques sur l'existence de fédérations composées de communautés de personnes sont impossibles. On peut être d'accord ou non, mais nous vivons une période de "guerre froide", où chaque pays se bat pour ses propres ressources et intérêts plus que pour des vies humaines. Pour survivre, il faut non seulement s'unir, mais aussi éviter que l'État ne soit détruit par l'absorption de ses petites "communautés", comme lors du schisme féodal. L'appartenance à une nation ne fera qu'engendrer davantage de disputes et de conflits. Certes, la liberté fait partie intégrante de la société démocratique à laquelle chacun aspire aujourd'hui. Mais en même temps, l'émergence d'une plus grande liberté dans certains domaines s'accompagne aussi de l'émergence de plus grands interdits dans d'autres. L'existence de l'anarchisme dans le contexte moderne est donc fortement remise en question. Et qu'elle reste ouverte...

Alexandre Douguine et la géopolitique de l'opération spéciale en Ukraine

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Alexandre Douguine et la géopolitique de l'opération spéciale en Ukraine

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2023/06/02/aleksandr-dugin-ja-ukrainan-erikoisoperaation-geopolitiikka/

"La géopolitique se construit autour de l'éternelle confrontation entre les puissances maritimes (thalassocraties) et les puissances terrestres (tellurocraties)", affirme Alexandre Douguine.

Dans l'Antiquité, ces prémisses s'exprimaient de manière éclatante dans les affrontements entre "la Sparte de la terre et l'Athènes des ports, la Rome terrestre et la Carthage maritime".

"Ces deux civilisations diffèrent non seulement en termes de stratégie et de géographie, mais aussi dans leur orientation principale", explique Douguine. L'empire terrestre est fondé sur une "civilisation de l'esprit", "la tradition sacrée, le devoir et une hiérarchie verticale dirigée par un empereur".

Les empires maritimes sont des oligarchies, "des systèmes commerciaux dominés par le progrès matériel et technologique". Pour Douguine, ce sont "essentiellement des États pirates". Leurs valeurs et leurs traditions sont "conditionnelles et en constante évolution - comme l'élément marin lui-même". D'où leur caractéristique de "progrès, surtout dans la sphère matérielle". En revanche, la puissance terrestre, la "Rome éternelle", se caractérise par "la permanence de son mode de vie et la continuité de sa civilisation".

Lorsque la politique est devenue globale et s'est emparée de l'ensemble du globe, les deux civilisations ont fini par acquérir leurs propres sphères d'influence : "La Russie et l'Eurasie sont devenues le noyau de la civilisation terrestre, et le pôle de la civilisation maritime s'est fixé dans la sphère d'influence anglo-saxonne, de l'Empire britannique aux États-Unis et au bloc de l'OTAN", conclut Douguine.

L'Empire russe, l'Union soviétique et la Russie moderne ont hérité du bâton de la civilisation terrestre. Dans le contexte de la géopolitique, la Russie est la Rome éternelle, la troisième Rome, et l'Occident moderne est la Carthage classique".

L'effondrement de l'Union soviétique a été un grand triomphe pour la civilisation thalassocratique de l'Occident et de l'OTAN et un terrible désastre pour la civilisation de la puissance terrestre russe. Cette faille dans l'histoire est toujours en cours de réparation, comme le reflète l'"opération militaire spéciale" de la Russie ; comme l'a dit l'initié de l'élite américaine Zbigniew Brzezinski, "sans l'Ukraine, la Russie cessera d'être un empire".

Pour Douguine, la thalassocratie et la tellurocratie sont "comme deux vases communicants, de sorte que les territoires qui ont échappé au contrôle de Moscou se sont retrouvés sous le contrôle de Washington et de Bruxelles". Cela a touché l'Europe de l'Est et les républiques baltes, qui se sont détachées de l'Union soviétique, puis ce fut le tour des États post-soviétiques.

Dans ce cas, la défaite de Moscou a conduit à la mise en place d'un système colonial en Russie dans les années 1990 - les atlantistes ont créé un "déluge", avec leurs agents aux plus hauts postes de l'État. C'est ainsi que s'est formée "l'élite moderne de la Russie, prolongement de l'oligarchie occidentale", sous le contrôle d'une civilisation maritime.

Plusieurs anciennes républiques soviétiques ont commencé à se préparer à une intégration complète dans la civilisation maritime occidentale. D'autres (comme la Hongrie ?) ont suivi une stratégie plus prudente, ne se précipitant pas pour rompre les liens géopolitiques historiquement établis avec Moscou.

Deux camps ont émergé : le camp eurasien (Russie, Belarus, Kazakhstan, Kirghizstan, Tadjikistan, Ouzbékistan et Arménie) et le camp atlantique (Ukraine, Géorgie, Moldavie et Azerbaïdjan). "L'Azerbaïdjan s'est toutefois éloigné de cette position extrême et a commencé à se rapprocher de Moscou", affirme Douguine.

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Tout cela a également conduit aux "événements en Géorgie en 2008, puis, après le coup d'État pro-OTAN en Ukraine en 2014, à la sécession de la Crimée et au soulèvement dans le Donbass". Certaines régions des entités nouvellement créées ne voulaient pas rejoindre la "civilisation maritime" et se sont rebellées contre ces politiques, cherchant le soutien de Moscou.

Moscou, en tant que civilisation terrestre, "s'est suffisamment renforcée pour s'engager dans une confrontation directe avec la civilisation maritime en Ukraine et pour inverser la tendance croissante de la thalassocratie et de l'OTAN" vers la tellurocratie du monde russe.

C'est ainsi qu'est né le conflit géopolitique d'aujourd'hui: la Russie, comme Rome, luttant contre la Carthage anglo-américano-juive et ses satellites coloniaux. Le porte-parole des néoconservateurs de Washington, Antony Blinken, sait tout cela, mais, s'exprimant aujourd'hui à Helsinki, il a encore laissé entendre que l'Ukraine "ne fera jamais partie de la Russie" (l'Ukraine cessera-t-elle d'être ?).

Ce qui est nouveau dans cette géopolitique, selon Douguine, c'est que la "Russie-Eurasie" ne peut pas être la seule représentante de la civilisation des puissances. C'est pourquoi le penseur russe évoque le concept de "heartland décentralisé". Outre la Russie, "la Chine, l'Inde, le monde islamique, l'Afrique et l'Amérique latine" deviendront également des "pôles de civilisations terrestres" dans les nouvelles circonstances.

Douguine suggère que les "grands espaces" thalassocratiques, de l'Europe aux Amériques, pourraient également devenir des "heartlands" tellurocratiques. "Aux États-Unis, Trump et certains républicains qui s'appuient sur les États du centre du continent appellent presque ouvertement à cela. En Europe, les populistes et les partisans de la 'Forteresse Europe' s'orientent intuitivement vers ce scénario", confirme l'homme politique russe.

mardi, 06 juin 2023

L'Axe qui ne vacille pas

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L'Axe qui ne vacille pas

Par Claudio Mutti

Source: https://www.eurasia-rivista.com/lasse-che-non-vacilla/?fb...

"L'impérialisme américain, qui règne partout, est devenu l'ennemi des peuples du monde et s'isole de plus en plus. (...) La vague de colère des peuples du monde contre les agresseurs américains est irrésistible. Leur lutte contre l'impérialisme américain et ses laquais remportera certainement des victoires de plus en plus grandes".

(Mao Tsé-toung, Déclaration de soutien à la juste guerre patriotique du peuple panaméen contre l'impérialisme américain, 12 janvier 1964)

L'intérêt d'Ezra Pound pour l'enseignement de Confucius [1] a donné lieu, entre autres, à une version italienne du Chung Yung [2], le texte canonique attribué à Tzu-ssu [3], un petit-fils de Confucius ayant vécu au 5ème siècle avant Jésus-Christ. Dans ce texte, "la morale revêt une fonction cosmique, en ce sens que l'homme opère la transformation du monde et poursuit ainsi, dans la société, la tâche créatrice du Ciel" [4]; en bref, le Chung Yung "enseigne comment développer la capacité de se perfectionner et de perfectionner le monde à travers la compréhension des choses et la conscience de sa propre action" [5]. Le commentaire qui accompagne traditionnellement ce texte explique que chung est "ce qui ne se déplace ni d'un côté ni de l'autre" et que yung signifie "invariable", de sorte que Pound a choisi de rendre le titre de l'œuvre par L'axe qui ne vacille pas [6], tandis que les traducteurs ultérieurs ont opté pour des solutions telles que Le milieu constant [7] ou Le milieu juste [8].

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Le même sens "axial" résonne dans le nom mandarin de la Chine, qui est Chung Kuo [9], "le pays du centre", "l'empire du milieu". S'il est vrai, comme le souligne Carl Schmitt, que jusqu'à l'époque des grandes découvertes géographiques, "chaque peuple puissant se considérait comme le centre de la terre et considérait ses domaines territoriaux comme le foyer de la paix, en dehors duquel régnaient la guerre, la barbarie et le chaos" [10], cela semble également vrai dans une large mesure dans le cas de la Chine d'aujourd'hui, dont la centralité géographique et géopolitique objective est bien décrite par Heinrich Jordis von Lohausen (1907-2002) dans son ouvrage Mut zur Macht. De tous les sous-continents de l'Eurasie, écrit le général autrichien, la Chine occupe la position stratégique la plus forte: la triple couverture des montagnes et des déserts de l'Asie intérieure, la couronne des îles périphériques et la barrière infranchissable de la race, de la langue et de l'écriture qui s'oppose à toute guerre psychologique des nations blanches (...) la nature l'a placée près de l'océan, lui a donné une position décisive entre l'Inde et le Japon, entre la Sibérie et le Pacifique. Sur la côte ouest du Pacifique, la Chine se présente comme le centre de gravité naturel, le centre fixe depuis des temps immémoriaux. Toutes les questions d'équilibre du monde trouvent leur réponse à Pékin. (...) Les tentatives de prise de contrôle économique ou militaire ne peuvent rien contre elle, car son extension est trop vaste. Elle est d'une autre race et d'une culture plus ancienne, beaucoup plus ancienne. Elle a accumulé en elle toute l'expérience de l'histoire mondiale et résiste à toutes les transformations. Elle est inattaquable" [11].

Le fait que la Chine soit aujourd'hui sur le point de retrouver le rôle axial auquel sa position géographique centrale et ses 5000 ans d'expérience historique semblent la destiner obsède depuis longtemps les stratèges et les idéologues de l'impérialisme américain, qui voient désormais dans la République populaire une "menace pire que l'Axe [Rome-Berlin-Tokyo] au 20ème siècle" [12] et voient dans la solidarité sino-russo-iranienne un nouvel "Axe du mal".

On attribue à Richard Nixon, qui a séjourné en Chine du 21 au 29 février 1972 lors d'une visite officielle qui a consacré le dégel des relations entre les États-Unis d'Amérique et la République populaire de Chine, la phrase suivante: "Arrêtez-vous un instant et pensez à ce qui se passerait si quelqu'un capable d'assurer un bon système de gouvernement parvenait à prendre le contrôle de ce territoire. Je veux dire, mettez 800 millions de Chinois au travail avec un bon système de gouvernement, et ils deviendront les leaders du monde" [13].

Un quart de siècle plus tard, le cauchemar de la "sphère de coprospérité de la Grande Asie orientale" (en japonais Dai Tōa Kyōeiken) est revenu agiter le sommeil des Yankees, le théoricien américain du "choc des civilisations" assignant à la République populaire de Chine l'héritage du projet impérial japonais, dont l'objectif avait été de créer une union économique et politique avec les pays du Pacifique, de l'Asie orientale, de l'Asie centrale et de l'océan Indien. La "Grande Chine", écrivait Samuel P. Huntington en 1996 dans La Grande Chine et sa "sphère de coprospérité", n'est donc pas simplement un concept abstrait, mais au contraire une réalité économique et culturelle en expansion rapide, qui a commencé à devenir une réalité politique également.

L'ancien conseiller à la sécurité nationale, Zbigniew Brzezinski, a encore enrichi le tableau brossé par Huntington en insistant sur le thème de la centralité de la Chine et de l'expansion naturelle de l'influence chinoise dans les régions environnantes. "L'histoire, écrit Brzezinski, a prédisposé l'élite chinoise à considérer la Chine comme le centre naturel du monde. En effet, le mot chinois pour désigner la Chine - Chung-kuo, ou "Empire du Milieu" - véhicule la notion de centralité de la Chine dans les affaires mondiales et réaffirme l'importance de l'unité nationale. Une telle perspective implique également une irradiation hiérarchique de l'influence du centre vers les périphéries, de sorte que la Chine, en tant que centre, attend de la déférence de la part des autres (...). Il est presque certain que l'histoire et la géographie rendront les Chinois de plus en plus insistants - et même émotionnellement "chargés" - sur la nécessité d'une éventuelle réunification de Taïwan avec le continent (...). La géographie est également un facteur important qui pousse la Chine à forger une alliance avec le Pakistan et à établir une présence militaire en Birmanie (...). Et si la Chine contrôlait le détroit de Malacca et le goulet d'étranglement géostratégique de Singapour, elle contrôlerait l'accès du Japon au pétrole du Moyen-Orient et aux marchés européens.

Lors d'un débat en 2011 auquel participait Henry Kissinger, Niall Ferguson, professeur d'histoire économique à l'université de Harvard et biographe officiel de Kissinger, a déclaré : "Je pense que le 21ème siècle appartiendra à la Chine, parce que presque tous les siècles précédents de l'histoire ont appartenu à la Chine. Les 19ème et 20ème siècles sont des exceptions. Pendant au moins dix-huit des vingt derniers siècles, la Chine a été, à des degrés divers, la plus grande économie du monde" [16]. L'ancien secrétaire d'État nord-américain a répondu à son biographe: "La question n'est pas de savoir si le 21ème siècle appartiendra à la Chine, mais si, au cours de ce siècle, nous parviendrons à intégrer la Chine dans une vision plus universelle" [17] - où "vision universelle" doit évidemment être comprise comme "vision occidentale du monde". La tâche proposée par Kissinger ressort clairement d'une réponse qu'il a donnée dans une interview la même année: "Nous devons encore voir ce que le printemps arabe produira. Il est possible qu'il y ait des émeutes et des manifestations en Chine (...) Mais je ne m'attends pas à des bouleversements de la même ampleur que le Printemps arabe (18]. En effet, Kissinger a écarté l'idée d'appliquer à la Chine la stratégie que l'Occident poursuivait à l'époque contre le bloc dirigé par l'URSS, estimant qu'il s'agissait d'un échec: "Un plan américain qui proposerait explicitement de donner à l'Asie une organisation capable de contenir la Chine ou de créer un bloc d'Etats démocratiques à enrôler dans une croisade idéologique n'aboutirait pas".

La thèse américaine de la translatio imperii du Japon vers la Chine sous la bannière de la "coprospérité" est revenue dans l'essai de Graham Allison Destined for War : Can America and China Escape Thucydides' Trap ? L'auteur, professeur émérite à Harvard et ancien conseiller et secrétaire adjoint à la défense dans les administrations successives de Reagan à Obama, lance un avertissement qui est un véritable cri de ralliement: "Une fois que le marché économique dominant de la Chine, ainsi que son infrastructure physique, auront réussi à intégrer tous ses voisins dans la zone de prospérité plus large de la Chine, il deviendra impossible pour les États-Unis de maintenir le rôle qu'ils ont joué en Asie après la Seconde Guerre mondiale". À la question de savoir quel serait le message de la Chine aux États-Unis, un collègue chinois a répondu: "Ecartez-vous". Un collègue de ce dernier, cependant, a suggéré un résumé encore plus brutal : écartez-vous du chemin. (...) Récemment, la tentative de persuader les États-Unis d'accepter la nouvelle réalité est devenue plus résolue en mer de Chine méridionale. (...) Tout en continuant à pousser lentement les États-Unis hors de ces eaux, la Chine engloutit également des nations de toute l'Asie du Sud-Est dans son orbite économique, attirant même le Japon et l'Australie dans son giron. Jusqu'à présent, elle a réussi à le faire sans heurts. Toutefois, s'il s'avère nécessaire de se battre, l'intention de Xi est de gagner" [20].

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Ainsi, le besoin fondamental ressenti par les analystes américains est celui exprimé par John J. Mearsheimer, selon lequel il est impératif d'endiguer la montée en puissance de la Chine [21]. Le théoricien du "réalisme offensif" exhorte donc l'administration actuelle à "travailler assidûment à l'amélioration des relations avec les alliés asiatiques de l'Amérique et à la création d'une alliance efficace capable de tenir Pékin à distance". Mais pour atteindre un tel objectif, Mearsheimer affirme qu'il est impératif d'attirer la Fédération de Russie dans une coalition anti-chinoise: "Aujourd'hui, c'est Pékin, et non Moscou, qui représente la principale menace pour les intérêts américains, et la Russie pourrait être un allié précieux pour faire face à cette menace" [23]. C'est, on le voit, la même tactique que celle suggérée à l'époque à Donald Trump par ses stratèges et théoriciens conservateurs et populistes et partagée par les milieux " souverainistes " occidentaux. Mais cette solution "nécessiterait d'abandonner la russophobie traditionnelle des démocrates nord-américains dont Biden lui-même (...) a souvent été le porte-parole" [24].

L'approche menaçante de l'OTAN aux frontières russes, que le Kremlin a été obligé de contrer en lançant une opération militaire spéciale, fait en fait partie d'une stratégie nord-américaine plus large d'"endiguement" anti-chinois et anti-russe. Consciente de l'objectif des manœuvres nord-américaines en Europe, la Chine "s'est vue contrainte de consolider son partenariat stratégique avec la Russie au point de le transformer en alliance; d'où le voyage du président Xi" [25] à Moscou et les discussions au sommet avec le président Poutine pour en régler les détails.

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La visite de Xi Jinping dans la capitale russe rappelle inévitablement celle effectuée il y a soixante-dix ans par un autre président chinois: le 15 février 1950, Mao Tsé-toung signait à Moscou avec Staline un traité d'alliance et d'assistance mutuelle qui consacrait la naissance d'un grand bloc eurasiatique, allant de Pankow à Moscou, en passant par Pékin et Pyongyang. L'alliance russo-chinoise est mise à l'épreuve quatre mois plus tard, lorsque la République populaire démocratique de Corée se lance dans la "guerre de libération de la patrie" [26], que les Chinois appellent "guerre de résistance à l'Amérique et d'aide à la Corée". Grâce à l'intervention directe de la République populaire de Chine, qui envoie 100.000 combattants, et grâce au soutien matériel fourni par l'URSS, le conflit militaire prend fin en 1953, lorsque les forces américaines et les troupes auxiliaires de dix-sept autres pays sont repoussées au sud du 38ème parallèle.

NOTES:

[1] Voir C. Mutti, Pound contre Huntington, "Eurasia. Rivista di Studi Geopolitici", a. III, n° 1, janvier-mars 2006, pp. 17-25.

[2] Pinyin : zhōngyōng.

[3] Pinyin : Zǐsī.

[4] Pio Filippani - Ronconi, Storia del pensiero cinese, Paolo Boringhieri, Turin 1964, p. 52.

[5] Pio Filippani - Ronconi, op. cit. p. 204.

[6] Ezra Pound, Ciung Iung. L'asse che non vacilla, Casa Editrice delle Edizioni Popolari, Venise 1945. Nouvelle édition : Chung Yung, in Ezra Pound, Opere scelte, Mondadori, Milan 1970, pp. 503-601. "Après le 25 avril, pratiquement tous les exemplaires [de la première édition] ont été incendiés car le titre aurait pu suggérer un texte de propagande en faveur de l'Axe... Rome-Berlin" (Gianfranco de Turris, "L'asse che non vacilla". Ezra Pound pendant la RSI, in Autori vari, Ezra Pound 1972/1992, Greco & Greco, Milan 1992, pp. 333-334).

[7] I colloqui ; Gli studi superiori ; Il costante mezzo, traduit par Rosanna Pilone, Rizzoli, Milan 1968. Le milieu constant et autres maximes. Perle di un'antica saggezza, version et présentation de Francesco Franconeri, Demetra, Sommacampagna 1993.

[8) La grande dottrina ; Il giusto mezzo, édité par Leonardo Vittorio Arena, Rizzoli, Milan 1996. I Dialoghi ; La grande dottrina ; Il giusto mezzo, Fabbri, Milan 1998.

[9] Pinyin : Zhōngguó.   

[10] Carl Schmitt, État, grand espace, nomos, Adelphi, Milan 2015, p. 294. L'histoire des religions confirme que " l'homme des sociétés pré-modernes aspire à vivre le plus près possible du Centre du Monde. Il sait que son pays est en réalité au centre de la Terre, que sa ville est le nombril de l'Univers, et surtout que le Temple ou le Palais sont de véritables Centres du Monde" (Mircea Eliade, Il sacro e il profano, Boringhieri, Turin 1967, p. 42).  En ce qui concerne la Chine en particulier, "dans la capitale du souverain chinois parfait, le gnomon ne doit pas projeter d'ombre à midi au solstice d'été, parce que cette capitale se trouve au centre de l'Univers, à côté de l'Arbre miraculeux "Bois dressé" (Kien-mu), où se croisent les trois zones cosmiques : le Ciel, la Terre, l'Enfer" (Mircea Eliade, Trattato di storia delle religioni, Boringhieri, Turin 1972, p. 388).

[11] Jordis von Lohausen, Les Empires et la Puissance, La géopolitique aujourd'hui, Le Labyrinthe, Paris 1996, pp. 127-128.

[12] Clyde Prestowitz, The World Turned Upside Down : America, China and the Struggle for Global Leadership, Yale University Press, 2021.

[13] AA. VV, Le XXIe siècle appartient-il à la Chine, Mondadori, Milan 2012, p. 12.

[14] Samuel P. Huntington, Le choc des civilisations et le nouvel ordre mondial, Garzanti, Milan 2000, p. 245.

[15] Zbigniew Brzezinski, Le grand échiquier. American Primacy and Its Geostrategic Imperatives, Basic Books, New York 1997, pp. 158, 164-165.

[16] AA. VV, Le XXIe siècle appartient-il à la Chine, Mondadori, Milan 2012, p. 12.

[17] AA. VV, Le XXIe siècle appartient-il à la Chine, citée, p. 23.

[18] Conversation de John Geiger avec Henry Kissinger, in : AA. Le XXIe siècle appartient à la Chine, citée, p. 74.

[19] Henry Kissinger, Chine, Mondadori, Milan 2011, pp. 441-442.

[20] Graham Allison, Destined for War. Can America and China Escape Thucydides' Trap, Fazi Editore, Rome 2018, pp. 208-211.

[21] Textuellement : "the dominating issue is how to contain a rising China" (John J. Mearsheimer, Joe Biden Must Embrace Liberal Nationalism to Lead America Forward, "The National Interest", 29 décembre 2020).

[22) L'administration Biden devrait travailler assidûment à l'amélioration des relations avec les alliés asiatiques de l'Amérique et à la création d'une alliance efficace capable de tenir Pékin à distance" (Ibid.).

[23) C'est Pékin, et non Moscou, qui représente la principale menace pour les intérêts américains aujourd'hui, et la Russie pourrait être un allié précieux pour faire face à cette menace" (Ibid.).

[24] Daniele Perra, State and Empire from Berlin to Beijing. L'influenza del pensiero di Carl Schmitt nella Cina contemporanea, Anteo, Cavriago 2022, p. 141.

[25] "En réponse, la Chine s'est sentie obligée de consolider son partenariat stratégique avec la Russie au point d'en faire une entente, d'où l'objectif du voyage du président Xi pour en régler les moindres détails" (Andrew Korybko, President Xi's Trip To Moscow Solidifies The Sino-Russian Entente, https://korybko.substack.com/, 20 mars 2023.

[26] En coréen : Choguk haebang chŏnjaeng.

[27] Pinyin : kàng Měiyuán Cháo.

lundi, 05 juin 2023

Capitalisme néolibéral et politiques progressistes d'ouverture des frontières: un seul front, selon le Prof. em. Mark Elchardus

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Capitalisme néolibéral et politiques progressistes d'ouverture des frontières: un seul front, selon le Prof. em. Mark Elchardus

Peter W. Logghe

Source: https://www.facebook.com/peter.logghe.94

Dans l'édition du week-end dernier du journal De Morgen, le professeur Mark Elchardus a publié un article qui fait l'effet d'une bombe. Cette fois-ci, il traitait du troublant pacte migratoire de Marrakech et du rapport encore plus troublant de la Banque mondiale, ou de la fusion du néolibéralisme et des politiques progressistes en matière d'ouverture des frontières. On appréciera la suite: "Le réveil est brutal: la crise bancaire et financière, les récessions, la crise des réfugiés et de l'immigration, la corruption, la guerre, les pénuries d'énergie, l'inflation... Cependant, à chaque coup de poignard et de douleur, un peu de lumière filtre à travers l'aveuglement général.

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Les deux livres du Prof. Elchardus qui font un tabac en Flandre et qui mériterait d'être débattus dans les parties non néerlandophones du pays.

Cela permet de comprendre que si le salut est venu, c'est grâce à un effort commun de l'État et du gouvernement. Même lorsque tout va bien, ceux-ci se révèlent plus importants qu'on ne le pensait. Le libre-échange crée la prospérité, pour autant que vous ne croyiez pas à cette absurdité néolibérale selon laquelle les choses s'arrangent avec beaucoup de marché et peu de gouvernement, et que l'individualité et l'intérêt nationaux sont obsolètes. Ni les Chinois ni les Américains ne tombent dans ce piège. Leurs gouvernements misent beaucoup sur le soutien et l'innovation dans leurs propres entreprises et universités. Par rapport à eux, les Européens se sont ratatinés et sont devenus des acteurs industriels et numériques de troisième ordre.

Réussissons-nous encore la réindustrialisation, la souveraineté numérique ? Comment retrouver la foi dans le progrès ? Comment construire une communauté forte, sûre d'elle et capable de relever les défis ? Les ordres de marche qui semblaient clairs deviennent flous. Il ne suffit apparemment pas de fixer des objectifs climatiques ambitieux. Les progrès sont faibles, le soutien s'érode. La raison impose désormais de s'adapter au climat, d'établir des priorités et d'envisager une pause. Cela conduit à son tour à une escalade verte sous la forme d'une pensée type Pol Pot: la décroissance. Seul un régime dictatorial se lance dans une telle entreprise.

La politique devient à nouveau une confrontation entre rêves d'avenir qui s'affrontent. La contradiction centrale pourrait être la suivante: mon pays est celui où je peux gagner le plus d'argent, alors que je voudrais que tout le monde soit bien loti dans mon pays. La Banque mondiale vient d'annoncer de quel côté elle se situe.

Cette institution publie régulièrement un rapport sur le développement dans le monde, qui prétend montrer la voie à suivre. L'épisode 2023 traite des "Migrants, réfugiés et sociétés". Il préconise "la migration en tant que mouvement transfrontalier de travailleurs vers des pays où leur travail peut être utilisé de manière plus productive que dans leur pays d'origine" (p. 25). Les personnes sont ainsi réduites à la valeur marchande de leur travail et considérées comme globalement échangeables.

Le rapport ne s'arrête jamais sur les conséquences sociales et culturelles pour les communautés d'origine et de destination. Les divisions et les problèmes sont toujours là, le rapport s'attarde. C'est ainsi que les pères fondateurs du néolibéralisme voyaient les choses, un marché mondial, une terre plate, pas de pays ou de civilisations avec une individualité, rien qui donne du relief, juste un réservoir mondial de main-d'œuvre bon marché. "La libre circulation des personnes est l'élément clé du fonctionnement efficace de l'économie mondiale" (p. 25), selon la Banque mondiale. Les néolibéraux et les partisans progressistes de l'ouverture des frontières font front commun.

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Réduire les gens à la valeur marchande de leur travail est une noble cause, selon la Banque mondiale. Quiconque prend en compte les autres particularités des gens est un raciste (p. 197-198). En effet, selon la Banque mondiale, il n'y a aucune raison autre que le racisme pour que l'Europe soit plus clémente dans l'accueil des Ukrainiens que des Somaliens. Si vos voisins sont plus proches de votre cœur que des voisins lointains non reconnus, eh bien, vous êtes un raciste.

Une épine dans le pied de la Banque mondiale est la distinction entre migrants légaux et illégaux. Après tout, ces derniers sont une source de main-d'œuvre bon marché. C'est pourquoi elle ne parle pas de migrants illégaux, mais de "réfugiés climatiques", de "migrants de survie", de "réfugiés de la nécessité" et généralement de "migrants en détresse". Le rapport sait également avec certitude que ceux qui migrent illégalement le font parce qu'ils "n'ont pas d'alternative viable chez eux" (p.12). Toute tentative de contrôle des migrations est donc inhumaine, car elle prive les gens d'une chance de vivre.

Pour la Banque mondiale, la convention sur les réfugiés est obsolète. Elle fait une distinction arbitraire entre les motifs de protection fondés et non fondés (p.252). La Banque mondiale préfère le Pacte pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, connu sous le nom de Pacte de Marrakech (p. 26-27). Celui-ci parle des migrants en situation de vulnérabilité et estime qu'ils méritent toujours une protection. De cette manière, toute forme de migration s'auto-légitime. En effet, en migrant illégalement et en donnant l'argent de sa famille aux trafiquants d'êtres humains, le migrant se met dans une situation difficile, il est en détresse. C'est alors une raison suffisante pour lui accorder l'asile. Ceux qui n'ont pas encore compris à quoi sert le pacte de Marrakech peuvent lire ce rapport de la Banque mondiale et comprendre de quoi il retourne.

Ce pacte ne nous engageait à rien, a-t-on prétendu. Pas plus qu'un rapport de la Banque mondiale ne nous engage à quoi que ce soit. En revanche, il érige en norme la politique migratoire prônée par le pacte de Marrakech et choisie par les partis de l'actuelle coalition Vivaldi (Belgique). Chaque fois que l'occasion se présentera, la Banque mondiale fera la promotion de cette politique en échange d'un soutien. Par exemple, les pays pauvres et à revenus moyens seront poussés à adapter leur éducation non pas à leur propre développement mais aux besoins des pays riches et à promouvoir l'émigration (p. 10, 16). La fuite des personnes les plus instruites comme nouvelle stratégie de développement ? Ce sera alors la version de la Banque mondiale de l'outgrowth".

Il n'est pas nécessaire d'être d'accord avec le professeur sur tous les points pour voir l'importance de sa contribution !

La prochaine guerre à l'Ouest de l'OTAN? Le conflit en Serbie et au Kosovo

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La prochaine guerre à l'Ouest de l'OTAN ? Le conflit en Serbie et au Kosovo

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2023/05/31/nato-lannen-seuraava-sota-serbian-ja-kosovon-konfliktin-tarkastelua/

Alors que le conflit en Ukraine se poursuit, les États-Unis sont peut-être en train de créer un nouveau champ de bataille sur le continent européen, avec l'OTAN comme outil.

La situation dans les Balkans semble explosive. Les forces de maintien de la paix dirigées par l'OTAN au Kosovo se sont heurtées à des manifestants serbes en début de semaine. Les tensions ont commencé à se manifester peu après que des Albanais de souche sont devenus maires dans la région à majorité serbe du nord du Kosovo, à la suite d'un boycott des élections par les Serbes.

Comme le savent ceux qui connaissent l'histoire de la région, le Kosovo et la Serbie sont en proie à des tensions de longue date. Le Kosovo était à l'origine une province indépendante de la Serbie dans l'ancienne Yougoslavie. Depuis lors, avec le soutien des États-Unis et de l'Occident, le Kosovo a cherché à obtenir son indépendance, que la Serbie n'a pas reconnue. Cela a délibérément créé un conflit gelé dans la région, comme s'il s'agissait de le réactiver dans le futur.

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L'implication de l'OTAN a encore exacerbé le fossé entre le Kosovo et la Serbie, entraînant des conflits militaires entre les parties et compromettant la paix dans les Balkans occidentaux. Ces dernières années, la Serbie a envoyé à plusieurs reprises ses troupes à la frontière du Kosovo en réponse à des troubles.

Des forces multinationales dirigées par l'OTAN ont été déployées dans quatre municipalités du Kosovo pour réprimer les manifestations liées à l'élection du maire. Il s'agit là d'un récit officiel, mais l'histoire ne s'arrête pas là. D'aucuns ont émis l'hypothèse qu'il pourrait s'agir du début d'une nouvelle guerre.

D'un côté, l'OTAN appelle à une désescalade des tensions, mais de l'autre, elle renforce sa présence militaire dans la région. L'OTAN est-elle en train de gagner du temps pour coopter le Kosovo, comme elle l'a fait avec l'Ukraine ? Les États-Unis peuvent certes prétendre vouloir la paix en concluant des accords, mais les promesses de protéger les Serbes du Kosovo n'ont pas été tenues.

Les troupes de l'OTAN ne sont pas en Serbie et au Kosovo pour "maintenir la paix", mais pour préserver "l'indépendance du Kosovo" et contrôler les Serbes pro-russes (les manifestants serbes ont peint des Z sur les véhicules de l'OTAN lors des manifestations du début de la semaine). Dans cette équation, la Serbie ne doit pas être une puissance souveraine, et encore moins se retrouver du "mauvais côté", c'est-à-dire du côté de l'Eurasie.

La guerre par procuration entre la Russie et l'Occident en Ukraine ne montre aucun signe de conclusion, mais la possibilité d'une reprise du conflit existe également dans les Balkans. "Puisque le conflit en Ukraine n'a pas produit le résultat escompté par les États-Unis, Washington veut créer une nouvelle guerre en Europe", a estimé l'expert militaire chinois Song Zhongping.

Comme je l'ai moi-même affirmé, les États-Unis ne veulent pas que l'Europe soit un acteur géopolitique fort et indépendant, mais cherchent, au nom d'un faux partenariat qualifié de "transatlantisme", à maintenir les pays de l'euro subordonnés à la politique de puissance américaine. C'est la raison d'être de l'"Alliance de l'Atlantique Nord", mais elle tente de masquer ce fait pourtant patent par l'usage d'un jargon évoquant une "politique de sécurité".

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L'instabilité de l'Europe et la dépendance des pays du continent à l'égard des États-Unis conviennent parfaitement à Washington. Les entreprises américaines se sentent en sécurité de l'autre côté de l'Atlantique, où les entreprises européennes sont également incitées à soutenir l'économie américaine aux dépens des pays de la zone euro.

Peut-être Washington pense-t-il que si (et quand) la Russie remporte trop de succès en Ukraine, la défaite humiliante pour l'Occident devra être couverte par le déclenchement immédiat d'un nouveau conflit ailleurs ? De cette manière, l'attention du public sera détournée, tandis que le battage médiatique qui manipule les masses fera le reste. Bien sûr, les points chauds dans le monde créés par l'Occident ne manquent pas et les États-Unis n'hésitent jamais à créer le chaos à leur profit.

Il reste à voir si la situation va dégénérer entre la Serbie et le Kosovo (et si l'Occident va perdre son pari en Ukraine), mais dans tous les cas, l'objectif ultime de Washington est d'essayer de maintenir la Russie et l'Europe (sans parler de la Chine et des autres puissances émergentes) dans un état d'affaiblissement, conformément à la stratégie mondiale de l'Amérique visant à maintenir sa suprématie.

Moyen-Orient 2.0

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Moyen-Orient 2.0

Ivan Plotnikov

Source: https://www.geopolitika.ru/article/blizhniy-vostok-20

Les pays musulmans ont refusé d'être des satellites de Washington

Le territoire du Moyen-Orient (de l'Asie occidentale à l'Afrique du Nord) a toujours attiré les puissances étrangères. Tout d'abord, la région est une source majeure d'hydrocarbures, principalement de pétrole. Deuxièmement, c'est le centre du système logistique de transport de l'énergie. Il suffit de se rappeler le canal de Suez, le détroit de Gibraltar, les Dardanelles, le Bosphore, etc.

En raison de ces avantages, le Moyen-Orient a été conquis, d'abord par la Grande-Bretagne et la France, dans le cadre de leurs entreprises coloniales, puis par l'alliance de l'OTAN, qui a joué un rôle majeur dans la déstabilisation de la région lors du printemps arabe.

Mais aujourd'hui, les pays du Moyen-Orient poursuivent une politique de souveraineté, privilégiant la Russie et la Chine plutôt que le bloc de l'OTAN.

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Le conflit entre l'Iran et l'Arabie saoudite est terminé

L'Iran et l'Arabie saoudite sont des acteurs clés de la scène géopolitique du golfe Persique.

L'histoire de leur conflit, qui dure depuis plus de 40 ans, remonte à 1979, après les événements de la révolution islamique. La révolution a détruit la monarchie en Iran et a établi la République islamique (État théocratique avec un chef religieux à sa tête).

Téhéran a adopté une politique d'exportation de la révolution vers les pays islamiques voisins. L'Arabie saoudite, qui était à l'époque le leader informel du monde musulman, s'y est opposée.

De plus, le conflit religieux est au cœur de l'aversion réciproque que se vouent ces deux pays. Les deux nations professent des courants différents de l'islam. Alors qu'en Iran, la majorité de la population est chiite, en Arabie saoudite, ce sont les sunnites qui dominent.

Depuis l'invasion américaine de l'Irak et le renversement de Saddam Hussein en 2003, Téhéran a rapidement étendu son influence en Irak, en Syrie, au Yémen, au Liban et à Bahreïn. En outre, l'Iran est en train de devenir un leader dans la lutte contre l'influence américaine, alors que les Saoudiens sont des alliés traditionnels de Washington.

En 2011, sur fond de printemps arabe, l'Iran et l'Arabie saoudite ont de nouveau entamé une lutte pour les sphères d'influence en Méditerranée. Riyad a accusé les Iraniens de soutenir l'opposition chiite, tandis que Téhéran a accusé les Saoudiens de restreindre les droits de la minorité chiite.

Les deux pays ont finalement rompu leurs relations diplomatiques en 2016 lorsque le prédicateur chiite Nimr al-Nimr a été exécuté en Arabie saoudite. Par la suite, l'ambassade diplomatique des Saoudiens à Téhéran a été vandalisée par des chiites en colère. Bien que les émeutiers aient été punis, les Saoudiens ont rejeté la faute sur le gouvernement iranien.

En 2022, la Russie a tenté de réconcilier les parties. Oman et l'Irak ont également réussi à organiser une série de consultations. Mais il n'a pas été possible de rétablir les relations entre les adversaires.

En 2023, cela a été possible grâce à la Chine. Des pourparlers entre l'Iran et l'Arabie saoudite ont eu lieu à Pékin du 6 au 10 mars.

Plusieurs réunions ont abouti à la reprise des relations diplomatiques. Les pays ont rouvert leurs ambassades et réaffirmé les principes de souveraineté et de non-ingérence dans les affaires de l'autre.

Du côté iranien, la délégation était conduite par Ali Shamkhani, secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale, et du côté saoudien par le conseiller à la sécurité nationale et ministre d'État Musayed al-Aiban.

"La visite du président Raisi en Chine en février et sa conversation avec le président chinois Xi Jinping ont ouvert la voie à de nouvelles discussions très sérieuses entre les délégations de l'Iran et de l'Arabie saoudite", a déclaré Ali Shamkhani, de Téhéran, à un porte-parole.

La Chine est l'un des principaux alliés et partenaires commerciaux des pays du Moyen-Orient. Pékin est intéressé par l'achat de pétrole, ainsi que par la participation des puissances musulmanes au projet "Une ceinture, une route". Le rétablissement des relations diplomatiques entre l'Iran et l'Arabie saoudite réduira les risques d'escalade des conflits militaires au Moyen-Orient, et donc les risques pour la logistique des ressources énergétiques vers la Chine.

Il convient de noter que ces dernières années, l'Arabie saoudite n'a en fait plus adhéré aux sentiments pro-américains et a tenté de mener une politique indépendante. Par exemple, Riyad continue de coopérer avec la Russie. Le ministre saoudien des affaires étrangères, Faisal bin Farhan, a proposé sa médiation dans le conflit entre la Russie et l'Ukraine.

Le rétablissement des relations diplomatiques entre les deux États musulmans pourrait avoir des conséquences considérables. Par exemple, les dirigeants du monde entier prédisent déjà une trêve ou une fin complète du conflit interne au Yémen.

La crise financière et d'autres problèmes intérieurs au Liban et en Syrie pourraient également s'améliorer de manière significative.

Mais le changement progressif le plus important est la résolution des relations entre les deux centres religieux du monde musulman. Ainsi, la confrontation religieuse entre les courants chiite et sunnite a de bonnes chances de prendre fin.

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Damas n'est plus un paria

Les relations diplomatiques entre la Syrie et l'Arabie saoudite ont également été rétablies en mars 2023. Les deux pays ont rouvert leurs ambassades diplomatiques après une décennie d'interruption.

En avril, le ministre saoudien des affaires étrangères, Faisal bin Farhan, s'est rendu à Damas pour s'entretenir avec le président syrien Bachar al-Assad. Ils ont discuté de l'acheminement de l'aide humanitaire et de la résolution des conflits nationaux dans la République arabe.

Rappelons que le conflit entre les deux États a éclaté en 2012 après que Bachar el-Assad a été accusé de réprimer les manifestations populaires. Les Saoudiens ont également soutenu financièrement les groupes armés d'opposition en Syrie.

Le réchauffement des relations entre les deux pays a été rendu possible par plusieurs facteurs.

Tout d'abord, les tremblements de terre en Turquie et en Syrie ont joué un rôle important. Il est apparu clairement que les conséquences de ces catastrophes ne pouvaient être évitées que par des efforts conjoints. L'Arabie saoudite a envoyé de l'aide humanitaire à ces deux pays.

Deuxièmement, les Saoudiens espèrent trouver un allié dans la lutte contre l'Iran pour l'influence au Moyen-Orient. La plupart des Syriens sont chiites et sont susceptibles de soutenir leur groupe religieux.

Troisièmement, l'influence des États-Unis, qui ont consacré tous leurs efforts à la lutte économique avec la Chine et aux fournitures militaires à l'Ukraine, s'amenuise. Malgré l'aversion des Américains pour le régime de Bachar el-Assad, il est devenu évident que le gouvernement syrien a résisté à la guerre civile et que les relations doivent être rétablies d'une manière ou d'une autre. En outre, un certain nombre de pays du Moyen-Orient (EAU, Oman, Tunisie, Égypte, Irak, etc.) estiment que la politique d'isolement de la Syrie devrait être reconsidérée.

La Russie a un rôle clé à jouer dans la réconciliation des États. En mars 2023, le ministre saoudien des affaires étrangères Faisal bin Farhan s'est rendu à Moscou, et Poutine et Bachar el-Assad se sont rencontrés quelques jours plus tard. C'est très probablement à ce moment-là que les solutions possibles au conflit ont été discutées.

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Sommet de la LEA 

La Ligue des États arabes est une organisation internationale composée de 22 États arabophones. L'objectif principal de l'organisation est de développer une position politique commune pour défendre la souveraineté et les intérêts de tous les États arabes. Les membres de l'alliance coopèrent également dans les domaines économique, social, culturel et administratif.

Une victoire diplomatique importante a également été remportée dans le cadre de la coopération avec la Ligue arabe. Après 12 ans, la Syrie a retrouvé sa représentation au sein de l'organisation.

Il convient de mentionner que la Syrie a joué un rôle clé dans la création de la LEA en 1945. Cependant, en 2011, lorsque la guerre civile a éclaté et que le gouvernement Assad et l'opposition armée se sont affrontés, la Syrie a fait l'objet d'un boycott économique et a été privée de ses droits de membre.

Le 32e sommet de la LEA s'est ouvert le 19 mai à Djeddah, en Arabie saoudite. La plupart des participants ont soutenu le retour du représentant syrien Bachar al-Assad. Cependant, l'absence de l'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, a été une note désagréable. L'homme politique a quitté le sommet sans explication. Il convient de noter que le Qatar s'était précédemment opposé au rétablissement des droits d'adhésion de Damas à la LEA.

On peut donc parler d'un rétablissement de l'interaction diplomatique entre la Syrie et d'autres acteurs géopolitiques du Moyen-Orient. Au cours du sommet, le ministre syrien des affaires étrangères Faisal Mikdad s'est entretenu avec ses homologues de Jordanie, du Liban, des Émirats arabes unis, d'Oman, d'Arabie saoudite et de Tunisie.

L'ordre du jour des chefs d'État portait sur la résolution des crises politiques au Yémen, en Libye et en Syrie, ainsi que sur le règlement du conflit israélo-palestinien.

Le conflit russo-ukrainien a également été abordé. Les États arabes ont décidé d'adhérer au principe de "neutralité positive", c'est-à-dire de maintenir des relations tant avec Moscou qu'avec Kiev. Les représentants de Riyad ont réitéré leur volonté de médiation entre les parties.

En outre, la déclaration finale a posé les jalons de l'indépendance vis-à-vis des ingérences étrangères dans les affaires intérieures. Le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'État, des valeurs et des cultures des autres nations a été proclamé.

"Cette réunion marque le début d'une nouvelle phase d'action arabe commune visant à instaurer la paix, le développement et la prospérité dans notre région au lieu de la guerre et de la destruction", a déclaré le président de la RAS, Bachar el-Assad.

La Maison Blanche n'a pas approuvé le retour de la Syrie au sein de la LEA.

"Nous ne pensons pas que la Syrie mérite d'être réadmise au sein de la Ligue arabe. Les Etats-Unis ne vont pas normaliser les relations avec Assad et son régime", a déclaré le secrétaire d'Etat américain Anthony Blinken.

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La diplomatie irakienne 

Malgré ses problèmes internes, l'Irak a poursuivi une politique étrangère visant à résoudre de nombreux conflits au Moyen-Orient.

En août 2021, la Conférence de Bagdad sur la coopération et le partenariat s'est tenue. Y participent le président égyptien, l'émir du Qatar, le roi de Jordanie, les premiers ministres du Koweït et des Émirats arabes unis, ainsi que les ministres des affaires étrangères d'Arabie saoudite, d'Iran et de Turquie.

Il est à noter que Bachar el-Assad n'a pas été invité à la réunion en raison des tensions qui existaient encore à l'époque entre le gouvernement syrien et d'autres pays musulmans.

Dans le communiqué final de la conférence, les pays ont appelé à créer les conditions pour résoudre les conflits interétatiques et accroître la stabilité au Moyen-Orient. Le rôle prépondérant de la sphère économique dans la coopération interétatique a été souligné.

D'autres questions importantes ont également été abordées, telles que la lutte contre le terrorisme et la pandémie de Covi d-19.

Cependant, malgré ses politiques progressistes, l'Iran reste dépendant des États-Unis, en particulier sur le plan économique. Par exemple, selon Elbrus Koutrachev, l'ambassadeur russe en Irak, les fonds provenant des ventes de pétrole sont versés sur des comptes américains. Bagdad reste également très dépendant du dollar.

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Les Emirats Arabes Unis

Les Émirats arabes unis poursuivent désormais également leurs propres politiques, qui vont à l'encontre des intérêts américains dans la région.

En 2023, les Émirats arabes unis se sont vu accorder le statut de partenaire de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS). L'accord a été signé lors d'une réunion du Conseil des ministres des affaires étrangères qui s'est tenue dans la ville indienne de Panaji les 4 et 5 mai.

"Au cours de la période à venir, les Émirats arabes unis s'efforceront de participer activement aux travaux de l'OCS et de renforcer l'interaction avec les États membres. Nous sommes heureux de devenir partenaire d'une organisation dont l'influence et l'importance mondiales ne cessent de croître". - a déclaré le ministre des affaires étrangères des Émirats arabes unis, Abdullah bin Zayed Al Nahyan.

Toutefois, les Émirats arabes unis ont gardé une relation plutôt froide avec les États-Unis. Par exemple, M. Biden a invité le président des Émirats arabes unis, Mohammed bin Zayed, à se rendre aux États-Unis au cours de l'été 2022. La rencontre n'a toutefois pas encore eu lieu.

En outre, les États-Unis ont exigé à plusieurs reprises que les Émirats arabes unis cessent d'exporter des produits électroniques vers la Russie. Les Émirats arabes unis ont reçu la visite de plusieurs fonctionnaires des États-Unis, de l'Union européenne et du Royaume-Uni. Ils craignent que les Émirats arabes unis ne soient utilisés comme plaque tournante pour contourner les sanctions antirusses et fournir des produits à l'industrie militaire russe. Selon les médias, des responsables américains ont même menacé les Émirats arabes unis de détériorer leurs relations s'ils continuaient à coopérer avec la Russie et la Chine, notamment sur des questions militaires et de renseignement.

Dans l'impasse entre la Russie et l'Ukraine, les Émirats arabes unis sont également restés neutres. Le gouvernement omanais ne s'est pas encore joint aux sanctions antirusses. Par ailleurs, nos partenaires arabes ont également proposé leur aide pour résoudre le conflit en tant que médiateur.

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Spécificités de la politique et de la religion omanaises

La politique étrangère d'Oman peut être décrite comme neutre et multisectorielle. Oman s'efforce d'entretenir des relations amicales avec tous les États voisins, qu'il s'agisse de l'Arabie saoudite, du Yémen ou des Émirats arabes unis. Le gouvernement omanais est rarement impliqué dans des conflits. Mascate n'a pas participé au boycott du Qatar en 2017, lorsque le pays a été accusé de financer le terrorisme. Oman n'a pas non plus participé à une action militaire contre Israël ni coupé ses relations commerciales avec lui. Par ailleurs, Oman a été le seul pays arabe à reconnaître les accords de Camp David (entre Israël et l'Égypte), ce qui a provoqué une réaction négative dans le monde musulman.

Lorsque l'on parle d'Oman, il convient de prendre en compte les spécificités de la religion. L'ibaditisme est pratiqué dans le pays et est suivi par environ 45% de la population. Il s'agit d'un courant de l'islam différent de l'islam chiite et de l'islam sunnite, caractérisé par la paix, la tolérance et la compréhension mutuelle. Il est possible que ce choix de la voie religieuse ait déterminé le rôle d'Oman en tant que médiateur politique dans l'arène géopolitique.

Par ailleurs, Oman est un membre fondateur du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Les pays membres du CCG coopèrent dans les domaines économique, militaire, culturel et législatif.

Les relations d'Oman avec la Russie s'améliorent également.

En 2019, le ministre des affaires étrangères d'Oman s'est rendu deux fois en Russie.

En 2022, le ministre russe des affaires étrangères, M. Lavrov, s'est rendu à Oman et s'est entretenu avec le sultan Haisam bin Tarek Al Said.

Le 23 mars 2023, le président russe Vladimir Poutine a eu une conversation téléphonique avec le sultan d'Oman Haisam bin Tarek Al Said. Cette conversation a eu lieu à l'initiative de la partie omanaise.

Selon un communiqué du Kremlin, les entretiens ont porté sur le développement de la coopération économique et la mise en œuvre de projets communs, notamment dans le secteur des transports et de la logistique. La situation géopolitique au Moyen-Orient a également été abordée.

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Le Caire et Téhéran se rapprochent

En mai, Fada Hussein Maliki, membre de la commission de la sécurité nationale et de la politique étrangère du Majlis iranien, a déclaré que l'Iran et l'Égypte menaient des discussions en Irak. Il a ajouté que l'ouverture d'ambassades était prévue, suivie d'une rencontre entre le dirigeant iranien Ibrahim Raisi et le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi.

Le conflit entre les deux pays dure depuis 43 ans. Les relations diplomatiques ont été rompues en 1980 après la révolution islamique iranienne, lorsque l'Égypte a accordé l'asile au dernier monarque iranien, Mohammad Reza Pahlavi. Les accords de Camp David, mentionnés ci-dessus, ont également refroidi les relations.

La résolution de ce conflit a été influencée par le réchauffement des relations entre l'Iran et l'Arabie saoudite. Les Saoudiens étant un investisseur et un partenaire majeur en Egypte, le Caire bénéficie désormais de l'alignement géopolitique nouveau de son allié.

Il faut également noter que l'Iran et l'Egypte ont une influence énorme sur l'establishment et les factions politiques en Palestine. Par exemple, c'est grâce à l'action du Caire que des accords de cessez-le-feu ont été conclus entre Israël, le Hamas et le Jihad islamique.

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Sur le conflit israélo-arabe 

En 1947, l'Assemblée générale des Nations unies a élaboré un plan visant à créer deux États en Palestine, l'un juif et l'autre arabe.

Certains pays du Moyen-Orient ne soutiennent pas cette décision (Arabie saoudite, Égypte, Syrie, Yémen, Irak, Liban).

Après la déclaration d'indépendance d'Israël en 1948, une guerre éclate entre Israël et les États membres de la LEA. Les forces combinées de l'Égypte, de la Jordanie, de l'Irak et du Liban participent aux combats. Malgré la supériorité numérique des musulmans, Israël a réussi à résister.

Bien que l'ONU ait tenté d'intervenir en 1949 pour résoudre le conflit, la plupart des pays du Moyen-Orient n'ont pas reconnu l'indépendance d'Israël et les négociations de paix ont également été refusées.

En conséquence, Israël occupe les trois quarts du territoire palestinien, y compris la ville de Jérusalem. Dans le même temps, le gouvernement juif refuse de donner à la ville un statut international, ce qui provoque des réactions négatives dans le monde musulman.

Pendant des décennies, les zones frontalières ont été le théâtre d'affrontements entre Arabes et Juifs. Le déclenchement d'une nouvelle guerre n'était qu'une question de temps. La "guerre des six jours" a débuté le 5 juin 1967 par des attaques aériennes et terrestres contre l'Égypte. Le Caire est soutenu par la Syrie, l'Irak et la Jordanie.

Israël réussit à nouveau à l'emporter. Il réussit à s'emparer de la bande de Gaza (territoire situé sur la Méditerranée), de la péninsule du Sinaï, de la Cisjordanie et du plateau du Golan.

En réponse à l'occupation, les États arabes ont signé la résolution de Khartoum, qui interdit la reconnaissance, la paix et les négociations.

En 1973, un nouveau conflit, appelé la guerre du Jugement dernier, éclate entre l'Égypte et la Syrie d'une part, et Israël d'autre part. L'affrontement n'est réglé que grâce à l'intervention de l'URSS et des États-Unis.

Le conflit israélo-arabe s'est donc estompé pour reprendre de plus belle pendant une longue période. Des contacts diplomatiques n'ont été établis qu'avec l'Égypte et la Jordanie.

Mais il est impossible d'être entouré en permanence de voisins inamicaux. Un point clé du changement dans les relations israélo-arabes a été la visite du Premier ministre Binyamin Netanyahou à Oman en octobre 2018. Il s'agissait du premier pas vers la paix.

En 2020, Israël et les Émirats arabes unis ont repris leurs relations diplomatiques. Dans le cadre des nouveaux accords, le gouvernement des Émirats arabes unis s'est engagé à lever son boycott économique de l'État juif.

En 2022, des contacts diplomatiques ont également été établis avec la Turquie. À la suite d'une conversation téléphonique entre le Premier ministre Yair Lapid et le président turc Recep Tayyib Erdogan, les ambassades des deux pays ont été rouvertes.

Les relations entre Jérusalem et Ankara ont été rompues après l'attaque par l'armée israélienne du navire d'aide humanitaire Mavi Marmara. Le président Erdogan a qualifié cette attaque d'"acte de terrorisme".

En avril 2023, le Premier ministre israélien Netanyahu a déclaré que les relations du pays avec le monde arabe devaient encore être améliorées. Il est notamment prévu d'organiser des pourparlers de paix avec l'Arabie saoudite.

Ainsi, pour l'instant, le gouvernement israélien s'efforce de trouver une solution pour résoudre pacifiquement toutes les questions litigieuses.

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En résumé

La région du Moyen-Orient traverse une période de changements politiques. Une ère de coopération et de bon voisinage s'est ouverte. La région a donné la priorité à des politiques visant à accroître la souveraineté et le multidimensionnalisme.

La région a d'abord été marquée par une extrême volatilité. Les pays se livraient à des guerres ouvertes et hybrides. Cette situation était extrêmement bénéfique pour Washington et l'Occident, car elle leur permettait de maintenir une position de leader dans le monde et d'obtenir des ressources bon marché.

Aujourd'hui, les États-Unis perdent rapidement de l'influence au Moyen-Orient et le sentiment pro-américain qui dominait auparavant dans la région est en train de s'estomper. En outre, les efforts de Washington se concentrent déjà sur la confrontation avec Pékin (dans la région Asie-Pacifique) et l'implication dans le conflit ukrainien.

La Russie et la Chine, intéressées par la stabilité économique et politique de la région, sont devenues de nouveaux alliés pour les pays musulmans.

Par exemple, les échanges commerciaux entre la Russie et les pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA) ont augmenté de 83 % au cours des cinq dernières années, pour atteindre plus de 90 milliards de dollars.

Il convient également de mentionner que la Russie défend depuis longtemps l'idée de créer un système de sécurité pour le Moyen-Orient. Il pourrait s'agir d'une organisation sur le modèle de l'OSCE.

Nikita Danyuk, directeur adjoint de l'Institut de recherche stratégique et de prévision de l'Université russe de l'amitié des peuples et membre de la Chambre publique de la Fédération de Russie, estime que "le processus de création d'un monde véritablement multipolaire consistera, entre autres, à ce que les alliés et satellites traditionnels des Etats-Unis au Moyen-Orient s'éloignent de la ligne américaine". Selon lui, les alliés les plus probables des États de la région du Moyen-Orient sont la Russie, la Chine et l'Inde.

dimanche, 04 juin 2023

La revue de presse de CD - 04 juin 2023

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La revue de presse de CD

04 juin 2023

Revue de presse garantie sans aucune intervention d’intelligence artificielle

LA CITATION DE LA SEMAINE

« C’est la grande nouveauté par rapport à l’Empire romain finissant et même peut-être par rapport au communisme. De tout temps, on a su que les hommes politiques devaient être prêts à trahir et à mentir, le cas échéant aussi à retourner leur veste. Sauf qu’à présent ils n’y pensent même plus, c’est devenu automatique. Les choses se font toutes seules, y compris les retournements de veste. Car ce n’est pas moi qui retourne ma veste : c’est le robot que je suis devenu. »

In Antipresse n° 390. Conclusion de la rubrique Enfumages d’Éric Werner intitulée : De la corruption à la robotisation.

EN VEDETTE

« Une société se juge à la façon dont elle traite ses prisonniers » : Lettre de Julian Assange au roi Charles III

« À Sa Majesté le Roi Charles III, à l’occasion du couronnement de mon souverain, j’ai pensé qu’il était tout à fait approprié de vous inviter à commémorer cet événement capital en visitant votre propre royaume au sein d’un royaume : Belmarsh, la prison de Sa Majesté. Vous vous souviendrez sans doute des sages paroles d’un célèbre dramaturge : ‘’La clémence n’est pas une qualité qui exige des efforts. Comme une douce pluie, elle tombe du ciel sur la Terre.’’ » Et aussi Chris Hedges : Julian Assange et la Journée mondiale de la liberté de la presse. Discours à New York lors d’une manifestation réclamant la libération immédiate de Julian Assange à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse.

les-crises.fr

https://www.les-crises.fr/une-societe-se-juge-a-la-facon-...

AFRIQUE

Afrique du Sud : après les discriminations d’État dans l’emploi, les subventions etc… les Blancs seront discriminés pour l’accès à l’eau, une ressource pourtant vitale pour les nombreux fermiers

Dans la foulée des projets de quotas raciaux récemment publiés au Journal officiel et destinés à interdire à des groupes entiers de Sud-Africains de travailler dans certains secteurs et certaines provinces, le gouvernement de l’ANC a également publié au Journal officiel des quotas raciaux qui détermineront l’accès à l’eau en fonction de la couleur de la peau.

fdesouche.com

https://www.fdesouche.com/2023/06/02/afrique-du-sud-apres...

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CHINE

Entretien avec son Excellence Lu Shaye, ambassadeur de la République Populaire de Chine en France (Vidéo)

« Nous avons commencé il y a maintenant plus d’un an un modeste travail de ré-information à partir de ce blog et de sa chaîne YouTube correspondante. Il m’était apparu indispensable d’essayer de s’opposer au déferlement de propagande du système médiatique français qui avait épousé les pires comportements des médias occidentaux. À base de partialité, d’oublis calculés, souvent de mensonges avérés, de militantisme agressif et le tout sous-tendu par une russophobie confinant parfois au racisme. Même si à l’écoute des télévisions et des radios françaises, nous pouvons avoir le sentiment selon la belle expression de Simon Bolivar, de « labourer la mer », même si l’on subit parfois des pressions, nous allons continuer ce travail de ré information. La Chine considérée par la presse occidentale comme l’allié de la Russie dans le conflit fait elle aussi l’objet d’un traitement qui peut parfois prendre des formes indignes. La façon dont LCI a utilisé une interview donnée par l’ambassadeur de Chine en France, l’instrumentalisation de ses propos par une escouade de parlementaire et de folliculaires petits télégraphistes de l’Empire en sont un bel exemple. J’ai sollicité un entretien auprès de Monsieur l’ambassadeur Lu Shaye, qu’il m’a fait l’honneur d’accepter. J’ai la faiblesse de penser, que le meilleur moyen d’accéder au réel est de laisser les gens s’exprimer, construisant un véritable débat contradictoire. » Régis de Castelnau.

vududroit.com

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COMPLOTISME (C’est-celui-qui-dit-qui-est !)

« Le mythe du Che a été la campagne de marketing la plus réussie des temps modernes » : Entretien avec María Werlau.

María Werlau est cofondatrice et directrice exécutive de Cuba Archive, un groupe de réflexion à but non lucratif qui défend les droits de l’homme, et auteur de nombreux ouvrages en anglais et en espagnol sur divers sujets liés à Cuba. Elle a notamment publié L’intervention de Cuba au Venezuela et Les victimes oubliées de Che Guevara. Elle est titulaire d’une licence en service extérieur de l’université de Georgetown et d’une maîtrise en études internationales de l’université du Chili. Notre confrère Alvaro Pena a réalisé un entretien pour The European Conservative que nous avons traduit et que nous vous proposons ici.

breizh-info.com

https://www.breizh-info.com/2023/06/02/220829/le-mythe-du...

DÉCONSTRUCTION/SCHIZOPHRÉNIE/DÉBILITÉ

« Vous n'êtes pas woke ? Nous vous supprimons » : quel est le système de notation de la CEI, de Soros et de BlackRock pour faire chanter les entreprises ?

Ce défilé sans fin de drapeaux arc-en-ciel qui infestent les logos des entreprises du monde occidental chaque mois de juin, ces improbables témoignages trans et non-binaires qui surgissent dans les campagnes publicitaires des plus grandes multinationales mondiales ne sont pas placés là pour « soutenir la cause LGBT », « l'inclusion », pour « donner de la visibilité à l'arc-en-ciel opprimé » : elles doivent être interprétées comme une sorte de « gabelle idéologique » à payer aux lobbies politiques financés par les « usual knowns » (nous y reviendrons) afin de maintenir un score de « crédit social » crucial pour le maintien ou la destruction de l'activité d'une entreprise.

euro-synergies.hautetfort.com

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2023/05/26/v...

Et maintenant, Brighelli drague les trans !

Un nouveau et inquiétant totalitarisme transgenre émerge, observe notre chroniqueur. Au secours ! Après avoir assidument courtisé les pédagogistes, les islamistes, les féministes de deuxième dégénération, les intellectuels de Saint-Germain-des-Prés, les gens de gauche et la plupart des gens de droite, les adolescents de degré zéro et les crétins de toutes farines, notre chroniqueur tente de séduire les transgenres. Ne le décourageons pas, quoique l’issue d’une telle drague soit courue d’avance.

causeur.fr

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DÉSINFORMATION/MÉDIAS/CORRUPTION/CENSURES

L’édifiante couverture de la progression russe à Backhmout/Artyomovsk par les « grands » médias français

Nous allons examiner au sein de cet article la couverture presse française précédant la prise de Backhmout par la Russie et le groupe Wagner. Un exemple parfait de la désinformation quotidienne de nos médias de grand chemin…

lesakerfrancophone.fr

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Tribune : soutien international au Professeur Raoult et à l’équipe de l’IHU méditerranée

Suite à la tribune parue ce lundi dans le monde de médecins français, c’est un soutien international que reçoit ce jour le Professeur Raoult dans une tribune initiée par l’association Bonsens.org. Cette tribune a déjà recueilli plus de 50 signatures de médecins et scientifiques de divers pays (France, Royaume-Uni, Afrique du Sud, Brésil, États-Unis…). Un élan de solidarité de la communauté scientifique internationale est apparu dans les dernières 24 heures en réponse aux attaques constantes subies par l’ancien directeur de l’IHU Méditerranée et ses chercheurs. Nous avons pu consulter les messages de soutien des divers scientifiques et médecins qui se sont mobilisés rapidement pour apporter non seulement un soutien au Professeur Raoult mais aussi aux autres chercheurs et professeurs de l’IHU qui sont visés et attaqués dans la tribune publiée dans Le Monde. Dans la tribune reproduite ci-après, l’association BonSens.org a sollicité dans un premier temps des médecins ou scientifique dans le domaine de la Santé ou de la biologie. D’autres scientifiques puis personnalités se sont joints aussi.

francesoir.fr

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Selon le Dr David E. Martin, le SARS-CoV-2 est « un acte de guerre biologique », produit d’une longue recherche

Après la 1ère édition en Italie, à Rome (2021), après la 2ème édition en France, à Marseille (2022), la 3e édition de l'International Covid Summit (ICS 2023) s'est déroulée en Belgique, au Parlement européen à Bruxelles, du 2 au 4 mai dernier. Si cet événement ne correspond pas, bien évidemment, à une séance plénière capable de légiférer, celui-ci a bien sa place dans l’agenda de la vie démocratique européenne. Organisé par plusieurs parlementaires, le sommet a permis plusieurs interventions d’experts et de professionnels issus du monde scientifique et médical afin d’évoquer la gestion (ou l'origine en l'occurrence) de la crise sanitaire de SARS-CoV-2. L’un des orateurs a particulièrement provoqué l’effervescence sur les réseaux sociaux, le docteur David E. Martin. Selon ce spécialiste des dépôts de brevets, cette pandémie ne doit rien au hasard et n’est pas « naturelle ». Elle serait le fruit de dizaines d’années de recherches commencées au milieu des années 60, pour réaliser une guerre biologique contre l’humanité. Quelle démonstration et quels faits pour appuyer cette thèse ?

francesoir.fr

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Avisa Partners va aider l’Union Européenne à lutter contre la désinformation

Accusé l’an passé de manipulation de l’information, le cabinet français d’intelligence économique vient de remporter un important marché pour promouvoir la stratégie diplomatique de Bruxelles !

linforme.com

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ÉCOLOGIE (même si, parfois, il n’y a pas que des zozos !)

Vous crèverez de faim et vous serez heureux ?

Tout se déroule donc comme prévu, c’est-à-dire assez mal et avec une croissance alarmante des idées plus débiles les unes que les autres : puisque la pandémie n’a pas fait assez peur pour permettre un asservissement efficace de toute la population, il était entendu, dès l’année dernière, que les hystéries climatiques prendraient le relais. Grâce aux trépidations écologiques, il devient facile de mettre en place des politiques de plus en plus coercitives et de plus en plus violentes à mesure que les injonctions empiètent de façon croissante sur les libertés fondamentales des individus. Ces derniers ayant le toupet d’exister et de ne pas toujours être d’accord, il conviendra donc de les écraser (inclusivement néanmoins) afin de garantir que les petits projets écologistes soient mis en place sans obstacles.

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STMicroelectronics, ça sert aussi à faire la guerre (Sous le soleil de l’innovation, rien de nouveau)

Les scientifiques, les médias et leurs écologistes multiplient les révélations ces temps-ci. Après nous avoir appris l’importance vitale des « puces » (semi-conducteurs), pour l’équipement et le fonctionnement des sociétés informatisées ; et après avoir découvert que la fabrication de ces puces, enjeu d’une lutte féroce entre puissances industrielles, dépendait de matériaux aussi rares, bientôt, que l’eau et le silicium ; les voici qui nous alertent sur l’usage militaire, en Ukraine, de ces composants électroniques. Comme si la guerre au vivant, l’usage civil des nanotechnologies (smartphones, intelligence « artificielle » & Cie) - et notamment la « transition numérique » - n’était pas aussi destructeur que l’usage militaire. Comme si STMicroelectronics n’était pas, à l’origine - comme Lynred et Soitec - une start-up grenobloise du Commissariat à l’énergie atomique (1972, EFCIS, Études et fabrication des circuits intégrés), créée pour fournir du « silicium durci » aux centrales et sous-marins nucléaires. Mais continuez à lire et à écouter toutes ces autorités fiables et véridiques. Elles vous révèleront bientôt que « l’Anthropocène », « l’ère géologique de l’Humain », avec son effet de serre et son réchauffement climatique, correspondait en fait à l’ère industrielle – au Technocène - l’ère géologique de la Machine !

piecesetmaindoeuvre.com

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ÉNERGIE

La France et l’Allemagne en désaccord sur l’hydrogène vert

Le différend entre la France et l’Allemagne au sujet de l’hydrogène nucléaire vert met en évidence les divergences sur les politiques énergétiques européennes. La France demande que l’hydrogène fabriqué par électrolyse avec de l’électricité nucléaire soit qualifié de vert, mais l’Allemagne refuse… pour mieux vendre sa transition énergétique fondée sur le gaz russe et des énergies intermittentes. Où est la « solidarité européenne » ?

contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2023/05/29/457229-la-france-...

Sanctions énergétiques contre la Russie : le narratif de l’UE ne colle plus

L’Union européenne ne dispose que de deux alternatives au sujet des ventes par l’Inde de carburant russe raffiné : maintenir l’accord en place qui ressort de l’intérêt pragmatique de toutes les parties, ou interdire les importations de ces produits pour des raisons idéologiques aux dépens de ces mêmes parties.

lesakerfrancophone.fr

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ESPAGNE

Un raz-de-marée conservateur en Espagne confirme une tendance européenne

Les élections municipales et régionales espagnoles du 28 mai dernier sont une claque magistrale pour la gauche au pouvoir depuis 5 ans. Le PSOE (socialiste) avec à sa tête le Premier Ministre Pedro Sanchez a gouverné avec l’appui de Podemos, parti de gauche radicale. C’est un triomphe pour le Partido Popular (PP : droite modérée) qui est en passe de remporter 14 régions sur 17. Le PP va devoir néanmoins s’allier avec la droite radicale représentée par Vox pour sceller la victoire de la droite dans plusieurs régions et villes. Cette union des droites s’est déjà faite en Castille-Léon gouvernée par une coalition PP-Vox. Le désaveu est tel pour le gouvernement de gauche que le Premier Ministre a annoncé que les élections générales (pour renouveler le parlement national) seraient avancées au 23 juillet prochain (au lieu de décembre). Aujourd’hui, le PP contrôle 88 sièges sur 350 au Parlement et Vox est déjà le troisième parti espagnol avec 52 sièges. Si ces deux partis parviennent à consolider une alliance nationale, il ne fait guère de doute qu’ils remporteront une large victoire dans 2 mois, affirme le magazine britannique The Spectator (voir l’article en lien).

laselectiondujour.com

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ÉTATS-UNIS

Voulez-vous déclencher une révolution ? Par Dmitry Orlov

Je vis maintenant en Russie, un pays heureux où environ 90 % de la population soutient le président et son opération spéciale dans l’ancienne Ukraine, estime que le pays va dans la bonne direction et est généralement unie et patriotique. C’est tout à fait différent des États-Unis, où j’ai vécu auparavant et où environ la moitié de la population déteste absolument le gouvernement, ce qui rend toute comparaison avec la Russie impossible. Qui plus est, l’autre moitié environ de la population américaine déteste absolument son pays, prenant plaisir à brûler des drapeaux et à renverser des monuments historiques. C’est un pays maniaque et bipolaire, avec un soupçon de schizophrénie.

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FRANCE

Viols de femmes âgées par des clandestins : le scandale caché

Marion Maréchal : « Il ne suffisait pas que nos petites filles soient menacées, et en disant cela, je pense bien évidemment à la pauvre petite Lola. Il faut maintenant que ce soit nos grands-mères qui soient menacées ! Il y a quelques jours, Monique, 83 ans et handicapée, a été agressée et violée par deux clandestins algériens, Benaouda Daoudi et Aness Benkhalefa. Ce ‘’fait divers’’ insoutenable n’est pas isolé. Depuis la Seine-Saint-Denis (93) où se drame a eu lieu, j’ai tenu à dénoncer un scandale totalement passé sous silence : en France, de nombreux viols sont commis par des clandestins sur des femmes âgées, voire très âgées, sans que le gouvernement en tire les conséquences. Alertons les Français, partagez cette vidéoJe vous invite à regarder la vidéo en cliquant ici ou sur le bouton ci-dessous. »

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https://www.youtube.com/watch?v=z6QjFKeoeRA

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« Avec le plan Borne, on va accélérer la désindustrialisation ».

Le 22 mai, Elisabeth Borne a révélé une partie du plan de réduction des émissions de gaz à effet de serre de la France d'ici à 2030. Philippe Herlin, économiste et auteur d’une étude sur la transition énergétique pour l’Institut Thomas More, nous livre son analyse. 

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Transformer les objets connectés en mouchards : la surenchère sécuritaire du gouvernement

Le projet de loi « Orientation et programmation du ministère de la Justice 2023-2027 » a commencé à être discuté au Sénat, et son article 3 fait déjà polémique. À raison. Au milieu de dispositions qui visent à entériner pêle-mêle les interventions à distance des médecins en cas de prolongation de la garde à vue et des interprètes dès le début de la garde à vue, ou l’extension des possibilités des perquisitions de nuit à des crimes de droit commun, est créé un nouvel outil d’enquête permettant d’activer, à distance, les appareils électroniques d’une personne à son insu pour obtenir sa géolocalisation en temps réel ou capter des images et des sons. Art. 3 points 12° et 13° et 17° à 19°. En clair, il s’agira par exemple pour les enquêteurs judiciaires de géolocaliser une voiture en temps réel à partir de son système informatique, d’écouter et enregistrer tout ce qui se dit autour du micro d’un téléphone même sans appel en cours, ou encore d’activer la caméra d’un ordinateur pour filmer ce qui est dans le champ de l’objectif, même si elle n’est pas allumée par son propriétaire. Techniquement, les policiers exploiteront les failles de sécurité de ces appareils (notamment, s’ils ne sont pas mis à jour en y accédant, ou à distance) pour installer un logiciel qui permet d’en prendre le contrôle et transformer vos outils, ceux de vos proches ou de différents lieux en mouchards.

laquadrature.net

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Pour lutter enfin contre la fraude sociale, le gouvernement prend des pincettes

Signe de « droitisation » ou simplement de réalisme ? Après avoir lancé un plan contre la fraude fiscale – mesure supposée plaire à la gauche –, le gouvernement annonce à présent un plan contre la fraude sociale – mesure supposée plaire à la droite. En fait, on ne voit pas quel Français pourrait s’accommoder d’un vol d’argent public dont chacun est finalement victime. S’agissant de la fraude sociale, voilà des années qu’elle est dénoncée comme étant particulièrement massive et ruineuse par Charles Prats (ancien magistrat de la délégation nationale à la lutte contre la fraude fiscale sociale au ministère des Finances). Selon lui, les mesures annoncées le 30 mai par Gabriel Attal, ministre délégué chargé des Comptes publics, vont certes dans la bonne direction, mais restent bien timides au regard de l’enjeu (son interview dans Le Figaro du 30 mai en lien ci-dessous).

laselectiondujour.com

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GAFAM / IA

Google : un géant manipulateur

Le rachat de Twitter par Elon Musk l’année dernière a révélé l’intense implication des réseaux sociaux dans la politique américaine. Les « Twitter files » (voir LSDJ 1775), les dossiers rendus publics par le nouveau gardien de « l’oiseau bleu », montrent comment ce forum de discussion a participé avec zèle à la censure exercée en octobre 2020 pour cacher ce que contenait l’ordinateur portable d’Hunter, le fils de Joe Biden. Facebook (aujourd’hui Meta) était un autre réseau de masse contribuant à l’opération en contact régulier avec le FBI. « Big Tech », cette industrie toute-puissante de la Silicon Valley, qui a pesé de tout son poids pour assurer la victoire du camp démocrate. Un acteur, encore plus puissant que Meta ou Twitter est resté dans l’ombre, continuant son œuvre militante alors que ses acolytes étaient sous le feu des critiques… Google pèse mille milliards de dollars et bénéficie d’un quasi-monopole en tant que moteur de recherche sur internet.

laselectiondujour.com

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Le « pape de l’IA » quitte Google avec des regrets et des craintes pour l’avenir

Geoffrey Hinton, qui a reçu le « prix Nobel de l’informatique » pour ses travaux novateurs sur les réseaux neuronaux, est désormais libre de parler des risques de l’IA (Intelligence artificielle)

Geoffrey Hinton, qui, avec deux autres « parrains de l’IA », a remporté le prix Turing 2018 pour leurs travaux fondamentaux qui ont conduit à l’essor actuel de l’intelligence artificielle, dit maintenant qu’une partie de lui regrette l’œuvre de sa vie. Hinton a récemment quitté son emploi chez Google afin de pouvoir s’exprimer librement sur les risques de l’IA, selon une interview de l’homme de 75 ans publiée dans le New York Times. « Je me console avec l’excuse habituelle : si je ne l’avais pas fait, quelqu’un d’autre l’aurait fait », a déclaré Hinton, qui a travaillé chez Google pendant plus de dix ans. « Il est difficile de voir comment on peut empêcher les mauvais opérateurs de l’utiliser à des fins malveillantes. » Hinton a notifié sa démission à Google le mois dernier et s’est entretenu directement avec le PDG, Sundar Pichai, jeudi, selon le NYT. Les détails de cette discussion n’ont pas été divulgués.

les-crises.fr

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La nouvelle vérité optionnelle : vers une union du « siliconisme » et du wokisme

Après le règne de la post-vérité où toute considération de vérité est vidée, voire ignorée, dans le contenu et l’objectivité des médias, voici venu le temps de la vérité optionnelle. La vérité optionnelle, une vérité à la carte, simple option, par simple disposition intuitive, une vérité qui au lieu de résulter d’un examen et d’une vérification rationnelle, voire d’une concordance avec les faits, s’autolégitime par le simple désir, l’impulsion compulsive, l’optionnalité, le libre choix, l’affinité séductrice idéologique. C’est la version militante de la « véritude » (truthnes), désignant une « vérité » subjective qu’on croit être vraie de façon intuitive « avec les tripes » (from the gut) ou parce que « ça a l’air vrai », sans tenir compte des preuves du contraire, des faits ou d’une quelconque logique ou réflexion intellectuelle.

polemia.com

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GÉOPOLITIQUE

Vladivostok : le commencement d’une nouvelle ère dans la coopération sino-russe

L’ouverture de Vladivostok comme port de transit a de multiples impacts, tant économiques que géopolitiques. Elle pourrait rouvrir également, dans une certaine mesure, un dossier historique entre la Chine et la Russie.

revueconflits.com

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GRANDE-BRETAGNE

Ukraine : la folie belliciste britannique conduit l’Europe à la catastrophe

Du lobbying pour des avions de combat à la fourniture d’obus à l’uranium appauvri, le Royaume-Uni s’assure que l’escalade soit la seule voie possible. La semaine dernière, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a fait un voyage inattendu en Grande-Bretagne dans le cadre d’une tournée des capitales européennes, pour obtenir des armes plus puissantes et de plus longue portée pour sa guerre contre la Russie. Le Royaume-Uni a montré, une fois de plus, le rôle prépondérant qu’il joue en Ukraine. L’année dernière, peu après le début de la guerre, Boris Johnson, alors Premier ministre, s’est précipité à Kiev – sans doute sur les instructions de Washington – pour persuader Zelensky d’interrompre les pourparlers de paix avec Moscou. À peu près au même moment, l’administration Biden a clairement indiqué qu’elle était favorable à une escalade des combats, dans le but d’« affaiblir » la Russie, un rival géostratégique au même titre que la Chine. Depuis lors, le Royaume-Uni a été à l’avant-garde des efforts européens pour aggraver le conflit, en faisant pression pour la fourniture d’armes, d’entraînement et de renseignements militaires aux forces ukrainiennes.

chroniquepalestine.com

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IMMIGRATION / ISLAMISME / REMPLACEMENT

« Les migrants seront bientôt les puissants » : un journal allemand provoque un tollé en publiant un article sur l’immigration affirmant que les Allemands de souche seront bientôt une minorité

Die Zeit a publié mardi 30 mai sur ses pages un article qui a provoqué une tempête sur les réseaux sociaux car il souligne l’irréparable changement démographique de l’Allemagne, avec la légende suivante : « L’intégration, c’était hier : l’Allemagne est le deuxième pays d’immigration au monde, et les Allemands d’origine sont vraisemblablement appelés à devenir une minorité parmi tant d’autres dans un avenir proche. Et maintenant ? » La photo d’accompagnement montrait un groupe de quatre jeunes immigrés à bord d’une décapotable, souriant à l’appareil photo, avec le titre suivant : « Ils seront les puissants ». Die Zeit a supprimé le lien vers l’article sur les réseaux sociaux après qu’un certain nombre d’utilisateurs ont exprimé leur indignation face à la rhétorique, bien que beaucoup d’autres ont félicité la publication.

fdesouche.com

https://www.fdesouche.com/2023/06/02/les-migrants-seront-...

Comment en finir concrètement avec l’immigration ? Quelques mesures de bon sens…

Le leitmotiv de nos élites concernant la question de l’immigration en France semble être : ne surtout pas questionner la population sur le sujet, car elle n’est pas assez intelligente pour débattre et proposer raisonnablement des solutions. Un leitmotiv que l’on retrouve un peu partout en Occident, imposé par une caste politique qui s’est reproduit pendant plusieurs décennies, et qui a fait de l’immigration à la fois une arme et un tabou ultime… immigration qui est pourtant clairement en train de changer la face ethnique de l’Europe.

breizh-info.com

https://www.breizh-info.com/2023/05/30/220698/comment-en-...  

LECTURE

Criminalité liée aux trafics de drogues en France : une menace stratégique ?

Depuis une vingtaine d’années, la consommation de drogues illégales dans la société française a fortement augmenté. Dès lors, les trafics de drogues ne cessent de s’étendre et ne sont plus cantonnés aux grandes villes et à leurs banlieues. Une situation qui engendre une emprise territoriale de plus en plus grande du crime organisé, une montée des violences et de la corruption et pose un défi majeur de sécurité pour les prochaines années. Entretien avec Michel Gandilhon pour décrypter le marché français des drogues aujourd’hui. Il est expert associé au département Sécurité défense du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) et membre du conseil d’orientation scientifique de l’Observatoire des criminalités internationales (ObsCI). Il travaille depuis de nombreuses années sur les questions liées à l’offre de drogues en France et dans le monde. Drugstore, drogues illicites et trafics en France, par Michel Gandilhon. Éditions du Cerf, 2023.

revueconflits.com

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Dimitrios Kisoudis: Europe centrale et multipolarité

L'Allemagne n'est pas l'Occident ou l'Est, mais les deux à la fois et surtout, elle est un pont. C'est la conviction de Dimitrios Kisoudis, journaliste et conseiller politique du porte-parole de l'AfD Tino Chrupalla au Bundestag allemand, et c'est dans ce petit volume concis et précis qu'il raconte la courte histoire de l'idée de Mitteleuropa. La Mitteleuropa est la figure géopolitique du tristement célèbre « Sonderweg allemand » (la « voie particulièrement de l'Allemagne »). L'Allemagne appartient au centre - ni géographiquement ni politiquement, l'Allemagne n'a jamais été « l'Ouest » : elle a été forcée de prendre le chemin de l'Ouest. Aujourd'hui, il apparaît que ce chemin n'est pas un chemin de salut. Qu'est-ce que les puissances victorieuses avaient identifié comme défauts allemands après 1945 ? Le militarisme et l'obéissance à l'autorité. Le « Pflichtethos » allemand originel a été réinterprété en « Kadavergehorsam » (obéissance perinde ac cadaver). La « rééducation » est passée par là !

Mitteleuropa und Multipolarität de Dimitrios Kisoudis. Collection Kaplaken, éditions Antaios à Schnellroda, 2023.

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« Ukraine : la Guerre des images, 50 exemples de désinformation »

Michel Collon est journaliste indépendant et essayiste belge. Il s'est notamment fait connaître en analysant la propagande de guerre au cours de la 1ère Guerre du Golfe puis de la guerre en Yougoslavie dans les années 1990. En 2004, il fonde le collectif Investig’Action, média alternatif spécialisé dans l’analyse de la propagande de guerre et des stratégies de désinformation. Chapitres de l'entretien : 00:02:19 : Les médiamensonges ; 00:07:18 : Ukraine, la Guerre des images ; 00:13:48 : Occulter l'Histoire ; 00:22:14 : Occulter les intérêts économiques ; 00:33:41 : Diaboliser l'adversaire ; 00:41:25 : Se présenter comme victimes ; 00:43:59 : Monopoliser et empêcher le débat ; 00:49:10 : Analyse du système médiatique ; 00:59:51 : Doit-on craindre une 3ème guerre mondiale ?

Ukraine. la Guerre des images, 50 exemples de désinformation, par Michel Collon, avec l’équipe Test média International. Investig’Action, 2023.

france-irak-actualite.com

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Le courage de la dissidence

Depuis plusieurs années un vent lourd souffle d’outre-Atlantique, pénible aux esprits libres. Dans les premières pages de son dernier livre, Bérénice Levet montre en France « une atmosphère toujours plus servilement diversitaire et victimaire ». Une malaria qu’on désigne désormais sous le nom générique de « wokisme », qui a contaminé les institutions culturelles, la plupart des médias, l’université, les grandes entreprises, les partis politiques (ceux de gauche postés à l’avant-garde)… et prend tous les traits d’un totalitarisme mou, d’une religion du Bien pourvue de ses prêtres, de ses croyants, de ses fanatiques et qui donc chasse les hérétiques, récrit l’histoire, déboulonne des statues, remise des tableaux au dépôt, expurge la littérature… contrôle le langage.

Le Courage de la dissidence, de Bérénice Levet. L’Observatoire, 2022.

mezetulle.fr

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Afrique du Sud : le livre d’André de Ruyter sur la faillite d’Eskom bat des records de vente !

Historique ! Selon la presse sud-africaine, jamais un livre écrit par un sud-africain n’avait connu pareil décollage ! André de Ruyter était l’ancien PDG (blanc !) de la compagnie publique d’électricité Eskom. Sa démission en décembre 2022 après trois ans d’exercice a été un coup de tonnerre en Afrique du Sud confrontée aux coupures d’électricité quotidiennes. Le géant Eskom, hérité du pouvoir blanc d’avant 1995, qui fournissait naguère tout le pays en électricité, est devenu un bateau ivre gangréné par la corruption, l’incompétence, l’absurdité et les lois raciales anti-blancs.

Pour se procurer l’ouvrage (uniquement en anglais) : Truth To Power, My three years inside Eskom, de André de Ruyter. https://www.graffitiboeke.co.za/af/389663/Boeke

breizh-info.com

https://www.breizh-info.com/2023/06/01/220766/afrique-du-...

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« La faute à Rousseau » d’Éric Naulleau

Un pamphlet en forme de mise en garde contre les dangers des nouvelles dérives totalitaires de notre époque.

Éric Naulleau est un éditeur, critique littéraire, essayiste et chroniqueur connu qui, bien que situé à gauche, semble payer son amitié avec un certain Éric Zemmour en étant régulièrement brocardé et mis au ban de certains cercles médiatiques. Son dernier essai sur Sandrine Rousseau ne devrait pas vraiment améliorer son image auprès d’une certaine partie de la gauche, bien qu’il n’ait plus grand-chose à perdre de ce côté-là.

La faute à Rousseau, par Éric Naulleau. Éditions Léo Scheer, 2023.

contrepoints.org

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La face cachée du foot français

Sport le plus populaire au monde, le football, en France, est devenu le business de tous les excès. Le dernier livre du célèbre journaliste sportif Daniel Riolo décrit les coulisses du virage (très) dangereux qu’emprunte ce sport depuis quelques années. On parle de grand banditisme, d’escroquerie, de corruption, autour de jeunes joueurs devenus des mines d’or que beaucoup s’arrachent par tous les moyens. De la Fédération Française jusqu’à la banlieue, ce livre recense un certain nombre d’anecdotes glauques et totalement lunaires concernant certaines stars du ballon rond.

Chaos Football Club, de Daniel Riolo, co-écrit avec Abdelkrim Branine. Éditions Hugo Sport, 2023.

VA Plus

https://www.youtube.com/watch?v=wDOTgx81fBU&t=1370s

MONDIALISME

OMS : coup d’État planétaire du Règlement sanitaire international

L’OMS exhorte les Etats à ne pas retarder les réformes pour se préparer à la prochaine pandémie.

La France de Macron anticipe la révolution de la santé mondiale en donnant un meilleur accès aux vaccins à ARN messager, c’est la mission que la France a choisie pour aider la prévention des futures pandémies. Mais sous ses faux airs de bienveillance, la France avance son agenda où la santé sera proposé à partir de traitement à ARN.

geopolintel.fr

http://www.geopolintel.fr/article3569.html

Le Forum économique mondial nous promet l’esclavage par l’intelligence artificielle

La mission du Forum économique mondial (World Economic Forum, WEF) est remarquablement simple : le gouvernement mondial doit être confié aux meilleurs et aux plus intelligents. En langage WEF, un schéma de supervision totale et de modification du comportement créera un avenir « durable » pour l’humanité. Les humains sont perçus comme des « choses » à compter, mélanger, catégoriser, étiqueter, surveiller, manipuler et contrôler. Ils deviennent de simples rouages de la grande machine technocratique transhumaniste du WEF.

reseauinternational.net

https://reseauinternational.net/le-forum-economique-mondi...

La réunion du G7 s'est considérablement rapprochée du désastre

La réunion du G7 s'est considérablement rapprochée du désastre avec l'approbation d'une nouvelle proposition visant à donner à Zelensky des avions américains F16, ces avions de quatrième génération que les États-Unis fabriquent depuis des décennies et vendent à leurs alliés. Ils sont coûteux et représentent un bond en avant dans les capacités de Kiev à attaquer la Russie. La chute de Bakhmut, Artemovsk pour les Russes, a exacerbé la situation. Après des mois de propagande où les Ukrainiens eux-mêmes soulignaient l'importance stratégique de cette ville et d'envoi inconsidéré d'armes et d'hommes se fixant la tâche impossible de résister aux musiciens de Wagner, la défaite imminente a rendu la chose plus explicite. Finalement, ce qui était prévisible, mais non moins acceptable pour les dirigeants occidentaux, se produisit.

euro-synergies.hautetfort.com

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2023/05/25/la-reunion-du-g7-s-est-considerablement-rapprochee-du-desastre.html

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CBDC : la « monnaie intelligente » qui dictera nos vies ?

La suppression du cash envisagée un peu partout fera place à un argent digital centralisé qui permettrait de contrôler nos dépenses et nos comportements, comme le fait déjà la Chine. Peut-on s'y opposer ?

covidhub.ch

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ONG

Des programmes eugénistes à l’édition génétique : les « philanthropes » et leur quête d’une « espèce humaine améliorée »

Hier la Fondation Rockefeller, aujourd’hui la fondation Bill & Melinda Gates... Dotées de budgets colossaux, ces organisations dites philanthropiques, tout comme celles de Ford ou de Hewlett Packard, exercent une influence sans précédent sur les États et les organisations internationales. Si elles financent des recherches scientifiques, des campagnes de prévention, de vaccination ou encore des projets sociétaux, leurs efforts ne sont pas toujours désintéressés. Ces fondations aux ressources financières qui se chiffrent en dizaines de milliards de dollars, se targuent de pouvoir améliorer la santé humaine, voire d’« éradiquer toutes les maladies ». Afin d’y parvenir, certaines d’entre elles misent désormais sur l’édition génétique et affichent leurs intentions de façonner un tout autre monde... et une tout autre humanité ? Voilà qui n’est pas sans rappeler le financement de programmes eugénistes au début du 20e siècle.

francesoir.fr

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OTAN

Entretien avec le journaliste indépendant Franco Fracassi: des « biolabs » italiens au conflit ukrainien

Auteur du livre « Biolab », il aborde la thématique délicate de l'armement militaire biologique. D'après ses sources, il rapporte que l'Italie se serait décidée à installer 20 centres de recherche (soit un par région) dédiés à la mise au point de ce type d'armes. Le premier de ces centres devait être installé à Pesaro (région des Marches). Si ce dernier est présenté par les autorités scientifiques comme un laboratoire capable de mettre au point des traitements révolutionnaires contre le cancer, il contient de fait une structure classée « BSL3 ». Cette classification caractérise concrètement un lieu apte à manipuler des pathogènes virulents et dangereux, dans le cadre de ses expérimentations. Inquiète, la population locale a rapidement fait le rapprochement avec le laboratoire P4 de Wuhan et le risque de subir un jour la fuite d'un virus. Le 1er mai 2023, une manifestation de plus de 10.000 personnes s'est tenue afin de contester la mise en place du projet. Cette mobilisation a contraint les décideurs à « repenser » l'installation du laboratoire : une victoire selon le journaliste. Par ailleurs, Fracassi évoque la scène politique française, italienne et internationale.

francesoir.fr

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PAKISTAN

Le Pakistan à la croisée des chemins

Le Pakistan vit une crise politico-économique provoquée par des instabilités à l’intérieur du pays, qui se sont encore aggravées après les inondations de 2022. Malgré cette situation tendue, le Pakistan joue un rôle important dans la région grâce à sa population nombreuse et son emplacement géographique, sur la voie de plusieurs projets de transport gazier. Xavier Moreau et son invité, le général Alain Lamballe, ancien attaché de défense au Pakistan, directeur de recherche associé au CF2R et chercheur à Asie21, discutent de la situation à l’intérieur du pays à la suite de la libération de l’ancien Premier ministre Imran Khan, et évaluent la possibilité d’une nouvelle ère dans les relations bilatérales entre le Pakistan et l’Inde.

ÉchiquierMondial

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PARCE QUE ÇA FAIT DU BIEN RIRE !

Palme de la tarte à la crème

Désormais seuls les films subventionnés réalisés par Bernard-Henri Lévy seront autorisés à gagner la palme d'or !

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PROCHE-ORIENT

Yémen : la victoire des Houthis et la défaite de l’Arabie Saoudite

Les échanges de prisonniers et le rapprochement entre l’Iran et l’Arabie saoudite peut-il augurer d’une paix au Yémen ? Cette guerre brutale qui a provoqué l’une des pires catastrophes humanitaires au monde est malheureusement loin d’être achevée.

revueconflits.com

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RÉFLEXIONS

La traite oubliée des esclaves blancs en Afrique du Nord

Dans sa chronique, l’historien Samuel Touron évoque un pan de l’histoire peu étudié : la traite des esclaves blancs en Barbarie qui concerna entre 1,3 millions et 2,5 millions de personnes dont une partie du Sud de la France, l’actuelle Provence et le Languedoc. Victor Hugo dans Ruy Blas créait le diabolique et manipulateur Don Salluste, odieux personnage qui, afin de retrouver les bonnes grâces de la monarchie espagnole n’hésite pas à faire livrer aux Barbaresques son neveu Don César. Cette pièce, qui entra dans la culture populaire avec le film de Gérard Oury, La Folie des grandeurs, où le génial Louis de Funès incarne l’affreux Don Salluste rendant la réplique à un fringant Ruy Blas joué par Yves Montand, montrait pour la première fois au cinéma un épisode très peu étudié par les historiens et largement méconnu en France : la traite des esclaves blancs en Barbarie.

echelledejacob.blogspot.com

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Reste du monde, jeu, set et match

La myopie et la corruption des dirigeants occidentaux nous ont mené au bord de l’abîme. La parole de l'Occident ne vaut plus rien. Comme le dollar américain. Lors d’un énième sommet « international » en Slovaquie ce 31 mai, il vient une fois de plus donner des leçons aux « Européens de l’Est » qu’il s’est évertué à humilier depuis 2017. Une paix qui respecte le droit international ? C’est parfaitement abscons puisque, s’il y a guerre, c’est que le droit international, droit « mou » s’il en est, est inopérant. Quant à déclarer que la paix doit se faire selon les conditions de l’agressé, c’est nier la nature de la guerre qui consiste à atteindre par l’usage de la force des objectifs politiques, qui seront peut-être matérialisés par un traité de paix. En d’autres termes, l’état du rapport de force à l’issue de la guerre génère le droit international, pas les crânes d’œufs et autres danseurs mondains de l’Onu, du quai d’Orsay, de l’Otan ou de l’UE. Si « l’élite », c’est cela, qu’on en change, vite ! Aparté : cette histoire de droit international et d’agressé s’avérera amusante si on l’applique à la Serbie (agressée illégalement par l’Otan en 1999) et à l’Irak (agressé illégalement par les États-Unis et ses alliés en 2003).

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L'Éclaireur - La lettre confidentielle des Alpes

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Le smartphone, un outil de contrôle social

D’un usage de plus en plus addictif pour la majorité des gens, les téléphones portables sont devenus, grâce au Covid, technologiquement prêts pour servir de laissez-passer universel. Comment opérer une « détox digitale » ?

covidhub.ch

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Le plus grand obstacle à la liberté d’expression c’est la croyance des gens qu’ils sont libres

Ce qui rend notre problème si historiquement unique, c’est que nous vivons dans un empire qui utilise largement la science post-Bernays de la manipulation psychologique à grande échelle pour faire croire à Ces sujets qu’ils pensent, parlent et recueillent des informations librement. De cette façon, nos dirigeants répriment toute révolution bien avant qu’elle ne commence, non pas en améliorant la vie des gens, ou par une répression violente, mais en manipulant les gens en leur faisant croire qu’il n’y a pas de quoi se révolter, car, leur dit-on, ils n’ont pas de dirigeants et ils sont déjà libres.

brunobertez.com

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RUSSIE

L’attaque contre le « Ivan Khurs » met fin à l’accord sur les céréales

Le 24 mai, « Ivan Khurs » dans les eaux neutres, à 140 kilomètres au nord-est du Bosphore, a été attaqué par trois bateaux sans pilote. Chaque bateau transportait jusqu’à cent kilogrammes d’explosifs, et pour un navire de reconnaissance d’un déplacement complet de quatre mille tonnes, même un drone pourrait être fatal. Le navire est bourré d’équipements radio, assez modernes (lancés en 2017) et pratiquement dépourvus d’armes. Bien sûr, si vous ne tenez pas compte de quatre mitrailleuses de 14,5 mm sur des installations de piédestal – deux plus proches de la proue et deux à l’arrière. Le navire est protégé des attaques aériennes par les MANPADS Igla et Verba. C’est précisément en raison de la protection symbolique que les Ukrainiens ont choisi « Ivan Khurs » comme cible. Mais pas seulement pour cette raison. Le point se situe dans le domaine de l’eau, coïncidant étonnamment avec les moyens de transport du grain depuis trois ports d’Ukraine – Odessa, Tchernomorsk et Yuzhny. Khurs était engagé dans l’exploration et la protection des gazoducs Turkish Stream et Blue Stream, qui sont devenus vitaux après l’attaque terroriste contre le Nord Streams.

reseauinternational.net

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Russie Occident, l’autre guerre de 100 ans (troisième partie)

Dans la seconde partie nous décrivions les phases de la guerre de 100 ans russo-occidentale, et montrions comment elles s’enchainent pour mener l’occident à « l’âge de la déraison » dans lequel il se débat aujourd’hui. Nous redéfinissions ensuite le conflit entre les USA et la Russie, comme celui opposant les pays producteurs de biens et ceux qui les consomment, et en tirions les conséquences, en particulier en termes d’affaiblissement de l’occident.

vududroit.com

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Extrait de la conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 24 mai 2023.

Un peu de réinformation : tout ce que les médias de grand chemin n’ont jamais répercuté sur la guerre en Ukraine vue du côté russe…

mid.ru/en/press_service

https://mid.ru/en/press_service/spokesman/briefings/18721...

SANTÉ

Urgent : défendez la liberté de prescription

Des millions de Français risquent de faire les frais de la dernière charge de Monsieur Molimard contre le Professeur Didier Raoult. Cette attaque ne concerne pas que les problèmes personnels de ce monsieur en mal de notoriété, c’est surtout une grave attaque contre la liberté de prescription, et contre la prescription hors AMM quand on n’a pas mieux pour soigner. Qu’a fait le professeur Raoult ? Il a soigné des patients venus le lui demander, ce que doit faire tout médecin. Faute d’avoir un traitement adapté disposant d’une AMM, il l’a fait avec un produit éprouvé qui a déjà sauvé des centaines de millions de personnes dans le monde dans d’autres indications. C’est ce que font tous les médecins dans l’intérêt de leurs patients. En France, l’Académie de Médecine et l’Ordre des Médecins ont établi en 2020 que cela concerne 20 % des prescriptions médicales. Demain les médecins n’oseront plus le faire à cause de cette attaque. Sans compter tous les patients actuellement sous hydroxychloroquine, pour des maladies chroniques, qui vont stresser car on leur dit après des années que ce produit serait dangereux. Qu’a fait monsieur Molimard (Bordeaux) ? Prenant bien soin d’occulter les résultats et la transparence de l’activité du Professeur Raoult, il qualifie ces soins d’« expérimentation sauvage », alors que ce ne sont que des soins demandés par les patients, bien informés et avec leur libre consentement et prescrits dans le respect de la loi. C’est un peu fort de la part de quelqu’un qui a soutenu une expérimentation à grande échelle, sous contrainte, sans aucune transparence, avec des produits peut être approuvés, mais non éprouvés et encore sans AMM, occultant ses conséquences. Faites ce que je dis mais pas ce que je fais !

covid-factuel.fr

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La natalité s’effondre dans tous les pays très vaccinés

Où sont les bébés ? Les observations de la gynécologue Laurence Kayser concordent avec celles du statisticien Pierre Chaillot. Le lien avec les doses anti-Covid est établi. Double interview en vidéo.

covidhub.ch

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Les grandes épidémies à travers les siècles

Si beaucoup peuvent penser que nous venons de traverser une pandémie majeure, qu’en est-il réellement ? Il est très probable que l’histoire n’en retienne pas grand-chose, sinon sa gestion médicalement déjantée. En effet, notre civilisation a connu bien pire. Les bactéries existent depuis qu’il y a de la vie sur terre, et les virus existent depuis que l’homme et les animaux existent, il en est de même des épidémies. On pourrait penser qu’avec les mêmes germes elles sont de plus en plus fréquentes et graves en raison d’une population plus importante se déplaçant plus, l’histoire ne le montre pas. Voici un tableau avec les plus grandes pandémies documentées depuis 15 siècles.

covid-factuel.fr

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SERBIE

De violents affrontements entre des Serbes et le Kosovo font des dizaines de blessés parmi les troupes de l’OTAN

Depuis plusieurs jours, des troubles éclatent dans les régions de la minorité serbe du nord du Kosovo après que des élections municipales controversées ont abouti à l’installation de maires d’origine albanaise dans des communautés dominées par les Serbes. Mais ce qui a commencé comme des affrontements entre des Serbes de souche et la police du Kosovo a dégénéré en violence, les troupes de l’OTAN s’efforçant de réprimer les manifestations qui font rage. Reuters a confirmé que les troupes de maintien de la paix de l’OTAN ont été blessées dans la ville de Zvecan, après que des manifestants serbes ont tenté d’entrer dans un bâtiment du gouvernement local. Les soldats de l’OTAN tenteraient également de protéger d’autres bâtiments municipaux.

aubedigitale.com

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SUISSE

« Loi climat : cette votation pourrait amener des procédures judiciaires sans fin »

Le 18 juin 2023 se déroulera en Suisse une votation sur une loi fédérale concernant les objectifs en matière de protection du climat, sur l’innovation et sur le renforcement de la sécurité énergétique. Afin d’éclairer cette étape dans l’agenda politique helvétique, Europeanscientist a interviewé Michel de Rougemont, ingénieur, docteur en science et auteurs de plusieurs ouvrages, dont Réarmer la Raison et La grande illusion du sauvetage de la planète par une remise à zéro.

Le blog de Michel de Rougemont

https://www.europeanscientist.com/fr/opinion/loi-climat-c...

SYRIE

Damas au cœur de la nouvelle géopolitique du Moyen-Orient

Ce qui saute aux yeux quand vous arpentez les rues de Damas est l’incroyable fierté et la résilience du peuple syrien. Il peut en effet être fier… Après avoir subi sur son sol la guerre par proxy des États-Unis et de leurs alliés de circonstance, Daesh et d’Al-Qaïda, pendant plus de 10 années, le peuple syrien relève la tête. Sa réintégration dans la Ligue Arabe, malgré la frilosité du Qatar, marque le début d’une nouvelle ère pour la Syrie ; difficilement acceptable pour les Occidentaux. La Russie et l’Iran, venus apporter leur aide et combattre les djihadistes en Syrie et la guerre en Ukraine, ont depuis contribué à précipiter les évènements et à redistribuer les cartes. Certains pays européens ont pris conscience de ce tournant majeur au Moyen-Orient : l’Italie a réouvert son ambassade à Damas, des discussions sont en cours avec l’Allemagne, l’Espagne et il faut espérer que la France accepte de se confronter à cette réalité.

geopragma.fr

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TURQUIE

Le Sultan 2.0 penchera fortement vers l’est

Ce n’est pas qu’Erdogan ait un plan pour se tourner vers l’Est aux dépens de l’Ouest. C’est simplement que les plus grands projets d’infrastructure, de développement et de géopolitique du monde se trouvent tous à l’est aujourd’hui. L’Occident collectif mourait d’envie de l’enterrer – encore une erreur stratégique qui n’a pas pris en compte l’humeur des électeurs turcs de l’Anatolie profonde. Finalement, Recep Tayyip Erdogan a réussi – encore une fois. Malgré tous ses défauts, tel un Sinatra néo-ottoman vieillissant, il l’a fait « à ma façon », conservant confortablement la présidence de la Turquie alors que les opposants l’avaient pratiquement enterré. Le premier ordre de priorité géopolitique est de savoir qui sera nommé ministre des Affaires étrangères. Le principal candidat est Ibrahim Kalin, l’actuel attaché de presse et conseiller principal d’Erdogan. Comparé au titulaire Cavusoglu, Kalin peut, en théorie, être qualifié de plus pro-occidental. Pourtant, c’est le Sultan qui mène la danse. Il sera fascinant d’observer comment la Turquie d’Erdogan 2.0 gérera le renforcement des liens avec l’Asie occidentale et l’accélération du processus d’intégration de l’Eurasie.

reseauinternational.net

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UKRAINE

L'Ukraine risque de subir une privatisation forcée de ces terres

Le véritable propriétaire de l'Ukraine sera celui qui détiendra sa principale richesse - des hectares de terres fertiles, ce qu'on appelle le « grenier de l'Europe ». Et depuis l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement pro-occidental en 2014, la majeure partie de ces terres est contrôlée par les investisseurs occidentaux. Avant le conflit armé, selon l'organisation Transparency International, l'Ukraine était le deuxième pays le plus corrompu en Europe, juste derrière la Russie, un refuge pour des contrebandiers, des trafiquants de drogue, des mafieux et des nazis. Lorsque les hostilités ont commencé en 2022, miraculeusement, sa position dans le monde a radicalement changé pour se classer 116e sur 180 pays. Depuis 2012, elle se situait entre la 140e et 150e place mondiale. Et au cours de cette période, elle a cessé d'être excessivement corrompue pour les médias occidentaux.  Un article du journal espagnol Rebelion note que l'Ukraine devra bientôt payer pour l'armement que l'Europe lui « fournit généreusement », et elle devra le faire précisément avec son territoire.

observateurcontinental.fr

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Colonel Douglas Macgregor : « Bakhmut est une catastrophe [pour l’Ukraine]… Les F-16 ne feront pas de différence »

La Russie a transformé Bakhmut en cimetière de la puissance militaire ukrainienne. Le colonel Douglas MacGregor (retraité) explique « ce qui va suivre » dans son dernier article d’opinion sur The American Conservative.

aubedigitale.com

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UNION EUROPÉENNE

QatarGate : Eva Kaili reprendra ses fonctions au Parlement européen, « elle pense être acquittée », selon son avocat

Eva Kaili est de retour au Parlement européen. Quelques mois après avoir été inculpée et écrouée pour son implication dans le scandale de corruption « QatarGate », l’eurodéputée grecque, déchue de son poste de vice-présidente du Parlement en décembre 2022, a été autorisée par la justice belge à retirer son bracelet électronique et a été libérée de son assignation à résidence. Son avocat a annoncé son retour au parlement pour exercer ses fonctions en attendant son procès, à l’issue duquel « elle pense être acquittée », dit-il. Début décembre 2022, l’élue socialiste, une des 14 vice-présidents du Parlement européen a été interpellée pour des soupçons de corruption. Elle est soupçonnée d’avoir été payée par le Qatar pour défendre ses intérêts, notamment sa réputation en matière de droits humains et de traitement des travailleurs étrangers.

francesoir.fr

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La mue soviétique de l’Union Européenne se poursuit : elle juge la Hongrie inapte à assurer sa présidence

La Hongrie ne se soumettant pas aux diktats sociétaux lgbtqi+ imposées par l’Union Européenne, le Parlement européen demande alors au Conseil de suspendre la présidence hongroise au second semestre 2024 en invoquant des doutes sur la capacité de Budapest à jouer le rôle de manière « crédible ». Le vote sur ce projet de résolution du Parlement européen aura lieu le 1er juin.

medias-presse.info

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Défense, politique étrangère : où nous mène la Commission européenne ?

Un article précédent décrivait la dérive prise par les institutions européennes et en particulier par la Commission, depuis la crise Covid-19. La récente crise sanitaire a permis de mettre en lumière l’absence de mandat dans le domaine de la santé de la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen. Ce qui a donné lieu à la signature du plus gros contrat jamais signé par l’Union européenne (UE), sans garde-fou, de façon opaque. Aujourd’hui intéressons-nous au mandat dont Ursula von der Leyen disposerait en matière de défense et de politique étrangère, alors qu’elle est très présente dans ses actions et sa communication belliciste en faveur de l’Ukraine. À l’heure où le conflit ukrainien menace de s’étendre à tout moment, il semble nécessaire de revenir sur cette question et d’examiner les compétences réelles de l’UE et de ses institutions en matière de politique étrangère et de défense. Une fois de plus, nous serons surpris par la nouvelle place prise par la Commission et sa présidente.

francesoir.fr

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L’Europe aimerait tant censurer Twitter

La volonté de bannir Twitter de l’Internet européen soulève des questions sur la liberté d’expression et les mesures de censure. Mais quelle mouche le pique ? Dilaté comme jamais, un ministricule du gouvernement dont personne ne connaissait l’existence jusqu’à présent exprime tout soudain le désir de bannir Twitter de l’internet sinon européen, au moins français. L’information, rapportée avec ferveur par l’habituelle presse de révérence et gluante d’obséquiosité, laisse peu de place au doute : un certain Jean-Noël Barrot qui, selon ce média, serait le ministre français délégué au numérique, se serait déclaré en faveur de bannir Twitter de l’Union européenne si ce réseau social devait refuser de se conformer aux règles que cette dernière entend lui imposer. Pour le ministricule, c’est très simple : tout manquement aux règles édictées dans l’Union provoquera des sanctions sévères, comprenant des amendes pouvant aller jusqu’à 6 % du chiffre d’affaires mondial de la société concernée voire le bannissement pur et simple de la plateforme d’Elon Musk.

contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2023/05/31/457527-leurope-ai...

L’intégration des Balkans dans l’UE est un processus complexe.

Entretien avec Henry Zipper de Fabiani. Chercheur associé à l’IRIS, il a servi trente-six ans la diplomatie de la France (1978-2014) dont douze en qualité d’ambassadeur bilatéral (Tadjikistan, Bosnie-Herzégovine) et itinérant (déminage humanitaire, économie des régions).

revueconflits.com

https://www.revueconflits.com/lintegration-des-balkans-da...

 

Léon Tolstoï et la décadence de l'art en Europe occidentale

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Léon Tolstoï et la déchéance de l’art en Europe occidentale

Nicolas Bonnal

L’écroulement artistique de l’art occidental frappe tous les bons esprits (ne parlons pas du wokisme), mais il est ancien. Dans son magnifique Essai sur l’Art, le comte Tolstoï recense ces catastrophes culturelles du dix-neuvième siècle dont les Français sont souvent responsables (ô festival de Cannes, ô exception culturelle, ô théâtre de soixante-huitard ou de boulevard, ô musique sérielle…) et il les réduit la cause à la décadence religieuse venue avec la Renaissance. C’est Huysmans qui dit que nous chutons depuis le XIIIème siècle.

Tolstoï accuse une élite du plaisir, de surhommes de la consommation artistique (le public friqué des festivals dont se moque à demi-mot Zweig dans le Monde d’hier) ; il incrimine Nietzsche mais Nietzsche tape bien sur Wagner et sur le culte de Bayreuth.

Tolstoï :

« Et pour ne rien dire des effets moraux qu’a eus sur la société européenne une telle perversion de la notion de l’art, cette perversion a encore affaibli l’art lui-même, et l’a, pour ainsi dire, détruit. Elle a eu pour premier résultat que l’art, en faisant du plaisir son seul objet, s’est privé de la source de sujets infiniment variée et profonde que pouvaient être, pour lui, les conceptions religieuses de la vie. Et son second résultat a été que, ne s’adressant qu’à un petit cercle, l’art a perdu la beauté de sa forme, est devenu affecté et obscur. Et son troisième et principal résultat a été que l’art a cessé d’être spontané, ou même sincère, pour devenir absolument apprêté et artificiel. »

Sanlteslae.jpgEn quittant la religion l’art quitte sa source, devient cochon (on en reparle), obscur, surtout se professionnalise. Il est obsédé par la nouveauté :

« Le mérite des sujets, dans toute œuvre d’art, dépend de leur nouveauté. Une œuvre d’art n’a de prix que si elle transmet à l’humanité des sentiments nouveaux. De même que, dans l’ordre de la pensée, une pensée n’a de valeur que quand elle est nouvelle et ne se borne pas à répéter ce que l’on sait déjà, de même une œuvre d’art n’a de valeur que quand elle verse dans le courant de la vie humaine un sentiment nouveau, grand ou petit. »

L’art ne se préoccupe plus que des riches et de leurs soucis sexuels, sentimentaux et existentiels :

« La vie des travailleurs lui paraissait une chose si misérable que les histoires de paysans de Tourgueniev en avaient dit tout ce qu’il y en avait à dire. La vie des riches, au contraire, avec leur galanterie et leur mécontentement de tout, lui paraissait une matière à jamais inépuisable. Tel homme du monde donnait à sa dame un baiser sur la main, tel autre sur l’épaule, un troisième sur la nuque. Tel était mécontent à force de ne rien faire, tel autre parce qu’il sentait qu’on ne l’aimait pas. Et Gontcharov avait la conviction que cette sphère offrait à l’artiste une variété de sujets infinie. Combien de gens sont aujourd’hui de son avis ! »

A la même époque le naturalisme de Zola nous découvre le monde des travailleurs, mais de quelle manière !

Tolstoï évoque l’obsession sexuelle occidentale :

« Plus tard, l’élément du désir sexuel a commencé à pénétrer de plus en plus dans l’art ; il est devenu désormais, à très peu d’exceptions près, un élément essentiel dans tous les produits artistiques des classes riches, et en particulier dans les romans. De Boccace à Marcel Prévost, tous les romans, contes, et poèmes expriment le sentiment de l’amour sexuel sous ses formes diverses. L’adultère est le thème favori, pour ne pas dire l’unique thème de tous les romans. »

Le cul (cf. le roman de Lemaire) envahit tout :

« Les opéras et les chansons, tout est consacré à l’idéalisation de la luxure. La grande majorité des tableaux des peintres français représentent le nu féminin. Dans la nouvelle littérature française, à peine s’il y a une page où n’apparaisse le mot « nu ». »

La mauvaise humeur et le spleen se répandent !

« Le troisième des grands sentiments qu’exprime l’art des riches, celui du mécontentement universel, a fait son apparition plus tard encore que les deux autres. Ce sentiment n’a pris toute son importance qu’au début de notre siècle ; il a trouvé ses représentants les plus forts en Byron et Leopardi, puis en Heine. Aujourd’hui, il est devenu général ; et on le trouve constamment exprimé dans les diverses œuvres d’art, mais en particulier dans les poèmes. »

On accuse tout (« je suis maudit ! ») :

« Les hommes vivent d’une vie stupide et mauvaise, et en rejettent le blâme sur l’organisation de l’univers. »

Il en résulte un appauvrissement général :

« Le premier résultat de la perte de foi des classes supérieures a été, pour l’art de ces classes, l’appauvrissement de leur matière. Mais par un second résultat, en devenant sans cesse plus exclusif, cet art devenait en même temps sans cesse plus artificiel, plus embarrassé, et plus obscur. »

Ensuite vient l’abscons que Tolstoï dénonce chez Baudelaire comme chez Mallarmé (le Second Empire, toujours, ce prototype totalitaire de notre méphitique moderne monde, comme le comprit Maurice Joly) :

« C’est bien, comme on le voit, l’obscurité érigée en dogme artistique. Et le critique français Doumic, qui n’a pas encore admis ce dogme, a bien raison de dire « qu’il serait temps aussi d’en finir avec cette fameuse théorie de l’obscurité, que la nouvelle école a élevée, en effet, à la hauteur d’un dogme ».

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Je pense aussi à l’An dernier à Marienbad : un adultère raconté de façon incompréhensible dans un décor de rêve (château baroque teuton) ! L’essence de nos cannois émerveillements. Lourcelles a très bien étrillé ce produit si franchouillard (le franchouillard, c’est l’exception culturelle, art nul et étatisé financé par le contrit contribuable, voyez mon livre sur cette Exception). Mais l’important c’est  de créer une élite fondée sur le fric et la technocratie (cf. le Grand Reset). En matière culturelle on y est depuis longtemps ; en économie on va y être. Le tout est de formater son public. En France on est champion.

L’auteur de Guerre et Paix ajoute :

« Du jour où l’art des classes supérieures s’est séparé d’avec l’art du peuple, cette conviction est née que l’art pouvait être l’art et rester, cependant, hors de la portée des masses. Et du jour où ce principe a été admis, on pouvait prévoir que le moment viendrait où l’art ne serait plus accessible qu’à un petit nombre d’élus, et qu’il finirait même par ne plus l’être qu’à deux ou trois personnes, voire à une seule, l’artiste qui le produirait. »

Tolstoï répugne à l’idée de l’œuvre élitiste, incompréhensible :

« Dire qu’une œuvre d’art est bonne, et cependant incompréhensible à la majorité des hommes, c’est comme si l’on disait d’un certain aliment qu’il est bon, mais que la plupart des hommes doivent se garder d’en manger. »

Or le grand public n’est alors pas si nul :

« Il est faux de dire, en outre, que la majorité des hommes manquent du goût nécessaire pour apprécier les œuvres d’art supérieures. Cette majorité a toujours compris, et continue à comprendre ce que nous aussi nous reconnaissons comme étant le meilleur : l’épopée de la Genèse, les paraboles de l’Évangile, les contes de fées, les légendes et chansons populaires. Comment donc se fait-il que la majorité des hommes ait soudain perdu cette faculté naturelle, et soit devenue incapable de comprendre l’art de notre temps ? »

Céline dira l’inverse dans les pamphlets. Il faut dire qu’entretemps le peuple a été bien préparé, mitonné, abruti et conditionné par radio, TV, ciné et festivals.

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Ensuite vient le business ; voyez comment Hermann Hesse décrit l’abrutissement par le cinéma dans son Loup des steppes (comme pour beaucoup de livres : ce n’est pas que ce livre est mal lu, c’est qu’il n’est pas lu) et comment Zweig décrit la destruction de Salzbourg par son festival ; Tolstoï :

« Cette énorme et croissante diffusion des contrefaçons de l’art, dans notre société, est due au concours de trois conditions, à savoir : 1° le profit matériel que ces contrefaçons rapportent aux artistes, 2° la critique, 3° l’enseignement artistique. »

Oui, les écoles de cinéma ont détruit le cinéma. Ford, Walsh, Hawks étaient-ils élèves d’écoles de cinéma ? Le problème est que l’argent, les subventions, vont fabriquer un public snob (celui des nouvelles Femmes savantes ou des nouveaux Trissotin) à coups d’universités et de festivals. C’est le monde moderne qui se met en place : dette, gabegie et gaspillage – technocratie partout. En attendant les immondes ateliers d’écriture… Dès le début du vingtième siècle la poésie devient de la littérature pour profs écrite par des normaliens. Et le poète n’est plus très nature : ô cimetière marin ! O mer toujours recommencée !

On avait le business, on a maintenant le job :

« Mais aussitôt que la distinction se produisit de l’art de l’élite et de l’art du peuple, aussitôt que les classes supérieures se mirent à acclamer toute forme d’art, pourvu seulement qu’elle leur apportât du plaisir, aussitôt enfin que ces classes commencèrent à rémunérer leur soi-disant art plus encore que toute autre activité sociale, aussitôt un grand nombre d’hommes s’employèrent à ce genre d’activité, et l’art prit un caractère nouveau, et devint une profession. »

Notre génie (il détestait le mot, car en effet on a voulu remplacer Dieu et ses anges par Einstein et les génies) mal intentionné ajoute :

« Le professionnalisme est la première cause de la diffusion parmi nous des contrefaçons de l’art. »

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La critique joue aussi un rôle sinistre :

« La seconde cause est la naissance, toute récente, et le développement de la critique, c’est-à-dire de l’évaluation de l’art non plus par tout le monde, non plus par des hommes simples et sincères, mais par des érudits, des êtres à l’intelligence pervertie, et remplis en même temps de confiance en soi. »

Comme me disait Jean-Jacques Annaud, souvent victime de cette critique de cinéma, « elle garde son pouvoir de nuisance ». En effet puisqu’elle a détruit de fond en comble le cinéma français – devenu froncé.

Tolstoï répugne à l’enseignement de l’art :

« Ces écoles ont pour objet l’enseignement  professionnel de l’art. Mais l’art est la transmission à d’autres hommes d’un sentiment personnel éprouvé par un artiste. Comment donc pourrait-on enseigner cela dans des écoles ? »

Et de s’en prendre à nos merveilleuses dissertations fabricantes de bêtes à concours et d’experts-parlementaires-énarques-ministres inexpugnables : 

« En littérature, on apprend aux jeunes gens comment, sans avoir rien à dire, ils peuvent écrire une composition de plus ou moins de pages sur un sujet auquel ils n’ont jamais pensé, et l’écrire de telle façon qu’elle ressemble à des écrits d’auteurs d’une célébrité reconnue. »

L’enseignement théâtral aussi lui donne du souci :

« De même encore, dans les écoles d’art dramatique, on apprend aux élèves à réciter des monologues exactement comme les récitaient les acteurs célèbres. »

Le monde moderne ressasse Mozart, Bach, Racine, Shakespeare depuis trois ou quatre siècles, preuve qu’il n’a pas fait mieux et qu’il ne cherche pas à le faire. C’est l’ancienne culture congelée et préservée dont parla Guy Debord dans sa Société du Spectacle. Tolstoï la voit venir, qui parle d’auteurs (Gourmont, Louÿs) que nous connaissons tous encore.

La musique devient un entraînement d’automates :

« Et de même en musique. Toute la théorie de la musique n’est qu’une simple répétition des méthodes dont se sont servis les musiciens célèbres. Quant à l’exécution musicale, elle devient de plus en plus mécanique et semblable à celle d’un automate. »

Bref on est déjà dans la consommation et le recyclage.

Tolstoï comme tout le monde présente ses solutions (arrêtez avec ça) ; elles n’ont été adoptées nulle part. L’idée essentielle et guénonienne c’est cet affaissement lent et progressif depuis la fin du Moyen Age. Cet effondrement spirituel est accompagné d’une montée de l’esprit totalitaire (Bernanos).

Le reste est littérature.

Sources principales :

Léon Tolstoï - Qu’est-ce que l’art ? – Chapitres VII à XI.

https://bibliotheque-russe-et-slave.com/Livres/Tolstoi%20...

https://leblogalupus.com/2019/11/04/le-loup-des-steppes-c...

https://www.dedefensa.org/article/bernanos-et-la-fin-de-l...

https://www.amazon.fr/Autopsie-lexception-fran%C3%A7aise-...

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