dimanche, 08 septembre 2024
L'ex-chancelier allemand lie la défaite du SPD aux élections régionales à la politique des partis vis-à-vis de la Russie
L'ex-chancelier allemand lie la défaite du SPD aux élections régionales à la politique des partis vis-à-vis de la Russie
Source: https://opposition24.com/politik/ex-bundeskanzler-bringt-spd-niederlage-bei-regionalwahlen-mit-parteipolitik-gegenueber-russland-in-verbindung/
BERLIN - L'ancien chancelier allemand Gerhard Schröder (Parti social-démocrate d'Allemagne, SPD, 1998-2005) a qualifié de « désastreux » les résultats électoraux de son parti dans les Länder de l'Est, la Thuringe et la Saxe, et de catastrophiques. Il a lié cet échec à la politique russe du parti : «Le résultat des élections régionales a été catastrophique pour la SPD car la SPD a été terriblement mauvaise», a déclaré l'homme politique, cité par l'agence de presse DPA.
« Le SPD a fait une erreur en utilisant le terme de 'Wende' (de "tournant") en ce qui concerne la Russie, en particulier en Allemagne de l'Est », a déclaré Schröder. Selon lui, les sociaux-démocrates, malgré leurs critiques à l'égard de la Russie, doivent désormais être une force qui « ne s'engage pas dans la guerre, ne se contente pas de livrer des armes [au régime de Kiev], mais fait pression pour que la Russie et l'Ukraine entament des discussions afin de mettre fin au conflit ».
Lors des élections du 1er septembre en Saxe et en Thuringe, les sociaux-démocrates n'ont obtenu respectivement que 7,3 % et 6,1 % des voix. En Thuringe, il s'agit du plus mauvais résultat jamais obtenu par le parti lors d'une élection régionale. La question des livraisons d'armes à l'Ukraine a joué un rôle important dans la campagne électorale. Ainsi, l'Alternative für Deutschland et l'alliance dirigée par Sahra Wagenknecht, les deux partis sceptiques quant au soutien à l'Ukraine, ont enregistré d'énormes succès. Le terme de « changement d'époque » avait été utilisé à plusieurs reprises par le chancelier allemand Olaf Scholz dans le cadre du conflit ukrainien. Et l'on mesure aujourd'hui le résultat de cette phraséologie sur l'opinion publique saxonne et thuringienne.
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Contrôler le flux d'informations - Télégramme et X sous la loupe
Contrôler le flux d'informations
Télégramme et X sous la loupe
Sjors Remmerswaal
Source: https://remmerswaal.substack.com/p/beheersen-van-de-infor...
Il y a un peu plus d'une semaine, le patron de Telegram, Pavel Durov, a été arrêté en France. Il y aurait eu des problèmes litigieux sur sa plateforme, notamment du blanchiment d'argent, du trafic de drogue et des crimes pédophiles, et l'entreprise ne coopère pas suffisamment avec les pays pour que l'affaire soit étouffée dans l'œuf. Au Brésil, il y a quelques jours, après une longue bataille devant les tribunaux, la haute cour a décidé d'interdire X (1); le chef de la plateforme, Elon Musk, ne souhaitant pas agir contre les comptes qui diffuseraient des fake news, de la "haine" et qui attaqueraient l'"État de droit".
La législation étant entre les mains des pays et de leurs gouvernements, les entreprises de médias sociaux qui n'acceptent pas la censure du gouvernement sur le terrain sont ciblées. Lors de la crise coronaviresque, notamment, ces entreprises ont été soumises à une forte pression, dans le but d'appliquer la censure et de réprimer les comptes qui diffusaient des faits et des opinions autres que ceux véhiculés par les narratifs officiels. Beaucoup ont suivi le mouvement, mais aujourd'hui, X et Telegram sont des exceptions qui ne cèdent pas à la pression des gouvernements qui veulent tout aligner sur les narratifs officiels, c'est-à-dire sur la réalité prescrite.
Au sein de l'Union européenne, des politiques ont déjà été mises en place pour lutter contre la désinformation, la loi sur les services numériques, qui prévoit des amendes pour les entreprises qui enfreignent les règles. Thierry Breton, l'un des commissaires de l'UE, a déjà pris de l'avance sur les troupes en accusant le mois dernier le susmentionné Musk de ne pas avoir agi contre le contenu préjudiciable des comptes sur sa plateforme. Il semble l'avoir fait de son propre chef et a été repoussé par les autres commissaires politiques de l'UE, mais la menace à l'égard de Musk a déjà été enregistrée publiquement.
Des réactions intéressantes ont eu lieu aux Pays-Bas, où le rôle des entreprises de médias sociaux telles que X et Telegram, qui refusent de censurer leurs utilisateurs, a été discuté. Le quotidien De Volkskrant (dont le propriétaire est belge et proche de la bureaucratie d'État), par exemple, a publié plusieurs articles positifs sur l'arrestation du directeur de Telegram et plusieurs appels à éviter la plateforme X (2). Au cours des années précédentes, le journaliste Julian Assange, traqué par les services de renseignement américains, n'a pas pu compter sur le soutien des principaux médias de notre pays.
Les journalistes néerlandais appartiennent presque tous à la bulle sociale des nantis, sont situés politiquement à gauche (3), comme le reste de leur classe bavarde, qu'ils défendent ensuite en toute occasion. Ainsi, ils parviennent régulièrement à trouver des arguments, voire des justifications pour les agissements du monde politique. Par exemple, le dossier Telegram est traité en avançant l'opinion que c'est l'État de droit qui se défend contre les milliardaires de la tech. La plateforme X serait dès lors un danger pour la démocratie.
En 2019, le cabinet Rutte-3 a pris la décision de séparer les médias approuvés des médias désapprouvés (4). Le gouvernement a informé qu'il existe une liste de médias qui se livrent à la diffusion de « désinformations, ou à l'introduction délibérée de fausses informations dans le but de causer des dommages...». La nature exacte de la désinformation dont ces médias sont coupables, ou l'explication des raisons pour lesquelles les citoyens ne peuvent pas s'en rendre compte par eux-mêmes, n'ont pas été explicitées, ni même partiellement expliquées.
L'objectif est clairement d'orienter tout le monde vers les sources d'information dites "fiables", la liste des noms et des adresses que nous pouvons demander au gouvernement, afin de garantir que ces sources d'information sont réellement fiables et qu'elles apportent la réalité prescrite. De cette manière, nous recevrons tous les bonnes informations sur des sujets tels que le climat, l'Ukraine, l'immigration et les pandémies. Après tout, grâce à un flux d'informations contrôlé, nous savons tous où aller.
Sources :
1) Le Brésil s'apprête à bloquer l'accès à la X de Musk dans le cadre d'une affaire de désinformation
https://www.aljazeera.com/news/2024/8/31/brazil-moves-to-...
2) X est devenu un danger pour la démocratie sous Musk. Éloignez-vous de X !
3) Étudiants en journalisme aux Pays-Bas : profil, motivations et perception des rôles
https://repub.eur.nl/pub/120915/RePub-120915-OA.pdf
4) ReactNews fait partie des « Dutch Junk News » selon le ministère néerlandais de l'Intérieur
Bulletin d'information de soutien de Sjors Remmerswaal: https://remmerswaal.substack.com/
14:26 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, censure, flux d'information | | del.icio.us | | Digg | Facebook
La Dame de la Tradition
La Dame de la Tradition
Je remercie du fond du cœur tous ceux qui ont commémoré le jour tragique du 20 août 2022 où ma fille Darya a été brutalement tuée par une terroriste ukrainienne.
Alexander Douguine
Source: https://alexanderdugin.substack.com/p/the-lady-of-tradition?publication_id=2827487&post_id=148424496&isFreemail=true&r=jgt70&triedRedirect=true
Chers amis !
Je remercie du fond du cœur tous ceux qui ont commémoré le jour tragique du 20 août 2022 où ma fille Darya a été brutalement tuée par une terroriste ukrainienne. Je remercie tous mes amis et les amis de Darya pour leurs condoléances et pour avoir partagé mon profond chagrin. Je vous remercie également d'avoir publié les différents livres écrits par Dasha ou dédiés à sa mémoire.
Dasha était avant tout une femme de la Tradition. Et la Tradition, pour elle, c'était tout : le sacré, la philosophie, la politique, la famille, l'amitié, le passé et l'avenir, l'éternité même...
Dasha était très directe dans sa fidélité à la Tradition. Jusqu'à sa mort brutale... Elle a été assassinée au retour du festival « Tradition » le 20 août 2022. Il ne peut s'agir d'une pure coïncidence. C'est le signe de Dieu.
Seul ce pour quoi les gens sont prêts à sacrifier leur vie possède une véritable valeur. La tradition est la valeur la plus élevée. Pour Darya. Pour moi, pour ma femme Natasha, pour ma famille, pour mon peuple. C'est ce qui fait de la patrie la patrie, du peuple le peuple, de l'Église l'Église, de la culture la culture.
Dasha était l'incarnation de la créativité, elle s'élançait vers l'avenir, elle vivait dans la foi et l'espoir. Elle ne regardait jamais que vers l'avant et vers le haut. À tort, elle l'a fait de manière trop abrupte, en ce qui concerne le « haut ». .... Mais son message vit parmi nous et devient de plus en plus distinct, recueilli, clair. Son message est une invitation à l'avenir russe et à un avenir véritablement européen. Un avenir qui doit encore être réalisé. Par vous, par nous.
Dasha s'est toujours considérée comme un projet, comme le lancement d'une volonté créatrice. Elle a brûlé de philosophie, de religion, de politique, de culture et d'art. Elle a vécu si richement, si pleinement, précisément parce qu'elle s'intéressait à tout. D'où la variété de ses intérêts, de ses textes, de ses discours, de sa créativité, de ses entreprises. De son vivant, elle souhaitait vivement que les Russes se mettent en marche, que notre pays et notre culture sortent de l'immobilisme et prennent leur envol.
Elle considérait que sa mission était de vivre pour la Russie et, si nécessaire, de mourir pour la Russie. C'est ce qu'elle a écrit dans son journal, « Les hauteurs et les marécages de mon cœur », que nous avons récemment publié en Russie. Le deuxième livre philosophique de Dasha, « Eschatological Optimism », sera bientôt publié en Russie. Il est formidable qu'il soit déjà publié en anglais. Dasha est rappelée et aimée dans le monde entier par ceux qui sont fidèles à la Tradition même dans les périodes les plus sombres, même lorsque la Tradition elle-même n'existe plus, par ceux qui restent fidèles à Dieu même lorsqu'il est mort.
Vivre pour la Russie est son message, qui doit être transmis encore et encore.
Nous avons de nombreux héros merveilleux, des guerriers, des défenseurs, des personnes à l'âme profonde et au cœur pur. Certains d'entre eux ont donné leur vie pour la patrie. Certains d'entre eux vivent aujourd'hui avec nous. La mémoire de chaque héros est sacrée. Il en va de même pour la mémoire de Dasha.
Mais le fait est que Dasha n'est pas seulement une patriote et une citoyenne modèle, elle est aussi porteuse d'un incroyable potentiel spirituel (même si elle n'a pas eu le temps de le déployer pleinement - elle a été tuée trop jeune, à 29 ans). Elle s'est efforcée d'incarner la grâce de la Russie impériale, le style de l'âge d'argent de la culture russe du début du 20ème siècle et était imprégnée d'un profond intérêt pour la philosophie du néoplatonisme. Orthodoxie et géopolitique russe. L'art moderne d'avant-garde - musique, théâtre, peinture, cinéma - et la compréhension tragique de l'ontologie de la guerre. L'acceptation sobre et aristocratiquement contenue de la crise fatale de la modernité et la volonté ardente de la surmonter. Tout cela est un optimisme eschatologique. Faire face au malheur et à l'horreur de la modernité et, malgré l'horreur, maintenir une foi rayonnante en Dieu, en sa miséricorde et en sa justice.
J'aimerais que le souvenir de Dasha ne se concentre pas tant sur les images de sa vie de jeune fille vive, charmante et pleine d'énergie pure, mais qu'il soit plutôt la continuation de son ardeur, la réalisation de ses projets, de ses rêves impériaux purs et clairvoyants.
Aujourd'hui, il est clair pour beaucoup que Dasha est objectivement devenue notre héroïne nationale. Des poèmes et des peintures, des cantates et des chansons, des films et des universités, des pièces et des productions théâtrales lui sont dédiés. Des rues de villes et de villages portent désormais son nom. Un monument est en cours de préparation pour être installé à Moscou et peut-être dans d'autres villes.
Une jeune fille qui n'avait jamais pris part aux hostilités, qui n'avait jamais appelé à la violence ou à l'agression, qui était profonde et souriante, naïve et bien éduquée, a été brutalement assassinée sous les yeux de son père par une ennemie sans cœur et sans pitié, une terroriste ukrainienne qui participait également au festival « Tradition » et n'a pas hésité à impliquer sa petite fille de 12 ans dans ce meurtre brutal. Ce sont les autorités de Kiev et les services secrets du monde anglo-saxon, ennemis acharnés de la Tradition, qui l'ont envoyée commettre cet acte. Il y a exactement un an, le 20 août 2022, j'ai donné une conférence sur le « rôle du diable dans l'histoire » au Festival de la Tradition. Dasha a écouté. Le meurtrier a également écouté. Le diable écoutait ce que je disais sur le diable, se préparant à faire son œuvre diabolique.
Et Dasha est certainement devenue immortelle. Notre nation ne pouvait rester indifférente à cela. Et ma tragédie, la tragédie de notre famille, des amis de Dasha, de tous ceux qui ont communiqué et collaboré avec elle, est devenue la tragédie de tout notre peuple. Et les larmes ont commencé à étouffer les gens, aussi bien ceux qui connaissaient notre fille que ceux qui entendent parler d'elle pour la première fois.
Et ce ne sont pas seulement des larmes de douleur et de chagrin. Ce sont les larmes de notre résurrection, de notre purification, de notre victoire à venir.
Dasha est devenue un symbole. Elle l'était déjà. Mais il est maintenant important que la signification essentielle de ce symbole ne disparaisse pas, ne se dissolve pas, ne s'évanouisse pas. Il est important non seulement de préserver la mémoire de Dasha, mais aussi de poursuivre son travail. Parce qu'elle avait une cause. Sa cause.
Il y a des saints qui aident dans certaines circonstances : l'un dans la pauvreté, l'autre dans la maladie, le troisième en pèlerinage, le quatrième en captivité. Des icônes russes individuelles sont également distribuées de manière à aider les personnes qui se trouvent dans des situations difficiles, parfois désespérées. L'une des images de la Mère de Dieu s'intitule « Apaise mes peines ». Et il y a un canon que l'on lit quand il devient impossible de vivre et que tout s'écroule.....
Les héros et les héroïnes sont également différents. L'un incarne la vaillance militaire. Une autre -- la tendresse sacrificielle. Le troisième -- la force d'âme. Quatrièmement, le summum de la volonté politique. Tous sont magnifiques.
Dasha incarne l'âme. L'âme russe.
S'il n'y a pas d'âme, il n'y aura pas de Russie, il n'y aura rien.
De nombreuses personnes de bonne volonté se sont portées volontaires pour porter la mémoire de Dasha.
Il y a l'« Institut populaire Daria Dugina ».
Il y a les « Classes de courage Daria Dugina ».
Il y a une nouvelle série de l'excellente maison d'édition Vladimir Dal, « Les livres de Dasha ».
Il existe divers prix et d'autres initiatives.
Et nous laissons les gens faire ce que leur cœur leur dicte.
L'important est de tout faire avec son âme.
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L'AfD et le renouveau "national bolchevique" de l'Allemagne de l'Est
L'AfD et le renouveau "national bolchevique" de l'Allemagne de l'Est
Constantin von Hoffmeister
Source: https://www.eurosiberia.net/p/the-afd-and-east-germanys-national-bolshevik-revival?publication_id=1305515&post_id=148400049&isFreemail=true&r=jgt70&triedRedirect=true
Je suis profondément reconnaissant à tous nos électeurs et sympathisants. Nous sommes devenus la deuxième force nationale, la première force à l'Est, et nous avons obtenu le meilleur résultat jamais obtenu par l'AfD [Alternative pour l'Allemagne] - c'est fantastique ! Ce qui m'enthousiasme le plus, cependant, c'est le résultat parmi les jeunes électeurs: une augmentation de 12%, ce qui fait de nous la force la plus puissante parmi les moins de 24 ans - c'est exactement là où je voulais arriver; et ce n'est qu'un début. Malgré toutes les campagnes de dénigrement, nous avons ouvert de toutes nouvelles perspectives pour une politique patriotique.
- Maximilian Krah, député européen de l'AfD.
Le début d'une nouvelle ascension allemande ne pouvait être qu'un renversement: le retournement des regards vers l'Est, le rejet de l'Occident, le détachement du libéralisme, de la bourgeoisie et de la civilisation européenne.
- Ernst Niekisch.
« Nous assistons au plus grand glissement à droite depuis 1949. La démocratie est ébranlée dans ses fondements ». C'est en ces termes que Sanem Kleff (photo, ci-dessous), directrice de la coordination fédérale « École sans racisme - École du courage », a eu du mal à contenir sa panique après les élections régionales d'hier. En Thuringe, 32,8 % et en Saxe, 30,6 % des électeurs ont courageusement voté pour un parti que l'Office fédéral de protection de la Constitution (Verfassungsschutz), instance de plus en plus politisée, a tout bonnement qualifié d'« extrémiste de droite ». Mais qui s'en étonne vraiment ? Lorsque les soi-disant « défenseurs de la démocratie » refusent d'écouter, le peuple trouve un moyen de se faire entendre.
Le directeur du plus grand réseau scolaire d'Allemagne, qui supervise plus de 4500 écoles endoctrinant trois millions d'élèves, d'éducateurs et d'enseignants, semble perdre le sommeil devant le fait que tant de nouveaux électeurs ont osé défier le discours soigneusement élaboré par l'establishment. « Avec cette élection, l'extrémisme de droite est devenu un problème majeur parmi les jeunes. En Thuringe et en Saxe, 37% et 30% des nouveaux électeurs, respectivement, ont voté pour l'AfD. Il s'agit du glissement à droite le plus spectaculaire chez les jeunes que la République fédérale ait jamais connu au cours d'une même période électorale depuis 1949 », s'inquiète Sanem Kleff. Mais ce soi-disant « problème » n'est peut-être que le réveil de la jeune génération face aux échecs de la vieille garde et le choix de rejeter les dogmes éculés qu'on lui a inculqués. La tendance était déjà claire lors des élections des moins de 18 ans la semaine dernière, où l'AfD a recueilli 37,36 % des voix en Thuringe et 35,52 % en Saxe. Peut-être, juste peut-être, que ces jeunes électeurs sont sur la bonne voie.
« En tant que réseau national de prévention contre les idéologies de l'inégalité, nous constatons quotidiennement que le populisme et l'extrémisme de droite s'infiltrent de plus en plus dans la vie des enfants et des adolescents », déplore Mme Kleff. Ce phénomène s'accompagnerait, ajoute-t-elle, d'une banalisation et d'une normalisation de l'extrémisme de droite. Traduction : Plus nous essayons de qualifier d'extrémistes tous ceux qui ne sont pas d'accord avec nous, plus ils se rendent compte que c'est nous qui sommes déconnectés de la réalité. Le refus de Kleff de reconnaître que le soutien croissant aux idées de droite est une réponse légitime aux échecs de l'ordre politique actuel en dit long.
En ce qui concerne les causes de ce glissement vers la droite chez les jeunes, Sanem Kleff répète consciencieusement les mêmes discours : « Les explications monocausales ne sont pas appropriées à l'heure actuelle. Personne n'a non plus de solutions brevetées. Cependant, nous ne pourrons pas éviter de nous concentrer davantage sur les conséquences à long terme de la pandémie pour les jeunes, ainsi que sur les effets des guerres en Ukraine et à Gaza sur la jeune génération. » Oui, parce qu'il est toujours plus facile d'accuser des facteurs externes que d'admettre que les jeunes rejettent simplement le statu quo qui n'a fait que leur nuire puisque ce sont eux qui font l'expérience directe de la « diversité » dans les cours d'école.
L'éducation démocratique est, bien entendu, un élément central du mandat d'éducation et d'instruction de l'État dans les écoles - c'est du moins ce que nous dit Sanem Kleff, qui insiste également sur le fait que « selon les lois scolaires et la loi sur l'éducation, l'éducation démocratique est un élément central du mandat d'éducation de l'État » : « Selon les lois scolaires et le consensus de Beutelsbach, les écoles ont pour mission de promouvoir les valeurs démocratiques et l'esprit critique. Cela signifie que les enseignants ne doivent pas rester neutres, mais plutôt, sur la base de la Loi fondamentale [la constitution allemande], prendre clairement position contre, par exemple, l'extrémisme de droite, l'antisémitisme, l'apologie de la violence et les déclarations méprisantes pour l'humanité ». Ah oui, l'approche classique « nous sommes pour la liberté d'expression et la pensée critique, mais seulement si vous êtes d'accord avec nous ». Apparemment, promouvoir les « valeurs démocratiques » signifie laver le cerveau des élèves pour leur faire adopter un point de vue acceptable, où la remise en question du discours dominant est strictement interdite. Les enseignants, bien sûr, doivent être « habilités et soutenus » pour mettre en œuvre ce programme : « La formation, les concepts et le matériel destinés à renforcer l'éducation démocratique sont essentiels à cet égard. Car rien ne dit mieux « éducation » qu'un programme d'études imposé par l'État et conçu pour éradiquer toute pensée dissidente.
Le dernier cri de ralliement de Kleff : « Nous devons maintenant mobiliser collectivement toutes nos forces pour défendre nos libertés et nos droits durement acquis. Plus que jamais, les forces démocratiques de la politique et de la société civile doivent s'unir fermement contre les ennemis de la démocratie ». Mais qui sont les véritables ennemis de la démocratie ? Peut-être que ces soi-disant « forces démocratiques » sont simplement terrifiées à l'idée d'un avenir où elles ne pourraient plus contrôler le discours, alors que de plus en plus de citoyens - et en particulier les jeunes - rejettent leurs tentatives de plus en plus transparentes d'étouffer l'expression démocratique authentique.
Ce à quoi nous assistons en Allemagne de l'Est est plus qu'un simple changement dans les habitudes de vote ; c'est l'aube d'une nouvelle révolution conservatrice qui fait écho aux courants idéologiques de l'ère Weimar. La montée de l'AfD en Thuringe et en Saxe, ainsi que l'émergence de l'Alliance Sahra Wagenknecht (BSW) avec 15,8 % en Thuringe et 11,8 % en Saxe, signalent la résurgence d'un puissant courant qualifiable de "national-bolchevique". Ce mouvement, à l'instar du national-bolchevisme prussien d'Ernst Niekisch, rejette l'Occident libéral et se tourne vers l'Est, plébiscitant la Russie et son modèle politique tout en répudiant la décadence et le déclin moral de l'Occident.
Le national-bolchevisme, tel qu'il a été formulé par Niekisch pendant la République de Weimar, était une synthèse unique de nationalisme et de socialisme, profondément enracinée dans le rejet du libéralisme occidental, du capitalisme et de la démocratie parlementaire. Niekisch et ses partisans considéraient l'Occident comme culturellement et moralement corrompu. Ils pensaient que l'avenir de l'Allemagne passait par un alignement sur l'Union soviétique, considérée comme un bastion de l'idéologie anti-occidentale et anticapitaliste. Cet alignement n'est pas né d'une croyance commune dans le communisme, mais plutôt d'une alliance stratégique contre les ennemis communs que sont le libéralisme occidental et les contraintes imposées par Versailles. Les bolcheviks nationaux prônaient un État fort et centralisé, guidé par une éthique collective qui résisterait à la fois au capitalisme occidental et à la dégradation culturelle qu'il entraîne.
Dans ce contexte historique, la résurgence moderne d'idées similaires en Allemagne de l'Est est révélatrice. La montée de l'AfD, combinée à l'émergence de la BSW, reflète la vision de Niekisch à plusieurs égards. Les deux mouvements rejettent l'ordre libéral et mondialiste qui domine la politique allemande et européenne contemporaine. L'AfD, avec ses positions nationalistes et anti-immigration, et le BSW, avec ses politiques économiques de gauche combinées à un conservatisme culturel et à une rhétorique anti-OTAN, reflètent une profonde désillusion à l'égard de l'Occident. L'ancienne stalinienne Sahra Wagenknecht, comme Niekisch, propage une rupture avec l'Occident libéral, critiquant l'OTAN en tant qu'instrument de la domination américaine et prônant des liens plus étroits avec la Russie. Son opposition à l'immigration de masse et ses appels à la préservation de la culture allemande évoquent le mépris national-bolchevique pour le multiculturalisme occidental et l'érosion de l'identité nationale.
La possibilité d'une sécession de l'Allemagne de l'Est de la République fédérale d'Allemagne sur la question controversée de l'immigration de masse devient un sujet de discussion sérieux pour certains observateurs dans la région. L'afflux d'immigrants non européens, considéré par de nombreux habitants de l'Est comme une menace pour leur identité culturelle et nationale, a creusé le fossé entre l'Allemagne de l'Est et l'Allemagne de l'Ouest. Cette tension rappelle la vision de Niekisch d'un État souverain de l'Est qui se dresserait comme un bastion contre le libéralisme occidental. Niekisch a même proposé de rebaptiser la République démocratique allemande (Allemagne de l'Est communiste) « Prusse » pour souligner son identité distincte et son rejet de l'ordre occidental. Aujourd'hui, cette idée trouve un écho chez ceux qui considèrent l'Allemagne de l'Est comme une entité séparée potentielle qui pourrait incarner les principes de souveraineté, de préservation de la culture et de résistance à l'immigration de masse. La combinaison de la poussée nationaliste de l'AfD et du mouvement de gauche mais culturellement conservateur de Wagenknecht suggère que le rêve historique d'un État souverain de l'Est à l'image de la Prusse n'est peut-être pas aussi farfelu qu'il ne l'a semblé.
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Les abîmes choquants de l'intelligence artificielle
Les abîmes choquants de l'intelligence artificielle
Leonid Savin
L'intelligence artificielle fait partie de ces technologies critiques qui se développent rapidement et dont l'application est mise en œuvre dans une grande variété de sphères. Cependant, dans certains cas, ces innovations ne sont clairement pas plébiscitées, mais plutôt utilisées à des fins destructrices.
Le premier exemple concerne la substitution de la réalité au Venezuela. Étant donné que les risques d'emprisonnement pour incitation à la protestation sont réels, les stratèges de l'opposition ont maîtrisé une nouvelle astuce pour manipuler les médias en créant des présentateurs de journaux virtuels, tels que Bestie et Buddy, qui publient sur les médias sociaux des rapports critiquant le gouvernement. Cette approche innovante des avatars virtuels, qui fait partie du projet « Operation Retweet », leur permet de dire presque tout ce qu'ils veulent tout en évitant d'avoir à rendre des comptes. L'opération Retweet fait partie des initiatives #VenezuelaVota et #LaHoradeVenezuela.
Elle a été rapportée pour la première fois le 16 août sur CNN, le médium porte-parole des mondialistes.
Les épisodes de l'opération Retweet sont diffusés sur diverses plateformes numériques, notamment X (anciennement Twitter), YouTube, TikTok, Facebook et Instagram. Sur ces canaux, des avatars d'intelligence artificielle partagent des informations sur des sujets d'actualité au Venezuela. Le premier épisode, diffusé le 14 août, portait sur le nombre de détenus à la suite de l'élection présidentielle et sur la manière dont la crise politique du pays affecte l'économie.
Naturellement, tout cela a été montré non pas du point de vue de l'État de droit et de la souveraineté, mais du point de vue de l'opposition et des intérêts des principaux instigateurs de la crise actuelle, à savoir les États-Unis.
Il est probable que la méthode elle-même ait été suggérée par des sponsors du département d'État américain.
La stratégie dans son ensemble est assez innovante, y compris en termes d'évitement des responsabilités. Après tout, si un présentateur ordinaire peut être poursuivi pour des déclarations manifestement illégales, qu'en est-il d'un avatar virtuel ? Il faut rechercher son créateur et ses éditeurs, ce qui complique évidemment les enquêtes.
Une situation similaire, mais avec une dimension légèrement différente, s'est présentée en Corée du Sud. Les dipfakes de vidéos érotiques et pornographiques y sont en plein essor.
Dans un cas récent, plusieurs élèves d'un lycée de Busan ont créé des faux pornographiques d'élèves et d'enseignants de leur école et les ont postés dans un salon de discussion de groupe sur KakaoTalk. Des cas similaires se sont produits dans environ 150 collèges et lycées à travers le pays. Cela suggère un problème généralisé d'usurpation d'identité par des adolescents habitués aux contenus numériques.
D'après les enquêtes menées par le Hankyoreh, des délits de falsification de documents ont également été commis dans des unités militaires à travers le pays. Certains de ces faux impliquant des femmes soldats utilisaient des photos d'identité et des documents officiels du gouvernement qui ne pouvaient être consultés que sur le réseau interne de l'armée. L'accès à ce réseau interne n'étant ouvert qu'aux initiés, cela laisse supposer que le champ d'application de ces délits est très large.
Mais le gouvernement ne peut pas faire grand-chose, ce qui fait dire à l'association coréenne de défense des droits des femmes Womenlink que les femmes « vivent sans État » parce qu'elles n'ont plus l'impression que leur pays leur fournira la protection dont elles ont besoin.
Mais la réalité n'échoue pas seulement à cause de brutes, comme en Corée du Sud, ou d'activistes motivés par des considérations politiques, comme au Venezuela.
En août 2024, des hauts fonctionnaires du Michigan, du Minnesota, du Nouveau-Mexique, de la Pennsylvanie et de Washington ont envoyé une lettre à Elon Musk pour se plaindre que Grok, un chatbot alimenté par la plateforme d'intelligence artificielle du réseau social X (bloqué en Fédération de Russie), avait fourni de fausses informations sur les dates limites de vote des États peu après que le président Joe Biden s'est retiré de la course à la présidence de 2024.
Les secrétaires d'État ont demandé à ce que le chatbot dirige les utilisateurs qui posent des questions liées aux élections vers un site web d'information sur le vote.
Elon Musk est allé rencontrer les fonctionnaires. Il est intéressant de noter que les informations trompeuses sur les délais de vote concernaient également l'Alabama, l'Indiana, l'Ohio et le Texas, bien qu'il n'y ait eu aucune lettre de la part des dirigeants de ces États.
Au total, les fausses informations ont été diffusées pendant dix jours. La raison pour laquelle ces informations ont été diffusées n'est pas connue.
Si les cas susmentionnés consistent à déformer la réalité et à la remplacer, il existe une approche opposée, qui consiste en une analyse approfondie des données. Elle peut théoriquement être appliquée dans différents domaines, mais elle est aujourd'hui activement exploitée par l'armée et les services de renseignement américains.
Mark Mansell, directeur des données et de l'innovation numérique à la National Geospatial-Intelligence Agency, a annoncé l'autre jour que l'agence avait commencé à former des algorithmes d'intelligence artificielle sur la base de son ensemble unique de données visuelles et textuelles. Au fil des décennies, les services de renseignement américains ont accumulé une énorme quantité de données, dont une grande partie provient de l'imagerie satellitaire de l'espace. Leur traitement nécessite beaucoup de temps et un personnel nombreux. Mais aujourd'hui, on tente de combiner ces archives avec les témoignages de personnes soigneusement sélectionnées sur ce qu'elles voient dans ces images.
Il existe des modèles de langage qui fonctionnent exclusivement avec du texte: ils s'entraînent sur du texte, reçoivent des données et produisent des réponses sous forme de texte. D'autres formes d'intelligence artificielle générative peuvent établir un lien entre le texte et les images suffisamment bien pour transformer les requêtes écrites des utilisateurs en images ou même en vidéos.
Aujourd'hui, l'armée américaine et la communauté du renseignement revendiquent une nouvelle approche qui passe au niveau supérieur: l'intelligence artificielle multimodale. Sa capacité la plus importante est de faire correspondre différents types d'informations sur le même objet, comme une image ou une vidéo, avec une légende correspondante décrivant l'objet, de la même manière que le cerveau humain peut associer une idée ou un souvenir à des informations provenant de tous les sens.
William Corvey, directeur du programme DARPA , qui s'exprimait lors de la conférence de l'US Intelligence and National Security Alliance, a également noté que l'intelligence artificielle multimodale pourrait même fonctionner avec des sens dont l'homme ne dispose pas, comme les images infrarouges, les signaux radio et radar ou le sonar. « Imaginez des systèmes multimodaux capables de coordonner des informations visuelles et linguistiques et d'autres types de capteurs qui pourraient être disponibles pour un robot mais qui ne le sont pas pour les humains », déclare M. Corvey avec admiration.
Les algorithmes modernes d'intelligence artificielle ont déjà prouvé qu'ils étaient capables de traiter des images, des vidéos et toutes sortes de données sensorielles, et pas seulement du texte, car ils peuvent les convertir dans les mêmes représentations mathématiques.
L'armée américaine tente donc de l'utiliser pour ramener des données différentes à un dénominateur commun et fournir un ciblage plus clair. Cette approche est utilisée partout.
Le FBI utilise également une technologie basée sur l'IA pour évaluer les indices afin de s'assurer qu'ils sont correctement identifiés, classés par ordre de priorité et traités en temps voulu. La division Open Source de la CIA a lancé un outil d'intelligence artificielle interne de type Chat-GPT pour permettre aux analystes d'avoir « un meilleur accès aux renseignements de source ouverte », et la NSA a ouvert un « Centre de sécurité de l'intelligence artificielle » chargé de protéger « l'intelligence artificielle de la nation par le biais d'une collaboration avec l'industrie, les universités, la communauté du renseignement et d'autres partenaires gouvernementaux ».
Bien que les nouvelles technologies offrent vraisemblablement un avantage aux forces de sécurité américaines, il ne faut pas oublier le revers de la médaille : toutes ces informations seront utilisées contre des adversaires potentiels qui, à Washington, comprennent la Chine, la Russie et un certain nombre d'autres pays. Et de leur point de vue, une telle utilisation de l'intelligence artificielle est également destructrice.
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samedi, 07 septembre 2024
Le Baroque: un art sacré contre la modernité
Le Baroque: un art sacré contre la modernité
Joan Montcau
Source: https://septentrionis.wordpress.com/2024/09/06/el-barroco-un-arte-sagrado-contra-la-modernidad/
« Le baroque est une culture de l'image, où tous les arts s'unissent pour créer une œuvre d'art totale, avec une esthétique théâtrale et scénographique, une mise en scène qui met en valeur la splendeur du pouvoir dominant (Église ou État), avec quelques touches naturalistes, mais dans un ensemble qui exprime le dynamisme et la vitalité. L'interaction de tous les arts exprime l'utilisation du langage visuel comme moyen de communication de masse, incarné dans une conception dynamique de la nature et de l'espace environnant ».
Antonio Martínez Ripoll
«Le héros baroque est un être en guerre contre le monde, comme Don Quichotte de la Manche, parce qu'il ne s'y reconnaît pas et qu'il aspire à lui rendre la belle figure qu'il a perdue ou dont il rêve comme d'un futur lointain».
Luis Sáez Rueda
Après l'effondrement de l'œcuménisme médiéval, avec le triomphe des subversions humanistes lucifériennes et protestantes des 15ème et 16ème siècles, deux révolutions anti-traditionnelles ont ouvert la voie à la tyrannie actuelle, déjà clairement contre-traditionnelle et anti-christique, avec la mondialisation, la postmodernité et le transhumanisme, un nouvel âge des héros, un nouveau cycle héroïque a vu le jour en Europe, héritier dans une large mesure de la romanité classique et du médiévalisme gibelin, les deux cycles héroïques qui l'ont précédé : le Saint Empire romain germanique, en particulier dans sa phase d'apogée au cours de ce que l'on appelle le « Siècle d'or espagnol », véritable révolution traditionnelle au sein d'un catholicisme qui, à partir du 14ème siècle, s'acheminait déjà lentement mais sûrement vers sa décomposition.
L'art baroque, né à la fin du 16ème siècle en Italie, fut précisément élevé au plus haut niveau du baroque par l'Empire espagnol, grand défenseur du catholicisme et de la Contre-Réforme à une époque de dégénérescence et de dissolution généralisées après des luttes épuisantes contre les hérésies protestantes et sarrasines, criminelles et envahissantes (ainsi que contre la trahison française du catholicisme...). ), qui ont porté cet art sacré à son expression et à sa splendeur maximales, surtout dans son caractère constructif, même dans sa décadence et sa dégradation après la paix de Westphalie en 1648, et même après l'avènement calamiteux des Bourbons au trône d'Espagne au début du 18ème siècle, le siècle détestable de l'Encyclopédie, du Rationalisme et des Lumières, précisément les ennemis déclarés du Baroque...
Face à la brutalité iconoclaste et maladivement totalitaire de la folle subversion protestante, le catholicisme, à travers l'art baroque, encouragea la construction de temples avec une grande profusion de sculptures de Vierges, de Christs, de Saints, d'Anges, de Martyrs ; façades, retables, mobilier, etc. , chargés d'un grand symbolisme religieux, voire métaphysique ; un art caractérisé par le réalisme, les couleurs fortes et intenses, les lumières et les ombres, et dont la mission transcendantale était d'introduire les fidèles dans les Mystères de la Foi, en leur montrant la Gloire Céleste à laquelle ils pouvaient aspirer selon leurs œuvres, selon leur « grâce suffisante et efficiente ».
A une époque de guerres incessantes et de luttes fratricides pour la restauration de l'Ordre, l'Art Baroque est à l'opposé du repos et du pancisme bourgeois et endoctriné : fureur de vivre, sagesse active, sens du mouvement, dynamisme et tension spirituelle. L'art baroque rompt avec l'odieux humanisme de la Renaissance et son néo-paganisme parodique et de bas étage, mais il tente aussi, bien que tardivement - du moins en ce qui concerne l'art - de se restaurer ou de revenir à l'âge du centre, à l'âge de l'être ?
Le grand Eugeni d'Ors a défini le baroque comme une forme d'art transhistorique en faisant la distinction entre le classicisme et le baroque : "Les deux aspirations [classicisme et baroque] se complètent l'une l'autre. Il y a un style d'économie et de raison, et un autre qui est musical et abondant. L'un est attiré par les formes stables et lourdes, l'autre par les formes arrondies et ascendantes. De l'un à l'autre, il n'y a ni décadence ni dégénérescence.
Ce sont deux formes éternelles de sensibilité. Les paradigmes de l'art baroque, en général, tournent autour du souci de la fugacité de la vie, du mépris du « bruit mondain » (Fray Luis de León), de la simple apparence, du désenchantement, de la banalité d'une existence purement mondaine et vide ; précisément les aberrations caractéristiques de ce monde crépusculaire qui menace déjà la ruine pure et simple : « MEMENTO MORI », SOUVENEZ-VOUS QUE VOUS MOURREZ...
FORCE, HONNEUR ET TRADITION
Joan Montcau
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Les démocrates américains cherchent désespérément à saboter la transition géopolitique multipolaire
Les démocrates américains cherchent désespérément à saboter la transition géopolitique multipolaire
Lucas Leiroz
Source: https://novaresistencia.org/2024/09/06/democratas-desesperados-para-sabotar-a-transicao-geopolitica-multipolar/
Dans un contexte politique tendu aux États-Unis, les démocrates font tout ce qu'ils peuvent pour augmenter leurs chances de réélection.
Le peuple américain considérant l'administration désastreuse de Joe Biden comme la principale raison du conflit actuel avec la Russie en Ukraine, l'un des paris des démocrates est d'essayer de « résoudre » le conflit le plus rapidement possible, empêchant ainsi les républicains de prendre le dessus sur cette question.
Comme on le sait, les démocrates se sont caractérisés ces dernières années par une politique étrangère encore plus belliqueuse et agressive que celle des républicains. Cela est dû à un certain nombre de facteurs, principalement la tendance plus « multipolariste » des Républicains. L'aile patriotique et conservatrice de la politique américaine, bien que soumise à l'establishment politique américain, semble avoir compris que les changements géopolitiques sont inévitables et que les États-Unis n'ont d'autre choix que d'adopter une position moins interventionniste et de se concentrer davantage sur la résolution des problèmes intérieurs.
C'est pourquoi l'une des principales accusations de Trump à l'encontre des démocrates est que leur parti est responsable de la crise en Ukraine. Le candidat républicain promet de « mettre fin à la guerre en un jour » s'il est élu. De nombreux Américains ordinaires voteront probablement pour Trump afin que leurs impôts ne servent pas à financer une guerre inutile sur un autre continent. Cela inquiète les démocrates, qui craignent que le nombre de voix ne fasse pencher la balance en défaveur de Kamala Harris.
Cette situation pousse l'administration Biden à prendre toutes les mesures possibles pour « résoudre » la situation ukrainienne avant les élections. Ces derniers mois, le gouvernement américain a pris des mesures telles que la recherche de « négociations de paix » et la pression exercée sur l'Ukraine pour qu'elle cesse de manœuvrer contre les zones non disputées de la Fédération de Russie. À l'heure actuelle, l'escalade de la guerre est préjudiciable aux démocrates, car elle renforce la croyance populaire dans les promesses de Trump de mettre fin au conflit.
Une autre alternative pour atténuer l'impact de la question ukrainienne sur la scène électorale est d'essayer de faire porter la responsabilité de la guerre aux pays européens. Outre les tentatives hypocrites de « résoudre le conflit » par une pseudo-diplomatie, les États-Unis ont également encouragé la militarisation de l'Europe. La tactique américaine consiste à faire croire aux Européens qu'ils doivent se préparer à un conflit avec la Russie, augmentant ainsi leurs capacités de défense.
En souscrivant à la paranoïa anti-russe, les pays européens acceptent docilement le rôle de principaux fournisseurs d'armes du régime de Kiev. Cela procure à Washington deux avantages stratégiques majeurs : alléger le fardeau de l'industrie militaire nationale et soustraire l'Ukraine à l'attention de l'opinion publique américaine, en faisant apparaître la guerre comme une « question européenne ».
Un autre point important est que les démocrates renforcent également le rôle hégémonique des États-Unis sur le continent européen. Washington dicte aux pays européens ce qu'ils doivent faire, en fixant leurs priorités, comme par exemple « se préparer à la guerre avec la Russie ». L'interventionnisme a un impact profond sur la planification stratégique européenne, transformant des questions sans intérêt en programmes « prioritaires » simplement parce qu'elles favorisent les intérêts américains.
Ce thème est également lié à l'aspect anti-multipolaire des démocrates. Faire de l'Europe un continent sous-développé semble être l'une des priorités américaines. Washington veut éviter que chaque continent ne devienne un bloc régional dans le nouveau monde multipolaire, permettant aux Etats-Unis de rester la seule puissance hégémonique. Sur le territoire européen, la stratégie américaine consiste à empêcher la Russie et l'UE de se développer comme deux « pôles » dans la multipolarité émergente, ce qui explique pourquoi une partie est artificiellement opposée à l'autre dans une guerre inutile.
Créer des frictions entre Russes et Européens est vital pour les intérêts américains, car, selon les principes de base de la géopolitique, l'amitié russo-européenne pourrait apporter de grands avantages géopolitiques. Pour empêcher l'UE de devenir le partenaire de la Russie à l'avenir, les États-Unis encouragent toutes sortes de sabotages contre les Européens, y compris des actes criminels tels que l'attaque des gazoducs Nord Stream. Pour les États-Unis, plus l'Europe est désindustrialisée et désintégrée, mieux c'est, car cela empêche la création de projets de coopération avec Moscou et d'autres puissances multipolaires.
En fin de compte, on peut dire que les démocrates font tout ce qu'ils peuvent pour tenter désespérément de maintenir l'hégémonie américaine, même s'il y a déjà des signes clairs que ce statut géopolitique ne pourra pas être protégé à long terme. L'administration actuelle refuse de reconnaître les nouvelles circonstances géopolitiques mondiales, essayant en vain de saboter tous les États en quête de développement et de souveraineté - y compris ses propres partenaires européens.
Vous pouvez suivre Lucas Leiroz sur : https://t.me/lucasleiroz et https://x.com/leiroz_lucas
Source : Infobrics
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Une Sahra Wagenknecht espagnole est-elle possible?
Dans le sillage de la percée identitaire en Allemagne
Une Sahra Wagenknecht espagnole est-elle possible?
Victor Lenore
Source: https://elmanifiesto.com/identidad/596047818/Es-posible-una-Sahra-Wagenknecht-espanola.html?origin=newsletter&id=34&tipo=3&identificador=596047818&id_boletin=582937242&cod_suscriptor=542666560
Dans toute l'Europe, le système bipartite s'effondre et les alternatives (de gauche et de droite) qui s'intéressent aux problèmes des électeurs de la classe moyenne appauvrie se multiplient.
Les récentes élections régionales en Allemagne ont mis en évidence trois préférences de l'électorat : il ne veut pas que l'émigration de masse se poursuive, il ne veut pas se soumettre aux dogmes de l'idéologie du genre et il ne veut pas continuer à soutenir des conflits guerriers tels que celui qui sévit en Ukraine. La montée de l'Alternative pour l'Allemagne (droite populiste) et de l'Alliance Sahra Wagenknecht (gauche anti-woke) coïncide avec ces trois facteurs, mais aussi avec certains autres, comme le fait de ne pas vouloir se soumettre docilement à l'Union européenne ou aux ordres des bureaucrates de l'Agenda 2030 « pour lutter contre le changement climatique ». En ce moment, face à ces nouvelles donnes, le bipartisme s'estompe et l'énergie sociale et politique du futur est en train de naître.
La question qui se pose à notre pays, l'Espagne, est la suivante : est-il possible que l'Espagne rejoigne cette vague populaire ? La réponse n'est pas simple, même si le discours que Wagenknecht défend pour l'Allemagne ne nous est pas étranger. En fait, tout ce qu'elle met sur la table a déjà été soulevé il y a des années par des politiciens locaux tels que Jorge Verstrynge et Manolo Monereo, si souvent traités avec distance et mépris par leurs propres concitoyens (quand ils ne sont pas directement accusés d'être des « fascistes »). Tous sont liés à un projet de longue haleine comme El viejo topo, une revue et une maison d'édition en phase avec le programme de Wagenknecht bien avant qu'elle ne le formule. C'est une voie que la gauche officielle craint, et c'est pourquoi El viejo topo s'est vu opposer le veto de l'entourage d'Ada Colau lors de la dernière Foire Littéraire de Barcelone, centrée sur les essais politiques. Le discours de la « gauche raisonnable » (syntagme utilisé par Wagenknecht) a une autre alliée de toujours : l'écrivaine et chroniqueuse Ana Iris Simón, qui a également été traitée de traîtresse et de droitière pour avoir capté les malaises de l'Espagne d'en bas.
Éduquer à la haine de l'Espagne
Il est clair que la proposition de Wagenknecht est totalement incompatible avec la gauche espagnole actuelle, il suffit de lire son brillant pamphlet anti-élitiste Los engreídos. Mon contre-programme pour le civisme et la cohésion sociale (Lolabooks). Je vous en livre un extrait : « La gauche 'style de vie' non seulement ne veut pas améliorer les conditions matérielles des travailleurs et des autres personnes défavorisées, mais elle veut leur expliquer quels sont leurs véritables intérêts et en même temps les exorciser de leur provincialisme, de leur ressentiment et de leurs préjugés », dénonce-t-il . Il s'agit, en clair, de dépasser le regard condescendant de nos élites progressistes à l'égard du peuple et de retrouver la vocation politique du service.
Depuis trop longtemps, la gauche officielle éduque sa base à la haine de notre pays, lui apprend à courber l'échine devant les thèses de la bourgeoisie séparatiste et répète que toute politique de contrôle de l'immigration est « raciste » et « d'extrême droite ». Ils ont également martelé à leurs électeurs que toute remise en cause des affirmations du lobby gay est de l'homophobie. En outre, il existe un autre problème crucial dont on parle rarement : la création d'un nouveau parti politique nécessite une large implantation territoriale, ce qui implique de trouver de l'argent et des cadres fiables ; c'est pourquoi Podemos et Ciudadanos ont fini par sombrer dans le même égout (celui qui engloutira certainement bientôt Más País). La gauche se dirige vers l'insignifiance, mais il ne sera pas facile de faire émerger quelque chose de nouveau.
Cela dit, il me semble compliqué que l'Espagne reste à l'écart des marées politiques européennes. On a dit que les manifestations du mouvement 15-M en 2011 étaient notre vaccin contre l'« extrême droite » et le mirage n'a duré que cinq ans, alors peut-être que l'Espagne n'est pas une exception mais que nous avançons à un rythme plus lent. Partout en Europe, le système bipartisan s'effondre et les alternatives (de gauche et de droite) qui s'intéressent aux problèmes réels des électeurs de la classe moyenne appauvrie se multiplient. Quelqu'un, de préférence une femme, osera-t-il tenter de devenir notre équivalent espagnol de Sahra Wagenknecht ?
20:36 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, espagne, allemagne, europe, affaires européennes, sahra wagenknecht, gauche populiste | | del.icio.us | | Digg | Facebook
vendredi, 06 septembre 2024
Turquie et Egypte, un axe méditerranéen pour recréer le mouvement des non-alignés
Turquie et Egypte, un axe méditerranéen pour recréer le mouvement des non-alignés
Augusto Grandi
Source: https://electomagazine.it/turchia-ed-egitto-un-asse-mediterraneo-per-ricreare-il-movimento-dei-non-allineati/
Le gouvernement italien était trop occupé par des questions stratégiques fondamentales - de la rupture entre Arianna Meloni et le ministre des miracles aux ragots sur l'affaire Sangiuliano/Boccia - pour s'occuper de broutilles comme la guerre en Méditerranée et les relations internationales. Et puis il y a toujours le mystérieux plan Mattei qui plane sur la géopolitique mondiale. Au lieu de cela, en l'espace de deux jours, l'effronté Erdogan a d'abord annoncé la demande d'adhésion de la Turquie aux Brics, puis a accueilli le président égyptien al-Sisi en visite officielle.
C'est la première fois que le dirigeant égyptien se rend en Turquie depuis son arrivée à la tête du pays. Et, coïncidence, cette visite intervient juste après l'annonce de la demande d'adhésion de la Turquie aux BRICS, dont l'Égypte est membre depuis le début de l'année. Coïncidences, pensera le brave ministre italien des affaires étrangères Tajani, en attendant de recevoir, depuis Washington, le texte fixant ce que doit être sa pensée officielle.
Mais la rencontre entre Erdogan et al-Sisi est importante au-delà des analyses des larbins européens. Car Ankara et Le Caire ont, ou ont eu, des visions opposées et des intérêts contradictoires sur tous les grands dossiers de l'ensemble du Moyen-Orient et même de l'Afrique. De la boucherie israélienne à Gaza à la partition de la Libye, de l'Éthiopie à l'Iran et aux pays subsahariens. Sans oublier les relations avec les Frères musulmans et ceux qui les protègent.
Il ne s'agit évidemment pas d'un voyage pour résoudre les problèmes et les divergences. Et la rencontre servira aussi à signer des accords de coopération dans le secteur de l'énergie (où l'Égypte est en grande difficulté), de la défense et du tourisme.
A commencer par ce que les deux gouvernements ont en commun: les relations de plus en plus intéressantes avec les pays du BRICS. Pas seulement avec la Russie et la Chine, bien sûr. En effet, paradoxalement, la position politique de la Turquie et de l'Égypte peut être plus proche de celle de l'Inde, qui vise à recréer - avec beaucoup plus de force - ce qu'ont été les pays non-alignés dans le passé. Lesquels existent encore aujourd'hui, avec plus de 120 membres, mais n'ont plus rien à voir avec la réalité.
Même si, en termes militaires et économiques, les relations les plus étroites d'Ankara et du Caire concernent Moscou et Pékin.
Ce qui devrait être clair pour tout le monde - à l'exception de Tajani et de ses semblables - c'est que l'hégémonie de l'Occident collectif n'est plus acceptée par personne. Qu'il s'agisse d'un pays de l'OTAN comme la Turquie, d'un pays pauvre comme le Burkina Faso, d'un grand pays comme le Brésil ou des micro-États des îles de l'océan Indien. Et quand le gouvernement italien en aura fini avec les ragots, il ferait bien d'en prendre note.
22:06 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, turquie, égypte, brics, politique internationale | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Le parti néerlandais FVD rejoint le nouveau parti européen avec l'AfD allemande
Le parti néerlandais FVD rejoint le nouveau parti européen avec l'AfD allemande
Source: https://fvd.nl/nieuws/fvd-stapt-in-nieuwe-europese-partij...
Le parti néerlandais Forum pour la démocratie a rejoint l'Europe des nations souveraines (ESN), le nouveau parti européen dirigé par l'AfD allemande. Conformément à sa vision pour les Pays-Bas, le FVD fera pression en faveur d'un gel de l'immigration et d'une politique de remigration efficace au niveau européen. Le mondialisme, la bureaucratie bruxelloise et l'effondrement de notre souveraineté sont également des questions centrales pour le parti.
Coopération européenne
Outre l'AfD, qui a récemment obtenu d'excellents résultats aux élections régionales en Thuringe et en Saxe, le MHM (Hongrie), le SPD (République tchèque), le NN (Pologne), Revival (Bulgarie), le TTS (Lituanie), le Mouvement républicain (Slovaquie) et le parti français de Zemmour, Reconquête, sont également affiliés à ce parti européen.
Le FVD lui-même n'a malheureusement pas obtenu de siège au Parlement européen lors des dernières élections européennes du 6 juin, mais il rejoindra néanmoins le nouveau groupe ESN. Car au-delà du groupe politique au sein du Parlement européen, c'est un parti qui se construit, c'est-à-dire une organisation qui peut organiser des congrès, ouvrir des débats, mener des enquêtes et, surtout, élargir considérablement le réseau européen de la FVD.
Institutions européennes
En tant que plus grand parti en nombre de membres aux Pays-Bas, qui s'engage aussi bien socialement que politiquement, le FVD se concentrera, dans le cadre de cette nouvelle coopération, sur la formation des institutions européennes.
La déclaration de Sofia
Au début de l'année, Ralf Dekker a signé la Déclaration de Sofia au nom du Forum pour la démocratie, impulsé par le parti bulgare Revival, l'un des partis membres du nouveau réseau européen de la société civile. Cette déclaration mettait notamment l'accent sur la remise en cause du corporatisme international, la lutte contre la bureaucratie (bruxelloise) et l'arrêt de la guerre par le biais de négociations de paix.
21:56 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, actualité, europe, affaires européennes, pays-bas, forum voor democratie, afd | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Un parti bulgare propose de quitter l'UE et de rejoindre les BRICS
Un parti bulgare propose de quitter l'UE et de rejoindre les BRICS
Source: https://dissident.one/bulgaarse-partij-stelt-voor-om-eu-te-verlaten-en-zich-bij-brics-aan-te-sluiten-media
Le parti bulgare Revival fait également pression pour retarder l'adhésion de la Bulgarie à la zone euro jusqu'à au moins 2043 et appelle à un référendum sur la question, rapporte l'agence Tass (https://tass.com/world/1839269).
Le parti politique bulgare Revival a suggéré que le pays quitte l'Union européenne, abandonne ses projets d'adhésion à la zone euro et poursuive plutôt son adhésion aux pays des BRICS, rapporte le site d'information Euractiv (https://www.euractiv.com/).
« Si nous voulons un avenir, nous n'avons pas notre place dans ces structures agonisantes que sont l'UE dans son format actuel et l'OTAN. Si l'UE n'est pas réformée, nous devons la quitter, car nous n'avons pas l'intention de mourir avec elle », a déclaré le leader du parti Revival, Kostadin Kostadinov (photo), cité par le média.
Pour sa part, le député de Revival, Tsoncho Ganev, a déclaré que les BRICS étaient un « club plus riche » que les pays occidentaux. Selon Euractiv, les politiciens représentant le parti ont appelé à l'adhésion de la Bulgarie aux BRICS, tandis que le parti a commencé à envoyer des représentants aux forums de l'organisation. En particulier, ses membres ont participé au Forum international des BRICS à Moscou les 27 et 28 août.
Revival demande également que l'adhésion de la Bulgarie à la zone euro soit reportée au moins jusqu'en 2043 et appelle à un référendum sur la question. Toutefois, les autorités bulgares s'en tiennent à leur projet de rejoindre la zone euro au plus tard à la mi-2025, même si seulement la moitié de la population du pays est favorable à cette idée. Par ailleurs, les experts estiment qu'il est peu probable que la Bulgarie rejoigne la zone euro avant 2026.
La zone euro, l'union monétaire de l'Union européenne, regroupe 20 pays. Les pays qui n'ont pas encore adopté l'euro comme monnaie principale sont la Bulgarie, la République tchèque, le Danemark, la Hongrie, la Roumanie, la Pologne et la Suède.
Le groupe des BRICS, fondé en 2006, s'est élargi pour la première fois en 2011, lorsque l'Afrique du Sud a rejoint les quatre pays fondateurs (Brésil, Russie, Inde et Chine). Cinq nouveaux membres (Égypte, Iran, Émirats arabes unis, Arabie saoudite et Éthiopie) sont devenus officiellement membres à part entière du groupe BRICS le 1er janvier 2024. Le même jour, la Russie a pris la présidence tournante des BRICS, qui dure un an. La présidence russe prévoit plus de 250 événements différents, avec un sommet des BRICS à Kazan en octobre 2024 comme pièce maîtresse.
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jeudi, 05 septembre 2024
Les ennemis de la guerre triomphent en Thuringe et en Saxe. Et les larbins italiens fanfaronnent
Les ennemis de la guerre triomphent en Thuringe et en Saxe. Et les larbins italiens fanfaronnent
Augusto Grandi
Source : https://electomagazine.it/in-turingia-e-sassonia-trionfano-i-nemici-della-guerra-e-i-maggiordomi-italiani-sbarellano/
La Thuringe et la Saxe, avec des pourcentages d'électeurs dont l'Italie ne peut même pas rêver, indiquent clairement que les Allemands des deux Länder veulent un changement radical. En Thuringe, l'AfD, parti de droite, l'emporte nettement. En Saxe, cette formation arrive en deuxième position, mais pratiquement à égalité avec la CDU. En troisième position, on trouve le BSW de Sahra Wagenknecht, représentant d'une gauche qui n'a rien à voir avec l'opposition italienne.
L'AfD et le BSW sont tous deux opposés à l'immigration sauvage et favorables au rapatriement des immigrés clandestins.
Ce n'est pas un hasard si sur La 7, dans l'émission In Onda, ils se déchaînent en affirmant qu'en Allemagne on est en train de recréer le climat de la République de Weimar qui a conduit à la victoire d'Hitler. Notamment parce que Sahra Wagenknecht est qualifiée de « cerveau rouge ». Et, compte tenu de sa proximité avec Marco Rizzo, elle pourrait être un très mauvais exemple pour l'Italie.
Maintenant, bien sûr, les partis des gentils feront tout pour ignorer un tiers des électeurs qui ont voté pour l'AfD. C'est leur conception de la démocratie qui se heurte à la réalité. D'abord parce que les libéraux ont disparu en Thuringe et en Saxe. Et les Verts ne sont sauvés de justesse qu'en Saxe tandis que les sociaux-démocrates survivent mais avec des résultats qui rejettent avec force le gouvernement fédéral tripartite.
Comment s'en sortir ? Ce ne sera pas facile. La CDU pourrait même s'allier au BSW, mais avec une politique qui mettrait Berlin dans l'embarras. Car tant le leader local du CDU que la présidente du parti "rouge-brun" sont contre la guerre de Zelensky et les sanctions contre la Russie. Et Senaldi, toujours au cours de l'émission, s'inquiète précisément de cela et appelle l'Europe à se distancer non seulement de la méchante Hongrie mais surtout de la méchante Allemagne dont les habitants des provinces de l'Est ne veulent plus obéir à Washington. Contrairement au bon gouvernement des politiciens-larbins d'Italie.
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Léon Bloy et la « sentimentalité démoniaque »
Léon Bloy et la «sentimentalité démoniaque»
Nicolas Bonnal
L’Occident toujours plus toqué choisit ses bonnes causes et délaisse les autres ; comme dit le peu estimé Chomsky, il y a les victimes qui ne comptent pas et celles qui comptent beaucoup. Ce qui compte aussi, disait un jour mon lecteur David, c’est d’orienter la bonne volonté humanitaire vers des causes débiles (ou carrément criminelles): et là cela marche comme sur des roulettes, surtout en France.
C’est ce que Bloy appelle dans sa fameuse Lettre à André R. la « sentimentalité démoniaque ».
Chesterton parlera à la même époque des idées chrétiennes devenues folles. Mais sans vouloir faire de l’antichristianisme primaire, on se demande à quelle époque la sentimentalité chrétienne n’a pas été folle (car on n’a pas attendu Bergoglio…): quand elle laissait rentrer les barbares dans les cités romaines (Cf. Augustin à Hippone) ? Quand elle persécutait juifs et hérétiques (Jacques Ellul remercie l’Inquisition d’avoir limité les génocides…), quand on s’entretuait entre cathos et protestants, ou qu’on lançait des croisades qui s’achevaient par l’extermination des populations de cités entières (50.000 morts à Jérusalem en 1099, c’était longtemps avant Gaza…) ? Le bloc bourgeois de Frédéric Lordon ayant béni de son soutien le massacre de Gaza, il me semble en effet que la sentimentalité humanitaire des uns (ou des Huns) a toujours été fâcheusement mal orientée et… de mauvaise foi.
Venons-en à Bloy et au fameux incendie du bazar de la charité. C’est la lettre où il écrit que le « petit nombre des victimes tempérait sa joie », pour ‘exaspérer les imbéciles’. Il écrit à son ami André R. donc :
« Vous me demandez « quelques mots » sur la récente catastrophe. J'y consens d'autant plus volontiers que je souffre de ne pouvoir crier ce que je pense.
J'espère, mon cher André, ne pas vous scandaliser en vous disant qu'à la lecture des premières nouvelles de cet événement épouvantable, j'ai eu la sensation nette et délicieuse, d'un poids immense dont on aurait délivré mon cœur. Le petit nombre des victimes, il est vrai, limitait ma joie.
Enfin, me disais-je tout de même, enfin ! ENFIN ! voilà donc un commencement de justice. »
Voyons la cause très chrétienne de cette ire :
« Ce mot de Bazar accolé à celui de CHARITE ! Le Nom terrible et brûlant de Dieu réduit à la condition de génitif de cet immonde vocable ! ! !
Dans ce bazar donc, des enseignes empruntées à des caboulots, à des bordels, A la Truie qui file, par exemple ; des prêtres, des religieuses circulant dans ce pince-cul aristocratique et y traînant de pauvres êtres innocents !
Et le Nonce du Pape venant bénir tout ça ! »
On est déjà dans la religion de la philanthropie, la religion de bourgeois riche qui veut se donner bonne conscience. C’est tout ce que veut dire Bloy, longtemps avant Vatican II et Bergoglio flanqué de ses copains Soros et Zuckerberg. Pas besoin d’accuser le complot américain comme Delassus, la grande transformation (ou déformation) s’est faite toute seule. Bloy ajoute tout écumant de rage et fumant d’un fanatisme d’un autre tonneau que celui des sponsors et donateurs :
« Tant que le Nonce du Pape n'avait pas donné sa bénédiction aux belles toilettes, les délicates et voluptueuses carcasses que couvraient ces belles toilettes ne pouvaient pas prendre la forme noire et horrible de leurs âmes. Jusqu'à ce moment, il n'y avait aucun danger.
Mais la bénédiction, la Bénédiction, indiciblement sacrilège de celui qui représentait le Vicaire de Jésus-Christ et par conséquent Jésus-Christ lui-même, a été où elle va toujours, c'est-à-dire au FEU, qui est l'habitacle rugissant et vagabond de l'Esprit-Saint.
Alors, immédiatement, le Feu a été déchaîné, et TOUT EST RENTRE DANS L'ORDRE. »
Après il ajoute très justement :
« Ce qu'il y a d'affolant, de détraquant, de désespérant, ce n'est pas la catastrophe elle-même, qui est en réalité peu de chose auprès de la catastrophe arménienne, par exemple, dont nul, parmi ce beau monde, ne songeait à s'affliger. Non, c'est le spectacle véritablement monstrueux de l'hypocrisie universelle. C'est de voir tout ce qui tient une plume mentir effrontément aux autres et à soi-même. Enfin, et surtout, c'est le mépris immense et tranquille de tous à peu près sans exception, pour ce que Dieu dit et ce que Dieu fait. »
Il voit un châtiment divin :
« Le caractère spécial et les circonstances de cet événement, sa promptitude foudroyante, presque inconcevable, qui a rendu impossible tout secours et dont il y a peu d'exemples depuis de Feu du Ciel, l'aspect uniforme des cadavres sur qui le Symbole de la Charité s'est acharné avec une sorte de rage divine, comme s'il s'agissait de venger une prévarication sans nom, tout cela pourtant était assez clair.
Tout cela avait la marque bien indéniable d'un châtiment et d'autant plus que des innocents étaient frappés avec des coupables, ce qui est l'empreinte biblique des Cinq Doigts de la Main Divine. »
Rappel : le journal La Croix pour Bloy est « une feuille du démon ». C’est possible, je n’ai jamais pu le lire, pas même une page. Ici aussi il ne se gêne pas :
« De son autorité plénière, le journal La Croix a canonisé les victimes. Rappelant Jeanne d'Arc (!!!) dont c'était à peu près l'anniversaire, l'excellent eunuque des antichambres désirables, le P. Bailly, a parlé de ce « bûcher où les lys de la pureté ont été mêlés aux roses de la charité ».
J'imagine que les chastes lys et les tendres roses auraient bien voulu pouvoir ficher le camp, fût-ce au prix de n'importe quel genre de prostitution ou de cruauté, et je me suis laissé dire que les plus vigoureuses d'entre ces fleurs ne dédaignèrent pas d'assommer les plus faibles qui faisaient obstacle à leur fuite. »
Il l’évoque ensuite cette sentimentalité démoniaque :
« Pour revenir à La Croix, ne vous semble-t-il pas, André, que ce genre de blasphème, cette sentimentalité démoniaque appelle une nouvelle catastrophe, comme certaines substances attirent la foudre ? On ne fait pas joujou avec les formes saintes, et c'est à faire peur de galvauder ainsi le nom de Charité, qui est le Nom même de la Troisième Personne Divine. »
Et il conclue presque comiquement :
« Voilà, cher ami, tout ce que je peux vous dire de cet incendie. Je vous remercie de m'avoir donné ainsi l'occasion de me dégonfler un peu. J'en avais besoin.
« Attendez-vous, d'ailleurs, et préparez-vous à de bien autres catastrophes auprès desquelles celle du Bazar infâme semblera bénigne. La fin du siècle est proche, et je sais que le monde est menacé comme jamais il ne le fut. Je dois vous l'avoir déjà dit, puisque je le dis à qui veut l'entendre ; mais, en ce moment, je vous le dis avec plus de force et vous prie de vous en souvenir. »
Comme on sait on a eu nos deux guerres mondiales, et on attend tous impatients la troisième. Lui qui espérait les cosaques et le Saint-Esprit mourut, et on eut à la place les bolchéviques et le feint-esprit. On ne la refera pas, l’humanité occidentale chrétienne. Elle a toujours eu un comportement abominable parce qu’elle a toujours été prêcheuse. On ne la changera pas.
La sentimentalité démoniaque c’est le film Apocalypse now qui me l’a fait comprendre il y a un presque un demi-siècle : « on les bombardait et puis on leur amenait des pansements ».
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mercredi, 04 septembre 2024
Un nouveau départ dans l'histoire mondiale
Un nouveau départ dans l'histoire mondiale
Andrey Fursov
Aujourd'hui, personne ou presque ne dirait qu'au cours des 30 dernières années, depuis les années 1990, le monde a clairement connu une évolution dégradante, mais celle-ci a commencé plus tôt, dans les années 1970, sous le couvert du saut dans le futur qui a eu lieu dans les années 1960 et 1970. Cette évolution dégradante peut être considérée comme l'un des aspects de la phase terminale de la crise systémique du capitalisme. Et en même temps, cette dégradation est la catastrophe sociale de la société moderne.
Le démantèlement du capitalisme est mené par les dirigeants mondiaux de telle sorte qu'à sa place apparaisse non pas quelque chose comme le système soviétique, mais quelque chose comme un système de castes. Il s'agit en fait d'une révolution antipopulaire, antinationale et antisociale, dont l'objectif est de créer un système bien plus brutal et moins égalitaire que le capitalisme.
Une révolution tout aussi anti-peuple a été à l'origine du capitalisme : la révolution antiféodale, dont les Britanniques ont été les troupes de choc et les principaux bénéficiaires. Ils ont été les premiers à entrer dans le capitalisme. Ils ont également été les troupes de choc de la révolution anticapitaliste actuelle.
L'establishment britannique a été assimilé à d'autres pays et le reformatage de leurs groupes dirigeants a suivi le modèle américano-britannique. Pour une certaine partie des classes supérieures post-soviétiques, la Grande-Bretagne est chérie en raison de l'attitude de ses classes supérieures à l'égard des classes inférieures. Cruelles et méprisantes en tant qu'êtres issus d'un ordre qui se croit supérieur et qui connait sa place, mais cette attitude a été entravée par l'héritage socialiste du 20ème siècle et l'héritage russe des derniers siècles. C'est-à-dire par nos codes culturels, par les archétypes, si détestés par Tchoubaï et d'autres personnalités du même genre.
Ce n'est pas une coïncidence si Pouchkine a observé que l'Anglais respecte son barreau, mais pas le Russe. C'est parce que le gouvernement et le barreau ont rompu le contrat social en 1762 (« Manifeste sur la liberté de la noblesse »). D'ailleurs, même en 1991, les autorités ont rompu le contrat social. Et, je le répète, le peuple ne l'oubliera pas et ne le pardonnera pas, même s'il n'y a pas de révolution, mais il y a d'autres formes - le sabotage élémentaire, par exemple.
L'État bourgeois a toujours exprimé les intérêts des puissants. Cependant, au milieu du 20ème siècle, sous la pression de la classe ouvrière, du mouvement syndical et de l'existence de l'URSS, il a été contraint de remplir les fonctions de la sécurité sociale universelle. Il n'est donc pas surprenant que dans les années 45-75, pendant ce que les Français appellent les « trente glorieuses », les bénéfices des entreprises aient diminué ou augmenté lentement et que l'écart entre riches et pauvres se soit réduit. Cependant, à partir des années 1980, grâce notamment aux politiques thatchériennes et aux reaganomics, les choses ont commencé à changer. Les dépenses ont commencé à être soutenues par la dette publique. C'est un point très important : les dépenses ont donc commencé à être soutenues par la dette publique, et, par voie de conséquence, les actions ont commencé à s'accumuler dans les mains des banques, des banquiers et du capital financier pris de frénésie. En gagnant en autonomie par rapport à la production, le capital financier a commencé à se transformer en financiarisme.
Le fait que le profit ne soit plus créé dans la sphère de la production, ni même dans celle des services, mais par la presse, la bourse, la dette publique et les produits dérivés, a eu l'équivalence d'un verdict fatal prononcé contre la classe moyenne. Or, la destruction de l'URSS a marqué ce verdict d'une empreinte décisive. C'est sur ce verdict que s'est formé l'establishment britannique actuel, dont l'existence remonte à 30 ans, et qui, en cela, mais en cela seulement, a le même âge que les dirigeants post-soviétiques. Il est tout aussi cynique à l'égard de la base, et ne le cache pas. Par exemple, le député conservateur millionnaire Nathim Zahawi a tweeté ce qui suit en avril 2013: « Nous aidons ceux qui sont dans le besoin. Mais l'époque des demandes scandaleuses et excessives, de l'octroi de plus de revenus que les familles qui travaillent, est révolue ». Cela me rappelle beaucoup les déclarations de nos fonctionnaires sur les « macaronis », sur le fait qu'il est possible de vivre avec 3500 roubles, etc.
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La censure dans les régimes libéraux n'écoute rien...
La censure dans les régimes libéraux n'écoute rien...
par Antonio Terrenzio
Source : Antonio Terrenzio & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/la-censura-dei-regimi-liberali-non-fa-ascolto
Zuckerberg admet candidement qu'il a subi des pressions de la part de l'administration Biden pour censurer les informations gênantes pendant la pandémie. Défendre Durov, c'était bien quand c'était le "dictateur Poutine" qui le poursuivait. Aujourd'hui, tout le monde appelle à le mettre au pilori parce que la France de Macron l'a arrêté pour une gestion trop laxiste du contenu de sa chaîne Telegram. Cette France, d'ailleurs, où la démocratie est suspendue depuis deux mois et où le protégé de Rothschild fait tout pour ne pas confier au Front populaire le soin de former un gouvernement.
Au Brésil multicolore et prolétarien, un juge, qui n'a été élu par personne, décide de fermer X, la chaîne d'Elon Musk, sous prétexte d'un vice de forme juridique. En Italie, nous sommes vaccinés contre ce type d'opération menée par des juges pour cibler des personnalités politiques indésirables. Mais il est clair que dans ce contexte, la situation prend les caractéristiques d'une escalade visant à réprimer la dissidence et les voix non alignées sur le verbiage libéral-progressiste.
« La liberté d'expression est le fondement de la démocratie et un pseudo-juge non élu au Brésil est en train de la détruire à des fins politiques », a déclaré Musk dans un message. « Le régime oppressif brésilien craint tellement que les gens connaissent la vérité qu'il ruinera tous ceux qui tentent de le faire. Les attaques contre la liberté d'expression cette année sont sans précédent au 21ème siècle. Cela se produira également en Amérique si Kamala et Walz arrivent au pouvoir ». Rappelons que le 17 août, la plateforme avait choisi de fermer ses bureaux après que le même juge ait ordonné l'arrestation du représentant de X dans le pays, coupable de ne pas avoir respecté les ordres de fermeture d'une série de profils suite à une enquête sur de présumées fake news et messages de haine diffusés par des personnalités liées à l'ancien président Jair Bolsonaro lors de l'assaut du parlement en janvier 2023. M. Moraes avait ouvert une enquête contre M. Musk pour obstruction à la justice et fixé une amende de 18.000 euros par jour pour chaque profil laissé ouvert. D'où la décision de X de fermer le bureau brésilien.
Tout ceci intervient, nous l'avons dit, à un moment très particulier pour les réseaux sociaux, avec le « Digital Service Act », émis par la Commission européenne et entré en vigueur le 25 août, qui impose aux plateformes sociales de retirer les contenus incitant aux émeutes et aux manifestations. Un changement donc qui confère à l'autoritarisme la force de la loi, comme si la portée de ces mesures n'était pas déjà suffisamment vague et floue. D'où l'alerte donnée par le magnat néo-zélandais, qui a pris les devants en dénonçant les risques de plus en plus réels qui pèsent sur sa liberté et évidemment sur la nôtre. Le pouvoir libéral accélère sa poussée répressive et, à l'instar du Premier ministre britannique Starmer lors des émeutes contre l'abattage islamique, menace de « venir chercher » ceux qui fomentent les « émeutes et protestations » sanctionnées par le régime eurocratique.
Le message sous-jacent, mais en même temps manifeste, est que s'ils peuvent frapper l'homme le plus riche du monde en fermant sa plateforme, s'ils peuvent arrêter le chef de Telegram et s'ils peuvent attenter à la vie du principal candidat à la présidence de la première superpuissance de la planète, la répression qu'ils peuvent impliquer sera énorme et, surtout, ils auront de leur côté le pouvoir de la légalité dans la « lutte contre la haine ». Si nous pensons qu'il s'agit d'un écran de fumée, rappelons-nous ce que nous avons vécu pendant la période du Covid : des mensonges véhiculés par les médias et les journaux du régime à la manière dont ont été traités ceux qui se sont battus contre les versions officielles. Pour finalement subir la moquerie de voir un Zuckerberg admettre qu'il a subi des pressions pour censurer les voix critiques à l'égard du régime.
Comme l'a compris Elon Musk, qui sait pertinemment qu'il est le prochain, les élections de novembre prochain seront un moment capital pour décider du sort de la liberté dans le monde occidental. Ils ont déjà « vacciné » mentalement des centaines de millions de personnes avec l'escroquerie que fut la pandémie, et vous pouvez être sûr que cette multitude, aux cerveaux obscurcis par des croyances libérales, prêtera main forte au pouvoir répressif des règlements de l'UE et aux folies idéologiques de Kamala et Walz, en traquant tous les trumpistes ou muskistes de la planète. Ils ont déjà commencé.
15:02 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, censure | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Poutine défie le tribunal de La Haye et les médias italiens et s'envole pour la Mongolie
Poutine défie le tribunal de La Haye et les médias italiens et s'envole pour la Mongolie
Enrico Toselli
Source : https://electomagazine.it/putin-sfida-la-corte-dellaja-e-i-media-italiani-e-vola-in-mongolia/
Même la bourse proteste contre les restrictions imposées par la Chine aux exportations de terres rares. En bref, chère Madame, il n'est pas acceptable que Xi Jinping limite, voire interdise, les ventes de gallium et de germanium, qui sont utilisés pour les puces électroniques. Il en profite car, par exemple, la Chine représente plus de 90% de la production mondiale de gallium et plus de 60% de celle de germanium.
Pourquoi cette méchanceté? Tout simplement parce que nous, les bonnes gens, l'Occident collectif, avons décidé de ne pas vendre de puces électroniques aux Chinois. Oui, chère Madame, les Américains l'ont décidé et nous avons obéi, mais c'est la même chose, après tout.
Au lieu de cela, les méchants se comportent comme ces vilains enfants qui, si on ne les laisse pas jouer, prennent la balle juste parce qu'elle est à eux. On ne fait pas ça.
Et maintenant, c'est au tour de l'antimoine. Qui est d'ailleurs aussi utilisé dans les véhicules et les appareils électroniques. Il est vrai qu'il est également produit ailleurs, mais entre-temps, les prix ont augmenté.
Mais il y a pire. Certains journaux italiens (à commencer par Money : quel beau nom patriotique) ont titré sur la guerre que la Mongolie et la Chine mèneraient contre Gazprom pour mettre la Russie à genoux. Alors, ma chère Madame, le pauvre Zelensky l'a cru et a demandé à la Mongolie elle-même d'arrêter Poutine mardi lorsqu'il arrivera dans le pays.
En théorie, cela pourrait bien se produire. Car les Mongols, contrairement aux Russes, reconnaissent le tribunal international qui a émis le mandat d'arrêt contre le chef du Kremlin. Zelensky peut donc l'espérer. Mais, voilà, chère Madame, le dicton populaire est très clair: celui qui vit d'espoir meurt de désespoir. Oh mon Dieu, il y aurait aussi une version moins élégante, mais le sens ne change pas.
Ainsi, malgré les souhaits de Zelensky et des majordomes européens, Poutine pourrait aller et venir sans encombre. Avec un geste de défi international plein de sens.
14:44 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vladimir poutine, russie, mongolie, politique internationale | | del.icio.us | | Digg | Facebook
La Thuringe et la Saxe se rapprochent de l'Italie
La Thuringe et la Saxe se rapprochent de l'Italie
Augusto Grandi
Source : https://electomagazine.it/turingia-e-sassonia-sono-sempre-piu-vicine-allitalia/
"Nous y arriverons aussi". C'est ainsi que Marco Rizzo, leader de Democrazia sovrana popolare, commente dans le Corriere della Sera le résultat des élections en Allemagne, dans les Länder de Thuringe et de Saxe. Ce souhait, celui de Rizzo, est lié non pas au triomphe de l'AfD mais au grand succès de Sahra Wagenknecht qui, dans les médias italiens, est devenue le leader d'un mouvement rouge-brun ou d'une formation néo-péroniste. Bien sûr, il est facile de rejeter la remarque de Rizzo comme une plaisanterie de quelqu'un qui construit une formation politique similaire à celle de son amie Sahra.
En revanche, le commentaire de Vannacci (Lega), qui exulte face à la défaite retentissante de la gauche, semble plus facilement reconductible à la réalité allemande dans son ensemble. De même que la réaction pathétique et nerveuse de Gentiloni (« le ressentiment a gagné ») ressemble, avec toutes les analyses déconfites de ses collègues de la gauche intello, à la plus classique des frustrations dans le monde du football. Quand le perdant se sent totalement impuissant.
Il est donc plus utile de revenir au « on y arrivera ». Car les similitudes entre l'Allemagne et l'Italie sont plus nombreuses qu'on ne le pense. Et cela n'a rien à voir avec le pacte d'acier d'antant. L'obsession antifasciste est peut-être bien plus responsable qu'on ne le croit.
Mais, en réalité, le vote allemand sanctionne une politique qui, malgré les mensonges des gouvernements de Berlin, a fini par ressembler à celle des pays dits "PIGS" (Portugal, Italy, Greece, Spain). A celle de l'Italie en premier lieu. Cette Italie dépensière, brouillonne, aux dettes immenses et aux investissements médiocres. Qui ne sait pas attirer les cerveaux et perd les siens. Qui survit en se transformant en pays de serveurs au service des touristes étrangers.
Tout cela est vrai, bien sûr. Mais la riche Allemagne, peu endettée, est tombée dans les profondeurs du classement pour les investissements en recherche et développement, pour les nouvelles technologies, pour les compétences numériques. Certes, elle reste devant l'Italie, mais ce n'est pas une grande consolation si vous êtes malgré tout en bas du classement. Et vous restez devant l'Italie précisément parce que les jeunes Italiens partent en Allemagne où ils sont mieux payés et où ils dépensent ces salaires plus élevés, ce qui permet à la consommation de rester forte.
Mais ce sont des systèmes malades que ceux de Berlin et de Rome. Les pathologies sont exacerbées par la servilité des gouvernements à l'égard de Washington. Ainsi, pour soutenir la guerre de Zelensky, l'Allemagne a renoncé à l'énergie russe bon marché qui soutenait son économie. Pour obéir aux États-Unis, elle s'est trouvée confrontée à des difficultés d'exportation vers la Chine. Et elle a fait des pieds et des mains pour payer Zelensky afin qu'il accueille des migrants. Évidemment, en Allemagne de l'Est, plus pauvre que l'Ouest du pays, les sacrifices pour plaire aux Américains n'ont pas plu.
Et l'Italie ? Un PIB stagnant qui ne croît que faiblement grâce au tourisme étranger n'est pas un gage de pérennité. L'industrie est en difficulté, la recherche et l'innovation s'étiolent, les cerveaux fuient et la classe moyenne est massacrée. Les prémisses ne sont pas vraiment fantastiques, malgré les mensonges du gouvernement. L'opposition, quant à elle, préfère les plaisanteries et les vices privés. Les deux camps sont convaincus qu'ils ne peuvent survivre que parce que les politiques comme Björn Höcke et Sahra Wagenknech ont disparu en Italie. Dommage qu'ils aient été sous-estimés en Allemagne.
14:35 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, allemagne, thuringe, saxe, europe, affaires européennes, politique internationale | | del.icio.us | | Digg | Facebook
L'affaire Nord Stream fait des ravages dans la narration de la propagande occidentale
L'affaire Nord Stream fait des ravages dans la narration de la propagande occidentale
par Giulio Chinappi
De nouvelles révélations sur l'attaque contre le gazoduc Nord Stream déstabilisent le récit occidental et provoquent des tensions au sein du front atlantiste, tandis que des doutes émergent quant au rôle des États-Unis et à la continuité du soutien européen à Kiev.
Source : https://www.cese-m.eu/cesem/2024/09/il-caso-del-nord-stream-crea-scompiglio-nella-narrazione-della-propaganda-occidentale/
Les dernières révélations concernant les attaques sur les gazoducs Nord Stream, qui acheminaient le gaz russe vers l'Allemagne pour desservir toute l'Europe occidentale, ont non seulement réfuté pour la énième fois la théorie fantaisiste de l'attaque russe contre une infrastructure proprement russe, longtemps colportée par les médias occidentaux, mais ont créé un désarroi supplémentaire dans le récit dominant proposé par les médias et surtout les médias qui sont partie prenante de la stratégie de guerre hybride contre la Russie.
Comme nous l'avons indiqué dans notre précédent article (https://giuliochinappi.wordpress.com/2024/08/20/anche-gli-occidentali-costretti-ad-ammettere-lesistenza-del-terrorismo-ucraino/), l 'Allemagne a pour la première fois pointé du doigt l'Ukraine dans son enquête visant à trouver les responsables des multiples attaques contre une infrastructure d'une grande importance stratégique pour Berlin. Ces développements dans l'enquête allemande ont fait réagir des personnalités politiques comme la dirigeante de gauche Sahra Wagenknecht, qui a appelé à mettre fin aux livraisons d'armes à Kiev, mais ont également créé des remous au sein du front atlantiste, certains pays n'ayant pas apprécié la démarche des instances judiciaires allemandes.
Bien que certains éléments soient à prendre avec des pincettes, sur lesquels nous reviendrons prochainement, l'enquête allemande sur les attaques du gazoduc Nord Stream a certainement interrompu le récit dominant de la sanctification et de la victimisation de l'Ukraine, qui prévaut depuis le début de l'opération militaire spéciale russe sur le territoire de l'ancienne république soviétique. Selon l'analyste indien Robinder Sachdev, les nouvelles révélations sur l'acte terroriste pourraient influencer la façon dont le public européen perçoit l'Ukraine et créer des difficultés pour les gouvernements qui ont jusqu'à présent résolument soutenu Kiev.
Selon l'expert, les informations sur l'implication de l'Ukraine dans les attaques contre le gazoduc « pourraient amener les dirigeants européens, en particulier en Allemagne, à reconsidérer leur soutien à l'Ukraine, mais il est peu probable que cela modifie radicalement leur soutien global ». « L'objectif stratégique de soutien à l'Ukraine, mené par les États-Unis et l'OTAN, reste fort. Les dirigeants européens pourraient ignorer les preuves pour éviter de compromettre l'effort de guerre, bien que ces révélations pourraient nuire aux relations si elles étaient confirmées », a expliqué l'analyste, comme l'a rapporté l'agence de presse TASS.
En outre, M. Sachdev estime que « dans des circonstances normales, une attaque de cette ampleur pourrait justifier l'invocation de la clause de défense collective de l'OTAN, ce qui rend paradoxal le fait que l'infrastructure critique de l'Allemagne ait été touchée par un pays qu'elle soutient fortement en lui fournissant des armes et une aide financière ». En effet, si une telle attaque contre une infrastructure allemande avait été lancée par la Russie, il ne fait aucun doute que l'OTAN serait immédiatement intervenue militairement pour défendre l'un de ses Etats membres, comme l'exige le Pacte Atlantique.
Cela dit, il convient de noter que la thèse de la culpabilité totale de Kiev n'est pas non plus entièrement satisfaisante. Comme nous l'avons souligné dans notre précédent article, les États-Unis et d'autres puissances occidentales semblent vouloir rejeter toute la responsabilité sur l'Ukraine afin de dissiper les doutes quant à l'implication directe de Washington ou d'autres États membres de l'OTAN. « Les États-Unis - personne n'en doute plus - sont derrière les explosions de Nord Stream, qui ont privé l'Europe de carburant russe bon marché et, par conséquent, d'une base durable pour le développement économique », a déclaré Sergueï Lavrov, le ministre des affaires étrangères de Moscou. Bien que les attaquants physiques aient pu être des Ukrainiens, il ne fait aucun doute que pour mener à bien une telle opération, il aurait fallu le soutien d'une puissance dotée d'une technologie aussi avancée que les États-Unis.
Alors que les Occidentaux s'enferment dans leur tour d'ivoire, la version russe des événements est partagée par la majorité des analystes mondiaux, comme le professeur thaïlandais Krissada Promvek. « Bien que des rapports affirment que Kiev est à l'origine de l'explosion de cet oléoduc, je continue de penser que Washington en est responsable », a déclaré l'universitaire, faisant référence à un récent article du Wall Street Journal visant à rejeter toute la responsabilité sur l'Ukraine. « La raison principale est que l'article contient de nombreux points discutables, manque de détails et de références crédibles. Le rapport tente de fabriquer une histoire qui blâme Kiev et nie toute implication des États-Unis. En outre, il affirme que la CIA aurait demandé à Kiev d'annuler l'opération. L'incident reflète une conspiration occidentale visant à trouver un bouc émissaire, et ce bouc émissaire est le duo Zelens'kyj/Zalužnyj', alors commandant des forces armées ukrainiennes.
« De mon point de vue, l'opération visant à faire exploser Nord Stream est très difficile et compliquée », poursuit l'universitaire thaïlandais. «L'opération se déroule dans des eaux sombres et glacées. Le gazoduc en acier recouvert d'une épaisse couche de béton nécessite l'utilisation d'engins hautement explosifs pour le détruire. Un professionnel hautement qualifié est nécessaire, tant sur le plan financier que technique. Et les États-Unis sont les plus compétents. La petite équipe de sabotage ukrainienne n'aurait pas pu s'attaquer à l'oléoduc en acier recouvert de béton, qui a une profondeur de 80 à 110 mètres. Sans le soutien des États-Unis et de l'OTAN, l'Ukraine n'aurait pas osé entreprendre cette action », a ajouté l'expert.
Comme prévu, l'enquête allemande sur les attaques a également suscité des désaccords au sein même du front atlantiste, dont les gouvernements semblent défendre des intérêts contradictoires. Le fait que certains experts allemands aient également spéculé sur l'implication de la Pologne dans les attentats, comme l'a déclaré August Hanning, ancien directeur du Service fédéral de renseignement allemand (1998-2005), a entraîné la réaction du Premier ministre polonais Donald Tusk, créant ainsi une petite querelle diplomatique entre Berlin et Varsovie. Selon le Wall Street Journal, l'Allemagne a accusé la Pologne de « tenter délibérément de faire dérailler l'enquête » en refusant de fournir les images des caméras de surveillance ou les données des téléphones portables demandées. Varsovie a ensuite refusé d'exécuter un mandat d'arrêt émis par l'Allemagne, ce qui a permis à l'un des suspects de s'enfuir en Ukraine.
Pire encore, des membres des gouvernements polonais et tchèque, et en particulier le président tchèque Petr Pavel (photo), ont fait des déclarations inappropriées dans lesquelles ils ont qualifié les gazoducs Nord Stream de « cible légitime » pour Kiev, ce qui a provoqué la réaction du chancelier allemand Olaf Scholz, qui a protesté directement auprès des chefs des gouvernements de Varsovie et de Prague, en indiquant que les dommages causés aux gazoducs constituaient un crime. « Le chancelier l'a dit explicitement lors de ses entretiens avec les Polonais et les Tchèques, ainsi qu'avec de nombreux autres partenaires internationaux. Il a dit qu'il pensait qu'il s'agissait d'un crime et que ce crime devait faire l'objet d'une enquête », a rapporté Steffen Hebestreit, porte-parole du gouvernement allemand.
Ainsi, l'affaire du gazoduc Nord Stream ébranle à la fois le récit dominant des médias et le front atlantiste en Europe, affaiblissant progressivement le soutien à Kiev. Cependant, ce n'est que lorsqu'ils décideront de s'affranchir de leur soumission aux États-Unis que les pays européens pourront enfin ouvrir les yeux et mettre en œuvre une politique cohérente dans leur propre intérêt, laissant derrière eux le rôle de serviteurs de Washington.
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Entre paranoïa belliciste et schizophrénie pacifiste
Entre paranoïa belliciste et schizophrénie pacifiste
Carlo Formenti
Source: Avanti.it - https://avanti.it/fra-paranoia-bellicista-e-schizofrenia-...
Critique : Carlos X. Blanco
La folie qui nous entraîne vers la troisième guerre mondiale se manifeste sous deux formes différentes : la paranoïa et la schizophrénie. Le syndrome paranoïaque est très répandu et se reconnaît à la construction systématique d'un ennemi présenté comme un monstre horrible. Poutine est le nouvel Hitler qui massacre des civils sans défense, enlève des enfants et veut anéantir la civilisation occidentale (c'est-à-dire qu'il s'attaque bêtement à un ennemi plus puissant que lui !?) avec la complicité de Xi Jinping, le satrape chinois qui projette d'attaquer Taïwan pour faire la même chose que Poutine avec la Crimée (c'est-à-dire réunifier des territoires qui partagent la même culture et la même langue depuis des millénaires !).
Seuls les imprudents peuvent ignorer que ce récit s'inscrit dans la logique de la propagande de guerre qui, depuis l'origine du monde, peint la réalité en noir et blanc, plaçant tout ce qui est bon d'un côté et tout ce qui est mauvais de l'autre. Cependant, dans la mesure où le refrain que nous venons de décrire est récité obsessionnellement à l'unisson par les partis, les médias, les universitaires et les « experts » euro-américains (l'utilisation de ce nom est obligatoire, étant donné la soumission absolue de l'Europe au dominus d'outre-mer), il finit par influencer même les moins naïfs, ou du moins par les empêcher de faire entendre leur voix, car, comme l'explique Elisabeth Noelle-Neumann, théoricienne de la « spirale du silence », ceux qui se rendent compte qu'ils sont porteurs d'idées absolument minoritaires hésitent à les exprimer par crainte des sanctions.
Beaucoup, mais pas tous, de ceux qui sont lucidement conscients des mensonges que les élites occidentales racontent pour justifier leur ivresse belliciste, finissent par être victimes d'un syndrome schizophrénique, en ce sens qu'ils ont tendance à esquiver les accusations du mainstream paranoïaque "en tapant sur le cercle et sur le tonneau", c'est-à-dire en mettant la Russie et le trio USA-OTAN-UE sur la même longueur d'onde, l'OTAN et l'UE sur le même plan, ce pour quoi, tout en dénonçant les erreurs occidentales, ils s'alignent sur les condamnations anti-russes (et anti-chinoises), mais surtout évitent de dire clairement (comme le fait un auteur non « poutinien » tel que Benjamin Abelow dans son livre Comment l'Occident a provoqué la guerre en Ukraine) qui porte la plus grande responsabilité dans le déclenchement du conflit.
Un exemple paradigmatique de cette attitude schizophrénique est fourni par la façon dont Il Fatto Quotidiano rend compte de la guerre, en incluant dans le même numéro des articles qui vont dans des directions différentes, voire opposées. Pour étayer ce jugement, je commenterai quelques articles de l'édition du mardi 21 mars du journal en question. Dans un article intitulé « Les bons arrivent », Marco Travaglio, dans son style cinglant, démonte littéralement les arguments avec lesquels les Occidentaux tentent systématiquement de s'arroger le rôle de défenseurs du bien, de la paix et de la démocratie : il énumère les fausses preuves présentées par Colin Powell aux membres de l'ONU pour justifier l'agression contre l'Irak, le refus américain d'admettre le massacre de civils irakiens perpétré avec des bombes au phosphore interdites par les conventions internationales, l'utilisation systématique de la torture contre les prisonniers de guerre, documentée par les images d'Abu Ghraib ; mais surtout, il documente les efforts honteux déployés par les figures « faisant autorité » dans le petit univers de notre journalisme (de Ferrara à Belpietro, de Ranucci à Teodori) pour tenter de nier même les preuves afin de dissimuler ces crimes, ou pire (voir Angelo Panebianco) d'en revendiquer la responsabilité. Pour eux, le simple fait, que tout serait juste, suffit pour vaincre les méchants.
En page 11, nous trouvons ensuite un article de Domenico Gallo, qui écrit sans ambages que l'inculpation de Poutine par la Cour pénale internationale (une instance qui n'est reconnue ni par la Russie ni par les États-Unis et qui, dans le cas du procès Milosevic, a démontré l'importance de son rôle de faire-valoir de l'OTAN) est un expédient évident pour empêcher des pas concrets vers la négociation (peut-être jamais, car ce serait avec la médiation de la Chine). Nous trouvons également un article d'Alessandro Orsini (inscrit comme « Poutiniste » sur les listes de proscription de tous les grands médias) qui explique comment la Chine considère (à juste titre) la guerre en Crimée et dans le Donbass comme le précurseur d'une éventuelle guerre à Taïwan, le refus occidental d'apprécier les efforts chinois pour parvenir à une résolution pacifique de ces tensions étant un signal clair de l'intention de conduire à une guerre mondiale.
Mais après "le coup du cercle, voici le coup du tonneau": en pages 2 et 3, nous trouvons un article de Giampiero Gramaglia sur la rencontre entre Poutine et Xi Jinping et une interview du directeur de « Limes » Lucio Caracciolo, qui « rééquilibre » la situation, de sorte qu'on ne puisse pas dire (comme si on ne pouvait pas le dire de toute façon) que l'événement a été voulu par Poutine, ou même par la Chine. Les réponses de Caracciolo, en particulier, documentent comment, à mesure que la guerre s'éternise et que le risque d'extension augmente, il glisse progressivement de la neutralité scientifique initiale et apparente de l'expert en géopolitique vers une position clairement pro-occidentale, anti-russe et anti-chinoise. A tel point que, lorsqu'on lui pose la question, il répond que l'entraînement des soldats ukrainiens en Italie (pays dont la Constitution répudie la guerre et dont la sécurité n'est nullement menacée par le conflit ukrainien !).
Quant à l'article de Gramaglia (comme d'autres que lui et d'autres auteurs dans les numéros précédents du journal), il ne manque pas de souligner le caractère agressif de la coopération russo-chinoise, visant à imposer un nouvel « ordre mondial », bien qu'il y ait une vaste bibliographie qui explique comment la politique étrangère chinoise ne cherche pas à remplacer les États-Unis dans le rôle d'hégémon mondial, non pas tant et pas seulement parce que les dirigeants chinois sont bien conscients de ne pas avoir un rapport de force adéquat pour une telle entreprise, mais surtout parce que leur véritable objectif est de rééquilibrer le système mondial dans le sens d'une multipolarité.
Mais cette schizophrénie n'est pas l'apanage d'Il Fatto : c'est toute la gauche italienne qui est touchée, et je ne parle pas du PD (= Parti socialiste), dont la position est explicitement atlantiste et le reste même après l'ascension d'Elly Schein à la tête du parti mais de la plupart des formations dites « radicales » et du mouvement pacifiste lui-même, qui évitent systématiquement de prendre une position claire sur la responsabilité première de l'Occident dans le déclenchement de la guerre. Une position tronquée, rétrograde même par rapport à celle adoptée par le Pape François avec sa plaisanterie sur l'OTAN qui « aboie aux frontières de la Russie », n'apportant ainsi aucune contribution substantielle à la cause de la paix. Si l'on veut un exemple où un mouvement pacifiste a réussi à influencer concrètement la fin d'un conflit, il faut remonter à la mobilisation du peuple américain contre la guerre du Vietnam ; une mobilisation qui indiquait clairement que la responsabilité du conflit était entièrement imputable à l'impérialisme américain et qui visait tout aussi clairement à affaiblir son front intérieur. A l'heure actuelle, il n'y a aucun signe d'une mobilisation similaire, ni aux Etats-Unis, ni en Europe, ni en Italie. Pour cela, il faut soigner la schizophrénie et construire un front uni contre la paranoïa.
https://avanti.it/fra-paranoia-bellicista-e-schizofrenia-...
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Noix et pain dans les rayons de l'éternité
Noix et pain dans les rayons de l'éternité
Alexandre Douguine
Je félicite tout le peuple russe pour être le sauveur de la noix et du pain.
Le grain et la noix sont les deux plus grands symboles de la culture spirituelle. Le grain est un symbole fondamental de la vie, de la mort et de la résurrection. Nous, les Russes, nous appartenons à la civilisation du grain. Dans notre vision primordiale du monde, tout se réduit à l'épi. La terre est préparée pour la germination. La graine est semée. Elle est protégée. Elle est récoltée. Priée. Et enfin, elle est transformée en pain.
L'apogée du mystère du grain est la prosphora - pour la transsubstantiation dans le corps de Dieu. Dans la prière principale, le peuple-painier, le peuple-paysan, le peuple-chrétien demande du pain. Et le Sauveur nous donne du pain, pour que nous restions sur sa terre, nous donne le pain quotidien.
Le pain est l'objet principal des soins. Tout le cosmos tourne autour du grain. Les champs sont sanctifiés par le soleil et la lune, lavés par les eaux célestes, balayés par des vents puissants, recouverts par la neige et son froid brûlant. Au commencement était le pain. Et l'homme russe a uni son destin à celui du pain. Nous sommes le peuple du pain. Le peuple du troisième sauveur.
La noix est également d'une importance capitale. Elle aussi est une image du monde - le noyau et la coquille, l'intérieur et l'extérieur. À l'extérieur du corps, à l'intérieur de l'âme. Le corps lui-même ne vaut rien, ne signifie rien, n'est nécessaire à rien. C'est une coquille, un cocon flétri. Une noix devient une noix grâce à son cerneau. Nous appelons d'ailleurs la noix comestible, "cerneau". Il n'y a donc rien de plus sinistre qu'une coquille vide, que son bourdonnement assourdissant, qu'un corps sans âme, qu'un extérieur sans intérieur. Nietzsche formule un aphorisme cruel : toute noix vide veut être cassée. Chaque corps veut exposer son âme, mais combien monstrueux est le moment où de la chenille flétrie émerge non pas un papillon lumineux, mais un vide béant ou ... une nouvelle chenille. C'est ainsi qu'une coquille donne naissance à un vide ou à une autre coquille.
Quand on trouve la bonne noix, on trouve l'amande. Cela signifie que le cours de la vie était juste et qu'il avait un sens. Dieu nous en préserve, si c'était le contraire.
Dans l'iconographie et la peinture des temples, le Christ apparaît dans une mandorle, c'est-à-dire dans une forme ovale semblable à une amande. Un autre symbole de paix avec la pomme. Sur le pourtour de la noix du monde se trouvent des étoiles. Son noyau est Dieu lui-même. Il ressuscite, il revit, il sauve. C'est pourquoi on l'appelle la noix salvatrice.
Ce n'est pas par hasard que les Russes ont donné un double nom au troisième sauveur. Ils ont remarqué que la récolte du pain et celle des noisettes ne coïncident presque jamais. Elles alternent. Soit le sauveur des noisettes, soit le sauveur du pain. Ce sont les territoires de deux espaces symboliques : le champ cultivé et la forêt sauvage. Ce sont des zones de nature et de culture. Dieu est là et là aussi. Mais de manière différente. Le grain exige de l'homme russe toutes ses forces vitales. La noix pousse d'elle-même dans la forêt. Deux images du monde.
Три Спаса n'est pas un ouvrage sur l'agriculture. Il s'agit d'un bref cours de métaphysique chrétienne russe, dispensé dans l'église, la prière, le travail et la nature. Notre christianisme cosmique. Ses origines sont au-dessus du monde, au-delà. Mais les rayons de la Sainte Trinité imprègnent de part en part toute la chair de l'existence. Et l'Esprit Saint est partout. Il n'y a aucun point qui lui soit inaccessible, aucune zone qui échappe à son contrôle. Le miel, la pomme, le pain, la noix, la culture, l'histoire, la société, la politique, la vie, la mort, les éléments, la nature, les animaux et les outils de travail sont tous ouverts à Dieu et à sa présence. Si nous voulons sauver, nous devons sauver tout le monde et toutes les choses. Après tout, tout est créé par Dieu. Cela signifie que tout a un noyau secret. Le monde est avant tout une âme.
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lundi, 02 septembre 2024
Ne pas comprendre la Chine et la Russie: le vrai risque pour la paix
Ne pas comprendre la Chine et la Russie: le vrai risque pour la paix
Carlo Formenti
Source: Avanti.it - https://avanti.it/non-capire-cina-e-russia-ecco-il-vero-rischio-per-la-pace/
La lecture de The Avoidable War (en Italie: US-China. Una guerra che dobbiamo evitare, éditions Rizzoli) de l'ancien Premier ministre australien Kevin Rudd est un exercice utile pour ceux qui veulent comprendre dans quel sac la civilisation occidentale est en train de se fourrer, dans une tentative désespérée de préserver son hégémonie face aux défis que lui lancent des alternatives stratégiques de plus en plus déterminées. C'est d'autant plus vrai que Rudd est un analyste géopolitique, qui est tout sauf paumé, et, comme en témoigne l'appréciation d'un vieux renard comme Henry Kissinger cité en quatrième de couverture, non aligné sur la fanfare et les tambours de la propagande anti-chinoise qui, de Trump à Biden, semble être devenue le leitmotiv de la politique étrangère de la bannière étoilée (ainsi que de celle des vassaux européens).
Ce qui inspire la critique de Rudd à l'égard des impulsions belliqueuses de Washington, ce ne sont pas seulement des considérations de bon sens, comme la conscience qu'une guerre entre les États-Unis et la Chine resterait difficilement limitée à la zone indo-pacifique, mais finirait très probablement par se propager à l'échelle mondiale avec des conséquences dévastatrices pour l'ensemble de l'humanité (même si elle ne débouchait pas sur un holocauste nucléaire, ce qui ne peut pas être exclu a priori). Le vrai problème, selon Rudd, est l'incompréhension presque totale de la part des chancelleries occidentales (et pas seulement américaines) de la logique qui sous-tend les décisions stratégiques des élites chinoises.
En particulier, selon Rudd (qui, en plus de parler chinois, a séjourné en Chine à de nombreuses reprises et pendant longtemps, occupant des postes qui lui ont permis de traiter avec les plus hauts niveaux du parti-État), ce qui est sous-estimé, voire ignoré, à Washington, Londres et en Europe, c'est le poids renouvelé de l'idéologie marxiste-léniniste - intégrée aux valeurs de la tradition taoïste et confucéenne - associé à l'avènement de Xi Jinping à la tête du pays; on ignore également à quel point le souvenir du « siècle des humiliations » causées par le colonialisme occidental joue encore un rôle décisif dans le sentiment commun d'un peuple fier, tant de sa civilisation millénaire que de sa puissance économique et militaire retrouvée, sans parler de l'amélioration rapide des conditions d'une classe moyenne qui se rapproche de plus en plus du niveau de vie occidental.
Ces facteurs et d'autres encore se combinent pour générer un mélange explosif de socialisme, de nationalisme et de « populisme » (Rudd utilise ce terme pour définir le tournant néo-socialiste de Xi Jinping, qui pénalise le pouvoir du grand capital privé et promeut une redistribution radicale des revenus vers le bas), un mélange que les États-Unis s'illusionnent de pouvoir contenir en augmentant le ton de leur agression, alors qu'ils ne font qu'attiser le risque de réactions symétriques tout aussi dures de la part de Pékin.
Il faut dire que Rudd est loin d'être favorable à la nouvelle « affirmation » de la Chine de Xi Jinping: s'il critique les illusions occidentales selon lesquelles la croissance économique conduirait « naturellement » à la transition de la Chine vers un régime démocratique libéral, il reste fermement convaincu de la supériorité du marché libre (en dépit des catastrophes récentes) et du système démocratique libéral (en dépit des dégénérescences qui le transforment en une oligarchie de recensement), il continue donc d'espérer que les limites « naturelles » de l'économie d'État (malgré les succès qu'il est lui-même amené à admettre) finiront par générer des problèmes qui saperont le leadership néo-socialiste et « populiste » de Xi Jinping, et inciteront la Chine à adopter des conseils plus doux. Bref, de son point de vue, il suffirait d'apprendre des Chinois la vertu de la patience et d'attendre que les tensions s'apaisent, en évitant entre-temps de tendre la corde jusqu'à ce qu'elle se rompe.
Rudd n'a pas mis à jour son analyse suite au déclenchement de la guerre russo-ukrainienne qui, dans la mesure où elle confronte directement les militaires russes aux forces de l'OTAN, modifie le scénario géopolitique qu'il avait esquissé puisqu'elle implique la convergence stratégique de la Chine et de la Russie. S'il l'avait fait, il aurait été amené à constater que son diagnostic sur l'incapacité du bloc occidental à comprendre la logique de l'adversaire chinois s'applique d'autant plus à l'adversaire russe.
Dans le cas de la Russie, il convient de partir du refus systématique de l'Occident d'accepter les offres de Poutine lorsque celui-ci a, à plusieurs reprises, déclaré son intention d'intégrer son pays à l'Europe, voire à l'OTAN. Les motifs pour lesquels ces avancées ont été rejetées, à savoir le non-respect des droits de l'homme et le caractère prétendument antidémocratique du régime russe, sont si spécieux qu'ils ne méritent pas la moindre considération (l'Occident compte parmi ses partenaires et alliés des pays dont les normes en matière de démocratie et de respect des droits de l'homme sont bien moindres).
La vérité est que la capacité de Poutine à sortir la Russie du désastre dans lequel la thérapie de choc imposée par l'adhésion aux règles consensuelles de Washington l'avait plongée, et à lui redonner le statut de puissance régionale (et non « impériale »: même cette surestimation est clairement propagandiste), contrastait et contraste encore avec l'objectif d'en faire la fin de la Yougoslavie, c'est-à-dire de la réduire à un ensemble de petits États colonisés par les intérêts occidentaux.
Cette attitude de supériorité méprisante a produit dans la mémoire chinoise l'équivalent (d'autant plus cuisant qu'il est plus récent) des humiliations coloniales des puissances occidentales. Le large consensus politique dont jouit Poutine (malgré les tentatives des médias américains et européens de le diminuer) est fondé sur cette fierté nationale retrouvée, et la juxtaposition de la guerre ukrainienne à la grande guerre patriotique contre le Troisième Reich fonctionne précisément pour cette raison (et aussi parce que l'attitude russophobe et l'idéologie parafasciste de Kiev la justifient amplement, en rappelant la connivence ukrainienne avec l'envahisseur nazi). Elle s'appuie aussi sur le fait qu'elle a sorti des millions de concitoyens de la misère et leur a rendu leur dignité.
Si la guerre devait se prolonger, d'autres facteurs entreraient en ligne de compte (ils le sont déjà en partie): de la résilience dont l'économie russe a pu faire preuve en résistant aux sanctions occidentales grâce à ses relations de travail de plus en plus étroites avec la Chine et d'autres membres des Brics, à la réduction progressive du pouvoir des oligarques (les économies de guerre tendent à la centralisation et au renforcement du rôle de l'État, au détriment des intérêts des grandes entreprises privées), en passant par le renforcement du poids politique et organisationnel du Parti communiste russe (dépositaire du regret de millions de citoyens pour les conditions de sécurité sociale garanties par le régime soviétique).
Le fait que les gouvernements, les partis et les médias du monde entier souhaitent la chute de Poutine, comme si cela suffisait à ramener la Russie aux fameuses conditions de l'après-Eltsine, confirme leur incapacité totale à évaluer le poids de tous ces facteurs et le risque (ou l'opportunité, selon le point de vue) qu'ils représentent pour la Russie, poids de plus en plus réel, de voir la Russie s'engager sur la voie, sinon d'un retour au socialisme, de la construction d'une économie mixte à forte connotation « étatiste » et « populiste » (pour reprendre l'expression que Rudd applique à la politique de Xi Jinping). Il s'agit d'un risque terrible pour la préservation de l'hégémonie américaine et européenne sur le système mondial, car cela impliquerait la soudure d'un puissant bloc sino-russe (doté d'une capacité de projection considérable au Moyen-Orient, en Asie, en Afrique et en Amérique latine) face auquel les ambitions impériales de la bannière étoilée seraient brisées, générant une alternative brutale: accepter la transition vers un monde bipolaire ou déclencher l'Armageddon d'une guerre nucléaire qui n'aurait pas de vainqueur.
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Après cinq siècles, la Suisse est de moins en moins neutre
Après cinq siècles, la Suisse est de moins en moins neutre
Giuseppe Gagliano
Source: https://it.insideover.com/politica/dopo-cinque-secoli-si-cambia-la-svizzera-e-sempre-meno-neutrale.html
D'un point de vue géopolitique, le changement de la politique de neutralité de la Suisse, tel que suggéré dans le rapport de la commission d'étude, reflète une réorientation stratégique significative en réponse à l'environnement sécuritaire mondial de plus en plus instable. La recommandation de travailler sur une « capacité de défense commune » avec l'UE et l'OTAN représente une rupture significative avec la position historique de neutralité de la Suisse, établie depuis 1515. Bien que la Suisse n'abandonne pas « formellement » la neutralité, l'approfondissement de la coopération défensive avec des entités militaires telles que l'OTAN signale un changement de paradigme.
Ce changement peut être considéré comme une réponse à la perception croissante des menaces mondiales et régionales, en particulier dans une Europe caractérisée par des tensions géopolitiques exacerbées par la guerre en Ukraine. La renonciation au secret bancaire, qui était autrefois l'un des outils de soft power les plus efficaces de la Suisse, a sans doute réduit sa capacité à rester totalement neutre. La signature d'accords tels que le FATCA et la Convention sur l'échange automatique d'informations bancaires (AEOI) a érodé la réputation de la Suisse en tant que havre de paix pour la richesse mondiale, diminuant ainsi son pouvoir de négociation au niveau international. Cette vulnérabilité a incité la Suisse à chercher à se protéger par le biais d'alliances stratégiques, telles que des liens plus étroits avec l'OTAN et l'UE.
L'adhésion aux sanctions anti-russes et l'alignement sur les positions de l'UE reflètent le désir de la Suisse d'être perçue comme faisant partie de la communauté occidentale et de participer à ses valeurs, notamment celles liées à la démocratie et aux droits de l'homme. Cet alignement peut améliorer ses relations diplomatiques et renforcer sa position internationale, mais au prix d'une perception réduite de la neutralité. Le monde d'aujourd'hui est caractérisé par des menaces hybrides, y compris les cyber-attaques, la désinformation et les guerres économiques, qui nécessitent une réponse collective. La Suisse semble reconnaître que la sécurité nationale ne peut être garantie de manière isolée et que l'interdépendance en matière de sécurité peut offrir une meilleure protection contre les menaces non conventionnelles. Les pressions exercées par les États-Unis, l'Union européenne et d'autres acteurs mondiaux sur la Suisse pour qu'elle accroisse la transparence bancaire ont montré que même un pays historiquement neutre peut être affecté par la dynamique géopolitique mondiale.
En réduisant sa position traditionnelle de secret, la Suisse pourrait percevoir le besoin de construire des alliances plus fortes pour protéger ses intérêts. Ce changement stratégique s'est heurté à une certaine résistance, les critiques portant sur l'influence exercée par les partisans de l'OTAN et de l'UE au sein de la commission d'étude. Le sentiment que la neutralité suisse est compromise pourrait alimenter un débat interne sur l'orientation future du pays et la préservation de son identité politique.
En résumé, le changement de la politique de neutralité de la Suisse apparaît comme une réponse pragmatique aux défis sécuritaires contemporains. Bien que la Suisse tente de maintenir un équilibre entre sa neutralité traditionnelle et le besoin de sécurité collective, sa nouvelle orientation pourrait réduire la perception de sa neutralité au niveau international, affectant ainsi son rôle géopolitique et la façon dont elle est perçue par les autres acteurs mondiaux.
Légende: Aujourd'hui, le Parti socialiste, les Verts, le GLP, le Centre et le FDP ont enterré la neutralité suisse.
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Cercle herméneutique et victoire russe - Alexandre Douguine
Cercle herméneutique et victoire russe
Alexandre Douguine
Il existe un concept de cercle herméneutique en philosophie. Sa signification remonte aux idées de Schleiermacher, puis de Dilthey, et a été développée par Heidegger et Gadamer. L'essentiel est que la connaissance présuppose la connaissance à la fois du tout et de ses parties. Or, au départ, l'homme ne reçoit ni l'un ni l'autre. De plus, il est impossible de connaître la partie sans le tout, et le tout n'existe pas sans les parties (sinon, pourquoi est-il entier et entier par rapport à quoi?). Cette apparente impasse est résolue de la manière suivante. Tout commence par une approximation. Faisons une approximation de la partie et du tout. Deux taches de Rorschach. Et nous commençons avec prudence et sans conclusions hâtives à les relier l'une à l'autre. Une approximation avec une autre, encore et encore, jusqu'à ce que, s'influençant mutuellement et corrigeant l'imprécision de l'une et de l'autre, elles acquièrent des contours plus clairs. C'est le cercle herméneutique, les mouvements circulaires répétitifs autour du noyau afin de décrire la structure de la périphérie et du centre. En d'autres termes, le tout et la partie sont connus dans le processus de leur corrélation circulaire, passant de l'approximation à la clarté.
Heidegger a utilisé cette méthode à plusieurs reprises, en posant la même question à l'infini et en tournant autour du centre toujours insaisissable et de la périphérie floue.
Il convient d'être prudent en essayant de formaliser la méthode. Il est facile de passer à côté de la subtile démarche philosophique qui consiste à saisir ce qui est un tout et ce qui est une partie. L'herméneutique s'appuie sur Aristote et est profondément liée à la phénoménologie (comme Dilthey l'a découvert lorsqu'il a pris connaissance des idées de Husserl). Dès que nous interprétons le tout et la partie en dehors de l'ontologie aristotélicienne (par exemple, par l'atomisme ou le matérialisme), tout est perdu. C'est pourquoi la pratique herméneutique requiert une culture philosophique particulière.
Appliquons maintenant le principe du cercle herméneutique à la Victoire. La victoire dans la guerre avec l'Occident en Ukraine est une fin et un moyen. L'exclusivité de la signification de (cette) victoire dans l'histoire russe nous amène à considérer l'État russe actuel comme un outil, une méthode. En d'autres termes, la Fédération de Russie moderne fait partie de la Victoire, elle en est la condition. La victoire est le point de départ de l'avenir. Le passé et le présent ne sont que des prolégomènes à l'avenir. Et Aristote de rappeler que la cause principale est la cause finale, causa finalis. La victoire en Ukraine est l'entéléchie de l'histoire politique russe, elle est la raison d'être de tout le reste. De Vladimir Krasnaya Solnyshko à la Victoire, de Kiev à Kiev.
La Victoire est plus que la Fédération de Russie dans son ensemble, parce que la Victoire est l'essence de la Russie dans sa totalité. La Fédération de Russie n'est qu'une partie de la Victoire. La Victoire est le tout. C'est le destin et la fin, le triomphe.
Pour atteindre la Victoire, il est nécessaire d'adapter la Fédération de Russie à celle-ci. C'est ce qui se passe actuellement. Et cela se passe à la fois correctement et incorrectement. C'est correct lorsque nous considérons la victoire comme un objectif et un tout, et la Fédération de Russie elle-même - comme un moyen et une partie, comme un moment distinct de notre histoire politique. Elle est erronée lorsque nous partons de la Fédération de Russie comme d'un tout et que nous absolutisons le statu quo, en mettant entre parenthèses le véritable ensemble de l'histoire russe. Un moment de l'histoire politique est exagérément gonflé et éclipse l'être de la Russie (le tout). En passant du mal au bien, la victoire vient à nous. Nous la rapprochons de nous. C'est l'herméneutique de la guerre.
Le droit signifie reconstruire l'État pour la victoire, et lorsqu'il cesse d'être une partie et devient tout, l'État, au contraire, cesse d'être tout et une fin en soi et devient un moyen et un chemin vers la victoire, alors quelque chose de nouveau sera construit - l'État de la Victoire. C'est alors que nous gagnerons.
Et c'est là que s'opère un nouveau tournant herméneutique. La victoire sera le fondement d'un nouvel État russe. Seule une nouvelle Russie peut gagner, et c'est elle qui éclatera après la victoire. Désormais, la victoire elle-même fera partie de l'avenir, elle sera un moment de l'ensemble. Le nouvel État sera un phénomène encore plus intégral, un nouveau noyau et un centre absolu.
En d'autres termes, la victoire est un pont entre le passé (y compris le présent, qui se détériore rapidement et recule dans le passé) et l'avenir. Et plus la Victoire se réalise, plus le temps devient russe.
La Fédération de Russie n'est pas une Russie à part entière. Elle est une partie de la Russie - dans le temps et dans l'espace. La victoire en Ukraine devrait transformer la partie en un tout, pour faire de la Russie la Russie au sens plein du terme. Et il ne s'agit pas seulement de territoires, de population, de stratégie et de géopolitique. Il s'agit du cercle herméneutique de toute l'histoire russe. C'est la solution au problème métaphysique du destin russe.
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Le Moyen-Orient et la puissance maritime des États-Unis
Le Moyen-Orient et la puissance maritime des États-Unis
Leonid Savin
Le créateur du concept de puissance maritime des États-Unis, l'amiral Alfred Thayer Mahan, a d'abord insisté sur la création d'une force navale puissante pour assurer la sécurité de la navigation dans le monde et empêcher les ennemis de s'approcher des frontières des États-Unis. Au 20ème siècle, surtout après la Seconde Guerre mondiale, la situation a changé et, depuis lors, Washington a l'intention de contrôler d'autres régions par la présence permanente de ses bases militaires.
La puissance de la marine américaine repose sur sa capacité à utiliser la force ou à menacer de l'utiliser, mais pour les États-Unis, la marine remplit également d'importantes fonctions diplomatiques et policières. Pour mener à bien ces tâches, la marine américaine emploie régulièrement des marines, des forces d'assaut amphibies et des garde-côtes.
Ces trois services navals disposent de plusieurs capacités interconnectées qui, selon eux, constituent la puissance maritime des États-Unis.
Selon la doctrine navale américaine, cette puissance maritime est réalisée grâce aux éléments suivants :
Présence avancée. La marine se déploie dans diverses régions où les États-Unis ont un intérêt stratégique.
Dissuasion. Elle dissuade les adversaires d'agir contre les États-Unis, leurs alliés et leurs partenaires. Par exemple, les sous-marins lanceurs d'engins de la marine américaine constituent l'un des piliers de la triade nucléaire. Ils sont particulièrement appréciés pour leur capacité à se dissimuler et à rester une menace crédible lors d'un éventuel conflit nucléaire.
Contrôle de la mer. Le contrôle de la mer offre une liberté d'action nécessaire à la poursuite d'autres objectifs, tels que la protection des navires, le scellement militaire - qui comprend l'utilisation de cargos pour déployer des moyens militaires - et les blocus.
La projection de puissance. Elle permet de menacer ou de diriger des frappes - des attaques de missiles balistiques aux assauts amphibies - contre des cibles à terre pendant des périodes prolongées.
La sécurité maritime. Elle protège le commerce maritime - environ 90% des échanges mondiaux se font par bateau - et maintient généralement l'ordre en mer. Les opérations comprennent la lutte contre la piraterie, l'interception des drogues, la protection de l'environnement et d'autres mesures d'application de la loi.
L'aide humanitaire. Elle répond aux catastrophes naturelles ou causées par l'homme en apportant une assistance médicale, alimentaire, logistique et sécuritaire. Par exemple, l'armée américaine a construit une grande jetée à plusieurs kilomètres de la côte de la bande de Gaza pour permettre aux cargos de décharger des cargaisons d'aide humanitaire destinées à l'enclave.
Les deux derniers points sont largement appliqués dans la diplomatie et la politique étrangère, bien que même au tout début de la formation de la puissance maritime américaine, un concept tel que la « diplomatie de la canonnière » soit apparu, basé sur une combinaison d'actions militaires et politiques américaines contre un certain nombre de pays. Toutefois, Washington a franchi une nouvelle étape en mélangeant les objectifs et les missions civiles et militaires.
Selon la doctrine de guerre navale des États-Unis, « les actions clés de la marine, du corps des marines et des garde-côtes qui renforcent la sécurité nationale comprennent l'amélioration de la coopération et le renforcement mutuel des capacités, la sensibilisation collective dans le monde entier et la fourniture d'options globales et efficaces pour répondre aux menaces dans la sphère maritime ». Le partenariat maritime mondial est un cadre global par lequel le gouvernement américain encourage et entretient des relations de coopération avec des partenaires maritimes internationaux. En collaboration avec d'autres forces armées américaines, d'autres agences américaines, des organisations non gouvernementales et le secteur privé, l'industrie, la marine, le corps des Marines et les garde-côtes résolvent des problèmes maritimes mutuels tels que la liberté de navigation, la sécurité commerciale, la dissuasion du terrorisme et la protection des ressources des océans, sur une base volontaire, informelle et non contraignante" [i].
Au total, 340.000 personnes servent dans la marine américaine. À cela s'ajoutent 94.000 réservistes et 221.000 civils dont le travail est directement lié à la marine américaine.
Selon un rapport au Congrès américain daté du 6 août 2024 [ii] , la marine américaine compte 296 navires, dont 12 porte-avions, 31 navires de débarquement amphibie, 15 croiseurs, 73 destroyers, 23 frégates et 66 sous-marins représentent la principale force de frappe (dont 12 sont équipés de missiles balistiques).
Selon les plans du Pentagone, la taille de la flotte devrait être portée à 381 navires, dont 31 navires d'assaut amphibie plus grands, qui devraient être construits dans les années 2030. En outre, la marine prévoit d'ajouter 150 navires sans pilote d'ici 2045 dans le cadre de son objectif de créer des « forces hybrides » qui opéreront au-dessus et au-dessous de la ligne de flottaison, c'est-à-dire des drones de surface et des drones sous-marins. Compte tenu de l'utilisation de tels moyens en mer Noire par les forces armées ukrainiennes, ces drones pourraient avoir un certain effet d'escalade lorsqu'ils seront déployés. Toutefois, il est plus probable qu'au début, les véhicules sans pilote soient utilisés à des fins de reconnaissance.
La décision de moderniser la marine américaine a été en partie influencée par le succès de la Chine dans le développement de sa marine [iii], mais le Pentagone et la Maison Blanche tiennent compte à la fois de l'Iran et de la Russie, en particulier de l'apparition d'armes supersoniques chez cette dernière, qui ont été utilisées dans la pratique lors de son opération militaire spéciale en Ukraine.
Et bien que les États-Unis renforcent leur présence au large des côtes chinoises, la puissance maritime de ce pays n'est nulle part plus évidente que dans la région du Moyen-Orient. Le commandement central de la marine américaine et la cinquième flotte sont situés à Bahreïn. Il exerce sa juridiction sur une zone d'environ 2,5 millions de miles carrés, comprenant le golfe Persique, le golfe d'Oman, le nord de la mer d'Arabie, le golfe d'Aden et la mer Rouge. La mission du commandement central de la marine américaine est de mener des opérations de sécurité maritime, de coopérer en matière de sécurité sur le théâtre des opérations militaires et de renforcer les capacités maritimes des pays partenaires afin d'assurer la sécurité et la stabilité dans la zone d'opérations de la 5ème flotte américaine [iv].
Une force navale spéciale pour le Moyen-Orient a été créée aux États-Unis en 1949 et, en 1971, la base de la marine américaine a été déployée à Bahreïn.
Le Qatar abrite le siège régional du Commandement central des États-Unis.
À l'heure actuelle, plusieurs milliers de militaires américains sont stationnés au Moyen-Orient, et plusieurs milliers d'autres sur des navires en mer dans la région, bien que les chiffres fluctuent. Au total, les États-Unis disposent d'installations militaires sur au moins dix-neuf sites - dont huit sont considérés comme permanents par de nombreux analystes régionaux - dans des pays tels que le Bahreïn, l'Égypte, l'Irak, Israël, la Jordanie, le Koweït, le Qatar, l'Arabie saoudite, la Syrie et les Émirats arabes unis. L'armée américaine utilise également de grandes bases à Djibouti et en Turquie, qui font partie d'autres commandements régionaux mais contribuent souvent de manière significative aux opérations américaines au Moyen-Orient [v].
Tous les pays hôtes ont des accords de base avec les Etats-Unis, à l'exception de la Syrie, où les troupes américaines ont en fait occupé deux zones où elles ont stationné leurs bases.
Au début du mois d'août, plusieurs grandes formations de navires de guerre opéraient dans la région, notamment un groupe d'attaque de porte-avions et un groupe d'assaut amphibie.
Un groupe de porte-avions comprend généralement un porte-avions, un croiseur, un sous-marin d'attaque, quatre à six destroyers et un navire de ravitaillement avec les munitions et l'équipement nécessaires. Un tel groupe compte environ sept mille cinq cents employés. Le porte-avions accueille 75 avions, dont au moins 40 chasseurs d'assaut. On peut donc dire que la puissance navale des États-Unis comprend implicitement un instrument de suprématie aérienne, qui permet de projeter rapidement une force de frappe sur de plus longues distances.
Au cours des années précédentes, les États-Unis ont maintenu leurs navires dans le golfe Persique pour dissuader l'Iran, mais aussi en partie en raison de la lutte contre la piraterie dans la région de la Corne de l'Afrique. Cette présence a été considérablement renforcée cette année en raison des tensions régionales provoquées par la guerre d'Israël contre les Palestiniens, ainsi que par les attaques des Houthis, qui contrôlent le golfe d'Aden en mer d'Arabie et le détroit d'Ormuz en mer Rouge. Par ailleurs, la coalition de 20 pays réunie par les États-Unis à la fin de l'année dernière pour mener l'opération Prosperity Guardian n'a abouti à rien [vi].
Parmi les pays arabes, seul Bahreïn l'a rejointe, apparemment pour la seule raison qu'il héberge la 5ème flotte américaine.
Et les Houthis ont continué et continuent de lancer régulièrement des missiles et des drones à la fois sur Israël et sur divers navires en mer Rouge.
Il convient d'ajouter qu'étant donné que l'Iran est désigné comme une menace dans les documents doctrinaux de la Maison Blanche, du département d'État américain et du Pentagone, toutes les forces associées à la République islamique d'Iran sont désignées comme des ennemis potentiels des États-Unis. Au moins six pays sont considérés comme potentiellement dangereux en raison de la présence en leur sein de groupes ou de mouvements qui, d'une manière ou d'une autre, sont orientés vers l'Iran, soit en raison de liens religieux (chiisme), soit en raison d'un soutien de Téhéran. L'Irak est la force la plus redoutable, puisqu'on y trouve au moins cinq groupes comptant des dizaines de milliers de membres. Il s'agit de Kataib Hezbollah, The Badr Organization, , Asaib Ahl al-Haq, Harakat Hezbollah al-Nujaba et Kataib Sayyid al-Shuhada (plus de cent mille personnes au total). Le Hezbollah opère au Liban et compte jusqu'à 45.000 combattants. La Palestine est représentée par le Hamas (à partir de 30.000) et le Jihad islamique palestinien (les estimations varient de 1000 à 15.000 personnes). La brigade Fatemiyoun, la brigade Zainabiyoun, la brigade Baqir et la brigade Quwat al-Ridha (environ 20.000) sont situées en Syrie. Le mouvement Ansarallah Houthi au Yémen compte environ 30.000 combattants au moins compétents, bien que le nombre total soit d'environ 200.000. Il n'y a pas de données sur les brigades Al-Ashtar à Bahreïn. Néanmoins, il est impossible de nier l'existence d'un maquis armé et la planification d'opérations contre le personnel de l'US Navy.
La plupart de ces groupes, selon les déclarations d'experts américains, tirent régulièrement sur les bases américaines dans la région, ainsi que sur des navires liés d'une manière ou d'une autre aux États-Unis et à Israël [vii].
Face à ces menaces réelles et imaginaires, les États-Unis sont susceptibles de renforcer leur présence navale dans la région.
En outre, du point de vue du positionnement mondial, le Moyen-Orient est organiquement lié à la région méditerranéenne, qui est sous le contrôle de l'OTAN et où les États-Unis ont également des bases militaires. La 6ème flotte américaine est basée à Naples. De ce côté, l'Afrique du Nord peut donc être menacée (comme ce fut le cas en Libye lors de l'opération de l'OTAN contre ce pays en 2011), ainsi que l'ensemble du Levant, où les États-Unis et leurs alliés ont des antagonistes au Liban, en Syrie et en Palestine.
D'autre part, la vaste région Indo-Pacifique jouxte le Moyen-Orient, pour lequel le concept d'une région Indo-Pacifique libre et ouverte (FOIP) est appliqué.
Il convient de noter que la FOIP, en plus de stimuler l'interaction des partenaires américains par le biais de la stratégie de dissuasion de Washington, offre une approche conceptuelle en contraste avec la stratégie chinoise « Une ceinture, une route », attirant l'attention de l'Australie et de l'Europe sur l'importance de promouvoir le développement économique et l'investissement en Asie du Sud-Est.
Désormais, ce concept est également considéré comme un certain cadre pour l'élargissement du réseau de partenaires et d'alliés traitant des questions de sécurité dans la région indo-pacifique, afin d'alléger le fardeau supporté par les États-Unis, en le transférant simplement à d'autres pays [viii].
Par conséquent, la militarisation en cours du Moyen-Orient par les États-Unis, d'une manière ou d'une autre, concernera la sécurité de l'ensemble de l'Eurasie, même si, tout d'abord, cet effet sera évident pour sa ceinture maritime méridionale.
Notes:
[i] https://dnnlgwick.blob.core.windows.net/portals/14/Courses/Maritime%20Staff%20Operators%20Course/NDP-1-Naval-Warfare-( Mar-2010)_Chapters2-3.pdf?sr=b&si=DNNFileManagerPolicy&sig=2lMMssNQ%2FLyl1Fipw3oHsaF%2FKqAPTuJt6iVyiLbwKkA%3D
[ii] https://sgp.fas.org/crs/weapons/RL32665.pdf
[iii] https://crsreports.congress.gov/product/pdf/RL/RL33153
[iv] https://www.cusnc.navy.mil/
[v] https://www.cfr.org/article/mapping-growing-us-military-presence-middle-east
[vi] https://www.nytimes.com/2023/12/31/world/middleeast/us-houthi-clash.html
[vii] https://www.washingtoninstitute.org/policy-analysis/tracking-anti-us-and-anti-israel-strikes-iraq-and-syria-during-gaza-crisis
[viii] https://www.hudson.org/foreign-policy/rise-free-open-indo-pacific-challenge-deterrence-kenneth-weinstein-william-chou
12:25 Publié dans Actualité, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : us navy, marine américaine, moyen-orient, thalassocratie, puissance maritime, géopolitique, géostratégie | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Parution du numéro 70 de War Raok
Parution du numéro 70 de War Raok
EDITORIAL:
Exposer notre théorie, c’est refuser de tricher avec notre peuple
L’élaboration de principes accordés à la défense des peuples colonisés répond à des nécessités. Il faut lui assurer les fondements solides d’une réflexion cohérente, d’une justification convaincante et d’un discours fondateur susceptibles de lui donner sa pleine dimension historique. Il y a urgence parce que la crise aiguë qui secoue nos peuples, aggravée par l’état de déliquescence de la société occidentale, risque d’atteindre un point de non-retour.
Il s’agit de poser des principes clairs car une action mal perçue est vouée à l’échec ou, ce qui est pire, à la perversion, au détournement vers des fins étrangères à son but. Réduite au niveau du spectacle, la revendication nationaliste, à contenu ethniste, ne servira que de faire-valoir à nos adversaires et sera réduite au rôle d’utilité d’une vie politique préfabriquée. Un peuple qui ne parvient pas à faire entendre sa voix ou qui le fait en usant de références qui lui sont données par l’extérieur (idées à la mode, slogans vides de sens...), est voué à être récupéré par le système qui l’aliène. Dans le même ordre d’idées, on sait comment le système colonial laisse filtrer, quand cela lui est utile, une « extrême-gauche » ou une « extrême-droite » qui lui servent de repoussoir et qui sont en fait des produits fabriqués de toute pièce. Pour éviter cette récupération dans un système qui veut la disparition des peuples, nous devons imposer nos propres références historiques, ne pas laisser les autres les définir par rapport à des concepts étrangers, à un vocabulaire exogène... C’est ainsi que nous nous poserons en acteurs historiques, non en figurants marginaux d’une société artificielle.
Sur le plan de la pratique, la cohérence doctrinale est le seul moyen d’éviter les manipulations de tous ordres. On connaît bien l’accusation d’un autonomisme ou d’un indépendantisme qui aurait sa source « à l’étranger ». On connaît aussi l’assimilation de l’ethnisme au « racisme » ou à la « xénophobie ». La déformation par adaptation à l’idéologie en cours est une arme coutumière de ceux qui luttent contre la liberté et l’émancipation des peuples. Nous la détournerons en montrant que nous portons en nous-mêmes les motivations et les justifications de nos actes et de nos idéaux.
Notre engagement pour le peuple breton résulte d’une prise de conscience et d’une décision spécifique. Nous sommes mus par une nécessité interne et non par la pression ou l’influence d’une société qui nous est étrangère, et dont nous refusons les rôles qu’elle veut nous faire jouer. Laisser à d’autres le soin de se définir c’est être agis par eux, c’est être sujets de l’histoire. Or nous voulons faire notre histoire, c’est-à-dire faire rentrer notre peuple dans l’histoire en lui rendant la possibilité d’agir pour lui-même et d’être l’acteur de son devenir.
Alors, nous devons nous situer et prendre du champ par rapport à l’instant, distinguer tactique et stratégie, refuser l’enfermement dans l’actualité, où les plus impatients risquent de perdre le sens de la durée qui caractérise les grandes actions menées au service d’un peuple. Une réflexion théorique est donc à la fois une auto-construction et une maîtrise de l’événement. Il entre enfin dans notre projet un élément d’éthique. Nous vivons en un temps qui favorise le trouble des esprits et provoque indirectement les situations ambiguës. La claire expression de nos idées et de nos buts est l’un des moyens par lesquels nous nous démarquons des velléitaires ou des profiteurs.
Si la conscience de nos buts doit nous inviter à plus d’exigence envers nous-mêmes, elle nous permet aussi de refuser l’aventurisme, l’excès d’actes et de paroles, l’immaturité politique ou le confusionnisme intellectuel qui sont les agents de toutes les provocations... tout comme la complaisance quasi pathologique dans des attitudes outrées.
Nous devons nous donner les moyens de dépasser l’événementiel pour mieux nous construire comme agents de l’histoire, acteurs de notre libération nationale.
Padrig Montauzier
Sommaire War Raok n°70
Buhezegezh vreizh, page 2
Editorial, page 3
Buan ha Buan, page 4
Politique
Histoire du fascisme, page 8
Environnement
Pseudo-écologistes et hypocrisie des pays occidentaux, page 11
Tribune libre
Migration et culpabilité impériale, page 14
Société
Sur le phénomène Woke, page 16
Billet d’humeur
L’homme politique en tant que menteur pathologique, page 18
Hent an Dazont
Votre cahier de 4 pages en breton, page 21
Mythologie celtique
Le monde des abeilles chez les Celtes, page 23
Tradition
Culture traditionnelle et populaire de Kosovo Polje, page 26
Grandes figures
Paul Le Flem, 80 années de vie musicale, page 28
Histoire de Bretagne
La bataille de Trans-la-forêt, page 31
Nature
Le geai des chênes aux ailes marbrées bleues électriques, page 34
Lip-e-bav
Irish stew, stobhach Gaelach, page 36
Keleier ar Vro
Les châteaux et l’histoire de Bretagne, page 37
Bretagne sacrée
L’abbaye Sainte-Croix de Quimperlé, page 39.
* * *
Qui veut faire taire la revue War Raok?
Piv en deus c'hoant da lakaat ar gelaouenn War Raok da devel?
Chère lectrice, cher lecteur, chers abonnés, chers démocrates et défenseurs des libertés bretonnes,
En presque 25 années d’existence, c’est la toute première fois que la revue War Raok sonne l’alarme et sans un soutien de votre part, la revue, votre revue peut disparaître.
De nombreux médias de presse écrite connaissent un effondrement du nombre de leurs abonnés ces dernières années. War Raok est parvenu à limiter cette tendance à une lente érosion. Outre la baisse du nombre des abonnements, citons la hausse vertigineuse du prix du papier, le coût de la distribution… et malgré toutes ces difficultés, nous nous sommes engagés à ne quasiment pas augmenter le prix des abonnements.
Mais c’est pour un tout autre problème que nous tenons à vous informer, une autre menace qui, aujourd’hui, pèse sur la presse libre. En plus de 24 années de publication, War Raok n’a jamais eu la moindre menace de procès ! Et pour cause, l’équipe rédactionnelle et moi-même avons été toujours très rigoureux, très vigilants dans tous les articles publiés. Malgré cela, 4 procédures viennent d’être lancées contre la revue, procédures liées aux droits sur l’image.
Sur plus de 24 années, sur le site internet de War Raok, 11 malheureuses images réduites et miniaturisées au format de 2 centimètres par 2 centimètres servant d’illustrations à certains articles… constituent l’infraction et des facturations amendes de près de 3500 € pour les agences : AFP, Reuters, Associated Press, PA images.
Ne pensez-vous pas qu’un simple courrier nous signifiant l’infraction et nous recommandant par la suite d’être plus vigilants aurait été amplement suffisant ? Nous n’avons jamais voulu enfreindre la loi, ni porter préjudice aux agences de presse concernées… Les images incriminées ont été reprises sur divers sites d’informations et divers journaux, où bien souvent ne figurent pas les droits et le nom de l’agence propriétaire. Notre bonne foi est réelle et ne peut être mise en doute.
Face aux sommes réclamées, totalement disproportionnées, nous sommes toutefois optimistes, convaincus que vous allez être nombreux à nous aider, conscients que War Raok est plus que jamais nécessaire en tant que revue libre et indépendante bretonne, et ainsi faire face aux menaces qui pèsent aujourd’hui sur le pluralisme de la presse.
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Merci d’avance chers amis, pour la Bretagne, son peuple et les libertés bretonnes toujours aussi menacées.
Padrig Montauzier.
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Trugarez vras deoc’h-holl evit ho skoazell.
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