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mardi, 26 février 2019

La volonté populaire a évité à la Syrie l’holocauste prémédité par ses ennemis

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La volonté populaire a évité à la Syrie l’holocauste prémédité par ses ennemis

par Bachar el-Assad, président de la République Arabe de Syrie

Discours devant les chefs des Conseils locaux des gouvernorats syriens

Mesdames et Messieurs,

Je suis heureux de vous rencontrer dans le cadre de votre première grande réunion suite à des élections dont la simple tenue constituait l’un des principaux paris de l’État, vu qu’elles sont venues couronner une étape importante du processus de défaite du terrorisme et du rétablissement de la sécurité, confirmer la force du peuple et de l’État, prouver l’échec du pari des ennemis consistant à transformer l’État syrien en un État défaillant incapable d’assumer ses obligations constitutionnelles.

De l’administration locale prévue par la Loi 107 à la décentralisation globale voulue par les États ennemis

L’administration locale fut une expérience importante dans la mesure où elle visait à renforcer le rôle des citoyens dans la gestion de leurs affaires et à les faire participer aux prises de décisions concernant l’avenir de leur région. Comme toute expérience elle révéla des avantages et des inconvénients, mais avec le temps il est apparu que son concept avait besoin d’être développé et que sa loi avait besoin d’être amendée. D’où la publication de la Loi 107 de 2011 : un pas important destiné à en améliorer l’efficacité par davantage d’autonomie accordée aux municipalités et plus de décentralisation administrative dans la gestion des affaires sociales.

Il avait été prévu que la mise en application de la totalité des dispositions de la Loi 107 se ferait sur cinq ans. Son adoption ayant coïncidé avec le début de la guerre a totalement retardé son application et les élections. C’était là une conséquence normale du fait que nombre de régions avaient échappé au contrôle de l’État. Mais maintenant que ces élections ont eu lieu et que la situation sur le terrain s’est améliorée, nous avons une sérieuse opportunité de progression dans le cadre de l’administration locale ; progression qui se répercutera de manière positive sur tous les aspects de la vie en Syrie, à condition de bien saisir les objectifs de cette Loi.

Son objectif principal est d’atteindre l’équilibre de développement entre les régions en conférant aux « unités locales » les prérogatives nécessaires au développement de l’économie, de l’urbanisme, de la culture et des services dans leur région, avec tout ce que cela implique de contributions à l’amélioration du niveau de vie des citoyens par la création de projets et d’emplois, en plus de services destinés à les soulager localement, notamment dans les régions reculées du pays.

Il n’est plus possible de continuer à gérer les affaires de la société et de l’État, ou de réaliser un développement équilibré, par les méthodes appliquées depuis des décennies et toujours en vigueur aujourd’hui. Ainsi, en 1971, année de l’adoption de la précédente loi relative à l’administration locale, la population syrienne était d’environ sept millions d’habitants, alors qu’en 2011, année de l’adoption de la Loi 107, le nombre de syriens résidents inscrits s’élevait à 22 millions ; d’où plus que le triplement de la population en l’espace de quatre décennies. Plus important encore, la multiplication des compétences du fait de la diffusion de l’enseignement à tous les niveaux ; ce qui signifie que les unités locales que vous représentez sont désormais plus aptes à s’acquitter de leurs missions sans s’appuyer entièrement sur les autorités centrales.

Cependant, nous devons prendre en compte la disparité des compétences scientifiques et professionnelles entre les gouvernorats comme, par exemple, entre les gouvernorats de Damas ou d’Alep et les autres, ou entre les campagnes et les villes. Une disparité qui fait que l’application de cette loi devra être progressive afin d’éviter la création d’un hiatus de développement entre les régions, ce qui est contraire à l’esprit de la Loi 107.

Lorsque vous gérez les détails du quotidien dans votre région, les institutions centrales peuvent assumer leur rôle de surveillance et se consacrer davantage aux politiques et stratégies globales plutôt que de se noyer dans les détails, comme c’est actuellement le cas. Par ailleurs, le lancement de projets de développement au niveau local pourra s’intégrer aux projets de développement stratégiques de l’État. D’où un investissement optimal des ressources financières et humaines avec une réduction des délais nécessaires au processus de développement national.

Et alors que nous connaissons tous le problème de l’imprécision des chiffres en Syrie, un point important probablement négligé par certains est que les unités locales réparties sur tout le territoire sont la meilleure source de statistiques indispensables aux autorités centrales pour une planification réaliste et mieux adaptée aux besoins des citoyens et de la nation.

D’un autre côté, la participation de la communauté locale qui identifie ses besoins et gère ses ressources, ainsi que la participation du citoyen qui surveille ses performances et éventuellement rectifie tout déséquilibre affectant son travail, renforcent le partenariat des citoyens avec les institutions étatiques, améliorent leur perception des problèmes que ces institutions peuvent rencontrer et leur confèrent la capacité de proposer des solutions pratiques au lieu de se limiter à attendre ce que le responsable leur propose.

Nous demandons toujours une solution venue du haut du sommet vers la base. Dans ce cas, la solution est censée venir du haut et de la base, laquelle pourrait parfois se révéler plus apte à proposer des solutions tactiques, les solutions stratégiques étant l’affaire de l’État. C’est ce partenariat entre le sommet et la base qui règlerait la plupart de nos problèmes, notamment dans les circonstances actuelles : celles de la guerre. Ainsi, le citoyen ne se contente plus de critiquer, mais participe et assume sa part de responsabilité nationale, ce qui développe son lien avec sa terre et sa patrie tout en développant le dialogue et l’entraide entre les différentes catégories de la société face aux défis auxquels elle est confrontée.

Nous parlons donc d’un « partenariat entre tous » aux niveaux de l’État et de la société, véritable expression de l’un des aspects les plus importants de la pratique démocratique et, en même temps, l’outil du progrès de la pensée démocratique qui ne peut se construire que sur le dialogue général et permanent en lien avec les institutions ; lesquelles transforment les paroles en actes et font de la démocratie un outil constructif, non un outil destructif comme le voudraient nos ennemis.

Ainsi, si vous reveniez aux études publiées tout au long de la guerre sur la Syrie par divers centres de pays soutenant le terrorisme et aux déclarations de nombre de leurs responsables, vous remarqueriez que leur politique syrienne s’appuie sur deux supports : premièrement, le support temporaire du soutien au terrorisme dans le but de contrôler le plus grand espace possible de la géographie syrienne ; deuxièmement, le support durable de la décentralisation globale, qui n’a rien à voir avec la Loi 107 dont nous parlons, puisqu’elle marginalise l’État, sape son autorité, le réduit à un rôle de représentation avec, pour conséquences, la réduction de la souveraineté et l’affaiblissement des concepts nationaux, le tout menant au recul de la cohésion nationale, puis à la division de la société, puis à la partition géographique de la patrie.

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De l’échec de la partition géographique planifiée par les ennemis à la frustration des traitres à la patrie

Une partition dont le schéma, comme nous le savons tous, a été planifié depuis des décennies et qui ne s’arrête pas à la frontière syrienne, mais inclut la plupart des États de cette région. Objectif qui ne peut être atteint qu’à la faveur d’une véritable division sociale, ce qui n’est pas le cas en Syrie. Si tel avait été le cas, la partition aurait pu se concrétiser au cours des premières années ou, et c’est mon avis, dès les premiers mois de la guerre. Mais il semble que nos ennemis aient l’esprit borné et ne tirent toujours pas les leçons de leurs erreurs passées, ce qui pourrait se révéler bon pour nous.

S’il est vrai que les réalités sur le terrain syrien ainsi que les réalités politiques locales et internationales n’ont cessé de changer au cours de cette guerre, deux faits sont restés inchangés : le premier est le plan hégémoniste des États occidentaux menés par les États-Unis, non seulement sur la Syrie, mais sur le monde entier; le deuxième est la ferme volonté de résistance de notre peuple.

Et maintenant que le terrorisme recule et que la sécurité revient pour des millions de Syriens libérés dans nombre de villes et villages, chaque pouce de terre libérée frustre un ennemi, chaque pouce de terre purifiée désespère un traitre, un collaborateur ou un mercenaire. Pourquoi se plaignent-ils ? À les lire ou à les écouter, ils se plaignent de l’abandon de leurs parrains !

Vous les collaborateurs, je suis surpris de vous voir déçus par l’abandon de vos parrains qui n’ont fait qu’appliquer les règles du jeu avec beaucoup de précision. Dès le début vous vous êtes mis, vous-mêmes et la patrie, en vente. Je n’ai pas dit que vous aviez vendu vos principes, vous n’en avez fondamentalement pas. Vous vous êtes proposés et vous avez proposé la patrie à la vente à un moment où il y avait une forte demande sur ce genre de marchandise. Vous avez donc été achetés et vous avez touché vos récompenses mirobolantes. Mais en dépit de toutes les améliorations, rectifications et opérations cosmétiques dont vous avez bénéficié, vous n’avez pas réussi à remplir les missions dictées par vos nouveaux propriétaires. Ils ont alors décidé de vous vendre en période de soldes, vu qu’entretemps la demande sur le marché international des esclaves avait baissé. Ils ne trouveront probablement personne pour vous acheter même gratuitement, voire avec une grosse liasse de billets en prime. Personne ne voudra de vous.

Mais si vous avez été achetés, la patrie n’a pas été vendue. Car la patrie a de véritables propriétaires, non des voleurs. La patrie possède un peuple qui la considère comme son âme, si elle meurt, il meurt avec ; tandis que les courtiers tels que vous la considèrent comme une marchandise, si elle disparait, ils la remplacent après en avoir touché le prix. « La patrie est telle l’âme » est une expression que vous ne pouvez pas comprendre. « La patrie est sacrée » est une expression dont le sens vous échappe, car vous n’êtes que des courtiers bon marché qui ne goûtent que l’humiliation et le déshonneur et ne méritent que le dégoût et le mépris.

Au bout de toutes ces années, ces collaborateurs avec l’étranger n’ont toujours pas saisi la règle évidente qui veut que rien n’est plus valorisant que l’appartenance au vrai peuple. Ils n’ont toujours pas compris que le peuple virtuel issu de leur imagination malade et qu’ils prétendent représenter n’existe pas. Tout comme ils n’ont pas compris que la voie qui mène vers le peuple ne passe pas par les services du renseignement de pays étrangers car elle est directe, fondée sur l’honnêteté et la clarté, non sur la trahison et l’hypocrisie.

Si je répète aujourd’hui ce que j’ai dit depuis le début de la guerre quant à l’impasse dans laquelle ils ont choisi de s’engouffrer, je réaffirme aussi que le seul moyen d’inverser leur erreur est qu’ils rejoignent la voie des réconciliations, déposent leurs armes et cessent de se mettre à la disposition des ennemis si tel est le cas. C’est parce que le peuple est grand en son cœur qu’il est capable de leur pardonner s’ils reviennent vers lui en toute sincérité. En effet, autant notre peuple est enraciné dans son Histoire, autant il regarde vers l’avenir au lieu de se tourner vers le passé, aussi amer et douloureux soit-il. La mémoire est l’affaire des évènements du passé et la source de leçons à retenir, non de haines à accumuler.

Et les leçons et les expériences sont les deux éléments qui bâtissent les nations et les patries et leur donnent force et immunité. C’est parce que la Syrie est forte qu’elle a résisté. Et c’est parce qu’elle a courageusement fait face à la guerre qu’elle en sortira plus forte encore et plus solide. La meilleure preuve de cette force est venue de nos Forces armées ; lesquelles ont réussi, avec le concours des forces supplétives et le soutien des alliés, des amis et des frères, à vaincre les terroristes dans la plupart des régions du pays. Et nous savons tous que ce qui a été réalisé n’aura été possible que grâce au large soutien populaire, fondé sur la profonde conscience de notre peuple et l’unité nationale des différentes composantes de notre société.

Certains pourraient penser que les termes « soutien populaire » ne concerneraient que la majorité des citoyens présents dans les zones contrôlées par l’État, alors qu’en vérité ils concernent tout autant les citoyens retenus contre leur gré dans des zones tombées sous le contrôle des groupes armés. S’ils tentaient d’en sortir, ils risquaient de se faire tuer, ce qui n’a pas empêché certains d’entre eux de rester en contact avec nombre d’organisations gouvernementales, de transmettre des informations, de souffler des idées et d’insister constamment sur la nécessité du retour de l’Armée et des Institutions, quitte à en payer le prix.

Dans ce contexte, ce que je veux souligner est qu’il n’a été possible de protéger la patrie et d’éviter qu’elle tombe dans l’holocauste qui lui avait été préparé, sans la « volonté populaire » unifiée de toutes les franges et composantes de la société syrienne. Une vérité qui réfute le récit des ennemis toujours acharnés à démontrer que ce qui se passe en Syrie est une guerre civile, un conflit entre groupes religieux, confessionnels ou ethniques.

Par conséquent, nous Syriens, nous savons avec certitude que la guerre a eu exclusivement lieu entre nous et le terrorisme ; que nous sommes en train de gagner ensemble, non les uns contre les autres ; que n’importe laquelle de nos victoires a été exclusivement remportée contre le terrorisme, abstraction faite de sa nationalité ; que le fait qu’un certain nombre de Syriens se soient plongés dans le terrorisme et la trahison ne signifie en aucun cas qu’ils représentent une frange de notre société, mais plutôt le côté obscur pouvant affecter n’importe quelle société, mener à la disparition des valeurs et de la morale, aux crimes, à l’extrémisme et à la corruption avec, pour résultat, la perte de l’appartenance à la patrie ; laquelle perte se trouve être le meilleur carburant utilisé par les ennemis de l’intérieur et de l’extérieur pour démanteler la patrie.

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De la préparation anticipée du « dossier des réfugiés » par les ennemis à l’obstruction de leur retour vers leur patrie

Les Syriens ont terriblement souffert de cette guerre. Nous n’oublions pas qu’une bonne part de cette souffrance résulte de l’exode vers l’étranger imposé par le terrorisme à des millions de citoyens, avec tout ce que cette situation comporte de difficultés, d’humiliations, de traitements inhumains des réfugiés, en plus de leur exploitation aux niveaux politique, financier et humain.

Autant l’État, ainsi que ses institutions militaires et civiles, ont tenté d’atténuer les souffrances des personnes déplacées à l’intérieur du pays et ont travaillé à les ramener dans leur ville ou village après leur libération ; autant ils ont simultanément travaillé au retour des réfugiés de l’étranger vers leur patrie, seul moyen de mettre fin à leurs souffrances. Le principal facteur ayant ralenti ce retour est, en vérité, le fait des pays concernés par « le dossier des réfugiés ».

Ce n’est plus un secret pour vous que l’un des principaux piliers du plan de guerre sur la Syrie est justement la question des réfugiés et nous savons tous que la préparation de ce dossier a commencé environ un an avant le début de la guerre, via l’installation de camps pour réfugiés dans des pays limitrophes, dans le but de préparer une situation de souffrances humaines et d’en imputer la responsabilité à l’État syrien. Évidemment, plus le nombre de réfugiés est grand, plus la condamnation de l’opinion publique internationale se renforce, plus les possibilités de sanctions sévères contre le peuple augmentent, étant donné que l’État syrien est prétendument le seul responsable de toutes ses souffrances, que ces sanctions soient compatibles ou non avec le droit international.

Ce à quoi il faut ajouter que le grand nombre de réfugiés de ces dernières années a été une source majeure de corruption exploitée au maximum par des responsables de pays souteneurs du terrorisme et d’organisations supposées acheminer l’aide humanitaire ; laquelle aide, comme nombre d’entre nous ne l’ignore plus, a fini par être livrée aux terroristes ou à certains responsables de pays d’accueil des réfugiés syriens.

Tout ce qui précède signifie que la solution de la question des réfugiés va priver ces responsables de leur argumentation politique et de leurs avantages matériels. C’est pourquoi ils restent accrochés bec et ongles au dossier des réfugiés, car la résolution de cette question plus la défaite des terroristes sur le terrain signifient l’effondrement des piliers du plan ourdi contre la Syrie. Ce qui explique que vous entendez encore, de temps à autre, les déclarations extrêmement odieuses de responsables américains, européens ou d’autres États souteneurs du terrorisme s’opposant ouvertement au retour des réfugiés sous des prétextes absurdes et peu convaincants, subordonnés à « la solution politique » ou à des garanties politiques.

À ajouter également la propagande incessante destinée à persuader des réfugiés et des expatriés syriens, établis depuis de nombreuses années à l’étranger, qu’en cas de retour ils seront arrêtés dès leur arrivée. Nombre d’entre eux ont cru à ces rumeurs et n’ont pas osé rentrer en Syrie depuis des années, d’autres ont tenté l’aventure et n’en reviennent pas de ne pas avoir été incarcérés.

Ces mensonges ont commencé à s’estomper, tandis que nous n’avons pas cédé à la réalité qu’ils ont tenté d’imposer. En effet, l’année dernière nous avons réussi à rapatrier des dizaines de milliers de réfugiés après avoir sécurisé leurs régions. Naturellement, nous ne pouvons pas permettre aux sponsors du terrorisme de transformer leurs souffrances en une carte politique exploitée pour leur propre bénéfice. Si les réfugiés syriens sont pour eux de simples chiffres, ils sont à nos yeux une famille retrouvée et une dignité restaurée dans une histoire humaine. Par conséquent, le succès de vos missions consistant à garantir une infrastructure qui permettrait la reprise de leur vie encouragera nombre d’entre eux à revenir en Syrie.

Une fois de plus, j’appelle tous ceux qui ont quitté le pays à cause du terrorisme à rentrer pour remplir leurs devoirs nationaux et contribuer à la construction de leur pays. La patrie appartient à tous ses enfants tant qu’ils lui témoignent leur sincère attachement en leur âme, leur esprit et leur cœur, non seulement par leur identité et leur passeport. Elle appartient à celui qui y travaille dans la fidélité, non à celui qui trahit son peuple ; à celui qui la défend contre l’agression, non à celui qui conspire contre elle et la détruit.

La patrie a aujourd’hui besoin de tous ses enfants, car les défis à venir sont grands, à commencer par les soins des âmes malades qu’il faudra délivrer de la haine, de l’ignorance, du défaitisme et nourrir de valeurs, de morale et de concepts patriotes. Tout cela nécessite un dialogue national mature et à grande échelle. Il est vrai que notre conscience nationale a neutralisé la plupart des idées empoisonnées distillées par nos ennemis au cours des différentes phases de la guerre, mais le plan ennemi est toujours actif avec, à chacune de ses étapes, son poison et ses méthodes.

De l’importance du dialogue fédérateur à la nécessité d’une critique objective

Malgré toutes les réalisations militaires et politiques, certains d’entre nous continuent à tomber dans les pièges tendus par l’ennemi afin de diviser la société et nous mener vers une rapide défaite. Ceux-là ne sont pas toujours animés de mauvaises intentions, certaines de leurs idées sont a priori patriotes et d’inspiration locale, tandis que d’autres idées leur sont soufflées via les médias sociaux de l’étranger. C’est pourquoi, j’affirme que le dialogue est nécessaire à condition de distinguer entre les propositions fédératrices et celles menant à des divisions à un moment où nous avons le plus besoin d’unité pour aborder des questions essentielles.

Nous devons nous concentrer sur les points communs fédérateurs au sein de la grande diversité syrienne. Nous devons généraliser la culture de la diversité, synonyme de richesse, plutôt que la culture du rejet de l’autre propagée et exploitée par nos ennemis. Et puisque nous parlons de dialogue, j’aimerais revenir sur les discussions ayant envahi la société à différentes étapes de la crise suffocante vécue ces dernières semaines à cause des pénuries en gaz et plusieurs autres matières premières. Un sujet qui, à mon avis, exige de commencer par discuter des évidences, lesquelles peuvent servir de base à un accord sur la méthodologie du dialogue. Dans le cas de la crise en question :

  • La première de ces évidences est que les plaintes des Syriens sont justifiées par une vraie souffrance endurée par la plupart, dont probablement vous-mêmes. Une souffrance réelle, ni simulée, ni exagérée et dont les effets sont toujours perceptibles.
  • La deuxième évidence est que les critiques entendues sont nécessaires en cas de défaillance ou de négligence, à condition qu’elles soient objectives.
  • La troisième évidence est que le dialogue est ce qu’il y a de plus utile et de plus indispensable à toute société, à condition qu’il soit fondé sur des faits et mène à des solutions.

Dire que le dialogue doit se fonder sur les faits, non sur les émotions, ne signifie évidemment pas que nous devrions empêcher une personne qui souffre d’exprimer ses émotions. Je parle des émotions simulées par des opportunistes qui cherchent à être applaudis, admirés ou « likés » par le plus grand nombre sur les sites de réseaux sociaux. Le dialogue qui repose sur les faits permet justement de trier ceux qui simulent de ceux qui endurent de véritables souffrances. Ce n’est qu’alors que nous ferons la distinction entre le problème interne dont nous souffrons en tant que grande famille syrienne et le problème qui nous est importé de l’étranger.

Je ne suis pas ici pour attaquer les opportunistes et justifier ce qui se passe, l’opportunisme est présent dans toutes les sociétés et les opportunistes flottent à la surface dans toutes les crises et plus la crise s’aggrave, plus ils se manifestent. C’est une évidence. Je ne suis pas ici pour attaquer les ennemis dont le rôle est une autre évidence. Je ne suis pas ici pour attaquer les réseaux sociaux non plus. S’ils créent un chaos, ils ne sont que des outils dont nous déterminons, en tant qu’être humains, l’utilité ou la nuisance. Je ne suis pas ici pour nier la négligence, la corruption, le blocus ou tout autre problème dont nous souffrons effectivement. Je pense que nous sommes tous d’accord sur l’ensemble de ces sujets, mais alors : où est le problème ?

Le problème est qu’il nous arrive de mettre tous ces sujets dans le même panier et de chercher à les traiter en un seul bloc. D’où notre impossibilité à résoudre les effets de causes différentes par des solutions spécifiques. Par ailleurs, nous discutons de nos propres problèmes, mais le dialogue n’est pas nôtre. C’est le dialogue de gens de l’extérieur entrés sur la ligne. Ce qui ne veut pas dire qu’ils nous inventent des problèmes qui n’existent pas. Mais, parfois ils procèdent en dramatisant un petit problème et en minimisant un grand problème pour qu’il demeure non résolu ; d’autrefois, ils nous inventent des problèmes marginaux pour disperser notre attention. Plus grave encore est le cas où ils abordent, avec nous, les vrais problèmes en commençant par en transformer les causes.

C’est ainsi que le problème lié à la corruption devient le résultat de la négligence, tandis que le problème lié à la négligence devient le résultat du blocus, lequel serait le résultat de bien d’autres causes, tandis que le corrompu devient victime. Et c’est ainsi que nous ne voyons plus clair et que nous nous battons contre les moulins à vent. D’où plus de tensions, plus de frustrations qui perdurent et facilitent la circulation de n’importe laquelle de leurs élucubrations parmi nous.

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De la guerre qui n’est toujours pas terminée à ses conséquences

Nous ne devons pas croire que la guerre est terminée comme ce fut le cas l’année dernière. Je le dis aux citoyens ainsi qu’à certains responsables. Par nature, nous aimons parfois fanfaronner en nous comportant comme si nous n’avions pas de problèmes, que la guerre est derrière nous, quand nous ne poussons pas la romance jusqu’à dire que nous sommes victorieux. Or, la guerre n’est pas terminée et nous sommes toujours engagés dans quatre types de guerre :

  • la guerre militaire dont nous constatons les résultats sur le terrain grâce à l’héroïsme de nos forces armées et de tous ceux qui les soutiennent ;
  • la guerre du blocus de plus en plus sévère et dont nous réussissons souvent à dépasser les obstacles ;
  • la guerre de l’Internet et des sites sociaux, un domaine où nos adversaires l’emportent haut la main, le plus souvent à cause de notre imprudence dans le traitement des informations qui nous parviennent ;
  • la guerre des corrompus qui dépend aussi de l’Internet.

Dire cela ne signifie pas que je justifie la négligence. Mais en parler implique de préciser, pour chacun des problèmes évoqués, à quel niveau elle se situe. Ainsi, dans le cas de la récente crise de pénurie du gaz domestique, je dis que la plus grave des négligences est venue du manque de transparence des institutions concernées, d’où l’impossibilité pour les citoyens de formuler des critiques objectives faute d’informations exactes. C’est là une négligence qui a été discutée au Parlement et dont le gouvernement a été saisi. Il n’empêche que le manque de transparence ne justifie pas de croire n’importe quelle information vicieuse, selon le principe : « Si un pervers vous apporte une nouvelle, faites en sorte de ne pas nuire à des gens par inadvertance ».

Et ce, d’autant plus que nous sommes aujourd’hui confrontés à ce qui est qualifié de Guerre de Quatrième Génération ou « Guerre de l’Information » impliquant des populations entières. D’où sur les réseaux sociaux, l’apparition de pages appartenant à de prétendus patriotes supposés tout près de vous, alors qu’elles sont publiées sur des sites localisés à l’étranger. Une fois que ces faussaires ont gagné votre confiance, ils commencent à distiller toutes sortes de rumeurs et d’informations d’ordre sécuritaire. D’ailleurs, nous vivons actuellement dans une période de « rumeurs sécuritaires » : rumeurs d’enlèvements ou d’agressions alors que personne ne porte plainte, rumeurs sur les taux de change ébranlant la confiance du citoyen en son gouvernement, etc. Des rumeurs prises en compte sans vérification aucune même lorsqu’elles concernent la santé de celui qui leur accorde un crédit injustifié.

D’où, à ce stade, une situation qui exige une extrême prudence, car du fait de leur échec via le terrorisme, puis via leurs agents syriens, ils passeront à un troisième plan consistant à créer le chaos au sein de la société syrienne. Un chaos dans lequel plongeront certains pour exhiber leur rhétorique, leur éloquence et leurs critiques au lieu de chercher des solutions. Pour ces gens là, celui qui souffre ne compte pas, alors qu’il ne peut pas s’offrir le luxe de les d’écouter, a besoin de soins et crie pour qu’on l’entende, tout comme le patient rendu chez un médecin n’attend ni sympathie, ni condamnation de sa maladie, mais attend un traitement.

Pour ne pas rester dans la théorie, intéressons-nous aux questions d’ordre pratique :   à quoi sommes-nous effectivement confrontés ? Réponse : il nous faut faire face à la pénurie en certains produits, aux monopoles et aux prix. Ces trois éléments fondamentaux sont liés directement ou indirectement, le principal défi étant d’assurer la fourniture des produits manquants, laquelle pose problèmes à trois niveaux.

En effet, la fourniture des produits importés dépend au premier niveau du blocus, d’où des difficultés d’approvisionnement supérieures à l’acheminement des produits locaux, difficultés que nous arrivons à surmonter dans les deux cas, car rien n’est impossible… En revanche, la bataille du blocus est une bataille en soi, comparable aux batailles militaires. D’ailleurs au cours de ce blocus qui s’est durci ces cinq dernières années, voire plus, nous gagnons souvent et perdons parfois comme dans le cas des batailles militaires, parce que les États ennemis modifient leurs méthodes et que le tout dépend du produit importé et du contexte politique. En tout cas, c’est là une responsabilité qui incombe aux autorités centrales, lesquelles s’acquittent de leur devoir autant que faire se peut en ces circonstances.

Le deuxième niveau concerne la distribution des produits, certains gouvernorats restant complètement ou partiellement démunis. Traditionnellement, les produits locaux ou importés sont directement remis aux différents secteurs d’activité sans poser de problèmes. Mais dans les circonstances actuelles, je pense qu’il faut organiser les distributions en fonction de la consommation, laquelle est fonction du nombre d’habitants, du type d’entreprises industrielles, agricoles ou artisanales, etc. Ce mécanisme évitera les distributions arbitraires et les réclamations injustifiées. Un mécanisme que le ministère du Pétrole a déclaré vouloir adopter il y a quelques jours. Nous espérons qu’il résoudra une partie du problème.

Le troisième niveau concerne le gouvernorat en tant que tel. C’est à ce niveau que fusent toutes sortes de problèmes en rapport avec les affaires, la corruption, les atteintes aux droits d’autrui, les fraudes, etc. Là-dessus, mon opinion s’est forgée bien avant la guerre et elle pourrait vous intéresser en tant qu’administrateurs locaux. En bref, lorsque le nombre de citoyens augmente par millions, il devient impossible de se contenter d’une administration centralisée aussi honnêtes, intègres et géniaux seraient les responsables. C’est à l’administration locale de jouer pleinement son rôle en définissant les normes et les mécanismes, en s’associant avec les acteurs locaux pour régler les problèmes précités ; lesquels problèmes, mis à part les pénuries, ont toujours existé.

Lorsque nous aurons construit un tel système au cœur même de cette société, il sera plus difficile de tricher et de nuire les uns aux autres. Par conséquent, je pense qu’il est du devoir de votre institution de travailler au plus vite à vos propositions, de les transmettre aux différents gouvernorats, puis au ministère de l’Administration locale. Elles seront discutées en Conseil des ministres et vous reviendront sous forme de décrets et, éventuellement, sous forme de lois. C’est de cette façon que nous trouverons de vraies solutions à notre problème actuel qui se résume en termes d’injustice de distribution et de corruption, lesquelles reviennent au même dans ce cas précis.

Abstraction faite des circonstances actuelles de la guerre, tous les problèmes dont nous souffrons viennent du fait que nous disposons de bonnes lois mais manquons de normes et de mécanismes efficaces. Si nous ne réglons pas cette faille, soyez sûrs que les meilleures lois et les meilleurs responsables ne résoudront pas nos problèmes. Nous devons en discuter dans un esprit mature et pratique, afin que nul ne puisse dire que ce peuple héroïque qui a sacrifié ses fils, a combattu sur tous les fronts et a survécu à l’océan de mensonges et de complots, a fini par être noyé sous un peu d’eau.

De ce qui relève de la guerre à ce qui relève de notre responsabilité

Certes, c’est la souffrance qui nous pousse à rechercher des solutions, mais nous ne devons pas trahir la vérité, auquel cas nous trahirions la patrie. Et la vérité est qu’il y a d’une part une guerre, un terrorisme et un blocus ; d’autre part, de mauvais comportements, de l’égoïsme et de la corruption. Par conséquent, nous ne sommes pas responsables d’une partie de ces vérités, mais nous sommes tous responsables partiellement ou totalement de l’autre partie. C’est pourquoi la reconstruction des esprits et la réparation des âmes est le plus grand défi.

Quant à la reconstruction physique, nous l’avons très vite démarrée dans toutes les régions libérées. Chaque fois que l’Armée est entrée dans une de ces régions, elle a été suivie par les institutions étatiques qui se sont chargées de rétablir l’eau, l’électricité, les transports, les infrastructures, répondant du mieux possible aux besoins essentiels des citoyens. Les plans de construction des zones détruites ou irrégulières ont été revus et leur mise a exécution a commencé dans les gouvernorats de Damas, d’Alep et de Homs. À Damas, une partie de l’infrastructure a été mise en œuvre par le secteur public, une autre partie a été prise en charge par le secteur privé.

Mais la vérité est qu’avant la guerre, nos ennemis savaient fort bien qu’ils nous laisseraient une infrastructure détruite, tout comme ils savent aujourd’hui que nous sommes capables de la reconstruire. Le plus difficile pour nous est de reconstruire les structures mentales détruites, un problème qu’il nous faudra saisir avec beaucoup de raison, de sérieux, de sagesse et de créativité. Si nous échouons, ce sera l’occasion pour nos ennemis de revenir attaquer la Syrie à un moment donné et une génération donnée.

Il n’empêche que quand nous avancerons dans le processus de reconstruction et de reconsolidation de nous-mêmes, les événements politiques tourneront en notre faveur même s’ils sont pleins de haine et de complots, car une société solide et un État fort nous permettront de faire respecter nos principes nationaux :

  • l’avenir de la Syrie est exclusivement l’affaire des Syriens ;
  • les conseils et l’aide de ses amis sont les bienvenus ainsi que l’Organisation des Nations Unies tant qu’elle s’appuie sur sa Charte fondée sur la souveraineté des États ;
  • la souveraineté nationale est sacrée et le fait qu’elle ait été violée par des terroristes et des agents de l’étranger à l’intérieur et par une agression étrangère de l’extérieur, ne signifie pas qu’il faille renoncer à son essence fondamentale qui implique une décision indépendante ;
  • ce qui est soulevé au cours des discussions portant sur la Constitution dans le cadre du comité issu du Sommet de Sotchi est de la même veine ; la Constitution est le destin du pays et ne peut faire l’objet de concessions ou de complaisances, la moindre faiblesse dans ce sens pouvant coûter encore plus cher que la guerre.

Une guerre menée par le peuple syrien pour justement défendre son indépendance. Il serait donc absolument illogique qu’une quelconque solution politique passe par l’abandon de cette indépendance. Ce qui implique que nous ne devons pas permettre aux États hostiles d’atteindre, par le biais de leurs agents de nationalité syrienne, n’importe lequel de leurs objectifs en interférant dans la composition ou les mécanismes de travail du Comité constitutionnel, de telle sorte qu’ils leur facilitent l’obtention de ce qu’ils n’ont pu obtenir par la guerre.

Mesdames et Messieurs,

Bien que ledit « processus politique » lancé en 2012, suite à la Conférence de Genève, n’a abouti à rien parce que les États agresseurs persistent dans leur agression et bloquent tout processus sérieux, notamment ceux de Sotchi et d’Astana, il a quand même eu un résultat positif en faisant tomber tous les masques des États souteneurs du terrorisme, qu’ils soient arabes, régionaux ou occidentaux et particulièrement les masques des agents de l’étranger de nationalité syrienne. Désormais le jeu se déroule en pleine lumière, l’exemple le plus évident et le plus odieux est probablement le débat sur la formation du « Comité constitutionnel ».

Un débat qui dure depuis l’Accord de Sotchi [17 septembre 2018 ; NdT] et un comité constitutionnel au sein duquel existe une part partageant le point de vue de l’État syrien sans le représenter. En effet, nous n’avons pas envoyé de représentants, mais nous supposons que le point de vue de l’État représente actuellement le point de vue de la plupart des Syriens ; alors que, comme vous le savez, une autre part de ce comité ne partage pas le point de vue de l’État syrien, mais partage ouvertement celui de l’État turc. Par conséquent, ses membres ne représentent ni la Syrie ni même eux-mêmes et la question est de savoir si les discussions portent sur la Constitution turque ou sur la Constitution syrienne dont les seconds ne connaissent probablement pas grand-chose. L’important est que les choses sont devenues claires et que plus personne ne nie que ce dialogue a lieu entre d’une part, des patriotes ; d’autre part, des agents de l’étranger.

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Du valet de l’Amérique au valet turc et inversement

Car suite à leur échec lors des deux précédentes étapes fondées sur les terroristes et les agents de l’étranger, les ennemis qui continuent à conspirer contre la Syrie sont passés à l’activation de l’agent turc. Comme vous le savez, cela s’est passé en 2018 lorsqu’ils l’ont poussé à diriger ses forces vers le nord et l’est de la Syrie après les événements de la ville d’Afrin. Et maintenant, les menaces concernent le reste des zones nord et est du pays. Il n’empêche qu’en dépit de ses mises en scène, le Frérot Erdogan, qui cherche à se faire passer pour un faiseur d’événements, se fâche, tempête et dernièrement prévient que sa patience s’épuise, n’est en réalité qu’un petit valet chez l’Américain. Je n’ai pas pour habitude de dire des grossièretés. Nous parlons de faits.

D’ailleurs, la « zone de sécurité » sur laquelle travaille actuellement le Turc est la même zone qu’il réclamait depuis le début de la guerre. Bientôt huit ans qu’il réclame ou, plus exactement, supplie l’Américain de l’autoriser à entrer dans la région nord et la région est en Syrie. Mais l’Américain lui répondait quelque chose comme : reste à l’écart, ton tour n’est pas encore arrivé. Pourquoi ? Parce qu’à l’époque, les terroristes s’acquittant convenablement des tâches prévues par les planificateurs, le rôle de la Turquie n’était pas nécessaire. Mais, après la libération d’Alep, les choses ont commencé à changer. Puis, après la libération de Deir ez-Zor et la levée du blocus, les choses sont devenues mauvaises. Et, après la libération de la Ghouta et de la campagne de Damas, de la campagne de Homs, d’une partie de la campagne de Hama, de la région sud en direction de Daraa, la situation est devenue franchement dangereuse. Il ne leur restait plus qu’Idleb et quelques régions où des groupes se battaient en faveur de l’Américain. C’est alors que le rôle du Turc est devenu nécessaire et essentiel pour rebattre les cartes.

En ce qui nous concerne, tous leurs plans n’empêcheront pas que chaque pouce de terre syrienne sera libéré et que tout occupant sera traité tel un ennemi. Ce n’est pas une opinion politique. C’est une évidence nationale qui ne souffre aucun débat. C’est une question réglée.

Notre problème ne réside pas dans leurs plans successifs, mais dans les Syriens qui ont collaboré avec les étrangers, les Occidentaux, les Américains, les Turcs. Notre problème est dans ceux qui ont offert aux Turcs les prétextes de leur ingérence précoce en Syrie.

Si nous remontions les événements, nous nous souviendrions de ces groupes d’individus apparus sous des slogans de liberté, de dignité et de démocratie, lesquels se sont transformés en groupes armés au sein de ladite « armée libre » -l’armée libre terroriste- avant d’allonger leurs barbes et de virer de bord lorsque le Front al-Nosra est né, puis de les allonger encore lorsque Daech est arrivé, pour finir par rejoindre les nouveaux groupes opérant sous les ordres de l’Américain quand il a décidé de prétendre qu’il combattait le terrorisme et que le rôle de Daech devait prendre fin.

Qu’est devenue cette liberté qu’ils n’ont cessé d’évoquer ? Il semble qu’elle ne se loge que dans le giron de l’Américain ou de l’occupant et qu’ils ne se sentent dignes que lorsque leur dignité est piétinée. Il semble aussi que leur démocratie réside dans la libre circulation des forces étrangères sur leur terre, au point que la question devient : comment se fait-il que vous vous comportez comme des lions contre les vôtres et comme de petits chats contre l’occupant étranger ? Nous, nous n’avons pas la réponse. Mais nous savons parfaitement que la majorité des Syriens présents dans les régions occupées sont pour l’État et la patrie, sont des patriotes sous le joug des groupes d’agents de l’étranger.

À ces groupes qui parient sur l’Américain, nous disons qu’il ne vous protégera pas, ni ne vous gardera dans son giron ou en son cœur. Il vous gardera dans sa poche comme monnaie d’échange en dollars, un échange déjà commencé. Si vous ne vous préparez pas à résister et à défendre votre pays, vous ne serez que des esclaves de l’Ottoman. Seul votre pays vous protégera lorsque vous rejoindrez les rangs de l’Armée arabe syrienne et que vous combattrez sous son drapeau. Lorsque nous nous tenons dans un même camp face à un même ennemi et que nous visons dans une même direction au lieu de nous viser les uns les autres, nous n’avons rien à craindre quelle que soit l’importance des menaces. Aujourd’hui, il vous appartient de déterminer ce que l’Histoire impitoyable retiendra de vous en comparaison avec vos frères syriens ; lesquels, dès les premiers jours de la guerre, ont opté pour leur pays, l’ont défendu au prix d’énormes sacrifices, ont sauvegardé sa souveraineté et ont repoussé les terroristes. Aujourd’hui, il vous appartient d’être maître sur votre terre et dans votre pays ou esclave de l’occupant.

Comme vous l’avez sans doute remarqué je n’ai pas nommé ces groupes. Mais, comme d’habitude, dans quelques heures ou quelques jours viendront les déclarations attaquant ce discours, vous saurez alors qui ils sont, vu qu’ils se trahiront eux-mêmes.

De l’hommage aux actes dus aux Défenseurs de la patrie

Mes frères et sœurs,

Les horreurs de la guerre que nous avons vécue, chacun de nous défendant la patrie là où il se trouvait, ont profondément marqué nos âmes et nos cœurs. Seules les victoires de l’Armée sur les champs de bataille pourront en alléger les souffrances. Derrière chaque évènement joyeux que nous vivons se tient une famille qui a perdu un être cher, pour que vivent d’autres familles, ou un blessé qui a perdu une partie de son corps, pour le salut des autres. Envers tous ceux-là, l’État et le peuple ont désormais une obligation morale et nationale de soutien par des actions et non seulement par des paroles. Plusieurs décisions ont été prises afin de leur accorder la priorité dans divers secteurs, tels que l’emploi, le logement, l’enseignement supérieur et les bourses. Des études sont en cours pour d’autres décisions en faveur d’autres priorités dans d’autres secteurs.

Partant du principe de justice qui distingue ceux qui ont rejoint l’armée de ceux qui ont fui leur devoir de défense de la patrie, il nous est impossible de les mettre sur un pied d’égalité, même dans les cas où celui qui ne s’est pas engagé bénéficie d’une dispense légale. Par conséquent, les jeunes qui ont perdu les années les plus importantes de leur vie et ont renoncé à construire leur propre avenir pour répondre à l’appel du devoir seront également prioritaires dans certains secteurs. Là aussi une série de décisions sont déjà en cours d’application.

Nous n’oublions pas nos kidnappés. Nous en avons libérés des centaines en sachant que la joie de la libération des uns ne suffit pas à soulager les familles dont les proches sont encore entre les mains des ravisseurs. Nous ne cesserons de travailler pour les libérer ou connaître leur sort. Nous n’avons jamais négligé ni ne négligerons la moindre occasion de les ramener. Nous ne manquerons pas d’exploiter toutes les occasions et tous les moyens possibles dans ce but.

Mesdames et Messieurs,

Les principales missions confiées à l’administration locale sont prometteuses, mais les défis à venir sont considérables. En effet, si les élections réussies sont l’un des indicateurs du rétablissement, le redressement et la stabilité ne seront atteints qu’après l’élimination du dernier terroriste du dernier pouce de notre territoire libéré. Certes, le terrorisme a détruit nombre de nos infrastructures nationales, mais il n’a pas détruit notre volonté. Et c’est en vous appuyant sur cette volonté populaire, source de soutien pour tout travail institutionnel, que vous réussirez. Obtenir ce soutien et réussir dans votre mission de représentants du citoyen impliquent d’une part, que vous gagniez sa confiance par votre assiduité et votre dévouement ; d’autre part, que vous le convainquiez de l’efficacité de votre institution par votre respect de la Loi, votre lutte contre la corruption et le favoritisme, votre performance dans l’exploitation optimum des ressources humaines et financières dans vos régions afin qu’elle se répercute sur son quotidien, par votre écoute attentive et votre relation amicale.

Une nation forte ne peut se satisfaire d’avoir tenu face à la guerre et de restaurer ce qui a été détruit. Elle se bat, restaure et se développe car ses enfants n’aspirent pas à revenir vers ce qu’elle fut avant la guerre, mais à ce qui la rendrait meilleure que par le passé. Telle est la conséquence naturelle de ce qu’elle a payé de plus cher par le sang de ses blessés et la vie de ses martyrs.

Mesdames et Messieurs,

Je vous souhaite le plein succès de vos considérables missions. J’aurais aimé vous saluer un par un. Je vous prie de transmettre mes salutations à toutes les filles et fils des régions, villes et villages que vous représentez.

Que la paix et la miséricorde de Dieu vous accompagnent.

Dr Bachar al-Assad

Président de la République arabe syrienne

Transcription et traduction par Mouna Alno-Nakhal

Le progrès, une idéologie d’avenir ?...

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Le progrès, une idéologie d’avenir ?...

par Hervé Juvin

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Hervé Juvin, cueilli sur son blog et consacré à l'idéologie du progrès, qui se trouve au cœur de la doctrine politique d'Emmanuel Macron. Économiste de formation, vice-président de Géopragma, Hervé Juvin est notamment l'auteur de deux essais essentiels, Le renversement du monde (Gallimard, 2010) et La grande séparation - Pour une écologie des civilisations (Gallimard, 2013). Candidat aux élections européennes sur la liste du Rassemblement national, il a publié récemment un manifeste intitulé France, le moment politique (Rocher, 2018).

juvin.jpgLe progrès, une idéologie d’avenir ?

Enrôler le progrès à son usage unique ; c’est la grande idée politique d’Emmanuel Macron. Le combat entre progressistes et conservateurs remplacerait le débat entre droite et gauche.Vieillie, dépassée, la confrontation entre socialistes et libéraux ferait place à une confrontation entre l’avenir et le passé, ceux qui avancent et ceux qui bloquent, la lumière et la nuit. On croirait entendre Jack Lang en 1981… Le simplisme a une force politique. L’avenir, qui est contre ?

La pertinence de l’opération pose pourtant question. Car tout se complique dès qu’il s’agit de définir le progrès dont l’avenir doit être porteur, cette valeur supposée positive, à laquelle s’oppose le conservatisme, si aisément jugé négatif. Sauf qu’il n’est pas certain que le progrès, celui que désignent les progressistes, soit exactement le futur ; de même qu’il n’est pas certain que la volonté de conserver, attribuée aux opposants, s’enlise dans le passé. Et si c’était le contraire ? Et si « je maintiendrai » était la formule révolutionnaire du futur ?

La belle route du progrès

L’avenir tel que La République en Marche veut y conduire la France a été écrit en 1990. Libre échange, entreprises mondiales, sociétés multiculturelles, règne du droit et uniformisation du monde sur le modèle américain. La chute de l’empire soviétique promettait l’union planétaire, la démocratie mondiale, et le libéralisme devenait la seule politique possible. C’était la fin de l’histoire, qui s’en souvient ?

Le libre-échange allait bénéficier à tous ; d’ailleurs, aucun économiste ne peut être protectionniste, affirmaient doctement des experts payés pour leurs discours par les banques et les fonds d’investissement. Les multinationales avaient carte blanche ; délocaliser, c’était l’avenir ! Les leçons du XXe siècle étaient tirées ; le nationalisme c’est la guerre, et la Nation, dans ses frontières, était une forme politique dépassée. Le sort des peuples européens se confondait avec l’intégration de l’Europe. L’euro devait donner à l’Europe sa forme fédérale, appelée à attirer toutes les Nations.

hj11.jpgLa société multiculturelle était l’avenir ; elle abolit les frontières ; elle ne connaît la diversité qu’individuelle, et elle nous promet la paix et l’amitié entre tous les hommes unis par le commerce. Ils ne formeront plus des peuples, mais une humanité dans laquelle tous font valoir les mêmes droits, partagent les mêmes désirs, bref, deviennent les mêmes. La croissance allait sauver le monde ; la Chine marchait vers la démocratie à mesure que le bol de riz se remplissait. Le droit et le marché en avaient fini avec la politique ; la puissance, la souveraineté, la Nation, autant de vestiges à mettre au grenier. Ajoutons que le monde est à nous, que nous nous levons chaque matin pour tout changer, que tous les milliardaires du monde n’aspirent qu’à construire un monde meilleur, et que la liberté oublieuse du passé assure que chacune, que chacun se construise lui-même un avenir radieux.

C’étaient les années 90. Un autre monde. C’est toujours la rengaine du progrès telle que l’entonnent celles et ceux qui n’ont rien vu, rien appris, rien compris depuis plus de vingt ans. Et c’est ce que des dirigeants européens autistes, un Président français vieilli avant l’âge, veulent continuer à nous faire croire comme progrès. Ce que la République en Marche veut faire croire à la France. Et pourtant…

L’avenir a changé de route. La zone euro est en panne ; non seulement l’Europe recule par rapport à tous les autres continents, mais en Europe, les pays de la zone euro sont derrière les pays qui ont gardé leur monnaie nationale, à commencer par la Grande-Bretagne. Le commerce international est en recul, depuis que les coûts du transport ont cessé de baisser, depuis que les entreprises redécouvrent que l’éloignement est un facteur de risque.

La part des multinationales dans l’activité mondiale baisse, pour la première fois depuis les années 1980. La dénonciation des pratiques commerciales déloyales est au cœur de tous les débats internationaux, et la hausse des tarifs douaniers, le resserrement des normes et des contrôles, est partout la réponse à des situations où la concurrence est inégale. Plus personne n’oserait dire que « le doux commerce » est la voie de la paix ! Il n’y a pas de marché quand les systèmes de valeurs, les priorités, diffèrent.

Analysant la perspective de voir les États-Unis couper Huawei de ses fournisseurs occidentaux ou taiwanais, même le très libéral The Economist reconnaît que « la technologie ne peut rien contre la politique » ! Dans les cercles internationaux, et même à Davos 2019, le constat s’impose ; la mondialisation a fait quelques milliers de milliardaires, elle a sorti de la pauvreté 1,2 milliard d’Asiatiques, elle a surtout détruit des classes moyennes occidentales qui devaient l’essentiel de leur pouvoir d’achat, non à leur performance individuelle, mais à la solidité du cadre national et des systèmes sociaux en vigueur, des politiques salariales aux mutualisations internes. Et l’individualisme progresse sur fond de désespoir, avec un Japon, une Allemagne, une Corée du Sud, qui découvrent que l’isolement est la première maladie moderne, et que la réussite économique ne donne pas l’envie de vivre.

Le nouveau signe du progrès

Le progrès aujourd’hui n’est pas ce qu’il était en 1990. Les Français l’ont bien compris. Le progrès s’appelle circuits courts, il s’appelle relocaliser, se fournir à proximité, savoir qui produit quoi, et comment. L’avenir est fait d’héritages à conserver et à transmettre, plus beaux, plus riches, plus vivants. Le progrès s’appelle lutter contre l’esclavage et le trafic d’êtres humains qui sont le vrai nom de l’immigration. Le progrès s’appelle frontière, pour ceux qui veulent choisir leurs lois, leurs voisins, et leur destin. Le progrès s’appelle renouer avec l’histoire pour se projeter sans se perdre, il signifie préférer le citoyen à l’individu, parce que lui seul rend possible l’action collective, et que citoyenneté rime avec liberté. Et le progrès s’appelle retour au territoire, retour à la famille, aux liens et aux siens, parce que nul ne survivra seul à l’effondrement de nos sociétés et de la vie.

hj1.jpgL’avenir a changé de sens, et le progrès est l’inverse de ce qu’une politique française entêtée, aveugle et autiste, fait subir aux Français. Partout, l’État Nation est la forme politique de la modernité, et partout, les États Nations cherchent à affirmer leur unité interne, pour mieux faire face aux défis extérieurs qui se multiplient. Partout, la frontière retrouve sa fonction vitale ; faire le tri entre ce qui vient de l’extérieur, qui est utile, choisi, et qui entre, et ce qui est dangereux, toxique, et qui reste à l’extérieur. Partout, l’unité nationale est une priorité.

Partout aussi, l’État est appelé à redécouvrir son rôle ; protéger, promouvoir, préférer les citoyens. Même Henry Kissinger (Le Débat, nov-déc. 2018) appelle les États à prendre le contrôle d’Internet ! Même Davos sent vaciller ses certitudes mondialistes et témoigne du malaise dans ce qui reste du monde global ! Partout, sous des formes et des contours divers, le besoin de dire « nous » l’emporte sur le « je » de l’isolement et de la détresse. Et partout, être respecté, être associé, être représenté, devient plus important que les bénéfices économiques promis par des experts méprisants, distants et absents.

Quand le progressisme se confond avec le bougisme — changer tout, tout le temps et pour rien — le progrès s’appelle demeurer. Quand le progressisme signifie sacrifier au court terme un patrimoine, des infrastructures, des traditions, le progrès s’appelle maintenir. Quand le progressisme s’attaque aux mœurs, aux institutions, aux familles, aux corps et à la vie, le progrès s’appelle préserver. Parlez-en à ceux de l’Est européen, ils savent que conserver, maintenir, défendre et préserver peut être la promesse qui fait se tenir debout et qui ouvre toutes grandes les portes de l’avenir !

Et voilà que la confusion se dissipe. N’en déplaise à Mme Nathalie Loiseau, il n’y a pas et il n’y aura pas de souveraineté européenne parce que la souveraineté est l’apanage des peuples, et qu’il n’y a pas, il n’y aura pas de peuple européen. N’en déplaise à Emmanuel Macron, le libre échange est en recul, comme le commerce mondial, parce qu’ils sont à l’origine de la plus formidable régression sociale que l’Europe ait connue. N’en déplaise à des socialistes qui ont trahi le peuple, les frontières sont de retour parce que leur ouverture détruit les acquis sociaux, le droit du travail et les solidarités nationales plus vite que n’importe quel autocrate illibéral.

N’en déplaise aux européistes de la fuite en avant fédérale, comme aux nostalgiques d’une grande Europe aux ordres du Reich, l’État Nation est la forme politique de la modernité, et les rêves du multilatéralisme, du post-national et de la démocratie mondiale ont fini dans les poubelles de l’histoire. Qu’elles y restent ! Et n’en déplaise aux donneurs de leçons, le dépassement des Droits de l’individu est en cours, des Droits qui n’ont de réalité que quand les citoyens dans une société organisée et grâce à un Etat fort, décident de les honorer.

hj2.jpgVoilà notre situation historique. Un nouvel obscurantisme nous rend prisonniers. Il s’appelle globalisme, multiculturalisme, individualisme. L’idéologie qu’il constitue est rétrograde, elle répète des refrains qui ont trente ans d’âge, et elle nous bouche l’avenir. Nous devons allumer d’autres Lumières pour faire reculer l’obscurité, et nous libérer des mensonges officiels comme des inquisiteurs qui appellent « fake news » ce qui révèle les mensonges de l’oligarchie au pouvoir. Nous devons suivre l’enseignement de Spinoza, de Kant, et nous libérer de la religion laïque de l’économie, qui a remplacé les religions divines sans rien tenir de leurs promesses ! L’avenir s’appelle Nation, s’appelle citoyen, s’appelle frontières. Le changement s’appelle sécurité, autorité, et stabilité. Et le progrès s’appelle demeurer Français, bien chez nous, bien sûr notre territoire, bien dans nos frontières, pour être à l’aise dans le monde.

Il est grand temps que la France se réveille du sommeil de plomb dans lequel le socialisme l’a plongé. Il est plus urgent encore que La République En Marche cesse de mettre la France à reculons, de vendre pour changement une rengaine que personne n’écoute plus, et de nommer progrès ce qui a provoqué un recul français manifeste, douloureux, et continuel depuis trente ans. Nous qui défendons la Nation représentons le progrès, le vrai, celui qui est partagé par tous. Nous représentons les libertés publiques, et la première d’entre elles ; la liberté de choisir qui est Français. Nous voulons que la France reprenne sa place dans le monde ; nous allons faire rentrer la France dans l’histoire ; nous allons rendre à la France son avenir, un avenir choisi, pas celui qu’on nous impose, un avenir voulu, pas celui des gérants de fonds, un avenir qui en finisse avec les vieilles recettes et les vieilles illusions, un avenir que nous aurons choisi !

Hervé Juvin (Blog d'Hervé Juvin, 18 février 2019)

In Face of Yellow-Vest Critics, France Moves to Criminalize Anti-Zionism

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In Face of Yellow-Vest Critics, France Moves to Criminalize Anti-Zionism
 


Ex: https://www.unz.com

The French Jewish intellectual Alain Finkielkraut was recently profusely insulted by yellow-vests on the margins of a demonstration. This attack has been widely-portrayed as anti-Semitic, even though the yellow-vests in question explicitly attacked Finkielkraut as a Zionist. As Damien Viguier, the anti-Zionist intellectual Alain Soral’s lawyer, observed:

Alain Finkielkraut was called “a dirty Zionist shit (a Zionist two times again and “shit” perhaps three times more), a “fascist,” a “racist (two times), and “hateful.” He was asked to leave the demonstration in direct times: “get out of here” (twice), “piss off,” “go back home to Israel!” I can see in all this insults, or defamatory comments, I would even grant a light violence, but I find no trace of a discriminatory motivation. This shows well that the words “anti-Semite” and “anti-Semitic” are used in an absolutely arbitrary manner.

It is true that “Zionist” is often used as a euphemism for “Jew.” But it is also true that many anti-Zionists are happy to befriend genuinely anti-Zionist Jews such as Gilad Atzmon (himself an associate of Soral’s). Finkielkraut was likely attacked for his values rather than his ethnicity.

This subtlety did not prevent the incident from triggering a veritable pro-Semitic moral panic across the entire politico-media class. The media lamented the “anti-Semitic” attack on Finkielkraut and he was comforted by politicians from across the political spectrum, from the far-left to the far-right, including the bulk of prominent nationalist and identitarian figures.

Much of the foreign press (the London Times, The Jerusalem Post, the Jewish Telegraph Agency . . .) misrepresented things further, claiming that Finkielkraut had been called a “dirty Jew.” This is a genuine example of fake news.

Then a Jewish cemetery in the Alsatian village of Quatzenheim was desecrated, with over 90 tombstones being sprayed with with swastikas and anti-Semitic slogans. One tombstone was sprayed with the words: “Elsassisches Schwarzen Wolfe,” meaning “Alsatian Black Wolves,” an Alsatian nationalist group which has been inactive since 1981 . . . Of course, a hate hoax cannot be excluded: one thinks of the recent Jussie Smollett debacle or the Israeli-American who instigated 2000 supposed anti-Semitic bomb and shooter threats over the years.

For those whom anecdotal evidence was not sufficient, the regime also trotted out the usual “statistics” about, seemingly released every year of every decade, showing a massive increase in “anti-Semitic” acts. I will only say that such statistics are dubious in general, repetitive, and obviously ethnically and politically convenient. Grand old man Jean-Marie Le Pen commented:

There is no anti-Semitism in France which would justify a mobilization of public opinion. . . . Incidentally, we’re given a figure of a 74% increase in [anti-Semitic] attacks. Compared to what? I ask that we have the list of all these attacks committed against the Jews, in such a way that we can actually tell the difference between a graffiti, a murder, a telephone call, or a schoolyard scuffle. It is true that radical Islamism is extrapolating in a sense the Israeli-Arab conflict into France. It is much more a matter of anti-Zionism than anti-Semitism.

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Regardless of whether the Quatzenheim incident is authentic, and it could well be, this event immediately prompted a solemn visit by the President of the Republic himself, Emmanuel Macron. This was followed by a national call to demonstrate against anti-Semitism, initiated by the Socialist Party but with virtually the entire political class following suite.

The response of both of the indigenous French people and the Africans/Muslims was lackluster however. According to the official media, some 20,000 people demonstrated in Paris and negligible amounts in the rest of the country. Actually, as the 20,000 figure was provided by the Socialist Party itself, we can be sure that this is an overstatement.

Serge Klarsfeld, one of the leading lights of the highly-profitable local holocaust industry, could not conceal his disappointment, telling the top journalist Jean-Pierre Elkabbach (a fellow Jew[1]) on television:

The masses were not there. The crowd was not there. The French on the whole were not there. There were demonstrations, but I was there, I was there with my entire family and I saw a lot of familiar faces. But the crowd did not come, and which is indignant, should have come. . . . In Lyon there were 1500 or 2000 people. That is not a lot for a big city like Lyon. The crowd was absent and those who were not Jewish were generally absent!

This is in stark contrast with the similar 1990 Carpentras Affair, during which a Jewish cemetery was also desecrated. The pro-Semitic demonstrators following this incident numbered over 200,000 in Paris alone. The event was skillfully exploited by the Socialist President François Mitterrand and by the politico-media class in general by abusively linking this event to Jean-Marie Le Pen’s rapidly-rising Front National (FN). This contributed to making the FN unhandshakeworthy and to preventing any alliance between Le Pen’s nationalists and the mainstream conservatives, which would have spelled doom for the Left. It was later shown that the FN had nothing to do with the incident, which had apparently been instigated by a handful of neonazis with no links to the party.

People should generally speculate less about the authenticity of an event (e.g. 9/11, the Reichstag Fire), which is often difficult to prove one way or the other, than on whether the event has been used as a pretext by the ruling elite to do something questionable or disproportionate (often something which it had been hankering to do for a long time), which is typically quite easy to demonstrate.

This time, as Klarsfeld complains, the gentiles were not so interested in these theatrics. However, the event is having significant political and legal effects. The Macron regime is exploiting the incident to implement measures which have long been demanded by the CRIF (Representative Council of Jewish Institutions of France), the country’s powerful official Jewish lobby. Macron himself appeared before the (very conveniently-timed, as it happens) CRIF annual dinner, where the crème de la crème of the French political class regularly appear, in a solemn ritual of solidarity and genuflection before the Lobby-That-Doesn’t-Exist.

Macron made a number of promises to the CRIF:

  • Three small “anti-Semitic” nationalist groups would be banned (Bastion Social, Blood & Honor Hexagone, and Combat 18).
  • A new law strengthening the state’s already considerable ability to censor anything it deems to be “hate speech” on social media (the French government is among the world leaders in demanding and obtaining the suppression of content on Twitter, behind only Turkey and Russia).
  • Most significantly, France would adopt the International Holocaust Remembrance Alliance’s “working definition of anti-Semitism,” which ludicrously includes anti-Zionism as an integral part of anti-Semitism. Thus, Jewish organizations and the French government are moving to outright criminalize opposition to Jewish ethno-nationalism (the definition of Zionism) all the while criminalizing all Western ethno-nationalisms as being discriminatory, hateful, xenophobic, etc.

This was quickly followed the European Union me-too-ers in Brussels making their own proposals for an “anti-Semitism pact,” notably aimed at punishing Hungarian Prime Minister Viktor Orbán’s campaign raising awareness around international financial speculator George Soros’ multi-million dollar efforts to flood Europe with migrants and undermine traditional European culture and ethnic identity.

soralgoy.jpgSurprisingly, Soral’s anti-Zionist and civic nationalist association Égalité & Réconciliation actually hailed Macron for resisting the CRIF’s demands, bowing to them only reticently, and in some cases only symbolically. After all E&R itself, the most prominent anti-Zionist organization in France, will not be banned. The social-media censorship legislation will only be presented in parliament in May. And, apparently, France’s redefinition of anti-Semitism to include anti-Zionism will not be legally-binding, but will be used to educate to policemen and judges (go figure). All this, E&R surmises, left the CRIF’s audience underwhelmed. And, E&R notes that the CRIF’s demands are “extremely anti-popular and legally untenable . . . unless there is a complete shift to a communitarian [ethnic] dictatorship.”

Let us return to the original “victim” of all this, Alain Finkielkraut. Following the incident, an immediate “investigation” was launched of the various “perpetrators,” showing the absurd judicialization of French life. Finkielkraut, recently appointed as one of the forty “Immortals” of the Académie française, has been known to the younger generation primarily as an anti-racist Jew turned neoconservative once he realized Islamic immigration to France was bad for the Jews. He has become a popular Internet meme for his numerous televized hysterical outbursts: “Shut up! Shut up!”

Personally I haven’t followed Finkielkraut very closely and whenever I listen to him his discourse sounds like over-complicated pilpul. That said, he has objectively voiced a number of French identitarian concerns over the years. In 2005 he correctly and controversially told the Israeli newspaper Haaretz: “People say that the French national [football] team is admired because it is black-blanc-beur [black, white, Arab]. In reality, the national team is today black-black-black, which makes it the laughingstock of Europe.” There was clearly an element of rivalry in claiming the status of top ethnic victim. Finkielkraut also told Haaretz:

I was born in Paris and am the son of Polish himmigrants, my father was deported from France, his parents were deported and murdered at Auschwitz, my father returned from Auschwitz to France. This country deserves our hatred. And what it did to my parents was far more brutal than what it did to the Africans. And what did it do to the Africans? Nothing but good. My father was forced to endure hell for five years. And I was never taught hatred. Today the blacks’ hatred is even stronger than the Arabs’.

In 2017, upon the death of the French rock singer Johnny Hallyday, Finkielkraut told the right-wing journalist Élisabeth Lévy (another fellow Jew, at once moderately anti-Muslim and hysterical on anti-Semitism): “the little people, the little whites went in to the streets to say adieu to Johnny. […] The non-natives[2] shone by their absence.”

In the footage of his “assault” by the yellow-vests, Finkielkraut however played his role to perfection, bearing his grotesque attackers’ insults with calmness and dignity. He then appeared on the radio to discuss the incident and emphasized that the attackers were probably of Islamic origin:

When one hears this slogan, “France is ours” [pronounced by one of the yellow-vests], one could thinks this is a variant of “France for the French” of classical fascism. But in fact no: he is saying “France is ours, it belongs to us Islamists.” He therefore is a believe in the theory of the Great Replacement. I do not say this Great Replacement is taking place, but for him it should take place. And for him, the Jews should be the first to be kicked out.

gjcar.jpgOne will appreciate the utter tartuffery of claiming an opponent is promoting the Great Replacement while denying that it is taking place.

I will take this opportunity to emphasize again the Soviet-style absurdity of the French politico-media class’s denial of the Great Replacement. The replacement of the indigenous French population by both European and non-European (overwhelmingly African/Muslim) allogenes is visible in every major French city and, increasingly, in towns and villages across the country. And yet, our treacherous ruling elite, media, and even Wikipedia claim that all talk of a Great Replacement is a mere “conspiracy theory.” I’m not sure even Pravda’s claims concerning the workers’ paradise were so bold.

As it happens, Finkielkraut’s attackers seem to have been Muslims and one, “Benjamin W.,” appears to be an indigenous French convert. It seems quite likely that they were indeed influenced by Soral or at least the multiracial “patriotic” anti-Zionist culture he has created.

All in all, these events are illustrative of the French and Franco-Jewish elites manias for anti-Semitism and the growing indifference of the French and Afro-Islamic populations to such theatrics. The Lobby-That-Doesn’t-Exist – denounced by French leaders as varied as Charles de Gaulle, Raymond Barre, and François Mitterrand – continues to play the victim. But their power is weakening; and they know it. Macron himself, a convinced high-globalist, is only moderately interested in these matters. Many leading Jews, Bernard-Henri Lévy and Daniel Cohn-Bendit, have been extraordinarily alarmed by the uncontrolled and populist nature of the yellow-vest movement. Time will tell if this movement will participate in France’s liberation from globalism and the lobby’s distorting influence.

Notes

[1] Soral has observed that while Jews make up only 1% of the French population many French talk shows resemble “a little Jewish theater.” This disparate outcome and ethnic privilege should be noted.

[2] Actually, the non-souchiens, the non-French-by-blood. Souchien is a term coined by “anti-colonial” Arab-Berber racial activists. It is a homophone for sous-chien, “sub-dog.”

lundi, 25 février 2019

Michel Onfray charge Bernard-Henri Lévy : "Il est le prototype de tout ce que je n'aime pas en philosophie

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Michel Onfray charge Bernard-Henri Lévy : "Il est le prototype de tout ce que je n'aime pas en philosophie

 
Michel Onfray charge Bernard-Henri Lévy : "Il est le prototype de tout ce que je n'aime pas en philosophie"
 
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Quand Fabrice Luchini rencontre Michel Onfray

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Quand Fabrice Luchini rencontre Michel Onfray

dimanche, 24 février 2019

Cosmos russe contre Espace américain

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Cosmos russe contre Espace américain

Leonid Savin

Source: http://www.katehon.com

Le 12 avril, la Russie célèbre le Jour de la Cosmonautique. Le premier vol habité dans l’espace eut lieu en 1961 avec le cosmonaute russe Youri Gagarine. Les USA répondirent au programme spatial soviétique en créant l’ARPANET, qui posa les fondations de l’Internet. En fait, nous pouvons voir dans cette course à la supériorité davantage qu’une compétition technologique avec des slogans idéologiques.

Le terme « cosmos », qui est principalement utilisé en Russie, vient du grec est signifie « ordre ». En anglais, le mot « espace » est lié à l’idée d’expansion, c’est-à-dire un domaine qui est regardé comme le prochain pas pour conquérir la terre, la mer et l’air.

Les vols spatiaux introduisirent la cosmocratie dans la géopolitique, et à la fin du XXe siècle le Professeur d’Etudes Militaires Comparatives à l’Ecole d’Etudes aériennes/spatiales Avancées de l’US Air Force, Everett Dolman, suggéra l’introduction du terme « astropolitique ». Il dit : « La société doit considérer la conquête de l’espace comme un impératif moral, nécessaire pour la survie de la race humaine, et doit aussi se percevoir comme la mieux équipée pour dominer cette sphère (…) ». Il ne parle pas de la race humaine abstraite, mais de sa sous-espèce anglo-saxonne, formée après le combat contre les autres sur les vastes champs de la Terre. Ceci est connu sous le nom d’« esprit de la frontière », louangé par Frederick Jackson Turner à la fin du XIXe siècle, et s’élevant aujourd’hui jusqu’aux  hauteurs stellaires. Si à l’époque des pionniers l’« esprit de la Frontière » prétendait détruire des tribus indiennes, maintenant les USA sont capables de répéter cette expérience au niveau spatial. Ce n’est pas du tout par hasard que les USA créèrent la série de la « Guerre des Etoiles » et d’autres films de science-fiction classiques et célèbres comme « Avatar » ; c’est un autre retour de l’Inconscient Collectif des porteurs de  d’« esprit de la Frontière », réintroduit sous une forme moderne et équipé de méthodes de manipulation culturelle-informationnelle.

Les USA tentent de transformer ces fantaisies en réalité ; même leurs stratégies sont souvent approuvées par la recherche scientifique et le globalisme optimiste.

Le 22 avril 2010, le colonel de l’US Army et mainteneur Timothy Creamer, avec ses collègues à bord de l’ISS (ses membres étaient l’autre Américain – le capitaine, deux mainteneurs russes, et un Japonais) envoya un message à la Terre en utilisant Twitter.

Leur premier tweet dans l’espace était tout à fait inoffensif pour tous les utilisateurs de twitter : « Hello Twitterverse ! Nous sommes maintenant en train de twitter depuis la Station Spatiale Internationale – le premier tweet en temps réel depuis l’Espace ! A bientôt ».

Souvenons-nous que Twitter fut activement utilisé dans les émeutes massives en Iran en 2009, et la même année en Moldavie les manifestations furent appelées la « Twitter Revolution ».

L’autre morceau de la cosmocratie est la base du contrôle de l’espace extérieur. Le réseau américain de contrôle de l’espace extérieur est situé sur tous les continents et îles. Son but est de stimuler la conscience situationnelle comme l’un des principaux éléments de la guerre de réseau. D’après l’armée américaine, cela permettra aux USA d’atteindre une supériorité spatiale complète et d’« empêcher un Pearl Harbor spatial ». L’élite scientifique américaine décrit cela d’une manière plus délicate : détecter et traquer les objets spatiaux tels que les satellites et les débris orbitaux. L’ancien astronaute et général de l’US Air Force, directeur du Commandement Stratégique, Kevin Hilton, dit que la question des débris spatiaux est hors de contrôle : il y a en orbite autour de la Terre plus de 15.000 débris et morceaux de satellites et autres objets spatiaux. « On estime que ce nombre pourrait monter jusqu’à un total de 50.000 dans un futur pas très éloigné », a-t-il dit, et il a appelé les autres pays à coopérer pour résoudre ce problème.

Il est intéressant de savoir que l’idée d’utiliser l’espace pour stocker les déchets fut proposée à la fois par l’URSS et par les USA. En 1959, le scientifique soviétique Kapitsa proposa d’envoyer les déchets nucléaires dans l’espace. En 1972, Schlesinger proposa de faire la même chose en utilisant une navette réutilisable. Cette question demeure non-résolue aujourd’hui.

Cependant, la militarisation de l’espace est toujours un grave problème. Au milieu des années 2000, le Pentagone a défini de nouveaux objectifs dans ce domaine : création d’une arme aérienne anti-satellite, de systèmes de satellites de télécommunication, de lasers aériens et spatiaux, de vaisseaux d’études de l’espace profond, et de cargos spatiaux plus puissants. Des satellites avec divers moyens de surveillance furent lancés, et des systèmes laser furent créés.

next100.jpgGeorge Friedman, dans son livre The Next 100 Years, dit que bientôt le but du contrôle militaire et politique de l’espace sera la mise en œuvre de satellites portant des armes de destruction massive. La miniaturisation des armes et de divers systèmes automatiques est en cours de réalisation. Les experts disent que bientôt les nouveaux nano- et pico-satellites auront un diamètre de 10 centimètres environ.

Cela a provoqué une réponse : Vladimir Poutine a appelé à la prévention d’un espace extérieur militarisé, et a été appuyé par l’Assemblée Générale des Nations Unies, qui a adopté une résolution nommée Coopération internationale dans l’usage pacifique de l’espace extérieur. Cependant, du fait de la création de son système d’armes de destruction massive (WMD), les USA ont refusé de signer le document, et accusent maintenant les autres Etats de militarisation de l’espace.

Les USA ont maintenant montré la faiblesse de leur propre programme spatial (par exemple, la dépendance vis-à-vis des moteurs de fusées russes), et la Russie, au contraire, revendique le statut de puissance spatiale. Un nouveau cosmodrome [1] sera bientôt terminé, et bientôt les premiers satellites seront envoyés en orbite.

Ainsi, dans le contexte de l’astropolitique, la thèse d’Emmanuel Kant sur « le ciel étoilé au-dessus de nous et la loi morale au-dedans de nous » est à nouveau devenue urgente.

 

[1] Il s’agit du nouveau cosmodrome de Vostochny, dans l’Extrême-Orient russe, près du fleuve Amour. Un premier lancement de fusée a été effectué le 28 avril 2016. (NDT)

17:21 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : russie, cosmos, états-unis, espace | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

jeudi, 21 février 2019

The Republicans’ Millennial Problem

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The Republicans’ Millennial Problem

It's going to take more than policy gimmicks to compete with the growing allure of victimology

In a recent article at TAC, writer Alex Muresianu put into relief the difficulties that lie ahead for the GOP as it seeks to capture a larger chunk of the Millennial vote.

In the 2018 elections, voters between the ages of 18 and 29 voted for Democrats in House races by a margin of 35 points. Tellingly, Millennials who attended college were more likely to vote Democrat than those who didn’t. As a retired professor, I can attest to the immersion in leftist ideas that a college education, particularly in the humanities and social sciences, brings with it. But however we look at the demographic under consideration, the disparity in voting preferences cited by Muresianu remains quite noticeable.

Muresianu proposes that Republicans endeavor to reduce “income inequality” in part by making it easier to live in urban areas. Because of controls on who can build what in certain cities, which are invariably run by Democratic administrations, Millennials, who concentrate in those cities, are paying more for housing and rentals than they otherwise would. If more abundant and cheaper housing were available, those urban residents might reward the Republicans who helped bring this about by changing their party affiliations.

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Pardon my skepticism. For one, people tend to make their electoral choices for cultural and sociological—not just material—reasons. Further, it seems unlikely that policies, even ones as popular as affordable urban housing, can shake political loyalties that run so deep.

Let’s look at non-economic factors. Black voters are not rushing to embrace Donald Trump because he improved their employment prospects (unemployment is at its lowest rate since 2006). As a bloc, black voters loathe the president and prefer Democrats who—though they might not be much help financially—still appeal to their view of themselves as an oppressed minority.

Democrats play up race and gender because it works as an electoral magnet. Muresianu and I may not like this situation (personally I detest it). But it is nonetheless a winning strategy. Millennials vote for the Left because they have been conditioned to do so by social media, educational institutions, and their peers. They are not likely to be turned away by a policy gimmick—one that could only be implemented, by the way, if Republicans capture municipal governments, a prize that the GOP will not likely be winning in the near future. (The bane of the GOP, Bill de Blasio of New York City, won 65.3 percent of the votes cast in his last mayoral race.)  

This doesn’t necessarily hold in Europe, where some young people are more inclined to vote for the Right than they are here. In France, the Rassemblement National is building its base among Millennials; a similar trend can be seen at work among populist Right parties in Eastern Europe. In Hungary, the favorite political party among university students is the very far Right (I don’t use this term lightly) Jobbik Party. But there are also variables at work in Europe that have helped make the young more conservative: less urbanization in some countries than is the case here, a high degree of ethnic and racial homogeneity, and the persistence of traditional family and gender relations are all factors that counteract the cultural-political radicalization of young adults.

In the U.S., we may have reached a perfect storm for this radicalization, because very few of the countervailing forces that continue to operate in other societies are present here. This is not to even mention the giveaway programs (masquerading as “socialism”) that the Democrats have promised the young. How can Republicans match such largesse?

Moreover, a growing percentage of Millennial voters are multiracial and generally tend toward the Left. A study by the Brookings Institute in 2016 indicates that no more than 55 percent of those between 18 and 34 are white. It is hard to imagine that these non-white young voters, who are now solidly on the Left, will embrace Republican politicians because they promise to free up the urban rental and real estate markets.

Political and cultural loyalties may change among some Millennials but not because of the attraction of deregulation (except possibly for marijuana). These loyalties will change as certain groups within the leftist front start fighting each other. Why should straight white males continue to make common cause with black nationalists, feminists, and LGBT activists? Why should poor blacks go on supporting indefinitely the policy of rich leftist elites advocating virtually open borders? Being flooded with unskilled labor from other countries certainly doesn’t help the job situation in black communities.

The politics of victimology does have its limits and at some point may show wear. Hatred of white male Christian heterosexuals cannot keep a coalition going forever, particularly when this alliance of self-described victims reveals sharply competing interests and sensibilities. Of course, the Left’s coalition will not fall apart in the short run. But if some Millennials do eventually move towards the Right, what will draw them will not be the promise of cheaper lodgings. Something more dramatic will have to happen.

Paul Gottfried is Raffensperger Professor of Humanities Emeritus at Elizabethtown College, where he taught for 25 years. He is a Guggenheim recipient and a Yale Ph.D. He is the author of 13 books, most recently Fascism: Career of a Concept and Revisions and Dissents.

The Man Who Warned of America Against the World

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The Man Who Warned of America Against the World

What if the U.S. and UK were opposed by much of Eurasia?

Halford MacKinder foresaw it and we may be heading toward it

 

Here’s a headline that deserves some attention: “Russia to China: Together we can rule the world.” It appeared at Politico EU on February 17, and the author was Bruno Maçães, a former Europe minister for Portugal. Maçães wrote, “In the halls of the Kremlin these days, it’s all about China—and whether or not Moscow can convince Beijing to form an alliance against the West.” (Maçães also wrote a book called The Dawn of Eurasia: On the Trail of the New World Order.)

If Maçães is correct in his reporting, then we’re back to the gloomy world of geopolitician Halford MacKinder—although some would say that we never left it.

Back in 1904, Mackinder, a reader in geography at Oxford, published a paper, “The Geographical Pivot of History.” In it, he warned Britain that the strategic value of its key military asset was waning.

mackinderbook1.jpgThat key asset was the British Navy. For centuries, Britain had mostly relied on naval strength to win wars and maintain the balance of power in continental Europe. During the Seven Years’ War (1756-1763), for instance, the British were undistinguished in ground combat, and yet they won big at sea, using their ships to snap up valuable French possessions in North America, Africa, and India.

Yet in the 20th century, MacKinder argued, new trends were diminishing the power of fleets. As he wrote, “Trans-continental railways are now transmuting the conditions of land power, and now they can have such an effect on the closed heart-land of Euro-Asia.” Mackinder’s point was that the railroad enabled land powers to send armies quickly to far frontiers:

The Russian railways have a clear run of 6,000 miles from Wirballen [Virbalis in present-day Lithuania] in the west to Vladivostok in the east. The Russian army in Manchuria is as significant evidence of mobile land-power as the British army in South Africa was of sea-power.

This recent extension of armies on land was ushering in the possibility of an all-powerful “pivot state,” which, according to Mackinder, could lead to “the oversetting of the balance of power in favour of the pivot state, resulting in its expansion over the marginal lands of Euro-Asia.”

This new kind of geopolitical muscle on the Eurasian landmass, he continued, “would permit the use of vast continental resources for fleet-building, and the empire of the world would be in sight” (emphasis added). In other words, a powerful pivot state in Eurasia would threaten Britain’s navy, and thus Britain itself.

Specifically, Mackinder suggested that Germany and Russia might unite—most likely by conquest—at least part of the Eurasian “world-island.” Or perhaps Japan and China might similarly be joined. Either scenario, Mackinder warned, would be a “peril to the world’s freedom.”

We might add that so far as Mackinder was concerned, a peril to Britain was also a peril to the United States. In Mackinder’s geopolitical reckoning, the two nations were part of the planet’s “outer crescent,” and as such were both less powerful than a united Eurasia—were that ever to happen.

Interestingly enough, at about the same time as Mackinder’s bleak assessment, Sergei Witte, a top minister to Russia’s Czar Nicholas II, was trying to make exactly that scenario come true.

As Witte recorded in his 1915 memoir, he proposed a Eurasian alliance to Germany’s Kaiser Wilhelm II. As he said to the Kaiser, “Your majesty, picture a Europe that does not waste most of its blood and treasure on competition between individual countries.” That is, the Kaiser might envision a land mass “which is…one body politic, one large empire.” He added:

To achieve this ideal we must seek to create a solid union of Russia, Germany, and France. Once these countries are firmly united, all the States of the European continent will, no doubt, join the central alliance and thus form an all-embracing continental confederation.

Witte records that the Kaiser liked the idea, especially since it specifically excluded Britain. Of course, nothing ever came of the suggestion, and in fact, just a decade later, Germany was at war with Russia, France, and Britain.

Yet the dream of a large alliance endured. In the 1920s, an Austrian, Richard von Coudenhove-Kalergi, published a book entitled Pan-Europa, which snowballed into a social movement aimed at uniting the continent. Obviously this effort didn’t get very far, although in subsequent decades, others, too, sought to unify Europe, by means of both war and peace.

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So what are we to make of Mackinder’s vision today? In the century since his paper, many power variables have changed. For instance, railroads are not as critically important as they once were.

To Mackinder in 1904, a Eurasian land power would have had the advantage of being able to move its forces around by rail, benefiting from interior lines of communication. By contrast, a sea power would need to transport its forces offshore, along the coast of the world-island, a far slower process. That was a good argument at the time, yet post-Mackinder innovations such as the airplane have changed the nature of both combat and transport. And long-range missiles moot distance altogether.

However, there’s still the basic reality that Russia is a great power. And nowadays, of course, China is a far greater power. So if those two countries were ever to form an alliance, they would pose a huge threat to the West—which is exactly the point that Maçães is making.

Of course, it’s far from obvious that Russia and China are destined to be allies. After all, the normal pattern of geopolitics is that adjacent countries are foes, not friends, and Russia and China have been feuding over Siberia, Mongolia, and Central Asia, on and off, for centuries. Yes, it’s true that during Mao’s early years in power, China and Russia were seemingly joined together, but that red fraternalism didn’t last long. The two states fought a series of border skirmishes for six months in 1969.

That’s why Richard Nixon’s opening to China in 1972 was so important: it turned the Sino-Soviet split into a tacit Sino-American alliance. Indeed, it’s easy to argue that Nixon’s diplomacy was the turning point in the Cold War, dooming the Russians to defeat.

So we can see, the U.S., being what Mackinder would call an outer-crescent state, benefits when Eurasia is divided.

Unfortunately, subsequent American presidents have not been so wise about keeping the Eurasians at odds with each other. In the ’90s, after the Soviet Union collapsed, Bill Clinton, proto-neocon that he was, chose to expand the NATO alliance so it reached all the way to the Russian border. In so doing, the U.S. won the affection of Estonia—and the enmity of Russia. In Mackinderian terms, that wasn’t such a smart swap.

Then, over the next decade, George W. Bush went full neocon. He turned a justifiable invasion of Afghanistan—what should have been a quick punitive mission and nothing more—into a long-term commitment to “nation-building.” And then came the invasion of Iraq, which was neither just nor smart.

As we know, our gains among Afghans and Arabs have been evanescent, if not negative. Yet in the meantime, both Russia and China had been given good reason to believe that Uncle Sam had long-term designs in Asia—Afghanistan borders both China and the former USSR—and that such designs threatened them both.

As a result, a once-modest Chinese initiative, the Shanghai Cooperation Organization (SCO), gained both members and real momentum, as Beijing and Moscow worked jointly together to counter American power in their backyard. The SCO is exactly the sort of Eurasian alliance of Mackinder’s nightmare.

As for the European part of Eurasia, the news from the just-ended Munich Security Conference is a bit ominous. The headline from Bloomberg News reads: “China, Russia Join for Push to Split U.S. From Allies.” Of course, the split may already have occurred: The New York Times quotes one “senior German official” saying, “No one any longer believes that Trump cares about the views or interests of the allies. It’s broken.”

Underscoring that anonymous official’s point, Johann-Dietrich Worner, head of the European Space Agency, went on the record to say that his agency ought to be cooperating more with China.

To be sure, it’s hard to believe that the European Union, Russia, and China could all end up on the same side—and so maybe we should choose to believe that it’s simply not possible. Moreover, another important Eurasian country, India, has yet to make plain its strategic choices. And let’s not forget one of those outer-crescent countries, Japan.

Yet one can’t look at a globe—a globe reminding us of the size of Eurasia, home to two thirds of the world’s population—and not think of Mackinder’s grim geopolitical prognosis.

Nobody ever said that Mackinder was an optimist. And come to think of it, in our time, Maçães doesn’t seem to be one either.

James P. Pinkerton is an author and contributing editor at The American Conservative.  He served as a White House policy aide to both Presidents Ronald Reagan and George H.W. Bush.

The Empire: Now or Never

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The Empire: Now or Never
 
by  

Many people I talk to seem to think American foreign policy has something to do with democracy, human rights, national security, or maybe terrorism or freedom, or niceness, or something. It is a curious belief, Washington being interested in all of them. Other people are simply puzzled, seeing no pattern in America’s international behavior. Really, the explanation is simple.

The reason of course is empire, the desire for which is an ancient and innate part of mankind’s cerebral package. Parthian, Roman, Aztec, Hapsburg, British. It never stops.

When the Soviet Empire collapsed, America appeared poised to establish the first truly world empire. The developed countries were American vassals in effect if not in name, many of them occupied by American troops: Among others, Europe, Canada, Japan, South Korea, Latin America, Saudi Arabia, and Australia. The US had by far the dominant economy and the biggest military, controlled the IMF, NATO, the dollar, SWIFT, and enjoyed technological superiority.. Russia was in chaos, China a distant smudge on the horizon.

Powerful groups in Washington, such as PNAC, began angling towed aggrandizement, but the real lunge came with the attack on Iraq. Current foreign policy openly focuses on dominating the planet. The astonishing thing is that some people don’t notice.

The world runs on oil. Controlling the supply conveys almost absolute power over those countries that do not have their own. (For example, the Japanese would soon be eating each other if their oil were cut off.) Saudi Arabia is an American protectorate,and, having seen what happened to Iraq, knows that it can be conquered in short order if it gets out of line. The U. S. Navy could easily block tanker traffic from Hormuz to any or all countries.

A major purpose of the destruction of Iraq was to get control of its oil and put American forces on the border of Iran, another oil power. The current attempt to starve the Iranians aims at installing a American puppet government. The ongoing coup in Venezuela seeks control of another vast oil reserve. It will also serve to intimidate the rest of Latin America by showing what can happen to any country that defies Washington. Why are American troops in Nigeria? Guess what Nigeria has.

Note that Iraq and Iran, in addition to their oil, are geostrategically vital to a world empire. Further, the immensely powerful Jewish presence in the US supports the Mid-East wars for its own purposes. So, of course, does the arms industry. All God’s chillun love the Empire.

For the Greater Empire to prevail, Russia and China, the latter a surprise contender, must be neutralized. Thus the campaign to crush Russia by economic sanctions. At the same time Washington pushes NATO, its sepoy militia, ever eastward, wants to station US forces in Poland, plans a Space Command whose only purpose is to intimidate or bankrupt Russia, drops out of the INF Treaty for the same reasons, and seeks to prevent commercial relations between Russia and the European vassals (e.g., Nordstream II).

China of course is the key obstacle to expanding the Empire. Ergo the trade war. America has to stop China’s economic and technological progress, and stop it now, as it will not get another chance.

The present moment is an Imperial crunch point. America cannot compete with China commercially or, increasingly, in technology. Washington knows it. Beijing’s advantages are too great: A huge and growing domestic market, a far larger population of very bright people, a for-profit economy that allows heavy investment both internally and abroad, a stable government that can plan well into the future.

America? It’s power is more fragile than it may seem. The United States once dominated economically by making better products at better prices, ran a large trade surplus, and barely had competitors. Today it has deindustrialized, runs a trade deficit with almost everybody, carries an astronomical and uncontrolled national debt, and makes few things that the world can’t get elsewhere, often at lower cost.

Increasingly America’s commercial power is as a consumer, not a producer. Washington tells other countries, “If you don’t do as we say, we won’t buy your stuff.” The indispensable country is an indispensable market. With few and diminishing (though important) exceptions, if it stopped selling things to China, China would barely notice, but if it stopped buying, the Chinese economy would wither. Tariffs, note, are just a way of not buying China’s stuff.

Since the profligate American market is vital to other countries, they often do as ordered. But Asian markets grow. So do Asian industries.

As America’s competitiveness declines, Washington resorts to strong-arm tactics. It has no choice. A prime example is the 5G internet, a Very Big Deal, in which Huawei holds the lead. Unable to provide a better product at a better price, Washington forbids the vassals to deal with Huawei–on pain of not buying their stuff. In what appears to be desperation, the Exceptional Nation has actually made a servile Canada arrest the daughter of Huawei’s founder.

The tide runs against the Empire. A couple of decades ago, the idea that China could compete technologically with America would have seemed preposterous. Today China advances at startling speed. It is neck and neck with the US in supercomputers, launches moonlanders, leads in 5G internet, does leading work in genetics, designs world-class chipsets (e.g., the Kirin 980 and 920) and smartphones. Another decade or two of this and America will be at the trailing edge.

The American decline is largely self-inflicted. The US chooses its government by popularity contests among provincial lawyers rather than by competence. American education deteriorates under assault by social-justice faddists. Washington spends on the military instead of infrastructure and the economy. It is politically chaotic, its policies changing with every new administration.

The first rule of empire is, “Don’t let your enemies unite.” Instead, Washington has pushed Russia, China, and Iran into a coalition against the Empire. It might have been brighter to have integrated Iran tightly into the Euro-American econosphere, but Israel would not have let America do this. The same approach would have worked with Russia, racially closer to Europe than China and acutely aware of having vast empty Siberia bordering an overpopulated China. By imposing sanctions of adversaries and allies alike, Washington promotes dedollarization and recognition that America is not an ally but a master.

It is now or never. If America’s great but declining power does not subjugate the rest of the world quickly, the rising powers of Asia will swamp it. Even India grows. Either sanctions subdue the world, or Washington starts a world war. Or America becomes just another country.

To paraphrase a great political thinker, “It’s the Empire, Stupid.”

(Republished from Fred on Everything by permission of author or representative)

mercredi, 20 février 2019

"Exodus" de Paul Collier

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"Exodus" de Paul Collier
 
Ex: https://echelledejacob.blogspot.com
 
Après avoir lu Exodus (paru en 2013) dans sa version originale, nous étions quelques uns à espérer la traduction du livre de Paul Collier. C’est chose faite.

C’est un livre qui examine minutieusement la question migratoire sous l’angle des trois protagonistes que sont les pays d’accueil, les migrants eux-mêmes et les pays d’origine, la partie la plus consistante de l’ouvrage étant celle consacrée aux pays d’accueil. Ce livre se termine sur des propositions visant à repenser la politique migratoire. Mais avant cela, dans la première partie de son ouvrage intitulée « Les questions et le processus », Paul Collier aborde frontalement la question idéologique qui a fait de l’immigration un tabou dans nombre de pays d’accueil, tout en soulignant la nécessité d’en sortir. Il y explicite aussi pourquoi, laissée à elle-même, l’immigration va s’accélérer.

À gauche, l’immigration est vue comme un sujet tabou, la seule opinion permise étant la déploration de l’antipathie des classes populaires à son égard et un discours positif vantant ses mérites économiques. À droite, l’opposition reste vague afin de ne pas être taxée de raciste. La culpabilité liée aux actions passées des nations européennes a fait de l’identité nationale une menace et façonné la perception actuelle des immigrants. La façon la plus sûre d’exprimer son antiracisme a été d’affirmer son soutien à l’ouverture des frontières. Si toute demande de limitation de l’immigration est vue comme l’expression d’un racisme, alors un débat ouvert sur l’immigration est impossible. Paul Collier pense qu’il est possible d’envisager la question migratoire en la débarrassant des « associations toxiques » qui mobilisent l’émotion mais peu de connaissances établies.

Pour cela, il commence par expliquer pourquoi les flux migratoires s’accélèrent.

Les départs des pays pauvres sont motivés par les écarts de revenus, mais il faut disposer des moyens de partir. C’est un investissement qui se voit réduit par les diasporas déjà présentes dans les pays d’accueil. L’amélioration du niveau de vie dans les pays d’origine favorise la migration tant que les écarts de revenus entre pays riches et pauvres restent conséquents. Les migrations produisent des diasporas qui engendrent d’autres migrations. Ce qui compte pour définir une diaspora, ce n’est pas le pays de naissance, mais le nombre de personnes qui ont gardé des liens au pays d’origine avec des migrants potentiels et qui sont prêtes à les aider. Le taux d’absorption dans le pays d’accueil régule la taille de la diaspora. Laissés à eux-mêmes, ces mécanismes risquent de se traduire par une accélération des flux migratoires. Le seul frein qu’ils peuvent rencontrer réside dans la politique migratoire conduite par les pays d’accueil. Or, jusque-là, les décisions prises en la matière ont été « furtives et embarrassées » (p. 80). Un cercle vicieux s’est mis en place dans lequel les partis traditionnels, en désertant leurs responsabilités, ont ouvert un espace à des « brochettes d’hurluberlus : racistes, xénophobes et psychopathes [qui] ont attiré à eux des citoyens ordinaires de plus en plus inquiets du silence des partis traditionnels » (p. 81). Ce qui a renforcé la crainte de ces partis traditionnels de traiter la question. Si toutes les restrictions sont déclarées a priori illégitimes, alors les taux d’immigration à venir seront bien plus élevés que ceux connus au cours des dernières décennies.

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LES MIGRATIONS VUES DES PAYS D’ACCUEIL

Paul Collier ne veut pas répondre à la question de savoir si l’immigration telle que l’ont connue les pays d’origine a été bonne ou mauvaise. Elle lui paraît sans intérêt, puisqu’il n’est pas question de renvoyer ceux qui sont là. Il ne peut cependant faire l’économie de ce que l’on sait sur le sujet pour traiter des migrations futures. Il réfute aussi le raisonnement utilitariste, le plus courant en économie, qui se fonde sur le gain global. Il considère approximativement que les effets de l’immigration suivent une courbe en U inversée, avec des gains lorsqu’elle est modérée et des pertes lorsqu’elle est importante.

CONSÉQUENCES SOCIALES

L’immigration apporte de la diversité qui, si elle est trop importante, peut nuire à la considération mutuelle qu’entretiennent les citoyens entre eux. Cette considération mutuelle est nécessaire à deux types de comportement qui jouent un rôle fondamental dans le succès d’une société : le consentement aux transferts financiers, qui repose sur les sentiments de loyauté et de solidarité entre ses membres, et la coopération qui repose sur la confiance, laquelle se fonde sur la présomption selon laquelle elle sera réciproque. L’une des raisons de la pauvreté de certaines sociétés, à l’origine de l’émigration, est la rareté de tels comportements.

Pour qu’une coopération soit réussie, il faut qu’il y ait assez de gens décidés à punir ceux qui adoptent un comportement opportuniste et refusent ainsi de coopérer. S’il s’agit, de manière disproportionnée, d'immigrés ou de descendants d’immigrés, le risque d’une confusion avec une discrimination peut rendre les individus réticents à infliger la punition. Et si la punition est reçue comme une discrimination contre un groupe, il peut se trouver dans ce groupe des gens prêts à prendre des mesures de rétorsion. Or, comme l’a montré Robert Putnam, la diversité culturelle réduit le niveau de confiance mutuelle, la coopération et l’empathie, qui provient d’un sentiment d’identité partagée, nécessaire à la coopération.

La question fondamentale est donc de savoir si les comportements importés par les immigrants s’érodent suffisamment pour que ces derniers soient vus par les autochtones comme les membres d’une même société.

Paul Collier distingue quatre conceptions de l’immigration :

1) des immigrants qui acceptent l’assimilation et même y aspirent ;

2) des immigrants porteurs d’une fusion culturelle ;

3) des immigrants désireux de réussir économiquement, tout en s’isolant de la société d’accueil ;

4) des colons cherchant à propager leur culture.

L’assimilation, qui favorise la confiance et l’estime mutuelle, n’a guère le vent en poupe actuellement bien qu’elle soit éthiquement parfaitement fondée puisqu’elle respecte « la règle d’or qui veut que l’on traite autrui comme on voudrait qu’il nous traitât » (p. 144). Les mariages mixtes fabriquent des ancêtres communs.

Le multiculturalisme de fusion, dans lequel les cultures se combinent, accorde d’emblée une égale dignité aux nouveaux venus. Il a des conséquences voisines, à ceci près qu’il présente le risque potentiel de dégrader l’efficacité du modèle social du pays d’accueil. Par modèle social Paul Collier entend la combinaison des institutions, des règles, des normes et des structures propres à un pays. Le succès des pays riches repose sur un modèle social performant qui fait justement défaut dans les pays pauvres. Paul Collier nous invite à nous méfier des « assertions paresseuses du multiculturalisme : si l’on considère un niveau de vie décent comme un objectif prioritaire, alors toutes les cultures ne se valent pas » (p. 56).

Quant au multiculturalisme tel qu’envisagé par les élites politiques, il fait droit à la persistance d’un séparatisme culturel se manifestant par un entre-soi. Paul Collier pense que l’engouement des politiques européens pour le multiculturalisme est motivé par une sorte de pragmatisme face aux difficultés rencontrées dans l’intégration des minorités. Lorsqu’il compare la politique de la France et du Royaume-Uni à l’égard du voile islamique, il penche en faveur de la politique française qui juge le port du voile à l’école incompatible avec la fraternité et la laïcité alors que la politique britannique en a fait un enjeu de liberté individuelle. « La liberté de détruire la coexistence fraternelle ne peut être considérée comme un droit humain » (p. 160).

Ce multiculturalisme est asymétrique puisqu’il accorde aux immigrés et à leurs descendants un entre-soi qu’il doit refuser aux autochtones pour éviter les pratiques discriminatoires. Le séparatisme spatial et culturel se combinent pour faciliter un séparatisme juridique, puis politique qui pourrait conduire à ce que des villes soient gouvernées par des partis d’immigrants, comme on le voit à Tower Hamlets, arrondissement londonien, que les élus cherchent à convertir en une municipalité à part entière. Lorsque les minorités ethniques votent comme les autochtones c’est un indicateur d’intégration qui évite la polarisation du système démocratique, avec des autochtones votant pour les partis non privilégiés par les minorités. Paul Collier en conclut que les grands partis devraient éviter de se différencier en matière de politique migratoire, sans pour autant ignorer la question. Sans nous dire comment résoudre la difficulté à conjuguer les deux.

Alors que les politiques d’intégration augmentent le taux d’absorption, les politiques multiculturelles le diminuent, accroissant ainsi la diaspora et le taux d’immigration.

CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES

Paul Collier passe en revue divers effets possibles.

En l’état, les effets sur les salaires seraient assez modestes, écrit Paul Collier, la plupart des autochtones y gagnant quand les plus pauvres y perdent[1]. Mais les salaires de la plupart des autochtones baisseraient de manière spectaculaire en cas d’accélération des flux migratoires.

exodusgb.jpgL’effet sur les logements est potentiellement plus important. L’immigration accroît la pression sur le parc de logements, mettant les familles immigrées en compétition avec les familles autochtones dans le logement social, avec un phénomène d’éviction si les premières sont les plus pauvres, mais aussi dans le logement privé. À Londres, si l’immigration a accru les opportunités des entreprises, elle a réduit la mobilité des autochtones qui ont du mal à s’y installer alors que les opportunités d’emploi y sont meilleures.

L’effet positif sur l’économie des immigrants exceptionnels peut lui-même être un problème en réduisant les aspirations des autochtones.

L’effet correcteur sur le vieillissement d’une immigration qui allègerait ainsi le fardeau des retraites dépend de l’employabilité des migrants. La conjonction d’un taux de dépendance élevé et d’une faible qualification des immigrants pourrait s’avérer intenable.

L’argument selon lequel l’immigration réduit les pénuries d’emploi néglige le fait qu’il s’agit là d’une solution de facilité qui désincite les pays d’accueil à mieux former et les entreprises à développer l’apprentissage.

Paul Collier termine l’examen des effets de l’immigration sur les pays d’accueil par une question qui est rarement posée : Est-ce que l’immigration favorise l’émigration des natifs ? Des pays européens connaissent à la fois une forte immigration d’étrangers et une forte émigration de nationaux, sans qu’on ait étudié les liens entre les deux phénomènes. Les politiques d’immigration massive amplifient les cycles d’expansion et de récession. On se souvient que le Portugal a promu une politique d’émigration pendant les années de crises après la décennie d’expansion 1997-2007. L’immigration des années d’expansion pourrait donc provoquer l’émigration d’autochtones dans les années de récession. Si le lien immigration-émigration se transformait en porte-tambour, « en puissant levier de recomposition de la population, il deviendrait certainement un sujet d’inquiétude générale » (p. 191).

L’enthousiasme des économistes pour l’immigration correspond plus au modèle du travailleur invité tel qu’on le pratique à Dubaï, politique difficilement envisageable dans les démocraties libérales.

LES MIGRANTS SONT LES GAGNANTS ÉCONOMIQUES DES MIGRATIONS

L’écart entre les modèles sociaux des pays d’origine et des pays d’accueil explique l’accroissement de la productivité des migrants une fois dans le pays d’accueil. « Il n’est donc pas souhaitable, dans leur propre intérêt, que les migrants importent leur modèle social dans le pays d’arrivée » (p. 212). Par ailleurs, les migrants ne choisissent pas leur pays d’immigration au hasard. Les moins qualifiés auront tendance à s’implanter dans les pays les moins inégalitaires avec une protection sociale élevée, d’où les différences observées entre l’Europe et l’Amérique du Nord.

Les migrants cherchent à acquérir les caractéristiques nécessaires à une entrée légale, dont l’éducation et le mariage, ou à entrer clandestinement et demander l’asile ensuite ou établir des liens qui empêcheront un retour forcé. Les familles participent au projet migratoire en contribuant au financement de la migration, dont elles attendent un retour (envois de fonds). Seules celles qui figurent au milieu de l’échelle des revenus sont à la fois fortement incitées et capables de financer l’émigration d’un de leurs membres. Les liens familiaux entretenus avec la diaspora s’ils permettent d’alléger les coûts, donnent des droits d’entrée qui noient tout système de contingentement par le niveau d’éducation et les qualifications.

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Mais l’immigration continuée qui tire à la baisse les salaires des plus pauvres touche les immigrés déjà installés. D’où le paradoxe : si les migrants, comme individus, profitent des gains de productivité liés à la migration, ils ont intérêt, collectivement, à ce qui les gêne le plus individuellement, les barrières à l’entrée dans les pays d’accueil.

QU’EN EST-ILS DE CEUX QUI RESTENT AU PAYS

Les effets sur la gouvernance ne sont pas univoques et difficiles à établir. Normalement, les émigrés se familiarisent avec des normes sociales qui pourraient être bénéfiques à leur pays d’origine où elles sont dysfonctionnelles. Mais les diasporas peuvent jouer un rôle subversif néfaste (Lénine en Suisse ou Khomeiny en France).

Les effets économiques sur les pays de départ sont eux-aussi variés et antagoniques au fil du processus migratoire. Comme ce sont les mieux éduqués qui partent, au début, l’émigration représente donc une perte sèche. Mais, leur réussite peut inciter les familles à investir dans l’éducation des enfants et favorise l’émulation. Tout dépend, au final de la taille du pays. Les petits pays comme Haïti sont les grands perdants des migrations, alors que des pays comme la Chine y gagnent, notamment lorsque des Chinois éduqués à l’étranger reviennent au pays. Par ailleurs, l’éducation n’est pas suffisante à propager la coopération nécessaire pour stimuler la productivité, comme on le voit dans certains pays africains où la corruption à la tête de l’État favorise les comportements opportunistes en cascade dans les institutions.

Quant aux envois de fonds, très variables selon les pays (50 % des revenus des Sénégalais d’Espagne, mais 2 % des revenus des Turcs d’Allemagne), ils jouent le rôle d’une police d’assurance pour les familles, permettent certains investissements et, sans changer radicalement les choses, aident à lutter contre la pauvreté. Les politiques migratoires laxistes ne leur sont pas favorables car elles permettent aux familles de partir, asséchant ainsi le vivier des destinataires.

D’après Paul Collier, les politiques d’aide au développement et les politiques migratoires devraient être pensées conjointement. C’est grâce au système auquel sont parvenues les populations autochtones des pays d’accueil que les immigrés peuvent envoyer des fonds dans leur pays d’origine. Mais les pays d’accueil n’ont pas eu à payer l’éducation des migrants venus s’installer chez eux. Tout ou partie de cette aide au développement n’est donc en fait qu’un remboursement.

PROPOSITIONS POUR REPENSER LES POLITIQUES MIGRATOIRES DES PAYS D’ACCUEIL

La nation s’est révélée un moyen extrêmement puissant pour relier les gens entre eux, condition du consentement à l’impôt et de la coopération entre individus qui se regardent comme des membres d’une même communauté. Le fonctionnement de l’UE a montré que les Européens n’avaient pas une identité commune suffisante pour porter une redistribution significative, le budget de l’UE ne représentant qu’un peu plus d’1 % de la richesse produite dans les pays membres. L’identité nationale n’est donc pas cet ennemi qui nous ramènerait au pire. Les craintes suscitées par le nationalisme sont dépassées aujourd’hui. Une guerre entre États est impensable et, s’il faut trouver un grief au nationalisme moderne, ce serait de n’être pas assez inclusif et propice au racisme. Mais c’est en minimisant le sens de l’identité nationale que les politiques tendent un instrument politique au diable ! Réduire la nationalité à un ensemble de droits et de devoirs reviendrait à vivre avec des règles, sans empathie. « L’identité nationale est précieuse autant qu’elle est légitime » (p. 345).

L’assimilation est parfaitement cohérente avec le maintien d’une forte identité commune. Elle demande à la population autochtone d’être « le prosélyte de sa nation », renforçant, ce faisant, la fierté nationale. C’est le modèle qui a inspiré la majeure partie de l’histoire migratoire américaine et de celle de la France.

Le multiculturalisme ne demande rien aux immigrés, reléguant ainsi les autochtones au statut de communauté comme une autre, avec le risque que ces derniers s’approprient l’identifiant national. Comment désignera-t-on alors l’ensemble ? Les autochtones ne font l’objet d’aucun discours encourageant de la part du multiculturalisme : « faites de la place, «ne soyez pas racistes », « apprenez à célébrer la culture des autres » (p.347). Si la migration ne rend pas les nations obsolètes, la conjonction de son accélération continue et d’une politique multiculturaliste peut menacer leur viabilité.

Seuls les pays d’accueil sont en mesure de mettre un frein aux migrations qui, laissées à leur propre mouvement, ruineraient les modèles sociaux de ceux-ci et deviendraient excessives pour les pays de départ. Les modèles sociaux fonctionnels sont le produit de décennies, de siècles de progrès social et sont la propriété commune héritée de ceux qui sont nés dans les sociétés qui les ont produits. Les autochtones sont donc moralement justifiés à les défendre. L’affaiblissement de l’estime mutuelle est le danger le plus important mais aussi le plus difficile à percevoir. Un constat tardif rend la situation très difficile à corriger. C’est donc le degré de diversité mesuré par la taille des diasporas qui importe pour décider d’un taux d’immigration. On ne peut que suivre Paul Collier sur cette piste, mais encore faut-il disposer des outils permettant d’évaluer ces diasporas et d’une connaissance de leur taux d’absorption afin de décider d’un « plafond soutenable du taux d’immigration ». « Dans la plupart des sociétés, cette information essentielle n’est même pas mesurée correctement, de sorte qu’il faudrait commencer par l’évaluer, puis l’affiner progressivement » (p. 371).

Introduire un plafond à l’immigration nécessite que l’on touche aussi à sa composition. Si l’on veut laisser une place à la sélection par le travail, le niveau d’études et l’employabilité, il faut restreindre la migration familiale. Paul Collier propose une loterie qui donnerait aux immigrés des tickets d’entrée familiaux dans la même proportion que celle des autochtones. J’ai des doutes sur la faisabilité, en tout cas en France, où les liens familiaux avec ceux qui sont nés ou devenus français dominent dans l’alimentation de la migration familiale. Paul Collier recommande aussi d’attribuer des droits variables en fonction de la distance culturelle, laquelle ralentit le taux d’absorption et accélère la croissance des diasporas. Et il ajoute… sans que cette politique soit, « autant que possible, suspecte de racisme » (p. 376). Hum ! c’est pas gagné.

Enfin, Paul Collier invite les pays d’accueil à tenir compte de la vulnérabilité des immigrants, « afin que les sociétés à revenu élevé préservent l’estime qu’elles ont d’elles-mêmes », tout en réformant le régime de l’asile. L’asile « serait accordé rapidement et généreusement », mais pour un droit de séjour limité dans le temps, en privilégiant les quelques pays connaissant une guerre civile, la persécution de minorités, une dictature brutale ou de graves troubles sociaux. Les réfugiés seraient ensuite priés de rejoindre leur pays, une fois la paix retrouvée afin d’aider à sa reconstruction (p. 377). Sur le papier, ça pourrait théoriquement marcher en cas de conflits, de troubles sociaux ou de sortie d’une dictature, mais moins bien en cas de persécution des minorités et très mal en cas de séjour prolongé dans les pays d’accueil. La proposition de David Goodhart de revenir à une définition plus étroite de l’asile et d’aider à proximité des conflits, où l’argent dépensé permet d’aider plus que dans les villes européennes, me paraît une solution plus réaliste.

Paul Collier insiste sur la nécessité de tout faire pour augmenter le taux d’absorption des diasporas par une politique d’intégration adéquate. La recette pour le désastre étant celle prônée par les défenseurs de la liberté de mouvement combinant une immigration rapide, le multiculturalisme et une protection sociale généreuse.

Enfin, il propose de traiter plus durement l’immigration illégale en infligeant une pénalité à l’entrée : statut de travailleur-invité, payant des impôts sans pouvoir bénéficier du chômage, ne bénéficiant de pas plus de droits à user des services publics que les touristes et se retrouvant en queue de liste pour l’accès à un statut d’immigrant légal plein ; ceux restant dans l’illégalité étant renvoyés sans possibilité d’appel. Paul Collier pense qu’un tel système serait suffisamment répulsif pour rediriger les prétendants vers l’immigration légale. J’ai des doutes et j’ai encore plus de doutes sur la manière dont de telles pratiques seraient accueillies dans des sociétés connaissant un taux de chômage élevé comme la France. Sans parler des défenseurs des droits de l’homme.

La migration répond à des inégalités globales sans les changer significativement. Le facteur le plus important réside dans les modèles sociaux qui handicapent les sociétés pauvres. Elles devront adapter, à leur manière, des idées globales à leur contexte particulier. En l’absence de politiques migratoires efficaces, les pays à haut revenu pourraient devenir des sociétés multiculturelles post-nationales, comme l’espèrent les élites occidentales qui imaginent qu’elles seront ainsi plus stimulantes et plus prospères. Mais, l’histoire nous apprend qu’une grande diversité est plutôt un handicap qu’un avantage. Les sociétés émergentes aux revenus croissants, dont les minorités ont été les premières à partir, deviendraient moins multiculturelles, plus nationalistes, au sens bénéfique du terme, et finiraient par « ressembler aux anciens pays à revenu élevé – avant l’immigration » (p. 390). La montée du multiculturalisme chez ces derniers coïnciderait alors avec son déclin ailleurs !

[1] Pour une vision très approfondie de la question lire George J. Borjas, We Wanted Workers, Unraveling The Immigration Narrative, WWNorton&Co, 2016, 240p. On en trouvera un compte rendu ici : http://www.micheletribalat.fr/440197138
 

mardi, 19 février 2019

La réponse aux Gilets jaunes? L’impératif d’une même règle pour tous

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La réponse aux Gilets jaunes? L’impératif d’une même règle pour tous

par Chantal Delsol*

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/fr

La concorde ne sera rétablie que si les mêmes principes s’appliquent à tous les Français en matière de travail, de retraite et d’avantages sociaux, argumente le professeur de philosophie politique.

 

On a l’impression de ne pas bien comprendre au juste ce que veulent les Gilets jaunes, ni pourquoi le mouvement continue alors que le gouvernement a déjà concédé beaucoup et fait des efforts en termes de concertation. Pourtant, un mouvement de cette ampleur, aussi durable et aussi profond (appuyé par une majorité de la population), ne doit rien au hasard ni au caprice. Il vient de loin, et Emmanuel Macron hérite probablement aussi des négligences de ses prédécesseurs. Il est alarmant, parce que c’est un drame social révélant des fractures de longue date, bien installées dans le paysage, et mortifères.

On peut s’étonner de voir les occupants des ronds-points réclamer la justice sociale, le partage, davantage d’égalité entre les plus riches et les plus pauvres. La France est sans doute le pays du monde où il y a le plus de redistribution. Plus de la moitié de la population (ce qui est énorme) n’y paye pas d’impôts sur le revenu. Tous les habitants, citoyens ou non, y bénéficient de l’école gratuite, de la santé gratuite et de toutes sortes d’autres services qu’il serait trop long d’énumérer. Beaucoup de citoyens du monde rêveraient d’être français. Alors on pense au paradoxe de Tocqueville:1 plus votre société est égalitaire, plus vous ressentez la moindre inégalité comme insupportable.
Il faut pourtant aller plus loin. L’inégalité qui engendre la révolte n’est pas seulement celle du porte-monnaie, mais celle des statuts, des avantages, des sécurités, des préséances. Disons-le: des privilèges. On dirait bien que la société des réseaux sociaux a révélé l’ampleur des corporatismes. C’est là que s’incarne le mépris de classe. C’est là que surgissent le malaise et les revendications.


Car la France n’est pas seulement un pays monarchiste, où le présidentialisme ne cesse de s’accroître au détriment du gouvernement et des assemblées, et où le président vient d’arracher aux collectivités locales la dernière autonomie qui leur restait: la possibilité de lever un impôt, en l’occurrence la taxe d’habitation. La France est de surcroît un pays dans lequel un quart des habitants bénéficient de régimes corporatistes, obtenus au fil des 75 ans qui nous séparent de la guerre et grâce notamment aux Trente Glorieuses. Les avantages de ces systèmes sont parfois exorbitants, toujours intéressants, en tout cas intouchables et dissimulés. Le premier avantage, et non le moindre, étant l’emploi garanti.
Les bénéficiaires des corporations travaillent souvent moins, voire beaucoup moins que les autres, ne risquent pas le licenciement et bénéficient de protections de tous ordres. Le sommet de ce système étant la classe mandarinale, qui, ayant réussi un concours vers l’âge de 25 ans, reçoit de l’Etat un salaire à vie avec tous les avantages attenants, même hors périodes de travail. Depuis le tournant du XXe au XXIe siècle, cette classe est devenue une caste – les chiffres montrent depuis cette période que contrairement à ce qui se passait auparavant, il faut désormais être fils de mandarin pour avoir vraiment des chances de le devenir soi-même. La révolte des Gilets jaunes face au salaire de Mme Jouanno2 était la partie émergée d’un iceberg.


L’autre caractéristique de ces corporatismes, c’est le secret: ils sont entourés de silences et de ténèbres. Il est probable qu’une sorte de honte saisit Bercy à l’idée de dévoiler le coût énorme de ces emplois à vie, tous avantages additionnés. C’est si peu démocratique. C’est si digne d’une oligarchie bananière. Le secret évidemment encourage toutes les fausses informations: chaque avantage qu’on révèle en suppose mille autres qu’on ignore et mille autres qu’on invente – ce qui alimente les «fake news», c’est moins la sottise populaire que l’opacité des privilèges. Les Gilets jaunes savent, en tout cas, qu’au moment où l’Etat est surendetté et ruiné, un groupe de chanceux, dont on peut discuter l’ampleur, vit confortablement sans crainte du chômage ni du lendemain, peut demander un emprunt à la banque ou aller chez le dentiste sans état d’âme.


C’est sans doute d’un mouvement salutaire qu’Emmanuel Macron s’était saisi [au printemps 2018] de la question du statut des cheminots, lequel représente l’un des exemples du corporatisme français. L’idée était bonne, mais il aurait fallu commencer par le haut! L’autorité ne peut pas décider de priver le système de certains avantages indus, sans commencer par s’en priver elle-même. C’est le b.a.-ba du commandement. Faute de quoi, on court à l’échec. Et dans le cas précis, s’étend encore la guerre des classes.
Certaines mesures ont été prises dans ce sens, traduisant bien la volonté du pouvoir en place. J’ai constaté personnellement, à ma grande satisfaction, que dans les premiers mois après l’élection présidentielle, il avait été donné ordre de supprimer l’abonnement SNCF gratuit à vie (en première classe, naturellement) pour les parlementaires honoraires – exemple d’un avantage injustifié et injuste qui ne doit pas être indolore à la nation. Encore un effort, Monsieur le Président!


Les samedis à la figure révolutionnaire auxquels nous assistons depuis deux mois racontent la fureur d’une population qui voit lever d’énormes impôts pour financer des corporatismes. Alors que les impôts devraient servir, comme dans tous les pays alentour, à financer les services publics, ici devenus indigents à force de surendettement. La revendication de démocratie n’est pas seulement liée au Référendum d’initiative citoyenne, mais à la suppression des privilèges.


C’est probablement en partie pour cette raison que l’élite française est si réservée devant cette révolte – et en privé, si méprisante. Elle commence à comprendre que c’est elle-même qui est mise en cause, non dans son autorité, mais dans ses passe-droits. Tu trembles, carcasse! Aux premiers jours du conflit, et pour l’enterrer dans l’œuf, elle avait commencé à proposer quelques allocations supplémentaires: on se rappelle un responsable politique annonçant que dans certaines écoles on servirait un petit déjeuner aux enfants… pathétique! Les occupants des ronds-points sont des gens qui travaillent et ne veulent pas mendier. Ils demandent juste que l’argent des impôts soit utilisé au bon endroit.


Notre élite, depuis qu’elle a abandonné le marxisme, ne porte plus le peuple aux nues et même ne le défend plus guère. Elle ne voit plus en lui une foule d’opprimés portant l’avenir du monde, mais une population de «petits Blancs», de poujadistes revanchards et frustes, plus proches de l’électorat Le Pen que du glorieux prolétariat d’antan. D’où sa réserve.
Il est aujourd’hui savoureux de voir les médias les plus à gauche prendre le parti de l’Ordre. Les clivages idéologiques périmés ont été remplacés par des antagonismes de classe. Le malheur est que si les premiers portent au moins des convictions, les seconds sont carrément répugnants. Il nous faudrait au plus tôt une nuit du 4-Août.3 Ce serait la vraie réponse aux Gilets jaunes.    •

*    Chantal Delsol, née en 1947 à Paris, est historienne, philosophe et écrivaine française. Docteur ès lettres (1982), elle est actuellement professeur
 de philosophie à l’Université Marne-la-Vallée. En 1993, elle fonde l’Institut Hannah Arendt et en 2007, elle est élue membre de l’Académie des Sciences morales et politiques fondée en 1795. Depuis les années 1980, elle a publié de nombreux essais et quatre romans, dont certains sont disponibles en langue allemande.

Source: © Chantal Delsol/Le Figaro du 15/1/19

Notes de la rédaction:

1    Alexis de Tocqueville (1805–1859), philosophe, historien et politicien français, a mis au jour divers paradoxes sociaux dans son ouvrage de 1830 intitulé «De la démocratie en Amérique».
2    Chantal Jouanno, née en 1969, est une politicienne française. Après une maîtrise d’administration économique et sociale et un diplôme de Sciences Po, elle entre à l’Ecole nationale d’administration (ENA) en 1997. Par la suite, fut collaboratrice de Nicolas Sarkozy, secrétaire d’Etat, ministre des Sports et sénatrice. En mars 2018, Emmanuel Macron la nomme présidente de la Commission nationale du débat public (CNDP). Dans cette position, elle est chargée par l’exécutif de coordonner le «grand débat national» voulu pour répondre au mouvement des Gilets jaunes. Quelques jours avant le début de ce grand débat, elle se retire de son pilotage à la suite des critiques avancées envers son salaire de 15 000 euros par mois.
3    La «nuit du 4 août 1789» est la séance de l’Assemblée nationale constituante à Versailles. Suite aux révoltes dans les campagnes, à la prise de la Bastille le 14 juillet 1989 et aux pressions exercées par la population, le Parlement décida de l’abolition des privilèges des ecclésiastiques, des nobles, des corporations, des villes et des provinces par divers décrets.

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Largesses étatiques pour les élites

jpv. Quatre hommes coûtent à la France dix millions par an. L’un d’entre eux a reçu de l’Etat plus de 85 millions d’euros au titre de sa retraite, selon les chiffres calculés par l’ancien député socialiste René Dosière. Il a également évalué que ce dernier nous coûte en plus 2,5 millions d’euros par an. Eh oui, Valéry Giscard d’Estaing, à la retraite depuis 38 ans, coûte à la France 6849 euros par jour! Les trois autres sont aussi des anciens présidents de la République – Jacques Chirac avec 1,5 millions, Nicoals Sarkozy avec 2,2 millions d’euros et François Hollande. Ce dernier, jeune retraité, touche depuis mai 2017 5184 euros par mois comme ancien locataire de l’Elysée plus 6208  euros comme ancien député, 3473 euros comme ancien conseiller référendaire de la Cour des comptes et 403 euros au titre de diverses fonctions secondaires. Mais ce n’est pas fini, car la générosité de Marianne étant apparemment sans limite, le trésorier du Conseil constitutionnel va lui verser, à vie, un chèque de 12 000 euros bruts. Soit au total, 27 000 euros par mois. La retraite nette annuelle de M. Hollande: 324 000 euros. Quelques autres broutilles comme la protection policière, un secrétariat avec plusieurs collaborateurs, une voiture avec chauffeur etc. sont également financés par l’Etat.
Ces chiffres donnés par l’IFRAP (Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques) ne sont, hélas, pas contestables et montrent combien, en fin de compte, la politique rapporte gros. On peut donc comprendre la colère populaire face aux invraisemblables privilèges qui ne se limitent pas aux «plus hauts fonctionnaires» mais à une «caste» de milliers de hauts fonctionnaires (dont certains sont rémunérés 300 000 euros par an), de députés, de sénateurs, de présidents de commission, etc.

Source: Extraits de l’article «Scandales des rémunérations: et si les anciens Présidents montraient l’exemple?» par Floris de Bonneville, publié sur www.bvoltaire.fr  le 13/1/19.

D'une conférence à l'autre, la guerre américaine en Europe

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D'une conférence à l'autre, la guerre américaine en Europe

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Lors de la récente conférence de Varsovie organisée par Washington avec les bons services de la Pologne,  les Américains avaient tenté de former un front uni pour « Promouvoir la Paix et la sécurité au Moyen Orient ».

En fait il s'agissait de définir les modalités d'une véritable guerre contre l'Iran, que Donald Trump s'est promis de détruire. La conférence fut un échec. A part Israël et les monarchies arabes du pétro-dollar, aucun des Etats Européens ne s'y firent représenter, sauf par des fonctionnaires sans pouvoir, non plus que Federica Mogherini qui dirige le service diplomatique de l'UE.

L'objectif en était de démontrer que l'Iran veut mettre en place un « corridor d'influence » entre l'Irak, la Syrie et le Liban, que le vice-président américain Mike Pence a décrit comme un « corridor de soutien au terrorisme ». Il s'agissait dans un premier temps d'exiger des Européens qu'ils se retirent de l'accord de 2015 avec l'Iran entérinant le fait que celle-ci avait renoncé à l'arme nucléaire, ce qu'ils refusent de faire. Mais il s'agissait aussi d'obliger les Européens à imposer à Téhéran un blocus complet, ce qui aurait été un véritable acte de guerre.

Les Européens s'y refusent, malgré les « sanctions » américaines visant leurs entreprises opérant en Iran. On notera qu'en fait de terrorisme, c'est l'Iran qui en est pour le moment la victime, puisqu'un attentat non revendiqué à la bombe avait fait pendant la conférence de Varsovie 27 morts parmi des militaires iraniens appartenant à la Garde Révolutionnaire iranienne.

55e Conférence de Munich sur la Sécurité

Mais Washington malgré cet échec diplomatique ne renonce pas. Lors de la 55e Conférence de Munich sur la Sécurité, qui a toujours été conçue par les Etats-Unis comme une préparation à la guerre contre Moscou et qui s'est ouverte le 15 février, le Munich Security Report 2019, désormais disponible, largement inspiré par le Pentagone, n'a rien de rassurant. Il présente comme inévitable une guerre entre les Etats-Unis, la Russie et la Chine, qui nécessairement dégénérait en conflit nucléaire. Il n'aborde en rien la question de savoir comment éviter cette guerre, mais comment s'y préparer et les mesures à prendre pour en limiter les dégâts.

Le président allemand de la conférence, Wolfgang Ischinger, est un diplomate, ancien ambassadeur d'Allemagne à Washington. Il a toujours été très proche des Etats-Unis. Il vient de déclarer en introduction qu'un nouvelle ère de compétition entre Grandes Puissances, Etats-Unis, Chine et Russie s'était désormais ouverte . Elle était accompagnée d'un vide dans le leadership mondial au niveau de ce qui a été nommé l'ordre libéral international. La suite de ses propos recommande une augmentation de la puissance destinée à intimider les Etats menaçants. Chacun a compris qu'il s'agissait de la puissance militaire.

L'Allemagne, la Grande Bretagne et la France ont décidé récemment d'augmenter leur puissance militaire. Elles n'ont pas précisé la menace contre laquelle elles veulent réagir. Depuis longtemps, Washington souhaite que ces armes prennent le relais des siennes en Europe. Il n'est pas certain que les populations européennes soient prêtes à accepter les destructions et les morts qui résulteraient d'un conflit sur le Continent avec la Russie et la Chine, fut-il non-nucléaire. Manifestement la nouvelle Conférence de Munich sur la Sécurité vise à préparer les esprits européens à l'acceptation d'un tel conflit.

PS. Concernant l'<Allemagne et l'Otan, voir
http://www.spacewar.com/reports/Germany_to_let_NATO_use_i...

Les médias et la vérité, le grand mensonge...

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Les médias et la vérité, le grand mensonge...

par Vivien Hoch

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Vivien Hoch, cueilli sur Polémia et consacré au rapport ambigu des médias à la vérité. Docteur en philosophie, Vivie Hoch est entrepreneur.

La devise du New York Times énonce : « Toutes les nouvelles qui méritent d’être imprimées ». Il n’y a rien de plus faux. Chaque jour, le journaliste détermine ce qui est important, ce que nous devrions savoir. Il fait le tri entre les informations et choisit la manière de les présenter.

Les journalistes des grands journaux se targuent de maîtriser leurs préjugés et de fournir une information « experte ». « Ils se voient comme les défenseurs des valeurs occidentales progressistes, nous protégeant des nouvelles qui ne méritent pas d’être imprimées, pornographie, propagande ou publicités déguisées en informations. Tels des conservateurs de musée, les rédacteurs du NYT organisent notre vision du monde », écrit Scott Galloway, professeur à la New York University, qui a été au comité de direction du New York Times [1]. « Lorsqu’ils sélectionnent les informations qui feront la une, ils établissent le programme des journaux radio et télévisés, la vision dominante de l’actualité partagée par la planète ».

Eugénisme médiatique

Cette emprise des grands médias sur l’agenda démocratique, ce dépistage des événements avant qu’ils ne naissent comme information, tout cela constitue un eugénisme médiatique. Ne naissent que les informations sélectionnées ; les autres sont écartées, supprimées, passées sous silence. C’est une ontologie de la radiographie : tout événement est transformé en fonction de l’éclairage – ou de l’obscurité – qu’on lui donne. On ne peut pas comprendre le contexte général de Fake news, sans parler des Ghost news (nouvelles fantômes), ces événements ou ces propositions (partis politiques, mobilisations, associations) délaissés par les médias nationaux, passées sous les lumières médiatiques, devenues par-là fantomatiques. Il y a pire que d’être roulé dans la boue par les médias : il y a le fait de ne même pas avoir d’existence à leurs yeux, ce qui bloque toute possibilité de participer au débat démocratique.

Au fond, comme l’écrit Umberto Eco, la télévision « parle de moins en moins du monde extérieur. Elle parle d’elle-même et du contact qu’elle est en train d’établir avec son public. » [2]. Elle tente de survivre au pouvoir d’un téléspectateur qui est devenu actif, en devant plus agressive, en parlant plus d’elle-même. Cela se traduit dans les débats TV qui commentent l’actualité : les journalistes invitent des… journalistes pour discuter des thèmes choisis par des… journalistes. Nulle part n’intervient le monde extérieur. Nulle part un micro est tendu en-dehors de la sphère médiatique. L’un des signes de la radicalisation des médias est cet enfermement sur soi-même, cet entre-soi, qui contredisent l’essence même du média – être un médiateur.

Cet enfermement médiatique remet en question profondément le fonctionnement démocratique. Le débat se déroule sur le terrain médiatique, qui est le lieu de confrontation des paroles et des vécus. Les médias vivent cette mission avec une contradiction intérieure, une double injonction. D’une part le journaliste veut rendre compte des faits le plus loyalement possible, d’autre part il se doit de respecter les versions des uns et des autres, parfois multiples et contradictoires, d’un même fait.Dans cette contradiction, le pouvoir médiatique a tranché : il est le garant de la véracité des débats parce qu’il est l’ « expert des faits ». Pour cela, il lutte contre les fausses informations : il fait de la « vérification de faits« (fact-checking). Ce qui résiste au fact-checking des médias et des experts médiatiques est qualifié de « faits alternatifs » (alternative facts). Il est vrai que le politique ne s’embarrasse pas toujours du souci la vérité,et lui préfère souvent l’efficacité et la communication : c’est le règne de la post-vérité (post-truth).

Post-vérité, faits alternatifs et fact-checking sont les nouvelles topiques du monde médiatique. Leur signification profonde et la raison pour laquelle ils sont utilisés abondamment doivent être connus et maîtrisés. Revenons rapidement sur leur signification.

La post-vérité, la vérité du monde

La notion de vérité est au cœur de notre démocratie. Elle est le terrain de manipulation de toutes les dictatures et de tous les totalitarismes, qui prétendent la posséder et l’imposer. Cette disputatio démocratique entérine le règne de la « post-vérité ». Elle est aujourd’hui toujours au cœur de la guerre sémantique que se livrent une partie du peuple et le conglomérat de médias, d’intellectuels et autres ayants-droits qui pensent pour lui.  C’est surtout depuis l’apparition de Donald Trump et de ses militants que les journalistes ont commencé à parler du concept de post-vérité dans le débat politique. La post-vérité, tous les méchants la pratiquent – Donald Trump, les « populistes », les réactionnaires, les conservateurs. Le règne de la post-vérité, c’est l’apparition de personnalités qui manipulent l’opposition en exagérant les faits, en les travestissant ou encore en les imposants. C’est aussi cette masse immense de flux d’information sur les réseaux sociaux, qui échappe au contrôle des institutions et des médias classiques.

En 2016, le dictionnaire d’Oxford a désigné l’expression post-truth comme mot de l’année [3]. Elle est définit comme « relative aux circonstances dans lesquelles les faits objectifs ont moins d’influence sur la formation de l’opinion publique que l’appel aux émotions et aux croyances personnelles ». La définition est intéressante, car elle suppose qu’une objectivité des faits est possible, et que cette objectivité a une relation spécifique avec l’opinion publique. Evidemment, le constat d’une contestation contemporaine de l’existence d’une vérité absolue, soit le relativisme généralisé, n’est pas nouveau. Les « circonstances » qui font que la vérité est devenue négligeable, volatile, malléable, c’est notre culture toute entière. La post-vérité est une caractéristique de notre époque toute entière. La post-vérité est la vérité de notre monde. La Doxa, l’opinion fluide et contingente, soumise aux aléas a gagné sa bataille plurimillénaire contre le philosophe.

En liant la post-vérité à la manipulation, les théoriciens du monde moderne ne sont pas si modernes. C’est une manière finalement assez classique de comprendre le politique depuis Machiavel [4]. Mais il est intéressant de noter que la post-vérité est associée à la manipulation de l’opinion via les émotions.Ainsi peut-on lire dans les médias que l’insécurité n’est que « ressentie », suggérant implicitement qu’objectivement elle n’existe pas. On comprend pourquoi la répression judiciaire s’abat sur les –phobies – techniquement des peurs, donc des sentiments, des états émotionnels. Ces derniers deviennent des faits objectifs susceptibles  d’être condamnées. Le monde du sentiment devient judiciarisable, donc contrôlable. La post-vérité est en cela une condition de possibilité du biopouvoir, qui désigne l’ensemble des techniques qui étendent leur contrôle sur la vie et les corps humains.

Les faits alternatifs (alternative fact) : la coexistence des contraires

Si on creuse l’idiosyncrasie mise en place pour décrire le règne de la post-vérité, on rencontre l’expression de « faits alternatifs ». La post-vérité, c’est l’utilisation systématique des « faits alternatifs » à des buts politiques. Le fait alternatif est plus que la possibilité de l’erreur ou la volonté de mentir : c’est la substitution coercitive d’une version des faits sur une autre. Une interprétation chasse l’autre, une version étouffe les autres versions, la coexistence des interprétations est impossible. Un fait alternatif n’est pas une erreur, c’est la possibilité ouverte qu’un fait soit autrement qu’il n’est réellement. Le concept de “faits alternatifs” veut dire non pas qu’il y a diverses interprétations, ou plusieurs versions des faits, mais désigne l’existence de faits et en même temps l’existence de la possibilité qu’il y ait d’autres faits à ceux-ci. Comme si la réalité possédait plusieurs facettes, qui coexistent au même moment, et qui sont parfois contradictoires. En 2017, la conseillère du président Trump, Kellyanne Conway, faisait référence à Nietzsche devant la presse pour justifier que les faits que voient les journalistes ne sont peut-être pas les faits que voient les gens. Selon le philosophe allemand, le réel est un jeu de forces contradictoires et mouvantes créant une multiplicité, et non une belle harmonie de «faits» identifiés et triés par « ceux qui savent ». Tout comme Nietzsche, le trumpisme détruit le piédestal de ceux qui imposent leur version des faits ; il introduit des alternatives là où on ne nous présentait que l’unilatéral et le commun.

Le fact-checking : la pharmacopée du mensonge

Chaque commentaire politique se présente avec une dimension heuristique, c’est-à-dire de recherche de la vérité. L’expert décrète la vérité des choses et des paroles. « Ceci est vrai ou faux / ce qu’il dit est un mensonge ou une vérité ». Les journalistes ont ainsi créé des cellules de riposte pour « vérifier les faits » ; autrement dit, pour dire si ce qui est dit coïncide avec leur propre version des faits, leur propre interprétation des textes et des chiffres. Ainsi les journalistes ne sont plus les rapporteurs des faits et des paroles, leur éditeurs, leurs commentateurs, mais ils sont devenus leurs juges. Les fonctionnaires du fact-checking irriguent une gigantesque pharmacopée virtuelle contre les prétendus « Fake News ».

Selon eux, les populistes sont ainsi désignés parce qu’ils travestissent les faits afin de mentir sciemment. De nombreuses personnes accusent à leur tour les médias d’être malhonnêtes et de présenter les choses faussement. Dans cette violente dialectique, il n’y a pas de part au droit à l’interprétation. Aucune partie ne semble vouloir admettre la simple existence d’une “version des faits”. Ces parties se retrouvent souvent au tribunal, jugées à l’aune de lois souvent liberticides, qui consacrent la judiciarisation du débat public.

Les Ghost-news ou le pouvoir d’invisiblisation

Dans son histoire politique de la vérité, Michel Foucault montre « que la vérité n’est pas libre par nature, ni l’erreur serve, mais que sa production est tout entière traversée par des rapports de pouvoir » [5]. C’est le pouvoir, au sens large, qui impose sa version des faits avec toute la coercition dont il dispose : celle de la force en dernier lieu, pour le pouvoir politique, mais aussi celle de la masse, pour les médias importants, celle de l’expertise « irréfutable », pour les experts. C’est la fameuse formule de Thomas Hobbes, dans le Leviathan : « Auctoritas, non veritas facit legem – c’est l’autorité et non la vérité qui fait la loi » [6]. Alors que la force est l’autorité du politique, l’irréfutabilité est celle de l’expert, celle des médias est la visibilisation.

Quand les médias tournent en boucle sur un sujet, salissant un tel ou tel, adorant tel ou tel, la puissance est phénoménale. Quand les médias, à l’inverse, passent volontairement sous silence un événement, une initiative ou une démarche, il est quasiment mort-né.Les médias ont le pouvoir de rendre visible un événement, mais aussi de l’invisibiliser. C’est la Ghost-news.

Quelle vérité ?

On pourrait se demander quel est le concept de vérité qui fait les frais de ce dépassement (post-vérité), de la fausseté (Fake news) et du checking (factchecking). Pour le comprendre, il faut revenir à la définition pluriséculaire de la vérité – « Veritas est adaequatio rei et intellectus » – qui relève, à l’origine, de la théologie. Saint Thomas d’Aquin, dans la question 1 de son magistral De Veritate, interprète cette définition comme l’adéquation de l’intelligence divine avec les choses. Pour la créature, c’est un peu plus compliqué : ce que nous formulons des choses ne sont pas les choses. Il y a une inadéquation fondamentale, et c’est à cause de cette insuffisance gnoséologique que la vérité pleine et entière n’est pas accessible – sinon par la vie théologale – et suppose donc une perpétuelle auto-interprétation : c’est-à-dire une histoire.

L’expert et son totalitarisme interprétatif

Le problème de la vérité médiatique ne tient pas tant à l’adéquation du discours politique avec les faits, qu’à la manière dont le discours politique s’énonce et aux conditions dans lesquelles il est reçu. Les faits, lorsqu’ils sont humains – c’est-à-dire économiques, sociaux, éthiques, religieux – sont irréductibles à toute adéquation et à toute objectivité. On explique un événement physique, on comprend un événement humain. L’expertise réduit le fait humain à une explication causaliste. Sur le plateau de TV, l’expert, avec ses chiffres et son panache,pose son interprétation dans le marbre de la vérité médiatique. Il est indiscutable. Mais il ne rend pas compte de la profondeur du réel et des complexités humaines.La vérité de l’expert cache en fait un totalitarisme sémantique, qui empêche toute opinion concurrente de se manifester.

***

Le média prétend donc restituer des faits objectifs sous le règne de la post-vérité, où il n’y a ni faits, ni objectivité. Il prétend confronter les interprétations, alors qu’il est un biopouvoir, où il domine et contrôle. Il prétend adresser un message à  un consommateur passif et captif, alors que, déjà, les consommateurs sont actifs et libres. Les individus hypermodernes ne poursuivent plus un bien commun univoque, un récit général. Il n’y a plus de grand récit collectif, et les compteurs – les médias institutionnels – sont en retard de plusieurs pages.

Les grandes utopies qu’ils nous comptaient ne trouvent plus d’emprise sur le réel, parce qu’elles n’existent plus. Chacun poursuit désormais sa micro-utopie, et est en droit de médiatiser son vécu. L’uberisation de la prise de parole politique a définitivement éclaté les canaux habituels. Il suffit d’un smartphone pour ouvrir une chaine Youtube politique, qui a potentiellement des millions de vues ; les initiatives se sont décentralisées, les prises de parole ont abondées, le sens est devenu multiple. On assiste à la fois à l’émergence massive d’une vague d’auto-entreprenariat médiatique, où chacun s’exprime directement, et à la radicalisation des contestations du pouvoir.S’accrocher aux récits collectifs racontés par les médias institutionnels, c’est trainer les pattes derrière l’autoroute de l’histoire.

Il nous manque peut-être une rigueur personnelle qui permettrait de nous libérer de ces grands récits médiatiques. Qui nous transformerait définitivement, non plus spectateur, mais en acteur du monde.

Vivien Hoch (Polémia, 11 février 2019)

Notes:

[1] Scott Galloway, Le règne des quatre, trad. Fr. Edito, 17 mai 2018, p. 172

[2] Umberto Eco, « TV : la transparence perdue », La Guerre du faux, Poche, 1985, p. 197

[3] https://en.oxforddictionaries.com/word-of-the-year/word-o...

[4] Machiavel, Le Prince, chap. XVIII « Il faut que le prince ait l’esprit assez flexible pour se tourner à toutes choses, selon le vent et les accidents de la fortune le commandent ».

[5]  Michel Foucault, La Volonté de savoir, Gallimard, 1976, p. 81

[6] Thomas Hobbes, Léviathan, trad. G. Mairet, chap. XXVI, « Des lois civiles », Paris, Gallimard (coll. « Folio Essais »), 2000 : « Dans une cité constituée, l’interprétation des lois de nature ne dépend pas des docteurs, des écrivains qui ont traité de philosophie morale, mais de l’autorité de la cité. En effet, les doctrines peuvent être vraies : mais c’est l’autorité, non la vérité, qui fait la loi. »

lundi, 18 février 2019

Caracas voit double

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Caracas voit double

par Georges FELTIN-TRACOL

Le 23 janvier 2019, le président de l’Assemblée nationale du Venezuela, Juan Guaidó, issu des rangs de l’opposition majoritaire, s’auto-proclame président et exige le départ immédiat du président de la République en titre, Nicolas Maduro, successeur de feu Hugo Chavez. Immédiatement, Donald Trump, élu avec près de trois millions de voix de moins que Hillary Clinton, reconnaît le nouveau dirigeant par intérim, bientôt suivi par ses caniches habituels (Colombie, Brésil, Chili, Canada, etc.). En Italie, la situation vénézuélienne a déclenché une nouvelle divergence entre la Lega, au tropisme de plus en plus trumpiste, qui soutient Guaidó, et le Mouvement 5 Étoiles qui n’entend pas approuver le putsch. Quant aux nantis en fin de mandat d’un Parlement dit européen souvent élu avec une abstention frôlant les 90 % en Europe centrale, ils s’alignent sur Washington.

Le président Maduro bénéficie, lui, de la bienveillance de la Russie, de la Chine et de la Turquie. Ces puissances continentales s’opposent aux manœuvres déstabilisatrices de l’hégémonie thalassocratique. Bras armé des multinationales de l’énergie, les États-Unis lorgnent avec gourmandise sur les immenses réserves pétrolières. Ils mènent une implacable guerre secrète, économique, culturelle et médiatique, depuis ce 11 avril 2002, jour où le président du patronat, Pedro Carmona, prit le pouvoir pendant 48 h. avant que le peuple vénézuélien ne rétablissât Hugo Chavez dans ses fonctions. Un sabotage économique minutieux provoque une réelle pénurie des biens de première nécessité ainsi qu’une hyper-inflation monstrueuse.

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Norberto Ceresole

Le coup d’éclat de Guaido ne doit pas masquer l’échec du post-chavisme à la sauce Maduro. Le régime bolivarien paie ainsi une kleptocratie florissante, une absence criante de diversification économique, un mono-investissement aujourd’hui tragique dans PDVSA, la compagnie pétrolière nationale, et l’influence excessive de Cuba. La responsabilité posthume du président Chavez est grande dans ce fiasco. Sur l’insistance pressante de son entourage (l’un de ses frères militait chez les communistes), il préféra se tourner vers Fidel Castro plutôt qu’écouter son éphémère conseiller politique, l’Argentin Norberto Ceresole (1943 – 2003).

nc-livre.jpgLe nouveau président vénézuélien désavoua rapidement ce nationaliste-révolutionnaire péroniste et anti-atlantiste radical et le fit expulser dès 1999. Les idées tercéristes de Ceresole indisposaient les nombreux progressistes gravitant autour d’Hugo Chavez. Si celui-ci appliqua en diplomatie une conception assez proche des idées de Ceresole (hostilité aux États-Unis et au libéralisme prédateur, pan-américanisme institutionnel, rapprochement avec la Russie, l’Iran, le Bélarus et la Chine, soutien au Hezbollah et à la cause palestinienne), il gâcha tous ces atouts en politique intérieure comme l’avait prévenu dès 2007 Raul Baduel, son vieux frère d’arme entré ensuite dans un « chavisme d’opposition » et longtemps incarcéré.

La situation complexe au Venezuela ne correspond donc pas à la version diffusée par l’Occident. Il est par conséquent risible que Manu, le disc-jockey de l’Élysée, qualifie sur Twitter d’« élection illégitime » la reconduction du mandat présidentiel de Nicolas Maduro alors que sa propre élection du printemps 2017 reste entachée de faits troublants (procès verbaux réécrits, enquêtes judiciaires contre des candidats, formidable déferlement médiatique en faveur d’un candidat bien particulier…). Si le président Nicolas Maduro est illégitime, Manu l’est tout autant sinon plus… Dans ces circonstances exceptionnelles et fort de ce précédent, le seul et véritable président légitime de la République se nomme Éric Drouet et son incontestable Premier ministre Jérôme Rodrigues.

Georges Feltin-Tracol

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 112, mise en ligne sur TV Libertés, le 11 février 2019.

samedi, 16 février 2019

Presseschau / Februar 2019

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Presseschau

Februar 2019

AUßENPOLITISCHES

Schuldenmonitor des IIF

Die Welt steckt in der Schuldenfalle

https://boerse.ard.de/anlagestrategie/geldanlage/die-welt-steckt-in-der-schuldenfalle100.html

 

Zeiten ändern sich – Doch Gold ist beständig

https://www.goldseiten.de/artikel/401654--Zeiten-aendern-sich---Doch-Gold-ist-bestaendig.html?seite=1

 

(Mit Oxfam und mehr Linkssozialismus gegen Rechtspopulismus...) Tiefer Graben zwischen Arm und Reich - „Nährboden für Nationalismus“

https://web.de/magazine/wirtschaft/tiefer-graben-arm-reic...

 

Vergemeinschaftung der Sozialsysteme

Juncker für europäische Arbeitslosenversicherung

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/juncker-fuer-europaeische-arbeitslosenversicherung/

 

Ausschreitungen in Frankreich

Regierungssprecher flieht vor Angriff der „Gelbwesten“

 https://www.welt.de/politik/ausland/article186592086/Fran...

 

Frankreich: Gelbwesten zerstören 60 Prozent der Blitzer

 http://www.pi-news.net/2019/01/frankreich-gelbwesten-zers...

 

Französische Regierung: Ausland unterstützt „Gelbwesten“ Frankreich vermutet, dass andere Staaten den „Gelbwesten“ bei ihren Protesten helfen. Als Beispiel führt der französische Regierungssprecher Italien an.

https://www.handelsblatt.com/politik/international/paris-franzoesische-regierung-ausland-unterstuetzt-gelbwesten/23847298.html?ticket=ST-2343584-zAeeWcmgoNIjew460G7k-ap4

 

Frankreich

Manifest der Gelbwesten: Ende der Austeritätspolitik, Volksentscheide, Begrenzung der Mietpreise

https://deutsch.rt.com/europa/80823-manifest-gelbwesten-e...

 

Klimaschutz

Schweden verbietet ab 2030 Diesel- und Benzinautos

 https://www.welt.de/wirtschaft/article187498672/Klimaschu...

 

Namensstreit um Mazedonien – Mehr als 100.000 Griechen demonstrieren in Athen

 https://www.zdf.de/nachrichten/heute/zehntausende-grieche...

 

Athen: Verletzte bei Protesten gegen Umbenennung Mazedoniens https://www.zeit.de/politik/ausland/2019-01/athen-demonstration-umbenennung-mazedonien-nordmazedonien-griechenland

 

Vor Abzug aus Syrien

Trump droht Türkei mit „wirtschaftlicher Vernichtung“

 https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2019/trump-droht...

 

Abkommen mit Russland

USA steigen aus INF-Abrüstungsvertrag aus

http://www.spiegel.de/politik/ausland/usa-kuendigen-ausstieg-aus-inf-abruestungsvertrag-mit-russland-an-a-1251108.html

 

Vorfall am Lincoln-Memorial

Fake-News-Kampagne gegen friedliche Schüler

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2019/fake-news-kampagne-gegen-friedliche-schueler/

 

(Dazu...)

Sonntagsheld (94) – So lach doch mal

https://sezession.de/60082/sonntagsheld-94-so-lach-doch-mal

 

Oberster Gerichtshof bestätigt Transgender-Verbot im US-Militär https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2019/oberster-gerichtshof-bestaetigt-transgender-verbot-im-us-militaer/

 

(Über 100.000 Dollar für den Quadratmeter)

New York

Milliardär kauft teuerste US-Wohnung aller Zeiten

https://www.goldreporter.de/milliardaer-kauft-teuerste-us...

 

Notlage in Venezuela : 1,3 Millionen Prozent Inflation

https://www.faz.net/aktuell/wirtschaft/arm-und-reich/wie-...

 

(Haft in Venezuela)

JF-TV Spezial1

#freebilly: Freiheit für Billy Six!

https://jungefreiheit.de/kultur/medien/2019/freebilly-freiheit-fuer-billy-six/

 

Weitere Journalisten in Venezuela festgenommen

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2019/weitere-journalisten-in-venezuela-festgenommen/

 

Präsident Jair Bolsonaro

Brasilien steigt aus dem UN-Migrationspakt aus

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2019/brasilien-steigt-aus-dem-un-migrationspakt-aus/

 

Notfalls mit Gewalt

China droht Taiwan mit Wiedervereinigung

https://www.tagesschau.de/ausland/china-taiwan-121.html

 

Chinesische Kriegsrhetorik: Droht ein Krieg um Taiwan? https://www.faz.net/aktuell/politik/ausland/droht-ein-krieg-um-taiwan-15968934.html

 

Kambodscha

Lebenslang für zwei Anführer der Roten Khmer

https://www.welt.de/geschichte/video183952010/Urteile-Lebenslang-fuer-zwei-Anfuehrer-der-Roten-Khmer.html

 

Kambodscha : Rote Khmer-Führer wegen Völkermords zu lebenslanger Haft verurteilt

https://www.faz.net/aktuell/politik/ausland/kambodscha-ro...

 

Thailänder wegen Falschmeldung über Smog-Opfer festgenommen

https://www.greenpeace-magazin.de/ticker/thailaender-wege...

 

Indien

She Wanted to ‚Understand the Forest More.‘ So She Made History Dhanya Sanal named as first woman to scale sacred Agasthyakoodam mountain

http://www.newser.com/story/270084/only-men-climbed-this-...

 

Zwei Wochen Zwangspause

Internet-Blackout legt Tonga lahm

https://www.n-tv.de/panorama/Internet-Blackout-legt-Tonga-lahm-article20840547.html

 

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INNENPOLITISCHES / GESELLSCHAFT / VERGANGENHEITSPOLITIK

 

Uno-Untersuchung

Deutsche zahlen ganz gern Steuern

Viele Bürger klagen oft über hohe Abgaben. Eine von der Uno veröffentlichte Untersuchung kommt aber zu dem Schluss: Die Akzeptanz des Steuersystems ist in Deutschland hoch – verglichen mit anderen Ländern.

http://www.spiegel.de/wirtschaft/soziales/steuern-deutsche-zahlen-im-internationalen-vergleich-gerne-a-1246243.html

 

Milliarden-Steuersenkung geplant

Finanzministerium wappnet sich für Wirtschaftskrise

https://www.n-tv.de/wirtschaft/Finanzministerium-wappnet-...

 

Finanzen

402 Millionen Euro Kindergeld fließen ins Ausland

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/402-mil...

 

Entscheidung ist gefallen: Ulm wird Standort für neues Nato-Hauptquartier

 https://www.schwaebische.de/landkreis/alb-donau-kreis/ulm...

 

Flüchtlingspolitik

Merkel: „Das Land war vielleicht nie so versöhnt, wie man dachte“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/merkel-...

 

Unter der Herrschaft einer Form der milden Funktionärsdiktatur Der Niedergang der klassischen Volksparteien ist unaufhaltsam – Teil 2

https://www.heise.de/tp/features/Unter-der-Herrschaft-ein...

 

Lage 2019 (I): Der Feind

von Götz Kubitschek

https://sezession.de/60086/lage-2019-i-der-feind

 

Sonntagsheld (95) – Überlebt, oder sterbt!

https://sezession.de/60095/sonntagsheld-95-ueberlebt-oder-sterbt

 

Das von den Grünen gelöschte Video

Grünen-Chef Robert Habeck erklärt Thüringen zur Diktatur

 http://www.pi-news.net/2019/01/gruenen-chef-robert-habeck...

 

Grüne

Der Öko-Jetset ist beleidigt

von Birgit Kelle

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2019/der-oeko-jetset-ist-beleidigt/

 

Grüner wird Cheflobbyist für Glyphosat

http://www.pi-news.net/2019/01/gruener-wird-cheflobbyist-fuer-glyphosat/

 

„Gibt keine wissenschaftliche Begründung“

Lungenärzte schreiben Brandbrief gegen Feinstaub-Grenzwerte

 https://jungefreiheit.de/allgemein/2019/lungenaerzte-schr...

 

Massiver Diebstahl.

Datenleck betrifft deutsche Politiker „aller Ebenen“ – auch Merkel

https://www.welt.de/politik/deutschland/article186533478/...

 

Mehrere Stunden Befragung

19-Jähriger wegen Hackerangriff vernommen

https://www.n-tv.de/politik/19-Jaehriger-wegen-Hackerangriff-vernommen-article20799099.html

 

BKA und Generalstaatsanwalt: „Doxxing“-Angriff war Tat eines Einzelnen – Verärgerung als Motiv

https://www.gmx.net/magazine/politik/hackerangriff-live-t...

 

(Dazu...)

Sonntagsheld (91) – Gottes Werk und Teufels Beitrag

https://sezession.de/60045/sonntagsheld-91-gottes-werk-un...

 

(Dazu... Zitat: „Bei mir Mordaufruf, keine Reaktion. Martin Schulz ruft jemand auf der `privaten Telefonnummer´ an, und sofort republikweiter Riesenskandal und der Staatsschutz schaltet sich ein. Der Typ, der da anrief, war nicht mal unfreundlich oder bedrohlich.“)

https://blog.fefe.de/

 

Medienpräsenz von Politikern

Grünen-Chefs sind Talkshow-Lieblinge

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/gruenen-chefs-sind-talkshow-lieblinge/

 

AfD-Anfrage

Flüchtlingskrise: Millionenkosten für externe Berater

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/fluecht...

 

AfD-Spitze sperrt Poggenburg zwei Jahre lang für alle Ämter

https://www.gmx.net/magazine/politik/afd-spitze-sperrt-po...

 

Parteineugründung geplant

André Poggenburg verläßt die AfD

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/andre-poggenburg-verlaesst-die-afd/

 

Poggenburg? Ein „Aufbruch“ als Warnschuß

https://sezession.de/60055/poggenburg-ein-aufbruch-als-warnschuss

 

Stadtparlamentarier in der Kritik

Wirft AfD den Heusenstammer Carsten Härle aus der Partei?

https://www.op-online.de/region/heusenstamm/wirft-heusens...

 

Bundesrat

Berlin plant Gesetz für straffreies Schwarzfahren

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/berlin-plant-gesetz-fuer-straffreies-schwarzfahren/

 

Merkel bleibt beliebteste Politikerin

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/merkel-bleibt-beliebteste-politikerin/

 

Das Gemälde, das Angela Merkel ablehnte

Künstlerin Maribel Brandis wollte es ihr schenken. Doch im Kanzleramt fehlt der Platz dafür. Aus Berlin kam eine freundliche Absage.

http://www.ln-online.de/Lokales/Ostholstein/Das-Gemaelde-das-Angela-Merkel-ablehnte

 

Afrikanisches Viertel

Berlin: Anwohner wehren sich gegen Straßenumbenennungen

https://jungefreiheit.de/kultur/2019/berlin-anwohner-wehr...

 

Max Otte: Deutschland im Spannungsfeld der Globalisierung und Geopolitik

https://www.youtube.com/watch?v=5UtlRPsoPTs

 

30 Jahre 1989. Wider die Geschichtsklitterung

https://www.achgut.com/artikel/30_jahre_1989._wider_die_geschichtsklitterung

 

(Linksradikale „Friedensplattform“ fordert positivere Würdigung der kommunistischen Novemberrevolutionäre)

Hanau

Friedensplattform kritisiert Darstellung der Revolution von 1918 Empörung über „militaristische Ausstellung“

https://www.op-online.de/region/hanau/empoerung-ueber-militaristische-ausstellung-11041835.html

 

Hanau

„Kein Militarismus“:

Kritisierte Weltkriegs-Ausstellung bekommt Unterstützung

https://www.op-online.de/region/hanau/hanau-kritisierte-w...

 

Nach Rede im Bayerischen Landtag

AfD: Knobloch mißbraucht Andenken der NS-Opfer

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/afd-kno...

 

(Zu Knoblochs Eklat ein treffender Kommentar...) Gedenkveranstaltung

Das schlechte Gewissen der Charlotte K.

Von Thorsten Hinz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2019/das-schlechte-gewissen-der-charlotte-k/

 

Gemeinsame Erklärung

Deutschland entschädigt Überlebende der Blockade Leningrads

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/deutsch...

 

(Vergangenheitsbewältigungs-Kitsch mit Schülern) Mühlheim

Friedrich-Ebert-Schüler

Gefangen in der Stille

https://www.op-online.de/region/muehlheim/friedrich-ebert-schueler-muehlheim-gefangen-stille-11543234.html

 

KLF19-3.jpg

LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS / RECHTE

 

Im Visier der Populisten

„Erklärung der Vielen“ gegen Intoleranz und Rassismus

 https://www.op-online.de/region/frankfurt/frankfurt-erkla...

 

Jongen: „Die Vielen“ und deren Unterstützer aus der Kulturszene sind besessen vom Wahnbild des Rechtspopulismus

https://www.afdbundestag.de/jongen-die-vielen-und-deren-unterstuetzer-aus-der-kulturszene-sind-besessen-vom-wahnbild-des-rechtspopulismus/

 

Impotenter Konformismus statt kreativer Kunst

Das Elend des politisch-korrekten Kulturbetriebs

http://www.pi-news.net/2019/02/das-elend-des-politisch-korrekten-kulturbetriebs/

 

Null Toleranz für Hassparolen und Extremisten

Skandalöse Sonderrechte für linke Zentren in Frankfurt

http://www.bff-frankfurt.de/artikel/index.php?id=1369

 

Aussteigerprogramm für Linksextreme

Burschenschafter sorgt für linken Sturm im Blätterwald von Alexander Graf

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/burschenschafter-sorgt-fuer-linken-sturm-im-blaetterwald/

 

„Vaterlandslose Gesellen“

Anti-Deutschland-Kaffeebecher: Shitstorm gegen Jusos

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/anti-de...

 

(Öffentlich-rechtlicher Kameramann sympathisiert mit Linksradikalen) Dreimal besonders lang und in Großaufnahme gezeigt Danisch zum Antifa-Kameramann des ZDF: Das war kein Versehe

http://www.pi-news.net/2019/01/danisch-zum-antifa-kameram...

http://www.danisch.de/blog/2018/12/31/das-zdf-der-kameram...

 

MDR verteidigt Mitarbeiter mit Anti-AfD-Shirt

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/mdr-verteidigt-mitarbeiter-mit-anti-afd-shirt/

 

Tontechniker mit „FCK AFD“-Shirt: MDR rudert zurück

https://jungefreiheit.de/kultur/medien/2019/tontechniker-...

 

Hunderte demonstrieren in Gedenken an Oury Jalloh in Dessau Mehr als 800 Menschen haben in Dessau an den Todestag des vor 14 Jahren verbrannten Asylbewerbers Oury Jalloh erinnert. Die Anwältin von Jallohs Familie strebt ein neues Gerichtsverfahren an.

https://www.mdr.de/sachsen-anhalt/dessau/dessau-rosslau/demo-oury-jalloh-todestag-100.html

 

(Kritik an „Feine Sahne Fischfilet“ und deren Anhängern) „Anständiger Punk“ – ein Dokument

https://sezession.de/60057/anstaendiger-punk-ein-dokument

 

Bundesweite Aktionen

Symbolischer Protest der Identitären Bewegung gegen linke Gewalt

http://www.pi-news.net/2019/01/symbolischer-protest-der-i...

 

„Unfaßbare Übertreibung“

Aktion gegen „taz“: Identitäre Bewegung weist Vorwürfe zurück

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/aktion-...

 

(Dazu ...mal wieder Hanning Voigts)

Aktion der Identitären Bewegung

Haltungsritter im Antlitz des Schreckens

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2019/haltungsritter-im-antlitz-des-schreckens/

 

(...mal wieder Ulla Jelpke)

Sicherheitsgefühl der Bevölkerung

Jelpke: AfD ist für Zunahme von Waffenscheinen verantwortlich

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/jelpke-...

 

(Schwache Antifa-Proteste in Schnellroda)

Winterakademie in Schnellroda – Wir und die anderen

https://sezession.de/60070/winterakademie-in-schnellroda-...

 

Die Nazi-Mentalität auf Nazi-Suche, x.-te Folge

von Michael Klonovsky

https://www.michael-klonovsky.de/acta-diurna/item/1056-1-februar-2019

 

Hauptversammlung der Siemens-Aktionäre

Siemens-Chef Kaeser muß sich wegen AfD-Kritik verantworten

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/siemens...

 

„Flügel“ und JA Verdachtsfälle

Verfassungsschutz nimmt AfD bundesweit ins Visier

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/verfass...

 

Der Verfassungsschutz als Instrument

Der neue Verfassungsschutzpräsident Thomas Haldenwang hat wie erwartet geliefert

https://sezession.de/60062/der-verfassungsschutz-als-inst...

 

Verfassungsschutz und AfD

Die Richtung ist klar

von Jörg Kürschner

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/die-richtung-ist-klar/

 

»Prüffall« – Einsatz ungesetzlicher Mittel?

https://sezession.de/60072/prueffall-einsatz-ungesetzlichen-mitteln

 

Wir veröffentlichen das Verfassungsschutz-Gutachten zur AfD Der Verfassungsschutz sieht Anhaltspunkte dafür, dass die AfD verfassungsfeindlich ist. Das geht aus einem detaillierten und geheimen Gutachten hervor, das wir in voller Länge veröffentlichen. Das Dokument gehört in die Öffentlichkeit und nicht in einen Panzerschrank, aus vielen Gründen.

https://netzpolitik.org/2019/wir-veroeffentlichen-das-verfassungsschutz-gutachten-zur-afd/

 

Zahlreiche regionale Medien analysieren das Verfassungsschutz-Gutachten zur AfD Mehrere Medien haben sich mit dem Gutachten des Verfassungsschutzes zur AfD beschäftigt. In ihren Artikeln beleuchten sie Aspekte, die gerade für lokale Leserinnen und Leser relevant sind. Das zeigt, wie wichtig es ist, Dokumente im Ganzen zu veröffentlichen.

https://netzpolitik.org/2019/zahlreiche-regionale-medien-analysieren-das-verfassungsschutz-gutachten-zur-afd/

 

Gutachten des Verfassungsschutzes

Einer Demokratie unwürdig

von Dieter Stein

https://jungefreiheit.de/debatte/streiflicht/2019/einer-demokratie-unwuerdig/

 

Abrechnung mit Ex-Partei

AfD-Gründer Bernd Lucke wollte in den Hungerstreik treten AfD-Gründungsvater Bernd Lucke geht in einem Interview hart mit seiner Ex-Partei ins Gericht. Sie sei „eine latent fremdenfeindliche, deutschnationale Partei mit rechtsradikalen Einsprengseln“, so der Wirtschaftswissenschaftler.

https://www.stern.de/politik/deutschland/afd-mitbegruender-bernd-lucke-fuer-ueberwachung-der-partei-8557816.html

 

Gewerkschaft der Polizei

Polizisten auf AfD-Wahllisten sollen sich von Höcke distanzieren

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/polizis...

 

Diskussion um Verfassungsschutz

Niedersachsens Innenminister sieht Beamte in der AfD kritisch

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/nieders...

 

TV-Kritik zu „Maischberger“

Gaulands Erfolgsrezept ist der Empörungseifer der anderen

https://jungefreiheit.de/kultur/medien/2019/gaulands-erfo...

 

Weidels Umarmung schlägt weiter hohe Wellen

Sind Henryk M. Broder und Neue Zürcher ein Fall von „Rechts“?

http://www.pi-news.net/2019/02/sind-henryk-m-broder-und-n...

 

(Was will meinem Dieter Kosslick damit sagen? Dass AfD-Abgeordnete noch nie etwas vom Warschauer Ghetto gehört haben? Oder dass er den Durchblick hat?..)

Berlinale-Direktor lädt AfD zu Film über Warschauer Ghetto ein

https://www.sueddeutsche.de/kultur/berlinale-afd-holocaus...

 

Leipzig

Sachsens Justizminister verurteilt Anschlag auf Gerichtsgebäude

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/sachsen...

 

Linksextremismus

Aufruf zu Anschlägen auf AfD-Politiker: Anleitung zum perfekten Mord

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/aufruf-...

 

Politisches Klima in Deutschland

Jeder fünfte Einwanderer toleriert Gewalt gegen die AfD https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/jeder-fuenfte-einwanderer-toleriert-gewalt-gegen-die-afd/

 

Explosion vor AfD-Büro in Döbeln – Hintergründe unklar

https://www.gmx.net/magazine/panorama/explosion-afd-buero...

 

Vorfall in Döbeln

SPD-Mann nach Explosion vor Parteibüro: „Dieser Anschlag hilft der AfD“

https://www.merkur.de/politik/doebeln-sachsen-anschlag-au...

 

Spirale der Gewalt

Sprengstoffattentat auf AfD-Bürgerbüro im sächsischen Döbeln

https://www.tichyseinblick.de/daili-es-sentials/sprengsto...

 

AfD-Abgeordneter Magnitz bleibt nach Angriff im Krankenhaus

https://www.gmx.net/magazine/politik/afd-abgeordneter-mag...

 

Brutaler Mordanschlag auf Bremer AfD-Bundestagsabgeordneten

http://www.pi-news.net/2019/01/brutaler-mordanschlag-auf-...

 

AntiFa Bremen bekennt sich zu Anschlag auf AfD-Politiker Magnitz

http://www.pi-news.net/2019/01/antifa-bremen-bekennt-sich...

 

(Veronika Kracher)

Magnitz‐Attentat: Journalistin schockiert mit Billigung linksextremer Gewalt

https://www.tagesstimme.com/2019/01/08/magnitz-attentat-j...

 

(Bremen als Brutstätte linksextremer Hetze und Gewalt) Weimar 2.0: Attentat auf Bremer AfD-Landesvorsitzenden

https://www.achgut.com/artikel/weimar_2.0_attentat_auf_br...

 

(Kommentar, der leider ein frommer Wunsch bleiben wird...) Angriff auf AfD-Bundestagsabgeordneten

Ein Innehalten ist dringend notwendig

von Dieter Stein

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2019/ein-innehalten-ist-dringend-notwendig/

 

(Dazu...)

Nicht nur die Tat von drei Kriminellen

Der Anschlag des Ausgrenzungsstaates

http://www.pi-news.net/2019/01/der-anschlag-des-ausgrenzungsstaates/

 

(Dazu...)

taz, Döbeln, Magnitz, taz …

von Götz Kubitschek

https://sezession.de/60049/taz-doebeln-magnitz-taz

 

Linksextreme Kracher

#Zusammengelatzt – taz-Autorin begrüßt Anschlag auf AfD-Magnitz

http://www.pi-news.net/2019/01/zusammengelatzt-taz-autori...

 

Überfälle, Brandanschläge, Farbattacken: Gewalt gegen AfD Der Fall Magnitz ist kein Einzelfall

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/der-fall-magnitz-ist-kein-einzelfall/

 

(Womöglich soll eine solche Meldung zu diesem Zeitpunkt suggerieren, dass es doch nur einen Kriminellen getroffen hat...)

Untreueverdacht: Ermittlungen gegen Bremer AfD-Chef Magnitz

https://www.gmx.net/magazine/politik/untreueverdacht-ermi...

 

Fall Magnitz: Alles ein bisschen anders

Hat die AfD den Angriff auf ihren Politiker falsch dargestellt? Das hatten viele Medien behauptet. Stimmt das? Ein Faktencheck

https://www.publicomag.com/2019/01/fall-magnitz-alles-ein-bisschen-anders/?fbclid=IwAR2GvndsP1vfaXnpWY7hS1fKe-SAuV50qoTzri5jsS_gSf8AK163XVXvz0E

 

Gewalt gegen AfD

Früchte linker Hypermoral

von Kurt Zach

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2019/fruechte-linker-hypermoral/

 

Veranstaltung im „Käfig“

Stuttgart: „Antifa“ stört massiv AfD-Mahnwache gegen Gewalt

http://www.pi-news.net/2019/01/stuttgart-antifa-stoert-ma...

 

(Nicole Diekmann)

„Nazis raus“

ZDF-Reporterin Nicole Diekmann als Taktgeberin für Straßenterror

http://www.pi-news.net/2019/01/zdf-reporterin-nicole-diek...

 

Leverkusen

Vermummte brechen Tür samt Rahmen von AfD-Mitglied aus der Wand und bedrohen es mit Messer

https://juergenfritz.com/2017/12/21/ueberfall-auf-afd-ler/

 

Autor der Amadeu-Antonio-Stiftung

Rechtsextremismusexperte soll Brandanschlag begangen haben

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/rechtse...

 

Politische Gewalt in Berlin-Neukölln eskaliert

Nazi-Experte soll Brandanschlag auf AfD-Politiker verübt haben

https://www.tagesspiegel.de/berlin/politische-gewalt-in-b...

 

AfD-Fraktionschefin Alice Weidel

Die SPD hat ein Linksextremismus-Problem

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2019/die-spd-hat-ein-linksextremismus-problem/

 

Leipzig: Brandanschlag auf Auto von Alex Malenki („Laut Gedacht“)

 http://www.pi-news.net/2019/01/leipzig-brandanschlag-auf-...

 

Linksextremismus

Leipzig-Ausschreitungen: Polizei startet neuen Fahndungsaufruf

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/leipzig...

 

Während Demonstration

Linksradikale stürmen Kölner Stadthaus

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/linksra...

https://www.welt.de/politik/deutschland/article188070243/...

 

KLF19-4.jpg

EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT

 

(Andreas Zick – Propaganda...)

Studie zur Zuwanderung

Deutsche wünschen sich wieder mehr Willkommenskultur

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/deutsch...

 

Wenn Aeneas vor der Wahl steht

https://sezession.de/59595/wenn-aeneas-vor-der-wahl-steht

 

Keine Konsequenzen

Falschangaben im Asylverfahren bleiben straffrei

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/falschangaben-im-asylverfahren-bleiben-straffrei/

 

Mittelmeerroute

Linke Politiker fordern Aufnahme weiterer Flüchtlinge

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2019/linke-polit...

 

Vatikan

Papst fordert Aufnahme von Sea-Watch-Migranten

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2019/papst-forde...

 

Migranten auf Malta

Deutschland nimmt 60 Bootsflüchtlinge auf – Jubel auf „Sea Watch“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/deutsch...

 

„Seenotrettung“

Kardinal Marx spendet erneut an „Mission Lifeline“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/kardina...

 

(Schlepper)

Schweden

Rostocker Diakon wegen Menschenschmuggels verurteilt

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2019/rostocker-d...

https://www.ndr.de/nachrichten/mecklenburg-vorpommern/Men...

 

Kirchenasyl

Solinger Kirchengemeinde verhindert Abschiebung

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/solinge...

 

Aufnahme verweigert

Afghanistan schickt Mehrfachtäter zurück nach Deutschland

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2019/afghanistan...

 

Privatjet

Abschiebung zweier Afrikaner kostet 165.000 Euro

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/abschie...

 

Frankfurter Flughafen

Syrer verhindert Abschiebung mit Nagelfeile

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/syrer-verhindert-abschiebung-mit-nagelfeile/

 

(Winterurlauber)

Köln: Zahl der „Winter-Flüchtlinge“ auf Rekordhoch

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/koeln-z...

 

(Zahlen dürfen immer die anderen...)

Bund und Länder

Steuerzahler sollen für Flüchtlingsbürgschaften aufkommen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/steuerz...

 

Modellprojekt in Baden-Württemberg

Grünes Verkehrsministerium bildet Flüchtlinge zu Lokführern aus

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/gruenes...

 

(Satire)

Fluchtursache Nr. 1 = Outdoor Illner?

https://www.youtube.com/watch?v=fHoXBO-AU4k

 

Haftbefehl aufgehoben

Clan-Chef Arafat Abou-Chaker ist wieder frei: Was bedeutet das für Bushido?

https://www.rtl.de/cms/was-bedeutet-arafat-abou-chakers-f...

 

Hochzeitsgesellschaft blockiert A8 bei Esslingen

Mehrere Fahrzeuge halten hupend auf der Autobahn an

https://www.esslinger-zeitung.de/region/polizei_artikel,-...

 

Eine Hochzeitsgesellschaft hat am Samstagnachmittag die Autobahn A8 bei Esslingen blockiert. Mehrere Fahrzeuge hielten auf allen drei Spuren den Verkehr an.

https://www.esslinger-zeitung.de/region/polizei_artikel,-hochzeitsgesellschaft-blockiert-a8-bei-esslingen-_arid,2241265.html

 

Bottroper Amokfahrt: Grüne warnen vor rechtsextremem Netzwerk

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/bottrop...

 

Martin Sellner: Bottrop war kein „Terroranschlag“

http://www.pi-news.net/2019/01/sellner-bottrop-war-kein-t...

 

Wie deutsche und ausländische Täter unterschiedlich behandelt werden Ruhrgebiet: Politik und Medien instrumentalisieren Amokfahrt

http://www.pi-news.net/2019/01/ruhrgebiet-politik-und-med...

 

Bottrop, Bottrop und nochmal Bottrop!

Kampf um Relotius-Preis 2019 voll entbrannt

http://www.pi-news.net/2019/01/kampf-um-relotius-preis-2019-voll-entbrannt/

 

Kriminalität

Hoher Ausländeranteil in deutschen Gefängnissen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/hoher-auslaenderanteil-in-deutschen-gefaengissen/

 

Ausländergewalt

Stadt Cottbus nach Messerangriff: „Ticket in die Heimat lösen“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/stadt-c...

 

Asylbewerber schlagen zu

Prügel-Orgie in Amberg: Bürgermeister stellt im „heute journal“ Forderung – und verteidigt sich

https://www.op-online.de/politik/amberg-pruegel-orgie-dur...

 

Weiterer Schlag gegen das Sicherheitsgefühl der Einheimischen Die Kopftreter von Amberg zeigen uns die Zukunft Deutschlands

http://www.pi-news.net/2019/01/die-kopftreter-von-amberg-...

 

Hetzjagd von Amberg

Bis zum nächsten Einzelfall

von Michael Paulwitz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2019/bis-zum-naechsten-einzelfall/

 

Nach Asylantengewalt

Stadt Amberg: Es gibt keine rechtsextreme Bürgerwehr

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/stadt-a...

 

Polizei sucht Silvester-Messertäter nach Mordversuch Kassel: Lebensgefährlicher Bauchstich nach Spuckattacke in Bahn

http://www.pi-news.net/2019/01/kassel-lebensgefaehrlicher...

 

(Der Kasseler Täter wurde gefasst...)

38 Jahre altes Opfer nicht mehr in Lebensgefahr

Nach brutaler Messerattacke in Kasseler Tram: Polizei verhaftet 23-Jährigen in Gießen

https://www.hna.de/welt/messerattacke-kassel-polizei-verh...

 

Bad Kreuznach

Ungeborenes Kind stirbt nach Stichen auf Schwangere

https://www.nrz.de/panorama/bad-kreuznach-ungeborenes-sti...

 

Freiburg

Gruppenvergewaltigung: Polizei sucht elften Verdächtigen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/gruppen...

 

Migrant prügelt auf Busfahrer ein

http://www.politikversagen.net/migrant-pruegelt-auf-busfahrer-ein

 

Dritter Frauenmord 2019 in Niederösterreich

16jährige getötet und im Park versteckt: Syrer festgenommen

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2019/16jaehrige-...

 

Thüringen

Seniorin getötet: Haftbefehl gegen 23jährigen Afghanen erlassen

 https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/seniori...

 

Zwei Verletzte

Streit vor Kölner Hauptbahnhof eskaliert

http://www.general-anzeiger-bonn.de/region/koeln-und-rheinland/Streit-vor-K%C3%B6lner-Hauptbahnhof-eskaliert-article4008705.html

 

Gelsenkirchen: Junge Migranten randalieren im Hauptbahnhof

 https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/gelsenk...

 

Minden

Bus überrollt Mädchen nach Attacke durch Flüchtling

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/bus-ueb...

 

Wien-Favoriten

Schüler verprügelt drei Lehrer am Zeugnistag

Weil der 14-Jährige nicht die Hände vom Handy lassen konnte, wurde er zum Direktor zitiert. Am Gang rastete der Bursch aus, attackierte und verletzte drei Pädagogen.

https://www.heute.at/oesterreich/wien/story/Schueler-verpruegelt-drei-Lehrer-am-Zeugnistag-Pernerstorfergasse-Favoriten-44287917

 

KL-5.jpg

KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES

 

Moderne Architektur

Menschenfeindlich, kalt, lieblos – die Misere der deutschen Stadt

https://www.welt.de/kultur/kunst-und-architektur/article1...

 

„Weniger ist weniger“

Von Rainer Haubrich

In vielen Städten werden monotone Rasterbauten kritisiert. Was diesen fehlt, zeigt sich an zwei aktuellen Beispielen in Berlin. Less is more, sagte einst der berühmte Architekt Mies van der Rohe. Doch meistens stimmt das einfach nicht.

https://berliner-schloss.de/blog/pressespiegel/weniger-ist-weniger/

 

Vorschlag für Raum der Stille von Hermann Parzinger Wie das Humboldt Forum des kolonialen Unrechts gedenken will

https://www.rbb24.de/kultur/beitrag/2019/01/berlin-humbol...

 

Bildung und Gerechtigkeit

Gastbeitrag von Heino Bosselmann

Unwillkürlich gelangt auf konservative Positionen, wer die Bestandsverluste innerhalb der Bildung in den Blick nimmt.

https://sezession.de/60083/bildung-und-gerechtigkeit

 

Frauenquote im Bundestag

Sie werden plaziert

von Michael Klonovsky

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2019/sie-werden-plaziert-sonntag/

 

Brandenburg

Landtag beschließt paritätische Listenaufstellung

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/landtag-beschliesst-paritaetische-listenaufstellung/

 

Bayern

Biologisches Geschlecht: Erster transidenter Abgeordneter fordert Gesetzesreform

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/biologi...

 

Sexuelle Vielfalt

Bayern: Grundschulen bekommen Toiletten fürs dritte Geschlecht

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/bayern-...

 

#metoo

Gillette warnt vor „toxischer Männlichkeit“

https://jungefreiheit.de/kultur/2019/gillette-warnt-vor-toxischer-maennlichkeit/

 

Geschlechterunterschiede

„Toxische Maskulinät“ ist ein Phantom

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2019/toxische-maskulinaet-ist-ein-phantom/

 

England

Erste Studienabschlüsse in Queer History vergeben

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2019/erste-s...

 

„Der*die Ingenieur*in“11

Stadt Hannover führt „geschlechtsumfassende“ Sprache ein

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/stadt-h...

 

Deutsche Rechtschreibung

Jury hat gewählt: „Gendersternchen“ ist „Anglizismus des Jahres“

 https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2019/jury-ha...

 

Unwort des Jahres

Linke Sprach-Hegemonie überwinden

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2019/linke-sprach-hegemonie-ueberwinden/

 

Wahl der Freien Medien

„Hetzjagden und Zusammenrottungen“ ist alternatives Unwort 2018

http://www.pi-news.net/2019/01/hetzjagden-zusammenrottung...

 

Stellungnahme von Dr. Viktor Heese

Autor deckt hohe ARD-Gehälter auf und wird von „Heise“ entlassen

http://www.pi-news.net/2019/01/autor-deckt-hohe-ard-gehae...

 

Deutsche Einheit

Vaatz: ARD und ZDF senden aus einer Parallelwelt heraus

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Öffentliche-rechtliche Medien

Furchtbar teure Meinung

von Jürgen Liminski

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2019/furchtbar-teure-meinung/

 

WhatsApp schränkt Weiterleitungen ein – wegen Falschmeldungen

https://www.welt.de/wirtschaft/webwelt/article187464126/W...

 

Blogger Rainer Meyer

Medienpreis: Claudia Roth sieht Jury-Berufung von „Don Alphonso“ kritisch

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Anja Reschke

Miss Gratismut und die alten weißen Männer

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2019/miss-gratismust-und-die-alten-weissen-maenner/

 

Politische Machtstrukturen

Lieber über Blutwurst diskutieren

von Thorsten Hinz

https://jungefreiheit.de/kultur/2019/lieber-ueber-blutwurst-diskutieren/

 

WM-Botschafter Stefan Kretzschmar

Handball-Ikone: „Haben keine Meinungsfreiheit mehr“

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2019/handbal...

 

Stefan Kretzschmar und die Meinungsfreiheit

Furcht vor der Isolation

von Dieter Stein

https://jungefreiheit.de/debatte/streiflicht/2019/furcht-vor-der-isolation/

 

Meinungsfreiheit

Jürgen von der Lippe sind Islam-Witze zu heikel

https://jungefreiheit.de/kultur/2019/juergen-von-der-lippe-sind-islam-witze-zu-heikel/

 

Karl-Valentin-Orden

Streit um Auszeichnung für Volkssänger Gabalier

https://jungefreiheit.de/kultur/2019/streit-um-auszeichnung-fuer-volkssaenger-gabalier/

 

„Vor allem ausgrenzend“

Kardinal Marx kritisiert den Begriff „christliches Abendland“

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2019/kardina...

 

Robert Menasse

Zwischen Sendungsbewußtsein und Größenwahn

von Thorsten Hinz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2019/zwischen-sendungsbewusstsein-und-groessenwahn/

 

Carl-Zuckmayer-Preis

AfD-Fraktion: Keine Ehrung für Autor Robert Menasse

https://jungefreiheit.de/kultur/2019/afd-fraktion-keine-e...

 

Ulrike Guérot und Robert Menasse

Das Relotius-Nationalstaaten-Abschafferpärchen der EU

http://www.pi-news.net/2019/01/das-relotius-nationalstaat...

 

Moral ist Beschränkung

https://sezession.de/60077/moral-ist-beschraenkung

 

(Zum geistigen Zustand der etablierten politischen Klasse) Zum neuen Jahr

https://sezession.de/60027/zum-neuen-jahr

 

Unter der Regenbogenfahne der entgrenzten Toleranz Von Damir del Monte

https://www.achgut.com/artikel/unter_der_regenbogenfahne_der_entgrenzten_toleranz

 

(Filmanalyse)

Geschichtsfälschung: Film zeigt Schwarze, die wichtige Positionen in der Geschichte einnehmen

http://unser-mitteleuropa.com/2019/01/31/geschichtsfaelsc...

 

Noah Becker

Gericht verurteilt AfD-Politiker zu Schmerzensgeld

 https://www.gmx.net/magazine/panorama/gericht-verurteilt-...

 

Gauland in Schnellroda – Populismus und Demokratie

https://sezession.de/60075/gauland-in-schnellroda-populis...

 

Karlheinz Weißmann wird sechzig

Das Denken mit dem Handeln verbinden

von Christian Vollradt

https://jungefreiheit.de/kultur/2019/das-denken-mit-dem-handeln-verbinden/

 

Bürger für Frankfurt

Interview mit Wolfgang Hübner: „Wir sehen die AfD als Konkurrenz an“

https://www.fnp.de/frankfurt/interview-wolfgang-huebner-w...

 

Nobelpreisträger

Biologe verliert Titel nach Aussagen über Intelligenz von Schwarzen

https://jungefreiheit.de/kultur/2019/biologe-verliert-tit...

 

Sport als „zu deutsch“ empfunden

Deutscher Handball will vielfältiger werden

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2019/deutscher-handball-will-vielfaeltiger-werden/

 

Steaks und Datenhacker

Kommentar: Alle wollen „Alexa“

https://www.op-online.de/wirtschaft/kommentar-alle-wollen-alexa-11131276.html

 

Feinstaubbelastung an Silvester: Umwelthilfe will jetzt auch Böller und Raketen verbieten

https://rp-online.de/politik/deutschland/umwelthilfe-ford...

 

Feinstaub nach Silvester: Diese Städte waren 2019 am schmutzigsten

https://utopia.de/silvester-neujahr-luftverschmutzung-fei...

 

(Zur Medien-Kampagne um Greta Thunberg)

Greta-Glorifizierung

Die berühmteste Klimaschutzaktivistin unserer Zeit hat unrealistische Forderungen. Im Hintergrund wird sie von vielen PR-Agenturen „gesteuert“

https://bazonline.ch/news/standard/gretaglorifizierung/story/10851567

 

Schweden

Klimaschutz: Professorin empfiehlt vegetarische Diät für Haustiere

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2019/klimaschutz...

 

„Ocean Cleanup“

Plastikmüllfänger im Meer funktioniert noch nicht

http://www.spiegel.de/wissenschaft/natur/ocean-cleanup-pl...

 

Plastikmüll-Fänger im Pazifik

Vorläufiges Aus für „Ocean Cleanup“

https://www.tagesschau.de/ausland/cleanup-aus-101.html

 

Verschmutzung der Ozeane

Taucherin entdeckt Zehntausende Golfbälle im Meer vor Kalifornien

 https://www.welt.de/vermischtes/article187531486/Kaliforn...

 

Juli Zeh bemängelt Rückständigkeit auf dem Land

https://jungefreiheit.de/kultur/2019/juli-zeh-bemaengelt-...

 

Juli Zeh als Verfassungsrichterin in Brandenburg vereidigt

http://www.maz-online.de/Brandenburg/Juli-Zeh-als-Verfass...

 

Politische Korrektheit

US-Uni verhüllt Columbus-Gemälde wegen Rassismus-Vorwürfen

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2019/us-uni-verh...

 

„Relotius“ bis in alle Ewigkeit

Wie die „Trümmerfrauen“ von Phoenix zertrümmert wurden

http://www.pi-news.net/2019/01/wie-die-truemmerfrauen-von...

 

Frankfurter Zeitung 01.01.1919 : So hausten Matrosen in des Kaisers Schloss

https://www.faz.net/aktuell/politik/der-erste-weltkrieg/h...

 

Bildergeschichten: Das Spukschloss an der Spree

Wir stellen jede Woche ein Bild vor und erzählen seine Geschichte. Diesmal gehen wir zurück in das Jahr 1918: Revolutionäre hausen im Berliner Schloss

https://www.dw.com/de/bildergeschichten-das-spukschloss-an-der-spree/a-17016028

 

Medien Virtuelle Realität: Doku soll Hitlers Führerbunker erlebbar machen

https://www.nw.de/blogs/games_und_netzwelt/22351363_Virtu...

 

Geschichte der Völkerwanderung:

Aber diese Fremden da sind nicht von hier!

https://www.faz.net/aktuell/feuilleton/hoch-schule/zukunftsweisende-modellstudie-bestimmt-voelkerwanderung-anhand-von-dna-analysen-15946878.html

 

Die Gelben, die Schwarzen, die Weißen.

Von Bettina Gruber.

https://www.achgut.com/artikel/die_gelben_die_schwarzen_die_weissen

 

 

Un manuel de combat pour la guerre cognitive totale

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Un manuel de combat pour la guerre cognitive totale

 

Par Iurie Roșca, Président de l’Université Populaire de Moldavie.

Préface à la traduction en roumain de « Neuro-Pirates – Réflexions sur l’ingénierie sociale », de Lucien Cerise

Ce livre de Lucien Cerise est le premier de cet auteur traduit en roumain. Il succède aux autres ouvrages édités par l’Université Populaire et signés par nos amis français, que j’ai le plaisir de rappeler ici : Jean Parvulesco « Vladimir Poutine et l’Eurasie », Hervé Juvin « Le Mur de l’Ouest n’est pas tombé », Jean-Michel Vernochet « La guerre civile froide : La théogonie républicaine de Robespierre à Macron », Ivan Blot « L’Europe colonisée », Valérie Bugault & Jean Rémi « Du Nouvel Esprit des Lois et de la Monnaie », Youssef Hindi « La Mystique de la Laïcité. Généalogie de la religion républicaine de Junius Frey à Vincent Peillon », Hervé Juvin « Le gouvernement du désir ».

LC-livre.jpgCes livres ont été publiés en l’espace d’un an. Ils appartiennent au même courant d’opinion antimondialiste et manifestent des approches similaires face aux grands défis de notre époque. Tous ces auteurs français font partie de ce qu’on appelle depuis quelques années la nouvelle dissidence occidentale qui a émergé dans le monde de l’après-guerre froide.

L’émergence de ces travaux fondamentaux est d’une urgence extrême non seulement pour la France, mais aussi pour l’espace roumanophone car nous sommes également touchés par les effets néfastes d’un Occident globalisé, destructeur et même génocidaire. La capacité à pénétrer l’essence d’un système pervers, extrêmement complexe et multiforme, associé, non sans raison, avec l’empire mondial américain et son extension régionale, l’Union Européenne, est totalement censurée par l’oligarchie mondialiste, qui parvient à imposer un contrôle quasi total de la perception de la réalité.

Dans cette perspective, le livre de notre ami Lucien Cerise fait partie des outils de combat de la guerre cognitive, culturelle, idéologique, identitaire et psychologique en cours, qui englobe tous les peuples du monde sans exception. En ce sens, l’avertissement de Lucien Cerise – « La Patrie est en danger ! Toutes les Patries sont en danger ! » – est pleinement justifié et définit aussi clairement que possible l’abîme où toute l’humanité risque de s’effondrer si nous n’agissons pas.

Comme toute guerre, celle dans laquelle nous sommes engagés sans réserve nécessite une mobilisation totale. Et comme toujours dans l’histoire, les porteurs de vérité sont peu nombreux. Ils assument le rôle d’avant-garde sur le front intellectuel, portant la responsabilité morale d’une élite authentique de guider leur nation vers l’objectif consistant à se libérer du joug de ce nouveau type d’impérialisme extraterritorial. Lucien Cerise défie fermement toutes les limitations imposées par la dictature du politiquement correct. Il parvient à détruire jusque dans les moindres détails le fonctionnement du Système dans ses dimensions géopolitique, militaire, économique, culturelle, éducative et médiatique. L’enjeu de cette guerre totale est sans précédent dans l’histoire de l’humanité puisqu’il s’agit, ni plus ni moins, de sauver l’espèce humaine de son extinction.

Les efforts de certains chercheurs comme Lucien Cerise méritent d’être appréciés non seulement pour leur érudition exceptionnelle, qui transcende toute approche sectorielle, partielle ou incomplète. Rassembler le puzzle d’une réalité aussi complexe et protéiforme, qui tente de masquer sa véritable essence sous une infinie variété de masques honorables, n’est possible que pour quelqu’un qui comprend que seul le dépassement des spécialités professionnelles et l’étude de tous les domaines de la vie humaine sont à même de leur offrir une image à peu près complète du monde. Son mérite est avant tout d’assumer la vocation de combattant qui connaît très bien son ennemi et sait à quel point il est puissant, perfide et dangereux.

Une des tâches de premier ordre assumée par l’auteur est donc de définir l’ennemi. Vous ne pouvez vaincre que si vous savez que le principe « Connais ton ennemi » est à la base de toute victoire. Qui sont les neuro-pirates, qui essayent de pirater notre capacité de réflexion, quels sont leurs enjeux, et comment les repousser ? Telle est la tâche de ce travail. Comment gérer les perceptions et le comportement, comment appliquer des techniques d’ingénierie sociale négative, quels sont les moyens de briser par effraction nos codes culturels, comment sont dissous nos traditions, l’identité, les frontières morales et les attachements naturels à la patrie et au prochain, tout cela est décodé de manière pertinente par Lucien Cerise. Mais pour renforcer, ou peut-être même retrouver, la capacité d’assimiler ces vérités bouleversantes, l’auteur nous invite à un premier acte de volonté minimum, consistant à sortir de la portée de l’arme de destruction massive qu’est la télévision.

« Comme nous sommes dans une guerre culturelle, il faut veiller à notre hygiène mentale. À ce niveau, la priorité absolue, qui ne coûte rien, au contraire, consiste à se séparer définitivement de la télévision, qui reste le principal outil de management de perceptions du Pouvoir. Pour ma part, je n’ai plus de télé depuis des années, ça change la vie, car vous n’êtes plus sous l’influence virtualisante des images qui vous dépossèdent de votre propre vie mentale. Sans télé, vous récupérez votre souveraineté cognitive, vous gagnez en ”réalisme”, en capacité à voir les choses comme elle sont, et pas comme on vous dit de les voir. »

Ayant pour ma part cessé de regarder la télévision, j’ai eu le plaisir de découvrir, parmi les amis de différents pays que j’ai acquis au cours des dernières années, des personnalités tout aussi hostiles que moi au téléviseur. C’est pourquoi mon ami français, Lucien Cerise, m’est cher notamment pour avoir rejeté la télévision qui détruit la capacité intellectuelle, anéantit l’esprit critique et liquéfie toute possibilité d’exercice intellectuel autonome et pertinent. J’insiste sur le besoin urgent de briser la fascination et la séduction exercées par les instruments de contrôle mental audiovisuel, car sans prendre nos distances face à ce tsunami cognitif, nous ne pouvons pas vraiment vaincre la condition « d’esclave heureux » (Ovidiu Hurduzeu). Heureux, car il ne réalise pas sa condition d’esclave. La suggestion de l’auteur est tout à fait valable pour les consommateurs de médias moldaves, en particulier pour ceux qui ont l’illusion que si vous regardez une chaîne de télévision opposée au gouvernement, vous obtenez des informations alternatives. Illusions ! Nous ne pouvons l’obtenir que par des sources « dissidentes », sur internet ou, peut-être tout d’abord, dans des livres qui vont au-delà des approches spécialisées.

LCL2.jpgTous les efforts des intellectuels de marque, que j’ai découverts au cours des dernières années et dont je recommande les ouvrages aux lecteurs de langue roumaine, visent à clarifier les conditions de la gouvernance par le chaos, pour utiliser une expression pertinente de Lucien Cerise. Dans l’espace ex-communiste, même si nous avons finalement échappé à la dictature cognitive du régime, nous sommes, d’une certaine manière, désavantagés par rapport aux Européens qui vivaient de l’autre côté du « rideau de fer ». Nous avons naïvement pensé que le nouveau régime capitaliste, qui s’est étendu à notre espace, nous apporterait liberté, justice et dignité, tant personnelles que nationales. Mais après trois décennies de capitalisme, nous sommes tombés dans un désastre économique, politique, culturel et avant tout axiologique, bien pire que celui que nous avons connu sous les soviets. L’inertie de la pensée, le confort intellectuel et le manque de perspective empêchent encore beaucoup d’entre nous de réaliser l’ampleur de la catastrophe qui nous frappe. Nous vivons encore avec l’illusion que, pour éliminer un gouvernement corrompu et incompétent, il suffira de voter ou d’organiser des manifestations de masse et que tout sera résolu. Et ce genre de naïveté est un piège extrêmement dangereux.

L’eurolâtrie est encore en pleine vogue dans notre pays. Le message promu par le « nouveau clergé » (experts, analystes, journalistes, politiciens et autres idiots utiles du Système) à propos d’un Occident prospère, d’une Union Européenne vue comme une station terminale de notre succès, d’une démocratie libérale et d’une économie de marché au fonctionnement impeccable à l’Ouest, a des effets dévastateurs. Nous errons dans un faux système de référence et attendons notre salut terrestre en nous référant aux paramètres qu’il impose.

Le livre « Neuro-pirates » présente également une autre vertu qui peut être d’une grande utilité pour les théoriciens du phénomène identitaire en République de Moldavie. L’auteur analyse soigneusement le concept et la pratique de ce qu’on appelle le conflit triangulé (ou triangulaire), c’est-à-dire la technique d’instrumentalisation d’animosités inconciliables entre divers groupes sociaux présentant des différences identitaires mineures, afin de prendre le contrôle des deux camps belligérants. Le principe du conflit triangulé consiste en la collision des deux angles à la base du triangle, mais avec la préservation obligatoire du caractère anonyme et furtif de l’angle supérieur, qui est à la fois l’instigateur véritable et le bénéficiaire de ce conflit. En d’autres termes, les deux camps sont utilisés à l’aveugle, dans un conflit épuisant et stérile, permettant au sommet supérieur du triangle d’appliquer l’ancien principe impérial « Diviser pour dominer ». L’auteur écrit : « Cette ”division du bas” s’appuie notamment sur ce que René Girard a repéré sous le terme de ”rivalité mimétique” ou ”capture imaginaire” dans le vocabulaire de Jacques Lacan. Il s’agit du processus de montée aux extrêmes et de crescendo de violence qui saisit deux acteurs engagés dans un rapport de forces, mécanisme de vengeance et de vendetta parfaitement résume dans la loi du Talion : ”Œil pour œil, dent pour dent”. »

Dans notre cas, cela évoque l’exacerbation maladive des obsessions et des traumatismes des communautés roumanophone et russophone en nourrissant des représentations catastrophiques sur certaines périodes historiques. L’une des parties du conflit occupe la place de la victime, et l’autre partie a le rôle de bourreau, chacune des parties ayant sur sa propre identité une perception narcissique en symétrie inversée dans une structure duelle où les rôles bourreau-victime sont interchangeables. Ainsi, le sentiment de frustration suscité par une injustice réelle ou imaginaire se transforme en une soif de vengeance par annihilation du groupe bourreau, associé au mal absolu. Ce procédé d’ingénierie sociale négative connaît un succès majeur en République de Moldavie en raison de la rivalité d’influence entre la Russie et la Roumanie sur notre territoire, historiquement explicable, mais contre-productive et exploitée avec perversité à l’heure actuelle. Par conséquence, les russophiles qui sont obligatoirement roumanophobes se confrontent avec les roumanophiles qui sont par définition russophobes, les moldovenistes sont en guerre avec les unionistes identitaires, et cela dure depuis des décennies. Et les efforts d’éclaircissements sur le caractère stérile de cette guerre d’identité sans fin sont rejetés avec agressivité et dans l’opacité totale. Qui profite de cette bataille absurde de deux camps également perdants ? Il existe deux niveaux d’acteurs gagnants qui restent plus ou moins dissimulés.

Le premier groupe d’acteurs gagnants de ce conflit triangulé est le plus facile à repérer. Ce sont les politiciens locaux qui partagent aisément l’une des deux niches électorales : la niche des soutiens de la Russie, qui sont automatiquement des adversaires de la Roumanie, et vice versa. Cet état de fait ouvre un champ de manœuvres très large aux manipulateurs. Avec ces tireurs de ficelles locaux, les choses sont claires.

LCL3.jpgMais identifier les tireurs des ficelles externes, qui sont les grands profiteurs de ce jeu sordide, est beaucoup plus difficile pour le moment. Ce sont précisément ceux-là qui se tiennent dans le coin supérieur du conflit triangulé, en restant loin des yeux du grand public. Ce sont les centres de pouvoir occidentaux, qui ont tracé le chemin à sens unique qui mène à notre ruine. Nous pouvons appeler cela oligarchie planétaire, corporatocratie, élite mondiale, la mafia des banquiers ou Grand Capital, mais tous ces noms peuvent paraître abstraits et, en outre, – horribile dictu ! – être associés avec la « théorie du complot ». Or, nous sommes des gens civilisés et ne croyons pas à l’existence de ce genre des choses. Nous allons donc mentionner les noms des outils institutionnels de cette entité apparemment nébuleuse : l’Union Européenne, les USA, l’OTAN, le FMI, la Banque mondiale, l’Organisation Mondiale du Commerce, le Conseil de l’Europe, la malsaine mafia internationale du « réseau Soros », etc. Ce sont précisément ces centres de pouvoir qui ont imposé le modèle suivi avec docilité par les sociétés post-communistes. Leurs dogmes sont gardés avec soin, car leur application aux nations captives leur permet une domination sans entrave. Résumons les dogmes du nouveau catéchisme idéologique : économie ultralibérale, soit libre circulation des capitaux, des biens, des services, des personnes et du travail, donc libre-échange sans frontières et sans limites, c’est-à-dire annihilation de la capacité de l’État à se protéger face aux géants économiques étrangers, maintien de la Banque nationale sous contrôle externe (sous prétexte d’être une entité indépendante des autorités politiques nationales), inoculation du féminisme dans les structures politiques et étatiques, « théorie du genre » qui affirme que le sexe n’est qu’une construction sociale artificielle, donc optionnelle, tolérance à l’égard des soi-disant « minorités sexuelles » et du LGBT, planification familiale et stimulation de l’avortement, en fait, un génocide planifié pour réduire la population, etc.

Conclusion : tant que les acteurs politiques nationaux resteront concentrés aveuglément sur les jeux de pouvoir et captifs d’un système de références imposé de l’extérieur comme une norme absolue et indiscutable, alors les prestidigitateurs invisibles au sommet du triangle peuvent être certains que le principe « Diviser pour régner » fonctionnera parfaitement et que la colonie moldave ne déviera pas du chemin qui mène à l’abattoir.

Or, notre émancipation nationale ne pourra commencer qu’avec l’abandon des anciens et stupides clivages politiques et idéologiques, quand les combattants de cette guerre fratricide se réconcilieront en levant les yeux vers le sommet de la pyramide, surmontant ainsi le conflit triangulé. Réorienter le conflit d’horizontal à vertical, de la base vers le haut, marquera le début de notre chemin vers la conquête de la vraie souveraineté. Gardons à l’esprit que notre souveraineté politique est conditionnée par la souveraineté économique, mais que l’une et l’autre doivent nécessairement être précédées par le rétablissement de la souveraineté cognitive, c’est-à-dire la capacité de raisonner de manière indépendante et en harmonie avec la réalité, et non avec ses simulacres. Les lecteurs qui souhaitent approfondir la compréhension de cette thématique se reporteront au chapitre V de la première partie du livre, intitulé « Ingénierie sociale du conflit identitaire », dont voici un extrait pour illustrer notre argumentation : « À l’opposé, l’ingénierie sociale négative consiste à produire de la violence, ou au moins du séparatisme, de l’envie de se séparer. Comment ? Dans un premier temps, en s’appuyant sur ce que Freud a appelé les ”petites différences narcissiques” pour les exacerber au maximum et les rendre insupportables. Aucune société n’étant parfaitement homogène, il suffira de repérer les éléments hétérogènes pour les stimuler, les cultiver, les amplifier, les grossir. Rompre la coexistence pacifique de gens qui se ressemblent, mais pas totalement, en soulignant leurs petites différences afin d’aboutir à la constitution de camps tranchés, opposés et irréconciliables. »

Schématiquement, lorsque deux acteurs sociaux se battent, il en existe un troisième, qui tire profit de cette confrontation qu’il a lui-même provoquée. Tel est le véritable enjeu du conflit identitaire qui a été induit artificiellement dans notre espace roumanophone.

Lorsque Lucien Cerise affirme fermement que son pays, la France, pour s’affranchir du statut de colonie, doit immédiatement sortir de l’Union Européenne, de la zone euro, de l’espace Schengen, de l’OTAN et de l’Organisation mondiale du commerce, afin de rétablir ses frontières en appliquant un protectionnisme économique sévère, un grand nombre de lecteurs pourraient subir un véritable choc. Et si oui, alors j’aimerais que ce livre soit considéré comme un traitement du type « thérapie de choc », si nécessaire à nos sociétés tellement déboussolées et intellectuellement colonisées. La fin des tabous sur ces sujets est le moyen le plus direct de retrouver notre santé mentale. Notre dé-provincialisation dépend de notre ouverture sur le monde, d’une capacité d’analyse supérieure, qui devrait dépasser celle des individus qui constitue la faune politique et leurs mercenaires des médias.

Il y a trois décennies, nous espérions nous débarrasser du communisme, perçu comme une malédiction historique. Il est temps aujourd’hui de s’engager activement dans la grande bataille contre le mondialisme. Dès que nous aurons assimilé la vérité soulignée par notre auteur selon laquelle le mondialisme, et non les gouvernements successifs, est la cause première de tous nos malheurs, nous ressentirons également le besoin urgent de faire partie de ce front planétaire de la nouvelle vague de décolonisation des peuples. La ruine économique que nous subissons, le chômage, l’exode massif de la population, le désastre démographique, la corruption, la dépravation morale et l’incapacité de l’État à résoudre les problèmes sociaux les plus élémentaires n’ont pas de causes majeures autres que celles décrites avec brio par Lucien Cerise.

L’auteur souligne que la principale cause de tous les maux est le capitalisme. Le lecteur pourrait se demander avec inquiétude : « Comment ? Allons-nous revenir au communisme ? » Non. Lucien Cerise explique à juste titre que les anciens systèmes politiques et idéologiques qui dominaient le XXème siècle n’ont aucun avenir. Ni le communisme, ni le nazisme ou le fascisme, ni même le capitalisme. C’est la clé ! Lucien Cerise propose une approche non idéologique, réaliste et de bon sens. Toute organisation sociale qui possède au moins une valeur supérieure à l’argent est meilleure que le capitalisme, dit-il. En effet, n’est-ce pas cet état de fait qui nous exaspère le plus ? N’est-il pas vrai que l’argent fait la loi dans tous les secteurs de la société ? Et quand nous nous révoltons contre les oligarques qui ont émergé après la chute du communisme, nous devons comprendre que les gangsters qui ont accumulé une richesse astronomique à Chisinau ou à Bucarest ne sont qu’une pâle émanation de l’oligarchie financière mondiale.

Penser globalement et agir localement, voici un autre principe précieux souligné par Lucien Cerise. La vraie reconquête de la souveraineté nationale, ou renationalisation de tous les pays ne peut advenir que par un nationalisme authentique, qu’il appelle « nationalisme permaculturel ». Je ne développerai pas ce concept inspiré de l’écologie, vous le trouverez dans le livre. Je tiens simplement à mentionner que j’ai eu l’agréable surprise de trouver des idées dans cet ouvrage que j’avais également soutenues ces dernières années pour la République de Moldavie. Ce genre de nationalisme n’a rien à voir avec l’exclusivisme ethnique. C’est un nationalisme qui ne sépare pas mais qui solidarise autour d’un projet concret consistant à « prendre soin » de la nation. Nous parlons essentiellement de nationalisme économique et de protection de notre peuple contre l’ouverture excessive, qui met toujours en péril les communautés à moyen et à long terme.

L’un des mérites incontestables de ce livre est que l’auteur ne s’arrête pas à la critique de la situation actuelle. Il offre des solutions pratiques pour engager le combat. Comme je l’ai dit, c’est une bataille d’idées, qui peut être pratiquée par tout le monde. Le terme utilisé par la nouvelle dissidence française est la réinformation. Autrement dit, chacun de nous peut contribuer à la désintoxication de son entourage et à l’amélioration intellectuelle de son environnement humain en démasquant les procédés de manipulation de masse. Comment ? En communiquant directement avec nos familles, amis et collègues, en utilisant les réseaux sociaux, en diffusant des informations concernant les sites, les textes et les vidéos qui rétablissent la vérité, en lisant et en popularisant des livres comme celui-ci.

Je termine par une citation de Lucien Cerise, qui honorerait tout combattant, tout patriote, quels que soient le lieu et le moment historique où ces paroles sont prononcées : « Notre ennemi doit le savoir : nous allons nous battre. Cela tombe bien car nous aimons nous battre, nous adorons ça, nous n’aimons que ça, c’est le sens de notre vie, nous n’arrêterons donc jamais car la paix nous ennuie. Le combat, le polemos, c’est la vie, comme disait Héraclite. C’est dans le combat que nous nous sentons vivre et que nous sommes heureux. La perspective de l’affrontement nous remplis de bonheur, nous commençons à sourire, et nos yeux brillent quand l’heure de la bataille approche. Et nous ne sommes jamais fatigués, jamais découragés, et nous revenons toujours à l’assaut car la victoire n’est même pas le but, car nous aimons le combat pour le combat et qu’il est en lui-même la récompense. C’est ainsi que ceux qui aiment la vie en tant qu’elle est combat deviennent invincibles et ne peuvent que gagner. Car la victoire, c’est de se battre. »

J’ai trouvé dans ces lignes le même optimisme, le même courage, le même enthousiasme vigoureux que chez Radu Gyr, cet exceptionnel poète roumain, ancien prisonnier politique sous le régime communiste pendant 21 ans. Les deux écrivains procèdent différemment, l’un avec les moyens de la science, l’autre avec ceux de la poésie, mais ils convergent dans le même esprit et la même manière de comprendre les significations supérieures de la vie.

vendredi, 15 février 2019

WHAT TO EXPECT FROM THE TALKS BETWEEN PUTIN, ERDOGAN AND ROUHANI?

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WHAT TO EXPECT FROM THE TALKS BETWEEN PUTIN, ERDOGAN AND ROUHANI?

 
 
Ex: http://www.katehon.com

Vladimir Putin, Hassan Rouhani and Recep Erdogan рфмк ф ьууештп in Sochi today. The main issues on the agenda are the withdrawal of US troops from Syria, the situation in Idlib and in the east of the Euphrates. Each of the three players - Russia, Turkey and Iran - has controversial issues. Are the participants of the "Astana trio" ready for a compromise?

Three powers are returning from where they started last fall. The last meeting of Vladimir Putin, Hassan Rouhani and Recep Erdogan, held on September 7 in Tehran, not only did not lead to the result, but resulted in a skirmish. Rouhani’s desire to launch a military operation against the last stronghold of the Syrian opposition in the province of Idlib, which Putin supported, angered Erdogan. By mistake, the host of the summit of the Iranian side, this part of the broadcast was in free access, and the differences between Iran and Russia with Turkey appeared in full glory.

New Variables

Since then, some variables have changed. Ten days later, Putin separately with Erdogan, without Rouhani, in Sochi agreed to create a demilitarization zone in Idlib 20 km wide. In fact, Putin decided to restrain the “hawkish” ambitions of Iran, which intends to force Bashar Assad to return the entire territory of Syria, and take a pause so as not to ruin the alliance with Turkey. According to the Sochi deal, Ankara needed to take care of the withdrawal of all heavy weapons and terrorists from the demilitarization zone. However, Turkey has not yet managed its task. Moreover, the terrorists from Hayat Tahrir al-Sham intensified in the provinces and killed the pro-Turkish groups of the National Liberation Front and Hurras ad-Din. Terrorists control, according to various sources, from 65 to 80 percent of the territory of Idlib. This state of affairs is increasingly convincing Moscow that it is necessary to deal with the terrorists themselves, without Turkey - what the Iranians are proposing.

The second event that makes adjustments to tomorrow's meeting is the fact that the United States has announced its departure from Syria. The forces of the Kurdish National Self-Defense Forces (YPG) located behind the Euphrates fear that after the withdrawal of the US troops, Turkey will go on the offensive. Erdogan almost daily repeats that today, not so, tomorrow Turkish special forces will enter Manbij. In addition, Ankara plans to create a “security zone” beyond the euphrates 30 km wide. Concerned about the growing risk of a Turkish offensive, the Kurds began negotiations with Damascus. In December, they agreed to transfer control over Manbidge to the Syrian army. In the west of the city is already located the Russian police. In parallel, Damascus through Moscow is trying to establish contact with Arab tribes in Rakka and Manbij. Just as in Idlib, outside the Euphrates, the positions of Iran and Russia coincide and consist in the transfer of these regions to Assad. Turkey intends to independently deal with the YPG in north-eastern Syria, and then, under its strict supervision, transfer this territory to the Arab opposition. Moscow and Tehran see this as an attempt to occupy the Syrian land by Ankara.

Differences between Russia and Iran

Despite the coincidence of the positions of the “hawk” of Iran and “moderate” Russia, there are even problems between them. After the latest rocket attacks on Israel in Syria, under which pro-Iranian militia were killed, Iran began to accuse Russia of having C-400 and C-300 in the region, allowing Israel to bomb the Iranians and allegedly give the IDF their coordinates. Tehran is also annoyed by Moscow’s attempts to bring Arab countries into the Syrian settlement - Saudi Arabia, the UAE, Bahrain, Qatar and Egypt. The latter have already begun to recognize Bashar al-Assad as the legal representative of Syria and may participate in the restoration of the state destroyed by the war.

Contrary to Russia's dissatisfaction with the “mess” in Idlib, which Turkey is not able to cope with, and the desire of Ankara to expand its influence in Syria, the alliance with Erdogan at this stage also has its advantages. It allows Moscow to balance the strengthening of Iranian influence in Syria, which in the future could be dangerous for Russia itself. Secondly, playing the "Turkish card" is useful in order to work together to speed up the withdrawal of the United States. Despite statements by pressure from militarists from the Pentagon John Bolton, Israel and France, Trump slowed down the evacuation of troops. The existence of disagreements between the United States and Turkey and joint Russian-Turkish projects (Akkuyu NPP, sales of C-400, Turkish Stream) still justify imitating Putin-Erdogan allied relations.

"Weak link" and a possible compromise

Turkey will not give up trying to take Manbij. Erdogan still believes that Assad should withdraw from this area, and Iran and Russia should not oppose this. The Turks will try in every way to convince Iran to give up Assad’s control over Manbij. There are contradictions between Russia and Iran over Israel. Iranians continue to insist that they should be close to Damascus, the Golan Heights and the territories bordering Israel. Russia does not agree with this, because it has its own agreements with Israel.

The biggest problem in the tripartite contradictions lies in the position of the United States and the West, which do not abandon attempts to split the “Astana format”.

Apparently, for tomorrow's meeting, Putin, Erdogan and Rouhani will come with rather big baggage of contradictions. Russia has always played the role of mediator in this trio. Probably, Putin will be able to find a “middle ground” for Erdogan and Rouhani. How exactly it will look, we learn after tomorrow’s talks. Perhaps Russia will give Turkey one more, but the last postponement in creating a demilitarization zone. This “respite” will not only turn away from Idlib a military operation that threatens Turkey with a refugee crisis, but will give the Kurds time to swear allegiance to Assad, until Erdogan turned to decisive action.

La France, le moment politique par Hervé Juvin

Hervé Juvin est économiste et essayiste. Il a notamment publié L’Occident mondialiséLa Grande Séparation, Pour une écologie des civilisations. Avec ce nouvel opus intitulé La France le moment politique et sous-titré manifeste écologique et social, l’auteur nous propose un véritable plaidoyer pour la France et ses particularismes. Concrètement, nous découvrons un véritable projet politique pour notre pays qui tarde malheureusement à entrer dans le XXIe siècle.

Dès les premières lignes, Juvin pose un constat lucide : « En 2017 la France a été la grande oubliée d’une élection présidentielle qui s’est abîmée dans la procédure et la manœuvre. »

Il ajoute même une idée très pertinente que nous partageons : « Pour la première fois, l’existence de la France semble aussi directement menacée en temps de paix qu’elle a pu l’être dans le passé par la guerre et par l’occupation étrangère ». Juvin rappelle une évidence que certains oublient : « Aucun pays ne s’affirme ennemi de la France. La France vit en paix depuis deux générations. Pourtant nombreux sont les Français qui ont le sentiment de vivre une invasion lente et de subir une nouvelle occupation ». Les unes de nos journaux nous le rappellent quotidiennement.

La-France-le-moment-politique-HerveJuvin.jpgAlors certes, officiellement aucun pays n’a récemment déclaré la guerre au nôtre. Toutefois, les faits sont là et l’auteur écrit : « Pour la première fois, depuis combien de décennies, la sécurité des Français en France et dans le monde n’est plus assurée. La première des sécurités, celle de la vie, est menacée, moins par le terrorisme que par un effondrement des systèmes vivants et des services de la nature qui aurait semblé inconcevable voici quelques décennies. »

Pour quelles raisons les Français doivent-ils s’interroger sur leur situation et celle de leur pays ? Juvin répond à cette interrogation de la manière suivante : « La question est vitale. La France est la première richesse de tous les Français. La France est leur premier bien commun, la première garante de leur liberté, et combien de ceux qui ne s’en doutent pas, qui ne le reconnaissent pas, lui doivent la vie ! ». Pour l’auteur, la repentance éternelle et l’autoflagellation n’entrent pas en ligne de compte. En réalité, il appelle à une prise de conscience qui doit déboucher sur un sursaut collectif.

Juvin dévoile sa théorie et exprime l’idée que notre civilisation vit un véritable tournant : « Le moment politique est écologique. Parce que seuls l’État et la Nation peuvent affronter la crise des ressources vitales qui vient. Parce que la guerre contre les limites de la nature et de la vie est une guerre contre l’humanité elle-même, ce siècle sera celui de l’écologie politique, celui du pouvoir des sociétés sur leur économie, ou bien il sera celui de la fin de l’aventure humaine. Rien moins que notre existence à tous est en jeu ; et la réponse ne sera, elle ne peut être que politique. »

Il poursuit son examen en expliquant que « l’union profonde des Français et des territoires de la France, c’est l’unité d’un combat pour la vie. Le combat pour la souveraineté nationale, c’est le combat pour la diversité des sociétés humaines, des cultures et des civilisations, et c’est le combat pour la diversité des êtres vivants ! »

Il précise également qu’aimer la France et les Français ne signifie pas, comme certains esprits étriqués le pérorent, détester ceux qui ne nous ressemblent pas. À ce titre, Juvin tient un propos évident : « ce n’est pas un combat contre les autres, confondus dans une hostilité générale, c’est le combat pour que les autres demeurent ce qu’ils sont, comme nous, nous voulons demeurer français ! »

Il développe son étude en répétant une notion essentielle et de bon sens : « la diversité des sociétés, des valeurs, des lois, est la condition politique de l’humanité tout entière, et de la civilisation qui n’est pas, si elle n’est pas plurielle ». Effectivement, nous ne pouvons que lui donner raison. L’uniformisation de la pensée, de la musique, des modes, de l’architecture revient à tuer la richesse et la diversité humaines. De fait, Juvin précise que « jamais tous les hommes ne vivront comme un Californien ; et d’ailleurs, ils ne le désireraient pas, s’ils ne se voyaient pas ordonner de le faire ». Ainsi, forcer les Africains à vivre comme des Européens nous semble réellement criminel.

Juvin tonne contre les individus qui se réclament de l’écologie, mais qui en oublient les principes essentiels : « Par quel dévoiement, par quelle confusion mentale, ceux qui se disent écologistes peuvent-ils appeler à l’ouverture des frontières, prôner l’accueil sans mesure des migrants économiques, quand l’écologie enseigne la séparation vitale des organismes et la protection de la diversité ? ».

Il continue de pousser son avantage de manière brillante : « La diversité sociale, politique, humaine qu’incarne la France serait-elle moins précieuse que la diversité des grenouilles ou des papillons ? » Il n’est donc guère étonnant de constater que « le hold-up réalisé par la gauche de l’individu de droit, hors sol, dénaturé, sur l’écologie politique est l’un des paradoxes les plus étonnants de la vie politique française ».

Il précise une idée majeure qui démontre la pertinence de son exposé : « seuls, ceux qui acceptent le lien entre un homme et un territoire, ce que beaucoup nomment enracinement ; seuls, ceux qui font l’éloge des frontières contrôlées comme moyen de la diversité culturelle, politique et sociale ; seuls enfin, ceux qui voient la diversité des mœurs, des lois, des croyances, comme le garant de la survie de l’humanité peuvent se réclamer de l’écologie humaine, la vraie, celle qui commande le salut de la France, celle qui crie “et que vive la France” devant tous les mondialistes niais et les promoteurs de l’uniformisation marchande ». Avis on ne peut plus clairvoyant auquel nous souscrivons sans réserve.

Au fil des pages, Juvin expose des opinions justes. Un autre extrait permet de pointer du doigt un des problèmes majeurs de notre société. Cependant que l’auteur nous permette d’écrire ce qui suit : il eut été préférable dans le passage cité de remplacer le terme France par République, afin de respecter la vérité historique. En effet, le caractère intrinsèque de cette institution, plus que l’essence de la France, a permis cet état de fait. Nous citons : « La France aura commis une erreur majeure depuis quarante ans. C’est d’avoir traité bien plus durement les Français, d’avoir condamné bien plus cruellement les Français qui défendaient la France, et d’avoir puni plus sévèrement des policiers, des gendarmes, voire des soldats, chaque fois qu’ils utilisaient la force, que ceux qui envahissent des parties de son territoire et le plient à leurs lois. Forte contre les siens, faible contre les occupants, les colons et les pillards nomades : voilà l’erreur de la France anesthésiée par la religion globalisée et sa fabrique d’esclaves. »

L’auteur succombe au républicanisme – qui constitue pourtant un des maux de la France – quand il stipule : « Qu’est français qui reconnaît que la loi de la République est la seule loi qui s’applique sur le territoire, et que cette loi unique est la condition de la liberté de toutes et de tous. »

De même, son laïcisme se montre en totale contradiction avec notre longue histoire nationale qui commence, ne l’oublions pas, avec le baptême de Clovis : « ceux qui entendent qu’une loi religieuse a la primauté sur la loi de la République, dans n’importe quel domaine se mettent hors de la République et de la France. C’est vrai de la charia, comme c’est vrai de tout autre code alimentaire, vestimentaire ou moral qui prétendrait régir le comportement des Françaises et des Français par référence à une loi religieuse et à des interdits d’origine religieuse ou idéologique. »

À titre personnel, nous considérons que le Décalogue et le Sermon sur la montagne sont supérieurs au Code civil et à la loi des Hommes.

Dans le même ordre de constat, Juvin pense que « chaque français est conscient de l’unité de civilisation qui unit les enfants de Jérusalem, d’Athènes, de Rome et Constantinople, de Brest à Vladivostok. Cette unité dessine le cercle de la civilisation européenne autour du monde tempéré ».

Il nous paraît difficile de parler de civilisation européenne, si les peuples cités ne sont pas européens. De même, les fondements de notre civilisation européenne sont grecs, latins et chrétiens, non asiatiques ou orientaux. Il nous importe de le rappeler.

Nonobstant certaines différences intellectuelles que nous avons relevées, nous approuvons Juvin quand il pense que la France a encore un message à délivrer au monde. Il écrit à ce sujet : « maints peuples d’Afrique le disent à leurs amis français : jamais ils n’ont été aussi en paix, jamais ils n’ont mieux vécu que quand les Français étaient là, que quand ils étaient Français ! Je me souviens de ce maire d’une commune du grand Sud malgache qui me demandait : quand est-ce que les Français vont revenir ? Il n’était pas seul à attendre la France : j’ai entendu la même question à Alep, Beyrouth, à Pondichéry, et même à Constantine et dans les Aurès ! ».

Que les choses soient claires, il n’est nullement question d’ingérence ou de retour à la politique coloniale d’inspiration républicaine dans l’esprit de Juvin. Cependant, la France doit occuper « la place qui est la sienne, et celle qu’elle devrait tenir. Aux avant-gardes. Voilà le rôle qui a été le sien, et le rôle qu’elle doit tenir. Celle d’une Nation pionnière. Ni par la puissance, ni par le nombre, mais par la liberté au service de la justice, et par le respect de la souveraineté des nations ».

À l’heure où la confusion reste savamment entretenue par les européistes, il énonce une autre vérité lourde de sens : « L’Europe n’est pas une Nation. Elle ne le sera pas. Ceux qui ont donné leur vie pour leur patrie l’ont donnée pour l’Allemagne, pour la France, pour la Russie, pour l’Angleterre, pas pour l’Europe. Les résistants se sont battus pour la France, pas pour l’Europe, encore moins une Europe allemande. S’ils avaient su ! ».

Nous connaissons les périls qui nous assaillent chaque jour et ceux qui planent déjà à l’horizon. Quant à ceux qui les ignorent, la lecture de cette œuvre passionnante leur permettra de combler cette lacune.

En somme, l’ouvrage commis par Juvin permet de tirer non pas une conclusion mais deux importants préalables. Si les Français ne défendent pas la France, qui le fera ? Si la France ne promeut pas la diversité des cultures, si elle n’incarne plus cette voie raisonnable et raisonnée dans le concert des Nations, qui le fera ? Il poursuit son analyse que nous validons : « l’influence de la France, la puissance de la France, ne sont plus l’affaire de quelques-uns, dans des palais, des officines ou des ambassades. C’est l’affaire de tous. Les Français ont été partout dans le monde : il n’y a pas de port, de brousse, de désert, pas d’île perdue ou de jungle profonde où des Français n’aient pas exploré, travaillé, défriché et porté la France. »

Soyons fiers de l’héritage laissé par nos ancêtres. Le redressement de la France doit concerner l’ensemble des Français.

Il s’agit à la fois d’un cri du cœur et d’un cri d’alarme que Juvin nous transmet avec ce livre, véritable déclaration d’amour à notre pays. Loin de se complaire dans le défaitisme et les constats lucides, il défend des propositions intéressantes pour répondre aux défis d’aujourd’hui et d’après-demain. De nombreux sujets sont abordés : diplomatie, économie, écologie, relations extérieures, sécurité nationale, monde agricole et de l’entreprise, etc. Le style se montre vif, percutant et agréable. Nous prenons un réel plaisir à parcourir ces pages, qui témoignent de la hauteur de point de vue avec laquelle Juvin se place pour s’adonner à cet exercice difficile de la proposition politique.

Nonobstant un républicanisme et un libéralisme assumés, dont nous sommes très éloignés, cet ouvrage mérite vraiment d’être lu car il rend un vibrant hommage à la France et à ceux qui l’ont faite. Ce manifeste politique offre un vent d’optimisme rafraîchissant dans la morosité ambiante. Comme le dit l’auteur : « le temps du “je” s’achève, le temps du “nous” commence. Le retour de l’histoire détermine le moment politique exceptionnel que va vivre la France. »

À nous Français de dessiner l’horizon de demain pour que « la France reste la France ».

Julien Rochedy: "Klare Kante zeigen!"

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Julien Rochedy: "Klare Kante zeigen!"

Ex: http://www.katehon.com 

 
Unzählige NGOs und Aktivisten betätigen sich als illegale „Fluchthelfer“. Der französische Autor und Politikanalyst Julien Rochedy sieht darin eine der großen Gefahren für den europäischen Kontinent.

Herr Rochedy, die US-amerikanische NGO „Advocats Abroad“ wurde von der kanadischen Bloggerin Lauren Southern überführt, illegale Migranten in Grie­chenland zu wahrheitswidrigen An­gaben angestiftet zu haben, um sie vor einer Abschiebung zu bewahren. Über­rascht Sie das?

Rochedy: Mich überrascht das nicht. Mich überrascht hingegen die oftmals theatralische „Überraschung“ vieler, die so tun, als sei das alles gar nicht klar ­gewesen. Eine ganze Armada an so­genannten Nichtregierungsorganisatio­nen (NGOs) ist im Feld der „Schleuserei“ von Migranten nach Europa auf verschie­denen Ebenen tätig.

Was meinen Sie damit?

Rochedy: In ganz Europa sind unzäh­lige sogenannte „zivilgesellschaftliche“ Initiativen dabei, die Grenzen nach ­Europa durchlässig zu lassen. Dazu zäh­len auch die sogenannten „Seerettungs“-NGOs, die auf dem Mittelmeer eine Art Shuttle-Service für illegale Bootsmigranten betreiben. Die Grenzen zwischen „Flüchtlingshelfern“ und „Flucht­helfern“ verlaufen hierbei fließend.

Ist das nicht illegal?

Rochedy: Die Frage nach Legalität und Illegalität erscheint heute nicht mehr wichtig. War denn die Entscheidung der deutschen Bundeskanzlerin Angela Merkel rechtens, 2015 die Grenzen für den Massenansturm von Migranten zu öffnen? Soweit ich informiert bin, streiten sich darüber die Rechtsexperten in Deutschland. Und wenn es tatsächlich „illegal“ war, was hat Merkel dann zu befürchten? Die Frage bringt uns also kaum weiter. Aber das deutsche Beispiel führt in die richtige Richtung.

Wie meinen Sie das?

Rochedy: Wenn die Regierungschefin der wichtigsten europäischen Industrie­nation sich über solche Fragen einfach hinwegsetzen kann, warum sollten ­diese dann für irgendwelche NGO-Aktivisten plötzlich eine Rolle spielen? Wenn eine ganze Reihe europäischer Staatschefs dem UN-Migrationspakt in Marrakesch zustimmt, der Migration quasi zu ei­nem „Menschenrecht“ erklärt, nicht mehr von illegaler und legaler Migra­tion spricht, sondern nur von regulärer und irregulärer Migration, warum soll­ten dann all jene NGOs und Pro-Asyl-Gruppen hinter dem zurückbleiben? Ich meine: Die große Richtung wird von den Regierungen Deutschlands, aber auch Frankreichs vorgegeben, die NGO-Aktivisten fühlen sich – leider völ­lig zu Recht – als eine Art „ausführendes Organ“ der großen Politik. Die etablier­ten Medien befeuern das sogar noch mehr. Fluchthelfer, die vorsätzlich das Recht brechen und Illegale in das Herz Europas schleusen, werden zu „selbst­losen Helden“ hochgeschrieben. Hier ist eine Kampagne im Gang, an der Re­gierungen, Massenmedien und NGOs beteiligt sind. Im Prinzip ist schon die Bezeichnung „Nichtregierungsorganisa­tionen“ irreführend. Denn diese Organi­sationen betätigen sich ja quasi als ir­reguläre Regierungsorganisationen.

Im Zusammenhang mit den Begriffen Zivilgesellschaft und NGO taucht immer wieder der Name des amerikanisch-ungarischen Börsenspekulanten George Soros auf…

Rochedy: Kein Wunder, er scheint ja auch ein großes Interesse daran zu ­haben, mehr mit seinen „philanthro­pischen“ Projekten in Verbindung ge­bracht zu werden als mit seinen Investment-Aktivitäten. Soros betreibt ein ganzes Netzwerk an sogenannten „Open Society“-Organisationen und -Initiati­ven, die – wie der Name bereits verrät – das Modell der „Offenen Gesellschaft“ propagieren. Das klingt für viele Men­schen auch erst einmal sympathisch, weil sie sich darunter recht wenig vor­stellen können. Es ist aber ein Gesellschaftssystem, das keine kollektiven Identitäten duldet, weder religiöse noch kulturelle. Auch kleinste Zusammenschlüsse wie beispielsweise die traditio­nelle Familie geraten da ins Visier. Es ist also nicht verwunderlich, daß Soros-Stiftungen und -NGOs in allen Berei­chen tätig sind, in denen traditionelle, kollektive Identitäten aufgeweicht oder bekämpft werden. Soros fördert Schwulen- und Lesbenvereine und linksliberale Oppositionsgruppen in vielen Ländern – das ist alles kein Geheiminis. An den sogenannten „Farbrevolutionen“ in Osteuropa waren stets Gruppen und Organisationen beteiligt, die von Soros finanziert wurden. Ein bekanntes Bei­spiel hierfür ist die serbische Organisa­tion „Otpor!“ („Widerstand“), die Ende der 1990er Jahren in Serbien gegründet worden war. Sie wurde zu einem wich­tigen Teil der Oppositionsbewegung ge­gen Slobodan Miloševic in Serbien, der im Jahr 2000 gestürzt wurde. Multi­millionär Soros gehörte zu den bedeu­tendsten Sponsoren von „Otpor!“. Sogenannte „Oppositionstrainer“ aus Serbien schulten später auch Aktivisten in den früheren Sowjetrepubliken und in Nordafrika, wo 2011 der „Arabische Frühling“ begann. Man kann also zu­sammenfassen: Überall dort, wo es dar­um ging oder geht, Gesellschaften zu destabilisieren, sie quasi „aufzuknacken“, war und ist George Soros aktiv. Das gleiche gilt natürlich auch beim Thema „Einwanderung“: Im Herbst 2015 – also während des Massen­ansturms von Migranten auf Europa – forderte Soros die EU auf, innerhalb der nächsten Jahre mindestens eine Million „Flüchtlinge“ pro Jahr aufzunehmen, sie zu versorgen und ihnen die Wahl ihres Wohnortes zuzugestehen. Die Denk­fabrik mit dem eher harmlosen Namen „European Stability Initiative“ (ESI), die maßgeblich den als „Merkel-Plan“ bekannt gewordenen Flüchtlingsdeal mit der Türkei entwarf, wird von Soros’ „Open Society Foundations“ finanziell gefördert.

Das alles mit der Motivation, etwas „Gutes“ zu tun?

Rochedy: (lacht) Das ist, was die mei­sten Anhänger und Sympathisanten von Soros und den von ihm geförder­ten NGOs und Aktivistengruppen ger­ne glauben. Und das ist nicht verwun­derlich: Wer ist denn nicht gerne auf der Seite der „Guten“ und kämpft ge­gen das „Böse“? Doch was meistens unter den Teppich gekehrt wird, ist, daß die Kehrseite der „offenen Gesellschaft“ mit ihren „offenen Grenzen“ auch der „offene, barrierefreie Markt“ ist. Und genau hier klingelt die Kasse von angeblichen Philanthropen wie Soros. Denn „Philanthropie“ ist für ihn eben ein Investment. Wenn ein Staat destabilisiert ist und brodelt, fallen eben auch protektionistische Han­delsgesetze, die von Soros und seinen Anhängern stets plakativ als „nationalistisch“ bezeichnet werden.

Das ungarische Parlament hat im Juni letzten Jahres ein sogenanntes „STOP-Soros-Paket“ verabschiedet, zu dem auch Gesetze gehören, die „Fluchthelfer“-NGOs die Arbeit erheblich erschweren sollen. Ist das der einzige Weg?

Rochedy: Ungarn nimmt insgesamt hier eine Vorreiterrolle in Europa ein. NGO-Mitarbeiter und -Aktivisten ma­chen sich demnach strafbar, wenn sie „Beihilfe zur illegalen Migration“ leisten. Die im Gesetz enthaltene Änderung des Strafgesetzbuchs sieht Arrest­strafen sowie im Wiederholungsfall Freiheitsstrafen von bis zu einem Jahr vor. Darüber hinaus gilt in Ungarn be­reits seit 2017 ein Gesetz, das allen NGOs, die jährlich mehr als 23.000 Euro Förderung aus dem Ausland erhalten, vorschreibt, sich in Publikationen und Internet-Auftritten als „vom Ausland unterstützte Organisation“ zu bezeichnen.

Die europäische Mainstream-Presse läuft gegen diese Gesetze Sturm…

Rochedy: …was deren Richtigkeit und Notwendigkeit zeigt. Ich meine das völlig ernst. NGOs wie „Advocats ­Abroad“, die angeblichen „Seenot­retter“-Schiffe oder auch die Soros-finanzierte Einwanderungslobby ge­hen ja nicht nur einem Spleen oder Hobby nach. Es geht hier nicht um ir­gendeine Spinnerei, sondern darum, das Gesicht Europas unumkehrbar zu verändern. Da muß man fragen: Wer hat diese Leute dazu autorisiert? Wer hat sie gewählt? Wenn ein Staat wie Ungarn hier klare Kante zeigt, ist das nur zu begrüßen. Wir brauchen eine solche Gesetz­gebung eigentlich auf europäischer Ebene. Im Prinzip wäre das eine der ganz wenigen sinnvollen EU-Gesetzes­initiativen, die ich mir vorstellen könnte.

Würde das von Washington einfach so hingenommen werden? Immerhin finanzieren oftmals US-Stiftungen oder einzelne US-Geldgeber in Europa tätige NGOs…

Rochedy: Ich glaube nicht, daß man sich ernsthaft an den Reaktionen aus den USA orientieren sollte. Aber wenn man schon gerne über den Atlantik schaut, um sich von dort Inspiration zu holen, dann lohnt sich ein Blick in die US-amerikanische NGO-Gesetzgebung. Denn auch in den USA gibt es ein ­Gesetz über ausländische Agenten – den Foreign Agents Registration Act (FARA). Das amerikanische Gesetz wurde 1938 verabschiedet, um gegen Propagandisten aus Deutschland vor­gehen zu können. 1966 angenommene Änderungen zielten in erster Linie auf politische Lobbyisten ab, die im Auftrag fremder Länder tätig sind. Hätten wir ein solches Gesetz in der EU, hätten wir wahrscheinlich weit weniger Probleme – auch in bezug auf die sogenannten Fluchthilfe-NGOs.

Herr Rochedy, vielen Dank für das Gespräch.

jeudi, 14 février 2019

Du mémoriel à la repentance, l’esprit en déroute...

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Du mémoriel à la repentance, l’esprit en déroute...

Ouverture libre

Nous ne sommes plus historiens, ni moins encore mémorialistes, nous sommes “mémoriels” ; c’est-à-dire que nous élargissons l’Histoire, ou bien nous la réduisions, à notre vaste mémoire qui est quelque chose de tout à fait actuel et qui doit servir les causes actuelles en cours de développement hystérique. Tout cela doit aboutir à une narrative de l’Histoire-du-monde telle qu’acceptable aujourd’hui selon le Système ; lequel Système, en cours d’effondrement, est surpuissant et auto-destructeur parallèlement, autrement dit complètement fou.

Attachons-nous à un seul cas parmi les myriades de désordre qui secouent nos relations, nos psychologies, nos jugements, nos certitudes qui sont toutes grosses d’une incertitude au-delà du concevable. L’État de Virginie, aux USA pour être précis et post-Civil War, le monde politique et la moraline psychologiques tremblent sur leurs bases. Cela se situe dans les effets de la révélation que le gouverneur démocrate de l’État, Ralph Northam, s’était grimé en “noir” (“Blackface”) en 1988, photo à l’appui, mais difficilement en raison de la difficulté de reconnaître le coupable derrière sa couche de cirage noir. Exigences de démission partout, y compris chez les n°2 et n°3 de l’État, qui ont depuis, eux-mêmes, été accusés d’avoir fait du Blackface, et ainsi de suite... Northam a répliqué en soulevant un point d’histoire, savoir que les premiers Noirs arrivés en Virginie (en 1619) n’étaient pas nommés “esclaves” (terme adopté en 1661, semble-t-il) mais “serviteurs sous contrats” (IS, ou Independent Servants). Quelques mots sur ces dernières péripéties, où l’on reconnait l’habile tartufferie à la fois puritaine et capitaliste... 

 « Déjà confronté à des appels à démissionner à la suite du scandale “blackface”, le gouverneur de Virginie, Ralph Northam, a suscité une nouvelle vague d’indignation, de moquerie et une vérification sérieuse des faits [historiques], après avoir qualifié les premiers Africains aux États-Unis de “serviteurs sous contrat”.

» Quelque 400 ans après que les premiers Africains eussent été amenés à Point Comfort, connu aujourd'hui sous le nom de Fort Monroe à Hampton, en Virginie, la société américaine reste divisée sur son héritage amer, – ainsi que sur la sémantique du terme ”esclavage”. La [polémique] des premiers esclaves noirs a éclaté dimanche, après que le gouverneur Northam eut présenté sa perception de l'histoire de l'État de Virginie. »

Voilà pour ce qui semble être les faits de cette fascinante polémique, – enfin peut-être les faits véridiques, qui sait, – et nous laissons à chacun, sans grandeur mais aussi sans intérêt aucun pour le cas, le soin de trancher.... 

Passons à autre chose.

Qu’est-ce que font tous ces gens ? Ceux qui s’étripent aux USA, ceux qui s’étripent en Europe, au sein et autour de la civilisation du bloc-BAO ? Qui le font en apparence à propos de l’Histoire, en vérité à propos de l’instant présent et réduit à Rien d’autre, de l’Histoire du Big Now et de l’Histoire réduite au Big Now ?  Rien avant, Rien après, un Grand Tout qui est un Grand-Rien dans le Big Now, – et Avant Nous, et Après Nous le Déluge, et En avant/En arrière la zizique... L’Histoire réduite aux seules polémiques, affrontements, écharnements d’hybris de l’immédiat, Moment immobile de la postmodernité réduite à elle-seule.

Dans les temps anciens, l’historien se nommait “historien” ou bien, d’une façon plus large, “mémorialiste”. Dans ce dernier cas, le mot avait à voir avec le souvenir d’une chose passée ou avec un témoignage sur son temps, avec toutes les possibilités du simulacre de la subjectivité (quand la subjectivité se fait simulacre), complotistes et accidentelles que cela suppose et dont chacun avait la possibilité à l’esprit, – à cet esprit-là qu’on nomme en général, entre “honnête homme” au sens du XVIIème siècle, un “esprit critique” : « Mémorialiste : Auteur de mémoires historiques (chroniqueur, historien) ou d'un témoignage sur son temps. » En aucun cas, sinon simulacre né de la subjectivité, accidentellement ou par esprit de complot, n’entrait en jeu d’une façon impérative une dimension morale et objective. Le “mémorialiste” était historien “à la fortune du pot”, selon son intelligence, son honnêteté, ses principes, les normes de l’harmonie et de l’équilibre des choses et des formes qu’il voulait respecter , etc.

Aujourd’hui, nous avons, – quasi-pléonasme, nous n’avons trouvé qu’une seule référence, sans aucun intérêt, – le “mémoriéliste”, le personnage chargé universellement du “devoir mémoriel”, ou “devoir de mémoire”.

(Les tartuffe qui abondent-en-marche aujourd’hui vont jusqu’à dire “Faisons mémoire ensemble”, ou mieux, comme au début de début de l’interview dite Le Grand Jury de Richard Ferrand, le 28 janvier 2019 : « Je voulais faire mémoire avec vous ». La première question posée concernait la présence du président LREM de l’Assemblée Nationale à la manifestation des “Bonnets Rougies“ anti-Gilets-Jaunes. Ferrand dit toute sa sympathie aux premiers mais que son devoir de réserve empêchait une telle participation ; mais certes, il dit d’abord, s’adressant aux journalistes présents, qu’il voulait « faire mémoire avec [eux] » pour le 75èmeanniversaire de la libération du camp d’Auschwitz. Pour encore mieux faire, Ferrand aurait pu saluer l’Armée Rouge qui fut la libératrice du camp le même jour où prenait fin la bataille de Leningrad avec ses 400 000-1 500 000 morts en 900 jours. Mais les Russes méritent-ils aujourd’hui de partager ce même “faire mémoire” de l’exemplaire serviteur de la République qu’est Ferrand ?)

L’“Histoire” a changé de nature, en France, comme accidentellement par rapport aux énormes effets qui ne cessent de se multiplier, par le vote en 1990 d’un amendement à une loi dite depuis “Loi Gayssot” dont on connaît bien la définition. Diana Johnstone en entretenait parfaitement Noam Chomsky le 13 juin 2010 dans une “Lettre ouverte”, au paragraphe dit « La “Loi Gayssot” et la religion d’État », où se trouve les deux mots essentiels de “mémoire” et de “pénitence” : 

« Personne ne pouvait être pleinement conscient à l’époque, au début des années 1980, de jusqu'où mènerait “l’affaire Faurisson”. Le scandale suscité par le professeur de littérature qui entreprit de contester la réalité de l’utilisation des chambres à gaz pour exterminer les juifs dans les camps nazis s’est avéré être un moment clé dans un processus qui a mené à l’établissement du génocide des juifs, sous la désignation de “Shoah”, comme religion de mémoire et de pénitence, promue au statut de dogme officiel.

» Loin de suivre vos conseils, en juillet 1990, l’Assemblée nationale adopta un amendement à la loi de 1881 sur la liberté de la presse appelé la loi Gayssot, d'après le nom du membre du Parti communiste qui l’avait introduit. Selon cet amendement, seront punis “ceux qui auront contesté […] l’existence d’un ou plusieurs crimes contre l’humanité, tels qu’ils sont définis par l’article 6 du statut du tribunal militaire international” de Nuremberg, commis soit par les membres d’une organisation déclarée criminelle par ce statut, “soit par une personne reconnue coupable de tels crimes par une juridiction française ou internationale”. »

Dès lors, et quelles que soient ici les circonstances et les soi-disant nécessités, l’histoire avait complètement changé de nature. Dans ce cas de l’institution d’une “religion d’État”, elle se définissait d’un point de vue moral et objectif sans révision possible d’aucune sorte, – d’où le caractère quasi-diabolique que cette “religion d’État” mit aussitôt dans le thème de “révisionnisme” immédiatement mis en équivalence du terme nihiliste de “négationnisme”, tout cela selon une pratique pseudo-historique promise à un immense succès, qui est la politique de la repentance. Dès lors, l’histoire n’avait plus rien à voir avec ce qu’elle avait été, et le mémorialiste, personne dont l’intérêt est tourné vers la compréhension de l’instant passé, devint un “mémoriéliste”, personne dont l’intérêt se définit par la capacité de ramener l’instant passé aux normes présentes, actuelles, aux normes du Big Now si l’on veut.

Le problème de cette mutation est que l’histoire devenue “religion d’État”, et manifestement religion monothéiste, se mettait en place au momentoù se développaient, postmodernité oblige et continue à obliger, le multiculturalisme, le multi-ethnisme, les diverses facettes de l’antiracisme et du “genrisme” et ainsi de suite, tout cela à la lumière de la bienpensance-Système. A ce moment, l’histoire passait de l’enquête sur le passé et le souvenir à l’affirmation d’une mémoire du Big Now devant adapter tout le contenu mémoriel aux exigences idéologiques du susdit Big Now. Ainsi se trouve confronté le dogme d’une religion d’État, ou disons plus postmoderne d’une religion du Big Now aux exigences infiniment multiples de toutes les catégories énoncées. 

Tout cela nous ramène à l’affaire initiale qui nous paraît à première vue si dérisoire et si évidente du point de vue du phénomène nommé “esclavage”, pour être confrontée à l’appréciation d’une école historique africaine réclamant que la lumière soit faite et acceptée, et adoubée pourrait-on dire en termes religieux, sur la responsabilité des “nations arabo-musulmanes” quant à la carastrophe de leur “leur traite négrière”. Les “esclaves” africains venus aux USA et devenus Africains-Américains sont nombreux aujourd’hui à se tourner vers l’Islam (The Nation of Islam, de Louis Farrakhan) et en même temps à demander réparation aux Blancs (Caucasiens-Américains, ou WASP) ; mais savent-ils ce que vaut la référence islamique dans leur cas du fait du sort de leurs ancêtres africains ?

Il ne s’agit pas ici, en aucun cas parce que notre cible reste le Système et la situation qu’il impose, de prendre position mais de poser la question de la relation existante entre la condamnation de toute approche “trop” (?) critique (islamophobie) du comportement de ce qu’on nomme “l’Islam en général” par rapport à ce que l’on doit penser (antiracisme) de ce que l’on nomme “l’esclavage en général”, toutes choses selon les consignes du Système ; et, ayant posé cette question, de constater l’impossibilité d’une réponse acceptable qui ne contienne pas, d’une façon ou l’autre et dans un sens ou l’autre, une contrainte, une mise à l’index, un attentat meurtrier et catastrophique contre “l’esprit critique”, – pour ne point parler des débris de ce qui fut la liberté du jugement.

Cette question sans réponse pour notre compte, – nous laissons le Système surpuissant face à ses contradictions autodestructrices, – est illustrée ici par une interview du 9 février 2019 par le site suisse LesObservateurs.ch du « Chercheur, anthropologue, économiste et écrivain franco-sénégalais, Tidiane N’Diaye [qui] a publié de nombreux essais sur l’esclavage des Noirs. L’un d’eux, Le Génocide voilé (2008), est une brillante enquête historique sur les traites négrières arabo-musulmanes. » (Le titre initial de l’interview est « Que les nations arabo-musulmanes se penchent enfin sur leurs traites négrières ».)

dedefensa.org

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Interview de Tidiane N’Diaye

Dans Mémoire d’errance (1998), vous aviez écrit que « malgré son  isolement, l’Afrique a vu de grandes civilisations se développer sur son sol. Mais elle est longtemps restée méconnue de l’Europe et plus généralement du monde ». En savons-nous maintenant plus sur ces civilisations ? 

Tidiane N’Diaye : Avant d’être asservie, l’Afrique fut le siège de civilisations grandioses. Selon certains scientifiques, qui font de l’Afrique le berceau de l’humanité, l’histoire des peuples noirs commence même bien avant celle des peuples indo-européens. Il est temps de revisiter ces remarquables civilisations que sont les royaumes du Grand Zimbabwe, de l’Egypte négro-africaine (25ème dynastie nubienne des pharaons noirs), d’Ethiopie, du Ghana, du Mali. L’Empire du Ghana est considéré comme le premier Etat structuré de l’Afrique de l’Ouest. L’Empire du Mali a été fondé au XIIe siècle. Tombouctou, ville du Mali, a connu un âge d’or au cours duquel des milliers de livres auraient été écrits. Ces livres, près de 100 000 manuscrits qui commencent à être exhumés, vont permettre de mieux connaître l’histoire de l’Afrique. Leurs contenus, qui couvrent les domaines de l’astronomie, de la musique, de la botanique, du droit, des sciences, de l’histoire, de la religion, du commerce, témoignent d’une Afrique qui écrit sa propre histoire. Hélas, l’histoire des royaumes subsahariens des deux derniers millénaires, est mal connue par manque de sources écrites ou de vestiges archéologiques.

Au début du VIIe siècle, dans quel état se trouve l’Afrique? 

Tidiane N’Diaye : Pendant plusieurs siècles, le continent noir a vécu en quasi-autarcie. Il fut coupé du reste du monde du néolithique à l’âge de fer. Grecs et Romains n’avaient visité que les régions de la partie nord, sans pousser plus en avant leurs entreprises. L’usage de l’oralité n’a jamais empêché la pratique de bon nombre de disciplines scientifiques au sein des civilisations africaines. Pendant très longtemps, cette tradition orale a également servi de vecteur naturel dans la transmission des connaissances en Europe où, jusqu’au XIIIe siècle, seule une minorité d’aristocrates savait lire et écrire. À Tombouctou, haut lieu de culture, dès le XIIe siècle l’université de Sankoré soutenait avantageusement la comparaison avec les universités européennes. Là s’enseignait depuis bien longtemps la géométrie, l’astronomie et l’arithmétique.

ndiayelivre.jpgDans Le Génocide voilé (2008), vous situez le début de la traite négrière arabo-musulmane au moment de l’islamisation du continent. Vous évoquez l’année 711, où les Arabes reviennent de la péninsule ibérique pour islamiser les peuples africains…

Tidiane N’Diaye : La conquête arabe du continent s’était déroulée à l’Est et au Nord. Selon des sources orales que nous avons difficilement vérifiées, il semblerait qu’au moment où, sous le commandement du gouverneur Hasan, les Arabes occupaient l’Afrique du Nord en 703, une autre tentative d’invasion militaire ait eu lieu vers le Sud du continent. Mais elle fut stoppée par la mouche tsé-tsé, qui sévit dans les forêts. Si cette bestiole a la particularité de transmettre la maladie du sommeil à l’homme, elle tue les chevaux. Ainsi, l’action des forces d’invasion arabes s’arrêtera, dans un premier temps, aux territoires situés à la limite du Sahara et, d’une façon marginale, à l’Est africain. Par la suite, les Arabes, ayant conquis l’Égypte, allaient y asservir de nombreux peuples venant de la Nubie, de Somalie et du Mozambique ou d’ailleurs, au cours de la première expansion islamique.

Pour les soldats de la guerre sainte islamique, le monde est divisé en deux parties : il y a les territoires de l’Islam et le reste. Pour ces fous de Dieux, il était du devoir des musulmans de soumettre et de convertir tous ceux qui ne l’étaient pas. Aussi, devant les assauts répétés des « djihadistes » arabes, les Nubiens préférèrent négocier la paix en concluant en 652 un traité connu sous le nom de « Bakht ». Ce traité inaugurait une traite négrière en grand, car l’émir et général Abdallah ben Saïd imposa aux Nubiens, par ce « Bakht », la livraison annuelle et forcée de 360 esclaves. La majorité des hommes objets de ce contrat, était prélevée sur les populations du Darfour. Et ce fut le point de départ d’une énorme ponction humaine, qui sera effectuée non seulement dans toute la bande soudanaise, mais aussi de l’océan Atlantique à la mer Rouge passant par l’Afrique orientale. Cette ponction se répartira soit localement, soit beaucoup plus loin que toutes les régions du monde musulman et ce, du VIIe au XXe siècle.

Dix-sept millions de victimes tuées, castrées ou asservies pendant plus de treize siècles sans interruption. Le Génocide voilé contient de nombreuses horreurs qui font froid dans le dos. Comment se fait-il que cette page sombre de l’Histoire reste encore peu connue ? 

Tidiane N’Diaye : Un tel génocide, chose curieuse, très nombreux sont ceux qui souhaiteraient le voir recouvert à jamais du voile de l’oubli, souvent au nom d’une certaine solidarité religieuse voire politique. L’Afrique compte aujourd’hui entre 500 et 600 millions de musulmans. Raison pour laquelle la plupart des historiens africains ou autres, ont restreint le champ de leurs recherches sur les traites négrières à celle pratiquée par les nations occidentales. Notre propos n’a rien de moralisateur, car comment comparer ce qui fut, compte tenu des mentalités et des sensibilités de l’époque, avec notre présent. Le souhait est que les générations futures soient informées de l’antériorité et de la dimension de la traite transsaharienne et orientale. Et que les nations arabo-musulmanes se penchent enfin sur cette sinistre page de leur histoire, assument leur responsabilité pleine, entière et prononcent un jour leur aggiornamento comme les autres et c’est cela aussi, l’Histoire.

Vous avez écrit trois ouvrages sur la traite transatlantique. On ne peut donc absolument pas vous soupçonner de complaisance envers cette dernière. Mais vous racontez dans Le Génocide voilé que c’est la colonisation européenne, notamment française, qui a mis fin à la traite arabo-musulmane… 

Tidiane N’Diaye : Après les abolitions occidentales, des traités furent signés pour éradiquer cette ignominie. Au congrès de Vienne, en 1815, et à celui de Vérone, en 1822, l’horreur de la traite négrière fut dénoncée comme « un fléau qui a longtemps désolé l’Afrique, dégradé l’Europe et affligé l’humanité ». Par la suite, la publication des récits de voyages de David Livingstone et de Henry Stanley incita sans doute le roi des Belges, Léopold II, à agir. Du moment que la traite arabe ne pouvait plus trouver de débouchés sur l’océan Indien, le souverain belge se proposait d’en extirper les dernières racines dans l’Est du Congo. Il entreprit d’inviter à Bruxelles la Conférence internationale de Géographie. Préparée par Émile Banning, cette rencontre se déroula du 12 au 19 septembre 1876 et rassemblait des personnalités aussi éminentes que Georg Schweinfurth (Allemagne), Verney Cameron (Grande-Bretagne) et le vice-amiral de la Roncière-le Noury (France). Une « Association Internationale pour l’Exploration et la Civilisation de l’Afrique centrale » fut créée. Les Arabes seront battus et chassés du Congo. Le 1er aout 1890, les Anglais poussèrent officiellement – comme les Français en Afrique du Nord – le sultan de Zanzibar à promulguer un décret, interdisant la traite et l’esclavage.

Ceci étant, l’abolition de la traite transatlantique n’a pas mis fin à des rapports pervers et déshumanisants entre colons français et colonisés africains. Sans même se référer à des études historiques, il suffit de relire l’aventure coloniale de Céline en Afrique relatée dans Voyage au bout de la nuit pour en avoir le cœur net…

Tidiane N’Diaye : Au XIXe siècle, l’Europe était en pleine révolution industrielle et urbaine. Ses puissances tentaient de convaincre qu’un tel tournant dans l’histoire de l’humanité était lié au triomphe de leur civilisation. Du fait de la toute nouvelle industrialisation, comme des avancées scientifiques et techniques, elles prétendaient apporter le progrès à des « peuples attardés ». Alors qu’après l’abolition de l’esclavage, l’intérêt que ces pays portaient encore à l’Afrique, était éminemment mercantile. L’horreur passée, que des raisons économiques avaient engendrée, les mêmes raisons aidèrent tout simplement à la défaire. L’abolition de l’esclavage devait beaucoup plus à l’économie qu’à la morale. Elle intervenait, à un moment où la révolution industrielle opérait une grande mutation. Et les industries de transformations nées de cette révolution avaient besoin d’autres choses que de bras serviles à mener par le fouet. Elles étaient tributaires d’un nouveau type de main-d’œuvre, de matières premières et de débouchés. Comme par malédiction, tous ces éléments indispensables à la nouvelle économie se trouvaient encore en Afrique. Les rapports entre Européens et Africains seront donc pendant longtemps ceux de dominants à dominés.

L’actuel racisme anti-noirs des pays du Maghreb est-il lié aux très longues traites arabo-musulmane auxquelles ces pays ont participé ? 

Tidiane N’Diaye : Dans l’inconscient des Maghrébins, cette histoire a laissé tellement de traces que, pour eux, un « nègre » reste un esclave. Ils ne peuvent pas concevoir de noirs chez eux. Regardons ce qui se passe en Lybie, au Maroc ou ailleurs dans les pays du Golfe. On retrouve des marchés d’esclaves en Libye ! Seul le débat permettrait de dépasser cette situation-là. En France, pendant la traite et l’esclavage, il y a eu des philosophes des Lumières, comme l’abbé Grégoire ou même Montesquieu, qui ont pris la défense des noirs alors que, dans le monde arabo-musulman, les intellectuels les plus respectés, comme Ibn Khaldoun, étaient aussi des plus obscurantistes et affirmaient que les « nègres » étaient des animaux. Cette posture a survécu au temps et dans l’esprit des arabo-musulmans en général.

Revenons chez nous : le 7 novembre 2018, la Cour de Cassation de Paris a rejeté une demande de réparation et d’indemnisation des descendants  d’esclaves de la traite transatlantique. Que vous inspire le rejet de cette demande ? 

Tidiane N’Diaye : Les Antilles françaises ont enregistré un boom économique sans précédent grâce aux esclaves africains. Le travail de ces déportés a fait la fortune des colons et des maîtres créoles mais aussi de la France. À la fin du XVIIIe siècle, les échanges de la Martinique, de la Guadeloupe et de Saint-Domingue avec l’étranger, constituaient les deux tiers du commerce extérieur français. Grâce à l’économie des îles antillaises, la France des négociants de 1787 était le plus grand distributeur d’Europe de produits exotiques. Après l’abolition, en compensation de leur « perte de main d’œuvre », la France a versé aux anciens maîtres esclavagistes, la somme de 6 millions de francs, ce qui, en franc constant converti à l’Euro actuel, est énorme. Dans le même temps, les noirs ou « nouveaux libres », seront jetés dans la rue comme si la liberté seule pouvait gommer toutes les horreurs du passé. A ces esclaves libérés, rien ne fut accordé. Au demeurant, si réparations il doit y avoir, cela devrait concerner avant tout les descendants de ces enfants, de ces femmes et de ces hommes, dont la vie a basculé sans retour dans l’horreur et la désolation. Ils vivent aujourd’hui aux Antilles, en Guyane et à la Réunion. Quelles formes pourraient prendre ces réparations ? Aux autorités françaises d’examiner un jour la question.

Attali et sa surclasse contre les Français

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Attali et sa surclasse contre les Français

Les Carnets de Nicolas Bonnal

La brutalité des méthodes de la surclasse en France commence à étonner le monde. Par hasard je suis tombé sur un article très commenté de Zerohedge.com et sur un reportage de la chaîne Cuatro en Espagne. Mais même si les médias étrangers réagissent, je pense qu’en France on ira jusqu’au bout : coup d’Etat et massacres. J’en mets ma main à couper ou plutôt à arracher. Avec la bénédiction de Bruxelles, du Figaro et des soixante-huitards bourgeoisement et pieusement réunis pour fêter le triomphe de leur champion face à un peuple réveillé trop tard.

On ne peut pas dire que le mentor du macaron ne nous avait pas prévenus. Il se nomme Attali, avait très mal conseillé Mitterrand en 1981, et, passé depuis à la déification du golem de marché, il écrivait voici vingt ans ce texte sur la surclasse dont Gille Chatelet s’est trop moqué – car il est plus inquiétant que drôle. Nous sommes le 7 mars 1999 et voici à quelle sauce le Français et l’Américains vont se faire manger :

« Un capitalisme entraîné par des forces nouvelles où émergera une élite nouvelle et où se prolétarisera l’ensemble des classes traditionnelles. »

Je voyais une émission à la télé espagnole sur des expatriés en Amérique, qui confirmait les évaluations de Michael Snyder sur son site apocalyptique : 40 000 dollars une opération chirurgicale, 36 dollars la douzaine de donuts (à bouffer debout dans un local sale), 40 000 dollars l’année d’études et un million une baraque moyenne (on était dans le Maine). La moitié des gens ne se chauffent pas ; le tout sur fond de célébration du rêve américain… On comprend pourquoi 60 000 américains crèvent des opiacés chaque année. C’est en effet le seul moyen de supporter ce système et sa surclasse.

Euphorique, Attali écrit (nous sommes je le rappelle le 7 mars 1999) :

« Aux Etats-Unis, la classe ouvrière est rapidement dissoute par la concurrence de la technologie du Nord et des salaires du Sud. Le salaire moyen ouvrier baisse depuis vingt ans. En dix ans, la proportion d’emplois précaires a quadruplé, et la probabilité d’être au chômage au moins une fois dans les cinq ans à venir a triplé. Cette précarisation touche peu à peu aussi la classe moyenne : ingénieurs, commerçants, employés, cadres sont menacés par l’entrée de l’informatique dans les services et par la concurrence de leurs homologues du Sud, qu’accélèrent les télécommunications. »

Et le bougre d’ajouter sur cette prolétarisation générale :

« Il n’y aura plus bientôt, à la place du salariat, qu’un vaste prolétariat déclassé. Même les fonctionnaires rejoindront cette cohorte, les déficits publics entraînant la quasi-faillite du budget fédéral. A l’inverse, les rémunérations de certains nouveaux venus n’ont jamais été aussi élevées. »

Je précise que pour moi la précarisation est générale. Les hasards de la vie ont fait que j’ai connu beaucoup de millionnaires en euros et qu’ils vivent tous de plus en plus mal, enfants, vieux, malades y compris (et ce pour les raisons citées plus haut). Prolétarisation des millionnaires…

Attali devient ensuite plus carnassier : « Ces fortunes nouvelles ne sont pas l’apanage de capitalistes traditionnels ni de dirigeants de grands groupes, mais plutôt des détenteurs ou de créateurs de rentes informationnelles, capables de disposer, même pour un temps bref, d’un savoir ou d’un savoir-faire unique. »

Il continue sans rappeler Robert Reich (dont j’ai parlé ici) et qui a inspiré avec ses « manipulateurs de symboles » toute cette envolée : 

« Dans ce capitalisme global de haute compétition et de faible inflation, il faudra disposer de capitaux liquides, n’avoir ni dettes ni immobilisations et, surtout, disposer d’une rente de situation technologique (un savoir, une compétence, une opportunité d’être un intermédiaire utile à la valorisation ou à la circulation de l’information, une innovation dans le placement de titres, la génétique, le spectacle ou l’art). »

Après c’est l’extase. On se croirait dans cet épisode de Star Trek où les dominants vivent sur une autre planète (Cloud minders, nuages) :

« Ceux qui seront les maîtres de ces rentes constitueront ce que j’appelle une surclasse parce qu’ils ne se regroupent pas en une classe dont les privilèges sont liés à la propriété des moyens de production et à transmission. Les théories libérales ou marxistes ne s’appliqueront pas à eux : ils ne sont ni entrepreneurs-créateurs d’emplois et de richesses collectives ni capitalistes-exploiteurs de la classe ouvrière. Ils ne possèdent pas les entreprises, ni les terres, ni les postes administratifs. »

Eloge de l’éphémère et du nomadisme (qui consiste à passer son temps au téléphone, dans les aéroports, les bagnoles, les avions, les hôtels…) :

 « Ils sont riches d’un actif nomade, monétaire ou intellectuel et l’utilisent de façon nomade pour eux-mêmes, mobilisant rapidement du capital et des compétences en des ensembles changeants pour des finalités éphémères où l’Etat n’a pas de rôle. Ils ne veulent pas diriger les affaires publiques (la célébrité politique est, pour eux, une malédiction). »

Après on se rapproche guilleret de l’actuel président et de son hugolienne cour des miracles :

« Ils aiment créer, jouir, bouger ; ils ne se préoccupent pas de léguer fortune ou pouvoir à leurs enfants : chacun pour soi. Riches de surcroît, ils vivent luxueusement, souvent sans payer ce qu’ils consomment. »

Et puis on passe aux aveux. Avis aux gilets jaunes ! Cette société d’accapareurs hédonistes repose sur la violence :

« Ils portent avec eux le meilleur et le pire de demain, installant une société volatile, insouciante de l’avenir, égoïste et hédoniste, dans le rêve et la violence. »

Dans ce bolchévisme de marché, tout sera balayé, surtout les restes de la civilisation agricole :

« Les élites traditionnelles européennes seront, elles aussi, balayées par ces nouveaux venus. Civilisation agricole, l’Europe est en effet beaucoup moins bien placée que l’Amérique pour cette victoire de la mobilité. Elle aura plus de mal à accepter que le pouvoir économique ne soit plus réservé aux propriétaires de sols, des murs, d’usines ou de diplômes. Ses élites, qui cumulent ces propriétés devenues anachroniques, seront peu à peu déclassées. »

Ici on se moque du monde : en France la surclasse ne vient pas de la technologie mais des milliardaires enrichis par Mitterrand/Balladur/DSK et des hauts fonctionnaires dévoyés façon Minc-Attali (lisez Sophie Coignard…). Et Attali d’enfoncer encore la France périphérique de Guilluy et des paysans :

« La France est particulièrement mal préparée à cet avenir. C’est une nation paysanne et étatique (étatique parce que paysanne). Les élites en place feront tout pour barrer le passage à la surclasse. La France se méfiera d’elle, qu’elle confondra au mieux avec des saltimbanques et au pis avec des parasites. »

En vérité il y a eu fusion ! Et de nous faire le coup classique des lendemains qui chantent :

« Pourtant, il faut accepter cette mutation, car cette surclasse porte la créativité et le bien-être de demain. Certes, il ne faut pas faire de l’Amérique un modèle à suivre à l’identique. Là-bas, une surclasse triomphante flottera sur les eaux boueuses de la misère, et la réussite de quelques-uns se paiera au prix de la marginalisation du plus grand nombre et de la violence des déclassés. »

C’est Houellebecq qui écrit que le néolibéralisme millénariste projette, comme le bolchévisme, dans le futur une prospérité qui n’arrivera jamais, car elle ne peut arriver…

Attali explique que plus d’inégalités et de destructions mèneront à plus d’égalité :

« L’Europe ne doit pas avoir de complexes. Dans la formidable phase de croissance qui commence, et qui durera trente ans, l’Europe a toutes les chances d’être la première puissance du XXIe siècle. A condition de permettre à une surclasse européenne de s’exprimer librement et de mettre ses compétences créatives au service du long terme et de la solidarité. »

Schumpeter (le père incompris de la destruction créatrice), que de crimes décidément on commet en ton nom et en tes livres si peu/mal lus !

Après, comme Mao, Attali nous souhaite de gober une révolution culturelle dévoreuse :

« Pour cela, c’est plus qu’un programme politique qu’il faut imaginer, c’est une révolution culturelle : l’acceptation du neuf comme une bonne nouvelle, de la précarité comme une valeur, de l’instabilité comme une urgence et du métissage comme une richesse, la création de ces tribus de nomades sans cesse adaptables, libérant mille énergies et porteuse de solidarités originales. »

La suite est facile à prévoir : détruire (on appelle ça changer, disait Philippe Muray) ce qui existe :

« Il faut pour cela tout changer, et vite, dans le système fiscal, éducatif et social. Il faut une fiscalité favorisant la création plus que la possession de richesses, l’innovation plus que la routine, le travail à haute valeur ajoutée plus que le travail non qualifié. Il est absurde de ne s’intéresser qu’au travail non qualifié en baissant les charges qui pèsent sur lui alors que le chômage le plus dangereux pour l’avenir de nos sociétés est celui des jeunes diplômés, membres potentiels de cette surclasse nécessaire et créateurs futurs d’emplois non qualifiés. Il faut favoriser par tous les moyens les créations de produits, d’idées, d’entreprises pour que naissent des emplois valorisants et que chacun puisse exprimer ses potentialités. »

Blague finale, on nous reparle de justice sociale :

« En contrepartie, il faut imposer une justice sociale plus exigeante qui assure à chacun l’égalité des chances d’accéder à cette surclasse. C’est-à-dire cesser de confondre sécurité et immobilisme et donner à chacun au minimum les moyens de manger, d’apprendre et de se loger. »

On rappellera à Attali que même le porte-parole Griveaux a du mal à se loger dans la ville de Paris asphyxiée (et c’est mérité) par le siège tenace des gilets jaunes.

Je ne me lancerai pas dans un débat sur la surclasse ; j’en ai parlé ici à propos de Robert Reich, qui comme Christopher Lasch soulignait la rupture entre les profiteurs (ex-élites) économiques et le peuple dans chaque pays occidental. Je rappellerai que, pour la surclasse, la France, ruinée et désindustrialisée, ne doit servir que de destination luxueuse aux oligarques. Et je me contenterai de rappeler cette phrase de Marx qui explique beaucoup mieux qu’Attali ce qui nous est arrivé depuis un petit demi-siècle :

« Le progrès industriel, qui suit la marche de l'accumulation, non seulement réduit de plus en plus le nombre des ouvriers nécessaires pour mettre en œuvre une masse croissante de moyens de production, il augmente en même temps la quantité de travail que l'ouvrier individuel doit fournir. A mesure qu'il développe les pouvoirs productifs du travail et fait donc tirer plus de produits de moins de travail, le système capitaliste développe aussi les moyens de tirer plus de travail du salarié, soit en prolongeant sa journée, soit en rendant son labeur plus intense, ou encore d’augmenter en apparence le nombre des travailleurs employés en remplaçant une force supérieure et plus chère par plusieurs forces inférieures et à bon marché, l'homme par la femme, l'adulte par l'adolescent et l'enfant, un Yankee par trois Chinois. »

Ajoutons avec Joseph Stiglitz que le seul vrai garant de notre niveau de vie était jusqu’à la fin des années 80 l’union soviétique. Et que depuis son effondrement (de l’URSS et de notre niveau de vie), la surclasse, c’est-à-dire la vielle bourgeoisie rapace bien maquillée avec sa garde-chiourme informatique, n’en a fait qu’à sa tête en revenant à son siècle préféré, le dix-neuvième. 

Sources

Attali – la surclasse, l’express, 7 mars 999

Nicolas Bonnal – Chroniques sur la Fin de l’Histoire (Amazon.fr) 

Karl Marx – le capital, I, section VI

Robert Reich – The Work of nations

Christopher Lasch – la révolte des élites (Flammarion)

Marche républicaine à l’universel : la société ouverte et remplaciste

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Marche républicaine à l’universel : la société ouverte et remplaciste

par Antonin Campana

Ex: http://www.autochtonisme.com

L’idée de «société ouverte » dont parle Georges Soros n’est pas sortie spontanément de l’esprit nauséeux de ce spéculateur. Cette idée n’est pas davantage une invention du groupe de Bilderberg, de la Trilatérale, du Forum de Davos ou même de Karl Popper (et quoi qu’en dise Georges Soros). Popper a peut-être forgé l’expression « société ouverte » mais n’est à l’origine ni de  l’idée qui la sous-tend, ni de sa mise en application concrète.

La paternité de la « société ouverte » revient sans aucun doute à la révolution “française“. Non que cette révolution bourgeoise ait inventé stricto sensu cette idée stupide d’ouvrir la société aux quatre vents. Celle-ci courait chez les philosophes des lumières depuis un certain temps. Bien plutôt, la révolution “française“ a pour la première fois appliqué cette idée concrètement, lui donnant ainsi chair et vie. Les suivants et les suiveurs, les Popper, les Soros, n’ont fait que reprendre et étendre la recette républicaine.

On le sait, la bourgeoisie d’affaire qui prend le pouvoir à la fin du XVIIIe siècle est essentiellement représentée dans les assemblées révolutionnaires par des hommes de loi. Cette bourgeoisie d’affaire et ces hommes de loi (avocats, greffiers, conseillers d’Etats…) évoluent dans un monde où la notion de « contrat » est centrale : contrats de négoce, contrat de change, contrat de bail, contrat de prestation de service, contrat de mariage…. Dans ce monde, le contrat organise la vie des hommes et assure le bon fonctionnement de la vie en société. Naturellement, cette bourgeoisie d’affaire sera donc très sensible aux idées d’un Rousseau qui fera du « contrat social » le moyen de fonder une société libre et harmonieuse, voire de « régénérer » les sociétés traditionnelles fondées sur une identité culturelle.

Que dit en substance Rousseau ? Rousseau prétend qu’une juste société est une société produite par le rassemblement d’individus autour d’un contrat social préservant leurs droits naturels : la liberté, la propriété, la sûreté, la résistance à l’oppression. Pour Rousseau, tout autre type de socialisation corrompt la bonté originelle de l’homme.

Rousseau ne parle ni des Français, ni des Chinois, ni des Lapons en particulier. Rousseau parle de l’Homme en général. Ce qu’énonce le philosophe est valable pour tous les hommes. La société fondée sur le contrat et sur la loi, et non sur une quelconque identité, ne discrimine pas selon l’origine, la religion ou la couleur de peau. Elle distingue ceux qui adhèrent au pacte social de ceux qui n’y adhèrent pas. Le corps politique est un club dont il suffit d’accepter le règlement intérieur pour devenir un de ses membres. Notons que ce règlement est acceptable par tous les hommes, puisque traduisant leur nature universelle, et non leurs cultures particulières. 

Par définition, la juste société est donc une société ouverte. Le contrat social est l’image philosophique du « pacte républicain » et le pacte républicain est la traduction politique du contrat social. La république est fondée sur le pacte républicain, et le pacte républicain, fondé sur le principe d’universalité, est ouvert à tous les hommes sans distinction d’origine, de race ou de religion. C’est pourquoi la république ouverte peut se dire « universelle ». Tous ceux qui souscrivent au pacte républicain « appartiennent » au corps politique qui en est l’émanation. C’est ainsi que, dès 1790, les Français deviennent, individuellement par le Grand Transfert, des « associés » dissociés de leur identité, et que peu après les Juifs deviennent des « Français ». Autrement dit, l’appartenance ne dépend plus de l’identité mais d’un acte juridico-administratif ouvert à tous ceux qui l’acceptent. L’appartenance est ouverte et ne nécessite plus une assimilation identitaire préalable.

Notons au passage que la francité perd sa dimension culturelle et devient une catégorie juridique. Etre Français a désormais une signification au niveau du Droit (l’appartenance à un Etat), mais ne veut plus rien dire du point de vue de l’identité ou de la lignée. La doctrine du Pacte républicain a donc bien détruit la francité.

La capacité à intégrer librement un corps politique s’organisant selon des valeurs universelles relevant de la nature de l’Homme, et non des valeurs particulières relevant d’une identité spécifique, est la marque des « sociétés ouvertes ». La révolution française a créé le premier modèle de société ouverte. Elle a expérimenté son principe d’universalité avec les populations juives, puis avec certains habitants des colonies, avant de le systématiser à travers le processus immigration-inclusion-naturalisation-changement ethnique du corps électoral.

En 1791, Adrien Duport (un des rédacteurs de la déclaration des droits de l’homme) dira, devant l’Assemblée, que le principe de citoyenneté n’autorise « aucune distinction ». En conséquence de quoi, ajoutait-il : « les Turcs, les Musulmans, les hommes de toutes les sectes sont admis à jouir en France des droits politiques ». Ce principe de citoyenneté, dissocié de l’identité, associé au principe d’universalité, n’annonce-t-il pas le destin funeste de notre pays et le Grand Remplacement qui vient ?

Antonin Campana

Macron en pleine radicalisation autoritaire ?...

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Macron en pleine radicalisation autoritaire ?...

par Michel Geoffroy

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com 

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré à la dérive autoritaire du président de la République... Ancien haut-fonctionnaire, Michel Geoffroy a récemment publié La Superclasse mondiale contre les peuples (Via Romana, 2018).

L’évolution autoritaire de la présidence Macron en 10 points

Selon un récent sondage, Emmanuel Macron « inquiète » une proportion croissante de nos concitoyens : 62 %  exactement, soit 6 points de plus depuis juillet 2018 [1]. Retour sur dix bonnes raisons, au moins, de s’inquiéter de l’évolution autoritaire de la présidence Macron.

1er sujet d’inquiétude : la loi sur les fake news

Emmanuel Macron a fait voter une loi contre les fake news [2] qui a officiellement pour objet la censure par un juge unique statuant en urgence, des informations qui seraient jugées fausses, en période électorale.

Mais la notion d’information « fausse » reste très imprécise et ouvre la voie à la censure judiciaire des informations qui pourraient gêner le Pouvoir lorsqu’il se présentera devant les électeurs.

La loi sur les fake news vise en réalité les médias alternatifs qui diffusent une information concurrente de celle des médias mainstream, lesquels voient justement leur crédibilité diminuer constamment dans l’opinion, à cause de leur évidente partialité.

Et contrairement à ce que l’on entend dire parfois, cette loi sera appliquée sinon on ne voit pas pourquoi le président l’aurait initiée avec autant de constance.

2e sujet d’inquiétude :  la surveillance numérique par la police de la pensée

Le gouvernement a passé un accord avec Facebook [3] au terme duquel des « régulateurs » français assisteront le personnel de la plate-forme dans la répression des contenus dits « racistes, antisémites, homophobes ou sexistes ». Mais il faut rappeler que Facebook n’autorise pas « les critiques à l’égard des politiques d’immigration et les arguments qui consistent à restreindre ces politiques »… Donc il s’agit de censurer ceux qui critiquent la folle politique d’immigration de l’Union européenne.

Le gouvernement français soutient d’ailleurs  l’adoption du règlement européen  dit « censure terroriste » , écrit en collaboration avec Google et Facebook , qui vise à soumettre tous les hébergeurs à des obligations très strictes, notamment le retrait en une heure des contenus désignés par ….une autorité nationale. Donc par le gouvernement.

Et il a signé le Pacte de Marrakech sur les migrations qui prévoit aussi la répression des médias qui critiqueront l’immigration .

3e sujet d’inquiétude : le renforcement des pouvoirs de censure du CSA

La loi sur les fake news prévoit un renforcement des pouvoirs de contrôle du CSA, pourtant déjà étendus, qui sera aussi chargé de la refonte de la loi de 1986 sur l’audiovisuel.

Le nouveau président du CSA, nommé par Emmanuel Macron, n’a d’ailleurs pas caché son ambition d’étendre son « pouvoir de régulation » -et donc de censure- aux réseaux sociaux.

La mise au pas du dernier espace de liberté est donc en marche !

4e sujet d’inquiétude : la reprise en main  des médias mainstream

Les médias mainstream ont fait l’élection d’Emmanuel Macron mais cela ne semble plus lui suffire. Car à l’occasion du mouvement des gilets jaunes et de l’affaire Benalla Emmanuel Macron leur a reproché de leur donner encore trop d’importance.

Dans des propos rapportés par l’hebdomadaire Le Point [4], Emmanuel Macron affirme d’ailleurs que « le bien public, c’est l’information. Et peut-être que c’est ce que l’État doit financer. Le bien public, ce n’est pas le caméraman de France 3. Le bien public, c’est l’information sur BFM, sur LCI, sur TF1, et partout. Il faut s’assurer qu’elle est neutre, financer des structures qui assurent la neutralité ».

Ce qui revient à préconiser une sorte de nationalisation des médias pour s’assurer qu’ils diffusent une information conforme à ce que souhaite le pouvoir. En d’autres termes Emmanuel Macron veut le retour de l’ORTF à son profit!

5e sujet d’inquiétude : l’affaire Benalla

L’affaire Benalla, qui connaît d’incessants rebondissements depuis juillet 2018 malgré les multiples tentatives pour l’étouffer, a mis en lumière non seulement le comportement violent de certains collaborateurs de la présidence de la république mais surtout les curieuses protections dont ils semblent avoir  bénéficié au plus haut niveau de l’Etat et au sein des pouvoirs publics.

Cette affaire inquiète, car elle démontre l’existence d’un véritable« Etat profond » français, parallèle aux institutions et agissant en toute impunité. Mais au service de qui ?

mackim.jpg6ème sujet d’inquiétude :  la violente répression policière et judiciaire des Gilets jaunes

Le mouvement populaire et social des Gilets Jaunes lancé en novembre 2018 a fait l’objet d’une répression policière et judiciaire sans équivalent dans notre pays depuis la guerre d’Algérie.

Le ministre de l’Intérieur s’est comporté en outre comme s’il pouvait donner des directives (en réclamant «des réponses judiciaires sévères» )à l’autorité judiciaire , en violation de la séparation des pouvoirs comme l’a relevé un collectif d’avocats [5] , s’inquiétant par ailleurs de nombreuses anomalies de procédure vis à vis des Gilets Jaunes interpellés.

Une sévérité qui tranche avec le traitement habituellement réservé aux racailles de banlieues, aux casseurs d’extrême-gauche ou aux délinquants multirécidivistes.

Pourquoi , sinon pour  intimider la France périphérique ?

7e sujet d’inquiétude : les restrictions au droit de manifester

Avec le mouvement des gilets jaunes les forces de police et de gendarmerie , à rebours de ce qui se pratiquait auparavant, se sont efforcées de bloquer les manifestations plutôt que d’assurer leur sécurité : notamment par l’usage de gaz lacrymogènes , de canons à eau, par le « nassage » des manifestants ou par la mise en œuvre d’interpellations préventives [6]. Et à l’occasion des déplacements présidentiels dans le cadre du « Grand Débat » les forces de police ont notamment menacé d’amendes illégales les porteurs de gilets jaunes.

Le gouvernement vient au surplus de faire voter une nouvelle loi dite « anti-casseurs », liberticide, qui prévoit notamment de donner aux préfet -agent public nommé par le gouvernement- le pouvoir d’interdire de manifestation certaines personnes et l’établissement d’un fichage politique des manifestants.

Veut-on dissuader de manifester contre Emmanuel Macron ?

8e sujet d’inquiétude :  la diabolisation officielle des opposants

La diabolisation des opposants au Système était jusqu’alors avant tout effectuée par les médias de propagande. Désormais Emmanuel Macron et ses ministres n’hésitent plus à s’en charger eux-mêmes.

De plus en plus souvent ils affirment que les opposants à la politique libérale/libertaire et européiste qu’ils conduisent, diffusent des fausses nouvelles, qu’ils sont complotistes ou qu’ils sont manipulés par l’étranger. Emmanuel Macron a d’ailleurs significativement affirmé à propos du Brexit, qu’il s’agissait d’un « référendum qui a été manipulé, manipulé de l’extérieur » [7], mais il tient des propos comparables vis-à-vis des gilets jaunes.

Et alors que la répression policière a fait de très nombreux blessés parmi les gilets jaunes , Emmanuel Macron et ses ministres n’ont eu aucun mot de commisération à leur égard. Au contraire ils n’ont vu en eux qu’une « foule haineuse [8]» , la peste brune ou des factieux qui veulent renverser la république.

Tandis qu’à l’Assemblée nationale, les incidents contre l’opposition parlementaire sont désormais courants.

De proche en proche toute critique d’Emmanuel Macron et de sa politique se trouve assimilée non pas à une opinion mais à un délitou à une folie complotiste ; ce qui traduit un inquiétant refus du débat démocratique.

9e sujet d’inquiétude : le projet d’organiser un référendum dans la suite du grand débat national, le même jour que les élections européennes

Le « grand débat national » donne déjà une piètre idée de la façon dont le président de la république conçoit la consultation des Français : un long monologue présidentiel, des questions cadrées par avance et un public sélectionné pour ne pas déplaire au pouvoir.

Mais si le projet d’organiser un référendum dans la suite du grand débat national, le même jour que les élections européennes,devait se confirmer, il conduirait en réalité à priver le peuple français d’un débat sur l’Union Européenne, au moment même où elle est de plus en plus contestée en Europe.

Officiellement ce projet de référendum serait destiné à mettre un terme à la crise des Gilets Jaunes .

Mais ne s’agit-il pas aussi d’empêcher à tout prix une remise en cause de la ligne mondialiste et atlantiste de l’Europe de Bruxelles, qu’impose la Davocratie et que soutien Emmanuel Macron ?

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10e sujet d’inquiétude : le mépris ostensible du peuple français

Malgré les conseils de ses communicants, Emmanuel Macron ne peut s’empêcher de critiquer les Français et notamment ceux de la France périphérique. Et donc d’exprimer un arrogant mépris de classe, alors même que les sondages montrent que deux Français sur trois au moins ,ont une mauvaise opinion du président de la république et de sa politique.

Car, à la différence de la racaille de banlieue qui « quelles que soient ses bêtises, parce que bien souvent, parce que c’est un enfant de la République, il n’a pas choisi l’endroit où il est né, et il n’a pas eu la chance de ne pas en faire » [9], les Français ne trouvent jamais grâce à ses yeux.

Mais ce mépris de classe cache aussi celui ,plus inquiétant , de la démocratie , entendue comme la souveraineté du peuple.

De plus en plus de soutiens à Emmanuel Macron cherchent d’ailleurs à relativiser le principe de la souveraineté populaire. Tel Bernard-Henry Lévy affirmant : « Mais arrêtons de sacraliser le peuple. En Europe, le peuple ne doit pas être le seul souverain! » [10].

Emmanuel Macron lui-même n’a-t-il pas déclaré que « toutes les paroles ne se valent pas » [11] et que « toujours j’écouterai,  j’expliquerai,  je respecterai, mais toujours à la fin je ferai » [12] ?

Emmanuel Macron n’a manifestement nullement l’intention d’infléchir sa politique, quelle que soit l’ampleur du désaveu populaire et il ne s’en cache pas !

Nos concitoyens ont donc de bonnes raisons de s’inquiéter !

Michel Geoffroy  (Polémia, 11 février 2019)

Notes :

[1] Sondage Ifop Opinion Fiducial, Cnews, Sud Radio  des 29 et 30 janvier 2019

[2] Le 10 octobre 2018

[3] Annoncé le 12 novembre 2018 lors du forum sur la gouvernance d’internet

[4] Le Point du 3 février 2019

[5] Tribune du 2 février 2019 sur le site de France info

[6] La ministre de la justice a reconnu le recours aux interpellations préventives de gilets jaunes sur  BFM TV du 7 décembre 2018

[7] Le 15 janvier 2019 devant des maires de l’Eure

[8] Vœux du 31 décembre 2018

[9] Macron à Saint Martin le 1er octobre 2018

[10] Interview au  Temps  du 23 janvier 2019

[11] Le 3 janvier 2018 lors de ses vœux à la presse

[12] Vœux du 31 décembre 2017

mercredi, 13 février 2019

Historical Crossover Defines Changing Rules Of “Left” And “Right” Parties

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Historical Crossover Defines Changing Rules Of “Left” And “Right” Parties

Whenever an historical event of truly massive proportions not just manifests but reveals itself, the maneuvering begins. Existing interests do their best to position themselves to be the winning side of the arc of history in the small, and alignments change.

Our current age provides an example of such an event. A vast sea change has been underway for some time. The postwar order of world liberal democracy, seemingly the last man standing, has been in crisis since the 1980s, just one generation after the war ended.

Nonetheless it took time for the effects to become visible to more than those on the cutting edge. When your most intellectually sensitive citizens notice something, you are looking at the top one percent or less, and the rest will take years to figure it out.

When the war ended, it seemed that the world had finally united upon a common “System” that had outlasted all the others (think of the end of Willy Wonka And The Chocolate Factory). We thought great benefits would come from this kind of connectivity.

Then in turn when the Wall fell and the Soviet Union collapsed, we thought that our last opposition was gone, which allowed us to stop discriminating against our own home-grown versions of those ideas, like American and European socialism.

Europe, of course, had gone socialist in the years after the war because everyone was desperately poor and relied on the food trucks from government to survive since farms, businesses, and charities had all been demolished by the war.

This meant that by 1991 the world could unite on a “conservative” vision of the future that included both socialism and civil rights, despite those having origins in Leftist theory. Those Left-leaning ideas were substitutes for caste systems and natural rights, respectively.

Although its citizens were increasingly becoming miserable, this order moved ahead simply because nothing else could challenge it. Then only a decade later, it started to show signs of internal instability just as former third world powers rose to challenge it.

That shows us a fairly typical pattern which is that as soon as one system becomes dominant, it extends itself to its full logical conclusion, and at that point reveals its instability and begins to break down, encouraging others to challenge it.

Its inner doom came about through existential misery which was clear by the 1950s: on the surface, life was shiny, technology, safe, trustworthy, and new. Underneath, we saw the unfulfilled desires of humanity emerging in twisted ways.

Ours became a society of fetishes. Life under “capitalism” had become as regimented as life under “Communism”: you went to school, got some certs, then went to a job until you died. If you spoke out against the official dogma, you lost everything.

This quickly separated our political perspective into two groups: those who supported the status quo and therefore denied any serious problems with it, and those who saw the current state of things as moribund and destructive.

In this sense, the conservatives of today are acting out the role of the Leftists of yesterday by opposing established power and suggesting an alternate method. However, the conservative alternate is based on principle and history, not theory.

We have seen this kind of shift where the political “sides” changed roles before in American history:

One of them has to be the 1896 election, when the Democratic Party fused with the People’s Party, and the incumbent Grover Cleveland, a rather conservative Democrat, was displaced by the young and fiery William Jennings Bryan, whose rhetoric emphasized the importance of social justice in the priorities of the federal government. The next time the Democrats had a Congressional majority, with the start of Wilson’s presidency in 1913, they passed a raft of Bryanish legislation, including the income tax and the Federal Reserve Act. And the next Democratic president after that was FDR. So from Bryan onward, the Democratic Party looks much more like the modern Democratic Party than it does like the party of the 1870s.

Oddly though, during the first part of this period, i.e., the time of Bryan, the Republican Party does not immediately, in reaction, become the party of smaller government; there’s no do-si-do. Instead, for a couple of decades, both parties are promising an augmented federal government devoted in various ways to the cause of social justice. It’s not until the 1920s, and the era of Coolidge especially, that the Republican Party begins to sound like the modern Republican Party, rhetorically devoted to smaller government.

In other words, government captured one party and made it the advocate for more government. Bureaucracy expands to fill all space and resources available, and so as government became more powerful and centralized following the Civil War, it captured the party whose nature beliefs were closest to those required by big government.

The thing about government is that it needs a pretext. Per the idea of the social contract, government offers something to its citizens; if that needs to be more than mere stewardship of the existing natural and organic culture, government must offer a promise of something better, sort of like Utopia.

With Abraham Lincoln, America found a Soviet-style leader who would promise ideological purity and a quest toward Utopia through equality in exchange for greater control. No previous president had exercised as much authority as Lincoln did, nor had any attempted to make government as close to a European-style dictatorship as he did.

Bureaucracy thrives on impossible missions like “make everyone equal.” Since it cannot be done, they can never fail, only come back with more reasons why they need more money and more power in order to keep fighting the problem.

Inevitably, bureaucracy falls back on the idea of “progress,” or coming out of the natural state into a humanistic one where everything is better or, if we are honest, safer. The individual will be safe from the judgments of others when we achieve equality.

This type of ideological quest always causes a shift in polarities when one side gains control of government (or vice-versa!) and therefore, becomes a target of reformers and naysayers:

The world, he argues, is now split into two bitterly opposed camps: the New Conservatives and the New Radicals.

Their essential critique is that Britain’s establishment — in politics, in culture, in the public sector, in some big businesses — is decadent: that it continues to party while Rome burns; that it is pathologically self-absorbed; that it behaves as if the world owes it a favour, as if it deserves all of its privileges, as if the current order will go on forever even though it is clear that it is fast unravelling.

Our opponents are the New Conservatives, people who are:

…wedded to the status quo, who don’t really believe that there is much that is wrong with our society that a few tweaks cannot address. Until the Brexit referendum, such people generally thought we were moving in the right direction; today, they drift in a state of shock, stunned that progress, as they define it, isn’t inevitable, and that many want to upset the applecart.

These New Conservatives (which I think is where the name falls down slightly) still cleave to the Whiggish narrative of history as a process of continual improvement known as “progress”.

In this case, conservatives are naysayers. They do not promise a better future by affirmatively doing something, but by negatively doing something. If we remove big government and ideology, they argue, life will be better.

The populist crusade can be summarized in that simple statement. It wants to revoke the ideological mandate and massive bureaucracies of the postwar era, and possibly tear down government further until we reach the 1800s America of few rules and much opportunity.

That directly clashes with egalitarianism and the notion of progress. Egalitarianism says that our goal is to make everyone equal; nothing about peeling back the layers of government says that we are going to try to make anyone equal. Instead, we are rejecting equality entirely.

Our founding fathers did the same thing when they used the curious language “all men are created equal.” This does not mean that they are equal, or can be equal, but that the only equality which they are going to get is that they were all created. In other words, the Creator has a plan, each of us has a place, and in that place, we should be able to do what is appropriate for our role.

That entirely clashes with the 1860s and 1960s era Civil Rights acts which make government into an agency dedicated entirely to promoting and enforcing equality. In that government, everyone must treat everyone else equally or government will come destroy them.

At this point in time, we have to ask who the establishment really is. Trump answers this by calling them the “deep state” or “entrenched bureaucracy,” meaning those who are employed by big government and persist across administrations to enforce the mutual mission of equality.

However, the Right has defected from the notions of equality and progress. To it, progress consists of removing progress, and sticking with what works by keeping government at bay. This creates a flip in alignments.

Where the Left once saw government as the enemy and feared mainstream society, therefore argued that as a minority, it deserved “tolerance,” it now sees the government and mainstream as united against radicals who want to remove bureaucratic government and its ideology.

Conservatives, who have traditionally tried to conserve the best of the past and therefore always try to preserve institutions, including government, against the Leftist desire to tear them up, can no longer defend government. They want it gone.

Rebels are defined relative to what they rebel against, which means that they must be a weaker party assailing a stronger power. However, not all rebels are alike. Some promise Utopia, and others want to escape that quest for Utopia that destroys all civilizations.

Our current crop of rebels are anti-liberal, meaning that they reject egalitarianism and everything associated with making it work. Where conservatives were Leftist during the last century, in this century they have turned back toward conservatism.

That in turn has forced the Left to consolidate from the center through the extremes and, since it is now the majority, it has no idea of what it believes, and so the extremes win out because they are clearer than any other statement from the Left.

There are no new Conservatives and new Radicals. There is only Left and Right. The Left are egalitarians; the Right want order larger than the individual. Now, however, wanting anything other than Leftism is a rebellion against the established order.

You can find out where you stand easily. If you want equal rights as the basis of government, you are a Leftist; if you would prefer a hierarchical society with roles and privileges instead, and want government to protect that instead of changing it, you are on the Right.

This shows us the importance of understanding historical flips so that we can understand our current one. The parties have not changed views, only changed from offense to defense and vice-versa.

That in turn means that we can look at who is playing defense and see which ideology currently grips the world, and in turn, realize that this ideology is falling and will soon be replaced. The only progress is to un-do “progress.”

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Karlheinz Weißmann: Der Konservative und die Rechte - Ein gespanntes Verhaeltnis

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Karlheinz Weißmann: Der Konservative und die Rechte - Ein gespanntes Verhaeltnis

 
Der Historiker Karlheinz Weißmann sprach am 31. Januar 2019 zur Thematik „Der Konservative und die Rechte – Ein gespanntes Verhältnis“. Sein Vortrag diente der Klärung der Begriffe und der damit verknüpften Inhalte, um zu einer Versachlichung der Debatte beizutragen. Weißmann stellte zunächst die historische Entwicklung des politischen Spektrums in links, liberal und rechts dar. Konservatismus sei dabei eine von drei politischen Hauptströmungen innerhalb der Rechten, die sich grundlegend von den anderen beiden (Bonapartisten und Völkische) unterscheide.