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jeudi, 11 juin 2015

Comité Orwell: Penser autrement est-il encore autorisé?

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Comité Orwell: Penser autrement est-il encore autorisé?

Auteur : Comité Orwell
Ex: http://zejournal.mobi

Je ne sais ce que deviendra ce comité Orwell, mais l’idée est séduisante. Depuis les attentats de Paris, le problème de la liberté d’expression a été placé sur le devant de la scène de manière aigüe, mais il existait déjà depuis bien longtemps. Charlie a juste permis à l’Etat d’entrer en scène de manière ouverte là ou la bien-pensance et la pensée unique exerçaient une dictature douce mais féroce. Parmi les défenseurs des libertés, le comité Orwell est intéressant en ce sens qu’il est une dissidence de l’intérieur. Il aura certainement plus d’impact sur le public que ceux qui sont déjà ostracisés et, tant qu’il ne sera pas trop gênant, auquel cas il sera vite récupéré, il exercera une action positive.

Le 29 mai 2005, la Constitution européenne, plébiscitée par les élites, est rejetée par les Français au référendum. On se souvient du déferlement de mépris contre ce peuple « mal-votant » et « mal-comprenant », si peu sensible aux vertus de la pédagogie. Le sommet fut atteint par l’édito de Libération. Intitulé « Chef-d’œuvre masochiste », il constitue un classique de la bien-pensance européiste, dénonçant pêle-mêle le « populisme », la « xénophobie », le « gauchisme infantile » de tous ceux qui ne pensent pas comme eux, qui ne votent pas comme ils le souhaitent. Nous étions en 2005, mais on songeait à 1984, le célèbre roman d’anticipation de George Orwell. Il ne s’agit pas de refaire à l’infini la critique de la « pensée unique », qui fit les beaux jours de la presse des années 90. Mais de tirer enfin les enseignements d’un débat qui mérite que l’on s’interroge sur notre propre pratique journalistique.

Dix ans ont passé, et le « politiquement correct » a volé en éclats, sous l’action conjointe des réseaux sociaux et de la montée du Front National. Si l’antienne de l’antifascisme ne passe plus, le « cercle de la raison » est toujours une réalité. Pourtant, la crise a démontré que les critiques des eurosceptiques n’avaient rien à voir avec un quelconque tropisme rouge-brun. Ils s’interrogent tout simplement sur une perte de souveraineté bien réelle, qui, malgré le Traité de Lisbonne, n’a pas été véritablement remplacée par un fédéralisme européen. Toujours moins de souveraineté. Pas de fédéralisme. Où donc est passé le pouvoir du peuple ?

Interrogation légitime, pour le moins escamotée dans le débat médiatique. Dans sa célèbre dystopie, 1984, l’écrivain et journaliste décrit un monde totalitaire gouverné par un « Big Brother » qui s’insinue jusque dans les consciences. Le « crime de penser » est passible de mort et la réalité est dictée par la novlangue d’un parti unique et son ministère de la Vérité. Dans le monde d’Orwell, les nations ont été abolies, seuls restent trois blocs uniformes qui font mine de s’affronter en permanence : l’Océania, l’Eurasia et l’Estasia. La mise en scène de conflits imaginaires, voués à canaliser la violence née de l’oppression, a définitivement remplacé le débat fondé sur le common decency, pour reprendre l’expression du célèbre écrivain britannique.

Il ne s’agit pas ici de refaire l’histoire, ou de se livrer à des comparaisons hasardeuses. Mais les choix de ces vingt dernières années sont loin d’être anodins. Le monde qu’on nous construit commence à avoir quelques ressemblances avec celui d’Orwell. Avec des multinationales toujours plus puissantes qui imposent leurs règles, tissent leurs réseaux et règnent sur la vie de l’Homo Economicus. Et des États croupions qui ne servent plus qu’à encadrer la vie quotidienne d’un citoyen qui a de moins en moins voix au chapitre sur les grands sujets. Le tout avec la complicité d’un système médiatique où l’injure, la provocation, l’excommunication, le spectacle l’emportent sur la recherche patiente des faits. Où la recherche de coupables, érigés comme autant de boucs émissaires à une opinion déboussolée, s’est substituée à l’analyse des causes profondes de la crise que nous traversons. Où les « minutes de la haine » décrites par Orwell s’enchaînent, au rythme effrayant de l’information continue.

Pour sortir de cette impasse, nous avons décidé de créer le Comité Orwell. Il a comme ambition de faire entendre une voix différente dans un paysage médiatique trop uniforme. Plus encore que les autres citoyens, nous avons en tant que journalistes la responsabilité de défendre la liberté d’expression et le pluralisme des idées. Face à une idéologie dominante qui fait du primat de l’individu sur tout projet commun la condition de l’émancipation, l’association entend également défendre notre héritage social et politique fondé sur la souveraineté populaire. « En ces temps d’imposture universelle, prophétisait George Orwell, dire la vérité est un acte révolutionnaire… »

Comité Orwell
Cofondateurs : Eugénie Bastié, Franck Dedieu, Alexandre Devecchio, Emmanuel Lévy, Natacha Polony, Jean-Michel Quatrepoint


- Source : Comité Orwell

La Quintessence de la Géopolitique atlantique

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N.A. Narotchnitskaia:

La Quintessence de la Géopolitique atlantique

Auteur : N. A Narotchnitskaia
Traduction Russie Sujet Géopolitique
Ex: http://zejournal.mobi

Ce texte tout à fait fondamental pour assimiler la réalité de l’enjeu géopolitique Est-européen, est un extrait, publié sur le site du Club d’Izborsk, de l’intervention prononcée par Natalia Alexeievna Narotchnitskaia , historienne, politologue, idéologue orthodoxe, spécialiste des relations internationales, députée à la Douma et membre du Club d’Izborsk, lors de la Conférence internationale «Yalta 1945. Passé, Présent et Avenir» (qui s’est déroulée le 2 juin 2015), et reprise intégralement sur le site de l’auteur.

L’histoire a toujours été soumise à des interprétations complexes et contradictoires, mais jamais encore, elle n’avait été transformée aussi cyniquement en instrument politique. La tâche politique consistant à transformer la signification et le sens de la deuxième Guerre Mondiale a généré une altération et  parfois la falsification évidente de l’histoire. Il s’agit d’implanter dans l’esprit des générations nouvelles, l’idée que cette guerre fut menée exclusivement pour le triomphe de la «démocratie américaine», et non pour la conquête d’espaces géopolitiques comme ce fut le cas par le passé, et comme cela se répétera à l’avenir, l’idée que cette guerre ne fut pas une lutte cruelle ayant pour enjeu l’existence historique des peuples.

C’est de façon délibérée que l’on inculque dans la conscience sociale, tant en Occident qu’en Russie, une soi-disant identité entre le Reich hitlérien et l’URSS stalinienne, ainsi que l’image de la guerre comme combat entre deux totalitarismes  rivalisant pour atteindre la domination mondiale.

La logique d’une telle conception implique que le système de Yalta-Potsdam doit être tout d’abord assimilé à une relique obsolète de la doctrine de l’équilibre des forces, et ensuite, à un produit intermédiaire de la lutte entre deux régimes totalitaires aussi hideux l’un que l’autre. L’Occident fut obligé de s’accommoder temporairement avec l’un d’eux pour commencer par écraser l’autre, et ensuite, pendant un demi-siècle il entreprit d’affaiblir et d’éliminer l’ancien allié.

Voici littéralement les paroles entendues de la bouche du Président Georges Bush lors de la célébration de l’invitation à rejoindre l’OTAN, adressée à la Lituanie : «Nous savions que seraient effacées les frontières tracées par l’arbitraire des dictateurs, et qu’elles disparaîtraient. Il n’y aura plus de Munich ni de Yalta». De façon très symptomatique, aussi bien en Russie qu’en Occident, on préféra faire semblant de n’avoir pas remarqué cette déclaration, ne pas la commenter, et même l’omettre de l’énoncé de ce discours qui fit date. Toutefois, ce discours contient la quintessence même de la géopolitique atlantique du XXe siècle dans le Vieux Monde. La formule prononcée par le Président des États-Unis, «ni Munich, ni Yalta» signifie littéralement : «L’Europe Orientale ne fera désormais plus partie de la zone d’influence ni de l’Allemagne, ni de la Russie ; elle sera une sphère d’influence des États-Unis».

Nous ne sacrifierons pas à la mode politique et nous nous abstiendrons donc de comparer les objectifs des autres membres de la coalition anti-hitlérienne avec les aspirations d’Hitler. Il est toutefois malaisé de se retenir de tout commentaire. Les paroles de Bush représentent une formidable confirmation d’une évidence : tout ce que les Allemands échouèrent à réaliser au moyen de deux guerres mondiales, les Anglo-saxons réussirent à l’accomplir à la fin du XXe siècle. Et je n’évoque même pas le fait que la carte de l’expansion de l’OTAN ressemble comme deux gouttes d’eau à la carte établie par les pangermanistes en 1911, conformément à laquelle l’Allemagne du Kaiser se précipita vers l’Est, rêvant d’Ukraine, de Caucase, de région Balte et de contrôle sur la Mer Noire…

Le résultat principal de Yalta et Potsdam, jamais reconnu publiquement, fut le rétablissement dans les faits de l’URSS en qualité de successeur de l’Empire de Russie  dans le domaine géopolitique, combiné à la restauration de sa puissance militaire et à son influence internationale. Cette situation nouvelle induisit à son tour inéluctabilité  d’une résistance «froide» au résultat de la Victoire, qui correspondit à la restauration, en lieu et place de la Grande Russie, d’une puissance capable de contenir les visées de l’Occident. Et c’est aujourd’hui, la Russie non-communiste qui fait l’expérience d’une pression géopolitique sans cesse croissante.

Il est significatif qu’après 70 ans soient réévalués et rayés d’un trait précisément les résultats de Yalta qui furent favorables à l’URSS, ceux qui furent payés par la lutte lourde de sacrifice du peuple soviétique contre l’agression hitlérienne.
De quel genre de démocratie et de quelle Union Européenne parlerait-on de nos jours, si les nombreux peuples de l’Europe de l’Est se voyaient privés de leur propre langues et cultures, et réduits à des ressources pour le projet d’autrui ?

On met en question le statut de l’oblast Kaliningrad et des îles Kourilles, mais on n’a pas modifié en faveur de la France le tracé de sa frontière avec l’Italie, et les îles du Dodécanèse furent transférées à la Grèce (tout cela n’aurait pu avoir lieu sans le consentement de l’URSS, bien qu’en Grèce la Grande Bretagne porta au pouvoir des forces anticommunistes militantes). Par contre on ne soulève aucune question à propos d’un retour au sein de notre pays des territoires perdus au cours de la révolution, lors des interventions étrangères, d’agressions ouvertes et d’occupations, ainsi que du fait de l’accroissement de certains États par l’annexion de territoires ne leur ayant jamais appartenu auparavant.

mercredi, 10 juin 2015

Anne-Marie Le Pourhiet sur les lois mémorielles

 

Anne-Marie Le Pourhiet sur les lois mémorielles

La Turquie refuse à Erdogan sa super-présidence

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La Turquie refuse à Erdogan sa super-présidence

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

Les électeurs turcs ont rejeté Super-Erdogan, ce « héros » auto-proclamé de la Turquie islamique et néo-ottomane, nouveau calife en son luxueux palais. Depuis la fin du mandat d’Abdullah Gül, son vieux complice désormais marginalisé, et son élection, Recep Erdogan n’a cessé de jouer les autocrates et encore récemment fêtait devant ses troupes militantes la victoire de Constantinople en 1453.

Avec 40.93% des voix, et 256 députés (sur un total de 550), l’AKP réalise une contre-performance même si ce parti reste le premier du pays, perdant plus de huit points par rapport à 2011 et 72 sièges. Il est désormais bien loin de la majorité absolue et bien davantage encore du nombre de sièges nécessaires pour faire voter une révision constitutionnelle accentuant le caractère présidentiel du nouveau régime qu’il souhaite mettre en place, mais que 75% des Turcs selon les derniers sondages, et même 60% de ses propres électeurs, refusent.

Avec 25.08% des voix et 132 sièges, le mouvement kémaliste CHP ne progresse guère en nombre de voix. Le CHP échoue une fois de plus à représenter une véritable alternative aux yeux des électeurs, la réislamisation en cours de la Turquie que l’AKP a fortement encouragée depuis dix ans lui étant nettement défavorable, y compris à Istanbul et à Ankara.

Avec 16.38% des voix (+3.37) et 82 sièges (+29), démentant ainsi tous les sondages, les nationalistes du MHP réussissent en revanche un très bon score, même s’ils ne retrouvent pas leur résultat de 1999 (18%). Ils bénéficient de la perte de crédits d’Erdogan et de l’échec de la ligne néo-ottomane du premier ministre Davutoglu. A côté d’eux, les nationaux-islamistes du BTP avec 0.38% sont nettement marginalisés.

Le vainqueur indiscutable de ce scrutin est le DHP, ce parti démocrate représentant surtout les Kurdes mais aussi les minorités. Avec 13.1% et 80 sièges (+50), il fait une entrée fracassante au parlement et réussit surtout à empêcher l’AKP de bénéficier de la prime, car ses sièges auraient été au premier parti du pays en cas de score inférieur à 10%. Une part importance de l’échec de l’AKP s’explique par un vote massif en faveur du DHP dans le Kurdistan et même en dehors (10.6% à Istanbul, 11.5% à Izmir).

Enfin, le parti islamiste Saadet en revanche reste très faible avec 2.06% des voix (+1.06) même s’il progresse très légèrement. Les autres partis sont très faibles, à l’instar du parti de gauche radicale Vatan Partisi (0.33%), du DP nationaliste (0.15%), du Turk Parti (0.12%) ou encore des libéraux-démocrates (0.05%).

Ces résultats vont contraindre l’AKP à mettre en place une coalition qui limitera considérablement sa marge de manœuvre. On pourrait aussi imaginer une grande coalition contre lui au parlement, mais l’incompatibilité doctrinale totale entre le MHP (nationalisme turc) et le DHP (pro-Kurdes) rend cette hypothèse peu vraisemblable. Une grande coalition AKP/CHP est de même totalement inconcevable. Une coalition MHP/AKP, alors que le MHP est opposé à l’adhésion à l’UE du pays, est en revanche imaginable, de même qu’un gouvernement AKP minoritaire.

Du point de vue des Européens opposés au processus d’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne, ces résultats électoraux ne sont pas nécessairement une bonne nouvelle. La dérive autoritariste d’Erdogan était un argument en or pour y mettre fin et en tout cas pour faire traîner les choses au maximum. Avec la montée du DHP, qui prône davantage de démocratie et de droits, cet alibi est affaibli. En revanche, une coalition AKP/MHP serait très positive car les nationalistes turcs sont de farouches opposants à l’adhésion à l’UE. De plus, mouvement d’extrême-droite lié au Bozkurt (« loups gris »), sa réputation en Europe occidentale est plutôt négative.

L’AKP a en tout cas connu son premier revers significatif, même si ce parti est loin d’être à terre. Perdre huit points en quatre ans alors qu’il est le parti sortant n’est pas lamentable. Et puis certains électeurs ont voulu mettre un frein aux ambitions du chef de l’Etat ou ont été révulsés par quelques scandales de corruption. Il y a enfin la croisade intérieure que mène Erdogan contre le mouvement Fetullah Gülen, après s’en être pris à l’opposition laïque au sein de l’armée et de la presse. Mais Erdogan découvre désormais que le peuple ne le suit plus aveuglément.

 

Thomas FERRIER (PSUNE/LBTF)

Erdogan en zijn tegenstanders in Europa zijn objectieve bondgenoten

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Erdogan en zijn tegenstanders in Europa zijn objectieve bondgenoten

door Dirk Rochtus

Ex: http://www.doorbraak.be

De tegenstanders van Turks EU-lidmaatschap hekelen Erdogan, maar in feite zou een overwinning van hem een godsgeschenk zijn voor hen.

Een 'nieuw Turkije' vormt de inzet van de Turkse parlementsverkiezingen die vandaag 7 juni gehouden worden. Als de regerende Partij voor Gerechtigheid en Ontwikkeling (AKP) twee derde van de zetels in de wacht sleept, kan ze via een grondwetswijziging een presidentieel systeem invoeren. De huidige president Recep Tayyip Erdogan zou meer armslag krijgen en verder gestalte kunnen geven aan wat hij het 'nieuwe Turkije' noemt. Maar wat betekent hier 'nieuw'? Algemeen luidt de kritiek in binnen- en buitenland op Erdogan dat Turkije onder hem (als premier toen) een meer autoritaire koers is gaan varen. Onder een president die uitvoerende macht verwerft, zou die tendens nog worden versterkt. Zo een president zou in staat zijn om nog meer een conservatieve moraal aan te prijzen, nog meer grootse en zelfs megalomane projecten op touw te zetten en nog een forser buitenlands beleid erdoor te duwen. Hij zou nog minder rekening hoeven te houden met kritiek van mensenrechten- en milieuactivisten, vakbonden, journalisten of vertegenwoordigers van minderheden. Hij zou op die manier inderdaad op 29 oktober 2023 bij de honderdste verjaardag van de stichting van de republiek kunnen terugblikken op een 'nieuw Turkije'. Een dergelijk land zou misschien modern ogen omdat er nieuwe, glinsterende bouwwerken oprezen, omdat er nieuwe wegen getrokken en grote stuwdammen aangelegd werden, maar het zou vaak ten koste van het milieu en van de leefomstandigheden kunnen gegaan zijn. Een dergelijk land zou misschien geen sociale conflicten kennen onder het mom van een 'harmonische' samenleving die wordt aangestuurd door een sterke president en een machtige regeringspartij. Maar nieuw in de zin van respectvol tegenover andere meningen en samenlevingsvormen zou het niet zijn. Paradoxaal gezien zou de overwinning van de AKP op zondag 7 juni net meer van hetzelfde zijn.

Risico's

Het klopt dat er onder de AKP heel wat verwezenlijkt is. De economie ging er op vooruit en er kwam een opening naar de Koerden. Maar Erdogan ontpopte zich ook tot de pleitbezorger van een meer conservatieve, religieus geïnspireerde moraal, terwijl hij tegelijkertijd kritische mensen de mond snoerde. De onafhankelijkheid van pers en justitie is bedreigd, oppositiepartijen bieden weinig weerwerk. Maar nu zit er met de pro-Koerdische Democratische Volkspartij (HDP) een flinke luis in de Turkse pels. Bij de vorige parlementsverkiezingen stuurde haar voorgangster direct gekozen volksvertegenwoordigers naar het parlement die daar dan een fractie vormden; nu komt de HDP als geheel op. Een groot risico, want haalt de partij de kiesdrempel van tien procent? De HDP rekent niet alleen op de stemmen van nationalistische Koerden, maar ook op die van liberale en seculiere Turken die naar een alternatief voor de AKP snakken. Selahattin Demirtas, de charismatische voorzitter van de HDP, waagt het erop omdat hij bij de presidentsverkiezingen van augustus vorig jaar 9,77 procent van de kiezers achter zich wist te scharen. Erdogan probeert nu religieus voelende Koerden voor zich te winnen en deinst er niet voor terug Demirtas te bestempelen als 'zoroastriër' (aanhanger van de leer van de Oud-Perzische profeet Zarathustra).

Frustratie

Als de HDP de kiesdrempel haalt, ziet de AKP haar gewenste twee derde meerderheid in rook opgaan. Indien niet, gaan de 50 zetels die de HDP normaal zou halen naar andere partijen. De gevaren zijn in dat geval niet min. De Turkse Koerden – degenen onder hen die dromen van meer autonomie binnen het Turkse staatsverband – zijn dan niet vertegenwoordigd in het parlement. Uit frustratie trekken ze misschien weer de separatistische kaart. Nog meer botsingen met de centralistische Turkse staat zijn dan voorgeprogrammeerd. Aan het huidige bondgenootschap tussen gematigde Koerdische nationalisten en liberale Turken komt ook een einde. Erdogan zal zo Turkije nog meer naar zijn inzichten kunnen boetseren.

Analisten vragen zich af of Turkije omwille van zijn meer op het Midden-Oosten gericht beleid wegdrijft van het Westen. Maar zou een Turkije onder een sterke president als Erdogan niet ook in zijn binnenlandse politiek, zijn maatschappijmodel, wegdrijven van de Europese Unie (EU)? Het zou misschien wel modern ogen, maar niet Westers zijn. De tegenstanders van Turks EU-lidmaatschap hekelen Erdogan, maar in feite zou een overwinning van hem een godsgeschenk zijn voor hen. Nu al gaan er her en der stemmen op die zeggen dat het in geval van een AKP-zege beter zou zijn de onderhandelingen met de kandidaat-lidstaat af te breken. Dat is het paradoxale: dat Erdogan en zijn tegenstanders in Europa nu zondag objectieve bondgenoten zijn.

(Dit artikel verscheen eerder op www.knack.be)

mardi, 09 juin 2015

Giscard et Poutine commentés par Chateaubriand

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Giscard et Poutine commentés par Chateaubriand
 
La sagesse a toujours plaidé pour un rapprochement franco-russe!
 
Ecrivain
Ex: http://www.bvoltaire.fr
 

J’ai indiqué déjà combien notre ancien Président (quelque reproche lointain qu’on puisse encore lui faire…) a soutenu Poutine dans le bras de fer grotesque et dangereux que lui ont imposé Obama, Merkel et quelques autres. Mais la colère, comme dit l’apôtre, finira par les atteindre.

J’avais été frappé, il y a quelques années, par une remarque de Valéry Giscard d’Estaing sur La Chaîne parlementaire, lorsqu’il évoquait avec émotion et sensibilité l’héroïsme et la furia guerrière de nos soldats français aux temps d’Austerlitz et des guerres napoléoniennes. C’était la France d’avant l’ère du vide ou du bide, comme on voudra.

En 2012, notre nostalgique s’était rendu aux célébrations de la bataille de Borodino. Enchanté, Vladimir Poutine lui avait tenu à peu près ce langage : « Toute la population s’est élevée contre les envahisseurs. Son héroïsme sans précédent, sa force spirituelle et son attachement profond à sa terre ont donné à notre pays une immense force qui n’avait jamais été observée auparavant. »

On comparera avec le langage des roquets de Bruxelles !

Et notre homme d’État « le plus puissant du monde » (dixit les médias yankee) d’ajouter : « La France et la Russie ont été du même côté pendant les deux guerres mondiales… On a passé plus de temps ensemble qu’à se faire la guerre », car « la France avait presque toujours été un partenaire stratégique de la Russie ».

La sagesse a toujours plaidé pour un rapprochement franco-russe, en effet. Et notre rapprochement avec les Anglo-Saxons, cultivé par les élites colonialistes et bourgeoises du XIXe siècle, ne nous aura amené que des défaites ou des humiliations. Ils nous demandent de nous faire trouer la poitrine pour leur démocratie, écrivait Bernanos, puis ils nous tendent la note pour les trous dans les uniformes.

L’ineptie de notre politique actuelle ferait ainsi bien de s’inspirer de ces lignes admirables écrites par Chateaubriand au tome III de ses Mémoires (L29 Chapitre 13) :

« Il y a sympathie entre la Russie et la France ; la dernière a presque civilisé la première dans les classes élevées de la société ; elle lui a donné sa langue et ses mœurs. Placées aux deux extrémités de l’Europe, la France et la Russie ne se touchent point par leurs frontières, elles n’ont point de champ de bataille où elles puissent se rencontrer ; elles n’ont aucune rivalité de commerce, et les ennemis naturels de la Russie (les Anglais et les Autrichiens) sont aussi les ennemis naturels de la France. En temps de paix, que le cabinet des Tuileries reste l’allié du cabinet de Saint−Pétersbourg, et rien ne peut bouger en Europe. En temps de guerre, l’union des deux cabinets dictera des lois au monde. »

Mais c’est, sans doute, trop demander à nos politiciens et à leurs électeurs, qui s’en tiendront à la coutumière propagande anti-tsariste de nos bons vieux médias.

On saluera, en passant, le passage de Marine Le Pen à Moscou. À défaut de grandir la France, il exaspérera Juppé ou BHL.

L'oligarchie au pouvoir (Yvan Blot)

 
Politique & Eco n°45 :
 
L'oligarchie au pouvoir (Yvan Blot)
 

Olivier Pichon et Jean-Christophe Mounicq reçoivent Yvan Blot pour son livre paru chez Economica « L’oligarchie au pouvoir ».


1. L’oligarchie contre la démocratie.
2. Identification de l’oligarchie comme caste oppressive en France.
3. La bestialisation de l’homme par le système technico-occidental et la destruction de l’humain par l’utilitarisme et la séduction consumériste.
4. L’enlaidissement du monde par le marché spéculatif de l’art.
5. Retrouver nos racines, les groupes sociaux capables de résister.
6. Riposte à l’oligarchie, les raisons d’espérer.

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Edward Snowden dégomme la loi Renseignement de Valls

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Edward Snowden dégomme la loi Renseignement de Valls
 
C’est un fait : un nombre croissant de spécialistes estime que la surveillance de masse n’a jamais permis de prévenir les actes terroristes.
 
Journaliste

« Pour la première fois depuis les années 70, nous assistons à une restriction et non à une expansion des privilèges et prérogatives dont jouissent les services de renseignement » , se réjouit Edward Snowden. Deux ans après ses révélations explosives, le Congrès américain s’est enfin prononcé en faveur du Freedom Act, conférant un cadre beaucoup plus strict aux collectes massives de métadonnées qui ont visé des millions de citoyens. Une petite victoire, mais tout reste à faire : de nombreux programmes « encore plus intrusifs » sévissent toujours, prévient-il.

Dans une récente interview accordée au Guardian, il s’était ému du caractère liberticide de la future loi Renseignement française : « Nous savons que dans les attentats de Charlie Hebdo, du Canada, de l’Australie, tous les individus étaient déjà connus des gouvernements. Le problème n’est pas que nous ne surveillons pas assez les gens, mais que nous les surveillons trop et que nous ne comprenons pas les informations que nous recueillons. » L’ex-agent de la NSA se montre encore plus virulent dans une tribune publiée ce vendredi par Libération, où il reproche au gouvernement d’avoir « exploité des tragédies récentes afin d’essayer d’obtenir de nouveaux pouvoirs intrusifs, malgré des preuves éclatantes que ceux-ci n’auraient pas permis d’empêcher ces attaques ».

C’est un fait : un nombre croissant de spécialistes estime que la surveillance de masse n’a jamais permis de prévenir les actes terroristes. De plus, rappelle Snowden, les Nations unies ont conclu qu’elle « constituait sans ambiguïté une violation des droits humains ». Jamais nos pérégrinations virtuelles n’ont été autant explorées par des technologies qui « transforment la vie privée en livre ouvert ». Nos centres d’intérêt, nos déplacements, nos paiements peuvent être scrutés à la loupe. Si la loi Renseignement est entérinée, des boîtes noires d’algorithmes installées sur le réseau balayeront des milliards de données à la recherche d’un hypothétique terroriste – qui aura sans doute pris ses précautions pour glisser entre les mailles du filet.

Mais voilà. Le rapport de force est en passe de s’inverser. « En Amérique latine, les efforts de citoyens brésiliens ont mené à l’adoption du Marco Civil, la première Déclaration des droits de l’Internet au monde », s’enthousiasme Snowden. Face au tollé exponentiel que suscite la loi Renseignement au sein de l’opinion publique et des acteurs du Web, souhaitons que la France lui emboîte le pas. Aux États-Unis, 140 entreprises IT, dont Google, Yahoo! et Apple, ont exhorté Barack Obama à s’opposer à la mise en place de « backdoors » (outils servant à décrypter le chiffrement des données, qui réduiraient donc à néant toute confidentialité) réclamées par la NSA, le FBI et les autorités militaires. Leur flicage à grande échelle n’a, en tout cas, pas contrecarré le piratage des données de quatre millions de fonctionnaires américains par des hackers chinois, jeudi dernier, après celui des services fiscaux la semaine précédente.

Les détracteurs d’Edward Snowden ont beau s’acharner à le discréditer, tel l’ancien directeur adjoint de la CIA, Michael Morell, qui l’accuse d’avoir contribué à favoriser l’essor de l’État islamique, les citoyens, eux, ne se laissent plus berner. Ils ont compris le danger qu’implique, pour leur liberté individuelle, cet opportunisme sécuritaire législatif aux latitudes illimitées. « La valeur d’un droit ne se mesure pas à ce qu’il cache, mais à ce qu’il protège. »

Chine: routes de la soie et haute mer

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Chine: routes de la soie et haute mer

Auteur : Pepe Escobar
Traduit par jj, relu par Diane pour le Saker Francophone
Ex: http://zejournal.mobi

La semaine dernière, l’annonce par Pékin de son nouveau livre blanc militaire, qui présente une doctrine dépassant le concept de défense offshore pour aller vers une défense en haute mer, n’a pas manqué d’ébranler les certitudes de plus d’un tenant de l’exceptionnalisme états-unien.

Ce que l’on appelle également le projet de Nouvelle route de la soie – dénomination qui a toutes les connotations romantiques d’un certain âge d’or – ne se limite pas à de nouvelles routes, à des chemins de fer à grande vitesse, à des pipelines et à la fibre optique : c’est également un réseau maritime qui s’étend de l’Extrême-Orient au Moyen-Orient et à l’Europe.

Ainsi, l’expansion chinoise en haute mer, de la mer de Chine méridionale au Pacifique occidental et à l’océan Indien, devait être étroitement liée à la protection de la Route de la soie maritime.

Affaire conclue, c’est parti

À mesure que le réseau One Road, One Belt prend forme malgré sa complexité délirante, pas une semaine ne s’écoule sans que la Chine ne signe un nouveau contrat pour la construction d’un pipeline, d’une centrale électrique, d’un réseau de fibre optique ou encore d’une usine en vue d’accélérer l’intégration eurasienne – du Pakistan aux Stans d’Asie Centrale, en passant par tout ce qui relie, par le rail ou la route, la Chine occidentale à la mer d’Arabie et aux installations portuaires de la Corne de l’Afrique.

La logique commerciale qui sous-tend ce déferlement de contrats d’infrastructure est solide : il s’agit d’absorber l’énorme excédent de la capacité industrielle chinoise. Bien entendu, ce processus est étroitement lié à la stratégie énergétique complexe de Pékin, dont le leitmotiv est principalement d’échapper à Malacca 1

La coopération étroite de membres des BRICS tels que la Chine et l’Inde sera absolument décisive pour le succès de l’intégration eurasiatique. Ce processus est déjà en marche avec la banque des BRICS – la Nouvelle banque de développement – qui aura son siège à Shanghai et sera dirigée par un banquier indien. Ce n’est pas un hasard si l’Inde fait également partie des membres fondateurs de la BAII.

Le premier président de la BAII sera Jin Liqun, ancien vice-ministre des Finances et vice-président de l’Asian Development Bank (ADB), dont la direction est nippo-américaine. Les allégations des suspects habituels selon lesquelles la BAII sera une sorte de société secrète chinoise ne tiennent pas debout. Le conseil d’administration sera constitué de représentants de plusieurs puissances mondiales développées et en développement.

La BAII s’annonce déjà comme incontournable dans toute l’Eurasie. Il n’est pas surprenant que les Japonais, se sentant exclus, aient été contraints de relever la barre et d’annoncer l’intention de Tokyo de s’engager à hauteur de pas moins de 110 milliards de dollars dans le financement de projets d’infrastructures d’ici 2020. Le grand sujet de conversation du moment dans toute l’Asie est la guerre des infrastructures.

L’appel de l’Ouest

Il ne faut pas oublier que ce que j’ai appelé le Go West Young Han de l’expansion de l’influence commerciale de la Chine a en fait commencé dès 1999. La première étape s’est traduite par une vague de délocalisation d’usines de la province du Guangdong vers les provinces de l’intérieur. Au bout de quelques années, dans le Triangle du Guangdong – aujourd’hui beaucoup plus riche que bien des pays industriels –, des entrepreneurs soucieux du cycle de vie des produits se sont lancés dans une accélération technologique frénétique. Dans la mégalopole de Shenzhen, les autorités vont d’ailleurs jusqu’à repousser les entreprises moins axées sur la technologie vers la périphérie de la ville.

Dans le domaine des ports de marchandises, sur les dix plus grands ports du monde, pas moins de sept sont en Chine. À lui seul, ce chiffre est révélateur de la domination écrasante de la Chine dans le commerce maritime mondial.

En termes de gestion, le plan 125 – c’est-à-dire le 12e plan quinquennal chinois – expire en 2015. En Occident, peu de gens savent que les objectifs des sept domaines technologiques où la Chine voulait dominer ont été atteints et même, dans certains cas, dépassés. Le grand bond en avant technologique explique pourquoi la Chine est aujourd’hui capable de construire des réseaux d’infrastructures, chose qui semblait auparavant impossible.

Le prochain plan quinquennal s’annonce encore plus ambitieux. Il sera axé, entre autres conséquences de la restructuration du modèle économique de la Chine, sur le lancement par Pékin d’une vague de construction de nouvelles mégalopoles.

The China Dream, qui vient d’être publié par le professeur Liu Mingfu, un spécialiste de premier plan des questions militaires, donne une idée d’ensemble au moment de la montée en puissance de la Chine dans le domaine des infrastructures en Eurasie. Un clash avec les États-Unis semble désormais inévitable.

Les murmures de mécontentement incessants du Pentagone au sujet de la mer de Chine méridionale ne sont que la partie visible de l’iceberg (mortel), mer que Washington considère finalement comme un Grand Lac américain.

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Liu Mingfu, à l’instar d’autres grands analystes chinois, souhaiterait que Washington finisse par trouver un modus vivendi avec la superpuissance mondiale émergente, un peu comme l’Empire britannique a transféré sa domination maritime mondiale aux États-Unis au début du XXe siècle.

Cela n’arrivera pas. Dans l’immédiat, selon la doctrine du pivot vers l’Asie de l’administration Obama annoncé en 2011 par le Pentagone, l’endiguement sera musclé. Toutefois, cela ne marchera que si l’Inde, membre des BRICS, est entièrement solidaire. Et c’est assez peu probable.

En attendant, Washington va continuer d’être submergé de ce type d’analyse paranoïde d’un ancien conseiller stratégique du haut commandement US/OTAN en Afghanistan.

Pendant ce temps sur la Terre…

Ce qu’il faut retenir, et ce qu’a déjà fait une écrasante majorité des pays du Sud, c’est que la stratégie One Road, One Belt de la Chine vise avant tout à établir des relations commerciales équitables. Cette politique la situe à des années-lumière de ce que fait l’Empire avec ses bases militaires et sa sempiternelle guerre bushienne contre le terrorisme, ses infernales listes d’assassinats illégaux et ses bombardements de pays récalcitrants (généralement des républiques arabes séculaires) en vue de leur faire avaler la démocratie à leur sauce.

Le projet One Road, One Belt, immensément ambitieux, couplé à la protection par la marine chinoise des intérêts nationaux en haute mer, s’inscrit en droite ligne dans le plan directeur du Rêve chinois du président Xi Jinping. La meilleure manière de bâtir une société modérément prospère est de construire des infrastructures modernes à l’intérieur du pays avant de se tourner vers l’extérieur et le monde.

Une fois encore, la Chine exportera l’énorme excédent de sa capacité industrielle, poursuivra la diversification de ses sources d’approvisionnement en énergie et étendra son influence commerciale de l’Asie centrale à l’Europe en passant par l’Iran, la Turquie et la Grèce.

La Chine a les moyens financiers de résoudre l’un des problèmes les plus insolubles de l’Inde, à savoir la reconstruction de son infrastructure sclérosée. Dans l’idéal, ces deux membres des BRICS sont appelés à signer contrat sur contrat (d’infrastructure) aux côtés d’un autre membre, la Russie, et d’un Iran qui a regagné la confiance de l’Occident. Cela implique que tout ce qui a trait à la ou aux nouvelles Routes de la soie touche directement pas moins d’un tiers de la population mondiale. Zone d’influence, dites-vous ?

À Washington, on a beaucoup grondé que personne n’a droit à une zone d’influence – en dehors des États-Unis, bien entendu. Pourtant, les efforts économiques, financiers, diplomatiques et géopolitiques de Pékin en vue d’unifier l’Eurasie représentent la surenchère suprême dans l’exercice d’une influence mondiale. Finalement, la tactique habituelle inspirée des Romains, Divide et impera, appliquée par l’Occident, pourrait bien se révéler inopérante.

Notes du traducteur :

(1)Le détroit de Malacca est un passage obligé du trafic pétrolier vers tous les pays d’Extrême-Orient. Il est sous l’étroit contrôle de l’US Navy pour se procurer un maximum de pétrole et de gaz en contournant les eaux où patrouille la marine US.

Sa ruée vers l’Ouest, conséquence naturelle d’une politique officielle lancée en 1999 mais, à l’époque, limitée principalement au Xinjiang, conduit Pékin à s’ouvrir de plus en plus sur le monde. Pour s’en convaincre, il suffit de voir le nombre de pays orientaux et occidentaux qui ont intégré la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (BAII).

lundi, 08 juin 2015

Le dessous des cartes américaines au Moyen Orient et la montée de Daech

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Le dessous des cartes américaines au Moyen Orient et la montée de Daech

par Francis Legros
Ex: http://www.les4verites.com

C’est la substance de cette très intéressante analyse de Christian Harbulot, directeur de l’Ecole de guerre économique et l’un des plus éclairés théoriciens et praticiens de la guerre de l’information. Extrait.

La mise en lumière du dessous des cartes américaines au Moyen Orient

En mai 2015, un groupe conservateur américain a obtenu la déclassification d’un rapport de la Defense Intelligence Agency à la suite d’un procès intenté à l’administration fédérale. Il est précisé dans ce document daté d’août 2012, que les Etats-Unis et leurs alliés opposés au régime syrien auraient intérêt à voir apparaître un Etat islamiste de tendance salafiste dans une partie de la Syrie afin d’accentuer la déstabilisation de Bachar El Assad. Cette révélation met un peu plus en lumière la petite phrase du général Vincent Desportes. Cet ancien directeur de l’Ecole de Guerre avait déclaré, lors d’une audition devant une commission parlementaire française, que les Etats-Unis ont joué un rôle actif dans la montée en puissance de Daech.
Par la suite, il est démontré par les faits que cette manœuvre géopolitique américaine a mis la France dans une situation totalement contradictoire:
- sur le plan diplomatique, le gouvernement français soutient la position américaine et saoudienne contre le régime syrien ;
- sur le plan intérieur, les forces de sécurité françaises doivent affronter des terroristes qui se revendiquent de Daech et qui tuent des Français sur le territoire national.

La France en porte-à-faux

Cette situation est à terme intenable car les structures de contre information dont Manuel Valls a annoncé la création seront d’autant plus démunies sur le plan argumentaire si les jeunes qui partent rejoindre Daech leur objectent ironiquement qu’elles le font avec l’assentiment tacite du principal allié de la France.
L’heure est venue de traiter ce type de problématique (cf. note 3) avec le plus grand sérieux et sans ambigüité en termes de stratégie. C’est le sens du rapport La France peut-elle vaincre Daech sur le terrain de la guerre de l’information. Rédigé par des membres de l’Ecole de Guerre Economique, ce rapport s’inscrit dans une démarche de sensibilisation sur les nouvelles manières de s’affronter en dehors du terrain strictement militaire. »

La guerre ou... le gouvernement de la peur

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LA GUERRE...OU LE GOUVERNEMENT DE LA PEUR
 
Toujours des rumeurs lancinantes

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr
 
D'après un officier de l'OTAN, nous serons probablement en guerre cet été mais avec de la chance, elle ne sera pas nucléaire. Certes, il ne s'agit pas d'une annonce officielle mais d'une information révélée à John Schindler, ancien analyste de la NSA et officier du contre-espionnage par un haut gradé de l'OTAN. Il a alors souhaité partager cette information sur Twitter. 

S'agit-il simplement du ressenti d'un officier et d'un zèle professionnel ou y-a-t-il de réelles raisons de s'attendre à une guerre  imminente ?  En tout cas, dans le contexte de tensions croissantes dans plusieurs régions du monde avec des guerres régionales, des guerres par procuration entre les deux axes, des provocations de part et d'autres, des manœuvres militaires de plus en plus régulières et massives pour se préparer au combat, on ne peut pas dire que l'ambiance générale sur la scène internationale soit à l'apaisement. On sent bien qu'il ne manque plus qu'un événement déclencheur pour mettre le feu aux poudres. Le seul espoir de détente est pourtant la fin du mandat de Barack Obama qui doit justifier son prix Nobel de la Paix alors que pendant ce temps, les faucons s'activent autour de la candidature d'Hillary Clinton aux primaires démocrates. 

La Russie, qui est ouvertement dans une démarche active de préparation à une guerre mondiale, (si vis pacem para bellum) a récemment lancé un pic assez caustique à l'attention des Occidentaux par le biais du Premier ministre russe Dimitri Rogozine. «Je plaisante toujours à ce sujet. Ils ne nous donnent pas de visa, ils ont pris des sanctions contre nous, soit. Mais les chars n'ont pas besoin de visa», a-t-il lancé sur le ton de l'humour pendant une émission diffusée dimanche soir sur la chaîne publique Russia 1, précisant par ailleurs que le bouclier nucléaire russe est très bon, « plus puissant que n'importe quel autre ». La Russie comme la Chine se placent dans une démarche défensive face aux menaces occidentales. 
 
La semaine dernière, le journal chinois Global Times a affirmé qu'une "guerre est inévitable" avec les Etats-Unis sur la mer de Chine méridionale si Washington continue à exiger l'arrêt de la construction d'îles artificielles par Pékin, le gouvernement chinois installant une sorte de maillage d'îles forteresses en fer à cheval tout au long de ses côtes. Pékin dit aussi "se préparer minutieusement" à un conflit avec les Etats-Unis. Le Global Times, influent tabloïd populaire au ton nationaliste qui est la propriété du Quotidien du peuple, l'organe officiel du PC chinois, a en tout cas estimé dans un éditorial que la Chine est résolue à terminer les travaux entrepris en particulier dans l'archipel des Spratleys, en mer de Chine méridionale et la semaine précédente, les autorités chinoises s'étaient déclarées "fortement mécontentes" du survol de la zone par un avion espion américain. Washington et Pékin se sont mutuellement accusés d'alimenter l'instabilité dans la région. Par ailleurs, les stocks d'or de la Chine n'ont jamais été aussi élevés. Or, en quelques jours, il suffirait à la Chine de quelques mouvements boursiers pour mettre l'économie américaine surendettée à genoux.

En Amérique du Sud, la Chine va encore plus loin. Non contente de financer le canal du Nicaragua, elle vient d'annoncer un deuxième projet transatlantico-pacifique qui traverserait le Brésil et le Pérou en brisant une seconde fois le monopole du Canal de Panama.En visite au Brésil, le Premier-Ministre Chinois, Li Keqiang a effectivement signé pour plusieurs milliards de dollars d’accords économiques dont le plus important est le financement d’une voie ferrée transcontinentale qui va relier le Brésil au Pérou c’est à dire l’Océan Atlantique à l’Océan Pacifique et par conséquent à l’Asie. S’il s’agit dans un premier temps de favoriser les exportations brésiliennes de produits agro-alimentaires comme le soja et la viande, cette voie ferrée devrait aussi devenir un nouveau corridor, le deuxième sous contrôle chinois, entre les deux océans. Or, cette voie ferrée concernera aussi des exportations minières, des produits industriels et des dérivés pétrochimiques produits à partir des gisements off-shore de la façade Atlantique du Brésil. Elle drainera aussi les minerais et le gaz péruviens. A noter que le Président bolivien, le gauchiste Evo Morales, s’est insurgé contre le choix du Pérou comme unique espace de transit vers l’Océan Pacifique et affirme qu’une voie ferrée désenclavant la Bolivie aurait été moins chère à construire et plus rentable à exploiter.
 
En tout cas, au Pérou, curieusement, des associations indigénistes soutenues par de grandes ONG occidentales comme WWF ou Greenpeace sont sorties immédiatement de leur silence pour manifester leur opposition au projet. C'est aussi le cas au Brésil où parmi les opposants au projet, on retrouve Paulo Adario, directeur des campagnes Amazonie de Greenpeace, soupçonné sur place d'être un agent de la NSA. Du point de vue géopolitique, cet accord chino-brésilien est en tout cas la victoire de l’école géopolitique dite ''méridionaliste'' qui préconise le développement des relations sud-sud à l'Université de Sao Paulo. Son principal penseur est le géopolitologue brésilien, André Martin.

Les ONG environnementalistes sont, en fait ,de plus en plus le cheval de Troie des  Etats-Unis et de l'Occident et ce n'est  pas pour rien que Vladimir Poutine a promulgué récemment une loi contre toutes les ONG étrangères dont l’activité représente selon lui une menace pour la Russie et sa capacité de défense. Comme le souligne la présidente du Sénat russe, Valentina Matvienko, les ONG « s’ingèrent dans les affaires des Etats souverains » et ce sont elles qui sont responsables des « coups d’Etat » soudain, des « révolutions orange » ou des « printemps arabes » de la colère démocratique.

 

EU moet zwaar giftige chemicaliën toelaten door vrijhandelsakkoord met VS

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EU moet zwaar giftige chemicaliën toelaten door vrijhandelsakkoord met VS
 
Ex: http://xandernieuws.punt.nl

In veel Europese landen werd tegen het TTIP geprotesteerd, dat bedrijven vrijwel onbeperkte macht zal geven. De ervaring leert dat de technocraten in Brussel zich niets gelegen zullen laten liggen aan de bezwaren van de gewone man.

De Britse vakbond GMB waarschuwt dat de Europese Unie na het sluiten van het TTIP vrijhandelsverdrag met de VS overspoeld zal worden met tot nu toe verboden zwaar giftige chemicaliën die erom bekend staan kanker, geboorteafwijkingen en ontwikkelingsstoornissen te veroorzaken. Ook hieruit blijkt dat Brussel zoals we inmiddels gewend zijn niet de belangen van de burgers, maar van grote internationale concerns behartigt. Dat is dan ook de reden dat de EU de inhoud van de onderhandelingen met de VS nog steeds angstvallig geheim houdt.

Ruim half miljoen banen in Europa verloren door TTIP

Het TTIP verdrag, dat volgende week gesloten zou moeten worden, is zeer omstreden. Eerder bleek uit een onafhankelijk onderzoek van het Global Development & Environment Institute dat van de beloofde stimulatie van de werkgelegenheid in Europa niets terecht zal komen, en er de komende 10 jaar juist 583.000 banen verloren zullen gaan – en dat terwijl de werkloosheid in tal van EU lidstaten nu al het ene na het andere record breekt. Ook zullen de gemiddelde lonen in Noord Europa jaarlijks met maar liefst € 4848,- dalen.

De hoogste official van de GMB die belast is met de afdeling gezondheid zegt dat het TTIP een ‘neerwaartse harmonisatie van standaarden’ betekent voor chemicaliën die tot op heden zijn verboden in de EU. Tevens roept de GMB de Britse regering op om ervoor te zorgen dat de Nationale Gezondheid Dienst (NHS) beschermd wordt voor de invloed van private bedrijven nadat het TTIP van kracht is geworden.

Socialisten & Democraten willen geen private bemiddelaar

Het Europese Parlement nam vorige maand een niet bindende resolutie aan waarmee werd ingestemd met het TTIP. Officiële instemming op 10 juni is echter onzeker geworden nu de Socialisten & Democraten fractie afziet van een eerder gemaakte deal met de Europese Volkspartij.

De S&D groep houdt vast aan het schrappen van de door de Amerikanen geëiste mogelijkheid van bedrijven om overheden buiten de reguliere rechtbanken om aan te klagen bij een private ‘bemiddelaar’, die zo wordt gevreesd niet onpartijdig zal zijn en automatisch in het voordeel van bedrijven zal oordelen.

De verwachting is echter dat de Socialisten & Democraten –zoals het complete Europarlement vrijwel altijd doet- zijn zogenaamde ‘verzet’ zal opgeven, en uiteindelijk toch zal instemmen met het vrijhandelsverdrag.

‘Veiligheid en gezondheid burgers op het spel’

De Europese Commissie beweert dat het TTIP de Europese economie een impuls van € 120 miljard kan geven, maar critici houden vol dat alleen al het feit dat de onderhandelingen achter gesloten deuren worden gehouden bewijst dat de veiligheid en de gezondheid van de Europese burgers doelbewust op het spel worden gezet. Tevens wijze ze erop dat bedrijven onder het TTIP enorm veel macht krijgen om overheden die hen beperkingen opleggen aan te klagen.

Gevaarlijke stof EDC naar Europa

‘Wij kiezen Europarlementariërs om ons te beschermen, niet om de EU markt te openen voor chemicaliën die hier zijn verboden,’ gaf GMB-gezondheidsofficial John McClean als commentaar. Eén van de gevaarlijke chemicaliën die straks in Europa worden toegelaten is EDC, dat in bepaalde doses schadelijk is voor het hormoonsysteem van zowel mens als dier.

‘Deze verstoringen kunnen kankertumoren, geboortedefecten en ontwikkelingsstoornissen veroorzaken,’ legde McClean uit . ‘Ze komen in veel huishoudelijke en industriële producten voor, zoals in medicijnen, bestrijdingsmiddelen en plastic producten.’

VS weigert EU regels te respecteren

De VS heeft de EU al duidelijk gemaakt dat ze de strengere EU regels voor het gebruik van chemicaliën niet zullen navolgen. ‘Dat is inclusief een hele serie regels voor verf, kleurstoffen, sprays, schoonmaakmiddelen en tuin- en landbouwproducten,’ vervolgde McClean. ‘Daarnaast gaat het ook om cosmetica. Deze regels zijn er om werknemers, consumenten, het milieu en dieren te beschermen.’

Xander

(1) Infowars

Sommes-nous dans l’anti-chambre d’une dictature financière?

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Sommes-nous dans l’anti-chambre d’une dictature financière?

Auteur : Liliane HELD-KHAWAM
Ex: http://zejournal.mobi

Un grand nombre de financiers ne savent plus à quel prix Nobel se vouer. Les ponctions sur l’épargne et donc sur les retraites et autres assurances-vie, appelées élégamment taux d’intérêts négatifs, ont suscité un tollé mondial. Mais le silence prévaut du côté des élus qui évitent depuis de trop nombreuses années toute confrontation avec la Haute Finance (HF).

Des voix professionnelles sont donc venues s’ajouter à celles qui grondaient déjà sur le net donnant plus de crédit à la thèse selon laquelle un petit groupe censé représenté « 1% » de la population détiendrait 50% des richesses mondiales serait en passe de prendre le pouvoir politique mondial.

Une richesse illimitée pour les uns grâce à un droit régalien (souverain)

Le calcul de ce taux de 50% des richesses mondiales est discutable. En fait, personne ne connaît réellement la masse monétaire créée par les banques commerciales. Celles-ci détiennent en effet une partie de leurs avoirs hors bilan. Ceci est légal. Légitime serait une autre question.

A côté de cette richesse potentiellement illimitée et inconnue, on découvre le monde peu attractif des « dark pool ». Il s’agit d’un circuit financier et boursier dont l’objectif est de garantir à la fois l’anonymat et de contourner les réglementations. Les opérations se font donc de gré à gré dans le plus grand secret.

Les sommes qui s’y échangent sont phénoménales. En 2007, en pleine crise des subprimes, les autorités de surveillance des marchés financiers européennes les auraient rendus légales. Les dark pools sont le terrain de prédilection des logiciels de trading de haute fréquence qui en augmentent l’efficacité et les avantages.

Comment ont-ils été autorisés en pleine stratégie de Weissgeld comme dirait la ministre suisse des finances ? Si le mystère reste total autour de la chose, nous vous invitons à découvrir deux criminologues de talent : Jean-Daniel Gayraud et Alain Bauer.

Bref, illimitée, puissante, obscure et légale sont quelques-uns des qualificatifs de la Haute Finance.

Des autorités de surveillance des marchés financiers proches de la Haute Finance

AMF ou FINMA sont les autorités de surveillance des marchés financiers français et suisse, elles sont totalement indépendantes . FINMA ose même le mot de « souveraineté ». Elles bénéficient d’une personnalité juridique propre et donc d’un conseil d’administration ou collège qui les gère à l’image d’une entreprise. On peut y trouver entre autres des patrons de la haute finance internationale (banques et assurances notamment).

Le fait est qu’une entité telle que FINMA définit elle-même les normes, ordonnances et lois. Elle a aussi l’autorité pour sanctionner. Elle est la garante de la bonne gestion de l’épargne, des caisses de pensions et des assurances (y c Vie).

Or, le silence de FINMA et des élus au sujet des taux d’intérêts négatifs suivis par des obligations à rendement négatifs est assourdissant ! Tout le monde tolère l’intolérable.
L’impopularité est l’ennemi numéro 1 de la Haute finance

La haute Finance se sait impopulaire. Elle a l’argent et l’abondance. Elle a réussi à imposer ses propres normes qui lui permettent de prendre toujours plus l’ascendant sur les peuples et les Etats.

Mais voilà elle a besoin de pérenniser sa suprématie matérielle par un pouvoir politique sur le plan mondial. Elle ne peut se permettre d’avoir un contre-pouvoir quelque part. Un peuple trop fort constituerait une menace.

Pour instaurer sa gouvernance globale et mondiale de manière –qu’elle croit- définitive, elle s’en prend actuellement au moins – il y en a d’autres – à deux valeurs qui donnent une assise aux individus : la liberté et la propriété privée.

Confiscation de la propriété privée

Les taux négatifs pourraient, semble-t-il, évoluer dans une fourchette pouvant aller jusqu’à 5% ( !). Cela revient à une confiscation claire, nette et précise injustifiée et illégale. Dans la mesure où un tiers non autorisé se sert hors de toute raison légale, elle constitue une atteinte à la propriété. Cela enfreint l’article 26 de la Constitution.
Les restrictions posées par la Confédération en termes d’accès au capital LPP (retraite) en vue de l’acquisition de sa résidence principale a déjà été une atteinte aux articles 108 et 111 de la Constitution. Les capitaux de la retraite sont aussi de la propriété privée puisqu’ils sont nominatifs. A moins qu’ils n’aient changé de nature en cours de route et soient devenus une sorte d’impôt… ?

Les obligations à rendement négatif de la Confédération a été un faux pas supplémentaire à l’égard des caisses de pension et du rabotage planifié des retraites…

Tout ceci porte atteinte à la crédibilité de l’« autorité » de l’Etat mais aussi à son rôle de garant de la Constitution et de l’intérêt public. Dans un pays dit démocratique, c’est-à-dire où le peuple est souverain, cette autorité est garante de la protection des droits des citoyens qui se trouvent dans la Constitution. Quand un groupe privé, à savoir les fonds d’investissement, les banquiers privés et centraux s’en prennent à des droits constitutionnels sans réaction de l’Etat ou de la justice, on peut dire que quelque chose défaille.

Confiscation du droit à la vie privée et donc des libertés

Un deuxième élément qui est dans le viseur de la haute finance international est la suppression du cash, l’argent liquide. Ce faisant, elle porte un coup fatal à au moins 2 choses à la fois :

Atteinte aux prérogatives de la Banque centrale :

- Le cash est une monnaie dite centrale qui n’est émise que par la banque centrale. S’en débarrasser revient à augmenter encore plus le poids de la monnaie créée par les banques privées (plus de 90% de la masse monétaire connue) ou monnaie bancaire.

- La suppression du cash signe la mise à mort à plus ou moins brève échéance du concept même de banque centrale. Il existe déjà actuellement – à côté des dark pools- des plateformes, notamment la T2S qui se passe de banque centrale. Le trafic se fait de banque à banque en direct.

- Eliminer le cash revient à se passer encore un peu plus de la banque centrale émettrice de cette monnaie et donc affaiblir les prérogatives théoriques de l’Etat.
Pour la petite histoire, la Suisse par exemple a jugé bon de déléguer aux banquiers privés la gestion pure et simple de TOUT le trafic de paiement à l’intérieur et hors de Suisse.

La banque centrale suisse a même créé une banque SECB – pour Swiss Euro Clearing Bank – basée à Francfort et qui peut garder et gérer des « virements excédentaires ».

On peut même raisonnablement supposer que c’est via cette banque que la Suisse non membre de la zone euro a participé au programme Target2 – en soutien à l’Allemagne – à compenser les déficits de certains pays.

Ces virements excédentaires sont sans doute les excédents de la balance des paiements de la Suisse que la SECB de concert avec la BNS a gardé hors de Suisse prenant le risque d’aggraver la déflation par assèchement de liquidités à l’intérieur du pays et de favoriser sur la durée une récession à venir.

Atteinte au droit à la vie privée des individus

- Le cash supprimé permet à nos amis de la haute finance de tracer toutes vos dépenses et vos gains. Le contrôle en est facilité.

- La gestion des données financières des individus pourraient alors devenir celle d’un centre de coûts et de profits contrôlable au même titre que n’importe quel collaborateur d’entreprise. Tout le monde sait que la comptabilité analytique et les logiciels qui vont avec permettent aujourd’hui de localiser chaque franc qui vous est imputé directement ou indirectement en coût ou en gain…
La Suisse a mis au point une nouvelle ventilation de ses statistiques qui considère le foyer comme « centre de production ». Peu rassurant…

- Remise en question du droit à la vie privée garantie pourtant par l’article 13 de la Constitution. La suppression du cash permettra à votre banquier préféré de vous accompagner dans tous vos déplacements mais aussi de savoir exactement grâce au code barre des produits achetés. Votre base de données inclurait la totalité des achats, les lieux, les dates, les goûts,…

- Alimenter le big data et commercialiser vos données. Avoir accès à votre dossier personnel et votre comportement en tant que consommateur a un prix. Les services Marketing raffolent de ce genre d’informations qui leur évite de mal cibler le client. On pense que ce genre de données est l’or noir de l’avenir…

On peut donc dire que la Haute Finance s’en prend directement à nos libertés et notre droit à la propriété privée. Ce faisant, elle impose ses propres critères sociétaux justifiant la mise sous tutelle de l’humain par les besoins d’un marché décidément insatiable et la logique technocratique…

A ce jour, les représentants de l’Etat ne semblent pas choquer par des pratiques qui mettent un système liberticide et inhumain au-dessus des individus et de leur bien-être. Deux piliers des droits du citoyen et d’une Constitution dite démocratique tremblent sur leur base. Vont-ils tomber ?

Question ultime : l’Etat est-il déjà mort ou fait-il semblant de l’être ?…


- Source : Liliane HELD-KHAWAM

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dimanche, 07 juin 2015

L'héritage bolchévique en Russie et en Ukraine

L'héritage bolchévique en Russie et en Ukraine

par Xavier Moreau

La victoire diplomatique de Vladimir Poutine

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La victoire diplomatique de Vladimir Poutine

Auteur : Alfredo Jalife-Rahme-La Jornada
Ex: http://zejournal.mobi

« Qui trop embrasse mal étreint », dit-on. À vouloir à la fois négocier avec l’Iran, détruire le « Moyen-Orient élargi » et l’Ukraine, ruiner la Russie, encercler et menacer la Chine tout en préparant de nouvelles guerres en Amérique latine, les États-Unis ont dû se résoudre à faire quelques pas en arrière. Pour calmer ses vassaux européens, l’Empereur Obama a dépêché son fidèle Kerry à Sotchi reprendre langue avec le chef rebelle Poutine auquel il refusait d’adresser un regard depuis un an. Il fut convenu de reprendre les affaires (et d’abroger les sanctions européennes lorsque les multinationales US auront été servies), de laisser la Novorossia tranquille, et de former un gouvernement de transition en Syrie.

Le New York Times est le seul média docile à la férule israelo-anglo saxonne à avoir osé rendre compte de la victoire diplomatique de la Russie, quatre jours après la visite inopinée de John Kerry à Sotchi, la ville chère à Poutine, Sotchi, la base touristique sur la Mer Noire où le tsar Poutine a investi plus de 50 milliards de dollars pour les Jeux olympiques. Tout un symbole.

D’après David Herszenhorn, la visite de Kerry a été interprétée partout comme le signe de la reddition des États-Unis. Je m’étais exprimé dans le même sens quatre jours plus tôt.

Impossible d’ignorer quelque chose d’aussi grandiose !

On est loin de l’apothéose d’Obama quand il se vantait d’avoir fait plier l’économie russe et son « dirigeant vaniteux » (sic) en faisant chuter le prix du pétrole, entraînant la fuite des capitaux, la dévaluation du rouble et les sanctions européennes.

Blabla et compagnie, aujourd’hui Poutine n’est plus le Hitler d’Hillary, et dans les termes d’Obama, le troisième danger pour l’humanité après ebola et les djihadistes.

Kerry n’a pas osé aborder le contentieux de la presqu’île éminemment stratégique de Crimée, qui a tout l’air d’avoir été bel et bien cédée à son propriétaire historique. 

Va-t-on vers l’abandon de la partie occidentale de l’Ukraine usurpée par le coup d’État de Victoria Nuland, la belliqueuse sous-secrétaire d’État israélo-américaine ?

Obama qui voulait isoler tout le monde s’est retrouvé bien isolé, avec la parade militaire somptueuse qui a mis en scène l’association stratégique (à distinguer d’une alliance militaire) entre la Chine et la Russie, sans perdre de vue l’Inde et deux puissances moyenne qui comptent dans la géostratégie : le Khazakstan et l’Égypte.

Selon David Herszenhorn, Obama avait pris la tête de la charge occidentale pour punir Poutine de son intervention en Ukraine, et avait expulsé la Russie du G8.

Dans son meilleur style de judoka ceinture noire, et de grand joueur d’échecs, on a vu Vlady déjouer olympiquement les attaques des USA et de leurs alliés européens, et prouver qu’il comptait vraiment, sur la scène globale.

À la mi-décembre, les États-Unis ont lancé leur machine financiériste pour mettre à genoux la Russie et sa devise, le rouble, mais sous la table ce sont les finances colossales de la Chine qui ont rattrapé le coup, d’après ce qu’a laissé fuiter le britannique Alastair Crooke, membre du think tank Conflicts Forum.

La Russie a suggéré de faire plier le dollar, de le replonger dans la grave crise de 2008, mais la Chine n’a pas donné suite. Ce qui indique que Pékin ne souhaite pas se mettre à dos Washington, dans cette étape tripolaire, et alors que les Chinois se posent en émergents triomphants.

Toujours selon David Herszenhorn, le « dirigeant suprême » (sic) Poutine, a confondu constamment ses adversaires, étrangers ou internes, et une fois de plus il semble se dresser, dans sa dernière confrontation avec l’Occident, au moins comme un héros national, droit dans ses bottes, aux commandes, et sans avoir cédé d’un pouce, surtout en Crimée, le joyau de la couronne. Et il n’est pas loin d’être le champion gagnant aussi dans la confrontation avec l’Occident.

Notre journaliste cite le russophobe Mathew Rojansky, directeur de l’Institut Kennan –lequel à mon avis, n’a hérité en rien de la légendaire sagesse de de George Kennan–, à Washington, qui insiste pour souligner que le renforcement de Poutine peut être illusoire, parce que l’économie russe est en récession et reste dangereusement dépendante de son approvisionnement en énergie au moment même où la plupart des analystes considère que les perspectives à long terme pour les prix du gaz et du pétrole sont désastreuses.

Wishful thinking, vulgaire réductionnisme financiériste d’économistes prenant leurs désirs pour des réalités…

À mon avis, les géostratèges US, fort novices, ont bien trop misé sur la guerre financiériste, qui aurait pu pulvériser une république bananière, mais non la Russie, superpuissance nucléaire.

Comment se fait-il que le New York Times admette que les sanctions occidentales semblent avoir échoué ?

Serait-ce que Kerry a devancé une fronde de l’Union européenne, pressée d’en finir avec des sanctions contreproductives ?

Chronos et Icare, celui qui défiait les lois de la gravité depuis la Crète, ont fait alliance en Ukraine occidentale et ont mis au bord de la débâcle le régime putschiste néonazi de Kiev incarné par le duo Petro Poroshenko le marchand de chocolat (ça ne s’invente pas) installé dans la place par l’Allemagne, et son Premier ministre puéril Arseni Iatseniouk, pantin manipulé par l’amazone Victoria Nuland, qui s’était quelque peu trompée dans ses calculs puisque la guerre financière contre la Russie a commencé par ruiner l’Ukraine.

Du point de vue de David Herszenhorn, le virage subtil d’Obama vaut reconnaissance pragmatique du fait que la politique consistant à isoler la Russie économiquement et diplomatiquement, est un échec. Il cite Viktor A. Kremenyuk, vice directeur du think tank Institut US-Canada, lié à la prestigieuse Académie des sciences de Russie, qui admet que le Kremlin a résisté aux sanctions et introduit des contre-sanctions.

Tout cela alors que Poutine n’a jamais cessé de coopérer avec les USA dans les contentieux pressants concernant la Syrie, l’Iran, la Corée du Nord et le Yémen, se bornant à quelques menaces de se retirer des négociations sur l’armement nucléaire ou conventionnel, que Kerry utilise comme feuille de vigne pour justifier sa visite à Sotchi.

Paul Craig Roberts, assistant jadis au secrétariat au Trésor sous Ronald Reagan, dit que les États-Unis ont envoyé John Kerry en Russie en position de suppliant.

Or donc, si Obama a lâché l’Ukraine, c’est en échange de quoi ? Qu’en est-il de la France et de l’Allemagne reléguées par les États-Unis de Minsk II à Sotchi ?

David Herszenhorn ne lit même pas son propre journal ; il n’est pas au courant de l’avertissement donné par Vlady lors de sa conférence historique à Munich, il y a huit ans.

Il avait annoncé l’échec de toute la politique d’amateurs de l’administration Obama, alors que le meilleur géostratège de tous les temps pour les US, Georges Kennan, avait prévenu que c’était une grave erreur d’asphyxier la Russie, super puissance nucléaire.

À mon avis, le problème des USA vient de ce que leur politique étrangère est entre les mains de néophytes portés sur les bravades de bistrot, parce que la génération précédente est en voie de disparition : Kissinger a 91 ans, Brent Scowcroft 90, Brzezinski 87, et le Texan James Baker III 86. Et le plus imprudent parmi eux est le russophobe Brzezinski.

Aujourd’hui la politique étrangère des USA se trouve prise en otage par les multimédias israélo-anglosaxons et leurs clowns nocturnes et bavards, qui sévissent dans les talk shows et ne savent même pas ce qu’est une multi ogive nucléaire placée dans un missile intercontinental russe Topol M, qui couperait toute envie de rire à l’humanité.

À Moscou, on ne doit pas être rassuré par la retraite tactique des États-Unis d’Ukraine, alors que les alliés de Vicky Nuland dans les Balkans, avec à leur tête le méga-spéculateur George Soros – pantin présumé des banquiers esclavagistes Rothschild, poussent à la révolte islamique en Macédoine : c’est le nouveau front israélo-anglo-saxon contre la Russie.

Sovereignty, Sedition and Russia’s Undesirable NGOs

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F. William Engdahl

Sovereignty, Sedition and Russia’s Undesirable NGOs

On May 23, 2015 Russian President Vlaldimir Putin signed into law a new bill from the Duma that now gives prosecutors power to declare foreign and international organizations “undesirable” in Russia and shut them down. Predictably US State Department spokesperson, Marie Harf, said the United States is “deeply troubled” by the new law, calling it “a further example of the Russian government’s growing crackdown on independent voices and intentional steps to isolate the Russian people from the world.”

Under the new law Russian authorities can ban foreign NGOs and prosecute their employees, who risk up to six years in prison or being barred from the country. The EU joined the US State Department in calling the law a “”worrying step in a series of restrictions on civil society, independent media and political opposition.” The George Soros-funded NGO, Human Rights Watch, condemned the law as did Amnesty International.

As with many things in today’s world of political doublespeak, the background to the new law is worth understanding. Far from a giant goose-step in the direction of turning Russia into a fascist state, the new law could help protect the sovereignty of the nation at a time it is in a de facto state of war with, above all, the United States and with various NATO spokesmen who try to curry favor with Washington, such as Jens Stoltenberg, its new Russophobic civilian head.

Russia has been targeted by political NGO’s operating on instructions from the US State Department and US intelligence since the collapse of the Soviet Union in the beginning of the 1990’s. The NGOs have financed and trained hand-picked opposition figures such as Alexei Navalny, member of a group called Russian Opposition Coordination Council. Navalny received money from the Washington NGO National Endowment for Democracy (NED), an acknowledged front for CIA political dirty tricks in their “weaponization of human rights and democracy” project.

Prior to the new NGO law, Russia had a far softer law—actually based on an existing US law, the Foreign Agents Registration Act (FARA)—that requires foreign-financed Russian NGOs to merely register as agents of a foreign country. Called the Russian Foreign Agent Law, it went into effect in November 2012, after US NGOs had been caught organizing numerous anti-Putin protests. That law requires non-profit organizations that receive foreign donations and serve as the instrument of a foreign power to register as foreign agents. The law was used to audit some 55 foreign-tied Russian NGOs, but to date has had little effect on the operations of those NGOs such as Human Rights Watch or Amnesty International.

The NED

The case of NED is illustrative. The NED is a huge global operation that, as its creator, Allen Weinstein, who drafted the legislation establishing NED, said in an interview in 1991, “A lot of what we do today was done covertly 25 years ago by the CIA.” In fact NED was initially the brainchild of Ronald Reagan’s CIA director, Bill Casey, as part of a major “privatization” of the CIA. NED’s budget comes from the US Congress and other State Department-friendly NGOs like George Soros’ Open Society Foundations.

The NED has sub-units: National Republican Institute, which is headed by Senator John McCain, the man who played a key role in the 2014 USA coup d’etat in Ukraine. The National Democratic Institute, tied to USA Democratic Party and chaired now by Clinton Secretary of State and Serbian bombing advocate, Madeline Albright. The NED Board of Directors includes the kernel of the Bush-Cheney neo-conservative warhawks like Elliott Abrams; Francis Fukuyama; Zalmay Khalilzad, former Iraq and Afghan US ambassador, and architect of Afghan war; Robert Zoellick, Bush family insider and ex-World Bank President.

In other words, this “democracy-promoting” US NGO is part of a nefarious Washington global agenda, using weaponized so-called Human Rights and Democracy NGOs to get rid of regimes who refuse to click their heels to commands of Wall Street or Washington. NED has been at the heart of every Color Revolution of Washington since their success toppling Slobodan Milosevic in Serbia in 2000. Their coups installed pro-NATO presidents in Ukraine and Georgia in 2003-4, attempted to destabilize Iran in 2009, ran the Arab Spring operations to redraw the political map of the Middle East after 2011, and more recently HongKong’s “Umbrella Revolution” last year to embarrass China. The list goes on.

NED in Russia today

Inside Russia, despite the foreign agents law, the well-financed NED continues to operate. Since 2012 NED doesn’t disclose names of organizations in Russia they finance, something they did previously. They only name the sector and rarely activities that they financing. Moreover, there is no Annual report for 2014, a critical year after the CIA coup in Ukraine when Washington escalated dirty tricks against Moscow and de facto declared a state of war against the Russian Federation by imposing financial sanctions designed to cripple Russia’s economy. In every US Color Revolution to date, the USA institutions, Wall Street banks and hedge funds always try to create economic chaos and use that to stir political unrest, as in Brazil today against BRICS leader President Dilma Rousseff.

What the NED is spending millions of American taxpayer dollars for in Russia is highly revealing. In their online abridged report for 2014 NED reveals that among numerous projects in Russia they spent $530,067 under a category, Transparency in Russia: “To raise awareness of corruption.” Are they working with Russian prosecutors or police? How do they find the corruption they raise awareness of? That naturally also has a side benefit of giving Washington intimate details of corruption, real or imagined, that can be later used by its trained activist NGOs such as Navalny groups. An American NGO financed by US Congress, tied to the CIA and Victoria Nuland’s State Department decides which Russian companies are “corrupt”? Please…

Another category where the Washington-financed NED spends considerable sums in Russia today is labeled Democratic Ideas and Values: $400,000 for something called “Meeting Point of Human Rights and History–To raise awareness of the use and misuse of historical memory, and to stimulate public discussion of pressing social and political issues.” That sounds an awful lot like recent attempts by the US State Department to deny the significant, in fact decisive, role of the Soviet Union in defeating the Third Reich. We should ask who decides what are “pressing social and political issues,” the NED? CIA? Victoria Nuland’s neo-cons in the State Department?

Shoe on other foot

Let’s imagine the shoe on the other foot. Vladimir Putin and the Russian FSB foreign intelligence service decide to set up something they call a “National Enterprise to Foster American Democracy” (NEFAD). This Russian NEFAD finances to the tune of millions of dollars the training of American black activist youth in techniques of swarming, twitter riots, anti-police brutality demos, how to make Molotov cocktails, use of social media to put the police in a bad light. Their aim is to put spotlight on human rights abuses of US Government, FBI, police, government, institutions of public order. They seize on an obscure ambiguous incident in Baltimore Maryland or Chicago or New York and send Youtube videos around the world, twitter messages about the alleged police brutality. It doesn’t matter if the police acted right or wrong. Thousands respond, and march against the police, riots break out, people are killed.

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Dear readers, do you imagine that the US Government would permit a Russian NGO to intervene in the sovereign internal affairs of the United States of America? Do you think the FBI would hesitate one second to arrest all NEFAD persons and shut down their operations? This is just what the US Congress-financed, CIA-backed, National Endowment for Democracy is doing in Russia. They have no business at all being anywhere in Russia, a sovereign nation, nor for that matter in any foreign country. They exist to stir trouble. The Russian government should politely show them the door, as truly undesirable.

In October, 2001, days after the shock of the attacks on the World Trade towers and Pentagon, the Bush Administration passed a bill that essentially tears up the Bill of Rights of the American Constitution, one of the finest constitutions in history. The USA Patriot Act as it was cynically named by its sponsors, permits the US Government among other things to conduct “surveillance of suspected terrorists, those suspected of engaging in computer fraud or abuse (sic!), and agents of a foreign power who are engaged in clandestine activities.” Another provision of this Patriot Act allows the FBI to make an order “requiring the production of any tangible things (including books, records, papers, documents, and other items) for an investigation to protect against international terrorism or clandestine intelligence activities.”

There was barely a peep of outrage over this de facto USA police state law, a law which is now up for renewal in Congress. The fact that the NED stopped showing who they give money to in Russia proves they have something to hide. NED is the heart of the “Weaponization of Human Rights” operations by CIA and US State Department to do regime change in the world, so they can get rid of “uncooperative” regimes. As I stated in a recent Russian interview on the NED, shortly before this new law was enacted, I am astonished that Russia has not made such a law long ago when it was clear those US NGOs were up to no good. The NED is indeed an “undesirable” NGO, as are Human Rights Watch, Freedom House, Open Society Foundations and the entire gaggle of US-government-fostered human rights NGOs.

 F. William Engdahl is strategic risk consultant and lecturer, he holds a degree in politics from Princeton University and is a best-selling author on oil and geopolitics, exclusively for the online magazine “New Eastern Outlook”.

samedi, 06 juin 2015

Hommage à Tarek Aziz

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Hommage à Tarek Aziz, mort à l’âge de 79 ans

FPS Info

Ex: http://patriotismesocial.fr

Triste nouvelle. Tarek Aziz, ancien ministre irakien des Affaires étrangères est décédé à l’hôpital Al-Hussein de Nassiriya, à 320 kilomètres au sud de Bagdad, à l’âge de 79 ans d’une crise cardiaque, selon le docteur Saadi Al-Majed, le chef du département de la santé de la province de Zi Qar.

Il incarnait le visage de la diplomatie irakienne de l’ancien Raïs.

Tarek Aziz purgeait depuis 12 ans une peine de prison. En 2010, il était condamné à la peine capitale par la volonté de la puissance occupante américaine.

Le Vatican avait plaidé sa grâce. Le président irakien d’alors, le Kurde Jalal Talabani, avait déclaré qu’il ne signerait jamais son ordre d’exécution, eu égard à l’âge et à la religion du condamné. Un an plus tard, Tarek Aziz demandait au premier ministre Nouri Al-Maliki de hâter son exécution à cause de sa mauvaise santé.

L’ancien ministre souffrait depuis de nombreuses années de problèmes cardiaques et respiratoires, d’une tension artérielle élevée et de diabète. Sa santé s’était nettement dégradée en prison.

Tarek Aziz était l’homme des missions difficiles. Pendant vingt-quatre ans, même lorsqu’il n’était plus ministre des affaires étrangères en titre, Tarek Aziz en était de fait le principal, sinon le seul, officier de liaison avec la communauté internationale.

Par son expérience et aussi grâce à un bagage intellectuel, il avait acquis le « parler occidental », qui lui permettait d’exposer les vues de son pays, d’en soigner et d’en adapter la forme, sans jamais en trahir le contenu. « Le monde occidental n’est pas une énigme pour moi, parce que j’ai beaucoup lu à son sujet, sa littérature, sa poésie et ses romans les plus célèbres, puis j’ai appris la langue anglaise à l’université irakienne », confiait-il dans un livre d’entretien (en arabe) avec la journaliste Hamida Nahnah, Tarek Aziz… Un homme et une cause. Ses premières visites à Paris – ville qui le fascinait – et à Londres n’ont lieu qu’en 1970. Il ne découvre New York que quatre ans plus tard.

Eveil précoce à la vie politique

Tarek Aziz est né en 1936, près de Mossoul, dans le nord de l’Irak, au sein d’une famille de conditions très modestes. De son vrai nom, Tarek Hanna Mikhaïl Issa, il en était aussi le seul membre chrétien (chaldéen) et l’un des plus anciens compagnons de Saddam Hussein qui aient survécu à toutes les purges. Sa discrétion sur sa vie privée contrastait avec la médiatisation dont il avait été l’objet en sa qualité de missi dominici de son pays, notamment à l’occasion de crises graves : telles la guerre de huit ans (1980-1988) contre l’Iran, ou l’invasion et l’annexion du Koweït (août 1990) et ses suites dramatiques.

Son baptême politique remonte à sa prime adolescence, lorsque, à l’occasion de la création de l’Etat d’Israël, en 1948, et de la reconduction quasi concomitante du traité anglo-irakien – signé en 1930 et plaçant l’Irak pratiquement sous protectorat anglais –, il participe aux manifestations populaires qui forcent le régent Abdel Ilah – le roi Fayçal II n’était pas en âge de gouverner, après la mort de son père, Ghazi, dans un accident de voiture – à abroger le traité et à limoger le gouvernement au profit d’une équipe plus nationaliste.

Cet éveil précoce à la vie politique conduit Tarek Aziz à s’intéresser à toutes les idéologies politiques.

Le marxisme le séduit, mais il en récuse l’adversité envers les religions : « Je ne suis pas pratiquant, mais pas non plus athée, et je refuse l’idée selon laquelle “la religion est l’opium des peuples”. » Il ne partage pas non plus la théorie de la lutte des classes, aux relents « haineux » à ses yeux. Le Baas, qu’il découvre au début des années 1950, l’attire parce qu’il « associe le socialisme au panarabisme, qui lie l’homme à sa culture, à son vécu et à sa civilisation ». Les écrits du Syrien Michel Aflak, l’un des idéologues du Baas, le fascinent, qui allient, dit-il, la pensée philosophique profonde aux élans romantiques. Le jeune Tarek Aziz, alors féru de poésie, de littérature et de musique – il a pris des cours de piano à l’Académie des beaux-arts de Bagdad – est conquis.

Au journaliste Patrick Denaud, qui a publié un livre d’entretien avec lui (Irak, la guerre permanente, éditions Le Félin), il affirme tenir son panarabisme d’un climat familial. « Mon père a eu deux fils. Au premier, il a donné le nom de Faouziz, du nom d’un chef arabe qui a combattu les juifs israéliens. Moi, je m’appelle Tarek, du nom du dirigeant arabe musulman qui a conquis l’Andalousie. Pour un chrétien, donner ces noms à ses deux fils dans les années 1930 n’était pas innocent. Mon adhésion au Baas relève de cette tradition. »

Renvoyé à la base

Juillet 1958. Un coup d’Etat militaire renverse la monarchie. A la faveur d’une relative libéralisation politique, le Baas sort de l’ombre, et Tarek Aziz est chargé de diriger le quotidien Al-Chaab, sur lequel les baasistes ont mis la main et qu’ils rebaptisent Al-Joumhouriya (« La République »). Mais l’Irak entre dans une zone de turbulences, à laquelle le Baas n’est pas étranger. Une tentative d’assassinat, en octobre 1959, du leader Abdel Karim Qassem, par un jeune baasiste alors totalement inconnu, Saddam Hussein, vaut à de nombreux militants de se retrouver en prison. Le Baas est renvoyé dans la clandestinité et avec lui les activités de Tarek Aziz, qui se voit confier la direction de la publication interne du parti, Waï Al-Oummal (« la conscience ouvrière »), qui, comme son nom l’indique, s’adresse à la section ouvrière du parti. Un an plus tard, il cumule déjà les fonctions de membre des directions nationale et régionale du Baas, ainsi que de sa section ouvrière ; mais un article critique qu’il publie dans Waï Al-Oummal lui vaut d’être renvoyé à la base, avant que de nouvelles élections le rétablissent dans son statut de membre des deux commandements suprêmes.

Tarek Aziz participe au coup d’Etat ourdi en février 1963 par le Baas et par un groupe d’officiers nationalistes. Neuf mois plus tard, les putschistes sont à leur tour renversés par un coup d’Etat pro-nassérien. Tarek Aziz retrouve la clandestinité et se replie sur Damas. C’est là, dans la capitale syrienne, qu’au cours de la même année, à l’occasion du sixième congrès du parti, il rencontre pour la première fois celui qui, dix-neuf ans plus tard, gouvernera l’Irak pendant vingt-quatre ans : Saddam Hussein.

Les deux hommes se retrouvent à Bagdad après la défaite de l’Egypte lors de la guerre israélo-arabe de 1967. Tarek Aziz est nommé rédacteur en chef d’Al-Thaoura, l’organe du parti. Saddam Hussein, alors secrétaire adjoint du parti, est responsable de l’information. Ils se découvrent des affinités politiques et se lient d’amitié. Ce compagnonnage durera jusqu’à la chute du régime, en 2003. Tarek Aziz est sans doute alors l’un des rares, sinon le seul membre du Commandement de la révolution irakienne (CCR), à se permettre une liberté de ton avec Saddam Hussein.

Juillet 1968 : le Baas s’empare à nouveau du pouvoir. Le tandem Ahmed Hassan Al-Bakr – Saddam Hussein gouverne le pays jusqu’en 1979, lorsque Saddam Hussein écarte Al-Bakr et prend les rênes du pouvoir. Membre du CCR depuis deux ans, Tarek Aziz accède alors au rang de vice-premier ministre et de ministre des affaires étrangères. Un an plus tard, il est la cible d’un attentat à l’université Al-Moustansiriya, à Bagdad. L’attentat ayant été attribué aux islamistes chiites, le CCR adopte une résolution punissant de la peine de mort la simple appartenance au parti Al-Daawa et à l’Organisation de l’action islamique.

C’est la guerre contre l’Iran qui fait découvrir au grand public cet homme aux épaisses lunettes, au gros cigare et aux cheveux grisonnants, qui, avant de prendre en main la diplomatie, a été ministre de la culture et de l’information. Du siège des Nations-Unies, à New York, aux capitales arabes, en passant par Moscou, Paris et Londres, il n’a de cesse d’expliquer que son pays fait office de rempart contre « l’exportation de la révolution » islamique que projette l’imam Rouhollah Khomeyni après le renversement du shah dans l’Iran voisin.

Porte-parole de son pays

Son entregent n’est pas étranger au rétablissement, en 1984, des relations diplomatiques entre l’Irak et les Etats-Unis, rompues dix-sept ans plus tôt. Quitte, pour mettre de l’huile dans les rouages, à édulcorer la rhétorique baasiste à propos du conflit avec Israël, en affirmant que son pays, qui « ne se considère pas comme partie directe au conflit parce que Israël n’occupe pas de territoires irakiens », soutiendra « toute solution juste, honorable et durable » du conflit israélo-arabe.

En 1990, deux ans après la fin de la guerre contre l’Iran, Tarek Aziz se fait le porte-parole de son pays, qui accuse le Koweït de pomper le pétrole du gisement pétrolier de Roumeila, à la frontière entre les deux pays, et d’inonder le marché du brut, provoquant ainsi un effondrement du prix et la ruine d’un Irak exsangue au sortir de la guerre. Ce sera l’une des justifications de l’invasion du Koweït cette année-là.

Selon certaines sources, Tarek Aziz est hostile au maintien de l’occupation du Koweït au moment où une armada de plusieurs centaines de milliers d’hommes menace d’en déloger l’armée irakienne par la force des armes. Il n’en défend pas moins pied à pied la politique de son pays jusqu’au bout, y compris lors de cette désormais célèbre rencontre « de la dernière chance », à Genève, le 9 janvier 1991, avec le secrétaire d’Etat américain James Baker.

Il s’offre même, ce jour-là, le luxe de refuser d’accuser réception d’une lettre adressée par le président George Bush (père) à Saddam Hussein, à cause de sa formulation, selon lui, indigne à l’égard d’un chef d’Etat.

Quand George Bush (fils) commence à bombarder Bagdad, en mars 2003, Tarek Aziz dit des forces américaines : « Nous allons les recevoir avec la meilleure musique qu’ils aient jamais entendue et les plus belles fleurs qui aient jamais poussé en Irak… Nous n’avons pas de bonbons ; nous pouvons seulement leur offrir des balles. » Le 24 avril, quand des soldats américains frappent à sa porte à Bagdad, il se rend sans résistance.

‘Human Rights’ and Soft Power in Russia

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Author: Eric Draitser

‘Human Rights’ and Soft Power in Russia

The news that Lyudmila Alekseyeva, head of the Russian Non-Governmental Organization (NGO) the Moscow-Helsinki Group, will be returning to the Presidential Council for Human Rights, has been heralded by many in the liberal establishment in Russia as a victory for their cause. Indeed, as an adversary of President Putin on numerous occasions, Alekseyeva has been held as a symbol of the pro-Western, pro-US orientation of Russian liberals who see in Russia not a power seeking independence and sovereignty from the global hegemon in Washington, but rather a repressive and reactionary country bent on aggression and imperial revanchism.

While this view is not one shared by the vast majority of Russians – Putin’s approval rating continues to hover somewhere in the mid 80s – it is most certainly in line with the political and foreign policy establishment of the US, and the West generally. And this is precisely the reason that Alekseyeva and her fellow liberal colleagues are so close to key figures in Washington whose overriding goal is the return of Western hegemony in Russia, and throughout the Eurasian space broadly. For them, the return of Alekseyeva is the return of a champion of Western interests into the halls of power in Moscow.

Washington and Moscow: Competing Agendas, Divergent Interests

Perhaps one should not overstate the significance of Alekseyeva as an individual. This Russian ‘babushka’ approaching 90 years old is certainly still relevant, though clearly not as active as she once was. Nevertheless, one cannot help but admire her spirit and desire to engage in political issues at the highest levels. However, taking the pragmatic perspective, Alekseyeva is likely more a figurehead, a symbol for the pro-Western liberal class, rather than truly a militant leader of it. Instead, she represents the matriarchal public face of a cohesive, well-constructed, though relatively marginal, liberal intelligentsia in Russia that is both anti-Putin, and pro-Western.

There could be no better illustration of this point than Alekseyeva’s recent meeting with US Assistant Secretary of State Victoria Nuland while Ms. Nuland was in Moscow for talks with her Russian counterparts. Alekseyeva noted that much of the meeting was focused on anti-US perception and public relations in Russia, as well as the reining in of foreign-sponsored NGOs, explaining that, “[US officials] are also very concerned about the anti-American propaganda. I said we are very concerned about the law on foreign agents, which sharply reduced the effectiveness of the human rights community.”

There are two distinctly different, yet intimately linked issues being addressed here. On the one hand is the fact that Russia has taken a decidedly more aggressive stance to US-NATO machinations throughout its traditional sphere of influence, which has led to demonization of Russia in the West, and the entirely predictable backlash against that in Russia. According to the Levada Center, nearly 60 percent of Russians believe that Russia has reasons to fear the US, with nearly 50 percent saying that the US represents an obstacle to Russia’s development. While US officials and corporate media mouthpieces like to chalk this up to “Russian propaganda,” the reality is that these public opinion numbers reflect Washington and NATO’s actions, not their image, especially since the US-backed coup in Ukraine; Victoria Nuland herself having played the pivotal role in instigating the coup and setting the stage for the current conflict.

So while Nuland meets with Alekseyeva and talks of the anti-US perception, most Russians correctly see Nuland and her clique as anti-Russian. In this way, Alekseyeva, fairly or unfairly, represents a decidedly anti-Russian position in the eyes of her countrymen, cozying up to Russia’s enemies while acting as a bulwark against Putin and the government.

And then of course there is the question of the foreign agents law. The law, enacted in 2012, is designed to make transparent the financial backing of NGOs and other organizations operating in Russia with the financial assistance of foreign states. While critics accuse Moscow of using the law for political persecution, the undeniable fact is that Washington has for years used such organizations as part of its soft power apparatus to be able to project power and exert influence without ever having to be directly involved in the internal affairs of the targeted country.

From the perspective of Alekseyeva, the law is unjust and unfairly targets her organization, the Moscow-Helsinki Group, and many others. Alekseyeva noted that, “We are very concerned about the law on foreign agents, which sharply reduced the effectiveness of the human rights community… [and] the fact the authorities in some localities are trying more than enough on some human rights organizations and declare as foreign agents those who have not received any foreign money or engaged in politics.”

While any abuse of the law should rightly be investigated, there is a critical point that Alekseyeva conveniently leaves out of the narrative: the Moscow-Helsinki Group (MHG) and myriad other so-called “human rights” organizations are directly supported by the US State Department through its National Endowment for Democracy, among other sources. As the NED’s own website noted, the NED provided significant financial grants “To support [MHG’s] networking and public outreach programs. Endowment funds will be used primarily to pay for MHG staff salaries and rental of a building in downtown Moscow. Part of the office space rented will be made available at a reduced rate to NGOs that are closely affiliated with MHG, including other Endowment grantees.” The salient point here is that the salary of MHG staff, the rent for their office space, and other critical operating expenses are directly funded by the US Government. For this reason, one cannot doubt that the term “foreign agent” directly and unequivocally applies to Alekseyeva’s organization.

But of course, the Moscow-Helsinki Group is not alone as more than fifty organizations have now registered as foreign agents, each of which having received significant amounts from the US or other foreign sources. So, an objective analysis would indicate that while there may be abuses of the law, as there are of all laws everywhere, by and large it has been applied across the board to all organizations in receipt of foreign financial backing.

It is clear that the US agenda, under the cover of “democracy promotion” and “NGO strengthening” is to weaken the political establishment in Russia through various soft power means, with Alekseyeva as the symbolic matriarch of the human rights complex in Russia. But what of Putin’s government? Why should they acquiesce to the demands of Russian liberals and allow Alekseyeva onto the Presidential Council for Human Rights?

The Russian Strategy

Moscow is clearly playing politics and the public perception game. The government is very conscious of the fact that part of the Western propaganda campaign is to demonize Putin and his government as “authoritarian” and “violators of human rights.” So by allowing the figurehead of the movement onto the most influential human rights-oriented body, Moscow intends to alleviate some of that pressure, and take away one of the principal pieces of ammunition for the anti-Russia propagandists.

But there is yet another, and far more significant and politically savvy reason for doing this: accountability. Putin is confident in his position and popularity with Russians so he is not at all concerned about what Alekseyeva or her colleagues might say or do on the Council. On the other hand, Putin can now hold Russian liberals accountable for turning a blind eye to the systematic violations of human rights by the Kiev regime, particularly in Donbass.

One of the primary issues taken up by the Presidential Council for Civil Society and Human Rights in 2014 was the situation in Ukraine. In October 2014, President Putin, addressing the Council stated:

[The developments in Ukraine] have revealed a large-scale crisis in terms of international law, the basic norms of the Universal Declaration of Human Rights and the Convention on Prevention and Punishment of the Crime of Genocide. We see numerous violations of Articles 3, 4, 5, 7 and 11 of the 1948 UN Universal Declaration of Human Rights and of Article 3 of the Convention on Prevention and Punishment of the Crime of Genocide of December 9, 1948. We are witnessing the application of double standards in the assessment of crimes against the civilian population of southeastern Ukraine, violations of the fundamental human rights to life and personal integrity. People are subjected to torture, to cruel and humiliating punishment, discrimination and illegal rulings. Unfortunately, many international human rights organisations close their eyes to what is going on there, hypocritically turning away.

With these and other statements, Putin placed the issue of Ukraine and human rights abuses squarely in the lap of the council and any NGOs and ostensible “human rights” representatives on it. With broader NGO representation, it only makes it all the more apparent. It will now be up to Alekseyeva and Co. to either pursue the issues, or discredit themselves as hypocrites only interested in subjects deemed politically damaging to Moscow, and thus advantageous to Washginton. This is a critical point because for years Russians have argued that these Western-funded NGOs only exist to demonize Russia and to serve the Western agenda; the issue of Ukraine could hammer that point home beyond dispute.

And so, the return of Alekseyeva, far from being a victory for the NGO/human rights complex in Russia, might finally force them to take the issue of human rights and justice seriously, rather than using it as a convenient political club to bash Russians over the head with. Perhaps Russian speakers in Donetsk and Lugansk might actually get some of the humanitarian attention they so rightfully deserve from the liberals who, despite their rhetoric, have shown nothing but contempt for the bleeding of Donbass, seeing it as not a humanitarian catastrophe, but a political opportunity. Needless to say, with Putin and the Russian government in control, the millions invested in these organizations by Washington have turned out to be a bad investment.

Eric Draitser is an independent geopolitical analyst based in New York City, he is the founder of StopImperialism.org and OP-ed columnist for RT, exclusively for the online magazine “New Eastern Outlook”.

Gossip : pourquoi faire la leçon aux ados quand les adultes font pire ?

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Gossip: pourquoi faire la leçon aux ados quand les adultes font pire?
 
Sur Canal+, les adultes ont "Le Petit Journal". Sur Gossip, leurs enfants ont un « micro-journal ». Le même humour, mais version courte. Il faudrait quand même être gonflé pour le leur reprocher.
 
Ecrivain, journaliste
 

Ex: http://www.bvoltaire.fr

L’application Gossip vient d’être suspendue après des plaintes dans un lycée privé strasbourgeois. Gossip – référence à la série américaine Gossip Girl – n’existe que depuis un mois, mais est déjà devenue un phénomène. Son objet – poster des ragots anonymes – rencontre un vif succès auprès des corbeaux boutonneux qui peuvent ainsi lancer, sans crainte d’être inquiétés, toutes sortes de malveillances (140 caractères, comme sur Twitter, et une apparition qui dure dix secondes) assorties éventuellement de « preuves » (film, photo, etc). On se doute que le thème favori n’en est pas la résolution d’équations : il n’y est question que de sexualité et de « plastique », on y trouve essentiellement injures, vannes salaces et railleries méchantes.

« Cela a créé une ambiance horrible dans le lycée. Tout le monde cherche à savoir qui a écrit quoi », témoigne une lycéenne. « Moi, ça m’a beaucoup blessée. C’est difficile de retourner en cours quand tu sais que tout le lycée l’a vu », confie une autre, qui en a fait les frais.

Toute la presse s’émeut de ce harcèlement version 2.0. La créatrice de l’appli affirme croix-de-bois-croix-de-fer avoir « ciblé les 20-35 ans actifs » et ne pas s’être attendue « à ce que des collégiens se ruent sur Gossip ». Elle reconnaît avoir « été un peu naïve »

Mais, bien sûr, les 20-35 ans, qui rentrent dans la vie active et commencent à avoir des enfants, n’ont rien de mieux à faire, quand ils ont un moment de libre, que colporter anonymement – gniark, gniark – des ragots sur la Toile. Mais, bien sûr, les adolescents ne soupçonnent même pas l’existence des réseaux sociaux et ne se servent d’Internet que pour télécharger les épisodes de Babar. Et quand, par hasard, ils postent un commentaire, une réflexion, c’est toujours fin et délié comme un sonnet de Ronsard.

Ôtez-moi d’un doute : depuis quand la créatrice, et tous ceux qui s’ébaudissent, n’ont-ils pas mis les pieds dans un établissement lambda de l’enseignement secondaire ?

Les adolescents n’ont jamais été des angelots, mais le climat ambiant rend certains d’entre eux passablement terrifiants. Jeunes poulains agressifs que personne – ni parents, trop désireux de se faire aimer, ni professeurs, trop occupés à survivre – ne songe à débourrer, jeunes poulains désœuvrés que le travail scolaire n’occupe pas assez, jeunes poulains désorientés auxquels le monde des adultes répète stupidement, comme si cela avait jamais fonctionné, « faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais ». Car en quoi leur « Manon est la plus moche de la classe » serait-il plus odieux que le « Je ne vais quand même pas me taper Julie Pietri ! » de Jean-Luc Lahaye, qui a fait ricaner, sur le plateau télé, toute la galerie ? En quoi leurs allusions graveleuses sur l’une ou l’autre seraient-elles plus répréhensibles que le gros rire gras de Laurent Ruquier quand il évoquait, à demi-mot, samedi dernier, devant l’intéressée, dans « On n’est pas couché », la masturbation que Léa salamé lui aurait « inspirée » ? Alors quoi ? Il faudrait savoir ! C’est drôle ou ce n’est pas drôle ? Il faut en rire ou en pleurer ? S’indigner ou se marrer ?

Les réseaux sociaux sont leur télé. Sur Canal+, les adultes ont « Le Petit Journal ». Sur Gossip, leurs enfants ont un « micro-journal ». Le même humour, mais version courte. Il faudrait quand même être gonflé pour le leur reprocher.

Pero ¿son necesarios los partidos políticos?

por Ernesto Milá

Info|krisis

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

Tras la muerte de Franco parecía como si no hubiera forma de asentar una democracia sin partidos políticos. Se aceptaba entonces de manera casi unánime que la estructura de un partido político era la forma más directa y auténtica que tenía el ciudadano para participar directamente en la política. Desde entonces han pasado casi cuarenta años, tiempo suficiente como para haber comprobado hasta la saciedad que la representatividad de los partidos políticos es casi nula: sus dirigentes se representan a sí mismos, a nadie más. Los partidos ya no son opciones ideológicas o programáticas, sino grupos de intereses particulares; nada más. En estas circunstancias hace falta plantearse si los partidos son el canal más adecuado de participación democracia. Y, sobre todo, plantearse alternativas. El anti-partido es una de ellas.

Los partidos han decepcionado. Están decepcionando. Decepcionan cada día más. Incluso los nuevos partidos decepcionan rápidamente (lo hemos visto con Podemos y Ciudadanos, con ERC y con Sortu) en la medida en que ya no son opciones ideológicas concretas, ni propuestas para realizar reformas, sino estructuras que se mecen al viento, según los gustos de la población (de una población cada vez más apática, incapaz de interpretar y comprender la realidad en la que vive y pasiva). Tales “gustos” oscilan en función de los criterios implantados por las empresas de comunicación que, a su vez, responden a los intereses de los grandes grupos mediáticos.

Si a la falta de criterios doctrinales y programáticos que justifiquen la existencia de los partidos políticos, se añade el que sus diputados en el parlamento tienen una invariable tendencia a votar según los deseos de su jefe de grupo parlamentario y carecen, no sólo de rostros, sino de personalidad y voluntad propia, se entenderá que el régimen político español sea una “democracia formal”, que tiene muy poco que ver con la “democracia real”. O por expresarlo con palabras del Premio Nobel Alexandr Solzhenitsin, nos encontramos inmersos en un sistema “en el que puede decirse todo, pero no sirve para nada”.

Partidos políticos: la crónica de una crisis anunciada

La crisis de los partidos políticos empezó cuando renunciaron a tener esquemas doctrinales propios y perfectamente definidos, a partir de los cuales el programa político emanaba casi de manera automática. En lugar de eso, convirtieron a sus programa en una especie de inventario oportunista de buenas intenciones que derivaban de las encuestes formuladas a los electores y no de una particular visión del mundo y de la política que compartieran todos los miembros de esa formación política.

Puesto que no había una definición ideológica común, lo único que unía a los miembros de un partido político eran los intereses comunes, intereses, siempre, espurios, sino facciosos.  Fue así como los partidos se convirtieron en grupos de intereses particulares y dejaron de ser plataformas de doctrinas políticas. No se trataba de conquistar el poder para introducir cambios y reformas en la marcha de la sociedad, sino más bien de controlar los resortes del poder para satisfacer ambiciones personales o de grupo. El programa quedaba, a partir de entonces, como una especie de documento que estaba ahí por puro azar y que nadie tenía la más mínima intención en llevar a la práctica.

Parlamento: una selección a la inversa

En tal contexto, en las cúpulas de los partidos políticos era evidente que se iba a realizar una selección a la inversa: los más honestos, aquellos en los que creían en una determinada doctrina y en gestionar a la sociedad con unos principios concretos, se fueron retirando de la actividad política, dejando el puesto a los ambiciosos y oportunistas sin escrúpulos, a los egomaníacos y psicópatas, a los simples mangantes o a los pobres espabilados…

Hoy, en el parlamento español quedan pocas personas eficientes y capaces, muchas menos aún con experiencia en gestión más allá del cargo político y una aglomeración de diputados compuesta por todo tipo de corruptos, imputados o imputables con interés por corromperse en el plazo más breve posible si ello implica una promoción personal y beneficios que, de otra manera, no se conseguirían trabajando con constancia y honestidad.

En su inmensa mayoría, los profesionales brillantes, los gestores eficientes, los individuos con experiencia, han desertado de la política y se dedican a los negocios privados y, desde luego, no quieran saber nada con unas instituciones en las que deberían tragar sapos, renunciar a su personalidad, no poder mirar a los electores a los ojos sin que se les caiga la cara de vergüenza por las mentiras electorales y las promesas sistemáticamente incumplidas o, simplemente, vivir digna y honestamente. Dignidad y honestidad no son, en la España de hoy, términos compatibles con el parlamentarismo ni con las instituciones.

Una democracia tan “formal” como viciada

Si los partidos solamente representan a sus equipos dirigentes y si estos, a su vez, comen de la mano de los grandes consorcios financieros, entonces es que la democracia está viciada de partida y depositar un voto una vez cada cuatro años es una mera formalidad que no cambiará nada: salgan elegidos unos u otros, la plutocracia (el poder del dinero) impondrá sus normas sin distinción de siglas.

Los partidos han fracasado porque la modernidad ha impuesto el pensamiento único y el culto a lo políticamente correcto. Difundidas a través de los grandes medios de comunicación de masas, estas formas de ver el mundo, repercuten directamente en la opinión pública que se configura como un gran conglomerado carente por completo de espíritu crítico, dócil, y llevado de una opción a otra con la mansedumbre con que las ovejas van al matadero. El elector ideal para un partido político es aquel que cree en las promesas electorales y se desentiende del día a día de la política.

Ahora bien ¿existe alguna forma de reformar un sistema así concebido?

De la “democracia formal”  a la “democracia real”

En primer lugar, digamos, que existen otros modelos y que estos son todavía más necesarios en la medida en que el nombre que corresponde a esta “democracia formal” es partidocracia y la partidocracia ha fracasado. Si la “democracia formal” es hoy sinónimo de partidocracia, la democracia “real”, deberá tener, indudablemente, otra formulación.

Se suele llamar a la “democracia formal” y al sistema parlamentario como “inorgánico” en la medida en que la representación se realiza a través de estructuras artificiales (los partidos políticos). Frente a este concepto de democracia limitada al mero ejercicio de las libertades públicas, pero en el que el ciudadano tiene vedado el control y la supervisión del ejercicio del poder que realizan los partidos, existe una “democracia orgánica” que, manteniendo el sistema de libertades y derechos públicos, concibe la representatividad a través de “estructuras naturales”: el municipio y la profesión especialmente.

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Así como el parlamento actual está compuesto únicamente por representantes de los partidos políticos, en un parlamento “orgánico”, se sentarían en los escaños los representantes de la sociedad. ¿Quién puede entender mejor los problemas de la educación que los representantes de los sindicatos de profesores y maestros? ¿Quién puede entender mejor los problemas de la investigación científica sino los científicos mismos? ¿Quién podrá expresar más directamente las necesidades de la industria, del comercio o de la hostelería, sino los representantes de las patronales de estos sectores? ¿Y los intereses de los jóvenes o de las Fuerzas Armadas o de la Iglesia? ¿Los defenderán mejor representantes de los partidos políticos o de esas mismas instituciones y grupos sociales?

En la “segunda descentralización” que algunos defendemos (y que debería sustituir a la “primera descentralización” fracasada y frustrada que ha dado lugar al Estado de las Autonomías, a su faraonismo y a sus tensiones, corruptelas y mezquindades) los municipios también deberían de estar representados en el parlamento de la nación (o en el senado).

Así pues, la alternativa a la partidocracia es un modelo de organización en el que se pongan límites al poder de los partidos y que, sobre todo, no se les tenga por el único canal a través del cual se expresa la “voluntad nacional”. Ésta será la suma de las voluntades de los distintos organismos y estructuras que componen el cuerpo de la Nación. Podrían desaparecer los partidos políticos y nada esencial se perdería. No podría, en cambio, desaparecer la universidad, las fuerzas armadas, los ayuntamientos, el comercio, etc, sin que se produjera una catástrofe nacional. Por tanto es a partir de estos cuerpos intermedios de la sociedad como hay que remodelar la participación política y la representatividad.

De los partidos al anti-partido

La lógica implica que el tránsito de la “democracia inorgánica” a la “democracia orgánica” debe pasar por una serie de etapas, la primera de las cuales es ir restando poder a los partidos políticos e introduciendo la representación “orgánica” en determinadas instituciones (el Senado, por ejemplo, debería de ser una cámara de representación de la sociedad a través de sus estructuras profesionales y municipales, con capacidad de veto sobre las decisiones del parlamento. Una especie de “Cámara Alta” de la que dependa, en última instancia, las políticas a adoptar por el ejecutivo, mientras que el Parlamento es solamente una cámara de preparación de leyes y una primera instancia de control del gobierno).

Es fundamental, por ejemplo, que los partidos políticos desaparezcan de las instituciones: del Consejo de Radio Televisión y de los consejos regionales equivalentes, de las Cajas de Ahorros y de cualquier organismo económico. Hay que redimensionar los partidos políticos a su papel real en la sociedad. El número de afiliados a los partidos políticos es minúsculo y eso indica, a las claras, el desinterés que la población experimenta hacia ellos. No pueden, por tanto, arrogarse el 100% de representatividad de una sociedad que está de espaldas a todos ellos.

La gran contradicción del momento actual estriba en que para reformar el sistema político hace falta un partido político que asuma y defienda es propuesta ante la sociedad. Hasta ahora, todos los partidos políticos que han irrumpido en el ruedo español con propuestas de reforma, cuando han adquirido una masa crítica han terminado renunciando a tales reformas, “centrándose”, esto es, desnaturalizándose y asumiendo lo “políticamente correcto” y el “pensamiento único”. Por tanto, no es un partido lo que se necesita para cambiar la configuración de la representación, sino un anti-partido que empiece negando el poder omnívoro de los partidos.

Un anti-partido, en definitiva, para poner en cintura a los partidos políticos. Un anti-partido para reformar a la sociedad. Un anti-partido para realizar el tránsito de la “democracia formal” a la “democracia real”, de la “democracia inorgánica” a la “democracia orgánica”. Objetivo lejano, casi remoto, pero no por ello objetivo menos necesario.

Fuente: Info|krisisernestomila@yahoo.es

Pas de victoire possible sans l’Iran, Damas et la Russie

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DAECH : LA COALITION EST UN SERPENT QUI SE MORD LA QUEUE
 
Pas de victoire possible sans l’Iran, Damas et la Russie

Jean Bonnevey
Ex: http://metamag.fr

On peut réunir toutes les conférences que l’on veut, ce n’est pas seulement la stratégie qu’il faut réformer, ce sont les alliances qu’il faut revoir. On ne peut gagner une guerre avec des alliés qui financent ceux qu’ils combattent. Les régimes sunnites aimeraient réduire Daech sans permettre aux chiites d’augmenter leur influence dans la région. C’est impossible.


Une vraie victoire sur Daech entraînera un renforcement de l’influence de Téhéran sur les régimes de Bagdad ou de Damas. C’est pourquoi, contrairement au Yémen, l’engagement de l’Arabie saoudite, du Qatar  et des pays sunnites contre Daech est si inefficace. C’ est pourquoi les occidentaux ne font pas une vraie guerre pour en finir avec l’organisation  terroriste à la tête maintenant  d’un état musulman.


Dix mois après le lancement de la coalition internationale dirigée par les États-Unis contre l’organisation de l’État islamique (EI), le bilan est maussade : les jihadistes ont poursuivi leur avancée. Récemment, les pertes des villes de Palmyre en Syrie, et de Ramadi en Irak, ont achevé de mettre en doute l'efficacité des bombardements arabo-occidentaux. 


Et pourtant les islamistes de l’émirat prennent des coups. Plus de 10 000 militants islamiques ont été tués depuis le début des raids aériens de la coalition internationale contre les djihadistes en Irak et en Syrie il y a 9 mois. Et pourtant ce n’est pas suffisant.


Confrontés à ce constat, 24 ministres et institutions internationales faisant partie de la coalition anti-EI se sont réunis, mardi 2 juin à Paris, à l’initiative du ministre des Affaires étrangères français Laurent Fabius. Cette réunion intervient après la déroute de l’armée irakienne, le 17 mai, à Ramadi. La capitale de la grande province sunnite d’Al-Anbar (à 90 km de Bagdad) a été conquise par les jihadistes au détriment de forces armées largement démoralisées et très peu combatives. Un «échec majeur» d’ailleurs reconnu par le chef du gouvernement irakien.


Recevant quelques journalistes, peu avant l’ouverture de la conférence, il a cependant minimisé la responsabilité irakienne, déplorant «un manque de soutien de la communauté internationale à son pays», dont «l’insuffisance du renseignement transnational». «Je pense que c’est un échec de la communauté internationale» et non seulement de l’Irak, a-t-il affirmé. Pour lui, «il y a beaucoup de mots mais peu d’actions sur le terrain» de la part de celle-ci.


« La coalition doit changer de stratégie, faute de quoi la menace que constitue l'EI ne fera que prendre de l'ampleur », a de son côté mis en garde l'analyste australien David Kilcullen, ex-conseiller du général américain David Petraeus dans les années 2007-2008.


Le monstre a échappé à ses financiers et parrains, mais ces derniers ont encore plus peur de l’Iran que de Daech, leur créature. « Dis moi qui te fais peur, je te dirai qui tu es ! ».


Face à ces contradictions la coalition est condamnée à l’inefficacité. La destruction  de l’émirat doit être la priorité et si les pays du Golfe s’y refusent, il faut faire la guerre sans eux avec l’Iran et même Damas. La victoire s’inscrit sans doute dans un renversement des alliances.


Le risque est énorme pour le monde sunnite mais il est responsable, après les Usa, de l’émergence de Daesh, ennemi des civilisations chrétiennes chiites et sunnites.


Il faut parfois perdre un  bras pour éviter la mort par gangrène.

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Le condominium Russie-Chine et la Nouvelle Route de la Soie font réfléchir le Maître de l’univers

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Le condominium Russie-Chine et la Nouvelle Route de la Soie font réfléchir le Maître de l’univers (Asia Times)

Quand les flottes russes et chinoises mènent conjointement des exercices navals en Méditérranée et en Mer de Chine de méridionale, les véritables Maîtres de l’univers qui ne sont peut-être pas météorologues commencent à flairer le sens du vent. L’histoire dira peut-être que tout a commencé cette semaine à Sotchi, lorsque leur camelot de service, le secrétaire d’État John Kerry, a rencontré le ministre des Affaires étrangères Lavrov, puis le président Poutine.

Ce qui a mis la puce à l’oreille des véritables Maîtres de l’univers, c’est sans doute la vue de ces soldats de l’Armée Populaire de Libération, défilant côte à côte avec les militaires russes sur la Place Rouge le Jour de la Victoire. Jamais on n’avait vu des troupes chinoises défiler sur la Place Rouge, même à l’époque de l’alliance entre Staline et Mao.

Comme rappel à l’ordre, c’est digne du système de défense antimissiles russe S-500. Les adultes dans les officines à Washington ont peut-être fait les calculs qui s’imposent et conclu que Moscou et Pékin pourraient être sur le point de signer des protocoles militaires secrets similaires au Pacte germano-soviétique (Molotov-Ribbentrop). Le nouveau jeu des chaises musicales a vraiment de quoi rendre fou de rage le « docteur Zbig » qui a fait de l’Eurasie son obsession.

Et voilà que soudain, en lieu et place de la diabolisation incessante de la Russie et des hauts cris de l’OTAN à propos d’une agression russe proférés toutes les dix secondes, nous avons Kerry qui dit que le respect de Minsk-2 est la seule façon de s’en sortir en Ukraine et qu’il mettra sérieusement en garde son vassal Porochenko de ne pas exécuter sa menace de bombarder l’aéroport de Donetsk et ses environs afin de réintégrer le tout dans le giron de la démocratie ukrainienne.

Le sempiternel réaliste Lavrov a qualifié la rencontre avec Kerry de « merveilleuse ». Pour sa part, le porte-parole du Kremlin Dmitry Peskov a décrit la nouvelle entente US-Russie comme « extrêmement positive ».

Ainsi donc, les tenants de la politique autoproclamée tentant d’éviter les « conneries » de l’administration Obama semblent avoir fini par comprendre, en apparence du moins, qu’isoler la Russie ne sert à rien et que Moscou ne reculera jamais sur deux fronts : pas question que l’Ukraine intègre l’OTAN et pas question que les Républiques populaires de Donetsk et Lougansk soient écrasées par Kiev, par l’OTAN et par qui que ce soit d’autre.

Ce dont il a été vraiment question à Sotchi (mais rien n’en est ressorti), c’est de déterminer comment l’administration Obama pourra se sortir du bourbier géopolitique dans lequel elle s’est elle-même enfoncée à la frontière occidentale russe sans trop perdre la face.

À propos des missiles…

L’Ukraine est un État en déliquescence maintenant converti en colonie du FMI. L’Union Européenne n’acceptera jamais de l’accueillir comme membre ou de payer ses factures astronomiques. Le véritable enjeu, aussi bien pour Washington que pour Moscou, c’est l’Iran. Ce n’est pas un hasard si la très suspecte Wendy Sherman, la négociatrice en chef des US dans les pourparlers sur le nucléaire entre l’Iran et le P5+1, faisait partie de la délégation accompagnant Kerry. Un accord détaillé avec l’Iran ne pourra être conclu sans la collaboration essentielle de Moscou sur tout, de l’élimination du combustible nucléaire usé à la levée rapide des sanctions imposées par l’ONU.

L’Iran joue un rôle clé dans le projet chinois des Nouvelles Routes de la Soie. Les véritables Maîtres de l’univers ont dû s’apercevoir (il était temps !) que tout gravite autour de l’Eurasie qui, c’était à prévoir, a volé la vedette lors de la parade du Jour de la Victoire le 9 mai. Après son arrêt d’une portée significative à Moscou (où il a signé 32 accords distincts), le président chinois Xi Jinping est allé conclure des ententes avec le Kazakhstan et la Biélorussie.

Bienvenue dans le Nouvel ordre mondial (des Routes de la Soie) : de Pékin à Moscou par TGV, de Shanghai à Almaty, Minsk et au-delà, de l’Asie centrale à l’Europe de l’Ouest.

Nous savons maintenant que cette aventure commerciale et géopolitique à vitesse grand V est inéluctable, avec la participation de la Banque Asiatique d’Investissement pour les Infrastructures (AIIB), sous la direction de Pékin avec l’appui de Moscou, et de la Banque de Développement des BRICS. L’Asie centrale, la Mongolie et l’Afghanistan (où l’OTAN vient de perdre une guerre) sont inexorablement attirés vers cette orbite commerciale et géopolitique qui englobe tout le centre, le nord et l’est de l’Eurasie.

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Ce qu’on pourrait appeler la Grande Asie est en train de prendre forme, non seulement de Pékin à Moscou, mais aussi de ce centre commercial qu’est Shanghai à la porte de l’Europe qu’est Saint-Pétersbourg. C’est la conséquence logique d’un processus complexe que j’examine depuis un certain temps déjà, c’est-à-dire la rencontre entre la Ceinture économique de la Route de la Soie et l’Union économique eurasiatique, menée par Moscou, que Poutine a décrite comme un nouveau genre de partenariat.

Les véritables Maîtres de l’univers ont peut-être remarqué aussi les discussions très approfondies entre Sergueï Choïgou, ministre de la défense russe, et le général Fan Changlong, vice-président de la Commission militaire centrale de la Chine. La Russie et la Chine comptent effectuer des exercices navals en Méditerranée et dans la mer du Japon, en donnant la priorité absolue à leur position commune en ce qui concerne le bouclier antimissile mondial des US.

À cela s’ajoute cet aspect non négligeable qu’est la découverte, par le Pentagone, que la Chine possède jusqu’à 60 silos de missiles balistiques intercontinentaux (les CSS-4) capables de frapper l’ensemble des US, à l’exception de la Floride.

Dernier point, mais pas le moindre, le déploiement par les Russes du système de défense antimissile ultra perfectionné S-500, qui protégera la Russie contre la Force de frappe mondiale rapide (Prompt Global Strike) des US. Chaque missile S-500 peut intercepter dix missiles balistiques intercontinentaux à une vitesse pouvant aller jusqu’à 24 912 km/h, atteindre une altitude de 185 km et parcourir une distance horizontale de 3 500 km. Moscou soutient que le système ne sera fonctionnel qu’en 2017. Si la Russie est capable de déployer 10 000 missiles S-500, ils seront en mesure d’intercepter 100 000 missiles balistiques intercontinentaux lorsque la Maison-Blanche aura un nouveau locataire.

Les véritables Maîtres de l’univers semblent avoir refait leurs calculs à ce chapitre aussi. La Russie ne peut être réduite en poussières. Le Nouvel ordre mondial (des Routes de la Soie) ne peut être changé. Il vaudrait peut-être mieux alors s’asseoir et discuter. Mais il est préférable de bien tenir votre bride (géopolitique), car ils pourraient encore changer d’idée.

La version française de US wakes up to New Silk World Order (Pepe Escobar / Asia Times) a été reproduite avec l’aimable autorisation du Saker francophone.

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vendredi, 05 juin 2015

Renzi: fin de l'état de grâce

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RENZI : FIN DE L’ÉTAT DE GRÂCE
 
La ligue prend la tête de la droite italienne
 
Jean Bonnevey
Ex: http://metamag.fr
« Un stop pour Renzi ». C’est un journal qui lui est très favorable qui le dit, la Repubblica, une sorte de Monde à l’italienne.

Un échec électoral de Renzi lors des régionales en Italie est un fait. Comme il est le chouchou des médias, notamment français, on a surtout insisté sur le fait que sa gauche conserve 5 régions en jeu sur 7.

Mais l’effondrement de l’électorat est spectaculaire. Le score global du PD, 22,5 % des scrutins, est largement inférieur aux 40 % obtenus lors des élections européennes. Perdre quasiment un électeur sur deux, c’est tout de même une étrange victoire.

Les commentateurs italiens relevaient tous l'affaiblissement de M. Renzi. « Aujourd'hui pour Renzi, il est plus difficile de gouverner », commentait le journal de centre-droit La Stampa. Même si les personnalités et les enjeux locaux ont souvent été déterminants, le chef du gouvernement, arrivé au pouvoir il y a un an et demi sur un programme de réformes tous azimuts, souffre des divisions internes au sein de son parti, où des "frondeurs" n'ont pas digéré sa récente réforme électorale et ses options libérales en économie.

Le changement à droite est également important
 
En remportant la Ligurie, ce qui était inattendu, Silvio Berlusconi a sauvé les meubles. Certes, l’époque où Forza Italia (FI) dépassait 30 % des voix est un souvenir lointain, mais, avec 11,5 % des suffrages, le seuil fatidique des 10 % a été dépassé. L’engagement personnel de Silvio Berlusconi, libéré des obligations de sa peine à des travaux d’utilité publique, dans la campagne électorale y est pour beaucoup.

La progression de la Ligue du Nord, aux positions anti-européennes et anti-immigration souvent xénophobes, confirme cependant la fin du règne de Berlusconi sur la droite italienne. Non seulement la Ligue du Nord conserve la Vénétie, mais elle obtient 13 % des voix à l’échelon national, nettement devant Forza Italia. Un miracle pour une formation qui pesait 4 % des voix en 2013.

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Ce succès place son secrétaire Matteo Salvini devant un choix stratégique. « La Ligue est l'alternative la plus sérieuse à Renzi aujourd'hui en Italie », a lancé M. Salvini, surnommé "l'autre Matteo", assurant que son parti ne cherchait pas seulement à  arrêter le flot des migrants et démanteler les camps roms, mais aussi à proposer des alternatives sur "l'agriculture, les retraites, l'économie". Un parti maintenant vraiment national et pour tous les Italiens. Une alternative plus crédible que celle des « podemos » de la botte qui cependant bénéficient d’un regain de popularité.
 

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M5S exprime davantage un vote protestataire qu’un projet politique. Au cours des derniers mois, Beppe Grillo lui-même avait paru se désintéresser de sa créature politique et s’était écarté du champ politique. Les commentateurs annonçaient le déclin de M5S. Il n’en est rien.  Le  M5S, en perte de vitesse après son triomphe (25%) aux législatives de 2013, reste le deuxième parti du pays et recueille même le plus grand nombre de voix en Ligurie, en Campanie et dans les Pouilles.

Voila donc un nouveau paysage politique italien intéressant :  le modèle de Valls en perte de vitesse, la gauche anti-austérité toujours dynamique et la droite recomposée avec un « Fn » italien musclé, premier parti de la péninsule devant les républicains du Sarkozy italien , Berlusconi. A moins que ce ne soit le contraire.

Illustration en tête d'article : Matteo Renzi, Président du Conseil Italien
 

China: Silk Roads and Open Seas

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China: Silk Roads and Open Seas

By Pepe Escobar
RT.com

Ex: http://www.lewrockwell.com

Beijing’s disclosure earlier this week of its latest military white paper, outlining a new doctrine moving beyond offshore defense to “open seas” defense, predictably rattled every exceptionalist’s skull and bone.

Almost simultaneously, in Guangzhou, the annual Stockholm China Forum, hosted by the German Marshall Fund and the Shanghai Institute for International Studies, was mired in deep thought examining the vast Eurasian integration project known in China as “One Road, One Belt”.

What is also known as the New Silk Road project – displaying all the romantic connotations of a remix of a golden era – is not only about new roads, high-speed railways, pipelines and fiber optics, but also about a naval network from East Asia all the way to the Middle East and Europe.

So Chinese maritime expansion in the “open seas” – from the South China Sea to the Western Pacific and the Indian Ocean – had to be intimately tied to protection of the Maritime Silk Road.

Got deal, will travel

As the maddeningly complex One Road, One Belt network takes form, not a week passes without China clinching pipeline/power station/fiber optic/ manufacturing plant deals to accelerate Eurasian integration – from Pakistan to the Central Asian “stans”, and including everything from a road/railway linking Western China to the Arabian Sea to naval hubs on the way to the Horn of Africa.

The business logic behind this flurry of infrastructure deals is sound: to absorb China’s enormous excess industrial capacity. This process is of course enmeshed with Beijing’s complex energy strategy, whose main mantra is the famous “escape from Malacca”; to obtain a maximum of oil and gas bypassing waters patrolled by the US.

As Beijing “goes West” – the natural consequence of an official policy launched in 1999, but at the time mostly concerning Xinjiang – it becomes increasingly more open to the world. Just check the array of East and West nations that joined the Chinese-led Asian Infrastructure Investment Bank (AIIB).

Close cooperation between BRICS members China and India will be absolutely key for the success of Eurasia integration. It’s already happening via the BRICS bank – the New Development Bank – that will be based in Shanghai and headed by an Indian banker. It’s not by accident that India is also a founding member of the AIIB.

AIIB’s first president will be Jin Liqun, a former deputy finance minister and former vice-president of the Japanese/American-led Asian Development Bank (ADB). Complaints by the usual suspects that AIIB will be a secret Chinese club are nonsense; the board making decisions includes several developed and developing world powers.

Across Eurasia, AIIB is bound to be the place to go. No wonder the Japanese, feeling excluded, were forced to raise the bar, announcing Tokyo is willing to commit a whopping $110 billion to finance infrastructure projects across Asia until 2020. The talk of the town – actually many mega-towns – across Asia is now all about the “infrastructure wars”.

Dreaming of going West

It’s fascinating to remember that what I called the Go West Young Han story of China’s expanding its trade/commercial clout actually started back in 1999. The first stage was a wave of factories moving from Guangdong province to the inward provinces. After a few years, in the Guangdong Triangle Area – which is now much wealthier than many an industrialized nation – product life-cycle timeline entrepreneurs embarked on frantic technology acceleration. Within the megalopolis of Shenzhen, the authorities actually push lower tech companies to move out of the downtown core area.

In terms of container ports, of the top 10 largest global ports no less than seven are based in China. That’s a graphic indication of China’s overwhelming predominance in maritime trade.

In terms of management, the 125 plan – that is, the 12th Chinese 5-year plan – expires in 2015. Few in the West know that most of the goals encompassing the seven technology areas China wanted to be leading have been achieved and in some cases even superseded. That technology leap explains why China can now build infrastructure networks that previously were considered almost impossible.

The next five-year plan is bound to be even more ambitious. It will focus, among other items, on Beijing’s drive to build a wave of huge new cities, a by-product of China’s restructuring of its economic model.

The China Dream, a new book by Professor General Liu Mingfu – a top military analyst – offers the Big Picture as China’s infrastructure drive across Eurasia gathers pace. A clash with the US is all but inevitable.

The Pentagon’s non-stop rumblings about the South China Sea are just the tip of the (lethal) iceberg; after all Washington considers it an American lake.

Li, as well as other leading Chinese analysts, would like to think Washington eventually finds a modus vivendi with the emerging superpower – as in relinquishing sovereignty, much as the British Empire did to the United States in the early 20th century.

That’s not going to happen. For the foreseeable future, according to the Obama administration’s own “pivoting to Asia”, announced in 2011 at the Pentagon, it will be hardcore containment. That might work only if BRICS member India is totally on board. And that’s quite unlikely.

In the meantime, Washington will continue to be submerged by this type of paranoid analytics, perpetrated by a former strategic adviser to the top US/NATO commander in Afghanistan.

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Check that sphere

The crucial point, already absorbed by the overwhelming majority of the Global South, is that China’s One Belt, One Road strategy is all about trade/commerce/”win-win” business; nothing remotely similar to the Empire of Bases, the never-ending “war on terra”, “kill lists”, and bombing recalcitrant nations (usually secular Arab republics) into “democracy.”

The immensely ambitious One Belt, One Road project, coupled with the Chinese Navy protecting its national interests in the “open seas”, fit into President Xi Jinping’s Chinese Dream in terms of a business master plan. The best way to build a “moderately prosperous society” is by building modern infrastructure internally and by reaching out to the world externally.

Once again, China will be exporting its massive surplus industrial capacity, will keep diversifying its energy sources and will extend its commercial influence from Central Asia all the way to Europe via Iran, Turkey and Greece.

China has the funds to solve one of India’s absolutely intractable problems – the rebuilding of its creaky infrastructure. The optimal scenario sees these two BRICS nations involved in deal after (infrastructure) deal, side by side with BRICS member Russia and “rehabilitated by the West” Iran. This means everything revolving around the New Silk Road(s) directly affecting no less than one-third of the world’s population. Talk about a “sphere of influence.”

There has been many a rumbling in Washington, ruling no one is entitled to a “sphere of influence” – except the US, of course. And yet Beijing’s economic, financial, diplomatic and geopolitical drive to unite Eurasia is the ultimate bid for a global sphere of influence. Against it, the usual Western, Roman-based Divide et Impera tactic may finally not work.

Reprinted from Russia Today.

Chômage et démographie

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Chômage et démographie
 
Ce que reflète avant tout le dynamisme tant vanté de la démographie en France (plutôt que française, dans ces conditions), c’est le Grand Remplacement.
 
Ecrivain
Fondateur du NON
 
Ex: http://www.bvoltaire.fr 
 

Peu de choses m’exaspèrent autant, face aux divers journaux télévisés, où Dieu sait pourtant que les motifs d’exaspération ne manquent pas, que les autocongratulations rituelles sur l’excellente santé prétendue de la démographie française.

Elles sont exaspérantes à mes yeux pour deux motifs, à deux niveaux.

Il y a d’abord que ce dynamisme tant célébré de la démographie française, bien loin d’être un élément de force et l’expression d’une résistance face au changement de peuple, en est en fait la manifestation même. Qui naît en si appréciable quantité dans notre pays, en effet ? Les rejetons des remplaçants, pas ceux des remplacés. Il suffit pour s’en convaincre d’observer dans les journaux les listes des naissances et aussi celles des décès. Je sais bien qu’on a reproché à Robert Ménard de tabler abusivement sur les prénoms pour se faire une idée opératoire des aspirations et des besoins divers de ses différentes catégories d’administrés, mais enfin il est peu vraisemblable, et même l’hypothèse est statistiquement négligeable, que Benoît Lamagistère exige de la viande halal, à la cantine du collège, et que Saïd Ben Lassaouï se fasse porter pâle samedi prochain pour cause de première communion. Je ne dis pas que c’est exclu mais c’est peu vraisemblable.

Or, au premier coup d’œil à la chronique « carnet » des journaux, on constate sans aucun doute possible que les Jacques, les Benoît, les Philippe, les Léon, les Gérard et autres Maxime ont une fâcheuse tendance à passer l’arme à gauche, tandis que les Saïd, les Yacine, les Mamadou, les Yasmina, les Mohammed et les Chérif mettent à naître et à proliférer, au contraire, une ardeur et un enthousiasme incomparables.

Ce que reflète avant tout le dynamisme tant vanté de la démographie en France (plutôt que française, dans ces conditions), c’est le Grand Remplacement. Toutes les dispositions prises pour stimuler la natalité ont surtout constitué une formidable incitation à l’immigration de masse et elles précipitent le changement de peuple. La nature même de la prétendue bonne santé de la démographie française fait que je n’y vois, personnellement, aucun motif de réjouissance.

D’autre part, et plus profondément, en toute indépendance de ses aspects ethniques plus ou moins souhaitables, faut-il nécessairement considérer que c’est une bonne santé pour la seule raison que c’est un dynamisme (relatif) ? Le moins qu’on puisse dire est qu’il y a là matière à discussion. Or, justement, sur ce point comme sur beaucoup d’autres, la discussion est ce qui est exclu d’emblée. Il naît en France, proportionnellement, plus d’enfants que dans les autres pays européens : nous sommes censés nous en réjouir tous, sans exception. Je conçois très bien qu’on le fasse, et je respecte ceux qui le font, d’autant qu’ils sont majoritaires parmi mes amis politiques, souvent natalistes ardents, au moins pour les indigènes européens. Mais j’aimerais bien qu’il soit fait une place à l’opinion contraire, et pas seulement parce que c’est la mienne.

Je tiens pour ma part, en effet – j’ai souvent eu l’occasion de le dire -, que la terre n’en peut plus de l’homme ; qu’aucune croissance, et surtout pas la croissance démographique, ne peut être poursuivie indéfiniment ; que l’artificialisation a mangé en France l’équivalent de sept départements en dix ans ; que la campagne disparaît ; que la banlieue gagne et s’universalise ; qu’il n’y a plus d’espace pour l’âme et pour la beauté ; que les vieux peuples allemand, italien ou russe ont bien raison de témoigner la sagesse d’une déflation démographique modérée ; que la France n’a jamais été si grande ni si belle qu’avec quarante ou cinquante millions d’habitants (à vrai dire, c’est plutôt vingt, mais je ne suis pas un extrémiste) ; que l’élément le plus agissant de puissance et de bonheur sera bientôt l’espace et non plus le nombre hébété ; que donc ce serait folie d’essayer de faire autant d’enfants que les Africains mais qu’il faut bien plutôt les empêcher de faire les leurs en Europe – et si possible les dissuader d’en faire en si grand nombre de toute façon, dans l’absolu, où que ce soit.

À quoi on m’objecte toute sorte de choses, et par exemple que la croissance démographique est indispensable à la croissance tout court, laquelle, à son tour, est seule à même de réduire le chômage. Je ne tiens pas plus que cela à la croissance tout court, mais l’exigence de réduction du chômage constitue un argument massue, auquel on ne peut rien opposer. Il a servi à promouvoir bien des désastres, écologiques, notamment, esthétiques, culturels, paysagers. Mais voici que se présente sur le tard un allié inattendu et précieux, pour les thèses décroissantistes et les miennes. À quoi serait due en effet, selon les plus récentes analyses économiques, la persistance irréductible, en France, d’un taux de chômage exceptionnel, aussi exceptionnel que ladite bonne santé démographique ? Eh bien précisément à cette prétendue bonne santé : laquelle, jointe à l’effondrement du système scolaire, lui-même assez étroitement lié au changement de peuple, jette tous les ans sur le marché de l’emploi des bataillons toujours plus fournis de nouveaux travailleurs potentiels, pour lesquels il est impossible de trouver toujours plus d’emplois, d’autant qu’une importante proportion d’entre eux sont parfaitement inaptes au moindre.

Moralité brève (j’ai été trop long) : déflation démographique ; restauration scolaire (par le biais de l’inévitable sécession des volontaires des trois ordres : professeurs, parents d’élèves et élèves eux-mêmes) ; décolonisation ; remigration.