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mardi, 30 septembre 2014

L’Europe espionnée par la NSA

Robert Steuckers

L’Europe espionnée par la NSA

 

Conférence prononcée au “Cercle Proudhon”, Genève, 10 avril 2014

 

snow97827.jpgLa réalité dans laquelle nous vivons aujourd’hui est une réalité entièrement sous surveillance, sous l’oeil d’un “panopticon” satellitaire et électronique. Tous les citoyens de l’américanosphère sinon du monde entier sont surveillés étroitement dans leurs activités “sensibles” ou dans leurs faits et gestes quotidiens. L’Etat a certes le droit, le cas échéant, de surveiller des individus qu’il juge dangereux mais là n’est pas vraiment le problème pour nos polities développées d’Europe. Le problème le plus grave, c’est la surveillance permanente et étroite que subissent nos entreprises de pointe, nos ingénieurs les plus performants, dans l’Union Européenne, pour ne même pas mentionner nos institutions diplomatiques et militaires. L’installation du système global de surveillance ne concerne donc pas le terrorisme —là n’est que le prétexte— mais bel et bien les fleurons de nos industries et les laboratoires de recherche de nos entreprises de haute technologie, d’électronique, d’avionique ou de bio-chimie. Le “telescreen” réel d’aujourd’hui ne surveille donc pas en priorité des citoyens rétifs susceptibles de devenir un jour de dangereux subversifs ou des révolutionnaires violents, comme l’imaginait encore Orwell à la fin des années 40 du 20ème siècle. Via Facebook, Twitter ou autres procédés de même nature, le “telescreen” actuel surveille certes la vie privée de tous les citoyens du globe mais cette surveillance se rapproche davantage du Palais des rêves d’Ismaïl Kadaré que du 1984 d’Orwell.

 

L’Europe a fait mine de s’étonner des révélations d’Edward Snowden en juin 2013. Pourtant, ce n’est jamais que le troisième avertissement qui lui a été lancé depuis 1997, les précédents n’ayant pas été suivis d’effets, de réactions salutaires et légitimes. D’abord, il y a eu, en cette année 1997, la révélation de l’existence du réseau ECHELON et, consécutivement, le fameux “Rapport de Duncan Campbell”, journaliste d’investigation écossais, qui a été établi après la demande d’enquête des instances européennes. Le réseau ECHELON avait suscité l’inquiétude il y a seize ans: depuis lors l’amnésie et l’inertie ont fait oublier aux grandes entreprises de pointe et aux masses de citoyens qu’ils étaient étroitement espionnés dans leurs activités quotidiennes. Ensuite, les révélations “Wikileaks” de Julian Assange révélaient naguère ce que l’hegemon pense réellement de ses vassaux et du reste du monde. L’affaire Snowden est donc le troisième avertissement lancé à l’Europe: la NSA, principal service secret américain, déploie un système d’espionnage baptisé “Prism” avec la complicité très active du GCHQ britannique. Les révélations de Snowden ne sont ni plus ni moins “révélatrices” que celles que nous dévoilait naguère l’existence du réseau ECHELON: simplement les techniques avaient considérablement évolué et l’internet s’était généralisé depuis 1997 jusqu’à équiper le commun des mortels, des milliards de quidams apparemment sans importance. Les écoutes sont perpétrées avec davantage de sophistication: Angela Merkel l’a appris à ses dépens.

 

Le réseau ECHELON

 

Revenons à l’année 1997, quand le parlement européen apprend l’existence du réseau ECHELON et manifeste son inquiétude. Il mande le STOA (Bureau d’Evaluation des options techniques et scientifiques) pour que celui-ci établisse un rapport sur l’ampleur de cet espionnage anglo-saxon et sur les effets pratiques de cette surveillance ubiquitaire. Les instances européennes veulent tout connaître de ses effets sur les droits civiques et sur l’industrie européenne. Plus tard, l’IC 2000 (“Interception Capabilities 2000”) dresse le bilan de l’espionnage commis par les satellites commerciaux qui interceptent les communications privées et commerciales. En effet, l’essentiel de cet espionnage s’effectue à des fins commerciales et non politiques et militaires au sens strict de ces termes. Les satellites ne sont pas les seuls en cause, le rapport vise aussi les câbles sous-marins, notamment en Méditerranée. Le résultat de l’enquête montre que les firmes françaises Alcatel et Thomson CSF ont été surveillées étroitement afin de leur rafler certains marchés extra-européens.

 

L’hegemon indépassable doit le rester

 

Le premier rapport du STOA évoque la possibilité d’intercepter les courriels, les conversations téléphoniques, les fax (télécopies par procédé xérographique). Il constate que les cibles sont certes les messages militaires et les communications diplomatiques (ruinant du même coup toute indépendance et toute autonomie politiques chez les nations européennes, grandes comme petites). L’espionnage systématique pratiqué par les Etats-Unis et les autres puissances anglo-saxonnes (Canada, Australie, Nouvelle-Zélande et Grande-Bretagne) est un avatar direct de la fameuse doctrine Clinton pour laquelle les opinions publiques et les espaces médiatiques des alliés et vassaux ne sont pas mieux considérés que ceux de leurs homologues relevant de l’ennemi ou d’anciens ennemis: tous sont à égalité des “alien audiences” qu’il s’agit de maintenir dans un état d’infériorité économico-technologique. L’hegemon américain —s’insiprant, à l’époque où est énoncée la doctrine Clinton, de la pensée du Nippo-Américain Francis Fukuyama— se donne pour objectif d’organiser le “monde de la fin de l’histoire”. Pour y parvenir et pérenniser la domination américaine, il ne faut plus laisser émerger aucune suprise, aucune nouveauté. Washington se pose donc comme l’hegemon indépassable: il l’est, il doit le rester.

 

Le gouvernement profond de la planète

 

Menwith-hill-radome.jpgLes rapports successifs du STOA et d’IC 2000 révèlent donc au monde l’accord secret UKUSA (United Kingdom + United States of America). Celui-ci date cependant de 1947, tout en étant la prolongation de la fameuse Charte de l’Atlantique signée par Churchill et Roosevelt en 1941. Chronologiquement, l’accord secret UKUSA précède donc la guerre froide et se forge avant le fameux coup de Prague qui fait basculer, en 1948, la Tchécoslovaquie dans le camp communiste; celui-ci acquiert ainsi l’espace hautement stratégique qu’est le “quadrilatère bohémien” qui avait procuré tant d’atouts à Hitler suite aux accords de Munich de 1938. Il précède aussi l’existence de l’Etat d’Israël (né également en 1948). Aux deux puissances fondatrices, le Royaume-Uni et les Etats-Unis, se joignent la Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande puis, progressivement, en tant que “cercle extérieur”, la Norvège, le Danemark, l’Allemagne (en tant que pays occupé et non entièrement souverain) et la Turquie. Le GCHQ britannique surveille l’Afrique et l’Europe (jusqu’à l’Oural), le Canada surveille, quant à lui, la zone arctique. Le personnel qui travaille au service de ce système d’espionnage est soumis à une discipline de fer et doit garder pendant toute sa vie les secrets qu’il a appris pendant ses années de service. Ces membres du personnel sont endoctrinés et ré-endoctrinés (si la perspective change, si, à l’instar du scénario imaginé par Orwell dans son 1984, l’ennemi n’est plus, tout d’un coup, l’Eurasia mais devient, en un tourne-main, l’Eastasia...). En 1995, aucun gouvernement n’a reconnu publiquement l’existence du réseau UKUSA. Rien n’a transparu. Nous pouvons donc parler du “gouvernement profond” de la planète,  qui n’a jamais fondamentalement connu d’échecs, juste quelques petits ressacs, bien vite rattrapés....

 

Jusqu’en 1989-1991, la politique officielle était d’endiguer l’Union Soviétique, le bloc communiste. Après l’effondrement définitif de ce bloc soviétique et la dissolution de ses franges stratégiques, le réseau justifie son existence en prétextant la lutte contre le terrorisme ou le narco-trafic. Cette nouvelle “mission” est donc officiellement dirigée contre, il faut le rappeler, des golems fabriqués par la CIA elle-même dans le but de mener un “low intensity warfare” (une belligérance de basse intensité), à l’instar des talibans afghans ou des islamistes tchétchènes, ou générés pour financer des guerres en contournant les contrôles parlementaires, comme l’a été le trafic de drogues au départ du “triangle d’or” en Asie du Sud-Est. L’existence réelle, bien médiatisée, de ces deux fléaux que sont le terrorisme et le narco-trafic, postule que l’hegemon et ses alliés proches doivent sans cesse “élargir la surveillance”, une surveillance élargie qui ne visera évidemment plus les seuls narco-trafic et terrorisme, pour autant que leur surveillance ait même été imaginée autrement que pour faire pure diversion. En 1992, quand l’URSS a cessé d’exister et que la Russie résiduaire entre dans une phase de déliquescence sous Eltsine, le directeur de la NSA, William Studeman prononce son discours d’adieu. On peut y lire les phrases suivantes: 1) “Les demandes pour un accès global accru se multiplient”; et 2) “La partie commerciale de cet accès global est une des deux jambes sur laquelle la NSA devra s’appuyer”. L’espionnage, d’ECHELON à Prism, n’est donc plus seulement militaire mais aussi civil. Ce sont d’ailleurs des civils qui dirigent les bases de Mennwith Hill (Grande-Bretagne), de Bad Aibling (Allemagne) et de Yakima (Etat de Washington, Etats-Unis).

 

Le phénomène n’est toutefois pas nouveau. Déjà, il y a 80 ou 90 ans, l’ILC (“International Leased Carrier”) collectait toutes les informations arrivant des Etats-Unis en Grande-Bretagne et partant de Grande-Bretagne vers les Etats-Unis. En 1960, les puissances anglo-saxonnes ne peuvent pas (encore) contrôler les câbles terrestres mais bien les ondes radiophoniques de haute fréquence par lesquelles passent les messages militaires et les communications diplomatiques. Elles contrôlent aussi les câbles subaquatiques assurant les communications téléphoniques entre les continents. En 1967, les Etats-Unis lancent les premiers satellites de communication. En 1971, c’est au tour du programme Intelsat d’être lancé, procédé permettant la transmission des communications téléphoniques, du télex, de la télégraphie, de la télévision, des données informatiques et des télécopies. En l’an 2000, dix-neuf satellites du programme Intelsat sont à l’oeuvre dans l’espace circumterrestre: ils relèvent de la cinquième à la huitième générations de satellites.

 

De 1945 à nos jours, le programme codé “Shamrock” assure le travail en tandem de la NSA et des principales entreprises de télécommunications (RCA, ITT; Western Union). Le 8 août 1975, le Lieutenant-Général Lew Allen, directeur de la NSA, reconnait que son service intercepte systématiquement les communications internationales, les appels téléphoniques et tous les messages câblés. Cet aveu est retranscrit intégralement dans le rapport de Duncan Campbell qui, en plus, nous explicite tous les aspects techniques de ce gigantesque pompage de données.

 

GCHQ.jpg

 

Ordinateur dictionnaire

 

Nous sommes à l’heure de la captation des données circulant sur l’internet. On a cru, dans l’euphorie qui annonçait le lancement de cette technique “conviviale” (“user’s friendly”), qu’on allait échapper au contrôle total, qu’on allait communiquer à l’abri des regards indiscrets. Mais tous les instruments de pompage étaient déjà présents, dès leur commercialisation à grande échelle. L’“ordinateur dictionnaire” du GCQH britannique trie systématiquement les données avec la complicité d’ingénieurs de la British Telecom. Cet instrument a été sans cesse affiné et constitue désormais la plus grande banque de données du monde. Si l’objectif de ce contrôle avait une destination purement militaire ou s’il servait réellement à combattre le terrorisme ou le narco-trafic, personne ne pourrait avancer des arguments moraux sérieux pour critiquer l’ampleur de cette surveillance. Mais, on le sait, les drogues ou les terroristes ne sont que des prétextes. Le but réel, comme l’atteste le rapport de Duncan Campbell, est l’espionnage commercial qui, lui, a un impact direct sur notre vie réelle, notre vie quotidienne. Ce but véritable ne date pas de la découverte d’ECHELON ou de la doctrine Clinton, c’est-à-dire des années 90 du 20ème siècle. L’espionnage est commercial dès les années 60, et date même d’avant si l’on veut bien admettre que le but réel de la guerre menée par les Etats-Unis contre l’Allemagne n’était nullement la lutte contre l’idéologie nationale-socialiste ou contre le totalitarisme hitlérien ou était dictée par la nécessité de sauver et de libérer des personnes exclues ou persécutées par les politiques nazies, mais bien plus prosaïquement la conquête des brevets scientifiques allemands raflés au titre de butin de guerre (course aux brevets à laquelle Français et Soviétiques ont également participé). Gérard Burke, ponte de la NSA, déclare en 1970: “Dorénavant l’espionnage commercial devra être considéré comme une fonction de la sécurité nationale, jouissant d’une priorité équivalente à l’espionnage diplomatique, militaire et technologique”. Ce nouvel aveu d’un haut fonctionnaire de la NSA montre que les actions de son service secret n’ont plus seulement un impact sur la sphère étatique, sur les fonctions régaliennes d’un Etat allié ou ennemi, mais sur toutes les sociétés civiles, entraînant à moyen ou long terme la dislocation des polities, des espaces politiques et civils, autres que ceux de l’hegemon, quels qu’ils soient.

 

Nouvelle cible: les affaires économiques

 

Dans cette optique, celle d’une “commercialisation” des intentions hostiles concoctées par les Etats-Unis à l’endroit des autres puissances de la planète, il faut retenir une date-clef, celle du 5 mai 1977. Ce jour-là, la NSA, la CIA et le Département du Commerce fusionnent leurs efforts au sein d’un organisme nouveau, l’OIL ou “Office of Intelligence Liaison” (= “Bureau de liaison des renseignements”), dont la base principale est logée dans les bâtiments du “Département du Commerce” américain. Le but est d’informer et de soutenir les intérêts commerciaux et économiques des Etats-Unis. En avril 1992, le but à annoncer aux employés de la NSA ou de l’OIL n’est évidemment plus de lutter contre le bloc soviétique, alors en pleine déliquescence “eltsiniste”. L’Amiral William O. Studeman, de la NSA, désigne les nouvelles cibles: ce sont tout bonnement les “affaires économiques des alliés des Etats-Unis”, plus précisément leurs groupes industriels. La notion d’“allié” n’existe désormais plus: les Etats-Unis sont en guerre avec le monde entier, et il faut désormais être d’une naïveté époustouflante pour croire à l’“alliance” et à la “protection” des Etats-Unis et à l’utilité de l’OTAN. Aux “affaires économiques des alliés”, visées par l’espionnage des services américains, s’ajoutent des cibles nouvelles: les “BEM” ou “Big Emerging Markets”, les “gros marchés émergents”, tels la Chine, le Brésil ou l’Indonésie. Le but est d’obtenir des “renseignements compétitifs”, comme les définit la nouvelle terminologie, soit les offres formulées par les grandes entreprises de pointe européennes ou autres, les ébauches d’innovations technologiques intéressantes.

 

Balladur à Riyad

 

En 1993, Clinton opte “pour un soutien agressif aux acheteurs américains dans les compétitions mondiales, là où leur victoire est dans l’intérêt national”. Ce “soutien agressif” passe par un “aplanissement du terrain”, consistant à collecter des informations commerciales, industrielles et technologiques qui, pompées, pourraient servir à des entreprises américaines homologues. Quels sont dès lors les effets premiers de cette doctrine Clinton énoncée en 1993? Ils ne se font pas attendre: en janvier 1994, le ministre français Balladur se rend à Riyad, en Arabie Saoudite, pour signer un contrat général englobant la vente d’armes françaises et d’Airbus à la pétromonarchie, pour un montant de 6 milliards de dollars. Il revient les mains vides: un satellite américain a préalablement tout pompé en rapport avec les tractations. Et la presse américaine, pour enjoliver cette vilénie, argue de pots-de-vin payés à des Saoudiens et accuse la France et l’Europe de “concurrence déloyale”. Boeing rafle le marché. Et a forcément donné des pots-de-vin aux mêmes Saoudiens... mais personne en Europe n’a pu pomper les communications entre la firme aéronautique américaine et les bénéficiaires arabes de ces largesses indues. Ce contexte franco-saoudien illustre bien la situation nouvelle issue de l’application de la doctrine Clinton: les Etats-Unis ne veulent pas d’une industrie aéronautique européenne. Déjà en 1945, l’Allemagne avait dû renoncer à produire des avions; elle ne doit pas revenir subrepticement sur le marché aéronautique mondial par le biais d’une coopération aéronautique intereuropéenne, où elle est partie prenante. En 1975, lors du marché du siècle pour équiper de nouveaux chasseurs les petites puissances du Bénélux et de la Scandinavie, les Américains emportent le morceau en imposant leurs F-16, réduisant à néant tous les espoirs de Dassault et de Saab de franchir, grâce au pactole récolté, le cap des nouveaux défis en avionique.

 

En 1994 toujours, le Brésil s’adresse à Thomson CSF pour mettre au point le “Programme Sivam”, qui devra surveiller la forêt amazonienne. L’enjeu est de 1,4 milliards de dollars. Le même scénario est mis en oeuvre: les Français sont accusés de payer des pots-de-vin donc de commettre une concurrence déloyale. La firme américaine Raytheon rafle le contrat; elle fournit par ailleurs la NSA. Dans son rapport sur ECHELON, sur la surveillance électronique planétaire, Duncan Campbell dresse la liste, pp. 98-99, des entreprises européennes flouées et vaincues entre 1994 et 1997, pour un total de 18 milliards de dollars. Une analyse de la situation, sur base des principes énoncés par Carl Schmitt sous la République de Weimar, tracerait le parallèle entre cette pratique de pompage et la piraterie anglaise dans la Manche au 14ème siècle où un “maître des nefs”, le Comtois Jean de Vienne, a tenté d’y mettre fin (cf. “Les Maîtres des Nefs” de Catherine Hentic). Au 16ème siècle, la Reine d’Angleterre Elisabeth I annoblit les pirates de la Manche et de la Mer du Nord pour vaincre la Grande Armada: l’historiographie espagnole les a nommés “los perros de la Reina” (= “les chiens de la Reine”). Aujourd’hui, on pourrait tout aussi bien parler de “los hackers de la Reina”. Le principe est le même: rafler sans créer ou créer uniquement en tirant bénéfice de ce que l’on a raflé. Depuis la rédaction du rapport de Campbell, rien ne s’est passé, l’Europe n’a eu aucun réaction vigoureuse et salutaire; elle est entrée dans un lent déclin économique, celui qui accentue encore les misères des “Trente Piteuses”, advenues à la fin des “Trente Glorieuses”.

 

Julian Assange et Wikileaks

 

assange-on-time-co.jpgIl y a ensuite l’affaire dite “Wikileaks”, médiatisée surtout à partir d’octobre 2010 quand d’importants organes de presse comme Le Monde, Der Spiegel, The Guardian, le New York Times et El Pais publient des extrtaits des télégrammes, dépêches et rapports d’ambassades américaines pompés par le lanceur d’alerte Julian Assange. Celui-ci divulguait des documents confidentiels depuis 2006. Il disposerait de 250.000 télégrammes diplomatiques américains rédigés entre mars 2004 et mars 2010. Obama a tenté d’allumer des contre-feux pour éviter le scandale, en vain (du moins provisoirement, les Européens ont la mémoire si courte...). Les révélations dues au hacker Assange portent essentiellement sur le travail des ambassades américaines et dévoilent la vision sans fard que jettent les Etats-Unis sur leurs propres “alliés”. Bornons-nous à glaner quelques perles qui concernent la France. Sarkozy est “très bien” parce qu’il “possède une expérience relativement limitée des affaires étrangères”, parce qu’il “est instinctivement pro-américain et pro-israélien”; par ailleurs, il aurait “une position ferme à l’égard de l’Iran” et “accepterait le principe d’un front uni contre la Russie”; “son réseau de relations personnelles” serait “moindre avec les leaders africains que celui de Chirac”; “il ménagera moins la Russie et la Chine au nom de la Realpolitik que Chirac”. Ces deux dernières caractéristiques prêtées à l’ex-président français indiquent clairement un espoir américain de voir disparaître définitivement la politique gaullienne. C’est au fond l’objectif des Américains depuis Roosevelt, en dépit de l’alliance officielle entre gaullistes et Anglo-Saxons... Continuons à éplucher les rapports qui ont Sarkozy pour objet: celui-ci sera un bon président de France car “il acceptera des mesures sortant du cadre des Nations Unies”. Cette remarque montre que les Etats-Unis abandonnent le projet mondialiste et “nations-uniste” de Roosevelt car il ne va plus nécessairement dans le sens voulu par Washington. Il s’agit aussi d’un rejet des critères usuels de la diplomatie et la fin non seulement des stratégies gaulliennes, mais de tout espoir de voir se forger et se consolider un “Axe Paris-Berlin-Moscou”. Sarkozy devra toutefois “accepter la Turquie dans l’Union Européenne”. Son absence de “réalpolitisme” à l’endroit de la Russie et de la Chine permettra à terme “un front uni occidental au conseil de sécurité de l’ONU” (sinon il n’y aurait pas de majorité). Sarkozy “rompt avec les politiques traditionnelles de la France” et “sera un multiplicateur de force pour les intérêts américains en politique étrangère”.

 

DSK, Ségolène Royal et le pôle aéronautique franco-brésilien

 

Dominique Strauss-Kahn est largement évoqué dans les documents de “Wikileaks”. Des oreilles attentives, au service de l’ambassade des Etats-Unis, ont consigné ses paroles dans un rapport: pour le futur scandaleux priapique de Manhattan, “Segolène Royal”, au moment des présidentielles françaises de 2007, “ne survivra pas face à Sarkozy”. Mieux, en dépit de l’appartenance de DSK au parti socialiste français, celui-ci déclare à ses interlocuteurs au service des Américains: “La popularité de Segolène Royal est une ‘hallucination collective’”. Coup de canif dans le dos de sa camarade... Cynisme effrayant face aux croyances du bon peuple socialiste de toutes les Gaules... Quant à Hollande, “il est”, selon DSK, “bon tacticien mais médiocre stratège”. Bis. Cependant le dossier “Wikileaks” à propos de Sarkozy contient quelques notes discordantes: il y a d’abord les transactions aéronautiques avec le Brésil, où “Paris tente de vendre le Rafale”, concurrent du F/A-18 américain et du Gripen suédois. Ces rapports discordants reprochent à Sarkozy de faire de la “France le partenaire idéal pour les Etats qui ne veulent pas dépendre de la technologie américaine”. C’est évidemment qualifiable, à terme, de “crime contre l’humanité”... Le but de la politique américaine est ici, à l’évidence, d’éviter toute émergence d’un vaste complexe militaro-industriel dans l’hémisphère sud, grâce à une collaboration euro-brésilienne. Le pôle franco-brésilien, envisagé à Paris sous le quinquennat de Sarkozy, doit donc être torpillé dans les plus brefs délais. Ce torpillage est une application de la vieille “Doctrine de Monroe”: aucune présence ni politique ni économique ni technologique de l’Europe dans l’hémisphère occidental n’est tolérable. Nouer des relations commerciales normales avec un pays latino-américain est considéré à Washington comme une “agression”. La politique aéronautique et militaro-industrielle franco-brésilienne, poursuivie selon les règles gaulliennes en dépit du réalignement de la France sur l’OTAN, est-elle l’une des raisons de l’abandon puis de la chute de Sarkozy, coupable d’avoir gardé quand même quelques miettes de l’“alter-diplomatie” gaullienne? Les historiens de notre époque y répondront dans une ou deux décennies.

 

Wikileaks et les banlieues de l’Hexagone

 

Les dossiers de Wikileaks révèlent aussi le spectre d’une instrumentalisation potentielle des banlieues françaises par les stratégistes américains: si la France branle dans le manche, renoue avec ses traditions diplomatiques et géopolitiques gaulliennes, persiste à commercer avec les Brésiliens ou d’autres Ibéro-Américains, les “services” de l’Oncle Sam mettront le feu aux banlieues de Lille à Marseille en passant par Paris et Lyon. Le scénario imaginé par Guillaume Faye d’un embrasement général des quartiers immigrés, où la République s’avèrerait incapable de juguler les débordements par manque de moyens et d’effectifs, est bel et bien retenu dans les officines stratégiques des Etats-Unis. Les textes de Wikileaks, révélés par un numéro spécial du Monde (et non pas par une officine nationaliste ou identitaire) dévoilent les liens systématiques qu’entretient l’ambassade des Etats-Unis avec les populations arabo-musulmanes en France. On constate, à la lecture de ces documents, que les Etats-Unis, en s’appuyant sur les réseaux associatifs de ces communautés allochtones, visent “à créer les conditions d’une ‘démocratie participative’, prélude à une intégration totale”. Les Etats-Unis doivent y travailler, favoriser et accélérer le processus “parce que l’établissement français se montre réticent face aux problèmes des immigrés”. On y lit aussi cette phrase: “Nous poussons la France à une meilleure mise en oeuvre des valeurs démocratiques qu’elle dit épouser”. L’ambassade des Etats-Unis regrette aussi qu’en France, il subsiste “trop d’inégalités” (ah bon...? Au pays de l’égalitarisme maniaque et forcené...?). Un rédacteur anonyme estime quant à lui que “la laïcité est une vache sacré” (ce qui est exact mais sa définition de la “laïcité” ne doit pas être exactement la nôtre, qui est inspirée d’Erasme et des “letrados” espagnols du début du 16ème siècle, et non pas des pèlerins du Mayflower ou des sans-culottes). Dans une autre dépêche, le rédacteur anonyme promet “un soutien aux activistes médiatiques et politiques”, afin de “faciliter les échanges interreligieux” (voilà pourquoi la “laïcité” est une “vache sacrée”...) et de “soutenir les leaders communautaires modérés” (tiens, tiens...). L’intermédiaire de cette politique a sans nul doute été le “très démocratique” émirat du Qatar... On le voit: tout retard dans la politique d’une “intégration totale” pourrait donner lieu au déclenchement d’une mini-apocalypse dans les banlieues avec pillages de belles boutiques dans les centres urbains plus bourgeois. Or tout observateur un tant soit peu avisé des méthodes de propagande, d’agitprop, de “révolutions colorées” ou de guerres indirectes sait qu’il y a toujours moyen de “faire imaginer”, par des dizaines de milliers d’échaudés sans jugeote, un “retard” d’intégration, médiatiquement posé comme scandaleux, anti-démocratique, xénophobe ou “raciste” pour mettre le feu aux poudres. Le panmixisme idéologique des bêtas “républicains”, laïcards ou maritainistes, pétris de bonnes intentions, s’avère une arme, non pas au service d’une intégration qui renforcerait la nation selon la définition volontariste qu’en donnait Renan, mais au service d’une puissance étrangère, bien décidée à réduire cette nation à l’insignifiance sur l’échiquier international et dans le domaine des industries et des technologies de pointe.

 

L’affaire Snowden

 

Passons à l’affaire Snowden, qui éclate en juin 2013, quand le “lanceur d’alerte” publie ses premières révélations. Qui est cet homme? L’un des 29.000 employés civils de la NSA (qui compte également 11.000 collaborateurs militaires). Sa biographie était jusqu’alors inodore et incolore. On savait qu’il avait été un adolescent plutôt renfermé et un élève assez médiocre. Il avait cependant développé, pendant ses heures de loisir, des talents pour le piratage informatique qu’il qualifiait de “sanction contre l’incompétence des fabricants”. Sur le plan politique, Snowden s’est toujours montré un défenseur sourcilleux des libertés démocratiques et s’est opposé au “Patriotic Act” de Bush qui jugulait certaines d’entre elles. Sa manière à lui d’être rebelle, dans ses jeunes années, était de se déclarer “bouddhiste” et fasciné par le Japon. Il avait voulu s’engager à l’armée qui l’a refusé. En 2006, il s’est mis à travailler pour la CIA à Genève. Pourquoi cette ville suisse? Parce qu’elle abrite d’importants centres de décision pour le commerce international, qu’elle est un centre de télécommunication, qu’on y fixe les normes industrielles et qu’elle est une plaque tournante pour toutes les décisions qui concernent l’énergie nucléaire. Il constate, en tant qu’adepte naïf des libertés démocratiques et qu’admirateur des qualités éthiques du bouddhisme, que, pour les services américains, tous les moyens sont bons: comme, par exemple, saoûler un banquier suisse pour qu’il soit arrêté au volant en état de franche ébriété et qu’on puisse le faire chanter. En 2009, Snowden tente pour la première fois d’accéder à des documents auxquels il n’avait normalement pas accès. En 2008, il soutient la candidature d’Obama car celui-ci promet de mettre un terme à la surveillance généralisée découlant du “Patriotic Act”. Mais, par ailleurs, il n’aime pas la volonté des démocrates de supprimer le droit de posséder et de porter des armes ni leur projet de mettre sur pied un système public de retraite. Comme beaucoup d’Américains, son coeur penche vers certaines positions démocrates comme, simultanément, vers certaines options républicaines. Finalement, pour trancher, il devient un partisan de Ron Paul, défenseur, à ses yeux, des libertés constitutionnelles.

 

 

EDWARD-SNOWDEN-570.jpg

Entre 2008 et 2012, il sera progressivement très déçu d’Obama qui, en fin de compte, poursuit la politique anti-démocratique de ses prédécesseurs républicains. En 2009, Snowden part travailler pour Dell à Tokyo. Il vient d’être formé aux techniques offensives de la cyberguerre. Il a appris à pénétrer un système sans laisser de traces. Il est devenu un “cyberstratégiste” au service des “services”. En langage actuel, cela s’appelle un “hacker”, soit un pirate moderne au service d’une civilisation particulière qui doit son envol à l’annoblissement des pirates de la Manche et de la Mer du Nord par la Reine d’Angleterre Elisabeth I. Snowden travaillait chez Booz Allen Hamilton à Hawaï quand il a déserté et commencé son odyssée de “lanceur d’alerte”, de “whistleblower”, série de tribulations qui le conduiront à son actuel exil moscovite. Pour donner un impact international à son travail de dénonciation des méthodes de la NSA, il choisit de rechercher l’appui de Glenn Greenwald et de la journaliste Laura Poitras, animatrice principale de la “Freedom of the Press Foundation”, qui s’était donnée pour spécialité de dénoncer le faux humanitarisme de la propagande américaine, notamment en révélant les atrocités de la prison irakienne d’Abou Ghraïb et l’inconduite des soldats américains, membres des troupes d’occupation en Mésopotamie. Snowden, Poitras et Greenwald vont mettre au point la divulgation des documents, en sécurisant leurs communications grâce à des normes de sécurité et de cryptage que le journaliste français Antoine Lefébure décrit en détail dans le livre fouillé qu’il consacre à l’affaire (cf. bibliographie).

 

L’UE fait montre de servilité

 

Rétrospectivement, on peut dire que, malgré l’impact que cet espionnage généralisé a de facto sur l’Europe asservie, aucune réaction n’a eu lieu; de même, aucun rejet de la tutelle américaine ni aucune modification du comportement servile d’une eurocratie qui n’est qu’atlantiste alors que, pour survivre, même à court terme, elle ne devrait plus l’être. Déjà, après le rapport pourtant révélateur de Duncan Campbell en 1997-98, l’eurocatie, maîtresse de l’Europe asservie, n’avait pas réagi. Elle s’était empressée d’oublier qu’elle était totalement sous surveillance pour vaquer à son train-train impolitique, pour se complaire dans l’insouciance de la cigale de la fable. Avec l’affaire Snowden, on a eu l’été dernier, peut-être jusqu’en octobre 2013, quelques réactions timides, notamment quand les Allemands ont appris que le portable personnel de la Chancelière Merkel était systématiquement pompé. Mais il ne faudra pas s’attendre à plus. L’affaire ECHELON, les révélations de Wikileaks par Julian Assange et l’affaire Snowden sont les preuves d’une soumission totale, d’une paralysie totale, d’une incapacité à réagir: les ambassades européennes aux Etats-Unis et dans les autres pays anglo-saxons qui participent au réseau ECHELON, les instances de Bruxelles et de Strasbourg sont sous étroite surveillance. Aucun secret diplomatique, aucune liberté d’action ne sont possibles. L’Europe ne répond pas, comme elle le devrait, par une sortie fracassante hors de l’américanosphère, au contraire, elle fait montre de servilité, au nom d’une alliance devenue sans objet et des vieilles lunes de la seconde guerre mondiale, ce qui n’empêche nullement les Etats-Unis de considérer, en pratique, que l’Europe (et surtout l’Allemagne qui en est la seule incarnation sérieuse, tout simplement parce que son territoire constitue le centre névralgique du sous-continent), est considérée comme un ensemble de pays “suspects”, de nations ennemies qu’il convient de surveiller pour qu’elles n’aient plus aucune initiative autonome. La seconde guerre mondiale est terminée mais le centre du continent européen, l’Allemagne, demeure un allié de “troisième zone”, un Etat toujours considéré comme “ennemi des Nations Unies”, comme le constate avec grande amertume Willy Wimmer, haut fonctionnaire fédéral affilié à la CDU d’Angela Merkel, dans un article publié sur le site suisse, www.horizons-et-debats.ch .

 

Le vague projet de Viviane Reding

 

redi07_D.jpgViviane Reding, commissaire européenne à la justice, annonce la mise en place d’une “législation solide” pour protéger les données individuelles et les communications entre entreprises de pointe, selon le modèle officiel américain (qui est une illusion, tous les citoyens américains étant étroitement surveillés, non pas directement par des instances étatiques mais par des entreprises privées qui refilent leurs données à la NSA contre monnaie sonnante et trébuchante et passe-droits divers). Le projet de Reding s’avèrera pure gesticulation car, il faut bien le constater, il n’y a aucune cohésion entre les Européens: la Grande-Bretagne, est juge et partie, et n’a pas intérêt à interrompre sa “special relationship” avec Washinton, pour les beaux yeux des Français ou des Allemands, des Espagnols ou des Italiens, tous ex-ennemis à titres divers. La “Nouvelle Europe” (Pologne et Pays Baltes), chantée par les néo-conservateurs de l’entourage des présidents Bush, père et fils, cherche surtout à s’allier aux Américains au nom d’une russophobie anachronique. La Grande-Bretagne avance comme argument majeur pour saboter toute cohésion continentale que “cette affaire ne peut être traitée au niveau européen”. Cette position britannique, exprimée de manière tranchée, a immédiatement provoqué la débandade et aussi, notamment, la reculade de François Hollande. Il n’y aura pas de demande d’explication commune! L’Europe est donc bel et bien incapable de défendre ses citoyens et surtout ses entreprises de pointe. On le savait depuis l’affaire ECHELON et le rapport de Duncan Campbell. Les révélations de Wikileaks et de Snowden n’y changeront rien. L’inféodation à Washington est un dogme intangible pour les eurocrates, l’Europe et la construction européenne (au meilleur sens du terme) dussent-elles en pâtir, en être ruinées.

 

Ingratitude à l’égard de Snowden

 

Antoine Lefébure nous rappelle, dans son enquête, que, dès 2005, le Président Bush junior nomme Clayland Boyden Gray ambassadeur des Etats-Unis auprès des instances européennes. Cet homme, avait constaté une enquête minutieuse du Spiegel de Hambourg, est un lobbyiste du secteur pétrolier et de l’industrie automobile américaine. Il est clair que sa nomination à ce poste-clef vise non pas l’établissement de relations diplomatiques normales mais bien plutôt la systématisation de l’espionnage américain en Europe et le sabotage de toutes les mesures visant à réduire la pollution et donc la consommation de pétrole en tant que carburant pour les automobiles. Plus tard, la France, qui, cette fois, avait protesté moins vigoureusement que l’Allemagne, constate que ses institutions sont également truffées d’instruments d’espionnage, que leurs disques durs sont régulièrement copiés par une structure annexe, le SCS (“Special Connection Service”), fusion de certains services de la CIA et d’autres de la NSA. Les Etats-Unis se méfient en effet de toutes velléités de politique étrangère autonome que pourrait mener Paris et s’intéressent de très près aux marchés militaires, au nucléaire et au commerce international, tous domaines où la politique gaullienne avait toujours cherché, depuis les années soixante, une voie originale, non inféodée aux directives atlantistes. L’Europe fait donc montre d’ingratitude à l’endroit de Snowden en ne lui accordant pas l’asile politique, en le considérant comme persona non grata. On a alors eu le scandale de juillet 2013: sous pression américaine, l’Espagne, le Portugal et la France interdisent le survol de leur territoire à l’avion du Président bolivien parce que ces trois Etats, inféodés à l’atlantisme, croient que Snowden se cache dans l’appareil pour aller demander ensuite l’asile politique au pays enclavé du centre du continent sud-américain. L’Autriche, neutre, non membre de l’OTAN, ne cède pas à la pression, mais l’avion ne peut dépasser Vienne. La réaction des pays ibéro-américains a été plus musclée que celle des pigeons européens: la Bolivie, l’Argentine, le Brésil, l’Uruguay et le Vénézuela rappellent leurs ambassadeurs à Paris pour consultation. La servilité de l’Europe, et celle de François Hollande, suscitent le mépris des pays émergents d’un continent avec lequel l’Europe pourrait entretenir les meilleures relations, au bénéfice de tous.

 

Une surveillance serrée des ingénieurs allemands

 

L’Allemagne est un pays qui, à cause de son passé et de l’issue de la seconde guerre mondiale, se trouve en état d’inféodation totale, depuis la naissance du fameux réseau Gehlen, du nom d’un général national-socialiste ayant eu de hautes responsabilités dans les services de renseignement du Troisième Reich. En 1946, Gehlen est rayé de la liste des criminels de guerre, en échange de ses dossiers qu’exploiteront dorénavant les services secrets américains. Depuis, l’Allemagne ne cesse d’adopter un profil bas, de tolérer une base du réseau ECHELON sur son territoire en Bavière et aussi, nous le verrons, d’autres centres d’écoute sur son territoire, en Rhénanie notamment. Quand éclate l’affaire Snowden, le ministre Pofalla dit “ne pas être au courant”! Il minimise l’affaire. Il faudra attendre fin octobre 2013 pour que Berlin hausse le ton: on a appris, en effet, dans la capitale allemande, que la Chancelière Angela Merkel était étroitement surveillée depuis 2002. En effet, les documents dévoilés par Snowden contiennent une liste de chefs d’Etat pour lesquels il faut dresser en permanence un “profil complet”. Merkel figure sur la liste. Cependant, toute la population allemande, y compris les “non suspects” de subversion anti-américaine, est surveillée selon le “Fisa Amendments Act” de 2008, au même titre que les ressortissants de Chine, du Yémen, du Brésil, du Soudan, du Guatemala, de Bosnie et de Russie. Dans son n°14/2014 le Spiegel divulgue des révélations complémentaires: le GCHQ britannique, chargé de surveiller l’Europe et donc l’Allemagne, espionne surtout les ingénieurs allemands via une station de relais satellitaire au sol, installée à Hürth près de Cologne ou via CETEL, qui surveille tout particulièrement les ingénieurs qui travaillent avec l’Afrique ou le Moyen Orient ou encore via IABG qui se concentre principalement sur les dossiers du Transrapid (l’aérotrain allemand), sur Airbus, sur le programme des fusées Ariane et sur tous les contrats liant des ingénieurs non militaires à la Bundeswehr. Toutes les plaintes sont restées sans suite: le tribunal constitutionnel de Karlsruhe, si prompt à faire alpaguer quelques déments et psychopathes paléo-communistes ou néo-nazilloneurs qui relèvent davantage des facultés de médecine psychiatrique que des tribunaux, hésite à dénoncer les violations de la sphère privée de citoyens honorables, au-dessus de tout soupçon, perpétrées par les Britanniques et les Américains à l’encontre d’honnêtes citoyens allemands pratiquant le noble métier d’ingénieur. Le risque serait trop grand, paraît-il, car cela “compliquerait les relations transatlantiques”. Ben voyons...!

 

Courageuse et lucide Finlande

 

Le seul pays européen à avoir réagi correctement, à ne pas avoir succombé à l’atlantisme généralisé, est la Finlande. Le gouvernement finnois, en effet, a décidé que “toute entreprise qui espionnerait les Finlandais” se verrait infliger des amendes carabinées, jusqu’à 25% du chiffre d’affaires, y compris si l’espionnage est organisé depuis un pays tiers. En outre, les lanceurs d’alerte, ne pourrait en aucun cas être expulsés ou extradés du pays. L’exemple finlandais, c’est un minimum: il devrait être généralisé à l’ensemble de l’UE. Toujours dans le numéro 14 de 2014 du Spiegel, Viviane Reding, répondant aux questions des journalistes de l’hebdomadaire, estime que les entreprises lésées devraient pouvoir bénéficier d’un droit de recours, que le principe de “Safe harbour” devrait être généralisé, que les amendes doivent être prévues (comme la France qui a infligé à Google une amende de 150.000 euro, soit 2% du chiffre d’affaire annuels de la firme). Elle souligne également les contradictions de l’Allemagne: Merkel veut un “plan européen” mais n’est pas suivie par ses fonctionnaires. Il faut également, disent la Chancelière et la Commissaire, élever considérablement le niveau de protection interne, mais, par ailleurs, l’Allemagne vend au secteur privé des données statistiques relatives à ses propres citoyens.

 

Les nouvelles superpuissances

 

Il reste à formuler quelques remarques, tirées d’une lecture du livre de Daniel Ichbiah, intitulé Les nouvelles superpuissances. Celles-ci, pour notre auteur, sont les entreprises telles Facebook, Wikipedia, Google, Twitter, etc. Facebook, par exemple, collecte des données émanant de tout un chacun et les conserve pour toujours, comme si elles devenaient, une fois affichées sur la grande toile, son exclusive propriété. Facebook coopère avec la NSA, si bien, écrit Ichbiah, que l’on peut parler de “réseaux cafteurs”. Mais il y a pire: la mémoire de l’humanité, potentiellement exhaustive depuis l’apparition de Facebook, demeurera-t-elle? Si Facebook, ou d’autres entreprises similaires, peuvent les conserver, elles pourraient tout aussi bien les effacer. Les supports, qu’on nous offre, sont tous périssables, les mémoires informatiques tout à la fois effaçables et réinscriptibles. Idem pour Wikipedia. Les données révélées par Wikipedia ne sont pas toujours exactes parfois mensongères ou carrément fausses, fruits de manipulations évidentes, mais il y a grande difficulté sinon impossibilité de faire aboutir des requêtes individuelles formulées devant tribunaux contre la teneur diffamatoire ou insultante de bon nombre d’informations divulguées sur la grande toile. Ces “nouvelles superpuissances” (selon la définition qu’en donne Ichbiah) sont au-dessus des lois, en Europe, parce qu’elles ne relèvent pas de lois européennes: Google, Facebook, Twitter sont des entreprises basées en Californie ou dans l’Etat de New York qui n’ont pas la même conception de la “privacy” que nous Européens.

 

La solution serait de ne pas utiliser Facebook ou Twitter ou de ne les utiliser qu’avec parcimonie. Quelques exemples de bon sens: supprimer tous les “amis” que l’on ne connaît pas personnellement; ne pas utiliser trop de produits Google; ne pas organiser sa vie autour des services Google; diversifier au maximum. Et surtout ne pas oublier que Google possède plus d’informations sur les citoyens américains que la NSA! Car l’avènement de ces “nouvelles superpuissances” équivaut à la négation totale des droits individuels, au nom, bien entendu, des “droits de l’homme”. On est en plein cauchemar orwellien: la propagande dit que nous bénéficions des “droits de l’homme” mais nos droits individuels (au jardin secret, à l’intimité), par l’effet des articifes mis en place par ces “nouvelles superpuissances”, sont totalement niés au nom d’une “transparence  cool”: nous ne sommes pas obligés, en effet, de dévoiler nos intimités sur la grande toile, mais l’exhibitionnisme humain est tel qu’hommes et femmes racontent tout, spontanément, au grand bonheur des flics et des censeurs. Il n’y a dès lors plus, à notre époque, de distinction entre sphère personnelle et sphère publique. En bref, la contre-utopie imaginée par l’écrivain albanais Ismaïl Kadaré dans son oeuvre Le palais des rêves, annonçant la venue d’un monde finalement problématique et dangereux, où règne la transparence totale, à cause précisément de la promptitude des sujets de l’empire décrit à confier la teneur de leurs rêves aux scribes désignés par le souverain. Nous y sommes.

 

Robert Steuckers.

(Forest-Flotzenberg, Fessevillers, Genève, mars-avril 2014; rédaction finale, septembre 2014).

 

BIBLIOGRAPHIE:

 

-          Duncan CAMPBELL, Surveillance électronique planétaire, Ed. Allia, Paris, 2001.

-          Daniel ICHBIAH, Les nouvelles superpuissances, Ed. First, Paris, 2013.

-          Joseph FOSCHEPOTH, “Die Alliierten Interessen sind längst in deutschem Recht verankert”, in: Hintergrund, Nr.4/2013 (propos recueillis par Sebastian Range).

-          Antoine LEFEBURE, L’affaire Snowden. Comment les Etats-Unis espionnent le monde, La Découverte, Paris, 2014.

-          Hans-Georg MAASSEN, “Von angeleinten Wachhunden”, in: Der Spiegel, Nr. 14/2014.

-          Yann MENS, “Guerres secrètes sur Internet”, in: Alternatives internationales, n°59, juin 2013.

-          Laura POITRAS, Marcel ROSENBACH & Holger STARK, “ ‘A’ wie Angela”, in: Der Spiegel, Nr. 14/2014.

-          Viviane REDING, “Ich werde hart bleiben”, in: Der Spiegel, Nr. 14/2014 (propos recuellis par Christoph Pauly & Christoph Schult).

-          Marcel ROSENBACH & Holger STARK, Der NSA-Komplex – Edward Snowden und der Weg in die totale Überwachung, Deutsche Verlags-Anstalt, München, 2014.

-          Matthias RUDE, “Partnerdienst – US-Geheimdienste in der BRD”, in: Hintergrund, Nr. 4/2014.

-          Peter Dale SCOTT, American War Machine. La machine de guerre américaine – La politique profonde, la CIA, la drogue, l’Afghanistan, Ed. Demi-Lune, Coll. Résistances, Plogastel Saint-Germain, 2012.

-          Andreas von WESTPHALEN, “Rechtlos: Whistleblower in Deutschland”, in: Hintergrund, Nr. 4/2013.

 

Dossiers et articles anonymes:

 

-          Le Monde hors série, Les rapports secrets du département d’Etat américain – Le meilleur de Wikileaks, s.d.

-          “Grenzenloser Informant”, in: Der Spiegel, Nr. 27/2013.

-          “Angriff aus Amerika”, in: Der Spiegel, Nr. 27/2013.

 

Will France and Germany challenge NATO?

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Will France and Germany challenge NATO?

 
In an interview with l’Humanite.fr, former French Foreign Minister Roland Dumas stressed that France had become the vanguard dog of NATO, criticizing the presidencies of Sarkozy and Hollande for selling out on French sovereignty. The statement came in response to NATO’s summit in Newport, Wales, September 4 – 5, 2014 and the decision to expand NATO’s ambitions in Ukraine. Dumas argues, NATO outlived its purpose and has become an instrument of aggression.
 
 
dumas97827491361030-2078693.jpgRoland Dumas, born in 1922, belongs to the last generation of great French Statesman who experienced the French – German war that prompted the creation of NATO. Can France and Germany overcome their grievances and lead a new, continental European diplomacy for peace and prosperity for Europe and beyond? The question is tabled by a German who belongs to the first generation of continental Europeans who have not experienced a major conflict on the continent; not yet. The article suggests problems and possible solutions for  a French – German initiated partnership for peace in Europe, the Middle East, Africa, and beyond. It is a bold proposal that necessarily has to deal with “red herrings” and  touch keystones which would have to be put in place by a new diplomacy of fellow travelers for peace.
 
The Middle East – Ukraine and NATO. Two Key Statements by Dumas.
 
Roland Dumas is not without controversy, which is exactly what one would expect from a senior statesman who has escaped the pressures of running for and holding office; who has more time to reflect and reason. In June 2013, Dumas floated a message in a bottle when he “outed” British interests behind the war in Syria, and now Iraq. Appearing on the French TV channel LPC, Dumas said: 
 
“I am going to tell you something. I was in England two years before the violence in Syria on other business. I met with top British officials, who confessed to me, that they were preparing something in Syria. … This was in Britain not in America. Britain was organizing an invasion of rebels into Syria. They even asked me, although I was no longer Minister of Foreign Affairs, if I would like to participate. Naturally, I refused, I said I am French, that does not interest me. … This operation goes way back. It was prepared, preconceived and planned… in the region it is important to know that this Syrian regime has a very anti-Israeli stance. … Consequently, everything that moves in the region…- and I have this from a former Israeli Prime Minister who told me ?we will try to get on with our neighbors but those who don?t agree with us will be destroyed. It is a type of politics, a view of history, why not after all. But one should  know about it”.
 
Dumas’ decision was bold, even though he stopped short of naming the names of those “British officials”. Dumas wasn’t any longer holding office at that time but he is, understandably, subject to the limitations which are implied in politics and diplomacy. What would be more important, anyway, would be to identify those “stakeholders” behind the approach.
 
On September 5, during NATO’s summit in Newport, Wales, Dumas prompted controversy again, when he described France as having become “the vanguard dog of NATO”.  Speaking with a journalist from the French l’Humanite.fr, Dumas commented on the summit that focused on the current Ukrainian regime’s plans to accede into the Alliance. Dumas shared his concerns about the direction of the current NATO policy and its impact on French diplomacy. Asked whether NATO still has a purpose, he replied:
 
“It may, for those who manage it! Historically, the Atlantic Alliance was a military alliance which had very limited geographical jurisdiction, the North Atlantic, and one goal: to end the war against Germany”. 
 
After a peace with Germany had been reached, Dumas noted, we decided to expand the scope to include the removal of the two covenants: the Atlantic Alliance and the Warsaw Pact. Dumas stressed that NATO instead had expanded and evolved into an instrument for warfare instead, saying:
 
“The Warsaw Pact has been dissolved but NATO, no …it has even expanded and reinforced. Just listen to Mr. Rasmussen, the secretary-general, to realize that NATO has become an instrument for warfare”.
 
The Essence of a European and Global Peace vs. NATO’s obsessive eastward Expansion
 
Dumas commented on NATO’s interventionism and stressed a continental European perspective when he warned against using a politico-military instrument that was created to end a war with Germany and with jurisdiction over the Atlantic, for something as important as the situation in Ukraine. Dumas recalled disarmament negotiations with his former Soviet counterpart who insisted that NATO would not arm any of the countries which had formerly been part of the Warsaw Pact. He stressed that
 
“This was the essence of peace. Everyone was in agreement… Well, the Americans do not heed. They transported weapons to the Baltic countries and Poland. Hence the controversy when Putin came to power”.
 
Dumas quoted Putin as noting that NATO hadn’t kept its word and noted that there really is no point in waving a red flag in front of the nose of the Russians which will scare them or cause them to stall. He stressed that Russia didn’t pose any threat to Europe, and that this was no way to treat a great power, which was, alongside the Americans, one of the victors of WWII. Dumas added that the balance that had been established has been broken but noted that those who opposed this NATO policy had been diminished to dwarfs. It is necessary at this point, to interject that today’s U.S. and NATO policy is dominated by grand policy architects like Obama administration adviser Zbigniev Brzezinski. “Z-Big” as Brzezinski loves to be referred to, is literally, and in the opinion of several professional psychologists “clinically obsessed” with encircling Russia, dividing Russia into six or more, smaller states, to then force Moscow into a U.S/U.K.-dominated hegemony. Reading Z-Big’s latest book “Strategic Vision” will put Dumas’ warning that “this is no way to treat a great power” , his concern about “waving red flags”, and his warning that NATO is not the appropriate instrument for solving as important a problem into an appropriate context.
 
The book is essential literature for anyone who has not fully comprehended this new scope of NATO’s policy and the fact that it aims at establishing a U.S./U.K. hegemony over continental Europe,  Eurasia and the Middle East. This necessarily implies that continental European powers, including France, Germany and Russia have to be subjugated by this U.S./U.K.-dominated hegemony. It also implies that geopolitical instruments will be applied to achieve the objective.
 
Note that “geopolitics” suggests: If you are the second-largest power, for example, play the first and the third-largest powers against each other to be become the “tertius gaudens”. The laughing third, who will laugh with unalloyed joy. For the U.S./U.K or Atlantic Axis, this implies playing China against Russia as much as this implies playing France and Germany against each other in NATO, the EU, and so forth. Transnational, non-state and deep-state-actors are of course both mitigating and adding complexity.
 
In terms of “Realpolitik” note: The U.S./U.K . as well as largely U.K.-aligned E.U.-actors are the primary powers behind the engineering of the crisis in Ukraine. Note that there is a massive amount of evidence that suggests that NATO’s Gladio networks have been let loose on/in Ukraine. Note that a substantially weakened, economically unfeasible, IMF indebted Ukraine is loaded upon the European Union in a Faustian Pact, using NATO as politico-military instrument. Meanwhile, U.K. Prime Minister David Cameron announces preparations for the U.K. to possibly leave the European Union. Cameron prepares the U.K. for its unalloyed joy while it continues to succeed at playing France, Germany and others in continental Europe, including Turkey, against each other.
 
On the point of the French re-entry into NATO as full member, Dumas noted that Chirac already wanted to re-enter NATO but he demanded compensations. “The Americans laughed at him” Dumas added, saying:
 
“Then Sarkozy followed suit, but this time without asking for compensation! As for Hollande, he has not challenged this decision, and to my dismay”.
 
Many key members of the French Socialist Party were dismayed about Hollande and not only about NATO, but also with regard to French Africa policy, for example with regard to the case of Ivory Coast and former Ivorian President Laurent Gbagbo. In part the dismay was shared by key German power-brokers in Germany’s Conservative, Socialist, and Liberal parties alike as well as by German EU politicians. Dumas notes that the French voice, today, has been totally obscured. He added:
 
“We follow American diplomacy while trying to give the illusion that we exist in the international arena. …. France became the vanguard dog of the Alliance at the risk at appearing as a war-faring nation. We have totally turned our backs on the ?traditional`position adopted soon after the war (WWII). Whenever I went to NATO, President Mitterrand told me …??Especially Dumas, remember we are not part of the integrated command. Understand: Do not obey all decisions that will be taken! (Not) Before the voice of France has been heard, and she was often heard”.
 
Asked whether he thought that France still could get out of NATO, Dumas stressed that he though “yes, it can”. However, he added two necessary preconditions which are; a French leader of unquestionable world authority of the caliber like a Charles De Gaulle; Circumstances that would make everyone understand the decision. We will return to these “circumstances”  and the question of “leadership” below.
 
Developing a French – German Perspective a Question of Sovereignty, Survival, Peace and Prosperity. 
 
Considering the current crisis in the Middle East and Ukraine, let us explore the hypothesis that the development of a French – German and a continental European perspective is a prerequisite for maintaining national sovereignty and for preventing a third European war of global reach. This perspective necessarily implies considerations about the Middle East and Africa. Any French or German will realize that both France and Germany will table non-issues, red herrings and issues, which are tied to decades, in fact centuries of distrust and disaster.
 
A brief Assessment of the Middle East: As Dumas stated, top-British officials approached him in 2009, years before the first protests in Libya and Syria, asking him whether he wanted to subvert Syria with “rebels”. We know now that the “project” to subvert a number of nations with the help of the Muslim Brotherhood, Al-Qaeda and similar brigades was launched in 2007. The key factors behind the decision were:
 
The discovery of the largest-known natural gas reserves in the Persian Gulf, shared by Qatar and Iran, in 2007 and new surveys which revealed that the Eastern Mediterranean gas fields contained about 70% more gas than had been previously known. The completion of a pipeline from Iran, via Iraq and Syria alone could have secured Europe’s gas requirements for 100 – 110 years. Between 50% – 70 % of Europe’s gas requirements could be covered by Iranian and Russian gas, if not more. This development would be unacceptable for Israel, considering the arguably increased Iranian influence with regard to the EU’s Middle East policy in general and Palestine in particular. The development would not only render large U.S. and British energy projects like the Nabucco project unprofitable or obsolete, it threatens declared ambitions to establish the U.S./U.K.-hegemony in Europe with all what that implies.
 
The development would also threaten the position of the U.S. dollar, weaken it, and ultimately accelerate its collapse. Needless to say that the U.S. will do anything it needs to prevent the collapse as long as possible. The problem is that it does so by usurping others instead of adjusting a flawd system. The E.U. has, arguably, been co-opted or forced into playing along by e.g. importing oil from “rebel-held territories” in Syria. The primary actors behind the “Balkanization” of Syria, however, are the U.S/U.K. via e.g. the Atlantic Council. The far-reaching implications, and how “Realpolitik” coincides with e.g. Brzezinski’s “Strategic Vision” becomes evident when one reads the words Atlantic Council President Frederick Kempe said prior to the Atlantic Council’s Energy Summit in Turkey, in November 2013:
 
“We view the current period as a turning point, just like 1918 and 1945. Turkey is in every way a central country, as a creator of regional stability. However much the USA and Turkey can work in unison, that is how effective they will be.”
 
One should not forget that reaching the 1918 and 1945 turning points requires the beginning of the wars in 1914 and 1939 first. Understandably, this form of political thinking does not render many possibilities for making the French or the German, the Czech, the Slovakian, and other’s opinions count. Earlier this year a person from the inner circle around the former Lebanese PM Saad Hariri, who was seriously concerned about the threat of a wider war, noted that the final decision to launch the attack on Iraq via ISIL/ISIS/IS fell on the sidelines of the Atlantic Council’s Energy Summit in Istanbul, November 22-23, 2013. The “sovereignty” of the people of France, Germany, and other continental European nations with regard to Iraq has, in other words, been reduced to the possibility to respond to policy that is being implemented by rogue networks who are embedded within both foreign governments, their own governments, the E.U. and NATO. Note that this statement is consistent with the words of Dumas, who noted that the French voice is not heard any more and that it has been reduced to a dwarf.
 
A brief Assessment of the Situation in Africa and French – German Differences in Opinion.
 
Dumas noted that Sarkozy went along with NATO and that Hollande, much to his and many French Socialists dismay, followed suit. French – German differences in opinion with regard to French Africa policy may indeed have been part of Sarkozy’s deliberations. In 2010 France was instrumental in ousting the Ivorian President Laurent Gbagbo. Gbagbo and the Libyan head of State Muammar Qaddafi were actively and successfully lobbying for the creation of a gold-backed, pan-African currency. The Sarkozy administration was also instrumental in the implementation of the “Arab Spring” in Libya in 2011. A compendium of articles which are a good starting point for further studies on French involvement is the book “The Illegal War on Libya”, edited by the former U.S. Congresswoman Cynthia McKinney. One can conclude that Sarkozy went along with Libya because he was a) given U.S./U.K cover for Ivory Coast, b) because France has Mediterranean ambitions which were compatible with ousting Qaddafi. What is interesting with regard to this discussion is the question “why” there are French – German differences in opinion, and why France, almost like a knee-jerk response felt that it “had to” get both Gbagbo and Qaddafi out of the equation.
 
French Africa Policy and French – German Differences in Opinion. Analyzing the situation from Ivory Coast over Libya to Syria and Iraq shows that France, in so many words, went along with a war on Syria and Iraq even though they could be potentially catastrophic for European energy-security. In exchange, France received the support of the U.S./U.K. in Ivory Coast and Libya. So far, the failed project in Syria caused the crisis in Ukraine. The following will demonstrate how a more functional French – African cooperation could have mitigated many of the risks which Europe currently faces. To understand why, it is necessary to understand French Africa policy, and the fact that it would not take much lobbying in Germany and at the European Council for them to go along with a radical and bold course change, – if only France dared.
 
France succeeded at maintaining virtually absolute control over the national economies of its former colonies in Africa when these colonies gained their “independence”. One touchy point in French – German discussions is that Charles De Gaulle, whom Dumas described as man with unquestionable world authority, literally copied the blueprint for usurpation that Germany used to usurp the economies of German occupied France and other German occupied nations during WWII.
 
The former French Africa colonies are Benin, Burkina Faso, Cameroon, Central African Republic, Chad, Equatorial Guinea, Ivory Coast, Gabon, Guinea-Bissau, Mali, Niger, the Republic of Congo, Senegal and Togo. Their money, the CFA Franc, is printed by the French National Bank in Chemalier, France.  The 15 former colonies, plus France formed the Monetary and Economic Union of West Africa (U.M.E.O.A.).
 
The Council of Presidents of the fifteen U.M.O.A. member states constitutes the highest authority of the union. Decisions of the Presidential Council are made unanimously. The Ministerial Council of the U.M.O.A. defines the monetary and credit policy of the union and it is responsible for the economic development of the region. According to the constitutions of all fifteen member states the creation of their currency, the regulation of its value, as well as the regulation of parities and modalities, is the exclusive privilege of the nation and its people and decisions about it are made by the parliament. That much to nominal independence. The placement of French commissars within the heart of the nations and the union’s banking system creates an obvious dichotomy between the nominal sovereignty of the union, its constituents, and the direct control of their national and regional economies by the former colonial power.
 
The region has three central banks. Three of the thirteen of the Directors of the B.E.A.C. are French and four of the eight Directors of the B.C.C. are French. The Board of Directors of the B.C.E.A.O. is constituted by sixteen Directors; two from each country plus two additional Directors from France who take part in the management of the bank under the same conditions and with the same privileges as the other Directors. The number and placement of the commissars gives them a Veto right at the board of each of the Central Banks. No decision can be made without their approval. France can enforce its policy by threatening to deadlock the economies unless decisions are made in compliance with French suggestions. The veto right also extends to the nomination of the Governor of the B.E.A.C.. The Governor is elected with the unanimous vote of the Board of Directors, on suggestion of the government of Gabon, and after the approval of the other member states as well as France. This Central Bank does not only have the privilege to create the currency. It also has the privilege to grant credit for the current accounts of the national treasuries at its discount rate. The Board of Directors is making the decisions about the temporalities and about the total amount that is granted for financing the economies of each of the member states.
 
Sixty-five percent of the U.M.E.O.A. members’ foreign currency reserves as well as all of their gold reserves have to be placed at the French National Bank at zero interest. In return, France guarantees the value of the CFA Franc, which it devalues at leisure. On 3 Mai 2010 the website of Jeune Afrique quotes the former French Minister of Finance and Commerce, now IMF Director Christine Lagarde: “The Bank of the States of Central Africa, for instance, places an almost 90 per cent of their reserves in the French National Bank”.  In an interview for Le Liberation in 1996 the late President of Gabon, Omar Bongo said:
 
“We are in the Franc Zone. Our operations accounts are managed by the French National Bank in Paris. Who profits from the interests that our money generates ? France.”
 
Large parts of the French national economy are literally based on this usurpation. French economists, generally agree that the French national economy would collapse without this “infusion” while many also are aware that the usurpation with the help of oppression is an extreme security gamble. France enforces its position with a destructive policy that has left the region shattered by coup d’etat, instability and war. To mention some; In January 1963 the President of Togo, the late Sylvanus Olympio was murdered three days before the issuing of a new currency. On 19. November 1968 the late President of Mali Modibo Keita was ousted in a coup and arrested. In 1977 Modibo Keita died in prison. Keita was poisoned. On 27. January 1996 the President of Mali was ousted in a military coup d?etat. On 15. March 2003 the late President of the Central African Republic Ange Felix Patasse was ousted by the “rebel leader” Francois Bozize. In 2010 the Ivorian President Laurent Gbagbo was ousted in a coup d’etat. Gbagbo was imprisoned at the ICC. The UN still has all ballot boxes which could prove whether the alleged election fraud had taken place or not, but the UN has so far failed to investigate appropriately. In all cases the monetary union and France have played a role.
 
The result  is that one of the richest and most productive region is hopelessly impoverished, indebted and lagging behind in even basic development indexes. Naturally, the development of a stable middle class which could give the region a lift is impossible. It goes without saying; the development of the region as potential trading partner for a European market, a market that could yield far greater economic and humanitarian potential than the one that one could achieve by oppression and usurpation is made impossible too. Hence France is keeping on “fixing” Africa problems to barely hang on to a Nazi method of usurpation.
 
The French – German differences in opinion about Africa, German Sovereignty, and distrust between France and Germany can be reduced to this.
 
France has a knee jerk reaction every time the European Council or German lobbyists challenge France to redirect its Africa policy. A German analyst and Africa expert once said to the author that France reminds him of a man who stands at an abyss. He is so transfixed by staring into that abyss that he cannot even conceive of the idea that he could turn around to look whether there is terra firma behind him. When German lobbyists approach France, they are often trying to calmly call on France and to reach out with a helping hand so France could take a step back and reassess its situation. One must add to this, that France and Germany share the fate of literally centuries of wars against each other. One should note that Germany was the aggressor in the last two wars. In fairness and to understand the dynamics, one must admit that there often was a tertium gaudens, a laughing third who could laugh with unalloyed joy, who played a role in French – German confrontations.
 
French policy makers will recall French President Mitterrand’s knee jerk situation and united British – French lobbying against the reunification of Germany. The result is that: Germany may be nominally “reunited” but that the 2+4 treaty is no peace treaty; That Germany still is classified as enemy state to the United Nations; That Germany still has no constitution and cannot adopt a constitution before it has a peace treaty; That its basic law has no territory on which it is valid; That Germany according to the analysis of qualified historians like Peter Feist still is subject to a “letter of submission to Washington” signed by former German Chancellor Willy Brand; That Brandt only signed because Washington threatened to sabotage the inner-German dialog; And that Germany, politically, economically, as well as militarily remains under the direct control of the Supreme Headquarters of the Allied Command Europe (SHAPE).
 
German governments and media attempt to suppress these facts for the simple reason that they are aware how “explosive” this information would become if a German government, a major opposition party, or the major German media ever would make “an issue” out of them. The consequences could be disastrous, if the people of Germany ever would realize how badly they have been deceived before there was established a secure way of turning this frustration into a positive development. Many analysts suggest that German governments, for their part, are in a similar situation to that of France.
 
They are standing at the abyss, fearing that the German populace discovers the deception. To compensate, German governments are pushing for a seat at the U.N. Security Council, trying to force the hands of those who still capture German sovereignty as enemy state to the U.N.. Germany’s problem is, that France so far only has whispered slight whispers which were insufficient to wake up Germany. Germany is waiting to see the hand of France, not pushing it into the abyss but to offer its hand for a partnership that aims at a new, continental European consensus for national sovereignty, peace and prosperity. Consequently, both the government of Hollande and the government of Merkel are staring into the abyss while a laughing third is about to unleash the terrors of yet another great war on the European continent.
 
Former French Foreign Minister Roland Dumas stressed that a French break with NATO would not only require a statesman at the helm but a situation that would allow others to understand why – France needs a good explanation if you will. The same could be said about Germany. It would require a situation that could help Germany’s partners to understand that keeping Germany as a “colony” in a Brzezinskian hegemony is unacceptable. Considering that both France and Germany still are, at least nominally, and to some degree functional democracies, the operand question is whether Hollande and Merkel would dare to exercise the sovereignty of the French and German people. Arguably, it is more a question of  - good management – than a question about “one glorious statesman”. Dumas, and others in France and Germany who are lobbying for greater sovereignty, and in particular Socialists should recognize that a great statesman can only be born out of a political moment, which can be created by intense campaigning from the base. So, would Hollande and Merkel live up to their challenges? The answer is that nobody, probably not even Hollande nor Merkel know. What is certain is, that the political moment is possible, because the potential for it exists within the continental European, especially in the French and German populations.
 
Indicators in favor of a Continental European Consensus for Sovereignty, Prosperity and Peace.
 
A 2014 survey in Germany shows that the majority of Germans is against the presence of NATO troops in eastern Europe. The survey, conducted by Deutschlandpoll, also suggested that 49 percent of Germans would rather see Germany take a position of a bridge between the East and the West. Only 45 percent of those who were polled considered Germany as a solidly anchored part of the West. It is noteworthy that this poll was conducted in the presence of a relentless, anti-Russian campaign in most, if not all German mainstream media.
 
In May 2014, Hollande and Merkel held a joint press conference in Berlin. The two statesmen called for a prompt and full investigation into the massacre in Odessa, where some 150 protesters who had sought refuge in a Trade Union House were murdered in cold blood. A detailed photo study of the massacre shows that the massacre was pre-meditated mass murder, involving Ukraine’s Pravy Sector which is known for its ties to NATO’s Gladio network. Besides that, Hollande and Merkel jointly criticized Kiev’s unbridled use of military force against Ukrainian citizens, stressing that any use of military force in Ukraine is allowed exclusively for the protection of human lives and infrastructure. The two added that even then, it must be used with proportionality. They urged Kiev to begin a dialog with the rebelling regions before elections and to cease armed hostilities.
 
In respectively June and July 2014, the governments of the Czech Republic and Slovakia stressed that they did not want to accept NATO troops in their countries and saw no need for any NATO bases in their countries either. The rejection came in response to direct “proposals” from U.S. President Barack Obama. The proposals came after Poland, in April, called on the U.S. to deploy additional troops to Poland. It is noteworthy that historical research documents that Poland played the role of provocateur against Germany up to WWII, in collusion with the government of the U.K., the laughing third.
 
In September 2014, after U.K. PM David Cameron outed the possibility that the UK may reconsider its EU-membership, a French survey showed that over 50 percent of the polled Frenchmen opted for “letting them leave” and do what they want. Understandably, only a minority in France and Germany would want to be helpful with regard to the U.K.’s dilemma about Scottish independence. There are literally hundreds of other, political, social, and economic indicators which suggest that there is a growing continental European consensus against the Atlantic Alliance and against bellicose Atlantic Axis-launched wars from Africa over Syria and Iraq to Ukraine. It would be beyond the scope of this article to analyze them all. The one that tells most is that it was negotiations without the presence of the U.S. and U.K. that led to a dialog and a ceasefire in Ukraine.
 
In conclusion, the voice of France with regard to NATO can be heard and a break with NATO is possible; A Germany that regains its sovereignty and assumes a role as bridge between the East and the West, which it already has geographically, culturally and economically is possible; A continental European consensus for peace in Africa, the Middle East and in Europe, opposed to an Atlantic Axis fire starter policy is possible and would lead to greater prosperity on a global scale. None of the above, however, would be possible as long as France and Germany perceive each others hands as threats, fearing to be plunged into the abyss. Who is the tertuim gaudens, who laughs with unalloyed joy? What would it take for a Hollande or for a Merkel to take one step back from the abyss? The answer is: I don’t know. Merkel probably doesn’t know it either, and neither does Hollande. What is certain, is that they probably have more support for a continental European peace and partnership with Russia from the people of France and Germany than they would dare to hope for. It is the question whether or not one lives up to the moment that makes the difference between a politician and a statesman, between war and peace.
 

Comment l'élite française a mal tourné

Comment l'élite française a mal tourné

Dire que c'est Maurice Thorez qui a créé l'ENA...

Ex: http://fortune.fdesouche.com

Le communiste stalinien Maurice Thorez a passé la deuxième guerre mondiale à Moscou, où il se faisait appeler Ivanov. A la Libération, il revint au pays et entra au gouvernement. Quand Charles de Gaulle quitta le pouvoir, en 1946, Maurice Thorez reprit l’un des projets chers au général : la création d’une école, l’École Nationale d’Administration (l’ENA), destinée à former les hauts technocrates de la nouvelle république. Il devait penser que cette caste était cette « avant-garde du prolétariat » dont Lénine parlait souvent.

L’ENA a depuis produit d’innombrables membres de l’élite politique et financière française, pour culminer avec le Président François Hollande. Critiquer l’élite en France relève de la guillotine, ce qui n’empêche pas de constater que les énarques et leurs amis sont actuellement au plus bas. En un an, les gouvernements de droite comme de gauche sont devenus l’objet d’un mépris inégalé. La France connaît un chômage record. Les scandales impliquant l’élite se succèdent (le dernier concerne l’ex-ministre du Budget Jérôme Cahuzac et son compte secret en Suisse). Quelque chose a terriblement mal tourné pour la caste de Maurice Thorez.


L’élite française se définit par ses capacités intellectuelles. Elle est principalement recrutée à travers deux écoles seulement, et très sélectives. L’ENA et l’École Polytechnique (que ses anciens élèves appellent simplement « l’X »). « Nulle part ailleurs au monde l’école que vous avez fréquentée détermine aussi profondément un parcours professionnel et la destinée d’une nation toute entière » écrit Peter Gumber dans son nouveau livre France’s Got Talent (« La France a du talent »). C’est la raison pour laquelle certains membres âgés de l’élite se présentent toujours comme « ancien élève de Polytechnique ».

80 diplômés seulement sortent de l’ENA chaque année, et 400 de Polytechnique. Ils obtiennent ensuite des postes très exigeants. « Ils travaillent dur. ll ne s’agit pas d’une élite qui ne pense qu’à s’amuser » souligne Pierre Forthomme, coach pour dirigeants qui compte parmi ses clients de nombreux membres de cette élite. Pendant des décennies, l’élite a fait le boulot que l’on attendait d’elle. De 1946 à 1973, la France a connu les « trente glorieuses », presque trente ans de prospérité économique.

En 1990, l’élite pouvait encore revendiquer de grandes réalisations. Elle avait inventé le premier prototype d’Internet (le Minitel), équipé le pays des trains les plus rapides d’Europe (le TGV), conçu en partenariat l’avion de transport le plus rapide au monde (le Concorde), poussé l’Allemagne à créer l’Euro (que l’élite française considérait comme le début de l’unité de l’Europe, et non la fin), imposé sa propre politique indépendante de défense, que beaucoup prenaient encore au sérieux et elle continuait à croire qu’elle parlait une langue internationale. Confier le pouvoir à de brillants cerveaux semblait bien fonctionner.

Depuis, les choses on terriblement mal tourné. Le sociologue Pierre Bourdieu, dans les années 60, avait commencé à mettre à jour les travers de l’élite. La classe dirigeante prétendait être une méritocratie ouverte aux esprits brillants de toutes origines, mais en réalité, elle était devenue une caste qui se reproduisait entre elle.

Il s’agit de la plus petite élite de n’importe quel grand pays. Elle vit dans quelques arrondissements chics de Paris. Ses enfants fréquentent les mêmes écoles, dès l’âge de 3 ans. Quand ils atteignent leurs 20 ans, les futurs dirigeants de la France se connaissent tous. Ils passent de « camarades d’école » à « copains de promo », expliquent les sociologues Monique Pinçon-Charlot et son mari Michel Pinçon.

Alors qu’un PDG et un romancier américains ne se rencontreront jamais, les élites françaises de la politique, des affaires et de la culture ont pratiquement fusionné. Ils se fréquentent lors de petits-déjeuners, de vernissages d’expositions et de dîners. Ils deviennent amis ou conjoints. Ils s’embauchent mutuellement, camouflent leurs transgressions mutuelles, écrivent des critiques dithyrambiques de leurs livres respectifs (comparez l’euphorie que déclenchent les livres de Bernard-Henri Levy en France et leur accueil à l’étranger).

« L’élite est l’unique classe sociale française qui fait preuve d’une solidarité de classe », dit Monique Pinçon-Charlot. Elle est liée par des secrets partagés : par exemple, de très nombreux membres de l’élite connaissaient les habitudes d’alcôve particulières de Dominique Strauss Kahn, mais ils étaient prêts à le laisser se présenter à la Présidentielle plutôt que d’en informer les manants qui vivent de l’autre côté du périphérique parisien. Pour paraphraser l’écrivain anglais EM Forster, ces personnes trahiraient plutôt leur pays qu’un ami. L’élite justifie ces services rendus par l’amitié. Mais en fait (comme le remarque le journaliste Serge Halimi, et d’autres), il s’agit de corruption.

Tout aussi dangereux : une si petite caste – issue des mêmes grandes écoles – souffre inévitablement de pensée unique. Et l’élite ne rencontre pas beaucoup de subalternes prêts à exprimer des avis contraires.

Pierre Forthomme explique : « Si vous êtes un haut dirigeant sorti d’une grande école en France, vous n’avez aucun feedback. Ils sont seuls ». Il ajoute : « Ils aimeraient entendre des critiques et travailler en équipe. Ils ne souhaitent pas être solitaires, mais le système les place à ces postes de pouvoir pour que nous puissions accuser l’élite de nos problèmes ».

La mondialisation a aussi fait des dégâts. L’élite française n’était pas formée pour réussir dans le monde. Elle était formée pour réussir dans le centre de Paris.

François Hollande, ancien élève de trois grandes écoles, découvre aujourd’hui le monde en tant que Président. Il a pour la première fois mis les pieds en Chine lors de sa visite d’Etat dans ce pays, le mois dernier. Aujourd’hui, beaucoup de Français réussissent à Londres, New York et dans la Silicon Valley mais ils ont tendance à échapper à l’élite française.

L’élite n’est pas prête à s’auto-dissoudre. Cependant, une menace encore pire plane : l’élection en 2017 du premier président véritablement anti-élite, la candidate de l’extrême-droite Marine Le Pen.

Financial Times (via Le nouvel Economiste)

L’Europe est en train de mourir, surtout ne faites rien

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L’Europe est en train de mourir, surtout ne faites rien

Tous les clignotants économiques montrent que la reprise s’est étouffée. La défiance qui préside désormais aux rapports franco-allemands, ajoutée au conservatisme de la Commission, laisse notre continent sans solution.

Il n’y a pas que l’organisation de l’État islamique qui entend détruire la civilisation européenne démocratique, laïque, infidèle. Il y a les responsables européens eux-mêmes qui laissent s’installer la stagnation et le chômage de masse. Leur immobilisme fait le lit du rejet.

L’appauvrissement et la déception conduisent au nationalisme, qui conduira à la disparition de l’idée d’une communauté européenne, laquelle laissera les États humanistes, séparés, petits, désarmés, proies faciles.

Tous les clignotants économiques montrent, avec clarté, que la reprise s’est étouffée. La croissance de la zone euro atteindra 0,8 % cette année et 1,1 % en 2015, selon l’OCDE, mais tous les indicateurs avancés laissent penser que c’est un scénario bien trop optimiste. L’Italie est retombée en récession, la France en stagnation et l’Allemagne, qui croyait s’en sortir de son côté, voit les freins se serrer.
Notre voisin, malgré les réformes Schröder, souffre gravement d’une population vieillissante, d’une productivité trop faible, d’infrastructures abîmées, d’un coût de l’énergie prohibitif, d’une spécialisation industrielle aujourd’hui favorable, face à ses concurrents européens, mais demain de plus en plus défavorable, face aux ambitions de la Chine dans les transports et la mécanique. La croissance « potentielle » de l’Allemagne, 0,4 %, est inférieure à celle de la France, 0,8 % (1).

Et rien ne se passe. L’Europe, cent ans après, replonge dans une stérile guerre de tranchées. Idéologique cette fois. La visite de Manuel Valls à Berlin a mis en lumière l’opposition des deux camps, celui de l’offre et celui de la demande. Les Allemands, leurs alliés et l’ancienne Commission de Bruxelles n’entendent rien que les « réformes structurelles ».

Ils veulent que tous les pays membres fassent du Schröder, coupent dans les dépenses et les coûts salariaux pour redonner de l’élan au secteur privé. En face, Français et Italiens, épaulés par les Américains, le FMI et tutti quanti, plaident que la conjoncture prime.

Ils s’appuient sur Keynes pour dire que les réformes structurelles ont des effets récessifs et que, bref, ce n’est pas le moment. La meilleure chose que Berlin et Bruxelles puissent faire est de « relancer », investir chez eux, dépenser, grossir les salaires et la consommation. La croissance européenne aura meilleur souffle, on pourra commencer les réformes.

Ce dialogue de sourds pousse chaque camp à faire le minimum et à accuser l’autre. La croissance, dans ces conditions, n’est pas près de repartir. La guerre de tranchées idéologique a mené à l’enlisement européen.

Les torts sont partagés. Les Français sont les premiers coupables pour avoir choisi, il y a quarante ans, un mode de croissance payé par la dette et pour rester réticents à remettre cette facilité politique et sociale en cause. Comme le dit cocassement Xavier Fontanet (2), jamais Keynes n’aurait recommandé de faire de la relance pendant quarante ans ! Et pourtant, si.

Depuis la crise du pétrole de 1973, la France se retranche derrière « la conjoncture trop faible » pour ne jamais engager ses réformes. Manuels Valls continue dans les traces de ses prédécesseurs, il laisse filer le déficit, confirmant nos voisins dans leur attentisme. Il y aurait en France des économies budgétaires et de vastes réformes « non récessives » à engager : subventions, formation permanente, libéralisations, horaires de travail, droit du travail (3).

La France est surtout coupable de ne pas avoir de « proposition offensive » pour une grande sortie par le haut de la crise actuelle. C’est à la France de bâtir un plan de reconstruction d’ensemble économique et politique.

L’Allemagne est coupable, depuis 2008, de toujours traîner les pieds, pour sauver la Grèce, pour sauver les banques, pour faire l’union bancaire, pour tout. Notre voisin voit tellement Keynes comme source d’inflation (avec Hitler au bout), qu’elle fait, à tort, obstacle à toute réflexion sur la « demande ». Conséquence : Mme Merkel finit par céder, mais mal et toujours trop tard.

Il serait temps d’écouter Mario Draghi : l’Europe souffre des deux, et d’une offre non compétitive et d’une demande atrophiée. Pourquoi le dialogue franco-allemand ne parvient-il pas à s’ouvrir sur cette base ? Parce que la défiance préside désormais aux rapports franco-allemands, durcis en blocs accumulés depuis le funeste traité de Nice, de l’époque Chirac-Jospin- Schröder. Il serait temps de voir le péril de la stagnation venir, de le crier et de retrouver une ambition qui combatte l’euroscepticisme avec des mesures concrètes (4).

Le troisième coupable est Bruxelles. La Commission s’est soumise aux ordres des gouvernements, qui, depuis Nice, la veulent sans pouvoir. Elle n’a rien proposé lors de la crise, elle a manqué d’idées et de force. La nouvelle équipe peut-elle surmonter les obstacles institutionnels et retrouver un élan ?

Il suffirait de se mettre dans les traces de Mario Draghi, qui innove et qui sait avancer sans que les Allemands le bloquent. Jean-Claude Junker parle d’un programme de 300 milliards d’investissement, mais les instruments se dérobent. La Banque européenne d’investissement, convoquée, répond qu’elle craint pour son triple A !

Mme Merkel n’affronte pas son opinion, tentée par l’isolationnisme, M. Hollande n’affronte pas son parti enfermé par l’obscurantisme, Bruxelles s’empêtre dans la médiocrité des petits pouvoirs de bureau, la BEI regarde sa note… L’Europe se meurt.

Notes :

(1) Patrick Artus, « Flash », 16 septembre, Natixis.

(2) « Pourquoi pas nous ? » Fayard.

(3) Agnès Bénassy-Quéré, « Les Échos », 24 septembre.

(4) « Pour une Communauté politique de l’euro », Groupe Eiffel Europe

Les Échos

(Merci à BA)

Inconvenient Truths about Turkey and Saudi Arabia

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A Basket of Snakes

“Once war is forced upon us, there is no other alternative than to apply every available means to bring it to a swift end.

“War’s very object is victory, not prolonged indecision.”

So said Gen. MacArthur in some of the wisest counsel the old soldier ever gave his countrymen.

Yet, “prolonged indecision” would seem the essence of the war the president has begun to “degrade and ultimately destroy” the Islamic State.

For, following only one night of bombing in Syria, Gen. Bill Mayville, director of operations for the Joint Chiefs, asked to estimate how long this new war would last, replied: “I would think of it in terms of years.”

“Years,” the general said.

Yet, though we are already heavily into bombing, the president has no congressional authorization for this war in Syria.

Even Republicans are leery of voting for a war in Syria before the November elections. A third of the House GOP voted no to arming and training the Syrian rebels. The Democrats are even more wary.

And how are we going to “destroy” ISIS when Obama has ruled out U.S. combat troops and not one NATO or Arab ally has offered to send combat troops?

Consider Turkey. With its 400,000-man army, 1,000 planes, 3,600 tanks, 3,000 artillery pieces and self-propelled guns, the Turks, the largest military power in the Middle East, could make hash of the Islamic State.

Why have they not done so?

Because Turkish President Erdogan detests President Assad of Syria and has looked the other way as volunteers, including Turks, have crossed his border into Syria to join ISIS.

Up until now, this NATO ally has been a silent partner of ISIS. And, even now, Ankara has not volunteered to fight the Islamic State.

For Turkey is predominantly Sunni, and many Sunni see the Islamic State as a ruthless but effective ally against a Shia threat represented by Tehran, Baghdad, Damascus and Hezbollah.

If the Turkish army is not going to intervene in Syria against ISIS, and if Obama has ruled out U.S. boots on the ground in Iraq or Syria, where will the soldiers come from to dislodge the Islamic State from the Indiana-sized territory it has seized?

The Kurds can hold Erbil with U.S. air support. Iraq’s regime, backed by its Shia militias, can hold Baghdad. But can the Iraqi army retake Fallujah, Mosul or Anbar, from which they so recently ran away?

Who are the major fighting forces in Syria who have for years been holding the line against ISIS? Answer: the Syrian army, Hezbollah troops from Lebanon, and Iranians, backed by Putin’s Russia.

Denouncing the Islamic State for its beheadings of the two Americans and one British aid worker, Obama declared at the U.N.:

“There can be no reasoning — no negotiation — with this brand of evil. The only language understood by killers like this is the language of force. So the United States of America will work with a broad coalition to dismantle this network of death.”

Strong words, some of the strongest our Nobel Peace Prize-winning president has used in six years.

Yet, for three years, it has been NATO ally Turkey and Arab allies like Saudi Arabia and Qatar who have been clandestinely aiding this “network of death.” And it has been Assad, Hezbollah, Iran and Russia that have been resisting this “network of death.”

A year ago, the American people rose up to demand that Obama and John Kerry keep us out of Syria’s civil war, specifically, that they not carry out their threats to bomb the army of Bashar Assad.

Had it not been for Assad, Hezbollah, Iran, and Russia, the network of death Obama, rightly excoriated from that U.N. podium, might by now be establishing its caliphate, not in Raqqa but Damascus.

Before we go any deeper into Syria, Congress needs to be called back to debate and vote on whether to authorize this new war.

For this war against the Islamic State seems, for some in that blood-soaked region, not so much to be a war of good against evil, but the first of several wars they want America to fight.

For them, the Islamic State is to be destroyed by the Americans. Then the Assad regime is to be brought down by the Americans. Then Iran is to be smashed by the Americans. Everyone in the Middle East seems to have in mind some new war for the Americans to fight.

How many such wars are in our vital interests?

While, undeniably, the Islamic State has shown itself beyond the pale with its beheading of innocents and its massacres of soldiers who have surrendered, let us not forget that our allies abetted these monsters, while adversaries we have designated as terrorists and state sponsors of terror were fighting them.

Lord Palmerston had a point when he said Great Britain has no permanent friends, no permanent enemies, only permanent interests.

Those interests should determine our policy.

 

lundi, 29 septembre 2014

La National Security Agency dans la guerre

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La National Security Agency dans la guerre

par Jean-Paul Baquiast
 
Le pivot stratégique de Obama vers le Proche et Moyen Orient permettra au complexe militaro-industriel (CMI) américain de capter à son profit des milliards de dollars de budgets de défense. Faut-il s'en plaindre?
 

Dans une brève d'actualité précédente (Un virage à 180° dans la « crise ukrainienne »? ) nous avions indiqué que les Etats-Unis allaient probablement relâcher leur pression diplomatique et militaire sur la Russie, à travers la « crise ukrainienne » qu'ils avaient suscitée, pour se consacrer pleinement à la guerre contre l'Etat islamique (Isis). Cette guerre a été déclarée le 15 septembre par Obama. Il essaye d'entrainer avec lui une trentaine voir une cinquantaine de pays, mais les candidats ne semblent pas enthousiastes. Or, pour mener cette guerre, les USA doivent mobiliser leurs ressources, et ne pas les disperser sur plusieurs fronts. Kiev attendra un peu.

Est-ce uniquement le besoin d'anéantir Isis, compte tenu des exactions diverses et menaces sur des intérêts stratégiques au Proche et Moyen Orient, qui pousse Obama? N'a-t-il pas des raisons disons plus immédiates? La réponse est fournie par un document très intéressant fourni par le site américain d'investigation Salon.com. Celui-ci n'a d'ailleurs pas eu de mal à trouver des informations, elles sont disponibles très libéralement sur les sites de la National Security Agency (NSA) et du département de la défense. Encore fallait-il que Salon les collationne et nous aide à les interpréter.

En fait, le pivot stratégique de Obama vers le Proche et Moyen Orient permettra au complexe militaro-industriel (CMI) américain de capter à son profit des milliards de dollars de budgets de défense. Ceci est d'autant plus intéressant que par ailleurs les budgets de défense étant par ailleurs  menacés de sévères restrictions. Isis devient ainsi un centre de profits, alors que l'Ukraine et la Russie était devenues des centres de coûts.

On apprend ainsi qu'un contrat pour le recueil du renseignement militaire vient d'être signé au profit de la NSA et d'une « armée » de contractants privés (dont Booz Allen Hamilton, BAE Systems, Lockheed Martin et Northrop Grumman) afin de documenter et conduire la guerre aérienne engagée par Obama. « No boots on the ground » certes mais beaucoup d'intelligence. L'objectif sera d'informer la flotte de chasseurs, bombardiers, drones et missiles Tomahawk qui ont commencé à intervenir massivement en Irak et en Syrie. Où et comment frapper? La NSA le dira.

Ce contrat de 7,2 milliards de dollars au profit de la NSA et de ses sous-traitants a été conclu sous l'égide d'un commandement nommé INSCOM (U.S. Army Intelligence and Security Command ) . Le contrat dit « global intelligence support » charge la NSA et ses correspondants de rassembler les informations permettant de localiser les cibles et les individus à combattre. La NSA utilisera pour cela tous les moyens d'écoute électronique qu'elle connait bien, y ayant recouru depuis des années contre le monde entier. On suppose qu'elle mettra sans doute aussi des espions sur le terrain.

Des milliers d'agents seront regroupés au centre d'écoute de la NSA à Fort Gordon. Ils seront en liaison avec d'autres centres d'écoute, à Fort Bragg, au Moyen Orient, à Hawai, en Allemagne (sic) et en Corée du sud. Des milliers (ou millions) d'information, relevant de ce que le département de la défense nomme ISR (intelligence, surveillance and reconnaissance) seront envoyés en permanence à tous ceux qui opèrent sur le champ de bataille, qu'il s'agisse de pilotes d'avions de combat, de drones ou de forces spéciales.

Que peut-on en penser en France?

C'est aux services spécialisés français d'apprécier. Ils feront certainement valoir, et ils auront raison, que les moyens dont ils disposent en propre sont ridiculement insuffisants. Disons seulement, en tant que simple citoyen, que la France étant engagée elle-aussi dans ce qui devrait être une guerre totale contre Isis, toutes les forces que déploie l'Amérique pour son compte devraient être les bienvenues, même s'il est peu probable que s'établissent des échanges intéressants d'informations entre les différentes partenaires, l'Amérique gardant pour elle le maximum de données intéressantes. Par ailleurs, les milliards de dollars engagés par le contrat donneront lieu, comme il est usuel en ce cas, à un grand gaspillage, vu que le CMI n'oublie pas jamais ses intérêts immédiats. Mais il en restera bien quelque chose pour la lutte se disant commune.

Au delà de cela cependant, plusieurs questions doivent être posées. La première consiste à se demander si le CMI américain n'a pas organisé ou du moins incité les récents attentats et décapitation pour justifier la réentrée en guerre massive des USA. Beaucoup le disent sur les réseaux sociaux et blogs alternatifs. Tout est possible et nous ne préjugerons pas faute de preuves. Disons seulement que le mal est fait et que désormais des tueurs psychopathes sont dans la nature. Il n'est pas possible de les laisser contaminer le monde sans réagir.

Mais précisément, pour réagir, il ne suffit pas, comme la France et la Grande Bretagne, d'envoyer quelques Rafales et Tornados pour montrer une autonomie au regard des Etats-Unis. Il faut s'assurer que l'on ne continue pas à encourager les terroristes. Or il est évident qu'aucune des mesures de fond dont nous avions fait la liste dans notre éditorial de cette semaine ne découleront de cette avalanche de moyens américains. Notamment les centaines de millions ou milliards de dollars versés à Isis et ses homologues par les Etats pétroliers du Golfe et le Koweit, maîtres es-double jeu, continueront à affluer. L'absence de troupes au sol, sous pavillon de l'ONU, ne permettra pas d'éliminer les djihadistes qui ne manquent pas d'abris, dans les montagnes ou la population, pour échapper aux frappes aériennes. Aucune négociation diplomatique, associant l'Iran et la Russie, ne sera entreprise avec l'ensemble des Etats de la région, et au delà....

Par ailleurs, la NSA, déjà omnipotente, comme nous l'avons souvent montré, se trouvera encore renforcée. Or pour la NSA, il n'y a pas d'amis ou d'ennemis, tous doivent être espionnés. Que l'on se le dise en Europe.

Sources:

* Salon.com; Who profits from our new war? Inside NSA and private contractors' secret plans

http://www.salon.com/2014/09/24/heres_who_profits_from_our_new_war_inside_nsa_and_an_army_of_private_contractors_plans/

*INSCOM Wikipedia http://fr.wikipedia.org/wiki/United_States_Army_Intelligence_and_Security_Command

* Documents contractuels (accès difficile) https://www.inscom.army.mil/Contracting/254/254_TO_0001_Alpha.pdf

 

Les élections présidentielles en Syrie et l'offensive de l'EIIL en Irak

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Les élections présidentielles en Syrie et l'offensive de l'EIIL en Irak

Interview de Bassam Tahhan, politologue spécialiste du Moyen-Orient

Frédéric Saillot*
Ex: http://metamag.fr

Frédéric Saillot : Vous dites que les Américains sont derrière l'offensive djihadiste en Irak, or Obama dit qu'il est prêt à intervenir.
 
Bassam Tahhan : Commençons par un aperçu historique. Pour moi les Américains ont détruit l'Irak et ce depuis la guerre contre l'Iran en 79-80. Tout l'Occident s'est rangé derrière Saddam Hussein, ainsi que les pays du Golfe qui aujourd'hui détestent l'Irak actuel, dans l'espoir que ce pays d'Irak industrialisé et bien armé puisse balayer la révolution khomeïniste. Mais en même temps il y a eu l'Irangate, les Etats-Unis armaient l'Iran en cachette pour que les forces de Saddam soient épuisées. Cela montre l'hypocrisie des Américains que je soupçonne de vouloir détruire l'islam de l'intérieur. Après cette guerre, Saddam Hussein n'avait plus d'argent et il y a eu un ordre américain au Koweït et aux autres monarchies du Golfe de ne pas aider Saddam Hussein.

Puis les Américains ont fait croire à Saddam, via leur ambassadrice, que s'il envahissait le Koweït ils ne bougeraient pas. C'était en fait un piège dans lequel Saddam est tombé. Et une fois qu'il a envahi le Koweït, les pays arabes qui l'ont aidé pendant huit ans de guerre avaient peur pour eux-mêmes. C'est l'acte deux de la destruction : Bush père réunit le monde entier dans une coalition et décide de libérer le Koweït. Mais il va au-delà et détruit tout l'Irak, sans aller jusqu'à Bagdad. Ceci au service d'Israël sûrement, parce qu'on peut voir que successivement l'Occident à cherché à éliminer tous les Etats forts de la région qui avaient une armée puissante : l'Egypte a été neutralisée par Camp David, il restait l'Irak, l'Irak ils l'ont rasé, il restait la Syrie, et ils ont profité du printemps arabe pour essayer de raser la Syrie mais ils n'ont pas réussi.

Suite à cela, l'acte III de la destruction de l'Irak : pétrole contre nourriture, c'était le projet Clinton. Pendant encore des années l'Irak a été détruit et le peuple affamé. L'acte IV : Bush fils après le 11 septembre, ne pouvant pas s'en prendre à Ben Laden, se met dans la tête que c'est Saddam le coupable du 11 septembre et va mener une guerre tout seul, avec les Britanniques, pas les Français. Il prend évidemment l'Irak et nomme Bremer qui dissout l'Etat irakien : plus d'armée, plus de police, le pays est livré à lui-même. Et pendant toute cette période il formait soi-disant une armée irakienne : là on l'a vu elle a été défaite en quelques heures. Trois légions et une légion de police autour de Mossoul, c'est à dire 50 000 hommes défaits en quelques heures ! Et il faut voir ce qu'ont fait les Américains au niveau de l'armée : il y a six mois, quand les sunnites se sont révoltés à Al Anbar dans l'ouest - l'Irak étant divisé en trois, l'ouest est sunnite, l'est est chiite, le nord est kurde - Maliki a demandé à Obama des hélicoptères blindés tueurs de char, des avions sans pilotes, Obama a refusé, par crainte que cet armement n'aille à la Syrie. Parce que le gouvernement Maliki et Assad sont unis par la fibre chiite, c'est l'axe de la résistance : Syrie, Hezbollah, Téhéran, chiites d'Irak, Maliki, je dis pas ça par confessionnalisme mais en analysant les choses objectivement. Ils ont passé des accords pour des F16, ils n'en ont reçu qu'un seul pour l'entraînement et qui ne fonctionnait pas. Ils leur ont promis des chars Abrahms, ils ne les ont jamais reçus. L'armement sophistiqué électronique, que Saddam de son temps développait, rien du tout. Ils ont fait quoi alors ? Ils ont embauché près d'un million deux-cent mille soldats et policiers qu'ils ont soi disant entraînés, mais c'est des gens avec des armes légères. Parce que les Américains ont toujours peur que cet Irak chiite ne se retourne contre leurs alliés : le royaume saoudite et les monarchies du Golfe. Mais aussi parce qu'il ne veulent pas que cet Etat soit fort, pour qu'il reste toujours dépendant des Etats-Unis. 

Mais la défaite à Mossoul a aussi une autre raison : ceux qui ont attaqué ne sont pas uniquement de l'EIIL, ça c'est juste une étiquette. C'est une coalition : les tribus sunnites qui se sont révoltées à Falluja, les anciens baasistes, parfois alliés à la confrérie des Naqshbandi, comme le "roi de trèfle" dans le jeu de carte de Rumsfeld, le numéro deux du gouvernement de Saddam, qui n'est pas mort, qui est Naqshbandi et qui est dans cette prise de Mossoul. Il faut ajouter à cela le Conseil militaire, c'est à dire tous les gens qui se sont réunis contre Maliqi. Toute cette coalition s'est révoltée à Fallouja il y a six mois et par effet de surprise est allée dans le nord et a pris Mossoul après s'être développée entre la Syrie et l'Iraq, une région sunnite. Parce que les sunnites qui avaient tout au temps de Saddam, se retrouvent marginalisés et n'arrivent pas à s'intégrer à ce nouveau gouvernement. Alors évidemment on peut accuser Maliki de n'avoir pas voulu vraiment les intégrer, d'avoir opposé à l'oligarchie sunnite du passé une oligarchie chiite, ce qui n'est pas faux. Maintenant il faut voir que les chiites sont majoritaires dans le pays. Et comme les Américains veulent la démocratie, et bien les majoritaires gagnent aux élections, et les chiites ont raflé la majorité.

FS : Les Américains appuient donc passivement cette offensive ?
 
BT : Les Etats-Unis jouent, ils sont amis avec Maliki, mais en même temps avec son ennemi le royaume saoudite, donc vous allez pas me dire qu'avec leurs awacs et toutes leurs bases militaires dans le Golfe, ils n'ont pas vu ces colonnes dans le nord aller jusqu'à Mossoul ! Et la Syrie a bombardé dans le désert syrien une colonne de bindés légers qui allait vers l'Irak la veille de l'attaque de Mossoul. Donc tout le monde était au courant.

FS : Qui arme l'offensive sunnite ?
 
BT : A mon avis les armes doivent venir de Jordanie. J'avais relevé que la Jordanie avait une forte concentration de combattants, je croyais que l'attaque allait être vers Damas, mais l'attaque est allée dans le sens irakien. Je soupçonne les Saoudiens et les Turcs qui sont très proches et qui n'ont jamais digéré que Mossoul soit rattaché à l'Irak, parce qu'il y a là des Turkmènes et du pétrole. Donc la Turquie joue un jeu trouble là-dedans. Le Kurdistan irakien joue un jeu trouble lui aussi, là ils ont profité de l'offensive sur Bagdad pour prendre Kirkouk. Et là les Américains ont réussi à allumer une guerre de cent ans entre les chiites et les sunnites. Car un beau jour ils ont découvert que les sunnites s'opposaient aux chiites et ils ont provoqué cela, et ça va pas s'arrêter de sitôt. La meilleure preuve en est que l'ayatollah Sistani, qui d'habitude est très sage et qui même les jours les plus noirs de l'invasion américaine n'avait appelé à la guerre sainte, là il a appelé à la guerre sainte. Et chez les chiites il y a une hiérarchie religieuse, un clergé, et un respect des décisions du clergé. Cet appel au djihad est très rare chez les chiites, et c'est pas le djihad à la sunnite, un peu baratin, ou n'importe qui dit "je vais au djihad".

FS : Alors justement, le président iranien à appelé à combattre le terrorisme.
 
BT : Oui, et il a même dit qu'il était prêt à s'engager. Ceci dit, toute cette guerre est peut-être un piège pour l'Iran. Parce que si l'Iran intervenait vraiment, là ça donne un prétexte à l'occident pour bombarder l'Iran. Quant aux Américains je ne pense pas qu'ils vont intervenir, parce que c'est pas dans leur intérêt. Ils ont armé les sunnites, et ils vont armer les chiites peut-être.

FS : Est-ce que l'offensive sur Mossoul et maintenant sur Bagdad n'est pas une réponse à la victoire d'Assad aux élections ?
 
BT : Oui sûrement, et au maintien de Maliki au pouvoir.

FS : Quelle a été la participation à ces élections et qu'est-ce qui permet aux occidentaux d'en contester la légitimité ?
 
BT : Je crois que l'Occident, même si les élections s'étaient déroulées d'une manière parfaite, ils les contesteraient toujours. Preuve en est que nous autres Syriens de France nous n'avons pas pu voter. Parce que les Syriens de France sont beaucoup plus pour Assad que pour la rébellion et Fabius a eu peur que les résultats du vote ici ne soient pas à son goût. Nous avons tout de même voté à Paris, face au mur de la paix, avec les passeports, et Assad a fait 94,6 %. Au Liban, il y a 1 million 200 000 réfugiés : une foule de 200 000 Syriens s'est précipitée vers l'ambassade à Beyrouth pour aller voter, portant les portraits d'Assad et les drapeaux légaux. La Syrie avait ouvert des bureaux de vote sur la frontière syro-libanaise, les Libanais ont menacé les Syriens qui passaient en Syrie pour aller voter de leur ôter le statut de réfugié. La Turquie a empêché ses réfugiés de voter. Il en est de même en Jordanie où ils ont renvoyé l'ambassadeur de Syrie quelques jours avant la date du vote. Et il y a 750.000 Syriens en Jordanie, a peu près pareil, plus ou moins en Turquie. En Syrie, les grands centres urbains, Damas, Homs, Hama, et Alep, sont tenus par Assad ainsi que toute la côte, où il y a près de trois millions de réfugiés de l'intérieur. Il n'y a que Raka et Deir-el-Zor, deux petites villes du nord qui lui échappent. Même dans les provinces les plus éloignées de la Syrie, près de la Turquie et de l'Irak, on a voté. Donc globalement sur 12 ou 13 000 000 de votants, il ya eu à peu près 11 000 000 qui ont voté, il y a donc eu une très forte participation et Assad a fait 88%, c'est-à-dire 16% de plus que les sondages de la CIA.
 
FS : Cette offensive sur Bagdad peut être une réponse à la victoire d'Assad aux présidentielles, qui renforce l'axe de la Résistance ou le croissant chiite. Plus généralement, n'a-t-on pas affaire à la tentative des Américains, par combattants interposés, aussi bien au Moyen-Orient qu'en Ukraine, d'affaiblir le pôle alternatif à leur volonté de domination unipolaire ?
 
BT : Sûrement, d'ailleurs on a vu qu'après la défaite de l'Occident en Syrie, on a fait éclater les événements de Kiev. Mais c'est une erreur, parce que quand on s'attaque à un ennemi, et qu'on n'est pas sûr de l'écraser, il ne faut pas le faire, vous le renforcez. Et finalement, cette guerre de Kiev, elle a permis à la Russie de récupérer la Crimée. Après cela les responsables américains se sont rendus à Kiev pour convaincre le nouveau gouvernement de mater militairement les deux provinces séparatistes. On a ouvert un nouveau front avec la Russie, mais est-ce qu'on est sûr de pouvoir gagner ? Je ne le pense pas. Parce que la Russie défend sa frontière, elle défend des gens qui parlent russe, tandis que, expliquez moi en quoi, les Américains ont un intérêt dans ces deux provinces sinon d'embêter la Russie ? Et là c'est grave, dans la mesure où l'Europe jusqu'à maintenant dans nos medias représente la Russie non comme un partenaire européen, mais comme un ennemi, mais pourquoi ? Je vois pas, la Russie peut faire partie de l'Europe et peut apporter beaucoup de choses à l'Europe. C'est là où il y a la confrontation entre les différentes conceptions de l'Europe. Pour les Américains, l'Europe doit rester vassale des Etats-Unis, car ils savent très bien que si la Russie s'entend avec les Européens, ils seront marginalisés, eux, car ça représente une puissance économique extraordinaire.

Why the Scots Chose To Wear Their Chains With Pride

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Why the Scots Chose To Wear Their Chains With Pride

by Seth Ferris

Ex: http://journal-neo.org

We live in an age of decolonisation, in which big empires have broken up and more and more independent states are coming on to the map. It might therefore seem surprising that Scotland has just voted against independence. In fact, it might just have done the opposite.

Unlike Wales and Ireland, Scotland was never actually conquered by the English. It was a fully independent state for many centuries, and usually allied with France against England. It had its own king and a variety of English it regarded as a separate language. Scots Gaelic, which is incomprehensible to English or Scots speakers, also flourished.

The English king often regarded himself as the feudal overlord of the Scottish king, but Scotland retained its independence even in conflict. Despite the great contributions made by many famous Scots to the United Kingdom, it is Robert the Bruce and William Wallace, who fought for Scottish independence from English domination, who remain its national heroes.

This situation changed in 1603, when King James I of Scotland also became King James I of England as he was next in line to the English throne. Logistics dictated that he and his successors were usually in London. A century later the Scottish Parliament abolished itself and the Act of Union created a common country called Great Britain. This became the United Kingdom in 1801, when the Irish Parliament also voted to abolish itself, Ireland having been effectively ruled by England since Norman times.

The United Kingdom went on to become the world’s greatest superpower. In consequence, many of the usual drivers of separatist sentiment weren’t there. There were no such things as national minorities amongst the British, just different sorts of British people. Everyone was entitled to some piece of the attractive pie, however small, provided they knew their place.

The Scots always played a big part in spreading British power across the globe, through making things and being part of government. Not until the 1970s did the Scottish National Party have a consistent presence in the UK parliament, and even then it held a small minority of Scottish seats, the same parties they have in England claiming all the others, on broader UK-wide platforms, as they do today.

So the referendum on Scotland was not about correcting historic injustices, as these do not engage most electors. It was about whether the Scots need to have an independent country to feel Scottish. It was also about how Scottish their own leaders are, and ultimately this has proved the downfall of the independence advocates.

Yes to Scotland but no to you

The Yes campaign was predictably led by the SNP, the Scottish Nationalist Party, and its longtime de facto leader Alex Salmond. Though a popular figure, Salmond is also controversial, and the one depends upon the other.

Although many political leaders have been expelled from their original party and founded a new one Salmond is one of the few who has been expelled from the one he now leads. When consistent SNP gains came to a shuddering halt in 1979, the party then split between the radical faction to the left of Labour and the romantically nationalist “Tartan Tories”, which succeeded in expelling Salmond and friends for being too leftist. Eventually he won his argument, but at a price.

The SNP is a moderate, mainstream political force but has one thing in common with the extreme and excluded nationalists found in every country. It takes it upon itself to define who is and who is not Scottish, what Scottish should and should not do and what Scottish people should and should not think. It isn’t said in as many words, but if you don’t agree with the SNP you are not a real Scot, in SNP thinking.

There are plenty of Scots around who don’t need the SNP to tell them what to do. They don’t think disagreeing with the SNP makes them any less Scottish, particularly when the person telling them they are has got to where he is by sidelining another faction within the same party. People who may like independence in principle don’t want an SNP independence, and this has affected the result of the referendum.

The devil we don’t want to know

One of the historic grievances which might compel Scots to demand independence is that the country has long been taken for granted by the English. Like Wales, it has been treated as a source of raw materials and labour, and somewhere people can go for their holidays. Local cultures and traditions are seen as something out of history, even though the Scots are much more cultured and better educated than the English, appreciating the importance of literature, for example.

However the Scots mourn the departure of the predominantly working-class culture created by English rule. It is a nation of engineers and skilled workers, whose shipbuilding industry once ruled the world and whose major settlements were largely built around mineral exploitation. That world has largely gone now, but the English, and particularly Mrs. Thatcher, are blamed for this.

The Scotland most electors relate to is the one of their forefathers, the one where everyone worked for the English. It wasn’t ideal, but it still gives them a distinct identity – more than anything the SNP were offering. Scottish politics remains dominated by how to return to the glory days of full employment, and these came under the United Kingdom, like it or not. Being independent for its own sake did not prove attractive enough for people who know they are different anyway, and aren’t any less different as part of the UK.

Scotland traditionally votes Labour, even when there are big Conservative majorities in the UK as a whole. A big reason for this is that the “establishment”, which might be considered Conservative, is England, and Scots are defining themselves in relation to the rest of the UK. If Scotland were independent, it would no longer be necessary for the voters to define themselves in terms of the English, and the SNP itself would also be affected by this. Vested interests were not going to let that happen, and the Yes campaign failed to address the consequences of the sea change in perceptions independence would have brought.

Too good to care

Of course Scotland now has its own parliament again, with significant powers and the right to set different tax levels to the rest of the UK, within certain limits. It has also done rather well out of this arrangement. It is widely acknowledged that public services are better in Scotland than in England, and some English people have moved there for this reason. Complaints about corruption in Holyrood, home of the Scottish parliament, are nothing like the expenses and child abuse scandals which have rocked the UK parliament, even though Scots sitting in Westminster have also been involved in these.

All this implies that the Scots are just as capable as the English of governing themselves, but that very comparison hurt the Yes campaign. It adds to the Scottish identity to be better than the English when they are supposed to be the same, or worse. If Scotland becomes independent it will no longer be relevant whether it does things better than in England, there will be no reason for comparison. Scots will have their own virtues but also their own problems, and only they will be responsible for them.

The Scots are not going to give up their bragging rights. Though presented as a “sense versus sentiment” argument, the No campaign was more appealing precisely to those who have a sentimental attachment to what they see as Scotland and Scottishness. Scots always want to score points over their big bad brother. There wouldn’t be the same point in being Scots if they had to treat the English as foreign friends instead of unhealthy domestic rivals, in their estimation.

Who owns what

If Scotland had voted yes, there would have been considerable debates over who owns what. Everything Scottish actually belongs to the United Kingdom, just as everything in England does. But Scots have always maintained that the British facilities they like, such as the oil deposits situated off the Scottish coast, are rightfully theirs, while those they don’t like, like the nuclear submarine bases and power plants, are English impositions, alien to Scottish culture.

British Prime Minister Cameron, whose name is Scottish and means “twisted nose”, has promised much more devolved power to Scotland and other parts of the UK in return for the No vote. It is highly likely that, if Westminster delivers on its promises, Scots will have far greater control over their resources than they would have done in an independent state. The view of a partner government or local authority, whose powers were granted it by the English, will have to be taken into account. The views of a national government imposed after the relevant agreements were made, which people in the rest of the UK had no say in creating, are not likely to be respected if things like defence establishments are being discussed.

The No vote might ironically deliver more of what the Yes supporters actually wanted, even though the legal framework being offered remains unacceptable to them. It might also deliver more power to communities and national groups throughout the UK, thus giving the Scots more bragging rights, and confirming their identity, more than actual independence, and having to pay for it, would have done. If so, the Yes campaign will claim victory too, in true British fashion, but with considerable justification.

Conclusion

Independence is about identity. The Scots know who they are in relation to the English, so they’ve chosen to remain who they know they are. What they would be without the English to blame was less clear, as the actual idea of independence and separateness is understood and accepted anyway, without the need for any vote on the subject.

The Scots have demonstrated their independence by flying in the face of world opinion. They have stated, for the first time in a generation, that being independent doesn’t have to mean actually running your own country. They haven’t done so by much, but they have, and all Scots will respect this result, thus again confirming that they don’t need to be told what Scots should do.

Less secure nations are continually demanding independence because that is the only way they feel they can be part of the family of nations. The Scots don’t have that feeling. Maybe this is the beginning of new models being worked out which suit more people. The only problem is that nobody outside Scotland will think of asking Scottish Yes campaigners to be part of that process, but that is the sort of price Scotland is prepared to pay.

Seth Ferris, investigative journalist and political scientist, expert on Middle Eastern affairs, exclusively for the online magazine “New Eastern Outlook”.
First appeared: http://journal-neo.org/2014/09/25/why-the-scots-chose-to-wear-their-chains-with-pride/

La dégradation programmée des conditions d’enseignement

La dégradation programmée des conditions d’enseignement

Auteur : J.C. Barbolosi
 

En France, en 2014, les conditions d’enseignement (dans l’école publique) ont atteint un niveau désastreux, jamais égalé auparavant (dans des sens que nous allons préciser).

Quasiment tous les cycles sont touchés, de l’école maternelle à l’université ainsi que toutes les disciplines. Ce désastre s’orchestre de façon combinée, en allant des programmes inadaptés voire nuisibles à des examens totalement faussés en passant par des effectifs de classes toujours plus élevés et incompatibles avec la nature du public toujours de plus en plus hétérogène et de moins en moins impliqué. Seuls quelques établissements privilégiés (protégés ?) dans les centres des grandes villes sont épargnés…

Ce sabotage commence en général dès les plus jeunes âges avec, pour ne prendre qu’un seul exemple parmi bien d’autres, l’apprentissage de la lecture où l’on a vu (et vécu) l’abandon de plus en plus généralisé de la méthode syllabique au profit de la méthode globale. Pourtant, les acteurs sur le terrain (à l’opposé des pédagogues « de bureau ») ainsi que les neuropsychologues sont formels ; la méthode syllabique reste plus efficace que la globale : Mais l’institution continue de promouvoir la globale…

Certes, en matière de pédagogie, il n’y a jamais une unique méthode universelle qui conviendra à 100 % des individus ; chaque enseignant doit diversifier et adapter ses méthodes mais pour la lecture, on sent comme un entêtement qui va à l’encontre de l’intérêt général… Et ce n’est pas uniquement le cas de la lecture…
Voyons, discipline par discipline, ce qui se passe ensuite, dans l’enseignement secondaire, où les programmes sont sans cesse appauvris. Appauvrissement qui, d’ailleurs, se poursuit encore aujourd’hui avec la politique de la nouvelle ministre (cf. ici les programmes « allégés » de Belkacem)

Les disciplines les plus touchées

L’Histoire

Les spécialistes s’accordent à dire que, désormais, seule une petite partie de notre Histoire véritable est enseignée. Des pans entiers de notre passé sont cachés ou faussés. Des personnages comme Napoléon ou Louis XIV (et bien d’autres) disparaissent progressivement des programmes; par ailleurs, on insiste davantage sur certains faits historiques qui vont ainsi donner l’impression que l’occident œuvre toujours pour la paix dans le monde et on occulte tout ce que nous ne voulons pas entendre ou voir. Concernant les deux dernières grandes guerres mondiales, seuls des clichés sont enseignés mais jamais les causes réelles.
Exemple typique : les jeunes d’aujourd’hui savent-ils encore qui était vraiment le général De Gaulle et quel était son combat pour la souveraineté française ? Connaissent-ils sa réelle opposition à cette construction européenne financée par des fonds américains privés ?

Les Sciences

Elles se transforment, petit à petit, en un enseignement de la technologie et des machines. On manipule, on fait fonctionner tel ou tel logiciel. Mais les fondamentaux s’évanouissent. Certains chapitres de SVT (Sciences et vie de la Terre) se transforment en une vaste promotion du système de santé et des vaccins, d’autres enfoncent le clou sur le soi-disant réchauffement climatique en faisant culpabiliser chacun d’entre nous en nous assimilant à des pollueurs. En sciences physiques, les lois sont énoncées de façon autoritaire, sans être étayées.
Exemple typique : quel bachelier peut aujourd’hui expliquer ce qui provoque la force de gravitation ? Comment des masses distantes peuvent interagir pour s’attirer ?

Les sciences économiques et sociales

Tout comme l’histoire, cet enseignement est tronqué et seuls certains modèles économiques sont étudiés. Idem avec les modèles sociaux. Le modèle capitaliste est valorisé. On entretient le mythe que le droit de vote est le symbole de la démocratie et on assure à tout le monde que notre système est le meilleur même s’il n’est pas parfait. On valorise le modèle européen que l’on présente comme bénéfique à notre économie alors qu’il ne fait que bafouer nos droits, nous appauvrir, nous asservir et nous rendre dépendants sans que nous puissions être acteurs des décisions politiques.
Exemple typique : qui connait Thomas Sankara ? Cet homme a prouvé que d’autres modèles économiques sont viables. Malheureusement au prix de sa vie ; ces alternatives sociales sont combattues et encore moins enseignées.

Les Mathématiques

En analysant l’évolution des programmes sur ces dernières décennies, on constate que le raisonnement géométrique disparait. Il en va de même de l’arithmétique et d’une grande partie de l’algèbre et de l’analyse. La notion de démonstration est devenue obsolète. Des termes comme « appliquer » ou « mettre en œuvre » prennent progressivement sa place. Bref, on habitue l’élève à exécuter des tâches et plus rien n’est fait pour l’inciter à réfléchir sur les fondamentaux.
On voudrait des futurs citoyens exécutants plutôt que des citoyens savants ? Ça alors !

Notons qu’il y a également des disciplines qui pourraient se révéler bien utiles et qui ne sont quasiment plus du tout enseignées comme l’astronomie ou les sciences dites naturelles et qu’il y a aussi de nombreux savoirs-faire vitaux qui sont passés aux oubliettes comme : le bricolage, la culture, l’élevage, les méthodes naturelles de soins, la cuisine. Chacun comprendra facilement qu’étant donné que de grands lobbys se sont emparés de ces domaines (notamment agronomie et pharmacopée), il a été jugé préférable que le citoyen lambda soit le moins autonome possible dans ces compétences là…

Bref, on enseigne l’ignorance et on uniformise les individus. Il ne reste ensuite plus qu’aux médias d’achever cette opération de sabotage amorcée à l’école…

La gestion des établissement scolaires et le désengagement de l’état.

À terme il n’est pas improbable de vivre une privatisation de l’éducation. L’école deviendra alors la proie de certains lobbys, notamment le lobby informatique. D’ailleurs, cela a déjà commencé depuis un moment, voir la conférence de Nico Hirtt sur ce sujet (note de Benji: vidéo disponible sur le site source).

Par ailleurs, de nombreuses écoles fermeront leurs portes, notamment en milieu rural au profit de grands centres régionaux. On vit actuellement cette re-centralisation régionale avec les hôpitaux, demain ce sera le tour des établissement scolaires, notamment les lycées.
Par ailleurs, on dévalorise l’enseignement technologique et professionnel (alors que des demandes existent sur le marché du travail sur ces filières) et on scolarise à tout va dans l’enseignement général où, finalement, on ne fait que « brasser du vent ».

La formation des enseignants

Face à la massification de l’enseignement, il y a finalement de moins en moins de professeurs qualifiés dans le circuit. Des contractuels ou des vacataires viennent à la rescousse. De plus, le salaire des enseignants n’étant plus du tout attractif, les étudiants brillants qui pourraient avoir la fibre ou la vocation préfèrent finalement s’orienter vers d’autres carrières (et vu les conditions, ils ont bien raison !). L’ensemble des intervenants est finalement une sorte de masse formatée et conditionnée par le système et qui finalement enseigne sans se poser trop de questions. Ces enseignants sont souvent, inconsciemment, les premiers vecteurs d’une forme de propagande moderne intolérable.

Un baccalauréat truqué

C’est un secret de polichinelle : il y a un hiatus entre le niveau scolaire des élèves de terminale qui est devenu très faible et le niveau des épreuves du baccalauréat qui se doivent de présenter un minimum d’exigences pour rester politiquement crédibles. Bien sûr, toutes les consignes de bienveillance sont données aux jurys d’examens  pour assurer des taux de réussite toujours de plus en plus élevés afin que les ministres de l’éducation nationale successifs se félicitent d’un tel résultat (qu’ils ne manqueront pas d’attribuer à leurs actions…). Cette course effrénée aux taux de réussite toujours plus élevés a un effet pervers : les élèves comprennent très vite le mécanisme et sont de moins en moins stressés par les épreuves ; ils s’impliquent alors de moins en moins dans leurs révisions et s’y prennent, pour une grande majorité d’entre-eux, au dernier moment. À tort ou à raison ? À tort pour ceux qui envisagent des poursuites d’études ambitieuses car leurs lacunes finiront tôt ou tard par les pénaliser dans leur cursus ; à raison pour ceux qui envisagent des études courtes car, comme on l’a précisé plus haut, les contenus de l’enseignement général sont devenus tellement inadaptés qu’il est inutile de les bachoter outre mesure ; autant consacrer son temps à d’autres activités plus intéressantes et s’instruire par d’autres biais que l’école.
Bref, cet  examen ne représente plus rien et n’a qu’une valeur symbolique (et encore). C’en était tellement risible que, l’année dernière, l’institution a fait une mini marche arrière et on a vu notamment une épreuve de maths en série S un peu plus exigeante, « à l’ancienne »… On verra d’ici le mois de juin si cette tendance se confirme…

Le génocide des classes WIFI…

On marche maintenant sur la tête : dans de nombreux départements, le conseil général a doté les classes de sixièmes de tablettes interconnectées en WIFI. Placez une trentaine d’élèves de 11-12 ans, par ailleurs déjà tous équipés d’un téléphone gsm et d’une tablette WIFI dans une salle de 40 m² sur les murs de laquelle vont rebondir d’innombrables ondes pulsées nocives… N’y a-t-il pas là tous les éléments pour « griller » leur cerveau ?
Comment a-t-on pu en arriver à une telle hérésie ? C’est affligeant que les décisionnaires n’aient pas conscience de ces problèmes de santé qui se posent… Seraient-ils bêtes et ignorants à ce point ? Je ne le crois pas… Mais alors que cherchent-ils à provoquer avec de telles pseudo-innovations technologiques ?

Conclusion

Face à cette dégradation, on voit se développer une marchandisation de l’enseignement avec le développement d’enseignes privées (Acado***, cours Legen*** etc). C’est un marché juteux et bien des familles investissent beaucoup d’argent dans ces cours. C’est, bien sûr, encore et toujours un leurre puisque ces enseignes s’évertuent à suivre les programmes scolaires et on a vu que les connaissances fondamentales avaient disparues de ces programmes.


Alors que faire ?

Se débrouiller par soi-même !  Ne plus gaspiller ses sous ; pour cela, boycotter les grandes enseignes, la grande distribution, les grands réseaux, court-circuiter les intermédiaires. S’entraider entre amis, dans sa famille. Accéder à la connaissance via des lectures et via internet (en faisant le tri !) en fuyant les médias mainstream et la télévision ! Retrouver une hygiène de vie en privilégiant une alimentation simple, saine et naturelle (les additifs alimentaires affectent les facultés cognitives). Et concernant la scolarité, il est vrai qu’il est difficile d’y échapper (mais pas impossible) alors la suivre tout de même (sans la rejeter, ce serait contre-productif) mais en s’instruisant en parallèle via d’autres moyens et en développant son côté artiste (et artisan). Bref, se prendre en main et développer son autonomie !


- Source : JC Barbolosi

dimanche, 28 septembre 2014

Sanctionner la Russie, c'est sanctionner les contribuables occidentaux

Sanctionner la Russie

C’est aussi sanctionner les contribuables des pays occidentaux

Yvan BLOT*
Ex: http://metamag.fr

Il est bien connu que les gouvernants des pays qui se croient démocratiques aiment faire des largesses avec l’argent des autres. Le contribuable est rarement respecté par les politiciens. On le voit avec le mécanisme des sanctions économiques antirusses. Les sanctions ont pour but de coûter un certain prix à la Russie pour la punir d’une prétendue intervention en Ukraine. On n‘a d’ailleurs pas de preuves pour soutenir cette accusation. Le New York Times peu suspect d’être soumis à Poutine, titre en première page le 5 septembre : « invasion en Ukraine, c’est très difficile à dire ».

Si l’on fait monter les prix, on va réduire les achats et cela se retournera in fine contre les producteurs. De plus, les sanctions n’obéissent à aucune rationalité économique. L’Union européenne annonce qu’elle va augmenter son budget pour soutenir les producteurs européens de fruits et de légumes. Au lieu d’exporter en Russie, on va ponctionner les contribuables pour soutenir les revenus des producteurs : on est vraiment au royaume du père Ubu ! De même, si le président français ne livre pas le bateaux Mistral à la Russie, il faudra payer des indemnités et c’est le contribuable, et non personnellement monsieur Hollande, qui y sera de sa poche ! Or, déjà, le contribuable français est bien plus harassé que le contribuable français. Le niveau des prélèvements obligatoires est en France de plus de 50% contre 35% en Russie. Le chômage est bien plus élevé en France qu’en Russie (le double). La France ne peut pas se permettre de renforcer le gaspillage économique sous prétexte de « sanctions » contre un pays d’Europe qui s’appelle la Russie.

D’après l’économiste Herbert Spencer, l’évolution économique se caractérise par une intégration croissante, une interdépendance croissante des différentes économiques. Cette intégration est nécessitée par la différenciation et la spécialisation croissante liée au développement économique. La différenciation fait baisser les coûts et profite aux consommateurs. Elle élargit les marchés et profite aussi aux producteurs. La troisième loi de Spencer sur l’évolution économique est celle de l’ordre et de la précision croissants. Cela suppose des règles stables, ce qui est incompatible avec les sanctions arbitraires qui tombent du jour au lendemain. En démocratie et en état de droit, les sanctions sont infligées par des juges et non par des autorités politiques selon « leur bon plaisir ».
 

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Le prix Nobel, Hayek, s’insurgeait contre le « bricolage économique » des hommes politiques irresponsables. On ne joue pas avec les échanges économiques comme dans une cour de récréation : « tu es méchant et je ne te parle plus. Je t’exclue du groupe des copains » : voilà l’attitude assez désolante des beaucoup de responsables occidentaux face à la Russie. Devant ce spectacle, la plupart des chefs d’entreprises responsables d’Europe sont consternés.

On fait croire que les poids des sanctions économiques anti-russes pèsera sur les seuls Russes. C’est faux et c’est stupide pour n’importe quel étudiant débutant en sciences économiques. L’économie est fondée sur l’échange et toute atteinte à la liberté des échanges et à la libre formation des prix qui reflète la rareté des biens retombe sur l’ensemble des partenaires. Les sanctions vont donc peser sur les contribuables occidentaux. Une fois de plus, on fait de la morale avec l’argent des autres !

Quelle morale d’ailleurs ?

Les principes d’intangibilité des frontières et d’autodétermination des peuples sont largement contradictoires. Dans le cas de Mayotte, la population a voulu rester française et ne pas faire partie de la nouvelle république des Comores indépendante. Résultat : une salve de condamnation pour la France qui occupe militairement cette île des Comores ; L’assemblée générale de l’ONU a condamné la France pour viol de l’intégrité territoriale des Comores en 1973, 1974, 1976, 1977, 1979, 1980, 1981, 1982 et les années qui suivent ! Pas de sanctions !

A titre d’exemple, l’assemblée générale de l’ONU le 7 décembre 1984 affirme l’unité et l’intégrité territoriale des Comores composées des Iles d’Anjouan, Grande Comore, Mayotte et Mohéli. Elle réaffirme la souveraineté de la république fédérale islamique des Comores sur l’île de Mayotte. Elle prie le gouvernement français d’ouvrir des négociations avec le gouvernement comorien en vue de rendre rapidement effectif le retour de l’île de Mayotte dans l’ensemble comorien. Les habitants de Mayotte ont montré dans plusieurs référendums qu’ils voulaient rester français et ces référendums ont été considérés illégaux par l’ONU ; On voit la même chose en Crimée ! Par contre, la Russie a été sanctionnée pour avoir annexé la Crimée mais la France n’a pas eu de sanction pour Mayotte. On peut ajouter que l’UE est également coupable puisqu’elle considère depuis 2004 que Mayotte fait partie de ses territoires « ultrapériphériques » (sic).

Les Malouines et Gibraltar sont considérés aussi comme territoires à décoloniser et le Royaume Uni n’en a cure ! En 1967, le Royaume Uni a organisé un référendum où la majorité de la population a voulu rester anglaise. Le général Franco, pas spécialement démocrate a alors pris des sanctions et fait fermer la frontière (fermée jusqu’en 1985). Les dirigeants Obama, Merkel, Cameron, Hollande et de l’UE sans en être vraiment conscients ont repris les méthodes du général  Franco.

L’Allemagne de l’ouest de 1948 au 19 octobre 1990 a contesté la frontière Oder Neisse avec la Pologne (42 ans) et n’a jamais subi de sanctions pour cela.

Le droit international est donc élastique et soumis au « bon plaisir » des puissants. La morale politique est bien mal partie : mépris des contribuables, mépris des référendums où les citoyens s’autodéterminent, application de sanctions ou non selon la règle du bon plaisir, on est tombé bien bas et l’hypocrisie est reine !

Hilarious German Satire of Anti-Russian Propaganda

Hilarious German Satire of Anti-Russian Propaganda

While the German media has been at least as propagandistic as the US/UK media in its resurrection of wild, Cold War-style rhetoric over the Ukraine situation, cracks are beginning to appear. Satire, humor, and ridicule have always been among the best forms of social critique, and the below clip lampooning the information war over Ukraine is among the very best. When people laugh at government propaganda, truth begins to break through. It was true with the Soviet Union and it is true today in the west.  Watch and enjoy — turn subtitles on at the “cc” button on bottom frame:

samedi, 27 septembre 2014

Les douze plaies de la France

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Les douze plaies de la France

Par Guillaume Faye

Ex: http://www.gfaye.com

Bien sûr, la France a encore de beaux restes. Mais pour combien de temps encore ? La dégradation de la vieille Nation, mal entretenue, mal gouvernée et envahie se poursuit inexorablement. Voici les douze plaies qu’on peut diagnostiquer. Après, j’expliquerai pourquoi il ne faut pas désespérer.

1 Immigration de masse qui modifie le paysage anthropologique millénaire. Il s’agit d’une colonisation de peuplement (par le bas) qui risque d’aboutir à un remplacement de population, donc à terme, à la fin de la France, sur les plans anthropologique, culturel et même linguistique. Cette colonisation est au mieux ignorée, au pis favorisée (pompe aspirante des aides sociales,  inexpulsabilité, régularisations, naturalisations etc.) par les élites politiques, avec la complicité du système judiciaire.

2 Islamisation rampante de la société qui bouleverse l’identité culturelle et qui a pour finalité, conformément à la logique universelle de l’islam, la conquête totale du pays. Sur fond d’aveuglement et de déni des élites, voire souvent de complicité collaborationniste (ethnomasochisme). L’ignorance profonde de la nature de l’islam (l’inculture des énarques) est la toile de fond du système mental de nos dirigeants politiques et médiatiques. 

3 Économie étatisée, socialisée, endettée, surfiscalisée, fabrique de chômage de masse, de désindustrialisation et de récession endémique. Avec baisse du niveau de vie des classes moyennes, dégradation de la productivité et de la compétitivité du tissu économique des PME seul créateur réel de richesses et d’emplois, et poids de plus en plus coûteux de fonctions publiques pléthoriques. Les dirigeants politiques français  et les élus étant en majorité des fonctionnaires, il leur est difficile de comprendre le fonctionnement  de l’économie réelle, c’est à dire de ceux qui gagnent leur vie en produisant  

4 Système éléphantesque d’Éducation publique en plein échec qui n’assure plus la transmission des savoirs, de la culture européenne et des compétences ni l’ascension sociale et la circulation des élites. L’enseignement de l’ histoire de France, dénigrée, est sabordé ; déculturation, déracinement et apologie des cultures immigrées prévalent (xénophilie) Seul l’enseignement privé payant, réservé à la bourgeoisie, reste à niveau. L’enseignement public gratuit produit illettrisme et ignorance, avec un coût de fonctionnement parmi les plus élevés au monde.

 Fuite accélérée à l’étranger des cerveaux, des fortunes, des jeunes forces vives. On estime à deux millions de Français les expatriés. Ils cherchent à échapper à une fiscalité délirante. Leur travail et leurs investissements seront toujours ça de moins pour la France. Les bac +6 sont remplacés par les bac-6.  On n’aime pas les riches ni la réussite : c’est immoral. Les riches iront ailleurs créer des emplois et investir. En France, on restera entre pauvres. Mais la classe politique n’a pas de soucis à se faire, pour l’instant, elle vit sur vos impôts.

6 Criminalité, délinquance, insécurité en hausse quantitative et en extension géographique constantes qui dégradent le cadre de vie. Les deux causes sont l’immigration incontrôlée et le laxisme judiciaire, provoqué par l’idéologie gauchiste de la nouvelle magistrature, appuyée par les instances européennes. Plus la criminalité (étrangère à 90%) augmente, moins on la réprime. C’est la nouvelle ”démocratie” et l’idéologie des ” Droits de l’homme”, qui sont en réalité des machines de guerre contre le peuple de souche.

7. Dégradation de la riposte judiciaire à la criminalité, ce qui l’encourage, avec, pour corollaire paradoxal, le durcissement de la répression pour les Français de souche, en particulier dans le secteur fiscal. Deux poids, deux mesures, même dans le domaine du droit commun : tolérance pour l’étranger, sévérité pour le concitoyen. La criminalité immigrée est objectivement protégée et encouragée par l’État ”français”. La police, démotivée, est inopérante et risque d’être remplacée par des milices d’autodéfense  populaires, brutales et efficaces. 

8. Débandade de l’État souverain, à la fois ligoté par une Union européenne mal conçue et par une soumission déshonorante de sa politique étrangère à Washington. (1) Ce à quoi il faut ajouter les coupes constantes dans le budget de la Défense, qui ont deux effets désastreux : perte progressive de l’autonomie militaire et affaiblissement de l’outil industriel de haute technologie.

9. Liberté d’expression en déclin. Émergence d’un pouvoir répressif néo-totalitaire soft visant à punir ou à marginaliser les opinions dissidentes. La religion idéologique d’État, monopolistique, est intolérante pour qui défend l’identité française et européenne, et tolérante pour qui la combat. Logique ethnomasochiste, et syndrome du collabo, présente depuis longtemps chez les élites françaises. Les grands médias français, écrits ou audiovisuels, soumis au ”politiquement correct”, pratiquent, sauf exceptions, la censure et la fermeture d’esprit. La France est mal classée dans la hiérarchie des pays qui présentent une diversité et une liberté  d’expression publique.

10. Médiocrité de la classe politique, pas au niveau, droite et gauche confondues. L’explication est simple : des incompétents qui font carrière. Députés en majorité fonctionnaires, énarques coupés des réalités dans l’appareil d’État, absence générale de deux choses essentielles : 1) l’amour du pays, de la patrie, dans sa dimension historique, et non pas seulement la drague démagogique envers des électeurs ; 2) la compétence, notamment en matière économique, remplacée par des dogmes idéologiques. Globalement, la carrière politique n’attire plus les vraies élites, mais les intrigants. La classe politique  regroupe ce qu’on  pourrait appeler ” la lie de l’élite”.

11. Effondrement de la créativité culturelle. L’ ”exception culturelle française”, subventionnée par l’État pachydermique, n’accouche que de souris. Le Festival d’Avignon, vitrine brisée, en est la preuve. Subventionner la culture (intermittents du spectacle !), c’est tuer la création, c’est la fonctionnariser. La force culturelle, c’est la liberté. De plus, l’enseignement des savoirs traditionnels disciplinaires (linguistiques, plastiques, etc.) étant abandonné par l’idéologie nihiliste et anarchisante dominante, la créativité futuriste est asséchée. L’arbre ne pousse que sur des racines, l’innovation est fille et n’est fille que de la Tradition.   

12 Faiblesse démographique de la France européenne de souche. On se félicite que la fécondité française soit au dessus de celle nos voisins européens. Illusion. Déjà, en elle-même, elle n’est même pas suffisante pour renouveler les générations. Et surtout, elle est artificiellement haussée par la natalité immigrée. Globalement, la natalité française autochtone décline, comme chez nos voisins européens. C’est là le point le plus important de ce diagnostic, la plaie la plus inquiétante. Car un peuple, une nation ne sont pas des abstractions, des ”idées”. Ce sont des réalités charnelles, c’est-à-dire ethniques, comme d’Aristote à Péguy beaucoup l’ont compris. Ce qui signifie, en terme de réalisme biologique, qu’un peuple qui ne reproduit pas ses générations de souche (et qui, de surcroît, affronte une flux migratoire plus fécond) entame la pente de sa disparition. L’histoire est un cimetière.

Faut-il désespérer ? Non

Il ne s’agit pas d’être stupidement pessimiste ou béatement optimiste mais cyniquement réaliste. La France ressemble à un être qui a d’immenses qualités mises en danger par de terribles défauts ; à un malade qui est touché mais qui peut encore se guérir. Le problème central se résume à ce constat : c’est le peuple français lui-même, dans son tréfonds, et pas seulement dans ses élites, qui creuse sa tombe : idéal fonctionnarisé, culte du travail minimal et du ”petit loisir”, ressentiment  envers la réussite des ”riches”, égalitarisme qui préserve ses propres privilèges corporatistes, tolérance inconsciente envers l’invasion migratoire, propension apeurée à la collaboration avec les envahisseurs, etc.  

 Ce sont les valeurs qui sont en cause. Le mal touche 50% des Français, ce qui est déjà énorme. Pourtant le génie français n’est pas un vain mot, dans tous les domaines. Mais il ne concerne qu’une minorité. Une minorité active qui existe dans toutes les classes sociales. Le génie français (part intégrée du génie européen de tous nos peuples frères) n’est pas mort, il est en danger. Il est menacé à la fois par les envahisseurs et par leurs collaborateurs, chez les élites, les sabordeurs. La France ne peut pas changer tranquillement ; elle doit se reprendre par des révolutions, des crises et non par des réformes. Il faut une rage de dents pour oser aller chez le dentiste.

Mais les choses évoluent et la prise de conscience, donc la révolte de la France profonde sont une possibilité. Le Front National  est un élément de l’équation, mais il n’est pas le seul car l’imprévu peut surgir d’où on l’attendait pas. D’un point de vue, ”dialectique”, dirions nous, l’échec de l’intégration et de l’assimilation est positif. À quelque chose malheur est bon. Le pire eût été que les immigrés se rallient en masse au modèle français, se sentent charnellement français et européens. Au contraire, la réislamisation et les revendications identitaires des immigrés sont positives en ce qu’elles marquent clairement la différence avec le peuple de souche. De même, la prise de conscience d’une cohabitation impossible, notamment avec la criminalité immigrée, peut réveiller le peuple de souche. Les lois sur les logements sociaux obligatoires, durcies à partir de 2015, vont désillusionner les Français et leur faire juger sur pièces l’enfer utopique de la cohabitation ethnique.

Sans le savoir, le gauchisme immigrationniste et islamophile  favorise le réveil de l’identité franco-européenne, y compris dans les classes moyennes supérieures, jadis préservées. L’utopie de l’idée française comme appartenance strictement intellectuelle (ou linguistique) s’effondre. Se rétablit la vieille notion aristotélicienne, d’une justesse solaire, qu’un peuple, qu’une nation, qu’une Cité, bref que l’essence d’une communauté politique et historique sont fondées sur la philia, c’est à dire sur l’appartenance aux mêmes racines ethno-culturelles. Entre parenthèses, De Gaulle avait la même idée ethno-culturelle de la France, ce que les pseudo-gaullistes actuels, occultent.

 En cela, l’idée du Front National (influencé par l’ex-marxiste Alain Soral, créateur de l’association Égalité et Réconciliation) de mettre l’accélérateur sur l’ ”intégration” relève de l’utopie ; et d’une méconnaissance fondamentale de ce qu’est l’islam, qui ne vise ni l’égalité ni la réconciliation mais la soumission. Le fameux génie français est fragile. Si les meilleurs partent et sont remplacés par des bras cassés ou des fanatiques au cerveau de poule, l’avenir sera noir. Ce que je dis là de la  France, « cher pays de mon enfance » est applicable à nos voisins européens. Je suis patriote français et nationaliste européen –y compris pour la Russie, voire même pour l’Amérique du Nord d’origine européenne, projection de l’Europe. Mais c’est un autre débat.

 Quand on y réfléchit, les maux qui nous accablent sont très voisins de ceux qui ont précipité la fin de l’Empire romain. Ce dernier, entre la fin du IIIe siècle et le milieu du Ve a chuté pour trois causes : un État Providence (panem et circenses) dispendieux et créateur d’oisiveté entretenue, une fiscalité de vautours et une impuissance face aux invasions barbares. La seule solution pour la France, c’est, à mon sens, la révolution. Elle procèdera du choc du réel, d’un prise de conscience, d’un ”ras le bol” dans la vie quotidienne. L’hypothèse révolutionnaire est la seule crédible pour la France – et peut-être l’Europe. Seul le chirurgien peut guérir les plaies du malade, pas le psychiatre. La France doit passer au bloc opératoire. C’est dur, douloureux, mais on s’en sort. C’est mieux que de dépérir dans un lit.  La guerre ou la mort.    

(1) Je ne suis pas dogmatiquement anti UE ou anti USA mais seulement critique de manière concrète.

 

 

Un virage à 180° dans la «crise ukrainienne»?

 

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Un virage à 180° dans la «crise ukrainienne»?

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Notre vieil ami le chroniqueur et ancien diplomate indien M K Bhadrakumar a publié le 24 septembre dans le Indian Punchline un article bien intéressant (lien ci-dessous). S'il se trouvait vérifié, mais généralement l'auteur est très bien informé, il annoncerait une nouvelle de grande importance

Obama, alors qu'il vient de présenter à l'ONU la Russie comme la deuxième menace existentielle contre la paix du monde (voir Russia today http://rt.com/news/190392-russia-lavrov-obama-threat-speech/ ), se serait engagé dans un kolossal rétropédalage. L'Ouest, c'est-à-dire en fait Obama, viendrait de décider de ne plus soutenir le gouvernement de Kiev et son président Poroshenko dans la lutte homérique contre Moscou à laquelle ils se seraient engagés ces derniers mois, de leur propre chef mais aussi sous la pression amicale continue de l'Amérique, comme nous l'avions montré dans différents articles.

A Washington mardi 23, lors d'une réunion conjointe, Obama aurait déclaré qu'il recommandait à Poroshenko de rétablir de bonnes relations avec Moscou, tant sur le plan diplomatique qu'économique. Pour conforter l'infortuné (c'est le cas de le dire) Poroshenko dans cette nouvelle voie, Obama ne lui aurait promis que $50 millions pour faire face aux dettes de l'Ukraine, alors que celles-ci avaient été estimées au bas mot à $55 milliards sinon $100 milliards. Autant dire seulement permettre au roi du chocolat d'acheter quelques tonnes de ce produit. 

Selon l'article, ce changement de cap aurait été préparé depuis quelques semaines par des discussions entre Obama et ses « alliés » européens. Ceux-ci ne voyaient pas favorablement la perspective d'une Union économique entre l'UE et l'Ukraine, déjà reportée à 2015, pour la raison qu'elle eut été le mariage entre l'aveugle et la presque paralytique. De plus ils ressentaient de plus en plus mal, non seulement la perspective d'être poussés par l'Amérique dans une guerre avec la Russie,comme plus immédiatement les sanctions contre la Russie dont ils étaient les premiers à souffrir.

Mais pourquoi Obama renoncerait-il (au moins momentanément) à abattre la Russie via le chantier ukrainien provoqué et alimenté par ses soins depuis des mois? Pour mieux se consacrer à la guerre qu'il vient de déclarer à l'Etat islamique, lequel il est vrai représente une menace autrement plus sérieuse que la Russie, notamment concernant les relations avec les Etats pétro-arabes du Golfe, et les intérêts américains au Proche et Moyen Orient. Dans cette guerre, le soutien actif de la Russie, qui affronte les mêmes menaces, sera fort utile. Tout laisse penser qu'Israël a aussi joué un rôle pour calmer le jeu et permettre à Obama de mieux se consacrer à ses bombardements en Irak et en Syrie.

Si cela se vérifiait (un grand SI), il faudrait remercier les égorgeurs de daesh, sans les absoudre pour autant, de leur rôle indirect dans le rétablissement d'une relation normale entre l'Amérique, l'Europe et l'Eurasie.

Bref, affaire à suivre.

Source  http://blogs.rediff.com/mkbhadrakumar/2014/09/24/west-beats-retreat-in-ukraine/

The Real Reason We Are Bombing Syria

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The Real Reason We Are Bombing Syria

The administration’s response to the conjunction of this weekend’s People’s Climate March and the International Day of Peace?

1) Bomb Syria the following day, to wrest control of the oil from ISIS which gained its foothold directly in the region through the U.S., Saudi Arabia, Qatar, Turkey and Jordan funding and arming ISIS’ predecessors in Syria.2) Send the president to UN General Assembly, where he will inevitably give a rousing speech about climate and peace, while the destruction of the environment and the shattering of world peace is on full display 5,000 miles away.

Nothing better illustrates the bankruptcy of the Obama administration’s foreign policy than funding groups that turn on the U.S. again and again, a neo-con fueled cycle of profits for war-makers and destruction of ever-shifting “enemies.”

The fact can’t be refuted: ISIS was born of Western intervention in Iraq and covert action in Syria.

This Frankenstein-like experiment of arming the alleged freedom-seeking Syrian opposition created the monster that roams the region. ISIS and the U.S. have a curious relationship — mortal enemies that, at the same time, benefit from some of the same events:

a) Ousting former Iraqi President Nouri al Maliki for his refusal to consent to the continued presence of U.S. troops in his country.

b) Regime change in Syria.

c) Arming the Kurds so they can separate from Iraq, a preliminary move to partitioning Iraq.

What a coincidence for war-profiteering neo-cons and the war industry, which has seen its stock rise since last week’s congressional vote to fund the rapid expansion of war. We have met the enemy and he isn’t only ISIS, he is us.

Phase two of the war against Syria is the introduction of 5,000 “moderate” mercenaries (as opposed to immoderate ones), who were trained in Saudi Arabia, the hotbed of Wahhabism, at an initial installment cost of $15 billion. These new “moderates” will replace the old “moderates,” who became ISIS, just in time for Halloween.

The administration, in the belief that you can buy, rent, or lease friends where they otherwise do not exist, labor under the vain assumption that our newfound comrades-in-arms will remain in place during their three-year employment period, ignoring the inevitability that those “friends” you hire today could be firing at you tomorrow.

One wonders if Saudi training of these moderate mercenaries will include methods of beheading which were popularized by the Saudi government long before their ISIS progeny took up the grisly practice.

The U.S. is being played.

Qatar and Saudi Arabia can now overtly join with the U.S. in striking Syria, after they have been covertly attempting for years to take down the last secular state in the region. We are now advancing the agenda of the actual Islamic States — Saudi Arabia and Qatar — to fight the ersatz Islamic State of ISIS.

Now U.S. bombs and missiles might inadvertently “make the world safe” for theocracy rather than democracy. Today we read reports that Israel has shot down a Syrian warplane, indicating the terrible possibility of a wider regional conflict.

What does this have to do with the security of the 50 States United? Nothing!

Last week Congress acted prematurely in funding a war without following the proscriptions of Article I, Section 8 of the U.S. Constitution. (The day of the vote, I urged Congress to resist this dangerous and misguided legislation.) But even while the funding was given, the explicit authorization to go to war was not. To authorize a war, Congress must vote for war. It has not done that yet.

To sell its case, the administration is borrowing from the fear mongering tactics of the Bush administration. ISIS poses no direct, immediate threat to the United States –The White House even said so yesterday, just hours before bombing commenced — yet we are being sold make-believe about ISIS sleeper cells.

This attack on Syria, under the guise of striking ISIS, is by definition, a war of aggression. It is a violation of international law. It could lead to crimes against humanity and the deaths of untold numbers of innocent civilians. No amount of public relations or smooth talking can change that.

And yes, members of this Democratic administration, including the president who executed this policy, must be held accountable by the International Criminal Court and by the American people, whom he serves.

But as we know, war is a powerful and cynical PR tactic. I expect the bombing of Syria will momentarily boost the White House’s popularity with self-serving heroic accounts of damage inflicted upon ISIS (and the U.S. equipment they use). Stuffing the November ballot box with bombs and missiles may even help the Democratic Party retain the Senate.

But after the election the voters will discover that the president played into the hands of extremists, hurt civilians, and embroiled our country deep into another conflict in the Middle East.

There were alternatives. The U.S. and the international community could have contained and shrunk ISIS by cutting off its funds and its revenue from sale of oil on the black market. We could have looked to strike a deal with Syria and Iran.

In foreign policy, the administration has failed. Congress has failed. Both the Democratic and Republican Parties have passed the national checkbook to their patrons in the war-contracting business. And passed the bill to future generations.

The American people, who in 2008 searched for something redemptive after years of George W. Bush’s war, realize in 2014 that hope and change was but a clever slogan. It was used to gain power and to keep it through promoting fear, war, the growth of the National Security state, and an autumnal bonfire of countless billions of tax dollars which fall like leaves from money trees on the banks of the Potomac.

Reprinted with permission from OpEdNews.com.

vendredi, 26 septembre 2014

L’Autriche demande à sortir de Schengen!

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L’Autriche demande à sortir de Schengen!

Auteur : Marie Delarue 
 

C’est la nouvelle qui agitait en ce mardi matin la blogosphère : Vienne demande à suspendre les accords de Schengen. Ah ! Il est vrai que le plan Mare Nostrum du grand voisin italien a transformé ce petit pays de 8,5 millions d’habitants en passoire. Les malheureux loqueteux que l’on sauve de la noyade en Méditerranée échouent toujours plus nombreux sur les plages du sud de l’Europe, et de là entament leur remontée vers l’eldorado nordique.

Les policiers autrichiens ont les nerfs qui lâchent : « Au Brenner [le col qui sépare l’Autriche de l’Italie], la situation devient insoutenable. » Comme elle l’est en Sicile, à Malte, à Gibraltar, à Calais comme autrefois Sangatte…

Le gouvernement autrichien donne les chiffres : 4.700 migrants ont déjà été arrêtés sur le territoire depuis le début de cette année 2014, et pratiquement tous renvoyés en Italie, avec une moyenne de 30 personnes par jour. C’est dire qu’on frise les 11.000 par an puisque ça augmente continuellement… Encore l’Autriche n’est-elle qu’une terre de passage puisque, parmi les personnes arrêtées, seules 300 ont demandé l’asile politique au pays. La plupart veulent gagner le Royaume-Uni qui est, avec l’Irlande, hors Schengen.

Alors adieu Schengen et sa libre circulation ? C’est ce que réclame l’Autriche, et l’Italie du nord également par la bouche de Maurizio Fugatti, commissaire de La Ligue du Nord (région de Trente) qui n’a pas hésité à déclarer : « Que l’Italie prenne exemple sur l’Autriche et commence à envisager la fermeture de toutes les frontières, puisque l’Autriche est en discussion pour pouvoir suspendre Schengen.[…] Au vu de l’explosion migratoire due à Mare Nostrum, il est urgent de suspendre immédiatement cette opération criminelle et de fermer toutes les frontières. »

Facile à dire. Sauf que… sauf que c’est tout bonnement impossible en l’état du droit européen. Comme le soulignait Henri Labayle, professeur de droit (sur Figaro Vox, le 22/09) : « Ce que l’on appelle “l’acquis de Schengen”, c’est-à-dire l’ensemble des règles produites dans ce cadre, a été intégré dans le droit de l’Union de manière irréversible. » C’est le cadeau qui nous a été fait par le traité d’Amsterdam en 1999. Aux termes du traité, l’espace Schengen englobe maintenant plus de 400 millions d’habitants sur une superficie de 4.312.099 km2. Et comme on le dit avec fierté : « Il fait aujourd’hui partie de l’espace de liberté, de sécurité et de justice européen. »

Sauf que, là encore, on se paye de mots. Liberté peut-être, mais sécurité et justice, sûrement pas. Car cette Europe-là n’existe réellement que sur le papier. Avons-nous une politique commune sur le droit de séjour des étrangers ? Avons-nous une politique commune de reconduite aux frontières ? Quid de la coopération transfrontalière et judiciaire ? Et quand un Nicolas Sarkozy, Tartuffe suprême, ose venir déclarer devant 9 millions de téléspectateurs : « J’aurais dû aller plus loin, j’aurais dû le dire : Schengen, c’est pas possible ! », il se fout carrément de notre gueule.

Lui qui s’est assis sur le vote des Français, ignorant le « non » au référendum sur la Constitution pour mieux la ratifier dans notre dos, fait mine de battre sa coulpe. Il fait sa chattemite pour mieux nous embobiner. La belle affaire. Il est trop tard. Trop tard pour lui, trop tard pour nous, hélas. Le chaos qui a embrasé l’Orient et l’Afrique va continuer de déverser à nos portes des hordes de malheureux et presque autant de mafieux. La seule vérité qu’aujourd’hui chacun s’accorde à reconnaître, c’est qu’un État seul ne peut lutter contre ce fléau de la misère qu’est l’immigration massive. Un continent le peut-il ? Rien n’est moins sûr, mais nous n’avons pas d’autre solution que d’essayer. En adoptant, au moins, une politique commune et en renforçant le contrôle aux frontières extérieures de l’Union. Après cela, il ne restera plus que la prière…


- Source : Marie Delarue
 
 

Les enjeux stratégiques de l’or noir russe en Arctique

Les enjeux stratégiques de l’or noir russe en Arctique

Les hydrocarbures au nord de la mer de Barents convoités par l’Europe occidentale

 

L’Europe occidentale doit immédiatement faire un choix crucial. Soit attaquer la Russie pour saisir et exploiter les ressources d’hydrocarbures dans l’, soit accepter la dépendance totale vis à vis du gaz , selon le modèle allemand.

Sur une carte des réserves pétrolières et gazières mondiales connues en 2000, nous voyons que l’ de l’Europe occidentale (dans une moindre mesure la France, le Portugal, l’Espagne et l’Italie) tourne avec les hydrocarbures de la mer du Nord.

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Sur une carte avec la délimitation des zones économiques exclusives, on observe que le  et le gaz en mer du Nord appartiennent, en priorité, au Royaume-Uni et à la Norvège, en petite partie au Danemark et aux Pays-Bas et très peu à l’Allemagne.  détient le monopole de l’exploitation en association avec les Américains Amoco et Apache et avec la société d’état norvégienne Statoil.

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Il est intéressant de noter que de 2007 à 2012, l’extraction de pétrole et de gaz aux Pays-Bas était 2,5 fois plus faible. Ce qui démontre que, après 50 ans d’exploitation sauvage du gisement les réserves pétrolières de la Mer du Nord seront complètement épuisées dans les deux prochaines années. Ceci va générer une crise énergétique qui entrainera l’ de l’économie de l’. L’Allemagne a été la première à tenter de résoudre ce problème à l’avance en collaborant avec la Russie à la construction du gazoduc NorthStream.

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La presse internationale a demandé au président russe Vladimir Poutine s’il avait des plans à long terme. Il a déclaré que pour lui la Russie n’est pas un projet, la Russie est un destin. Avec la découverte de l’énorme gisement  russe de Yuzhno- Karski , situé au nord de la mer de Barents, accumulant 75% des réserves de pétrole et de gaz de l’Arctique,  les  de l’OTAN de cette zone de l’Europe pourraient avoir la tentation de vouloir l’exploiter par la force , en violant le droit de propriété souveraine de la Russie, pensant que les  leur viendront en aide. Mais l’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord, signé à Washington le 4 Avril 1949 se lit comme suit :  » Les parties conviennent qu’en cas d’attaque armée contre l’un d’entre eux, chacun d’entre eux soutiendra la partie attaquée en décidant individuellement et /ou conjointement avec les autres parties, toute action qu’elle jugera nécessaire, y compris l’utilisation de la force armée « .

Donc en cas d’agression contre la zone arctique de la Russie, d’un pays de l’OTAN, les Etats-Unis n’interviendraient pas forcément, et s’ils le faisaient, ils subiraient la défaite la plus cuisante de leur histoire. Parce que les forces armées américaines reposent sur sa flotte capable de projeter la force militaire au plus près de l’adversaire. Or la zone arctique russe n’est pas la Yougoslavie, l’Irak, la Libye ou la Syrie et les porte-, les navires amphibies de débarquement du corps des Marines (porte-hélicoptères), les destroyers et les navires d’approvisionnement ne peuvent pas opérer dans l’océan gelé de la banquise. Et le rayon d’action de l’aviation embarquée sur les porte- déployés dans des bases de l’OTAN en Europe du Nord est insuffisant pour frapper la moindre cible dans l’Arctique russe. Malgré tout, la Russie est préparée à toute éventualité, avec dans la zone, un dispositif militaire terrestre, naval et aérien impressionnant.

Valentin Vasilescu

http://romanian.ruvr.ru/2013_09_27/Planul-SUA-pentru-controlul-asupra-nordului-Europei-2308/

Traduction Avic

Valentin Vasilescu, pilote d’aviation, ancien commandant adjoint des forces militaires à l’Aéroport Otopeni, diplômé en sciences militaires à l’Académie des études militaires à Bucarest 1992.

NATO v. ISIS?

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NATO v. ISIS?

NATO has struck in Iraq. Or, more precisely, two French Rafale warplanes bombed a storage depot in northern Iraq believed to be used by ISIS.

Washington cheered the French attack as the first wave of NATO military operations against the new enemy du jour, ISIS or the Islamic State. French president Francois Hollande, whose abysmal popularity ratings are now lower than Robespierre’s, butcher of the French Revolution, was elated by his show of machismo even if French voters were not.

What the French were really doing, of course, was show-casing their new Rafale fighter. There’s nothing like bombing Arabs to sell military hardware, as Israel has long shown.

Paris has been desperately trying to sell the Rafale, which is a very capable aircraft, to the Gulf Emirates, Saudi Arabia and India. Delhi signed an order for  126 Rafales in 2012 but has yet to implement it.

India knows France is desperate to sell Rafales and has been torturing the French with endless bureaucratic and contract delays while it tries to haggle down the price and improve co-production terms.

Two Rafales hardly mean full-scale NATO intervention in Iraq. Washington has been pressing NATO for decades to act as its gendarme in the Mideast. However, Europeans have been very reluctant to wade into the swamp of Mideast affairs or act as Washington’s native troops the way the Indian Army served the military needs of the British Empire. As the late Bavarian leader Franz Josef Strauss pithily put it, “we refuse to be foot soldiers for the American atomic knights.”

A notable exception was the French-led overthrow of Muammar Khadaffi in Libya. The always intemperate Libyan leader claimed in a 2011 interview that he helped secretly finance the election campaign of French conservative leader Nicholas Sarkozy, who just announced that he will run again for president in 2017.

France, backed by the Obama administration, managed to drag a few other reluctant European nations into the attack on Libya.  French and British special forces led the anti-Khadaffi uprising. Khadaffi’s convoy was bombed by French warplanes (probably Rafales); the Libyan leader was then captured by a mob led by French intelligence agents and murdered.

If NATO and Europe thought it was getting a bonanza of Libyan high grade oil, it was very wrong. What it got was chaos in Libya, jihadist uprisings in Mali and Nigeria, and waves of boatpeople heading for Italy.

Undaunted by this awful mess,  the US is demanding that NATO take a lead role in fighting the Iraq-Syrian ISIS. But the amateur lady strategists in the White House also managed to get themselves in a frightening confrontation with Russia over fragmenting Ukraine.

NATO found itself facing a possible war in East Europe for which it was wholly unprepared. The threat of a nuclear clash suddenly became very real as NATO blundered ever deeper into the Ukrainian crisis.

This left Noble Peace Prize winner Barack Obama  facing major confrontations in Eastern Europe and Mesopotamia – while trying to “pivot” to Asia. While the White House may be hoping that the wily Vladimir Putin will again rescue it from its own folly, as he did over Obama’s threats to attack Syria in 2013,  it seems likely that the US will be quickly drawn ever deeper into the mess in the Levant and Mesopotamia.

Meanwhile, US Secretary of State John Kerry just visited Cairo where he sought to enlist Egypt’ military junta to fight ISIS and possibly take over Libya, a notion that dates from the days of the late Anwar Sadat.

As for NATO, many Europeans wonder why the North Atlantic Treaty Organization still exists, given that it was created at counter the very real threat in the early Cold War years of a Soviet invasion of western Europe.

NATO, says top American strategist Zbig Brzezinski, is the key to American domination of Europe. Washington pays 75% of NATO’s bills. NATO has allowed Europe to skimp on military spending. No wonder Europe is reluctant to get into new Mideast war.

The alliance has grown so feeble that the best President Obama could come up with to counter the alleged Russian threat was a feeble 4,000-man “spearhead” unit, backed by the equally feeble 8-10,000 US military personnel scattered across Europe. The rest of the once mighty 400,000 US garrison in Europe has gone home or is deployed on imperial missions. Russia is not much better off militarily.

There are even voices in Europe calling for abandoning NATO and forming a united European Union military, an idea strongly opposed by Washington. Russia has scared many of these NATO critics back into the arms of the alliance. But once the Ukraine crisis abates, expect renewed calls for Europe to shake off its dependency on the US and embark on an independent course.

Eric Margolis [send him mail] is the author of War at the Top of the World and the new book, American Raj: Liberation or Domination?: Resolving the Conflict Between the West and the Muslim World. See his website.

Copyright © 2014 Eric Margolis

Previous article by Eric Margolis:

jeudi, 25 septembre 2014

L’austérité ou la stratégie de la dépossession

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L’austérité ou la stratégie de la dépossession

Auteur : Laurent Bodenghien
 

Démembrement des acquis sociaux, destruction des services publics, diminution des aides sociales, dégressivité accélérée des allocations de chômage, retardement des départs en pension, coupes en règle sur les budgets de la santé et de l’enseignement, gel des salaires… Ces quelques mesures prétendues nécessaires, appliquées par les gouvernements de Droite et de Gauche, ne constitueraient in fine qu’une série de remèdes préconisés pour sortir de « la crise »…

Derrière le « pacte de stabilité » et ses ajustements structurels se cachent les réalités d’un projet visant la neutralisation définitive de l’État social. Un État social alors liquidé par la toute puissance des marchés, avec la dette publique et le racket bancaire comme éléments de bascule.

L’alibi austéritaire

La situation que nous vivons n’est que le résultat d’une double trahison : la trahison d’un appareil politique dépourvu de tout sens patriotique laissant son tissu industriel et productif aux mains de capitalistes apatrides qui, en dépit de bénéfices colossaux, s’emploient à créer encore plus de chômage en délocalisant nos entreprises vers des pays où les salaires et la fiscalité sont minimaux.
C’est aussi la trahison d’élus du peuple qui adoptent servilement des mesures économiques drastiques, en faisant passer une crise inhérente aux principes du capitalisme dérégulé pour une crise des dépenses publiques.

La stratégie « austéritaire » n’a d’autre but que de permettre aux nantis d’être encore plus nantis. Alors que le citoyen doit poursuivre sans relâche ses efforts au nom du remboursement d’une dette publique dont il ne comprend aucune des articulations, le cabinet d’études « Wealth-X » vient de comptabiliser 2365 milliardaires en 2014. Le magazine américain « Forbes » n’en dénombrait que 793 en 2010. Le patrimoine cumulé de toutes ces grandes fortunes, parmi lesquelles on retrouve Bill Gates, Carlos Slim, Bernard Arnault, Mark Zuckerberg, serait passé de 3600 milliards de dollars en 2010 à plus de 6400 milliards en 2014.

Étienne Chouard, dans une récente intervention télévisuelle, devait admirablement synthétiser le propos :

C’est une erreur de penser que les politiques sont impuissants ou incapables.
Si on renverse la perspective en comprenant que les politiques servent les intérêts de ceux qui les ont fait élire et qui constituent le pour-cent des plus riches de la population alors ce n’est pas une catastrophe, c’est une réussite formidable !
Tout se passe comme prévu : la sécurité sociale est détricotée, le chômage se porte à merveille, ce qui permet de tenailler les salaires et obtenir de hauts profits. Tout se passe donc très bien du point de vue de ce pour-cent qui se gave comme jamais ! »

L’austérité n’est pas une erreur

Quand nos dirigeants prônent la rigueur au nom du remboursement d’une dette publique qui aurait été creusée par une sécurité sociale trop dévorante, ils ne commettent pas une erreur, ils se produisent dans le plus effroyable des mensonges. La politique d’austérité n’est pas le fruit d’une faute de calcul. Il s’agit bien d’une sombre stratégie permettant la colonisation des États par les multinationales avec le consentement de nos élus. Cette politique ne permet pas seulement à Liliane Bettencourt d’avoir un patrimoine qui équivaut au PIB du Turkménistan, mais surtout de tuer l’État social et priver littéralement les citoyens des plus élémentaires principes de solidarité.

Par cupidité le pouvoir politique a abdiqué, il a accepté de laisser les mains libres aux forces d’argent et aux multinationales. Mais nous ? Accepterons-nous encore longtemps d’être gouvernés par l’escroquerie de la dette et la duperie de l’austérité ?


- Source : Laurent Bodenghien

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This Is Why Russia and China Are Now 'The Enemy'

This Is Why Russia and China Are Now 'The Enemy'

The suppression of gold prices is essential at all costs to the Anglo-American banking interests. The saber rattling and attempts to lure Russia and China into military conflict are about who controls the financial world. Russia and China keep accumulating the eternal currency – gold. The American Empire and their EU disciples continue to accumulate debt and print fiat currencies. Has fiat paper ever won out over gold in the long-run? Change is coming. Revolution is in the air. You can sense the desperation of the ruling oligarchs. Their fiat world is beginning to crumble. But they will not go without a bloody fight.

Reprinted from The Burning Platform.

Regard sur les élections du 15 septembre 2014 en Russie

Regard sur les élections du 15 septembre 2014 en Russie

ednaiarossiya.jpgCe dimanche 15 septembre 2014 ont eu lieu des élections locales en Russie concernant l’élection des gouverneurs de 30 régions, les députés des parlements régionaux de 14 entités administratives de la Fédération de Russie (Républiques, Oblast, …) ainsi que les maires de trois villes de la Fédération de Russie. Ces élections relativement passées sous silence par les grands médias occidentaux présentaient deux intérêts essentiels.

Quel bilan tirer de ses élections ?

  • Le premier enseignement était d’estimer le soutien à Russie-unie, le parti du pouvoir, dont la popularité n’a cessé de croitre de 2000 à 2010. Après la crise financière mondiale et, surtout, les élections contestées en 2011, des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue, altérant considérablement l’image de Russie-Unie de la population russe.
  • Le second intérêt était de voir la réaction des électeurs de Crimée. En effet, les Criméens ont pu, pour la première fois, participer à une élection en Russie et voter en tant que citoyens russes, la Crimée ayant rejoint la Fédération de Russie en mars dernier.

Sans trop de surprises, le grand gagnant de ces élections aura été l’abstention, qui a atteint 55 à 75 % selon les localités et les types d’élections.

Les élections des gouverneurs ont vu une écrasante victoire des candidats du parti au pouvoir : sur les 30 gouverneurs élus, 28 l’ont été sous l’étiquette de Russie-Unie. Les deux autres gouverneurs sont un communiste, Vadim Potovsky, à Orel, et un indépendant, l’ex-leader de forces de droite Nikita Belikh. La participation a été de 46 %, soit 12 % de plus qu’aux mêmes élections de l’an passé.

Les élections aux diverses assemblées régionales ont également donné une solide victoire à des candidats pro-Kremlin. A Moscou, le parti au pouvoir Russie-Unie a emporté 28 postes sur 45, contre 10 indépendants, 5 communistes et 2 nationalistes (respectivement du Parti libéral démocrate de Vladimir Jirinovski et de Rodina). Contrairement aux élections des gouverneurs, le taux de participation a été très faible, dépassant à peine le cinquième des inscrits, avec 21 %. Cette nouvelle assemblée municipale sera constituée de 27 hommes et de 18 femmes, d’un âge moyen de 52 ans.

Trois élections municipales avaient lieu, dans les villes de Blagovechtchensk, Ioujno-Sakhalinsk et Anadyr. Et ce sont trois candidats de Russie-Unie qui l’ont emporté, avec des scores de respectivement 39 %, 79 % et 83 %. La participation a été respectivement de 23 %, 21 % et 69 %.

En Crimée, les électeurs ont plébiscité le parti Russie-Unie : 71 % des voix et 70 députés, devant le parti nationaliste LDPR, qui a obtenu 8 % des suffrages et 5 députés.

Russie-unie a enrayé la baisse de sa popularité

Ces résultats permettent d’émettre quelques réflexions. Le principal enseignement est que Russie-unie a enrayé la baisse de sa popularité. Ce phénomène peut s’expliquer de quatre façons :

1/ La scène politique russe ne comprend à ce jour aucune opposition crédible pour la majorité des électeurs russes. Aux yeux des électeurs russes, les deux partis principaux d’opposition, à savoir le Parti libéral-démocrate (populiste, nationaliste et panslave) et le Parti communiste, apparaissent de moins en moins en mesure de proposer une forme d’alternance politique fiable. Ces partis vieillissent avec leurs leaders historiques et ne devraient probablement pas leur survivre, tout au moins sous leur forme actuelle.

2/ Les autres partis d’opposition, notamment libéraux, ne bénéficient d’aucun ancrage réel dans la vie politique russe. Ils ne sont pas parvenus à se créer des espaces politiques propres. Cet échec est dû aux habiles manœuvres administratives du pouvoir, à la médiocrité de cette « élite » libérale et surtout au fait que les idées défendues par ces partis ne sont pas en adéquation avec l’évolution de la mentalité russe au cours de la dernière décennie.

3/ Contrairement aux partis d’opposition, Russie-Unie a su monopoliser l’échiquier politique de façon très habile, en formant trois clubs et courants principaux : « Social-conservateur », « Libéral-conservateur » et « Étatique-patriotique ». Cette diversification des courants permet à Russie-Unie de fédérer aussi bien les courants centristes et d’affaires (à tendance plutôt libérale) que les réseaux étatistes, patriotiques et conservateurs. Or ces réseaux sont en totale adéquation avec ce que ressent la majorité du corps électoral, lequel a sans doute également manifesté, via ces élections, son soutien au pouvoir, après les événements en Ukraine, notamment le retour de la Crimée au sein de la Fédération de Russie.

4/ Les électeurs qui estiment nécessaire une alternance politique sont toujours, et de loin, minoritaires en Russie. L’analyste Jean-Robert Raviot a parfaitement défini ce phénomène en définissant trois Russies. D’abord, la plus médiatisée car la plus occidentalisée, celle des « Moscobourgeois », ces bourgeois métropolitains baptisés « classe moyenne » par les commentateurs. En second, la Russie provinciale et périurbaine, très majoritaire, patriote et fragilisée par la crise, socle de la majorité favorable à Vladimir Poutine. Enfin, en troisième, la Russie des périphéries non-russes, contrôlées par des ethnocraties alliées au Kremlin et dans lesquelles les votes sont assez homogènes, en faveur du pouvoir central.

Les « Moscobourgeois », cœur de la contestation ?

L’électorat le plus critique vis-à-vis du pouvoir et la classe sociale la plus occidentalisée du pays se trouve à Moscou : on les appelle les « Moscobourgeois ». Encore que leurs tendances se sont affaiblies après les événements en Ukraine, même eux considérant dans leur grande majorité que le pouvoir a géré la crise avec énormément de succès.

Au cœur de l’hiver 2011, ce sont les « Moscobourgeois  qui sont descendus dans la rue après les dernières élections législatives en tentant de créer une « révolution des neiges » [1]. Lors de l’élection présidentielle de 2012, ils ont soutenu en masse le candidat Mikhaïl Prokhorov, qu’ils estimaient le candidat le plus occidental et démocrate. Sans trop de surprises, Prokhorov obtint ses meilleurs scores [2] dans les quartiers les plus chics de la ville : du centre, du nord-ouest et du sud-ouest. Lors de la même élection, les votes des quartiers les plus populaires (du sud et de l’est de la ville) se reportèrent, quant à eux, davantage sur Vladimir Poutine ou sur le candidat nationaliste Vladimir Jirinovski [3]. Ce sont toujours ces mêmes électeurs des quartiers chics de la capitale qui votèrent également le plus pour le candidat Alexey Navalny [4], lors des dernières élections municipales à Moscou [5].

Les « libéraux » n’augmentent pas leur score

La presse occidentale nous a présenté les mouvements civiques de 2011, ou les 25 % obtenus par le candidat Navalny lors de la dernière élection municipale à Moscou, comme la manifestation d’une vague de contestation bien ancrée et réelle au sein de la société russe. Mais lors de cette élection à Moscou,  Navalny n’a récolté que 630.000 électeurs, bien loin du réservoir de 868.000 voix que Prokhorov avait obtenu à Moscou lors de l’élection présidentielle de 2012. Ce plafond électoral de l’opposition dite libérale, à Moscou, apparaît stable depuis 1999, si on se réfère par exemple aux 510.0000 voix de Serguey Kirienko (ex-Premier ministre) ou aux quelques 500.000 voix d’Alexandre Lebedev en 2003. Cette baisse ne concerne pas que Moscou, mais toute la Russie, puisque le poids des partis politiques libéraux et occidentalistes ne cesse de diminuer depuis 1999 [6]. A l’échelle fédérale l’effondrement des partis libéraux et pro-occidentaux s’accentue [7] puisque ceux-ci sont passés de 12,5% lors des élections législatives de 1993 à 3,43% lors des élections de 2011, leur candidat à la présidentielle plafonnant lui a 7% de 1995 à 2012.

Les communistes par défaut ?

Lors des élections de dimanche dernier (le 15 septembre) les électeurs de ces mêmes rayons prestigieux du centre, du sud-ouest et du nord-ouest de la capitale ont cette fois élu des candidats communistes [7] plaçant à la seconde place des candidats de parti sociaux-démocrates libéraux, qu’il s’agisse de Russie Juste ou du parti libéral Iabloko. La Russie du 21ieme siècle est sans doute le seul pays du monde occidental au sein duquel les quartiers riches de la capitale seront représentés par des élus communistes !

Ces bizarreries électorales traduisent visiblement surtout une volonté de contestation politique pure, plus qu’une quelconque adhésion de remplacement au tandem conservatisme / patriotisme que prône le pouvoir en place, tandem idéologique soutenu par la croissance économique que le pays continue de connaitre.

Alexandre Latsa
pour vineyardsaker.fr

Notes

[1] La révolution des neiges ? (alexandrelatsa.ru, français, 11-12-2011)

[2] Sociologie des votes Poutine et Prokhorov (alexandrelatsa.ru, français, 17-03-2012)

[3] Sociologie des votes Poutine et Jirinovski a Moscou  (alexandrelatsa.ru, français, 05-06-2012)

[4] Histogramme des votes pour le candidat Alexey Navalny lors de la présidentielle de 2012 (ic.pics.livejournal.com, image PNG, 09-09-2013)

[5] Blog d’Alexandre Latsa: Quelques réflexions sur les résultats de l’élection municipale anticipée de Moscou (fr.ria.ru, français, 11-09-2013)

[6] De la politique en Russie (alexandrelatsa.ru, français, 21-03-2008)

[7] Idem.

[8] Предварительные результаты выборов депутатов Московской городской Думы (vybory2014.yandex.ru, russe, 2014)

[9] Russie: l’idéologie nationale-démocrate devient manifeste (fr.ria.ru, français, 18-01-2012)

Alexandre Latsa est analyste et vit en Russie. Il tient un blog très suivi, Un autre regard sur la Russie.

mercredi, 24 septembre 2014

Pourquoi l'Amérique veut-elle la chute de Bashar al Assad?

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Pourquoi l'Amérique veut-elle la chute de Bashar al Assad?

par Jean Paul Baquiast
 
La plupart des observateurs de la campagne lancée unilatéralement le 10 septembre par Obama contre l'EIIL (ou ISIS) ont noté que, ouvertement ou plus discrètement, cette campagne reposait aussi sur la volonté de renverser Bashar al Assad.
 
1) Le mot d'ordre, même s'il n'est pas officiellement annoncé, est « ISIS d'abord, Bashar ensuite ».
2) . D'où l'intention de bombarder des bases de l'EIIL en Syrie, c'est-à-dire pratiquement de s'en prendre aux positions de l'armée de Bashar al Assad.
 
Pour justifier cela aux yeux de l'opinion occidentale, Obama avait depuis longtemps affirmé que la chute de Bashar s'imposait, en juste punition des crimes perpétrés par lui contre son opposition. Mais d'une part, les crimes de ses alliées n'ont jamais fait peur à l'Amérique. D'autre part, il s'était avéré que les plus récents de ces crimes étaient en fait dus à des éléments incontrôlés de l'Armée Syrienne Libre, ou a des milices islamiste agissant sous son couvert. Il y a quelques mois, Obama avait essayé de lancer des attaques aériennes contre Bashar, mais l'intervention de la Russie, opposée à de telles actions, l'en avait dissuadé. Aujourd'hui, il pense retrouver une voie libre à l'occasion de la campagne déclenchée contre l'EIIL.

Ceci pose une nouvelle fois la question de savoir pourquoi Obama, et certains des Faucons qui le conseillent, veulent-ils tant la mort de Bashar – contrairement d'ailleurs à ce que jugent certains membres plus éclairés des services de renseignements américains ou du Pentagone? On évoque généralement des intérêts économiques: avoir à Damas des interlocuteurs favorables aux stratégies pétrolières américaines, ou à celles de ses alliés du Golfe. Mais le risque serait grand: mettre en place des représentants des islamistes. L'Armée Syrienne libre, à laquelle le Congrès américain vient de voter l'attribution de crédits, est moins que fiable. Pour nous, la raison de l'hostilité américaine est politique. La chute de Bashar serait pour l'Amérique un premier pas vers la chute de Poutine, laquelle demeure comme nous l'avons redit plusieurs fois , l'objet ultime de l'Amérique et du Système qu'elle incarne. Le risque d'un axe chiite et "ami" de la Russie associant l'Iran, la Syrie, le Hezbollah, disparaitrait, par ailleurs  à la grande satisfaction d'Israël, allié des Etats-Unis.  Ce serait aussi un coup porté aux alliés « objectifs » de Poutine au Moyen-Orient, l'Iran, la Chine – tout ceci indirectement, sans avoir à affronter le veto du Conseil de Sécurité de l'ONU.

Les appuis de Bashar al Assad

Ceux-ci proviennent principalement d'Etats que l'Amérique considère, ouvertement ou implicitement, comme ses ennemis:


*  La Russie bénéficie de la base navale de Tartous (ou Tartus) concédée par la Syrie à la Russie depuis 1971. Celle-ci présente un intérêt considérable pour elle, vu qu'elle n'a pas d'autres implantations en Méditerranée (voir image) On imagine l'émotion si elle décidait d'y baser un des deux porte-hélicoptères Mistral qu'elle vient d'acheter. Elle tire par ailleurs profit des achats d'armes syriens, ceux-ci ayant atteint à ce jour un montant d'environ 5 milliards de dollars et pour lesquels certains nouveaux contrats sont en discussion. Il n'y a pas de petits profits en période de sanctions. Son alliance avec la Syrie alaouite, refuge par ailleurs de nombreux chrétiens, peut montrer que, dans la lutte qu'elle mène de son côté contre les terroristes islamiques, elle peut avoir des alliés chez les pays arabes et parmi les chrétiens d'Orient. Plus généralement, elle sait gré à Bashar al Assad de représenter à ce jour un élément de stabilité dans un Moyen Orient en pleine dissolution. Elle est consciente que sa chute ouvrirait un boulevard de plus aux milices sanguinaires de l'EIIL, comme aux commerces d'otages, d'armes et de drogues dont elle serait une des premières victimes. Elle ne veut à aucun prix suivre l'Amérique dans une voie dont elle a pu constater les conséquences désastreuses, en Irak, en Afghanistan, en Libye. On rappellera aussi que le père de Bashar, Haffez, était considéré par beaucoup, de son vivant, comme un allié "objectif" de l'URSS.

*La Chine soutient Assad pour globalement les mêmes raisons. Elle est opposée aux « changements de régime » provoqués par des interventions militaires des Etats-Unis et de ses alliée européens.

* L'Iran principalement chiite et qui par ailleurs ne se considère pas comme arabe a peu d'alliés dans le monde arabe. Le plus important est la Syrie, qui lui avait apporté son appui dans sa lutte contre Saddam Hussein. Son alliance avec Bashar al Assad, aujourd'hui encore, lui est utile en lui fournissant une ouverture sur la Méditerranée et en lui permettant d'apporter une aide aux éléments chiites du sud Liban.

Autant de raisons pour que l'Amérique veuille abattre Bashar al Assad

Nuire à la Russie, à la Chine et même, malgré un réchauffement récent, à l'Iran (qui reste détestée d'Israël, allié de l'Amérique), constitue autant de raisons pour que, sans se passer du moindre accord du Conseil de Sécurité, et à l'occasion d'une guerre contre l'EIIL, Obama cherche la première opportunité venue pour provoquer la chute de Bashar al Assad. Celui-ci le sait bien. Il dispose encore d'assez de forces pour ne pas faciliter la tâche des américains, comme à leurs alliés éventuels, saoudiens ou jordaniens. Un moment, il avait espéré que promettant une aide à la coalition occidentale en lutte contre l'EIIL, il aurait pu désarmer l'hostilité contre lui. Mais le refus radical des américains lui a ouvert les yeux.

Ceci dit, l'Europe, et plus particulièrement la France, n'auraient aucune raison de soutenir Obama dans sa volonté de détruire la Syrie de Bashar al Assad. Au contraire, les raisons résumées ci-dessus justifiant le soutien de la Russie et de la Chine devraient être aussi les leurs – sans mentionner le refuge que trouvent en Syrie les Chrétiens d'Orient dont la France à juste titre se préoccupe. Mais la question de la Syrie n'a pas pratiquement été abordée lors de la conférence internationale tenue à Paris le 15 septembre 3). Si François Hollande avait manifesté un tant soi peu d'indépendance vis-à-vis du secrétaire d'état John Kerry représentant d'Obama à cette conférence, il aurait du clairement signifier aux autres représentants que la France s'opposerait à toute action offensive contre Bashar al Assad à l'occasion de la lutte entreprise contre l'EIIL.

Il serait encore temps de le faire. Mais cela serait beaucoup demander à François Hollande, qui on s'en souvient, avait été le premier des Européens à vouloir bombarder Damas, si Obama avait persisté dans son intention première...et si la Russie n'était pas intervenue.

Notes

1)
http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=1484&r_id=

2) http://chinamatters.blogspot.com.br/2014/09/its-third-force-time-in-syria.html

3) http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=1487&r_id=



 

mardi, 23 septembre 2014

Comment éviter les naufrages de migrants en Méditerranée

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Comment éviter les naufrages de migrants en Méditerranée, selon le New-York Times

Les leçons du New York Times aux Européens
 
par Jean Paul Baquiast
 

Dans un op-ed, (opinion editorial) en date du 18 septembre, Intitulé «  Murder in the Mediterranean. Refugees Fleeing to Europe Face Death From Smugglers » le New York Times relate le fait qu'un bateau chargé de 600 immigrants clandestins avait été délibérément coulé par des passeurs voulant se débarrasser de passagers devenus encombrants. Le fait avait d'ailleurs été signalé par toute la presse européenne, qui s'en était indigné – sur le papier – sans rien proposer de bien concluant pour éviter le retour de tels phénomènes.

Ce n'est pas le cas du NYT. Il n'hésite pas à reprocher à l'Europe son indifférence. Il conseille aussi à l'Europe un certain nombre de mesures permettant de sécuriser l'immigration clandestine. «
 The international community, especially Europe, must take collective action before more refugees die. Police and legal authorities must seek out and punish smugglers who kill or torture migrants. ».

Ceci d'autant plus que, selon l'article, le nombre des immigrants est passé de 60.000 en 2013 à 130,000 en 2014, chiffres fournis par l'International Organization for Migration . Le mouvement ne fera que s'amplifier. Des centaines de milliers de Syriens, Palestiniens, Soudanais et Érythréens sont en instance de passage, notamment vers l'Italie.

Après avoir constaté que les mesures actuelles, Mare Nostrum en Italie, Frontex au niveau de l'Union européenne, seront insuffisantes pour empêcher l'afflux de ces populations, le NYT déclare que « The only way to stop desperate people from risking their lives with unscrupulous traffickers is to give more of them a legal path to safety in Europe ». « La seule façon de protéger les immigrants de trafiquants sans scrupules est d'organiser des voies d'accès sécurisées à l'Europe ».

Il est curieux d'entendre ce conseil de la part du journal de référence d'un pays qui militarise progressivement ses frontières avec le Mexique, et qui n'hésite pas à mobiliser la Garde Nationale et l'armée pour faire tirer sur les clandestins. La télévision française avait réalisé récemment un reportage sur une milliardaire américaine qui avait acheté un gros yacht destiné à récupérer des migrants en difficulté en Méditerranée, afin de les aider à entrer en Europe. A la question de savoir si elle irait jusqu'à les héberger chez elle en Amérique, elle n'avait pas répondu.

Ce n'est certainement pas en offrant de plus larges facilitées d'entrée sur le territoire européen que l'on diminuera le nombre des passeurs et celui de leurs exactions. Au contraire. Ceux-ci s'industrialiseront de plus en plus si l'on peut dire, en aggravant le prix à payer pour leurs services. La question de l'immigration dite de la misère, qui s'aggravera prochainement avec l'afflux de réfugiés climatiques, imposerait des actions intergouvernementales de grande ampleur. L'Amérique, en ce qui la concerne, pourrait s'attaquer sérieusement à la diminution de ses émissions de gaz à effet de serre, comme l'a fait l'Europe. En attendant, nous n'avons aucun besoin des bons conseils du NYT.

http://www.nytimes.com/2014/09/19/opinion/refugees-fleeing-to-europe-face-death-from-smugglers.html?hp&action=click&pgtype=Homepage&module=c-column-top-span-region&region=c-column-top-span-region&WT.nav=c-column-top-span-region&_r=0

Jean Paul Baquiast

Exoficial de EE.UU.: "EI Estado Islámico es un monstruo creado por nosotros"

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Ex: http://elespiadigital.com

El EI es "una creación, un monstruo, un Frankenstein creado por nosotros". Un exoficial de la Marina de EE.UU., Kenneth O’Keefe, revela en una entrevista estos y otros hechos chocantes sobre el rol de EE.UU. en el surgimiento del grupo terrorista.

El exoficial no pone en ninguna duda el hecho de que los extremistas del EI, que opera en Irak y Siria, han sido financiados por EE.UU. a través de sus representantes como Catar, Emiratos Árabes Unidos y Arabia Saudita. "Realmente, todos son solo una forma rebautizada de Al Qaeda, que por supuesto no es nada más que una creación de la CIA", dice O'Keefe.

O'Keefe relata en una entrevista a Press TV que los yihadistas no solo han recibido de EE.UU. "el mejor equipo norteamericano" como el blindaje personal, blindados de transporte de tropas y entrenamiento, sino que también han sido "permitidos a inundar a través de las fronteras" en muchos lugares del Oriente Medio. "Todo esto se ha hecho bajo el auspicio de acabar con el último 'Hitler' a ojos de Occidente, Bashar al Assad", afirma.

El experto también está de acuerdo con la opinión de algunos analistas de que EE.UU. utiliza toda esta situación con el EI como "una puerta trasera", persiguiendo su objetivo básico de eliminar el Gobierno de Al Assad. El mismo patrón se ve en Irak y Afganistán, añade el exoficial.

Y el pueblo estadounidense, según O'Keefe, no puede ver la situación verdadera por los efectos de la propaganda. "Sería absurdo pensar que el pueblo estadounidense está tan sintonizado en el entendimiento de lo que realmente está pasando como para no ser engatusado en otra guerra que no hará nada más que destruir a cualquiera que participe en ella", concluye.

La conexión saudí: ¿Por qué EE.UU. no vio venir la amenaza del Estado Islámico?

EE.UU. pasó por alto el surgimiento del EI, al hacer antaño la vista gorda ante el papel de Arabia Saudita como promotor de movimientos yihadistas como Al Qaeda, entre los que el EI es el más exitoso, opinan expertos.

El presidente estadounidense, Barack Obama, está repitiendo los errores del pasado en su lucha contra el Estado islámico (EI), opina el senador Bob Graham, copresidente de la Comisión sobre la propagación de Armas de Destrucción Masiva y Terrorismo, y expresidente de la Comisión de Inteligencia del Senado.

De hecho, según él, EE.UU. sigue sin hacer caso al papel de Arabia Saudita, que durante años apoyó al extremismo sunita, tanto a Al Qaeda como al Estado Islámico. Aunque ahora, cuando el EI controla ya territorios más extensos que Reino Unido en Siria e Irak, Arabia Saudita ya no apoya este movimiento, antes "fue una figura central para financiar al EI y otros grupos extremistas", insiste el senador, citado por el diario 'The Independent' .

Según la investigación del ataque del 11 de septiembre, muchas donaciones privadas a Al Qaeda provinieron precisamente de Arabia Saudita. Según él, EE.UU. nunca se dedicó a estudiar ni estos vínculos con los radicales sunitas, ni la posible involucración de Arabia Saudita en el acto terrorista del 11 de septiembre, a pesar de que 15 de los 19 secuestradores de aviones eran de nacionalidad saudí. En vez de ello, EE.UU. ha seguido tratando a este país como su aliado y "siguió haciendo la vista gorda ante el apoyo de Arabia Saudita a los extremistas sunitas", escribe 'The Independent'.

Esto "contribuyó a la capacidad de Arabia Saudita de continuar involucrándose en las acciones perjudiciales para EE.UU., en particular su apoyo al EI", afirmó. Pero, además, el hecho que EE.UU. trataba a Arabia Saudita como un "aliado fiable" e "ignorara" su apoyo a extremistas es la razón por qué la inteligencia estadounidense falló a la hora de identificar al EI como una "amenaza creciente", según cita al senador 'The Independent'.

La semana pasada Obama anunció la nueva estrategia de la lucha contra el EI, al que prometió atacar "allá donde esté". Uno de puntos clave de la estrategia pasa por entrenar a milicianos "moderados" tanto contra el presidente sirio Bashar al Assad, como contra el EI en territorio saudí. Teniendo en cuenta la costumbre de Arabia Saudita de no limitarse a apoyar a los sunitas, y colaborar con los más radicales, este paso podría resultar peligroso, advierte Graham.

EIIL utiliza armas propiedad del Gobierno de Estados Unidos

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El grupo terrorista EIIL (Daesh, en árabe) utiliza armas provenientes de Estados Unidos, así ha revelado la organización Conflict Armament Research en un estudio publicado este lunes.

El informe que documentó las armas incautadas en el norte de Irak por las fuerzas kurdas ‘peshmarga’ en el pasado mes de julio, indica que los terroristas del EIIL poseen “cantidades significativas” de armamento fabricado en EE.UU., incluyendo rifles de asalto M16.

Los rifles, añade el reporte, llevan marcas que dicen: Propiedad del Gobierno de Estados Unidos.

El informe, también, encontró que los cohetes antitanques utilizados por Daesh en Siria eran idénticos a los M79 transferidos por Arabia Saudí al denominado Ejército Libre de Siria (ELS).

El pasado mes de septiembre, la página Wikileaks reveló que el Gobierno de Washington, en lugar de ayudar al Ejecutivo sirio en su lucha contra el terrorismo, financia los grupos terroristas.

Asimismo, el diario estadounidense ‘The Washington Post’, en un artículo publicado el año pasado, dejó claro que la Agencia Central de Inteligencia de EE.UU. (CIA, por sus siglas en inglés) suministró armamento a los grupos armados en Siria.

Después de que el EIIL se apoderara de varias zonas en Siria e Irak, varias personalidades y documentos filtrados revelaron el rol de Washington y sus aliados en la creación de ese grupo takfirí o el apoyo que le brindan para provocar el caos en la región.

El exanalista de la Agencia de Seguridad Nacional de EE.UU. (NSA, por sus siglas en inglés), Edward Snowden, reveló recientemente que el EIIL fue creado mediante un trabajo conjunto entre los servicios de Inteligencia de Estados Unidos, el Reino Unido y el régimen de Israel.

Asimismo, la exsecretaria de Estado de EE.UU., Hillary Clinton, confesó en su libro de memorias que Washington formó al grupo Daesh para alcanzar sus objetivos en Oriente Medio.

El EIIL cuenta con miles de millones de dólares y casi 15 mil mercenarios, y lucha en dos frentes, en Siria e Irak, con la intención de crear un Estado propio entre estos dos países árabes.

lundi, 22 septembre 2014

Mcdonald’s vs. China: A Fight With Global Implications

Author: Caleb Maupin

Ex: http://journal-neo.org

Mcdonald’s vs. China: A Fight With Global Implications

Six Arrests for “Rotten Meat”

The meat served in Mcdonalds various dishes has a widespread reputation for its poor quality. Urban legends, tall tales, and undisputedly true but forgotten news items all highlight the universal understanding of Mcdonalds meat as being particularly unhealthy.

The meat supplier of Mcdonalds, known as OSI, was caught red-handed in the People’s Republic of China. Video recordings show that expired, rotten meat was being intentionally sold. It was investigative journalists from government owned television in Shanghai that brought this story to light. The Chinese public is full of anger, and sales are dropping.

OSI, which also supplies meat for Kentucky Fried Chicken, and other fast food chains, has been subject to a string of surprise inspections from government officials. Six leaders of the OSI corporation, which is based in the US state of Illinois, have been arrested by the Chinese government. Mcdonalds has lost millions of dollars, as they were unable to serve meat products in China for several days.

The Wall Street Journal has bemoaned the action taken against Mcdonalds and OSI saying it is “under unprecedented scrutiny by regulators and state media.” The article goes on to quote the local Chinese Communist Party leader as saying “all companies that break the law will be punished.”

With six business executives in handcuffs, the OSI corporation in the on defensive, desperately trying to avoid harsh punishment. New cameras are being installed, new safety regulations are being created. One statement from an OSI official asks for “a second chance.” Mcdonalds officials have announced that they are going to “transition to other suppliers.”

In the United States, in hundreds, if not thousands, of instances, wealthy corporations have endangered the public. The recent GM ignition switch scandal is just one example.

While in the United States a matter like serving rotten food and risking the health of millions of people would probably result in a small fine, that is not the case in China. In China, Lui Han, a billionaire and owner of huge mining corporation, was sentenced to death in May. In 2007, after the infamous “lead in toys” scandal, the safety inspector who helped cover up the danger to the public was executed.

In the United States, corporations run the government. Candidates require millions of dollars to get elected. Decisions about government policy are made in back rooms with corporate executives. Wars are waged to secure the control of markets for various oil and natural gas cartels.

While modern China may have lots of corruption and injustice, it’s government is far different from the government of the United States. The Chinese Communist Party is not like the Democratic and Republican parties in the US. In the United States, government officials fear the wrath of corporations, who they depend on to get elected. In China, the corporations fear the government.

Politics in Command

Despite the extreme presence of private enterprise, it is clear to everyone that the capitalism that is so prevalent in China today is not like capitalism elsewhere. The capitalists have no “privacy rights”, and at any moment, the government can step in and destroy them. Because Chinese business is so tightly controlled, it is not subject the economic laws that classically define production.

During the 2008-2009 financial crisis, China was almost completely immune. World economic research institutions like those at the Peterson Institution for International Economics were astonished. The world economy was crashing and burning, but in China wages were going up, jobs were being created, entire new cities were being built, and high speed rails were being constructed. The state created jobs to make up for layoffs in the private sector. Financial institutions were grasped firmly by the bureaucracy, and held under close control, in order to ensure their cooperation keeping the economy moving.

In China, it is the millions of politicians and activists in Chinese Communist Party that define economic activity, not the “anarchy of production.” As economists during the Mao error once put it “politics is in command.”

China is at the center of the emerging anti-imperialist bloc of countries. The natural gas pipeline connecting Russia and China, the increased economic presence in Latin America, the Chinese development of African nations, all point toward a new way forward for the global economy.

Mcdonalds, and the global order of Wall Street neo-liberalism that it symbolizes, is under great threat. Six decades after the 1949 revolution, China is still standing up, and there is a huge global bloc of opposition that is standing with it.

Caleb Maupin is a political analyst and activist based in New York. He studied political science at Baldwin-Wallace College and was inspired and involved in the Occupy Wall Street movement, especially for the online magazine “New Eastern Outlook”


First appeared: http://journal-neo.org/2014/09/12/mcdonald-s-vs-china-a-fight-with-global-implications/

Mais quelle est donc la véritable visée des sanctions contre la Russie?

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Mais quelle est donc la véritable visée des sanctions contre la Russie?

Auteur : Tatiana Filiatcheva
 
 
A une guerre informationnelle frôlant la paranoïa obsessionnelle s’est ajoutée ce qu’on pourrait appeler une course aux sanctions sans queue ni tête. Inutile de rappeler qui est le chef d’orchestre et qui joue, souvent à l’envers mais sans s’en apercevoir, la partition.

Ce qui importe réellement aujourd’hui, c’est de cerner le véritable sens des sanctions infligées en en jugeant non pas par les intentions exprimées mais par les résultats obtenus.

Commençons par l’alpha. Ni l’UE, ni l’OTAN ne veulent de l’Ukraine. Les promesses qu’ils avaient fait miroiter se sont progressivement évaporées d’abord avec la reprise de la Crimée par la Russie, puis avec la guerre d’usure inattendue menée dans le Donbass et qui, vu les guéguerres des clans oligarchiques ukrainiens, a vocation à durer aves des alternances de chaud et de froid typiques pour ce genre de processus. L’Occident n’a cure de Kiev, pas plus que de l’ensemble de l’ouest ukrainien. S’il faut une zone tampon en Europe de l’Est, la Pologne suffit largement. L’espace ukrainien limitrophe de la Russie où l’OTAN espérait installer ses bases et surtout son système de défense antimissile est lui aussi perdu. Faudrait-il croire, ces lapalissades énumérées, que Washington se fasse du mauvais sang pour la jeune chaire à canon de l’Ouest que Kiev envoie par paquets dans les régions à reconquérir ? S’apitoierait-il sur les corps déchiquetés des civils ? Qui pourrait encore croire à cette fable pathétique qui n’a d’autre fondement que l’infaillibilité quasi-divine des USA ?

En réalité, si on s’appuie sur les résultats des sanctions et non pas sur des spéculations de bobos, il devient clair que l’Ukraine n’a strictement rien à voir avec les mesures dites « punitives » adoptées.

Primo, le premier et dernier perdant était, est et sera toujours l’UE. Jacques Sapir le montre bien à l’exemple des dommages parfaitement chiffrés et en hausse permanente que subissent les entreprises occidentales, allemandes et françaises en premier lieu Les toutes récentes analyses effectuées par Emmanuel Todd vont dans le même sens. L’histoire des Mistrals qui a suscité bien des soubresauts à Saint-Nazaire a failli heurter de plein fouet le contrat sur la fourniture des Rafales à l’Inde et a déjà entaché l’image de la France en tant qu’exportatrice d’armements. Plus on avance, plus on s’enfonce.

Secundo, il faut être bien aveugle pour ne pas relever que le degré d’exacerbation du conflit ukrainien est comme par hasard exactement proportionnel à l’intensification des sanctions : souvenons-nous des évènements qui ont suivi la signature de l’accord de Minsk ! En fait, ces mesures soi-disant coercitives ne font qu’encourager Kiev, cela d’une manière vulgaire et décevante, à taper encore plus fort sur les insurgés et les populations civiles que ceux-ci défendent. De ce point de vue, Porochenko et son équipe n’ont même pas conscience de scier la branche sur laquelle ils auraient pu s’asseoir plus confortablement qu’ils ne le font. Nous obtenons un tableau pittoresque : les USA anémient autant que possible l’économie de l’UE en exploitant à leur façon le dossier ukrainien sous couvert d’une riposte à une prétendue agression russe. Progressivement coupée de ses liens économiques avec la Russie, l’UE n’aura d’autre choix que d’accepter – et oui, les Américains ont trouvé moyen de faire passer la pilule – le désastreux traité transatlantique.

Maintenant, et nous arrivons au troisième et dernier point, qu’en est-il véritablement de la Russie ? De quelle façon sera-t-elle touchée ? Le marché russe est plutôt à l’abri des peines infligées. Qui plus est, un peu de protectionnisme lui fera beaucoup de bien, surtout en matière agricole et technologique. L’alliance des BRICS étant en pleine consolidation, l’industrie innovante va se réorienter sans trop de soucis vers notamment la Chine ou l’Inde. Reste le plan sociétal. Tout comme la France, la Russie a ses propres bobos. Très peu nuisibles en tant que tels, ils contribuent néanmoins efficacement à la création d’un climat de turbulence instrumentalisé avec beaucoup de brio par des agents bien formés et surtout bien sponsorisés de l’extérieur. Les slogans sont déjà tout prêts : Poutine veut affamer la Russie avec son embargo, il nous isole du reste du monde – il faut savoir que pour les bobos russes le reste du monde, c’est forcément l’Occident et les USA – il a annexé la Crimée, etc. Je ne cite ici que quelques exemples représentatifs pêchés à travers les réseaux sociaux et les sous-entendus de la presse dite libérale. Si cette vague de turbulence que je viens d’évoquer ne suffira bien sûr pas à déstabiliser d’une manière sensible et décisive le pays, elle contribuera à distraire le Kremlin de la problématique syrienne.

Il en ressort donc que les sanctions antirusses sont en fait, de un, un moyen de faire pression sur l’UE, de deux, une manœuvre de distraction de la Russie occupée à s’imposer sur le marché asiatique alors que les Américains, profitant du moment, se préparent à en finir avec la Syrie. Même si ce calcul est assez faux – je vois mal la Russie abandonner son allié syrien – il n’en demeure pas moins qu’il est plus difficile de gérer plusieurs dossiers à la fois tout en veillant à ce que les manifs prévues à Saint-Pétersbourg, à Kaliningrad et à Moscou où se prépare, le 21 septembre, un défilé pour la paix (en Ukraine) contre l’invasion russe, n’enveniment l’atmosphère.