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jeudi, 29 janvier 2015

Grèce : Milliardaires et multinationales se partagent le gâteau des privatisations

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Grèce: Milliardaires et multinationales se partagent le gâteau des privatisations

Ex: http://fortune.fdesouche.com

En échange de l’aide financière internationale, la Grèce s’est vue imposer un vaste programme de privatisations. Transport, énergie, loterie nationale, gestion de l’eau, infrastructures, patrimoine culturel… C’est la braderie générale !

Investisseurs russes, chinois ou azéris, multinationales françaises ou allemandes, et surtout les oligarques grecs, se ruent sur ces bonnes affaires, sur fond d’irrégularités et de soupçons de corruption. Au détriment des simples citoyens étouffés par les plans d’austérité.

Ce dimanche 25 janvier, les Grecs se sont rendus aux urnes pour élire un nouveau gouvernement. La perspective d’une accession au pouvoir de Syriza, la coalition de la gauche radicale, seule ou avec d’autres partis, est réelle. Le mouvement de gauche saura-t-il inverser la tendance ? Et s’appuyer sur les résistances citoyennes, qui ont par exemple réussi à réinventer un service public de l’eau ?

Si cette victoire se confirme, ce sera en grande partie à cause du rejet de la politique d’austérité massive imposée au pays depuis plus de cinq ans. Celle-ci s’est traduite par une baisse sans précédent des revenus et des conditions de vie de la plupart des Grecs, jusqu’à menacer leur état de santé [1].


Économiquement, cette politique d’austérité apparaît comme un échec manifeste, si ce n’est pour tous ceux – banques françaises ou allemandes [2], investisseurs étrangers, fonds spéculatifs [3], mais aussi hommes d’affaires grecs – qui ont su y trouver leur compte.

Élément crucial du traitement de choc imposé par la « troïka » (Fonds monétaire international, Banque centrale européenne, Commission européenne) en échange de son aide financière: le vaste programme de privatisations d’entreprises et de patrimoines appartenant à l’État grec.

Sur la liste des actifs destinés à la privatisation figuraient notamment les entreprises publiques de production, de transport et de distribution d’électricité et de gaz, l’entreprise pétrolière nationale, les services d’eau d’Athènes et de Thessalonique, tous les aéroports du pays, tous les ports, des autoroutes, les entreprises ferroviaires nationales, le service postal, ou encore les organismes de loterie et de paris sportifs.

Sans compter plusieurs milliers de biens fonciers [4], parmi lesquels de nombreux joyaux comme le manoir vénitien de Castello Bibelli, sur l’île de Corfou, la plage d’Agios Ioannis en Chalcidique, celle de Kassiopi encore à Corfou, ou celle d’Agia Triada, à proximité de Thessalonique. Autant de lieux désormais voués aux promoteurs touristiques.

Braderie du patrimoine national

C’est donc une véritable braderie du patrimoine national qui s’est organisée en quelques années. Pour quels résultats ? En 2010, des représentants de la troïka ont avancé le chiffre de 50 milliards d’euros de recettes attendues de ces privatisations. Depuis, ces estimations n’ont cessé d’être revues à la baisse.

Fin 2013, l’État grec réussi seulement à récolter 4 milliards d’euros, dont seulement 2,6 effectivement versés – il en espérait encore 11 milliards d’ici 2016, et 25 milliards d’ici 2020. Fin 2014, le chiffre était de 7,7 milliards, dont 3,1 réellement reçus. Les recettes totales espérées à l’horizon 2016 n’étaient plus que de 9,6 milliards d’euros. Soit à peine 20% des espérances initiales…

Malgré l’atmosphère générale de précipitation et les pressions constantes exercées par la troïka pour faire avancer les privatisations, celles-ci progressent lentement, et n’obtiennent pas les résultats escomptées. Si plusieurs opérations significatives sont en voie d’achèvement (la loterie nationale, les aéroports régionaux, le site de l’ancien aéroport d’Athènes, l’entreprise de transport de gaz Defsa), d’autres sont des échecs retentissants, comme la vente des services d’eau d’Athènes et de Thessalonique, celle de l’entreprise de gaz Depa). Les cessions restantes ne cessent d’être retardées.

Juteuses plus-values, irrégularités et voyage en jet privé

Plusieurs raisons expliquent cet échec relatif pour la troïka et les dirigeants grecs. Tout d’abord, le programme de privatisation s’est heurté à de nombreuses résistances, notamment de la part du pouvoir judiciaire, des syndicats et des citoyens. Ensuite, les investisseurs potentiels ne se sont pas forcément montrés très empressés, notamment les premières années, du fait de l’incertitude politique et parce que ces entreprises connaissaient parfois des dysfonctionnements, aggravés par la crise que traversait le pays tout entier.

Enfin, comme c’est souvent le cas en matière de privatisations, les repreneurs se sont retrouvés en position de force, face à des pouvoirs publics désespérés de pouvoir remplir les conditions de la troïka ans les délais imposés, et ont su négocier des prix avantageux.

« C’était le pire moment possible pour initier un programme de privatisations. Normalement on ne devrait pas privatiser au beau milieu d’une crise », déplore un ancien dirigeant de Taiped, l’agence grecque en charge des privatisations, cité par une enquête approfondie du quotidien allemand Tagesspiegel sur les privatisations en Grèce et au Portugal cite. Même du point de vue de ses promoteurs, la manière dont le programme grec a été conçue et menée est un non-sens…

Les entreprises françaises veulent une part du gâteau

Les repreneurs des parts de la loterie nationale (Opap), privatisées par le gouvernement grec, ont ainsi versé 652 millions d’euros, sensiblement moins que le prix théorique correspondant à la capitalisation boursière de la société. Le jour même de l’acquisition, la valeur de l’action a cependant bondi de 6,13 à 9,13 euros. Elle est aujourd’hui de 13 euros, soit le double de sa valeur !

Une juteuse plus-value pour les hommes d’affaires grecs et tchèques qui ont négocié le rachat, et qui étaient les seuls candidats à la reprise. Le président de Taiped de l’époque s’est consolé en partant immédiatement en vacances dans le jet privé du milliardaire grec Dimitris Melissianidis, l’un des repreneurs. Le scandale l’a contraint à la démission.

Ce n’est là qu’un exemple parmi d’autres des problèmes et des irrégularités qui auront entaché le travail de l’agence. Depuis sa création, celle-ci a déjà changé cinq fois de dirigeant… Un fait qui en dit long sur ce que cache, réellement, la mise en œuvre du programme de privatisation grec.

Les entreprises françaises ne pouvaient pas rester à l’écart d’une telle aubaine. Nombreuses sont les firmes tricolores qui se sont portées candidates à la reprise d’entreprises publiques grecques, encouragées en cela par le président François Hollande, au nom de la « solidarité » des Français avec les souffrances du peuple grec…

C’est ainsi qu’Alstom a fait acte de candidature au rachat de Rosco, entreprise de matériel ferroviaire, tandis que la SNCF est retenue parmi les trois repreneurs potentiels de TrainOSE, la société de transport ferroviaire (la décision est attendue pour 2015) [5].

Le géant du BTP Vinci figure parmi les candidats à la reprise des aéroports régionaux grecs, mais s’est vu préférer un consortium germano-grec. Le groupe pourrait se rattraper avec l’aéroport d’Athènes ou l’autoroute Egniata, dans le Nord de la Grèce. La Poste est également citée parmi les repreneurs potentiels de son homologue grecque, pendant que BNP Paribas et le Crédit agricole conseillent l’agence chargée des privatisations… [6]

Grâce aux mobilisations, l’eau demeure un service public

Paradoxalement, les entreprises publiques françaises apparaissent au premier rang lorsqu’il s’agit de privatiser à l’étranger. EDF a ainsi manifesté publiquement son intérêt pour le rachat de l’entreprise publique de production d’électricité DEI. La firme française s’intéresserait particulièrement aux actifs et à l’expertise de DEI dans le domaine du lignite, cette forme particulièrement polluante du charbon qu’EDF souhaite également développer en Serbie (lire notre article).

Peu importe que les salariés de DEI aient organisé une grande grève en juillet dernier pour protester contre la privatisation de leur entreprise [7] : EDF fait valoir qu’en tant qu’entreprise publique, elle est peut-être la seule en Europe à ne pas avoir peur du pouvoir des syndicats [8]. Les enchères sont attendues en 2015.

Le cas le plus emblématique reste celui de Suez environnement, auquel l’Observatoire des multinationales a consacré une enquête approfondie. L’entreprise française s’est positionnée pour acquérir les services publics de l’eau d’Athènes et de Thessalonique à des conditions particulièrement avantageuses, alors que ces services sont en bonne santé financière et ne paraissent pas avoir besoin d’investissements.

Les obstacles à la privatisation se sont accumulés. À Thessalonique, les partisans du service public ont organisé en mai 2014 un référendum populaire : 98% des votants se sont prononcé contre la privatisation de l’eau. Quelques semaines plus tard, la Cour suprême grecque a rendu un arrêt déclarant inconstitutionnelle la privatisation des services d’eau d’Athènes et de Thessalonique, cela portant atteinte aux obligations de l’État en matière de protection de la santé des citoyens. Dans son rapport de décembre 2014, Taiped ne mentionne plus ces deux entreprises dans la liste des entités à privatiser.

Ruée de capitaux chinois, russes, azéris…

Le programme de privatisations est parfois présenté comme une ruée sur les actifs bon marché, attirant des investisseurs de divers horizons, et notamment de l’Est. Outre le tourisme, l’autre grand projet économique sur lequel parient les technocrates est celui de faire de la Grèce un « hub », une porte d’entrée vers l’Europe depuis l’Asie. D’où l’importance du secteur des transports dans la liste des biens à privatiser.

Du fait d’une culture orthodoxe partagée et de la stratégie d’influence du Kremlin, les entreprises russes se sont montrées particulièrement actives. Gazprom a longtemps été le repreneur pressenti de l’entreprise gazière Depa, avant de retirer sa candidature. L’entreprise ferroviaire publique russe RZD s’intéresse aux chemins de fer grecs, ainsi qu’au port de Thessalonique. Mais ces velléités pourraient bien se trouver entravées par la crise ukrainienne et les sanctions occidentales.

Côté Chinois, des investisseurs sont impliqués dans le projet de développement immobilier d’Hellenikon, l’ancien aéroport d’Athènes, qui deviendra le plus important projet urbain d’Europe, sur 620 hectares, si la résistance citoyenne ne parvient pas à préserver cet espace. D’autres s’intéressent à l’aéroport international actuel. L’entreprise Cosco a signé en 2009 un bail pour rénover et gérer une partie du port du Pirée, le plus important de Grèce ; elle est aujourd’hui candidate à son rachat pur et simple.

Ses concurrents sont américain, néerlandais et philippin [9]. Plus inattendu, le rachat de l’entreprise de transport de gaz Defsa par une entreprise pétrolière et gazière d’État de l’Azerbaïdjan, s’explique par les grands projets de gazoducs visant à acheminer le gaz de la mer Caspienne vers l’Europe via la Grèce.

Les grands gagnants : les milliardaires grecs

Les principaux bénéficiaires des privatisations grecques ne sont peut-être pas au final les multinationales européennes et les investisseurs orientaux. Ce sont plutôt les milliardaires grecs. On les retrouve dans les consortiums qui se sont vus attribuer la loterie nationale (Dimitris Melissianidis), le site Hellenikon (groupe Lamda Development, appartenant à Spyros Latsis) ou les aéroports régionaux (Dimitris Copelouzos).

Les entreprises françaises l’ont bien compris, qui n’ont pas manqué de s’associer aux fortunes locales pour déposer leurs propres candidatures : Aktor (propriété de l’homme d’affaires George Bobolas) pour Suez et Vinci, Damco Energy (groupe Copezoulos) pour Alstom… « Cette privatisation montre l’hypocrisie totale de ce programme : il s’agissait soi-disant de faire venir les capitaux étrangers… Or avec Lamda Development, les décideurs grecs ont en réalité placé l’un des leurs ! », observait une urbaniste interrogée par Mediapart à propos du site d’Hellenikon.

 

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Si la gauche grecque accède au pouvoir, changera-t-elle le cours des choses ? Syriza a toujours promis de suspendre le programme de privatisations, voire de revenir en arrière. Le mouvement a quelque peu modéré ses discours dans la perspective des échéances électorales. Le parti a en revanche ouvertement axé sa campagne sur la remise en cause des privilèges et de l’influence de ces « oligarques », qui ont profité des années de boom de la Grèce et profitent encore aujourd’hui des souffrance de leurs concitoyens [10].

Tracer un chemin alternatif pour la Grèce nécessitera d’aller au-delà du simple rejet de l’austérité, des privatisations et de leurs profiteurs. Il faudra notamment que Syriza sache perpétuer et exploiter la mobilisation et l’esprit de solidarité et d’innovation sociale dont ont fait preuve des millions de citoyens grecs confrontés à l’austérité.

C’est ce qu’illustre à sa manière la lutte exemplaire – et victorieuse – contre la privatisation de l’eau de Thessalonique. Il ne suffit pas de défendre les positions acquises, il s’agit aussi d’inventer de nouvelles alliances entre syndicats et citoyens, et de nouvelles formes d’organisation sociale (comme la forme coopérative proposée par l’« Initiative 136 ») pour réinventer des services publics plus transparents, plus efficaces et plus démocratiques. Voilà la vraie réponse aux idéologues de la privatisation.

Notes:

[1] Sur la dégradation des indicateurs de santé liés à l’austérité, lire ici.

[2] Lire notre article.

[4] Le Fonds de développement des actifs de la république grecque (Taiped selon l’acronyme grec), c’est-à-dire l’agence publique chargée de procéder aux privatisations, évoque dans son rapport d’étape de décembre 2014 « plus de 80 000 propriété évaluées, 3 000 présélectionnées en vue de leur développement [euphémisme pour privatisation, ndlr] et environ 1000 déjà transférées à Taiped ».

[5] Ses deux concurrents sont l’entreprise ferroviaire publique russe RZD, en partenariat avec le groupe grec GEK Terna, et la société roumaine Grup Ferroviar Roman (GFR). GEK Terna et RZD sont aussi candidats à la reprise de Rosco, en concurrence avec Siemens et Alstom. Dans les deux cas, la décision est désormais prévue pour 2015, après l’avoir été en 2013, puis en 2014.

[6BNP Paribas pour l’aéroport international d’Athènes et le Crédit agricole pour le service d’eau de la capitale.

[7] Lire ici.

[8Source.

[9Source.

[10] Lire cet article du Financial Times, presque favorable à Syriza.

Basta Mag

The Golden Age of Black Ops

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The Golden Age of Black Ops

Special Ops Missions Already in 105 Countries in 2015

By

TomDispatch.com

Ex: http://www.lewrockwell.com

In the dead of night, they swept in aboard V-22 Osprey tilt-rotor aircraft.  Landing in a remote region of one of the most volatile countries on the planet, they raided a village and soon found themselves in a life-or-death firefight.  It was the second time in two weeks that elite U.S. Navy SEALs had attempted to rescue American photojournalist Luke Somers.  And it was the second time they failed.

On December 6, 2014, approximately 36 of America’s top commandos, heavily armed, operating with intelligence from satellites, drones, and high-tech eavesdropping, outfitted with night vision goggles, and backed up by elite Yemeni troops, went toe-to-toe with about six militants from al-Qaeda in the Arabian Peninsula.  When it was over, Somers was dead, along with Pierre Korkie, a South African teacher due to be set free the next day.  Eight civilians were also killed by the commandos, according to local reports.  Most of the militants escaped.

sops20100.jpgThat blood-soaked episode was, depending on your vantage point, an ignominious end to a year that saw U.S. Special Operations forces deployed at near record levels, or an inauspicious beginning to a new year already on track to reach similar heights, if not exceed them.

During the fiscal year that ended on September 30, 2014, U.S. Special Operations forces (SOF) deployed to 133 countries — roughly 70% of the nations on the planet — according to Lieutenant Colonel Robert Bockholt, a public affairs officer with U.S. Special Operations Command (SOCOM).  This capped a three-year span in which the country’s most elite forces were active in more than 150 different countries around the world, conducting missions ranging from kill/capture night raids to training exercises.  And this year could be a record-breaker.  Only a day before the failed raid that ended Luke Somers life — just 66 days into fiscal 2015 — America’s most elite troops had already set foot in 105 nations, approximately 80% of 2014’s total.

Despite its massive scale and scope, this secret global war across much of the planet is unknown to most Americans.  Unlike the December debacle in Yemen, the vast majority of special ops missions remain completely in the shadows, hidden from external oversight or press scrutiny.  In fact, aside from modest amounts of information disclosed through highly-selective coverage by military media, official White House leaks, SEALs with something to sell, and a few cherry-picked journalists reporting on cherry-picked opportunities, much of what America’s special operators do is never subjected to meaningful examination, which only increases the chances of unforeseen blowback and catastrophic consequences.

The Golden Age

“The command is at its absolute zenith.  And it is indeed a golden age for special operations.”  Those were the words of Army General Joseph Votel III, a West Point graduate and Army Ranger, as he assumed command of SOCOM last August.

His rhetoric may have been high-flown, but it wasn’t hyperbole.  Since September 11, 2001, U.S. Special Operations forces have grown in every conceivable way, including their numbers, their budget, their clout in Washington, and their place in the country’s popular imagination.  The command has, for example, more than doubled its personnel from about 33,000 in 2001 to nearly 70,000 today, including a jump of roughly 8,000 during the three-year tenure of recently retired SOCOM chief Admiral William McRaven.

Those numbers, impressive as they are, don’t give a full sense of the nature of the expansion and growing global reach of America’s most elite forces in these years.  For that, a rundown of the acronym-ridden structure of the ever-expanding Special Operations Command is in order.  The list may be mind-numbing, but there is no other way to fully grasp its scope.

The lion’s share of SOCOM’s troops are Rangers, Green Berets, and other soldiers from the Army, followed by Air Force air commandos, SEALs, Special Warfare Combatant-Craft Crewmen and support personnel from the Navy, as well as a smaller contingent of Marines.  But you only get a sense of the expansiveness of the command when you consider the full range of “sub-unified commands” that these special ops troops are divided among: the self-explanatory SOCAFRICA; SOCEUR, the European contingent; SOCKOR, which is devoted strictly to Korea; SOCPAC, which covers the rest of the Asia-Pacific region; SOCSOUTH, which conducts missions in Central America, South America, and the Caribbean; SOCCENT, the sub-unified command of U.S. Central Command (CENTCOM) in the Middle East; SOCNORTH, which is devoted to “homeland defense”; and the globe-trotting Joint Special Operations Command or JSOC — a clandestine sub-command (formerly headed by McRaven and then Votel) made up of personnel from each service branch, including SEALs, Air Force special tactics airmen, and the Army’s Delta Force, that specializes in tracking and killing suspected terrorists.

And don’t think that’s the end of it, either.  As a result of McRaven’s push tocreate “a Global SOF network of like-minded interagency allies and partners,” Special Operations liaison officers, or SOLOs, are now embedded in 14 key U.S. embassies to assist in advising the special forces of various allied nations.  Already operating in Australia, Brazil, Canada, Colombia, El Salvador, France, Israel, Italy, Jordan, Kenya, Poland, Peru, Turkey, and the United Kingdom, the SOLO program is poised, according to Votel, to expand to 40 countries by 2019.  The command, and especially JSOC, has also forged close ties with the Central Intelligence Agency, the Federal Bureau of Investigation, and the National Security Agency, among others.

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Shadow Ops

Special Operations Command’s global reach extends further still, with smaller, more agile elements operating in the shadows from bases in the United States to remote parts of Southeast Asia, from Middle Eastern outposts to austere African camps. Since 2002, SOCOM has also been authorized to create its own Joint Task Forces, a prerogative normally limited to larger combatant commands like CENTCOM.  Take, for instance, Joint Special Operations Task Force-Philippines (JSOTF-P) which, at its peak, had roughly 600 U.S. personnel supporting counterterrorist operations by Filipino allies against insurgent groups like Abu Sayyaf.  After more than a decade spent battling that group, its numbers have been diminished, but it continues to be active, while violence in the region remains virtually unaltered.

A phase-out of the task force was actually announced in June 2014.  “JSOTF-P will deactivate and the named operation OEF-P [Operation Enduring Freedom-Philippines] will conclude in Fiscal Year 2015,” Votel told the Senate Armed Services Committee the next month.  “A smaller number of U.S. military personnel operating as part of a PACOM [U.S. Pacific Command] Augmentation Team will continue to improve the abilities of the PSF [Philippine Special Forces] to conduct their CT [counterterrorism] missions…”  Months later, however, Joint Special Operations Task Force-Philippines remained up and running. “JSOTF-P is still active although the number of personnel assigned has been reduced,” Army spokesperson Kari McEwen told reporter Joseph Trevithick of War Is Boring.

Another unit, Special Operations Joint Task Force-Bragg, remained in the shadows for years before its first official mention by the Pentagon in early 2014.  Its role, according to SOCOM’s Bockholt, is to “train and equip U.S. service members preparing for deployment to Afghanistan to support Special Operations Joint Task Force-Afghanistan.”  That latter force, in turn, spent more than a decade conducting covert or “black” ops “to prevent insurgent activities from threatening the authority and sovereignty of” the Afghan government.  This meant night raids and kill/capture missions — often in concert with elite Afghan forces — that led to the deaths of unknown numbers of combatants and civilians.  In response to popular outrage against the raids, Afghan President Hamid Karzai largely banned them in 2013.

sopsusa-arm.jpgU.S. Special Operations forces were to move into a support role in 2014, letting elite Afghan troops take charge.  “We’re trying to let them run the show,” Colonel Patrick Roberson of the Afghanistan task force told USA Today.  But according to LaDonna Davis, a spokesperson with the task force, America’s special operators were still leading missions last year.  The force refuses to say how many missions were led by Americans or even how many operations its commandos were involved in, though Afghan special operations forces reportedly carried out as many as 150 missions each month in 2014.  “I will not be able to discuss the specific number of operations that have taken place,” Major Loren Bymer of Special Operations Joint Task Force-Afghanistan told TomDispatch. “However, Afghans currently lead 96% of special operations and we continue to train, advise, and assist our partners to ensure their success.”

And lest you think that that’s where the special forces organizational chart ends, Special Operations Joint Task Force-Afghanistan has five Special Operations Advisory Groups “focused on mentoring and advising our ASSF [Afghan Special Security Force] partners,” according to Votel.  “In order to ensure our ASSF partners continue to take the fight to our enemies, U.S. SOF must be able to continue to do some advising at the tactical level post-2014 with select units in select locations,” he told the Senate Armed Services Committee.  Indeed, last November, Karzai’s successor Ashraf Ghani quietly lifted the night raid ban, opening the door once again to missions with U.S. advisors in 2015.

There will, however, be fewer U.S. special ops troops available for tactical missions.  According to then Rear-, now Vice-Admiral Sean Pybus, SOCOM’s Deputy Commander, about half the SEAL platoons deployed in Afghanistan were, by the end of last month, to be withdrawn and redeployed to support “the pivot in Asia, or work the Mediterranean, or the Gulf of Guinea, or into the Persian Gulf.”  Still, Colonel Christopher Riga, commander of the 7th Special Forces Group, whose troops served with the Combined Joint Special Operations Task Force-Afghanistan near Kandahar last year, vowed to soldier on.  “There’s a lot of fighting that is still going on in Afghanistan that is going to continue,” he said at an awards ceremony late last year.  “We’re still going to continue to kill the enemy, until we are told to leave.”

Add to those task forces the Special Operations Command Forward (SOC FWD) elements, small teams which, according to the military, “shape and coordinate special operations forces security cooperation and engagement in support of theater special operations command, geographic combatant command, and country team goals and objectives.”  SOCOM declined to confirm the existence of SOC FWDs, even though there has been ampleofficialevidence on the subject and so it would not provide a count of how many teams are currently deployed across the world.  But those that are known are clustered in favored black ops stomping grounds, including SOC FWD Pakistan, SOC FWD Yemen, and SOC FWD Lebanon, as well as SOC FWD East Africa, SOC FWD Central Africa, and SOC FWD West Africa.

Africa has, in fact, become a prime locale for shadowy covert missions by America’s special operators.  “This particular unit has done impressive things. Whether it’s across Europe or Africa taking on a variety of contingencies, you are all contributing in a very significant way,” SOCOM’s commander, General Votel, told members of the 352nd Special Operations Group at their base in England last fall.

The Air Commandos are hardly alone in their exploits on that continent.  Over the last years, for example, SEALs carried out a successful hostage rescue mission in Somalia and a kidnap raid there that went awry.  In Libya, Delta Force commandos successfully captured an al-Qaeda militant in an early morning raid, while SEALs commandeered an oil tanker with cargo from Libya that the weak U.S.-backed government there considered stolen.  Additionally, SEALs conducted a failed evacuation mission in South Sudan in which its members were wounded when the aircraft in which they were flying was hit by small arms fire.  Meanwhile, an elite quick-response force known as Naval Special Warfare Unit 10 (NSWU-10) has been engaged with “strategic countries” such as Uganda, Somalia, and Nigeria.

A clandestine Special Ops training effort in Libya imploded when militia or “terrorist” forces twice raided its camp, guarded by the Libyan military, and looted large quantities of high-tech American equipment, hundreds of weapons — including Glock pistols, and M4 rifles — as well as night vision devices and specialized lasers that can only be seen with such equipment.  As a result, the mission was scuttled and the camp was abandoned.  It was then reportedly taken over by a militia.

In February of last year, elite troops traveled to Niger for three weeks of military drills as part of Flintlock 2014, an annual Special Ops counterterrorism exercise that brought together the forces of the host nation, Canada, Chad, France, Mauritania, the Netherlands, Nigeria, Senegal, the United Kingdom, and Burkina Faso.  Several months later, an officer from Burkina Faso, who receivedcounterterrorism training in the U.S. under the auspices of SOCOM’s Joint Special Operations University in 2012, seized power in a coup.  Special Ops forces, however, remained undaunted.  Late last year, for example, under the auspices of SOC FWD West Africa, members of 5th Battalion, 19th Special Forces Group, partnered with elite Moroccan troops for training at a base outside of Marrakech.

A World of Opportunities

Deployments to African nations have, however, been just a part of the rapid growth of the Special Operations Command’s overseas reach.  In the waning days of the Bush presidency, under then-SOCOM chief Admiral Eric Olson, Special Operations forces were reportedly deployed in about 60 countries around the world.  By 2010, that number had swelled to 75, according to Karen DeYoung and Greg Jaffe of the Washington Post.  In 2011, SOCOM spokesman Colonel Tim Nye told TomDispatch that the total would reach 120 by the end of the year.  With Admiral William McRaven in charge in 2013, then-Major Robert Bockholt told TomDispatch that the number had jumped to 134.  Under the command of McRaven and Votel in 2014, according to Bockholt, the total slipped ever-so-slightly to 133.  Outgoing Defense Secretary Chuck Hagel noted, however, that under McRaven’s command — which lasted from August 2011 to August 2014 — special ops forces deployed to more than 150 different countries.  “In fact, SOCOM and the entire U.S. military are more engaged internationally than ever before — in more places and with a wider variety of missions,” he said in an August 2014 speech.

He wasn’t kidding.  Just over two months into fiscal 2015, the number of countries with Special Ops deployments has already clocked in at 105, according to Bockholt.

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SOCOM refused to comment on the nature of its missions or the benefits of operating in so many nations.  The command would not even name a single country where U.S. special operations forces deployed in the last three years.  A glance at just some of the operations, exercises, and activities that have come to light, however, paints a picture of a globetrotting command in constant churn with alliances in every corner of the planet.

In January and February, for example, members of the 7th Special Forces Group and the 160th Special Operations Aviation Regiment conducted a month-long Joint Combined Exchange Training (JCET) with forces from Trinidad and Tobago, while troops from the 353rd Special Operations Group joined members of the Royal Thai Air Force for Exercise Teak Torch in Udon Thani, Thailand.  In February and March, Green Berets from the 20th Special Forces Group trained with elite troops in the Dominican Republic as part of a JCET.

In March, members of Marine Special Operations Command and Naval Special Warfare Unit 1 took part in maneuvers aboard the guided-missile cruiser USSCowpens as part of Multi-Sail 2014, an annual exercise designed to support “security and stability in the Indo-Asia-Pacific region.”  That same month, elite soldiers, sailors, airmen, and marines took part in a training exercise code-named Fused Response with members of the Belizean military.  “Exercises like this build rapport and bonds between U.S. forces and Belize,” said Air Force Lieutenant Colonel Heber Toro of Special Operations Command South afterward.

In April, soldiers from the 7th Special Forces Group joined with Honduran airborne troops for jump training — parachuting over that country’s Soto Cano Air Base.  Soldiers from that same unit, serving with the Afghanistan task force, also carried out shadowy ops in the southern part of that country in the spring of 2014.  In June, members of the 19th Special Forces Group carried out a JCET in Albania, while operators from Delta Force took part in the mission that secured the release of Army Sergeant Bowe Bergdahl in Afghanistan.  That same month, Delta Force commandos helped kidnap Ahmed Abu Khattala, a suspected “ringleader” in the 2012 terrorist attacks in Benghazi, Libya, that killed four Americans, while Green Berets deployed to Iraq as advisors in the fight against the Islamic State.

In June and July, 26 members of the 522nd Special Operations Squadron carried out a 28,000-mile, four-week, five-continent mission which took them to Sri Lanka, Tanzania, and Japan, among other nations, to escort three “single-engine [Air Force Special Operations Command] aircraft to a destination in the Pacific Area of Responsibility.”  In July, U.S. Special Operations forces traveled to Tolemaida, Colombia, to compete against elite troops from 16 other nations — in events like sniper stalking, shooting, and an obstacle course race — at the annual Fuerzas Comando competition.

In August, soldiers from the 20th Special Forces Group conducted a JCET with elite units from Suriname.  “We’ve made a lot of progress together in a month. If we ever have to operate together in the future, we know we’ve made partners and friends we can depend upon,” said a senior noncommissioned officer from that unit.  In Iraq that month, Green Berets conducted a reconnaissance mission on Mount Sinjar as part an effort to protect ethnic Yazidis from Islamic State militants, while Delta Force commandos raided an oil refinery in northern Syria in a bid to save American journalist James Foley and other hostages held by the same group.  That mission was a bust and Foley was brutally executed shortly thereafter.

In September, about 1,200 U.S. special operators and support personnel joined with elite troops from the Netherlands, the Czech Republic, Finland, Great Britain, Lithuania, Norway, Poland, Sweden, and Slovenia for Jackal Stone, a training exercise that focused on everything from close quarters combat and sniper tactics to small boat operations and hostage rescue missions.  In September and October, Rangers from the 3rd Battalion, 75th Ranger Regiment deployed to South Korea to practice small unit tactics like clearing trenches and knocking out bunkers.  During October, Air Force air commandos also conducted simulated hostage rescue missions at the Stanford Training Area near Thetford, England.  Meanwhile, in international waters south of Cyprus, Navy SEALs commandeered that tanker full of oil loaded at a rebel-held port in Libya.  In November, U.S. commandos conducted a raid in Yemen that freed eight foreign hostages.  The next month, SEALs carried out the blood-soaked mission that left two hostages, including Luke Somers, and eight civilians dead.  And these, of course, are only some of the missions that managed to make it into the news or in some other way onto the record.

Everywhere They Want to Be

To America’s black ops chiefs, the globe is as unstable as it is interconnected.  “I guarantee you what happens in Latin America affects what happens in West Africa, which affects what happens in Southern Europe, which affects what happens in Southwest Asia,” McRaven told last year’s Geolnt, an annual gathering of surveillance-industry executives and military personnel.  Their solution to interlocked instability?  More missions in more nations — in more than three-quarters of the world’s countries, in fact — during McRaven’s tenure.  And the stage appears set for yet more of the same in the years ahead.  “We want to be everywhere,” said Votel at Geolnt.  His forces are already well on their way in 2015.

“Our nation has very high expectations of SOF,” he told special operators in England last fall. “They look to us to do the very hard missions in very difficult conditions.”  The nature and whereabouts of most of those “hard missions,” however, remain unknown to Americans.  And Votel apparently isn’t interested in shedding light on them.  “Sorry, but no,” was SOCOM’s response toTomDispatch’s request for an interview with the special ops chief about current and future operations.  In fact, the command refused to make any personnel available for a discussion of what it’s doing in America’s name and with taxpayer dollars.  It’s not hard to guess why.

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Votel now sits atop one of the major success stories of a post-9/11 military that has been mired in winless wars, intervention blowback, rampant criminal activity, repeated leaks of embarrassing secrets, and all manner of shocking scandals.  Through a deft combination of bravado and secrecy, well-placed leaks, adroit marketing and public relations efforts, the skillful cultivation of a superman mystique (with a dollop of tortured fragility on the side), and one extremely popular, high-profile, targeted killing, Special Operations forces have become the darlings of American popular culture, while the command has been a consistent winner in Washington’s bare-knuckled budget battles.

This is particularly striking given what’s actually occurred in the field: in Africa, the arming and outfitting of militants and the training of a coup leader; in Iraq, America’s most elite forces were implicated in torture, the destruction of homes, and the killing and wounding of innocents;  in Afghanistan, it was a similar story, with repeated reports of civilian deaths; while in Yemen, Pakistan, and Somalia it’s been more of the same.  And this only scratches the surface of special ops miscues.

In 2001, before U.S. black ops forces began their massive, multi-front clandestine war against terrorism, there were 33,000 members of Special Operations Command and about 1,800 members of the elite of the elite, the Joint Special Operations Command.  There were then also 23 terrorist groups — from Hamas to the Real Irish Republican Army — as recognized by the State Department, including al-Qaeda, whose membership was estimated at anywhere from 200 to 1,000.  That group was primarily based in Afghanistan and Pakistan, although small cells had operated in numerous countries including Germany and the United States.

After more than a decade of secret wars, massive surveillance, untold numbers of night raids, detentions, and assassinations, not to mention billions upon billions of dollars spent, the results speak for themselves.  SOCOM has more than doubled in size and the secretive JSOC may be almost as large as SOCOM was in 2001.  Since September of that year, 36 new terror groups have sprung up, including multiple al-Qaeda franchises, offshoots, and allies.  Today, these groups still operate in Afghanistan and Pakistan — there are now 11 recognized al-Qaeda affiliates in the latter nation, five in the former — as well as in Mali and Tunisia, Libya and Morocco, Nigeria and Somalia, Lebanon and Yemen, among other countries.  One offshoot was born of the American invasion of Iraq, was nurtured in a U.S. prison camp, and, now known as the Islamic State, controls a wide swath of that country and neighboring Syria, a proto-caliphate in the heart of the Middle East that was only the stuff of jihadi dreams back in 2001.  That group, alone, has an estimated strength of around 30,000 and managed to take over a huge swath of territory, including Iraq’s second largest city, despite being relentlessly targeted in its infancy by JSOC.

“We need to continue to synchronize the deployment of SOF throughout the globe,” says Votel.  “We all need to be synched up, coordinated, and prepared throughout the command.”  Left out of sync are the American people who have consistently been kept in the dark about what America’s special operators are doing and where they’re doing it, not to mention the checkered results of, and blowback from, what they’ve done.  But if history is any guide, the black ops blackout will help ensure that this continues to be a “golden age” for U.S. Special Operations Command.

Reprinted with permission from TomDispatch.com.

mercredi, 28 janvier 2015

DIVORCE NETANYAHU / OBAMA

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DIVORCE NETANYAHU / OBAMA
 
Intérêts divergents sur l'Iran avec la France en entremetteuse
 
Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr

Mercredi dernier, la Maison Blanche a exprimé son exaspération après avoir appris que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu avait été invité par les Républicains américains à venir « débattre » au Congrès sur l'Iran. 


Le président de la Chambre des représentants, le républicain John Boehner, avait en effet annoncé que Benjamin Netanyahu avait été invité, pour la troisième fois, à prononcer le 11 février un discours devant les deux chambres du Congrès. La Maison Blanche a semble-t-il été prise de court, n'ayant été informée de ce rendez-vous que peu avant le communiqué républicain. En termes diplomatiques mais sans aucune équivoque, le porte-parole de Barack Obama a fait part de l'agacement américain à l'encontre du Premier ministre israélien : « Le protocole classique est que le dirigeant d'un pays prenne contact avec le dirigeant du pays dans lequel il se rend, c'est certainement la façon dont les voyages du président Obama à l'étranger sont organisés, et cet événement semble donc être un écart au protocole », a déclaré Josh Earnest. « Les Israéliens ne nous ont pas informés du tout de ce voyage », a-t-il ajouté.


Les deux dirigeants américains et israéliens se seraient parlé au téléphone le 12 janvier. Ils auraient parlé beaucoup de la France et des attentats de Paris. Outre l'incident protocolaire, la venue du Premier ministre israélien intervient en fait en plein débat américain sur le nucléaire iranien. Or, une bonne partie des élus républicains est favorable à l'adoption préventive de sanctions contre l'Iran, pour contraindre Téhéran à signer avant la date-butoir du 1er juillet un accord sur le nucléaire. Mais Barack Obama ne veut rien céder de son pouvoir de négociation, et a promis d'opposer son veto à une telle législation. Aussi, les propos de John Boehner justifiant l'invitation ne laissent guère de doutes quant à son but : ajouter la puissante voix de M. Netanyahu à celles des nombreux parlementaires qui veulent défier l'administration Obama. John Boehner a en d'ailleurs rajouté : « Le Premier ministre Netanyahu est un grand ami de notre pays, et cette invitation est la marque de notre engagement sans faille en faveur de la sécurité et du bien-être de son peuple », pour insister ensuite : « Face aux défis actuels, je demande au Premier ministre de s'exprimer devant le Congrès sur les graves menaces que l'Islam radical et l'Iran représentent pour notre sécurité et notre mode de vie ». Une bonne concordance avec Charlie. 


De plus, le discours de M. Netanyahu est non seulement attendu à Washington mais aussi à Tel Aviv car il aura lieu à un peu plus d'un mois avant les élections législatives israéliennes du 17 mars, lors desquelles Benjamin Netanyahu espère être reconduit.


L'incident diplomatique de la semaine dernière illustre en tout cas la mésentente notoire entre les deux dirigeants, américains et israéliens dans les dossiers iranien mais aussi palestinien, notamment sur la construction de logements à Jérusalem-Est. Assis dans le Bureau ovale près de Barack Obama en octobre dernier, Benjamin Netanyahu l'avait mis en garde devant les caméras contre un accord faible qui mènerait l'Iran « au seuil de la puissance nucléaire ». Netanyahu, parfaitement bilingue, est d'ailleurs régulièrement invité dans les grandes émissions politiques américaines du dimanche, en duplex de Jérusalem, pour peser sur ce débat américain sur l'Iran. La visite de M. Netanyahu est donc clairement partisane, organisée par l'APAIC et soutenue par les néo-conservateurs, le Congrès étant passé sous contrôle républicain en janvier. Mais Israël dispose aussi de solides alliés à l'étranger avec surtout son allié de poids : Paris. Et c'est là que l'on retrouve indirectement l'attentat de Charlie Hebdo et un certain agacement américain dans les services secrets contre la France et Israël mais là, on avoue ne pas trop comprendre pourquoi et que quelque chose nous dépasse !

 

Grèce: Alexis Tsipras peut-il trancher le noeud gordien?

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GRÈCE: ALEXIS TSIPRAS PEUT-IL TRANCHER LE NŒUD GORDIEN?
 
Pour les médias, l’extrême gauche marxiste est une gauche radicale

Jean Bonnevey
Ex: http://metamag.fr

Le vote des Grecs est tout d’abord une gifle aux eurocrates de Bruxelles,  serviteurs zélés d’un mondialisme qui déteste les nations et méprise les souffrances des peuples. Ce refus d’une politique imposée par un pouvoir étranger estun désaveu pour les hommes politiques nationaux couchés devant Bruxelles.  A bon entendeur salut !


Cependant la victoire d’une extrême gauche marxiste et la satisfaction exubérante de Jean-Luc Mélenchon donne a penser que les Grecs ne sont pas au bout de leurs peines et risquent de tomber de Charybde en Scylla.


La satisfaction de nos médias est de plus très intéressante. On voit bien que l’époque où les marxistes donnaient le ton et où tout « anti-marxiste était un chien » n’est pas si loin et encore bien présent dans certaines têtes. D’ailleurs, seule la droite a une extrême haïssable, la gauche, elle, à une tendance radicale. Il n’y a donc plus d’extrême gauche mais il y a toujours une extrême droite et hop !


Cela étant dit, tous ceux qui rejettent une Europe, ni nationale ni sociale, sont objectivement renforcés par la victoire de Syriza. Reste à savoir ce que ce parti va faire de sa victoire. Il voulait sortir de l’euro et annuler sa dette. Il semble ne plus le vouloir mais préférer négocier avec le monstre froid de Bruxelles plutôt que de trancher le nœud gordien. Alors qu'il compte une fraction dure, maoïste, trotskiste, anti-Union européenne, le parti a dû fermement s'engager à ne sortir ni de l'euro, ni de l'Union Européenne. C'est essentiellement la crainte d'une sortie de l'Europe (75% des Grecs sont pour le maintien dans l'UE) qui avait fait perdre le précédent scrutin. C'est principalement les assurances européennes données par Syriza qui lui ont permis de remporter celui-ci. Syriza ne fait plus peur. Il risque donc de décevoir très rapidement. Alexis Tsipras, a déclaré souhaiter négocier avec l’Europe la réduction de l’énorme dette du pays (175 % du PIB), tout en se disant « prêt à coopérer et à négocier (…) une solution juste, viable et qui bénéficie à tous ». Cela s’annonce bien difficile.


«Il est impossible pour la Banque centrale européenne (BCE) d’accepter une restructuration des titres de dette grecque en sa possession», a cependant prévenu dès lundi Benoît Coeuré, membre du directoire de l’institution, après l’arrivée au pouvoir du parti de gauche radicale Syriza. « Il est absolument clair que nous ne pouvons approuver aucune réduction de la dette qui toucherait les titres grecs détenus par la BCE. Cela est impossible pour des raisons juridiques », a-il précisé dans un entretien au quotidien économique allemand Handelsblatt. Le mandat de la BCE lui interdit de financer les Etats européens, ce qui serait le cas lors d’une telle opération. L’Europe de madame Merkel est face à un problème.

 

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L'extrême gauche rate de peu la majorité absolue et devra chercher un petit partenaire qui devrait adoucir encore les approches du nouveau gouvernement.  Syriza,  et le parti de droite souverainiste Grecs Indépendants se seraient mis d'accord pour gouverner ensemble. «Nous allons donner un vote de confiance au nouveau Premier ministre Alexis Tsipras», a affirmé Panos Kammenos, le président de cette petite formation de droite souverainiste.


Ce qui est a noter c’est la disparition du Pasok, l’équivalent du Ps  français, bien embarrassé qui a dominé la vie politique grecque pendant des décennies. On comprend mieux l'enthousiasme de Jean-Luc Mélenchon. Le parti de la gauche radicale a littéralement dévoré l'électorat du grand parti historique Pasok (socialiste), qui sombre autour de 5% après avoir obtenu des scores jusqu'à 45%. Rongé par le népotisme, le clientélisme et la corruption, le Pasok est tenu pour responsable de la crise qui a frappé la Grèce depuis 2010 mais aussi du drastique plan d'austérité, qui a réduit retraites et salaires, puisqu'il gouverne aujourd'hui en coalition avec la Nouvelle démocratie.


Autre fait notable, l'écart entre Syriza et le parti de gouvernement de la Nouvelle démocratie (droite conservatrice) est  plus important que prévu. C'est une défaite cuisante pour le parti conservateur du Premier ministre Antonis Samaras qui avait appliqué le programme d'austérité de l'Union européenne en échange du financement de la dette grecque, plongeant le pays dans une sévère récession et le chômage de masse (25%).


L’extrême droite, et là le terme parait pour une fois exact, se maintien et devient la troisième force politique du pays, alors même que ses principaux dirigeants sont en prison. Toute sa direction et 7 de ses députés sont actuellement en prison, tandis que 70 autres élus et militants attendent d'être jugés pour "appartenance à une organisation criminelle". Le parti d'inspiration néonazie ou au moins néofasciste a pris la troisième place de ce scrutin très attendu en Europe, obtenant 6,39% des suffrages et 17 sièges au Parlement devant "La rivière", nouveau parti de centre gauche, qui obtenait 5,77% et 16 sièges.


Lors des législatives de 2012, Aube dorée avait obtenu 6,92 % des suffrages (425 981 voix) et 18 sièges au Parlement. Un résultat aujourd’hui encore  très important au regard de la situation actuelle de ce parti traité en ennemi public de droit commun. Aube doré est en embuscade en cas d’échec de l’extrême gauche….oh pardon de la gauche radicale.

Le laïcisme contre la personne

Le laïcisme contre la personne
 
La conception anthropologique du laïcisme, c'est l'homme considéré non comme une personne, mais comme un jeu de Lego.
 
Professeur de Lettres
 
 

miege-laicite.pngLa loi de 1905, en « séparant » l’Église de l’État, n’a fait qu’enterrer un cadavre. Depuis longtemps, quand bien même quelque prélat eût eu une quelconque influence sur certaines décisions du pouvoir, et justement parce que le catholicisme était devenu un enrobage idéologique pour la bourgeoisie, l’État contemporain (à partir de 1789) ne relevait pas, dans ses principes, d’une réalité supra-humaine. Le christianisme, depuis longtemps, était dans une position défensive, et il n’avait fait que perdre ses places fortes.

L’État laïque ne serait donc qu’un constat : celui du reflux de la religion. L’espace qu’il semble libérer est un ensemble vide où s’impose soit la totalité, c’est-à-dire la puissance bienfaisante de l’État, qui veille sur le bien-être des « citoyens », soit le singleton qu’est devenu l’individu, mû par des besoins et des ressentiments. Autant dire que le projet de Jean Bodin (1529-1596) de promouvoir un État « absolu », c’est-à-dire apte à décider et à réaliser, sans limite, ses projets politiques, a enfin éprouvé la pleine puissance de ses potentialités dans l’État laïque contemporain.

Lorsqu’on envisage ces questions de relations entre le politique et le religieux, il faut se garder de comparaisons biaisées. Chez les Anciens, l’évocation d’Antigone, mais aussi l’exemple de toutes les cités et empires de cette période, suffisent à montrer qu’on ne pouvait concevoir le politique, auquel on concédait, bien sûr, une autonomie de fait, sinon de droit, séparé du principe supra-humain.

L’État moderne prétend se suffire à lui-même. Il est un Créon qui, régulièrement, met à la porte une Antigone qui s’obstine à rentrer par la fenêtre. Pourquoi ? Parce que l’homme, évidemment, ne vit pas que de pain. Il a bien tenté de redonner un idéal à sa volonté toute-puissante de biberonner le « peuple ». Mais, entre un messianisme prométhéen exorbitant, qui promet la lune et la poussière d’étoiles, et des civilités néo-kantiennes dont l’inefficacité n’a même pas l’excuse de la bêtise (car les techniciens de l’État sont des spécialistes brillants de la manipulation pédagogique), il n’a fait que mimer le prophétisme et la fraternité chrétienne, tragiquement ou de façon grotesque, sans en atteindre la grandeur. Il s’est souvent révélé à lui-même ce qu’il était : un boucher ou un histrion.

Aussi bien le laïcisme n’est-il qu’une déclinaison, sans doute la plus hypocrite, la plus perverse. Sous le couvert d’éviter la violence, la guerre civile – et il faut lire Michéa pour comprendre que tel est le projet sociétal du libéralisme, depuis les guerres de religions du XVIe siècle –, on vide la société de tout sens, le citoyen n’étant plus, finalement, qu’un numéro, comme l’homme et la femme, selon la théorie du genre, ne seraient, finalement, que des « êtres humains » dont l’identité serait dépendante de choix optionnels. La conception anthropologique du laïcisme, c’est l’homme considéré non comme une personne, mais comme un jeu de Lego.

Une France sous influence

 

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Une France sous influence

Auteur : Diana Johnstone
Traduction Diane Gilliard
Ex: http://zejournal.mobi
 

Les assassinats terroristes à Charlie Hebdo ont frappé la France à un moment où elle a un gouvernement impopulaire et un président faible, où des usines ferment et où des emplois sont perdus, où la politique économique de la France est définie par l’Allemagne via l’Union européenne et où sa politique étrangère est déterminée par les Etats-Unis via l’OTAN. A part lors du moment thérapeutique de solidarité le 11 janvier, le pays se sent secoué par des vents contraires auxquels il ne peut résister.

Malheureusement, une certaine symétrie se manifeste en France : Israël entreprend délibérément et avec constance tout ce qui peut attiser la peur chez les juifs français, dans le but de convaincre cette population désirable d’émigrer en Israël. Tsahal organise chaque année des campagnes de soutien à Paris et un certain nombre de juifs français accomplissent leur service militaire en Israël.

En même temps, ce qu’on appelle l’ « Etat islamique » et « al Qaeda au Yémen », ainsi que des groupes islamiques fanatiques qui leur sont associés, travaillent assidument à recruter des combattants issus des communautés musulmanes, en France et dans d’autres pays européens. Quelque 1400 djihadistes ont quitté la France pour se rendre en Syrie et y rallier la Guerre sainte. Ils sont attirés par la perspective héroïque d’aider à « construire le Califat », une sorte d’Israël pour musulmans, une terre sainte retrouvée.

La campagne de recrutement de Netanyahou jouit du soutien de media occidentaux tels que Fox News, qui répand des rumeurs terribles suggérant que les juifs ne sont pas en sécurité en France. Ceci contribue à menacer la France de boycott par les juifs américains, un désastre potentiel pour l’économie et les relations publiques, qui suscite indéniablement la panique dans les cercles gouvernementaux français. Les dirigeants français ne sont pas seulement fermement attachés personnellement à la communauté juive, ils craignent aussi l’opprobre de voir leur pays fustigé comme « antisémite ».

Netanyahou s’est imposé au premier rang des VIP venues à Paris le 11 janvier pour rendre hommage aux victimes de Charlie Hebdo. Hollande était furieux que Netanyahou ait profité de l’occasion pour jouer les enjôleurs, claironnant aux juifs français que leur seule « maison » est Israël. C’est sans doute la même colère qu’éprouve Obama quand il voit Netanyahou honoré par des standing ovations au Congrès. Mais, comme Obama, Hollande n’a pas osé s’opposer ouvertement à cette intrusion.

Au demeurant, il n’ose pas s’opposer non plus aux obscures ingérences en France du grand fournisseur de pétrole et acheteur d’armes, l’Arabie saoudite, ni à celles du grand investisseur, le Qatar, tous deux soutiens de l’extrémisme islamique.

Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu est venu dire à Hollande qu’il doit traiter les musulmans avec des égards et protéger leurs mosquées. Mais la Turquie soutient aussi les extrémistes islamiques en Syrie, qui recrutent de jeunes Français pour en faire des terroristes, et il est un piètre modèle en matière de liberté et de tolérance. La présence de Petro Porochenko, qui est devenu président de l’Ukraine uniquement grâce au désordre créé par les tireurs d’élite néo-nazis à Kiev, était un signal que la France doit adhérer aux sanctions antirusses imposées par les Etats-Unis, des sanctions qui contribuent au désastre économique de la France.

Des pressions extérieures poussent maintenant la France à une guerre au Moyen-Orient qu’elle ne peut ni se permettre ni gagner.

L’atmosphère de défiance est si lourde désormais que les théories de l’attentat sous « fausse bannière » fleurissent sur internet, nourries par des bizarreries dans le récit officiel. L’information selon laquelle un des frères Kouachi a oublié sa carte d’identité dans la voiture avec laquelle il s’enfuyait, facilitant ainsi l’identification rapide des tueurs, relève de la catégorie « ça ne s’invente pas » et on ose croire que n’importe quel auteur d’attentat sous fausse bannière aurait inventé quelque chose de plus crédible.

A ce sujet, on peut faire remarquer, premièrement, que l’incompétence humaine est infinie, et deuxièmement, que lorsque ceux qui sont au pouvoir se précipitent pour profiter d’un merle blanc, cela ne prouve pas que ce sont eux qui l’ont créé. Ceux qui dictent le récit ont les moyens de profiter des événements. Comme avec le 11 septembre, l’histoire officielle est que les terroristes « veulent détruire nos libertés », comme si des décennies de destruction au Moyen-Orient n’avaient rien à y voir. C’est le genre d’argument qui prépare la population à appuyer la guerre.

L’un des frères Kouachi, qui a fait feu sur les membres de Charlie Hebdo, et Amedy Coulibaly, qui a mitraillé une supérette casher, ont donné des interviews téléphoniques à BFMTV quelques heures avant d’être tués dans les attaques de la police. Kouachi a fait valoir qu’il était motivé par l’agression des Etats-Unis au Moyen-Orient. Sa conversion au djihad a commencé en regardant la destruction de l’Irak par les Etats-Unis et des photos d’Irakiens torturés par les Américains à Abou Ghraib.

Les frères Kouachi ont prétendu agir au nom de l’Etat islamique en Irak et en Syrie (EIIL). Coulibaly a dit qu’il obéissait aux ordres d’al Qaida au Yémen – un endroit où de multiples attaques de drones américains ont tué d’innombrables quidams innocents. Coulibaly a dit qu’après avoir accompli une peine de prison pour vol, il avait rôdé autour des mosquées pour tenter de convertir des gens au djihad.

Il est parfaitement concevable que le motif de base pour l’attaque de Charlie Hebdo ne soit même pas de « venger le Prophète » mais d’impressionner, inspirer et recruter des musulmans qui rejoindraient le grand djihad pour rétablir le Califat au Moyen-Orient. Charlie Hebdo était une proie facile dotée de valeur symbolique. Dans la mesure où ce désastre sert à renforcer chez les jeunes musulmans leur sentiment d’aliénation, l’objectif de recrutement risque d’avancer.

La France est obligée de prendre des mesures pour limiter les voyages pour la Guerre sainte entre la Syrie et la France. On parle beaucoup de restaurer l’autorité et les « valeurs républicaines » dans les écoles. Mais les dirigeants français doivent examiner lucidement leur politique étrangère totalement incohérente, et, pour le moment, ils n’en donnent aucun signe. En assumant la direction symbolique de la guerre pour un changement de régime en Libye, la France a jeté ce pays dans le trou noir de l’extrémisme islamique. La France a collaboré à l’assassinat de Kadhafi, dont la philosophie développée dans son « Livre vert » était la risée de l’Occident. C’était toutefois une tentative d’offrir une vision moderne et modérée des principes de l’islam dans le but de combattre le fanatisme islamique qui avait toujours été son principal ennemi intérieur – et qui a tiré profit de sa mort. La destruction par l’OTAN de la Libye de Kadhafi a poussé la France à faire la guerre au Mali, à la poursuite d’un ennemi insaisissable que Kadhafi était parvenu à contrôler.

La France, comme les Etats-Unis, désigne le terrorisme islamique comme son grand ennemi, tout en faisant son possible pour favoriser sa croissance et son extension. Le soutien constant des Etats-Unis à Israël, même pendant les bombardements meurtriers de Gaza sans défense, même lorsque le Mossad assassine des scientifiques en Irak ou en Iran, ou même lorsque des avions de combat israéliens tentent délibérément de couler un navire de la Marine américaine, l’USS Liberty font apparaître les Etats-Unis comme manipulés par Israël, tandis que la France paraît manipulée par les deux, Israël et les Etats-Unis.

Pendant plus d’un demi-siècle, l’Occident s’est systématiquement opposé aux Etats nationalistes laïques du Moyen-Orient, à commencer par l’Egypte de Nasser, en y exigeant en vain une démocratie de style occidental, alors que celle-ci est dénuée de bases sociales adéquates. Israël a toujours craint le nationalisme arabe avant tout, car il pouvait potentiellement gagner la Palestine. Le fanatisme religieux lui a paru plus sûr. Le nationalisme arabe était l’espoir politique positif de la région, et une fois cet espoir brisé, l’extrémisme islamiste s’est engouffré dans la brèche. Cette bataille se poursuit en Syrie, sous la direction de la France qui s’oppose à Bachar al Assad. Ce qui signifie, de fait, soutenir les islamistes au moment où Assad se prépare à leur faire la guerre.

La folie évidente de cette situation est le reflet d’un gouvernement français qui ne semble plus capable de définir une politique dans son propre intérêt, et que les tourbillons de la mondialisation font chanceler.

Blasphème et pornographie

La France résonne de proclamations selon lesquelles nous devons continuer à publier des caricatures attaquant les musulmans dans le style Charlie Hebdo, faute de quoi nous céderions aux revendications des islamistes. Pour affirmer notre liberté, nous devons prouver que nous n’avons pas peur de commettre un blasphème.

Il faut être animé d’un certain esprit religieux pour prendre le blasphème au sérieux. Franchement, le mot ne signifie quasiment rien pour moi.

Le blasphème signifie quelque chose si vous craignez d’offenser votre propre dieu, qui vous a averti que cela vous coûterait cher.

Mais insulter le dieu de quelqu’un d’autre n’est pas du blasphème. Cela n’affecte pas vos relations avec dieu (ce qui est la signification du blasphème), cela touche d’autres gens, ceux qui croient dans le dieu que vous avez insulté.

L’idée qu’il est très audacieux de commettre un blasphème contre un dieu dans lequel vous ne croyez pas n’a pas de sens pour moi. Spécialement lorsque ce n’est pas un dieu officiellement adoré dans la société où on vit, mais celui d’une minorité plutôt impopulaire. Dans le milieu de Charlie Hebdo, insulter des convictions musulmanes était certainement le moyen le plus sûr d’amuser les copains. C’était censé aider la vente du journal.

D’un autre côté, dessiner des caricatures qui rendent des quantités de gens furieux au point de commettre un meurtre relève du défi plutôt que du blasphème. On est toujours libre de lancer un défi. Mais le bon sens commande de se demander si cela en vaut la peine.

Supposons que vous n’aimiez pas certains aspects d’une religion particulière et que vous souhaitiez combattre de telles croyances. Est-ce que dessiner des caricatures qui réunissent des millions de gens dans la même indignation est le bon moyen? Si ce n’est pas le cas, ce n’est intellectuellement pas plus important que le saut à l’élastique. Ouais! Regardez comme je suis audacieux. Et alors?

Il existe bien des méthodes plus efficaces pour débattre de la religion. Prenez comme modèle les philosophes des Lumières au XVIIIe siècle. Des insultes répétées vont probablement unir davantage les gens dans la défense de leur foi. Ce n’est là qu’une considération pratique, qui ne tient pas compte de la « liberté ».

D’un autre côté, l’insulte pourrait être une provocation commise précisément pour faire sortir les croyants au grand jour, de manière à pouvoir les attaquer. Cela pourrait être un motif secret de promotion de telles caricatures. Provoquer des musulmans à défendre leur religion d’une manière totalement absurde, qui heurte la majorité de notre population, de façon à pouvoir les ridiculiser encore plus et peut-être prendre des mesures contre eux – guerre au Moyen-Orient (aux côtés d’Israël), ou même expulsion de nos pays (une idée qui monte…).

Dans le cas spécifique de Charlie Hebdo, la grande majorité des caricatures prétendument blasphématoires n’avait rien à voir avec la foi musulmane, mais étaient plus ou moins pornographiques, assortis de croquis d’organes sexuels masculins. La présence du phallus était « le gag ». Ce mélange tend à brouiller les cartes. Le problème est-il le blasphème ou l’insulte gratuite? On est libre de faire les deux, évidemment, mais est-ce un argument à propos de la religion ou un saut à l’élastique?

C’était apparemment vrai du numéro suivant le drame de Charlie Hebdo, imprimé à sept millions d’exemplaires avec une subvention d’un million d’euros du gouvernement français. Pour le grand public, la couverture dessinée par l’artiste survivant Luz (Rénald Luzier) était une image de réconciliation pacifique, montrant la tête d’un homme coiffé d’un turban, explicitement censé représenter Mahomet, qui verse une larme et tient un panneau « Je suis Charlie » sous la déclaration « Tout est pardonné ». La larme était authentique : Luz pleurait tandis qu’il dessinait. Comme il l’a expliqué en détail lors des funérailles du rédacteur en chef de Charlie, Charb (Stéphane Charbonnier), lui et Charb étaient amants. Mais Luz voulait aussi faire rire ses collègues avec cette couverture, et ils se seraient effectivement mis à rire. Pourquoi? Selon des commentaires publiés sur internet, la couverture était aussi une plaisanterie interne, parce qu’elle incluait deux dessins cachés de pénis – la marque déposée de Charlie. C’était une bonne plaisanterie bien crade pour les mômes Charlie. « Nous sommes comme des enfants », a dit Luz.

Pendant les funérailles de Charb en France, des émeutes ont éclaté devant les ambassades françaises dans des pays musulmans, du Pakistan au Nigéria. La foule a brûlé des drapeaux français et a manifesté violemment à Alger. Je suis allée à Alger à deux reprises, et j’y ai vu assez de choses pour me rendre compte qu’il y a dans ce pays un profond fossé entre une classe sociale d’intellectuels, moderne, éduquée et laïque, qui brûle de libérer le pays des entraves de l’irrationalité, et des masses de jeunes hommes faiblement éduqués et fidèles aux interprétations simplistes du Coran. Il y a un conflit d’idées profond et dramatique en Algérie. Certains intellectuels vont courageusement jusqu’à défendre publiquement l’athéisme, dans l’espoir d’influencer leurs compatriotes.

Les musulmans ont vu la dernière caricature de Charlie comme une répétition des insultes obscènes dirigées contre leur Prophète – pas seulement un blasphème, mais une gifle pornographique. Leurs émeutes représentent un danger pour les intellectuels d’Alger qui sont en mesure de promouvoir la raison et la laïcité dans leur pays. Leur sécurité dépend de leur protection par l’armée. Si la rage des islamistes contre l’Occident influence un grand nombre de soldats ordinaires, les conséquences pourraient être dramatiques. Le tumulte provoqué par Charlie a donné une carte maîtresse aux extrémistes islamistes contre les défenseurs des Lumières.

Les humoristes de Charlie Hebdo étaient un peu comme des enfants irresponsables qui jouent avec des allumettes et qui ont mis le feu à la maison. Ou peut-être à plusieurs maisons.

L’Europe à la remorque du pacte américano-saoudien

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Arabie Saoudite: notre irremplaçable allié?

L’Europe à la remorque du pacte américano-saoudien

par Slobodan Despot
Ex: http://www.causeur.fr

«L’Arabie saoudite est pour nous, monde occidental, un allié irremplaçable » affirme en ouverture l’éditorial du journal suisse Le Temps au lendemain de la mort du roi Abdallah. Il atténue cet axiome d’une série de mais, mais des mais aussi délicats que les doigts d’un démineur sur le nez d’une bombe.

Cette phrase, venant d’un quotidien suisse aussi correct et aussi bien noué que le nœud de cravate d’un banquier, mérite un peu de méditation. Décortiquons-la en commençant par la fin.

1) Si l’Arabie saoudite est un allié irremplaçable, c’est que les droits de l’homme et la démocratie sont, eux, remplaçables. Or c’est toujours au nom des droits de l’homme et de la démocratie que les médias du mainstream moralisateur occidental — au sein desquels Le Temps de Genève pourrait faire figure de mètre étalon — approuvent voire encouragent les interventions des États-Unis et de l’OTAN aux quatre coins du monde. Les républiques corrompues mais plus ou moins laïques du Moyen-Orient sont remplaçables — et du reste remplacées. La théocratie iranienne est hautement remplaçable. L’anarchie afghane est remplaçable (par une anarchie d’importation, soit). Mais le royaume des coupeurs de têtes, des fouetteurs et lapideurs de femmes, ce pays de Cocagne rétrograde où l’on risque gros à affirmer que la terre n’est pas plate, lui, il est… irremplaçable !

Si, donc, l’Arabie féodale, fondamentaliste, misogyne, inégalitaire et violente des Saoud, cette Arabie mère d’Al-Qaïda et de Daech qui finance le terrorisme mondial dans une mesure bien plus massive que n’importe quel autre pays connu, est réellement un allié irremplaçable de l’Occident, c’est que toutes les valeurs dont ce même Occident s’enorgueillit et dont il se sert de brevet pour policer la planète ne sont que du pipeau. De la verroterie pour indigènes. Des effets de prestidigitation. Une recréation de Tartuffe à l’échelle planétaire.

Certes, le constat n’est pas nouveau. Le grand dissident Chomsky le clame dans le désert depuis bientôt un demi-siècle. Alexandre Zinoviev l’avait constaté sitôt qu’il eut posé le pied à l’ouest du rideau de fer et en avait conclu, logiquement, à l’identité de nature des deux régimes qu’il séparait. La propagande russe, iranienne, chinoise ne cesse de le ressasser, c’est même son argument le plus facile contre l’impérialisme occidental. Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais… Cela allait sans dire, mais cela va mieux en le disant. Sauf qu’une fois que c’est dit, le voile commode de l’hypocrisie tombe et l’on est obligé de s’avancer à visage découvert.

2) …pour nous, monde occidental… — Que fait-il là, ce nous ? Cette marque d’intégration au système ambiant est lourde de sens lorsqu’on la voit surgir chez des journalistes qui se font d’ordinaire un point d’honneur de rester au-dessus de la mêlée. Ils l’utilisaient surtout dans les moments d’indignation collective : « Nous ne pouvons rester les bras croisés face au massacre en XXX, à l’épuration ethnique chez ZZZ ». Dans les cas où l’intégrité morale du « système » apparaît douteuse — comme elle l’est, nettement, dans le cas du mariage cynique avec l’Arabie —, on préfère prudemment garder ses distances. Ici, on y va cash! Nous sommes associés à des coupeurs de têtes fanatiques ! Et alors ? Ils nous sont irremplaçables…

Ce nous, monde occidental utilisé dans le contexte de la plus profonde compromission morale, politique et même sécuritaire de la classe dirigeante occidentale donne à réfléchir. Il dénote une Gleichschaltung avancée du système politico-médiatique. L’une des plus puissantes anti-utopies qu’ait produites la littérature, la vision que Zamiatine eut dès 1920 de l’essence du totalitarisme, était sobrement intitulée Мы (Nous, en russe, traduit chez Gallimard par Nous autres). Lorsqu’un même « nous » unit la salle de rédaction du Temps à Genève au Bureau Ovale et au Pentagone, c’est qu’on est en train de construire, en face, un eux tout aussi compact et menaçant et que la pensée différenciée laisse la place à une logique de masse. Us and Them (Pink Floyd) sont les pronoms de la guerre. Mais laissons au rédacteur du Temps le bénéfice du doute : peut-être faisait-il de l’ironie ?

3) L’Arabie saoudite, qu’est-ce au fond ? C’est à la fois un irremplaçable bailleur de fonds pour l’Empire occidental, et un véritable phare de l’obscurantisme dans le monde musulman — si j’ose me permettre cet oxymoron. Les mouvements, les idées et les conflits financés par l’Arabie saoudite imprègnent de plus en plus la civilisation de l’islam et contribuent à la dresser contre le reste du monde. Le rédacteur du Temps a raison : « C’est bien l’islamisme qui pose problème, c’est-à-dire une interprétation étriquée de l’islam mise au service de visées politiques. Or, l’alliance conclue entre le salafisme religieux et les wahhabites en est la source première. » Et c’est avec ça que nous demeurons alliés contre vents et marées ? C’est autour de ça que les dirigeants du monde occidental s’agglutinent lorsque l’obscurantiste en chef décède, comme des vassaux sur le catafalque de leur suzerain ?

Dans quel chaudron de sorcière a-t-on bien pu décanter un tel amalgame, sceller une alliance aussi corrosive, où les pays qui ont inventé les droits de l’homme ont englouti leur honneur, leurs valeurs et leur raison d’être ?

L’origine du pacte est connue : le deal pétrole-contre-protection signé en 1945 entre Roosevelt et le roi Abdelaziz Ibn Saoud, fondateur du royaume et père de feu Abdallah. Les motivations américaines sont claires comme de l’eau de roche. Mais s’est-on jamais demandé ce que les Arabes avaient alors en tête et ce qu’ils pensaient de leurs nouveaux alliés ?

L’historien des civilisations, diplomate et conférencier Amaury de Riencourt fut, en février 1947, l’un des premiers Occidentaux admis à Riyad en tant qu’émissaire britannique. La cité archaïque qu’il découvre avec émerveillement semble encore sortir des Mille et Une nuits. Dans ses mémoires, il a laissé un portrait empreint de respect et même d’admiration du premier roi séoudien, qui fut en premier lieu un grand homme de guerre. L’hospitalité d’Ibn Saoud est simple et généreuse, comme ses manières. Sa parole est sacrée. La puissance pétrolière naissante est encore profondément ancrée dans l’existence austère des bédouins. Mais Amaury nous relate en détail un incident cocasse et éloquent. Un soir, il est invité à un banquet donné par le roi pour un groupe d’hommes d’affaires et d’ingénieurs pétroliers américains. En arrivant dans la cour du palais, il découvre un spectacle ahurissant :

« Des hommes s’agitaient comme des Amérindiens se préparant à la guerre : bien qu’ils fussent habillés en Arabes, je reconnus sans peine les patrons américains d’Aramco qui se comportaient comme si on les avait amenés dans le Far West, au campement de Taureau Assis ou de Nuage Rouge (…) Je me souviens que l’un des deux Américains disait à l’autre : « Je crois savoir que nous allons être placés auprès du roi. De quoi va-t-on bien pouvoir parler ? Il n’aime ni l’alcool, ni le tabac, ni la musique. L’autre répondit : « Mais il aime les dames. Parlons donc des femmes ».»

Avec un humour rentré, mais aussi une horreur perceptible, l’agent franco-britannique relate la suite du dîner, une fois les invités d’honneur installés auprès du roi :

«S’étant raclé la gorge, l’un des Américains demanda : « Majesté, j’ai entendu dire que vous aimiez les femmes. » Je risquai un bref regard du côté de l’interprète, qui semblait profondément embarrassé et qui bredouilla n’importe quoi en arabe. L’autre Américain, sentant que le message n’avait pas passé, reformula la question. Face à tant de détermination, l’interprète se résolut, au moins, à résumer la teneur des questions. Le visage du roi se pétrifia. Il n’eut plus aucun échange avec les Américains jusqu’à la fin du dîner. »1

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En 1945, l’une des sociétés les plus archaïques au monde a conclu un mariage de raison avec la modernité dans sa version la plus impudente et la plus cuistre. Depuis, le ménage a vécu dans un mépris mutuel complet, chaque partie s’efforçant cyniquement de tirer le plus grand avantage possible de l’autre. Soudain bénéficiaires d’un flot d’argent incommensurable, les Saoudiens ont adopté les attributs les plus voyants de la civilisation moderne — technologie et consommation effrénée — tout en conservant sous verre leurs croyances et coutumes, de plus en plus décalées et déracinées au fil du temps. La manne pétrolière a cristallisé cette société dans sa structure féodale et ses croyances et, comme un signe de faveur céleste, sanctifié la dynastie régnante. Tel est donc le tandem initié depuis 1945 : deux ambitions de domination planétaire sous-tendues par la conviction d’une mission divine et opposées par une haine mutuelle irréconciliable.

Les pays d’Europe occidentale auraient pu, auraient dû s’écarter de ce couple satanique à la première occasion et se construire une géopolitique et une stratégie énergétique indépendantes. Avec l’UE, au lieu de réaliser leur souveraineté, ils ont choisi la voie contraire. Ils seront les premiers à faire les frais du divorce sanglant, ou à faire soumission si les maîtres s’entendent à prolonger leur irremplaçable alliance sur le dos de leurs valets.

  1. (1) Amaury de Riencourt, A Child of the Century, Honeyglen, 1996, pp. 137-138.

mardi, 27 janvier 2015

Laurent Obertone: “Le système retourne les faits à l’avantage de son utopie”

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Laurent Obertone: “Le système retourne les faits à l’avantage de son utopie”

FRANCE (NOVOpress via Valeurs actuelles)
Ex: http://fr.novopress.info

bb71fAuDhbXFL.jpgAvec “la France Big Brother”, Laurent Obertone nous livre un réquisitoire contre le conditionnement imposé aux Français. Dans cet entretien accordé au journal Valeurs actuelles, l’auteur explique notamment que “le système retourne les faits à l’avantage de son utopie”.

Voici quelques extraits :

La France subit trois attentats terroristes et nos élites lancent une campagne contre l’islamophobie. Comment l’expliquez-vous ?

C’est une démonstration de la capacité de manipulation de Big Brother, une démonstration de réécriture du présent, de double pensée, de retournement des faits à l’avantage d’une utopie. Les médias, en particulier, contrefont le réel, le filtrent, l’expurgent de tout ce qui nuit à leur morale progressiste et nous projettent une image du pays totalement falsifiée. À les entendre, des extrémistes indistincts n’ont attaqué que le “vivre-ensemble”, à peu près comme le fait, selon eux, Marine Le Pen. Cette dernière a d’ailleurs été accusée, sinon de monter les Français les uns contre les autres, du moins de « récupérer » l’affaire et d’en« profiter », quand Cazeneuve, Valls et Hollande ont connu un rebond de popularité spectaculaire… Tout est fait pour dissocier les effets des causes, il faut croire que ça fonctionne.

Les attaques des 7, 8 et 9 janvier marquaient la défaite d’un système complaisant envers le communautarisme, l’immigration et l’islamisation de la France. Comment ce système et ses acteurs ont-ils réussi à retourner leur échec en ce que vous qualifiez de “kermesse antiraciste” ?

Il faut une grande expérience en la matière. Aussi vite que possible, on évacue les faits, pour seriner les messages slogans : “pas d’amalgame”,“l’islam est la première victime”, “cela n’a rien à voir avec l’islam”. Ce sont les “valeurs” progressistes qu’on vise. À partir de là, tous ceux qui voulaient se révolter contre les terroristes islamistes, tous ceux qui voulaient s’interroger sur leur suivi, sur les soutiens dont ils bénéficient dans les banlieues, sur la balkanisation de la société française, étaient présentés comme des intolérants et des fascistes, complices des terroristes (pourquoi se gêner ? ).

Les gens perçoivent confusément le lien entre immigration massive, communautarisme et islamisation du pays. Pourtant, ce système ne doit pas être remis en cause. Pourquoi ?

L’immigration, le multiculturalisme, l’islam sont extrêmement valorisés par Big Brother. On prétend qu’ils amènent prospérité, enrichissement, qu’ils n’ont rien à voir avec l’insécurité et le terrorisme. La “légitimité” des promoteurs est donc suspendue aux faits : si les faits sont défavorables, les promoteurs seront montrés du doigt.

Against Terrorism -- But for What?

 

 

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Against Terrorism -- But for What?

By

Ex: http://www.lewrockwell.com

Following the Charlie Hebdo massacre, Prime Minister Manuel Valls said that France “is at war with terrorism, jihadism and radical Islamism.” This tells us what France is fighting against.

But what is France fighting for in this war on terror? For terrorism is simply a tactic, and arguably the most effective tactic of the national liberation movements of the 20th century.

Terrorism was used by the Irgun to drive the British out of Palestine and by the Mau Mau to run them out of Kenya. Terrorism, blowing up movie theaters and cafes, was the tactic the FLN used to drive the French out of Algeria.

The FALN tried to assassinate Harry Truman in 1950 at Blair House, shot up the House of Representatives in 1954, and, in 1975, blew up Fraunces Tavern in New York where Washington had bid his officers farewell. The FALN goal: Independence from a United States that had annexed Puerto Rico as the spoils of war in its victory over Spain.

What did the FLN, FALN, Mau Mau, Irgun and Mandela’s ANC have in common? All sought the expulsion of alien rule. All sought nations of their own. All used terrorism for the same ends as Uighurs do in China and Chechens do in the Caucasus.

Osama bin Laden, in his declaration of war upon us, listed as his casus belli the presence on the sacred soil of Saudi Arabia of U.S. troops and their “temple prostitutes.” He wanted us out of his country.

What are Valls’ terrorists, jihadists and radical Islamists fighting for? What are the goals of ISIS and al-Qaida, Boko Haram and Ansar al-Sharia, the Taliban and al-Shabab?

All want our troops, our alien culture and our infidel faith out of their lands. All seek the overthrow of regimes that collaborate with us. And all wish to establish regimes that comport with the commands of the Prophet.

This is what they are recruiting for, killing for, dying for. We abhor their terror tactics and deplore their aims, but they know what they are fighting for. What are we fighting for?

What is our vision that will inspire Muslim masses to rise up, battle alongside us, and die fighting Islamists? What future do we envision for the Middle East? And are we willing to pay the price to achieve it?

Comes the reply: America is fighting, as always, for democracy, freedom and the right of peoples to rule themselves.

But are we? If democracy is our goal, why did we not recognize the election of Hamas in the Palestinian territories, or of Hezbollah in Lebanon? Why did we condone the overthrow of the elected regime of Mohammad Morsi in Egypt? Why do we not demand democracy in Saudi Arabia?

But hypocrisy is the least of our problems.

The real problem is that hundreds of millions of Muslims reject our values. They do not believe all religions are equal. They do not believe in freedom of speech or the press to blaspheme the Prophet. Majorities in many Islamic countries believe adulterers, apostates, and converts to Christianity should be lashed, stoned and beheaded.

In surveys, the Muslim world not only rejects our presence and puppets, but also our culture and beliefs. In a free referendum they would vote to throw us out of the region and throw the Israelis into the sea.

For many in the Mideast collaboration with America is a betrayal. And our presence spawns more terrorists than our drones can kill.

This week Valls conceded there are “two Frances,” adding, “A territorial, social, ethnic apartheid has spread across our country.”

Have her five million Muslims become an indigestible minority that imperils the survival of France? Have France and Europe embraced a diversity more malignant than benign, possibly leading to a future like the recent past in Palestine, Cyprus, Lebanon, Sri Lanka and Ukraine?

T. S. Eliot said, to defeat a religion, you need a religion.

We have no religion; we have an ideology — secular democracy. But the Muslim world rejects secularism and will use democracy to free itself of us and establish regimes that please Allah.

In the struggle between democracy and Allah, we are children of a lesser God. “The term ‘democracy,'” wrote Eliot, “does not contain enough positive content to stand alone against the forces that you dislike — it can easily be transformed by them. If you will not have God … you should pay your respects to Hitler or Stalin.”

Germany used democracy to bring Hitler to power. Given free elections from Morocco to Mindanao, what kind of regimes would rise to power? Would not the Quran become the basis of law?

If Charlie Hebdo were a man, not a magazine, he would be torn to pieces in any Middle East nation into which he ventured. And what does a mindless West offer as the apotheosis of democracy?

Four million French marching under the banner “Je Suis Charlie.”

Whom the gods would destroy …

Cybergeopolitics: emergent set of practices, phenomenon and discipline

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Cybergeopolitics: emergent set of practices, phenomenon and discipline

Ex: http://www.geopolitica.ru
 
Geopolitics has gained a cybernetic factor in which the basic axioms still apply, but at the same time, which is also another level of reality with entirely new rules!

In recent times, we hear about the increasing role of cyberspace as a political tool or domain where confrontation takes place between the various political organizations, countries, and even alliances of states. Edward Snowden's case is indicative of the fact of how Internet communication and the interdependence of the social environment with politics, economics, and the military sector has become important and affects both the current agenda and the strategic planning of the leaders of the major world powers.

If geopolitics already developed a scientific apparatus and definitions which are used by politicians, experts, and scholars, cyberspace in some sense is a “terra incognita”, and there is an active struggle for the domination of this space. Extremely significant in this confrontation are the positions of different states on the regulation of the Internet domain. A dichotomy in this field literally repeats the mega-civilizational break that runs through the countries and peoples belonging to the Sea and Land Powers. The U.S., EU countries, and their satellites are in favor of a free Internet service that is obvious hypocritical (because of the hidden manipulations with social networks, the PRISM program, and so on), while Russia, Iran, China, India, and some other states require that the Internet be a sovereign space and under the jurisdiction of international law, precisely the International Telecommunication Union under the United Nations. The Summit on Cyberspace held in December 2012 in Dubai showcased the exacerbated contradictions of international telecommunications when the United States refused to sign the new treaty regulating the right of all states to engage in management of the Internet. This separation clearly fits into the scheme of Carl Schmitt, which is a reliable indicator of the politically dual categories of friend or foe. These categories are not moral, but technical, features that manifested themselves in the positions over the view of the functioning of the Internet space.

Geography of Cyberspace

First, we need to define the term cyberspace. Researchers attributed the authorship of this word to science fiction writer William Gibson, who used it in the story “Burning Chrome”, published in 1982, and two years later, he developed this theme in his famous 1984 cyberpunk novel “Neuromancer”, where the author described cyberspace as a "consensual hallucination"[1]. Cyberspace has a significant difference from the land, sea, air, and space - it was created not by nature, but as an artificial construct that has components that may change over time. Different countries have their own definition of cyberspace. In the U.S.’s 2003 paper “The National Strategy to Secure Cyberspace”, it was stated that “Our nation’s critical infrastructures are composed of public and private institutions in the sectors of agriculture, food, water, public health, emergency services, government, defense industrial base, information and telecommunications, energy, transportation, banking and finance, chemicals and hazardous materials, and postal and shipping. Cyberspace is their nervous system—the control system of our country. Cyberspace is composed of hundreds of thousands of interconnected computers, servers, routers, switches, and fiber optic cables that allow our critical infrastructures to work. Thus, the healthy functioning of cyberspace is essential to our economy and our national security”[2].

In the “National Cyber Security Framework Manual” issued by NATO in 2012, we can read that "cyberspace is more than the internet, including not only hardware, software and information systems, but also people and social interaction within these networks”[3].

Hence, it is clear that cyberspace is directly related to actual geography, which, together with politics (or the governance of power), is a key element of the science of geopolitics.

First, all the routes of communication and technical server nodes that are an essential part of the Internet are geographically localized. Secondly, cyber domains have a national identity in the sense of domain zones, state control, and the language used. Third, cyberspace emphasizes physical geography in a special way – sensors of various services, navigation devices, technical gadgets, and mobile devices embody an interactive map from the cross-flow of information, technology, and people.

Cyberspace fixes and homogenizes the physical space in a particular way – thus, globalization, with the assistance of GPS technology and other tools, permeates the most secluded corners of the planet.

As such, digital technologies reconfigured the mapping experience into something altogether different that Bruno Latour and his colleagues called “the navigation platform”, characterized by the presence of:

- Databanks;

- Some interface for data handling, i.e. calculation, treatment, and retrieval;

- A dashboard for mutual interfacing between users;

- Many different outputs tailored to a great variety of users – one of the outputs being paper printouts.[4]

The traditional role of the map is revised, there are various emerging schools associated with the description of the political and institutional relations of mapping, the map becomes performance-based, and it is understood as having emerged through a diverse set of practices.

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Mapping the Internet space becomes a priority for a number of research centers and universities. There are enough in limited quantities, but every year we have more and more specialized publications, the works of governmental departments, scholarly institutions, and divisions in various think tanks that have been monitoring cyberspace and recording its changes – whether it is the emergence of new technical nodes, the issue of new laws, or criminal activities in the network.

Based on the above, we see that cyberspace is not uniform and has several levels. David Clark has proposed a model in which there are four levels of cyberspace.

From the top down in order of importance:

• The people who participate in the cyber experience — who communicate, work with information, make decisions, and carry out plans, and who themselves transform the nature of cyberspace by working with its component services and capabilities.

• The information that is stored, transmitted, and transformed in cyberspace.

• The logical building blocks that make up the services and support the platform nature of cyberspace.

• The physical foundations that support the logical elements.[5]

Actually, the people’s (social) layer includes government, private sector, and civil society actors, as well as subjects of the technical community. Nevertheless, they all share the traits of people in the "real" world (outside of cyberspace), in that they can ultimately be identified by their unique DNA codes, thereby making the attribution of the network much more difficult (inside cyberspace). In contrast to the "carnal" world, people in cyberspace facilitate the creation of multiple identities for the user, resulting in a virtual personality that can have multiple human users (e.g. the same online office account of the newspaper "The New York Times" is used by different employees). This is not only important in terms of safety or the protection of copyrights, but also raises interesting questions about how the cyber world is affecting the real world[6].

In addition, the terminology previously used in cybernetics is also adequate for the geopolitics of cyberspace. Until now, it was decided to talk only about two types of cybernetics – the first and second order. If first-order cybernetics has been associated with the observed systems, the second-order cybernetics is the actual observing of the systems[7].

This remark indicates a high organizational nature of a new wave of cybernetics, although some definitions are quite reminiscent of geopolitical theory and disciplines about power.

Internet Governance

If we talk about cyberspace as a political activity, there are two main models related to this new area of human activity at the moment. The first is e-government. This term should be understood as the implementation of special services which facilitate relations between the authorities and citizens and provides different services such as electronic payments, virtual receptions, and processing queries through remote access. All of these actions are designed to facilitate and simplify the lives of taxpayers in the country where the use of post-modern communication technologies is prevalent.

The second is the use of cyberspace as a medium and a tool for the dissemination of certain political cultures. Highly significant in this respect are the efforts by the U.S., where the government uses the Internet as a new means to achieve their goals. This is furthered not only by the civilian sector, but also via different law enforcement organizations and special agencies.

In 2011, it became known that the U.S. military launched a program associated with the manipulation of social networks. As the British “Guardian” noted: “The discovery that the US military is developing false online personalities – known to users of social media as "sock puppets" – could also encourage other governments, private companies and non-government organisations to do the same. Centcom spokesman Commander Bill Speaks said: "The technology supports classified blogging activities on foreign-language websites to enable Centcom to counter violent extremist and enemy propaganda outside the US."[8]

At the end of 2011, the White House announced the creation of a virtual embassy in Iran for "strengthening ties with the Iranian people"[9]: http://iran.usembassy.gov/. It is significant that at the same time, the U.S. Congress had taken various measures to ease ties with Iranian officials and the imposition of sanctions is damaging the Iranian economy. Before that, the United States had opened a virtual consulate for Gaza.[10]

Actually, there are several terms used by the U.S. government to designate innovative ways to influence a foreign society through the Internet: digital diplomacy, Internet diplomacy, Twitter diplomacy, public diplomacy, and Web 2.0. The most common term among the establishment of the United States engaged in foreign policy issues and determining influence over other countries is the latest one.

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The technology of Web 2.0 unleashed for the interaction of political activists by Internet technologies was effective during the mass protests in Tunisia and Egypt, as well as for coordination and self-organization of various opposition political groups in Russia.

Threats of Cyberspace

As we can see, cyberspace is not a utopia, as earlier science fiction writers had claimed. This is a new domain of human activity where there are limitations, disasters, epidemics, and flaws, although they do not directly affect people's lives – it all depends on the choice of the individual. If someone is so carried away playing computer games that they become unable to adequately perceive reality, does this not make the scourge of cyberspace the virtual equivalent of real-world drug addiction[11]?

Cyber dependence is linked not only with professional duty or entertainment; it is the very nature of the Internet. The American contemporary philosopher of anarcho-primitivism John Zerzan, for example, noted that the human psyche, after having used the Internet as least once, is subject to irreversible consequences.[12]

The same concept can be applied to "disease" in this "world". In 1983, Fred Cohen deliberately developed a program that can infect other programs by modifying them so that they evolve their possible evolutional copy, as he noted in his dissertation. Based on a biological analogy, he called this new program a “virus”.

The term "worm" was coined by John Brunner in his novel "Shockwave Rider", issued in 1975. While viruses are just an infected computer program (or file), worms "crawl" forward and copy themselves between systems. Using the vulnerability of computers known as the back doors, worms spread without the help of inconsiderate users. In 1988, the Morris worm penetrated and infected about 60,000 hosts of the Arpanet nascent network, which was the prototype of the current Internet. Robert Morris himself, the creator of the worm, was the first person prosecuted and convicted in accordance with the Computer Fraud and Abuse Act of 1986[13].

If we have quarantine measures against dangerous diseases in the physical world and there are even international conflicts involving epidemics or deliberate infections (biological weapons), should this not be the case in cyberspace? The history of the last decade demonstrates such phenomenon. The most illustrative cases were:

- Cyber attacks in 2007 on Estonian government websites;

- Actions of hacktivists in August 2008 during the attack of Georgia on South Ossetia and the peacekeeping operation of Russia;

- Impact of the Stuxnet worm on computer systems of Iran's nuclear power plant;

- Numerous actions of hacktivist groups such as Anonymous, Syrian Cyber Army, etc.;

- Leaks carried out by Julian Assange and Edward Snowden, with an indirect impact on U.S. and international politics.

According to experts, the number of such attacks will only increase and the methods of hackers will improve in the future. This is forcing many governments to reconsider their policies regarding the Internet and take special measures to protect this domain.

Cyberconflicts

Of course, cyberspace is both a medium for conflict and a tool. If classical geopolitics uses the concepts of power by the sea (Sea Power) and power by the land (Land Power), and Air Power and Space Power developed in their wake, then Cyber Power is the most recently talked about new domain of control. The U.S. military places special significance upon it.

Robert M. Lee from the US Air Force wrote that “Cyber power will be as revolutionary to warfare as airpower, but the current vectoring of the domain will determine which nation will hold cyber dominance and to what effect. In the early years of the cyberspace domain, the United States primarily considered cyber power a means of establishing broad command and control across the war-fighting domains. Cyberspace focused on communication; indeed, operational success depended upon maintaining the lines of communication. As the domain grew, it assumed additional roles to provide a support force to traditional military operations while experts explored other roles—a process that occurred at the highest levels of secrecy. Many of the first cyberspace leaders realized that cyber assets offered a number of options for attack, defense, and exploitation never before afforded to military commanders. In a highly connected world where substantial advancements in technology were common, the capabilities and weapons in cyberspace became even more impressive”[14].

Cyber operations can be carried out in all areas of warfare: in the air, space, cyberspace, and on land and sea. Furthermore, despite the immaturity of operational doctrines for cyberspace, doctrines for air and space remain relevant and applicable to the field of cyberspace. In other words "cyber operations are just another set of tools from the arsenal of a commander".[15]

U.S. Cyber Command was first created in 2010, although attention was paid to this new domain earlier than that. For example, in December 2005, cyber operations were included in the basic manual about the service and the mission of the U.S. Air Force.[16]

China, Iran, and other countries rushed to develop their own cyber military capabilities with relevant doctrines and strategies. Budgets for cyber security also begin to increase rapidly. U.S. Cyber Command stated in January 2013 that its staff of personnel will be increased by five times. Britain also hurried to upgrade its cyber arsenal and argued that the country needs network security due to the fact that 6% of Britain's GDP is earned through transactions that are somehow connected to the Internet.

John Arquilla, the famous expert on network wars, writes that the "exploits of cyberwars on a small scale may eventually reach large sizes, given the clear vulnerability of advanced military and various communication systems that every day more and more cover the world. He believes that cyberwar is destined to play a more prominent role in future wars.[17]

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Arquilla believes that there is an opportunity to possibly develop a certain code of conduct, e.g. the prohibition of cyberattacks against purely civilian targets, at least between states. Some shadow networks, i.e. radical political groups, may also follow a certain code. The second thesis is hardly likely, as in the case of terrorist actions, the aim of such groups is to intimidate the population in order to achieve their political goals, and cyberspace is a prime opportunity for this.

Because cyberpower can quickly hit networks and information systems worldwide in a special war, eroding the frontline of combat, this feature, combined with its destructive power, generates fear among the population because cyberpower’s capabilities may be as strong as those experienced from terrorist attacks.[18]

Therefore, to underestimate its power to influence public opinion and politics would be a serious mistake. Even if we consider only the military aspect of cyber conflict, it still differs greatly from the war on land, sea, air, and space. Freedom of action is a characteristic of superiority in cyberspace. A rough summary for supremacy in cyberspace can be "freedom of action during the time of attack" (i.e. the ability to act, even during and after the attack).[19]

But there is another point of view, according to which, on the contrary, cyber assets utilized in conflicts actually "soften" their nature and minimize the damage to the enemy and the costs incurred on the attacking side. Naval Postgraduate School Defense Analysis Distinguished Professor Dorothy Denning believes that "if you can achieve the same effects with a cyber weapon versus a kinetic weapon, often that option is ethically preferable ... If an operation is morally justifiable, than a cyber route is likely preferable, because it causes less harm".[20]

On the question of ethics in cyberspace, we can address the use of unmanned aerial vehicles, which have become the subject of public debate in the United States and other countries. Proponents of a massive use of drones in the U.S. suggest three main reasons why this industry needs to be developed: (1) UAVs can carry out tasks that people are not capable of due to psychological constraints (e.g. duration of operations and extreme maneuvers); (2) the preservation of the pilot's life during hazardous missions and a reduced political risk (which would be heightened in the case that a downed pilot is captured); (3) reduction of costs incurred in connection with the systems required to maintain the functions of the pilot (oxygen, climate control, ejection seats, etc.) and the possibility of using a more basic design than the one that is needed for aircraft designed for on-board team operations[21] There is a tendency that drones in the future may even replace actual strategic bombers in the U.S. Air Force.

Another part believes that the use of drones violates international law and leads to a large number of civilian casualties. The report of the New American Foundation stated that for the first two years that Obama was president, he ordered four times as many UAV bombings than George W. Bush did during his eight year tenure. This report gives the approximate number of people killed in Pakistan as being between 1489 to 2297 (April 2012).[22]

The Bureau of Investigative Journalism also shows interactive maps on its website that mark the spot where U.S. drone attacks occurred, as well as statistical data such as the names of the killed civilians.[23]

All in all, the deadliest man-machine interface (the UAV) is the most visible demonstration of how cyber asserts can be utilized for military purposes.

Conclusion

All these factors suggest that geopolitics has gained a cybernetic factor in which the basic axioms still apply, but at the same time, which is also another level of reality with entirely new rules.

Careful analysis and monitoring of cyberspace and the development of appropriate rules are imperative for today. This requires a revision of classical political categories and a revaluation from the current moment. We must remember that cybernetics is word first created thousands of years ago, but its meaning was somewhat different. The word “cybernetics” (κυβερνητική) was first mentioned by Plato in his work "Laws".[24] It is translated as "the art of the helmsman". In his third to last book, believed to be the most solid in terms of the arrangement of the works of the ancient Greek philosopher, the state is compared with a ship, and its helmsmen are God, fate, and good time. Despite the enthusiastic attempts from the first creators of the Internet to make cyberspace a zone of free creativity without political interference, cyberspace remains political and the thesis of Plato is still actual and relevant.




[1] William Gibson, Neuromancer. New York: Ace Books, 1984

[2] The National Strategy to Secure Cyberspace, Washington, DC: White House, 2003.

[3] Alexander Klimburg (Ed.), National Cyber Security Framework Manual, NATO CCD COE Publication,

Tallinn 2012 P. 8 http://www.ccdcoe.org/publications/books/NationalCyberSecurityFrameworkManual.pdf

[4] Valerie November, Eduardo Camacho-Hubner, Bruno Latour. Entering a risky territory: space in the age of digital navigation. Environment and Planning D: Society and Space 2010, volume 28, p.583.

[5] David Clark, Characterizing cyberspace: past, present and future, MIT/CSAIL Working Paper,

12 March 2010, P.1

[6] Alexander Klimburg, Philipp Mirtl. Cyberspace and Governance – A Primer. The Austrian Institute for International Affairs, Working Paper 65 / September 2012

[7] Heinz von Foerster. Cybernetics of Cybernetics. University of Illinois, Urbana 1979

[9] Mutter, Paul. Few Virtues to "Virtual Embassy in Iran". December 23, 2011. http://www.fpif.org/blog/few_virtues_to_virtual_embassy_in_iran

[10] http://gaza.usvpp.gov/about_econsulate.html

[11] Dene Grigar. Lara Croft: Cyber Heroine. Leonardo June 2006, Vol. 39, No. 3, Pages 269-270.

[12] John Zerzan. Twilight of the Machines, 2008

[13] A Better Way to Battle Malware. November 22, 2011. Winter 2011, Issue 65. http://www.strategy-business.com/article/11403?pg=all

 

[14] Robert M. Lee. The Interim Years of Cyberspace.// Air & Space Power Journal, January–February 2013, Р. 58

[15] Eric D. Trias, Bryan M. Bell. Cyber This, Cyber That . . . So What?//Air & Space Power Journal. Spring 2010, Р. 91

[16] Hon. Michael W. Wynne, Flying and Fighting in Cyberspace, Air and Space Power Journal 21, no. 1, Spring 2007: 3, http://www.airpower.au.af.mil/airchronicles/apj/apj07/spr07/spr07.pdf

[17] Arquilla J. Cyberwar Is Already Upon Us. MarchH/April 2012. http://www.foreignpolicy.com/articles/2012/02/27/cyberwar_is_already_upon_us

[18] Robert M. Lee. The Interim Years of Cyberspace.// Air & Space Power Journal, January–February 2013, Р. 63

[19] Eric D. Trias, Bryan M. Bell. Cyber This, Cyber That . . . So What?//Air & Space Power Journal. Spring 2010, Р. 96-67

[20] Kenneth Stewart. Cyber Security Hall of Famer Discusses Ethics of Cyber Warfare. America's Navy, 6/4/2013 http://www.navy.mil/submit/display.asp?story_id=74613

[21] Policy Options for Unmanned Aircraft Systems. A CBO Study. June 2011. Congress of U.S. Congressional Budget Office. Р. 3.

[22] Masters, Jonathan. Targeted Killings.// CFR, April 25, 2012.  http://www.cfr.org/counterterrorism/targeted-killings/p9627?cid=nlc-dailybrief-daily_news_brief-link14-20120426

[23] Interactive map. August 10th, 2011 http://www.thebureauinvestigates.com/2011/08/10/google-map/

[24] Plato: Laws, Books 1-6 (Loeb Classical Library No. 187) by Plato and R. G. Bury, 1926

 

La puissante organisation dont personne ne parle: l'OSC

 

 

 

La puissante organisation dont personne ne parle: l'OSC

Auteur : The Wealth Watchman
Ex: http://zejournal.mobi

Le réel pouvoir fondateur derrière les BRICS.

Les BRICS, comme nous l’avons déjà traité par ailleurs, ont été formés en réponse à la fraude financière et aux malversations occidentales. Son plus grand objectif est de donner à l’Orient une véritable impulsion dans des domaines comme le commerce, les mesures de sécurité et la coopération économique, le tout au sein d’un cercle qu’eux seuls, et non Washington, peuvent contrôler.

Ils ont parcouru un long chemin en un court laps de temps, c’est vrai, mais ils sont encore « les petits nouveaux du quartier ». En fait, ils ne se sont même pas conceptualisés en tant qu’idée sérieuse avant Septembre 2006 ! Leur première rencontre officielle, sans l’Afrique du Sud, n’a été tenue qu’en 2009.

Cependant, il y a une autre organisation qui est apparue avant les BRICS et qui est encore plus influente qu’eux en quelque sorte! Une organisation dont les fondateurs ont fait naître en premier l’idée ouvertement pro-marchés émergents, tout comme les BRICS.

Cette organisation dont presque personne ne parle, est appelée l’ « Organisation de Coopération de Shanghai » (OCS).

Je vous avais dit que presque personne n’en parle! Laissez-moi vous présenter l’organisation la plus puissante aujourd’hui dont presque personne n’a entendu parler. Mais c’est pour bientôt!

L’histoire derrière sa fondation

Tout d’abord, l’OCS s’ést établi avant les BRICS, en fait, leurs fondations ont été posées une décennie plus tôt, en 1996. Le but de l’OCS est un peu différent de celui des BRICS, toutefois ils ont de nombreux objectifs parallèles. Tout d’abord, la création de l’OCS est l’idée d’une alliance partielle entre deux pays, la Russie et la Chine.

Pourquoi alors ont-ils été créés ?

C’est la vraie question. Afin de bien mettre nos têtes au clair sur ce sujet, faisons un rapide récapitulatif de l’histoire.

Au tout début des années 1990, lorsque l’Union Soviétique avait pratiquement perdu la guerre froide, de nombreuses garanties et traités ont été acceptés et signés, entre Gorbatchev et les États-Unis. L’un des principes directeurs était que la Russie accepte, afin de faire disparaitre pacifiquement l’Union Soviétique, que la nouvelle Allemagne Ouest et Est réunis, adhère à l’OTAN. Cependant, tout aussi important, en retour, la garantie avait été donnée au Ministre des Affaires Étrangères soviétique, Edouard Chevardnadze, que l’OTAN (une force militaire de dissuasion créée comme un contrepoids pour surveiller les forces soviétiques en Europe), n’utilise, en aucun cas, l’Allemagne pour faire un « saute mouton » et étendre sa composition plus à l’Est.

C’était un accord des plus raisonnable, et il constituait la base d’une grande paix … une paix qui aurait pu durer indéfiniment sans l’orgueil et l’arrogance de l’Ouest et des « banksters » mondialistes qui se sont hissés à sa tête. En fait, tout bêtement, le Dragon de la Banque a immédiatement commencé à revenir sur cette promesse fondamentale faite à la Russie, et a commencé à bâtir des plans pour étendre son alliance militaire de l’OTAN vers l’Est, vers le territoire russe.

La toute première admission publique faite par les mondialistes, montrant qu’ils visaient à rompre leurs promesses sur l’expansion de l’OTAN vers la Russie, fût faite par le président Clinton, en faisant un demi-tour complet en 1996. Par ailleurs, si vous vous souvenez, 1996 fût exactement l’année durant laquelle le groupe, qui deviendra l’OCS, a été formé (ce n’est pas une coïncidence).

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« Wile E. Brzezinski », Kissinger, et tous les magouilleurs de l’OTAN, ont immédiatement commencé à mettre leurs promesses dans la corbeille à papier! Dans tous les sens, et aussi vers l’Est, ils ont distribué des cartes d’adhérents à l’OTAN, à tout le monde et même à leurs animaux de compagnie!

La Hongrie, la République tchèque, la Pologne et même d’anciens satellites soviétiques, comme les pays baltes, ont été admis. Plutôt que de tenir leur promesse de ne pas étendre l’OTAN, ils ont carrément doublé le nombre d’adhérents, passant de 12 à 24 États! A l’heure actuelle, ils sont 28 membres. Ils sont même allés jusqu’à mettre quelques bases navales en Asie centrale.

Le principe élémentaire des ces traités a été violé, et Washington DC s’est mit en mouvement pour encercler militairement la Russie, pour mettre des « systèmes de défense antimissile » en place autour de leurs frontières. Tout cela a été accompli au cours d’une planification de pivot vers l’Asie, et même d’un déplacement vers les républiques d’Asie centrale. Le pouvoir vacant que l’Empire Soviétique en ruine avait laissé, allait bientôt être comblé par Brzezinski et les mondialistes occidentaux.

Quelque chose devait être fait pour contenir les agressions des États-Unis et de l’OTAN, et rapidement.

L’Orient Répond

La Russie et la Chine savaient ce que signifiait l’annonce du président Clinton sur les nouvelles adhésions à l’OTAN, et se sont immédiatement mis au travail. Dans la même année, ils ont mit en place une organisation, dans la ville de Shanghai, connue sous le nom de « Shanghai Five », car il avait cinq États membres à ses débuts. Plus tard, en 2001, avec l’admission de l’Ouzbékistan, il a été rebaptisé l’Organisation de Coopération de Shanghai.

Jetons un coup d’œil à la brève description que Wikipédia lui donne dans leur introduction: L’OCS est une organisation politique, économique et militaire eurasienne qui a été fondée à Shanghai par les dirigeants de la Chine, du Kazakhstan, du Kirghizistan, de la Russie et du Tadjikistan.

Arrêtons nous là un moment. Rappelez-vous les pays que nous avons examinés et que « Wile E. Brzezinski » avait désigné dans « Le Grand Échiquier » comme clés pour contrôler l’Eurasie? Oui, il s’agissait de l’Ouzbékistan, du Tadjikistan et du Turkménistan, etc. Il semble que la Russie et la Chine avaient un accord avec M. Brzezinski, sur la question de leur importance stratégique, parce que, dès l’instant où ils ont su que les promesses de l’OTAN étaient nulles et non avenues, ils ont commencé à bouger pour fermer l’Ouest par ce couloir particulier de façon définitive.

Ses six États membres couvrent 60% de la masse continentale de l’Eurasie, sans oublier de mentionner qu’ils représentent l’énorme quart de la population mondiale!

Cependant, si vous incluez les États «observateurs», qui sont en lice pour une adhésion officielle, alors tous ceux qui sont affiliés à cette organisation comprendraient pas moins de 50% de la population mondiale!

Eh bien, bénissez-moi, si tout ceci n’avait pas été préparé de longue date! Les seules parties ignorées sont l’Asie du Sud, le Caucase, le monde arabe et l’Europe! Presque tout le monde en Asie centrale et méridionale est soit un membre, soit un «observateur» en l’état actuel des choses!

Parlons des «observateurs» …

L’adhésion à l’OCS

Une nation ne peut pas simplement décider de rejoindre l’OCS. Ce n’est pas comme cela que ça fonctionne. L’OCS soumet un candidat à un processus de «filtrage» avant de l’accepter comme nouveau membre.

La première étape pour devenir un membre, traditionnellement, est de demander le « statut d’observateur ». Ensuite les membres tiennent une série de réunions de dialogue avec le demandeur, afin de déterminer si l’application de la nation serait un ajout positif au groupe. Le test décisif pour l’adhésion semble consister à savoir si l’application de la nation répondrait à quelque chose appelé « L’esprit de Shanghai ».

Dans leurs propres mots, pour satisfaire à « L’esprit de Shanghai », une nation candidate doit remplir ces caractéristiques : la confiance mutuelle, les avantages réciproques, l’égalité, la consultation, le respect de la diversité culturelle et la poursuite du développement commun.

Si un candidat ne peut pas répondre à la plupart ou la totalité de ces choses, il ne fait pas l’affaire. Afin d’être approuvé au « statut d’observateur », chacun des six pays membres doit vous donner le feu vert. Si le Tadjikistan pense que vous seriez un préjudice pour le groupe, alors ce que pensent la Chine et la Russie n’a pas d’importance: vous ne faites pas l’affaire! Il doit y avoir un accord unanime pour qu’un nouveau membre rejoigne les rangs.

La stratégie la plus évidente pour les États-Unis et l’OTAN ne serait-elle pas tout simplement de détruire cette nouvelle organisation de l’intérieur? Pourquoi ne rejoignent-ils pas tout simplement l’OCS, afin de contrecarrer toutes ses voix?

Les États-Unis ont déjà demandé le « statut d’observateur » à l’OCS! En fait, ils ont demandé il y a près d’une décennie, en 2006, et on leur a répondu « merci, mais non merci ».

Cela devrait cimenter, dans l’esprit de chacun, à quel point ils sont retranchés contre Washington et les élites occidentales.

Une organisation militaire

Toutefois, au cas où vous seriez tentés de penser que l’OCS est juste un groupe de gars « sympathiques », qui chantent « Kumbaya », et applique de la cire sur des propos de solidarité, de coopération et de commerce, détrompez-vous! Ne l’oublions pas, l’OCS n’est pas un « tigre de papier ». D’ailleurs, l’OCS a toujours été prévu pour des questions militaires depuis le début. Après tout, il a été construit pour offrir la sécurité aux frontières de ses États membres, à la fois contre le terrorisme et contre toute tentative de placer des systèmes de missiles autour de leur périphérie. C’était une réponse directe à l’empiètement de l’OTAN vers les frontières de la Russie.

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En fait, durant leur dernière réunion en Septembre, ils ont réaffirmé leur position catégorique à propos de tels comportements : « le renforcement unilatéral et illimité du système de défense antimissile par un quelconque État ou groupe d’états nuirait à la sécurité internationale et à la stabilité stratégique ».

Ils disent clairement à la fois à Washington et à l’OTAN, que de tenter de rajouter des systèmes de défense antimissile, serait considéré comme une menace directe à leur stabilité et à leur sécurité.

Mais, ils ne se sont pas contentés de simplement dire aux banquiers occidentaux de faire marche arrière, ils ont commencé à organiser certains exercices de guerre assez impressionnants. En fait, l’an dernier, ils ont tenu conjointement un exercice anti-terroriste qui a impliqué plus de 7000 soldats.

Comme vous pouvez le voir, ils ont clairement évolués du stade de « renforcement de la confiance » des premiers jours, vers une alliance militaire assurée et hautement synchronisée. Laquelle est capable de répondre rapidement aux menaces internes ou externes.

Le dernier recours des « banksters »

Cela a eu pour effet de terrifier les banksters. Après tout, leur truc habituel, depuis des siècles, a toujours été de «diviser pour régner». Ils ont été maîtres en la matière pour retourner les peuples et les nations les uns contre les autres, de sorte qu’ils puissent les manipuler et les contrôler, mais cette tactique « d’empêcher les barbares de se rassembler », à l’évidence ne fonctionne plus.

Puisque le pouvoir militaro/bancaire anglo-américain ne va sûrement pas s’en aller gentiment, ils se trouvent concrètement face à une seule option: essayer d’attirer l’un d’eux dans une guerre, avant que les concurrents arrivistes (OCS, BRICS, Eurasian Economic Alliance) ne puissent complètement se fondre ensemble. Si vous regardez tout autour, c’est exactement ce que vous verrez.

En essayant de lancer inutilement une guerre contre l’Iran (qui a le «statut d’observateur» à l’OCS), de renverser le gouvernement de l’Ukraine, et de tenter d’attirer la Russie dans une guerre dans la région du Dombass séparatiste, les États-Unis et Londres ont tenté d’entraver tout nouveau progrès de cette alliance résolument anti-dollar, anti-OTAN et anti-FMI.

Par ailleurs, en 2014, l’OCS a décidé de ne pas ajouter de nouveaux membres pour l’instant, bien qu’elle devait le faire. La raison est que l’OCS pensait que le fait que les banksters tentent d’attirer la Russie dans la guerre en Ukraine était si grave, que la majeure partie de la réunion de Septembre 2014 a porté sur l’élaboration d’un accord de paix sur cette situation.

En vérité, si vous voulez connaître les forces réelles derrière l’accord de Minsk, ne cherchez pas plus loin qu’un effort conjoint du Kremlin et l’OCS.

La tentative de mettre l’Ukraine toute entière hors des sentiers du commerce eurasien, n’a été que partiellement réussie. Après tout, l’Occident a perdu la Crimée, et à ce jour, a perdu le Dombass également. Cet échec à prendre la base navale russe de la mer noire, et à attirer la Russie dans un engagement, a fait grincer les dents de Wile E. Brzezinski et de ses marionnettistes mondialistes. Si vous ne me croyez pas, il suffit d’écouter cette interview avec le « coyote » lui-même (https://www.youtube.com/watch?v=IrRPZ6CBvPw). Il est plus bouleversé que je ne l’ai jamais vu, et il a pourtant donné beaucoup d’interviews au cours des 6 derniers mois.

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Conclusion

« Wile E. Brzezinski » et les puissants « banksters » occidentaux sont désespérés et paniqués , en regardant, impuissants, leur plus grande crainte se dérouler devant eux. Une alliance eurasienne viable est en train de devenir réalité.

Dans cette nouvelle réalité, leurs anciens mécanismes de contrôle (le prêt à intérêt et l’esclavage par la dette du FMI et de la Banque Mondiale, ainsi que les incursions de « sécurité » des États-Unis et de l’OTAN) seront à la fois importuns et sans pertinence.

Le monde ne veut plus de leurs « services » voyous. Après tout, ils peuvent subvenir à leur propre sécurité!

Le monde n’a jamais eu besoin de cette drogue dette/monnaie des banksters, et grâce à la Banque des BRICS et d’autres mécanismes, ils vont bientôt avoir tout le capital dont ils ont besoin pour s’attaquer à leurs défis, libéré du contrôle de la Banque Dragon.

Les BRICS ont un énorme pouvoir, mais ils ont toujours été l’extension économique d’une précédente alliance militaro/sécuritaire, l’OCS. Jusqu’à ce point, l’OCS a préféré que les BRICS soient le visage public de l’alternative à la domination occidentale, mais l’OCS cherche à commencer à monter sur le devant de la scène, aux côtés des BRICS.

Tout cela conduit à des conjectures concernant une information récente qui a fait l’effet d’une bombe.

Est-ce que quelqu’un d’autre se souvient de l’annulation du South Stream, le gazoduc qui devait s’écouler à travers la Bulgarie et en Europe?

Qui est désormais le principal bénéficiaire de ce pipeline de gaz naturel à la place de l’Europe ?

La Turquie, un «observateur» de l’OCS, et (dans mon esprit) le joueur asiatique clé, pas encore totalement admis à bord. L’Eurasie ne peut pas bien fonctionner sans ce pays « passerelle » qu’est la Turquie.

L’abandon du South Stream à travers l’Europe est une énorme affaire, et cela m’amène à me demander: est-ce le prix à payer pour convaincre la Turquie (également membre-clé asiatique de l’OTAN) de changer de camp d’Ouest en Est? Seront-ils bientôt l’État surprise, qui passera de pays «observateur» de l’OCS, à membre à part entière au vote en 2015?

En outre, s’il devait rejoindre pleinement l’OCS, deviendrait-il le premier grand membre de l’OTAN … à quitter l’OTAN?

Cependant, qu’il soit inclus parmi les membres en 2015 ou non, une chose est certaine, ces nouvelles organisations de l’Eurasie sont en train de changer l’histoire si vite, que cela dépasse l’entendement. Le 21ème siècle ne ressemblera en rien à ses prédécesseurs. L’Asie (et progressivement l’Europe) semble être désireux de créer un monde nouveau, libéré des banksters « US/UK » et de leur contrôle militaire.

A quoi ressemblera la terre, une fois que tout le monde se sera rendu compte que la «nation indispensable» a toujours été complètement dispensable?

Enfin, qu’arrivera-t-il au dollar américain, et à ceux dont la richesse repose sur lui, une fois que cette nouvelle puissance mondiale sera prête à l’abandonner entièrement (comme ils le feront très certainement)?

Depuis plus d’un siècle, les banques occidentales ont volé la richesse et le destin des plus anciens, des dynasties de l’Est, et maintenant les peuples et les pouvoirs qui y sont situés, ont formé un partenariat aux dents solides pour une coopération sur leurs intérêts communs.

Désolé « Wile E. Brzezinski » et les amis mondialistes mais votre rêve de garder l’Eurasie divisée et sous votre pouce est bouleversé !


- Source : The Wealth Watchman

lundi, 26 janvier 2015

Laurent Obertone contre la France Big Brother...

Laurent Obertone contre la France Big Brother...

Vous pouvez ci-dessous découvrir l'entretien avec Laurent Obertone réalisé par Élise Blaise pour TV Libertés à l'occasion de la sortie de La France Big Brother (Ring, 2015), le livre qui dévoile le système dans sa vérité...

Alstom: racket américain et démission d’Etat

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L’EMPIRE DU NÉANT EN ACTION
 
Le cas Alstom: racket américain et démission d’Etat

Auran Derien
Ex: http://metamag.fr
 
Le rapport de recherche publié par le CF2R (Centre Français de Recherche sur le Renseignement) en décembre 2014 explique comment la canaille occidentale répand le néant. Consacré au dessous des cartes du rachat d’ALSTOM par Général Electric, les deux auteurs Leslie Varenne et Eric Denécé ont intitulé leur travail : “racket américain et démission d’Etat”. En 35 pages se déroule la mort d’une civilisation, d’une culture d’entreprise, de multiples talents, achevés par les méthodes de la finance mondialiste.
 
Les assassins pieux

La société ALSTOM a été victime en premier lieu d’attaques permanentes venant de financiers mondialistes. Ces types font gober aux Européens que le droit américain vaut pour l’humanité, et que leurs méthodes sont légales alors que celles des autres ne le sont pas. Ils ont donc déposé des plaintes contre Alstom pour corruption dans de multiples pays : USA, G.B., Slovénie, Lituanie, Brésil. Et Alstom a été déjà condamné au Mexique (2004), en Italie (2008), en Suisse (2011), en Zambie (2012).
 
 
Face à cela, aucune réaction. Les voyous ont pu emprisonner des cadres d’Alstom sans que jamais il y eût la moindre réaction de la part de l’Etat. Terrorisés par ces attaques et condamnations, la direction d’Alstom a décidé de tout bazarder en échange d’une immunité pour le clan dirigeant, situation officialisée le 16 décembre 2014, trois jours avant la vente. On observe ici un terrorisme systématique organisé par l’oligarchie étatsunienne qui utilise la loi comme arme de guerre et dont les guerriers sont les membres du système judiciaire. Bien entendu, ils veulent étendre cela à toute l’humanité à travers les diktats trans-atlantiques et trans-pacifiques. Pour échapper à ces lois, il faudrait pratiquer les mêmes méthodes de corruption, inspirées par les pratiques de blanchiment d’argent mises au point dans le trafic de drogue par les éléments de l’oligarchie qui ont ce secteur en charge (Leslie VARENNE - Eric DENÉCÉ : Racket Américain et démission d’Etat. Le dessous des cartes du rachat d’Alstom par Général Electric. Rapport de Recherche nº13 - Décembre 2014).
 
La facilité avec laquelle les cadres d’Alstom ont été attaqués et, pour certains, mis en prison est liée évidemment au système d’espionnage que la NSA a mis au service du business. Dans ce monde de brutes, l’argent et la divinité ne sont qu’une seule et même chose, de sorte que l’espionnage de tous et de tout est justifié par la nécessité de ne pas laisser s’écouler des flux de revenus vers les impurs.
 
Des hommes sans qualité

Côté Alstom et côté France, la médiocrité et la mentalité de petit trafiquant sont aux commandes. Les cours de l’action, clairement atypiques, ne soulèveront jamais d’enquêtes, car on ne doit pas sanctionner. Emmanuel Macron, qui traînassait à la Présidence de la République comme secrétaire général adjoint a toujours œuvré en faveur de Général Electric car il incarne parfaitement le syndrome de Stockolm : les voyous sont divins. Emmanuel Macron a travaillé pour Rothschild, banque conseil d’Alstom. Aujourd’hui, en tant que ministre chargé du dossier, il apparaît clairement qu’il est un sordide complice des éradicateurs d’Alstom.
 
La liste des vilenies, tout au long du dossier, n’oublie pas de citer les membres du conseil d’administration. Ils se sont gobergés, obtenant une augmentation des jetons de présence, élément favorable à un assouplissement de l’échine. Le président d’Alstom a lui même reçu un bonus de plusieurs millions d’euros, car il convenait de huiler les rouages de la machine à liquider le patrimoine. Pour finir, le rapport du CF2R cite Clara Gaymard, présidente de GE France et vice-présidente de GE International, au grand cœur yankee. Flaubert disait, en d’autres temps il est vrai, “j’appelle bourgeois quiconque pense bas”. Penser bas aujourd’hui c’est ne pas décoller de l’obsession de l’argent pour consommer des choses inutiles alors que la grandeur de l’homme provient de sa qualité et en particulier de ses manières. Or, celles de Clara Gaymard sont crasseuses. En tant que femme d’un ministre n’avait-elle pas choisi un duplex de 600 m2 dans le quartier le plus cher de Paris, aux frais de la collectivité bien évidemment ? 

 
L’étude de Varenne et Denécé se limite au cas Alstom, un parmi ceux qui encadrent la route de la servitude. Les auteurs signalent que les banques islamiques jouent un rôle non négligeable dans le blanchiment qui permet à l’oligarchie yankee de renaître pure de toute corruption. La relation maître/esclave, fondement de l’activité économique, est vivement encouragée chez les responsables que l’empire du néant recrute et place à la direction des affaires du monde. La ruine du monde civilisé européen est liée à l’étouffement de ses élites remplacées par de « petites choses » pour lesquelles il conviendrait de relancer la science du coup de pied dans le fondement.

Adios Cuba!

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Adios Cuba!

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Ex: http://www.lewrockwell.com

It’s taken over half a century for the US to finally figure out how to neutralize pesky Communist Cuba. Invasions, air raids, crushing sanctions, attempts to murder the Castro leadership by exploding cigars and poisons, diplomatic isolation, poisoning crops – all failed.

Now, the lame duck Obama administration has finally figured out how to put an end to Cuba’s Communist system: human wave attacks by hordes of American tourists in loud golf wear yelling “USA,USA!” and waving Visa cards.

The flood gates open in March. Once this happens, the charming, lovely island of gracious people that I’ve known since my youth will go the way of Nineveh, Tyre and Atlantis. They’ll probably even rename eastern Cuba as Sandals III and Hedonism IV, while beautiful old Havana becomes Disney Pirate’s World.

My heart weeps at this prospect. What made Castro’s Cuba uniquely charming was its glorious dilapidation, quaint prudery, and freedom from consumer vulgarity.

Cuba was pretty much crime free. Visitors were treated with respect  and rarely pestered. Even the state controlled prices were rock bottom, making Cuba, with its lovely beaches, gorgeous weather and zesty rums the ideal resort for lower and middle income tourists. Well-behaved, polite Canadians make up the majority of visitors. Sayonara to their C$500 (US $410) week all-inclusive vacations.

Once US airlines open regular flights to Havana and Varadero Beach, the Old Cuba will be soon wiped away.

For Americans, long banned from Cuba, this island is the ultimate forbidden fruit. Few Americans are even aware that Havana is a century older than my native New York City. 

But beautiful, sexy and charming as Cuba certainly is, it’s biggest problem is dire lack of tourist infrastructure. A few so/so European hotels have been built, but not enough to even handle current demand. The old hotels, like the Nacional where I’ve stayed since I was ten years old, is aging rapidly. Older hotels in downtown Havana are way over the hill.  Varadero Beach is lovely but it hotels remind one of Bulgarian Black Sea resorts.

There are shortages of fresh food across the island. Tourists subsist on frozen chicken that US farm lobbies managed to get around the US blockade. How much rubber chicken can one eat? When in Cuba, I savor glorious black beans and rice three times a day. If you’re looking for fine cuisine, go to St Barts.

A big plus for Cuba its world class healthcare and biomedical research. Elderly tourists need have no medical concerns in Cuba –as they should on many small West Indian islands. For example, the Turks and Caicos are lovely but they don’t have a single decent hospital.

Cuba is going to face big trouble when the tourist tsunsmi hits. Havana will have to limit the tourist inflow. Otherwise, hotels and eateries will be swamped and assailed by bribes. Taxis, fuel, and even imported food will be in dire shortage. So will landing slots at Havana and other regional airports.

Cubans are not ready for loud, aggressive tourists shoving money in their faces. Nor are these easy-going islanders mentally prepared for tens of thousands of pushy New Yorkers (I’m also one) or overly emotional Miami Cubans who think they are returning royalty. Waves of carpet baggers will pour in trying to buy everything that isn’t nailed down with their gringo dollars. Every Cuban exile sees himself as the next El Presidente.

All this seems inevitable. I was in Moscow during the fall of Communism and it was not a pretty sight. Many Russians feel deep shame to this day. And so will patriotic Cubans who struggled  – and sacrificed – to keep their island independent of Uncle Sam for half a century. Looking at the rest of today’s modernized Latin America, many Cubans will wonder if their long battle was really worth it. At least none will miss the Communist secret police and neighborhood informers.

One suspects a majority of Cubans eagerly await the Yankee invasion.  They have suffered long enough for the sake of pride and independence.

I vividly recall Batista’s corrupt, raunchy Cuba of 1953. It’s likely that once the Communists are swept away, the island could revert to those bad old days. Cuba will face a US Congress that still demonizes the Castro brothers and idolizes Israel’s Bibi Netanyahu.

Conférence de Synthèse nationale sur la Syrie

Jeudi 5 février: conférence de Synthèse nationale sur la Syrie

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Demandez une invitation

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dimanche, 25 janvier 2015

Six thèses sur l’angélisme qui nous gouverne

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Six thèses sur l’angélisme qui nous gouverne: être Charlie ne suffira pas...

par Vincent Coussedière

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un excellent point de vue de Vincent Coussedière, publié sur Figaro Vox et signalé par Polémia. Dans ce texte, l'auteur d’Éloge du populisme (Elya, 2012),  revient sur les attentats des 7, 8 et 9 janvier et leurs suites politiques.

1) Etre fidèle à Charlie aujourd’hui, c’est rompre l’unanimité et la bien-pensance de façade, c’est rompre l’identification du «Je suis Charlie». Ce slogan est déficient dans chacun de ses termes. Il ne s’agit pas de dire «je» mais de dire «nous», pour marquer la différence entre une identification individuelle de «spectateur» et une réaction politique par définition collective. Il ne s’agit pas non plus d’«être», c’est-à-dire de se substituer à la victime par identification imaginaire. Il s’agit de «faire», c’est-à-dire d’agir contre ceux qui se déclarent nos ennemis. Enfin il ne s’agit pas seulement de Charlie, mais de policiers, de juifs, c’est-à-dire de personnes libres et reconnues comme telles en tant que citoyennes de l’Etat français. Ce sont les Français et la France qui sont attaqués. Et la réponse doit se faire à ce niveau. «Nous sommes français», et c’est parce que nous sommes français que nous défendons Charlie comme tous les autres qui ont été attaqués dans leur liberté de vivre en France.

2) Nous sommes français et nous avons des ennemis qu’il faut nommer. Il ne s’agit pas de lutter contre le terrorisme qui est une abstraction qui permet de noyer le poisson. Le terrorisme est un moyen utilisé par notre ennemi. Il ne suffit pas encore à définir notre ennemi. Notre ennemi est l’islamisme et cela encore est trop général, car il y a concurrence et émulation entre différents groupes islamistes appuyés par différents Etats. Ces ennemis ne frappent pas aujourd’hui parce que jusqu’à présent ils auraient échoué, mais parce qu’ils l’ont décidé. Et il faut expliquer pourquoi ils l’ont décidé. Ils l’ont décidé parce que nous sommes aussi entrés en guerre contre eux, et il aurait fallu expliquer clairement aux Français le risque que nous prenions et pourquoi. Cela n’a pas été fait. Le terrorisme n’est pas un phénomène météorologique qu’on pourrait conjurer avec des alertes oranges. Il faut cesser de prendre les Français pour des imbéciles.

3) Une fois nommé l’ennemi : l’islamisme, il ne suffira pas de combattre sa variante terroriste pour l’endiguer. Car le terrorisme n’est qu’un des moyens utilisés par l’islamisme pour mener à bien son projet, projet qu’il s’agit aussi d’identifier et qui est bien un projet d’islamisation de notre société. Il faudra cesser de taxer d’«islamophobe» (terme lancé sur le marché des «idées» par Khomeiny, pour interdire toute critique de l’islam et de l’islamisme, et repris aujourd’hui bêtement par la vulgate médiatico-politique) tous ceux qui agissent pour améliorer la connaissance et la dénonciation de ce projet de domination, car c’en est un. La terreur n’est que le versant complémentaire d’un projet d’islamisation «par le bas» qui instrumentalise l’échec de l’assimilation républicaine et se substitue à elle. Quelle crédit accorder désormais aux politiques qui prétendent combattre le terrorisme sans affronter le terreau de l’islamisation?

4) Il ne suffira pas de brandir le tabou de l’«amalgame» pour désamorcer le risque bien réel et en partie déjà effectif de guerre civile dans notre pays. La première chose qu’auraient dû faire nos élites politiques, au contraire de ce qu’elles ont toutes cru nécessaire de faire, ce n’était pas de brandir le risque de l’«amalgame», mais c’était de féliciter le peuple français de sa patience et de sa générosité, de n’avoir justement, jusqu’à présent, jamais cédé à l’amalgame. Car l’amalgame entre islam et islamisme, c’est d’abord aux musulmans français qu’il s’agit de faire la preuve qu’il n’est pas pertinent. Demander aux Français non musulmans de ne pas faire d’«amalgame», dès la première réaction aux événements, comme l’ont fait aussi bien F. Hollande que N. Sarkozy et M. Le Pen, c’était renverser la responsabilité et la charge de la preuve. Pourquoi les Français devraient-ils être savants en matière d’islam et être rendus responsables de la difficile articulation entre islam et islamisme? C’est aux musulmans, par définition «savants» en islam, qu’il appartient de ne pas s’amalgamer à l’islamisme et de montrer à leurs concitoyens, par leurs paroles et par leurs actes, qu’il n’y a pas lieu d’avoir peur et que cet amalgame est effectivement infondé. Ce discours empressé et unanime à dénoncer le risque d’amalgame pose deux problèmes : il est le symptôme d’une forme de lâcheté à l’égard des musulmans français, qu’on ne met pas au pied du mur en les forçant à affronter le lien problématique entre islam et islamisme, comme si, en décrétant d’emblée qu’il n’y avait aucun rapport, on voulait leur éviter le travail de la réforme ; il est le symptôme d’un mépris du peuple français, dont on méconnaît l’intelligence et qu’on soupçonne par avance de faire cet amalgame avant qu’il ait eu lieu.

 

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5) Charlie est peut-être devenu le symbole de la liberté française. Pour ma part je ne suis pas sûr qu’il ait toujours été le parangon de cette liberté. La liberté n’est pas la licence et l’irresponsabilité à l’abri d’un Etat maternel et protecteur, fût-il gaullien. Il y a quelque chose de tragique et d’hégélien dans cette histoire. Si Charlie est devenu le symbole d’une liberté véritable et admirable, s’il est devenu admiré et a gagné de nouveaux lecteurs, c’est depuis cette affaire des caricatures de 2006. C’est parce qu’il a rencontré le maître islamiste et qu’il a relevé le défi que Charlie est devenu libre. Ici, l’ironie de l’Histoire est tragique, car Charlie, pour continuer à être lui-même, a dû renouer avec des valeurs bien éloignées de son anarchisme soixante-huitard. Il a dû prouver sa liberté devant le risque de mort, et reconnaître la liberté de ceux qui l’ont longtemps protégé, pas assez longtemps malheureusement: les policiers. Ceux qu’on brocardait autrefois dans la stupidité du slogan CRS-SS… Aujourd’hui, tous ceux qui croient qu’«être Charlie» peut s’afficher comme un slogan publicitaire du type «Touche pas à mon pote» ou «Agriculture biologiquement certifiée» restent incapables de mesurer ce changement dans les conditions de l’exercice de la liberté. Ils n’ont pas compris la leçon qu’il faut tirer de cet événement tragique qui clôt une page de notre histoire, la page de l’irresponsabilité gauchiste.

6) Comment peut-on prendre au sérieux l’appel à l’unité nationale de la part de ceux qui, à droite comme à gauche, n’ont cessé de la détricoter depuis 40 ans? L’unité nationale ne sera pas le produit de l’indignation morale et des masses rassemblées pour l’exprimer. Le peuple n’est ni la foule ni la masse, mais une certaine forme de sociabilité en laquelle on «communie» chaque jour dans les paroles et les gestes banals de la vie quotidienne, une «décence commune», comme dirait Michéa reprenant Orwell, que se sont acharnées à détruire nos élites par l’étau de l’immigration incontrôlée et de l’individualisme consommateur déchaîné. Le peuple n’est ni la foule ni la masse, mais l’exercice d’une souveraineté collective à travers un Etat digne de ce nom, c’est-à-dire capable de maintenir son indépendance, dont les ressorts ont également été détruits par les européistes béats qui découvrent tout aussi béatement aujourd’hui qu’ils «sont Charlie» alors qu’ils n’ont rien fait depuis si longtemps pour le prouver en étant tout simplement des défenseurs de la liberté française qui inclut la liberté pour Charlie d’être Charlie.

Vincent Coussedière (Figaro Vox, 15 janvier 2015)

Geopolitische Überlegungen am Jahresbeginn

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Geopolitische Überlegungen am Jahresbeginn

von Bruno Bandulet

Ex: http://www.zeit-fragen.ch

Wer nach Erklärungen für die russische Aussen- und Geo­politik in der Ära Putin sucht, stösst unweigerlich auf zwei unterschiedliche Versionen. Die eine sieht in Russland eine aggressive Macht, die die europäische Ordnung, wie sie nach dem Fall der Berliner Mauer entstanden ist, aufrollen und sich zurückholen will, was mit dem Kollaps der Sowjetunion verlorengegangen ist. Die andere Version besagt, dass sich Russland unter Putin nicht anders verhält als andere Grossmächte einschliesslich gelegentlicher Verletzungen des Völkerrechts, dass sich die Führung in Moskau nicht zu Unrecht von den USA und der Nato eingekreist fühlt und dass sie im wesentlichen die nationalen Interessen eines souveränen Staates vertritt. Um das Ergebnis meiner Analyse vorwegzunehmen: Ich bin davon überzeugt, dass die strategische Offensive im neuen Ost-West-Konflikt von den USA ausgeht, dass er von Washington bewusst provoziert wurde und dass Russ­land aus der strategischen Defensive heraus operiert.

«Die USA sind eine typische Seemacht»

Gegen die These vom gefährlichen Aggressor Russland sprechen zunächst die realen Machtverhältnisse. Russland ist zwar mit 17 Millionen km2 das grösste Land der Erde und zudem mit den weltgrössten Erdgasreserven ein Rohstoffgigant, mit Tausenden von nuklearen Sprengkörpern eine Atommacht vom Format der USA und auch konventionell die stärkste Militärmacht in Eu­ropa. Einen Krieg mit den USA zu riskieren, wäre dennoch selbstmörderisch. Militärische Potenz ist immer auch abhängig von der wirtschaftlichen Stärke. Einfache Rechnung: Das Bruttoinlandsprodukt der Vereinigten Staaten betrug 2013 16 800 Milliarden Dollar, das russische 2100 Milliarden. Da der Anteil der Verteidigungsausgaben beider Länder am BIP mit rund 4,4 Prozent mehr oder weniger gleich ist, leisten sich die USA demnach einen achtmal grösseren Verteidigungshaushalt. Die USA sind eine typische Seemacht mit Hunderten von Militärstützpunkten auf der ganzen Welt, mit einer uneinholbar starken Marine und mit der Fähigkeit, an jedem beliebigen Punkt militärisch eingreifen zu können. Russland ist eine typische Landmacht, die mit der Niederlage im Kalten Krieg ihren Einfluss verloren hat und auf das eigene Territorium zurückweichen musste. Russland ist allein schon aus geographischen Gründen unbesiegbar, die USA sind nicht einmal angreifbar.

«Ein so grosses Imperium so schnell und so friedlich selbst aufgelöst»

Aber haben wenigstens die Europäer Grund, sich vor den Russen zu fürchten? Von den Fakten wird die Hysterie, die besonders penetrant von der «Bild»-Zeitung geschürt wird, nicht gedeckt. Mit 13 000 Milliarden Euro übersteigt die jährliche Wirtschaftsleistung der 28 EU-Staaten die Russlands um ein Vielfaches. Selbst für das Militär geben die Europäer erheblich mehr aus als die Russen: über 200 Milliarden Dollar im Jahr gegen 85 Milliarden. Da stellt sich die Frage, warum sich 505 Millionen EU-Europäer von 316 Millionen Amerikanern vor 143 Millionen Russen schützen lassen müssen und welchem Zweck die amerikanischen Militärstützpunkte in West- und Osteuropa überhaupt dienen.


Die Version vom ewigen Aggressor Russ­land ist keineswegs neu, sie war besonders in der Ära Adenauer auch in Deutschland unumstritten. Damals erschien ein Buch mit dem Titel «Das Perpetuum mobile», das die gesamte russische Geschichte als eine nur von gelegentlichen Schwächephasen unterbrochene Geschichte der gewaltsamen Expansion darstellte. Adenauer selbst hielt grosse Stücke auf das Buch. Offenbar widerlegt wurde diese These, als die Sowjet­union 1990 im vorletzten Jahr ihrer Existenz den Weg frei machte für die Wiedervereinigung Deutschlands – und als sie dann nicht nur die Ostblockstaaten, sondern auch grosse Teile ihres eigenen Territoriums einschliess­lich des Baltikums in die Unabhängigkeit entliess. Nie zuvor hatte sich ein so grosses Imperium so schnell und so friedlich selbst aufgelöst. Realistisch gesehen hätte die Rote Armee ihre Stellung in Mitteldeutschland und im Ostblock noch ein paar Jahre erhalten können.

«Oligarchen plündern den Staat»

Im Gegenzug versicherte US-Aussenminister Baker den Russen, dass die Nato nicht nach Osten vorrücken würde. Gorbatschow und nach ihm Jelzin, der zum Jahreswechsel 1991/92 die Sowjetunion auflöste und das Amt des russischen Präsidenten übernahm, avancierten zu Lieblingen der westlichen Medien. Dies wohl auch, weil insbesondere Jelzin ein militärisch impotentes, wirtschaftlich ruiniertes und weltpolitisch einflussloses Land repräsentierte – ein gänzlich ungefährliches Russland, das sich in den Westen zu integrieren schien. Für die Russen selbst gerieten die Amtszeit Jelzins und damit die gesamten neunziger Jahre zum Alptraum. Die von westlichen Beratern empfohlenen Privatisierungen ermöglichten einer kleinen Schicht von Oligarchen, wie sie später genannt wurden, den Staat zu plündern und Milliardenvermögen anzuhäufen. Das Volk verarmte und verelendete, die Inflation galoppierte, die Geburtenrate brach zusammen, die Lebenserwartung der Russen sank rapide, und am 17. August 1998 war Russland zahlungsunfähig. Es war allerdings nicht so, dass die Führung in Moskau in dieser Phase des Niedergangs ihre geopolitischen Traditionen und Interessen vergessen und entsorgt hätte. Dass Polen, die Tschechische Republik und Ungarn in einer ersten Erweiterungsrunde noch 1999 in die Nato aufgenommen wurden, stiess im Kreml durchaus auf Unwillen. Nur war Jelzin zu schwach, um Widerstand zu leisten.

«Das phänomenale Comeback Russlands»

Das Blatt wendete sich, als Jelzin am 31. Dezember 1999 seinen Rücktritt erklärte und die Amtsgeschäfte verfassungsgemäss dem seit August 1999 amtierenden Ministerpräsidenten Wladimir Putin übergab. Im März 2000 wurde Putin mit 52,9 Prozent der Stimmen zum Präsidenten der Russischen Föderation gewählt. Das phänomenale Comeback Russlands wäre sicherlich ohne die Hausse der Rohölpreise so nicht möglich gewesen. Ende 1998 war der Preis der Sorte WTI auf 10,65 Dollar eingebrochen, bis 2008 kletterte er bis auf 147 Dollar, spülte viel Geld in die Staatskassen und ermöglichte die russische Renaissance. Im selben Zeitraum explodierte der russische Aktienindex RTS von 38 auf 2498.


«Der Gegner heisst Moskau», titelte die konsequent proamerikanische «Neue Zürcher Zeitung» im Aufmacher vom 6. September 2014, aber dieses Russland war kein hoffnungsloser Fall mehr auf dem Weg in ein zweites Bangladesch, sondern wieder eine mittlere Grossmacht mit einer generalüberholten, einsatzfähigen Armee, einem ausgeglichenen Haushalt, einer Staatsschuldenquote von lediglich zwölf Prozent, Devisen- und Goldreserven in der Höhe von 470 Milliarden Dollar und mit einer trotz aller westlichen Sanktionen beherrschbaren Auslandsschuld. Und es war ein Russland, das selbstbewusst und zunehmend skrupellos seine Interessen definierte und durchzusetzen versuchte.


Damit soll keineswegs unterstellt werden, dass Moskau die westlichen Sanktionen auf die leichte Schulter nehmen kann. Die USA haben einen Finanz- und Wirtschaftskrieg gegen Russland eröffnet, an dem sich die Europäer nolens volens beteiligen. Washington verfolgt vielleicht sogar das naive Endziel, Putin zu stürzen und durch eine amerikahörige Regierung zu ersetzen. Zuständig für diesen Krieg ist in Washington das «Office of Terrorism and Financial Intelligence», einer von 16 amerikanischen Geheimdiensten, für die die USA insgesamt mehr Geld ausgeben als Deutschland für die ganze Bundeswehr. Die Leitung liegt bei David S. Cohen, einem Under Secretary der Treasury, das heisst des Finanzministeriums.
Eine der Untergliederungen dieser Behörde ist das «Office of Foreign Assets Control». Dort kann die Liste der sanktionierten russischen Individuen, Banken, Öl- und Gasfirmen abgerufen werden. Die Wirkung der Liste beruht darauf, dass sich zuwiderhandelnde amerikanische Staatsbürger strafbar machen, dass diese Sanktionen entweder von der EU übernommen werden oder, falls zunächst nicht, dass sich auch nicht-amerikanische Firmen in vorauseilendem Gehorsam daran halten, weil sie die Rache von Uncle Sam fürchten. So läuft das seit langem beispielsweise mit den Sanktionen gegen Kuba und Iran. Der Fall BNP Paribas ist das jüngste Beispiel für diese Art von Machtmissbrauch.

«Die Saudis treiben den Ölpreis nach unten»

Besonders übel für die Russen wäre es, würden sie von Swift, der Verrechnungsstelle für internationale Banküberweisungen in Brüssel, ausgeschlossen wie seit Jahren Iran. Damit wären wesentliche Teile des internationalen Finanzsystems nicht mehr zugänglich. Ob die Europäer da mitmachen würden? Bisher zielen die Sanktionen auf die russische Öl- und Gasindustrie und die Banken. Die Finanzierung der Konzerne auf den ausländischen Kapitalmärkten wurde je nach Einzelfall behindert und beschnitten, und ausserdem wurde westlichen Ölkonzernen wie Exxon und Royal Dutch die vertraglich vereinbarte Zusammenarbeit mit russischen Firmen bei der Exploration vor allem in Sibirien und der Arktis untersagt.


Gleichzeitig treiben die Saudis, die Verbündeten Amerikas, den Ölpreis nach unten. Vermutlich wurde das besprochen, als Aussenminister Kerry im September den Saudis seine Aufwartung machte. Die fundamentalistische Monarchie hat ihre eigene Agenda. Sie schädigt den Erzrivalen Iran, der einen Ölpreis von weit über 100 Dollar je Fass benötigt. Sie schädigt den schiitisch regierten Irak, aber auch Russland, das durch seine diplomatische Intervention den syrischen Herrscher Assad vor einem amerikanischen Militärschlag bewahrt hat – und möglicherweise auch Iran.


Russland benötigt für einen ausgeglichenen Staatshaushalt schätzungsweise einen Ölpreis von 100 Dollar. In diesem Herbst rutschte er, bezogen auf die amerikanische Sorte WTI, unter 80 Dollar, weil Saudi-Arabien und Kuwait den Hahn aufgedreht haben. Es stimmt zwar, dass auch die Ölförderung in den USA selbst, besonders die von Schieferöl, relativ hohe Preise benötigt, um rentabel zu bleiben – vielleicht Preise von 80 Dollar im Schnitt. Jedenfalls ist auch in den USA die Schmerzgrenze fast erreicht. Das wird offenbar bis auf weiteres in Kauf genommen, weil tiefe Ölpreise eine sehr schlagkräftige Waffe im Konflikt mit Russland sind und weil tiefe Ölpreise wie ein Konjunkturprogramm auf die US-Wirtschaft wirken. Die Frage ist nur, wer länger durchhält. Verliert der Ölpreis im kommenden Jahr noch einmal ein Drittel oder gar die Hälfte, wird es sehr eng für die russischen Staatsfinanzen, aber auch die Amerikaner müssen mit Firmenpleiten und – mittelfristig – einer wieder sinkenden Ölproduktion rechnen.

«Umfangreiche und gleichberechtigte gesamt­europäische Zusammenarbeit»

Man kann Putin nicht vorwerfen, dass er seine Ambitionen verschleiert hätte. Sein geopolitischer «Grand Design» ist ziemlich transparent. Am 25. September 2001 sprach er vor dem Deutschen Bundestag und warb in deutscher Sprache um Europa und besonders eindringlich um die Bundesrepublik, den «wichtigsten Wirtschaftspartner Russ­lands» und seinen «massgeblichen aussenpolitischen Gesprächspartner», wie er sagte. «Heute müssen wir mit Bestimmtheit und endgültig erklären», proklamierte er vor den Abgeordneten, «der Kalte Krieg ist vorbei!» Putin plädierte vor dem Bundestag für eine «umfangreiche und gleichberechtigte gesamt­europäische Zusammenarbeit». Im Jahr darauf ging er einen Schritt weiter und beschwor in Weimar den Geist von Rapallo.


Putin hatte unterschätzt, wie eng Deutschland in das Bündnis mit Amerika eingebunden und wie beschränkt der aussenpolitische Spielraum Deutschlands ist. Trotz verschiedener Ansätze liess sich die Idee einer deutsch-russischen Partnerschaft oder sogar Achse nicht realisieren. Die bevorstehende Konfrontation mit den USA zeichnete sich erstmals unmissverständlich ab, als Wladimir Putin am 10. Februar 2007 auf der Münchener Sicherheitskonferenz sprach – eine Rede, deren Tragweite von den deutschen Medien nicht einmal begriffen wurde.
Putin warf den USA vor, sie hätten ihre «nationalen Grenzen in jeder Hinsicht überschritten». Er bezeichnete das «unipolare Modell», womit er die amerikanische Vorherrschaft meinte, als «nicht nur inakzeptabel, sondern in der heutigen Welt auch unmöglich». Er sprach über die amerikanischen Pläne für ein Raketenabwehrsystem in Eu­ropa, die Russland «zwangsläufig» beunruhigen müssten, über Stützpunkte der USA in Bulgarien und Rumänien, über das mangelnde Interesse des Westens an weiterer Abrüstung und über die Expansion der Nato in Osteuropa, die eine «ernste Provokation» darstelle: «Wir haben das Recht zu fragen, gegen wen sich diese Expansion richtet.» Und der russische Präsident erinnerte an die Zusage von Nato-Generalsekretär Wörner am 17. Mai 1990 in Brüssel, dass das Bündnis keine Truppen ausserhalb des Territoriums der Bundesrepublik stationieren werde.


Aus Putins Münchner Rede liess sich der Schluss ziehen, dass sich der Kreml auch mit der zweiten Erweiterungsrunde der Nato, das heisst, mit dem Beitritt der drei baltischen Staaten 2004, mehr oder weniger abgefunden hatte, jedoch gegen ein weiteres Vordringen des Westens Widerstand leisten würde. Bei anderer Gelegenheit sagte Putin, dass eine Aufnahme der Ukraine und Georgiens in die Nato eine «direkte Bedrohung» Russ­lands darstellen würde.

«Von den Amerikanern favorisierter Ministerpräsident installiert»

In München legte Putin seine Bedingungen für eine Entente mit dem Westen auf den Tisch. Die Amerikaner gingen nicht darauf ein. Mit dem formellen oder inoffiziellen Anschluss der Ukraine würde die Nato an strategischer Tiefe gewinnen, was Russland an diese verlor. Weil Berlin und Paris bremsten, verzichtete der Nato-Gipfel in Bukarest im April 2008 darauf, den förmlichen Beitrittsprozess der Ukraine und Georgiens einzuleiten, beschloss aber grundsätzlich: «Diese Länder werden Mitglied der Nato werden.»


Vier Monate später, im August 2008, griff Georgien mit amerikanischer Unterstützung das abtrünnige Südossetien an. Russland intervenierte und gewann den Krieg – ein Vorspiel zum weitaus gefährlicheren Konflikt um die Ukraine, der jahrelang schwelte und offen ausbrach, als der ukrainische Präsident Janukowitsch im November 2013 der EU eine Absage erteilte und die von Russland angebotenen Gasrabatte sowie einen 15 Milliarden-Dollar-Kredit akzeptierte.


Der weitere Ablauf ist bekannt. Nach wochenlangen blutigen Demonstrationen in Kiew einigten sich die Opposition und Janukowitsch am 21. Februar 2014 auf einen Kompromiss und auf Neuwahlen. Schon einen Tag später wurde in Kiew mit westlicher Rückendeckung eine Art Putsch inszeniert, Janukowitsch floh nach Russland, und in Kiew wurde ein von den Amerikanern favorisierter Ministerpräsident installiert. Im März annektierte Moskau die Krim, im Juli wurde ein malaysisches Passagierflugzeug über der östlichen Ukraine abgeschossen, es folgte die dritte Runde westlicher Sanktionen gegen Russland, und ebenfalls im Sommer unterzeichneten die EU und die Ukraine den Wirtschaftsvertrag, der im November 2013 geplatzt war.


Zwischenergebnis: ein Patt. Der Kreml hat die Krim und damit das Schwarze Meer dem Zugriff der Nato entzogen; die verkleinerte, finanziell bankrotte Ukraine hängt nun am Tropf der EU und des IWF; die Nato-Mitgliedschaft bleibt trotz enger, auch militärischer Zusammenarbeit vorerst in der Schwebe; und Moskau hat sich mit dem abtrünnigen Teil der Ostukraine ein Faustpfand gesichert, um mitreden zu können, wenn es um den endgültigen Status des Landes und die Rechte der russischen Minderheit geht.

«Diskriminierung der russischen Minderheit»

Bevor die Amerikaner, die Deutschen und nicht zuletzt die Polen massiv in die ukrainische Innenpolitik eingriffen, um einen Regimewechsel zu erzwingen, gab es keine Anzeichen dafür, dass die Krim gefährdet war. Nicht nur das, Moskau hatte sogar die ungute Behandlung der russischen Minderheit in den baltischen Staaten hingenommen. In Lettland und Estland erhielten Russen, die nach 1940 eingewandert waren, im Jahr der Unabhängigkeit 1990 nicht automatisch die Staatsbürgerschaft. Noch heute besitzen 13 Prozent der lettischen Bevölkerung weder die Staatsbürgerschaft noch das aktive oder passive Wahlrecht. Und sie sind vom Öffentlichen Dienst ausgeschlossen. Zuletzt kritisierte der UN-Menschenrechtsrat im März 2014 Lettland wegen Diskriminierung der russischen Minderheit. Auch in Estland leben Russen, die als sogenannte Nichtbürger eingestuft und insofern rechtlos gestellt werden.
Dass Russland auch nur erwägen könnte, die Ukraine anzugreifen und zu erobern, wie manche Zeitungen spekulieren, ist blanker Unsinn. Die politischen Konsequenzen und die finanziellen Kosten wären enorm, ganz abgesehen von einem langwierigen, von den Amerikanern unterstützten Partisanenkrieg, auf den sich die Invasionsarmee einstellen müsste. In Wirklichkeit geht es Putin darum, in einem Deal mit dem Westen und mit Kiew möglichst viel herauszuholen – im Idealfall einen neutralen Status des Landes nach dem Vorbild Finnlands, wobei sich Moskau auch an den finanziellen Lasten beteiligen würde. Dabei stehen die prorussischen Gebiete Lugansk und Donezk zur Disposition, nicht aber die Krim, die schon 1992 und 1995 in der Ära Jelzin vergeblich versucht hatte, die Ukraine zu verlassen und sich für unabhängig zu erklären.


Schwer zu sagen, ob sich die Amerikaner auf einen Deal einlassen werden. Ein Spannungszustand in Permanenz verbunden mit andauernden Sanktionen hätte aus deren Sicht auch seine Vorteile: die Existenzberechtigung der Nato wäre gesichert, Westeu­ropa und Deutschland blieben unter Kontrolle, jeder Versuchung einer gesamteuropäischen Kooperation wäre ein Riegel vorgeschoben. Nichts zementiert ein Bündnis besser als die Definition eines Gegners.

«Es gibt in Europa keine Stabilität ohne Russ­land»

Andererseits wird Russland so immer mehr in die Arme Chinas getrieben, und ein russisch-chinesischer Block, der sich jetzt nur in Umrissen andeutet, wäre weder wirtschaftlich noch finanziell angreifbar. Die Amerikaner könnten letzten Endes zu der Überzeugung kommen, dass es auf der Welt wichtigere Probleme gibt als die Nato-Zugehörigkeit der Ukraine und dass Russland als Partner zum Beispiel im Kampf gegen die Terror-Internationale nützlicher sein könnte denn als Gegner. Die Ukraine liegt sehr weit entfernt von Amerika und sehr nahe an Russ­land – ein geographischer Faktor, der nicht unterschätzt werden darf. Besonders den Polen, die einen scharf antirussischen Kurs fahren und die in Kiew hinter den Kulissen sehr aktiv waren, ist anzuraten, öfters einmal auf die Landkarte zu schauen.


Das tut offenbar auch der frühere deutsche Aussenminister Genscher, wenn er sagt: «Es gibt in Europa keine Stabilität ohne Russ­land und erst recht nicht gegen Russ­land.» In einem Interview mit dem TV-Sender Phoenix am 19. September 2014 kritisierte er die westlichen Sanktionen, stellte sich hinter den alten Vorschlag Putins, Russland in eine europäische Freihandelszone einzubeziehen, und mahnte an, der Westen solle erst einmal in seiner Sprache «abrüsten». Putin sei ein Mann mit klarer Zielsetzung, und die habe nichts mehr zu tun mit der «Schwächeposition» eines Jelzin. Genscher hatte übrigens selbst dem damaligen Aussenminister Schewardnadse zugesagt, die Nato werde nicht nach Osten expandieren. Es gibt zu denken, dass nicht nur Genscher, sondern gleich drei ehemalige Bundeskanzler – nämlich Schröder, Schmidt und Kohl – den amerikanischen Kurs gegen Russ­land für falsch halten. Warum, liegt auf der Hand: Die deutschen Interessen in dieser Frage sind nicht identisch mit den amerikanischen.


Aber auch in den USA wächst die Kritik. So hat Professor Jeffrey Sachs, ein Russ­land-Ratgeber in den neunziger Jahren, den amerikanischen Hardlinern in der «Neuen Zürcher Zeitung» vom 12. Mai 2014 vorgeworfen, ihre Strategie habe zu anhaltenden Konflikten in Afghanistan, dem Irak, Libyen und Syrien mit vielen Toten geführt, nicht jedoch zu sinnvollen Lösungen. Die einzige Hoffnung liege darin, dass alle Seiten – der Westen und Russ­land – zu den Grundsätzen des Völkerrechts zurückkehren.

«Der Westen hat Putin provoziert»

Und, das ist ganz erstaunlich, neuerdings konzediert auch Richard N. Haass, der Präsident des Council on Foreign Relations, dass Washington im Umgang mit Russland Fehler gemacht hat. Viele Russen hätten in der Nato-Erweiterung «eine Demütigung, einen Verrat oder beides» gesehen. Die USA hätten Churchills Rat, wie man einen geschlagenen Feind behandelt, missachtet. Jetzt solle Russland ein diplomatischer Ausweg angeboten werden – mit der Zusicherung, dass die Ukraine auf absehbare Zeit kein Nato-Mitglied wird und keine «exklusiven Bindungen» mit der EU eingeht.


Ein besonders scharfer Kritiker der amerikanischen Russland-Politik ist Professor John J. Mearsheimer, der wohl prominenteste Vertreter der sogenannten Realistischen Schule in den USA. In der September/Oktober-Ausgabe von Foreign Affairs schildert er, wie der Westen Putin provoziert hat und wie dieser reagierte. Er zitiert Victoria Nuland, [siehe auch Zeit-Fragen Nr. 22 vom 9. September 2014], die im US-Aussenministerium für Europa und Eurasien zuständig ist, mit der Enthüllung, dass die USA seit 1991 über fünf Milliarden Dollar investiert hätten, damit die Ukraine die Zukunft bekomme, «die sie verdient». Ein grosser Teil dieser Gelder floss an Nichtregierungsorganisationen wie «National Endowment for Democracy», die in Kiew systematisch die antirussische Opposition aufgebaut hat.
Und da ist nicht zuletzt George F. Kennan, der Grandseigneur der amerikanischen Geopolitik, dessen berühmte Analyse aus dem Jahr 1947 massgeblich war für die Umkehr der Kriegsallianzen und für den Bruch mit Stalin. Kennan war sozusagen der Erfinder des Kalten Krieges. Schon 1998, als der US-Senat gerade die erste Runde der Nato-Ost­Erweiterung gebilligt hatte, warnte Kennan in einem Interview: «Ich denke, dass die Russen nach und nach ziemlich feindselig reagieren werden und dass dies ihre Politik beeinflussen wird. Ich denke, dass das [die Ost-Erweiterung der Nato, BB] ein tragischer Fehler ist. Es gab dafür keinerlei Grund. Niemand hat irgend jemanden bedroht.»

«Umwandlung der Nato zu Dienstleistungsbetrieb amerikanischer Grossmachtpolitik»

Eine treffende Einschätzung und eine brillante Prognose, wenn man bedenkt, dass Russland 1998 am Boden lag, dass der Alkoholiker Jelzin im Kreml sass und wirklich niemand mit Putin rechnen konnte. Welcher Kontrast zu der dummen Bemerkung Angela Merkels, Putin sei irrational und lebe «in einer anderen Welt». Das ist genauso daneben wie der in deutschen Zeitungen zu lesende Vorwurf an Putin, er wolle sich nicht in den Westen «integrieren».

Warum sollte er? Wir dürfen nicht den eigenen Unwillen zur Souveränität anderen unterstellen. Es handelt sich hier um einen sehr langen Prozess, aber die Welt wird zunehmend multipolarer, die USA haben längst nicht mehr alle Fäden in der Hand. Auch die Hegemonie der Weltwährung Dollar wird schwinden und mit ihr der erdrückende Einfluss der «einzigen Weltmacht». Die Umwandlung der Nato von einem Nordatlantischen Verteidigungsbündnis zu einem Dienstleistungsbetrieb amerikanischer Grossmachtpolitik war aus deutscher und europäischer Sicht ein Fehler. Wir haben uns einen Gegner geschaffen, der gar keiner sein wollte. Anstatt Abstand zu wahren, sind Nato und EU dem russischen Bären auf den Pelz gerückt. Sie haben ihn provoziert. Dass die EU sich ihre Aussenpolitik von Washington borgt, weil sie selbst keine hat, ist unrühmlich. Eine zukunftsweisende Strategie muss so aussehen, dass die legitimen Interessen Europas, Russlands und auch Amerikas respektiert und miteinander abgeglichen werden und dass ein Modus vivendi gefunden wird, bevor dieser Konflikt ausufert. Konkret heisst das, dass sowohl die Nato als auch die EU als auch Russland darauf verzichten, sich die Ukraine einverleiben zu wollen. Die Initiative müsste von Berlin ausgehen. Sie kann nur von dort ausgehen. Ob die deutsche Regierung in Ermangelung eines Bismarck dem gewachsen ist, muss sich erst noch herausstellen. Ich befürchte, eher nicht.     •

Mit seinem Buch «Tatort Brüssel» (1999, ISBN 3-7833-7399-7) hat Bruno Bandulet vor 15 Jahren einen damals aktuellen Korruptionsskandal innerhalb der Europäischen Kommission analysiert und eine schon damals skeptische Bilanz von 40 Jahren sogenannter europäischer Integration gezogen. Seitdem hat er zahlreiche weitere EU- und Euro-kritische Publikationen vorgelegt, unter anderem «Das geheime Wissen der Goldanleger» (2014 in vierter Auflage), «Die letzten Jahre des Euro» (2011 in dritter Auflage) und neu im vergangenen Jahr «Vom Goldstandard zum Euro. Eine deutsche Geldgeschichte am Vorabend der dritten Währungsreform». Schon vor 1999 hatte er mit seinem Buch «Was wird aus unserem Geld» (1997) vor den Folgen der Euro-Einführung gewarnt. Bruno Bandulet hat zum Thema «Die Bundesrepublik Deutschland zwischen den USA, der Sowjetunion und Frankreich – Alternativen der deutschen Aussenpolitik von 1952 bis 1963» promoviert. Er war unter anderem Referent für Deutschland- und Ostpolitik in der CSU-Landesleitung in München und Chef vom Dienst bei der Tageszeitung «Die Welt». Heute ist er Herausgeber von «Gold&Money» und des «Deutschlandbrief».

 

samedi, 24 janvier 2015

Henri Guaino: «Ceux qui ont armé la main des assassins veulent la guerre civile»

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Henri Guaino: «Ceux qui ont armé la main des assassins veulent la guerre civile» 

Ex: http://www.lefigaro.fr

FIGAROVOX/EXTRAITS - Deux semaines après les attentats parisiens, l'ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy souligne la vulnérabilité de la société française en proie à une profonde crise d'identité qui pourrait la mener jusqu'à la guerre civile.

Le chef de l'État, après le moment d'unité nationale, dit qu'il faut garder l'esprit du 11 janvier…

Dans ces moments terribles, le gouvernement a fait son travail. L'opposition a fait son devoir. Mais l'unité n'est pas l'unanimisme, c'est-à-dire l'occultation de tous les problèmes gravissimes que les événements nous jettent à la figure.

De quoi ces massacres sont-ils le nom?

Ceux qui ont armé la main des assassins veulent créer le chaos dans tout l'Occident en suscitant une surenchère communautaire, religieuse pour conduire à quelque chose qu'il faut nommer: la guerre civile, la guerre de religion.

Nous touchons du doigt la vulnérabilité de notre société que les commanditaires du crime connaissent parfaitement. Cette fragilité face aux coups que l'on nous porte est le fruit de tous nos reniements, nos renoncements, nos lâchetés oollectives depuis quarante ans.

La cause du mal est-elle sociale?

Il n'y a pas d'excuse sociale aux crimes qui ont été commis. Mais le chômage de masse persistant et la paupérisation des classes moyennes qui forment les maillons essentiels de la promotion sociale fragilisent la société.

Faut-il incriminer une sorte d'apartheid?

La France n'est pas un État raciste! Mais nous ne devons pas nous dissimuler une réalité: des territoires sont en situation de quasi-sécession par rapport à la République. Nous l'avons toléré, parfois encouragé. Au bout, il y a le communautarisme et la balkanisation de la société.

Le mal est-il religieux?

Nous avons connu dans notre histoire des conflits sanglants qui plongeaient leurs racines dans la croyance religieuse ou les divergences théologiques: la croisade des Albigeois au XIe siècle, les déchirements entre protestants et catholiques au XVIe siècle, les persécutions contre les juifs au Moyen Âge, ou encore les massacres de prêtres pendant la Révolution pour éradiquer le catholicisme. Les tensions qui peuvent se manifester aujourd'hui en France ne sont pas de même nature que les conflits théologiques de jadis. Sous l'empire de la liberté de conscience, la religion y est impliquée non comme croyance mais comme fait de civilisation et dans sa pratique sociale.

Retrouvez la suite de l'entretien d'Henri Guaino ici ou dans Le Figaro du 23 janvier.

L’affaire Charlie, ou l’essor d’une novlangue médiatico-politique

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L’affaire Charlie, ou l’essor d’une novlangue médiatico-politique
 
C’est fatigant de réfléchir. Il vaut mieux abdiquer ; rejeter l’horreur du côté de l’irrationnel, et donc de l’inintelligible ; enfin s’avouer incompétent.
 
Étudiant en droit
Ex: http://www.bvoltaire.fr
 

C’est l’histoire d’une valse à trois temps. Trois stratégies langagières qu’on aura dû subir ad nauseam sur tous les grands médias, et par lesquelles la caste s’efforce encore, jusqu’au-boutiste, de garder bonne contenance dans l’assurance inexpugnable de son infaillibilité pontificale. Les exécutants étaient, il est vrai, surentraînés et le spectacle, millimétré, eut été presque convaincant, si tout ne s’écroulait autour d’eux. Mais pas question pour eux de s’abandonner à une quelconque palinodie ! Eux aussi mourront en loyaux martyrs de leurs idées, dans l’espoir sans doute d’enfouir leur sottise sous les oripeaux d’une abnégation zélée.

Premier temps : hermétiser. La vieille antienne « padamalgam » nous a été servie sous ses formes les plus subtiles. On notera en particulier l’emploi florissant d’une formule éloquente : « islamisme radical ». Non, non, ce n’est plus guère « islam radical » ni « islamisme » qu’il faut dire : les Français pourraient encore s’y tromper… Au diable le pléonasme ! Qu’importe ! Pas d’ambiguïté, pas d’amalgame ! De l’étanchéité, vous dis-je ! Dut-on pour cela leur agresser l’esprit !

Poussant cette logique jusqu’au ridicule, l’imam de Drancy (chouchou des médias s’il en est) a osé lâcher que les trois criminels n’ont « rien à voir avec l’islam ». Voire ! Si cette extranéité est à ce point complète et indubitable, pourquoi donc croit-il bon de nous le rappeler ? Plus que jamais, nous nageons en pleine négation du réel. Est-ce qu’il suffit, pour clore le débat, d’assener cette évidence, que tous les musulmans de France ne sont pas des terroristes ? Quand cessera-t-on de récuser cette autre évidence, que oui, l’islamisme a davantage à voir avec l’islam qu’avec le christianisme ? Que si l’islam n’est certes pas le problème en soi, il en est tout aussi indiscutablement la source ?

Deuxième temps : déconsidérer. Ils auraient pu se borner à dire ce que nous pensons tous : combien cet attentat est odieux. Mais non. Il leur fallait aller plus loin, pour déplorer des hommes « lâchement » assassinés dans un « lâche » attentat. Cette épithète insupportable a été sur toutes les lèvres. Voilà une collocation devenue presque naturelle et dont on n’interroge plus la pertinence : il semble qu’un attentat soit forcément « lâche ».

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À première vue, certes, massacrer des journalistes sans défense ou un policier tombé à terre n’indique pas un grand courage. Mais concevons-nous seulement que ces terroristes, par leurs actes, se condamnaient sciemment à une traque acharnée, puis, in fine, à une alternative peu enviable et absolument inévitable – au pire perpét’, au mieux une mort imminente et certaine ? On peut dire qu’ils sont inhumains ; pas qu’ils sont lâches. Les taxer de lâcheté, c’est encore méjuger du danger en refusant de voir ce qui fait toute la force des islamistes : leur désintéressement absolu, leur piété fanatique en considération de laquelle toute contingence terrestre apparaît dérisoire et insusceptible de les faire aucunement reculer.

Troisième temps : dérationaliser. Ils ne sont pas seulement lâches. Ils sont « fous ». Patrick Pelloux l’a dit – dans l’état où il se trouvait, on eut préféré qu’il s’abstînt de toute analyse. Variante : « leur place est dans un asile », a martelé Amaury de Hauteclocque, ex-patron du RAID. N’a-t-on pas fait le même coup à Breivik, qui a bien failli être déclaré dément et irresponsable ?

On les comprend : c’est fatigant de réfléchir. Il vaut mieux abdiquer ; rejeter l’horreur du côté de l’irrationnel, et donc de l’inintelligible ; enfin s’avouer incompétent. Affaire réglée ; l’on peut de nouveau s’adonner à une pleurniche ostentatoire mais à peu près consensuelle. Le panurgisme populaire prendra le relais : Je suis Charlie… du verbe « suivre » ?

 

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France Under the Influence

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The Ambiguity of Charlie Hebdo

France Under the Influence

by DIANA JOHNSTONE
Ex: http://www.counterpunch.org

Paris.

The Charlie Hebdo terrorist assassinations struck France at a moment when it has an unpopular government and a weak President, when factories are closing and jobs are being lost, when French economic policy is determined by Germany via the European Union and its foreign policy is determined by the United States via NATO. Except for the therapeutic moment of togetherness on January 11, the country feels buffeted by winds of conflict it cannot resist.

There is a certain terrible symmetry playing out in France. Israel is deliberately and consistently doing all it can to excite fears among French Jews, in order to lure this desirable population into moving to Israel. Tsahal holds annual support drives in Paris, and a number of French Jews do military service in Israel.

At the same time, the so-called “Islamic State”, as well as “al Qaeda in Yemen” and associated fanatic Islamic groups are working hard to recruit fighters out of the Muslim communities in France and other European countries. Some 1,400 jihadists have traveled to Syria from France to join the Holy War. They are lured by the heroic prospect of helping to “build the Caliphate”, a sort of Israel for Muslims, a holy land restored.

Netanyahu’s recruitment drive enjoys the support of Western media such as Fox News that spread wild tales suggesting that Jews are not safe in France. This in turn threatens France with boycott by American Jews, a potential economic and public relations disaster which no doubt creates panic in French government circles. French leaders are not only closely attached personally to the Jewish community, they also fear the opprobrium of seeing their country slandered as “anti-Semitic”.

Netanyahu forced his way into the front line of the VIPs who came to Paris for the big January 11 tribute to the victims of Charlie Hebdo. Hollande was furious that Netanyahu used the occasion to play Pied Piper, telling French Jews that their only “home” was Israel. Obama certainly shares this anger when he sees Netanyahu getting standing ovations in Congress. But like Obama, Hollande dared not object openly to the intrusion.

For that matter, he dares not object to obscure interference in France by that great oil supplier and arms purchaser, Saudi Arabia, or by that great investor, Qatar, both of them supporters of Islamic extremism.

Turkish Prime Minister Ahmet Davutoglu came to tell Hollande that he must treat Muslims kindly and protect their mosques. But Turkey also supports the Islamic extremists in Syria that are recruiting Frenchmen to become terrorists, and is scarcely a model of freedom and tolerance. The presence of Petro Poroshenko, who got to be President of Ukraine only because of the disorder created by neo-Nazi snipers in Kiev, was a signal that France must stick to U.S.-imposed anti-Russian sanctions that are contributing to France’s economic meltdown.

Outside pressures are now pushing France into a war in the Middle East that it can neither afford nor win.

The atmosphere of distrust is so thick these days that “false flag” theories are proliferating on the internet, fed by oddities in the official narrative. The report that one of the Kouachi brothers left his ID in the escape car, facilitating rapid identification of the killers, belongs in the “you couldn’t make this up” category, and you would think that any false flagger would have invented something more credible.

On that subject one can observe first, that human incompetence is infinite, and second, that when those in power rush to take advantage of a black swan, that is not proof that they launched it. Those who dictate the narrative have the means to profit from events. As with 9/11, the official story is that the terrorists “want to destroy our freedoms”, as if decades of destruction in the Middle East had nothing to do with it. That is the line that prepares the population to support war.

One of the Kouachi brothers, who shot up Charlie Hebdo, and Amedy Coulibaly, who shot up a Kosher grocery store, gave telephone interviews to BFMTV just hours before being killed by police raids. Kouachi stressed that he was motivated by United States aggression in the Middle East. His conversion to Jihad began watching the U.S. destruction of Iraq and photos of Iraqis being tortured by Americans in Abu Ghraib.

The Kouachi brothers claimed to be acting on behalf of the Islamic State in Iraq and Syria. Coulibaly said he was following orders from al Qaeda in Yemen – site of multiple U.S. drone raids that have killed countless innocent bystanders. Coulibaly said that after serving a term in prison for robbery, he had hung around mosques trying to convert people to Jihad.

It is perfectly conceivable that the basic motive for the attack on Charlie Hebdo was not even to “avenge the Prophet” but to impress, inspire and recruit Muslims to go join the great Jihad to restore the Caliphate in the Middle East. Charlie Hebdo was a soft target with symbolic value. Insofar as the disaster serves to heighten the sense of alienation of young Muslims, the recruitment objective risks being advanced.

France is obliged to take measures to stem the round trip traffic between Holy War in Syria and France. There is much talk of restoring authority and “republican values” to the schoolroom. But French leaders need to take a hard look at their own totally incoherent foreign policy, and there is no sign as yet of that happening. By taking the symbolic lead in the regime change war in Libya, France turned that country into a black hole of Islamic extremists. France collaborated in the murder of Gaddafi, whose “Green Book” philosophy was the laughing stock of the West, but which was an attempt to provide a modernizing and moderate version of Muslim principles to combat the Islamic fanaticism that had always been his main domestic enemy and which profited from his demise. The NATO destruction of Gaddafi’s Libya brought France into war in Mali, in pursuit of an elusive enemy that Gaddafi had managed to control.

France like the United States designates Islamic terrorism as its great enemy, while doing everything possible to favor its growth and extension. Constant support for Israel, even during murderous bombings of helpless Gaza, even when Mossad assassinates scientists in Iraq or Iran, or even when Israeli warplanes deliberately sink a U.S. Navy ship, the USS Liberty, makes the United States appear to be manipulated by Israel, while France appears to be manipulated by both Israel and the United States.

For over half a century, the West has systematically opposed the secular nationalist states in the Middle East, starting with Nasser’s Egypt, vainly demanding a Western-style democracy that lacks the appropriate social roots. Israel was always most afraid of Arab nationalism, as it would potentially embrace Palestine. Religious fanaticism has seemed safer. Arab nationalism was the positive political hope of the region, and once that hope is destroyed, Islamic extremism rushes into the vacuum. This struggle continues in Syria, with France taking the lead in opposing Bachar al Assad, which means, in effect, supporting the Islamists just as it prepares to go to war against them.

The evident madness of this situation is the reflection of a French government which no longer seems able to devise a policy in its own national interest, and is floundering in the crosscurrents of “globalization”.

Blasphemy and Pornography

France is ringing with proclamations that we must continue to publish Charlie Hebdo-style cartoons attacking Muslims, or otherwise we shall have surrendered to Islamic demands. To assert our freedom we must prove that we are not afraid to commit blasphemy.

One needs to have a certain religious spirit to take blasphemy seriously. Frankly, the word means next to nothing to me.

Blasphemy means something if you dare anger your own god, who has warned that this will get you into deep trouble.

But insulting somebody else’s god is not blasphemy. It does not affect your relations with god (which is the meaning of blasphemy) but with other people who believe in the god you have insulted.

The notion that it is very daring to commit “blasphemy” against a god in whom you do not believe makes no sense to me. Especially when this is not a god officially worshiped in the society where you live, but is rather the god of a somewhat unpopular minority. Certainly, in the milieu of Charlie Hebdo, insulting Islamic beliefs was the surest way to amuse one’s friends. It was supposed to help sell papers.

On the other hand, drawing cartoons that will infuriate masses of people to the point of murder amounts to taking a dare, rather than “blasphemy”. You are always free to take a dare. But common sense tells you to ask yourself if it is worth it.

Suppose you dislike aspects of a particular religion, and would like to combat such beliefs. Is drawing cartoons that will unite millions in indignation an effective way to combat those beliefs? If not, this is intellectually no more significant than bungee jumping. Whee, look how daring I am. So what?

There are much more effective ways to argue about religion. Take as a model the enlightenment philosophers of the 18th century. Repeated insults are more likely to unite people in defense of their faith. That is just a practical consideration, regardless of “freedom”.

Or on the other hand, the insult could be a provocation intended precisely to make the believers come out in the open, so that they can be attacked. This may be a secret motive for promoting such caricatures. Provoke Muslims into defending their religion, in a way that strikes the majority of our population as totally absurd, so that you can ridicule them still more and perhaps take measures against them – war in the Middle East (alongside Israel), or even expulsion from our countries (an idea now being raised…).

In the specific case of Charlie Hebdo, the vast majority of supposedly “blasphemic” drawings had nothing to do with Muslim beliefs, but were more or less pornographic, featuring sketches of male sex organs. The presence of the phallus was “the joke”. This mixture tends to confuse the issue. Is the problem “blasphemy” or gratuitous insult? One is free to do both, of course, but is this an argument about religion or a bungee jump?

This was apparently true of the latest issue of Charlie Hebdo, published in seven million copies with a subsidy of a million euros from the French government. To this vast public, the cover drawing by the surviving artist Luz (Renald Luzier) was an image of peaceful reconciliation, showing the head of a man wearing a turban, explicitly intended to represent Mohammed, shedding a tear and holding a “Je suis Charlie” sign under the statement, “All is forgiven”. The tear was genuine. Luz was weeping as he drew. As Luz explained in some detail at the January 17 funeral of Charlie’s editor, Charb (Stéphane Charbonnier), he and Charb were lovers. But Luz also wanted to make his colleagues laugh at his cover, and they reportedly laughed. Why? According to internet comments, the drawing was an inside joke, because it included two hidden outlines of penises – Charlie’s trademark.  This was all good dirty fun for the Charlie kids. “We are like children”, said Luz.

As the funeral was being held for Charb in France, riots broke out in front of French embassies in Muslim countries from Pakistan to Nigeria. Mobs burned French flags and rioted in Algiers. I have been to Algiers a couple of times, seeing enough to realize the deep division that exists in that country between a modern, educated secular class of intellectuals who yearn to free their country from the bonds of irrationality, and masses of poorly educated young men faithful to simplistic interpretations of the Koran. There is a deep and dramatic conflict of ideas in Algeria. There are intellectuals with the courage to go so far as to publicly defend atheism, in the hope of influencing their compatriots.

Muslims saw the latest Charlie cartoon as a repetition of obscene insults aimed against their Prophet – not only blasphemy, but a pornographic “in your face”. Their riots represent a danger to  intellectuals in Algiers who are in a position to promote rationality and secularism in their country. Their safety depends on being protected by the Army. Should Islamist rage against the West influence large numbers of ordinary soldiers, the consequences could be dramatic. The Charlie uproar has given a trump card to the Islamist extremists against the forces of enlightenment.

The Charlie Hebdo humorists were a bit like irresponsible children playing with matches who burned the house down. Or perhaps several houses.

Diana Johnstone is the author of Fools’ Crusade: Yugoslavia, NATO, and Western Delusions. Her new book, Queen of Chaos: the Misadventures of Hillary Clinton, will be published by CounterPunch in 2015. She can be reached at diana.johnstone@wanadoo.fr

Naissance d'un mouvement politique: l'homonationalisme militant

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LE CLASH SEXUEL DES CIVILISATIONS
 
Naissance d'un mouvement politique: l'homonationalisme militant

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr
 
Manifestement, il manquait une case au champ des études politiques ou des recherches sur le genre  et c'est la case nouvelle de l'homosexualisme populiste.

Le 28 décembre, au terme du concours Têtu «  Mister Gay de l'année », Mathieu Chartraire, élu en mai « Mister Gay du mois » figure parmi les douze finalistes. Or ce jeune homme de 22 ans fait parler de lui. Il a affiché sur sa page Facebook sa sympathie pour le Front National car pour lui, être homo et voter FN ne sont pas incompatibles et irait même de soi. Immédiatement, dans un communiqué , la rédaction de Têtu a rappelé que ce concours « n’a jamais eu vocation à élire des porte-paroles ou des représentants de la communauté gay ». « Les propos tenus par les Mister Gay n’engageraient donc que leurs auteurs ». Sans pour autant le destituer (un peu trop gros tout de même !), le magazine Têtu a «condamné avec force les déclarations racistes ou encourageant le racisme tenues par cette personne » pour informer aussitôt : « Nous réfléchissons à faire évoluer ce concours. Ce sera chose faite dès janvier 2015 avec de nouvelles règles et une charte de déontologie pour l’affirmation de valeurs fondées sur le respect et le refus de toutes les discriminations, quelles qu’elles soient, valeurs défendues par Têtu. ». En somme, tout participant au concours doit dorénavant s'engager à ne pas voter FN ! La censure à la puissance gay ! On en rigole mais n'ayons crainte, Têtu n'est plus qu'un petit torchon éditorial sans lecteurs et devrait tôt ou tard déposer son bilan. Ce qu'on comprend moins, c'est  comment son directeur de rédaction, Yannick Barbe n'ait pas senti le changement de pouls politique de ses lecteurs.

La venue au Front national de Sébastien Chenu, fondateur de Gaylib, mouvement de défense des droits des homosexuels longtemps associé à l’UMP, ainsi que l’« outing » forcé de Florian Philippot par le magazine Closer ont renouvelé la question des rapports entre sexualité et politique déjà chaviré en 2013 et 2014 par le succès inattendu du mouvement hystérique de Frigide Barjot, la Manif pour Tous. Il y eut en réaction des surenchères de part et d'autre un repositionnement politique des homosexuels, certains récusant la politique des droits. Et puis, il y avait ce qu'on appelle aujourd'hui dans les milieux des chercheurs du genre et des militants LGBT, « l'homonationalisme ». Mais qu'est-ce donc que l'homonationalisme ? En quoi l'homonationalisme influencera-t-il demain le vote gay si vote gay il  y a - ce qu' on est de moins en moins sûr ! 
 
Qu'on ne s'y méprenne, l'« homonationalisme » ne désigne pas les vieilles relations plus que confuses et complexes teintées d'esthétiques viriles décadentes ou de fantasmes spartiates imaginaires entre un idéal légionnaire de vie fasciste et une sociabilité nouvelle, wandervogel. Sur un tel homoérotisme de nuit des longs couteaux, il y a là dessus des bibliothèques entières et il vient même de sortir un excellent Eros en chemise brune, deux tomes d'un album remarquable de Michel Angebert chez Camion Noir. Non, l'homonationalisme ne désigne pas le fascisme de grand-père ou l'homophilie de Saint-Loup mais renvoie à quelque chose de plus prosaïque, aux populismes européens. L'homonationalisme désigne une idée qui s'est forgée récemment et qui représente un concept nouveau en politique progressiste à savoir que les droits homosexuels, les revendications LGBT seraient désormais menacés par les Musulmans à travers le monde et qu'à l'intérieur de nos frontières, les immigrés « traditionnels » et les jeunes des cités seraient homophobes par principes.
 
L'homonationalisme comme concept politique nouveau a été théorisé par l'égérie mondiale du mouvement queer, Judith Butler. C'est d'ailleurs elle qui a lancé pour la critiquer, cette nouvelle idée politique en l'air, très exactement à la Gay Pride de Berlin, il y a quelques années et devant des milliers de personnes. La notion a depuis fait florès en Europe. Elle a été reprise par la théoricienne américaine Jasbir K. Puar qui a publié aux Editions Amsterdam, le livre, Homonationalisme, politiques queer après le 11 septembre. En France, on trouvera sur la question un essai de Maxime Cervulle et Nick Rees-Roberts qui s'intitule Homoexoticus, race classe et critique queer paru chez Armand Collin  et puis évidemment, des numéros de revue comme le numéro 49 de Raison Politique, revue des Presses de Sciences-PO, intitulé « Nationalismes sexuels ».

Nonobstant, l'homonationalisme n'est pas seulement un concept, c'est aussi une réalité militante et politique qui traverse toute l'Europe. On pense, en particulier aux tolérants Pays-Bas où le puissant parti populiste PVV (Parti pour la Liberté) de Geert Wilders n'a cessé de brandir les droits des homosexuels comme un acquis positif de l'Occident libéral menacé aujourd'hui par la montée de l'islamiste radical et l'invasion migratoire. On pense aussi au parti suisse de l'UDC qui a d'ailleurs créé sa propre section gay au sein même du parti ou plus surprenant encore aux hooligans de la Ligue de Défense Anglaise qui ont essayé d'organiser une gay pride à l'intérieur même d'un quartier musulman de Londres.

Alors la France conservatrice après avoir défilé pour le Mariage pour Tous deviendrait-elle homonationale ? Ou se réveille-t-elle par rapport aux populismes européens en retard ? Qu'en est-il exactement du cas français ?

L'homonationalisme français en France est  singulier car peu manifeste et surtout en porte à faux avec la réaction néo-catholique contre le mariage gay. Il n'y a donc pas eu en France jusqu'alors d'homonationalisme flamboyant. Les Français sont de fait très policés en politique et les questions de genre y sont coincés dans la bipolarité politique gauche /droite. C'est là qu'on voit bien une fois de plus que les Français ne voient plus la politique, n'envisagent plus le combat politique que sous l'angle du prisme électoral. Ils ont le sens de l'Etat, l'esprit républicain chevillé à leur engagement. Les militants homos nationaux ont donc été plus discrets que leurs voisins européens même si certains prétendent que les homos français sont tous déjà gagnés par la fièvre populiste qui s'empare du pays, une fièvre chauvine et cocardière. C'est par exemple le cas de Didier Lestrade qui avait publié, il y a deux ans, un livre intitulé Pourquoi les gays sont passés à droite aux Editions du Seuil. Après l'affaire du Mister Gay front national,  le directeur de la rédaction de Têtu, Yannick Barbe a précisé au quotidien Libération que la sympathie pour le FN de ''Mister Gay 2015″ « est juste le reflet de ce qui passe en ce moment: la banalisation des idées d’extrême droite ». « Il n’y a aucune raison objective que les gays soient épargnés par ce phénomène », avait-il estimé. D'autres pensent au contraire que cet engagement homonational a été beaucoup plus compliqué pour la France en raison du poids du Front National dans la vie politique depuis plus de trente ans. Contrairement aux Pays-Bas ou aux pays nordiques, l'homonationalisme français était toujours resté par la position historique considérée comme homophobe du Président du Front National une tentation tout à fait marginale. Le « Chef » Jean-Marie Le Pen aurait ainsi immunisé, dissuadé  et préservé les homosexuels français de toute affinité avec ce parti.
 
Reste alors à revenir sur le virage gay friendly de Marine le Pen et le comprendre en d'autres termes qu'une simple lecture électorale. Pour devenir acceptable, le Parti a choisi le républicanisme gaulliste. Il lui faut donc rompre avec le  catholicisme intégriste de ses débuts. Même Jeanne d'Arc peut être une icône homonationale. Elle est sans doute la première héroïne trans de l'Histoire. Du coup, l'engagement homonational peut représenter autre chose qu'un simple mouvement tactique ou qu'une simple rhétorique politicienne. pour ratisser au plus large. Mais alors cela ne pourrait-il pas aussi signifier que la France du Rassemblement Bleu Marine puisse devenir à son tour l'un des mouvements ou l'un des lieux importants d'un nouveau front homonationaliste populiste européen ? 

Dans ce cas,  les militants homophiles traditionnels qui constituent le fer de lance du tissu associatif gay français pourraient très vite se retrouver condamnés à une alternative infernale qui serait dans les clivages présents : soit lutter contre l'homophobie, soit lutter contre le racisme et la stigmatisation des jeunes des cités. Or ces militants ont tous été formés par la dernière idéologie socialiste du pays, l'antiracisme des années 80. Choisir alors son camp entre homophobes et xénophobes pourrait devenir pour eux l'alternative infernale, le clivage bipolaire à laquelle mènerait ce que certains nommeraient déjà un clash sexuel des civilisations à l'intérieur du pays auquel viendrait s'ajouter l'engagement féministe, les luttes pour la mixité, les ABCD de l'égalité.

Dans l'autre camp et pour le Front national, comment éviter la scission si ce n'est justement en permettant en interne une sorte de FN Gay ? Car électoralement, il manque encore au FN quelque chose. Il manque à côté de l'aile sociale incarnée par les fédérations du Nord et de l'Est et l'aile nationale-libérale incarnée par le Sud et Marion Maréchal Le Pen, la jonction avec le Front de l'Ouest, familiariste, traditionnel et peuplé de notables bien pensants. C'est ce front là en puissance d'Angers et de Nantes, de Challans ou de Caen qui a défilé pour le Printemps français ou le Mariage pour Tous et qui néo-bourgeois a toujours eu du mal à faire le pas de voter Le Pen au second tour même s'il se lâchait parfois au premier tour. Plus rural, il est à mille lieues forcément de l'homonationalisme citadin. 

En gros, pour remporter la victoire, le Front national n'a plus qu'à engranger ce dernier bastion électoral sur lequel comme par hasard d'ailleurs vient se concentrer l'UMP avec des mouvements récents comme Le Sens Commun. Si donc la seule finalité du Front national est l'addition des voix, l'engrangement exponentiel des votes quel qu'ils soient, il lui importe de faire taire au plus vite ou d'édulcorer à la fois l'homonationalisme européen populiste comme l'hystérie homophobique des ''cathos''. 

 

Islam, immigration, intégration: Marine et Valls, même utopie

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Islam, immigration, intégration: Marine et Valls, même utopie

Manuel Valls a accusé l’”apartheid” la ”ghettoïsation” et l’”exclusion” des immigrés d’être indirectement responsables des récents attentats djihadistes. Il en a appelé à une politique de force pour imposer aux Français un ”peuplement” par les immigrés, par répartition territoriale. De son côté, Marine Le Pen a censuré Aymeric Chauprade pour ses propos sur une ”guerre de civilisation”, jugés extrémistes. Ces deux positions relèvent d’une même idéologie utopique et du déni de réalité.  

Le FN, le cul entre deux chaises

L’Eurodéputé  Aymeric Chauprade a évoqué dans une vidéo la théorie du « choc des civilisations », ce qui a déplu à Marine Le Pen qui a annoncé qu’il ne serait plus conseiller spécial aux affaires internationales, lui signifiant en quelque sorte : ”couvrez ce sein que je ne saurai voir”, comme le Tartuffe de Molière. Dans cette vidéo du 15 janvier (« La France est en guerre »), le géopoliticien pointe le développement d’une « 5e colonne » qui menacerait la France : « la France est en guerre avec des musulmans. Elle n’est pas en guerre contre les musulmans […]  L’argument du fait minoritaire ne tient pas. L’idéologie ressassée du ”pas d’amalgame” est non seulement fausse mais elle est dangereuse. […] Une 5e colonne puissante vit chez nous et peut se retourner à tout moment contre nous en cas de confrontation générale. […] On nous dit qu’une majorité de musulmans est pacifique, certes. Mais une majorité d’Allemands l’étaient avant 1933 et le national-socialisme »

Cette position, qui est une observation de simple bon sens, a été rejetée par la présidente du FN qui a déclaré, exactement comme l’auraient fait Cambadélis, Sarkozy ou Bayrou : « la responsabilité d’un mouvement politique, c’est d’éviter précisément l’engrenage d’un choc de civilisation. Il faut l’éviter, il est très facile de se soumettre à cette logique et je la trouve terrible » Le problème est que si l’autruche met sa tête dans le sable pour ne pas voir le réel, le réel, lui, subsiste. Suivant l’idéologie dominante, Marine Le Pen occulte la réalité, elle l’exorcise. Preuve qu’une tension commence à fissurer le FN, sa nièce, la députée Marion Maréchal Le Pen, lui a désobéi et a diffusé la vidéo de Chauprade. Marine Le Pen semble suivre une voie électoraliste et, exactement comme l’”UMPS”,  commettre un déni de réalité et s’aligner plus ou moins sur la vulgate. C’est un mauvais calcul politicien. Elle prend le risque, pour acquérir une bienséance, de décourager une partie de son électorat. Le recentrage du FN le sort d’une logique d’opposition révolutionnaire au système et le remet dans l’ordre d’un parti politicien comme les autres.

Robert Ménard, maire de Béziers affilié au FN, commentant les récentes attaques djihadistes a eu ce mot très juste mais insuffisant : « tout cela est hélas le résultat d’une politique massive d’immigration doublée d’un abandon de la politique d’assimilation ». Mais toute politique d’assimilation est impossible dès lors qu’on pratique l’immigration de masse ! Surtout lorsqu’il s’agit de populations non-européennes musulmanes, par nature inassimilables et inintégrables en Europe ; comme l’avait vu De Gaulle, en parlant de « cervelles de colibri » pour désigner ceux qui croyaient (en Algérie, à l’époque) à une ”intégration” possible, en un temps (1962) où l’islam n’était pas encore radicalisé. Toute cohabitation pacifique est rigoureusement impossible, a fortiori lorsqu’elle implique des millions d’individus, et débouche nécessairement sur l’affrontement. Et non pas sur l’harmonie heureuse,  consensuelle et multiethnique, comme dans les séries télé et les films à grand spectacle produits par l’idéologie des ”élites” culturelles. On remplace, béatement, la réalité par la fiction et l’imagination. 

Le même Robert Ménard a déclaré avec lucidité : « moi, ce qui m’inquiète le plus est la faible mobilisation de la population musulmane. Des imams sont venus manifester avec moi mais pourquoi les musulmans étaient-ils si peu nombreux? Même si les islamistes radicaux sont une minorité, ils ont de l’emprise sur un certain nombre de quartiers. Ils font peur aux gens. Je ne suis pas sûr aujourd’hui que, même si certains musulmans ont envie de manifester, ils osent le faire. Dans certains quartiers, certaines filles se font insulter si elles ne portent pas le voile. Ma police municipale me rapporte que certains individus leur font des doigts d’honneur en criant ”Allah Akbar”. Cette réalité, nous devons la dire telle qu’elle existe. »

Dans le New-York Times, Marine Le Pen déclare que l’ennemi n’est pas l’islam mais « le fondamentalisme islamique » et qu’il faut « éviter l’amalgame », reprenant la langue de bois de l’idéologie dominante. En même temps, elle souhaite « renforcer le contrôle des frontières et des questions migratoires ».  De telles ambigüités sont dignes de l’UMP.     

Réponses aux mensonges du Premier ministre

Dans ses vœux à la presse, Manuel Valls, rappelant les émeutes de 2005 dans les banlieues en majorité immigrées a lancé, après les massacres des djihadistes, comme pour les expliquer en les excusant : « ces derniers  jours ont souligné beaucoup de maux qui rongent notre pays ou des défis que nous avons à relever. À cela il faut ajouter toutes les fractures, les tensions qui couvent depuis trop longtemps, et dont on parle peu, la relégation péri-urbaine, les ghettos, un apartheid territorial, social, ethnique, qui s’est imposé à notre pays. À la misère sociale, s’additionnent les discriminations quotidiennes, parce qu’on n’a pas le bon nom de famille, la bonne couleur de peau, ou bien parce que l’est une femme. » Essayons de rétablir la vérité, après ce discours de type soviétique. Un discours qui est, en fait, destiné à apaiser les députés de la ”majorité”, d’obédience trotskiste.

1) Les populations immigrées et leurs zones d’habitat bénéficient d’aides, d’exemptions, de favoritismes et de ”discriminations positives” massives et très coûteuses. Ce sont les Français de souche des classes moyennes et pauvre, peu aidés,  surtaxés, qui sont relégués dans les zones péri-urbaines.

2) Le racisme quotidien  s’exerce contre les Français de souche et contre les Juifs et non pas contre les populations immigrées. L’actualité fourmille de cas.

3) Les ”ghettos” d’immigrés extra-européens se sont formés parce que les populations autochtones ont fui  ces zones, à cause de conditions de vie insupportables et d’une hostilité à leur égard.

4) Les discriminations, violences et oppressions  contre les femmes proviennent du fait et du seul fait de l’islamisation des zones où elles se produisent .       

Au fond, M. Valls nous explique : ” les Français de souche sont racistes, tout est de leur faute”. Sauf que c’est l’inverse qui est vrai. M. Valls, qui est un grand bourgeois républicain qui vit dans les beaux quartiers méprise le peuple. Il fait penser à un apparatchik soviétique.

Les pompiers pyromanes

Les Français sont pusillanimes, inconstants et naïfs : Hollande et Valls ont rebondi en hausse dans les sondages à la suite de leur gestion des attentats et des paroles pseudo viriles du Premier ministre. Pourtant le pouvoir PS, un cran au dessus de la droite qui l’a précédé, est le premier responsable de la situation : augmentation de l’immigration (musulmane à 90%) et des naturalisations, apathie volontaire face à l’islamisation générale, laxisme judiciaire inscrit dans la loi, démolition et ”défrancisation” de l’Éducation nationale,  désorganisation des services de renseignements, etc.  Ce sont des pompiers pyromanes. Ils ont allumé l’incendie et ils veulent l’éteindre. Quitte à revenir en arrière (un peu) sur leurs utopies et leur déni de réalité, en prenant des mesures d’urgence qui ne serviront à rien.

Les attentats de janvier 2015 (qui ne sont qu’un début) sont la conséquence directe de toute la politique de l’oligarchie depuis quarante ans, droite et gauche confondues. C’est-à-dire un mélange d’angélisme et de cynisme qui a favorisé l’immigration et l’islamisation. Même s’il y avait eu une rigoureuse politique disciplinaire de ”francisation”, à l’école notamment,  cela n’aurait rien changé, vu la quantité et la proportion des populations allogènes.  Toute la sociologie historique, discipline qui a été fondée par Xénophon, Tite-Live et Tacite et qui repose aussi sur les considérations d’Aristote remarque une constante : la cohabitation de populations d’origine différente débouche nécessairement sur la guerre. Ce qui conforte une conception anthropologique anti-cosmopolite : chacun chez soi. 

Le ”choc des civilisations” (reprise du concept de Samuel Huntington) qui choque tant Marine Le Pen et l’UMPS confondus, est un fait et non pas un choix idéologique. Il est imposé par l’ennemi. Vouloir arrêter une guerre qui commence par des appels à l’armistice et à la négociation (esprit munichois de 1938) est d’une insondable stupidité. Ce refus de la guerre est sans issue puisque l’ennemi la veut. D’ailleurs, la situation actuelle en France et en Europe est sans issue – hors affrontement – parce que nous avons dépassé le point de non-retour. La pacification intérieure, le communautarisme harmonieux, l’intégration cool, l’assimilation forcée, sont  des rêves éveillés, tous parents, de Terra Nova à l’actuelle direction du FN. Du délire, de l’alcool idéologique pur, contre l’histoire, contre les faits, contre l’expérience du peuple.

Lorsque Marine Le Pen censure les propos d’Aymeric Chauprade, qui relèvent du simple bon sens, elle est, comme toute la classe politique – ou plutôt politicienne – dans le déni de réalité. Elle défend une certaine ”idéologie française”, exactement la même  que celle de Manuel Valls (s’en rend-elle compte ?) Cette idéologie – qui s’exprime chez Renan – part du principe utopique qu’une Nation n’est pas ethnique mais purement politique. C’est l’héritage de l’extrémisme cosmopolite de la Révolution. À l’époque, cette idée était innocente et gratuite puisque l’immigration n’existait pas. L’islam a été toujours été l’ennemi de la civilisation européenne, depuis le VIIe siècle, mais il n’est pas le danger majeur, s’il est exclu de l’aire européenne. Le danger majeur, c’est l’immigration de masse qui colonise et submerge, c’est si l’islam finit par devenir majoritaire chez nous. Un islam très minoritaire ne pose aucun problème. Mais un islam radicalisé (qui retrouve ses véritables racines) avec une base démographique en constante augmentation débouchera nécessairement sur la guerre civile. C’est cette évidence que le peuple sent et que l’oligarchie refuse de voir. Exactement comme l’aristocratie romaine des IVe et Ve siècle qui fermait les yeux sur les faits, qui allaient aboutir à l’effondrement de leur civilisation.     

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vendredi, 23 janvier 2015

Spying in the German Banana Republic

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Author: Vladimir Platov

Spying in the German Banana Republic

A German spy employed by Bundesnachrichtendienst (BND) was arrested in Berlin in early July 2014. He was charged with handing out the top secret documents to foreign secret services, namely the CIA. A few days later it was announced that  German law enforcement agencies began searching for another US spy that had been stealing information from the The Federal Ministry of Defence.

The general secretary of the Social Democratic Party (SPD) Yasmin Fahimi called for the adoption of a list of “effective countermeasures” that would allow Germany to protect its national secrets from being stolen by Washington. Speaking on  national TV Yasmin Fahimi said that: “We are not yet another banana republic.”

The incident involving a CIA spy uncovered within the BND ranks was perceived by most Europeans as total nonsense: a total of 218 top secret documents were stolen from BND by a 31-year-old employee Marcus R. over a period of two years while he was cooperating with the ”friendly” CIA. The White House was paying  “the loyal agent” according to the “banana republic,” rates up to and including 25 thousand euros, omitting glass beads and colored feathers.

However, according to the German newspaper Bild, the investigation found out this January that this double agent had provided the US intelligence with a list of 3,500 of BND employees, all who are currently working across the world. This can hardly be regarded as an expression of Washington’s friendship towards Germany.

Such aggressive US intelligence activities in Germany has become commonplace, but no prominent politician of this vassal state yet has voiced his concerns over this fact. Indeed, within the last few years, according to the German newspaper Suddeutsche Zeitung, BND has been transferring the personal data of German citizens to the US National Security Agency (NSA), via to the world’s largest center-neutral Internet exchange point DE-CIX in Frankfurt. According to the newspaper, the NSA has been intercepting up to 500 million phone calls and Internet messages in Germany per month. And all this was done despite the fact that private information is protected by the German Constitution, yet it seems that the well-being of its “big brother” is by far more important to German politicians that their own Constitution. In addition, the NSA had made a number of attempts to use DE-CIX to obtain a profile on the European Aerospace and Defense group and its French management, a fact  released by Edward Snowden last year.

According to numerous publications in Bild and Sonntag, more than a dozen employees of German ministries and departments are still working as CIA informants.

One should note that a sharp increase in  US intelligence activities against Germany have been observed as early as October 2013, when Edward Snowden announced that the CIA and NSA tapped all of Angela Merkel’s phones. The scandal was followed by a phone conversation on this matter between the German Counsellor and the US President in January 2014. Shortly after, the US declared a policy of “no spying against the leaders of friendly countries.”

In response to the revealed information about the phone tapping at the end of 2013, Merkel established a committee to investigate foreign electronic surveillance, which included  representatives from the ruling parties – the Conservatives and the Social Democrats along with “green” and “left” opposition figures. However, the latter stated that the committee is not interested in a thorough investigation of all the circumstances of US intelligence activities in Germany due to the desire to avoid the deterioration of relations between “fellow states” – Germany and the United States.

England, speaking as the most loyal vassal of Washington, has been trying to justify recent US intelligence activities in Germany on the pages of the online magazine The Daily Beast, by trying to convince the audience that the need for surveillance over Germany is a must “given its intense business and political ties to Russia and Iran, and Moscow’s decades-long cultivation of intelligence assets and collaborators from the first Cold War up through the current one, American intelligence agencies would be crazy not to conduct intensive espionage operations in Germany. 

Last summer, while referring to the scandal surrounding the activities of US intelligence in Germany, the President of the European Commission , Jean-Claude Juncker in an interview with foreign journalists noted that there may be a crisis of trust between the EU and the US and that authorities must try to explain to their American partners that friends are listening to each other, but don’t wiretap each other. According to Juncker this incident could lead to a crisis of confidence – not only in regards to transatlantic relations, but also among EU citizens.

It’s hard not to sympathize with Germany’s hardships and the lack of decency its citizens face, therefore it’s only natural that anti-American sentiments will grow. According to surveys, more than half of Germans believe in these circumstances that it’s dangerous to cooperate with the US ever more closer and they expect their Chancellor to give Washington a response, the one Angela Merkel had promised to give last year, but never dared.

Still, if Washington has been treating Germany like a regular “banana republic”, one can only imagine what it has been doing to smaller countries in Europe, across the Middle East, and in Southeast Asia as well. And maybe none of these countries are actually aware of what is going on if their citizens have been reading the White House propaganda outlets that haven’t touched upon the illegal activities of American intelligence agencies elsewhere around the world?

Vladimir Platov, Middle East expert, exclusively for the online magazine “New Eastern Outlook”
First appeared:
http://journal-neo.org/2015/01/21/rus-bananovaya-respublika-germaniya/

Les veaux sont des Français comme les autres...

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Les veaux sont des Français comme les autres...
 
Le système fonctionne à merveille, on vient d’en avoir la démonstration éclatante. Récapitulons.
 
Ecrivain
Fondateur du NON
Ex: http://www.bvoltaire.fr 
 

Saint-Martial-le-Vieux n’est pas seulement le milieu de nulle part, c’est aussi le centre du monde. C’est le laboratoire du futur. « Les Français sont des veaux », disait de Gaulle. À Saint-Martial, on va vous montrer comment les traiter.

Élevage hors-sol, mort halal : c’est exactement le programme remplaciste pour la patrie.

La première partie est à peu près réalisée : si élevage est un trop joli mot pour désigner le sort promis aux veaux de Saint-Martial (confection industrielle de barbaque ou chosification du vivant seraient plus exactes), éducation est pareillement trop flatteur pour désigner ce que prodigue notre système scolaire. Depuis trente ou quarante ans, les pauvres petits Français sont élevés hors-sol eux aussi, ils ne goûtent jamais à l’herbe de l’histoire ni n’aperçoivent le ciel de la littérature. En ce sens, pour les rejetons d’un peuple éminemment historique et par excellence littéraire, la Grande Déculturation à l’œuvre est en même temps, comme pour les veaux de l’usine à veaux, une Grande Dénaturation.

L’usine à veaux scolaire ne se soucie plus de la saveur régionale ou nationale de ses produits, elle ne prétend plus s’occuper de culture et moins encore de nature, notion dangereusement proche de concepts aussi périlleux que l’origine, voire l’essence ou la maudite race. Dans l’effondrement général de la transmission, elle ne met plus son point d’honneur qu’à l’enseignement d’une seule valeur, mais sur celle-là elle se montre intraitable : j’ai nommé l’antiracisme, géniale appellation publicitaire pour couvrir le remplacisme, un terme beaucoup moins vendable et vendeur pour désigner la disposition à être remplaçable, l’impatience d’être remplacé. Chez les veaux, nos infortunés modèles, il s’agit d’un consentement industriellement incorporé à être mangé, de préférence au Maghreb, puisqu’il semble que le marché soit là, pour eux aussi.

Le système fonctionne à merveille, on vient d’en avoir la démonstration éclatante. Récapitulons.

Les caricaturistes d’un affreux journal qui a construit toute son image sur l’idiote transgression et sur la répudiation emphatique de tout toilet training sont effroyablement massacrés en plein Paris, ainsi que quelques autres victimes soigneusement choisies. Les meurtriers revendiquent hautement leur appartenance à une religion et à une civilisation qui sont en train, de moins en moins insidieusement, de façon de plus en plus ouvertement revendiquée, de coloniser la France et l’Europe. Dans un monde logique, dans un monde d’avant la chosification des veaux et la vitellisation des citoyens, on aurait pu s’attendre à un spasme de refus de ce qui survient. Rien de tel : grâce aux merveilleux effets de l’industrie de l’hébétude, de la production remplaciste de masse de remplacés consentants, les Français descendent par millions dans la rue pour bien signifier leur attachement au Grand Remplacement. C’est le vivre ensemble qui les tue, ils marchent pour crier leur goût du vivre ensemble. Leur vrai slogan n’est pas Je suis Charlie mais, en hommage à Bossuet, À bas les effets, vive les causes !

Trois jours plus tard, ils se ruent en plus grand nombre encore pour s’arracher un journal à demi-mort avant les meurtres, ragaillardi par la tragédie, et qui n’a jamais fait que souiller tout ce qu’ils ont pu être d’un peu grand quand ils étaient encore un peuple.

Mais le meilleur est pour la fin et montre à quel point l’usine à veaux est efficace.

Le roi des veaux n’était pas très populaire, avant le drame : certains veaux commençaient même à avoir des doutes sur les fins dernières de ces chaînes de fabrication qu’il vantait en toute occasion. Or, extraordinairement, les premières morts halal s’abattant sur eux ne les convainquent que d’une chose : qu’il faut soutenir l’industrie du veau, témoigner leur attachement à leurs chefs et faire un triomphe au directeur de l’usine. La cote de popularité de François Hollande fait un bond de vingt points.

Sanctions made in USA. Qui donc est le dindon de la farce?

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Sanctions made in USA. Qui donc est le dindon de la farce?

Auteur : Françoise Compoint
Ex: http://zejournal.mobi

Le 10 décembre dernier, la Libre Belgique publiait un article reprenant les estimations de Dmitri Medvedev quant aux pertes qu’avait déjà et qu’allait inévitablement essuyer l’UE suite, de un, aux sanctions infligées à la Russie, de deux, à l’embargo qu’elle introduit en réponse.

On se rappellera que lesdites sanctions avaient été présentées comme une réaction immédiate et nécessaire quoique regrettable à l’annexion de la Crimée et au soutien apporté à la rébellion du Donbass. Moins d’un an plus tard, on s’aperçoit que le dindon de cette éblouissante farce n’est pas vraiment celui que l’on croyait.

Initialement, l’hystérie médiatique qui accompagna le retour de la Crimée en Russie n’avait d’autre raison objective que la déception des USA d’avoir perdu un point de pivot stratégique donnant accès aux mers chaudes. Trop occupée à traiter ses problèmes internes, l’UE était plutôt à la traîne avant que Washington ne la convainc, avec une maladresse réservée aux dupes, que le même sort – un référendum démocratique faudrait-il croire ( ?) – serait réservé aux pays plus faibles, intégrés ou non à l’UE (et/ou à l’OTAN) qu’importe. Les pays Baltes avaient notamment été mentionnés comme les « prochaines cibles » de Poutine l’impérialiste. Le temps de réchauffer les élites politiques européennes et l’opinion publique à coups de dénaturations factuelles et de mises en garde hypocrites, de réanimer cet alarmisme paranoïaque hérité de la Guerre Froide, les médias en rajoutèrent une couche suite au crash du MH-17 le 17 juillet qui devait montrer à la communauté internationale le vrai visage de cette insurrection dite « pro-russe ». Aucun observateur présent lors du référendum en Crimée ne put ni même n’eut jamais l’envie de prouver que celui-ci se fit sous la contrainte. L’enquête esquissée autour de la tragédie du Boeing ne conduit à rien. Autant dire qu’elle restera sans suite. Néanmoins, les sanctions non seulement n’ont pas été levées mais ont motivé une troisième vague dite sectorielle dont l’UE pâtit autant que la Russie si ce n’est plus.

En effet, début décembre, les pertes avérées de l’UE s’élevaient à 40 milliards d’euros. Une perte plus importante de 50 milliards d’euros est prévue pour 2015 ce qui nous amène à 90 milliards d’euros de dommage pour cet organisme en crise profonde qu’est l’UE et la zone euro. Les pertes de la Russie sont estimées à quelques dizaines de milliards de dollars, constat qui sans être réjouissant montre toutefois que le sanctionnateur est à peu près dans la même posture fâcheuse que celui qu’il dit sanctionner. Remarquons bien que cela vaut pour l’UE !

Comme à toute chose malheur est bon, le Kremlin a vite fait bien fait saisi l’occasion. Profitant de la dépréciation du rouble – encore une facette des sanctions que l’on préfère passer sous silence car il faudrait alors analyser les véritables raisons de la chute du baril – il a racheté la quasi-totalité de ses actifs gaziers et pétroliers pour une somme dérisoire récupérant de la sorte près de 20 milliards de dollars en l’espace d’à peine quelques jours.

Mais il y a mieux ! Premiers promoteurs des sanctions antirusses, préoccupés par l’unité et la sécurité ô combien fragiles de l’UE, les USA ... ont augmenté de 23% leurs exportations vers la Russie alors donc que les exportations européennes ont chuté d’environ 10%.Quid des sanctions et des facteurs qui les auraient motivé ?

CQFD : l’Amérique a joliment berné le Vieux Continent en le coupant autant que possible de la Russie. Laissant aboyer, passez-moi ce vulgarisme, les élites politiques unionistes, ils n’ont pas arrêté le mouvement de leur caravane en diversifiant leurs échanges au détriment de cette UE dont Mme Nuland avait dit dans un style aussi peu élégant que clair ce qu’il convenait d’en faire. Pour autant, ce fameux traité transatlantique sur le libre-échange, finira-t-il par passer ? C’est certainement l’effet recherché. Entre autres.

En attendant, on s’aperçoit que la chaotisation de l’Ukraine n’est pas sans engendrer un processus similaire au coeur de l’UE. L’impact des sanctions est tel qu’il a contribué à diviser davantage encore eurosceptiques et euroconvaincus si bien que les contradictions déchirant initialement Kiev sont la tragique quintessence de celles qui déchirent à l’heure actuelle les élites politiques et les populations de l’UE.

Il en ressort que l’espace européen n’est rien d’autre dans le cas présent qu’un immense terrain d’affrontement économique entre la Russie et les USA tout comme l’Ukraine est un terrain d’affrontement, dans un sens hélas plus strict, entre l’hégémonie otanienne et le souverainisme westphalien du continent eurasiatique. Il faut arrêter de raisonner en termes de sanctions. Celles-ci ne sont qu’un symptôme très secondaire d’une guerre sans merci dans laquelle l’Europe s’implique avec une maladresse suicidaire sans vraiment pouvoir définir son rôle.

 - Source : Françoise Compoint