Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 23 février 2011

Krantenkoppen - Februari 2011 (2)

chien_journal.jpg

Krantenkoppen
 
Februari 2011 (2)
 
Wilders wil namaaksite aanpakken
PVV-leider Wilders wil juridische stappen zetten tegen de makers van een site die de draak steekt met zijn partij.
http://www.rtl.nl/(/actueel/rtlnieuws/)/components/actuee...
 
'Germanen stimuleerden economische bloei'
AMSTERDAM -  Oost-Nederland kwam in de laat-Romeinse tijd economisch tot bloei door de aanwezigheid van Germaanse stammen. Deze conclusie, die archeoloog Henk van der Velde trekt in zijn promotieonderzoek voor de Vrije Universiteit (VU), staat haaks op de algemene historische visie die vooral de strijd tussen de Germanen en de Romeinen in de derde eeuw na Christus benadrukt.
http://www.telegraaf.nl/binnenland/9079537/___Nederland_b...
 
Oosterhuis nuanceert uitspraken over Beatrix
Koningin Beatrix heeft niet gezegd of gesuggereerd dat haar kersttoespraak is gecensureerd. "Het is mijn persoonlijke interpretatie en beleving", zegt theoloog en dichter Huub Oosterhuis zondag in een verklaring. "Ik denk dat ik daarin niet alleen sta en dat velen met mij van mening zijn dat de krampachtigheid van het huidige gedoogbeleid op vele wijzen doorwerkt."
http://www.trouw.nl/nieuws/nederland/article3433186.ece/O...
 
ChristenUnie wil grondwetswijzing tegen sharia
Ergens doet het denken aan die mop over leeuwenpoeder: de man die uit het treinraampje telkens snufjes wit spul werpt en aan een toekijkend jongetje uitlegt dat dat tegen de leeuwen is. “Maar er zijn hier toch geen leeuwen?” “Zie je wel, het werkt!”
http://www.krapuul.nl/shrtnws/26824/christenunie-wil-gron...
 
Moslimomroepen krijgen geen zendtijd
Niet een van de aanvragers van moslimzendtijd krijgt een licentie.
Dit heeft het Commissariaat voor de Media donderdag besloten.
De Stichting Samenwerkende Moslim Organisatie Nederland (SMON) reageerde vrijdag verontwaardigd op dit besluit. Na de intrekking van de licentie van de Stichting Samenwerkende Moslim Organisatie Nederland (SMON) in augustus 2010, behandelde het commissariaat de aanvragen voor een licentie uit 2009 opnieuw.
http://www.bndestem.nl/regio/8179906/Moslimomroepen-krijg...
 
 

Le kémalisme, parenthèse de l'histoire turque

Mustafa_Kemal_Atat%C3%BCrk.gif

Le kémalisme, parenthèse de l'histoire turque
Aymeric CHAUPRADE
Ex: http://realpolitik.tv/
Voici ce que j’écrivais il y a plus de 3 ans dans Valeurs actuelles, à propos de la Turquie et plus généralement des expériences modernisatrices dans le monde musulman. L’analyse insiste sur la question de l’identité islamique qui continue d’être occultée dans les analyses dominantes des médias lesquels se font plaisir en affirmant que les peuples tunisien et égyptien rêvent de devenir comme nous. Il faudrait ajouter à cet article centré sur l’aspect identitaire, la dimension économique. La hausse des prix des matières premières a souvent été le facteur déclencheur de révolution lorsque les conditions d’épuisement du régime politique étaient arrivées à maturité.
Article paru dans Valeurs actuelles en 2007

Depuis plus de dix ans maintenant, le parti fondé par Mustapha Kemal, instrument de la laïcisation et plus largement de l’occidentalisation de la société turque, est écarté du pouvoir au profit des islamistes.

La question fondamentale que les Européens doivent alors se poser est la suivante : est-ce l’islam politique qui apparaîtra un jour comme une courte parenthèse de l’histoire de la Turquie moderne, ou est-ce au contraire la modernité kémaliste qui sera digérée par la « longue durée » de l’islam turc ?

Depuis leur entrée dans l’islam, les destins des aires culturelles turque, iranienne et arabe sont plus que jamais liés. Au XXème siècle, ces trois mondes ont tenté de s’occidentaliser en faisant reculer l’emprise de l’islam sur leur société civile. Ils vivent désormais, en décalage, la crise des idées modernes venues d’Europe.

L’Iran, avec la Révolution islamique de 1979, a rejeté l’occidentalisation à marche forcée voulue par le Shah ; au point d’amener des courants nationalistes, religieux et marxistes à se liguer autant contre le retour à l’Iran préislamique que contre la projection dans la modernité occidentale. La Révolution s’étant faite dans un contexte de développement accéléré (le PIB par habitant est passé de 176 à 2160 dollars entre 1963 et 1977), sa principale cause est donc identitaire : la majorité des Iraniens a considéré que l’islam était indissociable de l’identité nationale iranienne.

Le monde arabe aussi, soulevé par les Nasser, Saddam Hussein et Yasser Arafat, est également revenu à l’islamisme. L’échec des chefs nationalistes arabes face à l’alliance américano-israélienne, la corruption des élites et l’argent saoudien expliquent l’effondrement du panarabisme. On oublie souvent que ce nationalisme arabe, semé par l’Expédition d’Égypte de 1798, et qui emprunta tant aux théoriciens français et allemands du nationalisme, fut largement la conséquence de la levée des Jeunes Turcs contre l’ottomanisme.

Les unes après les autres donc, les expériences modernes du monde musulman s’effondrent et, même si les choses s’y font plus lentement et plus calmement, la Turquie n’échappe pas à ce retour à l’identité islamique, pas plus d’ailleurs que l’immigration musulmane d’Europe occidentale.

Pour le comprendre, il faut revenir aux causes du surgissement des idéologies modernisatrices en terre d’islam.

A l’origine, il y a la prise de conscience par le monde musulman que la religion islamique, venue après les « premières prophéties juive et chrétienne » et jusqu’alors en tête de la course à la puissance, est en train de perdre la direction de l’histoire.

Au XVIème siècle, l’ouverture des routes maritimes et la découverte de l’Amérique privent le monde musulman de sa qualité de centre incontournable du commerce mondial.

Entré dans le déclin, l’islam doit désormais se demander pourquoi. Une partie de ses intellectuels accepte alors de se rendre à l’évidence : c’est la place privilégiée de la raison dans leur religion qui a donné aux Européens un tel avantage.
Il faut donc accepter au XVIIème siècle ce qui n’a jamais été accepté avant : ouvrir une fenêtre sur la modernité européenne. Jusque-là, l’islam n’a toléré qu’une (modeste) intrusion de la philosophie grecque préchrétienne dans son système de pensée. Désormais, il lui faut apprendre de ceux qu’il juge inférieurs, les Chrétiens.

Mais la modernité n’est admise qu’en tant que moyen de redevenir plus fort que l’Occident chrétien, non en tant que fin. On lui emprunte des éléments, mais sans adhérer au changement de perspective qu’elle contient, car alors cela signifierait une altération de l’islam.

Cette réalité historique que nos élites ne veulent pas voir est à la fois simple et terrible : le mouvement d’occidentalisation en Turquie, comme dans le reste du monde musulman, trouve sa source dans la volonté de retrouver la supériorité militaire face à l’Occident en progrès.

C’est ce qui explique que la laïcité turque n’en est pas réellement une et que le kémalisme apparaîtra un jour comme un épiphénomène de l’histoire de la civilisation turco-islamique.

On a ainsi pour habitude d’opposer, à propos de la Turquie, les partisans de la laïcité à ceux de l’islamisme. Soit, mais si la « Turquie moderne » est réellement moderne, comment expliquer l’acharnement constant de son État à faire disparaître ses minorités chrétiennes ?

Les médias parlent des assassinats de plus en plus fréquents de prédicateurs chrétiens afin de souligner qu’ils ne sont que l’expression marginale d’une frange minoritaire de radicaux, d’ailleurs condamnée par les tribunaux turcs. Mais ils passent sous silence le fait que ces même tribunaux intentent des procès aux musulmans qui se convertissent au christianisme, pour « insulte à la turcité ». Un pays où la conversion est punie par la loi est-il vraiment un pays laïc ?

Faut-il rappeler aussi, au risque de choquer, qu’après les sultans ottomans, le premier président de la Turquie moderne, comme les forces turques débarquant à Chypre en 1974, eurent droit à la qualification de « gazi » ? Ce terme honorifique qui vient de l’arabe « ghaziya » ne fait-il pas écho à la « glorieuse » époque des incursions à des fins de conquête, de pillage ou de captures d’esclaves, que pratiquaient les partisans du Prophète Mahomet ?

L’État turc est laïc parce qu’il n’est pas théocratique : ce ne sont pas des religieux qui le dirigent et la sphère politique y a gagné, grâce à Atatürk, une certaine autonomie. Pour autant, l’État turc reste bien le garant de l’identité musulmane du pays et de la propagation de l’islam à l’étranger, comme le montre son soutien à des groupes islamiques radicaux dans les Balkans, ou dans cet immense Turkestan d’Asie centrale.

« Mais les islamistes sont des démocrates ! » s’écrient certains en Occident. Ils « vaudraient même plus » que ces militaires turcs héritiers de ce jacobinisme autoritaire qu’est le kémalisme.

Logique ! Dans tous les pays musulmans les islamistes sont aujourd’hui majoritaires face à des gouvernements occidentalistes qui, menacés, « verrouillent », à des degrés divers, le champ politique. En faisant pression sur ces gouvernements modernisateurs mais autoritaires, les Européens ne font qu’accélérer la prise de pouvoir des islamistes, leurs véritables ennemis.

Hier les mouvements occidentalistes du monde musulman tentèrent de se servir de notre modernité pour redevenir plus forts que nous ; aujourd’hui, les islamistes tentent de se servir de nos idées démocratiques pour arriver au pouvoir et y appliquer leur programme de désoccidentalisation radicale, avec un seul et même objectif, obsessionnel : la revanche sur l’Occident.

Aymeric Chauprade

mardi, 22 février 2011

Will Multiculturalism End Europe?

integration-gros_174033p.jpg

Ex: http://takimag.com/

Will Multiculturalism End Europe?  

 

By Patrick J. Buchanan

Multiculturalism has “totally failed,” says German Chancellor Angela Merkel.

“State multiculturalism has had disastrous results,” says Britain’s David Cameron.

Is multiculturalism a failure in France? “My answer is clearly yes, it is a failure,” says President Nicolas Sarkozy.

Ex-Prime Minister Jose Maria Aznar has declared multiculturalism a failure in Spain, saying it divides and debilitates Western societies.

Only in Canada and the U.S., it seems, is the issue still in dispute.

Yet these European leaders are not leading anyone. They are far behind the people, and their belated appreciation of the idea of national identity is but a product of political panic. Take Merkel in Germany.

Last summer, Thilo Sarrazin published a book the title of which may be translated as “Germany Abolishes Itself.”

Sarrazin argued that Germany’s gastarbeiters, guest workers—Turks, Kurds, Arabs—are dumbing down the nation. While Germany’s birth rate fell below replacement levels decades ago, these foreigners with less intelligence and much higher dropout, welfare and crime rates are rapidly replacing the declining German population.

“It is a matter of culture,” said Sarrazin, and “Islam is the culture.” This is why Muslim immigrants are “socially, culturally and intellectually inferior to most everyone else.” Yet Sarrazin did use the phrase a “genetic minus” to describe migrants from the Middle East.

Were these the ravings of a neo-fascist intellectual and closet admirer of the late Fuhrer? Not at all. Sarrazin was a proud member of the Social Democratic Party of Willy Brandt and a board member of the Bundesbank.

With Merkel and the German establishment howling for his head, Thilo resigned, unrepentant. Two-thirds of Germans said he had a right to speak his mind, a third said they agreed with him, and “Germany Abolishes Itself” has sold over a million copies.

It was in response to the firestorm of the Sarrazin affair that Merkel discovered that multiculturalism was a failure. Her EU colleagues have since been falling all over one another to agree.

Another factor has contributed to the sudden awakening of the EU’s elite—an explosion of anti-immigrant parties that are siphoning off working-class voters from socialist parties and nationalist voters from conservative parties.

Among these are Jean-Marie Le Pen’s National Front in France, the British National Party, the Vlaams Belang in Belgium, Geert Wilders’ Freedom Party in Holland, the Swiss People’s Party of Christoph Blocher, which won the battle to ban the burka, the Austrian Freedom Party and Alliance for Austria’s Future, the Jobbik Party of Hungary, the Lega Nord in Italy, which favors secession, the Danish People’s Party, and the Sweden Democrats, who just won a toehold in parliament.

What these parties share is that all are anti-immigrant, anti-Muslim and ethnonational. They want to retain, or restore, a nation of, by and for their own kind, with its own history, holidays, heroes, language, literature, music and art. They are fiercely resistant to any dilution of the ethnic composition or cultural character of their countries.

What is the menace of multiculturalism these people see?

From Moscow to Marseilles, from Stockholm to Sicily, they see the Muslims pouring in and creating tiny nations within the nation, and being unwilling to embrace a new identity as Englishmen, French or German.

And their fears are not unjustified.

For just as the populist parties are deeply ethnonational, proud of their identity as Swiss, Austrian, German, English, Dutch or Flemish, the newcomers, too, are deeply ethnonational: Turkish, Arab and African.

And Islam is a faith that is itself anti-multicultural.

Devout Muslims do not believe all religions are equal. They believe there is one God, Allah, and submission to his law is the path to paradise. They do not believe in freedom of speech and the press if it means mocking the Prophet. They do not believe in Western dress codes or mixing men and women in schools and sports. They do not believe all lifestyles are equal. Some think adulterers should be stoned and honor killings are justified for girls who disgrace the family.

They wish to live their faith and their culture in our countries, to live alongside us but to dwell apart.

“If you come to France,” said Sarkozy last week, “you accept to melt into a single community, which is the national community, and if you do not want to accept that, you cannot be welcome in France.”

A little late for that. Some 5 million to 8 million Arabs and Muslims are in France, their birth rate is higher, and more are on the way.

The real questions: Whose idea was it to bring these people in? And what do France, Britain and Germany do if they say: This is a democracy, we will live as we wish to live, according to our beliefs, not yours.

How does a liberal, permissive society that celebrates diversity impose its values on a militant immigrant minority that rejects them?

Answer: It doesn’t. All the rest is chatter.

This is what James Burnham meant when he wrote that liberalism is the ideology of Western suicide.

Volonté populaire, volonté identitaire?

Volonté populaire, volonté identitaire ?

Par Jean-David Cattin

Encore une fois en quelques mois, la Suisse fait des envieux dans toute l’Europe. Le peuple (56.3%) ainsi que les cantons* ont repoussé l’initiative «contre la violence des armes» émanant de la Gauche et des milieux pacifistes. Celle-ci visait principalement à créer un registre national des armes, à interdire les armes automatiques ainsi que les fusils à pompe, elle aurait enfin obligé tout militaire à déposer son arme à l’arsenal en dehors de ses périodes de service.**

Qui sont ces Suisses qui refusent coup sur coup la construction de minarets, exigent l’expulsion des criminels étrangers pour enfin maintenir une de leurs traditions ancestrales ? Ce sont simplement des Européens qui ont la chance de pouvoir s’exprimer. Si l’on regarde les résultats de plus près, on s’aperçoit que ce sont surtout les villes qui ont soutenu l’initiative alors que les campagnes l’ont massivement rejetée. À Genève, à Zurich ou à Bâle, les bobos citoyens du monde à la sauce Manu Chao et les élites mondialisées à la sauce Jacques Attali sont aussi nombreux qu’à Paris, Londres ou Berlin. La différence c’est qu’en Suisse, le peuple, celui qui n’a pas honte d’aimer son pays, celui qui connait les effets dévastateurs de la mondialisation sans en percevoir les dividendes, a le droit à la parole.

C’est cela qui à chaque fois rend fou de rage les éditorialistes de la totalité des quotidiens suisses. Issus de ces milieux urbains où il est de bon ton de s’extasier devant l’exotisme et la diversité, ils ont une nouvelle fois été unanimes à déverser leur mépris du peuple et des traditions au lendemain de la votation de dimanche passé. Persuadés de leur supériorité, jamais ils n’admettront avoir eu tort pour la simple et bonne raison que la notion même d’enracinement les révulse.

Si ceux-ci semblent irrécupérables, il semble que ces votations successives ont eu un effet sur certains politiciens de la droite bourgeoise, essentiellement alémaniques. Dans un document intitulé «Pour un contrôle pragmatique de l’immigration en adéquation avec les besoins de la Suisse», le parti Libéral-Radical*** va même jusqu’à dire : Le mélange de différentes cultures n’est pas toujours bénéfique pour notre pays, contrairement à ce que veut nous faire croire la Gauche. En bref, ce document réclame une immigration essentiellement européenne et veut limiter au minimum prévu par le droit international le regroupement familial et l’asile. La nouveauté fondamentale présente dans cette réflexion des libéraux suisses c’est qu’à coté de considérations économiques, comme le recours à une main d’œuvre qualifiée, figure des soucis identitaires. Gardons-nous néanmoins de toute joie excessive. Les élections fédérales de l’automne 2011 ne sont certainement pas étrangères à cette soudaine prise de conscience.

Que cela soit du à la conjoncture économique ou bien à des échéances électorales, la thématique identitaire s’impose de plus en plus dans la bouche des grands dirigeants européens. En témoignent les récentes prises de position d’Angela Merkel, James Cameron ou Nicolas Sarkozy sur l’échec du multiculturalisme. Ces politiciens de la droite libérale, pourtant mondialistes convaincus, ont bien compris qu’ils n’arriveraient pas à se maintenir s’ils ne prenaient pas en compte ce qui devient une préoccupation grandissante des peuples européens. Les peuples européens n’ont pas dit leur dernier mot.

Jean-David Cattin
Membre du bureau exécutif du Bloc identitaire

* Une double-majorité est requise pour qu’une initiative populaire soit acceptée
** Trois semaines par an
*** Droite économique


Article printed from :: Novopress.info France: http://fr.novopress.info

URL to article: http://fr.novopress.info/78796/volonte-populaire-volonte-identitaire-par-jean-david-cattin/

NATO-Politik und die inneren Probleme Russlands

soldat-russe-2.jpg

„Wir haben keine Angst vor anderen“

Duma-Abg. Rodnina zur NATO-Politik und den inneren Problemen Rußlands

Ex: http://www.zurzeit.at/

Was sind die größten Herausforderungen, die Medwedew in den nächsten Jahren zu bewältigen haben wird?

Rodnina: In erster Linie wird Medwedew die sozialen Probleme – Bildung, Gesundheit, leistbare Wohnungen – zu bewältigen haben, die in Rußland sehr groß sind. Außerdem ist das Lebensniveau sehr unterschiedlich, von den städtischen Zentren entfernt sehr niedrig, sodaß wir etwas unternehmen müssen. Außerdem gehört zu den wichtigsten Zielen die Modernisierung der Industrie und der Wirtschaft insgesamt. Wir sind mit dem Erbe der Sowjetunion konfrontiert, in den letzten 20 Jahren ist kaum etwas geschehen, und ich denke, daß es an der Zeit ist, einen wirklichen Durchbruch zu schaffen wie etwa nach der Revolution oder nach dem Zweiten Weltkrieg, wo alles mobilisiert wurde, um das Land auf Vordermann zu bringen.

Rußland ist stark von einem Bevölkerungsrückgang betroffen. Welche Folgen wird diese demographische Entwicklung für Rußland haben?

Rodnina: Die Demographie hängt sehr eng mit den sozialen Problemen zusammen. Wenn die Löhne niedrig, die Wohnsituation schlecht ist und das Gesundheitssystem zu wünschen übrig läßt, von welcher Familienplanung sollen wir da reden? Das Gesundheitssystem hängt auch mit der fehlenden Infrastruktur zusammen. Bei uns scherzt man oft: „Rußland hinter dem Ural wird nie von jemanden erobert werden, weil es einfach keine Straßen gibt, wo die Eroberer hinkommen“. Aber ich kann Ihnen bestätigen, daß dort moderne Gesundheitszentren, Geburtskliniken errichtet werden. Darüber hinaus ist noch ein großes Problem für unser Land, daß die meisten Männer nicht einmal ihr Pensionsalter erreichen.

Wegen Alkoholmißbrauchs?

Rodnina: Das hängt nicht nur mit dem hohen Alkoholkonsum zusammen, sondern mit den allgemeinen schlechten Lebensbedingungen. Außerdem ist das Drogenproblem aktuell, weil wir in der Mitte der Drogenrouten von Zentralasien nach Europa liegen. Und ganz schlimm finde ich es, daß die Menschen das Interesse verloren haben, in diesem Land zu leben. Sehr viele sind, besonders nach dem Zerfall der Sowjetunion, ausgewandert, sie sehen in Rußland keine Perspektive mehr und haben deshalb kein Interesse mehr, auf ihre Gesundheit zu achten.

In der Ukraine kommt es zu einem Wechsel im Präsidentenamt. Wird es mit dem Ende der Ära Juschtschenko auch zu einem Ende der Einkreisung Rußlands durch die NATO kommen?

Rodnina: Es hängt nicht davon ab, wer in der Ukraine regiert, weil die russische Position so bleibt wie sie ist. Wir haben keine Angst vor der NATO, sondern es geht darum, daß sich die NATO, wenn man es so sagen will, unanständig benimmt. Diese Allianz dürfte vergessen haben, wofür sie 1949 gegründet wurde, und das, was sie in den letzten 20 Jahren zu machen versucht, weicht unglaublich stark von ihrem eigenen Statut ab. Um Klartext zu reden: Das ist ihre Psychologie, weil sie jemanden braucht, den sie bekämpfen kann. Aber wenn sich in einer Gesellschaft die Waagschale zugunsten den Militärs neigt, dann ist das ein Problem. Außerdem ist die NATO ein Bündnis, wo ein Gast (die USA, Anm. d. Redaktion), über Europa bestimmen will.

Wenn ich Sie richtig verstehe, dann werfen Sie den Europäern Schwäche gegenüber den USA vor.

Rodnina: Ja, das kann man so sagen. Die Amerikaner haben sich in den letzten hundert Jahren nicht nur unanständig benommen, sondern ich gehe so weit zu sagen, die USA waren eine politische Prostituierte in der Weltpolitik. Und noch etwas: die Amerikaner haben unzählige Kriege geführt, aber eigentlich nirgendwo gewonnen. Sie sind ein Land, das während des Zweiten Weltkrieges zum Unterschied von den meisten europäischen Ländern nicht zerstört wurde, das so gut wie keine Opfer getragen hat, darüber hinaus haben sie sehr viel durch den Zweiten Weltkrieg verdient, und dann kann man natürlich leicht groß und stark sein. Aber ich glaube auch, daß die USA die Fehler der Sowjetunion wiederholen. Sie wissen ja, wie die Geschichte ausgegangen ist, als die Sowjetunion versuchte, auf Europa Druck auszuüben. Die USA sehen sich gerne als ein Weltgendarm, aber um diese Funktion auch auszuüben, genügt es nicht, sich nur so zu nennen, sondern man muß auch danach handeln. Allerdings muß ich auch betonen, daß ich zehn Jahre in den USA gelebt habe und dieses Land liebe.

Präsident Medwedew möchte eine multipolare Weltordnung schaffen. Ist dieses Konzept verwirklichbar oder besteht die Gefahr, daß Rußland zwischen dem euro-atlantischen Block auf der einen und China auf der anderen Seite aufgerieben wird?

Rodnina: Wir haben keine Angst davor, weil wir in der Geschichte schon immer zwischen China und Europa waren. Das ist einfach unsere Art zu leben, und der Wunsch, unabhängig und souverän zu sein, hat mit der Mentalität der russischen Bürger zu tun. Und darüber hinaus gibt s noch eine vierte Macht, die islamische Welt.

Aber wann immer in der Geschichte versucht wurde, von unserem großen Land ein Stückchen des russischen Kuchens abzuschneiden, haben wir uns gewehrt. Wir haben viel und sind zufrieden damit und wollen gute Nachbarn sein, aber was uns gehört, das gehört uns.

 
Das Gespräch führte Bernhard Tomaschitz.

Multiculturalism is Dead - Where Do We Bury the Body?

Multiculturalism is Dead – Where Do We Bury the Body?

By Jim GOAD

Ex: http://takimag.com/

Suicide.jpgI’ll never forget a painting I saw at a West Berlin youth hostel in 1985. The background depicted bombed-out ruins, presumably Dresden after the Allied firestorm. In the foreground were two women, their backs to us as they faced the charred, blown-out buildings. One woman was starting to lift her arm in a Sieg Heil salute, while the other rushed to grab her arm and stop her.

What a weird image it was, mixing national pride with national defeat and national self-loathing.

After World War II ended, no nation on Earth has been force-fed as many Guilt Sandwiches as the Germans, despite the fact that they’d lost seven to nine million of their own Volk in that conflict. One never hears about “the nine million.” It’s nearly verboten to even mention them.

When I saw that painting in 1985, Germany had already endured four decades of post-WWII shaming. Despite all that, I knew that sooner or later, that one lady would tire of holding down the other lady’s arm.

Sixty-five years after World War II’s end, Germany is finally becoming OK with being German again. On October 16 while addressing her Christian Democratic Union party, German Chancellor Angela Merkel said:

In Frankfurt am Main, two out of three children under the age of five have an immigrant background.…This multicultural approach, saying that we simply live side by side and are happy about each other, this approach has failed, utterly failed.

Loud applause greeted that last sentence.

For five years running, the stout, doughy Merkel has been Nummer Eins on Forbes magazine’s list of “The World’s Most Powerful Women,” so her statement is no small potatoes. But only a month earlier, Merkel was telling Germans that they should get used to seeing more mosques in their country. She was also condemning Thilo Sarrazin’s “absurd, insane opinions” as expressed in his shockingly popular book Germany Abolishes Itself.

It’s unclear why Merkel has suddenly shifted her ample hips rightward. She could be responding to recent polls showing that six in ten Germans would like to see Islam restricted, three in ten say they feel their country is “overrun by foreigners,” seventeen percent say that Jews have an undue influence over German affairs [oops!], and thirteen percent say they’d welcome a new Führer [now hold it right there!].

There go those pesky Germans again, refusing to hate themselves. How dare a German say anything besides “I’m sorry” for the next thousand years?

I don’t see the upside to our newer, more multicultural America. The only thing we share is the currency, and maybe that was the point all along.

Everyone expected the Germans to get an attitude sooner or later—after all, they’re the Germans. What seems more troubling, at least to the sworn enemies of All Things European, is that all of Europe seems to be getting the same attitude simultaneously.

What one might refer to as indigenous Europeans—you know, the palefaces, the Ice People, the Ghost Men, the Evil Aryans, the Abominable Snowmen—are beginning to chafe at the iron rainbow to which they’ve been yoked since World War II. Geert Wilders has blossomed into a political force solely by promising to protect Dutch culture from Islamofascism. An anti-immigration party just placed twenty anti-immigration asses into the Swedish Parliament’s seats. France is goin’ wild banning burqas and sending the Roma packing. The Swiss have flipped the bird at minarets. Putin’s brand of post-Soviet Russian nationalism is insanely popular, at least among insane Russians.

Even in the self-loathing, culturally obsequious, crushed-and-bleeding former empire that is the UK, comments in response to Merkel’s proclamation were lopsidedly in favor of what she said. Most of the anonymous online whisperers, presumably British nationals, agreed that multiculturalism was a colossal failure in their country as well.

Reading the comments, I saw parallels between Europe’s brand of “multiculturalism” and the American product. Both hither and yon, there’s anger about racial job quotas, oppressive speech codes, and double standards regarding who’s allowed to show ethnic pride.

What’s important is the way multikulti has unfolded and where. You don’t see such sensitivity training being forced upon anyone in Africa, Asia, the Middle East, or South America. You don’t hear China, Japan, or Israel being lectured to swing open their doors to foreigners. Almost exclusively, multiculturalism is a psychological marketing program designed for majority-white countries. Often, it is sold with the idea that whites are paying a historic debt, are reaping what they’ve sown, that what goes around comes around, that the wheel has turned full-circle, the chickens are coming home to roost, and that it’s time to pay the swarthy piper his due.

Country by country, continent by continent, there’s a sense that the newer, darker arrivals are receiving preferential treatment over those who’ve been there for generations. In the UK, it’s called “Positive Discrimination.” In America, it’s called “affirmative action” and “amnesty.” And across every border where whites are a majority, there’s a creeping sense that politicians don’t give a fuck about how they feel. They never asked for these new waves of immigrants, and they had no choice in this odd social-engineering experiment that’s demolishing whatever they used to share as a common culture.

Suddenly, this doesn’t seem so much like a celebration of all cultures as it does punishment of a specific culture. And that doesn’t sound like such a swell recipe for having everyone get along.

We’ll be continually reminded that European satellite nations such as Canada, the USA, and Australia were settled atop indigenous skulls, so the land-grabbing descendants of those race-murderers have no right to whine about being gradually wiped out themselves by newcomers.

Once again, for Christ’s sake, whether he’s dead or alive: Two wrongs don’t make a right. If colonialism was wrong then, it’s wrong now. Multiculturalism is merely colonialism with a prettier name. I realize and concede the fact that it awards us with a dazzling array of ethnic restaurants unparalleled in their tastiness.

Under multiculturalism, we have a wider selection of food…and no one talks to anyone anymore. Many of us now speak different languages and wouldn’t even know how to talk to one another. Rather than erasing borders, multiculturalism has merely created new borders within borders. Rather than destroying nationalism, it creates mini-nations within nations.

If we’re going to push multiculturalism’s glories, shouldn’t we point out where has it worked in the past? If diversity is a strength, why did stretched-too-thin empires such as ancient Rome and the Soviet Union eventually fall from the weight of their own diversity?

Stop calling me a racist and shoot some believable answers at me. I really want to hear them.

As always, the “chattering classes” are working out their postcolonial guilt complexes at the lower classes’ expense. Either they’ve known what they were doing all along or they haven’t, and I’m not sure which is worse.

It’s dangerous to ignore the fact that all the technology in the world, the ceaseless multicultural brainwashing that’s been laser-beamed into our eyeballs over the past 65 years, has not eradicated the basic human tendency to be tribal. If they didn’t fully murder such instincts in the Germans—and God fucking knows they tried hard with the Germans—maybe such instincts can’t be killed.

Yes, I realize we’re all human. If that’s your point, you’ve already made it—and, I might add, at a tremendous expense. What you fail to realize is that humans tend to be tribal. And if you get too many tribes, you don’t have a nation anymore.

I guess we should celebrate the fact that even though no one speaks to one another anymore, at least the people who aren’t speaking to one another are more “multicultural” than they used to be back when people actually spoke to one another.

What kind of newly enriched and suddenly empowered American culture do I see when I drive on the highway near my house? I see Wal-Mart, Chili’s, Motel 6, Wendy’s, and Home Depot. It could be Indianapolis. It could be Omaha. It could be Seattle. It could be anywhere in America. It happens to be Stone Mountain, GA, but you’d have no idea you were even in the South. In 2010, the only cultural landscape we share consists of familiar corporate logos. There’s no local flavor, no sense of indigenous culture. Things don’t seem richer, livelier, and more colorful; they’re empty, listless, and dead.

At least that’s how it feels to me. I don’t feel as if there’s any glue, cohesion, or sense of belonging in this society anymore. I’m feeling the anomie something awful. I don’t see the upside to our newer, more multicultural America. The only thing we share is the currency, and maybe that was the point all along.

Multiculturalism has failed, but it has only begun to fail. Now what? After constant states of flux, our society now seems fluxed-up beyond repair. How do we sort out the mess while avoiding more Trails of Tears?

Multiculturalism is dead, sure, but what do we do with the body? I’ve yet to hear a good burial plan, and I fear we may need one.

And what makes me most nervous is that I’m not even sure who “we” are.

Le nouveau siège de l'OTAN va coûter 110 millions d'euros aux Français!

Le nouveau siège de l’Otan va coûter 110 millions d’euros aux Français !


arton271.gifPARIS (NOVOpress) – La décision prise par Nicolas Sarkozy de rejoindre le commandement intégré de l’Otan n’a pas pour seule conséquence une perte d’indépendance de la défense française, elle a également un coût pour le portefeuille du contribuable qui devra notamment débourser 110 millions d’euros pour le nouveau siège de l’Otan qui sera construit en face de l’actuel à Bruxelles d’ici à 2015.

Cette somme colossale représente plus de 10 % de la facture globale. Le secrétaire général de l’Otan a mentionné récemment que le projet global de construction devrait s’élever aux environs d’un milliard d’euros, soit le double du chiffre évoqué à l’origine du projet. La France est le quatrième contributeur financier au sein de l’Alliance, derrière les Etats-Unis, l’Allemagne et le Royaume-Uni.

Alors que les restrictions budgétaires pour les armées européennes et notamment française sont de plus en plus drastiques, mettant en péril l’efficience même de leurs missions, le choix de consacrer de telles sommes pour reloger la bureaucratie de l’Alliance atlantique peut paraître particulièrement surprenant.


[cc [1]] Novopress.info, 2010, Dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine
[http://fr.novopress.info [2]]


Article printed from :: Novopress.info France: http://fr.novopress.info

URL to article: http://fr.novopress.info/78793/le-nouveau-siege-de-l%e2%80%99otan-va-couter-110-millions-deuros-aux-francais/

URLs in this post:

[1] cc: http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/

[2] http://fr.novopress.info: http://fr.novopress.info

lundi, 21 février 2011

Scholl-Latour: "Ägyptens Moslembrüder an der Macht beteiligen"

Frères-Musulmans.jpg

„Ägyptens Moslembrüder an der Macht beteiligen“

Ex: http://www.zurzeit.at/

Nahostexperte Peter Scholl-Latour über die Ereignisse in Ägypten, den Stellenwert islamistischer Bewegungen, das zweifelhafte türkische Vorbild sowie über die Folgen für die gesamte Region und für Europa

Herr Dr. Scholl-Latour, Sie kennen die arabische Welt bereits seit Jahrzehnten. Hat Sie der Umsturz zuerst in Tunesien und dann auch in Ägypten überrascht?

Peter Scholl-Latour: In Tunesien hat es mich absolut überrascht, weil es eines der friedlichsten Länder des Maghreb ist und die Tunesier auch keine großen Kämpfer sind. In Ägypten, wo ich mich vor kurzem aufgehalten habe, hat sich auch keine Spur eines Aufruhrs gefunden, aber ich habe von syrischer Seite Warnungen bekommen, daß sich da revolutionäre Vorgänge vorbereiteten.

Was sind die Ursachen? Ist es die Unzufriedenheit der jeweiligen Bevölkerung mit den korrupten Regimen?

Scholl-Latour: Es ist die Armut, eine zunehmende soziale Diskrepanz und eine schamlose Bereicherung einer kleinen Elite. Aber das, was die Revolte ausgemacht hat – und das ist immer so bei Revolutionen – sind ja nicht die ärmsten Volksschichten, die Darbenden, sondern eine aufstrebende Mittelschicht, eine neue Bourgeoisie, sowie die Jugendlichen. Es war ja auch die Französische Revolution keine Revolution des Proletariats oder des armen Bauerntums, sondern es war eine Revolution der Bürger, die nicht zum Adel zugelassen wurden. Und bei den jetzigen Revolutionen ist ein neues Phänomen hinzugetreten, nämlich die Kommunikation durch die elektronischen Medien, durch Facebook und Twitter. Das hat offenbar die Jugend, die sich leidenschaftlich dafür interessiert, dazu angetrieben, Verbindungen zwischen Leuten herzustellen, die sich vorher nicht kannten.

Rechnen Sie damit, daß es auch in anderen Ländern der Region zu Umstürzen bzw. zu Umsturzversuchen kommen wird?

Scholl-Latour: Das hängt davon ab, wie die Ereignisse in Ägypten ausgehen werden. Derzeit rumort es gewaltig in Jordanien, und vielleicht ist Jordanien in mancher Beziehung sogar zerbrechlicher als Ägypten. Man sagt sogar, daß sich im Gazastreifen die Bevölkerung gegen die Alleinherrschaft der Hamas auflehnt, aber da sind auch fromme Wünsche dabei. Ähnliches wie in Ägypten ist auch in Saudi-Arabien vorstellbar. In diesem Land, weil das Land aus Oasen besteht, die wie Inseln im Meer liegen und hier deshalb den neuen Kommunikationsmitteln eine besondere Bedeutung zukommt. Und in Saudi-Arabien kann sogar die amerikanische Armee militärisch intervenieren, wenn für die USA die Lage bei diesem Verbündeten vollkommen aus dem Ruder zu laufen droht.

Aber auch im Maghreb kann noch etwas passieren: Algerien ist in einen Bürgerkrieg gestürzt worden, nachdem eine islamische Partei die Wahlen ganz eindeutig gewonnen und das Militär geputscht hat. Damals hatten Amerika und Europa stillgehalten und im Grunde nur tief aufgeatmet, daß nicht eine damals noch sehr friedliche islamistische Partei an die Macht gekommen ist, die dann allerdings um ihren Wahlsieg betrogen gefühlt und sich radikalisiert hat, was zu einem Bürgerkrieg mit 50.000 Toten geführt hat.

Weil Sie gerade die Islamisten angesprochen haben: Welche Rolle spielt heute in Ägypten die Moslembruderschaft und wird sie ihren Einfluß steigern können?

Scholl-Latour: Die Muslimbruderschaft, wie man sie in Ägypten kennt, ist vor allem für die soziale Sicherheit der Bevölkerung da. In den einfachen Nildörfern lebt man beinahe nur nach der Scharia, nach der koranischen Gesetzgebung, die im muslimischen Glauben verankert ist. Die Muslimbrüder sind die einzige organisierte Kraft, die neben der Nationaldemokratischen Partei von Mubarak, die sich durch Wahlbetrug die Macht sichert, das Terrain beherrscht.

Immer wird behauptet, die Islamisten könnten sich an der Türkei und an der türkischen Regierungspartei AKP ein Beispiel nehmen. Halten Sie das für möglich?

Scholl-Latour: Das ist eine Hoffnung, das sie sich an der Türkei orientieren. Aber das türkische Modell ist noch nicht ausgereift, und die Türkei ist heute trotz Wahlen islamischer als sie noch vor Jahren gewesen ist. Der türkische Ministerpräsident Erdogan hat sehr geschickt taktiert, und das könnte ein Modell sein. Aber im Vergleich zu Ägypten hat sich in der Türkei ein Entwicklungsstand, ein Bildungsstand und auch ein Wohlstand eingestellt, der erst eine Gestalt wie Erdagon ermöglichen konnte.

Allerdings kann es durchaus sein, daß sich innerhalb der Moslembrüder, die längst nicht so radikal sind, wie es die Amerikaner und Europäer darstellen, sondern sich seit ihrer Gründung gemäßigt haben, ähnliches möglich ist. Ich erinnere nur daran, daß Präsident Sadat, der mit Israel Frieden geschlossen hat, in jungen Jahren ein eifriger Moslembruder gewesen ist – das ist eine Kraft, die man im Grunde, wenn man klug ist, an der Macht beteiligen sollte, wenn man keine Militärdiktatur haben will.

Wenn man das aber nicht tut, dann würde man in die Moslembruderschaft einen gefährlichen Radikalismus hineintreiben.

Washington überweist jährlich 1,3 Milliarden Dollar an Militärhilfe an Kairo. Was bedeutet die Entwicklung in Ägypten daher für die USA?

Scholl-Latour: Die USA haben ein Protektorat über den Nahen Osten und müssen gewaltige Rückschläge hinnehmen. Die Kontrolle über den Irak ist ihnen weitgehend entglitten, und in der Auseinandersetzung mit dem Iran müssen sie zusehen, wie sich im Südirak ein schiitisch ausgerichteter Staat entwickelt, der enge Beziehungen zu Teheran hat. Und sowohl im Irak als auch im Afghanistan sind die Pläne, demokratische Staaten nach Vorbild der USA aufzubauen gescheitert, wie die neuen Partisanenkriege zeigen.

Halten Sie es für möglich, daß die USA in Ägypten direkt oder indirekt in die Ereignisse eingreifen, wenn es nicht wunschgemäß verläuft?

Scholl-Latour: In ein Land mit 80 Millionen Einwohnern getraut sich keiner mehr rein. Außerdem müßten die USA mit dem erbitterten Widerstand der ägyptischen Armee rechnen, die immerhin Erfolge gegen Israel – siehe Sinai – erreicht hat. Ein militärisches Eingreifen kann man ausschließen, aber massive politische und diplomatische Interventionen sind möglich.

Und wie soll Europa mit der sich verändernden Lage im Nahen Osten und im Maghreb umgehen?

Scholl-Latour: Vielleicht entdeckt jetzt Europa endlich, daß man zu seiner wirklichen Nachbarschaft ein neues Verhältnis herstellen muß und nicht die eigenen Vorstellungen von Demokratie aufoktroyiert. Diese Länder müssen sich selbst entwickeln, zumal es Anzeichen gibt, daß sich der Islam von innen heraus liberalisieren will.

Welche Anzeichen für eine Liberalisierung des Islam gibt es?

Scholl-Latour: Ich habe mit verschiedenen führenden Persönlichkeiten gesprochen, die im Westen als Radikale und als Terroristen gelten und diese haben von einer Diskussion über eine vorsichtige Neuinterpretation des Islam und eine größere Anpassung an die Moderne berichtet.

 
Das Gespräch führte Bernhard Tomaschitz.

Quelques questions rationnelles autour de l'innocence de Florence Cassez

florence-cassez2.jpg

Quelques questions rationnelles autour de l'innocence de Florence Cassez

par Jean-Gilles MALLIARAKIS

Ex: http://www.insolent.fr/

Personne ou presque, comme on va le voir plus loin, n'oserait mettre en doute l'innocence de Florence Cassez. À la question, posée le 16 février, "La France doit-elle soutenir Florence Cassez à tout prix ?" les sondés répondent ainsi : Oui 56 % Non 38 % Ne se prononcent pas ? 6 %.

Les réserves habituellement formulées portent sur l'habileté de la démarche diplomatique de nos dirigeants dont on commence à mettre sérieusement en doute la subtilité. Ainsi Roland Mesnard répond à la question : "Quelles conséquences la déclaration de Nicolas Sarkozy sur le cas Cassez va-t-elle avoir" :

"Le Mexique va prendre la tête du G20, après la France. Et ça ne va pas faciliter le travail entre les deux pays. Florence Cassez risque d'en payer le prix aussi. Une fois encore, je ne dis pas qu'elle est coupable, mais en faire une héroïne qu'on affiche partout est-ce une bonne idée ? Je pense à elle. Ce qui va se passer maintenant c'est qu'elle ne sera pas rapatriée en France, mais transférée dans une prison de haute sécurité où les conditions de détention seront encore plus terribles"" (1)
.Mais sur le fond du dossier personne, ou presque, ne semble envisager dans l'Hexagone que la condamnation à 60 ans de prison, infligée par un tribunal [mexicain, donc nul et corrompu] à cette jeune femme [française, donc innocente] puisse représenter autre chose qu'une erreur judiciaire.

Il se trouve cependant, et sur internet, une publication (2) en langue française pour prendre la défense des autorités de Mexico. Elle le fait en référence à une forme de connaissance historique du pays, puisque son directeur Hugues de Blignères a consacré, sous le pseudonyme de Hugues Kéraly un livre aux vaincus de la guerre civile de 1926 à 1929, les "Cristeros"&bnsp;(3). Il se trouve que le gouvernement actuel est issu du retour démocratique au pouvoir de la droite. Ceci était intervenu par la victoire du Parti d'action nationale sous la conduite de Vincente Fox en 2000, après 70 années de règne du Parti révolutionnaire institutionnel et 70 années de persécution, plus ou moins violente selon les périodes, à l'encontre du catholicisme. En 2006, l'actuel président Felipe Calderon, issu du même PAN succédait à Vincente Fox au grand dam de la gauche.

Ce contexte explique sans doute l'engagement polémique de Sedcontra et de son directeur en faveur de ses amis catholiques mexicains. Il éclaire en même temps l'unanimité des médiats et des politiciens français en faveur des "frangins" du Grand Orient du Mexique.

Au-delà des prises de positions passionnelles et pour se faire une idée plus exacte et plus objective, nous ne doutons pas que les défenseurs de Florence Cassez accepteront de répondre aux questions rationnelles suivantes :

1° oui ou non Florence Cassez a-t-elle été la compagne du kidnappeur Israël Vallarta, accusé d’enlèvements, d’amputation d’otages et d’assassinats. Le gang s'appelait “Los Zodiacos”, convaincu d’une dizaine d’enlèvements et de plusieurs assassinats, il n'a pas été entièrement démantelé. La maison où habitaient Florence Cassez et son compagnon Israël Vallarta Cisneros, chef d’une bande de criminels spécialisés à Mexico dans le rapt des femmes et des enfants de bourgeois aisés s'appelle “Las Chinitas” . C'est à cet endroit que Cristina Rios Valladares, son mari Raul et leur fils Christian âgé de 11 ans, derniers otages du gang, furent conduits le 19 octobre 2005, après avoir été capturés par trois hommes armés de fusils de guerre dans une banlieue résidentielle de la capitale mexicaine.

2° oui ou non Florence Cassez a-t-elle été mise en cause comme ayant participé directement à la séquestration et même à la programmation des enlèvements. La dernière victime, Cristina Rios Valladares affirme ainsi (4) que le chef du gang provoquait chez sa compagne de formidables colères chaque fois qu’il venait bousculer sa victime et en abuser sexuellement : "Si tu continues à la sauter, je me vengerai sur elle, et tu n’auras pas ta rançon !" Voilà comment cette femme décrit sa douloureuse expérience :
"Mon nom est Cristina Rios Valladares. J’ai été victime d’une prise d’otage, aux côtés de mon époux Raul et de mon fils qui avait 11 ans. Depuis ce jour notre vie a totalement changé… Ma famille est détruite. Ce que mon fils et moi avons vécu, du 19 octobre 2005 au 9 décembre de la même année, est indescriptible : 52 jours de captivité pendant lesquelles je fus victime d’abus sexuels et, avec mon enfant, de torture psychologique…
Depuis notre libération, ma famille et moi nous vivons à l’étranger. Nous ne pouvons pas revenir à cause de la peur, car le reste de la bande n’a pas été arrêté… Nous avons appris la nouvelle de la peine de prison que Florence Cassez méritait, cette femme dont j’avais écouté la voix à de maintes reprises pendant ma captivité…
Une voix d’origine française qui bourdonne encore aujourd’hui dans mes oreilles.
Une voix que mon fils reconnaît comme celle de la femme qui lui pris du sang pour l’envoyer à mon époux, avec une oreille qui lui ferait penser qu’elle appartenait à son fils.
Maintenant j’apprends que Florence réclame justice et clame son innocence. Et moi j’entends dans ces cris la voix de la femme qui, jalouse et furieuse, hurlait sur Israël Vallarta, son petit ami et chef de la bande, que s’il recommençait à s’approcher de moi, elle se vengerait sur ma personne. Florence raconte “le calvaire” de la prison, mais elle voit sa famille dans le pénitencier, elle émet des appels téléphoniques, elle réalise des interviews pour la presse et elle ne craint pas chaque seconde pour sa vie."
3° l'opinion mexicaine a-t-elle été ou non abusée par la déclaration de David Orozco Hernández, qui soutient que Florence Cassez partageait la direction des “Zodiacos”
"Florence Cassez nous a rejoint en 2004, et son influence pour imposer et isoler le chef, ou plutôt s’isoler avec lui, ont largement contribué à semer la discorde au sein de l’organisation… Ses fonctions la Française tenaient beaucoup à garder le secret, vis-à-vis des autres membres du groupe, sur les cibles potentielles des enlèvements et la réalité des sommes obtenues des familles d’otages… Ils estimaient que ces informations stratégiques n’avaient pas lieu d’être partagées." (5)
4° Le grand argument des défenseurs de Florence Cassez repose sur le fait que "l’arrestation de Florence Cassez et d’Israël Vallarta, en décembre 2005, avait fait l’objet d’une reconstitution spectaculaire face aux caméras de la télévision mexicaine, au lendemain des faits : la Justice et la Police étaient trop contentes en effet de démontrer enfin leur efficacité face au fléau national des enlèvements crapuleux, assortis de tortures et d’assassinats…" Mais Sedcontra.fr demande : "en quoi cet excès de zèle publicitaire, assorti d’une maladroite mise en scène, établirait-il pour toujours l’innocence de Florence Cassez ?" (6).

Posons donc la question : un débat honnête entre les deux thèses est-il simplement permis ?
JG Malliarakis
 
Apostilles
  1. Direct Matin N° 832 du 17 février
  2. cf. "Sedcontra.fr".
  3. cf. Hugues Kéraly "La véritable Histoire des Cristeros"
  4. Sedcontra.fr
  5. reproduite les 12 et 13 mai 2008 à Mexico par La Jornada, El Universal, Radio Trece, El Porvenir.
  6. cf. ibidem.
  7. cf. ibidem.

Affaire Cassez: halte à la diplomatie émotionnelle !

Communiqué d’Aymeric Chauprade :
« Affaire Cassez : halte à la diplomatie émotionnelle ! »
http://www.realpolitik.tv/

mexiqueFranceFlorenceCassezElUniversal07032009r250.jpgLe président de la République et sa ministre des Affaires étrangères ont choisi de sacrifier ala relation entre la France et l’un des pays les plus importants d’Amérique Latine, le Mexique, officiellement au nom de « l’innocence d’une Française », en réalité au nom d’une pitoyable stratégie de communication émotionnelle à usage purement intérieur.

L’instrumentalisation du sentiment s’est désormais complètement substituée, dans tous les domaines (sécurité, justice, économie…), à la vraie politique, laquelle consisterait à traiter en profondeur la racine des problèmes. Nos gouvernants ne savent plus que larmoyer, devant des micros, tout en s’agrippant aux caméras des familles de victimes.

Attardons-nous un instant sur le fond de cette lamentable affaire Cassez. En décembre 2005, l’arrestation d’Israel Vallarta Cisneros et de sa compagne française, Florence Cassez, sonne le glas d’un terrible gang de kidnappeurs, « Los Zodiacos » lequel s’est rendu coupable de dizaines d’enlèvements, d’assassinats, de tortures et de viols. Plusieurs victimes, hommes, femmes et enfants témoignent et accusent Florence Valdez d’avoir participé aux séquestrations d’otage (qui se passaient dans le ranch où elle vivait avec son compagnon).

Voici un extrait du témoignage écrit de la dernière victime du clan « Los Zodiacos », paru dans la presse mexicaine et bien sûr occulté par la presse française :

« Mon nom est Cristina Rios Valladares. J’ai été victime d’une prise d’otage, aux côtés de mon époux Raul et de mon fils Christian qui avait 11 ans (…) Nous avons appris la nouvelle de la peine de prison que Florence Cassez méritait, cette femme dont j’avais écouté la voix à maintes reprises pendant ma captivité. Une voix d’origine française qui bourdonne encore aujourd’hui dans mes oreilles. Une voix que mon fils reconnaît comme celle de la femme qui lui a pris du sang pour l’envoyer à mon époux, avec une oreille qui lui ferait penser qu’elle appartenait à mon fils (…) Maintenant j’apprends que cette Florence réclame justice et clame son innocence. Et moi j’entends dans ces cris la voix de la femme qui, jalouse et furieuse, hurlait sur Israel Vallarta, son petit ami et chef de la bande, que s’il recommençait à s’approcher de moi, elle se vengerait sur ma personne ».

Contrairement aux partis dominants qui, à l’unisson, semblent vouloir faire de Florence Cassez un nouveau Dreyfus, nous ne voulons pas être définitifs sur cette affaire. La reconstitution spectaculaire devant les caméras de la télévision mexicaine, au lendemain de l’arrestation, en 2005, obéissait sans doute à une volonté de la part du gouvernement mexicain de médiatiser son action de répression de ce qui est un véritable fléau au Mexique : les enlèvements de personnes privées avec demande de rançon et mutilations. N’oublions pas que le président mexicain est confronté à des gangs criminels et des cartels qui, depuis 2006, ont fait plus de 30 000 morts dans ses forces de sécurité. Il s’agit d’une véritable guerre, et c’est la raison pour laquelle le petit caprice émotionnel du Tout-Paris n’impressionne guère les Mexicains. Il n’en demeure pas moins que cette reconstitution a contribué à ternir la procédure judiciaire mexicaine ; mais il faut raison garder : elle ne doit pas en effacer le contenu.

La vérité, c’est que le Mexique, grand pays membre de l’ALENA, et puissance importante de l’Amérique Latine, dispose d’un vrai système judiciaire, et que les faits sont accablants pour Florence Valdez. Les témoignages sont là, et il est difficile par ailleurs (simple remarque de bon sens) de faire croire que Florence Cassez ait pu vivre pendant autant de temps dans un ranch où s’activaient une bande de tueurs, avec des armes et des munitions partout, des otages cachés et souvent torturés, ceci sans n’avoir jamais rien remarqué ! On la sent en tout cas beaucoup moins naïve depuis qu’elle s’occupe de sa défense et que, de derrière les barreaux et depuis son téléphone mobile, elle dicte au Président de la France la politique qu’il faut suivre.

Au moment où la diplomatie française semble définie par la famille Cassez, il convient de remarquer que celle-ci n’a pas toujours dit la vérité. Ainsi, les parents de Florence Cassez ont-ils affirmé à la presse française qu’ils ne connaissaient pas le compagnon de Florence, Israel Vallarta. Manque de chance, la presse mexicaine a publié les photos de Bertrand Cassez, le père, en train de trinquer avec Israel Vallarta dans le ranch Las Chinitas, à 29 km de Mexico !

Cette affaire me fait penser à celle des deux Françaises, Sarah Zaknoun et Cécile Faye, emprisonnées en 2008 en République dominicaine pour trafic de drogue, et graciées en décembre 2009 par le président dominicain à la suite d’une campagne médiatique puis politique, depuis Paris. Je suis personnellement bien placé pour savoir que dans cette affaire, le même impératif médiatique et émotionnel faisait office de politique et écrasait le fonds du dossier. Heureusement pour les deux gentilles « vacancières », le Président dominicain voulait faire plaisir à la France et à son président. Mais la justice dominicaine n’avait pourtant pas été prise d’hallucination collective, pas plus que celle du Mexique et des victimes qui ont témoigné !

Il semble donc que dans notre pays, il y a des théories du complot autorisées et d’autres qui ne le sont pas. Il est par exemple autorisé et même encouragé de penser (reprenez les chroniques de pseudo-experts de la Russie après le récent attentat de l’aéroport de Moscou) que les Russes s’infligent des attentats tout seul, comme il est manifestement souhaitable de penser qu’une Française puisse être victime d’un gigantesque complot hier dominicain, aujourd’hui mexicain. Décidément, ne sont pas forcément xénophobes ceux que l’on croit. A lire la presse aujourd’hui, l’Amérique Latine c’est Tintin chez les Picaros ou l’Oreille cassée, au choix. Ah ces Mexicains, tous des « sergents Garcia » corrompus !

Je pense aussi à l’affaire Cesare Battisti, ce terroriste italien d’extrême-gauche, que les médias français s’étaient mis en tête de faire libérer, au mépris de la justice italienne et des relations avec ce pays ami. On y a retrouvé les traditionnelles leçons de morale française, le mépris pour nos voisins et amis, le déni de justice et de souveraineté d’un partenaire de l’Union européenne.

Je pense aussi à la gestion de l’affaire Bettancourt (la première, celle d’Ingrid), qui fut lamentable pour nos relations avec la Colombie.

Nous avons tout faux dans ces affaires ! Non seulement, à chaque fois, il est beaucoup plus probable que nous nous préoccupions de coupables que d’innocents, mais qui plus est, nous affichons devant le monde entier une arrogance sans nom, un mépris pour la justice et la souveraineté de ces pays, comme si d’ailleurs notre justice et notre démocratie étaient exemplaires !

En définitive, le problème fondamental de notre diplomatie en Amérique Latine ne tient-il pas au fait que nos gouvernants n’y aient aucune habitude de vacances ? S’ils avaient des villas en Colombie, ou s’ils se doraient sur les plages du Mexique, plutôt qu’en Tunisie ou en Egypte, peut-être feraient-ils preuve de moins d’arrogance ? Avec beaucoup d’humour, Elisabeth Levy suggérait que Florence Cassez avait la chance que le Mexique ne s’intéresse pas à l’avion Rafale, sinon elle serait oubliée depuis longtemps, par le pouvoir… et aussi par les médias !

Ces opérations médiatiques à usage intérieur, qui visent ici, notamment pour la Ministre des affaires étrangères, à se refaire à bon compte une image émotionnelle positive après l’affaire de Tunisie, ne sont pas dignes du gouvernement de la France. Cette politique émotionnelle, « du coup médiatique », qui contamine jusqu’à notre politique étrangère, est devenue absolument insupportable ; elle finira d’ailleurs pas se montrer contre-productive pour ceux qui en usent. Car si les Français ont des émotions et peuvent tomber dans ce genre de piège, ils comprennent par ailleurs de plus en plus que le pays est gouverné dans l’instant, sans vision stratégique, et que sa tête se pose de moins en moins la question du Bien commun.

Aymeric Chauprade

dimanche, 20 février 2011

Kein Kulturrelativismus!

 

relativismeculturel.jpg

Kein Kulturrelativismus!

Götz KUBITSCHEK - http://www.sezession.de/

In der FAZ von heute warnt die Soziologin Necla Kelek zwei Zeitungsspalten lang vor dem Kulturrelativismus der Justizministerin Leutheusser-Schnarrenberger. Sie biedere sich den Muslimverbänden auf doppelte Weise an:

Zum einen wiederhole sie den alten Zopf, daß alle Religionen dieselben universellen Prinzipien verträten, und zwar ungeachtet ihrer institutionellen und somit geschichtlichen Entwicklung. Leutheusser-Schnarrenberger ignoriere dadurch etwa die Tatsache, daß der Islam bisher nirgendwo bereit sei, Religion und Politik zu trennen: Die Politik sei selbst nach gemäßigter islamischer Auffassung weiterhin den Glaubenssätzen untergeordnet. Das Christentum hingegen habe im Vergleich dazu seine Säkularisierung längst hinter sich.

Der Kulturrelativismus werde, so Kelek, noch deutlicher, wo die Justizministerin den Eindruck vermittle, „Grundgesetz und Scharia seinen nur unterschiedliche Möglichkeiten, Recht zu sprechen“ (wobei Leutheusser-Schnarrenberger das „vorurteilsbeladene“ Wort Scharia konsequent vermeide). Es gibt da also keine Wertung, keine Ablehnung einer den Deutschen wesensfremden und ihrem geschichtlichen Weg nicht angemessenen Religion und religiösen Praxis und Rechtssprechung: Stattdessen Relativierung als Ausdruck einer  — Kapitulation vor der Macht des Faktischen? Oder als Ausfluß einer tiefen inneren Ablehnung des Eigenen, des So-Seins? Einer Hoffnung auf Befreiung vom Wir?

Joschka Fischer hat solches in seinem Buch Risiko Deutschland ja schon vor zehn Jahren programmatisch auf den Punkt gebracht: Deutschland müsse von außen eingehegt und von innen durch Zustrom heterogenisiert, quasi „verdünnt“ werden. Leutheusser-Schnarrenbergers Kulturrelativismus ist – nach der bereits erfolgten Bevölkerungsheterogenisierung – ein Meilenstein auf dem Weg einer Rechts- und Institutionenheterogenisierung.

Das ist ein Angriff auf so ziemlich das letzte, was noch „Mark in den Knochen“ hat: Wo wir nämlich der Willens- und Schicksalsgemeinschaft schon seit langem entbehren, haben wir doch noch eine Rechtsgemeinschaft. Das ist eine Schwundstufe zwar im Vergleich zu dem, was einmal war, aber es ist viel, wenn man sich die Alternbativen ausmalte: uns nicht gemäßes Recht.

Im Zusammenhang mit Keleks Artikel in der heutigen FAZ sei auf das Themenheft „Islam“ der Sezession verwiesen, es sollte heute und morgen bei den Abonnenten eintreffen. Von Kulturrelativismus findet sich darin nicht viel, einiges aber vom Selbstbewußtsein, mit dem man der ebenso religiös wie institutionell dämmernden Überfremdung entgegentreten kann.

Den Inhalt des Heftes kann man hier einsehen.

Aalin Cotta: le règne des oligarchies

Alain Cotta : " Nulle part aujourd’hui il n'existe de démocratie directe, pas plus que représentative."

Il accorde un bref entretien à Scripto sur ce sujet fondamental.

Entretien réalisé par Maurice Gendre

1- Pouvez-vous nommer les principales oligarchies qui dominent le monde ?

L’oligarchie des USA, celle de la Chine et, en 3ème rang le Royaume Uni.

2- Où ces oligarques se réunissent-ils, où vivent-ils ? Où sont situés les épicentres de leur pouvoir ?

L’oligarchie est un groupe d’individus dont les lieux de réunion varient en fonction de leur situation économique et sociale ainsi que les circonstances auxquelles ils doivent faire face. Comme il s’agit d’un ensemble d’individus tenant de la meute de loups ou du nuage d’étourneaux il ne possède pas de chef attitré pas plus que d’épicentre fixe.

3- Des ponts existent-ils entre ces différentes oligarchies, comment cela se traduit-il ?

Entre ces différentes oligarchies il existe plusieurs ponts, d’abord ceux qui concernent les membres ayant même profession. Les militaires de toutes nations communiquent ensemble à travers leurs exercices de stimulation guerrière et leurs écoles de formation. Les dirigeants des grandes entreprises se rencontrent de façon officielle et officieuse ce qui constitue la vie organisée des oligopoles mondiaux des grands produits et des matières premières. Les politiques se rencontrent lors des réunions, elles aussi, officielles G6, 8, G20 et plus secrètes. Quant aux super riches, ils ont leurs lieux de rencontre bien connus, Davos, Saint Barth et autres lieux de villégiature agréables. Entre ces quatre ponts plusieurs passerelles, de l’appartenance à ces réseaux organisés (Opus Dei, franc-maçonnerie, services secrets).

4- En parallèle, des tensions et des dissensions semblent de plus en plus se faire jour entre elles, quelles formes et quelles tournures peuvent prendre ces désaccords ?

Les tensions et dissensions sont intimement liées à l’affrontement des pouvoirs nationaux qui eux-mêmes constituent désormais la vie d’une espèce humaine mondialisée. Des accords et désaccords traversent la géo-politique purement nationale. Toutes les grandes entreprises quelque soit leur appartenance nationale ont en commun leur volonté d’accroître leur réactivité et leur pouvoir ; les politiques d’affirmer l’autorité des nations qu’ils représentent, et les super riches de vivre le plus tranquillement possible. A tout cela il faut ajouter l’importance que représente pour de nombreuses personnes leur appartenance à des religions qui ne sont pas toujours tentées par l’œcuménisme.

5- Y a-t-il un voire plusieurs points communs fondamentaux entre ces différentes oligarchies, à tel point que l'on puisse dire que ces oligarchies forment l'Oligarchie ?

Les différents points d’accords entre certaines oligarchies nationales et les éléments communs à chacune d’entre elles (dirigeants d’entreprise, politiques…) ne sont pas tels que l’ont puisse parler d’oligarchie mondiale. Ce qui n’empêche point de pouvoir imaginer qu’elle existera un jour et de s’interroger aujourd’hui sur les modalités de sa formation et peut-être même de considérer que cette naissance constitue la raison d’être de la mondialisation.

6- Sur quelles armes s'appuient ces oligarchies pour asseoir leur domination sur le monde ?

Essentiellement sur l’arme économique et militaire, qui avec l’argent et le sexe constitue l’une des trois forces structurantes de l’espèce humaine.

7- Comment ces oligarchies se protègent-elles de la vindicte des peuples ?

Elles disposent de plusieurs moyens de protection : la réussite économique, la corruption et les moyens de détourner de l’attention des masses, désormais très efficaces : Internet, Twitter, facebook et plus généralement tous les médias de communication. Ajoutons que la complexité croissante des problèmes posés aux différentes collectivités nationales écarte naturellement la participation d’un très grand nombre d’individus à cause soit de leur incompétence, soit de leur indifférence à l’égard de solution qui ont peu d’influence sur leur vie quotidienne.

8- Tout processus de changement, en apparence assuré par le peuple et d'inspiration démocratique, est-il condamné à n'être en réalité que le cache-sexe des intérêts d'une faction de l'Oligarchie contre une autre faction de cette même Oligarchie à un moment donné de l'Histoire ? Pour dire les choses plus brutalement : un soulèvement populaire a-t-il la possibilité de ne pas être téléguidé par des puissances extérieures et/ou supérieures ?

Les processus de changements d’inspiration démocratiques  ne peuvent aujourd’hui dissimuler leur rôle effectif. Nulle part aujourd’hui il n'existe de démocratie directe, pas plus que représentative. Partout où le pouvoir est exercé par des oligarchies qui ne sont pas représentatives, mais qui reçoivent en fait une délégation de pouvoir. L’évolution de toutes les techniques et la mondialisation de l’espace installent désormais les oligarchies comme le pouvoir dirigeant de toutes les organisations humaines : nation, famille, entreprise et religion.

L’inspiration démocratique a deux fondements. Le premier purement psychologique s’explique en ce que tout individu préfère croire qu’il est en démocratie plutôt que d’être lucide (« blessure la plus rapprochée du soleil » selon René Char) sur sa dépendance à l’égard d’une oligarchie. La seconde, plus sérieuse, consiste à invoquer la démocratie pour se prémunir des oligarchies attirées par un pouvoir personnel, proche des dictatures de fait, ainsi que le montre les mouvements actuels dans les pays arabes. En cette occurrence il s’agira, à notre avis, beaucoup plus d’un changement d’oligarchie que d’un quelconque établissement de la démocratie.

9- Quelles sont les plus graves menaces que ces oligarchies font peser sur le monde ? Comment s'en prémunir ?

L’oligarchie est devenu le mode naturel et général de l’exercice du pouvoir. Elle ne constitue pas d’autres menaces que celles tenant à l’usage exorbitant de son pouvoir.

Propos recueillis par Maurice Gendre

Clandestins tunisiens: l'invasion programmée

photo_1232374309460-1-0.jpg

Clandestins tunisiens: l'invasion programmée

par Yves Darchicourt

http://blogdemariepauledarchicourt.hautetfort.com/

En Italie, nos camarades et amis de la Ligue du Nord nomment les choses par leur nom : c'est une invasion qui déferle de Tunisie vers l'Europe et d'abord vers l'Italie. La France est concernée elle aussi et directement. Il se trouve qu' une forte partie des quelques 5500 tunisiens qui viennent de débarquer quasiment de vive force sur la malheureuse petite île de Lampedusa n'aurait comme objectif que de gagner notre pays !

Le maire de Lampedusa a ainsi déclaré : " Sur 2.600 tunisiens que j’ai rencontré, 75 % veulent venir en France ! J’ai parlé avec eux, ils n’ont que ce mot à la bouche : la France. Ils ne parlent pas de rester en Italie ! Il faut arrêter de laisser l’Italie seule face à ce problème ! En tant que maire de Lampedusa je veux m’adresser au Président Nicolas Sarkozy : c’est aussi votre problème et vous devez prendre conscience de cela et agir, parce que demain, ce sont 3.000 immigrés tunisiens qui seront à votre porte !"  (source pfn limousin)

Quelles sont les mesures prises par Sarközy face à ce qui s'apparente donc fort à une menace d' invasion barbaresque ? Rien du tout ! Pire même, on ne voit pas là une invasion et Hortefeux vient de déclarer que face à cette situation " la règle qui s'appliquera, c'est celle de notre politique migratoire. Un étranger en situation irrégulière a vocation à être reconduit dans son pays d'origine sauf situation humanitaire particulière" : ce qui revient à dire que la menace ne sera pas traitée globalement comme telle mais que les autorités françaises vont négocier au cas par cas.   

Dans ce domaine, négocier c'est composer et finalement céder ! On sait très bien comment tout cela va se terminer : au risque d'invasion subie, on va substituer l'inestimable chance pour la France de l'invasion choisie ! 

Rassemblement - Résistance -Reconquête ! Vite ! Très vite !

Yves Darchicourt

Les révoltes dans le monde arabe

revolteegytpienne.jpg

Les révoltes dans le monde arabe...

Par Hervé Coutau-Begarie*

Valeurs actuelles

 

Ex: http://synthesenationale.hautetfort.com/

 

Les événements actuels au Maghreb et au Machrek ont indéniablement une immense portée historique. On s’était habitué à des régimes politiques arabes dictatoriaux qui se maintenaient indéfiniment au pouvoir en combinant corruption, répression et nationalisme. Aucun pays arabe, en mettant à part le cas particulier du Liban, n’est une démocratie.

 

Certains régimes sont capables d’une relative efficacité économique, comme en Tunisie, alors que d’autres sont à la fois corrompus et inefficaces, comme en Algérie. Certains affirment leur nationalisme mais en laissant en paix leurs minorités, comme la Syrie. D’autres persécutent leurs minorités, spécialement les chrétiens, pour donner des gages aux islamistes, comme l’Égypte.

 

Aucun de ces régimes n’est vraiment défendable au regard de nos critères démocratiques. Le plus présentable est celui du Maroc, avec une monarchie qui réussit, en profitant de l’appartenance du roi à la descendance du Prophète, à contrôler le jeu des partis politiques. Partout ailleurs, c’est le règne du parti unique, éventuellement flanqué de quelques satellites sans consistance. Personne ne versera des larmes sur le sort de Ben Ali ou de Moubarak, ou de Saleh au Yémen. Nos intellectuels de gauche retrouvent leur fibre révolutionnaire et se félicitent de la révolte de la rue. Libération célèbre en gros titres, à propos de l’Égypte, « Le jour du peuple », tandis que le Monde salue le « dialogue historique» entre le pouvoir égyptien et les Frères musulmans.

 

Tout le monde souhaite l’avènement de gouvernants compétents, attentifs aux besoins de leur peuple et ouverts à la démocratie. Reste à savoir s’il ne s’agit pas d’une alternative imaginaire plutôt que d’un futur plausible. Les envolées lyriques de certains commentateurs rappellent un peu trop les emballements des mêmes à l’annonce de la révolution islamique iranienne. Le chah était le pire des dictateurs et la démocratie islamique était à portée de la main. Michel Foucault publiait, dans le Nouvel Observateur, un article consternant d’aveuglement, dont même ses thuriféraires parlent aujourd’hui avec embarras. Bien entendu, l’histoire n’est pas obligée de se répéter. Mais il faut bien reconnaître que les obstacles sur la voie de la démocratie et du progrès sont nombreux.

 

D’abord parce qu’il n’y a pas vraiment de solution de rechange. Des décennies de dictature ont étouffé toute vie politique normale. En Égypte, aucune figure n’émerge pour remplir le vide du pouvoir. Mohamed el-Baradei est un technocrate compétent, prix Nobel, bien considéré à l’étranger, mais très peu connu dans son pays. Que la censure soit abolie demain et l’on assistera à la prolifération anarchique de partis sans programme, sans cadres formés, qui seront le plus souvent des instruments au service de l’ambition de tel ou tel. C’est la suite logique de toute révolution. Le temps entraîne un écrémage, mais ici, il n’est pas certain que l’on puisse compter sur lui.

 

Car, à côté des démocrates, il y a toujours les islamistes, qui restent en embuscade. On objectera, souvent avec raison, que la menace islamiste a été exagérée par les régimes en place pour justifier la répression policière. Ou que les islamistes ne représentent pas la masse de la population, notamment la jeunesse qui, à travers Internet, s’est ouverte au monde et aspire à la démocratie. Cela n’est nullement évident. L’impact des islamistes est très réel dans la population. Ils sont à peu près les seuls à disposer d’un minimum d’organisation et d’un programme immédiatement applicable. Dans un premier temps, on les verra, comme les communistes hier sous d’autres cieux, proposer des alliances et avancer avec un profil bas (en 1979, les ayatollahs proposaient aux femmes iraniennes une “tenue islamique légère”). Une fois au pouvoir, l’islamisation rampante commencera et, lorsque les démocrates se décideront enfin à faire taire leurs divisions, il sera probablement trop tard.

 

Si l’on peut supposer que les rois du Maroc et de Jordanie ont encore les moyens de contrôler les événements, si l’on peut espérer que la classe moyenne tunisienne est suffisamment solide pour résister à la tentation islamiste, il est permis d’avoir davantage de doutes sur l’avenir de l’Égypte. C’est le plus peuplé des pays arabes, c’est lui qui a signé la paix avec Israël et il est l’un des piliers de la politique américaine au Moyen-Orient. Si le régime bascule vers un islamisme imprévisible, les conséquences géopolitiques seront immenses. Pour Israël d’abord, qui devrait réévaluer sa relation avec son puissant voisin. Pour les États-Unis, dont l’alliance de fait avec le monde musulman serait sérieusement écornée. Pour l’Europe, qui devrait cohabiter avec un régime islamiste à ses portes, contrôlant un pays de plus de 80 millions d’habitants. Tout cela impose une grande prudence. L’Europe n’a guère de moyens d’intervenir dans ce grand ébranlement du monde arabe. Elle ne peut que suivre, encourager les forces démocratiques, si cela se peut, en se gardant de les compromettre. Elle doit surtout rester lucide face à un risque de dérapage qui ne peut jamais être exclu.

 

 

(*) Hervé Coutau-Bégarie est directeur de recherches en stratégie au Collège interarmées de défense. Il est, entre autres, l’auteur d’un Traité de stratégie qui fait autorité.

samedi, 19 février 2011

Nieuwe Arabische revoluties?

egypt.jpg

Nieuwe Arabische revoluties?

Pieter Van Damme

Ex: http://n-sa.be/

Sinds enkele weken trekt er een golf van publiek protest door een aantal Arabische landen. Het vuur werd aan de lont gestoken door de zelfverbranding van Mohamed Bouazizi in Tunseië, halverwege december 2010. Dit leidde tot de Jasmijnrevolutie die in januari de val van het bijna 25-jarige bewind van Zine Ben Ali tot gevolg had. De volksopstand sloeg over naar Egypte waar massaal protest al weken het openbare leven in de grote steden verlamt. Voorlopig blijft dictator Hosni Moebarak nog op post, ondanks zware druk vanwege de Egyptische bevolking. Z'n Tunesische collega Ben Ali vluchtte met zijn familie naar Saoedi-Arabië. Ook in landen als Jordanië en Algerije broedt al jaren een volkswoede tegen het heersende regime.

Wat moeten wij voor ogen houden bij deze gebeurtenissen? Twee zaken: wat is positief of negatief voor Europa bij deze veranderingen en wat zijn de oorzaken die leidden tot deze volksopstanden? De oorzaken voor deze wijd verspreidde volkswoede in de Arabische wereld zijn niet ver te zoeken: het reeds decennialange liberale wanbeleid op economisch vlak, gecombineerd met een dictatoriaal beleid op politiek vlak waarbij corruptie en clan-verrijking het steeds weer halen op het algemeen belang, stevig omkaderd met een omvangrijk repressieapparaat. Het is geen toeval dat de volkswoede in de Arabische wereld vooral daar bloeit waar pro-Westerse regimes sinds jaren de lakens uitdelen. Presidenten zoals Moebarak en Ben Ali hebben hebben op sociaal-economisch vlak een beleid gevoerd dat bestaat uit verregaande liberaliseringen, het aantrekken van multinationale ondernemingen, uitbouw van massatoerisme,... terwijl de gewone man er de facto niet veel beter van werd. Meer nog, terwijl er een beperkte rijke bovenlaag ontstond die profiteerde van dit wanbeleid, steeg de werkloosheid voor de bevolking. Familiale verrijking voor die bovenlaag woekert door het afromen van winsten op massatoerisme en afdrachten die aan multinationals opgelegd worden verdwijnen in familiefortuinen in plaats van de staatskassen.

Ben Ali heeft sinds 1987 in Tunesië een ultraliberale politiek gevoerd. Tunesië heeft de voorbije jaren steevast de extremistische aanbevelingen van het IMF nauwgezet opgevolgd, onder applaus van multinationals, de EU, het Franse regime... Nog in het najaar van 2010 verklaarde de als sociaal-democraat vermomde liberaal Strauss-Kahn dat het economische beleid van Tunesië gezond en als voorbeeldig mocht aanzien worden voor andere "opkomende landen". Het feit dat de voormalige Ben Ali-knecht Ghannouchi nu na de vlucht van z'n president de macht probeert te behouden via een voorlopige regering van nationale eenheid, komt het Westen goed uit. Ze vreesden immers dat de Jasmijnrevolutie zou voortgaan en de belangen van de multinationals en de profiterende financiële elite onder druk zou zetten. Hogere lonen, wettelijk vastleggen van sociale rechten, het verhelpen van de Derde Wereld-toestanden op het platteland... zouden deze belangen (lees: winsten) aantasten.
Ben Ali heeft zijn dictatuur steeds gerechtvaardigd met het excuus van een "islamistisch gevaar" ook al is de aanhang van o.a. de religieuze Nahda-partij (vergelijkbaar met de Turkse AKP) in Tunesië beperkt. Premier Ghannouchi verkondigde de voorbije dagen al in vraaggesprekken dat oude getrouwen van het Ben Ali-regime op economische functies op post blijven om de geplande economische hervormingen gewoon door te laten gaan.
In Egypte voerde Moebarak eveneens een beleid van voortschrijdende economische liberaliseringen die uiteraard op geen enkel vlak ten goede kwamen aan de jonge bevolking. Vele Egyptenaren moeten zien rond te komen met 1 euro per dag of minder. Er heerst massale werkloosheid en de voedselprijzen swingen net als in de rest van de Arabische wereld de pan uit. Moebarak maakte er een gewoonte van diverse verworvenheden en creaties van voormalig president Nasser ongedaan te maken via een neoliberaal beleid: devaluatie van de Egyptische Pond, privatisering van overheidsbedrijven, beperking van subsidies en sociale voorzieningen, afbraak van het overheidsapparaat. Dit ging samen met subsidies aan de private sector (vnl. multinationals en investeringen in economische sectoren die Egypte op de wereldkaart moesten zetten: massatoerisme, nieuwe media en infrastructuur) en een stelselmatige besparing op het publieke onderwijs. Met als gevolg dat de zich ontwikkelende, groeiende middenklasse uiteenviel in een kosmopolitische liberale bovenlaag die mee profiteerde op de rug van de gewone bevolking, en een verarmde lagere middenklasse.

Ondertussen kreeg Moebarak jarenlang aanzienlijke financiële en militaire steun vanuit de USA als gevolg van het vredesakkoord dat hij afsloot met de terreurstaat israël in 1979. Het regime van Moebarak betekende voortaan een verlamming van het rechtvaardige Arabische protest tegen de bezetting van het Palestijnse land en een levensverzekering voor de zionistische entiteit. Het hoeft dan ook niemand te verbazen dat israël zich de voorbije week als enige uitdrukkelijk pro-Moebarak uitsprak en de Europese landen net als Noord-Amerika opriep tot actieve steun aan zijn regime. Bovendien was het regime van Moebarak een verzekering dat de controle over het Suez-kanaal "in goede handen" bleef. In ruil verkreeg Moebarak gigantische hoeveelheden Amerikaanse wapens (bijna achthonderd M1 Abrams tanks, de Egyptische luchtmacht werd na de USA en israël de derde grootste gebruiker van F-16 straaljagers ter wereld...) en bouwde hij met Amerikaans-israëlisch toezicht een omvangrijke oproer- en veiligheidspolitie uit. In de jaren '90 werd deze op grote schaal ingezet tegen het Moslimbroederschap dat al decennia een belangrijke speler in de Egyptische oppositie is, alsook tegen andere islamistische groepen. Als trouwe bondgenoot van de VS beloofde Moebarak na 11 september 2001 alle hulp in de strijd tegen het terrorisme. De Egyptenaren doorzien dan ook de hypocrisie van de USA die halfslachtig aandringt op "democratisering" vanwege de gehate Moebarak terwijl ze op straat beschoten worden met traangasgranaten waarop "made in USA" vermeld staat. De moslimextremisten waren voor Moebarak een argument om de macht stevig in handen te houden via ondermeer massale verkiezingsfraude. Zonder hem zouden de radicale islamieten het land overnemen, zo verdedigde hij zich net zoals Ben Ali in Tunesië steeds tegen kritiek vanuit Westerse landen die hem de hand boven het hoofd hielden en houden.

Vanuit Europees perspectief hebben wij hoe dan ook nood aan een stabiele Arabische wereld waar goede relaties mee onderhouden worden. De belangrijkste redenen zijn de grondstoffen die Europa nodig heeft. En een noodzakelijke remigratiepolitiek die in de toekomst miljoenen vreemdelingen laat terugkeren naar hun landen van herkomst via bilaterale akkoorden met deze landen van herkomst. Deze remigratiepolitiek moet omkaderd worden met een heroriëntering van de ontwikkelingshulp, een realistische tijdsplanning, het afleveren van zoveel mogelijk geschoolde remigranten aan die landen van oorsprong en een beleid dat vrijwillige gescheiden volksontwikkeling aanmoedigt in onze eigen Europese landen.

Het hoeft geen betoog dat een stabiel Arabisch schiereiland en Noord-Afrika onmogelijk zijn, zo lang de staat israël blijft bestaan. De creatie en het voortbestaan van israël is gebaseerd op morele chantage (schuldgevoel jegens de Joden na WO2), etnische zuivering (het verjagen van honderdduizenden Palestijnse Arabieren), permanente financiële stromen als gevolg van lobbywerk (vooral ten nadele van de Amerikaanse belastingbetaler) en het cultiveren van morele chantage (het schuldgevoel als basis voor schadevergoedingen) alsook permanente racistische discriminatie (Arabieren met israëlisch staatsburgerschap hebben minder rechten dan Joden met israëlisch staatsburgerschap). Rechtse partijen en groepen (bijvoorbeeld de PVV van Geert Wilders, de VB-strekking rond Filip Dewinter, Pro Deutschland, de FPÖ...) die vanuit welke beweegreden dan ook een wereldwijde kruistocht tegen "de islam" steunen, bemoeilijken in ernstige mate elk terugkeerbeleid van Arabische/Noord-Afrikaanse vreemdelingen naar de landen van oorsprong omdat zij een conflictueuze relatie met deze landen op het oog hebben. De islam hoort niet thuis in Europa, maar wel in die gebieden waar zij cultureel ingebed is, waaronder Noord-Afrika en het Midden-Oosten.

Welke nieuwe regimes in de Arabische wereld zullen ontstaan, valt af te wachten en zou volledig een zaak van de Arabieren moeten zijn, zonder de Amerikaanse bemoeizucht en de zionistische intriges. De EU verschuilt zich in de voorbije weken weer in een houding die getuigt van slapheid, besluiteloosheid en morele angst als gevolg van jarenlange chantage. Steun aan het seculiere volksverzet is gerechtvaardigd en in het belang van Europa, dat eens de Arabische sociaal-nationalisten inspireerde. De problemen van de Arabieren in hun dagelijkse leven alsook in hun mogelijkheden om welvarende staten op te bouwen aan het begin van de 21ste eeuw, bewijzen dat nationale én sociale vernieuwingen het antwoord kunnen bieden. Religieuze dictatuur of Westers gezinde plutocratie kunnen dit geenszins. Gelet op de voorlopig succesvolle pogingen om de oude regimes in hun macht te herstellen (Tunesië via regering van nationale eenheid) of ze aan de macht te houden (de financiële machten achter Moebarak die aanhangers betalen om protest gewelddadig te lijf te gaan) is het vooralsnog de vraag of er wel van Arabische revoluties kan gesproken worden.

Afrique : à qui profite le carnage?

Afrique : à qui profite le carnage ?

Cet article de Jean-Dominique Merchet est paru dans Marianne, n° 707 – Magazine, samedi 6 novembre 2010, p. 70.

Dans « Carnages – Les guerres secrètes des grandes puissances en Afrique », dont nous publions en exclusivité des extraits, Pierre Péan révèle les guerres secrètes que se livrent les puissances occidentales à l’ombre des massacres, dans la région des Grands Lacs. Une cynique partie d’échecs d’où les Etats-Unis, aidés de la Grande-Bretagne et d’Israël, évincent peu à peu la France.

 

Peut-on cacher un génocide ? La question semble à peine croyable, et c’est pourtant celle qui se trouve au coeur du nouvel ouvrage de Pierre Péan, « Carnages – Les guerres secrètes des grandes puissances en Afrique ». Sur près de 600 pages, le journaliste français revient, avec de nombreuses révélations, sur les «guerres secrètes» en Afrique, en particulier dans la région des Grands Lacs.

La thèse qu’il défend – et qui ne manquera pas de provoquer de vives polémiques – est qu’à la suite du premier génocide au Rwanda, en 1994, un second a été commis, en 1996-1997, par les victimes de la veille – les Tutsis – à l’encontre des Hutus réfugiés en République démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre). Et que ces massacres, qui ont causé la mort de millions de personnes, se sont déroulés avec la bienveillance des Etats-Unis, quand ce n’est pas leur participation directe, comme le montrent les extraits que nous publions.

Une « question irrésolue »

Depuis 1994, la France est régulièrement accusée de complicité dans le génocide du Rwanda. Pierre Péan avait consacré en 2005 un premier livre – « Noires fureurs, blancs menteurs » (Fayard) – à la réfutation de cette thèse. Il renverse aujourd’hui carrément la table en accusant les procureurs d’être complices de massacres à grande échelle !

 

L’actualité sert sa thèse. Publié en août 2010, un rapport du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme évoque pour la première fois de manière officielle, même si c’est avec les prudences diplomatiques d’usage, la possibilité qu’un second génocide ait bien été commis par les troupes du président rwandais Paul Kagamé et de ses alliés : « La question de savoir si les nombreux graves actes de violence commis à l’encontre des Hutus (réfugiés et autres) constituent des crimes de génocide demeure irrésolue jusqu’à présent ».

En clair : on ne peut plus l’exclure ! Ce rapport a suscité la colère du Rwanda autant que la gêne chez ses alliés américains. Les soutiens français de Kigali – qui ne veulent connaître que les supposés crimes de l’armée française et les turpitudes de la politique de François Mitterrand – sont consternés.

Fidèle Israël

Pierre Péan, lui, jubile. Et cogne encore plus fort, au risque de prendre quelques mauvais coups. L’homme ne fait pas dans la dentelle. On lui doit des enquêtes journalistiques qui ont fait date : celle sur le passé vichyste de Mitterrand (« Une jeunesse française », Fayard, 1994), sur le journal le Monde (« La Face cachée du Monde », avec notre collaborateur Philippe Cohen, Mille et Une Nuits, 2003) ou plus récemment sur Bernard Kouchner (« Le Monde selon K », Fayard, 2009).

Mais la grande passion de ce journaliste, né en 1938, est l’Afrique, un continent qu’il arpente depuis 1962. Carnages est une somme, celle de « Pierre l’Africain », comme disent ses amis. Il y raconte le jeu des grandes puissances, Etats-Unis en tête, sur ce continent depuis la Seconde Guerre mondiale.

Son propos est centré sur la région des Grands Lacs : Rwanda, Ouganda, Soudan, RDC… Une région regorgeant de minerais et de querelles ethniques, d’ambitions politiques et de massacres à grande échelle. Des millions de civils – personne ne connaît le chiffre exact – y sont morts en une quinzaine d’années.

Ce qui révolte Pierre Péan, ce sont « les militants qui trient entre les bons et méchants morts, en usant du tamis de la repentance », comme si les « maux d’Afrique ne s’expliquaient que par un seul mot : la France ».

Cette France qui a été mise hors jeu par les Américains, à deux reprises, lorsque Jacques Chirac voulut déclencher une opération militaro-humanitaire pour venir en aide aux réfugiés (lire pages suivantes). Pierre Péan révèle par exemple comment les hommes de la DGSE infiltrés au Congo durent être rapatriés illico, sans doute à la demande de Bill Clinton.

La parution de « Noires fureurs, blancs menteurs avait valu de sérieux ennuis à son auteur, tant il remettait en cause le consensus « droits-de-l’hommiste » au sujet du Rwanda. Homme de gauche, « j’étais devenu pour une fraction de l’élite française raciste, révisionniste, négationniste et antisémite », confie-t-il. Des procès lui furent intentés, en France et en Belgique.

SOS Racisme l’accusa d’ « incitation à la haine raciale », son président, Dominique Sopo, expliquant qu’ « évoquer le sang des Hutus, c’est salir le sang des Tutsis ». Débouté en appel en novembre 2009, SOS Racisme s’est pourvu en cassation. Auprès de ses ennemis, le nouveau livre de Péan ne va pas arranger son cas.

Non seulement il s’en prend au « trucage des chiffres des victimes » par le régime rwandais, mais il décrit en détail le rôle peu connu de l’Etat d’Israël dans cette région. L’Etat hébreu, fidèle allié de Kagamé – une alliance qui va au-delà des intérêts stratégiques bien réels des parties en présence et repose sur la vision d’une concordance symbolique entre la Shoah et le génocide de 1994. Critiquer le Rwanda reviendrait en quelque sorte à s’en prendre à la Shoah…

« J’en vins à me demander s’il n’y avait pas un lien entre les attaques dont j’étais l’objet de la part de l’Union des étudiants juifs de France, de l’Union des patrons et des professionnels juifs de France et d’intellectuels comme Elie Wiesel, et l’intérêt géopolitique porté par Israël au Rwanda », s’interroge Péan.

L’enquêteur ajoute aujourd’hui une nouvelle pièce au dossier, en abordant la question du Soudan. Il établit un lien entre la volonté de l’Etat d’Israël d’affaiblir – en le divisant – le plus grand pays d’Afrique et les campagnes humanitaires, en France comme aux Etats-Unis, sur les massacres au Darfour. Voilà qui ne va certainement pas apaiser le débat… Mieux vaut donc juger sur pièces.

——————————-

EXTRAITS

Une version tronquée de l’histoire des Grands Lacs

Plus de 8 millions de morts ? Qui en parle ? Depuis la fin de la guerre froide, la région des Grands Lacs est devenue celle de la mort et du malheur dans une indifférence quasi générale.

Avec 2 millions de Rwandais exterminés en 1994 à l’intérieur du Rwanda (1), plus de 6 millions de morts rwandais et congolais dans l’ex-Zaïre, des centaines de milliers de Soudanais tués, de nombreuses victimes ougandaises, plus de un demi-million de morts angolais, des millions de déplacés, quatre chefs d’Etat et des centaines de ministres et autres dirigeants assassinés, des dizaines de milliers de femmes violées, des pillages éhontés, cette zone a le triste privilège d’avoir subi plus de dommages que ceux additionnés de toutes les guerres intervenues de par le monde depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Pourtant, les médias, dans leur très grande majorité, n’ont parlé, ne parlent et ne pleurent que les centaines de milliers de victimes tutsies du Rwanda, dénoncent les Hutus comme seuls responsables directs de ces boucheries, et les Français, qui les auraient aidés dans leur horrible besogne, faisant de François Mitterrand et d’Edouard Balladur des réincarnations d’Hitler, et des soldats français, celles de Waffen SS.

Une version officielle, affichée non seulement par Paul Kagamé, l’actuel président du Rwanda, mais également par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), le bras justicier de la communauté internationale, et par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la majorité des autres pays…

(1) Chiffre fourni par le ministère de l’Intérieur rwandais en décembre 1994.

Les gardiens de la vérité officielle

Convaincu par mes enquêtes que Paul Kagamé, l’actuel chef d’Etat du Rwanda, avait commandité l’attentat contre l’avion qui transportait son prédécesseur – attentat qui déclencha en avril 1994 le génocide des Tutsis et des massacres de Hutus -, quand il était attribué aux extrémistes hutus, je décidai en 2004 de chercher à comprendre ce qui s’était réellement passé.

Je découvris rapidement l’incroyable désinformation qui avait accompagné la conquête du pouvoir par Paul Kagamé, et les moyens mis en oeuvre pour décourager ceux qui seraient tentés de s’opposer à la doxa. Des moyens qui ressemblent fort à des armes de destruction massive : grâce à une analogie abusive entre le génocide des Tutsis et la Shoah, les gardiens de la vérité officielle traitent les contrevenants de négationnistes, de révisionnistes, de racistes, voire d’antisémites.

[...] J’ai décidé de reprendre mon enquête et de l’étendre en l’insérant dans l’histoire de la région des Grands Lacs et de l’Afrique centrale, pour comprendre comment et pourquoi avait pu ainsi s’installer une version tronquée de l’histoire de la tragédie rwandaise. [...]

J’ai travaillé à mettre au jour les actions – ouvertes et clandestines – des Etats-Unis, depuis les années 80, dans la région des Grands Lacs, visant à un nouveau partage des zones d’influence sur le continent africain, et le  » scandale géologique  » que constitue le fabuleux sous-sol du Zaïre, redevenu aujourd’hui Congo et convoité par tous. [...]

Contre-offensive impossible

Officiellement, à partir d’octobre 1996, le Zaïrois Laurent-Désiré Kabila a mené une guerre de libération en vue de chasser le président corrompu Mobutu Sese Seko. La réalité fut bien différente : Laurent-Désiré Kabila n’était alors qu’une marionnette de Kigali, de Kampala et de Washington.

Une nouvelle boucherie, après celle du Rwanda, visant cette fois à exterminer les seuls Hutus ayant fui le Rwanda, déclarés « extrémistes » par la propagande, se déroula dans un silence assourdissant des principaux médias.

Les services secrets français étaient parfaitement au courant que des forces spéciales américaines, les services secrets et des avions américains renseignaient les soldats rwandais et ougandais dans leur chasse aux Hutus dans l’immense Est congolais. L’exécutif français s’interrogea alors sur l’opportunité d’arrêter la marche de Kabila et de ses « parrains » sur Kinshasa.

La désinformation efficace sur le rôle de la France en Afrique en général et au Rwanda en particulier rendait désormais impossible toute contre-offensive, qui aurait mis face à face Français et Américains. Jacques Chirac décida in fine de ne pas envoyer de forces spéciales françaises à Kisangani début 1997.

Quand l’armée américaine participe à la traque des Hutus au Congo…

Washington porte une lourde responsabilité dans ce qu’un prérapport de l’ONU rendu public en août 2010 décrit comme un probable génocide commis en République démocratique du Congo en 1996 et 1997.

Pourquoi tant de diplomates, tant de militaires et d’agents secrets américains ont-ils été mobilisés pour parler d’une situation que les journalistes ne pouvaient directement appréhender ? Parce que la grande puissance américaine, celle qui, avec ses satellites, ses écoutes, ses hélicoptères et ses avions, aidait ceux qu’on nommait « rebelles », mais qui, en réalité, étaient en très grande majorité des Rwandais ou des Ougandais, à localiser les prétendus « génocidaires » pour les liquider.

Comment ne pas être révolté par la passivité, voire par la bienveillante sollicitude du Haut-Commissariat aux réfugiés ? Comment accepter la propagande officielle de l’époque, qui voulait que les Hutus n’eussent que ce qu’ils méritaient et que les Tutsis exerçassent là un légitime droit de revanche ? Alors que, justement, la version officielle de l’histoire, reçue et acceptée par la communauté internationale, est fausse ?

[...] Les services secrets français – Direction du renseignement militaire (DRM) et Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) – sont très avertis de ce qui se passe aux frontières du Kivu, fin octobre-début novembre 1996.

Le camp de Kibumba dans la région de Goma est bombardé : quelque 200.000 réfugiés partent vers le camp de Mugunga. Le camp de Katale est attaqué à l’arme lourde, et Bukavu, la capitale du Sud-Kivu, est pris par les « rebelles ». Les camps des alentours sont détruits, provoquant la fuite de 250.000 personnes à travers la forêt équatoriale vers Kisangani…

Militaires et services ne se contentent pas des images satellite fournies par les Américains, sur lesquelles on ne voit pas de réfugiés ; elles ne donnent à rien voir qui corresponde aux informations qui leur remontent du terrain, par de nombreuses sources humaines. Début novembre 1996, un Breguet Atlantic localise des cohortes de réfugiés et rapporte des photos qui montrent deux hélicoptères américains, des Black Hawks.

Poker menteur entre Paris et Washington

Les espions français s’interrogent sur le rôle des bérets verts, les commandos des US Army Special Forces, lors des massacres qui ont suivi la prise de Bukavu, fin octobre 1996. Ils se demandent aussi quelle est l’origine des mitraillages aériens opérés de nuit contre les camps de réfugiés : « Cela pose de graves questions quand on sait que parmi les avions américains déployés figurait au moins un C-130 Gunship des forces spéciales, véritable canonnière volante. Que faisait-il là si, comme le disait alors le commandement américain, il s’agissait seulement de rechercher des réfugiés pour étudier ensuite les moyens de leur porter assistance ? »

Malgré ce questionnement sur le rôle ambigu de Washington, pas plus l’état-major que les politiques français n’envisagent une quelconque action sans les Américains ou, à plus forte raison, contre eux. Mais la « forte dégradation de la situation humanitaire » entraîne les uns et les autres à envisager dans les plus brefs délais une opération militaire multinationale dans le Kivu, tout au moins à en émettre l’idée. Le Centre opérationnel interarmées (COIA) est chargé par l’état-major d’en définir les contours possibles.

Le 5 novembre, une note signée de Jean-Pierre Kelche, major général de l’état-major, arrive sur le bureau du ministre de la Défense, Charles Millon : « L’effet majeur d’une opération militaire au Kivu visera à stabiliser les réfugiés dans une zone dégagée de forces constituées ».

Les rédacteurs estiment indispensable la participation de pays européens (France, Espagne, Belgique, Allemagne et Grande-Bretagne), mais soulignent qu’un «commandement centralisé (préconisé) devrait être proposé aux Américains dont la présence au sol garantirait la neutralité rwandaise». « L’action militaire sera limitée à une sécurisation de zones, au profit des organisations humanitaires ». Le général Kelche envisage un déploiement de 1.500 à 2.000 hommes.

Le lendemain, lors d’un conseil restreint de défense, Jacques Chirac accepte les propositions du COIA, et insiste sur l’implication américaine, c’est-à-dire que « la France interviendra si les Américains interviennent avec du personnel au sol ». Et, quant à la nationalité française ou américaine du commandement de l’opération, le président n’a pas de préférence. Après le fiasco politico-médiatique, deux ans plus tôt, de l’opération «Turquoise», il n’est pas question pour la France de se lancer seule dans une telle opération…

Immédiatement après ce conseil restreint, diplomates et militaires prennent langue avec les Américains. [...] Les Français s’aperçoivent vite que les Américains, malgré quelques bonnes paroles, jouent déjà une autre partition. Si le général George A. Joulwan promet de mettre à disposition des C5 Galaxy pour projeter, si nécessaire, matériels et hommes vers le Kivu, les interlocuteurs des Français refusent d’engager leurs troupes sur le terrain.

Paris et Washington ont déjà commencé une partie de poker menteur. Alors que, sur le terrain, les acteurs rwandais, ougandais et américains ont parfaitement conscience de mener un combat indirect contre Paris, les contacts entre diplomates et militaires à Washington, Paris ou Stuttgart se déroulent entre gens de bonne compagnie.

[...] Le Monde du 8 novembre 1996 résume ainsi la situation : « La France a du mal à convaincre l’ONU de l’urgence d’une intervention au Zaïre ». Elle a du mal parce que Washington et ses alliés africains ne veulent pas que la France revienne dans la région et contrarie leurs plans, mais Paris veut croire qu’il a encore la main.

Pour ne pas s’opposer frontalement à la France, Washington monte alors une opération astucieuse destinée à enterrer le projet sans pour autant se mettre à dos l’opinion publique : elle consiste à demander au Canada de constituer cette force, d’en réunir les éléments et d’en déterminer les règles… Commence alors une grande agitation qui n’est qu’un leurre.

Politiques et militaires français n’ont pas compris tout de suite que l’opération lancée par le Premier ministre canadien Jean Chrétien à la demande des Américains ne vise qu’à enterrer le projet de Chirac et à laisser les mains libres aux Américains, ainsi qu’à leurs marionnettes rwandaises et ougandaises dans la région des Grands Lacs.

Pendant quelques jours, l’état-major croit à l’acceptation d’un déploiement d’une force franco-britannique sous commandement canadien dans la région sud du Kivu. A preuve, une mission de reconnaissance effectuée par des militaires britanniques, sous le commandement du brigadier général Thomson (Royal Marines), avec trois officiers français, dirigés par le colonel Philippe Tracqui, qui est le numéro 2 du Centre opérationnel de l’armée de terre (Coat).

Dès le début, Tracqui et ses deux compagnons ont compris que quelque chose ne collait pas. [...] Le rapport de Tracqui, daté du 21 novembre, lève les dernières interrogations sur la place désormais accordée à la France dans les Grands Lacs et sur les manoeuvres américaines. «Les Américains sont tout à fait opposés à une action militaire au Sud-Kivu», écrit Tracqui. [...]

Thomson a donné à Tracqui un mémorandum du général Smith, rédigé le 16 novembre à Entebbe, qui dévoile la position américaine. « Depuis vingt-quatre heures, la situation s’est arrangée, tout va bien à Goma, et la nature des besoins humanitaires s’en trouve changée. Bien qu’il ne soit pas encore possible d’apprécier exactement le nombre total des réfugiés qui vont rentrer ou ceux qui auraient l’intention de le faire dans les prochains jours, il est clair qu’il n’existe plus en ce moment de crise humanitaire justifiant une action militaire d’urgence », écrit le général américain qui ne réclame donc aucun moyen supplémentaire.

[...] Le soir de ce 16 novembre 1996, à Entebbe, le général américain Smith dirige une réunion de planification à laquelle participe le lieutenant-colonel Pouly, de la Direction du renseignement militaire française. Pouly [...] sait que la situation décrite par l’Américain est fausse. Il ose prendre la parole après le général américain et lui fait remarquer que son appréciation de la situation ne fait aucun cas des 700.000 réfugiés et 300.000 déplacés du Sud-Kivu.

Le numéro 2 du Coat rapporte toutes les informations fournies par Pouly, le meilleur spécialiste militaire français de la région des Grands Lacs. Pouly est convaincu que « les Américains présents dans la région des Grands Lacs, qu’il s’agisse des diplomates de Kigali ou des militaires isolés à Entebbe, ne souhaitent aucune présence dans la région ».

Il a noté « l’existence à Kigali d’une importante mission militaire de coopération américaine qui a compté jusqu’à 50 personnels. Elle s’occupe de la formation militaire de l’APR [l'Armée patriotique rwandaise], fait de l’instruction de déminage, de la formation à l’action psychologique avec des spécialistes appartenant au 4e bataillon de Fort Bragg, notamment pour ce qui concerne les opérations de propagande liée à l’organisation des retours ». L’espion français a appris que « les équipes psyops américaines, chargées des opérations psychologiques, c’est-à-dire d’influencer l’opinion, sont en place et opèrent à partir de Kigali, depuis trois mois ».

L’initiative de la France pour venir en aide aux réfugiés rwandais a été brisée dans l’oeuf, au grand soulagement des Etats-Unis, du Rwanda et de l’Ouganda.

Décrédibilisée par l’action de tous les psyops rwandais et américains relayés par les porte-voix occidentaux du Front patriotique rwandais, le parti du président Kagamé, et par la plupart des médias, y compris par de nombreuses bonnes âmes françaises, la France n’a rien pu faire pour stopper les massacres de masse organisés de Hutus. Les massacres vont donc pouvoir se poursuivre, après l’enterrement sans fleurs ni couronnes de la force multinationale.

Quelques notes subtilisées aux services secrets ougandais et rwandais montrent même un engagement américain et britannique beaucoup plus accentué. Les moyens qui ont été mis en oeuvre sont énormes. Un réseau ultramoderne de satellites espions (intelligence communication network), couvrant la zone de Kigali à Brazzaville pour recueillir, contrôler et neutraliser toutes les informations en langues française et locales, a bien été déployé pour le compte des Américains, des Britanniques et des Ougandais.

Pas d’objection à l’ « anéantissement »

Selon les documents ougandais et rwandais, des avions américains seront spécialement affectés à la traque des Hutus qui se cachent dans les forêts (Report 678 ref 567/JL/RW/UG) : « Il a été conclu que les forces aériennes américaines enverront 3 P-3 Orion Propeller Planes à Entebbe. Ils opéreront pendant la journée d’Entebbe au Zaïre, à la recherche des Hutus qui se cachent dans les forêts. Les avions seront équipés de trois équipements [il s'agit en réalité de trois spécialistes chargés de contrôler une cinquantaine d'ordinateurs] destinés à traquer les mouvements des gens sur le terrain ».

Concoctés par Paul Kagamé, les plans d’attaque et de démantèlement des camps de réfugiés hutus dans l’ex-Zaïre sont présentés aux Américains pour approbation, comme le montre une note (Plan 67 ref 67/JL/RW/ZR) : « Les plans visant à attaquer les Hutus dans l’est du Zaïre ont été finalisés. Octobre et novembre 1996 sont les meilleurs mois pour l’opération. L’ONU sera engagée dans le processus de fournir les prochaines livraisons de vivres et nous saboterons ce processus ».

Une réunion entre services ougandais et rwandais (Crisis 80/L ref 78/RW. Doc) définit le modus operandi d’une action dans laquelle 30 soldats rwandais vont monter une attaque déguisés en miliciens hutus : « Il y a besoin de liquider les Hutus Interahamwe [miliciens impliqués dans le génocide de 1994] dans l’est du Zaïre. Nous avons pénétré les camps de réfugiés de Katale et Kahindo. Nous allons aider le Rwanda à exécuter l’opération afin de forcer l’ONU à fermer les deux camps. Opération : 30 soldats de l’APR vont déclencher une attaque contre les autochtones zaïrois en se faisant passer pour Interahamwe. On procédera à la destruction de leurs propriétés. Une attaque similaire avec armes à feu sera mise en oeuvre aux heures de nuit au Rwanda. Le gouvernement du Rwanda devra alors se plaindre auprès de l’ONU. Si l’ONU est lente à réagir, une opération sans annonce préalable se perpétrera alors et anéantira toutes les milices hutues se trouvant dans ces camps. L’opération d’anéantissement est approuvée sans aucune objection ».

Les dates d’un conflit

1994, premier génocide.

Le 6 avril, l’assassinat du président du Rwanda, Juvénal Habyarimana, met le feu aux poudres. Déclenchement du génocide contre la minorité tutsie et les Hutus modérés (800.000 morts). Venu de l’Ouganda, le Front patriotique rwandais (FPR) de Paul Kagamé (Tutsi) conquiert le pays et le pouvoir. Devant l’échec de la communauté internationale, la France déclenche l’opération « Turquoise ». Des centaines de milliers de Hutus – dont certains responsables du génocide – fuient le pays vers le Zaïre, où ils s’entassent dans des camps.

1996-1997, second génocide.

La guerre se déplace dans l’est du Zaïre. Avec le soutien du Rwanda et de l’Ouganda, des Zaïrois menés par Laurent-Désiré Kabila renversent le président Mobutu. Le Zaïre devient la République démocratique du Congo (RDC). Des massacres de grande ampleur – le second génocide aujourd’hui évoqué – sont commis à l’encontre des réfugiés hutus. Les Américains empêchent, à deux reprises, une intervention française pour y mettre fin. La guerre va se poursuivre en RDC jusqu’en 2002. Elle aurait fait plusieurs millions de morts.

Lire aussi : « Noires fureurs, blancs menteurs : Rwanda 1990-1994 »

Tout sur la Chine

Wird aus dem Währungskrieg ein Rohstoffkrieg?

Wird aus dem Währungskrieg ein Rohstoffkrieg?

Michael Grandt / Alexander Strauß

Jeder große Industriestaat versucht seine Währung künstlich niedrig zu halten, um die eigene Wirtschaft anzukurbeln. Doch das hat auch Auswirkungen auf die globale Nahrungsmittelversorgung.

Als Brasiliens Finanzminister Guido Mantega kürzlich davor warnte, dass der weltweite »Währungskrieg« bald in einen »Handelskrieg« ausarten könnte, lag er sicherlich nicht falsch.

In Lateinamerika haben verschiedene Länder Schritte unternommen, eine Aufwertung gegenüber dem Dollar zu verhindern. Die Folgen eines Währungskrieges könnten tatsächlich schwerwiegend sein und sich global ausbreiten. Die »Spiele«, die die Regierungen gerade an den Devisenmärkten spielen, könnten immer mehr Länder dazu veranlassen, Handelseinschränkungen gegen Importe zu erlassen. Das wäre das Ende des Weltwirtschaftssystems, wie wir es kennen. Eine Deglobalisierung würde unseren Lebensstandard vermindern und unseren Wohlstand bedrohen.

Im Zentrum jener lateinamerikanischen Staaten, die ihre eigene Währung unter allen Umständen schützen wollen, steht Brasilien. Dort sind die Staatsausgaben in den letzten beiden Jahren wahrlich in die Höhe geschossen. Im gleichen Zeitraum, wie auch die Rohstoffpreise explodierten, ist auch die Inflationsrate gestiegen.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/mic...

La politique actuelle d'un point de vue schmittien

LA POLITIQUE ACTUELLE D’UN POINT DE VUE SCHMITTIEN

Ex: http://agoradedroite.fr/

Chronique de Julien Rochedy

Nous le savons, Carl Schmitt est un politologue controversé : ne lui furent pas pardonnées ses accointances avec le national-socialisme triomphant en Allemagne, son pays, même s’il fut, à la fin, surveillé par la SS ; ou même s’il fut, avant 33, un opposant à Hitler. Qu’on le prenne avec des pincettes ou non, il reste un des plus grands spécialistes de la sociologie politique du XXe siècle, digne héritier de Max Weber et écrivain extrêmement prolixe, dans de nombreux domaines, qui vont du droit constitutionnel à la polémologie.

Nous le savons aussi, la définition de Schmitt de la « politique », au sens strict, a de quoi surprendre par son apparence violente : la politique, ce serait pour lui le lieu du conflit, le domaine dans lequel naitrait et vivrait une opposition caractérisable par une dialectique ami/ennemi. En somme, un groupement politique comme un parti doit nécessairement se fixer un ennemi, et toute son idiosyncrasie à son encontre doit être d’une humeur belliqueuse, conflictuelle, afin qu’il soit, à proprement parler, politique.

Regardons donc notre politique actuelle avec des yeux schmittiens, et tâchons de saisir les différentes oppositions ami/ennemi qui doivent, normalement, la constituer. La gauche et la droite semblent être toujours les deux adversaires principaux, les deux parties au conflit qu’est la politique. Cependant, lorsque nous regardons le PS et l’UMP, il est difficile d’appréhender l’ennemi que chacun détermine pour son camps ; précisons : il y a fort à parier qu’en demandant aux cadres respectifs de ces deux grands partis quel serait leur ennemi, ils répondent chacun de manière floue, car idéologiquement parlant, ces deux comparses sont sur la même ligne, s’échangent même parfois les ministres grâce au principe de « l’ouverture », et mènent, peu ou proue, une politique semblable, pour la simple et bonne raison qu’ils ont tous deux les mêmes amis : l’Union Européenne, la mondialisation, les Etats-Unis, la politique libérale, etc. Ayant les mêmes amis, comment, dès lors, discerner une opposition réelle entre eux ? Comment croire que « l’ennemi », dans la dialectique qui fonde le politique, soit pour eux, dans le même temps, l’ami de leurs amis ? C’est donc que cette opposition est biaisée ; or, si cette dialectique est défaillante, c’est qu’il n’existe plus en eux, chez eux, de politique à proprement parler. Par conséquent, Le PS et l’UMP, si l’on s’arrêtait à leur conflit d’apparat, ne feraient en vérité plus de politique.

Mais puisque ces deux partis majoritaires sont dans le jeu politique, le dominent et le mènent, il faut bien tout de même qu’ils aient des ennemis, même s’ils ne sont pas officiels. Quoique, là encore, un peu de perspicacité, quelques coups d’œil et un brin de probité permettent de découvrir que leur ennemi principal se trouve être, en vérité, celui qui remet en cause le système libéral dont ils sont à la fois les gérants et les humbles exécutants. Officiellement, ils ne disent pas tout à fait cela, surtout à gauche où l’on s’accommode parfaitement du système, mais pas encore du mot (libéral). Comme ersatz rhétoriques, ils disent combattre « l’intolérant », le « fanatique » ou « l’extrémiste », qui est en fin de compte, presque à chaque fois, qu’un simple opposant à ce système.

Les partis dits « extrémistes », l’extrême-gauche et l’extrême-droite, seraient donc les seuls à assumer complètement, dans une vraie transparence, la dialectique ami/ennemi. Car autant pour l’un que pour l’autre, c’est le système libéral mondialiste qui est l’ennemi, et eux ne se partagent pas les amis (sauf pour l’extrême-gauche, qui coltine parfois avec les partis au pouvoir dans tout ce qui a trait aux conséquences du libéralisme mondialisé : la révolution des mœurs, l’immigration etc.). La logique du conflit étant plus prégnante chez eux, l’opposition étant plus claire, plus assumée, plus nette – c’est à croire que la politique, au sens schmittien, n’existerait réellement que chez eux. Seuls les partis que l’échiquier en vigueur placerait aux extrêmes feraient, en somme, de la politique. Le reste ne serait que du secrétariat.

Ce point de vue schmittien de la politique, s’il est original et sans doute pas tout à fait valable à cent pour cent, a au moins le mérite de nous faire réfléchir et de remettre en cause l’idée que la politique ne serait faite que par ceux qui seraient véritablement aux manettes, les autres n’ayant qu’une fonction tribunicienne, et qui devraient toujours souffrir du reproche de leur soi-disant inutilité. En effet, combien de fois avons-nous entendu des membres de l’UMP dirent à ceux du Front National qu’ils ne servaient à rien, si ce n’est râler, sous prétexte qu’ils n’obtenaient jamais le pouvoir ? Et de même aujourd’hui pour le PS à l’égard du Front de gauche de Mélenchon ?

Mais si, en fait, il n’y avait plus qu’eux qui faisaient de la… politique ?

vendredi, 18 février 2011

Quelques réflexions suit aux changements politiques survenus en Tunisie

Quelques réflexions suite aux changements politiques survenus en Tunisie

Alors que nos médias évoquent abondamment la question des changements politiques survenus en Tunisie, tout en n’en disant rien sur le fond, restant dans le seul visible, il est nécessaire de donner quelques éléments afin de mieux juger de cette fin de pouvoir de Zine El Abidine Ben Ali (1) et de la fin de son régime policier (2) - policier et non militaire, est-il important de le souligner.

Zine El Abidine Ben Ali en majesté...
1 – L’attitude des autorités françaises ou, le degré zéro de la politique
Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il y a eu absence totale de coordination dans le discours officiel français sur cette question tunisienne. Ce manque de cohérence inqualifiable conduit à la confusion et à une démonstration de faiblesse patente de la diplomatie et de la position française en général. C’est à se demander si nos dirigeants ont les éléments pour connaître ce qui se passe en Tunisie (ou plutôt s'ils savent qu'il existe  des "outils" spécialisés pour ce faire), s’ils sont vraiment au fait des développements politiques qui s’y passent. Cette déficience est grave puisqu’elle démontre le manque d’éléments d’appréciation, d'information et donc d’analyse au plus haut niveau de l’Etat français. Ceci est un comble alors qu’il s’agit d’un pays qui se situe à moins de deux heures d’avion de la France et qui est un ancien protectorat Français (3).

Ah, que les temps peuvent (vite) changer...
Aucune cohérence enfin car l’on a eu tout d’abord un soutien au pouvoir de Ben Ali. Dominique Strauss-Kahn,  socialiste, patron du FMI, déclarait en 18 novembre 2008, que la Tunisie était un « exemple à suivre », que c’était « un modèle économique » ; Bruno Lemaire, Ministre du gouvernement Fillon, déclarant sur Canal+ « le président Ben Ali est quelqu’un qui est souvent mal jugé mais il a fait beaucoup de choses » et plus récemment Mme Alliot-Marie, Ministre de l’Intérieur, déclarant à l’Assemblée Nationale « nous proposons que le savoir-faire de nos forces de sécurité, qui est reconnu dans le monde entier, permette de régler des situations sécuritaires de ce type », etc. Nous avons eu par la suite, assez tardivement, un discours sur la prise en compte de ce changement ; et enfin, une fois le coche loupé, un rejet clair du pouvoir incarné par le dit Ben Ali (propos de M. Baroin, de Mme Lagarde, etc.), ceci allant même jusqu’à des positions lamentables de bassesses (4) - tel le coup de pied de l’âme au Lion mort - avec un refus ostentatoire, médiatique, de recevoir un Ben Ali en fuite sur le sol français, et des propositions de gel des avoirs de Ben Ali et de sa famille en France.
2 – Les communistes tunisiens ou, le retour des refoulés
Les communistes tunisiens maltraités par Ben Ali sont, pour beaucoup, réfugiés en France ; ils vont retourner dans leur pays suite à l’annonce d’élections « démocratiques ». Rien n’est dit dans nos médias sur l’action des communistes dans cette révolte dite « populaire » à Tunis et dans d’autres villes du pays. Autre question : le Parti communiste des ouvriers de Tunisie (clandestin) va-t-il être légalement autorisé ? Que va-t-il devenir de la « Coalition du 18 octobre (5) », regroupement tout azimut anti-Ben Ali, qui réunissait Communistes et islamistes ? De quels soutiens bénéficie Hamma Hammami localement et internationalement ? se présentera-t-il aux élections ? Que va-t-il advenir de la « Coalition démocratique et progressiste » (6), pendant à la « Coalition du 18 Octobre », regroupant gauchistes et communistes hostiles à toute alliance avec les islamistes ? Ces deux coalitions vont-elles s’affronter ?

La peste...
3 – Les islamistes tunisiens ou, l’Islam mondialisé
A l’instar des autres pays, la Tunisie n’échappe pas à la mondialisation et à son corolaire :  l’Islam fondamentaliste (7). Tout comme les communistes, les islamistes étaient pourchassés et enfermés par Ben Ali. Il y a des islamistes « démocrates » - de style PJD marocain ou AKP turc, avec El Nadha (8) - et des radicaux. Quoiqu’il en soit, ces islamistes existent bel et bien, leurs idées sont diffusées dans toute la société tunisienne ; on se souvient de l’attentat contre la synagogue El Ghriba (Djerba) le 11 avril 2002. Que représentent-ils dans la Tunisie d’aujourd’hui ? Ont-ils été actifs dans les émeutes ? Les islamistes enfermés dans les geôles par Ben Ali, (plusieurs centaines) vont-ils être libérés par le nouveau pouvoir en place ? Quoi qu’il en soit, ils ne vont pas rester les bras croisés et ils vont certainement  s’engouffrer dans « la brèche démocratique » pour certains, comme ils l’ont fait systématiquement dans d’autres pays et agir au grand jour pour diffuser encore davantage leurs idées. Rached Ghannouchi (9), chef d’El Nadha, âgé de 69 ans, voudra prendre sa revanche politique. Quant aux radicaux, ils ne seront pas inactifs non plus, c’est sûr. Que va-t-il advenir de l’alliance objective avec les communistes ? Vont-ils désormais s’affronter maintenant que Ben Ali est parti, car c’est un peu l’alliance de la carpe et du lapin que cette « Coalition du 18 octobre », entre communistes et islamistes ?

...le choléra...
4 – Les Etats-Unis et la révolution tunisienne ou, comment passer de la couleur aux plantes…
On a parlé de révolte « populaire », de « peuple dans la rue », etc. mais ce dont on ne parle pas, c’est le rôle de l’armée nationale tunisienne d'une part, et des liens étroits que celle-ci entretient avec les Etats-Unis, d'autre part ; liens qui se sont noués de manière intime des cinq dernières années, parallèlement au fait que les Etats-Unis sont un des premiers pourvoyeurs de l’armée nationale tunisienne. Cette armée est l’élément clef (à l’opposé de la Police, trop compromise pour une grande part avec le pouvoir du dirigeant déchu Ben Ali) dans la stabilité du pouvoir et la continuité de celui-ci dans l’après Ben Ali. Comme le dit l’Amiral Lanxade (10), « le Chef d'état-major de l'armée de terre (le Général Rachid Ammar) a démissionné en refusant de faire tirer l'armée ; c'est probablement lui qui a conseillé à Ben Ali de s'en aller ». L’armée tunisienne est donc appelée à avoir un rôle important et une influence certaine dans le nouveau pouvoir qui va s’installer à Tunis.


...ou le cancer ?
Il est fort à parier que les Etats-Unis ne sont pas étrangers à ce qui s’est passé en Tunisie. Avons-nous affaire à une réplique maghrébine des « révolutions colorées » ? Est-ce du « Jasmin de synthèse » ? Reste donc à savoir la dose d’implication des Etats-Unis et leur degré d’intimité avec les militaires pour préjuger du réel avenir politique en Tunisie.


5 – Les journalistes français face à l’événement ou, quand l’écran fait écran...
Comme pour la chute du Shah d’Iran en 1979, les journalistes sont allés très "en avant" dans l’accompagnement de cette chute du régime tunisien, sans une seule seconde prendre un peu de recul, sans penser aux conséquences politiques à venir, sans présenter l’éventail des possibles ; bref, sans penser ni analyser la situation, ni donner les éléments pour juger de ce qui s’y passe. Pour ne pas changer, les journalistes des Mass Médias français, avancent tête dans le guidon, sans se poser les vraies questions. Par exemple : cette « révolution » dite « du jasmin » (11) est-elle vraiment spontanée ? qui sont les vraies personnes ou les groupes d’intérêts derrière les événements ? y a-t-il des soutiens étrangers ? et lesquels ? quel est le rôle de la diaspora tunisienne dans ce changement ? va-t-on passer d’un régime policier à un régime militaire ? que représente l’opposition - islamiste, communiste, et autres (12) ? qui a plus de chances d’arriver et de tenir le pouvoir ? Peut-il y avoir contamination à d’autres pays suite à ce renversement ? Que dire de la situation algérienne qui souffre des mêmes symptômes ? Et que dire de l’Egypte (autrement plus dangereuse si elle basculait) ? Que pourrait-être la réaction des pays européens face à ces changements ? etc.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que 2011 est bien parti. La tectonique géopolitique est active, les régimes changent, d’autres vont tomber, l’avenir est-il au hasard (13) ?
Notes :
(1) en place depuis novembre 1987 après la destitution de l’ex-chef de l’Etat Habib Bourguiba.
(2) Régime policier ET familial (clanique) faut-il le rappeler, avec les familles Ben Ali et Trabelsi.
(3) La Tunisie a acquis son indépendance le 20 mars 1956, en pleine guerre d’Algérie.
(4) On ne se conduit pas ainsi avec quelqu’un que l’on a soutenu jusqu’à la veille des émeutes. Cette attitude est un manque à la parole de la France, à sa probité et à sa crédibilité.
(5) Front démocratique, pour les droits et les libertés du 18 Octobre 2005, regroupant, en dehors des communistes et des islamistes, Néjib Chebbi (Parti démocratique progressiste, PDP), Mustapha Ben Jaafar (Forum démocratique pour le travail et les libertés, FDTL) et d’autres personnes/personnalités.
(6) regroupe Ettajdid (Renouveau, ancien Parti communiste tunisien), deux groupuscules de gauche non reconnus : le Parti du travail patriotique et démocratique (PTPD) et les Communistes démocrates (CD), ainsi que des intellectuels indépendants, comme l'économiste Mahmoud Ben Romdhane, ancien président de la section tunisienne d'Amnesty International.
(7) Actif depuis les années 70.
(8) Connu aussi sous le nom d’Ennahdha.
(9) exilé à Londres depuis le début des années 90.
(10) ex-chef d'Etat-major français et ex-ambassadeur de France en Tunisie.
(11) Un peu comme ces révolutions colorées survenues dans les ex-républiques soviétiques ; « spontanées » elles aussi, mais néanmoins financées par Georges Soros avec l’appui des Etats-Unis. A quand une révolution "Cadamome" en Egypte ou "Thé à la menthe" en Algérie ?
(12) Telle celle incarnée par Moncef Ben Mohamed Bedoui-Marzouki.
(13) Cf. Jacques Brel, Aux Marquises : « (…) le rire est dans le cœur, le mot dans le regard, le cœur est voyageur, l’avenir est au hasard (…)».


Crédit photos :
http://fr.academic.ru/pictures/frwiki/84/Tunisie_President_Ben_Ali.jpg
http://www.alterinfo.net/les-soutiens-du-boucher-de-Tunis-Ben-Ali-DSK-Sarko-Alliot-Marie-Frederic-Mitterand-etc_a53741.html

Schweres Zerwürfnis zwischen den USA und Saudi-Arabien: Abdullah steht zu Mubarak und wendet sich Teheran zu

Schweres Zerwürfnis zwischen den USA und Saudi-Arabien: Abdullah steht zu Mubarak und wendet sich Teheran zu

Redaktion

 

Wie Quellen aus dem Nahen Osten berichten, gehört das Gespräch zwischen US-Präsident Barack Obama und dem saudischen König Abdullah vom Dienstag, dem 10. Februar, zu den heftigsten Gesprächen, die ein amerikanischer Präsident jemals mit einem arabischen Herrscher führte. Die Auswirkungen der ägyptischen Krise hatten den saudischen König dermaßen verärgert, dass er einen überraschenden Herzanfall erlitt. Gerüchte seines Todes erschütterten die weltweiten Finanz- und Erdölmärkte, wurden aber von einem Berater der Königsfamilie dementiert. Andere Quellen berichten, er habe bereits in der Vergangenheit Herzanfälle erlitten.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/red...

 

 

Pourquoi la crise continue... et pourquoi menace une guerre des monnaies

Pourquoi la crise continue… et pourquoi menace une guerre des monnaies

Ex: http://fortune.fdesouche.com/

Fin janvier, au forum de Davos en Suisse, il a été question une nouvelle fois de réguler l’économie mondiale. Président temporaire du G20 et du G8, Nicolas Sarkozy n’est jamais le dernier à afficher de grandes ambitions dans ce domaine. Preuve que la régulation automatique du marché ne satisfait personne.

A vrai dire, les théories de l’économie de marché ont souvent fait sourire. Elles supposent des agents rationnels, et ils ne le sont pas toujours. Elles consacrent peu de place à l’Etat, or il est omniprésent dans l’économie depuis la guerre de 1914 voire avant. Bref, ces théories paraissaient irréalistes.

Une économie de casino ?

Pourtant, elles le sont de moins en moins. Pourquoi ? Parce que le monde réel ressemble de plus en plus à une économie de marché. Parce que l’économie de casino devient le fond réel de l’économie de marché « pure et parfaite ». Les Etats pèsent désormais moins, beaucoup moins, que les multinationales et que la finance. L’industrie n’est plus nationale. Et elle est à la remorque de la finance. Les investissements industriels, par définition à moyen et long terme, sont moins rentables que les spéculations financières, par définition à court terme.

 

Les peuples et leurs représentants ne pèsent désormais plus grand-chose. On a pu dire des réunions du G20 que c’était un groupe d’anciens alcooliques qui se réunissaient pour décider de ne plus boire et qui se séparaient sans rien avoir décidé mais… en ayant pris un dernier verre. Ce dernier verre, c’est la dette mais plus encore la cause de la dette : la finance prédatrice, l’hyperclasse exigeant son taux de rentabilité.

Jacques Attali remarque justement : « une économie de marché sans Etat, surtout si l’information est imparfaite, ne trouve son équilibre qu’à un niveau de sous-emploi des facteurs » (slate.fr, 12 novembre 2010). Autrement dit, l’ajustement se fait sur la base d’une compression de la demande. Nous en sommes là. Avec, en prime, la guerre des monnaies.

La Chine ne veut pas réévaluer son yuan (ou renminbi selon son nom officiel). La monnaie chinoise n’est pas convertible donc pas soumise à des tensions ce qui accessoirement empêche toute démocratisation au sens occidental quand bien même le gouvernement chinois en aurait le goût. Plus de la moitié du PIB chinois est exporté : c’est dire l’enjeu. Puisque les Américains veulent maintenir leur dollar bas, les Chinois doivent maintenir bas le taux de change de leur yuan.

La Chine, avec un yuan faible et une main d’œuvre de plus en plus qualifiée, reste donc hyper-compétitive. Elle exporte de plus en plus, accroit son excédent donc son déséquilibre commercial avec l’Amérique, et investit cet excédent en bons du Trésor américain et fonds de pension. La Chine est donc le premier créancier des USA qui eux mêmes ont tout intérêt à un dollar sous-évalué. Pour deux raisons : rester un tant soit peu compétitif, et diminuer la valeur de leur dette.

Chine et EUA : les deux ont intérêt à un euro surévalué. Les deux craignent que le premier marché mondial, la zone euro, devienne la première force mondiale. Mais qui mène le bal ? Philippe Dessertine note : « Le coupable premier, actuellement, ce sont les Etats-Unis, comme ils sont d’ailleurs généralement à l’origine de la dette folle ayant créé la crise de 2007-2008 et se prolongeant dans la crise économique et dans la crise de la dette souveraine actuelle. La Chine a d’abord financé la dette américaine, acceptant de devenir le premier détenteur de dette publique américaine (en dollars), avec comme contrepartie la possibilité d’asseoir sa croissance sur des exportations massives » (« si la guerre des monnaies se poursuit… », Le Monde, 12 novembre 2010).

La finance de plus en plus loin de l’économie réelle

Or depuis la crise de 2008 l’économie réelle, l’économie de production ne s’est pas rapprochée de l’économie financière. Au contraire. Début 2007, la Banque centrale européenne détenait 900 milliards d’euros, elle en détient prés de 2000 fin 2010. La FED soit la banque centrale américaine est passée dans le même temps de 1200 à 2300 milliards de dollars.

Un doublement en trois ans, ce n’est pas la croissance de l’économie réelle, c’est l’emballement de la financiarisation. Et l’un des indices de cela, c’est que les banques centrales ont dû garder les actifs dépréciés qu’elles ont acquis. Sauvant ainsi le système bancaire privé avec l’argent public.

La crise continue, pour plusieurs raisons. Dans l’économie réelle, les délocalisations se poursuivent. Depuis 2002, la hausse du prix des matières premières a été considérable. Pétrole et métaux sont de plus en plus coûteux à extraire : cette hausse est donc structurelle. Cette hausse des matières premières a accru les réserves de changes des pays producteurs. Elles ont été multipliées par 5 de 2002 à 2007.

Total mondial des réserves de change : dans les 9000 milliards de dollars, soit 14 % du PIB mondial. Des réserves de change en dollar, et en bonne part détenues par la Chine, à hauteur de 2500 milliards de dollars : près du tiers des réserves mondiales. De cet excédent de liquidités se sont ensuivis des produits financiers parasites, créant des bulles spéculatives qui ont fini par éclater avec la crise des ‘’subprimes’’ c’est-à-dire des prêts à hauts risques. Exemple de ces produits financiers : la titrisation, soit le refinancement de dettes à long terme.

« C’est là où se situe la principale dérive du système : rajouter un endettement qui a pour seul objectif d’améliorer le rendement », écrit Jean-Hervé Lorenzi (slate.fr, 27 octobre 2010). La crise de confiance dans le système bancaire depuis 2007 amène une baisse des crédits accordés, et la récession qui va avec. Le noeud de la crise est un excès d’épargne, un excès d’exigence de rentabilité des investisseurs, et une insuffisance de la demande.

La crainte de la faillite d’un Etat surendetté (Grèce ou Irlande) amène à des hauts niveaux de primes de risque. Elle amène aussi à une guerre des monnaies. Une guerre dans laquelle l’Europe est désarmée. Car l’écart se creuse entre les BRIC, qui vont vers une croissance de 6 à 10 %, et les EUA et l’Europe, qui stagnent. Aux EUA, l’immobilier ne repart pas, le crédit est rare, le chômage reste considérable (9%). Les fonds de pension US qui doivent financer la retraite des Américains manquent de 6600 milliards de dollar, soit 45 % du PIB américain.

Mais les plans de relance gouvernementaux vont limiter les dégâts et la monnaie américaine reste la principale monnaie de réserve mondiale. Les Américains produisent autant de dollars que nécessaire pour eux : un privilège qu’ils sont seuls à détenir. Il en est tout autrement pour l’Europe. Tout son flanc sud (Grèce, Espagne, Portugal…) est menacé par la montée des dettes souveraines.

Dans ce contexte, la Chine joue le rachat des dettes. C’est le moyen pour elle de soutenir la monnaie des autres pays à un niveau au dessus de la sienne. Une façon là encore de sous évaluer son yuan. Le yuan faible est en effet « la garantie de la puissance chinoise » (Moises Naim) : il permet les exportations chinoises, et en rendant très chers les produits importés, il protège leur marché intérieur de la concurrence étrangère. Et c’est pourquoi la Chine peut avoir des réserves de change égales à près de la moitié de son PIB (40 %), le 2ème du monde avec 5500 milliards de dollars.

Que faire ? C’est la question qui se pose aux Américains mais aussi à l’Europe. Rétorsion ? Taxation des exportations chinoises ? Les Américains le peuvent, mais la Chine ne manque pas de rappeler que ceux qui s’y risqueraient porteraient la responsabilité d’une crise sociale majeure dans un pays d’1,3 milliards d’habitants. Qui veut jouer avec cela ?

Si les grands pays industriels ne veulent pas se lancer dans le protectionnisme, trop inquiets d’une contraction brusquée des échanges, l’arme monétaire reste une tentation. A défaut d’obtenir une substantielle réévaluation du yuan les Américains peuvent toujours maintenir le dollar le plus bas possible, ce qui limite l’invasion de leur marché par les produits chinois.

Reste que tant que la Chine achète les dettes des Occidentaux, le monde, et d’abord les USA, connait un trop-plein de liquidités d’où des taux d’intérêt très bas, et donc une incitation au surendettement des ménages. Or, plus chacun s’endette, plus il y a de dettes à racheter. Solution : que chaque pays reconquière son marché intérieur et que la production chinoise s’oriente vers… le marché chinois.

Bref, il faut plus d’économie autocentrée et moins de mondialisation, pour limiter les risques de conflagration et de répercussions en chaîne des crises des uns et des autres. Il faut certainement aussi une Europe plus autocentrée au niveau financier, d’où l’idée qui chemine d’un Trésor européen. Anton Brender, chef économiste de la banque Dexia note : « Il faut quelqu’un qui achète les dettes ; or, même à l’échelle de la zone euro, il n’existe pas de Trésor commun. Voilà toute l’ambiguïté de l’Union monétaire européenne. Elle est dotée d’une même monnaie, mais la Banque centrale européenne ne dispose d’aucune autorité en matière prudentielle vis-à-vis des banques » (Le Figaro, 24.09.08).

En d’autres termes : intervenir, prévenir la spéculation et mutualiser les risques. C’est déjà ce qu’affirmait Pierre Hillard dans La marche irrésistible du nouvel ordre mondial (F-X de Guibert, 2007).

Indépendance européenne ou nouvel ordre mondial ?

L’ennui, c’est que beaucoup voient toute action européenne comme une simple étape vers une gouvernance mondiale, et que celle-ci, dans l’état actuel des choses, ne peut être autre chose que la pérennisation de la domination de l’hyperclasse.

Alors, comment fait-on ? Et si on revenait aux idées simples ? L’Europe souveraine, l’Europe protectrice de ses nations plutôt que l’Europe tremplin vers le grand marché mondial. Jean-François Jamet suggère de son coté que l’intérêt des pays émergents (surtout les BRIC – Brésil, Russie, Inde, Chine -, et la Turquie) serait d’évaluer leur monnaie non par rapport au seul dollar mais par rapport à un panier de monnaies.

« Ce panier pourrait par exemple inclure le dollar, l’euro, le yen – éventuellement la livre britannique et le franc suisse – à proportion du poids de chacune des zones monétaires correspondantes dans les échanges de ces pays » (Les Echos, 17 décembre 2010). Un usage multipolaire de la monnaie. Ce qui ouvrirait la voie vers un autre ordre mondial.

Mais ce n’est pas seulement d’un rééquilibrage dont le monde a besoin. C’est d’une autre conception de la place de l’économie.

Le président du forum économique de Davos, Klaus Schwab, constate : « Cette année, l’économie mondiale va croître de 5%. Si ce rythme se maintient, elle doublera de taille en quinze ans, ce qui signifie aussi que l’utilisation des ressources sera multipliée par deux, sauf si bien sur, on parvient entre temps à améliorer l’efficacité énergétique. Dans ces conditions, nous allons être confrontés à un problème de pénurie, un thème qui sera présent dans nos discussions de Davos » (La Tribune, 26 janvier 2011).

La hausse des prix des matières premières y compris les plus vitales, celles des produits alimentaires, est un signe. Ses conséquences politiques, nous les voyons déjà au Maghreb. Parce que cela commence toujours par les plus fragiles. Avant de remonter vers les pays faussement solides. La France par exemple. Développer l’homme et non seulement les biens matériels et l’argent : un sacré défi.

Flash Magazine

Russia Says "No" to the Immigration Invasion

bplsmile.jpg

Russia Says ‘No’ to the Immigration Invasion

Marc ROUSSET

ex: http://www.counter-currents.com/

Translated by Michael O’Meara

In matters of demography, Russians are far less naïve than West Europeans, who, indoctrinated as they are in the new human rights religion, deny the catastrophic reality of Third World immigration. Though West Europeans ridicule Russia for the decline of her population, they do so forgetting the Third World beam that runs across their own population.

There’s no question: Russians will continue to experience great difficulties.  But due to measures taken by President Putin and Prime Minister Medvedev, they are facing these difficulties and will eventually overcome them, without compromising their future or their identity.

West European elites, on the other hand, have committed a crime – an absolutely unpardonable treason — against the flesh and blood homeland of all Europeans — by allowing in masses of non-European immigrants (the immigrants continuing to cross the border behind Sarkozy’s mediacratic smoke and mirrors — 250,000 of them, a third of the population of Lyon, arriving each year) most of whom, particularly those coming from Africa, are simply unassimilable.

Western Europe in the image of Bosnia, Kosovo, Lebanon, and West Africa

Today, the sole realistic perspective on Western Europe’s future is one of inescapable civil war, like Lebanon, Bosnia, Kosovo, Georgia, African countries, Ceylon . . . if measures are not immediately taken to revive the natality of the native European population.

By contrast, the future belongs to Russia, despite her present difficulties, particularly those of the catastrophic decade of 1990–2000, under Boris Yeltsin, when the population was in free fall, declining by 800,000 individuals per year. The falling Russian birthrate, began, in fact, in the ‘80s, with the first signs of Soviet exhaustion and the coming implosion. In 2007, when Putin introduced his plan to stabilize the population, Russia counted less than 142 million inhabitants, while the population had been 150 million in 1992. A report from the Novosti agency in 2007 paints a vivid image of the inevitable collapse: Russia loses 100 inhabitants every hour; every 14 seconds there’s a death and every 21 seconds a birth.

Public Opinion Hostile to Immigration

Public opinion in Russia remains hostile to immigration. Contrary to certain tall tales in the West, even if the Yellow Peril is something quite real, especially for Siberia and Russia’s Far East, the highest estimate of the Chinese immigrant population is 400,000, according to Zhanna Zayonchkouskaya, head of an  institute, affiliated with the Russian Academy of Sciences, that studies immigration; it’s not the millions and millions that have been announced. The Russians are alert to the danger and have taken severe measures to ensure that there will be no mass migration from China.

The Repatriation of Russians from Outside Russia

The only immigration the public favors is the repatriation of Russians from the former Soviet republics (Kirghizstan, Kazakhstan, the Baltic countries, Turkmenistan). Cities like Vladivostok, Irkoutsk, Khabarovsk, Irkoutsk, Krasnoïarsk, and even Blagovetchensk on the Chinese border, are European cities, with but small numbers of Chinese merchants and immigrants.

An invasion could have occurred in the 1990s, given the degraded situation. Chinese immigrants in the period did indeed take advantage of the anarchy to slip into European Russia (‘the West of Russia’). Today, though, it’s no easy matter being a clandestine immigrant in the Far East or Siberia: the frontier is relatively impermeable; risks are high; hotels and places of lodging are strictly controlled; the chaos accompanying the USSR’s fall is now a thing of the past.

Several Million Immigrants from the Caucasus

As to immigrants to European Russia from the Caucasus (Georgia, Armenia, Azerbaijan) or Central Asia (Tajikistan), there are several million, many of whom are illegal, but they represent no real danger – neither in terms of their numbers nor in their geographical implantation, which is strictly controlled by the police and the civil authorities. These immigrants from the Caucasus are unfavorably seen by native Russians, given their nationalist sentiments and their numerous past clashes with them.

Raising the Birthrate and Pursuing Natalist Policies

Russia reacted to her demographic crisis with a good deal of sense, thinking courageously and endeavoring to revive the birthrate. In 2003, following the proposal of the conservative deputy Alexandre Tchouev, the Russian Parliament made abortion more difficult to receive. In May 2006, President Putin introduced his natalist policy, which grants mothers a Maternity Bonus of 1,250,000 rubles, or 17,350 euros (2006) for the birth of a second child and 1,300,000 rubles (18,825 euros) for a third child. Since February 2006, birth certificates have been introduced to maternity wards, where they are filled out immediately following a birth, enabling the mother to gain ready access to her Maternity Bonus — her midwife, too, is given an Assistance Bonus of 100,000 rubles (294 euros) for every birth she assists.

Russia also faces a real social drama in the area of housing, given the absence of appropriate dwellings for children, which has often contributed to single-child families. Construction, now in full upswing, will play a role in improving the birthrate. Along with education, agriculture, and health, housing now constitutes one of the four ‘national projects’ of Russia’s 2020 Perspective. In the United States, the [postwar] baby-boom was the consequence of a mass migration from the city-centers toward the suburbs, toward the land . . .

Rising Life Expectancy

Life expectancy, according to Boris Bevitch of the Center for Russian Demography, was 59 during the 1990s, 20 years lower than that of Western Europe. In 2010, it’s at 69. The demographic plague afflicting Russians at the beginning of the new millennium was of the following magnitude: alcoholism (34,500 deaths/year), nicotine addiction (500,000 deaths/year), cardio-vascular disease (1.3 million deaths/year), cancer (300,000 deaths), traffic accidents (39,000 deaths/year), murders (36,000), suicides (46,000) — the degradations of the health system (once the pride of the USSR) and the catastrophe it’s provoked, with its high infant mortality (11/1000 births, twice the EU rate).  Beyond the measures already in place, progress is still needed to diminish the abortion rate, which fell 25 percent from 2003 to 2008, though it remains high, with 1.2 million abortions per 1.7 million births in 2008! Russia, moreover, will have to compensate for the hysteresis that the catastrophic years had on the structure of the Russian population, for it greatly diminished the strata necessary for reproduction.

The Return to Traditional Values and the End of Single-child Families

The return to traditional values, to the orthodox faith, will also contribute to breaking the pattern of one-child families. All real progress, though, rests on a revolution — a revolution of attitude or mind — that favors large families. The situation in Russia is nevertheless now far less desperate than Germany.

In 2010 Medvedev supplemented Putin’s measures — by granting a large tax break for the third child, 3,000 rubles/month (72 euros) and for each additional child. For other families with children, he’s said he also favors a tax reduction (though no figure was cited). One anecdotal, but highly revealing example of Russia’s political will is the official campaign to “Celebrate Russian independence by giving birth to a patriot.” Centered in the Ulyanovsk region 850km east of Moscow, the campaign’s first place winner will get a new car.

In 2005, of the population of this region dropped by 760,000 inhabitants, which was a record loss. In 2006, the drop was 520,000 — in 2007 280,000 — and in 2008 116,000. The good news is that in 2009 — out of 1.7 million births, 1.95 million deaths, 100 Russian emigrants, and 330,000 naturalizations, the Russian population grew for the first time in 15 years — 50,000.  The fertility rate of 1.9 children per woman in 1990 — which fell to 1.1 in 2000 – is now at 1.56 children per woman, which is a rate equivalent to that of the European Union: 1.57 children per women in 2008.

A Return to Equilibrium?

In 2010, Russia faces three possible demographic scenarios. According to a negative forecast by the Russian Ministry of Health, the Russian population will continue to decline — to 139, 600,000 inhabitants by 2016 and to 128,000,000 inhabitants by 2030. In this scenario, the rate of immigration remains low, around 200,000/ year for the next 20 years.

According to another report of the same Ministry, this one more moderate in sentiment, the Russian population will grow slightly until 2016 to attain about 142,160,000 inhabitants — at which point it will start to decline slightly, from two to three-hundred thousand a year, to about 139,372,000 in 2030.  The rate of immigration in this scenario would be steady at about 350,000 new entrants a year, about the rate of 2009, a year in which 334,5000 foreigners and refugees (some of Russian and Ukrainian descent) acquired Russian nationality.

According to a third, and the most favorable of these studies by the Health Ministry, the population will continue to grow, to about 144,000,00 inhabitants by 2016 and to 148,000,000 by 2030.  The rate of immigration is higher in this estimate — 8 percent of the native population.  These immigrants would come principally from the Caucasus and the Commonwealth of Independent States, whose russophone post-Soviet populations have already been established in Russia, without destabilizing effects.

Has Russia Avoided the Mistake the West Has Made?

In conclusion, the rising Russia birthrate is the result of  policies pursued by Vladimir Putin, Dimitri Medvedev, and their governments.

The falling birthrate in the West is the result of policies pursued by the ruling globalist elites who take no account of what they’ve created: de-Christianization, moral corruption, the liberalization of birth control, abortion, homosexuality, feminism, female labor, the destruction of small farms, the concentration of the population in large metropolises, the reduction of family housing (no longer reserved for native French families, but only immigrant families — the height of idiocy — part of the programmed suicide — what’s called the ‘Culture of Death’). The historian Emmanuel Le Roy Ladurie, member of the French Academy, points out that the number of annual French abortions (200,000) equals the infant mortality rate of Louis XIV’s age. Can one actually speak of progress with these conditions?

The global oligarchy has a single remedy for declining birthrates: immigration. Its objective is indeed to fabricate at the planetary level a population of refugee and uprooted populations, opposed to one another in a sort of global civil war, as peoples become minorities in their own homelands.

Though the difficulties facing her are far greater than those of the EU, Russia has said ‘no’ to the Western folly.  She is showing us the way we can redress our demographic problems and put a stop to immigration — the way, in a word, our European civilization will survive.

Marc Rousset is an economist and the author of La nouvelle Europe: Paris-Berlin-Moscou (Paris: Godefroy de Bouillon, 2009)

Source: “La Russie dit non à l’invasion migratoire!” (January 26, 2011), http://www.europemaxima.com/?p=1858.

An alternative to disorder

obsessive-compulsive-personality-disorder.jpgFresh out of stories praising the brave freedom fighters who overthrew the warlord who kept Egypt out of truly pointless and destructive wars, the mainstream media is now feasting on the comically lugubrious and sordid details of the gang-rape of anchor Lara Logan.

This stuff reads more like porn than any kind of respectable journalism, but what is most interesting is that moments after the echoes of their praise died on the rebar walls, they’re pointing out the problem with the Egypt revolution, and revolutions in general: they produce an anarchy in which the most fanatical and venal elements prevail.

“In the crush of the mob, [Logan] was separated from her crew. She was surrounded and suffered a brutal and sustained sexual assault and beating before being saved by a group of women and an estimated 20 Egyptian soldiers.

A network source told The Post that her attackers were screaming, “Jew! Jew!” during the assault. And the day before, Logan had told Esquire.com that Egyptian soldiers hassling her and her crew had accused them of “being Israeli spies.” Logan is not Jewish.

Her injuries were described to The Post as “serious.”

But after she was assaulted, Logan went back to her hotel, and within two hours — sometime late Friday and into early Saturday — was flown out of Cairo on a chartered network jet, sources said.

She wasn’t taken to a hospital in Egypt because the network didn’t trust local security there, sources said.

And neither CBS nor Logan reported the crime to Egyptian authorities because they felt they couldn’t trust them, either, the sources said. “The way things are there now, they would have ended up arresting her again,” one source said. – NY Post

Remember when Grandma would tell you to go to church or school, and you’d ask why, and she’d say it was so you could fill your social role, and you’d ask why, and finally she’d say that you just had to do it or social order would unravel and we’d have anarchy?

This is what she was talking about.

Social order is what keeps us communicating when we differ, and gives us methods of finding leadership without resorting to the kind of simian violence that we see in ghettoes and riots. Without imposing this order on ourselves, we tend toward an all-consuming desire to destroy anything but ourselves. We also like to have justifications like “freedom fighting for democracy” to cover our baser motives, like theft, rape and violence.

When we in the West talk about our values and the importance of public civility, we’re talking about avoiding this kind of situation. Yet we don’t avoid it always. What happened in Russia in 1917, and France in 1789, was very similar: the masses ran riot with their emotions and as a result, murdered and destroyed extensively at the expense of centuries of culture and social order.

No one wants to admit this, but the path of liberalism is straight toward this disorder. Liberalism is a spectrum from Social Democrat to Communist to Anarchist, and it tends toward the latter because it is a philosophy based in the individual negating obligations outside of the self. This atomized individual casts off first the shackles of leaders above, then of social convention, then even of biological convention and common sense. Eventually, they are the violent rabble: a surging horde of self-serving people united under the social pretense that they’re bringing equality to all.

Is there an alternative?

The old ways are returning. They are both past and future, because unlike “theoretical” philosophy such as liberalism, they are based in a study of human societies through history, and develop a philosophy of what ideas produce which results. Where liberalism is an emotional and social response to the question of self-government, the old-new ways are a scientific one. Study what people did, what response was created, and then pick what of that result you want to retain.

Monarchists have held a founding congress of their new party in Moscow. The Tsarist Russia party sees restoring the monarchy in the country as one of its main strategic purposes.

On Sunday, 147 delegates from 46 Russian regions gathered in the capital to create the new party, reports Rossiyskaya Gazeta daily. A black-yellow-white tricolor was chosen as its flag and a double-headed eagle as its emblem. The slogan for the gathering was “Tsar is coming to Russia and you should lead the people towards Tsar”.

Historian Dmitry Merkulov, who was elected the chair of Tsarist Russia, said that the constitution could be changed in a democratic way, by calling a Zemsky Sobor (Council of all Lands), or a parliament of the feudal Estates type, similar to the one that was first established by Tsar Ivan the Terrible in the 16th century. “And Zemsky Sobor could choose a monarch,” Merkulov explained.

The new party also approved its charter, which was published on the Tsarist Russia’s website. Among its main purposes, the movement names molding public opinion on the necessity to go back to “monarchist rule, as is traditional for Russia,” educating citizens in “monarchist spirit,” and, also, taking part in parliamentary and presidential elections. – RT

You don’t come to this blog to have me bloviate socially-correct popular “truths” that are nothing more than a salesperson’s illusion writ large. Instead, you come here for the skinny, or maybe the typos. Let’s look critically at humanity.

Most of our people cannot think more than two weeks ahead. They have poor impulse control. They do not consider others before themselves; in fact, they don’t consider them at all. Selfish and wasteful, they move through life like bulls in a china shop, chasing desires and pleasures and leaving behind mountains of landfill.

When they get all good and riled up and really wreck something, they find the biggest source of power nearby and blame it, and then try to stage a revolution. Their hobbies include rutting recklessly and overpopulating their lands, as happened in both revolutionary France and Egypt, so that they have an excuse for more rioting.

Monarchy imposes an order on this that is not based on popularity. Kings do not honestly care what the proles think of their rules, because they know the proles are unable to think past the next two weeks of pulling turnips, nailing barmaids and drinking cheap wine until they vomit glassine sheaves of bile. Monarchy is what happens when you set up a hierarchy that moves the best leaders toward the top and makes them custodians of the society at large.

The opposite extreme is populist democracy (1 person = 1 vote) which tends to stretch the revolution over centuries, gradually peeling back layers of social order until you have anarchy. First the people want basic rights, then they expand the definition of those rights, and finally they make a society where people trade illusions around in order to keep from challenging themselves at all.

Look around your average workplace, for example. Do these people actually do much of anything? They each have a role, and those roles might be at some stage vital, but generally it’s a small amount of real work stretched between many people so that each person must succumb to the mind-numbing boredom of meetings, paperwork, irrelevant tasks and busy work. No wonder our society is miserable.

DOWNEY (KTLA) — An L.A. County employee apparently died while working in her cubicle on Friday, but no one noticed for quite some time.

51-year-old Rebecca Wells was found by a security guard on Saturday afternoon.

She was slumped over on her desk in the L.A. County Department of Internal Services.

The last time a co-worker saw her alive was Friday morning around 9:00 a.m., according to Downy police detectives. – KTLA

What a lonely existence we’ve made! But if Rebecca did a more important job, not everyone could be employed in relative ease. And people want jobs that are safe, stable and not very challenging, so everyone (roll your eyes like an implant in your brain just gave you a jolt as you say this) can participate. They don’t care if those jobs are boring. They’re more afraid of not being equal, or not being equal to a task.

If you wonder what the end stages of democracy are like, they’re this: the currency is overvalued, the jobs are created and ruled by red tape, no one speaks honestly, advertising fills your head with pleasant images while the civilization around you rots and eventually ends up in third-world status like other fallen empires. Then you get send out to the fields, but at that point you or your descendants are dumb as bricks, since anyone intelligent got weeded out by angry rioting mobs years before.

This is why people are rediscovering the old ways, and giving them new names and new contexts. The old ways worked. Here’s another example:

Herzl witnessed mobs shouting “Death to the Jews” in France, the home of the French Revolution, and resolved that there was only one solution: the mass immigration of Jews to a land that they could call their own. Thus, the Dreyfus Case became one of the determinants in the genesis of Political Zionism.

Herzl concluded that anti-Semitism was a stable and immutable factor in human society, which assimilation did not solve. He mulled over the idea of Jewish sovereignty, and, despite ridicule from Jewish leaders, published Der Judenstaat (The Jewish State, 1896). Herzl argued that the essence of the Jewish problem was not individual but national. He declared that the Jews could gain acceptance in the world only if they ceased being a national anomaly. The Jews are one people, he said, and their plight could be transformed into a positive force by the establishment of a Jewish state with the consent of the great powers. He saw the Jewish question as an international political question to be dealt with in the arena of international politics. – JVL

But wait; wasn’t that the original idea behind civilization? That each state was one national group, and that they kept their culture, values, customs, language and heritage apart from others, for the most part? We moderns are so accustomed to stumbling around in ignorance that when we finally interpret the ideas of the past, or re-discover them, we find a light that was not so much hard to find as pushed aside in the belief it was antiquated, obsolete, ignorant or irrelevant.

As our societies spiral into anarchy and third world disorder, more people are detaching from the obsolete conventions of modernity and are instead embracing an entirely different view of society: it’s not about what individuals want to think is real, but about what is real. It’s not about different points of view, each of which is a separate valid existence, but about reconciling those points of view to find pragmatic solutions.

We had to sit through two weeks of Egypt coverage and fawning praise about how this is a new way and new light for the Middle Eastern country, only to finally discover that our carefully contrived terms were hiding instead something quite ancient. For all the happy language we heaped on the event, it was a loss of social order and a form of decay. Let’s hope the rest of us find this out in a way less painful than that which Lara Logan endured.

jeudi, 17 février 2011

L'effet sablier (J-M. Vittori)

L'effet sablier (J-M. Vittori)

Ex: http://www.scriptoblog.com/ 

« L’effet sablier » est paru en octobre 2009. On pourrait le décrire comme une tentative d’optimisme sociologique tempéré en période de régression sociale majeure. C’est sans doute le caractère méritoire de l’exercice optimiste qui a valu à ce livre un certain succès : par les temps qui courent, tout le monde a envie de se convaincre qu’après tout, les choses ne vont pas aussi mal qu’il peut sembler de prime abord.

La thèse générale de « L’effet sablier » est que nous n’assistons pas à un simple écrasement des classes moyennes, mais plutôt à leur coupure en deux : une partie des classes moyennes descend, et va rejoindre les classes inférieures, mais une autre partie monte, et va rejoindre les classes supérieures.

Les anciennes sociétés d’ordre, nous rappelle Jean-Marc Vittori (JMV), présentaient une structure de revenus en « chapeau chinois » : un immense plateau en bas, une toute petite pointe en haut. Les sociétés issues des Trente Glorieuses, elles, proposaient une forme pyramidale aplatie, avec un « milieu » important. Les sociétés de demain, nous dit l’auteur de « L’effet sablier », auront la forme d’un sablier : deux classes et deux seulement ; un tiers de riches en haut, deux tiers de pauvres en bas.

 

*

 

Pour JMV, ce qui caractérise notre époque, c’est la disparition du milieu, dans tous les domaines. C’est cette disparition qui explique la montée de la peur dans nos sociétés : quand il n’y a plus de milieu, il n’y a plus de Purgatoire symbolique dans l’ordre social, ne reste que l’Enfer et le Paradis, et tous, même ceux qui sont au Paradis, tous ont peur de déchoir, d’aller en Enfer – car rien n’est acquis, jamais. Mais c’est aussi cette disparition du milieu qui explique la multiplication des grosses cylindrées dans nos rues : en pinçant la classe moyenne, la dynamique contemporaine en éjecte une partie vers le bas, mais elle en propulse une autre partie vers le haut.

La destruction de l’imaginaire des classes moyennes est au cœur de ce mécanisme, explique JMV. Les classes moyennes n’étaient en effet pas seulement « ce qui se trouve au milieu de la structure sociale ». C’était aussi, en tant que concept, l’affirmation implicite d’un imaginaire commun de progrès partagé par toute l’humanité, ou presque.

Aujourd’hui, cet imaginaire s’évanouit, en même temps que les catégories sociales dont il était la production idéologique spontanée.

Dans les entreprises, les échelons intermédiaires s’évanouissent : les progrès en matière de système d’information rendent possible un management « en râteau », avec une forte augmentation du nombre de N-1 par manager, et en corolaire, une forte réduction du nombre de niveaux hiérarchiques. Le passage au management par projet vient encore accentuer ce mécanisme. Les anciennes organisations hiérarchiques permettaient plus ou moins aux traînards de s’intégrer dans les processus de production dans les fonctions subalternes, où leur sous-performance était compensée par la surperformance de leurs collègues les plus efficaces. Les organisations par projet suppriment cette possibilité : désormais, les « maillons faibles » sont systématiquement éliminés. A l’ancienne pression hiérarchique, très relative, s’est substituée la pression du groupe, autrement plus redoutable, parce qu’un principe de concurrence permanente vient la relancer indéfiniment. La pression qui en  résulte « pince » la structure des entreprises : elle propulse un tiers de gagnants vers le haut, et deux tiers de perdants vers le bas. Et le bas de ce bas tombe, lui, dans l’exclusion pure et simple.

Dans les vitrines, le milieu de gamme se réduit à la portion congrue. Jadis, il y avait le bas de gamme, franchement mauvais (fromage plein de listéria, etc.) et réservé aux derniers quantiles de la structure sociale, le haut de gamme, franchement prestigieux (haute couture, etc.) et réservé à une toute petite minorité de nantis, et puis il y avait le « demi-luxe », le milieu de gamme, correct et accessible aux deux tiers de la population, deux tiers regroupés dans les classes moyennes. Aujourd’hui, nous dit JMV, il y a un bas de gamme très amélioré (correspondant peu ou prou au niveau de qualité de l’ancien « demi-luxe »), accessible à la « classe de masse » qui regroupe les deux tiers de la population, et un « nouveau haut de gamme », qui a fusionné le meilleur de l’ancien demi-luxe et l’ancien haut de gamme, et qui vise la clientèle du tiers supérieur en termes de revenus, ou à peu près.

Les deux évolutions s’adossent l’une à l’autre. La « partie haute » du sablier veut un haut de gamme accessible, en réalité un demi-luxe transformé en haut de gamme, tandis que la « partie basse » veut un bas de gamme élevé vers  le demi-luxe. Réciproquement, le gain en qualité attendu par cette nouvelle structure sociale impose des organisations de production plus souples, donc privilégiant l’organisation par projet, la réduction des niveaux hiérarchiques, la sous-traitance à des sociétés spécialisées qui n’embauchent que les meilleurs de chaque domaine. Partout, l’effet sablier entraîne une accentuation des concurrences, une dislocation des consciences de classe, une hyper individualisation anxiogène, et par contrecoup, une dépolitisation malsaine.

 

*

 

Telle est la thèse de JMV. Il est évident qu’elle recoupe en partie la réalité. Mais, à notre avis, en partie seulement…

Le point faible de « L’effet sablier » est l’absence de séries statistiques.

Si l’on s’intéresse à l’évolution des revenus par quantiles dans les sociétés occidentales, sur les dernières décennies, la thèse de JMV est fort mise à mal, et de deux façons.

D’une part, on observe que 80 % des accroissements de richesse tombe dans l’escarcelle des quelques pourcents du haut, voire, dans certains pays, dans celle du 1 % du haut. Cette donnée statistique ne correspond pas à un « effet sablier », mais plutôt à un « effet chapeau chinois », un retour aux structures des anciennes sociétés préindustrielles.

D’autre part, au sein des 95 % qui ne bénéficient pas des gains de richesse récents, on assiste plutôt à une concentration progressive autour du salaire médian, lequel a tendance à descendre en termes de pouvoir d’achat réel – tandis qu’une minorité, exclue, s’effondre littéralement. Soit exactement le contraire d’un « effet sablier » : on pourrait parler ici d’effet toupie, au niveau des classes moyennes stricto sensu.

JMV se défend en arguant que les changements majeurs échappent souvent aux chiffres, dans un premier temps du moins, et que l’observation qualitative, à tout prendre, vaut  largement l’appareillage statistique, quand il s’agit d’anticiper, et non simplement de décrire le présent. Il n’a probablement pas tout à fait tort, mais pour notre part, nous formulerons une autre hypothèse.

« L’effet sablier » ne rend pas compte de la réalité des structures de revenus de nos sociétés, mais de la réalité de leur perception. A côté des impacts chiffrés des évolutions récentes, celles-ci ont produit un fait non quantifiable par les statisticiens : un biais perceptif partagé par une très grande partie du corps social, et qui donne l’impression d’un « effet sablier ».

Il nous semble que trois faits concourent à renforcer ce biais perceptif : d’une part, l’exacerbation par la publicité des concurrences ostentatoires au sein de la classe moyenne (il y a ceux qui ont le dernier modèle de tel ou tel gadget, et les autres…) ; d’autre part, la crainte du déclassement débouche sur une focalisation perverse, et la politique suivie par les DRH, dans toutes les entreprises, renforce ce mécanisme psychologique (il y a ceux qui sont surmenés parce qu’on les « veut » sur tous les projets, et les autres, qui ne dorment plus parce qu’ils ont peur de se faire virer…) ; enfin, à un moment de l’Histoire où tout le monde pressent plus ou moins qu’on s’approche d’une rupture majeure, l’idée fait son chemin que cette rupture historique va fonctionner comme un test, comme une épreuve que certains passeront, et d’autres pas.

Du coup, les anciennes classes moyennes, pour ne pas voir qu’elles sont tout simplement en train de se transformer en gigantesques « nouvelles classes inférieures », s’exagèrent les différences qui les traversent, afin de reconstituer un espace de compétition à leur portée. C’est le syndrome du bobo en Audi d’occasion achetée à crédit, crédit exagéré au regard de son salaire de sous-chef de projet en position instable, et qui s’imagine dans la partie haute du « sablier » parce qu’il double sur l’autoroute un autre sous-chef de projet, plus prudent celui-là, qui roule dans une Citroën C2 neuve. A aucun moment, notre bobo sous-chef de projet en Audi d’occasion ne réalise qu’il vit au-dessus de ses moyens en profitant d’une politique monétaire laxiste, ainsi que du dumping salarial des sous-traitants d’Audi, en Europe de l’est ou ailleurs. Quoique : il est fort possible que notre sous-chef de projet en Audi ait voté « oui » au traité de Maastricht, tandis que son alter ego plus raisonnable, en Citroën C2, a voté non. Rien n’arrive par hasard.

Sous cet angle, il nous semble que le petit livre de JMV n’est pas révélateur de la réalité économique de nos sociétés, mais plutôt de leur réalité mentale collective – en particulier dans l’esprit de ces « analystes symboliques » qui font sans doute le gros du lectorat de JMV, et que l’implosion de l’économie virtualisée risque fort de rejeter du mauvais côté du sablier.

En quoi, d’ailleurs, « L’effet sablier » n’est pas un livre inintéressant : il nous renseigne un peu sur les illusions qui vont s’éteindre, à l’heure des vérités amères, et, en particulier, sur ces classes moyennes qui ne veulent pas voir qu’elles sont désormais, collectivement et sans exception aucune, programmées pour perdre.

 

LEAP: fin 2011 - Chute du "Mur des pétrodollars" et choc monétaro-pétrolier majeur pour les Etats-Unis

LEAP : fin 2011 - Chute du «Mur des pétro-dollars» et choc monétaro-pétrolier majeur pour les Etats-Unis

Communiqué public du Laboratoire Européen d’Anticipation Politique (LEAP), du 15 février 2011

Ex: http://fortune.fdesouche.com/


 

Avec ce numéro 52 du GEAB, notre équipe célèbre deux anniversaires importants en terme d’anticipation. C’est en effet en Février 2006, il y a donc cinq ans exactement, que le GEAB N°2 a rencontré brusquement un succès mondial en annonçant le prochain « Déclenchement d’une crise mondiale majeure » caractérisée notamment par « La fin de l’Occident tel qu’on le connaît depuis 1945 ». Et c’est il y a deux ans exactement, en Février 2009, qu’avec le GEAB N°32, LEAP/E2020 anticipait le début de la phase de dislocation géopolitique mondiale pour la fin de cette même année.

Dans les deux cas, il est important de noter que l’intérêt indéniable suscité par ces anticipations au niveau international, mesurable notamment aux millions de lecteurs des communiqués publics concernés, n’a eu d’équivalent que le silence des principaux médias sur ces mêmes analyses et l’opposition farouche (sur Internet) de la très grande majorité des experts et spécialistes économiques, financiers ou géopolitiques.

Taux de chômage officiel (décembre 2010) - Source : BMGBullion, janvier 2011

Pourtant, en ce début 2011, plus grand monde ne doute que nous sommes bien engagés dans un processus d’ampleur historique qui voit le monde d’après 1945 s’effondrer sous nos yeux, Etats-Unis en tête, tandis que la communauté internationale se disloque chaque jour un peu plus, tout comme le tissu social et économique de la plupart des pays de la planète (1).

Mais cette évidence actuelle n’a bien entendu pas empêché « décideurs et experts » (2), en 2006, d’être certains qu’il n’y avait aucun risque de crise importante à l’horizon ; et, en 2009, qu’il était absurde d’imaginer le moindre risque de dislocation de l’ordre mondial en place et encore moins de l’ordre social. Hélas, aujourd’hui, la capacité intellectuelle de ces élites à faire face aux changements en cours ne semble pas s’être améliorée puisque les mêmes « décideurs et experts » n’imaginaient pas possible il y a seulement deux mois que la Tunisie, puis l’Egypte puissent voir leurs régimes être renversés prochainement.

Gouvernements et institutions internationales aveugles (3), experts et médias dépassés (4), … les élites occidentales, et leurs clones des différentes régions du monde, continuent à s’enfoncer sur les « holzweg » de l’Histoire, ces chemins forestiers qui ne mènent nulle part, ou plus exactement comme le soulignait Heidegger, qui ne mènent quelque part que si on a l’humilité d’être constamment à l’écoute de la forêt et de ses signaux (5).

Néanmoins, alors que les signaux deviennent de vraies sirènes d’alerte, nos élites semblent décider à tout faire pour les ignorer. Prenons un exemple très récent : la comparaison des évènements affectant le monde arabe avec la Chute du Mur de Berlin. Notre équipe a été très intéressée de constater que cette image que nous utilisons depuis 2006 pour aider à comprendre le processus en cours de désintégration de la puissance des Etats-Unis, est désormais reprise allègrement par des dirigeants politiques (Angela Merkel en-tête (6)) et des experts en tout genre.

Pourtant, à ce jour, ceux-là même qui font cette comparaison semblent s’interdire de poursuivre leur cheminement intellectuel jusqu’au bout, jusqu’au moment où il débouche sur une compréhension de la dynamique des évènements. Ils se contentent de décrire, sans analyser.

Taux de chômage par pays dans le monde arabe et en Iran - Source : Le Temps, 11 février 2011

Or ce « mur » qui s’effondre a bien été construit par quelqu’un, ou quelque chose, et dans un but précis.

Le « Mur de Berlin » avait été construit par le régime est-allemand, dans le contexte plus général du « Rideau de Fer », voulu par l’URSS, pour séparer le plus hermétiquement possible le bloc communiste de l’Occident. Et cela visait essentiellement à éviter toute remise en cause du pouvoir détenu par le parti unique dans chaque pays communiste afin de perpétuer le contrôle par Moscou des pays européens de l’Est ; en échange, Moscou assurait soutien sans faille et prébendes en tout genre aux dirigeants des pays d’Europe de l’Est.

L’effondrement du « Mur de Berlin », remettant en cause ces monopoles de pouvoir et donc les objectifs qu’ils servaient, a ainsi provoqué en quelques mois la chute successive de tous les régimes communistes d’Europe de l’Est pour se terminer deux ans plus tard par la dissolution de l’URSS et la fin de soixante-dix ans de pouvoir absolu du parti communiste russe.

Alors, si c’est aussi un « mur » qui est en train de tomber sous nos yeux dans le monde arabe, pour pouvoir espérer anticiper la suite des évènements, il est essentiel de pouvoir répondre à ces questions : qui l’a construit ? Dans quel but ? Et les réponses ne sont pas si difficiles à trouver pour qui ceux qui ne regardent pas l’actualité avec des œillères idéologiques :

  • ce « mur » a été construit par chacun des dictateurs (ou régimes) arabes de la région afin de s’assurer du maintien de leur monopole sur le pouvoir et les richesses du pays, en évitant tout risque de remise en cause de leur parti unique ou de leur légitimité dynastique (pour les royaumes). En ce sens, il y a très peu de différence entre les cliques au pouvoir dans les pays arabes et celles qui dirigeaient les pays communistes.
  • ce « mur » s’intégrait dans le dispositif plus général mis en place par Washington pour préserver son accès préférentiel (et en Dollars US) aux ressources pétrolières de la région et préserver les intérêts d’Israël. L’intégration poussée de l’appareil militaire et sécuritaire de ces pays (sauf la Syrie et la Lybie) avec le dispositif de défense des Etats-Unis assur(ait) un soutien américain sans faille et permet(tait) aux dirigeants arabes concernés de bénéficier de prébendes en tout genre sans risque de remise en cause par des forces intérieures ou extérieures.

Ainsi, en réfléchissant un peu plus à sa comparaison avec la Chute du Mur de Berlin lors de la Conférence sur la Sécurité de Munich, la chancelière allemande aurait pu se tourner vers sa voisine de débat, la Secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton, et lui demander : « Ne pensez-vous pas que les évènements actuels en Tunisie et en Egypte sont les premiers signes de la chute de tous les régimes qui dépendent de Washington pour leur survie ? Et qu’ils peuvent en particulier conduire à un effondrement rapide du système d’approvisionnement en pétrole des Etats-Unis tel qu’il a été mis en place il y a des décennies ? Et donc du système global de facturation du pétrole et du rôle central du Dollar en la matière ? (7) ».

Pendant que l’audience de la Conférence sur la Sécurité de Munich se serait soudain rendu compte qu’ils débattaient enfin de quelque chose de sérieux (8), Angela Merkel aurait pu ajouter : « Et concernant Israël, ne pensez-vous pas que cette chute de « mur » va impliquer très vite la nécessité de reconsidérer toute la politique américano-israélienne dans la région ? (9) ». Et là, miracle, la Conférence sur la Sécurité de Munich aurait repris pied dans le XXIe siècle et le débat euro-américain pouvait se ressourcer dans le monde réel au lieu de divaguer dans la virtualité transatlantique et la lutte contre le terrorisme.

Hélas, comme nous le savons tous, cet échange n’a pas eu lieu. Et les divagations de nos dirigeants risquent donc de continuer avec comme conséquence d’accentuer les chocs de l’année 2011 et de son caractère impitoyable comme anticipé dans le GEAB N°51.

Performance annuelle relative de 40 classes d'actifs (en %, valorisation en dollars US) (en vert : gain / en rouge : perte) - Source : Chris Martenson, 04 février 2011

Pourtant, LEAP/E2020 est convaincu que les évènements actuels dans le monde arabe, dont nous avions correctement anticipé les mécanismes, sont avant tout la traduction régionale des tendances de fond de la crise systémique globale, et en particulier de la dislocation géopolitique mondiale (10). A ce titre, ils sont les prémisses de chocs majeurs dans les trimestres à venir.

Nous estimons en particulier que la fin 2011 sera marquée par ce que notre équipe appelle la « Chute du Mur des pétro-dollars » (11) qui génèrera immédiatement un choc monétaro-pétrolier majeur pour les Etats-Unis.

C’est d’ailleurs l’un des sujets principaux de ce GEAB N°52 avec l’anticipation plus générale de l’évolution du monde arabe (y compris un indicateur précis du risque-pays dans la région). D’autre part notre équipe analyse l’accélération en cours du processus d’émergence de l’Euroland et ses conséquences pour l’Euro et la situation en Europe. Enfin, nous présentons nos recommandations concernant tous ces évènements.

———————

Notes :

(1) Même le FMI, à l’imagination pourtant peu développée, évoque désormais le spectre de guerres civiles à travers toute la planète comme le rapporte le Telegraph du 1er février 2011 ; tandis que The Onion du 24 janvier 2011 s’exerce avec succès à l’humour noir dans un article étonnant, mais révélateur de l’ambiance actuelle, qui évoque la désignation par la Fondation du Patrimoine Mondial, sponsorisée par Goldman Sachs, du « Fossé entre riches et pauvres de la planète » comme étant la 8° Merveille du Monde du fait de son ampleur désormais sans équivalent.

(2) Nous mettons des guillemets car à notre avis un décideur qui ne prévoit rien et un expert qui ne sait rien sont en fait des imposteurs.

(3) La CIA et le gouvernement français fournissent deux illustrations exemplaires de cette tendance générale : ils n’ont rien vu venir en Tunisie et en Egypte, alors même que les uns dépensent des dizaines de milliards de Dollars par an pour espionner le monde arabe et que les autres se promenaient au plus haut niveau (Premier Ministre et Ministre des Affaires étrangères) au cœur des pays concernés. La simple lecture de nos anticipations de 2008 (GEAB N°26) sur le sujet aurait pourtant pu les mettre sur la piste puisque ce sont exactement les tendances décrites alors qui ont abouti aux évènements tunisiens et égyptiens de ces dernières semaines. Comme le résume brutalement le Spiegel du 03 février 2011, « La révolution, ça n’est pas bon pour les affaires » … surtout quand on a rien vu venir pourrait-on ajouter.

(4) En la matière, les investisseurs et les acteurs économiques qui se sont contentés de ces analyses se retrouvent aujourd’hui dans des difficultés sérieuses puisque les « El Dorado » promus à coup de reportages et de commentaires « éclairés » se sont transformées brutalement en piège à capitaux, en zones instables, en prévisions incertaines. Les « fantastiques avantages compétitifs » sont quant à eux devenus en une nuit ou presque des « risques pays insupportables ». Délocalisation, sous-traitance, tourisme, construction d’infrastructures, … pour l’ensemble de ces activités, c’est en effet tout le contexte social, légal, économique, monétaire et financier des pays concernés qui est projeté dans l’inconnu.

(5) Petite remarque philosophique et méthodologique : sans aucune préméditation, notre équipe s’inscrit ici à nouveau dans une approche très franco-allemande puisque notre travail d’anticipation s’appuie non seulement sur cette notion d’ « écoute » et de dévoilement de réalité chère à Heidegger, mais également sur l’approche défendue par Descartes, à savoir, la définition d’une méthode rationnelle. Voilà d’ailleurs une synthèse qui devrait inspirer ceux qui actuellement travaillent à définir les futures caractéristiques de la gouvernance de l’Euroland. Pour en savoir plus sur cette question du « chemin » chez Heidegger et Descartes, on peut lire utilement cette page du site Digressions. Et pour mieux comprendre la méthode utilisée par LEAP/E2020 et tenter de l’appliquer vous-même directement, nous vous recommandons le Manuel d’Anticipation Politique publié aux éditions Anticipolis.

(6) Source : Bundeskanzlerin, 10 février 2011

(7) On assiste déjà à des mouvements d’ampleur autour du pétrole puisque les Etats-Unis s’apprêtent à abandonner leur propre indice WTI du cours du pétrole pour se rallier à l’indice européen Brent auquel l’Arabie saoudite s’est déjà convertie en 2009 en abandonnant le WTI. La divergence des cours entre les deux indices a culminé avec la crise égyptienne. Nous revenons sur la question pétrolière dans un autre chapitre de ce numéro du GEAB. Source : Bloomberg 10 février 2011

(8) Cette conférence, à l’instar du Forum de Davos, a un air délicieusement rétro. Les organisateurs et les participants semblent ne pas avoir réalisé que le monde auquel ils appartiennent a disparu, que leurs débats n’intéressent en fait plus personne dans le monde « réel » et que les nombreuses heures d’émissions qui leurs sont consacrées sur les chaines de télévision internationales sont la mesure inverse du très petit nombre de spectateurs qui les regardent. Avec plus de 1.500 participants américains et britanniques contre 58 latino-américains et moins de 500 asiatiques, Davos incarne indéniablement le forum typique du « monde d’avant la crise », confirmé par sa signature linguistique, le monolinguisme anglophone (même sur son site web). Monolinguisme ou multilinguisme constitue d’ailleurs selon LEAP/E2020 un premier critère très simple d’évaluation pour savoir si un projet ou une organisation à vocation internationale appartient plutôt au monde d’avant la crise ou au contraire est déjà en partie adaptée au monde d’après.

(9) A ce sujet, il faut lire le remarquable éditorial de Larry Derfner dans le Jerusalem Post du 09 février 2011.

(10) Washington a ainsi fait preuve d’une impréparation absolue, puis d’une indécision évidente, confirmant non seulement la fin de tout leadership américain au niveau international mais l’accélération d’un processus de paralysie du pouvoir central américain. Pour comprendre l’importance du phénomène, il faut garder en mémoire que l’Egypte est l’un des pays au monde qui est le plus directement financé et encadré par les Etats-Unis depuis la fin des années 1970. D’ailleurs, le New York Times du 12 février 2011 résume très bien la situation, tout en essayant de la présenter comme une stratégie alors qu’elle n’est qu’une absence de stratégie, en décrivant la gestion de la crise par Barack Obama comme étant du « straddle », une technique boursière consistant à essayer de se couvrir des deux côtés quand on sent qu’un événement important va arriver mais qu’on a aucune idée du sens qu’il va prendre. Au passage, l’article illustre le clivage entre « anciens » et « modernes » que cette crise a fait émerger au cœur du pouvoir US. Mais, nous revenons plus en détail sur tous ces aspects et leurs conséquences dans une autre partie de ce GEAB.

(11) Qui est un segment stratégiquement essentiel du « Mur Dollar », comme le « Mur de Berlin » l’était pour l’ensemble du « Rideau de Fer ».

Laboratoire Européen d’Anticipation Politique