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dimanche, 06 novembre 2022

Leçons italiennes (II)

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Leçons italiennes (II)

par Georges FELTIN-TRACOL

La semaine dernière, la 48e chronique de votre vigie préférée traitait des élections parlementaires italiennes. Il faut y revenir tant la Péninsule apparaît plus que jamais comme un exceptionnel laboratoire socio-politique.

Force est d’abord de constater l’incroyable et vivace diversité des populismes italiens. Coexistent le populisme télévisuel berlusconien précurseur, le populisme « ethno-fiscal » de la Ligue du Nord, le populisme de la gauche radicale, surtout visible sur le terrain contre la ligne à grande vitesse Lyon – Turin, ainsi que le populisme tribunicien du Mouvement 5 Étoiles (M5S). Son nouveau chef politique, Giuseppe Conte, a mené une campagne schizophrénique puisqu’il a condamné la politique de Mario Draghi dont le gouvernement comptait des élus du M5S.

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Outre une défense vibrante du revenu de citoyenneté, Giuseppe Conte (photo) s’est aussi réclamé de l’action politique d’Emmanuel Macron ! Or, quelques mois auparavant, il refusait publiquement de choisir entre le président français sortant et Marine Le Pen. Penchant vers la Russie et, surtout, vers la Chine, le M5S souhaite la levée des sanctions économiques contre Moscou et milite en faveur de la paix et du désarmement en Europe orientale.

La proximité, théorique ou non, d’une formation politique avec une puissance étrangère n’est pas propre au non-parti de Beppe Grillo. C’est plutôt une constante de la vie politique italienne depuis la nuit du 25 juillet 1943. L’atlantisme dominant fait de l’Italie un État à la souveraineté limitée. Le 13 septembre dernier, le renseignement yankee lâchait une bombe médiatique en pleine campagne électorale. L’officine étatsunienne publiait son rapport sur les financements russes aux partis politiques d’une vingtaine d’États depuis 2014. Le M5S et la Lega qui a signé un partenariat avec Russie unie, auraient perçu la bagatelle de 300 millions d’euros de la part du Kremlin. Bien sûr, ce document contestable ne mentionne jamais – et pour cause ! - les montants mille fois supérieurs à cette somme distribuées à tous les partis politiques cosmopolites inféodés à Wall Street, à la City et à Hollywood. L’Europe est depuis 1945 une colonie étatsunienne qui s’est étendue vers l’Est à partir de 1991.

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Cette incroyable ingérence se double, le 16 septembre suivant, d’une longue conversation téléphonique entre le secrétaire d’État Anthony Blinken et Mario Draghi. Bien que confidentielle, la discussion s’est retrouvée dans la presse transalpine. On y apprend que Blinken prévient Draghi que la Maison Blanche pose son veto à la présence de Matteo Salvini (photo) dans un prochain gouvernement pour cause de « russolâtrie » supposée. Biden et sa clique auraient parfaitement pu voter à la place des Italiens… Proche des milieux conservateurs trumpistes et post-trumpistes, Giorgia Meloni n’a pas pris en compte l’avis des démocrates puisque Matteo Salvini est nommé vice-président du Conseil et ministre des Infrastructures tandis que son ancien chef de cabinet, Matteo Piantedosi, prend l’Intérieur. 

Ursula von der Leyen a menacé, pour sa part, les électeurs de représailles s’ils osaient mal voter. L’invasion sino-russe des instances d’un État italien évanescent relève d’un fantasme propre aux campagnes électorales. En revanche, les principaux partis agissent en vassaux de Bruxelles, de Berlin, de Londres et de Washington.

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Cent ans plus tard, l’histoire ne se répète pas. Le système médiatique occidental d’occupation mentale insiste par exemple sur le passé militant de Giorgia Meloni. Elle adhéra à 15 ans au Front de Jeunesse du MSI et, à 19 ans, continua à saluer l’action de Benito Mussolini. Entre-temps, elle devint une parlementaire reconnue, une ministre aguerrie et, depuis 2020, la présidente des Conservateurs et réformistes européens, cofondé par les tories britanniques avant le Brexit, et les Polonais de Droit et Justice. La charte fondatrice de ce groupe assume son engagement atlantiste et anti-fédéraliste au niveau continental. Fin août 2022, l’Allemand Manfred Weber, le président du PPE (Parti populaire européen), inféodé à la CDU et qui compte dans ses rangs Forza Italia, adoubait le programme de la coalition de droite italienne. Par ailleurs, en tant que principal parti d’opposition au gouvernement Draghi, les Frères d’Italie ont désigné l’un des leurs, Adolfo Urso, pour présider la COPASIR (Commission parlementaire pour la sécurité de la République) qui supervise les services secrets. Par sa fonction, Adolfo Urso (photo), désormais ministre des Entreprises et du « Made in Italy » (sic !), a ainsi rencontré maints responsables des cénacles de renseignement occidentaux.

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Il ne faut pas oublier que Giorgia Meloni a suivi son mentor, Gianfranco Fini, dans la transformation du MSI en Alliance nationale, puis dans la fusion de cette dernière dans le grand parti libéral-berlusconien Peuple de la Liberté. Les reniements successifs de Gianfranco Fini ont finalement incité Giorgia Meloni à quitter avec d’autres anciens missinistes la formation fourre-tout de Silvio Berlusconi pour fonder Fratelli d’Italia. Dans la « Chronique hebdomadaire du Village planétaire » du 10 juin 2020 présente dans L’Actualité à la hache. Se déconfiner du prêt-à-penser (Éditions du Lore, octobre 2021, 28 €), votre serviteur écrivait déjà à propos de la « grande sœur des Italiens » que « contrairement à Salvini qui navigue à vue entre l’illibéralisme pro-russe et un populisme pro-israélien, Giorgia Meloni campe sur des positions atlantistes et occidentalistes claires et tranchées. Dans la foire d’empoigne qui oppose le démocrate Nicola Zingaretti, Renzi, les grillinistes Di Maio et Conte, et Salvini, elle se contente d’avancer, tranquillement et patiemment, vers le palais Chigi. Il est donc possible que, dans les prochaines années, Giorgia Meloni soit la première femme nommée à la présidence du Conseil des ministres de la République italienne (pp. 393 – 394) ».

Outre un euratlantisme assumé, perceptible au sujet de l’aide militaire occidentale apportée à l’Ukraine, Giorgia Meloni affiche un centralisme certain. L’excellent blogue de Lionel Baland rapporte, à la date du 12 août 2022, ses propos critiquant la minorité germanophone du Tyrol du Sud – Trentin – Haut-Adige. « Si les Sud-Tyroliens ne veulent pas se sentir italiens, qu’ils émigrent en Autriche; s’ils n’aiment pas le tricolore italien, alors ils n’ont pas besoin des milliards d’euros avec lesquels l’État italien finance l’autonomie. » À l’instar des Démocrates de Suède dont les députés européens siègent dans le même groupe que Fratelli d’Italia à Strasbourg - Bruxelles, et qui insultent les Sami, l’ultime peuple indigène d’Europe installé en Laponie depuis quelques millénaires, Giorgia Meloni semble ne pas apprécier les petites communautés ethniques natives sur leurs terres ancestrales. Un Tyrolien du Sud est évidemment chez lui dans la région autonome du Trentin – Haut-Adige – Tyrol du Sud. Le système d’autonomie qui s’y applique est l’un des plus remarquables qui puisse exister en Europe.

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Faut-il craindre pour la pérennité des peuples francophone, welsche et ladin du Val d’Aoste ? Par sa tradition subsidiariste, la Ligue du Nord est plus apte à accepter cette diversité ethno-culturelle inhérente à l’esprit européen qui contredit le mirage uniformisateur mortifère de l’État-nation. Porteuse d’une certaine idée de l’Empire, l’Italie se doit de composer avec la pluralité originelle des composantes populaires albo-européennes enracinées sur son sol depuis tant de générations.

Enfin, Giorgia Meloni doit prendre en compte les demandes de ses alliés berlusconiens et liguistes désavoués dans les urnes, ce qui les rend guère gérables à moyen terme. Derrière les sourires photographiques, les tensions sont déjà vives entre Meloni, Salvini et Berlusconi, furieux et dépités de ne plus gouverner. De nombreux désaccords conjoncturels et programmatiques traversent l’alliance de centre-droit. Le 13 octobre dernier, lors de la session inaugurale du Sénat, les sénateurs Forza Italia ne votent pas en faveur du candidat de la coalition, Ignazio La Russa (photo), le premier président de Fratelli d’Italia. L’ancien ministre de la Défense, connu pour ses collections autour du Duce, devient le deuxième personnage de l’État, en tant que président du Sénat, grâce à dix-sept voix venues des oppositions. Les soupçons se portent aussitôt vers Italia viva de Matteo Renzi.

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La majorité obtenue tant à la Chambre des députés qu’au Sénat ne signifie pas la fin de l’instabilité gouvernementale. Il est envisageable que le gouvernement de Giorgia Meloni ne soit que le premier de cette nouvelle législature. Les jeux politiciens contribuent à l’effacement structurelle de la puissance régalienne italienne. 

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 49, mise en ligne le 1er novembre 2022 sur Radio Méridien Zéro.

jeudi, 03 novembre 2022

Portail politique polonais: comment Varsovie récupère l'Ukraine occidentale

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Portail politique polonais: comment Varsovie récupère l'Ukraine occidentale

Source: https://zuerst.de/2022/11/03/polnisches-politik-portal-so-holt-sich-warschau-die-westukraine-wieder-zurueck/

Varsovie. Spéculations intéressantes dans la presse polonaise : le portail politique polonais Niezalezny Dziennik Polityczniy fait état d'une possible future partition de l'Ukraine - et rappelle dans ce contexte un accord conclu il y a déjà quelques mois entre Varsovie et Kiev, selon lequel l'administration douanière et financière ukrainienne a été tacitement délocalisée à Varsovie (nous en avions parlé).

"La Pologne dispose déjà de droits spéciaux en Ukraine - les Polonais ont la possibilité d'exercer des fonctions au sein du gouvernement de ce pays, de diriger une entreprise, de bénéficier de toutes les garanties sociales dont bénéficient les autochtones d'Ukraine. En outre, les entrepreneurs polonais peuvent acheter des usines et des équipements ukrainiens, et des entreprises entières en Ukraine peuvent devenir la propriété de la Pologne en vertu de la loi".

Le portail polonais suppose que le rattachement des territoires russes de l'est de l'Ukraine à la Fédération de Russie ne s'arrêtera pas là. Au contraire, sous le gouvernement national-conservateur du PiS, des préparatifs sont en cours pour l'annexion des territoires historiquement polonais inclus dans le territoire ukrainien actuel - ce qui éviterait également à la Russie de longs conflits avec les nationalistes dans l'ouest de l'Ukraine.

Niezalezny Dziennik Polityczniy écrit : "Le plan du PiS visant à faire renaître la République de Pologne à l'intérieur des frontières de pays historiques avait apparemment déjà pris forme avant le début de l'invasion russe en Ukraine. Bien que l'intégration de la Biélorussie occidentale dans le Commonwealth polono-lituanien semble improbable en raison de la position de la Russie, c'est elle qui a proposé la voie la plus indolore pour inclure l'Ukraine occidentale, sans affrontements armés avec les nationalistes ukrainiens".

En ce qui concerne la suite des événements, les analystes polonais estiment qu'une intervention militaire de la Pologne en Ukraine occidentale, suivie d'un référendum, est plausible ; d'autres pays, comme la Moldavie, pourraient également se souvenir de territoires "historiques" sur le sol de l'Ukraine actuelle et faire pression pour obtenir une part du gâteau. Alors qu'un futur gouvernement de Kiev pourrait être contraint à un statut de neutralité entre l'Est et l'Ouest, cette évolution mettrait également fin au soutien européen de plusieurs milliards d'euros aux forces armées ukrainiennes. (mü)

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mardi, 01 novembre 2022

Les rivalités entre grandes puissances en Eurasie

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Les rivalités entre grandes puissances en Eurasie

Shane Quinn

Source: https://www.geopolitika.ru/en/article/major-power-rivalries-eurasia

Le "programme pour la liberté" du président George W. Bush pourrait être défini comme de la subversion, c'est-à-dire la tentative de saper la structure d'une nation étrangère afin d'obtenir un changement de régime ou certains objectifs politiques. La propagande est un élément central des actions subversives, et comprend la diffusion de matériel largement faux afin de discréditer des régimes à l'étranger.

Ce fut le cas il y a 20 ans, lors de la préparation de l'invasion de l'Irak par les États-Unis en mars 2003, lorsque Saddam Hussein a été accusé à tort de posséder des armes de destruction massive (ADM) ou d'avoir des liens avec Al-Qaïda. La propagande peut être diffusée assez facilement par les médias corporatifs occidentaux, comme on l'a vu à propos de l'Irak, de l'Afghanistan, de la Serbie, etc.

Les organisations américaines comme la National Endowment for Democracy (NED), le National Democratic Institute (NDI), l'USAID, Freedom House, les groupes Open Society de George Soros et, bien sûr, la CIA, sont également très utiles pour attiser les troubles.

Nombre de ces organisations ont soutenu et financé les "révolutions de couleur" qui ont eu lieu dans des États tels que la Géorgie (2003), l'Ukraine (2004) et le Kirghizstan (2005). Ces pays partagent une frontière avec la Russie ou sont d'anciennes républiques soviétiques, et ce n'est pas une coïncidence. Les révolutions de couleur étaient, tout simplement, un moyen commode pour l'administration Bush de poursuivre sa politique d'encerclement de la Russie.

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Par exemple, en février 2005, le Wall Street Journal a reconnu que, dans l'État d'Asie centrale du Kirghizstan, des organisations comme l'USAID, la NED et l'Open Society de Soros finançaient l'opposition antigouvernementale dans cet État, un instigateur clé de la "révolution des tulipes" du Kirghizstan. Au cours des années précédentes, la seule USAID avait dispensé des centaines de millions de dollars pour de telles activités. Des Etats comme le Kirghizstan ont été identifiés par le président Bush comme importants non seulement pour empiéter sur la Russie, mais aussi comme rampe de lancement pour les offensives militaires américaines.

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À partir de décembre 2001, les Américains ont commencé à arriver au Kirghizstan, utilisant la capitale Bishkek comme centre logistique pour soutenir leur invasion de l'Afghanistan. Washington tente également d'accroître sa présence dans les régions très convoitées de la mer Caspienne et de la mer Noire, ainsi que dans les zones environnantes que se disputent encore la Russie et les puissances occidentales.

Malgré l'ingérence de Washington dans des territoires comme l'Ukraine et la Géorgie, les Américains ne souhaitaient pas particulièrement semer l'instabilité dans l'État du Caucase du Sud qu'est l'Azerbaïdjan, une autre ancienne république soviétique qui borde la Géorgie au nord. En Azerbaïdjan, les Américains avaient besoin d'un environnement stable, car ils avaient des intérêts dans l'infrastructure pétrolière reliant les champs de production de Bakou, la capitale de l'Azerbaïdjan, au port méditerranéen en eau profonde de Ceyhan, dans le sud de la Turquie, qui pouvait recevoir des pétroliers transportant chacun plus de 300.000 tonnes de pétrole.

Bakou avait fourni à la Russie soviétique au moins 80 % de la totalité de son pétrole pendant la Seconde Guerre mondiale, ce qui a été crucial dans la victoire de l'Armée rouge contre l'Allemagne nazie. Aujourd'hui, l'Azerbaïdjan contient encore des quantités considérables de pétrole, et son importance stratégique reste évidente. L'Azerbaïdjan partage un vaste littoral avec la mer Caspienne, tandis qu'il constitue une route énergétique vitale reliant le Caucase et l'Asie centrale, comme l'avait souligné Zbigniew Brzezinski lorsqu'il était conseiller américain à la sécurité nationale (1977-81). Plutôt que de dépêcher des soldats américains pour sauvegarder les objectifs de Washington en Azerbaïdjan, le Pentagone a envoyé des "entrepreneurs civils" de sociétés militaires privées comme Blackwater. L'un de leurs principaux objectifs était de protéger les gisements de pétrole et de gaz de la mer Caspienne, contrôlés historiquement par la Russie dans la plus large mesure.

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La mer Caspienne, le plus grand lac de la planète, est extrêmement riche en ressources naturelles et "est l'une des plus anciennes zones de production de pétrole au monde" et "une source de plus en plus importante de la production énergétique mondiale", selon l'Administration américaine d'information sur l'énergie (EIA). L'EIA a estimé en 2012 que la mer Caspienne et ses environs contiennent des quantités prouvées de pétrole de 48 milliards de barils, soit plus que ce qui est présent en Amérique ou en Chine. L'US Geological Survey a calculé que les réserves réelles de pétrole de la Caspienne sont nettement supérieures aux quantités prouvées, contenant peut-être 20 milliards de barils supplémentaires de pétrole non découvert.

En 2012, la région de la Caspienne a produit, en moyenne, 2,6 millions de barils de pétrole brut par jour, soit environ 3,4 % de l'offre mondiale. Une grande partie du pétrole est extraite près des côtes de la Caspienne. Au total, la production de pétrole de la Caspienne aurait dépassé celle de la mer du Nord, et les forages pétroliers exploratoires dans cette dernière étendue d'eau ont chuté de 44 puits en 2008 à seulement 12 en 2014. Pourtant, il existe encore 16 milliards de barils de pétrole récupérables au large des côtes de la ville écossaise d'Aberdeen et à l'ouest des îles Shetland, plus au nord.

La US Energy Information Administration a estimé que la mer Caspienne contient des "réserves probables" de 292 trillions de pieds cubes de gaz naturel. L'US Geological Survey pense qu'en plus de cela, il y a 243 trillions de pieds cubes supplémentaires de gaz non découvert dans la Caspienne, dont la plupart sont situés dans le bassin sud de la Caspienne. La Russie et son voisin le Kazakhstan ont contrôlé la plus grande partie de la Caspienne.

Lors du quatrième sommet de la Caspienne, qui s'est tenu à Astrakhan, en Russie, le 29 septembre 2014, les cinq nations qui partagent une côte avec la mer Caspienne - la Russie, l'Iran, l'Azerbaïdjan, le Turkménistan et le Kazakhstan - ont décidé à l'unanimité qu'elles préserveraient la sécurité de la région et l'empêcheraient d'être pénétrée par des puissances extérieures. Cet accord visait à protéger le cœur de l'Eurasie contre l'OTAN expansionniste, c'est-à-dire en fait les États-Unis, dont la présence militaire a été considérablement réduite ces dernières années en Asie centrale.

L'accord conclu, lors du quatrième sommet de la Caspienne, a fermé la mer Caspienne aux desseins du président Barack Obama. Les États-Unis auront du mal à progresser dans une région où ils entretenaient auparavant des relations étroites avec l'Azerbaïdjan, le Turkménistan et le Kazakhstan depuis l'attaque militaire de 2001 contre l'Afghanistan, soutenue par les pays de l'OTAN (Allemagne, Grande-Bretagne, Italie et Canada). Les États-Unis avaient déformé le rôle de l'OTAN pour en faire un instrument militaire offensif à la portée étendue. L'une des ambitions de Washington était d'assurer une présence à cheval sur les chaînes de montagnes de l'Hindu Kush et du Pamir en Asie centrale et du Sud, ainsi que dans le Caucase.

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En mai 2005, le président Bush avait visité la capitale géorgienne Tbilissi, après avoir déclaré que la Géorgie était devenue un "phare de la liberté". Bush considérait que le contrôle du Caucase du Sud et de l'Asie centrale était vital pour obtenir la victoire en Afghanistan, plus à l'est. La Maison Blanche de Bush avait obtenu des bases militaires américaines en Asie centrale, comme dans le sud de l'Ouzbékistan, non loin du Tadjikistan, et la base aérienne de Manas dans le nord du Kirghizstan.

Washington a tenté de positionner sa puissance militaire au centre de l'Eurasie, notamment en Géorgie et en Azerbaïdjan, d'où les troupes de l'OTAN pourraient être envoyées en Afghanistan et en Irak. Les bases militaires américaines en Géorgie serviraient d'appui aux bases du Pentagone en Turquie, à courte distance de la Géorgie ; tandis qu'une présence militaire américaine en Azerbaïdjan donnerait à l'administration Bush la possibilité de lancer une attaque contre l'Iran, ce qui a longtemps été évoqué à Washington.

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La plupart des élites américaines ont depuis compris qu'une invasion de l'Iran serait très risquée et aurait peu de chances de réussir. L'armée américaine n'a pas réussi à vaincre l'Irak, un pays beaucoup plus petit et plus faible que l'Iran. En effet, l'Irak, une nation largement sans défense, avait été sévèrement minée par des années de sanctions occidentales avant l'offensive anglo-américaine de 2003.

L'intervention militaire russe réussie de 2008 en Géorgie a rappelé à l'Occident que le Caucase, tout comme les environs de la mer Noire et de la Caspienne, fait partie de la sphère d'influence de la Russie. Moscou ne permettrait pas aux Américains de poursuivre leur expansion. Parmi les ex-républiques soviétiques, la Géorgie s'était alignée le plus étroitement sur les États-Unis, après la "révolution des roses" de fin 2003, qui avait été soutenue par le Pentagone et financée par des groupes liés au gouvernement américain (NED, Freedom House, etc.) et l'Open Society du milliardaire Soros.

L'attaque géorgienne infructueuse de 2008 contre l'Ossétie du Sud a été planifiée par le régime de Mikhail Saakashvili, soutenu par les États-Unis - seulement après que l'administration Bush ait sanctionné l'action militaire - selon l'ancien ambassadeur de Géorgie en Russie, Erosi Kitsmarishvili, qui a fourni ce témoignage au parlement géorgien. Le vice-président américain Dick Cheney a également informé le dirigeant géorgien Saakashvili que "vous avez notre soutien", en cas de conflit entre la Russie et la Géorgie. Il s'est avéré que les Américains ne pouvaient pas faire grand-chose.

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On peut rappeler que l'Union soviétique n'avait pas été battue militairement par les Etats-Unis. Au début du 21ème siècle, la Russie comptait 1,2 million de soldats dans ses forces armées et possédait 14.000 ogives nucléaires, dont 5.192 étaient opérationnelles. Les Etats-Unis, quant à eux, possédaient 9.962 ogives nucléaires en 2006, dont 5.736 étaient opérationnelles, et l'armée américaine comptait 1,3 million de membres actifs. Il n'y a pas beaucoup de disparité entre ces chiffres et la Russie possède plus que suffisamment d'armement pour rivaliser avec l'Amérique.

Le président Bush, comme son prédécesseur Bill Clinton, a continué à provoquer inutilement la Russie. Peu après son entrée en fonction en 2001, Bush a retiré les Etats-Unis du traité sur les missiles antibalistiques (ABM) qui avait été signé en 1972 avec l'Union soviétique, afin de mettre en place le système de défense antimissile et de réduire ainsi la menace de guerre nucléaire.

Bush a poursuivi ses actions dangereuses en établissant une infrastructure de missiles dans les États de l'OTAN, la Pologne et la République tchèque, et a conduit l'OTAN aux frontières de la Russie en incorporant les États baltes dans l'organisation militaire. Bush a refusé de ratifier le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (1996) ainsi que les modifications apportées à l'accord SALT 2 sur la réduction des armements stratégiques.

Cependant, la Russie n'a pas pu être soumise comme l'a été l'Allemagne, car le sol de la Russie n'a jamais été capturé par des puissances étrangères, comme l'a été le territoire allemand à partir de 1945. Contrairement à l'Allemagne également, la Russie est un État riche en ressources, situé dans une zone pivot de l'Eurasie. La Russie a la capacité d'utiliser son influence, en outre, pour dicter des accords commerciaux avec l'Union européenne concernant d'importantes livraisons de pétrole et de gaz. Les Européens sont beaucoup plus dépendants des Russes que l'inverse.

La Russie s'est renforcée sur le plan interne après les bouleversements des années 1990. En 1998, plus de 35 % des Russes vivaient sous le seuil de pauvreté ; mais en 2013, ce chiffre avait été ramené à 11 %, un chiffre inférieur à celui des États-Unis où au moins 15 % des Américains étaient frappés par la pauvreté en 2014.

La Russie a bénéficié des prix élevés du pétrole et du gaz sur le marché international, et sa croissance industrielle a fortement augmenté. Les investissements nationaux et étrangers de la Russie ont également augmenté, notamment dans l'industrie automobile, qui a progressé de 125 %, tandis que le PIB du pays a augmenté de 70 %, plaçant la Russie parmi les plus grandes économies du monde.

Notes:

Administration américaine d'information sur l'énergie, "La production de pétrole et de gaz naturel augmente dans la région de la mer Caspienne", 11 septembre 2013.

Andrew Cockburn, "The Bloom Comes Off the Georgian Rose", Harper's Magazine, 31 octobre 2013

Wall Street Journal, "In Putin's backyard 'democracy' stirs - with U.S. help", 25 février 2005.

Luiz Alberto Moniz Bandeira, The World Disorder : Hégémonie américaine, guerres par procuration, terrorisme et catastrophes humanitaires (Springer ; 1ère éd., 4 fév. 2019)

Guardian, "Bush hails Georgia as 'beacon of liberty'", 10 mai 2005.

Administration américaine d'information sur l'énergie, " Aperçu du pétrole et du gaz naturel dans la région de la mer Caspienne ", 26 août 2013.

Daily Telegraph, "North Sea oil production rises despite price fall", 3 août 2015

PBS, "Who counts as poor in America ?", 8 janvier 2014

lundi, 31 octobre 2022

Qui veut une rupture entre l'Europe et la Russie?

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Qui veut une rupture entre l'Europe et la Russie?

par Fabio Massimo Parenti

Source: https://www.ideeazione.com/chi-vuole-la-rottura-fra-europa-e-russia/

Avec les explosions provoquées en des points précis de Nord Stream 1 et Nord Stream 2 dans les eaux de la zone économique exclusive du Danemark, la sécurité énergétique de l'Europe a été définitivement mise à mal. Le système d'approvisionnement Europe-Russie mis en place au cours des vingt-cinq dernières années semble irrémédiablement compromis, et quelle que soit l'issue des enquêtes menées par les autorités des pays scandinaves impliqués, il est peu probable que les choses redeviennent comme avant.

Après le sabotage, les déclarations faites par le président américain Joe Biden le 7 février lors d'une conférence de presse ont inévitablement fait le tour du web : "Si la Russie nous envahit, il n'y aura plus de Nord Stream 2. Nous y mettrons fin". À l'objection du journaliste : "Comment allez-vous faire exactement, puisque le projet est sous contrôle allemand ?", le locataire de la Maison Blanche a répondu : "Je vous garantis que nous serons en mesure de le faire".

En revanche, l'aversion de Washington, et en particulier des démocrates, pour le gazoduc était connue depuis un certain temps. Le 1er janvier 2021 déjà, le Sénat américain avait voté pour passer outre le veto de Trump à la loi d'autorisation de la défense nationale (NDAA), qui comprenait " de nouvelles dispositions relatives à Nord Stream 2 dans le cadre de la loi de clarification de la sécurité énergétique de l'Europe (PEESCA) ". Ainsi, conformément aux nouvelles sanctions, l'entreprise norvégienne DNV GL a été contrainte de cesser toute activité de vérification pour le réseau du gazoduc Nord Stream 2.

Nord Stream 2, achevé l'année dernière mais jamais mis en service, était censé doubler le volume de l'approvisionnement en gaz russe de l'Allemagne déjà garanti avec son jumeau Nord Stream 1, un projet conçu en 1997 et réalisé - après des années d'études, de négociations et d'obstacles - entre 2011 et 2012. Le 6 septembre 2011, le premier gazoduc est entré en service et le 8 novembre suivant, le gazoduc a été officiellement inauguré en présence de la chancelière allemande de l'époque, Angela Merkel, du président russe de l'époque, Dmitri Medvedev, et du premier ministre français de l'époque, François Fillon : une image révélatrice de la direction, bien différente d'aujourd'hui, prise par les deux pays leaders de l'UE à ce stade.

Si depuis 2014, la guerre civile en Ukraine a progressivement détérioré les relations UE-Russie, l'échec définitif des accords de Minsk et le lancement de l'opération militaire spéciale russe ont bouleversé toute l'architecture diplomatique, et donc énergétique, du Vieux Continent. D'une part, la Russie, se sentant menacée par l'intention de l'Ukraine - annoncée à plusieurs reprises par Zelensky - de rejoindre l'Alliance atlantique, a décidé de porter un coup dur à son voisin dans un double but : garantir l'équilibre des forces sur la mer Noire, vital pour l'accès de Moscou aux mers chaudes, et protéger les communautés russophones du sud-est du pays. De l'autre, une Europe faible s'est confirmée comme un acteur incapable d'exprimer sa propre doctrine stratégique et une vision géopolitique claire, au moins autonome par rapport à celle des Etats-Unis.

Les décisions de l'administration Biden ont placé et placent l'Europe dans une position extrêmement critique, jetant les bases du déclenchement d'une crise économique et sociale sans précédent dont témoigne la flambée de l'inflation, qui avait déjà augmenté avant le début du conflit en raison du déséquilibre entre l'offre et la demande de matières premières et de produits semi-finis résultant de la pandémie. En septembre, l'UE et la zone euro ont enregistré une inflation à deux chiffres, avec des pics de plus de 20 % dans les pays d'Europe centrale et orientale, à commencer par les pays baltes : ce n'est pas un hasard si ce sont les plus exposés face aux sept trains de sanctions approuvés à ce jour par Bruxelles.

Repenser toute une chaîne d'approvisionnement énergétique en quelques mois a et aura des conséquences dévastatrices pour les économies les plus dépendantes des approvisionnements russes, à commencer par l'Italie et l'Allemagne. Les deux pays fondateurs de la Communauté européenne se retrouvent extrêmement vulnérables face à une accélération forcée de la diversification, si soudaine et si précipitée qu'elle risque de compromettre même la transition énergétique promue il y a tout juste trois ans par le Green New Deal européen et guidée, du moins en partie, par le PNRR approuvé l'année dernière.

En fait, la nécessité d'identifier immédiatement des sources alternatives au gaz russe a contraint plusieurs pays européens à mettre en service des centrales électriques au charbon et des centrales nucléaires qui avaient déjà été mises hors service ou étaient de toute façon destinées à être fermées. La recherche effrénée de gaz naturel liquéfié (GNL), nettement plus cher que le gaz naturel, a contraint le Vieux Continent à accroître la demande à l'étranger, en s'appuyant sur une série d'acteurs non européens pour lesquels aucun plafond de prix ne peut tenir : la Norvège, le Qatar, le Japon, le Canada et surtout les États-Unis.

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Les données officielles de l'EIA, l'agence statistique et analytique du ministère américain de l'Énergie, montrent comment Washington est devenu le premier fournisseur mondial de GNL au premier semestre 2022, en hausse de 12 % par rapport au second semestre 2021, pour atteindre une moyenne d'environ 317 millions de mètres cubes par jour. Dans le détail des quatre premiers mois de cette année, les États-Unis ont exporté 74 % de leur droit de GNL vers l'Europe : une part impressionnante si on la compare à la valeur moyenne pour 2021 (34 %).

Bref, des affaires en or pour les exportateurs américains, d'autant plus dans une conjoncture mondiale de forte hausse des prix, donc favorable aux producteurs et défavorable aux acheteurs.

Avant le déclenchement de la guerre russo-ukrainienne, l'ensemble de l'UE recevait de la Russie pas moins de 120 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an. Sur ce total, un quart, soit 30 milliards, est arrivé en Italie. Il est évident que cette augmentation soudaine des exportations fait également augmenter le prix du gaz aux États-Unis, qui a déjà quadruplé pour le consommateur américain en septembre dernier.

Si l'administration Biden, comme c'est désormais une certitude, subit les contrecoups de cette inflation "légère", les grands producteurs ne resteront certainement pas les bras croisés et n'auront pas trop de scrupules. Ce sont eux, en effet, comme cela arrive souvent aux États-Unis, qui influencent fortement l'orientation de la Maison Blanche, tant en politique intérieure qu'en politique étrangère.

Il en va de même pour le secteur de l'armement militaire. La décision de la Russie d'envahir l'Ukraine a suffi à faire bondir pratiquement tous les gouvernements des pays européens. La Finlande et la Suède ont demandé à adhérer à l'OTAN, profitant d'une procédure accélérée spécialement conçue pour l'occasion, tandis que la plupart des gouvernements des États membres actuels ont proposé ou approuvé des augmentations importantes des dépenses militaires. Il suffit de rappeler que sur les derniers 40 milliards de dollars alloués par l'administration Biden pour soutenir Kiev, près de 9 milliards devront être dépensés pour reconstituer le "stock" d'armes donné aux Ukrainiens. Surtout, les deux géants, Northrop Grumman et Lockheed Martin, ont déjà enchaîné gains sur gains en bourse, mais d'autres entreprises moins connues du grand public comme Raytheon et General Dynamics se frottent également les mains face à la prolongation de la guerre en Ukraine et au réarmement généralisé au niveau mondial.

dimanche, 30 octobre 2022

Les Pays-Bas contournent les boycotts de l'UE: 91 exceptions aux sanctions depuis février

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Les Pays-Bas contournent les boycotts de l'UE: 91 exceptions aux sanctions depuis février

Source: https://zuerst.de/2022/10/29/niederlande-unterlaufen-eu-boykotte-91-ausnahmen-von-den-sanktionen-seit-februar/

Amsterdam . Les sanctions européennes, qui ont de plus en plus d'effet boomerang sur les Européens, ne sont pas gravées dans le marbre. Mais alors que les dirigeants allemands comme la ministre des Affaires étrangères Baerbock et le ministre de l'Economie Habeck (tous deux du parti des "Verts") en font un dogme, d'autres pays de l'UE les traitent de manière beaucoup plus souple - et contrecarrent ainsi la ligne imposée par l'eurocratie de Bruxelles.

Le gouvernement néerlandais a fait savoir qu'il soutenait officiellement les sanctions, mais qu'il faisait de nombreuses exceptions. Il a confirmé 91 exceptions au régime de sanctions, favorisant ainsi les entreprises néerlandaises. C'est ce qu'a révélé le service d'information télévisée néerlandais RTL Nieuws après des entretiens avec les ministères.

Les exceptions concernent de nombreuses entreprises nationales, mais les ministères tiennent leurs noms secrets. De même, ils ne précisent pas la valeur des transactions exemptées de sanctions, ni les secteurs économiques concernés.

Les ministères peuvent accorder des dérogations aux sanctions afin de "permettre une certaine flexibilité dans certains cas", a expliqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères. La liste des dispositions spéciales néerlandaises est longue.

En avril, l'UE a interdit aux navires battant pavillon russe d'accoster dans les ports européens. Le ministère de l'Infrastructure a toutefois accordé une dérogation à 34 navires afin qu'ils puissent, par exemple, faire escale dans les ports néerlandais parce qu'ils transportaient des marchandises importantes telles que de l'aluminium et des denrées alimentaires.

"Les relations diplomatiques" ont été invoquées comme raison pour l'octroi d'une dérogation par le ministère des Affaires étrangères, rapporte la chaîne. Au cas par cas, des transactions impliquant des banques russes détenues majoritairement par l'État ont été autorisées.

Le ministère des Finances a également accordé 13 dérogations en rapport avec des actifs ou des biens gelés tombant sous le coup du régime de sanctions.

Le ministère du Climat et de l'Énergie, rattaché au ministère des Affaires économiques, a accordé 25 dérogations supplémentaires à des organisations néerlandaises qui continuent par conséquent à s'approvisionner en énergie auprès de la Russie. Les dérogations bénéficient à 150 entreprises et organisations, dont des municipalités, des écoles et des associations de gestion de l'eau, a indiqué le ministère à la chaîne de télévision.

Le ministère du Commerce extérieur et de la Coopération au développement, qui dépend du ministère des Affaires étrangères, a accordé 18 dérogations à 13 organisations pour des "raisons humanitaires" afin de permettre la coopération entre l'UE et la Russie sur des "questions purement civiles". (mü)

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Patriotisme pragmatique: le parti polonais KORWiN veut à nouveau du charbon russe

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Patriotisme pragmatique: le parti polonais KORWiN veut à nouveau du charbon russe

Source: https://zuerst.de/2022/10/29/pragmatischer-patriotismus-polnische-korwin-partei-will-wieder-kohle-aus-russland/

Varsovie. En Pologne, il n'y a pas que des chauvins qui détestent la Russie, mais aussi des patriotes raisonnables qui, malgré la guerre en Ukraine, n'ont pas perdu de vue l'essentiel. Le nouveau président du parti de droite KORWiN, Sławomir Mentzen (photo, ci-dessous), vient d'appeler à la fin de l'embargo sur les livraisons de charbon russe. Selon lui, l'origine du charbon n'a aucune importance pour les consommateurs.

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En mars, le gouvernement PiS avait imposé une interdiction sur les importations de charbon russe dans le cadre des sanctions prises après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, ce que Mentzen a aujourd'hui critiqué comme étant une mauvaise décision. "Demandez donc à une vieille dame qui a froid en hiver si elle se chaufferait ou non au charbon russe. Pour cette vieille dame qui aurait froid dans son petit appartement, l'origine du charbon ne ferait aucune différence", a déclaré Mentzen.

S'il n'en tenait qu'à lui, il ne bloquerait pas les importations de charbon en Pologne "de partout", y compris de Russie. La Pologne ne peut pas attendre l'adoption de règles au niveau de l'UE pour le faire.

Jusqu'au printemps dernier, la Russie était le plus grand exportateur de charbon vers la Pologne. Mais actuellement, la Pologne est confrontée à une pénurie de charbon et à des prix élevés en raison de l'embargo sur les importations.

Le parti KORWiN a été fondé en 2015 par un groupe de politiciens polonais de droite eurosceptiques. Il a été baptisé du nom de l'ancien député européen Janusz Korwin-Mikke, qui était l'un des fondateurs du parti et qui faisait régulièrement la une des journaux au Parlement européen avec des interventions tapageuses et généralement humoristiques. Mentzen a été élu lundi à la tête du parti en remplacement de Korwin-Mikke. (mü)

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La revue de presse de CD - 30 octobre 2022

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La revue de presse de CD

30 octobre 2022

Comme promis, revoilà la revue de presse de CD !

ARMÉNIE

L'ARMÉNIE abandonnée par l'Occident pour le gaz d'Azerbaïdjan ? Avec Tigrane Yégavian

VA + reçoit le chercheur et écrivain Tigrane Yégavian pour parler du conflit qui oppose l’Arménie et l’Azerbaïdjan autour notamment du territoire du Haut-Karabakh. L’auteur, collaborateur à la revue Conflits, publie avec Eric Denécé pour le CF2R « Haut-Karabagh : le Livre Noir » aux éditions Ellipses, ouvrage qui condense des articles de chercheurs et de personnalités concernant l’histoire de la région et du conflit qui oppose deux nations, et même deux civilisations. Pourquoi cette guerre n’entraîne quasiment aucune réaction de l’Occident comparé à celle menée en Ukraine ? Pourquoi aucune sanction n’est-elle décrétée par la communauté internationale face à l’épuration ethnique dont sont victimes les chrétiens de la région ? Éléments de réponse dans ce Grand Entretien.

youtube.com

https://www.youtube.com/watch?v=WS6rpEz5l8Q

BRÉSIL

La corruption au Brésil : des élections décisives ?

Dans cette nouvelle émission, Alain Juillet reçoit Bruno Racouchot, expert en influence, pour nous faire découvrir les différentes facettes du Brésil à un moment charnière de son histoire à l'aune des élections présidentielles. Comment la France peut se re-positionner comme partenaire majeur avec cette puissance économique de premier plan ?

synthesenationale.hautetfort.com

http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2022/10/2...

CHINE

Xi Jinping : la Chine se réforme par la purge et la terreur

La purge fonctionne comme une manière de réformer de l’intérieur un système politique qui n’a pas les outils politiques pour évoluer et se corriger pacifiquement.

contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2022/10/27/441697-xi-jinping...

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DÉCONSTRUCTION

Dans le viseur de l’ARCOM : les Blancs

Le rapport annuel établi par le régulateur de l’audiovisuel et publié le 19 juillet 2022 déplore la trop grande présence de « personnes blanches appartenant à des catégories sociales aisées et vivant dans des grandes villes plutôt que celles issues de l’immigration, de catégories sociales inférieures et vivant à la campagne ». Coup d’œil sur le « Rapport sur la représentation de la société française dans les médias audiovisuels — Exercice 2021 et action 2022 ».

Ojim.fr

https://www.ojim.fr/dans-le-viseur-de-larcom-les-blancs/?...

DÉSINFORMATION/CORRUPTION/CENSURES/DÉBILITÉ

Aides à la presse 2021, Bernard Arnault et L’Humanité vainqueurs !

Le ministère de la culture publie des chiffres touffus sous forme de tableau Excel confus pour dissimuler les aides à la presse. La Lettre A a reconstitué les aides pour 2021, où Bernard Arnault est de loin le plus aidé au total et L’Humanité le quotidien le plus aidé au numéro. Presse subventionnée, presse aux ordres.

Ojim.fr

https://www.ojim.fr/aides-a-la-presse-2021-bernard-arnaul...

Revue de presse RT du 16 au 22 octobre

Exercice hebdomadaire de ré/désinformation. Au sommaire cette semaine, l’économie occidentale qui souffre de plus en plus de ses propres sanctions, une critique acerbe d’Emmanuel Macron en tant que diplomate, L’aveuglement pathologique de la Commission européenne, les suites des sabotages des Nord Stream 1 et 2, les faux-culs américains et Israël qui choisit de ne pas vendre de matériels militaires à l’Ukraine… Abev un point sur la loi martiale russe et le point militaire sur le terrain.

lesakerfrancophone.fr

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Avisa Partners : quand la communication se fait passer pour du journalisme

Depuis l’été dernier, les révélations pleuvent sur le cabinet de conseil en communication, Avisa Partners, qui publie des dizaines d’articles de presse, parfois sous de faux profils.

ojim.fr

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Les médias continuent de rapporter des déclarations telles que « des responsables du gouvernement des Etats Unis disent que », même lorsqu’il s’agit de mensonges évidents

La véritable fonction de ces fausses affirmations est de projeter l’image d’une Russie faible, de tromper le public américain afin de maintenir le soutien à la guerre par procuration des États-Unis contre la Russie. Cela peut fonctionner ou pas. Mais tant que les « journalistes » sont disposés à écrire de telles inepties, cela ne coûte rien aux « responsables américains » qui les produisent.

lesakerfrancophone.fr

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ÉCOLOGIE (PUNITIVE)

Quand les media s'engagent pour l'urgence climatique

Il n’y a pas que l’air qui se réchauffe, les media montent également en température et surtout en pression : après les chaleurs records de cet été, la mobilisation des grandes rédactions s’intensifie depuis la rentrée. Fin août, France Télévisions et Radio France faisaient leur « tournant environnemental », matérialisé par un plan de formation visant tous les salariés. TF1 dévoilait aussi sa « feuille de route climat » avec des reportages futuristes imaginant la France en 2030, un comité d’experts aux petits soins des journalistes du groupe. « Il ne s'agit pas d'être dans le militantisme mais dans la pédagogie », soulignait le directeur de l’information Thierry Thuillier. Et dans l’information, c’est pour quand ?

laselectiondujour.com

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ÉCONOMIE

Philippe Murer : « C’est la première fois dans l’histoire qu’on se prive d’un tiers de notre énergie »

« C’est un suicide économique européen » : Philippe Murer, économiste, spécialiste de l’environnement et de l’énergie, est sur notre plateau afin d'analyser les origines et les conséquences de la crise énergétique actuelle. Selon lui, « il est pratiquement certain qu’on aura des pénuries d’électricité longues de plusieurs jours en France ». Aussi, cette période sera synonyme de forte restrictions pour les populations européennes, selon l'économiste qui rappelle que nos dirigeants, par leurs décisions, parfois leurs absences de décisions, sont responsables de la situation actuelle : « Nos politiques ne savent pas résoudre les problèmes, car ils font de la communication, ils ne travaillent jamais dans le concret. »

francesoir.fr

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ÉNERGIES

Sabotage Nord Stream : Allons-nous tenir le choc?

Au programme aujourd’hui : après la grave explosion des gazoducs Nord Stream, quelles conséquences concrètes allons-nous subir ? Se chauffer va-t-il devenir un luxe réservé aux plus aisés ? Sommes-nous condamnés aux cols roulés pendant que les ultrariches se déplacent en Jet privé ? Notre économie entière va-t-elle tenir le choc ? Les nouvelles ne sont pas bonnes, il est temps de parler de ce que les médias mainstreams n’expliquent pas.

les-crises.fr

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Quand Thilo Sarrazin prévenait les Allemands de la crise énergétique

Ancien secrétaire d’État au ministère des Finances de Rhénanie-Palatinat, ancien sénateur en charge des finances à Berlin, ancien adhérent au SPD (parti socialiste allemand) exclu en 2020, Thilo Sarrazin est l’une des personnalités politiques les plus « controversées » – c’est-à-dire « lucides » – outre-Rhin. Que ce soit sur les questions migratoires ou bien sur les questions énergétiques, il frappe toujours juste. Ce texte prémonitoire écrit à l’automne 2021 – avant la guerre russo-urkrainienne – démontre par « a + b » l’absurdité de la politique énergétique allemande visant à la fois la sortie du nucléaire et la décarbonation de l’économie. La coupure du gaz russe n’a fait que précipiter une catastrophe inéluctable. Inéluctable aussi pour la France qui a adopté avec Hollande et Macron la même politique que nos voisins allemands sous la double pression des partis écologistes et des tenants de l’alarmisme climatique.

polemia.com

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Alors que commence une commission d’enquête sur l’industrie nucléaire, retour sur les accords électoraux à gauche et les compromissions des gouvernements de droite qui l’ont sabotée

Cette fois, ils veulent des noms. Alors que des dizaines de milliers d’entreprises menacent, au seuil de l’hiver, de mettre la clé sous la porte, étranglées par des hausses stratosphériques de leurs factures d’électricité, l’opposition déboule sur le champ de bataille sabre au clair, exigeant des réponses. (…) « Il faut établir les responsabilités », tempête dans les médias le chef de file des députés LR à l’Assemblée, Olivier Marleix, qui s’apprête à ouvrir en grande pompe, le 26 octobre, une commission d’enquête sur « les raisons de la perte de souveraineté et d’indépendance énergétique de la France ». Retour, en quelques dates clés, sur trente années d’affaiblissement de la filière nucléaire française

fdesouche.com

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ÉTATS-UNIS

Le Pentagone ordonne le réexamen des opérations secrètes visant à influencer les populations à l’étranger

Cette décision intervient après que Twitter et Facebook ont fermé des comptes trompeurs qui, selon eux, envoyaient des messages visant à promouvoir la politique étrangère des États-Unis.

les-crises.fr

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La suite des petites aventures du fils Biden

Pendant que le père continue de jouer au président des États-Unis, le fils se dirige vers un procès très embarrassant pour toute sa famille.

contrepoints.org

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La politique de sanctions est une stratégie de guerre ciblée et meurtrière

Si les Américains veulent faire preuve de solidarité avec les habitants de ces pays, la meilleure chose à faire est d’arrêter de les étrangler.

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Présidentielles américaines 2020 : les élections les plus sûres du siècle, qu’on vous dit !

Finalement, les élections américaines de 2020 ne sont peut-être pas aussi propres et transparentes que les médias l’ont claironné…

contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2022/10/26/441619-presidenti...

FRANCE

Les élus locaux ont bon dos

Gabriel Attal a dévoilé récemment le budget 2023 de l’État, l’accueil de la part des élus locaux a été pour le moins glacial. Ce budget s’inscrit dans la continuité de ceux du premier quinquennat d’Emmanuel Macron en amplifiant la baisse majeure des moyens des collectivités territoriales. Rappelons en préambule que la Constitution (article 72) consacre le principe de libre administration des collectivités locales et donc une certaine autonomie financière, cette dernière devant être fixée par la loi. Concrètement, les élus locaux sont censés disposer de plusieurs leviers fiscaux pour administrer leur collectivité et mettre en œuvre le programme sur lequel ils ont été élus. Cependant, leurs marges de manœuvre se réduisent drastiquement. Les impôts et taxes dont bénéficiaient les collectivités fondent comme neige au soleil au fil des suppressions successives. Récit d’une tragédie en cinq actes.

laselectiondujour.com

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17 octobre 1961 : un « massacre » imaginaire, par Bernard Lugan

Emmanuel Macron sombre dans la repentance la plus délirante à propos du prétendu massacre du 17 octobre 1961. Sur son blog, Bernard Lugan revient une bonne fois pour toute sur cette affaire afin de clore le débat et d’en finir avec l’ethnomasochisme de nos dirigeants.

polemia.com

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GÉOPOLITIQUE

Pourquoi l'Arabie saoudite a rejeté les demandes de M. Biden de faire baisser les prix du pétrole

(Bloomberg) - Les États-Unis ont accusé l'Arabie saoudite de se ranger du côté de la Russie après qu'elle ait amené l'OPEP+ à prendre la décision renversante de réduire la production de pétrole brut, maintenant ainsi les prix du pétrole à un niveau élevé à un moment où l'inflation inquiète le monde entier. Le plus grand exportateur de pétrole au monde insiste sur le fait que la décision est économique et non politique. Cette décision marque un moment important dans l'alliance de plus de 70 ans entre l'Arabie saoudite et les États-Unis. La réduction de la production est intervenue moins de trois mois après que le président Joe Biden se soit rendu en Arabie Saoudite pour demander une augmentation de la production afin de faire baisser les prix.

euro-synergies.hautetfort.com

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GRANDE-BRETAGNE

Crise au Royaume-Uni : le Brexit coupable ?

Dans une tribune publiée mercredi dans Marianne, l’économiste Frédéric Farah revient sur les raisons de la crise en cours au Royaume-Uni. Selon lui, l’héritage du thatchérisme est bien plus en cause que les prétendues conséquences du Brexit.

frontpopulaire.fr

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IMMIGRATION

OQTF, une farce qui tourne à la tragédie

Combien y a-t-il actuellement d’immigrés qui se sont vu signifier une Obligation de quitter le territoire français (OQTF) ? Réponse choc de Jean-Carles Grelier, député Renaissance de la Sarthe, dans l’émission de Morandini sur Cnews (20 octobre) : 700 000 ! Chiffre extravagant ? L’an dernier, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, évaluait lui-même entre 600 000 et 700 000 les personnes sans titre de séjour. Encore s’agit-il d’une estimation dépassée, puisque la non-exécution des OQTF enracine jusqu’à 100 000 illégaux de plus par an sur le territoire. Selon un rapport du Sénat, sur le premier semestre de l’an dernier, le taux d'exécution n’était que de 5,6% – trois fois moins qu’il y a dix ans, constate Marianne ? Or Emmanuel Macron avait promis 100 % en octobre 2019 dans un entretien à Valeurs actuelles. Trois ans plus tard, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a maintenu, le 23 octobre, l’objectif d’exécuter la totalité des OQTF.

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Délinquance étrangère : des chiffres pour en mesurer l’ampleur

Les médias ont récemment braqué leurs projecteurs sur des faits divers, parfois tragiques, impliquant des étrangers présents en France, légalement ou non. Pour prendre la mesure quantitative de la délinquance étrangère dans notre pays, force est de constater que les statistiques disponibles sont à bien des égards insuffisantes. À la suite d’autres parlementaires et leaders politiques, la sénatrice Valérie Boyer a, il y a quelques jours, interpellé le gouvernement afin d’obtenir davantage d’informations à ce sujet. Dans l’attente d’une hypothétique réponse, il faut se contenter de l’existant. Le présent article recense quelques données chiffrées officielles disponibles, et, parfois, leurs limites.

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MAGHREB
Conférence de Bernard Lugan au Maroc autour du thème « L’Algérie, le Sahel »

Une vidéo passionnante sur l’antagonisme Algérie-Maroc par le spécialiste de l’Afrique noire et maghrebine avec, bien sûr, le conflit du Sahara occidental.

fdesouche.com

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ONG

ONG, gigantesque machine à lever des fonds, cheval de Troie stratégique, impact invisible : le cas de la RDC

Des milliards que les grandes multinationales de la charité collectent, la traçabilité en est souvent compromise du fait du statut d’organisation philanthropique. Les exonérations fiscales les mettent à l'abri des regards inquisiteurs, même si elles lèvent parfois plus de fonds que le chiffre d'affaires de grandes multinationales de l'industrie. Aux États-Unis, cette réglementation fiscale est connue comme l'acte 501. En République Démocratique du Congo (RDC), le statut d’ONG, et l’exonération fiscale qui l’accompagne, est octroyé par le ministre des Finances et validé par le ministre du Plan. L'ONG peut alors agir dans le cadre d'un arrêté ministériel lui octroyant des prérogatives encore plus amples que celles d’un diplomate. Ce modèle peut s’extrapoler à presque toutes les nations aux métriques similaires à celles de la RDC. Une fois l’arrêté ministériel signé, le droit de regard, ne s’exercera dans les faits jamais.

Francesoir.fr

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RÉFLEXIONS

Violence légitime contre légitime violence (vidéo)

Il y a plusieurs affaires d’autodéfense dans l’actualité et notamment celle de Roanne qui a vu un père de famille rouer de coups une personne qu’il accusait d’avoir sexuellement agressé sa fille de six ans à son domicile. Après l’affaire Lola, l’opinion publique s’est enflammée et a massivement prit le parti du père de famille. Les belles âmes, Éric Dupond Moretti en-tête se sont précipitées pour donner, des leçons de morale à des couches populaires qu’en général ils méprisent. Quelques explications sur la façon dont se pose le problème et les raisons qui nourrissent la défiance massive de l’opinion publique française vis-à-vis de sa justice.

vududroit.com

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RUSSIE

Guerre en Ukraine : les élites françaises inféodées à l’Empire

Caroline Galactéros fait partie de ces gens qui essaient de s’opposer au déferlement de propagande délirant auquel nous assistons depuis l’invasion russe du 24 février dernier. Comme tous ceux qui appellent à la raison et qui essaient de rappeler la réalité, elle est évidemment qualifiée « d’agent de Poutine ». Tenter de pointer et d’expliquer ce qui relevait autrefois du simple bon sens vaut insultes, excommunication, dénonciations, harcèlement médiatique, voire pourquoi pas menaces de mort. Le gouvernement ukrainien qui peut absolument tout se permettre dans ce domaine, et peut-être inspiré par ses références historiques, établit des listes d’ennemis médiatiques, dans lesquels il range tous ceux qui osent le critiquer ou émettent des réserves. Les médias-système français prennent le relais sans discuter, et gare à ceux qui disent que la paix c’est quand même mieux que la guerre, et appellent à la négociation. Immédiatement, dans une singulière inversion, fuse l’insulte suprême lancée à la face des hérétiques : « Munichois ! »

vududroit.com

https://www.vududroit.com/2022/10/guerre-en-ukraine-les-e...

UKRAINE

Ukraine : la guerre sans contact entre les Etats-Unis et la Russie – Les risques d’une escalade

Par Jean-Bernard Pinatel, Général (2s), Vice-président et membre fondateur de Geopragma. Depuis la victoire de l’Occident sur l’URSS, les Etats-Unis et plus généralement les anglo-saxons se considèrent comme la seule superpuissance et le camp du bien. Sous-l’influence d’une pensée néoconservatrice, ils ont voulu exporter la démocratie au besoin par la guerre ou... (suite : voir url ci-dessous)

geopragma.fr

https://geopragma.fr/ukraine-la-guerre-sans-contact-entre...

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SANTÉ/LIBERTÉS 

« Pourquoi la doxa ne tient pas la route ! »

Parallèlement à son interview sur le rôle des médias et le « Suicide du journalisme », le sociologue Laurent Mucchielli, directeur de recherches au CNRS, a partagé les conclusions de son ouvrage La Doxa du Covid lors des Rencontres de Cara, à Genève. Il analyse dans cet exposé le « système de propagande de guerre » qui s’est instauré dès le début de la crise sanitaire. Son travail a été commenté et complété par 50 scientifiques de toutes disciplines, dont plusieurs médecins. Remarquable et didactique vidéo.

covidhub.ch

https://www.covidhub.ch/pourquoi-la-doxa/

Discrimination vaccinale : les lignes bougent

La toute nouvelle Première ministre de l’Alberta au Canada, Danielle Smith, a osé affirmer que les non-vaccinés au covid avaient été gravement discriminés.

contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2022/10/27/441645-discrimina...

Les données de l'application V-safe du CDC révèle des milliers d’effets secondaires post-vaccination

Le 28 décembre 2021, aux États-Unis, l’organisation non gouvernementale Informed Consent Action Network (ICAN) avait annoncé son action de poursuivre les Centers for Disease and Prevention (CDC) accusés de cacher au public les données récoltées par V-Safe, la nouvelle application déployée pour suivre les effets indésirables suite à la vaccination contre le Covid-19. Le 8 septembre 2022, le tribunal fédéral du Texas a donné au CDC jusqu’au 30 septembre, pour publier les données enregistrées par les personnes après leurs vaccinations et collectées via l’application V-Safe. Le 3 octobre 2022, la déclassification des données a révélé que plusieurs centaines de milliers de personnes avaient cherché à se faire soigner après avoir reçu une injection anti-Covid-19.

francesoir.fr

https://www.francesoir.fr/politique/declassification-donn...

UNION EUROPÉENNE

L’UE finance le projet MAGIC, qui implique des ONG proches des Frères musulmans, pour lutter contre « l’islamophobie de genre » par la formation des journalistes

Sortie de la version française d’un guide pour que les journalistes évitent « l’islamophobie de genre », soient « inclusifs », « éviter de mentionner la religion », « rappeler que les femmes peuvent préférer porter le hijab »…

fdesouche.com

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samedi, 29 octobre 2022

L'Inde "conquiert" Downing Street: avec Sunak, l'aube d'un nouveau Royaume-Uni

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L'Inde "conquiert" Downing Street: avec Sunak, l'aube d'un nouveau Royaume-Uni

Andrea Muratore & Emanuel Pietrobon

Source: https://insideover.ilgiornale.it/politica/lindia-conquista-downing-street-con-sunak-lalba-di-un-nuovo-regno-unito.html

24.10.2022: c'est la date que la postérité retiendra pour dire que l'ère post-anglo-saxonne de l'Empire britannique a officiellement commencé. Date coïncidant avec la victoire de Rishi Sunak dans la course éliminatoire pour la direction du Parti conservateur britannique, qui fait de lui, en remplacement de Liz Truss, le premier chef de gouvernement d'origine indienne de l'histoire du pays.

Plus britannique que jamais, ancien banquier de Goldman Sachs, une carrière à la City suivie d'une ascension fulgurante dans les rangs des Tories, passé le poste de Chancelier de l'Échiquier à l'ère du Covid et de l'édification de la Grande-Bretagne globale, Sunak impose un changement structurel. Car Sunak, en effet, n'est rien de moins que la personnification du Royaume-Uni en mutation, ou plutôt déjà muté car devenu post-anglo-saxon et multiracial, mais non pas post-impérial.

Indien, oui, mais britannique

Le néo-premier ministre né à Southampton le 12 mai 1980 est le fils de parents d'origine indienne, nés au Kenya et en Tanzanie, qui se sont installés au Royaume-Uni dans les années 1960. Sur tous les fronts, c'est un fils, sinon un petit-fils de l'empire d'autrefois, qui est devenu le porte-drapeau de la Grande-Bretagne globale qu'il envisageait comme centrée sur Londres, le nouveau "Singapour sur la Tamise", en tant que premier centre financier du monde.

Sunak est le premier premier ministre nommé par le roi Charles III, un souverain plus complexe que la vulgate ne le dépeint : cultivé, instruit plus qu'aucun de ses prédécesseurs, le premier roi à recevoir une éducation non pas militaire mais politique, littéraire et sociale. Dirigeant post-impérial et post-colonial par définition, Charles est né en 1948, un an après la fin de la domination coloniale de Londres sur le sous-continent indien, et est aujourd'hui le monarque sous le trône duquel le premier ministre en charge est une figure si symbolique.

Le pragmatique Sunak incarnera-t-il la Grande-Bretagne post-britannique ? La nation qui a vu la Grande-Bretagne affirmer le Brexit comme l'ultime épopée impériale aux peuples de son pays connaîtra-t-elle ses propres troubles dans sa proche banlieue ? Et comment le premier fils de l'empire parviendra-t-il à gouverner ? Sunak sera-t-il plus global que britannique dans ses choix en matière de politique économique - il n'est pas hyper-libéral, il est cependant un libre-échangiste convaincu -, d'identité - il est bien moins extrémiste que nombre de ses collègues de parti - et de politique étrangère ? Que deviendra la relation spéciale avec Washington maintenant que Londres s'est montré vulnérable sur le front intérieur en premier lieu ? Et qu'adviendra-t-il des relations avec l'Inde, maintenant qu'un descendant de l'ancienne colonie dirige le pays ? Toutes ces questions sont légitimes.

La revanche de la périphérie sur le centre

L'histoire, comme on le sait, adore se moquer de l'homme. Le 24 octobre, alors que les hindous et les jaïnistes du monde entier étaient occupés à célébrer Diwali - l'une des fêtes les plus importantes de l'Indosphère, un moment de liesse où les fidèles se souviennent que le Bien triomphe toujours du Mal - un événement capital s'est produit à Londres : un Indien naturalisé britannique, Rishi Sunak, est devenu Premier ministre. Coïncidence, ou destin, selon votre point de vue.

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Il était question d'un gouvernement Sunak depuis des mois, depuis la crise de BoJo, nous ne sommes donc pas confrontés à ce que l'on appellerait habituellement un coup de tonnerre. Mais cela n'enlève rien au caractère mémorable de l'événement. Premier ministre d'origine indienne. Emblème de l'entrée du Royaume-Uni dans une nouvelle ère, d'ailleurs irréversible - car la démographie est le destin -, aux caractéristiques post-anglo-saxonnes et multiraciales. L'accomplissement de la prophétie de Macaulay.

Sunak n'est pas moins britannique que de naissance, et son CV est explicite à cet égard, mais ce qui est indéniable, c'est qu'il représente, à la fois, la revanche des périphéries sur le centre et le symbole d'une nouvelle nation multinationale, dynamisée par l'affirmation et l'activisme des fils des anciennes colonies et, bien qu'imperceptiblement, par le lobbying omniprésent et influent des membres du Commonwealth.

L'ascension de Sunak a eu lieu en plein jour, est-il écrit, et cela se rapporte directement au discours sur le pouvoir croissant des banlieues (et de leur progéniture) à influencer la dynamique interne de la métropole déconfite. Une ascension largement prédite car accompagnée de complots et de sabotages dans le dos de BoJo, dont Sunak a été l'architecte de la chute - déclenchant la crise gouvernementale en juillet - et qui n'aurait jamais été possible si le "parti minoritaire" de Downing Street, dirigé par les Pakistanais Sajid Javid et Saqib Bhatti, l'Irakien Nadhim Zahawi et les Indiennes Priti Patel et Suella Braverman (photo, ci-dessous), ne l'avait pas soutenue et popularisée. Complots et sabotages se sont ensuite redirigés au détriment de Liz Truss, qui a également été boycottée sur le plan intérieur par les primevères rouges du parti indien - en particulier le ministre Braverman - et, sur le plan extérieur, mise en difficulté par un curieux bras de fer avec New Delhi.

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Homme de Londres ou homme de New Delhi ?

Trois raisons peuvent expliquer l'ascension impétueuse de Sunak, le premier ministre britannique du Joyau de la Couronne, à la lumière de ce qui s'est passé dans les coulisses de Downing Street.

La première est la moins diégétique : Sunak a senti le potentiel du parti minoritaire, de plus en plus nombreux et influent, et l'a utilisé à son avantage pour donner le coup de grâce à ses rivaux impopulaires. La revanche (authentique et sans malice) du Commonwealth sur Londres.

La deuxième et la troisième sont similaires mais différentes : la montée en puissance de Sunak comme faisant partie d'un plan astucieux scénarisé par des esprits raffinés basés soit en Angleterre, et donc stabilisateurs, soit en Inde, et donc puissamment inquiétants.

Le premier cas. Il pourrait s'agir d'une tentative, née dans les coulisses, de restaurer le calme en Grande-Bretagne afin qu'elle puisse poursuivre le rêve post-Brexit d'une Grande-Bretagne globale, dont le couronnement serait inévitablement le scellement d'une relation spéciale avec l'Inde - une mission échouée par BoJo, perdue dès le départ par Truss et que seul un homme comme Sunak, un véritable enfant du Gange, aurait une réelle chance de mener à bien. L'entrée de Londres dans l'ère post-anglo-saxonne comme fonction préparatoire à un retour impérial.

Le deuxième cas. On serait alors confronté à un phénomène exceptionnel : la transformation de New Delhi en un acteur décisif dans les équilibres internes de la Grande-Bretagne. Un acteur capable de les consolider ou de les briser, selon l'intérêt et la contingence, avec l'aide de sa progéniture insérée aux postes économiques et politiques clés. La métropole otage de l'(ancienne) périphérie.

Quelle que soit la durée réelle du mandat de Sunak, l'intrigue qui a permis son succès ne restera pas dans l'histoire comme un épisode impromptu, mais comme un événement décisif - un tournant entre deux époques. Il y aura un avant et un après Sunak. L'après-Sunak coïncidant avec un Royaume-Uni pleinement conscient de sa multiracialité et de l'érosion progressive de l'idée même de britannicité. La question est de savoir si et dans quelle mesure cette transformation aura des répercussions internationales importantes et, surtout, au profit de qui.

Leçons italiennes (I)

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Leçons italiennes (I)

par Georges FELTIN-TRACOL

Le 25 septembre dernier, quelques mois avant l’échéance prévue pour le printemps 2023, les Italiens renouvelaient la Chambre des députés et le Sénat de la République. Fin juillet, constatant l’absence de soutien effectif d’une partie du Mouvement 5 Étoiles (M5S), de Forza Italia de Silvio Berlusconi et de la Ligue de Matteo Salvini au gouvernement de Mario Draghi, le président de la République Sergio Mattarella dissolvait les deux assemblées.

La constitution italienne du 22 décembre 1947 établit un régime parlementaire dans lequel le bicaméralisme est parfaitement égalitaire. Chambre des députés et Sénat disposent des mêmes prérogatives constitutionnelles dont celle de renverser le gouvernement. À cette première particularité s’ajoute un mode de scrutin désormais identique. Le Rosatellum adopté en 2017 distingue trois huitièmes des sièges élus au scrutin majoritaire uninominal à un seul tour dans de vastes circonscriptions nommées « collèges » des cinq huitièmes des sièges restant élus au scrutin proportionnel de liste. Contrairement aux électeurs allemands qui disposent de deux bulletins, les Italiens doivent choisir entre les candidats des collèges et les listes proposées. Si la loi électorale permet la multiplicité des candidatures dans différents collèges, le Rosatellum favorise surtout les ententes partisanes qui peuvent remporter la majorité absolue des sièges si une coalition franchit 40 % des suffrages.

Longtemps, les parlementaires italiens furent pléthoriques. En avril 2020, après bien des négociations, un référendum adopte une révision constitutionnelle. Outre une égalité complète accordée aux électeurs et aux candidatures tant à la Chambre des députés qu’au Sénat si bien que les deux assemblées sont pleinement redondantes, la principale mesure réduit le nombre de sénateurs et de députés. La Chambre des députés compte dorénavant 400 membres et le Sénat 200 (plus les sénateurs nommés à vie et les anciens chefs de l’État).

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Malgré une abstention élevée (36,09 %), ce qui demeure faible par rapport à l’abstention notée aux législatives françaises de juin dernier (53,13 % en moyenne), ces élections anticipées modifient une nouvelle fois le paysage politique de la Péninsule. En 2018, quatre cartels électoraux dépassaient le million de suffrages. Conduit par le liguiste Salvini, le centre-droit récoltait 12.164.732 voix. Le M5S obtenait 10.743.566 suffrages. L’alliance de centre-gauche de l’ancien président du Conseil Matteo Renzi recueillait 7.512.243 votes. Enfin, le mouvement d’extrême gauche éco-sociétal Libres et Égaux de Pietro Grasso ramassait 1.114.799 voix.

Cette année, la coalition de centre-gauche d’Enrico Letta réunissant le Parti démocratique, Plus d’Europe d’Emma Bonino, Engagement civique – Centre démocratique de Luigi Di Maio et l’Alliance verte et gauche, réunit 7.337.624 suffrages, soit une déperdition de 174.619 voix. Ce déclin de la gauche de gouvernement résulte d’une double concurrence surgie sur ses flancs. À sa droite a émergé avec 2.186.658 voix, issu des catégories sociales supérieures urbanisées, un « troisième pôle » qui regroupe Action de l’ancien ministre de l’Économie, Carlo Calenda, et Italia viva de Matteo Renzi, deux personnalités en rupture avec leur ancienne famille politique et qui rêvent d’importer en Italie le macronisme. À gauche du Parti démocratique, ce lointain héritier du Parti communiste italien et des courants de gauche de la démocratie chrétienne, résiste le M5S de l’ancien président du Conseil Giuseppe Conte. Certes, en quatre ans, le non-parti fondé par Beppe Grillo a perdu 6.409.818 électeurs pour ne réaliser que 4.333.748 voix. Se posant en « avocat du peuple » et en « porte-parole des plus pauvres », Giuseppe Conte a axé sa campagne sur le maintien et la généralisation du revenu de citoyenneté, l’équivalent du RSA, et d’autres aides étatiques. Grâce à une campagne populiste au sens plébéien du terme, le M5S confirme sa solide implantation dans la Botte et le Mezzogiorno au point que les commentateurs la qualifient de « Ligue du Sud » ou de « syndicat du Midi»…

Les dissidences du grillinisme, l’extrême gauche et les autres forces de la droite radicale demeurent inaudibles. Scission du M5S, Engagement civique ne récolte que 0,58 % et perd tous ses élus. Malgré la venue de Jean-Luc Mélenchon, l’Union populaire de Liugi de Magistris tourne autour de 1,19 %. Signalons qu’Italie souveraine et populaire de Marco Rizzi fait environ 1,20 %.  Opposé aux vaccins covidiens, à la 5 G, aux OGM et à l’immigration extra-européenne, le mouvement Vita de Sara Cunial, ne réalise que 0,72 %. Quant à Italexit lancé par un exclu du M5S, Gianluigi Paragone, qui comptait parmi ses candidats des militants de CasaPound, il stagne à 1,90 %.

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En augmentation de 134.916 voix, le centre-droit, soit l’union électorale de Forza italia, de la Ligue, de Frères d’Italie et des centristes démocrates-chrétiens de Nous, Modérés, attire 12.299.648 suffrages. En son sein, avec près de 26 %, Frères d’Italie de Giorgia Meloni arrivent en tête tandis que la Ligue et Forza Italia s’effondrent, passant respectivement - par rapport à 2018 - de 17,36 % et de 14,04 % à 8,77 % et 8,11 %.

La victoire de Giorgia Meloni signifie-t-elle le succès de l’union des droites comme le pensent certains Français ? Pour paraphraser Pascal, « vérité en deçà des Alpes, erreur au delà ». Dès 1994, les libéraux de Forza Italia, les régionalistes – autonomistes – indépendantistes de la Ligue et les néo-fascistes du MSI coopèrent dans le premier gouvernement de Silvio Berlusconi. En dépit de profonds désaccords et des tensions internes permanentes, le centre-droit a pris en trois décennies l’habitude de se coordonner et de se présenter uni aux élections nationales. Le « cordon sanitaire » et le « plafond de verre » n’existent pas en Italie !

Par ailleurs, Forza Italia, la Lega et Fratelli d’Italia ont déjà une longue et ancienne pratique gouvernementale tant au niveau de l’État que dans les régions, les provinces (soit les départements) et dans les communes. Les inévitables divergences n’empêchent pas des alliances ponctuelles. Une telle configuration en France s’avère impossible entre le RN, les Républicains et Reconquête !. Les Républicains sont tiraillés entre un accord, implicite ou non, avec le macronisme, quitte à heurter le centre-droit macronien d’Édouard Philippe, et une opposition plus ou moins affirmée elle-même divisée entre Xavier Bertrand, Bruno Retailleau, Éric Ciotti et Laurent Wauquiez. Tous lorgnent avec gourmandise sur le « bas de laine » électoral constitué par le marinisme sans comprendre que l’hégémonie chiraco-sarkozyste est définitivement révolue.

Les profondes animosités au sein des droites françaises écartent tout scénario à l’italienne d’union des droites. En revanche, si se poursuivent et s’amplifient les délires wokistes, écolo-sectaires et islamo-gauchistes au risque d’agacer l’électorat populaire autochtone albo-européen, il devient envisageable que s’opère face à l’arrogance macronienne une union nationale du peuple.  

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 48, mise en ligne le 25 octobre 2022 sur Radio Méridien Zéro.

vendredi, 28 octobre 2022

L'homme d'affaires qui est mort avec sa famille dans l'accident d'avion était le président du groupe Griesemann, qui est lié au pétrole et au gaz

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Analyse: L'homme d'affaires qui est mort avec sa famille dans l'accident d'avion était le président du groupe Griesemann, qui est lié au pétrole et au gaz

Beatriz Talegón

Source: http://www.elespiadigital.com/index.php/noticias/confidenciales/38985-2022-10-06-13-00-16

Karl-Peter Griesemann était le propriétaire de la société aerotaxis et d'avions médicaux et pilotait l'avion qui s'est écrasé dans la mer Baltique début septembre. Ce sont les informations que nous connaissions à tout moment sur cet Allemand qui passait de longues périodes à Zahara de los Atunes.

Il était accompagné de sa femme, de sa fille et du compagnon de celle-ci. Ces quatre personnes sont mortes dans l'accident.

Cependant, ce week-end, une information a été révélée qui, parce qu'elle n'était pas connue jusqu'à présent, a attiré l'attention : l'homme d'affaires était le président du groupe allemand Griesemann.

L'entreprise se consacre à la construction, à la conception et à la maintenance de grandes infrastructures de traitement de l'énergie, un domaine dans lequel elle "fournit des solutions individuelles et flexibles dans les domaines de la construction, de l'ingénierie, de la technologie et de la protection des installations, avec des services multidisciplinaires couvrant l'ensemble du cycle de vie des installations industrielles" depuis plus de 45 ans.

En 1975, Peter Griesemann a jeté les bases de l'actuel groupe Griesemann, d'abord en fondant la société Consulting Engineers (axée sur la planification des systèmes mécaniques), puis en élargissant le domaine d'activité par l'acquisition et l'intégration d'autres sociétés. Aujourd'hui, le directeur général du groupe Griesemann est son fils aîné, Björn Griesemann.

Un message de condoléances sur le décès du "fondateur de notre entreprise et des directeurs généraux Peter Griesemann, Juliane Griesemann, Lisa Griesemann et Paul Föllmer" peut être lu sur le site web de Griesemann. "En raison de l'incompréhensible et tragique accident d'avion du 4 septembre, les autorités ne supposent plus que les occupants seront retrouvés vivants", indique le communiqué.

L'avion a été escorté par des avions de l'OTAN avant de s'écraser.

Au moment du crash, il a été signalé que plusieurs avions de différents États ont suivi l'appareil jusqu'à ce qu'il s'écrase dans la mer Baltique.

Les informations indiquaient que "des avions de chasse espagnols de la base de Torrejón, des chasseurs français, des Eurofighters allemands et un F-16 danois ont escorté le Cessna de la famille Griesemann à partir du moment où il a signalé des problèmes de pressurisation". Le quotidien de Jerez a ensuite expliqué que ces opérations s'inscrivent dans le cadre du protocole de l'OTAN, qui établit l'envoi d'avions militaires lorsqu'un avion est en difficulté, que des routes de vol civiles sont modifiées sans avertissement ou que des avions survolent l'espace commun sans autorisation, par exemple. Ces manœuvres sont appelées scramble, selon El Mundo.

Il est frappant de constater que cet homme d'affaires a toujours été mentionné en raison de ses compagnies aériennes, mais pas parce qu'il est le président du groupe qui travaille à la création et à la maintenance d'usines de gaz et de pétrole, entre autres.

Cxtx a souligné que cette société était chargée de l'entretien des gazoducs Nord Stream 1 et 2 (Source : Diario 16).

jeudi, 27 octobre 2022

La constitution autoritaire de la France n'est pas digne de blâme pour l'UE

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Bruxelles reste silencieuse face à un déficit démocratique évident

La constitution autoritaire de la France n'est pas digne de blâme pour l'UE

Erich Körner-Lakatos

Source : https://zurzeit.at/index.php/bruessel-schweigt-zu-einem-offensichtlichen-demokratiedefizit/

Le droit budgétaire est une compétence essentielle de tout Parlement élu par le peuple. Les députés élus par le peuple ont ainsi la possibilité de diriger les activités du gouvernement en lui allouant l'argent nécessaire à son fonctionnement. Cet argent, c'est la somme des impôts que l'État fait payer aux citoyens.

L'idée que les contribuables décident de ce qu'il advient de l'argent qu'ils versent à l'État est ancienne. Dès 1628, la Petition of Right anglaise stipule que le Parlement a le droit de prendre des décisions contraignantes sur la nature et le montant des impôts. Dans de nombreux endroits, le droit de vote des citoyens (hommes) est lié à leur contribution fiscale.

C'est ainsi que les États-Unis sont nés. Les colons anglais des colonies britanniques d'Amérique du Nord doivent certes payer des impôts, mais ils ne sont pas représentés au Parlement de Londres. Leur devise : "No taxation without representation" (pas de taxation sans représentation). En d'autres termes, ils veulent avoir leur mot à dire sur l'utilisation de l'argent des contributions qui leur sont imposées.

Imaginez qu'il existe en Europe un État où ce n'est pas la représentation du peuple, mais le gouvernement qui utilise les impôts comme il l'entend, comme s'il s'agissait de sa fortune personnelle. En d'autres termes, il détermine combien d'argent il utilise et à quelles fins. Sans que le Parlement n'ait son mot à dire.

Un tel pays pourrait-il devenir membre de l'UE ? Certainement pas. Eh bien, la réalité est différente.  On pense ici à un passage du Sermon sur la montagne de Jésus : Pourquoi vois-tu la paille dans l'œil de ton frère, et ne vois-tu pas la poutre dans le tien ?

En effet, la Commission européenne et le Parlement européen sanctionnent sévèrement tout écart réel ou supposé par rapport aux principes qui sont justement si chers à la démocratie, à la séparation des pouvoirs et à l'État de droit dans les petits États membres comme la Hongrie, généralement en retenant des fonds. Mais les dirigeants de Bruxelles et de Strasbourg ne voient pas la poutre dans l'un des plus grands États membres, nous parlons de la France.

A Paris, le 19 octobre dernier, au soir - en plein débat des députés sur le projet de budget du gouvernement - la Première ministre de Macron, Élisabeth Borne, déclare le débat clos et le projet de budget du gouvernement pour 2023 adopté sans vote à l'Assemblée nationale. Tout simplement comme ça. Comment est-ce possible ?

C'est très simple, si l'on se réfère à la Constitution française du 4 octobre 1958 et à ses amendements. L'article 49, paragraphe 3, est libellé comme suit :

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"Le Premier ministre peut, après délibération du Conseil des ministres, engager devant l'Assemblée nationale la responsabilité politique du Gouvernement sur le vote d'un projet de loi de finances ou d'un projet de loi de financement de la sécurité sociale. Dans ce cas, ce projet est réputé adopté si, dans les vingt-quatre heures qui suivent, une motion de censure n'est pas déposée et ... adoptée".

La représentation nationale écartée n'a alors que la possibilité de censurer le gouvernement. Le président peut répondre en organisant de nouvelles élections. Si ces nouvelles élections ne permettent pas de dégager une majorité en faveur du gouvernement, le jeu peut recommencer et le gouvernement peut à nouveau - comme le dit cyniquement la Constitution - engager sa responsabilité politique sur son projet de budget. Sans la participation des représentants du peuple.

Cet article 49-3 de la Constitution française est à peu près ce qu'il y a de plus antidémocratique. Si cette disposition est utilisée, le gouvernement peut voter une loi sans passer par le Parlement et contourner ainsi tout simplement les députés élus par le peuple.

Et l'UE se tait...

La sécurité énergétique européenne entre les mains de la Turquie?

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La sécurité énergétique européenne entre les mains de la Turquie?

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2022/10/26/euroopan-energiavarmuus-turkin-kasissa/

L'importance géostratégique de la Turquie est devenue embarrassante pour les politiciens finlandais qui pensaient que l'adhésion à l'OTAN serait un jeu d'enfant. Ils doivent maintenant attendre avec angoisse que le président Erdoğan ait la grâce de ratifier l'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'alliance militaire.

Plus généralement, l'importance de la Turquie devient évidente pour d'autres personnalités politiques européennes alors que l'Europe se débat avec une crise énergétique qui s'aggrave. En effet, couper les liens avec la Russie n'a eu pour conséquences qu'une cascade de conséquences malheureuses.

"Qu'il s'agisse des exportations de céréales de la région de la mer Noire ou de l'approvisionnement en énergie des pays producteurs de l'Est, le Bosphore et les liens avec l'Eurasie jouent à nouveau, comme si souvent dans l'histoire, un rôle géopolitique crucial. Le fait est que la Turquie est désormais essentielle pour la sécurité européenne", écrit Karin Kneissl, ancienne ministre autrichienne des Affaires étrangères.

La part de la Russie dans les importations européennes de gaz est tombée à moins de 10 % depuis la perturbation politique du gazoduc Yamal-Europe et le sabotage du gazoduc Nord Stream.

Alors que la coopération énergétique entre la Russie et l'Europe a été délibérément réduite par les États-Unis, le partenariat entre la Russie et la Turquie n'a fait que s'intensifier. Déjà au début de 2020, le projet TurkStream a été lancé, et plus récemment, le 19 octobre, Erdoğan a annoncé qu'il s'était mis d'accord avec Poutine pour établir un centre d'approvisionnement en gaz naturel en Turquie.

Selon Poutine, la Russie peut faire de la Turquie une nouvelle route principale pour ses approvisionnements en gaz. Avec la construction d'un second gazoduc et la création d'un centre d'approvisionnement, le gaz russe continuerait d'être acheminé de la Turquie vers des pays tiers, notamment vers l'Europe. En outre, une bourse du gaz pourrait être mise en place en Turquie pour déterminer les prix.

Bien que l'UE souhaite, pour des raisons politiques, contourner les sources d'énergie russes, il s'agit déjà d'un projet géographiquement difficile. Alors que Bruxelles, sous la pression des États-Unis, est à l'agonie, la Turquie est l'un des pays heureux de pouvoir combler le vide de consommation.

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La Turquie a déjà bénéficié en 2014 du projet SouthStream, qui est ensuite devenu TurkStream. L'UE a finalement perdu, tandis qu'Ankara a gagné, puisque l'UE achète désormais aussi du gaz russe via la Turquie.

Cette route énergétique sera encore étendue lorsque le projet gazier russe en Turquie démarrera. À mesure que la Russie adapte son rôle, la Turquie pourrait devenir un acteur clé de la sécurité énergétique de l'UE. En abandonnant la coopération directe avec la Russie, l'UE pourrait devoir négocier les questions énergétiques avec la Turquie à l'avenir.

En tant que plaque tournante pour divers projets énergétiques, Ankara a tenté par le passé de devenir membre de l'Union européenne, ce à quoi Bruxelles n'a pas consenti. Il semble maintenant que la Turquie change de cap et s'oriente vers l'Eurasie et deviendra bientôt membre de l'Organisation de coopération de Shanghai. Malgré son adhésion à l'OTAN, la coopération d'Ankara avec Moscou et Pékin ne fait que se renforcer.

L'UE a joué au poker énergétique avec les Américains et s'est retrouvée avec les cartes les plus faibles. Lorsque vous fuyez l'ours russe, vous rencontrez le loup gris turc. L'Europe deviendra-t-elle bientôt plus dépendante de la bonne volonté turque ?

La deuxième question est la suivante : les États-Unis - soupçonnés d'avoir fait sauter les gazoducs Nord Stream - permettront-ils à la Turquie, membre de l'OTAN, de conclure un tel partenariat énergétique avec la Russie ? Après tout, l'objectif a été de rendre l'Europe dépendante de l'Amérique pour l'énergie également. Selon des sources russes, il y a déjà eu des tentatives de sabotage du pipeline TurkStream.

Comme le suggère Kneissl, "les mois à venir montreront de façon éclatante à quel point les gouvernements de l'UE ont traité de façon irresponsable les besoins de sécurité énergétique du continent".

mercredi, 26 octobre 2022

La spécialisation "anti-récession" donne des leçons à l'UE. Quels sont les choix de la BCE?

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La spécialisation "anti-récession" donne des leçons à l'UE. Quels sont les choix de la BCE?

Par Francesco Marotta

Source: https://www.grece-it.com/2022/10/24/lo-specialismo-anti-recessione-da-lezioni-alla-ue-quali-le-scelte-della-bce/?fbclid=IwAR34YrqacHiTIdaMloLW31fAAPUTDfxY5DyyX-peijZwsu5wm62WEQEzrKA     

Selon l'économiste Phil Smith de S&P Global, qui compile les indices, les données de l'économie européenne sont en forte contraction. En ce qui concerne l'Allemagne, on constate "une intensification du ralentissement de l'économie allemande au début du quatrième trimestre", ce qui, dans les perspectives à court terme, "renforce les signes d'une récession imminente dans la plus grande économie de la zone euro". Selon le Fonds monétaire international, les indices PMI sont à la baisse, ce qui est le prélude à une récession. Le journal Repubblica rapporte que l'indicateur PMI, celui qui "surveille l'activité économique dans la zone euro par le biais d'entretiens avec les directeurs d'achat des entreprises" (services et fabrication), est tombé en dessous de 47,1 points depuis septembre, le plus bas enregistré en 23 mois.

S'ajoute à ce tableau sombre le déclin du secteur manufacturier, qui a atteint son plus bas niveau en 29 mois, passant de 48,4 points en octobre à 46,6 points en septembre, ainsi que le déclin du secteur tertiaire, qui a atteint 48,2 points en 20 mois. Alfred Kammer, le chef du département européen du FMI, est également du même avis : "Cet hiver, plus de la moitié des pays de la zone euro connaîtront une récession technique, avec au moins deux trimestres consécutifs". La référence, va notamment à l'Allemagne et à l'Italie, à trois trimestres consécutifs de contraction à partir du troisième trimestre de 2022. En résumé, S&P Global et le FMI s'accordent sur l'avènement d'une catastrophe économique, notamment en Europe.

Il ne reste plus qu'à comprendre les indices en question, à savoir si ce que prétendent les deux organismes est un tant soit peu proche de la vérité ou non, s'il n'y a pas une interprétation sous-jacente des facteurs économiques telle qu'elle conduit à des prévisions, pire encore à des conclusions, qui sont déplacées. Il n'est plus temps d'écouter ceux qui espèrent ou "prédisent" une catastrophe économique en Europe, alors qu'elle sort des bas-fonds précisément à cause de cela. Commençons par dire qu'une récession peut se transformer en déflation, cela peut arriver mais ce n'est pas forcément toujours le cas. Nous savons que depuis le premier jour du gouvernement Meloni, l'indice FTSE MIB, l'indice boursier le plus important de la bourse italienne, se situe juste au-dessus de la parité, "maintenant les gains d'environ 3% réalisés la semaine dernière" (Financiallunge.com).

Les secteurs de la fabrication et des services subissent une certaine contraction pour le quatrième mois consécutif.

Selon une certaine vulgate économique, la quasi-parité de l'indice FTSE MIB est due à l'"adoucissement" de la FED, qui a compensé les indications de contraction de l'économie européenne. C'est très étrange, juste au moment où les indicateurs économiques et même les propres services de la FED commencent à voir une réduction de l'inflation aux États-Unis. Le Livre beige de la Réserve fédérale, un résumé des commentaires sur les conditions économiques actuelles et le rapport publié huit fois par an par le Conseil de la Réserve fédérale américaine, prévoit une hausse modérée des prix aux États-Unis.

Ceci intervient deux semaines seulement avant la réunion de politique monétaire et, surtout, l'augmentation des taux d'intérêt de 75 points de base supplémentaires. Selon les projections des membres du FOMC, le Federal Open Market Committee, les taux d'intérêt devraient être portés à 4,5 % d'ici la fin 2022, à environ 4,75 % l'année suivante, puis se stabiliser à 2,5 % à long terme. Que fait l'UE, et surtout la BCE ?

Tout d'abord, ils tentent de contrôler l'évolution des prix sans y parvenir complètement. Ce que l'on surveille, c'est l'indice des prix à la consommation, qui augmente considérablement, c'est-à-dire le taux d'inflation (en Italie, en septembre, il a atteint +8,9% par rapport à septembre 2021), en essayant de le stabiliser à 2% à moyen terme. La difficulté d'essayer de stabiliser le taux d'inflation est due aux instruments de politique monétaire conventionnels (décisions sur les taux d'intérêt officiels) et non conventionnels (assouplissement quantitatif).

La BCE suit la manœuvre de la Fed en matière de taux d'intérêt dans sa quasi-totalité : les rumeurs qui circulent sur les sujets qui seront abordés lors de la réunion du 27 octobre 2022 ne laissent guère de doute à ce sujet. L'intention semble être de préparer une manœuvre de 75 points de base sur les taux d'intérêt, tout comme la FED, en espérant toutefois que le taux de dépôt ne dépassera pas 1,5 %, alors qu'au contraire les dernières estimations économiques " prévoient " 3 % pour l'été 2023.

Plus en détail, car cela implique de poser des questions et d'essayer de trouver des solutions qui ne se limitent pas à "comment la BCE veut gérer son bilan de neuf milliards d'euros", peut-on lire dans l'avis d'Ulrike Kastens, économiste européenne chez DWS. Il serait plutôt préférable de réfléchir à la manière de freiner la volatilité du marché obligataire sans se plier à ses fluctuations, en s'efforçant de relever le niveau des taux réels et en anticipant toute forme de blocage ou de contre-opération spéculative, plutôt que de suivre les directives de la Fed.

En effet, pour les spéculateurs, la hausse des taux des banques centrales n'est pas un problème, elle ne l'est pas lorsque les décideurs des banques centrales occultent et excluent des "jeux" le coût que les Etats devraient payer, afin de convaincre les investisseurs d'acheter les titres mis sur le marché. Il est bon de rappeler qu'il s'agit de la plus importante place de marché libre, sous l'égide des lois du marché et non des Etats ou des structures supranationales où ceux qui ont beaucoup de dette publique, voir l'Italie, ne peuvent qu'espérer la refinancer. Et cela en dit long...

Quelles sont les attentes des investisseurs et celles des spéculateurs, en supposant que tous les investisseurs ne sont pas des spéculateurs ? Les investisseurs s'attendent à de nouvelles hausses de taux par les banques centrales, ce qui suggère un taux implicite supérieur à 2,75 pour cent. Ce que les spéculateurs espèrent, avec la perte de rendement qui s'ensuit, c'est une baisse de 1,5 % ou moins. Ceci étant précisé, comme nous l'avons dit, le débat porte sur le marché obligataire, en particulier sur le niveau des taux réels. La trajectoire haussière agressive de la BCE pourrait momentanément éclipser la spirale inflationniste si elle est alimentée par les rendements réels à 10 ans, incitant les investisseurs à adopter une perspective à revenu fixe. Quelque chose est en train de changer, même si les investisseurs viennent d'une longue période dans le système d'actions.

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"TINA", l'acronyme de There IS No Alternative, était le slogan de la ministre britannique Margaret Thatcher, qu'elle avait repris d'Herbert Spencer. Aujourd'hui encore, elle est censée être la seule façon valable de penser en économie, en politique et en économie politique : soit le néolibéralisme. Mais ce qui, à l'époque, ne pouvait de toute façon pas être justifié en raison du manque d'alternatives au système du néolibéralisme, connaît une phase de déclin qui devient de plus en plus évidente. Pour la première fois depuis de nombreuses années, le marché boursier est remis en question, preuve en est que les investisseurs orientent leurs efforts vers des classes d'actifs qui offrent des rendements réels et non virtuels, par opposition aux rendements volatils, l'une des pires composantes d'un environnement fortement inflationniste.

Dans le contexte d'une économie en semi-récession et du danger d'une récession de plus en plus réelle, tous les actifs obligataires de qualité deviennent très attractifs. Avec la pandémie d'abord et la guerre en Ukraine ensuite, la protection des "portefeuilles" avec des actifs de haute qualité devient à nouveau primordiale. Si les choses s'effondrent et que les risques de récession deviennent de plus en plus réels, il est facile de s'attendre à une compression des rendements en raison des mesures prises par les investisseurs pour protéger leurs "portefeuilles". La même chose arriverait aux actifs refuges, qui font déjà l'objet d'opérations de couverture. Il est clair qu'une escalade soudaine avec tout le poids des craintes dues à l'aggravation de la récession déclencherait une nouvelle accélération dans cette direction.

Il est très probable que le bond des taux cette année stimulera la demande des assurances et des fonds de pension, notamment aux Etats-Unis ('Les mécanismes de la financiarisation de l'économie', 25/03/2021). La combinaison des choses est devenue favorable en termes d'investissement et les investisseurs institutionnels feront tout pour monétiser l'envolée de la dernière période pour compenser le passif dû à deux crises si rapprochées, en essayant de prolonger ce type d'investissement sur le long terme. En outre, Nadia Netti n'a pas du tout tort lorsqu'elle affirme que "malheureusement, la crise des chambres de compensation de produits dérivés échappe à la comptabilité des nations exposées. Les produits dérivés ne sont pas comptabilisés dans le bilan en tant que "pratique comptable".

Et il l'est encore plus lorsqu'il se moque de ces "tons ridicules et alarmistes de la presse concernant les manœuvres d'une Banque centrale qui ne se contente pas d'agir comme un croupier dans un casino" dirigé par des groupes comme Amazon, "désigné par la Banque centrale européenne pour jouer un rôle de premier plan et contribuer à la création de l'euro numérique (la monnaie numérique officielle de l'union)". En fait, il est très curieux qu'une entreprise privée américaine participe à la conception de la monnaie de l'avenir de l'Europe, alors que ce dont on a besoin, c'est d'une monnaie qui s'éloigne au plus vite des aléas de la virtualisation et du profit de quelques-uns du "système monétaire". Et ce, avant que les "marchés" ne se régalent des dépenses publiques et du désinvestissement des actifs publics, lorsque plus aucun dépassement des règles fiscales et économiques ne sera possible.

Ingérence américaine dans le Haut-Karabagh?

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Ingérence américaine dans le Haut-Karabagh?

Alexander Markovics

Plus de 100 morts, des vidéos de femmes arméniennes mutilées et des prisonniers de guerre arméniens liquidés: depuis septembre de cette année, le conflit du Haut-Karabagh a repris. Le conflit, qui couve depuis 1991, porte sur l'enclave arménienne au milieu de l'Azerbaïdjan. En 1993, l'Arménie est parvenu à s'approprier le territoire, mais Erevan n'a pas réussi à sécuriser ses conquêtes par des accords diplomatiques, comme le lui avait conseillé la Russie. C'est ainsi que la situation de l'État chrétien du Caucase a radicalement changé depuis 2020: avec des armes turques et israéliennes, notamment des drones, Bakou a réussi à reconquérir de grandes parties de la région enclavée.

Seule une force de maintien de la paix russe a pu éviter le pire. En Arménie même, Nikol Pashinyan, arrivé au pouvoir en 2018 à la suite de la révolution de la soie parrainée par l'Occident, a été accusé d'incompétence dans la conduite de la guerre et de trahison. Mais Pashinyan a réussi à étouffer les protestations et s'est fait réélire Premier ministre en 2021 lors d'élections qu'il a truquées. La situation géopolitique de l'État du Caucase a également changé : auparavant proche allié de la Russie et de l'Iran, Pashinyan a commencé à nommer des membres d'ONG occidentales à des postes gouvernementaux et à signer un accord avec l'UE. Sous son égide, l'Arménie a envoyé des troupes au Kosovo et en Afghanistan pour soutenir le "Partenariat pour la paix" de l'OTAN.

En 2022, l'avancée de l'Azerbaïdjan au Karabagh a de nouveau donné lieu à des manifestations, mais Pachinyan continue de s'accrocher au pouvoir. Tout cela n'est pas le fruit du hasard : comme l'indique le document stratégique "Extending Russia" (Etendre la Russie) du groupe de réflexion mondialiste RAND Corporation, il s'agit de surexploiter les forces de Moscou en l'engageant sur le plus de fronts possible.

Pour ce faire, il est nécessaire de lier les forces russes par des conflits dans le sud de la Russie, en Ossétie du Sud et en Abkhazie, ainsi que dans le Caucase, afin de l'amener à une défaite sur d'autres fronts. Dans ce contexte, la base militaire russe près d'Erevan est une épine dans le pied de Washington, car elle cimente le pouvoir de Moscou dans le Caucase. Le conflit a plusieurs objectifs : Il s'agit de pousser l'Arménie à se retirer de l'OTSC, l'alliance russo-centrée, et de l'éloigner de l'Organisation de Shanghai, qui devient une alternative aux institutions occidentales. Pendant ce temps, une mission de l'OTSC est partie au Karabagh pour analyser la situation.

C'est pourquoi, pour la première fois depuis 1991, Nancy Pelosi, présidente de la Chambre américaine des représentants, s'est rendue en Arménie pour condamner l'agression de l'Azerbaïdjan. Dans le même temps, Soros fait campagne, via des sites qu'il finance comme "eurasia.net", pour que l'Arménie se détache de la Russie et rejoigne l'OTAN, et l'UE s'est soudainement impliquée en tant que "médiateur". Dans cette agitation, Yerevan peut être sûr d'une chose : L'Occident ne se préoccupe pas du bien-être des Arméniens, mais de porter le drapeau arc-en-ciel plus loin encore à l'Est.

Travailler avec la migration" - une enquête menée par un journaliste francophone met les élites politiques belges au clair sur la politique migratoire

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Travailler avec la migration" - une enquête menée par un journaliste francophone met les élites politiques belges au clair sur la politique migratoire

Peter W. Logghe

Source: https://www.facebook.com/peter.logghe.94

Dans sa chronique hebdomadaire Paleis der Natie (De Tijd, 22/10/2022), Rik Van Cauwelaert a une fois de plus consigné des observations intéressantes - cette fois sur la migration et l'absence (depuis des décennies) de politique en la matière. Il y discute longuement des résultats d'une enquête du journaliste francophone Alain Narinx. Je cite ci-après certaines des conclusions les plus remarquables de ce journaliste - mais son article devrait vraiment être lu par tout le monde dans son intégralité, ensuite et surtout par nos élites gaucho-libérales (genre Groen et Open VLd).

"L'opinion sur la migration est négative, tant dans le sud que dans le nord du pays. À l'exception d'Ecolo, dans tous les partis, une majorité claire juge que les migrants coûtent plus qu'ils ne rapportent. Mais tant l'idée de frontières fermées que celle de frontières ouvertes sont alors rejetées. Parmi les affidés du Vlaams Belang, les partisans et les opposants à la fermeture des frontières, avec chacun près de 30 pour cent, s'équilibrent. La proposition selon laquelle la qualité de l'éducation se détériore en raison de la migration est soutenue par pas moins de 82 % des électeurs de Défi (ex-FDF), suivi par le Vlaams Belang avec 80 % et la N-VA avec 79 %. A l'exception des Verts, tous les partis estiment que la qualité de l'enseignement s'est détériorée. La N-VA et le MR y sont à peu près aux mêmes pourcentages" (...).

"Plus frappant encore : l'affirmation selon laquelle notre pays ne peut se poser comme responsable de la protection de personnes venant d'autres pays compte plus de partisans que d'opposants, même s'ils fuient la persécution ou la violence de la guerre, et ce non seulement au sein du Vlaams Belang, mais aussi du PTB et du PS (...)"

"Au sein de six partis, une majorité absolue se dessine en faveur de la criminalisation du séjour illégal : le PTB, le CD&V, l'Open VLD, le MR, la N-VA et le Vlaams Belang. Mais à part Ecolo, les autres partis comptent également plus de partisans que d'opposants. Une majorité est également contre le droit au logement et aux moyens de subsistance des migrants illégaux (...)".

"Pour plus d'un tiers des personnes interrogées, travailler est apparemment la bonne voie pour obtenir un permis de séjour permanent. C'est précisément le point faible de la politique d'asile: actuellement, seule la moitié des migrants trouvent un emploi après plusieurs années. Un cadre juridique doit donc être créé pour faciliter l'intégration accélérée des migrants sur le marché du travail."

Rarement, en si peu de paragraphes, nous aurons connu l'échec dans un pays occidental développé (qui se dit tel) en matière de migration. Quand la politique tirera-t-elle enfin ses conclusions ? Quand les partis politiques traditionnels (libéraux, chrétiens-démocrates et sociaux-démocrates) tireront-ils leurs conclusions ? Parce que leurs électeurs ont tiré leurs propres conclusions depuis un certain temps déjà, c'est mon impression silencieuse.

mardi, 25 octobre 2022

Escalade en Ukraine: l'espoir de paix meurt-il avec des annonces de guerre réciproques?

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Escalade en Ukraine: l'espoir de paix meurt-il avec des annonces de guerre réciproques?

Alexander Markovics

Henry Kissinger a lancé un avertissement : les Etats-Unis sont sur le point de déclencher une guerre mondiale avec la Russie et la Chine, qui pourrait prendre des proportions nucléaires. Ceux qui connaissent le CV de ce belliciste américain sont surpris que cette annonce vienne de lui. Ces jours-ci, Kissinger critique régulièrement et publiquement les élites américaines. Cette circonstance résulte du fait que les États-Unis ont fait un mauvais calcul en faisant la guerre à la Russie. La lutte pour "l'échiquier eurasien" (Brzezinski) est sur le fil du rasoir pour Washington. C'est précisément pour cette raison que les propos de cet homme de 99 ans, qui se situe bien au-dessus de l'élite américaine en termes de compétences politiques et qui la critique régulièrement, donnent à réfléchir. Mais face au risque d'embrasement du monde, comment désespérer de ce conflit ? Une désescalade n'est possible que si l'on analyse et situe concrètement les différentes parties et leur implication dans ce conflit qui fait rage depuis 2014. Les États-Unis, qui jouent probablement le rôle le moins glorieux dans ce conflit, ouvrent la voie.

Les États-Unis : le plus grand belligérant en Ukraine, mais le vent va-t-il tourner avec les midterms ?

Pour l'instant, les États-Unis sont le principal soutien de l'Ukraine. Avec un total de 25 milliards d'euros d'aide militaire (Allemagne : 1,2 milliard) et plus de 10 milliards d'euros de soutien financier (Allemagne : environ 1 milliard) à l'Ukraine, les États-Unis sont de loin le plus grand soutien du régime de Zelenski. Les États-Unis ne se contentent pas de fournir à l'Ukraine des systèmes de défense antiaérienne Stinger, des pièces d'artillerie, des grenades et des complexes antichars Javelin - comme l'a rapporté le journal Deutsche Stimme -, mais ils aident aussi massivement l'armée ukrainienne en formant des soldats et en divulguant les données de leurs propres satellites de reconnaissance. En outre, d'"anciens" soldats américains sont apparus en Ukraine sous la forme de la société de mercenaires Academi, ainsi que d'équipes d'opérateurs et d'unités spéciales. De plus, des employés de la CIA sur place à Kiev coordonnent les attaques terroristes du SBU, les services secrets ukrainiens, contre des cibles civiles en Russie, telles que des journalistes - par exemple Daria Douguina, comme l'a rapporté Deutsche Stimme - et des infrastructures civiles, voir l'attaque du pont de Kertch.

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Volodimir Zelenski est désormais considéré comme l'"Osama Ben Laden européen" - le fou de Kiev réclame même une attaque nucléaire préventive contre Moscou. Mais aucune opération ne se fait sans la bénédiction de Washington. Voilà pour les développements menaçants du soutien américain à l'Ukraine. Mais le front de la guerre froide commence à s'effriter: Elon Musk, qui soutenait jusqu'à présent l'Ukraine avec ses sellettes Starlink, s'est fait le défenseur d'un plan de paix associé à des référendums dans les régions retournées à la Russie. De même, à l'approche des élections de mi-mandat, certains républicains de premier plan se sont engagés à remettre en question le soutien à l'Ukraine. Cette position est notamment motivée par les nombreuses crises que traversent les Etats-Unis, de l'effondrement des infrastructures aux graves problèmes socio-économiques, en passant par l'inflation et la crise énergétique. La fin du soutien américain à Kiev signifierait la fin de la "guerre jusqu'au dernier Ukrainien" et un nouveau départ pour une solution diplomatique.

L'UE : vassale des États-Unis

Si l'on considère l'UE, son soutien institutionnel est le deuxième plus important pour l'Ukraine après les États-Unis. Mais alors que l'UE investit relativement peu d'argent (2,5 milliards d'euros) dans l'armée ukrainienne, un dixième des prestations américaines, son soutien financier à la poursuite des activités de l'État ukrainien (12,3 milliards d'euros) est même plus important que celui de Washington. Le potentiel d'escalade de l'UE se situe principalement dans certains États membres: le gouvernement allemand, par exemple, envisage d'envoyer en Ukraine non seulement des chars Guépard et des obusiers blindés, mais aussi le "Tierpanzer" (Baerbock) allemand Leopard II. Le problème est que l'Allemagne devrait envoyer des officiers avec les chars, ce qui signifierait qu'elle enverrait officiellement des soldats à la guerre, ce qui ferait d'elle une partie prenante au conflit et impliquerait donc l'OTAN. La France fournit également des canons Caesar à l'Ukraine et veut lui accorder des crédits pour l'achat d'armes françaises, mais le président Macron ne veut pas prendre le risque d'une implication directe de cet État traditionnellement plutôt prorusse. Enfin, c'est surtout la Pologne qui a le potentiel de faire dégénérer le conflit: en février déjà, la Pologne a fait pression pour que ses propres "forces de maintien de la paix" soient envoyées en Ukraine, et il a également été question d'un échange circulaire de jets occidentaux pour la Pologne contre des jets polonais pour l'Ukraine. Mais Varsovie s'est montrée réticente à l'idée d'une plus grande implication militaire. Voilà pour l'Occident, mais quel est le potentiel d'escalade de la Russie et de ses alliés ?

Russie: de l'opération antiterroriste à la frappe nucléaire tactique

Aux yeux des médias occidentaux, la Russie est au bord de l'effondrement depuis le premier jour de l'opération militaire. Pourtant, jusqu'à présent, Moscou donne l'impression que malgré les revers subis à Kharkov, elle n'envisage pas de baisser les bras, bien au contraire. Avec la mobilisation partielle des forces armées russes, 300.000 hommes supplémentaires devraient participer au combat en Ukraine, ce qui relativisera l'infériorité numérique parfois importante des forces russes. De plus, le nouveau commandant en chef russe, le général Surovikin, laisse entendre que la nature de l'opération est en train de changer. La transformation de celle-ci en une opération antiterroriste est dans l'air, ce qui implique des frappes directes contre le gouvernement ukrainien et les infrastructures civiles comme cela s'est fait le 10 octobre dernier. Une nouvelle escalade de l'opération jusqu'à la définir comme une guerre à part entière et l'utilisation d'armes nucléaires tactiques est envisageable compte tenu des provocations occidentales. Sur le champ de bataille, c'est surtout l'allié biélorusse qui pourrait être à l'origine d'une extension des hostilités.

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Biélorussie : jusqu'à 500.000 hommes en Ukraine

Le dirigeant Loukachenko a l'intention d'envoyer jusqu'à 500.000 hommes en Ukraine en cas d'agression occidentale. Depuis l'escalade du conflit, une poignée d'opposants biélorusses se battent en Ukraine du côté de Kiev et Minsk craint un débordement du conflit. Elle a donc formé un groupe de combat commun avec la Russie. Celui-ci n'engage pas seulement des forces ukrainiennes, mais peut également avancer vers Kiev depuis le nord.

Corée du Nord : 100.000 soldats pour Poutine ?

Selon les propagandistes occidentaux, ce pays isolé d'Asie est également considéré comme un soutien à l'opération de la Russie en Ukraine. Les Etats-Unis ont affirmé en août que la Corée du Nord avait envoyé des munitions d'artillerie et des fusils d'assaut de fabrication soviétique pour soutenir l'effort de guerre russe en Ukraine. Il a également été question de 100.000 soldats que Pyongyang mettrait à la disposition de Moscou. Pyongyang lui-même a rejeté les accusations américaines. Il n'existe à ce jour aucune preuve de la présence de Nord-Coréens en Ukraine. Un soutien nord-coréen à la Russie n'aurait en outre aucun sens, car la production d'armements de Moscou ne montre aucune faiblesse. Le plus probable serait que des travailleurs nord-coréens aident à la reconstruction du Donbass.

L'Iran : des drones Kamikaze pour Moscou ?

L'Iran est un autre allié de Moscou, considéré comme un Etat voyou aux yeux de l'Occident. En Syrie déjà, des soldats iraniens appartenant aux "Gardiens de la révolution" ont combattu aux côtés de pilotes russes. Grâce à leur coopération en Syrie, ils ont pu débarrasser 95% du pays des terroristes. Alors que la Russie était peu présente au début de l'opération militaire, il ne se passe plus un jour sans que des drones russes Kamikaze n'explosent sur des positions ukrainiennes.

Alors que Kiev parle de drones iraniens, Téhéran nie les avoir livrés à la Russie. Les drones Geran-2 utilisés par Moscou sont probablement une réplique du Shahed-13 iranien, qui est désormais produit en Russie. Outre la possibilité d'éliminer des cibles situées profondément derrière le front avec ces drones, l'artillerie de l'Iran peut être rendue encore plus précise grâce à la reconnaissance. L'Iran refusant de livrer des armes à l'une des deux parties au conflit, seul l'échange de technologies avec la Russie augmentera à long terme. Enfin, un accord sur le programme nucléaire se profile à l'horizon, sous l'impulsion massive de Moscou.

La Chine : un courtier honnête pour l'Ukraine ?

Compte tenu de l'implication directe de nombreuses puissances, peu d'Etats se proposent comme médiateurs. Pékin, qui soutient également le plan de paix d'Elon Musk, peut jouer un rôle crédible. Le dragon pourrait ainsi réunir l'aigle et l'ours autour d'une table. Certes, tout semble actuellement se jouer sur le terrain, mais l'espoir d'une paix rapide est le dernier à mourir.

La guerre en Ukraine et l'alliance entre les néocons et les libéraux américains

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La guerre en Ukraine et l'alliance entre les néocons et les libéraux américains

Source: https://piccolenote.ilgiornale.it/mondo/la-guerra-ucraina-e-lalleanza-tra-neocon-e-liberal-usa

Les nouveaux raids sur Kiev semblent être une réponse à l'attaque de la base d'entraînement des volontaires russes à Belgorod par deux miliciens d'un pays de la CEI (qui regroupe les anciens États soviétiques d'Asie), au cours de laquelle 11 soldats ont été tués.

L'attaque, en plein territoire russe, a eu lieu le jour même où Poutine avait déclaré close la phase des bombardements massifs sur les villes ukrainiennes, d'où la reprise de ceux-ci, visant les infrastructures, notamment les centrales électriques et les nœuds ferroviaires. La guerre ne doit pas cesser, rien de nouveau dans cette dynamique.

Le revers de la contre-offensive ukrainienne

Sur le théâtre de la guerre, on constate un recul de la contre-offensive otano-ukrainienne, comme le rapportent les renseignements britanniques, alors que les médias parlent déjà d'un effondrement imminent des Russes.

Cette nouvelle révèle l'impossibilité pour l'Ukraine d'atteindre l'objectif de la libération de tous les territoires. Cet objectif ne sera jamais atteint, car il s'agit également d'une lutte existentielle pour la Russie et elle ne peut se permettre une défaite totale.

La guerre montre ainsi son vrai visage, celui d'un conflit qui pourrait ne jamais se terminer ou qui, du moins, semble destiné à s'éterniser pendant des années. C'est ce que veut l'Occident, qui a refusé à maintes reprises les initiatives diplomatiques qui se sont profilées à l'horizon ces derniers mois.

C'est ce qu'écrit Ted Snider qui, dans Antiwar, dresse une analyse détaillée de la manière dont les États-Unis ont étouffé dans l'œuf de telles possibilités, la dernière en date étant l'ouverture de Poutine à une rencontre avec Biden lors du sommet du G-20, avec une fermeture rapide de l'intéressé (même si la réponse du président américain a été ambiguë et annonciatrice de surprises, comme il l'a écrit dans une note précédente peut-être trop possibiliste, mais toujours valable en perspective ; après tout, jusqu'aux élections de mi-mandat, rien ne doit venir troubler l'affrontement féroce qui se déroule actuellement).

Comme l'écrit David Sacks dans Newsweek, le pouvoir en Occident est désormais l'apanage d'un format dans lequel s'allient néo-conservateurs et démocrates Woke (les "éveillés", un terme utilisé dans les polémiques politiques américaines), bloquant toute tentative d'apaisement du conflit.

Un parti démocrate qui a trahi Obama, qui, comme le rappelle Sacks, avait refusé de réagir à la prise de contrôle de la Crimée par la Russie, après avoir déclaré qu'une escalade en Ukraine n'était pas dans l'intérêt des États-Unis.

Nouveau pouvoir et censure

L'alliance néocon-libérale multipartite qui a émergé pendant la présidence Trump et en opposition à celle-ci, écrit Sacks, a "décidé que tout soutien à un règlement négocié, même s'il s'agissait des propositions que Zelensky lui-même semblait soutenir au début de la guerre, équivaut à se ranger du côté de la Russie, accusant ceux qui défendent le compromis et la modération [du conflit] d'être des apologistes de Poutine". Cela les exclut du débat officiel et limite la "fenêtre d'Overton" [les options possibles dans le débat] à ceux qui prônent la défaite totale de la Russie et la fin du régime de Poutine, même si nous risquons une troisième guerre mondiale".

Il ajoute que "quiconque suggère que l'expansion de l'OTAN pourrait avoir contribué à la crise ukrainienne, ou que les sanctions imposées à la Russie ne fonctionnent pas et se sont retournées contre l'Europe, qui se retrouvera bientôt à trembler [de froid], ou que les États-Unis doivent avoir pour priorité d'éviter une guerre mondiale avec une Russie dotée de l'arme nucléaire, est accusé d'être un larbin de Poutine".

Il nous semble donc que la description de Sacks capture bien ce qui se passe dans le débat actuel. C'est la dure réalité qui se cache derrière la propagande qui décrit le monde comme étant en proie à un affrontement entre pays libres, d'une part, et autocraties, d'autre part.

À cette description, le courant dominant a coutume de répondre que, contrairement à ce qui se passe dans les autocraties, les voix libres, bien que violemment exclues, du moins bridées pour l'instant, du débat officiel, ont toujours un moyen de s'exprimer dans des espaces résiduels, ce qui n'est pas le cas dans les autocraties, où la censure est plus sévère.

Mais en réalité, ce n'est pas un résultat de la liberté qu'ils prétendent défendre, mais plutôt un acquis de la civilisation occidentale que ces voix résiduelles, par leur existence même, défendent contre l'agression qu'ils subissent.

S'il ne tenait qu'aux champions autoproclamés de la liberté d'aujourd'hui, qui ne cessent d'appeler aux armes pour l'Ukraine, même ces espaces de liberté réduits seraient fermés, comme le démontrent d'ailleurs les nombreuses initiatives coûteuses de chasse aux "fake news", une technique moderne de censure (les nouvelles non officielles sont attaquées à fond, la manipulation officielle jamais).

Le fait est que pour que la pièce de théâtre qui nous campe une lutte entre la liberté et les autocraties apparaisse, sinon véridique, du moins plausible, la censure doit être déployée de manière plus secrète et dissimulée. Si elle apparaît pour ce qu'elle est, à savoir la marque du nouveau pouvoir, tout s'effondre.

L'Ukraine, la crise iranienne et Taïwan

Terminons par deux nouvelles liées à l'Ukraine, mais concernant l'Iran et Taiwan. Depuis quelque temps, et avec une insistance croissante, les médias grand public affirment que les Russes utilisent des drones de fabrication iranienne. Que cela soit vrai ou non, cela ne fait guère de différence pour le sort du conflit. Elle sert cependant à coincer Téhéran dans la zone grise dans laquelle Moscou a été confiné.

En Iran, sous le prétexte de la mort de Misha Amini, une autre révolution colorée est en cours, qui, si elle n'est pas arrêtée, coûtera des dizaines de milliers de vies, voire plus. L'alliance avec la Russie dans la guerre d'Ukraine, qu'elle soit réelle ou supposée, renforce la pression en faveur d'un changement de régime à Téhéran.

L'Occident ne se préoccupe pas des femmes iraniennes, ni du voile, qui est porté dans presque tous les États arabes, mais l'occasion est là de griller une fois pour toutes Téhéran, auquel des sanctions sévères sont imposées depuis longtemps, affamant non seulement les hommes, mais aussi les femmes, pour lesquelles l'Occident s'est engagé, et leur progéniture.

Nous concluons avec la nouvelle que plusieurs membres du parlement ukrainien se rendront à Taiwan en octobre. Un voyage qui ne suscitera pas la même clameur que les visites des parlementaires américains, mais qui est hautement symbolique, puisque certains milieux occidentaux - les mêmes qui alimentent la guerre ukrainienne - espèrent faire de l'île le champ de bataille d'une guerre par procuration contre la Chine. Certains schémas sont banals et ont tendance à se répéter encore et toujours.

Ukraine : les pays du Golfe se détournent de l'Amérique

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Ukraine: les pays du Golfe se détournent de l'Amérique

Source: https://piccolenote.ilgiornale.it/mondo/ucraina-i-paesi-del-golfo-si-allontanano-dallamerica#

Les bourses des pays qui ne se sont pas joints sans réserve à l'affrontement contre la Russie suite à l'intervention en Ukraine connaissent des hausses inconnues de celles de l'Occident, qui vivent au contraire une crise dont aucune sortie n'est en vue. C'est ce qu'indique un article du Il Sole 24Ore, qui enregistre un pic en Turquie, avec + 34%, et des hausses plus modérées mais significatives en Amérique du Sud et surtout dans la péninsule arabique.

Un chiffre qui semble révélateur de la façon dont le conflit pourrait remodeler l'économie mondiale. Dans ce contexte, les pays du Golfe se détachent de leur alliance traditionnelle avec les États-Unis, qui s'est transformée en véritable rupture après le refus de l'Opep d'augmenter la production de pétrole, qui a d'ailleurs été réduite, un rupture qui apparaît plus que significative.

Biden a juré que la volte-face des pays arabes aura des "conséquences", mais la décision risque d'avoir surtout des conséquences plus immédiates pour son parti, puisque les démocrates espéraient que l'augmentation de la production de l'Opep conduirait au moment des midterms à maintenir le pays de Biden sans une récession galopante, ce qui pourrait aliéner l'électorat des démocrates.

Pour remédier à ce malheureux outrage, le président Biden a décidé d'ouvrir les robinets des réserves de pétrole dans l'espoir que cela suffise à lubrifier la machine électorale de son parti (Politico).

Les Saoudiens dans les Brics et les relations entre les Émirats et la Russie

Quant aux conséquences sur les pays arabes, nous devons attendre, car pour l'instant l'establishment américain est concentré sur les midterms, mais des articles contre l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont commencé à paraître dans les médias américains. Peut-être verrons-nous également surgir bientôt des émeutes contre le foulard des femmes ou des choses similaires.

Entre-temps, il y a un autre signe de ce détachement : l'Arabie saoudite a exprimé son désir de rejoindre les BRICS, un organisme économique international qui a la Russie et la Chine comme points de référence. C'est ce qu'a déclaré le président sud-africain Cyril Ramaphosa lors d'une visite à Riyad (InfoBrics).

Mais si les bonnes relations entre l'Arabie saoudite et la Russie étaient connues depuis longtemps, plus récentes et surprenantes semblent être celles entre Moscou et les Émirats arabes, autre pays phare du golfe Persique, qui se sont manifestées avec la visite de Mohammed bin Zayed en Russie le 11 octobre.

Voici comment M. K. Bhadrakumar sur Indianpunchline décrit la rencontre entre le président émirati et Poutine : "Il y avait quelque chose de profondément significatif dans le fait que le président des EAU, le Cheikh Mohammed bin Zayed Al Nahyan, ait entrepris une visite en Russie au milieu de la tempête ukrainienne.

"Conscient du symbolisme, le président russe Vladimir Poutine a reçu mardi le cheikh Mohammed dans un cadre grandiose digne d'un monarque, dans le splendide palais Konstantinovksy de Saint-Pétersbourg, dont l'héritage remonte à Pierre le Grand, symbole de la renaissance de la Russie, de sa culture et de son patrimoine."

Enfin, il faut noter que contrairement à l'Europe, qui est subordonnée aux diktats des faucons américains, les pays du Golfe ont décidé de soutenir l'effort de la Turquie pour initier une médiation entre Russes et Ukrainiens. Un petit pas, mais dans la bonne direction (d'autres, dans la direction opposée, conduiraient le monde au bord de l'abîme).

Le niet du Qatar et les milices libyennes

En ce qui concerne les relations entre l'Occident et le monde arabe, le niet du Qatar à l'égard de l'Europe mérite également d'être souligné : Doha a en effet déclaré qu'il ne détournera pas de gaz vers l'Asie dans le cadre de contrats préexistants afin de le détourner vers le Vieux Continent avide d'énergie.

De toute évidence, cette proposition indécente venait d'Europe, ce qui montre comment la dite "défense des Règles", invoquées par cette partie du monde a modulé leurs applications.

À cet égard, il est intéressant de voir ce que rapporte Rafaa Tabib, professeur à l'École supérieure de guerre de Tunis et expert de la Libye, dans un article publié dans al Manar. Le professeur explique que l'une des plaques tournantes énergétiques sur lesquelles le Vieux Continent mise pour surmonter l'hiver froid qui s'annonce est la Libye.

Mais malheureusement, l'or noir libyen partage la situation chaotique produite dans le pays par l'intervention de l'OTAN contre Kadhafi. Un non-État où, à côté des institutions internationalement reconnues, prospèrent des milices de toutes sortes, contrôlant de vastes zones du territoire et souvent du pétrole.

En achetant sur ce marché-là, explique le professeur, l'Europe fait prospérer ces milices, parmi lesquelles on trouve également des factions et des miliciens liés au terrorisme. Après le bain de sang qui a inondé l'Europe ces dernières années et les promesses solennelles de poursuivre les organisations responsables des attentats, un tel retournement de l'histoire semble une tragique ironie. Nous allons payer cher, nous allons payer pour tout.

 

lundi, 24 octobre 2022

Jacques Baud, spécialiste suisse du renseignement: voici comment l'Occident ment dans la guerre en Ukraine

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Jacques Baud, spécialiste suisse du renseignement: voici comment l'Occident ment dans la guerre en Ukraine

Source: https://zuerst.de/2022/10/22/zuerst-hintergrund-schweizer-geheimdienstler-jacques-baud-so-luegt-der-westen-im-ukrainekrieg/

New York. L'officier du renseignement suisse, conseiller de l'OTAN et auteur de plusieurs livres, Jacques Baud, s'est penché sur la guerre en Ukraine dans une interview publiée par le portail média indépendant américain grayzone.com et a notamment critiqué sévèrement la couverture médiatique occidentale. Baud, dont le dernier livre publié (Opération Z) est consacré au conflit ukrainien, souligne que les médias occidentaux ne donnent systématiquement que la version ukrainienne des événements, mais que celle-ci est souvent édulcorée ou tout simplement fausse.

Baud déclare littéralement : "Toutes les informations que nous avons sur l'Ukraine, je peux dire que toutes, 100 pour cent des informations qui apparaissent dans les médias grand public, proviennent de la propagande ukrainienne. Je veux dire par là les chiffres, le nombre de blessés, de morts, d'incidents, tout simplement".

Baud identifie essentiellement trois domaines thématiques dans lesquels les reportages occidentaux sont à côté de la plaque parce qu'ils se positionnent unilatéralement en faveur de l'Ukraine :

Premièrement, l'Occident parle (et écrit) formellement de l'utilisation d'armes nucléaires russes - alors que Poutine n'a jamais menacé d'utiliser des armes nucléaires. Le chef du Kremlin a simplement menacé d'utiliser "tous les systèmes d'armes à notre disposition" si "l'intégrité territoriale de notre pays était menacée". Selon Baud, il s'agit principalement de missiles hypersoniques et de missiles à têtes multiples, mais pas d'ogives nucléaires.

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Par ailleurs, la Russie applique une politique de "non-utilisation en premier" en ce qui concerne l'utilisation d'armes nucléaires, contrairement aux Etats-Unis : le président américain Biden s'est éloigné cette année d'une telle politique de "non-utilisation en premier". Washington garde donc la porte ouverte à une frappe nucléaire. Même le plus proche allié des Etats-Unis, la Grande-Bretagne, n'a cessé de réaffirmer l'éventualité d'une première frappe nucléaire - la nouvelle Première ministre Liz Truss l'a expressément souligné à la veille de sa prise de fonction : "Je suis prête à le faire".

Deuxièmement, contrairement à ce qui se passe en réalité, ce n'est pas la Russie qui sabote les éventuelles négociations de paix et une solution négociée. Le fait est que, depuis le début de la guerre, les États-Unis et la Grande-Bretagne ont réussi à plusieurs reprises à faire échouer un accord de paix entre l'Ukraine et la Russie. Dès le mois de mars, c'est-à-dire peu après le début de la guerre, les médias occidentaux mainstream ont fait la sourde oreille aux propos de Poutine, selon lesquels l'Ukraine et la Russie étaient "très, très proches d'un accord de paix". L'Ukraine aurait alors été pressée par les Etats-Unis et l'Occident de refuser un compromis avec la Russie. Baud rappelle à cet égard qu'il y a eu jusqu'à présent trois tentatives de paix entre la Russie et l'Ukraine, toutes étouffées dans l'œuf par l'Occident.

La première tentative a eu lieu le 25 février, un jour après le début de la guerre. Selon Baud, le président ukrainien Zelensky a été rappelé à l'ordre par l'UE, car un "paquet d'aide" de 450 millions d'euros pour les armes avait déjà été mis en place. Selon Baud, la situation était similaire lors d'une deuxième tentative en mars. Dans ce cas également, des livraisons d'armes occidentales - cette fois-ci d'un montant de 500 millions - étaient en route. Le Premier ministre britannique de l'époque, Boris Johnson, s'est même rendu spécialement à Kiev pour faire pression sur le président ukrainien Zelensky et empêcher un accord de paix.

Lors d'une troisième tentative, le président turc Erdogan a voulu négocier un accord de paix. Après s'être rendu à Kiev de manière "inattendue", Johnson a déclaré clairement lors d'une conférence de presse à Kiev : "Pas de négociations avec les Russes. Nous devons nous battre. Il n'y a pas de place pour des négociations avec les Russes".

Troisièmement, selon Baud, l'Ukraine est utilisée de manière cynique par l'Occident. Du point de vue de l'Occident, la guerre en Ukraine n'a pour but que de mettre la Russie à genoux et de la saigner économiquement. "En réalité, personne ne se soucie de l'[Ukraine]", a déclaré Baud. Elle est avant tout instrumentalisée pour les intérêts stratégiques des États-Unis. Ce faisant, les Etats-Unis et l'Occident ont fait un mauvais calcul. Car "l'objectif initial était bien de provoquer la Russie afin de pouvoir détruire son économie par des sanctions".

Mais les sanctions ont entre-temps été réduites à néant. Au départ, on pensait que la Russie s'effondrerait rapidement sous l'effet de ces sanctions, explique Baud. Mais contre toute attente, la Russie ne s'est pas effondrée et continue à se battre. L'ex-agent de renseignement suisse résume la politique de sanctions de l'Occident : "Nous avons imposé sanction sur sanction sur sanction, sans que cela ne serve à rien".

Conclusion : l'Occident a été "victime de sa propre erreur". Plus encore : les perdants sont l'Europe, qui s'enfonce actuellement dans une crise énergétique et économique. Mais le plus grand perdant est l'Ukraine, qui n'est qu'un pion sur la planche de jeu de l'Occident. (mü)

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samedi, 22 octobre 2022

Les sanctions obligent la Russie assoupie à investir dans ses propres technologies

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Les sanctions obligent la Russie assoupie à investir dans ses propres technologies

Enrico Toselli

Source: https://electomagazine.it/le-sanzioni-obbligano-la-sonnolenta-russia-ad-investire-sulle-proprie-tecnologie/

La guerre en Ukraine prendra fin tôt ou tard. Malgré les tentatives de Biden de la prolonger indéfiniment afin de détruire l'UE avant la Russie. Mais lorsqu'elle prendra fin, rien ne sera plus comme avant. Quelle que soit la situation politique. Car, même en cas de sortie de Poutine, les relations avec Moscou seront très différentes et beaucoup moins intenses, tant sur le plan économique que culturel.

La stupidité de ceux qui ont accepté d'imposer des sanctions contre le Kremlin afin de plaire au pétomane de Washington a, sans aucun doute, créé des difficultés pour l'économie russe. Elle en a créé davantage, en perspective, pour les économies européennes et les familles du Vieux Continent. Car le blocage des exportations de technologies de pointe vers Moscou a certes pénalisé certains secteurs, même stratégiques, mais il a finalement obligé l'industrie russe endormie à courir se consolider et à investir dans autre chose que la simple gestion du gaz et du pétrole.

Ainsi, lorsque tout sera terminé, les exportations européennes de technologies ne redémarreront que dans une très faible mesure, car les industries russes auront appris à se débrouiller seules. Entre-temps, le commerce se sera également développé avec les nombreux pays qui n'ont pas appliqué de sanctions. Pas seulement l'Iran, qui fournit des armes au Kremlin, pas seulement la Chine et l'Inde, qui achètent du gaz et du pétrole. Mais aussi la Turquie, qui joue un jeu intelligent et sans scrupules en Asie, en Afrique, en Méditerranée et dans ses relations avec l'Europe.

Une Turquie en grande difficulté économique et qui, précisément grâce à ce rôle diplomatique ambigu, peut également obtenir des résultats positifs en termes de commerce.

En revanche, l'industrie manufacturière européenne, et italienne en particulier, connaîtra une période de grandes difficultés. De grands stratèges à l'immense crédibilité internationale ont obligé les Italiens à dépenser des sommes folles pour acheter le gaz liquéfié que les maîtres américains nous vendent pour spéculer et certainement pas au nom de la solidarité. Des sommes folles pour le gaz fourni par la Chine, qui l'achète à la Russie pour le revendre en Europe. Et cela rend les produits italiens de moins en moins compétitifs, également parce que l'Italie paie un prix plus élevé pour l'énergie que les autres pays européens.

De plus, la piqûre énergétique pour les ménages les obligera à réduire d'autres modes de consommation. En commençant par ceux qui sont considérés comme superflus, tels que le tourisme et la culture. Elle provoquera la crise de dizaines de milliers de petites entreprises, avec un recours aux licenciements et aux suppressions d'emplois qui produiront une augmentation des dépenses publiques pour ceux qui ont perdu leur emploi. Parce que les marchands d'armes ne résorberont pas tout le chômage qu'ils provoquent.

La France en Libye: non seulement du pétrole mais aussi de l'uranium. Les raisons d'une guerre

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La France en Libye: non seulement du pétrole mais aussi de l'uranium. Les raisons d'une guerre

Marco Valle

Source: https://it.insideover.com/economia/la-francia-in-libia-non-solo-petrolio-ma-anche-uranio-le-ragioni-di-una-guerra.html

En mars 2011, la France, avec le soutien des États-Unis et de la Grande-Bretagne, a commencé sa campagne militaire contre la Libye de Kadhafi. Une guerre à grande échelle à laquelle l'Italie de Silvio Berlusconi, jusqu'alors partenaire du rais libyen, a été contrainte (sous la pression du président Napolitano) de participer. Les résultats sont bien connus. Comme le rappelle Giampiero Cannella dans son excellent livre L'Italia non gioca a Risiko : "Enivrés par la propagande de la "révolte démocratique" contre le tyran, nous avons largué des tonnes de bombes sur un pays qui était un allié jusqu'à quelques mois auparavant, qui avait accordé à l'Italie une grande marge de manœuvre dans la recherche et l'exploitation des ressources énergétiques, et qui collaborait avec l'Italie dans la gestion des flux migratoires".

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Le grand réalisateur de ce terrible gâchis toujours non résolu était le président français de l'époque, Nicolas Sarkozy.  C'est lui, plus que quiconque, qui a voulu démolir le régime de Tripoli et c'est lui qui a donné le feu vert - par l'intermédiaire de ses agents sur le terrain - à l'assassinat de Kadhafi le 20 octobre 2011 à Syrte. Au fil du temps, les raisons de cet acharnement féroce sont, du moins en partie, devenues plus claires. Malgré la rhétorique humanitaire qui a ébloui les médias européens, les transalpins redoutaient l'hypothèse d'une monnaie panafricaine financée par les réserves d'or libyennes qui supplanterait le franc CFA dans leur zone d'influence, la fameuse "France-Afrique", et toléraient encore moins la présence massive et fructueuse d'ENI et du système italien dans le pays. En outre, comme l'ont montré les enquêtes de la justice parisienne, le peu scrupuleux Sarkozy avait collecté des sommes considérables auprès de Tripoli (jusqu'à 50 millions d'euros selon les hypothèses) pour la campagne présidentielle de 2007. Un financement embarrassant que le mari de Carla Bruni a toujours nié sans convaincre les juges qui enquêtent depuis des années sur le "pacte de corruption" entre le clan Sarkozy et le clan Kadhafi.

Mais il y a plus. Derrière cette guerre folle et le chaos interminable qui règne en Libye (11 ans de violence et d'affrontements...), d'autres chapitres restent à ouvrir et à comprendre. La France est privée d'uranium, le minerai stratégique qui garantit depuis 1974 le fonctionnement des 56 réacteurs alimentant 19 centrales nucléaires qui fournissent environ soixante-dix pour cent de l'électricité du pays, et la Libye, en plus du pétrole, cache dans son désert du sud d'importants gisements d'uranium encore vierges.

À y regarder de plus près, il n'y a rien de nouveau. Déjà en 1973, Kadhafi, revendiquant les anciennes frontières coloniales, est entré au Tchad et a occupé la bande d'Aozou, un terrain aride et dépeuplé mais riche en uranium. Un succès éphémère. En 1987, les forces tchadiennes, avec la contribution de la Légion étrangère française, ont mis en déroute les troupes libyennes et repris le contrôle du territoire qu'en 1994 la Cour internationale de justice a définitivement attribué au pays d'Afrique centrale.

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Mais, et c'est là le point central, juste au nord de la bande contestée, donc sous pleine souveraineté libyenne, les scientifiques ont découvert d'autres riches gisements du précieux métal radioactif. Un trésor inattendu, mais le rais n'a pas eu le temps de l'exploiter. Comme le confirme le funeste site web "NTI" de 2011 de l'organisation internationale "Nuclear Threat Initiative", qui fait autorité dans le domaine des études géopolitiques et de la sécurité mondiale et dont le conseil d'administration est composé d'experts internationaux. "À l'heure actuelle, il n'existe aucune preuve de l'existence d'installations d'extraction, de traitement et de conversion de l'uranium, d'usines de traitement du combustible ou de sites de retraitement en Libye. Si la Libye devait entreprendre l'extraction d'uranium à l'avenir, cela concernerait probablement les bassins de Mourzouk, Sarir Tibisti et Koufra".

C'est une trop belle opportunité pour la vorace industrie nucléaire française, qui est depuis longtemps en difficulté avec les fournisseurs africains traditionnels (le Niger in primis) qui en ont maintenant assez des conditions exorbitantes et inégales fixées il y a des décennies par Paris. D'où les doubles ou triples jeux français entre les différentes factions libyennes, les lourds investissements économiques, la reprise - comme l'indique le rapport du Centre supérieur de défense et d'études stratégiques "Influence géopolitique de la Libye dans le bassin méditerranéen" - d'une exploration minière très cossue mais efficace dans le sud du pays. Entre Mourzouk et Koufra. L'héritage radioactif de Sarkozy que Macron a récupéré et qu'il veut maintenant, à la lumière de la crise énergétique, optimiser au plus vite.

Brève histoire électorale de l’Allier

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Brève histoire électorale de l’Allier

par Georges FELTIN-TRACOL

Situé au Nord-Ouest de la région Auvergne – Rhône-Alpes, le département de l’Allier est un bon indicateur du bouleversement politique survenu aux législatives des 12 et 19 juin derniers. Ce département d’environ 336.000 habitants correspond à peu près à la province d’Ancien Régime du Bourbonnais, avec quelques paroisses auvergnates et foréziennes en plus. Sur cette terre naquit la Maison capétienne de Bourbon qui régna sur la France, Naples – la Sicile, Parme et le Brésil et qui continue de régner en Espagne et au Luxembourg.

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D’une superficie de 7.340 km², le territoire comprend en son centre le Val d’Allier et la Limagne bourbonnaise. À l’Ouest, le Bocage s’élève lentement vers les plateaux de la Combraille. Au-delà commencent les dénivelés légers de La Marche et les étendues de la Sologne bourbonnaise où l’on trouve la merveilleuse forêt de Tronçais. À l’Est se dresse la Montagne bourbonnaise. Les trois principales aires urbaines sont la préfecture, Moulins (19.000 hab.), Vichy (25.000 hab.) et Montluçon (34.360 hab.). La population élevée de cette dernière par rapport aux deux précédentes se comprend par la présence d’une industrie rurale prédominante. Moulins concentre des activités tertiaires et agricoles. Vichy vit du thermalisme, activité motrice pour le tourisme local.

Historiquement plutôt de gauche et rétif au gaullisme, le département de l’Allier est une terre socialo-communiste. Entre 1958 et 2010, quatre circonscriptions législatives le couvraient. Le déclin démographique lui en a fait perdre une. Aujourd’hui, les trois circonscriptions s’organisent autour de Moulins (la 1re), de Montluçon (la 2e) et de Vichy (la 3e). En 2012, dans la foulée de l’élection de « Flamby » Hollande à l’Élysée, contre les trois candidats UMP qualifiés, le PS gagne les 1re et 2e circonscriptions tandis que son allié du PRG (Parti radical de gauche) s’empare de la 3e. En 2017, le désaveu est cinglant pour le PS et son comparse. Le PCF remporte la 1re circonscription. Les candidates LREM macroniennes triomphent en revanche dans les 2e et 3e circonscriptions.

En 2022, le PCF conserve la 1re circonscription contre le candidat présidentiel à 55,51 %. La 3e circonscription voit l’élection à 60,98 % du candidat Les Républicains aux dépens de la députée macronienne sortante. Rappelons que le tiers des députés du groupe Les Républicains est originaire d’Auvergne – Rhône-Alpes dont le conseil régional est présidé par Laurent Wauquiez qui ne brigue pas la direction de sa formation. La surprise provient de la 2e circonscription. Jorys Bovet du RN est élu contre la candidate La France insoumise à 50,22 %. L’Allier perd par conséquent deux élus de la majorité présidentielle et devient un foyer d’opposition plus ou moins franche au mal-élu de l’Élysée (pensons aux atermoiements du RN et des Républicains au Palais-Bourbon).

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Département à la fois rural et industriel, l’Allier est un condensé de cette « France périphérique » si bien décrite par le géographe Christophe Guilluy. Ce territoire pâtit de l’enclavement routier, de la fermeture des services publics, de la rareté des transports en commun. Ce tout alimente le mécontentement, voire la colère des électeurs vis-à-vis des candidats de Paris. L’électorat de la 1re circonscription préfère par habitude politique voter pour le PCF dont l’ancrage territorial demeure relativement solide même si le conseil départemental est maintenant de centre-droit (alliance UDI – Les Républicains oblige). Entre 1978 et 1993, le député de l’ancienne 3e circonscription fut le candidat communiste à la présidentielle de 1988 André Lajoinie.

41mCM01+eUL.jpgPlutôt tourné vers la gauche, le département de l’Allier a néanmoins été marqué par l’action du maire de Moulins de 1971 à 1989, Hector Rolland, député gaulliste de la 1re circonscription de 1968 à 1981 et de 1986 à 1988. Né en 1911 à Neuilly-sur-Seine, c’est un enfant abandonné. Surnommé « Spartacus » et ayant l’habitude de déclamer ses poèmes dans les hémicycles du Palais-Bourbon et de Strasbourg de 1983 à 1984 avec son accent chantant de paysan, il se rapproche au début des années 1970 d’un jeune loup appelé Jacques Chirac. En 1974, il contribue à l’« Appel des 43 » parlementaires gaullistes qui soutiennent Valéry Giscard d’Estaing contre le candidat gaulliste Jacques Chaban-Delmas. Son enthousiasme envers le député de Corrèze – maire de Paris s’émousse très vite. Paru en 1990, ses Souvenirs dérangeants d'un godillot indiscipliné (Albin Michel, 215 p.) se montrent accablants pour le catastrophique Chirac.

Hector Rolland adhère en 1984 au Cercle Renaissance de Michel de Rostolan, futur député FN de l’Essonne en 1986. Favorable à l’Europe des États nationaux et à un rapprochement entre le RPR – UDF et le FN, Hector Rolland condamne l’IVG. En 1986, avec la députée UDF – barriste Christine Boutin et Michel de Rostolan, il veut créer à l’Assemblée nationale un groupe destiné à l’accueil de la vie que Chirac désapprouve et torpille aussitôt. Dans la perspective de la présidentielle de 1995, l’ancien député – maire de Moulins se rallie à Édouard Balladur. Mais il décède en mars, quelques semaines avant le premier tour.

Parmi les deux sénateurs de l’Allier, mentionnons l’ancien maire de Vichy, Claude Malhuret. Naguère militant soixante-huitard au PSU (Parti socialiste unifié) et président pendant huit ans de Médecins sans frontières, il devient secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargé des Droits de l'homme de 1986 à 1988 dans le gouvernement de cohabitation de Chirac, et se remarque par sa vindicte contre Jean-Marie Le Pen et le FN. Il milite aujourd’hui au parti d’Édouard Philippe, Horizons, d’où son zèle covidien remarqué…

Département méconnu, l’Allier, on le voit, recèle cependant une histoire politique contemporaine trépignante dont il faudra suivre avec attention les prochaines péripéties.

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 47, mise en ligne le 18 octobre 2022 sur Radio Méridien Zéro.

jeudi, 20 octobre 2022

Lola, islam, motion de censure, Ukraine: mais à quoi joue le RN?

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Lola, islam, motion de censure, Ukraine: mais à quoi joue le RN?

par Pierre-Emile Blairon

La stratégie du RN peut se résumer dans le mot d’ordre qu’a appliqué toujours et partout toute la classe politique qui n’a jamais eu qu’un seul objectif : se maintenir au pouvoir et conserver ses prébendes sans se soucier le moins du monde des intérêts de ceux qui l’ont élue.

Evidemment, les politicards de tous bords essaient de donner le change (c’est tout ce qu’ils peuvent donner, d’ailleurs, en sus de l’heure, et encore quand vous la leur demandez poliment) ; chaque parti envoie de temps en temps un jeune ténor se battre sur les bancs de l’Assemblée pour la retraite à 60 ans ou pour tenter de faire baisser le prix des bananes qui est de toutes façons imposé par l’Union européenne en même temps que leur rayon de courbure strictement réglementé, pendant que les caciques du parti somnolent ou sont carrément absents.

Evidemment, le RN veut nous faire accroire que sa passivité, ses non-prises de position relèvent d’une stratégie qui lui permet de s’insérer en douceur dans le fonctionnement des institutions politiques à leur plus haut niveau. Nous pourrions lui rétorquer qu’il n’y a pas d’exemple où ceux qui ont baissé leur garde, donné des gages à l’ennemi, renié leurs idéaux fondamentaux, s’en sont trouvés récompensés ; bien au contraire, ils ont, soit été intégrés de force, soumis, par l’adversaire et se sont fondus dans ses structures, perdant ainsi toute identité, soit été rejetés par lui purement et simplement, perdant du coup l’estime d’eux-mêmes et celle des électeurs qui leur avaient accordé leur confiance. On connaît la formule attribuée à Churchill : « Vous avez voulu éviter la guerre au prix du déshonneur. Vous avez le déshonneur et vous aurez la guerre. » ; formule qui, étant donné les actuelles circonstances, s’inverse totalement, si l’on admet que la propagande du Système est une fabrique de véritables va-t-en-guerre.

Les partis politiques qui collaborent activement ou passivement à maintenir le Système en place sont ceux qui ont dépassé 10 % des votants aux dernières élections législatives, ce qui ne veut pas dire qu’ils sont légitimes étant donné que plus de la moitié des Français ne se sont pas déplacés pour voter [1].

Les Français avaient été déjà bien formatés, anesthésiés, pour les Présidentielles, qui avaient vu se rencontrer, lors d’un débat soporifique, Macron et Le Pen, cette dernière ayant soigneusement évité d’émettre la moindre critique envers son interlocuteur (on ne dira pas son « adversaire ») sur les sujets qui auraient pu le mettre en difficulté.

C’est ainsi que, dans la suite logique de ses choix stratégiques antérieurs, le RN vient de décider, à quelques heures d’intervalle, de ne rien faire sur les deux sujets qui intéressent au plus haut point les Français et qui exigent un engagement total, désintéressé et immédiat de tous les Français qui ont encore un sens aigu du devoir national, de la sauvegarde de la patrie, la terre de nos pères, et de la protection que nous devons à nos enfants, victimes tous les jours de la barbarie allogène et du laxisme des représentants de celles qu’on appelle encore les « autorités ».

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Le premier sujet concerne l’horrible meurtre de la petite Lola qui, comme l’a souligné le LR Retailleau s’adressant à Elisabeth Borne : "Madame la Première ministre, vous vous trompez en réduisant la mort de Lola à un simple fait divers".

Le deuxième sujet concerne la possibilité offerte aux députés de l’opposition de faire tomber le gouvernement grâce à l’adoption d’une quelconque motion de censure présenté par un quelconque parti de l’opposition, quitte à réorganiser des élections qui risqueraient de ne pas envoyer à l’Assemblée le même nombre de députés de l’un ou l’autre parti (y compris et surtout le RN), mais dont l’intérêt réside dans le fait que les Français seraient débarrassés enfin de ce gouvernement qui conduit la France à sa disparition.

Manifestations pour Lola

Marine Le Pen et Jordan Bardella ont annoncé ce mercredi 19 octobre que le RN ne sera pas présent aux manifestations de samedi prochain organisées dans toute la France par l’Institut pour la Justice pour honorer la mémoire de la petite Lola sauvagement assassinée par une Algérienne il y a quelques jours ; cette défection intervient au motif, selon les dires de Bardella, qu’il y aurait une « captation partisane de la mobilisation qui ne correspond pas à l'état d'esprit initial d'une marche citoyenne apolitique »  (Le Figaro numérique).

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Si on comprend bien son président, le RN, parti politique, ne peut participer qu’à des manifestations « apolitiques ».

Bien évidemment, que cette mobilisation ne peut pas être « apolitique » au moment où toute incursion dans la sphère publique ne peut qu’être politique! (par exemple, les « artistes » atteints de pétitionnite antiraciste ou LGBT, ou qui se coupent une mèche de cheveu, ou bien les footballeurs qui mettent un genou à terre avant un match). Et surtout dans une circonstance et sur un sujet qui le sont éminemment! Sans doute Bardella aimerait-il que ces manifestations pour Lola prennent l’aspect de ces « marches blanches » bisounours, plus ou moins instrumentalisées par les gouvernements successifs de la Ve République pour désamorcer la colère du peuple !

Selon Bardella, les membres  du parti Reconquête ! d’Eric Zemmour seront fortement présents (comme d’autres membres d’autres partis politiques d’ailleurs, comme celui de Florian Philippot, Les Patriotes) à ces manifestations, et il y aurait donc récupération politique (c’est d’ailleurs exactement la défense – odieuse - des membres du gouvernement macroniste impliqués dans cette impéritie ou plutôt cette lâcheté). Toujours selon Le Figaro, « Le président du Rassemblement national pointe notamment du doigt l'achat massif des noms de domaine « manifpourlola.fr » et « justicepourlola.fr » par Reconquête ! (le parti d'Eric Zemmour) ». "Je trouve ça extrêmement indécent" a déclaré Bardella pour justifier l’absence du principal parti d’opposition, le sien, de ce qui va vraisemblablement rester comme l’un des grands mouvements populaires spontanés de ces dernières années.

Mais cet ostracisme assumé est-il la seule raison de la défection du parti mariniste ? N’y aurait-il pas aussi quelques autres raisons inavouées, telle celle de déplaire à l’électorat musulman ?

Il se fait que l’allogène qui a torturé et bu le sang de la petite Lola est algérienne, et donc, de facto, « musulmane ».

Islam et islamisme : blanc bonnet et bonnet blanc

hamid-zanaz-872645-250-400.jpgMarine Le Pen prend soin de distinguer l’islam de l’islamisme, les islamistes étant, selon elle, des extrémistes musulmans fanatiques, « radicaux » ; cette vision n’est pas partagée par la plupart des intellectuels d’origine musulmane qui ont abjuré leur foi en mettant en avant le fait que, bien au contraire, les prétendus islamistes ne font que respecter à la lettre les préceptes du Coran ; il nous suffit de citer le nom de l’universitaire et  philosophe algérien Hamid Zanaz (photo) et le titre très explicite de son livre : L’islamisme, vrai visage de l’islam ou le titre de l’ouvrage de l’islamologue Marie-Thérèse Urvoy, tout aussi explicite : Islam et Islamisme. Frères ennemis ou frères siamois ?

Les musulmans « modérés », toujours selon MLP, n’approuveraient pas les exactions des « islamistes ». Nous n’avons jamais constaté, tout au long de ces dernières années pendant lesquelles ont été perpétrés par les représentants de la religion dite « de paix et d’amour » quantité d’attentats et de crimes plus horribles les uns que les autres, que ces musulmans dits « modérés » désapprouvaient leurs coreligionnaires « extrémistes », par exemple en participant en masse aux manifestations destinées à condamner ces crimes. Il est possible, comme cela s’est déjà produit, que deux ou trois femmes voilées se joignent à ces manifestations, vraisemblablement envoyées en mission par l’imam local pour désamorcer les critiques. Bien sûr, il existe des personnes originaires du Maghreb, essentiellement des femmes, qui se sont définitivement libérées de l’emprise islamique, qui participent à ce type de manifestation mais qui ne se font pas remarquer, et surtout pas en arborant ostensiblement les signes mêmes de leur soumission (signification du mot islam) aux préceptes islamiques ou coraniques.

Ces maghrébins libérés de l’islam sont l’exception qui confirme la règle. Et le point de vue d’Eric Zemmour sur le sujet reste très pertinent : « L'islam, c'est l'islamisme au repos, l'islamisme, c'est l'islam en action. Il n'y a pas de différence. »

Motion de censure

Donc, d’un côté, celui de la rue et du peuple, le RN ne manifestera pas pour la petite Lola parce qu’y seront présents tous ces fâcheux fachos d’extrême-droite que sont les soutiens et militants de Zemmour ou de Philippot, et, dans un autre cadre, celui plus respectable et prestigieux des institutions « républicaines », sous les lambris dorés auxquels on s’habitue si facilement, le RN ne votera pas avec la Nupes la motion de censure pour virer enfin ce gouvernement de désaxés.

« RN, NUPES : chacun dépose sa petite motion de censure pour faire croire qu’ils est un opposant tout en précisant soigneusement qu’il ne votera pas la motion de l’autre ! Ce qui signifie laisser le pouvoir à Macron et ils le savent ! C’est affligeant, c’est trahir la France ! » (Florian Philippot).

Le député RN du Loiret Thomas Ménagé est interrogé par un journaliste de Boulevard Voltaire le 19 octobre :

« Le but d’une motion de censure, c’est de dire que nous ne faisons pas confiance au gouvernement, de dénoncer les agissements du pouvoir, n’est-il pas de dépasser les clivages partisans contre le gouvernement ? »

Réponse bien évasive et prudente du député :  « Là, en l’occurrence, il y a un exposé des motifs, des raisons de cette motion de censure. Les électeurs qui nous font confiance ne nous ont pas élus pour aller dans la même direction, au niveau budgétaire, que La France Insoumise ».

Non, ils vous ont élus d’abord pour vous opposer à ce gouvernement et le virer, coûte que coûte.

Ukraine : le choix de l’ennemi

Enfin, dernier grief et non des moindres à l’égard d’un parti qui avait été élu pour s’opposer à ce gouvernement dont l’unique but est de détruire le pays qu’il dirige.

Il s’agit de la position pro-ukrainienne adoptée par le RN ; ne nous trompons pas ; ce conflit n’est pas une guerre qui ne nous concerne pas ; au contraire, l’Europe et surtout la France sont intéressées au premier chef pour plusieurs raisons que nous allons évoquer.

D’abord, sur le plan strictement matériel dont se soucie tant MLP (quand elle n’intervient pas à l’Assemblée pour réclamer la stérilisation des chats que, paradoxalement, elle aime tant). En effet, les sanctions anti-russes dont Bruno Le Maire prédisait qu’elles allaient mettre la Russie à genoux n’ont finalement été néfastes qu’aux pays européens. Et ce n’est qu’un début.

Ensuite, sur le plan géopolitique, nous savons désormais que cette affaire ukrainienne a été préfabriquée de longue date par les USA, l’UE, l’Otan, la CIA ou l’Ordre mondial, comme vous préférez (mais considérez tous ces organismes ou Etats comme une seule entité).

Le Système mondial représenté par les USA n’a qu’un objectif : faire perdurer sa suprématie en supprimant tous ceux qui pourraient y porter atteinte ; un axe Europe-Russie qui pourrait se mettre en place serait létal pour l’Empire mondial qui doit à tout prix le bloquer ; l’affaire des Balkans, les bombardements meurtriers sur la population serbe, la création de l’État islamique du Kosovo n’avaient pas d’autre but que d’empêcher ce rapprochement. L’affaire ukrainienne est une autre tentative du Système pour réaliser son projet impérialiste. L’ennemi de l’Europe n’est pas la Russie, ce sont les USA qui ne cachent pas leur hostilité à l’égard des Européens et de toute nation qui viendrait contrarier leur projet de main-mise sur le monde. Voir à ce sujet l’excellent ouvrage de Lucien Cerise: Ukraine, la guerre hybride de l’OTAN.

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Les positions sont claires désormais : le vrai combat réside, partout dans le monde, entre les mondialistes/uniformisateurs et les traditionalistes/identitaires attachés à leur sol, à leur culture, à leurs traditions, entre les fausses élites mafieuses, perverses et psychopathes, soumises à l’Ordre mondial, qui sont au pouvoir dans une grande partie de la planète (et spécialement en Europe, et plus spécialement en France) et les peuples qu'elle veulent conditionner en permanence et réduire en esclavage in fine, car c'est bien le but recherché.

Pour ne pas se tromper de camp, il suffit de prendre les positions exactement inverses de celles assénées quotidiennement ad nauseam par les médias aux ordres, et par tous les relais de la secte mondialiste: les groupes de pression, associations antinationales grassement subventionnées, promigrants, faux experts télévisuels en conflit d'intérêt permanent, groupes transgenres LGBT, islamoféministes, syndicats corrompus, ploutocrates, partis politiques collabos, artistes dégénérés et nombrilistes, organismes internationaux et "Européens" soumis aux USA, les ONG, les relais gouvernementaux, etc..

Il n'y a pas de "communauté internationale", le monde n'est pas unipolaire comme ces déments le souhaiteraient.

Les Français qui ont encore un peu de dignité n'ont pas à hurler avec les loups qui sont plutôt des hyènes : Biden, Schwab, Soros, BHL, Macron et sa clique, Lagarde, Trudeau, von der La Hyène (en chef), Zizilensky, Fauci, Gates, etc., mais nous devons les chasser coûte que coûte et au plus vite pour retrouver la vraie vie, notre vie !

Le RN a choisi son camp : le camp de l’anti-France, le camp du mondialisme, des ordures qui veulent nous voir disparaître, qui veulent voir disparaître nos terroirs, nos patries charnelles européennes, le RN a choisi le camp de toute cette racaille en col blanc précitée. C’est ignoble.

Pierre-Emile Blairon

[1] Voir mon article du 17 juin 2022 sur ce même site : Élections législatives 2022 : la revanche du Titanic et le triomphe de l’inertie

mercredi, 12 octobre 2022

Douglas Macgregor pense que les États-Unis et le Royaume-Uni pourraient être derrière le sabotage de Nord Stream

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Douglas Macgregor pense que les États-Unis et le Royaume-Uni pourraient être derrière le sabotage de Nord Stream

Lucas Leiroz

Source: https://novaresistencia.org/2022/10/09/douglas-macgregor-acredita-que-eua-e-reino-unido-podem-estar-por-tras-da-sabotagem-do-nord-stream/

Les médias occidentaux ont tenté de suggérer que l'incident du gazoduc Nord Stream était le résultat d'une opération de sabotage russe, mais ce récit ne semble pas convaincre même les experts occidentaux. Récemment, un ancien conseiller du Pentagone a déclaré que les États-Unis et le Royaume-Uni semblent être responsables de l'opération qui a conduit aux explosions de Nord Stream 1 et 2. L'implication évidente de l'Occident dans ce crime devrait susciter la condamnation de la société internationale.

Participant à une émission du podcast Judging Freedom avec l'animateur Andre Napolitano, l'ancien conseiller du secrétaire américain à la Défense, Douglas Macgregor, a déclaré que les États-Unis et le Royaume-Uni pourraient être les pays à l'origine de la récente explosion du gazoduc gemano-russe. Macgregor affirme catégoriquement que les Russes n'ont pas pris part à une telle opération et qu'un éventuel plan d'auto-sabotage allemand semble également très improbable. Pour lui, les États-Unis et le Royaume-Uni sont les pays qui non seulement semblent les plus intéressés par ce genre d'attitude, mais qui disposent également de la plus grande capacité technique et opérationnelle pour mener à bien ce type de travail.

Comme on s'y attendait, M. Macgregor n'a pas parlé sur un ton accusateur et a précisé qu'il ne disposait d'aucune donnée concrète permettant de dire qui est à l'origine de ce crime, mais il a déclaré avec insistance que seuls les Américains et les Britanniques semblent disposer des conditions techniques et matérielles nécessaires pour répondre aux exigences de ce type d'opération.

"Les Russes n'ont pas fait cela (...) Vous devez regarder qui sont les acteurs étatiques qui ont la capacité de parfaire une telle action. Et cela signifie la Royal [UK] Navy et la United States Navy (...) Je pense que c'est assez clair", a-t-il déclaré lors de l'entretien avec Napolitano.

Il a également commenté la façon dont les circonstances ont conduit à croire que les États-Unis ont réellement participé à l'acte, rappelant, par exemple, le tweet de Radoslaw Sikorski, ancien ministre polonais des Affaires étrangères, député européen, remerciant littéralement les États-Unis pour l'attaque contre Nord Stream. Compte tenu de la position de Sikorski en tant que haut fonctionnaire européen, il est probable qu'il dispose d'informations concrètes qui légitiment cette conclusion. Bien que M. Mcgregor n'ait pas commenté l'affaire en détail, il est même possible de penser à un certain degré de participation polonaise dans ce type d'attaque, car la Pologne est l'une des parties les plus intéressées - tant sur le plan politique qu'économique - par la fin du projet Nord Stream.

En fait, l'opinion d'un ancien conseiller du Pentagone est absolument dépourvue de toute position idéologique pro-russe. M. Mcgregor analyse l'affaire de manière technique et impartiale, en s'attachant véritablement à la vérité. De nombreux médias occidentaux affirment que croire que les États-Unis ont mené l'attaque du Nord Stream serait une sorte de "théorie du complot pro-russe", mais ce n'est pas vrai. Les circonstances suggèrent une participation américaine, comme l'affirment les experts militaires occidentaux eux-mêmes. Il ne s'agit pas d'une guerre de récits sur qui aurait ou n'aurait pas fait le sabotage, mais d'une simple conclusion analytique : les États-Unis et le Royaume-Uni ont des intérêts politiques et économiques à détruire les gazoducs germano-russes, ainsi qu'à posséder les conditions matérielles et l'appareil technique nécessaires pour parfaire l'opération.

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À cet égard, la Russie a encouragé la progression des enquêtes, y compris dans le cadre de l'ONU. Le représentant permanent de la Russie auprès des Nations unies, Vasily Nebenzya (photo), a déclaré au CSNU que son pays préconise une enquête complète sur le sabotage des gazoducs et a clairement indiqué que Moscou ne croit pas à l'hypothèse selon laquelle l'attaque a été organisée par des terroristes conventionnels, suggérant qu'elle a été planifiée par des agences de renseignement professionnelles.

"La Russie appelle à une enquête complète pour découvrir la cause réelle de ce qui s'est passé (...) Il est absolument clair pour nous que des terroristes ordinaires ne sont pas capables de mener des activités de sabotage de cette complexité et de cette ampleur. Nous considérons les actions visant à endommager les gazoducs comme un acte délibéré de sabotage contre les installations énergétiques cruciales de la Russie (...) Nous établirons certainement tous ceux qui sont impliqués dans cet acte de sabotage", a déclaré M. Nebenzya lors de la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU.

Il est nécessaire que l'ensemble de la société internationale se mobilise pour exiger, comme la Russie, que la vérité sur cette affaire soit révélée grâce à l'avancement des enquêtes. Il est inacceptable que les organisations internationales, en particulier celles directement concernées, comme l'UE, restent silencieuses face à ce crime. Si les soupçons des experts concernant l'implication des États-Unis et du Royaume-Uni (et éventuellement de la Pologne) sont avérés, ces pays doivent être tenus pour responsables.

Source : Infobrics - https://infobrics.org/post/36747/

mardi, 11 octobre 2022

De Willy Brandt à Scholz en passant par Merkel. C'est reparti pour les espions et les attaques : l'Allemagne et la Russie doivent rester séparées

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De Willy Brandt à Scholz en passant par Merkel. C'est reparti pour les espions et les attaques : l'Allemagne et la Russie doivent rester séparées

par Nicola Guerra 

Source : Nicola Guerra & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/da-willy-brandt-a-scholz-passando-per-la-merckel-ci-risiamo-con-le-spie-e-gli-attentati-germania-e-russia-devono-restare-separate

Les États-Unis ont toujours tout fait pour séparer l'Allemagne de la Russie. Technologie et ressources. Tout pour empêcher l'intégration de l'Eurasie.

Dans le passé, c'est Willy Brandt qui a été politiquement abattu par la découverte d'un réseau d'espionnage savamment monté, on le saura des années plus tard, par les États-Unis eux-mêmes. Ce qu'ils n'ont pas apprécié, c'est son dégel avec l'Est et une éventuelle collaboration germano-russe. Imaginez quand, après lui, le tandem Moro-Berlinguer a essayé. Échec total. Et pas avec des méthodes subtiles. Parce qu'il existait une organisation Stay-Behind (Gladio) opérant en Europe et en Italie, qui n'était pas composée d'enfants de chœur et qui recourait à l'infiltration et au terrorisme, non pas occasionnellement, comme le reconstituent de nombreuses publications.

C'est reparti. Voici un autre scandale d'espionnage en Allemagne. Ponctuel comme une horloge après des semaines à discréditer Merkel comme agent du KGB, amie de la Stasi de Poutine. Après que Nord Stream ait été bombardé et que le réseau ferroviaire allemand ait explosé, voici les omniprésents espions russes en Allemagne, ou plutôt les contacts entre espions. Pour ajouter un peu de sel, les médias s'empressent également de dire que les Russes ont bombardé le consulat allemand à Kiev. Un consulat qui était vide depuis des mois. L'un des nombreux reporters occidentaux peut-il se rendre sur place et voir ce qui se trouvait dans l'ancien consulat ? Ce serait utile.

En bref, les vieux schémas de la première guerre froide sont de retour et avec eux les espions imaginaires de Brandt qui sont désormais actifs et en dialogue avec les services allemands. Sont également de retour les attentats à la bombe et peut-être, avant peu de temps, le terrorisme. Tout pour maintenir l'Allemagne et la Russie séparées, tout pour maintenir l'Europe isolée dans sa servilité atlantiste.