Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 01 juillet 2013

Entretien avec Gilbert Sincyr

boug.jpg

« Le Paganisme est une Vue du monde

 

basée sur un sens du sacré, qui rejette le fatalisme.

 

Il est fondé sur le sens de l’honneur

 

et de la responsabilité de l’Homme,

 

face aux évènements de la vie »

 

Entretien avec Gilbert Sincyr, auteur du livre Le Paganisme. Recours spirituel et identitaire de l’Europe

Propos recueillis par Fabrice Dutilleul

 

Votre livre Le Paganisme. Recours spirituel et identitaire de l’Europe est un succès. Pourtant ce thème peut paraître quelque peu « décalé » à notre époque.

Bien au contraire : si les églises se vident, ce n’est pas parce que l’homme a perdu le sens du sacré, c’est parce que l’Européen se sent mal à l’aise vis-à-vis d’une religion qui ne répond pas à sa sensibilité. L’Européen est un être qui aspire à la liberté et à la responsabilité. Or, lui répéter que son destin dépend du bon vouloir d’un Dieu étranger, que dès sa naissance il est marqué par le péché, et qu’il devra passer sa vie à demander le pardon de ses soi-disant fautes, n’est pas ce que l’on peut appeler être un adulte maître de son destin. Plus les populations sont évoluées, plus on constate leur rejet de l’approche monothéiste avec un Dieu responsable de tout ce qui est bon, mais jamais du mal ou de la souffrance, et devant qui il convient de se prosterner. Maintenant que l’Église n’a plus son pouvoir dominateur sur le peuple, on constate une évolution vers une aspiration à la liberté de l’esprit. C’est un chemin à rebours de la condamnation évangélique, originelle et perpétuelle.

Alors, qu’est-ce que le Paganisme ?

C'est d’abord un qualificatif choisi par l’Église pour désigner d’un mot l’ensemble des religions européennes, puisqu’à l’évidence elles reposaient sur des valeurs communes. C’est donc le terme qui englobe l’héritage spirituel et culturel des Indo-européens. Le Paganisme est une Vue du monde basée sur un sens du sacré, qui rejette le fatalisme. Il est fondé sur le sens de l’honneur et de la responsabilité de l’Homme, face aux évènements de la vie. Ce mental de combat s’est élaboré depuis le néolithique au fil de milliers d’années nous donnant une façon de penser, une attitude face au monde. Il est à l’opposé de l’assujettissement traditionnel moyen-oriental devant une force extérieure, la volonté divine, qui contrôle le destin de chacun. Ainsi donc, le Paganisme contient et exprime l’identité que se sont forgés les Européens, du néolithique à la révolution chrétienne.

Vous voulez donc remplacer un Dieu par plusieurs ?

Pas du tout. Les temps ne sont plus à l’adoration. Les Hommes ont acquit des connaissances qui les éloignent des peurs ancestrales. Personne n’a encore apporté la preuve incontestable qu’il existe, ou qu’il n’existe pas, une force « spirituelle » universelle. Des hommes à l’intelligence exceptionnelle, continuent à s’affronter sur ce sujet, et je crois que personne ne mettrait sa tête à couper, pour l’un ou l’autre de ces choix. Ce n’est donc pas ainsi que nous posons le problème.

Le Paganisme, qui est l’expression européenne d’une vue unitaire du monde, à l’opposé de la conception dualiste des monothéismes, est la réponse spécifique d’autres peuples aux mêmes questionnements. D’où les différences entre civilisations.

Quand il y a invasion et submersion d’une civilisation par une autre, on appelle cela une colonisation. C’est ce qui s’est passé en Europe, contrainte souvent par la terreur, à changer de religion (souvenons-nous de la chasse aux idoles et aux sorcières, des destructions des temples anciens, des tortures et bûchers, tout cela bien sûr au nom de l’amour). Quand il y a rejet de cette colonisation, dans un but de recherche identitaire, on appelle cela une libération, ou une « Reconquista », comme on l’a dit de l’Espagne lors du reflux des Arabes. Et nous en sommes là, sauf qu’il ne s’agit pas de reflux, mais d’abandon de valeurs étrangères au profit d’un retour de notre identité spirituelle.

Convertis par la force, les Européens se libèrent. « Chassez le naturel et il revient au galop », dit-on, et voilà que notre identité refoulée nous revient à nouveau. Non pas par un retour des anciens Dieux, forme d’expression d’une époque lointaine, mais comme un recours aux valeurs de liberté et de responsabilité qui étaient les nôtres, et que le Paganisme contient et exprime.

Débarrassés des miasmes du monothéisme totalitaire, les Européens retrouvent leur contact privilégié avec la nature. On reparle d’altérité plutôt que d’égalité, d’honneur plutôt que d’humilité, de responsabilité, de volonté, de défi, de diversité, d’identité, enfin de ce qui constitue notre héritage culturel, pourchassé, rejeté et condamné depuis deux mille ans.

S’agit-il alors d’une nouvelle guerre de religion ?

Pas du tout, évidemment. Les Européens doivent dépasser ce qui leur a été imposé et qui leur est étranger. Nous devons réunifier sacré et profane, c’est-à-dire réaffirmer que l’homme est un tout, que, de ce fait, il est le maître de son destin car il n’y a pas dichotomie entre corps et esprit. Les Européens ne doivent plus s’agenouiller pour implorer le pardon de fautes définies par une idéologie dictatoriale moyen-orientale. Ce n’est pas vers un retour du passé qu’il nous faut nous tourner, gardons-nous surtout d’une attitude passéiste, elle ne serait que folklore et compromission. Au contraire des religions monothéistes, sclérosées dans leurs livres intouchables, le Paganisme, comme une source jaillissante, doit se trouver de nouveaux chemins, de nouvelles expressions. À l’inverse des religions du livre, bloquées, incapables d’évoluer, dépassées et vieillissantes, le Paganisme est l’expression de la liberté de l’homme européen, dans son environnement naturel qu’il respecte. C’est une source de vie qui jaillit de nouveau en Europe, affirmant notre identité, et notre sens du sacré, pour un avenir de fierté, de liberté et de volonté, dans la modernité.

Le Paganisme. Recours spirituel et identitaire de l’Europede Gilbert Sincyr, éditions de L’Æncre, collection « Patrimoine des Religions », dirigée par Philippe Randa, 232 pages, 25 euros.

BON DE COMMANDE

Je souhaite commander :

… ex deLe paganisme (25 euros)
Francephi diffusion - Boite 37 - 16 bis rue d’Odessa - 75014 Paris - Tél. 09 52 95 13 34 - Fax. 09 57 95 13 34 – Mél. diffusion@francephi.com

Commande par internet (paiement 100 % sécurisé par paypal ou carte bancaire) sur notre site www.francephi.com.

vendredi, 28 juin 2013

The West against Europe

soltani20130214133020610.jpg

The West against Europe

By Tomislav Sunic

 

The following is the English translation of my speech in French, given in Lyon, France, on May 25, for the French identitarians (students, members of the “GUD” and “Europe Identité.”) The speech was delivered in honor of the late Dominique Venner, a historian and philosopher who committed suicide on May 21. On May 26, the day after my speech in Lyon, many GUD and “Europe Identité attendants participated in mass demonstrations in Paris against the recently adopted law by the French government on “same sex marriage.”

The term ‘Occidentalism’ exists only in the French language and has a very specific meaning. Often the words ‘Occident’ and ‘occidentalisme’ obtain specific meanings according to its user and the user’s profile. The term ‘occidentalisme’ is never used in the German or in the English language. Even the French word ‘l’Occident’, having a wider geographic significance, is translated into the German language as the ‘West’ — der Westen. The same goes for the English language in which the French noun ‘l’Occident‘ is translated into English as “the West,” a subject of many books and translations. In this regard Patrick Buchanan, a former adviser to Richard Nixon and Ronald Reagan and a conservative large-circulation author, published a decade ago his bestseller The Death of the West (La Mort de l’Occident), where he laments about the West being invaded by millions of non-Christian immigrants. According to Buchanan, America and Europe are both part of the West.

Yet we know well that America and Europe are not synonymous despite the fact that they are for the time being still populated by majorities of pure-bred Europeans. Very often in our recent history, these two large continental land masses, despite their quasi-identical population, have waged terrible wars against each other.

In the Slavic languages the noun ‘Occident’ and the adjective ‘occidental’ do not exist either. Instead, Croats, Czechs or Russians use the noun ‘Zapad’, which means “the West.”

The French noun ‘occidentalisme’ (‘westernization’) indicates a notion of an ideology, and not an idea of a stable time-bound and space-bound entity as is the case with the noun ‘L’Occident’. I’d like to remind you that the French title of the book by Oswald Spengler, Der Untergang des Abendlandes, or in French, Le déclin de l’Occident, does not accurately reflect the meaning of the German title. The German word ‘Untergang’ signifies the end of all the ends, the final collapse, and it is a stronger word than the French term ‘déclin’, which implies a gradation, a “declination of evil” so to speak, leaving, however, an anticipation that a U-turn could be made at the very last minute. This is not the case in the German language where the noun ‘Untergang’ indicates a one-way street, an irreversible and tragic end. The same goes for the German noun ‘Abendland’, which when translated into French or English, means “the land of the setting sun”, having a largely metaphysical significance.

I must bring to your attention these lexical nuances in order to properly conceptualize our subject, namely ‘occidentalisme’ i.e. Westernization. One must keep in mind that the phrases “The Occident” and “the West” in different European languages often carry different meanings, often causing misunderstandings.

No doubt that the terms the West (‘L’Occident ‘) and Westernization (‘occidentalisation’) underwent a semantic shift. Over the last forty years they have acquired in the French language a negative meaning associated with globalism, vulgar Americanism, savage liberalism, and “the monotheism of the market”, well described by the late Roger Garaudy. We are a long way off from the 60’s and 70’s of the preceding century when the journal Défense de l’Occident was published in France comprising the names of authors well known in our circles. The same goes for the French politico-cultural movement Occident, which back in the sixties, held out a promise both for the French nationalists and the entire European nationalist youth.

The two terms, ‘Occident’ and ‘occidentalism’ which are today lambasted by the French identitarian and nationalist circles, are still the subjects of eulogies among East European identitarians and nationalists who suffer from an inferiority complex about their newly found post-communist European identity. In Poland, in Hungary or in Croatia, for example, to invoke “the West” is often a way to highlight one’s great culture, or a way to boast of being a stylish man of the world.

I’d like to remind you that during the communist epoch East Europeans were not only annoyed by communist bullying and ukases, but also felt offended by their status as second-class European citizens, especially when Westerners, namely the French and the English, used the term ‘East’ in order to describe their neck of the woods in Europe, namely “Eastern Europe” or “l’Europe de l’Est.” Moreover, the French language uses a parallel adjective “oriental” in designing eastern Europe, i.e. “L’Europe orientale” — an adjective whose disambiguation, frankly speaking, makes East Europeans furious. The French adjective “oriental” reminds East Europeans of the Orient, of Turkey, of Arabia, of Islam — notions under which they absolutely refuse to be catalogued. Even those East Europeans who are perfectly proficient in the French language and know French culture, prefer, in the absence of other words, that the French-speaking people label their part of Europe as “Eastern Europe”, but never as “l’Europe orientale.”

Balkanization and Globalization

The history of words and semantic shifts does not stop here. All East Europeans, whether left or right, anti-globalists or globalists, and even the ruling political class in Eastern Europe like to identify themselves as members of “Mitteleuropa” and not as citizens of Eastern Europe. The German term Mitteleuropa means “central Europe”, a term harking back to the nostalgic days of the Habsburg Empire, to the biedermeier style, to the sweetness of life once delivered by the House of Austria where Slovaks, Poles, Croats, Hungarians, and even Romanians and Ukrainians belonged not so long ago.

The notion of adherence to Europe, especially in this part of Eastern Europe, is further aggravated by the inadvertent usage of words. Thus the term ‘the Balkans’ and the adjective ‘Balkan’, which is used in a neutral sense in France when describing southeastern Europe, have an offensive connotation in Croatian culture, even if that designation carries no pejorative meaning. The perception Croats have about themselves is that they are at loggerheads with the Other, namely their Serbian or Bosnian neighbors.

And there is a big difference between how the term ‘Balkans’ is seen among the French or English where it typically carries a neutral connotation, as one often sees in geopolitical studies, However, in the eyes of Croats, the terms ‘Balkan’ and ‘Balkanization’ signify not only a geopolitical meltdown of the state; especially among Croat nationalists and identitarians, these terms provoke feelings associated with barbaric behavior, political inferiority, and the image of racial decay of their White identity.

In addition, the term “balkanesque’ in the Croatian language often induces negative feelings referring to a blend of various racial and cultural identities originating in Asia and not in Europe. One can often hear Croats of different persuasions teasing each other for their allegedly bad behavior with the quip: “Wow, you’re a real balkanesque dude!” In the Croatian daily vernacular, this means having an uncivilized behavior, or simply being a “redneck.”

In Serbia, this is not the case. Since the Serb identity is real and well-rooted in the historical time and space of the Balkans, it has no pejorative meaning.

The Germans, who know best the psychology of the peoples of Central Europe and of the Balkans, are well aware of these conflicting identities among the peoples of Eastern Europe and the Balkans. In fact, the German term “der Balkanezer” has a strong offensive meaning in the German vocabulary.

Which Europe?

Let us move further to Europe. Of course, to the famed European Union. What exactly does it mean to be a good European today? Let’s be honest. In view of the massive influx of non-European immigrants, especially from the Middle East and North Africa, all Europeans, whether native French, native English, or “natives” from all parts of Europe, have become good “balkanesque Balkanisers.” Indeed, what does it mean today to be a German, to be French or to be an American, considering the fact that more than 10–15 percent of Germans and French and more than 30 percent of U.S. citizens are of non-European and non-White origin? Visiting Marseille feels like visiting an Algerian city. The Frankfurt airport resembles the airport of Hong Kong. The areas around Neukölln in Berlin emit an odor of the Lebanese Kasbah. The soil, the turf, the earth, the blood, so dear to Dominique Venner or Maurice Barrès, so dear to all of us, what does it mean today? Absolutely nothing.

It would be easy to blame the aliens (“allogènes”) as the only guilty ones. One must admit, though, that it is ourselves, the Europeans, who are primarily responsible for the Westernization and therefore for the loss of our identity. While doing so, no matter how much one can rightly blame the alleged ignorance of the Americans, at least the Americans are not torn apart by small time intra-European tribalism. Possibly, the Americans of European descent can become tomorrow the spearhead of the rebirth of the new Euro-white identity. One must confess that racial identity awareness among White American nationalists is stronger than among European nationalists.

In the Europe of tomorrow, in the possible best of all the worlds — even with the aliens gone for good, it is questionable whether the climate will be conducive to great brotherly hugs between the Irish and the English, between the Basques and Castilians, between the Serbs and the Croats, between the Corsicans and the French. Let’s be honest. The whole history of Europe, the entire history of Europeans over the last two millennia has resulted in endless fratricidal wars. This still applies to “l’Europe orientale”, namely “Eastern Europe,” which continues to be plagued by interethnic hatreds. The latest example is the recent war between two similar peoples, Serbs and Croats. Who could guarantee us that the same won’t happen tomorrow again even under the presumption that the influx of Asians and Africans would come to an end?

To “be a good European” means nothing today. Declaring oneself a “good “Westerner” is meaningless as well. Being rooted in one’s soil in the globalist world has absolutely no significance today because our neighborhoods, being populated by aliens, along with ourselves, are subject to the same consumer culture. There might be something paradoxical happening with the arrival of non-Europeans: endless wars and disputes between European nationalists, i.e. between the Poles and Germans, between the Serbs and Croats, between the Irish and English — seem to have become outdated. The constant influx of non-Europeans to our European lands makes the designation of “European Europe” a lexical absurdity.

Our duty is to define ourselves first as heirs of European memory, even though we may live outside Europe; in Australia, Chile and America, or for that matter on another planet. One must admit that all of us “good Europeans” in the Nietzschean sense of the word, all of us can change our religion, our habits, our political opinions, our land, our turf, our nationality, and even our passports. But we can never escape our European heredity.

Not the aliens, but the capitalists, the banksters, the “antifas” and the architects of the best of all the worlds are our main enemies. In order to resist them it behooves us to revive our racial awareness and our cultural heritage. Both go hand in hand. The reality of our White race and our culture cannot be denied. We can change everything and even move to another planet. Our inheritance, that is, our gene pool, we must never change.

Race, as Julius Evola and Ludwig Clauss teach us, is not just biological data. Our race is our spiritual responsibility which alone ensures our European survival.

Sunic, Tomislav. “The West against Europe.” The Occidental Observer, 2 June 2013. <http://www.theoccidentalobserver.net/2013/06/the-west-against-europe/ >.

jeudi, 27 juin 2013

Un Italien à un samourai d’Occident

dominique-venner-500x261.jpg

Un Italien à un samourai d’Occident

L’hommage de Gabriele Adinolfi    (23 mai 2013)

Lorsque Mishima Yukio s’est donné la mort le 25 novembre 1970, nous n’avons pas entendu les mêmes horreurs que ces derniers jours, peut-être parce qu’il n’y avait alors pas d’internet pour encourager la diarrhée des opinions, ou peut-être, parce que les gens étaient plus instruits.

Habitués aux divers forums de discussion, érigés en juges autoproclamés de tout et de tous, les incontinents du clavier ne manqueront pas une occasion de délirer et de salir des gens qui, pourtant, leur sont mille fois supérieurs.

A cela s'ajoutent les ennemis idéologiques, les détracteurs, les bourgeois bien-pensants, qui cherchent, sciemment cette fois, à priver de crédibilité et de respect quiconque devient une figure exemplaire. 

Le hara-kiri de Notre Dame

Même dans ce contexte, malgré les tirs croisés des salauds et des imbéciles, l'acte du samourai stoïque que fut Dominique Venner, n’appelle que le respect, l'admiration et l'étonnement.

Sentiments qui prévalent, à juste titre, sur la mesquinerie humaine et les trivialités du rationalisme.

Il ne sert à rien de comprendre ou d’être d’accord avec le geste, ni d’avoir toujours été d’accord avec Venner, pour en comprendre la portée.

Permettez-moi de préciser que moi-même, je n’ai pas toujours partagé les opinions de cet homme.

Celui-ci pensait que la civilisation européenne n’avait cessé d’être l'objet d'attaques, surtout de l'intérieur, et il a cru qu’il fallait avoir recours aux forces de la Tradition pour lutter contre la subversion. Tradition qui, comme il l’a explicité dans sa dernière lettre, ne doit pas être confondue avec une forme traditionnelle ou religieuse. Je pense que la réponse tient plus du défi de briser des cycles, c’est-à-dire que la lutte contre cette subversion réside plus dans la révolution que dans la conservation. On parle ici d’une différence d’orientation, la sienne plus “junkerienne”, la mienne plus nationale-révolutionnaire.

Comme au temps de Dreyfus

Je dis cela afin de clarifier des équivoques, afin de contribuer ainsi à dissiper certains doutes, évoqués ou tacites. La question principale qui pourrait poindre serait de savoir si cela valait vraiment le coup de se tuer pour s'opposer au mariage homosexuel?

Je pense que nous devons comprendre que ce qui se passe en France, est quelque chose qui n'a rien à voir avec les catégories sexuelles et encore moins avec l'homophobie. De nombreux militants nationalistes français, catholiques comme païens, sont homosexuels, mais s’engagent eux-mêmes contre le “mariage pour tous”. Ils ont probablement compris que, derrière cette loi pour les droits de certaines minorités, se cache en réalité un projet de destruction définitive de la société.

Ils sont peut-être conscients que la sphère privé n’a pas toujours besoin de vitrine. Peut-être se sont-ils habitués depuis des temps immémoriaux à une société qui n’est pas homophobe, ce qui fait qu’ils ne se sentent pas le besoin de se déclarer soudainement homophiles ou homocrates. Le fait est qu’en France, des événements d’une grande portée se sont produits ces derniers mois, sans que l’on ne sache vraiment pourquoi.

Après des dizaines d’année d’attaque contre la langue, la culture, la démographie, une bonne  moitié des Français s’est dressée contre ce mariage gay avec le sentiment qu’un des dernier ciments de la société, l’institution de la famille, est menacé. Aurait-il fallu réagir plus tôt ou sur d’autres thèmes ?

Laissons là ces questions rhétoriques.

Ce sont d’irrésistibles pulsions psychologiques et mobilisatrices qui déterminent, avec une force irrationnelle, les grands tournants historiques.

Deux France s’affrontent aujourd’hui comme au temps de l’affaire Dreyfus et c’est sur l’autel de cette bataille que Venner a décidé d’accomplir son geste sacrificiel, prenant bien garde aussi de mettre l’accent sur des éléments bien plus larges que ce mariage, parlant de génocide, de mort culturelle, d’abandon métaphysique, de remplacement des populations.

Guerre et guerrier

Je crois qu’il est clair que je ne cache pas mes opinions, que je ne cherche pas à être approuvé par de quelconques intellectuels, ni à être politiquement correct. Si j’étais homophobe, je ne me gênerais pas pour le dire. Si c’était l’homophobie qui faisait bouger la France en ce moment, je ne le cacherais pas. Je me montrerais fidèle au principe fasciste, malheureusement un peu désuet, du me ne frego .

De fait, c’est à une véritable guerre pour la survie à laquelle on assiste. Cette même guerre que certaines minorités sont prêtes à déclarer aussi en Italie. Dans cette guerre luttait un guerrier, qui avait atteint un âge où l’on peut se donner la mort, au lieu de se laisser aller à la décrépitude physique. Ce guerrier a décidé d’accomplir un acte sacré, un geste violent pour produire un électrochoc.

Nous et les Français

Reparlons de cet homme, un guerrier transalpin pour nous Italiens, de cette France dont parfois nous nous moquons stupidement. Le fascisme, ils l’ont mis en incubation, nous l’avons réalisé. Ils sont restés en marge et nous avons pris le pouvoir et fait une révolution. Nous nous vantons de notre créativité latine et de notre plasticité, mais nous devrions scruter un peu plus en profondeur.

Nous devrions comprendre ce qui, dans nature, ralentit l’improvisation et freine les bonds en avant. Nous découvririons que ce furent des Français qui ont empêché Staline de prendre Berlin un 1er mai. Nous découvririons que plus de 10% des Français continuent de voter depuis 30 ans pour un parti que le système a écarté du parlement, mais qui ne renoncent pas en disant que « cela ne sert à rien ».

Nous pourrions réaliser aussi qu’outre Dominique Venner, d’illustres Français comme Pierre Drieu La Rochelle ou Alain Escoffier ont déjà pratiqué ce suicide rituel.

Nous, Italiens, plus proches de la mamma et du confessional, ne nous tuons pas pour donner l’exemple. Nous nous contentons de juger le suicide d’un autre.

Alors que la France s’apprête à mener peut-être la dernière bataille, nous nous faisons démembrer par le haut, sans même nous en rendre compte.

Il y a des moments où il faut avoir recours à l’impétuosité et la légèreté italienne , d’autres qui nécessitent les qualités du caractère gaulois.

Etre Europe. C’est ce que demandait Venner !

Libérez l’information !

Libérez l’information !

par Georges FELTIN-TRACOL

Jean-Yves Le Gallou concilie avec aisance réflexion intellectuelle et praxis politique. Ancien député français au Parlement européen, longtemps conseiller régional d’Île-de-France, énarque, haut-fonctionnaire – il est inspecteur général de l’administration au ministère de l’Intérieur -, il a fondé et dirige depuis 2002 Polémia. Ce laboratoire d’idées anti-conformistes rassemble le meilleur du G.R.E.C.E. et du Club de l’Horloge, deux associations auxquelles il participa activement.

Depuis quelques années, Polémia et son président s’intéressent à l’emprise médiatique en France. Ils ont remarqué que bien souvent les journalistes de l’Hexagone ne présentaient pas les faits de manière objective ou au moins neutre, mais les traitaient en partisans politiques. Contre cet incroyable dévoiement, Jean-Yves Le Gallou a lancé le concept de réinformation qui se concrétise, outre la mise en ligne sur le site de Polémia de contributions cinglantes, par le bulletin quotidien de la réinformation sur Radio Courtoisie.

Du courage, Jean-Yves Le Gallou n’en manque pas, car il s’attaque à ces « saints laïques » que sont les journalistes. Issus du même sérail, ceux-ci sont encensés par leurs confrères. Pour preuve, quand l’un d’eux est enlevé, son nom est cité dans chaque édition du journal télévisé. En revanche, le simple quidam ne bénéficie pas du même traitement. On lui accorde une brève évocation contrite une fois par semaine… Et encore!

Ce décryptage pertinent des tares et habitudes d’un système pervers trouve son achèvement (provisoire ?) dans La tyrannie médiatique. Les assassins de l’information. Passé expert en « médiatologie » (à ne pas confondre avec la médiologie chère à Régis Debray), Jean-Yves Le Gallou sort un manuel de référence qui fourmille d’exemples précis et d’anecdotes savoureuses. Maniant une alacrité certaine (de quoi plus normal venant de l’inventeur de la désormais célèbre cérémonie annuelle des Bobards d’Or ?), il narre son entrevue avec deux journalistes militants du Monde. S’il refuse de déjeuner avec eux, il « accepte de prendre un verre avec ces deux sulfureuses personnalités (p. 35) ». À peine arrivé dans une brasserie branchée bobo-chic, il les allume « avec ce mot de bienvenue : “ Je suis ravi de prendre un pot avec des employés de la banque Lazard ”. Abel Mestre se cabre un peu mais ne se démonte pas : “ Matthieu Pigasse [directeur général de Lazard] est au Monde à titre personnel ”. In petto, je salue la fidélité de ce vaillant chien de garde du Système, qui, même pris sur le vif, a le réflexe de ne jamais mordre la main de son maître – fût-il un laquais du Grand Capital (p. 35) ».

De cette discussion et par une observation assidue du « médiocosme », Jean-Yves Le Gallou tire un constat inquiétant qui explique le sous-titre de son essai. L’âge médiatique est une ère tyrannique qui, par l’usage incessant de la novlangue, travestit la réalité et contribue à asservir les institutions et les peuples. L’information a été chassée par la communication, le stade suprême de la propagande. Celle-ci applique les injonctions de son seigneur, l’hyper-classe mondialiste qui vomit tout ce qui comporte peu ou prou un caractère traditionnel et enraciné. Dans ses Commentaires sur la société du spectacle (1988), Guy Debord voyait la convergence fusionnelle des spectaculaires diffus et concentré dans un spectaculaire intégré. Plus prosaïque, Jean-Yves Le Gallou évoque l’amalgame réussi d’anciens adversaires avec « l’alliance des trotskystes de salle de rédaction et de la finance internationale. Sur le fond, les uns et les autres sont d’accord sur l’essentiel : il faut attaquer tout ce qui s’oppose à leur vision partagée d’un monde de plus en plus “ liquide ” – haro sur les frontières, haro sur les traditions, haro sur les cultures, et haro sur ceux qui s’opposent à l’avènement du gigantesque espace de marché libéral – libertaire qu’ils appellent de leurs vœux (p. 36) ». Cette collusion permet l’affirmation d’une puissante entité devant laquelle se plie la classe politicienne. L’auteur aurait pu se référer aux deux excellentes éditions complémentaires de Serge Halimi, Les nouveaux chiens de garde (1997 et 2005). Il y dénonçait déjà les liens incestueux entre les médiats et la politique qui se vérifient par les mariages entre hommes politiques et femmes journalistes. La réponse à cette situation déplorable doit être un refus de toute coopération avec les médiats. Il faut opposer à leurs invitations ou demandes un fin de non-recevoir comme l’ont fait le national-centriste flamand Bert De Wever en Belgique et l’Italien Beppe Grillo.

La confusion de la communication, de la politique et des affaires est possible parce que la presse écrite et les médiats sont en France la propriété de banques et de grands groupes industriels. TF1 est à Bouygues, Libération dépend de la banque Rothschild, Le Figaro appartient à Dassault, Les Échos à Bernard Arnault, Le Monde au trio Pigasse – Niel (Free) – Pierre Bergé, le milliardaire rose de la subversion. La presse quotidienne régionale est tout aussi sujette de la finance et des marchands : « le Crédit agricole contrôle toute la presse nordiste et picarde; le Crédit mutuel est aux manettes des journaux alsaciens, bourguignons et rhônalpins (p. 36) ». On peut même y ajouter La Provence, Nice Matin et Corse Matin achetés par l’honorable Bernard Tapie grâce à la générosité forcée des contribuables français… Par conséquent, du fait de cette inféodation, le journaliste « délivre une information “ orientée ”, partielle, partiale, biaisée (p. 37) ».

Jean-Yves Le Gallou insiste aussi sur le désir impératif du soutier des médiats à faire passer en priorité son point de vue. Il se sert alors de l’instant, de l’image et de l’émotion. À partir de ce triptyque, il scénarise un événement et n’hésite pas à colporter, le cas échéant, des ragots d’ordre privée guère intéressants (l’abjecte peoplisation). Mais cette quête aux ragots a des limites. Jamais la grasse presse n’a révélé au public l’existence de Mazarine, la fille cachée de Mitterrand, qui se logeait sur les deniers publics.

Le godillot folliculaire arrive à manipuler l’opinion soit par la diabolisation, soit par l’angélisation. La première concerne tous les mal-pensants de l’intérieur (Marine Le Pen, Jean-Marie Le Pen, Dieudonné, Alain Soral, les militants solidaristes et identitaires…) et les dirigeants étrangers qui résistent au nouveau désordre mondial (feu Hugo Chavez, Bachar al-Assad, Vladimir Poutine, Alexandre Loukachenko, Kim Jong-eun…). La seconde salue des minorités sociologiques qu’il faut mettre en valeur dans l’édification des masses tel un drogué qui, pour payer ses doses, agresse les vieilles dames et s’offusque qu’une salle parisienne de shoot ne soit toujours pas ouverte du fait des réticences « populistes » du voisinage. Les journalistes sont les nervis de la désinformation et de l’intoxication mentale. Ils s’imaginent en (post)modernes Joseph Rouletabille, en Zorro démasqués des injustices sociétales…

Le président de Polémia n’a d’ailleurs pas tort d’affirmer qu’on dispose des meilleurs journalistes au monde. En mars 2012, lors des tueries de Montauban et de Toulouse, le tueur porte un casque de motard intégral. Cela n’empêche pas les médiats, indéniables Hercule Poirot à la puissance mille, de le dépeindre en Européen blond aux yeux bleus qui se prénommerait même Adolf… Malheureusement pour cette belle construction médiatique, l’assassin est finalement une « chance pour la France » de retour du Pakistan et d’Afghanistan… Dès que son identité fut divulguée, les médiats s’interdirent le moindre amalgame. Il ne fallait pas « stigmatiser » des populations « fragilisées par l’histoire coloniale ».

Dans cette perspective anhistorique, les médiats usent volontiers de l’indulgence. Quand la racaille des banlieues de l’immigration attaquent les manifestations étudiantes contre le C.P.E. en 2006, agressent les lycéens et cassent les boutiques environnantes, les excuses sont vite trouvées parce que ces « jeunes » pâtissent de la misère sociale alors qu’ils sont largement assistés. En revanche, à l’occasion des « Manif pour tous » contre le mariage contre-nature, les centaines de milliers de manifestants qui ne cassent rien sont perçus comme des délinquants et des demeurés. En plus, si en leur sein se trouvent d’ignobles faf, alors on atteint là l’acmé de la manipulation !

Le travail médiatique sur les esprits ne passe pas que par le journal télévisé et les émissions politiques. Il y a l’info-divertissement (les fameux talk shows), les jeux abrutissants, la publicité et la fiction. Pour contrer la montée du Front national à la fin des années 1980, François Mitterrand demanda à Pierre Grimblat de concevoir une série populaire distillant des valeurs « belles et généreuses » de la République : L’Instit. Aujourd’hui, Plus belle la vie célèbre l’homosexualisme et le mirifique « vivre ensemble » dans un quartier imaginaire de Marseille. Il n’est pas non plus anodin que 24 ou 48 h. avant un scrutin, la télévision programme un documentaire, une émission ou un film consacrés aux années 1930 – 1940… Le 11 mai 2013, France 3, une chaîne payée par les Français via le racket légal de la redevance, proposait à 20 h 35 un téléfilm, Le choix d’Adèle : les édifiantes péripéties d’une « professeuse » des écoles face à une nouvelle élève étrangère clandestine « sans papier ». Il s’agit d’inculquer l’idée que les clandestins, délinquants de ce fait, sont chez eux dans la « patrie des droits de l’homme (non français) » !

Les médiats ne forment donc pas un fantomatique quatrième pouvoir; ils constituent le premier, car ils tiennent par l’influence les politiciens et les magistrats. Cette domination ratifiée par aucune consultation étouffe toute disputatio sérieuse nuit à la sérénité du débat intellectuel : « Le système médiatique exclut le débat et la confrontation des idées (p. 182) ». On privilégie la connivence dans le même milieu où pullulent les « faussaires », de B.H.L. – Botule à Caroline Fourest. Parallèlement, le plateau ayant remplacé la réunion publique sous le préau, les politiciens s’affichent en « médiagogues » pour complaire aux médiats. Le personnel politique conformiste veut paraître dans les émissions de radio ou de télé les plus regardés (ou écoutés). Ils sont prêts à satisfaire leurs hôtes en disant ce qu’ils veulent entendre. Ainsi, l’actuel président socialiste allemand du Parlement européen et éventuel président de la Commission européenne en 2014, Martin Schultz, déclare-t-il qu’« en démocratie, ce sont les médias qui contrôlent le pouvoir (p. 195) ». Or les médiats dépendent du fric. Mieux encore, les hommes publics acceptent que leur « image » soit géré par des agences de relations publiques qui aseptisent tout propos tranchant !

Le Système médiatique n’ignore pas sa puissance considérable. Fort de ce constat, son impudence a atteint son sommet au cours de la campagne présidentielle de 2012. Ils « se sont souciés comme d’une guigne des règles de pluralisme (p. 202) » et ont traité les candidats non convenus – les fameux « petits candidats » – avec une rare condescendance. Mécontents d’être obligés de les accueillir, passent dans la presse écrite des tribunes libres et des pétitions qui exigent la fin de la règle de l’égalité entre les candidats. Déjà, dans le passé, cette mesure avait été enfreinte : les « petits candidats » (trotskystes, chasseur, souverainistes…) passaient en plein milieu de la nuit ! Pour 2012, le « coup d’État médiatique » fut flagrant : négation des petits candidats, sous-estimation de Marine Le Pen et de François Bayrou, survalorisation de François Hollande, de Nicolas Sarközy et de Jean-Luc Mélenchon. Les journalistes rêvent d’une couverture des campagnes à l’étatsunienne où seuls les deux candidats officiels du Régime pourraient accéder aux plateaux et aux studios. Sait-on qu’aux présidentielles étatsuniennes de 2012, outre Barack Hussein Obama et Mitt Romney se présentaient le libertarien Gary Earl Johnson, l’écologiste Jill Stein, le socialiste Stewart Alexander et dix autres candidats ? Il va de soi que ces candidats ni démocrates ni républicains furent occultés par les médiats oligarchiques. Dans cette nouvelle configuration post-démocratique, l’électeur « a simplement pour rôle d’apporter une légitimité démocratique à un candidat jugé acceptable par la superclasse mondiale pour représenter ses intérêts en France (p. 25) ». Sont donc truqués le débat et le processus électoraux !

Ce dessein médiatcratique (comme naguère il exista une ambition théocratique de la part de l’Église) n’est nullement neutre puisque plus de 80 % des journalistes ont des opinions de gauche ou d’extrême gauche. Ils devraient s’indigner, se scandaliser, protester contre cette prise d’otage permanente de la population. Ils s’en félicitent plutôt car le petit peuple a tendance, en dépit du bourrage de crâne et des thérapies collectives de rééducation télévisée, à accorder son suffrage aux partis « populistes ». Le milieu médiatique hexagonal préfère contester la décision du Premier ministre national-conservateur Viktor Orban de créer un « Conseil des médiats » censeur. Or le chef du gouvernement hongrois s’inspire du précédent français avec un C.S.A. nommé par le pouvoir politique.

Opposant farouche des lois liberticides, Jean-Yves Le Gallou souhaite la suppression de cet organisme qui muselle la liberté d’expression. Dernièrement, le C.S.A. a condamné un éditorial radiophonique d’Éric Zemmour contre Christiane Taubira, la madone des délinquants, et empêche l’expansion de Radio Courtoisie en ne lui accordant pas de nouvelles fréquences en France alors qu’elle en cède d’autres aux stations commerciales décadentes… Pis, cette instance censoriale accable le président de Radio Courtoisie, Henry de Lesquen, pour avoir cité un passage sulfureux de Jules Ferry (les hiérarques censeurs expriment leur profonde ignorance historique). Est-ce si étonnant ? Non, car cet organisme n’est ni indépendant, ni représentatif. « Épée et bouclier de la pensée unique (p. 332) », le C.S.A. continue à défendre « une vision marchande, technophobe et poussiéreuse de l’audiovisuel (p. 333) » quand il ne cherche pas à imposer la « diversité ». Malgré une dotation annuelle de 40 millions d’euros, il est incapable d’endiguer le raz-de-marée d’Internet. C’est une bonne nouvelle pour l’auteur qui y voit un contre-pouvoir ou un pouvoir alternatif efficace à la condition de savoir s’en servir. Par chance, les nouveaux dissidents européens ont de belles compétences si bien qu’Internet a vu l’éclosion d’une myriade de sites, de blogues et de radios rebelles. Un projet de télévision, Notre Antenne, est même en cours en s’appuyant sur le remarquable succès du journal hebdomadaire francophone de Pro Russia T.V.La Voie de la Russie. Fortifié par tous ces exemples, Jean-Yves Le Gallou envisage un « gramscisme technologique » pertinent et redoutable.

La tyrannie médiatique est un remarquable essai qui dénonce les privilèges inacceptables de ces indic – menteurs – désinformateurs qui coûtent aux honnêtes gens 2,1 milliards sous la forme de diverses aides versées par le Régime ? Par temps de récession économique, il y a là un formidable gisement d’économies à réaliser…

L’ouvrage de Jean-Yves Le Gallou confirme le sentiment patent de défiance du public à l’égard des médiats. Dans son édition du 4 mai 2013, Le Monde présentait un curieux sondage. Réalisé en mai 2012 en France par Opinion Way et payé par l’Open Society du néfaste milliardaire George Soros, ce sondage aborde les « théories du  complot » à partir d’un panel d’environ 2500 personnes. À la question « Qui sont pour vous les groupes qui manœuvrent la France dans les coulisses ? », le pourcentage le plus élevé n’évoque pas « certains groupes religieux », « d’autres pays qui cherchent à nous dominer » ou des « groupes secrets comme les francs-maçons », mais « les grandes chaînes de télévision ou la presse écrite » : 53,9 % pour les électeurs de Marine Le Pen; 49,4 pour ceux de Nicolas Sarközy; 44,3 pour les mélenchonistes; 43,6 chez les abstentionnistes; 43,5 pour les bayrouistes; 37,4 pour les électeurs de François Hollande et 36,7 pour ceux d’Éva Joly. Serait-ce le signe précurseur d’une exaspération envers le Diktat médiatique ? Souhaitons-le!

Georges Feltin-Tracol

http://www.europemaxima.com/

• Jean-Yves Le Gallou, La tyrannie médiatique. Les ennemis de l’information, Via Romana, Versailles, 2013, 379 p., 23 €.

Tribute to Dominique Venner

VennerNotreDame.jpg

Tribute to Dominique Venner

By Guillaume Faye

Ex: http://www.counter-currents.com/

Translated by Greg Johnson

Dominique Venner’s suicide on May 21 at Notre Dame: Marine Le Pen bowed to this gesture of awakening consciousness, which may seem surprising, but it is to her credit. A topless representative of Femen, a group of feminist buffoons, tried to smear his memory the next day, mimicking his suicide in the choir of Notre Dame. On her flat chest was painted: “May Fascism rest in Hell.” It is the second time that these naked groupies entered the cathedral with impunity, even though there is security screening at the entrance. AFP journalists were notified in advance to cover this “happening” and are therefore probably complicit.

The Leftist media and politicians (especially the pathetic Harlem Désir) together accused Venner, post mortem, of incitement to violence, of provocation. Spitting toads. Clearly Venner’s Roman gesture, as tragic as history itself, scared these people, who spend their whole lives crawling.

Venner has given his death as an example, not from despair but from hope: the symbolic sacrifice encourages our youth, in the face of the ongoing foundering of European civilization in its bloodlines and its values, to resist and fight at the cost of death, which is the price of war. A war that has begun. Venner wanted us to understand that victory can be achieved in the history of peoples if the fighters are ready to die for their cause. It is for the future generations of resistant and fighting Europeans that Dominique Venner gave his life. He was an “awakener of the people,” in the words of his friend Jean Mabire.

* * *

And he killed himself, though he was not a Christian in the ordinary sense, on the central altar of Notre Dame de Paris, that is to say, the heart of one of the busiest sacred and historical places of all Europe. (Europe: Venner’s real, authentic homeland, not the marshmallow sham of the current European Union.) Notre Dame, a place of memory much richer than, for example, the Tomb of the Unknown Soldier under the Arc de Triomphe. He wanted to give his sacrifice a special meaning, like the old Roman traditions in which the life of a man, to the end, is devoted to the country he loves and must serve. Like Cato, Venner never compromised on principles. Nor on matters of necessary style—of comportment, writing, and ideas—which have nothing to do with posturing, looks, and pedantry. His sobriety displayed, in essence, the power of his lesson. A distant master, which was not unrelated to the Stoic tradition, a rebel with heart and courage not vanity and imposture, a complete man of action and reflection, he never deviated from his path. One day he told me that you should never waste time criticizing traitors, cowards, self-interested bellwethers; nor, of course, should you forgive them; just ignore them and press on. The silence of contempt.

* * *

This is the Dominique Venner who, in 1970, brought me into the Resistance, which I have never denied or left since. He was my recruiting sergeant. His voluntary death — echoing Mishima’s more than Montherlant’s – is a founding act. And it filled me with a joyful sadness, like a flash of lightning. A warrior does not die in bed. The sacrificial death of this man of honor demands that we honor his memory and his work, not to mourn but to fight. But fight for what?

Not just for resistance, but for reconquest. The counter-offensive, in other words. After one of my essays in which I developed this idea, Venner sent me letter of approval in his elegant handwriting. His sacrifice will not be vain or ridiculous. The voluntary death of Dominique Venner is a call to victory.

Source: http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2013/06/24/g-faye-hommage-a-dominique-venner.html [2]

 


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2013/06/tribute-to-dominique-venner/

URLs in this post:

[1] Image: http://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2013/06/dominique-venner-crop.jpg

[2] http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2013/06/24/g-faye-hommage-a-dominique-venner.html: http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2013/06/24/g-faye-hommage-a-dominique-venner.html

mercredi, 26 juin 2013

Die ethnische Frage als Identitätsfrage

tomsun.jpg

Die ethnische Frage als Identitätsfrage

Unterschiede in den USA und Europa

http://www.hier-und-jetzt-magazin.de/?p=306

Jahrgang 2013

von Tomislav Sunic 

Eine Klärung der Begriffe ist immer notwendig wenn man sich mit den modischen Worten wie „Identität“ und „ethnische Gruppe“ befasst. Der Identitätsbegriff ist ein uraltes Thema, obgleich das Wort ziemlich neu und Ambivalenzen aufweist. Vor einhundert Jahren wurde das Wort „Identität“ in der Gerichtsmedizin benutzt, aber natürlich nicht zur Beschreibung nationaler Identitäten. Im Gegensatz zu dem alten Begriff ist das heutige Wort „Identität“ wenig brauchbar für tiefere gesellschaftliche Analysen, da dieses Wort mehrdeutig ist und auch falsche Bedeutungen einschließen kann. Heute kann ein Bürger in der Bundesrepublik Deutschland mehrere und verschiedene Identitäten zur Schau stellen, die sich gegenseitig ergänzen, aber auch ausschließen: Er kann sich als guter Europäer bezeichnen, obgleich er nordafrikanischer oder türkischer Herkunft ist; zudem kann er ein guter Passdeutscher sein und auch dazu mehrere andere professionelle Identitäten aufweisen. Die Frage ist nun, welche seine grundlegende Identität und welche seine zweitrangige Identität ist. Was kommt an erster Stelle?: Seine Rassezugehörigkeit, sein Volksbewusstsein oder seine Staatszugehörigkeit? In seinem Buch über Identität schreibt Alain de Benoist über die konflikthafte Natur der ethnischen und nationalen Identitäten und fügt hinzu: „Der Glauben, dass die Identität besser erhalten sein kann ohne diese Konfrontation ist Unsinn; im Gegenteil ist es die Konfrontation, die die Identität ermöglicht“. (1) Das heißt, dass jede Identität in zweifacher Weise erscheint; sie setzt das Gleiche einer Gruppe voraus sowie die Abgrenzung des Anderen. Wir identifizieren uns am besten mit uns selbst und mit unserer Gruppe in dem Maße, in dem wir uns von anderen entsprechend unterscheiden.

Europas Urfrage von Homer bis Goethes Faust

Oswald Spengler, der sich auch mit dem Begriff der Identität befasst hat, aber der das Wort „Identität“ in seinem Hauptwerk, Der Untergang des Abendlandes nicht benutzt, schreibt über die „zweite Religiosität“ der Leute in der  Moderne, die anstelle der alten eingeborenen Identitäten jetzt neue pseudo-wissenschaftliche “Götzen“ verehren(2). Weiterhin schreibt er: “Dem entspricht in der heutigen europäisch-amerikanischen Welt der okkultistische und theosophischer Schwindel, die amerikanische Christian Science, der verlogene Salonbuddhismus, das religiöse Kunstgewerbe“ (3).  Solchen „zweiten Religiositäten“ beziehungsweise Ersatzidentitäten begegnet man heute überall im multikulturellen Westen in den Debatten der etablierten Akademiker. Aber auch viele sogenannte „Rechtsradikale“ und nationalgesinnte Leute in Amerika und Europa stellen sich oft ihre neue Identität als eine Art Spaß in einem heiteren Klan vor. Es gibt eine Menge von  „Hollywoodnazis“ in den USA, deren Identität aus der Nachahmung verzerrter historischer Sinnbilder aus dem Dritten Reich besteht. Die Identität solcher Leute liegt völlig anderswo als bei einem traditionellen Mann oder einer solchen Frau in Deutschland oder in Kroatien, die ihre Identität anders begreifen. Allerdings, aus philosophischer Sicht gesehen, hat man sich im Abendland mit dem Identitätsverlust schon immer befasst, obschon dieser Begriff in unterschiedliche Worte eingepackt ist. Von Homer bis Goethes Faust haben sich unsere Ahnen über den Sinn ihres Daseins Gedanken gemacht.  

Es stellt sich ein zusätzliches Problem mit der Wahl der Worte. Viel einfacher wäre es, würde man „völkisches Bewusstsein“ statt des Begriffes  „ethnische Identität“ verwenden. Allerdings ist es – gerade in der Bundesrepublik Deutschland – ja bekannt, welchen semantischen Verzerrungen und welchem politischem Druck die schönen deutschen Worte „Volk“ oder “Volksbewusstsein“ ausgesetzt sind. Auch das Modewort „ethnisch“ entstammt dem Vokabular der amerikanischen Geisteswissenschaften und hat sich nach dem Zweiten Weltkrieg in der Tagespolitik, aber auch im heutigen Hochschulwesen in Europa und den USA eingenistet. An den amerikanischen Universitäten gibt es beispielsweise ein Studienfach mit dem Namen Ethnic Studies ( “Ethnische Studien“) wobei die Studenten nicht etwa die verschiedenen ethnischen Gruppen Europas untersuchen sollen, sondern sich  ausschließlich mit den nichteuropäischen Völkern befassen.  

Vor dem Zweiten Weltkrieg  benutzte man in Europa und Amerika in den Studien über die verschiedenen Völker der Erde selten das Wort „ethnisch“. Stattdessen verwendeten damals Politiker und Akademiker Ausdrücke wie  „Volk“,  „Rasse“ und auch „Rassenkunde“. Das Wort „Rasse“ war zu dieser Zeit ein neutrales Paradigma in anthropologischen und medizinischen Betrachtungen unterschiedlicher nichteuropäischer Völker. Erst seit dem Zweiten Weltkrieg unterliegt das Wort „Rasse“ schweren ideologischen, polemischen, mitunter auch juristischen Auseinandersetzungen und wird allmählich aus dem Vokabular ausgestrichen.  

Wenn man dementsprechend heute die Wörter „Rasse“ oder „rassische Identität“ - auch im neutralen Sinne -  laut in der Öffentlichkeit ausspricht, ist die Hölle los, da dieses Wort, ebenso wie das Adjektiv „rassisch“ eine kriminalisierende Bedeutung empfangen habe, die nur benutzt werden dürfe, wenn man über „Rassenkrawalle“ redet oder wenn ein Weißer angeblich einen Nichtweißen beleidigt hat. Sofort wird dieser Weiße als “Rassist“ abgestempelt. Nun gibt es aber eine Inkonsequenz in dieser neuen Sprachregelung. Nach der liberalen Wertauffassung gibt es keine rassischen, sondern nur ethnische und kulturelle Identitäten. Wenn diese Argumentation stimmen und der empirischen Wahrheit entsprechen würde, dann sollte es logischerweise auch keine Rassisten geben. Nach den angeblich wissenschaftlichen Ergebnissen von etablierten Akademikern habe es nie rassisch geprägte Identitäten gegeben, da es außer einer „Menschenrasse“ (human race)  keine anderen Rassen gebe. Moderne Systemtheoretiker bedürfen jedoch des Feindbildes der sogenannten weißen Rassisten oder der „Nazis“, um ihre Theorien über das angebliche Nichtbestehen der Rassen zu legitimieren. 

Amerikas Identität; explizite und implizite Weiße und Nichtweiße

Über die Identität Amerikas, über das Amerikanertum, den Amerikanismus oder den Anti-Amerikanismus gibt es in Deutschland und Frankreich eine Menge Bücher. Doch was heißt eigentlich amerikanische Identität? Es gibt keine! Professor Kevin MacDonald hat die  Worte „explizite und implizite Identitäten“ in die Soziobiologie eingeführt, wobei sich explizite oder bekennende weiße Amerikaner, im Gegenteil zu impliziten weißen Amerikanern, ihrer rassischen Zugehörigkeit bewusst sind und ihre Identität in diesem Sinne auch behaupten: MacDonald schreibt: „Dennoch haben noch immer die ethnozentrischen Tendenzen einen Einfluss auf das Verhalten der weißen Menschen. Trotz der aktuellen kulturellen Programmierung verschmelzen sich allmählich weiße Menschen im multikulturellen Amerika in den impliziten weißen Gemeinschaften, das heißt, in den Gemeinden, die ihren Ethnozentrismus abspiegeln, aber die ihren Namen nicht sagen dürfen. Sie können nicht explizit sagen, dass sie ein Ausdruck des weißen Ethnozentrismus sind. Diese impliziten weißen Gemeinden sind unzureichend für eine ethnische Abwehr, aber, (..) die Fortschritte in der Verteidigung ethnischer Interessen der Weißen werden nur mit expliziter Behauptungen ihrer ethnischen Identität und Interesses stattfinden. Eine Vielzahl von Hindernissen bezüglich der ethnischen Abwehr wird erörtert mit besonderer Aufmerksamkeit für das Verständnis der psychologischen Mechanismen, die der weißen Schuld zugrunde liegen“.(4)

Diese selbstbekennenden weißen Nationalisten in Amerika werden oft von den Systemmedien mit abschätzigen Worten wie White Supremacists (etwa: Befürworter der Vorherrschaft der weißen Rasse) bezeichnet.

Die politische Theologie des Amerikanismus

Man kann nicht auf alle Einzelheiten des Amerikanismus eingehen, sondern sollte sich strikt auf die Identität der weißen Amerikaner beschränken(5). Allgemein könnte man sagen, besonders was die amerikanische Identität in der Außenpolitik betrifft, dass sie die Abbildung einer politischen Theologie ist, die sich in einem besonderen politischen Auserwähltetsgedanken manifestiert. Seit zweihundert Jahren verwenden die amerikanischen Systempolitiker, aber auch weite Kreise der amerikanischen Bürger, die politisch-theologischen Begriffe, die dem Alten Testament entnommen sind.  Dementsprechend verstehen sich viele Amerikaner als Nachfolger der alten Hebräer und übernehmen dabei die Rolle der Gottesboten einer universalistischen Botschaft der Weltverbesserung. Es ist kein politischer Zufall, dass Amerika ein unbestreitbarer Freund Israels ist und aus zivilreligiösen Gründen auch sein muss. In dieser altbiblischen schwarz-weißen Weltbetrachtung, wenn heute auch in säkularer Weise ausgedrückt, waren vor 150 Jahren die sezessionistischen Südstaaten das Sinnbild des Bösen; später, Anfang des 20. Jahrhunderts, wurde das Sinnbild des Bösen der böse Deutsche, bzw. „der Nazi“; dann, während des Kalten Krieges, war der Kommunismus das Symbol des Bösen. Da die amerikanischen Systempolitiker ihrem Selbstverständnis nach immer die Gutmenschen sein sollen, haben sie bei ihren diplomatischen Handlungen und ihren Kriegshandlungen nie ein schlechtes Gewissen, sei es bei der Bombardierung von Dresden oder jener von Bagdad. Wenn ein Land wie Amerika seine Identität aus dem jüdisch-biblischen Auserwähltheitsgedanken bildet, muss er auch glauben, eine moralische Pflicht zu haben, seine Feinde nicht als sporadische und gleichartige Gegner bekämpfen zu müssen, sondern sie als die Verkörperung sehr gefährlicher Tiere zu betrachten. Demzufolge soll man gefährliche Tiere entweder liquidieren oder umerziehen oder beides.

Heute gibt es keine bösen Kommunisten, Konföderierten oder Faschisten mehr. Heute werden die bösen Islamisten erfunden, auch da wo es keine gibt. Auch für viele weißnationalistische Gruppen und Gruppierungen in Amerika und in Europa ist die Kritik an diesem neuen Sinnbild des Bösen, beziehungsweise an den Muslimen von großem Nutzen. Es gibt auch einen psychologischen Grund dafür: Als negative Identitätsbestimmung ist heute der Antiislamismus in Amerika, ähnlich wie der Antifaschismus in Deutschland, eine risikolose und gesetzlich erlaubte negative Ersatzidentität, die auch von amerikanischen Regierungskreisen und von manchen jüdischen, neokonservativen Kreisen toleriert und gefördert wird. Übrigens dient der heutige Antiislamismus als schöne Maske für viele weiße Nationalisten, um ihre eigene Identität zu tarnen. Da es gesetzlich und beruflich schädlich sein kann, nicht-weiße Migranten oder gar die Juden in Europa und Amerika zu kritisieren, verstecken viele weiße Amerikaner ihre Kritik an der offiziellen Multikultipolitik ihres Landes hinter virulenter Kritik an Muslimen. Manche bekannten europäische Nationalisten gehen noch einen Schritt weiter; sie benutzen eine starke antiislamische Rhetorik, vermischt mit einer obligatorischen Anbiederungspolitik an die Juden, gepaart mit einer Sühnereise nach Israel, wie das der Fall war mit manchen Politikern des Vlaams Belang und der FPÖ, um sich damit den Freifahrtschein für ihre Anti-Moslem – und Multikulturalismuskritik einhandeln zu können.

Die amerikanische Staatsidee – ein Konstrukt       

Freilich gilt diese vereinfachte antiislamische negative Identität nicht für alle weißen amerikanischen Nationalisten. Es wäre falsch zu behaupten, alle weißen und rassenbewussten Amerikaner seien oberflächliche Rassisten ohne jegliches Kulturbewusstsein. Die europäischstämmigen weißen Amerikaner haben viele Vorteile in der Selbstwahrnehmung ihrer Identität -  Vorteile die man so bei den Nationalisten kleiner osteuropäischen Staaten kaum findet. 

Historisch gesehen hängt die Staatsidentität Amerikas an einem Staatsgefühl, das sich anders manifestiert als in den Staaten Europas. Die Gründung Amerika war ein Fall des politischen Konstruktivismus, wo die Staatsbildungsidee immer der Volksbildungsidee voranging. Übrigens gibt es in englischer Sprache kein entsprechendes Wort für das deutsche Wort „Volk“ oder „völkisch“. Daher besteht seit langem bei vielen weißen Amerikanern auch die legitime Furcht, dass ihr Staat ein volkloser „proposition state“ (etwa: Staatskonstrukt) geworden ist. Jedes Staatskonstrukt ist, im Gegensatz zum organischen Staat, anfälliger für den Zuzug anderer Rassen und Kulturen, was teilweise das mangelnde Gemeinschaftsgefühl der weißen Amerikaner erklärt. In diesem Sinne kann man sagen, dass der vielgepriesene amerikanische Verfassungspatriotismus eine „dritte Religiosität“, oder genauer gesagt, eine politische Theologie aus der Aufklärungsepoche geworden ist. Auch der sogenannte Verfassungspatriotismus in der BRD ist nur eine magere Importkopie des amerikanischen Verfassungspatriotismus, aber mit einem wichtigen historischen Unterschied: Amerika wurde von den weißen Aufklärungspolitikern gegründet, deren implizite Rassenzugehörigkeit stärker als in Europa hervortrat und die sich gesetzlich bis in die sechziger Jahren des 20. Jahrhunderts behaupten konnte.

Das Staatsbewusstsein in Amerika hat wenig gemeinsam mit dem traditionellen volksgebundenen und kulturgebunden Staatsbewusstsein in Mitteleuropa. Aus diesem Grund spielt der Faktor der Rasse bei vielen weißen Amerikanern eine stärkere identitätsstiftende Rolle als in Europa. Jedoch: Trotz ihrer Unterschiede in ihrem jeweiligen Selbstverständnis, sind die weißen Europäer zusammen mit weißen Amerikanern mehr und mehr über das bewusst, was sie heute zusammen bindet und auch im Ernstfall in der Zukunft zusammenhalten kann. Es ist ihr genetisches, oder genauer gesagt, ihr gemeinsames rassisches Erbe.

Der Ausdruck „europäische Identität“ ist auch widersinnig. So wie es Unterschiede zwischen weißen Amerikaner und weißen Europäern hinsichtlich ihrer Staats- und Volksidentität gibt, gibt es auch verschiedene nationale Identitäten bei den Europäern selbst. Ein Flame ist kein Wallone, und ein Serbe will nicht ein Kroate sein. Fraglich ist, ob es irgendwann eine allgemeine europäische Identität geben wird, von der manche Nationalisten in Europa schwärmen. Theoretisch schon, oder vielleicht aus der amerikanischen Sicht betrachtet. In Wahrheit gibt es jedoch gar keine europäische Identität und es hat sie nie gegeben, sieht man einmal vom Gerede vieler europäischer Nationalisten über eine gemeinsame Reichsidee oder eine kontinentale euroasiatische Idee ab. Die meisten von uns identifizieren sich, abgesehen von unserer gemeinsamen europäischen Ortung, zuerst mit ihrer näheren Gemeinschaft und Sippe und nicht mit weit entfernten Völkern Europas. Auch ein europäischer weißer Mann, beziehungsweise ein deutscher “Antifa“, der seine Sippe oder sein Volk unbedingt verlassen will, und der sich nach einer supranationalen rassenlosen, volkslosen Identität sehnt, drückt seinen Hass gegen seine Sippe oder sein deutsches Volk zuerst in der Art, Weise und der Sprache des Volkes aus, aus dem er stammt und aus dem er aussteigen will.

Osteuropa als Hort innerethnischer Konflikte

 Im Gegensatz zu multikulturellem oder, genauer gesagt multirassischem Westeuropa sind die Völker Ost- und Mitteleuropas rassisch sehr homogen, aber ethnisch sehr heterogen. Ihren heutigen „rassenreinen“ Zustand haben sie dem ökonomisch bescheidenen und vor über zwei Jahrzehnten untergegangenen Kommunismus zu verdanken, der niemals ein Anziehungspunkt für nichteuropäische Zuwanderer war. Hier kann man jetzt natürlich das Wort „ethnisch“ benutzen, da es falsch ist, über verschiedene Rassen in Ost und Mitteleuropäer zu reden. Man sollte den Blick jedoch auf die kulturellen und religiösen Unterschiede der osteuropäischen Identitäten richten und den inter-ethnischen und inter-europäischen Hass als Quelle der neuen Konflikte in dieser Region nicht unterschätzen. Sicher, im Hinblick auf ihre  „europäische Identität“ sind alle Osteuropäer „europäische“ als Westeuropäer. Gefühle der historischen Schuld oder Selbsthasses, denen man beispielweise in der BRD begegnet, sind bei den Bürgern Osteuropas nahezu unbekannt. Der Nationalstolz ist relativ stark ausgeprägt, und er bestimmt einen großen Teil des Identitätsbewusstseins aller Osteuropäer. Die einfachen Leute in Kroatien oder Ungarn beispielweise brauchen keine akademischen Abhandlungen über das Multikulti-System zu lesen oder über die Rassenverschiedenheiten zu debattieren, um sich ihrer selbst bewusst zu sein. Die meisten wissen, dass sie Weiße, Kroaten und auch gute Katholiken sind. Dasselbe gilt für Polen oder Ungarn. Es gibt zwei Gründe für ihr explizites Volks- und Rassenbekenntnis: Einerseits ist es die logische Folge gewaltsam-erzwungener Verleugnung ihrer völkischen Identität durch das ehemalige kommunistische System, anderseits ist ihr  Volkstum durch die Tatsache begründet, dass es derzeit kaum „andersartige“ und rassenfremde Bewohner in ihren Ländern gibt. Deswegen brauchen die Osteuropäer und besonders ihre nationalistischen Parteien ihre rassische und völkische Identität nicht explizit zu thematisieren oder explizit zu bejahen, wie das der Fall bei den nationalistischen Parteien in Westeuropa oder Amerika ist.

 
Dagegen sind in Osteuropa die interethnischen Ressentiments sehr ausgeprägt. Es gibt einige Beispiele für eine solche negative Identität der Osteuropäer, die aus der Sicht eines amerikanischen weißen Nationalisten, aber auch aus der Sicht eines heutigen Westeuropäers, schwer zu begreifen sind: So ist die nationale Identität eines polnischen Nationalisten, der sonst bei allen Themen mit seinem Kollegen aus Deutschland übereinstimmen kann, wie z.B. bei der Globalismus-Kritik oder dem Antikommunismus oder Antikapitalismus, oft in seinem Antideutschtum verankert.

Angesichts ihrer deutschen Nachbarn tragen die tschechischen Nationalisten auch ein schwerwiegendes Erbe, über dessen historische Tragweite sie ungern mit ihren deutschen Kollegen reden, nämlich über die Vertreibung der drei Millionen Deutschen nach dem Zweiten Weltkrieg. Trotz der derzeitigen Ruhe zwischen Serben und Kroaten haben diese beiden benachbarten und sehr ähnlichen Völker, zwei völlig verschiedene historische Erzählungen und zwei völlig verschiedene und sich gegenseitig feindlich gegenüberstehenden Opferlehren. Kurz gesagt, die Serben und Kroaten weisen trotz ihrer erstaunlichen Ähnlichkeit zwei radikal und sich gegenseitig ausschließende Identitäten auf.  Für einen kroatischen Nationalisten ist es trotz seines Antiliberalismus und Antikommunismus schwer, „ein guter Kroate“ zu sein, ohne sich zuerst als „guten Anti-Serben“ zu beschreiben. (6)

 

Solcher interethnische Hass spielt heute in West-Europa eine geringere Rolle als früher, was paradoxerweise dem ständigen Zuzug von Nichteuropäern zu verdanken ist. Die negativen Feindbilder der andersartigen Migranten veranlassen viele westeuropäische Nationalisten, sich nicht mehr als Opfer der Nationalmythen ihrer Nachbarn zu sehen, oder sich über ihren eigenen ausschließenden Nationalmythos und ihre Opferlehre zu definieren. Dazu kommt die Frage: Wem dient es heute, sich als Schwede, Deutscher, Flame, oder Amerikaner zu definieren oder von einem Großdeutschland oder Großschweden zu träumen, wenn man bedenkt, dass mehr als 10 oder 20  Prozent amerikanischer, französischer, belgischer oder deutscher Bürger nichteuropäischer und nichtweißer Abstammung sind?

Negative Identitäten und Zufallsidentitäten  

Darüber hinaus gibt es auch die Frage der negativen Identität, die man letztendlich nur im Ernstfall entdeckt. Man könnte hier Carl Schmitt paraphrasieren, nämlich dass man über seine Souveränität nur im Ernstfall entscheidet,  beziehungsweise seine Identität nur in Ernstfall wahrnimmt (7).  Wenn sich eine große Krise anbahnt, weiß jeder von uns, ob er ein “impliziter“ oder “expliziter““ Deutscher oder Kroate ist, welcher Gruppe er angehört und wem er seine Treue von nun an schwören soll. Sollte er diese ungeschriebenen biologischen Regeln seiner Gruppenidentität vergessen, wird ihn der „Andersartige“ im Ernstfall, wie zum Beispiel während  einer interrassischen Schlägerei in Neukölln, oder Cleveland daran erinnern, welcher Sippe und welcher Ethnie, beziehungsweise welcher Identität er angehört. Dann vollzieht sich die Identitätsbildung im Schnelldurchgang! Hier sind das Phänomen der Plötzlichkeit und das Phänomen des Zufalls zu erwähnen, aber auch das Phänomen der „Berufsnationalisten“, die  schnell entdecken, wohin sie gehören, wenn ihr Leben oder ihre Karriere direkt physischer Gefahr ausgesetzt ist. Es gibt eine Menge dieser  „Spätnationalisten“ in Amerika und Europa, die stolz prahlen, wie sie „ihr völkisches und rassisches Erwachen vor kurzem erlebt haben.“ In meisten Fällen sind es die Leute, die sich früher als apolitisch bezeichneten, aber deren zerstörte Karriere und ihre Opferrolle im Multikulti-System und dessen sogenannter  „positive Diskriminierung“, dazu geführt haben,  dass aus ihnen explizite Nationalisten wurden.

Solchen reaktiven Zufallsidentitäten begegnete man bei vielen kroatischen Politikern aus dem Jahre 1991, die ihre nationale Identität nur nach dem kommunistischen und großserbischen militärischen Überfall entdeckten hatten. Viele waren vor 1991 anti-kroatisch, kommunistisch und jugoslawisch eingestellt. Es war Ende 1991 ein erstaunliches Schauspiel, wie viele Altkommunisten im zerfallenden Jugoslawien, in Rekordzeiten zu überzeugten kroatischen beziehungsweise serbischen Musternationalisten konvertierten. Man kann nicht ausschließen, dass mit der bevorstehenden ökonomischen Großkrise mehr um mehr a-nationale Deutsche und Franzosen sich ihren nationalen Identitäten zuwenden werden. Auch der Opportunismus ist eine geistige Antwort auf den Ernstfall.     

In Bezug auf die negativen oder reaktiven Identitäten kann man hier eine Parallele zum christlichen Antisemitismus ziehen, der auch eine Form kollektiver Neurose ist. Millionen von Christen hassen das Anderssein der Juden, beten jedoch gleichzeitig zum jüdischen Gott und widmen sich den biblischen Legenden. Christliche Antisemiten, so kann man es ausdrücken, hatten sich den jüdischen Eigengott Jahwe angeeignet und gleichzeitig diesen jüdischen Gott in einen universellen antisemitischen Gott verwandelt(8).

 Verderbliche und vererbliche Identitäten

Kleinnationalismen haben in Europa, historisch gesehen, als Träger der Identitäten bis jetzt eine negative Rolle gespielt. In diesem Sinne haben die weißen Amerikaner, trotz ihres mangelnden Staats- und Volksbewusstsein einen Vorteil gegenüber den Europäern; sie haben Sippenkriege untereinander vermeiden können. Die traditionellen Methoden der kollektiven Identitätsfindung in Europa, wie romantisch und poetisch sie sein mögen, sind nicht mehr für ein globales kapitalistisches System geignet, das alle europäischen, alle weißen Völker und alle Staaten zersetzt. Das traditionelle Beharren auf die Zugehörigkeit nur zum eigenen Stamm, oder eigenen Staat auf Kosten des benachbarten europäischen Staates und Stammes erwies sich als selbstzerstörend für alle weißen Europäer. Die nichteuropäischen Migranten nutzen solche Zwiste zwischen europäischen Völkern genauso zu ihren Gunsten aus wie raumfremde Mächte. Tatsächlich legitimieren solche exklusiven europäischen Nationalismen die neomarxistischen und liberalen Experimente mit der Ideologie der Masseneinwanderung und Multikulturalismus. Die Altnationalismen mit ihrer Verbindung zum Nationalstaat sind im Hinblick auf das veränderte ethnische Bild des heutigen Europas anachronistisch geworden. Ironischerweise bietet sich mit dem ständigen Zuzug nichteuropäischer Menschen nach Europa die Möglichkeit, die interethnischen und zwischeneuropäischen Kriege in Europa zu vermeiden. Um ihre neue Identität am besten zu bewahren, müssen die weißen Europäer und Amerikaner versuchen, sie durch ihre gemeinsame Kultur und ihr gemeinsames ethnisches Bewusstsein zu sichern. Das Wort „Rasse“ als Identitätsfaktor wird heutzutage kriminalisiert. Nach der Auffassung der liberalen Systemtheoretiker soll nur das Milieu über die Identität eines Menschen entscheiden und nicht seine Gene -  nach dieser Auffassung „ ist einer was er isst“. Hier können jedoch die amerikanischen Soziobiologen behilflich sein, wenn sie auf den wichtigen Teil der Vererbung in unserem Selbstbewusstsein hinweisen. In diesem Sinne soll auch der Begriff der Rasse neu bewertet werden. Aber Rasse ist eben nicht nur etwas Biologisches - es ist auch eine geistige Gestalt. Als metaphysische Unterlage des Rassenbegriffes kann nur ein starkes und gemeinsames Kulturbewusstsein helfen. In Julius Evolas traditionalem Rassenverständnis folgt die Körperlichkeit immer dem Geistigen:

„Der Irrtum gewisser Rassenfanatiker, die meinen, die Wiederherstellung einer Rasse in ihrer ethnischen Einheit bedeute ipso facto die Wiedergeburt eines Volkes, liegt gerade darin; sie betrachten  den Menschen, wie man „reinrassige“ Pferde oder Katzen oder Hunde betrachten könnte. Die Bewahrung oder Wiederherstellung  der Rassereinheit im engeren Sinn kann bei einem Tiere alles sein, nicht aber beim Mensch“. (9)

 Die gemeinsame Herkunft  der weißen Amerikaner und Europäer macht zum großen Teil ihre unveränderte Identität aus. Man kann alles tauschen, alles verändern, auch seine Ideologie, Sprache, Theologie, und auch seinen geographischen Aufenthalt wechseln, zusammen mit allen seinen Ausweisen und Papieren, aber ein Mensch  kann sein genetisches Erbe nicht ändern. Nun aber daraus zu folgen, die Rasse als einziges Identitätsmerkmal zu betrachten, ist, wie Evola schrieb, eine Form des biologischen Determinismus und kann irreführend sein. 

Dies ist der Fall bei vielen weißen Nationalisten in Amerika, die sich nur auf die anthropologische Seite ihres Körpers fokussieren und damit den „Rassengeist“ vernachlässigen. Hier kann man einen andersdenkenden Wissenschaftler wie Friedrich Hertz zitieren. Hertz war Sozialdemokrat, Freimauer und später Exildeutscher. Er schrieb in seinem gut fundiertem Buch Rasse und Kultur, das eine kritischer Auseinandersetzung mit Huston Chamberlains Rassentheorien war und in dem er auch viele altrömische und altgriechische Quellen zitiert, so beispielweise:   „Houston Chamberlain vergisst dabei ganz, dass gerade die größten Scheusale, ein Tiberius, Caligula, Nero, Domitian u. a. — mit absoluter Sicherheit als reinrassige Römer angesehen werden“.(10) Und weiter schreibt Hertz: “Gerade der scheußliche Heliogabal zeigt ein schönes, trotzig blickendes Römerhaupt   — nebenbei eine harte Nuss für die von Chamberlain mit so großer Phantasie und Begeisterung betriebene Physiognomie.“

Wider den biologischen Determinismus

Eine Frage an uns alle: Was wäre besser für die multikulturelle BRD oder die USA oder für ganz Europa in der nahen Zukunft: ein neuer Caracalla (das war ein römischer Kaiser nordafrikanisches Abstammung) als Staatsoberhaupt, oder ein neuer Heliogabal, der arische Gesichtszüge hatte, aber dessen kurzes Leber eine Parade der Päderastie und des Transvestismus war?  Wie sollen die weißen Europäer und Amerikaner sich entscheiden zwischen zwei Übeln? Ein mögliches verkommenes weiß-liberales Europa kann nicht die Antwort auf das dekadente Multikulti-System sein. Demzufolge sollte die Identität der weißen Europäer und Amerikaner  in einer breiteren rassenseelischen Art und Weise verinnerlicht und gestaltet werden. „Nicht nur Zucht und Auslese gehören zur Rasse,“ schrieb der deutsche Pädagoge Ernst Krieck „ sondern auch Form, Stil, Haltung in persönlicher und völkischer Lebensführung, darin sich die rassischen Werte kundgeben“ (10).  Ferner schreibt Ludwig Clauss in seinem Buch Rasse und Charakter:

“ Denn Rasse ist nicht wie noch heute in Laienkreisen vielfach geglaubt wird, ein Klumpen von vererbbaren Eigenschaften ( z.B. Begabungen: musikalische Begabung, Organisationstalent, Intelligenz, usw. sondern ein vererbbares Gestaltgesetz, dass sich in allen Eigenschaften, welche immer der einzelne haben mag, auswirkt und ihnen Stil verleiht. Nicht am Haben bestimmter Eigenschaften erkennt man die Rasse eines Menschen, sondern an dem Stile, in dem er diese Eigenschaften gebraucht“. (11)     

Die Überbetonung des physisch-biologischen Elements als Identitätsmerkmal, wie man das oft in manchen weißen nationalistischen Kreisen findet, ist eine Sackgasse. Sind wir nicht vielen gutaussehenden Weißen in Europa und Amerika begegnet, die die klassischen Fälle geistigen und seelischen Abschaums darstellen? Unser genetisches Erbe ist der Hauptteil unserer Identität insoweit es eine gute geistige Richtung hält. Schöne weiße Körper stehen keinesfalls für einen guten Charakter. Nur der Rassengeist kann der Identität eines Volkes oder eines Mannes die endgültige Ausweiskarte verschaffen.  

Fussnoten:  

1. Alain de Benoist, Nous et les autres (Paris: éd. Krisis, 2006) S. 75.

2. Oswald Spengler, Der Untergang des Abendlandes, Band 2 (München: DTV, 1976) S. 941.

3. Ebenda, S. 941. 

4. Kevin MacDonald, „ Psychology and White Ethnocentrism“,  The Occidental Quarterly, 6(4), Winter, 2006-07, 7-46.  Kevin MacDonald. Effortful Control, Explicit Processing and the Regulation of Human Evolved Predispositions. „ Psychological Review, (2008),  115(4), 1012–1031.

5. T Sunic, Homo americanus; Child of the  Postmodern Age, mit einem Vorwort von Kevin MacDonald (BookSurge, 2007). 

6. T. Sunic, La Croatie ; un pays par défaut ? (Avatar, 2010)

7. Carl Schmitt Politische Theologie (1922), (2. Auflage München und Leipzig:Duncker & Humblot 1934) S.11.

8. Alain de Benoist, Comment peut- on être païen ? (A. Michel, 1981) S. 161-178, passim.

9. Julius Evola, Heidnischer Imperialismus ( Deutsch von Frierdich Bauer) ( Armanen Velrag, 1933)., S. 52, 53.

10. Friedrich Hertz, Rasse und Kultur, Alfred Kröner Verlag, Leipzig, 1915, S. 259.

11.  Ebenda, S 256

12. E. Krieck, National-politische Erziehung (Leipzig: Armanen Verlag, 1936), S. 26.

 13. Ludwig F. Clauss, Rasse und Charakter, (Verlag Moritz Diesterweg, 1942) S. 80.

Paris: hommage à D. Venner

mardi, 25 juin 2013

G. Faye: Hommage à Dominique Venner

Suicide de Dominique Venner, le 21 mai à Notre-Dame. Marine Le Pen s’est inclinée devant son geste de réveil des consciences, ce qui peut paraître étonnant, mais tout à son honneur. Une représentante du groupe de clownesses féministes, les Femen, a essayé de salir sa mémoire dès le lendemain, en mimant, seins nus, son suicide, dans le choeur de Notre-Dame. Sur son buste maigrichon était peint : « May Fascism rest in Hell » (Que le fascisme repose en enfer). Ça fait la seconde fois que ces groupies dénudées peuvent entrer impunément dans la cathédrale où pourtant un filtrage est organisé à l’entrée. Les journalistes de l’AFP étaient prévenus du happening pour le couvrir et sont donc passibles de complicité.

Les médias de gauche et les politiciens du même bord (notamment le pathétique Harlem Désir) ont accusé Venner, post mortem, d’incitation à la violence, de provocation. Crachats de crapauds. Manifestement, le geste romain de Venner les a effrayés, parce qu’il procède du tragique, donc de l’Histoire, eux dont toute la vie n’est que reptation.

Venner s’est donné la mort, en exemple, non par désespoir mais par espérance : son sacrifice symbolique incite la jeunesse, face au naufrage entamé de la civilisation européenne dans son germen et dans ses valeurs, à résister et à combattre au prix de la mort, qui est le prix de la guerre. Une guerre qui a commencé. Venner voulait faire comprendre que la victoire ne peut s’obtenir, dans toute l’histoire des peuples, que si les combattants sont prêts à mourir pour leur cause. C’est pour les futures générations européennes résistantes et combattantes que Dominique Venner a offert sa vie. Il fut un « éveilleur de peuple » selon la formule de son ami Jean Mabire.

**********

Et il s’est tué, lui qui n’était pas chrétien au sens entendu, sur l’autel central de Notre-Dame de Paris, c’est-à-dire au cœur d’un des lieux les plus chargés de sacré et d’histoire de toute l’Europe. (L’Europe : la vraie patrie de Venner, l’authentique, pas le simulacre– guimauve de l’actuelle Union européenne). Notre-Dame, un lieu de mémoire beaucoup plus dense que, par exemple, la tombe du soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe. Il a voulu donner à son sacrifice une signification particulière ; à l’image des vieilles traditions romaines pour lesquelles la vie d’un homme, jusqu’au bout, est dévolue à celle de la patrie qu’il aime et qu’il doit servir. Comme Caton, Venner ne transigeait pas sur les principes. Ni d’ailleurs sur ce style qu’il s’imposait – de comportement, d’écriture et d’idées – qui n’avait rien à voir avec la posture – le look – des cuistres. Sa sobriété exposait en essence la puissance de sa leçon. Maître distant, qui n’était pas sans rapport avec la tradition stoïcienne, rebelle de cœur et de courage et non pas de cirque ou d’imposture, homme complet, d’action et de réflexion, il n’a jamais dévié de sa voie. Un jour, il m’a dit qu’il ne fallait jamais perdre son temps à critiquer les traîtres, les lâches, les girouettes intéressées, ni évidemment leur pardonner, mais les ignorer et aller de l’avant. Le silence du mépris.

********

C’est Dominique Venner, en 1970, qui m’a fait entrer dans la Résistance, que je n’ai jamais reniée ni quittée depuis. Il fut mon sergent recruteur. Sa mort volontaire qui, plus qu’à celle de Montherlant, est un écho à celle de Mishima, est un acte fondateur. Et elle m’a rempli d’une tristesse joyeuse, comme un éclair d’orage. Un guerrier ne meurt pas dans son lit. La mort sacrificielle de cet homme d’honneur exige, pour honorer sa mémoire et son œuvre, de ne pas se lamenter mais de se battre. Mais se battre pour quoi ?

Non pas seulement pour la résistance, mais pour la reconquête. La contre-offensive, autrement dit. À la suite d’un de mes essais où je développais cette idée, Venner m’a envoyé une lettre de son écriture calligraphiée, pour m’approuver. Son sacrifice ne sera ni vain ni ridicule, comme tentent de le faire croire les cloportes. La mort volontaire de Dominique Venner est un appel à la victoire.

Guillaume Faye

El sol blanco de Dominique Venner

El sol blanco de Dominique Venner

Ex: http://www.elmanifiesto.com/

 

ADRIANO ERRIGUEL

blancsol.jpgToda buena lectura es un diálogo silencioso. Y cuando se repite en el tiempo se convierte en una forma de amistad. El suicidio de un autor al que se consideraba un amigo – aunque sólo lo fuera a través de la lectura – es un hecho que necesariamente conmueve, máxime cuando se trata de un suicidio espectacular y con visos testimoniales.
El historiador y escritor francés Dominique Venner se mató de un disparo en la Catedral de Notre-Dame, el 21 de mayo de 2013. Su trágico final fue inesperado, en cuanto parecía encarnar un tipo humano que, tras haber conocido la vorágine del activismo más turbulento, alcanza un estado de serenidad estoica. Su suicidio resultará también sorprendente para quienes conocieran sus repetidos elogios al ideal griego de mesura.
Las líneas que siguen son un intento personal de comprender el sentido del suicidio – sacrificio o inmolación según sus allegados – del historiador y escritor Dominique Venner. Desde el respeto pero también desde la crítica a los hábitos mentales de toda una cultura política en cuyo contexto, pensamos, su muerte puede intentar explicarse. Se trata también de establecer cierta prevención frente a algunos usos ideológicos a los que esta muerte, de forma casi inevitable, se presta.
Parto de la asunción de que este suicidio no es el acto de un desequilibrado, sino un acto bien meditado a través del cual el autor nos interpela y busca concluir de forma congruente el diálogo que con nosotros había emprendido.“Me doy la muerte – escribe Venner en su último mensaje – con el fin de despertar las conciencias adormecidas. Me sublevo contra la fatalidad. Me sublevo contra los venenos del alma y contra los deseos individuales que, invadiéndolo todo, destruyen nuestros anclajes identitarios y especialmente la familia, base íntima de nuestra civilización multimilenaria. Al tiempo que defiendo la identidad de todos los pueblos en su propia patria, me sublevo también contra el crimen encaminado a remplazar nuestras poblaciones.
Dominique Venner quiso hacer de su suicidio un acto público. Un acto político. Como tal acto político, éste es analizable sin que ello suponga faltar al respeto a su memoria ni escupir sobre la tumba del difunto. ¿Qué lectura política – o metapolítica –  cabe extraer del suicidio de Venner? 
Aceptemos una premisa: casi ninguna filosofía, religión o ideologíaha defendido nunca que la vida sea un bien a conservar a cualquier precio. Casi todos los sistemas de pensamiento – y excluimos de esa categoría al hedonismo vulgar del “último hombre”– sostienen que hay situaciones o convicciones por las que merece la pena entregarla. Decía Ortega que el valor supremo de la vida está en perderla a tiempo y con gracia, en gastarla como una moneda en defensa de las ideas que conforman nuestra razón de vivir. Pero casi todos los sistemas de pensamiento asumen también que el valor de las ideas consiste en orientarnos por el curso de la vida, no en arrastrarnos hacia la muerte. Las ideas pueden ser peligrosas desde el momento en que, al lado de su uso benigno, pueden prestarse a un uso tóxico. Y de la misma forma en que hay ideologías de vida, hay ideologías de muerte. La línea divisoria entre ambas suele ser la que separa la mesura del fanatismo.
La pregunta es: ¿qué tipo de ideas son las que llevan a un escritor del empaque de Dominique Venner  hacia un suicidio espectacular, frente a un altar y ante miles de personas, sin otra razón aparente que la de escenificar la fuerza de esas ideas? ¿Por qué toda una corriente de pensamiento está dispuesta a aplaudir sin fisuras este comportamiento?
Para responder a estas preguntas es preciso recurrir, a nuestro juicio, a tres niveles de interpretación: el primero se sitúa en un orden simbólico. El segundo en un nivel esencialmente político. El tercero en un plano personal y ético.
Misticismo y política
Hablemos en primer lugar del orden simbólico. En uno de sus últimos escritos Dominique Venner defendía la fórmula: “misticismo ante todo, política después”. Dominique Venner sabía que los símbolos y mitos tienen una importante dimensión política, en cuanto sintetizan visiones del mundo que se inscriben en la larga duración y actúan sobre el inconsciente colectivo. Dominique Venner lamentaba que Europa carezca de “una religión identitaria a la que amarrarse”, y a falta de ella sin duda anhelaba gestos de alto contenido simbólico, gestos que la estremezcan desde los cimientos, gestos que la sacudan de su estado de letargo y que despierten en los europeos la memoria de su identidad.
Pero la gran cuestión consiste en saber cuál es la dosis correcta de misticismo que puede acompañar a una empresa política. Porque la política, si se tiñe por completo de misticismo, deja de ser política y pasa a ser otra cosa. Tampoco conviene olvidar que la función esencial de las religiones no es la de ser o no identitarias  – normalmente lo son – sino la de acercar a los hombres a Dios. Transformar a la política en una parodia de la vida religiosa y a la nación en un sustituto de Dios supone pedirles a la nación y a la política algo que éstas no pueden dar.
Misticismo ante todo”, decía Venner. Pero en política, el misticismo en dosis excesivas puede actuar como un veneno. La política consiste ante todo, ya desde los antiguos griegos, en un ejercicio de racionalidad en aras del bien común. Lo que no equivale a evacuar el espacio de lo simbólico: los ritos deben cumplir una función como elementos de cohesión y de vínculo social, y lo sagrado debe tener su espacio acotado. El problema es cuando lo sagrado desbfuera orda ese espacio y la política se tiñe de irracionalidad. Nos encontramos entonces con esas “religiones políticas” – que el propio Dominique Venner describía tan bien –  sobre cuyas consecuencias la historia del siglo XX tanto nos ha enseñado.
Ahora bien, el suicidio de Dominique Venner parece inscribirse en esa irrupción de lo sagrado dentro del campo político,  en una concepción mágica o mítica del hecho político que, mal que les pese a sus defensores, estará casi siempre abocada al fracaso.  La extrema derecha – en realidad todos los extremismos – son un espacio particularmente abonado para que los devotos de las mayúsculas – la Patria, la Raza, la Tradición, el Sacrificio, la Aristocracia – transformen la acción política en un oficio de tinieblas al servicio del Mito. Nos referiremos a una palabra clave del discurso en el que Dominique Venner envolvió su suicidio: la palabra fundación (“ofrezco lo que me queda de vida en una intención de protesta y fundación”).
¿Qué quiere decir? ¿Puede un suicidio ser una fundación? ¿Puede ser un suicidio la promesa de algo? Se trata de un mitologema bien conocido por los estudiosos de la “cultura de derechas” –  título de un libro, ya clásico, del profesor italiano Furio Jesi –: la temática del sacrificio humano “de fundación” como transferencia ritual de la vida por medio de la muerte. Un tema recurrente en los sistemas de creencia tradicionales, y que aparece tanto en las historias relativas a construcciones materiales – el mito del “primer albañil” o arquitecto emparedado en su edificio, un tema en su día estudiado por Mircia Eliade –  como a las espirituales: el sacrificio de víctimas humanas para asegurar el éxito de una operación, o  la duración histórica de una empresa espiritual. Una temática en la que reverberan elementos comunes a las grandes religiones y que culmina en el cristianismo: el Dios que se sacrifica para que la vida renazca. Se trata de un material mítico que fue recuperado con especial énfasis por la cultura política fascista en el período de entreguerras – el caso de la “Guardia de Hierro” rumana es paradigmático – y que conformó toda una mística política que el mencionado Furio Jesi denominaba “Religión de la Muerte”, y que se resumía en la idea de que no se trata tanto de “vencer o morir” como de “vencer muriendo” (Mors Triumphalis).
Perfecto conocedor de la cultura política fascista, Dominique Venner parece haber planeado su muerte desde una asunción consciente de todas esas pautas. Su muerte no se concibe como un suicidio sino como un sacrificio ritual, como una inmolación en la que la víctima propiciatoria asume sobre sí las culpas del mundo o los pecados de la estirpe – en su caso, la decadencia de unos europeos que han dado la espalda a su identidad – y se inviste de una dignidad mesiánica. Su acto sacrílego – suicidio perpetrado en un templo católico –  responde a una pauta mítica precisa: la “infracción de la Ley” que, como acto ritual, acelera el advenimiento de una nueva Ley y de un nuevo “Reino”. El Mesías es siempre el supremo infractor. Es aquél que, con su acto sacrílego, purifica el mundo y  abre el camino a la epifanía de la nueva Ley.
La apuesta de Venner es radical: con su sacrificio ritual trata de ofrecerse en mito, de insertarse en el imaginario simbólico, de transformarse en fermento para una movilización de las conciencias. Se trata de un recurso a lo emotivo, a la seducción de las “ideas sin palabras”, al poder invisible de los arquetipos. Con su muerte en un templo de memorias ancestrales Venner simboliza lo que él percibe como el suicidio de Europa, al que él opone su propio suicidio.
Como apuesta místico-política está bien construida. Pero el problema del misticismo político consiste en que, allí donde reside su fuerza, está también su debilidad: si bien opera con extraordinaria eficacia entre la comunidad de los “creyentes”, es percibido normalmente como algo extemporáneo, extravagante o absurdo por la mayoría de la población.
Y ahí están los límites de la apuesta. Los elementos mítico-sacros funcionaban bien en el pasado – principalmente en el ámbito religioso que les era propio – pero en el ámbito político deben ser hoy administrados con extrema prudencia, porque bien sabido es que la línea que separa lo sublime de lo ridículo – o lo sublime de lo patético – es casi imperceptible. Nos guste o no, vivimos en una sociedad  “liquida”, saturada de información y absolutamente desacralizada, en la que el juego político progresa y se define en función, más que de valores, de los intereses inmediatos de una población sometida a un bombardeo incesante de estímulos emocionales y mediático-espectaculares, una sociedad en la que los actos “míticos” de fundación corren el riesgo de disolverse como lágrimas en la lluvia.
La sobredosis de misticismo suele ser un elemento común a casi todos los grupos marginales. Su incapacidad de conectar con el sentir mayoritario se manifiesta en un discurso obsesionado por una mitología propia y que no acaba de centrarse en un análisis objetivo de la realidad. Paradójicamente esa desconexión con el sentir mayoritario funciona como estimulante, puesto que la minoría marginal pasa así a auto-percibirse como una élite por encima de la masa vulgar. Un círculo vicioso que está en el núcleo de casi todos los procesos de radicalización, en los que el culto de los mártires hace impensable cualquier “marcha atrás” que sería percibida como traición a la sangre derramada. No hay secta radical sin su correspondiente martirologio: instrumento de mistificación administrado por los “puros” en su incapacidad de hacer política auténtica. Los mártires como figuras “de culto” veneradas en el marco de una subcultura política. Pongamos el caso que más repetidamente se ha traído a colación en el contexto del suicidio de Venner: el escritor japonés Yukio Mishima.
Que el suicidio ritual del escritor japonés Yukio Mishima fuera percibido por la gran mayoría de sus compatriotas como una patochada sangrienta en nada afecta a su estatus de santo custodio de una cierta cultura de derecha. Tampoco importa, a estos efectos, que el seppuku de Mishima poco tuviera de auténticamente tradicional – las causas del seppuku están rígidamente tasadas y todas se refieren a  situaciones límite que no dejan otra salida honorable – y sí mucho que ver con su ideología literaria y con su fijación narcisista. La figura de Mishima y su tremendismo grandilocuente ofrecen un material mitológico idóneo para alimentar las fantasías de algunos, aunque sea a costa de aumentar su extrañamiento con respecto al sentido común de unos ciudadanos europeos que, absurdo es tener que subrayarlo, bastante poco tienen que ver con samuráis y con seppukus. El “mishimismo” es un ejemplo claro de esa “huida de la realidad” que, desde hace décadas, asola el imaginario cultural de la derecha alternativa europea – otra peste parecida es el “neopaganismo” pseudo-folklórico – y la lanza por los vericuetos del kitsch ideológico. Pero todo hace pensar que la derecha radical europea se ha autoadministrado otra buena inyección de mishimismo.
En su megalomanía Mishima arrastró a un grupo de pobres diablos. En su suicidio, Dominique Venner a nadie comprometió sino a él mismo. Pero aquí nos enfrentamos a una cuestión espinosa. ¿Qué recomendaciones para la acción sacarán algunos de su último gesto?
Las palabras y los hechos
Aquí entramos en un análisis estrictamente político. El gesto de Venner se sitúa en el contexto de una agitación que, bajo el paraguas de la oposición al matrimonio homosexual, ha visto la eclosión en el país vecino de un militantismo inédito, de un militantismo que reacciona frente a la deriva que, desde hace décadas, las élites transnacionales imponen a la nación francesa. Pero Venner, que no era ningún ingenuo, sabía que un “brote verde” no hace verano. Para que la chispa de un Jan Palach o de un bonzo tunecino pueda prender es preciso que la indignación general esté al rojo vivo. Ahora bien, la opinión pública europea sigue instalada en un conformismo dulce y las posiciones defendidas por Venner y sus afines siguen sin calar en la inmensa mayoría.
Es por eso por lo que, en su último escrito, Venner apelaba a una “reforma intelectual y moral” a largo plazo. También vinculaba la lucha contra el “matrimonio para todos” con el combate identitario, invocaba la necesidad de “gestos nuevos, espectaculares y simbólicos” y declaraba que “entramos en un tiempo en que las palabras deben ser autentificadas por los hechos”. Y tras haberlo dicho ya todo, de las entrañas del viejo historiador surgió el joven activista que en el fondo siempre fue, y quemó el único cartucho que le quedaba.
La apuesta de Venner es radical. No tengo ninguna razón para suponer que al escribir esas líneas su autor pensaba en actos necesariamente violentos, pero en el lenguaje de su último gesto algunos podrían entender algo así como “es preciso estar dispuestos, aquí y ahora, al sacrificio máximo”. Esta es una cuestión en la que los administradores de su memoria, de haberlos, deberían realizar un ejercicio de responsabilidad, más allá de la bombástica glorificación del “samurai de occidente” a la que se han entregado algunos. El suicidio de Venner es un triste acontecimiento y una tragedia humana, que si puede tener algún sentido es el de llamar la atención sobre algunos problemas muy reales que atenazan el porvenir de la civilización europea. Pero de ninguna manera debería convertirse en una espiral para la radicalización, ni para empujar hacia el abismo a otras personas o a una corriente de pensamiento.  
Dominique Venner no era ningún tibio. Con un curriculum ya bien cargado en sus años de guerra en Argelia, en la OAS y en las filas de la derecha radical francesa, decidió en los años sesenta retirarse del activismo de primera fila. Con un énfasis pionero sobre la importancia del trabajo cultural contribuyó a poner en marcha un proceso de renovación ideológica que confluyó en lo que comúnmente dio en llamarse la “Nueva derecha”, y que paradójicamente resultó en un abandono sin reservas de los presupuestos neofascistas de la derecha radical, en una apertura a corrientes de pensamiento procedentes de la izquierda y en la búsqueda de vías inéditas. Dominique Venner nunca fue, en sentido estricto, un ideólogo de la “Nueva derecha”, aunque su figura esté indisociablemente unida a los orígenes de este movimiento. Mantuvo siempre una relación de amistad leal y de colaboración puntual con sus protagonistas, y ello a pesar de que sus posicionamientos podían estar, a veces, a considerable distancia. Pero con el suicidio de Venner la Nueva derecha se ha visto revisitada por sus orígenes sulfurosos…
Heroísmo y testimonio
El suicidio de Venner debe finalmente explicarse desde un plano personal y ético: la voluntad de ser consecuente hasta el fin con la idea que se tiene de sí mismo; la decisión de ser dueño del propio destino; la aspiración a la dignidad de una muerte noble para demostrar que hay cosas más importantes que la propia vida. El suicidio de Venner – suicidio testimonial – se afirma desde ese punto de vista como antinihilista, puesto que es un suicidio de afirmación y no de desesperación. Se trata de una actitud que merece respeto, porque el que la sustentaba demostró que no hablaba en vano. Lo que sí parece discutible es que, en base a todo esto, pueda proponerse el suicidio como un ideal o como un ejemplo ético para la mayoría de los mortales que decide no suicidarse.
El tratamiento que hacía Venner del suicidio en sus últimos escritos me parece la parte más endeble de todo lo relacionado con su trágico final, y no parece sino el preámbulo a una decisión ya tomada de autoeliminarse. En un texto publicado en 2008 y titulado “El sentido de la muerte y de la vida” Venner alineaba una serie de ejemplos de personalidades de la historia europea que voluntariamente pusieron fin a sus días. Se trata de una exaltación del suicidio como poco menos que el gesto sublime que encarna los valores éticos de Occidente. El escrito incurre en distorsiones impropias de un escritor de la finura de Dominique Venner. Por ejemplo, cuando equipara el ansia de los héroes griegos de una vida corta e intensa al deseo de una muerte voluntaria, o cuando enumera una serie de casos en los que los suicidios eran, en realidad, consecuencia de situaciones límite más que de un imperativo ético. También hay casos de lógica parcial y poco clara. Por ejemplo: los suicidios de Drieu la Rochelle – acorralado por su condición de colaboracionista con los nazis – y  de Henry de Montherlant  – deprimido por su ceguera inminente – son heroicos y ejemplares, pero los  suicidios de Stefan Zweig y de su esposa – asqueados por la devastación de Europa en la segunda guerra mundial –  no son ni heroicos ni ejemplares…
Otro concepto que se suele utilizar en la glorificación “derechista” del suicidio es la idea del heroísmo. Pero se olvida aquí que ya en el paganismo antiguo el heroísmo es un rasgo que brota de forma espontánea, que el héroe nunca se propone a sí mismo como modelo ni como ejemplo, y que no es el héroe el que está moralmente pendiente de los otros, sino los otros del héroe. Los límites del heroísmo están en la hubris y pasado ese límite entramos en el terreno de la arbitrariedad y de la egolatría, dos faltas contra la mesura por las que se incurría en la ira de los dioses. De la misma forma discurre la Iglesia católica, cuando a la vez que exalta a los mártires condena la búsqueda voluntaria del martirio. Lo que responde a una sabiduría profunda: hay conceptos, en sí positivos, que pueden derivar en una mitomanía de efectos letales. Un fenómeno no extraño en otros universos culturales, como es el caso de las estrellas del rock que se autodestruyen – el suicidio a los 23 años de Ian Curtis, vocalista de Joy Division, es un ejemplo  – para conformar su imagen al mito del poeta maldito que muere joven.
La fijación peculiar con la idea del suicidio es explicable en el ámbito de una “cultura de derecha” que se ve atraída por el gesto prometeico de quien decide su destino y tiene la última palabra. Una cultura de derecha particularmente sensible al romanticismo de las batallas perdidas, a la estética del “bello gesto” y a la épica de la derrota. El sol blanco de los vencidos, título del libro que Dominique Venner consagró a la epopeya sudista en la guerra de secesión. Fuera del ámbito de esa cultura todo este lenguaje puede resultar un tanto extraño y difícilmente comprensible. 
Pero incluso desde esa misma “cultura de derecha” no siempre tiene por qué ser así. Si al suicida se le suele presuponer el valor – especialmente al suicida que sí cree en la otra vida, como nos deja bien claro el monólogo de Hamlet – no se entiende por qué el mantenerse en pie hasta que el destino lo quiera, en circunstancias casi intolerables, sería una actitud menos heroica. Napoleón, que tenía buenas razones para suicidarse después de Waterloo, comparaba el suicidio con la deserción. Y desde una concepción trascendente de la existencia, que es la propia también de la derecha, la vida se considera como un don que es preciso administrar con responsabilidad. En su testamento José Antonio Primo de Rivera rehusaba atribuirse la póstuma reputación de héroe, y escribía: “Para mí (...) hubiera sido monstruoso y falso entregar sin defensa una vida que aún pudiera ser útil y que no me concedió Dios para que la quemara en holocausto a la vanidad como un castillo de fuegos artificiales.
Nunca sabremos a ciencia cierta qué es lo que pasaba por la cabeza de Dominique Venner. Preferiría pensar que se suicidó porque las palabras le resultaban impotentes para expresar lo que sentía, y decidió mezclar la tinta con la sangre. Preferiría pensar que se suicidó simplemente porque ya no soportaba más ver lo que veía. Ese es un motivo comprensible, desprovisto además de toda veleidad mesiánica. Dominique Venner se habría suicidado –señalaba Alain de Benoist en su homenaje póstumo – porque ya no soportaba más tener que asistir al suicidio de esa Europa a la que él tanto amaba, asistir a cómo Europa sale de la historia, sin memoria, sin identidad, sin grandeza, vaciada de esa energía de la que durante tantos siglos había dado prueba. 
¿Se equivocó Dominique Venner? La pregunta carece de sentido, porque no nos movemos aquí en el reino de la utilidad. Puedo, sí, criticar el contexto ideológico que rodea a su gesto. Puedo criticar el uso mitómano que algunos harán del mismo. Pero no puedo discutir su dignidad interior ni la coherencia que demostró al vivir y morir como pensaba.
Dominique Venner se quitó la vida en un templo cristiano. Una profanación sí, pero que merece un respeto. Algo que nunca podrá decirse de  la profanación diaria que ese templo padece por una horda de turistas. Sólo Dios juzga, ésa es la mejor actitud cristiana. Tal vez por eso las autoridades religiosas francesas han guardado silencio. Él hizo lo que hizo, y cuando lo hizo, porque seguramente consideró que es lo mejor que podía hacer en defensa de todo aquello en lo que creía. Lo dio todo, sin reservas, a lo largo de toda su vida. Es mucho más de lo que puede decirse de gran parte de los mortales. No sé si su suicidio estuvo dictado por el sentido del honor, como se ha dicho. Pero sí creo que fue, ante todo y sobre todo, un suicidio por amor. Y como decía Nietzsche, todo lo que se hace por amor está más allá del bien y del mal. 
El mejor homenaje que se le puede hacer es continuar leyéndole.
Lo que nunca muere
Dominique Venner nunca fue, ni pretendió serlo, un historiador académico. Pero sí fue un excelente escritor de historia. Su estilo combinaba la amplitud de perspectiva, la elegancia de la fórmula y la pasión de quien es consciente de que la historia no es el resultado de rígidos determinismos, sino el territorio de la libertad y del imprevisto. Sus páginas vibrantes nos trasmiten el pálpito de los seres de carne y hueso que nos han precedido, y nos comunican la certeza de que aquellos éramos nosotros.
Dominique Venner era un historiador con un enfoque, que nunca ocultaba. Pero no hay en sus páginas asomo de sectarismo alguno. Siempre estaba dispuesto a reconocer la grandeza de espíritu y la excelencia, allí donde ésta se encontrara. A él le es aplicable lo que Borges decía de Spengler: “sus varoniles páginas no se contaminaron nunca del odio peculiar de esos años”. No perseguía la acumulación de conocimiento, sino la obtención de sabiduría. Todas sus páginas y ensayos de historia, traten de lo que traten, nos hablan en realidad de algo más. Frente a la frialdad de la parafernalia científica – que tantas veces sólo encubre interpretaciones sesgadas – Dominique Venner restituía a la historia su verdadera condición de arte, y se revelaba como un historiador meditativo en el sentido más noble, en el de aquél que sabe que la historia es maestra de la vida. Sus libros y las publicaciones que dirigió no caducarán jamás, y permanecerán  vigentes como un homenaje a un mundo que ya no es el nuestro.
Si continuamos leyéndole, de sus páginas tal vez extraigamos alguna inspiración. Y también ese mensaje de esperanza que él siempre repetía: nada hay decidido de antemano; los hombres son los dueños de su destino; la historia hace a los hombres, pero la voluntad de los hombres hace a la historia; la historia siempre está abierta. Y ojala nunca tengamos que aplicarle a Europa las palabras con las que él cerraba su libro El sol blanco de los vencidos:

Nostalgia de un mundo que debía desaparecer, de un mundo irremediablemente condenado, pero sobre el que no se cesa de soñar como se sueña con un paraíso perdido. Porque si el Sur está muerto, siempre continuará viviendo en el corazón de los hombres generosos.”

mardi, 18 juin 2013

D. Venner: Kein zweiter Faschismus

Kein zweiter Faschismus

Ein Interview mit Dominique Venner (2010)

Ex: http://www.sezession.de/

Dominique Venner ist Historiker, Schriftsteller und Chefredakteur der Pariser Zeitschrift Nouvelle Revue d’Histoire. Zuletzt erschien von ihm die Monographie Ernst Jünger. Un autre destin européen (Le Rocher, Monaco 2009). Zu seinen wichtigsten Buchveröffentlichungen zählen die Großessays Histoire et tradition des Européens (Le Rocher, Monaco 2002/2004) und Le Siècle de 1914 (Pygmalion, Paris 2006), in denen Venner die Grundlagen der europäischen Identität und die europäische Geschichte des 20. Jahrhunderts neu interpretiert. Zudem veröffentlichte er Le coeur rebelle (Belles Lettres, 1994), eine persönliche Reflexion über seine radikale Jugend, den Algerienkrieg, seine Haftzeit, die Bewegung »Europe Action« und die Ursprünge der »Nouvelle Droite«. Sein erstes zeitgeschichtliches Werk (Baltikum, 1974) befaßte sich mit den Freikorps. Die deutsche Ausgabe erschien unter dem Titel Söldner ohne Sold (Paul Neff Verlag, Wien 1974).

Kontakt: www.dominiquevenner.fr

dv-ej585234835.jpgSezession: Herr Venner, in Deutschland hat man nur eine recht vage Vorstellung von den Entwicklungen im Frankreich der fünfziger und sechziger Jahre. Welche Kräfte bestimmten das Schicksal Ihres Landes zwischen Dien Bien Phu und dem Ende der Algérie française?

Venner: Die »patriotische« Strömung im Denken und Handeln zur Zeit des Algerienkriegs läßt sich nicht isoliert von einer sehr viel breiteren historischen Bewegung betrachten. Um jene Epoche ebenso wie unsere eigene zu verstehen, muß man die europäische Geschichte des 20. Jahrhunderts deuten lernen. Bis 1914 vermochte eine »europäische Ordnung« Traditionen und Moderne zu versöhnen. Der Erste Weltkrieg zerstörte diese Ordnung, die von dynamischen Aristokratien errichtet worden war. Auf den Trümmern dieser Zivilisation spielten sich ab 1920 gewaltige sozialistische und nationalistische Revolutionen ab. Daß diese Revolutionen, der italienische Faschismus ebenso wie der Nationalsozialismus, scheiterten und einen neuen Weltkrieg und weitere Katastrophen auslösten, lag vor allem an ihrem aggressiven Nationalismus und der Brutalität, mit der sie gegen ihre Gegner vorgingen. Allmählich beginnt sich die Erkenntnis durchzusetzen, daß Europa zwischen 1914 und 1945 einen zweiten »Dreißigjährigen Krieg« erlebte. Er endete mit dem überwältigenden Sieg der USA und der Sowjetunion. Diese beiden Mächte teilten Europa zwischen sich auf und zwangen ihm ihre jeweilige Ideologie auf. Gebrochen von einem halben Jahrhundert erst des Gewaltwahns, dann des Schuldgefühls, ist Europa daraufhin in tiefen Schlaf gefallen. Die »patriotischen« und militärischen Bewegungen, die in Frankreich zwischen Dien Bien Phu (1954) und dem Ende des Algerienkriegs (1962) entstanden, lassen sich als instinktive Revolten gegen diese Erniedrigung Europas deuten, die in Frankreich durch die Dekolonisierung schmerzhaft spürbar wurde.

Sezession: Sie haben damals die Herausforderung gesucht. Mit zwanzig kämpften Sie in Algerien, um die französische Herrschaft dort zu verteidigen. Zu Zeiten des Budapester Volksaufstands kämpften Sie gegen die Kommunisten. Sie waren am Putsch der Generäle vom April 1961 beteiligt, dem Versuch, Staatspräsident Charles de Gaulle zu stürzen. Für Ihre Beteiligung am Kampf der Untergrundbewegung Organisation de l’ Armée Secrète (OAS) verbüßten Sie eine Gefängnisstrafe. Was war der Anstoß, daß Sie zu einem »rebellischen Herzen« wurden?


Venner: Ich hatte damals ein sehr ausgeprägtes Lebensgefühl. Gemeinsam mit einer Handvoll Kameraden bekämpfte ich das politische und intellektuelle Hundepack, das wir für unseren Niedergang verantwortlich machten. Unsere Ideen waren kurzlebig, unsere Instinkte aber tief. In tollkühnen Aktionen riskierten wir Kopf und Kragen. Dieses Engagement hatte wenig mit dem gemein, was man landläufig als »politisch« bezeichnet. Wir träumten weniger davon, eine »Partei« zu gründen als vielmehr einen mystisch-militärischen Orden. Unsere Vorbilder waren die spanischen Falangisten von 1936 oder ein Mann wie Oberst Nasser 1952.

Sezession: Wenn Sie von der damaligen Zeit sprechen, bezeichnen Sie sich selber als einen »Nationalisten«. Warum?


Venner: Wir nannten uns damals »nationalistisch «, um zuvorderst unsere Radikalität zu betonen und uns von der bürgerlichen Rechten abzugrenzen, die sich als »national« bezeichnete. Scherzeshalber pflegten wir zu sagen: »Der Nationale verhält sich zum Nationalisten wie das Rindfleisch zum Stier.« Zudem verstanden wir uns als europäische Nationalisten. Wir waren unserer Zeit voraus.

Sezession: Später verfaßten Sie eine »positive Kritik « des Nationalismus. Was hat sich verändert?


Venner: Das Manifest Pour une critique positive habe ich im Gefängnis geschrieben, Ende 1962, nachdem der Kampf für die französische Kolonialherrschaft in Algerien gescheitert war. Es entstand als Antwort auf die Herausforderung einer historischen Niederlage und wollte neue Denkansätze und Stoßrichtungen für den Kampf formulieren. Die Situation, in der wir uns heute befinden, ist eine radikal andere. Damals mußte alles wiederaufgebaut werden, ohne daß irgendeine Grundlage vorhanden gewesen wäre. Der kraftvolle Gestaltungswille der zwei Jahrzehnte zwischen 1920 und 1940 war durch den Sieg des Kommunismus und des amerikanischen Demokratismus gebrochen, zu schweigen von den antifaschistischen »Säuberungen«. Der Algerienkrieg bewirkte zwar eine patriotische Erneuerung, die jedoch, statt Impulse für ein neues Denken zu geben, große Verwirrung stiftete. Nach 1962 war unsere Ideenwelt dementsprechend verödet. Der Veröffentlichung von Pour une critique positive folgte 1963 die Gründung der Zeitschrift Europe Action, die sich in vielerlei Hinsicht spürbar auswirkte. Wenngleich Europe Action nicht alle in sie gesetzten Erwartungen erfüllen konnte, gelang es doch, Grundlagen zu schaffen. Dazu zählt die Öffnung des Nationalismus für die europäische Dimension, die Befreiung vom Christentum, die Fruchtbarmachung sämtlicher Forschungsergebnisse aus der Philosophie und Geschichtswissenschaft. Dies bildete die Vorlage für das spätere intellektuelle Wirken der Nouvelle Droite.

Sezession: Im Januar 2010 sind seit dem »Barrikadenputsch « in Algier genau fünfzig Jahre vergangen. Wie denken Sie heute über Ihren damaligen Hauptfeind: General de Gaulle?


Venner: Ich habe ein Buch über diese komplexe Figur geschrieben: De Gaulle. La grandeur ou le néant? (Le Rocher, Monaco 2004). Der Titel »De Gaulle. Die Größe oder das Nichts« unterstreicht die Ambivalenz seiner Persönlichkeit. De Gaulle verfügte über große politische Fähigkeiten. Er hätte sie zugunsten der europäischen Einigung und unserer Loslösung von den USA einsetzen können. Leider blieb er zeitlebens der Logik des antifaschistischen Bürgerkriegs verhaftet, auf die er in zwei Schicksalskämpfen gesetzt hatte: 1940/45 und erneut 1958/62. Das Ergebnis ist bekannt. Im Mai 1958 kam de Gaulle an die Macht zurück, getragen von einer breiten Bewegung der nationalen Erneuerung. Zehn Jahre später hatte er dieser Bewegung so sehr das Rückgrat gebrochen, daß ihr politisches Gegenteil triumphierte: der Geist vom Mai ’68, der heute noch dominant ist.

Sezession: Armin Mohler, der von 1953 bis 1960 als Korrespondent für Schweizer und deutsche Zeitungen in Paris arbeitete, schrieb 1958 in der Zeit, Frankreich sei das einzige Land, in dem der Faschismus eine »zweite Chance« hatte. Warum, glauben Sie, entwickelte sich aus dem Nationalismus, der OAS und den Bewegungen der pieds-noirs, der Algerienfranzosen, nie eine neue Form des Faschismus?


Venner: Aus soziologischer Sicht läßt sich die Existenz eines allgemeinen Phänomens namens »Faschismus« feststellen, einschließlich des freilich sehr anders gearteten deutschen Nationalsozialismus. Dabei handelt es sich um eine einmalige historische Erscheinungsform, die nur in einer bestimmten Epoche auftrat. Entgegen den Vorstellungen der Antifaschisten ist der Faschismus weder räumlich noch zeitlich übertragbar. Ohne den Ersten Weltkrieg, ohne den Tod der vormaligen europäischen Ordnung hätte es keinen Faschismus gegeben. Seine Entstehung verdankt er den verzweifelten Umständen sowie dem Aufkommen einer Ersatz-Elite innerhalb der Kriegsgeneration. Er ist im übrigen nur eine Reaktion auf die bolschewistische Bedrohung. Hinzu kommen die Auswirkungen eines verwundeten Nationalismus. Nach 1945 und der historischen Niederlage einer neuen, aus den »Stahlgewittern« hervorgegangenen Elite bestand niemals irgendeine Chance für einen anderen »Faschismus«. Eine Wiederkehr des Faschismus wird es genausowenig geben wie eine neue Reformation. Die Geschichte der großen Bewegungen wiederholt sich nicht. Wir leben längst in einer anderen Zeit, nämlich jener des Zusammenpralls der Zivilisationen und ihres Wiederauflebens – und nicht zu vergessen: Europas.

Sezession: Herr Venner, wir bedanken uns für das Gespräch.

Das Interview führte Karlheinz Weißmann

 


 

Article printed from Sezession im Netz: http://www.sezession.de

 

URL to article: http://www.sezession.de/18118/kein-zweiter-faschismus.html

 

URLs in this post:

[1] pdf der Druckfassung: http://par5.sezession.de/wp-content/uploads/2010/07/Venner_Kein-zweiter-Faschismus.pdf

[2] Image: http://www.sezession.de/heftseiten/heft-34-februar-2010

jeudi, 13 juin 2013

Europe, Globalization and Metapolitics

 

Robert Steuckers:

Europe, Globalization and Metapolitics

Questions by Leonid Savin (April/May 2013)

Ex: http://www.geopolitca.ru/

Mr. Steuckers, we would like to start our interview by describing the current situation in the EU, especially in its North-West region. What could you tell us about it?

 
The situation in the Benelux-countries is what I could call a blind alley: the Netherlands, as a multicultural state —now with a majority of Catholics since only a couple of decades, a strong minority of Protestants including the Calvinists, who gave the nation its very birth in the 16th and 17th centuries, Atheists, who currently reject all forms of religious belief, and a Muslim minority within the predominently Moroccan and Turkish immigrant communities— is trying to reject vehemently Islam, as most immigrants don’t behave properly according to the Dutch standards and don’t represent at all a dignified Islam that would fit the general tendency of the Dutch people towards decency, fair play, respectability and gentleness. The Netherlands, due to the long dominating Calvinist elite, show currently a tendency to imitate the worst British or American models, even if Catholics, now a majority, incline to be more receptive to German or other Continental models, be they left-wing or right-wing. The islamophobic bias of the current leader of the PVV-party (“Liberty Party”), Geert Wilders, induce the Dutch government to follow the British and American foreign policy, although the positions of the former islamophobic political leader of the Netherlands, Pim Fortuyn, who was a Catholic homosexual and was assassinated by a pseudo-environmentalist thug, was against all Dutch intervention in the Balkan to crush the Serbians and pleaded for a complete withdrawal of the Dutch units that had been sent to Bosnia: this may have been the real reason for his assassination and not the lack of ecological positions in his programme or the quite agressive stances against Muslims he had taken in his political speeches and pamphlets. The Netherlands, although a model state in the current EU-crisis, as its financial status in the euro-zone seems to be perfectly sound, are nevertheless at risk because, exactly like Spain, they have a speculative bubble in real estate, that could explode at any moment.
 
One thing we should not forget abroad: the Netherlands, together with Flanders in Belgium, are constantly producing a huge amount of books on all levels of human sciences, on topics we are interested in, but that are unfortunately largely ignored in non Dutch-speaking areas, never translated and never quoted in scientific works, despite the fact that Dutch and Flemish intellectuals generally understand and read at least four languages and are therefore able to make remarkable synthesis.
 
Belgium is now another multicultural state, divided by a linguistic border separating two mainly Catholic communities, the Dutch-speaking Flemings and the French-speaking Walloons (there is also a small German-speaking community in the East of the country, alongside the German border). The Flemings have nowadays a stonger tendency, like the Dutch, to imitate Anglo-Saxon models while the Walloons are deeply influenced by French ways of thinking. The Germans are of course strongly influenced by German ideas and debates. These Low Countries are an incredible patchwork of ideas: you don’t find overthere large currents of ideas widely partaken within the population; on the contrary, you’ll find everything, left-wing or right-wing, sometimes expressed in very original ways but no social coherence deduced from this wide variety of ideas. Even within the main political parties (liberal, christian-democrats, socialists), tendencies are numerous among the leaders and the militants. The main trend is of course to accept the Western views within the frame that NATO is, although all the opposite elements are historically (Harmel) or currently (Collon) available to develop a strong critique of the NATO-ideology and praxis. Besides, people are not really interested in the operations launched in Iraq, Afghanistan, Libya or Syria. They don’t support the army sent overthere in these NATO-invaded countries (surely because the army is not a conscription army anymore), just as Pim Fortuyn wanted to withdraw Dutch troops from ex-Yugoslavia. I think personally, and I repeat it here, that this was most probably the main reason for his assassination and not the deliberate act of a crazy environmentalist activist; later, when the filmmaker Theo Van Gogh was murdered in Amsterdam by a Muslim fanatic because he had produced a short film allegedly criticizing presumed Islamic anti-feminism, the religious creeds of the assassin contributed to justify paradoxically the pro-NATO attitudes of Fortuyn’s successor in the Dutch populist ideological area, i. e. Geert Wilders, whose father was born in the Catholic province of Limburg near the German City of Aachen and whose mother is an Indian Hindu, most probably quite hostile to Muslims. The loyalty of the son towards his mother could explain some islamophobic BJP-like attitudes...
 
In the Low Countries, you can perceive a lot of isolated reactions against the System whereby the efforts of a Chomsky-inspired politologist like the ex-Maoist activist Michel Collon in French-speaking Belgium are the most notorious abroad. Belgium is nevertheless a fragilized country, even if the three Low Countries belong to the strongest economical powers within the EU. The effects of the crisis and the recession are palpable in Belgium now, as prices for food and first necessity products are a lot higher than in France and Germany, reducing drastically the common people’s purchasing power. Belgium maintains its relative stability only because of the giant customer-neighbour that is Germany, that buys goods in Belgium to produce other goods in Germany for the Russian and Chinese markets. So Germany, and by “translation” as a math teacher would say, Belgium and the Netherlands, are main partners of the most prominent Eurasian BRICS-countries, even if the NATO-oriented thrash-elite doesn’t want to be considered as such, despite the economical and commercial facts and figures. Thus “Little Belgium” shares a part of the German pie in Eurasia: in high commercial caucuses they are well aware of it and some cleverer minds dream of recuperating the positions Belgium had before 1914 in Russia (as Russia was the main commercial partner of Belgium between 1890 and 1914) and even in China, where many commercial missions are sent regularly. 
 
To conclude these short thoughts about the Low Countries, I would suggest Russian friends to create a small caucus for Dutch and Flemish studies in order to gather useful information that no one else would in the long run be able to take profit of.
 
- Austerity policies are now implemented in Southern Europe: how do you perceive them in the North-West? And what about the idea of a Pan-European solidarity or concert of nations in a crisis context?
 
You’ll probably know in Russia that the tragedy in Europe is that Northern people don’t have high consideration for their Southern neighbours and a political thinker such as Jean Thiriart, who remains a source of inspiration for me and for Prof. Dugin, deeply regretted it. Most people in Northern Europe say that we should force Spain, Greece, Portugal and Italy to accept these austerity policies but by thinking so they refuse to take the plain fact into consideration: the speculation of Wall Street banksters against the more fragile Southern European countries are speculations against the EU as a whole and an attempt to smash the euro as an alternative currency to the dollar, that some BRICS countries could have accepted as a mean to regulate international trade. The Atlanticist blindness prevent the EU-leaders to perceive these US-based banksters speculation as an extreme lethal weapon in the new non military types of warfare, just as spying European labs or engineering bureaus through the ECHELON-satellites system, just as exciting immigrants in French suburbs to start a guerilla warfare against the police to finally eliminate Chirac (who committed two main sins: developing further a French autonomous nuclear armament in 1995, according to De Gaulle’s vision, and having supported the idea of an Alliance between Paris, Berlin and Moscow during the British-American assault on Iraq in 2003) and replace him by a wacko politician such as Nicolas Sarkozy, who would some months later reintroduce France in the NATO High Command, just as sending “femens” trying to ridicule able politicians or archbishops, just as creating ex nihilo “orange revolutions”, etc. Indeed, as you suggest it, a wide and indefectible solidarity would be preferable in Europa than the current Southerner-bashing we are experimenting these days, especially as the three main peninsulas in the Mediterranean area are of the highest strategical importance and are potential springboards to invade the Centre and the North of the European subcontinent. One key idea would simply be to support the Southern European countries in a new policy consisting of refusing to pay banks back and to restart a new area, as they successfully did in Iceland. This would of course ruin all the dogmas of neo-liberalism. But is this not the ultimate aim of our struggle? 
 
The more or less official journal of the EU, “Europe’s World”, presents in its Spring 2013 issue two positions about the crisis, the one of Hans-Olaf Henkel, President of the Federation of German Industries (BDI), once an avowed advocate of the euro: he suggests now to create a “Northern euro” making an end to the promised Pan-European solidarity. Then the head of the European Institute at the London School of Economics, Paul De Grauwe, in the same issue of “Europe’s World”, pleads in favour of a “fiscal union” as that in the United States, even if the process of establishing it would take time, in order to avoid eurozone governments issuing debt in euros without being able to control the currency, what, according to De Grauwe, “prevents governments to give a guarantee to bondholders that the cash will always be available to pay them at maturity” (p. 28). Even if we have to be quite suspicious in front of all what the mainly neo-liberal London School of Economics theorizes, this strategy, suggested by De Grauwe, would reinforce European unity and avoid speculation against weaker countries. De Grauwe calls his suggested system the “pooling of eurozone governments’ debts” in order that “the weakest are protected from destructive movements of fear and panic that arise in the financial markets, and that in theory can hit any member country” (for instance, the Netherlands if the real estate bubble would give some banksters the opportunity to speculate against this otherwise financial “sound state”). Only this way could Europe become a full actor on the multipolar chessboard and be protected against the weapon of speculation that is a permanent risk when you remain glued in the Euro-Atlanticist realm where the “allies” aren’t allies anymore since the Clinton Doctrine described them as mere “alien audiences” that can be thrashed if there is somehow a fear in Washington that these “allies” could become very soon real competitors. 
 
Northern pride or not, learned and authorized voices in Germany predict a bad future for the economical superpower in the very Middle of the European subcontinent: both Conservative Count Christian von Krockow and Socialist Thilo Sarrazin enumerate the problems Germany has now to face: dereliction of the education system, which is now unable to generate the needed amount of technical or scientific elites, demographic downfall, ideological stalemate, refusal of the immigrants to assimilate or even to integrate, non manageable crisis of the Welfare State, etc. The crisis affecting Greece or Spain are only preludes to the big crisis that will hit whole Europe, including Germany, in the next decades, if a complete and total change of mind doesn’t occur. 
 
- Are economics a fate for Europe or is there a deeper base for a union (or a separation) of all European people?
 
Europa had of course to harmonize its economy after the Second World War, as the five or six gloomy years that followed 1945 were a disaster for our countries, a tragical derelict period in our history that an American or British historian, Keith Lowe, describes in a recent book; these were years of misery just as in the former Eastern Block and in the Soviet Union. Germany was a heap of ruins and France and Italy had been harshly hit too by carpet bombings (although to a lesser extent than Germany) and destructions due to military operations dotted both countries. We cannot deny a real European patriotism among the first architects of the European unification process (as Schuman, Adenauer and De Gasperi): their obvious aim was to make of Europe —this time through economical and not through military means— what Carl Schmitt would have called a “Greater Area” (a “Grossraum”). But due to a degenerative process induced by mass consumption and “sensate” materialistic attitudes (I use here the word “sensate” as it was coined by Pitirim Sorokin), out of which the May 68 ideology was the apex, partly due to the constant but silent efforts of former OSS-agent Herbert Marcuse, the staunch vision of a United Europe (or even of a “Eurafrica”) gave way to a kind of general capitulation, leaving the leadership of the Euro-Atlantic zone to the United States, a process that is about to be definitively achieved now when the Americans are trying to control the whole African continent through the recently set up AFRICOM-Command and so to get rid there of the Chinese first, who will be followed by the French now helping the Yankees in Mali! Sic transit gloria mundi! We can agree with many observers that the “sensate” mentality and the priority given to materialistic values have been deliberately induced by American think tanks who were and are transfering into practice the ideas of Sun Tsu, according to whom you have to weaken your potential ennemies or competitors by awakening among them a Sybarite mentality. 
 
If set down as the main and only possible motor to create a social system at narrow-national or wide-continental levels, economics induces by fatality, and as a practice banking on quantities and not rightly on qualities, a materialistic worldview that emerges and eliminates quickly all other values, as Julien Freund could demonstrate it, and gets rid of all ethical or historical sense of duty. Each form of triumphant materialism prompt people not to feel linked to their fellow countrymen anymore or instigates them not to respect religious ethical duties towards others, be they partaking the same beliefs as they do or, as Christian or Tolstoian ethics lays it, be they simply human beings who should be respected as such with no other consideration. It is in this sense of abandoning all national-political or religious links that Arthur Moeller van den Bruck, who together with his wife Lucy Kerrick, translated Dostoievski into German, said that after only some decades of liberalism (i. e. The “sensate” materialistic ideology of what the Russian economist and sociologist Sergej Nikolaievich Bulgakov —1871-1944— called “bourgeoisnost”, a neologism aiming at defining the utilitarian ideology of British liberalism) a people simply dies as a genuine value-born community and become a heap of scattered individuals, as we have now in our countries. Europe should have first be unified by means of a common “culture”, by a common educational system, and, in a second step, we would have coined a common constitutional and civil law system, respecting ethnic and linguistic communities (“real communities”) throughout the subcontinent. So all the prerogatives of the Indo-European “First Function”, according to the French academician Georges Dumezil, would have been set down as a very first frame for a future unification process. Later, the “Second Function” should have been established by constituting an autonomous military system, not depending on the NATO structures (as it was fully juridically possible in each Western European country), including a European production network for modern weapons in order not to depend from abroad for military supplies. Only after having created a general culture, education, law and defence frame, we could have thought of various unification processes on economical levels. The first think you have to do is to design the frame for all non materialistic values, which would be the real backbone of the genuine “ideational” (Sorokin) civilisation you want to promote, except perhaps in the European context in the late Forties and in the beginning of the Fifties, where urgently needed attempts to unify the subcontinent on economical level were reduced to the essential and the minimum, i. e. the coal and steel industry (EGKS/CECA).
 
- After the Second World War, the United States got a very strong influence on Western Europe, that was subsequently transformed into a junior partner in a Euro-Atlantic political community with so-called “shared values”. How does “Euro-Atlanticism” works nowadays in Europe?
 
The process of linking Western Europe, and now all the former COMECON-countries, to the United States has been long and quite complicated to understand it in all its aspects (and to explain them in a short interview) but one can say without any hesitation that it has never been studied systematically till yet. Let’s say, to put it in a nutshell, that the first attempt of the United States to colonize mentally the Europeans (their most dangerous potential foes) was to submerge the European cinematographic industry in the ocean of Hollywood productions. The battle was thus “metapolitical”. Hollywood was supposed to replace entirely the European film industry. France, that had already developed a good film producing industry before 1939, was positively blackmailed by the Americans in 1948: if the French cinemas didn’t take at least 80% of Hollywood productions to be broadcast everywhere in France, the country wouldn’t benefit from the money of the Marshall Plan, at a crucial moment of postwar French history, when riots and strikes were paralysing the country, when food supplies in big cities were undergoing scarcity, so that we can now blankly ask the question: weren’t the Communists, who organized the strikes and were supposed to operate for the benefit of Moscow, not performing the job the American secret services wanted actually to be done, in order to force France to accept the American “diktat” to give money if the movies were alone productions of Hollywood? In the Fifties, the Social-Democrats were the main secret allies of the Americans, as a result that they were chosen as partners by the American Democrats around Franklin Delano Roosevelt, whose New Deal policy in the Thirties became a model for socialists throughout the European subcontinent. The metapolitical influence of socialism and social-democracy in Europe has as result that American Democrats are always prefered in Europe than Republicans: remember Kennedy, Clinton (who waged more wars than his Republican predecessors Reagan or Bush Senior), Obama (who’s continuing Bush Junior’s wars and replacing troops by drones, causing even more numerous casualties in Afghanistan and Pakistan...). I would like to take the opportunity to evoke here two important books to understand the mechanisms of Europe’s colonization by the United States: 
- Richard F. Kuisel, Seducing the French – The Dilemma of Americanization, University of California Press, Berkeley/Los Angeles, 1993;
- Reinhold Wagnleitner, Coca-Colonization and the Cold War – The Cultural Mission of the United States in Austria after the Second World War, The University of North Carolina Press, Chapel Hill, 1994.
 
But the strategies developed in the European countries didn’t work properly: France under De Gaulle left NATO and asserted an original diplomacy throughout the world, partly along the lines defined by the Non-Aligned as suggested by De Gaulle’s famous declaration in Pnonh Penh (Cambodia) in 1966. This new French diplomacy, supported by able ministers like Couve de Murville and Jobert, was also backed by the high technological development of French aeronautics industry, producing among others the famous Mirage III fighters, that gave Israel the victory in June 1967. These planes were sold everywhere in the world and were serious competitors to American equals. Germany, despite its total destruction in 1945 and the millions of men who were prisoners of war in Europe (one million alone for France!), in the Soviet Union and in America could recover completely, in particular due to the courage of the women who helped rebuild the towns, the so-called “Trummerfrauen” or “Ruins ladies”, and could start the real economical wonder at the end of the Fifties, what aroused admiration even among former anti-Fascists. Germany had and still has a weak point: it has no aeronautics industry anymore but a well-developed automobile industry, perhaps the best in the world. The United States lost a lot of parts on the car markets in Europe due to the renewal of the celebrated German car brands: even American consumers started to buy German Volkswagen, Mercedes or BMW, just as Chinese or Russian new rich do nowadays. So the United States, once favorable to the European unification process, in order to get a huge market for their own products, began to reject secretely Europe as a unified economical block and to organize a commercial war against a lot of products like Camembert or Gruyere cheese, bananas from the French islands in the Caribbean Sea etc. European high technology companies, such as a German one producing solar panels, were spied by the ECHELON-Satellites; some former COMECON-countries were invited to join the EU and the NATO, so that the Europeans would pay endlessly for the constitution of a new military block aiming at “containing” Russia. The Europeans were to pay to sustain the weak countries and the Americans were taking the strategic benefits of the new situation without giving out a single penny. The last act of war is of course the speculation against the weaker economies of Southern Europe, in order to strike the “weak Mediterranean” belly of the subcontinent officially described as an ally but actually treated as a foe. 
 
According to geopolitican Robert Strauss-Hupe, who was formerly a collaborator of General Karl Haushofer’s “Journal of Geopolitics” (“Zeitschrift fur Geopolitik”) in his native Germany but had to leave the Reich after Hitler’s arrival to power because he was partly Jewish or had a Jewish wife and had to settle in America where he became an adviser of the US war machine, Europe and Germany in its middle part will always be potentially stronger than the United States for several reasons, among which he counted the excellence of the education systems and the “racial homogeneity”. The May 68 plots, coined by former OSS-officers like Herbert Marcuse (another German emigre) and many others, managed to destroy or at least to handicap seriously the European education systems. The importation of immigrants, having not benefited from a serious level of education in their own derelict countries, aimed at paralysing the social security systems and at compelling the European States to devote incredibly huge budgets to help these new masses of jobless people to survive in everyday life instead of creating for instance a good military or aeronautics industry. Second purpose of mass immigration is to be able to manipulate these masses in order to create severe civilian disorder in countries that could, for one reason or another, loose the links that bond them to America: this was said frankly by a former US ambassador in Paris, Charles Rivkin (that we shouldn’t confuse with the economist Jeremy Rivkin), who started a policy of supporting leaders of agressive youth gangs in the Parisian suburbs and promising them American and Saoudi or Qatari support. The riots that set ablaze the Parisian suburbs in November 2005 were a revenge of the US neo-conservatives aiming at chasing “disloyal Chirac” from power and to replace him by the man who took away a maximum of votes from Chirac’s RPR/UMP and from Le Pen’s “Front National”, i. e. Nicolas Sarkozy, by promising the French to “karcherize the banlieues” and to eliminate the “racaille” (the riffraff) (a “Karcher” is a brand derived noun, as Karcher-machines are used to remove the dust or the filth from houses’ walls by using an extreme powerful water spray). Nothing of that sort was obviously ever done but Sarkozy came to power and brought France back in the NATO and waged a war against Libya, so that the Congress in Washington hadn’t to vote war credits... The 2005 Parisian riots were used to promote an obscure suburb politician, who uttered a strong agressive and hysterical language to gather votes in order to change radically the Gaullist political orientations of his country in favour of the American world strategy. Objective observers can so see what can be the useful purpose of jobless masses in “alien audiences” (Bill Clinton), that are perhaps “allies” but should sometimes be thrashed. 
 
American influence is consolidated by several musical fashions and modes and through media agencies that always convey the US interpretation of world events. In France, the best exemple is furnished by the so-called “nouveaux philosophes”. This bunch of jabbering nonsense and humbug producers is determining the agenda of French politics since the end of the Seventies. The figurehead of the bunch is undoubtedly Bernard-Henry Levy (BHL), who has indirectly —with a leftist or pseudo-theological or pseudo-republican (French style) “wind language” (this expression was coined by Regis Debray)— supported all the American or Israeli moves on the international chessboard, depicting all the ennemies of America as if they all were dangerous Fascists, venomous dictators or backward populists, nationalists or paleo-communists. In France, BHL lead a systematic campaign against all possible challengers in domestic politics and not only against the nationalists around Le Pen. So the “shared values” of the so-called “Atlantic Community of Values” are now a mix of conservative Atlanticists (when some naive Catholics or Protestants believe that Washington is a kind of new protecting and benevolent Rome, as an otherwise interesting student of late Carl Schmitt, Erich Voegelin, who migrated to the United States during Hitler’s time, theorized), of Socialists of all kinds linked to the American Democrats in the Rooseveltian tradition, Manchesterian liberals who believe religiously in the credos coined by Adams Smith’s heirs, left-wing liberals a la Cohn-Bendit whose endeavours to promote the dissoluting anti-values of May 68 in order to weaken permanently Europe for the benefit of the United States, recycled Trotskites who replace the former Bolshevik notion of “permanent revolution” by the the actual practice of “permanent war” on Brzezinski” Eurasian chessboard (see the polemic books and articles of Robert Kagan), a permanent war around the territory of Afghanistan aiming at containing and destroying Russia, perceived as the heir power of the Czars and of Stalin. These are of course the “anti-values”, the values of “Non Being” as Jean Parvulesco polemically called them, against which my friends and I have struggled since the very beginning of our public activities. They are indeed “non being” values as it is impossible to build a lasting state or empire banking on them (for instance Parvulesco’s vision of an “End of time’s Eurasian Empire”). BHL endeavours have as main and only purpose to prevent the return of real political values, such as the ones Carl Schmitt and Julien Freund (among many others) illustrated in their precious works.
 
- Do you feel more “freedom” in Europe after Obama announced the emergence of a US “Pacific Axis”?
 
No. Not really. But maybe we can say that constant pressure is not needed anymore in Western Europe now because our countries are politically dead after so many decades of “liberalism” as Arthur Moeller van den Bruck would have said. It is also true that after the tragical and awful events in Libya in 2011-2012, where BHL was Sarkozy’s adviser instead of the French army’s generals (!), the figurehead of the “nouveaux philosophes” has lost a good deal of his impact on public opinion. The Lybian affair caused among other changes in French domestic politics the fall of Sarkozy who betrayed De Gaulle’s vision of international politics, in which France should have played an independant role in front of the orther superpowers. One of the last flops BHL committed in April 2012 was to describe Algeria —which is now simultaneously courted by the United States to join an informal “Southern NATO” around US main ally Morrocco and threatened like Syria is for keeping the militarized FLN in power since the independance of the country in 1962— not as an Arab and Muslim country but as a Jewish and French country! This vicious attack is emblematic in a certain way as Algeria wanted to be an Arab, Panarabian and Arab nationalist country within the community of Arab countries, despite the fact that most of the Algerians are of Berber/Capsian stock. The Arab reference of the Algerian nationalists, who spoke in the Sixties a dialect quite different from the classical Arabic language, was to take the new independant country out of isolation, to participate to a wider range of non aligned nations and to be close to the Nasserite form of the Panarabian ideal. Although a very interesting political figure as the former Algerian President Houari Boumediene remained a purely political thinker who could generate a team of very able diplomats in the Seventies and Eighties (before the terrible civil war of the “Blood Decade” from 1992 to 2003). These diplmats could for instance solve the problems between Iran and Iraq in 1975, when the circulation of oil vessels could be pacifically regulated in the Chatt-el-Arab part of the Gulf. Iran was represented by the Shah and Iraq by Saddam Hussein. Mohammed Sahnoun, adviser of President Chadli (Boumediene’s successor), was the head of a geopolitcal school in Algeria and lead the diplomatic mission to solve the problems in the Grand Lakes area in Africa. Sahnoun pleaded for an Euro-African alliance aiming at keeping the United States out of the Black Continent, especially out of the Horn of Africa, a region which is a strategic bridgehead to the Indian Ocean, described by Mackinder’s heir as the “Heart Sea” in front of Russia as the “Heart Land”. Still more interesting, Sahnoun theorized in a positive way the pacific and cooperative juxtaposition on the international chessboard of “cultures”, that would have to come back to their roots and abandon the false seductions of mean modern ideologies. Sahnoun is the real antidote to the conflict arousing perspective of late Samuel Huntington, who perceived the cultures as automatically antagonist. His ideas find an echo in the works of his Japanese alter ego, Moriyuki Motono, adviser of former Prime Minister Nakasone, who also pleaded for a pacific juxtaposition of “cultural areas” but having this time neighbouring “intersection areas” which would help neighbours to understand each other better, simply because they have in their spiritual heritage values shared by both neighbouring cultures. 
 
Boumediene had been a student of Arab literature and was surely a pious Muslim but he never used religion as an emblem of his “Algerian specific socialism”. When BHL says that Algeria is neither a Muslim country, he attacks also the Salafists of the wide range of Muslim-oriented political forces in Algeria. To say that Algeria is both Jewish and French means that Algeria is unable to help itself and needs a recolonization by the Jews and French, who were expelled in 1962. BHL added that in the short run Algeria will be undergoing an “Arab Spring” like Libya and Syria. This is of course a clear threat to an independant country which has already experimented a civil war that caused hundreds of thousands of casualities. But this has been too much: BHL isn’t taken seriously anymore. Even the Belgian daily paper “Le Soir” (25th April 2013) titled “la Syrie ne fait plus recette” (“Syria doesn’t bring cash anymore”), deploring that initiatives to raise money for the Syrian rebels in Belgium isn’t a success. So the whole ideology that BHL and his chums are trying to impose with a good dose of forcefulness loses currently all impact: people aren’t interested anymore. 
 
This attack against Algeria brings me directly back to your question: the purpose of the Atlanticists is to include Algeria in a kind of “Southern NATO” by giving the former Spanish Sahara to Morrocco and give Mauretania as a kind of newly designed colony to an officially anti-colonialist Algeria, so that Algeria could get its geopolitical dream fulfilled by being simultaneously a Mediterranean and an Atlantic power. The problem is that the distance between de Mediterranean and the first parts of the Mauretanian Atlantic shore is incredbly long: more than three thousand kilometers of sand desert, with poor communications by road or railway and so without any economical utility and permanently under the threat of the Morroccan army, which can at any time withdraw in the Atlas mountains and strike back at will. The gift suggested is not a real gift. The US goal is to control the whole former French West Africa, from Dakar in Senegal to Somalia, Djibuti included, in order to protect the exploitation of oil fields in Nigeria, Camerun and Chad and to prevent the Chinese to be the leading exploiting power in Black Africa. So your question asking if Europeans feel more “safe” or “free” since Obama decided to give priority to a Pacific Axis can be obviously answered negatively as the containment of China in the Pacific implies a US presence in Africa and the creation of a “Southern NATO” being an annex of a general AFRICOM-bolt that would encircle completely Europe on its meridional flank. If China loses its African positions, it will be considerably weakened and unable to order as many goods as nowadays in Europe. Germany would also be weakened and Belgium risks to be in the same situation as Greece or Spain, as its public debt is quite high, especially since the compelled taking over of two bankrupt banks after 2008 (Fortis and Dexia/Belfius): the planned crumbling down of the eurozone would be brought to an end and the “Northern euro” would only be a dream of paleo-nationalists in Germany and Northern Europe. One must not forget that Belgium and especially the Walloon coal-and-steel areas were hit by the Iranian Islamic revolution that prevented the consolidation of the nuclear power and steel industry cooperation that the Shah started with France, Germany and Belgium. The so-called Islamic revolution in Iran had for us all severe consequences so that, even if we refused all forms of agression against present-day Iran and if we respect the positions of President Ahmadinedjad on the Eurasian chessboard and in Latin America (when he cooperated with Chavez), we don’t share some views of yours and of former ex-Maoist journalist Michel Collon about the history of Iran before the Islamic revolution of 1978-79. We don’t forget that the same “nouveaux philosophes” and Trotskites, who preached against the Shah in the streets of Paris, Brussels and Berlin in 1977-78, are now trying to excite people against Ahmadinedjad, exactly as they did against Milosevic, Putin, Lukachenko, Khadafi and others! The purpose is to prevent all cooperation between Europe and Iran, be the regime overthere Imperial or Islamic; therefore we defend the positions of the Shah in the Seventies and we support all initiatives trying to prevent a useless and criminal war against Ahmadinedjad’s Iran.
 
Obama’s Pacific Axis has thus effects on the Southern flank of Europe. Wherever they strike, they hit us all. Hitting China in Africa means hitting Europe here and there too. 
 
-What do you think about EU-outsiders such as Turkey, Serbia and some ex-Soviet countries like Moldova, Belarus and Ukraine?
 
Turkey is a tremendously interesting country to study and it fascinates me since two memorable periods in my life: 1) the long trip our Latin and Philosophy teachers organized for us to Turkey in the Summer of 1972; 2) My subsequent reading of Arnold Toynbee’s pages on Bythinia, the Byzantine Empire and the Ottoman Byzantine strategy; according to Toynbee, who was a “byzantologist”, the power that dominates the small narrow former Roman province of Bythinia and the neighbouring Bosphorus area is able to expend in all directions, i. e. the Black Sea, the Balkan, Caucasus, Syria, Egypt and Northern Africa and even beyond if enough material and human means are available. It’s maybe therefore that the American strategist Edward Luttwak has recently written a book about the Byzantine strategy, which aimed, when the Byzantine Empire was still a powerful commonwealth, at controlling all the former areas of the first Roman Empire exactly like the Ottomans will later try to expend alongside the same geostrategical lines. The Ottomans couldn’t perform the task: their sea power was fragilized after the battle of Lepanto (1571) and the definitive blowback was a fact after they failed to take the City of Vienna in 1683. After the terrible defeat in front of Vienna’s walls, their decay period started, even if they could maintain their grip on the Balkans, Syria, Palestina, Iraq and Egypt till the Russian-Turkish war of 1877-78, the Balkan uprisings of 1912-13 and the defeat of 1918. In the eyes of their leader Mustafa Kemal Ataturk, the Islamic-Ottoman option had been brought to an end and the remaining Turkish state had to follow other paths. It should first get rid of the Islamic past and find a new identity that according to Ataturk himself should be a Hittite identity (he therefore opened an archeological museum in Ankara). By choosing a Hittite identity, Ataturk intended to identify his country, reduced to the Anatolian part of the former Ottoman Empire and bereft of all the Iraqi oil fields, with an Indo-European people that came from Europe to conquer Anatolia, where it left an astonishing civilisation, and induced geostrategical lines that were taken over by the Romans and the Crusaders marching towards Syria and Mesopotamia. The Hittite rage didn’t last long in modern Turkey and was replaced in the political mythology of the anti-islamic military elite by Panturkism or Panturanism, aiming at assembling all Turkish-speaking people in one giant state from the Egean to China. This Panturkic ideology was resolutely anti-Soviet as the main Turkish-speaking area the Panturkists wanted to acquire were in Soviet hands in Central Asia. In 1942, when the Germans could have taken Stalingrad and cut in their very middle the supply routes the Americans had created in Iran by organizing the Paniranian railways and in the Northern Atlantic from New York to Murmansk by organizing huge convoys of “Liberty ships” bringing ammunitions and material to the Soviet Army, Turkish officers around Staff-Chief General Cakmak proposed in Berlin to invade the Caucasus but their scheme was so abstruse that the Germans didn’t want this suggested alliance implying the emergence of an even more dangerous super-state in the East. 
 
Erdogan has inaugurated a new era in Turkish politics as he rejects officially the non religious Hittite and Panturanic/Panturkic projects in favour of a renewed Ottoman-Islamic scheme. His aim is to crush the former military elite and to replace it by a new pious “bourgeoisie” that thrived economically in the new developing area in the South-East part of present-day Turkey. We cannot meddle in the domestic affairs of Turkey and dictate the Turks in which way they should think. So be the official ideology Kemalist or Neo-Ottoman/Islamic, we don’t care and simply hear and listen to what Turkish politicians say. But when Erdogan comes to Germany or Belgium and urges Turkish people living in our countries not to assimilate (which I can understand because Europe lives now in a dangerous and deleterious period of decay) and to form a kind of “Fifth Column” in a Europa that they will in the end control and bereave of its identity, we cannot agree. We disagree too with the Syrian policy that Erdogan followed in supporting the Western- and Qatari-backed rebels against the Baath regime of Bechar El-Assad. It would have been better if Turkey had followed its initial policy of friendly relationships with Syria before the fatidic visit of Erdogan and Gul in Damascus in August 2011, when they tried to impose ministers of the rebellious “Muslim Brotherhood” in a next hypothetical Syrian government. The links that the present-day Turkish president has in the bank world of the Gulf Emirates and most probably of Qatar are of course another problem, that can jeopardize fruitful future relations with Europe and Russia. Erdogan’s Minister of Foreign Affairs, Ahmet Davutoglu, nicknamed the “Hoca”, the “Professor”, in Turkey, wanted to develop a neo-Ottoman foreign policy, which we could have accepted in its first version, as it wanted “zero problems on our borders” and started the first positive policy towards Syria, Iran, Libya and other powers in the Near- and Middle-East. But this orientation has had no future, unfortunately. Of course from a European, Austrian, Panorthodox and Russian point of view, we cannot accept the expansion of a neo-Ottoman scheme in the Balkan, that would be backed by the United States, Saudi Arabia, Qatar and the so-called Islamic finance, from which apparently Gul proceeds. Even if Prof. Dugin and his Italian friend Claudio Mutti were deeply influenced by Leontiev’s ideas, which prefered an Ottoman domination in the Balkan than the juxtaposition of false Orthodox mini-powers strongly influenced by modern Western ideas, things have changed in the second half of the 20th century and it is of course now better for all of us to support in the Balkan Croatian or Serbian geopolitics. 
 
This brings us to Serbia. This country is the “core area” of the Balkan. Even if Germans had a general tendency to support Croatia in the Nineties instead of Serbia, the Austrian geopolitician Baron Jordis von Lohausen supported Serbia at the end of his life and even evoked an Axis “Vienna-Belgrado” to link Danubian Europe to the Egean by the shortest river and land roads. Croatia has a different perspective on geopolitics: its geopolitical lines are Adriatic-Mediterranean and the only conflict with Serbia was about a “window” on the Danube river at Vukovar where fierce fights opposed Croatian troops to the Serbian Army. In 1995, the Croatian Army conquered the Kraina region, which was peopled by Serbian villagers but was a strategic balcony threatening Dalmatia’s harbours which were formerly Croatian-Venetian. The dramas of Vukovar and the Kraina have certainly left a huge amount of bitterness in former Yugoslavia but the core area that Serbia is has not been so dangerously threatened as it was later by the Kosovar independance movement lead by the Albanian-speaking UCK-militia. Kosovo was till the Ottoman invasion in the 14th century a pure Serbian province, in which the tragical battle of the “Blackbirds’ Field” took place and in which the oldest Orthodox monastries stood. The independance of Kosovo is certainly the oddest mutilation of Serbian territory that we have to deplore. As you perhaps know, I am and was a friend of both Tomislav Sunic, the Croatian thinker, and of late Dragos Kalajic, the Serbian painter and traditional philosopher who published the Serbian version of the magazine “Elementy”. I am also a friend of Jure Vujic, the Croatian geopolitician and political scientist who recently published a book on Atlanticism and Eurasianism, for which I wrote a foreword: you have commented this book and my introduction on one of your websites. Sunic, Vujic and Kalajic were speakers at our Euro-Synergies’ Summer Courses in France, Italy and Germany. Sunic has written a book on the American Evil in Croatian and so did Kalajic (“Amerikanski Zlo”) in Serbian. In 1999, together with Laurent Ozon in France, I opposed the NATO-intervention against Yugoslavia and I spoke with Kalajic and his Italian friend Archimede Bontempi in Milano, together with the Mayor of the City, to explain how the war against Serbia was a war against Europe, which purpose it was to block all river traffic on the Danube and to destroy for long all developments in the Adriatic Sea, where NATO-fighters dropped their extra bombs in the sea, killing Italian fishermen. We dispatched the texts of the gallant American senator of Serbian origin, Bob Djurdjevic and, on their side, the left-wing Professors Michel Collon and Jean Bricmont did the same: Collon remembers this all around dispatching of counter-information on Serbia as the first resistance action on the internet in a recent speech he held in Brussels and Bricmont was even savagely beaten up by the thugs of the Brussels police and thrown an all night in a dirty cell because he stood in front of the NATO-buildings in the Belgian capital, just as some years later the Italian member of European Parliament and former Justice Secretary of State Mario Borghezio, who had opposed the bombings of Belgrado too, got also —even if he is an elderly man— a hiding with truncheons by the same scum and thrown in a cell: the Italian Embassy had to send officers to order the Belgian government to let him immediately free. 
 
Kosovo is the central part of what Kalajic called the “Islamic chain of States” that Americans and Saudis intended to install in the Balkan in order to bolt the landway between Central Europe and the Eastern Mediterranean, leaving Greece isolated and weakening all possible allies of Russia in this area. Kosovo will shelter the hugest military base of the United States in Europe, the “Camp Bondsteele”, that was built by Halliburton and where a substantial part of the US garrisons of Germany will move to. The purpose of this policy could have been read in Sir Nigel Bagnall’s book about the “Illyrians operations” of the Romans between 229 and 227 B.C. and between 215 and 205 B.C. In these historical studies by the former Chief of the British General Staff, the importance of the central areas of the Balkan are duly stressed: the book has been written in 1990 and its German translation dates back 1995, just four years before the bombings started in Serbia (Sir Nigel Bagnall, Rome und Karthago – Der Kampf ums Mittelemeer, Siedler, Berlin, 1995). A control of this central Kosovar-Serbian part of the Balkan allows every superpower to threaten or control Italy and to benefit from a springboard towards Anatolia and further East, exactly like the Ancient Macedonians did at the time of Alexander the Great at the eve of his invasion of the Persian Empire. The Ottomans, once they could control the same areas in the 14th century, became a permanent threat for Italy, Central Europe and the Black Sea (Pontic) area. So an intact Serbia could have been the territory that would have united Central Europe (Austria’s imperial heritage) and Russia (in a Panorthodox perspective) in the struggle to repel all foreign powers out of the Balkans, the Eastern Mediterranean, the Adriatic Sea and the Pontic area. 
 
Now the EU and the United States are trying to blackmail Serbia, promising a rapid membership in the EU if Serbia recognizes Kosovo as an independant state. I hope Serbia is not going to abandon its traditional position and still will consider Kosovo as a lost province that will one day be Serbian again. 
 
If we hear almost nothing about Moldova here in Western Europe, Belarus is described in our mainstream media as a clownish dictatorship of paleo-communist bigots. Belarus is nevertheless the central part of the North-South “Baltic/Pontic” line. There are three such North-South lines in Europe: 1) the Rhine/Rhone line linking by landways the North Sea to the Mediterranean; 2) the Baltic/Adriatic line from Stettin or Gdansk/Dantzig to Trieste in Italy or Pula in Croatia; this area will in the short run be linked by a direct railway track linking Dantzig to Ravenna in Northern Italy, a City that was the capital of the Ostrogothic Kingdom in Italy, which was conquered by the Byzantine General Belisarius in 536. In the Middle Ages, King Ottokar II Przmysl (1253-1278) of Bohemia wanted to create a realm linking the Baltic Sea to the Adriatic: the future rapid railway track between Gdansk/Dantzig and Ravenna will fulfill his dream; 3) the Baltic/Pontic line has never been united except perhaps by the Goths at the eve of the Hun invasion of Central Europe and the Roman Empire; therefore this line is sometimes called the “Gothic Axis”. The Polish-Lithuanian state was an attempt to restore this Axis under the Baltic-Slavonic Jagellon dynasty but the project failed due to the Ottoman conquest of the present-day Ukrainian territories beyond Odessa and of the Crimean peninsula. In the 18th century, the Empress of Russia Catherine dreamt together with the German philosopher Johann Gottfried Herder to create in this space between Lithuania and Crimea a realm that would be a new Germanic-Baltic-Slavonic Hellas, on the model of Ancient Greece. New enlightened societies would have been created in this area separating Western and Central Europe from Russia, that is simultaneously an “intersection area” according to the Japanese “culturalist” philosopher Moriyuki Motono (cf. supra), who perceives “intersection areas” as unifying factors and not as dividing forces. The very importance of Belarus, as the central part of this potential “intersection area” and of the “Baltic/Pontic” line should prevent the European medias to bash constantly Belarus and its President Lukatshenko and find instead all possible positive approaches of the Belarussian factor. 
 
At the time of the so-called “Orange revolution” (2004-2005), we could have feared that the Ukrainian state would have joined the NATO and have isolated the Crimean Navy base of the Russian Black Sea Fleet, which was one of the purposes Zbigniew Brzezinski hoped to achieve. For Brzezinski the fall of the Ukraine would have meant the total and complete achievement of his long elaborated strategy, as it would have weakened Russia definitively and made of the Black Sea an American-Turkish lake. Due to the victory of the anti-orange party in Kiev and Kharkov, Brzezinski’s project is doomed to be a failure, what he has recognized himself by saying that his long hammered policy of destroying Russia, by supporting the Mujahiddin in Afghanistan, the secessionist forces in the Muslim Republics of the former Soviet Union and the Ukrainian nationalists couldn’t be carried out in due time and that the United States had now to change strategy and try to ally with Russia in order to create a “Northern Hemisphere” Big Alliance with Northern America, Europe, Russia and Turkey (see one of his last books “Strategic Vision”, published in the United States in March 2012). 
 
- Do you think that some of these countries could possibly join the NATO or the EU for political reasons, like Rumania and Bulgaria did at the time of the so-called NATO-enlargement? 
 
Turkey is already a NATO-member and among the most important ones due to the old strategic position its territory occupies between the Black Sea, the Balkan, the Syrian area, the Eastern Mediterranean and Egypt. But there is absolutely no necessity for new countries to join the NATO as this Atlantic Alliance had been set up in the time when communism was still a quite virulent ideology that allegedly wanted to export a “world revolution” and put the rest of the world ablaze. This ideology doesn’t exist anymore, except in the form of “trotskism” now skillfully disguised in neo-conservatism as “permanent revolution” (Trotsky) has become “permanent war” (Kagan): the real “communist danger” nowadays is America as a trostskite/neo-con superpower, even more virulent than the Soviet Union ever was. And even in the last years of the “Cold War”, the American grip on Europe became tighter, after the “century’s market” which imposed American fighters in all the air forces of Western Europe instead of the French Mirage or the Swedish Viggen fighter or a new fighter having been produced by a joint Swedish-French venture. This incident proved that our political elite was rotten and corrupted and that they were not conscious of the treason they committed and, subsequently that we were not free and constantly betrayed by degenerated politicians; all that induced us to reject NATO as an enslaving organisation (slaves are not entitled to carry weapons). So since the very beginning of our activities we were hostile to NATO, as Jean Thiriart was some ten years before us. We could bank on several Belgian political traditions, that never could be implemented: when NATO was created under the impulse of the Belgian socialist minister Paul-Henri Spaak, the conservatives among the Belgian politicians were mocking the attempt to build such an Alliance and nicknamed it “Spaakistan”. They were reluctant to include Belgium and the Belgian Congo colony into such a “Spaakistanese” construct. Later the Catholic Prime Minister and future Foreign Affairs minister Pierre Harmel tried to escape the grip of America by proposing new bilateral relationships between small powers of the NATO commonwealth and small powers of the Warsaw Pact, i. e. between Belgium and, for instance, Poland or Hungary (as Catholic countries, Hungary being a State having belonged like Belgium to the Austrian Empire). These ideas, that were impossible to implement due to the total infeodation of Belgium, are nevertheless still alive in the debates run in the country: Prof. Rik Coolsaet and diplomatic TV-journalist Jan Balliauw continue this critical tradition of Belgian intellectuals and diplomatic personnel who were never tired to criticize American policies on the international chessboard. 
 
In 1984 I had the opportunity to meet at the Frankfurt Book Fair former Division General Jochen Loser of the German Army, who also was the last young officer who had been evacuated by a Ju52 plane from Stalingrad after having lost his hand. Loser had been disgusted by the colonialist behaviour of Americans and moreover by the policy of installing Pershing rackets targeting Warsaw Pact positions, risking to provoke Soviet retaliation on the German soil. Consequently Germany, East and West, could have been wiped out the map through a carpet bombing through nuclear weapons. A neutrality policy based on the models of Austria, Switzerland, Finland, Sweden and Yugoslavia was therefore the only rational possibility. The neutral central zone in Europe should, according to Loser, be enlarged to East and West Germany, Poland, Czechoslovakia, Hungary, the Netherlands, Belgium and Luxemburg. A Swiss-Yugoslavian bunkerized defence system should have sanctuarized the whole area. The perestroika of Gorbachev made this kind of speculations useless. One year later, General Gunther Kiessling, German delegate officer at the NATO Headquarters in Casteau (Belgium) was also disgusted by the fact that High Staf officers were always American or British despite the fact that European armies were more numerous in the forces displayed by NATO; Kiessling subsequently advocated a foreign policy based on Harmel’s ideas. Our positions, at the very beginning of the history of our magazines “Orientations” and “Vouloir”, stood in this rational, political and non ideological way of thinking and our hostility to Washington’s warmongers derives from these objective statements.
 
- In one of your articles issued in 1998 you wrote about the priority of “Volk” over abstract state. How do you think about this position now when we have a postmodern mix with the social networks, the long-distance nationalism and the immigrants flows?
 
I don’t remember exactly about which article you are talking. But nevertheless the sense of belonging, the sense of duty and, if necessary of sacrifice, is only possible when you are embedded in a blood and soil humus or if you’re “roped together” (“encordes”) like alpinists with your fellow-citizens as the present-day French philosopher Robert Redeker says in denouncing the degenerative Western fashions, focussing only on the diseased “ego” reduced to the only physical body, the “Egobody”, as he calls it, and trying to embellish it by artificial interventions or bizarre tricks like tattoos, piercings, mamal implants, etc. Modest traditional people should have a “craddle country”, have a dialect, i. e. words of their own that are a part of their intimate identity, an identity that has to be linked by a “long story” or a memory which ought to be embedded in a genuine history and in songs, poems and novels that are their own and non imported. Intellectuals of course have always had a more open mind, could always throw and catch a glimpse beyond the border of their own kinship but this is of course not a reason to reject viciously what’s carved in your own self and create artificially cosmopolitan societies and pseudo-values, believing they are the only keys to the future, i. e. cosmopolitan societies that neo-liberals a la Soros now call “open societies”. A society is dangerously “open” when all its members have lost their memories, when they are serialized like preserved meat cans or like poor battery chickens. The notion of “Volk” was first coined philosophically by Johann Gottfried Herder, who had a great influence in Russia and inspired the “Narodniki” thinkers. This enabled the Czar in the 19th century to pay linguists and grammarians to write down a first scientific Russian grammar and also, a couple of decades later, grammars of the Baltic languages. Later, even the Soviet system could better preserve the small peoples of the present-day Russian Federation like the Mordves, the Chuvashes, the Maris, etc. and give them autonomous districts or republics that kept their cultural heritage intact without even endangering Soviet Union or current Russia as supranational wholes. This also is a heritage of Herder’s thinking, which is “another Enlightenment” quite different than the Enlightenment that generated the Western ideology. You could of course say that the Soviet system of ethnical republics lead to the tragedy of Chechnya and the dangers of an Islamic rebellion in Tatarstan or Bashkirtostan. I answer this objection by remembering that other Republics, like of course Ossetia remained absolutely true to the links they have since about two centuries with Russia and that the Muslim religious authorities in Kazan develop an Islam that is original and immune in front of all the false seductions of Wahhabism. 
 
Religious values can only be kept alive in the “ethnical-ideational” frames that “Volker” objectively are, without any sanctimonious or bigot derivations. Big overcrowded Cities are a danger for the human kind not only in Europe, in Japan or in Russia but also in Africa (see the horrors of the slums in Nigeria for instance) and in Latin America (Mexico City and his criminal gangs having transformed this poor country —that once upon a time fascinated the English writer David Herbert Lawrence— in a “failed State”). Once more the idea of a variety of people on the surface of the Earth, expressed some decades ago by the Breton thinker Yann Fouere and his Irish fellows among the true leaders of Eire (De Valera, MacBride, etc.), is a true and acceptable “inter-national” idea, i. e. an idea shared “among nations” (Latin, “inter nationes”), as the people are “actually existing” and the pseudo-international, cosmopolitan ideas are mere chimaeras. You cannot sell the cosmopolitan ideas of Parisian intellectuals a la Bernard-Henri Levy in Africa. The Chinese by cleverly refusing to impose their own foreign notions to Africans could conquer markets in the most derelict states of the Black Continent because their leaders were fed up by the moralizing and intrusive interference of the West with their domectic affairs. The French-speaking poet and writer Leopold Sedar Senghor, who became President of Senegal, was an attentive reader of Count de Gobineau, described in all possible “antifa” books and essays as the “Father of Racism”. The couple of pages Gobineau devoted to the African people in is “Essay on the Inequality of Races” didn’t upset the future President of Senegal when he read them as a student involved in the “Negritude” movement in France and French-dominated Africa. Senghor stressed the necessity to keep in each possible culture, in Africa, Europe or elsewhere in the world, the figure of the “conteur”, the “storyteller”, who transmit the people’s memory to the future generations. In a developed country the collective “storyteller” could be the historians and philologists, who surely exist in the best way in our societies, but are edged out and bereft of all consideration in front of all the negative figures of modernity like bankers, economists, lawyers, technocrats, etc. who have wiped out the collective memories in our developed societies, destroying what Redeker, as an attentive reader of Heidegger, calls the “encordements”, the “roped-togetherness”, leaving behind a miserable crippled (sub?)human kind unable to react properly in front of all the challenges of postmodern age. 
 
Postmodern thoughts could have been an opportunity to get rid of the Western ideology that claims to be the only heir of the 18th Century Enlightenment and as such the only “true” acceptable way of thinking: all other forms of thoughts being dismissed as unacceptable, racist, fascist, non democratic, etc. becoming automatically a domestic outlaw, who would surely be totally ignored by the mainstream media (which is a contradiction to the “Human Rights” principles as such an edging-out is equivalent to the forbidden political crime of condemning a citizen to the “civil death”) or an international thug, whose state would be registered in the “Black List” of the contemptible “Axis of Evil States”. Armin Mohler —who wrote the most memorable book introducing us to all the aspects of the German so-called “Conservative Revolution” and asked all non-conformist Europeans in the Sixites and Seventies to show an actual solidarity towards all the States that the USA described as “Rogue States”— had hoped in 1988-89, just some months before the destruction of the Berlin Wall, that postmodern trends would have eroded the Western ideology, which in Germany had become a must in the versions coined by Sir Ralf Dahrendorf (who was a British citizen) and Jurgen Habermas. No one could think, elaborate an ideological corpus outside the only few paths indicated by Habermas, the atrabilious professor who was always rising an admonishing finger. Postmodernity signifies first of all relativism. One could have needed a relativism precisely to “relativize” the new compulsory ideology imposed not only in Germany but everywhere else in Western Europe. 
 
Unfortunately for Western Europe and for the ex-Comecon states now included in the EU, the relativism of some postmodern thinkers couldn’t perform the job that Mohler hoped that we would have achieved. The relativism of postmodern thoughts leads to a still more “sensate” world of decay, that the late and regretted French thinker Philippe Muray called the “festivism”, mocking the current trend to invent new “postmodern” festivities like Gay Prides to replace traditional and liturgical religious festivals or ceremonies. Mohler hoped that postmodernity would have restored an ironical criticism banking on the traditional irony of Ancient Greek philosophy (Diogenes), on the famous “Hammer’s philosophy” of Nietzsche aiming at generalizing a “joyful knowledge” and on some aspects of the Heideggerian will to “fluidify the concepts”, that’s to say to eliminate all the rigidities the concepts had acquired by time because of the bad habits of starchy philosophers who only could repeat stupidly what their brilliant teachers in the past had said, so that they were constantly losing the substance and rigidifying the forms. Heidegger had been ordered by Conrad Grober, his parish priest (who as an eminent theologist became later the Archbishop of Freiburg-im-Breisgau), to study the concepts of Aristoteles in order to think beyond the rigid concepts the Scholastics had clumsily fabricated out of the genuine Aristotelian materials. According to Grober, Aristoteles’ concepts were more dynamic than static: the schoolmen hadn’t understood properly the meaning of the Greek grammar tenses, that express a variety of time meanings, among which some were rather static and others frankly dynamic. The schoolmen had only kept the static meaning in their narrow brains. Grober wanted to restore the dynamic nuances and save the Catholic faith (it was his main aim!) of sclerosis due to a too static interpretation of Aristoteles’ concepts by the scholastic tradition. 
 
The worldwide adoption of the poor substanceless cosmopolitan cogitations will surely destroy ethnical and ethical values, i. e. the “Volker” and “volkisch”-determined values Herder and the Narodniki wanted to save by a constant acitvity of poets, archeologists, philologists, grammarians and historians as well as the religious traditional values eminent men like Guenon, Evola, Tucci, Schuon, Coomaraswamy, etc. wanted to restore. “Nationalism” in the positive sense of the word, that’s to say in the sense Herder had wanted to impulse in Germany, Russia and elsewhere, implies that you feel as your duty to immerge yourself in your national-ethnical-linguistic surroundings, as actual and non fictional surroundings, in your “Nahe”, your proximity, as Heidegger has taught us and as he had practiced it by drinking beers with his beloved and often forgotten brother Fritz in the pub of his native town of Messkirch in Schwabenland and by having long walks on the paths of the Black Forest near his small chalet of Todtnauberg. Heidegger also stressed the importance of the “Nahe” in a speech he held in plain language for the inhabitants of Messkirch in 1961; the speech was about television: Heidegger explained that television was a devilish device introducing “Farness” (“die Ferne”) into our “proximity” (our “Nahe”), ruining the entrenchments and real-life links we needed as stabile and not uprooted beings. Nowadays with modern devices as MP3, iPods and another useless knick-knacks every possible event or presposterous fancy spectacle is permanently irrupting in our daily lives: strident or cacophonic GSM-bells are ringing when you’re in your bath, in a tramcar, in a romantic restaurant, in your girlfriend’s bed or at a serious meeting, pupils can watch a film in the classroom without being caught by the unaware teacher, young girls and boys are emitting curious sounds in the bus because they’re listening to loud crazy music, so that they’re even conscious of making noises. This kind of subhumanity you can observe now in your daily life is maybe the humanity of the “last men twinkling their eyes” (Nietzsche) but they are surely “people without a centre” as Schuon explained it in his tremedously interesting book “Avoir un centre”, trying simultaneously to find a remedy to this anthropological disaster. Schuon opted for meditation in the Sahara desert or among the Sioux in North America. 
 
These are the very results of the lost of all form of liturgy in religious life: D. H. Lawrence warned against such a lost in his booklet “Apocalypse” and Mircea Eliade devoted almost all his life to the study of real-life faiths. Maybe as Orlando Figes explains it in “Natasha’s Dance”, his recent book about Russian intellectual life before the Bolshevik revolution, the “Old Believers” revolted against the modern world in being in the 16th, 17th and 18th centuries because rituals and liturgical sacred gestures were scrapped out of Russian religious life... So you can surely create a virtual community of “nationalists” or of “traditionalists” on the net, you can get a lot of information from all parts of the world but your duty is nevertheless “hic et nunc”, here and nowhere else, now and not in the past or in a hypothetical future, here in the liturgical traditions and gestures that have given cohesion to your ancestors’ communities. If these traditions have been forgotten or mocked away, you simply have to remember them and let them remember by your fellow-countrymen, by performing the sometimes modest job of the philologist or the ethnologist or the archeologist as Herder induced us to do. Scores of people in Western Europe are now trying to revive past gentle and well-balanced traditions, despite the silence of the mainstream medias.
 
Mass immigration is a weapon to destroy societies, as former US Ambassador Charles Rivkin has acknowledged it: the present-day European societies are destroyed because the relativism —induced by modernity and forcefully imposed by devilish postmodern subversive intellectuals— renders the people unable to find a positive solution to the problem. The immigrants are also destroyed by the simple fact that their traditional family values will also be eradicated, as all will in the short run become “centerless” beings. 
 
- And how would you link your traditional “volkisch” ideas with the suggestion Prof. Dugin has formulated in his 4th Political Theory, for which the “People” as “Volk” or “Narod” remains a subject of history but not expressed as a “nation” in a land or as a “class” but as a “Dasein” according to Heidegger’s philosophy?
 
Difficult question to answer as I wasn’t sent a copy of Dugin’s “Fourth Political Theory”. The “Volker” cannot be efficient subjects of history anymore, even if there are sometimes notable exceptions as the protesting Icelandic people that could escape the choking policy of the cosmopolitan banksters or the Venezuelan people that stood behind Hugo Chavez. Carl Schmitt explained very well that now the real subjects of history are the “Grossraume” (the “Greater Areas”), a volunteer assembly of ethnical or non ethnical countries around a hegemon (super)power. Small nations cannot achieve anything now, except domestic cohesion policies, which are of course duly needed. The BRICS-countries are now all “Greater Areas” and are hegemon in their own domestic territory; they are also able to assemble around their leadership smaller powers in their neighbourhood. 
 
“Dasein” means literally in German “to be there” or the “being-there”, so that we are brought back to the previous question. I am because I am located here. I cannot “be” ubiquitously in two or three different places, so I cannot act as a genuine “zoon politikon” (Aristoteles) if I have no location or a score of locations, like the so-called modern “nomads” that a mainstream pseudo-thinker like Jacques Attali admires so much and suggests as models for future mankind. Man is linked to his “oikos” and cannot be a perfect “zoon politikon” if he lives elsewhere or if he is moving ceaselessly. That’s one aspect. But Heidegger, even if he defined himself as a native of Messkirch, was certainly not a short-sighted thinker. I suppose the aspect Dugin wants to stress in his book is the notion of “authentic man”, willing to escape the world of modern standardization, the world that his student and former girlfriend Hannah Arendt called the “world of the petty jobs”. We live in the anthropological ruins (Evola!) of modern world where mere existence is repetitive, dull, nonsensical. This cannot be “real life” according to existentialist Heidegger. Therefore “Dasein” has, let’s say for the purpose of explaining here the matter in a narrow nutshell, a second meaning in Heidegger philosophy. “Dasein” is often translated into French by the word “existence” (as Sartre did in the late Forties). In this way the “Sein” is simply the world or the universe that was given a sense yet, be it static, lifeless, material or be it vivid, growing, dynamic, vegetal or animal. For a human being, or better said for a “zoon politikon”, “Sein” without a given sense is not enough. He or she has to jump voluntarily into existence and if you jump from (“ex”) an indefinite place, as the mere “Sein” (“res stantes”) is, you arrive of course “there” where you’re born or “there” where you’ve chosen to be, you are “ex” the “res stantes”, i. e. in a dynamic, dangerous world, an “ex-istence”, where you have to struggle or to suffer to be authentic. We are not satisfied with the ruins of modern world, with the mess of the “festivistic” postmodern societies in which we cannot do anything else but rebel. Our “Dasein” is also this rebellion which is the jump out of this mess, or better said the result of the willing jump we had the audacity to perform in order not to rotten in “in-authenticity”. This rebellious jump is performed by thousands and thousands of people throughout the world, resulting in the birth or rebirth in the “real risky and revolutionary life” of the authentic men, the ones who want to remain for ever traditional “zoon politikon” or traditional “Kschatriyas” or “Brahmani”. It is in this sense that I understand your question and subsequently Dugin’s position. Dugin dreams obviously of a worldwide rallying unity of “authentic traditional men” that have set a step backward in front of the mess that modernity is, thus having opted first for what Arnold Toynbee called a “withdrawal” to meditate, to recreate metaphysical authenticity in non modern spiritual areas, like the Old Believers lived in remote villages on the shore of the White Sea or in the deepest forests of Siberia, to come back one day, the day of the “return” (Toynbee), when a new cycle will start. 
 
To think further into this Heidegger and Arendt vision of “authentic life”, I am reading now the works of the Italian theologist Vito Mancuso, who wrote precisely a book significantly titled “La Vita autentica” (= “Authentic Life”). 
 
- In this sense how might political metaphysics become actual in Europe where strong secular moods are now dominating, while you have the rise of Islam within the European societies now as well as on the other side of the Mediterranean?
 
Dugin indeed very often uses the phrase “political metaphysics”, referring mainly to the traditional corpuses of Guenon and Evola. Dozens of authors revive now, after Evola, Guenon, Schuon and many others what we can call “political metaphysics” or simply “metaphysics”, whereby “metaphysics” can eventually be politicized. Metaphysics as the traditional knowledge of things active and linked together behind the physical appearances, as a non material, intuitive and poetical ability of selected humans to perceive the divine “noumena” beyond the mere “phenomena” has been gradually rejected as a “ridiculous irrationality” in the Western thought patterns and Immanuel Kant proclaimed the end of metaphysics in the last decade of the 18th century. Many tried to save metaphysics from oblivion, others replace it by “culture philosophy” (Hamann, Herder) or by history (Hegel, the Hegelians and the Marxists). The modern and postmodern world rejects metaphysics since the 18th century as well as, since the last phases of this catastrophic shift leading towards present-day visible “Kali Yuga”, culture as cement of societies and history as a prospective move towards a better future, because both culture and history implies also duties. Kant could theorize an ethical approach of duty without metaphysics, because he was the philosopher who declared metaphysics was abolished or to be abolished: this sense of Kantian (Prussian!) duty was ruined in the long run by extreme individualism and consumption society. “Culture” as Hamann or Herder undesrtood it has also vanished and history as it had been formerly conceived by some existentialists (Sartre, Camus, Malraux) and by the Marxists is also mocked and rejected by postmodern relativists. Even the most seducing “Ersatze” of metaphysics are now rejected and mocked by postmodern relativism. Nevertheless it must be said here that the true understanding of metaphysics was only a privilege of intellectual or religious elites, having undergone a long training or initiation: for common people liturgy, religious festivities and rites were factually more important, because they were giving sense to their lifes and were rhythming their daily existence. All these old peasants’ festivities and rites have also vanished out of our everyday life to be replaced by what Philippe Muray calls “attractions”, i. e. media tricks, or “parodies” as Guenon or Evola would have said. Francesco Lamendola, a present-day Italian philosopher, whose articles you can find on high interesting sites like http://www.arianneditrice.it or http://www.centrostudilaruna.it , explained us recently that even the official Catholic Church is now unable, despite certain efforts of Pope Benedict XVI, to revive metaphysics or traditional ways as it has too long tried to ape modern media subcultures to be saved again from total decay: his article was illustrated by a photo showing priests and nuns dancing and twisting their bodies like crazy youths, hippy-style... Once you tolerate such undignified attitudes by the very guardian of your religion you cannot find easily the way back to more worthy positions. Secular bric-a-brac has invaded and neutralized everything in the religious realm of people in America and Western Europe, what induces another current Italian philosopher, Umberto Galimberti, to define christianity as “a religion of the empty heavens” (“la religione dal cielo vuoto”). 
 
What concerns Islam, you must keep in mind that we would fully accept a truely traditional Islam as it has been illustrated by high figures such as Seyyed Hossein Nasr, Henry Corbin (and his follower Christian Jambet), Michel Chodkiewicz or the Algerian thinker Meriboute. Their visions, that could be spiritual models for Iran and Central Asia, or could be connected with the Iranian medieval mystique (Sohrawardi) or the Flemish-Rhinish mystical tradition (Ruusbroec, Meister Eckhart, Sister Hadewych, Nicolaus von Cues, etc.), have of course nothing to do with present-day salafism or wahhabism or with the inadequacies preached by the Muslim Brotherhood that has set Syria aflame in 1981-82 and once again since about two years. Unfortunately the mix of salafism, wahhabism and Brotherhood’s Islam is currently seducing thousands of young immigrants in Europe today, who then reject both the modernist lunacies and the healthy remains of traditional Europe. Tariq Ramadan’s thoughts have also a real impact nowadays on Muslims in Europe but, even if this Swiss-based Muslim intellectual leader seems to suggest some interesting anti-Western ideas, we should not forget that, according to very recent historical studies performed in the United States and in Germany, his uncle Said Ramadan, another prominent Muslim Brother in the Fifties, helped actively to replace all the pro-European (and anti-Soviet) imams of Munich’s main mosque and Muslim religious centre in Germany by Muslim Brothers with the help of CIA-agents as the Muslim Brothers were at that time plotting against the Egyptian leader Gamal Abdel Nasser (nicknamed the “Pharao” by his domestic foes) for the high benefit of Israel as they are plotting now against the Syrian Baathist power elite. This kind of Islam is, despite American-made “Golems” like Al Qaeda or Bin Laden, an instrument in the hand of the United States and Saudi Arabia and aims under many other projects at recreating a strong strategic “bolt” of islamized or semi-islamized states (Greater Albania, Kosovo, a potentially islamized Macedonia, autonomous Muslim-Turkish areas in Bulgaria, etc.) in the Balkan against Serbia, Europe and Russia, as the Serbian traditionalist thinker, diplomat and artist Dragos Kalajic observed attentively before his early death some years ago. Kalajic used to call this project the “dorsale islamique dans les Balkans”. 
 
- We see that many people are protesting in the streets of many European capitals but how resistance can occur and develop in “bourgeois societies” like these of the EU?
 
First “bourgeois” societies are going to vanish if middle classe people and workers all together will be completely ruined by inflation and economical crisis. In Spain, Portugal and Greece you’ve surely a social agitation but not a revolutionary spirit able to modify thoroughly society. In iceland the demonstrations have at least compelled the government to refuse to pay banks back and to sue the responsible ministers and throw them in jail. In Italy, the last elections, with the success of Beppe Grillo, prove that people don’t believe in the usual corrupted parties of the worn-out old partitocracy: this is a good thing, proving that the election process, presented in the media as the quintessence of true democracy, is ruined, is pure fake, as soon as non elected technocrats are taking over power in spite of people’s rejection of corruption and technocratic governance. In Belgium the conventional trade unions tried to mobilize their militants so that they refuse austerity but tell us nothing about the too high prices for energy, food in supermarkets and insurance fees, that are eroding the purchase power of all our fellow-citizens. In France, the situation is astonishing: people were tired of neo-liberal Sarkozy but reject also socialist Hollande whereby protests are focussed on homosexual marriage. France seems to reject left-wing Voltairian pan-criticism and the typical French May-68 ideology for which homosexuality, gender problems, criminality, marginality, etc. were considered as an aspect of a certain intellectual and moral superiority in front of the conventional mass of heterosexual women and men, of fathers and mothers: this previously non politicized mass seems now to be fed up to be seen by all mainstream medias as inferior (or as potential fascist thugs) and mocked by the so-called “intellectual elite”. Gender speculations and Gay Prides were also set out as expressions of the true “Republican values”, which are now rejected by a wider mass of citizens reacting in a non materialistic, non “sensate” way. This could be a way out of the bourgeois mentality which is of course “sensate” in the definition once given by Pitirim Sorokin. 
 
- In Gramsci’s words, citizens need a consensus for managemant and co-evolution but it seems now that the Euro-bureaucracy and the transnational financists have usurped all the necessary tools for decision-making...
 
Technologically speaking we don’t live in Gramsci’s time anymore so we must avoid all anachronisms. Gramsci was influenced by the Italian neo-Macchiavellian school of sociology (Mosca, Pareto, Michels) where the notions of ruling (oligarchy) and challenging elites (revolutionists) were very important. Gramsci was the main thinker of the pre-Fascist Italian communist movement, in which he saw an instrument to abolish the power of the Italian oligarchy (his beloved brother on the contrary saw Fascism as a better instrument to control the oligarchy!). In order to be efficient, the revolutionists had to start a cultural struggle mainly by using popular and classical theater as a tool. So did the Futurists around Marinetti, who became fascists, and so did Brecht in Germany, who remained a communist. In the eyes of Gramsci, modern Italian street theater would create consensus but now the heirs of the non communist but leftist (Lenin: “leftism as the infantile illness of communism”!) are creating dissensus in French society and the pussy riots or femen “happenings” in the purest Sixties’ style are mainly considered as vulgar and ridiculous. True “subversion” of the establishment’s power can only be now a kind of blowback, a return of the usual “decency” of traditional societies as George Orwell wanted also in his time to be the main option of socialist forces in Britain and elsewhere. Orwell and his heir the Slavist Anthony Burgess (who is not read anymore...) rejected deviant behaviours within the Left as it was, in their eyes, the best tools of the oligarchies to cancel the efficiency of peoples’ protest. 
 
The Eurocracy is now generally rejected in all Western European countries. The policy of austerity leads to a general contestation of the Eurocratic power so that at the end of April this year they announced officially that they would find out another solution. But it is impossible for them to change their type of governance as they would automatically and definitively be expelled from power. Europe has now to make a choice: either she takes the option for the shortsighted oligarchy’s “economical/financial reasons” or she makes the decision in favour of the “vital reasons”. The first option means political derath; the second, survival. 
 
- What do politicians and geopoliticans in Europe think about Russi and other Eurasian countries such as India and China?
 
Politicians and mainstream opinion-makers generally follows what NATO says. In France, despite the present-day revolt against the May 68-elites, the “nouveaux philosophes” still determine foreign policy. Bad things are said about Russia, of course, as Putin is described as a kind of “new Stalin” who manipulates all elections held in your country. In China the Human Rights are said to be fully neglected and Tibet is considered as crushed as well as the Uighours of Chinese Turkestan (Sin Kiang). India is perhaps better perceived, except when the BJP-Hindu nationalists are in power. The geopolitical schools in Europe on the contrary have an objective view on Russia, India and China. In Germany people as Peter Scholl-Latour or Alexander Rahr knows that the United States are constantly imposing geopolitical views that are opposite to the natural interests of Germany. Aymeric Chauprade, who published his books on geopolitics by the “Ellipses” publisher in Paris, was fired from the Military Academy as soon as Sarkozy came to power because he wanted to remain true to the Gaullist independent French position towards NATO. Geopolitical schools see the development of the BRICS-powers as positive because it allows us to escape America-centrered unipolarity on the international chessboard and, above all things, create a multipolar cohesion in the world that will be strongly linked by telluric-continental highways from the Atlantic shores till the Pacific Ocean.
 
- From the point of view of eurocentrism, what is Russia? Is there any fears of a “yellow threat”?
 
When we use the word “eurocentrism” in a positive way, we think about historical periods where a kind of Eurasian unity would have been possible without great efforts or was de facto actualized. In the 18th century, Louis XVIth, Maria Theresa of Austria and Catherine of Russia were allied against the Turks and the British (at least unofficially), and their kingdoms and empires stretched from the Atlantic to the Pacific, not to forget that Russia possessed at that time Alaska, the Hawai and a portion of the Pacific Coast of North America till Fort Ross on the former Russian-Spanish border in California! The Holy Alliance or Pentarchy (as Constantin Frantz called it) was an implict alliance from Ireland to Alaska that was deliberately destroyed by the British and the French at the time of the Crimean War. The “Drei-Kaiser-Bund” (the “Three-Emperors-Alliance”) of Germany, Austria and Russia was also an implicit alliance but not so strong as the two previous ones, as the Western Atlantic coast was lost and as the United States had become a non negligible power, that could conquer the Californian coast after a war against Mexico and buy Alaska to allow the Czar to conquer Central Asia. Arthur Moeller van den Bruck and the “National-Bolsheviks” among the German diplomats or militants wanted at least a German-Soviet tandem that would have strategically united half Europe and Sovietized Russia, from Hamburg till Vladivostok. The craze of a possible “yellow threat” is not a specific West-European or German phobia, even if Emperor Wilhelm II was maybe one of the main representative of this phobic trend before 1914. The French Slavist Georges Nivat has analyzed the fear of a “Chinese threat” in Russian literature between 1850 and 1914 as well as the ideological rejection of Asian or Buddhist fashions among some Petersburger intellectuals, whereby the “Chinese threat” shouldn’t be seen exclusively as racial but also as a rejection of a too centralized and bureaucratized state. The Imperial Chinese “Mandarinate” was seen as a threat for human freedom and free will, as genuine virtues of “Christianity” (i. e. of European and Ancient Greek culture). In principle China isn’t a danger as China is centered on itself. China proposes the world an international organization where no single power would have the right to interfere in others’ domestic affairs. In Africa, the only problem China can create is on the level of high sea fishing: if Africans cannot benefit from the fish along their own coasts, they risk an awful food dependancy that could have catastrophic consequences, especially if coupled with the already existing food shortages and the draughts in the Sahel area. 
 
- Nikolai Danilevski in his book “Russia and Europe” wrote that Europeans were afraid of Russia because of its huge landmass overhanging over Europe... But we have also differences in religion, ethos, etc.
 
We’ve stated since long that Russian patriots are swinging between a Danilevski-oriented nationalism and a Leontiev-oriented traditionalism. Danilevski was partially influenced by Darwinism like some but not all “Pangermans” and saw a coming struggle for survival and domination between “old peoples” (Britain, France) and “young peoples” (Russia, the Slavs in general). Leontiev was more traditional and ortthodox and wanted the status quo being preserved, especially in the Balkans. The Europeans feared Russia’s demographic boom in the 19th century, exactly as Europeans and Russians had also feared Chinese demography or fear the current African or Northern African population boom or as the French at the end of the 19th century were obsessed by the increase of German population, while their own population was decreasing. Russia in the 19th century was mainly a threat not for Europe, as France, Belgium, Germany invested a lot in Russia, but for British liberalism and for British India as soon as the Czar’s armies managed to control Central Asia till the Afghan borders: huge armies could have been ready to invade India, the cornerstone of the British Empire and the key to control the “Heart Sea”, which is the Indian Ocean. The Crimean War, that destroyed the strategical unity of Pentarchy, as the embodiment of European civilization, and weakened Russia only for a couple of decades, is the very source of the geopolitical and metaphysical opposition between East and West, as Dostoievsky pointed it out in his “Diary of a Writer”. The West appeared as a subversive force that was undermining the unity of “Christianity” (i. e. Europe and Russia perceived as a strategical unity). According to Constantin Frantz, the lack of interest in European unity in France and Britain was due to colonialism: both French and British empires hadn’t their centre in Europe anymore and could survive without the necessity of a unity: this lead directly to the catastrophe of World War One. The differences in religion and ethos can more easily be bridged, at the sole condition that Catholics or Protestants aren’t trying to convert others by all means, not only in Russia or in Orthodox countries but also in Muslim areas, in China or in India. Protestants US based sects should also give up their missions in Catholic Latin America. The giving up of proselytism should be one condition of world peace alongside the renouncing to interfere in domestic policies as the Chinese have asked for. 
 
This week, the French weekly magazine “Valeurs actuelles” (n°3989) publishes a world map showing the “clash between religious dynamics” where not only Islam or Muslim fundamentalism is pushing forward in Muslim countries, in Africa (Nigeria) or in India but where the mostly US based “Evangelic churches” are thriving tremendously as they are extremely active in Latin America (and in Spain due to Latino immigration!), in Catholic Black Africa (West Africa, Congo, Angola, etc.), in China, Japan and the Philippines. The map shows us also the progression of “religious diversity” in the United States, in Australia, in all European countries, in Russia and in China, Corea and Japan. “Religious diversity” means obviously a decrease in social coherence when this diversity is imported and means also, one should not forget it, a general and problematic uprooting of people when “natural” or “native” religions are disappearing, even in their christianized or islamized syncretic forms (see the recent tragical fate of Tumbuctu mosques and libraries or of the Serbian Orthodox monastries in Kosovo). Both the conquests of Wahhabism (or Salafism) and of the American “Evangelic Churches” are proofs of the victories of “unipolarity” even if the United States pretend to be the main foe of “Al Qaeda”. Both hyper-active fundamentalisms, i. e. Saudi Wahhabism and US-perverted Evangelism, aims at conquering or re-conquering lost territories or territories that had been previously immunized against Puritanical-Wahhabite subversion, for instance by intelligent and efficient civilian-military developing regimes. Latin America has reached a certain level of independance thanks to the Mercosur common market, the indigenist positions of Morales in Bolivia or the anti-imperialist actions and diplomacy of late President Chavez: the South-American continent risks in the long run to be totally subverted and reconquered by the social action of the Evangelic churches. In Africa it is obvious that the secret aim of these churches is to cut French-speaking Africa from France and the EU and to replace French or European (and Chinese!) influence by American domination in order to get the oil of this part of the world. In China the Evangelical moves have as purpose to break the cohesion of the Han Chinese society and to create confusion and dissensus, exactly like in the 19th century when a civil war lead by a curious convert to a kind of strange christianity cost China more than 20 millions dead. So this religious subversion is one of the weapons used to eliminate China as a competitor superpower in the Far East, like military containment, support of fundamentalist Uighurs in Sinkiang, Cyberwarfare, etc. are other weapons pointed against Beijing. 
 
The increase of “religious diversity” in the main countries of the EU means a lost of social and political cohesion that corresponds to the purposes of the geopolitician Robert Strauss-Hupe, who became an adviser of the US presidents Roosevelt and Truman, alongside a certain Mr. Morgenthau who wanted to transform Germany into a bucolic agrarian state in the very middle of Europe. Now, as Socialist Thilo Sarrazin fears it, Germany will be unable to produce the needed engineers to let the German industrial machine work properly. The same is true for other European countries and so Morgenthau’s dream risks to become reality: Germany as a weak industrial country animated by crazy sociologists, who would be a kind of leisure class priesthood, that would impose a “festivist” way of life (with ubiquitous sexual permissiveness and with the “femens” as new tarty nuns!) and would flay as “fascist” all those who would plead for a more rational society (see Helmut Schelsky, “Die Arbeit tun die Anderen”). 
 
- Thank you, Mr. Steuckers, for having answering these questions. Do you want to add something or to formulate some other remarks?
 
Caucuses like yours and ours should study geopolitics and history in all their aspects and know all about the forces that activate the Muslim world from the Atlantic coasts of Morrocco to the tiniest islands of Indonesia. We must create a world elite of men and women totally immune to the artificial propagandas produced by US based media agencies. Therefore we must meet as often as possible, exchange ideas by means of interviews, but at a more trepident tempo as it has been done till yet: the others are not lazy, so we may certainly not be less active, otherwise the metapolitical battle will be definitively lost for us. 

Interviewed by Leonid Savin

Sezession Nr. 54

Sezession 54

Artikel-Nr.: Juni 2013

Sezession, Heft 54

60 Seiten

11,00 Euro - zzgl Versand

Bestellung: http://www.antaios.de/

Editorial

Bild und Text
Französischer Frühling
Dominique Venner

Thema
»Man muß das Leben einsetzen«
Gespräch mit Dominique Venner

Begründung für einen Freitod
Dominique Venners Erklärungen

Autorenportrait Jean Raspail
Joachim Volkmann

Reaktion – ein Grundriß
Karlheinz Weißmann

Reaktion als geistiges Prinzip
Harald Seubert

Krankheit und Gesundheit
Martin Lichtmesz

Das römische Prinzip und
der deutsche Sonderweg
Siegfried Gerlich

Kein deutscher König
Erik Lehnert

Toskana-Fraktion von rechts – das Beispiel Chestertons
Johannes Ludwig

Die Reaktion auf 1789
Felix Dirsch

»Die Heilige Messe ist nicht verhandelbar«
Gespräch mit Pater Michael Weigl

Kleines Lexikon der Reaktion
Karlheinz Weißmann

Bücher
Die Herrschaft der Dinge
Ellen Kositza

Rezensionen

Vermischtes
Burschenschaftliche Blätter, Tumult, 10. Todestag Armin Mohler

Bildinnenteil
Ein Museum der Reaktion.

 

 

mercredi, 12 juin 2013

HOMENAJE A DOMINIQUE VENNER

ELEMENTOS Nº 48. HOMENAJE A DOMINIQUE VENNER

 
 
 
Enlace Revista electrónica

Enlace Revista formato pdf


Sumario.-


Ceremonia-homenaje a Dominique Venner - París, por Javier Ruiz Portella
 
Dominique Venner, un maestro para Europa, por Sebastian J. Lorenz
 
Dominique Venner, por Arnaud Imatz
 
¿La muerte voluntaria de Dominique Venner? Entrevista a Alain de Benoist, por Nicholas Gauthier
 
En la muerte de Dominique Venner, por Ernesto Milá
 
En torno al acto auto-inmolatorio de Dominique Venner, por Diego Pappalardo
 
Nuestro tiempo, los actos ejemplares y la muerte de Dominique Venner, por Antonio Martínez
 
Apoteosis de Dominique Venner en Notre-Dame, por Enrique Ravello
 
Suicidio por Europa, en El silencio de la verdad
 
Dominique Venner: ¿Por qué escogió la catedral de Notre-Dame?, por Jean-Yves Le Gallou

Dominique Venner. El saludo de los jóvenes, por Philippe Christèle y Grégoire Gambier
 
El sentido de la muerte y de la vida, por Dominique Venner
 
Encuentros con el suicidio, por Emil Cioran
 
Europe Action y Venner, por Ernesto Milá
 
Hommage à Dominique Venner, VV.AA.
 
En souvenir de Dominique Venner, por Robert Steuckers

lundi, 10 juin 2013

I cinquecento anni del Cavaliere ribelle

Duerer_-_Ritter,_Tod_und_Teufel_(Der_Reuther).jpg

I cinquecento anni del Cavaliere ribelle nell’incisione di Dürer

di Dominique Venner

Fonte: Barbadillo

Tante altre notizie su www.ariannaeditrice.it

Il Cavaliere, la Morte e il Diavolo, è la mirabile incisione realizzata da Dürer nel 1513, esattamente 500 anni fa. Il geniale artista che eseguì su commissione tantissime opere edificanti, dà qui prova d’una libertà sconcertante e audacemente provocatrice. All’epoca non era opportuno ironizzare sulla Morte e il Diavolo, terrore della brava gente e non solo, alimentato da chi ne traeva profitto. Ma lui, il Cavaliere solitario di Dürer, sorriso ironico sulle labbra, continua a cavalcare, indifferente e calmo.

Al personaggio del Diavolo non concede uno sguardo. Pertanto, questo spaventapasseri è ritenuto pericoloso. Terrore dell’epoca, come lo ricordano le innumerevoli Danze macabre e vendite delle Indulgenze per i  secoli del purgatorio, il Diavolo è pronto all’imboscata. Si appropria dei trapassati per gettarli nelle fiamme dell’Inferno. Il Cavaliere se ne prende gioco e disdegna questo spettro che Dürer vuole ridicolo.

La Morte, lei, il Cavaliere la conosce. Lui sa bene che, lei, è alla fine del cammino. E allora? Cosa può su di lui, malgrado la sua clessidra vibri per ricordare lo scorrere inesorabile della vita?

Immortalato dall’incisione, il Cavaliere vivrà per sempre nel nostro immaginario al di là del tempo. Solitario, a passo fermo sul suo destriero, la spada al lato, il più celebre ribelle dell’arte occidentale cavalca tra i boschi selvaggi e i nostri pensieri sul suo destino, senza paura né supplica. Incarnazione di una figura eterna in questa parte di mondo chiamata Europa.

L’immagine dello stoico Cavaliere mi ha spesso accompagnato nelle mie rivoluzioni. E’ vero che sono un cuore ribelle e che non ho smesso d’insorgere contro la lordura invadente, contro la bassezza promossa a virtù e contro le menzogne assurte a rango di verità. Non ho smesso d’insorgere contro chi, sotto i nostri occhi ha voluto la morte dell’Europa, nostra millenaria civilizzazione, senza la quale io non sarei nulla.

(traduzione per Barbadillo.it di D.D.M.)

Note

Un ribelle del ventesimo secolo, lo scrittore Jean Cau, ha consacrato una delle sue più belle opere, Il Cavaliere, La Morte e il Diavolo, pubblicato (in Francia) dalle Edizioni della Tavola Rotonda nel 1977. Di fronte alla Morte, immagina queste parole dalla bocca del Cavaliere : “ Sono stato sognato e tu non puoi nulla contro il sogno degli uomini”.

vendredi, 07 juin 2013

50 ans après… une critique positive toujours d’actualité ?

vennerlivre.png

50 ans après… une critique positive toujours d’actualité ?

Monika BERCHVOK

Rivarol N° 3096 du 31 mai 2013

 

A partir d’avril 1961, un prisonnier est amené à faire le bilan sans concession de l’échec de son combat politique et activiste pour une cause perdue. Dominique Venner n’est pas encore l’historien et fondateur de la Nouvelle Revue d’Histoire qu’il est devenu par la suite, il est un condamné politique à la prison de la Santé.

 

UN “QUE FAIRE ?” NATIONALISTE

 

Responsable d’un mouvement nationaliste interdit par le régime gaulliste, Jeune Nation, son engagement dans le combat de l’Algérie française l’a conduit à être arrêté et d’écoper de 18 mois de prison. Symbole de courage pour une génération de jeunes militants nationalistes de Jeune Nation mais surtout de l’importante Fédération des Etudiants Nationalistes (FEN), il est un observateur impuissant de la fin du combat des partisans de l’Algérie Française. Dans sa cellule, il rédige une courte brochure qui est un solde pour tout compte avec la ligne stratégique adoptée jusque-là. La rédaction du texte s’accompagne de longues discussions avec ses camarades détenus pour tirer les leçons de leur engagement, son analyse s’affine et devient un véritable plan de reconquête de l’influence perdue. George Bousquet, journaliste à RIVAROL, sortira le document lors de sa libération de la Santé. Pour une critique positive se diffuse alors rapidement dans les réseaux nationalistes en pleine recomposition. Le texte est anonyme, mais il est fait sien par la majorité des étudiants de la FEN. « Ecrit par un militant pour les militants », il touche directement sa cible. Dominique Venner exprimait clairement la volonté d’une jeunesse en quête d’un idéal révolutionnaire. Sévère et lucide, ce texte n’est nullement fait pour s’apitoyer sur une défaite. Il affirme que le combat ne fait que commencer, que le nationalisme est au début de sa longue marche. Pour une critique positive reste une référence pour tout un courant activiste, rarement un texte politique influence plusieurs générations de militants nationalistes. Cette brochure connut plusieurs éditions dans les années 1970, plus ou moins artisanales, et elle est maintenant diffusée gratuitement sur Internet par de nombreux sites de téléchargement. Comment expliquer cette longue postérité d’un texte écrit dans une situation d’urgence ? Tout simplement parce qu’il pose les problématiques de base que rencontrent les militants nationalistes authentiques et révolutionnaires depuis 50 ans. Dès les premières lignes, Pour une critique positive établit une distinction fondamentale et sans équivoque entre les “nationaux” et les “nationalistes”. L’attitude des premiers est dénoncée en des termes très durs. La « confusion idéologique » des nationaux est critiquée sans appel : « Les “nationaux” s’attaquent aux effets du mal, pas à ses racines. Ils sont anticommunistes mais oublient que le capitalisme et les régimes libéraux sont les principaux artisans de la propagation du communisme. Ils étaient hostiles à la politique algérienne du gouvernement, mais oublient que cette politique était le produit d’un régime, de son idéologie, de ses intérêts, de ses maîtres réels financiers et technocrates, comme de ses structures politiques et économiques. Ils voulaient sauver l’Algérie française contre le régime, mais ils reprennent à leur compte ses principes et ses mythes ». L’opportunisme et la mythomanie de ces milieux (« Un bridge avec un général en retraite, un parlementaire ou un sergent de réserve devient une sombre et puissante conjuration ») n’ont d’égal pour Venner que leur arrivisme électoraliste. Sur la question de l’action violente, le texte est clair sur l’importance de rompre avec les pratiques “terroristes” désorganisées des derniers feux de l’OAS : « Le terrorisme aveugle est le meilleur moyen pour se couper d’une population. C’est un acte désespéré ». Mais c’est surtout le manque de discipline et d’organisation qui reste une constante dans les rangs de la mouvance. Dès lors le jugement est sans appel. « Zéro plus zéro, cela fait toujours zéro. L’addition des mythomanes, des comploteurs, des nostalgiques, des arrivistes, ne donnera jamais une force cohérente. »


 

Europe-action_no16.jpg


 

POUR UNE NOUVELLE THÉORIE RÉVOLUTIONNAIRE

 

On l’aura compris, Pour une Critique positive était sans concession. Dominique Venner s’appuyait sur l’exemple de rigueur de Lénine et des Bolcheviks russes à la veille de la Révolution d’Octobre 1917. Lecteur du « Que faire ? » du fondateur de l’URSS, il établit une nouvelle théorie révolutionnaire créant un unité entre réflexion et action radicale. Ce rôle est donnée à la « conscience révolutionnaire », elle est le cœur de la méthode qu’il veut mettre en place : « Le révolutionnaire est entièrement conscient de la lutte engagée entre le Nationalisme, porteur des valeurs créatrices et spirituelles de l’Occident et le Matérialisme sous ses formes libérales ou marxistes. Il est libéré des préjugés, des contre-vérités et des réflexes conditionnés par lesquels le régime se défend. L’éducation politique qui permet de s’en affranchir s’acquiert par expérience personnelle, bien sûr, mais surtout à l’aide de l’enseignement que seule l’étude permet de dégager. Sans cette éducation, l’homme le plus courageux, le plus audacieux, n’est plus qu’une marionnette manipulée par le régime […] Par une propagande permanente à sens unique, à laquelle chacun est soumis dès l’enfance, le régime, sous ses multiples aspects, a progressivement intoxiqué les Français.

 

Toutes les nations à direction démocratique en sont là. Tout esprit critique, toute pensée personnelle sont détruits. Il suffit que soient prononcés les mots-clefs pour déclencher le réflexe conditionné prévu et supprimer tout raisonnement ». Si des notions comme l’Occident ou le Régime (à lire dans le contexte de l’époque) sont datées, le fond reste d’une actualité intéressante. L’enjeu est donc de donner une direction révolutionnaire à toutes les forces nationalistes, dans la perspective d’un changement de la société sur des bases nouvelles. « Maintenir le moral offensif de ses propres partisans, communiquer ses convictions aux hésitants sont deux conditions indispensables au développement du Nationalisme. La preuve est faite que dans l’action ou en prison, quand la démoralisation guette, quand l’adversaire semble triompher, les militants éduqués, dont la pensée cohérente soutient la foi, ont une force de résistance supérieure ». Voulant doter le nationalisme d’une organisation centralisée et“monolithique”. tirant les enseignements de la période de Jeune Nation, le texte rappelle une règle fondamentale du militantisme : « La preuve est faite que cinq militants valent mieux que cinquante farfelus. La qualité des combattants, est, de loin, préférable à leur quantité. C’est autour d’une équipe minoritaire et efficace que la masse se rassemble, pas l’inverse. Que les mouvements révolutionnaires soient des minorités agissantes ne signifie évidemment pas que tous les groupes minoritaires soient, pour autant, révolutionnaires. C’est une excuse trop facile pour la médiocrité de certains. Les minorités agissantes ne sont pas des sectes stériles, elles sont en prise directe sur le peuple. » La définition même que Dominique Venner donne au nationalisme fit couler beaucoup d’encre et devait provoquer de nombreuses ruptures avec d’anciens camarades : « Fondé sur une conception héroïque de l’existence, le Nationalisme, qui est un retour aux sources de communauté populaire, entend créer de nouveaux rapports sociaux sur une base communautaire et bâtir un ordre politique sur la hiérarchie du mérite et de la valeur. Dépouillé de l’enveloppe étroite imposée par une époque, le Nationalisme est devenu une nouvelle philosophie politique. Européen dans ses conceptions et ses perspectives, il apporte une solution universelle aux problèmes posés à l’homme par la révolution technique. » L’orientation européenne et quasiment nietzschéenne du texte n’échappe pas, et laisse entrevoir l’évolution vers les premières formes de la pensée de la « Nouvelle Droite ». L’éthique de l’honneur de « l’homme européen » et l’appel à la naissance d’une « Jeune Europe » font encore débat. Mais comment ne pas souscrire à l’affirmation que l’Europe doit avoir un autre destin que la mondialisation. « L’unité est indispensable à l’avenir des Nations européennes. Elles ont perdu la suprématie du nombre ; unies, elles retrouveraient celle de la civilisation, du génie créateur, du pouvoir d’organisation et de la puissance économique. Divisées, leurs territoires sont voués à l’invasion et leurs armées à la défaite ; unies, elles constitueraient une force invincible […] La jeunesse d’Europe aura de nouvelles cathédrales à construire et un nouvel empire à édifier. ».

Venner's Bare Bodkin

dvaff1235341431.jpg

Venner's Bare Bodkin


Ex: http://www.alternativeright.com/

As a gesture, French ex-paratrooper, veteran right-wing activist, and all around macho badass Dominique Venner’s gunshot-through-the-head self-snuff in the cathedral of Notre Dame sends a powerful message, though I’m not entirely sure what that message is.

One reads Venner’s final words summarizing the rationale for his act, and he truly sounds like a man of sound mind, with a clear-headed notion of aesthetic intent regarding the ramifications of his messy, bloody, brain-splattering final exit at the altar of the historic Paris church. Still, it isn’t easy to discern just how news of an elderly comrade’s suicide is meant to rally the European New Right to fight mass immigration and demographic displacement with any greater determination or ferocity than before. News of a mentor’s auto-annihilation, after all, does not typically have the effect of firing up his pupils or inspiring them to risk their own lives for the cause. Suicide is not martyrdom; whatever we may think of self-slaughter, it cannot be conflated with self-sacrifice. One doesn’t give one’s life for a greater cause, at least not in any obvious way, by directly and deliberately ending it.     

EA.pngThen again, suicide is almost always a dramatic gesture, thick with a certain pungent and romantic resonance. (Think of Romeo and Juliet, who killed themselves for one another’s sake, and for the glories of eternal love.) Contrary to the tiresome bromides of certain scoldy after-school-special-esque moralists, suicide is most emphatically not a “cowardly” act. Venner’s fiercely uncompromising, literally mind-blowing self-directed strike was bold indeed; it serves as a fittingly emphatic exclamation mark at the end of a fiercely uncompromising life. Normally, self-extinguishment cannot help but translate as an expression of desperate despair, although in certain, culturally-circumscribed cases, it can carry a defiant, “death before dishonor” type of message. Venner, like Yukio Mishima before him, seems to have opted to end his life as a kind of protest against prevailing social trends. Like the famously iconic image of the self-immolating Buddhist monk in Vietnam, he chose to make his death a high profile event, the better to register his posthumous displeasure with the Zeitgeist.       

I admit to finding suicide to be a fascinating subject, even to the point of having written a book about it. The continued prevalence of the very phenomenon highlights, I believe, a central paradox of our age. The collapse of established religion in the West over the past few decades has led to a corresponding secularization of attitudes and beliefs, a rise in conspicuous hedonism and brazen worldliness. Restraint, particularly on carnal matters, has evaporated, to the point where people now commonly regard chastity, one of the seven heavenly virtues, as a joke. Even the irreligious weren’t so spectacularly callous about safeguarding innocence in prior times.

Yet in the maw of all of our freely chosen decadence, it seems we still aren’t happy. After all, one would expect that a culture which adopts a “eat, drink, fuck, and be merry” approach to life would want nothing whatsoever to do with death. One would think, in fact, that within such a culture, suicide rates would drop severely, since in a secularized age death cannot be conceived as anything but the fearful negation of life, and life in this world is all that our age can know or ever conceive of believing in, given our hopeless proclivity towards worldliness. Yet every day, for a whole host of individualized reasons yet with the undeniable underlying miseries, people opt to do without the world they know, and instead fly directly to Hamlet’s “undiscovered country, from whose bourn no traveler returns.” For them, unlike for Hamlet, it is better the ills they have are enough to drive them to “make (their) quietus with a bare bodkin.”

That a man like Venner would contrive to “pull a Mishima”—and in a Catholic cathedral, no less!—speaks volumes about the general suicide of the West, spiritually speaking. Even forty or fifty years ago, no European-nurtured activist would have thought to undertake such an act; the ramifications would have been too ghastly, the aura of the event too unseemly, in light of the Christian prohibition of self-harm. Such a prohibition still held currency in the West not too long ago, the widespread decline of faith notwithstanding; today, however, in a glaringly post-Christian age of roiling chaos and bitter upheaval, such niceties have long flown the coop.

Any demographic resurgence of Western man will require a spiritual rebirth of Europe’s traditional beliefs. Perhaps Venner’s blood, shed by his own hand in a forbidden manner on holy ground, can help in some manner to nurture the seeds which will eventually blossom into a new age of rejuvenated, steadfast faith. Who knows? Stranger things have happened in the past. “History,” as T.S. Eliot noted, “has many cunning passages and contrived corridors.”

Andy Nowicki, co-editor of Alternative Right, is a Catholic reactionary writer who loathes all modernist dogmas and superstitions. He is the author of five books, including Heart Killer and The Columbine Pilgrim. He occasionally updates his blog (www.andynowicki.blogspot.com ) when the spirit moves him to do so.

jeudi, 06 juin 2013

Ein heroischer Akt

Ein heroischer Akt

von Fabian Flecken

Ex: http://www.blauenarzisse.de/

 

Der Freitod Dominique Venners hat unter pragmatischen Konservativen Unverständnis hervorgerufen. Die Tat war kompromisslos: griechisch-​antik und damit ureuropäisch. Symbol der Haltung und der Hoffnung.

In den deutschen Medien hat der Selbstmord des rechten französischen Historikers in der mit Besuchern gefüllten Kathedrale Notre Dame ein äußerst unterschiedliches Echo hervorgerufen. Während in diversen Mainstream-​Publikationen die Meldung unter „ferner liefen“ rangierte und der Franzose zu einem extremistischen Wirrkopf abgestempelt wurde, entspannte sich im konservativen und rechten Spektrum ein reger und breiter Diskurs.

Der Opfergang Venners

Ohne die genannte Debatte in Gänze rekapitulieren zu wollen, sei dennoch gesagt, dass der benannte Begriff des Lackmustests durchaus angebracht erscheint. Die breite Spanne an unmittelbaren Reaktionen fiel ins Auge und scheint auf konträre innere Strukturen zu verweisen. Hier stellt sich jedem die primär vorrationale Frage, ob er ein Sensorium für den Opfergang Venners aufweißt, oder nicht.

Vereinfachend kann man sagen, dass, je liberaler, bürgerlich grundierter und christlicher der Hintergrund des jeweiligen Kommentators war, desto größer das Unverständnis für die Tat. Ganz anders sahen es die Kompromisslosen, Exzentriker und Lebenskünstler. Ob es nun in die Zeit sowie in bürgerliche Musterkarrieren passt, oder nicht: eine heroische Haltung fällt nicht in den Bereich der Pathologie, sondern gehört zu den edelsten Möglichkeiten des Menschen – insbesondere des Mannes. Der Kopfschuss von Notre Dame war ein heroischer Akt.

Die NS-​ferne Rechte in Europa sollte froh sein, ein gegenwärtiges Beispiel fremdartig-​souveräner Haltung dargebracht zu bekommen. Wer kann schon ernsthaft die Selbsttötung eines Überzeugten mit den sinnlosen Gewalttaten von Extremisten in einen Topf werden? In den vergangenen Jahren machten eher kriminelle Politchaoten mit Geheimdienstkontakten und perverse Massenmörder à la Breivik von sich reden und Unschuldige zu Opfern. Dominique Venner richtete seine Energie nicht gegen Unschuldige, sondern gab seinem Leben eine abschließende Form.

Ausdruck seiner Ethik der Ehre

Von Vorbild sprach er dabei nicht. Und darum geht es auch gar nicht. Es war sein Weg und eine Ausdrucksform seiner Ethik der Ehre, wie sein langjähriger Weggefährte Alain de Benoist betonte, der – das sei an dieser Stelle angemerkt – im Falle Venners sicherlich eine größere Autorität darstellt, als allzu besserwissende Ferndiagnostiker, denen jedes Gespür für das Absolute abgeht.

Ich will hier gar nicht auf diverse Belehrungen eingehen (was hätte er denn nicht noch alles produktiv mit seinem Leben machen können, welche Fleißkärtchen wären zu sammeln?), die bei einem alten Mann vom Format Venners unangebracht sind. Stattdessen ist Respekt für seinen Freitod einzufordern, den ich allein schon aufgrund des Stils der Tat auch politischen Gegnern ohne weiteres zugestehen würde.

Ein Fanal

Dennoch kann man natürlich fragen, ob diese Geste nicht sinnlos war und wo hier doch der Nutzen liege? Mal abgesehen vom bourgeoisen Unterton solcher Einwürfe, und dies angesichts einer sehr persönlichen Entscheidung, ist die Frage dennoch berechtigt.

Was hätte der 78-​jährige Historiker und frühere politische Aktivist stattdessen tun können, was es an Durchschlagskraft und Erschütterung mit seinem Fanal hätte aufnehmen können? Noch ein, zwei Bücher schreiben? Ein paar Interviews? Ein Sit-​in vor dem Élysée-​Palast? Sicher, alles ehrenwerte Dinge. Aber man muss gestehen, dass keine der Alternativen eine vergleichbare Wucht gehabt hätte.

Man spürt, wie alltäglich die möglichen Optionen im Vergleich zur erschreckenden Tat wirken. Das kann verstören. Es bedeutet keinesfalls, dass dies der Weg schlechthin sei. Die Wirkungskraft des „Opfers“ wird aber zum historischen Faktum, das nicht zu bestreiten ist. Klar ist, dass aus solchen Ereignissen ein schöpferisches Elixier gewonnen werden kann, um kommende Aufgaben überhaupt bewältigen zu können. Man wird sehen, was sich in unserem Nachbarland diesbezüglich entwickelt – oder auch nicht.

Hoffnung und Haltung

Generell wäre es schlichtweg absurd, die zahllosen historischen Beispiele der Verbindung von Opfer, Blut und Mythos aufzuzählen, da es sich um eine menschliche Konstante handelt. Sie schufen erst eine Identität, die unser heutiges Sein ermöglicht hatte und sind unverändert imstande, Ehrfurcht zu erwecken. In seinem veröffentlichten Abschiedsbrief nimmt Venner ausdrücklich Bezug auf die uralten Wurzeln unseres Kontinents. Es scheint, als wäre sein Opfer eine Mischung aus persönlichem Dienst und dem Wunsch nach Anknüpfung und Auffrischung jener Kräfte, die unsere Kulturen schufen.

Genug der Worte. Einige schüttelten den Kopf ob der letzten Geste des Jünger-​Anhängers. Egal, es bleibt so oder so eine persönliche Tragödie. Eben griechisch-​antik und damit ureuropäisch. Dominique Venners letzte Minuten sowie die Tat in der Kathedrale waren kein Symbol der Aufgabe. Sie machen Hoffnung und schaffen Haltung. Ehrt ihn!

mercredi, 05 juin 2013

Mourir comme un stoïcien romain

BrutusSuicide.jpg

Mourir comme un stoïcien romain

par Bruno de Cessole

Le 21 mai  2013, Dominique Venner s’est  donné la mort, d’un coup de pistolet,  dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, après avoir déposé sur le maître-autel une lettre expliquant et justifiant son acte. Deux jours plus tard, je recevais une lettre de lui, datée  du jour même de son suicide, par laquelle,  m’annonçant sa décision de partir à son heure et d’une façon qui ait un sens à ses yeux, il me donnait rendez-vous au Walhalla pour des chasses éternelles. A sa lettre manuscrite il joignait une page  dactylographiée intitulée « Les raisons d’une mort volontaire », copie de la déclaration rendue publique le lendemain de sa mort. D’avance, connaissant l’esprit du temps,  Dominique Venner y réfutait les interprétations malveillantes, caricaturales ou tendancieuses que la plupart des commentateurs ne manqueraient pas de donner de son geste. Un  geste spectaculaire, mûri et prémédité depuis plusieurs mois sans doute, sans que nul de ses proches ne le pressente, et qui suscite, selon les cas,  trouble,  malaise, et interrogations. Comme il fallait s’y attendre c’est la malveillance, l’amalgame, la déformation, quand ce n’est pas l’injure et l’ignominie, qui ont prévalu dans les compte rendus des journaux et les réactions des réseaux sociaux, ce tout-à-l’égoût du ressentiment et de la médiocrité contemporains. Chateaubriand ne prévoyait pas que le nombre des nécessiteux serait aujourd’hui si grand quand il écrivait qu’il faut être économe de son mépris… La place me manque, hélas, pour rendre hommage à l’homme, au combattant, à l’écrivain et à l’intellectuel que fut Dominique Venner, qu’il est injurieux de réduire à une figure de soldat perdu et de militant politique, qu’il avait dépassée depuis longtemps. Mais c’est un devoir que de dissiper l’entreprise de désinformation de ces salisseurs de mémoire et de rétablir des vérités malmenées ou ignorées. Ce n’est pas parce qu’il était frappé par une maladie  incurable  que Dominique Venner, sain de corps et d’esprit, s’est donné la mort, mais en pleine possession de  ses moyens et en toute  lucidité.  Ce n’est pas sous l’aiguillon d’un subit dégoût de la vie, une vie qu’il aimait malgré les tribulations et les déceptions qu’elle comporte, mais, à rebours, parce qu’il voulait donner à son existence terrestre, lui qui ne croyait pas à la consolation des arrière-mondes, son sens ultime. Ce n’est pas par désespoir devant le déclin de son pays, mais pour montrer  qu’il n’est pas de fatalité historique, qu’il a témoigné de l’éthique de la volonté.  Ce n’est pas par désir de provocation et de profanation qu’il a choisi Notre-Dame de Paris,  haut-lieu spirituel que ce païen revendiqué  aimait et respectait, pour théâtre symbolique de son geste, mais en mémoire « de lieux de culte plus anciens », rappelant nos origines immémoriales ». Ce n’est pas  par goût de la posture et par égotisme que cet homme secret et discret, ennemi des faux-semblants et du tohu-bohu médiatique, a accompli son «  seppuku » rituel de samouraï d’Occident, mais  par oblation et esprit de sacrifice. « Je crois nécessaire, disait-il dans sa lettre-testament de me sacrifier pour rompre la léthargie qui nous accable. J’offre ce qui me reste de vie dans une intention de protestation et de fondation ». Contre  la fatalité et la destruction programmée de notre héritage  et de nos traditions, il a élu la mort volontaire « afin de réveiller les consciences assoupies ». En des temps de basses eaux comme les nôtres, où les valeurs d’héroïsme et de sacrifice sont tenues pour de vieilles idoles dévaluées, voilà qui est incompréhensible, et ne peut que provoquer chez le tout-venant que la stupéfaction, la dérision ou l’injure.  Comment faire admettre aux petits hommes anesthésiés ou lobotomisés de cette époque, qui ne croient plus en rien, qui n’osent plus rien, qui ne risquent plus rien, qui ne veulent plus rien que « leurs petits plaisirs du jour et leurs petites jouissances de la nuit «, derniers hommes, qui ne vivent pas leur pensée et ne pensent pas leur vie, qu’un intellectuel   choisisse de se tuer  pour prouver que la plus haute liberté consiste à ne pas être  esclave de la vie. Et inciter ses contemporains à renouer avec un destin historique digne du passé de la France. A l’heure qu’il a choisie,  Dominique Venner a rejoint Caton d’Utique, Montherlant  et Mishima, les héros de l’Iliade et  de Plutarque, des sagas scandinaves et des légendes germaniques, qu’il admirait et dont il s’est voulu l’héritier. Puisse sa mort volontaire n’être pas un service inutile mais le ferment d’une renaissance à quoi invite et son œuvre et son ultime geste.

Bruno de Cessole

mardi, 04 juin 2013

Colloque sur Julius Evola

ev.jpg

Un colloque sur Julius Evola près de Lyon samedi 15 juin

 

"Seul compte, aujourd'hui, le travail de ceux qui savent se tenir sur les lignes de crête."

Ces mots de Julius Evola illustrent toute son oeuvre, immense et complexe, souvent citée mais en fait plus souvent encore mal connue. D'où l'intérêt de l'éclairer par quelques coups de projecteur. C'est dans cet esprit que nous vous convions à venir participer à ce colloque.

Intervenants et thèmes :

Professeur Jean Haudry, directeur d'études à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes (Paris) : "Révolte contre le monde moderne" : tradition primordiale et tradition indo-européenne.

Docteur Pierre Krebs, écrivain et conférencier : "Julius Evola et l'Allemagne".

Georges Feltin-Tracol, rédacteur en chef du site Europe Maxima : "Evola et la politique".

Professeur Pierre Vial, président de Terre et Peuple : Evola et le Moyen Age".

Des ouvrages d'Evola ou consacrés à son oeuvre seront en vente sur les stands. Vous pouvez également vous faire dédicacer les ouvrages des intervenants.

Conférence à 1 heure de Lyon (campagne bressane).

5 euros l'entrée ou 25 euros avec repas du midi dans une auberge. Possibilité d'amener son casse-croûte et de manger dans les environs.

Réservation obligatoire avant le 10 juin pour le repas : conferenceslyon@yahoo.fr

lundi, 03 juin 2013

Nuestro tiempo, los actos ejemplares y la muerte de Dominique Venner

 

khan-010.jpg

Nuestro tiempo, los actos ejemplares y la muerte de Dominique Venner

 

Ex: http://www.nuevaderecha.org/

Hace unos días, Dominique Venner se suicidó de un disparo ante el altar mayor de la catedral de Nôtre- Dame. Los grandes medios de comunicación sólo han prestado al hecho una atención muy marginal: “Se ha suicidado un escritor e historiador de la extrema derecha francesa”. En las últimas fechas, dentro de los círculos políticos e intelectuales de la Nueva Derecha europea, se ha saludado a Venner como a un “samurai de Occidente”. La referencia a Mishima, obligada, no requiere glosa explicativa alguna.

Venner ha justificado su acto refiriéndose a la perentoria necesidad de despertar, de sacudir las conciencias en una Europa hoy adormecida. Anestesiados como están, los europeos precisan hoy de grandes gestos simbólicos que les ayuden a salir del pesado sopor en el que vegetan. Venner, representante del más noble neopaganismo europeo contemporáneo, ha sentido como pocos que la Europa de nuestro tiempo haya perdido su identidad. En su instante fundacional –nos explica Venner– estuvo Homero; después, toda la riquísima gama de aportaciones culturales que llega hasta principios del siglo XX, antes de que, con la Guerra de 1914, se destruyera en nuestro continente la conciencia de ese multiforme patrimonio común. En cuanto a hoy…, ¿qué nos queda hoy? La languidez, el cinismo, la indiferencia, el desmayo, la pasividad de asistir a nuestro declive y no hacer nada. En esta tesitura, Dominique Venner ha decidido llevar a cabo un acto sacrificial que pretende ser también parte de una nueva fundación: la de un renovado orden de cosas, la del tan deseado por muchos despertar de una Europa que hoy parece haber renunciado a su secular vocación de grandeza.

Es cierto que la Europa de nuestros días, tan poco apta para apreciar los delicados matices del espíritu, necesita actos de gran resonancia que la zarandeen, que la despierten. Puede discutirse si tal tipo de actos debe moverse en la dirección en la que apunta el suicidio neopagano de Venner, que éste ha concebido expresamente como un acto de sacrificio; en cambio, no parecen discutibles ni la dignidad interior ni la intachable honestidad intelectual de su protagonista. Ahora bien: ¿es realmente este tipo de acciones lo que actualmente más necesitamos?

Los actos que de algún modo giran en torno a la muerte impresionan a los hombres de una manera especialísima. Sin duda, un suicidio, pero también los asesinatos, y en particular los actos terroristas. El acto terrorista se aprovecha de la potente semántica que siempre transmite la muerte para cargarse de significación. En cuanto al suicidio que se lleva a cabo no por desesperación, sino como un acto de libertad interior e incluso de grandeza, impresiona poderosamente al “último hombre” del que hablaba Nietzsche, incapaz de toda grandeza y de todo auténtico sacrificio. Quien no tiene miedo a morir es que ha descubierto algo más valioso que la mera conservación de la vida. ¿De verdad existe algo por encima de la vida? Una Europa desprovista de ideales se encoge escépticamente de hombros ante tal pregunta, que hoy ya casi ni se plantea.

Sí, sin duda: precisamos de gestos, de actos simbólicos; pero no tienen por qué ser semejantes al ejecutado por Dominique Venner –cuya figura, repito, respeto profundamente–. Y es que existe otro lenguaje, otra semántica, de eficacia tal vez no inmediata ni fulgurante, pero que va surtiendo efectos de largo alcance a lo largo del tiempo que sigue a su realización. Pasando revista a los últimos tiempos, pensemos, por ejemplo, en la renuncia al papado de Benedicto XVI, que tanto ha impresionado, y de modo muy favorable, a numerosos intelectuales no creyentes. Pensemos también en la vigorosa movilización de una parte muy apreciable de la sociedad civil francesa contra la ley del matrimonio homosexual, o en el tan comentado anticonvencionalismo del Papa Francisco, que, por ejemplo, a día de hoy sigue sin ocupar los apartamentos papales de la Basílica de San Pedro y hospedándose en la Residencia de Santa Marta.
En la época de Youtube, en que un vídeo de un minuto puede llevarte a la celebridad universal, la imagen, el gesto, el acto simbólico alcanzan su maximum teórico de potencial repercusión. Las activistas de Femen en top-less contra Putin explotan a fondo la devastadora eficacia de la imagen reproducida hasta el infinito en Internet. Lo importante, al parecer, es el acto que consiga atraer hacia sí la máxima atención posible: de ahí la exigencia de espectacularidad, que alcanzó su máxima expresión en los atentados del 11 de septiembre de 2001, y que también observó de modo ejemplar Anders Breivik en la matanza de la isla de Utoya.

Europa está anestesiada y hay que despertarla: en esto coincidimos plenamente con Dominique Venner. Y, como los actos delicados la dejan indiferente, ¿habrá que decantarse, entonces, por la siempre eficaz espectacularidad? Ahora bien: si pensamos así, ¿no estaremos traicionando entonces lo mismo que pretendemos defender? El “acto espectacular” es justamente lo que idolatra la cultura posmoderna de la imagen, que demanda tal tipo de acciones no para despertar, sino para desperezarse entre bostezo y bostezo. ¿No le pedimos escenografías iconoclastas y escandalosas a Calixto Bieito o a la Fura dels Baus para animar el declinante universo de la ópera? ¿No esperamos ya de los escritores que sean físicamente atractivos, mediáticos, ocurrentes y divertidos en los talk shows? ¿No nos hemos vendido a la nueva religión de la espectacularidad porque lo que no es espectacular nos parece desmadejado, fantasmagórico, vacío?
Necesitamos actos, necesitamos gestos, necesitamos una nueva semántica, llena de vida y de potencia; pero, mucho más que actos espectaculares de cualquier tipo, lo que hace falta hoy son actos significativos y auténticos. Pensemos, por ejemplo, en la enorme repercusión mundial que alcanzó hace unos meses el salto estratosférico de Felix Baumgartner: no por su espectacularidad en sí –que la tenía–, sino, diría yo, que por su posible significación poética, fuese ésta voluntaria y consciente o todo lo contrario. Recordemos también, por ejemplo, el mito de Reinhold Messner, alpinista-filósofo de nuestro tiempo, o, en el campo de la tauromaquia, la extraordinaria figura de José Tomás.

Es cierto que, al final, la verdadera belleza, aunque no busca la muerte, suele no andar muy lejos de ésta, porque no hay belleza en la que no exista algún tipo de exposición –literal o simbólica– al riesgo, al sacrificio, a la disposición a entregar la vida en aras de valores espirituales de orden superior.. El suicidio heroico de Dominique Venner puede ayudar a despertar a algunos, tal vez a muchos; pero la gama de actos simbólicos pertinentes a este respecto es muy amplia, y en ellos lo esencial no consiste en ninguna efectista y aparatosa espectacularidad. Los antiguos decían: rem tene, verba sequentur, “domina el asunto y las palabras vendrán por sí solas”. Parafraseándoles, podríamos decir: “Vive, ama y piensa profundamente, y lo demás se te dará por añadidura”. Un hombre en el que arde el verdadero fuego del espíritu encontrará la manera de que ese fuego irradie de una manera efectiva hasta los demás.
“Dadme un punto de apoyo y moveré el mundo”, cuentan que dijo una vez Arquímedes. Ahora bien, por definición ese punto de apoyo deberá estar fuera del mundo, más allá de todas las determinaciones cósmicas, en los misteriosos territorios fronterizos con el trasmundo y con la eternidad.

Ojalá Dominique Venner, europeo heroico, nos esté esperando ya allí, sereno y en paz.

Um samurai do Ocidente

 
Este foi o título que Dominique Venner deu ao seu editorial do primeiro número deste ano de “La Nouvelle Revue d’Histoire”, revista que fundou e dirigiu. Agora, depois do seu suicídio em frente ao altar da Catedral de Notre-Dame, em Paris, encontramos nessas linhas uma reflexão que nos leva a compreender e respeitar o seu acto trágico de sacrifício. Aí expressou um paradoxo premonitório: “Morrer é por vezes uma outra maneira de existir. Existir face ao destino”.
 
Desde que descobri a sua obra que este historiador e pensador me marcou e influenciou profundamente. A sua partida abalou-me, mas compreendi que não foi uma desistência. Foi o culminar de um percurso completo, de uma vida plena dedicada ao que acreditava e sentia — a de um combatente que lutou até ao fim e morreu de pé. Lembrei-me automaticamente de Yukio Mishima e de Drieu La Rochelle, entre outros.
Recordou nesse texto que “a morte tanto pode constituir o mais forte dos protestos contra uma indignidade como uma provocação à esperança”. Que melhor motivo para a sua última decisão?
 
“Rebelde por fidelidade”, como se definiu no autobiográfico “Le Coeur Rebelle”, esteve sempre ligado ao seu povo e às suas raízes ancestrais, considerando que “as formas antigas não voltarão, mas o que é de sempre ressurgirá” e acrescentando: “A tradição é uma escolha, um murmúrio dos tempos antigos e do futuro. Ela diz-me quem eu sou.”
 
A sua morte não foi apenas mais uma onda no oceano. Foi antes um farol que nos avisa da perigosa proximidade da catástrofe. Um alerta para uma civilização multimilenar ameaçada que partilha as mesmas origens, os mesmos valores e o mesmo espírito. Dominique Venner morreu como viveu — como um homem livre.
 
Duarte Branquinho

John Morgan: The Fourth Political Theory

The Fourth Political Theory

An interview with John Morgan

Natella Speranskaya:  How did you discover the Fourth Political Theory? And how would you evaluate its chances of becoming a major ideology of the 21st century?

JM:  I have been interested in the work of Prof. Dugin since I first discovered English translations of his writings at the Arctogaia Web sites in the late 1990s. So I had already heard of the Fourth Political Theory even before my publishing house, Arktos, agreed to publish his book of the same name. In editing the translation of the book, I became intimately familiar with Prof. Dugin’s concept. According to him, the Fourth Political Theory is more of a question than an ideology at this point. It is easier to identify what it is not, which is opposed to everything represented by liberalism, and which will transcend the failures of Marxism and fascism. In recent decades, many people have been heralding the “death of ideology.” Carl Schmitt predicted this, saying that the last battle would take place between those who wish to reject the role of politics in civilization, and those who understand the need for it. The death of ideology, I believe, is simply the exhaustion of those political systems that are founded on liberalism. This does not mean that politics itself has ended, but only that a new system is required. The Fourth Political Theory offers the best chance to take what is best from the old ideologies and combine them with new ideas, to create the new vision that will carry humanity into the next age. Although we can’t say with certainty what that will look like, as of yet. But it should be obvious to everyone that the current ideology has already run its course.

NS:  Leo Strauss when commenting on the fundamental work of Carl Schmitt The Concept of the Political notes that despite all radical critique of liberalism incorporated in it Schmitt does not follow it through since his critique remains within the scope of liberalism”. “His anti-Liberal tendencies, – claims Strauss, - remain constrained by “systematics of liberal thought” that has not been overcome so far, which – as Schmitt himself admits – “despite all failures cannot be substituted by any other system in today’s Europe. What would you identify as a solution to the problem of overcoming the liberal discourse? Could you consider the Fourth Political Theory by Alexander Dugin to be such a solution? The theory that is beyond the three major ideologies of the 20th century – Liberalism, Communism and Fascism, and that is against the Liberal doctrine.

JM:  Yes, definitely. The unsustainably and intellectual poverty of liberalism in Europe, and also America, is becoming more apparent with each passing day. Clearly a new solution is needed. Prof. Dugin’s Fourth Political Theory, as he has explained in his book of the same title, is more of a question than an ideology at this point, and it is up to those of us who are attempting to defy unipolar hegemony to determine what it will be. So, yes, we need a new ideology, even if we cannot yet explain exactly what it will be in practice. I think Prof. Dugin’s idea of taking Heidegger’s Dasein as our watchword is a good one, because we are so entrenched in the liberal mindset – even those of us who want to overcome it – that it is only be re-engaging with the pure essence of the reality of the world around us that we will find a way out of it. The representational, virtual reality of postmodernism which surrounds most of us on a daily basis has conditioned us to only think about liberalism on its own terms. Only by renewing our contact with the real, non-representational world, and by disregarding all previous concepts and labels, can we find the seeds for a new way of apprehending it.

NS:  Do you agree that today there are “two Europes”: the one – the liberal one (incorporating the idea of “open society”, human rights, registration of same-sex marriages, etc.) and the other Europe (“a different Europe”) – politically engaged, thinker, intellectual, spiritual, the one that considers the status quo and domination of liberal discourse as a real disaster and the betrayal of the European tradition. How would you evaluate chances of victory of a “different Europe” over the ”first” one?

JM:  Speaking as an American outsider, I absolutely see two Europes. The surface Europe is one that has turned itself into a facsimile of America – the free market, democracy, multiculturalism, secularism, pop culture, sacrificing genuine identity for fashions, and so on. The other Europe is much more difficult to see, but I have the good fortune of having many friends who dwell within it. This is the undercurrent that has refused to accept the Americanization of Europe, and which also rejects the liberal hegemony in all its forms. They remain true to the ancient spirit of Europe’s various peoples and cultures, while also dreaming of a new Europe that will be strong, independent and creative once again. We see this in the New Right, in the identitarian movement, and in the many nationalist groups across Europe that have sprung up in recent years. As of now, their influence is small, but as the global situation gets worse, I believe they will gain the upper hand, as more Europeans will become open to the idea of finding new solutions and new ways of living, disassociated from the collapsing hegemonic order. So I estimate their chances as being very good. Although they must begin acting now, even before the “collapse,” if they are to rescue their identities from oblivion, since the “real” Europe is fast being driven out of existence by the forces of liberalism.

NS:  “There is nothing more tragic than a failure to understand the historical moment we are currently going through; - notes Alain de Benoist – this is the moment of postmodern globalization”. The French philosopher emphasizes the significance of the issue of a new Nomos of the Earth or a way of establishing international relations. What do you think the fourth Nomos will be like? Would you agree that the new Nomos is going to be Eurasian and multipolar (transition from universum to pluriversum)?

JM:  Yes, I do agree. In terms of what it will look like, see my answer to question 4 in the first set of questions.

NS:  Do you agree that the era of the white European human race has ended, and the future will be predetermined by Asian cultures and societies?

JM:  If you mean the era of the domination of White Europeans (although of course that comprises many diverse and unique identities in itself), and those of European descent such as in America, over the entire world, then yes, that era is coming to an end, and has been, gradually, since the First World War. As for the fate of White Europeans in our own homelands, that is also an open question, given the lack of genuine culture and diminishing reproductive rates of Whites around the world, coupled with large-scale non-White immigration into our homelands. While I welcome the end of White hegemony, which overall hasn’t been good for anyone, most especially for Whites themselves, as an American of European descent I do fear the changes that are taking place in our lands. As the thinkers of the “New Right” such as Alain de Benoist have said, if we stand for the preservation of the distinct identities of all peoples and cultures, then we must also defend the identities of the various European peoples and their offshoots. I would like to see European peoples, including in America, develop the will to resist this onslaught and re-establish our lands as the true cradles of our cultures and identities. Of course, in order to do this, White peoples must first get their souls back and return to their true cultures, rejecting multiculturalism and the corporate consumer culture that has grown up in tandem with neo-colonialism, both of which victimize Whites just as much as non-Whites. Unfortunately, few White Europeans around the world have come to this understanding thus far, but I hope that will change.

As for whether the future belongs to Asians, that I cannot say. Certainly India and China are among the most prominent rising powers. But at the same time, they face huge domestic challenges, demographically and otherwise. Whether they will be able to sustain the momentum they have now is uncertain. Having lived in India for the last four years, while it is a land I have come to love, I have difficulty seeing India emerging as a superpower anytime soon. The foundations just aren’t there yet.  Likewise, I find it troubling that India and China continue to understand “progress” in terms of how closely they mimic the American lifestyle and its values. Until Asian (and other) nations can find a way to develop a sustainable and stable social order, and until they forge a new and unique identity for themselves in keeping with their traditions that is disconnected from the Western model, I don’t see them overtaking the so-called “First World.”

NS:  Do you consider Russia to be a part of Europe or do you accept the view that Russia and Europe represent two different civilizations?

JM:  As a longtime student of Dostoevsky, I have always believed that Russia is a unique civilization in its own right. Although clearly Russia shares cultural affinities and linkages with Europe that cannot be denied, and which bring it closer to Europe than to Asia, it retains a character that is purely its own. I have always admired this aspect of Russia. Whereas Western Europe sold its soul in the name of material prosperity in its rush to embrace the supposed benefits of the Industrial Revolution and modernity as quickly as possible, Russia developed its own unique path to modernity, and has always fought hard to maintain its independence. It seems to me, as a foreigner, that as a result, Russia retains a much stronger connection to the spiritual and the intangible aspects of life than in the West, as well as a more diverse, as opposed to purely utilitarian, outlook. The German Conservative Revolutionaries understood this, which is why they sought to tilt Germany more towards Russia politically and culturally, and away from England and the United States (such as Arthur Moeller van den Bruck advocated). Similarly, in today’s world, New Rightists, traditionalists and so forth would do well to look toward Russia and its traditions for inspiration. 

NS:  Contemporary ideologies are based on the principle of secularity. Would you predict the return of religion, the return of sacrality? If so, in what form? Do you consider it to be Islam, Christianity, Paganism or any other forms of religion?

JM:  I think we already see this happening to an extent. In the nineteenth and for most of the twentieth century, the prevailing view was skepticism and scientism, with religion primarily relegated to its moralistic aspects. But beginning in the 1960s in North America and Western Europe, we have seen a renewal of interest in religion and the transcendental view of life on a large scale. This development was, of course, presaged by the traditionalist philosophers, such as René Guénon and Julius Evola, who understood modernity perhaps better than any other Europeans of their time. But unfortunately, this revival in practice has tended toward New Age modes of thought, or else mere identity politics and exotericism as we see with the rise of fundamentalist Christianity in America, rather than in genuinely traditional spirituality. As such, most spirituality in the Western nations today is an outgrowth of modernity, rather than something that can be used to oppose and transcend it. But the fact that more traditionalist books are being made available, and that we see more groups dedicated to traditional spirituality and esotericism than ever before, is a promising trend.

As for the form that this revival will ultimately take, that depends on the location. For much of the world, of course, people are likely to return to and revitalize the traditions that grew out of their own civilizations, which is as it should be. We already see efforts in this direction at work in some parts of the so-called “Third World.” But in Western Europe, and especially America, it is a more difficult question. The Catholic Church today doesn’t hold much promise for those of a traditional mindset. Guénon himself abandoned his native Catholicism and began to practice Islam because he had come to believe that Catholicism was no longer a useful vehicle for Tradition. And of course today, things are much worse than they were in Guénon’s time. Protestantism, besides being counter-traditional, is in even poorer shape these days. And while I am very sympathetic to those who are seeking to revive the pre-Christian traditions of Europe, or adopt traditions from other cultures, this ultimately isn’t a good strategy for those who are engaged in sociopolitical activity alongside spiritual activities. The vast majority of Europeans and Americans still identify with Christianity in some form, and this will need to be taken into account by any new political or metapolitical movement that emerges there.

In America, unlike Europe, we have no real tradition of our own. This is both a blessing and a curse. It’s a blessing because our culture has always been tolerant of allowing and even embracing the presence of alternative forms of spirituality. (Interest in Hinduism, for example, began in America already in the Nineteenth century with such figures as Thoreau and Emerson, and with the arrival of Hindu teachers from India such as Protap Chunder Mozoomdar and Swami Vivekananda.) But it is also a curse because there is no particular, universal spiritual tradition that underlies American civilization which can be revived. Christianity remains dominant, but certainly the popular forms of it that exist in America today are unacceptable from a traditional standpoint. At the same time, most Americans are unlikely to accept any form of spirituality which they perceive to be different from or in opposition to Christianity. So it is a difficult question.

The best solution may be to exclude advocating any specific religion from our efforts in the West for the time being, and leave such decisions to the individual. Of course, we should encourage everyone who supports us to integrate the traditional worldview into their own lives, in whatever form that may take, and to oppose secularism on the grounds of the resacralization of culture. Perhaps once the process of the collapse of the current global and cultural order is further along, and as the peoples’ faith in the illusions of progress, materialism and nationalism inculcated by modernity are shattered, the new form or forms of religion that must take root in the West will become more readily apparent.

 

La economía no es el destino

Bourse-economie.JPG

La economía no es el destino

Archivio 1979 - Ex: http://www.nuevaderecha.org/

«Las únicas realidades que cuentan para nuestro futuro son de orden económico», declaraba durante un debate un ministro, que es también, al parecer, el mejor economista de Francia. «Estoy totalmente de acuerdo con usted», le replicaba el adversario político al que se oponía, pero usted es un gestor muy malo y somos más fuertes que usted en economía.

Diálogo revelador.

Como Nietzsche, sepamos descubrir a los falsos sabios bajo la máxima de «especialistas», destrocemos los ídolos, pues la falsa ciencia –la metafísica también– de nuestra época, y la primera de sus ídolos, es la economía.

«Vivimos en sociedades, anota Louis Pauwels, para las cuales la economía es el único destino. Limitamos nuestros intereses a la historia inmediata, y limitamos ésta a los hechos económicos». Nuestra civilización, por supuesto –que no es más una «cultura»– está fundada sobre una concepción del mundo exclusivamente económica. Las ideologías liberales, socialistas o marxistas, se unen en su interpretación «economista» del hombre y de la sociedad. Postulan todas que el ideal humano es la abundancia económica individual; aunque se diferencian por los medios de cómo llegar a ese estado, admiten unánimemente que un pueblo no es más que una «sociedad», reducen su destino a la exclusiva consecución del bienestar económico, explican su historia y elaboran su política sólo a través de la economía.

Es lo que en el GRECE negamos. Rechazamos esta reducción de lo humano a lo económico, esta única dimensión de la Historia. Para nosotros, los pueblos deben primero asegurar su destino: es decir su duración histórica y política y su especificidad. La historia no está determinada, y menos con relaciones y mecanismos económicos. La voluntad humana hace la historia. No la economía.

La economía para nosotros no debería ser ni una contradicción ni una teoría, sino una estrategia, indispensable, pero subordinada a lo político. Administrar los recursos de una comunidad según criterios primero políticos, ese es el sitio de la economía.

Entonces, entre las opciones liberales o socialistas y nosotros, no hay entente posible. Anti-reduccionistas, no creemos que la «felicidad» merezca ser un ideal social exclusivo. Al igual que los etólogos modernos, pensamos que las comunidades humanas sólo sobreviven físicamente si tienen un destino espiritual y cultural.

Podemos incluso demostrar que privilegiando la economía y la búsqueda del bienestar personal, llegamos a sistemas tiranos, a la desculturización de los pueblos, y a corto plazo, a una mala gestión económica. Ya que la economía funciona mejor cuando no ocupa el primer lugar, cuando no usurpa la función política.

Por lo tanto hay que asumir un cambió intelectual en economía, como en otros campos. Otra visión de la economía, según los desafíos contemporáneos, y ya no fundada sobre axiomas de burgueses del siglo XIX, será posiblemente la Economía Orgánica, objeto de nuestras investigaciones actuales.

La revuelta «en el sentido que Julius Evola da a este término» se impone contra esta dictadura de la economía, fruto de una dominación de los ideales burgueses y de una hipertrofia de una función social. Para nosotros europeos del oeste, es una revuelta contra el liberalismo.

«Nuestra época –escribía ya Nietzsche en Aurora– que tanto habla de economía es muy derrochadora; derrocha el espíritu». Fue profeta: hoy, un Presidente de la República se atreve a declarar: «El problema mayor de nuestra época, es el consumo». El mismo, a estos «ciudadanos» reducidos a simples consumidores, afirmar que desea el «nacimiento de una inmensa clase media, unificada por el nivel de vida». También el mismo se ha felicitado de la sumisión de la cultura a la economía mercante: «La difusión masiva –esta palabra que tanto le gusta– del audiovisual lleva a la población a compartir los mismos bienes culturales. Buenos o malos, es otra cuestión (sic) pero en todo caso por primera vez los mismos».

Clara apología, del jefe de fila de los liberales, del rebajamiento de la cultura al tráfico. Así, lo político desciende hasta el nivel de la gestión, fenómeno bien descrito por el politólogo Carl Schmitt. El dominio obsesivo de las preocupaciones económicas no corresponde, sin embargo, al antiguo psiquismo de los pueblos europeos. En efecto, las tres funciones sociales milenarias de los indoeuropeos, funciones de soberanía política y religiosa, de guerra, y en tercer lugar de fecundidad y de producción, supondrían un dominio de los valores de las dos primeras funciones, hechos puestos a la luz por G. Dumézil y E. Benveniste. Pero, no sólo la función de producción se encuentra hoy dominada por una de sus sub-funciones, la economía, sino que ésta, a su vez, está dominada por la sub-función «mercante». Por consiguiente el organismo social está, patológicamente, sumiso a los valores que produce la función mercante.

Según los conceptos del sociólogo F. Tonnies, este mundo al revés pierde su carácter «orgánico» y vivo y se convierte en «sociedad mecánica». Tenemos que reinventar una «comunidad orgánica». Así el liberalismo económico y su colaborador político adquieren su significado histórico: esta ideología ha sido la coartada teórica de una clase económica y social para «librarse» de toda tutela de la función soberana y política, e imponer sus valores –sus intereses materiales– en vez y en lugar del «interés general» de la Comunidad entera.

Solamente la función soberana y sus valores propios pueden asegurar el interés general. La única revolución ha sido la del liberalismo, que ha usurpado la soberanía en interés de la función económica, revindicando primero la «igualdad» con los otros valores, pretexto para marginarlos después.

Según un proceso cercano al marxismo, el liberalismo ha construido un reduccionismo económico. Los hombres sólo son significativos para él como participantes abstractos en el mercado: clientes, consumidores, unidades de mano de obra; las especificidades culturales, étnicas, políticas, constituyen tantos obstáculos, de «anomalías provisionales» hacia la Utopía a realizar: el mercado mundial, sin fronteras, sin razas, sin singularidades; esta utopía es más peligrosa que la del igualitarismo «comunista» ya que es más extremista todavía, y más pragmática. El liberalismo americano y su sueño de fin de la Historia en el mismo way of life comercial planetario, constituye la principal amenaza.

Así señalamos claramente a nuestro enemigo. Tenemos costumbre de designar como «sociedad de mercado» a la realizada según la ideología liberal; podemos señalar que el marxismo y el socialismo nunca han conseguido, ellos, a realizar su proyecto igualitario, la «sociedad comunista», y aparecen así menos revolucionarios que el liberalismo, menos «reales».

Esta «sociedad de mercado» se nos aparece pues como el objeto actual y concreto de crítica y de destrucción. Nuestra sociedad es «de mercado», pero no especialmente mercantil. La república de Venecia, las ciudades hanseáticas vivían de un sistema económico mercantil pero no constituían sociedades «de mercado». Pues el término «mercado» no designa estructuras socioeconómicas sino una mentalidad colectiva, un sistema de valores que caracteriza no sólo la economía pero todas las instituciones.

Los valores del mercado, indispensables a su único nivel, determinan el comportamiento de todas las esferas sociales y de Estado, e incluso la función puramente productiva de la economía.

Se juzga –y al Estado en primer lugar– desde un punto de vista totalmente mercantil. Esto no quiere decir que dominación mercante signifique «dominación por el dinero», no planteamos una condena moral del dinero no del beneficio del empresario. Hay que admitir el comportamiento mercantil o provechoso si acepta subordinarse a otros valores. No hay que ver pues en nuestra posición un «odio de la economía» o un nuevo reduccionismo opuesto a la ganancia y a la función mercantil como tales. No somos moralizadores cristianos. Sociedad de mercando significa pues sociedad donde los valores sólo son mercantiles. Podemos clasificarles en tres figuras «mayores»: la mentalidad determinista, el espíritu de cálculo y la dictadura del bienestar económico individual.

La mentalidad determinista, útil sólo para la única actividad mercantil, tiende a eliminar los riesgos y a minimizar los vaivenes. Pero, adoptada por el conjunto de una sociedad y en particular por los decididotes políticos y económicos, la mentalidad determinista se convierte en coartada intelectual para no actuar ni arriesgar. Sólo el mercante (comerciante) puede por derecho, para maximizar sus ganancias, subordinar sus actos a determinismos: leyes del mercado, coyunturas, curvas de precios, etc… Pero el poder político, no más que la economía nacional no deberían, como un comerciante, someterse o «dejarse llevar» por una racionalidad excesiva que dispensa de todo «juego de riesgo». La sociedad mercante se «administra» a corto plazo, bajo la hegemonía de las «previsiones económicas» pseudos científicas (la industrialización «ineludible» del Tercer Mundo, la mundialización de la competencia internacional, la tasa de crecimiento de las rentas y del PNB, etc.), pero paradójicamente no tiene en cuenta las más elementales de las evoluciones políticas a medio plazo: por ejemplo el oligopolio de los poseedores del petróleo.

Por lo tanto, nada menos «independiente» que las naciones mercantes. Los gestores liberales van en el sentido de lo que creen mecánicamente determinado (por estar racionalmente formulado) haciendo la economía de la imaginación y de la voluntad.

En el siglo de la perspectiva, de la previsión estadística e informática, nos dejamos llevar por el corto plazo y se prevé menos que los soberanos de los siglos pasados. Todo pasa como si las evoluciones sociales demográficas, geopolíticas no existieran y no fuesen a tener efectos mayores. Lo igual en todos los sitos – según la fórmula estúpida de los economistas liberales- solamente son tomadas en cuenta por los que deciden las restricciones o pseudos previsiones económicas a corto plazo. (original francés Toutes choses égales par allieurs –selon la formule stupide des économistes libéraux- seules son prises en compte par les décideurs, les contraintes ou pseudo-prévisions économiques à court terme)

La sociedad mercante es pues ciega. Sometida a las evoluciones y a las voluntades exteriores, porque cree en el determinismo histórico, trata a los pueblos europeos como objetos de la historia.

Segundo rasgo de la mentalidad mercante: el espíritu de cálculo. Adaptado al comerciante, este espíritu no conviene a los comportamientos colectivos. Hegemonía de lo cuantificable sobre lo cualificable, es decir, sobre los valores, dominio de lo mecánico sobre lo orgánico, el espíritu de cálculo aplica a todo la tabla única del valor económico. No pensamos que el «dinero» se haya convertido en la norma general: sino que todo lo que no se puede medir «ya no cuenta».

Se pretende calcularlo todo, incluso lo no-económico: se «programan» los momentos de jubilación, las horas de trabajo, los tiempos de ocio, los salarios, en el mismo nivel –pero mucho antes– los niños que van a tener. Existe incluso un «coste de la vida humana» tomado en cuenta para ciertas inversiones. Pero todo lo que escapa al cálculo de los costes, es decir precisamente lo que más importa, es rechazado, los aspectos incontables económicamente de los hechos socio-culturales (como los costes sociales de la pérdida de raíces resultante de la inmigración) llegan a ser indescifrables e insignificantes para los «tecnomercantes».

Incluso en economía, el exceso de cálculo perjudica: ¿cuántas inversiones útiles a largo plazo, pero que un cálculo de previsión declara no rentables a corto plazo, son abandonadas?

El individuo, seguro, «calcula» su existencia, pero ya no piensa en su herencia, en su descendencia. Los Estados obsesionados por la gestión a corto plazo, sólo toman en consideración los aspectos «calculables» y cifrables de su acción. Estos «hombres de negocios» demagogos sólo actúan ahí donde se pueden «rendir cuentas» y sobre todo en lo inmediato, incluso si es necesario falsificando algunas cifras.

¿Una región muere de anemia cultural? ¿Qué importa si por el turismo de masas, su tasa de crecimiento es positiva? Y, entre adversarios políticos, el argumento político se reduce a batallas de porcentajes.

Esta superficialidad de la «gestión tecnocrática» (ersatz mercante de la función soberana) puede incluso desembocar en el «marketing político», reducción de la política al «negocio» comercial. Hoy, Francia o Alemania, son más o menos asimiladas por sus gobiernos a sociedades anónimas por acciones. La Casa Francia con sus ciudadanos asalariados. Ni que decir que, también, la política exterior e incluso la política de defensa, están determinadas por intereses de salidas comerciales inmediatas. Incluso para la economía no es lo mejor ya que este mercantilismo a corto plazo resulta ser aleatorio y no sustituye una política económica. Cuando los Jefes de Estado en visita se convierten en V.R.P., como verdaderos VRP, se rinden bajo la dependencia de sus clientes. (original francés pone V. R. P. ¿qué es eso)

La sociedad de mercando puede describirse como una «dictadura del bienestar individual» según los términos de Arnold Huelen; dictadura porque el individuo, obligado a entrar en el sistema providencialista del Estado, ve desintegrarse su personalidad en el ambiente consumista. Paradójicamente, el Estado-providencia liberal castiga la iniciativa productiva (cargas sociales excesivas) y desanima indirectamente la iniciativa individual. Asegurados sociales, asalariados, parados remunerados: ya no dominan su destino. Inmenso desprecio de su pueblo por el Estado-providencia, el «monstruo frío» de Nietzsche. Tiranía suave.

¿Cómo extrañarse entonces que se desprecie un soberano transformado en dispensador de entretenimientos? El Politólogo Julián Freund habla justamente del fallecimiento político del Estado.

El liberalismo produce un doble reduccionismo: por una parte el Estado y la sociedad sólo deben responder a las necesidades económicas de los pueblos; y, por otra, estas necesidades son reducidas al «nivel de vida» individual. En el liberalismo mercante se prohíbe, en parte por interés, juzgar si estas necesidades son deseables o no: sólo cuentan los medios técnicos a poner en marcha para conseguirlas.

De ahí el predominio político del nivel de vida y por necesidad igualitaria: sueño burgués – y americano– de pueblos nivelados e igualados por el mismo nivel de vida.

Los pueblos y los hombres siendo todos semejantes para un liberal, la única desigualdad subsistente es la del poder adquisitivo: para obtener la igualdad, es pues suficiente difundir a través del mundo el modo de vida mercante. Así, ahí están reconciliadas milagrosamente (la mano invisible de Adam Smith) el humanismo universalista y los «negocios», la justicia y los intereses, como confesaba puerilmente Jimmy Carter; Bible and Business.

Los particularismos culturales, étnicos, lingüísticos, las «personalidades», son obstáculos para la sociedad mercantil. Lo que explica que la ideología moralizadora de los liberalismos políticos lleva al universalismo, a la mezcla de los pueblos y de las culturas, y a las diversas formas de centralismo.

La sociedad mercantil y el modelo americano amenazan a todas las culturas de la Tierra. En Europa o en Japón la cultura ha sido reducida a un «modo de vida» («way of life») que es justo lo inverso a un estilo de vida.

El hombre es así clasificado, es decir reducido a las cosas económicas que compra, produce o recibe, según el mismo proceso (pero más intensamente aún) que en los sistemas comunistas. Su personalidad se acaba en los bienes económicos que solos estructuran su individualidad. Cambiamos de personaje cuando cambiamos de moda. Ya no estamos caracterizados por nuestros orígenes (reducidas al «folclore») ni por nuestras obras, sino por nuestros consumos, nuestro «standing». En el sistema mercantil, los modelos cívicos dominantes son el consumidor, el asegurado, el asistido; y no el productor, el inversor, el empresario. No hablemos de los tipos no-económicos: el jurista, el médico, el soldado, que se han convertido en tipos sociales secundarios.

La sociedad mercantil difunde un tipo de valores cotidianos perjudiciales respecto al trabajo como tal: vender y consumir el capital parece más importante que construirlo. Y no hay nada más igualitario que la función de consumo. Los productores, los empresarios, se diferencian por sus actos; ponen en juego capacidades desiguales. Pero consumir, es el no-acto al que todo el mundo, sean sus capacidades las que sean, o su origen, puede acceder. Una economía de consumo se mete en una vía inhumana en la medida en que el hombre es etológicamente un ser de acción y de construcción. Así, paradójicamente la alta productividad de las industrias europeas subsiste a pesar de la sociedad liberal mercantil y no a causa de ella. ¿Por cuánto tiempo? Hay que precisar que nuestra crítica de la sociedad mercantil no es un rechazo, muy al contrario, de la industrialización o de la tecnología. La noción de comunidad orgánica, que oponemos a la sociedad mercantil, no tiene nada que ver con la «sociedad de convivencia original francés: conviviale» de los neo-rousseanistas (Illich, etc…)

La técnica es para nosotros una adquisición cultural europea, pero debe ser considerada como una herramienta de poder y de dominio del medio y ya no como una droga al servicio del bienestar. Entonces no compartimos las críticas izquierdistas con resonancia bíblica, sobre la «maldición del dinero» y sobre la «voluntad de poder» de la sociedad contemporánea. La sociedad mercantil no afirma ninguna voluntad, ni en el nivel del destino global, ni siquiera en el de una estrategia económica.

Las consecuencias de esta civilización de la economía son graves para el destino de nuestra especie, y al mismo tiempo, para nuestro futuro político y económico. Honrad Lorenz ve en la «unidad de los factores de selección», todos de naturaleza económica, una amenaza de empobrecimiento humano. «Una contra-selección está en marcha –revela Lorenz en Nouvelle Ecole– que reduce las diversidades de la humanidad y le impone pensar exclusivamente en términos de rentabilidad económica a corto plazo. Las ideologías economistas, que son tecnomórficas, hacen del hombre una máquina manipulable. Los hombres, unidades económicas, son cada vez más iguales, como máquinas precisamente».

Para Lorenz, la subordinación de los valores no económicos es una catástrofe, no sólo cultural sino biológica. El consumir constituye una amenaza psicológica para los pueblos. Lorenz, como médico, habla de patología colectiva. Morimos de arteriosclerosis. La civilización del bienestar económico nos lleva lentamente, según Lorenz, hacia la muerte templada. Escribe: «hipersensibles al no placer, nuestras capacidades de gozar se debilitan».

La neofilia, este gusto siempre insatisfecho de nuevos consumos, tiene, para los antropólogos, efectos biológicos nefastos y desconocidos. Pero, ¿qué es la supervivencia de la especie al lado de la subida del precio de los croissants de mantequilla? En fin, si nadie piensa en estos problemas, nosotros sí.

Muerte templada, pero también declive demográfico. La dictadura de la economía ha hecho de nosotros europeos unos pueblos corto-vivientes según el análisis de Raymond Ruyer. Atacados a nuestras preocupaciones económicas inmediatas, nos hemos convertido en objetos y en victimas de la historia biológica.

Nuestros economistas son sensibles al declive demográfico solamente porque comprometerá la financiación de la jubilación. «Nuestra civilización economista –escribe Raymond Ruyer– es por esencia anti-natalista y suicida porque es, por esencia, anti-vital, anti-instintiva».

Pero el consumo de masas ha convertido a la cultura en «primitiva». Los mercaderes de bienes de consumo poseen un poder cultural, que se ejerce en el sentido de un desarraigo, y de una masificación igualitaria. No son los consumidores quienes eligen su estilo de vida –mito democrático querido por los liberales– sino son firmas mercantes quienes crean comportamientos de masa destruyendo las tradiciones específicas de los pueblos. Mediante el «marketing», mucho más que por la propaganda política, se impone casi científicamente un nuevo comportamiento, jugando sobre el mimetismo de las masas desculturizadas. Una sub-cultura mundial está naciendo, proyección del modelo americano. Se orientaliza o se americaniza a voluntad. Desde el final de la primera guerra mundial, del «new look» a la moda «disco», un proceso coherente de condicionamiento sub-cultural está en marcha. El rasgo común: el mimetismo de los comportamientos lanzados por los mercantes americanos. Así, la economía se ha convertido en uno de los fundamentos cualitativos de la nueva cultura, sobrepasando ampliamente su función de satisfacción de las necesidades materiales.

Incluso en el plano estrictamente económico, que no es, según nuestro punto de vista, capital, el fracaso del sistema mercantil dado hace algunos años es patente. No hablemos ya del paro y de la inflación, sería muy fácil. Jean Fourastié anota: «la indigencia de las ciencias económicas actuales, liberal o marxista» y las acusa de usurpación científica. «Asistimos – dice– sobre todo desde 1973, a la carencia de los economistas y al inmenso naufragio de su ciencia». Añade: «los economistas liberales o socialistas han pensado siempre que sólo lo racional permitía conocer lo real. Sus modelos matemáticos se han construido sobre la ignorancia o el odio de las realidades elementales. Ahora bien, en cualquier ciencia, lo elemental es lo más difícil. Se llega a ser despreciarlo porque no se presta a los ejercicios clásicos sobre los que los economistas universitarios se otorgan sus diplomas. Fourastié concluye: «Nuestro pueblo, nuestros economistas, nuestros dirigentes viven sobre las ideas del siglo XIX. Los impasses de la racionalidad empiezan a ser visibles. El hombre vive al final de las ilusiones de la inteligencia».

Un reciente premio Nobel de economía, Herbert Simon, acaba de demostrar que en sus comportamientos económicos u otros, el hombre, a pesar del ordenador, no podría optimizar sus elecciones y comportarse racionalmente. Así, la «Teoría de los Juegos y del Comportamiento Económico» de Von Neumann y Morgenstern, una de las bases del liberalismo, se revela falsa. La elección razonada y óptima no existe. Herbert Simon ha demostrado que las elecciones económicas eran primer término, al azar, arriesgadas, voluntaristas.

Estas ilusiones de la inteligencia han causado a los liberales graves fracasos; cojamos algunos al azar: El sistema liberal mercante despilfarra la innovación y utiliza mal la acción técnica. Esto es, como lo había visto Wagemann, porque la contabilidad en términos de provecho financiero a corto plazo (y no en términos de «excedente» global) frena cualquier inversión y cualquier innovación no vendible y no rentable a corto plazo.

Otro fracaso, con consecuencias incalculables: la llamada a la inmigración extranjera masiva. Los provechos inmediatos, estrictamente financieros, resultado de una mano de obra explotable y maleable es los que ha contado frente a los «costes sociales» a largo plazo de la inmigración, que nunca han sido considerados por el Estado y por la patronal. La codicia inmediata de los importadores de mano de obra no ha hecho pensar en lo «que no se gana» en términos de «no modernización» provocado por esa elección económica absurda.

El responsable de una gran empresa me decía recientemente con un tono despectivo que su ciudad estaba «rellena de inmigrantes» y que esto le molestaba personalmente. Pero después de algunos minutos de conversación, me confesaba con muy buena conciencia que diez años antes, había «sondeado» en el extranjero para «importar» mano de obra que fuese barata. Tal inconsciencia se asemeja a una nueva esclavitud. Es impresionante constatar que incluso la ideología marxista, a pesar de su desprecio a las diversidades culturales y étnicas, no se ha atrevido, como el liberalismo, a utilizar para su provecho el desenrazamiento masivo de las poblaciones rurales de los países en vías de desarrollo.

Gobiernos irresponsables y una patronal ignorando las realidades económicas, y desprovistos del menor sentido cívico y ético, han garantizado una práctica neo-esclavista cuyas consecuencias políticas, culturales, históricas –e incluso económicas– son incalculables (precisamente) para los países de acogida y sobre todo para los países que proporcionan la mano de obra.

Más preocupados de los «negocios» y del «bienestar», los liberales no se han enfrentado a los desafíos más elementales: crisis de la energía, crisis del patrón dólar, subida de los costes europeos y competencia catastrófica de los países del Este y de Extremo-Oriente.

¿Quién se preocupa de ello? ¿Quién propone una nueva estrategia industrial? ¿Quién piensa en que el final de la prosperidad ya ha empezado? La respuesta a los desafíos gigantes del final del siglo sólo es posible en contra de las prácticas liberales. Solamente una óptica económica fundada en las elecciones de un espacio económico europeo semi-autárquico, de una planificación de una nueva política de sustitución energética a medio plazo, y de una retirada del sistema monetario internacional, se adaptaría a las realidades actuales.

Los dogmas liberales o «libertarios» del libre intercambio, de la división internacional del trabajo, y del equilibrio monetario se revelan no solamente económicamente utópicos (y estamos dispuestos a demostrarlo técnicamente) sino también incompatibles sobre todo con la elección política de un destino autónomo para Europa.

Como para los nuevos filósofos que se contentaban en reactualizar a Rousseau, hay que tomar conciencia de la impostura de la operación publicitaria de los «nuevos economistas».

No se trata ni más ni menos que de una vuelta a las tesis bien conocidas de Adam Smith. Pero los nuevos economistas franceses (Jenny, Rosa, Fourcans, Lepage) no son nada por ellos mismos y sólo vulgarizan las tesis americanas. Miremos del lado de sus maestros.

Partiendo de una crítica pertinente, es verdad, del «Welfare State» (el Estado providencia burocrático aunque neoliberal), la escuela de Chicago, monetarista y conservadora, con Friedmann, Feldstein, Moore, etc., predica un retorno a la ley micro-económica del mercado, rechaza cualquier obligación del Estado hacia grandes empresas, reencontrando así la despreocupación de los liberales del siglo XIX hacia el paro y las cuestiones sociales. Y la escuela de Virginia, con Rothbard, David Friedman, Tullock, etc… quiere ser «anarco-capitalista», partidaria del estallido del Estado y de la reducción total de la vida social y política a la competencia y a la única búsqueda del provecho mercantil.

Se puede criticar estas tesis, conocidas y «recalentadas» desde el punto de vista económico. Pero que sea suficiente decir que, para nosotros europeos, incluso realizable y «próspero», un programa tal significa la muerte definitiva como pueblos históricos. Los «friedmanianos» y los «libertarios» nos proponen la sumisión al sistema del mercado mundial dominado por leyes que favorecen a la sociedad americana pero que son incompatibles con la elección que debemos tomar, de permanecer como naciones políticas y pueblos evolucionando en sus historias específicas.

La economía orgánica no quiere ser una Teoría. Sino una estrategia, que se corresponde únicamente con la elección, en la Europa del siglo XX, de sociedades donde el destino político y la identidad cultural se sitúan antes que la prosperidad de la economía. Subsidiariamente, la función económica es además mejor dominada.

Reflexionamos, en el GRECE, sobre esta nueva visión de la economía, a partir de los trabajos de Tomar Spann y de Ernst Wagemann en Alemania, Johan Akerman en Suecia y François Perroux en Francia. Wagemann compara la economía liberal a un cuerpo sin cerebro, y la economía marxista a un cerebro subido en zancos. La economía orgánica, modelo práctico que no pretendemos exportar, quiere adaptarse a la tradición trifuncional orgánica de los europeos. Según los trabajos de Bertalanffy sobre los sistemas, la función económica se consideraba como un organismo parcial del organismo general de la comunidad. Según los sectores y las coyunturas, la función económica puede estar planificada o actuar según las leyes del mercado. Adaptable y flexible, admite el marcado y el beneficio, pero los subordina a la política nacional. El Estado deja a las empresas, en el marco nacional, actuar según las restricciones del mercado pero puede, si las circunstancias lo exigen, imponer con medios no económicos la política de interés nacional.

Las nociones irreales de «macro y micro economía» dejan paso a la realidad de la «economía nacional», también las nociones de sector público y privado pierden sentido, ya que todo es a la vez «privado» en el nivel de la gestión y «público» en el sentido de la orientación política.

Los bienes colectivos duraderos son preferibles, y no la producción de bienes individuales obsoletos y energéticamente costosos. Los mecanismos y manipulaciones económicos son considerados como poco eficaces para regular la economía con respecto a la búsqueda psicológica del consenso de los productores.

La noción contable de excedente y de coste social sustituye los conceptos criticables de «rentabilidad» y de «provecho». Por su elección de centros económicos autoritariamente descentralizados, y de un espacio europeo de gran escala y semi-autárquico (caso de los EE. UU. de 1900 a 1975) la economía orgánica puede pretender una potencia de inversión y de innovación técnica superior a lo que autoriza el sistema liberal, frenado por las fluctuaciones monetarias y la competencia internacional total (dogma reduccionista del libre intercambio según el cual la competencia exterior sería siempre estimulante).

En última instancia, la economía orgánica prefiere el empresario al financiero, el trabajador al asistido, el político al burócrata, los mercados públicos y las inversiones colectivas, al difícil mercado de los consumidores individuales. Más que las manipulaciones monetarias, la energía del trabajo nacional de un pueblo específico nos parece como lo único capaz de asegurar a largo plazo el dinamismo económico.

La economía orgánica no es en sí misma la finalidad de su propio éxito. Pero quiere ser uno de los medios de asegurar a los pueblos europeos el destino, entre otros posibles (lit: parmi d´autres posibles), de pueblos con larga vida.

Para concluir, habría que citar la conclusión que el economista Sombart ha dado en su tratado El Burgués, pero sólo mencionaremos el pasaje más profético: «En un sistema fundado en la organización burocrática, donde el espíritu de empresa habrá desaparecido, el gigante convertido en ciego estará condenado a arrastrar el carro de la civilización democrática. A lo mejor asistiremos entonces al crepúsculo de los dioses y el Oro será devuelto a las aguas del Rin».

François Perroux ha escrito también que deseaba el fin del culto de Mamón que «brilla hoy con una prodigiosa luz».

Hemos elegido contribuir al fin de este culto (francés: Nous avons choisi de contribuir à la fin de ce culte), asegurar el relevo del último hombre, el de la civilización de la economía, de la que el Zaratustra de Nietzsche decía:

«¿Amor, creación, deseo, estrella?

¿Qué es eso?

Así pregunta el último hombre y guiña el ojo.

La tierra se hará más exigua y sobre ella saltará el último hombre, este que reduce todo.

Hemos inventado la Felicidad, dicen los últimos hombres.

Y guiñan el ojo».

samedi, 01 juin 2013

En souvenir de Dominique Venner

domvenaaaa.jpeg

Robert STEUCKERS:

En souvenir de Dominique Venner

Il faut que je l’écrive d’emblée: je n’ai guère connu Dominique Venner personnellement. Je suis, plus simplement, un lecteur très attentif de ses écrits, surtout des revues “Enquête sur l’histoire” et “La nouvelle revue d’histoire”, dont les démarches correspondent très nettement à mes propres préoccupations, bien davantage que d’autres revues de la “mouvance”, tout bonnement parce qu’elles exhalent un double parfum de longue mémoire et de géopolitique. Lire les revues que publiait Dominique Venner, c’est acquérir au fil du temps, un sens de la continuité européenne, de notre continuité spécifique, car je me sens peut-être plus “continuitaire” qu’“identitaire”, plus imbriqué dans une continuité que prostré dans une identité figée, mais c’est là un autre débat qui n’implique nullement le rejet des options dites “identitaires” aujourd’hui dans le langage courant, des options “identitaires” qui sont au fond “continuitaires”, puisqu’elles veulent conserver intactes les matrices spirituelles des peuples, de tous les peuples, de manière à pouvoir sans cesse générer ou régénérer les Cités de la Terre. Lire “La nouvelle revue d’histoire”, c’est aussi, surtout depuis l’apport régulier d’Ayméric Chauprade, replacer ces continuités historiques dans les cadres d’espaces géographiques précis, dans des lieux quasi immuables qui donnent à l’histoire des constantes, à peine modifiées par les innovations technologiques et ballistiques.

J’ai découvert pour la première fois un livre de Dominique Venner dans une librairie bizarre, qui vendait des livres et tout un bric-à-brac d’objets des plus hétéroclites: elle était située Boulevard Adolphe Max et n’existe plus aujourd’hui. Ce livre de Dominique Venner s’intitulait “Baltikum”. Nous étions en août 1976: je revenais d’un bref séjour en Angleterre, d’une escapade rapide à Maîche, j’avais vingt ans et huit bons mois, la chaleur de ce mois des moissons était caniculaire, torride, l’herbe de notre pelouse était rôtie comme en Andalousie, le plus magnifique bouleau de notre jardin mourrait en dépit des efforts déployés pour le sauver coûte que coûte. J’allais rentrer en septembre, le jour où l’on a inauguré le métro de Bruxelles, à l’Institut Marie Haps, sous les conseils avisés du Professeur Jacques Van Roey, l’éminent angliciste de l’UCL. C’est à ce moment important de mon existence, où j’allais me réorienter et trouver ma voie, que j’ai acheté ce livre de Venner. L’aventure des “Corps francs” du Baltikum ouvrait des perspectives historiques nouvelles au lecteur francophone de base, peu frotté aux souvenirs de cette épopée, car les retombées à l’Est de la première guerre mondiale étaient quasi inconnues du grand public qui ne lit qu’en français; l’existence des Pays Baltes et de la communauté germanophone de Courlande et d’ailleurs, fidèle au Tsar, avait été oubliée; en cette époque de guerre froide, les trois républiques baltes faisaient partie d’une Union Soviétique perçue comme un bloc homogène, pire, homogénéisé par l’idéologie communiste. Personne n’imaginait que les langues et les traditions populaires des ethnies finno-ougriennes, tatars, caucasiennes, etc. étaient préservées sur le territoire de l’autre superpuissance, finalement plus respectueuse des identités populaires que l’idéologie du “melting pot” américain, du “consumérisme occidental” ou du jacobinisme parisien. La spécificité du “Baltikum” était tombée dans une oubliette de notre mémoire occidentale et ne reviendra, pour ceux qui n’avaient jamais lu le livre de Venner, qu’après 1989, qu’après la chute du Mur de Berlin, quand Estoniens, Lettons et Lituaniens formeront de longues chaînes humaines pour réclamer leur indépendance. Pour l’épopée des Corps francs et des premières armées baltes indépendantes, tout lecteur assidu de “La nouvelle revue d’histoire” pourra se rendre au Musée de l’Armée de Bruxelles, où de nombreuses vitrines sont consacrées à ces événements: j’y ai amené un excellent ami, homme à la foi tranquille, homme de devoir et de conviction, le Dr. Rolf Kosieck, puis, quelques années plus tard, un jeune collaborateur de Greg Johnson; ils ont été ravis.

Liberté et rupture disloquante

Outre ces pages d’histoire qui revenaient bien vivantes à nos esprits, grâce à la plume de Dominique Venner, il y avait aussi, magnifiquement mise en exergue, cette éthique de l’engagement pour la “continuité” (russe, allemande ou classique-européenne) contre les ruptures disloquantes, que les protagonistes de celles-ci posaient évidemment comme “libératrices” sans s’apercevoir tout de suite qu’elles engendraient des tyrannies figeantes, inédites, qui broyaient les âmes et les corps, mêmes ceux de leurs plus féaux serviteurs (cf. les mémoires d’Arthur Koestler et la figure de “Roubachov” dans “Le Zéro et l’infini”). Il n’y a de liberté que dans les continuités, comme le prouve par exemple le maintien jusqu’à nos jours des institutions helvétiques dans l’esprit du “Serment du Rütli”: quand on veut “faire du passé table rase”, on fait disparaître la liberté dans ce nettoyage aussi atroce que vigoureux, dans ces “purgations” perpétrées sans plus aucune retenue éthique, semant la mort dans des proportions inouïes. Aucune vraie liberté ne peut naître d’une rupture disloquante de type révolutionnaire ou trotskiste-bolchevique, sauf peut-être celle, d’un tout autre signe, qui fera table rase des sordides trivialités qui forment aujourd’hui l’idéologie de l’établissement, celle du révolutionarisme institutionalisé qui, figé, asseoit sans résistance notable son pouvoir technocratique, parce que tous les repères sont brouillés, parce que les “cives” de nos Cités n’y voient plus clair... Rétrospectivement, après 37 ans, c’est la première leçon que le Prof. Venner m’a enseignée...

Ensuite, toujours rétrospectivement, la liberté dans la continuité a besoin de “katechons”, de forces “katechoniques”, qui peuvent se trouver dans l’âme d’un simple volontaire étudiant, fût-il le plus modeste mais qui, en passant de sa Burschenschaft à son Freikorps, donne son sang et sa vigueur physique pour arrêter l’horreur liberticide qui avance avec le masque de la liberté ou de la “dés-aliénation”, tandis que les “bourgeois” comptent leurs sous ou se livrent à la débauche dans le Berlin qu’a si bien décrit Christopher Isherwood: tous les discours sur la liberté, qui cherchent à vendre une “liberté” qui permet la spéculation ou qui fait miroiter le festivisme, une “liberté” qui serait installée définitivement dans tous les coins et recoins de la planète pour aplatir les âmes, sont bien entendu de retentissantes hypocrisies. La liberté, on ne la déclame pas. La liberté, ce n’est pas une affaire de déclamations. On la prend. On se la donne. On ne se la laisse pas voler. En silence. Maxillaires fermées. Mais on la garde au fond du coeur et on salue silencieusement tous ceux qui font pareil. Comme Cinccinatus, on retourne à sa charrue dès que le danger mortel est passé pour la Cité. Les “Corps francs”, qui fascinaient Venner, étaient une sorte de “katechon” collectif, dont toutes les civilisations en grand péril ont besoin.

Nous ne savions rien des aventures politiques de Venner

Nous ignorions tout bien entendu des aventures politiques de Dominique Venner quand nous lisions “Baltikum”: elles s’étaient déroulées en France, pays que nous ne connaissions pas à l’époque, où la télévision n’était pas encore câblée, même si ce pays est voisin, tout proche, et que nous parlions (partiellement) la même langue que lui. Je n’avais jamais été que dans une toute petite ville franc-comtoise, en “traçant” sur la route sans aucun arrêt, parce que mon père, homme toujours pressé, le voulait ainsi et qu’il n’y avait pas moyen de sortir une idée de sa tête (le seul arrêt de midi se résumait à un quart d’heure, dûment minuté, pour avaler deux tartines, un oeuf dur et une pomme le long d’un champ). De la France, hormis Maîche en Franche-Comté et un séjour très bref à Juan-les-Pins (avril 1970) dans un immeuble dont tous les locataires étaient belges, je n’avais vu que quelques coquelicots dans l’un ou l’autre champ le long des routes lorraines ou comtoises et n’avais entendu que le bourdonnement d’abeilles champêtres, à part, c’est vrai, une seule visite à l’Ossuaire de Douaumont et un arrêt de dix minutes devant la “Maison de la Pucelle” à Domrémy. En 1974, aucun de nous, à l’école secondaire, n’avait jamais mis les pieds à Paris.

De l’aventure de l’OAS, nous ne savions rien car elle ne s’était pas ancrée dans les mémoires de nos aînés à Bruxelles et personne n’évoquait jamais cette aventure, lors des veillées familiales ou après la poire et le fromage, ni n’émettait jamais un avis sur l’Algérie: les conversations politiques dont je me souviens portaient sur la marche flamande sur Bruxelles en 1963, sur l’assassinat de Kennedy la même année, sur le déclin de l’Angleterre (à cause des Beatles, disait un oncle), sur le Shah d’Iran (mon père était fasciné par l’Impératrice), sur Franco (et sur la “Valle de los Caidos” et sur l’Alcazar de Tolède qui avait tant marqué mon père, touriste en mai 1962) voire, mais plus rarement, sur le Congo (lors de l’affaire de Stanleyville, car une de mes cousines germaines avait épousé un parachutiste...). Les traces de la guerre d’Algérie, la tragédie des Pieds-Noirs, les aventures politiques du FLN et de l’OAS sont très présentes dans les débats politico-historiques français: je ne m’en apercevrai que très tard, ce qui explique sans doute, pour une bonne part, le porte-à-faux permanent dans lequel je me suis retrouvé face à des interlocuteurs français qui faisaient partie de la même mouvance que Dominique Venner. Mais ce porte-à-faux, finalement, concerne presque tous mes compatriotes, a fortiori les plus jeunes (maroxellois compris!), qui n’ont jamais entendu parler des événements d’Algérie: combien d’entre eux, à qui les professeurs de français font lire des livres d’Albert Camus, ne comprennent pas que cet auteur était Pied-Noir, a fortiori ce qu’était le fait “pied-noir”, ne perçoivent pas ce que cette identité (brisée) peut signifier dans le coeur de ceux qui l’ont perdue en perdant le sol dont elle avait jailli, ni quelles dimensions affectives elle peut recouvrir dans la sphère politique, même après un demi-siècle.

Attitude altière

Au cours de toutes les années où j’ai côtoyé les protagonistes français du “Groupement de Recherche et d’Etudes sur la Civilisation Européenne”, c’est-à-dire de 1979 (année de ma première participation à une journée de débats auprès du cercle “Etudes & Recherches”, présidé à l’époque par Guillaume Faye) à 1992 (date de mon départ définitif), je n’ai vu ni aperçu Dominique Venner, sauf, peut-être, en 1983, lors d’une “Fête de la Communauté” près des Andelys, à la limite de l’Ile-de-France et de la Normandie. Cette fête avait été organisée par le regretté Jean Varenne, le grand spécialiste français de l’Inde et du monde védique, qui avait invité une célèbre danseuse indienne pour clore, avec tout le panache voulu, cette journée particulièrement réussie, bien rythmée, avec un buffet gargantuesque et sans aucun couac. Ce jour-là, un homme engoncé dans une parka kakie (tant il pleuvait), correspondant au signalement de Dominique Venner, est venu se choisir deux ou trois numéros d’ “Orientations” dans le stand que j’animais, sans mot dire mais en braquant sur ma personne son regard bleu et perçant, avant de tourner les talons, après un bref salut de la tête. Cette attitude altière —besser gesagt diese karge Haltung— est le propre d’un vrai croyant, qui ne se perd pas en vains bavardages. De toutes les façons, je pense qu’on s’était compris, lui le Francilien qui avait des allures sévères et jansénistes (mais l’évêque Jansen était d’Ypres, comme ma grand-mère...), moi le Brabançon, plus baroque, plus proche de la Flandre espagnole de Michel de Ghelderode qui pense souvent qu’il faut lever sa chope de gueuze ou de faro pour saluer, ironiquement, irrespectueusement, les cons du camp adverse car leurs sottises, finalement, nous font bien rire: il faut de tout pour faire une bonne Europe. C’est le sentiment que j’ai eu, après avoir croisé pour la première fois le regard vif et silencieux de Venner, un sentiment dont je ne me suis jamais défait.

La carte d’identité de Venner s’est constituée dans ma tête progressivement: je découvrais ses ouvrages militaires, ses volumes sur les armes de poing ou de chasse, les armes blanches et les armes à feu, et surtout sa “Critique positive”, rédigée après les aventures politiques post-OAS, etc. Je découvrais aussi son livre “Le Blanc soleil des vaincus”, sur l’héroïsme des Confédérés lors de la Guerre de Sécession, sentiment que l’on partageait déjà en toute naïveté, enfants, quand on alignait nos soldats Airfix, les gris de la Confédération —nos préférés— et les bleus de l’Union sans oublier les bruns du train d’artillerie (Nordistes et Sudistes confondus), sur la table du salon, quand il pleuvait trop dehors, notamment avec mon camarade d’école primaire, Luc François, devenu fringant officier au regard plus bleu que celui de Venner, alliant prestance scandinave et jovialité toujours franche et baroque, bien de chez nous, puis pilote de Mirage très jeune, et tué à 21 ans, en sortant de sa base, sur une route verglacée de la Famenne, laissant une jeune veuve et une petite fille...

Cependant, Venner n’est devenu une présence constante dans mon existence quotidienne que depuis la fondation des revues “Enquête sur l’histoire” et “La nouvelle revue d’histoire” parce que le rythme parfait, absolument régulier, de leur parution amenait, tous les deux mois, sur mon bureau ou sur ma table de chevet, un éventail d’arguments, de notes bibliographiques précieuses, d’entretiens qui permettait des recherches plus approfondies, des synthèses indispensables, qui ouvrait toujours de nouvelles pistes. Ces revues me permettaient aussi de suivre les arguments de Bernard Lugan, d’Ayméric Chauprade, de François-Georges Dreyfus, de Bernard Lugan, de Philippe Conrad, de Jacques Heers, etc. Chaque revue commençait par un éditorial de Venner, exceptionnellement bien charpenté: son éditeur Pierre-Guillaume de Roux ferait grande oeuvre utile en publiant en deux volumes les éditoriaux d’“Enquête sur l’histoire” et de “La nouvelle revue d’histoire”, de façon à ce que nous puissions disposer de bréviaires utiles pour méditer la portée de cette écriture toute de clarté, pour faire entrer la quintessence du stoïcisme de Venner dans les cerveaux hardis, qui entretiendront la flamme ou qui créeront un futur enfin nettoyé, expurgé, de toute la trivialité actuelle.

Historien méditatif

Récemment, Dominique Venner se posait comme un “historien méditatif”. C’est une belle formule. Il était bien évidemment l’exemple —et l’exemple le plus patent que j’ai jamais vu— du “civis romanus” (du “civis europaeus”) stoïque qui se pose comme l’auxiliaire volontaire du “katechon”, surtout quand celui-ci est un “empereur absent”, dormant sous les terres d’un Kyffhäuser tenu secret. L’historien méditatif est un historien tacitiste (selon la tradition de Juste Lipse) qui dresse les annales de l’Empire, les consigne dans ses tablettes, espère faire partager un maximum de ses sentiments “civiques” aux meilleurs de ses contemporains, sans pouvoir se mettre au service d’un Prince digne de ce nom puisqu’à son grand dam il est condamné à vivre dans une période particulièrement triviale de l’histoire, une période sombre, sans aura aucun, où la patrie et l’Empire, le mos majorum et la civilisation, sombrent dans un Kali Yuga des plus sordides. Il y a un parallèle à tracer entre la démarche personnelle, stoïque et tacitiste de Venner, et les grands travaux de Pierre Chaunu, qui voyait, lui aussi, l’histoire comme héritage et comme prospective: histoire et sacré, histoire et foi, histoire et décadence, tels sont les mots qui formaient les titres de ses livres.

En effet, Pierre Chaunu, dans “De l’histoire à la prospective”, posait comme thèse centrale que “la méditation du futur, c’est la connaissance du présent”. Et du passé, bien évidemment, puisque le présent en est tributaire, puisque, dixit encore Chaunu, le présent devient passé dès qu’on l’a pensé. Chaunu plaidait, on le sait, pour une “histoire sérielle”, capable de récapituler toutes les données économiques, sociales et culturelles, de la manière la plus exhaustive qui soit, de manière à disposer d’un instrument d’analyse aussi complet que possible, donc non réduit et, partant, très différent de tous les réductionnismes à la mode. Chaunu, par cet instrument que devait devenir l’histoire sérielle, entendait réduire les “à-coups” contre lesquels butent généralement les politiques, si elles ne sont pas servies par une connaissance complète, ou aussi complète que possible, du passé, des acquis, des dynamiques à l’oeuvre dans la Cité, que celle-ci soient de dimensions réduites ou aient la taille d’un Empire classique. Chaunu est donc l’héritier des tacitistes de Juste Lipse, armé cette fois d’un arsenal de savoirs bien plus impressionnants que celui des pionniers du 16ème siècle. L’objectif des revues “Enquête sur l’histoire” et “La nouvelle revue d’histoire” a été de faire “oeuvre de tacitisme”. Dans l’éditorial du n°1 de “La nouvelle revue d’histoire”, Venner écrivait: “L’héritage spirituel ne devient conscient que par un effort de connaissance, fonction par excellence de l’histoire, avec l’enseignement du réel et le rappel de la mémoire collective”. Oeuvre nécessaire car comme l’écrit par ailleurs Chaunu, dans “De l’histoire à la prospective”: “La nouvelle histoire (...) n’a pas réussi à pénétrer la culture des milieux de la décision technocratique” (p. 39). Chaunu écrivait cette phrase, raisonnait de la sorte, en 1975, quand le néo-libéralisme de la “cosmocratie” (vocable forgé par Venner dans “Le siècle de 1914”) n’avait pas encore accentué les ravages, n’avait pas encore établi la loi de l’éradication totale de toutes les mémoires historiques. Trois ans plus tard, en 1978, Chaunu, dans “Histoire quantitative, histoire sérielle”, était déjà plus pessimiste: il n’espérait plus “historiciser” les technocrates. Son inquiétude s’exprimait ainsi: “Nous sommes arrivés au point où l’Occident peut tout, même se détruire. Une civilisation se détruit en se reniant. Elle se défait comme une conscience de soi, sous la menace, plus grave que la mort, de la schizophrénie” (p. 285). Nous y sommes... Dans “Histoire et décadence”, paru en 1981, Chaunu constate que les bases de la vie sont désormais atteintes, que la décadence occidentale, partie des Etats-Unis pour envelopper progressivement la planète entière par cercles concentriques, avec pour élément perturbateur  premier, voire moteur, ce que Chaunu appelait le “collapsus” de la vie, la réduction catastrophique des naissances dans la sphère occidentale (Etats-Unis et Europe, URSS comprise). Pour lui, ce collapsus démographique (qui ne se mesurera pleinement, annonçait-il, que dans les années 1990-2000), est un phénomène de “décadence objective” (p. 328). Avec la détérioration de plus en plus accélérée des systèmes éducatifs, “l’acquis ne passe plus, le vieillissement [de la population] s’accompagne d’une viscosité qui empêche l’écoulement de l’acquis” (p. 329).

Du “civis” au zombi

Chaunu était un pessimiste chrétien qui enseignait à la Faculté de Théologie Réformée d’Aix-en-Provence, un protestant proche du catholicisme, un combattant contre l’avortement, qui inscrivait sa démarche dans sa foi (cf. “Histoire et foi – deux mille ans de plaidoyer pour la foi”, 1980). Venner alliait le paganisme immémorial, sans épouser les travers des folkloristes néo-païens, à un stoïcisme qui le fascinait comme le prouvent d’ailleurs de nombreuses pages d’“Histoire et traditions des Européens”. Chaunu et Venner partageaient toutefois la notion de déclin par schizophrénie, amnésie et collapsus démographique. Les années 1990 et la première décennie du 21ème siècle n’ont apporté aucun remède à la maladie, malgré l’espoir, finalement fort mince, de Chaunu: on a titubé de mal en pire, jusqu’aux folies du festivisme, dénoncées par Muray, pour aboutir à la mascarade du “mariage pour tous” qu’un peuple, auparavant indolent, refuse instinctivement aujourd’hui (mais cette révolte durera-t-elle?). On est arrivé au moment fatidique du Kali Yuga, quand tous les phénomènes de déclin s’accélèrent, se succèdent en une sarabande infernale, en un cortège monstreux comme sur les peintures de Hieronymus Bosch, dans les salles du Prado à Madrid: c’est sans nul doute un âge particulièrement horrible pour le “civis” traditionnel qui voit s’évanouir dans la Cité toutes les formes sublimes de “dignitas”, que la “viscosité” du festivisme décadent ne permet plus de transmettre. Le “civis” cède la place au “zombi” (Venner in “Le siècle de 1914”, p. 355).

On peut comprendre que cet enlisement hideux ait révulsé Venner: c’en était trop, pour un esprit combattant, au seuil de sa huitième décennie; il n’aurait plus eu, à ses propres yeux, la force surhumaine nécessaire (celle que nous allons tous devoir déployer) pour endiguer dans un combat quotidien, inlassable et exténuant, le flot de flétrissures morales qui va encore nous envahir, au risque de nous noyer définitivement. Il a voulu donner un exemple, le seul qu’il pouvait encore pleinement donner, et nous allons interpréter ce geste comme il se doit. Exactement comme Mishima, à coup sûr l’un de ses modèles, il ne pouvait voir disparaître un monde qui n’a eu d’heures de gloire que tant que la “dignitas” romaine demeurait, même atténuée et marginalisée, comme l’écrivain japonais ne pouvait se résoudre à voir sombrer le Japon traditionnel dans la “culture-distraction” made in Hollywood et ailleurs aux “States”. Une telle société ne convient ni à un “civis”, dressé par la haute morale du stoïcisme et de Sénèque, ni à un “coeur rebelle”, marqué par la lecture d’Ernst Jünger.

Venner, exégète de Jünger

Dans “Ernst Jünger – Un autre destin européen”, Venner nous a légué le livre le plus didactique, le plus clair et le plus sobre, sur l’écrivain allemand, incarnation de l’anarque et ancien combattant des “Stosstruppen”. Cet ouvrage de 2009 s’inscrit dans le cadre d’une véritable renaissance jüngerienne, avec, pour apothéose, le travail extrêmement fouillé de Jan Robert Weber (“Ästhetik der Entschleunigung – Ernst Jüngers Reisetagebücher 1934-1960”) et surtout l’ouvrage chaleureux de Heimo Schwilk (“Ernst Jünger – Ein Jahrhundertleben”), où l’auteur se penche justement sur les linéaments profonds du “nationalisme révolutionnaire” d’Ernst Jünger et de son “anti-bourgeoisisme”, un “anti-bourgeoisisme” qui critique précisément cette humanité qui sort de l’histoire pour s’adonner à des passe-temps stériles comme la spéculation, la distraction sans épaisseur éthique ou civique, le confort matériel, etc., bref ce que Venner appelait, dans “Pour une critique positive”, “la décomposition morbide d’un certain modernisme”, qui “engage l’humanité dans une impasse, dans la pire des régressions”. Les esprits et les forces “kathéchoniques” participent, disait Venner dans “Pour une critique positive”, d’un “humanisme viril”, assurément celui de Brantôme, garant d’un “ordre vivant” (et non pas mortifère comme celui dont Chaunu redoutait l’advenance). Jünger: “Cette engeance [bourgeoise, ndt] n’a pas appris à servir, n’a pas appris à surmonter le porc qu’elle a en son intériorité, à maîtriser son corps et son caractère par une auto-disciple [Zucht] rigoureuse et virile. C’est ainsi qu’advient ce type-mollusque: mou, verbeux, avachi, non fiable, qui fait spontanément horreur au soldat du front” (EJ: in “Der Jungdeutsche”, 27 août 1926). Je ne sais si Venner avait lu cette phrase, issue d’une revue nationale-révolutionnaire du temps de la République de Weimar, que peu de germanistes méticuleux ont retrouvée (pas même Schwilk qui cite une source secondaire); en tout cas, cette “Zucht” permanente, que Jünger appelait de ses voeux, Venner l’a toujours appliquée à lui-même: en cela, il demeurera toujours un modèle impassable.

J’ai travaillé récemment sur Moeller van den Bruck et j’aurais voulu transmettre le texte final (loin d’être achevé) à Venner; je travaille aussi, à la demande d’un jeune Français —certainement un lecteur de Venner— sur maints aspects de l’oeuvre de Jünger (et ce jeune doit me maudire car je ne parviens pas à achever l’entretien en six questions clefs qu’il m’a fait parvenir il y à a peu près vingt mois... mais pourquoi irai-je répéter ce que Venner a dit, mieux que ne pourrai jamais le dire... il faut donc que j’aborde des aspects moins connus, que je fasse connaître les recherches allemandes récentes sur l’auteur du “Travailleur”). Le “coeur rebelle”, soit l’attitude propre à l’humanisme viril qui rejette le type-mollusque et les inauthentiques passe-temps bourgeois, est aussi le titre du livre-manifeste que Dominique Venner a fait paraître aux “Belles-Lettres” en 1994. La rébellion de Venner est naturellement tributaire de celle de Jünger, du moins quand, comme Jünger, Venner a fait un pas en arrière au début des années 70, a pris, lui aussi, la posture de l’anarque: fin des années 20, voyant que l’agitation nationale-révolutionnaire sous la République de Weimar, ne donne pas les résultats immédiats escomptés, Jünger amorce, en son âme, le processus de décélération que Jan Robert Weber vient de nous décortiquer avec toute la minutie voulue. Ce processus de décélération fait de l’ancien combattant des “Stosstruppen” un voyageur dans des pays aux paysages encore intacts, aux modes de vie non encore “modernisés”. Voir l’humanité intacte, voir des humanités non affligés par les tares du “bourgeoisisme”, telle était la joie, forcément éphémère, que le Lieutenant Jünger entendait se donner, après être sorti des univers excitants de la marginalité politique extrémiste. Il poursuivra cette quête de “non modernité” jusqu’à ses voyages des années 60 en Angola et en Islande. Venner, lui, après les échecs du MNP (Mouvement Nationaliste du Progrès) et du REL (Rassemblement Européen pour la Liberté), qui auraient dû incarner rapidement les principes consignés dans “Pour une critique positive” et procurer à la France les “mille cadres révolutionnaires” pour contrôler les “rouages de l’Etat” (but de toute métapolitique réaliste), s’adonne à la passion des armes et de la chasse, pour devenir non pas tant l’anarque jüngerien, replié à Wilflingen et apparemment détaché de toutes les vanités humaines, mais l’historien méditatif qui publie d’abord des livres ensuite des revues distribuées partout, capables de provoquer, chez “mille futurs cadres révolutionnaires” (?), le déclic nécessaire pour qu’ils rejettent à jamais, sans la moindre tentation, les chimères du système “cosmocratique”, et qu’ils oeuvrent à sortir l’Europe de sa “dormition”.

Jünger, Mohler et le “Weltstaat”

Heimo Schwilk rappelle toutefois que Jünger, à partir de 1960, année où meurt sa femme Gretha, se détache d’idéaux politiques comme ceux de “grands empires nationaux” ou d’unité européenne: il estime qu’ils ne peuvent plus servir d’utopie concrète, réalisable au terme d’une lutte agonale, avec des hommes encore imbriqués dans l’histoire. C’est l’année de la rédaction de l’ “Etat universel” (“Der Weltstaat”), prélude à  ce que Venner appelera la “cosmocratie”. Jünger est pessimiste mais serein, et même prophète. Je cite Schwilk: “Dans l’Etat universel, les victimes des guerres et des guerres civiles, les nivellements par la technique et la science, trouvent, en toute égalité, leur justification finale. Sur le chemin qui y mène, le citoyen-bourgeois moderne est tout entier livré aux forces matérielles et à l’accélération permanente des processus globaux. Avec la disparition des catégories historiques comme la guerre et la paix, la tradition et le limes, la sphère politique entre dans un stade expérimental, où les lois de l’histoire ne peuvent absolument plus revendiquer une quelconque validité – dans ce monde-système, même l’espèce humaine est remise en question. A la place de la libre volonté (du libre arbitre), craint Jünger, nous aurons, en bout de course, l’instinct brut qui consiste à fabriquer des ordres parfaits, comme on en connaît dans le monde animal” (Schwilk, op. cit., p. 486). Cette position jüngerienne de 1960 suscite l’étonnement à gauche, une certaine irritation à droite: le vieux compagnon de route, Armin Mohler, estime que son maître-à-penser a sombré dans l’“inhéroïque”, qu’il abandonne les positions sublimes qu’il a ciselées dans le “Travailleur”, qu’il a composé, à la façon d’un coiffeur, “une permamente pour son oeuvre ad usum democratorum”, qu’il est sorti du “flot du temps” pour s’accomoder de la “démocratie des occupants”. Pour Jünger, il faut regarder le spectacle avec mépris, attendre sereinement la mort, ne pas se faire d’illusions sur une humanité qui marche, heureuse, vers le destin de fourmi qu’on lui concocte.

Fidèle aux valeurs de droiture de son enfance

Venner, qui n’a pas l’extraversion exubérante de Mohler, n’a jamais cessé d’espérer un “réveil de l’Europe”: son geste du 21 mai 2013, d’ailleurs, le prouve. Venner n’a cessé de croire à une élite qui vaincra un jour, fidèle à son passé, capable de rétablir les valeurs européennes nées lors de la “période axiale “ de son histoire. Dans le “post scriptum” du “Siècle de 1914”, qu’il nous faudra méditer, Venner explique qu’il est sorti des “actions partisanes” de sa jeunesse, comme Jünger, pour demeurer “fidèle aux valeurs de droiture de son enfance”, pour plaider uniquement “pour le courage et la lucidité”, tout en se sentant “profondément européen au sens atavique et spirituel du mot”. Venner ne croyait plus aux actions politiques, dans les formes habituelles que proposent les polities occidentales ou, même, les marginalités hyper-activistes de ces sociétés. Il croyait cependant aux témoignages de héros, de militants, de combattants, qui, révélés, pouvaient éveiller, mobiliser les âmes pour sortir des “expérimentations” qui conduisent à l’avénement catamorphique des “zombis de la cosmocratie” ou des “unités de fourmilière”, envisagées par Jünger en 1960, quand Venner était engagé à fond dans le combat pour l’Algérie française.

Mais pour éviter ce destin peu enviable de “fourmis”, homologuées, homogénéisées dans leur comportement, il faut une “longue mémoire”, celle que Venner nous esquisse en toute clarté dans “Histoire et tradition des Européens”. Ce livre a, à mes yeux, une valeur testamentaire, un peu comme celui, tout aussi important mais différent, de Pino Rauti (à qui Venner rendait hommage dans la dernière livraison de 2012 de “La nouvelle revue d’histoire”), intitulé “Le Idee che mossero il mondo” (= “Les idées qui meuvent le monde”). Rauti nous décrivait les grande idées qui avait mu le monde, avaient mobilisé et enthousiasmé les peuples, les avaient extraits de leurs torpeurs, de leurs dormitions; Venner nous expose les linéaments les plus profonds d’une éthique européenne altière, romaine, pessimiste, stoïque et politique. Il nous dit là quelles sont les traditions à méditer, à intérioriser et à perpétuer. C’est donc un livre à lire et à relire, à approfondir grâce aux références qu’il fournit, aux pistes qu’il suggère: c’est dans les legs que Venner expose qu’il faudra recréer des humanités dans nos écoles, aujourd’hui privées de valeurs fondatrices, mêmes celles, de plus en plus rares, qui enseignent encore le latin. Sans doute à son insu, Venner est aux humanités scolaires futures, qui devront être impérativement transposées dans les curricula des établissements d’enseignement faute de quoi nous basculerons dans l’insignifiance totale, ce que fut jadis Jérôme Carcopino pour les latinistes.

C’est lors d’une présentation de cet ouvrage, peu après sa sortie de presse, que j’ai vu Venner pour la seconde et la dernière fois, en avril 2002. C’était à “La Muette”, dans le 16ème arrondissement de Paris, à l’initiative d’un autre personnage irremplaçable dont nous sommes orphelins: Jean Parvulesco, mort en novembre 2010. “Histoire et tradition des Européens – 30.000 ans d’identité” est un livre qui nous rappelle fort opportunément que nos sources “ont été brouillées”, que nous devons forcément nous efforcer d’aller au-delà de ce brouillage, que le retour à ces sources, à cette tradition, ne peut s’opérer par le biais d’un “traditionisme”, soit par une répétition stérile et a-historique de schémas figés, faisant miroiter un âge d’or définitivement révolu et condamnant l’histoire réelle des peuples comme une succession d’événements chaotiques dépourvus de sens. Pour Venner, les racines immémoriales de l’Europe se situent dans la proto-histoire, dans “l’histoire avant l’histoire”, dans une vaste époque aujourd’hui étudiée dans tous les pays du “monde boréal” mais dont les implications sont boudées en France, où quelques “vigilants”, appartenant au club des “discoureurs sur les droits de l’homme” ou des “Pangloss de la rhétorique nombrilique” (dixit Cornelius Castoriadis), barrent la route aux savoirs historiques nouveaux, sous prétexte qu’ils ressusciteraient une certaine horreur. Les racines de l’Europe sont grecques-homériques, romaines, arthuriennes. Elles englobent l’amour courtois, où la polarité du masculin et du féminin sont bien mises en exergue, où Mars et Vénus s’enlacent. Nous verrons comment la revalorisation du féminin dans notre imaginaire et dans nos traditions est un élément cardinal de la vision d’Europe de Venner.

“Le siècle de 1914”

“Le siècle de 1914” commence par déplorer la disparition d’un “monde d’avant”, où les linéaments exposés dans “Histoire et tradition des Européens” étaient encore vivants, notamment dans l’espace de la monarchie austro-hongroise. S’ensuit une critique serrée, mais non incantatoire comme celle des “vigilants”, du bolchevisme, du fascisme italien et du national-socialisme hitlérien: une critique bien plus incisive que les proclamations, déclamations, incantations, vitupérations des anti-fascistes auto-proclamées qui hurlent leurs schémas et leurs bricolages à qui mieux mieux et sans interruption depuis septante ans, depuis que le loup a été tué. Cette critique lucide, sobre, équilibrée et dépourvue d’hystérie est récurrente —il faut le rappeler— depuis “Pour une critique positive”; elle est suivie d’une apologie retenue mais irréfutable de la figure de l’idéaliste espagnol José Antonio Primo de Rivera, dont les idées généreuses et pures se seraient, dit Venner, fracassées contre “le granit du pragmatisme”. La mort tragique et précoce de ce jeune avocat l’a préservé de “toute souillure”: il reste un modèle pour ceux qui veulent et qui voudront nettoyer la Cité de ses corruptions.

Un différentialisme dérivé de Claude Lévi-Strauss

Le portrait de “l’Europe en dormition”, proposée par Venner dans le dixième et dernier chapitre du “Siècle de 1914” est un appel à l’action: il énumère, avec la clarté des moralistes français du “Grand Siècle”, tant admirés par Nietzsche, les travers de l’Europe sous la tutelle des Etats-Unis, du libéralisme déchaîné (surtout depuis la disparition du Rideau de Fer), des oligarchies liées à la “Super-classe”. Venner se réfère à Heidegger, pour la critique du technocratisme propre aux matérialismes communiste et libéral, et justifie son “différentialisme”, son “ethno-différentialisme”, en se référant à la seule source valable pour étayer une telle option politico-philosophique: l’oeuvre de Claude Lévi-Strauss. Nous mesurons, en lisant ces lignes de Venner, toute la perfidie et la mauvaise foi des critiques ineptes, prononcées par les “Vigilants” à l’encontre de cet aspect particulier du discours des “nouvelles droites”, qui n’a jamais puisé dans le corpus hitlérien —que Venner soumet, pour son racisme et son antisémitisme, à une critique dépourvue de toute ambigüité— mais chez ce philosophe et ethnologue d’origine israélite, qui mettait très bien en exergue les limites de la pensée progressiste. Venner rappelait aussi la trajectoire très personnelle de Victor Segalen (1878-1919), explorateur des “exotismes” qui avait écrit: “Ne nous flattons pas d’assimiler les moeurs, les races, les nations, les autres; mais au contraire réjouissons-nous de ne le pouvoir jamais” (cité par Venner, p. 389). Apparemmant, la triste “intellectuelle” du misérable club des “Vigilants”, qui a agité, sur internet, dans un essai aux allures soi-disant “savantes” mais à la “sagacité” plus que bancale, le spectre d’un Venner “rénovateur du racisme” dans les jours qui ont immédiatement suivi son suicide n’a jamais lu ce deuxième ouvrage testamentaire de Venner, “Le siècle de 1914”. Venner, et nous tous, avons des adversaires qui ne nous lisent pas, qui affirment péremptoirement leurs lubies, avec la complicité d’un pouvoir aux abois et de ses nouvelles militantes stipendiées, les “femens”.

La quintessence d’“Histoire et tradition des Européens” et du “Siècle de 1914” paraissait et transparaissait dans les éditoriaux des revues historiques de Venner, que traduisait, avec diligence, dévouement et respect, l’ami américain Greg Johnson, permettant au monde entier de lire le futur suicidé de Notre-Dame dans la “koiné” globale, dont il maîtrise avec une belle élégance toutes les nuances, très éloignées du sabir “basic” qui sert de lingua franca à tous les technocrates de la planète. Venner a trouvé le traducteur qu’il mérite et l’éditeur qui, j’espère, compilera bientôt les meilleures traductions de ses éditoriaux en un volume.

21 mai 2013

Reste à tenter d’expliquer le geste de Dominique Venner en cet après-midi du 21 mai 2013. A mon retour du boulot, où une “Vigilante” particulièrement bête venait de monter une cabale contre moi, et après un bref détour à la librairie italienne du Quartier Schuman (où je devais me trouver quand Venner a appuyé sur la détente de son pistolet de Herstal, lieu d’origine des Pippinides), j’apprends en ouvrant mon ordinateur le suicide de Dominique Venner devant le maître-autel de Notre-Dame de Paris. Je ne vais pas cacher, ici, que j’étais d’abord très perplexe. Mais non étonné. Je connaissais les lignes de Venner sur les stoïques, qui quittent la vie sans regret quand ils ne peuvent plus oeuvrer dans la “dignitas” qu’ils se sont imposée, quand ils ne peuvent plus servir l’Empire comme ils le voudraient. Je savais aussi Venner guetté par la maladie: un de ses éditoriaux récents l’évoquait. Certaines photos trahissaient la présence sournoise d’une pathologie tenace. Ma perplexité était suscitée par le lieu: pourquoi Notre-Dame, pourquoi le choeur de la Cathédrale de Paris? Pourquoi pas Chartres, Château-Gaillard, Montségur? Dans sa dernière lettre, Venner écrivait: “C’est un endroit que j’admire et que je respecte”. Ces mots voilaient évidemment un sens précis. Notre-Dame est construite sur le site d’un temple romain de Lutèce, temple probablement bâti sur un sanctuaire gaulois antérieur. C’est donc là, dans la sacralité celtique la plus ancienne du lieu où Venner a vu le jour en 1935, que devait résider l’énigme. J’ai réfléchi et me suis rappelé d’un ouvrage de la série des “Voyages d’Alix” de Jacques Martin et de son collaborateur Vincent Henin, consacré à la Lutèce romaine. Aux pages 52 et 53 de cet ouvrage destiné principalement aux amoureux de la culture classique et aux latinistes —Martin a pris le relais, en quelque sorte, de Jérôme Carcopino en pubiant cette admirable série chez Casterman— nous trouvons quatre illustrations du “Pilier des Nautes”, une pour chacun de ses côtés. Martin et Henin rappellent que ce “Pilier des Nautes” a été découvert en 1711, exactement sous le choeur de Notre-Dame. Probablement surmonté d’une statue de Jupiter impérial, cette colonne montrait sur sa face antérieure le dieu celtique Cernunnos, Iovis (= Jupiter) et un couple divin, Mars et Minerve (ou la déesse celtique Boudana). Sur les autres faces, on trouve des représentations de Smertios, Esus, Tarvos Trigaranus (le taureau flanqué de trois grues), Castor, Pollux et Vulcain, de même qu’un autre couple divin, Mercure et Rosmerta, puis, à la base, des divinités féminines: Junon, Fortuna, Vénus et une figure mythologique non identifiée. C’est évidemment la présence, au-dessus de Iovis, de Cernunnos qui m’interpelle.

Cernunnos, dieu à ramure de cervidé

Dans leur magnifique lexique de mythologie celtique, Sylvia et Paul F. Botheroyd mettent fort bien en évidence l’importance de Cernunnos, le dieu à la ramure de cervidé. On sait que Venner vouait un culte discret au Cerf et ornait la page d’accueil de son blog d’une belle image-silhouette de grand cerf. On sait aussi le grand intérêt que portait Venner à la vénerie. Cernunnos est un dieu campé comme celtique mais, disent Sylvia et Paul F. Botheroyd, on en trouve des représentations de l’Irlande à la Roumanie, toujours affublé d’une ramure et d’une torque et accompagné de serpents. Il est donc un dieu ancien de la très vieille Europe proto-historique. On l’appelle aussi le “dieu cornu” mais si “ker” est un terme indo-européen pour désigner les cornes animales, il désigne aussi les forces vitales, celles de la croissance. Il agit d’un lieu souterrain, d’un autre monde enfoui dans la Terre-Mère: il y accueille les morts et, chaque fois qu’un défunt se présente, Cernunnos libère de l’énergie vitale avec l’aide de la Déesse-Mère et lui donne une nouvelle forme. Il est aussi le dieu qui fait monter la sève dans les plantes, qui incite la volonté de reproduction des êtres. Il est donc un dieu de la Vie au sens le plus large. Une gravure rupestre du Val Camonica en Italie alpine représente le “Cornu” avec un sexe en forme de long serpent qui unit ce dieu dispensateur de Vie à la Déesse-Mère: il unit donc principe masculin et principe féminin, comme le bas du “Pilier des Nautes” représente, lui aussi, des couples divins. Le Cernunnos de Val Camonica, et tous les dieux cornus de la très vieille Europe, symbolise l’éternelle victoire de la Vie sur la mort. Il est, écrit Yann Brekilien dans “La mythologie celtique” (Jean Picollec, 1981), “l’époux de la Déesse-Mère, le principe masculin fécondant, le Verbe créateur” (p. 97). Mais, toujours pour Brekilien, “la matière trahit la force spirituelle qui l’a fécondée et se soumet à la destruction, jusqu’à ce que recommence le cycle” (ibid.). En tant que force spirituelle, Cernunnos est un “dieu de nature ignée” (cf. Myriam Philibert, “De Karnunos au roi Arthur”, Ed. du Rocher, 2007). Alliance donc du feu sacré, de l’esprit, du monde souterrain où se recrée la Vie, épousailles permanentes avec la Terre Mère: telle est la sacralité profonde du sol sous le choeur de Notre-Dame de Paris, où se dressait, dès le règne de l’Empereur Tibère, le “Pilier des Nautes”. Pour Venner, c’était là, et là seul pour un natif de Paris, qu’il fallait aller offrir sa vie, son enveloppe charnelle, pour que le principe vital de Cernunnos la transforme en nouvelle énergie, plus puissante encore.

Montée de l’insignifiance

Au moment où la France du Président Hollande enfreint les règles traditionnelles du mariage, édictées par l’Empereur Auguste sur base des vieilles traditions romaines, les bases du “Pilier des Nautes”, avec ses couples divins hétérosexuels, étaient ébranlées. La Cité frappée à la base même de ses facultés reproductrices, engendrant potentillement un “collapsus démographique” (Chaunu) plus accéléré et plus nocif que jamais... Sur fond d’une trivialité sociale en apparence sans remède: ce n’est pas seulement une idée ancrée dans la “droite” où l’on fourre un peu vite Dominique Venner, quand on l’évoque dans les salons des terribles simplificateurs. Constatons le même refus et le même dégoût chez des auteurs contemporains de la publication de “Coeur rebelle” (1994). Cornelius Castoriadis a fustigé la “montée de l’insignifiance”: “il ne peut pas y avoir d’‘autonomie’ individuelle s’il n’y a pas d’autonomie collective, ni de ‘création de sens’ pour sa vie par chaque individu qui ne s’inscrive dans le cadre d’une création collective de significations. Et c’est l’infinie platitude de ces significations dans l’Occident contemporain qui conditionne son incapacité d’exercer une influence” (“La montée de l’insignifiance”, Seuil-Points, n°565, 1996). Langage qui revendique le retour des identités collectives, tout simplement sans citer le terme “identité”. Gilles Châtelet est encore plus virulent dans les critiques qu’il consigne dans “Vivre et penser comme des porcs” (Folio-Actuel, n°73, 1998). Jacques Ellul fustige la transformation du politique en illusion, où “le peuple ne contrôle plus rien que des hommes politiques sans pouvoir réel” (”L’illusion politique”, La Table Ronde, 2004, 3ème éd.).

Au-delà des étiquettes de droite ou de gauche, Venner —comme d’autres, innombrables, mais non élèves respectueux de Sénèque et des stoïques— constate l’enlisement général de nos sociétés, affligées de cette viscosité qui empêche toute transmission (Chaunu). Il n’est plus possible de vivre selon les règles et les rites de la “dignitas” romaine. Mais Venner, déçu jusqu’aux tréfonds de son âme, n’est pas un fataliste: il offre à Cernunnos sa vie pour qu’il insuffle une charge vitale plus forte encore que la sienne dans ce magma poisseux, en espérant qu’un cycle nouveau s’enclenche. Ce cycle, ce sont ses lecteurs, ses élèves qui devront l’animer avec la même constance et la même fidélité que lui.

La disparition de Venner est une disparition de plus pour nous. La génération fondatrice disparaît: celle du “grand refus” dans l’Europe qui a chaviré dans l’indolence et le consumérisme. Son heure est venue. Venner, homme libre, n’a fait que devancer la Grande Faucheuse, qui a emporté Mohler, Tommissen, Dun, Rauti, Mabire, Schrenck-Notzing, Kaltenbrunner, Parvulesco, Thiriart, Locchi, Romualdi, Fernandez de la Mora, Willms, Eemans, Bowden (à 49 ans seulement!), Valla, Debay, Varenne, Freund, et bien d’autres... La première tâche est de faire lire les livres dont j’ai tenté, vaille que vaille, d’esquisser l’essentiel dans cet hommage à Venner. Ensuite, il me paraît impératif de sauver à tout prix “La Nouvelle revue d’histoire”. En mars 2006, nous avions perdu un guide précieux, un excellent professeur de lettres, en la personne de Jean Mabire: nul, à mon immense regret, n’a pu reprendre le travail hebdomadaire du lansquenet normand, celui de fabriquer une fiche synthétique sur un écrivain oublié et important. Qui reprendra “La Nouvelle revue d’histoire”? Philippe Conrad, le plus apte à en perpétuer l’esprit? Quel que soit l’officier qui prendra le poste de Venner, à la proue du meilleur navire de la mouvance, je lui souhaite le meilleur vent, longue course.

J’écoutais, à côté d’Yvan Blot, la fille de Jean van der Taelen prononcer quelques paroles lors des obsèques de son père à l’Abbaye de la Cambre à Ixelles: elle nous demandait de lui parler comme s’il était dans la pièce d’à côté, séparé seulement par une maigre cloison, de lui poser les questions qu’on lui aurait posées de son vivant. Pour Venner, je dirai ceci, dans le même esprit, et je souhaite que tous les amis fassent de même; quand j’écrirai une phrase sur un thème cher à Venner, sur une position que je prendrai, sur une innovation sur l’échiquier international, je lui poserai la question: “Qu’en pensez-vous?”. De même qu’en penseraient Locchi, Mohler, Schrenck-Notzing, Mabire, etc.? Meilleure façon d’assurer l’immortalité de nos défunts.

Robert Steuckers.

John Morgan: Theory of multipolar world

Theory of multipolar world

An interview with John Morgan

Natella Speranskaya: The collapse of the Soviet Union meant the cancellation of the Yalta system of international relations and the triumph of the single hegemon - the United States, and as a consequence, transformation of the bipolar world order to the unipolar model. Nevertheless, some analysts are still talking about a possible return to the bipolar model. How do you feel about this hypothesis? Is there a likelihood of emergence of a power capable of challenging the global hegemon?

John Morgan:  I’m not certain about a return to the bipolar model anytime soon. While we have seen the rise of new powers capable of challenging American hegemony in recent years – China, India, Iran, and of course the return of Russia to the world stage – none of them are capable of matching the pervasive influence of the American economy and its culture, nor of projecting military power around the world as NATO has been doing. At the same time, we can plainly see now that America and its allies in Western Europe have already passed their economic limits, now racking up unprecedented debt, and their power is beginning to wane. This process is irreversible, since the post-1945 American lifestyle is unsustainable on every level. America may be able to coast for a few more years, or at most decades, but the “American century” that began at the end of the Second World War will probably be over by mid-century at the latest. Rather than the return of a bipolar world, I think we will see the emergence of the multipolar one, as Prof. Dugin has suggested, in which several nations wield significant power but none reigns supreme above all. In order to protect their interests, stronger nations will need to forge alliances with weaker ones, and sometimes even with other strong nations. But I think the era of the superpower is rapidly coming to an end. 

 

NS:  Zbigniew Brzezinski openly admits that the U.S. is gradually losing its influence. Here it is possible to apply the concept of "imperial overstretch", introduced by renowned historian Paul Kennedy. Perhaps, America has faced that, what was previously experienced by the Soviet Union. How do you assess the current state of the U.S.?

 

JM:  As an American, I have witnessed this firsthand. I don’t think the American era is over just yet; it still possesses awesome military might, and will most likely retain this advantage for a little while longer. But the persuasive powers of a country whose defense spending comprises nearly half of all global military expenditures each year are obviously on the wane. My understanding of the collapse of the Soviet Union is that it occurred more because of domestic economic problems rather than as a direct result of its military failure in Afghanistan in the 1980s, even if that exacerbated the problem. Similarly, while the many wars the U.S. has engaged in over the past decade have unquestionably weakened it, it is the ongoing financial crisis, brought about by America’s reliance on debtor spending, that is the most important factor in the decline of American power. And actually, America’s military adventures have brought little in terms of benefits. The Iraq War has really only served to strengthen Iran and Syria’s position. Afghanistan remains a sinkhole in which America stands little to gain, apart from ongoing humiliation as the failure of its policies there is as plain as day. Nations like Iran and North Korea have been emboldened, since they know that America isn’t interested in challenging them militarily, at least for the time being. This has no doubt been a large factor in the increasing use of drones by the U.S., as well as its return to waging proxy wars against enemy regimes through concocted “rebel” movements, as it did during the Cold War against the Soviets, and as we have seen in Libya and now in Syria. Regardless, the primary factor in American decline is definitely its economic predicament. But if it returns to its earlier policies of attempting to spread democracy and the free market through war, this will only hasten its end. Obama seems to be aware of this and has sought to keep America from engaging directly in wars at all costs, but we don’t know who his successor will be.

 

NS:  The loss of global influence of the U.S. means no more, no less, as the end of the unipolar world. But here the question arises as - to which model will happen the transition in the nearest future? On the one hand, we have all the prerequisites for the emergence of the multipolar world, on the other – we face the risk of encountering non-polarity, which would mean a real chaos.

 

JM:  This is an interesting question, but I think it is difficult to answer definitively at the present time. The United States as a whole has still not acknowledged the fact of its own inevitable decline, and for the time being I expect it to continue to attempt to maintain the unipolar world for as long as it possibly can. Once the fact of the death of the hegemonic system can no longer be denied, I can see several possible directions. The U.S. may adopt some sort of primitive, imperialistic nationalism and attempt to restore its position through military means. Or, it may become too overwhelmed with its own domestic problems, as they increase, and perhaps disengage from the world stage, opening up possibilities for new geopolitical orders that have been restricted by American power for nearly a century. But since we do not yet know how severe the coming economic and political collapse will be, or what its impact will be globally, we cannot know whether it will lead to multipolarity or non-polarity. We can only attempt to set the stage for the former and hope that circumstances permit it.

 

NS:  The project of "counter-hegemony," developed by Cox, aims to expose the existing order in international relations and raise the rebellion against it. For this, Cox calls for the creation of counter-hegemonic bloc, which will include those political actors who reject the existing hegemony. The basis of the unipolar model imposed by the United States, is a liberal ideology. From this we can conclude that the basis of the multipolar model just the same has to be based on some ideology. Which ideology, in your opinion, can take replace the counter-hegemonic one, capable of uniting a number of political actors who do not agree with the hegemony of the West?

 

JM:  I agree with Prof. Dugin that the three ideologies which dominated the twentieth century have already exhausted themselves as paradigms for the nomos of the Earth. What I imagine and hope to see will be the emergence of blocs which may be similar to the Holy Roman Empire and other ancient empires, in which there will be loose confederations of nations and communities where there is indeed an overarching central political authority (perhaps a monarchy, as Evola prescribed) that will defend the sovereignty of its subjects, but in which most of the political power will rest with local, communal authorities. They may not have a specific ideology in themselves. However, there may be variations in how this is realized within the various communities which comprise them. Some peoples may choose to return to some variant of socialism or nationalism, or perhaps even some sort of pre-modern form of social organization. And these communities should be free to choose the particular form of their social organization, in accordance with their unique traditions. Liberalism, however, which depends for its survival on the consumption of all attainable resources, will completely die, I believe, since before long everyone will understand that it only leads to short-term gains followed by total destruction on every level.   

 

NS:  If we project the multipolar model on the economic world map, then we’ll get the coexistence of multiple poles, and at the same time, will create a complete matrix for the emergence of a new economy - outside of Western capitalist discourse. In your opinion, is the concept of “autarky of big spaces”, suggested by List, applicable for this?

 

JM:  I have not studied Friedrich List in any detail, so I’m not familiar with this concept, although of course I am in favor of the development of a new economic order to supplant the current, capitalist model. I do know that List opposed the justification of individual greed favored by the English liberal economists, in contrast to an economic model that considers the needs of the community/nation as a whole, as well as the impact one’s actions have on future generations. Given that the destructiveness of the current economic order is the result of its shameful neglect of these two factors, List’s conception is much better.

 

NS:  We are now on the verge of paradigmatic transition from the unipolar world order model to the multi-polar one, where the actors are no more nation-states, but entire civilizations. Recently in Russia was published a book "Theory of multipolar world," written by the Doctor of Political and Social Sciences, Professor Alexander Dugin. This book lays the theoretical foundation, basis, from which a new historical stage can start, and describes a number of changes both in the foreign policy of nation-states and in today's global economy, which involve a transition to the multipolar model. Of course, this also means the emergence of a new diplomatic language. Do you believe that multipolarity is the natural state of the world and that transition to the multipolar model is inevitable?

 

JM:  Yes, and my company, Arktos, will soon be making an English edition of this vital text available. I absolutely agree that multipolarity is both necessary and desirable. If we survey human history, this was always how the world was ordered in ages which we, as traditionalists, consider to have been far superior to the way the world is today. It is only from the unique, and degenerative, conditions of modernity that unipolarity has emerged in recent centuries, first in the efforts of the European colonial powers to dominate the planet, and culminating, of course, in American hegemony, which is the direct heir to the European colonial project. As we can see with our own eyes, hegemony hasn’t been good for anyone, neither for those peoples who have enjoyed its ephemeral material benefits nor for those who have been dominated by it. The unipolar idea is what brought the “Third World” into existence and perpetuates it (since, today, it has even conquered these peoples culturally and psychologically). Simultaneously, it has deprived those nations which pursued it, both in America and Europe, of security, stability, sustainability, and most importantly, of any form of genuine culture or identity, replacing it with plastic consumer culture and identities. Ultimately, unipolarity has victimized everything in human civilization that is good while offering nothing apart from the purely material benefits temporarily reaped by those in charge of it in return, and even that will soon cease. We can only hope that multipolarity will re-emerge, since it is obvious to anyone who looks at the world with an open mind that unipolarity is rapidly coming to an end.