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mardi, 17 mars 2015

Nouvelle importance de la Mongolie

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Nouvelle importance de la Mongolie

par Jean-Paul Baquiast
Ex: http://www.europesolidaire.eu
 
Du grand Empire Mongol qui pendant des siècles avait fait trembler ou rêver l'Asie et l'Europe, reste aujourd'hui la Mongolie, dite encore parfois Mongolie Extérieure, à qui l'on n'attribue généralement pas un grand poids géopolitique.
 
Le ministère français des affaires étrangères, quant à lui, dans ses « Conseils aux voyageurs », n'en donne pas une description très attrayante: « Pour tout déplacement en Mongolie, pays très étendu (trois fois la France) et faiblement peuplé (2,75 millions d'habitants), il est impératif de disposer d'un excellent contrat d'assurance maladie/rapatriement couvrant la totalité du séjour mongol et de vérifier si la compagnie d'assurance choisie dispose de correspondants administratifs et médicaux en Mongolie.I l est également indispensable de se munir des coordonnées précises de ces correspondants avant d'entreprendre le voyage, et de les conserver avec soi durant tout le séjour. » Il est vrai que se perdre dans le désert de Gobi peut légitimement faire peur.

Mais il s'agit d'une erreur. Aujourd'hui la Mongolie joue dans le monde un rôle important. Elle le doit d'abord à sa situation géographique qui la place au coeur de l'Asie, entre la Russie et la Chine et qui fait d'elle un point de passage essentiel pour les routes commerciales terrestres entre l'Europe et l'Asie-Pacifique. Elle dispose aussi d'importantes réserves minérales aujourd'hui considérées comme rares, cuivre, molybdène, étain, tungstène et or notamment.

Mais elle doit également ce rôle à ce qu'elle a nommé la « third neighbour approach diplomacy». Ce terme désigne la volonté du pays de ne pas se limiter aux relations avec ses deux grands voisins, Chine et Russie, mais de rechercher des relations de bon voisinage avec des pays plus éloignés, Japon, Corée du Sud et Etats-Unis notamment. Pour le moment, il faut bien remarquer que l'Europe ne figure pas dans la priorité des « troisièmes voisins » à fréquenter.

Aussi ouverte en théorie que soit la diplomatie mongole, elle a toujours refusé de s'inclure dans des alliances, militaires ou économiques, qui seraient dirigées contre la Chine et la Russie. Ceci n'a pas été cependant sans que les Etats-Unis s'y essayent à plusieurs reprises, ayant proposé à la Mongolie de créer sur son territoire un réseau de bases militaires analogue à celui mis en place dans une Europe plus docile.

La Mongolie a cependant accepté de participer aux côtés des Etats-Unis aux guerres menées par ces derniers en Afghanistan et en Irak. De même ses experts militaires se joignent depuis 2006 à des manoeuvres communes dites « Khaan Quest » . Il existe dans la capitale, Oulan Bator, un centre dit d' « entrainement au maintien de la paix » ( Regional Peacekeeping Training Center ) financé par l'Amérique, dont le nom est tout un programme. En avril 2014, le secrétaire à la défense de l'époque, Chuck Hagel, avait déclaré que la Mongolie était pour l'Amérique un « partenaire stratégique ». Sur le plan économique, le gouvernement américian veille soigneusement à préserver les positions des deux principales entreprises minières anglo-américaines, American Peabody Energy Corporation et Rio Tinto Ltd.

Tout ceci n'est pas sans inquiéter la Chine, car fidèle à sa politique de « défense des droits de l'homme et de la démocratie», la diplomatie américaine et ses services secrets ne cessent de susciter un sentiment anti-chinois dans la région autonome voisine de la Mongolie dite Uyghur Autonomous Region of the People's Republic of China (XUAR), laquelle abrite 9 millions de musulmans dont certains sont de plus en plus tentés par l'indépendance, quand ils ne fomentent pas en Chine même des attentats au nom d'un nouveau djihad à la mode asiatique.

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La Mongolie et le BRICS

Pour rééquilibrer les rapports de force, la Mongolie a décidé de renforcer ses relations avec la Russie. Ceci prendra une nouvelle actualité avec la mise en place des coopérations stratégiques et éventuellement militaires développées à l'initiative de cette dernière au sein du BRICS et de l'Organisation de Coopération de Shanghai (SCO). Dans ce cadre, à la suite d'une visite en début d'année du vice président de la Douma Sergei Naryshkin, la Mongolie a exprimé le désir que se mette en place à travers son territoire des branches terrestres de la Nouvelle Route de la Soie, décidée par la Chine et soutenue par la Russie. Il s'agira de construire des voies ferrées et des autoroutes, ainsi que des pipe-lines pour le gaz et le pétrole venant de Russie. Ce projet s'appellera « Route de la Steppe ». Il complétera la Route de la Soie et devrait permettre de développer une zone économique active. La Mongolie sera présente à la prochaine réunion du BRICS à Ufa et devrait devenir membre observateur au sein de la SCO

Dans l'immédiat, contrairement à la volonté (honteuse) de non participation de ses homologues européens à la commémoration organisée en mai 2015 pour célébrer le 70e anniversaire de la victoire de l'URSS dans la Grande guerre patriotique, le président de la Mongolie Tsakhiagiin Elbegdorj sera présent au premier rang. Il aura l'occasion d'y rencontrer Vladimir Poutine, sans mentionner d'autres rencontres également envisagées.

Rappelons une nouvelle fois ici que si l'Europe n'avait pas sur ordre de Washington, décidé de refuser pour le moment toutes les coopérations stratégiques dites euroBRICS, elle aurait pu reprendre un peu d'influence dans une partie du monde où elle est devenue pratiquement invisible.

Notes

* Empire Mongol. Wikipedia

* Mongolie Wikipedia

Jean Paul Baquiast

El 'Altyn', ¿un 'euro' para Eurasia?

 

Ex: http://www.elespiadigital.com

Una Zona Monetaria Común dentro de la Unión Económica Euroasiática (UEE) haría que la unión fuese aún más estable y económicamente atractiva, según un grupo de expertos citados por RIA Novosti.

La viabilidad de una moneda común para la unión compuesta por Rusia, Bielorrusia, Kazajistán y Armenia está siendo analizada por el Banco Central de Rusia en colaboración con el Gobierno, a instancias del presidente ruso, Vladímir Putin.

Se estima que el 1 de septiembre de este año estará listo el análisis para determinar si la unión monetaria en la UEE es un proyecto viable.

El año pasado en Kazajistán fueron firmados los documentos que prevén la creación para 2025 del Banco Euroasiático y la creación de una moneda única para Bielorrusia, Rusia y Kazajistán. "La situación política exterior puede haber influido en las decisiones económicas, y el presidente de Rusia ha decidido acelerar este proceso", señala el director del departamento de análisis de la empresa de servicios financieros Alpari, Alexander Razuvaev.

El experto asegura que la nueva moneda "puede entrar en vigor el 1 de enero de 2016", argumentando que "la política controla la economía". Sin embargo, hay quienes opinan que la transición debe hacerse de manera más pausada.

Un 'altyn' para Eurasia

La denominación provisional de la moneda única de Eurasia es 'altyn' (una moneda usada históricamente en Rusia y en varios países de la región), nombre que fue evocado en público por el presidente de Kazajistán, Nursultan Nazarbayev. Sin embargo, según algunos medios de comunicación también se estaría discutiendo el nombre de 'euraz'.

El Banco Central de la UEE, que se encargará de supervisar la política monetaria única, estará ubicado en Alma-Ata, antigua capital kazaja. "Solo que no será un análogo del Banco Central Europeo. Probablemente las decisiones serán tomadas de manera unánime por los jefes de Estado o por las directivas de los Bancos Nacionales de los países miembro", dice Razuvaev.

Se estima que la moneda única sea similar al rublo ruso y se sustente en las exportaciones de materias primas de Rusia y Kazajstán. El mercado potencial de circulación ronda los 180 millones de personas, sumando un volumen total del PIB de más de 2 billones de dólares.

Un paso lógico

Por un lado, la introducción de la moneda única en la UEE es un paso lógico en el marco de la coordinación económica, sostienen los expertos. "La moneda única es la última etapa de la integración monetaria", explica el director del Centro de Estudios de Integración del Banco Euroasiático de Desarrollo, Yevgeni Vinokurov.

La unión monetaria puede tener un impacto positivo en el desarrollo del mercado común en el marco de la UEE, tanto en términos de evitar el impacto de las fluctuaciones de las monedas de los países participantes, como también de la simplificación de los cálculos internos, dijo a RIA Novosti el director general del Centro de Comercio Internacional Vladímir Salamatov.

Según Vinokurov, las monedas de la UEE dependen de facto y en gran medida del rublo ruso. "Esta es, en nuestra opinión, una razón más para considerar la integración. Ya que, de todas formas, la tasa de cambio de sus monedas se basará en el rublo", explica. Y concluye preguntándose: "¿no será mejor hacer este mecanismo claro y ajustable?".

Periodo de configuración

La introducción de una moneda única no se puede hacer de la noche a la mañana. "Necesitamos un período suficientemente largo de ajuste. Se trata de coordinar las políticas monetarias y cambiarias, y de la coordinación mutua de las tasas de cambio de las monedas nacionales", agrega Vinokourov.

Una condición importante para el buen funcionamiento de la unión monetaria es una coordinación fiscal (en términos de legislación fiscal). Solo después de eso será posible la introducción de una moneda única y un único centro de emisión, resalta el experto.

La ministra para la Integración y la Macroeconomía de la UEE, Tatiana Válovaya, hizo un llamamiento este martes a los países miembros a no apresurarse, afirmando que primero es necesario crear un mercado único y luego hablar de la posibilidad de una moneda única. "Pero es necesario coordinar la política monetaria", concluyó.

Economistas: El mundo está al borde de una crisis monetaria sin precedentes

El fortalecimiento del dólar estadounidense, la "muerte" del euro y 74 billones de dólares en derivados sobre divisas, todo eso puede provocar la mayor crisis monetaria, advierten expertos.

El economista Michael Snyder opina que el fortalecimiento del dólar que se observa estas semanas "no es una buena noticia".

"Un dólar fuerte perjudica a las exportaciones estadounidenses, dañando así la economía del país. Además, la debilidad del dólar ha impulsado una fuerte expansión de los mercados emergentes de todo el mundo. Mientras el dólar se fortalece, se hace mucho más difícil para los países pedir prestado y pagar las deudas viejas", escribió en su artículo en el portal Infowars.

Por otra parte está el euro, que se encamina hacia mínimos históricos. La moneda europea se acerca a la paridad con el dólar y "finalmente caerá bajó el dólar", cree Snyder.

"Esto va a causar un gran dolor de cabeza en el mundo financiero. Los europeos tratan de resolver sus problemas económicos mediante la creación de enormes cantidades de dinero nuevo. Es la versión europea de la flexibilización cuantitativa, pero tiene efectos secundarios muy negativos", advierte el economista.

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Análisis: Cómo el Mercosur y la Unión Euroasiática desafían a Estados Unidos y la hegemonía del dólar

Por Ariel Noyola Rodríguez

Las estrategias de contención económica promovidas por Washington en contra de Moscú y Caracas precipitaron la reconfiguración de alianzas en el sistema mundial. Es que aunque Rusia se localice geográficamente en el norte del hemisferio, su agenda diplomática guarda una mayor vinculación con las economías emergentes. Lo mismo sucede en relación a los países de América Latina, la región que de acuerdo con el canciller de Rusia, Serguéi Lavrov, está llamada a convertirse en un pilar clave en la construcción de un orden mundial multipolar.

Sin lugar a dudas, los nexos de Rusia con la región latinoamericana se profundizan de manera acelerada. Según la base de datos sobre comercio de mercancías de las Naciones Unidas (UN Comtrade, por sus siglas en inglés), los intercambios entre Moscú y América Latina alcanzaron una cifra récord de 18.832 millones de dólares en 2013, un monto 3 veces mayor en relación a 2004 (Brasil, Venezuela, Argentina, México y Ecuador son los 5 socios más importantes del oso ruso en América Latina).

Hay complementariedad económica en lo fundamental. Las exportaciones de Rusia hacia América Latina están concentradas en más de 50% en fertilizantes, minerales y combustibles. En tanto Moscú compra a los países latinoamericanos básicamente productos agrícolas, carnes y componentes electrónicos. De acuerdo con las proyecciones elaboradas por el Instituto de Latinoamérica de la Academia de Ciencias de Rusia, el comercio bilateral alcanzará los 100.000 millones de dólares el año 2030, un aumento de más de 500%.

Sin embargo, también hay múltiples desafíos en el horizonte. El contexto recesivo de la economía mundial, la tendencia deflacionaria (caída de precios) en el mercado de materias primas (en especial el petróleo), la desaceleración del continente asiático y las sanciones económicas impuestas por Estados Unidos y la Unión Europea, revelan la urgente necesidad de elevar los términos de la relación diplomática entre Rusia y los países latinoamericanos.

Como efecto de la caída del comercio entre Rusia y la Unión Europea, América Latina emerge de alguna manera como mercado sustituto y, al mismo tiempo, en calidad de receptora de inversiones de alta tecnología. En ese sentido, hay que destacar los proyectos de inversión del Consorcio Petrolero Nacional (conformado por Rosneft, Gazprom Neft, LUKoil, TNK-BP y Surgutneftegas) comprometidos con empresas de Brasil, Argentina, Venezuela, Guyana y Cuba, entre otros países.

Por añadidura, existe un amplio abanico de posibilidades para la construcción de alianzas científico-tecnológicas que por un lado, promuevan el desarrollo industrial de la región latinoamericana y, por otro lado, contribuyan a diversificar las exportaciones de Moscú, actualmente concentradas en los hidrocarburos.

El largo estancamiento de la actividad económica mundial, así como el aumento de la conflictividad interestatal por garantizar el suministro de materias primas fundamentales (petróleo, gas, metales, minerales, tierras raras, etcétera.) para la reproducción de capital, promueven la construcción de alianzas estratégicas a través de acuerdos de comercio preferenciales, inversiones conjuntas en el sector energético, transferencias tecnológicas, cooperación técnico-militar, etcétera.

Bajo esa misma perspectiva, la relación estratégica que Rusia mantiene con varios países latinoamericanos en el plano bilateral (Argentina, Brasil, Cuba, Ecuador, Nicaragua, Venezuela, etcétera.), busca ampliarse en la región sudamericana a través la Unión Euroasiática (conformada por Rusia, Bielorrusia, Kazajistán, Armenia y Kirguistán) como punta de lanza.

Es que si bien el presidente Vladimir Putin planteó en 2011 (en un artículo publicado en el periódico 'Izvestia') convertir la Unión Euroasiática en un mecanismo puente entre la región Asia-Pacífico y la Unión Europea, el cerco impuesto en contra de la Federación Rusa por la Organización del Tratado del Atlántico Norte (OTAN) canceló temporalmente esa posibilidad.

En consecuencia, la Unión Euroasiática rompe sus límites continentales a través de la creación de zonas de libre comercio con China en el continente asiático, Egipto en el Norte de África y el Mercado Común del Sur (Mercosur, conformado por Argentina, Brasil, Paraguay, Uruguay y Venezuela) en América Latina.

En los últimos años, la relación estratégica entre la Unión Euroasiática y el Mercosur representa la mayor apuesta de Rusia en la región sudamericana en materia de integración regional: ambos bloques poseen una extensión territorial de 33 millones de kilómetros cuadrados, una población de 450 millones de habitantes y un PIB combinado por encima de los 8,5 billones de dólares (11.6% del PIB mundial medido en términos nominales). La relación estratégica persigue dos objetivos generales. En primer lugar, disminuir la presencia de Estados Unidos y la Unión Europea en los flujos de comercio e inversión extrarregionales. Y en segundo lugar, acelerar el proceso de desdolarización global a través del uso de monedas nacionales como medios de liquidación.

La construcción de un sistema de pagos alternativo a la Sociedad para las Comunicaciones Interbancarias y Financieras Internacionales (SWIFT, por sus siglas en inglés) por parte de Rusia (China anunció recientemente el lanzamiento de un sistema de pagos propio, mismo que podría comenzar a funcionar el próximo mes de septiembre), así como la experiencia de América Latina sobre el Sistema Único de Compensación Regional (SUCRE) para amortiguar los shocks externos sobre el conjunto de la región, son evidencia del creciente protagonismo de ambas partes en la creación de instituciones y nuevos mecanismos financieros que abandonan la órbita del dólar.

Es indudable, frente a la embestida económica y geopolítica emprendida por el imperialismo norteamericano, que las economías emergentes eluden confrontaciones directas a través de la regionalización. De manera sucinta, la Unión Euroasiática y el Mercosur deberán enfocar sus esfuerzos hacia una mayor cooperación financiera y en paralelo, articular un frente común en defensa de la soberanía nacional y los principios del derecho internacional.

En conclusión, la relación estratégica entre la Unión Euroasiática y el Mercosur tiene una enorme oportunidad para presentar ante el mundo parte de la exitosa respuesta de ambos bloques a la profundización de la crisis económica actualmente en curso y, con ello, contribuir de manera decisiva a debilitar los cimientos de la hegemonía del dólar.

dimanche, 15 mars 2015

Vers une Allemagne post-occidentale?

par Hans Kundnani
Ex: http://l-arene-nue.blogspot.fr
 
Ce texte est la traduction d'un article de Hans Kundnani, paru dans la revue Foreign affairs de janvier-février 2015. Hans Kundnani est un spécialiste de la politique étrangère allemande et officie notamment au sein d'un Think Tank, le Conseil européen pour les relations internationales. Ses analyses sont souvent remarquables, mais il me semble hélas qu'elles sont assez peu relayées en France. C'est pourquoi j'ai traduit ce papier. Il dresse le portrait d'une Allemagne telle que nous ne la connaissons absolument pas, mais telle qu'elle est assez souvent décrite - pour ce que j'en ai lu - dans la presse anglo-saxone, bien moins "coincée" que la notre sur sujet-là, et qui se refuse à en faire un tabou. Attention, ça décoiffe !
***
L'annexion de la Crimée par la Russie en mars 2014 a été un choc stratégique pour l'Allemagne. Soudain, l'agression russe mettait en cause l'ordre sécuritaire européen que la République fédérale tenait pour acquis depuis la fin de la Guerre froide. Berlin venait de passer deux décennies à tenter de renforcer ses liens politiques et économiques avec Moscou, mais l'action de la Russie en Ukraine suggérait que le Kremlin n'était plus guère intéressé par un partenariat avec l'Europe. En dépit de la dépendance de l'Allemagne au gaz russe et de l'importance de la Russie pour les exportateurs allemands, la chancelière Angela Merkel a fini par accepter de sanctionner la Russie. Elle a même contribué à persuader d'autres États membres de l'Union européenne à faire de même.
 
Mais la crise en Ukraine a rouvert de vieilles questions relatives à la relation de l'Allemagne au reste de l'Occident. En avril 2014, lorsque la radio allemande ARD demande à ses auditeurs quel rôle leur semble devoir jouer leur pays dans la crise, seuls 45% se prononcent pour une Allemagne au diapason de ses alliés de l'UE et de l'OTAN. En revanche, 49% souhaitent que l'Allemagne joue un rôle de médiateur entre la Russie et l'Ouest. Des résultats qui ont inspiré à l'hebdomadaire Der Spiegel un édito daté de mai où il met en garde l'Allemagne contre la tentation de détourner de l'Occident.

 

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La réponse germanique à la crise ukrainienne doit être replacée dans le contexte d'un affaiblissement de long terme de ce qu'on nomme la Westbindung, c'est à dire l'arrimage du pays à l'Ouest, en vigueur depuis l'après-guerre. La chute du mur de Berlin et l'élargissement de l'Union européenne ont libéré le pays de la dépendance à l'égard des États-Unis que lui imposait l'impératif de se protéger contre l'Union soviétique. Dans le même temps, l'économie allemande, très dépendante aux exportations, est devenue plus tributaire de la demande des marchés émergents, notamment du marché chinois.
 
Le pays a beau rester attaché à l'intégration européenne, ces facteurs permettent tout à fait d'imaginer une politique étrangère allemande post-occidentale. Un tel changement a des enjeux de taille. Étant donnée la montée en puissance de l'Allemagne au sein de l'UE, les relations du pays avec le reste du monde détermineront dans une large mesure celles de tout l'Europe.
 
Le paradoxe allemand
 
L'Allemagne a toujours eu une relation compliquée avec l'Occident. D'un côté, bon nombre des idées politiques et philosophiques qui comptent à l'Ouest proviennent d'Allemagne, avec des penseurs aussi majeurs qu'Emmanuel Kant. Mais d'un autre côté, l'histoire intellectuelle allemande est mêlée d'éléments plus sombres, qui ont parfois menacé les valeurs occidentales, comme le courant du nationaliste du début du XIXe siècle. À partir de la seconde moitié du XIXème, les nationalistes allemands ont cherché à définir l'identité allemande par opposition avec les principes rationalistes et libéraux de la Révolution française et les Lumières. Le phénomène a culminé dans le nazisme, que l'historien Heinrich August Winkler a défini comme « l'apogée du rejet germanique du monde occidental ». Dès lors, l'Allemagne était un cas paradoxal. Elle était partie intégrante de l'Occident tout en le défiant radicalement de l'intérieur.
 
Après la Seconde Guerre mondiale, l'Allemagne de l'Ouest participe à l'intégration européenne, et, en 1955, elle rejoint l'OTAN. Pour une bonne quarantaine d'années, la Westbindung, conduit l'Allemagne à prendre des initiatives de sécurité conjointes avec ses alliés occidentaux, ce qui représente pour elle une nécessité existentielle l'emportant sur tout les autres objectifs de politique étrangère. Le pays continue de se définir comme une puissance occidentale tout au long des années 1990. Sous le chancelier Kohl, l'Allemagne réunifiée décide d'adopter l'euro. À la fin de la décennie, elle semble même se réconcilier avec l'utilisation de la force militaire pour s'acquitter de ses obligations de membre de l'OTAN. Après le 11 septembre 2001, Gerhard Schröder promet aux États-Unis une « solidarité inconditionnelle » et engage des troupes en Afghanistan.


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Toutefois, au cours de la dernière décennie l'attitude de l'Allemagne envers le reste du monde occidental change. Dans le débat sur l'intervention en Irak en 2003, Schröder évoque l'existence d'une « voie allemande », qui se distingue de la « voie américaine ». Et depuis lors, la République fédérale n'a cessé d'affermir son opposition à l'usage de la force armée. Après son expérience en Afghanistan, elle semble avoir décidé que la meilleure leçon à tirer de son passé nazi n'était pas « plus jamais Auschwitz » - l'argument précisément invoqué pour justifier la participation à l'intervention l'OTAN au Kosovo en 1999 - mais « plus jamais la guerre ». D'un bout à l'autre de l’échiquier politique, les responsables allemands définissent désormais leur pays comme une Friedensmacht , une « puissance de paix ».
 
L'attachement de l'Allemagne à la paix a fini par conduire l'Union européenne et les États-Unis à l'accuser de jouer au cavalier solitaire au sein de l'alliance occidentale. S'exprimant à Bruxelles en 2011, le secrétaire américain à la Défense Robert Gates avertissait ainsi que l'OTAN était en voie de devenir une « alliance à deux vitesses », avec d'un côté les membres prêts à contribuer aux engagements de l'alliance, et de l'autre ceux qui appréciaient les avantages de l'adhésion, qu'ils s'agisse de garanties en termes de sécurité ou des places en État-major, mais refusaient de partager les risques et les coûts. Il pointait en particulier ces membres de l'OTAN qui refusent de consacrer à la défense le montant convenu de 2 % de leur PIB. Or l'Allemagne est à peine à 1,3 %. Récemment, la France également critiqué son voisin pour son inaptitude à fournir une contribution digne de ce nom à l'occasion des interventions au Mali ou en République centrafricaine.

 
Mais l'une des raisons pour lesquelles l'Allemagne a négligé ses obligations envers l'OTAN est que la Westbindungn'apparaît plus comme une nécessité stratégique absolue. Après la fin de la guerre froide, l'Union européenne et l'OTAN se sont élargies aux pays d'Europe centrale et orientale, ce qui fait que l'Allemagne est désormais « entourée d'amis» et non plus d'agresseurs potentiels, comme l'a dit un jour l'ancien ministre de la Défense Volker Rühe. Elle est donc bien moins dépendante des États-Unis pour sa sécurité.
 
Dans le même temps, son économie est devenue plus dépendante des exportations, notamment en direction de pays non-occidentaux. Durant la première décennie de ce siècle, alors que la demande intérieure restait faible et que les entreprises gagnaient en compétitivité, l'Allemagne devenait de plus en plus accro aux débouchés extérieurs. Selon la Banque mondiale, la part des exportations dans le PIB du pays a bondi de 33% 2000 à 48% en 2010. Ainsi, à partir de l'ère Schröder, l'Allemagne commence orienter sa politique étrangère en fonction de ses intérêts économiques et plus particulièrement en fonction des besoins de son commerce extérieur.
 
Un autre facteur a également contribué à cette réorientation. Il s'agit de la montée d'un sentiment anti-américain dans l'opinion publique. Si la guerre en Irak a rendu les Allemands confiants dans leur capacité à se montrer autonomes vis à vis des États-Unis sur les questions militaires, la crise financière de 2008 a fait naître l'idée qu'ils pouvaient également s'autonomiser dans le domaine économique. Pour beaucoup d'Allemands, la crise a mis en évidence les lacunes du capitalisme anglo-saxon et validé le bien fondé d'une économie sociale de marché comme la leur. En 2013, les révélations relatives aux écoutes de la NSA y compris sur le téléphone portable de Merkel, ont encore renforcé ce sentiment anti-américain. Désormais, beaucoup d'Allemands disent qu'ils ne partagent plus les mêmes valeurs que le États-Unis. Certains avouent même qu'ils ne les ont jamais partagées.
 

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Pour sûr, la culture politique libérale de l'Allemagne, fruit de son intégration à l'Ouest, perdurera. Mais il reste à voir si le pays continuera à suivre systématiquement ses partenaires et à défendre coûte que coûte les valeurs occidentales, alors que sa croissance est devenue tributaire de pays non-occidentaux. Pour avoir une idée de l'évolution possible d'une politique étrangère allemande post-occidentale, il suffit de se rappeler 2011, qui vit la République fédérale s'abstenir au Conseil de sécurité de l'ONU sur l'intervention en Libye, tout comme la Russie et la Chine, et à l'opposé de la France, de la Grande-Bretagne et des États-Unis. Certains responsables allemands assurent que cette décision ne reflète pas une tendance de long terme. Mais un sondage réalisé par la revue de géopolitique Politikpeu après le vote au Conseil de sécurité a montré que les Allemands se répartissent en trois groupes. Ceux qui pensent qu'il faut continuer à coopérer principalement avec les partenaires occidentaux, ceux pour qui il faut privilégier d'autres pays, comme la Chine, l'Inde ou la Russie, et ceux qui souhaitent combiner les deux approches.
 
La nouvelle Ostpolitik
 
La politique russe de l'Allemagne a longtemps été basée sur l'échange politique et sur l'interdépendance économique. Lorsque Willy Brandt devient chancelier de la RFA en 1969, il essaie de contrebalancer la Westbindung en recherchant une relation plus ouverte avec l'Union soviétique. Il inaugure une nouvelle approche devenue célèbre sous le nom d'Ostpolitik(ou « politique orientale »). Brandt pensait que l'approfondissement des entre les deux puissances pourraient éventuellement conduire à la réunification allemande, une conception que son conseiller Egon Bahr baptisa Wandel durch Annäherung: le « changement par le rapprochement ».
 
Depuis la fin de la guerre froide, les liens économiques entre Allemagne et Russie se sont encore renforcés. Invoquant le souvenir de l'Ostpolitik, Schröder entreprit lui-même une politique de Wandel durch Handel , ou « changement par le commerce ». Les responsables politiques allemands, en particulier les sociaux-démocrates, se sont faits les hérauts d'un « partenariat pour la modernisation », au titre duquel l'Allemagne fournirait à la Russie la technologie pour moderniser son économie - puis, idéalement, ses pratiques politiques.
 
L'existence de ces liens aident à comprendre la réticence initiale de l'Allemagne à l'idée d'imposer des sanctions après l'incursion russe en Ukraine en 2014. Avant de décider si elle emboîterait ou non le pas aux États-Unis, Mme Merkel a subi les pressions de puissants lobbyistes de l'industrie, emmenés par le Comité pour les relations économiques en Europe de l'Est. Celui-ci a fait valoir que les sanctions pénaliseraient durement l'économie allemande. Afin de témoigner de soutien au président russe Vladimir Poutine, Joe Kaeser, le PDG de Siemens, lui a rendu visite dans sa résidence des environs de Moscou juste après l'annexion de la Crimée. Kaeser avait alors garanti à Poutine que sa firme, qui faisait des affaires en Russie depuis près de 160 ans, ne laisserait pas quelques « turbulences de court terme » - sa manière de désigner de la crise - affecter sa relation avec le pays. Dans un éditorial publié dans le Financial Times en mai 2014, le directeur général de la Fédération des industries allemandes, Markus Kerber, écrivait que les entreprises allemandes soutiendrait les sanctions, mais le feraient « le cœur lourd ».
 

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La forte dépendance allemande à l'énergie russe a également conduit Berlin à redouter les sanctions. Après la catastrophe nucléaire de Fukushima en 2011, la République fédérale a en effet décidé de sortir du nucléaire plus tôt que prévu, ce qui a rendu le pays plus dépendant encore au gaz russe. En 2013, la Russie fournissait environ 38% de son pétrole à l'Allemagne et 36% de son gaz. L'Allemagne pourrait certes diversifier ses sources d'approvisionnement, mais un tel processus prendrait des décennies. Dans l'immédiat, elle se montre donc réticente à toute perspective de contrarier Moscou.
 
Quant aux sanctions, Angela Merkel ne s'est pas seulement heurtée à l'opposition des industriels, mais également à celle de son opinion publique. Certains, aux États-Unis ou en Europe, ont eu beau accuser le gouvernement allemand d'être trop conciliant avec la Russie, beaucoup en Allemagne, l'on trouvé au contraire trop agressif. Illustration: lorsque le journaliste Bernd Ulrich a appelé de ses vœux des mesures sévères contre Poutine, il s'est fait littéralement inonder de courriers haineux l'accusant de visées bellicistes. Même Frank-Walter Steinmeier, ministre des Affaires étrangères et perçu de longue date comme un ami de la Russie, a dû faire face à des accusations similaires. Les révélations quant à l'espionnage pratiqué par la NSA ont par ailleurs accru la sympathie pour la Russie. Comme Bernd Ulrich le notait en avril 2014, «  quand le Président russe dit se sentir oppressé par l'Occident, beaucoup ici pensent « nous aussi »».
 
Cette identification à la Russie a des racines historiques profondes. En 1918, Thomas Mann publiait un livre, Considérations d'un homme étranger à la politique, dans lequel il affirmait que la culture allemande était distincte - supérieure - à celle des autres pays occidentaux comme la France ou le Royaume-Uni. La culture germanique, soutenait-il, se trouve quelque part entre la culture russe et les cultures du reste de l'Europe. Cette idée a connu un regain de vitalité spectaculaire ces derniers mois. L'historien Winkler critiquait vertement, dans le Spiegel, en avril 2014, la démarche de ces Allemands qui expriment un vif soutien pour à la Russie, et tentent de repopulariser « le mythe d'une connexion entre les âmes russe et allemande ».
 
L'élaboration par Merkel d'une réponse à l'annexion de la Crimée a donc relevé du funambulisme. La chancelière a d'abord cherché à maintenir ouverte la possibilité d'une solution politique, au prix d'heures passées au téléphone avec Poutine, et en envoyant Steinmeier jouer l'intermédiaire entre Moscou et Kiev. Ce n'est qu'après que le vol de la Malaysia Airlines eût été abattu le 17 Juillet 2014, a priori par les séparatistes pro-russes, que les responsables allemands se sentirent à l'aise pour adopter une position plus ferme. Même alors, le soutien de l'opinion aux sanctions demeura tiède. Un sondage réalisé en août par l'ARD révélait par exemple que 70 % des Allemands soutenaient la seconde salve des sanctions européennes contre la Russie, qui comprenait l'interdiction de visas et le gel des avoirs d'une liste d'hommes d'affaires russes. En revanche, seuls 49 % se disaient prêts à continuer de soutenir les sanctions si elles devaient nuire à l'économie domestique, comme ce serait probablement le cas la troisième série de sanctions. Et cela pourrait être plus marqué encore si l'Allemagne entrait en récession, ainsi que de nombreux analystes l'annoncent. Les industriels allemands ont eu beau accepter les sanctions, ils n'en ont pas moins continué à faire pression sur Merkel pour les assouplir. En outre, l'Allemagne a clairement fait savoir qu'aucune option militaire n'était sur la table. Au moment du sommet de l'OTAN au Pays de Galles en septembre, Merkel s'est opposée au projet d'établir une présence permanente de l'Alliance en Europe orientale, et a fait valoir qu'une telle initiative constituerait un viol de l'acte fondateur OTAN-Russie 1997. Pour le dire autrement, la République fédérale n'a aucune volonté de mener une politique de containment de la Russie.

 
Le pivot vers la Chine
 
L'Allemagne s'est également rapprochée de la Chine, un indice encore plus probant de l'amorce d'une politique étrangère post-occidentale. Comme avec la Russie, les liens sont de plus en plus étroits. Durant la décennie écoulée, les exportations vers la Chine ont augmenté de façon exponentielle. En 2013, elles sont montées jusqu'à 84 milliards de dollars, presque le double du montant vers la Russie. L'Empire du Milieu est devenu le deuxième plus grand marché pour les exportations allemandes hors de l'UE, et pourrait bientôt dépasser les États-Unis pour devenir le premier. Il est d'ores et déjà le principal marché pour Volkswagen et pour la Classe S de Mercedes-Benz.

 

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Les relations entre l'Allemagne et la Chine se sont intensifiées après la crise financière de 2008, alors que les deux pays se trouvaient dans le même camp dans les débats sur l'économie mondiale. Tous deux avaient tendance à exercer une pression déflationniste sur leurs partenaires commerciaux, critiquaient la politique d'assouplissement quantitatif conduite par la Fed américaine et ignoraient les appels des États-Unis à prendre des mesures pour corriger les déséquilibres macroéconomiques mondiaux. Dans le même temps, tous deux se rapprochaient politiquement. En 2011, ils ont même commencé à tenir annuellement une consultation intergouvernementale. C'était la première fois que la Chine se lançait dans une négociation aussi étroite avec un autre pays.
 Pour l'Allemagne, la relation est essentiellement économique, mais pour la Chine, qui souhaite une Europe forte pour contrebalancer la puissance américaine, elle est également stratégique. Pékin voit l'Allemagne comme une clé pour obtenir le type d'Europe qu'elle désire, d'abord parce que la République fédérale semble être de plus en plus puissante au sein de l'Union européenne, mais peut-être aussi parce que les tropismes allemands semblent plus proches des siens que ne le sont ceux, par exemple, de la France ou du Royaume-Uni.
 
Le rapprochement Berlin-Pékin intervient cependant que les États-Unis adoptent une approche plus dure envers la Chine dans le cadre de ce qu'on appelle leur pivot vers l'Asie. Ceci pourrait poser un problème majeur à l'Occident. Si Washington venait à se trouver en conflit avec la Chine sur des questions économiques ou de sécurité, s'il venait à y avoir une « Crimée asiatique » par exemple, il y a une possibilité réelle que l'Allemagne demeure neutre. Certains diplomates allemands en Chine ont déjà commencé à prendre leurs distances avec l'Ouest. En 2012 par exemple, l'ambassadeur d'Allemagne à Pékin, Michael Schaefer, déclarait dans une interview: « je ne pense pas qu'il y existe encore une chose telle que l'Occident ». Compte tenu de leur dépendance croissante au marché chinois, les entreprises allemandes seraient encore plus opposées à l'idée de sanctions qu'elles ne le furent contre la Russie. Le gouvernement allemand serait d'ailleurs plus réticent à en prendre, ce qui creuserait encore les divisions au sein de l'Europe, puis entre l'Europe et les États-Unis.

 
Une Europe allemande
 
La peur de la neutralité allemande n'est pas chose nouvelle. Au début des années 1970, Henry Kissinger, conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, avertissait que l'Ostpolitik à l’œuvre en RFA pourrait être une carte dans les mains de l'Union soviétique et menacer l'unité transatlantique. Il prévenait que des liens économiques plus étroits avec l'URSS ne pourraient qu'accroître la dépendance de l'Europe vis à vis de l'Est, ce qui compromettrait les solidarités à l'Ouest.
 
Le danger que pressentait Kissinger n'était pas tant un départ de la RFA de l'OTAN, mais, comme il le dit dans ses mémoires, le fait qu'elle puisse « se tenir à l'écart des tensions hors d'Europe, même quand seraient menacés les intérêts fondamentaux et la sécurité ». Heureusement pour Washington, la guerre froide a tenu ces tentations en échec, cependant que l'Allemagne de l'Ouest s'appuyait sur Washington pour assurer sa sécurité.
 
Cependant, l'Allemagne se trouve à présent dans une position plus centrale et plus forte en Europe. Pendant la guerre froide, la RFA était un État faible et quasi marginal de ce qui est devenu l'Union européenne. A l'inverse, l'Allemagne réunifiée est aujourd'hui l'une des plus fortes, si ce n'est la plus forte puissance d'Europe. Ceci étant donné, une Allemagne post-occidentale pourrait emporter à sa suite nombre d'autres pays, en particulier les pays d'Europe centrale et orientale dont les économies sont profondément imbriquées avec la. Si le Royaume-Uni quitte l'UE, comme il est en train de l'envisager, l'ensemble sera encore plus susceptible de s'aligner sur les préférences germaniques, en particulier pour tout ce qui concerne les relations avec la Russie et la Chine. Dans ce cas, l'Europe pourrait se trouver en opposition avec les États-Unis – et une faille pourrait s'ouvrir au sein du monde occidental, pour ne jamais se refermer.

La Russie, amie d'une Europe authentique

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La Russie, amie d'une Europe authentique

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

La guerre civile ukrainienne, l’annexion de la Crimée et le récent assassinat de l’opposant libéral Boris Nemtsov, amènent les media occidentaux à considérer la Russie de Poutine comme une menace pour la paix en Europe. Selon une inversion accusatoire classique, un article du journal Le Monde du 23 février affirme même que la Russie considérerait l’Union Européenne « comme son ennemie ».

Que reproche-t-on réellement à Poutine ? De braver les interdits de la police de la pensée. De remettre en cause les dogmes d’un Occident sur le déclin. D’avoir redonné à la Russie ses lettres de noblesse, alors qu’elle était affaiblie et même avilie du temps d’Eltsine. Poutine en effet n’est pas un partisan déclaré d’une « gay pride » moscovite mais il préfère relancer la natalité du peuple russe, qui était auparavant au plus bas. S’il n’est pas nationaliste, désavouant les excès de la droite radicale, il est néanmoins patriote.

Gorbatchev a été abusé. S’il a eu raison de redonner leur liberté aux pays d’Europe centrale et orientale, s’il a été utile pour libérer la Russie d’une dictature nocive, les USA en revanche n’ont pas joué le jeu. Ils n’ont jamais traité la (nouvelle) Russie comme un partenaire respectable, à traiter avec correction. Pendant qu’Eltsine assistait impuissant ou complice au démantèlement du pays, engraissant les oligarques comme d’autres engraissent les oies, un par un, les pays d’Europe centrale adhéraient à l’OTAN, une organisation née pour enrayer le communisme et qui n’avait donc plus lieu d’exister après 1991.

Poutine a été choisi en 1999 par Eltsine mais sans avoir encore révélé qui il était. Il a tenu sa parole, protégeant la famille de l’ancien président de poursuites sans doute justifiées. En revanche, il a démantelé le système Eltsine, traquant sans répit les « marchands du temple ». Berezovski dut s’exiler et Khodorkovski finit en prison. Poutine a eu le temps d’analyser les causes du déclin de son pays et nommer les coupables. Au pouvoir, il va donc les combattre sans ménagement. D’un point de vue russe, ces gens ont trahi leur patrie.

Poutine a parfaitement compris que la Russie était une nation d’Europe et a maintenu la ligne de la « maison commune européenne » au moins jusqu’à 2005. Il a tendu la main à l’Union Européenne qui jamais n’a eu le courage de la saisir, préférant être la vassale des USA. S’il a obtenu difficilement l’abandon de la mise en place de bases américaines anti-missiles aux frontières du pays, il n’a pas pu enrayer la stratégie américaine contre son pays et n’a pas réussi à convaincre les autres Européens de se désolidariser de cette puissance qui a mis le continent sous diktat.

La stratégie russe consiste donc à neutraliser les vassaux de l’Amérique qui vivent à ses frontières, y compris par des actions militaires. La Transnistrie, l’Ossétie du nord et l’Abkhazie et maintenant le Donbass ukrainien, empêchent Moldavie, Géorgie ou Ukraine de rejoindre l’OTAN. L’adhésion à l’Union Européenne, dans la mesure où cette dernière ne se place pas en adversaire, ne le dérange pas. C’est une réponse impopulaire aux yeux de la communauté internationale et cause de conflits gelés. Il est trop facile d’en accuser la Russie. C’est bien parce qu’elle est victime d’une stratégie russophobe d’encerclement, pensée par les technocrates de Washington, républicains comme démocrates, qu’elle est contrainte de répondre comme elle le peut et sans bénéficier des appuis nécessaires pour éviter de jouer un « mauvais rôle ».

La balle est clairement dans le camp de l’Union Européenne. C’est à celle de décider si elle veut continuer à payer les pots cassés d’une stratégie atlantiste ou si elle est prête à prendre son destin en mains. La politique qu’elle mène est contraire à ses intérêts et surtout à ceux des peuples. Elle est vectrice de mondialisme lorsqu’elle devrait au contraire être un rempart.

Les USA n’ont peur que d’une chose, que l’Union Européenne et la Russie convergent et travaillent de concert pour l’intérêt des Européens. Ils favorisent donc en son sein tous les germes de décadence, promouvant toutes formes de communautarisme, et sont un soutien sans réserve d’une immigration massive indigeste et mettant en danger les valeurs les plus ancestrales de la civilisation européenne.

Or la Russie semble renoncer à cette espérance d’une Europe se libérant de ce joug et préfère se tourner par défaut vers l’Asie. Elle commet là une erreur majeure. Son avenir est européen et ne peut qu’être européen. Son salut est en elle et en nous, comme le nôtre d’ailleurs. Elle choisit d’encourager les passions centrifuges de l’Union Européenne au lieu d’encourager son unité, de peur que cette unité se fasse contre elle.

Mais les vrais européistes savent que la Russie a toujours été le rempart de l’Europe face à l’Asie avide de ses richesses. Et ils savent désormais que la Russie est aussi le rempart de l’Europe contre une Amérique qui nie ses racines européennes et se retourne contre la maison-mère, trahissant dans le même temps le peuple américain fondateur, de souche européenne, minoritaire sur son propre sol dans quelques décennies.

Les libéraux-atlantistes, dans et en dehors de la Russie, sont des ennemis déclarés de notre civilisation et de leur propre peuple. Les gouvernements d’Europe orientale qui tapent sur la Russie se trompent d’ennemis. Et les nationalistes ukrainiens, passéistes, bafouent les principes mêmes qu’ils devraient chérir, oubliant qu’ils sont des Slaves et (donc) des Européens et pas des Occidentaux. La Russie n’est pas l’ennemie de l’Europe, elle est une composante de l’Europe. Les Russes sont nos frères, comme le sont pour eux et pour nous les Ukrainiens. Mais la Russie attend que les Européens envoient à leur tour les bons signaux et redeviennent maîtres chez eux, dans tous les sens du terme.

L’alliance euro-russe, le ralliement de la Russie au projet d’unification politique du continent européen, voilà la seule ligne que devraient défendre de véritables Européens, d’âme et de sang, de cœur et de raison. En n’oubliant pas que les spéculateurs qui ont attaqué la Grèce et par ce biais la zone euro ne roulaient pas pour Moscou mais pour Washington. En n’oubliant pas qu’une Europe unie de l’Islande à la Russie sera et de loin la première puissance mondiale, détrônant les USA. En n’oubliant pas que la grande Europe sera capable de faire entendre sa voix, et ainsi de protéger concrètement son identité contre toutes les agressions, internes et externes, du mondialisme.

Si l’avenir de la Russie est européen, l’avenir de l’Europe est dans l’amitié avec la Russie, même « poutinienne ». Nous pourrons donner des leçons à Vladimir Poutine quand nous aurons su nous doter de vrais dirigeants et entreprendre les réformes indispensables pour notre salut. Et je ne doute pas qu’alors les Russes sauront nous encourager. Mais n’attendons pas d’eux qu’ils fassent le travail pour nous.

L’Europe avec la Russie, la Russie dans l’Europe !

Thomas FERRIER (PSUNE)

samedi, 14 mars 2015

El futuro de Eurasia: prolegómenos para la integración geopolítica del continente


Por Leonid Savin

Ex: http://www.elespiadigital.com

El comienzo del siglo XXI no ha sido tan color de rosa como fue descrito por los futurólogos y planificado por los políticos: una crisis financiera mundial, los problemas dentro de la zona euro, el “pantano” para las tropas estadounidenses en Irak y Afganistán, los conflictos armados en Europa Central, Norte de África y el Medio Oriente, una serie de revoluciones de color en el espacio post-soviético, y disturbios en las capitales de Europa Occidental. Se diría que con la tecnología moderna, la herencia histórica y el acuerdo convencional sobre los derechos humanos, Europa ya ha definido su futuro y, si no está siguiendo lo planificado, por lo menos está manteniendo las políticas regulatorias en el ámbito de su competencia. Sin embargo, los desarrollos actuales indican que todo resultó ser más complicado. El mundo ha entrado en una zona de turbulencia geopolítica, con procesos en varios niveles, nuevos retos y respuestas asimétricas.

Además de la vieja dicotomía entre conservadores y progresistas, surgen en Europa nuevas tendencias políticas que intentan repensar su europeidad y priorizar el futuro desarrollo y la supervivencia. Variantes en relación al tema del futuro de la OTAN y la planificación de la defensa conjunta con los EEUU, fluyen desde cumbres marginales y anti-globalización como desde un fondo político intelectual, lo que demuestra la inutilidad de ejecutar la política de antiguos vectores.

La situación es tal que el debate contemporáneo en torno al futuro de Europa, el destino de Rusia y de otros países del continente, no puede considerarse por separado. De la investigación etimológica al replanteamiento pragmático del viejo Lebensraum (incluyendo la dependencia de recursos) – de una forma u otra, la superpoblada orilla de Eurasia desde Gibraltar hasta el mar de Barents está volviendo su mirada hacia el Este.

En cierta época, los conceptos de “Europa” y “Asia” se limitaron al mundo helenístico y a los países vecinos, dentro de un paradigma que asignó significados particulares. La expansión del Imperio Romano, la era de la gran migración y la difusión del cristianismo, cambiaron la estructura política de la parte occidental del continente euroasiático. Mientras esta región se sumergió en un frenesí feudal, un nuevo imperio se formó en las fronteras orientales. La Horda de Genghis Khan logró en un tiempo extraordinariamente corto unir por la fuerza kanatos, reinos y principados, extendiéndose a través de miles de kilómetros, mostrando un nuevo modelo de Estado, de diplomacia y de tácticas militares. La importancia histórica del proyecto mongol es simplemente asombrosa. Nadie más, ni antes ni después, fue capaz de crear tal vasto Imperio. Mientras tanto, hay claros marcadores geopolíticos de este fenómeno. Historiadores europeos modernos han señalado que la Rus había frustrado la oleada de nómadas de Asia hacia Occidente, salvando así a Europa de una inminente desaparición. Interpretaciones completamente diferentes se expresaron en relación con el destino de Rusia. Aunque la escuela soviética de pensamiento insistió en la existencia del yugo mongol-tártaro, la escuela histórico-filosófica euroasianista refuta tales supuestos, con el apoyo de elementos de hecho. De acuerdo con la teoría del cambio de los imperios, la Rus tomó la batuta de las hordas ya fragmentadas, en gran medida tomando prestados sus mecanismos de construcción del Estado, necesario para una mayor expansión.

Aunque anteriormente hubiera “campañas contra los cismáticos” y otros obstáculos (como en todas partes), la primera confrontación total de Oriente y Occidente comenzó con la “era de Gutenberg” [1]. La imprenta, originalmente concebida con el fin de ayudar a difundir la Palabra de Dios, no sólo dio lugar a un efecto contrario (porque la difusión de la Biblia socavó la autoridad de la Iglesia Católica), sino también a la aparición de las primeras instituciones de la guerra de la información. Mientras que las primeras embajadas de Europa occidental viajaron para comerciar con Moscú, la población local fue sometida a un adoctrinamiento, recurriendo a las metáforas del Antiguo testamento y creando una imagen poco favorecedora de los gobernantes de Rusia y de su pueblo.

Sin embargo, la primera ola de globalización que termina con el descubrimiento de América, apareció como el comienzo de una nueva era global. Al mismo tiempo, Europa, desgarrada por guerras y contradicciones, trasladó parte de su teatro de operaciones de combate a los territorios de los nuevos espacios abiertos, inaugurando así el comienzo de nuevos procesos civilizatorios.

Todavía había muchos episodios de comprensión mutua entre Rusia y Europa en una serie de cuestiones, sin embargo, con el inicio del siglo XX, la modernidad alcanzó todo su potencial, y tres ideologías principales saltaron a la arena: el marxismo con el postulado de la la lucha de clases; el corporativismo estatal con una perspectiva nacional, que se convirtió en el nacionalsocialismo y el fascismo; y el liberalismo. Las tres tendencias ideológicas no eran ajenas a las cuestiones territoriales, nacionales y de recursos, pero parece que la escuela geopolítica anglosajona deliberadamente ha demonizado a Rusia. Ellos hicieron de Rusia, conceptualmente, no sólo un Heartland, sino también una fuente de inestabilidad, de donde se originó el “tierra de vándalos” a imagen de los hunos, los turcos y los mongoles, que atacaron los alrededores del mundo romano [2]. A estas alturas, con la memoria histórica ya debilitada, después del colapso del Imperio Austro-Húngaro pocos estuvieron interesados en la historia del pueblo húngaro, que venía desde más allá de los Urales, y otros temas fueron pasados por alto. ¿Quién recuerda ahora a los ávaros, que una vez penetraron en el territorio de la actual Alemania y, de hecho, crearon Baviera (y ahora el tipo antropológico de la población de esta tierra federal es marcadamente diferente del de los sajones o de Westfalia), o de los eslavos, presidiendo el área del actual Berlín? ¿Y recuerdan en los círculos políticos polacos las ideas de un destacado dramaturgo y escritor, Stanisław Witkiewicz, quien en la década de 1930 expresó en su metáfora artística la ansiedad asociada a la amenaza de la migración desde China? [3]

Aunque estas observaciones pueden parecer insignificantes, son todos eslabones de una cultura estratégica de uno u otro estado con su pueblo, de alguna manera realizados en la geopolítica popular.

Turquificar Alemania, africanizar Francia, indianizar el Reino Unido, magrebizar Italia y España, y un número aún no determinado de chinos, vietnamitas y otras diásporas asiáticas en cada país de la UE, en la dinámica geopolítica, puede conducir a resultados muy impredecibles [4]. Mas la rápida islamización de los países europeos en el contexto de un declive demográfico de la población nativa. El estado de ánimo actual en algunos países de la UE, en particular entre los nuevos miembros, muestra claramente que a la gente no le gustan los proyectos de etno-globalización en su tierra natal, al menos en su forma presente [5]. Característicamente, el principal vector de la migración actual pasa por el eje Norte-Sur, no por el eje Este-Oeste, donde la frontera sanitaria artificial todavía juega el papel de parachoques disuasorio.

La guerra fría no sólo condujo a la división en dos bandos, sino también a la aparición de una nueva terminología. En Occidente hay una cristalización final de la filosofía política, conocida como atlantismo. Un político británico, John Williams, amplía este término calificándolo como teología atlantista [6]. Afirma que, como cualquier teología, el atlantismo se basa en el mito de que, en última instancia, los intereses geopolíticos y geoestratégicos de Europa y Estados Unidos son inseparables. Al mismo tiempo, Williams cree que las relaciones entre los EEUU, Europa y Rusia durante la Guerra Fría son también otro mito, que se tradujo en una crisis de identidad propia.

La sustitución por el neo-atlantismo (el neologismo nació en Italia en la década de 1950) [7] como definición de las nuevas relaciones entre los miembros de la comunidad atlántica, tampoco duró mucho y está perdiendo rápidamente su sustancia interna. Así como con las instituciones de la democracia, resulta obvio que va a declinar. En este sentido, cabe señalar que el término “déficit democrático” ha surgido en Europa en 1977 para definir la incapacidad de los países miembros de la UE para abordar las cuestiones relacionadas con las necesidades de los ciudadanos europeos [8].

En este contexto, viendo a los Estados Unidos como su sucesor geopolítico, la Europa unida debe reconocer que no estaba en condiciones de hacer frente al programa de “Melting Pot“, y digerir todos los inmigrantes de sus antiguas colonias, junto con la nueva fuerza laboral de la migración continua.

El cuadro de la Europa pos-Guerra Fría fue transformado por la admisión de nuevos miembros en la UE. El factor mar Báltico-Negro fue añadido al factor dominante Atlántico-Mediterráneo, y los países de esta región se vieron obligados a enfrentarse a una serie de cuestiones: la adaptación del sistema jurídico, las instituciones políticas y civiles, la economía; tratando de preservar su memoria y sus tradiciones históricas nacionales al mismo tiempo. Junto con esta expansión geográfica fue posible la aparición de un discurso sobre el nuevo eje geopolítico, en cierta medida compitiendo con el viejo eje [9]. La cuestión de la centralidad para definir la nueva Europa (el término de Friedrich Naumann “Middle Europa“) también siguió siendo reinterpretada. Se propusieron definiciones tales como “MidiEurope“, “Dimidial Europa” y “Viscalian Europa“, que se basan en los términos latinos correspondientes [10]. Éstas definiciones se superponen con los conceptos existentes de Euroregiones, basados en el modelo de cuenca (el área de las cuencas del Mosa-Rin, las tierras bajas del Danubio). Una escuela geopolítica alemana sobre Eurafrica sonó de nuevo, sin embargo, bajo la influencia de los intereses franceses – creando así el fantasma de la Unión Mediterránea, que no pudo llegar a buen puerto debido al bloqueo alemán a la posibilidad de este proyecto. Del mismo modo, en las nuevas versiones posmodernas y tecno-políticas (con la energía y el componente de la comunicación) fue revivido el proyecto de Mezhmorye (“entre los mares” Báltico y Negro), del geógrafo y cartógrafo polaco Eugeniusz Romer, el prototipo que a su vez sirvió para la idea de Jagiellonian (Gran Lituania). Junto con los atractivos respecto a la comunicación (la adaptación de la ruta “desde los varegos a los griegos” en un nuevo guión), este modelo geopolítico tuvo un componente étnico-nacional, se asumió que la identidad cultural báltico-eslava serviría como una base adicional para la ejecución de este proyecto. Pero las preguntas acerca de la pertenencia a un tipo de civilización [11], a veces llamada el mundo occidental-cristiano o el super-ethnos europeo-occidental, condujo al descubrimiento de algunas contradicciones profundamente arraigadas en función de factores históricos o etno-políticos, que también tienen un componente pragmático que se expresa en la estructura de las fronteras y los puntos de vista sobre la asignación de los recursos. Frente la presión de los antiguos miembros de la UE para la homogeneización del espacio económico, que se refleja sobre todo en el hecho de que las empresas transnacionales han tenido acceso a los recursos nacionales, los Estados del eje mar Báltico-Negro estaban interesados en medidas proteccionistas contra un efecto tan unilateral de globalización.

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Podemos decir que los intentos iniciales para establecer una Unión de cooperación regional, junto con los componentes históricos, hasta cierto punto han servido como base para la remodelación de este proyecto en un plano estratégico diferente, más amplio, que afecta a los intereses de las grandes potencias – continental (Euroasiática) y atlantista (mundialista). No es casualidad que cierto número de investigadores comenzaran a comparar el modelo del eje mar Báltico-Negro con una frontera sanitaria, como la que se formó después del Tratado de Versalles al final de la Primera Guerra Mundial. Un proyecto geopolítico, indirectamente asociado con tales ideas, llamado GUUAM (Georgia, Ucrania, Uzbekistán, Azerbaiyán y Moldavia), que no tuvo ningún verdadero desarrollo y fue concebido como un proyecto de los países occidentales (incluyendo los EEUU) para crear una barrera artificial entre la Rusia moderna y la UE.

Podemos recordar otra serie de proyectos, ni siquiera realizados, como Chimerica o Сhindia, pero a juzgar por la posición de la futura integración de Rusia y Europa, que en teoría es el proyecto más grande e importante que podría cambiar el orden mundial, es necesario hacer algunas observaciones preliminares. La alianza llamada Eurosiberia ya era considerada como una opción de futuro. La necesidad de convergencia fue destacada por Jean Thiriart, quien soñaba con un imperio desde Dublín hasta Vladivostok (no obstante, prediciendo la caída de la URSS).

Los opositores intransigentes a la amistad y la cooperación con Rusia apuntan a los precedentes históricos y a la imprevisibilidad del gobierno ruso. En realidad, Europa vió muchos más conflictos históricos. Incluso después de los Acuerdos de Helsinki, una guerra civil estalló en el corazón mismo de Europa – la de Yugoslavia, que tuvo consecuencias de largo alcance, incluyendo el reconocimiento de Kosovo. El movimiento moderado de los secesionistas y el separatismo radical en España, el Reino Unido y Bélgica continúa hasta nuestros días. Y quien vigile de cerca la crónica de los acontecimientos internacionales, encontrará fácilmente que los EEUU es el más impredecible: la promesa de no ampliar la OTAN hacia el Este en la década de 1990 y de permanecer en Kirguistán sólo durante dos años en la base de Manas (y en muchas otras, incluso en los países de la UE), fueron promesas vacías. Y si en este tipo de cuestiones de principio no existe ninguna garantía de que Washington no vaya a engañar de nuevo, ¿cómo es posible además trabajar con un socio tan fiable?

Ahora estamos en el siguiente punto de bifurcación, cuando existe una oportunidad de hacer un breve alto en el camino y repensar los procesos asociados a los patrimonios territoriales, los estados nacionales, los agravios históricos, etc., para crear una nueva estrategia común, adecuada para todos los actores de Eurasia. Por supuesto, el término puede tener varios significados semánticos. Por ejemplo, la India, China y el sudeste asiático son aglomeraciones demasiado específicas incluso para las antiguas repúblicas soviéticas. Y los primeros euroasianistas imaginaron Eurasia como Rusia, y no como Europa más Asia, considerándolo un mundo único. Sin embargo, Eduard Suess, en su obra fundamental “The Face of the Earth” [12], utiliza el concepto de Eurasia apuntando la arbitrariedad de los límites entre Europa y Asia, y que las fronteras no son sólo una herramienta de separación, sino también un fenómeno social complejo que une a las naciones y a los pueblos.

Quizás muchos señalarán un tipo muy diferente de conciencia de los pueblos y países desde Chukotka hasta el Atlántico, pero ¿sobre qué base los pueblos de Europa construirán juntos una existencia colectiva si ya hay tantas contradicciones en la UE? En nuestra opinión, para crear una plataforma geopolítica compartida que pueda satisfacer a todos, o al menos a la mayoría de las fuerzas, los desacreditados conceptos de democracia y liberalismo, y el populismo social de izquierda de partidos y líderes particulares, que son una nueva versión de la consigna de los francmasones – “libertad, igualdad, fraternidad” -, son poco adecuados. ¿Qué nueva idea debería unir y satisfacer a todos los pueblos de Eurasia?

El fundador del movimiento eurasiático, el geógrafo Petr Savitsky, propuso un modelo de ideocracia que se caracteriza por una visión del mundo compartida, y por la buena voluntad de las élites gobernantes en servir a la única idea rectora que representa “el beneficio del colectivo de los pueblos que habitan este particular mundo autárquico”[13]. Esta es una muy buena definición, y si este mundo se interpreta como el espacio del continente euroasiático, hay muchos puntos en común y perspectivas para una realización creativa.

Además, el común destino continental es el elemento vinculante que apunta las condiciones geopolíticas comunes. No es coincidencia que Hitler tratara de llegar hasta los Urales, lo cual habla acerca de la integridad de la plataforma del Este europeo, no obstante, incluso los Urales no son ya una barrera, y el extremo Oriente está más “europeizado” que algunas ciudades en las inmediaciones de Moscú. Las comunicaciones modernas y los centros de transporte crearon un mosaico geopolítico polifacético de un mismo cuadro. Y si antes del siglo XX todavía era posible hablar de un “obstáculo eurasiático”, en referencia a la extensión de las tierras del Imperio Ruso, a las eternamente congeladas latitudes del norte, y a la carencia de acceso a los mares cálidos, separados por Persia y la India, ahora todo eso es facilitado por los proyectos de infraestructura de transportes, las nuevas tecnologías y la comprensión de los principios de autarquía económica propuestos por Friedrich List.

Hace mucho tiempo llegó un momento en el que, a partir de pequeños grupos construidos sobre el principio de la autosuficiencia, fue necesario trasladarse a las zonas de “topogénesis” (o el lugar de desarrollo, el término propuesto por Peter Savitsky para explicar el conjunto de factores geográficos, étnicos, económicos, históricos y otros, que representan un todo) [14], y Grandes Espacios de Carl Schmitt. Dado el sistema político internacional contemporáneo de múlti-capas y multi-nivel, tal proyecto es factible.

Si bien no vamos a hablar sobre el futuro de la política migratoria (aunque Rusia tiene una gran cantidad de territorios no desarrollados que, como antes, pueden ser poblados por extranjeros – Catalina la Grande dio tierra a los alemanes; los kurdos, los serbios y otros pueblos encontraron refugio en Rusia), este delicado asunto debería ser resuelto con cuidado y gradualmente.

Aún así, hay que sacar algunas conclusiones relacionadas con la posibilidad de crear una configuración supranacional unificada.

La UE debería reconocer su dependencia constante de los recursos energéticos rusos. El “North Stream” ya había conectado Rusia con Alemania. El “South Stream” finalmente cerrará la dirección del Mar Negro. Todos los pragmatistas entienden que la idea de “Nabucco” es desequilibrada y motivada políticamente. Las tecnologías verdes resuelven el problema sólo parcialmente. Además de la energía, hay otros recursos naturales, incluyendo el agua, los minerales, los bosques, etc. Rusia ocupa una sexta parte de la tierra y posee el máximo inventario de estos recursos. Por supuesto, con las políticas posmodernas actuales y los procesos de globalización, uno puede ser dueño de la tierra de manera extraterritorial, pero en el caso de Rusia, al menos en el corto plazo, eso no es posible. Sólo las inversiones mutuas y los proyectos de integración (comenzando con la cancelación del régimen de visados), pueden abrir el acceso real a la gestión de estos recursos en nombre de los intereses comunes.

Es una cuestión de voluntad política. Sólo los fuertes pueden crear una formación tan gigantesca. Hagamos que esto sea una voluntad colectiva, aunque debemos actuar con decisión y audacia. Llámelo una autodeterminación geopolítica de todos los participantes del proceso.

Es posible que, junto con los procesos globales, nuevos horizontes conducirán a la creación de una nueva clase (relativamente hablando), y darán lugar a la superación de la dicotomía derecha-izquierda en algunos sistemas políticos. En el período de entreguerras en Europa hubo intentos de poner en práctica iniciativas interesantes bautizadas como “la tercera vía”. Es posible que en el proceso de diseño político una nueva teoría política sea creada [15].

¿Cómo continuará la discusión política, social, económica, de defensa y sobre muchos otros temas? Sólo podemos decir que es necesario un “multiálogo” [16] como herramienta para la comunicación interestatal y para la comunicación internacional, en el proceso de producción de las normas y las instituciones necesarias.

A pesar del proceso de creación de la Unión Euroasiática, como Vladimir Putin dijo en octubre de 2011 hablando de la participación de la UE en la construcción de Eurasia, tal proyecto está aún, al margen del discurso de grupos intelectuales independientes, sólo en el esfera de la imaginación. Pero, como escribió un famoso teórico estadounidense del comunitarismo, Michael Walzer, incluso un estado es invisible, y para que aparezca, debe ser imaginado, debe dársele un carácter, y luego, personificarlo y hacerlo visible. La imaginación, según Albert Einstein, es mejor que el conocimiento, por lo tanto, la configuración emergente de Eurasia es el retorno de un sueño para todos los pueblos del continente, que serán capaces de poner en práctica gradualmente en la realidad. Y el conocimiento existente (incluyendo la experiencia negativa), y la tecnología deberían ser instrumentos para esta Gran Empresa Geopolítica.

Notas:

[1] Marshall McLuhan. The Gutenberg Galaxy. The Making of Typographic Man. University of Toronto Press, 1962.

[2] J. Mackinder Halford. The Geographical Pivot of History, Geographical Journal, London, 1904.

[3] Stanislaw Witkiewicz. Nienasycenie. Powiesc, t. 1-2, Warsz., 1957.

[4] La cuestión del etnocentrismo en un estado nacional, es decir, la división entre “nosotros” y “ellos”, se planteaba a menudo en el discurso ideológico, reflejándose, por ejemplo, en una “caza de brujas”, y en una política nacional. Sin embargo, incluso en una sociedad homogénea en términos culturales y étnicos, siempre habrá algunos mecanismos invisibles que empujan a la violencia mutua. El filósofo francés René Girard propone apartarse del modelo de “etnocentrismo” y buscar la causa dentro de la sociedad, que durante la historia del mundo siempre ha necesitado un chivo expiatorio. Para obtener más información, consulte René Girard. La violencia et le Sacre. Grasset y Fasquelle, 1972.

[5] La prueba de esto es el fracaso del proyecto de la multiculturalidad, lo que fue reconocido por Angela Merkel y Nicolas Sarkozy.

[6] John Williams, Atlanticism: The Achilles’ Heel of European Security, Self-Identity and Collective Will. http://www.redpepper.org.uk/atlanticism/

[7] Pietro Pirani. “The Way We Were”: Continuity and Change in Italian Political culture. 5, 2008. http://www.psa.ac.uk/journals/pdf/5/2008/Pirani.pdf

[8] Laffen, B. “Democracy and the European Union’, in Cram, L., Dinan, D. and Nugent, N. (eds.)

-Developments in the European Union, London: Macmillan Press Ltd., 1999, p. 334

[9] Leonid Savin. And the geopolitics of regional risks, Geopolitics No. 10

[10] Drynochkin A.V. Eastern Europe as an element of system of global markets. M: Olita, 2004. p. 11.

[11] Hay que señalar que no existe una clara interpretación del término “civilización”.

[12] Suess, Eduard. Das Antlitz der Erde. Wien, 1885.

[13] N.S. Trubetskoy. Acerca de la idea de un estado ideocrático, Eurasian chronicle. Issue XI. Paris, 1935. pp. 29-37.

[14] Peter Savitsky. The Continent Of Eurasia. – M.: Agraffe, 1997.

[15] Alain de Benoist propone llamar a una futura teoría que trascienda el marco del marxismo, el liberalismo y el fascismo, el Nuevo Nomos de la Tierra, y el profesor Alexander Dugin llama a tal ideología la Cuarta Teoría Política.

[16] Duke R. Gaming: The Future Language. N. Y.: Sage Publications, 1974.

(Traducción Página Transversal)

vendredi, 06 mars 2015

Obama’s “Pivot to Asia” and the Military Encirclement of China

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Is China The World’s New Industrial Super-Power? Obama’s “Pivot to Asia” and the Military Encirclement of China

Obama’ recent visit to India netted a trove of economic, military, and nuclear power agreements with India. The visit – and the agreements -  underscored the attempt by the U.S. state to utilize its ‘pivot to Asia’ to create military and economic alliances with other Asian nations in order to encircle and isolate China.  

The military wing of the ‘Asian Pivot’ is called ‘Air-Sea Battle Plan’. It involves progressively moving up to 60% of  U.S. military forces into the Asian area, alongside the placement of new and advanced military equipment and new military bases and alliances with countries like the Philippines, South Korea, and Japan.

The economic wing of the pivot is the Trans-Pacific Partnership (TPP). It’s a proposed regional regulatory and investment treaty which would exclude and which currently involves negotiations between Australia, Brunei, Canada, Chile, Japan, Malaysia, Mexico, New Zealand, Peru, Singapore, the United States, and Vietnam.

This military and economic encirclement strategy confronts, however, a very  large obstacle. The U.S. state may for now remain the worlds sole military super-power, based on its enormous expenditures for military, security, and online monitoring of the worlds’ people. But China has emerged in the past seven years as the worlds’ leading industrial super-power. In a shift – unprecedented historically for its speed – China has ,moved at warp speed in the past seven years to replace the U.S. as the world’s largest industrial producer.  As recently as 2007, China produced a mere 62% of U.S. industrial output.  But by 2011, China’s  output was 120% of U.S. output, and the gap continues to grow.  This displacement of the U.S. by China is the fastest shift in the balance of world industrial output in recorded economic history.

In the same period in which Chinas’ industrial production essentially doubled, US industrial output shrank by one percent,, EU industrial output  declined by nine percent  and Japans output shriveled by seventeen percent..

This historic shift of industrial power to China has immense consequences. To begin with, we need to recognize that real wealth is not money, stocks, bonds, or the  manipulation of exotic financial instruments such as derivatives as found on Wall Street.  Real wealth is the result of ability to produce goods and services which have value for human beings.

In China the hundreds of thousands of industrial workers churning out products in just one province – Guangdong – outnumber the entire industrial workforce of the U.S. An ever-increasing proportion of the worlds manufactured goods are produced:  each year in China: hundreds of millions of socks to cover the worlds feet; the majority of clothing worn in the U.S. while most-often bearing U.S. brands, is China-made; computers and mobile phones such as  the Apple products are primarily produced in China, as are the notebook computers sold worldwide by Chinese computer company Lenovo. The largest annual production of Chinese state-owned, joint state-private, and solely private  companies.  And the largest annual production of cars in any country  in the world now also takes place in China. And there are the high speed Chinese-made magnetic trains which increasingly crisis-cross the country, and which are being sold and erected in varoius other countries.

The notion that China’s rise can be ‘contained’ or encircled is dubious not only because of China’s industrial prowess, but also because of the international trade it engenders.

As the Economist magazine observed: “China’s international trade in goods did indeed lead the world in 2013. Its combined imports and exports amounted to almost $4.2 trillion, exceeding America’s for the first time.”  In fairness, it should be added that when international trade in services is added to trade in manufactured goods, the U.S. was still ahead.  U.S. industry also retains the lead in hi-tech production methods, though that lead is being narrowed.

China’s trade relationships with other Asian nations – nations the U.S. stare is attempting to woo – constitutes a particular barrier to isolating China. The China–ASEAN Free Trade Area is a free trade area among the ten member states of the Association of Southeast Asian Nations (ASEAN) and the People’s Republic of China.  Implemented in 2010, the China-Asian free trade zone  reduced tarrifs or import duties on 90% of goods to zero.

Prospective participants in the U.S.-sponsored TPP are still engaged in complex negotiations. Even if successful TPP will be primarily a regulatory framework and not an actual free trade zone. By contrast, China-Asian is already the largest free trade area in terms of population, and third largest in nominal GDP, in the world. Besides China, it includes Vietnam, Thailand,, Laos, Cambodia Myanmar, Philippines, Brunei, Indonesia.and Singapore.

Chinese trade with the other member nations is growing at a healthy 10% per year; and currently stands at about 500 billion (U.S.) per year. China is furthering economic integration with its neighbors by providing financial and technical support for construction of railways linking Chinese cities with key points in neighboring countries like Vietnam and Thailand.

As the worlds’ new industrial super-power, trying to encircle or catch China is at best an arduous task. “The train.” one might say, “has already left the station.”

jeudi, 05 mars 2015

L’empreinte de la Turquie dans la guerre de l’Occident contre la Chine et la Russie

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L’empreinte de la Turquie dans la guerre de l’Occident contre la Chine et la Russie

 
Alors que l’attention mondiale était focalisée sur la France à la suite des meurtres de Charlie Hebdo, la chasse à l’homme qui en a découlé, et sur les conséquences politiques de l’incident, de nombreuses informations importantes ont été discrètement repoussées dans les pages intérieures des principaux journaux mondiaux et sont passées derrière les premiers titres des programmes d’information des chaînes de télévision de la planète. Au Nigeria, Boko Haram est réapparu plus agressif que jamais, commettant une des pires atrocités de l’histoire récente de la région. En Syrie et en Irak, la guerre contre l’État islamique continue sans faiblir. En Grèce, une élection capitale aura lieu, qui pourrait avoir des conséquences désastreuses pour le futur de l’Union Européenne.Doucement, sans fanfare médiatique des médias internationaux, des articles sont sortis de Chine, indiquant que les autorités chinoises ont arrêté au moins dix Turcs suspectés d’avoir organisé et facilité le passage illégal de la frontière à de nombreux extrémistes ouïghours (un groupe ethnique musulman de l’Ouest de la Chine). Il a de plus été révélé que les extrémistes ouïghours avaient prévu d’aller en Syrie, en Afghanistan et au Pakistan, afin de s’entraîner et de combattre avec d’autres djihadistes.

Bien que les détails de l’enquête n’aient pas encore été entièrement révélés, l’incident dévoile un problème bien plus vaste que celui posé par quelques Turcs impliqués dans la fabrication de faux papiers et l’immigration illégale. L’histoire constitue plutôt une preuve de plus de l’existence d’un réseau terroriste international, bien financé et bien organisé, utilisé et/ou facilité par le gouvernement et les services de renseignement turcs. Depuis le refuge trouvé par les extrémistes le long de la frontière avec la Syrie jusqu’à la fourniture de soutien matériel aux terroristes en Chine, la Turquie s’est placée au centre d’un réseau de terrorisme international tourné vers les pays qui s’opposent à l’OTAN et qui barrent la route à la vision néo-ottomane que le président Erdogan et le Premier ministre Davutoglu promeuvent pour la Turquie.

Ce que nous savons et pourquoi c’est important.

Selon le ministère turc des Affaires étrangères, les dix citoyens turcs ont été arrêtés à Shanghai le 17 novembre 2014, pour avoir facilité l’immigration illégale. Alors que les accusations officielles portées contre eux vont de la fabrication de faux documents à l’assistance à l’immigration illégale, la question sous-jacente est celle, plus vaste, du terrorisme international. Parce que, bien sûr, les preuves indiquent que ces immigrants ouïghours ne voyageaient pas seulement pour aller voir des êtres chers dans un autre pays. Au contraire, ils appartenaient vraisemblablement à une tendance, déjà identifiée antérieurement, d’extrémistes ouïghours voyageant au Moyen-Orient pour s’entraîner et se battre aux côtés de l’État islamique ou d’autres groupes terroristes.

En fait, cette tendance avait été révélée deux mois auparavant, en septembre 2014, lorsque Reuters avait rapporté que Pékin avait formellement accusé les militants ouïghours de s’être rendus dans les territoires contrôlés par l’État islamique pour y être entraînés. Le Jakarta Times indonésien avait corroboré ces accusations en rapportant que quatre djihadistes ouïghours chinois avaient été arrêtés en Indonésie après avoir voyagé depuis le Xinjiang en passant par la Malaisie. De plus, d’autres rapports sont apparus ces derniers mois, dépeignant une campagne concertée pour aider les extrémistes ouïghours à se déplacer à l’intérieur de l’Asie, communiquant et collaborant avec des groupes terroristes transnationaux comme l’EI.

Maintenant, avec ces dernières révélations au sujet de Turcs impliqués dans le trafic d’extrémistes, un élément indispensable de l’infrastructure de transit des terroristes semble dévoilée. La question essentielle reste évidemment: pourquoi?

Pourquoi la Turquie, un pays qui a longtemps cherché à jouer sur les deux tableaux de la division Est-Ouest (qui est rapidement devenue une division entre l’Otan et le groupe BRICS/CSO [Conseil de sécurité de Shanghai: NdT], cherche-t-elle à déstabiliser la Chine de cette façon? Pourquoi prendre le risque de perdre un partenariat potentiellement lucratif avec Pékin pour aider un mouvement radical islamiste marginal au Xinjiang?

Le revanchisme turc ottoman

Si la politique d’Ankara fomentant un conflit régional par l’intermédiaire du terrorisme peut sembler contre-intuitive, étant donné les intérêts politiques et économiques actuels de la Turquie et l’importance pour elle d’entretenir des relations positives avec les pays non occidentaux, cette politique prend tout son sens dans une perspective néo-ottomane.

Il est peut être essentiel à ce stade de définir néo-ottoman simplement comme le terme servant à décrire le désir du gouvernement turc actuel de réunifier les peuples turcs dispersés entre Istanbul et la Chine occidentale, en passant par l’Asie centrale. Ainsi, Erdogan et Davutoglu voient-ils les djihadistes du Mouvement islamique de l’Est du Turkménistan (MIET ou les talibans chinois) du Xinjiang, et d’autres groupes similaires, non comme des terroristes chinois mais comme les enfants perdus de la Turquie, en quête désespérée d’une réunion avec leur patrie originelle. Même si une telle pensée à des relents évidents de néocolonialisme, elle n’est pas entièrement impopulaire en Turquie, surtout au sein de la base conservatrice qui soutient Erdogan.

L’attrait politique du revanchisme turc est essentiel à la compréhension de la raison pour laquelle il est mis en avant. Erdogan et son Parti de la justice et du développement (AKP) ont galvanisé un large segment de la population devenu toujours plus sceptique à l’égard du libéralisme de l’Occident et de ses effets pernicieux, tels qu’ils sont perçus par la société turque. En retour, cela alimente une position agressive et militariste en matière de politique étrangère, où Erdogan joue avec les termes respect et honneur. C’est ce qu’a rapporté The Atlantic en 2013.

Mais, au delà de la politique étrangère, il y a une transformation intérieure significative,qui est aussi dictée par l'histoire.Dans le même discours,le ministre des Affaires étrangères à évoqué le besoin d'une grande restauration où «nous avons besoin d'adopter complètement les valeurs anciennes que nous avons perdues». Louant les liens historiques qui reliaient les peuples de Turquie par delà les «nouvelles identités qui nous ont été imposées par la période moderne», Davutoglu à soutenu que la route du progrès de la Turquie se trouvait dans son passé – une affirmation qui a suffisamment terrifié les détracteurs du gouvernement pour qu'ils en fassent une plate-forme politique perdante à chaque élection.

Mais lorsque l’on considère précisément les pays et les peuples qui sont affectés par cette pensée revancharde turque, les empreintes digitales de la politique étrangère de l’Occident – en particulier les États-Unis – deviennent immédiatement apparentes.

L’ Occident écrit la politique, la Turquie fait le sale boulot.

Plus on regarde la carte des peuples turcs, plus il est évident que le revanchisme turc (ou néo-ottomanisme) est une politique étrangère parfaitement alignée sur celles des États-Unis, puisque ses cibles principales sont la Russie et la Chine. En effet, une telle conclusion devient inévitable lorsque l’on considère le fait que les peuples turcs sont présents sur une large bande qui traverse les sphères d’influence, tant de la Chine que de la Russie. Des anciennes Républiques soviétiques d’Asie Centrale au Xinjiang en Chine occidentale, les populations turques sont devenus des foyers importants de terrorisme potentiel, de sécessionnisme et de déstabilisation. De plus, comme les États-Unis quittent formellement l’Afghanistan (restant bien entendu de façon informelle pour de multiples raisons), leur aptitude à influencer directement et/ou contrôler les événements sur le terrain en Asie centrale est considérablement diminuée.

Les États-Unis ont soutenu depuis longtemps des groupes terroristes dans toute la région du Caucase afin de déstabiliser et de contrôler la Russie et d’étouffer son développement politique et économique. La chose est aussi vraie pour le Xinjiang, en Chine, où les États-Unis, par l’intermédiaire de la National Endowment for Democracy et de nombreuses autres ONG chargées de promouvoir la démocratie, ont soutenu politiquement et financièrement durant des années les groupes séparatistes ouïghours. Pourtant, maintenant que la Turquie est devenue un acteur régional cherchant à affirmer sa propre hégémonie, Washington semble parfaitement se satisfaire de permettre à cette stratégie de se réaliser au détriment de la Russie et de la Chine.

Un bon indicateur de cette manière de voir de la part des États-Unis apparaît peut être dans le fait que des attaques terroristes à grande échelle au Xinjiang et en Chine occidentale ne sont généralement presque pas mentionnés par les médias occidentaux. Par exemple, le 31 mai 2014, 31 civils Chinois ont été tués dans une attaque terroriste sur un marché au Xinjiang. Presque trois fois le bilan des attentats contre Charlie Hebdo, mais à peine une mention de ces actions en Occident. C’est sans aucun doute dû au fait que l’Occident doit toujours présenter la Chine comme l’agresseur, jamais comme la victime du terrorisme. Au delà du double standard, une telle hypocrisie illustre l’état d’esprit insidieusement cynique des planificateurs occidentaux, qui considèrent toute les formes possibles de déstabilisation de la Chine comme un gain net pour leur hégémonie.

Les États-Unis sont gagnants lorsque la Chine et la Russie sont perdantes

flags8341c555853ef014.jpgCe sont finalement, la géopolitique et l’économie qui dictent l’agenda de la politique étrangère de l’Occident (et par extension de la Turquie) en Asie centrale et en Chine. Il s’agit d’une tentative d’étouffer le développement économique, tant de la Russie que de la Chine, et d’empêcher les deux puissances de poursuivre leur double démarche de coopération et d’intégration régionale. Ainsi considérée, la Turquie devient une pièce géante instrumentalisée pour garder la Russie et la Chine séparées mais aussi garder séparées la Chine et l’Europe. Il y a beaucoup de magie derrière le rideau proverbial.

Dans le contexte de la Chine, l’objectif premier de Washington est de l’empêcher d’étendre l’infrastructure de son développement économique, non seulement en Asie mais tout spécialement en Europe. Le plus important des grands projets de la Chine est la Nouvelle route de la soie – un projet ambitieux qui relierait la Chine à l’Europe par voie terrestre, grâce à des trains à grande vitesse, des nouveaux aéroports et un vaste réseau de distribution. Un tel développement transformerait le commerce mondial, et la Chine ne serait plus contrainte de dépendre presque entièrement des transports maritimes commerciaux, une sphère dominée par la force navale et l’influence des États-Unis.

La ville occidentale chinoise d’Urumqi, capitale de la province du Xinjiang, est un pivot de la Nouvelle route de la soie. Comme l’a expliqué Duan Zixin, le directeur général du Groupe Xinjiang Airport :

«Nous croyons que le nouvel aéroport international dans la capitale régionale d’Urumqi sera opérationnel vers 2020. Il deviendra une des plate-formes aéroportuaires les plus importantes d’Asie centrale. (…) Notre objectif est de lancer de nouvelles routes reliant le Xinjiang à des centres commerciaux essentiels en Asie centrale, à l’Est de l’Asie et en Europe. Ce sera une Route de la soie aérienne.»

L’expansion des aéroports, jointe à la proposition d’utiliser Urumqi comme plate-forme ferroviaire sur le réseau de distribution de la Nouvelle route de la soie, a propulsé le Xinjiang au centre des projets chinois d’expansion économique mondiale. C’est précisément cela qui a fait de la déstabilisation du Xinjiang une priorité pour les États-Unis et la Turquie, son alliée dans la région. En finançant, en entraînant et en fournissant un soutien matériel à l’ETIM et à d’autres groupes extrémistes dans la région, l’Occident espère en quelque sorte que le Xinjiang ne sera pas viable pour le développement économique, faisant ainsi dérailler les projets de la Chine.

De façon similaire, la Russie a commencé à mettre en œuvre ses projets les plus importants en Asie centrale, spécifiquement avec l’établissement et l’expansion de l’Union économique eurasienne – une alliance économique régionale incluant la Russie, le Kazakhstan, la Biélorussie et l’Arménie; le Kirghizistan doit la rejoindre cette année et le Tadjikistan a manifesté son intérêt. Si l’on considère l’immensité géographique de la zone couverte par l’UEE, on ne peut s’empêcher de la voir comme un élément fondamental pour le succès de la Nouvelle route de la soie. En fait, les planificateurs russes et chinois ont depuis longtemps reconnu ce partenariat naturel et cette trajectoire mutuellement bénéfique à leur développement.

Les importants contrats autour de l’énergie récemment signés entre la Russie et la Chine, dont des engagements à investir des sommes importantes pour le développement d’infrastructures d’oléoducs tant à l’Ouest – le pipeline Altaï, ce n’est pas une coïncidence, terminera sa route au Xinjiang – qu’à l’Est, ont rendu Washington toujours plus nerveux. Naturellement, les États-Unis comprennent le potentiel inhérent à une telle coopération, qui pourrait même finalement transformer l’Europe en un allié peu fiable pour eux. Par conséquent, ils feront tout pour empêcher la coopération russo-chinoise de se réaliser.

Ainsi, l’Occident laisse la Turquie plus ou moins libre de poursuivre sa stratégie néo-ottomane en recourant à des méthodes états-uniennes éprouvées: financer le terrorisme, fomenter des guerres civiles et alimenter le chaos, dans un but de gestion de crises. Cette politique a déjà conduit à des morts innombrables en Syrie et indéniablement, elle provoquera toujours plus de morts à l’avenir. Elle a créé des divisions et des conflits au Moyen Orient, au profit des États-Unis et de leurs alliés les plus proches dans la région, Israël et la Turquie. Elle place la Russie et la Chine directement dans le viseur de l’Empire. Il semblerait que cela ait toujours été le but.

Eric Draitser

Eric Draitser est un analyste géopolitique indépendant basé à New York City, il a fondé StopImperialism.org il est aussi éditorialiste pour Russia Today, exclusivement pour le journal en ligne New Eastern Outlook.

Par Eric Draitser – Le 2 février 2015 – Source NEO

Traduit par Lionel, relu par jj et Diane pour le Saker Francophone

Source: http://lesakerfrancophone.net/lempreinte-de-la-turquie-dans-la-guerre-de-loccident-contre-la-chine-et-la-russie/

mercredi, 04 mars 2015

Sven Hedin : explorateur des immensités centre-asiatiques

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Helge Morgengrauen :

Sven Hedin : explorateur des immensités centre-asiatiques

A l’occasion du 150ème anniversaire de sa naissance

Sven-Hedin_1652.jpegSven Hedin est né le dimanche 19 février 1865 au sein d’une  famille bien en vue de la bourgeoisie de Stockholm, descendant de lignées paysannes du centre de la Suède mais qui comptait aussi, parmi ses ancêtres, un rabbin de Francfort-sur-l’Oder. Le père de Sven Hedin était un architecte très actif, qui a connu le succès tout au long de sa carrière. La famille « vivait simplement, sans prétention, en ses foyers régnaient calme et tranquillité, confort et bonheur », écrira plus tard son célèbre fils.

Ce fils exceptionnel a reçu les prénoms de Sven Anders et, très tôt, il savait déjà qu’il deviendrait un explorateur. Tout au début de son rêve, il admirait les explorateurs polaires, surtout son compatriote Nordenskiöld qui fut le premier à maîtriser le passage du Nord-Est, soit la voie maritime dans l’Océan Glacial Arctique qui longe les côtes septentrionales de l’Europe et de l’Asie. C’est Nordenskiöld que le jeune Sven Hedin voulait imiter.

Plus tard, dans les années 1880, le jeune homme, à l’approche de ses vingt ans, part pour la première fois en Asie. Il est d’abord, pendant quelques mois, précepteur dans une famille suédoise. Il avait déjà appris le russe, la langue persane et celle des Tatars. Quand sa tâche de précepteur prit fin, il utilisa l’argent gagné pour faire un long voyage à travers la Perse, la Mésopotamie et le Caucase. Cet enfant, né un dimanche, avait parcouru plus de 3000 km dans des déserts, des montagnes enneigées, avait traversé lacs, mers et fleuves, avait utilisé soixante chevaux sur les chemins les plus dangereux sans subir le moindre dommage, sans avoir été dépouillé par des bandits, sans être tombé malade. Sven Hedin, en effet, avait une constitution de fer : le succès de son voyage le prouvait ; plus tard, cette santé n’allait jamais le trahir. Revenu en Suède, il relate ses voyages dans un livre, qui parait en 1887 et compte 461 pages : encore aujourd’hui, la lecture de cet ouvrage demeure captivante. Sven Hedin avait une santé de fer, bien d’autres dons, mais aussi et surtout celui d’écrire.

Quelques années plus tard, il participe, au titre de vice-consul, à une mission diplomatique suédoise, que le Roi Oscar II envoie au Shah de Perse. Cette mission ne dure qu’un an mais, au cours de cette année en Perse, Hedin escalade le Demawend, la plus haute montagne de Perse (5610 m). Dès son retour, il rédige une thèse sur ce massif montagneux iranien et obtient ainsi le titre de docteur en 1892 à l’Université de Halle an der Saale en Allemagne. Ensuite, un livre tout public, intitulé « Durch Khorassan und Turkestan » (« A travers le Khorassan et le Turkestan »), rend compte de ce voyage.

Sven Hedin avait trouvé sa voie. Dans les années qui suivirent cette première mission en Perse, il organise quatre expéditions en Asie centrale qui, chacune, dureront parfois plusieurs années et lui procureront une gloire internationale. La première de ces expéditions, de 1893 à 1897, parcourt l’Asie centrale : Hedin explore la chaîne du Pamir, dans la région frontalière actuelle qui sépare l’Afghanistan, la Chine, le Kirghizistan et le Tadjikistan. Il ne parvient toutefois pas à escalader jusqu’au sommet une montagne de cette chaîne qui dépasse les 7000 m. Il traverse aussi le désert du Taklamakan, où il est presque mort de soif : il relatera ultérieurement cette expédition dans un livre très poignant, « Abenteuer in Tibet » (« Aventure au Tibet »). De fait, Hedin s’était avancé très profondément dans le territoire tibétain, encore inconnu des Européens.

 

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Deux ans après cette première expédition, en 1899, Sven Hedin s’embarque pour un nouveau long voyage qui durera jusqu’en 1902. Dans le cadre de cette nouvelle expédition, il voyage 2000 km sur fleuve le long de la chaîne du Tarim et découvre le secret naturel de la « mer mouvante », le Lop Nor. Il essaie en vain d’atteindre la capitale Lhassa. De 1905 à 1909, une troisième expédition le mènera dans plusieurs régions encore inconnues de l’Asie centrale. Il traverse le désert du Kevir et parcourt, en tout et pour tout, huit fois les pistes transhimalayennes dans une région montagneuse qui recevra plus tard son nom. Il explore également les régions aux sources des fleuves Bhramapoutre et Indus.

Lorsque Sven Hedin entreprend en 1926 sa dernière expédition, la plus longue de sa carrière, il a presque 61 ans : l’enthousiasme, le désir de découvrir et d’œuvrer au bénéfice des sciences géographiques, ne l’a toujours pas quitté. Cette dernière expédition va durer neuf ans ! Dans le cadre de ce très long voyage, il doit vérifier, pour le compte de la Lufthansa allemande, quelles pourraient être les voies aériennes pour accéder à l’Extrême Orient.

Dans la foulée, Hedin dirige ce que l’on appelait à l’époque, l’ « Université itinérante » (« Die wandernde Universität ») et recherche également, pour un Américain, une lamasserie pour qu’on puisse la reproduire pour une exposition universelle devant se dérouler à Chicago. De plus, pour le compte du gouvernement chinois, il examine les possibilités de tracer des voies de communication terrestres dans le Sin-Kiang.

Tous ses voyages ont été relatés dans de nombreux ouvrages. Sven Hedin a également été l’auteur de livres populaires, que les non scientifiques aujourd’hui, liront encore avec beaucoup de plaisir. Parmi ces ouvrages à destination du grand public, nous en trouvons plusieurs rédigés pour les jeunesses suédoise et allemande, parmi lesquels « Abenteuer in Tibet », « Von Pol zu Pol » (« D’un Pôle à l’autre ») et « Meine erste Reise » (« Mon premier voyage »).

Tout au long de sa vie, Hedin a été honoré, a reçu plusieurs titres de docteur (dont ceux que lui ont octroyés les universités d’Oxford et de Cambridge). Il a rencontré personnellement de nombreuses têtes couronnées et des chefs d’Etat, ce qu’il raconte par ailleurs dans « Grosse Männer, denen ich begegnete » (« Les grands hommes que j’ai rencontrés »).

Sven_Hedin's_gravestone_at_Adolf_Fredriks_kyrkogård,_Stockholm,_Sweden.jpgHedin était germanophile et ne s’en est jamais caché. Cette sympathie pour le Reich, il la conservera même après l’effondrement dans l’horreur que l’Allemagne a connu en 1945. On lui reprochera cette attitude, aussi en Suède et, évidemment, dans les pays victorieux. La rééducation, en Allemagne, fera que ce germanophile impénitent sera également ostracisé, en dépit de ses origines partiellement juives et de son esprit universel. Cet ostracisme durera longtemps, perdure même jusqu’à nos jours. Pourtant Hedin, qui avait la plume si facile, s’est justifié avec brio, en écrivant « Ohne Auftrag in Berlin » (« A Berlin sans ordre de mission »). Ses démonstrations n’ont servi à rien. Sven Hedin meurt, isolé, à Stockholm le 26 novembre 1952.

Helge Morgengrauen.

(article paru dans « zur Zeit », Vienne, n°8/2015 ; http://www.zurzeit.at ).

Sven Hedin's 1928 Expedition through the Gobi Desert of China

Sven Hedin's 1928 Expedition through the Gobi Desert of China

A silent documentary made in 1928 of Swedish explore Sven Hedin's expedition through the Gobi desert of Inner Mongolia and Xinjiang. Towns visited include Baotou (Paotou), Hami (Kumul) and Urumchi (Urumqi). At the very end of the film Sven Hedin meets Xinjiang's warlord governor Yang Zengxin (who was assassinated a few months later).
FULL VERSION:
http://www.archive.org/details/swedis...

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Sven Hedin's journeys in Iran

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Sven Hedin's journeys in Iran

Ex: http://svenhedin.com

Sven Hedin is Sweden’s greatest explorer and adventurer of all time. He was born in Stockholm 1865 and decided to follow this path in his early teens. The first step in his career came when he in 1885, as a 20-year-old, had the opportunity to travel to Baku, Azerbaijan, to work as a private tutor for the son of a Swedish engineer in the Nobel-owned oil industry. When Hedin had fulfilled his duties as a tutor, he set out on a three month journey through Persia – today’s Iran (Hedin 1887). This was the beginning of a lifelong love affair with Iran’s rich nature, history and culture and he was to return twice (Wahlquist 2007).

svenhedinuuuu.jpgHedin’s (1891) second visit to Iran was as a member of the Swedish King Oscar II’s diplomatic mission to the Persian king Nasr-ed-din Shah in 1890. After the formal assignment Hedin followed the Shah to the Elburz Mountains and made a successful attempt to ascend Mount Damāvand – a snow capped volcano reaching 5,671 meters above sea level and also the highest mountain in the Middle East. This achievement constituted the basis for Hedin’s (1892a) doctoral dissertation two years later. Before returning to Sweden Hedin set off on a reconnaissance trip from Tehran towards Central Asia that took him all the way to Kashgar in westernmost China. Along this route he got a first glimpse of Iran’s central salt desert, the Dasht-e Kavir (Hedin 1892b). The following decade Hedin conducted two extended scientific expeditions focusing on the deserts of Xinjiang and the high plateau of Tibet.

Hedin’s (1910) third expedition, 1905-1908, had like the previous two, the Tibetan plateau as primary goal, but he decided to take an approach route through the deserts of eastern Persia – overland to India. This resulted in a two volume scientific work with a detailed series of maps of Iran based on his 232 sheets of original map sketches (Hedin 1918). Hedin was interested in long term environmental changes and on the Tibetan plateau he had found how lakes dry up, lose their outlets and become salty. The vast deserts and drainage-less basins of Iran provided him with an area for comparative research (Wahlquist 2007). Hedin was a relentless field researcher and recorded all information he could get in the form of diaries, photographs, drawings and water colors. He developed a method of capturing the landscape by making panorama drawings at all his camps that were incredibly accurate (Dahlgren, Rosén, and W:son Ahlmann 1918).

The main objective for our expedition in April-May 2013 was to follow Hedin’s 1906 route through the deserts of eastern Persia and follow up on his geographic and ethnographic observations, with the purpose of revealing changes that have taken place during the last century. In particular this would be done by locating Hedin’s historical camera positions and make repeated photographs that exactly match the originals. A second objective was to repeat Hedin’s most spectacular adventures in Iran – the crossing of Iran’s central salt desert and his ascent of Mount Damāvand in 1890.

For anyone interested in further readings about Sven Hedin’s journey’s through Persia, the works referenced in this article and listed below are the most important sources.

References

Dahlgren, Erik W., Karl D. P. Rosén, and Hans W:son Ahlmann. 1918. “Sven Hedins Forskningar I Södra Tibet 1906-1908: En Granskande Öfversikt.” In Ymer, 38:101–186. Stockholm, Sweden: Svenska sällskapet för antropologi och geografi.

Hedin, Sven. 1887. Genom Persien, Mesopotamien Och Kaukasien: Reseminnen. Stockholm, Sweden: Albert Bonniers.
———. 1891. Konung Oscars Beskickning till Schahen Af Persien. Stockholm: Samson & Wallin.
———. 1892a. “Der Demavend, Nach Eigener Beobachtung”. Inaugural dissertation, Halle, Germany: University of Halle.
———. 1892b. Genom Khorasan Och Turkestan. 2 vols. Stockholm, Sweden: Samson & Wallin.
———. 1910. Öfver Land till Indien: Genom Persien, Seistan Och Belutjistan. 2 vols. Stockholm, Sweden: Albert Bonniers.
———. 1918. Eine Routenaufnahme durch Ostpersien. 2 vols. Stockholm, Sweden: Generalstabens litografiska anstalt.

Wahlquist, Håkan. 2007. From Damavand to Kevir: Sven Hedin and Iran 1886-1906. Tehran, Iran: Embassy of Sweden.

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mercredi, 11 février 2015

Arctic Resources to Boost Russia’s Pivot to Asia

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Arctic Resources to Boost Russia’s Pivot to Asia

 
The West is not the only global player to have its eyes on Asia. Russia is looking to become a key energy supplier for the Chinese and Indian markets and will use its Arctic gas to do so.
 
Global energy markets in deep transition
 
Russia is looking at diversifying its oil and gas exports which have so far mostly targeted the European market. Additionally, the recent tensions with the West, followed by economic sanctions, and the slow-down of Europe’s economy have made it necessary for the Kremlin to find new recipients for its oil and gas exports.
 
According to recent estimates, by 2050, emerging markets will account for 70 percent of the world trade. The Pacific pivot of the world’s main economies is quietly taking shape, and the Kremlin is jumping on the bandwagon.
 
Russia and India together in the Arctic
 
Last month, Gazprom Marketing & Trading Singapore (GM&T) and Yamal Trade entered a long-term contract for liquefied natural gas (LNG) supply. And most of the gas will be delivered to India. According to Gazprom’s website, the contract will be effective for over 20 years and provide an annual supply of 2.9 million tons of LNG. Although the price of the contract has not been announced yet, it will be determined using the formula with oil indexation, the news report says.
 
What is interesting in this deal is that Russia will be using its Arctic resources to supply a client for over 20 years. Beyond being another solid evidence of the «Indo-Pacific» pivot, this move teaches us two important things. First, that discussions about dropping Arctic oil and gas projects are somewhat moot and second, that long-term economic development of the Arctic is underway.

Analysis

First, some context. Let’s look at the actors involved in Russia’s energetic pivot to Asia. GM&T is a wholly owned subsidiary of the Gazprom group. It has five offices around the world, including one in Singapore established in 2010, focusing mainly on trading LNG.
 
Yamal Trade, a subsidiary of Yamal LNG founded in 2006 and headquartered in Moscow, offers LNG exploration and production services, such as the engineering and designing of the Sabetta onshore LNG facility. The construction of the Sabetta port in the Yamal peninsula started in 2012, and it comes as no surprise that the port is designed to facilitate shipments of LNG to the Asia-Pacific region.
 
The contract signed last month did not happen overnight. The deal is the result of lengthy talks and it took years for the Russian-Indian partnership to develop and mature.
 
In October 2013, Indian state-owned oil company Oil and Natural Gas Corporation (ONGC) expressed its interest in partnering with Russia to explore for oil and gas in Russia’s Arctic waters. Officials from the two countries met and discussed the possibilities for exporting Russian gas to India via pipeline.
 
A few months later, in January 2014, Russia’s Energy Ministry unveiled a draft plan to at least double its oil and gas flows to Asia over the next 20 years. In 2013, only 16% of the total Russian oil and gas exports was sent to Asia. But by 2035, the Kremlin’s goal is to raise gas exports to Asia from 6% to 31%.
 
Then, in May 2014, it became public that GM&T and Yamal Trade signed an agreement to supply up to 3 million tons of LNG, and already, India was to be the main recipient. The press release stressed that LNG would be delivered under «FOB» terms. FOB stands for «free on board», meaning that «the individual or organization buying the goods is responsible for freight costs/liability». The LNG would transit from Western Europe to Asia.
 
By the end of 2014, during the 20th Offshore South East Asia Conference and Exhibition (OSEA) in Singapore in December, Moscow’s top oil and gas officials announced that Russia would take Asia-Pacific countries as main partners in the oil and gas sector and highlighted the benefits of mutual cooperation. OSEA is «Asia’s leading business technology event for the oil and gas industry», explains the official website.
 
Russia’s economic policy statement represents a landmark in its energy policy history and will have consequences that stretch far beyond the simple business relationship established between the two countries.
 
A few days later the same month, during Putin’s visit to India, Putin declared he was ready to export LNG to India with the involvement of the ONGC in Arctic projects. According to the company’s website, ONGC is ranked as the top energy company in India, fifth in Asia and has a market value of 46.4 billion US dollars – against 99.9 billion US dollars for Gazprom in 2013.
 
Putin also specified that using a cross-country pipeline to export natural gas would be much more expensive than relying on shipping to sell it in its liquid form, LNG. In the end, it comes down to a “question of commercial feasibility”, Putin said.
 
With a booming economy and population, India was the fourth-largest energy consumer in the world in 2011, the EIA notes. And although coal is still its main source of energy, New Delhi is actively trying to reform its energy sector.
 
India is expected to start receiving LNG shipments as early as in 2017, Putin indicated during his state visit.
 
Years of negotiations between Moscow and New Delhi paved the way for the contract signed on January 23rd by GM&T and Yamal Trade. According to the terms of the contract, an annual supply of 2.9 million tons of LNG will be shipped to Asia, most of which will end up fuelling India’s fast-growing energy needs.
 
Implications for the future
 
Although some pushed for a halt in Arctic drilling, Russian Natural Resources Minister Sergey Donskoy’s statement this week is not shocking in any way. « No one has suggested that the oil production forecast [in the Arctic] should be reduced », the minister said.
 
The « Russindian » deal evidently illustrates the major ongoing transformations that are happening in the energy sector: the exploitation of resources in new areas, and the need for the world’s main energy suppliers to broaden their horizons in amending their export policies. To draw a parallel, one could argue that, to some extent, Russia is in a situation similar to the one of Canada. A situation where the traditional recipients for energy exports (the U.S and the E.U) no longer reflect stability and predictability, but rather waning economic partners.

SOURCE: The Arctic Monitor

vendredi, 06 février 2015

RIC ou BRICS

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RIC ou BRICS

par Jean-Paul Baquiast
Ex: http://www.europesolidaire.eu
 
Les deux ne sont pas incompatibles. Nous avons assez souvent présenté le BRICS ici pour ne pas revenir sur celui-ci, ni sur ses grands projets de dédollarisation, mise en place d'un Fonds monétaire et d'une Banque internationale BRICS.

Néanmoins dans l'immédiat, même si Dilma Rousseff, pour le Brésil, ne se retire en rien du BRICS, c'est le rapprochement Moscou, Pékin et New Dehli qui se précise. Nous pouvons donc parler de RIC. Or les éventuelles difficultés de coopération pouvant naitre d'une compétition entre la Russie, la Chine et l'Inde, semblent en voie de se résoudre. Une réunion entre les trois ministres des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, Wang Yi et Sushma Swaraj (la ministre indienne) tenue le 2 février paraît en témoigner.

Sur le plan politique, on retiendra que la Chine et l'Inde ont confirmé leur attitude de neutralité au sujet de l'Ukraine. Ceci peut paraître un peu décevant pour Moscou, mais au contraire a été perçu comme positif, le reste de la « communauté internationale » incarnée par les Etats-Unis et les pays de l'Otan souhaitant une condamnation de la Russie de la part des Chinois et des Indiens. La récente visite de Obama à New Dehli visait en partie à provoquer une telle condamnation.

Par ailleurs, l'Inde et la Chine ont soutenu l'initiative de la Russie de faire adopter à l'Onu une résolution sur le caractère inadmissible d'une ingérence dans les affaires intérieures des États, ainsi que sur le refus de reconnaître un coup d'État comme un moyen de changement de pouvoir. En outre, New Dehli et Pékin ont rejoint la position de Moscou concernant le caractère inadmissible de sanctions unilatérales.

Concernant le fond de la coopération au sein du RIC, Sergueï Lavrov et Wang Yi ont annoncé soutenir la volonté de l'Inde d'adhérer à l'APEC (Coopération économique en Asie-Pacifique) et l'OCS (Organisation de coopération de Shanghai). Mais le point le plus important est que le ministre chinois aurait convaincu les représentants de la Russie et de l'Inde du fait qu'au sein du RIC, la Chine n'entendait pas affirmer une suprématie qui aurait à terme conduit l'accord entre les trois parties à l'échec.

Wang Yi a entrepris de démontrer à ses homologues que le projet commercial et économique ambitieux de la Chine, dit de la Ceinture ou Nouvelle Route de la Soie, serait bénéfique pour la Russie et l'Inde. Jusque là, Moscou et New Dehli restaient méfiants à l'égard de ce programme, craignant que les tentatives de relier la Chine à l'Europe par une "ceinture économique" via l'Asie centrale et orientale puissent détériorer les positions de la Russie et de l'Inde dans la région.

Le BRICS et la Grèce

Bien sûr, tout cela sera à concrétiser, mais débattre ouvertement de ces questions et s'engager à les résoudre ne pourra que donner une plus grande autorité aux projet du BRICS résumés en introduction. Rappelons que pour les Etats-Unis, la concrétisation de ces projets sera considérée comme une menace majeure à l'égard de leurs intérêts au sein de la zone dollar. Il n'est pas exclu que pour les contrer, Washington recoure à des moyens militaires.

Pour l'Europe, ces projets représenteraient également une menace si cédant aux pressions américaines, elle persistait à se tenir à l'écart du BRICS. Il s'agirait au contraire d'une opportunité considérable si elle s'engageait dans un rapprochement euroBRICS que de plus en plus d'Européens avertis demandent.

Dans l'immédiat si le gouvernement grec Tsipras désirait renforcer sa position par une coopération même limitée avec la Russie, élargir cette coopération à l'échelle du BRICS constituerait un atout considérable. La Grèce est un nain économique au regard des pays du BRICS, mais elle pourrait devenir un géant diplomatique si elle se rapprochait résolument des géants du BRICS.

Jean Paul Baquiast

mardi, 27 janvier 2015

La puissante organisation dont personne ne parle: l'OSC

 

 

 

La puissante organisation dont personne ne parle: l'OSC

Auteur : The Wealth Watchman
Ex: http://zejournal.mobi

Le réel pouvoir fondateur derrière les BRICS.

Les BRICS, comme nous l’avons déjà traité par ailleurs, ont été formés en réponse à la fraude financière et aux malversations occidentales. Son plus grand objectif est de donner à l’Orient une véritable impulsion dans des domaines comme le commerce, les mesures de sécurité et la coopération économique, le tout au sein d’un cercle qu’eux seuls, et non Washington, peuvent contrôler.

Ils ont parcouru un long chemin en un court laps de temps, c’est vrai, mais ils sont encore « les petits nouveaux du quartier ». En fait, ils ne se sont même pas conceptualisés en tant qu’idée sérieuse avant Septembre 2006 ! Leur première rencontre officielle, sans l’Afrique du Sud, n’a été tenue qu’en 2009.

Cependant, il y a une autre organisation qui est apparue avant les BRICS et qui est encore plus influente qu’eux en quelque sorte! Une organisation dont les fondateurs ont fait naître en premier l’idée ouvertement pro-marchés émergents, tout comme les BRICS.

Cette organisation dont presque personne ne parle, est appelée l’ « Organisation de Coopération de Shanghai » (OCS).

Je vous avais dit que presque personne n’en parle! Laissez-moi vous présenter l’organisation la plus puissante aujourd’hui dont presque personne n’a entendu parler. Mais c’est pour bientôt!

L’histoire derrière sa fondation

Tout d’abord, l’OCS s’ést établi avant les BRICS, en fait, leurs fondations ont été posées une décennie plus tôt, en 1996. Le but de l’OCS est un peu différent de celui des BRICS, toutefois ils ont de nombreux objectifs parallèles. Tout d’abord, la création de l’OCS est l’idée d’une alliance partielle entre deux pays, la Russie et la Chine.

Pourquoi alors ont-ils été créés ?

C’est la vraie question. Afin de bien mettre nos têtes au clair sur ce sujet, faisons un rapide récapitulatif de l’histoire.

Au tout début des années 1990, lorsque l’Union Soviétique avait pratiquement perdu la guerre froide, de nombreuses garanties et traités ont été acceptés et signés, entre Gorbatchev et les États-Unis. L’un des principes directeurs était que la Russie accepte, afin de faire disparaitre pacifiquement l’Union Soviétique, que la nouvelle Allemagne Ouest et Est réunis, adhère à l’OTAN. Cependant, tout aussi important, en retour, la garantie avait été donnée au Ministre des Affaires Étrangères soviétique, Edouard Chevardnadze, que l’OTAN (une force militaire de dissuasion créée comme un contrepoids pour surveiller les forces soviétiques en Europe), n’utilise, en aucun cas, l’Allemagne pour faire un « saute mouton » et étendre sa composition plus à l’Est.

C’était un accord des plus raisonnable, et il constituait la base d’une grande paix … une paix qui aurait pu durer indéfiniment sans l’orgueil et l’arrogance de l’Ouest et des « banksters » mondialistes qui se sont hissés à sa tête. En fait, tout bêtement, le Dragon de la Banque a immédiatement commencé à revenir sur cette promesse fondamentale faite à la Russie, et a commencé à bâtir des plans pour étendre son alliance militaire de l’OTAN vers l’Est, vers le territoire russe.

La toute première admission publique faite par les mondialistes, montrant qu’ils visaient à rompre leurs promesses sur l’expansion de l’OTAN vers la Russie, fût faite par le président Clinton, en faisant un demi-tour complet en 1996. Par ailleurs, si vous vous souvenez, 1996 fût exactement l’année durant laquelle le groupe, qui deviendra l’OCS, a été formé (ce n’est pas une coïncidence).

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« Wile E. Brzezinski », Kissinger, et tous les magouilleurs de l’OTAN, ont immédiatement commencé à mettre leurs promesses dans la corbeille à papier! Dans tous les sens, et aussi vers l’Est, ils ont distribué des cartes d’adhérents à l’OTAN, à tout le monde et même à leurs animaux de compagnie!

La Hongrie, la République tchèque, la Pologne et même d’anciens satellites soviétiques, comme les pays baltes, ont été admis. Plutôt que de tenir leur promesse de ne pas étendre l’OTAN, ils ont carrément doublé le nombre d’adhérents, passant de 12 à 24 États! A l’heure actuelle, ils sont 28 membres. Ils sont même allés jusqu’à mettre quelques bases navales en Asie centrale.

Le principe élémentaire des ces traités a été violé, et Washington DC s’est mit en mouvement pour encercler militairement la Russie, pour mettre des « systèmes de défense antimissile » en place autour de leurs frontières. Tout cela a été accompli au cours d’une planification de pivot vers l’Asie, et même d’un déplacement vers les républiques d’Asie centrale. Le pouvoir vacant que l’Empire Soviétique en ruine avait laissé, allait bientôt être comblé par Brzezinski et les mondialistes occidentaux.

Quelque chose devait être fait pour contenir les agressions des États-Unis et de l’OTAN, et rapidement.

L’Orient Répond

La Russie et la Chine savaient ce que signifiait l’annonce du président Clinton sur les nouvelles adhésions à l’OTAN, et se sont immédiatement mis au travail. Dans la même année, ils ont mit en place une organisation, dans la ville de Shanghai, connue sous le nom de « Shanghai Five », car il avait cinq États membres à ses débuts. Plus tard, en 2001, avec l’admission de l’Ouzbékistan, il a été rebaptisé l’Organisation de Coopération de Shanghai.

Jetons un coup d’œil à la brève description que Wikipédia lui donne dans leur introduction: L’OCS est une organisation politique, économique et militaire eurasienne qui a été fondée à Shanghai par les dirigeants de la Chine, du Kazakhstan, du Kirghizistan, de la Russie et du Tadjikistan.

Arrêtons nous là un moment. Rappelez-vous les pays que nous avons examinés et que « Wile E. Brzezinski » avait désigné dans « Le Grand Échiquier » comme clés pour contrôler l’Eurasie? Oui, il s’agissait de l’Ouzbékistan, du Tadjikistan et du Turkménistan, etc. Il semble que la Russie et la Chine avaient un accord avec M. Brzezinski, sur la question de leur importance stratégique, parce que, dès l’instant où ils ont su que les promesses de l’OTAN étaient nulles et non avenues, ils ont commencé à bouger pour fermer l’Ouest par ce couloir particulier de façon définitive.

Ses six États membres couvrent 60% de la masse continentale de l’Eurasie, sans oublier de mentionner qu’ils représentent l’énorme quart de la population mondiale!

Cependant, si vous incluez les États «observateurs», qui sont en lice pour une adhésion officielle, alors tous ceux qui sont affiliés à cette organisation comprendraient pas moins de 50% de la population mondiale!

Eh bien, bénissez-moi, si tout ceci n’avait pas été préparé de longue date! Les seules parties ignorées sont l’Asie du Sud, le Caucase, le monde arabe et l’Europe! Presque tout le monde en Asie centrale et méridionale est soit un membre, soit un «observateur» en l’état actuel des choses!

Parlons des «observateurs» …

L’adhésion à l’OCS

Une nation ne peut pas simplement décider de rejoindre l’OCS. Ce n’est pas comme cela que ça fonctionne. L’OCS soumet un candidat à un processus de «filtrage» avant de l’accepter comme nouveau membre.

La première étape pour devenir un membre, traditionnellement, est de demander le « statut d’observateur ». Ensuite les membres tiennent une série de réunions de dialogue avec le demandeur, afin de déterminer si l’application de la nation serait un ajout positif au groupe. Le test décisif pour l’adhésion semble consister à savoir si l’application de la nation répondrait à quelque chose appelé « L’esprit de Shanghai ».

Dans leurs propres mots, pour satisfaire à « L’esprit de Shanghai », une nation candidate doit remplir ces caractéristiques : la confiance mutuelle, les avantages réciproques, l’égalité, la consultation, le respect de la diversité culturelle et la poursuite du développement commun.

Si un candidat ne peut pas répondre à la plupart ou la totalité de ces choses, il ne fait pas l’affaire. Afin d’être approuvé au « statut d’observateur », chacun des six pays membres doit vous donner le feu vert. Si le Tadjikistan pense que vous seriez un préjudice pour le groupe, alors ce que pensent la Chine et la Russie n’a pas d’importance: vous ne faites pas l’affaire! Il doit y avoir un accord unanime pour qu’un nouveau membre rejoigne les rangs.

La stratégie la plus évidente pour les États-Unis et l’OTAN ne serait-elle pas tout simplement de détruire cette nouvelle organisation de l’intérieur? Pourquoi ne rejoignent-ils pas tout simplement l’OCS, afin de contrecarrer toutes ses voix?

Les États-Unis ont déjà demandé le « statut d’observateur » à l’OCS! En fait, ils ont demandé il y a près d’une décennie, en 2006, et on leur a répondu « merci, mais non merci ».

Cela devrait cimenter, dans l’esprit de chacun, à quel point ils sont retranchés contre Washington et les élites occidentales.

Une organisation militaire

Toutefois, au cas où vous seriez tentés de penser que l’OCS est juste un groupe de gars « sympathiques », qui chantent « Kumbaya », et applique de la cire sur des propos de solidarité, de coopération et de commerce, détrompez-vous! Ne l’oublions pas, l’OCS n’est pas un « tigre de papier ». D’ailleurs, l’OCS a toujours été prévu pour des questions militaires depuis le début. Après tout, il a été construit pour offrir la sécurité aux frontières de ses États membres, à la fois contre le terrorisme et contre toute tentative de placer des systèmes de missiles autour de leur périphérie. C’était une réponse directe à l’empiètement de l’OTAN vers les frontières de la Russie.

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En fait, durant leur dernière réunion en Septembre, ils ont réaffirmé leur position catégorique à propos de tels comportements : « le renforcement unilatéral et illimité du système de défense antimissile par un quelconque État ou groupe d’états nuirait à la sécurité internationale et à la stabilité stratégique ».

Ils disent clairement à la fois à Washington et à l’OTAN, que de tenter de rajouter des systèmes de défense antimissile, serait considéré comme une menace directe à leur stabilité et à leur sécurité.

Mais, ils ne se sont pas contentés de simplement dire aux banquiers occidentaux de faire marche arrière, ils ont commencé à organiser certains exercices de guerre assez impressionnants. En fait, l’an dernier, ils ont tenu conjointement un exercice anti-terroriste qui a impliqué plus de 7000 soldats.

Comme vous pouvez le voir, ils ont clairement évolués du stade de « renforcement de la confiance » des premiers jours, vers une alliance militaire assurée et hautement synchronisée. Laquelle est capable de répondre rapidement aux menaces internes ou externes.

Le dernier recours des « banksters »

Cela a eu pour effet de terrifier les banksters. Après tout, leur truc habituel, depuis des siècles, a toujours été de «diviser pour régner». Ils ont été maîtres en la matière pour retourner les peuples et les nations les uns contre les autres, de sorte qu’ils puissent les manipuler et les contrôler, mais cette tactique « d’empêcher les barbares de se rassembler », à l’évidence ne fonctionne plus.

Puisque le pouvoir militaro/bancaire anglo-américain ne va sûrement pas s’en aller gentiment, ils se trouvent concrètement face à une seule option: essayer d’attirer l’un d’eux dans une guerre, avant que les concurrents arrivistes (OCS, BRICS, Eurasian Economic Alliance) ne puissent complètement se fondre ensemble. Si vous regardez tout autour, c’est exactement ce que vous verrez.

En essayant de lancer inutilement une guerre contre l’Iran (qui a le «statut d’observateur» à l’OCS), de renverser le gouvernement de l’Ukraine, et de tenter d’attirer la Russie dans une guerre dans la région du Dombass séparatiste, les États-Unis et Londres ont tenté d’entraver tout nouveau progrès de cette alliance résolument anti-dollar, anti-OTAN et anti-FMI.

Par ailleurs, en 2014, l’OCS a décidé de ne pas ajouter de nouveaux membres pour l’instant, bien qu’elle devait le faire. La raison est que l’OCS pensait que le fait que les banksters tentent d’attirer la Russie dans la guerre en Ukraine était si grave, que la majeure partie de la réunion de Septembre 2014 a porté sur l’élaboration d’un accord de paix sur cette situation.

En vérité, si vous voulez connaître les forces réelles derrière l’accord de Minsk, ne cherchez pas plus loin qu’un effort conjoint du Kremlin et l’OCS.

La tentative de mettre l’Ukraine toute entière hors des sentiers du commerce eurasien, n’a été que partiellement réussie. Après tout, l’Occident a perdu la Crimée, et à ce jour, a perdu le Dombass également. Cet échec à prendre la base navale russe de la mer noire, et à attirer la Russie dans un engagement, a fait grincer les dents de Wile E. Brzezinski et de ses marionnettistes mondialistes. Si vous ne me croyez pas, il suffit d’écouter cette interview avec le « coyote » lui-même (https://www.youtube.com/watch?v=IrRPZ6CBvPw). Il est plus bouleversé que je ne l’ai jamais vu, et il a pourtant donné beaucoup d’interviews au cours des 6 derniers mois.

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Conclusion

« Wile E. Brzezinski » et les puissants « banksters » occidentaux sont désespérés et paniqués , en regardant, impuissants, leur plus grande crainte se dérouler devant eux. Une alliance eurasienne viable est en train de devenir réalité.

Dans cette nouvelle réalité, leurs anciens mécanismes de contrôle (le prêt à intérêt et l’esclavage par la dette du FMI et de la Banque Mondiale, ainsi que les incursions de « sécurité » des États-Unis et de l’OTAN) seront à la fois importuns et sans pertinence.

Le monde ne veut plus de leurs « services » voyous. Après tout, ils peuvent subvenir à leur propre sécurité!

Le monde n’a jamais eu besoin de cette drogue dette/monnaie des banksters, et grâce à la Banque des BRICS et d’autres mécanismes, ils vont bientôt avoir tout le capital dont ils ont besoin pour s’attaquer à leurs défis, libéré du contrôle de la Banque Dragon.

Les BRICS ont un énorme pouvoir, mais ils ont toujours été l’extension économique d’une précédente alliance militaro/sécuritaire, l’OCS. Jusqu’à ce point, l’OCS a préféré que les BRICS soient le visage public de l’alternative à la domination occidentale, mais l’OCS cherche à commencer à monter sur le devant de la scène, aux côtés des BRICS.

Tout cela conduit à des conjectures concernant une information récente qui a fait l’effet d’une bombe.

Est-ce que quelqu’un d’autre se souvient de l’annulation du South Stream, le gazoduc qui devait s’écouler à travers la Bulgarie et en Europe?

Qui est désormais le principal bénéficiaire de ce pipeline de gaz naturel à la place de l’Europe ?

La Turquie, un «observateur» de l’OCS, et (dans mon esprit) le joueur asiatique clé, pas encore totalement admis à bord. L’Eurasie ne peut pas bien fonctionner sans ce pays « passerelle » qu’est la Turquie.

L’abandon du South Stream à travers l’Europe est une énorme affaire, et cela m’amène à me demander: est-ce le prix à payer pour convaincre la Turquie (également membre-clé asiatique de l’OTAN) de changer de camp d’Ouest en Est? Seront-ils bientôt l’État surprise, qui passera de pays «observateur» de l’OCS, à membre à part entière au vote en 2015?

En outre, s’il devait rejoindre pleinement l’OCS, deviendrait-il le premier grand membre de l’OTAN … à quitter l’OTAN?

Cependant, qu’il soit inclus parmi les membres en 2015 ou non, une chose est certaine, ces nouvelles organisations de l’Eurasie sont en train de changer l’histoire si vite, que cela dépasse l’entendement. Le 21ème siècle ne ressemblera en rien à ses prédécesseurs. L’Asie (et progressivement l’Europe) semble être désireux de créer un monde nouveau, libéré des banksters « US/UK » et de leur contrôle militaire.

A quoi ressemblera la terre, une fois que tout le monde se sera rendu compte que la «nation indispensable» a toujours été complètement dispensable?

Enfin, qu’arrivera-t-il au dollar américain, et à ceux dont la richesse repose sur lui, une fois que cette nouvelle puissance mondiale sera prête à l’abandonner entièrement (comme ils le feront très certainement)?

Depuis plus d’un siècle, les banques occidentales ont volé la richesse et le destin des plus anciens, des dynasties de l’Est, et maintenant les peuples et les pouvoirs qui y sont situés, ont formé un partenariat aux dents solides pour une coopération sur leurs intérêts communs.

Désolé « Wile E. Brzezinski » et les amis mondialistes mais votre rêve de garder l’Eurasie divisée et sous votre pouce est bouleversé !


- Source : The Wealth Watchman

vendredi, 23 janvier 2015

Les Koriaks et les Itelmènes

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LES COUTUMES DES PEUPLES DE LA RUSSIE

Les Koriaks et les Itelmènes

La voix de la Russie
& http://metamag.fr
 
La péninsule du Kamtchatka est habitée de nos jours par plusieurs populations – Koriaks, Itelmènes, Evènes, Aléoutes, Tchouktches, Aïnous et d’autres encore. Dans le cadre de cet article il sera question des Koriaks et des Itelmènes, qui peuplaient la péninsule bien avant l’arrivée des Russes et continuent de vivre ici.

On ignore la date précise de l’exploration du Kamtchatka par les Russes, mais dans l’un de ses ouvrages Georg Steller mentionne que déjà au 17e siècle certains Russes atteignaient le Kamtchatka et y vivaient dans des communautés locales. Steller a participé à la deuxième expédition de Vitus Béring, organisée sur l’oukase de Pierre 1er en 1737. Depuis nous avons appris l’existence des ethnies peuplant les territoires éloignés de l’actuelle Russie.


Selon un récent recensement, les Koriaks du Kamtchatka représentent 7200 personnes et habitent le Nord et le Centre de la péninsule. Le nom du peuple provient de l’appellation locale du renne. Mais les Koriaks s’appellent autrement. Les Koriaks établis dans des villages le long des côtes sont surnommés les Nemylans (sédentaires). Les Koriaks nomades sont surnommés les Tchavtchouvènes, ce qui signifie « éleveurs de rennes », et vivent dans la toundra. L’élevage des rennes était une occupation principale, mais pas unique des Tchavtchouvènes. Le renne leur fournit tout ce dont ils ont besoin pour vivre : ils consomment sa viande, sa peau est utilisée pour la confection de vêtements, ses os rentrent dans la fabrication d’outils, d’articles ménagers divers et sa graisse sert de source d’éclairage. De plus, le renne, qui leur sert de moyen de locomotion, rentre également comme élément de construction de leur habitation mobile : la yaranga. De nos jours, les Koriaks élèvent toujours des rennes, pêchent, chassent et travaillent toujours la fourrure, pratiquent divers artisanats.


Les Nemylans riverains vivaient principalement de la pêche côtière. Le poisson était attrapé à l’aide de filets tissés avec des tiges d’orties. Leur conception nécessitait un travail laborieux qui pouvait prendre deux années pour un piètre résultat : la solidité n’était pas au rendez-vous et la plupart ne duraient qu’une année. La chasse aux mammifères marins occupait la seconde place dans l’économie des Koriaks sédentaires. Ils sortaient en mer sur des canots faits en peau d’animaux marins et se servaient de harpons propulsés par des arcs, ainsi que de lances. La peau des animaux servait aussi bien pour garnir leurs skis, confectionner des chaussures, sacs, ceintures… Les Nemylans ont également beaucoup développé d’activités domestiques telles que la sculpture sur bois et sur os, le travail des métaux, la conception de vêtements et de tapis. En été, ils sortaient en mer à bord de grand canots dans la baie de la Penjina pour la chasse à la baleine. Les Koriaks sédentaires avaient une habitation pour l’hiver, une pour l’été.

Itelmen.jpgLes Itelmènes (ce qui signifie «habitant du lieu» en langue itelmène) seraient la population la plus ancienne du Kamtchatka. Elle compte actuellement 1500 locuteurs et occupe traditionnellement le Sud-ouest du territoire. Leurs premiers contacts avec les Russes remontent à 1697, ceux-ci les nommaient les Kamtchadals. Les Itelmènes étaient alors au stade de la désintégration des communautés primitives. Les Itelmènes construisaient leurs villages au bord des rivières, la pêche leur apportant leur principal moyen de subsistance. Dès la débâcle (fonte des glaces) toute l’activité des Itelmènes se trouvait concentrée sur et au bord de l’eau. D’avril à décembre, ils naviguaient à bord de bateaux plats entièrement sculptés et creusés dans du bois de peupliers. S’ils possédaient des filets semblables à ceux des Koriaks, ils établissaient également des barrages pour capturer les poissons, essentiellement des salmonidés. Ils les préparaient de diverses manières : ils en séchaient une partie, l’autre stockée dans des fosses spéciales afin d’être fermentée. Ils ne pouvaient pas conserver une grosse quantité de poissons car ne possédaient pas de sel. Hormis, la pêche, ils se livraient à la cueillette de plantes médicinales, affaire de femmes, et la chasse (renard, zibeline, ours, mouflon des neiges, otarie de Steller, phoque, loutre de mer), affaire d’hommes. Et comme remèdes contre le scorbut ils utilisaient les graines de cônes du pin de Sibérie et les œufs de salmonidés, ainsi que la graisse de phoque, dont se nourrissent volontiers tous les peuples du nord. Les vêtements des Itelmènes, s’ils ne différaient guère de ceux des Koriaks ou des Tchouktches par leurs lignes, se démarquaient de part leur élégance. La zibeline, le mouflon des neiges, le renard et même du chien étaient utilisés pour la confection de ces vêtements élaborés principalement par les femmes. Ces dernières avaient coutume de porter des perruques qui, par leur solidité et massivité, leur apportaient respect.

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Les Koriaks et les Itelmènes entament leur conversion au christianisme au milieu du 17e siècle. Avant, leurs croyances traditionnelles étaient liées à l’adoration des esprits, au paganisme. Ils vouaient leur culte aux monts, pierres, mer, étoiles qu’ils dotaient de propriétés d’êtres pensants. Certains personnifiaient le bien, d’autres - le mal, contre lequel il fallait se protéger avec des amulettes. Celles-ci étaient attachées aux vêtements des enfants pour les préserver des maladies, dangers, maléfices, mauvais esprits qui attaquaient, selon les aborigènes, pendant le sommeil. L’idée d’un dieu unique était loin des Itelmènes. Ils vénéraient toutefois le Corbeau (Koukht) comme créateur de l’Univers. Actuellement les figurines du Corbeau sont vendues en tant que souvenirs dans des boutiques locales.


En 2009 tous les territoires du Kamtchatka sont portés par le gouvernement de Russie sur l’inventaire des lieux d’habitation et des activités traditionnelles des populations de souche peu nombreuses du pays. La loi établit la liste des occupations ancestrales, dont l’élevage des rennes par transhumance, la chasse, l’extraction des minerais pour leurs propres besoins. Cela doit permettre aux petits peuples de sauvegarder leur originalité, folklore, coutumes et traditions anciennes.


Des groupes folkloriques du Kamtchatka représentent dignement leur art en Russie et à l’étranger, font des tournées dans les villes d’Extrême-Orient et dans plus de trente pays. Le groupe « Mengo », qui a fêté ses 45 ans en 2010, a dans son répertoire des compositions de danse, ballet, chant guttural. D’autres groupes connaissent un succès non moindre.


Le Kamtchatka est l’un des lieux rares à la nature vierge, un pays des volcans en activité, des geysers, des gens au grand moral. Ici on ne peut survivre qu’ensemble, c’est ce que comprennent les habitants de ce pays aux conditions climatiques rigoureuses qu’ils ne veulent quitter pour rien au monde.
Illustration en tête d'article : jeune fille itelmen

jeudi, 22 janvier 2015

El triángulo estratégico asiático: potencial, vigencia y obstáculos

Por Vicente López

Ex: http://www.elespiadigital.com

¿Se imaginan un poder lo suficientemente grande como para poder desafiar a EEUU y sus aliados en el continente asiático? Puede que hayan pensado ya en el eterno candidato, China, o en los BRICS, aunque se incluyan países no asiáticos, pero existen elaboraciones teóricas no tan conocidas e igualmente relevantes. Es el caso del llamado triángulo estratégico, muy mencionado en la bibliografía de relaciones internacionales en Asia, desde el ya extinto triángulo EEUU-Unión Soviética-China pasando por el más reciente triángulo Pakistán-China-India. Sobre esta última tríada se hablará brevemente, para centrar después el análisis en el triángulo estratégico que incluye a Rusia, India y China, el cual ha dado lugar a un prosaico debate entre los analistas acerca de su vigencia, potencial e influencia, entre otras cosas como contrapeso a EEUU y Japón, y también como forma de concertación política entre las tres potencias en relación a cuestiones globales y por qué no regionales.

Este último triángulo representa el 39% de la población mundial y el 20% de la masa territorial total del mundo. China, Rusia y la India son el segundo, tercero y noveno país que más gasto militar tienen respectivamente; son la segunda, octava y novena economía mundial en PIB según el FMI en 2013, además si contabilizamos también a Brasil y Sudáfrica poseerían entre los cinco el 40% de las reservas mundiales de divisas. Con sólo mencionar estos datos, nos podemos hacer a la idea de qué supondría la emergencia de este triángulo en el balance estratégico global ¿estaríamos ante la edición asiática del “América para los americanos”?

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En un acercamiento teórico, siguiendo el razonamiento de Martin Wright, conocido teórico de la escuela inglesa de teoría de relaciones internacionales, un triángulo estratégico ideal debe cumplir los siguientes requisitos: la existencia de un sistema de estados, de tres grandes poderes de parecida fuerza y con la suficiente para dominar al resto del “mundo” (Asia en este caso), que en ausencia de los otros dos y una situación en la cual debido a la sospecha mutua la tensión u hostilidad no pueda haber una coalición entre dos de esos tres poderes. Aunque las aproximaciones al triángulo India-China-Rusia son muy variadas, parece que esta herramienta teórica, salvo algún aspecto que seguro que habréis advertido, podría ajustarse bien a lo que sería un tríada Rusia-China-India.

Esta propuesta teórica, es como queda bien claro en el epíteto, meramente teórica, no describe ninguna realidad ni se ajusta necesariamente a ninguna situación que se esté dando, simplemente abre la puerta a una posibilidad y resulta sugerente como juguete analítico y didáctico.

El triángulo China-India-Pakistán

Ya mencionado con anterioridad, el primer triángulo que se analizará y de una forma más resumida será el conformado por China-India-Pakistán, éste es especialmente tratado por especialistas indios, aunque pueda resultar sorprendente debido a la sincera enemistad existente entre India y China e India y Pakistán. Este marco estratégico resulta interesante en tanto que añade al mapa de los equilibrios estratégicos del latente conflicto indo-pakistaní y especialmente en su faceta de disuasión nuclear, la variable china, o mejor dicho haciéndola visible, mucho más complementaria anteriormente, añadiendo así luz sobre la influencia china en Pakistán (no sólo en relación a recursos naturales) y su posible apoyo a una posible amenaza nuclear hacia la India. La pregunta de los analistas indios a este respecto suele ser la siguiente: ¿cómo puede la India motivar a China a cambiar su política hacia Pakistán? Es claro que en la actualidad existe una competencia de seguridad entre China e India, acompañada de incursiones chinas en Ladakh (Cachemira) y de pruebas de misiles de alcance intermedio y misiles balísticos intercontinentales en 2012 por parte de India. Contrariamente a lo que sucede entre estas potencias, China y Pakistán gozan de una cooperación estratégica nuclear que “continúa a buen ritmo” y sobre la que se especula mucho al no existir documentos ni evidencias públicas de la misma. Aunque sí podemos deducir que esta se basa en que al no poder los pakistaníes desarrollar capacidades mayores sin el apoyo de otra potencia, los chinos les ayudarían a cambio de recursos naturales, tan necesarios para China. De otra parte, las relaciones indo-paquistaníes son de sobra conocidas y no se abundarán en ellas. De este triángulo estratégico cabe entonces resaltar el rol clave de China, que cobra especial importancia como potencia en el escenario de Asia del Sur (Índico) tras la Guerra Fría.

Triángulo estratégico China-India-Rusia

En relación al triángulo estratégico China-India-Rusia podríamos comenzar diciendo que nació como idea del antiguo Primer Ministro ruso Yevgeny Primakov en 1998, iniciativa que tendría como principal objetivo contrapesar el poder norteamericano en Asia y como única superpotencia restante en el tablero global tras el descalabro de la Unión Soviética. Esta idea es sumamente atractiva y muy popular entre los medios de comunicación, que aderezada con un punto de efectismo y grandilocuencia muy del gusto de las élites de los tres países; pero hay que puntualizar que la propuesta de Primakov fue recibida con una cierta frialdad por las otras dos potencias en sus inicios, aunque  no haya dejado de desaparecer de la narrativa diplomática ni de la actividad internacional de dichas potencias. La cuestión de la vigencia y la relevancia real del triángulo estratégico es largamente debatida por analistas y académicos, tendiendo a preponderar la opinión de un efecto limitado y pesimista de dicho alineamiento, al considerar que los vínculos con Estados Unidos que cada uno de estos tres países posee por indiviso son más fuertes que los que poseen entre ellos, aunque sí es factible considerar que se abran espacios de cooperación entre las tres potencias. Por ejemplo, tras las recientes turbulencias económicas sufridas por Rusia y el valor del rublo, China se ha ofrecido a ayudar, a cambio Rusia podría incrementar el envío de energía y recursos a China (y también a la India), países ambos con problemas energéticos. Igualmente se abriría la ventana de oportunidad de una posible cooperación a tres contra el terrorismo internacional de corte islamista, que los tres países sufren y la cooperación militar y tecnológica. Pero esta idea de una gran alianza de los tres grandes asiáticos no parece factible y podría dar lugar a crear una imagen, mejor dicho un holograma; el de los “mayores y mejores” asiáticos contra EEUU y sus aliados, que no existe.

Esta idea de Primakov, especialmente interesante para Rusia y China, de intentar promover una revisión “multipolar” del orden global y por otra parte contrarrestar la importante influencia en el continente asiático no debe tampoco ser subestimada, especialmente cuando en un informe de inteligencia norteamericano llamado “Global Trends: 2015” y realizado en el año 2000 se recogía la posibilidad de una alianza geoestratégica de facto entre Rusia, India y China para contrabalancear a EEUU. Es así que, en el análisis del triángulo estratégico, estará presente de una forma constante (a veces latente y a veces explícitamente) todo aquello que se refiera a los lazos que unen a Estados Unidos con cada uno de los miembros del “triángulo”, ya que éstos pueden hacer repensar o elegir entre potenciar la “alianza” regional (e incluso multilateral a través del grupo BRICS) o mantener e intensificar las relaciones con los norteamericanos. Por tanto EEUU será un actor presente pero no participante de dicho triángulo, tanto como receptor de iniciativas, como polo contrapuesto de atracción para los miembros del triángulo, especialmente tras el renovado interés de la administración Obama en Asia-Pacífico.

Gráfico de conclusiones extraído del informe “global trends: 2015”

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Del gráfico anterior debe notarse que EEUU esperaba que los países asiáticos crearan su propio Fondo Monetario o su propia Organización “Regional” de Comercio para minar las instituciones globales que controla EEUU (FMI y OMC). La predicción no fue del todo errada ya que acabó naciendo el banco de desarrollo de los BRICS, aunque más centrado en cuestiones de infraestructura.

Hay que llamar la atención sobre que en los últimos años, las relaciones bilaterales entre los tres grandes asiáticos han ido mejorando, pero es evidente que existen fallas entre cada uno de los socios. China e India, por ejemplo, incluso a pesar de la retórica y el interés común en contra del terrorismo islamista, siguen teniendo problemas, principalmente porque China se niega a tratar a India de igual a igual, apoyando además a los pakistaníes y Rusia, a pesar de la cooperación militar y la venta de armamento y tecnología a China, no quiere verse fagocitada por la esfera de influencia de la economía oriental y esta fructífera relación técnico-militar entre Rusia y China mina la confianza de las buenas relaciones entre Rusia e India.

De otro lado, podemos observar iniciativas y acuerdos en numerosos asuntos, como ya se dijo con anterioridad, y que vienen si no a rebatir las reservas antes puestas en relación a la posibilidad de acuerdo, sí a matizarlas. Por ejemplo en la undécima reunión de los ministros de exteriores del RIC (Rusia, India, China) celebrada en Moscú en el año 2012, la más fructífera de las tres últimas celebradas, hubo acuerdo general entre los tres gigantes en relación a cuestiones muy variadas. Este foro adquirió así relevancia desde el año 2002, en el que se acordaron posturas conjuntas antes de un Consejo de Seguridad de Naciones Unida (recordemos los numerosos vetos conjuntos en asuntos como Siria). Esta undécima reunión tenía en la agenda varios temas como el lanzamiento de un satélite por parte de Corea del Norte y un nuevo impulso negociador en relación al problema nuclear iraní, entre otras cuestiones. Había por tanto un cúmulo de asuntos en los que será interesante observar cómo existía o no acuerdo entre la tríada.

En el caso coreano, los tres países mostraron su pesar acerca de la decisión coreana y creyeron que el camino de las sanciones seguiría sin dar frutos. Los tres ministros de exteriores pidieron calma y moderación ya que las sanciones afectaban al pueblo coreano, que en ningún caso tenía culpa directa y apremiaban a volver a iniciar las conversaciones a seis bandas para intentar a atraer a Corea del Norte, posición a todas luces contraria a la expuesta por EEUU.

En relación al programa nuclear iraní, en dicha reunión los tres jefes de las diplomacias asiáticas remarcaron el derecho soberano de Irán de desarrollar tecnología nuclear con fines pacíficos y apoyaban una solución diplomática a la situación. Igualmente  los RIC han enfatizado en el incierto futuro de Afganistán, que tras la salida de la ISAF podrá desestabilizar el entorno de las tres grandes potencias y se comprometieron a su estabilización en el marco de la ONU, a la vez que se expresó el rechazo al terrorismo, en un claro aviso a Pakistán. Todas estas posturas conjuntas tuvieron lugar justo después de la cumbre de los BRICS en la que tanto Rusia como China como India habían tomado ya posturas comunes en diferentes asuntos. Existe por tanto un espacio de coordinación de políticas exteriores y una voluntad de aparecer cara a la sociedad internacional como actores responsables con visiones globales comunes (aunque siempre se eviten cuestiones espinosas y de disenso) en relación a algunos asuntos internacionales como puede ser el terrorismo, Oriente Medio, la no proliferación y la seguridad regional, con las salvedad de conflictos enquistados que implican a alguno de los tres países y que ya han sido mencionados. Y a través de  ese espacio, expresar la voluntad implícita de acabar con el “hiperpoder” de EEUU. En estas reuniones e intercambios se están extendiendo además a otras parcelas y señalan una dinámica creciente de cooperación, tal es el caso de la gestión de desastres naturales, intercambios académicos e industriales, haciendo más amplio el horizonte de  cooperación trilateral y bilateral.

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La reunión de 2013 no dejó de ser menos prolija aunque sí mucho más retórica y  a pesar de que trataron cuestiones con menos impacto mediático que en la anterior cumbre, de la cual se habló con anterioridad, sigue marcando una agenda determinada en asuntos internacionales con unos valores de fondo que subyacen al pasado más reciente de las tres naciones, a saber, defensa de un mundo multipolar apoyado en organizaciones internacionales y la no intervención en asuntos internos. Se seguía insistiendo en el aumento de la cooperación en determinadas áreas sectoriales y se conseguía otra vez más, en base a estas reuniones debatir y consultar posturas en política exterior, iniciándose con ello un proceso que pudiera terminar el algo similar a la concertación política. Sobre la reunión de 2014 no ha trascendido mucho, pero sí se preparó la entrada de India en la Organización de Cooperación de Shanghái, que por lo que parece no tardará mucho en producirse – aquí el enlace de la web la organización para la cooperación económica, cultural y de seguridad a la que ya pertenecen China, Rusia, Kazajstán, Kirguistán y Uzbekistán –.  Tal vez podríamos entrever en la creación de esta organización una verdeara coalición estratégica asiática/continental, que quedaría definitivamente completada con la inclusión de la India.

Como ya se dijo, un incierto horizonte, al menos en el futuro más cercano, amenaza en la profundización estratégica del triángulo asiático y la cooperación entre los tres grandes, primero por el “invitado de piedra” en la región, EEUU y segundo por los no pocos enfrentamientos y posturas encontradas de Rusia-China-India en diferentes temas, pero parece que el marco de la Organización de Cooperación de Shanghái puede ser una buena forma de limar algunos asuntos.

En relación al “invitado de piedra”, la mayoría de los autores remachan la idea de que Estados Unidos goza de una posición internacional en la que tiene mucho más que ofrecer a cualquiera de los tres potenciales socios, especialmente a India, que vemos cómo poco a poco va reforzando sus lazos con EEUU en diversas cuestiones y las relaciones políticas comienzan a ser más fluidas, añadido a ello, India no percibe a EEUU como un enemigo como sí le sucede a los chinos y a los rusos.

China de otra parte sufre una gran dependencia económica de EEUU (y viceversa) y aún no posee el potencial militar suficiente, a pesar del incremento considerable de gasto militar en los últimos años, como  para discutir la preponderancia norteamericana (incluso unido al de India y Rusia) y la de sus aliados en el Pacífico y el Índico. Rusia, por su parte, a pesar de la retórica de Putin, también le será difícil deshacerse de sus vínculos económicos con EEUU y Occidente como los recientes acontecimientos muestran, ya que también una rivalidad latente (ya histórica) sigue pendiendo sobre las relaciones sino-rusas y Rusia teme a la potencialidad de la economía china frente a la rusa, mucho más débil. Aunque en todo caso la dependencia de las economías occidentales sigue siendo notable.

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Lo antes dicho nos podría conducir a  pensar en una mayor profundización en las relaciones sino-rusas, dejando tal vez a la India de lado, cuestión esta que si bien no supondría una verdadera contrapartida al poder militar norteamericano en el Pacífico sí que puede ser vista por el resto de países del continente como una amenaza y conducir a todos estos a los brazos de EEUU con los indios como aliados, ya que China sigue insistiendo en ayudar a Pakistán, asunto con el que pretende tener “entretenida” a India. Entre otras cuestiones porque China no considera a India una potencia igual y para que el triángulo fuera efectivo sería necesario que la primera reconociera al menos el estatus preeminente de la segunda al menos en Asia del Sur y bajar la intensidad de su cooperación con Pakistán, a la vez que EEUU comienza a premiar susrelaciones con India (actor también importante, e interesando en la estabilización de Afganistán), tendencia que se reforzó con la visita del Primer Ministro indio a EEUU en septiembre de este año. Rusia por su parte quiere seguir manteniendo su influencia en Asia Central, que se disputa con China y EEUU y a diferencia de China, apoya a India, con la que tiene una fructífera relación de cooperación (especialmente militar) en el contencioso con Pakistán.

Es por tanto poco halagüeño el análisis que la mayoría de especialistas realiza sobre el triángulo estratégico India-China-Rusia y dan mucha relevancia a la presencia del “invitado de piedra”, EEUU, que parece condicionar muchas de las iniciativas y crea dilemas en las relaciones trilaterales y bilaterales por su poder de atracción y por las profundas dependencias de los tres socios asiáticos en relación a EEUU. Parece aún que el gigante americano sigue pesando mucho en términos bilaterales como para olvidarse de él en Asia. Aunque esta conclusión queda igualmente puesta en entredicho por los últimos movimientos los países emergentes, incluso la India, que siguen apostando por la cooperación con sus socios asiáticos y otros como los latinoamericanos, para intentar así balancear sus relaciones. Así, con la creación del Banco de Desarrollo de los BRICS y la petición de adhesión  de la India a la Organización de Cooperación de Shanghái las tendencias parecen apuntar en otra dirección. ¿Podría convertirse esta organización, con la entrada de la India en la realización institucional un verdadero triángulo estratégico completado con los países de Asia central? Parece que, por la poca publicidad dada a la reunión trilateral entre Rusia, China e India de 2014 se ha decidido por una fórmula más amplia a nivel asiático, que precisamente cambiaría la idea de triángulo estratégico por la ampliada cooperación de la Organización de Shanghái; que podría incluir también a Pakistán en un plazo largo de tiempo, combinando así los dos triángulos estratégicos y consiguiendo con ello temperar igualmente el conflicto indo-pakistaní. Ello combinado con el espacio de acción multilateral a nivel global que permitiría tanto a China como a India como a Rusia su pertenencia al grupo de los BRICS. En definitiva una astuta combinación de regionalismo y multilateralismo ¿Cómo decidirá reaccionar EEUU a todo esto?

Fuente: El Orden Mundial

jeudi, 15 janvier 2015

Eurasian Economic Union Came into Force

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Alexander MEZYAEV
Strategic-Culture.org

Eurasian Economic Union Came into Force

As the new year started, the Eurasian Economic Union (the EEU) signed on May 29, 2014 came into force to include Russia, Belarus, Kazakhstan, Armenia and Kirgizia. The EEU boasts the population of 183 million (the seventh largest in the world) and covers over 20 million square kilometers (15% of the earth’s land). The organization is the largest world gas (22% of global output) and oil (14, 6% of global output) producer, the second largest producer of mineral fertilizers (14% of world output), the third largest energy (9% of global output) producer and the fourth largest producer of steel (6% of global production) and coal (6% of global output)…(1) But what really matters is that the Eurasian Union is «a model of a powerful, supranational association capable of becoming one of the poles of the modern world …to play an effective bridge role between Europe and the dynamic Asia-Pacific region». (2) The EEU is an international organization based on regional economic integration or an international entity. It means that the decisions of its organs (the Eurasian Economic Council, the Economic Commission, and the Economic Court) become norms of international law. It’s very important. For a long time Russia has adhered to the legal norms created by others. It has become unacceptable as the current system of international law is being destroyed to be replaced by repressive legal system. The adoption of common foreign trade and customs policy is a matter of special importance. The foreign commerce will be based on the principles of free trade and the regime of most favored nations. The EEU members will coordinate the activities in agriculture, industry, energy and stick to common sanitary and technical standards. A common market of pharmaceuticals is to be in place by 2016. A common energy market is to be formed by 2019 and a common oil, gas and oil products market is to become a reality by 2025. It is emphasized that the Union is an economic organization. The history has the examples of international economic organizations gradually turning into political or even military unions. The Economic Community of West African States (ECOWAS) is a good example. Not much time passed since its inception as it shifted the focus from purely commercial projects to military operations on the territories of member-states. There have been attempts made to create an association of post-Soviet countries going beyond the limits of economic cooperation. They all have failed. Some time ago the President of Kazakhstan opposed the accession of Kyrgyzstan, Tajikistan and Armenia to the Customs Union. At the same time he supported the idea of Turkey’s membership only to prevent the Union from becoming a supranational political entity like the European Union. The provisions on common citizenship, common foreign policy and common protection of borders were excluded from the text of the treaty. 

The EEU is coming into force against the background of Russia’s visible intensification of policy aimed at achieving agreements with the neighboring states, especially with the ones tied to Russia by the Union. On December 22, the presidents of Russia and Kazakhstan exchanged ratification documents on the Russia-Kazakhstan Treaty on Good-Neighborly and Allied Relations in the 21st Century. The treaty does not cancel the basic Treaty of Friendship, Cooperation and Mutual Assistance signed between Russia and Kazakhstan in 1992. To the contrary the both treaties complement each other to be implemented in parallel. On December 23, a treaty on the relations between Russia and Abkhazia was submitted to the State Duma for ratification. It was signed on November 24 to bring the relationship to a new level. As far back as 2008 (right after Abkhazia became an independent state) Russia and Abkhazia concluded a friendship, cooperation and assistance treaty. The new document is called the Russian-Abkhazian Treaty on Allied Relations and Strategic Partnership. The treaty will make Russia invoke Article 15 (clause 4) of the Constitution which proclaims the priority of international law over Russian domestic law. The new document streamlines the procedures required to grant Russian citizenship to the citizens of Abkhazia. It is mainly focused on common foreign and military policy, as well as social and political issues. The common foreign policy presupposes closely coordinated activities aimed at strengthening peace and enhancing stability and security. In particular, Article 4 of the treaty envisions that the Russian Federation «will in all possible ways contribute to strengthening the international ties of the Republic of Abkhazia, including expansion of the range of states that officially recognized it, and creation of conditions for the admission of the Republic of Abkhazia to international organizations and associations, including those established on the initiative and/or with assistance from the Russian Federation». Article 6 is also important. It says that should one of the sides come under aggression (armed attack) from any state or a group of states, «this will be considered as aggression [armed attack] also against the other State party». In this case, the sides will grant each other «the necessary assistance, including military, and render support by available means to exercise the right to collective defense». The provision corresponds to international law, especially to Article 51 of the UN Charter. The treaty states that the defensive measures are to be reported without delay to the Security Council of United Nations and their implementation is to be carried out in accordance with the United Nations Charter. The treaty stipulates the establishment of a Joint Group of Forces of the Russian Federation’s Armed Forces and Abkhazia’s Armed Forces to repel aggression. It will have joint command structures and defense infrastructure. The respective Russian organ is to assign a commander in the period of immediate threat or combat action. (3) A more detailed agreement will make precise the procedures. (4) The document envisions the creation of common defense, security, social, economic, cultural and humanitarian space. A new treaty with South Ossetia is being prepared (5). It will to large measure amend the 2008 treaty concluded immediately after the recognition of South Ossetia by Russia as an independent state. Anatoly Bibilov, the speaker of South Ossetian parliament, said the treaty will meet the basic interests of the republic striving for maximum integration with Russia and the development of cooperation in different spheres. 

Going back to the Eurasian Union treaty it should be noted that the organization is open to any state which shares its goals and principles on the conditions agreed with all member-states. In the second half of 2014 two states became the Union’s members. Armenia signed the treaty on October 10, 2014 to be joined by Kyrgyzstan on December 23. Armenia also joined the Customs Union and the Single Economic Space. President Putin visited Uzbekistan. The both parties agreed to hold consultations on possible conclusion of free trade zone treaty between Uzbekistan and the Eurasian Economic Treaty. The Speaker of the Federation Council of the Federal Assembly of the Russian Federation reported that the consultations are held on possible accession of Tajikistan to the Eurasian Economic Union… 

The creation of the Eurasian Economic Union is a result of long preparatory work within the framework of the Eurasian Economic Community and the Customs Union. Summing it up President Putin said «Our integration project is already producing practical results. Trade within the Customs Union has increased by 50 percent since July 1, 2011, and now comes to more than 64 billion dollars. We have improved our trade structure. Processed goods have gradually started replacing raw materials. Their share has risen considerably, while the share of raw materials has fallen from 40 percent to 28.9 percent».

The West fiercely opposes the Eurasian Economic Union and the plans for its development. It should be realized that the construction of «a model of a powerful, supranational association capable of becoming one of the poles of the modern world» will require great efforts. The process will not be limited by economic issues only. It will be opposed in all spheres. 

Footnotes:
1) The official website of the Eurasian Economic Union:
http://www.eurasiancommission.org/ru/Pages/ses.aspx
2) That’s how President Putin described the process Russia, Belarus and Kazakhstan unification in one of his articles which became part of his pre-election program in 2012. 
3) The joint force will include the units of Abkhazian and Russian armed forces. The military and the Ministry of Defense of Abkhazia continue to function as before under the national command.
4) Such an agreement may be concluded in three months after the treaty comes into force. 
5) On December 22, 2014, Vladislav Surkov, a presidential advisor, said that Work on a new treaty on alliance and integration between Russia and South Ossetia will be over by late January 2015.
 

vendredi, 09 janvier 2015

Putin roept EU op handelsakkoord met VS in te ruilen voor Euraziatische Unie

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Putin roept EU op handelsakkoord met VS in te ruilen voor Euraziatische Unie

TTIP exporteert egocentrische Amerikaanse selfie-samenleving naar Europa

Een partnerschap met Rusland zou Europa grote voordelen opleveren, terwijl dat met Amerika honderdduizenden banen kost en onze sociale zekerheid vernietigt.

De Russische president Vladimir Putin komt met een even verrassend als veelbelovend voorstel om de spanningen tussen Europa en Rusland te verminderen: de EU zou het TTIP vrijhandelsverdrag met de VS –dat Europa honderdduizenden banen zal kosten- moeten opgeven en in plaats daarvan partners worden van de pas opgerichte Euraziatische Unie. Een vrijhandelszonde met onze energierijke buren zou Europa veel meer voordelen opleveren dan het TTIP, dat uitsluitend de Amerikaanse economie bevoordeelt.

De Russische afgevaardigde bij de EU, Vladimir Chizhov, stelt namens president Putin de Europeanen voor om de onderhandelingen over het TTIP met de VS onmiddellijk af te breken en gesprekken aan te gaan met de op 1 januari in werking getreden Euraziatische Unie.

Natuurlijke handelspartners zijn in het Oosten

‘Geloof u echt dat het verstandig is om zoveel politieke energie in een vrijhandelszone met de VS te steken, terwijl men veel natuurlijkere partners aan zijn zijde heeft, in de directe omgeving?’ vroeg Chizhov. ‘Wij behandelen onze kippen in ieder geval niet met chloor.’

‘Ons idee is om de officiële contacten tussen de EU en de Euraziatische economische unie zo snel mogelijk op te pakken. De Duitse bondskanselier Angela Merkel heeft daar niet lang geleden over gesproken. De EU-sancties tegen Rusland zijn geen belemmering,’ vervolgde de diplomaat, die van mening is dat een gemeenschappelijke economische zone tussen Europa en Rusland ook voordelig is voor de potentiële EU-partnerstaten Armenië, Wit-Rusland, Georgië, Moldavië en de Oekraïne.

Volgens Chizhov zullen noch de sancties, noch de lage olieprijs, noch de instorting van de roebel het Euraziatische project in gevaar brengen. ‘Rusland was verstandig genoeg om substantiële reserves op te bouwen, waarmee we de externe druk kunnen weerstaan.’ Vooral met het oog op de energiesector zou een langdurig partnerschap met de EU voora alle partijen lucratief zijn.

Sancties treffen vooral Europa, niet Amerika

De VS beschouwt de Euraziatische Unie juist als een grote bedreiging voor de eigen belangen. De Amerikaanse ambassadeur in Oekraïne, Steven Pifer, beweerde dat deze Unie enkel als doel heeft om de Russische invloed op de buurlanden te vergroten. ‘Maar na de Russische agressie tegen Oekraïne zijn deze landen voorzichtiger met het sluiten van overeenkomsten met Moskou.’

Als u onze berichtgeving vorig jaar over de situatie in Oekraïne heeft gevolgd, dan weet u dat in werkelijkheid niet van Russische, maar van Amerikaanse agressie in Oekraïne sprake is.

Daar komt bij dat de nieuwe EU-Hoge Vertegenwoordiger voor Buitenlandse Zaken Federica Mogherini zich afgelopen week beklaagde dat de Westerse sancties tegen Rusland vooral Europa treffen, maar dat de VS de handel met Rusland de afgelopen tijd juist heeft opgevoerd (2). Met andere woorden: Washington gebruikt Europa opnieuw enkel als een opofferbare pion, en heeft uitsluitend de eigen belangen op het oog.

Rusland levert Europese banen op, VS vernietigt ze

Vrije export naar Rusland en zijn buurlanden zou voor Europa zeer attractief zijn, omdat het hier om een enorme groeimarkt gaat. De Amerikanen proberen juist om dit te blokkeren, zodat ze hun eigen handelsbetrekkingen in die regio kunnen aanhalen.

Veel Europese concerns hebben vanwege de lagere lonen bedrijven naar Oost Europese landen verplaatst. Een vrijhandelszone van de Noordzee tot ver voorbij de Oeral zal hoogstwaarschijnlijk ook in het Westen veel nieuwe banen creëren bij deze bedrijven, omdat die enorm zullen profiteren van deze zone.

Het TTIP met de VS heeft juist het omgekeerde effect. Volgens een onafhankelijke studie gaan er daardoor bijna 600.000 banen verloren in Europa, en dat terwijl de werkeloosheid in talloze lidstaten al het ene na het andere record verpulvert. Het vrijhandelsverdrag zal in Amerika juist honderdduizenden extra banen creëren.

Egocentrische selfie-samenleving

Bovendien is de verwachting dat de lage sociale standaard in de VS eveneens naar Europa zal worden ‘geëxporteerd’, en we hier dus een kopie van de beruchte Amerikaanse ieder-voor-zich maatschappij krijgen, waarin mensen die het wat minder goed hebben getroffen vrijwel aan hun lot worden overgelaten.

In ons eigen land is zo’n kille egocentrische selfie-samenleving al sterk in opkomst, niet in het minst veroorzaakt door de keiharde bezuinigingen van het Kabinet Rutte op chronisch zieken en bejaarden, waar geen Nederlander tegen demonstreert.

Xander

(1) Deutsche Wirtschafts Nachrichten
(2) Deutsche Wirtschafts Nachrichten

Zie ook o.a.:

2014:

14-11: Vrijhandelsakkoord met VS vernietigt ruimt half miljoen Europese banen (/ Socialistische welvaartsverplaatsing: Gemiddelde lonen in Noord Europa dalen met € 4848 per jaar, in Zuid Europa met € 165)

06-10: Vicepresident Biden: Wij hebben Europa tot sancties tegen Rusland gedwongen
28-09: Vrijhandelsverdrag: EU schakelt macht nationale parlementen uit (/ ‘Sluizen herverdeling welvaart eurozone worden geopend’)
31-08: Council Foreign Relations: Crisis met Rusland is schuld van Westen
07-08: ‘Alleen Putin kan door VS gewilde wereldoorlog nog voorkomen’
02-08: Denktank Open Europe: Sancties tegen Rusland lopen op oorlog uit
19-06: Kremlin wil wereldwijde anti-dollar alliantie om agressie VS te stoppen (/ ‘Gigantische verliezen voor Europa als EU kant van Amerika blijft kiezen’)
17-05: Oud-kanselier Schmidt hekelt grootheidswaanzin EU en waarschuwt voor WO-3
07-04: Adviseur Putin waarschuwt EU voor € 1 biljoen verlies en wereldoorlog
29-03: Obama drijft mensheid naar laatste wereldoorlog

24-03: VS en Oekraïne bereiden oorlog met Rusland voor

mardi, 23 décembre 2014

Gladio B and the Battle for Eurasia

 

Gladio B and the Battle for Eurasia

TRANSCRIPT AND SOURCES: http://www.corbettreport.com/?p=12947

‘Operation Gladio B’--the continuation of the old NATO Gladio program--covers a tangled web of covert operatives, billionaire Imams, drug running, prison breaks and terror strikes. Its goal: the destabilization of Central Asia and the Caucasus. In this presentation to Studium Generale in Groningen on November 19, 2014, James Corbett lifts the lid on this operation, its covert operatives, and the secret battle for the Eurasian heartland.

mercredi, 10 décembre 2014

Eurasisme et multipolarité

Eurasisme et multipolarité - Entretien avec Alexandre Douguine

Ex: http://www.levraipost.fr

Dans son dernier discours aux représentants de la nation russe, Vladimir Poutine a rappelé que l’union économique eurasienne va être opérationnelle en janvier 2015. Il est intéressant de revenir ici sur les fondements théoriques et géopolitiques possibles de cette union continentale qui nous est (...)

Dans son dernier discours aux représentants de la nation russe, Vladimir Poutine a rappelé que l’union économique eurasienne va être opérationnelle en janvier 2015.

Il est intéressant de revenir ici sur les fondements théoriques et géopolitiques possibles de cette union continentale qui nous est présentée comme une alternative au monopole et à l’hégémonie occidentale. Qu’en est-il en réalité ? Quelle place pour les français et les européens dans une telle alliance ? La Russie peut-elle être la figure de proue d’un nouveau non-alignement civilisationnel face au nouvel ordre mondial ? Voire dans le nouvel ordre mondial ?

Même si la théorisation de l’Eurasisme ne se superpose pas exactement aux froids enjeux à l’œuvre derrière l’union eurasiatique, en tant que théoricien majeur de l’Eurasisme contemporain, Alexandre Douguine est un interlocuteur majeur sur les questions relatives à l’unité continentale et à la multipolarité.

Nous avions eu l’occasion de rencontrer le professeur Alexandre Douguine le lendemain de sa conférence à Paris de mai 2013.

Cet entretien a été réalisé il y a plus d’un an dans cette période un peu spéciale pour les patriotes français qui allait du départ de Dominique Venner à la dernière grande "manif pour tous" de 2013. Nous publions aujourd’hui hui cet entretien plus que jamais d’actualité.

Nos remerciements à qui a permis cette rencontre et la réalisation de cette vidéo.

Les Non-Alignés.

http://www.les-non-alignes.fr/

vendredi, 05 décembre 2014

¿Busca Soros una revolución de color en Kirguistán?

Ex: http://www.elespiadigital.com

El célebre millonario y filántropo estadounidense George Soros visitó el pasado fin de semana Kirguistán, escribió el jueves pasado el periódico ruso Nezavissimaïa Gazeta.

La visita de una personalidad tal no podía pasar desapercibida ni para los partidarios de una orientación pro-occidental en el país ni para sus rivales. Los representantes más activos del primer grupo intentaron por todos los medios encontrarse con Soros. Los segundos protestaron por su visita considerando que él trata de patrocinar una “revolución de color” en Kirguistán.

En ese país, George Soros es diabolizado y glorificado. Una parte de la población tiene razones para mostrarle agradecimiento a este célebre financiero, que construyó su fortuna mediante sus especulaciones en bolsa.

En 11 años de existencia de Kirguistán, la Fundación Soros ha invertido más de 80 millones de dólares para financiar establecimientos educativos, medios de comunicación y ONGs que trabajan en el campo de la política, la educación, la cultura y la sanidad. El dinero de Soros ayudó a decenas de estudiantes a beneficiarse de una buena formación en la república o a partir hacia el extranjero.

Durante su visita de dos días, Soros visitó la Universidad Americana de Asia Central, de la que es donante, y se entrevistó con estudiantes.

Los críticos creen, sin embargo, que estas actividades dirigidas por Soros, en especial las de su Open Society, suponen una activa injerencia en los procesos políticos de varios países. El multimillonario es conocido, entre otras cosas, por su apoyo, incluido el financiero, a las “revoluciones de colores” que han instaurado regímenes pro-occidentales en varios países, incluyendo en Ucrania y Georgia, y por sus críticas contra Rusia. En un reciente artículo, él escribió que este último país desafía “la propia existencia de Europa”.

La visita de Soros a Kirguistán ha suscitado numerosos rumores. Algunos expertos han declarado que él había aportado dinero para financiar a ONGs locales con el fin de organizar una nueva “revolución de color” en el país a fin de impedir su entrada en la Unión Aduanera (formada por Rusia, Bielorrusia y Kazajstán). Aquellos que esgrimen esta teoría recuerdan que Soros se encontraba en el país hace unos diez años, poco antes del derrocamiento del entonces presidente Askar Akayev por una protesta.

Los oponentes de Soros organizaron una manifestación delante la Embajada de EEUU mientras que él se entrevistaba con personalidades públicas, altos funcionarios y estudiantes. Los manifestantes hicieron un llamamiento a las ONGs del país para que rechacen el “dinero manchado de sangre” de Soros y llevaban pancartas que decían “Los huevos de oro de Soros: la guerra, la anarquía y la muerte” y “Kirguistán + Rusia = Unión Aduanera”.

lundi, 01 décembre 2014

Le pivot géographique de l'histoire

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Le pivot géographique de l’histoire

par Philippe Raggi

Ex: http://fortune.fdesouche.com

Pour saisir les enjeux actuels, un petit détour sur une des cartes de Halford J. Mackinder ne manque pas d’intérêt.
Quelques éléments d’explication : Mackinder nous dit : « La prise de contrôle de la région terrestre centrale par une nouvelle puissance se substituant à la Russie, ne tendrait nullement à réduire l’importance géographique de la position pivot ». (1)
Reprenant les mots de Mackinder et en poursuivant la logique de son propos à l’aune de la géopolitique récente et en cours, nous pourrions avancer ceci :
Si une puissance particulière parvenait à renverser la Russie, ou à la contrôler, celle-ci  pourrait constituer un péril menaçant la liberté du monde pour la seule raison qu’elle ajouterait une façade océanique aux ressources du Grand continent – un accès aux mers chaudes – avantage qui demeure jusqu’à présent interdit à l’occupant russe de la zone-pivot.

Pour trouver quelle est cette « puissance particulière », il suffit d’observer ce qui se passe dans le Rimland, cette ceinture de la zone-pivot (Heartland). Quelle est la puissance qui place ses pions dans presque tous les pays de cette zone ? Quelle est la puissance qui agit et resserre cette ceinture année après année ?

Cette « puissance particulière » tend, présentement, à contenir au plus serré la région-pivot, ne lui laissant plus aucune profondeur stratégique, plus aucune zone d’influence ; même immédiate. Les Russes n’auraient donc pas le droit à une Doctrine Monroe contrairement aux États-Unis qui seuls auraient ce privilège.
 
Ce serait donc, appliquée à l’échelle du monde, la fameuse « destinée manifeste », une sorte de droit moral des États-Unis à ce qui ne peut être qualifié autrement que… d’impérialisme. Ce serait même, à lire certains, une situation de fait mais opérée néanmoins contre son gré ! (2)
Halford J. Mackinder a défini dès l’orée du XXème siècle une constante de l’Histoire (3). Force est de constater que cette constante oriente de façon manifeste la politique des Etats-Unis sur le continent Euro-Asiatique depuis 1945. En observant aujourd’hui, avec recul, tant la stratégie de « Containment » de George Keenan, que celle du « Rollback » de John Foster Dulles, l’on s’aperçoit qu’elles ne visaient en fait pas tant l’Union Soviétique et son régime communiste (4) mais bien plutôt la Russie, en tant que terre de la zone-pivot.
 
Depuis 1992, en Europe, les États-Unis, via l’OTAN notamment, mais aussi par d’autres organismes (5), ont fait reculer vers l’Est les limites du Heartland ; il est à noter que les ex-républiques de l’Union Soviétique sont à présent quasiment toutes dans son escarcelle.
 
Dans ce mouvement vers l’Est, une de ces ex-Républiques est à cet égard cruciale : l’Ukraine. Celle-ci permet à la Russie un accès direct à la Méditerranée. Il en est de même de la Géorgie. Ainsi, ces deux pays ont-ils subi ou subissent des « soubresauts ». Et dans cette fermeture de la Méditerranée, en Asie mineure, il y a la Turquie, laquelle est déjà dans l’orbite de puissance étasunienne (OTAN et Union Européenne aux forceps).
 
En Asie centrale, l’Afghanistan a subi les affres de cette action de contention américaine vis-à-vis de la Russie et ce depuis 2001. Reste un autre pays crucial : l’Iran. Et si on lit bien les stratèges de Washington, l’action prônée pour ce pays n’est pas « directe » ; il ne s’agit pas d’affronter militairement Téhéran (hard power) mais bien plutôt de ménager les Ayatollahs et d’influer sur une population plus malléable (smart power) afin qu’un terrain d’entente puisse advenir (6).
 
En fin de boucle, en Extrême-Orient, le Japon demeure depuis 1945 une base militaire avancée des États-Unis dans la région. Quant à la Corée du Sud, elle reste encore sous orbite étasunienne, confortée par l’épouvantail que représente Pyongyang.
 
Toujours dans cette stratégie de puissance en action, dans ce mouvement pour la maîtrise du Heartland, il y a un écueil de taille : la Chine. Ce pays, nous dit Mackinder, serait à même de devenir un péril pour le monde (the yellow peril) si d’aventure il venait à dominer, à vassaliser la Russie. Mais Pékin a bien d’autres ambitions que de prendre le « chemin du Nord », au-delà de l’Amour, ce fleuve-frontière de 4 400 kilomètres.
 
La Chine a, en effet, d’autres préoccupations que de devenir, dans un futur proche, ce « péril jaune » dont parle Mackinder. Pékin se concentre plutôt sur :
- le contrôle à long terme de son pouvoir dans ses provinces (risque d’autonomie, de séparatismes),
- sa maîtrise de la zone des neuf points dans la Mer de Chine méridionale (risque de conflits avec ses voisins immédiats (vietnamiens, philippins, taïwanais, etc.),
- la conservation voire le développement de son collier de perles entre son territoire et les zones de production d’hydrocarbures,
- la mise en œuvre des retours sur ses investissements en Afrique.
 
La Chine représente donc malheureusement pour les États-Unis, une pièce non maîtrisée, non maîtrisable, une impasse ; elle doit être contournée, tout en étant maîtrisée indirectement via la politique de l’énergie hydrocarbure ; il s’agit de tenir les robinets…
 
Pour finir ces quelques réflexions et commentaires sur la carte de Halford J. Mackinder, rappelons sa formule ; une formule choc, une formule répétée à l’envie et qui résume notre propos ci-dessus : « Qui contrôle le cœur du monde (Heartland) commande à l’île du monde (Heartland + Rimland), qui contrôle l’île du monde commande au monde ». Cette carte de 1904 explique bien, par l’intégration du temps long de l’Histoire sur la géographie physique, les mouvements géopolitiques contemporains. Ainsi, les finalités de tel ou tel acteur géopolitique se découvrent-elles, naturellement.
 
Nonobstant, l’analyse géopolitique ne doit pas être un paraclet mais plutôt un levier pour une politique de puissance face à tel ou tel Hégemon du moment… Acteur ou sujet, victime ou bourreau, Ecce Stato.
 
Notes :
 
(1) Halford John Mackinder, The geographical pivot of History, paru dans The Geographical Journal, Vol. 23, n°4, p.437.
(2) Cf. les propos de Niall Ferguson sur les États-Unis comme « Empire malgré-lui ». Doté d’un esprit brillant, Ferguson, auteur entres autres livres de Colossus ; The price of America’s Empire, est somme toute bienveillant vis-à-vis des États-Unis ; ainsi l’excuse-t-il de ses méfaits commis à travers le monde. Ferguson est, faut-il le souligner, débiteur de Washington…
(3) On (re)lira, fort à propos, le livre d’Aymeric Chauprade intitulé « Géopolitique ; constantes et changements dans l’Histoire » paru aux Éditions Ellipses en 2000 et réédité plusieurs fois depuis. On pourra se documenter également avec le livre référence d’Alfred T. Mahan De l’influence de la puissance maritime dans l’Histoire 1660-1783 et particulièrement dans son introduction. Mahan y évoque justement la question des « constantes ».
(4) Ce fut, en définitive, un argument pour naïfs, un levier du « Softpower », une façon d’amener à soi une population d’Europe occidentale à juste titre effrayée, au sortir de la seconde guerre mondiale.
(5) L’Union Européenne, par exemple, mais aussi le FMI, etc.

(6) Cf. Joseph Nye, théoricien de cette analyse des stratégies de puissance ; stratégies mises en œuvre magistralement (il faut être juste et honnête) par les États-Unis.

Philippe Raggi

mardi, 25 novembre 2014

Eurasian consolidation and India's policy

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Eurasian consolidation and India's policy

By Zorawar Daulet Singh

Ex: http://www;atimes.com

Speaking Freely is an Asia Times Online feature that allows guest writers to have their say. Please click here if you are interested in contributing.

Since English geographer and geopolitician Halford Mackinder's published a Russia containment strategy disguised as a grand theory in 1904, the Eurasian heartland has been perceived by the Anglo-American world as a threat to its global position.

Ironically, as Mackinder was writing his paper, the heartland power, czarist Russia, was in its death throes - Japan's 1904-1905 naval victories in the Pacific had removed all illusions about Russia's status as a first-rate power.

Yet, within three decades, a revolutionary and industrializing.

Russia was emerging as a potential superpower. Stalin's crushing, albeit costly, annihilation of Hitler's Third Reich established the Soviet Union as the second global pole. China's own revolution, inspired and financed by Stalin's Russia, produced the first major consolidation of the Eurasian heartland.

Led by America, the West initiated a sustained grand strategy of countering this new force in world politics. Nicholas Spykman offered a theoretical precursor to this strategy in his 1942 book, America's Strategy in World Politics, which argued for America to project its strategic influence on the "Rimland" regions around the Soviet periphery.

Middle powers like India located on the Eurasian Rimland, however, reacted differently and consciously chose an approach that sought to maintain friendly and constructive ties with both these formidable blocs.

Despite some material costs, the overall developmental and security advantages of such an independent approach has never been credibly challenged. Indeed, this notion of sustaining a balance between the Atlantic and Eurasian worlds became an ingrained feature of Indian thinking and foreign policy practice.

During the interlude between 1991 and the resurgence of the Eurasian powers in the last decade, any notion of a balance between the two worlds became irrelevant. But the dramatic revival of the Eurasian world, and, its ongoing second phase of consolidation since the 1940s and 1950s, has revived the logic of balance in global geopolitics.

How should India view the contemporary alignment of Russia and China?

First, US policies have played an important part in driving Russia away from the West. But China's new post-Dengist identity as a great power seeking to improve its own bargaining equation with the US is also a factor in Beijing's outreach to Moscow.

As Gilbert Rozman of Princeton University perceptively notes, "Moscow and Beijing have disagreements about the future order they envision for their regions. But they agree that the geopolitical order of the East should be in opposition to that of the West."

Unlike the US, India has absolutely no problem with a stronger Russia, and, a Moscow buttressing its Asian identity. A Moscow-Beijing alignment, however, poses some challenges - although not nearly as serious as this development is for America's global position.

What are the implications of this global triangular development for India?

A modicum of a balance of power is a positive development for the overall international system. The short history of unipolarity leaves no doubt about the adverse impact of an unrestrained superpower on the lesser powers. As Russian President Vladimir Putin recently remarked, "The very notion of 'national sovereignty' has become a relative value for most countries."

While India shares some values with the West, such as a commitment to democracy and a liberal vision of a rule-based system, it finds that many Western norms on global governance and managing international security often contradict that liberal vision.

A challenge to Western predominance, and, certainly against its most unilateralist impulses, is not unwelcomed by the Indian strategic elite.

At the regional level, the rise of China is producing a variety of challenges: some evident, others still in flux. For example, China's evolving role beyond its core focus on East Asia is bringing new forms of Sino-Indian strategic interactions, especially in states that overlap the peripheries of India and China. Just as India is discovering the logic of multipolarity, smaller states in Southeast and South Asia are also recognizing the virtues of multiple options to advance their developmental and security interests.

The foreign policies of Vietnam and Sri Lanka exemplify this. Both these states have lived under Chinese and Indian power for most of their existence and are seeking opportunities to make new friends.

In the Sri Lankan case, it is primarily Indian apathy and lack of statecraft that has enabled Colombo to acquire more than the usual maneuvering space. In Vietnam's case, it is the sheer consequence of China's growing power that is impelling Vietnam to pursue multiple strategic partnerships. Ironically, it is Moscow that has assumed the leading role in modernizing Vietnam's military capabilities. For both India and China, the challenge is to ensure that their smaller neighbors remain at the very least non-aligned and sensitive to their respective concerns. India needs to re-discover a rich tradition of statecraft that had got subsumed in domestic instability and parochialism in recent decades.

Globally, India is facing an interdependent world but with the Atlantic and Eurasian great powers intensifying their competition over many issues and regions. Dmitry Trenin argues that the "US-Russian crisis" will spill over into a struggle waged "in the realms of geoeconomics, information, culture, and cyberspace".

The US and China are also competing for the future of an East Asian order but the high economic interdependence between China and its neighbors, and, China and the US (two-way trade in 2013 was US$562 billion) has made the game assume a more complex shape. But with Moscow and Beijing coordinating and backing up each other's core interests, the US ability to divide the Eurasian world has become severely constrained.

While the instinct for a balanced posture comes naturally to Indian policymakers, the pursuit of India's own interests has invariably been a more challenging endeavor. Indeed, this was always the most powerful critique of non-alignment: India got the meta-vision right but struggled with the micromanagement of its own interests and role. Yet, rather than focus on defining Indian interests clearly and sensibly, the contemporary discourse around Indian foreign policy typically revolves around challenging the meta-vision - by posing absurd questions such as 'will India will swing west or east?' This is the wrong analytical level to advance a debate on India's foreign policy.

Only once Indian interests are defined can India pursue and defend these. On core frontier issues, India has recognized it needs to manage its disputes by itself. No great power can solve these questions for India. Fortunately, nuclear conditions have obviated several scenarios of conflict escalation on India's frontiers. As a territorial status quo power, India's future challenge is managing its stalemates with China and Pakistan, and, exercising political will if opportunities for genuine border settlements arise.

But on several other fronts, the opportunity for constructing issue-based partnerships, often with different great powers, is becoming logical. For example, on climate change, Suresh Prabhu, a newly inducted minister in the government of Prime Minister Narendra Modi, has expressed a new realistic position where India cannot secure its interests by riding Chinese coat-tails, because the latter's capacity to assume responsibilities outpaces India's.

Prabhu remarked, "India and China must cooperate. But we must remember that India's interests are not the same as China's. …There is no way India could be asked to take the same kind of climate actions as China."

On developing a framework for cyber governance, India does not agree with the US position. In the July BRICS summit at Fortaleza, Modi noted, "BRICS countries, should take the lead in preserving cyberspace, as a global common good." On terrorism, beneath the veneer of a global consensus, India has found its partners have fleeting attention when it comes to operationalizing a shared revulsion for cross-border terrorism. On global finance, the gradual trend line towards a multiple reserve currency system with an internationalizing yuan offers benefits in terms of a less imbalanced and thus stable system, and, access to diverse forms of international capital.

On the maritime commons, India has common interests with big trading nations such as US and China, who all seek security of shipping lanes, even as India simultaneously seeks to shape the geopolitics on its own maritime frontiers, which are in proximity to international sea lines of communication.

On energy security, India seeks to leverage Western technological advantages when it comes to tapping non-conventional hydrocarbons but also has more durable interests with the energy rich powers such as Russia, Iran and Saudi Arabia. On pursuing new lines of communication to Eurasia, India has a long-term common interest with Iran and Russia, the two leading powers with the keys to access that space.

Although the accompanying rhetoric is still measured by Cold War standards, world politics is at an inflexion point where the fierce competition between the Atlantic and Eurasian worlds could fuel more global instability. The competition is a manifestation of a post-unipolar power transition with the great powers disagreeing on both the path towards a new equilibrium or what should be the normative design of a future world order. As Putin remarked at the Valdai Forum in October, "The goal of reaching global equilibrium is turning into a fairly difficult puzzle, an equation with many unknowns."

India needs a more sophisticated outlook and domestic conversation on global and regional affairs, and, the skill and poise to work constructively with a variety of great powers who appear unlikely to get along with each other for the foreseeable future.

Speaking Freely is an Asia Times Online feature that allows guest writers to have their say. Please click here if you are interested in contributing. Articles submitted for this section allow our readers to express their opinions and do not necessarily meet the same editorial standards of Asia Times Online's regular contributors.

Zorawar Daulet Singh is a research scholar at King's College London.

(Copyright 2014 Zorawar Daulet Singh)

lundi, 24 novembre 2014

Au coeur du nationalisme ukrainien

Jean-Luc Schaffhauser :

Au cœur du conflit ukrainien

sur

http://www.tvlibertes.com

samedi, 15 novembre 2014

Il 27 novembre Forum Euro-Russo alla Camera

Le grandi infrastrutture eurasiatiche: il 27 novembre Forum Euro-Russo alla Camera

Le grandi infrastrutture eurasiatiche: il 27 novembre Forum Euro-Russo alla Camera

 

La situazione finanziaria degli ultimi anni ha mostrato la necessità di ripartire dall’economia reale per superare la crisi. In un contesto geopolitico globale in cui emergono nuovi poli e si accumulano tensioni internazionali, le infrastrutture continentali costituiscono un momento essenziale per la ripresa, in grado di influire sia sui processi di modernizzazione tecnologica sia sulla stabilità in politica estera. La Russia e l’Europa partecipano della continuità dello spazio continentale euro-asiatico, ricco di risorse naturali e di potenzialità di sviluppo: nonostante le difficoltà congiunturali dovute all’attuale regime di sanzioni, la costruzione di reti di collegamento e di corridoi di trasporto rappresenta un orizzonte di fondamentale importanza per entrambi gli attori coinvolti. Mai come nel caso delle infrastrutture continentali, lo sviluppo tecnologico, il rilancio dell’occupazione e gli investimenti pubblico-privato possono infatti rappresentare un volano di ripresa tanto per il commercio internazionale quanto per la costruzione di rapporti pacifici tra i Paesi dell’Unione Europea e la Federazione Russa.

 

Giovedì 27 novembre 2014 alle ore 9.00, presso la Sala delle Colonne di Palazzo Marini, Camera dei Deputati, in Via Poli 19 a Roma, si terrà il convegno Le grandi infrastrutture eurasiatiche: nuova industrializzazione e geopolitica della pace, organizzato da Istituto di Alti Studi in Geopolitica e Scienze Ausiliarie (IsAG) e Associazione “Conoscere Eurasia” con la collaborazione di Accademia Diplomatica del Ministero degli Affari Esteri della Federazione Russa e “Russia Beyond the Headlines”.

 

Per la locandina col programma completo cliccare qui.

mercredi, 05 novembre 2014

El futuro de una alianza Beijing-Moscú-Berlín

por Pepe Escobar

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com 

Introducción de Tomdispatch:

Nuevas rutas de la seda y un siglo euroasiatico alternativo

Durante la II Guerra de Iraq (2003-2011), solía yo imaginar que los líderes chinos se reunían semanalmente en las calles de la Ciudad Prohibida, cantando y bailando para celebrar la estupidez americana. Año tras año, cuando Estados Unidos hubiera podido enfrentarse a una China en ascenso, como les pedía el cuerpo a los líderes yanquis desde hacía años, el país se encontraba completamente distraído por la desastrosa invasión y ocupación de Iraq. No puedo dejar de pensar que, en unos momentos en que una campaña acelerada de bombardeos en Iraq y ahora Siria, con las botas de 1.600 militares cada vez más sobre el terreno y otras que parece que están por llegar, con una III Guerra de Iraq (2014 – fecha límite desconocida) los líderes chinos se están regocijando una vez más. A pesar de todo lo que se ha hablado en los últimos años acerca de “pivote asiático” militar del gobierno de Obama, no puede caber duda de que esta reciente campaña en Oriente Próximo va a poner piedras en el planeado engranaje de “contención” en el Pacífico.

Mientras tanto, el estado de ánimo de China ha cambiado, claramente. Como escribió Orville Schell recientemente después de una polémica visita a Beijing del viejo presidente Jimmy Carter (90 años), quien hace más de 30 años patrocinó un acercamiento a gran escala de Estados Unidos con la nueva versión capitalista de la China comunista :

“En pocas palabras, lo que solía ser conocido como ‘Occidente’ ahora se encuentra enfrentado a una posición cada vez más intrincada en la que el equilibrio de poder está cambiando, un hecho que pocos se han tomado la molestia de reconocer y mucho menos de tener en cuenta en las nuevas formulaciones de acercamiento a China. Seguimos teniendo nostalgia de aquellos tiempos pintorescos en que los líderes chinos seguían la consigna de Deng [Xiaoping] a su pueblo: “Esconder nuestras capacidades y esperar nuestro momento” (taoguang yanghui). Lo que quería decir con esta expresión (chengyu) no era que China tuviera que seguir eternamente contenida sino que el momento de manifestarse aún no había llegado. Ahora que es más fuerte, en cambio, sus líderes parecen creer que su momento ha llegado por fin y que ya no están ni siquiera dispuestos a ajustarse a la reconfortante idea de un “ascenso pacífico” (heping jueqi)”.

Por el momento, por supuesto, los chinos tienen sus propios problemas internos, que van desde una economía con tendencia a la creación de burbujas, a un movimiento separatista islámico en el interior de la provincia de Xinjiang y al reciente movimiento Occupy que está levantando olas en el moderno centro financiero asiático de Hong Kong. Sin embargo, si uno llega a Beijing el mundo parece un lugar diferente. Pepe Escobar, trotamundos peripatético de TomDispatch en el continente euroasiático, que él llama Pipelineistan, ha hecho justamente eso. Ha visitado también lugares situados a lo largo de las futuras “nuevas rutas de la seda” que China quiere establecer siguiendo el camino a Europa occidental. Escobar ofrece una visión de un mundo euroasiático diferente a la que reflejan los boletines de noticias de este país. Si usted desea entender el planeta en el que en realidad puede encontrarse viviendo en un futuro próximo, no podría ser más significativo asimilar dicha visión.

*** *** ***

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¿Pueden China y Rusia echar a Washington a empujones de Eurasia?

El futuro de una alianza Beijing-Moscú-Berlín

Un fantasma recorre el rápidamente envejecido “Nuevo Siglo Americano”: la posibilidad de una futura alianza comercial estratégica Beijing-Moscú-Berlín. Llamémosla BMB.

Su probabilidad está siendo analizada muy en serio en las más altas esferas de Beijing y Moscú, y observada con interés en Berlín, Nueva Delhi y Teherán. Pero no se les ocurra mencionarla dentro del circuito político –el Beltway– de Washington o en la sede de la OTAN en Bruselas. En estos lugares, la estrella del espectáculo de hoy y mañana es el nuevo Osama bin Laden: el Califa Ibrahim, alias Abu Bakr al-Baghdadi, el escurridizo y autoproclamado profeta y decapitador, jefe de un mini estado y un movimiento que ya nos ha deparado un festín de siglas –ISIS/ISIL/IS– a mayor gloria de la histeria reinante en Washington y otros lugares.

Sin embargo, al margen de cómo Washington nos depara con asiduidad nuevos remix de la Guerra Global contra el Terror, las placas tectónicas de la geopolítica euroasiática continúan en movimiento, y no van a dejar de hacerlo porque las elites estadounidenses se nieguen a aceptar que su históricamente breve “momento unipolar” está de capa caída. A ellos, el cierre de la era del “full spectrum dominance” (dominio de espectro completo), como el Pentágono le gusta llamarlo, les resulta inconcebible. Después de todo, la necesidad de que el país “indispensable” controle todo el espacio –militar, económico, cultural, cibernético y exterior– es poco menos que un dogma religioso. A los misioneros “excepcionalistas” no les va la igualdad. A lo sumo, aceptan “coaliciones de voluntarios” como la que amontona a “más de 40 países” para luchar contra ISIS/ISIL/IS, países que o bien aplauden (y maquinan) entre bambalinas o envían algún que otro avión a Iraq o Siria.

La OTAN, que a diferencia de parte de sus miembros no combatirá oficialmente en Jihadistan, sigue siendo un montaje vertical controlado desde la cúspide por Washington. Nunca se ha molestado en aceptar plenamente a la Unión Europea o permitir que Rusia se “sintiera” europea. En cuanto al Califa, se trata únicamente de una distracción menor. Un cínico postmoderno podría incluso afirmar que se trata de un emisario enviado al terreno de juego mundial por China y Rusia para que la hiperpotencia perdiera de vista la pelota.

Divide y aísla  

Así pues, ¿cómo se aplica la “dominación de espectro completo” cuando dos potencias competidoras reales –Rusia y China– comienzan a hacer sentir su presencia? El enfoque de Washington hacia cada una de ellas –en Ucrania y en los mares de Asia– podría considerarse como de dividir y aislar.

Con el fin de mantener el Océano Pacífico como un clásico “lago americano”, el gobierno de Obama ha estado “pivotando” de vuelta a Asia desde hace varios años. Esto ha implicado sólo movimientos militares modestos, sino también un poco modesto intento de enfrentar el nacionalismo chino contra la variante homóloga japonesa, mientras reforzaba sus alianzas y relaciones en todo el Sudeste asiático, con un enfoque en las disputas energéticas del Mar del Sur de China. Al tiempo que movía sus peones para cerrar un acuerdo comercial futuro, la Asociación Trans-Pacífico (TPP).

En las fronteras occidentales de Rusia, el gobierno de Obama (coreado por sus cheerleaders locales, Polonia y los países bálticos) ha avivado las brasas de un cambio de régimen en Kiev hasta hacerlas llamear y crear lo que Vladimir Putin y los líderes de Rusia perciben como una amenaza existencial para Moscú. A diferencia de EE.UU., cuya esfera de influencia (y sus bases militares) son globales, se trataba de que Rusia no tuviera ninguna influencia significativa en lo que fue su bloque cercano, el cual, en lo que respecta a Kiev, no es para la mayoría de los rusos en absoluto “extranjero”.

Para Moscú, pareciera que Washington y sus aliados de la OTAN estuvieran cada vez más interesados ​​en imponer un nuevo telón de acero a su país desde el Báltico hasta el Mar Negro, con Ucrania simplemente como punta de lanza. En términos de la alianza BMB, el nuevo telón se concibe como un intento de aislar a Rusia e imponer una nueva barrera a sus relaciones con Alemania. El objetivo final sería dividir Eurasia e impedir nuevos avances hacia una integración comercial futura a través de un proceso no controlado por Washington.

Desde el punto de vista de Beijing, la crisis de Ucrania ha sido un acontecimiento en el que Washington ha cruzado todas las líneas rojas imaginables para acosar y aislar a Rusia. Para sus líderes, pareciera un intento concertado de desestabilizar la región de manera favorable a los intereses estadounidenses, con el apoyo de toda la amplia gama de élites de Washington, desde los neoconservadores y “liberales” de la Guerra Fría hasta los intervencionistas humanitarios del tipo Susan Rice y Samantha Power. Por supuesto, si usted ha estado siguiendo la crisis de Ucrania desde Washington, esta perspectiva le parecerá tan extraña como la de un marciano cualquiera. Pero el mundo se ve de manera diferente desde el corazón de Eurasia, en particular a partir de una China en ascenso con su “sueño chino” (Zhongguo meng) de nuevo cuño.

 

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Según el presidente Xi Jinping, ese sueño incluiría una futura red de nuevas rutas de la seda, organizada por China, que crearía el equivalente de un Trans-Asian Express para el comercio euroasiático. Así que cuando Beijing, por ejemplo, siente la presión de Washington y Tokio en el frente marítimo, parte de su respuesta es un avance de tipo comercial en dos frentes a través de la masa terrestre de Eurasia, uno de ellos a través de Siberia y el otro a través de los “stans” de Asia Central.

En este sentido, aun que usted no lo sepa –si sólo sigue los medios estadounidenses o los “debates” en Washington– estamos entrando potencialmente en un nuevo mundo. No hace mucho tiempo, los líderes de Beijing coqueteaban con la idea de redefinir su juego geopolítico-económico codo con codo con EE.UU., mientras que el Moscú de Putin daba a entender la posibilidad de algún día unirse a la OTAN. Ya se acabó. Hoy en día, la parte de Occidente en que ambos están interesados ​​en un posible futuro es una Alemania ya no dominada por el poderío estadounidense y los deseos de Washington.

De hecho, Moscú lleva ya no menos de medio siglo de diálogo estratégico con Berlín que hoy día incluye la cooperación industrial y la interdependencia energética. En muchas partes del Sur global ya se está al corriente de ello, y Alemania está empezando a ser considerada como “la sexta potencia BRICS” (después de Brasil, Rusia, India, China y Sudáfrica).

En medio de unas crisis mundiales que van desde Siria a Ucrania, los intereses geoestratégicos de Berlín parecen ir divergiendo lentamente de los de Washington. Los industriales alemanes, en particular, parecen ansiosos por continuar con unos tratos comerciales con Rusia y China que no tienen límite. Estos podrían colocar al país en camino hacia un poderío mundial sin los límites de las fronteras de la UE y, a largo plazo, indicar el final de la era en la que Alemania, por mucha sutileza que se quisiera, era esencialmente un satélite estadounidense.

Será un camino largo y sinuoso. El Bundestag, el parlamento de Alemania, sigue dependiente de una agenda atlantista fuerte y de una obediencia preventiva a Washington. Y siguen habiendo decenas de miles de soldados estadounidenses en suelo alemán . Sin embargo, por primera vez, la canciller alemana Angela Merkel ha dudado a la hora de imponer sanciones más estrictas ​​a Rusia, por cuanto no menos de 300.000 puestos de trabajo alemanes dependen de las relaciones con este país. Los líderes industriales y el establishment financiero ya han dado la voz de alarma, temiendo que dichas sanciones sean totalmente contraproducentes.

El banquete de la Ruta de la Seda  china

El nuevo juego de poder geopolítico de China en Eurasia tiene pocos paralelos en la historia moderna. Los días en que el “pequeño timonel” Deng Xiaoping insistía en que el país debía mantener un perfil bajo en la escena mundial han desaparecido. Por supuesto, hay desacuerdos y estrategias en conflicto cuando se trata de la gestión de los puntos calientes del país: Taiwán, Hong Kong, Tíbet, Xinjiang, el Mar del Sur de China, los competidores India y Japón, y los aliados problemáticos como Corea del Norte y Pakistán. Y el descontento popular en algunas “periferias” dominadas por Beijing está creciendo hasta niveles incendiarios.

 

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La prioridad número uno del país sigue siendo llevar a cabo las reformas económicas del presidente Xi, al tiempo que se aumenta la “transparencia” y se lucha contra la corrupción en el seno del Partido Comunista gobernante. En un distante segundo lugar está el problema de cómo protegerse progresivamente contra los planes de “pivote” del Pentágono en la región –mediante el aumento del poderío militar de una flota de alta mar, submarinos nucleares y una fuerza aérea tecnológicamente avanzada– sin llegar a ser tan asertivo como para hacer entrar en pánico al establishment de Washington y su temida “amenaza amarilla”.

Mientras tanto, con una Marina estadounidense capaz de controlar las vías de comunicación globales marítimas en un futuro previsible, la planificación de las citadas rutas de la seda a través de Eurasia prosigue a buen ritmo. El resultado final podría ser un triunfo de las infraestructura integradas –carreteras, trenes de alta velocidad, oleoductos, puertos– que conectaría China a Europa Occidental y el Mediterráneo, el viejo Mare Nostrum imperial, en todas las formas imaginables.

En un viaje inverso al de Marco Polo, remixed para un mundo con Google, uno de los ramales claves de la Ruta de la Seda irá desde la antigua capital imperial Xi’an a Urumqi, en la provincia de Xinjiang, y luego, a través de Asia central, Irán, Iraq y la Anatolia turca, hasta terminar en Venecia. Otro será una ruta marítima de la seda a partir de la provincia de Fujian, pasando por el estrecho de Malaca, el Océano Índico, Nairobi, en Kenia, para finalmente continuar hasta el Mediterráneo a través del Canal de Suez. Tomados en conjunto, es a lo que Beijing se refiere como el Cinturón Económico de la Ruta de la Seda.

La estrategia de China es crear una red de interconexiones entre no menos de cinco zonas clave: Rusia (puente clave entre Asia y Europa), los “stans” de Asia Central, Asia del sureste (con importantes funciones para Irán, Iraq, Siria, Arabia Saudita y Turquía), el Cáucaso y Europa del Este (entre otros Belarús, Moldavia y, en función de su estabilidad, Ucrania). Y no se olviden de Afganistán, Pakistán y la India, en lo que podría ser considerado como una ruta de la seda plus.

Esta ruta plus conectaría el corredor económico Bangladesh-China-India-Myanmar con el corredor económico China-Pakistán, y podría ofrecer a Beijing un acceso privilegiado al Océano Índico. Una vez más, un paquete total –carreteras, trenes de alta velocidad, oleoductos y redes de fibra óptica– uniría la región con China.

 

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Xi en persona situó la conexión entre India y China como parte de un bien definido conjunto de imágenes en un artículo de fondo que publicó en el periódico The Hindu poco antes de su reciente visita a Nueva Delhi. “La combinación de la ‘fábrica del mundo’ y la ‘oficina administrativa del mundo’”, escribió, “dará como resultado la base productiva más competitiva y el mercado de consumo más atractivo”.

El núcleo central de la elaborada planificación china para el futuro euroasiático es Urumqi, capital de la provincia de Xinjiang y sede de la mayor feria comercial de Asia Central, la Feria de China-Eurasia. Desde el año 2000, una de las mayores prioridades de Beijing ha sido la urbanización de esta provincia, en gran parte desierta pero rica en petróleo, e industrializarla a toda costa. Lo que implica, en opinión de Beijing, la homologación de la región con China, con el corolario de la supresión de cualquier disidencia de la etnia uigur. Li Yazhou, general del Ejército Popular de Liberación describió Asia Central como “el más sutil pedazo de pastel donado por el cielo a la China moderna”.

La mayor parte de la visión de China de una nueva Eurasia conectada con Beijing por todo tipo de transporte y comunicación se detallaba claramente en el documento “Marching Westwards: The Rebalancing of China’s Geostrategy” (“Marchando hacia el oeste: el reequilibrio de la geoestrategia china”) un estudio de referencia publicado en 2012 por el académico Wang Jisi, del Centro de Estudios Internacionales y Estratégicos de la Universidad de Beijing. Como respuesta a este futuro entramado de conexiones de eurasiáticas, el mayor logro del gobierno de Obama ha sido a una versión de la contención naval desde el Océano Índico hasta el Mar del Sur de China, al tiempo que un agudizamiento de los conflictos y las alianzas estratégicas alrededor de China, de Japón a la India. (La OTAN se queda, por supuesto, con la tarea de contener a Rusia en Europa del Este).

Contra las rutas de la seda, telón de acero  

El “acuerdo de gas del siglo”, de 400.000 millones dólares, firmado por Putin y el presidente chino en mayo pasado, sentó las bases para la construcción del gasoducto Power of Siberia ya en construcción en Yakutsk, que hará llegar un diluvio de gas natural ruso al mercado chino. Está claro que sólo representa el comienzo de una alianza energética turboasistida entre los dos países. Entre tanto, los empresarios e industriales alemanes ya se han percatado de una nueva realidad: del mismo modo que el mercado final de los productos made-in-China que circularán por las futuras nuevas rutas de la seda será Europa, una circulación en sentido inverso es asimismo evidente. En un posible futuro comercial, China está destinada a convertirse en el principal socio comercial de Alemania para 2018, por delante tanto de EE.UU. como de Francia.

 

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Un posible obstáculo a esta evolución, grato a los ojos de Washington, es una Guerra Fría 2.0, que ya está desgarrando no la OTAN sino la Unión Europea. En la UE de este momento, el campo antirruso incluye Gran Bretaña, Suecia, Polonia, Rumanía y los países bálticos. Por otra parte, Italia y Hungría, pueden considerarse en el campo prorruso, mientras que una imprevisible Alemania sigue siendo la clave para saber si el futuro va a consistir en un nuevo telón de acero o en una nueva apertura al Este. Para ello, Ucrania sigue siendo la clave. Si se la consigue finlandizar con éxito (con una autonomía significativa para sus regiones), como ha propuesto Moscú –sugerencia que Washington rechaza de plano–, la vía hacia el Este seguirá abierta. Si no, la propuesta de una BMB tendrá un futuro incierto.

Cabe señalar que hay también otra visión del futuro económico euroasiático que asoma en el horizonte. Washington intenta imponer a Europa un Tratado Transatlántico de Comercio e Inversión (TTIP) y un tratado Transpacífico de Asociación similar (TPP) a Asia. Ambos favorecen a las corporaciones americanas globales y su objetivo evidente es el de impedir el ascenso de las economías de los países BRICS y el surgimiento de otros mercados emergentes, a la vez que da solidez a la hegemonía económica global estadounidense.

Dos hechos flagrantes, debidamente registrados en Moscú, Beijing y Berlín, indican cuál es el núcleo duro geopolítico detrás de estos dos pactos “comerciales”. El TPP excluye a China y el TTIP excluye a Rusia. Es decir, ambos representan las líneas de fuerza, apenas disimuladas, de una futura guerra comercial y monetaria. En mis propios viajes recientes, he oído una y otra vez de boca de productores agrícolas de calidad en España, Italia, y Francia que el TTIP es nada más que una versión económica de la OTAN, la alianza militar que el presidente chino Xi Jinping, llama, quizás un tanto ilusoriamente, una “estructura obsoleta”.

Hay una resistencia significativa al TTIP en muchos países de la UE (especialmente en los del Club Med de la Europa meridional), del mismo modo que la hay contra el TPP entre las naciones de Asia (especialmente Japón y Malasia). Es esto es lo que da a chinos y rusos esperanzas para sus nuevas rutas de la seda y para un nuevo tipo de comercio a través del corazón de Eurasia respaldado por una Unión Euroasiática apoyada en Rusia. A esta situación están prestando mucha atención figuras clave en los círculos empresariales e industriales alemanes para los que la relación con Rusia sigue siendo esencial.

 

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Después de todo, Berlín no ha mostrado una excesiva preocupación por el resto de una UE sumida en crisis (tres recesiones en cinco años). A través de una troika universalmente despreciada –Banco Central Europeo, Fondo Monetario Internacional y Comisión Europea– Berlín está ya a todos los efectos prácticos, al timón de Europa, prosperando y mirando al Este.

Hace tres meses, la canciller alemana Angela Merkel visitó Beijing. Apenas aparecieron en la prensa las conversaciones sobre la aceleración de un proyecto potencialmente revolucionario: una conexión ininterrumpida de ferrocarril de alta velocidad entre Beijing y Berlín. Su construcción será un imán para el transporte y el comercio entre decenas de países a lo largo de su ruta, de Asia a Europa. Pasando a través de Moscú, podría convertirse en el integrador definitivo de la Ruta de la Seda y quizás la pesadilla definitiva para Washington.

“Perder” Rusia

En medio de una gran atención de los medios, la reciente cumbre de la OTAN en Gales ha producido sólo una modesta “fuerza de reacción rápida” para su despliegue con vistas a cualquier situación futura tipo Ucrania. Mientras tanto, la creciente Organización de Cooperación de Shanghái (OCS), una posible contraparte asiática de la OTAN, se reunió en Duchanbé (Tayikistán). En Washington y Europa Occidental nadie pareció dar importancia al encuentro. Deberían haberlo hecho. Allí, China, Rusia y los cuatro “stans” de Asia Central acordaron incorporar a un impresionante conjunto de nuevos miembros: India, Pakistán e Irán. Las implicaciones pueden ser de largo alcance. Después de todo, India, con su primer ministro Narendra Modi, está ahora contemplando su propia interpretación de la Ruta de la Seda. Detrás de ella se encuentra la posibilidad de un acercamiento económico de “Chindia”, que podría cambiar el mapa geopolítico de Eurasia. Al mismo tiempo, Irán está también incorporándose al tejido de la red “Chindia”.

De este modo, lenta pero segura, la OCS se perfila como la principal organización internacional en Asia. Ya es evidente que uno de sus objetivos fundamental a largo plazo será el de dejar de operar en dólares, mientras avanza en el uso del petroyuan y el petrorrublo en el comercio de la energía. Y EE.UU., por supuesto, nunca será bien recibido en la Organización.

Pero todo esto es hablar del futuro. En la actualidad, el Kremlin sigue enviando señales de que quiere empezar a hablar de nuevo con Washington, mientras que Beijing nunca ha querido dejar de hacerlo. Sin embargo, la administración Obama sigue miope, enfrascada en su propia versión de un juego de suma cero, confiando en su fuerza tecnológica y militar para mantener una posición ventajosa en Eurasia. Beijing, sin embargo, tiene acceso a los mercados y un montón de dinero en efectivo, mientras que Moscú tiene un montón de energía. Una cooperación triangular entre Washington, Beijing y Moscú sería sin duda –como dirían los chinos– un juego en el que todos saldrían ganando… pero no contengan la respiración por el momento.

 

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En cambio, es de esperar que China y Rusia profundicen su asociación estratégica, al tiempo que atraen a otras potencias regionales euroasiáticas. Beijing ha apostado el resto a que el enfrentamiento entre EEUU/OTAN y Rusia por Ucrania hará que Vladimir Putin gire hacia el Este. Al mismo tiempo, Moscú está calibrando cuidadosamente lo que su presente reorientación hacia un gigante económico así puede significar. Algún día, es posible que algunas voces de cordura en Washington se pregunten en voz alta cómo fue que EE.UU. “perdió” Rusia en beneficio de China.

Mientras tanto, podemos pensar en China como un imán en el nuevo orden mundial de un futuro siglo euroasiático. El mismo proceso de integración que realiza Rusia, por ejemplo, parece cada vez más el de India y otras naciones de Eurasia, y, posiblemente, tarde o temprano también el de una Alemania neutral. En el juego final de un proceso así, EE.UU. podría verse progresivamente expulsado ​​de Eurasia, y el eje BMB podría aparecer como un factor de cambio de juego. Hagan sus apuestas, pronto. El resultado para el año 2025.

*Pepe Escobar es el corresponsal itinerante de Asia Times/Hong Kong, analista de RT y colaborador habitual de TomDispatch. Su nuevo libro, Empire of Chaos, se publicará en noviembre por Nimble Books. Sigalo en Facebook.

(Traducido para Rebelión por S. Seguí)

Fuente: http://www.tomdispatch.com/blog/175903/

Extraído de: Rebelión