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vendredi, 23 avril 2010

Belgium Is Thrown Into Political Chaos

http://online.wsj.com/article/SB10001424052748704830404575199860893300400.html

Belgium Is Thrown Into Political Chaos
Premier tenders resignation, but king says no; burqa-ban vote on hold

By JOHN W. MILLER


BRUSSELS—Belgian Prime Minister Yves Leterme tendered his resignation but was rebuffed by King Albert II, throwing this fractious nation into another round of political chaos and delaying a historic vote to ban the full-face veils worn by some conservative Muslim women. 
 
v-7-1002138-1216199791.jpgBelgium's Prime Minister Yves Leterme leaves the Royal Palace after a meeting with King Albert II.
Belgium was set to become the first European country to forbid the practice of wearing the burqa in public. The proposed law, which has been approved in committee, has broad support in Parliament and is expected to pass when the dust settles from the current crisis.
Mr. Leterme's hand was forced Thursday morning when the Dutch-language Conservatives withdrew from his five-party coalition, leaving it without a workable majority. "We've lost confidence in the government," said Alexander De Croo, president of the Conservatives.
The crisis comes at a poor time for Belgium, just 10 weeks before the country is scheduled to take over the European Union's rotating presidency. The Belgian presidency is also a chance to showcase Herman Van Rompuy, a former Belgian prime minister and now the EU's first-ever president. Mr. Leterme, 49 years old, had been busy organizing a promotional tennis match between national stars Justine Henin and Kim Clijsters.
Belgium is also grappling with managing its economic recovery, cutting its budget deficit and dealing with the flight ban following the volcanic eruption in Iceland.
Mr. De Croo and other members of Belgium's Dutch-speaking majority charge that Mr. Leterme has offered too many concessions to Belgium's French-language minority in a technical dispute over administration of the suburbs of Brussels.

The crisis left the prime minister no choice but to submit his resignation to King Albert II. But after a Thursday afternoon meeting, the king refused. "A political crisis would be inopportune and would do serious damage to the economic and social well-being of the citizenry and to Belgium's role at the European level," Mr. Leterme and the 75-year-old monarch said in a joint statement.
The parties will hold meetings on Monday to try to find a way out of the impasse. Possibilities include Mr. Leterme finding a compromise to rebuild his coalition, the emergence of a new prime minister, or national elections. Parliament will also reconvene on Monday, but a vote on the burqa ban isn't likely until the political dust has settled.

At the heart of the dispute that forced Mr. Leterme to offer his resignation is a fight over the suburbs surrounding Brussels. A gaggle of small towns and villages numbering several hundred thousand people, these multilingual neighborhoods are in Flanders but are still tied to francophone-controlled Brussels via a common court and electoral system, thanks to a 1960s-era treaty.
Belgium's Dutch-language majority is seeking to split this area from the core of Brussels. In practice, that would force the residents of those suburbs to use Dutch-language courts, and they could vote only for politicians running for office in Flanders. Most importantly, it would be a major symbolic victory for Flemish politicians who advocate ever more autonomy for Flanders. The two language groups also fight regularly over everything from taxes and school districts to football and what to write in history books.

It is an issue that has haunted Mr. Leterme ever since his party won power in elections in 2007. It took nine months for him to forge a coalition. He has now offered his resignation five times, although he has exited power only once, over his role in a state bailout of Fortis Bank.
Mr. De Croo had been threatening for weeks to quit the government unless French-language parties gave up the Brussels suburbs. "The Flemish parties are playing Russian roulette," said Olivier Maingain, a member of the Francophone Democratic Front.

Despite the divisions, no major Belgian political party is advocating a breakup. The French-language group can't afford to lose the financial support of Flanders, one of the wealthiest regions in the world. Flemish politicians oppose a divorce because they would lose political control of Brussels, because it would cost them geopolitical capital and because it would simply be too expensive. Belgium's 97% ratio of debt to gross domestic product is the third-highest in the euro zone, behind Italy and Greece.
"Belgium is not dead, but there are increasing problems of understanding between the two sides," said Pascal Delwit, a political scientist at the Free University of Brussels.

jeudi, 22 avril 2010

Robert Ménard: "On n'ose plus braver la censure"

Robert Ménard : “On n’ose plus braver la censure”

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com/

Nous reproduisons ici un entretien entre François d'Orcival et Robert Ménard, ancien responsable de Reporters sans frontières, publié par Valeurs actuelles dans son numéro du 1er avril 2010.

Ménard.gif

 

Il a animé pendant vingt ans l’association Reporters sans frontières qu’il avait fondée, défendant sur tous les fronts la liberté des journalistes. Aujourd’hui directeur de la revue "Médias", il a publié (en 2003) un livre intitulé "la Censure des bien-pensants" avant de raconter ce que fut sa bataille contre la censure chinoise dans "Des libertés et autres chinoiseries", en 2008. Robert Ménard fut porté en triomphe par ces mêmes médias qui le dénoncent aujourd’hui, pendant que quelques sites Internet font de lui la cible d’attaques ignobles. Pourquoi ? Il s’en explique pour "Valeurs actuelles".

Où en est la liberté d’expression?

En France, tout le monde est “pour” mais chacun ajoute : “sauf…”. On a remplacé ce que fut la censure de l’Église aux siècles anciens, ou la censure d’État, par celle des associations. Chaque lobby, chaque sensibilité, chaque communauté se crée ainsi un espace où il est désormais impossible de parler librement. Des coalitions d’intérêts se sont constituées, qui, chacune dans sa “niche”, entendent faire la loi. À quoi s’ajoute une judiciarisation générale. Chaque fois que vous prononcez un mot qui n’a pas l’heur de plaire à tel ou tel, on vous menace des tribunaux. D’où l’effet d’autocensure : la seule menace d’un procès fait de vous un paria, vous êtes disqualifié et vous finissez par perdre toute liberté.

Le plus surprenant est que les médias se soient à ce point mis de la partie…

Comme les journalistes ne veulent pas prendre le risque de choquer tel ou tel, d’avoir des soucis avec tel ou tel lobby, l’autocensure qu’ils pratiquent est bien plus puissante que toutes les pressions économiques ou politiques. Un exemple : responsable des Éditions Mordicus, je viens de publier un livre intitulé Peut-on tout dire ? avec Dieudonné et Bruno Gaccio. Avant que ce dernier n’accepte, nous avons eu les pires difficultés à trouver un contradicteur à Dieudonné : des “grandes gueules” comme Bedos ou Tapie ont refusé de figurer en couverture par peur de se compromettre. Des libraires ont même affirmé qu’ils ne vendraient pas ce livre et qu’ils envisageaient de boycotter la maison d’édition ! Dieu sait si je ne partage pas les idées de Dieudonné, mais l’ostraciser n’arrange rien ! Les journalistes qui aiment tant dénoncer les pouvoirs se transforment à leur tour en censeurs au petit pied : l’un a le droit de parler, tandis que tel autre ne le “mérite” pas. La France a pourtant besoin de débats, y compris entre points de vue extrêmes : c’est cela qui renforce la cohésion nationale.

Quels sont donc les sujets qui ont provoqué ces attaques contre vous ?

Il y en a deux. D’abord, sur Paris Première, j’ai expliqué, à propos du projet de diffusion dans les écoles d’un dessin animé sur deux petits poissons homosexuels, que ce genre de débat me semblait prématuré en classe primaire. J’ai ajouté que, en tant que parent, je préférerais que mes enfants ne soient pas homosexuels… Évidemment, si l’un d’eux l’était, je ne l’aimerais pas moins. Mais la vie est suffisamment compliquée pour leur souhaiter des difficultés supplémentaires… Que n’avais-je dit ? J’ai immédiatement reçu un tombereau d’injures, on a publié mon adresse sur Internet, menacé ma femme. Quant à ceux qui étaient d’accord avec moi, ils m’ont conseillé de ne plus aborder le sujet. On m’a même demandé des excuses publiques : mais s’excuser de quoi?

Un mois plus tard, au micro de France Inter, j’ai affirmé à propos de la peine de mort que son application à un criminel comme Dutroux ne m’aurait pas vraiment empêché de dormir… Ajoutant que j’en ai assez de voir classer l’humanité en deux catégories : les gentils opposés à la peine de mort et les barbares de l’autre côté. Là encore, un déluge. J’avais, il est vrai, aggravé mon cas en affirmant, à propos de l’Église et du mariage des prêtres, que la modernité ne me semblait pas être une valeur en soi…

N’avez-vous pas l’impression que cet état de censure ne cesse d’empirer ?

Personne n’ose plus s’y opposer. Même les mots sont pipés.Vous ne devez plus dire “Noir” mais “Black” ou même “non- Blanc”… Désormais, chacun se pose en victime. C’est la loi des groupes de pression. Les politiques en ont peur et les médias abdiquent. Après tout, la formule d’Éric Zemmour était peut-être à l’emporte-pièce, mais enfin, il avait bien le droit de le dire !

Propos recueillis par François d'Orcival (Valeurs actuelles, du 1er au 7 avril 2010)

mercredi, 21 avril 2010

Une droite "addict"?

Sarkozy_Cartoon_Langelot.jpgUne droite "addict" ?...

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com/

Christian Salmon, l'auteur de Storytelling (La Découverte, 2007), ouvrage dans lequel il étudiait les nouvelles formes du discours politique, a publié dans Le Monde du 3 avril 2010 une bonne analyse consacrée à la droite sarkozyste, hystérique et impuissante, car, de toutes façons, incapable de prendre ses distances de l'idéologie néo-libérale...

"[...]

La révolution néolibérale a imposé un remaniement profond des idéaux-types qui légitiment les comportements et inspirent les modes de gouvernance. Les fables du néolibéralisme s'efforcent d'héroïser un nouvel individu type que le sociologue américain Richard Sennett a défini ainsi : un "nouveau moi, axé sur le court terme, focalisé sur le potentiel, abandonnant l'expérience passée".

L'hyperprésident, maître de la séquence et de l'agenda, modélise jusqu'à la caricature cet individu néolibéral, faisant sans cesse appel au volontarisme politique et au potentiel des individus ("Quand on veut, on peut") et recourant sans cesse à la rhétorique de la rupture pour rejeter l'expérience passée : "Le laisser-faire, c'est fini", "Les paradis fiscaux, c'est fini"...

Ce qui définit l'homme politique de l'âge néolibéral, ce n'est plus le respect des règles, mais l'aptitude à les changer (l'impérieux devoir de réformer) ; non plus la continuité d'une action, mais la capacité à tourner le dos à ses engagements et à mettre à profit les circonstances selon ses préférences personnelles et ses intérêts.

Dès lors, il ne suffit plus d'être compétent pour diriger l'Etat, ou plutôt la compétence a changé de nature : c'est désormais une compétence narrative. La mise en valeur du sujet, processus au cours duquel celui-ci acquiert une valeur d'échange sur le marché social, passe alors par une "mise en récit" de l'individu qui doit crédibiliser aux yeux des autres son aptitude à l'échange et au changement, une capacité à transgresser les codes tout en jouant le jeu à l'intérieur de la culture de masse et de sa sphère médiatique.

Jacques Chirac avait un effet sédatif sur la société française, somme toute reposant et qui n'excluait pas d'agir quand il le fallait, comme aux temps de la guerre en Irak. Nicolas Sarkozy, au contraire, est un formidable excitant. On a pu dire qu'il "hystérisait" la vie politique. Métaphore pour métaphore, la psychologie nous en apprend peut-être moins que la mécanique : Sarkozy, l'ingénieur des attentions. Une machine à mobiliser. Un formidable excitant politique sur fond de dépolitisation de la société. Sarkozy le chimiste, un agent dopant aux effets d'euphorie ("Ensemble tout est possible") qui propage un sentiment de toute-puissance. Sarkocaïne !

A la gauche "divine" stigmatisée par Jean Baudrillard dans les années 1990 qui avait habillé son renoncement en moralisme et son impuissance internationale en ingérence humanitaire, réduisant la politique à un théâtre moral, aurait donc succédé dans les années 2000 une droite "addict" dont l'idéal type serait un nouveau sujet politique flexible, adaptable, faisant un usage stratégique de lui-même et poussant l'expérimentation de soi jusqu'à la fracture. La gesticulation sarkozyste serait donc la forme phénoménale de cet agir impuissant qui caractérise l'homme politique néolibéral, et non pas un défaut d'éducation, une faute de goût ou un signe d'instabilité psychologique. Le contrôle obsessionnel de l'agenda médiatique ne serait pas le signe annonciateur d'une dérive totalitaire, mais une tentative désespérée de mobiliser des audiences qui se détournent inexorablement de la politique, tentative vouée à l'échec comme la montre, lors des dernières élections, la persistance d'une abstention systémique...

[...]"

Christian Salmon, in Les risques de la Sarkocaïne (Le Monde, 3 avril 2010)

Wie verantwortungsloser Journalismus die freie Gesellschaft gefährdet

Wie verantwortungsloser Journalismus die freie Gesellschaft gefährdet

Arne Hoffmann / http://info.kopp-verlag.de/

Als ich Ende 2007 meine eigene Analyse des Medienskandals veröffentlichte, dessen Opfer Eva Herman geworden war, hatte ich mich dagegen entschieden, für meine Recherche mit Herman selbst Kontakt aufzunehmen. Der Vorteil bei diesem Vorgehen bestand darin, dass man sich nicht mit dem »Objekt« seiner Berichterstattung sozusagen verbrüdert und das Thema infolgedessen subjektiv verzerrt wahrzunehmen beginnt. Der Nachteil dabei war allerdings, dass eben jener Mensch, den die Medien zuvor geradezu gewaltsam zum Schweigen gebracht hatten, erneut keine Gelegenheit zur Darstellung seiner eigenen Sicht erhielt. Insofern freut es mich sehr, dass Eva Herman den damaligen Geschehnissen jetzt ein eigenes Buch gewidmet hat.

eva_herman.jpgIm Verlaufe dieses Buches streut sie immer wieder noch einmal ihre Thesen ein, für die sie vor einigen Jahren unter Beschuss geraten war. Diese Thesen kann man folgendermaßen zusammenfassen: Die feministische Ideologie muss in vielerlei Hinsicht kritisiert werden. Sie ist erstens latent frauenfeindlich, indem sie den Frauen eben nicht eine breite Palette von Wahlmöglichkeiten anbietet, sondern einseitig die persönlichen Lebensentwürfe von Feministinnen wie Alice Schwarzer propagiert, jedoch die Rolle der Hausfrau und Mutter als »fantasielos«, »untätig« und »beschränkt« massiv abwertet. (Oder um mit Johannes B. Kerner zu sprechen: »Die wahre Bestimmung der Weiblichkeit ist es doch nicht, zu Hause zu sitzen und die Kinder großzuziehen. Sondern die wahre Bestimmung der Weiblichkeit ist doch, ein voll anerkanntes Mitglied einer Gesellschaft zu sein.«) Vom Feminismus umschwärmt werden zweitens Frauen, die ohnehin bereits der (Medien-)Elite angehören (wie beispielsweise die von Herman als Beispiel herangezogene Senta Berger), vernachlässigt werden Frauen wie die typische Verkäuferin bei Aldi. Drittens führt diese Ideologie mit ihrer Glorifizierung der alleinerziehenden Mutter und mit der massenhaften Einrichtung von staatlichen Kinderkrippen, in die der Nachwuchs so frühzeitig wie möglich weggegeben werden soll, zu einer wachsenden Bindungslosigkeit und damit zu einem steigenden Narzissmus in unserer Gesellschaft. Und die feministische Propaganda hat viertens mit ihren männerfeindlichen Aspekten massiv zu einer Diffamierung und Diskriminierung von Männern (Stichwort »Jungenkrise«) beigetragen.

Über all diese Thesen hätte man wunderbar kontrovers diskutieren können. Stattdessen geschah das, wovon Eva Herman in ihrem Buch berichtet: Zunächst wurde sie mit persönlichen Beschimpfungen und Herabsetzungen angefeindet, wobei ihre Gegner mehrfach so weit gingen, Hermans geistige Gesundheit in Zweifel zu ziehen. Alice Schwarzer lancierte in einer internen Emma-Rundmail gar eine Kampagne, die Herman ihren Job als Tagesschau-Sprecherin und damit ihre berufliche Existenz rauben sollte. In der nächsten Phase wurde Herman schrittweise in die Nähe des Nationalsozialismus gerückt: Alice Schwarzer erklärte in einem Spiegel-Interview zu Hermans Thesen, man müsse doch heute dem Führer kein Kind mehr schenken. Die unter dem Pseudonym »Thea Dorn« schreibende Publizistin Christiane Scherer versuchte in der Berliner taz, einzelne Sätze Hermans mit den Äußerungen nationalsozialistischer Ideologen in Übereinkunft zu bringen. (Die daraufhin folgende juristische Auseinandersetzung, so Herman, »endete für Thea Dorn mit dem klaren Verbot, Derartiges noch einmal zu schreiben«. Bezeichnenderweise berichteten die Massenmedien über dieses Urteil lieber nicht. Obwohl ich mich mit den fragwürdigen Praktiken Thea Dorns in diesen und anderen Fällen selbst schon gründlich beschäftigt habe, habe auch ich erst durch Hermans Buch von diesem Gerichtsentscheid erfahren. Immerhin erklärt dieses Verbot aber, warum ich den inkriminierten Artikel auf der Website der taz sowie der Autorin selbst später nicht mehr gefunden habe.) Und schließlich zitierte Barbara Möller vom Hamburger Abendblatt Eva Hermans Äußerungen bei einer Pressekonferenz dermaßen sinnentstellend, dass daraus der Eindruck entstand, Herman habe bestimmte Elemente des Dritten Reichs gelobt. Dass Möller die einzige von etwa 30 Journalisten war, die das Zitat so gehört haben wollte, strickte das NDR-Medienmagazin Zapp in einem Beitrag so zurecht, dass daraus ein großes Lob Möllers und ein impliziter Tadel für die anderen anwesenden Journalisten zu entnehmen war. Tatsächlich aber gibt es auch hierzu inzwischen ein eindeutiges Gerichtsurteil: Was Herman von Möller in den Mund gelegt worden war, sei falsch und entspreche nicht Hermans tatsächlichen Äußerungen auf der Pressekonferenz. Anderslautende Behauptungen sind ehrenrührig und dürfen deshalb nicht mehr weiterverbreitet werden.

Bis zum Vorliegen dieser und mehrerer ähnlich lautender Gerichtsurteile war die Rufschädigung indes bereits erfolgreich gewesen, weil sich zahllose Journalisten von einer Handvoll wohl stark ideologisierter Publizistinnen dazu anstiften ließen, Eva Herman wie eine Verbrecherin medial durchs Land zu jagen. Klarstellende und mit einigem finanziellen Aufwand erstellte Pressemitteilungen, in denen Herman den Medien eigens mitteilte, was sie tatsächlich gesagt hatte, wurden durchgehend ignoriert. Als Folge dieses ebenso brutalen wie öffentlichen Massenmobbings verlor Eva Herman ihre Anstellung beim NDR. Auch ihre Einladungen zu Lesungen, Vorträgen, Firmenmoderationen und anderen Veranstaltungen wurden reihenweise abgesagt.

Das von Eva Herman in ihrem Buch Berichtete illustriert, wie sich mit dem Feminismus in unserer Gesellschaft eine quasitotalitäre Kultur etabliert hat. Meinungsfreiheit ist hier nicht mehr vorgesehen: Eine einzelne Person, die der feministischen Ideologie widerspricht, und sei es eine allseits bekannte und beliebte TV-Moderatorin, muss die soziale Vernichtung ebenso befürchten wie die Vernichtung ihrer beruflichen Existenz. Nachdem die erwähnten Gerichtsurteile ebenso wie ein von Herman in ihrem Buch vorgestelltes sprachwissenschaftliches Gutachten klarstellten, dass Herman mit keiner Silbe Aspekte des Dritten Reichs gelobt hatte, hätte sie vom NDR in Gestalt von Volker Herres, der für ihren Rauswurf offenbar verantwortlich war, eigentlich mit einer öffentlichen Entschuldigung wieder eingestellt werden müssen. Dass genau dies nicht geschah, zeigt nicht nur, wie sehr sich weite Teile unserer Medienlandschaft inzwischen von Fragen der Moral und des Anstands entfernt haben, sondern auch, dass die Verfemung Eva Hermans eben nur zum Schein mit vermeintlich rechtsradikalen Äußerungen zu tun hatte, und es in Wahrheit darum ging, Hermans Kritik an der feministischen Ideologie konsequent zu unterbinden. In diesem Zusammenhang berichtet Herman, dass es von ihrem damaligen Arbeitgeber entsprechende Maulkörbe bereits vor ihren bewusst oder versehentlich missverstandenen Äußerungen gegeben hatte.

Hermans neues Buch wirft wie die Vorgängerbände eine ganze Reihe unangenehmer Fragen auf: Wie ist es möglich, dass in einer nach außen scheinbar freien und offenen Gesellschaft eine Handvoll von Ideologinnen darüber entscheiden dürfen, was gesagt werden darf und was nicht? Wie kommt es, dass trotz den unsäglichen Erfahrungen, die unser Land mit totalitären Systemen gemacht hat, etliche Menschen ohne Not, sondern sogar mit sichtlicher Lust, an der massiven Ausgrenzung von Abweichlern teilnehmen? »Sie beleidigen und demütigen mich«, berichtet Herman über ihre Widersacher, »werden zum Teil unflätig, ausfallend. Zumeist handelt es sich bei dieser Spezies übrigens um Leute, die mir vor dem Eklat buchstäblich in den Hintern gekrochen sind.« Herman zitiert hier einige Äußerungen, die für die Betreffenden rückblickend eigentlich totpeinlich sein müssten – Äußerungen von Medienplappermäulern wie Susanne Fröhlich und Henryk M. Broder ebenso wie von dem inzwischen hoch umstrittenen Historiker Wolfgang Wippermann, der in der Johannes-B.-Kerner-Sendung, in der Herman öffentlich abgeurteilt werden sollte, eine besonders unrühmliche Rolle einnahm. Zuletzt verweist Herman auf den renommierten Totalitarismus-Forscher Prof. Dr. Ronald Grossarth-Maticek vom Europäischen Zentrum für Frieden und Entwicklung in Heidelberg, der in einer Analyse von Kerners Talkshow zu dem Ergebnis gelangte, dass der Moderator und die anderen Gäste der Sendung für ihr Gesprächsverhalten einen Wert erreichten, der knapp unter dem Durchschnitt von Altnazis liege, während Herman selbst sogar noch besser abschnitt als der Durchschnitt der Demokraten. Dass dem unbenommen etwa Spiegel, Stern und die Süddeutsche Zeitung, also Medien, die gerne als besonders liberal auftreten, sich nicht mit Eva Herman, sondern mit ihren Widersachern verbündeten, war ein im höchsten Maße erschreckender Offenbarungseid für unsere Medien.

Dabei stellt Eva Herman das ihr Widerfahrene in einen größeren Zusammenhang. So berichtet sie, dass schon in den 1970er-Jahren die jüdische Feminismuskritikerin Esther Vilar von Alice Schwarzer als »Faschistin« angefeindet wurde, woraufhin Vilar sogar Morddrohungen erhielt und von radikalen Feministinnen zusammengeschlagen wurde, bis sie schließlich aus Deutschland fliehen musste. Trotz solcher Erfahrungen lebt dieser Ungeist noch immer. So lässt die Berliner taz, die sich mit Thea Dorn bereits die Finger verbrannt hatte, mittlerweile von anderer Seite die immer stärker werdende Männerrechtsbewegung ins Zwielicht rechtsradikalen Gedankenguts rücken. In allen drei Fällen – bei Vilar, Herman und der Männerbewegung – sind die Vorwürfe gleichermaßen aus der Luft gegriffen. In beschämender Weise werden solche Unterstellungen augenscheinlich nicht deshalb herangezogen, um den notwendigen Kampf gegen Rechtsextremismus zu stärken, sondern weil man damit Meinungen am effektivsten ausgrenzen und verbieten zu können glaubt, die der herrschenden Ideologie zuwiderlaufen, aber trotz beharrlichen Totschweigens in den Medien irgendwann nicht mehr ignoriert werden können. Die inhaltliche Auseinandersetzung mit dieser Kritik muss vermieden werden, weil man diese Debatte verlieren dürfte. Feminismuskritik ist eben Autobahn in Deutschland – das geht einfach nicht.

Welche Folgen hatte der »Fall Eva Herman« nun für unsere mediale Kultur? Zunächst einmal hat sich die Pressekrise auch infolge des vielerorts stillschweigend geltenden Mottos »skandalisieren statt recherchieren« weiter verschärft. Die Skepsis und die Distanz der breiten Bevölkerung gegenüber den traditionellen Medien ist inzwischen so groß wie nie zuvor. Dieser Unmut zeigte sich nach der Kampagne gegen Eva Herman in zigtausenden empörten Zuschriften an die Sender und Redaktionen, vor allem aber auch in unzähligen Foren, Blogs und Websites im Internet. Das ZDF entschied sich dazu, wegen des anhaltenden Protestes seiner Zuschauer noch Monate nach der Kerner-Sendung sein eigenes Diskussionsforum zur Sendung zu schließen. Eva Herman hatte hingegen allein bis Ende 2007 über 45.000 Briefe erhalten, die sie in ihrer Haltung unterstützten. Und ihr neuestes, hier von mir besprochenes Buch entwickelt sich, obwohl es von den traditionellen Medien erwartungsgemäß totgeschwiegen wird, noch Jahre nach dem Eklat zu einem Bestseller.

Und das völlig zu Recht. Die Wahrheit und ihr Preis liest sich teils wie eine Realität gewordene Neufassung von Heinrich Bölls Klassiker Die verlorene Ehre der Katharina Blum, teils wie ein Thriller, den man kaum aus der Hand legen kann. Das verwundert nicht, geht es doch auch im typischen Thriller darum, wie ein unschuldiges Individuum von einflussreichen, aber schwer durchschaubaren Mächten immer gnadenloser gehetzt und in die Enge getrieben wird. Nur handelt es sich hier eben um die Wirklichkeit, was bedeutet, dass wir alle darauf Einfluss nehmen können, die Dinge zum Positiven zu wenden. Wir spielen den wahren Rechtsradikalen in die Hände, erklärt Eva Herman immer wieder, wenn wir reale Probleme in den Medien stur tabuisieren, bis sich nur Rechtsextremisten ihrer annehmen. Umgekehrt gibt es inzwischen viele echte Rechtsradikale, die den unsäglichen Umgang mit Eva Herman als Steilvorlage dafür nutzen, sich als von politisch korrekten Medien verfolgte Opfer zu inszenieren. Redaktionen, die jetzt vor echten rechtsextremen Tendenzen warnen, werden nicht mehr ernst genommen, wenn ihnen zuvor keine Formulierung scharf genug gewesen war, um Eva Herman zur Wiedergängerin Hitlers zu fantasieren. Mit gründlicher und seriöser journalistischer Arbeit statt mit hysterischen Vorverurteilungen hätten sich viele der geschilderten Entwicklungen verhindern lassen. Wenn unsere Medienmacher nicht weiter massiv Leser und Zuschauer verlieren wollen, dann ist es an der Zeit, dass sie an die Stelle persönlicher Diffamierungen wieder eine ernsthafte Sachdebatte treten lassen – und zwar auch wenn es um eine kritische Auseinandersetzung mit den heiligen Kühen der 68er-Bewegung geht, die in unseren Medien inzwischen den Ton angibt. Für einen solchen fairen Umgang auch mit kritischen Stimmen leistet Die Wahrheit und ihr Preis ein wichtiges Plädoyer.

 

Mittwoch, 07.04.2010

Kategorie: Allgemeines, Politik, So lügen Journalisten

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Dieser Beitrag stellt ausschließlich die Meinung des Verfassers dar. Er muß nicht zwangsläufig die Meinung des Verlags oder die Meinung anderer Autoren dieser Seiten wiedergeben.

La Russia chiave di volta del sistema multipolare

La Russia chiave di volta del sistema multipolare

di Tiberio Graziani

Fonte: eurasia [scheda fonte]

http://www.ilfaromag.com/sport/wp-content/uploads/2009/10/russia2.jpg


Il nuovo sistema multipolare è in fase di consolidamento. I principali attori sono gli USA, la Cina, l’India e la Russia. Mentre l’Unione Europea è completamente assente ed appiattita nel quadro delle indicazioni-diktat provenienti da Washington e Londra, alcuni paesi dell’America meridionale, in particolare il Venezuela, il Brasile, la Bolivia, l’Argentina e l’Uruguay manifestano la loro ferma volontà di partecipazione attiva alla costruzione del nuovo ordine mondiale. La Russia, per la sua posizione centrale nella massa eurasiatica, per la sua vasta estensione e per l’attuale orientamento impresso alla politica estera dal tandem Putin-Medvedev, sarà, verosimilmente, la chiave di volta della nuova struttura planetaria. Ma, per adempiere a questa funzione epocale, essa dovrà superare alcuni problemi interni: primi fra tutti, quelli riguardanti la questione demografica e la modernizzazione del Paese, mentre, sul piano internazionale, dovrà consolidare i rapporti con la Cina e l’India, instaurare al più presto una intesa strategica con la Turchia e il Giappone. Soprattutto, dovrà chiarire la propria posizione nel Vicino e Medio Oriente.

Considerazioni sullo scenario attuale

Ai fini di una veloce disamina dell’attuale scenario mondiale e per meglio comprendere le dinamiche in essere che lo configurano, proponiamo una classificazione degli attori in gioco, considerandoli sia per la funzione che svolgono nel proprio spazio geopolitico o sfera d’influenza, sia come entità suscettibili di profonde evoluzioni in base a specifiche variabili.

Il presente quadro internazionale ci mostra almeno tre classi principali di attori. Gli attori egemoni, gli attori emergenti e infine il gruppo degli inseguitori e dei subordinati. A queste tre categorie occorre, per ragioni analitiche, aggiungerne una quarta, costituita da quelle nazioni che, escluse, per motivi diversi, dal gioco della politica mondiale, sono in cerca di un ruolo.

Gli attori egemoni

Al primo gruppo appartengono quei paesi che per la particolare postura geopolitica, che li identifica come aree pivot, o per la proiezione della forza militare o di quella economica determinano le scelte e i rapporti internazionali delle restanti nazioni. Gli attori egemoni inoltre influenzano direttamente anche alcune organizzazioni globali, fra cui il Fondo Monetario Internazionale (FMI), la Banca Mondiale (BM) e l’Organizzazione delle Nazioni Unite (ONU). Tra le nazioni che presentano tali caratteristiche, pur con sfumature diverse, possiamo annoverare gli USA, la Cina, l’India e la Russia.

La funzione geopolitica attualmente esercitata dagli USA è quella di costituire il centro fisico e la guida del sistema occidentale nato alla fine del secondo conflitto mondiale. La caratteristica principale della nazione nordamericana, in rapporto al resto del pianeta, è data dal suo espansionismo, attuato con una particolare aggressività e la messa in campo di dispositivi militari su scala globale. Il carattere imperialista dovuto alla sua specifica condizione di potenza marittima le impone comportamenti colonialisti verso vaste porzioni di quello che considera impropriamente il suo spazio geopolitico (1). Le variabili che potrebbero determinare un cambio di ruolo degli USA sono essenzialmente tre: a) la crisi strutturale dell’economia neoliberista; b) l’elefantiasi imperialista; c) le potenziali tensioni con il Giappone, l’Europa e alcuni Paesi dell’America centromeridionale.

La Cina, l’India e la Russia, in quanto nazioni-continente a vocazione terrestre, ambiscono a svolgere le loro rispettive funzioni macroregionali nell’ambito eurasiatico sulla base di un comune orientamento geopolitico, peraltro in fase avanzata di strutturazione. Tali funzioni, tuttavia, vengono condizionate da alcune variabili, tra le quali evidenziamo:

  1. le politiche di modernizzazione;

  2. le tensioni dovute alle disomogeneità sociali, culturali ed etniche all’interno dei propri spazi;

  3. la questione demografica che impone adeguate e diversificate soluzioni per i tre paesi.

Per quanto riguarda la variabile relativa alle politiche di modernizzazione, osserviamo che essendo queste troppo interrelate per gli aspetti economico-finanziari con il sistema occidentale, in particolare modo con gli USA, tolgono alle nazioni eurasiatiche sovente l’iniziativa nell’agone internazionale, le espongono alle pressioni del sistema internazionale, costituito principalmente dalla triade ONU, FMI e BM (2) e, soprattutto, impongono loro il principio dell’interdipendenza economica, storico fulcro della espansione economica degli USA. In rapporto alla seconda variabile, notiamo che la scarsa attenzione che Mosca, Beijing e Nuova Delhi prestano verso il contenimento o la soluzione delle rispettive tensioni endogene offre al loro antagonista principale, gli USA, occasioni per indebolire il prestigio dei governi ed ostacolare la strutturazione dello spazio eurasiatico. Infine, considerando la terza variabile, riteniamo che politiche demografiche non coordinate tra le tre potenze eurasiatiche, in particolare quelle tra la Russia e la Cina, potrebbero, nel lungo periodo creare contrasti per la realizzazione di un sistema continentale equilibrato.

I rapporti tra i membri di questa classe decidono le regole principali della politica mondiale.

In considerazione della presenza di ben 4 nazioni-continente (tre nazioni eurasiatiche ed una nordamericana) è possibile definire l’ attuale sistema geopolitico come multipolare.

Gli attori emergenti

La categoria degli attori emergenti raggruppa, invece, quelle nazioni che, valorizzando particolari atout geopolitici o geostrategici, cercano di smarcarsi dalle decisioni imposte loro da uno o da più membri del ristretto club del primo tipo. Mentre lo scopo immediato degli emergenti consiste nella ricerca di una autonomia regionale e, dunque, nell’uscita dalla sfera d’influenza della potenza egemone, da attuarsi principalmente mediante articolate intese ed alleanze regionali, transregionali ed extra-continentali, quello strategico è costituto dalla partecipazione attiva al gioco delle decisioni regionali e persino mondiali. Fra i paesi che assumono sempre più la connotazione di attori emergenti, possiamo enumerare il Venezuela, il Brasile, la Bolivia, l’Argentina e l’Uruguay, la Turchia di Recep Tayyip Erdoğan, il Giappone di Yukio Hatoyama e, seppur con qualche limitazione, il Pakistan. Tutti questi paesi appartengono di fatto al sistema geopolitico cosiddetto “occidentale”, guidato da Washington. Il fatto che molte nazioni di quello che nel periodo bipolare era considerato un sistema coeso possano essere considerate emergenti e quindi entità suscettibili di concorrere alla costituzione di nuovi poli di aggregazione geopolitica induce a pensare che l’edifico messo a punto dagli USA e dalla Gran Bretagna, così come lo conosciamo, sia di fatto in via di estinzione oppure in una fase di profonda evoluzione. La crescente “militarizzazione” che la nazione guida impone ai rapporti bilaterali con questi paesi sembra sostanziare la seconda ipotesi. La comune visione continentale degli emergenti sudamericani e la realizzazione di importanti accordi economici, commerciali e militari costituiscono gli elementi base per configurare lo spazio sudamericano quale futuro polo del nuovo ordine mondiale (3).

Gli attori emergenti aumentano i loro gradi di libertà in relazione alle alleanze ed alle frizioni tra i membri del club degli egemoni ed alla coscienza geopolitica delle proprie classi dirigenti.

Il numero degli attori emergenti e la loro collocazione nei due emisferi settentrionale (Turchia e Giappone) e meridionale (paesi latinoamericani) oltre ad accelerare il consolidamento del nuovo sistema multipolare ne delineano i due assi principali: l’Eurasia e l’America indiolatina.

Gli inseguitori-subordinati e i subordinati

La designazione di attori inseguitori e subordinati, qui proposta, intende sottolineare le potenzialità geopolitiche degli appartenenti a questa classe in rapporto al loro passaggio alle altre. Sono da considerare inseguitori-subordinati quegli attori che ritengono utile, per affinità, interessi vari o particolari condizioni storiche, far parte della sfera d’influenza di una delle nazioni egemoni. Gli inseguitori-subordinati riconoscono all’egemone il ruolo di nazione guida. Tra questi possiamo menzionare ad esempio la Repubblica sudafricana, l’Arabia saudita, la Giordania, l’Egitto, la Corea del Sud. I subordinati di questo tipo, giacché “seguono” gli USA quale nazione guida, a meno di rivolgimenti provocati o gestiti da altri, ne condivideranno il destino geopolitico. Il rapporto che intercorre tra questi attori e il paese egemone è di tipo, mutatis mutandis, vassallatico.

Sono invece subordinati tout court quegli attori che, esterni al naturale spazio geopolitico dell’egemone, ne subiscono il dominio. La classe dei paesi subordinati è contraddistinta dall’assenza di una coscienza geopolitica autonoma o, meglio ancora, dalla incapacità delle classi dirigenti di valorizzare gli elementi minimi e sufficienti per proporre e dunque elaborare una propria dottrina geopolitica. Le ragioni di questa assenza sono molteplici e varie, fra di esse possiamo menzionare la frammentazione dello spazio geopolitico in troppe entità statali, la colonizzazione culturale, politica e militare esercitata dall’egemone, la dipendenza economica verso il paese dominante, le particolari e strette relazioni che intercorrono tra l’attore egemone globale e i ceti dirigenti nazionali i quali, configurandosi come vere e proprie oligarchie, sono preoccupati più della propria sopravvivenza piuttosto che degli interessi popolari e nazionali che dovrebbero rappresentare e sostenere. Le nazioni che costituiscono l’Unione Europea rientrano in questa categoria, ad eccezione della Gran Bretagna per la nota special relationship che intrattiene con gli USA (4).

L’appartenenza dell’Unione Europea a questa classe di attori è dovuta alla sua situazione geopolitica e geostrategica. Nell’ambito delle dottrine geopolitiche statunitensi, l’Europa è sempre stata considerata, fin dallo scoppio del secondo conflitto mondiale, una testa di ponte protesa verso il centro della massa eurasiatica (5). Tale ruolo condiziona i rapporti tra l’Unione Europea e i Paesi esterni al sistema occidentale, in primo luogo la Russia e i Paesi del Vicino e Medio Oriente. Oltre a determinare, inoltre, il sistema di difesa della UE e le sue alleanze militari, questo particolare ruolo influenza, spesso anche profondamente, la politica interna e le strategie economiche dei suoi membri, in particolare quelle concernenti l’approvvigionamento di risorse energetiche (6) e di materiali strategici, nonché le scelte in materia di ricerca e sviluppo tecnologico. La situazione geopolitica dell’Unione Europea pare essersi ulteriormente aggravata con il nuovo corso impresso da Sarkozy e dalla Merkel alle rispettive politiche estere, volte più alla costituzione di un mercato transatlantico che al rafforzamento di quello europeo.

Le variabili che potrebbero permettere, nell’attuale momento, ai paesi membri dell’Unione Europea di passare alla categoria degli emergenti concernono la qualità ed il grado di intensificazione delle loro relazioni con Mosca in rapporto alla questione dell’approvvigionamento energetico (North e South Stream), alla questione sulla sicurezza (NATO) ed alla politica vicino e mediorientale (Iràn, Israele). Che quanto appena scritto sia possibile è fornito dal caso della Turchia. Nonostante l’ipoteca NATO che la vincola al sistema occidentale, Ankara, facendo leva proprio sui rapporti con Mosca per quanto concerne la questione energetica, ed assumendo, rispetto alle direttive di Washington, una posizione eccentrica sulla questione israelo-palestinese, è sulla via dell’emancipazione dalla tutela nordamericana (7).

Gli inseguitori e i subordinati, a causa della loro debolezza, rappresentano il possibile terreno di scontro sul quale potrebbero confrontarsi i poli del nuovo ordine mondiale.

Gli esclusi

Nella categoria degli esclusi rientrano logicamente tutti gli altri stati. Da un punto di vista geostrategico, gli esclusi costituiscono un ostacolo alle mire di uno o più attori degli attori egemoni. Tra gli appartenenti a questo gruppo un particolare rilievo assumono, in rapporto agli USA ed al nuovo sistema multipolare, la Siria, l’Iràn, il Myanmar e la Corea del Nord. Nel quadro della strategia statunitense per l’accerchiamento della massa eurasiatica, infatti, il controllo delle aree attualmente presidiate da queste nazioni rappresenta un obiettivo prioritario da raggiungere nel breve medio periodo. La Siria e l’Iràn si frappongono alla realizzazione del progetto nordamericano del Nuovo grande medio Oriente, cioè del controllo totale sulla lunga e larga fascia che dal Marocco arriva fino alle repubbliche centroasiatiche, vero soft underbelly dell’Eurasia; il Myanmar costituisce una potenziale via d’accesso nello spazio sino-indiano a partire dall’Oceano Indiano e una postazione strategica per il controllo del Golfo del Bengala e del Mar delle Andamane; la Corea del Nord, oltre ad essere una via d’accesso verso la Cina e la Russia, insieme al resto della penisola coreana (Corea del Sud) costituisce una base strategica per il controllo del Mar Giallo e del Mar del Giappone.

Gli esclusi sopra citati, in base alle relazioni che coltivano con i nuovi attori egemoni (Cina, India, Russia) e con alcuni emergenti potrebbero rientrare nel gioco della politica mondiale ed assumere, pertanto, un importante ruolo funzionale nel quadro del nuovo sistema multipolare. È questo il caso dell’Iràn. L’Iràn gode dello status di paese osservatore nell’ambito dell’Organizzazione del trattato di sicurezza collettiva (OTSC), da molti analisti considerata la risposta russa alla NATO, ed è candidato all’ingresso nell’ Organizzazione per la cooperazione di Shanghai (OCS), tra i cui membri figurano la Russia, la Cina e le repubbliche centroasiatiche, inoltre ha solide relazioni economico-commerciali con i maggiori paesi dell’America indiolatina.

La riscrittura delle nuove regole

I paesi che appartengono alla classe degli attori egemoni sopra delineata mirano a proiettare, per la prima volta dopo la lunga stagione bipolare e la breve fase unipolare, la propria influenza sull’intero pianeta con lo scopo di concorrere, con percorsi e finalità specifiche, alla realizzazione del nuovo assetto geopolitico globale. Alla fine del primo decennio del XXI secolo si assiste dunque al ritorno della politica mondiale, articolata, questa volta, su base continentale (8). La posta in gioco è costituita, non solo dall’accaparramento delle risorse energetiche e delle materie prime, dal presidio di importanti snodi geostrategici, ma soprattutto, stante il numero degli attori e la complessità dello scenario mondiale, dalla riscrittura di nuove regole. Queste regole, risultanti dalla delimitazione di nuove sfere d’influenza, definiranno, verosimilmente per un lungo periodo, le relazioni fra gli attori continentali e quindi anche un nuovo diritto. Non più un diritto inter-nazionale esclusivamente costruito sulle ideologie occidentali, sostanzialmente basato sul diritto di cittadinanza quale si è sviluppato a partire dalla Rivoluzione francese e sul concetto di stato-nazione, bensì un diritto che tenga conto delle sovranità politiche così come concretamente si manifestano e strutturano nei diversi ambiti culturali dell’intero pianeta.

Gli USA, benché tuttora versino in uno stato di profonda prostrazione causato da una complessa crisi economico-finanziaria (che ha evidenziato, peraltro, carenze e debolezze strutturali della potenza bioceanica e dell’intero sistema occidentale), dalla perdurante impasse militare nel teatro afgano e dalla perdita del controllo di vaste porzioni dell’America meridionale, proseguono tuttavia, in continuità con le dottrine geopolitiche degli ultimi anni, nell’azione di pressione nei confronti della Russia. Nell’attuale momento, la destrutturazione della Russia, o perlomeno il suo indebolimento, rappresenterebbe per gli Stati Uniti, non solo un obiettivo che insegue almeno dal 1945, ma anche un’occasione per guadagnare tempo e porre rimedi efficaci per la soluzione della propria crisi interna e la riformulazione del sistema occidentale.

È proprio tenendo ben presente tale obiettivo che risulta più agevole interpretare la politica estera adottata recentemente dall’amministrazione Obama nei confronti di Beijing e Nuova Delhi. Una politica che, ancorché tesa a ricreare un clima di fiducia tra le due potenze eurasiatiche e gli Stati Uniti, non pare affatto dare i risultati sperati, a ragione dell’eccessivo pragmatismo e dell’esagerata spregiudicatezza che sembrano caratterizzare sia il presidente Barack Obama, sia il suo Segretario di Stato, Hillary Rodham Clinton. Un esempio della spregiudicatezza e del pragmatismo, nonché della scarsa diplomazia, tra i tanti, è quello relativo ai rapporti contrastanti che Washington ha intrattenuto recentemente col Dalai Lama e con Beijing.

Tali comportamenti, date le condizioni di debolezza in cui versa l’ex hyperpuissance, sono un tratto della stanchezza e del nervosismo con cui l’attuale leadership statunitense cerca di affrontare e tamponare la progressiva ascesa delle maggiori nazioni eurasiatiche e la riaffermazione della Russia quale potenza mondiale. Le relazioni che Washington coltiva con Beijing e Nuova Delhi corrono su due binari. Da una parte gli USA cercano, sulla base del principio di interdipendenza economica e tramite la messa in campo di specifiche politiche finanziarie e monetarie di inserire la Cina e l’India nell’ambito di quello che essi designano il sistema globale. Questo sistema in realtà è la proiezione di quello occidentale su scala planetaria, giacché le regole su cui si baserebbe sono proprio quelle di quest’ultimo. D’altra parte, attraverso una continua e pressante campagna denigratoria, la potenza statunitense tenta di screditare i governi delle due nazioni eurasiatiche e di destabilizzarle, facendo leva sulle contraddizioni e sulle tensioni interne. La strategia attuale è sostanzialmente la versione aggiornata della politica detta del congagement (containment, engagement), applicata, questa volta, non solo alla Cina ma anche, parzialmente, all’India.

Tuttavia, va sottolineato che il dato certo di questa amministrazione democratica, insediatasi a Washington nel gennaio del 2009, è la crescente militarizzazione con cui tende a condizionare i rapporti con Mosca. Al di là della retorica pacifista, il premio Nobel Obama segue infatti, ai fini del raggiungimento dell’egemonia globale, le linee-guida tracciate dalle precedenti amministrazioni, che si riducono, in estrema sintesi a due: a) potenziamento ed estensione dei presidi militari; b) balcanizzazione dell’intero pianeta lungo linee etniche, religiose e culturali.

A fronte della chiara e manifesta tendenza degli USA al dominio mondiale – negli ultimi tempi marcatamente sorretta dal corpus ideologico-religioso veterotestamentario (9), piuttosto che da una accurata analisi dell’attuale momento improntata alla Realpolitik – Cina, India e Russia, al contrario, paiono essere ben consapevoli delle condizioni odierne che li chiamano ad una assunzione di responsabilità sia a livello continentale che globale. Tale assunzione pare esplicarsi per il tramite delle azioni tese alla realizzazione di una maggiore e meglio articolata integrazione eurasiatica, nonché al sostegno delle politiche procontinentali dei paesi sudamericani.

La centralità della Russia

La ritrovata statura mondiale della Russia quale protagonista dello scenario globale impone alcune riflessioni d’ordine analitico per comprenderne il posizionamento nei distinti ambiti continentale e globale, nonché le variabili che potrebbero modificarlo nel breve e medio periodo.

Mentre in relazione alla massa euroafroasiatica il ruolo centrale della Russia quale suo heartland, così come venne sostanzialmente formulato da Mackinder, viene riconfermato dall’attuale quadro internazionale, più problematica e più complessa risulta essere invece la sua funzione nel processo di consolidamento del nuovo sistema multipolare.

Spina dorsale dell’Eurasia e ponte eurasiatico tra Giappone e Europa

Gli elementi che hanno permesso alla Russia di riaffermare la sua importanza nel contesto eurasiatico, molto schematicamente, sono:

  1. riappropriazione da parte dello Stato di alcune industrie strategiche;

  2. contenimento delle spinte secessionistiche;

  3. uso “geopolitico” delle risorse energetiche;

  4. politica volta al recupero dell’ “estero vicino”;

  5. costituzione del partenariato Russia-NATO, quale tavolo di discussione volto a contenere il processo di allargamento del dispositivo militare atlantico;

  6. tessitura di relazioni su scala continentale, volte ad una integrazione con le repubbliche centroasiatiche, la Cina e l’India;

  7. costituzione e qualificazione di apparati di sicurezza collettiva (OTSC e OCS).

Se la gestione prima di Putin ed ora di Medvedev dell’aggregato di elementi sopra considerati ha mostrato, nelle presenti condizioni storiche, il ruolo della Russia quale spina dorsale dell’Eurasia, e dunque quale area gravitazionale di qualunque processo volto all’integrazione continentale, tuttavia non ne ha messo in evidenza un carattere strutturale, importante per i rapporti russo-europei e russo-giapponesi, quello di essere il ponte eurasiatico tra la penisola europea e l’arco insulare costituito dal Giappone.

La Russia considerata come ponte eurasiatico tra l’Europa e il Giappone obbliga il Cremlino ad una scelta strategica decisiva per gli sviluppi del futuro scenario mondiale, quella della destrutturazione del sistema occidentale. Mosca può conseguire tale obiettivo con successo, nel medio e lungo periodo, intensificando le relazioni che coltiva con Ankara per quanto concerne le grandi infrastrutture (South Stream) e avviandone di nuove in rapporto alla sicurezza collettiva. Accordi di questo tipo provocherebbero di certo un terremoto nell’intera Unione Europea, costringendo i governi europei a prendere una posizione netta tra l’accettazione di una maggiore subordinazione agli interessi statunitensi o la prospettiva di un partenariato euro-russo (in pratica eurasiatico, considerando i rapporti tra Mosca, Pechino e Nuova Delhi), più rispondente agli interessi delle nazioni e dei popoli europei (10). Una iniziativa analoga Mosca dovrebbe prenderla con il Giappone, inserendosi quale partner strategico nel contesto delle nuove relazioni tra Pechino e Tokyo e, soprattutto, avviando, sempre insieme alla Cina, un appropriato processo di integrazione del Giappone nel sistema di sicurezza eurasiatico nell’ambito dell’Organizzazione per la Cooperazione di Shanghai (11).

Chiave di volta del nuovo ordine mondiale

In rapporto al nuovo ordine multipolare, la Russia sembra possedere gli elementi base per adempiere a una funzione epocale, quella di chiave di volta dell’intero sistema. Uno degli elementi è costituito proprio dalla sua centralità in ambito eurasiatico come più sopra è stato esposto, altri dipendono dai suoi rapporti con i paesi dell’America meridionale, dalla sua politica vicino e mediorientale e dal suo rinnovato interesse per la zona artica. Questi quattro fattori diventano problematici, giacché strettamente collegati all’evoluzione delle relazioni che intercorrono tra Mosca e Pechino. La Cina, come noto, ha stretto, al pari della Russia, solide alleanze economico-commerciali con i paesi emergenti dell’America indiolatina, conduce nel Vicino e Medio Oriente una politica di pieno sostegno all’Iràn, manifesta inoltre una grande attenzione verso i territori siberiani ed artici (12). Considerando quanto appena ricordato, se le relazioni tra Pechino e Mosca si sviluppano in senso ancora più accentuatamente eurasiatico, prefigurando una sorta di alleanza strategica tra i due colossi, il consolidamento del nuovo sistema multipolare beneficerà di una accelerazione, in caso contrario, esso subirà un rallentamento o entrerà in una situazione di stallo. Il rallentamento o la situazione di stallo fornirebbe il tempo necessario al sistema occidentale per riconfigurarsi e per rientrare, quindi, in gioco alla pari con gli altri attori.

Il nodo di Gordio del Vicino e Medio Oriente – l’obbligo di una scelta di campo

Tra gli elementi sopra considerati, relativi al ruolo globale che la Russia potrebbe svolgere, la politica vicino e mediorientale del Cremlino sembra essere quella più problematica. Ciò a causa dell’importanza che questo scacchiere rappresenta nel quadro generale del grande gioco mondiale e per il significato particolare che ha assunto, a partire dalla crisi di Suez del 1956, in seno alle dottrine geopolitiche statunitensi. Come si ricorderà, la politica russa o meglio sovietica nel Vicino Oriente, dopo un primo orientamento pro-sionista degli anni 1947 – 48, peraltro trascinatasi fino al febbraio del 1953, quando si consumò la rottura formale tra Mosca e Tel Aviv, si volse decisamente verso il mondo arabo. Nel sistema di alleanze dell’epoca, l’Egitto di Nasser divenne il paese fulcro di questa nuova direzione del Cremlino, mentre il neostato sionista rappresentò lo special partner di Washington. Tra alti e bassi la Russia, dopo la liquefazione dell’URSS, mantenne questo orientamento filoarabo, seppur con qualche difficoltà. Nel mutato quadro regionale, determinato da tre eventi principali: a) inserimento dell’Egitto nella sfera d’influenza statunitense; b) eliminazione dell’Iraq; c) perturbazione dell’area afgana che testimoniano l’arretramento dell’influenza russa nella regione e il contestuale avanzamento, anche militare, degli USA, il paese fulcro della politica vicino e mediorientale russa è rappresentato logicamente dalla Repubblica islamica dell’Iràn.

Mentre ciò è stato ampiamente compreso da Pechino, nel quadro della strategia volta al suo rafforzamento nella massa continentale euroafroasiatica, lo stesso non si può dire di Mosca. Se il Cremlino non si affretta a dichiarare apertamente la sua scelta di campo a favore di Teheran, adoperandosi in tal modo a tagliare quel nodo di Gordio che è costituito dalla relazione tra Washington e Tel Aviv, correrà il rischio di vanificare il suo potenziale ruolo nel nuovo ordine mondiale.

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1. Il sistema occidentale, così come si è affermato dal 1945 ai nostri giorni, è strutturalmente composto da due principali e distinti spazi geopolitici, quello angloamericano e quello dell’America indiolatina, cui si aggiungono porzioni di quello eurasiatico. Quest’ultime sono costituite dall’Europa (penisola eurasiatica o cerniera euroafroasiatica) e dal Giappone (arco insulare eurasiatico). L’America indiolatina, l’Europa e il Giappone sono pertanto da considerarsi, in rapporto al sistema “occidentale”, più propriamente, sfere d’influenza della potenza d’oltreoceano.

2. L’ONU, il FMI e la BM, nell’ambito del confronto tra il sistema occidentale a guida statunitense e le potenze eurasiatiche, svolgono di fatto la funzione di dispositivi geopolitici per conto di Washington.

3. Per quanto riguarda la riscoperta della vocazione continentale dell’America centromeridionale nell’ambito del dibattito geopolitico, maturato in relazione all’ondata globalizzatrice degli ultimi venti anni, si rimanda, tra gli altri, ai lavori di Luiz A. Moniz Bandeira, Alberto Buela, Marcelo Gullo, Helio Jaguaribe, Carlos Pereyra Mele, Samuel Pinheiro Guimares, Bernardo Quagliotti De Bellis; si segnala, inoltre, la recente pubblicazione, Diccionario latinoamericano de seguridad y geopolitíca (direzione editoriale a cura di Miguel Ángel Barrios), Buenos Aires 2009.

4. Luca Bellocchio, L’eterna alleanza? La special relationship angloamericana tra continuità e mutamento, Milano 2006.

5. Per analoghe motivazioni geostrategiche, sempre relative all’accerchiamento della massa eurasiatica, gli USA considerano anche il Giappone una loro testa di ponte, speculare a quella europea.

6. Nello specifico settore del gas e del petrolio, l’influenza statunitense e, in parte, britannica determinano la scelta dei membri dell’UE riguardo ai partner extraeuropei, alle rotte per il trasporto delle risorse energetiche ed alla progettazione delle relative infrastrutture.

7. Un approccio teorico relativo ai processi di transizione di uno Stato da una posizione di subordinazione ad una di autonomia rispetto alla sfera di influenza in cui è incardinato è stato trattato recentemente dall’argentino Marcelo Gullo, nel saggio La insurbodinación fundante. Breve historia de la costrucción del poder de las naciones, Buenos Aires 2008.

8. Significativi, a tal proposito, i richiami costanti di Caracas, Buenos Aires e Brasilia all’unità continentale. Nell’appassionato discorso di insediamento alla presidenza dell’Uruguay, tenuto all’Assemblea generale del parlamento nazionale il 1 marzo del 2010, il neoeletto José Mujica Cordano, ex tupamaro, ha sottolineato con vigore che “Somos una familia balcanizada, que quiere juntarse, pero no puede. Hicimos, tal vez, muchos hermosos países, pero seguimos fracasando en hacer la Patria Grande. Por lo menos hasta ahora. No perdemos la esperanza, porque aún están vivos los sentimientos: desde el Río Bravo a las Malvinas vive una sola nación, la nación latino-americana”.

9. Ciò anche in considerazione della politica “prosionista” che Washington porta avanti nel Vicino e Medio Oriente. Si veda a tal proposito il lungo saggio di John J. Mearsheimer e Stephen M. Walt, La Israel lobby e la politica estera americana, Milano, 2007.

10. Una ipotesi di partenariato euro-russo, basato sull’asse Parigi-Berlino-Mosca, venne proposta, in un contesto diverso da quello attuale, nel brillante saggio di Henri De Grossouvre, Paris, Berlin, Moscou. La voie de la paix et de l’independénce, Lausanne 2002.

11. L’allargamento delle strutture continentali (globali nel caso della NATO) di sicurezza e difesa sembra essere un indice del grado di consolidamento del sistema multipolare. Oltre la NATO, la OTSC e le iniziative in ambito OCS, occorre ricordare anche il Consejo de Defensa Suramericano (CDS) de la Unión de Naciones Suramericanas (UNASUR).

12. Linda Jakobson, China prepares for an ice-free Arctic, Sipri Insights on Peace and Securiry, no. 2010/2 March 2010.


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Quelles alliances dans le monde islamique?

Archives de Synergies Européennes - 1997

 

Quelles alliances dans le monde islamique?

 

eu-islam.pngSur le plan religieux, au sens étymologique du terme, c'est-à-dire dans le sens latin de re-ligere, soit de lier les membres d'une communauté politique par des valeurs et un héritage culturel communs, notre position est claire: l'Europe est une pluralité de peuples et de paysages, de climats et de végétations, qui impliquent qu'entre les hommes s'instaurent des modalités de vivre-en-commun chaque fois différentes selon les paramètres. Modalités et variations révèlent de la sorte un polythéisme des valeurs, qu'il s'agit d'harmoniser. Les religions monothéistes sont issues, dans leur quintessence, du désert, avec son uniformité sublime qui force à penser l'absolu, le Tout-Autre. En disant cela, nous n'entendons pas dénigrer les spiritualités du désert ni ceux qui en sont les porteurs: avec Ludwig-Ferdinand Clauss qui a pensé simultanément l'esprit de la forêt (nord-européenne) et l'esprit du désert chez les Bédouins, qui est considéré comme un Juste par les Juifs, nous constatons deux modalités du spirituel qui ne se sont pas nécessairement opposées dans l'histoire (cf. les figures de Parsifal et de Feirefiz) mais qui impliquent néanmoins que l'on manie des jeux d'institutions politiques différents, pour être en symbiose avec notre environnement immédiat.

 

La vie dans le désert implique des codes rigoureux, la vie dans les forêts ou dans les lisières défrichées implique des codifications plus souples. Chez le Bédouin ou l'Arabe, la douceur de l'oasis lève souvent la rigueur des codes, et il rejoint là la souplesse des terres à jardins. En Europe, le jardin, d'abord potager puis floral, l'orangerie, la douceur des potagers et des fruits méditerranéens ou la sérénité des vergers centre-européens ou nord-européens, le vieux culte européens des fruits impliquent au fond une moindre rigueur, en dépit des jansénismes ou des puritanismes. Les libres-penseurs ne nous contrediront pas: Voltaire n'a-t-il pas dit et répété, «Cultivons notre jardin», signifiant par là que la variété des essences que nous y cultivons nous procure la sérénité et nous conduit au chemin de la tolérance (mais, hélas, aujourd'hui, la tolérance, dans la bouche des vitupérateurs médiatiques, n'est plus cette sérénité, mais, au contraire, le prétexte à édifier des codes rigides, plus rigides que tous les codes religieux du passé, parce qu'abstraits et désincarnés).

 

Aujourd'hui, la revendication religieuse la plus véhémente est sans conteste celle de l'islamisme radical. Mais quel islamisme? Celui du FIS, de la République Islamique d'Iran, du Soudan, des Frères musulmans, des Talibans de Kaboul, des extrémistes égyptiens qui prennent les cars de touristes pour cibles, d'Erbakan en Turquie? Dans ces multiples facettes de l'islamisme radical d'aujourd'hui, il s'agit pour nous de faire le tri. Non pas en vue d'une conversion qui serait insolite ou marginale. Mais parce qu'en dépit du processus qui s'opère actuellement, c'est-à-dire le regroupement des peuples dans des sphères civilisationnelles axées sur les options religieuses (cf. le recension du livre de Samuel Huntington par W. Strauss dans ce n°30 de NdSE), le dialogue inter-civilisationnel ne s'arrêtera pas pour autant. Si ces regroupements impliquent un certain repli sur soi,  —pour que les peuples revoient enfin clair et se dégagent des philosophades simplistes de l'occidentisme—  les périphéries continueront néanmoins à dialoguer entre elles pour gérer des zones géographiques contigües ou même pour vider des conflits par les armes (car la guerre, en dépit de ce que racontent les irénistes, est une forme de dialogue).

 

Guido A. Del Valle, lors de notre université d'été de 1996 en Lombardie, avait démontré que les principales puissances musulmanes d'aujourd'hui étaient de fidèles alliées des Etats-Unis et, qu'à ce titre, elles étaient instrumentalisées contre l'Europe. Ce constat est juste, hélas, et nous l'acceptons, même si nous aurions préféré un dialogue inter-civilisationnel sur le mode que nous avait préconisé le Juste Ludwig-Ferdinand Clauss, dont Julius Evola admirait tant les œuvres. En effet, l'Egypte, clef du canal de Suez, de la Mer Rouge et de la Méditerranée orientale, est une alliée des Etats-Unis. La Turquie, formidable puissance militaire classique à la charnière de l'Europe et de l'Asie, entre la Mer Noire russo-ukrainienne et la Méditerrannée orientale, est le principal atout américain dans la région. Très nettement, cette puissance joue contre l'Europe et contre la Russie dans les Balkans, en Mer Noire, dans le Caucase, en Asie centrale, à Chypre et dans les vallées du Tigre et de l'Euphrate. Enfin, l'Arabie Saoudite, formidable puissance financière et pétrolière, est entièrement sous la coupe de Washington. En Algérie, la guerre civile empêche une réorganisation du pays, qui pourrait devenir un complément agricole pour l'Europe surpeuplée. La Libye de Khadafi, Etat plus laïc que religieux dans sa structure, est condamnée à faire du sur-place à cause du blocus imposé par Washington. Le Pakistan sert de base arrière aux Talibans qui font la guerre aux Russes et aux Tadjiks, pour empêcher que la plus grande puissance slave ne s'installe par gouvernements locaux interposés sur les rives de l'Océan Indien et n'opère une jonction avec l'Inde, ne réalise un axe Moscou-Dehli. Seul l'Iran, puissance impériale sur la masse continentale eurasiatique, à côté des impérialités euro-germanique, russe, chinoise, japonaise et ottomane (défunte), a une politique anti-américaine et anti-impérialiste cohérente. L'Islam chiite à la mode iranienne est donc un allié potentiel de l'Europe et de la Russie sur la scène internationale. Washington tente de nous le faire oublier, par une propagande remarquablement bien orchestrée, que gobent tous les politiciens à la petite semaine qui peuplent nos ministères des affaires étrangères.

 

Washington a admirablement joué sa carte musulmane. Tous ces coups ont été des coups de maître. S'il existait en Europe des diplomates et des services spéciaux aussi efficaces que ceux qui agissent à Washington, que feraient-ils?

- Ils dénonceraient le blocus anti-libyen, aideraient Khadafi (ou ses successeurs) à réaliser les plans germano-italiens de 1940-43 de fertilisation du désert de Tripolitaine et de Cyrénaïque afin d'avoir une réserve de céréales et d'agrumes aux portes de l'Europe.

- Ils tableraient sur des mouvements néo-nassériens en Egypte, afin d'obtenir le contrôle du Canal de Suez et de la Mer Rouge.

- Ils soutiendraient la politique néo-musulmane et néo-ottomane d'Erbakan en Turquie contre le laïcisme des militaires à la solde de l'Occident libéral. Ils forceraient Serbes et Croates à affronter de concert la menace turque dans les Balkans. Ils aideraient Roumains, Bulgares, Ukrainiens, Russes, Géorgiens et Arméniens à faire de la Mer Noire un lac exclusivement européen, de façon à organiser en synergie fleuves ukrainiens et bassin du Danube, afin d'avoir une voie fluviale non contrôlée par la VIième flotte US et d'y échanger les produits finis centre-européens et les matières premières (blé, pétrole) d'Ukraine et du Caucase. Ils se poseraient en protecteurs de la Syrie et de l'Irak contre la politique des barrages turcs qui assèchent la région en monopolisant dès la source les eaux du Tigre et de l'Euphrate. Ils imposeraient à Washington et à Ankara le tracé russe des oléoducs venant du Caucase, qu'ils coupleraient ensuite au complexe danubien. Ils vieilleraient à la bonne exécution de ces politique en intégrant Chypre à l'UE et en faisant de cette belle île une base aéronavale inexpugnable, où l'armée et la marine grecques auraient un rôle primordial à jouer. Ils réserveraient à Ankara un rôle de premier plan, un rôle impérial, au Proche-Orient, de Mossoul à Aden. La Turquie actuelle n'a de toute façon par de moyens propres suffisants pour faire une autre politique.

- Ils soutiendraient les partis russophiles en Afghanistan, de façon à contrôler, de concert avec l'Iran, toute la côte de l'Océan Indien, d'Aden aux frontières de l'Inde, prélude au grand axe Berlin-Vienne-Moscou-Téhéran-Dehli-Tokyo, résurrection de cinq des grandes impérialités eurasiennes, auxquelles se joindrait rapidement la Chine.

 

Dans le jeu subtil et intéressé de la diabolisation globale de l'“extrémisme islamique”, il s'agit surtout de garder la tête froide, de ne pas raisonner avec passion, mais avec froideur, en toute vraie logique politique. Car les zones incluses aujourd'hui dans la “civilisation musulmane” sont les zones-clefs de l'histoire: ceux qui les contrôlent sont maîtres du monde; ceux qui les ignorent sont condamnés à mariner misérablement dans le jus de leur égocentrisme stérile. Je me permets de rappeler aux isolationnistes étriqués qui veulent édifier des murs entre l'Europe et le monde musulman, que ces murs n'ont jamais existé (ni au temps antiques de l'élan des peuples indo-européens vers la Cappadoce, les hauts plateaux iraniens et l'Inde ni aux temps des croisades et de Marco Polo). Pour employer une métaphore agricole, dans l'esprit des jardins de Voltaire: les isolationnistes sont des consommateurs de fruits confits et de confitures, sans doute faute de mieux; les “dialoguistes inter-civilisationnels”, les héritiers de Frédéric II de Hohenstaufen, mordent dans les fruits frais gorgés de soleil, à pleines dents!

 

Revenons au concret et à l'actualité: dans le monde islamique, nous avons des alliés et des ennemis. Nos alliés sont les adversaires de Washington, parce que Washington veut torpiller toute véritable unification européenne. Nos ennemis sont tous les extrémistes qui agissent pour le compte des Etats-Unis. Tout le reste est littérature, boniments et propagande médiatique. Washington ne fait pas la fine bouche quand il s'agit de choisir ses hommes de main dans les montagnes afghanes, dans les Balkans, le Caucase ou le bled algérien. Pourquoi l'Europe resterait-elle paralysé devant les discours tenus par des ignorants (ou de faux ignorants dûment stipendiés) dans les gazettes bien-pensantes ou sur les ondes de télévisions commerciales? Un synergétiste averti en vaut deux.

 

Gilbert SINCYR.

 

mardi, 20 avril 2010

Presseschau - April 2010/01

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PRESSESCHAU - April 2010/01

Einige Links. Bei Interesse anklicken...

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Vor Merkels Türkei-Besuch
Erdogan provoziert den Westen
Von diplomatischer Zurückhaltung keine Spur: Der türkische Premierminister Erdogan leugnet im SPIEGEL mit deutlichen Worten den Völkermord an den Armeniern im Osmanischen Reich. Damit verschärft er den Konfrontationskurs zum Westen – unmittelbar vor dem Türkei-Besuch von Kanzlerin Merkel.
http://www.spiegel.de/politik/ausland/0,1518,685947,00.html

Streit vor Treffen in Ankara
Erdogan wirft Merkel Haß gegen die Türkei vor
Vor dem Treffen zwischen Merkel und Erdogan ist die Stimmung zwischen beiden Ländern auf dem Nullpunkt. Der türkische Ministerpräsident wirft der Kanzlerin Haß gegen sein Land vor. Er habe nicht erwartet, daß Merkel den Vorschlag nach türkischen Gymnasien in Deutschland so deutlich zurückweist.
http://www.welt.de/politik/ausland/article6969269/Erdogan-wirft-Merkel-Hass-gegen-die-Tuerkei-vor.html

Was hat Erdogan nur für ein Problem? Die CDU handelt doch ganz in seinem Sinne ...
Reise nach Ankara
CDU-Politiker für EU-Beitritt der Türkei
Die Union ist uneins über das deutsche Verhältnis zur Türkei. Während sich Ruprecht Polenz (CDU) für eine Aufnahme des Landes in die EU einsetzt, warnt Horst Seehofer (CSU) vor einem schnellen Beitritt. Die Kanzlerin, die zum Staatsbesuch in der Türkei ist, will das Land näher an Europa binden.
http://www.welt.de/politik/ausland/article6967962/CDU-Politiker-fuer-EU-Beitritt-der-Tuerkei.html
http://www.spiegel.de/politik/ausland/0,1518,686092,00.html

EU-Beitritt der Türkei
Unseriöse Spielchen
Während des jüngsten Türkei-Besuchs der Bundeskanzlerin wurde einmal mehr deutlich, daß es für einen EU-Beitritt des Landes keine realistische Grundlage gibt.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M54c1e36f063.0.html

35 Tote in Moskau
U-Bahn-Terror – Rückkehr der schwarzen Witwen
Von Manfred Quiring
Zwei Selbstmordattentäterinnen haben in der Moskauer U-Bahn mindestens 35 Menschen mit in den Tod gerissen. Nach Angaben der russischen Ermittler tragen die Anschläge auf die Metro die Handschrift islamistischer Terroristen. Der Doppel-Anschlag ist offenbar die brutale Rückkehr der sogenannten schwarzen Witwen.
http://www.welt.de/politik/ausland/article6970886/U-Bahn-Terror-Rueckkehr-der-schwarzen-Witwen.html

Geheimgespräche
Deutschland steht vor Aufnahme von Guantanamo-Häftlingen
Es ist ein zentrales Wahlversprechen von Barack Obama: die Auflösung des US-Gefangenenlagers Guantanamo. Doch wohin mit den Häftlingen? Nach SPIEGEL-Informationen gibt die Bundesregierung nun ihre Zurückhaltung auf – und könnte schon bald Ex-Gefangene aufnehmen.
http://www.spiegel.de/politik/ausland/0,1518,686000,00.html
http://www.welt.de/die-welt/politik/article6967492/Nimmt-Deutschland-doch-Guantanamo-Haeftlinge-auf.html

Innenminister in der Defensive
Unionsfraktion meutert gegen Guantanamo-Pläne
Aufstand in der Union: Innenminister de Maizière will Guantanamo-Insassen aufnehmen, doch nach SPIEGEL-Informationen formiert sich massiver Widerstand in den eigenen Reihen. Die Parlamentarier von CDU und CSU lehnen das Vorhaben laut Fraktionschef Kauder geschlossen ab – aus Angst vor Terroristen.
http://www.spiegel.de/politik/ausland/0,1518,686818,00.html

Bundeswehr im Kosovo
Guttenberg stellt Teilabzug in Aussicht
Aus Pristina berichtet Matthias Gebauer
Heimkehr auf Raten: Verteidigungsminister Guttenberg hält einen schrittweisen Abzug der deutschen Soldaten aus dem Kosovo für möglich. Bei seinem Antrittsbesuch lobte er Erfolge bei der Normalisierung der Situation, stellte aber auch Forderungen an die lokale Politik.
http://www.spiegel.de/politik/ausland/0,1518,686267,00.html

Kunduz-Bombardement
Opferfamilien verlangen Direkthilfe von Deutschland
Von Matthias Gebauer
Die Wiedergutmachung für das Kunduz-Bombardement könnte sich verzögern: Plötzlich haben sich 30 afghanische Familien gemeldet, die direkt mit der Bundeswehr verhandeln wollen. Zu dem bisher in der Sache federführenden Anwalt Popal haben sie kein Vertrauen.
http://www.spiegel.de/politik/deutschland/0,1518,686102,00.html

Hinterhalt
Taliban bescheren Bundeswehr blutigen Karfreitag
Der Großangriff war offenbar gut vorbereitet: Rund 200 Taliban-Kämpfer haben eine Patrouille der Bundeswehr attackiert, als diese Minen entschärfen wollte. Drei deutsche Soldaten kamen dabei ums Leben [wurden im Kampf getötet/fielen im Kampf], acht weitere sollen verletzt worden sein. Die Bundesregierung ist bestürzt, die SPD spricht von einem „feigen Anschlag“ [dummes Geschwätz; hinterhältig und feige sind allenfalls die eingesetzten Sprengfallen ...].
http://www.welt.de/politik/ausland/article7032443/Taliban-bescheren-Bundeswehr-blutigen-Karfreitag.html

Militärischer Berater im Kanzleramt
Merkels rechte Hand
Erich Vad ist der wichtigste Militärberater der Kanzlerin und soll nun zum General befördert werden. Doch ein Text für ein Blatt der „Neuen Rechten“ rückt ihn ins Zwielicht. VON WOLF SCHMIDT
http://www.taz.de/1/politik/deutschland/artikel/1/merkels-rechte-hand/

Schwarz-Grün in Frankfurt am Main geplatzt
FRANKFURT/MAIN. Die schwarz-grüne Koalition in Frankfurt am Main ist geplatzt. Am Donnerstag erklärte der Stadtverordnete Patrick Schenk seinen Austritt aus der CDU-Fraktion, wodurch die Koalition ihre bisherige Mehrheit von einer Stimme einbüßte. Bereits vor vier Wochen hatte der CDU-Stadtverordnete Wolff Holtz die Fraktion verlassen.
Schenk, der dem Konservativen Flügel der Fraktion angehörte, kündigte an, auch die Partei zu verlassen. Er begründete seinen Schritt gegenüber der JUNGEN FREIHEIT mit dem Zustand der CDU. Das Erscheinungsbild der von der Union geführten Koalition in Berlin bezeichnete er in diesem Zusammenhang als desaströs. Angesicht von drei unterschiedlichen Koalitionspartnern in Bund und Ländern verschwimme die Politik der Union immer mehr, sagte Schenk.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M585d9803fa3.0.html

Politische Biographie
Der Rechtskonservative Patrick Schenk
Von Matthias Arning
[In dem Artikel werden auch die „Aktion Linkstrend stoppen“ und die legendäre ksa in Frankfurt erwähnt!]
http://www.fr-online.de/frankfurt_und_hessen/nachrichten/frankfurt/2481526_Politische-Biografie-Der-Rechtskonservative-Patrick-Schenk.html

Neue Umfrage
Merkels Sympathiewerte rutschen ab
Die Unzufriedenheit in der Bevölkerung mit der Regierung schlägt sich jetzt auch auf die Popularität von Angela Merkel nieder: Laut ARD-„Deutschlandtrend“ hat die Zustimmung für die Kanzlerin deutlich abgenommen. Nur Verteidigungsminister Guttenberg verliert noch mehr.
http://www.spiegel.de/politik/deutschland/0,1518,686796,00.html

Honecker & Kohl
Von Thorsten Hinz
Erich Honecker, der langjährige Partei- und Staatschef, beging 1992 seinen 80. Geburtstag im Untersuchungsgefängnis Berlin-Moabit. Wenige Jahre zuvor hatte er auf einem Plenum des SED-Zentralkomitees verkündet: „Wir sind die Sieger der Geschichte.“
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M57fea7025bc.0.html

Dreikampf um die Macht
Von Marcus Schmidt
Die vergangenen Jahre waren nicht leicht für die Republikaner: Ob Landtagswahlen, Europa- oder Bundestagswahl, Erfolge konnte die Partei nicht verzeichnen. Am Wochenende nun kämpft Parteichef Rolf Schlierer um seine Wiederwahl.
AKTUALISIERT: Rolf Schlierer ist am Samstag als Vorsitzender der Republikaner wiedergewählt worden. Von 155 abgegebenen Stimmen entfielen 93 auf den alten und neuen Vorsitzenden. Seine Stellvertreterin Uschi Winkelsett war als Gegenkandidatin angetreten und erhielt 60 Stimmen (2 Enthaltungen). Winkelsett kandidierte daraufhin nicht mehr für einen Posten im Parteipräsidium. Stellvertreter Schlierers wurden Johannes Gärtner, Detlev Stauch und Stephan Stritter.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M59503625fae.0.html

Ego-Shooter Ciudad Juárez
Von Michael Wiesberg
Wer an dieser Stelle die Besprechung eines neuen Ego-Shooter-Spiels erwartet, liegt leider daneben. Aber was nicht ist, kann ja noch werden. PC-Spiele-Designern sollte die berüchtigte mexikanische Millionenstadt, die mittlerweile als gefährlichste Stadt der Welt gilt, doch Inspiration genug sein.
Das Überleben in Ciudad, wo es Mitte März an einem einzigen Wochenende rund 50 Morde gab, dürfte selbst für routinierte Ego-Shooter eine Herausforderung darstellen. Rund 530 Morde, die im Zusammenhang mit dem Drogenkrieg stehen, wurden seit Jahresbeginn in Ciudad Juárez registriert, das über vier Brücken direkt mit der texanischen Metropole El Paso verbunden ist.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5eaae374204.0.html

Karl Feldmeyer: Das Märchen von der Eisernen Kanzlerin
http://www.freiewelt.net/blog-1657/-das-mrchen-von-der-eisernen-kanzlerin.html´

Euro-Zone
Die Griechen-Pleite ist wohl kaum mehr aufzuhalten
Von Daniel Eckert
Der Merkel-Sarkozy-Bluff ist danebengegangen: Die Finanzmärkte glauben nicht an den Rettungsplan für die Griechen. Die Folge: Die Finanzierungskosten Griechenlands bleiben auf gefährlich hohem Niveau – und die Pleite ist nicht mehr abzuwenden. Doch wie im Fall Lehman ist das Ende erst der Anfang.
http://www.welt.de/finanzen/article7007060/Die-Griechen-Pleite-ist-wohl-kaum-mehr-aufzuhalten.html

Shopping-Malls: Downtown ist wieder sexy
http://www.heute.de/ZDFheute/inhalt/11/0,3672,8059339,00.html

Berlin: Fraktionen beschließen Resolution gegen linke Gewalt
BERLIN. Die Fraktionen von SPD, Linkspartei, Grünen und CDU im Berliner Abgeordnetenhaus haben in einer gemeinsamen Erklärung die zunehmende linksextremistische Gewalt in der Hauptstadt „auf das schärfste“ verurteilt.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M51da3e053fa.0.html

Politiker-Auto angezündet
Polizei sucht Auto-Brandstifter in rechter Szene
In der Nacht ist in Lichtenberg ein Cabrio in Flammen aufgegangen. Der Wagen gehört der Linken-Politikerin Evrim Baba. Dahinter sollen Täter aus der rechten Szene stecken. Der Staatschutz ermittelt. Es ist nicht der erste Brandanschlag, der einen Berliner Landespolitiker trifft.
http://www.morgenpost.de/berlin/article1281728/Polizei-sucht-Auto-Brandstifter-in-rechter-Szene.html

Linksextreme drohen SPD mit Gewalt
BERLIN. Linksextreme haben in Berlin offen mit gewalttätigen Aktionen gegen die SPD im allgemeinen und Innensenator Ehrhart Körting (SPD) im besonderen gedroht. Mehreren Presseberichten zufolge sei in einer E-Mail angekündigt worden, man werde dem „SPD-Senat am 1. Mai die Steine ins Gesicht werfen“.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M597789ee65f.0.html

Facebook und Youtube sperren Konten von Dee Ex
BERLIN. Die Internet-Plattformen Facebook und Youtube haben die Benutzerkonten der Rap-Musikerin Dee Ex gesperrt. Während Facebook die Zugangsberechtigung kommentarlos aufhob, gab Youtube als Begründung einen allgemeinen „Verstoß gegen die Community-Richtlinien“ an, sagte Dee Ex der JUNGEN FREIHEIT.
Seitdem die Musikerin durch ihren patriotisch gehaltenen Rap-Stil für Aufsehen sorgte, ist Dee Ex Ziel von Angriffen aus dem linken Spektrum. Verschärft hatte sich der Ton, als ein Artikel der linksradikalen „Jungle World“ auf der Internet-Seite „Netz gegen Nazis“ veröffentlicht wurde. Hier wurde der Künstlerin nationalsozialistisches Gedankengut unterstellt.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M50bf28f7098.0.html

22. März 2010: Glockenläuten – für wen?
Eine Stellungnahme der Anti-Nazi-Koordination Frankfurt a.M. zum Gedenken an die Opfer des Bombenkrieges
http://antinazi.wordpress.com/2010/03/21/22-marz-2010-glockenlauten-fur-wen/#more-5888

Typisch „Spiegel“ ...
Die Mär von den keuschen Deutschen
Rassebewußt und enthaltsam – so wünschten sich die NS-Ideologen ihre Soldaten an der Ostfront. Die Realität sah anders aus: Eine neue Studie untersucht die sexuellen Übergriffe deutscher Soldaten während des Krieges gegen die Sowjetunion – und zerstört die Legende von der sauberen Wehrmacht. Von Jan Friedmann
[Als wäre es etwas Neues, daß es auch Vergewaltigungen durch Wehrmachtssoldaten gab. Aber es war eben – anders als in diesem Artikel behauptet – kein Massenphänomen wie in der Roten Armee und wurde in der Regel streng bestraft. Sexuelle Beziehungen mit Frauen in den besetzten Gebieten waren auch nie ein Geheimnis. Um so perfider, diese in einen Zusammenhang mit sexuellen Übergriffen zu rücken. Ganz im Gegenteil sprechen diese Verbindungen mit Blick auf das Verhältnis zur Zivilbevölkerung im besetzten Osteuropa sogar sehr für die große Masse der deutschen Soldaten, die in ihr – anders als gerne in Guido-Knoppscher Manier unterstellt – ganz offenkundig keine (wahlweise slawischen oder bolschewistischen) „Untermenschen“ sahen.]
http://einestages.spiegel.de/static/topicalbumbackground/6446/die_maer_von_den_keuschen_deutschen.html
http://www.his-online.de/institut/mitarbeiter/aktuell/person/1848/details.html

Alarm an jeder Straßenecke
Keulenschwingende Affen, blutrünstige Wölfe, todbringende Adler: Mit martialischen Plakaten warben die Kriegsparteien während des Ersten und Zweiten Weltkriegs um Rekruten, Geld und Rückhalt an der Heimatfront. Nur die Deutschen, sonst Meister der Propagandainszenierung, erwiesen sich als Spätzünder. Von Ariane Stürmer
[Man beachte nicht zuletzt die Bildkommentierungen: Die deutschen Propagandaplakate werden durchweg als vollkommen unbegründete Hetze abgetan, während noch die perfideste gegen Deutschland gerichtete Propaganda mit großem Wohlwollen und Verständnis bedacht wird. Krank ...]
http://einestages.spiegel.de/static/topicalbumbackground/6084/alarm_an_jeder_strassenecke.html

Völkermord
Beim Sklavenhandel lernten Christen von Muslimen
Von Ulrich Baron
In der Geschichte wird gern den Europäern die Schuld an Afrikas Elend gegeben. Doch als Kolonialmächte profitierten sie ab dem 17. Jahrhundert von einem System, das die Araber etabliert hatten. Über 17 Millionen Menschen waren bereits wegen muslimischer Sklavenhändler gestorben.
http://www.welt.de/kultur/article6974349/Beim-Sklavenhandel-lernten-Christen-von-Muslimen.html

Lesenswert in dem Zusammenhang ...
Egon Flaig: Weltgeschichte der Sklaverei, 12,95 Euro
http://www.amazon.de/Weltgeschichte-Sklaverei-Egon-Flaig/dp/3406584500/ref=sr_1_1?ie=UTF8&s=books&qid=1269898963&sr=8-1

Denkmal
Weitere Risse am Holocaust-Mahnmal
http://www.rbb-online.de/nachrichten/politik/2010_03/weitere_risse_am_holocaust.html

Ist das Holocaust-Mahnmal nicht mehr zu retten?
http://www.bild.de/BILD/regional/berlin/aktuell/2010/03/03/beton-stelen-gerissen/ist-gedenkstaette-holocaust-mahnmal-nicht-mehr-zu-retten.html

Das hat etwas Lächerliches ...
Merkel fordert Türken zum Deutschlernen auf
Mahnende Worte: Vor ihrem Ankara-Besuch hat Angela Merkel mehr Integrationswillen von den in Deutschland lebenden Türken gefordert. Dazu gehöre, „daß die deutsche Sprache erlernt wird“, sagte die Kanzlerin.
http://www.spiegel.de/politik/ausland/0,1518,686022,00.html

Wahnsinnige ...
Grüne fordern Transferleistungen für Menschenrechtsaktivisten
BERLIN. Die Bundestagsfraktion der Grünen fordert einen weltweiten „umfassenden Schutz“ von Menschenrechtsaktivisten. „Die Bundesregierung ist zum Schutz von Menschenrechtsverteidigern nicht aktiv genug und hat insbesondere eine unbürokratische Aufnahme besonders schutzbedürftiger Personen bislang nicht ausreichend ermöglicht“, heißt es in einem Gesetzesentwurf, der am Donnerstag in erster Lesung im Bundestag behandelt wurde.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5ecc7df312e.0.html

Multiculturalism Diversity in den USA mit Ausblick auf Europa (in Englisch)
http://sultanknish.blogspot.com/2010/03/liberalisms-weaponization-of.html

Landtagswahlkampf
Partei „Pro NRW“ marschiert gegen Zentralmoschee
Von Till-R. Stoldt
Wieder einmal versucht die rechtsradikale Partei „Pro NRW“, sich als einzige Kraft zu inszenieren, die der vermeintlichen Islamisierung Deutschlands die Stirn biete. Doch nicht nur die Selbststilisierung der Radikalen, auch die Gegenwehr der Demokraten wird geschickter
http://www.welt.de/politik/deutschland/article6943207/Partei-Pro-NRW-marschiert-gegen-Zentralmoschee.html

Noch mehr in dem Stil. Die postnationalen Dumbos begreifen es einfach nicht, daß sie an ihrem eigenen Sarg zimmern ...
Rechtsextremismus
Tausende demonstrieren gegen Moschee-Feinde
Menschen in Ost und West haben gegen Aufmärsche von Rechtsextremisten protestiert. In Duisburg versammelten sich Tausende Protestanten vor Deutschlands größter Moschee, um islamfeindliche Aktionen der Rechten an den Pranger zu stellen. Der Zentralrat der Muslime bedankte sich.
http://www.welt.de/politik/deutschland/article6963981/Tausende-demonstrieren-gegen-Moschee-Feinde.html

Bildstrecke
„Abendland in Christenhand“
Rund vierhundert Personen sind am Wochenende dem Aufruf von Pro NRW gefolgt und haben sich an einem Protestmarsch zur Merkez-Moschee in Duisburg-Marxloh beteiligt. Die JF dokumentiert die Ereignisse mit einer Bildstrecke.
http://www.jungefreiheit.de/Abendland-in-Christenhand.714.0.html

Türkische Nationalisten unterwandern FDP-Kreisverband
DELMENHORST. Weil der FDP-Kreisverband in Delmenhorst angeblich von türkisch-nationalistischen Kräften unterwandert worden ist, haben mehrere Mitglieder ihren Austritt erklärt. Unter den Protestierenden befindet sich auch der langjährige FDP-Fraktionschef im Delmenhorster Rat, Uwe Dähne.
„Wir haben nichts gegen die FDP, wir haben nur etwas gegen diese Mafiatruppe“, zitiert die Nordwest-Zeitung online Dähne. Gemeint war damit der FDP-Vorstand um den Vorsitzenden Tamer Sert. Diesem werfen die Kritiker Wahlmanipulation, nicht satzungsgemäße Aufnahme von Neumitgliedern und türkischen Nationalchauvinismus vor.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M50a62da4713.0.html

Man beachte das Bild mit den zwei „neuen Deutschen“ ...
http://www.fdp-delmenhorst.de/

Hamburg-St. Georg
Streit um 50 Cent: Wer kennt diesen Messerstecher?
Sie stachen einen Kellner wegen 50 Cent Toilettengeld nieder. Nun hat die Polizei das Phantombild von einem der beiden Täter veröffentlicht.
Wegen 50 Cent haben zwei Männer mitten am Tag in einem Straßencafé an der Langen Reihe (St. Georg) einen 22jährigen Kellner niedergestochen (MOPO berichtete). Jetzt sucht die Polizei mit einem Phantombild nach den Tätern.
Es geht nur ums Klo-Geld: 50 Cent will Marco V. von den beiden Männern für den Toilettenbesuch haben, aber sie weigern sich, beschimpfen ihn als „Hurensohn“. Als V. die Täter bittet, den Laden zu verlassen, bekommt er sofort einen Schlag ins Gesicht.
http://www.mopo.de/2010/20100326/hamburg/panorama/streit_um_50_cent_wer_kennt_diesen_messerstecher.html

Daß der mußmaßliche Täter ein Türke ist, wird natürlich wie gewohnt verschwiegen ...
Hannover
Taxifahrer soll 21jährige vergewaltigt haben
Die Polizei Hannover ermittelt wegen des Verdachts der Vergewaltigung gegen einen Taxifahrer. Er soll in der Nacht zu Sonntag eine 21jährige Frau, die er nach Hause fahren sollte, sexuell mißbraucht haben. Der 30jährige Tatverdächtige bestreitet die Vorwürfe.
http://www.haz.de/Hannover/Aus-den-Stadtteilen/Mitte/Taxifahrer-soll-21-Jaehrige-vergewaltigt-haben

Hier ist die nicht ganz unwesentliche Information enthalten ...
Sie kam vom Tanzen, wollte nach Hause
Junge Frau von Taxifahrer vergewaltigt?
Sie ging auf Nummer sicher, damit sie heil zu Hause ankommt – und entschied sich fürs Taxi. Geriet sie dabei in die Fänge eines Sex-Gangsters? Der schwere Verdacht: Der Taxifahrer soll die Frau auf der Heimfahrt vergewaltigt haben! (...)
Der gebürtige Türke bestreitet die Tat. Er fährt seit fünf Jahren Taxi. Kollegen behaupten, daß er schon einmal eine junge Frau belästigt haben soll. Angeblich stand er am liebsten am Raschplatz, um die Disco-Mädchen nach Hause zu fahren. Bei der Polizei ist er wegen einer Körperverletzug bekannt, eine Verurteilung gab es aber nicht. Deshalb tauchte der Vorfall auch nicht im Führungszeugnis auf, das jeder Taxifahrer vorweisen muß.
http://www.bild.de/BILD/regional/hannover/aktuell/2010/03/24/sie-kam-vom-tanzen/junge-frau-von-taxi-fahrer-vergewaltigt.html

Jugendkriminalität
Teenager-Morde erschüttern Großbritannien
Von Barbara Hans
Erst Sofyen Ghailan, dann Godwin Lawson: Innerhalb von 36 Stunden wurden in London zwei Teenager erstochen. Die Polizei vermutet, sie seien Opfer von Revierkämpfen von Jugendbanden aus verschiedenen Stadtteilen geworden – und fürchtet eine Eskalation.
[=> Beide Jungen sind Söhne von Einwanderern: Godwins Eltern stammen aus Ghana, Sofyens Familie soll ihre Wurzeln in Marokko haben.]
http://www.spiegel.de/panorama/justiz/0,1518,686074,00.html#ref=nldt

Dealer werden immer aggressiver ...
Frankfurt
Festnahmen in der Drogenszene
http://www.faz.net/s/Rub77CAECAE94D7431F9EACD163751D4CFD/Doc~E261488D0D573474DB056ED46687F0E45~ATpl~Ecommon~Scontent.html
http://www.fr-online.de/frankfurt_und_hessen/nachrichten/frankfurt/2490150_Polizei-zieht-Bilanz-Erfolgreich-in-der-Drogenszene-unterwegs.html
http://www.presseportal.de/polizeipresse/pm/4970/1588136/polizeipraesidium_frankfurt_am_main

Polizei beendet „Rundreise“ –  Offenbach
http://www.presseportal.de/polizeipresse/pm/43561/1584642/polizeipraesidium_suedosthessen_offenbach

Der Zynismus der BZ-Schreiberlinge ist kaum zu ertragen ...
So kann es enden, wenn man in Lichtenberg keine Kippe abgibt
Auch Nichtrauchen kann der Gesundheit massiv schaden. Das bekam jetzt Johannes H. (21) aus Lichtenberg am eigenen Leib zu spüren.
Samstag morgen, gegen 2.30 Uhr, vor dem U-Bahnhof Lichtenberg. Der Bundespolizei-Azubi kam gerade von einer Party, war auf dem Weg zu einem Bekannten, wo er übernachten wollte. Plötzlich stellte sich ihm auf der Frankfurter Allee eine Gruppe Jugendlicher in den Weg, forderte Zigaretten. Nichtraucher Johannes H. hatte natürlich keine Kippen dabei. „Da zog einer dieser südländisch aussehenden Männer sofort ein Messer und stach zu“, erinnert sich Johannes, der gestern im Krankenhaus noch immer unter Schock stand. Die Klinge des knapp zehn Zentimeter langen Messers bohrte sich unter seiner Brust in den Körper. Der Stich verfehlte nur knapp Lunge und Leber. Als die alarmierte Polizei anrückte, waren die Täter bereits geflüchtet.
http://www.bz-berlin.de/archiv/so-kann-es-enden-wenn-man-in-lichtenberg-keine-kippe-abgibt-article786489.html

Wieso wird bei einem versuchten Mord wegen eines Raubdelikts ermittelt? Den Tätern ging es ja wohl kaum um das Erbeuten von Zigaretten ...
Lichtenberg
Mann wegen Zigaretten niedergestochen
Ein Mann ist Sonnabend früh vor dem U-Bahnhof Lichtenberg durch einen Messerstich verletzt worden. Der 21jährige verließ gegen 2.30 Uhr mit seinem gleichaltrigen Begleiter den Bahnhof, als er von einer Gruppe Männer nach Zigaretten gefragt wurde. Nachdem er dies verneinte, stach ihm einer der Männer unvermittelt mit einem Messer in den Oberkörper. Anschließend flüchteten die Angreifer unerkannt. Der Verletzte wurde in ein Krankenhaus gebracht. Ein Raubkommissariat hat die Ermittlungen übernommen.
http://www.morgenpost.de/berlin/polizeibericht/article1282424/Mann-wegen-Zigaretten-niedergestochen.html
http://www.berlin.de/polizei/presse-fahndung/archiv/160133/index.html

Staatsschutz
Jugendgruppen greifen Passanten an
In Berlin haben am Wochenende gleich mehrfach Gruppen von Jugendlichen Passanten angegriffen und zum Teil schwer verletzt. In Wedding gingen am Sonnabend gleich 18 Jugendliche auf einen Mann und eine Frau los. In der Nacht zuvor wurden in Wilmersdorf ebenfalls ein Mann und zwei Frauen aus einer Gruppe heraus angegriffen. In diesem Fall ermittelt der Polizeiliche Staatsschutz wegen eines antisemitischen und rassistischen Hintergrunds.
Von „regelrechten Jagdszenen“ sprach ein Augenzeuge der Attacke am Sonnabend auf dem Leopoldplatz in Wedding. Dort war, wie ein Polizeisprecher gestern mitteilte, ein 38jähriger Mann nach einem Streit von zwei 16jährigen angegriffen worden. Als zwei 39 und 40 Jahre alte Frauen dem Opfer zu Hilfe eilten, ergriffen die beiden Jugendlichen zunächst die Flucht. Kurze Zeit später kamen sie allerdings zusammen mit etwa 16 weiteren Jugendlichen und jungen Männern zurück und gingen sofort auf den Mann und die beiden Frauen los. Die Opfer wurden geschlagen und getreten, einer der Angreifer zerfetzte die Kleidung der 40jährigen mit einem Messer.
Als die von Zeugen des Geschehens alarmierte Polizei kurz darauf eintraf, flüchteten die Angreifer in verschiedene Richtungen. Vier Täter im Alter von 15, 16 und 19 Jahren konnten nach kurzer Verfolgung durch die Beamten festgenommen werden. Sie wurden der Kriminalpolizei überstellt. Der Mann und die beiden Frauen zogen sich Verletzungen zu, die ambulant behandelt werden mußten.
Auch die drei Opfer eines brutalen Angriffs im U-Bahnhof Güntzelstraße in der Nacht zuvor mußten ärztlich behandelt werden. Der 25jährige Mann und seine beiden 23jährigen Begleiterinnen wurden nach Polizeiangaben zunächst in einem Zug der U-Bahnlinie 7 und anschließend auf dem Bahnsteig attackiert. Zunächst wurde das Trio von sechs Männern beschimpft und mit antisemitischen und rassistischen Äußerungen beleidigt, anschließend griffen die Täter ihre Opfer massiv an.
Die beiden Frauen wurden geschlagen und getreten, dem Mann schlug einer der Angreifer eine Flasche auf den Kopf. Die Identität der Angreifer sei bislang noch unklar, teilte die Polizei gestern mit. Der Staatsschutz hat die Ermittlungen übernommen und will in den nächsten Tagen Augenzeugen des Vorfalls befragen. [Waren die Täter deutsche Rechtsextremisten oder Mohammedaner?]
Weitere ähnliche Fälle gab es am Wochenende in Neukölln, Wilmersdorf und Lichtenberg. In Neukölln wurde in der Nähe der Gropius-Passagen ein 28jähriger aus einer Gruppe von Jugendlichen heraus zusammengeschlagen und beraubt. Zu der Attacke war es gekommen, weil der Mann der Aufforderung der Jugendlichen, ihnen Zigaretten zu geben, als Nichtraucher nicht nachkommen konnte.
http://www.morgenpost.de/printarchiv/berlin/article1283097/Jugendgruppen-greifen-Passanten-an.html
http://www.berlin.de/polizei/presse-fahndung/archiv/160189/index.html
http://www.berlin.de/polizei/presse-fahndung/archiv/160131/index.html
http://www.berlin.de/polizei/presse-fahndung/archiv/160180/index.html

Fußballspiel abgebrochen
Pankow
# 0882
In der 79. Spielminute brach gestern nachmittag der Schiedsrichter ein Fußballspiel der Kreisliga in Rosenthal ab. Gegen 15 Uhr 40 kam es bei einem Einwurf in der Begegnung zwischen Concordia Wilhelmsruh und dem 1. FC Neukölln zunächst zu einer verbalen Auseinandersetzung zwischen einem Zuschauer und einem Spieler. Es folgten körperliche Auseinandersetzungen zwischen mehreren Personen, so daß der Unparteiische die Partie beendete. Alarmierte Polizeibeamte beruhigten die Lage im Stadion in der Dietzgenstraße und nahmen insgesamt acht Anzeigen wegen Körperverletzung und Beleidigung auf. Alle Beteiligten kamen mit leichten Blessuren davon.
http://www.berlin.de/polizei/presse-fahndung/archiv/160248/index.html



Weiterer Rückgang bei Rechtschreibleistungen der Schüler
Mehr Verwirrung als Klarheit durch die Rechtschreibreform
Aus einer Ergänzungsstudie zu IGLU 2006, bei der die Rechtschreibleistungen von über 8000 Kindern am Ende der 4. Klasse getestet wurden, geht hervor, daß die Mehrzahl der Kinder am Ende der Grundschulzeit große Unsicherheiten im Umgang mit der Orthographie hat.
Dr. Peter May, Autor der „Hamburger Schreibprobe“ und Mitglied des Wissenschaftlichen Beirats der Lehrinstitute für Orthographie und Schreibtechnik (LOS), stellt seine Befunde ausführlich dar – und lädt zu einem gebührenpflichtigen Online-Rechtschreibtest ein.
http://www.sprachforschung.org/index.php?show=news&id=646
http://www.presseportal.de/pm/76145/1583548/dideon_gmbh

Schule
Die Reformpädagogik als Ersatzreligion
Von Josef Kraus
Zu lange wurden die Ideen der Reformpädagogik heiliggesprochen. Dabei haben sie weit weniger gebracht als gemeinhin behauptet. Staatliche Schulen brauchen einen Vergleich nicht zu scheuen. Und manche Begründer waren dubiose Zeitgenossen. Anlaß für eine nüchterne Betrachtung.
http://www.welt.de/debatte/kommentare/article6960260/Die-Reformpaedagogik-als-Ersatzreligion.html

Man muß sicherlich nicht alles teilen, aber immerhin mal ein diskussionswürdiger Beitrag von unserem ganz speziellen Freund Alan Posener ...
Antwort auf Josef Kraus
Ich bin ein Opfer der Reformpädagogik
... und das ist gut so, bekennt Alan Posener. Denn eine traditionelle Schule in den 60er Jahren glich meist einer Untertanenfabrik, die nicht Denken lehrte, sondern Gehorsam. Im Vergleich dazu waren die reformpädagogischen Einrichtungen Inseln der Seligen. Generalangriffe auf sie sind demagogisch.
http://www.welt.de/debatte/article6975640/Ich-bin-ein-Opfer-der-Reformpaedagogik.html

„Man wird eher vom Küssen schwanger, als vom Zölibat pädophil“
Cicero-Interview mit Hans-Ludwig Kröber
http://cicero.de/97.php?ress_id=9&item=4907

Kinderschützer fordern Bundesjustizministerin zum Rücktritt auf
BERLIN. Mehrere Organisationen haben Bundesjustizministerin Sabine Leutheusser-Schnarrenberger (FDP) zum Rücktritt aufgefordert. Grund ist ihre Mitgliedschaft in der atheistischen Humanistischen Union (HU). Kritiker werfen dem Verein vor, pädophile Übergriffe zu verharmlosen.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm.154+M5c172ca925c.0.html

Vormerken: Ausstellung im Architekturmuseum der TU München
Geschichte der Rekonstruktion
Konstruktion der Geschichte
15.07.2010 – 31.10.2010
Pinakothek der Moderne
http://www.architekturmuseum.de/ausstellungen/detail.php?which=202&show=vorschau

Jürgen Rüttgers singt über Nordrhein-Westfalen (auweia)
http://www.youtube.com/watch?v=cCnyMJik1I8

Petites réflexions suite au décès d'Elisabeth Noelle-Neumann

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Petites réflexions suite au décès d’Elisabeth Noelle-Neumann

 

Le 25 mars 2010 à Allensbach sur les rives du Lac de Constance est décédée Elisabeth Noelle-Neumann, à l’âge de 93 ans. Sa carrière, écrit le Spiegel de Hambourg dans la notice nécrologique qu’il lui consacre, a été marquée par deux attitudes : l’autodiscipline du sociologue et sa proximité par rapport au pouvoir. C’est dans cette double optique de rigueur scientifique et de concrétude politique qu’elle fonde, avec son mari Erich Peter Neumann, immédiatement après la seconde guerre mondiale en 1947, l’Institut de sondage d’Allensbach. Ce fut le premier institut allemand spécialisé dans le sondage de l’opinion publique. Rapidement, ajoute Der Spiegel, cet organisme privé s’incruste dans l’univers de la politique allemande, dès les toutes premières années de la jeune République Fédérale. Ses options conservatrices l’ont toujours rapprochée des partis démocrates-chrétiens, où se nichait encore dans les années 50 et 60, et jusque dans les années 80 en Bavière, avec la CSU de Strauss, une solide faction qualifiable de conservatrice, permettant un équilibre, une « coïncidentia oppositorum » (Carl Schmitt), avec une aile plus démocratique et ouvriériste, comparable aux jocistes chez nous. Les temps ont changé depuis et une polémique traverse aujourd’hui l’Allemagne pour savoir dans quelle mesure les partis démocrates-chrétiens ont assimilé et ingurgité les discours de mai 68 visant le bouleversement de fond en comble de la société, la déliquescence de ses assises traditionnelles, culturelles et sociales au profit d’une fausse « humanité » homologuée, composée d’humanoïdes formatés et retravaillés par une ingénierie sociale faisant appel à des théories pures, préfabriquées, telles les « gender studies » nées Outre-Atlantique. Nos amis allemands pourraient venir observer le CdH de « Madame Non », alias Joëlle Milquet, pour constater à quelles extrémités délirantes un tel glissement peut conduire un parti démocrate-chrétien. Quel chemin parcouru, depuis les temps bénis de Pierre Harmel, issu, lui, de l’ACJB.

 

Dans la logique perverse des bricolages post-soixante-huitards et des « gender studies » des intellos américains, toute position antérieure à l’invasion de la nouvelle ingénierie sociale, qu’ils impliquent, est assimilée progressivement au « mal absolu » : ainsi, l’opposition de gauche en Allemagne a reproché à Elisabeth Noelle-Neumann d’avoir, in illud tempore, rédigé un article pour la revue Das Reich du Dr. Goebbels. Der Spiegel n’omet pas de le rappeler… En oubliant, bien sûr, que le passé de son propre fondateur n’est pas exempt de… Pire : on est allé fouiner dans le plus lointain passé de la défunte et on a constaté que sa thèse de doctorat sur « les masses et les opinions aux Etats-Unis », rédigée avant le cataclysme de septembre 1939, recelait des « expressions ou des allusions anti-américaines de facture antisémite ». Mais Der Spiegel se rattrape : « L’engagement de Noelle-Neumann pour la démocratie en République Fédérale d’Allemagne n’a jamais été sérieusement mis en doute ». Ouf ! On respire ! Et on s’améliore : on pardonne un péché de jeunesse. Il le faut bien : sinon, après Günther Grass, ce pourrait bien être le tour du grand prêtre Habermas, dont le père… et lui-même, en culottes courtes… de ces culottes courtes, sombres et de velours, qu’affectionne un auteur comme Tournier… dans le livre et le film qu’on en a tiré… Le Roi des Aulnes…  Mais je suis discret. J’en reste là. Je me tais. A l’analyse : Elisabeth Noelle-Neumann a été pressée de publier un article sur le thème majeur de sa thèse consacrée aux techniques de sondage aux Etats-Unis par les animateurs de Das Reich, très intéressés aux méthodes modernes d’investigation de l’opinion, surtout si elle venaient d’Outre-Atlantique ! Elisabeth Noelle-Neumann s’est ensuite empressée de rallier la rédaction du Frankfurter Zeitung, dont le ton était assez critique.

 

Mais si l’on pardonne les deux péchés de jeunesse d’Elisabeth Noelle-Neumann, son article pour Das Reich et les quelques phrases jugées litigieuses de sa thèse, on ne lui pardonne pas un terrible péché de grande maturité : en 2006, à 89 ans, notre grande et vénérable dame a accepté un prix de la « revue controversée et conservatrice de droite » Junge Freiheit ! Incorrigible ! Trois péchés gravissimes qui lui sont reprochés jusque dans sa notice nécrologique ! Quand on est « politiquement correct », mon bon monsieur, on tire sur les ambulances… et sur les corbillards… On ne respecte par les morts.

 

Après le venin, le baume. Der Spiegel rappelle que le nom d’Elisabeth Noelle-Neumann demeurera lié à une théorie, qu’elle avait énoncée : celle de la spirale du silence. Selon cette théorie, les représentants de l’opinion dominante vont défendre celle-ci crescendo, de manière de plus en plus offensive et rabique, en réduisant au silence les adeptes d’opinions minoritaires, très souvent contestatrices (*). Une théorie partagée par d’autres en ce vaste monde, d’autres qui sont sans nul doute tout aussi pessimistes qu’Elisabeth Noelle-Neumann. Le globe de la globalisation devient un mixte du Meilleur des mondes d’Aldous Huxley et du 1984 de George Orwell. Sans oublier le Nous de Zamiatine et les trois romans « dystopiques » d’Anthony Burgess, dont l’un, The Wanting Seed annonce clairement l’avènement de l’ingénierie sociale axée sur les gender studies. où les brocardés d’hier doivent devenir les maîtres de demain et bénéficier de tous les passe-droit.  

 

Le petit univers des défenseurs matamoresques de la « rectitude politique » (comme disent nos amis québécois) devrait tout de même méditer, toute vergogne bue, la morale générale qui se profile derrière L’honneur perdu de Katharina Blum d’Heinrich Böll. Rendre hommage à l’une des figures de proue de la littérature allemande de l’immédiat après-guerre, qui dénonçait justement les campagnes de presse diffamatoires, serait un minimum de décence… de common decency. Mais quand il y a en lice une idéologie acharnée, « constructiviste » ou « constructiviste dans le déconstructivisme », qu’elle soit socialiste ou néolibérale, il n’y a plus d’éthique. Celle-ci est aux orties ou au dépotoir de l’histoire…

 

Benoît DUCARME.

 

(*) Rappelons-nous cette phrase de George Orwell, dans son essai Inside the Whale : « La plupart des révolutionnaires sont des Tories potentiels car ils croient qu’on peut tout modifier dans le bon sens en changeant la forme de la société ; qu’une fois ce changement effectué, comme parfois cela arrive, il n’est pas nécessaire d’en faire d’autres ». Dans le contexte qui nous préoccupe : vouloir faire des changements dans une société ou libéraux, démocrates (affichés) ou gauchistes délirants sont persuadés d’avoir commis la panacée définitive, c’est une effroyable insolence qui mérite toutes les rigueurs de tous les tribunaux.  

samedi, 17 avril 2010

La "Première Rome" a abdiqué

Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 2003

La “Première Rome” a abdiqué...

Plaidoyer italien pour l’Union et l’Idée eurasistes

ex: http://utenti.lycos.it/progettoeurasia/

chute-de-l-empire-romain.jpgChers amis, En Italie, indubitablement, nous trouvons les meilleurs textes en matières politi­ques. Le mouvement “Eurasien” y a pris pied. La preuve? Les  pages sur la grande toile : http://utenti.lycos.it/progettoeurasia/; le texte de Francesco Boco, que nous  vous présentons ici, nous rappelle quelques faits  bien réels : nous ne sommes pas indépendants, les élites poli­tiques ont failli, sont totalement incapables de comprendre les nouvelles dynamiques géopoli­tiques à l’œuvre dans le monde. Boco propose une Union Eurasienne, en tant que bloc géostra­tégique contre la tentative américaine de contrôler le globe. Pour ce  qui concerne l’Eurasie, n’oublions pas qu’ici, à Bruxelles, la section de l’émigration russe blanche a connu des ten­dances eurasistes (voir à ce propos le  livre du Prof. Wim COUDENYS, Leven voor de Tsaar. Rus­sische ballingen, samenzweerders en collaborateurs in België, Davidsfonds, Leuven, 2004, ISBN 90-5826-252-9).

Nous nous trouvons au beau milieu d’une époque de grands bouleversements. Aux peuples d’Europe et du monde s’ouvrent des perspectives de longue haleine et de diverses sortes, que l’on peut résumer, en substance, à deux positions principales : les pays collaborateurs seront absorbés par la puissance océanique, afin de former un bloc —la seconde possibilité— contre les pays “non alignés”, c’est-à-dire contre les pays qui cherchent à se soustraire au joug américain et choisissent la voie de l’indépendance.

Depuis quelque temps, face à cette perspective, on parle de la Russie comme de la puissance potentielle capable de guider la résurrection européenne et eurasiatique. Les dernières élections russes donne bon espoir pour l’avenir. Mais il vaut quand même mieux dire que la politique et la géopolitique ne se fondent pas sur des espérances mais sur des faits.

La dure réalité nous contraint de dire, effectivement, que, si, à l’Est la “Troisième Rome” reprend du poil de la bête et que l’ours russe se remet à rugir, le “Première Rome”, elle, la vraie Rome, a abandonné depuis fort longtemps le rôle qui lui revient de droit et qu’elle ne semble plus vouloir assumer.

Un processus d’unification stratégique de l’Eurasie

Le problème, dont question, se pose surtout dans la perspective des scenarii politiques qui se manifesteront dans les prochaines décennies. Inexorablement, l’effondrement du capitalisme est prévisible, prévu par divers observateurs comme inéluctable. Nous devons dès lors prendre conscience de la situation : si, avant que cet effondrement ne soit effectif, nous ne sommes pas prêts, en tant qu’Européens et qu’Italiens, et si nous ne sommes pas suffisamment indépendants des Etats-Unis sur le plan économique, alors nous risquons de subir une crise très dure, aux aléas peu clairs. Acquérir cette nécessaire indépendance économique ne peut venir que d’une alliance territoriale, économique et militaire avec la Russie et ses satellites, c’est-à-dire amorcer le processus d’unification stratégique de l’Eurasie. Depuis longtemps déjà les Etats-Unis entreprennent d’encercler le territoire de la Russie, mais, indépendamment de cette stratégie, nous devons prendre en considération le cas de l’Italie, tel qu’il se présente à l’heure actuelle, et tel qu’il se développera à coup sûr, et avec une intensité accrue, dans le futur.

En admettant qu’il faille d’ores et déjà envisager la possibilité concrète de former le continent-Eurasie, nous devons nous demander quels seront, dans ce contexte, le rôle et la fonction de l’Italie, nous demander si nous sommes prêts ou non pour ce grand bouleversement épocal.

Vu la situation qui prévaut aujourd’hui, la réponse à ces questions est évidemment négative sur toute la ligne.

Si, soudain, le bloc eurasiatique, dont nous espérons l’avènement, venait à se former, l’Italie serait en état d’impréparation totale, surtout à cause de l’absence d’une classe dirigeante qui serait en mesure de devenir un interlocuteur valable pour la Russie et qui pourrait faire valoir les droits et les intérêts de la “Première Rome”. Depuis plusieurs décennies, l’Italie est un pays asservi. Et le restera très probable­ment même si le “patron” change, à la suite de toute une série de circonstances fortuites.

L’unique alternative possible...

Le fait majeur qui nous préoccupe est double : d’une part, le projet eurasien est l’unique alternative possible pour échapper à la domination de la puissance d’Outre Atlantique; d’autre part, on s’est jusqu’ici bien trop peu préoccupé de savoir qui devra prendre les rênes du pouvoir dans notre pays quand et si le changement survient. Nous pourrions tenir le même discours en changeant d’échelle, en passant au niveau européen...

Le “Mouvement Panrusse Eurasia” est puissant et influent en Russie; il est devenu un lobby proprement dit, un centre d’influence politique et culturel; il suffit de se rappeler qu’Alexandre Douguine, Président du Mouvement, dirige aujourd’hui une université où les idées eurasistes trouvent un très large écho.

Dans notre pays, nous devons déplorer l’absence d’un lobby eurasiste, d’un groupe de pression qui, au moment opportun, pourra s’imposer par l’action d’une classe dirigeante préparée, capable de mettre en valeur le rôle de l’Italie, un pays dont l’importance est fondamentale pour nouer des contacts avec les pays de la Méditerranée et pour jouer le rôle de médiateur incontournable dans les rapports avec les pays arabes.

Cependant les idées eurasistes en Italie ont pris pied depuis quelques années; elles ont connu une diffusion plutôt satisfaisante, si bien que, désormais, le concept d’”Eurasie” n’est plus inconnu. Toutefois, la lacune que présenterait l’Italie résiderait dans l’absence d’une classe dirigeante qui pourrait devenir un allié valable, et non une caste servile, pour la nouvelle Russie impériale.

Donner vie à un mouvement eurasiste

Il existe des maisons d’éditions et des intellectuels italiens qui diffusent inlassablement le message eurasiste; leur présence s’avère fondamentale pour notre avenir, mais elle est évidemment insuffisante. Le problème se pose donc en Italie: il faut donner vie à un Mouvement Eurasiste hypothétique, prêt à coopérer avec un mouvement analogue basé à Moscou, et capable de coordonner les ambitions d’unifi­cation continentale, par le biais d’une activité de propagande bien capillarisée et bien ajustée.

Or, aujourd’hui, le problème premier est de former les futurs cadres dirigeants de ce mouvement appelé à garantir le destin grand-continental de notre peuple et de tous les peuples d’Europe. Le milieu, que l’on qualifie à tort ou à raison de “néo-fasciste”, est, qu’on le veuille ou non, le premier à avoir pris cons­cience de l’importance du projet “Eurasie” et des potentialités qu’il représente.

La création d’un centre d’influence, d’inspiration eurasiste, passe nécessairement par l’union des forces de tous ceux qui, indépendamment de leur formation politique, se sentent proches des positions eurasistes; mais chez la frange “anti-système” de la nébuleuse dite “néo-fasciste” qui représente, de fait, le principal réservoir d’hommes, d’esprits et de moyen pour réaliser cette tâche de rassemblement général.

Soyons toutefois bien clairs : dans l’appel à l’union que nous formulons ici, nous utilisons l’expression consacrée de “néo-fascisme” surtout pour identifier une aire politico-culturelle qui, finalement, s’avère vaste et variée, où se bousculent des conceptions politiques très diverses, mais que les médiats classent sous cette étiquette, qu’ils veulent infâmante et qu’ils assimilent systématiquement à des dérapages ta­pageurs, bien visibilisés et mis en scène par les services de désinformation ou de provocations en tous genres. Nous ne prendrons, dans cette aire politico-culturelle, que les éléments de fonds, indispensables à la formation des futures élites eurasistes, c’est-à-dire :

-          Il faut que ces milieux abandonnent tout nostalgisme absurde, cessent de cultiver les clichés incapacitants et mettent en terme à toutes les “führerites” personnelles.

-          Sans renoncer à leur passé politique, sans renoncer aux devoirs qu’ils impliquent, ces milieux devront nécessairement regarder vers l’avenir et se préparer en permanence à comprendre les dynamiques géopolitiques qui animeront la planète demain et après-demain.

-          En premier lieu, il s’agit de consolider le sincère sentiment européiste présent dans ces milieux (ndt :  depuis Drieu La Rochelle) et de le hisser à la dimension supérieure, c’est-à-dire à la dimension “eurasiste”; en Italie, cet européisme et ce passage à l’eurasisme devra s’allier à la conscience que notre pays est le réceptacle de la “Première Rome” et que ce statut l’empêchera d’accepter un rôle servile dans la nouvelle donne, c’est-à-dire dans l’hypothétique union eurasiatique.

Une lutte radicale contre le néo-libéralisme

-          Ces milieux devront développer les axes idéologiques d’une lutte radicale contre le capitalisme et le néo-libéralisme, que génère toute “démocratie” à la sauce américaine, et qui constituent des menaces mortelles pour tous les peuples d’Europe, car le message politique, historique et génétique, qu’ont légué au fil des siècles, les peuples d’Europe, est celui d’une fusion entre l’idéal communautaire et l’idéal impérial.

-          Si nous concevons l’aire dite “néo-fasciste” dans cette perspective, et si nous nous adressons à elle, parce qu’elle est la plus idoine pour réceptionner notre message eurasiste, alors, en bout de course, le processus d’union continental euro-russe s’en trouvera facilité et accéléré.

-          Dans le cas où, dans le processus de formation du bloc eurasiatique, l’Italie ne se serait pas préparée à la nouvelle donne, et si les élites, dont nous entendons favoriser l’avènement, auraient été contrecarrées dans leurs desseins, rien ne changera, ou quasi rien, par rapport à la situation actuelle, comme toujours dans notre pays, la classe dirigeante sera formée d’opportunistes serviles, obséquieux devant le patron du jour, indignes d’assumer la fonction qu’ils occupent, installés au pouvoir par pur intérêt personnel.

-          Nous devons nous rappeler, ici, les enseignements de Machiavel, qui nous disait que l’aide des armes d’autrui est utile en soi, mais calamiteuse dans ses conséquences, “parce que, si l’on perd, on reste vaincu, si l’on gagne, on demeure leur prisonnier”. Dans les conditions actuelles, donc, qui découlent de la victoire américaine de 1945 en Europe, nous ne pouvons espérer être libres un jour, sauf si nous conquerrons le pouvoir à l’aide de nos seules forces et de notre détermination; nous ne le serons que si nous obtenons une Europe souveraine, indépendante et armée, prélude à une Eurasie impériale, fédérale et armée.

-          L’Union avec la “Troisième Rome” ne signifie pas une soumission servile aux volontés de Moscou, au contraire, elle signifie la réaffirmation des valeurs et de l’importance de la “Première Rome”  —et pas seulement sur le plan géopolitique— une “Première Rome” dont nous devons nous enorgueillir d’appartenir et dont nous devons nous faire les nouveaux hérauts.

-          L’Eurasie est un destin, une union continentale à laquelle l’Europe et la Russie ont toujours secrètement aspiré, comme soutenues par un esprit, un moteur invisible. Dans le passé, cette union a échoué. Cet échec nous enjoint à ne plus commettre les erreurs du passé, à nous préparer pour les bouleversements de l’avenir.

Francesco BOCO, Belluno, 30 décembre 2003.

vendredi, 16 avril 2010

Le Général Sikorski: un "trouble-fête têtu" selon ses alliés anglo-saxons

Alfred SCHICKEL:

Le Général polonais Wladyslaw Sikorski: “un trouble-fête têtu” selon ses “alliés” anglo-saxons

 

Une conversation téléphonique entre Churchill et Roosevelt révèle les causes véritables de la mort « accidentelle » du Premier Ministre polonais en exil pendant la seconde guerre mondiale

 

sikorski-bio.pngLe 25 novembre 2008, on a ouvert la crypte de la Cathédrale de Cracovie qui servait de tombeau à Wladyslaw Sikorski, premier ministre du gouvernement polonais en exil (de 1939 à 1943). Le procureur de la République de Pologne a ordonné d’exhumer le corps de Sikorski pour faire définitivement la lumière, à l’aide des méthodes techniques les plus modernes employées actuellement par la criminologie, sur les causes véritables de la mort du général et homme politique polonais, ôté à la vie, il y a plus de soixante-cinq ans lors de la chute de son avion dans la mer au large de Gibraltar. La nouvelle de la mort « accidentelle » du chef du gouvernement polonais Sikorski avait à peine été divulguée, le 4 juillet 1943, que les premiers doutes quant à la vérité de cette nouvelle étaient émis. Les experts en aéronautique et les observateurs critiques, à l’époque, ont jugé peu crédible, pour diverses raisons, la version d’un « accident d’avion ayant entrainé la mort ». La première chose qui les a frappés, c’est que lors de la chute de l’appareil utilisé par Sikorski tous les passagers n’ont pas trouvé la mort mais seulement une partie de ceux-ci, comme si certains d’entre eux avaient été « ciblés ». Par ailleurs, personne n’a pu dissimuler que le premier ministre polonais était tombé en disgrâce profonde chez Staline.

 

La peur de l’imprévisibilité d’Uncle Joe

 

On sait que Sikorski considérait que les officiers polonais assassinés, et dont les corps furent découverts par les Allemands à Katyn en avril 1943, avaient été les victimes des services secrets soviétiques. Staline a feint l’indignation face au soupçon qu’émettait Sikorski et s’en est servi comme prétexte pour rompre avec le gouvernement polonais en exil à Londres et pour répandre la rumeur que Sikorski était « un collaborateur d’Hitler ». Le président des Etats-Unis, Franklin D. Roosevelt, et le premier ministre britannique Winston Churchill, qui partageaient en secret les présomptions de Sikorski, ont fini par considérer les soupçons contre Staline, émis et réitérés par le premier ministre polonais, comme une entrave à la bonne entente au sein de l’alliance forgée entre les puissances anglo-saxonnes et le bolchevisme soviétique. Roosevelt et Churchill ont donc cherché une « solution », d’autant plus qu’ils étaient tous deux entrés en conflit avec Sikorski sur le tracé futur de la frontière polono-soviétique. Dans ce contexte, Roosevelt et Churchill soutenaient les revendications soviétiques qui réclamaient le retour à l’URSS des régions d’Ukraine et de Biélorussie occidentales, annexées par la Pologne en 1921, ce qui impliquait automatiquement de reconnaître la « Ligne Curzon » comme future frontière orientale de la Pologne. Sikorski, en revanche, voulait que ces régions demeurassent polonaises et qu’on ne tint aucun compte de la « Ligne Ribbentrop-Molotov ». Si Sikorski disparaissait de la scène politique, raisonnait-on à Londres, à Washington et à Moscou, la coalition antihitlérienne gardait toutes ses chances de survivre et de se renforcer.

 

A Londres et à Washington, on craignait par dessus tout que l’URSS sorte de cette coalition et ne fasse plus cause commune contre l’Allemagne ; c’est ce que prouve un extrait de conversation téléphonique entre Churchill et Roosevelt, daté du 29 juillet 1943, qui se trouve aujourd’hui dans les archives du « Centre de Recherches en Histoire Contemporaine » d’Ingolstadt (« Zeitgeschichtliche Forschungsstelle Ingolstadt »). Au cours de cette conversation, le premier ministre britannique dit au président des Etats-Unis « qu’Uncle Joe (le surnom donné à Staline) a entrepris des rapprochements inopportuns avec les Nazis dans le but d’un règlement négocié ». Prendre parti pour Sikorski aurait dès lors contribué à renforcer cette tendance chez Staline à vouloir s’arranger séparément avec Hitler et créer ainsi la surprise comme le Pacte Hitler/Staline d’août 1939 avait créé, lui aussi, la surprise. Roosevelt pensait également que Sikorski était un « trouble-fête têtu » qu’il fallait éliminer.

 

Finalement, Churchill s’est également exprimé expressis verbis en faveur d’une « élimination de Sikorski » : « Ces choses-là, aussi désagréables soient-elles, doivent être pourtant faites, tout simplement dans l’intérêt de la cause commune » et, dans la foulée, Churchill entraine Roosevelt avec lui dans la responsabilité de la « mort accidentelle » du premier ministre du gouvernement polonais en exil : « Je ne peux pas m’imaginer que vous ayez oublié nos entretiens personnels justement sur ce sujet-là, lors de mon dernier séjour à Washington. Cela s’est passé il y a juste deux mois. Vos vues sur la question correspondaient presque exactement aux miennes ».

 

Churchill a même durci sa position, à propos du soupçon qui pesait sur les seuls Britanniques, en répondant, piqué au vif, à Roosevelt qui cherchait à se dégager de toute responsabilité dans la mort de Sikorski parce qu’il devait tenir compte des électeurs américains d’origine polonaise. Churchill, dans la conversation téléphonique que nous évoquons, déclare sans détours à Roosevelt : « Vous savez très bien que nous avons discuté du cas Sikorski jusque dans les moindres détails et vous savez aussi que vous étiez entièrement d’accord avec la solution que je proposais. Vous ne pouvez nullement contester le fait que vous saviez et que vous êtes coresponsable. Je ne pourrai pas l’accepter ». Roosevelt a alors répondu sur un ton abrupt : « Vous devrez pourtant l’accepter. Je répète que je n’ai eu aucune connaissance préalable » ; ensuite, dur, il a adressé les paroles suivantes à Churchill : « L’un de mes plus fidèles conseillers m’a dit, quand il a appris l’accident, que trop de gens, qui n’étaient pas d’accord avec vous, avaient des accidents d’avion mortels ».

 

Roosevelt, en poursuivant la conversation avec son allié, met ensuite l’accent sur l’importance capitale de sa présidence et fait la leçon au Britannique : « Si je ne suis pas nominé, je ne pourrai pas être élu. Comprenez-vous cela ? Et si je ne suis pas élu, mon adversaire probable, que tiennent les réactionnaires et les cercles d’affaires, ne sera pas aussi coopératif et amical à l’égard de vous tous, et surtout pas à l’égard d’Uncle Joe. Si je tombe, l’alliance pourrait bien vaciller et vous aussi vous vacillerez. L’Uncle Joe pourrait alors conclure une paix séparée avec Hitler, et qu’arrivera-t-il alors à l’Angleterre ? Hitler pourrait dans ce cas tourner toute sa colère et toute son aviation contre vous pour se venger de certaines de vos actions comme le dernier raid contre Hambourg » ; Roosevelt faisant ici une allusion directe à l’ « Opération Gomorrhe » lancée deux jours auparavant par la RAF et qui a coûté la vie à 35.000 civils.

 

Révélations compromettantes sur le comportement des alliés occidentaux

 

L’incident démontre en toute clarté que les Etats-Unis ont délibérément étalé leur puissance et humilié simultanément, et de manière assez cruelle, l’Empire britannique, jadis si puissant et dont Churchill prétendait être l’intendant, responsable de son destin présent et futur. Apparemment sans en avoir eu l’intention, le président Roosevelt a contribué, par cette conversation téléphonique vespérale du 29 juillet 1943, à nous éclairer sur bon nombre d’événements peu élucidés de notre histoire contemporaine. De même, cette querelle au téléphone entre l’ « Amiral Q » et le « Colonel Warden »  —selon les pseudonymes qu’utilisaient toujours Churchill et Roosevelt à fins de camouflage, lorsqu’ils s’annonçaient sur la ligne spéciale qui les reliait et qui était mise à leur disposition par l’ « American Telephone & Telegraph » de New York  et la « British Post » de Londres—  révèle quels ont été, pendant l’été 1943, les rapports réels entre les puissances occidentales et l’Union Soviétique. En tant que source concrète de notre histoire contemporaine, cette conversation téléphonique peut se révéler explosive par son contenu, vu le débat qui secoue aujourd’hui la Pologne pour savoir quelles ont été les véritables circonstances de la mort de Wladyslaw Sikorski.

 

Prof. Alfred SCHICKEL.

(article paru dans « Junge Freiheit », Berlin, n°51/2008 ; trad.. franc. : Robert Steuckers).

 

dimanche, 11 avril 2010

Le mandat d'arrêt européen, une arme pour l'Europe libérale?

menottes.jpgArchives de SYNERGIES EUROPEENNES - 2004

Le mandat d'arrêt européen, une arme pour l'Europe libérale ?

 

« La loi fixe les règles relatives au mandat d'arrêt européen en application des actes pris sur le fondement du Traité sur l'Union européenne. » Ainsi complété l'article 88-2 de la constitution (1), autorisera la transposition en loi nationale et la mise en oeuvre au 1er janvier 2004 d'une décision-cadre de l'union européenne, relative au mandat d'arrêt européen et aux procédures de remise entre États membres.

 

Créer un un espace de liberté, de sécurité et de justice

 

Cette décision-cadre s'inscrit dans la démarche engagée en 1997 lors de la signature du traité d'Amsterdam, qui faisait de la création d'un espace « de liberté, de sécurité et de justice » un des objectifs déclaré de l'Union européenne. Deux solutions étaient alors envisagées : l'harmonisation progressive des législations pénales des Etats membres ou bien la reconnaissance mutuelle des décisions judiciaires. Sous la pression britannique, le conseil des 14 et 15 juin 1998 à Cardiff, demandait l'évaluation du bénéfice de l'extension de la notion de reconnaissance mutuelle aux décisions en matière pénale, notion déjà bien connue, et éprouvée dans l'espace communautaire dans le domaine commercial et civil. Le conseil de Tampere, en octobre 1999, décida d'appuyer ce principe.

 

Après les évènements du 11 septembre 2001, fut réuni en toute hâte (2) le conseil des ministres chargés de la justice et des affaires intérieures. Il aboutit à un accord politique qui se traduisit par l'adoption, le 13 juin 2002, de la décision-cadre relative au mandat d'arrêt européen et aux procédures de remise entre États membres. Particulièrement vague en matière de terrorisme, il permet une interprétation très large et pour le moins dangereuse. Sont ainsi considérés comme infractions terroristes, des « actes intentionnels qui, par leur nature ou leur contexte, peuvent porter gravement atteinte à un pays ou à une organisation internationale », et sont commis « dans le but de gravement intimider une population » ou de « contraindre indûment des pouvoirs publics ou une organisation internationale à accomplir ou à s'abstenir d'accomplir une acte quelconque » ou enfin de « gravement déstabiliser ou détruire les structures fondamentales politiques, constitutionnelles, économiques ou sociales d'un pays ou d'une organisation internationales. » Cette définition permet, en fait, de considérer comme élément spécifiant une infraction terroriste, toute opposition active au pouvoir, toute manifestation anti-système, du simple mouvement social à la lutte syndicale elle-même (3).

 

 

 

 

Un mandat plus répressif et plus expéditif

 

C'est donc dans ce contexte que le mandat d'arrêt européen s'apprête à entrer en scène pour se substituer à la procédure normale d'extradition. Cette dernière reposait sur plusieurs principes censés garantir la protection des individus tels que l'exigence de la double incrimination (4), le contrôle politique (décision du gouvernement quant à l'opportunité politique de la procédure) et bien sûr le contrôle judiciaire qui portait sur la matérialité des faits et la légalité de la demande. Or, avec le mandat d'arrêt européen, on privilégie le développement de procédures plus répressives et surtout plus expéditives.

 

En effet, le principe de double incriminations disparaît pour trente-deux infractions considérées comme grave par la décision-cadre, dont notamment le terrorisme, le trafic de drogues, d'armes, le blanchiment, etc... mais, comme par hasard, pas l'abus de confiance (sic) - les cols blancs pourront donc dormir tranquilles ! Ainsi, à partir du 1er janvier 2004, il ne sera pas exclu, de voir par exemple un juge français recevoir un mandat d'arrêt lui demandant de remettre telle ou telle activiste ou syndicaliste vivant sur le territoire français qui aurait participé à l'occupation d'un site ou à une manifestation à Gênes, et qui relèverait en droit Italien d'activité assimilable au terrorisme. La procédure, exclusivement judiciaire, se réduit alors au simple contrôle de la régularité formelle du document ; ce qui revient à rendre quasi automatique l'extradition sans que l'Etat ne puisse s'y opposer, sauf à risquer de violer le droit.

 

De plus, est également concernée par une telle procédure, toute personne soupçonnée d'avoir commis un crime puni d'au moins un an d'emprisonnement, ou étant condamnée à quatre mois ferme. Finalement, et même si dans ces cas là la règle de la double incrimination reste de mise, ce sera pratiquement l'ensemble des infractions du Code pénal français qui sera touché. Et c'est d'autant plus grave encore qu'avec le mandat d'arrêt européen disparaît le principe de spécialisation. Principe qui liait l'extradition au chef d'inculpation. En d'autres termes, on ne pouvait être condamné pour des faits autres que ceux explicitement mentionnés dans la demande d'extradition. Avec le mandat, l'Etat requérant l'extradition est délié de la qualification de l'incrimination qu'il a fourni. Un mineur britannique, réfugié dans un des États membres par exemple, pourrait alors être livré au Royaume-Uni pour des faits de grève, et poursuivi, une fois extradé, sur la base de lois anti-terreur bien plus sévères.

 

Adapter la constitution pour respecter un décret !

 

Le remplacement de l'extradition par le mandat d'arrêt européen, et surtout le choix de l'Etat français de se soumettre à la décision-cadre, démontrent encore une fois que nos gouvernements sont les fossoyeurs et de la construction politique européenne et de la souveraineté de la nation. Sans aucune légitimité démocratique, il a été décidé d'adapter la constitution pour respecter un texte qui finalement n'est qu'un décret communautaire !

Mais, surtout, dans un espace où le fichage des individus est maintenant une réalité (5), il s'agit ni plus ni moins que d'affirmer un modèle judiciaire européen assujetti à la rationalité technicienne tout en permettant « la coexistence de profondes disparités entre les États membres. » (6) Ainsi, le texte, dont l'objectif déclaré est pourtant de rapprocher les codes pénaux de chacun en matière d'incrimination de faits graves, en fait, légitime et justifie, au niveau locale, des procédures d'exceptions et l'emploie de techniques spéciales d'enquêtes. Né comme un espace de libre échange, l'Union Européenne, en instaurant la primauté de la procédure sur le droit, nous montre définitivement qu'elle ne se conçoit pas comme un espace social, soucieux de la protection des droits et des libertés des peuples qui y résident, mais bien plutôt comme une entité technocrate, entièrement dévoué à la rentabilité, qu'elle soit économique, ou policière. Aujourd'hui, la construction de l'europe libérale s'accompagne d'une judiciarisation de la société comme modèle de gouvernement et de l'idée que l'action pénale puisse être un instrument de régulation sociale. Et les « entrepreneurs de l'urgence », ces démagogues mus par le souci de l'image médiatique, viennent ainsi au secours des « entrepreneurs du profit », en imposant et en justifiant la mise en place de législations toujours plus liberticides.

 

Aurélien Durand.

 

Note :

(1) Paru au Journal officiel le 26 mars 2003.

(2) Le 6 décembre 2001

(3) Au début des années quatre-vingt, Mme Thatcher, alors Premier ministre britannique, tenta de s'appuyer sur un texte identique pour briser la grève des mineurs. D'ailleurs, la décision-cadre relative relative au mandat d'arrêt européen et aux procédures de remise entre Etats membres est directement, en ce qui concerne le terrorisme, inspiré du Terrorism Act britannique.

(4) L'extradition n'est possible que si le fait poursuivi constitue un délit tant dans le pays demandeur de la personne incriminée que dans le pays sollicité.

(5) « L'europe en liberté surveillée », Résistance n° 10.

(6) « Poursuivre un crime ou criminaliser la contestation : faux-semblants du mandat d'arrêt européen », Jean Claude Paye, Le Monde diplomatique, février 2002.

vendredi, 09 avril 2010

Pas d'Europe unie sans la Russie!

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Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 2004

Pas d'Europe unie sans la Russie

 

Article de Vladimir Simonov,

commentateur politique de RIA-Novosti, 24 février 2004.

 

Les ultimatums posés à la Russie dans l'histoire contemporaine n'ont jamais aidé leurs auteurs à atteindre leurs objectifs.

 

La déclaration conjointe adoptée lundi à Bruxelles à la rencontre des chefs des diplomaties des pays membres de l'Union européenne rappelle beaucoup un ultimatum. L'Union européenne évoque devant la Russie les "graves conséquences" qu'entraînerait son refus d'étendre l'Accord de partenariat et de coopération conclu en 1997 aux nouveaux pays qui adhéreront à l'UE le 1er mai.

 

Moscou souhaite revoir cet accord, car la Russie a des échanges commerciaux avec les pays d'Europe de l'Est, nouveaux membres de l'Union européenne en vertu de traités dont les délais n'expireront pas vers mai prochain, loin s'en faut.

 

L'UE s'y oppose catégoriquement. Selon la déclaration adoptée à Bruxelles, l'Accord de partenariat et de coopération doit s'étendre automatiquement aux nouveaux membres du club européen. Bruxelles laisse entendre par là que l'élargissement de l'Union européenne est une affaire intérieure de l'organisation et qu'elle le restera même si cela ne plaît pas à Moscou. Mais le problème est ailleurs: les belles formules de la "Stratégie générale de l'UE à l'égard de la Russie", document fondamental adopté en juin 1999 par le Conseil de l'Europe à Cologne, garderont-elles leur sens après l'élargissement de l'UE? Ce document mentionne maintes fois des objectifs stratégiques de l'UE comme "l'intensification de la coopération avec la Russie", la création d'une "Russie prospère", d'une "économie de marché florissante dans l'intérêt de tous les peuples de la Russie", etc.

 

Cependant, Bruxelles ne peut pas ne pas comprendre que l'extension automatique des normes de l'Accord de partenariat et de coopération à 10 nouveaux membres de l'UE portera un coup dur aux intérêts économiques de la Russie. Les dizaines de traités et d'accords commerciaux et économiques qui sont aujourd'hui en vigueur seront résiliés. L'exportation d'aluminium, de céréales, d'engrais chimiques et de combustibles nucléaires vers l'Europe centrale et en Europe de l'Est se heurtera à une multitude de facteurs négatifs.

 

Bref, selon les estimations des experts russes et occidentaux, l'élargissement d'après la variante que Bruxelles essaie d'imposer à Moscou causera à l'économie russe un préjudice d'au moins 300 millions d'euros, ce qui permet de juger des propos sur le souci de créer une "Russie prospère".

 

Il est à remarquer qu'en refusant à Moscou le droit de défendre ses intérêts contre les conséquences négatives de l'élargissement de l'UE, ses membres n'ont pas l'intention de sacrifier leurs propres droits à l'autodéfense.

 

Ainsi, 14 des 15 membres de l'Union européenne adoptent en hâte, ces derniers mois, toutes sortes de lois et de normes qui leur permettraient de réduire considérablement l'arrivée d'immigrés des pays qui adhéreront au club européen le 1er mai. La Belgique introduit des restrictions sur l'octroi des permis de travail qui seront en vigueur pendant les deux années suivant l'élargissement de l'UE, sans donner d'éclaircissements à ce sujet. L'Allemagne prévoit de prolonger ces restrictions jusqu'à 7 ans. Les Pays-Bas établissent le quota de 22 000 ouvriers immigrés par an pour ceux qui arrivent des pays d'Europe de l'Est. La Grande-Bretagne les prive de la plupart des allocations sociales.

 

Personne n'a l'intention d'étendre automatiquement aux nouveaux membres de l'Union européenne les règles conformes à la situation précédant le 1er mai 2004.

 

Se rendant compte de l'absence de logique des exigences présentées à Moscou d'étendre l'Accord de partenariat et de coopération à 25 pays (aujourd'hui, il concerne 15 pays), Bruxelles veut noyer cette iniquité dans son mécontentement face à la politique intérieure des autorités russes.

 

Dans la même déclaration conjointe, les ministres des Affaires étrangères de l'UE rappellent la violation des droits de l'homme en Tchétchénie, "l'imperfection du système électoral russe", ils proposent à Moscou de ratifier dans les plus brefs délais le protocole de Kyoto sur le réchauffement du climat global et de récupérer les immigrés illégaux russes expulsés par les pays de l'UE.

 

Moscou connaît ses côtés faibles mieux que n'importe quel critique. La Russie est prête à accepter graduellement les valeurs européennes, mais, pour l'instant, elle déploie ses efforts principaux en vue de remplacer l'économie centralisée par l'économie de marché. La Russie traverse une période transitoire dramatique et voudrait compter sur la compréhension, la coopération et le partenariat de l'UE, et pas seulement sur les observations critiques formulées sur un ton sans appel à son adresse.

 

Pour l'instant, Moscou soupçonne de plus en plus que l'élargissement de l'Union européenne dans sa variante actuelle représente probablement une tentative de créer un espace européen sans la participation de la Russie, ou bien une zone géopolitique où le rôle réservé à la Russie serait secondaire, celui de pays de seconde zone.

 

Multipliant les prétentions et les exigences adressées à Moscou, Bruxelles méprise en même temps les intérêts nationaux de la Russie. L'exigence d'étendre automatiquement l'Accord de partenariat et de coopération aux nouveaux membres de l'UE ne fait que mettre en lumière un problème plus important. Le mémorandum du ministère russe des Affaires étrangères envoyé fin janvier à la Commission européenne en parle de manière plus détaillée. L'élargissement de l'Union européenne serait moins douloureux, laisse entendre ce document, si les milieux dirigeants de Bruxelles comprenaient mieux ce que la Russie veut obtenir de l'UE.

 

Elle ne veut rien d'extraordinaire et, d'autant moins, rien d'injustifié du point de vue des intérêts nationaux réels de la grande puissance européenne qui assure 36 % des livraisons de gaz et 10 % de celles de pétrole aux pays de l'UE.

 

La Russie voudrait participer plus dignement à l'adoption de décisions au sein de l'Union européenne, à plus forte raison après l'adhésion à cette organisation des pays d'Europe centrale et d'Europe de l'Est, ses partenaires économiques traditionnels. Moscou saluerait les tarifs commerciaux plus équitables de l'UE pour l'acier, les produits pharmaceutiques, le matériel aéronautique et les technologies nucléaires russes.

 

La Russie ne comprend pas non plus pourquoi l'Union européenne hésite à inviter l'Estonie, surtout la Lettonie, c'est-à-dire ses nouveaux membres, à garantir l'accès aux valeurs européennes pour la minorité russophone de ces pays, notamment la liberté d'étudier et de développer sa culture en langue maternelle.

Moscou compte sur une attitude moins indifférente de Bruxelles vis-à-vis du problème du transit de Kaliningrad et, dans un avenir prévisible, envers les voyages sans visas entre la Russie et l'UE.

 

Le problème principal se profile derrière cette avalanche de souhaits, de prétentions et de remarques critiques qui s'accroît dans les rapports entre la Russie et l'Union européenne: dans quelle mesure Bruxelles est-il prêt au partenariat stratégique réel, et non déclaratif, avec Moscou, partenariat décrit d'une manière si attrayante dans l'Accord de 1997 ? D'ailleurs, il ne faut pas oublier un axiome: il est impossible de créer la communauté paneuropéenne sans la présence de la Russie.

 

Vladimir SIMONOV.

mercredi, 07 avril 2010

L'Europe à la croisée des chemins

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Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 2004

L'EUROPE A LA

CROISEE DES CHEMINS

Trouvé sur  : http://www.mr-bretagne.org/

 

Comme il était prévisible, l'attaque américaine contre l'Irak a eu lieu, sans l'accord de l'ONU dont l'importance et le rôle réels apparaissent à leur juste mesure : dérisoires.

 

Nous ne faisons pas nôtre l'opposition "onusiste" et pacifiste à la guerre, parce que nous ne sommes pas pacifistes et que nous ne croyons pas à la possibilité qu'une organisation internationale telle l'ONU puisse pacifier définitivement la planète. L'ONU peut permettre de régler certains conflits marginaux à condition que les puissances concernées s'accordent sur un mode de règlement, mais elle ne peut pas mettre fin à des différends entre grandes puissances (c'est l'équilibre des puissances militaires qui a empêché qu'un conflit éclate entre les USA et l'URSS, pas l'ONU), ni empêcher une grande puissance d'agresser un petit pays (comme c'est le cas en Irak).

 

Si nous sommes opposés à l'attaque américaine, c'est parce que nous n'acceptons pas qu'un Etat nie la souveraineté d'un autre Etat, même au nom de principes qui se veulent généreux. L'argument des américains qui afforment vouloir libérer l'Irak d'un dictateur parfaitement odieux n'est pas satisfaisant parce qu'il n'y a que cinquante démocraties sur la planète et cent cinquante dictatures ; pourquoi s'en prendre d'abord à l'Irak, si ce n'est parce que le sous-sol de cet Etat recèle des quantités importantes d'or noir ? Nous reconnaissons bien là l'hypocrisie de la politique américaine qui revêt toujours ses actions militaires d'un voile moral, même quand elles sont motivées par des intérêts économiques ou géopolitiques.

 

Nous refusons l'idée qu'un ou plusieurs Etats décident d'imposer à l'ensemble des peuples une culture et une civilisation uniques : celles de l'occident américain en l'occurrence. Les peuples doivent choisir librement leur mode de vie et leur organisation politique et économique, telle est la règle essentielle de notre vision du monde ; nous sommes radicalement hostiles à toute forme d'impérialisme et de colonialisme, y compris bien sûr de la part des Etats européens.

 

Notons au passage que la volonté affichée par les Etats-Unis de démocratiser l'Irak est puérile car la démocratie ne se décrète pas de l'extérieur ; la démocratie ne peut surgir que des profondeurs culturelles d'un peuple.

 

Les mérites de la deuxième crise irakienne

 

Les récents évènements concernant le règlement de la question irakienne ont eu le mérite de mettre en évidence un certain nombre de réalités du plus grand intérêt : l'incohérence et l'inexistence politique de l'Europe (des quinze et des vingt-cinq) et l'impossibilité éclatante d'une action diplomatique commune ; l'opposition entre l'opinion des peuples et celle des élites politiques dans de nombreux pays européens (Espagne, Italie…) ; l'attitude agressive des Etats-Unis vis-à-vis des pays qui refusent de s'aligner sans discussion sur leurs positions ; l'attitude des Allemands qui, pour la première fois depuis 1945, s'opposent frontalement aux Américains ; le refus concerté de la France, de l'Allemagne et de la Russie d'accepter la politique unilatérale agressive des USA ; la facticité de l'ONU (à quoi sert une organisation qui ne peut prendre aucune décision opposée à la volonté de la superpuissance du moment ?) et l'obsolescence de l'OTAN qui n'a plus de raison d'être compte tenu de la disparition de l'Union soviétique, qui ne sert plus qu' à maintenir les pays d'Europe centrale dans le giron américain et qui, de plus, est désormais profondément divisée. Par ailleurs, elle a permis de pointer les pays et les personnalités inconditionnellement soumis aux volontés américaines.

Ainsi Messieurs Blair et Aznar peuvent être dé-sormais considérés comme des personnages néfastes d'un point de vue européen ; il semble que ce dernier envisage de devenir Président de l'Union Européenne, avec l'appui des USA sans doute qui s'assureraient ainsi du contrôle de l'Europe ! (Notons que l'ineffable Madelin a montré à cette occasion son vrai visage qui est celui d'un harki des Américains et des multinationales; le Financial Times l'a consacré du titre de "plus sûr des hommes politiques français" !).

 

Par ailleurs, la plupart des Etats d'Europe centrale ont eu l'occasion d'afficher leur inféodation aux Etats-Unis, ce qui pose un problème majeur : celui de l'impossibilité de construire une Europe politique dotée d'une diplomatie et d'un système de défense autonomes avec ces Etats dans l'état actuel des choses. Le cas de la Pologne, par exemple, qui après avoir marchandé son entrée dans l'UE, a commandé des avions de guerre aux Etats-Unis avant de s'aligner sur les choix diplomatiques américains, illustre parfaitement la problématique de la construction européenne.

 

Pour un monde multipolaire

 

Le refus d'un monde dominé par une superpuissance est un des impératifs prioritaires ; il est plus que jamais évident qu'une autorité "morale" telle que l'ONU , sans soubassement populaire ni puissance autonome, n'est qu'une fiction intellectuelle qui ne résiste pas à l'épreuve des faits. Depuis la disparition de l'Union Soviétique, l'ONU est l'exécutrice des volontés américaines ; le "machin" qu'évoquait le Général de Gaulle ne peut être le garant de la paix, seul l'équilibre des puissances peut la permettre tout en autorisant l'indépendance des peuples. C'est à la construction d'un monde multipolaire d'inspiration gaullienne qu'il faut œuvrer afin de réduire l'unilatéralisme américain ; le mythe d'un pouvoir supra-étatique s'avère être, pour la seconde fois, une farce (la première expérience de ce type fût la SDN qui s'acheva comme l'on sait).

 

Messianisme mou et messianisme dur

 

Le refus français de s'aligner sur la politique américaine a surpris tout le monde et nous a fait plaisir mais il ne nous satisfait pas dans la mesure où il s'appuie sur une conception juridique et morale des relations internationales ; or comme nous l'avons déjà dit, cette conception conforme à l'esprit des Lumières a toujours été battue en brèche par la réalité brutale. La conception des radicaux-socialistes Chirac et Villepin en matière de politique internationale est un messianisme mou dont la France, avant-garde de l'idéologie universaliste, serait le porte-voix. Ce messianisme mou, qui pense pacifier le monde et convaincre tous les peuples de la planète d'adopter la civilisation libéralo-occidentale à coups de sermons moralisateurs, s'oppose mollement au messianisme dur professé par les Etats-Unis ; ces deux messianismes ont le même but : créer un monde unifié, libéral, occidentalisé, individualiste et universaliste. La seule divergence réside dans la méthode: le discours moral et juridique chez les Français, la guerre chez les Américains.

 

Plutôt que de faire des discours aussi creux que moralisateurs, Chirac et Villepin (dont l'action en Côte d'Ivoire a été couronné du succès que l'on sait !) feraient mieux de réfléchir aux moyens de doter l'Europe d'un système militaire efficace et dissuasif. La propension des hommes politiques européens, et français en particulier, à cultiver les rêveries kantiennes est un signe du déclin du courage et de la volonté.

 

La vision du Général

 

Au cours d'une conférence de presse qui eût lieu le 29 mars 1949, le Général de Gaulle dit : "Moi je dis qu'il faut faire l'Europe avec pour base un accord entre Français et Allemands (…). Une fois l'Europe faite sur ces bases, alors, on pourra se tourner vers la Russie. Alors, on pourra essayer une bonne fois pour toutes de faire l'Europe tout entière avec la Russie aussi, dut-elle changer son régime. Voilà le programme des vrais Européens. Voilà le mien". Ce point de vue prophétique dut sembler alors utopique et même fou, mais aujourd'hui, sa concrétisation est rendue possible par la disparition du calamiteux communisme soviétique et par l'intelligence géopolitique du Président Poutine qui est sans nul doute le plus intéressant des hommes politiques européens actuels.

 

Poutine ou le retour de la Russie en Europe

 

Au cours d'un discours remarquable prononcé en allemand devant le Bundestag le 25 septembre 2001, le Président Poutine disait : "Je crois que l'Europe ne peut à long terme affermir sa réputation de puissant et indépendant centre de la politique mondiale seulement si elle unifie ses moyens avec les hommes, les territoires et les ressources naturelles russes ainsi qu'avec le potentiel économique, culturel et de défense de la Russie”. Le Président russe nous a fait une proposition inespérée qu'il serait déraisonnable de refuser, tant il est évident que les ressources énergétiques et minérales d'une part (la Russie est le deuxième producteur de pétrole et le premier producteur de gaz au niveau mondial) , les compétences techno-scientifiques de la Russie d'autre part (3600 scientifiques et ingénieurs pour 100000 habitants en Russie, pour 2600 en France) contribueraient à faire de la Grande Europe l'ensemble géopolitique le plus puissant et le seul à pouvoir être quasiment autarcique.

La réalisation du rêve "grand-européen" est désormais à notre portée mais comme le dit Emmanuel Todd (Ouest-France du 28/3/2003) : "Tout dépendra de l'entente des Européens, qui détiennent la puissance économique, et des Russes, qui possèdent la réserve énergétique et la capacité stratégique nucléaire. De la capacité des Européens à comprendre que la Russie n'est plus une menace, mais un partenaire".

 

Construction européenne : il faut changer de cap

 

Le processus de construction européenne en cours est ordonné à une vue-du-monde fondamentalement libérale et par conséquent universaliste et individualiste. La vision de l'Europe qui prévaut à Bruxelles est celle d'un espace économique ouvert à tous les flux et pouvant à terme absorber tout ou partie de la planète . L'Europe que nous construisent les eurocrates n'est pas une union des peuples européens afformant sa puissance et son indépendance, mais l'embryon d'une utopique cité mondiale. L'actuel projet européen tend à créer un "ventre mou" sans volonté de puissance et inféodé aux Etats-Unis (l'adhésion des pays d'Europe centrale va renforcer le poids des pro-américains qui seront majoritaires après 2004). Ce projet européen reposant sur une utopie moralisatrice et mondialiste, nous le rejetons.

 

Nous n'adhérons pas à cette utopie et nous souhaitons qu'elle avorte rapidement ; les premiers signes d'un échec prévisible sont déjà perceptibles tant du point de vue économique (montée sans fin du chômage, délocalisations innombrables) que politique (l'affaire des signataires du manifeste des Etats pro-américains par exemple).

 

Nous doutons de la capacité de la Convention sur la réforme des institutions européennes à sortir l'Union Européenne de l'ornière dans laquelle elle est enlisée et nous pensons qu'il serait plus réaliste de changer de cap en tirant un trait sur les derniers traités (Maastricht, Amsterdam et Nice) et en limitant l'objectif de l'Union à celle d'une union économique appliquant le principe de la préférence communautaire qui figure dans le Traité de Rome et pratiquant un protectionnisme mesuré.

 

Dans cette perspective, l'objectif serait de mettre de côté le projet fédéraliste qui n'est pas réaliste dans l'immédiat (sauf à prendre le risque de construire un ensemble incohérent aux plans politique et diplomatique) tant les divergences de point de vue en matière de politique internationale sont inconciliables pour l'instant, et de construire une Europe en plusieurs cercles : un cercle économique constitué par l'actuelle Union revue et corrigée (voir ci-dessus) qui pourrait passer des accords de coopération avec les pays d'Europe centrale et la CEI en attendant leur intégration future, un cercle techno-scientifique permettant de mener des programmes communs de recherche fondamentale ou appliquée, un cercle industriel concernant des programmes tels Airbus ou Ariane, un cercle diplomatique et de défense construit autour d'un Pacte Européen se substituant au Traité de l'Atlantique Nord qui pourrait rassembler dans un premier temps la France, l'Allemagne et la Russie (l'axe Paris-Berlin-Moscou décrit par Henri de Grossouvre) et ceux des Etats plus petits qui seraient prêts pour une telle entreprise ; ainsi la Belgique et le Luxembourg.

 

Ce cercle de défense comprendrait un volet techno-scientifique et industriel visant à développer des matériels militaires spécifiquement européens. A ces quatre cercles, il conviendrait d'ajouter un cercle culturel visant à développer des programmes télévisuels et cinématographiques pan-européens mais aussi à promouvoir nos origines communes et la grandeur de notre civilisation à la fois une et diversifiée.

 

Le projet européen devrait se limiter à la "Grande Europe" définie par Yves Lacoste, laquelle comprend tout les pays situés au nord de la Méditerranée ainsi que les pays slaves (y compris la Russie, l'Ukraine et la Biélorussie), à l'exclusion de la Turquie qui n'est pas de culture européenne. Les Etats européens seraient libres d'adhérer à tous les cercles ou seulement à certains d'entre eux et ils auraient la possibilité de s'en retirer.

 

Ce dispositif aurait l'avantage de permettre la création d'une association d'Etats viable reposant sur une volonté résolue de construire une puissance européenne diplomatique et militaire, en permettant aux pays qui souhaitent rester indépendants d'une organisation militaire et diplomatique strictement européenne de le faire tout en participant au renforcement de l'Europe économique qui est déjà la première puissance économique de la planète. L'impossibilité de construire une Europe politique et militaire à quinze ou à vingt-cinq devient si évidente qu'à la fin mars, les autorités luxembourgeoises ont proposé de créer une association de défense commune rassemblant la France, l'Allemagne, la Belgique et le Luxembourg. Michel Barnier, membre de la Convention chargée de la réforme des institutions européennes, a clairement dit le 3 avril 2003 sur France Culture qu'une Union militaire et politique à quinze est rigoureusement impossible. Valéry Giscard d'Estaing, quant à lui, souhaite annexer au projet de constitution auquel il travaille, une déclaration d'indépendance de l'Europe (cette indépendance concerne d'abord les relations avec les Etats-Unis) ; ce faisant, il sait très bien que les Etats américanophiles ne pourront la signer, ce qui implique que l'Europe politique et militaire qu'il souhaite construire ne concernera qu'une partie de l'Europe de l'Ouest et du Centre (minoritaire sans doute).

 

Cette Europe en anneaux olympiques pourrait être une première étape vers une Europe plus intégrée ; peu ambitieux en terme d'intégration, ce projet aurait l'avantage de permettre des avancées importantes en terme de construction d'un pôle militaire et diplomatique spécifiquement européen, laquelle est une nécessité absolue parce que l'Europe doit devenir une grande puissance politique et militaire indépendante des Etats-Unis.

 

Puissance impériale et puissance tranquille

 

Les Etats-Unis qui croient avoir une mission divine consistant à imposer au monde entier leur civilisation et leur culture, ont entrepris de le faire par la force quand cela est nécessaire. Ce projet qui est à la fois totalitaire et psychopathe, ne pourra pas aboutir parce qu'en fait les USA surestiment leur force et sous-estiment leurs faiblesses.

 

Comme l'a mis en évidence Emmanuel Todd, les USA ne sont capables d'affronter que des petites armées du Tiers-Monde sous-équipées d'une part et d'autre part ils sont rongés par des maux bien visibles : affaiblissement scientifique et technique interne (le pourcentage de diplômés bac+3 et plus ne cesse de diminuer aux Etats-Unis depuis vingt ans), endettement des particuliers et des entreprises, déficit du commerce extérieur gigantesque et croissant (50 milliards de dollars en 1990 ; 450 milliards en 2002 ; plus de 500 milliards en 2003) qui traduit la surconsommation américaine, faible productivité, problèmes de cohésion sociale liés à la multi-ethnicité, dérive oligarchique enfin (une oligarchie liée aux milieux industriels d'une part et aux sectes protestantes fondamentalistes d'autre part maîtrise le pouvoir politique). Pour Todd, les Etats-Unis sont un colosse aux pieds d'argile qui finira par s'effondrer. Notre sociologue compare la situation des Etats-Unis à celle de la Rome finissante et en effet, comme la Rome du troisième siècle, les Etats-Unis ont besoin des ressources matérielles de l'Empire pour assurer le pain et les jeux à des citoyens jouisseurs qui ne sont même plus capables de se battre (pour cette guerre contre l'Irak, les Etats-Unis ont massivement fait appel à des mercenaires mexicains auxquels ils ont promis d'octroyer la nationalité américaine !).

 

Quel que soit le devenir des Etats-Unis, l'Europe ne peut rester indifférente à leur entreprise totalitaire et culturicide. Face à la volonté hégémonique américaine, nous devons répliquer en construisant une organisation militaire européenne indépendante et farouchement opposée à tout empiètement américain (ou autre).

 

Cette puissance européenne devrait être, comme le disait récemment Tsvetan Todorov sur France Culture, une " puissance tranquille", suffisamment puissante pour imposer le respect aux au-tres puissances mais sans volonté expansionniste et impérialiste d'une part et respectant la diversité des cultures et des civilisations d'autre part. Cette Europe cultivant son jardin (autocentrée en fait) mais disposant de moyens militaires importants et toujours prête à se défendre énergiquement, pourrait être, selon Todorov, un modèle à opposer à l'anti-modèle américain.

 

Notons que Todorov a affirmé au cours de cette émission radiophonique du 3 avril dernier, que le maintien d'une culture européenne spécifique passe nécessairement par la mise en place de frontières européennes suffisamment étanches . Il fallait oser le dire ; merci Monsieur Todorov !

 

Mikael Treguely.

mardi, 06 avril 2010

South Stream: Russlands Pipeline-Strategie gegenüber der Türkei

»South Stream«: Russlands Pipeline-Strategie gegenüber der Türkei

F. William Engdahl - Ex: http://info.kopp-verlag.de/

Während Moskau inzwischen zahlreiche politische Hindernisse beim Bau der »Nord Stream«-Gaspipeline nach Greifswald in Deutschland überwinden konnte, konzentriert Washington seine geopolitische Strategie auf den Aufbau einer zweiten Front im russisch-amerikanischen »Pipelinekrieg«: eine durch die Türkei verlaufende südosteuropäische Konkurrenz-Pipeline namens »Nabucco«. Der Name ist von der berühmten Verdi-Oper entlehnt, die vom erzwungenen Exil des hebräischen Volkes unter dem babylonischen König Nebukadnezar handelt. Washington setzt sich ganz offen für das Projekt »Nabucco«-Pipeline ein. Moskau dagegen wirbt für das eigene Projekt, die »South Stream«, eine südeurasische Schwesterpipeline zur »Nord Stream« im nördlichen Teil Europas. Für beide Seiten steht enorm viel auf dem Spiel.

South_Stream_map.pngAm 12. Dezember 2009 gab die Regierung von Bulgarien – ehemaliges Mitgliedsland des Warschauer Pakts und heute NATO- und EU-Mitglied – bekannt, man werde sich ungeachtet erheblichen Drucks vonseiten Washingtons an Moskaus South-Stream-Projekt beteiligen.

Im Juni 2007 haben Gazprom und der italienische Energiekonzern ENI eine Absichtserklärung über Planung, Finanzierung, Bau und Betrieb der South Stream unterzeichnet. ENI, der größte italienische Industriekonzern, der in den 1950er-Jahren vom legendären Enrico Mattei gegründet worden ist, befindet sich teilweise in Staatsbesitz und ist seit Anfang der 1970er-Jahre in Gasgeschäften mit Russland tätig.

Der Offshore-Abschnitt der South Stream wird in einer Länge von ca. 550 Kilometern von der russischen zur bulgarischen Küste in einer Tiefe von bis zu zwei Kilometern durch das Schwarze Meer verlaufen; die volle Kapazität der Pipeline wird 63 Milliarden Kubikmeter, also mehr als die der Nord Stream, betragen.

In Bulgarien wird sich die South Stream in zwei Stränge teilen, der nördliche Strang verläuft über Rumänien, Ungarn und die Tschechische Republik nach Österreich, der südliche durch Bulgarien nach Süditalien. Die neue Gaspipeline soll 2013 in Betrieb genommen werden.

Gazprom hat vertraglich zugesichert, Italien bis 2035 mit Gas zu versorgen, South Stream ist dabei die wichtigste Lieferroute. Das Unternehmen South Stream AG, ein Joint Venture zu gleichen Teilen zwischen Gazprom und ENI, ist in der Schweiz eingetragen. Bisher hat Gazprom Transitabkommen für die Pipeline mit Serbien, Griechenland und Ungarn geschlossen. (1) Darüber hinaus hat das Unternehmen im Januar 2008 51 Prozent der Anteile des serbischen staatlichen Energiemonopolisten NIS aufgekauft, um sich die Präsenz in diesem Land zu sichern.

Welchen Druck Washington bezüglich der Beteiligung an der russischen South Stream auf Bulgarien ausübt, wurde daran deutlich, dass Bulgarien sich im Dezember 2009 auch zur Beteiligung an dem Nabucco-Projekt verpflichtet hat. Gegenüber der Presse kommentierte der bulgarische Regierungschef Boyko Borisov die doppelte Unterschrift: »Nabucco bedeutet für die Europäische Union eine Priorität, gleichzeitig kommt die russische South Stream sehr schnell vorankommt; fast täglich beteiligen sich weitere europäische Länder daran.« (2) 

Am 3. März 2010 hat die neue kroatische Regierung von Ministerpräsidentin Jadranka Kosor eine Vereinbarung mit dem russischen Ministerpräsidenten Wladimir Putin unterzeichnet, nach der die Pipeline über kroatisches Gebiet geführt werden darf. Ein neu gegründetes Joint Venture zu gleichen Anteilen wird den Bau ausführen.

Laut Kosor liefert die Vereinbarung »Über Bau und Nutzung einer Gaspipeline auf kroatischem Territorium« den rechtlichen Rahmen für die Beteiligung Kroatiens an South Stream und ermöglicht den beteiligten Parteien die Bildung eines Joint Ventures zu gleichen Teilen. Zwei Tage später schien der Zuspruch zu dem Gazprom-Projekt bereits lawinenartig gewachsen: die bosnische Republika Srpska kündigte an, auch sie werde sich an der South-Stream-Gaspipeline beteiligen. Sie schlägt den Bau einer 480 Kilometer langen Pipeline in Nord-Bosnien vor, die an die South Stream angeschlossen werden soll. Damit ist die Zahl der Länder, die entsprechende Verträge mit Gazprom unterzeichnet haben, auf sieben angewachsen. (3)

Zusätzlich zur bosnischen Republika Srpska sind mittlerweile Bulgarien, Ungarn, Griechenland, Serbien, Kroatien und Slowenien Partner von Gazprom. Das entspricht praktisch derselben Route über den Balkan wie bei der umstrittenen Bagdad-Bahn, die in den britischen Machenschaften, die letztendlich nach der Ermordung des österreich-ungarischen Thronfolgers Erzherzog Franz Ferdinand zum Ersten Weltkrieg führten, eine äußerst wichtige Rolle spielte. (4)

Die zentrale Frage der beiden konkurrierenden Pipelineprojekte South Stream und Nabucco ist nicht, wer das transportierte Gas kaufen wird. Wie bereits erwähnt, geht man allgemein davon aus, dass die Nachfrage nach Erdgas in Europa in den kommenden Jahren dramatisch steigen wird. Wichtiger ist die Frage, woher das Gas stammen wird, das die Pipeline füllt. Hier hat Moskau jetzt offensichtlich alle Trümpfe in der Hand.

Zusätzlich zu dem Gas, das direkt von den russischen Gasfeldern stammt, wird ein erheblicher Teil des durch die South Stream transportierten Gases aus Turkmenistan und Aserbaidschan kommen, ein weiterer Teil möglicherweise aus dem Iran. Im Dezember 2009 reiste der russische Präsident Dmitri Medwedew zur Unterzeichnung umfangreicher Vereinbarungen über eine Kooperation im Bereich Energie nach Turkmenistan.

Bis zum Zerfall der Sowjetunion im Jahr 1991 zählte Turkmenistan als Turkmenische Sozialistische Sowjetrepublik oder TuSSR zu den Teilrepubliken der Sowjetunion. Das Land grenzt im Südosten an Afghanistan, im Süden und Südwesten an den Iran, im Osten und Nordosten an Usbekistan, im Norden und Nordwesten an Kasachstan und im Westen an das Kaspische Meer. Bisher war die russische Gazprom der dominierende Wirtschaftspartner des Landes, in dem erst kürzlich neue Gasvorkommen bestätigt worden sind. Das Gas aus Turkmenistan ist für die Lieferkette von Gazprom sehr bedeutsam, und das bereits seit der Zeit, als Turkmenistan noch zur Sowjetunion gehörte und Teil der sowjetischen Wirtschaftsinfrastruktur war.

Als der »auf Lebenszeit gewählte Präsident« Saparmyat Nyasov, der auch als »Türkmenbaşy« oder »Führer der Turkmenen« bekannt war, im Dezember 2006 unerwartet verstarb, weckte dies in Washington die Hoffnung, den neuen Präsidenten Gurbanguly Berdimuhamedow von Russland lösen und unter amerikanischen Einfluss bringen zu können. Bislang allerdings ohne großen Erfolg.

Das Abkommen zwischen Medwedew und Berdimuhamedow vom Dezember umfasste neue Vereinbarungen über langfristige Lieferung von turkmenischem Gas an Gazprom, mit dem entweder die South-Stream-Pipeline direkt gefüllt werden oder die entsprechende Menge russischen Gases ersetzt werden soll – was bedeutet: Nabucco zieht den kürzeren.

 

Nabucco auf dem Trockenen …

Mit ihrer aktiven Pipeline-Diplomatie der vergangenen Monate setzen Russland und die Gazprom dem Nabucco-Projekt, der von Washington favorisierten Alternative, schwer zu. Mit der geplanten Nabucco-Pipeline soll die Region um das Kaspische Meer und der Nahe Osten über die Türkei, Bulgarien, Rumänien, Ungarn mit Österreich verbunden werden, und von dort aus sollen die Gasmärkte in Zentral- und Westeuropa beliefert werden. Bei einer Länge von ca. 3300 Kilometern würde sie von der georgisch-türkischen und/oder iranisch-türkischen Grenze nach Baumgarten in Österreich führen. Sie soll parallel zu der bereits bestehenden, von den USA unterstützten Ölpipeline Baku-Tiflis-Erzurum verlaufen und jährlich 20 Milliarden Kubikmeter Gas transportieren. Zwei Drittel der geplanten Pipeline würden über türkisches Gebiet verlaufen.

Nach seinem zweitägigen Ankara-Besuch im April 2009 sah es zunächst so aus, als habe US-Präsident Obama einen Sieg für Nabucco errungen, denn der türkische Ministerpräsident Erdogan willigte ein, das Projekt nach mehrjähriger Verzögerung im Juli 2009 mit seiner Unterschrift abzusegnen. Nabucco ist Teil der amerikanischen Strategie, die vollständige Kontrolle über die Energieversorgung nicht nur der EU-Länder, sondern ganz Eurasiens zu übernehmen. Die Pipeline wurde explizit so geplant, dass sie nicht über russisches Territorium führt; die Kooperation zwischen Russland und Westeuropa im Bereich Energie soll dadurch geschwächt werden. Diese bisherige Kooperation war ihrerseits ein maßgeblicher Beweggrund für die deutsche und französische Regierung, dem Druck aus Washington für die Aufnahme Georgiens und der Ukraine in die NATO nicht nachzugeben.

Heute steht die Zukunft von Nabucco in den Sternen, denn die russische Gazprom hat sich langfristige Verträge mit praktisch allen potenziellen Gaslieferanten für Nabucco gesichert. Nabucco sitzt also auf dem Trockenen. Deshalb werden jetzt Aserbaidschan, Usbekistan, Turkmenistan, Iran und Irak als potenzielle Lieferanten für Nabucco umworben.

Bisher war Aserbaidschan als Hauptgaslieferant für Nabucco vorgesehen. Die großen aserbaidschanischen Ölvorkommen hat sich ein anglo-amerikanisches Konsortium unter Führung der BP bereits gesichert, das unabhängig von Moskau Öl aus Baku am Kaspischen Meer nach Westen transportiert. Die Ölpipeline Baku-Tiflis-Ceyhan war ein wichtiges Motiv für Washington, 2004 die »Rosen-Revolution« in Georgien zu unterstützen, die den Diktator Micheil Saakaschwili an die Macht brachte.

Im Juli 2009 reisten Russlands Präsident Medwedew und Gazprom-Chef Alexei Miller gemeinsam nach Baku und unterzeichneten dort einen langfristigen Vertrag über den Kauf der gesamten Erdgasproduktion auf dem dortigen Offshore-Gasfeld Shah Denzi II, auf das auch die Planer von Nabucco spekuliert hatten. Aserbaidschans Präsident Alijew spielt anscheinend ein Katz-und-Maus-Spiel mit Russland auf der einen und mit der EU und Washington auf der anderen Seite. In der Hoffnung, dabei den höchstmöglichen Preis herauszuschlagen, versucht er, beide gegeneinander auszuspielen. Gazprom hat eingewilligt, den ungewöhnlich hohen Preis von 350 Dollar für 1.000 Kubikmeter Shah-Deniz-Gas zu bezahlen – eine offensichtlich politisch, nicht wirtschaftlich motivierte Entscheidung der Regierung in Moskau, die die Mehrheitsbeteiligung an Gazprom hält. (5) Anfang Januar 2010 gab die Regierung von Aserbaischan auch den Verkauf von einem Teil ihres Gases an den benachbarten Iran bekannt, ein weiterer Rückschlag für die Belieferung für Nabucco. (6)

Selbst wenn Aserbaidschan einwilligen sollte, Gas zu verkaufen und selbst wenn Nabucco dieses zu vergleichbaren Bedingungen wie Gazprom kaufen würde, so reichte das aserbaidschanische Gas alleine nach Auskunft von Branchenkennern nicht aus, die Pipeline zu füllen. Woher könnte das verbleibende Volumen kommen? Eine Möglichkeit wäre der Irak, die andere der Iran. Doch beides würde Washington, vorsichtig formuliert, gewaltige geopolitische Probleme bereiten.

Zurzeit ist nicht einmal ein Minimal-Abkommen zwischen der Türkei und Aserbaidschan über die Lieferung von aserbaidschanischem Öl in Sicht. Trotz der 2009 mit großer Fanfare bekannt gegebenen Entscheidung der türkischen Regierung, dem Nabucco-Projekt beizutreten, befinden sich die Gespräche zwischen der türkischen und aserbaidschanischen Regierung in der Sackgasse. Trotz wiederholter Interventionen vonseiten des amerikanischen Sondergesandten für eurasische Energiefragen, Richard Morningstar, ein Abkommen zustande zu bringen, sind die Gespräche derzeit noch immer blockiert. Washingtons Nabucco-Träume wurden zusätzlich getrübt, als die österreichische OMV, ein weiterer wichtiger Nabucco-Partner, Ende Januar gegenüber der Nachrichtenagentur Dow Jones erklärte, Nabucco werde nicht gebaut, wenn es keine ausreichende Nachfrage gebe. (7)

Auch andere in Washington ins Spiel gebrachte Optionen wären problematisch. Um beispielsweise irakisches Gas in die Nabucco-Pipeline einzuspeisen, müsste dieses auf irakischer und türkischer Seite über kurdisches Gebiet transportiert werden, was der jeweiligen kurdischen Minderheit eine willkommene neue Einkommensquelle bescheren würde – und das kommt in Istanbul gar nicht gut an. Den Iran hat Washington gegenwärtig als Gaslieferanten wegen der Spannungen über das iranische Atomprogramm nicht auf der Rechnung; wichtiger ist allerdings noch der enorme iranische Einfluss auf die Zukunft des Irak mit seiner mehrheitlich schiitischen Bevölkerung.

Usbekistan und Turkmenistan verfügen zwar beide über erhebliche Erdgasvorkommen, kommen jedoch politisch und geografisch schwerlich als Gaslieferanten für ein im Kern anti-russisches Projekt infrage. Ihre entfernte Lage bedeutet darüber hinaus enorme Kosten, denn dieses Gas wäre erheblich teurer als das vom Konkurrenten Gazprom über die South-Stream-Pipeline transportierte.

In klassischer Manier byzantinischer Diplomatie hat der türkische Ministerpräsident Recep Tayyip Erdogan sowohl Russland als auch den Iran eingeladen, sich an dem Nabucco-Projekt zu beteiligen. Laut RIA Novosti erklärte Erdogan: »Wir möchten, dass sich der Iran an dem Projekt beteiligt, wenn es die Bedingungen erlauben, und hoffen ebenfalls auf die Beteiligung Russlands.« Während Putins Besuch in Ankara im August 2009, also nur wenige Wochen nach der formellen Unterzeichnung des Nabucco-Vertrags mit den USA, gewährte die Türkei dem staatlichen russischen Erdgasmonopolisten Gazprom die Nutzung der territorialen Gewässer im Schwarzen Meer. Russland will die South-Stream-Pipeline nach West- und Südeuropa durch das Schwarze Meer führen. Im Gegenzug sagte Gazprom den Bau einer Pipeline vom Schwarzen Meer zum Mittelmeer über türkisches Gebiet zu. (8)

Anfang Januar 2010 bestärkte die türkische Regierung während eines zweitägigen Moskau-Besuchs von Ministerpräsident Erdogan, bei dem über Energie und die Süd-Kaukasus-Region gesprochen wurde, die entstehenden Bindungen an Russland. Washingtons Radio Liberty spricht von einer »neuen strategischen Allianz« zwischen den früheren erbitterten Gegnern im Kalten Krieg. Die Türkei ist schließlich auch Mitglied der NATO. (9)

Diese Entwicklung ist keine vorübergehende Modeerscheinung. In den Medien beider Länder ist von einer russisch-türkischen »strategischen Partnerschaft« die Rede. (10) Heute bildet die Türkei den größten Markt für den Export von russischem Öl und Gas. Beide Länder beraten auch über russische Pläne für den Bau des ersten Kernkraftwerks in der Türkei zur Deckung des dortigen Energiebedarfs. Der Handel zwischen beiden Ländern erreichte im vergangenen Jahr ein Volumen von 38 Milliarden Dollar; damit war Russland der größte Handelspartner der Türkei. Für die nächsten fünf Jahre wird eine Steigerung um etwa 300 Prozent erwartet, dementsprechend bildet sich in der Türkei eine solide und wachsende pro-russische Handelslobby. Die beiden Länder verhandeln derzeit konkret über weitere Handelsabkommen in Höhe von ca. 30 Milliarden Dollar, einschließlich des geplanten Kernkraftwerks in der Türkei sowie der Gaspipelines South Stream und Blue Stream zwischen Russland und der Türkei sowie einer Ölpipeline Samsun–Ceyhan von Russland an die türkische Mittelmeerküste. (11)

Doch den Nabucco-Befürwortern, besonders denen in Washington, droht noch manch anderer politische Sprengsatz: So verabschiedete das türkische Parlament zwar am 4. März 2010 ein Gesetz zum Bau der Nabucco-Pipeline, doch am selben Tag stimmte der Auswärtige Ausschuss des US-Repräsentantenhauses für eine nicht-bindende Resolution, in der die Morde an den Armeniern in der Zeit des Ersten Weltkriegs als Völkermord bezeichnet werden.

Sofort nach diesem Votum wurde der türkische Botschafter aus Washington zurückgerufen. Immerhin kann genau dieses Votum zu einer engeren Zusammenarbeit zwischen Moskau und Ankara in Fragen von beiderseitigem Interesse führen, South Stream eingeschlossen.

Die Europäische Union hat gerade ein drei Milliarden Dollar schweres Konjunkturpaket bewilligt, das auch 273 Millionen Dollar für Nabucco beinhaltet. Angesichts erwarteter Gesamtkosten von elf Milliarden Dollar bedeutet dieser Betrag nicht gerade eine überwältigende Unterstützung für Nabucco. Außerdem liegt das Geld bis zum endgültigen Start von Nabucco auf Eis, was darauf hindeutet, dass die EU-Länder weit weniger darauf erpicht sind als Washington, bei der riskanten Gegenstrategie Nabucco zu Moskaus South Stream mitzumachen. Die EU hat erklärt, das Geld werde für andere Zwecke verwendet, falls es zwischen den Nabucco-Befürwortern und Turkmenistan nicht innerhalb von sechs Monaten zu einer Einigung über die Gaslieferung käme.

Das zeitliche Zusammentreffen der Neutralisierung eines NATO-Beitritts der Ukraine mit dem Beginn des Baus der strategisch wichtigen Nord-Stream-Pipeline von Russland nach Deutschland sowie Russlands Pläne für die South-Stream-Gaspipeline hat die Nabucco-Pipeline, Washingtons Gegenmaßnahme, praktisch wertlos gemacht. Durch diese Entwicklungen ist gewährleistet, dass Russland wichtigster Energielieferant für Europa bleibt. In den vergangenen Jahren ist der Anteil russischer Energielieferungen nach Europa auf fast 30 Prozent aller Energieimporte gestiegen, beim Erdgas ist Russland sogar der wichtigste Lieferant. (12) Das Ganze hat weitreichende strategische und geopolitische Bedeutung, was Washington sicher nicht entgangen sein dürfte.

 

 

__________

(1) Gazprom, »Major Projects: South Stream«, unter http://old.gazprom.ru/eng/articles/article27150.shtml

(2) Trend, »Bulgaria ready to participate in both South Stream and Nabucco«, Baku, Aserbaidschan, 5. Dezember 2009, unter http://en.trend.az

(3) Olja Stanic, »Bosnian Serbs to join Russia-led gas pipeline«, Reuters, 5. März  2005, Banja Luka, Bosnien, unter http://in.reuters.com/article/oilRpt/idINLDE6241B920100305

(4) Mehr über diese faszinierende und fast vergessene Geschichte der deutsch-britischen imperialen Rivalität in Bezug auf die Bagdad-Bahn im Vorfeld des Ersten Weltkriegs siehe: F. William Engdahl, Mit der Ölwaffe zur Weltmacht – Der Weg zur neuen Weltordnung,  Kopp Verlag, Rottenburg, 3. Auflage 2008, S. 42ff. (Englische Originalausgabe: A Century of War: Anglo-American Oil Politics and the New World Order, Pluto Press, London 2004, pp. 22–28)

(5) Mahir Zeynalov, »Azerbaijan-Gazprom agreement puts Nabucco in jeopardy, Today’s Zaman« 16. Juli 2009, unter http://www.todayszaman.com/tz-web/sabit.do?sf=aboutus

(6) Saban Kardas, »Delays in Turkish-Azeri Gas Deal Raises Uncertainty Over Nabucco«, Eurasia Daily Monitor, Jhrg. 7, Heft 39, 26. Februar 2010

(7) Ebenda

(8) Rian Whitmore, »Moscow Visit by Turkish PM Underscores New Strategic Alliance«, Radio Liberty/Radio Free Europe, 13. Januar 2010, unter http://www.rferl.org/content/Moscow_Visit_By_Turkish_PM_Underscores_New_Strategic_Alliance/1927504.html

(9) Ebenda

(10) Faruk Akkan, »Turkey and Russia move closer to building strategic partnership«, RIA Novosti, 15. Januar 2010, unter http://en.rian.ru/valdai_foreign_media/20100115/157554880.html

(11) RIA Novosti, »Russian delegation to discuss Turkey nuclear power plant plan«, Ankara, 18. Februar 2010, unter http://en.rian.ru/world/20100218/157927131.html

(12) Kommersant, »Nabucco's future depends on Turkmenistan«, Moscow, 9. März 2010, unter http://en.rian.ru/papers/20100309/158135872.html

 

Mittwoch, 31.03.2010

Kategorie: Allgemeines, Geostrategie, Wirtschaft & Finanzen, Politik

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Tomislav Sunic répond aux identitaires

Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 2004

Tomislav SUNIC répond aux Identitaires 

 

Le 30 Janvier 2004

sunicXXX.jpgRencontre avec le docteur Tomislav SUNIC, enseignant en sciences politiques aux Etats Unis et écrivain croate.

Pamphlétaire et contestataire de la droite antilibérale croate, ancien diplomate, il est l’auteur d’ouvrages traitant entre autre de la géopolitique dans les Balkans, de la démocratie et de l’utopie égalitaire. Tom Sunic dénonce inlassablement le danger de la globalisation mondialiste en train d’éclore sur les décombres du communisme dans les pays de l’Est. Tomislav Sunic est également le correspondant en Croatie de la revue Nouvelle Ecole.

 

Aujourd'hui, il milite notamment pour un véritable rapprochement entre les deux frères ennemis croates et serbes. Cette guerre larvée servant, selon Tomislav SUNIC, les intérêts des ennemis de l'Europe.

 

Au début des années 90, les occidentaux voyaient s'engager le provisoire dernier acte d'une guerre civile européenne qui avait commencé presque 80 ans plus tôt. Quels étaient les ingrédients récurrents de ce conflit yougoslave encore mal compris en France ?

 

Tomislav SUNIC : Les responsables de cet acte de guerre sont à chercher chez les jacobins français, chez Clemenceau, dans le Traité de Versailles, chez Mitterrand, et bien sûr, chez les Américains qui avaient prêché, à partir de 1948 et jusqu’en 1990, “ l’unité et l’intégrité ” d’un pays artificiel, connu sous le nom de “ Yougoslavie ”.

 

Aujourd'hui, vous souhaitez un rapprochement entre les deux frères ennemis croates et serbes. Celui-ci semble encore bien précaire. Comme l'ont démontré les affrontements sérieux survenus lors de rencontres sportives, notamment au cours du match Croatie-Serbie de water-polo du dernier championnat d'Europe, les cicatrices semblent profondes. Bien sûr, les ennemis de l'Europe s'en réjouissent. Une normalisation réelle des rapports croato-serbes est-elle concevable ou encore illusoire ?

 

TS : Laissons le sport à part. Lorsque les équipes de différentes villes croates s’affrontent, il y a toujours une pagaille - comme d’ailleurs partout chez les supporters en Europe. Le problème réside dans la mythologie grande-serbe et la martyrologie grande-croate. Au cours des dernières 70 années, à savoir depuis la fondation de la Yougoslavie en 1919, les intellectuels serbes et croates, n’ont jamais jugé nécessaire de se débarrasser de leurs mythes pseudo-historiques. Le vrai délire commença en 1945 lors de la prise du pouvoir par les communistes, et lorsque l’hagiographie serbe imposa dans les écoles, et auprès du grand public occidental, sa victimologie “ anti-fasciste ” s’élevant à 600.000 Serbes prétendument tués par les fascistes croates de 1941 à 1945. Cette surenchère a eu pour cause, chez les Croates, de profondes frustrations, un romantisme politique souvent bête, et une poussée révisionniste qui aboutit en 1990 à l’éclatement du pays. Hélas, le nationalisme croate est également à la base de sa “ légitimité négative ” ; malheureusement on reste un bon Croate en fonction de son anti-serbisme, c’est-à-dire en diabolisant l’Autre. Le résultat fut la deuxième guerre entre les Serbes et les Croates en 1991.

Tant que les intellectuels serbes et croates ne se mettront pas sérieusement au travail pour examiner leurs victimologies respectives, et qui remontent à la deuxième guerre mondiale, la guerre larvée sera là, au grand plaisir des ennemis de l’Europe.

 

Croatie et Serbie semblent rivaliser d'ardeur pour livrer leurs patriotes respectifs au Tribunal Pénal International de La Haye. Quel est votre avis sur cette Cour et sa légitimité ?

 

TS : Aucun. La Cour de La Haye fonctionne d’après le principe du “ deux poids deux mesures. ” Ce qui n’est pas permis aux Serbes et aux Croates, est loisible pour les guerriers américains, israéliens, etc… Revenons à la phrase lapidaire de Carl Schmitt : “ Auctoritas non veritas facit legem ” (*). En bon français, c’est la qualité du flingue qui décide qui ira à La Haye, qui aura raison et qui aura tort, et qui va façonner par la suite le droit international. Le Tribunal de La Haye est un alibi pour l’incompétence de la classe politique en Union Européenne, qui fut d’ailleurs totalement incapable de mettre fin au conflit yougoslave dans les années 90.

 

Bien que les composants soient un peu différents – distinctions ethniques plus franches – les gouvernements des principales capitales européennes continuent leur politique de l'autruche, et semblent nier l'évidence en minimisant la possibilité d'affrontements multiculturels et/ou multiethniques graves dans les années à venir. Est-ce, selon vous, lâcheté ou volonté délibérée de refuser l'évidence ? Qu'est-ce qui pourrait faire échapper l'UE a une crise “ à la yougoslave ” ?

 

TS : “ L’Euroslavie ” actuelle ressemble étrangement à l’ex-Yougoslavie. Soyons sérieux. Le système bruxellois n’est pas conçu comme vecteur pour réunir les peuples européens dans un destin commun. L’UE est un vaste marché, un bazar dont l’avenir dépend uniquement d’un perpétuel bond économique en avant.

 

En effet, qui aurait cru que la Yougoslavie multiculturelle allait éclater en décombres ? Je crois que la même “ balkanisation ” attend l’Union européenne demain, avec des conséquences beaucoup plus graves. Tant que l’État-providence fonctionne, bon gré mal gré, tant que les allogènes reçoivent leur morceau de sucre de la part des contribuables européens, le calme est garanti. Une fois que la crise économique deviendra palpable, nous serons témoins d’une guerre civile autrement plus sauvage que dans les Balkans. Victime de ses illusions du progrès, et croyant naïvement en la théologie du marché libre, l’Union Européenne va devenir la proie de ses propres chimères. Le soi-disant bon fonctionnement de l’UE, avec son prétendu élargissement à l’Est, ressort d’un nouveau romantisme politique. Ce projet reste la plus grande imposture après la deuxième guerre mondiale.

 

Pertes des valeurs traditionnelles, plaisirs petits-bourgeois, dévirilisation, paradis artificiels, le matérialisme libéral triomphe en Europe occidentale. Quelle est votre réponse au chaos du monde moderne ?

 

TS : Lorsqu’on lit les écrivains des années trente nous nous rendons compte du même scénario en Europe. Nul doute, le libéralisme touche a sa fin. Le roi est nu ; il n’a plus de repoussoir communiste. Donc sa dégénérescence apparaît plus clairement. Tant mieux. Il faut que la situation empire davantage, pour que davantage de gens puissent déchiffrer l’ennemi principal.

 

On a dit que Rome était tombée car ses Dieux l'avaient abandonnée. Voyez-vous dans la perte totale de sens du sacré en Occident, une des causes profondes de son déclin ?

 

TS : Bien entendu. Même les grandes religions monothéistes ne sont plus capables d’insuffler le sens du sacré à leurs brebis. Hélas, dans la perspective historique, cinquante, voire une centaine d’années, ne veulent rien dire. Mais pour nous-mêmes, pour qui le temps vole si rapidement, il est peu probable que le grand retour des dieux ait lieu pendant notre parenthèse terrestre… Mais, peut-être dans une vingtaine d’années, verrons-nous la grande renaissance des dieux européens !

 

Les hommes debout au milieu des ruines - identitaires éveillés- ont coutume de dire que le soleil se lèvera à l'Est. Le salut de l'Occident peut-il venir de l'exemple des jeunes générations d'Europe de l'Est ? Et, selon vous, un rapprochement concret des forces nationales de chacun des pays de l'Ouest et de l'Est pour une renaissance européenne est-il sérieusement envisageable ?

 

TS: Le grand avantage du communisme fut sa barbarie et sa transparence vulgaire. Son grand avantage fut également qu’il sut préserver, malgré son dogme international, l’homogénéité ethnique des Européens de l’Est. La Russie, la Croatie, la Serbie, l’Estonie, etc. restent des enclaves blanches, de solides “ camps des saints ”. Espérons que la classe dirigeante en Europe orientale ne va pas tomber dans la surenchère du mimétisme pro-occidental et qu’elle ne va pas remplacer sa maladie de “ l’homo sovieticus ” par la nouvelle pathologie de “ l’homo occidentalis ”. Il y a quelques signes encourageants que cette Europe cioranienne commence à s’apercevoir de l’imposture occidentalo-libérale. Mais pour mener le travail de renaissance à son terme, il faut que ses citoyens fassent table rase de leur petit nationalisme et qu’ils abandonnent la haine de l’Autre, c’est-à-dire de leurs voisins. Les individus sages et cultivés de l’Europe occidentale pourraient y aider et cela d’une manière considérable.

 

Pour finir, un message pour les visiteurs du site “ les-identitaires.com ” ?

 

TS : Unissons nos forces identitaires et patriotiques, apprenons les langues et la culture de nos voisins européens ! Pratiquons l’identification – non seulement avec notre tribu – mais surtout avec l’Autre, à savoir nos frères voisins européens !

(*) Littéralement : “ C’est l’opinion et non la vérité qui fait la loi ”, à prendre ici au sens de “ C’est l’autorité et non la vérité qui commande à la loi ”.

 

Propos recueillis par Renaud BOIVIN

Pour en savoir plus : http://doctorsunic.netfirms.com

lundi, 05 avril 2010

Les Etats-Unis et l'Eurasie: fin de partie pour l'ère industrielle

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Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 2003

 

Les Etats-Unis et l'Eurasie :

fin de partie pour l'ère industrielle

 

Avec l’aube du 21ème siècle, le monde est entré dans une nouvelle phase du combat géopolitique. La première moitié du 20ème siècle peut être comprise comme une longue guerre entre la Grande-Bretagne (et des alliés variables) et l’Allemagne (et des alliés variables) pour la suprématie européenne. La seconde moitié du siècle fut dominée par une Guerre Froide entre les Etats-Unis, qui émergèrent comme la principale puissance militaro-industrielle du monde après la 2ème Guerre Mondiale, et l’Union Soviétique et son bloc de protectorats. Les guerres américaines en Afghanistan (en 2001-2002) et en Irak (qui, en comptant les sanctions économiques et les bombardements périodiques, s’est poursuivie de 1990 jusqu’au moment présent) ont inauguré la dernière phase, qui promet d’être le combat géopolitique final de la période industrielle – un combat pour le contrôle de l’Eurasie et de ses ressources d’énergie.

 

Mon but est ici de tracer les contours généraux de ce chapitre culminant de l’histoire tel qu’il est actuellement en train de s’écrire. D’abord, il est nécessaire de discuter de géopolitique en général et depuis une perspective historique, en relation avec les ressources, la géographie, la technologie militaire, les monnaies nationales, et la psychologie de ses praticiens.

 

Les fins et les moyens de la géopolitique

 

Il n’est jamais suffisant de dire que la géopolitique concerne le « pouvoir », le « contrôle », ou l’« hégémonie » dans l’abstrait. Ces mots n’ont un sens qu’en relation avec des objectifs et des moyens spécifiques : pouvoir sur quoi ou sur qui, exercé par quelles méthodes ? Les réponses différeront quelque peu dans chaque situation ; cependant, la plupart des objectifs et des moyens stratégiques tend à avoir certaines caractéristiques en commun.

 

Comme les autres organismes, les humains sont sujets aux perpétuelles contraintes écologiques de l’accroissement de la population et de l’appauvrissement des ressources. S’il est peut-être simpliste de dire que tous les conflits entre sociétés sont motivés par le désir de surmonter des contraintes écologiques, la plupart le sont certainement. Les guerres sont généralement menées pour des ressources – terre, forêts, voies maritimes, minerais, et (durant le siècle passé) pétrole. Les gens combattent occasionnellement pour des idéologies et des religions. Mais même alors les rivalités pour les ressources sont rarement loin de la surface. Ainsi les tentatives d’expliquer la géopolitique sans référence aux ressources (un récent exemple est Le choc des civilisations de Samuel Huntington) sont soit erronées soit délibérément trompeuses.

 

L’ère industrielle diffère des périodes précédentes de l’histoire humaine par l’exploitation à grande échelle des ressources en énergie (charbon, pétrole, gaz naturel, et uranium) pour les objectifs de production et de transport – et pour l’objectif plus profond d’accroître la capacité de notre environ­nement terrestre à supporter les humains. La totalité des réalisations scientifiques, des consolidations politiques, et des immenses accroissements de population des deux derniers siècles sont des effets prévisibles de l’utilisation croissante et coordonnée des ressources en énergie. Dans les premières dé­cennies du vingtième siècle, le pétrole a émergé comme la plus importante ressource en énergie à cause de son faible coût et de sa facilité d’utilisation. Le monde industriel dépend maintenant d’une manière écrasante du pétrole pour l’agriculture et le transport.

 

La géopolitique mondiale moderne, parce qu’elle implique des systèmes de transport et de communication à l’échelle mondiale basés sur les ressources en énergie fossile, est par conséquent un phénomène unique de l’ère industrielle. Le contrôle des ressources est largement une question de géographie, et secondairement une question de technologie militaire et de contrôle sur les monnaies d’échange. Les Etats-Unis et la Russie étaient tous deux géographiquement bénis, étant auto-suffisants en ressources énergétiques durant la première moitié du siècle. L’Allemagne et le Japon ne parvinrent pas à atteindre l’hégémonie régionale en grande partie parce qu’ils manquaient de ressources énergétiques domestiques suffisantes et parce qu’ils ne parvinrent pas à gagner et à conserver l’accès à des ressources à un autre endroit (en URSS pour l’une et dans les Indes Néerlandaises pour l’autre).

 

Néanmoins si les Etats-Unis et la Russie furent tous deux bien dotés par la nature, tous deux ont dépassé leurs pics de production pétrolière (qui furent atteints en 1970 et 1987, respectivement). La Russie reste un exportateur net de pétrole parce que son niveau de consommation est faible, mais les Etats-Unis sont de plus en plus dépendants des importations de pétrole tout comme de gaz naturel.

 

Les deux nations ont commencé depuis longtemps à investir une grande partie de leur richesse basée sur l’énergie dans la production de systèmes d’armes fonctionnant avec du carburant pour accroître et défendre leur intérêts en ressources à l’échelle mondiale. En d’autres mots, tous deux ont décidé il y a des décennies d’être des joueurs géopolitiques, ou des concurrents pour l’hégémonie mondiale.

 

A peu près les trois-quarts des réserves pétrolières cruciales restantes du monde se trouvent à l’intérieur des frontières des nations à prédominance musulmane du Moyen-Orient et d’Asie Centrale – des nations qui, pour des raisons historiques, géographiques et politiques, furent incapables de développer des économies militaro-industrielles indépendantes à grande échelle et qui ont, au long du dernier siècle, surtout servi de pions des Grandes Puissances (Grande-Bretagne, Etats-Unis, et l’ex-URSS). Dans les récentes décennies, ces nations riches en pétrole à prédominance musulmane ont rassemblé leurs intérêts dans un cartel, l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP).

 

Si les ressources, la géographie et la technologie militaire sont essentielles à la géopolitique, elles ne sont pas suffisantes sans un moyen financier de dominer les termes du commerce international. L’hégémonie a eu une composante financière aussi bien que militaire déjà depuis l’adoption de l’argent par les empires agricoles de l’Age de Bronze ; l’argent, après tout, est une revendication sur les ressources, et la capacité à contrôler la monnaie d’échange peut affecter un subtil transfert en cours de richesse réelle. Celui qui émet une monnaie – particulièrement une monnaie fiduciaire, c’est-à-dire une monnaie qui n’est pas soutenue par des métaux précieux – a un pouvoir sur elle : chaque transaction devient une prime pour celui qui frappe ou imprime l’argent.

 

Durant l’ère coloniale, les rivalités entre le real espagnol, le franc français et la livre britannique furent aussi décisives que des batailles militaires pour déterminer la puissance hégémonique. Pendant le dernier demi-siècle, le dollar US a été la monnaie internationale de référence pour presque toutes les nations, et c’est la monnaie avec laquelle toutes les nations importatrices de pétrole doivent payer leur carburant. C’est un arrangement qui a fonctionné à l’avantage de l’OPEP, qui conserve un consommateur stable avec les Etats-Unis (le plus grand consommateur de pétrole du monde et une puissance militaire capable de défendre les royaumes pétroliers arabes), et aussi des Etats-Unis eux-mêmes, qui perçoivent une subtile dîme financière pour chaque baril de pétrole consommé par toutes les autres nations importatrices. Ce sont quelques-uns des faits essentiels à garder à l’esprit lorsqu’on examine le paysage géopolitique actuel.

 

La psychologie et la sociologie de la géopolitique

 

Les objectifs géopolitiques sont poursuivis dans des environnements spécifiques, et ils sont poursuivis par des acteurs spécifiques – par des êtres humains particuliers avec des caractéristiques sociales, culturelles et psychologiques identifiables. Ces acteurs sont, dans une certaine mesure, les incarnations de leur société dans son ensemble, recherchant des bénéfices pour cette société en compétition ou en coopération avec d’autres sociétés. Cependant, de tels individus puissants sont inévitablement tirés d’une classe sociale particulière à l’intérieur de leur société – généralement, la classe riche, possédante – et tendent à agir d’une manière telle qu’elle bénéficie de préférence à cette classe, même si agir ainsi signifie ignorer les intérêts du reste de la société. De plus, les acteurs géopolitiques individuels sont aussi des êtres humains uniques, avec des connaissances, des préjugés et des obsessions religieuses qui peuvent occasionnellement les conduire à agir en représentants non seulement de leur société, mais aussi de leur classe.

 

Du point de vue de la société, la géopolitique est un combat darwinien collectif pour une capacité de support accrue ; mais du point de vue du géostratège individuel, c’est un jeu. En effet, la géopolitique pourrait être considérée comme le jeu humain absolu – un jeu avec d’immenses conséquences, et un jeu qui ne peut être joué qu’à l’intérieur d’un petit club d’élites.

 

Depuis qu’il y a eu des civilisations et des empires, les rois et les empereurs ont joué une certaine version de ce jeu. Le jeu attire un type particulier de personnalités, et il favorise une certaine manière de pensée et de perception concernant le monde et les autres êtres humains. L’acte de participer au jeu confère un sentiment d’immense supériorité, de distance, de pouvoir, et d’importance. On peut commencer à apprécier la drogue suprêmement excitante que constitue le fait de participer au jeu géopolitique en lisant les documents rédigés par les principaux géostratèges – des textes sur la sécurité nationale signés par des gens comme George Kennan et Richard Perle, ou les livres d’Henry Kissinger et de Zbigniew Brzezinski. Prenons, par exemple, ce passage de l’Etude de Planification Politique N° 23 du Département d’Etat, par Kennan en 1948 : “Nous avons 50 pour cent de la richesse mondiale, mais seulement 6,3 pour cent de sa population. Dans cette situation, notre véritable travail pour la période à venir est de concevoir un modèle de relations qui nous permette de maintenir cette position de disparité. Pour ce faire, nous devons nous dispenser de toute sentimentalité … nous devons cesser de penser aux droits de l’homme, à l’élévation des niveaux de vie et à la démocratisation”.

 

Une prose aussi sèche et fonctionnelle est à sa place dans un monde de services, de téléphones et de limousines, mais c’est un monde totalement coupé des millions – peut-être des centaines de millions ou des milliards – de gens dont les vies subiront l’impact écrasant d’une phrase par-ci, d’un mot par là. A un niveau, le géostratège est simplement un homme (après tout, le club est presque entièrement un club d’hommes) faisant son travail, et tentant de la faire de manière compétente aux yeux des spectateurs. Mais quel travail ! – déterminer le cours de l’histoire, décider du sort des nations. Le géostratège est un Surhomme, un Olympien déguisé en mortel, un Titan en tenue de travail. Un bon poste, si vous pouvez l’obtenir.

 

L’Eurasie – le Grand Prix du Grand Jeu

 

En regardant leur cartes et leurs globes terrestres, les géostratèges britanniques des 18ème et 19ème siècles ne pouvaient pas manquer de noter que les masses de terre du globe sont hautement asymétriques ; l’Eurasie est de loin le plus grand des continents. Il est clair que s’ils voulaient eux-mêmes bâtir et maintenir un empire vraiment mondial, il serait d’abord essentiel pour les Britanniques d’établir et de défendre des positions stratégiques dans tout ce continent riche en minerais, densément peuplé, et chargé d’histoire.

 

Mais les géostratèges britanniques savaient parfaitement bien que la Grande-Bretagne elle-même est seulement une île au large du nord-ouest de l’Eurasie. Sur ce plus grand des continents, la nation la plus étendue était de loin la Russie, qui dominait géographiquement l’Eurasie ainsi que l’Eurasie dominait le globe. Ainsi les Britanniques savaient que leurs tentatives pour contrôler l’Eurasie se heurteraient inévitablement aux instincts d’auto-préservation de l’Empire Russe. Durant tout le 19ème siècle et au début du 20ème, des conflits russo-britanniques éclatèrent à maintes reprises sur la frontière indienne, notamment en Afghanistan. Un fonctionnaire impérial nommé Sir John Kaye appela cela le « Grand Jeu », une expression immortalisée par Kipling dans Kim.

 

Deux guerres mondiales coûteuses et un siècle de soulèvements anti-coloniaux ont largement guéri la Grande-Bretagne de ses obsessions impériales, mais l’Eurasie ne pouvait pas manquer de rester centrale pour tout plan sérieux de domination mondiale.

 

Ainsi en 1997, dans son livre The Grand Chessboard: American Primacy and its Geostrategic Imperatives [Le grand échiquier : la primauté américaine et ses impératifs géostratégiques] , Zbigniew Brzezinski, ancien conseiller à la Sécurité Nationale du président américain Jimmy Carter et géostratège par excellence, soulignait que l’Eurasie devait être au centre des futurs efforts des Etats-Unis pour projeter leur propre puissance à l’échelle mondiale. « Pour l’Amérique », écrivait-il,  “le grand prix géopolitique est l’Eurasie. Pendant un demi-millénaire, les affaires mondiales ont été dominées par des puissances et des peuples eurasiens qui se combattaient les uns les autres pour la domination régionale et qui aspiraient à la puissance mondiale. Maintenant une puissance non-eurasienne est prééminente en Eurasie – et la primauté mondiale de l’Amérique dépend directement de la durée et de l’efficacité avec lesquelles sa prépondérance sera soutenue” [1].

 

L’Eurasie a un rôle de pivot, d’après Brzezinski, parce qu’elle « compte pour 60 pour cent du PNB mondial et environ les trois-quarts des ressources énergétiques connues du monde ». De plus, elle contient les trois-quarts de la population mondiale, « toutes les puissances nucléaires déclarées sauf une et toutes les [puissances nucléaires] secrètes sauf une » [2].

 

Dans la vision de Brzezinski, de même que les Etats-Unis ont besoin du reste du monde pour les marchés et les ressources, l’Eurasie a besoin de la domination américaine pour sa stabilité. Malheureusement, cependant, les Américains ne sont pas accoutumés aux responsabilités impériales : « La recherche de la puissance n’est pas un but qui soulève la passion populaire, sauf dans des conditions d’une menace ou d’un défi soudain pour le sens public du bien-être domestique » [3].

 

Quelque chose de fondamental a basculé dans le monde de la géopolitique avec les attaques terroristes du 11 septembre 2001 – qui a clairement présenté « une menace soudaine … pour le sens public du bien-être do­mestique». Ce basculement a été de nouveau perçu avec la détermination de la nouvelle administration américaine – exprimée avec une insistance croissante en 2002 et pendant les premières semaines de 2003 – d’envahir l’Irak. Ces changements géostratégiques semblent s’être centrés dans une nouvelle attitude américaine envers l’Eurasie.

 

A la fin de la 2ème G.M., quand les Etats-Unis et l’URSS émergèrent comme les puissances dominantes du monde, les Etats-Unis avaient établi des bases permanentes en Allemagne, au Japon, et en Corée du Sud, toutes pour encercler l’Union Soviétique. L’Amérique mena même une guerre manquée et extrêmement coûteuse en Asie du Sud-Est pour acquérir encore un autre vecteur d’encerclement de l’Eurasie.

 

Quand l’URSS s’écroula à la fin des années 80, les Etats-Unis semblèrent libres de dominer l’Eurasie, et donc le monde, plus complètement que toute autre nation dans l’histoire mondiale. La décennie qui suivit fut surtout caractérisée par la mondialisation – la consolidation de la puissance économique collective largement centrée aux Etats-Unis. Il sembla que l’hégémonie US serait maintenue économiquement plutôt que militairement. Le livre de Brzezinski reflète l’esprit de ces temps, recommandant le maintien et la consolidation des liens de l’Amérique avec les alliés de longue date (Europe de l’Ouest, Japon et Corée du Sud) et la protection ou la cooptation des nouveaux Etats indépendants de l’ancienne Union Soviétique.

 

Contrairement avec cette prescription, la nouvelle administration de George W. Bush sembla prendre un virage plus brutal – un virage qui tenait pour acquis les vieux alliés dans son unilatéralisme sans complexes. Par son viol des accords internationaux pour l’environnement, les droits de l’homme, et le contrôle des armes ; par sa poursuite d’une doctrine d’action militaire préventive ; et particulièrement par son obsession apparemment inexplicable de l’invasion de l’Irak, Bush dépensa un énorme capital politique et diplomatique, se créant inutilement des ennemis même parmi les alliés éprouvés. Son motif de guerre – l’élimination des armes de destruction massive de l’Irak – était manifestement ridicule, puisque les Etats-Unis avaient fourni beaucoup de ces armes et que l’Irak ne constituait alors une menace pour personne ; de plus, une nouvelle guerre du Golfe risquait de déstabiliser tout le Moyen-Orient [4]. Qu’est-ce qui pouvait bien justifier un tel risque ? Quelle était la motivation de ce bizarre nouveau changement de stratégie ? A nouveau, une discussion d’arrière-plan est nécessaire avant de pouvoir répondre à cette question.

 

Les Etats-Unis : un colosse à cheval sur le globe

 

A l’aube du nouveau millénaire, les Etats-Unis avaient la technologie militaire la plus avancée du monde et la monnaie la plus forte du monde. Tout au long du vingtième siècle, l’Amérique avait patiemment bâti son empire, d’abord en Amérique Centrale et en Amérique du Sud, à Hawaï, à Puerto Rico, et aux Philippines, et ensuite (après la 2ème G.M.) par des alliances et des protectorats en Europe, au Japon, en Corée, et au Moyen-Orient. Son armée et son agence de renseignement étaient actives dans presque tous les pays du monde alors que son immense puissance semblait tempérée par sa défense ostensible de la démocratie et des droits de l’homme.

 

Dans les années 80, le gouvernement US tomba sous le contrôle d’un groupe de stratèges néo-conservateurs entourant Ronald Reagan et George Herbert Walker Bush. Pendant des années, ces stratèges travaillèrent à détruire l’URSS (ce qu’ils réussirent à faire en minant l’économie soviétique) et à consolider leur puissance en Amérique Centrale et au Moyen-Orient. Ce dernier projet culmina avec la première guerre USA-Irak en 1990-91. Leur but ouvertement déclaré n’était rien moins que la domination mondiale.

 

Alors que l’administration Clinton-Gore insistait sur la coopération multilatérale, son effort pour la mondialisation commerciale – qui transférait impitoyablement la richesse des nations pauvres aux nations riches – était essentiellement une prolongation des politiques Reagan-Bush. Pourtant, les néo-conservateurs enrageaient d’être exclus des reines du pouvoir. Ils se considéraient comme le leadership légitime du pays, et regardaient Clinton et ses partisans comme des usurpateurs. Quand la Cour Suprême nomma George W. Bush Président en 2000, les néo-conservateurs eurent leur revanche. Avec l’assistance des médias serviles, Bush – le fils choyé d’une famille de la côte Est, riche et avec de puissants liens politiques qui avait fait sa fortune dans la banque, les armes, et le pétrole – réussit à se présenter comme un pur Texan « homme du peuple ». Il s’entoura immédiatement du groupe des stratèges géopolitiques - Donald Rumsfeld, Dick Cheney, Paul Wolfowitz, et Richard Perle – qui avaient développé la politique internationale de la première administration Bush.

 

Dans son récent article « La poussée pour la guerre », l’analyste des affaires internationales Anatol Lieven fait remonter les racines du programme stratégique d’extrême-droite à une mentalité persistante de guerre froide, au fondamentalisme chrétien, à des politiques intérieures de plus en plus diviseuse, et à un soutien inconditionnel à Israël. Le but basique de domination militaire totale du globe, écrivait Lieven, “était partagé par Colin Powell et le reste de l’establishment de sécurité. Ce fut, après tout, Powell qui, en tant que Président du Conseil des Chefs d’Etat-Major, déclara en 1992 que les Etats-Unis avaient besoin d’une puissance suffisante « pour dissuader n’importe quel rival de simplement rêver à nous défier sur la scène mondiale ». Cependant, l’idée de défense préventive, à présent doctrine officielle, pousse cela un pas plus loin, beaucoup plus loin que Powell aurait souhaité aller. En principe, elle peut être utilisée pour justifier la destruction de tout autre Etat s’il semble même que cet Etat puisse être capable de défier les  Etats-Unis dans le futur. Quand ces idées furent émises pour la première fois par Paul Wolfowitz et d’autres après la fin de la Guerre Froide, elles se heurtèrent à une critique générale, même de la part des conservateurs. Aujourd’hui, grâce à l’ascendance des nationalistes radicaux dans l’Administration et à l’effet des attaques du 11 septembre sur la psyché américaine, elles ont une influence majeure sur la politique US” [5].

 

Que l’administration ait orchestré d’une certaine manière les événements du 11 septembre – comme cela fut suggéré par les commentateurs Michael Ruppert et Michel Chossudovsky – ou pas, elle était clairement prête à en tirer avantage [6]. Bush proclama immédiatement au monde que « soit vous êtes avec nous, soit vous êtes avec les terroristes ».

 

Avec un budget militaire gonflé, un établissement médiatique craintif et obéissant, et un public effrayé au point d’abandonner volontairement les protections constitutionnelles de base, les néo-conservateurs semblaient avoir gagné le plein contrôle de la nation et être devenus les maîtres de son empire mondial. Mais même alors que leur victoire semblait complète, des rumeurs de dissidence commençaient à se répandre.

 

Insubordination dans les rangs

 

La résistance populaire à la mondialisation commerciale commença à se matérialiser à la fin des années 90, s’unissant pour la première fois dans la manifestation massive anti-OMC à Seattle en novembre 1998. Dès lors, le mouvement anti-mondialisation sembla grandir avec chaque année qui passait, se transformant en un mouvement anti-guerre mondial en réponse aux plans US d’envahir d’abord l’Afghanistan et ensuite l’Irak.

 

Mais le mécontentement vis-à-vis de la domination US du globe ne se limita pas à des gauchistes brandissant des marionnettes géantes dans des manifestations. Alors que les bases militaires américaines s’installaient dans les Balkans dans les années 90, et en Asie Centrale après la campagne d’Afghanistan, les géostratèges en Russie, en Chine, au Japon et en Europe de l’Ouest commencèrent à examiner leurs options. Seule la Grande-Bretagne semblait rester ferme dans son alliance avec le colosse américain.

 

Une réponse apparemment inoffensive à l’hégémonie US mondiale fut l’effort de onze nations européennes pour établir une monnaie commune – l’Euro. Quand l’Euro fut lancé au tournant du millénaire, beaucoup prédirent qu’il serait incapable de rivaliser avec le dollar. En effet, pendant des mois la valeur comparative de l’Euro se fit attendre. Cependant, elle se stabilisa bientôt et commença à monter.

 

Un développement plus inquiétant, du point de vue de Washington, fut la tendance croissante de nations de second ou de troisième rang à abandonner ouvertement les politiques économiques néo-libérales au cœur du projet de mondialisation, puisque les nouveaux gouvernements du Venezuela, du Brésil et de l’Equateur rompirent publiquement avec la Banque Mondiale et déclarèrent leur désir d’indépendance vis-à-vis du contrôle financier américain.

 

En même temps, en Russie le théoricien politique Alexandre Douguine gagnait une influence croissante avec ses écrits géostratégiques anti-américains. En 1997, la même année où parut le livre de Brzezinski Le grand échiquier, Douguine publia son propre manifeste, Les fondements de la géopolitique, recommandant un Empire Russe reconstitué, composé d’un bloc continental d’Etats alliés pour nettoyer la masse terrestre eurasienne de l’influence US. Au centre de ce bloc, Douguine plaçait un « axe eurasien » avec la Russie, l’Allemagne, l’Iran, et le Japon.

 

Alors que les idées de Douguine avaient été bannies à l’époque soviétique à cause de leurs échos de fantaisies pan-eurasiennes nazies, elles gagnaient graduellement de l’influence parmi les officiels russes post-soviétiques. Par exemple, le ministère russe des Affaires Etrangères a récemment décrié la « tendance croissante vers la formation d’un monde unipolaire sous la domination financière et militaire des Etats-Unis » et a appelé à un « ordre mondial multipolaire », tout en soulignant la « position géopolitique [de la Russie] en tant que plus grand Etat eurasien ». Le parti communiste russe a adopté les idées de Douguine dans sa plate-forme ; Gennady Zyouganov, président du parti communiste, a même publié son premier ouvrage de géopolitique, intitulé La géographie de la victoire. Bien que Douguine reste une figure marginale sur le plan international, ses idées ne peuvent qu’avoir une résonance dans un pays et un continent de plus en plus cernés et manipulés par une nation hégémonique puissante et arrogante de l’autre coté du globe.

 

Extérieurement, la Russie – comme l’Allemagne, la France, le Japon, et la Chine – est encore déférente avec les Etats-Unis. Même la dissidence vis-à-vis du montage de Bush pour la guerre en Irak est restée assez modérée. Mais en privé, les dirigeants de tous ces pays sont sans aucun doute en train de faire de nouveaux plans. Peu iraient cependant jusqu’à approuver l’idée d’Alexandre Douguine que l’Eurasie finira par dominer les Etats-Unis, ni l’idée inverse. Néanmoins, en seulement trois ans, l’attitude de nombreux dirigeants eurasiens envers l’hégémonie américaine est passée de l’acceptation tranquille à une critique mordante associée à un examen sérieux des alternatives.

 

Le dilemme américain

 

Douguine et d’autres critiques eurasiens de la puissance américaine commencent par une prémisse qui semblerait ridicule pour la plupart des Américains. Pour Douguine, les Etats-Unis agissent non par force, mais par faiblesse.

 

Pendant de longues années, l’Amérique a supporté une balance commerciale très fortement négative – qu’elle pouvait se permettre seulement à cause du dollar fort, permis à son tour par la coopération de l’OPEP dans la facturation des exportations pétrolières en dollars. La balance commerciale de l’Amérique est négative en partie parce que sa production intérieure de pétrole et de gaz naturel a atteint son point culminant et que la nation dépend maintenant de plus en plus des importations. De même, la plupart des sociétés américaines ont transféré leurs opérations de fabrication outre-mer. Une autre faiblesse systémique vient de la corruption largement répandue dans les sociétés – révélée de façon aveuglante par l’effondrement de Enron – et des liens étroits entre les sociétés et l’establishment politique américain. Bulle après bulle – haute technologie, télécommunications, dérivés, immobilier – ont déjà éclaté ou sont sur le point de le faire.

 

Après le dollar fort, l’autre pilier de la force géopolitique US est son pilier militaire. Mais même dans ce cas il y a des fissures dans la façade. Personne ne doute que l’Amérique possède des armes de destruction massive suffisantes pour détruire le monde plusieurs fois. Mais les Etats-Unis utilisent en fait leur armement de plus en plus à des fins de ce que l’historien français Emmanuel Todd a appelé du « militarisme théâtral ». Dans un essai intitulé « Les Etats-Unis et l’Eurasie : militarisme théâtral », le journaliste Pepe Escobar note que cette stratégie implique que Washington … ne doit jamais apporter une solution définitive à un problème géopolitique, parce que l’instabilité est la seule chose qui peut justifier des actions militaires à l’infini de la part de l’unique superpuissance, n’importe quand, n’importe où … Washington sait qu’elle est incapable de se mesurer aux véritables joueurs dans le monde – Europe, Russie, Japon, Chine. Elle cherche donc à rester politiquement au sommet en brutalisant des joueurs mineurs comme l’Axe du Mal, ou des joueurs encore plus mineurs comme Cuba [7].

 

Ainsi les attaques américaines contre l’Afghanistan et l’Irak révèlent simultanément la sophistication de la technologie militaire US et les fragilités inhérentes de la position géopolitique US. Le militarisme théâtral a le double but de projeter l’image de l’invincibilité et de la puissance américaines tout en maintenant ou en accroissant la domination militaire US sur les nations du tiers-monde riches en ressources. Cela explique largement la récente invasion de l’Afghanistan et l’attaque imminente contre Bagdad. Cette stratégie implique que les actions terroristes contre les Etats-Unis doivent être secrètement encouragées comme justification pour davantage de répression intérieure et d’aventures militaires à l’étranger.

 

Néanmoins nous n’avons pas pleinement répondu à la question posée précédemment – pourquoi la présente administration veut-elle dépenser un si grand capital politique intérieur et international pour mener la guerre imminente en Irak ? Les critiques de l’administration soulignent que c’est une guerre pour le pétrole, mais la situation est en fait plus compliquée et ne peut être comprise qu’à la lumière de deux facteurs cruciaux non pleinement reconnus.

 

La puissance du dollar est remise en question

 

Le premier est que le maintien de la puissance du dollar est en question. En novembre 2000, l’Irak annonça qu’il cesserait d’accepter des dollars en échange de son pétrole, et n’accepterait plus que des Euros. A l’époque, les analystes financiers suggérèrent que l’Irak perdrait des dizaines de millions de dollars à cause de ce changement de monnaie ; en fait, dans les deux années suivantes, l’Irak gagna des millions. D’autres nations exportatrices de pétrole, incluant l’Iran et le Venezuela, ont déclaré qu’elles prévoyaient un changement similaire. Si toute l’OPEP passait des dollars aux Euros, les conséquences pour l’économie US seraient catastrophiques. Les investissements fuiraient le pays, les valeurs immobilières plongeraient, et les Américains se retrouveraient rapidement dans des conditions de vie du Tiers-Monde [8].

 

Actuellement, si un pays souhaite obtenir des dollars pour acheter du pétrole, il ne peut le faire qu’en vendant ses ressources aux Etats-Unis, en souscrivant un emprunt à une banque américaine (ou à la Banque Mondiale – en pratique la même chose), ou en échangeant sa monnaie sur le marché libre et ainsi en la dévaluant. Les Etats-Unis importent en effet des biens et des services pour presque rien, son déficit commercial massif représentant un énorme emprunt sans intérêts au reste du monde. Si le dollar devait cesser d’être la devise de réserve mondiale, tout cela changerait du jour au lendemain.

Un article du New York Times daté du 31 janvier 2003, intitulé « Pour les indicateurs russes, l’Euro dépasse le dollar », notait que « les Russes semblent avoir accumulé jusqu’à 50 milliards de dollars américains en paquets de café et sous leurs matelas, la plus grande réserve parmi toutes les nations ». Mais les Russes échangent tranquillement leurs dollars contre des Euros, et des articles de luxe comme les voitures affichent maintenant des prix en Euros. Plus loin, « La banque centrale de Russie a dit aujourd’hui qu’elle a accru ses avoirs en Euros durant l’année passée jusqu’à 10 pour cent de ses réserves [en devises] étrangères, partant de 5 pour cent, alors que la part de dollars a chuté de 90 à 75 pour cent, reflétant le faible retour d’investissements en dollars » [9].

 

Ironiquement, même l’Union Européenne est préoccupée par cette tendance, parce que si le dollar chute trop bas alors les firmes européennes verront leurs investissements aux Etats-Unis perdre de la valeur. Néanmoins, à mesure que l’UE grandit (elle a programmé l’entrée de dix nouveaux membres en 2004), sa puissance économique est de plus en plus perçue comme dépassant inévitablement celle des Etats-Unis.

Pour les géostratèges US, la prévention d’un passage de l’OPEP des dollars aux Euros doit donc sembler capitale. Une invasion et une occupation de l’Irak donnerait effectivement aux Etats-Unis une voix dans l’OPEP tout en plaçant de nouvelles bases américaines à bonne distance de frappe de l’Arabie Saoudite, de l’Iran, et de plusieurs autres pays-clés de l’OPEP.

 

Le second facteur pesant probablement sur la décision de Bush d’envahir l’Irak est l’appauvrissement des ressources énergétiques US et donc la dépendance américaine croissante vis-à-vis de ses importations pétrolières. La production pétrolière de tous les pays non-membres de l’OPEP, pris ensemble, a probablement culminé en 2002. A partir de maintenant, l’OPEP aura toujours plus de pouvoir économique dans le monde. De plus, la production pétrolière mondiale culminera probablement dans quelques années. Comme je l’ai expliqué ailleurs, les alternatives aux carburants fossiles n’ont pas été suffisamment développés pour permettre un processus coordonné de substitution dès que le pétrole et le gaz naturel se feront plus rares. Les implications – particulièrement pour les principales nations consommatrices comme les Etats-Unis – seront finalement ruineuses [10].

 

Les deux problèmes sont d’une urgence écrasante. La stratégie de Bush en Irak est apparemment une stratégie offensive pour élargir l’empire américain, mais en réalité elle est principalement d’un caractère défensif puisque son but profond est de devancer un cataclysme économique.

 

Ce sont les deux facteurs de l’hégémonie du dollar et de l’épuisement du pétrole – encore plus que l’arrogance des stratèges néo-conservateurs à Washington – qui incitent à un total mépris des alliances de longue date avec l’Europe, le Japon et la Corée du Sud, et au déploiement croissant de troupes US au Moyen-Orient et en Asie Centrale.

 

Même si personne n’en parle ouvertement, les échelons supérieurs dans les gouvernements de la Russie, de la Chine, de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne, de la France, de l’Arabie Saoudite et d’autres pays sont pleinement conscients de ces facteurs – d’où les changements d’alliance, les menaces de veto, et les négociations d’arrière-salle conduisant à l’inévitable invasion US de l’Irak.

 

Mais la guerre, bien que devenue inévitable, reste un coup hautement risqué. Même s’il se termine en quelques jours ou en quelques semaines par une victoire américaine décisive, nous ne saurons pas immédiatement si ce coup a payé.

 

Qui contrôlera l’Eurasie ?

 

Alors que j’écris ces lignes, les Etats-Unis préparent des plans pour bombarder Bagdad, une ville de cinq millions d’habitants, et pour déverser pendant les deux premiers jours de l’attaque deux fois plus de missiles de croisière qu’il n’en fut utilisé dans toute la première guerre du Golfe. Les obus et les balles à uranium appauvri seront à nouveau employés, transformant une grande partie de l’Irak en désert radioactif et condamnant les futures générations d’Irakiens (et les soldats américains et leurs familles) à des malformations de naissance, à des maladies et à des morts prématurées. Il est difficile d’imaginer que le spectacle de tant de mort et de destruction non-provoquées ne puisse manquer d’inspirer des pensées de vengeance dans les cœurs de millions d’Arabes et de musulmans.

 

Les stratèges géopolitiques américains diront que l’attaque est un succès si la guerre se termine rapidement, si la production des champs pétrolifères irakiens remonte rapidement, et si les nations de l’OPEP sont contraintes de conserver le dollar comme monnaie courante. Mais cette opération (on ne peut pas réellement l’appeler une guerre), entreprise comme un acte de désespoir économique, ne peut que temporairement endiguer une marée montante.

 

Quelles sont les conséquences à long terme pour les Etats-Unis et l’Eurasie ? Beaucoup sont imprévisibles. Les forces qui sont en train d’être libérées pourraient être difficiles à contenir. Les tendances à long terme les mieux prévisibles ne sont pas favorables. Epuisement des ressources et pression démographique ont toujours été annonciateurs de guerre. La Chine, avec une population de 1,2 milliards, sera bientôt le plus grand consommateur de ressources dans le monde. Dans une époque d’abondance, cette nation peut être vue comme un immense marché ouvert : il y a déjà plus de réfrigérateurs, de téléphones mobiles et de télévisions en Chine qu’aux Etats-Unis. La Chine ne souhaite pas défier les Etats-Unis militairement et a récemment obtenu des privilèges commerciaux en soutenant tranquillement les opérations militaires américaines en Asie Centrale. Mais alors que le pétrole – la base de tout le système industriel – se fait de plus en plus rare et que ses réserves sont plus chaudement disputées, on ne peut pas s’attendre à ce que la Chine reste docile.

 

La Corée du Nord, un quasi-allié de la Chine, était tranquillement neutralisée au moyen de négociations pendant l’ère Clinton, mais s’irrite maintenant d’être classée par Bush dans « l’axe du mal » et de voir un embargo US imposé à ses importations en ressources énergétiques cruciales. Par désespoir, elle tente d’attirer l’attention de Washington en réactivant son programme d’armes nucléaires. En même temps, le nouveau gouvernement sud-coréen est totalement opposé à l’unilatéralisme US et veut négocier avec le Nord. Les Etats-Unis menacent de détruire les installations nucléaires de la Corée du Nord par des frappes aériennes, mais cela provoquerait la formation d’un nuage nucléaire mortel sur toute l’Asie du nord-est.

 

Dans le même temps, l’Inde et le Pakistan ont aussi des intérêts qui finiront probablement par diverger de ceux des Etats-Unis. Ces nations voisines sont, bien sûr, des puissances nucléaires et des ennemis jurés avec des querelles frontalières de longue date. Le Pakistan, actuellement un allié des Etats-Unis, est aussi un fournisseur important de matières nucléaires pour la Corée du Nord, et a apporté une aide aux Talibans et à Al-Qaïda – des faits qui soulignent bien à quel point la stratégie de Washington est devenue tortueuse et contre-productive ces derniers temps.

 

Pour les Etats-Unis, le danger est clair : une hypothétique alliance entre l’Europe, la Russie, la Chine et l’OPEP

 

Le pire cauchemar des Américains serait une alliance stratégique et économique entre l’Europe, la Russie, la Chine, et l’OPEP. Une telle alliance possède une logique inhérente du point de vue de chacun des participants potentiels. Si les Etats-Unis devaient tenter d’empêcher une telle alliance en jouant la seule bonne carte encore dans leurs mains – leur armement de destruction massive – alors le Grand Jeu pourrait se terminer par une tragédie finale.

 

Même dans le meilleur cas, les ressources en pétrole sont limitées et, puisqu’elles vont progressivement diminuer pendant les prochaines décennies, elles seront incapables de supporter l’industrialisation prochaine de la Chine ou le maintien de l’infrastructure industrielle en Europe, en Russie, au Japon, en Corée, ou aux Etats-Unis.

 

Qui dominera l’Eurasie ? Finalement, aucune puissance isolée ne sera capable de le faire, parce que la base de ressources énergétiques sera insuffisante pour supporter un système de transport, de communication et de contrôle à l’échelle du continent. Ainsi les fantaisies géopolitiques russes sont tout aussi vaines que celles des Etats-Unis. Pour le prochain demi-siècle il restera juste assez de ressources énergétiques pour permettre soit un combat horrible et futile pour les parts restantes, soit un effort héroïque de coopération pour une conservation radicale et une transition vers un régime d’énergie post-carburant fossile.

 

Le prochain siècle verra la fin de la géopolitique mondiale, d’une manière ou d’une autre. Si nos descendants ont de la chance, le résultat final sera un monde formé de petites communautés, bio-régionalement organisées, vivant de l’énergie solaire. Les rivalités locales continueront, comme elles l’ont fait tout au long de l’histoire humaine, mais l’arrogance des stratèges géopolitiques ne menacera jamais plus des milliards d’humains d’extinction.

 

C’est-à-dire si tout se passe bien et si tout le monde agit rationnellement.

 

NEW DAWN MAGAZINE, Melbourne, Australia.

 

Notes:

 

[1] Zbigniew Brzezinski, The Grand Chessboard : American Primacy and its Geopolitical Imperatives (Basic Books, 1997), p. 30.

[2] Ibid., p. 31.

[3] Ibid., p. 36.

[4] Voir Richard Heinberg, "Behold Caesar," MuseLetter N° 128, octobre 2002,

http://www.newdawnmagazine.com/articles/www.museletter.com.

[5] Anatol Lieven, "The Push for War," London Review of Books, 30 décembre 2002,

http://www.newdawnmagazine.com/articles/www.lrb.co.uk/v24/n19/liev01_.html.

[6] Voir les sites web de Michael Ruppert, From the Wilderness www.fromthewilderness.com ; et de Michel Chossudovsky, Centre for Research on Globalisation,

http://www.newdawnmagazine.com/articles/www.globalresearch.ca/articles/CHO206A.html.

[7] Pepe Escobar, "Us and Eurasia: Theatrical Militarism," Asia Times Online, 4 décembre 2002,

http://www.newdawnmagazine.com/articles/www.atimes.com/atimes/archive/12_4_2002.html.

[8] W. Clark, "The Real but Unspoken Reasons for the Upcoming Iraq War,"

http://www.newdawnmagazine.com/articles/www.indymedia.org/front.php3?article_id=231238&group=webcast

[9] Voir Michael Wines, "For Flashier Russians, Euro Outshines the Dollar," New York Times, 31 janvier 2003.

[10] Richard Heinberg, The Party’s Over : Oil, War and the Fate of Industrial Societies (New Society, 2003).

Richard Heinberg, journaliste et enseignant, est membre de la faculté du New College de Californie à Santa Rosa, où il enseigne un programme sur la culture, l’écologie, et la communauté viable. Il rédige et publie la « MuseLetter » mensuelle : http://www.newdawnmagazine.com/articles/www.museletter.com. Cet article est une adaptation de son livre à paraître, The Party’s Over: Oil, War, and the Fate of Industrial Societies [La partie est finie : pétrole, guerre, et le sort des sociétés industrielles] (New Society Publishers,

http://www.newdawnmagazine.com/articles/www.newsociety.com).

 

[Cet article a été publié dans New Dawn N° 77 (mars-avril 2003)].

samedi, 03 avril 2010

Geheim CIA-rapport laat manipulatie West-Europese publieke opinie zien

Ex: http://www.sargasso.nl/archief/2010/03/30/geheim-cia-rapport-laat-manipulatie-west-europese-publieke-opinie-zien

Geheim CIA-rapport laat manipulatie West-Europese publieke opinie zien

Sargasso biedt regelmatig ruimte voor gastbijdragen. Dit maal een bijdrage van lsdimension met daarin een analyse van recent gelekte documenten van de CIA.


cia_cia_db[1].jpgVan Glenn Greenwald, een geheim CIA-rapport (pdf) dat eerder deze maand opgesteld werd, en gelekt is via de klokkenluiderswebsite WikiLeaks. Wat erin staat is fascinerend. Het is opgesteld door de ‘Red Cell’ (een soort afdeling binnen de CIA die ‘onconventionele’ oplossingen verzint), en laat zien hoe de Verenigde Staten na de val van de Nederlandse regering de publieke opinie in Duitsland en Frankrijk kunnen manipuleren teneinde steun voor de oorlog in Afghanistan te doen toenemen.
Dit is niet alleen één van de meest cynische stukken die ik ooit gelezen heb; het plaatst de controverse in Nederland over verlenging van de missie in Afghanistan ook in een heel ander perspectief.
Het CIA-rapport analyseert eerst hoe de Duitse en Franse regeringen hebben gesteund op de “publieke apathie” (letterlijk) teneinde “kiezers te negeren” (ook letterlijk) en geleidelijk aan troepenaantallen in Afghanistan te verhogen:

Public Apathy Enables Leaders to Ignore Voters
The Afghanistans mission’s low public salience has allowed French and German leaders to disregard popular opposition and steadily increase their troop contributions to the International Security Assistance Force (ISAF).


Als nieuwe gevechten aanstaande lente en zomer meer militaire en burgerlijke slachtoffers zullen eisen, en als een “Nederlands debat” overspringt naar deze landen, zou de publieke opinie zich echter tegen de oorlog kunnen keren. Dit zou Duitse en Franse politici kunnen doen terugdeinzen. Daarom is het belangrijk, aldus het rapport, dat de Duitse en Franse kiezers “duidelijke overeenkomsten tussen resultaten in Afghanistan en hun eigen prioriteiten zien”.
En wat zijn deze prioriteiten? Volgens de CIA zijn de Fransen vooral gefocust op “burgers en vluchtelingen”, en de Duitsers op de “kosten en redenen” van de oorlog. Op deze zorgen zou men zich daarom moeten richten, door middel van het aanpassen van de boodschap. Zo moeten de gevolgen voor de Afghaanse bevolking “gedramatiseerd” worden om bij de Europeanen “schuldgevoelens” teweeg te brengen.
Focusing on a message that ISAF benefits Afghan civilians and citing examples of concrete gains could limit and perhaps even reverse opposition to the mission. Such tailored messages could tap into acute French concern for civilians and refugees.
(…)
Conversely, messaging that dramatizes the potential adverse consequences of an ISAF defeat for Afghan civilians could leverage French (and other European) guilt for abandoning them.
(…)
Some German opposition to ISAF might be muted by proof of progress on the ground, warnings about the potential consequences for Germany of defeat, and reassurances that Germany is a valued partner in a necessary NATO-led mission.
Omdat Europeanen verliefd zijn op Obama adviseert het rapport ook dat deze persoonlijk hun belang voor de NAVO-inspanningen in Afghanistan benadrukt. En mochten ze zich terugtrekken, dan zou Obama expliciet zijn teleurstelling moeten aangeven.
The confidence of the French and German publics in President Obama’s ability to handle foreign affairs in general and Afghanistan in particular suggest that they would be receptive to his direct affirmation of their importance to the ISAF mission – and sensitive to direct expressions of disappointment in allies who do not help.
En nu komt wellicht het beste stuk. Volgens het rapport zijn de vrouwen van Afghanistan de beste boodschappers om een menselijk gezicht op de missie te plakken. Niet alleen omdat vrouwen in het algemeen persoonlijker kunnen spreken, maar ook omdat ze gebruikt kunnen worden om specifiek op Duitse, Franse en andere West-Europese vrouwen te mikken. De CIA heeft ook suggesties voor publiciteitsacties en een media-offensief.
Afghan women could serve as ideal messengers in humanizing the ISAF role in combating the Taliban because of women’s ability to speak personally and credibly about their experiences under the Taliban, their aspirations for the future, and their fears of a Taliban victory. Outreach initiatives that create media opportunities for Afghan women to share their stories with French, German, and other European women could help to overcome pervasive skepticism among women in Western Europe toward the ISAF mission.
(…)
Media events that feature testimonials by Afghan women should probably be most effective if broadcast on programs that have large and disproportionately female audiences.
De website die dit CIA-rapport online heeft gezet,
WikiLeaks, is briljant. De laatste paar jaar hebben ze een keur aan geheime documenten, die activiteiten van regeringen en bedrijven aan het licht brengen, te pakken weten te krijgen en gepubliceerd. Zo hebben ze bijvoorbeeld de gevoelige Standard Operating Manual for Guantánamo Bay online gezet, documenten die laten zien hoe aan de economische ineenstorting van IJsland corrupte offshore loans vooraf gingen, de beruchte e-mailuitwisselingen tussen klimaatwetenschappers, documenten die laten zien dat er giftige afvalstoffen geloosd worden voor de Afrikaanse kust, enzovoort. Ze zijn nu bezig om een controversiële video uit te brengen met beelden van een Amerikaanse luchtaanval in Afghanistan afgelopen mei, waarbij 97 burgers omkwamen.
Dit alles heeft ze echter een gehaat doelwit gemaakt van overheden en economische elites overal ter wereld. Het Pentagon heeft zelfs een rapport opgesteld, dat eveneens door de site werd ondervangen en gepubliceerd, hoe WikiLeaks aangepakt kan worden. De mogelijkheid wordt hierbij geopperd dat zelfs het surfen naar de site als een misdaad gezien kan worden.
Greenwald:
As The New York Times put it last week: “To the list of the enemies threatening the security of the United States, the Pentagon has added WikiLeaks.org, a tiny online source of information and documents that governments and corporations around the world would prefer to keep secret.” In 2008, the U.S. Army Counterintelligence Center prepared a secret report — obtained and posted by WikiLeaks — devoted to this website and detailing, in a section entitled “Is it Free Speech or Illegal Speech?”, ways it would seek to destroy the organization. It discusses the possibility that, for some governments, not merely contributing to WikiLeaks, but “even accessing the website itself is a crime,” and outlines its proposal for WikiLeaks’ destruction as follows: click
Greenwald heeft op zijn site een interview met Julian Assange, de Australische hoofdredacteur van WikiLeaks, die vertelt dat vrijwilligers van WikiLeaks in toenemende mate worden belaagd door de Amerikaanse en andere autoriteiten. Zo is een van hen vorige week
nog gearresteerd en ondervraagd op IJsland. Van hun site:

Over the last few years, WikiLeaks has been the subject of hostile acts by security organizations. In the developing world, these range from the appalling assassination of two related human rights lawyers in Nairobi last March (an armed attack on my compound there in 2007 is still unattributed) to an unsuccessful mass attack by Chinese computers on our servers in Stockholm, after we published photos of murders in Tibet. In the West this has ranged from the overt, the head of Germany’s foreign intelligence service, the BND, threatening to prosecute us unless we removed a report on CIA activity in Kosovo, to the covert, to an ambush by a “James Bond” character in a Luxembourg car park, an event that ended with a mere “we think it would be in your interest to…”.

De reden dat de redacteuren van WikiLeaks zich op IJsland bevinden is dat het IJslandse parlement, na de publicatie van een reeks documenten die laten zien hoe aan de economische ineenstorting van het land verschillende malafide praktijken voorafgingen, wetgeving overweegt die aan klokkenluiders de beste bescherming ter wereld zou moeten geven. Dit zou van IJsland een vrijhaven voor journalisten maken.
Om af te sluiten: dit alles draait om open government, geheimhouding, internetvrijheid en uiteindelijk om de mogelijkheid voor burgers om, eenmaal geïnformeerd, inzicht te krijgen in de werking van regeringen en bedrijven, en te proberen ze te hervormen. Het soort informatiemanipulatie waar de CIA zich blijkens bovenstaand rapport aan schuldig maakt zou voor iedereen openbaar moeten zijn, zodat burgers een oordeel kunnen vormen over politieke vraagstukken, en over de regeringen die vorm geven aan deze vraagstukken. Je kunt hier aan
WikiLeaks doneren, ze helpen, of een veilige inzending doen.

Afghanistan: comment la CIA souhaite manipuler l'opinion publique française

cia.jpgAfghanistan : comment la CIA souhaite manipuler l’opinion publique française

WASHINGTON (NOVOpress) – Dans une note préparée par sa « cellule rouge », chargée des propositions et analyses novatrices, l’agence de renseignement américaine propose de manipuler l’opinion publique française afin de la rendre plus favorable à l’intervention en Afghanistan, et ainsi faciliter l’envoi de renforts français sur le théâtre d’opérations.

Selon ce document, en France et en Allemagne, « l’apathie de l’opinion publique permet aux dirigeants de ne pas se soucier de leurs mandants ». En effet, bien que 80% des Français et des Allemands soient opposés à la guerre, « le peu d’intérêt suscité par la question a permis aux responsables de ne pas tenir compte de cette opposition et d’envoyer des renforts ».

Mais l’agence rappelle le précédent des Pays Bas où la coalition au pouvoir a éclaté sur la question afghane, et s’inquiète d’un possible revirement de l’opinion si les prochains combats sur place sont meurtriers.

Pour les rédacteurs, il convient donc de préparer les opinions publiques à accepter des pertes, notamment en cherchant à établir un lien entre l’expédition afghane et les préoccupations internes.

Pour obtenir ce résultat, plusieurs axes sont proposés par les agents américains :

- La question des réfugiés. L’importance accordée en France à la question des réfugiés, soulignée par la vague de protestation qui a accompagné la récente expulsion de douze afghans, offrant un premier axe de propagande consistant à persuader les Français que l’OTAN vient en aide aux civils.

- Le féminisme et la condition des femmes. Le document propose ainsi d’insister sur les progrès réalisés dans l’éducation des femmes, qui seraient compromis par un retour des talibans. La CIA recommande d’ailleurs de faire délivrer les messages favorables à l’intervention occidentale par des femmes afghanes.

- L’Obamania. Le crédit dont jouit le président Obama en Europe pourrait également être mis à profit, son implication plus directe permettant sans doute de renforcer le soutien à l’intervention.


[cc [1]] Novopress.info, 2010, Dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine
[
http://fr.novopress.info [2]]


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Le Corridor 8: Où est passé le huitième corridor?

Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1999

Le CORRIDOR 8 : Où est passé le huitième corridor ?

7 juin 1999

corridor8_350.gifJe vous le donne en mille : le huitième corridor passe par Skopje, en Macédoine, à quelques kilomètres du Kosovo. Pourquoi n'en n'avons-nous jamais entendu parler, puisque nous vivons en démocratie, que nous nous permettons de bombarder des télévisions et des radios, de tuer des journalistes (coupables de faire de la propagande, et nous de l'information), pourquoi n'avons-nous jamais entendu parler des corridors VIII, X, IV et "dalmatien" ? Pourquoi ces projets, qui sont au cœur des politiques de tous les pays des Balkans, qui concernent directement le développement économique de l'Europe, nous ont-ils été cachés ? Pourquoi cet élément vital, dans la décision des peuples à entrer en guerre, a-t-il été occulté ?

 

Le corridor VIII relie le port albanais de Durres à Varna (Bulgarie) via Tirana, Kaftan, Skopje, Deve Bair, Sofia, Plovdiv et Burgas. Le corridor IV joint Dresde (Allemagne) à Istanbul (Turquie) en passant par Prague, Bratislava, Gjor, Budapest, Arad, Krajova, Sofia et Plovdiv. Des embranchements relient Nuremberg, Vienne, Bucarest et Constantza au tronçon principal.

 

Le corridor X traverse Salzbourg (Autriche), Ljubljana, Zagreb, Belgrade, Nis, Skopje, Veles et Thessalonique (Grèce). Des embranchements relient Graz, Maribor, Sofia, Bitola, Florina, Igoumenitza au tronçon principal.

 

Ces trois corridors de transport pan-européen (Pan-European Transport Corridors) font partie d'un projet plus global visant au développement des anciens pays du bloc soviétique, et à leur intégration à l'économie euro­péenne. Au total, ce projet représente 18.000 kilomètres de routes, 20.000 kilomètres de lignes ferro­viaires, 38 aéroports, 13 ports maritimes, 49 ports fluviaux. Le budget estimé, d'ici l'année 2015, est de 90 milliards d'euros La seule partie concernant les Balkans est estimée à 10,5 milliards d'euros. (Il s'agit ici d'estimations basses : les projets de développement à l'est sont répartis, au niveau européen, en de nombreux chapitres, et il est difficile d'en tirer rapidement vue globale ; de plus, cela concerne uniquement la partie financée par l'Union européenne, sans compter les Américains, très impliqués, les Turcs, ainsi que divers fonds privés ; ces chiffres sont donc certainement sous-évalués de beaucoup.) Ces chiffres sont éloquents : on parle ici de travaux pharaoniques à l'échelle d'un continent. En termes politiques, sociaux, économiques, il s'agit d'un des principaux projets de développement en Europe.

 

Evoquons, de plus, le projet grec de corridor "dalmatien", reliant le port italien de Trieste à la ville d'Igou­menista (Grèce), longeant la côte via l'Albanie, la Yougoslavie, la Bosnie et la Croatie, projet proposé à la mi-98, estimé à 3 milliards de dollars.

 

Pour finir, il faut parler d'un autre projet similaire aux corridors pan-européens, cette fois dans le Caucase et en Asie centrale, le programme TRACECA, lui aussi à l'échelle d'un continent. Son intérêt repose, pour l'économie occidentale, sur la jonction entre ce projet et l'Europe ("It had been recognised that one the weak­nesses of the TRACECA route, in the context of the EU Tacis programme, was the lack of linkage between the western end and the European market", remarque formulé à Helsinky en 1997); ce lien repose donc sur les corridors IV et VIII, via le port de Varna. Ainsi les projets de développement des vingt prochaines années du continent européen reposent sur la réalisation de corridors traversant les Balkans. Sur le plan, vous remar­querez que le nœud central reliant les corridors VIII, X et IV est un triangle formé par Nis, Skopje et Sofia, dont le centre géographique se situe en plein Kosovo. Une instabilité persistante du Kosovo, de la Serbie et, de fait, de l'Albanie et de la Macédoine, serait fatale à l'un des plus importants projets humains en cours. Ah oui, j'oubliais : les débuts des travaux sont prévus pour... maintenant (les financements du corridor VIII sont quasiment bouclés, les études européennes représentent déjà des dizaines de millions d'euros, de nombreux tronçons sont en cours de réalisation).

 

Alors pourquoi avoir totalement occulté l'importance économique de ce conflit ? Les démocraties sont-elles si faibles qu'il faille un alibi purement humanitaire, l'argument du développement humain de tout un continent serait-il apparu, à nos yeux, moins légitime ? Pourquoi présenter les travaux qui commencent en ce moment en Albanie comme une "reconstruction" et un soutien pour "bons et loyaux services", alors qu'il ne s'agit que du début du corridor VIII, conçu et financé de longue date ? Pourquoi dire : "si les Serbes veulent des crédits pour leur reconstruction, ils doivent se débarrasser de Milosevic", alors qu'en réalité, "nous avons besoin, pour notre propre développement, de construire des infrastructures en Serbie et, pour en assurer la viabilité, nous devons nous débarrasser de Milosevic" (c'est le problème exactement inverse) ?

 

J'insiste : pourquoi nous a-t-on expliqué que cette région n'avait aucun intérêt économique (on nous a bien dit qu'il n'y avait pas de pétrole, preuve que nos intentions étaient plus pures qu'en Irak), pourquoi ne nous a-t-on jamais parlé du huitième corridor (que la presse albanaise qualifie de "célèbre corridor 8"), pourquoi avoir totalement occulté le projet de transport pan-européen (que tous les gouvernements de la région placent au centre de leurs décisions économiques) ? Est-ce qu'on ne nous prendrait pas un peu pour des cons ?

(Source : http://www.scarabee.com/EDITO2/index.shtml ?070699 )

 

00:05 Publié dans Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : géopolitique, balkans, europe, affaires européennes | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

vendredi, 02 avril 2010

Vers une guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis?

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Vers une guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis?

Ex: http://fortune.fdesouche.com/

« Le ciel qui surplombe le commerce mondial est noir de nuées d’orage. Les tambours de guerre battent de plus en plus fort. Certains guettent déjà l’équivalent de l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand. Une étincelle suffirait à embraser la planète. » Voilà, dans le journal boursier britannique The Financial Times, l’introduction d’un article consacré aux relations commerciales sino-américaines. L’assassinat de l’archiduc avait été le prélude de la la Première Guerre mondiale. Le risque est réel de voir, le 15 avril, un rapport du trésor américain sur la monnaie chinoise provoquer le choc qui, à son tour, déclencherait la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine. Personne, dans le monde, n’échapperait aux retombées d’une telle guerre.

Depuis quelques mois déjà, d’agressifs sinophobes mènent tambour battant une offensive contre la monnaie chinoise, le yuan. Le sénateur de Pennsylvanie Arlen Specter disait en février : « Les Chinois raflent nos marchés et nos emplois. Entre 2001 et 2007, ils nous ont volé 2,3 millions d’emplois. Les subsides à leur industrie et la manipulation de leur monnaie sont des formes de banditisme international. »

Obama confirme que la Chine doit tolérer pour le yuan un cours de change « centré sur le marché .» Le cours bas du yuan coûte à notre pays des centaines de milliers, voire des millions d’emplois, ajoute le président. Un porte-parole de la Maison-Blanche menace : « Si la Chine ne corrige pas le cours du yuan, les États-Unis seront mis sous pression afin de prendre des mesures contre cette situation. »

Quelques jours plus tard, 130 sénateurs et membres de la Chambre des représentants adressent au président une lettre dans laquelle ils exigent que le gouvernement américain prenne des mesures au cas où les Chinois s’obstinent à ne pas relever le cours de leur monnaie. Le représentant du Maine, Michael Maud, déclare : « Si notre gouvernement n’entreprend aucune action, il met un frein à la relance économique, il entrave la possibilité pour les industriels et les petites entreprises des États-Unis d’étendre leur production et d’accroître l’emploi. »

Le raisonnement est donc le suivant : les produits chinois sont bon marché parce que le cours de la monnaie chinoise est très bas. Les marchés américains sont de ce fait inondés de produits chinois, ce qui fait que les usines américaines ne trouvent plus de débouchés. Et, ainsi, le chômage augmente. Les Chinois doivent réduire leurs importations en réévaluant le yuan. De la sorte, leurs produits aux États-Unis coûteront plus cher, les usines américaines tourneront mieux et pourront mettre plus de gens au travail.

Voilà le raisonnement. La question est celle-ci : qu’y a-t-il de vrai, dans tout cela ?

Le yuan est-il coupable ?

En 2004 déjà, nombre de membres du Parlement américain exigent que le gouvernement chinois relève le cours du yuan de quelque 25 pour cent. En juillet 2005, le gouvernement chinois décide de ne plus fixer le cours du yuan, mais de le laisser évoluer de façon limitée selon une baisse ou une hausse de son cours de tout au plus 0,3 pour cent par jour. Ce faisant, à la mi-2008, le yuan a grimpé de 21 pour cent par rapport au dollar. Durant cette période, l’afflux de marchandises chinoises aux États-Unis ne diminue pas. La réévaluation de 21 pour cent n’a pas résolu le problème. Aujourd’hui, les Américains exigent à nouveau une réévaluation du yuan.

 

La mémoire américaine aurait sans doute besoin de phosphore, mais pas celle des Chinois. Ceux-ci n’ont toujours pas oublié comment, dans les années 70 et 80, les Américains étaient venus insister chez leurs alliés japonais afin qu’ils réévaluent le yen et ce, pour les mêmes raisons, précisément, que celles invoquées aujourd’hui pour la réévaluation du yuan. Pour commencer, les Japonais avaient relevé leur monnaie de 20 pour cent. Et ils l’avaient fait cinq ou six fois d’affilée. En 1970, il fallait payer 350 yen pour un dollar. Aujourd’hui, 90 yen. Pour une réévaluation, c’en est une ! Mais le Japon exporte toujours beaucoup plus de produits vers les États-Unis qu’il n’en importe des mêmes États-Unis. Ceux-ci ont désormais un déficit commercial vis-à-vis du Japon qui, calculé par habitant, est même très supérieur au déficit commercial américain vis-à-vis de la Chine. Et ce, malgré l’énorme réévaluation du yen japonais.

Bon nombre d’économistes américains n’embraient pas sur cette campagne contre la Chine. Ainsi, Albert Keidel, du Georgetown Public Policy Institute, qui déclare : « Je ne suis absolument pas convaincu que les autorités chinoises manipulent le yuan et que son cours est trop bas. Comment peut-on d’ailleurs déterminer si un cours est trop bas ? Il n’existe pas de méthode concluante pour ce faire. »

Pieter Bottelier est un économiste du Carnegie Endowment for International Peace (Fondation Carnegie pour la paix mondiale). Il dit : « Prétendre que la Chine manipule le yuan est absurde. La preuve en est, d’ailleurs, qu’après la chute de Lehman Brothers, le dollar a grimpé. Le yuan a grimpé en même temps. Si les Chinois manipulaient leur monnaie, ils l’auraient bien empêché de grimper. »

Robert Pozen, économiste de la Harvard Business School, n’est pas convaincu non plus de la chose. Il déclare : « Imaginez que les Chinois réévaluent leur monnaie de 15 pour cent. Cela changerait-il quelque chose ? À peine ? »

Daniel Griswold, directeur du Center for Trade Policy Studies à l’Institut Cato de Washington, ne suit pas non plus cette croisade contre le yuan. Il estime : « Un yuan réévalué n’apporterait pas beaucoup d’oxygène à l’économie américaine, pas même s’il était réévalué de 25 pour cent. Depuis 2002, le dollar a perdu beaucoup de sa valeur par rapport au dollar canadien et à l’euro européen et, pourtant, notre déficit commercial via-à-vis du Canada et de l’Europe ne cesse de s’accroître. La réévaluation d’une autre monnaie est rarement une solution aux problèmes internes d’une économie. »

Stephen Roach, chef pour l’Asie de la banque d’affaires américaine Morgan Stanley, ne veut pas entendre parler du lauréat du prix Nobel Paul Krugman qui, dans deux pièces d’opinion publiées dans le New York Times, réclamait des taxes à l’importation sur les produits chinois afin d’augmenter de la sorte de 25 à 40 pour cent le prix de ces produits aux États-Unis. Roach explique : « Le conseil de Krugman est particulièrement mauvais et complètement déplacé. Le yuan est en réalité une bouée éclairante dans la tempête qui nous entoure. Il y a chez nous des gens qui s’époumonent contre la Chine mais qui ne voient pas que les problèmes de notre économie se situent dans notre économie même. Il est temps que Krugman soit fermement remis à sa place. »

Même le Wall Street Journal écrit : « On ne peut en croire ses oreilles. Il y a réellement des hommes politiques et des hommes d’affaires américains qui prétendent que la cause de nos problèmes réside chez les Chinois. Ils utilisent le yuan comme bouc émissaire. »

Le Fonds monétaire international ne pense pas non plus que la réévaluation du yuan puisse être très salutaire : « Une réévaluation du yuan chinois aidera un peu l’économie américaine, mais ne résoudra pas les problèmes internes. Si le yuan chinois est réévalué de 20 pour cent et s’il se passe la même chose avec la monnaie des autres marchés asiatiques en pleine croissance, l’économie américaine pourra peut-être connaître une croissance de 1 pour cent. »

Ces économistes et institutions renvoient aux problèmes internes de l’économie américaine. Examinons l’un des principaux problèmes de cette dernière

Plus de produits avec moins de main-d’œuvre

Les États-Unis, soit à peine 5 pour cent de la population mondiale, produisent presque 25 pour cent de ce qui est produit annuellement dans le monde en marchandises et services. Il y a dix ans, ils n’en étaient encore qu’à 20 pour cent. Malgré la montée de la Chine, malgré « l’envahissement du marché américain, » la part des États-Unis dans la production mondiale a augmenté, passant d’un cinquième à un quart. La production s’étend, la part américaine de la production mondiale augmente. On se poserait la question : De quoi se plaint l’establishment américain, en fait ? Mais le problème est celui-ci : Cette production de plus en plus importante est réalisée par de moins en moins de travailleurs.

 

Le ministère américain de l’Emploi dit qu’en 1979, 19,5 millions de personnes travaillaient dans le secteur industriel (manufacturier) américain. Vingt-six ans plus tard, au premier trimestre 2005, ils sont encore 14,2 millions. La production réalisée par ces 14,2 millions de travailleurs en 2005 était le double de celle des 19,5 millions de 1979. Avec 25 pour cent de travailleurs en moins, on produit deux fois plus. Au cours des 15 premières années qui ont suivi 1979, date de départ du calcul du ministère de l’Emploi, il y avait peu de produits chinois sur le marché américain et, pourtant, les emplois disparaissaient constamment en masse. Le ministère estime qu’un pour cent seulement de ces emplois liquidés sont dus à l’influence de la Chine.

Au cours des 10 années écoulées, chaque travailleur aux États-Unis a produit en moyenne 2,5 pour cent de plus chaque année. Cette hausse de la productivité n’est pas utilisée pour alléger le travail, pour augmenter les salaires, pour appliquer une diminution de la durée du temps de travail ni non plus pour créer plus d’emplois. Les entrepreneurs américains font précisément le contraire : le fruit accru du travail est utilisé pour supprimer des emplois.

Pour les hommes politiques et le monde économique des États-Unis, il est plus facile de montrer du doigt la Chine et le yuan que de vérifier où en sont les choses dans l’économie américaine et de tenter de dégager une solution à ce problème.

L’impact positif de la Chine sur l’économie américaine

Le fait de montrer la Chine du doigt est encore plus étonnant quand on examine tout ce que l’économie américaine doit à la Chine. L’an dernier, au plus fort de la crise, les exportations globales des États-Unis baissaient de 17 pour cent, mais les exportations des États-Unis vers la Chine, par contre, ne régressaient que de 0,22 pour cent. Une aubaine, pour l’économie américaine.

Quelque 50.000 entreprises américaines sont actives en Chine. L’écrasante majorité y gagne beaucoup d’argent. Pour certaines, la Chine constitue même un ange salvateur. Le Financial Times écrit : « Si la General Motors croit en Dieu, elle doit sans doute être en train de prier à genoux pour le remercier de l’existence de la Chine. L’an dernier, la vente des voitures GM en Chine a augmenté de 66 pour cent, alors qu’aux États-Unis, elle baissait de 30 pour cent. Sans la Chine, la GM n’aurait pu être sauvée. »

Les chiffres de vente élevés de la General Motors et de la plupart des autres entreprises américaines en Chine ne sont possibles que parce que l’économie et le pouvoir d’achat de la population y croissent rapidement. C’est une bonne chose, non seulement pour les entreprises américaines en Chine, mais pour toute l’économie mondiale. La Chine est devenue le principal moteur économique de la planète. Le journal du dimanche britannique The Observer écrit : « La Chine tient la barre de la relance mondiale. Elle aide le reste de l’Asie et des pays comme l’Allemagne, qui exporte beaucoup vers elle, à sortir de la récession. La Chine est l’un des principaux facteurs à avoir empêché, en 2009, que le monde ne s’enfonce encore plus dans la crise. »

The Economist écrit dans le même sens : « La Chine connaît une croissance rapide alors que les pays riches sont en récession. Comment osent-ils montrer la Chine du doigt ? »

Chris Wood, un analyste du groupe financier CLSA Asia-Pacific Markets, dit que la Chine s’emploie davantage que les États-Unis à faire face à la crise. Les autorités chinoises accroissent le pouvoir d’achat des gens et c’est un puissant stimulant pour l’économie, ajoute-t-il.

Les chiffres lui donnent raison. Selon le bureau d’étude Gavekal-Dragonomics, le revenu net des ménages chinois dans la période 2004-2009 a augmenté en moyenne et par an de 7,7 pour cent à la campagne et de 9,7 pour cent dans les villes. Depuis le début de la crise, cette tendance s’amplifie encore. On peut le voir dans le tableau ci-dessous, qui reprend les divers indicateurs de l’économie chinoise pour les deux premiers mois de cette année.

Les indicateurs économiques en Chine, évolution en pour cent par rapport à la même période en 2009

jan-fév 2010
Croissance valeur industrielle ajoutée + 20,7 %
Production d’électricité + 22,1 %
Investissements (croissance réelle) + 23,0 %
Vente au détail (croissance réelle) + 15,4 %
Exportations + 31,4 %
Importations + 63,6 %
Vente de biens immobiliers + 38,2 %
Revenu autorités centrales + 32,9 %

Source : Dragonweek, Gavekal, 15 mars 2010, p. 2

Aucune économie occidentale ne peut présenter de tels chiffres. Les indicateurs économiques occidentaux n’atteignent même pas 10 pour cent des indicateurs chinois. Comme l’écrit The Economist : « Comment osent-ils montrer la Chine du doigt ? »

Parcourons un peu la situation :

–les États-Unis savent que l’économie chinoise est un moteur de progrès pour toute l’économie mondiale et également, de ce fait, pour l’économie américaine ;
–ils savent que le yuan a à peine un effet négatif sur l’emploi aux États-Unis mêmes ;
–ils savent que c’est le Canada et non la Chine qui est le premier exportateur vers les États-Unis ;
–ils savent que 56 pour cent des exportations chinoises vers les États-Unis ne sont pas dues à des firmes chinoises mais viennent de multinationales américaines ;
–ils savent qu’un produit étiqueté « Made in China » aux États-Unis devrait généralement porter une étiquette « Made in China, the US, Japan, S-Korea, Taiwan, Thailand, Indonesia, Philippines, Vietnam, Singapore, Malaysia » car, pour 55 pour cent des exportations chinoises, la Chine n’est que le lieu où les diverses composantes sont assemblées, alors que ces composantes ont été produites en dehors de la Chine ;
–ils savent que, du prix de vente des produits assemblés en Chine, une petite part seulement va à la Chine et la plus grosse part va aux producteurs des composantes de ces produits ;
–ils savent que, du fait que l’assemblage est confié à la Chine, les autres pays est-asiatiques exportent beaucoup moins vers les États-Unis, mais bien plus vers la Chine et que le total des exportations est-asiatiques, chinoises y compris, vers les États-Unis, ne sont pas plus importantes, mais moins importantes, qu’il y a dix ans.

Et, pourtant, la Chine et son yuan sont les têtes de Turcs. Daniel Griswold, du Center for Trade Policy Studies, déclare : « L’attitude agressive de Washington à l’égard de Beijing est inspirée par des considérations politiques et non économiques. »

Les motivations

Les États-Unis exigent que le yuan soit réévalué mais ils exigent également, et c’est plus important, que le yuan soit libéré. Actuellement, c’est la Banque nationale chinoise, qui détermine quotidiennement le cours du yuan – depuis juillet 2008, son cours est d’entre 8,26 et 8,28 yuan pour un dollar. Le président Obama a dit : « Le cours du yuan doit être davantage centré sur le marché. » Ce qui signifierait que son cours ne serait plus déterminé par la Banque nationale, mais par le marché. Ce serait une défaite pour l’économie planifiée chinoise et une victoire pour le marché. Car, alors, l’État perdrait l’un des moyens de sa politique financière indépendante et souveraine. L’UNCTAD, l’organisation des Nations unies pour le commerce et le développement, voit où les États-Unis veulent en venir et écrit dans un rapport concernant les dangers entourant le yuan : « Le repos et le calme après la tempête financière sont tout à fait révolus. Le casino qui s’est vidé voici un an, est à nouveau rempli. Une fois de plus, on joue et on parie jusqu’à plus outre. De même, la foi inébranlable dans le fondamentalisme du marché est tout à fait revenue. Cette foi naïve estime toujours que les problèmes économiques peuvent être résolus en confiant le cours des monnaies aux marchés financiers sauvages. Ceux qui pensent que la Chine va permettre aux marchés absolument non fiables de déterminer le cours de sa monnaie ne se rendent pas compte à quel point la stabilité interne de la Chine est importante pour la région et pour le monde. »

En d’autres termes, laisser le cours du yuan au marché, c’est la même chose que de confier vos enfants à un pédophile. Mais l’offensive des États-Unis contre le « cours très bas » du yuan et contre « l’emprise de l’État chinois sur la monnaie » encourage un groupe d’économistes et d’entrepreneurs chinois à réitérer leur appel en faveur d’« une monnaie plus libre, centrée sur le marché. » Les points de vue en faveur du marché et de moins d’intervention de l’État gagnent en force dans une certaine section du monde économique et universitaire chinois et ce n’est surtout pas pour déplaire aux États-Unis.

 

La deuxième raison de l’offensive américaine contre la politique financière du gouvernement chinois est à chercher aux États-Unis mêmes. Le chômage U6 aux États-Unis est à 16,8 pour cent. U6 désigne le chômage officiel plus les chômeurs qui ne cherchent plus de travail parce qu’ils sont convaincus qu’ils ne trouveront quand même pas d’emploi, plus les travailleurs à temps partiel qui aimeraient bien travailler à temps plein mais ne parviennent pas à trouver un emploi de ce type. Le chômage effrayant de 16,8 %, la crise économico-financière la plus grave depuis 1929, l’incertitude quant à savoir si l’Amérique va sortir de la crise et si les entreprises et les familles seront encore en mesure de rembourser leurs dettes, l’incapacité du gouvernement et des entreprises à éviter toute cette misère… tout cela renforce la question : Qui a provoqué cela ? Qui doit en payer la facture ? La Chine est un coupable tout indiqué. Si l’opinion publique emprunte cette direction, les problèmes internes et les contradictions mêmes de l’économie américaine n’apparaîtront pas à la surface. Le journal Monthly Review écrit : « L’intention consiste à convaincre les travailleurs américains que la cause des problèmes ne réside pas dans le système économique même mais dans le comportement d’un gouvernement étranger. »

Tertio, la Chine est également une cible pour une partie de plus en plus importante du monde politique et du monde des affaires des États-Unis pour des raisons géostratégiques. Dans le monde entier, la Chine grignote l’influence américaine. Avant notre ère et jusqu’au milieu du 19e siècle, le centre du monde a été l’Est de l’Asie. Après cela, il s’est déplacé vers l’Europe occidentale et les États-Unis. Aujourd’hui, il retourne vers l’Est de l’Asie. Les États-Unis cherchent des moyens de contrer ce processus et de l’inverser. Ils ne tolèreront pas de ne plus occuper la première place dans le monde. La Chine est de ce fait cataloguée comme un facteur négatif, menaçant. D’où le fait qu’on voit paraître aujourd’hui, aux États-Unis, des ouvrages comme « La Chine est-elle un loup dans le monde ? », de George Walden, et dans lequel le pays est décrit comme une menace de mort pour le monde entier, pour la liberté et la démocratie. Et d’où le fait aussi qu’un film comme « Red Dawn »  (L’aube rouge) va bientôt sortir dans les salles américaines. Allez le voir et vous découvrirez avec effroi comment l’Armée populaire chinoise envahit la ville de Detroit.

Comment réagissent les autorités chinoises ?

Depuis 1991, les relations entre la Chine et les États-Unis sont plus ou moins stables. Cela parce que des dizaines de milliers d’entreprises américaines présentes en Chine gagnent à ce qu’il en soit ainsi. Cela tient également du fait que la Chine est le principal financier extérieur de la dette publique américaine. Et que l’exportation de tant de produits chinois vers les États-Unis tempère la hausse des prix à la consommation, ce qui est positif pour l’économie américaine.

Il semble toutefois que les motivations d’une bonne relation commencent à céder le pas devant les motifs d’attitude agressive envers la Chine. L’offensive des gens qui détestent la Chine fait céder les partisans américains des bonnes relations. Le journal britannique The Telegraph décrit le climat comme suit : « On est convaincu que les relations américano-chinoises sont importantes, mais on ne pense pas qu’une collision frontale entre les deux mènerait à une destruction mutuelle. Washington sortira vainqueur de la lutte. » Cette conviction fait reculer les entreprises américaines qui, ensemble, ont investi 60 milliards de dollars en Chine. Myron Brilliant, vice-président de la Chambre américaine de commerce, déclare : « Je ne pense pas que le gouvernement chinois puisse espérer que le monde américain des affaires va arrêter notre parlement. Notre Chambre de commerce reste un pont entre la Chine et les États-Unis, mais nous ne pouvons plus retenir les loups. »

 

En attendant, le gouvernement chinois résiste pied à pied. Il ne pliera en aucun cas face aux pressions américaines. En ce moment, le gouvernement examine comment les secteurs des importations et des exportations réagiront lors d’une réévaluation du yuan. Les autorités ont l’intention de réévaluer légèrement le yuan, entre 4 et 6 pour cent, pour des raisons macroéconomiques. Une réévaluation rendra les produits chinois plus chers, mais les produits importés seront meilleur marché. L’an dernier, la Chine a importé 1.000 milliards de dollars ; la réévaluation du yuan peut être salutaire à la diminution de l’important excédent commercial. La réévaluation conviendra également à la politique visant à transformer l’appareil économique en le faisant passer d’une production à bas prix à une production de valeur élevée. Et, conformément aux intentions des autorités chinoises, la réévaluation peut également déplacer certaines parties de l’appareil économique vers l’intérieur et l’Ouest du pays. Bref : si une réévaluation a bel et bien lieu, ce sera parce qu’elle cadrera avec la politique macroéconomique.

Mais une réévaluation légère du yuan sera absolument insuffisante aux yeux des gens hostiles à la Chine. Ils veulent une réévaluation d’entre 27 et 40 pour cent. La prochaine étape des « loups » (dixit Myron Brilliant, le vice-président de la Chambre américaine de commerce) sera le rapport semestriel du Trésor américain, qui sortira au plus tard le 15 avril. Il y a de fortes chances que le Trésor accuse la Chine de manipuler le yuan. Ce sera le signal, pour des membres de la Chambre des représentants, d’instaurer des taxes élevées à l’importation sur toute une série de produits chinois. Le Financial Times écrit : « Ca revient à utiliser une bombe atomique. » Car les autorités chinoises prendront des contre-mesures. La guerre commerciale sera alors un fait. La plus importante relation bilatérale dans le monde, celle qui existe entre les États-Unis et la Chine, va sombrer tout un temps dans un mutisme mutuel, avec toutes les conséquences qu’on devine pour les problèmes mondiaux qui ne pourraient être résolus que dans une approche collective.

Cet article a été écrit par Peter Franssen, rédacteur de www.infochina.be, le 26 mars 2010.

Sources
(dans l’ordre d’utilisation)
-Alan Beattie, « Skirmishes are not all-out trade war » (Les escarmouches n’ont rien d’une guerre commerciale totale), The Financial Times, 14 mars 2010.
-Gideon Rachman, « Why America and China will clash » (Pourquoi l’Amérique et la Chine vont se heurter), The Financial Times, 18 janvier 2010.
-Foster Klug, « US lawmakers attack China ahead of Nov. Elections » (Les législateurs américains attaquent la Chine bien avant les élections de novembre), Associated Press, 15 mars 2010.
-Andrew Batson, Ian Johnson et Andrew Browne, « China Talks Tough to U.S. » (Le langage musclé de la Chine à l’adresse des USA), The Wall Street Journal, 15 mars 2010.
-« US lawmakers urge action on renminbi » (Les législateurs américains veulent hâter les mesures sur le renminbi), The Financial Times, 15 mars 2010.
-Leah Girard, « US Clash w/ China of Currency Manipulation Heats Up » (Le choc entre les États-Unis et la Chine à propos de la manipulation des devises s’échauffe), Market News, 17 mars 2010.
-Xin Zhiming, Fu Jing et Chen Jialu, « Yuan not cause of US woes » (Le yuan n’est pas la cause des malheures américains), China Daily, 17 mars 2010.
-« Stronger yuan not tonic for US economy » (Un yuan plus fort n’aurait rien de tonique pour l’économie américaine), Xinhua, 18 mars 2010.
-Li Xiang, « Sharp revaluation of yuan would be ‘lose-lose’ situation » (Une forte réévaluation du yuan serait une opération perdante pour les deux pays), China Daily, 22 mars 2010.
-« The Yuan Scapegoat » (Le yuan, bouc émissaire), The Wall Street Journal, 18 mars 2010.
-« RMB is not a cure-all for US economy: IMF » (Le renminbi n’a rien d’une panacée pour l’économie américaine, prétend le FMI), Xinhua, 17 février 2010.
-Dan Newman et Frank Newman, « Hands Off the Yuan » (Ne touchez surtout pas au yuan), Foreign Policy in Focus, 16 mars 2010.
-William A. Ward, Manufacturing Productivity and the Shifting US, China and Global Job Scenes – 1990 to 2005 (La productivité manufacturière et le déplacement de la scène de l’emploi américaine, chinoise et mondiale – de 1990 à 2005), Clemson University Center for International Trade, Working Paper 052507, Clemson, 2005, p. 6.
-Daniella Markheim, « Le yuan chinois : manipulé, mal aligné ou tout simplement mal compris ?), Heritage Foundation, 11 septembre 2007.
-Brink Lindsey, Job Losses and Trade – A Reality Check (Pertes d’emplois et commerce – un contrôle de la réalité), Trade Briefing Paper, Cato Institute, n° 19, 17 mars 2004.
-« Premier Wen Says China Will Keep Yuan Basically Stable » (La Premier ministre Wen affirme que la Chine va maintenir la stabilité fondamentale du yuan), Xinhua, 14 mars 2010.
-Patti Waldmeir, « Shanghai tie-up drives profits for GM » (Shanghai fait grimper les bénéfices de GM), The Financial Times, 21 janvier 2010.
-Ashley Seager, « China and the other Brics will rebuild a new world economic order » (La Chine et les autres pays du BRIC vont rebâtir un nouvel ordre économique mondial), The Observer, 3 janvier 2010.
-« Currency contortions » (Contorsions monétaires), The Economist, 19 décembre 2009.
-« Fear of the dragon » (La crainte du dragon), The Economist, 9 janvier 2010.
-DragonWeek, Gavekal, 8 février 2010, p. 2.
-Daniel Griswold, « Who’s Manipulating Whom ? China’s Currency and the U.S. Economy » (Qui manipule qui ? La monnaie chinoise et l’économie américaine), Trade Briefing Paper, Cato Institute, n° 23, 11 juillet 2006.
-« China and the US Economy » (La Chine et l’économie américaine), The US-China Business Council, janvier 2009, p. 2.
-Ambrose Evans-Pritchard, « Is China’s Politburo spoiling for a showdown with America ? » (Le Politburo chinois cherche-t-il une confrontation avec l’Amérique ?), The Telegraph, 14 mars 2010.
-Martin Hart-Landsberg, « The U.S. Economy and China: Capitalism, Class, and Crisis » (L(« conomie américain et la Chine : capitalisme, classe et crise), Monthly Review, Volume 61, n° 9, février 2010.
-« Global monetary chaos: Systemic failures need bold multilateral responses » (La chaos monétaire mondial : les échecs systémiques nécessitent d’audacieuses réponses multilatérales), UNCTAD, Policy Brief n° 12, mars 2010.
-Ho-fung Hung, « The Three Transformations of Global Capitalism » (Les 3 transformations du capitalisme mondial), et Giovanni Arrighi, « China’s Market Economy in the Long Run » (L’économie de marché chinoise dans le long terme), tous deux dans : Ho-fung Hung, China and the Transformation of Global Capitalism (La Chine et la transformation du capitalisme mondial), John Hopkins University Press, Baltimore, 2009, pp. 3-9 et 23.
-Ambrose Evans-Pritchard, op. cit.
-James Politi et Patti Waldmeir, « China to lose ally against US trade hawks » (La Chine va perdre un allié contre les faucons du commerce américain), The Financial Times, 21 mars 2010.
-Keith Bradsher, « China Uses Rules on Global Trade to Its Advantage » (La Chine utilise à son propre profit les règles du commerce mondial), The New York Times, 14 mars 2010.

jeudi, 01 avril 2010

8 april: "De schijnwerpers op Hongarije"

8 april: “De schijnwerpers op Hongarije”

Voor wie het zich afvraagt, de ruiter op de foto moet Árpád voorstellen. Hij is de leider van de Hongaarse stammen toen zij Europa binnentrokken. Het standbeeld staat op het Heldenplein in Budapest, samen met andere grote figuren uit de Hongaarse nationale geschiedenis. Oorspronkelijk wilden de Hongaarse communisten alle beelden hiervan slopen.

Le progrès, un espoir du passé

Le progrès, un espoir du passé

Ex: http://fortune.fdesouche.com/

mythe_du_progres-page1-2.jpgLes Européens sont de plus en plus pessimistes face à l’avenir. Depuis des années, ils font face aux changements économiques et politiques que leur impose la mondialisation. Fragilisés par la crise, ils n’ont plus confiance en la capacité de leur continent à améliorer la vie.

A la fin de l’année 2009, une majorité d’Européens pensaient que le plus dur de la crise restait à venir. Même si l’Europe n’a jamais eu la réputation d’être un continent particulièrement optimiste, la crise économique actuelle a exacerbé chez ses citoyens une attitude latente de méfiance envers l’avenir.

Selon une enquête récente de la Commission européenne, la confiance en l’avenir, et principalement dans l’économie, est beaucoup plus basse. Parmi les citoyens européens, 54 % estiment que le pire de la crise reste à venir sur le plan de l’emploi, contre 38 % qui pensent que nous avons touché le fond. Cet indice de confiance, ou plutôt de méfiance, est cependant supérieur à ce que révélait la même enquête menée au printemps.

Tandis que les États-Unis “ont conscience que l’on peut construire l’avenir, l’Europe s’est toujours montrée plus pessimiste. Et elle souffre à présent du trouble provoqué par l’arrêt du processus d’intégration européenne”, estime Fernando Vallespín, ancien président du Centre de recherches sociologiques [un organisme public d’étude de la société espagnole] et professeur de sciences politiques à l’Université autonome de Madrid. “On cherche à sortir de la crise à travers les États nationaux,” ajoute-t-il.

Il y a quelques mois encore, la majorité des citoyens européens se déclaraient satisfaits ou très satisfaits de leur vie personnelle (78 %, selon une enquête Eurobaromètre publiée fin 2009). Le niveau de satisfaction personnelle des Danois, des Luxembourgeois, des Suédois, des Néerlandais, des Finlandais et des Britanniques était supérieur à 90 %, tandis que les Espagnols restaient sous la moyenne, avec 74 %, tout comme les pays de l’est du continent, où les salaires sont les plus bas. L’Italie, qui malgré sa richesse se situe traditionnellement en deçà de la moyenne européenne, fermait le peloton avec 71 %.

Si le moral des Européens avait particulièrement décliné en automne, il semble que, grâce aux légers signes de croissance que l’on commence à enregistrer dans divers pays européens, nous relevions peu à peu la tête. Néanmoins, la crise a élargi le fossé entre le niveau de vie des pays du nord et celui des pays du sud et de l’est de l’Europe.

Une même vision de l’avenir

L’impact a été très profond, et la reconstruction prendra du temps, prévient le dernier Eurobaromètre. Avant la crise, déjà, des sociologues de divers pays exprimaient leur préoccupation face au pessimisme régnant dans la société européenne. Même le Royaume-Uni est touché, affirme le chercheur britannique Roger Liddle, ancien conseiller de Tony Blair et de José Manuel Barroso. “Pour une fois, les Britanniques et les autres citoyens de l’Union ont la même vision de l’avenir de l’Europe”, ironisait-il dans une étude publiée en 2008 portant sur “Le Pessimisme social européen”. Selon Liddle, la vision de la vie des Britanniques commençait à ressembler de plus en plus à celle des Français, des Allemands et des Italiens. “Il y avait déjà des éléments de pessimisme social au Royaume-Uni avant la crise. Ce qui est surprenant, c’est qu’on les observait même lors de périodes de prospérité économique comme 2005 ou 2007, en France, en Allemagne et au Royaume-Uni”, précise ce chercheur du centre de réflexion Policy Network, à Londres. Si le niveau de satisfaction personnel était élevé, on redoutait déjà l’avenir, signale-t-il encore, notamment en raison des difficultés à s’adapter aux changements engendrés par la mondialisation, l’immigration, etc. Et Liddle de conclure : “Évidemment, lorsque l’économie chute, ces préoccupations s’accentuent.”

Fernando Vallespín souligne quant à lui la “nouvelle situation historique” que connaît l’Europe : “Elle ne croit plus en l’idée de progrès, mais lutte pour conserver ce qu’elle possède : une position privilégiée, la meilleure avec celle des États-Unis.” L’amoindrissement du rôle de l’Europe dans l’économie mondiale “était parfaitement observable avant la crise. Lorsque l’Europe enregistrait une croissance de 2 %, la Chine enchaînait les années à 8 % ou 10 % de croissance économique”, constate de son côté José Ignacio Torreblanca, directeur du bureau de Madrid du Conseil européen des relations étrangères et professeur de sciences politiques à l’UNED [université espagnole d’enseignement à distance]. “Mais en Europe comme aux États-Unis, poursuit-il, c’est aujourd’hui que l’on s’aperçoit du retard vis-à-vis des puissances émergentes. Et la crise aggrave encore les choses.”

Sortir de la crise sans remettre en cause les avantages sociaux dont bénéficient les habitants de l’UE ? Une illusion, assure l’éditorialiste polonais Marek Magierowski.

Quelque 4 millions 48 493 personnes. C’est le nombre de chômeurs enregistrés en Espagne au début du mois. Le quotidien El Mundo a publié un reportage sur leur vie quotidienne. Teresa Barbero, une opératrice téléphonique, veut émigrer en Suisse ou en Allemagne. « Depuis 18 mois je n’ai plus de travail, mon compagnon non plus. Nous devons payer un crédit très élevé. C’est dur. On a un train de vie plus que modeste, » confie cette Madrilène de 32 ans.

La situation est similaire dans d’autres pays d’Europe occidentale tout particulièrement touchés par la crise, comme la Grèce, le Portugal et le Royaume-Uni. Malheureusement les remèdes employés par les gouvernements pour guérir leurs économies sont eux aussi systématiquement les mêmes. Une intervention croissante de l’État dans l’économie, des impôts plus élevés, et des mantras répétés sur les « véritables » coupables de la crise, à savoir les banquiers cupides et les spéculateurs. Et surtout gare à ceux qui oseraient s’élever contre les privilèges de tel ou tel autre groupe social, ils vont droit à une mini guerre civile avec des grèves, une pluie de pavés, et des canons à eau. L’Europe arrivera-t-elle à rivaliser avec la Chine?

Le Vieux Continent est dans l’impasse. Depuis des années, les hommes politiques européens remportent des élections grâce à des promesses d’emplois et de salaires décents, de logements accessibles à tous, de longues vacances et d’une vie heureuse et sans risque. Dans l’une de ses premières déclarations publiques, le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, a affirmé que l’Union devait assurer le maintien du mode de vie européen, comme s’il ne savait pas que cela représente pour l’Europe le chemin le plus court vers une catastrophe économique.

Le mode de vie européen, c’est aussi le prélèvement de la moitié des revenus des contribuables, les 35 heures hebdomadaires de travail, une dette publique supérieure au PIB. Le mode de vie européen, c’est souvent un hymne à la paresse et le mépris du capitalisme. C’est aussi la conviction largement répandue que l’État sera toujours là pour nous prêter main forte dans des moments difficiles. C’est de cette manière que l’Europe compte rivaliser avec la Chine ? Vous voulez rire !

Source: Press Europ, Article 1, Article 2.

Quand les alliés des Etats-Unis sont aussi (etsurtout) leurs concurrents: le rôle d'espionnage universel d'"ECHELON"

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Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1999

 

 

Quand les alliés des Etats-Unis sont aussi (et surtout) leurs concurrents : le rôle d’espionnage universel d’ « ECHELON »

 

Début 1998, Steve Wright, membre d’OMEGA, une association britannique pour les droits des citoyens basée à Manchester, constate dans un rapport qu’il adresse au Parlement Européen, que tous les courriers électroniques, les conversations té­lé­pho­niques et les fax sont enregistrés par routine par le service de renseignement a­mé­ricain NSA (National Security Agency). La NSA fait suivre toutes ces données ré­col­tées en Europe à l’adresse du Quartier Général de la NSA aux Etats-Unis, à Fort Mea­de dans le Maryland. Avec raison, Wright conclut que la NSA a installé un sy­stè­me de surveillance global, dont le but est de sonder les satellites par lesquels tran­si­te la plus grande partie des communications internationales. A la différence des systèmes de surveillance électroniques, utilisés lors de la guerre froide pour sonder des organismes militaires, le système de surveillance « ECHELON » sert essen­tiel­le­ment à espionner des cibles civiles : des gouvernements, des organisations de tou­tes sortes ou des entreprises commerciales ou industrielles.

 

Quatre pays, explique Wright, se partagent, avec les Etats-Unis, les résultats de cet es­pionnage global : la Grande-Bretagne, le Canada, la Nouvelle-Zélande et l’Au­stra­lie. Les services secrets de ces quatre pays n’agissent en fait que comme four­nis­seurs subalternes de renseignements. En d’autres termes : seuls les Américains con­trôlent complètement le réseau d’espionnage ECHELON. Ensuite, dans le rap­port de Wright, on apprend également que la plus grande station d’écoute du mon­de se trouve à Menwith Hill, en Angleterre dans le Comté du Yorkshire. Cette sta­tion serait en mesure d’écouter la plupart des communications en Europe et dans les pays de l’ex-URSS.

 

Dans ce rapport de Wright, pour la première fois, on apprend officiellement dans l’UE qu’un système d’écoute global et électronique, dont le nom est ECHELON, existe ! Pendant des années, seules des informations fortuites et superficielles cir­cu­laient à propos d’ECHELON. Le premier à avoir parler du concept même d’E­CHE­LON a été le journaliste britannique, spécialisé dans les affaires d’espionnage, Dun­can Campbell. Dans un article pour le magazine New Statesman du 12 août 1988. Il y a onze ans, Campbell révélait qu’ECHELON permettait de surveiller toutes les com­munications venant et arrivant en Grande-Bretagne, à la condition que cette sur­veillance serve l’intérêt national ou favorise l’économie britannique. Récem­ment, Campbell a lui-même rédigé un rapport à la demande d’un groupe de travail de l’UE, le STOA (Scientific and Technological Options Assessments). Le titre de son rapport : Interception Capabilities 2000 (soit : Etat des techniques d’écoutes en l’an 2000). Il traitait en détail d’ECHELON.

 

Les gouvernements décident de l’utilisation du matériel récolté

 

Campbell montre notamment dans son rapport que chaque Etat, participant à E­CHE­­LON, a autorisé ses services secrets ou certains ministères, de consulter tout matériel récolté ayant une importance d’ordre économique ou de les commander. Grâce aux informations ainsi engrangées, des objectifs très divers peuvent être pour­suivis. Campbell ajoute que la décision d’exploiter ou d’utiliser ces informa­tions acquises par espionnage ne relève pas des services secrets impliqués mais des gouvernements.

 

Ce rapport ne manque pas de piquant : en effet, la Grande-Bretagne est membre de l’UE et participe à l’espionnage généralisé de tous ses partenaires. Rappelons à ce propos deux faits : le journal anglais The Independant du 11 avril 1998 constate, vu la participation de la Grande-Bretagne à ECHELON, que celle-ci participe à un con­sortium de services électroniques de renseignements, qui espionne systémati­que­ment les secrets économiques et commerciaux des Etats de l’UE. Le journal ci­tait l’avocat français Jean-Pierre Millet, spécialisé en criminalité informatique. Les partenaires de la Grande-Bretagne, disait Millet, auraient raison d’en vouloir aux Bri­tanniques, parce que ceux-ci n’ont pas abandonné leur coopération avec les A­mé­ricains. Disons aussi en passant que la France, en matière d’espionnage éco­no­mique, n’est pas un enfant de chœur. Ainsi, par exemple, l’ancien chef des ser­vi­ces secrets français, Pierre Marion, avait déclaré que la guerre faisait toujours ra­ge, y com­pris entre pays alliés, dès qu’il s’agissait d’affaires (cf. Spectator, 9 avril 1994). La grogne des Français, dans ce contexte, se justifiait non pas tant parce que la Grande-Bretagne faisait partie du cartel d’ECHELON, mais parce que la Fran­ce ne pouvait pas participer à cette gigantesque machine globale à fouiner.

 

Le nom de code ECHELON découle du terme militaire français « échelon ». ECHE­LON a été au départ conçu par les services de renseignements pour surveiller l’U­nion Soviétique. Après l’effondrement de celle-ci, ce projet, qui a coûté des mil­liards, devait servir à combattre officiellement le terrorisme international. Mais cette justification n’est qu’un rideau de fumée, destiné à dissimuler le véritable ob­jectif. D’après les informations dont on dispose, on peut désormais affirmer qu’E­CHE­LON a bel et bien été conçu prioritairement pour l’espionnage industriel et économique à grande échelle.

 

L’allié militaire officiel peut être l’ennemi économique réel

 

Dans un rapport du 29 mars de cette année, Der Spiegel évoquait que les termes-clefs, avec lesquels ECHELON fonctionne, proviennent avant tout du domaine éco­no­mique américain. Indice supplémentaire que les Américains ne se gênent nulle­ment pour combattre les concurrents étrangers de leurs entreprises par tous les mo­yens, même illicites. Cela leur est complètement égal de savoir si la firme es­pion­née appartient à un pays allié ou ennemi. Deux auteurs ont bien mis cela en exergue, Selig S. Harrison et Clyde V. Prestowitz, dans un article du périodique Fo­reign Policy (79/90) : les alliés militaires des Etats-Unis sont ses ennemis éco­no­mi­ques. Il est fort probable que les Etats-Unis nieront qu’une rivalité fondamentale les oppose aux autres puissances occidentales sur les plans des relations com­mer­cia­les internationales, ce qui les empêchera, par la même occasion, de réagir adé­quatement au niveau des règles de la concurrence.

 

L’ancien directeur du FBI, William Sessions, voit les choses de la même façon : dans un entretien, il a expliqué qu’au­jourd’hui déjà, et, a fortiori dans l’avenir, une puissance est ou sera l’alliée ou l’ennemie des Etats-Unis non seulement selon les nécessités militaires, mais aussi et surtout selon les résultats des observations que les Etats-Unis obtiendront de leurs services de renseignement dans les domaines scientifiques, techno­lo­gi­ques, politiques et éco­no­miques (cf. Washington Times, 30 avril 1992) (ndlr : autrement dit, aucune puissance européenne ou asiatique ne pourra désormais développer un programme de re­cher­ches scientifiques ou technologiques, et réussir des applications pra­tiques, sans risquer d’en­courir les foudres des Etats-Unis et d’être décrite dans les médias comme « to­ta­litaire », « dictatoriale », « communiste » ou « fasciste », ou « rou­ge-brune »).

 

L’espionnage scientifique renforce la mainmise politique

 

Philip Zelikov est encore plus clair dans son ouvrage American Intelligence and the World Economy (New York, 1996). La victoire dans la bataille pour être compétitif sur les marchés du monde est le premier point à l’ordre du jour dans l’agenda de la sécurité américaine. Même vision chez Lester Thurow, célèbre économiste amé­ri­cain du MIT (Massachusetts Institute of Technology), auteur de Head to Head : The Co­ming Battle between Japan, Europe and America (New York, 1992). Sans s’embarrasser de circonlocutions, Thurow écrit que les Etats qui dominent les plus grands marchés définissent également les règles. Il en a toujours été ainsi. Raison pour laquelle les Américains refusent même aux Etats qui participent au réseau ECHELON d’accéder à toutes les données récoltées. Ce genre de restriction est également habituel. Ainsi, par exemple, Mark Urban, dans son livre UK Eyes Alpha. The Inside Story of British Intelligence (Londres, 1996), évoque la coopération entre les services secrets britannique et américain et constate que les Américains n’ont jamais cessé de retenir des informations, de les garder pour eux seuls. Il s’agissait surtout des informations relatives aux affaires commerciales.

 

Ce détail et cette pratique de rétention expliquent les véritables motivations des Amé­ricains et de leurs partenaires dans le réseau d’écoute global ECHELON. Pour­tant il serait inexact et insuffisant d’affirmer que le seul but d’ECHELON est l’es­pion­­nage économique. Comme auparavant, l’intelligence militaire et politique oc­cu­­pe une large part des activités de ce réseau. En priorité, ECHELON sert à faire valoir ses propres intérêts de manière plus efficace.

 

Les révélations du Néo-Zélandais Nicky Hager

 

D’après les explications du Néo-Zélandais Nicky Hager, qui, avec son livre Secret Po­wer. New Zealand’s Role in the International Spy Network (1996), a permis de mieux savoir comment fonctionnait ECHELON, ce système d’espionnage n’est pas a­gen­cé de façon à contrôler et à copier chaque courrier électronique ou chaque té­lé­­copie. Le système vise plutôt à trier et à sonder de grandes quantités de commu­ni­cations électroniques. Les ordinateurs d’ECHELON filtrent au départ de mots-clefs ou de concepts-clefs, consignés dans des « dictionnaires » et, à partir de la masse d’informations récoltées, trient ce qui est intéressant pour les divers ser­vi­ces de renseignement.

 

Dans cette pratique, écrit Hager dans son article du magazine Covert Action Quar­ter­ly (56/96-97), le système de filtrage « Memex », élaboré par la firme britanni­que Memex Technology, joue un rôle primordial. Memex est en mesure de rechercher de grandes quantités de données au départ de concepts-clefs. Ces concepts-clefs englobent les noms de certaines personnalités, d’organisations, de désignations de pays ou de termes scientifiques ou spécialisés. Parmi ces concepts-clefs, on trouve les numéros de fax et les adresses électroniques de certains individus, d’organisations ou d’institutions étatiques.

 

Une chaîne mondiale d’installations d’écoute (comme, par exemple, Menwith Hill ou Bad Aibling en Bavière) a été placée tout autour du globe, pour pomper les réseaux internationaux de télécommunications. ECHELON relie entre elles toutes ces installations d’écoute, qui permettent aux Etats-Unis et à leurs alliés de surveiller une bonne part des communications qui s’effectuent sur la Terre.

 

Ce qui est substantiellement nouveau dans ECHELON n’est pas tant le fait que des ordinateurs sont utilisés pour exploiter des renseignements électroniques à l’aide de certains concepts-clefs (car c’était déjà possible dans les années 70), mais c’est surtout la capacité d’ECHELON et de la NSA de pouvoir placer en réseau tous les ordinateurs mis en œuvre et cela, à grande échelle. Cette mise en réseau permet aux diverses stations d’écoute de travailler comme autant de composantes d’un système global intégré. La NSA, le service secret néo-zélandais GCSB (Government Communications Security Bureau), le service secret britannique GCHQ (Government Communications Head Quarters), le service secret canadien CSE (Communications Security Establishment) et le service secret australien DSD (Defence Signals Directorate) sont les partenaires contractuels de l’UKUSA Signals Intelligence, un pacte entre les divers services de renseignements des puissances anglo-saxonnes. Cette alliance explique par ses origines : elle date de la coopération entre ces ser­vi­ces pendant la seconde guerre mondiale. Au départ, elle visait à faire surveiller l’URSS par les services de ren­sei­gne­ment.

 

Pomper les satellites

 

Grosso modo, ECHELON poursuit trois objectifs. D’abord contrôler les satellites per­mettant les communications internationales qu’utilisent les sociétés télépho­niques de la plupart des Etats du mon­de. Un anneau de tels satellites entoure la Terre. En règle générale, ces satellites sont posi­tion­nés à hauteur de l’Equateur. D’après ce que nous en dit Nicky Hager, cinq stations d’écoutes du ré­seau ECHELON servent à pomper ce que contiennent ces satellites.

 

Deuxième objectif : espionner les satellites qui n’appartiennent pas à Intelsat. Il s’a­­git surtout de satellites russes, mais aussi d’autres satellites régionaux de com­mu­nications. Les stations qui surveillent ces satellites-là sont, d’après Hager, Menwith Hill (Angleterre), Shoal Bay (Australie), Bad Aibling (Bavière/RFA), Misawa (Nord du Japon) et Leitrim (Canada). Cette dernière s’occupe principalement des sa­tellites latino-américains.

 

Enfin, troisième objectif d’ECHELON : coordonner les stations qui s’occupent des systèmes de communications terrestres. Celles-ci sont spécialement intéressantes car elles s’effectuent par l’intermédiaire de câbles transocéaniques et d’une tech­ni­que de haute fréquence, et véhiculent d’énormes quantités de commu­ni­cations of­ficielles, commerciales ou gouvernementales.

 

Le gouvernement allemand tolère cette surveillance tous azimuts

 

La station d’écoute très puissante de Menwith Hill dans le Nord de l’Angleterre disposerait de 22 stations satellitaires de réception. Menwith Hill sert en première instance la NSA, en tant que station terrestre des satellites-espions américains. Ceux-ci surveillent les télécommunications à ra­yon réduit comme par exemple les émetterus militaires ou les « walkie talkies ». Les stations ter­restres d’Alice Springs (Australie) et de Bad Aibling (Bavière) ont une fonction analogue.

 

En Allemagne, les autorités officielles ne veulent rien entendre de tout cela. Ainsi, l’ancien Se­crétaire d’Etat Eduard Lintner (CSU), en poste au ministère de l’intérieur de Bonn, a répondu le 30 a­vril 1998 à une question écrite, posée par le député socialiste Graf, portant sur les activités de la NSA, que le gouvernement fédéral allemand ne savait rien de plus que ce qu’avait dit la presse à ce su­jet !

 

En d’autres termes : le gouvernement fédéral allemand ne sait officiellement rien de cette in­cur­sion massive et de cette grave entorse à l’intégrité des Etats nationaux et des individus. Mais cette attaque vient d’ « Etats amis » de l’Allemagne. C’est tout dire…

 

Michael WIESBERG.

(article paru dans Junge Freiheit, n°26/99 ; redaktion@jungefreiheit.de

Site : http://www.jungefreiheit.de

mercredi, 31 mars 2010

Die geopolitische Bedeutung der Ukraine heute

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Die geopolitische Bedeutung der Ukraine heute

F. William Engdahl

Ex: http://info.kopp-verlag.de/

Am 14. Februar 2010 hatte die Wahlkommission der Ukraine Viktor Janukowytsch in der heiß umkämpften Stichwahl für das Amt des Staatspräsidenten zum Sieger erklärt. Seine unterlegene Gegnerin ist Julija Tymoschenko, die ehemalige Premierministerin und Galionsfigur der Orangenen Revolution. So sehr sich Washington jetzt auch bemüht, den Ereignissen etwas Positives abzugewinnen, sie bedeuten definitiv das Ende der einst umjubelten »Orangenen Revolution«. – Nun fragt sich, was dieses Scheitern der Orangenen Revolution in der Ukraine zum jetzigen Zeitpunkt für die Zukunft des Eurasischen Herzlandes – so bezeichnete der britische Geopolitiker Halford Mackinder einst diese Region – bedeutet. Noch wichtiger ist die Frage, was es für das Pentagon bedeutet, das seit 20 Jahren unentwegt versucht, gemäß dem gefährlichen und überehrgeizigen Plan der sogenanntenFull Spectrum Dominance Russland als Militärmacht zu schwächen, letztendlich sogar auszuschalten.

Um die langfristige Bedeutung der Wahl in der Ukraine für die globale geopolitische Balance zu verstehen, sollten wir die Orangene Revolution von 2004 noch einmal Revue passieren lassen. Damals war Viktor Juschtschenko der handverlesene Kandidat Washingtons, insbesondere der Neokonservativen im Umfeld der Bush-Regierung, die bemüht waren, die historischen und wirtschaftlichen Verbindungen der Ukraine zu Russland zu kappen und das Land gemeinsam mit dem Nachbarland Georgien in die NATO aufzunehmen.

 

Die wirtschaftliche und politische Geografie der Ukraine

Ein Blick auf die Landkarte zeigt die strategische Wichtigkeit der Ukraine, und zwar sowohl für die NATO als auch für Russland. Im Osten grenzt das Land direkt an Russland, außerdem verlaufen russische Gaspipelines nach Westeuropa über ukrainisches Gebiet. Über diese Pipelines werden rund 80 Prozent des exportierten russischen Gases transportiert, die Russland lebenswichtige Einnahmen – in Dollar – bringen.

Um eine wirksame Verteidigung gegen die wachsende Einkreisung des russischen Territoriums durch die NATO aufrechterhalten zu können, ist Russland ebenso dringend auf die Nutzungsrechte für den ukrainischen Schwarzmeerhafen Sevastopol angewiesen, den Heimathafen der russischen Schwarzmeerflotte. Gemäß einem russisch-ukrainischen Abkommen nutzt die Flotte außerdem noch den Hafen Odessa. Dieser wichtige bilaterale Vertrag über die Nutzungsrechte der Schwarzmeerflotte läuft, sofern er nicht verlängert wird, 2017 aus. Nach dem russisch-georgischen Konflikt im August 2008 hatte der ukrainische Präsident Juschtschenko laut über eine vorzeitige Beendigung des Vertrages nachgedacht, was Moskau seiner strategisch wichtigsten Marinebasis beraubt hätte. Die russische Marine nutzt Sevastopol, seit Russland 1783 die gesamte Region annektiert hat.

In der an Russland grenzenden Ost-Ukraine leben über 15 Millionen Russen, dieses Gebiet ist dank seiner äußerst fruchtbaren Böden noch immer buchstäblich der Brotkorb für Osteuropa. 2009 war die Ukraine nach den USA und der EU noch vor Russland und Kanada der drittgrößte Getreideexporteur der Welt. (1) Die berühmte schwarze Erde der Ukraine, Chernozem, gilt als fruchtbarster Boden der Welt, man findet sie auf zwei Dritteln der Fläche des Landes. (2) Die Region in der Umgebung der Flüsse Dnjepr und Dnjestr ist das einzige Gebiet auf der Welt, in dem die sogenannte »süße« schwarze Erde eine Breite von 500 Kilometern erreicht. Der Boden gehört zu den größten Reichtümern des Landes, weil er sehr gute Ernten garantiert. Westliche Agrobusiness-Unternehmen wie Monsanto, Cargill, AMD und Kraft Foods lecken sich angeblich angesichts der Aussichten auf ein Ende der internen politischen Pattsituation in der Ukraine in der Hoffnung auf satte Gewinne aus dieser Region bereits die Finger. (3)

Das Gebiet Donetzk im östlichen Donezbecken oder Donbass ist die politische Basis des neu gewählten Präsidenten Janukowytsch. Es ist die bevölkerungsreichste Region der Ukraine und das Zentrum der Kohle-, Stahl- und Metallindustrie, ferner gibt es Wissenschaftszentren und Universitäten. Die Kohle-, Gas- und Ölvorkommen im ukrainischen Donbass-Becken werden auf 109 Milliarden Tonnen geschätzt.

Insgesamt zählt die Ukraine zu den Gebieten mit den reichsten Rohstoffvorkommen in ganz Europa. Die großen Granit-, Graphit- und Salzvorkommen bilden eine reiche Quelle für die Metall-, Porzellan- und chemische Industrie, die Keramikwaren und Baumaterialien herstellen. (4)

Kurz: die Eroberung der Ukraine im Jahr 2004 bedeutete für Washington einen Gewinn von höchster strategischer Bedeutung auf dem Weg zur »Full Spectrum Dominance« – so die Bezeichnung des Pentagon für die Kontrolle über den gesamten Planeten: Boden, Luftraum, Ozeane und Weltraum. Schon 1919 schrieb der britische Vater der Geopolitik in seinem einflussreichen Buch Democratic Ideals and Reality (zu Deutsch: Demokratische Ideale und Wirklichkeit):

Wer Osteuropa regiert, der beherrscht das Herzland – Wer das Herzland regiert, der beherrscht die Weltinsel – Wer die Weltinsel regiert, der beherrscht die ganze Welt. (5)

Mackinder rechnete die Ukraine und Russland zum Herzland. Als Washington mit dem de facto von den USA organisierten Putsch namens Orangene Revolution die Ukraine von Russland absprengte, kam man damit dem Ziel der vollständigen Beherrschung nicht nur Russlands und des Herzlands, sondern ganz Eurasiens, einschließlich eines dadurch eingekreisten China, einen gewaltigen Schritt näher. Kein Wunder, dass die Regierung Bush-Cheney so viel Energie darauf verwendete, ihren Mann, Juschtschenko, als Präsident und De-facto-Diktator an die Macht zu bringen. Er sollte die Ukraine in die NATO führen. Was er für seine Landsleute tat, das bekümmerte die Planer von Bushs Politik herzlich wenig.

Hätte der ebenfalls handverlesene Präsident von Georgien, der per Rosen-Revolution ins Amt gekommene Michail Saakaschwili, im August 2008, also wenige Wochen vor der Abstimmung der NATO-Minister über eine Mitgliedschaft Georgiens und der Ukraine, nicht Truppen losgeschickt, um die abtrünnigen Regionen Süd-Ossetien und Abchasien Georgien wieder einzukassieren, dann hätte Juschtschenko mit den entsprechenden Plänen vielleicht sogar Erfolg gehabt. Nach der schnellen militärischen Antwort Russlands, durch die der georgische Vorstoß gestoppt und Saakaschwilis zusammengewürfelten Truppen eine vernichtende Niederlage beigebracht wurde, bestand auch keine Aussicht mehr, dass Deutschland oder andere Mitgliedsländer einer NATO-Mitgliedschaft zustimmen und sich damit dazu verpflichten würden, Georgien oder der Ukraine in einem Krieg gegen Russland beizustehen. (6)

 

Die Bedeutung der Orangenen Revolution

Die »Revolution«, die Viktor Juschtschenko auf einer Welle von amerikanischen Dollars und mit Unterstützung amerikafreundlicher »Nicht-Regierungs-Organisationen« (NGOs) ins Amt gebracht hat, war ursprünglich bei der von Washington finanzierten RAND Corporation ausgeheckt worden. RAND hat die Bewegungsmuster von Bienenschwärmen und ähnliche Phänomene studiert und die Ergebnisse auf moderne mobile Kommunikation, Textübertragung und zivile Proteste als Taktik für Regimewechsel und verdeckte Kriegsführung angewendet. (7)

Die Transformation der Ukraine von einer früheren unabhängigen Sowjetrepublik zu einem pro-amerikanischen Satellitenstaat gelang im Jahr 2004 mithilfe der sogenannten »Orangenen Revolution«. Die Aufsicht führte damals John Herbst, der im Mai 2003 zum amerikanischen Botschafter in der Ukraine ernannt worden war, nur wenige Monate vor Beginn der Unruhen. Beschönigend beschrieb das US State Department die Aktivitäten des Botschafters:

»Während seiner Amtszeit war er bemüht, die amerikanisch-ukrainischen Beziehungen zu verbessern und zum fairen Ablauf der Präsidentschaftswahl in der Ukraine beizutragen. In Kiew war er Zeuge der Orangenen Revolution. Botschafter John Herbst hatte zuvor als US-Botschafter in Usbekistan eine entscheidende Rolle dabei gespielt, einen amerikanischen Stützpunkt aufzubauen, mit dessen Hilfe die Operation Enduring Freedom in Afghanistan durchgeführt werden konnte.« (8)

Washington entschied sich dann für Viktor Juschtschenko als den richtigen Mann für den inszentierten Regimewechsel. Der damals 50-Jährige war zuvor Gouverneur der Zentralbank der Ukraine gewesen und hatte in dieser Position in den 1990er-Jahren im Rahmen der brutalen »Schocktherapie« des IWF die Deindustrialisierung des Landes betrieben. Juschtschenkos IWF-Programm hatte für seine Landsleute verheerende Folgen. Die Ukraine wurde 1994 gezwungen, die Devisenkontrollen aufzuheben und die Währung abstürzen zu lassen. Als Zentralbankchef führte Juschtschenko die Aufsicht über die geforderten Abwertungsmaßnahmen, die innerhalb weniger Tage zu einem Anstieg der Preise für Brot um 300 Prozent, für Strom um 600 Prozent und beim öffentlichen Transport um 900 Prozent führte. Bis 1998 waren die Reallöhne in der Ukraine im Vergleich zu 1991, als die Ukraine ihre Unabhängigkeit erklärte, um 75 Prozent gesunken. Ohne Zweifel war Juschtschenko der richtige Mann, um Washingtons Pläne in der Ukraine umzusetzen. (9)

Juschtschenkos in Chicago geborene Frau Kateryna, eine amerikanische Staatsbürgerin, hatte während der Regierungszeit von Reagan und H.W. Bush für die US-Regierung und das State Department gearbeitet. Sie war als Vertreterin der US-Ukraine Foundation in die Ukraine gekommen. Im Vorstand dieser Stiftung saß Grover Norquist, der zu den einflussreichsten Republikanern in Washington zählte. Norquist wurde damals allgemein »Geschäftsführer des rechten harten Kerns« genannt, er war der entscheidende Mann, der rechtsgerichtete Organisationen für die Unterstützung der Präsidentschaft George W. Bush gewann. (10)

Kernpunkt von Juschtschenkos geschickter Präsidentschaftskampagne war sein Eintreten für den Beitritt der Ukraine zur NATO und zur Europäischen Union. Bei seiner Kampagne kamen massenweise orangefarbene Fahnen, Banner, Poster, Ballons und andere Requisiten zum Einsatz, was unweigerlich zur Folge hatte, dass die Medien fortan von einer »Orangenen Revolution« sprachen. Washington finanzierte »demokratische« Jugendgruppen, die eine wichtige Rolle bei der Organisation gewaltiger Massendemonstrationen spielten. Diese Demonstrationen trugen wesentlich zu Juschtschenkos Erfolg bei der Wiederholung der angefochtenen Wahl bei.

In der Ukraine trat Juschtschenkos Bewegung mit dem Motto »Pora« (»Es ist Zeit«) an. Dabei mischten Leute mit, die aus der »Rosen-Revolution« in Georgien bekannt waren, wie beispielsweise Givi Targamadse, Vorsitzender des georgischen Parlamentsausschusses für Sicherheit und Verteidigung, ein ehemaliges Mitglied des georgischen Liberty Institute oder die Jugendgruppe Kmara. Die ukrainischen Oppositionsführer zogen die Georgier über Techniken der gewaltlosen Auseinandersetzung zu Rate. Die georgischen Rockbands Zumba, Soft Eject und Green Room, die die Rosen-Revolution unterstützt hatten, organisierten 2004 ein Solidaritätskonzert in Kiew zur Unterstützung von Juschtschenkos Kampagne. (11)

Auch die PR-Firma Rock Creek Creative aus Washington spielte eine bedeutende Rolle bei der Orangenen Revolution, sie entwickelte eine Website mit dem orangefarbenen Logo und zum sorgfältig gewählten Farbenthema. (12)

Juschtschenko unterlag 2004 bei der Wahl zunächst gegen Janukoytsch. Verschiedene Elemente trugen zu dem Eindruck bei, die Ergebnisse seien gefälscht, die Öffentlichkeit verlangte daraufhin die Wiederholung der Stichwahl. Mit der Hilfe von Pora und anderen Jugendgruppen sowie speziellen Wahlbeobachtern und in enger Koordination mit wichtigen westlichen Medien wie CNN und BBC wurde die Wahl im Januar 2005 wiederholt. Juschtschenko gewann mit knapper Mehrheit und erklärte sich zum Präsidenten. Dem Vernehmen nach hat das US State Department etwa 20 Millionen Dollar ausgegeben, um in der Ukraine ein Amerika genehmes Wahlergebnis zu gewährleisten. (13)

Dieselben von den USA unterstützten NGOs, die in Georgien aktiv gewesen waren, waren auch für das Ergebnis in der Ukraine verantwortlich: das Open Society Institute von George Soros, Freedom House (dem damals der ehemalige CIA-Direktor James Woolsey vorstand), das National Endowment for Democracy und seine Ableger, das National Republican Institute und das National Democratic Institute. Berichten aus der Ukraine zufolge waren die amerikanischen NGOs gemeinsam mit der konservativen US-Ukraine Foundation im ganzen Land aktiv, sie halfen der Protestbewegung von Pora und Znayu und schulten wichtige Wahlbeobachter. (14)

Präsident Viktor Juschtschenko, Washingtons Mann in Kiew, machte sich sofort daran, die wirtschaftlichen Verbindungen mit Russland zu kappen, unter anderem wurde die Lieferung von russischem Erdgas nach Westeuropa über ukrainische Transit-Pipelines unterbrochen. Mit diesem Schritt versuchte Washington, die EU-Länder, besonders Deutschland, davon zu überzeugen, Russland wäre ein »unzuverlässiger Partner«. Etwa 80 Prozent des russischen Erdgases wurde über Pipelines exportiert, die in der Ära der Sowjetunion gebaut worden waren, als die beiden Länder noch eine politische und wirtschaftliche Einheit bildeten. (15) Juschtschenko arbeitete auch eng Präsident Michail Saakaschwili zusammen, Washingtons Mann im Nachbarland Georgien.

Das Endergebnis der Wahl in der Ukraine Anfang 2010 zeigt, dass die Wähler Juschtschenko, den »Helden« der Orangenen Revolution, mit überwältigender Mehrheit ablehnen: er erhielt kaum fünf Prozent der abgegebenen Stimmen. Nach fünf Jahren des wirtschaftlichen und politischen Chaos wünschen sich die Menschen in der Ukraine offensichtlich zumindest etwas Stabilität. Meinungsumfragen in der Ukraine haben ergeben, dass die Mehrheit den Beitritt zur NATO ablehnt.

In westlichen Medien wird der neue ukrainische Präsident Viktor Janukowytsch als eine Art Marionette Moskaus dargestellt, doch das scheint völlig falsch. Die meisten seiner Unterstützer aus der Industrie wünschen sich harmonische Wirtschaftsbeziehungen mit der Europäischen Union und mit Russland gleichermaßen.

Janukowytsch hat bekannt gegeben, dass ihn seine erste Auslandsreise nicht nach Moskau, sondern zu Gesprächen mit führenden Vertretern der EU nach Brüssel führen wird. Danach wird er sofort nach Moskau fliegen, wo Präsident Medwedew bereits jetzt eine verbesserte Zusammenarbeit signalisiert hat, als er Russlands Botschafter in die Ukraine entsandte, dessen Ernennung nach Monaten politischer Spannungen zwischen Juschtschenko und Moskau zunächst auf Eis gelegt worden war.

Das Wichtigste ist jedoch, dass Janukowytsch entgegen den unablässigen Versuchen seines Vorgängers, die Ukraine auf Drängen Washingtons in die NATO zu bringen, angekündigt hat, er werde sich in Brüssel nicht mit NATO-Vertretern treffen. In Interviews mit ukrainischen Medien erklärte Janukowytsch unmissverständlich, er beabsichtige nicht, die Ukraine in die EU oder – was für Moskau noch wichtiger ist – in die NATO zu führen.

Janukowytsch hat versprochen, seine Aufmerksamkeit stattdessen auf die Wirtschaftskrise und die Korruption in der Ukraine zu konzentrieren. An die Adresse Moskaus gerichtet versichert er, Russland sei in einem Konsortium willkommen, das gemeinsam für die Betreuung des Gaspipeline-Netzes in der Ukraine zuständig sein soll. Damit erhält Moskau den Einfluss zurück, den Juschtschenko und dessen ehrgeizige Premierministerin Julija Tymoschenko unterbinden wollten. Ein anderes wichtiges Signal, das in NATO-Kreisen nicht gerade für Begeisterung sorgt, ist Janukowytschs Ankündigung, er werde den für Russland strategisch wichtigen Nutzungsvertrag für den ukrainischen Schwarzmeerhafen Sevastopol verlängern, der 2017 ausläuft. (16)

 

Russlands neues geopolitisches Kalkül

Es ist offensichtlich, dass sich Janukowytschs erbitterte Gegnerin im Wahlkampf, die Veteranin der Orangenen Revolution und ehemalige Premierministerin Julija Tymoschenko, nachdrücklich dessen Politik widersetzt, weil sie ihre eigenen politischen Ambitionen verfolgt und als schlechte Verliererin bekannt ist. Nachdem sie mit der Anfechtung des Wahlergebnisses vom Februar vor ukrainischen Gerichten gescheitert ist, erklärte sie, sie werde Janukowytsch mit ihrer Parlamentskoalition blockieren. Normalerweise hätte sie als Premierministerin zurücktreten müssen, als Janukowytschs Wahlsieg (mit einer Mehrheit von einer Million Stimmen) bestätigt wurde, was dieser nach seiner Wahl am 10. Februar auch verlangt hat. Sie weigerte sich jedoch. Als Präsidentschaftskandidatin war sie von Bundeskanzlerin Angela Merkel und anderen führenden Politikern in der EU bevorzugt worden. (17)

Der Sieg von Janukowytsch wurde von einigen der mächtigsten Unternehmer-Oligarchen des Landes unterstützt, darunter Rinak Akhmetow, der der reichste Mann der Ukraine und Fußballmilliardär ist. Wie Janukowytsch stammt er aus der Stahlregion im Osten der Ukraine. Auch Dmitry Firtash, ein Gashändler und Milliardär, der gemeinsam mit dem russischen Konzern Gazprom das Gasunternehmen RosUkrEnergo betreibt; Premierministerin Tymoschenko hatte im vergangenen Jahr seine Handelsgeschäfte untersagt.

Das Parlament der Ukraine sprach sich am 3. März bei einem Misstrauensvotum mit 243 von 450 Stimmen mehrheitlich gegen die amtierende Regierung von Premierministerin Tymoschenko aus. Für Tymoschenkos Fraktion der Orangenen Revolution von 2004 bedeutete das den Todesstoß. Jetzt bietet sich die Chance, die seit der Orangenen Revolution von 2004 bestehende politische Pattsituation unter den politischen Fraktionen der Ukraine zu durchbrechen. Janukowytsch ist am Zug. (18)

Bevor sie eine führende Rolle bei der Orangenen Revolution übernahm, war Julija Tymoschenko Anfang der 1990er-Jahre Präsidentin der ukrainischen Firma United Energy Systems gewesen, einem privaten Importeur von russischem Erdgas in die Ukraine. In Moskau warf man ihr vor, sie habe Ende der 1990er-Jahre große Mengen gestohlenen russischen Erdgases weiterverkauft und Steuern hinterzogen. Deswegen verpasste man ihr in der Ukraine den Spitznamen »Gasprinzessin«.

Darüber hinaus wurde ihr vorgeworfen, sie habe ihrem politischen Mentor, dem ehemaligen Premierminister Pavlo Lazarenko, Schmiergelder dafür gezahlt, dass ihre Firma die Gasversorgung des Landes in der Hand behielt. (19) Lazarenko wurde in Kalifornien wegen Erpressung, Geldwäsche, Betrug und Verschwörung zu einer Haftstrafe verurteilt, in der Ukraine wird ihm ein Mord zur Last gelegt. (20)

Wenn man davon ausgeht, dass Janukowytsch jetzt in der Lage ist, das Land nach der Niederlage der Regierung Tymoschenko wie angekündigt zu stabilisieren, dann bedeutet das für Moskau eine deutliche Verschiebung der tektonischen Platten des Eurasischen Herzlands, selbst bei einer strikt neutralen Ukraine.

Zunächst ist die strategische militärische Einkreisung Russlands – über die versuchte Rekrutierung Georgiens und der Ukraine in die NATO – eindeutig blockiert und damit vom Tisch. Der russische Zugang zum Schwarzen Meer über die ukrainische Krim scheint ebenfalls gesichert.

Tatsächlich bedeutet die Neutralisierung der Ukraine einen gewaltigen Rückschlag für Washingtons Strategie der völligen Einkreisung Russlands. Der Bogen von aktuellen oder künftigen NATO-Mitgliedsländern an der Peripherie Russlands und dem noch immer engen Verbündeten Belarus – von Polen bis zur Ukraine und nach Georgien – ist durchbrochen. Der weißrussische Präsident Alexander Lukaschenko hat einer Rosen-Revolution à la Ukraine erfolgreich widerstanden, indem er der Finanzierung von Lukaschenko-feindlichen NGOs durch das State Department einen Riegel vorgeschoben hat. Belarus verfolgt noch immer weitgehend eine zentrale Planwirtschaft, sehr zum Missfallen der freimarktwirtschaftlich orientierten westlichen Regierungen, ganz besonders der in Washington. Weißrussland unterhält enge wirtschaftliche Verbindungen zu Russland, die Hälfte des Außenhandels wird mit Russland abgewickelt, ein Beitritt zur NATO oder zur EU ist nicht geplant. (21)

Diese veränderte geopolitische Konfiguration in Zentraleuropa nach der Niederlage der Orangenen Revolution bedeutet einen großen Schub für Russlands langfristige Energie-strategie – eine Strategie, die man auch als »Russlands Nord-Süd-Ost-West-Strategie« bezeichnen könnte.

 

__________

(1) Press Trust of India, 2009: »Ukraine Becomes World’s Third Largest Grain Exporte«, unter http://blog.kievukraine.info/2009_12_01_archive.html.

(2) Stepan P. Poznyak, »Ukrainian Chornozem: Past, Present, Future«, Beitrag zum 18. World Congress of Soil Science, 9.–15. Juli 2006, unter http://www.ldd.go.th/18wcss/techprogram/P12419.HTM.

(3) Amerikanische Handelskammer in der Ukraine, Chamber Members, unter http://www.chamber.ua/.

(4) KosivArt, »Ukraine Natural Resources«, unter http://www.kosivart.com/eng/index.cfm/do/ukraine.natural-resources.

(5) Halford J. Mackinder, Democratic Ideals and Reality, 1919, Nachdruck 1942, Henry Holz and Company, S. 150.

(6) F. William Engdahl, »Entry into NATO Put Off Indefinitely«, unter http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=11277. Deutsche Version »NATO-Beitritt Georgiens und der Ukraine auf unbestimmte Zeit vom Tisch«, 4. Dezember 2008, unter: http://info.kopp-verlag.de/redakteure/f-william-engdahl/browse/12.html.

(7) John Arquilla, David Ronfeldt, Swarming and the Future of Conflict, Santa Monica, RAND, 2000.

(8) US Department of State, John E. Herbst Biography, unter http://state.gov/r/pa/ei/biog/67065.htm.

(9) Michel Chossudovsky, »IMF Sponsored ›Democracy‹ in the Ukraine«, 28. November 2004, unter http://www.globalresearch.ca/articles/CH0411D.htm.

(10) Kateryna Yushchenko, Biographie, auf My Ukraine: Persönliche Website von Viktor Juschtschenko, 31. März 2005, unter http://www.yuschenko.com.ua/eng/Private/Family/2822/

(11) Wikipedia, Orange Revolution, unter http://en.wikipedia.org/wiki/Orange_Revolution, deutsch unter http://de.wikipedia.org/wiki/Pr%C3%A4sidentschaftswahlen_in_der_Ukraine_2004 

(12) Andrew Osborn, »We Treated Poisoned Yushchenko, Admit Americans«, The Independent, Großbritannien, 12. März 2005, unter http://www.truthout.org/article/us-played-big-role-ukraines-orange-revolution.

(13) Dmitry Sudakov, »USA Assigns $20 million for Elections in Ukraine, Moldova«, Pravda.ru, 11. März 2005.

(14) Nicolas, »Forces Behind the Orange Revolution«, Kiev Ukraine News Blog, 10. Januar 2005, unter http://blog.kievukraine.info/2005/01/forces-behind-orange-revolution.html.

(15) Jim Nichol u.a., »Russia’s Cutoff of Natural Gas to Ukraine: Context and Implications«, US Congressional Research Service Report for Congress, Washington, D.C., 15. Februar 2006.

(16) Yuras Karmanau, »Half-empty chamber greets Ukraine’s new president«, Associated Press, 25. Februar 2010, unter http://news.yahoo.com/s/ap/20100225/ap_on_re_eu/eu_ukraine_president.

(17) Inform: Bloc of Yulia Tymoshenko Release #134, »EPP Throws Weight Behind Tymoshenko«, 16. Dezember 2009, unter http://www.ibyut.com/index_files/792.html.

(18) Stefan Wagstyl und Roman Oleachyk, »Ukraine Election Divides Oligarchs«, London, Financial Times, 15. Januar 2010.

(19) TraCCC, Pavlo Lazarenko: »Is the Former Ukrainian Prime Minister a Political Refugee or a Financial Criminal?«, Organized Crime and Corruption Watch, Bd. 2, Nr. 2, Sommer 2000, Washington, D.C., American University Transnational Crime and Corruption Center.

(20) Ian Traynor, »Ukrainian Leader Appoints Billionaire as his PM«, The Guardian, 24. Januar 2005.

(21) Botschaft der Vereinigten Staaten in Minsk, US Government Assistance FY 97 Annual Report, United States Embassy in Minsk, Weißrussland, 1998, unter: http://belarus.usembassy.gov/assistance1997.html.

 

Donnerstag, 25.03.2010

Kategorie: Allgemeines, Geostrategie, Enthüllungen, Wirtschaft & Finanzen, Politik

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Après la Grèce, le Portugal... le scénario de contagion est en marche

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Après la Grèce, le Portugal... le scénario de contagion est en marche

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Après la Grèce, le Portugal est-il en passe de devenir le nouveau « maillon faible de l’Europe ? » L’agence de notation financière Fitch a annoncé, mercredi 24 mars, qu’elle abaissait d’un cran la note de la dette à long terme du Portugal, de « AA » à « AA-« , faisant part de ses inquiétudes sur les déficits et la solvabilité du pays. Jeudi, en fin de matinée, la Bourse de Lisbonne a plongé de plus de 2,2 %.

Ce changement de notation, qui survient à la veille du débat au Parlement portugais du programme de stabilité et de croissance du pays, « montre que le scénario de contagion en Europe, que l’on a beaucoup évoqué ces derniers mois, est en train de se matérialiser », souligne Marie de Vergès, du service Économie du « Monde, » qui explique les fondements de cette décision et les conséquences qu’elle peut avoir. (Cliquez ici pour écouter son analyse.)

L’agence Fitch a justifié sa décision par la crainte « d’éventuelles conséquences de la crise sur l’économie portugaise et sur ses finances publiques à moyen terme, compte tenu de la fragilité structurelle du pays et de son fort endettement ». « Même si le Portugal n’a pas été affecté outre mesure par la crise mondiale, les perspectives de reprise économique sont plus faibles que pour les 15 autres membres de la zone euro, ce qui va peser sur ses finances publiques à moyen terme », a développé Douglas Renwick, un responsable de Fitch.

Cet abaissement reflète les contre-performances budgétaires du Portugal en 2009, avec un déficit de 9,3 % du PIB, contre 6,5 % prévu par Fitch en septembre. Le gouvernement portugais a réaffirmé son « ferme engagement » à redresser ses finances publiques. 

« Dans la situation actuelle de nervosité et de volatilité des marchés financiers internationaux (…), il est fondamental que le Portugal démontre un ferme engagement politique dans la mise en œuvre du programme de stabilité et de croissance, en vue de redresser les comptes publics et réduire le déficit extérieur par une récupération de la compétitivité », a déclaré le ministère des finances.

Le gouvernement table par ailleurs sur une hausse de ses recettes grâce à la suppression de nombreux bénéfices fiscaux et un vaste plan de privatisations sur fond de reprise timide de la croissance (+0,7% prévu en 2010).

Le Monde