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mardi, 16 février 2010

Les visions d'Europe à la base de la "Révolution Conservatrice"

Université d'été de la F.A.C.E. (juillet 1995) - Résumé des interventions

Vendredi 28 juillet 1995 (après-midi)

 

Les visions d'Europe à la base de la “Révolution Conservatrice”

(Intervention de Robert Steuckers)

 

fidus-kyberspruch.gifPremière question: la révolution conservatrice allemande a-t-elle développé des visions d'Europe nou­velles et vraiment spé­cifiques? Réponse: pas vraiment. Des visions d'Europe très différentes se bouscu­lent dans les corpus théoriques de ceux qu'Armin Mohler compte parmi les représentants de ce courant de pensée, né au cours d'une longue “période axiologique” de l'histoire, soit une période où de nouvelles valeurs se pensent, s'insinuent (lentement) dans les esprits et s'installent dans la société et dans le con­cert des nations. Les valeurs que représente la “révolution conservatrice” sont des valeurs qui entendent remplacer celles mises en avant pas les formes involuées de christianisme anorganique et par l'idéologie des Lumières, in­duite par la révolution française. L'idéologie de la révolution conservatrice ne date donc pas de ce siècle. Elle n'est pas tombée subitement du ciel après 1918.

 

La RC consiste en un interprétation nouvelle de l'héritage nationaliste, protestant et hégélien (où la “nation” particulière, en l'occurrence la nation allemande) est l'instrument du Weltgeist); elle est une tra­duction idéologico-politique des philosophies de la Vie, mâtinée de darwinisme ou de biologisme matéria­liste (Haeckel) voire d'une interprétation vitaliste du “mystère de l'incarnation” cher à beaucoup de catho­liques populistes et/ou conservateurs; enfin, elle est un espace idéologique où l'on tente de concrétiser la vision nietzschéenne de la volonté de puissance ou la notion bergsonienne d'“élan vital”.

 

En ce qui concerne les visions d'Europe, la RC a aussi des antécédents. A l'époque des Lumières, les in­tellectuels européens décrivent l'Europe comme un espace de civilisation, de “bon goût”. Mais un certain pessimisme constate que cette civilisation entre en déclin, qu'elle est inadaptée aux premières manifes­tations d'industrialisme, que le culte de la raison, qui est son apa­nage, bat de l'aile et que le modèle fran­çais, qui en est le paradigme, vient à être de plus en plus souvent contesté (hostilité à la “gallomanie”, non seulement dans les pays germaniques, mais aussi dans les pays latins).

 

Herder propose dans ce contexte une vision, une manière de voir (Sehweise), qui met en exergue le sens de l'individualité historique des constructions collectives. Contrairement à Rousseau, qui raisonne en termes d'individus, de nations et d'universalité, et qui juge, péremptoire, que l'Europe est “moralement condamnable”, Herder voit des peuples et des cultures enracinés, dont il faut conserver et entretenir les spécificités. L'Europe qu'il appelle de ses vœux est un concert de peuples différents et enracinés. L'Europe, telle qu'elle existe, n'est pas “moralement condamnable” en soi, mais il faut veiller à ne pas ex­porter, en dehors d'Europe, une européisme artificiel, basé sur les canons de la gallomanie et du culte figé d'une antiquité greco-romaine ad usum delphini. L'Europe dont rêve Herder n'est pas une so­ciété d'Etats-personnes mais doit deve­nir une communauté de personnalités natio­nales.

 

Tel était le débat juste avant que n'éclate la révolution française. Après les tumultes révolutionnaires, Napoléon crée le bloc continental par la force des armes. Ce bloc doit devenir autarcique (Bertrand de Jouvenel écrira dans les années 30 l'ouvrage le plus précis sur la question). Napoléon a à ses côtés des partisans allemands de ce grand dessein continental (Dalberg, Krause, le poète Jean-Paul). Ce bloc doit être dirigé contre l'Angleterre. A Paris, le Comte d'Hauterive décrit ce bloc autar­cique comme un “système général”, orchestrée par la France, qui organisera le continent pour qu'il puisse s'opposer effica­cement à la “mer”. Dès 1795, le Prussien Theremin, dans un ouvrage écrit en français (Des intérêts des puissances continen­tales relativement à l'Angleterre),  s'insurge contre la politique anglaise de colonisation commer­ciale de l'Europe et des Indes. Le système libre-échangiste anglais est dès lors un “despotisme maritime” (idée qui sera reprise par l'école des géopolito­logues, rassemblée autour de la personne du Général Haus­ho­fer). Le Baron von Aretin (1733-1824), revendique une “Europe celtique”, fusion de la romanité fran­çaise et de la germanité catholique de l'Allemagne du Sud, qui s'opposerait au “borussisme”, à l'“anglicisme” et au “protestantisme” particulariste. Après 1815, les “continentalistes” ne désarment pas: Welcker propose une alliance entre la Fran­ce et la Prusse pour réorganiser l'Europe; Glave, lui, propose une alliance entre la France et l'Autri­che, pour exclure la Russie et l'Empire ottoman du concert européen. Woltmann, dans Der neue Leviathan, pro­pose une Gesamteuropa  contre l'universalisme thalassocra­tique, thèses qui annoncent celles de Carl Schmitt. Bülow sug­gère l'avènement d'une “monarchie eu­ro­péenne universelle” qui procèdera à la conquête de l'Angleterre et unifiera le continent par le truchement d'un projet culturel, visant à éliminer les petits particularismes pouvant devenir autant de prétextes à des ma­nipulations ou des pressions extérieures.

 

Parmi les adversaires conservateurs et légitimistes de Napoléon, nous trouvons les partisans d'un équi­libre européen, où toutes les nations doivent s'auto-limiter dans la discipline (principe en vigueur dans l'Europe actuelle). Les Républicains natio­nalistes (Fichte, Jahn) qui se sont opposés à Napoléon parce qu'ils l'accusaient de faire du “néo-monarchisme” veulent un repli sur le cadre national ou sur de vastes confédérations de peuples apparentés par la langue ou par les mœurs. Les parti­sans de la restauration autour de Metternich plaident pour un bloc européen assez lâche, la Sainte-Alliance de 1815 ou la Pentarchie de 1822. La Restauration veut réorganiser rationnellement l'Europe sur base des acquis de l'Ancien Régime, remis en selle en 1815. Franz von Baader, dans ce contexte, suggère une “Union Reli­gieu­se” (qui sera refusée par les catholiques intransigeants), où les trois variantes du christianisme eu­ro­péen (catholicisme, protestantisme, orthodoxie) unifieraient leurs efforts contre les principes laïques de la révolution française. A cette époque, la Russie est considérée comme le bastion ul­time de la religion (cf. les textes du Russe Tioutchev, puis ceux de Dostoïevski, notamment le Journal d'un écrivain). Cette russophilie conservatrice et restauratrice explique l'Ostorientierung de la future RC, initiée par Moeller van den Bruck. Le continentaliste russophile le plus cohérent est le diplomate danois Schmidt-Phiseldeck qui plai­de, dans un texte largement ré­pandu dans les milieux diplomatiques, pour un eurocentrage des for­ces de l'Europe, contre les entreprises colonialistes; Schmidt-Phiseldeck veut l'“intégration intérieure”. Il avertit ses contemporains du danger américain et estime que la seule ex­pansion possible est en direction de By­zance, c'est-à-dire que la Pentarchie européenne doit lever un corps expéditionnaire qui envahira l'Em­pire Ot­to­man et l'incluera dans le concert européen. Cette volonté d'expansion concertée et pan­eu­ro­péenne vers le Sud-Est sera reprise en termes pacifiques sous Guillaume II, avec le projet de chemin de fer Ber­lin-Bagdad qui suscitera la fameuse “question d'Orient”. Görres, ancien révolutionnaire, voit dans l'Al­le­magne recatholicisée l'hegemon européen paci­fique, contraire diamétral du bellicisme moderne napo­léo­nien. L'Allemagne doit joue ce rôle parce qu'elle est la voisine de presque tous les autres peuples du con­tinent: elle en est donc l'élément fédérateur par destin géographique. L'universalité (c'est-à-dire l'“eu­ro­péanité”) de l'Allemagne vient de l'hétérogénéité de son voisinage, car elle peut intégrer, assimiler et syn­thé­tiser mieux et plus que les autres.

 

Constantin Frantz met en garde ses contemporains contre les fanatismes idéologiques: l'ultramontanisme ca­tholique, le parti­cularisme catholique en Bavière, le national-libéralisme prussien, le capitalisme, etc. Le Reich doit organiser la Mitteleuropa, se doter d'une constitution fédéraliste, conserver et renforcer sa pla­ce au sein de l'équilibre pentarchique européen. Mais ce­lui-ci est en danger, à cause de l'extraversion que provoquent les aventures coloniales de l'Angleterre, qui se cherche un des­tin sur les mers, et de la Fran­ce, qui s'est embarquée dans une aventure algérienne et africaine. Les Occidentaux provoquent la guer­re de Crimée, en prenant le parti d'un Etat qui n'appartient pas à la Pentarchie (la Turquie) contre un E­tat qui en est un pilier constitutif (la Russie).

 

Sous Guillaume II, les plans de réorganisation de la Mitteleuropa, plans tous parfaitement extensibles à l'ensemble de notre sous-continent, se succèdent. La plupart de ces projets évoquent une alliance et une fusion (d'abord économique) entre l'Allemagne forgée par Bismarck et l'Empire austro-hongrois. Dans l'op­ti­que des protagonistes, il s'agissait de parfaire une élargissement grand-allemand du Zollverein, en mar­che depuis le milieu du siècle. Le Français Guillaume de Molinari, “doctrinaire” du libéralisme, envisage une alliance entre l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie, la France, la Belgique, les Pays-Bas, le Danemark et la Suis­se, dans un article qui connaîtra un grand retentissement dans les milieux industriels et diplo­ma­ti­ques: «Union douanière de l'Europe centrale» (in: Journal des économistes, V, 4, 1879, pp. 309-318). Paul de Lagarde, l'orientaliste aux origines intellectuelles du mouvement pangermaniste (Alldeutscher Ver­band)  et, pour certains, du national-socialisme, la “Mitteleuropa” devait se limiter aux espaces ger­ma­ni­ques et s'organiser comme un bloc contre la Russie. Paul de Lagarde est ainsi le premier homme de droi­te, élaborant des projets européens, qui est russophobe et non pas russophile. La russophobie étant une tradition de gauche au XIXième siècle. La tradition pangermaniste/pré-nationale-socialiste est donc rus­sophobe et la RC, initiée par Moeller van den Bruck, reste russophile, en dépit de l'avènement du bolche­visme. Telle est la grande diffé­rence entre les deux mouvements. En 1895, l'industriel et écono­miste au­trichien Alexander von Peez exhorte les Européens à prendre conscience des dangers du panaméricai­nisme, incarné par les actions de la Navy League de l'Amiral Mahan. Pour von Peez, l'Europe doit se constituer en un bloc pour s'opposer à la Panamérique, sinon tous les peuples de la Terre risquent de périr sous les effets de l'“américanisation universelle”. Plus tard, ce type d'argumentation sera repris par Adolf Hallfeld, Giselher Wirsing et Haushofer (dans sa dénonciation de la “politique de l'anaconda”).

 

Les libéraux de gauche Ernst Jäckh et Paul Rohrbach restent russophobes, parce que c'est la tradition dans le milieu politico-idéologique dont ils sont issus, mais suggèrent une alliance ottomane et militent en faveur du chemin de fer Berlin-Bagdad. En fait, ils reprennent l'idée d'un contrôle européen (ou simple­ment allemand) de l'Anatolie, de la Mésopotamie et de la Palestine que l'on trouvait jadis chez Schmidt-Phiseldeck. Mais ce contrôle s'effectuera dans la paix, par la coopération économique et l'aide au déve­loppement et non pas par une conquête violente et un peuplement de ces régions par le trop-plein démo­graphique russe. L'alliance entre les Empires européens et la Sublime Porte sera une alliance entre égaux, sans discrimination reli­gieuse. Paradoxalement, ce faisceau d'idées généreuses, annonciatrices du tiers-mondisme désintéressé, hérisse les Britanniques, déjà agacés par l'accroissement en puissance de la flotte allemande, créée non pas pour s'opposer à l'Angleterre mais pour faire pièce à la Navy League américaine. Ce n'est donc pas le pangermanisme, dénoncé effectivement dans les propagandes anglaise et française, qui est le véritable prétexte de la première guerre mondiale. Les discours nationa­listes et racialistes des pangermanistes ne choquaient pas fondamentalement les Anglais, qui en tenaient d'aussi radicaux et d'aussi vexants pour les peuples colonisés, mais cette volonté de coopération entre Européens et Ottomans en vue de réorga­niser harmonieusement les zones les plus turbulentes de la pla­nète.

 

Robert Steuckers n'a pu, en deux heures et demie, que nous donner une fraction infime de ce grand tra­vail sur l'Europe. A la suite des thématiques et des figures analysées, son texte écrit compte une analyse de la situation sous Weimar, les pourpar­lers entre Briand et Stresemann, la vision européenne des con­servateurs catholiques et de Hugo von Hoffmannstahl, la logique paneuropéenne dans l'école de hausho­fer et plus particulièrement chez Karl C. von Loesch, les idées de Ludwig Reichhold, celles du Prince Karl Anton Rohan (ami d'Evola), du grand sociologue Eugen Rosenstock-Huessy, de l'esthète Rudolf Pannwitz, de Leopold Ziegler, la diplomatie classique de Staline pendant la seconde guerre mondiale (qui explique la russo­philie d'une bonne part de la droite allemande, conservatrice ou nationaliste). Le texte paraîtra in extenso sous forme de livre.

dimanche, 14 février 2010

Les marchés financiers américains attaquent l'euro

Les marchés financiers américains attaquent l’euro

Par Jean Quatremer - Ex: http://fortune.fdesouche.com

Jour après jour, il apparaît de plus en plus clair que des banques et des fonds spéculatifs américains jouent l’éclatement de la zone euro : d’abord la Grèce avant le Portugal, l’Espagne, etc.

Pas par idéologie, mais pour empocher un maximum de bénéfices, à l’image d’un George Soros qui, en 1992-93, a eu la peau de la lire italienne et de la livre britannique et a failli avoir celle du franc français… Devenu immensément riche, le banquier américain prêche désormais la moralisation du capitalisme.

Le problème est qu’il ne sert plus à rien d’expliquer que la faillite de la Grèce est totalement improbable. Les marchés sont entrés dans une zone où la rationalité n’est plus de mise. Les rumeurs les plus folles circulent, les banques calculent déjà leurs pertes en cas de défaut de la Grèce, la panique s’étend d’heure en heure, alimentée par des déclarations boutefeu, telle celle du gérant obligataire américain, Pimco, qui recommande « de se tenir à l’écart de la zone euro »

Résultat : l’euro et les bourses plongent et la Grèce et ses citoyens payent le prix fort.

Preuve que l’on est dans l’irrationnel le plus total : l’écart de taux d’intérêt (« spread ») entre la Grèce et l’Allemagne, la signature la plus sûre de l’Union, sur les emprunts à deux ans, a atteint 550 points de base, et 370 sur les emprunts à dix ans, du jamais vu ! Les marchés exigent désormais d’Athènes des taux d’intérêt deux fois supérieurs à la moyenne des pays émergents…

De même, le taux des CDS sur la Grèce s’envolent. De quoi s’agit-il ? Il faut savoir que le marché des « credit default swaps », c’est-à-dire l’assurance qu’un prêteur contracte, pour se prémunir contre un défaut d’un État à qui il a prêté de l’argent, s’est autonomisé : on peut acheter et vendre des CDS sans acheter le titre d’emprunt qui va avec et, en fonction de la demande et de l’offre, le taux d’intérêt appliqué au CDS varie à la hausse ou à la baisse.

Ce taux permet de savoir si le marché pense qu’un État va faire défaut. Or, vendredi, le CDS grec était à 428 points de base, un niveau là aussi sans précédent, alors que celui du Liban n’était qu’à 255, celui de l’Égypte, à 263 ou celui du Maroc à 113, des économies dont la solidité n’est plus à démonter… Plus inquiétant, le spread sur les emprunts et les CDS portugais et espagnol suivent aussi une pente ascendante.

Que se passe-t-il réellement ?

Selon des informations fiables que j’ai obtenu vendredi, émanant à la fois d’autorités de marché et de banques, une grande banque d’investissement américaine (qui a bénéficié du plan de sauvetage des banques US) et deux très importants hedge funds seraient derrière les attaques contre la Grèce, le Portugal et l’Espagne.

Leur but ? Gagner un maximum d’argent en créant une panique qui leur permet d’exiger de la Grèce des taux d’intérêt de plus en plus élevés tout en spéculant sur le marché des CDS, un marché non régulé et totalement opaque, afin là aussi de les vendre plus cher qu’ils ne les ont achetés.

Pourquoi ne pas citer les noms ? Tout simplement parce qu’il s’agit d’un faisceau de présomptions qu’un tribunal risque de juger insuffisant en cas de procès. Et comme le dit un opérateur de marché : « on ne joue pas avec ces gens là ».

D’après mes informations, les deux hedge funds qui tiennent l’essentiel du marché grec des CDS ont été furieux de n’avoir reçu que 2 % du dernier emprunt grec (lancé le 25 janvier, pour une durée de 5 ans, il a recueilli 25 milliards d’euros de demande, pour 8 milliards finalement levés).

Comme ils ont acquis beaucoup de CDS, il leur fallait, pour garantir leurs gains (en cas de chute des taux desdits CDS), mettre, en face, du papier, c’est-à-dire des emprunts d’État (ce qu’on perd sur un CDS, on le gagne ainsi sur l’emprunt et réciproquement). Car ils ont un gros problème : pour l’instant, ils ne peuvent pas vendre ces CDS, sinon ils feraient eux-mêmes baisser les cours.

Pour montrer leur force de frappe, et faire grimper encore les CDS, ils attaquent donc la Grèce en créant de la panique: « les CDS, c’est un puits sans fond : avec 200 millions de dollars, vous jouez comme si vous aviez un milliard de dollars », explique un analyste de marché.

Même jeu pour la banque d’investissement américaine qui espère, à terme, pouvoir prêter directement de l’argent à une Grèce devenue incapable d’emprunter sur les marchés. Une fois le pays à genoux, elle ira voir le gouvernement pour lui proposer un prêt à un taux évidemment prohibitif…

Afin d’accroître la panique, ces hedges funds et la banque d’investissement américaine se sont mis à vendre à tour de bras de l’euro, suivis par des investisseurs tétanisés. Si l’euro baisse, n’est-ce pas parce que la zone euro va éclater ? Ce qui justifie que l’on exige des taux d’intérêt toujours plus hauts de la Grèce, du Portugal et de l’Espagne…

Hier, la monnaie unique a presque atteint 1,36 dollar : en moins de quinze jours, il a perdu dix cents, quinze cents depuis deux mois. Une glissade qui ne correspond à rien, mais qui, effet collatéral, donne de l’air à l’économie européenne : plus l’euro baisse, plus les produits made in eurozone deviennent attractifs. « Une très bonne nouvelle dans ce marasme », ironise un analyste.

Face à une telle attaque, l’Union européenne ne peut plus rester l’arme au pied. Elle doit essayer de calmer les marchés en leur faisant comprendre qu’ils sont victimes de spéculateurs et qu’ils risquent de perdre beaucoup en les suivant. Si le message est entendu, nos deux hedge funds et la banque américaine « vont se retrouver en culotte », affirme un opérateur de marché…

Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne, a ironisé, jeudi, sur les inquiétudes des investisseurs : « savez-vous que le FMI s’attend à un déficit budgétaire de 6 % du PIB en 2010 pour les seize pays de la zone euro ? D’autres grandes nations industrielles, le Japon comme les États-Unis, sont à plus de 10 % ». Un langage que l’on n’avait pas l’habitude d’entendre.

Il devient aussi nécessaire que l’Union affirme sa solidarité sans faille avec les pays attaqués. L’heure n’est plus au rappel du traité de Maastricht qui interdit que l’on vienne au secours d’un État membre de la zone euro. Si les investisseurs ont la garantie absolue que la Grèce ne coulera pas, le calme reviendra.

L’Allemagne, jusqu’ici très réticente à affirmer cette solidarité, commence à comprendre que l’euro est désormais en danger : jeudi, Angela Merkel, la chancelière allemande, a estimé, à Paris, qu’il fallait mettre en place « un gouvernement économique des Vingt-sept ». Berlin et Paris feront donc des propositions communes lors du sommet du 11 février.

Enfin, il faut aller plus loin dans la régulation : Michel Barnier, le futur commissaire européen au marché intérieur, m’a confirmé hier qu’il avait l’intention de proposer une directive « sur les marchés des produits dérivés (dont les CDS), dont 80 % échappe à tout contrôle alors qu’ils représentent plus de 600 000 milliards de dollars dans le monde. Il faut inverser cette proportion ».

Les marchés ont une nouvelle fait la preuve qu’ils ne comprennent qu’un langage : celui du pouvoir, brutal de préférence.

Coulisses de Bruxelles (blog Libération)

samedi, 13 février 2010

Raketenstationierung in Polen und Rumänien: USA setzen provokative Einkreisungsstrategie gegenüber Russland fort

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Raketenstationierung in Polen und Rumänien: USA setzen provokative Einkreisungsstrategie gegenüber Russland fort

F. William Engdahl - Ex: http://info.kopp-verlag.de/

Schon vor einigen Tagen hat Washington bekannt gegeben, dass Polen die amerikanischen »Patriot«-Luftabwehrraketen angeboten werden, jetzt folgt die Ankündigung, dass das Raketenabwehrsystem »zum Schutz Europas« auf Rumänien ausgedehnt wird.

Obwohl Präsident Obama im September 2009 erklärt hatte, auf die geplante Stationierung moderner US-Raketen- und Radarsysteme in NATO-Ländern wie Polen und der Tschechischen Republik zu verzichten – eine Entscheidung, die allgemein als Schritt zur Reduzierung der Spannungen zwischen den USA und Russland betrachtet wurde –, zeigt sich  jetzt, dass Washington lediglich den Ort der Stationierung und den Typ der Luftabwehrraketen verändert hat. Die Strategie der Einkreisung Russlands, für Moskau eine große militärische Herausforderung, wird also beibehalten. Die Gefahr einer weltweiten atomaren Katastrophe durch Fehlkalkulation bleibt unvermindert oder nimmt sogar noch zu.

Der rumänische Präsident Traian Basescu hat die Zustimmung seines Landes zu dem amerikanischen Plan der USA, im Rahmen des Raketenschutzschildes für Europa Abfangraketen auf rumänischem Territorium zu stationieren, bekannt gegeben. In der entsprechenden Ankündigung der USA hieß es, die Anlagen sollten 2015 einsatzbereit sein und dienten der Verteidigung gegen eine »aktuelle und künftige Bedrohung durch iranische Raketen«. Anstatt also die Pläne, die sich in Wirklichkeit ausschließlich gegen das noch verbliebene Nukleararsenal Russlands richten und nicht gegen eine mögliche Bedrohung Europas durch den Iran, tatsächlich aufzugeben, hat die Regierung Obama zu psychologischer Taktik gegriffen und das Offensivsystem einfach nur neu verpackt. Jetzt ist ein flexibleres System aus einer Kombination von luft- und seegestützten Abfangraketen geplant, die im Laufe der kommenden vier Jahre in Zentraleuropa stationiert werden sollen.

Die jüngste Ankündigung Rumäniens widerspricht Obamas Versicherung, er suche den Dialog mit Moskau, um gemeinsam und mit Beteiligung der Staaten der Europäischen Union die tatsächliche Bedrohungslage für beide Seiten zu untersuchen.

Dass die Bedrohung Moskau gegenüber wächst, wird auch dadurch bestätigt, dass die polnische Regierung in Warschau jetzt bekannt gegeben hat, dass die amerikanischen Patriot-Raketen im Norden des Landes, nur etwa 100 Kilometer von der Grenze zur russischen Enklave Kaliningrad entfernt, und nicht in Warschau stationiert werden sollen.

Wie der polnische Verteidigungsminister Bogdan Klich versichert, hat die Entscheidung, in Morag, das der russischen Grenze weit näher liegt als Warschau, eine Basis für die Patriot-Raketen zu errichten, keine strategischen Gründe. »In Morag konnten wir den amerikanischen Soldaten die besten Bedingungen und die optimalen technische Basis für die Ausrüstung bieten«, so Klich. Seine Erklärung klingt jedoch wenig überzeugend. Der polnische Außenminister und frühere Verteidigungsminister Radek Sikorski, der die provokative US-Raketenstrategie rückhaltlos unterstützt, gehört zum engen Kreis der neokonservativen Clique um Bush und Cheney. Sikorski war führendes Mitglied der Washingtoner Neo-Con-»Denkfabrik« namens American Enterprise Institute und Direktor der New Atlantic Initiative, die die Einkreisung Russlands unterstützt und dafür plädiert hat, so viele ehemalige Mitgliedsstaaten des Warschauer Pakts wie möglich in die NATO aufzunehmen.

Die Patriot-Einheit in Polen wird aus etwa 100 US-Soldaten bestehen; bis zu acht Raketensysteme sollen stationiert werden. Die ersten US-Soldaten werden Ende März in Polen erwartet. Das Patriot-Flugabwehrraketensystem (MIM-104) kann gegen taktische ballistische Raketen, Marschflugkörper und Flugzeuge eingesetzt werden.

 

Atomarer Erstschlag und Raketenabwehr

Die Stationierung des US-Raketenabwehrsystems birgt das größte Destabilisierungpotenzial, nicht nur für die Beziehungen zwischen den USA und Russland, sondern auch für die Frage Frieden und Atomkrieg durch Fehlkalkulation.

Sollte es den USA gelingen, nur wenige Flugminuten von den russischen Raketensilos entfernt einen noch so primitiven Raketenschirm zu stationieren, während Russland nicht über ein entsprechendes Abwehrsystem verfügt, dann erhielte das Pentagon damit zum ersten Mal seit Anfang der 1950er-Jahre das – im Jargon der Militärstrategen – »nukleare Primat«, nämlich die Fähigkeit zu einem erfolgreichen Erstschlag. Bevor eine solche Drohung jedoch Wirklichkeit wird, steht die andere Seite, also Russland, unter dem enormen Druck, rechtzeitig zum Präventivschlag auszuholen. Für US-Militärexperten wie den ehemaligen Direktor des US-Raketenverteidigungsprogramms, Lt. Colonel Robert Bowman, stellt die Raketenabwehr das »fehlende Verbindungsglied [missing link] zu einem Erstschlag« dar. Kein Wunder, dass die amerikanisch-russischen Beziehungen ziemlich frostig wurden, als Washington Anfang 2007 die entsprechenden Pläne bekannt gab.

 

Dienstag, 09.02.2010

Kategorie: Geostrategie, Politik, Terrorismus

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vendredi, 12 février 2010

Phase 2 in Kosovo. Total ethnic cleansing

Phase 2 in Kosovo. Total ethnic cleansing

     
di: Ugo Gaudenzi _ http://www.rinascita.eu/    

 

 
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The NATO occupation forces in Kosovo Metohija (the Serbian province, which, since 1999, has been ripped off Belgrade by Western aggression), will be, on the 1st of February of this year, reduced of 2600 squads. The Atlantic armed reduction to a total of 10 thousand squads has been “stylishly” justified by the concerned governments, as a “tactical improvement”, which could guarantee the troops with a “major flexibility” during the operations of interposition among the various ethnic groups (mainly: Albanians, Skipeteers, Serbians, Croatians and Gorans), which are  fighting with no interruption whatsoever after the mass expulsion of non-Albanians from the Serbian province (250 thousand is the count of the refugees beyond borders). In truth, the infinite Atlantic war has moved its front (in Afghanistan) and the reduction of the NATO troops in Kosovo is directly linked to the US request for colonial allies to increase the presence of a Western army in the Mountain nation.
For what concerns Kosovo Metohija – the harshest wound inflicted by Atlantics in the heart of Europe, still looking for its own freedom, after World War II – we have to underline how, after the territory forced division, they are now planning the eradication of Kosovo from Serbia. After 11 years of occupation, the NATO Atlantic commando has decided to force the status quo, transforming the 5 operation forces, placed to keep an eye on the North, South, East, West and Central part of the region, in an only device of strategic responsibility over all the Kosovarian territory, left aside the 5 zone dislocations: every Kfor sub-command has, since this February, the possibility of intervention during emergencies, everywhere throughout Kosovo.
The strategic idea is that of forcing, even military, the unification of Kosovo Metohija under the Albanian “government” of Pristine. Every race which is hostile to the separation of the province from its homeland, will be weakened, even at the cost of using acts of terrorism and of Albanian violence against churches and Serbian enclaves, as a pretext for a forced pacification. It has already occurred in 2004.
The very same declaration of Albanian “independence” of Pristine, immediately after the birth of Eulex, on February 2008, had been possible, thanks to the transformation of UCK gangs of terrorism into “internal police forces” in zones controlled by Albanians. Eulex’s mission, UE’s “general affairs” board (obviously not elected by the members of the Community), had been decided, two years ago, with the excuse of implementing the 1244 resolution of the UNO. The very same Eulex – which has in Kosovo, an armed force of 1400 “gendarmes”, among civilians and soldiers – ensures “safety”, i.e. armed control of the denser regions, still inhabited by Serbians, especially in the Northern part of the province (Mitrovica).
The eradication of the populations identities.
This is the Atlantic mission and of the so-called European Union.
Of which, colonial Italy is, a happy member.

The Camp of the Holy Ghosts

 

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http://www.theoccidentalobserver.net/authors/Sunic-RaceReligionIV.html#TS

 

The Camp of the Holy Ghosts 

Tom Sunic 

February 7, 2010 

The incessant flooding of non-White immigrants into Europe and America raises the academic question of cause and effect. Certainly, the ongoing racial and religious changes in America and Europe are already having dramatic effects that will soon result in low intensity urban warfare. However, while it is relatively easy to study the consequences of non-White immigration and put the blame on non-White intruders and their liberal protectors, probing into the causes of the non-White immigration is far more delicate. The suicidal role of churches, especially the Catholic Church in the USA and in Europe needs to be critically examined, as does the opportunistic role toward Islam and Judaism of many White nationalists.

In all European countries, with the exception of Eastern Europe, the experiment with multiculturalism is getting uglier by the day. According to the estimates ofBritain's Commission for Racial Equality, by the year 2011 the population of the city of Leicester in the United Kingdom will be 50 percent non-White. Non-European Muslim immigrants, mostly from northern Africa and Asia Minor, already make up more than 20 percent of the population in the French city of Marseille, the Dutch city of Rotterdam, or the Swedish Malmo. Referring to dangers presented by Lebanese, Kurdish and Turkish drug gangs, the chief of the Berlin police trade union, Eberhard Schönberg,  admits that “we no longer venture into some parts of the city”.  

For fear of Muslims — and token Jews   

Among White advocates, especially in America, Islam is often associated with menacing non-Europeans who are perceived to be racially and culturally light years away from any Whiteness. In contrast to ethnocentric Judaism, Christianity and Islam have been reaching out for centuries to different races worldwide. All of these three religions originated in the Near East — not in Europe. If one were, therefore, to follow this logic then one must dispense with Judaism and Christianity too, since these two religions are also non-White by birth.

Race cannot be the synonym for religion. Masses of pious and God-loving Mexican immigrants, streaming daily into North America are very Christian. But they are not White. In a similar vein many recent German converts to Islam, let alone millions of Bosnian Muslims are very European and White.

As long as Christian churches and White advocates and other right-wingers criticize Islam and Muslim immigrants, they can savour some modest success with Jewish opinion makers, or may even be perceived as doing a substitute work for them. Should they venture, however, into critical analyses of modern political beliefs, largely shaped by Jewish think tankers, all hell breaks loose. Therefore,  over the last couple of years, in an effort to gain some credibility, or a piece of the parliamentary pie, European nationalist parties, along with some prominent White Americans, have decide to toe the line of Jewish neocons and Israeli firsters — a gesture which they combine with virulent remarks about Muslim immigrants.

Islam bashing, especially after the events of 9/11, fits well into the agenda of American-Jewish opinion makers, because it deflects concerns about Jewish influence and it provides Israel with additional territorial legitimacy.

Token Jews come in handy for White nationalist effusions, as shown by the BNP posting of the Jewish councillor Pat Richardson on its board.  "I'm in the BNP because no one else speaks out against the Islamification of our country," saidRichardson. "Being Jewish only adds to my concern about this aggressive creed that also threatens our secular values and Christian tradition."

Similar anti-Muslim and pro-Jewish words can be heard in continental Europe emanating from the influential nationalist party Vlaams Belang, whose chief, Frank Vanhecke said: "They say I'm anti-Semitic when the truth is I am one of Israel's staunchest defenders in the European Parliament. I invite you to read my queries to the European Parliament concerning its unjust treatment of Israel, and about the support the same parliament is giving to Palestinian murderers.” 

Such pathetic comments by the Vlaams Belang or the BNP, and by some American White advocates, won’t help their White constituents in the long run, nor will they appease their Jewish detractors. Quite to the contrary. Scared to death of the dreaded word ‘anti-Semite’, many European and American Whites assume that their anger at the rising tide of non-White immigrants, when couched in the eulogies of Jews and Israel, will give them extra mileage. They are wrong. They seem to forget the hard lesson German mainstream conservatives learned decades ago.  Despite crawling on all fours, bending backwards and forwards with the flurry of pro-Jewish and pro-Israeli disclaimers, Germany is not exonerated from making endless restitution payments to Jews or Israel.

A hundred years ago, a famous scholar and political psychologist, Vilfredo Pareto, described in his thick volumes the non-logical actions of liberal political actors and their desperate methods of rationalizing their aberrant political decisions. His analyses could well fit into the study of the mindset of prominent White advocates and their neurotic attitudes toward Jews. Servility never disarms the tormentor; it only makes the servile victim look more despicable in the tormentor’s eyes.

Another backlash of proxy White identity can be spotted among Whites’ grotesque veneration of Palestinians. This is in particular true among French “identitarians,” who enjoy sporting the Palestinian flag  often as a subterfuge for their condensed anti-Jewish feelings. Many European nationalists like to exhibit bizarre humanitarian emotions for this alien out-group, while neglecting the plight of their own White kinsmen in their own neighbourhoods.  

The Palestinian plight must be bewailed and bemoaned by Arabs only — not by White Americans and Europeans. Had the wealthy petro-sheiks from Qatar or Saudi Arabia more integrity and higher IQ, they could easily rock the boat and send oil prices into heaven on Wall Street, and thus help their brethren in Gaza or on the West Bank. Instead, they prefer yachting on the Croatian and the French Riviera on the look-out for White Christian women. The congenial lack of self-discipline among Arabs helps tiny Israel run the show in the Middle East — with the aid of American taxpayers.  

Christian–Leftist Holy Wars  

But I stand by my statement. Part of the mission of the Roman Catholic Church is to help people in need. It is our Gospel mandate, in which Christ instructs us to clothe the naked, feed the poor and welcome the stranger. 

These are the words of the US Cardinal Richard Mahony, from his op-ed piecein The New York Times, although his words could easily be attributed to a leftist militant. 

 If anybody can break the law with impunity in Europe and America, it is the powerful Catholic clergy. Mahony openly snubbed the House bill against hiring illegal aliens. If one were to replace his words “Catholic Church” and “Gospel” with the words “Party” and the “Five Years Plan” respectively, one could read a carbon copy of the new Communist Manifesto. Frightened at the sight of the vanishing White flock and reeling from the pedophile scandals, the Catholic clergy in America must look now for less intelligent and more credulous faithful, notably among Latin American immigrants.

Almost without exception the French higher and lower clergy is known for its left-leaning, pro-immigration politics. Given that less than 10 per cent of White French attend Sunday mass, the French Catholic Church must search for new sheep among non-White immigrants. It is common to observe the French clergy break the law by providing safe havens on the church premises for non-European immigrants, including Muslims from North Africa. The words by the notorious French bishop, Jacques Gaillot, who is openly pro-homosexual, pro-Muslim, pro-Arab and pro-immigration, as related by the influential French left-leaning weekly Le Nouvel Observateur online forum, says it all:

Undocumented foreigners are honoring us when they knock on the doors of churches. When they come to St Hippolyte and at St Merri they ask the Church to support them and to make their plight known, because they know that the Church has common bonds with foreigners. And sometimes the foreigner evokes the words of Jesus: “I was a foreigner and you welcomed me.” We do not have to imitate what foreign countries could do to Europeans if they were to go to mosques. It is not because Muslim countries would not welcome Europeans that we have to be like them. We have the responsibility to host those who are human beings as ourselves. 

Last year in May, Italy passed strict laws against illegal immigrants making it a felony to work and reside in Italy without proper documents. The Pope, however, could not wait to slam the right-wing Silvio Berlusconi government as “racist and xenophobic.”  In January this year, after race riots had broken out in Calabria, in southern Italy, the Catholic clergy promptly sided with the African immigrants.

But what else can one expect from the Catholic Church whose doctrine is based on the dysgenic idea of “love thy neighbor”?   The Pope’s spokesman reiteratedrecently that “the Church had always sought to defend the dignity of immigrants, particularly the weak and the feeble, around the world.“

Such priestly statements must be fine music for the ears of non-European  immigrants, and it would be naive to think that they ignore the consequences of Samaritan gifts provided by their Catholic hosts.            

One would think that traditional Catholics affiliated with the Society of Saint Pius have more racial awareness, because, unlike the Vatican,  they resolutely attack the Islamification of Europe. Undoubtedly, the European Catholicintégristes command a certain respect among prominent rightwing French academics and politicians sympathetic to the French Le Front National. Yet the stance of the Society of Saint Pius on non-European immigrants and on race mixing is not much different from the one espoused by the Vatican. How can it be otherwise in view of St Pius branches and supporters scattered in far away non-European countries, such as the Philippines or Latin America?  

Although fully obedient to Rome, Catholics in Slovakia, Hungary or Croatia are far more racially aware than their counterparts in Bavaria or Ireland. It is common to hear homilies by Croat Franciscan priests in the Catholic missions inPittsburgh, Sydney or Zagreb, implicitly urging young Croats to marry only within White Christian gene pool. East European Christians, particularly Christian Orthodox Serbs and Roman Catholic Croats have far less political compunctions about criticizing Muslim non-European immigrants than their Western equivalents — as shown by their ugly treatment of  Bosnians Muslims during the recent war in the Balkans. In Serb and Croat national sagas and myths, words like ‘Arab’ or ‘Turk’ are synonymous with evil. However, their own mutually exclusive nationalism, largely due to their past interreligious quarrels, makes any revival of an all-out, across the board White consciousness in Europe, at least for now, risible and far-fetched. 

The Catholic Church in Central and Eastern Europe is a projection of local White national identity and no so much the symbol of spiritual salvation. Catholic Poland, Slovakia, Croatia and Hungary take special pride in calling themselves “antemurale cristianitatis”, or "antimurale occidentis — i,e,, the “bulwark of Christianity” and the “rampart of the West” — first against Turkic Islamic invaders, then against godless communism.  Seen in retrospect though, communist repression in Eastern Europe had strengthened the role of the Catholic Church and the White consciousness of its congregation. By contrast, in Western Europe the liberal system is now quickly turning the Catholic Church into a multiracial clearing house.   

Certainly, in the very near future Christian meek shall inherit the old Earth — and the new Gulag.

Tom Sunic (http://www.tomsunic.info;  http://doctorsunic.netfirms.com) is author, translator, former US professor in political science and a former Croatian diplomat. He is the author of Homo americanus: Child of the Postmodern Age (2007). His new book of essays, Postmortem Report: Cultural Examinations from Postmodernity, prefaced by Kevin MacDonald, will soon be released.  Email him.

Bottom of Form

Permanent link: http://www.theoccidentalobserver.net/authors/Sunic-RaceReligionIII.html

 

 

jeudi, 11 février 2010

L'Union Européenne profite au crime organisé

Ex: http://www.lechocdumois.com/

La Roumanie et la Bulgarie, entrées dans l’Union européenne en janvier 2007, devaient accéder à l’espace Schengen en 2009. Déjà reporté à 2011, ce nouvel élargissement n’arrivera vraisemblablement pas avant 2013, car la Commission de Bruxelles doit faire face à des imprévus de taille : la corruption endémique des élites de ces pays et l’augmentation notable du crime organisé en Europe depuis leur entrée dans l’Union.

La Commission vient d’ailleurs de commander une étude fort discrète au criminologue bulgare Tihomir Bezlov, ancien prestataire de service de Lehman brothers ou de la Deutsche Bank, pour mesurer l’ampleur du phénomène et le combattre. Selon lui, l'entrée de ces pays dans l’U.E. a eu des effets secondaires étonnants sur le crime organisé qui, saisissant toutes les opportunités à tirer de cette intégration, s’est lancé en politique pour obtenir des postes clefs à tous les échelons du pouvoir et de l’administration. En 2008, la Commission de Bruxelles a rendu un rapport des plus critiques sur la corruption et les liens évidents entre classe politique bulgare et gangstérisme, bloquant même 500 millions d’euros de fonds européens en attendant une meilleure gestion de Sofia. Elle menace également de suspendre les milliards des fonds structurels de développement. Ici, les policiers craignent pour leur vie depuis que le ministre de l’Intérieur, Rumen Petkov a été contraint de démissionner, en avril 2008, sous la pression de la Commission. Soupçonné de détourner les subventions au profit du crime organisé, il était surtout accusé d’avoir livré l’identité d’un agent infiltré dans un trafic d’êtres humains !

Selon Europol, l’arrestation de criminels bulgares et roumains a augmenté de 40 % depuis leur entrée dans l’U.E. Les groupes criminels bulgares opèrent spécifiquement sur les escroqueries à la carte bleue, le trafic de drogues, de cigarettes, d’armes, de métaux et, principalement, d’êtres humains : mendicité organisée, trafic d’organes, d’enfants, prostitution, industrie pornographique. A Sofia, la capitale de la Bulgarie, on peut acheter un bébé pour 30 000 euros. D’après Bezlov, dont l’analyse est confirmée par un rapport d’Europol (2008), les criminels « bulgares » sont en fait « des Roms et des Turcs ethniques, implantés en Bulgarie ». Les Bulgares turcisés règnent sur le trafic d’héroïne, en lien avec la Turquie. Les Roms, eux, sont les patrons de l’enlèvement de femmes « ethnics bulgarians » – traduire par « Bulgares de souche ». Selon les estimations les plus modestes, l’exploitation sexuelle de ces femmes rapporte à leurs exploiteurs entre 900 millions et 1,8 milliard d'euros par an, soit 3,6 % à 7,2 % du PIB bulgare !

Comme tous les groupes criminels organisés, Roms et Turcs de Bulgarie sortent volontiers de leur domaine de prédilection. En octobre 2008, une enquête de la P.J. de Varna, sur la mer Noire a mis à jour un réseau contrôlant les revenus de la drogue et de la prostitution sur la côte. A sa tête, trois conseillers municipaux : deux représentants du parti Turc local et un militant des « libertés et des droits de l’homme » !

Les gangs roumains, eux, ont tendance à s’agrandir depuis leur entrée dans l’U.E ! Les gangs roumains multiplient les activités et se fixent des objectifs de plus en plus importants. Ils sont impliqués, dans la majorité des Etats membres de l’Union, dans le trafic de drogue, d’êtres humains, les fraudes numériques et les escroqueries à la carte bleue. Du fait de leur réputation de violence parfaitement méritée, ils compensent leur faible nombre par le recrutement d’autochtones fidèles. En Italie, leur ascension criminelle, rapide et brutale, est semblable à celle de la mafia albanaise (elle aussi basée sur des critères ethniques) : les Roms originaires de Roumanie s’emparent – au détriment des mafias italiennes ! – de nombreux « marchés » criminels. Leur principale base de travail est le port de Constansta, sur la mer Noire, une immense plaque tournante du commerce international, avec des flux difficiles à contrôler. Roumanie et Bulgarie servent également de lieu de passage, du fait de leurs frontières poreuses, aux trafics venus d’Europe de l’Est.

La Commission de Bruxelles a mis en place, en 2008, des commissions de coopération et de vérification pour aider Sofia et Bucarest à combler leurs lacunes dans la lutte contre la criminalité et la corruption. En attendant, le 29 janvier, grâce au mandat d'arrêt européen, un proxénète dit « Roumain » était extradé de Bucarest vers la France, où il exploitait 80 jeunes femmes depuis un an.

Patrick Cousteau



mercredi, 10 février 2010

Iran: Milliarden-Gasgeschäft mit Deutschland

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Iran: Milliarden-Gasgeschäft mit Deutschland

F. William Engdahl - Ex: http://info.kopp-verlag.de/

Der Iran hat soeben einen Milliarden-Vertrag mit einem deutschen Unternehmen über den Bau von 100 Gaskompressoren abgeschlossen. Diese Vereinbarung erklärt erneut, warum die großen EU-Länder kein Interesse daran zeigen, den Iran durch Wirtschaftssanktionen unter Druck zu setzen. Washingtons Iran-Politik ist ein einziger Scherbenhaufen, das Risiko, dass über die nuklearen Ambitionen des Iran ein Krieg ausbricht, sinkt.

Der Chef der iranischen Gas Engineering and Development Company, Ali Reza Gharibi, hat soeben bekannt gegeben, dass ein nicht genanntes deutsches Unternehmen einen Vertrag zum Bau der Turbo-Kompressoren unterzeichnet hat. Zum Vertragsumfang von einer Milliarde Euro gehört der Transfer von Know-how für Bau, Einrichtung und Betrieb der Anlagen zur Förderung und zum Transport iranischen Erdgases. Der Iran verfügt nach Russland wahrscheinlich über die zweitgrößten Erdgasreserven der Welt. Bisher hat das Land als Gasexporteur nur eine untergeordnete Rolle gespielt. Mit den neuen Kompressoren könnte sich das ändern.

Laut Quellen aus der Industrie handelt es sich bei dem deutschen Unternehmen um die Siemens AG, obwohl das staatliche iranische Gasförderunternehmen National Iranian Gas Company (NIGC) dies dementiert. Siemens hatte zuvor bereits 45 solche Turbo-Kompressoren an den Iran geliefert. Das NIGC sprach von einem Vertrag mit einem »iranischen Unternehmen zum Bau von 100 Turbo-Kompressoren im Iran, unter Nutzung des Know-hows des Partnerunternehmens«, ohne den Namen der Firma zu nennen.

Der Vertrag bezieht sich dem Vernehmen nach auf Anlagen, die nicht unter ein internationales Embargo fallen. Die Unterzeichnung erfolgt zu dem Zeitpunkt, wo dem Iran wegen des umstrittenen Atomprogramms ein neues Finanz-, Technologie- und Handelsembargo droht.

 

Durch den Vertrag mit einer deutschen Firma will der Iran seine Gasexporte erhöhen.

 

Die Entwicklung des iranischen Gassektors hat bislang unter mangelnden produktiven Investitionen gelitten. Außerdem hat der gestiegene heimische Gasverbrauch dazu geführt, dass von der täglichen Förderung von ca. 500 Millionen Kubikmetern kaum etwas für den Export übrig blieb.

Die in dem Vertrag mit der deutschen Firma zugesicherte Ausrüstung und das Know-how wird den Iran in die Lage versetzen, Anlagen zur Produktion von Flüssigerdgas (LNG) zu errichten, das dann Zeitungsmeldungen zufolge auf dem Seeweg exportiert werden soll. Die regierungsnahe Tageszeitung Iran Daily berichtet, der Vertrag sei Anfang letzter Woche unterzeichnet worden und ließe »viele deutsche Unternehmen, die sich seit Langem über die Handelsbeschränkungen [aufgrund von Sanktionen] mit dem Iran beklagen, aufatmen«. Offiziellen Statistiken zufolge sind Deutschland und China nach den Vereinigten Arabischen Emiraten die wichtigsten Handelspartner des Iran.

 

Mittwoch, 03.02.2010

Kategorie: Wirtschaft & Finanzen

© Das Copyright dieser Seite liegt, wenn nicht anders vermerkt, beim Kopp Verlag, Rottenburg


Dieser Beitrag stellt ausschließlich die Meinung des Verfassers dar. Er muß nicht zwangsläufig die Meinung des Verlags oder die Meinung anderer Autoren dieser Seiten wiedergeben.

Politique environnementale

Communiqué :

Mouvement MINERVE

 

 

POLITIQUE ENVIRONNEMENTALE

 

environnement.jpgMême si des erreurs d’évaluation mathématiques peuvent modifier certaines données relatives à l’effet de serre et aux perspectives climatiques, la lutte contre l’émission excessive de CO2 est indispensable non seulement sous l’aspect des changements climatiques, mais aussi pour des motifs de pollution de l’air, déjà irrespirable dans certaines parties du monde (pays « émergents »).

 

A cet égard, il convient d’évaluer comme positives les propositions maximalistes du gouvernement français, qui visent par ailleurs, notamment par le biais d’une réduction des émissions de CO2 dans une proportion de 80% de leur niveau actuel, à protéger les industries françaises et européennes contre la concurrence déloyale de la Chine et d’autres pays émergents, fondée essentiellement sur le dumping social et environnemental.

 

Mais cette lutte n’est pas suffisante pour préserver l’avenir des générations qui suivront la nôtre. Il faut aussi agir d’urgence en vue de la sauvegarde des équilibres naturels.

 

Ceux-ci sont dangereusement compromis par la déforestation, par l’épuisement des terres cultivables dû à des méthodes de culture antibiologiques et aux monocultures, par la chasse et la pêche intensives et excessives, par la pollution des mers, par des élevages industriels qui sont à l’origine de très graves pollutions des nappes aquatiques et également d’épidémies et de mutations de certains virus.

 

En outre, il est erroné de s’imaginer que les ressources de la terre sont suffisantes pour couvrir tous les besoins de l’ensemble des populations humaines de la planète en cas de poursuite de l’explosion démographique qui caractérise certaines zones déjà surpeuplées.

 

Il s’agit d’un facteur dont il s’impose de tenir compte d’une manière ou d’une autre. Le remède ne peut pas être la migration de populations exagérément prolifiques vers d’autres zones comme l’Europe, qui sont déjà largement surpeuplées et où la démographie des populations originaires est actuellement « déficitaire », un phénomène qui en soi n’est pas dramatique, mais plutôt positif à moyen et long terme si l’immigration des populations provenant d’autres continents n’aboutit pas à la substitution des populations d’origine par des populations différentes et civiquement moins évoluées.

 

Une politique environnementale et écologique fondée sur des critères maximalistes comme celle préconisée par le gouvernement français ne signifie nullement la destruction de la société industrielle et l’adoption d’un principe de base visant à une diminution du niveau de vie des pays dits « riches ».

 

Il ne faut certainement pas viser à une renonciation à la croissance et au développement économique, à condition, bien évidemment, que ce développement soit écologiquement soutenable.

 

En revanche, une croissance et un développement soutenable et durable sont parfaitement conciliables avec le maintien  de toutes les activités industrielles actuelles. Les méthodes de production doivent, certes, être perfectionnées à la lumière d’innovations technologiques qu’il convient de promouvoir.

 

Par ailleurs, il ne faut pas perdre de vue que les exigences écologiques sont en soi porteuses du développement d’industries nouvelles et de nouveaux secteurs d’activité.

 

André WOLFF,

Chef de Division linguistique (e. r.),

Comité économique et social européen,

Président d’honneur de l’Association MINERVE

 

Correspondant MINERVE-France,

Robert KEIL,

2, rue Paul Ferry,

F-57.000 Metz.

mardi, 09 février 2010

Presseschau - 02/Februar 2010

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PRESSESCHAU

02/Februar 2010

Einige Links. Bei Interesse anklicken...


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(...) Vom Triumph zur Niederlage hatte Deutschlands Weg geführt, und von der Begeisterung zur Verzweiflung war Stauffenberg geschritten. Dem Freiherrn v. Thüngen blieben die letzten Tage Stauffenbergs im OKH [vor dessen Versetzung an die Front in Nordafrika] in unvergeßlicher Erinnerung:

„Claus war nun [Ende Januar 1943] völlig von der nicht mehr zu vermeidenden Katastrophe überzeugt und tief niedergeschlagen. Mehr denn je war er der Meinung, daß ‚Er‘ verschwinden müsse.“

„Er“, damit war Hitler gemeint, der Diktator, der nun mit Deutschland va banque spielte. Stauffenberg grübelte auf dem Weg von Ostpreußen nach Berlin darüber nach, wie man ihn entmachten, wie man ihn zumindest vom militärischen Oberbefehl entfernen könne. Wer sollte das tun? Auf Generäle, Feldmarschälle und Minister war ja nicht zu bauen; sie hatten alle „die Hosen voll“. Und die Fronttruppe? Konnte man nicht an sie appellieren?
Claus Stauffenberg liebte seine Armee über alles. Er war stolz auf die deutschen Frontsoldaten. War es nicht geradezu übermenschlich, was diese Männer jetzt in der schweren Winterabwehrschlacht vollbrachten, bei Stalingrad, im Kaukasus, vor Moskau und vor Leningrad; aber auch in Libyen und in Tunesien? Durfte man sie überhaupt ansprechen, sie irritieren in ihrem Kampf gegen eine erdrückende feindliche Übermacht? Daß Stauffenberg in seiner Liebe und Bewunderung für den deutschen Frontsoldaten keineswegs einem Irrglauben huldigte, daß er deren Leistungen als militärischer Fachmann ganz korrekt einschätzte, bestätigte zehn Jahre nach Kriegsende, am 17. Januar 1955, der ehemalige Oberstleutnant der Sowjetstreitkräfte Leon Volkow, als er in „Newsweek“ schrieb:

„Wir Russen mußten im letzten Krieg eine erschütternde Erfahrung nationalen Ausmaßes hinnehmen. Wir erhielten das Gefühl, den Deutschen nicht gewachsen zu sein. Selbst in unserem schließlichen Triumph haben wir uns nicht völlig von diesem Gefühl der militärischen Unterlegenheit erholen können. Wohl setzten wir Vertrauen in die Tapferkeit unserer Soldaten und auf die Fähigkeit unserer Heerführer. Aber wir sahen weiterhin in der deutschen Armee und ihrer absoluten Disziplin etwas Übermenschliches! Dafür gab es Grund genug. Die Deutschen besaßen in ihrem ersten Ansturm 2.400 Panzer, um sie gegen 20.000 sowjetische zu werfen. In der Verteidigung wurde die deutsche Armee manchmal im Verhältnis 12:1 von der Roten Armee an Zahl übertroffen. Doch die Deutschen zögerten nicht anzugreifen, selbst wenn sie wußten, daß sie einer dreifachen Übermacht gegenüberstanden.“

Was Stauffenberg auf dem Weg nach Berlin noch gar nicht wußte, war die Tatsache, daß die deutsche Fronttruppe seit der zweiten Januarhälfte überhaupt keine Wahl, keine Alternative mehr hatte. Denn vom 14. bis 25. Januar 1943 hatte in Casablanca eine Konferenz zwischen Roosevelt und Churchill stattgefunden, auf der die ungeheuerliche Forderung nach „Bedingungsloser Kapitulation“ („unconditional surrender“) der Wehrmacht proklamiert worden war. Damit hatten die westlichen Alliierten den Diktator Adolf Hitler und die deutsche Fronttruppe zu einer Todesgemeinschaft zusammengeschweißt, denn nun hatten sie unmißverständlich zu erkennen gegeben, daß ihr Kampf nicht nur Hitler, sondern vor allem Deutschland galt. In den Herzen und Hirnen der deutschen Soldaten und Offiziere erhob sich die Erinnerung an das Diktat von Versailles. Ihr Eid auf Hitler verwandelte sich unter dem Druck der Gegner in ein Gelöbnis für Deutschland. Es war eine Nibelungensituation von namenloser Ausweglosigkeit.

(Wolfgang Venohr: Stauffenberg – Symbol des Widerstands. Eine politische Biographie, 3., überarbeitete und ergänzte Neuauflage, München 2000, S. 158 f.)

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Kommentar
Merkel bereitet Deutschland auf Iran-Konflikt vor
Von Torsten Krauel
Angela Merkel pflegt das Verhältnis zu Benjamin Netanjahu und Schimon Peres mit Hingabe. Die Kanzlerin bereitet Deutschland vor, Israel mit zu verteidigen. Die westlichen Regierungschefs sehen den Tag nahen, an dem sich Iran einem Dialog verweigern wird. Das Land will die Bombe wirklich, es hintergeht die Welt.
http://www.welt.de/politik/ausland/article5986847/Merkel-bereitet-Deutschland-auf-Iran-Konflikt-vor.html

Terror
„El Kaida will den zweiten 11. September“
El Kaida holt wieder zu großen Flugzeug-Anschlägen aus. Terrorexperte Peter Neumann erklärt vor der Münchner Sicherheitskonferenz, warum die Ruhe vorbei ist und Osama bin Laden bis heute nicht gefaßt wurde.
Von FOCUS-Online-Redakteurin Christina Otten
http://www.focus.de/politik/ausland/terror-el-kaida-will-den-zweiten-11-september_aid_476177.html

Illegal in den USA
Obamas „Tantchen“ kämpft gegen die Abschiebung
Es ist eine delikate Angelegenheit für Barack Obama. Eine Tante des Präsidenten lebt seit Jahren illegal in den USA und hat nun einen Antrag auf politisches Asyl gestellt: In ihrer Heimat Kenia drohe ihr „Stammesgewalt“.
http://www.spiegel.de/panorama/leute/0,1518,676137,00.html

Guttenberg plant eigene Bundeswehr-Staatsanwaltschaft
HAMBURG. Bundesverteidigungsminister Karl-Theodor zu Guttenberg (CSU) strebt eine eigene Staatsanwaltschaft für die Bundeswehr an. Hintergrund ist die im vergangenen Jahr von einem Offizier der Bundeswehr angeforderte Bombardierung von zwei entführten Tanklastzügen in Afghanistan.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display.154+M5c2a41887e9.0.html

Explodierte Rakete blamiert Rußlands Militär
War es ein Ufo? Ein Meteor? Norwegen wundert sich über ein bizarres Lichtspektakel am Nachthimmel – das sich jetzt als gescheiterter russischer Raketentest entpuppt. Das neue U-Boot-Atomgeschoß „Bulawa“ hat erneut versagt. Die Zweifel an der Rüstungsindustrie des Landes wachsen.
http://www.spiegel.de/wissenschaft/technik/0,1518,666316,00.html
http://link.brightcove.com/services/player/bcpid1562587976?bctid=55946023001
http://www.youtube.com/watch?v=Zx8i5EfmYU4

„Kampf gegen Rechts“: Köhler kündigt Überprüfung durch Verfassungsschutz an
BERLIN. Für heftigen Widerspruch hat die Ankündigung von Bundesfamilienministerin Kristina Köhler (CDU) gesorgt, künftig Initiativen gegen Rechtsextremismus vom Verfassungsschutz überprüfen zu lassen. Ab 2011 sollen nach Plänen der Ministerin Förderanträge entsprechender Organisationen automatisch eine Überprüfung nach sich ziehen.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display.154+M58bbb9de195.0.html

Ein Rainer Fromm-Bericht...
„Zuerst!“ – das prodeutsche Magazin: 3sat-Bericht in Kulturzeit
http://www.youtube.com/watch?v=FRNZNYyV_cc

Kabinett
Stau im Stellenkamin
Von Petra Bornhöft
Vor der Bundestagswahl hatten Union und FDP Bürokratieabbau versprochen. Jetzt blähen sie den Verwaltungsapparat des Bundes kräftig auf.
http://www.spiegel.de/spiegel/0,1518,675162,00.html

Debatte um Steuersünder-Daten
Recht auf Grauzone
Die Bundesregierung plant den Kauf der CD mit Daten von Steuerbetrügern. Wer darin einen Skandal wittert, der irrt: Der Staat muß sich nicht immer wie ein normaler Bürger an die Gesetze halten – er tut es auch in anderen Fällen nicht.
http://www.spiegel.de/politik/deutschland/0,1518,675522,00.html

Deutschland bleibt Einwanderungsland [treffender: Zuwanderungsgebiet]
BERLIN. Der Zuzug von Ausländern nach Deutschland reißt nicht ab. Laut dem am Mittwoch im Bundeskabinett vorgestellten Migrationsbericht kamen 2008 573.185 Ausländer nach Deutschland (2007:574.752). Gleichzeitig verließen aber deutlich mehr Zuwanderer die Bundesrepublik als in den vergangenen Jahren.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display.154+M55be4b9a960.0.html

Worauf wir uns einzustellen haben ...
Griechenlandkrise
Geldschwemme gegen den Euro-Crash
Mega-Defizite wie in Griechenland bringen den Euro-Kurs unter Druck, doch das Krisenmanagement der Politik schwankt zwischen Aktionismus und Hilflosigkeit. Was Europa jetzt braucht ist eine gewollte Inflation, fordert HWWI-Ökonom Thomas Straubhaar.
http://www.spiegel.de/wirtschaft/unternehmen/0,1518,673807,00.html

Währungsunion
„Griechenland muß den Euro abgeben“
Griechenland hat die Eurozone in eine schwere Krise gestürzt. Ökonom Dirk Meyer sagt, warum Deutschland jetzt zwei Dinge tun muß: Helfen und Härte zeigen.
http://www.focus.de/finanzen/news/euro/waehrungsunion-griechenland-muss-den-euro-abgeben_aid_475368.html


Bundestagsvizepräsidentin fordert Aussetzung der Meldepflicht
KARLSRUHE. Die Bundestagsvizepräsidentin Katrin Göring-Eckardt (Grüne) schätzt die Zahl der illegalen Einwanderer in Deutschland auf „500.000 Menschen, die ohne Papiere leben“. Davon seien rund 170.000 Kinder, sagte die Politikerin in einem Gespräch mit dem SWR. Für die illegalen Einwanderer forderte die Grünen-Politikerin eine Aussetzung der Meldepflicht.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display.154+M5cc67820d0d.0.html

Passend zum Motto von Frau Göring-Eckhardt: „Ideen statt Parolen“ ...
Grüne Frauen setzen Zeichen gegen Rechts
http://www.goering-eckardt.de/cms/default/dok/325/325353.gruene_frauen_setzen_zeichen_gegen_recht.html

Nachwuchsgewinnung der Bundeswehr
Verteidigung/Kleine Anfrage
Berlin: Die Fraktion Die Linke verlangt von der Bundesregierung Auskunft über die Nachwuchsgewinnung der Bundeswehr und über Militäraufmärsche in der Öffentlichkeit. In ihrer Kleinen Anfrage (17/502
http://dip21.bundestag.de/dip21/btd/17/005/1700502.pdf ) will die Fraktion unter anderem wissen, in welchen Städten im Jahr 2010 bislang der KarriereTreff Bundeswehr und auf welchen Messen und Veranstaltungen das Zentrale Messe- und Eventmarketing und die Zentren für Nachwuchsgewinnung zum Einsatz kamen und wo dies noch geschehen soll. Zudem wollen die Linken darüber informiert werden, wie viele Große Zapfenstreiche, Gelöbnisse und andere Militärzeremonien in der Öffentlichkeit im Jahr 2010 stattgefunden haben und noch geplant sind.

Das „umstrittene“ und nach Intervention von Feministinnen mittlerweile zurückgezogene Werbevideo des österreichischen Bundesheeres ...
Österreichisches Bundesheer Spot 2010
http://www.youtube.com/watch?v=v0YMrwlbodE&feature=related

Freidrehende Linke im Allmachtsrausch ...
Freien Wähler
Wider die Demagogen
Von Matthias Arning
Plötzlich verspürte Uwe Paulsen den Impuls: „Das ist unglaublich.“ Nicht, daß der Grünen-Stadtverordnete ernsthaft daran gezweifelt hätte, daß die Freien Wähler jede Gelegenheit nutzen würden, um mit ihrem Fraktionschef Wolfgang Hübner die Integrationsdebatte zu rechtspopulistischen Emotionalisierungen zu nutzen. Doch während der Lektüre einer von Anfang Dezember datierten Pressemitteilung Hübners zur integrationspolitischen Debatte entstand bei Paulsen der Eindruck: Eben ist das Maß voll.
http://fr-online.de/frankfurt_und_hessen/nachrichten/frankfurt/2248211_Freien-Waehler-Wider-die-Demagogen.html

„Institut Solidarische Moderne“
Ypsilanti schafft rot-rot-grüne Denkfabrik
http://www.faz.net/s/Rub594835B672714A1DB1A121534F010EE1/Doc~E6695CB27F0524A5D938E3A4979D7C2F3~ATpl~Ecommon~Scontent.html
http://www.sueddeutsche.de/politik/485/501738/text/
http://www.hr-online.de/website/rubriken/nachrichten/indexhessen34938.jsp?rubrik=34954&key=standard_document_38637669

„Ypsilanti-Institut für angewandte Kuba-Wissenschaften“
http://www.faz.net/s/Rub594835B672714A1DB1A121534F010EE1/Doc~E0EC99B9A663F405AA32DBE797554C59C~ATpl~Ecommon~Scontent.html

CDU kritisiert rot-rot-grüne Denkfabrik
BERLIN. Die CDU hat die Gründung der rot-rot-grünen Denkfabrik „Institut Solidarische Moderne“ scharf kritisiert. Dies sei „nichts anderes als ein Versuchslabor für rot-rote Experimente“, sagte CDU-Generalsekretär Hermann Gröhe der Nachrichtenagentur ddp.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display.154+M5d20dad5c13.0.html

„Oslo-Gruppe“
Rot-Rot-Grün im Bund
Oslo läßt grüßen
http://www.faz.net/s/Rub594835B672714A1DB1A121534F010EE1/Doc~EF6694F66C17D4CA7B769F3C6235A9247~ATpl~Ecommon~Scontent.html?rss_googlenews

„Wir sind die linke Mitte“
Interview mit dem Grünen-Bundestagsabgeordneten Sven-Christian Kindler
http://www.abendzeitung.de/politik/162528

Gericht spricht Schüler vom Vorwurf des versuchten Mordes frei
BERLIN. Das Berliner Landgericht hat am Donnerstag zwei Schüler vom Vorwurf des versuchten Mordes freigesprochen. Den beiden war vorgeworfen worden, bei den schweren Krawallen im Stadtteil Kreuzberg am 1. Mai 2009 einen Brandsatz auf Polizisten geworfen zu haben. Dabei hatte eine Passantin schwere Verbrennungen erlitten.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display.154+M573e1394429.0.html

Mai-Krawalle
Freispruch: Fehlende Beweise
http://www.welt.de/vermischtes/article6017390/Schueler-vom-versuchten-Mord-freigesprochen.html
http://www.welt.de/die-welt/politik/article6022867/Freispruch-Fehlende-Beweise.html

Rotes Antiquariat
http://www.rotes-antiquariat.de/

Arndt, Diwald, der Patriot schlechthin
Zum 150. Todestag von Ernst Moritz Arndt
Von Karlheinz Weißmann
Am 27. Januar 1970 hielt Hellmut Diwald vor der Siemens-Stiftung in München einen Vortrag über Ernst Moritz Arndt. Das Datum lag kurz vor dessen 110. Todestag, einen Monat nach dessen 200. Geburtstag. Das Gedenken war dürftig gewesen, der neue Zeitgeist duldete keinen Bezug auf jemanden, der im Ruch des Nationalisten und Antisemiten stand.
Diwald wußte das genau und also auch, daß er mit seinem Thema und der Art der Darstellung ein Tabu brach, ein junges Tabu zwar, aber eines, das rasch, geschickt und mit erheblicher Wirkung etabliert worden war: das Tabu, sich anders als negativ über die deutsche Nationalgeschichte zu äußern.
http://www.sezession.de/11446/arndt-diwald-der-patriot-schlechthin.html

Fotofund
Das Rätsel des fliegenden Auges
MG-Schütze im Flugzeug, Kolonnen von Kriegsgefangenen am Boden: An der Ostfront machte ein unbekannter Luftwaffensoldat sensationelle Fotos, die nun im Internet aufgetaucht sind. „einestages“ zeigt die gestochen scharfen Bilder – und ruft auf zur Suche nach dem anonymen Fotografen. Von Hans Michael Kloth
http://einestages.spiegel.de/static/topicalbumbackground/6041/das_raetsel_des_fliegenden_auges.html

Linkspartei fordert 8. Mai als gesetzlichen Gedenktag
BERLIN. Die Fraktion der Linkspartei im Bundestag hat gefordert, dem 8. Mai „als Tag der Befreiung den Status eines gesetzlichen Gedenktages“ zu verleihen. Damit könne ein „Datum von so herausragender historischer Bedeutung angemessen gewürdigt werden“.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display.154+M54066abd09e.0.html

IfS-Winterakademie „Faschismus“: Weder rechts noch links
Von Laura Küchler
Ankunft in Schnellroda. Etwas zu spät, aber dennoch voller Erwartung erreichen wir das kleine Dorf in Sachsen-Anhalt, in dem das Institut für Staatspolitik (IfS) vom 29. bis zum 31. Januar 2010 seine zehnte Winterakademie zum Thema „Faschismus“ veranstaltete. Das Ziel der Akademie: eine afaschistische Betrachtung dieses schwierigen Gegenstands.
http://www.blauenarzisse.de/v3/index.php/gesichtet/1305-ifs-winterakademie-faschismus-weder-rechts-noch-links

Schimon Peres
Israelischer Präsident hält bewegende Rede im Bundestag
http://www.focus.de/politik/weitere-meldungen/schimon-peres-israelischer-praesident-haelt-bewegende-rede-im-bundestag_aid_474804.html
http://www.welt.de/politik/article6005950/Shimon-Peres-Rede-im-Wortlaut.html

Gedenken
Peres: Nazi-Verbrecher vor Gericht bringen (fragt sich bloß welche noch? Und sollen auch jüdische Verbrecher noch nach über 60 Jahren vor Gericht?)
http://www.morgenpost.de/printarchiv/titelseite/article1246532/Peres-Nazi-Verbrecher-vor-Gericht-bringen.html

„500 Millionen Euro“
Millionen-Rentennachzahlung für jüdische Ghetto-Arbeiter
http://www.sz-online.de/nachrichten/artikel.asp?id=2373533
http://www.wissen.de/wde/generator/wissen/services/nachrichten/ftd/PW/50066577.html


Groteske Ansichten eines Alt-68ers ...
Integration in Deutschland
Vergeßt die Burka!
Von Arno Widmann
[Ein unglaublich dummer Artikel (hanebüchenes Geschichtsbild!), der in ein Plädoyer für das Ausländerwahlrecht mündet. Da sollte man vielleicht Leserbriefe schreiben. Es ist erschütternd, daß das Verständnis für das, was Demokratie ist, rapide im Schwinden begriffen ist!]
http://www.fr-online.de/in_und_ausland/kultur_und_medien/feuilleton/2272458_Intergration-in-Deutschland-Vergesst-die-Burka.html

Ministerpräsident Wulff fordert Öffnung für Muslime
BERLIN. Der niedersächsische Ministerpräsident und stellvertretende CDU-Chef Christian Wulff hat ein weiteres Entgegenkommen der CDU gegenüber dem Islam angekündigt. „Wir brauchen eine umfassende Strategie für den Umgang mit dem Islam. Dazu gehört, Muslimen zu zeigen, daß sie willkommen sind“, sagte Wulff in einem Gespräch mit der Berliner Zeitung.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display.154+M5e452da8be5.0.html

„Wir sind froh, daß ihr da seid“
Das wird Volker Kauders (Foto) Mitarbeiterin nicht bestätigt haben, als sie grundlos niedergeschlagen wurde (PI berichtete). Doch der CDU-Mann weiß Rat: Wir brauchen mehr männliche Lehrer und mehr mit Migrationshintergrund. Dann werden die bösen Buben ganz lieb.
http://www.pi-news.net/2010/01/wir-sind-froh-dass-ihr-da-seid/#more-115796

27jähriger prügelt auf Passanten ein
Ein 27 Jahre alter Mann hat am Samstag in Saarbrücken wahllos auf Passanten eingeschlagen und acht Menschen verletzt.
Wie die Polizei gestern mitteilte, hatte der Mann türkischer Abstammung jedem Opfer zunächst die Frage „Bist du Deutscher?“ gestellt und dann mit den Fäusten zugeschlagen. Ein 40jähriger erlitt eine Platzwunde im Gesicht, eine 22 Jahre alte Frau verletzte er mit einem Kopfstoß und Schlägen. Als Polizisten ihn stellen wollten, griff er diese ebenfalls an und verletzte zwei Beamte. Der Mann kam in eine psychiatrische Klinik. (dpa-Beitrag vom 17.01.2010, 16:48)
http://www.saarbruecker-zeitung.de/aufmacher/lokalnews/Saarbruecken-Mann-Pruegel-Schlaege-Passanten-Kopfstoss-Faeuste-Platzwunde;art27857,3162180
http://rhein-zeitung.de/on/10/01/17/rlp/t/rzo661932.html

Brüssel als Symbol des europäischen Niedergangs
Die niederländische Tageszeitung „De Telegraaf“ berichtet heute erneut von kriminellen „Jugendlichen“, die drohen, (vorerst?) einzelne Viertel in Brüssel zu übernehmen.
http://www.pi-news.net/2010/02/bruessel-als-symbol-des-europaeischen-niedergangs/

Österreicher von zwei Afghanen schwer verletzt
Mit lebensgefährlichen Kopf- und Gesichtsverletzungen endete für einen 23jährigen Wiener ein Disco-Besuch in der Nacht zum Sonntag. Zwei afghanische Asylbewerber hatten den Kopf des Mannes getreten wie einen Fußball. Damit sollte das Recht auf Asyl eigentlich verwirkt sein.
http://www.pi-news.net/2010/01/oesterreicher-von-zwei-afghanen-schwer-verletzt/

Die Opferschutzorganisation Weißer Ring zu der Attacke gegen einen zwölfjährigen Schüler in Dreieich
„Das Wichtigste ist Gerechtigkeit“
http://www.op-online.de/nachrichten/blickpunkte/das-wichtigste-gerechtigkeit-609699.html

Prügelei in Frankfurt
Mädchen schlagen 17jährige
http://www.fr-online.de/frankfurt_und_hessen/nachrichten/frankfurt/2248451_Maedchen-schlagen-17-Jaehrige.html

Oma stirbt an „südländischem“ Handtaschenraub
Die Berliner Polizei bittet die Bevölkerung um Mithilfe bei der Suche nach drei „Jugendlichen“, die am Nachmittag des 2. Dezember 2009 der 84jährigen Elfriede M. in Moabit die Handtasche so gewaltsam geraubt hatten, daß die alte Dame stürzte, sich dabei schwer verletzte und Anfang Januar im Krankenhaus verstarb. Die Täter entkamen unerkannt. Bei den drei Räubern handelt es sich den Ermittlungen zufolge um „südländische Jungen“ im Alter von elf bis dreizehn Jahren. Sie waren 1,50 Meter bis 1,60 Meter groß, hatten kurze dunkle Haare und waren zur Tatzeit dunkel gekleidet. Welche „Südländer“ in Berlin-Moabit dafür in Frage kommen, ist bekannt.
http://www.pi-news.net/2010/02/oma-stirbt-an-suedlaendischem-handtaschenraub/

„Dave Monopoly“
Rapper fährt aus Wut Fußgänger tot
Seine Fans verehren ihn als „Dave Monopoly“: Ein Gericht befand den Rapper unter seinem bürgerlichen Namen David Jassy des Totschlags für schuldig. Der „Skandinavier“ [siehe Foto!] hatte sich derart über einen Fußgänger aufgeregt, daß er ihn überfuhr.
http://www.spiegel.de/panorama/leute/0,1518,675433,00.html
http://www.dailymail.co.uk/news/worldnews/article-1089665/Swedish-hip-hop-star-held-LA-following-road-rage-incident-pedestrian-died.html
http://en.wikipedia.org/wiki/David_Jassy

Türke – Hohe Haftstrafe für hartnäckigen Stalker
http://www.ad-hoc-news.de/stalker-hohe-haftstrafe-fuer-hartnaeckigen-stalker--/de/Regional/Hessen/20898125

35jähriger Marokkaner vergewaltigt Landsmann
Ein schier unglaubliches Verbrechen hat sich am Wochenende in dem marrokanischen Café „Najmi Coffee“ im Hamburger Ortsteil St. Georg zugetragen. Ein 20 Jahre alter Marokkaner wurde von einem 35jährigen Landsmann mit einem Messer bedroht und sollte zum „Sex“ gezwungen werden. Nach einem heftigen Kampf brach das Opfer schließlich mit Messerstichen übersäht sowie blutüberströmt zusammen und wurde anschließend vergewaltigt.
http://www.pi-news.net/2010/02/35-jaehriger-marokkaner-vergewaltigt-landsmann/

Verfeindete Berliner Rockerclubs
[Migrantische] Bandidos treten zu Hells Angels über
Rund 70 Berliner Anhänger des Rockerclubs „Bandidos MC“ sind zu den verfeindeten „Hells Angels“ gewechselt. Der Präsident der „Hells Angels“ Deutschland, Frank H., sei dazu am Mittwochabend nach Potsdam gekommen, erfuhr die Nachrichtenagentur ddp am Donnerstag aus Polizeikreisen.
http://www.rp-online.de/panorama/deutschland/Bandidos-treten-zu-Hells-Angels-ueber_aid_815715.html

Hier die entscheidende Passage aus dem Artikel:

Nach Informationen der Nachrichtenagentur ddp könnte der Übertritt eines ganzen Chapters mit dem Migrationshintergrund seiner Mitglieder zusammenhängen. „Bandidos“ hätten offenbar ein Problem mit Mitgliedern ausländischer Herkunft, hieß es in Ermittlerkreisen. In der Regel seien die Rocker national eingestellt und fühlten sich als „echte deutsche Männer“. Mitglieder beispielsweise mit türkischen Wurzeln würden daher bei vielen nicht gern gesehen. Ein führender „Hells Angel“ bestätigte dem „Tagesspiegel“ den Übertritt des Chapters und fügte hinzu: „Die Neuen werden aber Teil der ‚Hells Angels Türkei‘ sein.“

Diskriminierung bei der Post
Afrikaner unerwünscht
Angeblich waren es die Sprachkenntnisse: Die Post muß einem Afrikaner Schadenersatz zahlen – er wurde bei der Bewerbung diskriminiert.
http://www.sueddeutsche.de/jobkarriere/211/501466/text/?NEWSLETTER=taeglich

Ramsauer erläßt „Denglisch“-Verbot
BERLIN. Bundesverkehrsminister Peter Ramsauer (CSU) hat in seinem Ressort ein striktes „Denglisch“-Verbot erlassen.
Wie die Bild-Zeitung berichtete, heiße das bisherige „Travel Management“ künftig wieder „Reisestelle“, und statt „Task Forces“ gebe es wieder „Projektgruppen“.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display.154+M582920ff275.0.html

„Jungle World“-Artikel über Sophie Dannenberg (schon ein paar Jahre alt, aber immer noch aufschlußreich) ...
Die Opfer des Grips-Theaters
Die Abrechnung mit den 68ern gerät allzu leicht zur Verteidigung konservativer Werte. Die Autorin Sophie Dannenberg gibt dafür ein krasses Beispiel.
http://jungle-world.com/artikel/2005/30/15679.html

Sophie Dannenberg: Das bleiche Herz der Revolution (broschierte Ausgabe), 11,90 Euro
http://www.amazon.de/bleiche-Herz-Revolution-Sophie-Dannenberg/dp/3833303204/ref=sr_1_1?ie=UTF8&s=books&qid=1265058573&sr=8-1

Fortpflanzung
Liebe geht durch den Magen – auch bei Kolibris
Kolibri-Weibchen haben ein recht simples Beuteschema: Sie stehen vor allem auf Männchen mit einer dicken Hose: Forscher haben herausgefunden, daß Weibchen männliche Artgenossen bevorzugen, die über große Nektarreserven verfügen.
http://www.spiegel.de/wissenschaft/natur/0,1518,675775,00.html

Andamanen-Inseln
Uralt-Sprache Bo ist ausgestorben
Rund 65.000 Jahre lang wurde die Sprache Bo auf den asiatischen Andamanen-Inseln benutzt. Jetzt ist die letzte Sprecherin gestorben. Viele Geheimnisse ihrer Kultur nahm sie mit ins Grab.
http://www.spiegel.de/wissenschaft/mensch/0,1518,676144,00.html

Archäologie-Experiment
Antiker Leinenpanzer schützt so gut wie Kevlar
Ein bißchen Flachs, Leinsamen und Stoff – fertig ist der Brustpanzer. Historiker und Archäologen haben eine Leichtrüstung aus Zeiten Alexanders des Großen rekonstruiert und Erstaunliches herausgefunden: Das vollkommen metallfreie Hemd schützt so gut wie eine moderne schußsichere Weste.
http://www.spiegel.de/wissenschaft/technik/0,1518,675814,00.html

Extrem-Wind
Sturm vor Australien blies mit Rekordstärke
Von Axel Bojanowski
Er wütete mit 408 Kilometern pro Stunde: Vor der Nordküste Australiens wurde der Wind-Weltrekord außerhalb einer Windhose aufgestellt. 14 Jahre zögerten Forscher mit der Bekanntgabe, weil die Messung umstritten war. Eine neue Auswertung hat sie nun überzeugt.
http://www.spiegel.de/wissenschaft/natur/0,1518,675776,00.html


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Kosovo, Phase 2: l'épuration ethnique totale!

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Udo GAUDENZI:

 

Kosovo, Phase 2: l’épuration ethnique totale!

 

Depuis le premier février 2010, les forces d’occupation de l’OTAN ont été diminuées de 2600 hommes ; ces forces sont stationnées dans la province serbe de Kosovo, arrachée à la tutelle de Belgrade par l’agression atlantiste de 1999 et la proclamation unilatérale d’indépendance du Kosovo en février 2008. La réduction de la présence atlantiste armée à 10.000 hommes au total a été justifiée « avec élégance » par les gouvernements intéressés comme une « amélioration d’ordre tactique », garantissant aux troupes déployées une « flexibilité accrue » lors de leurs interventions, quand elles s’interposent entre les diverses ethnies (principalement Albanais « skipetars », Serbes, Croates et Goranis), qui s’opposent les unes aux autres de manière ininterrompue depuis l’expulsion en masse de tous les non Albanais de cette province serbe ; il y a en effet 250.000 réfugiés au-delà des frontières du nouvel Etat autoproclamé. En réalité, la « guerre infinie », voulue par les atlantistes, réclame des troupes ailleurs, en Afghanistan par exemple, ce qui amène à réduire les effectifs de l’OTAN au Kosovo, mesure directement liée à la requête formulée par les Etats-Unis à l’endroit de leurs « alliés » (il faudrait dire de leurs « vassaux » ou de leurs « colonies »), à qui ils demandent d’augmenter les effectifs de leurs troupes dans l’Hindou Kouch.

 

Revenons au Kosovo, à la blessure la plus grave qu’ont infligée les atlantistes au cœur d’une Europe toujours à la recherche de sa liberté depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Depuis la partition forcée du territoire initial de la Serbie, nous constatons que les atlantistes veulent désormais « compléter » leur objectif : arracher définitivement tous les liens qui pourraient encore unir le Kosovo à la Serbie. Depuis onze ans, l’OTAN occupe le pays et vient de décider, depuis son commandement suprême, de renforcer le statu quo, de le pérenniser, en transformant la structure de commandement des forces atlantistes au Kosovo. Cette structure prévoyait au départ le déploiement de cinq forces d’intervention distinctes, contrôlant respectivement le nord, le sud, l’est, l’ouest et le centre de la province. Dorénavant, il n’y aura plus qu’un seul dispositif, qui aura compétence stratégique sur l’ensemble du territoire kosovar, au lieu des cinq zones de compétence initiales. Toute subdivision du commandement de la Kfor dispose donc, depuis ce premier février, de la possibilité d’intervenir dans des situations conflictuelles d’urgence partout sur le territoire du Kosovo et non plus seulement dans la zone circonscrite qui leur était préalablement assignée.

 

L’idée stratégique qui se profile derrière cette modification structurelle est d’obliger toutes les parties concernées d’accepter, y compris sur le plan militaire, l’unité de facto du Kosovo, sous la férule du gouvernement albanais de Pristina. Toute ethnie hostile à la sécession kosovare et donc fidèle, dans une certaine mesure à la Serbie, sera désormais affaiblie dans ses revendications et ses aspirations et ne pourra plus évoquer comme prétexte les actes de terrorisme et de violence perpétrés par les Albanais contre les églises et les enclaves serbes, actes de violence qui avaient pourtant justifié la présence des troupes de la Kfor, appelées à « pacifier » la région. Ce refus de prendre en compte les déprédations et le vandalisme sauvage des Islamo-Albanais, on avait déjà pu l’enregistrer en 2004.

 

La déclaration unilatérale d’indépendance par les Albanais de Pristina s’est faite, rappelons-le, immédiatement après la création de l’Eulex, en février 2008. la création de l’Eulex avait eu pour corollaire de transformer les bandes terroristes de l’UÇK en une « force de police intérieure » dans les zones contrôlées par les Albanais. La « mission » de l’Eulex, un organisme créé par le Conseil des « affaires générales » de l’UE (organisme qui, bien entendu, n’est pas élu par les peuples de l’Union), avait déjà été décidée deux ans auparavant, sous le prétexte de traduire dans la réalité kosovare la résolution 1244 des Nations Unies. L’Eulex alignait au Kosovo une force de quelque 1400 gendarmes plus un nombre complémentaire de civils et de militaires. Elle devait assurer la « sécurité » et le contrôle armé des zones encore densément peuplées de Serbes, surtout dans le nord de la province, autour de la ville de Mitrovica. Derrière tout le prêchi-prêcha édulcorant des instances atlantistes et mondialistes, qui nous parlent de « démocratie » et de « droits de l’homme », l’objectif réel et concret de cette opération était de déraciner les Serbes, de les arracher à la terre kosovare et de les contraindre à l’émigration. Bref : l’objectif des atlantistes est de faire et de parfaire de manière totale et irréversible ce qu’ils ont bruyamment reproché aux autres de faire de manière ponctuelle et circonstanciée : de l’épuration ethnique à grande échelle, sous le couvert de propos lénifiants.

 

Voilà le type de mission que se donnent les atlantistes et leurs auxiliaires lâches et véreux de l’Union Européenne. Et les dirigeants de la colonie US qu’est devenue l’Italie ont participé allègrement à ce crime.

 

Udo GAUDENZI.

(éditorial du journal « Rinascita », Rome, 3 février 2010).

Site internet : http://www.rinascita.eu/

Courrier électronique : Rédaction de Rome : redazione@rinascita.net

Rédaction de Belgrade (Mirjana Vukidic – beograd@rinascita.net )

mardi, 02 février 2010

Nato-Ue: le nuove strategie degli Usa

Nato-Ue: le nuove strategie degli Usa

La Clinton e la Albright sostengono che l’Europa e l’Alleanza Atlantica devono rafforzare la collaborazione

Andrea Perrone

clintonsarkozy.jpgLa Nato chiede all’Unione europea una più stretta collaborazione militare nell’ambito di una nuova visione strategica per il XXI secolo.
A promuovere l’operazione sono stati l’attuale segretario di Stato americano, Hillary Rodham Clinton (nella foto con Sarkozy), e la sua omologa - ormai ex - Madeleine Albright, che ora guida il gruppo di saggi dell’Alleanza Atlantica. La Clinton, giunta venerdì a Parigi, ha incontrato il capo dell’Eliseo Nicolas Sarkozy, il suo consigliere alla sicurezza nazionale, Jean-David Levitte e il ministro degli Esteri Bernard Kouchner, a un anno dal rientro del Paese nel Consiglio militare integrato della Nato, per discutere come verrà presieduto dalla Francia, a partire dal prossimo 1 febbraio, il Consiglio di sicurezza dell’Onu. Per l’occasione il segretario Usa ha pronunciato un discorso all’École Militaire di Parigi sul concetto di sicurezza europea considerato un pilastro per la politica estera degli Stati Uniti. Il segretario Usa ha così riconfermato “l’impegno di Washington a lavorare con gli alleati della Nato e con la Russia per rafforzare la sicurezza dinanzi alle nuove minacce emerse nel 21mo secolo, dal terrorismo ai cyberattacchi fino alle catastrofi naturali”. Nel corso del suo intervento poi la Clinton ha cercato di indorare la pillola affermando che gli Usa sono “impegnati a esplorare i modi in cui la Nato e la Russia possono migliorare la loro partnership, dandoci migliori assicurazioni l’un l’altro sulle nostre rispettive azioni ed intenzioni”. A un certo punto però ha toccato le note dolenti dei rapporti Washington-Mosca, ovvero l’allargamento della Nato e i progetti per lo scudo antimissile. E ha attaccato la politica estera russa affermando che gli Usa si oppongono “a qualsiasi sfera di influenza in Europa” facendo riferimento alla guerra russo-georgiana dell’agosto 2008. A suo dire invece “la Nato e l’Ue hanno aumentato la sicurezza, la stabilità e la prosperità nel continente” e che questo ha accresciuto la sicurezza della Russia. Infine, la Clinton ha superato ogni limite affermando che il dispiegamento di uno scudo antimissile renderà l’Europa un posto più sicuro e questa sicurezza potrebbe estendersi alla Russia, se Mosca deciderà di cooperare con Washington. Un’ipotesi poco probabile visto che lo scudo verrà dislocato soltanto per alzare la tensione e contenere la Russia.
La Albright (72 anni) ha incontrato invece a Bruxelles gli europarlamentari e in quel contesto è stata più esplicita sottolineando la necessità “di massimizzare la collaborazione con l’Ue e fare maggior uso della consultazione politica”.
L’ex segretario di Stato Usa si è occupato di politica estera negli anni 1997-2001, quando la Nato ha lanciato la sua prima azione militare nella ex Jugoslavia, mantenendo stretti rapporti con gli albanesi più estremisti. La Albright è stata nominata lo scorso anno a presiedere un comitato di 12 esperti incaricato di consigliare il segretario generale della Nato, Anders Fogh Ramussen, su una versione aggiornata di “concetto strategico” per l’alleanza militare con la pubblicazione anche di un documento.
La strategia dell’ex segretario ha posto l’accento sulle nuove minacce alla sicurezza che vanno dagli attacchi cibernetici al terrorismo fino ai problemi riguardanti la sicurezza energetica, con un accento particolare al modo in cui l’Alleanza Atlantica dovrebbe saper rispondere. Per la Albright la soluzione ai problemi non dovrebbe essere l’autocompiacimento che, a suo dire, costituisce una grave minaccia, ma la fedeltà al principio fondatore della Nato - la difesa militare dei suoi membri da un attacco armato (art. 5) - dovrebbe rimanere il fulcro dell’organizzazione. Ora che gli Stati membri sono diventati 28 la necessità sarà quella di tener conto delle nuove minacce e in virtù dell’espansione dell’Ue, della riduzione dei bilanci è - secondo la Albright - necessario evitare di dividere o duplicare le attività della Nato e dell’Unione europea. A questo punto il responsabile del team di esperti ha lanciato i suoi strali contro la Russia affermando che è solo un partner della Nato e non ha lezioni da dare. Dal canto suo il servizio stampa dell’Assemblea di Strasburgo ha riportato testualmente le parole dell’ex segretario che ha dichiarato: “La Russia è un partner tra i tanti, e non sarà a lei a insegnare a una vecchia scimmia a fare le smorfie”.
Proseguendo nel suo intervento l’ex segretario americano ha ricordato che il team di esperti da lei guidato sta proseguendo il suo lavoro per elaborare un documento sulla strategia della Nato per il XXI secolo, che sarà pronto prima del vertice di Lisbona del novembre prossimo, quando dovrà essere adottato da tutti i membri dell’Alleanza Atlantica.


30 Gennaio 2010 12:00:00 - http://www.rinascita.eu/index.php?action=news&id=554

samedi, 30 janvier 2010

L'Europe, la forme et le fond

drapeaux-europe-27_1235928116.jpgL’Europe, la forme et le fond

par Claude BOURRINET

En fondant le questionnement, au sujet du projet fédéraliste européen, sur des considérations uniquement techno-administratives, on se condamne à ne trouver aucune réponse qui soit véritablement… européenne. Ce type de réflexion ne peut s’inscrire que par un élargissement à des problématiques liées à la nouvelle donne planétaire, et à une plongée dans ce qui constitue l’âme de l’Europe, à ses racines et à son identité.

Que le vieux continent soit devenu in fine une zone libérale chapeautée par une administration pléthorique et tatillonne (bien qu’il faille relativiser et jauger son importance par rapport à celle des administrations nationales), c’est plus que probable. Non parce que le modèle français, via ses énarques exportés à Bruxelles, s’imposerait à une Europe qui, pourtant, est loin d’être francophile, mais parce qu’un tel schéma a toujours été voulu, programmé, patiemment installé par les Anglais et leurs émules libéraux. On sait que, par-delà Albion, ce sont les U.S.A. qui mènent la danse, lesquels se satisfont d’une vaste zone ouverte au marché mondial, et surtout nord-américain, couplée à un État qui vide les nations de leurs pouvoirs régaliens, et se réserve de plus en plus des capacités à encadrer sévèrement des populations récalcitrantes, à les manipuler, à leur désigner l’Ennemi, à, au bout du compte, les arracher à leurs racines pour les livrer à l’oligarchie transatlantique. Ce n’est pas la taille des cornichons ou la nature du chocolat qui désignent le problème essentiel de l’Europe aujourd’hui, bien que, effectivement, ce dirigisme orienté vers la défense de groupes de pression particuliers montre bien quels intérêts défendent les commissaires européens, mais ce que la Nouvelle Classe dirigeante transnationale veut faire de ce que des décennies de mensonges ont transformé en « espace », concept neutre et aseptisé par excellence.

On sait par exemple que la droite, qui n’a plus rien à voir avec celle de jadis, du moins avec, en France (l’équivalent étant le protestantisme luthérien à la Bismarck, qui a donné le « modèle rhénan ») cette aile catholique qui se méfiait du pouvoir de l’argent et désirait protéger les ouvriers de l’arbitraire des puissants, a rompu avec cette morale traditionnelle pour faire son Mai 68, sa « libération » (voir Sarkozy & Co), et prône sans retenue un amour immodéré pour la jouissance sans scrupule de Mémon et de ses séductions. Cette droite a puisé sa légitimité chez Reagan et Thatcher, et n’a plus peur d’user de codes idéologiques et langagiers qui, il y a peu, suffisaient à susciter l’ire de nos intellectuels patentés et de nos professionnels de la contestation, qui sont passés d’ailleurs avec plume et bagages dans le camp atlantiste et sioniste. Maintenant, on peut être pour une liberté presque intégrale au sujet des mœurs, de l’économie, du moment que cela relève de la vie privée; on flatte un individualisme qui contamine la sphère publique, avec tous les effets néfastes que cela suppose; on a le loisir d’abandonner femmes et enfants, de montrer ses fesses à la télévision, d’investir dans la pornographie ou les sodas alcoolisés pour jeunes, de louer tout ce qu’il y a de vulgaire, pourvu qu’on soit bon producteur, rentable et énergique, et citoyen soumis, éponge à propagande ou propagandiste soi-même. C’est pourquoi on saisit dans la marche contemporaine de la société dite « postmoderne » une sorte de dichotomie entre une dimension « soft » de l’existence, alimentée par un hédonisme de supermarché, et une autre plus « hard », sécuritaire, démagogique, utilisant toutes les grosses ficelles de l’instrumentalisation populaire, la sale gueule des terroristes, les yeux louches des pédophiles, le crâne ras des néo-nazis, pour instaurer un État policier, avec sa surveillance ubiquiste. Atomisation sociale et flicage collectif vont donc de pair, gauche culturelle et droite musclée se rejoignent pour décerveler une population asthéniée par les désirs exacerbés et la peur injectée comme un sérum paralysant.

Mais d’Européens, nulle part !

La vérité est qu’il n’existe pas d’Europe. Cette vaste zone placée à la pointe de l’Eurasie appartient au dominion anglo-saxon. On l’a privée de son indépendance, de la maîtrise de son destin, de son âme. Poser la question en se demandant si elle peut être fédéraliste, ou si c’est impossible, est bien sûr utile, mais à condition de répondre d’emblée par la négative en raison des contraintes idéologiques, géopolitiques, économiques que je viens d’évoquer.

Il me semble au demeurant que les paramètres ont singulièrement évolué depuis une dizaine d’années. La nouvelle donne créée par l’abandon de la notion d’« Europe puissance », la défaite de ses partisans, et le triomphe des libéraux purs et durs, américanophiles, à la Sarkozy et à la Merkel (qui sont de véritables gouverneurs américains), ont démodé la contestation des 35 heures, des fonctionnaires, enfin tout ce qui nourrissait autrefois le mépris pour les assistés et les profiteurs du service public etc. d’une droite obsédée par l’économie.  Le problème crucial, pour ceux qui veulent refonder le politique, s’est déplacé et concerne par exemple le sens que l’on donne au travail humain, avec d’autres questions aussi importantes que l’art de vivre et le rapport à la nature (qu’on ne doit pas laisser aux récupérateurs écolo-gauchos). Notre tradition dorénavant s’inscrit dans une très longue histoire, qui recoupe parfois celle que l’on situe à gauche.

De la même façon, la décentralisation à la française, fondation d’un nouveau fédéralisme, dès lors qu’elle veut répondre à un fait historique assez irrémédiable qu’est la Révolution et la disparition des corps intermédiaires de l’Ancien Régime, paraît être un projet irréalisable, d’autant plus qu’il n’existe guère, hormis de façon nuancée dans certaines régions périphériques comme la Corse ou le Pays basque (et encore !), de substrat culturel pour sustenter une véritable autonomie de Régions que l’on peut d’ailleurs de plus en plus modeler à son gré, comme le montre la nouvelle réforme des collectivités territoriales. En vérité, on peut voir les départements comme des gouffres financiers, avec leurs potentats locaux et leur mini-centralisme à la Clochemerle, mais pour le Français moyen, c’est un legs de la révolution qui a maintenant force de tradition et d’identité. L’aventure récente de l’imposition d’une nouvelle plaque minéralogique en fait foi.

Pourquoi une telle réaction, et que représentent les pouvoirs de proximité pour l’homme de la rue ? Tout simplement un moyen, sans doute illusoire, de résister aux effets dissolvants et mortifères de la mondialisation, un outil faible mais réel pour amortir, tant que faire se peut, un pouvoir incontrôlable. Un peu comme le serait la nation si elle protégeait vraiment les citoyens.

L’attachement d’ailleurs à la fonction publique, qu’on soit fonctionnaire ou usagé, se présente dans les mêmes termes.

Il est donc nécessaire, pour comprendre les nouvelles données politiques, et la question toujours à fonder de la re-naissance d’une Europe véritable, de rester très près des angoisses de nos compatriotes, de les comprendre, de saisir la logique mondialiste qui agit jusque dans nos besoins les plus quotidiens, et en même temps de voir loin, de savoir d’où partir pour réactiver ce qui reste encore occulté, et qui se situe au fond de nous-mêmes, dans nos langues européennes, et dans notre territoire, qui est à saisir comme un héritage et comme un message.

Le problème n’est donc pas de savoir quelle forme doit avoir l’Europe, mais quelle sera sa nature, son identité.

Claude Bourrinet

vendredi, 29 janvier 2010

Nation et nationalisme, Empire et impérialisme, dévolution et grand espace

 

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Communication de Robert Steuckers

 

au XXIVième Colloque du GRECE, Paris, le 24 mars 1991

 

Nation et nationalisme, Empire et impérialisme, dévolution et grand espace

 

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, Chers amis et camarades,

 

Le thème de notre colloque d'aujourd'hui est à la fois intemporel et actuel.

 

Actuel parce que le monde est toujours, envers et contre les espoirs des utopistes cosmopolites, un pluriversum  de nations, et parce que nous replongerons tout à l'heure à pieds joints dans l'actualité internationale, marquée par le conflit, donc par la pluralité antagonistes des valeurs et des faits nationaux.

Intemporel parce que nous abordons des questions que toutes les générations, les unes après les autres, remettent inlassablement sur le tapis. En traitant de la nation et du nationalisme, de l'Empire et de l'impérialisme, nous touchons aux questions essentielles du politique, donc aux questions essentielles de l'être-homme, puisqu'Aristote déjà définissait l'homme comme un zoon politikon, comme un être ancré dans une polis, dans une cité, dans une nation. Ancrage nécessaire, ancrage incontournable mais ancrage risqué car précisément il accorde tout à la fois profondeur, sens de la durée et équilibre mais provoque aussi l'enfermement, l'auto-satisfaction, l'installation, la stérilité.

 

Devant le retour en Europe de l'Est et de l'Ouest d'un discours se proclamant nationaliste, il est impératif de comprendre ce double visage que peut prendre le nationalisme, de voir en lui cet avantage et ce risque, cette assurance que procure l'enracinement et ce dérapage qui le fait chavirer dans l'enfermement. Quant à la notion d'empire, elle a désigné au Moyen Age le Reich centre-européen, sorte d'agence qui apaisait les conflits entre les diverses ethnies et les multiples corps qui le composait; puis elle a désigné, sous Bonaparte, le militarisme qui tentait d'imposer partout en Europe des modèles constitutionnels marqués par l'individualisme bourgeois, qui méconnaissaient les logiques agrégatrices et communautaires des corps de métier, des «républiques villageoises» et des pays charnels; ensuite, elle a désigné l'impérialisme marchand et thalassocratique de l'Angleterre, qui visait l'exploitation de colonies par des groupes d'actionnaires, refusant le travail parce que, lecteurs de la Bible, ils voyaient en lui une malédiction divine; leur aisance, leur oisivité, ils la tiraient des spéculations boursières.

 

Cette confusion sémantique, qui vaut pour le terme «nation» comme pour le terme «empire», il importe que nous la dissipions. Que nous clarifions le débat. C'est notre tâche car, volontairement, nous parions pour le long terme et nous refusons de descendre directement dans l'arène politicienne qui nous force toujours aux pires compromis. Si nous ne redéfinissons pas nous-mêmes les concepts, si nous ne diffusons pas nos redéfinitions par le biais de nos stratégies éditoriales, personne ne le fera à notre place. Et la confusion qui règne aujourd'hui persistera. Elle persistera dans le chaos et de ce chaos rien de cohérent ne sortira.

Commençons par définir la nation, en nous rappelant ce qu'Aristote nous enseignait à propos du zoon politikon  ancré dans sa cité. Le politique, qui est l'activité théorique surplombant toutes les autres activités de l'homme en leur conférant un sens, prend toujours et partout son envol au départ d'un lieu qui est destin. A partir de ce lieu se crée une socialité particulière, étayée par des institutions bien adaptées à ce paysage précis, forcément différentes des institutions en vigueur dans d'autres lieux. Nous avons donc affaire à une socialité institutionnalisée qui procure à sa communauté porteuse autonomie et équilibre, lui assure un fonctionnement optimal et un rayonnement maximal dans son environnement. Le rayonnement élargit l'assise de la socialité, crée le peuple, puis la nation. Mais cette nation, produit d'une évolution partie de l'ethnos  originel, se diversifie à outrance au cours de l'évolution historique. En bout de course, nous avons toujours affaire à des nations à dimensions multiples, qui se déploient sur un fond historique soumis à tous les aléas du temps. Toute conception valide de la nation passe par une prise en compte de cette multidimensionalité et de ce devenir. Le peuple est donc une diversité sociologique qu'il faut organiser, notamment par le truchement de l'Etat.

 

L'Etat organise un peuple et le hisse au rang de nation. L'Etat est projet, plan:  il est, vis-à-vis de la concrétude nation, comme l'ébauche de l'architecte par rapport au bâtiment construit, comme la forme par rapport à la matière travaillée. Ce qui implique que l'Etat n'a pas d'objet s'il n'y a pas, au préalable, la concrétude nation. Toutes les idéologies statolâtriques qui prétendent exclure, amoindrir, juguler, réduire la concrétude, la matière qu'est la nation, sont des sottises théoriques. Le peuple précède l'Etat mais sans la forme Etat, il ne devient pas nation, il n'est pas organisé et sombre rapidement dans l'inexistence historique, avant de disparaître de la scène de l'histoire. L'Etat au service de la concrétude peuple, de la populité génératrice d'institutions spécifiques, n'est pas un concept abstrait mais un concept nécessaire, un concept qui est projet et plan, un projet grâce auquel les élites du peuple affrontent les nécessités vitales. L'Etat  —avec majuscule—   organise la totalité du peuple comme l'état  —sans majuscule—  organise telle ou telle strate de la société et lui confère du sens.

 

Mais il est des Etats qui ne sont pas a priori au service du peuple: Dans son célèbre ouvrage sur la définition du peuple (Das eigentliche Volk,  1932), Max Hildebert Boehm nous a parlé des approches monistes du concept Etat, des approches monistes qui refusent de tenir compte de l'autonomie nécessaires des sphères sociales. Ces Etats capotent rapidement dans l'abstraction et la coercition stérile parce qu'ils refusent de se ressourcer en permanence dans la socialité populaire, dans la «populité» (= Volkheit),  de se moduler sur les nécessités rencontrées par les corps sociaux. Cette forme d'Etat coupée du peuple apparaît vers la fin du Moyen Age. Elle provoque une rupture catastrophique. L'Etat se renforce et la socialité se recroqueville. L'Etat veut se hisser au-dessus du temps et de l'espace. Le projet d'Etat absolu s'accompagne d'une contestation qui ébauche des utopies, situées généralement sur des îles, elles aussi en dehors du temps et de l'espace. Dès que l'Etat s'isole de la socialité, il ne l'organise plus, il ne la met plus en forme. Il réprime des autonomies et s'appauvrit du même coup. Quand éclate la révolution, comme en France en 1789, nous n'assistons pas à un retour aux autonomies sociales dynamisantes mais à un simple changement de personnel à la direction de la machine Etat. Les parvenus remplacent les faisandés au gouvernail du bateau.  

C'est à ce moment historique-là, quand la nation concrète a périclité, que nous voyons émerger le nationalisme pervers que nous dénonçons. Le discours des parvenus est nationaliste mais leur but n'est pas la sauvegarde ou la restauration de la nation et de ses autonomies nécessaires, de ses autonomies qui lui permettent de rayonner et de briller de mille feux, de ses autonomies qui ont une dynamique propre qu'aucun décret ne peut régenter sans la meurtrir dangereusement. L'objectif du pouvoir est désormais de faire triompher une idéologie qui refuse de reconnaître les limites spatio-temporelles inhérentes à tout fait de monde, donc à toute nation. Une nation est par définition limitée à un cadre précis. Vouloir agir en dehors de ce cadre est une prétention vouée à l'échec ou génératrice de chaos et d'horreurs, de guerres interminables, de guerre civile universelle. Les révolutionnaires français se sont servis de la nation française pour faire triompher les préceptes de l'idéologie des Lumières. Ce fut l'échec. Les nationaux-socialistes allemands se sont servis de la nation allemande pour faire triompher l'idéal racial nordiciste, alors que les individus de race nordique sont éparpillés sur l'ensemble de la planète et ne constituent donc pas une concrétude pratique car toute concrétude pratique, organisable, est concentrée sur un espace restreint. Les ultramontains espagnols se sont servis des peuples ibériques pour faire triompher les actions du Vatican sur la planète. Les banquiers britanniques se sont servis des énergies des peuples anglais, écossais, gallois et irlandais pour faire triompher le libre-échangisme et permettre aux boursicotiers de vivre sans travailler et sans agir concrètement en s'abstrayant de toutes les limites propres aux choses de ce monde. Les jésuites polonais ont utilisé les énergies de leur peuple pour faire triompher un messianisme qui servait les desseins de l'Eglise.

 

Ce dérapage de l'étatisme, puis du nationalisme qui est un étatisme au service d'une abstraction philosophique, d'une philosophade désincarnée, a conduit aux affrontements et aux horreurs de la guerre de Crimée, de la guerre de 1870, de la guerre des Boers, des guerres balkaniques et de la guerre de 1914. Résultat qui condamne les nationalismes qui n'ont pas organisé leur peuple au plein sens du terme et n'ont fait que les mobiliser pour des chimères idéologiques ou des aventures colonialistes. Inversément, cet échec des nationalismes du discours et non de l'action concrète réhabilite les idéaux nationaux qui ont choisi l'auto-centrage, qui ont choisi de peaufiner une socialité adaptée à son cadre spatio-temporel, qui ont privilégié la rentabilisation de ce cadre en refusant le recours facile au lointain qu'était le colonialisme.

Pour sortir de l'impasse où nous ont conduit les folies nationalistes bellogènes, il faut opérer à la fois un retour aux socialités spatio-temporellement déterminées et il faut penser un englobant plus vaste, un conteneur plus spacieux de socialités diverses.

 

Le Saint-Empire du Moyen Age a été un conteneur de ce type. En langage moderne, on peut dire qu'il a été, avant son déclin, fédératif et agrégateur, qu'il a empêché que des corps étatiques fermés ne s'installent au cœur de notre continent. La disparition de cette instance politique et sacrée à la suite de la fatale calamité des guerres de religion a provoqué le chaos en Europe, a éclaté l'œkoumène européen médiéval. Sa restauration est donc un postulat de la raison pratique. A la suite des discours nationalistes fallacieux, il faut réorganiser le système des Etats européens en évitant justement que les peuples soient mobilisés pour des projets utopiques irréalisables, qu'ils soient isolés du contexte continental pour être mieux préparés par leurs fausses élites aux affrontements avec leurs voisins. Il faut donc réorganiser le continent en ramenant les peuples à leurs justes mesures. Ce retour des limites incontournables doit s'accompagner d'une déconstruction des enfermements stato-nationaux, où les peuples ont été précisément enfermés pour y être éduqués selon les principes de telle ou telle chimère universaliste.

 

Le retour d'une instance comparable au Saint-Empire mais répondant aux impératifs de notre siècle est un vieux souhait. Constantin Frantz, le célèbre philosophe et politologue allemand du XIXième siècle, parlait d'une «communauté des peuples du couchant», organisée selon un fédéralisme agrégateur, reposant sur des principes diamétralement différent de ceux de la révolution française, destructrice des tissus sociaux concrets par excès de libéralisme économique et de militarisme bonapartiste.

 

Guillaume de Molinari, économiste français, réclamait à la fin du XIXième siècle la construction d'un «marché commun» incluant l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie, la France, la Hollande, la Belgique, le Danemark et la Suisse. Il a soumis ses projets aux autorités françaises et à Bismarck. Lujo Brentano envisage à la même époque une union économique entre l'Autriche-Hongrie et les nouveaux Etats balkaniques. L'industriel autrichien Alexander von Peez, par un projet d'unification organique de l'Europe, entend répondre aux projets américains de construire l'Union panaméricaine, qui évincera l'Europe d'Amérique latine et amorcera un processus d'«américanisation universelle». Gustav Schmoller affirme que toute politique économique européenne sainement comprise ne peut en aucun cas s'enliser dans les aventures coloniales, qui dispersent les énergies, mais doit se replier sur sa base continentale et procéder à grande échelle à une «colonisation intérieure». Jäckh et Rohrbach théorisent enfin un projet de grande envergure: l'organisation économique de l'Europe selon un axe diagonal Mer du Nord/Golfe Persique. L'objectif de la théorie et de la pratique économiques devait être, pour ces deux économistes des vingt premières années de notre siècle, d'organiser cette ligne, partant de l'embouchure du Rhin à Rotterdam pour s'élancer, via le Main et le Danube, vers la Mer Noire et le Bosphore, puis, par chemin de fer, à travers l'Anatolie et la Syrie, la Mésopotamie et le villayat de Bassorah, aboutir au Golfe Persique. Vous le constatez, on retombe à pieds joints dans l'actualité. Mais, ce projet de Jäckh et de Rohrbach, qu'a-t-il à voir avec le thème de notre colloque? Que nous enseigne-t-il quant au nationalisme ou à l'impérialisme?

Beaucoup de choses. En élaborant leurs projets d'organisation continentale en zones germanique, balkanique et turque, les puissances centrales de 1914 réévaluaient le rôle de l'Etat agrégateur et annonçaient, par la voix du philosophe Meinecke, que l'ère des spéculations politiques racisantes était terminée et qu'il convenait désormais de faire la synthèse entre le cosmopolitisme du XVIIIième siècle et le nationalisme du XIXième siècle dans une nouvelle forme d'Etat qui serait simultanément supranationale et attentive aux ethnies qu'elle englobe. L'Entente, porteuse des idéaux progressistes de l'ère des Lumières, veut, elle, refaire la carte de l'Europe sur base des nationalités, ce qui a fait surgir, après Versailles, une «zone critique» entre les frontières linguistiques allemande et russe. Nous découvrons là la clef du problème qui nous préoccupe aujourd'hui: les puissances porteuses des idéaux des Lumières sont précisément celles qui ont encouragé l'apparition de petits Etats nationaux fermés sur eux-mêmes, agressifs et jaloux de leurs prérogatives. Universalisme et petit-nationalisme marchent la main dans la main. Pourquoi? Parce que l'entité politique impérialiste par excellence, l'Angleterre, a intérêt à fragmenter la diagonale qui s'élance de Rotterdam aux plages du Koweit. En fragmentant cette diagonale, l'Angleterre et les Etats-Unis de Wilson brisent la synergie grande-continentale européenne et ottomane de Vienne au Bosphore et de la frontière turque aux rives du Golfe Persique.

 

Or depuis la chute de Ceaucescu en décembre 1989, tout le cours du Danube est libre, déverrouillé. En 1992, les autorités allemandes inaugureront enfin le canal Main-Danube, permettant aux pousseurs d'emmener leurs cargaisons lourdes de Constantza, port roumain de la Mer Noire, à Rotterdam. Un oléoduc suivant le même tracé va permettre d'acheminer du pétrole irakien jusqu'au cœur industriel de la vieille Europe. Voilà les raisons géopolitiques réelles de la guerre déclenchée par Bush en janvier dernier. Car voici ce que se sont très probablement dit les stratèges des hautes sphères de Washington: «Si l'Europe est reconstituée dans son axe central Rhin-Main-Danube, elle aura très bientôt la possibilité de reprendre pied en Turquie, où la présence américaine s'avèrera de moins en moins nécessaire vu la déliquescence du bloc soviétique et les troubles qui secouent le Caucase; si l'Europe reprend pied en Turquie, elle reprendra pied en Mésopotamie. Elle organisera l'Irak laïque et bénéficiera de son pétrole. Si l'Irak s'empare du Koweit et le garde, c'est l'Europe qui finira par en tirer profit. La diagonale sera reconstituée non plus seulement de Rotterdam à Constantza mais du Bosphore à Koweit-City. La Turquie, avec l'appui européen, redeviendra avec l'Irak, pôle arabe, la gardienne du bon ordre au Proche-Orient. Les Etats-Unis, en phase de récession, seront exclus de cette synergie, qui débordera rapidement en URSS, surtout en Ukraine, pays capable de redevenir, avec un petit coup de pouce, un grenier à blé européen auto-suffisant. Alors, adieu les achats massifs de blé et de céréales aux Etats-Unis! Cette synergie débordera jusqu'en Inde et en Indonésie, marchés de 800 millions et de 120 millions d'âmes, pour aboutir en Australie et en Nouvelle-Zélande. Un grand mouvement d'unification eurasienne verrait le jour, faisant du même coup déchoir les Etats-Unis, en mauvaise posture financière, au rang d'une puissance de second rang, condamnée au déclin. Les Etats-Unis ne seraient plus un pôle d'attraction pour les cerveaux du monde et on risquerait bien de voir s'effectuer une migration en sens inverse: les Asiatiques d'Amérique, qui sont les meilleurs étudiants d'Outre-Atlantique, retourneraient au Japon ou en Chine; les Euro-Américains s'en iraient faire carrière en Allemagne ou en Italie du Nord ou en Suède. Comment éviter cela? En reprenant à notre compte la vieille stratégie britannique de fragmentation de la diagonale! Et où faut-il la fragmenter à moindres frais? En Irak, pays affaibli par sa longue guerre contre l'Iran, pays détenteur de réserves pétrolières utiles à l'Europe».

 

La stratégie anglo-américaine de 1919, visant la fragmentation des Balkans et du Proche-Orient arabe et projetant la partition de la Turquie en plusieurs lambeaux, et la stratégie de Bush qui entend diviser l'Irak en trois républiques distinctes et antagonistes, sont rigoureusement de même essence. L'universalisme libéral-capitaliste, avatar des Lumières, instrumentalise le petit-nationalisme de fermeture pour arriver à asseoir son hégémonie.

 

Au seuil du XXième siècle comme au seuil du XXIième, la necessité d'élargir les horizons politiques aux dimensions continentales ont été et demeurent nécessaires. Au début de notre siècle, l'impératif d'élargissement était dicté par l'économie. Il était quantitatif. Aujourd'hui, il est encore dicté par l'économie et par les techniques de communications mais il est dicté aussi par l'écologie, par la nécessité d'un mieux-vivre. Il est donc aussi qualitatif. L'irruption au cours de la dernière décennie des coopérations interrégionales non seulement dans le cadre de la CEE mais entre des Etats appartenant à des regroupements différents ou régis par des systèmes socio-économiques antagonistes, ont signifié l'obsolescence des frontières stato-nationales actuelles. Les énergies irradiées à partir de diverses régions débordent le cadre désormais exigu des Etats-Nations. Les pays riverains de l'Adriatique et ceux qui forment, derrière la belle ville de Trieste, leur hinterland traditionnel, ont organisé de concert les synergies qu'ils suscitent. En effet, l'Italie, au nom de la structure stato-nationale née par la double action de Cavour et de Garibaldi, doit-elle renoncé aux possibles qu'avaient jadis concrétisé l'élan vénitien vers la Méditerranée orientale? La Sarre, la Lorraine et le Luxembourg coopèrent à l'échelon régional. Demain, l'axe Barcelone-Marseille-Turin-Milan fédèrera les énergies des Catalans, des Languedociens, des Provençaux, des Piémontais et des Lombards, en dépit des derniers nostalgiques qui veulent tout régenter au départ de Madrid, Paris ou Rome. Ces coopérations interrégionales sont inéluctables. Sur le plan de la politologie, Carl Schmitt nous a expliqué que le Grand Espace, la dimension continentale, allait devenir l'instance qui remplacera l'«ordre concret» établi par l'Etat depuis Philippe le Bel, Philippe II d'Espagne, François I, Richelieu ou Louis XIV. Ce remplacement est inévitable après les gigantesques mutations de l'ère techno-industrielle. Schmitt constate que l'économie a changé d'échelle et que dans le cadre de l'Etat, figure politique de la modernité, les explosions synergétiques vers la puissance ou la créativité ne sont plus possibles. Le maintien de l'Etat, de l'Etat-Nation replié sur lui-même, vidé de l'intérieur par tout un éventail de tiraillements de nature polycratique, ne permet plus une mobilisation holarchique du peuple qu'il n'administre plus que comme un appareil purement instrumental. Sa décadence et son exigüité appellent une autre dimension, non obsolète celle-là: celle du Grand Espace.

 

Si le Grand Espace est la seule figure viable de la post-modernité, c'est parce qu'on ne peut plus se contenter de l'horizon régional de la patrie charnelle ou de l'horizon supra-régional de l'Etat-Nation moderne. L'horizon de l'avenir est continental mais diversifié. Pour pouvoir survivre, le Grand Espace doit être innervé par plusieurs logiques de fonctionnement, pensées simultanément, et être animé par plusieurs stratégies vitales concomitantes. Cette pluralité, qui n'exclut nullement la conflictualité, l'agonalité, est précisément ce que veulent mettre en exergue les différentes écoles de la post-modernité.

 

Cette post-modernité du Grand Espace, animé par une pluralité de logiques de fonctionnement, condamne du même coup les monologiques du passé moderne, les monologiques de ce passatisme qu'est devenue la modernité. Mais elle condamne aussi la logique homogénéisante de l'impérialisme commercial et gangstériste des Etats-Unis et la monologique frileuse des gardiens du vieil ordre stato-national.

 

Pour organiser le Grand Espace, de Rotterdam à Constantza ou le long de toute la diagonale qui traverse l'Europe et le Proche-Orient de la Mer du Nord au Koweit, il faut au moins une double logique. D'abord une logique dont un volet réclame la dévolution, le recentrage des énergies populaires européennes sur des territoires plus réduits, parce que ces territoires ne seront alors plus contraints de ne dialoguer qu'avec une seule capitale mais auront la possibilité de multiplier leurs relations interrégionales. Ensuite une logique qui vise l'addition maximale d'énergies en Europe, sur le pourtour de la Méditerranée et au Proche-Orient.

L'adhésion à la nation, en tant qu'ethnie, demeure possible. Le dépassement de cet horizon restreint aussi, dans des limites élargies, celles du Grand Espace. L'ennemi est désigné: il a deux visages selon les circonstances; il est tantôt universaliste/mondialiste, tantôt petit-nationaliste. Il est toujours l'ennemi de l'instance que Carl Schmitt appelait de ses vœux.

 

Que faire? Eh bien, il faut 1) Encourager les logiques de dévolution au sein des Etats-Nations; 2) Accepter la pluralité des modes d'organisation sociale en Europe et refuser la mise au pas généralisée que veut nous imposer l'Europe de 1993; 3) Recomposer la diagonale brisée par les Américains; 4) Organiser nos sociétés de façons à ce que nos énergies et nos capitaux soient toujours auto-centrés, à quelqu'échelon du territoire que ce soit; 5) Poursuivre la lutte sur le terrain métapolitique en s'attaquant aux logiques de la désincarnation, avatars de l'idéologie des Lumières.

 

Pour conclure, je lance mon appel traditionnel aux cerveaux hardis et audacieux, à ceux qui se sentent capables de s'arracher aux torpeurs de la soft-idéologie, aux séductions des pensées abstraites qui méconnaissent limites et enracinements. A tous ceux-là, notre mouvement de pensée ne demande qu'une chose: travailler à la diffusion de toutes les idées qui transgressent les enfermements intellectuels, le prêt-à-penser.

Je vous remercie.

 

Robert Steuckers.

 

mercredi, 27 janvier 2010

La Turquie inonde l'Europe d'immigrés clandestins

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La Turquie inonde l’Europe d’immigrés clandestins

 

ANKARA (NOVOpress) – Eric Besson, ministre de l’immigration, était hier à Tolède (Espagne) dans le cadre d’une réunion avec ses homologues de l’Union européenne (UE). Pour le ministre français, l’immigration clandestine en provenance notamment de Turquie devient incontrôlable. « Un sujet prioritaire dans les relations entre l’Union européenne et la Turquie. La situation dans la mer Egée est devenue intenable. Les Grecs sont soumis à une pression intolérable. La Turquie est de toute évidence devenue un pays de transit et nous avons besoin qu’elle joue le jeu ».

Cette question est tellement brûlante qu’Eric Besson évoque une « exigence ». Mais pas question de froisser les Turcs. Les enjeux économiques planent sur les relations franco-turques à trois heures de vol de Paris, la France étant le deuxième investisseur étranger du pays… Ainsi, Jacques Barrot, commissaire européen en charge de la Justice et de la Sécurité, ne veut surtout pas « stigmatiser » la Turquie qui « doit être considérée comme un grand partenaire. Elle a un rôle à jouer dans la région et il faut la laisser décider de sa relation avec l’UE. En tout état de cause, il faut lui ouvrir le choix vers un partenariat très fort ».

Déjà une voie royale pour l’afflux de migrants afghans en Europe, avec des pays limitrophes aussi instables que l’Iran et l’Irak : outre ses propres ressortissants, la Turquie expédierait cette fois sur le continent européen des centaines de milliers d’immigrés extra-européens chaque année si elle devait intégrer l’Union européenne, véritable passoire en matière de lutte contre l’immigration massive.


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samedi, 23 janvier 2010

Xavier Raufer: Chaos mondial, la face noire de la mondialisation

une035.gif« Chaos mondial : la face noire de la mondialisation », par Alain Bauer et Xavier Raufer

 

Entretien avec Xavier Raufer
Accordé à François Bousquet
Directeur du Choc du Mois


Quoi de neuf dans le crime, Docteur Raufer ?
 

Maître incontesté de la criminologie française, auteur d’une profusion d’ouvrages et d’articles sur le sujet, Xavier Raufer poursuit depuis trente ans, d’un coin à l’autre du globe, les reconfigurations et métamorphoses incessantes du phénomène criminel. Entre détection précoce et analyse en profondeur, il propose une grille de lecture décapante du crime et de ses avatars dans une société mondialisée. Et appelle de ses vœux un nouveau « nomos de la Terre » – un nouvel ordre du monde – face au présent chaos mondial. Il s’explique pour nous.

Le Choc du mois : Quoi de nouveau dans les formes actuelles de criminalité ?

Xavier Raufer : Pour l’essentiel, les menaces stratégiques de la Guerre froide ont disparu. On va vers un phénomène d’hybridation généralisée des activités terroristes et criminelles. Les nouvelles entités dangereuses ne sont ni structurées, ni hiérarchisées. Ce ne sont plus des régiments, mais des réseaux. L’instabilité et la dispersion deviennent la règle. C’est le propre d’un monde chaotique. Le danger frappe sans préavis, l’ennemi est nomade, déterritorialisé, parfois incompréhensible – songez à la secte Aum. Il y a toujours moins de terrorisme chimiquement pur, au sens de l’IRA, l’Armée républicaine irlandaise, ou de l’organisation Abou Nidal, mais des formes mixtes, associant, en proportions variables, criminalité et terrorisme. Un des exemples nous est donné par ce que fut en son temps le FLNC, créé un peu à retardement sur le modèle des mouvements de libération du tiers-monde. Ce qui fut le « patriotisme » des nationalistes corses n’est désormais plus que le paravent d’activités criminelles, du camouflage. Chez les insectes, on parlerait de mimétisme, lequel consiste à paraître ce que l’on n’est pas, pour tromper l’ennemi, le prédateur, le juge ou le journaliste. Hors de France, ce modèle mimétique touche aussi, par exemple, la guérilla dégénérée des FARC, en Colombie.

CdM: Des deux grands dangers, dites-vous, le terrorisme et le crime, le terrorisme n’est aujourd’hui pas forcément le plus dangereux. Pourquoi alors cette focalisation sur lui ?

X.R.: Surtout et d’abord en matière de terrorisme, nos dirigeants ont trop souvent une vision rétrospective des menaces. Or en la matière, prolonger les courbes est inefficace et inutile. Prenez la guerre civile libanaise (1975-1990). Elle nous a montré la capacité d’évanescence des terrorismes moyen-orientaux. En 1989, le Liban était encore l’épicentre du terrorisme mondial et le siège d’une guerre civile impitoyable. Presque tous les experts voyaient alors le foyer du terrorisme libanais perdurer. Or subitement, en 1990, comme au coup de sifflet, toute activité terroriste ou guerrière s’arrête. De même, le courant jihadi s’affaiblit-il depuis à peu près deux ans, dans sa dimension théologique-prophétique. Chaque jour, plus de salafistes adhèrent à l’idée que le terrorisme n’est pas la voie pour retrouver la grandeur de l’islam. Voici quelques mois, l’un des grands prédicateurs salafistes de Jordanie a publié une fatwa disant qu’il est interdit de faire couler le sang de tout musulman, y compris chiite. C’est un coup de tonnerre. Comme si en pleine guerre de Trente ans, un prédicateur catholique avait affirmé que les chrétiens étaient tous frères – protestants compris. Naturellement, le Jihad continue. Naturellement, le courant salafiste restera rigoriste, puritain, hostile aux infidèles, mais côté islamisme armé, le ver de la contestation est dans le fruit. Moins de bombes dans l’avenir, donc – et plus de burqas.

CdM:
L’Afghanistan rentre-t-il dans le cadre de cette hybridation que vous décrivez. C’est devenu (ou redevenu) le paradis des producteurs d’opium et de haschich ?

X.R.: Selon un expert auprès de l’ONU, la production d’opium en Afghanistan échappe à tout contrôle. Mais le présent bazar en Afghanistan ne tient nullement aux fort classiques considérations locales – elles n’ont pas bougé depuis Rudyard Kipling. Ce qui rend la situation intenable, c’est l’inaptitude de la Maison-Blanche à énoncer clairement contre qui elle se bat. Bref, à désigner l’ennemi. Les talibans ou Al-Qaida ? Sur quel théâtre d’opération ? Pakistan, Pendjab, Afghanistan ? On le sait : est souverain celui qui désigne l’ennemi. Mais voilà, dans le monde chaotique de l’après-Guerre froide, l’ennemi ne va plus de soi. On n’est plus dans le brouillard de la guerre, comme le disait Clausewitz, mais dans le brouillage. Contrairement à ce que l’on croit, la société de l’information ne facilite pas la production d’un diagnostic. Au contraire, elle la complique. Or, nommer, c’est dévoiler. Dans l’acte médical, pour prendre une comparaison, le traitement dépend de la détection préalable d’une maladie, qui n’existe comme telle que quand elle a un nom. La guérison n’intervient que quand le diagnostic est correct et donc la pathologie clairement désignée.

CdM: Mais le chaos mondial, pour reprendre votre terme, interdit la production de ce type de diagnostic ?

X.R.:
Je n’emploie pas le terme de chaos dans son sens catastrophiste, mais physique. Ce terme grec correspond au mot hébreu biblique, « Tohu e Bohu » : quand il n’y a pas d’ordre repérable, on est dans une situation techniquement chaotique. Aujourd’hui, il y a chaos parce que la distinction guerre-paix et ami-ennemi est brouillée. Un ordre international présuppose que les parties engagées aient une vision commune de la guerre. Autrement dit, un « nomos de la Terre », pour parler comme le juriste allemand Carl Schmitt, c’est-à-dire un statut et un ordre international. Depuis les Traités de Westphalie (1648) et surtout d’Utrecht (1713), la guerre était en Europe un instrument légitime de règlement des conflits entre Etats du même continent, concevant identiquement la guerre et la paix, les soldats et les civils, etc. Après les horreurs de la Guerre de Trente ans en Europe, on appelait cela, les « Kabinettskrieges », les guerres de cabinets. D’où la célèbre formule : « Messieurs les Anglais, tirez les premiers ! » Le dernier en date des nomos, celui de la Guerre froide, avait ses défauts, mais du moins fixait-il des règles du jeu. Il s’est volatilisé. Pas de symptôme plus manifeste du nouveau désordre mondial que la piraterie, forme typique de « guerre hors-statut ». Car que constate-t-on aujourd’hui dans le domaine de l’hostilité ? La prédominance d’une logique non-linéaire, parfois chaotique, remplace le concept étroit de la guerre propre à l’« Etat-nation ». Ce qui se traduit par un mélange des acteurs étatiques et non-étatiques, des violences affectant toujours plus les civils, peu ou pas de batailles et de fronts délimités, mais une grande dispersion et des actions soudaines… C’est la face noire de la mondialisation, sa contrepartie illégale.

CdM: Quels sont aujourd’hui les activités criminelles les plus en expansion. Vous recensez trois grands trafics mondiaux : celui des stupéfiants, des êtres humains et le marché clandestin des armes légères. On ne parle jamais des armes légères…

X.R.: Ajoutez-y le trafic de véhicules volés, la contrebande, les contrefaçons, les flux d’argent… Pour les armes légères, elles sont fabriquées dans tant de pays au monde qu’on peut en détourner une bonne partie vers les guérillas, le crime organisé ou le terrorisme. L’ONU avance le chiffre de 300 000 morts par an, tués à l’arme légère, dont les deux tiers sur le continent africain.

CdM:
Dans la série des chiffres astronomiques, un pays se distingue, c’est le Brésil…

X.R.:
Il y a un phénomène d’aveuglement à l’endroit du Brésil. Dans les années 60 du XXe siècle, l’intelligentsia sombra dans la « Maolâtrie ». Aujourd’hui l’« homme de Davos » se vautre dans la « Brésilâtrie ». Or, ce pays chouchou des libéraux mondialistes, voué à l’adulation médiatique, est un enfer criminel : 50 000 homicides par an et le record du monde des assassinats par armes à feu. Outre cela, le Brésil est l’un des pays les plus inégalitaires au monde, les quarante principales propriétés terriennes brésiliennes ayant à elles seules la superficie de la Grande-Bretagne entière. Un pays dans lequel l’implication des Noirs au sommet de la société est quasi-nulle, où les riches vivent derrière des murs de trois mètres de haut, protégés par des centaines de milliers d’agents de sécurité privée. Dans les favelas (Rio de Janeiro compte un millier de favelas), le taux d’homicide est de 150 pour 100 000, alors que dans les quartiers chics, à deux kilomètres parfois, on retombe à 2 pour 100 000 (taux européen). C’est cela, le modèle de Davos ? Eh bien, je déménage. Allez donc voir un film brésilien, Troupe d’élite, qui montre la police brésilienne face au méga-gang Primeiro Comando da Capital, Premier commando de la capitale (PCC), dans les favelas de Sao Paulo. Le Monde et Libération, qui sont un peu les Pravda de la mondialisation heureuse, ont peu apprécié – or, cette fiction en dit plus qu’un documentaire sur la violence au Brésil. Le jour de la Fête des mères 2006, la guerre entre la police et le PCC a provoqué 152 morts !

CdM: Parlons-en justement de ces méga-gangs, comme la « Mara Salvatrucha » (MS-13) ou PCC ?

X.R.: Ces méga-gangs sont plus récents, moins enracinés, que les grandes mafias « historiques ». Nul d’entre eux n’a à ce jour passé le cap crucial de la première génération. On ignore donc s’ils deviendront des formes criminelles permanentes, la permanence étant la caractéristique majeure des mafias. L’Amérique centrale et les Caraïbes sont le paradis de ces méga-gangs. C’est en Jamaïque qu’ils sont apparus dans les années 80, pays dans lequel, en 2007, on dénombrait 1 574 homicides (dont 252 malfaiteurs tués par la police) pour moins de 2,8 millions d’habitants.
La « Mara Salvatrucha » est un gang salvadorien constitué en Californie. Les gangsters salvadoriens, clandestins aux Etats-Unis, ont pour la plupart été renvoyés chez eux, au Salvador, où ils ont poursuivi leurs activités criminelles. La réalité des gangs en Amérique centrale (où l’on compterait de 70 000 à 200 000 gangsters) est la suivante : plus il y a d’échange migratoire avec les Etats-Unis, plus il y a de criminalité. Un pays misérable comme le Nicaragua, sans migrants vers les Etats-Unis, connaît peu ces gangs. A l’inverse du Honduras, du Guatemala et du Salvador, pays à forte migration vers l’Amérique du Nord où les bandes criminelles juvéniles – les « Maras » – prolifèrent.

CdM: Autre vivier de la criminalité, les mégapoles du tiers-monde. Vous vous attardez sur le cas de Karachi (Pakistan), qui semble être une ville en état d’implosion…

X.R.: Karachi n’est pas une ville, mais pour l’essentiel un monstrueux bidonville, deux fois plus peuplé que la Belgique et peut-être même égal en superficie. On ne sait ni où commence ni où finit cette « ville », dont, disait Benazir Bhutto, la culture est celle « de l’héroïne et de la Kalachnikov ». L’anarchie y règne. Des milliers d’enlèvements chaque année, de 100 à 200 morts tous les mois. On trouve à Karachi tous les types de terrorisme recensés au monde, ou peu s’en faut – plus une flamboyante criminalité organisée. Karachi comme anti-modèle criminel ? La moitié de la population mondiale vit aujourd’hui en ville, ou dans ce qui en tient lieu : c’est la plus grande mutation sociale de l’histoire (en 1800, il y avait 3 % de citadins sur la planète). Si la croissance urbaine conserve le même rythme, Mexico aura 30 millions d’habitants en 2020. D’ores et déjà, un milliard d’humains vivent dans des bidonvilles (le double en 2030), dont certains abritent de vraies « armées de réserve criminelles ».

CdM: Parfois, ce ne sont plus des villes, mais des Etats criminalisés. Je pense au Kosovo…

X.R.: Ce n’est le premier Etat mafieux en Europe, mais le Monténégro, micro-Etat de 600 000 habitants, dont 60 000 Russes, qui ne sont pas tous des enfants de Marie. Mais en réalité, c’est l’ensemble des pays de la région qui est concerné. Pourquoi ? Parce que partout et toujours dans le monde, la géographie s’impose à l’histoire. L’héroïne remonte jusqu’en Europe occidentale tout au long de cette chaîne qu’est la « Route des Balkans ». Les différents maillons en sont les entités criminelles bulgares, albanaises, croates, serbes, slovènes. 100 tonnes d’héroïne transitent chaque année par la « Route des Balkans », soit 80 % de l’héroïne importée en Europe.

CdM:
Peut-on parler de « zones grises » ?

X.R.: Une zone grise, c’est un endroit où l’Etat ne peut s’imposer. Exemple, le « Triangle d’Or », zone de narco-culture, aux confins chinois (Birmanie, Laos, Thaïlande), une vraie zone grise, sise à l’intersection des plaques tectoniques du monde chinois, indochinois et indien. Une zone dans laquelle nul acteur étatique n’a jamais trop osé s’aventurer de peur de fâcher ses voisins. La nature ayant horreur du vide, les voyous s’y sont installés.

CdM: On pourrait dire la même chose de la frontière américano-mexicaine…

X.R.: Il y a un point commun entre les terroristes, gangsters et autres voyous : ce sont des âmes simples. Quand vous reculez, ils avancent. Après avoir gangrené tout le côté mexicain de la frontière, avoir infiltré les municipalités, corrompu la police, assassiné ceux qui freinaient leur avance, les cartels ont franchi la frontière, aidés par une incroyable et durable passivité américaine. Le FBI a fini par s’en apercevoir. Un peu comme le chien Rantanplan dans Lucky Luke, qui a la truffe à dix centimètres du putois et s’écrie : je sens confusément quelque chose. Les Américains ont commencé à sentir confusément quelque chose lorsque les homicides ont explosé au Nouveau-Mexique (Etats-Unis), et non plus dans le seul Mexique. Ils ont découvert avec horreur que les cartels disposaient de 100 000 hommes de main au Mexique, soit presque autant que l’armée mexicaine, qui ne passe pas pour la meilleure au monde. Et il y a désormais deux fois plus d’homicides à Ciudad Juarez, juste à la frontière du Texas, qu’à… Bagdad.

CdM: Pourquoi cet échec complet de la guerre contre la drogue (qui a coûté, dites-vous, à Washington 500 milliards de dollars de 1972 à 2007) ?

X.R.: Ce sont des chiffres officiels : chaque année, les Etats-Unis consacrent au renseignement un budget de 75 milliards de dollars. Tout cela pour finalement ne rien voir des préparatifs du 11-Septembre et de la criminalisation de leur frontière avec le Mexique ! Dès 1998, nous écrivions dans le Dictionnaire technique et critique des nouvelles menaces l’extraordinaire mutation en cours au sein des cartels de la drogue au Nord du Mexique, mélange de sous-culture criminelle, de pseudo-religions (« Jesus Malverde », « Santa Muerte ») et de bandes armées. Mais la Maison-Blanche a attendu 2009 pour découvrir que leur frontière Sud était dévorée vive par les « narcos » et pour placer le Mexique dans la liste des Etats en cours d’effondrement. J’en reviens à la comparaison médicale. La meilleure médecine est préventive, non curative. Dans un monde chaotique, la sécurité doit reposer sur le décèlement précoce des dangers, seule manière de les éviter.

Propos recueillis par François Bousquet
Directeur du Choc du Mois
Janvier 2010

A lire :
Le Choc du mois, n° 35, janvier 2010, Nouvelles criminalités

Xavier Raufer, Les nouveaux dangers planétaires. Chaos mondial, décèlement précoce, CNRS éditions, collection Ares, octobre 2009, 256 p., 20 euros.

Alain Bauer et Xavier Raufer, La face noire de la mondialisation, CNRS éditions,  collection Débats, septembre 2009, 112 p., 8 euros.

A consulter :
www.xavier-raufer.com
www.drmcc.org

Correspondance Polémia
14/01/2010

Image : Couverture du
Choc du Mois
 

 

Xavier Raufer

jeudi, 21 janvier 2010

Presseschau 04/januar 2010

Kertesz-Newspapers.jpgPRESSESCHAU

04/Januar 2010

Einige Links. Bei Interesse anklicken...

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Der elementare Zusammenhang von Demokratie und Nation beruht auf der Annahme, daß der demos eine identifizierbare Größe ist – die Nation –, deren Willensäußerung ihre Einheit voraussetzt, die am ehesten durch ihre Homogenität verbürgt erscheint. Die Tatsache, daß die europäischen Nationen nicht nur als fiktive Abstammungsgemeinschaften zu betrachten sind, sondern tatsächlich auf gemeinsamer ethnischer Herkunft beruhen und über sehr lange Zeiträume Heiratsgemeinschaften bildeten, hat diesem Aspekt und dem daraus resultierenden Zusammengehörigkeitsgefühl außerordentliche Stabilität verliehen.
Umgekehrt führte die Masseneinwanderung zu einem Verlust an Homogenität, der nicht ein Mehr an individueller Freiheit zur Konsequenz hatte – wie von Befürwortern des „Multikulturalismus“ behauptet –, sondern einen Substanzabbau, der die Existenz der europäischen Nationen ebenso wie die der Demokratie in Frage stellt.

(Staatspolitisches Handbuch, hrsg. v. Erik Lehnert und Karlheinz Weißmann, Band 1: Leitbegriffe, verfaßt von Karlheinz Weißmann, Schnellroda 2009, S. 81)

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Neuer Waffentest
China fordert mit Raketenabwehr die Welt heraus
Von Markus Becker
China geht militärtechnisch in die Offensive: Erstmals hat Peking offiziell verkündet, ein System zur Abwehr ballistischer Raketen zu entwickeln. Der erste Test soll erfolgreich gewesen sein. Experten deuten den radikalen Kurswechsel als ein Signal an die Rivalen USA, Rußland und Indien.
http://www.spiegel.de/wissenschaft/mensch/0,1518,671456,00.html

Und Westerwelle argumentiert auch noch mit dem „nationalen Interesse“ Deutschlands ...
EU-Beitritt
CDU folgt Westerwelles Werben um die Türkei
Von T. Jungholt und M. Lau
Außenminister Westerwelle (FDP) begrüßt einen EU-Beitritt der Türkei. Bisher war die CDU strikt dagegen und konnte sich allenfalls eine privilegierte Partnerschaft vorstellen. Das hat sich seit Westerwelles Auftritt in Ankara geändert. Nun ist von „ergebnisoffenen Verhandlungen mit dem Ziel des Beitritts“ die Rede.
http://www.welt.de/politik/deutschland/article5781270/CDU-folgt-Westerwelles-Werben-um-die-Tuerkei.html#vote_5762216
http://www.pi-news.net/2010/01/cdu-folgt-westerwelles-tuerkei-schmusekurs/#more-110725

PI verweist in dem Zusammenhang auf eine ältere Wortmeldung ...
Giscard: Türkei-Aufnahme wäre Ende der EU
Der frühere französische Präsident Giscard D’Estaing hat vor einer EU-Aufnahme der Türkei gewarnt. Gegenüber „Le Monde“ sagte er, eine Mitgliedschaft würde „das Ende der Europäischen Union“ bedeuten. Die Türkei sei kein europäisches Land. „Ihre Hauptstadt liegt nicht in Europa. 95 Prozent ihrer Bevölkerung leben außerhalb Europas“, so Giscard. Diejenigen, die einen Türkei-Beitritt befürworteten, seien „Gegner der EU“.
http://www.pi-news.net/2010/01/giscard-tuerkei-aufnahme-waere-ende-der-eu/

Afghanistan
Zahl toter Zivilisten stieg 2009 auf Höchststand
Der Anti-Terror-Krieg in Afghanistan hat im Jahr 2009 mehr zivile Opfer gefordert als je zuvor. Nach UN-Angaben starben deutlich mehr Zivilisten durch Angriffe der Taliban und anderer Aufständischer als durch Militäroperationen. Auch für die internationalen Truppen war 2009 ein besonders tödliches Jahr.
http://www.welt.de/politik/ausland/article5828405/Zahl-toter-Zivilisten-stieg-2009-auf-Hoechststand.html

Video: Rund um Kunduz
Der Winter für die deutschen Soldaten in Afghanistan verläuft meist ohne größere Zwischenfälle. Das war zumindest in den vergangenen Jahren so – doch dieser Winter ist ganz anders. Im Raum Kunduz konzentrieren sich die Angriffe der Aufständischen. Bwtv-Reporter Michael Kalz war mit Soldaten im Raum Kunduz unterwegs.
http://www.bundeswehr.de/portal/a/bwde/kcxml/04_Sj9SPykssy0xPLMnMz0vM0Y_QjzKLd443CvP1AMmB2MaBAfqREEYgXCwgBCIGVujrkZ-bqh-UkqrvrR-gX5AbGlHu6KgIACK2i4A!/delta/base64xml/L2dJQSEvUUt3QS80SVVFLzZfQ18yVk1I?yw_contentURL=%2FC1256EF4002AED30%2FW27ZHEUS700INFODE%2Fcontent.jsp#par4

Dubai: Engländerin vergewaltigt und verhaftet
Eine 23jährige Engländerin aus London hatte sich gerade frisch verlobt und begoß das Ereignis mit ihrem Freund (44) mit ein paar Drinks im „Dubai Marine Hotel“. Auf der Toilette wurde die Britin von einem Kellner angefallen und vergewaltigt. Als die junge Frau den Kellner daraufhin anzeigte, wurde jedoch nicht der Täter, sondern sie selbst verhaftet, weil sie sich mit dem Freund das Hotelzimmer teilte, ohne mit ihm verheiratet zu sein und zu allem Übel auch noch Alkohol getrunken hatte.
http://www.pi-news.net/2010/01/dubai-englaenderin-vergewaltigt-und-verhaftet/#more-110877

Botschafter einbestellt
Israel rächt sich für hetzerische TV-Serie
Von Michael Borgstede
Seit einiger Zeit versuchen Israels Handels- und Verteidigungsminister, die angeschlagenen Beziehungen zur Türkei wieder zu verbessern. Eine andere Straegie verfolgt Außenminister Avigdor Lieberman. Er bestellte den türkischen Botschafter ein – und ließ diesen nach Strich und Faden demütigen.
http://www.welt.de/politik/ausland/article5823458/Israel-raecht-sich-fuer-hetzerische-TV-Serie.html

Diplomatische Verstimmung
Türkischer Präsident stellt Israel ein Ultimatum
Die Spannungen zwischen Israel und der Türkei drohen zu eskalieren. Nachdem Vize-Außenminister Ajalon den türkischen Botschafter öffentlich gedemütigt hat, fordert Präsident Abdullah Gül eine Entschuldigung. Sonst will er die diplomatischen Beziehungen abbrechen. Ajalons bisherige Stellungsnahme sei unzureichend.
http://www.welt.de/politik/ausland/article5834107/Tuerkischer-Praesident-stellt-Israel-ein-Ultimatum.html

Da sieht man mal, wie man mit den Türken richtig umgeht ...
Streit beendet
Türkei akzeptiert israelische Entschuldigung
Der jüngste Streit zwischen der Türkei und Israel ist beendet. Die Regierung in Ankara akzeptierte eine Entschuldigung von israelischer Seite. Sie hatte sich zuvor heftig über die Behandlung ihres Botschafters in Tel Aviv empört. Der hatte unter anderem auf einem besonders niedrigen Stuhl Platz nehmen müssen.
http://www.welt.de/politik/ausland/article5843411/Tuerkei-akzeptiert-israelische-Entschuldigung.html

Israels Staatsfeind Nr. 1 erneut in Haft
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display.154+M5857577da53.0.html

Attacke auf Google
Wie Hacker mit verseuchten PDFs spionieren
Von Frank Patalong
Google beschwert sich über Hacker-Angriffe aus China – und schweigt zu den Details. Experten zufolge liegt der Verdacht nahe, daß die Attacken mit Hilfe infizierter PDF-Dateien geführt wurden: Einmal geöffnet, laden sie Schad- und Schnüffelprogramme herunter. SPIEGEL ONLINE geht auf Spurensuche.
http://www.spiegel.de/netzwelt/netzpolitik/0,1518,671639,00.html

Neue Nationalstolz-Debatte
Kritik an Mohring-Interview
Ein Interview von CDU-Fraktionschef Mike Mohring in der rechtskonservativen Wochenzeitung „Junge Freiheit“ sorgt in Thüringen für Zwist. Mohring hatte in dem Blatt für mehr Nationalstolz plädiert. Die Integration der immer heterogeneren Gesellschaft werde besser gelingen, „wenn wir dem Stolz auf unser Land mehr Raum geben. Es muß erstrebenswert sein, dazuzugehören.“ Er sehe darin einen Weg, um die Bildung von Parallelgesellschaften zu verhindern. Dazu müsse auch über den Begriff Nation neu nachgedacht werden.
http://www.mdr.de/thueringen/7010581.html

Parteien
CDU-Politiker Mohring fordert mehr Nationalstolz
Solche Aussagen hat man in der CDU lange nicht mehr gehört. Nach Ansicht des CDU-Fraktionschefs in Thüringen, Mike Mohring, sollen die Deutschen dem Stolz auf ihr Land „mehr Raum geben“. Das diene der Integration und verhindere Parallelgesellschaften. Mit Angela Merkel hat er diese Position sicher nicht abgestimmt.
http://www.welt.de/politik/deutschland/article5848391/CDU-Politiker-Mohring-fordert-mehr-Nationalstolz.html

Empörung in Thüringen
CDU-Politiker verheddert sich in Nationalstolz-Debatte
Thüringens CDU-Fraktionschef Mohring wirbt für ein Nachdenken über „unsere Nation“ – ausgerechnet in der rechtslastigen Zeitung „Junge Freiheit“. Opposition und Koalitionspartner SPD sind entsetzt. Die Ministerpräsidentin müsse Mohring „zurückpfeifen“.
http://www.spiegel.de/politik/deutschland/0,1518,672039,00.html

Partei der Prinzipienlosigkeit und des Opportunismus ...
Modernisierungskurs
Merkel brüskiert den konservativen Wählerstamm
Von Robin Alexander
Die CDU setzt mit ihrer „Berliner Erklärung“ auf einen Modernisierungskurs. Künftig soll die Partei nicht mehr konservativ und katholisch sein, sondern als soziale, multikulturelle CDU neue Stimmen anlocken. Von enttäuschten Stammwählern ist gar nicht erst die Rede.
http://www.welt.de/politik/deutschland/article5848494/Merkel-brueskiert-den-konservativen-Waehlerstamm.html

Unicef-Studie
Die Angst der jungen Deutschen vor ihrer Zukunft
Von Simone Meyer
In keinem anderen Industrieland sind junge Menschen so pessimistisch wie in Deutschland, heißt es in einer Unicef-Studie. Möglicherweise wird diese Haltung als Teil der gesellschaftlichen Kultur vermittelt. In Deutschland dominiere die Gefahr des Scheiterns das Denken. Dabei ist das Lebensumfeld beispielhaft gut.
http://www.welt.de/politik/deutschland/article5847607/Die-Angst-der-jungen-Deutschen-vor-ihrer-Zukunft.html

2010 wird …
Eine Umfrage bei Gegengift-Autoren
Was werden uns die nächsten 365 Tage bringen? Werden die Pessimisten recht behalten? Werden sich die Dinge zum Schlechteren hin entwickeln, aber was bedeutet das Schlechtere in diesen bewegten Zeiten konkret? Oder werden am Ende die Optimisten gewonnen haben, die meinen, sehr viel schlechter könne es ohnehin nicht mehr werden, also müsse es zwangsläufig bergauf gehen? Und wie sieht es mit den Realisten aus? Zukunftsprognosen haben so ihre Tücken und vielleicht sagen sie mehr über die Grundhaltung des Schreibenden aus als so manche Kommentare, die für das hier & jetzt verfaßt wurden. Auf jeden Fall sind die phantasievollen Ausflüge ins neue Jahr immer wieder kurzweilig zu lesen.
http://cms.gegengift-verlag.de/index.php?option=com_content&task=view&id=557&Itemid=26

Überblick – Die Wahlen 2010
http://gesamtrechts.wordpress.com/2010/01/02/wahlen-2010/

„MadMax“-Nationalismus und das Leiden der deutschen Rechten
http://gesamtrechts.wordpress.com/2010/01/08/mad-max-nationalismus-endzeitdystopien-statt-harter-politischer-arbeit/

Tücken der Technik
Warum bei Schnee und Eis die Bahnen versagen
Von Nikolaus Doll
Es gab eine Zeit, da galten die Züge der Deutschen Bahn als wetterfest. „Alle reden vom Wetter. Wir nicht“, so warb die Bahn. Heute stört nicht allein Schnee-Chaos wie im Sturmtief Daisy den Schienenverkehr. Moderne Bahnen sind zu empfindlich. Das gilt nicht nur für die staatliche DB und ihre ICE-Züge.
http://www.welt.de/wirtschaft/article5790215/Warum-bei-Schnee-und-Eis-die-Bahnen-versagen.html

Kriegsgegner feiern, wenn deutsche Soldaten fallen
Von Christin Ilgner
Auf ihrer Internetseite fordern Bundeswehr-Gegner dazu auf, am Ehrenmal in Berlin ein Saufgelage zu veranstalten, sobald ein deutscher Soldat in Afghanistan ums Leben kommt. Die Staatsanwaltschaft soll nun klären, ob es sich bei diesem offenen Brief im Netz um Volksverhetzung handelt.
http://www.welt.de/politik/deutschland/article5851146/Kriegsgegner-feiern-wenn-deutsche-Soldaten-fallen.html

FAZ nimmt auf Konservative Aktion Stuttgart Bezug ...
„Zentrum gegen Vertreibungen“
Westerwelles Welt
Von Berthold Kohler
11. Januar 2010 Den Ehrentitel „polnischer Außenminister“ hört Guido Westerwelle immer noch nicht gerne. Die Anhänger Erika Steinbachs, die ihn auf dem Dreikönigstreffen der FDP entsprechend begrüßten, rückte er an den „rechten Rand“. Dieses Urteil kommt in Deutschland der politischen Höchststrafe nahe. Dabei hätte der gestrenge Richter, wenn er sich schon nicht für befangen erklären wollte, mindestens mildernde Umstände anerkennen müssen. Kein zweites Regierungsmitglied hat so gebetsmühlenhaft betont, wie sehr ihm die deutsch-polnischen Beziehungen am Herzen liegen. Und kein zweiter deutscher Minister machte sich in diesem Streit die polnischen Positionen, auch nur vermutete, so nahtlos zu eigen wie Westerwelle.
http://www.faz.net/s/Rub7FC5BF30C45B402F96E964EF8CE790E1/Doc~EE184CCF438634CDDA5BF46B9979EB96D~ATpl~Ecommon~Scontent.html
http://www.blauenarzisse.de/blog/213/ist-das-keine.html

Zentrum gegen Vertreibungen
Die Deutschen haben sich vom Osten abgewandt
Von Thomas Schmid
Es steckt eine eigentümliche Kälte in der Haltung der Gesellschaft zur Vertreibung. Warum ist der Schmerz, den viele Deutsche empfinden, der Mehrheit offensichtlich lästig? Warum ahnt sie nichts von seiner nagenden Kraft? Sicher hat es mit der Ostabwendung zu tun, die die Geschichte der Bundesrepublik begleitete.
[An sich ein lesens- und bedenkenswerter Text. Nur sobald er auf das Thema Holocaust kommt, dreht WELT-Chefredakteur Thomas Schmid wie gewohnt vollkommen ab und redet einer vermeintlichen Kollektivschuld der Deutschen das Wort.]
http://www.welt.de/politik/deutschland/article5789379/Die-Deutschen-haben-sich-vom-Osten-abgewandt.html

Mal wieder Broder...
Steinbach-Debatte
Finca statt Feldzug
Die Vertriebenen werden auf ihren Opferstatus nicht verzichten, und die Politik möchte sie einbinden, um peinliche Alleingänge zu verhindern. Dabei sind die Deutschen längst weiter: Sie träumen vom Häuschen im Süden, nicht von der Herrschaft über Pommern. Ein Kommentar von Henryk M. Broder
http://www.spiegel.de/kultur/gesellschaft/0,1518,670786,00.html#ref=nldt

Es war eine Entscheidung für Deutschland, Herr Kellerhoff ...
Drittes Reich
Das Saarland war der größte Wahlerfolg der NSDAP
Von Sven Felix Kellerhoff
Vor 75 Jahren entschieden sich 90 Prozent der Saarländer für die Rückkehr ins Deutsche Reich. Es war der deutlichste Sieg, den die Nazis bei einer freien Wahl erlangten. Der Abstimmung war eine heftige Propagandakampagne vorangegangen. Das Ergebnis wurde zur Wegmarke für die Außenpolitik des Dritten Reiches.
http://www.welt.de/politik/deutschland/article5830109/Das-Saarland-war-der-groesste-Wahlerfolg-der-NSDAP.html

Zufälliges Fundstück VB
Ein Beispiel für viele und dafür, wie extrem die Gehirnwäsche an deutschen Schulen mittlerweile geworden ist. Man betrachte einmal das einseitige Ausflugsprogramm der Gymnasiasten, inkl. Kunstunterricht und Vorträge – Yad Vashem, Buchenwald, Auschwitz, Lidice ...
Jahresprogramm 2008 des Maximilian Kolbe-Gymnasiums in Köln-Porz
http://www.mkg-koeln.de/
http://www.mkg-koeln.de/sources/archiv/2008/archiv.htm

Kabarettist verharmlost Gewalt von links ...
Hagen Rether zu rechter und linker Gewalt
http://www.youtube.com/watch?v=c-ZaFtqvuLA&feature=player_embedded

Bülent Ciftlik, bekannt geworden als „Obama von Altona“ ...
Hamburger SPD
Olafs schwieriger Junge
Von Gunther Latsch
Die Anklage gegen einen SPD-Bürgerschaftsabgeordneten bringt die Partei in Not. Der Verdächtige ist ein politischer Ziehsohn von Landeschef Olaf Scholz.
http://www.spiegel.de/politik/deutschland/0,1518,670933,00.html#ref=nldt

Xenophobie als Gesundheitsprophylaxe
Von Ellen Kositza
http://www.sezession.de/10676/xenophobie-als-gesundheitsprophylaxe.html#more-10676

NPD-Strategiepapier zur Islamisierung veröffentlicht
http://npd.de/html/714/artikel/detail/1092

2000 Euro Belohnung
Für Hinweise, die zur Ergreifung einer fünfköpfigen Migrantenbande führen, die am Weihnachtsmorgen einen jungen Deutschen zusammenschlugen, ist jetzt von dessen Vater eine Belohnung ausgelobt worden, die von dessen Arbeitgeber auf 2000 Euro aufgestockt wurde.
http://www.pi-news.net/2010/01/2000-euro-belohnung/#more-111248

Messerattacke gegen Stadtkewitz-Neffe
Seit Jahren berichten wir über die zunehmende Gewalt und Brutalität in allen Ballungsgebieten. Die Täter sind meist Türken oder Araber oder deren Nachkommen, die hier Aufenthaltsrecht genießen, den Freiheitsbegriff jedoch anders verstehen. Immer wieder kommt es zu brutalen Überfällen, mit erheblichen Verletzungen. Nun hat es den Sohn der Schwester des Berliner Abgeordneten René Stadtkewitz getroffen (Foto).
http://www.pi-news.net/2010/01/berlin-messerattacke-gegen-stadtkewitz-neffe/

Blutige Krawalle in Italien
Kalabresen und illegale Einwanderer gehen aufeinander los
http://www.welt.de/die-welt/politik/article5792733/Blutige-Krawalle-in-Italien.html

Wien: Schüsse auf 27jährigen Polzeibeamten
Im Rahmen einer Verkehrskontrolle nach einem Bagatelldelikt wurde auf einen 27jährigen Polizeibeamten in Wien mehrfach geschossen. Der Familienvater wurde im Oberkörper sowie Oberschenkel getroffen und schwer verletzt. Als Tatverdächtigen hat die Polizei den 33jährigen Serben Mihailo Vasic ermittelt [mehr zu seinem ethnischen Hintergrund siehe Foto!]. Auf den abgelehnten sowie bereits abgeschobenen Asylbewerber, der schon wegen Betrugs, Einbruchs und Körperverletzung vor Gericht stand, ist eine Belohnung von 10.000 Euro ausgesetzt.
http://www.pi-news.net/2010/01/wien-schuesse-auf-27-jaehrigen-polizeibeamten/

Die Quoten-Omma...
Integrationsbeauftragte Böhmer
Öffentlicher Dienst soll Migrantenquote bekommen
Jeder fünfte Mensch in Deutschland hat nach Angaben der Integrationsbeauftragten der Bundesregierung einen Migrationshintergrund. Dies sollte sich im öffentlichen Dienst widerspiegeln, meint Maria Böhmer. 20 Prozent der Beschäftigten sollten künftig aus Zuwandererfamilien kommen – vor allem Lehrer und Erzieher.
http://www.welt.de/politik/deutschland/article5841868/Oeffentlicher-Dienst-soll-Migrantenquote-bekommen.html

Mut zur Differenz
Von Karlheinz Weißmann
Ein Tabu hat die soziale Funktion, einen bestimmten – zentralen – Sachverhalt vor den Augen der Vielen zu verbergen, indem man die Berührung oder Nennung des Tabuierten verbietet. Das zentrale Tabu der deutschen Bildungspolitik ist der Begriff „Auslese“. Er darf nicht benutzt werden – oder bloß im negativen Sinn, wenn er hinreichend stark mit Darwinismus oder der Rampe von Auschwitz zu assoziieren ist. Ansonsten gilt das für Tabus übliche Erwähnungsverbot.
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display.154+M56d73e96a37.0.html

Schulreform
Aktionsbündnis gegen zweigliedriges Schulsystem
Kaum hat die Schulreform den Bildungsausschuss des Abgeordnetenhauses passiert, schon formiert sich eine neue Widerstandsgruppe. Die neue Bürgerbewegung richtet sich gegen ein Schulsystem, in dem es künftig nur noch Gymnasien und Sekundarschulen geben wird. Es will die Realschulen erhalten.
http://www.welt.de/berlin/article5782229/Aktionsbuendnis-gegen-zweigliedriges-Schulsystem.html

Aktionsbündnis gegliedertes Schulwesen Berlin/Brandenburg
http://www.gegliedertes-schulwesen-berlin-brandenburg.de/GSwBB/Willkommen.html

Mythos und Faszination
Warum wird die Preußenkönigin Luise so verehrt?
Von Eckhard Fuhr
Sie starb, sehr jung noch, vor 200 Jahren. An ihrem Totenbett knieten zwei Knaben, zwei künftige Könige. In diesem Jahr wird die Preußenkönigin Luise vielfältig geehrt – und Besuchermassen anziehen. Was macht die Faszination dieser Frau aus, die als „Königin der Herzen“ galt und gilt?
http://www.welt.de/kultur/article5783419/Warum-wird-die-Preussenkoenigin-Luise-so-verehrt.html

Der Feminismus frißt seine Schwestern
Von Sophie Dannenberg
Was will das Weib? lautet die berühmte Frage von Sigmund Freud, auf die er nie eine Antwort gab. Man darf annehmen, daß es ihm nicht um die Antwort ging, sondern um sein Frauenbild. Denn allein die Frage entwirft das Bild eines unberechenbaren, faszinierenden Wesens, an dem man ein Leben lang rätselt, und das so anders ist, daß kein Mann es durchschaut – aber dafür um so mehr begehrt.
http://www.dradio.de/dkultur/sendungen/politischesfeuilleton/608550/

Psychologie
Wenn sich der Schrecken im Erbgut festsetzt
Von Silvia von der Weiden
Körperliche Züchtigungen, Mißbrauch oder emotionale Vernachlässigung: Traumatische Erlebnisse in früher Kindheit können die Gene auf Dauer verändern, behaupten deutsche Forscher. Depressionen seien dann vorprogrammiert. Die Erkenntnisse bringen die Lehrmeinung der Biologie ins Wanken.
http://www.welt.de/wissenschaft/article5835490/Wenn-sich-der-Schrecken-im-Erbgut-festsetzt.html

Protest auf der Grünen Woche
Kartoffel-Angriff im Dirndl auf Ministerin Aigner
Von Claudia Ehrenstein
Eigentlich sollten nur Journalisten anwesend sein, als Ilse Aigner einen ersten Rundgang auf der Grünen Woche begann. Doch zwei Aktivistinnen von Greenpeace hatten sich eingeschmuggelt. Als Protest gegen genmanipulierte Pflanzen kippten sie vor der Landwirtschaftsministerin einen Korb voller Kartoffeln aus. [Vielleicht könnte man ja bei passender Gelegenheit analog dazu etwa Herrn Kolat und Frau Böhmer mit stinkenden Dönern bewerfen ...]
http://www.welt.de/politik/deutschland/article5846468/Kartoffel-Angriff-im-Dirndl-auf-Ministerin-Aigner.html

Thema: Vegetarismus
Ethik in der Ernährung
Nicht Fisch! Nicht Fleisch!
http://www.sueddeutsche.de/leben/264/499540/text/

SZ-Autor Georg Diez interpretiert Spam-Mails als Gegenwartsroman
http://jetzt.sueddeutsche.de/texte/anzeigen/494500

Afrika-Cup:
Togo trauert, Südafrika teilt aus
http://www.stern.de/sport/fussball/afrika-cup-togo-trauert-suedafrika-teilt-aus-1534695.html

Angola
Zwei Festnahmen nach Anschlag auf Togos Nationalteam
http://www.focus.de/politik/ausland/angola-zwei-festnahmen-nach-anschlag-auf-togos-nationalteam_aid_469708.html

FÜHRERscheinkontrolle: Nicht so viel GAS geben
Ein Fundstück von Youtube. Seit 1945 ist es ziemlich schwierig, sich auf deutsch zu verständigen.
Von Felix Menzel
http://www.blauenarzisse.de/blog/218/fuehrerscheinkontrolle-nicht-so-viel-gas-geben.html

Amateur-Kabarettist spielt Merkel-Karikatur ...
Buchheimer Merkel-Satire mit Neujahrsansprache 2010
http://www.youtube.com/watch?v=hke0uqV8WlA

How the West Was Lost

How the West Was Lost

Churchill, Hitler, and “the Unnecessary War”
How Britain Lost Its Empire and the West Lost the World
Patrick J. Buchanan
New York: Crown Publishers, 2008

Patrick J. Buchanan's <i>Churchill, Hitler, and the Uncessary War</i>

Many reviewers of the respectable class become unhinged upon seeing the words “unnecessary war” in the title of a book dealing with World War II—in their minds, the “Good War” to destroy the ultimate evil of Hitler’s Nazism.[1] And, of course, Buchanan was already in deep kimchi on this issue since he had expressed a similar criticism of American entry into World War II in his A Republic, Not an Empire.[2]

With this mindset, most establishment reviewers simply proceed to write a diatribe against Buchanan for failing to recognize the allegedly obvious need to destroy Hitler, bringing up the Holocaust, anti-Semitism, and other rhetorical devices that effectively silence rational debate in America’s less-than-free intellectual milieu. However, Buchanan’s book is far more than a discussion of the merits of fighting World War II. For Buchanan is dealing with the overarching issue of the decline of the West—a topic he previously dealt with at length in his The Death of the West.[3] In his view, the “physical wounds” of World Wars I and II are significant factors in this decline. Buchanan writes: “The questions this book answers are huge but simple. Were these two world wars the mortal wounds we inflicted upon ourselves necessary wars? Or were they wars of choice? And if they were wars of choice, who plunged us into these hideous and suicidal world wars that advanced the death of our civilization? Who are the statesman responsible for the death of the West?” (p. xi). Early in his Introduction, Buchanan essentially answers that question: “Historians will look back on 1914–1918 and 1939–1945 as two phases of the Great Civil War of the West, when the once Christian nations of Europe fell upon one another with such savage abandon they brought down all their empires, brought an end to centuries of Western rule, and advanced the death of their civilization” (p. xvii).

Buchanan sees Britain as the key nation involved in this process of Western suicide. And its own fall from power was emblematic of the decline of the broader Western civilization. At the turn of the twentieth century, Britain stood out as the most powerful nation of the West, which in turn dominated the entire world. “Of all the empires of modernity,” Buchanan writes, “the British was the greatest—indeed, the greatest since Rome—encompassing a fourth of the Earth’s surface and people” (p. xiii). But Britain was fundamentally responsible for turning two localized European wars into the World Wars that shattered Western civilization.

Contrary to the carping of his critics, Buchanan does not fabricate his historical facts and opinions but rather relies on reputable historians for his information, which is heavily footnoted. In fact, most of his points should not be controversial to people who are familiar with the history of the period, as shocking as it may be to members of the quarter-educated punditocracy.

Buchanan points out that at the onset of the European war in August 1914, most of the British Parliament and Cabinet were opposed to entering the conflict. Only Foreign Minister Edward Grey and Winston Churchill, then First Lord of the Admiralty, held that it was necessary to back France militarily in order to prevent Germany from becoming the dominant power on the Continent. In 1906, however, Grey had secretly promised France support in the event of a war with Germany, which, Buchanan implies, might have served to encourage French belligerency in 1914. However, it was only the German invasion of neutral Belgium—the “rape” of “little Belgium” as pro-war propagandists bellowed—that galvanized a majority in the Cabinet and in Parliament for war.

Buchanan maintains that a victorious Germany, even with the expanded war aims put forth after the onset of the war, would not have posed a serious threat to Britain. And certainly it would have been better than the battered Europe that emerged from World War I. Describing the possible alternate outcome, Buchanan writes:

Germany, as the most powerful nation in Europe, aligned with a free Poland that owed its existence to Germany, would have been the western bulwark against any Russian drive into Europe. There would have been no Hitler and no Stalin. Other evils would have arisen, but how could the first half of the twentieth century have produced more evil than it did? (p. 62)

As it was, the four year world war led to the death of millions, with millions more seriously wounded. The utter destruction and sense of hopelessness caused by the war led to the rise of Communism. And the peace ending the war punished Germany and other members of the Central powers, setting the stage for future conflict. The Allies “scourged Germany and disposed her of territory, industry, people, colonies, money, and honor by forcing her to sign the ‘War Guilt Lie’” (p. 97). Buchanan acknowledges that it was not literally the “Carthaginian peace” that its critics charged. Germany “was still alive, more united, more populous and potentially powerful than France, and her people were now possessed of a burning sense of betrayal” (p. 97). But by making the new democratic German government accept the peace treaty, the Allies had destroyed the image of democratic government in Germany among the German people. In essence, the peace left “Europe divided between satiated powers, and revisionist powers determined to retrieve the lands and peoples that had been taken from them” (p. 95). It was “not only an unjust but an unsustainable peace. Wedged between a brooding Bolshevik Russia and a humiliated Germany were six new nations: Finland, Estonia, Latvia, Lithuania, Poland, and Czechoslovakia. The last two held five million Germans captive. Against each of the six, Russia or Germany held a grievance. Yet none could defend its independence against a resurrected Germany or a revived Russia. Should Russia and Germany unite, no force on Earth could save the six” (p. 98). It should be noted that Buchanan’s negative depiction of the World War I peace is quite conventional, and was held by most liberal thinkers of the time.[4]

Buchanan likewise provides a very conventional interpretation of British foreign policy during the interwar period, which oscillated between idealism and Realpolitik and ultimately had the effect of weakening Britain’s position in the world. Buchanan points out that Britain needed the support of Japan, Italy, and the United States to counter a revived Germany, but its diplomacy undercut such an alliance. To begin with, Britain terminated its alliance with Japan to placate the United States as part of the Washington Naval Conference of 1922. Buchanan contends that the Japanese alliance had not only provided Britain with a powerful ally but served to restrain Japanese expansionism.

Britain needed Mussolini’s Italy to check German revanchism in Europe, a task which “Il Duce” was very willing to undertake. However, Britain drove Mussolini into the arms of Hitler by supporting the League of Nations’ sanctions against Italy after it attacked Ethiopia in 1935. “By assuming the moral high ground to condemn a land grab in Africa, not unlike those Britain had been conducting for centuries, Britain lost Italy,” Buchanan observes. “Her diplomacy had created yet another enemy. And this one sat astride the Mediterranean sea lanes critical in the defense of Britain’s Far Eastern empire against that other alienated ally, Japan” ( p. 155).

America, disillusioned by the war’s outcome, returned to its traditional non-interventionism in the 1920s, so it was not available to back British interests. Consequently, Britain would only have France to counter Hitler’s expansionism in the second half of the 1930s.

Buchanan provides a straightforward account of Prime Minister Neville Chamberlain’s and Foreign Minister Halifax’s appeasement policy. The goal was to rectify the wrongs of Versailles so as to prevent the outbreak of war. “They believed,” Buchanan points out, “that addressing Germany’s valid grievances and escorting her back into Europe as a Great Power with equality of rights was the path to the peace they wished to build” (p. 201). Buchanan asserts that such a policy probably would have worked with democratic Weimar Germany, but not with Hitler’s regime, because of its insatiable demands and brutality.

Munich was the high point of appeasement and is conventionally considered one of the great disasters of British foreign policy. Buchanan explains Chamberlain’s reasoning for the policy, which was quite understandable. First, morality seemed to be on Germany’s side since the predominantly German population of the Sudetenland wanted to join Germany. Moreover, maintaining the current boundaries of Czechoslovakia was not a key British interest worth the cost of British lives. Finally, Britain did not have the wherewithal to intervene militarily in such a distant, land-locked country.

Churchill, who represented the minority of Britons who sought war as an alternative, believed that support from Stalinist Russia would serve to counter Hitler. Of course, as Buchanan points out, the morality of such an alliance was highly dubious because Stalin had caused the deaths of millions of people during the 1930s, while Hitler’s victims still numbered in the hundreds or low thousands before the start of the war in 1939. Moreover, Communist Russia would have to traverse Rumania and Poland to defend Czechoslovakia, and the governments of these two countries were adamantly opposed to allowing Soviet armies passage, correctly realizing that those troops would likely remain in their lands and bring about their Sovietization. It should also be added that it was questionable whether the Soviet Union really intended to make war on the side of the Western democracies, because Stalin hoped that a great war among the capitalist states, analogous to World War I, would bring about their exhaustion and facilitate the triumph of Communist revolution, aided by the intervention of the Soviet Red Army.[5]

Buchanan concludes that Chamberlain was right not to fight over the Sudetenland but “was wrong in believing that by surrendering it to Hitler he had bought anything but time,” which he should have used to rearm Britain in preparation for an inevitable war (p. 235). Instead, Chamberlain believed that Hitler could be trusted and that peace would prevail.

While Buchanan faults Chamberlain for not properly preparing for war after the Munich Agreement, he does not believe that Munich per se brought on the debacle of war. What did bring about World War II, according to Buchanan, was the British guarantee to defend Poland in March 1939. This guarantee made Poland more resistant to compromise with Germany, and made any British decision for war hinge on the decisions made by Poland. Moreover, as Buchanan points out, “Britain had no vital interest in Eastern Europe to justify a war to the death with Germany and no ability to wage war there” (p. 263).

Buchanan, while citing several explanations for the Polish guarantee, seems to give special credence to the view that Chamberlain was more of a realist than a bewildered naïf. Buchanan holds that a clear analysis of Chamberlain’s words and intent shows that in the guarantee the Prime Minister had not bound Britain to fight for the territorial integrity of Poland but only for its independence as a nation. “The British war guarantee,” Buchanan contends, “had not been crafted to give Britain a pretext for war, but to give Chamberlain leverage to persuade the Poles to give Danzig back” (p. 270). Chamberlain seemed to be “signaling his willingness for a second Munich, where Poland would cede Danzig and provide a road-and-rail route across the Corridor, but in return for Hitler’s guarantee of Poland’s independence” (p. 270). Hitler, however, did not grasp this “diplomatic subtlety” and believed that a German effort to take any Polish territory would mean war. The Poles did not understand Chamberlain’s intent either, and assumed that Britain would back their intransigence and thus refused to discuss any territorial changes with Germany. Buchanan, however, seems to reverse this interpretation of Chamberlain’s motivation when discussing his guarantees to other European countries in 1939, writing that “Chamberlain had lost touch with reality” (p. 278).

In the end, Britain and France went to war with Germany over Poland without the means to defend her. Poland’s fate was finally sealed when Hitler made his deal with Stalin in August 1939, which, in a secret protocol, offered the Soviet dictator the extensive territory that he sought in Eastern Europe.

Some reviewers have claimed that Buchanan excuses Hitler of blame for the war, but this is far from the truth. Buchanan actually states that Hitler bore “full moral responsibility” for the war on Poland in 1939 (p. 292), in contradistinction to the wider world war, though even here the charge of “full responsibility” would seem to be belied by much of the information in the book. For Buchanan points out that the Germans not only had justified grievances regarding the Versailles territorial settlement, but that, despite Hitler’s bold demands, the German-Polish war might not have happened without Britain’s meddling in 1939. Buchanan’s analysis certainly does not absolve Hitler of moral responsibility for the Second World War (much less palliate his crimes against humanity), but it does show that there is plenty of blame to go around.

Buchanan writes that “had there been no war guarantee, Poland . . . might have done a deal over Danzig and been spared six million dead” (p. 293). It is quite possible that after any territorial deal with Poland, Hitler would have consequently made much greater demands against her. Perhaps he would have acted no differently toward Poland and the Polish Jews than he actually did—but the outcome could not have been worse for the Polish Jews, almost all of whom were exterminated during the World War II. And Polish gentiles suffered far more than the inhabitants of other countries that resisted Hitler less strenuously. In short, a war purportedly to defend Poland was an utter disaster for the inhabitants of Poland. It is hardly outrageous to question whether this was the best possible outcome and to attempt to envision a better alternative.

Buchanan shows how World War II was hardly a “Good War.” The Allies committed extreme atrocities such as the deliberate mass bombing of civilians and genocidal population expulsions. The result was the enslavement of half of Europe by Soviet Communism. “To Churchill,” Buchanan writes, “the independence and freedom of one hundred million Christian peoples of Eastern Europe were not worth a war with Russia in 1945. Why, then, had they been worth a war with Germany in 1939?” (p. 373).

Buchanan holds that had Britain not gone to war against Germany, a war between Soviet Russia and Nazi Germany would have been inevitable, and that such a conflict would have exhausted both dictatorships, making it nigh impossible for either of them to conquer Western Europe. Although this scenario would not have been a certainty, a military stalemate between the two totalitarian behemoths would seem to be the most realistic assessment based on the actual outcome of World War II. Certainly, the Soviet Union relied on Western support to defeat the Nazi armies; and Germany was unable to knock out the Soviet Union during the lengthy period before American military began to play a significant role in Europe.

Buchanan contrasts the lengthy wars fought by Britain, which gravely weakened it, and the relative avoidance of war by the United States, which enabled it to become the world’s greatest superpower. In Buchanan’s view, the United States “won the Cold War—by avoiding the blunders Britain made that plunged her into two world wars” (p. 419). In the post-Cold War era, however, the United States has ignored this crucial lesson, instead becoming involved in unnecessary, enervating wars. “America is overextended as the British Empire of 1939,” Buchanan opines. “We have commitments to fight on behalf of scores of nations that have nothing to do with our vital interests, commitments we could not honor were several to be called in at once” (p. 423). Buchanan maintains that in continuing along this road the United States will come to the same ruinous end as Britain.

Buchanan’s British analogy, unfortunately, can be seen as giving too much to the position of the current neo-conservative war party. Although I think Buchanan’s non-interventionist position on the World Wars is correct, it should be acknowledged that Britain faced difficult choices. Allowing Germany to become the dominant power on the Continent would have been harmful to British interests—though the two World Wars made things even worse. In contrast, today it is hard to see any serious negative consequences resulting from the United States’ pursuit of a peaceful policy in the Middle East. No Middle East country or terrorist group possesses (or possessed) military power in any way comparable to that of Germany under the Second or Third Reichs, and, at least, Iran and Iraq do (did) not have any real interest in turning off the oil spigot to the West since selling oil is the lifeblood of their economies.

Another important aspect of the book is Buchanan’s attack on the cult of Winston Churchill, who has served as a role model for America’s recent bellicose foreign policy, with President George W. Bush even placing a bust of Churchill in the Oval Office. Buchanan maintains that Churchill, with his lust for war, was the individual most responsible for the two devastating World Wars.

In contrast to the current Churchill hagiography, Buchanan portrays the “British Bulldog” as a poor military strategist who was ruthlessly indifferent to the loss of human life, advocating policies that could easily be labeled war crimes. Churchill proposed both the incompetent effort to breech the Dardanelles in 1915, ending with the disastrous Gallipolli invasion, and the bungled Norwegian campaign of April 1940. Ironically, the failures of the Norwegian venture caused the downfall of the Chamberlain government and brought Churchill to power on May 10, 1940.

Churchill supported the naval blockade of Germany in World War I, which in addition to stopping war materiel prevented food shipments, causing an estimated 750,000 civilian deaths. Churchill admitted that the purpose of the blockade was to “starve the whole population—men, women, and children, old and young, wounded and sound—into submission” (p. 391). He successfully proposed the use of poisonous gas against Iraqi rebels in the interwar period and likewise sought the use of poison gas against German civilians in World War II, though the plan was not implemented due to opposition from the British military. Churchill was, however, successful in initiating the policy of intentionally bombing civilians, which caused the deaths of hundreds of thousands. Equally, if not more, inhumane, Churchill’s support for the forcible “repatriation” of Soviet POWs to the Soviet Union and the “ethnic cleansing” of Germans from Eastern and Central Europe involved the deaths of millions of people. And, of course, Churchill was willing to turn over Eastern Europe’s millions to slavery and death under Stalinist rule.

Overall, the Buchanan thesis makes considerable sense—though in some cases it assumes a foresight that would not be possible. For example, the pursuit of containment by the United States in the Cold War period, which Buchanan praises, was a policy largely rejected by the contemporary American Right, of which Buchanan was a member. The American Right held that the policy of containment was a defensive policy that could not achieve victory but instead likely lead to defeat—a position best expressed by James Burnham. And, at least up until Reagan’s presidency, the power of the Soviet Union greatly increased, both in terms of its nuclear arsenal and its global stretch, relative to that of the United States. While Buchanan touts Reagan’s avoidance of war, what most distinguished Reagan from his presidential predecessors and the foreign policy establishment was his willingness to take a harder stance toward the Soviets—a difference that terrified liberals of the time. Reagan’s hard-line stance consisted of a massive arms build-up, and, more importantly, an offensive military strategy (violating the policy of containment), which had the United States supporting a revolt against the Soviet-controlled government in Afghanistan. (The policy was begun under President Carter but significantly expanded under Reagan.) Perhaps, if the United States had launched such a policy in the early years of the Cold War, the Soviet Empire would have unraveled much earlier and not been such a threat to the United States. The Soviet Union was obviously the first country that could destroy the United States, and it achieved this lethal potential during the policy of containment. To this reviewer, it does not seem inevitable that everything would have ultimately turned out for the best.

While Buchanan makes a good case that the two World Wars were deleterious to the West, it would seem that they were only one factor, and probably not the primary one, in bringing about the downfall of Western power—a decline that was observed by astute observers such as Oswald Spengler prior to 1914.[6] (Buchanan himself is not oblivious to these other factors but gives a prominent place to the wars.) Moreover, it is questionable if Britain would have retained its empire any longer than it did, even without the wars, given the spread of nationalism to the non-Western world and the latter’s greater rates of population increase compared to Europe. Also, the growing belief in the West of universal equality obviously militated against European rule over foreign peoples.

In sum, Buchanan’s work provides an excellent account of British diplomacy and European events during the crucial period of the two world wars, which have shaped the world in which we now live. It covers a host of issues and events that are relatively unknown to those who pose as today’s educated class, and does so in a very readable fashion. While this reviewer regards Buchanan’s theses as fundamentally sound, the work provides a fount of information even to those who would dispute its point of view.

Forthcoming in TOQ vol. 9, no. 1 (Spring 2009).


 

<!--[if !supportFootnotes]-->[1] The phrase “The Unnecessary War” is not placed in quotes on the paper jacket or on the hardback cover but is in quotes inside the book, including on the title page. This tends to make the meaning of the phrase unclear. (I owe this insight to Dr. Robert Hickson who has produced a review of this book, along with others, for Culture Wars, though I present a somewhat different take on the subject.) Buchanan quotes Churchill’s use of the phrase in his memoirs (p. xviii). Churchill wrote: “One day President Roosevelt told me that he was asking publicly for suggestions about what the war should be called. I said at once, ‘The Unnecessary War.’ There never was a war more easy to stop than that which has just wrecked what was left of the world from the previous struggle.” But Churchill meant that the war could have been avoided if the Western democracies had taken a harder line, while Buchanan supports, in the main, a softer approach for the periods leading up to both wars.

[2] Patrick J. Buchanan, A Republic, Not an Empire: Reclaiming America’s Destiny (Washington, D.C.: Regnery, 1999). See also Stephen J. Sniegoski, “Buchanan’s book and the Empire’s answer: Fahrenheit 451!” The Last Ditch, October 13, 1999, http://www.thornwalker.com/ditch/snieg7.htm.

[3] Patrick J. Buchanan, The Death of the West: How Dying Populations and Immigrant Invasions Imperil Our Country and Civilization (New York: Thomas Dunne Books/St. Martin’s Press, 2002).

[4] One early critic was the well-known British economist, John Maynard Keynes, The Economic Consequences of the Peace (New York: Harcourt, Brace, and Howe, 1920).

[5] Viktor Suvorov, Icebreaker: Who Started the Second World War? (New York: Viking Press, 1990); Viktor Suvorov, The Chief Culprit: Stalin’s Grand Design to Start World War II (Annapolis: Naval Institute Press, 2008); R. C. Raack, Stalin’s Drive to the West, 19381945: The Origins of the Cold War (Stanford: Stanford University Press, 1995); R. C. Raack, “Stalin’s Role in the Coming of World War II,” World Affairs, vol. 158, no. 4 (Spring 1996), http://www.mtholyoke.edu/acad/intrel/raack.htm; James E. McSherry, Stalin, Hitler, and Europe: The Origins of World War II, 19331939 (Cleveland: World Pub. Co, 1968).

[6] Spengler had developed his thesis of the Decline of the West (Der Untergang des Abendlandes) before the onset of World War I, though the first volume was not published until 1918.

mercredi, 20 janvier 2010

Vus d'Alsace: les rapports franco-allemands

Bapteme-Gyrocoptere-Strasbourg-Alsace-Bas-Rhin-67.jpgArchives de SYNERGIES EUROPENNES

Vus d’Alsace:

les rapports franco-allemands

L’écrivain alsacien Martin Graff a publié depuis quatre ans trois livres chez l’éditeur Knesebeck, producteurs de très beaux livres d’art ou de photographie, notamment les portraits d’écrivains réalisés par la photographe Isolde Ohlbaum, dont le talent est véritablement époustouflant. La position de Graff est intéressante à plus d’un titre quand il juge les Français (de l’intérieur) et les Allemands: né dans un pays qui a été plusieurs fois bousculé d’un côté à l’autre, il connaît les insuff­isances et les atouts des uns et des autres. Son bilinguisme parfait lui donne une lucidité extraordinaire, que les unilingues sont incapables d’imiter ou de capter. Graff se moque de ces lourdeaux gaulois ou germaniques qui affirment être les meilleurs amis du monde, sans être même capables de se com­prendre réellement. Graff est tout naturellement euro­péiste, car il l’est dans sa chair, par son travail quotidien dans les instituts radiophoniques (ARD, ZDF, ARTE). Quant à l’Europe technocratique de Maastricht, elle est affirmée par des politiciens qui ne connaissent pas spontanément la pluralité européenne. Graff a raison: la construction euro­péen­ne doit être laissée aux gens sérieux, aux ressortissants de la ligne de fracture, aux bilingues nés (Martin Graff, Nackte Wahrheiten. Deutsche und Franzosen, ISBN 3-926901-72-1, DM 34, Knesebeck Verlag, Holzstrasse 26, D-80.469 Mün­chen).

 

Dans un deuxième ouvrage, Graff étudie le passage sans heurt de l’Alsace de la germanité à la romanité française après 1945. Cet événement extraordinaire, unique en Europe, repo­se sur des sentiments que Graff discerne très clairement: les Allemands aiment l’Alsace, ils trouvent extraordinaire qu’elle ait gardé son identité germanique tout en adoptant la langue française. Mais les Alsaciens n’aiment pas être considérés comme les reliques d’une germanité idyllique et révolue: ils veulent que les Allemands les prennent au sérieux, cessent de voir en leur pays une “fata morgana gastronomico-touristique”. De même, l’Alsacien est agacé de devoir, en France comme en Allemagne, répondre à une image stéréotypée, élaborée dans des officines propagandistes depuis 1871. L’Alsacien n’est pas un patriote français portant des costumes folklo­riques originaux et sympathiques (comme les chapeaux ronds des Bretons) ni un Allemand martyr, auquel on a confisqué de force sa germanité: il est un pont entre la France et l’Alle­ma­gne, le trait d’union indispensable dans une Europe en forma­tion, donc un être d’avenir et non pas une relique (Martin Graff, Von Liebe keine Spur. Das Elsaß und die Deutsche, ISBN 3-926901-87-X, DM 39,80, Knesebeck, München, adres­se supra).

 

Cette année, Martin Graff a changé de sujet, tout en assumant pleinement sa fonction d’Alsacien-pontifex, d’Alsacien qui jette des ponts au-dessus des mosaïques européennes. Le thème de son dernier livre est capital: il traite du Danube, du plus long fleuve d’Europe, qui est redevenu de fait son épine dor­sale. Les riverains du Danube, écrit Graff, peuvent enfin se re­mettre à rêver, après la chute du Rideau de Fer. Ce livre sur le Danube est le résultat d’un reportage effectué par Graff pour le compte de la télévision allemande ZDF: il s’agissait de remonter le Danube, depuis son delta sur les rives de la Mer Noire jusqu’à sa source dans la Forêt Noire, à un jet de pierre de l’Alsace natale de Graff. Tous les peuples riverains du Danube sont confrontés d’une façon ou d’une autre à la mutli­plicité, à la diversité fécondante des peuples et des cultures au­to­chtones, que les machines étatiques rigides ou le libé­ra­lis­me universaliste et consumériste veulent mettre au pas, diluer et effacer définitivement. Graff chante les mérites d’une multi­culturalité enracinée et non d’une multiculturalité d’importation, en vrac, dans le désordre, incapable de s’organiser sinon dans de glauques réseaux mafieux. Claudio Magris avait chanté la fécondité littéraire des bords du Danube; Graff se penche da­vantage sur les hommes concrets, libérés du carcan marxiste, désillusionés par les belles promesses du libéralisme occidental qui leur a fait miroiter des villas californiennes et de luxueuses BMW et ne leur a donné que l’endettement et le chômage. La diversité danubienne, celle de son delta où Ar­méniens, Grecs, Turcs, Tatars, Italiens, Macédoniens, Gaga­ouzes, Circassiens, Kazakhs, Russes, Roumains, Moldaves, Valaques, Caucasiens, Tziganes, Bulgares, etc. vivent côte à côte dans la paix, est un tour de force, sans doute une im­bri­cation pluriethnique unique au monde, mais elle est possible parce que personne là-bas n’ignore fondamentalement l’autre, connaît sa langue et sa culture, parce que le paysage extraordinaire du delta, porte de l’Europe pour les Caucasiens et les Anatoliens, leur a octroyé un destin commun. Graff nous lègue là une géoethnologie du Danube (M. Graff, Dona­u­träume. Stromaufwärts nach Europa, ISBN 3-89660-044-3, DM 39,80, Knesebeck Verlag, München, adresse supra) (Robert Steuckers).

 

 

mardi, 19 janvier 2010

J. Parvulesco: les missions européennes et grandes-continentales de la Russie

dugin_parvulesco.jpgArchives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1994

Les missions européennes et grandes-continentales de la Russie

 

Jean PARVULESCO

 

Karl Haushofer

Subha Chandra Bose

in memoriam

 

L'axe franco-allemand est une

Révolution Mondiale

 

Dans les milieux géopolitiques du gaullisme, j'entends à l'intérieur de ses fort confidentiels groupes géopolitiques, dont l'action, quoi qu'on en dise, continue dans l'ombre, on est plus que jamais convaincu de la nécessité vitale, ontologique, d'une grande politique continentale franco-allemande.

 

Car, tout en se tenant très en retrait par rapport aux engagements que le mouvement gaulliste officiel a contracté, actuellement, en France, à travers l'expérience gouvernementale poursuivie par Edouard Balladur et Charles Pasqua, les groupes géopolitiques n'en surveillent pas moins attentivement l'évolution de plus en plus inquiètante de la situation politique générale en Europe.

 

Or, pour le gaullisme de la fin, pour le gaullisme en voie d'accomplissement final, qui seul est nôtre, plus la politique européenne se trouve en difficulté, par rapport à elle-même aussi bien que sur ses fronts d'affirmation extérieure, planétaire, plus il faut que le rapprochement franco-allemand s'intensifie, et qu'à la limite il finisse même par se résoudre en une intégration fédérale décisive, allant jusqu'à l'identification totale. Une identification finale destinée à changer, comme par réverbération sismique, de l'intérieur et irréversiblement, l'ensemble de la situation politique continentale.

 

Le gaullisme, le plus grand gaullisme, a été, est, quoi qu'on en dise et fasse de contraire, et va devoir se poser visionnairement jusqu'à la fin, comme un concept géopolitique axé sur l'intégration de l'ensemble du continent eurasiatique à partir du noyau révolutionnaire central franco-allemand. Pour le Général de Gaulle, la mise en chantier immédiate d'une communauté de destin franco-allemande était, à la fois en termes de devenir et en termes d'achèvement final, une Révolution Mondiale. Cette conscience unitaire fondationnelle, cette intelligence gaulliste supérieure, agonique, du problème franco-allemand trouve ses origines dans les années tragiques, embrasées et chaotiques de la fin de la dernière guerre civile européenne, dans l'hiver fatidique de 1944.

 

Rappelons donc que, dans ses Mémoires,  le Général de Gaulle cite, sans aucun commentaire mais exhaustivement la lettre personnelle qui lui était parvenue, en 1945, par des voies spéciales, de la part de Heinrich Himmler, alors que celui-ci était déjà en train d'être happé par les ténèbres. Lettre dans laquelle Heinrich Himmler adressait un appel prophétique à la constitution d'une future communauté franco-allemande de destin, dont il invitait fortement le Général de Gaulle à en prendre la responsabilité politique immédiate et active. «En vérité le seul chemin qui puisse mener votre peuple à la grandeur et à l'indépendance, c'est celui de l'entente avec l'Allemagne vaincue. Proclamez-le tout de suite! Entrez en rapport, sans délai, avec les hommes qui, dans le Reich, disposent encore d'un pouvoir de fait et veulent conduire leur pays dans une direction nouvelle. Ils y sont prêts. Si vous dominez l'esprit de la vengeance, si vous saisissez l'occasion que l'histoire vous offre aujourd'hui, vous serez le plus grand homme de tous les temps», se permettait encore d'écrire Heinrich Himmler.

 

Or, dès 1945, le tout premier souci, le souci fondamental du Général de Gaulle avait été celui de distinguer, et ensuite de mobiliser, au sein de l'Allemagne dévastée, politiquement et socialement anéantie, les ressources de vie non encore entamées, la “part ultime”, mystérieusement préservée envers et contre tout, afin qu'un autre commencement de l'histoire puisse y trouver ses assises, l'ouverture immédiate de l'ensemble de ses développe­ments à venir, une ouverture-là, d'ailleurs comme prévue d'avance. Ce que le Général de Gaulle allait alors demander  —déjà—  à l'Allemagne, c'était, disait-il, de rebâtir, avec la France, «notre Europe et notre Occident».

 

En parlant de ce dramatique tournant de la nouvelle histoire européenne naissante  —renaissante de ses propres cendres—  le Général de Gaulle notait, alors, dans ses Mémoires:  «Fribourg, en Forêt Noire, groupe pour recevoir de Gaulle tout ce qui est représentatif des régions occupées par nous sur la rive droite du Rhin. Le 4 octobre, le Dr Wohleb me présente les personnalités de Bade. Le 5 dans la matinée, M. Carlo Schmitt introduit celles du Wurtemberg. L'archevêque de Fribourg, Mgr Groeber, ainsi que Mgr Fisher du diocèse de Rotthausen, sont parmi les visiteurs. Puis, ces hommes de qualité, frémissants de bonne volonté, se réunissent afin de m'entendre évoquer «les liens qui, jadis, rapprochaient les Français et les Allemands du Sud et qui doivent, maintenant, réapparaître, pour servir à bâtir notre Europe et notre Occident».

 

Au sujet aussi de cette volonté visionnaire du Général de Gaulle, soucieux de recommencer, à peine la guerre finie, l'histoire occidentale interrompue, de bâtir, en avant, la plus grande histoire européenne à venir en la fondant sur l'axe ontologique franco-allemand, Dominique de Roux écrivait, lui, dans son livre révolutionnaire sur le Général de Gaulle, ces lignes qui resteront, définitivement: «C'est dans ce sens-là qu'il faudrait assurément comprendre l'affirmation du Général de Gaulle, parlant du rapprochement franco-allemand, quand il disait en juin 1963, dans les Charentes, qu'après d'immenses malheurs, ayant conclu entre elles la paix et s'étant unies pour un destin commun, l'Allemagne et la France ont accompli, ensemble, une Révolution Mondiale».

 

Heureux les Pacifiques

 

Cependant, il n'en reste pas moins évident que l'Axe Franco-Allemand ne saura avoir aucune réalité politique et historique directe et active s'il n'était pas soutenu par son dédoublement géopolitique à l'Est, par ce que, en 1994, le ministre des Affaires Etrangères de Moscou, Andreï Kozyrev, n'hésite pas à appeler, lui, l'Axe Germano-Russe.

 

On voit comment le destin suprahistorique de la communauté politique grand-continentale eurasiatique des années à venir s'identifie révolutionnairement avec le destin politique actuel de l'axe grand-européen Paris-Berlin-Moscou, raison d'être déjà en action, fondement de la plus Grande Europe dans laquelle notre génération est appelée à rencontrer son destin et l'épreuve décisive de celui-ci, son épreuve suprême. Car, à présent, «tout rentre à nouveau dans la zone de l'attention suprême».

 

Ainsi devient-il plus qu'urgent, ainsi devient-il vital que l'on se souvienne, aujourd'hui, du fait que la thèse grand-continentale de l'axe Paris-Berlin-Moscou à l'heure présente, répétons-le, thèse contre-stratégique fondamentale des groupes géopolitiques agissant à l'intérieur de la mouvance gaulliste en place  —apparaît comme étant d'une origine bien plus lointaine que celle des premières tentatives de la projeter, de la faire s'incarner directement dans le cours de la grande histoire qu'avait entreprises, d'une manière plus ou moins souterraine, dans les années 1960, le Général de Gaulle alors au pouvoir à Paris en tant que Président de la République, et qui n'avaient à ce moment-là échoué que du seul fait de la très suspecte  —de la plus que suspecte—  incompréhension du gouvernement de Bonn.

 

La thèse de l'axe grand-continental Paris-Berlin-Moscou n'était en effet pas, à l'origine, comme on serait tenté de le croire aujourd'hui, de gènèse exclusivement gaulliste, mais provenait de certains aménagements idéologico-doctrinaux français apportés, pendant les dernières années de la guerre, à Paris, au corps des positions géopolitiques de pointe soutenues, armées doctrinalement, par la vision du Kontinentalblock  de Karl Haushofer, du Bloc Continental. Il s'agissait alors des travaux d'aménagement doctrinal ayant pris naissance au sein de certains groupements secrets d'influence et de pénétration qui agissaient, à Paris, sous la responsabilité de Georges Soulès  —mieux connu, plus tard, sous l'identité du romancier Raymond Abellio—  à l'intérieur, et depuis l'intérieur des hautes sphères dirigeantes du Mouvement Social Révolutionnaire (MSR), tout en se tenant en étroite relation  —non sans le soutien, dans l'ombre, de certains services politiques supérieurs allemands—  avec une certaine fraction de la résistance politico-militaire gaulliste sous les ordres, dans la clandestinité, du futur Général de Bénouville.

 

Dans son premier roman, Heureux les Pacifiques,  paru à Paris en 1950, Raymond Abellio soulève un coin du voile en faisant parler un de ses personnages  —un de ses doubles— du fait, jusqu'alors tenu pour secret, qu'il y eût «des socialistes partout», des socialistes nationaux-révolutionnaires, dans tous les camps en confrontation dans ces années-là, et jusqu'au paroxysme même des dernières années de la guerre, après 1942, car il y a aussi  —il y eut, et il s'y verra de plus en plus à l'œuvre, dans l'avenir—  une internationale souterraine, clandestine, du socialisme révolutionnaire national et impérial, un socialisme grand-continental, «eurasiatique». Raymond Abellio: «Il y a, dit-il, des socialistes partout: ils voudraient voir se créer un bloc franco-germano-russe, un axe Paris-Berlin-Moscou qui dégagerait l'Occident de la tutelle et des contradictions de l'économie anglosaxonne».

 

Pour ceux qui savent, les forces premières ontologiquement présentes dans l'histoire en marche resteront, toujours, les mêmes, absolument inchangées. Hier comme aujourd'hui, il n'y a eu, il n'y a qu'un seul ennemi de ce qui sans fin revient à l'attaque pour imposer l'ordre cosmique de sa propre identité polaire des origines, l'Imperium  hors d'atteinte de ceux qui, «venus des étoiles» par la Jonction de Vénus, avaient établi, sur la terre, la première station hyperboréenne des hauts-commencements, et contrôlé toutes les stations de transmigration ultérieures et leurs descentes ontologiques successives et de plus en plus éloignées de l'être  —de ce que Heidegger appelle, lui, 1'«être de l'être»—  et de par cela même de plus en plus obscurcies, nocturnes, oublieuses de toute antériorité, de plus en plus voisines des gouffres du Sud Ultime. Encore que, de toutes les façons, le Sud Ultime, une fois atteint, il provoquera  —cela, je veux dire, provoquera—  comme de par soi-même le Redressement Final, le «Grand Renversement», ce que les voyants des temps védiques avaient désigné du nom de Paravrtti.

 

Or, à l'heure actuelle, le camp polaire du socialisme national-révolutionnaire européen d'ouverture grand-continentale se trouve encore une fois directement mobilisé sur les barricades du combat pour la reconstitution politique et historique immédiate de l'axe Paris-Berlin-Moscou. C'est là, et là seulement que se portent, à présent, tous les combats d'avant-garde, c'est là qu'est en train de se produire, tectoniquement, le renouvellement intérieur, abyssal, de la «grande histoire».

 

Au centre de l'Europe ainsi interpellée par son nouveau destin, l'Allemagne se retrouvera écartelée et par la double attraction et par la double pétition de rencontre qui contredit cette attraction tout en faisant qu'elle s'accomplisse, attraction en cours qu'exercent, sur elle, chacune de son côté et les deux ensemble, et la France et l'Allemagne, l'Ouest et l'Est du Grand Continent Eurasiatique déjà happé par le vertigineux tourbillon final de la réintégration grand-continentale en train de se donner à faire sous les auspices à la fois ardentes et polaires de 1'Imperium Ultimum.

 

D'immenses puissances négatives, dissimulées

 

C'est très précisément la raison pour laquelle d'immenses puissances négatives secrètes, dissimulées, s'opposent aujourd'hui à l'intégration définitive de la France et de l'Allemagne, tout comme d'immenses puissances négatives secrètes s'opposeront aussi, et en même temps, à l'intégration définitive de l'Allemagne et de la Russie : or, dans les deux cas, ces puissances négatives, occultement et depuis toujours assujetties au non-être et au chaos originel dans ses persistances nocturnes, dissimulées, s'avéreront être les mêmes. Si nous sommes donc restés les mêmes, l'ennemi ontologique de tout ce que nous sommes et avons été, de tout ce que nous serons à nouveau, est lui aussi resté le même, inconditionnellement identique à lui-même et à ses missions commandées par les “ténèbres extérieures”.

 

Le péril est également à invoquer, et là, avec la clarté la plus tranchante, des puissantes manœuvres de retardement, de “blocage antifasciste”, de déstabilisation permanente que poursuit, contre nous, à la fois en plein jour et tout à fait dans l'ombre, l'Internationale Socialiste et ceux qui la prédéterminent, silencieusement, dissimulés dans les arrière-coulisses nocturnes de notre propre histoire en cours. Il s'agit donc de dénoncer avec force le socialisme marxiste et cosmopolite, antinational et antieuropéen, subversivement véhiculé par les Partis Socialistes du Portugal, d'Espagne, de France, d'Italie, de Belgique, d'Allemagne, refuges et bases activistes durcies des Partis Communistes apparemment auto-neutralisés, passés au stade tactique des “présupposés antérieurs”. Le cas du PDS italien reste le plus flagrant qui, masses électorales, cadres, organisations parallèles et dirigeants, Achille Occhetto en tête, n'est rien d'autre que le PCI renforcé par les boues alluvionnaires d'un “front populaire” autrement manigancé, et d'autant plus dangereux.

 

D'autre part, la situation reste particulièrement critique en Allemagne, où l'eventuelle arrivée au pouvoir, à la faveur des prochaines élections legislatives, de la SPD confortée par la candidature gauchiste de Rudolf Scharping, dont la pensée politique interlope et les relations subversives avec les formations alternatives clandestines sont notoires, provoquerait une catastrophe politique de dimensions européennes, et sans doute bien plus encore. Ce qui devra donc être empêché par tous les moyens, y inclus, comme disait l'autre, “par les moyens les plus légaux”.

 

Nous nous situerons donc d'emblée, et comme inconditionnellement, aux côtés du chancelier Helmut Kohl, héros de la réunification totale de l'Allemagne et des retrouvailles définitives de l'Allemagne avec elle-même, ainsi que du nouveau recommencement de la plus Grande Europe, qui en provient directement. Que le chancelier Helmut Kohl compte donc sur nous qui, de notre côté, nous saurons toujours qui est qui.

 

Ainsi, le voit-on, toutes les forces en confrontation, dans le visible et dans l'invisible, se retrouvent déjà en état d'alerte maximale, rangées à leurs places préétablies, prêtes à tout.

 

L'heure du grand tremblement de terre se fait proche, qui ébranlera, encore une fois, tout. Aussi vais-je citer là cette terrible parole prophétique du chancelier Helmut Kohl, parole prophétique dont l'actualité intime s'accélere, et qu'il faut savoir comprendre à son double niveau: Ce que nous avons semé en mai, nous en aurons la récolte en octobre.

 

Les déplacements de la “Terre du Milieu”

 

Des changements arrivent partout, et qui vont, tous, dans le même sens, le sens du renouveau total qui s'annonce, et dont c'est à nous autres qu'il reviendra la tâche révolutionnaire d'en maîtriser un jour la ligne de tumulte.

 

Mais la situation, désormais, s'éclaircit, aussi, dans les profondeurs. Si, par rapport à 1'“Empire du Milieu” allemand, par rapport aux  “Terres Immuables” de la centralité polaire, hors d'atteinte, incarnée, en ces temps de la fin, par l'Allemagne, la France, de son côté, y représente, aujourd'hui, et y apporte  —car telle est sa mission prédestinée—  l'ensemble du camp occidental grand-européen, l'Ouest donc du Grand Continent Eurasiatique et, plus visiblement, la base impériale occidentale Madrid-Rome-Bruxelles, la Russie, en ce qui la concerne, représente, et y apporte, principiellement, l'Est du Grand Continent Eurasiatique, comprenant “la plus Grande Inde” et “le plus Grand Japon”.

 

Cependant, ainsi que j'avais déjà eu l'occasion de le montrer dans mon étude sur “les fondements de la géopolitique secrète du gaullisme”, le concept de Heartland, de “terre du milieu”, équivalent géopolitique fondamental des “Terres Immuables” du Taoisme, concept de heartland  déjà défini  —en termes de géopolitique active—  par Sir Halford  John Mackinder, et auquel Karl Haushofer avait aussi souscrit entièrement dans ses travaux, est un concept voué à se déplacer à l'intérieur de l'espace central qui constitue son aire continentale de présence et d'action propres, ses déplacements suivant la spirale qui véhicule en avant et qui manifeste le grand cycle cosmique en cours.

 

Ainsi, qui détient le secret des cheminements prévus d'avance, inscrits d'avance sur la spirale régissant les déplacements du heartland  du Grand Continent Eurasiatique, détient aussi, de par cela même, le secret du devenir de la puissance intérieure de l'Imperium, et de l'historial visible de celui-ci dans l'histoire en marche vers sa conclusion ultime, vers cet Imperium Ultimum où l'histoire sera appelée à s'identifier assomptionnellement avec l'au-delà de l'histoire.

 

Le projet contre-stratégique fondamental des nôtres, à la veille même de nos plus grandes batailles suprahistoriques et révolutionnaires de la fin devra donc savoir trouver l'audace nécessaire pour aller à la rencontre de ce qui nous apparaît comme le secret déjà en action du futur déplacement ontologique du centre de gravité géopolitique du Grand Continent, de sa prochaine recentrification impériale et polaire. Il faut que nous sachions faire de la fatalité même de l'histoire notre arme suprahistorique décisive, le courant porteur de notre plus haut pouvoir d'intervention historique et politique à venir.

 

Pour les nôtres, et en cette heure plus que jamais, les choix profonds du destin sont, d'avance, comme “inscrits dans les étoiles”.

 

Ainsi se fait-il donc que, si, pendant la saison de nos actuelles préliminaires à la mise en place de principe, conceptuelle, du Grand Empire Eurasiatique de la fin l'emplacement ontologique de la “terre du milieu” se trouve encore situé en Allemagne, une fois le processus impérial grand-continental révolutionnairement entamé au niveau de l'action historique et politique directe, et directement inscrite dans l'histoire en cours, le heartland, le principium  des “terres du milieu” va devoir se déplacer  —ainsi que de prévu—  sur la Russie, pour y rejoindre son emplacement prévu depuis toujours, et prévu aussi pour qu'il durât jusqu'à la fin, pendant tout le millénaire  —ou les dix millénaires de notre légende antérieure—  de la prochaine projection temporelle, immédiatement historique, qui sera celle de l'Imperium Ultimum.

 

D'ailleurs, quelqu'un dont le regard est habitué —ou plutôt habilité—  à surprendre l'essentiel du devenir historique sous le cours apparent, obscur et troublé de ses propres contingences à l'œuvre, se doit d'avoir déjà compris, comme de par lui même, que le centre de gravité de la nouvelle histoire occidentale du monde se déplace actuellement vers la Russie, dont l'attirance se fait de plus en plus irrésistible, et dont le cœur le plus profond s'est sans doute déjà mis à battre —à rebattre—  quelque part. Ainsi 1'“élévation polaire” de la Russie, territoire prédestiné de la prochaine émergence des “terres du milieu” s'accomplit-elle, et va.

 

Personne, d'autre part, ne saurait l'ignorer, la Russie, à l'heure présente, se trouve prisonnière d'une situation apparemment sans issue, en proie à des difficultés extraordinaires et tout à fait noires, déstabilisantes, dans une situation encore plus noire que sans aucun doute ne l'était celle de l'Allemagne en 1945, parce que le désastre de l'Allemagne de 1945 ne pouvait pas ne pas pouvoir chercher en lui-même de quoi amorcer le processus d'une reprise future, alors que le vertige suspect dans lequel semble s'enfoncer actuellement la Russie est fait pour qu'il s'auto-intensifie et ne puisse pas s'arracher à la fatalité de mort que l'on y a investie à dessein. Car il y a un vaste dessein à l'œuvre pour empêcher que la Russie n'en vienne à émerger de par elle-même du piège d'anéantissement qui l'enserre de partout et tente de l'étouffer, qui la maintient crucifiée sur l'inconcevable honte de son actuelle réduction ontologique à la misère, au démantèlement économique et social, sans nul secours majeur, et cette conspiration conçue, de l'extérieur et de l'intérieur, préventivement, pour la spolier de sa miraculeuse libération du communisme et pour lui interdire de rejoindre le nouveau destin transcendantal et suprahistorique, polaire, qui est à présent le sien envers et malgré tout.

 

La comparaison de la situation de détresse totale qui est actuellement celle de la Russie de l'interrègne, de la transition post-communiste, et de ce qu'avait été la catastrophe historique de l'Allemagne en 1945 ne concerne que la face visible, extérieure et immédiate des choses.

 

Car, si l'Allemagne, en 1945, avait été vaincue, la Russie, elle, n'a pas été vaincue. Au contraire. La Russie, elle, a été sauvée. Quelle que puisse être la situation actuelle de la Russie, la Russie est, face à nous autres, ressuscitée d'entre les morts. Et cette resurrection, à présent, dit sa voie présente, et sa voie à venir.

 

L'horizon marial de la Nouvelle Russie

 

Or, miraculeusement délivrée, sans guerre civile intérieure ni défaite militaire extérieure, du cauchemar sanglant et sans faille de soixante-dix années de ténèbres et de honte, d'impuissance totale face à l'emprise communiste et de ce qui se cachait derrière le communisme, la Russie ne le fut que par la seule œuvre du Cœur Immaculé de Marie, qui a tenu tous ses engagements secrets et sa mystérieuse promesse de Fatima: aujourd'hui, la Russie est, ainsi que je viens de le dire, un pays ressuscité d'entre les morts, et qui porte dans son être même, et à jamais, les stigmates d'un inconcevable miracle comme autant d'entailles eucharistiques, embrasées vives, déjà irradiantes, salvatrices, inextinguibles.

 

Aussi la Russie, à présent, doit-elle trouver, avant tout, la manière la plus appropriée de faire ses Actions de Grâces, de remercier sa Divine Salvatrice pour la victoire inouïe et très haute, pour l'intervention abyssale dont son Cœur Immaculé a si bien su la faire bénéficier, comme en un songe, comme si de rien il n'y avait entre temps.

 

On se souvient de la prédiction de Saint Maximilien Kolbe, le mystique supplicié d'Auschwitz: que le jour venu, avait-il dit, la statue de Marie remplacera, au sommet du Kremlin, le tourbillon infernal de l'“Etoile Rouge”. Aussi tout doit être mis en branle, et tout de suite, pour que ce changement symbolique vienne à être chose faite, dans les formes, nuptialement. Avant, rien ne se fera de ce qui doit se faire pour la promotion impériale de la Nouvelle Russie appelée à l'avant-garde transcendantale pour les batailles finales de notre Imperium Ultimum.

 

Et, dans cette circonstance, il m'est, à moi, tout à fait impossible de ne pas m'intimer de reproduire, ici, parce que c'est bien ainsi que cela doit se faire, les conclusions de mon récent entretien catholique et marial avec Eric Vatré, entretien publié, depuis, dans un ouvrage de groupe, intitulé La droite du Père.

 

Je commençais donc la dernière partie de ce long entretien par une citation de Pie XII. Un fragment de l'extraordinaire discours que Pie XII avait fait, à Rome, à la Noël 1942. Au cœur même de l'hiver suprêmement décisif, juste à l'instant où tout devait basculer dans les ténèbres de l'égarement et de la défaite, et pour si longtemps et désormais sans plus aucune trêve.

 

«Ne faut-il pas plutôt,  disait Pie XII, que sur les ruines d'un ordre public qui a donné des preuves si tragiques de son incapacité d'assurer le bien du peuple, s'unissent tous les cœurs droits et magnanimes dans le vœu solennel de ne se donner aucun repos jusqu'à ce que dans tous les peuples et toutes les nations de la terre, devienne légion la troupe de ceux qui, décidés à ramener la société à l'inébranlable centre de gravité de la loi divine, aspirent à se dévouer au salut de la personne humaine et de sa communauté anoblie en Dieu? Ce vœu, l'humanité le doit aux innombrables morts enterrés sur les champs de bataille; le sacrifice de leur vie dans l'accomplissement de leur devoir est l'holocauste offert pour le nouvel ordre social à venir, et qui sera autre».

 

Et moi-même, alors, j'ajoutais ce commentaire, qui reprenait, en l'actualisant, la ligne combattante de Pie XII: «Ayant posé les fondations visibles et invisibles dans le sang, dans 1e sacrifice heroïque et mystique de ceux qui ont donné leurs vies pour l'avenir et l'honneur tragique de leur foi, la nouvelle unité continentale voulue par Rome est en marche, et rien ne l'arrêtera Le soleil de Rome se lève à nouveau à l'occident du monde; l'Europe portée aux dimensions du Grand Continent Eurasiatique redevient une idée transcendantale».  Et ensuite: «Mon message va s'adresser exclusivement à ceux qui se trouvent déjà engagés, ou qui vont l'être, dans la terrible conspiration spirituelle et nuptiale du mystère de l'Incendium Amoris».

 

La conspiration de l'Incendium Amoris, comment agit-elle, quels en sont les buts ultimes et l'ultime horizon d'embrasement? La réponse à cette question nous concerne de la manière la plus directe: «Au-delà de leurs futures incarnations historiques et de ce qui s'y verra impliqué, ainsi, processionnellement, dans les temps portés vers l'assomption finale du Regnum Sanctum, de l'Imperium Sanctum, les grands événements à venir et qui auront tous, dans leur ensemble, Rome pour centre polaire et la lumière métahistorique de Rome pour horizon de retour, en appellent aussi, désormais, et avec une violence de plus en plus passionnée, à une incarnation mariale finale, décisive, coronaire».

 

Et d'une manière encore plus précise, et de par cela même plus périlleuse: «Marie doit assurer de sa venue testimoniale et amoureuse le retour de l'Europe  —de la plus Grande Europe—  à l'être de la foi catholique renouvellée, de même que c'est par la proclamation du dogme de la Coronation de Marie que Rome se doit d'armer surnaturellement son actuelle offensive contre-stratégique finale pour le recouvrement catholique du Grand Continent Eurasiatique». Et pour finir, très dangereusement, et très à dessein ainsi, le Livre de Baruch, III 38, disant, alors qu'il y parlait de la Sagesse: Puis elle est apparue sur terre, et elle a vécu parmi les hommes.

 

Le cercle des assomptions géopolitiques continentales va-t-il se refermer sur la pétition coronaire d'une assomption d'élévation solaire, d'une montée spirituelle communionale “jusqu'au soleil”, confirmée cosmiquement par la venue même de l'Epouse vêtue de Soleil, de la très virginale Sponsa Soli?

 

Agissant sur l'histoire, nous agissons, aussi, sur l'au-delà de l'histoire, toute vision géopolitique majeure, fondationnelle, décisive, implique également sa propre coronation géothéologique  —voire géothéologale—  car, ainsi que l'écrivait Moeller van den Bruck, «il n'y a qu'un seul Reich comme il n'y a qu'une seule Eglise».

 

A l'échelle donc des ultimes horizons de l'histoire occidentale en marche vers l'accomplissement de sa prédestination la plus cachée, ontologiquement cachée, le but de la “grande géopolitique”, de ce que certains des nôtres et en premier lieu moi-même avons déjà pris coutume d'appeler, entre nous, la “géopolitique transcendantale”, n'est autre que celui qui va devoir s'incarner  —qui, déjà, s'incarne, amoureusement—  dans le dogme cosmique de la Coronation de Marie

 

Néanmoins, pour le moment, l'ordre des urgences sur le terrain apparaît comme autre.

 

Les tâches des missions qui sont nôtres, à l'heure présente, interpellent la part la plus visible et la plus tragique de l'histoire immédiate, retrouvent les dimensions politiques et activistes de nos combats et s'y engagent avec toute l'intensité, avec toute la violence de ceux qui dans le devenir même des contingences interceptent, de l'intérieur, la lumière vivante du perpétuel appel, en eux, de la base polaire antérieure.

 

L'ordre des urgences

 

Pour le moment, l'ordre des urgences contre-stratégiques sur le terrain exige que l'on fasse tout le nécessaire pour que l'Allemagne  —l'Allemagne de l'axe Germano-Russe souhaité par Andreï Kozyrev—  puisse fournir à la Russie, en temps utile, le soutien demandé par son rétablissement et son maintien politique et économico-industriel au niveau de superpuissance planétaire, niveau qui, en principe, ne peut absolument pas ne pas être encore le sien.

 

Seule nous importe, dans le cadre du combat final pour la plus Grande Europe continentale eurasiatique, la Russie dans son identité de superpuissance planétaire disponible aux exigences de sa prédestination impériale suprahistorique.

 

Encore que, désormais, la seule superpuissance continentale planétaire de taille à faire face aux Etats-Unis et aux conspirations océaniques et autres de l'imperium  de fait entretenu par les Etats-Unis au niveau de ses propres prétentions et contingences mondiales, apparaît comme étant la plus Grande Europe, régie par l'axe Paris-Berlin-Moscou et qui déjà s'apprête à s'élever de par elle-même au niveau du futur grand Empire Eurasiatique de la fin, de notre Imperium Ultimum.

 

Nous avançons que le moment politique mondial est donc des plus propices pour qu'à l'intention des nôtres une grille opérationnelle immanente vienne à être établie, produisant les thèses contre-stratégiques et, par la suite, dans un second temps, stratégiques et défensives, destinées à mobiliser, suivant les délais d'une première mise en place impériale grand-continentale d'ensemble, 1es structures doctrinales et d'action directe à la disposition de l'axe fondamental Paris-Berlin-Moscou et des projets révolutionnaires de base poursuivis par celui-ci.

 

Aussi nos dernières analyses de la situation en charge à son niveau impérial grand-continental d'ensemble nous conduisent-elles à répondre aux défis qui se dégagent, de cette situation même, par une grille immanente de sept thèses opérationnelles, quatre thèses contre-stratégiques d'engagement directement continental, et trois thèses stratégiques offensives portant sur un niveau révolutionnaire planétaire. Les combats à l'intérieur et à l'extérieur du Kontinentalblock constituent, cependant, un seul front. Un seul front, un seul commandement.

 

Contre-offensive à l'intérieur, offensive à l'extérieur du Kontinentalblock  de Karl Haushofer, du Bloc Continental sur lequel s'exercent les influences polaires, les pouvoirs supérieurs de ce que nous servons nous autres, soldats d'un seul Concept Absolu.

 

Aussi cette grille immanente des sept thèses opérationnelles de base destinées à promouvoir sur le terrain l'axe géopolitique fondamental Paris-Berlin-Moscou à son niveau impérial d'avant-garde, à son niveau grand-continental eurasiatique, nous apparaît-elle donc devoir être, au moment présent et vue notre situation profonde, très certainement définissable de la manière suivante, et que nous faisons notre entièrement:

 

1.

C'est au tréfonds d'elle-même, de son histoire conçue, voulue, engagée dans sa totalité active, de sa plus occulte prédestination spirituelle, que la Russie  —que la Nouvelle Russie qui est nôtre—  doit tenter d'assurer envers elle-même l'effort suprahumain de trouver  —de retrouver—  son propre centre polaire de gravité, son propre pôle d'unité transcendantale vivante, car c'est bien à partir de ce moment d'embrasement eucharistique intérieur, et seulement à partir de ce moment-là, que la Russie renouvellée en elle-même depuis son centre polaire même, pourra se concevoir réellement en état d'assurer les tâches suprahistoriques impériales qui sont les siennes en propre, depuis toujours et jusqu'à la fin de tout, apocalyptiquement.

 

2.

Car, à ce que la plus Grande Europe, interpellée actuellement par son axe de mobilisation Paris-Berlin-Moscou, peut et doit faire, d'urgence, pour 1e rétablissement politique et économico-industriel de la Nouvelle Russie, la Russie, la Nouvelle Russie, de son côté, doit pouvoir répondre par la mise en œuvre, à sa charge, du renouveau révolutionnaire spirituel et charismatique devant soulever, incendier en conscience et irrationnellement, l'ensemble de l'Europe et du Grand Continent: c'est de Russie, nous ne l'ignorons plus, que devra nous venir, maintenant, le nouvel Incendium Amoris  qui changera tout.

 

3.

Pour l'axe contre-stratégique Paris-Berlin-Moscou, l'objectif économique et industriel absolument prioritaire à l'échelle européenne grand-continentale reste, à l'heure présente, et avant toute autre option de combat, quelle qu'elle fût, celui de la mise en chantier des projets confidentiels concernant 1e développement révolutionnaire en commun de la Sibérie, à tous les niveaux disponibles, avec le soutien à part entière du Japon et excluant d'avance toute participation ou droit de regard des puissances non-continentales comme les Etats-Unis ou de la mouvance à couvert de qui suit les Etats-Unis.

 

D'autre part, il devient évident que la participation immédiate, directe et entière du Japon au Projet Continental Grande Sibérie (PCGS) va constituer, dans les faits, l'acte fondationnel, le vœu originel de l'entrée  —de la rentrée—  du “plus Grand Japon” au sein du camp d'intégration continentale avancé du futur Empire Eurasiatique de la Fin, et que le reste suivra. Une audacieuse volonté, une volonté à la fois abrupte et nouvelle y trouvera ses voies, et toutes ses voies, y inclus celles, prophétiques et sacrales, de la “passe à l'Ouest“.

 

Par ses engagements envers le Projet Continental Grande Sibérie (PCGS), le Japon se tourne vers l'Ouest, rejoint le Kontinentalblock.

 

Quand Karl Haushofer dit comprendre les Chinois comme une race du Nord en descente migratoire vers le Sud et les Japonais comme une race du Sud en montée migratoire vers le Nord, il définit, en plus, 1e cyclone démographique dont le Japon ne pourra se libérer qu'en échangeant le poids négatif de la Chine dans son environnement océanique immédiat contre le contre-poids positif du Kontinentalblock  dans son grand environnement d'ensemble, planétaire. L'intégration du Japon dans le Kontinentalblock,  sa réorientation vers l'Ouest, représente, pour le Japon, son accession à ce que le Taoisme appelle “la passe de l'Ouest”.

 

Mais “la passe de l'Ouest”  —tel aura été, à la fin, le “grand secret” du Taoisme—  représente, en réalité, le passage obligé, le seul “chemin de passage” vers le Nord, le chemin même de la Jonction de Vénus. Pour la Jonction de Vénus, à revoir, sous son angle opérationnel le plus secret, L'étoile de l'Empire Invisible.

 

Or c'est bien la Nouvelle Russie qui se trouve pressentie pour conduire le Japon dans le périlleux chemin de “la passe de l'Ouest”, dans son retour final vers le Nord et “la zone d'attention suprême” de ses plus occultes gratifications polaires dans les hauts chemins glaciaires de 1'“Acier Polaire”.

 

Car c'est bien par rapport à la mise en marche du Projet Continental Grande Sibérie (PCGS) que le nouvel axe Germano-Russe pressenti par Andreï Kozyrev pourra donner sa pleine mesure, l'Allemagne étant, en cette occurrence précise et tout à fait décisive, le maître d'œuvre et la puissance mobilisatrice centrale de l'ensemble grand-continental appelé à participer à ce projet, premier “grand projet continental” de 1a superpuissance planétaire représentée par la Grande Europe. Dans un certain sens, tout va devoir se passer, désormais, dans l'environnement opérationnel du Projet Continental Grande Sibérie (PCGS), et des implications supérieures de la mise en chantier de celui-ci.

 

4.

A la limite, que sommes-nous d'autre, en ces temps de vertige et de décision secrète, que sommes-nous d'autre que la conscience visionnaire de notre propre action révolutionnaire sur le terrain, action présente et, surtout, action à venir?

 

En d'autres circonstances, nous écrivions déjà: «Porteuse des puissances d'être et de changement révolutionnaire qui lui reviennent en propre, la conscience visionnaire de l'avenir proche et plus lointain de la Grande Europe et de ses destinées eurasiatiques impériales s'approche déjà, et de plus en plus, de l'histoire immédiate, et cette marche d'approche est en elle-même, déjà, de plus en plus d'ordre organisationnel, dans le sens profond, fractal et cosmogonique du terme. L'interpellation organisationnelle de l'histoire en change-t-elle le cours?». Or cette dernière interrogation justifie subversivement et fonde toute notre action présente et à venir, nous donne les droits qui sont déjà nôtres à prétendre à un pouvoir d'emprise transcendantale sur la plus grande histoire, pouvoir d'emprise que nous allons devoir enlever de haute lutte à ceux qui en détiennent aujourd'hui les clés cachées. Des clés qui ne sont d'ailleurs pas celles de l'histoire, mais de 1a sombre anti-histoire qui, pour peu de temps encore, leur sert d'histoire, de faux semblant d'histoire.

 

Ainsi, «une première assemblée consultative géopolitique grand-continentale va devoir se trouver mise en place par nos soins, qui réunira, en vue de consultations ultérieures, que l'on peut déjà envisager dans leurs lignes majeures, des représentants de tous les pays ou régions significatives du Continent Eurasiatique, du Japon à l'Islande, un gouvernement Provisoire Continental (GPC) étant appelé à en émerger par la suite. Et, aussi, un président à vie émergeant de l'entité Impériale de la Fin, élu d'une manière identique à celle qui décide encore de la Dévolution Romaine, et disposant des pleins-pouvoirs ontologiques appartenant à l'état de sa prédestination impériale secrète, mais qui se manifestera en temps prévu, signo dato.  Un président à vie de l'Entité Eurasiatique Impériale de la Fin élevé par l'irrationalité dogmatique à l'état et aux titres d'un concept absolu, et ce “concept absolu” n'étant lui-même, alors, que le dernier état de l'irrationalité dogmatique en action».

 

5.

La première tâche stratégique offensive, la première “tâche extérieure” de l'axe Paris-Berlin-Moscou sera alors celle de pourvoir à l'établissement  —au rétablissement—  des états ontologiques identitaires, d'être et de destin, avec les hautes terres d'Amérique Latine, avant-poste de combat planétaire contre l'impérialiste global de la centrale subversive nord-américaine et de ceux qui la manipulent occultement, et, en même temps, espace de renouveau cosmique en relation directe avec le prochain retour en puissance des Pléiades. A couvert, l'héritage horbigerien, dans 1es Andes, se maintient encore. Or nous y reviendrons, suivant les plans prévus.

 

Ainsi avons-nous pris connaissance, en attendant, et avec la plus extrême attention activiste, de l'article de combat planétaire du Dr Carlos A. Disandro, de La Plata, Bolivie, «Global Invasion y defensa cultural, etnica, telurica», paru dans la revue chilienne Ciudad de 1os Cesares, Vina del Mar, Chili, mars-avril 1993.

 

6.

L'axe continental Paris-Berlin-Moscou devra également assumer  —réassumer, réactiver et redéployer en avant—  toutes les tâches politico-stratégiques sur le terrain, toutes les missions d'intervention révolutionnaire offensive qui avaient déjà été celles du “grand gaullisme”, du gaullisme des années 1960  —le Général de Gaulle étant au pouvoir—  en direction du Québec, du Canada et de la partie des Etats-Unis qui, sur les confins de la Louisiane, garde encore la mémoire souterrainement vivante de ses origines européennes et françaises, tête de pont culturelle et politico-stratégique pour nos futures actions de libération et de recouvrement à terme de nos anciennes Terres Nordiques, de l'“Amérique du Nord”.

 

7.

L'intégration finale de l'ensemble des courants de spiritualités supérieures ayant surgi dans l'espace grand-continental des premières processions hyperboréennes viendra à se constituer sous la protection active des retrouvailles géopolitiques impériales marquant la fin du cycle cosmique actuel, l'Empire Eurasiatique de la Fin se trouvant ainsi porté à être, pour les christologies mariales et paraclétiques de la fin, ce que Rome avait déjà été, une première fois, pour l'ensemble historique du christianisme naissant, pour la “nouvelle religion” appelée à surgir en Occident.

 

Et ce sera donc dans les espaces polaires de la dernière Terre du Milieu, en Russie et dans ce que sera alors devenue la Nouvelle Russie, que viendront se retrouver les descendances éparses de la grande Lumière Antérieure, dont la Dernière Rome ne fera qu'achever en l'accomplissant le processus suprahistorique des retrouvailles intérieures et l'ultime Identité Divine, “Marie de la Fin”.

 

Et, pourquoi ne pas le dire, les hauts travaux de rassemblement, de ressourcement polaire poursuivis actuellement, depuis Moscou, par Alexandre Douguine et les groupes de veilleurs qui lui sont proches et qui s'y trouvent déjà à l'œuvre, entretiennent, sur place, les préliminaires déjà confidentiellement entamées de ce qui, plus tard, mènera au Grand Retour.

 

Or, de même que la réintégration du camp grand-continental du futur Empire Eurasiatique de la Fin devra se faire, pour le Japon, pour “le plus Grand Japon”, par les voies de sa participation fondamentale, ontologique, au Projet Continental Grande Sibérie (PCGS), l'Inde, “la plus Grande Inde”, va rejoindre le même espace métahistorique impérial en apportant aux nôtres, comme de l'intérieur, ce qui, ne fût-ce que d'une façon abyssalement occulte, au tréfonds de la spiritualité hindoue et tibétaine ne peut pas ne pas subsister encore de l'immense Lumière Antérieure, de la “vive lumière” des temps védiques et hyperboréens, polaires, d'avant même les temps védiques.

 

Ainsi la double mission de la Nouvelle Russie à l'Est du Grand Continent Eurasiatique sera-t-elle mise, bientôt, en état d'accomplissement, double mission qui concerne et engage, ainsi que nous l'avons déjà vu, les retrouvailles ontologiques, profondes, de l'axe géopolitique fondamental Paris-Berlin-Moscou, et de l'ensemble du Grand Continent mobilisé par celui-ci, avec “la plus Grande Inde” et avec le “plus Grand Japon”. Raymond Abellio: il y aura alors des épousailles inouïes.

 

Car ce qui à ce moment-là devra se rejoindre, constituer l'Est du Grand Continent et du suprême Projet Impérial de celui-ci, va s'y rejoindre par l'intermédiaire de la Nouvelle Russie, conçue métahistoriquement pour qu'elle reçoive, en même temps et comme de par le même mouvement, l'Ouest du même Bloc Continental mobilisé par l'Axe fondamental Paris-Berlin-Moscou.

 

A la fin du cycle, et nous y sommes, le Kontinentalblock  de Karl Haushofer aura son centre polaire d'affirmation géopolitique impériale quelque part dans les espaces qui sont actuellement ceux de la Russie, et c'est au cœur même de notre Nouvelle Russie que se tiennent les nouvelles “Terres du Milieu” et leurs inaccessibles espaces intérieurs de virginalité impériale amoureusement, nuptialement au service de l'Ultime Marie et de l'Imperium Ultimum  qui l'entourera dans l'invisible et, aussi, dans le visible. Car, en ce moment prédestiné et très secret, souvenons-nous, comme nous devons le faire, de la parole prophétique fondamentale, du verbum novissimum  de Baruch, puis elle est apparue sur terre, et elle a vécu parmi les hommes.

 

Tel me semble donc être l'ordre des urgences commandant la ligne fondamentale de nos combats actuels et la grille immanente des thèses opérationnelles destinées à en promouvoir les déploiements sur le terrain, le passage à l'action directe.

 

Jean PARVULESCO.

Paris, le 28 mai 1994.

 

lundi, 18 janvier 2010

Caucaso, la frontiera instabile d'Europa

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Caucaso, la frontiera instabile d`Europa

 

Fabrizio Fiorini

L’espressione geografica “Caucaso” ha subito nel corso degli anni una trasposizione per cui, dall’originale denominazione della catena montuosa estesa dal Mar Nero al Mar Caspio, è passata a indicare una vasta area comprendente diversi Paesi e numerose etnie. Fondamentale distinzione d’obbligo è quella tra Transcaucasia e Ciscaucasia: la prima si estende sulle repubbliche post-sovietiche di Georgia, Armenia e Azerbaidžan, nonché sulle neo-indipendenti repubbliche di Abchazija e Ossetija meridionale; la seconda compresa all’interno dei confini meridionali della Federazione Russa e comprendente le repubbliche autonome di Adigezia, Karacai-Cerkessk, Kabarda-Balkarija, Ossetija settentrionale, Cecenia, Ingušcetija e Dagestan.
Non si può stabilire con esattezza il periodo di inizio di una “questione caucasica”, dato che l’area è costantemente stata terreno di scontro politico e religioso, di revanscismo etnico e di istanze indipendentiste nazionali. Le stesse macchinose ma funzionali regole dell’ingegneria istituzionale sovietica difficilmente riuscirono a venire a capo delle questione e a pacificare l’area in modo stabile. Nella sua opera Il marxismo e la questione nazionale e coloniale, Stalin pose le basi del legame tra etnia e territorio; nonostante ciò, l’ordinamento istituzionale dell’Urss (Stato che, tra repubbliche federate, repubbliche autonome, regioni autonome e territori contava ben cinquantatre divisioni amministrative ma in cui le etnie censite erano più del doppio) dovette giocoforza adeguarsi a dei criteri standardizzati al fine della ripartizione amministrativo-territoriale dell’Unione. Tali criteri furono: a) la maggioranza linguistica e culturale di una data regione; b) la necessità di scongiurare il separatismo a favore di Stati confinanti; c) la necessità di dividere al proprio interno etnie che in epoca pre-rivoluzionaria avevano sviluppato un’identità più marcata, al fine di tutelare l’autonomia dello Stato centrale e di assicurare il funzionamento lineare dell’amministrazione periferica1. L’Unione Sovietica, quindi, lontana dal configurarsi come un melting-pot, fu piuttosto una incubatrice di Stati indipendenti che tuttavia si portarono dietro le imperfezioni che caratterizzavano lo stesso sistema che li avrebbe generati.
Tornando al Caucaso dell’epoca sovietica, infatti, alcune contingenze storiche andarono a intaccare la meticolosa prassi amministrativa di Mosca. Una di queste fu, ad esempio, all’indomani della rivoluzione d’ottobre, la ricerca di un alleanza coi turchi: tale asse bolscevico-kemalista, infatti, fece spostare l’ago della bilancia, nella tuttora irrisolta questione dell’Alto Karabakh, a favore dell’Azerbaidžan etnicamente affine e politicamente vicino ai turchi; Stalin in persona si prodigò in tal senso. Un’ulteriore destabilizzazione si ebbe durante il secondo conflitto mondiale quando, per reprimere e punire i popoli che avevano boicottato la guerra sovietica propugnando istanze indipendentiste in nome della propria identità islamica o in nome di una alleanza col Terzo Reich nazionalsocialista2, intere unità amministrative vennero sciolte o degradate a un rango di autonomia inferiore; centinaia di migliaia di cittadini vennero inoltre colpiti dalle deportazioni. Per tutto il secondo dopoguerra, fino allo scioglimento dell’Urss, la questione Caucaso rimase latente e ‘anestetizzata’ dalla classe dirigente locale del Partito. Ma la tensione nelle stanze del potere restava alta, e gli echi dei giochi caucasici di sentivano fino a Mosca, fino a ripercuotersi nel politburo e nel Comitato Centrale.
Poi il disastro dell’era elciniana, con la Federazione Russa che continuava inesorabilmente a disgregarsi sia al proprio interno (tracollo dell’autorità dello Stato, rottura di ogni vincolo sociale tra cittadini e tra questi e il potere, violenta crisi finanziaria, perdita di ogni parvenza di sovranità economica in favore di potentati non autoctoni, declino della produzione industriale, sbandamento delle forze armate e crescita esponenziale della criminalità), sia nel suo ruolo di potenza internazionale e sia sui propri confini meridionali – e segnatamente caucasici – con la disfatta cecena e con la destabilizzazione del Dagestan. Nelle tre repubbliche transcaucasiche, svincolatesi da Mosca, tornavano a bruciare le polveri. Ma il Karabakh (etnicamente armeno ma interno ai confini dell’Azerbaidžan) riusciva a difendersi e a tutelare la propria autonomia; in Georgia fallivano i tentativi del governo di Tbilisi di sottomettere l’Abchazija e l’Ossetija del sud che, da regioni autonome, passarono a conseguire un’indipendenza di fatto; nonostante la difficile situazione in cui si trovava, la Russia fu determinante per l’intermediazione e il mantenimento della pace nella regione per parecchi anni, anche attraverso la conduzione di una missione militare della neo costituita Comunità degli Stati Indipendenti.
Alla riedificazione della Russia e alla riaffermazione della stessa come superpotenza, conseguentemente alla elezione di Putin a guida della Federazione nel 2000, seguì primariamente il ribaltamento della situazione cecena attraverso una serrata campagna militare che permise di ripristinare nella disgraziata repubblica caucasica l’autorità dello Stato e una pur precaria sicurezza civile, a tutt’oggi in fase di consolidamento. Il risultato politico della vicenda aumenta la propria incidenza se si considera il foraggiamento e il sostegno su cui la guerriglia poteva contare dall’estero: dall’appoggio logistico georgiano alle manovre “diplomatiche” di Londra.
Fuori dai confini della Federazione, in Transcaucasia, la situazione era invece ancora lontana dal poter fare ipotizzare una stabilizzazione e una pacificazione. La causa di ciò è da ricercarsi nella - pur contestuale al ripristino dell’azione politica russa - interferenza sempre più marcata degli Stati Uniti nella regione. Interferenza sia di natura politica (accerchiamento della Russia, conquista dello spazio centroasiatico, allargamento del Patto Atlantico, rivoluzioni colorate, ONG, sostegno al separatismo) che di natura economica, riconducibile sostanzialmente alla politica degli oleo-gasdotti. In base a tale politica le vie di transito energetiche sarebbero dovute transitare al di fuori dei confini della Russia e dell’Iran (e dell’Armenia, che con questi ha conservato una vicinanza strategica); esempio ne è stato la costruzione dell’oleodotto Baku-Tbilisi-Cheyan, che riesce quindi a unire il mar Caspio al Mediterraneo transitando solo sul territorio di Paesi politicamente vicini a Washington3.
L’apice del coinvolgimento occidentale nelle vicende caucasiche si è registrato la scorsa estate con il sostegno attribuito alla Georgia nella brutale aggressione della repubblica separatista dell’Ossetija del sud, politicamente vicina a Mosca ed etnicamente affine all’omologa repubblica settentrionale interna ai confini della Federazione Russa. In tale spregiudicata e sprovveduta mossa politica - esasperata dai tamburi della propaganda e dalle armi di Tel Aviv – però, come spesso accade, “i pifferi di montagna andarono per sonare, ma furono sonati”. Non solo: la Russia non si è limitata alla difesa della Repubblica di Ossetija del sud e della sua popolazione, vittima della sproporzionata violenza di Tbilisi, ma ne ha riconosciuta l’indipendenza, unitamente a quella della Repubblica di Abchazija. Verosimilmente Mosca sarebbe stata molto più incline al pragmatismo, almeno fino alla rottura degli schemi internazionali conseguenti l’indipendenza del Kosovo. Verosimilmente avrebbe preferito un governo amico a Tbilisi piuttosto che l’indipendenza forzata dell’Ossetija. Insomma, avrebbe messo in atto la normale, normalissima politica di una superpotenza consapevole del suo peso internazionale, che non si è mai sognata il diritto divino di “esportare la democrazia”. Ma – sembra questo il motto che ha animato l’agenda politica del Cremlino – “dove non vale più la forza della ragione valgano le ragioni della forza”.


16 Novembre 2009 12:00:00 - http://www.rinascita.eu/index.php?action=news&id=8

Vision d'Europe

Europa.jpgArchives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1994

Vision d'Europe

 

par Robert Steuckers

 

En vrac et dans le désordre, quelques réflexions parmi les milliers de réflexions que l'on pourrait poser sur le devenir de notre continent, à la veille de l'échéance 2000. Que le lecteur, surtout le lecteur-étudiant, puisse trouver dans ces lignes des pistes fécondes pour ses recherches à venir. ce texte n'a pas d'autre ambition.

 

Nous n'avons jamais fait mystère de notre vision de l'Europe: à l'époque du combat pacifiste, qui mobilisa des foules considérables en Allemagne et en Belgique (beaucoup moins en France), nous op­posions une vision de l'«Europe Totale», héritée des propositions formulées par Pierre Harmel et Jan Adriaenssens dans les années 60 et 70 (1), à celle, hémiplégique et mutilée, de l'Europe occidentale, limitée au territoire des pays inféodés à l'OTAN ou adhérant à la CEE. L'Europe n'est pas l'Occident et ne saurait être réduite à sa seule portion occidentale. En publiant ce dossier, nous continuons donc à réclamer l'avènement d'une “Europe Totale”, parce que l'affaire des missiles, les discussions stratégiques des années 1980-85, nous ont démontré que l'Europe ne faisait plus qu'un seul espace stratégique, qu'une conflagration universelle sur son territoire signifierait sa mort définitive, la transformation en son et lumière de tous ses habitants. A terme, ce constat devra conduire à un consensus général, grand-continental, sur la sanctuarisation de l'Europe, soit de tous les Etats européens jadis engagés dans un camp ou un autre de la guerre froide. Gorbatchev, en dépit de ce que les Russes peuvent lui reprocher aujourd'hui, notamment l'effondrement de l'Etat, l'intrusion de la mafia dans la vie sociale moscovite et pétersbourgeoise et l'inflation provoquée par le libéralisme échevelé de Gaidar, conservera le mérite d'avoir suggéré l'idée d'une «maison commune européenne», regroupant tous les Etats européens et (ex)-soviétiques d'Europe et d'Asie. Cette idée de «maison commune» est issue directement du pacifisme/neutralisme du début des années 80, quand les observateurs raisonnables de la scène internationale ont dû constater que la logique binaire et conflictuelle de la guerre froide ne pouvait déboucher que sur l'annihilation totale de la civilisation dans l'hémisphère nord. Si nous n'acceptons pas le libéralisme de Gorbatchev, si nous jugeons qu'il a trop précipité les choses en politique intérieure et provoqué ainsi involontairement une misère sociale qui ne peut conduire à rien de bon, nous retenons sa vision d'une «maison commune» et nous lui demeurons reconnaissant d'avoir permis la réunification allemande et européenne.

 

Notre héritage “pacifiste”

 

Sur le plan culturel, l'Europe ne peut pas s'épanouir si elle n'est qu'un rimland  industrieux, réduit aux dimensions d'un comptoir littoral quelque peu élargi, ou si elle est un camp retranché, une frange territoriale transformée en bastion assiégé recevant ses ordres d'un poste de comman­dement étranger, extra-continental et transocéanique de surcroît. Dès les premiers numéros de Vouloir,  nous avons résolument com­battu cette vision occidentaliste de l'Europe, en essuyant régulière­ment le reproche d'être des «crypto-communistes», parce que nous refusions de considérer les Slaves occidentaux, les Prussiens et les Saxons, les Hongrois, les Roumains, les Baltes et les Russes comme des barbares absolus dont il fallait viser l'anéantissement. Aujourd'hui, parce que nous efforçons de comprendre les aspira­tions à l'identité de ces peuples;

parce que nous refusons de condamner avec hauteur et arrogance les effervescences à l'œuvre dans ces pays, même si nous déplorons bavures, excès et victimes innocentes;

parce que nous comprenons qu'ils ne souhaitent pas se noyer définitivement dans le modèle libéral et panmixiste, dans la bouillabaise sordide que nous mitonne une mi­norité de financiers et d'animateurs médiatiques stipendiés, nous serions des «fascistes» ou des «néo-nazis». Pour d'anciens «crypto-communistes», “pacifistes” (nous étions plutôt neutralistes à la mode helvétique) et “écoloïdes”, ce serait là une bien étonnante mutation, mais pourquoi, au fond, devrions-nous nous étonner d'entendre d'aussi tristes discours chez des individus qui font abstrac­tion des grandes lignes de faîte de la philosophie post-médiévale, surtout quand elle donne la priorité à la vie et au vécu,

qui refusent de prendre en compte la multiplicité culturelle de la planète parce que leur infériorité existentielle, leur ressentiment de mandarins reclus, leur fait préférer les schémas simplistes ou monolithiques,

qui se proclament universalistes mais sont incapables de saisir l'universalité automatique de toutes ces formes particulières qui générent de la culture.

Ces personnages lassants réduisent toute position, toute réflexion, toute création culturelle, tous les legs de l'histoire et de la pensée, à des slogans manichéens, des étiquettes binaires, du prêt-à-penser répétitif et monotone; ils se livrent à l'envi à des bricolages et des peinturlurages insipides et abracadabrants. Une activité qui tourne à la marotte. On demande un psychiatre dans la salle. La nouvelle ergothérapie des para­noïaques, serait-elle la confection d'étiquettes?

 

Ces quelques remarques faites, nous nous inscrivons dans une tradition européenne, pré­sente à «gauche» comme à «droite» qui refuse la Westbindung, l'ancrage à l'Ouest, qui n'accepte pas que le continent européen soit lié définitivement à l'Amérique. De 1945 à la réorientation du gaul­lisme dans les années 60, cette option se situait résolument à gauche: chez les adversaires d'Adenauer en Allemagne, chez les sociaux-démocrates de Schumacher, chez certains communistes, existentia­listes et personnalistes français, chez les neutralistes, chez Jakob Kaiser, Gustav Heinemann, Thomas Dehler, Paul Sethe, etc. (2). Après la rupture entre De Gaulle et l'OTAN, quand la France s'est opposée aux «empires» (3), cette option s'est déplacée graduellement vers le centre-droit. En Belgique, outre les suggestions officielles de Harmel et Adriaenssens, elle s'est manifestée dans une petite phalange ultra-activiste, «Jeune Europe» dirigée par Jean Thiriart, classée à l'«extrême-droite» parce qu'elle n'a pas pu se distancier à temps de son aile anti-communiste, donc occidentaliste (4). Puis, avec la «Nouvelle Droite», elle a glissé vers une droite non politique, fortement dépolitisée à la suite d'échecs successifs, une droite à la fois plus intellectuelle et plus radicale (“radicale” au sens d'“aller aux racines des choses”) (5).

 

C'est là qu'il faut trouver l'origine de notre intérêt pour ce mouve­ment: mais, avec le départ de l'un de ses plus brillants animateurs, Guillaume Faye (qui malheureusement tournera mal à son tour et embrassera une carrière de clown où domine surtout le mauvais goût), ce groupe d'études ne s'est plus intéressé aux mécanismes du poli­tique, ni aux fluctuations de la politique internationale, pour som­brer, notamment avec Alain de Benoist et les défenseurs juvéniles de son ultime redoute parisienne, dans la glu d'un esthétisme bouffon où surnagent un sexualisme idiot voire ordurier, propre aux adolescents inquiets ou aux vieillards libidineux (Matzneff, etc.), un sectarisme cultuel néo-païen qui provoque le rire ou la commisération chez toute personne sérieuse et une spéculation éthique totalement stérile, où l'on va jusqu'à énoncer 25 principes de morale (pourquoi 25?) (6), alors que, par ailleurs, on s'oppose, comme Nietzsche, à toutes les formes de la morale, qui, quand elles se figent, deviennent nécessairement pathologiques...

 

Cet enlisement est la cause de notre rupture avec ce milieu qui ne peut plus rien apporter de constructif à notre combat continenta­liste, à notre volonté de nous arracher aux séductions de l'«hémisphère occidental», toute simplement parce qu'un tel combat est “planétaire”, purement politique, essentiellement politique, vise un nomos de la Terre auréolé de sacré et ne peut en aucun cas dé­choir en s'apesantissant inlassablement sur des trivialités aussi vul­gaires, aussi basses, que les minables problèmes de zizi d'un vieil écri­vain russo-parisien, ou sur les ébats de prolos bedonnants et tatoués, filmés par “Laetitia” (7), ou sur les âneries du festival de Cannes. En juxtaposant ces débilités  —qui nous “soulèvent le cœur”, pour re­prendre une des expressions favorites du «Gourou» de la secte néo-droitiste—   à d'autres affirmations, plus concrètes, plus politiques ou plus philosophiques, plus proches de l'essentiel, on discrédite auto­matiquement ces dernières. Nous n'avons plus aucun rôle à jouer dans ce cirque. Non possumus...

 

Chercher des alliés

 

Dans l'espace linguistique francophone, nous cherchons donc des al­liés sérieux et non plus d'agaçants lycéens attardés, aujourd'hui quinquagénaires et flanqués de vélites d'une niaiserie époustou­flante, pour épauler un combat qui continue à grande échelle en Allemagne, en Autriche, dans tous les pays d'Europe centrale et en Russie. De la gauche à la droite, des ex-commu­nistes aux nationalistes, des conserva­teurs aux personnalités reli­gieuses, les adversaires de la Westbindung  poursuivent avec un acharne­ment opiniâtre leur combat contre l'importation des modes et des méthodes transatlantiques. Parce que les restes de la ND, après le départ de Faye vers l'impasse où il se trouve et ne ressortira jamais, ne va­lent plus le détour, nous, adversaires de la Westbindung  au-delà des frontières septentrionales et orien­tales de la France, cherchons des alliés dans toutes les régions françaises, pour accrocher leur combat au nôtre, qui est continental et non plus provincial, et les appuyer par notre presse et nos réseaux édito­riaux, des plus modestes aux plus puissants. Je ne suis pas le seul à lancer cet appel: un grand spécia­liste des échanges franco-allemands, Ingo Kolboom, a formulé un désir comparable dans les colonnes de la très officielle revue Europa Archiv. Zeitschrift für internationale Politik  (8), éditée par la société alle­mande de politique étrangère. Kolboom constate, dans cet article destiné aux diplomates et aux hauts fonctionnaires, que la France s'américanise intérieurement tout en demandant officiellement l'“exception culturelle”, sans être suivie avec enthousiasme par ses partenaires européens. Et, paradoxalement, ceux qui, en Allemagne, seraient prêts à soutenir la France dans sa volonté d'imposer l'“exception cultu­relle” sont ceux qui envisagent une orientation vers l'Est du dynamisme allemand, qui partagent une «vision continentale/eurocentrique» et non atlantique de l'Europe. Or ces cercles et ces penseurs sont décriés à Paris comme les représentants d'une “dérive allemande” qualifiée de “néo-nationaliste”. L'idéal pour nous: coupler la défense de l'“exception culturelle” à l'eurocentrage et à l'approfondissement des liens entre Européens de l'Ouest et Européens de l'Est, même si l'Allemagne doit jouer un rôle prépondé­rant dans cette synergie. Kolboom déplore ensuite que les grandes forces politiques, essentiellement les démocrates-chrétiens et les socialistes, ne parviennent pas à créer une véritablement osmose intellec­tuelle entre leurs représentants français et leurs représentants allemands. Cette lacune risque de con­duire, tôt ou tard, à un repli sur soi petit-nationaliste, au moment même où l'Etat national s'efface devant les instances européennes. Kolboom réclame des “démultiplicateurs”, des intellectuels capables de sus­citer des synergies fécondes, de faire école, de former une élite et de lui transmettre le flambeau: projet séduisant, projet nécessaire, mais qui ne pourra jamais être réalisé par le personnel socialiste ou démo­crate-chrétien. Cette tâche, d'autres devront la parfaire, sur d'autres bases. Nous sommes volontaires...

 

Enfin, notre option anti-occidentale est aussi une option anti-libé­rale, soit une option qui rejette la logique purement marchande, laquelle conduit à négliger totalement les secteurs de la culture (patrimoine, or­chestres nationaux, théâtres, opéras classiques,...), de l'enseignement (effondrement de l'école), de la recherche de pointe. Nous ne sommes pas opposés au libéralisme pour des motivations idéologiques, comme la volonté de promouvoir une société rigoureusement égalitarisée, mais essentiellement pour des motivations pratiques, comme l'épanouissement sans discrimination de tous les talents, car un tel épa­nouissement, soutenu sans discontinuité par une attention et un souci culturel constants, conduit à la puissance poli­tique.

 

Le défaut de la ND, qui a parfois déteint sur nous quand nous sommes restés trop près d'elle après le départ de Faye, ç'a été de vouloir “faire rien que du culturel”, toujours au nom d'un “gramscisme de droite”, sans autre fin que de gloser dans le vide, de plon­ger dans le solipsisme ou de vanter les mérites de la «littérature dégagée» par rapport à la littérature engagée (en rangeant Jean Cau parmi les “dégagés”, ce qui est un comble!). Cela ne peut plus être considéré comme du gramscisme, car l'action culturelle dans le cadre marxiste du gramscisme vise à affaiblir le discours d'un adversaire au pou­voir pour que l'on puisse faire passer dans les faits un projet pratique dès que cet adversaire (en l'occurrence l'ennemi de classe) baissera la garde sur le terrain électo­ral ou parle­mentaire, ou si, par faiblesse intrinsèque, il cède devant une avant-garde révolutionnaire ou quiritaire qui prend le pou­voir par violence. Tout combat culturel ou métapolitique gramsciste vise la puissance, le pouvoir, non pas une puissance ou un pouvoir dominateur et/ou coercitif, mais une puissance généreuse, donatrice, une puissance féconde que les philosophes d'entre nous pourront comparer à l'Un des néo-platoniciens.

 

Pour la fraternité

 

Nous sommes anti-libéraux parce que nous sommes pour la fraternité et la solidarité, vertus républicaines que la République n'a jamais su incarner dans les faits. La fraternité nationale, que Slaves et Germains ressentent mieux que les peuples romans, per­met  ou permettrait à terme un organicisme spontané, où les individus abandonn(erai)ent volon­tiers leurs intérêts pour le bénéfice d'un projet collectif, pour doter leur peuple et leurs enfants d'un appareil scolaire et universitaire, pour protéger le patrimoine menacé. Une forte charpente éducative et un patrimoine intact sont les garants d'une cohésion et d'une stabilité fortifiantes, sont source de puissance et de durée. Mais cette charpente doit être adaptable à la multipli­cité des contextes en Grande Europe, être à géométrie variable et non pas monolithique.

 

Dans notre vision anti-libérale de l'Europe, la fraternité sera donc la vertu cardinale, qui impliquera un projet social visant une redistri­bution non démagogique; celle-ci s'orientera en priorité vers la culture, l'enseignement et la recherche, trois secteurs qui, à moyen terme, permettront, parce qu'ils sont féconds et portés par l'enthousiasme, la fantaisie, l'imagination, la vis sciendi, de dégager suffisamment de ri­chesses pour consolider le volet social de notre projet de société européen qui doit accompagner notre projet de remaniement géopolitique du continent.

 

Comprendre l'orthodoxie

 

Mais l'Europe n'est pas que la CEE + la Scandinavie + les trois Etats du «Groupe de Visegrad» + l'Autriche + les autres Etats à majorité catholique. L'Europe, dans son histoire, a certes été très marquée par la cassure entre Rome et Byzance, entre la catholicité et l'orthodoxie mais nous ne saurions construire une nouvelle Europe sans tenir compte des réflexes orthodoxes (9), c'est-à-dire de ré­flexes non affectés par les multiples linéaments d'individualisme qui se sont abattus sur l'Europe occidentale au fil des siècles, qui ont trouvé leur paroxysme aux Etats-Unis. Aucune des idéologies en place actuellement en Occident n'est capable de comprendre les ré­flexes orthodoxes, parce que toutes sont prisonnières des supersti­tions modernes. Le dialogue entre les peuples de l'Ouest de l'Europe et ceux de la culture orthodoxe ne passera que par des forces poli­tiques animées par des idées qui transcenderont ces superstitions mo­dernes, qui les refouleront hors du débat politique, qui éradi­queront définitivement les scories et les allu­vions qu'elles ont lais­sés dans nos cerveaux comme autant de bavures et de souillures. Ce dépassement est une nécessité géopolitique. Il ne s'agit pas pour nous de faire du zèle de converti. De s'engouer pour l'orthodoxie, telle qu'elle est, telle qu'elle s'est peut-être figée dans ses rites, telle qu'elle s'est sans doute bigotisée. Il s'agit d'aller au-delà de ses formes figées, au-delà même du contenu proprement cultuel ou théologique, pour trouver les forces nues, numineuses, qui se profilent derrière ce monde orthodoxe, même laïcisé, et qui, en revanche, ne peuvent plus se profiler derrière les forces politiques occidentales, expressions d'une sclérose culturelle dénoncée par Tioutchev, Danilevski, Leontiev et Dostoïevski dès le XIXième siècle. Je veux parler du réflexe solidaire, du réflexe national (au sens charnel et organique du terme), de l'idée communautaire. De rien d'autre. Car je ne suis ni prêtre ni prophète et je n'ai pas la fibre religieuse. Je viens de dire que ce dépassement est une nécessité géopolitique: car la ligne qui sépare l'Europe catholique et protes­tante, d'une part, et l'Europe orthodoxe, d'autre part, est une ligne de fracture instable, sans obstacle naturel (10); une telle frontière peut générer la guerre mais sans jamais rien résoudre. Or les deux parts du continent sont complémentaires et les peuples qui y vivent sont menacés de perdre leur culture et de décliner démographiquement. Qui pis est, tout conflit actuel peut conduire très facilement à l'utilisation du nucléaire, qui, même à dose homéopathique, entraînerait des catastrophes sans précédent. La simple logique de la survie veut que ces peuples s'entendent, au-delà de leurs différences religieuses, de leurs façons d'appréhender le numineux. Enfin, derrière la spiritualité orthodoxe, se cache, comme Mircea Eliade l'a remar­qué, l'idée d'un homme cosmique (dont l'avatar chrétien est le Christos Pantocrator), pilier d'une reli­giosité populaire et paysanne, partagée par tous nos ancêtres. Nous avons là affaire à une religiosité im­mé­moriale qui pourrait réconcilier tout le continent. Sa revigorisation, dans ce sens, deviendra à court ou moyen terme peut-être très nécessaire.

 

Projections des géographes et “hémisphères”

 

Au niveau institutionnel, nous devons voir dans la CSCE l'amorce d'une Europe complète, nous devons voir en elle le concert de toutes les nations du continent, indépendamment des clivages, reli­gieux, idéo­logiques ou économiques. La CSCE, quoi qu'on pense de son état présent, quelles que soient les idéolo­gies qu'on essaie d'y distiller, s'étend géographiquement à tout l'hémisphère nord.

 

Comme nous sommes habitués à la perspective des atlas classiques, issue des travaux de Mercator au XVIième siècle, nous avons l'habitude de distinguer un hémisphère occidental américain (le “Nouveau Monde”) et un hémisphère “eurafrasien”. Mais une perspective plus moderne recentre, comme dans les atlas et la cartographie de Chaliand et de Rageau (11), le monde autour de l'Arctique. Dans ce cas, l'œkumène développé du nord de la planète est circum-arctique et la Russie, le Canada et les Etats-Unis (à hauteur de l'Alaska) ont une longue frontière commune. Aujourd'hui, l'on tente de discréditer, avec de bonsarguments, reconnaissons-le, la pers­pective de Mercator parce qu'elle néglige cette “circum-arcticité” ou parce qu'elle ignore les dimensions réelles des pays de l'hémisphère méridional (reconduites à leur ampleur réelle dans la perspective de Peters). Les stratèges préfèrent la perspective de Chaliand et Rageau parce qu'elle tient compte d'un fac­teur technologique nouveau: la capacité des sous-marins nucléaires à franchir la barrière de la calotte glacière. Les tiers-mondistes, en adoptant la perspective de Peters, tiennent à souligner l'importance ter­ritoriale des pays du tiers-monde et de leurs réserves de matières premières et à montrer l'exigüité spatiale des puissances de l'hémisphère septentrional, en dépit de leur forte densité démographique. Ces exercices de cartographie et cette pluralité de perspec­tives sont nécessaires, recèlent une indéniable pertinence didactique: ils enseignent la relativité des conceptions de la géographie humaine, relativité qui ne peut pas être immédiatement perçue si l'on n'utilise qu'un et un seul type de projection.

 

Les projections de Mercator et de Peters impliquent donc cette division du monde en deux hémisphères séparés à l'Ouest et l'Est par l'Atlantique et le Pacifique. La projection géostratégique de Chaliand et Rageau implique, elle, une “circum-arcticité” qui a désormais une pertinence stratégique, avec l'apparition de sous-marins capables de franchir cette barrière jadis insurmontable qu'est la calotte glacière. Mais l'Arctique ne pourra jamais être à l'origine d'un œkumène aussi dense que la Méditerranée, l'Atlantique, le Pacifique ou la Baltique. Les rigueurs climatiques de cette région de notre planète rendent impossible toute implantation humaine de forte densité. En conclusion: stratégiquement, les cartes de Chaliand et Rageau sont importantes; sur le plan de l'œkumène, celles de Mercator et de Peters gardent toute leur validité. Ce qui nous amène à constater que les futurologues/géopolitologues doivent tenir compte de deux possibles: c'est-à-dire celle d'un double recentrement continental (Amériques et Eurafrasie) ou celle d'un cen­trage circum-arctique pacifiant, conduisant à l'unification stratégique de l'hémisphère nord, qui s'oppo­se­ra, dans une perspective de “reconquista” à l'hémisphère sud, nouvel espace de chaos. La jux­taposition des deux hémisphères occidental (américain) et oriental (eurafrasien) correspond aux vœux du géopolitologue allemand Karl Ernst Haushofer (12) et se focalise en dernière instance sur l'œkumène ha­bitable, tandis que l'opposition Nord-Sud, que l'on peut assez aisément déduire de la cartographie de Chaliand et Rageau, a son centre dans une région “an-œkuménique”, “polaire”, impliquant une extension par cercles concentriques vers les terres australes (Océanie, cône austral de l'Amérique du Sud, Afrique du Sud). Cette projection fait abstraction des solidarités possibles entre peuples de l'hémisphère septen­trional et de l'hémisphère austral, entre peuples de la périphérie nord et peuples du centre tropico-équato­rien. De même, elle ne perçoit pas la radicale altérité entre les cultures de vieille souche, de longue mé­moire, qui pourraient se solidariser entre elles, indépendamment des facteurs raciaux, contre la civilisa­tion homogénéisée du Nord du «Nouveau Monde», qui élimine le facteur “racines”.

 

La Déclaration de Stainz

 

En Europe, pour réaliser un projet commun, quelle qu'en soit la forme, il est nécessaire, constatent bon nombre d'observateurs, de penser une «nouvelle architecture européenne» (13). En Autriche notamment, une nouvelle idéologie européenne point à l'horizon, avançant des arguments très originaux et pertinents, renouant avec deux grandes traditions germaniques: la tradition impériale, décentralisée dans l'administration et l'économie, centrée au niveau spirituel, et la tradition “folco-centrée” (volksgezind, fol­kelig)  (14), où les facteurs ethno-linguistiques sont considérées comme des sources non interchan­geables de valeurs culturelles qui policent les âmes et ancrent les populations dans des appareils institu­tionnels équilibrants, qui indiquent ce qu'il convient de faire et lèguent ce réflexe coutumier aux généra­tions futures (cf. l'anthropologie philosophique d'Arnold Gehlen). Le 15 septembre 1990, un vaste groupe d'intellectuels, de juristes et d'historiens allemands, autrichiens, croates, slovènes, serbes, albanais (Albanie et Kossovo), polonais, tchèques, slovaques, nord-italiens, hongrois, etc., signent une déclara­tion, la Déclaration de Stainz, où il est dit: «L'Europe entre dans une phase historique d'auto-détermina­tion. Le communisme dans les pays de la partie orientale de l'Europe centrale a échoué. Il a fait des dé­gâts immenses, à cause de son irresponsabilité, dans les structures économiques et sociales de ces pays et a détruit l'équilibre écologique jusqu'à la limite extrême du réparable [...]. Une des conséquences positives des bouleversements centre-européens est la redécouverte des espaces et des cultures lé­gués par l'histoire, à l'intérieur même d'Etats nationaux beaucoup plus récents. Avec la fin des blocs, une nouvelle pluralité a vu le jour, qui offre aux sentiments patriotiques des populations une nouvelle niche et de nouvelles assises. Les hommes politiques et les experts réunis à Stainz sont convaincus que cette pluralité doit être inscrite dans une Europe de la subsidiarité et des régions. Ces principes doivent s'inscrire et s'ancrer dans les Traités de Rome, et cela dans le sens des résolutions de l'assemblée et de la Conférence des régions: de tels principes permettront la participation des peuples au développement de l'Europe. Ce n'est précisément qu'une Europe des régions et de la diversité culturelle qui pourrait enri­chir et renforcer le processus dynamique de l'unification économique, sociale et politique (selon le prin­cipe de l'unité dans la diversité)».

 

La problématique des droits de l'Homme

 

Ce projet comprend un volet sur les droits de l'homme, prévoyant aussi la dimension “collective” de cer­tains de ces droits, ce qui appelle une déconstruction graduelle mais systématique des interprétations trop individualistes de la philosophie des droits de l'homme, interprétations qui exercent leurs ravages sur la place de Paris et servent à alimenter la “nouvelle inquisition” qui est en train de stériliser toute l'intelligentsia française. Paradoxalement, au nom de l'universalisme, la France est en train de se doter d'un particularisme schématique, vulgaire, équarisseur, sourd à tous les appels et les pulsions orga­ni­ques, qui la placera à très court terme en marge voire en face de tous ses voisins européens pour le plus grand bénéfice des Etats-Unis, trop heureux d'installer pour longtemps un clivage difficilement sur­mon­ta­ble en Europe. Il nous paraît possible, à l'analyse, d'interpréter dans ce sens cer­taines manœuvres de droite (l'anti-européisme forcené mais bien étayé de Philippe de Villiers, les velléités annexionnistes et les tentatives de déstabilisation de la Belgique par “Philippe de Saint-Robert”, les gesticulations inquisito­riales de Pasqua et de quelques-uns de ses bruyants adjoints) ou de gauche (la nouvelle inquisition or­chestrée par une brochette de journalistes du Monde).  Nous entendons apporter une réponse à toutes ses entorses aux principes de la libre circulation des idées et à la liberté de la presse (15); nous souhai­tons une mobilisation des intellectuels dans l'objectif de faire condamner à Strasbourg ou ailleurs ce non-respect des principes d'Helsinki, d'organiser une traque systématique des contre-vérités énoncées par des journalistes policiers (dont les liens avec le Ministère de l'Intérieur sont notoires), de bloquer leur im­mixtion dans les débats et la liberté de la presse en dehors des frontières de l'Hexagone et de nous poser en libérateurs du peuple français et des autres peuples de l'Hexagone (dont le nôtre dans le Westhoek) que nous entendons délivrer de la tyrannie jacobine et républicaine, au nom des principes démocratiques qui ont soulevé nos ancêtres contre les hordes et les “colonnes volantes” que la République avait en­voyées chez nous de 1792 à 1815, pour massacrer, lors de notre Guerre des Paysans (Boerenkrijg),  la population civile selon les règles de la “dépopulation”, mises en pratique en Vendée quelques années plus tôt. En clair, la vision autrichienne de l'Europe, que partagent tous les partis et toutes les idéologies dans ce pays situé au cœur de notre continent, s'exprime dans la Déclaration de Stainz et réclame une application juste et élargie des droits de l'homme  —qui refuse d'exclure ou de limiter les droits des communautés ethniques ou religieuses qui permettent à l'homme individuel, à la personne, de déployer ses possibles dans le monde, pour le bien des siens, de sa culture, de son peuple et de l'humanité entière. Il n'y a pas de droits de l'homme possibles, si ces droits ne s'appliquent pas sur mesure aux hommes tels qu'ils sont, c'est-à-dire imbriqués dans des communautés charnelles et/ou spirituelles, en adaptant la doctrine aux espaces et aux temps historiques, en modulant à l'infini les principes pour tout conserver, pour ne rien araser, pour n'éradiquer aucun possible, aussi modeste fût-il. Le coordinateur des travaux de Stainz, le Dr. Wolfgang Mantl, constate, entre bien d'autres choses:

- une nostalgie de l'«espace civil» grand-européen (gemeineuropäische Zivilität)  et une volonté de le res­taurer, en dépit des résultats de Yalta;

- la faillite des «grands récits» explicatifs de l'histoire et l'avènement d'une «post-modernité» (au sens où l'entendait Jean-François Lyotard):

- la nécessité de nouveaux modes de coopération internationale (Pentagonale, Visegrad, etc.) et de ré­gionalisme transnational (ARGE Alp, ARGE Alpes-Adriatique), de façon à ce que deux objectifs soient at­teints: développer une centralité attirante et revitaliser les périphéries;

- que les idéologies, les systèmes rigides, ne rencontrent plus l'approbation des Européens, au risque de rui­ner toutes les formes de «culture participative» au profit d'un “privatisme” cynique et ultra-indivi­dua­liste.

 

En tenant compte de ces facteurs, omniprésents mais aux contours encore fort vagues, l'un des partici­pants au Congrès de Stainz, le juriste social-démocrate autrichien, le Prof. Ernst Trost (16), évoque la néces­sité de proclamer un «Saint-Empire romain de la Nation européenne», où l'Empire n'est plus la mo­narchie danubienne avec ses faiblesses, ses anachronismes et ses conflits inter-ethniques, ni le Reich hitlérien centralisateur et néo-jacobin, mais un “toit”, un “baldaquin” qui surplombe et protège des entités partielle­ment souveraines, dotée en fait d'une souveraineté qui ne s'oppose pas au tout mais poursuit une tradition his­torique, en gère les acquis pour ne pas bouleverser des continuités stabilisantes, demeure à l'écoute d'un passé précis et “contextualisé”, pour conserver équilibre et assises stables, afin d'éloigner toute coercition et tout arbitraire (17).

 

Excellentes propositions de militaires français

 

Contrairement aux pratiques d'un genre très douteux que l'on observe chez les autorités civiles en Fran­ce, l'armée sauve l'honneur de la nation française en formulant des propositions européennes plus co­hé­rentes et séduisantes. En abordant les questions cruciales de la géopolitique européennes et des al­lian­ces militaires, dans un langage clair, sans passions inutiles, en ne s'en tenant qu'aux faits historiques, sans sombrer dans d'oiseuses spéculations idéologiques. Ainsi, le Lieutenant-Colonel Allain Bernède, en traitant la problématique, ô combien cruciale, des détroits et plus particulièrement des Dardanelles, écrit cette phrase qui résume parfaitement le nœud gordien, inextricablement noué depuis les Traités de Versailles et de la banlieue parisienne, nœud gordien qu'il faudra trancher rapidement, maintenant que le “Mur” est tombé: «Pour le flanc sud de l'Europe et son prolongement proche-oriental les résultats des traités de 1919-1920 peuvent se réduire à une mauvaise équation du type: quatre traités, Saint-Germain, Neuilly, Trianon, Sèvres, pour une erreur, la destruction de deux empires, l'austro-hongrois et l'ottoman» (18). En reconnaissant ces traités comme des erreurs, le Lieutenant-Colonel Bernède, et l'armée qui a approuvé ses propos et les a publiés, reconnaissent automatiquement le droit des peuples de la Mitteleuropa a bénéficier d'une façade adriatique, aux peuples danubiens de tirer profit du fleuve qui baigne leur plaine et relie quasiment l'Atlantique à la Mer Noire, aux Bulgares d'avoir toute leur place dans les Balkans aux côtés des autres puissances orthodoxes, Serbie comprise, aux Turcs d'avoir un destin en Mésopotamie et à tous les Européens d'avoir, via cette Mésopotamie aujourd'hui “neutralisée” par la Guerre du Golfe, une fenêtre sur l'Océan Indien. Bernède et les autorités militaires françaises renient a posteriori leurs figures politiques de jadis qui voulaient détruire à tout prix l'Empire austro-hongrois, démanteler la Bulgarie et la Turquie, réduire la Hongrie à néant. Et renient le praticien de la géopolitique qui avait dicté les règles de cette déconstruction calamiteuse: André Chéradame (19).

 

Enfin, dans un article remarquable (20), l'Amiral Alain Coatanéa, Chef d'état-major de la marine, appelle à une coopération de toutes les marines européennes et à la formation d'officiers français en Allemagne et d'officiers allemands en France: «Une coopération véritable se fonde d'abord sur l'amitié, et donc sur la connaissance mutuelle. La multiplication des rencontres et des échanges est peut-être le meilleur acquis de ces actions communes (...) tous ceux-là [qui ont participé à des manœuvres et des exercices communs, ndlr] ont éprouvé ce qu'étaient à la fois la marine et l'Europe, et plus encore la force que pouvait receler la conjonction de l'une et de l'autre. Les écoles aussi constituent un creuset où se développe la connaissance réciproque entre marins». L'Amiral Coatanéa affirme que l'Europe se fera par l'union de ses marines, sur les immensités océaniques (surtout atlantiques), où la coopération est possible, sans querelles territoriales. Il plaide également pour la «préférence européenne» en matières militaro-industrielles, car, de cette façon: «L'Europe aura cette liberté d'action qui lui permettra de faire valoir son “exception politique” comme elle a défendu son “exception culturelle”, fidèle en cela à son histoire et à son génie».  Excellent élève de Ratzel, l'Amiral Coatanéa a retenu que le destin des peuples se jouait sur la mer.

 

La culture et la fonction militaire

 

Parallèlement aux initiatives militaires, Eurocorps et fusion des marines, aux efforts de la CSCE d'inscrire dans les faits la protection des minorités pour prévenir et empêcher les conflits intra-européens, par la promotion d'un système constitutionnel basé sur la loi fondamental allemande ou le modèle d'«Etat assymétrique de communautés autonomes» que représente l'Espagne actuelle, signalons les grandes initiatives culturelles, interuniversitaires et éducatives, qui doivent recevoir notre aval, notre soutien inconditionnel, et mobiliser nos énergies militantes: les programmes Yes, Comett, Lingua, Erasmus, Neptune, Petra, Cedefrop, Eurydice, Arion, Tempus (21).

 

L'Europe se construira sur la culture et le savoir, ensuite sur l'armée. L'intendance suivra. Le reproche, désormais classique, adressé à la CEE, a été d'être une Europe trop focalisée sur l'économie. Or l'économie, de par sa diversité, de par sa trop forte dépendance à l'endroit des variations climatiques et géologiques, est la fonction la moins susceptible d'être unifiée, les échecs successifs de la PAC le prouvent amplement. La mobilité des étudiants ouvre des perspesctives fantastiques de coopération, de polyglottisme pratique, d'ouverture-au-monde, dont les générations précédentes n'avaient pas pu bénéficier. Epauler cette richesse culturelle par une “épée de Brennus” (Amiral Coatanéa), d'abord océanique, ensuite continentale, voilà un projet cohérent, voilà une vision d'Europe à diffuser à la veille du XXIième siècle, pour pulvériser tous les archaïsmes, tous les réflexes frileux.

 

Robert STEUCKERS.

samedi, 16 janvier 2010

Intesa Italia-Kazakistan nello stile di Enrico Mattei

kash4.jpgIntesa Italia-Kazakistan nello stile di Enrico Mattei
Scritto da Antonio Albanese   

Ex: http://www.area-online.it/

«Ringrazio il premier Berlusconi per questo invito a visitare l’Italia e per il calore che ho sentito in tutti gli incontri». Così, Nursultan Nazarbayev, presidente del Kazakistan, ha espresso la sua soddisfazione per gli ottimi rapporti con l’Italia, commentando la firma di una serie di importanti accordi bilaterali (il partenariato strategico con il ministero degli Esteri e un’intesa per la lotta al narcotraffico e alla criminalità organizzata) e commerciali tra i due Paesi.
 Questi ultimi valgono «molti miliardi di dollari», come ha sottolineato lo stesso Berlusconi nel corso della conferenza stampa congiunta.
Le intese «riguardano nostre grandi aziende» come Eni, Finmeccanica, Ansaldo e Fs, ma, come ha poi sottolineato il nostro premier, «in questi giorni sono stati presi contatti anche con le nostre medie imprese e abbiamo preso accordi per una missione di nostre piccole e medie imprese per esportare in Kazakistan il nostro know how». 
Berlusconi ha inoltre espresso «la speranza di poter aumentare in maniera notevole la collaborazione economica». Ha poi sottolineato l’accordo sul turismo «per portare turisti italiani in questo Paese che è grande nove volte l’Italia». Il premier ha espresso poi «grande soddisfazione per l’impegno dei nostri imprenditori nei confronti di un Paese in grande espansione».
Di Kazakistan, è bene ricordarlo, Berlusconi avrebbe parlato a fine ottobre, durante la visita privata a Vladimir Putin. Nel corso della “trilaterale” Italia-Russia-Turchia, svoltasi proprio nella casa del primo ministro russo, Berlusconi, Erdogan (collegato in videoconferenza con gli altri due leader) e Putin hanno esaminato il progetto dell’oleodotto Samsun-Ceyhan (vi sono impegnate la turca Celik Enerji e l’Eni). Questo progetto collegherebbe il Mar Nero turco con le coste del Mediterraneo, attraversando da nord a sud l’Anatolia, con lo scopo di alleggerire il carico e il traffico attualmente sostenuto dalle petroliere che passano il Bosforo, con conseguenze ambientali indubbiamente positive. A questo progetto dovrebbe partecipare anche il Kazakistan. 
L’incontro di fine ottobre, come aveva fatto sapere Palazzo Chigi, era stato richiesto da Nazarbayev in occasione di una precedente breve visita di Berlusconi in Kazakistan e rientra nella strategia di diversificazione delle fonti di approvvigionamento energetico messa in atto dall’Italia, primo importatore di gas condensato e di petrolio dal Kazakistan. Gli accordi firmati durante l’incontro riguardano «investimenti reciproci di 6 miliardi» di dollari. Questa è la cifra indicata da Nursultan Nazarbayev, che ha spiegato come questi accordi possono essere «uno stimolo per il rilancio dei rapporti» tra i due Paesi. Il presidente della Repubblica kazaka ha poi precisato come l’interscambio tra Italia e Kazakistan abbia «raggiunto il 30% dell’intero interscambio con l’Unione europea, pari a 14 miliardi di dollari; e gli investimenti italiani hanno raggiunto i 6 miliardi di dollari con 97 imprese presenti in Kazakistan», un 8% in più, rispetto allo stesso periodo del 2008.
Grazie alle intese di Roma si è rafforzata, nel settore petrolifero, la collaborazione con l’Eni: l’amministratore delegato, Paolo Scaroni e il presidente di KazMunayGas (Kmg, la compagnia kazaka), Kairgeldy Kabyldin, hanno siglato, alla presenza di Nazarbayev e Berlusconi, un nuovo accordo di cooperazione per lo sviluppo di attività di esplorazione e produzione e la realizzazione di infrastrutture industriali in Kazakistan. In particolare, l’accordo, che fa seguito a un memorandum d’intesa preliminare firmato a luglio 2009, prevede che Eni e Kmg  conducano studi di esplorazione nelle aree di Isatay e Shagala, nel Mar Caspio, e studi di ottimizzazione dell’utilizzo del gas in Kazakistan. È prevista anche la valutazione di «numerose iniziative industriali», tra cui un impianto di trattamento del gas, un impianto di generazione elettrica a gas, un cantiere navale e l’upgrading della raffineria di Pavlodar, di cui Kmg possiede la quota di maggioranza. Le decisioni finali d’investimento per questi progetti «sono previste entro due anni dal completamento di studi tecnici e commerciali dettagliati», come ha fatto poi sapere la compagnia italiana. Eni prevede poi di «rafforzare ulteriormente la sua presenza in Kazakistan, dove è co-operatore nel giacimento Karachaganak ed è partner nel consorzio che gestisce il giacimento Kashagan».
Secondo Paolo Scaroni, «è un accordo molto importante che definisco “matteiano” perché ad ampio spettro». A Eni sono state assegnate, ha detto Scaroni, «due aree esplorative che sono al top delle brame delle compagnie mondiali, le due aree del petrolio più promettenti del Mar Caspio. È un grande risultato che testimonia il successo della nostra presenza in Kazakistan. Si è parlato tanto di Kashagan anche in modo non lusinghiero. Pensate che avrebbero fatto un accordo di questo tipo se le nostre performance non fossero al top?».
Per quel che riguarda gli altri accordi, il presidente della società kazaka Sovereign Wealth Fund Samruk-Kazyna (società statale di gestione industriale e finanziaria), Kairat Kelimbetov, e il presidente e amministratore delegato di Finmeccanica, Pier Francesco Guarguaglini, hanno firmato un memorandum d’intesa per sviluppare accordi di collaborazione industriale con le aziende del gruppo Finmeccanica nei settori del ferroviario, dell’elettro-ottica e dell’elicotteristica. L’intesa tra Finmeccanica e Sovereign Wealth Fund Samruk-Kazyna prevede la costituzione di un gruppo di lavoro che dovrà analizzare le nuove esigenze del Kazakistan e le opportunità di business per le aziende del gruppo italiano. Nel settore ferroviario, il presidente della società Temir Zholy, Askar Mamin, l’ad di Finmeccanica e quello delle Ferrovie dello Stato italiane, Mauro Moretti, hanno inoltre firmato un accordo di ampia cooperazione per lo sviluppo del settore ferroviario del Paese centroasiatico. Sempre in questo campo, Temir Zholy e Ansaldo Sts hanno firmato un accordo per la realizzazione di una joint venture nel segnalamento ferroviario, nei sistemi di elettrificazione e per la realizzazione di centri di comando e controllo per le stazioni ferroviarie in Kazakistan e nei Paesi limitrofi. L’accordo con le ferrovie kazake (Ktz) è il primo passo della cooperazione del sistema Italia nel settore ferroviario per lo sviluppo del trasporto su ferro dell’importante Paese centroasiatico. Le aree nelle quali Fs collaborerà con le Ferrovie kazake sono fra l’altro: assistenza tecnica per fornire supporto al loro processo di ristrutturazione; studio di fattibilità con Italferr per l’aggiornamento della linea Astana-Almaty, per una velocità commerciale di 200-250 chilometri orari; sviluppo di centri logistici nel Paese con Fs Logistica e Italferr; cooperazione per Traffic Management Centers (11 centri) e gestione del traffico merci e della logistica integrata. Il Kazakistan è il Paese dell’area centroasiatica che ha il piano di investimenti più significativo per lo sviluppo dell’infrastruttura ferroviaria e quindi del trasporto su ferro.
Nel settore dell’elettro-ottica, la KazEngineering e Selex Galileo hanno firmato un accordo di collaborazione per lo sviluppo di applicazioni civili e militari, che prevede anche l’utilizzazione dei sistemi elettro-ottici italiani per l’ammodernamento dei veicoli corazzati T72, carri armati in servizio nelle forze armate kazake. Accanto a questi progetti si sono avviate le procedure per costituire una joint venture tra AgustaWestland e Sovereign Wealth Fund Samruk-Kazyna per la realizzazione di un centro di manutenzione e addestramento per elicotteri civili, nonché una joint venture per l’assemblaggio in Kazakistan di autobus a gas naturale della BredaMenarinibus (società di Finmeccanica).
Accanto agli accordi economici, abbiamo accennato agli accori politici siglati tra i due Paesi. L’Italia appoggerà il Kazakistan per la sua presidenza dell’Osce (l’Organizzazione per la sicurezza e la cooperazione in Europa) nel 2010. Il presidente della Repubblica Giorgio Napolitano lo ha confermato direttamente a Nursultan Nazarbayev, al Quirinale. «La presidenza dell’Osce da parte del Kazakistan nel 2010 è un fatto molto importante anzitutto per il rilancio stesso dell’Osce» ha detto il capo dello Stato, «sentiamo che questa organizzazione può svolgere un ruolo maggiore di quello che non sia riuscito a svolgere negli ultimi tempi». In particolare, Napolitano ha apprezzato l’idea di Nazarbayev di una convocazione dell’Osce a livello di vertice dei capi di Stato di tutti i Paesi aderenti: «È una proposta eccellente, che l’Italia appoggia e si augura che si possa realizzare. Non a caso la proposta arriva dal Kazakistan, ovvero da un Paese esempio e specchio di tolleranza, di moderazione e di convivenza pacifica; Paese che persegue una politica di equilibrio nei rapporti internazionali e rappresenta una grande garanzia per tutti, collocato in un’area strategica e in una regione irta di problemi», posta fra il Medio Oriente, l’Iran con il suo contenzioso nucleare, l’Afghanistan e il Pakistan al centro della minaccia del terrorismo internazionale. 
Quanto ai rapporti bilaterali fra i due Paesi, Napolitano, ricordando che per Nazarbayev si tratta della sua seconda visita al Quirinale, dopo il precedente invito della presidenza di Oscar Luigi Scalfaro, registra con soddisfazione «l’intenso sviluppo dei rapporti economici e dell’interscambio commerciale con un Paese ricco di grandi risorse che ha un ruolo chiave per l’approvvigionamento energetico» accanto alle «eccellenti possibilità di impegno comune  sui grandi temi della politica internazionale». 

L'Europe: une maison commune

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Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1991

 

L'Europe: une Maison Commune

par Dario DURANDO

 

Pour la première fois dans l'histoire, il n'y a plus d'opposition politique et militaire entre Slaves et Germains en Europe centrale et dans la plaine russe. Envisager une politique unitaire ne relève plus de l'utopie.

 

Un déluge de paroles a envahi les mass-media occidentaux à la suite de la «seconde révolution russe» du 21 août 1991. Mais cette gigantesque logorrhée ne doit pas nous empêcher d'examiner méticuleusement les aspects les plus cruciaux de ces événements, qui déterminent encore et toujours la vie politique de la République russe, héritière de feu l'URSS.

 

Premier aspect à prendre en considération: la réalité proprement politique. Son examen requiert une grande rigueur scientifique. Et sans les moyens d'investigation que nous offre la politologie contemporaine, nous ne pouvons pas véritablement prendre acte de toute la complexité des mécanismes à l'œuvre en Russie aujourd'hui ni apercevoir les embûches que pourrait nous tendre cette «révolution».

 

Second aspect: le problème des nationalités. Ce problème semble aujourd'hui passionner l'opinion publique occidentale, dont l'attention est attirée en permanence par l'émergence de huit ou dix nouveaux Etats.

 

Une approche réaliste, post-idéologique, de ces questions anthropologiques fondamentales, nous oblige à reconnaître que le sens de l'appartenance ethnico-culturelle est, dans une large mesure, «fondateur», puisque l'individu se perçoit comme lié à un lieu dans le monde, comme doté d'une identité propre qui le distingue des «autres». L'ethnie, la culture qui découle de l'appartenance ethnique, les traditions qui s'y réfèrent, en un mot, les «racines», constituent le milieu naturel dans lequel évolue l'homme, dans lequel il agit dans le monde. Ce constat du rôle déterminant des appartenances est, bien sûr, extensible à des milieux d'autre type, comme le milieu professionnel, la classe sociale, la religion. Le mondialisme, idéologie dominante et niveleuse, le cosmopolitisme qui croit pouvoir se passer de racines et est l'expression idéologique naturelle de l'économie de type capitaliste, sont donc destructeurs de différences, de spécificités ethniques, sont des ennemis redoutables des patrimoines culturels où sont imbriqués les individus; en ultime instance, ils déclarent la guerre à la personnalité la plus intime de ceux-ci. Par conséquent, nous devons considérer comme hautement positif le fait que de vastes groupes humains se réapproprient leur identité nationale et réclament, en toute logique, l'autonomie politique et la souveraineté.

 

Bien sûr, ce processus a des limites; il ne doit pas déboucher sur l'agressivité pure, sur une volonté de puissance pathologique; dans ce cas, on ne doit pas parler d'un retour à l'identité mais d'un «nationalisme tribal», dont les tendances conduisent au «micro-impérialisme».

 

Pour donner un exemple: le cas de l'expansionisme grand-serbe (non seulement celui du néo-communiste Milosévic mais aussi celui des monarchistes et des orthodoxes regroupés autour du néo-tchetnik Draskovic). Mais ce jugement négatif à l'égard des Serbes ne nous conduit pas à partager intégralement, sans critique, l'excitation philo-croate qui domine dans l'Italie d'aujourd'hui.

 

Quant à l'ex-empire intérieur soviétique, sa désintégration, l'effondrement du pouvoir central, étaient déjà bien prévisibles  —la soviétologue Hélène Carrère d'Encausse l'avait prévu—  vu l'incorporation par coercition de peuples et de territoires dans l'Union entre 1918 et 1922. La multiplication improvisée de structures étatiques à bases nationales n'est a priori ni négative ni positive. Quels phénomènes doit-on juger négatifs? La balkanisation, la fragmentation de l'espace situé à l'Ouest de l'Oural, qui pourrait conduire à la création d'entités étatiques non viables, parce qu'économiquement non auto-suffisantes. Il est clair, en effet, que l'impossibilité d'un développement autonome, dans le chef de ces nouveaux Etats, provoquera des velléités agressives voire des affrontements violents.

 

Par ailleurs, on peut, du moins sur le plan théorique, émettre l'hypothèse contraire et parier pour le regroupement pacifique des nouvelles entités étatiques au sein d'organisations régionales, inserrées à leur tour dans des structures pan-européennes plus vastes que celles qui existent actuellement. C'est la thèse soutenue à Paris par Pierre Béhar (cf. Autriche-Hongrie, idée d'avenir. Permanences géopolitiques de l'Europe centrale et balkanique, 1991), un germaniste qui enseigne à l'Université de Limoges.

 

Inutile d'ajouter que si la «maison commune européenne» devait se subdiviser en de tels regroupements, il faudrait que les juristes et les constitutionnalistes imaginent une forme suffisamment souple et englobante d'«autonomie régionale», ou, plus précisément, d'«auto-gouvernement» pour les minorités, capable de résoudre les innombrables situations très complexes qui règnent dans les régions ethniquement hétérogènes et qui empêchent les ethnies d'affirmer sans détours leurs specificités. Prenons trois exemples: les 48% de Russes de Lettonie, les 10% de Russes en Ukraine et les 33% de Russes, d'Ukrainiens, de Turcs et de Gagaouzes de Moldavie, une nouvelle république qui n'aspire pas à l'indépendance mais à la fusion avec la «mère-patrie» roumaine. On n'imagine pas qu'au seuil du troisième millénaire on puisse résoudre les problèmes des zones mélangées en expulsant massivement des populations minoritaires. Par conséquent, il faut inventer des instruments politiques et juridiques pour protéger les minorités alloglottes, y compris celles qui sont nombreuses.

 

Le Grand Espace

 

Il s'agit donc, en définitive, d'étendre à l'Europe orientale le concept d'«Europe des autonomies», qui, dans la partie occidentale de notre continent, fait l'objet d'un travail théorique intense, préfigurant le dépassement définitif de l'Etat-Nation de mouture jacobine, tant vers le haut, par le transfert de pans toujours plus importants de souveraineté en direction d'organes supranationaux, que vers le bas, par délégation, à plus ou moins grande échelle, de pouvoirs aux communautés représentatives des cultures locales et aux «micronationalités» (Ecosse, Pays de Galles, Bretagne, Corse, Euzkadi,... et, dans un avenir proche, aux régions de l'Italie septentrionale, qui montrent leur impatience face à une identité italienne officielle qui se veut de plus en plus méditerranéenne).

 

La logique, qui sous-tend le développement de ces nouvelles entités politiques à fondement ethnique, veut se dégager de la cangue idéologique imposée par le nationalisme du XIXième siècle. Cette volonté et ce processus sont bien visibles: un Etat nouveau, régionalisé, va naître, ou une entité politique souveraine nouvelle, de dimensions régionales; ces entités nouvelles, de quelque type qu'elles soient, vont s'inserrer dans des organisations supra-régionales, lesquelles, à leur tour, vont participer à une «confédération», regroupant plusieurs dizaines d'entités supra-régionales de même nature, «confédération» qui sera la grande structure commune pan-européenne, dont l'embryon déjà existant pourrait parfaitement s'identifier à la CSCE. L'objectif étant la collaboration au niveau continental entre les innombrables ethnies et réalités nationales qui composent la mosaïque européenne.

 

Le concept-clef, dans cette logique très actuelle, est évidemment le «continent» ou, plus précisément, le «grand espace». Comme le XIXième siècle a été l'époque des nationalités au sens romantique, comme le XXième siècle a été caractérisé par un cortège de violences justifiées au nom des idéologies et par deux grandes guerres civiles européennes, le XXIième siècle sera le théâtre d'une compétition non guerrière, mais non moins âpre, entre des grands blocs, non plus unis par l'idéologie, mais bien plutôt par les impératifs géopolitiques et géo-économiques.

 

Or, justement, le troisième aspect de la crise soviétique est d'ordre géopolitique et géo-économique.

 

Si l'effondrement cataclysmique du IIIième Reich a discrédité pour toujours une certaine géopolitique instrumentale, manipulée à des fins d'expansion impérialiste et de domination raciale, comme l'atteste le travail formidablement bien documenté de Michel Korinman (Quand l'Allemagne pensait le monde. Grandeur et décadence d'une géopolitique,  Paris, Fayard, 1990), cela ne signifie pas pour autant que les approches géopolitiques, et, partant, géo-économiques, doivent être considérées comme dépassées. Korinman montre comment la corporation des géographes allemands s'est efforcée de marquer la géopolitique du sceau de l'opprobe, démarche expiatoire qu'ils jugeaient nécessaire pour défendre leur discipline contre toutes les accusations de compromissions avec le pouvoir national-socialiste. Et Korinman pose une question opportune: «La réflexion (géopolitique), en tant que telle, peut-elle trouver bénéfice de l'institutionnalisation de ce tabou?» (p. 327). La réponse doit évidemment être «non», puisque la géopolitique et la géo-économie ne sont rien d'autre que l'étude des influences qu'exercent, sur les choix politiques et économiques des Etats et des populations, la position géographique et la configuration morphologique de leurs territoires respectifs. Dans ce cas, la géopolitique n'est rien d'autre que l'un des instruments à la disposition des policy-makers  (et, rétrospectivement, des historiens) pour acquérir des connaissances utiles. En conséquence, l'approche géopolitique de la dynamique des relations internationales peut encore aujourd'hui, au-delà de tout déterminisme d'origine positiviste, s'avérer féconde. J'en veux pour preuve, par exemple, l'utilisation efficace des catégories de la géopolitique que l'on trouve dans le chapitre intitulé précisément «Il fattore geopolitico» (= Le facteur géopolitique) d'un ouvrage récent La politica estera di una media potenza. L'Italia dall'Unità ad oggi,  dû à la plume de Carlo M. Santoro; il y traite du dilemme géo-stratégique fondamental de la politique extérieure italienne: l'Italie est-elle une «île» dans la Méditerranée, appelée, en toute logique, à exercer son hégémonie sur cette mer du milieu, ou, à l'inverse, est-elle un territoire exposé à toutes sortes de menaces venues de diverses directions, ou encore, est-elle une péninsule du continent européen (voire une péninsule du vaste continent eurasien), et, en tant que telle, géopolitiquement périphérique?

 

Dès que l'on affirme la légitimité du recours à des notions géopolitiques ou géo-économiques pour définir les lignes de force dans les processus de réorganisation territoriale et économique qui ont surgi à la suite de l'écroulement de l'imperium soviétique, il est évident que l'espace géopolitique à prendre en considération est le continent eurasiatique dans son ensemble, depuis le Cap Finistère (en Galice ou en Bretagne, au choix, ndt) jusqu'au Détroit de Bering.

 

Notons au passage que l'un des premiers théoriciens de la géopolitique, le Britannique Mackinder (1861-1947), basait sa recherche sur l'intuition d'une dichotomie incontournable, celle qui oppose la terre à la mer, la masse continentale aux ensembles littoraux et maritimes, le Heartland  au Coastland.  En tant que sujet britannique, impliqué dans les affaires et la politique de l'Empire, Mackinder craignait l'apparition et l'affirmation d'une puissance continentale capable de dominer le Heartland,  et donc, en vertu du syllogisme qu'il énonçait, le monde entier.

 

Or, le Heartland,  tel qu'il découle de la réflexion de Mackinder, a changé plusieurs fois de contours, tout en demeurant, fondamentalement, quelque part au milieu du continent eurasiatique, à l'exception de la «péninsule européenne»; ensuite, comme le constate Pierre Gallois dans son très bel ouvrage, Géopolitique. Les voies de la puissance  (Paris, Plon, 1991): «force est de reconnaître que les frontières du "bloc soviétique" ont été presque les mêmes que celles du "Heartland"»  (p. 253).

 

Que peuvent dès lors nous apprendre les conceptions de Mackinder, 80 ou 90 ans après avoir été pensées? Sans nul doute, ceci: en premier lieu, que la dialectique économique et politique entre les espaces continentaux intérieurs et les espaces littoraux ou insulaires océaniques ne peut pas être supprimée par décret ou d'un coup de baguette magique, parce qu'elle est déterminée par la géographie, soit ce qu'il y a de plus permanent et de plus fixe dans la biosphère. En second lieu, que l'Eurasie constitue, géopolitiquement et géo-économiquement parlant, une unité, un seul et unique «continent».

 

Traduite en termes actuels et à la lumière de la disparition de la superpuissance URSS, cette conception géopolitique implique, d'une part, que l'Eurasie se pose nécessairement comme concurrente de l'espace atlantique (l'Amérique) et de l'espace pacifique (le Japon, l'Australie, les pays de l'ASEAN et même la Chine, dont la modernisation économique et politique serait impensable sans une coopération directe avec le Japon), et, d'autre part, que les confins occidentaux du Heartland  ne se trouvent plus sur les rives de la Vistule, comme l'imaginait Mackinder, mais sur le littoral de la Manche, par l'effet du processus d'intégration européenne, qui, sur le plan économique, lie tous les pays de la «péninsule Europe», y compris l'Italie périphérique, à la puissance allemande, aujourd'hui déséquilibrée sur son flanc oriental.

 

Les «unions» à la carte

 

Si l'on examine la situation présente au départ d'une autre perspective, on tirera peu ou prou les mêmes conclusions. Les relations internationales ont évolué au cours de ces dernières années en direction d'un modèle pentapolaire, où les Etats-Unis, l'URSS, la CEE, la Chine et le Japon sont les protagonistes majeurs. L'avenir sera déterminée par cette pentapolarité.

 

Comme nous venons de le voir, il est évident, surtout depuis les événements de la Place Tien An Men en 1989, que la République Populaire de Chine et le Japon ne pourront jouer un rôle mondial que s'ils mettent leurs forces en commun, s'ils intègrent leurs économies respectives parce qu'elles sont complémentaires, les Chinois offrant un marché immense et d'énormes ressources naturelles et les Japonais, une redoutable technologie et des capacités de gestion à toute épreuve. De cette façon, Chinois et Japonais projetteront leur puissance sur tout le Pacific rim.  De même, la disparition de l'URSS force les Russes, peuple porteur de l'impérialité tsariste puis soviétique, s'ils souhaitent demeurer des sujets actifs de l'histoire mondiale et conserver une bonne dose de souveraineté, à accepter et à vouloir une sorte de compénétration avec la deuxième force non asiatique de l'espace eurasien, la CEE (qui, en fin de compte, est synonyme de «Grande Allemagne»).

 

Pour nous résumer: puisque le rideau de fer a été liquidé en peu d'années, puisque la confrontation militaire et la division politique n'existent plus, l'unité de l'Europe «de l'Atlantique à l'Oural», comme le prophétisait le Général De Gaulle  —mais il serait plus juste de dire: l'unité de l'Eurasie de l'Atlantique au Pacifique—  est déjà une réalité! Les peuples de l'ex-imperium soviétique, non seulement ceux de l'Europe centrale mais aussi les Russes, les Biélorusses et les Ukrainiens, sont déjà «revenus à l'Europe». Le grand espace eurasiatique, en tant que concept économique, est déjà en mesure d'orienter, oriente déjà, la politique des investissements pratiquée par les Etats d'Europe occidentale.

 

Peu importe, dans cette optique, si le projet d'union à la carte sera ou non entériné par le Congrès des députés du Peuple de Moscou (l'article date d'octobre 1991, ndt), projet qui prévoit, rappelons-le, un jeu de très lâches confédérations, dispersées au travers de trois cercles concentriques, avec des républiques encore unies à titre fédératif, des républiques confédérées et des républiques associées économiquement; il n'est pas important non plus de savoir si, avec le temps, un pouvoir pan-russe et traditionnel se stabilisera ou non, légitimé par une forme ou une autre de démocratie plébiscitaire et par les capacités mobilisatrices de la renaissance religieuse.

 

Ce qui compte, c'est que toutes les régions habitées ou colonisées par les Slaves, incapables dans les circonstances présentes de parfaire une mission impériale de façon autonome, soient de fait inserrées dans le grand espace économico-social européen, et fassent partie, ainsi, d'une immense unité eurasiatique, qui restera toutefois, dans un premier temps, embryonnaire.

 

Ce «grand espace eurasiatique» naissant ne pourra effectivement représenter une force vive, en mesure d'affronter la politique impérialiste américaine voire la future réédition pacifique de la «sphère de co-prospérité asiatique», que s'il se laisse organiser et structurer sur le plan économique, coordonner et guider, par l'inévitable hégémonie de la Grande Allemagne, à peine sortie de sa division mutilante (avec beaucoup de lucidité, le prof. Franco Cardini l'a souligné, juste avant le putsch d'août 1991 à Moscou, dans Il Sabato,  l'hebdomadaire du mouvement néo-catholique Communione e liberazione  du 13 juillet 1991).

 

Les observateurs les plus fins voient déjà l'émergence d'un grand espace où s'exercera la prédominance économique germanique  —cet espace est en train de se constituer à grande vitesse en Pologne, en Tchécoslovaquie, en Croatie et en Ukraine—  ce qui accélèrera le processus d'intégration des territoires ex-soviétiques dans la «maison commune européenne».

 

Seuls les capitaux allemands, la technologie allemande, la culture organisatrice allemande pourront de fait tirer l'ex-URSS de l'ornière, la sortir de son retard économique et de son sous-développement; en même temps, l'Europe ex-soviétique offre de nouveaux débouchés, une main-d'œuvre potentielle relativement qualifiée et une surabondance de ressources naturelles à l'économie allemande, qui acquiert ainsi un supplément de puissance incalculable.

 

Aujourd'hui donc, en substance, le projet de coopération pan-européen est devenu partiellement et potentiellement une donnée concrète sur l'échiquier mondial, et n'est plus un simple instrument didactique dans le discours de Gorbatchev: il s'incarne dans la réalité européenne autour de son pivot central, autour de l'Allemagne réunifiée, à laquelle feront contrepoids la France à l'Ouest de la «péninsule Europe», la nouvelle Russie nationaliste à l'Est et l'Italie dans le bassin méditerranéen.

 

Si les choses évoluent dans cette direction, le monde sera tel que Mackinder l'entrevoyait dans ses cauchemars: un axe Berlin-Moscou capable de contrôler tout le continent eurasiatique et de menacer l'hégémonie planétaire des puissances maritimes. En réalité, nous n'en sommes pas là et l'alliance potentielle entre Russes et Allemands ne s'est pas constituée pour «conquérir le monde»: ceux qui affirment cela tombent dans la fantasmagorie politique. Un tel scénario est plus qu'improbable, vu que, pendant longtemps encore, confusions et déséquilibres affecteront l'espace sis entre Bonn et Vladivostok.

 

N'oublions pas non plus que c'est la première fois dans l'histoire qu'il n'existe plus d'opposition politique ou militaire entre Slaves et Germains en Europe centrale et dans les plaines russe et ukrainienne. Et qu'il n'existe plus dans ces vastes régions de barrières insurmontables ni dans les Monts Ourals ni en Sibérie. Toutes les conditions sont ainsi réunies pour stabiliser les relations entre les deux pôles de puissance et pour inaugurer une ère de paix durable, entre tous les peuples d'Europe et d'Eurasie. Cette paix ouvrira évidemment une période de progrès économique et social et, potentiellement, permettra l'envol d'un âge d'or culturel pour toutes les ethnies de ce grand continent. Ce qui signifie, si on regarde les choses avec un zeste d'optimisme, un accroissement potentiel de pouvoir pour tous les Etats qui souhaitent agir sur la scène mondiale sans s'assujettir à la volonté des Etats-Unis et sans s'intégrer au «nouvel ordre mondial» de Bush.

 

Cette perspective n'a rien d'utopique: elle relève d'un processus et d'une évolution qui ont lieu maintenant et actuellement, sous nos yeux, et qui dévoileront sans doute tous leurs effets au début du IIIième millénaire; nous avons donc parlé d'un processus qui est à l'œuvre, déterminé par des facteurs irrésistibles d'ordre géopolitique et économique et qui aura une incidence sur le destin et la vie de tous les Européens. La révolution de 1989, et celle de 1991, signifient bien plus que la fin sans gloire du communisme, et bien plus encore que la fin de l'histoire que d'aucuns philosophes imprudents annoncent sur les rives du Potomac!

 

Dario DURANDO.

(texte tiré d'Elementi, n°6, Ottobre 1991; adresse: Elementi, Via Rovere 2A/B, I-41.034 Finale Emilia (Mo), Italie).

vendredi, 15 janvier 2010

Chronologie de la crise économique en Islande

 

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Chronologie de la crise économique
en Islande


Ex: http://www.toutelislande.fr/

En une semaine, l’Islande a tout perdu. Presque dix ans de capitalisme envolé en fumée, tout comme les petites épargnes du peuple. Pris par la crise, le gouvernement a nationalisé les trois banques du pays, précipitant le pays dans la banqueroute financière.

Voici une chronologie, non exhaustive, des évènements qui ont précipité la fin de l’Islande ultra-capitaliste.




- Mai 2008 : les banques centrales scandinaves mettent à disposition 1.5 milliard d’euros pour la banque islandaise Glitnir, en proie à des difficultés de liquidité à cause de la crise économique américaine.

- Éte 2008 : l’inflation est galopante, +14.5% en août, la couronne dégringole, -39% depuis juillet 2007.

- 29 septembre : la troisième banque du pays, Glitnir, est nationalisée par le gouvernement. L’État islandais injecte 600 millions d’euros pour renflouer l’établissement, et récupère en contrepartie 75% de son capital. Une situation que le gouvernement veut provisoire, en attendant que la situation se normalise.

- 6 octobre : "L’Islande est au bord de la banqueroute", dixit Geir Haarde, le premier ministre islandais, qui justifie ainsi la promulgation des lois d’urgences, qui permettent à l’État, le cas échéant, de prendre le contrôle des banques si elles se trouvent en difficulté.

- 7 octobre : le gouvernement prend le contrôle de Landsbankinn, 2ème banque du pays, dont la particularité est de posséder plus de déposants au Royaume-Uni qu’en Islande, via sa filiale Icesave. Gordon Brown, premier ministre britannique, réagit immédiatement et veut poursuivre l’Islande en justice, car les comptes de ses 300 000 clients sont gelés.

- 8 octobre : la crise financière devient diplomatique. Face à la nationalisation de Landsbankinn et au gel des comptes de Icesave, le Royaume-Uni saisit les actifs bancaires islandais dans le pays en appliquant une loi anti-terroriste. Une décision unilatérale afin de pouvoir indemniser les clients d’Icesave le cas échéant.

- 9 octobre : la plus grande banque du pays, Kaupthing, est mise sous tutelle à son tour. La direction de la banque démissionne. Le même jour, tous les cours de la bourse islandaise sont suspendus.

- 11 octobre : les Islandais descendent dans la rue, et manifestent devant l’Alþing, le parlement. Un fait excessivement rare dans un pays généralement peu contestataire. Les manifestants réclament la démission du gouvernement et des dirigeants de la banque centrale. Le premier ministre Geir Haarde est critiqué pour sa gestion de la crise, et notamment la nationalisation précipitée de Glitnir.

- 14 octobre : reprise des cours à la bourse de Reykjavík, sans les trois banques, qui représentaient 75% de la valeur de la bourse avant sa fermeture.
La Norvège accorde un prêt à l’Islande d’une valeur de 400 millions d’euros.

- 17 octobre : l’Islande n’obtient pas le siège non-permanent au conseil de sécurité de l’ONU. Alors que les votes lui semblaient favorables avant la crise, l’Islande est arrivé en 3ème et dernière position, loin derrière l’Autriche et la Turquie. Les problèmes économiques et la crise diplomatique avec le Royaume-Uni ont sans doute joué un rôle dans l’échec islandais à l’ONU.

- 24 octobre : l’Islande demande l’aide du FMI, le Fond Monétaire International. Un accord de principe est trouvé. Le pays veut ainsi dissiper les doutes de pays qui pourraient prêter de l’argent à l’Islande.

- 29 octobre : les îles Féroé prêtent de l’argent à l’Islande. Le petit État voisin accorde un "petit" prêt de 40 millions d’euros pour participer au sauvetage d’un pays historiquement et culturellement très proche.

- 3 novembre : La Norvège accorde un nouveau prêt à l’Islande, d’un montant de 500 millions d’euros.

- 10 novembre : le FMI diffère la ratification de son aide à l’Islande. Certains y voient la main du Royaume-Uni et des Pays-bas qui veulent régler leurs différents sur les dépôts britanniques étrangers en Islande avant que le FMI ne vienne en aide au pays.

- 16 novembre : les différents opposant Londres, La Haye et Reykjavík sont réglés. Un arrangement est trouvé entre les trois pays pour régler le problème des dépôts bancaires étrangers en Islande.

- 19 novembre : le FMI ratifie l’accord passé le 24 octobre dernier et débloque des fonds à destination de l’Islande : 2.1 milliards de dollars sur deux ans, dont 800 millions dès la ratification, prêt qui sera remboursé entre 2012 et 2015. Cet accord ouvre la voie au prêt de nations européennes, telles la Suède et le Danemark, la Russie, le Japon. Au total, quelques 3 milliards de dollars seraient déjà rassemblés.

Gli eurocrati minacciano l'Islanda

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Per il ministro spagnolo Moratinos e i suoi accoliti, Reykjavik non può esimersi dal rimborsare Londra e L’Aja

Andrea Perrone

Se il referendum islandese boccerà la legge Icesave inevitabilmente ci sarà un rallentamento nel processo di adesione all’Unione europea. Sono le minacciose dichiarazioni del ministro spagnolo, Miguel Angel Moratinos (nella foto), presidente di turno dei ministri degli Esteri della Ue. La legge Icesave è stata varata dal governo islandese per rimborsare Gran Bretagna e Olanda i cui cittadini hanno subito perdite per la crisi finanziaria. “È normale - ha proseguito Moratinos, presidentedei ministri degli Esteri Ue - che il popolo islandese si opponga a questa legge, ma ci sono Stati membri che verrebbero colpiti nei loro interessi. E questo - ha concluso - porterebbe inevitabilmente a un rallentamento del processo di adesione alla Ue. Ma spero ciò non avvenga””””.
Nei giorni scorsi però il presidente della Repubblica islandese, Olafur Ragnar Grimsson, si è rifiutato di firmare una legge che impegnava il Paese a onorare i debiti contratti dalle sue banche, ora nazionalizzate. In sostanza Grimsson ha deciso di non autorizzare l’uso dei fondi pubblici per il rimborso dei debiti esistenti nei confronti degli istituti di credito olandesi e britannici, rimettendo la decisione nella mani del popolo per una consultazione referendaria. In quell’occasione il capo di Stato ha precisato che “gli islandesi vogliono essere padroni del proprio futuro”. Una scelta unica per un Paese che ha subito una dura bancarotta a seguito della tempesta finanziaria globale. Grimsson è stato indotto a trovare questa soluzione grazie alle petizioni messe in atto da vari comitati di cittadini islandesi, convinti di non dover essere loro a pagare per gli errori delle banche, hanno indotto Grimsson alla difficile scelta di accettare il referendum popolare. Il segretario di Stato britannico alla Finanze, Paul Myners, coinvolto in prima persona per via del ruolo giocato dal Regno Unito nella crisi islandese, ha espresso anche lui le sue minacce, facendo capire chiaramente che un voto popolare contrario al rimborso equivarrebbe a spingere l’Islanda fuori dalla comunità finanziaria internazionale. Ancora più duri gli olandesi. “Devono pagare”, ha tuonato senza mezzi termini il ministro dell’Economia de L’Aja, Wouter Bos.
A schierarsi invece al fianco dell’Islanda è stata invece la Lettonia. Tanto che il ministro degli Esteri di Riga, Maris Riekstins, ha denunciato “la risposta esagerata di alcuni politici europei”, sottolineando che le minacce contro Reykjavik a seguito del rifiuto del presidente di firmare un rimborso a Londra e L’Aia non sarebbero mai state proferite se il debitore fosse stato invece la Francia. “È questa una reazione dovuta al fatto che l’Islanda è un Paese piccolo? È difficile immaginare che osservazioni simili si sarebbero sentite se, per esempio, una tale misura fosse stata presa dal presidente francese”, ha puntualizzato ancora Riekstins.


09 Gennaio 2010 12:00:00 - http://www.rinascita.eu/index.php?action=news&id=289