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jeudi, 28 février 2019

Plus que jamais, l'Iran entre USA et Europe

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Plus que jamais, l'Iran entre USA et Europe

Ex: https://echelledejacob.blogspot.com 
 
La dernière Grande Idée de Trump, qui est opérationnalisée par son gendre Kushner, c’est le transfert de capacités nucléaires vers les amis de l’Arabie Saoudite. Un certain nombre d’articles à ce propos ont été publiés, notamment sur CounterPunch le 20 février 2019. Cette question du “nucléaire saoudien” ainsi posée de façon très “opérationnelle” si l’on a l’esprit le rôle important de négociateur secret pour Trump que Kushner tient en général, devient pour de nombreux commentateurs la question de“l’Arabie armée de nucléaire éventuellement pour frapper l’Iran”. Dans son texte de CounterPunch, Charles Pierson rappelle que MbS (Mohammed ben Salman) déclarait le 18 mars 2018 dans une interview sur CBS, dans l’émission 60 Minutes : 

« L’Arabie Saoudite ne veut pas acquérir de bombe nucléaire, mais sans aucun doute si l’Iran développait une bombe nucléaire, nous suivrions la même voie aussi vite que possible. » 

RT-com a rencontré notamment Lew Rockwell, l’une des personnalités les plus influentes du mouvement libertarien aux USA, dont le jugement rend compte de courants d’importance dans les milieux dissidents très structurés que constituent les libertariens : 

« “C'est très alarmant. C’est une chose terrible de diffuser ce type de technologie dans un État totalitaire comme l’Arabie saoudite”, a déclaré à RT, le consultant politique Lew Rockwell. “C’est une démarche extrêmement imprudente...” “Ils veulent produire du plutonium pour pouvoir produire des armes nucléaires. Ils veulent que l'Arabie saoudite possède des armes nucléaires pour pouvoir menacer l’Iran, – et éventuellement aller jusqu’à les utiliser contre l'Iran, afin qu'Israël ne soit pas obligé d'utiliser ses armes nucléaires.” 

» “Cela pourrait conduire à une guerre terrible. Donc, pour que les États-Unis prennent ce risque… je suppose qu’il y a l’espoir, sinon la perspective d’en tirer des sommes d’argent considérables.[...] Tout cela fait partie du plan de Trump ... pour détruire l'Iran”.“C'est un risque énorme car Mohammed bin Salman sera très capable de neutraliser l'Iran. L’idée qu’ils armeraient Mohammed bin Salman d’armes nucléaires est certainement une conception qui pourrait avoir l’air de venir d’un film de science-fiction ou de politique-fiction. C’est une situation comme ‘Docteur Folamour’, de Kubrick.” » 

D’une façon assez significative, volontairement ou pas, l’article de RT-com commence par cette phrase : « Les relations commerciales entre Donald Trump et l’Arabie Saoudite, qui chercherait à présent à acquérir le savoir-faire nucléaire des États-Unis, mettent le monde en danger, ont averti des analystes interrogés par RT... » La phrase parle de “Donald Trump” et non des USA, tandis que l’autre partie est désignée normalement et logiquement comme une nation. Cela recouvre une situation qu’on pourrait qualifier d’“explosive” essentiellement par les positions, les pouvoirs, la culture des différents participants au pouvoir US en général, et dans ce cas dans la question des relations avec l’Arabie Saoudite. C’est donc “Trump”, ou disons “la famille Trump” qui traite directement avec l’Arabie. Les seuls intérêts stratégiques qu’elle prend en compte sont ceux d’Israël, le seul but stratégique qu’elle poursuit est la destruction de l’Iran ; le reste se mesure pour elle au volume de business qu’elle parvient à établir dans ses discussions avec les Saoudiens. 

C’est dire, au travers de ce désordre et de ses actions incontrôlables si cette nouvelle concernant l’Arabie devrait agiter fortement ceux qui sont partie prenante dans la question des relations avec l’Iran, et notamment dans le maintien du traité JCPOA que les USA ont quitté en 2017. Nous parlons donc là essentiellement des Européens qui, sur cette question, présentent une position assez unie et tout de même assez ferme. Les dernières nouvelles d’Arabie n’ont fait qu’aggraver une situation déjà extrêmement grave pour les relations entre les USA et l’Europe (l’UE), d’une gravité qui ne se dément pas et même ne cesse de se renforcer depuis mai 2017 (date du retrait US du JCPOA). 

On s’en est aperçu à la conférence annuelle de Munich (dite “le Davos de la défense”), il y a une grosse semaine. Pour la première fois depuis longtemps, les Russes s’y sont sentis mieux à l’aise que les délégués de l’américanisme tonitruant, – et encore, pour ces derniers dans la mesure où ils sont capables de percevoir les nuances révélatrices, mais il s’agit dans notre chef d’une observation objective qui se passe de la connaissance des humeurs d’un Pence ou d’un Pompeo. On prendra comme exemple de ce climat inattendu l’appréciation générale du ministre russe Lavrov, qui n’a jamais eu depuis de très, très longues années une telle couleur et une aussi bonne humeur, et qui, littéralement, a dit tout haut ce que pensent assez bas la plupart des Européens... 

« “[La communauté internationale] a commencé à mieux écouter[la Russie]”, a observé Sergueï Lavrov, ce 17 février, devant des journalistes, ajoutant : “Nous sommes des gens patients... au sens stratégique du terme.” A [Munich...], la délégation russe a enchaîné les rencontres bilatérales, y compris avec des États européens très critiques à l'encontre de l'action internationale de la Russie. La veille, Londres et Moscou avaient renoué un dialogue diplomatique rompu depuis l'éclatement de l'affaire Skripal, il y a onze mois. 

» [Lavrov] a exprimé la conviction que les tentatives répétées de Washington d'imposer sa volonté “menaçaient le système économique international”, alimentant un “sentiment d’incertitude” dans le monde. Les “mesures coercitives unilatérales des États-Unis qui tentent d’appliquer leur législation de manière extraterritoriale et d’obliger les autres pays à se conformer aux lois d’un État étranger” ne font que contribuer à la “confusion” entre ses propres alliés, a-t-il encore estimé. » 

Effectivement, l’accueil fut notablement froid, parfois glacial, lors du discours du vice-président Pence à Munich, comme le précise Tom Luongo : « Le silence qui s’abattit sur la salle à Munich lors du discours de Mike Pence devrait être un signal d’alarme pour tous ceux qui se trouvent à Washington DC, pour qu’ils comprennent que le monde tel que nous l’avons connu n’existe plus... [...] Bolton, Pence et Pompeo furent ignorés et le ministre russe des affaires étrangères Lavrov fut la vedette de la conférence... » 

Il y eut même une riposte en règle au discours de Pence, qui venait demander fermement, d’enjoindre si vous voulez aux Européens de se conformer aux consignes et de n’entraver en rien les innombrables sanctions US contre l’Iran, – ou gare... Ce fut la Haute Représente de l’IE, Federica Mogherini, qui lui répondit indirectement en affirmant qu’il n’était pas question pour l’Europe de laisser aller à vau l’eau le traité JCPOA, et par conséquent les relations restaurées avec l’Iran. Mogherini, qui s’est bien entendu depuis longtemps avec son collègue iranien, tout au long des négociations du traité, est la plus farouche défenderesse du JCPOA. Pour cela, elle s’est placée, et elle y a été poussée par les États-Membres, comme rempart de l’UE contre les entreprises délétères des USA. 

(Les États-Membres jurent que Mogherini les représente en évitant de se mettre eux-mêmes trop en valeur, en cas de retour de bâton. On connaît : la souveraineté en balance entre eux et l’UE permet aisément de se défausser de certaines responsabilités... On ne fera pas trop de procès là-dessus malgré l’absence de gloire de la posture, l’enjeu étant largement au-dessus de ces manœuvres habituelles.) 

Le fait est que des sources assez pures et profondes auxquelles nous avons déjà étanché notre soif de savoir nous confirment sans la moindre ambiguïté que cette affaire iranienne reste plus que jamais la pierre de touche des relations transatlantiques. On en remet et on insiste : « L’on peut même dire que si jamais une très grave dissension doit éclater entre l’Europe et les USA, ce sera sur cela, et même plus encore, qu’au vu de l’affaire telle qu’elle est engagée, avec l’entêtement et l’hubris US, on irait jusqu’à penser que cet affrontement est inévitable... » 

Dans son texte, Luongo développe l’idée qu’à Munich, c’est plutôt Merkel qui, par son discours, a signifié aux USA que “l’époque a changé” : « La chancelière allemande Angela Merkel a tourné la page des relations avec les États-Unis. Son discours à la Conférence sur la sécurité à Munich devrait être considéré comme une déclaration de divorce de l’Allemagne du système mis en place par les USA à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. » On peut sans aucun doute discuter ce jugement, la chancelière Merkel ayant montré sa capacité d’avaler des couleuvres en nombre considérable, mais il s’agit ici de reconnaitre une convergence de dynamiques et de pressions, – et plutôt qu’opposer Merkel à Mogherini pour savoir qui fait quoi mieux ou moins bien que l’autre, les ajouter pour conclure que la course des choses est réglée par la puissance d’événements colossaux, – auxquels d’ailleurs, il faut s’empresser de le dire, l’équipage américaniste contribue bien plus que les autres par son entêtement, son aveuglement, sa quasi-certitude de figurer dans l’agenda des dieux comme étant d’essence divine. 

... C’est impérativement dans ce contextequ’il faut 1) continuer à considérer l’affaire Iran-JCPOA à la mesure de sa réelle importance, et 2) apprécier que les entreprises du type “crime organisé” de “la famille Trump” avec MbS contribuent notablement à pourrir ce dossier de la façon la plus inquiétante qui soit... L’interminable crise iranienne (depuis 1979 et dans sa séquence actuelle depuis 2003) pourrait enfin justifier la patience qu’elle a exigé si elle parvenait à s’imposer comme l’événement extérieur et supérieur à toute nos ambitions de servilité capable de soumettre l’axe transatlantique à son épreuve ultime de rupture. Elle est la mieux placée pour cela. 
 

L'or de la France confié à une banque américaine !

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L'or de la France confié à une banque américaine !

Ex: http://echelledejacob.blogspot.com 
 
La gestion du stock d’or de la Banque de France, propriété collective des Français, vient d’être confiée, sans qu’ils en soient prévenus et sans la moindre explication, à une Banque américaine à la réputation sulfureuse, JP Morgan & Chase. Il se pourrait qu’il se retrouve bientôt à la Banque Centrale Européenne en échange d’une autorisation à poursuivre la politique économique catastrophique du gouvernement et dans le cadre du projet d’européanisation forcée de la France. Cela pourrait aussi avoir pour objectif de priver un gouvernement (RN par exemple) de la possibilité de recréer un Franc solide.

À quoi sert un stock d’or ? 

Les 2 435 tonnes d’or stockées dans le sous-sol de la Banque de France (BdF) ont été acquises au fil des décennies avec les impôts payés par les Français, notamment au cours des années 1950 à 1965. De plus, le président de Gaulle a procédé à des ventes de dollars américains pour les convertir en or, et il a rapatrié de l’or français stocké aux Etats-Unis pendant la guerre pour reconstituer un stock de 3 024 tonnes auxquelles s’ajoutent, mais il ne nous appartient pas, de l’or confié en garde par des banques centrales ou organismes financiers, tels que que la Banque centrale européenne, le Fonds monétaire international et la Deutsche Bundesbank. C’est une pratique courante de répartition des risques. 

Ce stock est un fond de garantie en cas de crise financière, de guerre ou autre catastrophe majeure. Il permet ensuite la reconstitution d’une monnaie solide ou des transactions financières entre États via leurs banques centrales. C’est en quelque sorte le bas de laine des Français, même si juridiquement cet or est la propriété de la République, inscrit à l’actif du bilan de la BdF. Aujourd’hui, il servirait en cas, par exemple, d’effondrement de l’euro, ce qui n’est plus impensable en raison de l’état désastreux de la gestion de l’économie de l’Union Européenne gérée par les technocrates de Juncker.

Stocker de l’or est une erreur pour Bercy 

Stocker de l’or, quelle erreur, vous diront les énarques de Bercy, l’or comme les devises ou l’argent, ça doit travailler. Premier grand succès de ces énarques, ils réussissent en 2004 à convaincre Nicolas Sarkozy, alors ministre des Finances de Raffarin, de vendre 588,6 tonnes d’or du stock pour remédier aux conséquences de la crise financière de 2002. Le stock tombe à 2 435,4 tonnes. En soi, l’idée n’est pas mauvaise, mais nos spécialistes énarques de Bercy s’occupent de la vente et font perdre 10 milliards à la France, car entre 2004 et 2009, la valeur de l’or a considérablement augmenté et ces 588 tonnes qui valaient 9 milliards en 2004 en auraient valu 19 en 2009… si la BdF les avait gardées. Personne n’est parfait, surtout les énarques, et la leçon a porté. 

Depuis, selon l’accord entre l’État et la BdF publié au J.O. en 2011, la Banque de France n’a plus le droit d’offrir un service de vente et d’achat de lingot d’or, ni d’acheter ou vendre des napoléons 20 francs en or. De toutes façons, ça n’avait jamais rapporté grand-chose à cause d’une fiscalité déjà excessive.

Le président veut et autorise un marché de l’or à Paris 

Voilà nos énarques de Bercy bien contrariés. Heureusement, un miracle se produit : Macron-l’énarque est élu, Bercy repart à l’assaut et obtient au mois de novembre 2018 la création d’un marché de l’or à Paris. Prétexte : le marché londonien de l’or va s’effondrer en raison du Brexit (les énarques l’espèrent !), la France va le récupérer et se faire des c… en or. 

Mais pas question de laisser Bercy gérer comme en 2004. Le 2ème sous-gouverneur de la BdF, Sylvie Goulard, énarque comme il se doit et recasée par Macron à la BdF après un éphémère passage d’un mois au ministère des Armées où elle n’a pas fait la moindre étincelle, trouve la solution. 
 
Il faut savoir que Sylvie Goulard, outre d’être très compétente pour passer des concours, s’en mettre plein les poches (c’est pour ça qu’elle a été virée de la Défense, elle était en même temps payée 10 000 $/mois par un institut américain), et compétente en communication comme tout bon énarque mais totalement incompétente dans tout le reste, a passé deux ans comme « conseiller spécial » à l’Institut Bergrruen (celui qui la payait quand elle était ministre). 

C’est un Institut californien où l’on débat pour « changer le Monde », imaginer comment construire l’Europe fédérale et le gouvernement mondial. Et en débattant, car on y débat beaucoup, on s’y constitue un carnet d’adresses en or. En effet, on y trouve des gens comme Romano Prodi, Gerhard Schroder, Mario Monti, Felipe Gonzalez, Joseph Stiglitz, Pisani-Ferry, Jacques Delors, Pascal Lamy de la Banque Mondiale, Peter Sutherland de la Banque Fédérale allemande et accessoirement ex-président de la Trilatérale, Pierre Moscovici, le très brillant ministre de l’Économie de Jean-Marc Ayrault (52 Milliards d’impôts supplémentaires en 2012-2013, 10 % de chômage) recasé par Hollande à la Commission européenne, le président de Goldman Sachs, etc.
Avec tout ça, si vous ne savez pas gérer un stock d’or ensuite… 

Bref, Sylvie Goulard, 2ème vice-gouverneur a eu une idée géniale : confier la gestion de notre or à JP Morgan & Chase, 1ère banque américaine, 4ème banque mondiale, qui gère 42 % des comptes aux USA, Visa, etc. avec un bilan annuel de 2 513 milliards de $ en actifs. En 2010 JP Morgan a racheté Chase afin de pouvoir rentrer dans le marché des matières premières, pétrole, gaz, électricité, métaux. Dont l’or où, en s’associant sur le marché de Londres avec plusieurs grandes banques, Barclays et Goldman Sachs notamment, elle est devenue le premier agent d’influence sur les cours. D’où son nouveau nom : JP Morgan & Chase.

JP Morgan & Chase, banque à problèmes 

Pour ne parler que des douze dernières années (JP-MC existe depuis 180 ans), JP-MC avait commercialisé en avril 2007 un produit financier complexe lié à des prêts dans l’immobilier, sans informer les investisseurs du rôle joué par le fond « Magnetar Capital », qui lui appartenait et dont le rôle était précisément de miser sur la baisse de ces produits financiers. Dix mois plus tard, les investisseurs étant ruinés, et pour éviter d’être trainée en justice, la JP-MC a finalement accepté en juin 2011 de rembourser les investisseurs. 

En 2012, JP-MC avoue avoir perdu 2 Mds $ à cause d’un trader français, Bruno Michel, plus malin qu’elle. Normal, il est français. 

En novembre 2013, JP-MC annonce un accord sous forme d’amende de 13 Mds$ avec le ministère de la Justice des États de New York et de Californie, pour arrêter les poursuites judiciaires liées à la crise des subprimes

Toujours en novembre 2013, JP-MC a également dû payer 4,5 Mds$ à une série d’institutions financière dont Goldman Sachs, ING, et BlackRock, pour solder un conflit qui les opposait suite à diverses malversations. 

En janvier 2014, JP-MC paie une amende de 1,7 Mds$ pour escroquerie (dite au « schéma de Ponzi ») dans le cadre de l’affaire Madoff

En novembre 2014, après une enquête de la Financial Conduct Authority (Royaume-Uni), de la Finma (Suisse), de la Commodity Futures Trading Commission (États-Unis) et de l’Office of the Comptroller of the Currency (États-Unis), JP-MC avec quelques autres banques paie une amende de 4,2 Mds$ dans le cadre d’ententes entre banques pour manipuler le cours du Libor, un indice de taux de change. Ayant soudoyé un employé du Trésor, elle avait appris que Lehman Brothers était sur le point de déposer son bilan, avait, la veille, avec l’aide de ses copines, fait saisir 8,6 Mds$ de liquidités, y compris 5 Mds$ en numéraire. 

Etc. Etc. Bref, comme dit sa publicité, « 180 années d’excellence« . Dans l’escroquerie ? 
Escroqueries en tous genres, la banque rêvée pour lui confier de l’or !  

C’est donc la Banque rêvée pour lui confier la gestion de l’or de la BdF. Surtout au moment où États-Unis, Chine, Russie et quelques autres achètent de l’or à tour de bras pour faire face à la probable crise financière qui arrive. Et ceci au moment où John Edmonds, l’un des « gold-traders » de JP-MC vient d’avouer au FBI s’être adonné à la technique de manipulation de marché dite du « spoofing » (1) des centaines de fois avec l’assentiment de sa hiérarchie pendant 6 longues années, de 2009 à 2015. 

Sa hiérarchie, s’appelle Jamie Dimon, CEO (2) de JP-MC, lequel après avoir déclaré que le Bitcoin était « une fraude« , s’est écrié « Nom de D…, la con… Bon sang, mais c’est bien sûr » et a créé un bitcoin-JP-MC spécifique. Quand on est champion du monde de la fraude et de l’escroquerie sur les marchés, tous les marchés, immobilier, financiers, métaux, palladium, lithium, or, etc. on ne rate pas une occasion pareille ! Et surtout pas de devenir partenaire de la BdF sur le marché de l’or.

L’accord-or avec la Banque de France est un marché particulier 

Cela dit, il ne s’agit pas d’un marché de l’or au sens classique, c’est-à-dire qui coterait le Napoléon et le lingot. Le stock d’or de la Banque de France va être « mobilisé » par JP-MC pour garantir des « swaps or contre devise » (contrats d’échanges or contre devises) et du « leasing d’or » (prêts d’or). Pour l’instant, seules les autres banques centrales de la planète pourront faire usage de ces produits financiers avec la BdF, mais comme celle-ci a pris pour partenaire la banque la plus pourrie du monde (ou presque), pourquoi pas une banque européenne ou française ? Cela ouvre la possibilité qu’à l’avenir des banques commerciales internationales puissent également y avoir accès. D’où son évolution récente en JP Morgan-Chase & Co. 

De facto, l’or de la Banque de France n’est plus à l’abri : une mauvaise opération, un krach financier soudain, des calculs erronés, et une partie de cet or qui sert de garantie aux Français devra quitter le gigantesque (22 000 m2) coffre-fort du sous-sol de la BdF à Paris. 

Sylvie Goulard s’y est préparée, elle a fait exécuter des travaux d’agrandissement pour que de gros élévateurs puissent y circuler quand il faudra sortir l’or : La rénovation des coffres, des ascenseurs et des salles est pratiquement achevée. Le sol a été renforcé pour supporter le poids du passage de chariots élévateurs lourds et le stockage a été réaménagé pour faciliter la manutention et « d’ici la fin de l’année un nouveau système informatique sera mis en place, pour répondre au mieux aux opérations de marché » (Sylvie Goulard à L’Usine nouvelle). 

Pourrait-on nous expliquer pourquoi ce ne sont ni le gouverneur de la BdF, ni le ministre des Finances, ni le président mais une obscure sous-fifre qui nous apprend tout ça, sans nous dire ce que le gouvernement va faire comme spéculations hasardeuses avec l’or des Français, par un banque américaine plus ou moins louche, et sous le contrôle d’énarques incompétents dans ce domaine ? 

L’Imprécateur
Source


1: « spoofing » Le spoofing en finance est une technique manipulation boursière qui consiste à offrir des titres à la vente ou l’achat dans l’intention d’annuler l’ordre juste avant qu’il soit exécuté, et ceci afin d’obtenir un mouvement favorable au spoonfinger. JP-MC achetait des titres-or, les revendait quelques instants avant la clôture à prix bas, provoquant un panique à la baisse, pour protéger le dollar, car l’or à un cours trop élevé provoque une baisse du dollar. Or elle spéculait sur le dollar. 

2: CEO : Chief Executive Officer = Directeur Général

L’Allemagne remet Macron au pas

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L’Allemagne remet Macron au pas

par Finian Cunningham
Ex: https://echelledejacob.blogspot.com 

Cela a été présenté poliment comme un « compromis » franco-allemand lorsque l’UE a hésité à adopter une directive sur le gaz qui aurait sapé le projet Nord Stream 2 avec la Russie. 

Néanmoins, rhétorique diplomatique mise à part, le blocage par Berlin la semaine dernière de la tentative du président français Emmanuel Macron d’imposer une réglementation plus sévère sur le projet gazier Nord Stream 2 était sans aucun doute une rebuffade ferme à Paris. 

Macron voulait donner à l’administration européenne à Bruxelles un contrôle accru sur le nouveau pipeline reliant la Russie à l’Allemagne. Mais finalement, le prétendu « compromis » était un rejet de la proposition de Macron, réaffirmant l’Allemagne dans le rôle principal de mise en œuvre du Nord Stream 2, aux côtés de la Russie. 

L’oléoduc de 11 milliards de dollars, d’une longueur de 1 200 kilomètres, devrait être opérationnel à la fin de cette année. Venant de Russie, sous la mer Baltique, il doublera l’approvisionnement de l’Allemagne en gaz naturel russe. Le gouvernement berlinois et l’industrie allemande considèrent ce projet comme vital pour l’économie toujours vigoureuse du pays. L’approvisionnement en gaz sera également distribué, depuis l’Allemagne, vers d’autres États européens. Les consommateurs, particuliers et entreprises, ont tout à gagner d’une baisse du prix du gaz. 

Ainsi, l’ingérence bizarre et tardive de Macron a été repoussée par Berlin. La pression accrue exercée par Washington pour que le projet Nord Stream 2 soit annulé a également été critiquée. La semaine dernière, l’ambassadeur américain en Allemagne, Richard Grenell, et deux autres émissaires américains ont écrit un éditorial pour Deutsche Welle dans lequel ils accusaient la Russie d’essayer d’utiliser le « chantage de l’énergie » dans la géopolitique européenne. 

Pourquoi la France de Macron, a-t-elle tenté, à la dernière minute, de saper le projet en imposant des règles plus strictes ? C’est une question curieuse. Ces réglementations supplémentaires, si elles avaient été imposées, auraient potentiellement rendu l’approvisionnement en gaz russe plus cher. En fin de compte, le projet sera exécuté sans restrictions sévères. 

En bref, Macron et les tactiques néfastes de Washington, ainsi que des États de l’Union européenne hostiles à la Russie, la Pologne et les pays baltes, ont été remis à leur place par l’Allemagne, et l’affirmation de ses intérêts nationaux, afin de garantir un approvisionnement gazier économique et abondant en provenance de Russie. Les autres États membres de l’UE ayant soutenu Berlin sur Nord Stream 2 étaient l’Autriche, la Belgique, Chypre, la Grèce et les Pays-Bas. 

Les affirmations de Washington, selon lesquelles Nord Stream 2 donnerait à la Russie un levier sur la sécurité de l’Europe, ont été reprises par la Pologne et les États baltes. La Pologne et l’Ukraine, non membre de l’UE, risquent de perdre des milliards de dollars en frais de transit. Une telle décision est toutefois la prérogative de l’Allemagne et de la Russie pour trouver un mode de livraison plus économique. En outre, de quel droit l’Ukraine peut-elle revendiquer quoi que ce soit sur une question bilatérale qui ne la concerne pas ? La mauvaise foi antérieure de Kiev, qui refusait de régler ses factures d’énergie à la Russie, discrédite le bien fondé de ses objections. 

Un autre facteur est la russophobie inhérente aux politiciens polonais et baltes, qui voient tout ce qui concerne la Russie à travers un prisme paranoïaque. 

Pour les Américains, il s’agit bien évidemment de chercher à vendre leur propre gaz naturel, beaucoup plus coûteux, au marché géant de l’énergie en Europe, au lieu du gaz russe. Sur la base de chiffres objectifs fournis par le marché, la Russie est le fournisseur le plus compétitif de l’Europe. Les Américains tentent donc de s’emparer d’une affaire stratégique par tous les moyens de propagande et de pression politique. Ironiquement, l’ambassadeur des États-Unis, Richard Grenell, et les autres émissaires américains ont écrit récemment : « L’Europe doit garder le contrôle de sa sécurité énergétique ». 

Le mois dernier, Grenell a menacé les entreprises allemandes et européennes impliquées dans la construction de Nord Stream 2 d’encourir des sanctions punitives américaines dans l’avenir. À l’évidence, c’est la partie américaine qui utilise le « chantage » pour contraindre les autres à se soumettre, pas la Russie. 

Retour à Macron. Que faisait-il dans ses tactiques dilatoires tardives sur le Nord Stream 2 et en particulier les problèmes qui se poseraient à l’Allemagne si la réglementation supplémentaire avait été imposée ? 

Il semble invraisemblable que Macron s’inquiète soudainement de la paranoïa de la Pologne et des États baltes au sujet d’une prétendue invasion russe. 

Macron essayait-il d’obtenir des faveurs de l’administration Trump ? Depuis le début de la présidence de Macron en 2017, ses rapports obséquieux avec Trump se sont estompés. Après avoir tenté de saper le projet Nord Stream 2 à Washington, Macron tentait-il d’entrer à nouveau dans les bonnes grâces de Trump ? 

Les contradictions concernant Macron sont légion. Il est censé être un champion des « causes écologiques ». Le souhait de l’Allemagne de réaliser le projet Nord Stream 2 est en grande partie motivé par le fait que l’augmentation de l’approvisionnement en gaz réduira la dépendance des centrales électriques européennes vis-à-vis des combustibles polluants comme le charbon, le pétrole et le nucléaire. En mettant en place des barrières réglementaires, Macron complique la tâche de l’Allemagne et de l’Europe pour passer à des sources d’énergie plus propres telles que le gaz naturel russe. 

En outre, si Macron avait réussi à imposer une réglementation plus stricte au projet Nord Stream 2, il aurait inévitablement augmenté les coûts supportés par les consommateurs pour leurs factures de gaz. Ceci à un moment où son gouvernement est assailli par les manifestations d’ampleur nationale des gilets jaunes contre la flambée du coût de la vie, en particulier la hausse du prix de l’essence. 

L’un des facteurs pouvant expliquer la tentative de sabotage de Macron, dans le cadre du projet allemand Nord Stream 2, était son dépit face au rejet par Berlin de son programme de réformes tant vanté pour le bloc de l’Eurozone au sein de l’UE. Malgré l’affichage très public de son amitié avec la chancelière Angela Merkel, Berlin a constamment repoussé les ambitions de réforme du dirigeant français. 

Il est difficile de discerner le véritable objectif des réformes Macron. Mais elles semblent constituer une « Charte du banquier ». De nombreux économistes allemands éminents ont éreinté ses projets, qui, selon eux, pousseraient davantage au renflouement, financé par les contribuables, des banques insolvables. Ils disent que Macron tente d’éloigner encore davantage l’Union européenne de l’économie sociale de marché qu’elle ne l’a déjà fait. 

Ce que Macron, un ancien banquier de Rothschild, semble viser est une réplique de la politique pro-riche et anti-travailleurs qu’il impose à la France et son extension à l’ensemble de la zone euro. Berlin n’en veut pas, sachant que de telles politiques vont éroder davantage le tissu social. Cela pourrait être la raison principale pour laquelle Macron a tenté d’utiliser le projet Nord Stream 2 comme levier pour faire plier Berlin. 

À la fin, Macron et Washington – bien que travaillant pour des objectifs différents – ont échoué dans leurs tentatives de saboter le commerce énergétique naissant entre l’Allemagne, l’Europe et la Russie. Nord Stream 2, comme Turkish Stream au sud de l’Europe, semble inévitable par la force même du partenariat naturel. 

À ce sujet, les commentaires du gouvernement hongrois cette semaine étaient bien adaptés. Budapest a accusé certains dirigeants européens et américains de « grande hypocrisie » en décriant toute association avec la Russie à propos du commerce de l’énergie. Macron a déjà participé au forum économique de Saint-Pétersbourg, et pourtant il a récemment tenté de « faire chanter » et de perturber l’Allemagne au sujet de ses projets commerciaux avec la Russie. 

Quant aux Américains, leur arrogante hypocrisie dépasse les bornes de la décence. En plus d’essayer de sermonner l’Europe sur les « principes du marché » et la « sécurité énergétique », on a appris cette semaine que Washington demandait de la même manière à l’Irak de mettre fin à ses importations de gaz naturel en provenance de l’Iran voisin. 

L’Irak souffre de pénuries d’électricité, et d’énergie, en raison de la guerre criminelle que les États-Unis ont menée contre ce pays de 2003 à 2011 et qui a détruit une grande partie de ses infrastructures. L’Irak a absolument besoin de l’approvisionnement en gaz iranien pour faire fonctionner l’éclairage et les ventilateurs. Pourtant, les États-Unis exigent maintenant de l’Irak qu’il mettre fin à son importation essentielle de carburant iranien afin de se conformer aux sanctions imposées par le gouvernement Trump contre Téhéran. L’Irak est furieux de la dernière ingérence de Washington dans ses affaires souveraines. 

L’hypocrisie de Washington et des politiciens élitistes tels que Emmanuel Macron est devenue trop difficile à supporter. Peut-être que l’Allemagne et les autres réalisent enfin qui sont les charlatans. 

Finian Cunningham 

Traduit par jj, relu par Cat pour le Saker Francophone

mardi, 26 février 2019

In Face of Yellow-Vest Critics, France Moves to Criminalize Anti-Zionism

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In Face of Yellow-Vest Critics, France Moves to Criminalize Anti-Zionism
 


Ex: https://www.unz.com

The French Jewish intellectual Alain Finkielkraut was recently profusely insulted by yellow-vests on the margins of a demonstration. This attack has been widely-portrayed as anti-Semitic, even though the yellow-vests in question explicitly attacked Finkielkraut as a Zionist. As Damien Viguier, the anti-Zionist intellectual Alain Soral’s lawyer, observed:

Alain Finkielkraut was called “a dirty Zionist shit (a Zionist two times again and “shit” perhaps three times more), a “fascist,” a “racist (two times), and “hateful.” He was asked to leave the demonstration in direct times: “get out of here” (twice), “piss off,” “go back home to Israel!” I can see in all this insults, or defamatory comments, I would even grant a light violence, but I find no trace of a discriminatory motivation. This shows well that the words “anti-Semite” and “anti-Semitic” are used in an absolutely arbitrary manner.

It is true that “Zionist” is often used as a euphemism for “Jew.” But it is also true that many anti-Zionists are happy to befriend genuinely anti-Zionist Jews such as Gilad Atzmon (himself an associate of Soral’s). Finkielkraut was likely attacked for his values rather than his ethnicity.

This subtlety did not prevent the incident from triggering a veritable pro-Semitic moral panic across the entire politico-media class. The media lamented the “anti-Semitic” attack on Finkielkraut and he was comforted by politicians from across the political spectrum, from the far-left to the far-right, including the bulk of prominent nationalist and identitarian figures.

Much of the foreign press (the London Times, The Jerusalem Post, the Jewish Telegraph Agency . . .) misrepresented things further, claiming that Finkielkraut had been called a “dirty Jew.” This is a genuine example of fake news.

Then a Jewish cemetery in the Alsatian village of Quatzenheim was desecrated, with over 90 tombstones being sprayed with with swastikas and anti-Semitic slogans. One tombstone was sprayed with the words: “Elsassisches Schwarzen Wolfe,” meaning “Alsatian Black Wolves,” an Alsatian nationalist group which has been inactive since 1981 . . . Of course, a hate hoax cannot be excluded: one thinks of the recent Jussie Smollett debacle or the Israeli-American who instigated 2000 supposed anti-Semitic bomb and shooter threats over the years.

For those whom anecdotal evidence was not sufficient, the regime also trotted out the usual “statistics” about, seemingly released every year of every decade, showing a massive increase in “anti-Semitic” acts. I will only say that such statistics are dubious in general, repetitive, and obviously ethnically and politically convenient. Grand old man Jean-Marie Le Pen commented:

There is no anti-Semitism in France which would justify a mobilization of public opinion. . . . Incidentally, we’re given a figure of a 74% increase in [anti-Semitic] attacks. Compared to what? I ask that we have the list of all these attacks committed against the Jews, in such a way that we can actually tell the difference between a graffiti, a murder, a telephone call, or a schoolyard scuffle. It is true that radical Islamism is extrapolating in a sense the Israeli-Arab conflict into France. It is much more a matter of anti-Zionism than anti-Semitism.

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Regardless of whether the Quatzenheim incident is authentic, and it could well be, this event immediately prompted a solemn visit by the President of the Republic himself, Emmanuel Macron. This was followed by a national call to demonstrate against anti-Semitism, initiated by the Socialist Party but with virtually the entire political class following suite.

The response of both of the indigenous French people and the Africans/Muslims was lackluster however. According to the official media, some 20,000 people demonstrated in Paris and negligible amounts in the rest of the country. Actually, as the 20,000 figure was provided by the Socialist Party itself, we can be sure that this is an overstatement.

Serge Klarsfeld, one of the leading lights of the highly-profitable local holocaust industry, could not conceal his disappointment, telling the top journalist Jean-Pierre Elkabbach (a fellow Jew[1]) on television:

The masses were not there. The crowd was not there. The French on the whole were not there. There were demonstrations, but I was there, I was there with my entire family and I saw a lot of familiar faces. But the crowd did not come, and which is indignant, should have come. . . . In Lyon there were 1500 or 2000 people. That is not a lot for a big city like Lyon. The crowd was absent and those who were not Jewish were generally absent!

This is in stark contrast with the similar 1990 Carpentras Affair, during which a Jewish cemetery was also desecrated. The pro-Semitic demonstrators following this incident numbered over 200,000 in Paris alone. The event was skillfully exploited by the Socialist President François Mitterrand and by the politico-media class in general by abusively linking this event to Jean-Marie Le Pen’s rapidly-rising Front National (FN). This contributed to making the FN unhandshakeworthy and to preventing any alliance between Le Pen’s nationalists and the mainstream conservatives, which would have spelled doom for the Left. It was later shown that the FN had nothing to do with the incident, which had apparently been instigated by a handful of neonazis with no links to the party.

People should generally speculate less about the authenticity of an event (e.g. 9/11, the Reichstag Fire), which is often difficult to prove one way or the other, than on whether the event has been used as a pretext by the ruling elite to do something questionable or disproportionate (often something which it had been hankering to do for a long time), which is typically quite easy to demonstrate.

This time, as Klarsfeld complains, the gentiles were not so interested in these theatrics. However, the event is having significant political and legal effects. The Macron regime is exploiting the incident to implement measures which have long been demanded by the CRIF (Representative Council of Jewish Institutions of France), the country’s powerful official Jewish lobby. Macron himself appeared before the (very conveniently-timed, as it happens) CRIF annual dinner, where the crème de la crème of the French political class regularly appear, in a solemn ritual of solidarity and genuflection before the Lobby-That-Doesn’t-Exist.

Macron made a number of promises to the CRIF:

  • Three small “anti-Semitic” nationalist groups would be banned (Bastion Social, Blood & Honor Hexagone, and Combat 18).
  • A new law strengthening the state’s already considerable ability to censor anything it deems to be “hate speech” on social media (the French government is among the world leaders in demanding and obtaining the suppression of content on Twitter, behind only Turkey and Russia).
  • Most significantly, France would adopt the International Holocaust Remembrance Alliance’s “working definition of anti-Semitism,” which ludicrously includes anti-Zionism as an integral part of anti-Semitism. Thus, Jewish organizations and the French government are moving to outright criminalize opposition to Jewish ethno-nationalism (the definition of Zionism) all the while criminalizing all Western ethno-nationalisms as being discriminatory, hateful, xenophobic, etc.

This was quickly followed the European Union me-too-ers in Brussels making their own proposals for an “anti-Semitism pact,” notably aimed at punishing Hungarian Prime Minister Viktor Orbán’s campaign raising awareness around international financial speculator George Soros’ multi-million dollar efforts to flood Europe with migrants and undermine traditional European culture and ethnic identity.

soralgoy.jpgSurprisingly, Soral’s anti-Zionist and civic nationalist association Égalité & Réconciliation actually hailed Macron for resisting the CRIF’s demands, bowing to them only reticently, and in some cases only symbolically. After all E&R itself, the most prominent anti-Zionist organization in France, will not be banned. The social-media censorship legislation will only be presented in parliament in May. And, apparently, France’s redefinition of anti-Semitism to include anti-Zionism will not be legally-binding, but will be used to educate to policemen and judges (go figure). All this, E&R surmises, left the CRIF’s audience underwhelmed. And, E&R notes that the CRIF’s demands are “extremely anti-popular and legally untenable . . . unless there is a complete shift to a communitarian [ethnic] dictatorship.”

Let us return to the original “victim” of all this, Alain Finkielkraut. Following the incident, an immediate “investigation” was launched of the various “perpetrators,” showing the absurd judicialization of French life. Finkielkraut, recently appointed as one of the forty “Immortals” of the Académie française, has been known to the younger generation primarily as an anti-racist Jew turned neoconservative once he realized Islamic immigration to France was bad for the Jews. He has become a popular Internet meme for his numerous televized hysterical outbursts: “Shut up! Shut up!”

Personally I haven’t followed Finkielkraut very closely and whenever I listen to him his discourse sounds like over-complicated pilpul. That said, he has objectively voiced a number of French identitarian concerns over the years. In 2005 he correctly and controversially told the Israeli newspaper Haaretz: “People say that the French national [football] team is admired because it is black-blanc-beur [black, white, Arab]. In reality, the national team is today black-black-black, which makes it the laughingstock of Europe.” There was clearly an element of rivalry in claiming the status of top ethnic victim. Finkielkraut also told Haaretz:

I was born in Paris and am the son of Polish himmigrants, my father was deported from France, his parents were deported and murdered at Auschwitz, my father returned from Auschwitz to France. This country deserves our hatred. And what it did to my parents was far more brutal than what it did to the Africans. And what did it do to the Africans? Nothing but good. My father was forced to endure hell for five years. And I was never taught hatred. Today the blacks’ hatred is even stronger than the Arabs’.

In 2017, upon the death of the French rock singer Johnny Hallyday, Finkielkraut told the right-wing journalist Élisabeth Lévy (another fellow Jew, at once moderately anti-Muslim and hysterical on anti-Semitism): “the little people, the little whites went in to the streets to say adieu to Johnny. […] The non-natives[2] shone by their absence.”

In the footage of his “assault” by the yellow-vests, Finkielkraut however played his role to perfection, bearing his grotesque attackers’ insults with calmness and dignity. He then appeared on the radio to discuss the incident and emphasized that the attackers were probably of Islamic origin:

When one hears this slogan, “France is ours” [pronounced by one of the yellow-vests], one could thinks this is a variant of “France for the French” of classical fascism. But in fact no: he is saying “France is ours, it belongs to us Islamists.” He therefore is a believe in the theory of the Great Replacement. I do not say this Great Replacement is taking place, but for him it should take place. And for him, the Jews should be the first to be kicked out.

gjcar.jpgOne will appreciate the utter tartuffery of claiming an opponent is promoting the Great Replacement while denying that it is taking place.

I will take this opportunity to emphasize again the Soviet-style absurdity of the French politico-media class’s denial of the Great Replacement. The replacement of the indigenous French population by both European and non-European (overwhelmingly African/Muslim) allogenes is visible in every major French city and, increasingly, in towns and villages across the country. And yet, our treacherous ruling elite, media, and even Wikipedia claim that all talk of a Great Replacement is a mere “conspiracy theory.” I’m not sure even Pravda’s claims concerning the workers’ paradise were so bold.

As it happens, Finkielkraut’s attackers seem to have been Muslims and one, “Benjamin W.,” appears to be an indigenous French convert. It seems quite likely that they were indeed influenced by Soral or at least the multiracial “patriotic” anti-Zionist culture he has created.

All in all, these events are illustrative of the French and Franco-Jewish elites manias for anti-Semitism and the growing indifference of the French and Afro-Islamic populations to such theatrics. The Lobby-That-Doesn’t-Exist – denounced by French leaders as varied as Charles de Gaulle, Raymond Barre, and François Mitterrand – continues to play the victim. But their power is weakening; and they know it. Macron himself, a convinced high-globalist, is only moderately interested in these matters. Many leading Jews, Bernard-Henri Lévy and Daniel Cohn-Bendit, have been extraordinarily alarmed by the uncontrolled and populist nature of the yellow-vest movement. Time will tell if this movement will participate in France’s liberation from globalism and the lobby’s distorting influence.

Notes

[1] Soral has observed that while Jews make up only 1% of the French population many French talk shows resemble “a little Jewish theater.” This disparate outcome and ethnic privilege should be noted.

[2] Actually, the non-souchiens, the non-French-by-blood. Souchien is a term coined by “anti-colonial” Arab-Berber racial activists. It is a homophone for sous-chien, “sub-dog.”

mercredi, 20 février 2019

"Exodus" de Paul Collier

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"Exodus" de Paul Collier
 
Ex: https://echelledejacob.blogspot.com
 
Après avoir lu Exodus (paru en 2013) dans sa version originale, nous étions quelques uns à espérer la traduction du livre de Paul Collier. C’est chose faite.

C’est un livre qui examine minutieusement la question migratoire sous l’angle des trois protagonistes que sont les pays d’accueil, les migrants eux-mêmes et les pays d’origine, la partie la plus consistante de l’ouvrage étant celle consacrée aux pays d’accueil. Ce livre se termine sur des propositions visant à repenser la politique migratoire. Mais avant cela, dans la première partie de son ouvrage intitulée « Les questions et le processus », Paul Collier aborde frontalement la question idéologique qui a fait de l’immigration un tabou dans nombre de pays d’accueil, tout en soulignant la nécessité d’en sortir. Il y explicite aussi pourquoi, laissée à elle-même, l’immigration va s’accélérer.

À gauche, l’immigration est vue comme un sujet tabou, la seule opinion permise étant la déploration de l’antipathie des classes populaires à son égard et un discours positif vantant ses mérites économiques. À droite, l’opposition reste vague afin de ne pas être taxée de raciste. La culpabilité liée aux actions passées des nations européennes a fait de l’identité nationale une menace et façonné la perception actuelle des immigrants. La façon la plus sûre d’exprimer son antiracisme a été d’affirmer son soutien à l’ouverture des frontières. Si toute demande de limitation de l’immigration est vue comme l’expression d’un racisme, alors un débat ouvert sur l’immigration est impossible. Paul Collier pense qu’il est possible d’envisager la question migratoire en la débarrassant des « associations toxiques » qui mobilisent l’émotion mais peu de connaissances établies.

Pour cela, il commence par expliquer pourquoi les flux migratoires s’accélèrent.

Les départs des pays pauvres sont motivés par les écarts de revenus, mais il faut disposer des moyens de partir. C’est un investissement qui se voit réduit par les diasporas déjà présentes dans les pays d’accueil. L’amélioration du niveau de vie dans les pays d’origine favorise la migration tant que les écarts de revenus entre pays riches et pauvres restent conséquents. Les migrations produisent des diasporas qui engendrent d’autres migrations. Ce qui compte pour définir une diaspora, ce n’est pas le pays de naissance, mais le nombre de personnes qui ont gardé des liens au pays d’origine avec des migrants potentiels et qui sont prêtes à les aider. Le taux d’absorption dans le pays d’accueil régule la taille de la diaspora. Laissés à eux-mêmes, ces mécanismes risquent de se traduire par une accélération des flux migratoires. Le seul frein qu’ils peuvent rencontrer réside dans la politique migratoire conduite par les pays d’accueil. Or, jusque-là, les décisions prises en la matière ont été « furtives et embarrassées » (p. 80). Un cercle vicieux s’est mis en place dans lequel les partis traditionnels, en désertant leurs responsabilités, ont ouvert un espace à des « brochettes d’hurluberlus : racistes, xénophobes et psychopathes [qui] ont attiré à eux des citoyens ordinaires de plus en plus inquiets du silence des partis traditionnels » (p. 81). Ce qui a renforcé la crainte de ces partis traditionnels de traiter la question. Si toutes les restrictions sont déclarées a priori illégitimes, alors les taux d’immigration à venir seront bien plus élevés que ceux connus au cours des dernières décennies.

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LES MIGRATIONS VUES DES PAYS D’ACCUEIL

Paul Collier ne veut pas répondre à la question de savoir si l’immigration telle que l’ont connue les pays d’origine a été bonne ou mauvaise. Elle lui paraît sans intérêt, puisqu’il n’est pas question de renvoyer ceux qui sont là. Il ne peut cependant faire l’économie de ce que l’on sait sur le sujet pour traiter des migrations futures. Il réfute aussi le raisonnement utilitariste, le plus courant en économie, qui se fonde sur le gain global. Il considère approximativement que les effets de l’immigration suivent une courbe en U inversée, avec des gains lorsqu’elle est modérée et des pertes lorsqu’elle est importante.

CONSÉQUENCES SOCIALES

L’immigration apporte de la diversité qui, si elle est trop importante, peut nuire à la considération mutuelle qu’entretiennent les citoyens entre eux. Cette considération mutuelle est nécessaire à deux types de comportement qui jouent un rôle fondamental dans le succès d’une société : le consentement aux transferts financiers, qui repose sur les sentiments de loyauté et de solidarité entre ses membres, et la coopération qui repose sur la confiance, laquelle se fonde sur la présomption selon laquelle elle sera réciproque. L’une des raisons de la pauvreté de certaines sociétés, à l’origine de l’émigration, est la rareté de tels comportements.

Pour qu’une coopération soit réussie, il faut qu’il y ait assez de gens décidés à punir ceux qui adoptent un comportement opportuniste et refusent ainsi de coopérer. S’il s’agit, de manière disproportionnée, d'immigrés ou de descendants d’immigrés, le risque d’une confusion avec une discrimination peut rendre les individus réticents à infliger la punition. Et si la punition est reçue comme une discrimination contre un groupe, il peut se trouver dans ce groupe des gens prêts à prendre des mesures de rétorsion. Or, comme l’a montré Robert Putnam, la diversité culturelle réduit le niveau de confiance mutuelle, la coopération et l’empathie, qui provient d’un sentiment d’identité partagée, nécessaire à la coopération.

La question fondamentale est donc de savoir si les comportements importés par les immigrants s’érodent suffisamment pour que ces derniers soient vus par les autochtones comme les membres d’une même société.

Paul Collier distingue quatre conceptions de l’immigration :

1) des immigrants qui acceptent l’assimilation et même y aspirent ;

2) des immigrants porteurs d’une fusion culturelle ;

3) des immigrants désireux de réussir économiquement, tout en s’isolant de la société d’accueil ;

4) des colons cherchant à propager leur culture.

L’assimilation, qui favorise la confiance et l’estime mutuelle, n’a guère le vent en poupe actuellement bien qu’elle soit éthiquement parfaitement fondée puisqu’elle respecte « la règle d’or qui veut que l’on traite autrui comme on voudrait qu’il nous traitât » (p. 144). Les mariages mixtes fabriquent des ancêtres communs.

Le multiculturalisme de fusion, dans lequel les cultures se combinent, accorde d’emblée une égale dignité aux nouveaux venus. Il a des conséquences voisines, à ceci près qu’il présente le risque potentiel de dégrader l’efficacité du modèle social du pays d’accueil. Par modèle social Paul Collier entend la combinaison des institutions, des règles, des normes et des structures propres à un pays. Le succès des pays riches repose sur un modèle social performant qui fait justement défaut dans les pays pauvres. Paul Collier nous invite à nous méfier des « assertions paresseuses du multiculturalisme : si l’on considère un niveau de vie décent comme un objectif prioritaire, alors toutes les cultures ne se valent pas » (p. 56).

Quant au multiculturalisme tel qu’envisagé par les élites politiques, il fait droit à la persistance d’un séparatisme culturel se manifestant par un entre-soi. Paul Collier pense que l’engouement des politiques européens pour le multiculturalisme est motivé par une sorte de pragmatisme face aux difficultés rencontrées dans l’intégration des minorités. Lorsqu’il compare la politique de la France et du Royaume-Uni à l’égard du voile islamique, il penche en faveur de la politique française qui juge le port du voile à l’école incompatible avec la fraternité et la laïcité alors que la politique britannique en a fait un enjeu de liberté individuelle. « La liberté de détruire la coexistence fraternelle ne peut être considérée comme un droit humain » (p. 160).

Ce multiculturalisme est asymétrique puisqu’il accorde aux immigrés et à leurs descendants un entre-soi qu’il doit refuser aux autochtones pour éviter les pratiques discriminatoires. Le séparatisme spatial et culturel se combinent pour faciliter un séparatisme juridique, puis politique qui pourrait conduire à ce que des villes soient gouvernées par des partis d’immigrants, comme on le voit à Tower Hamlets, arrondissement londonien, que les élus cherchent à convertir en une municipalité à part entière. Lorsque les minorités ethniques votent comme les autochtones c’est un indicateur d’intégration qui évite la polarisation du système démocratique, avec des autochtones votant pour les partis non privilégiés par les minorités. Paul Collier en conclut que les grands partis devraient éviter de se différencier en matière de politique migratoire, sans pour autant ignorer la question. Sans nous dire comment résoudre la difficulté à conjuguer les deux.

Alors que les politiques d’intégration augmentent le taux d’absorption, les politiques multiculturelles le diminuent, accroissant ainsi la diaspora et le taux d’immigration.

CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES

Paul Collier passe en revue divers effets possibles.

En l’état, les effets sur les salaires seraient assez modestes, écrit Paul Collier, la plupart des autochtones y gagnant quand les plus pauvres y perdent[1]. Mais les salaires de la plupart des autochtones baisseraient de manière spectaculaire en cas d’accélération des flux migratoires.

exodusgb.jpgL’effet sur les logements est potentiellement plus important. L’immigration accroît la pression sur le parc de logements, mettant les familles immigrées en compétition avec les familles autochtones dans le logement social, avec un phénomène d’éviction si les premières sont les plus pauvres, mais aussi dans le logement privé. À Londres, si l’immigration a accru les opportunités des entreprises, elle a réduit la mobilité des autochtones qui ont du mal à s’y installer alors que les opportunités d’emploi y sont meilleures.

L’effet positif sur l’économie des immigrants exceptionnels peut lui-même être un problème en réduisant les aspirations des autochtones.

L’effet correcteur sur le vieillissement d’une immigration qui allègerait ainsi le fardeau des retraites dépend de l’employabilité des migrants. La conjonction d’un taux de dépendance élevé et d’une faible qualification des immigrants pourrait s’avérer intenable.

L’argument selon lequel l’immigration réduit les pénuries d’emploi néglige le fait qu’il s’agit là d’une solution de facilité qui désincite les pays d’accueil à mieux former et les entreprises à développer l’apprentissage.

Paul Collier termine l’examen des effets de l’immigration sur les pays d’accueil par une question qui est rarement posée : Est-ce que l’immigration favorise l’émigration des natifs ? Des pays européens connaissent à la fois une forte immigration d’étrangers et une forte émigration de nationaux, sans qu’on ait étudié les liens entre les deux phénomènes. Les politiques d’immigration massive amplifient les cycles d’expansion et de récession. On se souvient que le Portugal a promu une politique d’émigration pendant les années de crises après la décennie d’expansion 1997-2007. L’immigration des années d’expansion pourrait donc provoquer l’émigration d’autochtones dans les années de récession. Si le lien immigration-émigration se transformait en porte-tambour, « en puissant levier de recomposition de la population, il deviendrait certainement un sujet d’inquiétude générale » (p. 191).

L’enthousiasme des économistes pour l’immigration correspond plus au modèle du travailleur invité tel qu’on le pratique à Dubaï, politique difficilement envisageable dans les démocraties libérales.

LES MIGRANTS SONT LES GAGNANTS ÉCONOMIQUES DES MIGRATIONS

L’écart entre les modèles sociaux des pays d’origine et des pays d’accueil explique l’accroissement de la productivité des migrants une fois dans le pays d’accueil. « Il n’est donc pas souhaitable, dans leur propre intérêt, que les migrants importent leur modèle social dans le pays d’arrivée » (p. 212). Par ailleurs, les migrants ne choisissent pas leur pays d’immigration au hasard. Les moins qualifiés auront tendance à s’implanter dans les pays les moins inégalitaires avec une protection sociale élevée, d’où les différences observées entre l’Europe et l’Amérique du Nord.

Les migrants cherchent à acquérir les caractéristiques nécessaires à une entrée légale, dont l’éducation et le mariage, ou à entrer clandestinement et demander l’asile ensuite ou établir des liens qui empêcheront un retour forcé. Les familles participent au projet migratoire en contribuant au financement de la migration, dont elles attendent un retour (envois de fonds). Seules celles qui figurent au milieu de l’échelle des revenus sont à la fois fortement incitées et capables de financer l’émigration d’un de leurs membres. Les liens familiaux entretenus avec la diaspora s’ils permettent d’alléger les coûts, donnent des droits d’entrée qui noient tout système de contingentement par le niveau d’éducation et les qualifications.

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Mais l’immigration continuée qui tire à la baisse les salaires des plus pauvres touche les immigrés déjà installés. D’où le paradoxe : si les migrants, comme individus, profitent des gains de productivité liés à la migration, ils ont intérêt, collectivement, à ce qui les gêne le plus individuellement, les barrières à l’entrée dans les pays d’accueil.

QU’EN EST-ILS DE CEUX QUI RESTENT AU PAYS

Les effets sur la gouvernance ne sont pas univoques et difficiles à établir. Normalement, les émigrés se familiarisent avec des normes sociales qui pourraient être bénéfiques à leur pays d’origine où elles sont dysfonctionnelles. Mais les diasporas peuvent jouer un rôle subversif néfaste (Lénine en Suisse ou Khomeiny en France).

Les effets économiques sur les pays de départ sont eux-aussi variés et antagoniques au fil du processus migratoire. Comme ce sont les mieux éduqués qui partent, au début, l’émigration représente donc une perte sèche. Mais, leur réussite peut inciter les familles à investir dans l’éducation des enfants et favorise l’émulation. Tout dépend, au final de la taille du pays. Les petits pays comme Haïti sont les grands perdants des migrations, alors que des pays comme la Chine y gagnent, notamment lorsque des Chinois éduqués à l’étranger reviennent au pays. Par ailleurs, l’éducation n’est pas suffisante à propager la coopération nécessaire pour stimuler la productivité, comme on le voit dans certains pays africains où la corruption à la tête de l’État favorise les comportements opportunistes en cascade dans les institutions.

Quant aux envois de fonds, très variables selon les pays (50 % des revenus des Sénégalais d’Espagne, mais 2 % des revenus des Turcs d’Allemagne), ils jouent le rôle d’une police d’assurance pour les familles, permettent certains investissements et, sans changer radicalement les choses, aident à lutter contre la pauvreté. Les politiques migratoires laxistes ne leur sont pas favorables car elles permettent aux familles de partir, asséchant ainsi le vivier des destinataires.

D’après Paul Collier, les politiques d’aide au développement et les politiques migratoires devraient être pensées conjointement. C’est grâce au système auquel sont parvenues les populations autochtones des pays d’accueil que les immigrés peuvent envoyer des fonds dans leur pays d’origine. Mais les pays d’accueil n’ont pas eu à payer l’éducation des migrants venus s’installer chez eux. Tout ou partie de cette aide au développement n’est donc en fait qu’un remboursement.

PROPOSITIONS POUR REPENSER LES POLITIQUES MIGRATOIRES DES PAYS D’ACCUEIL

La nation s’est révélée un moyen extrêmement puissant pour relier les gens entre eux, condition du consentement à l’impôt et de la coopération entre individus qui se regardent comme des membres d’une même communauté. Le fonctionnement de l’UE a montré que les Européens n’avaient pas une identité commune suffisante pour porter une redistribution significative, le budget de l’UE ne représentant qu’un peu plus d’1 % de la richesse produite dans les pays membres. L’identité nationale n’est donc pas cet ennemi qui nous ramènerait au pire. Les craintes suscitées par le nationalisme sont dépassées aujourd’hui. Une guerre entre États est impensable et, s’il faut trouver un grief au nationalisme moderne, ce serait de n’être pas assez inclusif et propice au racisme. Mais c’est en minimisant le sens de l’identité nationale que les politiques tendent un instrument politique au diable ! Réduire la nationalité à un ensemble de droits et de devoirs reviendrait à vivre avec des règles, sans empathie. « L’identité nationale est précieuse autant qu’elle est légitime » (p. 345).

L’assimilation est parfaitement cohérente avec le maintien d’une forte identité commune. Elle demande à la population autochtone d’être « le prosélyte de sa nation », renforçant, ce faisant, la fierté nationale. C’est le modèle qui a inspiré la majeure partie de l’histoire migratoire américaine et de celle de la France.

Le multiculturalisme ne demande rien aux immigrés, reléguant ainsi les autochtones au statut de communauté comme une autre, avec le risque que ces derniers s’approprient l’identifiant national. Comment désignera-t-on alors l’ensemble ? Les autochtones ne font l’objet d’aucun discours encourageant de la part du multiculturalisme : « faites de la place, «ne soyez pas racistes », « apprenez à célébrer la culture des autres » (p.347). Si la migration ne rend pas les nations obsolètes, la conjonction de son accélération continue et d’une politique multiculturaliste peut menacer leur viabilité.

Seuls les pays d’accueil sont en mesure de mettre un frein aux migrations qui, laissées à leur propre mouvement, ruineraient les modèles sociaux de ceux-ci et deviendraient excessives pour les pays de départ. Les modèles sociaux fonctionnels sont le produit de décennies, de siècles de progrès social et sont la propriété commune héritée de ceux qui sont nés dans les sociétés qui les ont produits. Les autochtones sont donc moralement justifiés à les défendre. L’affaiblissement de l’estime mutuelle est le danger le plus important mais aussi le plus difficile à percevoir. Un constat tardif rend la situation très difficile à corriger. C’est donc le degré de diversité mesuré par la taille des diasporas qui importe pour décider d’un taux d’immigration. On ne peut que suivre Paul Collier sur cette piste, mais encore faut-il disposer des outils permettant d’évaluer ces diasporas et d’une connaissance de leur taux d’absorption afin de décider d’un « plafond soutenable du taux d’immigration ». « Dans la plupart des sociétés, cette information essentielle n’est même pas mesurée correctement, de sorte qu’il faudrait commencer par l’évaluer, puis l’affiner progressivement » (p. 371).

Introduire un plafond à l’immigration nécessite que l’on touche aussi à sa composition. Si l’on veut laisser une place à la sélection par le travail, le niveau d’études et l’employabilité, il faut restreindre la migration familiale. Paul Collier propose une loterie qui donnerait aux immigrés des tickets d’entrée familiaux dans la même proportion que celle des autochtones. J’ai des doutes sur la faisabilité, en tout cas en France, où les liens familiaux avec ceux qui sont nés ou devenus français dominent dans l’alimentation de la migration familiale. Paul Collier recommande aussi d’attribuer des droits variables en fonction de la distance culturelle, laquelle ralentit le taux d’absorption et accélère la croissance des diasporas. Et il ajoute… sans que cette politique soit, « autant que possible, suspecte de racisme » (p. 376). Hum ! c’est pas gagné.

Enfin, Paul Collier invite les pays d’accueil à tenir compte de la vulnérabilité des immigrants, « afin que les sociétés à revenu élevé préservent l’estime qu’elles ont d’elles-mêmes », tout en réformant le régime de l’asile. L’asile « serait accordé rapidement et généreusement », mais pour un droit de séjour limité dans le temps, en privilégiant les quelques pays connaissant une guerre civile, la persécution de minorités, une dictature brutale ou de graves troubles sociaux. Les réfugiés seraient ensuite priés de rejoindre leur pays, une fois la paix retrouvée afin d’aider à sa reconstruction (p. 377). Sur le papier, ça pourrait théoriquement marcher en cas de conflits, de troubles sociaux ou de sortie d’une dictature, mais moins bien en cas de persécution des minorités et très mal en cas de séjour prolongé dans les pays d’accueil. La proposition de David Goodhart de revenir à une définition plus étroite de l’asile et d’aider à proximité des conflits, où l’argent dépensé permet d’aider plus que dans les villes européennes, me paraît une solution plus réaliste.

Paul Collier insiste sur la nécessité de tout faire pour augmenter le taux d’absorption des diasporas par une politique d’intégration adéquate. La recette pour le désastre étant celle prônée par les défenseurs de la liberté de mouvement combinant une immigration rapide, le multiculturalisme et une protection sociale généreuse.

Enfin, il propose de traiter plus durement l’immigration illégale en infligeant une pénalité à l’entrée : statut de travailleur-invité, payant des impôts sans pouvoir bénéficier du chômage, ne bénéficiant de pas plus de droits à user des services publics que les touristes et se retrouvant en queue de liste pour l’accès à un statut d’immigrant légal plein ; ceux restant dans l’illégalité étant renvoyés sans possibilité d’appel. Paul Collier pense qu’un tel système serait suffisamment répulsif pour rediriger les prétendants vers l’immigration légale. J’ai des doutes et j’ai encore plus de doutes sur la manière dont de telles pratiques seraient accueillies dans des sociétés connaissant un taux de chômage élevé comme la France. Sans parler des défenseurs des droits de l’homme.

La migration répond à des inégalités globales sans les changer significativement. Le facteur le plus important réside dans les modèles sociaux qui handicapent les sociétés pauvres. Elles devront adapter, à leur manière, des idées globales à leur contexte particulier. En l’absence de politiques migratoires efficaces, les pays à haut revenu pourraient devenir des sociétés multiculturelles post-nationales, comme l’espèrent les élites occidentales qui imaginent qu’elles seront ainsi plus stimulantes et plus prospères. Mais, l’histoire nous apprend qu’une grande diversité est plutôt un handicap qu’un avantage. Les sociétés émergentes aux revenus croissants, dont les minorités ont été les premières à partir, deviendraient moins multiculturelles, plus nationalistes, au sens bénéfique du terme, et finiraient par « ressembler aux anciens pays à revenu élevé – avant l’immigration » (p. 390). La montée du multiculturalisme chez ces derniers coïnciderait alors avec son déclin ailleurs !

[1] Pour une vision très approfondie de la question lire George J. Borjas, We Wanted Workers, Unraveling The Immigration Narrative, WWNorton&Co, 2016, 240p. On en trouvera un compte rendu ici : http://www.micheletribalat.fr/440197138
 

mardi, 19 février 2019

La réponse aux Gilets jaunes? L’impératif d’une même règle pour tous

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La réponse aux Gilets jaunes? L’impératif d’une même règle pour tous

par Chantal Delsol*

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/fr

La concorde ne sera rétablie que si les mêmes principes s’appliquent à tous les Français en matière de travail, de retraite et d’avantages sociaux, argumente le professeur de philosophie politique.

 

On a l’impression de ne pas bien comprendre au juste ce que veulent les Gilets jaunes, ni pourquoi le mouvement continue alors que le gouvernement a déjà concédé beaucoup et fait des efforts en termes de concertation. Pourtant, un mouvement de cette ampleur, aussi durable et aussi profond (appuyé par une majorité de la population), ne doit rien au hasard ni au caprice. Il vient de loin, et Emmanuel Macron hérite probablement aussi des négligences de ses prédécesseurs. Il est alarmant, parce que c’est un drame social révélant des fractures de longue date, bien installées dans le paysage, et mortifères.

On peut s’étonner de voir les occupants des ronds-points réclamer la justice sociale, le partage, davantage d’égalité entre les plus riches et les plus pauvres. La France est sans doute le pays du monde où il y a le plus de redistribution. Plus de la moitié de la population (ce qui est énorme) n’y paye pas d’impôts sur le revenu. Tous les habitants, citoyens ou non, y bénéficient de l’école gratuite, de la santé gratuite et de toutes sortes d’autres services qu’il serait trop long d’énumérer. Beaucoup de citoyens du monde rêveraient d’être français. Alors on pense au paradoxe de Tocqueville:1 plus votre société est égalitaire, plus vous ressentez la moindre inégalité comme insupportable.
Il faut pourtant aller plus loin. L’inégalité qui engendre la révolte n’est pas seulement celle du porte-monnaie, mais celle des statuts, des avantages, des sécurités, des préséances. Disons-le: des privilèges. On dirait bien que la société des réseaux sociaux a révélé l’ampleur des corporatismes. C’est là que s’incarne le mépris de classe. C’est là que surgissent le malaise et les revendications.


Car la France n’est pas seulement un pays monarchiste, où le présidentialisme ne cesse de s’accroître au détriment du gouvernement et des assemblées, et où le président vient d’arracher aux collectivités locales la dernière autonomie qui leur restait: la possibilité de lever un impôt, en l’occurrence la taxe d’habitation. La France est de surcroît un pays dans lequel un quart des habitants bénéficient de régimes corporatistes, obtenus au fil des 75 ans qui nous séparent de la guerre et grâce notamment aux Trente Glorieuses. Les avantages de ces systèmes sont parfois exorbitants, toujours intéressants, en tout cas intouchables et dissimulés. Le premier avantage, et non le moindre, étant l’emploi garanti.
Les bénéficiaires des corporations travaillent souvent moins, voire beaucoup moins que les autres, ne risquent pas le licenciement et bénéficient de protections de tous ordres. Le sommet de ce système étant la classe mandarinale, qui, ayant réussi un concours vers l’âge de 25 ans, reçoit de l’Etat un salaire à vie avec tous les avantages attenants, même hors périodes de travail. Depuis le tournant du XXe au XXIe siècle, cette classe est devenue une caste – les chiffres montrent depuis cette période que contrairement à ce qui se passait auparavant, il faut désormais être fils de mandarin pour avoir vraiment des chances de le devenir soi-même. La révolte des Gilets jaunes face au salaire de Mme Jouanno2 était la partie émergée d’un iceberg.


L’autre caractéristique de ces corporatismes, c’est le secret: ils sont entourés de silences et de ténèbres. Il est probable qu’une sorte de honte saisit Bercy à l’idée de dévoiler le coût énorme de ces emplois à vie, tous avantages additionnés. C’est si peu démocratique. C’est si digne d’une oligarchie bananière. Le secret évidemment encourage toutes les fausses informations: chaque avantage qu’on révèle en suppose mille autres qu’on ignore et mille autres qu’on invente – ce qui alimente les «fake news», c’est moins la sottise populaire que l’opacité des privilèges. Les Gilets jaunes savent, en tout cas, qu’au moment où l’Etat est surendetté et ruiné, un groupe de chanceux, dont on peut discuter l’ampleur, vit confortablement sans crainte du chômage ni du lendemain, peut demander un emprunt à la banque ou aller chez le dentiste sans état d’âme.


C’est sans doute d’un mouvement salutaire qu’Emmanuel Macron s’était saisi [au printemps 2018] de la question du statut des cheminots, lequel représente l’un des exemples du corporatisme français. L’idée était bonne, mais il aurait fallu commencer par le haut! L’autorité ne peut pas décider de priver le système de certains avantages indus, sans commencer par s’en priver elle-même. C’est le b.a.-ba du commandement. Faute de quoi, on court à l’échec. Et dans le cas précis, s’étend encore la guerre des classes.
Certaines mesures ont été prises dans ce sens, traduisant bien la volonté du pouvoir en place. J’ai constaté personnellement, à ma grande satisfaction, que dans les premiers mois après l’élection présidentielle, il avait été donné ordre de supprimer l’abonnement SNCF gratuit à vie (en première classe, naturellement) pour les parlementaires honoraires – exemple d’un avantage injustifié et injuste qui ne doit pas être indolore à la nation. Encore un effort, Monsieur le Président!


Les samedis à la figure révolutionnaire auxquels nous assistons depuis deux mois racontent la fureur d’une population qui voit lever d’énormes impôts pour financer des corporatismes. Alors que les impôts devraient servir, comme dans tous les pays alentour, à financer les services publics, ici devenus indigents à force de surendettement. La revendication de démocratie n’est pas seulement liée au Référendum d’initiative citoyenne, mais à la suppression des privilèges.


C’est probablement en partie pour cette raison que l’élite française est si réservée devant cette révolte – et en privé, si méprisante. Elle commence à comprendre que c’est elle-même qui est mise en cause, non dans son autorité, mais dans ses passe-droits. Tu trembles, carcasse! Aux premiers jours du conflit, et pour l’enterrer dans l’œuf, elle avait commencé à proposer quelques allocations supplémentaires: on se rappelle un responsable politique annonçant que dans certaines écoles on servirait un petit déjeuner aux enfants… pathétique! Les occupants des ronds-points sont des gens qui travaillent et ne veulent pas mendier. Ils demandent juste que l’argent des impôts soit utilisé au bon endroit.


Notre élite, depuis qu’elle a abandonné le marxisme, ne porte plus le peuple aux nues et même ne le défend plus guère. Elle ne voit plus en lui une foule d’opprimés portant l’avenir du monde, mais une population de «petits Blancs», de poujadistes revanchards et frustes, plus proches de l’électorat Le Pen que du glorieux prolétariat d’antan. D’où sa réserve.
Il est aujourd’hui savoureux de voir les médias les plus à gauche prendre le parti de l’Ordre. Les clivages idéologiques périmés ont été remplacés par des antagonismes de classe. Le malheur est que si les premiers portent au moins des convictions, les seconds sont carrément répugnants. Il nous faudrait au plus tôt une nuit du 4-Août.3 Ce serait la vraie réponse aux Gilets jaunes.    •

*    Chantal Delsol, née en 1947 à Paris, est historienne, philosophe et écrivaine française. Docteur ès lettres (1982), elle est actuellement professeur
 de philosophie à l’Université Marne-la-Vallée. En 1993, elle fonde l’Institut Hannah Arendt et en 2007, elle est élue membre de l’Académie des Sciences morales et politiques fondée en 1795. Depuis les années 1980, elle a publié de nombreux essais et quatre romans, dont certains sont disponibles en langue allemande.

Source: © Chantal Delsol/Le Figaro du 15/1/19

Notes de la rédaction:

1    Alexis de Tocqueville (1805–1859), philosophe, historien et politicien français, a mis au jour divers paradoxes sociaux dans son ouvrage de 1830 intitulé «De la démocratie en Amérique».
2    Chantal Jouanno, née en 1969, est une politicienne française. Après une maîtrise d’administration économique et sociale et un diplôme de Sciences Po, elle entre à l’Ecole nationale d’administration (ENA) en 1997. Par la suite, fut collaboratrice de Nicolas Sarkozy, secrétaire d’Etat, ministre des Sports et sénatrice. En mars 2018, Emmanuel Macron la nomme présidente de la Commission nationale du débat public (CNDP). Dans cette position, elle est chargée par l’exécutif de coordonner le «grand débat national» voulu pour répondre au mouvement des Gilets jaunes. Quelques jours avant le début de ce grand débat, elle se retire de son pilotage à la suite des critiques avancées envers son salaire de 15 000 euros par mois.
3    La «nuit du 4 août 1789» est la séance de l’Assemblée nationale constituante à Versailles. Suite aux révoltes dans les campagnes, à la prise de la Bastille le 14 juillet 1989 et aux pressions exercées par la population, le Parlement décida de l’abolition des privilèges des ecclésiastiques, des nobles, des corporations, des villes et des provinces par divers décrets.

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Largesses étatiques pour les élites

jpv. Quatre hommes coûtent à la France dix millions par an. L’un d’entre eux a reçu de l’Etat plus de 85 millions d’euros au titre de sa retraite, selon les chiffres calculés par l’ancien député socialiste René Dosière. Il a également évalué que ce dernier nous coûte en plus 2,5 millions d’euros par an. Eh oui, Valéry Giscard d’Estaing, à la retraite depuis 38 ans, coûte à la France 6849 euros par jour! Les trois autres sont aussi des anciens présidents de la République – Jacques Chirac avec 1,5 millions, Nicoals Sarkozy avec 2,2 millions d’euros et François Hollande. Ce dernier, jeune retraité, touche depuis mai 2017 5184 euros par mois comme ancien locataire de l’Elysée plus 6208  euros comme ancien député, 3473 euros comme ancien conseiller référendaire de la Cour des comptes et 403 euros au titre de diverses fonctions secondaires. Mais ce n’est pas fini, car la générosité de Marianne étant apparemment sans limite, le trésorier du Conseil constitutionnel va lui verser, à vie, un chèque de 12 000 euros bruts. Soit au total, 27 000 euros par mois. La retraite nette annuelle de M. Hollande: 324 000 euros. Quelques autres broutilles comme la protection policière, un secrétariat avec plusieurs collaborateurs, une voiture avec chauffeur etc. sont également financés par l’Etat.
Ces chiffres donnés par l’IFRAP (Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques) ne sont, hélas, pas contestables et montrent combien, en fin de compte, la politique rapporte gros. On peut donc comprendre la colère populaire face aux invraisemblables privilèges qui ne se limitent pas aux «plus hauts fonctionnaires» mais à une «caste» de milliers de hauts fonctionnaires (dont certains sont rémunérés 300 000 euros par an), de députés, de sénateurs, de présidents de commission, etc.

Source: Extraits de l’article «Scandales des rémunérations: et si les anciens Présidents montraient l’exemple?» par Floris de Bonneville, publié sur www.bvoltaire.fr  le 13/1/19.

D'une conférence à l'autre, la guerre américaine en Europe

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D'une conférence à l'autre, la guerre américaine en Europe

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Lors de la récente conférence de Varsovie organisée par Washington avec les bons services de la Pologne,  les Américains avaient tenté de former un front uni pour « Promouvoir la Paix et la sécurité au Moyen Orient ».

En fait il s'agissait de définir les modalités d'une véritable guerre contre l'Iran, que Donald Trump s'est promis de détruire. La conférence fut un échec. A part Israël et les monarchies arabes du pétro-dollar, aucun des Etats Européens ne s'y firent représenter, sauf par des fonctionnaires sans pouvoir, non plus que Federica Mogherini qui dirige le service diplomatique de l'UE.

L'objectif en était de démontrer que l'Iran veut mettre en place un « corridor d'influence » entre l'Irak, la Syrie et le Liban, que le vice-président américain Mike Pence a décrit comme un « corridor de soutien au terrorisme ». Il s'agissait dans un premier temps d'exiger des Européens qu'ils se retirent de l'accord de 2015 avec l'Iran entérinant le fait que celle-ci avait renoncé à l'arme nucléaire, ce qu'ils refusent de faire. Mais il s'agissait aussi d'obliger les Européens à imposer à Téhéran un blocus complet, ce qui aurait été un véritable acte de guerre.

Les Européens s'y refusent, malgré les « sanctions » américaines visant leurs entreprises opérant en Iran. On notera qu'en fait de terrorisme, c'est l'Iran qui en est pour le moment la victime, puisqu'un attentat non revendiqué à la bombe avait fait pendant la conférence de Varsovie 27 morts parmi des militaires iraniens appartenant à la Garde Révolutionnaire iranienne.

55e Conférence de Munich sur la Sécurité

Mais Washington malgré cet échec diplomatique ne renonce pas. Lors de la 55e Conférence de Munich sur la Sécurité, qui a toujours été conçue par les Etats-Unis comme une préparation à la guerre contre Moscou et qui s'est ouverte le 15 février, le Munich Security Report 2019, désormais disponible, largement inspiré par le Pentagone, n'a rien de rassurant. Il présente comme inévitable une guerre entre les Etats-Unis, la Russie et la Chine, qui nécessairement dégénérait en conflit nucléaire. Il n'aborde en rien la question de savoir comment éviter cette guerre, mais comment s'y préparer et les mesures à prendre pour en limiter les dégâts.

Le président allemand de la conférence, Wolfgang Ischinger, est un diplomate, ancien ambassadeur d'Allemagne à Washington. Il a toujours été très proche des Etats-Unis. Il vient de déclarer en introduction qu'un nouvelle ère de compétition entre Grandes Puissances, Etats-Unis, Chine et Russie s'était désormais ouverte . Elle était accompagnée d'un vide dans le leadership mondial au niveau de ce qui a été nommé l'ordre libéral international. La suite de ses propos recommande une augmentation de la puissance destinée à intimider les Etats menaçants. Chacun a compris qu'il s'agissait de la puissance militaire.

L'Allemagne, la Grande Bretagne et la France ont décidé récemment d'augmenter leur puissance militaire. Elles n'ont pas précisé la menace contre laquelle elles veulent réagir. Depuis longtemps, Washington souhaite que ces armes prennent le relais des siennes en Europe. Il n'est pas certain que les populations européennes soient prêtes à accepter les destructions et les morts qui résulteraient d'un conflit sur le Continent avec la Russie et la Chine, fut-il non-nucléaire. Manifestement la nouvelle Conférence de Munich sur la Sécurité vise à préparer les esprits européens à l'acceptation d'un tel conflit.

PS. Concernant l'<Allemagne et l'Otan, voir
http://www.spacewar.com/reports/Germany_to_let_NATO_use_i...

samedi, 16 février 2019

Presseschau / Februar 2019

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Presseschau

Februar 2019

AUßENPOLITISCHES

Schuldenmonitor des IIF

Die Welt steckt in der Schuldenfalle

https://boerse.ard.de/anlagestrategie/geldanlage/die-welt-steckt-in-der-schuldenfalle100.html

 

Zeiten ändern sich – Doch Gold ist beständig

https://www.goldseiten.de/artikel/401654--Zeiten-aendern-sich---Doch-Gold-ist-bestaendig.html?seite=1

 

(Mit Oxfam und mehr Linkssozialismus gegen Rechtspopulismus...) Tiefer Graben zwischen Arm und Reich - „Nährboden für Nationalismus“

https://web.de/magazine/wirtschaft/tiefer-graben-arm-reic...

 

Vergemeinschaftung der Sozialsysteme

Juncker für europäische Arbeitslosenversicherung

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/juncker-fuer-europaeische-arbeitslosenversicherung/

 

Ausschreitungen in Frankreich

Regierungssprecher flieht vor Angriff der „Gelbwesten“

 https://www.welt.de/politik/ausland/article186592086/Fran...

 

Frankreich: Gelbwesten zerstören 60 Prozent der Blitzer

 http://www.pi-news.net/2019/01/frankreich-gelbwesten-zers...

 

Französische Regierung: Ausland unterstützt „Gelbwesten“ Frankreich vermutet, dass andere Staaten den „Gelbwesten“ bei ihren Protesten helfen. Als Beispiel führt der französische Regierungssprecher Italien an.

https://www.handelsblatt.com/politik/international/paris-franzoesische-regierung-ausland-unterstuetzt-gelbwesten/23847298.html?ticket=ST-2343584-zAeeWcmgoNIjew460G7k-ap4

 

Frankreich

Manifest der Gelbwesten: Ende der Austeritätspolitik, Volksentscheide, Begrenzung der Mietpreise

https://deutsch.rt.com/europa/80823-manifest-gelbwesten-e...

 

Klimaschutz

Schweden verbietet ab 2030 Diesel- und Benzinautos

 https://www.welt.de/wirtschaft/article187498672/Klimaschu...

 

Namensstreit um Mazedonien – Mehr als 100.000 Griechen demonstrieren in Athen

 https://www.zdf.de/nachrichten/heute/zehntausende-grieche...

 

Athen: Verletzte bei Protesten gegen Umbenennung Mazedoniens https://www.zeit.de/politik/ausland/2019-01/athen-demonstration-umbenennung-mazedonien-nordmazedonien-griechenland

 

Vor Abzug aus Syrien

Trump droht Türkei mit „wirtschaftlicher Vernichtung“

 https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2019/trump-droht...

 

Abkommen mit Russland

USA steigen aus INF-Abrüstungsvertrag aus

http://www.spiegel.de/politik/ausland/usa-kuendigen-ausstieg-aus-inf-abruestungsvertrag-mit-russland-an-a-1251108.html

 

Vorfall am Lincoln-Memorial

Fake-News-Kampagne gegen friedliche Schüler

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2019/fake-news-kampagne-gegen-friedliche-schueler/

 

(Dazu...)

Sonntagsheld (94) – So lach doch mal

https://sezession.de/60082/sonntagsheld-94-so-lach-doch-mal

 

Oberster Gerichtshof bestätigt Transgender-Verbot im US-Militär https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2019/oberster-gerichtshof-bestaetigt-transgender-verbot-im-us-militaer/

 

(Über 100.000 Dollar für den Quadratmeter)

New York

Milliardär kauft teuerste US-Wohnung aller Zeiten

https://www.goldreporter.de/milliardaer-kauft-teuerste-us...

 

Notlage in Venezuela : 1,3 Millionen Prozent Inflation

https://www.faz.net/aktuell/wirtschaft/arm-und-reich/wie-...

 

(Haft in Venezuela)

JF-TV Spezial1

#freebilly: Freiheit für Billy Six!

https://jungefreiheit.de/kultur/medien/2019/freebilly-freiheit-fuer-billy-six/

 

Weitere Journalisten in Venezuela festgenommen

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2019/weitere-journalisten-in-venezuela-festgenommen/

 

Präsident Jair Bolsonaro

Brasilien steigt aus dem UN-Migrationspakt aus

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2019/brasilien-steigt-aus-dem-un-migrationspakt-aus/

 

Notfalls mit Gewalt

China droht Taiwan mit Wiedervereinigung

https://www.tagesschau.de/ausland/china-taiwan-121.html

 

Chinesische Kriegsrhetorik: Droht ein Krieg um Taiwan? https://www.faz.net/aktuell/politik/ausland/droht-ein-krieg-um-taiwan-15968934.html

 

Kambodscha

Lebenslang für zwei Anführer der Roten Khmer

https://www.welt.de/geschichte/video183952010/Urteile-Lebenslang-fuer-zwei-Anfuehrer-der-Roten-Khmer.html

 

Kambodscha : Rote Khmer-Führer wegen Völkermords zu lebenslanger Haft verurteilt

https://www.faz.net/aktuell/politik/ausland/kambodscha-ro...

 

Thailänder wegen Falschmeldung über Smog-Opfer festgenommen

https://www.greenpeace-magazin.de/ticker/thailaender-wege...

 

Indien

She Wanted to ‚Understand the Forest More.‘ So She Made History Dhanya Sanal named as first woman to scale sacred Agasthyakoodam mountain

http://www.newser.com/story/270084/only-men-climbed-this-...

 

Zwei Wochen Zwangspause

Internet-Blackout legt Tonga lahm

https://www.n-tv.de/panorama/Internet-Blackout-legt-Tonga-lahm-article20840547.html

 

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INNENPOLITISCHES / GESELLSCHAFT / VERGANGENHEITSPOLITIK

 

Uno-Untersuchung

Deutsche zahlen ganz gern Steuern

Viele Bürger klagen oft über hohe Abgaben. Eine von der Uno veröffentlichte Untersuchung kommt aber zu dem Schluss: Die Akzeptanz des Steuersystems ist in Deutschland hoch – verglichen mit anderen Ländern.

http://www.spiegel.de/wirtschaft/soziales/steuern-deutsche-zahlen-im-internationalen-vergleich-gerne-a-1246243.html

 

Milliarden-Steuersenkung geplant

Finanzministerium wappnet sich für Wirtschaftskrise

https://www.n-tv.de/wirtschaft/Finanzministerium-wappnet-...

 

Finanzen

402 Millionen Euro Kindergeld fließen ins Ausland

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/402-mil...

 

Entscheidung ist gefallen: Ulm wird Standort für neues Nato-Hauptquartier

 https://www.schwaebische.de/landkreis/alb-donau-kreis/ulm...

 

Flüchtlingspolitik

Merkel: „Das Land war vielleicht nie so versöhnt, wie man dachte“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/merkel-...

 

Unter der Herrschaft einer Form der milden Funktionärsdiktatur Der Niedergang der klassischen Volksparteien ist unaufhaltsam – Teil 2

https://www.heise.de/tp/features/Unter-der-Herrschaft-ein...

 

Lage 2019 (I): Der Feind

von Götz Kubitschek

https://sezession.de/60086/lage-2019-i-der-feind

 

Sonntagsheld (95) – Überlebt, oder sterbt!

https://sezession.de/60095/sonntagsheld-95-ueberlebt-oder-sterbt

 

Das von den Grünen gelöschte Video

Grünen-Chef Robert Habeck erklärt Thüringen zur Diktatur

 http://www.pi-news.net/2019/01/gruenen-chef-robert-habeck...

 

Grüne

Der Öko-Jetset ist beleidigt

von Birgit Kelle

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2019/der-oeko-jetset-ist-beleidigt/

 

Grüner wird Cheflobbyist für Glyphosat

http://www.pi-news.net/2019/01/gruener-wird-cheflobbyist-fuer-glyphosat/

 

„Gibt keine wissenschaftliche Begründung“

Lungenärzte schreiben Brandbrief gegen Feinstaub-Grenzwerte

 https://jungefreiheit.de/allgemein/2019/lungenaerzte-schr...

 

Massiver Diebstahl.

Datenleck betrifft deutsche Politiker „aller Ebenen“ – auch Merkel

https://www.welt.de/politik/deutschland/article186533478/...

 

Mehrere Stunden Befragung

19-Jähriger wegen Hackerangriff vernommen

https://www.n-tv.de/politik/19-Jaehriger-wegen-Hackerangriff-vernommen-article20799099.html

 

BKA und Generalstaatsanwalt: „Doxxing“-Angriff war Tat eines Einzelnen – Verärgerung als Motiv

https://www.gmx.net/magazine/politik/hackerangriff-live-t...

 

(Dazu...)

Sonntagsheld (91) – Gottes Werk und Teufels Beitrag

https://sezession.de/60045/sonntagsheld-91-gottes-werk-un...

 

(Dazu... Zitat: „Bei mir Mordaufruf, keine Reaktion. Martin Schulz ruft jemand auf der `privaten Telefonnummer´ an, und sofort republikweiter Riesenskandal und der Staatsschutz schaltet sich ein. Der Typ, der da anrief, war nicht mal unfreundlich oder bedrohlich.“)

https://blog.fefe.de/

 

Medienpräsenz von Politikern

Grünen-Chefs sind Talkshow-Lieblinge

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/gruenen-chefs-sind-talkshow-lieblinge/

 

AfD-Anfrage

Flüchtlingskrise: Millionenkosten für externe Berater

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/fluecht...

 

AfD-Spitze sperrt Poggenburg zwei Jahre lang für alle Ämter

https://www.gmx.net/magazine/politik/afd-spitze-sperrt-po...

 

Parteineugründung geplant

André Poggenburg verläßt die AfD

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/andre-poggenburg-verlaesst-die-afd/

 

Poggenburg? Ein „Aufbruch“ als Warnschuß

https://sezession.de/60055/poggenburg-ein-aufbruch-als-warnschuss

 

Stadtparlamentarier in der Kritik

Wirft AfD den Heusenstammer Carsten Härle aus der Partei?

https://www.op-online.de/region/heusenstamm/wirft-heusens...

 

Bundesrat

Berlin plant Gesetz für straffreies Schwarzfahren

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/berlin-plant-gesetz-fuer-straffreies-schwarzfahren/

 

Merkel bleibt beliebteste Politikerin

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/merkel-bleibt-beliebteste-politikerin/

 

Das Gemälde, das Angela Merkel ablehnte

Künstlerin Maribel Brandis wollte es ihr schenken. Doch im Kanzleramt fehlt der Platz dafür. Aus Berlin kam eine freundliche Absage.

http://www.ln-online.de/Lokales/Ostholstein/Das-Gemaelde-das-Angela-Merkel-ablehnte

 

Afrikanisches Viertel

Berlin: Anwohner wehren sich gegen Straßenumbenennungen

https://jungefreiheit.de/kultur/2019/berlin-anwohner-wehr...

 

Max Otte: Deutschland im Spannungsfeld der Globalisierung und Geopolitik

https://www.youtube.com/watch?v=5UtlRPsoPTs

 

30 Jahre 1989. Wider die Geschichtsklitterung

https://www.achgut.com/artikel/30_jahre_1989._wider_die_geschichtsklitterung

 

(Linksradikale „Friedensplattform“ fordert positivere Würdigung der kommunistischen Novemberrevolutionäre)

Hanau

Friedensplattform kritisiert Darstellung der Revolution von 1918 Empörung über „militaristische Ausstellung“

https://www.op-online.de/region/hanau/empoerung-ueber-militaristische-ausstellung-11041835.html

 

Hanau

„Kein Militarismus“:

Kritisierte Weltkriegs-Ausstellung bekommt Unterstützung

https://www.op-online.de/region/hanau/hanau-kritisierte-w...

 

Nach Rede im Bayerischen Landtag

AfD: Knobloch mißbraucht Andenken der NS-Opfer

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/afd-kno...

 

(Zu Knoblochs Eklat ein treffender Kommentar...) Gedenkveranstaltung

Das schlechte Gewissen der Charlotte K.

Von Thorsten Hinz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2019/das-schlechte-gewissen-der-charlotte-k/

 

Gemeinsame Erklärung

Deutschland entschädigt Überlebende der Blockade Leningrads

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/deutsch...

 

(Vergangenheitsbewältigungs-Kitsch mit Schülern) Mühlheim

Friedrich-Ebert-Schüler

Gefangen in der Stille

https://www.op-online.de/region/muehlheim/friedrich-ebert-schueler-muehlheim-gefangen-stille-11543234.html

 

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LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS / RECHTE

 

Im Visier der Populisten

„Erklärung der Vielen“ gegen Intoleranz und Rassismus

 https://www.op-online.de/region/frankfurt/frankfurt-erkla...

 

Jongen: „Die Vielen“ und deren Unterstützer aus der Kulturszene sind besessen vom Wahnbild des Rechtspopulismus

https://www.afdbundestag.de/jongen-die-vielen-und-deren-unterstuetzer-aus-der-kulturszene-sind-besessen-vom-wahnbild-des-rechtspopulismus/

 

Impotenter Konformismus statt kreativer Kunst

Das Elend des politisch-korrekten Kulturbetriebs

http://www.pi-news.net/2019/02/das-elend-des-politisch-korrekten-kulturbetriebs/

 

Null Toleranz für Hassparolen und Extremisten

Skandalöse Sonderrechte für linke Zentren in Frankfurt

http://www.bff-frankfurt.de/artikel/index.php?id=1369

 

Aussteigerprogramm für Linksextreme

Burschenschafter sorgt für linken Sturm im Blätterwald von Alexander Graf

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/burschenschafter-sorgt-fuer-linken-sturm-im-blaetterwald/

 

„Vaterlandslose Gesellen“

Anti-Deutschland-Kaffeebecher: Shitstorm gegen Jusos

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/anti-de...

 

(Öffentlich-rechtlicher Kameramann sympathisiert mit Linksradikalen) Dreimal besonders lang und in Großaufnahme gezeigt Danisch zum Antifa-Kameramann des ZDF: Das war kein Versehe

http://www.pi-news.net/2019/01/danisch-zum-antifa-kameram...

http://www.danisch.de/blog/2018/12/31/das-zdf-der-kameram...

 

MDR verteidigt Mitarbeiter mit Anti-AfD-Shirt

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/mdr-verteidigt-mitarbeiter-mit-anti-afd-shirt/

 

Tontechniker mit „FCK AFD“-Shirt: MDR rudert zurück

https://jungefreiheit.de/kultur/medien/2019/tontechniker-...

 

Hunderte demonstrieren in Gedenken an Oury Jalloh in Dessau Mehr als 800 Menschen haben in Dessau an den Todestag des vor 14 Jahren verbrannten Asylbewerbers Oury Jalloh erinnert. Die Anwältin von Jallohs Familie strebt ein neues Gerichtsverfahren an.

https://www.mdr.de/sachsen-anhalt/dessau/dessau-rosslau/demo-oury-jalloh-todestag-100.html

 

(Kritik an „Feine Sahne Fischfilet“ und deren Anhängern) „Anständiger Punk“ – ein Dokument

https://sezession.de/60057/anstaendiger-punk-ein-dokument

 

Bundesweite Aktionen

Symbolischer Protest der Identitären Bewegung gegen linke Gewalt

http://www.pi-news.net/2019/01/symbolischer-protest-der-i...

 

„Unfaßbare Übertreibung“

Aktion gegen „taz“: Identitäre Bewegung weist Vorwürfe zurück

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/aktion-...

 

(Dazu ...mal wieder Hanning Voigts)

Aktion der Identitären Bewegung

Haltungsritter im Antlitz des Schreckens

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2019/haltungsritter-im-antlitz-des-schreckens/

 

(...mal wieder Ulla Jelpke)

Sicherheitsgefühl der Bevölkerung

Jelpke: AfD ist für Zunahme von Waffenscheinen verantwortlich

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/jelpke-...

 

(Schwache Antifa-Proteste in Schnellroda)

Winterakademie in Schnellroda – Wir und die anderen

https://sezession.de/60070/winterakademie-in-schnellroda-...

 

Die Nazi-Mentalität auf Nazi-Suche, x.-te Folge

von Michael Klonovsky

https://www.michael-klonovsky.de/acta-diurna/item/1056-1-februar-2019

 

Hauptversammlung der Siemens-Aktionäre

Siemens-Chef Kaeser muß sich wegen AfD-Kritik verantworten

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/siemens...

 

„Flügel“ und JA Verdachtsfälle

Verfassungsschutz nimmt AfD bundesweit ins Visier

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/verfass...

 

Der Verfassungsschutz als Instrument

Der neue Verfassungsschutzpräsident Thomas Haldenwang hat wie erwartet geliefert

https://sezession.de/60062/der-verfassungsschutz-als-inst...

 

Verfassungsschutz und AfD

Die Richtung ist klar

von Jörg Kürschner

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/die-richtung-ist-klar/

 

»Prüffall« – Einsatz ungesetzlicher Mittel?

https://sezession.de/60072/prueffall-einsatz-ungesetzlichen-mitteln

 

Wir veröffentlichen das Verfassungsschutz-Gutachten zur AfD Der Verfassungsschutz sieht Anhaltspunkte dafür, dass die AfD verfassungsfeindlich ist. Das geht aus einem detaillierten und geheimen Gutachten hervor, das wir in voller Länge veröffentlichen. Das Dokument gehört in die Öffentlichkeit und nicht in einen Panzerschrank, aus vielen Gründen.

https://netzpolitik.org/2019/wir-veroeffentlichen-das-verfassungsschutz-gutachten-zur-afd/

 

Zahlreiche regionale Medien analysieren das Verfassungsschutz-Gutachten zur AfD Mehrere Medien haben sich mit dem Gutachten des Verfassungsschutzes zur AfD beschäftigt. In ihren Artikeln beleuchten sie Aspekte, die gerade für lokale Leserinnen und Leser relevant sind. Das zeigt, wie wichtig es ist, Dokumente im Ganzen zu veröffentlichen.

https://netzpolitik.org/2019/zahlreiche-regionale-medien-analysieren-das-verfassungsschutz-gutachten-zur-afd/

 

Gutachten des Verfassungsschutzes

Einer Demokratie unwürdig

von Dieter Stein

https://jungefreiheit.de/debatte/streiflicht/2019/einer-demokratie-unwuerdig/

 

Abrechnung mit Ex-Partei

AfD-Gründer Bernd Lucke wollte in den Hungerstreik treten AfD-Gründungsvater Bernd Lucke geht in einem Interview hart mit seiner Ex-Partei ins Gericht. Sie sei „eine latent fremdenfeindliche, deutschnationale Partei mit rechtsradikalen Einsprengseln“, so der Wirtschaftswissenschaftler.

https://www.stern.de/politik/deutschland/afd-mitbegruender-bernd-lucke-fuer-ueberwachung-der-partei-8557816.html

 

Gewerkschaft der Polizei

Polizisten auf AfD-Wahllisten sollen sich von Höcke distanzieren

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/polizis...

 

Diskussion um Verfassungsschutz

Niedersachsens Innenminister sieht Beamte in der AfD kritisch

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/nieders...

 

TV-Kritik zu „Maischberger“

Gaulands Erfolgsrezept ist der Empörungseifer der anderen

https://jungefreiheit.de/kultur/medien/2019/gaulands-erfo...

 

Weidels Umarmung schlägt weiter hohe Wellen

Sind Henryk M. Broder und Neue Zürcher ein Fall von „Rechts“?

http://www.pi-news.net/2019/02/sind-henryk-m-broder-und-n...

 

(Was will meinem Dieter Kosslick damit sagen? Dass AfD-Abgeordnete noch nie etwas vom Warschauer Ghetto gehört haben? Oder dass er den Durchblick hat?..)

Berlinale-Direktor lädt AfD zu Film über Warschauer Ghetto ein

https://www.sueddeutsche.de/kultur/berlinale-afd-holocaus...

 

Leipzig

Sachsens Justizminister verurteilt Anschlag auf Gerichtsgebäude

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/sachsen...

 

Linksextremismus

Aufruf zu Anschlägen auf AfD-Politiker: Anleitung zum perfekten Mord

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/aufruf-...

 

Politisches Klima in Deutschland

Jeder fünfte Einwanderer toleriert Gewalt gegen die AfD https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/jeder-fuenfte-einwanderer-toleriert-gewalt-gegen-die-afd/

 

Explosion vor AfD-Büro in Döbeln – Hintergründe unklar

https://www.gmx.net/magazine/panorama/explosion-afd-buero...

 

Vorfall in Döbeln

SPD-Mann nach Explosion vor Parteibüro: „Dieser Anschlag hilft der AfD“

https://www.merkur.de/politik/doebeln-sachsen-anschlag-au...

 

Spirale der Gewalt

Sprengstoffattentat auf AfD-Bürgerbüro im sächsischen Döbeln

https://www.tichyseinblick.de/daili-es-sentials/sprengsto...

 

AfD-Abgeordneter Magnitz bleibt nach Angriff im Krankenhaus

https://www.gmx.net/magazine/politik/afd-abgeordneter-mag...

 

Brutaler Mordanschlag auf Bremer AfD-Bundestagsabgeordneten

http://www.pi-news.net/2019/01/brutaler-mordanschlag-auf-...

 

AntiFa Bremen bekennt sich zu Anschlag auf AfD-Politiker Magnitz

http://www.pi-news.net/2019/01/antifa-bremen-bekennt-sich...

 

(Veronika Kracher)

Magnitz‐Attentat: Journalistin schockiert mit Billigung linksextremer Gewalt

https://www.tagesstimme.com/2019/01/08/magnitz-attentat-j...

 

(Bremen als Brutstätte linksextremer Hetze und Gewalt) Weimar 2.0: Attentat auf Bremer AfD-Landesvorsitzenden

https://www.achgut.com/artikel/weimar_2.0_attentat_auf_br...

 

(Kommentar, der leider ein frommer Wunsch bleiben wird...) Angriff auf AfD-Bundestagsabgeordneten

Ein Innehalten ist dringend notwendig

von Dieter Stein

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2019/ein-innehalten-ist-dringend-notwendig/

 

(Dazu...)

Nicht nur die Tat von drei Kriminellen

Der Anschlag des Ausgrenzungsstaates

http://www.pi-news.net/2019/01/der-anschlag-des-ausgrenzungsstaates/

 

(Dazu...)

taz, Döbeln, Magnitz, taz …

von Götz Kubitschek

https://sezession.de/60049/taz-doebeln-magnitz-taz

 

Linksextreme Kracher

#Zusammengelatzt – taz-Autorin begrüßt Anschlag auf AfD-Magnitz

http://www.pi-news.net/2019/01/zusammengelatzt-taz-autori...

 

Überfälle, Brandanschläge, Farbattacken: Gewalt gegen AfD Der Fall Magnitz ist kein Einzelfall

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/der-fall-magnitz-ist-kein-einzelfall/

 

(Womöglich soll eine solche Meldung zu diesem Zeitpunkt suggerieren, dass es doch nur einen Kriminellen getroffen hat...)

Untreueverdacht: Ermittlungen gegen Bremer AfD-Chef Magnitz

https://www.gmx.net/magazine/politik/untreueverdacht-ermi...

 

Fall Magnitz: Alles ein bisschen anders

Hat die AfD den Angriff auf ihren Politiker falsch dargestellt? Das hatten viele Medien behauptet. Stimmt das? Ein Faktencheck

https://www.publicomag.com/2019/01/fall-magnitz-alles-ein-bisschen-anders/?fbclid=IwAR2GvndsP1vfaXnpWY7hS1fKe-SAuV50qoTzri5jsS_gSf8AK163XVXvz0E

 

Gewalt gegen AfD

Früchte linker Hypermoral

von Kurt Zach

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2019/fruechte-linker-hypermoral/

 

Veranstaltung im „Käfig“

Stuttgart: „Antifa“ stört massiv AfD-Mahnwache gegen Gewalt

http://www.pi-news.net/2019/01/stuttgart-antifa-stoert-ma...

 

(Nicole Diekmann)

„Nazis raus“

ZDF-Reporterin Nicole Diekmann als Taktgeberin für Straßenterror

http://www.pi-news.net/2019/01/zdf-reporterin-nicole-diek...

 

Leverkusen

Vermummte brechen Tür samt Rahmen von AfD-Mitglied aus der Wand und bedrohen es mit Messer

https://juergenfritz.com/2017/12/21/ueberfall-auf-afd-ler/

 

Autor der Amadeu-Antonio-Stiftung

Rechtsextremismusexperte soll Brandanschlag begangen haben

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/rechtse...

 

Politische Gewalt in Berlin-Neukölln eskaliert

Nazi-Experte soll Brandanschlag auf AfD-Politiker verübt haben

https://www.tagesspiegel.de/berlin/politische-gewalt-in-b...

 

AfD-Fraktionschefin Alice Weidel

Die SPD hat ein Linksextremismus-Problem

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2019/die-spd-hat-ein-linksextremismus-problem/

 

Leipzig: Brandanschlag auf Auto von Alex Malenki („Laut Gedacht“)

 http://www.pi-news.net/2019/01/leipzig-brandanschlag-auf-...

 

Linksextremismus

Leipzig-Ausschreitungen: Polizei startet neuen Fahndungsaufruf

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/leipzig...

 

Während Demonstration

Linksradikale stürmen Kölner Stadthaus

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/linksra...

https://www.welt.de/politik/deutschland/article188070243/...

 

KLF19-4.jpg

EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT

 

(Andreas Zick – Propaganda...)

Studie zur Zuwanderung

Deutsche wünschen sich wieder mehr Willkommenskultur

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/deutsch...

 

Wenn Aeneas vor der Wahl steht

https://sezession.de/59595/wenn-aeneas-vor-der-wahl-steht

 

Keine Konsequenzen

Falschangaben im Asylverfahren bleiben straffrei

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/falschangaben-im-asylverfahren-bleiben-straffrei/

 

Mittelmeerroute

Linke Politiker fordern Aufnahme weiterer Flüchtlinge

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2019/linke-polit...

 

Vatikan

Papst fordert Aufnahme von Sea-Watch-Migranten

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2019/papst-forde...

 

Migranten auf Malta

Deutschland nimmt 60 Bootsflüchtlinge auf – Jubel auf „Sea Watch“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/deutsch...

 

„Seenotrettung“

Kardinal Marx spendet erneut an „Mission Lifeline“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/kardina...

 

(Schlepper)

Schweden

Rostocker Diakon wegen Menschenschmuggels verurteilt

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2019/rostocker-d...

https://www.ndr.de/nachrichten/mecklenburg-vorpommern/Men...

 

Kirchenasyl

Solinger Kirchengemeinde verhindert Abschiebung

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/solinge...

 

Aufnahme verweigert

Afghanistan schickt Mehrfachtäter zurück nach Deutschland

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2019/afghanistan...

 

Privatjet

Abschiebung zweier Afrikaner kostet 165.000 Euro

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/abschie...

 

Frankfurter Flughafen

Syrer verhindert Abschiebung mit Nagelfeile

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/syrer-verhindert-abschiebung-mit-nagelfeile/

 

(Winterurlauber)

Köln: Zahl der „Winter-Flüchtlinge“ auf Rekordhoch

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/koeln-z...

 

(Zahlen dürfen immer die anderen...)

Bund und Länder

Steuerzahler sollen für Flüchtlingsbürgschaften aufkommen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/steuerz...

 

Modellprojekt in Baden-Württemberg

Grünes Verkehrsministerium bildet Flüchtlinge zu Lokführern aus

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/gruenes...

 

(Satire)

Fluchtursache Nr. 1 = Outdoor Illner?

https://www.youtube.com/watch?v=fHoXBO-AU4k

 

Haftbefehl aufgehoben

Clan-Chef Arafat Abou-Chaker ist wieder frei: Was bedeutet das für Bushido?

https://www.rtl.de/cms/was-bedeutet-arafat-abou-chakers-f...

 

Hochzeitsgesellschaft blockiert A8 bei Esslingen

Mehrere Fahrzeuge halten hupend auf der Autobahn an

https://www.esslinger-zeitung.de/region/polizei_artikel,-...

 

Eine Hochzeitsgesellschaft hat am Samstagnachmittag die Autobahn A8 bei Esslingen blockiert. Mehrere Fahrzeuge hielten auf allen drei Spuren den Verkehr an.

https://www.esslinger-zeitung.de/region/polizei_artikel,-hochzeitsgesellschaft-blockiert-a8-bei-esslingen-_arid,2241265.html

 

Bottroper Amokfahrt: Grüne warnen vor rechtsextremem Netzwerk

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/bottrop...

 

Martin Sellner: Bottrop war kein „Terroranschlag“

http://www.pi-news.net/2019/01/sellner-bottrop-war-kein-t...

 

Wie deutsche und ausländische Täter unterschiedlich behandelt werden Ruhrgebiet: Politik und Medien instrumentalisieren Amokfahrt

http://www.pi-news.net/2019/01/ruhrgebiet-politik-und-med...

 

Bottrop, Bottrop und nochmal Bottrop!

Kampf um Relotius-Preis 2019 voll entbrannt

http://www.pi-news.net/2019/01/kampf-um-relotius-preis-2019-voll-entbrannt/

 

Kriminalität

Hoher Ausländeranteil in deutschen Gefängnissen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/hoher-auslaenderanteil-in-deutschen-gefaengissen/

 

Ausländergewalt

Stadt Cottbus nach Messerangriff: „Ticket in die Heimat lösen“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/stadt-c...

 

Asylbewerber schlagen zu

Prügel-Orgie in Amberg: Bürgermeister stellt im „heute journal“ Forderung – und verteidigt sich

https://www.op-online.de/politik/amberg-pruegel-orgie-dur...

 

Weiterer Schlag gegen das Sicherheitsgefühl der Einheimischen Die Kopftreter von Amberg zeigen uns die Zukunft Deutschlands

http://www.pi-news.net/2019/01/die-kopftreter-von-amberg-...

 

Hetzjagd von Amberg

Bis zum nächsten Einzelfall

von Michael Paulwitz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2019/bis-zum-naechsten-einzelfall/

 

Nach Asylantengewalt

Stadt Amberg: Es gibt keine rechtsextreme Bürgerwehr

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/stadt-a...

 

Polizei sucht Silvester-Messertäter nach Mordversuch Kassel: Lebensgefährlicher Bauchstich nach Spuckattacke in Bahn

http://www.pi-news.net/2019/01/kassel-lebensgefaehrlicher...

 

(Der Kasseler Täter wurde gefasst...)

38 Jahre altes Opfer nicht mehr in Lebensgefahr

Nach brutaler Messerattacke in Kasseler Tram: Polizei verhaftet 23-Jährigen in Gießen

https://www.hna.de/welt/messerattacke-kassel-polizei-verh...

 

Bad Kreuznach

Ungeborenes Kind stirbt nach Stichen auf Schwangere

https://www.nrz.de/panorama/bad-kreuznach-ungeborenes-sti...

 

Freiburg

Gruppenvergewaltigung: Polizei sucht elften Verdächtigen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/gruppen...

 

Migrant prügelt auf Busfahrer ein

http://www.politikversagen.net/migrant-pruegelt-auf-busfahrer-ein

 

Dritter Frauenmord 2019 in Niederösterreich

16jährige getötet und im Park versteckt: Syrer festgenommen

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2019/16jaehrige-...

 

Thüringen

Seniorin getötet: Haftbefehl gegen 23jährigen Afghanen erlassen

 https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/seniori...

 

Zwei Verletzte

Streit vor Kölner Hauptbahnhof eskaliert

http://www.general-anzeiger-bonn.de/region/koeln-und-rheinland/Streit-vor-K%C3%B6lner-Hauptbahnhof-eskaliert-article4008705.html

 

Gelsenkirchen: Junge Migranten randalieren im Hauptbahnhof

 https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/gelsenk...

 

Minden

Bus überrollt Mädchen nach Attacke durch Flüchtling

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/bus-ueb...

 

Wien-Favoriten

Schüler verprügelt drei Lehrer am Zeugnistag

Weil der 14-Jährige nicht die Hände vom Handy lassen konnte, wurde er zum Direktor zitiert. Am Gang rastete der Bursch aus, attackierte und verletzte drei Pädagogen.

https://www.heute.at/oesterreich/wien/story/Schueler-verpruegelt-drei-Lehrer-am-Zeugnistag-Pernerstorfergasse-Favoriten-44287917

 

KL-5.jpg

KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES

 

Moderne Architektur

Menschenfeindlich, kalt, lieblos – die Misere der deutschen Stadt

https://www.welt.de/kultur/kunst-und-architektur/article1...

 

„Weniger ist weniger“

Von Rainer Haubrich

In vielen Städten werden monotone Rasterbauten kritisiert. Was diesen fehlt, zeigt sich an zwei aktuellen Beispielen in Berlin. Less is more, sagte einst der berühmte Architekt Mies van der Rohe. Doch meistens stimmt das einfach nicht.

https://berliner-schloss.de/blog/pressespiegel/weniger-ist-weniger/

 

Vorschlag für Raum der Stille von Hermann Parzinger Wie das Humboldt Forum des kolonialen Unrechts gedenken will

https://www.rbb24.de/kultur/beitrag/2019/01/berlin-humbol...

 

Bildung und Gerechtigkeit

Gastbeitrag von Heino Bosselmann

Unwillkürlich gelangt auf konservative Positionen, wer die Bestandsverluste innerhalb der Bildung in den Blick nimmt.

https://sezession.de/60083/bildung-und-gerechtigkeit

 

Frauenquote im Bundestag

Sie werden plaziert

von Michael Klonovsky

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2019/sie-werden-plaziert-sonntag/

 

Brandenburg

Landtag beschließt paritätische Listenaufstellung

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/landtag-beschliesst-paritaetische-listenaufstellung/

 

Bayern

Biologisches Geschlecht: Erster transidenter Abgeordneter fordert Gesetzesreform

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/biologi...

 

Sexuelle Vielfalt

Bayern: Grundschulen bekommen Toiletten fürs dritte Geschlecht

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/bayern-...

 

#metoo

Gillette warnt vor „toxischer Männlichkeit“

https://jungefreiheit.de/kultur/2019/gillette-warnt-vor-toxischer-maennlichkeit/

 

Geschlechterunterschiede

„Toxische Maskulinät“ ist ein Phantom

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2019/toxische-maskulinaet-ist-ein-phantom/

 

England

Erste Studienabschlüsse in Queer History vergeben

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2019/erste-s...

 

„Der*die Ingenieur*in“11

Stadt Hannover führt „geschlechtsumfassende“ Sprache ein

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/stadt-h...

 

Deutsche Rechtschreibung

Jury hat gewählt: „Gendersternchen“ ist „Anglizismus des Jahres“

 https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2019/jury-ha...

 

Unwort des Jahres

Linke Sprach-Hegemonie überwinden

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2019/linke-sprach-hegemonie-ueberwinden/

 

Wahl der Freien Medien

„Hetzjagden und Zusammenrottungen“ ist alternatives Unwort 2018

http://www.pi-news.net/2019/01/hetzjagden-zusammenrottung...

 

Stellungnahme von Dr. Viktor Heese

Autor deckt hohe ARD-Gehälter auf und wird von „Heise“ entlassen

http://www.pi-news.net/2019/01/autor-deckt-hohe-ard-gehae...

 

Deutsche Einheit

Vaatz: ARD und ZDF senden aus einer Parallelwelt heraus

 https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2019/vaatz-a...

 

Öffentliche-rechtliche Medien

Furchtbar teure Meinung

von Jürgen Liminski

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2019/furchtbar-teure-meinung/

 

WhatsApp schränkt Weiterleitungen ein – wegen Falschmeldungen

https://www.welt.de/wirtschaft/webwelt/article187464126/W...

 

Blogger Rainer Meyer

Medienpreis: Claudia Roth sieht Jury-Berufung von „Don Alphonso“ kritisch

https://jungefreiheit.de/kultur/medien/2019/medienpreis-c...

 

Anja Reschke

Miss Gratismut und die alten weißen Männer

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2019/miss-gratismust-und-die-alten-weissen-maenner/

 

Politische Machtstrukturen

Lieber über Blutwurst diskutieren

von Thorsten Hinz

https://jungefreiheit.de/kultur/2019/lieber-ueber-blutwurst-diskutieren/

 

WM-Botschafter Stefan Kretzschmar

Handball-Ikone: „Haben keine Meinungsfreiheit mehr“

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2019/handbal...

 

Stefan Kretzschmar und die Meinungsfreiheit

Furcht vor der Isolation

von Dieter Stein

https://jungefreiheit.de/debatte/streiflicht/2019/furcht-vor-der-isolation/

 

Meinungsfreiheit

Jürgen von der Lippe sind Islam-Witze zu heikel

https://jungefreiheit.de/kultur/2019/juergen-von-der-lippe-sind-islam-witze-zu-heikel/

 

Karl-Valentin-Orden

Streit um Auszeichnung für Volkssänger Gabalier

https://jungefreiheit.de/kultur/2019/streit-um-auszeichnung-fuer-volkssaenger-gabalier/

 

„Vor allem ausgrenzend“

Kardinal Marx kritisiert den Begriff „christliches Abendland“

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2019/kardina...

 

Robert Menasse

Zwischen Sendungsbewußtsein und Größenwahn

von Thorsten Hinz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2019/zwischen-sendungsbewusstsein-und-groessenwahn/

 

Carl-Zuckmayer-Preis

AfD-Fraktion: Keine Ehrung für Autor Robert Menasse

https://jungefreiheit.de/kultur/2019/afd-fraktion-keine-e...

 

Ulrike Guérot und Robert Menasse

Das Relotius-Nationalstaaten-Abschafferpärchen der EU

http://www.pi-news.net/2019/01/das-relotius-nationalstaat...

 

Moral ist Beschränkung

https://sezession.de/60077/moral-ist-beschraenkung

 

(Zum geistigen Zustand der etablierten politischen Klasse) Zum neuen Jahr

https://sezession.de/60027/zum-neuen-jahr

 

Unter der Regenbogenfahne der entgrenzten Toleranz Von Damir del Monte

https://www.achgut.com/artikel/unter_der_regenbogenfahne_der_entgrenzten_toleranz

 

(Filmanalyse)

Geschichtsfälschung: Film zeigt Schwarze, die wichtige Positionen in der Geschichte einnehmen

http://unser-mitteleuropa.com/2019/01/31/geschichtsfaelsc...

 

Noah Becker

Gericht verurteilt AfD-Politiker zu Schmerzensgeld

 https://www.gmx.net/magazine/panorama/gericht-verurteilt-...

 

Gauland in Schnellroda – Populismus und Demokratie

https://sezession.de/60075/gauland-in-schnellroda-populis...

 

Karlheinz Weißmann wird sechzig

Das Denken mit dem Handeln verbinden

von Christian Vollradt

https://jungefreiheit.de/kultur/2019/das-denken-mit-dem-handeln-verbinden/

 

Bürger für Frankfurt

Interview mit Wolfgang Hübner: „Wir sehen die AfD als Konkurrenz an“

https://www.fnp.de/frankfurt/interview-wolfgang-huebner-w...

 

Nobelpreisträger

Biologe verliert Titel nach Aussagen über Intelligenz von Schwarzen

https://jungefreiheit.de/kultur/2019/biologe-verliert-tit...

 

Sport als „zu deutsch“ empfunden

Deutscher Handball will vielfältiger werden

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2019/deutscher-handball-will-vielfaeltiger-werden/

 

Steaks und Datenhacker

Kommentar: Alle wollen „Alexa“

https://www.op-online.de/wirtschaft/kommentar-alle-wollen-alexa-11131276.html

 

Feinstaubbelastung an Silvester: Umwelthilfe will jetzt auch Böller und Raketen verbieten

https://rp-online.de/politik/deutschland/umwelthilfe-ford...

 

Feinstaub nach Silvester: Diese Städte waren 2019 am schmutzigsten

https://utopia.de/silvester-neujahr-luftverschmutzung-fei...

 

(Zur Medien-Kampagne um Greta Thunberg)

Greta-Glorifizierung

Die berühmteste Klimaschutzaktivistin unserer Zeit hat unrealistische Forderungen. Im Hintergrund wird sie von vielen PR-Agenturen „gesteuert“

https://bazonline.ch/news/standard/gretaglorifizierung/story/10851567

 

Schweden

Klimaschutz: Professorin empfiehlt vegetarische Diät für Haustiere

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2019/klimaschutz...

 

„Ocean Cleanup“

Plastikmüllfänger im Meer funktioniert noch nicht

http://www.spiegel.de/wissenschaft/natur/ocean-cleanup-pl...

 

Plastikmüll-Fänger im Pazifik

Vorläufiges Aus für „Ocean Cleanup“

https://www.tagesschau.de/ausland/cleanup-aus-101.html

 

Verschmutzung der Ozeane

Taucherin entdeckt Zehntausende Golfbälle im Meer vor Kalifornien

 https://www.welt.de/vermischtes/article187531486/Kaliforn...

 

Juli Zeh bemängelt Rückständigkeit auf dem Land

https://jungefreiheit.de/kultur/2019/juli-zeh-bemaengelt-...

 

Juli Zeh als Verfassungsrichterin in Brandenburg vereidigt

http://www.maz-online.de/Brandenburg/Juli-Zeh-als-Verfass...

 

Politische Korrektheit

US-Uni verhüllt Columbus-Gemälde wegen Rassismus-Vorwürfen

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2019/us-uni-verh...

 

„Relotius“ bis in alle Ewigkeit

Wie die „Trümmerfrauen“ von Phoenix zertrümmert wurden

http://www.pi-news.net/2019/01/wie-die-truemmerfrauen-von...

 

Frankfurter Zeitung 01.01.1919 : So hausten Matrosen in des Kaisers Schloss

https://www.faz.net/aktuell/politik/der-erste-weltkrieg/h...

 

Bildergeschichten: Das Spukschloss an der Spree

Wir stellen jede Woche ein Bild vor und erzählen seine Geschichte. Diesmal gehen wir zurück in das Jahr 1918: Revolutionäre hausen im Berliner Schloss

https://www.dw.com/de/bildergeschichten-das-spukschloss-an-der-spree/a-17016028

 

Medien Virtuelle Realität: Doku soll Hitlers Führerbunker erlebbar machen

https://www.nw.de/blogs/games_und_netzwelt/22351363_Virtu...

 

Geschichte der Völkerwanderung:

Aber diese Fremden da sind nicht von hier!

https://www.faz.net/aktuell/feuilleton/hoch-schule/zukunftsweisende-modellstudie-bestimmt-voelkerwanderung-anhand-von-dna-analysen-15946878.html

 

Die Gelben, die Schwarzen, die Weißen.

Von Bettina Gruber.

https://www.achgut.com/artikel/die_gelben_die_schwarzen_die_weissen

 

 

vendredi, 15 février 2019

La France, le moment politique par Hervé Juvin

Hervé Juvin est économiste et essayiste. Il a notamment publié L’Occident mondialiséLa Grande Séparation, Pour une écologie des civilisations. Avec ce nouvel opus intitulé La France le moment politique et sous-titré manifeste écologique et social, l’auteur nous propose un véritable plaidoyer pour la France et ses particularismes. Concrètement, nous découvrons un véritable projet politique pour notre pays qui tarde malheureusement à entrer dans le XXIe siècle.

Dès les premières lignes, Juvin pose un constat lucide : « En 2017 la France a été la grande oubliée d’une élection présidentielle qui s’est abîmée dans la procédure et la manœuvre. »

Il ajoute même une idée très pertinente que nous partageons : « Pour la première fois, l’existence de la France semble aussi directement menacée en temps de paix qu’elle a pu l’être dans le passé par la guerre et par l’occupation étrangère ». Juvin rappelle une évidence que certains oublient : « Aucun pays ne s’affirme ennemi de la France. La France vit en paix depuis deux générations. Pourtant nombreux sont les Français qui ont le sentiment de vivre une invasion lente et de subir une nouvelle occupation ». Les unes de nos journaux nous le rappellent quotidiennement.

La-France-le-moment-politique-HerveJuvin.jpgAlors certes, officiellement aucun pays n’a récemment déclaré la guerre au nôtre. Toutefois, les faits sont là et l’auteur écrit : « Pour la première fois, depuis combien de décennies, la sécurité des Français en France et dans le monde n’est plus assurée. La première des sécurités, celle de la vie, est menacée, moins par le terrorisme que par un effondrement des systèmes vivants et des services de la nature qui aurait semblé inconcevable voici quelques décennies. »

Pour quelles raisons les Français doivent-ils s’interroger sur leur situation et celle de leur pays ? Juvin répond à cette interrogation de la manière suivante : « La question est vitale. La France est la première richesse de tous les Français. La France est leur premier bien commun, la première garante de leur liberté, et combien de ceux qui ne s’en doutent pas, qui ne le reconnaissent pas, lui doivent la vie ! ». Pour l’auteur, la repentance éternelle et l’autoflagellation n’entrent pas en ligne de compte. En réalité, il appelle à une prise de conscience qui doit déboucher sur un sursaut collectif.

Juvin dévoile sa théorie et exprime l’idée que notre civilisation vit un véritable tournant : « Le moment politique est écologique. Parce que seuls l’État et la Nation peuvent affronter la crise des ressources vitales qui vient. Parce que la guerre contre les limites de la nature et de la vie est une guerre contre l’humanité elle-même, ce siècle sera celui de l’écologie politique, celui du pouvoir des sociétés sur leur économie, ou bien il sera celui de la fin de l’aventure humaine. Rien moins que notre existence à tous est en jeu ; et la réponse ne sera, elle ne peut être que politique. »

Il poursuit son examen en expliquant que « l’union profonde des Français et des territoires de la France, c’est l’unité d’un combat pour la vie. Le combat pour la souveraineté nationale, c’est le combat pour la diversité des sociétés humaines, des cultures et des civilisations, et c’est le combat pour la diversité des êtres vivants ! »

Il précise également qu’aimer la France et les Français ne signifie pas, comme certains esprits étriqués le pérorent, détester ceux qui ne nous ressemblent pas. À ce titre, Juvin tient un propos évident : « ce n’est pas un combat contre les autres, confondus dans une hostilité générale, c’est le combat pour que les autres demeurent ce qu’ils sont, comme nous, nous voulons demeurer français ! »

Il développe son étude en répétant une notion essentielle et de bon sens : « la diversité des sociétés, des valeurs, des lois, est la condition politique de l’humanité tout entière, et de la civilisation qui n’est pas, si elle n’est pas plurielle ». Effectivement, nous ne pouvons que lui donner raison. L’uniformisation de la pensée, de la musique, des modes, de l’architecture revient à tuer la richesse et la diversité humaines. De fait, Juvin précise que « jamais tous les hommes ne vivront comme un Californien ; et d’ailleurs, ils ne le désireraient pas, s’ils ne se voyaient pas ordonner de le faire ». Ainsi, forcer les Africains à vivre comme des Européens nous semble réellement criminel.

Juvin tonne contre les individus qui se réclament de l’écologie, mais qui en oublient les principes essentiels : « Par quel dévoiement, par quelle confusion mentale, ceux qui se disent écologistes peuvent-ils appeler à l’ouverture des frontières, prôner l’accueil sans mesure des migrants économiques, quand l’écologie enseigne la séparation vitale des organismes et la protection de la diversité ? ».

Il continue de pousser son avantage de manière brillante : « La diversité sociale, politique, humaine qu’incarne la France serait-elle moins précieuse que la diversité des grenouilles ou des papillons ? » Il n’est donc guère étonnant de constater que « le hold-up réalisé par la gauche de l’individu de droit, hors sol, dénaturé, sur l’écologie politique est l’un des paradoxes les plus étonnants de la vie politique française ».

Il précise une idée majeure qui démontre la pertinence de son exposé : « seuls, ceux qui acceptent le lien entre un homme et un territoire, ce que beaucoup nomment enracinement ; seuls, ceux qui font l’éloge des frontières contrôlées comme moyen de la diversité culturelle, politique et sociale ; seuls enfin, ceux qui voient la diversité des mœurs, des lois, des croyances, comme le garant de la survie de l’humanité peuvent se réclamer de l’écologie humaine, la vraie, celle qui commande le salut de la France, celle qui crie “et que vive la France” devant tous les mondialistes niais et les promoteurs de l’uniformisation marchande ». Avis on ne peut plus clairvoyant auquel nous souscrivons sans réserve.

Au fil des pages, Juvin expose des opinions justes. Un autre extrait permet de pointer du doigt un des problèmes majeurs de notre société. Cependant que l’auteur nous permette d’écrire ce qui suit : il eut été préférable dans le passage cité de remplacer le terme France par République, afin de respecter la vérité historique. En effet, le caractère intrinsèque de cette institution, plus que l’essence de la France, a permis cet état de fait. Nous citons : « La France aura commis une erreur majeure depuis quarante ans. C’est d’avoir traité bien plus durement les Français, d’avoir condamné bien plus cruellement les Français qui défendaient la France, et d’avoir puni plus sévèrement des policiers, des gendarmes, voire des soldats, chaque fois qu’ils utilisaient la force, que ceux qui envahissent des parties de son territoire et le plient à leurs lois. Forte contre les siens, faible contre les occupants, les colons et les pillards nomades : voilà l’erreur de la France anesthésiée par la religion globalisée et sa fabrique d’esclaves. »

L’auteur succombe au républicanisme – qui constitue pourtant un des maux de la France – quand il stipule : « Qu’est français qui reconnaît que la loi de la République est la seule loi qui s’applique sur le territoire, et que cette loi unique est la condition de la liberté de toutes et de tous. »

De même, son laïcisme se montre en totale contradiction avec notre longue histoire nationale qui commence, ne l’oublions pas, avec le baptême de Clovis : « ceux qui entendent qu’une loi religieuse a la primauté sur la loi de la République, dans n’importe quel domaine se mettent hors de la République et de la France. C’est vrai de la charia, comme c’est vrai de tout autre code alimentaire, vestimentaire ou moral qui prétendrait régir le comportement des Françaises et des Français par référence à une loi religieuse et à des interdits d’origine religieuse ou idéologique. »

À titre personnel, nous considérons que le Décalogue et le Sermon sur la montagne sont supérieurs au Code civil et à la loi des Hommes.

Dans le même ordre de constat, Juvin pense que « chaque français est conscient de l’unité de civilisation qui unit les enfants de Jérusalem, d’Athènes, de Rome et Constantinople, de Brest à Vladivostok. Cette unité dessine le cercle de la civilisation européenne autour du monde tempéré ».

Il nous paraît difficile de parler de civilisation européenne, si les peuples cités ne sont pas européens. De même, les fondements de notre civilisation européenne sont grecs, latins et chrétiens, non asiatiques ou orientaux. Il nous importe de le rappeler.

Nonobstant certaines différences intellectuelles que nous avons relevées, nous approuvons Juvin quand il pense que la France a encore un message à délivrer au monde. Il écrit à ce sujet : « maints peuples d’Afrique le disent à leurs amis français : jamais ils n’ont été aussi en paix, jamais ils n’ont mieux vécu que quand les Français étaient là, que quand ils étaient Français ! Je me souviens de ce maire d’une commune du grand Sud malgache qui me demandait : quand est-ce que les Français vont revenir ? Il n’était pas seul à attendre la France : j’ai entendu la même question à Alep, Beyrouth, à Pondichéry, et même à Constantine et dans les Aurès ! ».

Que les choses soient claires, il n’est nullement question d’ingérence ou de retour à la politique coloniale d’inspiration républicaine dans l’esprit de Juvin. Cependant, la France doit occuper « la place qui est la sienne, et celle qu’elle devrait tenir. Aux avant-gardes. Voilà le rôle qui a été le sien, et le rôle qu’elle doit tenir. Celle d’une Nation pionnière. Ni par la puissance, ni par le nombre, mais par la liberté au service de la justice, et par le respect de la souveraineté des nations ».

À l’heure où la confusion reste savamment entretenue par les européistes, il énonce une autre vérité lourde de sens : « L’Europe n’est pas une Nation. Elle ne le sera pas. Ceux qui ont donné leur vie pour leur patrie l’ont donnée pour l’Allemagne, pour la France, pour la Russie, pour l’Angleterre, pas pour l’Europe. Les résistants se sont battus pour la France, pas pour l’Europe, encore moins une Europe allemande. S’ils avaient su ! ».

Nous connaissons les périls qui nous assaillent chaque jour et ceux qui planent déjà à l’horizon. Quant à ceux qui les ignorent, la lecture de cette œuvre passionnante leur permettra de combler cette lacune.

En somme, l’ouvrage commis par Juvin permet de tirer non pas une conclusion mais deux importants préalables. Si les Français ne défendent pas la France, qui le fera ? Si la France ne promeut pas la diversité des cultures, si elle n’incarne plus cette voie raisonnable et raisonnée dans le concert des Nations, qui le fera ? Il poursuit son analyse que nous validons : « l’influence de la France, la puissance de la France, ne sont plus l’affaire de quelques-uns, dans des palais, des officines ou des ambassades. C’est l’affaire de tous. Les Français ont été partout dans le monde : il n’y a pas de port, de brousse, de désert, pas d’île perdue ou de jungle profonde où des Français n’aient pas exploré, travaillé, défriché et porté la France. »

Soyons fiers de l’héritage laissé par nos ancêtres. Le redressement de la France doit concerner l’ensemble des Français.

Il s’agit à la fois d’un cri du cœur et d’un cri d’alarme que Juvin nous transmet avec ce livre, véritable déclaration d’amour à notre pays. Loin de se complaire dans le défaitisme et les constats lucides, il défend des propositions intéressantes pour répondre aux défis d’aujourd’hui et d’après-demain. De nombreux sujets sont abordés : diplomatie, économie, écologie, relations extérieures, sécurité nationale, monde agricole et de l’entreprise, etc. Le style se montre vif, percutant et agréable. Nous prenons un réel plaisir à parcourir ces pages, qui témoignent de la hauteur de point de vue avec laquelle Juvin se place pour s’adonner à cet exercice difficile de la proposition politique.

Nonobstant un républicanisme et un libéralisme assumés, dont nous sommes très éloignés, cet ouvrage mérite vraiment d’être lu car il rend un vibrant hommage à la France et à ceux qui l’ont faite. Ce manifeste politique offre un vent d’optimisme rafraîchissant dans la morosité ambiante. Comme le dit l’auteur : « le temps du “je” s’achève, le temps du “nous” commence. Le retour de l’histoire détermine le moment politique exceptionnel que va vivre la France. »

À nous Français de dessiner l’horizon de demain pour que « la France reste la France ».

jeudi, 14 février 2019

Attali et sa surclasse contre les Français

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Attali et sa surclasse contre les Français

Les Carnets de Nicolas Bonnal

La brutalité des méthodes de la surclasse en France commence à étonner le monde. Par hasard je suis tombé sur un article très commenté de Zerohedge.com et sur un reportage de la chaîne Cuatro en Espagne. Mais même si les médias étrangers réagissent, je pense qu’en France on ira jusqu’au bout : coup d’Etat et massacres. J’en mets ma main à couper ou plutôt à arracher. Avec la bénédiction de Bruxelles, du Figaro et des soixante-huitards bourgeoisement et pieusement réunis pour fêter le triomphe de leur champion face à un peuple réveillé trop tard.

On ne peut pas dire que le mentor du macaron ne nous avait pas prévenus. Il se nomme Attali, avait très mal conseillé Mitterrand en 1981, et, passé depuis à la déification du golem de marché, il écrivait voici vingt ans ce texte sur la surclasse dont Gille Chatelet s’est trop moqué – car il est plus inquiétant que drôle. Nous sommes le 7 mars 1999 et voici à quelle sauce le Français et l’Américains vont se faire manger :

« Un capitalisme entraîné par des forces nouvelles où émergera une élite nouvelle et où se prolétarisera l’ensemble des classes traditionnelles. »

Je voyais une émission à la télé espagnole sur des expatriés en Amérique, qui confirmait les évaluations de Michael Snyder sur son site apocalyptique : 40 000 dollars une opération chirurgicale, 36 dollars la douzaine de donuts (à bouffer debout dans un local sale), 40 000 dollars l’année d’études et un million une baraque moyenne (on était dans le Maine). La moitié des gens ne se chauffent pas ; le tout sur fond de célébration du rêve américain… On comprend pourquoi 60 000 américains crèvent des opiacés chaque année. C’est en effet le seul moyen de supporter ce système et sa surclasse.

Euphorique, Attali écrit (nous sommes je le rappelle le 7 mars 1999) :

« Aux Etats-Unis, la classe ouvrière est rapidement dissoute par la concurrence de la technologie du Nord et des salaires du Sud. Le salaire moyen ouvrier baisse depuis vingt ans. En dix ans, la proportion d’emplois précaires a quadruplé, et la probabilité d’être au chômage au moins une fois dans les cinq ans à venir a triplé. Cette précarisation touche peu à peu aussi la classe moyenne : ingénieurs, commerçants, employés, cadres sont menacés par l’entrée de l’informatique dans les services et par la concurrence de leurs homologues du Sud, qu’accélèrent les télécommunications. »

Et le bougre d’ajouter sur cette prolétarisation générale :

« Il n’y aura plus bientôt, à la place du salariat, qu’un vaste prolétariat déclassé. Même les fonctionnaires rejoindront cette cohorte, les déficits publics entraînant la quasi-faillite du budget fédéral. A l’inverse, les rémunérations de certains nouveaux venus n’ont jamais été aussi élevées. »

Je précise que pour moi la précarisation est générale. Les hasards de la vie ont fait que j’ai connu beaucoup de millionnaires en euros et qu’ils vivent tous de plus en plus mal, enfants, vieux, malades y compris (et ce pour les raisons citées plus haut). Prolétarisation des millionnaires…

Attali devient ensuite plus carnassier : « Ces fortunes nouvelles ne sont pas l’apanage de capitalistes traditionnels ni de dirigeants de grands groupes, mais plutôt des détenteurs ou de créateurs de rentes informationnelles, capables de disposer, même pour un temps bref, d’un savoir ou d’un savoir-faire unique. »

Il continue sans rappeler Robert Reich (dont j’ai parlé ici) et qui a inspiré avec ses « manipulateurs de symboles » toute cette envolée : 

« Dans ce capitalisme global de haute compétition et de faible inflation, il faudra disposer de capitaux liquides, n’avoir ni dettes ni immobilisations et, surtout, disposer d’une rente de situation technologique (un savoir, une compétence, une opportunité d’être un intermédiaire utile à la valorisation ou à la circulation de l’information, une innovation dans le placement de titres, la génétique, le spectacle ou l’art). »

Après c’est l’extase. On se croirait dans cet épisode de Star Trek où les dominants vivent sur une autre planète (Cloud minders, nuages) :

« Ceux qui seront les maîtres de ces rentes constitueront ce que j’appelle une surclasse parce qu’ils ne se regroupent pas en une classe dont les privilèges sont liés à la propriété des moyens de production et à transmission. Les théories libérales ou marxistes ne s’appliqueront pas à eux : ils ne sont ni entrepreneurs-créateurs d’emplois et de richesses collectives ni capitalistes-exploiteurs de la classe ouvrière. Ils ne possèdent pas les entreprises, ni les terres, ni les postes administratifs. »

Eloge de l’éphémère et du nomadisme (qui consiste à passer son temps au téléphone, dans les aéroports, les bagnoles, les avions, les hôtels…) :

 « Ils sont riches d’un actif nomade, monétaire ou intellectuel et l’utilisent de façon nomade pour eux-mêmes, mobilisant rapidement du capital et des compétences en des ensembles changeants pour des finalités éphémères où l’Etat n’a pas de rôle. Ils ne veulent pas diriger les affaires publiques (la célébrité politique est, pour eux, une malédiction). »

Après on se rapproche guilleret de l’actuel président et de son hugolienne cour des miracles :

« Ils aiment créer, jouir, bouger ; ils ne se préoccupent pas de léguer fortune ou pouvoir à leurs enfants : chacun pour soi. Riches de surcroît, ils vivent luxueusement, souvent sans payer ce qu’ils consomment. »

Et puis on passe aux aveux. Avis aux gilets jaunes ! Cette société d’accapareurs hédonistes repose sur la violence :

« Ils portent avec eux le meilleur et le pire de demain, installant une société volatile, insouciante de l’avenir, égoïste et hédoniste, dans le rêve et la violence. »

Dans ce bolchévisme de marché, tout sera balayé, surtout les restes de la civilisation agricole :

« Les élites traditionnelles européennes seront, elles aussi, balayées par ces nouveaux venus. Civilisation agricole, l’Europe est en effet beaucoup moins bien placée que l’Amérique pour cette victoire de la mobilité. Elle aura plus de mal à accepter que le pouvoir économique ne soit plus réservé aux propriétaires de sols, des murs, d’usines ou de diplômes. Ses élites, qui cumulent ces propriétés devenues anachroniques, seront peu à peu déclassées. »

Ici on se moque du monde : en France la surclasse ne vient pas de la technologie mais des milliardaires enrichis par Mitterrand/Balladur/DSK et des hauts fonctionnaires dévoyés façon Minc-Attali (lisez Sophie Coignard…). Et Attali d’enfoncer encore la France périphérique de Guilluy et des paysans :

« La France est particulièrement mal préparée à cet avenir. C’est une nation paysanne et étatique (étatique parce que paysanne). Les élites en place feront tout pour barrer le passage à la surclasse. La France se méfiera d’elle, qu’elle confondra au mieux avec des saltimbanques et au pis avec des parasites. »

En vérité il y a eu fusion ! Et de nous faire le coup classique des lendemains qui chantent :

« Pourtant, il faut accepter cette mutation, car cette surclasse porte la créativité et le bien-être de demain. Certes, il ne faut pas faire de l’Amérique un modèle à suivre à l’identique. Là-bas, une surclasse triomphante flottera sur les eaux boueuses de la misère, et la réussite de quelques-uns se paiera au prix de la marginalisation du plus grand nombre et de la violence des déclassés. »

C’est Houellebecq qui écrit que le néolibéralisme millénariste projette, comme le bolchévisme, dans le futur une prospérité qui n’arrivera jamais, car elle ne peut arriver…

Attali explique que plus d’inégalités et de destructions mèneront à plus d’égalité :

« L’Europe ne doit pas avoir de complexes. Dans la formidable phase de croissance qui commence, et qui durera trente ans, l’Europe a toutes les chances d’être la première puissance du XXIe siècle. A condition de permettre à une surclasse européenne de s’exprimer librement et de mettre ses compétences créatives au service du long terme et de la solidarité. »

Schumpeter (le père incompris de la destruction créatrice), que de crimes décidément on commet en ton nom et en tes livres si peu/mal lus !

Après, comme Mao, Attali nous souhaite de gober une révolution culturelle dévoreuse :

« Pour cela, c’est plus qu’un programme politique qu’il faut imaginer, c’est une révolution culturelle : l’acceptation du neuf comme une bonne nouvelle, de la précarité comme une valeur, de l’instabilité comme une urgence et du métissage comme une richesse, la création de ces tribus de nomades sans cesse adaptables, libérant mille énergies et porteuse de solidarités originales. »

La suite est facile à prévoir : détruire (on appelle ça changer, disait Philippe Muray) ce qui existe :

« Il faut pour cela tout changer, et vite, dans le système fiscal, éducatif et social. Il faut une fiscalité favorisant la création plus que la possession de richesses, l’innovation plus que la routine, le travail à haute valeur ajoutée plus que le travail non qualifié. Il est absurde de ne s’intéresser qu’au travail non qualifié en baissant les charges qui pèsent sur lui alors que le chômage le plus dangereux pour l’avenir de nos sociétés est celui des jeunes diplômés, membres potentiels de cette surclasse nécessaire et créateurs futurs d’emplois non qualifiés. Il faut favoriser par tous les moyens les créations de produits, d’idées, d’entreprises pour que naissent des emplois valorisants et que chacun puisse exprimer ses potentialités. »

Blague finale, on nous reparle de justice sociale :

« En contrepartie, il faut imposer une justice sociale plus exigeante qui assure à chacun l’égalité des chances d’accéder à cette surclasse. C’est-à-dire cesser de confondre sécurité et immobilisme et donner à chacun au minimum les moyens de manger, d’apprendre et de se loger. »

On rappellera à Attali que même le porte-parole Griveaux a du mal à se loger dans la ville de Paris asphyxiée (et c’est mérité) par le siège tenace des gilets jaunes.

Je ne me lancerai pas dans un débat sur la surclasse ; j’en ai parlé ici à propos de Robert Reich, qui comme Christopher Lasch soulignait la rupture entre les profiteurs (ex-élites) économiques et le peuple dans chaque pays occidental. Je rappellerai que, pour la surclasse, la France, ruinée et désindustrialisée, ne doit servir que de destination luxueuse aux oligarques. Et je me contenterai de rappeler cette phrase de Marx qui explique beaucoup mieux qu’Attali ce qui nous est arrivé depuis un petit demi-siècle :

« Le progrès industriel, qui suit la marche de l'accumulation, non seulement réduit de plus en plus le nombre des ouvriers nécessaires pour mettre en œuvre une masse croissante de moyens de production, il augmente en même temps la quantité de travail que l'ouvrier individuel doit fournir. A mesure qu'il développe les pouvoirs productifs du travail et fait donc tirer plus de produits de moins de travail, le système capitaliste développe aussi les moyens de tirer plus de travail du salarié, soit en prolongeant sa journée, soit en rendant son labeur plus intense, ou encore d’augmenter en apparence le nombre des travailleurs employés en remplaçant une force supérieure et plus chère par plusieurs forces inférieures et à bon marché, l'homme par la femme, l'adulte par l'adolescent et l'enfant, un Yankee par trois Chinois. »

Ajoutons avec Joseph Stiglitz que le seul vrai garant de notre niveau de vie était jusqu’à la fin des années 80 l’union soviétique. Et que depuis son effondrement (de l’URSS et de notre niveau de vie), la surclasse, c’est-à-dire la vielle bourgeoisie rapace bien maquillée avec sa garde-chiourme informatique, n’en a fait qu’à sa tête en revenant à son siècle préféré, le dix-neuvième. 

Sources

Attali – la surclasse, l’express, 7 mars 999

Nicolas Bonnal – Chroniques sur la Fin de l’Histoire (Amazon.fr) 

Karl Marx – le capital, I, section VI

Robert Reich – The Work of nations

Christopher Lasch – la révolte des élites (Flammarion)

Macron en pleine radicalisation autoritaire ?...

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Macron en pleine radicalisation autoritaire ?...

par Michel Geoffroy

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com 

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré à la dérive autoritaire du président de la République... Ancien haut-fonctionnaire, Michel Geoffroy a récemment publié La Superclasse mondiale contre les peuples (Via Romana, 2018).

L’évolution autoritaire de la présidence Macron en 10 points

Selon un récent sondage, Emmanuel Macron « inquiète » une proportion croissante de nos concitoyens : 62 %  exactement, soit 6 points de plus depuis juillet 2018 [1]. Retour sur dix bonnes raisons, au moins, de s’inquiéter de l’évolution autoritaire de la présidence Macron.

1er sujet d’inquiétude : la loi sur les fake news

Emmanuel Macron a fait voter une loi contre les fake news [2] qui a officiellement pour objet la censure par un juge unique statuant en urgence, des informations qui seraient jugées fausses, en période électorale.

Mais la notion d’information « fausse » reste très imprécise et ouvre la voie à la censure judiciaire des informations qui pourraient gêner le Pouvoir lorsqu’il se présentera devant les électeurs.

La loi sur les fake news vise en réalité les médias alternatifs qui diffusent une information concurrente de celle des médias mainstream, lesquels voient justement leur crédibilité diminuer constamment dans l’opinion, à cause de leur évidente partialité.

Et contrairement à ce que l’on entend dire parfois, cette loi sera appliquée sinon on ne voit pas pourquoi le président l’aurait initiée avec autant de constance.

2e sujet d’inquiétude :  la surveillance numérique par la police de la pensée

Le gouvernement a passé un accord avec Facebook [3] au terme duquel des « régulateurs » français assisteront le personnel de la plate-forme dans la répression des contenus dits « racistes, antisémites, homophobes ou sexistes ». Mais il faut rappeler que Facebook n’autorise pas « les critiques à l’égard des politiques d’immigration et les arguments qui consistent à restreindre ces politiques »… Donc il s’agit de censurer ceux qui critiquent la folle politique d’immigration de l’Union européenne.

Le gouvernement français soutient d’ailleurs  l’adoption du règlement européen  dit « censure terroriste » , écrit en collaboration avec Google et Facebook , qui vise à soumettre tous les hébergeurs à des obligations très strictes, notamment le retrait en une heure des contenus désignés par ….une autorité nationale. Donc par le gouvernement.

Et il a signé le Pacte de Marrakech sur les migrations qui prévoit aussi la répression des médias qui critiqueront l’immigration .

3e sujet d’inquiétude : le renforcement des pouvoirs de censure du CSA

La loi sur les fake news prévoit un renforcement des pouvoirs de contrôle du CSA, pourtant déjà étendus, qui sera aussi chargé de la refonte de la loi de 1986 sur l’audiovisuel.

Le nouveau président du CSA, nommé par Emmanuel Macron, n’a d’ailleurs pas caché son ambition d’étendre son « pouvoir de régulation » -et donc de censure- aux réseaux sociaux.

La mise au pas du dernier espace de liberté est donc en marche !

4e sujet d’inquiétude : la reprise en main  des médias mainstream

Les médias mainstream ont fait l’élection d’Emmanuel Macron mais cela ne semble plus lui suffire. Car à l’occasion du mouvement des gilets jaunes et de l’affaire Benalla Emmanuel Macron leur a reproché de leur donner encore trop d’importance.

Dans des propos rapportés par l’hebdomadaire Le Point [4], Emmanuel Macron affirme d’ailleurs que « le bien public, c’est l’information. Et peut-être que c’est ce que l’État doit financer. Le bien public, ce n’est pas le caméraman de France 3. Le bien public, c’est l’information sur BFM, sur LCI, sur TF1, et partout. Il faut s’assurer qu’elle est neutre, financer des structures qui assurent la neutralité ».

Ce qui revient à préconiser une sorte de nationalisation des médias pour s’assurer qu’ils diffusent une information conforme à ce que souhaite le pouvoir. En d’autres termes Emmanuel Macron veut le retour de l’ORTF à son profit!

5e sujet d’inquiétude : l’affaire Benalla

L’affaire Benalla, qui connaît d’incessants rebondissements depuis juillet 2018 malgré les multiples tentatives pour l’étouffer, a mis en lumière non seulement le comportement violent de certains collaborateurs de la présidence de la république mais surtout les curieuses protections dont ils semblent avoir  bénéficié au plus haut niveau de l’Etat et au sein des pouvoirs publics.

Cette affaire inquiète, car elle démontre l’existence d’un véritable« Etat profond » français, parallèle aux institutions et agissant en toute impunité. Mais au service de qui ?

mackim.jpg6ème sujet d’inquiétude :  la violente répression policière et judiciaire des Gilets jaunes

Le mouvement populaire et social des Gilets Jaunes lancé en novembre 2018 a fait l’objet d’une répression policière et judiciaire sans équivalent dans notre pays depuis la guerre d’Algérie.

Le ministre de l’Intérieur s’est comporté en outre comme s’il pouvait donner des directives (en réclamant «des réponses judiciaires sévères» )à l’autorité judiciaire , en violation de la séparation des pouvoirs comme l’a relevé un collectif d’avocats [5] , s’inquiétant par ailleurs de nombreuses anomalies de procédure vis à vis des Gilets Jaunes interpellés.

Une sévérité qui tranche avec le traitement habituellement réservé aux racailles de banlieues, aux casseurs d’extrême-gauche ou aux délinquants multirécidivistes.

Pourquoi , sinon pour  intimider la France périphérique ?

7e sujet d’inquiétude : les restrictions au droit de manifester

Avec le mouvement des gilets jaunes les forces de police et de gendarmerie , à rebours de ce qui se pratiquait auparavant, se sont efforcées de bloquer les manifestations plutôt que d’assurer leur sécurité : notamment par l’usage de gaz lacrymogènes , de canons à eau, par le « nassage » des manifestants ou par la mise en œuvre d’interpellations préventives [6]. Et à l’occasion des déplacements présidentiels dans le cadre du « Grand Débat » les forces de police ont notamment menacé d’amendes illégales les porteurs de gilets jaunes.

Le gouvernement vient au surplus de faire voter une nouvelle loi dite « anti-casseurs », liberticide, qui prévoit notamment de donner aux préfet -agent public nommé par le gouvernement- le pouvoir d’interdire de manifestation certaines personnes et l’établissement d’un fichage politique des manifestants.

Veut-on dissuader de manifester contre Emmanuel Macron ?

8e sujet d’inquiétude :  la diabolisation officielle des opposants

La diabolisation des opposants au Système était jusqu’alors avant tout effectuée par les médias de propagande. Désormais Emmanuel Macron et ses ministres n’hésitent plus à s’en charger eux-mêmes.

De plus en plus souvent ils affirment que les opposants à la politique libérale/libertaire et européiste qu’ils conduisent, diffusent des fausses nouvelles, qu’ils sont complotistes ou qu’ils sont manipulés par l’étranger. Emmanuel Macron a d’ailleurs significativement affirmé à propos du Brexit, qu’il s’agissait d’un « référendum qui a été manipulé, manipulé de l’extérieur » [7], mais il tient des propos comparables vis-à-vis des gilets jaunes.

Et alors que la répression policière a fait de très nombreux blessés parmi les gilets jaunes , Emmanuel Macron et ses ministres n’ont eu aucun mot de commisération à leur égard. Au contraire ils n’ont vu en eux qu’une « foule haineuse [8]» , la peste brune ou des factieux qui veulent renverser la république.

Tandis qu’à l’Assemblée nationale, les incidents contre l’opposition parlementaire sont désormais courants.

De proche en proche toute critique d’Emmanuel Macron et de sa politique se trouve assimilée non pas à une opinion mais à un délitou à une folie complotiste ; ce qui traduit un inquiétant refus du débat démocratique.

9e sujet d’inquiétude : le projet d’organiser un référendum dans la suite du grand débat national, le même jour que les élections européennes

Le « grand débat national » donne déjà une piètre idée de la façon dont le président de la république conçoit la consultation des Français : un long monologue présidentiel, des questions cadrées par avance et un public sélectionné pour ne pas déplaire au pouvoir.

Mais si le projet d’organiser un référendum dans la suite du grand débat national, le même jour que les élections européennes,devait se confirmer, il conduirait en réalité à priver le peuple français d’un débat sur l’Union Européenne, au moment même où elle est de plus en plus contestée en Europe.

Officiellement ce projet de référendum serait destiné à mettre un terme à la crise des Gilets Jaunes .

Mais ne s’agit-il pas aussi d’empêcher à tout prix une remise en cause de la ligne mondialiste et atlantiste de l’Europe de Bruxelles, qu’impose la Davocratie et que soutien Emmanuel Macron ?

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10e sujet d’inquiétude : le mépris ostensible du peuple français

Malgré les conseils de ses communicants, Emmanuel Macron ne peut s’empêcher de critiquer les Français et notamment ceux de la France périphérique. Et donc d’exprimer un arrogant mépris de classe, alors même que les sondages montrent que deux Français sur trois au moins ,ont une mauvaise opinion du président de la république et de sa politique.

Car, à la différence de la racaille de banlieue qui « quelles que soient ses bêtises, parce que bien souvent, parce que c’est un enfant de la République, il n’a pas choisi l’endroit où il est né, et il n’a pas eu la chance de ne pas en faire » [9], les Français ne trouvent jamais grâce à ses yeux.

Mais ce mépris de classe cache aussi celui ,plus inquiétant , de la démocratie , entendue comme la souveraineté du peuple.

De plus en plus de soutiens à Emmanuel Macron cherchent d’ailleurs à relativiser le principe de la souveraineté populaire. Tel Bernard-Henry Lévy affirmant : « Mais arrêtons de sacraliser le peuple. En Europe, le peuple ne doit pas être le seul souverain! » [10].

Emmanuel Macron lui-même n’a-t-il pas déclaré que « toutes les paroles ne se valent pas » [11] et que « toujours j’écouterai,  j’expliquerai,  je respecterai, mais toujours à la fin je ferai » [12] ?

Emmanuel Macron n’a manifestement nullement l’intention d’infléchir sa politique, quelle que soit l’ampleur du désaveu populaire et il ne s’en cache pas !

Nos concitoyens ont donc de bonnes raisons de s’inquiéter !

Michel Geoffroy  (Polémia, 11 février 2019)

Notes :

[1] Sondage Ifop Opinion Fiducial, Cnews, Sud Radio  des 29 et 30 janvier 2019

[2] Le 10 octobre 2018

[3] Annoncé le 12 novembre 2018 lors du forum sur la gouvernance d’internet

[4] Le Point du 3 février 2019

[5] Tribune du 2 février 2019 sur le site de France info

[6] La ministre de la justice a reconnu le recours aux interpellations préventives de gilets jaunes sur  BFM TV du 7 décembre 2018

[7] Le 15 janvier 2019 devant des maires de l’Eure

[8] Vœux du 31 décembre 2018

[9] Macron à Saint Martin le 1er octobre 2018

[10] Interview au  Temps  du 23 janvier 2019

[11] Le 3 janvier 2018 lors de ses vœux à la presse

[12] Vœux du 31 décembre 2017

mardi, 12 février 2019

La présidence Macron et la génération Descoings

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La présidence Macron et la génération Descoings

Les Carnets de Nicolas Bonnal

La présidence Macron est caractérisée par une brutalité festive et un besoin d’adoration déçu qui fait redoubler le régime en férocité. Tout cela se passe bien sûr avec l’assentiment des bourgeois qui reconnaissent en cet enfant terrible un des leurs.

Mais la présidence Macron est en fait une métastase de la révolution Descoings, l’illustre énergumène qui à sciences-po imposa les minorités sans examen d’entrée, les études à douze/vingt mille euros par an, les salaires à un demi-million et une américanisation à outrance, le tout couronné par un culte de la personnalité à nul autre pareil. 

Il est important de revenir sur ce personnage à l’heure où, entouré de ministres et députés trentenaires tous diplômés d’un sciences-po très payant et très seyant, le résident de l’Elysée néglige la vieille ENA et surtout nous enfonce dans ce néofascisme festif caractéristique de cet occident de la fin, de ce côté obscur de la farce.C’est Pétrone à la une, et sur tous les fronts encore. Je recommande encore et toujours les opus de Sophie Coignard sur cette épineuse observation : notre oligarchie est bien incapable…mais culottée. 

Le livre de mon ancienne condisciple Raphaëlle Bacqué (nous étions à sciences-po au milieu des années 80, qui étaient les années du syndicat étudiant déjanté des aristocrates libertaires) dévoile une partie de la fesse cachée de ce fantastique iceberg qui a fini par fondre/déteindre sur la France tout entière. De Sarkozy à Macron on voit la même dérive maligne, autoritaire et libérale, la même volonté de s’en mettre plein les poches, la même gestion démente du pays et le même je-m’en-foutisme provocateur et malappris. L’euro, l’OTAN et la mondialisation auront déchaîné des élites jusque-là ankylosées par la tartuferie bourgeoise.

On n’est pas au bout de nos peines, vu que les élites libérales-libertaires-autoritaires ont compris qu’elles peuvent tout se permettre.

Bacqué écrit au début de son livre « Richie » que le père Richard avait un pressentiment de sa mort et qu’il voulait : « Mozart à tue-tête, Plug n’Play au premier rang. Pas d’argent pour le cancer, tout pour les fleurs. »

Les funérailles eurent lieu à Saint-Sulpice, haut lieu Illuminati et du da Vinci code. Raphaëlle ajoute : « Au premier rang s’installa le plus complet assortiment de la nomenklatura française. »

Et d’ajouter interloquée : « Les mains levées comme pour une prière ; je ne crois pas avoir vu une telle foule sentimentale. » Notre journaliste observe gênée ce « charisme de rock star » et rappelle qu’elle était « désarçonnée par la courtoisie appliquée avec laquelle il exposait ses projets révolutionnaires… »

Enfin, trop vieille école décidément, elle écrit : « Je trouvais ridicule de se laisser aduler comme un Jim Morrison tout en dirigeant l’école du pouvoir. »

Toujours dans les premières pages, peut-être les meilleures, parce que comme dans Lawrence d’Arabie on commence par les funérailles : « il meurt entouré des étudiants catholiques… ». Et Raphaëlle de rappeler une citation osée et ambigüe sur cette idole des jeunes : « Daemon est deus inversus. »

Une formule ? Descoings aurait été un Don Juan visionnaire… Ma foi. Je laisse de côté les pages sur la débauche sexuelle. Au pays de Félix et d’Edgar Faure…Voyez le Sexus politicus publié jadis par Albin Michel qui était plus drôle que scandaleux au final ; au lys de nos rois aura succédé le lisier des cochons, comme dirait mon maître Gilles Chatelet.

Puis on en apprend d’autres sur les délices de cette société ouverte. Sur DSK, vrai siamois de Sarkozy :

« Dominique plaide en faveur de cette économie de la connaissance… Libéral et libertaire, progressiste et ouvert sur le monde. »

Et sur Descoings et les réseaux : « Il a plus de 4000 « amis » sur Facebook. Il confie ses humeurs, flirte, dévoile sa vie privée. Spontanéité et narcissisme. »

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Comme chez Macron il y a ce besoin festif d’être adoré ; sauf que là ça marchait !

« Des dizaines de jeunes gens s’agenouillent en hurlant « Richie hou akbar ! » en attendant qu’il apparaisse à sa fenêtre.

L’adulation se prolonge : « Les années passant, l’adulation dont il fait l’objet a encore grandi. Des étudiants plus persifleurs l’ont représenté sous les traits du dictateur nord-coréen… »

Comme quoi les jeunes bourgeois ne lui ont pas reproché de facturer de sélectifs frais d’inscription vingt fois plus chers qu’à mon époque. Ils voulaient devenir festifs, américanisés, privatisés, ils ont été servis.

Raphaëlle rappelle le contrôle de la Cour des comptes en septembre 2011. Tout un tas de scandales dignes de la gestion postmoderne dont celui-ci :

« Les enquêteurs sont en passe de découvrir que la rémunération actuelle brute du directeur est passée de 315 311 euros en 2005 à 537 247 euros en 2010, soit une augmentation de 70%. »

Comme la presse un tout petit moins contrôlée qu’aujourd’hui se penche sur le problème, « les PDG s’inquiètent pour leur réputation et… Jean-Luc Jouyet. »

Jouyet c’est celui qui, comme on sait, aurait lancé, avec Attali, Macron sur le marché. Mais allez savoir avec ces diables d’hommes… Descoings doit en tout cas une fière chandelle à la droite néoconne, Chirac y compris (je crois qu’il fut le premier néocon celui-là). Sarkozy l’adorait. On adore le fric, on promeut les minorités raciales et on envoie promener les Français « profonds ».

Il est vrai qu’ils aiment ça.

Bacqué évoque un bref moment de crise, sur fond de scandale :

« On le prenait pour le Wunderkind de l’époque et voilà que tout craque… Le symbole de l’ouverture des élites suscite désormais la méfiance…Sa volonté de supprimer l’épreuve de culture générale provoque une levée de boucliers (Onfray, Todd, Debray, Sollers, d’Ormesson). Il était à la mode, il est devenu bling-bling. »

Cela n’empêchera pas la nomenklatura, comme disent les journalistes, de se ruer à ses funérailles.

Y a-t-il un mystère Descoings ? Oui, celui-là :

« Chaque nuit, il cherche sur internet les commentaires que l’on fait de lui… »

Guy Debord écrivait avec autorité il y a déjà un demi-siècle :

« Les gens admirables en qui le système se personnifie sont bien connus pour n’être pas ce qu’ils sont ; ils sont devenus grands hommes en descendant au-dessous de la réalité de la moindre vie individuelle, et chacun le sait. »

Et il en est de même de notre peuple, remarquez…

Sources 

Raphaëlle Bacqué, Richie, Le Livre de Poche.

Nicolas Bonnal – Mal à droite, éditions Michel de Maule

Guy Debord – La Société du Spectacle, § 61

Les objectifs de démocratie directe des Gilets jaunes

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Faire revivre la démocratie

Les objectifs de démocratie directe des Gilets jaunes

par Diana Johnstone*

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/fr

Dans les médias, les Gilets jaunes sont souvent dénigrés comme étant des casseurs incendiant des voitures et détruisant des magasins. En réalité, ils luttent pour un droit fondamentalement démocratique: celui de la participation. Diana Johnstone décrit la renaissance de l’obstination démocratique et des tentatives de l’establishment de l’étouffer.

 

Démocratie française, morte ou vivante?

Ou peut-être faudrait-il dire, enterrée ou ressuscitée? Parce que pour la masse des gens ordinaires, loin des centres politiques, financiers et médiatiques du pouvoir à Paris,
la démocratie est déjà moribonde, et leur mouvement est un effort pour la sauver. Depuis que Margaret Thatcher a décrété qu’«il n’y a pas d’alternative», la politique économique occidentale est menée par des technocrates au profit des marchés financiers, tout en affirmant que les bénéfices se répercuteront sur la population. Mais ces bénéfices sont en grande partie taris, et les gens sont fatigués de voir leurs besoins et leurs souhaits totalement ignorés par une élite qui «sait mieux».
Le discours du président Emmanuel Macron à la nation à l’occasion de la Saint-Sylvestre a clairement indiqué qu’après
une tentative peu convaincante de jeter quelques miettes au mouvement de protestation des Gilets jaunes, il a décidé de jouer aux durs.
La France entre dans une période de turbulences. La situation est très complexe, mais voici quelques points pour vous aider à comprendre de quoi il s’agit.

Les méthodes

Les Gilets jaunes se rassemblent dans des endroits bien visibles: les Champs-Elysées à Paris, les places principales dans les autres villes et les nombreux ronds-points à la périphérie des petites villes. Contrairement aux manifestations traditionnelles, les marches à Paris ont été bon enfant et spontanées, les gens se promenant et se parlant entre eux, sans chefs ni discours.
L’absence de dirigeants est inhérente au mouvement. Tous les politiciens, même les plus sympathisants, sont méfiants et personne ne cherche un nouveau leader. Les gens organisent leurs propres réunions pour dresser leurs listes de doléances et de revendications.
Dans le village de Commercy, en Lorraine, à une demi-heure de route de Domrémy où est née Jeanne d’Arc, les habitants se rassemblent pour lire leur proclamation. Six d’entre eux lisent à tour de rôle, un paragraphe chacun, indiquant clairement qu’ils ne veulent pas de dirigeants, pas de porte-parole spécial. Ils trébuchent parfois sur un mot, ils n’ont pas l’habitude de parler en public comme les têtes qui parlent à la télé. Leur «deuxième appel» des Gilets jaunes de Commercy invite d’autres à venir à Commercy les 26–27 janvier pour une «assemblée des assemblées».

Les revendications

Les personnes qui sont sorties pour la première fois dans la rue avec des gilets jaunes le 17 novembre dernier protestaient ostensiblement contre une hausse des taxes sur l’essence et le diesel qui frapperait le plus durement les habitants des campagnes françaises. Obsédé par l’idée de favoriser les «villes du monde», le gouvernement français a pris des mesures les unes après les autres au détriment des petites villes et des villages et des populations qui y vivent. C’était la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Le mouvement est rapidement passé à la question fondamentale: le droit des citoyens à avoir leur mot à dire sur les mesures prises qui affectent leur vie. En un mot, la démocratie.
Depuis des décennies, les partis de gauche et de droite, quels que soient leurs discours de campagne, poursuivent, une fois arrivés au pouvoir, des politiques dictées par «les marchés». C’est pourquoi les gens ont perdu confiance en tous les partis et en tous les politiciens et exigent de nouvelles manières de faire entendre leurs revendications.
La taxe sur les carburants a été vite oubliée, car la liste des revendications s’est allongée. Les critiques du mouvement font remarquer qu’il est tout à fait impossible de répondre à tant de revendications. Qu’il ne sert à rien de prêter attention aux revendications populaires, parce que les gens stupides revendiquent tout et son contraire.
La réponse à cette objection se trouve dans ce qui s’est rapidement imposé comme la seule revendication dominante du mouvement: le Référendum sur l’initiative citoyenne (RIC).

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Le référendum

Cette revendication illustre le bon sens du mouvement. Plutôt que de faire une liste de «revendications», les Gilets jaunes se contentent de demander que le peuple puisse choisir, et le référendum est la voie à suivre. L’exigence est qu’un certain nombre de signataires – peut-être 700 000, peut-être plus – puissent obtenir le droit d’organiser un référendum sur une question de leur choix. Le droit à un RIC existe en Suisse, en Italie et en Californie. L’idée horrifie tous ceux dont le métier est de savoir mieux que les autres. Si les gens votent, ils voteront pour toutes sortes de choses absurdes, font-ils remarquer avec un frisson.
Etienne Chouard, un modeste enseignant d’un collège marseillais, développe depuis des décennies des idées sur la manière d’organiser la démocratie directe, avec le référendum en son centre. Son heure est arrivée avec les Gilets jaunes. Il insiste sur le fait qu’un référendum doit toujours être organisé après un long débat et un temps de réflexion, afin d’éviter les décisions émotionnelles spontanées. Un tel référendum exige des médias honnêtes et indépendants n’étant pas tous soumis à des intérêts particuliers. Il faut s’assurer que les politiciens qui font les lois suivent la volonté populaire exprimée dans le référendum. Tout cela suggère la nécessité d’une convention constitutionnelle populaire.
Le référendum est un point amer en France, une puissante cause sous-jacente et silencieuse de l’ensemble du mouvement des Gilets jaunes. En 2005, le Président Jacques Chirac (de façon imprudente, de son point de vue) a appelé à un référendum populaire sur la ratification du projet de Constitution de l’Union européenne, certain qu’il serait approuvé. La classe politique, à quelques exceptions près, est entrée dans la rhétorique, promettant un avenir prospère en tant que nouvelle puissance mondiale en vertu de la nouvelle Constitution et avertissant que, sinon, l’Europe pourrait être plongée de nouveau dans les deux guerres mondiales précédentes. Cependant, les citoyens ordinaires ont organisé un mouvement extraordinaire d’auto-éducation populaire, où des groupes se réunissaient pour se plonger dans les documents juridiques intimidants, en expliquant ce qu’ils signifiaient et ce qu’ils impliquaient. Le 29 mai 2005, avec un taux de participation de 68%, les Français ont voté à 55% contre le projet de Constitution. Seule Paris a voté massivement en sa faveur.
Trois ans plus tard, l’Assemblée nationale – c’est-à-dire les politiciens de tous les partis – a voté pour adopter pratiquement le même texte, qui est devenu en 2009 le Traité de Lisbonne. Ce coup porté à la volonté populaire clairement exprimée a produit une telle désillusion que beaucoup s’étaient éloignés de la politique avec un sentiment d’impuissance. Les voilà qui reviennent.

La violence

Dès le début, le gouvernement a réagi avec violence – une volonté évidente de provoquer une réaction violente afin de condamner le mouvement comme violent.
Une armée de policiers, habillés comme des robots, ont encerclé et bloqué des groupes de Gilets jaunes pacifiques, les noyant dans des nuages de gaz lacrymogènes et tirant des flash balls directement sur les manifestants, blessant gravement des centaines de personnes (aucun chiffre officiel). Un certain nombre de personnes ont perdu un œil ou une main. Le gouvernement n’a rien à dire à ce sujet.
Au cours du troisième samedi de protestation, cette armée de policiers n’a pas
pu empêcher – ou avait reçu l’ordre de laisser faire – à un grand nombre de voyous
ou de Black Blocs (comment savoir?) d’infiltrer le mouvement et de détruire des biens, vandaliser des magasins, mettre le feu aux poubelles et aux voitures en stationnement, fournissant aux médias du monde entier des images censés démontrer que les Gilets jaunes sont dangereusement violents.
Malgré toutes ces provocations, les Gilets jaunes sont restés remarquablement calmes et déterminés. Mais il y a forcément quelques personnes qui perdent leur sang-froid et essaient de se défendre.

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Le boxeur

Au cours du 8e samedi, le 5 janvier, alors qu’une escouade de policiers protégés par des boucliers de plexiglas attaquaient violemment des Gilets jaunes sur un pont au-dessus de la Seine, un grand gaillard s’est mis en colère, est sorti de la foule et a lancé l’attaque. Avec ses poings, il a repoussé un policier et a fait reculer les autres. Cette scène étonnante a été filmée. On pouvait voir des Gilets jaunes qui essayaient de le retenir, mais Rambo était déchaîné.
Il s’appelle Christophe Dettinger, un Rom français, ancien champion de France de boxe mi-lourd. Son surnom est «le Gitan de Massy». Il s’est éloigné de la scène, mais a fait une vidéo avant de se présenter à la police. «J’ai mal réagi», a-t-il dit, quand il a vu la police attaquer des femmes et d’autres personnes sans défense. Il a exhorté le mouvement à aller de l’avant pacifiquement.
Dettinger risque sept ans de prison. En un jour, son fonds de défense avait recueilli 116 433 euros. Le gouvernement a fait fermer le fonds – sous je ne sais quel prétexte juridique. Une pétition circule maintenant en son nom.

La calomnie

Dans son discours du Nouvel An, Macron a réprimandé avec condescendance son peuple en lui disant que «vous ne pouvez pas travailler moins et gagner plus» – comme s’ils aspiraient tous à passer leur vie sur un yacht et à regarder les cours des actions monter et descendre. Puis il a fait sa déclaration de guerre:
«J’ai vu ces derniers temps des choses impensables et entendu l’inacceptable.» Faisant apparemment allusion aux quelques politiciens de l’opposition qui osent sympathiser avec les manifestants, il a réprimandé ceux qui prétendent «parler au nom du peuple», mais qui ne sont que «les porte-voix d’une foule haineuse, s’en prennent aux élus, aux forces de l’ordre, aux journalistes, aux Juifs, aux étrangers, aux homosexuels, c’est tout simplement la négation de la France!»
Les Gilets jaunes ne «s’en sont pris» à personne. C’est la police qui «s’en est pris» à eux. Les gens ont même vigoureusement protesté contre les équipes de cameramen des chaînes de télévision qui déforment systématiquement le mouvement.
Pas un mot n’a été entendu de la part du mouvement contre les étrangers ou les homosexuels. Le mot clé, c’est «Juifs».
«Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage.» (Proverbe français). Aujourd’hui, quiconque veut ruiner une carrière, se venger d’un rival, déshonorer un individu ou détruire un mouvement l’accuse, lui ou elle, d’antisémitisme.
Ainsi, devant la montée du mouvement démocratique, jouer la carte de l’«antisémitisme» était prévisible. C’était statistiquement inévitable. Dans presque n’importe quel lot aléatoire de centaines de milliers de personnes, on trouvera toujours une ou deux qui ont quelque chose de négatif à dire sur les Juifs. Ce qui fera l’affaire. Les médias sont à l’affût. Le moindre incident peut être utilisé pour suggérer que le véritable motif du mouvement est de faire revivre l’Holocauste.
Cette petite chanson légèrement ironique, interprétée sur l’un des ronds-points français, met en contraste le «gentil» establishment avec le «méchant» peuple. C’est
un grand succès sur YouTube. Il donne le
ton du mouvement. Les Gentils, les Méchants.
Il n’a pas fallu longtemps pour que ce joyeux numéro soit accusé d’antisémitisme. Pourquoi? Parce qu’il était ironiquement dédié à deux des critiques les plus virulents des Gilets jaunes: la star de mai 68, Daniel Cohn-Bendit et l’ancien «nouveau philosophe» Bernard-Henri Lévy. La nouvelle génération ne les supporte pas. Mais devinez quoi, il se trouve qu’ils sont Juifs. Et hop! Antisémitisme!

La répression

ricmacaron.jpgFace à ce que le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a qualifié d’«agitateurs» et d’«insurgés» voulant «renverser le gouvernement», le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé une nouvelle «loi pour mieux protéger le droit de manifester». Sa principale mesure: punir sévèrement les organisateurs d’une manifestation dont l’heure et le lieu n’ont pas été officiellement approuvés.
En fait, la police avait déjà arrêté Eric Drouet, routier de 33 ans, pour avoir organisé une petite cérémonie de bougies en l’honneur des victimes du mouvement. Il y a eu beaucoup d’autres arrestations, mais aucune information n’a été diffusée à leur sujet. Incidemment, pendant les vacances de fin d’année, des voyous dans les banlieues de plusieurs villes ont procédé à l’incendie rituel de voitures garées, sans beaucoup d’échos dans les médias et sans grande intervention policière. Ce sont des voitures de travailleurs qui en ont besoin pour aller travailler, pas les précieuses voitures des quartiers aisés de Paris dont la destruction a provoqué un tel scandale.
Le 7 janvier, Luc Ferry, «philosophe» et ancien ministre de la Jeunesse, de l’Education et de la Recherche, a donné une interview radio sur la très respectable Radio Classique dans laquelle il déclarait: «On ne donne pas les moyens nécessaires à la police pour mettre fin à cette violence. C’est insupportable! Ecoutez franchement, quand on voit des types qui tabassent à coup de pied un malheureux policier qui est par terre. Qu’ils se servent de leurs armes, une bonne fois. Ça suffit! […] On a la quatrième armée du monde, elle est capable de mettre fin à ces saloperies!»
Ferry a demandé à Macron de faire une coalition avec les Républicains pour faire avancer ses «réformes».
Le mois dernier, dans une chronique contre le Référendum d’initiative citoyenne (RIC), Ferry écrivait que «le dénigrement actuel des experts et la critique de l’élitisme sont la pire calamité du notre époque».

L’antifa

Partout où les gens se rassemblent, les groupes soi-disants «antifascistes» poursuivent leur chasse aveugle pour traquer les «fascistes». Samedi dernier à Bordeaux, des Gilets jaunes ont dû repousser une attaque d’un groupe d’antifas.
Il est maintenant tout à fait clair (comme cela a toujours été le cas) que les autoproclamés «antifascistes» sont les chiens
de garde du statu quo. Dans leur traçage inlassable de «fascistes», l’antifa attaque tout ce qui bouge. En réalité, elle protège l’immobilisme. Et curieusement, la violence antifa est tolérée par le même Etat et la même police qui insultent, attaquent et arrêtent des manifestants plus pacifiques. En bref, l’antifa est la troupe d’assaut du système actuel.

Les médias

Soyez sceptiques. Au moins en France, les médias grand public sont fermement du côté de l’«ordre», ce qui signifie Macron, et les médias étrangers ont tendance à faire répercuter ce que les médias nationaux écrivent et disent. De plus, en règle générale, lorsqu’il s’agit de la France, les médias anglophones se trompent souvent.

La fin …

Elle n’est pas en vue. Ce n’est peut-être pas une révolution, mais c’est une révélation de la nature réelle du «système». Le pouvoir repose sur une technocratie au service des «Marchés», c’est-à-dire du capital financier. Cette technocratie aspire à refaire la société humaine – nos propres sociétés et celles de la planète entière – dans l’intérêt d’un certain capitalisme. Elle utilise les sanctions économiques, la propagande écrasante et la force militaire (OTAN) dans un «projet de globalisation» façonnant la vie des gens sans leur consentement.
Macron est l’incarnation même de ce système. Il a été choisi par cette célèbre élite pour mener à bien les mesures dictées par «les Marchés» et appliquées par l’Union européenne. Il ne peut pas céder. Mais maintenant que les gens sont conscients de ce qui se passe, ils ne s’arrêteront pas non plus.
Malgré le déclin regretté du système scolaire, les Français d’aujourd’hui sont aussi instruits et raisonnables que n’importe quelle population peut l’être. S’ils sont incapables de démocratie, alors la démocratie est impossible. A suivre …    •

*    Diana Johnstone, née en 1934, a fait des études de sciences régionales russes/slavistique et a obtenu un doctorat en littérature française. Elle vit depuis de nombreuses années à Paris et travaille comme journaliste indépendante pour divers médias américains et internationaux. Elle est auteure de plusieurs livres, entre autres «The Politics of Euromissiles: Europe’s Role in America’s World», «Fools’ Crusade: Yugoslavia, Nato and Western Delusions» (en version française «Yougoslavie, première guerre de la mondialisation»), «Queen of Chaos: The Misadventures of Hillary Clinton», (en version française «Hillary Clinton: la reine du chaos»). En dernier, elle a rédigé la préface et les commentaires accompagnant les mémoires de son père Paul H. Johnstone, ancien analyste dirigeant du Strategic Weapons Evaluation Group (WSEG) au Pentagone, intitulées «From Mad to Madness».

Source: Le Grand Soir du 10/1/19 https://www.legrandsoir.info/gilets-jaunes-en-2019-democratie-francaise-morte-ou-vivante.html

(Traduction par Viktor Dedaj pour Le Grand Soir)

lundi, 11 février 2019

Moscou-Rome, germe d'un “désordre nouveau”

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Moscou-Rome, germe d'un “désordre nouveau”

Textes PhG

Le président russe Poutine a accepté de se rendre en Italie, durant le premier semestre de l’année, – « avec un vif plaisir », a-t-il dit. On trouve les précisiins nécessaires dans le texte ci-dessous, de Spoutnik-français bien entendu et sur recommandation des officines de bienpensance de l’équipe du suivi orwellien de la communication de la phalange qui nous dirige, ici en France. L’intérêt tout factuel de ce texte est qu’il rend compte de l’intensité considérable des relations officielles, et échanges de visites de responsables politiques, – surtout dans le sens Italie vers la Russie, – ces derniers mois. Mais la visite de Poutine a une réelle importance à cause du contexte de la situation au sein de l’UE, des divisions sur deux fronts souvent curieusement contradictoires entre États-Membres, 1) essentiellement entre deux “modèles” qui s’affrontent (en gros, “modèle globaliste“ contre “modèle populiste”), et 2) accessoirement sur la question des relations avec la Russie.

L’Italie tient un rôle considérable dans cette situation de tensions de désordre et d’affrontement, notamment et surtout dans le fait de sa querelle avec la France. La France, dans le seul ensemble de la direction et des macronistes qui affrontent les GJ, est d’une part l’archétype grossier du “modèle globaliste” ; d’autre part, et pour encore accentuer l’antagonisme, elle est singulièrement dans une période antirussiste à cause des croyances grotesques du président-FakeNews qui effectue un gros travail de causerie-Café du Commerce, et de la nomenklatura d’auto-désinformation qui l’entoure. L’affrontement avec l’Italie est donc particulièrement fécond, et même brutal, les deux Vice-Premiers italiens Salvini-DiMaio maniant la communication sans prendre de gants, mais aussi non sans efficacité (leur brutaité fait partie de leur tactique de communication).

Voici le texte de Spoutnik-français, du 9 février : « Vladimir Poutine a accepté l'invitation à se rendre en Italie et les dates concrètes de cette visite seront fixées d'un commun accord plus tard, a déclaré dans une interview à Sputnik l'ambassadeur de Russie à Rome, Sergueï Razov. “En ce qui concerne la visite du Président russe en Italie, l'invitation a été reçue et acceptée avec plaisir. Les dates précises seront déterminées par canaux diplomatiques et annoncées dans les règles établies”, a-t-il souligné.

» Le Premier ministre italien, Giuseppe Conte, avait précédemment exprimé l'espoir de pouvoir bientôt recevoir le Président russe dans la capitale italienne. L'ambassadeur d'Italie à Moscou, Pasquale Terracciano, a précisé pour sa part que Vladimir Poutine était attendu à Rome durant la première moitié de cette année. “Je ne voudrais rien anticiper, mais il est évident qu'une telle visite sera un élément clé de nos relations bilatérales”, a fait remarquer Sergueï Razov.

» L'ambassadeur russe en Italie a indiqué que Moscou et Rome maintenaient  un dialogue politique  actif. Ainsi, Giuseppe Conte s'était rendu en visite officielle en Russie en octobre dernier et avait été reçu par Vladimir Poutine et le Premier ministre, Dmitri Medvedev. Plusieurs ministres russes, dont le chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov, ont également visité l'Italie dernièrement. En novembre, Dmitri Medvedev a assisté à la Conférence sur la Libye à Palerme, la Russie participant de manière constructive à la solution de ce problème international “prioritaire pour nos collègues italiens”, a poursuivi Sergueï Razov.

» ll a rappelé dans ce contexte la récente visite à Moscou de la présidente du Sénat italien, Maria Elisabetta Alberti Casellati, qui a eu des négociations intenses avec son homologue russe, Valentina Matvienko, et le président de la Douma, la chambre basse du parlement russe, Viatcheslav Volodine. “La présidente du Sénat italien s'est vu accorder la possibilité – ce qui n'arrive pas souvent – de prendre la parole à une réunion de la chambre haute du parlement russe.” Une visite du président de la Chambre des députés italienne, Roberto Fico, est prévue pour mars prochain à l'invitation de la direction de la Douma, notamment pour prendre part à une réunion de la ‘Grande commission interparlementaire’, a encore noté Sergueï Razov. “De tels contacts et visites au sommet ne sont pas seulement importants en soi-même, mais aussi parce qu'ils donnent une impulsion appropriée au renforcement des relations sur différents axes et secteurs de la coopération”, a-t-il ajouté pour conclure. »

Cette visite de Poutine en Italie semble s’inscrire dans une longue suite de rencontres, à commencer par la visite du Premier ministre Conte à Moscou à l’automne 2018 comme premier acte de l’Italie du nouveau gouvernement vers la Russie. Mais ce n’est là que l’apparence chronologique. En vérité, la visite de Poutine a une importance considérable, qui tranche sur toutes les rencontres précédentes (même si celles-ci ont évidemment préparé le terrain), essentiellement pour deux raisons :

1) parce que c’est Poutine et qu’il vient en Italie, au cœur de l’Europe, au moment où l’Europe traverse une phase délicate pour sa sécurité avec la sortie des USA du traité FNI dans une atmosphère absolument échevelée d’antirussisme ; et

 2) parce que cette visite s’effectue à un moment crucial de tension et d’affrontement au sein de l’UE et du bloc-BAO entre deux modèles, – le “modèle globaliste” (la France du gang Macron & Cie) et le “modèle populiste” (l’Italie populiste qui n’arrête pas de cogner sur Macron via les GJ, symboliquement si l'on veut).

L’aspect le plus intéressant de cette situation se situe par rapport à deux facteurs contradictoires qui ne devraient faire qu’un en bonne logique politique, –  mais qu’est-ce donc qu’une “bonne logique politique” aujourd’hui ? Ces deux facteurs sont : 1) la politique étrangère absolument antirussiste de Washington D.C. lorsqu’elle est “D.C.-la-folle”, particulièrement dans le contexte de la situation européenne et de l’OTAN ; et 2) les sentiments et la position de Trump par rapport à la politique populiste, notamment dans ses interférences par rapport aux vagues migratoires, point d’autant plus important à mesure que l’on se rapproche des élections présidentielles de 2020.

• L’attaque contre la Russie est le cœur brûlant de la politique d’agression du Système telle qu’elle est activée depuis “D.C.-la-folle”, avec ses neocons, son Russiagate, l’establishment des deux ailes (démocrate et républicaine) du “parti unique” qui est la courroie de transmission des forces de sécurité nationale (CMI dont le Pentagone, services de renseignement, presseSystème, etc.). On sait que c’est un domaine où la position de Trump est confuse, difficile à définir, insaisissable, faite de non-dits et de voltefaces, etc. Certains jugeraient que les Italiens prennent un très grand risque d’isolement, d’autant qu’ils trouveront assez peu de soutien, si pas du tout, à l’OTAN où l’alignement est de rigueur, y compris et chez les plus grands et courageux pays comme la France, dont le président entretient une haine coriace contre l’Italie comparée à une “léproserie nationaliste”.

• D’autre part et au contraire, les Italiens populistes, qui ont surtout bâti leur succès sur une politique rigoureuse face à l’immigration, rencontrent complètement dans ce domaine le sentiment de Trump et son “Mur” mitoyen et mexicain. L’éminent éditorialiste et vénérable tête pensante des paléoconservateurs populistes Patrick Buchanan vient de consacrer un texte à la position politique de Trump, où il dit que ce président (que Buchanan soutient) a trouvé la seule voie pour se faire réélire, qui est une politique anti-migratoire qui a énormément d’échos dans son électorat. L’Italie populiste est le pays européen favori d’un Bannon, qui reste proche de Trump sur ces questions des flux migratoires, et la position anti-UE de Salvini-Di Maio ne peut que plaire à Trump. Dans ce cas, l’Italie n’est pas du tout isolée, y compris dans le champ transatlantique...

• Un cas typique de cette incertitude est celui de la Pologne par rapport à l’Italie. La Pologne ne peut que s’opposer de toutes ses forces et de toute sa haine antirussiste au rapprochement de l’Italie et de la Russie, et dans ce cas le jugement de l’isolement italien est renforcé. Mais retournons le verre à moitié plein et observons le verre à moitié vide : on sait aussi que la Pologne, à cause de sa politique migratoire et son souverainisme, est attaquée au sein de l’UE, qu’elle y est isolée, et qu’elle n’a pas de meilleure alliée que l’Italie, que l’Italie est sa meilleure garante contre un isolement au sein de l’UE...

Encore n’avons-nous évoqué que les cas les plus flagrants des pays les plus importants, dans cette sorte de “désordre nouveau”. Toutes les relations intra-européennes et transatlantiques sont faites de ces contradictions qu’on dissimule depuis des années. La démarche italienne vers la Russie les expose en pleine lumière... Cela laisse à voir, si l’on veut, que “le roi est nu”, ou, dans tous les cas, habillé de bric et de broc jusqu’à faire se demander de quel royaume ce roi est-il le souverain. La Russie et l’Italie détiennent la recette d’un désordre de type nouveau. S’ils sont habiles, les deux pays en useront pour semer la discorde chez l’ennemi, – c'était la stratégie favorite de De Gaulle.

Que reproche exactement la France à l'Italie ?

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Que reproche exactement la France à l'Italie ?

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Le gouvernement français vient de rappeler son ambassadeur à Rome. Il s'agit du premier geste de cette gravité au sein des Etats de l'Union européenne. La France doit avoir des raisons très fortes pour ce faire.

Ce qui n'est pas le cas. La ministre française des Affaires européennes a expliqué que le gouvernement voulait répondre à l "ingérence malvenue" des responsables italiens dans les affaires internes de la France. En effet, en début de février, le vice-premier ministre italien, Luigi Di Maio - chef de file du mouvement se disant « antisystème » M5S - avait traversé les Alpes pour rencontrer des Gilets Jaunes mobilisés depuis plusieurs semaines contre Emmanuel Macron. Il leur aurait demandé, selon des informations non confirmées, ce qu'ils attendaient pour faire tomber Emmanuel Macron ?

La démarche est certainement inusitée et justifiait une réponse sévère de la France. Mais fallait-il en arriver à une quasi-rupture des relations diplomatiques?  En d'autres temps, celle-ci aurait été vite suivie d'une déclaration de guerre.

On a tout lieu de penser qu'Emmanuel Macron s'est fait sur ce dossier l'interprète de Washington qu'inquiète les gestes de bonne volonté du gouvernement italien à l'égard de Moscou. Celle-ci s'est déjà traduite par des rencontres bilatérales et pourraient conduire à des accords économiques, via notamment le Brics. Certes la France dispose d'une puissance économique et militaire supérieure à celle de l'Italie, mais n'aurait aucune raison de compromettre ses relations avec un grand pays voisin, qui partage beaucoup d'objectifs communs, notamment la lutte contre l'immigration clandestine et la coopération en mer Méditerranée. De plus, les échanges entre populations sont très nombreux, notamment dans de larges zones situées de part et d'autre de leur frontière commune.

Emmanuel Macron s'est fait en outre l'interprète des institutions de l'Union européenne et d'un certain nombre d'Etats qui s'inquiètent des ambitions dites « populistes » du gouvernement de Rome. En fait le populisme est un mot destiné à stigmatiser les pays qui commencent à refuser le poids pris, là encore, à travers un régime de pseudo démocratie parlementaire, par des institutions communautaires au service des multinationales financières américaines.

Nul ne sait si le « populisme » italien résistera aux offensives multiples qui s'annoncent contre l'Italie. Nul ne sait si au contraire il ne fera pas école dans un certain nombre d'Etats européens qui, sans aller encore à envisager une sortie de l'Union, désirent de plus en plus s'émanciper de la tutelle atlantique que celle-ci représente. En attendant, souhaitons que Luigi Di Maio ne fasse aucune concession pour mériter le retour d'un ambassadeur français à Rome. Il peut très bien s'en passer. La coopération passe par des services diplomatiques qui font très bien leur métier seuls.

Nord Stream 2. Feu vert en vue

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Nord Stream 2. Feu vert en vue

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Tous les pays européens font appel à des gazoducs pour transporter le gaz liquide sous pression des ports d'importation et des zones de production vers les zones de consommation finale. La Russie est un des grands fournisseurs de gaz européens, du fait de ses réserves considérables de gaz en Sibérie et mer de Barentz, exploitées par l'entreprise publique Gazprom.

L'Allemagne est une grande importatrice de gaz russe. Elle n'a pas voulu se doter comme la France d'énergie nucléaire. Par ailleurs, elle fait encore en grande partie appel à des centrales à charbon, dont les effets destructeurs pour l'environnement sont de plus en plus dénoncés. L'Allemagne se procure le gaz russe en grande partie par l'intermédiaire du gazoduc Nordstream, qui apporte le gaz  à travers la Baltique dans des tuyaux situé sous la mer. Traverser la Baltique est le chemin le plus court de la Russie vers l'Allemagne, ce que n'est pas le pipe terrestre dit Transgaz traversant l'Ukraine. 

Or l'actuel Nordstream est de capacité insuffisante par rapport à la demande, et vieillissant. Les importateurs allemands, avec l'accord en son temps du chancelier Schröder, ont donc négocié avec Gazprom la mise en place d'un gazoduc dit Nord Stream 2 destiné à doubler le premier. Ce projet avait suscité depuis les origines une forte opposition des Etats-Unis, qui veulent approvisionner l'Europe en gaz naturel liquéfié par des navires pétroliers spécialisés traversant l'Atlantique.

D'autre part le gaz en provenant rendra en grande partie inutile pour l'Allemagne la nécessité d'importer du gaz russe à travers l'Ukraine, protégée de l'Amérique, et donc d'y verser des droits importants. Les Etats-Unis avaient suscité de la part des Etats Baltes et d'autres Etats européens dont la Pologne une forte opposition, au prétexte qu'ils accroîtraient ce faisant leur dépendance vis-à-vis de la Russie. La Pologne, par laquelle passe déjà un gazoduc entre la Russie et l'Allemagne, veut construire avec des financements européens un nouveau gazoduc important du gaz russe et situé sur son territoire. Etats-Unis et Pologne envisagent ainsi de frapper de « sanctions » les entreprises qui participeront à la construction du Nordstream 2.

Une résolution appelant à arrêter la construction de ce gazoduc devrait être adoptée lors de la prochaine session de la commission des affaires étrangères du Sénat américain. Cette résolution serait évidemment une ingérence extraordinaire dans les affaires européennes.

La position de la France à l'égard du projet Nordstream 2 est importante. L'économie française n'a pas besoin du gaz russe, du fait qu'elle s'approvisionne à d'autres sources et dispose de l'énergie nucléaire. Mais elle avait fait valoir que le contrat envisagé entre l'Allemagne et la Russie n'avait pas été négocié conformément aux règles de mise en concurrence imposées par l'Union Européenne. On peut craindre que ce soit là encore sous la pression américaine que la France acceptait de s'opposer directement aux intérêts allemands.

Ceci étant, les bonnes relations existant entre Angela Merkel et Emmanuel Macron ont conduit à un compromis permettant l'adoption de nouvelles règles européennes ouvrant plus largement le transport du gaz européen, sans bloquer le projet Nordstream 2. Le compromis a été soumis aux ambassadeurs des Etats-Membres à Bruxelles. Il faut espérer que Washington ne suscitera pas à travers eux de nouveaux obstacles au projet. 

Références

Les gazoducs. Voir Wikipedia

Gaz naturel en Russie Voir Wikipedia

Les gazoducs en Europe Voir Wikipedia

Sur Nordstream 2, voir le site allemand Die Zeit (article en allemand)

dimanche, 10 février 2019

Vladimir Jirinovski explique quelle est la seule solution contre le terrorisme en Europe

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Le fameux politicien russe Vladimir Jirinovski explique quelle est la seule solution contre le terrorisme en Europe

Après la récente attaque terroriste à Barcelone, en Espagne, la peur et l’hystérie dans l’Union  Européenne concernant le terrorisme et les refugiés est très élevée. C’est pourquoi Jirinovski pense que seule la Russie est capable de résoudre le problème pour les Européens mais sont-ils prêts à payer le prix ?

Ici nous vous montrons les récents commentaires de Jirinovski à la TV russe concernant le terrorisme en Europe et les problèmes avec les réfugiés.

NDLR: Jirinovski a toujours eu l'art, à la tribune de la Douma, de dire tout haut, sans circonlocutions verbales, ce que bon nombre de Russes pensaient tout bas. Est-il l'annonciateur de réalités cruelles ou simplement un bateleur d'estrade haut en couleurs? Ou les deux à la fois? Mais c'est une raison pour écouter ses paroles et les prendre. Cum grano salis, bien évidemment.

Regardez comment il explique la seule solution pour le terrorisme en Europe (sous-titré en anglais).

Lisez la transcription anglaise complète de la vidéo :

Maintenant, nous avons le leader du LDPR, Vladimir Volfovich Jirinovski. Hello, Vladimir Volfovich.

Je suis seul à travailler ici, à la Douma (le Parlement). Seulement moi.

Hôte : C’est vrai.

Jirinovski : sur 450 membres du parlement, 449 sont absents.

Hôte : Toute l’équipe éditoriale se demandait où était Jirinovski aujourd’hui. Et nous vous trouvons à votre place, à la Douma.

Jirinovski : Oui.

Hôte : Pourquoi le monde occidental… en général, nous n’aimons pas généraliser, mais cependant… pourquoi l’Occident ne peut-il pas avoir une seule pensée simple ? Au lieu de se concentrer sur des menaces imaginaires comme la Russie, les monuments de Lénine, les rues soviétiques, et pour finir les Confédérés et les esclavagistes.

Pourquoi ne pouvons-nous pas nous unir et combattre la vraie menace commune ? Le terrorisme. Ils gaspillent leur puissance à combattre n’importe quoi sauf la chose qui en réalité est en train de détruire l’Europe.

C’est à cause du modèle de démocratie dans tous ces pays ouest-européens. Ils veulent être tolérants. Comme nous l’étions à l’époque de Brejnev, l’amitié de l’Internationale des peuples (Komintern).

Quand j’étais au Conseil de l’Europe, un Suisse m’a dit qu’ils ont l’Internationale. Ils ne séparent pas les Noirs et les Blancs, les Africains et les Asiatiques.

Aujourd’hui, ils ont ce que nous avions avec Brejnev. Ils ne réalisent même pas la menace. Ils croient que ce sont de simples accès de violence.

Ils sont bien nourris, satisfaits, ils vivent mieux que l’Afrique, mieux que le Moyen-Orient, mieux que toute l’Asie. C’est pourquoi ils ne sont plus capables de rien. Ils ont besoin de nouveaux régimes.

Et après des combats sanglants, des mouvements de droite arriveront au pouvoir. Nous voyons déjà des indications en France, en Belgique, en Allemagne, etc.

Mais eux non plus n’arriveront à rien. Les régimes seront bons. Les gouvernements tenteront de remettre de l’ordre en Europe, d’expulser les réfugiés qui commettent des crimes… Mais ils n’ont pas de soldats. Ils n’ont personne pour faire le travail.

La police aussi est incapable de le faire. Donc l’Europe n’est pas capable de résister.

Et là encore, comme tous les 100 ans, ils nous appelleront à l’aide (Napoléon fut détruit par les Russes, Hitler fut détruit par les Russes). L’Amérique ne les aidera pas.

Et encore une fois, nos Spetznaz, notre expérience et notre armée et notre police remettront de l’ordre en Europe. Pas tout de suite, mais dans 5-10 ans ils nous appelleront. Et alors nous serons forcés de les aider. Ils ne peuvent pas faire cela tout seuls.

La principale raison, c’est que l’invasion des réfugiés est une invasion par les gens les plus jeunes sur la planète. L’âge moyen dans les pays islamiques est de 20 ans, 25 ans maximum. En Europe, il est de 40-50 ans. Ce sont des générations d’âge différent.

Et les jeunes veulent la révolution, la guerre, les activités criminelles, le sang. Et c’est pour cela qu’ils vont en Europe.

Le régime en Lybie doit revenir. Pour fermer les frontières. Ils doivent demander à notre flotte de la Mer Noire. Nous fermerons les routes maritimes. Et ensuite nous ramènerons l’ordre en Europe où de nouveaux réfugiés n’arriveront plus…

Et ceux qui sont déjà là doivent être contrôlés avec les mesures les plus dures possibles qu’un pays peut utiliser pour maintenir l’ordre. Sinon les réfugiés imposeront leur ordre et l’Europe sera dans le sang. C’est pour cela qu’il n’y a pas d’autre solution.

Je dis cela depuis des années. Nous ne souhaitons pas de cruauté, mais nous voyons ce qui se passe. Il y aura des attentats dans toutes les villes européennes. Et des centaines de milliers de gens mourront.

Il n’y a pas d’autre moyen. Seulement l’armée russe et les Spetznaz russes. Nous ramènerons l’ordre en Europe. Et on nous en sera reconnaissant.

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Hôte : Vladimir Volfovich, une brève question. En fait j’ai un peu peur de vous la poser, à cause de ce que vous avez dit.

Aujourd’hui Trump y est allé vraiment fort avec ses déclarations sur Twitter sur la manière dont il faut combattre le fondamentalisme islamique, les radicaux. Il a proposé de prêter attention aux méthodes du général Pershing. Oui.

Cela n’est pas confirmé. Nous avons cherché des preuves historiques toute la journée, mais en tous cas la légende sur Pershing dit que pendant le combat des Philippines pour obtenir l’indépendance vis-à-vis des USA, Pershing tuait les Philippins islamiques avec des balles trempées dans du sang de cochon. Et Trump, le président US, propose de combattre les terroristes et les islamistes radicaux de cette manière. Pouvez-vous commenter cela ?

Jirinovski : Nous avons nos méthodes. Nos Spetznaz peuvent faire les choses complètement et calmement. Comme nous l’avons fait en Afghanistan et en Crimée.

Nous avons la plus grande expérience. Mais les Européens ont peur et ont honte de nous demander de l’aide. C’est pourquoi ils auront encore plus d’attaques terroristes. Mais à un certain moment ils nous demanderont de l’aide. Et nous aiderons. Cela sera fait par des forces spécialement entraînées. Elles savent ce qu’il faut faire. Pershing c’était il y a 50-60 ans, peut-être plus.

Hôte : 100 ans.

Jirinovski : Aujourd’hui il y a d’autres méthodes. Aujourd’hui on peut les obliger à partir. Si on prend certaines mesures, avec une certaine propagande.

En général, ils sont effrayés, ils ne comprennent rien et ne peuvent rien faire. S’ils voient une force contre eux, une autre armée, une autre police, d’autres Spetznaz, ils s’enfuiront vers le sud, monteront sur des bateaux et repartiront en Afrique et au Moyen-Orient.

Et la Turquie doit aider. Fermer les frontières pour que personne ne puisse venir en Europe par la terre. Ils passent tous par la Turquie ou l’Afrique du Nord. Fermez la Méditerranée et les routes turques. Et tous ceux qui ne sont pas bienvenus en Europe doivent être mis dans des bateaux et renvoyés en Afrique et au Moyen-Orient.

Et cela peut être fait, mais les Européens ne sont pas capables de le faire.

Ils ne vous comprendront pas avec la propagande et les discours habituels. Vous devez leur parler dans leurs propres langues : arabe, kurde, turc, albanais, perse, etc. Où allons-nous trouver des milliers de gens pour les éduquer ?

Ils ont des milliers de mosquées. Ils sont influencés dans ce sens dans les mosquées. C’est pour cela qu’il est déjà trop tard sur ce front.

jiri3.jpgLes Allemands ont pris 200.000 Turcs il y a cinquante ans. Maintenant ils sont 4 millions. Voilà. Les fans turcs sont les plus nombreux dans les stades allemands pour soutenir les équipes turques. Les Allemands ne peuvent plus soutenir leur propre équipe dans leur pays.

Les Turcs travaillent dans tous les magasins et les restaurants ici. Les Allemands sont déjà sous occupation. Ils ne peuvent rien faire. Et c’est la même chose dans tous les pays.

L’Espagne. L’Espagne a ses Marocains. Franco les a invités. Et maintenant ils sont revenus. Maintenant ils [les Espagnols] ont besoin d’un autre Franco pour les expulser, ou ils nous demanderont de l’aide.

L’Afrique affamée et le Moyen-Orient vont venir en Europe. Et seules des actions coordonnées peuvent les arrêter.

Ou bien nous pouvons régler la question tous seuls. Ils peuvent nous appeler à l’aide et nous donner tous leurs budgets, tout leur argent. Nous ferons tout d’une manière complète et calme. Et l’Europe pourra vivra normalement. Sinon elle mourra.

Une islamisation totale de l’Europe est en cours. L’Europe est faible, malade, elle ne se reproduit plus, elle n’a pas de croissance démographique.

L’Europe vieillit. Et contre elle arrive la jeune Asie, la jeune Afrique. Ils vont écraser les vieux Européens. Ceux-ci vivront dans des maisons de retraite, et toutes les usines et toutes les maisons seront utilisées par les nouveaux jeunes venant d’Afrique et d’Asie. C’est déjà en train d’arriver.

Hôte : Merci beaucoup. Vladimir Volfovich Jirinovski était avec nous depuis la Douma. Le leader du LDPR. C’est son point de vue.

Link :

https://ruexperts.com/zhirinovsky-explains-solution-terro...

[Jirinovski est un personnage haut en couleurs. Certains le décrivent comme un extrémiste, un histrion ou plus finement comme un « trikster ». Derrière sa virulence et son agressivité verbale on découvre souvent un solide bon sens et un véritable talent politique, et son patriotisme est magnifique. Il défend la Grande Russie – ce n’est pas le genre d’homme qui se mettrait au service d’une idée abstraite (comme l’« Humanité » avec un grand « H », qui n’existe pas), du Globalisme ou d’une république maçonnique. Comme exemple de son sens de la répartie, voilà ce qu’il répondit à un journaliste russe qui lui demandait ce qui se passerait si la Russie était un jour en guerre avec la France : « Les Français enverront leurs Arabes, et on enverra nos Tchétchènes ! ». Jirinowski forever ! – NDT.]

 

 

Gilets jaunes : jacquerie française ou révolution planétaire ?

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Gilets jaunes : jacquerie française ou révolution planétaire ?

par Pierre-Emile Blairon

Plus de deux mois après la première manifestation des Gilets jaunes, je dois constater que je n’ai guère répondu à ma question en titre si j’en crois celui, quasiment identique, de ma première intervention sur le sujet sur Boulevard Voltaire, le 4 novembre 2018 : 17 novembre : fronde des automobilistes ou nouvelle « Révolution » française ? alors même que la dénomination Gilets jaunes n’avait pas encore eu droit de rond-point (et de cité plus tard). Je la réitère donc, un peu différemment puisque la fronde ne se limite plus à contester le prix du carburant.

Les origines du mouvement

Selon le journal Libération, c’est Ghislain Coutard, 36 ans, mécanicien à Narbonne, qui serait l’inventeur involontaire du nom en appelant, le 24 octobre 2018, « tous les automobilistes en colère à déposer un gilet jaune sur leur tableau de bord. » et ce sont « deux chauffeurs routiers et une vendeuse en ligne de cosmétique bio, tous originaires de Seine-et-Marne » qui avaient lancé le 15 octobre une pétition contre la hausse du prix des carburants.

Les jacqueries

Les jacqueries qui se sont répétées tout au long de l’Histoire de France furent des émeutes provoquées pour des motifs essentiellement d’ordre matériel : famines, excès d’impôts et taxes qui s’accompagnent d’une arrogance et d’une désinvolture affichées des nantis, seigneurs, bourgeois ou gouvernants, selon les périodes et les situations. Nous étions bien, à l’origine des Gilets jaunes, dans ce contexte. Cette nouvelle jacquerie (qui n’est pas près de s’éteindre) ne tranche pas, sous un certain aspect, avec les précédentes : c’est toujours l’opposition des campagnes à l’Etat central (les « Jacques » étaient des paysans, comme les appelaient les gens des villes). Cette opposition était due au fait que nos gouvernants n’avaient pas pris en compte l’importance de l’automobile comme moyen de transport presque exclusif dans les « provinces », comme on disait sous l’Ancien régime ( ou «  en province », comme on dit à Paris actuellement), surtout après le démantèlement par les gouvernements successifs depuis des dizaines d’années de tous les services publics pour les regrouper ( quand ils le sont) parfois à des dizaines de kilomètres de son lieu d’habitation. Rappelons que la « province », c’est 45 millions d’habitants contre 15 pour l’ensemble des grandes agglomérations urbaines.

Quelles sont les forces en présence ?

D’un côté, le gouvernement. Sa position et son projet concernant le bras de fer en cours avec les Gilets jaunes sont clairs ; le gouvernement utilisera la même méthode éprouvée par ses prédécesseurs pour mater les jacqueries des siècles passées : la répression par sa police, en y ajoutant – c’est la « modernité » - la désinformation pratiquée par les médias à ses ordres.

Un Macron sans états d’âme

Le président Macron ne changera rien à la feuille de route qu’il s’est fixée, feuille de route qui n’a rien d’originale puisqu’elle s’inscrit dans le grand mouvement mondialiste (auquel il semble adhérer avec délectation) de désintégration des nations, de leurs peuples, et de leurs cultures traditionnelles. Il agira sans sourciller, sans états d’âme contre la révolte des Gilets jaunes, avec les moyens policiers qui sont mis à la disposition d’un Etat démocratique qui flirte dangereusement avec le totalitarisme, sachant qu’il pourra, en fin de compte, se poser en défenseur de l’ordre « républicain », quitte à jeter de l’huile sur le feu si nécessaire, à manipuler les Gilets jaunes de toutes les manières possibles, y compris en inspirant la création de listes aux européennes et en espérant que le mouvement finira par s’essouffler ou s’achever, quoiqu’il en soit, après les résultats des élections européennes.

De l’autre côté, les Gilets jaunes : là, les tentatives de mettre en place un outil prospectif sont vouées à l’échec du fait que les Gilets jaunes constitue un agrégat protéiforme d’individus, de revendications diverses, de mots d’ordre et de méthodes qui le sont tout autant pour les faire aboutir. L’un des aspects qui nous paraît positif est l’extraordinaire détermination qui caractérise la plupart des révoltés.

Persistance du vieux fond gaulois

Les premiers samedis (puisque les manifestations, par routine, se font désormais le samedi) avaient quelque chose de magique et de festif ; les rassemblements autour et sur les ronds-points permettaient la rencontre amicale et chaleureuse de Français de tous âges et de toutes conditions, comme si se réveillait un vieux rêve enfoui sous des tonnes de béton et de technocratie, comme autant de places de village où règne encore un esprit communautaire, comme autrefois, du temps où existait encore un peuple français et une nation française. Rappelons la définition du mot « nation » : « ensemble des êtres humains vivant dans un même territoire et ayant une communauté d’origine, d’histoire, de mœurs et, souvent, de langue. » (Larousse). La relative homogénéité ethnique des Gilets jaunes pouvait même nous faire penser à la persistance d’un vieux fond gaulois, les « réfractaires », comme les a si bien définis leur principal ennemi. Un Gaulois est un rebelle permanent.

Cependant, nos ancêtres les Gaulois, s’ils étaient vaillants au combat, n’ont jamais brillé par leur persévérance et leur discipline ; Vercingétorix qui a voulu les rassembler contre l’ennemi romain en a fait les frais, et nous aussi, leurs descendants, par la même occasion. Ce qui distingue les Gilets jaunes de leurs ancêtres, c’est qu’ils ont pour eux une détermination et une constance sans faille.

Récupération en cours du mouvement par l’extrême-gauche

Le motif de ces rassemblements, à l’origine, était d’ordre purement matériel, très ciblé au début sur la hausse du prix des carburants et, petit à petit, agrégeant d’autres revendications toujours et uniquement dans le domaine fiscal et social, ressemblant fortement aux habituelles revendications syndicales ; il convient de remarquer que les syndicats n’ont pas jugé utile de se joindre au mouvement, du fait même de leur accointance avec le régime en place qui en nourrit substantiellement les dirigeants. Par la suite, le mouvement a été contenu dans cet unique domaine, malgré quelques timides tentatives de lui donner un caractère plus identitaire.

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Macron a traité les Gilets jaunes de racistes, d’antisémites, d’homophobes, autant de qualificatifs récurrents dans la bouche des bobos de la France d’en-haut. Ces Gaulois Gilets jaunes savent à peine de quoi il s’agit. Ce n’est pas leur monde ni leur façon d’être, peu de peuples dans le monde sont moins racistes, antisémites, etc. que le peuple français. Ils sentent confusément qu’une autre France, une vraie France existe, ou avait existé, une France dont leur avaient parlé leurs parents mais l’Education nationale et la télévision les ont formatés dès leur plus jeune âge : ils n’ont plus d’idées très affirmées, pas de formation idéologique, politique, intellectuelle, spirituelle, pas d’esprit critique, peu de lucidité, pas de repères identitaires, plus de possibilité d’étudier l’histoire de leur pays, l’héritage laissé par leurs ancêtres, ils sont déculturés, dépersonnalisés, pacifiques à défaut d’être pacifistes (ce qui est déjà une idéologie), antiracistes, bisounours (on ne fait pas une révolution en se laissant crever les yeux et en agitant des petits ballons jaunes pour manifester sa réprobation). Les Gilets jaunes, ne disposant d’aucune carapace militante, donc la capacité de se prémunir de toute attaque d’ordre doctrinal et encore moins d’y répondre, sont vulnérables dans leur candeur et leur bonhomie et la proie de toutes les manipulations tordues venant du gouvernement ou de ses satellites gauchistes ou communistes en mal de reconnaissance qui s’infiltrent dans les cortèges et dans les sites internet créés par des groupes de Gilets jaunes, imposent leurs mots d’ordre et leurs slogans et récupèrent le mouvement pour le compte du mondialisme ou de l’altermondialisme, ce qui revient au même.

Nous verrons que les dirigeants des Gilets jaunes les plus médiatisés seront finalement récupérés ; on sent bien qu’ils n’ont pas assez de coffre pour contenir toute la force de revendications fondamentales. Cependant, certaines personnes qui se revendiquent des Gilets jaunes ont du talent, une grande lucidité et une grande force de conviction comme Komrad, dont nous ignorons jusqu’au nom[1]. Mais il n’est pas le chouchou des médias.

Prise de conscience inconsciente

C’est ainsi que cette prise de conscience inconsciente a été tué dans l’œuf. Toutes les revendications fondamentales susceptibles de redonner une colonne vertébrale à la société française ont été très rapidement bannies des discours, des banderoles et des slogans, celle concernant le Traité de Marrakech (c’est-à-dire le problème de l’immigration et du remplacement de notre peuple par des hordes africaines) est à peine ébauchée, comme sont évacués les sujets sur la peine de mort, l’islamisation de l’Europe, sur la dictature des minorités (homosexualité, transgenrisme, transhumanisme, PMA, GPA, et autres loufoqueries), sur le localisme, la mort de la paysannerie, le protectionnisme, le réveil identitaire, l’indépendance nationale, la tradition, la culture… la lutte contre le système, la technocratie, l’uniformisation, l’agro-alimentaire chimique, la désertification médicale, la vaccination obligatoire, le mondialisme, etc. Subsiste par intermittence la seule revendication susceptible de réunir tous les Gilets jaunes : le référendum, que les gens de droite appellent « d’initiative populaire » et ceux de gauche « d’initiative citoyenne » mais dont le gouvernement ne veut pas, qu’il soit « populaire » ou « citoyen ».

Les Gilets jaunes sont des bisounours

Semaine après semaine, le même rituel se répète : des forces de police armées jusqu’aux dents et très agressives dispersent les manifestations pacifiques de Gilets jaunes dépourvus de moyens défensifs physiques et mentaux. Chaque semaine, les médias subventionnés ne parlent que de la violence des Gilets jaunes, alors que les réseaux sociaux ne nous montrent que des gens qui tentent vainement de se défendre contre les violences policières. Si les Gilets jaunes étaient violents, ils auraient déjà gagné face à une mobilisation permanente des forces de police épuisées (mais toujours motivées, à tel point qu’on se demande si elles ne fonctionnent pas au Captagon, ou si elles ne se nourrissent pas d’une haine radicale et incompréhensible contre leur propre peuple) ; les Gilets jaunes ont peur que la presse ne les montre comme des gens violents, alors, ils s’abstiennent de tous comportements qui pourrait ressembler à de la violence (voir la vidéo concernant l’infâme Muselier et le traitement débonnaire qui lui a été généreusement octroyé et qui est très significatif de cette démission[2]), mais le mal est déjà fait, : la presse les a déjà montrés injustement comme violents ; les forces de police étaient, avant l’apparition du mouvement Gilets jaunes, désarmées par le syndrome Oussekine (syndrome créé par la presse du temps où elle était contre le gouvernement), elles ne le sont plus. Les Gilets jaunes, eux, sont désarmés par le syndrome Charlie-bisounours-vous n’aurez pas ma haine, créé par cette même presse maintenant au service du pouvoir mondialiste. Les dégradations des biens privés (vitrines et véhicules) et symboliques (comme la dévastation de l’Arc de triomphe) opérées par des casseurs casqués et masqués, Black-blocs, gauchistes-zadistes, en fin de journée, sont présentées comme l’œuvre des Gilets jaunes alors qu’il pourrait s’agir de provocations délibérées à même de servir la cause du gouvernement. Il convient de remarquer que les casseurs-racailles de banlieue ont reçu la consigne de ne pas se manifester ; ils n’ont pas intérêt à le faire puisqu’il est entendu qu’ils sont protégés par les pouvoirs en place depuis des décennies, lesquels pouvoirs n’ont jamais employé contre eux les mêmes méthodes radicales de répression qu’ils utilisent contre les Gilets jaunes.

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Elections européennes : Macron l’exterminateur

Pour en arriver à la fin de cette étude qui s’est efforcée de n’être qu’un constat de la situation présente en ce début de février, il reste à risquer deux prospectives : l’une temporelle, l’autre géographique.

L’échéance temporelle concerne bien évidemment les élections européennes fixées au mois de mai.

Même si les Gilets jaunes semblent actuellement soutenus par une majorité de la population française, on sait bien que les Français soumis au matraquage permanent des médias « mainstream » ne réagissent pas toujours comme les instituts de sondages le laissent supposer, instituts de sondage dont la partialité ne peut faire aucun doute, puisqu’ils appartiennent eux aussi au Système et qu’ils sont tout aussi habiles que leurs complices médiatiques à déguiser la vérité et à renverser les tendances.

Cette rébellion circonstanciée et superficielle des Français – je parle ici du soutien apparent des Français aux Gilets jaunes, de ces Français spectateurs qui ne se risquent pas à manifester - fait largement place aux sorties des urnes à un comportement de bourgeois frileux qui ne tient compte que de sauvegarder un confort sans risque et un ordre établi, l’un et l’autre réels ou factices. Si les identitaires (concept global qui s’oppose le plus radicalement et le plus clairement à l’uniformisation mondialiste) ne parviennent pas à imposer leurs points de vue d’ici là, nous risquons fort de retrouver un Macron encore plus conforté dans son rôle d’ange – de Satan – exterminateur de nos peuples européens.

Une révolution planétaire

En réalité, la perspective qui nous semble la plus positive et durable du mouvement, et qui a été le plus largement sous-estimée, est celle qui concerne son incroyable et rapide extension sur l’ensemble de la planète ; il s’agit ici alors d’un violent changement de paradigme, d’une nouvelle vision du monde, qui doit s’opposer à celle qui tente de se mettre en place. Sur l’ensemble de la planète, des citoyens se mobilisent pour des raisons très diverses contre leur régime (et même dans des pays aussi inattendus que l’Irak, le Burkina-Faso, la Serbie, Israël ou la Jordanie) en revêtant eux aussi ce même gilet jaune qui n’était destiné, à l’origine, qu’à se faire signaler des autres automobilistes en cas de panne sur la route. Autant de petites bulles clairsemées qui paraissent inoffensives mais qui constituent finalement le contenu d’un chaudron qui bout.

Symboliquement, la personne qui porte un gilet jaune est alors un être humain en danger, quelque soit le pays qu’il habite.

Le pouvoir mondial qui se met en place et qui tente de faire de l’ensemble de l’humanité une masse d’esclaves coupés de leurs racines, malléables et corvéables à merci, et de la planète un désert lunaire, dépourvue d’animaux et de végétaux, est sur le point de réussir son opération avec la complicité de la quasi-totalité des dirigeants de la planète, des mafias financières, médiatiques, bancaires et industrielles dont l’absence de scrupules, la malhonnêteté et l’aptitude au mensonge stupéfie les êtres les plus avertis et les plus lucides. Nous n’allons pas ici à nouveau évoquer Le Meilleur des mondes d’Aldous Huxley ou le 1984 de H.-G. Wells.

Est-ce le grand troupeau qu’on mène à l’abattoir qui s’affole, sentant déjà l’odeur du sang qui gicle sur les murs, et qui se met à bêler, qui tente d’échapper aux chiens de garde débordés qui ne peuvent plus le contenir ? Ou ces manifestations éparses, désordonnées et timides sont-elles le grondement sourd d’une vague de fond qui s’amplifie, les prémisses d’un tsunami qui va se gonfler inexorablement de tous les malheurs du monde et qui va tout balayer sur son passage ?

La révolution bourgeoise de 1789 en France avait donné le signal de la curée matérialiste qui allait envahir le monde. Elle était devenue le modèle de toutes les utopies sanglantes qui ont placé le monde sous leurs griffes et qui ont toutes échoué. La chute du mur de Berlin en 1989 fut le symbole de l’effondrement d’une dictature qui a duré 70 ans et qui a envoyé à la mort des dizaines de millions d’êtres humains. Le monde ignorait alors que la tyrannie communiste allait être rapidement remplacée par son double inversé. D’un totalitarisme à l’autre, le monde vit depuis sous la poigne de Big Brother, un système despotique qui, sous un déguisement de démocratie soft et de « mondialisation heureuse », comme dirait l’un de nos sinistres hommes d’Etat, vide lentement le monde de toutes ses raisons de vivre au profit de quelques individus assoiffés de pouvoir et d’argent.

Cette nouvelle révolution mondiale, si elle advenait, pourrait bien être le coup d’arrêt de cette dérive qui mène le monde à sa perte. Nous ne pouvons qu’espérer sa venue.

[1] https://www.youtube.com/watch?v=oBS3r1iVY_Q&fbclid=IwAR2k3duna-mBIbhlSOQFc3IlIF98lHSo2EFPSy8Up4ldTkjcxdOL0k4GRAc

[2] https://www.facebook.com/giletjaune1970/videos/vb.959799787551575/597144287376467/?type=2&theater )

samedi, 09 février 2019

WASHINGTON, PEKIN : HEGEMONIE NUMERIQUE CONTRE HEGEMONIE TELLURIQUE

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WASHINGTON, PEKIN : HEGEMONIE NUMERIQUE CONTRE HEGEMONIE TELLURIQUE

par Jean-Claude Empereur
Ex: http://www.europesolidaire.eu 
 
Nous republions ici, avec son accord, un article de Jean-Claude Empereur, membre du Comité de Rédaction de Europe Solidaire. Nous le remercions. Cet article est particulièrement d'actualité le jour où la Commission, avec la décision Alstom-Siemens, trahit une fois de plus les Européens

LES NOUVEAUX ASPECTS DU « PIÈGE DE THUCYDIDE »

Auteur: 
Jean-Claude Empereur
Date de publication: 21/7/2018

Note Introductive

L'Institut Européen des Relations Internationales témoigne de sa reconnaissance au Vice-Président de la "Convention pour l'Indépendance de l'Europe", Mr Jean-Claude Empereur, pour l'autorisation à reprendre la publication de son essai, au titre "Washington, Pékin : Hégémonie Numérique contre Hégémonie Tellurique. Les nouveaux aspects du « Piège de Thucydide »", paru sur la "Revue Politique et Parlementaire", d'avril-septembre 2018. Il s'agit d'une réflexion originale et précieuse pour tous les lecteurs, professionnels et/ou engagés, qui participent à la vie civile et politique, avec le souci d'en dégager les options internationales et la perspective historique. (N.d.R)

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Le XXI ème siècle sera dominé par l'affrontement entre la Chine et les États-Unis. Dans un récent ouvrage le géopolitologue Graham Allison nous invite à relire Thucydide.

Dans « Destined for war. Can America and China escape the Thucydides's trap?, à la suite d'une analyse historique très serrée, l'auteur nous rappelle, en se référant à la guerre du Péloponnèse, que lorsqu'une puissance régnante est défiée par une puissance émergente, un risque de conflit apparaît. Il recense, au cours de l'histoire, seize occurrences de ce type dont, selon lui, douze d'entre elles ont débouché sur un conflit majeur. Le plus souvent la puissance qui se sent menacée dans sa prééminence, prend l'initiative de l'affrontement mais doit finalement s'incliner.

L'affrontement qui se précise, chaque jour un peu plus, entre la Chine et les États-Unis s'apparente-t-il à celui qui, cinq cents ans, avant notre ère opposa Sparte et Athènes ? Ses conséquences pour l'équilibre du monde et le destin de la civilisation occidentale seront-elles les mêmes ? C'est toute la question. 

Ce conflit entre Sparte et Athènes est interprété par la pensée géopolitique traditionnelle comme celui opposant une puissance terrestre à une puissance maritime.

Il est tentant d'appliquer ce schéma de pensée à l'affrontement Chine, puissance terrestre, États-Unis, puissance maritime. Sans être totalement infondée cette grille d'analyse reflète très imparfaitement la réalité. En effet elle ne prend en compte ni l'évolution des technologies ni les différences fondamentales de conception de l'hégémonie chez chacun des protagonistes.

En réalité ce sont deux formes inédites d'hégémonie qui se dressent l'une contre l'autre : l'une, américaine, est numérique, l'autre, chinoise, est tellurique, la première s'inscrit dans le virtualisme et le big data, la seconde dans le continentalisme et les infrastructures physiques.

Les protagonistes de la première pratiquent le jeu d'échec, où il s'agit d'éliminer progressivement l'adversaire, puis de s'en saisir brutalement, ceux de la seconde, le jeu de go, où pour vaincre l'adversaire, on envahit patiemment l'échiquier par infiltration et contournement.

Confrontée à cette situation l'Europe est démunie, elle ne maîtrise plus le numérique depuis près de cinquante ans.Petit cap de l'Asie elle est dépourvue de grands espaces et de profondeur stratégique. Pour desserrer cet étau géopolitique il lui faut se réinventer en se dégageant de son obsession institutionnelle et normative. En a-t-elle encore la possibilité voire même la volonté ?

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Les États-Unis ou l'hégémonie numérique 

Même si la Chine développe, de nos jours, une puissante industrie du numérique, les États-Unis sont aujourd'hui dans ce domaine, et sans doute pour longtemps encore, les maîtres du monde. Petit à petit le numérique devient le cœur de leur puissance économique et militaire ainsi que de leur influence politique et culturelle.

Pour bien comprendre l'importance de cet aspect des choses il faut avoir à l'esprit quelques principes simples :

  • La puissance des ordinateurs double tous les deux ans. Cette loi empirique, baptisée « loi de Moore » du nom de son inventeur, ne cesse de se vérifier depuis un demi-siècle. Parfois contestée de nos jours, elle continuera, dans le futur, à se vérifier, voire à s'amplifier en raison des progrès technologiques d'ores et déjà en gestation. Elle est devenue une loi de l'histoire.

  • Ses conséquences : tout ou presque tout devient progressivement numérisable et automatisable. « L'automatisation généralisée va dominer le monde » prédit Bernard Stiegler dans « Disruption ». Ce phénomène renforcé par le développement de la robotisation, de l'intelligence artificielle et de la convergence des sciences cognitives avec les nano, bio et info technologies envahit l'ensemble des activités humaines, celles de la paix comme celles de la guerre.

  • Ce foisonnement technologique et numérique, en accélération constante, produit, à partir de l'activité de chacun d'entre nous, des « projections algorithmiques ». Celles-ci constituent le socle du « big data », c'est à dire de cet ensemble de données que génèrent, en continu, les hommes et leurs institutions.Ce « big data » devient, à son tour, une matière première dont l'exploitation massive constitue, peu à peu, la base de l'économie mondiale, mais aussi la source de toute les manipulations médiatiques et politique imaginables. La puissance algorithmique d'un Etat devient ainsi un élément majeur de de son influence géopolitique.

La puissance algorithmique américaine repose sur le contrôle d'un appareil technologique hard et soft qui maîtrise l'intégralité, de la chaîne de traitement de cette ressource inépuisable. Cette maîtrise assure ce qui est la base de la stratégie planétaire des États-Unis, la « Full spectrum dominance ».

Cette hégémonie numérique n'est pas négociable, elle s'exprime par différents canaux :

  • Le contrôle exclusif d'une chaîne scientifique, technologique et industrielle dédiée au numérique (composants, ordinateurs, télécommunications, logiciels, services etc...) appuyée sur tout un réseau de centres de recherche, d'universités ? souvent sanctuarisés en des lieux tels que la Silicon Valley et abondamment soutenue par des fonds publics en provenance du secteur de la défense.

  • Une communauté du renseignement dotée d'une diversité et d'une ubiquité jusqu'à présent inégalée : seize agences couronnées par la National Security Agency (NSA) à l'écoute permanente du monde.

Cette double maîtrise inspire une double stratégie :

Une politique de colonisation numérique exercée à partir d'une interaction constante entre le « big data » et les GAFA dont l'utilisation permanente d'applications les plus diverses en croissance exponentielle, par des milliards d'individus de par le monde, tend à devenir un élément majeur du PIB américain de sa croissance. Un phénomène très particulier de l'économie numérique américaine est rarement souligné .Il est pourtant essentiel car il va prendre de plus en plus d'importance. La plupart des sociétés du numérique Google, Amazon, Facebook etc. investissent une énorme part de leurs profits, hors du numérique, dans les industries nouvelles : espace, transport, nucléaire... où elles apportent leur formidable capacité d'innovation, rendant ainsi ce phénomène de colonisation exponentiel et de plus en plus dominateur.

Une politique d'influence, sorte de « digital power » venant diversifier et amplifier le traditionnel « soft power » où, la mise en réseau, l'instantanéité, la mise hors sol, dans le « nuage » de nos activités  apporte, avec elle, cette « siliconisation du monde » dont nous parle Eric Sadin dans son livre éponyme.

Les chiffres parlent d'eux-mêmes : Facebook compte 2,2 milliards d'usagers mensuels, WhatsApp est utilisé quotidiennement par 1 milliard d'utilisateurs, et YouTube également par plus de 1 milliard d'entre eux. Parallèlement à ces services Google, Twitter, LinkedIn, Instagram pour ne citer que les principaux se sont répandus sur la totalité de la planète en utilisant tous les supports possibles : câbles, satellites, ballons, construisant ainsi une sorte de dôme numérique surplombant le monde.

Comme le prévoyait Thomas L. Friedman, la terre devient plate, lisse et sans aspérités. Notre destin commun, sous l'influence de cette siliconisation américaine n'est autre que la transposition numérique de la « Manifest destiny » réaffirmée naguère par Madeleine Albright sous le vocable de « Nation indispensable ». Il suffit de lire les cartes du monde, diffusées par Facebook ou ses épigones, pour s'en rendre compte, l'une des dernières éditions s'ingéniant à cartographier, à l'échelle mondiale, les relations tissées par des « amis » qui ne cessent de « liker » entre eux. Traduction géopolitique d'une sorte de vivre ensemble mondialisé ignorant rapports de forces et conflits territoriaux effaçant États et nations. Une « géopolitique numérique du tendre » en quelque sorte, figure nouvelle du messianisme bienveillant.

Tout se passe comme si les États-Unis sentant leur leadership battu en brèche s'enfonçaient dans une conception virtualiste du monde de plus en plus déconnectée des réalités géopolitiques actuelles. Karl Rove, le conseiller de George W. Bush l'avait exprimé naguère dans une formule saisissante et péremptoire : « Nous sommes un empire désormais, et lorsque nous agissons, nous créons notre propre réalité. Nous sommes les acteurs de l'histoire... et vous, vous tous, vous resterez cantonnés dans l'étude de ce que nous faisons »

Ce virtualisme géopolitique avait commencé avec le projet hollywoodien de Guerre des étoiles de Ronald Reagan qui ne fut pas sans résultat géopolitique, Donald Trump lorsqu'il accéda au pouvoir avait déjà derrière lui dix ans de téléréalité. Barack et Michelle Obama viennent de signer avec Netflix le géant du streaming numérique (1000 productions originales pour la seule année 2018...). un contrat portant sur plusieurs années pour la réalisation de séries « pour découvrir et mettre en lumière des histoires de personnes qui font la différence dans leurs communautés et veulent rendre le monde meilleur». Cette extension constante du numérique augmente parallèlement la puissance de l'Amérique et réciproquement. Les mathématiciens parleraient d'une relation biunivoque. Rien ne semble pouvoir arrêter ce mouvement.

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La Chine ou l'hégémonie tellurique

La puissance chinoise ré-émergente ne partage pas cette interprétation du monde. A ce virtualisme géopolitique elle oppose, en effet, un réalisme continentaliste prenant la forme d'une hégémonie tellurique c'est à dire inscrite dans les grands espaces les territoires, le sol, construite à partir d'infrastructures stratégiques, ferroviaires, routières, énergétiques, aériennes et maritimes, centrées sur l'ensemble eurasiatique et donnant corps au projet des :  Nouvelles routes de la soie : la «  Belt and road initiative » (BRI)  lancé par Xi Jinping en 2013.

Sans exclure, bien entendu, la part de propagande, jamais absente des stratégies élaborées par les régimes autoritaires, il serait imprudent de ne pas prendre en compte l'ambition géopolitique particulièrement originale de cette stratégie. Il s'agit d'une politique planétaire d'aménagement du territoire au sens que l'on donnait à cette politique, en France, à l'époque de la reconstruction et des trente glorieuses.

Construire un territoire à partir d'un réseau de villes et d'infrastructures destiné à permettre un développement harmonieux et coordonné. La différence d'approche avec la politique française des années soixante est toutefois de taille : la conception chinoise est délibérément géopolitique et s'applique à la terre entière, non seulement à l'ensemble eurasiatique mais aussi à l'Afrique et à l'Amérique latine.

Tout d'abord l'Eurasie. A cent ans de distance la BRI donne consistance, en élargissant encore son amplitude géographique à l'ensemble de l'Eurasie, à l'intuition et surtout à la mise en garde de Halford John Mackinder sur l'importance, pour le contrôle de la planète, de « l'ile du monde », « pivot géographique de l'histoire ». (Conférence à la Royal Geographical Society de Londres, février 1904). Ce qui n'était, à l'origine, qu'une vision prémonitoire devient avec la BRI une réalité concrète.

La cible de la BRI n'est autre que la totalité de l'espace eurasiatique de Pékin aux extrémités de l'Europe, au Moyen Orient, ainsi qu'aux rivages de l'Océan indien avec comme point de départ un programme de 1200 milliards de dollars, ferroviaire (fret et grande vitesse), routier, énergétique et maritime. Ce programme est déjà en cours de réalisation il comprend six grands corridors géographiques structurant comme les doigts de la main la totalité de l'espace eurasiatique.

D'ici le milieu du siècle le projet des Nouvelles routes de la soie devrait concerner une centaine de pays, impliquer 7000 projets d'infrastructures pour un montant de 8000 milliards de dollars d'investissement.

Le programme ne s'arrête pas là.En s'appuyant sur la ceinture maritime de la route de la soie, il se déploie en Afrique, se prolonge par des infrastructures ferroviaires,la mise en place d'un point d'appui stratégique à Djibouti et se poursuit vers la Méditerranée via le Pirée, l'utilisation de nombreuses facilités maritimes au Maghreb, ou la prise de participation dans le capital de l'aéroport de Toulouse mais aussi dans le financement de la centrale nucléaire d'Hinkley Point.

Enfin l'Amérique latine complète cette politique d'aménagement planétaire par la participation à la construction d'une voie terrestre routière et ferroviaire entre le Brésil et le Pérou, l'utilisation massive du canal de panama et la conception d'un projet de nouveau canal à plus grande capacité au Nicaragua. Ce n'est qu'en consultant les cartes, celle du globe en particulier, que l'on peut prendre conscience de la dimension tentaculaire de la BRI, programme géostratégique dont il n'existe aucun précédent dans l'histoire.

Par ailleurs, cette « vertébration » du monde pour reprendre une expression d'Ortega Y Gasset s'appuie sur un ensemble institutionnel et financier considérable.

  • L'Organisation de Coopération de Shanghai (OCS), organisme original qui regroupe des États au moyen d'une structure très décentralisée sans porter atteinte à leur souveraineté, s'étend sur plus de 60 % du territoire de l'Eurasie et regroupe près de 45 % de la population de la planète, Les membres de l'OCS possèdent 20 % des ressources mondiales de pétrole, 38 % du gaz naturel, 40 % du charbon et 30 % de l' uranium, 95% des terres rares D'après les données de la Banque mondiale, le PIB global de l'OCS représente déjà plus de 20% de celui de l'économie mondiale.

  • La Banque asiatique pour les infrastructures. AIIB. (200 milliards de dollars) au capital duquel participent, à l'exception de États-Unis et du Japon, la plus grande partie des membres de la communauté internationale à laquelle il faut ajouter le Silk Fund (80 Mds de dollars).

  • La banque des BRICS (200 milliards de dollars) vient compléter ce système pour financer des interventions en dehors du périmètre Eurasiatique.

Par ailleurs, le livre blanc 2017/2022 sur la politique de l'espace prévoit l'exploitation des météorites et de la Lune notamment pour extraire de notre satellite l'hélium 3 nécessaire à la fusion nucléaire civile ainsi que le programme « Made in China 2025 » annonce le développement des dix technologies d'avant-garde à maîtriser d'ici là. Cette double ambition complète cette stratégie du « Marathon de cent ans » affichée par les responsables du Parti communiste chinois, dans une optique de revanche, dès le lendemain de la rencontre de Nixon avec Mao Tse Toung (1972), pour rattraper puis dépasser les Etats-Unis. Ce qui frappe dans cette démarche qui n'est toutefois pas sans risques politiques, écologiques, économiques et financiers, la Chine étant très endettée et ses initiatives parfois mal reçues chez ses voisins, c'est la combinaison qu'elle organise entre planification séculaire et constante accélération.

Enfin, sur le plan politique, la récente décision consistant à ne plus limiter le nombre des mandats du Président confirme cette volonté de maîtrise du temps et de l'espace.

Préférence pour le temps long, prise en compte des grands espaces, financements à long terme, souplesse d'organisations multilatérales politiques économiques et militaires , liaisons permanentes entre politiques d'aménagement et politiques industrielles, recherche de la coopération régionale par la connectivité telles sont les formes d'une hégémonie ascendante qui prend appui sur le sol, les territoires, les continents et préserve les États.

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L'Union Européenne ou l'hégémonie inversée

Les Européens, après l'effondrement de l'Union Soviétique, ont souscrit béatement au grand récit de la mondialisation heureuse et de la fin de l'histoire. Ils ont banni de leurs discours les notions de conflit et de puissance. Ils se sont aveuglés en privilégiant la servitude volontaire sur la prise de conscience des réalités. La caractéristique la plus évidente de l'Europe au cours de ce dernier quart de siècle est son manque de perspective à long terme sur l'histoire mondiale et son refus de toute vision géopolitique.

Or après soixante-dix ans de relative stabilité, le monde est redevenu « normal », c'est-à-dire multipolaire et potentiellement conflictuel. Les Européens abordent cette nouvelle période de l'histoire du monde sans vision d'ensemble et dans un grand désarroi. Épuisés par deux guerres mondiales

Ce désarroi est d'autant plus profond qu'ayant misé, épuisés par deux guerres mondiales, pour fonder leur projet d'intégration , sur les normes et les valeurs, c'est-à-dire sur la raison et les bons sentiments, ils se trouvent plongés, à nouveau, dans une situation de montée des périls, voire même de montée aux extrêmes, perspective que leur inconscient collectif avait refoulé jusqu'alors.

Enfin ce réveil douloureux les surprend en un temps de bouleversements démographiques, technologiques, économiques, culturels et géopolitiques dont l'imprévisibilité, l'ampleur et l'accélération continue tétanisent et sidèrent leurs opinions publiques.

Cette situation devrait inciter les Européens, à placer la préoccupation d'indépendance au cœur de leur réflexion et surtout au centre d'un projet de refondation plus que jamais nécessaire. De cette volonté d'indépendance tout le reste, en effet, découlera : définition des intérêts vitaux, formes de puissance, règles de solidarité, transformation institutionnelle, vision géopolitique et en fin de compte souveraineté.

Par rapport à cet affrontement entre hégémonie numérique américaine et hégémonie tellurique chinoise, l'espoir qu'ils ont mis, par irénisme juridique, dans l'avènement d'une forme inédite de puissance, cette illusoire « puissance par la norme », vacille sous nos yeux.

L'inversion du principe de subsidiarité s'est traduite par un foisonnement réglementaire et jurisprudentiel qui, loin de protéger les États européens, se retourne contre eux, situation encore aggravée du fait de l'utilisation, chaque jour plus invasive, du droit américain à l'ensemble de la planète.

Sans vouloir occulter un certain nombre de réussites, sur le plan économique, force est de constater que l'opinion publique perçoit de plus en plus l'Union comme un monstre technocratique dont le comportement hégémonique plutôt que de se tourner vers le reste du monde afin de participer à ce gigantesque affrontement de souverainetés qui caractérise le monde en ce début de XXI ème siècle les prend pour cible .Loin de libérer leurs énergies elle leur inflige une gouvernance qui, sous couvert de technicité rationnelle et vertueuse, leur impose une vision repentante et culpabilisatrice de leur destin collectif.

Incapable de concevoir une souveraineté qui lui soit propre l'Union européenne se comporte comme un système annihilateur de souverainetés nationales prenant la forme insolite d'une hégémonie technocratique inversée.

Le phénomène de décomposition auquel se trouve confrontée l'Union résulte de la triple convergence, contre cette hégémonie, d'une révolte des peuples, des États et des nations.

La situation se complique d'autant plus que par rapport à l'affrontement entre la Chine et les États-Unis les Européens se trouvent démunis. Ils sont pris dans un véritable étau géopolitique qu'ils ne semblent pas en mesure de desserrer.

Ils ne disposent, en effet, ni de la puissance numérique actuellement entièrement dominée par les Américains et sans doute demain par les Chinois, et sont coupés de toute profondeur stratégique, non seulement par leur situation géographique de petit cap de l'Asie mais aussi par l'interdiction absolue qui leur est faite, par leurs alliés anglo-saxons, de s'entendre avec la Russie dans une perspective eurasiatique.

Ils se sont condamnés eux-mêmes à être à la fois les prisonniers et les gardiens d'une stratégie d'endiguement engagée pendant la guerre froide, tournée vers l'URSS. Justifiée à l'époque mais maintenue depuis, sans raison, sous la pression américaine et dont l'OTAN, en extension constante, est le bras séculier elle est dorénavant étendue à la Chine et donc à l'ensemble de l'Eurasie.

Cette stratégie d'interdiction géopolitique est totalement contraire aux intérêts européens.

A quelques jours d'intervalle deux anciens Premiers ministres français, Jean-Pierre Raffarin et Dominique de Villepin viennent de se prononcer pour la création d'un axe Paris, Berlin, Moscou, Pékin. C'est une initiative importante elle marque en effet la prise en compte d'une vision géopolitique eurasiatique auquel le discours européen traditionnel et très incantatoire, centré depuis des décennies, sur la réconciliation franco-allemande ne nous avait pas habitués.

Les exigences de la géographie et de la géopolitique reprennent enfin leur droit. Puisse la réflexion sur les grands espaces l'emporter sur celles de la gouvernance par les chiffres et les obsessions comptables d'une technocratie sans vision.

Ce n'est peut-être pas tout à fait un hasard si face à l'affrontement de ces deux hégémonies numériques et telluriques qui vont façonner le monde pour les décennies à venir il revient à la France ce finisterre de l'Eurasie, initiateur des grandes idées européennes d'annoncer un changement de cap.

Ce changement d'angle de vue et de perspective est d'autant plus nécessaire que sous la pression démographique qui s'affirme et les ruptures d'équilibre entre les deux rives de la Méditerranée qui se font jour, la montée d'une autre forme d'hégémonie s'annonce, celle anarchique, des masses en mouvement, que seule une politique de codéveloppement entre l'Europe et l'Afrique peut enrayer.

Jean-Claude Empereur

Haut fonctionnaire honoraire
Vice –Président de la Convention pour l'Indépendance de l'Europe

La Commission Européenne trahit une nouvelle fois les intérêts stratégiques des Européens

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La Commission Européenne trahit une nouvelle fois les intérêts stratégiques des Européens
 
par Jean-Paul Baquiast
Ex: http://www.europesolidaire.eu 

Bruxelles a interdit, mercredi 6 février, la fusion entre le français Alstom et l'allemand Siemens, qui aurait, selon ses termes, créé un « géant du secteur ferroviaire ». Selon un communiqué, la Commission européenne juge ce mariage néfaste pour la concurrence sur le marché à l'intérieur de l'Union.

Sous prétexte de favoriser la concurrence, la Commission veut-elle encourager l'introduction sur le rail européen de compagnies étrangères qui veulent capter à leur profit la clientèle des réseaux ferroviaires européens. Autrement dit, veut-elle décourager Alstom et Siemens de ce marché qui présente encore un avenir vu la nécessité de décourager les transports automobiles. Veut-elle que des opérateurs étrangers, anglo-saxons ou russes, s'imposent sur ce marché stratégique en jouant sur de prétendus bas coûts qu'ils s'empresseront de relever dès qu'ils en auront éliminés Alstom et Siemens.

Plus généralement la Commission veut-elle interdire au prétexte de préserver la concurrence tout rapprochement entre des industriels allemands et français déjà en grande difficulté vu la prolifération d'industriels non-européens cherchant à les en éliminer par des politiques de dumping qui seraient inadmissibles par des gouvernements visant à préserver leurs intérêts nationaux. D'ores et déjà la Commission joue le même jeu dans le secteur encore plus stratégique des futurs réseaux 5G où le morcellement de l'offre qu'elle impose permettra au géant chinois Huawai, déjà dominant, d'acquérir un monopole exclusif et permanent dans ce domaine.

Nous nous demandons régulièrement ici au service de quels Etats ou grands industriels non-européens les membres les plus influents de la Commission, notamment dans le secteur de la concurrence, se sont résolus à se vendre...Se vendre au sens précis du terme car de tels appuis s'achètent avec des dizaines de millions de dollars. Ce sera inévitablement de l'autre côté de l'Atlantique qu'il faudra en premier lieu chercher la réponse. Les économies russes et chinoises ne sont pas encore assez riches pour s'acheter à travers la Commission et les institutions de l'Union les appuis européens nécessaires.

Aujourd'hui, face au quasi coup d'Etat de la Commission dans le secteur ferroviaire, le ministre français Bruno Le Maire parle d'une « erreur stratégique et d'une faute politique ». Mais il est plus que prévisible qu'il se contentera de parler. On n'imagine pas Emmanuel Macron menacer Bruxelles d'un retrait de l'Union, un Francexit analogue au Brexit britannique. Il est trop lié aux intérêts du grand capital financier international pour envisager, ne fut-ce que verbalement, une telle sanction aux manœuvres de la Commission européenne. Quant à l'Allemagne, pénétrée en profondeur par les Américains, elle ne fera rien non plus.

* On pourra voir sur ce sujet un article en sens différent publié par Challenges. Inutile de dire que nous ne l'approuvons absolument pas. Il faudrait lui consacrer plusieurs pages de réfutations, tellement sont biaisés les arguments évoqués. Ceci serait lui faire trop d'honneur. https://www.challenges.fr/economie/alstom-siemens-pourquo...

jeudi, 07 février 2019

‘Europese (Dis)Unie wankelt, energie zekerheid moet boven klimaatbeleid worden gesteld’

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‘Europese (Dis)Unie wankelt, energie zekerheid moet boven klimaatbeleid worden gesteld’

Topman CEII Research: ‘De euro is een verderfelijk beest, de EU het Vierde Rijk, en de Eurozone de zwakste schakel in wereldeconomie’ 

 
Politici en media praten er niet over (en doen alsof alles weer goed gaat), maar het komt wel degelijk steeds dichterbij: een onvermijdelijke nieuwe (systeem)crisis in de eurozone en de EU. (Afbeelding: Getty Images (2)).

De oprichter en hoofdredacteur van Capitalist Exploits Independent Investment Research laat in een ‘special insider’ rapport geen spaan heel van de EU en de eurozone. Chris MacIntosh adviseert zijn klanten en andere beleggers en investeerders om hun euro-belangen van de hand te doen, want 2019 wordt volgens hem het jaar dat de EU verder aan het wankelen zal worden gebracht, wat in de jaren erna op een enorme systeemcrisis zal uitlopen die ons werelddeel opnieuw op zijn grondvesten zal doen schudden. Hierdoor zal er al snel geen geld meer zijn voor (het voor de burgers extreem kostbare, maar totaal onzinnige) CO2/klimaatbeleid, want honderden miljoenen Europeanen zullen al moeite genoeg moeten doen om te kunnen blijven eten en zich warm te houden.

De eurozone komt in gevaarlijk water terecht, schrijft MacIntosh, en dat is vooral te danken aan de torenhoog opgestapelde schuldenlast en de afzwakking van de Chinese economische groei. ‘Het is surrealistisch dat als we naar het oorspronkelijke doel van de EU kijken, het onmogelijk is dat vandaag nog te herkennen.’

De economische opbouw na WO-2 en de oprichting van de EEG zorgden voor een ongekende welvaartsexplosie. De Europese landen voerden levendige handel met elkaar, maar behielden hun soevereiniteit, grenzen en douane, en vooral hun eigen cultuur, tradities en identiteit. Landen met traditioneel zwakker financieel beleid zoals Italië konden hun eigen munt afwaarderen om concurrerend te blijven.

‘Een verderfelijk beest’

Na deze periode van geweldige bloei werd er echter een even overmoedige als kapitale fout gemaakt door ongekozen technocratische ideologen aan het roer te zetten die de politieke, economische en financiële macht begonnen te centraliseren in Brussel. Erger nog was dat ze van die succesvol opererende onafhankelijke natiestaten één grote grenzenloze smeltkroes wilden maken. Daarom werd de euro ingevoerd en werd –aanvankelijk heimelijk, later openlijk- besloten om van Europa een massa immigratie continent voor de Derde Wereld te maken.

‘Een verderfelijk beest,’ noemt de financiële expert de euro dan ook. De Europese eenheidsmunt is structureel dermate verkeerd opgezet dat zijn totale instorting van meet af aan was ingebouwd. Enkel de vraag wanneer dat gaat gebeuren blijft (nog) onbeantwoord.

Sterke landen financierden feitelijk hun eigen export naar zwakkere broeders

Grootste nagel aan de doodskist van de eurozone is de bedrieglijke groei van exportkampioen Duitsland (waar Nederland flink op meegelift heeft). De zwakkere lidstaten, met name Portugal, Italië, Ierland, Griekenland en Spanje, konden dankzij de euro plotseling voor veel lagere rente aan (staats)leningen komen. Met dat geld financierden deze landen hun import uit de degelijkere noordelijke landen, en daarnaast hun vaak veel te royale sociale paradijsjes.

Deze zwakkere PIIGS landen bouwden hierdoor enorme handels- en begrotingstekorten op, en hun staatsschulden stegen explosief. Deze onbalans werd na de crisis van 2008 niet permanent hersteld, maar nam na een kleine correctie al snel weer verder toe. De PIIGS kwamen daarom in grote problemen terecht, want door het invoeren van de euro konden ze hun eigen valuta niet langer afwaarderen om zo hun export weer goedkoper en aantrekkelijker te maken.

De naïeve, cruciale denkfout van alle eurofielen dat de zwakkere broeders uit zichzelf meer discipline zouden tonen, gekoppeld aan de kunstmatige economische groei die werd veroorzaakt door de fors gestegen interne handel en later feitelijk uitsluitend door het (bijna) nul rentebeleid van de ECB, zal de hele muntunie uiteindelijk fataal worden, zo denkt niet alleen MacIntosh, maar met hem een heel leger aan andere professionele analisten.

‘Alleen academici konden zo onvoorstelbaar dom zijn’

Door de financiële markten en bankensector te overspoelen met goedkoop geld ‘kocht’ de ECB hen feitelijk uit, waardoor dit bedrag op de balans opliep van € 125 miljard naar € 1800 miljard. Dat is echter bijna uitsluitend terecht gekomen bij de bankensector, en niet of nauwelijks bij de gewone man. ‘Het interventionistische gecentraliseerde economische systeem van Brussel heeft de dagelijkse economie geremd, want met een verstikkende bureaucratie kun je geen economische groei creëren.’

‘We zijn ver voorbij het punt van wat er gedaan had moeten worden,’ schrijft de specialist. ‘Denk aan de Griekse schuldencrisis. Griekenland beloofde te bezuinigen (wat nog nooit heeft gewerkt en nooit zal werken), en de EU beloofde financiële hulp om het probleem ‘op te lossen’... Maar diepe structurele problemen kunnen niet worden opgelost door het geven van goedkope kredieten aan een zwaar in de schulden gestoken land, net zomin als aan een junkie nog een shot kan worden geven om zijn verslaving te genezen. Dit is zo onvoorstelbaar dom dat alleen academici dit hadden kunnen bedenken.’

Moeten Duitsland en Nederland ten koste van zichzelf de eurozone redden?

Daarom komt er onvermijdelijk een nieuwe Europese bankencrisis aan, en zullen Duitsland, Nederland en nog een paar financieel gezondere landen de weinig benijdenswaardige taak krijgen om de zwakkere lidstaten te ‘redden’ om de eurozone en EU intact te houden. Let wel: het gaat hier om minimaal vele honderden miljarden euro’s: zo hebben de Duitse banken zo’n € 220 miljard aan obligaties van andere eurozone lidstaten op hun balansen staan. Deze en andere banken zullen alleen door ingrijpen van de overheden (lees: met belastinggeld) overeind gehouden kunnen worden.

Probleem is dat het moment dat zelfs Duitsland en Nederland niet meer in staat zijn de eurozone te redden snel dichterbij komt. Het is sowieso de vraag of de Duitsers en Nederlanders niet massaal hun eigen Gele Hesjes opstand beginnen als hen wordt gevraagd hun toch al flink onder druk staande welvaart verder op te geven en over te hevelen naar Brussel en de zuidelijke schuldenlanden, zodat de eurozone en EU overeind kunnen worden gehouden.

‘Niemand kan nog twijfelen aan dictatoriale aard van het beest in Brussel’

De crisis die Europa wacht volgens MacIntosh ‘wel eens een hele nare worden, en op iets uitlopen waar we ons nu zelfs nog geen voorstelling kunnen maken.’ In dit verband wijst hij op de totalitaire wijze waarop de EU in 2012 de Italiaanse premier Berlusconi feitelijk afzette en verving door zijn eigen technocratische marionet. In de rest van de wereld heet zoiets een staatsgreep, maar niet in de EU. ‘Dit was het meest gevaarlijke moment van het afgelopen decennium. En waarom? Omdat de criminelen in Brussel erdoor werden aangemoedigd. Toen wisten ze dat ze de lidstaten konden controleren en hun wil konden opleggen.’

‘Als iemand al twijfelde aan de ware bedoelingen en dictatoriale aard van het beest dat in Brussel groeit, dan zou wat er in 2012 in Italië gebeurde voor altijd aan alle twijfel een einde moeten maken. Deze actie was bedoeld als een zeer duidelijke waarschuwing aan alle lidstaten: werk ons niet tegen want wij zijn het Vierde Rijk, en deze keer hebben wij geen troepen met zwarte laarzen nodig om jullie eronder te krijgen. Wij kunnen en zullen jullie in onze pakken met stropdassen en met onze glimmende schoenen neerhalen.’

EU wil Groot Brittannië tot afschrikwekkend voorbeeld maken

De Britten kozen nog net op tijd om ‘het beest’ te verlaten. Hoewel? Brussel lijkt er achter de schermen met succes aan te werken dat Groot Brittannië economisch zo’n grote klap krijgt, dat het land als afschrikwekkend voorbeeld moet gaan dienen om alle anti-EU bewegingen en partijen de kiezerswind uit de zeilen te nemen. En anders zullen de almaar strenger wordende censuurwetten de laatste vrij geuite andere meningen in Europa wel de mond snoeren.

Gele Hesjes doen het tijd keren

Desondanks ‘is het politieke tij aan het keren,’ en dat is voor een groot deel te danken aan de Gele Hesjes in Frankrijk, die dit weekend voor de 12e achtereenvolgende keer massaal de straten op zijn gegaan. ‘Stelletje boeren,’ lijkt men in Parijs en Brussel te denken. ‘Ze worden zo kwaad als hun manier van leven op zijn kop wordt gezet en hun cultuur (met massa immigratie) wordt vernietigd. Naar de hel met die armzalige massa!’

Maar ‘hoe langer de glimmende schoenen erin slagen de macht te behouden, des te groter wordt de inefficiëntie van de eurozone, en des te groter ook de angst van de massa. En wees ervan verzekerd dat hoe erger de situatie wordt, des te drastischer de reactie zal zijn die door het volk wordt geëist. En die rol zal absoluut zeker door iemand worden ingevuld.’

Duitsland en Frankrijk maken samen met Brussel de dienst uit

Brussel maakt samen met Duitsland en Frankrijk de dienst uit in de EU, en de rest heeft maar te gehoorzamen. Bondskanselier Angela Merkel eiste onlangs nog maar eens dat de lidstaten ‘bereid moeten zijn hun soevereiniteit op te geven’. President Emanuel Macron noemde het groeiende nationalisme in Europa zelfs ‘verraad, en het tegenovergestelde van patriottisme.’ Oftewel: als wij zeggen dat rood in werkelijkheid groen is, dan hebben jullie dat maar te slikken.

Onthutsend recent voorbeeld was de ‘uitzondering’ die Frankrijk van Brussel kreeg om het begrotingstekort tot boven de 3% te laten stijgen, terwijl Italië juist met de hardste represailles werd bedreigd omdat het zijn tekort tot een flintertje boven de vastgestelde grens van 2% wilde laten stijgen. Alle EU-landen zijn gelijk, maar twee landen zijn meer gelijk dan de andere.

Italexit veel serieuzere optie dan wordt toegegeven

Volgens MacIntosh is de eventuele uittreding van Italië uit de eurozone (‘Italexit’ of ‘Italeave’) een veel serieuzere optie dan officieel wordt toegegeven. Als de populistische Italiaanse regering hiertoe zou besluiten en vervolgens weer de lira invoert, zoals onlangs openlijk op een conferentie van regeringspartij M5S werd besproken, kan Duitsland fluiten naar zijn aan Italië uitgeleende miljarden. ‘Daarom denken wij dat iedereen die nu nog in Europese staatsobligaties investeert... met langdurige verliezen te maken krijgt.’

‘Kapitaal begint al uit Europa weg te lekken’

Tot aan de grote crash, of series crashes, zullen de uitgaven van de meeste eurozone lidstaten blijven toenemen, en zal langzaam maar zeker in steeds meer lidstaten de discussie op gang komen of het niet beter is de gedoemde muntunie, of net als de Britten de complete EU, te verlaten. ‘Nu al lekt er kapitaal weg uit Europa,’ waarschuwt MacIntosh. ‘Dat lek wordt een stroom en dan een stortvloed. Brussel zal alles doen om dit te voorkomen, zoals de invoering van allerlei kapitaalcontroles, maar dat zal het niet kunnen stoppen.’

Klimaatbeleid de prullenbak in, zekerheid energievoorziening gaat voor

‘Europa’s energievoorziening zal in het licht van de binnenlandse veiligheid dramatisch veranderen. Lidstaten zullen hun nationale belang weer voorop gaan stellen... En het is gebeurd met ‘groen’. Vergeet het klimaatbeleid van de afgelopen 2 decennia maar... Trump liet met het opzeggen van het klimaatverdrag van Parijs zien hoe het verder moet. Verwacht dat Europese leiders hetzelfde gaan doen om de energie zekerheid van hun land te herstellen. Dus u kunt CO2 emissies en beestjes zoals de roodgevlekte bosuil gewoon vergeten. Als het erop aankomt zal politieke (en energie) veiligheid voorrang krijgen.’

Dat betekent dat extreem kostbare, welvaart vernietigende klimaatakkoorden zoals in Nederland zijn gesloten in de prullenbak zullen verdwijnen, en daarmee ook alle plannen voor nog grotere windmolens en het afsluiten van de bevolking van het goedkope en betrouwbare aardgas. De komende crisis zal namelijk zó ernstig zijn, dat de meeste overgebleven financiële middelen zullen moeten worden aangewend om de bevolking te kunnen blijven voeden en verwarmen, zodat er een niet nog veel grotere opstand ontstaat.

Tot slot zal de politieke, economische en maatschappelijke chaos de Europese landen ertoe aanzetten om hun legers en militaire middelen fors te versterken (1). Met een beetje pech dreigen de totalitaire eurocraten met hun ‘Vierde Rijk’ dan exact dat te veroorzaken wat na de Tweede Wereldoorlog juist definitief tot het verleden moest behoren: oorlog.

Xander

(1) Capitalist Exploits
(2) Afbeelding: Getty Images (vrij voor redactioneel, niet commercieel gebruik) 

Faire défaut sur sa dette publique est-il un risque pour l'économie ?

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Faire défaut sur sa dette publique est-il un risque pour l'économie ?
 
Ex: https://echelledejacob.blogspot.com
 
Discours dominant vs. Réalité

L’écrasante majorité des commentateurs – économiques ou politiques – qui ont accès à la parole publique prétendent que faire défaut sur une dette publique (ou, pire, l’annuler une bonne fois pour toute) serait aller au-devant de graves problèmes.

Exemples de ce discours dominant sur l’annulation de la dette publique En réaction aux campagnes en faveur de l’annulation totale de la dette du tiers monde et aux critiques de l’initiative PPTE, le FMI et la Banque mondiale répondait en 2001 |1| que :
« Pendant de longues années encore, les PPTE et nombre d’autres pays pauvres auront besoin de concours extérieurs pour financer leurs besoins de développement. […] L’annulation totale de la dette risque de compromettre ces concours [les créanciers bilatéraux et multilatéraux]. Elle ébranlerait aussi la confiance des investisseurs existants et potentiels, dont les fonds sont essentiels pour le développement à long terme des pays à faible revenu. »

En réaction au documentaire Debtocracy |2|, l’économiste Alexandre Delaigue expliquait en 2011 |3| que :
« La vraie question c’est : est-ce que la Grèce a intérêt, économiquement, à faire défaut ? Et la réponse est non. […] si elle cessait demain de rembourser sa dette, elle serait très rapidement à court de liquidités parce que ses dépenses excèdent largement ses recettes. Aucun créancier ne voudrait lui prêter de l’argent, à cause de son défaut, donc elle devrait aller encore plus loin dans l’austérité, en augmentant les impôts ou en procédant à de vastes coupes budgétaires. Si la Grèce annulait sa dette, ce serait la panique, avec un coût trop élevé pour le pays. »

En réaction à la campagne électorale de la France Insoumise (et du Front National, on les mettant dans le même sac), la candidate Modem et employée du groupe Crédit Agricole, Marie-Anne Frankt, déclarait en 2017 |4| que :
« On enfume les peuples avec ces histoires de dette publique illégitime, on en profite pour accuser l’Europe et l’euro. Et ceci masque l’effet immédiat et inévitable des solutions avancées par ces bonimenteurs : une baisse de pouvoir d’achat des classes moyennes et des plus vulnérables, assortie d’une fuite des capitaux et des investissements, d’un effondrement de l’économie et donc une explosion du chômage. »

Les graves problèmes mis en avant pour faire peur et imposer le fameux TINA sont généralement de deux ordres : plus personne ne voudrait prêter au pays et les sacro-saints investisseurs le quitteraient, entraînant une chute de son économie.

Le seul problème pour ce discours de peur, c’est que les faits le contredisent…

Dans une étude de 2014 |5|, les professeurs d’Université et alors économistes au FMI, Reinhart et Trebesch ont analysé une cinquantaine de cas de défauts de paiement dans l’Histoire – tant de la part d’économies dites « avancées » envers des créanciers publics (les pays européens de l’entre-deux-guerres envers d’autres pays riches) que de la part d’économies dites « émergentes » envers des créanciers privés (la crise de la dette dans les pays du Sud depuis les années 1980) |6|. Leurs conclusions sont sans équivoques : les pays qui ont procédé à une réduction conséquente de leur dette |7| ont vu leur situation économique s’améliorer. Non seulement leur dette a diminué, mais leur revenu national a augmenté, leur accès aux marchés financiers s’est maintenu voire amélioré (puisqu’ils se trouvaient en meilleure santé économique que lorsqu’ils remboursaient leur dette) et, bien sûr, le service de leur dette a diminué.

L’augmentation du PIB par habitant dans les années qui suivent le défaut est en moyenne de 16 % pour les économies dites « avancées » et de 9 % pour les économies dites « émergentes » |8|.

La notation de ces pays qui ont fait défaut n’a pas été dégradée, mais au contraire a souvent été valorisée |9|. Cela confirme que ce qui compte pour les créanciers, ce n’est pas la « bonne morale » du pays emprunteur mais la possibilité de le réendetter afin de s’enrichir sur son dos et – surtout – de se doter d’un outil de domination sur lui. Comme les auteurs le soulignent, ces résultats dénotent face aux nombreux commentateurs influents sur la question qui insistent toujours sur le fait qu’un défaut amènerait forcément à compromettre la « réputation » du pays concerné et à le couper des prêteurs.

« On sait, au contraire, que les gouvernements qui ont fait défaut ont récupéré leur capacité d’emprunter encore et encore. »
Reinhart et Trebesch, économistes au FMI, 2014

Dans une étude plus récente |10|, Reinhart & Reinhart et Rogoff ont analysé 70 cas de réduction importante (au moins 15 % du PIB) et prolongée (au moins durant cinq années) de dette, de 1800 à 2014 dans des pays considérés « avancés ». À nouveau, leurs conclusions sont sans équivoques : si la croissance ou la constitution de surplus budgétaires (via l’austérité et les privatisations) ont été utilisées dans un peu plus de la moitié de ces cas, la création monétaire, la taxation du patrimoine, la diminution des intérêts payés aux créanciers et le défaut de paiement ont également été largement utilisés : « bien plus que ce que de nombreux observateurs choisissent de retenir ».

Il n’y a par contre pas d’étude montrant que les pays qui ont fait défaut sur leur dette publique auraient vu leur situation économique se dégrader, au contraire. Ce qui dégrade la situation économique d’un pays, c’est lorsque moins de 10 % de la population détient plus de richesses que les 90 % restants ; lorsque le crédit aux ménages est bloqué ou rendu difficile ; lorsque les salaires (sécurité sociale comprise) sont rabotés et que l’exploitation de la majorité de la population augmente ; lorsque les taxes sur celle-ci augmentent alors que les services publics deviennent plus chers ; lorsque des biens communs stratégiques (comme l’énergie, l’eau ou les banques) sont privatisés ; lorsque les besoins fondamentaux deviennent des luxes ; lorsqu’une partie importante du budget public est dédiée à rembourser les créanciers de la dette ; etc.

Menaces et sanctions punitives

Les intérêts énormes des créanciers et de l’ordre établi que cache ce discours dominant, qui se présente comme relevant du bon sens, font qu’il tombe très souvent, et très facilement, dans le registre des menaces.

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La vraie question n’est donc pas de savoir si ces risques « économiques » sont réels ou non, mais d’envisager quelles sanctions politiques pourront être enclenchées et – par conséquent – quels moyens d’autodéfense doivent être utilisés par les désobéissants. L’exemple récent de la Grèce et de ses gouvernements Syriza I et II est criant : le fait de ne pas avoir préparé et appliqué des mesures d’autodéfense |11| (comme la suspension de paiement, le contrôle des mouvements de capitaux et l’utilisation des participations publiques majoritaires dans les plus grandes banques du pays) face aux sanctions punitives prévisibles de l’establishment (le gel des liquidités disponibles par le biais de la BCE, principalement) ont mis le pays à plat ventre alors qu’il était déjà à genoux.

Si les menaces et éventuelles sanctions punitives nous paralysent, nous n’aurons plus comme seule option politique que d’obéir et d’accepter tout ce que les créanciers exigeront de nous.

Menaces et sanctions pour les uns, annulations pour les autres. Une autre preuve que le défaut et l’annulation ne provoquent pas en soi de dégradation économique d’un pays, c’est le fait que les créanciers (banques, pays riches et institutions financières internationales) ont accordé de nombreuses réductions de dette pour des raisons géo-stratégiques : pensons à la Serbie des années 2000, au Chili de Pinochet ou à l’Argentine des années 1980 : tous ont été remerciés pour services rendus aux intérêts des grandes puissances et de leurs multinationales.

Conclusion

Nous ne pouvons bien sûr pas savoir ce qu’il se serait passé si la Grèce avait désobéi à ses créanciers, personne ne peut le savoir. Mais l’histoire longue comme récente nous a montré que leur obéir signifie la catastrophe économique, sociale et écologique. Elle nous a également montré que faire défaut, voire annuler sa dette, redonne une marge de manœuvre et une autonomie non négligeable. C’est précisément pour cela que les créanciers préféreront toujours renégocier une dette que de laisser leur débiteur faire un défaut souverain, dicté par ses propres critères.

« La situation économique des pays endettés s’améliore significativement après une réduction de dette, mais uniquement si celle-ci implique une annulation. Les réductions de dette plus douces, comme le ré-échelonnement du capital ou la réduction des taux d’intérêts, ne sont généralement pas suivies d’une croissance économique ou d’une amélioration de la notation du pays. »
Reinhart et Trebesch, ex économistes au FMI, 2016

Le CADTM n’a jamais envisagé l’annulation de la dette comme une mesure se suffisant en elle-même. D’ailleurs, d’autres mesures complémentaires à la réduction de dette ont été prises par certains des pays étudiés par Reinhart & Trebesch, comme la dévaluation de la monnaie, le contrôle des changes ou la lutte contre la fuite de capitaux. En définitive, plutôt que de se soumettre au discours de peur distillé par les puissants qui veulent maintenir leurs privilèges, demandons-nous plutôt ce qui peut améliorer notre situation économique et générale.

Notes

|1| FMI et Banque mondiale, « Faut-il annuler l’intégralité de la dette ? », juillet 2001.

|2| Aldous, « Dette : les grecs et la Debtocracy », CADTM, 13 juillet 2011.

|3| Interview d’Alexander Delaigue, « Faut-il annuler la « dette odieuse » grecque ? », TerraEco, novembre 2011.

|4| Marie-Anne Kraft, « Le financement de la dette publique par la banque centrale : une illusion anti-sociale », avril 2017. Voir également cette réponse de Patrick Saurin : « Oui, il existe une dette publique illégitime et il faut la répudier ! », CADTM, 19 avril 2017.

|5| C. Reinhart & C. Trebesch, A distant Mirror of Debt, Default and Relief, octobre 2014.

|6| Pour plus de détails, lire Jérémie Cravatte, « Des économistes du FMI analysent les faits : les pays qui ont fait défaut sur leur dette ont vu leur situation s’améliorer », CADTM, avril 2015.

|7| Les auteurs ne font malheureusement pas la distinction entre les cas d’annulation unilatérale ou les cas de restructuration négociée. Les deux ont eu lieu.

|8| Ibid., pp. 31-35.

|9| Ibid., pp. 35-39.

|10| C. Reinhart, V. Reinhart & K. Rogoff, Dealing with Debt, février 2015.

|11| Sur ce sujet, voir la vidéo et le texte d’Éric Toussaint, « Grèce : pourquoi la capitulation ? Une autre voie est possible », CADTM, août 2015.

mercredi, 06 février 2019

A-t-on payé 1.400 milliards d’intérêts sur la dette depuis 1979 ?...

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A-t-on payé 1.400 milliards d’intérêts sur la dette depuis 1979 ?...

C’est Jacques Cheminade qui l’affirmait en 2017 et c’est vrai. Comment paie t-on ces intérêts ? En empruntant et, ce qui est inquiétant c’est que Macron a décidé de mettre l’or de la France, notre or, sur les marchés. Charles Sannat nous en a parlé ICI. Et c’est la JP Morgan qui a mis la main dessus.

Nous avons déjà la loi qui autorise les banques, à se servir sur le compte de leurs clients et, on nous spolie, en vendant tout ce que la France à de valeur, par petits bouts.

Si nous avons des prêteurs, c’est parce que nous avons cet or, mis de côté depuis des décennies. Notre souveraineté déjà bien entamée, et c’est la disparition de notre nation (et de bien d’autres) qui sera l’aboutissement final de ce hold-up généralisé. Comment retrouver notre indépendance si notre pays n’a plus aucune garantie ? Tout ça pour faire leur Europe des riches, sur le dos des 500 millions d’européens, appauvris et impuissants (pour l’instant).

Il faut que cette question, soit à l’ordre du jour dans le Vrai Débat initié par les Gilets Jaunes, qui n’a rien à voir avec le grand débat mascarade voulu par Macron. Personne ne semble se rendre compte de la situation critique, si on rapproche la rumeur de la fusion de la Deutch Bank, détentrice de swaps bien pourris, avec une grande banque européenne, de préférence française (la BNP ou la Société Générale ? CH. Sannat hésite) l’accord signé par le monarque (sans demander l’avis des français) avec Merkel pourrait-il le permettre ?. Quid en cas de gros souci et si notre or a disparu ? Serons nous des esclaves sous tutelle de la finance ?

Vous avez aussi vu cette info : La France confirme le rapatriement des djihadistes français détenus en Syrie (dont 75% d’enfants (??)), En plus, la ministre de la justice Nicole Belloubet a d’une part confirmé, jeudi 31 janvier sur RTL, qu’une « trentaine » de djihadistes ayant purgé leur peine allaient sortir de prison en 2019. « Lorsque nous sommes face à des détenus de ce type, il y a une évaluation de leur dangerosité, il y a un placement dans un quartier étanche. A leur sortie, il y a évidemment un suivi extrêmement strict par les services de renseignement territoriaux », a précisé Nicole Belloubet.

Comme nous savons que ces fichés « S » sont « étroitement » surveillés, que ce sont des bombes à retardement, que ça ne les empêche pas d’agir contre la France, nous l’avons vu à mainte reprises. Pourquoi ne pas les renvoyer dans les pays dont ils défendent les valeurs, après les avoir déchus de la nationalité Française, dont il se revendiquent quand ça va mal pour eux ? A t-on besoin de ces dangereux parasites, qu’ils faudra assister financièrement?

Notre pays est face à un mouvement de contestation social sans précédent, et pendant ce temps là! Le « banquier » dilapide notre pognon et notre or, (il a été placé là dans ce but) nous insulte comme jamais un responsable ne s’est permis de le faire, quant au « filou la Castagne », il est d’accord pour que nous rapatrions des égorgeurs, coupeurs de têtes. Tout ça en mettant en avant, la « violence » des Gilets Jaunes et de leur soi-disant « radicalisation, pour camoufler ses méfaits, selon le principe d’un « clou chasse l’autre ». Bravo!! à cette équipe de bras cassés, qui sont entrain de détruire notre pays.

Nous sommes au bord d’une guerre civile, que l’exécutif appelle de tout ses vœux vu son comportement, pour finir de mettre en place sa dictature dure. Nous avons affaire à une mafia corrompue qui a les moyens de l’état à sa disposition contre le peuple. Jusqu’à quand les « gardiens de la Paix » payés par le peuple, devenues « forces de l’ordre »au service des imposteurs, vont-ils protéger cette oligarchie nuisible ? Quelques syndicats minoritaires, dénoncent les agissements de ce panier de crabes, vont ils être rejoint par ceux qui considèrent être en priorité au service du peuple? On ne peut que l’espérer. D’autres français en appellent à l’armée. Continuez à vous informer, rapprocher les information, vérifiez et, tirez en les conclusions qui s’imposent.. Bonne réflexion !

Volti

Gilets jaunes, démocratie et société de consommation

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Gilets jaunes, démocratie et société de consommation

Patrick Parment

Ex: http://synthesenationale.hautetfort.com

La crise ouverte par les gilets jaune, c’est au fond la crise de la démocratie et de la société de consommation. Ce n’est vraiment pas un hasard si, soudain, les peuples européens prennent conscience qu’une société dominée par les marchés financiers mènent tout droit au néant. Cette société d’abondance (factice !) a généré toutes les dérives possibles  au point d’être devenue totalement schizophrénique : de la cause des femmes au gender en passant par la glorification des minorité sexuelles. En un siècle d’existence  nos démocraties ont détruit tout ce qu’avait construit le génie de nos ancêtres qui ne vivaient pas dans une société d’abondance mais bien dans une société du manque, voire de la pénurie. Leur génie tient tout entier dans ce que nous appelons aujourd’hui notre patrimoine.

Mais ces sociétés d’hier reposaient sur une hiérarchie sociale bien ordonnée et sur un socle familial fort, c’est-à-dire où les rôles de chacun étaient définis. Cette société traditionnelle n’était pas pour autant figée et l’ascenseur social permettait toutes les audaces (on pense aux bourgeois si bien décrits par Molière). Nos ancêtres n’étaient pas malheureux, ils étaient économes au sein d’une société qui avait pour avantage majeur de leur offrir un avenir.

Aujourd’hui, nous vivons au sein d’une prison libertaire et individualiste où l’on a fait sauter tous les verrous qui scellaient nos sociétés traditionnelles.  Hier encore, nos ancêtres étaient liés par une communauté de destin, aujourd’hui on parle de destin individuel au sein d’une société d’abondance qui obère tout avenir.  Qu’est-ce que l’avenir quand on a tout ? Et à quoi sert-il d’être milliardaire au sein d’une telle société quand l’argent n’a d’autre finalité que lui-même.  Peut-on décemment comparer les Bill Gates, Bernard Arnault et autres Pinault à Laurent de Médicis, dit le Magnifique ? Bien sûr que non. D’ailleurs, n’est-il pas symbolique que les Pinault-Arnault collectionnent cet art dit moderne qui n’est jamais que le reflet des poubelles de la société de consommation et de son vide ontologique.

Les gilets jaunes, c’est cela, le refus soudain d’un peuple qui s’aperçoit que plus rien ne fonctionne parce que l’homme a soudain dépassé les bornes de ce qui constitue justement la pâte humaine, c’est-à-dire son besoin de rêver, de croire en un avenir, de croire surtout en son humanité. Et plus encore de reconnaître en l’autre ce qu’il est lui-même. Les gilets jaunes des ronds-points ce n’est pas autre chose qu’un retour à notre humanité et le rappel qu’un peuple c’est aussi une communauté de destin. Ce qui nous porte à croire que ce mouvement est irréversible.

« Gilets jaunes » : un antisémitisme imaginaire ?

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« Gilets jaunes » : un antisémitisme imaginaire ?

 

Ex: http://www.vududroit.com 

La soudaine apparition des gilets jaunes a pris tout le monde par surprise. Les 20 % de la population française qui constituent ce que le politologue Jérôme Sainte-Marie appelle le « bloc élitaire » ont vu surgir des couches populaires dont certains parmi eux avaient même oublié l’existence. Et appris avec terreur qu’en son début, le mouvement avait la sympathie de 80 % de la population comme le démontraient les études. Il a fallu donc très vite trouver des moyens de s’opposer à ce qui prenait la forme d’une insurrection. Emmanuel Macron, pourtant homme politique de faible compétence, mais pour l’occasion probablement chapitré par un avocat d’extrême-quelque chose, a voulu rassembler son camp en réactivant le clivage : « progressistes versus nationalistes ». Pour cela, il a fallu activer l’« appareil médiatique d’État », c’est-à-dire les grands médias dirigés par l’oligarchie qui a porté Emmanuel Macron au pouvoir. Ceux-ci ne se firent pas prier et un processus furieux de disqualification a été engagé. Comme le dit ci-dessous Geoffroy Geraud-Legros ils ont été qualifiés pêle-mêle et sans crainte de la contradiction : « Petit-blancs, beaufs, fachos, homophobes, racistes, rouge-bruns, nationaux-bolcheviks, manipulés par Le Pen, manipulés par Mélenchon, agents d’une « révolution de couleur » téléguidés par Poutine, téléguidés par Trump, casseurs, violents, illettrés, poivrots, assistés, losers, etc. » Parmi ces qualificatifs est apparu brusquement celui d‘« antisémites ». Qui a bénéficié d’un traitement particulier et pris une certaine importance, du fait des relais dont cette accusation a bénéficié au sein de la communauté juive, et de son utilisation par le chef de l’État lors de ses vœux de nouvel an lorsqu’il a qualifié la majorité du peuple français de « foule haineuse ». Anne-Sophie Chazaud y a identifié une manœuvre cynique du pouvoir dans la perspective des élections européennes.

Mais au-delà de ce qui relève effectivement d’une bataille politique qu’en est-il de la réalité de cette accusation ?

Geoffroy Géraud-Legros pose les bases d’une réponse.

Régis de Castelnau

Petit-blancs, fachos, homophobes, racistes, rouge-bruns, nationaux-bolcheviks, manipulés par Le Pen, manipulés par Mélenchon, agents d’une « révolution de couleur » téléguidés par Poutine, téléguidés par Trump, casseurs, violents, illettrés, poivrots, assistés, losers et…antisémites… Les qualificatifs les plus péjoratifs pleuvent comme des hallebardes sur les « Gilets jaunes », relayés par les médias dits traditionnels.

Aux sommets de ces derniers on s’effraie, non sans raison et parfois même à bon droit, de la remise en cause du monopole de la « grande » presse sur l’information via les réseaux sociaux où semble se faire la mobilisation des « Gilets jaunes ». De cette mise en concurrence, les grands médias qui se figurent en seuls protagonistes autorisés de l’éthique de discussion déduisent bien vite, trop vite, un danger pour la démocratie toute entière. Et le disent, moitié dans le style du Huron ( « mais-enfin-on-ne-fait-que-notre-travail ») moitié dans le registre pontifiant de la prophétie antitotalitaire ( « c’est-le-retour-de-la-bête-immonde »), c’est-à-dire, dans cette lingua franca des éditorialistes, désormais  inaudible, voire insupportable, dans de larges secteurs de l’opinion.

Plus Soral que Sorel

Du côté « Gilets jaunes », où foisonnent médias « alternatifs » et « influenceurs » apparus sur les réseaux sociaux, on trouve aussi bien de « simples » citoyens armés de ce que Pascal nommait la « vérité du peuple saine » que d’authentiques cinglés, des novices, des militants blanchis sous le harnois, des sincères, des rationnels, des nouveaux convertis….

On trouve, aussi, les étranges et peu ragoutants spécimens qui remontent à la surface à chaque fois qu’une lame sociale remue le limon du fond du politique : « ultras » et « militaros » de gauche et de droite, indics… Et, moins folkloriques mais bien structurés, des militants organisés non point pour en découdre à fin de « propagande par le fait » mais venus occuper le terrain symbolique et, notamment, investir du langage de l’antisémitisme une mobilisation qui cherche encore, à tâtons, son répertoire d’action collective.

Plus soraliens que soreliens, ces militants manient alternativement des codes popularisés sur l’Internet — la « quenelle » — et un langage classiquement antisémite (« les Juifs, assassins », « la banque juive », le tout enrobé des non sequitur classiques ( « on n’est pas antisémites, on est judéophobes »). L’auteur de ces lignes a ainsi pu voir défiler, lors d’un « acte » des « Gilets jaunes » sur les Champs-Élysées un groupe réduit de soraliens chantant un « hymne de la quenelle » ; la presse et les réseaux sociaux rapportent çà et là des propos antisémites en marge des manifestation et a diffusé la vidéo d’une altercation entre « Gilets jaunes » visiblement de gauche et antisémites professionnels.

Divers groupes antisémites déploient une stratégie d’entrisme : Hervé Ryssen, antisémite et négationniste aussi patenté que revendiqué, s’est fait photographier pour « Paris Match » sur les Champs Élysées ; quelques individus se rassemblent ça et là pour faire des « quenelles » en groupe ; un allumé accuse les journalistes de « travailler pour les Juifs ». Mais la chronique du bordélique mouvement des « Gilets jaunes », où l’on peut voir flotter des drapeaux à croix de Lorraine, des étendards tricolore et des bannières à l’effigie du Che relate aussi la jonction d’un cortège de manifestants et d’une procession commémorant la Shoah, rapportait le média libéral de droite « Atlantico » le 28 janvier dernier. La veille, à l’opposé du spectre politique, le média « Révolution permanente » félicitait les « Gilets jaunes » qui, toujours à Lyon, avaient « sorti les fachos » du cortège…

On pourrait multiplier ces exemples d’évènements ponctuels et contradictoires à partir desquels nombre d’observateurs plus ou moins subjectifs tentent de déduire l’essence du mouvement, au prix de peu rigoureuses montées en généralité. Pour graves qu’ils soient, ces évènements marginaux font avant tout apparaître les luttes entre les groupes politiques qui tentent— en vain — d’exercer une influence idéologique sur un « mouvement » protéiforme, où des individus, porteurs d’une culture politique qui n’est pas la culture traditionnelle de la mobilisation ,  « bricolent » un répertoire d’action collective en ramassant, sans réel sens du classement, les signes et les insignes abandonnés çà et là par le retrait de la vague du mouvement social. L’antisémitisme en marge de la mobilisation des « Gilets jaunes » n’est pas imaginaire ; mais il demeure marginal et ne « prend » pas auprès de la plus grande part des manifestants.

« Il y a quelques antisémites », nous dit Djordjé Kuzmanovic, ex-orateur de la France insoumise impliqué dans le mouvement depuis son commencement , qui rapporte : « j’ai dû expliquer à un manifestant que non, la banque n’est pas «  juive ».

L’antisémite à la peine

Point de diffusion majeur de cette humeur idéologique antisémite qui ne prend guère, le site « Egalité et réconciliation » de l’essayiste Alain Soral propose laborieusement une lecture et une interprétations antisémites des enjeux du mouvement « Gilet jaune »[1].

D’emblée, Soral pose le contexte politique : un président élu par le recours au « big data », à « l’offensive des médias, notamment ceux « de Drahi » (lire : du juif Drahi) et ainsi placé « à la tête de la gouvernance française par un réseau très puissant ». Maniant l’habituel registre confusionniste, Soral, qui ne manque pas de se réclamer du « national-bolchévisme », affirme lire la crise au prisme marxiste, de « l’exacerbation de la lutte des classes » et cite régulièrement Lénine. Non point, évidemment les discours qui dénoncent l’antisémitisme comme éternelle stratégie de division, mais des propos qui, pris hors contexte, énoncent que la mobilisation de la petite bourgeoisie aux côtés du prolétariat est la condition sine qua non de toute révolution de masse.

Une unité d’action entre les classes empêchée hier et aujourd’hui, par les « trotskistes », explique Soral, qui ne prend pas la peine de nous rappeler que Trotsky était juif, mais nous informe de ce que ses disciples, les « manipulateurs trotskistes » sont les sicaires « de ceux à qui l’on paie la dette », nommément, « le gang Attali » et « ceux qui sont derrière lui et sont le vrai pouvoir », c’est-à-dire, « Goldmann-Sachs », tous attachés à « ruiner les peuples et les pays ». Soral déduit des caractéristiques de cette superstructure du Capital, où l’on chercherait en vain l’or des Gentils, une attitude « très marquée communautairement » vis-à-vis des « Gilets jaunes ». « Certaine communauté », nous dit le vidéaste, n’est « pas très solidaire des Gilets jaunes » et « traite cette colère de brune (sic) et de cryptofasciste ». Identifiant (le juif) « Kassowitz » comme porte-parole de ce mépris « communautaire », Soral lui adjoint, comme pour nous rappeler que dans « antisémitisme » il y a tout de même « sémite », « la petite pute collabeure Bellatar ».

Le « vrai fascisme » introuvable

Mais le travail de sape « communautaire » contre les « Gilets jaunes » va, selon Soral, au-delà de l’intrigue trotskiste, ici décrite dans le style des procès staliniens des années 50, élaboré pour formuler l’antisémitisme en contournant le nom juif. Pour le fondateur d’« Egalité et réconciliation », ces manigances juives trotskistes somme toute habituelles se compliquent, à droite, d’une intrigue d’un genre nouveau : l’offensive « nationale-sioniste » menée, on le verra, par l’establishment frontiste et verbalisée par Eric Zemmour, « bourgeois juif du Figaro ». Une stratégie qui vise, si l’on comprend bien, à diviser les français « de souche » et les musulmans qui, (au contraire, donc, des juifs) ne sauraient constituer une « catégorie sociale ». « Il y a sans doute plein de Français d’origine musulman » (sic) explique Soral, « s’ils sont chauffagistes, Über, petits patrons ou même (sic) salariés précaires qui se sentent solidaires des Gilets jaunes mais qui n’éprouvent pas le besoin de l’affirmer en tant que musulmans », explique Soral-le-sociologue.

« On pourrait poser perfidement — on ne le fera pas parce que ça pourrait être dangereux, la question à Eric Zemmour  de savoir (sic) combien il y a de dentistes juifs, de chirurgiens esthétiques juifs et de spéculateurs immobiliers juifs dans les Gilets jaunes » interroge le publiciste  — on note au passage et sans surprise que, puisqu’il s’agit des juifs,  la « question perfide »,  porte spontanément sur les « chirurgiens juifs » et les « spéculateurs juifs » et non pas, par exemple, sur les « violonistes juifs » ou les « critiques littéraires juifs ».

Pour ne point se prendre les pieds dans sa sociologie sans matériau sociologique,  Soral concède, à grands renforts de conditionnels « qu’il doit y avoir chez les juifs des petits patrons en difficulté » qui, « peut-être »,  « se sentent solidaires des Gilets jaunes ». Ces juifs qui, en théorie, trouveraient grâce aux yeux d’Alain Soral, sont de toute manière, nous dit l’essayiste, condamnés à être court-circuités par leurs « élites communautaires » — terme illustré, dans la vidéo, par une image de Bernard-Henri Lévy — ; « élites » qui, elles, identifient le mouvement au « fascisme ».

De cette rhétorique, Soral espère d’ailleurs, par contrecoup performatif, « voir les gens s’intéresser au vrai fascisme », « notamment (sic) italien », qui, selon lui, aurait efficacement lutté « contre la dette » — l’auteur de « contre l’Empire » ignore visiblement que Mussolini a multiplié la dette italienne par cinq entre 1922 et 1943. Les « Gilets jaunes » seraient donc pris entre la « maladie infantile » du gauchisme et le « sociétal de droite » ;  probablement une maladie vénérienne, puisque Marine Le Pen, qui « tapine pour les sionistes », l’aurait contractée en « suçant » le « bourgeois juif du Figaro » (bis) » Zemmour, abandonnant le « substrat sérieux du fascisme ». En conclusion — on épargnera au lecteur la suite de cette pénible logorrhée — : les « Gilets jaunes » sont cernés et infiltrés par les juifs, qui ne sont pas dans le mouvement (« gaulois »), tout en y étant quand même omniprésents, à gauche par le truchement du trotskiste Mélenchon et, à droite, incarnés par l’ « option nationale-sioniste et confessionnelle » portée par le Rassemblement national.

Du canapé à Landsberg ?

Contre ces deux ennemis, les « Gilets jaunes » doivent viser au-delà du « petit banquier Rothschild Macron », qui ne serait qu’un « bouc émissaire », pour atteindre « Attali et la clique Attali », c’est-à-dire, « le grand Capital mondialiste ». Alain Soral, nous dit-il, rejoindra le mouvement le jour où la police et l’armée rejoindront le Peuple. Si l’essayiste rêve de se trouver un Ludendorff, c’est peut-être parce qu’il sent bien lui-même que ce préchi-précha imbitable est appelé à avoir peu d’écho au sein du mouvement des « Gilets jaunes ». Celui-ci « dit » beaucoup de choses, se contredit volontiers, déroule des inventaires à la Prévert de revendications raillés par une poignée de « sachants » en foulard rouge.

Dans ce fourre-tout, antisémites — et, d’ailleurs, anti-musulmans—  ne retrouveront guère l’idéologie dont ils entendent doter les « Gilets jaunes » . Comme toujours, ceux qui entendent « construire le peuple » armés de la croyance narcissique dans la puissance de leur propre discours oublient que l’une des vertus du populaire, est, justement, qu’il ne s’en laisse point conter. Et qu’aux investissements symboliques dont il fait l’objet et aux discours des pères formateurs de toutes espèces, « le peuple » oppose passivement la stratégie d’ « attention oblique » identifiée par  Richard Hoggart[2]. On ne saurait dire que le mouvement des « Gilets jaunes » est antisémite : il ne l’est pas dans son objet ; il ne l’est pas dans son humeur et, qui sait, constitue peut-être, selon l’hypothèse formulée par Daniel Schneidermann, un sas de sortie de l’extrême-droite[3]. On ne saurait dire qu’il ne le deviendra pas : « socialisme des imbéciles » étranger pour l’heure à une mobilisation qui n’a d’ailleurs rien de « socialiste », l’antisémitisme est aussi le « sas » par lequel les révolutions qui échouent deviennent des Réactions qui réussissent. Jamais en manque de candidats-Führer, les contre-révolutions puisent dans le vivier toujours grouillant des demi-savants, théoriciens délirants et philosophes de comptoir capables de donner à leur marginalité les couleurs du martyre et de la « dissidence ». On ne sait pas à quoi aboutira le mouvement des « Gilets jaunes » ; on sait en revanche que des magistrats ont jugé bon d’offrir à Alain Soral l’argument d’une peine d’emprisonnement pour des propos tenus sur son site internet ; propos évidemment antisémites, mais qui demeurent des propos. Fallait-il faire d’un idéologue déclinant, concurrencé par des publicistes encore plus antisémites que lui, un martyr de la « liberté d’expression » ?

Fallait-il offrir un Landsberg  et un statut de victime à un antisémite de canapé ?

[1] « Gilets jaunes » : analyse et synthèse. https://www.youtube.com/watch?v=PsHca0L830Q

[2] Richard Hoggart, La culture du pauvre, Minuit, 1970

[3] Daniel Schneidermann, « Les gilets jaunes, un sas de délepénisation » ? Libération, 20 janvier 2019