«Os meios de influência são utilizados pelas elites dominantes para impor uma ideologia de ruptura com as tradições do Passado.
No início do século XX, foram vários os autores que se inquietaram com a Revolta das Massas (Ortega y Gasset). No entanto, é à Revolta das Elites que assistimos nos últimos quarenta anos. Para Christopher Lasch, são as elites económicas, mediáticas e políticas, que impõem aos povos uma ideologia de ruptura com o Passado.
Para nós, a “tirania mediática” impõe um cárcere de ideologia dominante assente em quatro dogmas:
– As vantagens da mundialização;
– A ruptura com a tradição;
– A Esquerda apresentada como ontologicamente superior à Direita;
– O anti-racismo e a culpabilização dos povos.»
Jean-Yves Le Gallou
in "Douze thèses pour un gramscisme technologique"
dimanche, 16 novembre 2008
La Résistance revisitée...
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La Résistance révisée
«Et dans cette nuit de Provence, dans la maison au milieu des oliviers, parmi le joyeux bruit des enfants, je songeais que les lieux de bonheur et de paix ne peuvent éclore et durer si ne se dresse en eux la détermination virile de les défendre. Les lieux de paix ne survivent que par les vertus exigées dans la guerre».
Dominique Venner, Le cœur rebelle, 1994.
Dominique Venner était plus que qualifié pour retracer tout au long d'une brillante synthèse ce que fut réellement la Résistance française à l'occupation allemande. Tant de témoignages hagiographiques, tant de livres aux intentions suspectes ont été publiés qu'un nettoyage s'imposait. Et Venner, qui a connu le feu et la prison avant de devenir un historien chevronné (voir Baltikum, ses livres sur les armes et sa belle revue, Enquête sur l'Histoire), est bien the right man in the right place. François de Grossouvre, ce conseiller très spécial de Mitterrand qui se suicida dans son bureau de l'Elysée pour encore mieux marquer le mépris infini que lui inspirait le premier menteur de France et sa clique, avait d'ailleurs encouragé l'ancien activiste dans cette tâche salubre.
Venner rend l'hommage qui convient à un homme parti debout et qui retrouva le geste des héros de l'ancienne Irlande ou de l'lnde védidue: la mort volontaire comme ultime gifle à l'ennemi indigne. Grossouvre avait confié à Venner, au cours de multiples rencontres à l'Elysée, que “ce qui fut affreux pour la France après la Libération, c'est le refus de réconciliation du Général de Gaulle avec ceux qui avaient cru placer leur confiance dans le Maréchal Pétain”. Il avait ajouté: «Pendant que les purs patriotes se battaient, les communistes et les ambitieux prenaient les places, réglaient leurs comptes, éliminaient leurs adversaires, devenaient les nouveaux maitres». Avec pareil mentor, authentique résistant, Dominique Venner ne pouvait, avec son talent et sa combativité, que bouleverser la vision manichéenne des années sombres. Car le plus horrible, dans cette période tragique, c'est précisément cette impitoyable guerre civile que se livrent des Français, souvent au service de l'étranger (anglais, allemand, américain ou soviétique).
Le jeu d'Albion et les erreurs de Hitler
Venner revèle toutes les ambiguïtés, les mensonges sur lesquels repose encore le régime actuel. Pour ce faire, il a rencontré de grands acteurs du drame: Rémy, Frenay, Fourcade,... Et surtout il a reéuni une masse étonnante de témoignages passés sous silence. Les deux premiers chapitres analysent très lucidement les causes de cette Deuxième Guerre civile européenne: le jeu nuisible à notre continent de la puissance anglo-saxonne (et de son futur maître américain) est parfaitement expliqué. Pour les USA, les vues hégémoniques sur l'Europe remontent à 1911 au moins... Les nombreuses erreurs fatales tant de l'Etat-Major allemand sont révélées ainsi que celles de Hitler, qui apparalt ici piètre politique. Si 200.000 Anglais et 100.000 Français ont pu rembarquer à Dunkerque, c'est parce que Hitler désirait encore signer une paix rapide avec l'Angleterre pour pouvoir faire face à Staline. Erreur ahurissante de naïveté politique que de s'attendre au moindre cadeau venant de Londres, qui en acceptant pareille paix, aurait signé son arrêt de mort! Autre erreur monumentale: avoir laissé à la France de Vichy son empire, sa flotte (les Anglais s'en chargeront) et ses troupes coloniales. En fait, l'armistice de 1940 est une défaite allemande sur le plan politique... et le fin renard est ici Pétain. Mais, le livre de Venner, s'il reconsidère le rôle du Maréchal, ne verse pas pour autant dans l'hagiographie larmoyante.
Les causes morales de la défaite française de 1940
Venner s'étend sur les causes de la défaite de 1940; 100.000 tués en 42 jours de retraite quasi ininterrompue, un pays plongé dans le chaos, un régime effondré. La thèse, rassurante, de l'infériorité matérielle est balayée. Non, la défaite est d'ordre philosophique et idéologique: la IIIième République, qui apparait comme le pire des régimes subi par le peuple français (né et mort d'une défaite, quel symbole!), n'a préparé ni ses cadres ni ses hommes à faire preuve des qualités guerrières indispensables à toute victoire. Officiers encroûtés et conformistes (les bandes molletières!), troupe veule et hyper-individualiste (“J'ai ma combine”): on peut parler d'un effondrement biologique, d'une défaite totale car causée par un manque et d'intelligence et d'instinct. Le philosophe Alain, penseur quasi officiel de ce régime vermoulu, ne s'exclame-t-il pas en 1940: «J'espère que l'Allemand vaincra; car il ne faut pas que le genre de Gaulle l'emporte chez nous. Il est remarquable que la guerre revient à une guerre juive; c'est-à-dire une guerre qui aura ses milliards et aussi des Judas Macchabée» (paroles terribles pour un chantre de l'idéologie républicaine, très éloigné du fascisme en vogue à l'époque). Paul Claudel, qui n'est pas davantage fasciste, le 24 septembre 1940, va encore plus loin: «Ma consolation est de voir la fin de cet immonde régime parlementaire qui, depuis des années, dévorait la France comme un cancer généralisé. C'est fini ... de l'immonde tyrannie des bistrots, des francs-maçons, des métèques, des pions et des instituteurs...» (!!).
Quand Vichy préparait la revanche
C'est pourtant dans les milieux les plus hostiles au régime parlementaire que se recrutent, dès l'été 40, les premiers chefs de réseaux actifs: cagoulards, royalistes et autres lecteurs fanatiques des Réprouvés de von Salomon. Les communistes, à ce moment, bougent peu, ordres du PC obligent; seuls quelques-uns désobéissent et planquent des armes en attendant de les utiliser. Les premiers groupes de renseignement et d'action sont tous issus du personnel administratif et militaire de Vichy, et couverts par le Maréchal. Vichy prépare en fait la revanche, tout comme l'Allemagne d'après Versailles. Ainsi Pucheu, Ministre de l'Intérieur de Vichy (fusillé après une parodie de procès à Alger) rencontre Henri Frenay, l'un des grands résistants, et cela à deux reprises en 1942. De même, la fantastique évasion du Général Giraud, qui rendra Hitler furieux, a été préparée à Vichy, au plus haut niveau. Pétain reçoit même l'illustre évadé à déjeuner.
Venner montre bien qu'en 42-43, résister ne signifie pas obligatoirement s'inféoder au clan gaulliste ou communiste. Comme information étonnante, Venner cite aussi le cas Canaris, chef de l'Abwehr, qui trahit son pays, manipulé par les Anglais: «Au-dessus de l'Allemagne, il y a la Chrétienté. Cela vaut bien un million d'Allemands», dira-t-il pour se justifier. Effarante naïveté, surtout de la part d'un officier de renseignement! Autre élément bien analysé: la difficulté éprouvée par les polices allemandes et françaises pour infiltrer l'underground communiste, composé d'apatrides réfugiés: Espagnols et juifs d'Europe orientale, milieu qui servira de vivier aux groupes terroristes du PC (la MOI, etc). En quelque sorte, les banlieues de l'époque, déjà quasi imperméables. Le jeu des communistes est bien analysé. Les camarades d'Aragon («Nous sommes les défaitistes de l'Europe (...) Nous sommes ceux qui donnent toujours la main à l'ennemi») attendent sagement les ordres de Moscou pour résister, c'est-à-dire juin 41. Dès cette date, ils se lanceront dans une politique d'attentats sanglants, dans le but de déclencher une répression impitoyable. Ils suivent en cela les directives de Churchill: Mettez l'Europe (continentale) à feu et à sang! Mais n'oublions pas que Molotov, le 18 juin 1940, adresse à Hitler “les plus chaudes félicitations du gouvernement soviétique pour le succès splendide des forces armées allemandes”. Splendide en effet: la Wehrmacht entre dans Paris... Le médecin Thierry de Martel, ami de Drieu la Rochelle, se tue. Peu après l'Humanité reparait et Elsa Triolet publie. Il y aurait encore bien des pages à citer de ce livre exemplaire de courage intellectuel. Venner, tout en exaltant à juste titre l'esprit de résistance, remet les pendules à l'heure en démontrant que toute une caste politico-médiatique, celle de la IIIième République, a annexé sans vergone une Résistance largement mythifiée. Les vrals, les purs, sont morts ou se sont tus, dégoûtés par ce vacarme que nous subissons depuis un demi-siècle. Leur avoir rendu la parole, et leur honneur, est une belle œuvre.
Patrick CANAVAN.
Dominique VENNER, Histoire de la Résistance, Pygmalion/Watelet, 159 FF.
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jeudi, 13 novembre 2008
A "tirania mediatica" impoe um carcere de ideologia dominante
A «tirania mediática» impõe um cárcere de ideologia dominante
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lundi, 10 novembre 2008
André Malraux ou la quête de sens
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Laurent SCHANG:
André Malraux ou la quête de sens
Pour ceux qui aujourd'hui encore ne verraient en André Malraux que l'agent littéraire le plus talentueux de la IIIième Internationale, les éditions Gallimard ont eu l'heureuse idée de publier dans la collection “Folio” le texte longtemps inexploité de l'enfant chéri des lettres françaises, Les Noyers de l'Altenburg. Généreuse intention s'il en est, qui présente l'extrême intérêt pour les passionnés de l'auteur de L'espoir d'éclairer d'un jour nouveau le passage radical et trop longuement resté confiné dans les ténèbres de sa biographie, de son militantisme communiste à son action de protecteur des Arts gaulliste, évolution frappée du sceau impitoyable de la seconde guerre mondiale, dont le tourbillon déprédateur aura au moins eu l'effet salutaire de révéler Malraux à lui-même. De fait, Les Noyers de l'Altenburg constituent, plus qu'une étape, un tournant dans l'œuvre de l'écrivain. Ecrit en 1941, cet «anti-rornan», tant Malraux semble y avoir abandonné tout projet romanesque, peut à bon droit se présenter comme le bilan d'une vie avant la mue définitive vers une autre dimension, spirituelle et métaphysique. D'une structure relativement lâche, touffue, sans unité marquée, la fascination opérée par Les Noyers... ne provient pas tant du récit intrinsèque que de la métamorphose et de la mise à nu de son auteur, transfiguration nourrie, comme à l'habitude, par l'immensité des réflexions, que celles-ci soient religieuses, intellectuelles, politiques, historiques ou personnelles. De La Condition Humaine aux Anti-Mémoires, il n'y avait qu'un pas. Le voici franchi par Les Noyers de l'Altenburg.
Un appel à l'homme, à la civilisation, à l'esprit
Dans sa courte introduction, Marius-François Guyard note avec raison: «La vraie leçon des Noyers, c'est la mort de toute idéologie qui refuse le mystère de l'homme et ignore les realités «charnelles», pour parler comme Péguy. Une référence au maître des Cahiers de la Quinzaine fort à propos, pour ce roman inauguré dans la cathédrale de Chartres, en ce 21 juin 1940 de debâcle française. Prisonnier détenu dans ce vaisseau de pierre, abattu, écrasé par la fulgurance de la défaite, le narrateur (un Alsacien derrière lequel se dissimule à peine Malraux) se détache de sa sordide condition d'humilié pour se remémorer vingt-cinq ans plus tôt l'expérience parallèle de son père et trouver de nouvelles raisons d'espérer devant le chaos existentiel provoqué par la soudaine réalité du vrombissement des colonnes blindées allemandes.
Les préoccupations essentielles de le pensée de Malraux ressurgissent au milieu de ses congénères que ne préoccupent que l'instinct de survie, plus prégnants que jamais: l'Homme, la pensée, l'action. «Je sais maintenant qu'un intellectuel n'est pas seulement celui à qui les livres sont nécessaires, mais tout homme dont une idée, si élémentaire soit-elle, engage et ordonne toute la vie. Ceux qui m'entourent, eux, vivent au jour le jour depuis des millénaires». Ce père, Vincent Berger, l'éminence grise du jeune colonel Enver Pacha délégué par le Ministère des Affaires Etrangères allemand à Constantinople en pleine décadence ottomane, c'est aussi Malraux. Diplômé en langues orientales, pétri de références nietzschéennes, «dans sa philosophie de l'action —l'action passait avant la philosophie»— mais converti au socialisme, sorte d'anti-Lawrence d'Arabie germano-turc parti en croisade pour le mirage touranien, joué par la duplicité du IIième Reich, tout chez lui rappelle le passé communiste et militant du «premier» Malraux, engagé dans la guerre d'Espagne, propagandiste infatigable mais peu considéré de l'Internationale, pour qui son appel à l'Homme, à la civilisation, à l'esprit n'était que “verbiage petit-bourgeois”. «Il avait pris son parti d'une erreur qui avait tant engagé de lui-même; mais avec le retour de la santé la haine venait: comme s'il eût été trompé, non par lui-même, mais par cette Asie centrale menteuse, idiote et qui se refusait à son propre destin —et par tous ceux dont il avait partagé sa foi». Eloquent.
Le sens de la vie se trouve au-delà de la dialectique
Et puis toujours, obsessionnelle, fatale, la quête de sens, la marche vers une civilisation spirituelle autre, sacrée mais sans dogme ni rituel, transcendante. La fin de sa révolte, Malraux l'imagine puissamment par la traversée du désert du père de son héros, perdu sous la voûte des nuages caucasiens, se ruinant la santé sur les pistes qui mènent à Samarcande, mais élevant son âme vers l'infini, le divin. Antoine de Saint Exupéry, autre Perceval saharien, ne formulera pas autrement ce face-à-face dépouillé avec l'éternité dans le gigantisme des mers de sable. Cette révélation universelle, «un secret qui était bien moins celui de la mort que celui de la vie —un secret qui n'eût pas été moins poignant si l'homme eût été immortel», le mythe primordial qui confèrerait à l'homme un sens à sa vie bien supérieur au péché originel, Nietzsche s'y est brûlé les yeux, qui devint fou d'avoir percé le mystère... Descente aux Enfers magnifiquement retranscrite à laquelle a assisté Walter Berger, l'oncle de Vincent, ami du prophète de Sils-Maria et maître de céremonie des colloques de l'Altenburg, prieuré cerné de noyers où l'on disserte à l'envi sous l'égide des grands penseurs de ce monde: Nietzsche (bien sûr), Weber, Freud, George, Durckheim, mais aussi Pascal, Tacite, Mommsen, Platon. Dans les discours fumeux, gavés de la vaniteuse connaissance universitaire de penseurs par procuration n'écoutant qu'eux-mêmes, Vincent, revenu étranger dans un monde moderne qui le rebute en cette veille d'août 14, comprend, lui l'intellectuel, que le sens de la vie se trouve au-delà de la dialectique.
«Une civilisation n'est pas un ornement, mais une structure»
Si «l'homme est (toujours) ce qu'il fait» (cf Tchen dans La Condition Humaine), André Malraux sait désormais qu'une dimension infiniment supérieure l'habite, qu'il discerne sous les traits de la civilisation, évoquée comme annonciation du Nous universel par la transcendance du Moi. «Autrement dit, sous les croyances, les mythes, et surtout sous la mutiplicité des structures mentales, peut-on isoler une donnée permanente, valable à travers les lieux, valable à travers l'bistoire, sur quoi puisse se fonder la notion d'homme?» Approche qui défère au livre de Malraux une connotation éminemment contemplative, traditionnelle et guénonienne. L'immortalité, thème qui revient avec insistance («les millénaires n'ont pas suffi à l'homme pour apprendre à mourir», «On ne s'habitue pas à mourir»), Vincent la découvrira en juin 1915, les genoux et les mains plongés dans la terre gluante des plaines des bords de la Vistule irrémédiablement putréfiée par les gaz asphyxiants. Le progrès scientifique n'est qu'un leurre, «l'homme fondamental est un mythe, un rêve d'intellectuels», l'homme n'existe, vérité insoutenable pour le penseur, que parce qu'il est peuple de chair, non d'idée, un être pauvre, nu, sans force mais riche de sa communion magique avec la nature. Si pour l'intellectuel «la culture est une religion», le sens de la vie pour le commun des mortels réside dans sa capacité à ordonner la civilisation en harmonie avec les forces de la terre, seule part d'éternité où l'homme-shaman (un terme qui revient lancinant au fil du récit) trouve sa place dans la joie et la grandeur originelle recouvrées. «Une civilisation n'est pas un ornement, mais une structure». Vincent sera emporté par les gaz, seuls résisteront sur le champ de mort aux vapeurs des combats, hiératiques, les noyers...
Le colonel Berger pouvait dès lors apparaître
Le roman s'achèvera sur le retour au narrateur, et ses souvenirs de chef de blindés devant la ruée de mai-juin 1940, son attente, pleine de pitié, de dénuement et d'acceptation sereine d'une mort qu'il croit certaine: «Ainsi, peut-être, Dieu regarda le premier homme».
Roman charnière dans l'ouvre et la vie d'André Malraux, Les Noyers de l'Altenburg devait inaugurer une quadrilogie intitulée La Lutte avec l'Ange, projet inachevé, les manuscrits ayant été saisis par la Gestapo en 1943. Aux questions existentielles posées par le tout jeune Malraux de La Tentation de l'Occident, ce livre répond tout en annonçant chez l'auteur la transition d'avec les trois dates-clés de son «adolescence»: 1923, 1936 et 1940. Le colonel Berger (pseudonyme guerrier du Malraux de la brigade Alsace-Lorraine) pouvait dès lors apparaître.
Laurent SCHANG.
Les Noyers de l'Altenburg, Folio Gallimard, cat. 3, n°2997.
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vendredi, 07 novembre 2008
Laulan: crise, immigration, démographie
Yves-Marie Laulan : "Crise, immigration, démographie, on nous ment sur tout"
Rivarol n°2877 du 24/10/2008 : "Yves-Marie Laulan est un économiste devenu spécialiste mondial de la démographie géopolitique. Il préside l'Institut de géopolitique des populations qui veut éveiller le public aux conséquences dramatiques des grandes évolutions démographiques actuelles et prévisibles. Économiste, démographe, géopoliticien et banquier, directeur du Crédit Municipal de Paris, il a enseigné dans plusieurs universités, à l'Institut d'études politiques, à l'Université Paris-Dauphine ou encore à l'École Polytechnique. Il a aussi travaillé pour les cabinets ministériels — aux Finances puis aux Affaires étrangères avec Michel Debré —, au FMI, à la Banque mondiale puis comme chef du service des affaires économiques de l'OTAN, avant de fonder son Institut. Il a notamment étudié l'immigration en France et ses conséquences sociales et économiques — qu'il estimait pour 2003 à un coût annuel de 36 milliards d'euros. Auteur de nombreux ouvrages, Y-M. Laulan a écrit entre autres « La planète balkanisée », « Les nations suicidaires », « Visa pour un désastre », « La faillite des machins » et, en 2006, « Pour la survie du monde occidental » (voir son site <www.laulan.org>.
Rivarol : Vous êtes économiste de formation. L'horreur financière de ces dernières semaines vous a-t-elle surpris ?
Yves-Marie Laulan : Pas du tout. Cela fait de nombreuses années que je lance des cris d'alarme. Mon dernier colloque portait, cela remonte à mai, sur les risques d'effondrement du système. On peut prévoir un événement, mais on ne peut pas prévoir la date à laquelle il va exactement se produire. On peut faire des prévisions, pas des prophéties.
Il était évident cependant que le système allait se casser la figure. Depuis des années et dés aimées-aux USAI, mais aussi én'Europe, nous vivions très au-dessus de nos moyens réels. Les Américains ont engrangé dans les 10 % de croissance superficielle et déconnectée de l'économie réelle. L'économie américaine est nourrie par des capitaux venus de l'extérieur, de la Chine et du Japon par exemple. En fait, depuis près de quinze ans, et c'est un élément capital, l'épargne des ménages américains est négative. Il y avait un surendettement commercial, de la balance des paiements et des ménages. Ça ne pouvait pas durer.
Pour voir le bon côté des choses, c'est peut-être la fin de la toute-puissance d'une finance globale qui n'aime pas les nations ?
En tout cas, on ne sortira pas de cette crise dans l'état où l'on y est entré. C'est certainement la fin de l'hégémonie américaine. Personnellement je ne suis pas sûr que ce soit forcément une bonne chose. L'avantage objectif de cette situation était une relative sécurité. Le monde multipolaire que nous voulons sera sans doute plus dangereux. Les chocs d'intérêts ont largement provoqué les guerres du XXe siècle. La fin de la domination américaine est un soulagement pour ceux qui refusent une normalisation imposée et pesante, mais cela peut déboucher sur une multiplication de conflits armés.
Faut-il aussi envisager une réduction de l'aide aux pays les plus pauvres et en conséquence une accélération de l'immigration ?
C'est un vrai problème. Les deux questions sont paradoxalement séparées. Il est évident que l'aide au développement ne peut qu'en « prendre un coup » car ce ne sera plus une priorité présentable. Cela ne changera pas grand-chose à la situation de ces pays. On a gaspillé en vain des sommes colossales sans obtenir de résultats.
L'immigration par rapport à cette aide n'est pas forcément liée. Car tous les chiffres montrent que, paradoxalement, plus on aide les gens du Tiers-Monde et plus ils émigrent. Quand il n'y a rien, ils semblent plutôt rester chez eux. Les flux migratoires, en fait, c'est une question de volonté politique. Nous sommes des victimes de nos belles valeurs morales. Nous sommes impuissants face à un risque de colonisation démographique de l'Europe par l'Afrique. La population mondiale d'ici à 2050 va augmenter de 50 % mais uniquement dans les pays pauvres. Seule l'Afrique noire va échapper au vieillissement des populations qui touchera toute la planète y compris la Chine. L'augmentation de population massive va concerner également les peuples musulmans. Ces masses, à partir d'un certain seuil, amènent leurs valeurs et les imposent. C'est déjà vrai dans certains de nos quartiers.
Tout se tient, ce n'est pas par hasard s'il y a de fortes chances que le prochain président américain soit d'origine noire. Cela est rendu possible politiquement par Lui travail démographique qui date de plus de 50 ans, avec une entrée massive d'immigrants qui débouche aux USA sur une bascule ethnique. Voilà longtemps que je dénonce cette évolution devant des démographes américains réticents ou ironiques. Ils n'y croyaient pas. Tout indique cependant qu'un ménage noir va tenir la Maison Blanche, à la tête du pays encore le plus puissant de la planète et cela aura des conséquences inattendues. Conséquences incalculables et sans doute terrifiantes. Qu'on le veuille ou non, tout immigré est le produit de son histoire et de son environnement. Obama a choisi la communauté noire et celle-ci se reconnaît en lui malgré des réticences.Ce métis a d'ailleurs épousé une Noire, descendante d'esclaves, alors qu'il aurait pu épouser une Blanche. Il ne pourra pas s'empêcher d'aider, de soutenir, de défendre les intérêts de la communauté à laquelle il s'est assimilé.Les conséquences intérieures et internationales de cet état de fait sont encore inimaginables à l'heure actuelle.
Finalement, la crise serait-elle bonne pour la Chine ?
La Chine n'est pas un pays soumis à l'idéologie de l'immigration, c'est sa grande force. Sur le plan économique cependant, elle peut connaître un contre-coup violent de la crise financière. Son économie était dopée par la croissance mondiale. Tous les problèmes occultés vont exploser. Il va y avoir de graves tensions. La Chine va accuser le coup et tout le monde avec elle.
1929 a amené Hitler. Les USA ont dû attendre la guerre de 39-45 pour s'en tirer mais personne cette fois n'en sortira indemne, même pas les pays du Golfe dont la fortune insolente est fondée sur des économies artificielles assises sur l'or noir. La chute de la consommation et donc des prix du pétrole, si elle se poursuit, peut les faire sombrer rapidement. On sent bien que c'est fini, que tout va changer et qu'il faudra tout repenser après le déluge.
Que pensez-vous de la situation de l'Islande ?
Le cas de l'Islande est incroyable, c'est de la folie pure... Le secteur bancaire était la seule richesse de ce pays, et sans aucune contrepartie économique de fondement. Mais la situation n'est pas très éloignée au Royaume-Uni où il y aura, je le crois et le crains, un tremblement de terre.
Qui dit crise dit peur de l'avenir et, pour nos pays en pleine dénatalité, encore moins enfants. Cela vous fait-il également peur ?
On ne pourra pas aller plus bas. On nous ment sur la natalité française dont le chiffre un peu moins mauvais qu'ailleurs est dû aux immigrés le plus souvent extra-européens. On nous ment sur tout... Le regroupement familial, ce n'est pas 30 000 personnes par an mais 250 000, soit un million supplémentaire en quatre ans. On est dans l'abîme pour la natalité européenne. On peut même se demander finalement si cette crise ne va pas se traduire par un sursaut. En 1942, la France au plus mal a vu repartir de façon extraordinaire sa natalité.
La nature des nations a des ressources vitales considérables et inattendues. Pour nous, le pire n'est peut-être pas inévitable. Le pire sur le plan démographique car économiquement on va souffrir. Mais justement, il peut y avoir un sursaut de lucidité et de vitalité. C'est notre espérance."
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Heeft Joris van Severen invloed van G. Sorel ondergaan?
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Heeft Joris van Severen invloed van Georges Sorel ondergaan?
Gevonden op: http://www.jorisvanseveren.org
Piet Tommissen, Ukkel
Dat ik de titel van deze bescheiden bijdrage als een vraag ingekleed heb heeft zo zijn reden. Inderdaad kan ik geen sluitende argumenten aanvoeren om te bevestigen of te ontkennen dat die invloed bestaan heeft. Onlangs omzeilde ik - om het met de woorden te zeggen van de Russische romancier Ivan Turgeniev (1818-1883), één van de aanspraakmakers op het vaderschap van het uit onze woordenschat niet weg te denken begrip ‘nihilisme’ – de kaap van de 80 lentes en op die leeftijd smeedt men liefst geen plannen meer hoe groot de bekoring ook weze. De bijdrage werd daarom geschreven in de hoop dat een jongere vorser zou nagaan of Van Severen al dan niet door Sorel beïnvloed is geworden. Ik ben van mening dat een grondig onderzoek de moeite waard is, temeer daar meteen naar mogelijke invloed zowel van Georges Valois (pseudoniem van Georges Gressent, 1878-1945) als van de ‘Clarté’-beweging kan gespeurd worden.
Wat mij betreft mag iedereen over Ward Hermans (1897-1992), ooit lid van het Verdinaso en vooral bekend geworden als de man van de destijds furore makende documenten van Utrecht (1929), denken wat hij wil. Maar niemand kan ontkennen dat hij zeer belezen en met het geestesleven van zijn tijd vrij goed vertrouwd was. Men denke slechts aan zijn opstellenbundel De Avondland-Idee & Vlaanderen, die zowel qua titel als qua inhoud invloed verraadt van Oswald Spengler (1880-1936).1 Dat opus en een paar andere geschriften van Hermans gelezen hebbende werd mijn nieuwsgierigheid gewekt toen ik in een vergeeld nummer van het maandblad De nieuwe Dag op een artikel van zijn hand stiet.2 Het handelt over de geëngageerde literatuur. Ofschoon het als zodanig een kritische analyse verdient, beperk ik me hier evenwel tot de vaststelling dat tot twee keer toe gewezen wordt op de invloed die Georges Sorel (1847-1922) op Van Severen zou uitgeoefend hebben.
Ik citeer: (a): “Wanneer men het proces maakt van de geëngageerde literatuur, moet men in Vlaanderen onvermijdelijk denken aan een biezonder typisch voorbeeld: dit van Joris van Severen, van de linksgerichte groep ‘Clarté’ via Ter Waarheid, langzaam evoluerend naar rechts onder invloed der filosofie van Sorel en de bellettrie van Maurras. Hier heeft men, in een notendop, heel de tragiek van een strijdend Vlaming, omzeggens van huis uit veroordeeld om op het verkeerde front te sterven. En, totale deernis van deze tragiek, te vallen onder de kogels van een volk, dat hem naar geest en gevoel meer verwant was dan dit van Goethe en Humboldt.”; (b): “Eens inspireerde Sorel het prefascisme. Mussolini komt van daar. En we zegden het reeds: ook van Severen.”3 Er dient bijgezegd dat Hermans een retour van de theorieën van Sorel ontwaarde: “Wie Sorels invloed heeft gekend op de generatie van tussen twee wereldoorlogen, weet maar al te goed wat dit betekent. Het is het geweld in dienst van de gedachte. De gedachte die niet tot werkelijkheid kan worden zonder de daad van het geweld.”4
Wat Hermans over de ontwikkelingsgang van Van Severen schrijft is overigens ook op zijn eigen evolutie en , zoals hij terecht schrijft, op die van heel wat van zijn tijdgenoten van toepassing. Na Wereldoorlog 1 voltrok zich namelijk in West-Europa een proces dat men ideologische inversie zou kunnen noemen: iemand die door de linkse parolen werd aangelokt kon in een latere levensfase naar rechts opschuiven, en omgekeerd.5 Zo is geweten dat Sorel en enkele prominente aanhangers van de Clarté-beweging6 in een volgende fase de zwenking naar rechts hebben voltrokken. 6
Vik Eggermont (°1929) schrijft dat Van Severen zich interesseerde voor leidinggevende figuren van linkse signatuur - hij vernoemt Karl Liebknecht (1871-1919), Rosa Luxemburg (1870-1919) en Henriette Roland Holst (1869-1952), maar had tevens Gustav Landauer (1870-1919) kunnen vermelden7 - en dat in zijnen hoofde “een zekere wwelwillende en begrijpende belangstelling” t.a.v. het communisme niet kan ontkend worden.8 Mocht dit laatste kloppen, dan is die belangstelling m.i. een rechtstreeks gevolg van de impact van de Clarté-groep.
Doch niet die ideologische inversie staat hier centraal, wèl de vraag of Sorel Joris van Severen beïnvloed heeft, zoals Hermans suggereert. Het is geen retorische vraag, want Sorels geschriften en ideeën hebben een grote resonantie gehad. Percy Wyndham Lewis (1882-1957), de Engelse avant-gardistische schilder, dichter, essayist en vader van het vorticisme9, getuigde anno 1926 in een toen veel gelezen werk: Sorel is the key to all contem-porary political thought.10 Bijna vijf decennia geleden bevestigde Armin Mohler (1920-2000) deze zienswijze: “Er (sc. Sorel) ist zweifellos derjenige Franzose, der in den verflossenen achzig Jahren den tiefsten geistigen Ein-fluss auf die Welt ausübte - auch wenn dieser Einfluss oft seltsame Umwege ging.”11
Wat Van Severen betreft vindt men de enige indicaties waarover we beschikken in de gedrukt voorliggende ingekorte versie van de licentiaatverhandeling die Luc Pauwels (°1940) anno 1998 aan de KUL verdedigde en die door de jury ad hoc hoog gequoteerd werd: citaten uit Combat en de aanwezigheid in Van Severens bibliotheek van enkele werken van en over Sorel.12 Volstaat zulks om van invloed te mogen gewagen? Ik betwijfel het. Volgens mij is een indicatie nog lang geen bewijs. Er zou moeten worden nagegaan of Sorels interpretatie van het begrip mythe, van de rol van het geweld e.a.m., in voordrachten en/of teksten van Van Severen aantoonbaar is.
Het spreekt vanzelf dat die redenering ook opgaat voor Valois en Clarté. Dankzij L. Pauwels weten we dat Valois tot zijn lievelingsauteurs behoord heeft13, maar is een echo van die belangstelling in Van Severens geschriften terug te vinden? Clarté vertoonde internationale allures en had niet enkel in Belgische Franstalige14 doch evenzeer in Antwerpse middens aanhangers.15 Dixit Hermans vond Van Severen het gelijknamig tijdschrift “sympathiek”.16 Maar andermaal rijst het probleem of het al dan niet bij vrijblijvende curiositeit gebleven is. Afgaande op de bevindingen van Kurt Ravyts (°1968) blijkt zulks niet het geval te zijn geweest.17
Summa summarum: moge een jonge vorser zich over deze boeiende problematiek ontfermen!17 Meer zelfs, moge hij het te bestuderen veld verruimen, door rekening te houden met strekkingen en namen die Rudy Pauwels (°1932) citeert!18
Noten
1 W. Hermans, De Avondland-Idee & Vlaanderen, Turnhout, Drukkerij Lityca, 1927, 117 p., n° 1 in de reeks ‘Vragen van dezen tijd’.
2 (a) W. Hermans, Bestiarium van de literatuur. Een halve eeuw literair-politiek engagement, in: De nieuwe Dag, 3ejg., nr. 11, april 1967, pp. 38-41. De titel is voorzeker ontleend aan deze van een boek uit 1920 vol parodieën (bijna uitsluitend) van de hand van Franz Blei (1871-1942): Das grosse Bestiarium der Literatur (heruit-gave bezorgd door Rolf-Peter Baacke), Hamburg: Europaische Verlagsanstalt, 1995, 418 p.
(b) Over het maandblad, vgl. Nieuwe Encyclopedie van de Vlaamse Beweging, deel 2 = G-Q, p. 2204.
3 W. Hermans, art. cit. (vt 2 punt a), p. 38 resp. p. 40.
4 W. Hermans, art. cit. (vt 2 punt a), p. 39.
5 Voor nadere bijzonderheden, vgl. Jean Pierre Faye (°1925), Langages totalitaires. Critique de la raison! Critique de I’économie narrative, Paris, Hermann, 1972, VIII-771 p. Voor een grondige kritiek van dit opus, vgl. mijn studie J.P. Faye’s critiek van de narratieve economie, pp. 13-6 1 in: P. Tommissen, Anti-totalitair denken in Frankrijk, Brussel: EHSAL, 1984, 155 p., n° 55-56-57 in de reeks ‘Eclectica’.
6 Tijdens Wereldoorlog I werd door Henri Barbusse (1873-1935) en enkele vrienden een internationaal tijdschrift geconcipiëerd en op 22 juli 1916 in de (communistische) krant L’Humanité in het door talrijke literatoren ondertekend manifest ‘Contre la paix injuste’ aangekondigd. Inderdaad verscheen op 11 oktober 1919 het eerste nummer van Clarté. - Bulletin français de l’ Internationale de la pensée. Dit bulletin (of zo men wil: deze krant) moest de plaats ruimen voor een heus tijdschrift met dezelfde naam doch zonder de ondertitel; het werd uitgegeven door Barbusse en Paul Vaillant-Couturier (1892-1937) en verscheen voor het eerst op 19 november 1921 als een ‘revue de critique communiste’. Drie jaar lang ijverden de medewerkers voor een Westerse revolutie volgens het Russisch model en kantten zich tegen de cultuur en de waarden van de Westerse bourgeois. Van 1924 af maakten literaire en artistieke avant-gardegroepen de dienst uit. Clarté hield in december 1927 op te bestaan.
7 L. Pauwels, De ideologische evolutie van Joris van Severen (1894-1940). Een hermeneutische benadering, leper, Studie- en Coördinatiecentrum Joris van Severen, 1999, 272 p., Jaarboek’ 3 van dat centrum; cf. p. 164 en p.2l6.
8 V. Eggermont, Ter Waarheid, aanzet tot een inhoudsanalyse, pp. 23-40 in: Gedenkboek Joris van Severen 1894-1994, Aartselaar: Nationaal Studie- en Documentatie-centrum Joris van Severen, 1994, 352 p.; cf. p. 38.
9 VgI. o.m.: Wyndham Lewis et le vorticisme. Paris, Centre Georges Pompidou. 1982. 188 p., in de reeks ‘Cahiers pour un temps’
10 W. Lewis, The Art of Being Ruled. Santa Rosa, Black Sparrow Press, (1926) 1989 (een door Reed Way Dasenbrock bezorgde voorbeeldige heruitgave), 463 p., cf. p. 119.
11 A. Mohler, Die französische Rechte. Vom Kampf um Frankreichs Ideologienpanzer. München, Isar Verlag, 1958, 86 p., nr 3 in de reeks ‘Konservative Schriften-reihe’; cf. p. 44.
12 L. Pauwels, op. cit. (vt 7), p. 164 en 216.
13 L. Pauwels, op. cit. (vt 7), p. 199 en p 239. Op p. 217 vernemen we voorts dat zich in de bibliotheek 15 werken van Valois bevonden.
14 De spilfiguur was niemand minder dan Paul Colin (1890-1943)! Vgl. o.m. Ernst Leonardy, Die internationale Debatte um den Pazifismus im Rahmen der ‘Clarté’-Bewegung 1919-1921. Beiträge aus Frankreich, Deutschland und Belgien, pp. 155-189 in: E. Leonardy en Hubert Roland (eds.), Deutsch-belgische Beziehungen im kulturellen und literarischen Bereich 1890-1940, Frankfurt a.M., Lang, 1999, 289 p., nr. 36 in de reeks ‘Studien and Dokumente zur Geschichte der Romanischen Literaturen’; cf. pp. 175-179: Paul Colin als Vermittler deutscher Kultur an die Romania und als Propagandist der ‘Clarté’-Bewegung in Deutschland.
15 1k denk o.m. aan het door RogerAvermaete (l893-1988) e.a. in Antwerpen uitgegeven tijdschrift Lumière. Cf. R. Avermaete, L’aventure de ‘Lumière’, Brussel, Arcade, 1969, 187 p.
16 W. Hermans, art. cit. (vt 2 punt a), p. 39.
17 K. Ravyts, Joris van Severen en de avant-garde in de spiegel van ‘Ter Waarheid’ (1921-1924), pp. 45-63-74: 3. De invloed van Paul Colins l’Art Libre.
18 R. Pauwels, Organisch solidarisme. Corporatisme: toen, in deze Nieuwsbrief Joris van Severen, 6e jg., 3e trimester 2002, pp. 15-21 (cf. vooral pp. 18-19).
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lundi, 03 novembre 2008
Flash Magazine
www.flashmagazine.fr | La Tribune libre |
Tout ce que certains voudraient bien vous cacher… Tout ce que vous ne lirez nulle part ailleurs…
C’est dans FLASH que vous le trouverez !
En vente en kiosque (2 euros) et – entre autres – à la librairie Primatice à Paris.
Message de Philippe Randa, Rédacteur en chef adjoint :
« J’ai un vieux complice dans la presse politiquement incorrecte depuis plus d’un quart de siècle. Il s’appelle Nicolas Gauthier. Il était à mes côtés à Pas d’Panique à bord, puis à la revue Dualpha… Peu de temps avant qu’il ne nous quitte, le défunt Jean Mabire, l’une des principales plumes de National Hebdo, lui confiait : « Notre journal n’est pas en meilleure forme que moi. Il serait urgent de réfléchir à autre chose, une autre formule, pas forcément “rajeunie”, mais plus en phase avec ce nouveau siècle… »
Aujourd’hui, Nicolas a fait un constat qui rejoint le mien et celui de quel ques autres : la presse d’opinion se porte au plus mal… Aussi, ensemble, nous vou lons inverser la tendance. C’est Flash infos magazine !
Tous les quinze jours, Flash, c’est 16 pages en couleurs, en kiosque et par abonnement : le premier numéro est paru aujourd'hui. C’est dans ce but que Nicolas a réuni – c’est lui qui l’assure – la meilleure équi pe jamais vue depuis l’épo que où, tout jeune homme, il co-fondait le Choc du mois :
• Topoline et Béatrice Péreire, les deux lan gues vipérines de National Hebdo, expertes en décryptage de tendances, culturelles, sociétales et politiques ;
• Jean Bourdier, ancien directeur de Minute et de National Hebdo ;
• Alain Soral, essayiste et dynamiteur bien connu des plateaux télé, partisan de l’alliance de la gauche du travail et de la droite des valeurs et président du mouvement Égalité et Réconciliation ;
• Christian Bouchet, expert en géopolitique – ses analyses font autorité à l’Étranger –, et animateur des sites Internet vox.nr et no-media.
• Gérard Lucotte, scientifique de renom : il est l’un des rares spécialistes autorisés par le Vatican à avoir pu expertiser le Saint-Suaire de Turin et la Tuni que d’Argenteuil ;
• Gabriel Fouquet, fils spirituel d’Antoine Blondin, qui dira désormais dans Flash ses quatre vérités au "bizness" du sport.
• … et moi-même, ce qui prouve s’il en était besoin que rien ne l’arrête ;
Mieux, vous aurez encore le plaisir de lire d’autres journalistes de renom qui, écœurés par le politiquement correct, ont décidé que leurs articles censurés par la « grande presse » seraient désormais publiés dans Flash... Parmi eux, une des papesses de la presse féminine, un spécialiste incontesté du sport et de ses arcanes, un sociologue habitué des plateaux de télévision, quelques technocrates de haut rang...
Fort de cette magnifique équipe,à laquelle il faut ajouter le dessinateur Ignace, l’avocat Xavier Conabady et ses judicieux conseils de défense juridique et deux jeunes plumes prometteuses (Antoine le Nort et Phileas) et, en tribune libre, le philosophe Alain de Benoist.
Flash s’attèlera, pour vous, au décryptage de la désinformation ambiante, au déboulonnage des fausses idoles, médiatiques, culturelles, religieuses et politiques, et à la défense des véritables intérêts de la France. Tout en mettant sur pied cette équipe de choc, nous avons investi les fonds nécessaires au démarrage de ce projet. Chacun de nous est impatient de vous présenter Flash, ce journal nouveau, impertinent, anticonformiste et, surtout… très bien renseigné sur tout ce que certains aimeraient bien vous cacher.
Notre équipe n’attend plus qu’un coup de pouce décisif : le vôtre. Car, vous le savez aussi bien que moi, nous n’aurons pas un centime de publicité pour Flash. Notre seule ressource, cher lecteur, c’est vous ! Ce qui est aussi notre meil leur gage d’indépendance et de qualité.
Je vous demande donc de remplir et de nous renvoyer au plus tôt le bulletin d’abonnement à Flash ! L’abonnement annuel n’est que de 50 euros pour 26 numéros. Pour stabiliser définitivement les finances de Flash et lui permettre d’avoir une diffusion nationale, nous devons réunir très vite un budget de 160 000 euros, soit seulement 3 200 abonnés. En vous abonnant dès aujourd’hui, vous nous apportez une aide décisive.
De notre côté, nous avons consenti d’énormes efforts : pas de locaux, des salaires réduits au strict minimum et toutes nos économies investies dans ce projet commun. C’est pour cela que l’abonnement ne coûte que 50 euros, soit à peine un euro par semaine...
Je compte sur vous.
Chaleureusement »
PS. La ligne éditoriale de Flash est simple : traiter et approfondir les sujets que la “grande presse” laisse de côté, parce que trop “dérangeants”. Bref, tout ce que vous ne trouverez pas ailleurs, ce sera dans Flash… Alors, abonnez-vous vite en nous renvoyant dès aujourd’hui le bulletin ci-joint.
pour 2 euros seulement !
Conséquence logique d'un consensus antlanto-libéral de plus en plus voyant et mou : la presse d'opinion se dissout dans l'insipide et la collaboration.
Mais plutôt que de nous poser plus longtemps la question de savoir si nous devons le déplorer ou nous en réjouir, nous avons décidé, quelques camarades et moi-même, d'y répondre par FLASH !
FLASH, soit un petit canard trans-courants conçu et écrit par des patriotes issus aussi bien de l'ultra-gauche marxiste que de la droite nationale intelligente, mais tous déterminés à ne plus plier sous la chape de plomb imposée par l'Empire.
En bref, FLASH ce sont 16 pages en couleurs tous les 15 jours pour la modique somme de 2 euros et le numéro 1 en kiosque le 30 octobre…
Si vous voulez en savoir plus, vous avez juste à cliquer ici :
http://www.flashmagazine.fr/
À très bientôt !
Alain SORAL
Pour la rédaction de FLASH
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dimanche, 02 novembre 2008
Une biographie de Bertrand de Jouvenel
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vendredi, 31 octobre 2008
Par sa foi en la machine...
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Par sa foi en la machine...
"En faisant de l’homme, par un lavage de cerveau édulcoré, le soldat de quelque religion progressiste, on obtient de surcroît, par simple croyance au progrès, par sa foi en la machine, en la production, en l’abondance, qu’il se soumette spontanément et de bonne grâce aux rites, navettes et circuits, qui lui sont ménagés par la société de production et qui correspondent à ce qu’on a défini comme ses besoins. Ainsi, dans la dénaturation progressiste moderne, l’homme est dépouillé d’une façon bien plus subtile, mais non moins complète que dans l’aliénation purement économique que dénonçait Karl Marx, par laquelle le travailleur était privé du produit de son travail, et par conséquent de son aisance et d’une partie de sa vie : il est subrepticement privé de sa vie qu’on transforme en loisirs et distractions préfabriquées, par là étrangères à lui, et, en outre, il est privé de sa personnalité même qu’on lui soutire et qu’on remplace à son insu par un produit incolore et inoffensif qu’il prend pour lui-même.
Le prétexte de cette dénaturation est le bien-être du plus grand nombre. Cette préoccupation existe en effet, elle est sincère. Mais elle est inséparable d’une disposition qui abhorre secrètement, comme contraire au bien-être du plus grand nombre justement, toute image de l’homme nerveuse, originale, volontaire, qui pourrait propager la maladie contagieuse du refus de la médiocrité. Ainsi notre « civilisation » fait-elle le contraire de toutes les grandes civilisations qui se sont proposés comme idéal un type humain supérieur et chez lesquelles cette culture d’une plante humaine réussie était même la justification essentielle."
Maurice BARDECHE, Sparte et les sudistes, Phytéas, Montrouge, 1994, p. 31-32.
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jeudi, 30 octobre 2008
Citation de Hubert Lagardelle
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L'utopie de la démocratie
"L'utopie de la démocratie a été de dépouiller l'individu de ses qualités sensibles, de le réduire à l'état abstrait de citoyen. De l'homme concret de chair et d'os, qui a un métier, un milieu, une personnalité, elle a fait un être irréel, un personnage allégorique en dehors du temps et de l'espace, et le même à tous les étages de la société.
Ni ouvrier ni paysan, ni industriel ni commerçant, ni du Nord ni du Midi, ni savant ni ignorant : un homme théorique."
Hubert Lagardelle, janvier 1931.
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mercredi, 22 octobre 2008
L. F. Céline et Karl Epting
Présentation de l'éditeur
Karl Epting (1905-1979) fut l’un des représentants les plus influents de la culture allemande dans le Paris des années 30 et 40. En 1932, après la parution de Voyage au bout de la nuit, il se proposa de faire connaître Céline en Allemagne. Leur première rencontre eut lieu en 1937, et leurs rapports durèrent jusqu’à la mort de l’écrivain. Frank-Rutger Hausmann fait le point sur les relations entre les deux hommes et propose, pour la première fois, l’intégralité de la correspondance adressée par Céline à Karl Epting. Englobant la période située entre 1941 et 1960, ces lettres offrent des renseignements précieux à la fois sur la biographie de Céline et sur les relations franco-allemandes sous l’Occupation. On trouvera également dans cet ouvrage plusieurs textes de Karl Epting, dont tous ceux qu’il a écrits sur Céline, et une bibliographie exhaustive.
L'auteur
Professeur de langues et littératures françaises et italiennes à l’Université de Fribourg-en-Brisgau, Frank-Rutger Hausmann a notamment publié des éditions commentées de Dante, Villon et Rabelais. Il a également écrit des introductions aux études médiévales et humanistes, ainsi que plusieurs monographies sur les universités allemandes durant la période nationale-socialiste.
Frank-Rutger Hausmann, L-F Céline et Karl Epting, Ed. Le Bulletin célinien, 2008.
Commande possible auprès du Bulletin célinien:
Le Bulletin célinien
B P 70
1000 Bruxelles 22
Belgique
celinebc@skynet.be
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Etat des lieux
ETAT DES LIEUX
« Les petits traîtres de l’ex-Gauche Prolétarienne, les briscards trotskistes métamorphosés en sénateurs fabiusiens, en conseillers du patronnat, en patrons de quotidiens du soir ivres de pouvoir et de Bourse, les anciens membres du Parti Communiste qui squattent les soirées histoire d’Arte et la table de Jacques Chirac ne portent que la marque d’une dévaluation morale. Quant aux parcours inverses, ils sont infiniment plus rares, ayant moins à offrir à ceux qui les empruntent. [...] A partir de l’opération marketing idéologique des "nouveaux philosophes", et plus encore de 1986, l’intelligentsia médiatisée a fait son choix : le dernier cri de la subversion est de chanter le militarisme de marché. Ce sera ensuite jeu d’enfants (destiné à des cerveaux mal irrigués de préférence) d’assimiler anti-totalitarisme et défense de l’Occident, défense de l’Occident et redécouverte des vertus de la "main invisible". [...]
Monolithique et libéral, le nouveau propos politique des repentis va ainsi glorifier une modernité philo-américaine en rupture simultanée avec le radicalisme de la gauche et le conservatisme de la droite. "Libéral-libertaire" (l’expression fut employée par Serge July dès 1978), yuppie, bourgeois-bohème, la griffe s’est appliquée à nombre de sous-produits idéologiques. Intellectuellement, il n’en reste qu’un vague souvenir de mauvaise soupe et de gueule de bois, de paillettes et de gros contrats, un théâtre de la pensée zéro qu’auraient animé Yves Montand, Anne Sinclair et Bernard Tapie. Politiquement, l’effet fut plus considérable. "Droits de l’homme" et "libre entreprise", modèle américain et "retard français", charité-spectacle, humanitarisme de guerre, glose gélatineuse sur la "société civile", aversion pour les passions collectives : page après page, émission après émission, à la vieille dialectique sociale et politique se substitua l’opposition des archaïques et des modernes, des sectaires et des ouverts, des nationalistes et des nomades. Livres, articles et reportages ressassèrent l’éloge d’un système économique se targuant de flexibilité, de "révolution" et de métissage. La mise en cause de la légitimité d’un pouvoir fondé sur la propriété fut taxée de parti pris idéologique. Progressivement, il deviendrait presque impossible de penser cet impensable-là. [...] Il fallut aussi lustrer son registre de colères. L’audace fut alors constituée d’indignations, de boycotts, de ruptures qui ne coûtent rien, au contraire : soit parce que ceux contre qui on s’adresse ne disposent d’aucun pouvoir de rétorsion là où on se trouve (les communistes, le "populisme", le Mal, l’extrême droite, les "anti-américains") ; soit parce que les imprécations mondaines ainsi que les effets de scène qu’elles induisent demeurent restrospectives – il s’agit de soutenir de hauts faits d’armes à condition qu’ils restent enfouis dans le passé. »
Serge Halimi, mars 2003, préface à la "Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col Mao auRotary" de Guy Hocquenghem, Agone, 2003, p. 10-11, 12, 16-17, 19
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lundi, 20 octobre 2008
T&P: La Russie est de retour
Volonté
Les Géorgiens avaient des armes américaines (et israéliennes). Elles ont été récupérées par les Ossètes, les Abkhazes et les Russes. Les Géorgiens avaient oublié un détail : malgré ce qu’ils leur avaient laissé croire, ces Américains qui leur ont obligeamment donné des armes n’allaient certainement pas s’en servir eux-mêmes. Pour deux raisons simples : d’une part ils préfèrent que d’autres prennent les coups à leur place (voir les tués français d’Afghanistan), d’autre part ils n’ont pas les moyens d’intervenir militairement dans le Caucase. En effet leur volonté d’hégémonie mondiale, qui reste entière (voir les déclarations d’Obama et de Mc Cain), est aujourd’hui bloquée par les bourbiers irakien et afghan, dans lesquels les Yankees ont englué l’essentiel de leurs forces disponibles. Il leur reste donc la solution de pousser en avant leurs marionnettes- mercenaires. Comme au Kosovo. Comme en Ukraine. Comme en Pologne.
Seulement, voilà. Les occidentaux ont cru, ou voulu croire qu’il y avait simple rodomontade lorsque Poutine a annoncé, avec son franc parler habituel, que le Kosovo était « un boomerang qui allait leur revenir dans la gueule ». Paroles verbales, comme disait l’autre ? Le président Medvedev explique posément que le boomerang a fonctionné : « Sans tenir compte des avertissements de la Russie, les pays occidentaux se sont précipités pour reconnaître la proclamation illégale d’indépendance du Kosovo à l’égard de la Serbie (…) Nous avons dit régulièrement qu’il serait impossible, après cela, de dire aux Abkhazes et aux Ossètes (…) que ce qui a été bon pour les Albanais du Kosovo ne l’est pas pour eux ».
Cette tranquille leçon de logique provoque la vertueuse indignation de l’éditorialiste du Monde (28 août) qui accuse les chefs russes de vouloir « refaire l’Empire ». Oui. Bien sûr. Et alors ? Il serait interdit aux Russes de faire ce qu’ont fait les Yankees et ce que s’apprêtent à faire les Chinois ? Au nom de quoi ? De la « démocratie » ? Cette tartufferie bouffonne qui, toujours et partout, est là pour justifier la dictature du fric ?
Les Russes mettent en application une maxime que nous aimons bien : là où il y a une volonté, il y a un chemin. Voilà ce que doivent avoir en tête, en permanence, ceux qui n’acceptent pas l’inacceptable – que ce soit la dictature de l’argent, du politiquement correct et de l’idéologie cosmopolite, l’invasion-occupation de notre terre par des peuples qui n’ont rien de commun avec nous, le lâche renoncement de trop de Gaulois vautrés dans les illusions d’un confort qui n’est, contrairement à ce qu’ils veulent croire, qu’un mirage provisoire.
Les zélotes de l’idéologie en place, exemplairement représentés par un Kouchner, jouent à faire peur aux braves gens : si vous n’êtes pas sages – c’est à dire si vous n’êtes pas les esclaves consentants de ce que nous représentons – vous aurez droit à l’Apocalypse. Ce qu’ils appellent l’Apocalypse, c’est la minute de vérité où les lois de la nature, les réalités environnementales, biologiques et ethniques vont reprendre leurs droits. De toutes nos forces, préparons cet instant béni.
Pierre VIAL
12:04 Publié dans Revue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : russie, géopolitique, caucase, ossétie, abkhazie, mer noire, france | |
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Une démocratie de semi-expression
UNE DÉMOCRATIE DE SEMI-EXPRESSION

Chatouilleuse liberté d’expression ! Tout à chacun ne cesse de s’en gargariser, mais elle est une chose trop importante, sans doute, pour qu’on permette à n’importe qui d’en faire usage comme bon lui semble.
Jean-Marc Rouillan, deux fois condamné à la réclusion perpétuelle et actuellement en semi-liberté après vingt ans de détention, en fait l’amère expérience.
L’État est bon Prince, tout de même, mais point trop n’en faut : l’ancien membre d’Action Directe n’a en effet pas le droit – entre autres – « d’évoquer publiquement les faits pour lesquels il a été condamné. »
Des faits qui remontent à un quart de siècle, que tout le monde –à l’époque et ensuite – a largement commentés. Seul l’intéressé n’en a pas, aujourd’hui, la possibilité. Ses déclarations pourraient-elles être des révélations, gênantes pour certains ? Si c’était le cas, on a peine à croire qu’il n’ait pas encore trouvé le moyen de les exposer sur la place publique.
Non, si l’ancien leader d’Action directe risque de perdre l’aumône qui lui a été faite de cette généreuse « semi-liberté », ce n’est pas pour avoir évoqué son passé ou quelques zones restées dans l’ombres de celui-ci, mais pour avoir indiqué qu’il en aurait probablement le droit « s’il crachait sur tout ce (qu’ils) avaient fait » et que « par cette obligation de silence on empêche aussi (son) expérience de tirer son vrai bilan critique. » À la lâcheté de ne pas l’avoir, à l’époque, fait exécuter – lui et ses complices qui avaient sciemment versés le sang – la Justice française ajoute aujourd’hui l’ignominie d’exiger du militant politique qu’il est resté, qu’il devienne un renégat.
Cela fleure bon les méthodes des régimes de Joseph Staline ou de Mao Tse-Tong qui acculaient leurs ennemis politiques à se couvrir eux-mêmes d’opprobre pour bénéficier d’une mort plus rapide, sans torture.
Le jovial Petit Père des Peuples et le sympathique Grand Timonier entendaient ainsi imposer à leurs peuples leurs excitantes démocraties populaires.
Nicolas Sarkozy, moins sanguinaire, reconnaissons-le, semble, lui, en tenir plus simplement pour une démocratie de semi-expression.
Si Jean-Marc Rouillan était acculé à faire repentance, il bénéficierait à l’évidence de quelques conforts de vie, mais ce serait aussi une mise-à-mort. Celle du respect que l’on peut avoir pour quelqu’un qui a mis son existence au bout de ses convictions.
Aussi imbibées de sang soient-elles.
Philippe Randa
00:24 Publié dans Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, terrorisme, manipulations médiatiques, gauche, gauchisme, action directe, totalitarisme | |
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vendredi, 17 octobre 2008
Wallonie: futur nouveau département mosan de la Jacobinie?
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Brecht ARNAERT:
La Wallonie: futur nouveau département mosan de la Jacobinie
Le grand titre du “Soir”, le 29 juillet 2008: “Un Wallon sur deux se verrait bien Français”. Jubilation générale dans les cercles flamingants! Moi, qui en fait partie, je n’ai nullement jubilé! Je trouve très triste que les citoyens de Wallonie croient si peu en eux. La Wallonie a tous les atouts qu’il faut pour devenir une république indépendante en Europe —une population en générale plus jeune, beaucoup d’espace pour les entreprises, un bon paquet de sites attrayants pour les touristes. Et voilà qu’une moitié de cette population choisit le rattachement à la France si la Belgique venait à éclater. Une mauvaise idée...
L’idée que la France s’adjoindrait un 101ème département n’est pas vraiment neuve. L’idée est de fait française à l’origine. Les recherches des historiens ont pu prouver que la France, ou tous les autres sujets politiques qui ont donné le ton dans ce pays à différentes époques de l’histoire, a tenté non moins de cinquante-quatre fois de s’emparer du territoire qui fait aujourd’hui la Belgique. Ces efforts relèvent d’une pensée stratégique à laquelle les Flamands ne comprennent absolument rien: la géopolitique.
La ligne directrice que les dirigeants de la France ont suivie au cours de toutes ses années est la volonté de se doter de frontières naturelles. Dans le Sud le processus d’unification de la France s’est arrêté aux Pyrénées; à l’Est, il a buté contre les Alpes et à l’Ouest, forcément, il s’est arrêté à l’Océan Atlantique. Mais le Nord a toujours posé problème dans ce processus d’unification. Le rêve constant de la France a été de consolider les frontières de son territoire en l’étendant jusqu’au Rhin. D’où la querelle pour la maîtrise de la Lorraine et de l’Alsace, qui n’a été réglé que récemment, ce bloc territorial étant riverain du Rhin sur une distance de 200 km, de Bâle à Karlsruhe.
Aux Pays-Bas, l’entreprise a toujours échoué. Les régions des Pays-Bas ont sans cesse été le théâtre de dizaines de petites et grandes guerres. C’est surtout par l’intervention de l’Angleterre, qui a toujours voulu empêcher la France de s’adjoindre le delta du Rhin, que Paris n’a jamais pu satisfaire ses vieilles ambitions. A la fin du 16ième siècle, les Pays-Bas du Nord ont pu se maintenir en tant que république indépendante, si bien que la France a dû adapter et limiter ses ambitions. Dorénavant, ce ne serait plus le Rhin que l’on viserait directement, mais l’Escaut.
Plus tard, l’industrialisation prit son envol. Le sol, en tant que facteur économique, et donc en tant que facteur politique, perdait sans cesse de son importance. Dorénavant, ce n’était plus la superficie d’un pays qui comptait, mais son importance en tant que débouché. Acquérir du territoire, pour devenir plus puissant, n’était plus une nécessité: conquérir des marchés en proposant des produits moins chers, concurrencer des entreprises étrangères ou les reprendre, et, par toutes ces manoeuvres, contrôler l’économie du territoire visé, telles étaient les nouvelles stratégies mises en oeuvre pour annexer subrepticement un pays.
C’est dans un tel cadre qu’il faut placer l’histoire de la Belgique. Le pays semble avoir été impossible à conquérir militairement et politiquement pendant des siècles; en revanche, sur le plan économique, il paraissait bien plus vulnérable. Les Wallons l’ont toujours su. La SA Belgique, je veux dire la “Société Générale”, qui, au départ, était une société néerlandaise, a été rapidement infiltrée et noyautée par des éléments français. En accord avec les fondateurs français de la Belgique, du style d’un Charles Rogier, qui fournissaient les licences étatiques pour l’exploitation des mines, la Wallonie a très vite été littéralement pompée et vidée. Par conséquent, nous pouvons dire, à ce stade-ci de notre modeste démonstration, que la Wallonie n’a jamais montré beaucoup de solidarité pour la Flandre et n’a guère délié sa bourse, mais, pour sa défense, on peut dire que nos frères wallons n’ont jamais vraiment été riches.
Les bénéfices apportés par le sous-sol wallon ne sont jamais tombés dans la propre escarcelle des Wallons, mais coulaient allègrement vers le centre de l’établissement belge, soit la bourgeoisie bruxelloise qui, par la grâce de ses nouvelles richesses, espérait entrer triomphalement dans le panthéon du gotha français. Jusque tard dans le dix-neuvième siècle, ces milieux demeuraient convaincus que la Belgique, vidée économiquement, dépouillée ainsi de sa réelle indépendance, allait finir annexée par la France. Cette annexion n’a cependant jamais eu lieu car la bourgeoisie bruxelloise francophile a dû compter avec l’émergence de divers mouvements démocratiques et populaires, hostiles à cette perspective. Tandis que cette bourgeoisie si situait elle-même dans le cadre de “l’opinion publique” française, les classes populaires, moins fortunées, développèrent deux opinions publiques différentes, la flamande et la wallonne. La bourgeoisie bruxelloise et une partie importante de la noblesse demeurèrent ainsi des “Français de seconde main”, réchignant devant l’évolution des mentalités au sein du peuple.
A l’heure actuelle, il ne faut pas aller chercher bien loin le lien avec la France. La vente de la Société Générale au groupe français Suez en 1988 et la conquête récente d’Electrabel entrent dans ce schéma: la Belgique doit rester la petite soeur de la “Grande Patrie”. Maintenant que le dernier espoir d’obtenir le tout gros pactole est perdu, on s’aperçoit combien l’économie belge est fragile et vulnérable: dans tous les secteurs utilitaires, comme l’eau, le gaz et l’électricité, les décisions sont prises à Paris. Ou alors, y a-t-il une autre explication pour cette augmentation subite de 20% des prix de l’énergie? L’uranium serait-il tout d’un coup devenu 20% plus cher? Ou les centrales d’Electrabel n’étaient-elles quand même pas sorties de la comptabilité? Je pensais le contraire.
L’option, que prend la Wallonie sur la France, au cas où la Belgique disparaîtrait, ne me paraît donc pas une bonne idée. Quel intérêt la population wallonne aurait-elle à être gouvernée à nouveau depuis une ville qui se situe en dehors de son propre territoire? Et pourquoi voudrait-elle se rendre dépendante d’une grande puissance qui, dans le passé, et en dépit de sa parenté culturelle et linguistique, l’a toujours exploitée, pompée et vidée, par l’intermédiaire d’une bourgeoisie belge? Namur pourrait tout aussi bien devenir la capitale d’un pays voisin de la Flandre, où il fait bon vivre, avec ses forêts, ses grottes et ses rivières, autant d’atouts touristiques. Et quel pays, mieux que la Flandre, pourra soutenir la Wallonie quand elle se constituera comme le vingt-huitième Etat d’une Europe unie?
Brecht ARNAERT.
(article paru dans la revue “Meervoud”, Bruxelles, n°139 – septembre 2008; trad. franç.: Robert Steuckers).
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mercredi, 15 octobre 2008
Chers imposteurs...
Chers imposteurs... Onfray, Lévy, Sollers, Sarkozy et les autres...
" Pourquoi avoir titré ce pamphlet Chers imposteurs ? Tout simplement parce que je connais bien, parfois même très bien, mes principales "cibles", qu'il s'agisse de Michel Onfray, Bernard-Henri Lévy, Philippe Sollers ou Nicolas Sarkozy. Ils ont en commun - chacun à sa manière et à son niveau - d'incarner d'une part le déclin des intellectuels, d'autre part un phénomène de plus en plus aveuglant: la déculturation galopante de notre société. Certes, ils n'en sont pas les seuls symboles. L'étonnante médiocrité de la production dite romanesque, comme l'affaissement de la critique littéraire, en sont d'autres signes tout aussi inquiétants. Confrontés à des "intellectuels " starisés, nous ne savons plus si nous nous trouvons face à des bonimenteurs, des héros de la Star Academy ou des dandys du show-biz. Quant à Nicolas Sarkozy, notre premier président de la République totalement formé et formaté par le médium audiovisuel, il est également notre premier président "dé-culturé" ou "a-culturé", comme on voudra. "
Jean Bothorel, Chers imposteurs, Fayard, 2008.
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dimanche, 12 octobre 2008
Un réquisitoire à contre-époque
Un réquisitoire à contre-époque
ex: www.lefigaro.fr
Péguy, Bernanos et Claudel nous arrachent à la vulgarité ambiante,
écrit Jacques Julliard
dans « L'Argent, Dieu et le diable » .
Un des livres qu'on lira avec le plus de profit cet automne porte un titre très simple — L'Argent —, il est signé Charles Péguy et vient d'être réédité dans un volume préfacé par Antoine Compagnon, professeur au Collège de France et auteur des Antimodernes.
Le croirez-vous ? Ce Cahier de la Quinzaine publié pour la première fois à Paris le 16 février 1913 se lit comme si l'encre de Péguy n'avait pas séché… « On n'avait jamais vu tant d'argent rouler pour le plaisir, et l'argent se refuser à ce point au travail » ; « De mon temps (…) il n'y avait pas cet étranglement économique d'aujourd'hui, cette strangulation scientifique, froide, rectangulaire, régulière, propre, nette, sans une bavure, implacable, sage, commune, constante, commode comme une vertu, où il n'y a rien à dire, et où celui qui est étranglé a si évidemment tort. »
Charles Péguy, un prophète du passé ? Plutôt un témoin extralucide du règne de l'argent dans le monde moderne, répond Jacques Julliard dans un recueil d'essais à contre-époque qui souligne l'actualité de la pensée du poète — c'est-à-dire sa capacité à inspirer des actes. Pour faire bonne mesure, l'historien des idées lui associe le Georges Bernanos de La France contre les robots « Il faut lire et regarder ce dernier Bernanos non comme le dernier samouraï du monde préindustriel mais comme l'un des premiers prophètes de la société postindustrielle » et un Paul Claudel inattendu, provocateur et insolent, qui revendique le droit de se contredire à propos de tout avec les personnages de ses Conversations dans le Loir-et-Cher.
« Quand le monde tout entier paraît s'affaisser sur son axe et qu'on se sent gagné par la lâche tentation de composer avec ce qu'il charrie de plus médiocre, écrit le directeur délégué de la rédaction du Nouvel Observateur, alors Péguy, Bernanos et Claudel sont des recours. Ils nous arrachent à la vulgarité ambiante et bien souvent nous en protègent. »
Les mauvais riches
Lecteur passionné de Pierre Joseph Proudhon, Georges Sorel, et Édouard Berth, fin connaisseur des maîtres petits et grands du socialisme français, Jacques Julliard, qui se dit « psychologiquement athée, culturellement anticlérical, spirituellement chrétien » n'a jamais caché sa sympathie pour le christianisme social. On le savait attaché au souvenir d'une certaine nébuleuse « catho-proudhonienne » dont il perpétue l'héritage avec de jeunes chercheurs dans le cadre de la revue Mil neuf cent. Sa passion et son savoir débordent aujourd'hui le strict cadre de l'histoire intellectuelle pour entrer en résonance avec les folies de notre siècle.
Dans L'Argent, Dieu et le Diable, Jacques Julliard s'emploie joyeusement à prendre ses contemporains à contre-pied en faisant entendre la voix de trois écrivains catholiques un peu oubliés qui ont maudit chacun à sa manière le royaume impie de « Goulavare », un univers impitoyable dans lequel l'argent, sans devoir pour les opulents et sans enfer pour les mauvais riches, ordonne toute valeur.
Un des chapitres importants de l'Argent, Dieu et le Diable place Bernanos et Claudel « face au mystère d'Israël ». Pour en finir avec les calomnies que continuent de véhiculer Bernard-Henri Lévy et ses amis, il est essentiel de rappeler que les deux écrivains ont abjuré dans leur maturité ce que leur tradition et leur préjugé leur avaient fait imaginer de la « grande banque juive ». Leur rencontre avec le judaïsme a peut-être été tardive, mais elle a eu lieu, ouvrant les voies de la réflexion catholique sur l'espérance d'Israël lors du concile Vatican II. Jacques Julliard retrace avec soin la longue marche spirituelle accomplie par Bernanos et Claudel pour s'ouvrir à la réalité historique et théologique d'Israël. Comment l'ignorer ? Moïses porteurs de thoras sans nombre, gardiens têtus de livres saints, les Juifs ne peuvent pas être tenus pour responsables du caractère clos du monde moderne.
Mais ce rappel, ce n'est pas tant à la droite ni aux catholiques qu'il convient de le faire aujourd'hui qu'aux têtes molles qu'on trouve à gauche de la gauche.
L'Argent, Dieu et le Diable - Péguy, Bernanos, Claudel face au monde moderne de Jacques Julliard Flammarion, 230 p., 19 €. Lire aussi : « Le Choix de Pascal », de Jacques Julliard , entretiens avec Benoît Chantre, Champs-Flammarion, 330 p., 9 € ; « L'Argent » , de Charles Péguy, Éditions des Équateurs, 100 p., 10 €.
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samedi, 11 octobre 2008
Renaud Camus: la grande déculturation
Trouvé sur: http://ettuttiquanti.blogspot.com
Renaud Camus - La grande déculturation
Amis du Désastre et Niveau-montistes sont formels : la culture s'est répandue dans toutes les couches de la population. Ce livre soutient le contraire. Si la culture s'est répandue, selon lui, c'est comme le lait de Perette : plus la culture est diffusée, moins il y en a pour chacun et moins elle a de consistance. Lorsque les trois-quarts d'une génération accèdent au baccalauréat, le niveau de connaissance et de maturité qu'implique ce diplôme est à peu près celui qu'atteignaient au même âge les trois-quarts d'une autre génération, quand personne ne songeait à nommer cela baccalauréat, à peine certificat d'études. L'université fait le travail des lycées, les lycées celui des écoles primaires, les classes maternelles celui que les parents ne font pas, ayant eux-mêmes été élevés par l'école de masse, qui a formé la plupart des nouveaux enseignants. Arte, France Culture ou France Musique se consacrent aux tâches jadis dévolues aux chaînes généralistes, celles-ci imitent les postes et stations de divertissement.
Tout a baissé d'un cran. C'est la grande déculturation. Et si les journaux n'ont plus de lecteurs, c'est en grande partie parce que leur public potentiel ne sait plus lire, même des phrases de plus en plus simples et de plus en plus fautives, avec de moins en moins de mots. Le paradoxe est que l'objectif quantitatif, qui est au cœur de l'ambition démocratique en sa transposition culturelle, fait partout le lit de l'argent, par le biais de la publicité, des taux d'audience et des lois du marché. C'est ainsi que le Louvre devient une marque, etc.
Renaud Camus, La grande déculturation, Fayard, 2008.
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vendredi, 10 octobre 2008
Endettement américain, endettement français
Le grand secret : l’endettement des États-Unis comparé à l’endettement français
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jeudi, 09 octobre 2008
Bulletin célinien, n°301
Le Bulletin célinien
Sommaire du n° 301, octobre 2008 :
Marc Laudelout : « Sur Céline » de Philippe Alméras
Jean-Pierre Doche : Céline parmi nous
Alain Ajax : Céline au bout du communisme
Marc Laudelout : Céline dans la presse
Tomohiro Hikoe : « Progrès » et le music-hall
Michel P. Schmitt : Toujours à propos du 300ème numéro du BC
Le Bulletin célinien
B P 70
1000 Bruxelles 22
Belgique
http://louisferdinandceline.free.fr
celinebc@skynet.be
Numéro disponible contre 6 € (en timbres-poste ou par chèque à l'ordre de M. Laudelout)
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mercredi, 08 octobre 2008
E. Todd: la Russie n'est pas une menace pour l'Europe de l'Ouest
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Emmanuel Todd : la Russie n’est pas une menace pour l’Europe de l’Ouest
5 octobre 2008
Emmanuel Todd plaide pour une approche plus équilibrée envers la Russie.
L’interdépendance géopolitique entre l’UE et cette grande nation et la
redistribution des rapports de forces entre nations développées et nations
émergentes devraient nous conduire à nous rapprocher de la Russie, dont
selon lui « l’histoire démontre que sa vision du monde est spontanément
égalitaire et multipolaire. A l’inverse des Etats-Unis qui se trouvent
aujourd’hui dans un rapport asymétrique d’exploitation du monde. » Il en
déplore d’autant plus le récent tropisme Atlantique français alors même que
la prééminence des USA est compromise. « La France aurait dû s’en rendre
compte et se rapprocher des puissances émergentes plutôt que de suivre
l’Amérique dans une sorte de crispation « occidentaliste ». Le gouvernement
français me fait penser à un rat qui monterait sur un navire en train de
couler. »
Emmanuel Todd s’entretient avec Inna Soldatenko, le Courrier de Russie, 30
Septembre 2008
Le Courrier de Russie : A qui faut-il imputer la faute dans la crise
géorgienne ? Aux Russes, aux Géorgiens ou aux Ossètes ?
Emmanuel Todd : Je propose d’observer le problème de la crise géorgienne
d’une façon plus large, dans le cadre des enjeux géopolitiques
internationaux. Il faut se rappeler qu’après la chute de l’URSS et le repli
stratégique de la Russie, les Etats-Unis sont devenus l’unique
superpuissance mondiale. Ils ont adopté, à partir de 1996-97 un
comportement agressif vis-à-vis d’autres pays du monde. On en a vu les
manifestations dans l’invasion de l’Irak, dans la campagne anti-iranienne
de l’administration américaine ou encore dans l’attaque menée par Israël,
pays satellite des Etats-Unis, au sud-Liban. La crise géorgienne n’est
qu’une étape supplémentaire dans cette séquence agressive du système
américain.
LCDR : Pourquoi une telle hostilité ?
E.T. : Les Etats-Unis se comportent de façon agressive parce qu’ils sentent
leur puissance s’affaiblir. Le monde américain subit une crise économique,
sociale et culturelle grave. L’effondrement financier actuel n’en est
qu’une nouvelle preuve. Entre-temps, nous observons d’autres pays du monde
regagner leur puissance. On assiste à une montée spectaculaire de l’Inde et
de la Chine. On voit également le rétablissement de la Russie qui retrouve
son équilibre économique et enregistre des taux de croissance élevés. Le
monde change à grande vitesse, mais tous ne s’en rendent pas compte. On
trouve encore beaucoup de gens inconscients du déclin industriel des
Etats-Unis et de la fragilité de leur système. Ce fut justement le cas des
Géorgiens qui se sont lancés dans la conquête de l’Ossétie se croyant
soutenus par le camp « occidental » mais se sont retrouvés victimes de
l’impuissance matérielle de leur allié américain. Mikhaïl Saakachvili a
sous-éstimé la nouvelle capacité d’action de la Russie. Celle-ci ne
souhaite pas voir l’OTAN s’installer à toutes ses frontières et n’hésite
plus pas à utiliser son armée pour faire entendre son « non ».
LCDR : Croyez-vous que les Etats-Unis aient incité la Géorgie à attaquer
l’Ossétie ?
E.T. : On ne sait pas exactement comment la décision a été prise et,
probablement ne le saura-t-on jamais. Mais la vraie question, c’est comment
la Géorgie a-t-elle pu s’imaginer qu’elle allait faire plier la Russie ?
Comment Saakachvili a-t-il pu envoyer ses troupes en Ossétie, alors que la
partie la mieux équipée de l’armée géorgienne était en train de soutenir
les Américains en Irak ?
LCDR : Pourtant, la Géorgie a été écrasée par l’armée russe et les
Etats-Unis, à supposer qu’ils ont effectivement joué un rôle dans le
conflit, auraient dû prévoir ce scénario...
E.T. : Il faut se rappeler que l’on ne connaît toujours pas l’issue de la
crise. Elle semble avoir conduit les Polonais à finalement accepter
l’installation du système anti-missile américain sur leur territoire. Elle
pourrait pousser les gouvernements européens à affaiblir leurs liens avec
la Russie et se rapprocher encore plus des Etats-Unis. Qui sait si les
stratèges américains n’ont pas espéré entraîner la Russie elle-même dans
une séquence agressive, la conduisant à adopter une posture revancharde et
conquérante nuisible à son statut international. L’administration
américaine aurait pu sacrifier le pion géorgien pour améliorer sa situation
sur la scène internationale. Les Américains jouent au poker, vous savez.
Les Russes jouent aux échecs. Ils ont pris le pion géorgien, montré que
l’Amérique ne les impressionnait plus, mais ils ont fait du maintien de
relations paisibles et utiles avec l’Europe de l’Ouest leur priorité.
LCDR : Comment expliquer la réaction de l’Europe au conflit géorgien ?
E.T. : Les gouvernements européens sont pris dans un dilemme entre les
intérêts de leurs peuples et ceux de leurs élites. Ce n’est pas un grand
secret : les oligarchies occidentales sympathisent avec les Américains et
soutiennent leur politique. Les peuples européens non. L’intérêt
géopolitique de la France en tant que puissance moyenne et européenne
serait une entente cordiale et stratégique avec la Russie.
LCDR : Pourtant, dans la société occidentale, on parle plus souvent de la
menace russe...
E.T. : La Russie n’est pas une menace pour l’Europe de l’Ouest. Je dis
consciemment « Europe de l’Ouest » parce que les Russes sont des Européens.
La Russie a terriblement souffert de la deuxième guerre mondiale et ne
cherchera pas, j’en suis convaincu, à déclencher de nouveaux conflits. La
Russie a par ailleurs constaté, du temps de l’URSS, que l’Empire était une
entreprise peu rentable. Son déclin démographique interdit de toute façon
un fantasme expansionniste. La menace militaire russe est un mythe. La mise
au pas de la minuscule Géorgie ne démontre pas que l’armée russe est
toute-puissante. Elle démontre simplement que, dans le Caucase, la
puissance militaire américaine n’existe pas.
LCDR : Mais outre la sécurité militaire, il existe la sécurité
énergétique...
E.T. : Il ne faut pas oublier que la Russie et l’Europe de l’Ouest se
retrouvent en état d’interdépendance. L’Europe a toujours besoin du gaz
russe, mais la Russie a besoin des biens d’équipement européens, de
technologies et de savoir-faire. Et ce n’est pas par hasard que les
producteurs d’automobiles européens s’implantent en Russie et y travaillent
avec beaucoup de succès.
LCDR : Si la France est intéressée à maintenir ses liens avec la Russie,
pourquoi la presse occidentale adopte-t-elle une attitude aussi critique à
son égard, notamment dans la couverture du conflit géorgien ?
E.T. : Les journalistes européens se montrent souvent hostiles à l’égard de
la Russie au nom d’une sorte de maximalisme libéral. Peu conscients de ce
qu’ils vivent eux-mêmes dans des systèmes certes forts libéraux, mais de
plus en plus inégalitaires, oligarchiques même, ils se croient obligés
d’exiger, hors de chez eux, des démocraties parfaites, tout de suite,
indépendamment du contexte économique ou social de transition. Avouons le
aussi, les journalistes européens sont rarement compétents en géopolitique.
Il sont souvent très naïfs. On pourrait aussi citer comme explication le
peu d’efforts du Kremlin visant à séduire la presse occidentale. Habitués à
l’attitude beaucoup plus séductrice de leurs propres hommes politiques, les
journalistes européens et américains ne peuvent qu’être déçus par ce manque
de ménagements. Pourtant, je peux vous assurer qu’en France, dans la
communauté des experts, on trouve beaucoup de personnes qualifiées qui
apprécient à sa juste valeur le rôle de la Russie dans le rétablissement de
l’équilibre mondial.
LCDR : On trouve beaucoup d’adeptes de l’idée selon laquelle la Russie
porte toujours l’héritage de l’Empire du Mal qu’elle représentait encore il
y a une trentaine d’années...
E.T. : Quant à moi, je considère que la Russie a joué un rôle plutôt
positif dans l’histoire universelle. J’appartiens à la génération qui se
rappelle encore que l’issue de la deuxième guerre mondiale s’est jouée à
Stalingrad et que c’est aux Russes que nous devons notre liberté.
L’histoire de la Russie démontre que sa vision du monde est spontanément
égalitaire et multipolaire. A l’inverse des Etats-Unis qui se trouvent
aujourd’hui dans un rapport asymétrique d’exploitation du monde. La France
aurait dû s’en rendre compte et se rapprocher des puissances émergentes
plutôt que de suivre l’Amérique dans une sorte de crispation «
occidentaliste ». Le gouvernement français me fait penser à un rat qui
monterait sur un navire en train de couler.
LCDR : Les Russes, ont-ils eu raison de reconnaître l’indépendance de
l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud ?
E.T. : Bien évidemment.
LCDR : Pourtant, juridiquement, ce sont deux provinces géorgiennes...
E.T. : Dans le cas de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud, nous assistions à
une non coïncidence devenue dramatique entre l’état des faits réels et
l’état juridique. Les populations de ces deux pays ne souhaitent pas être
géorgiennes. Au stade actuel, la seule solution de paix à long terme est
l’acceptation de la réa-lité. Sinon, le gouvernement géorgien va continuer
d’envisager des solutions violentes, de domination ou même de nettoyage
ethnique. Or l’intérêt réel des Géorgiens c’est la paix, le développement
économique et une relation stable et positive avec la Russie dont ils ont
tant besoin. En reconnaissant l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud, les Européens
de l’Ouest libéreraient les Géorgiens eux-mêmes du fardeau de leur histoire
et de leur rancune.
LCDR : La France devrait-elle reconnaître l’indépendance de ces deux états
?
E.T. : C’est mon souhait le plus cher. Si je deviens président de la
République, ce sera l’une de mes premières décisions.
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mardi, 30 septembre 2008
R. Poulet: "D'un château l'autre"
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Robert Poulet:
« D’un château l’autre »
[1957]
Il est toujours dangereux d’enterrer les gens ; ils ressuscitent à l’improviste et on ne sait plus où les mettre. Depuis Féerie pour une autre fois, on posait en fait que le grand Céline, celui du Voyage au bout de la nuit, était mort. Erreur complète ! Le prétendu défunt détrompe son monde en poussant un nouvel éclat de rire dont les échos ont même réveillé les critiques parisiens, dans leur fauteuil à roulettes. Et ces messieurs en oublient que – par convention tacite, conclue en 1944 – « Céline, ce n’est rien », « un personnage très surfait », grossier comme un chauffeur de car, artificieux, puéril ; d’ailleurs tout à fait inconnu de la jeunesse. Inconnu, justement, parce que pendant dix ans on s’est abstenu de le faire connaître !... Est-ce que les jeunes connaîtraient Proust si la conspiration du silence s’appliquait à la Recherche du temps perdu ?... Pendant qu’Aristarque effaré et irrité s’empêtre ainsi dans ses contradictions, proclamons tranquillement que D’un château l’autre, s’il était signé Tartempion, ferait pousser des hurlements d’admiration et de stupeur à toute l’avant-garde littéraire, dont les choryphées se sont signalés par des innovations qui paraissent imperceptibles au prix de ce discours prodigieux, encore bien plus hardi et plus expressif que celui du Voyage.
Seulement ce livre-là contenait un sentiment, valable pour tous les hommes de ce siècle. Sentiment de découverte furieuse, de scandale qui répond au scandale ; la vie moderne, non plus décrite, mais vomie toute fumante ; et par-dessus le marché la Rigolade : un être qui tombe des nues, qui voit le monde où nous sommes – la civilisation faussée, l’âme salie, l’esprit plein de mensonges – et qui se tord.
Des deux inventions énormes qui constituent (renforcée dans Mort à crédit) la surprise célinienne, il ne reste évidemment que la seconde ; celle qui a pour fin d’introduire dans la littérature le langage de notre temps. Le vrai, non celui que jargonnent les romanciers réalistes, populistes, néo-naturalistes, etc. Il suffit de contempler le hachis et le pataugis des sous-Céline, dont quelques-uns portent des noms partout vantés, pour mesurer l’habileté cachée de notre homme, faux cacographe, pseudo-débraillé, qui calcule ses diatribes à une virgule près, et qui s’apparente bien plus, pour le souci du style, à José-Maria de Hérédia qu’au Père Duchesne.
Que nous conte-t-il cette fois ? Tout ce qui lui passe par la tête. Et d’abord ses malheurs, ses aventures, ses observations d’émigré malgré lui, en 1944-45. On sait que le père de Bardamu s’enfuit à la Libération, encore qu’en réalité il n’eût même pas mis le bout du doigt dans les engrenages de la Collaboration ; mais, comme il le dit très bien, à Paris on lui aurait arraché les tripes. Grâce à ce malentendu tragi-comique, nous avons ici, sur l’Allemagne aux abois, sur Sigmaringen (où vivaient onze cents condamnés à mort), sur les geôles et les geôliers danois (qui tinrent dans une oubliette, pendant six ans, le pauvre Louis-Ferdinand, accusé là-bas d’avoir « vendu les plans de la Ligne Maginot »), sur les rapports de l’auteur avec son éditeur, « ce salaud de Gaston » (et l’impossibilité du seigneur Gallimard, tirant à moult exemplaires les injures dont il est abreuvé, ajoute encore à l’effet d’hilarité) un témoignage sans doute inexact – les poètes ni les prophètes ne voient les choses comme elles sont – mais épique. Sur un fond de vociférations, d’hallucinations et de protestations, dans la matière desquelles il n’entre pas une seule phrase : rien que de petits groupes de mots démantibulés, qui hoquètent et qui cliquètent ; dents d’une roue sans fin, que meut un moteur inquiétant, plein d’éclairs et de fumée.
Mais quand le mouvement s’arrête, avec sa charge d’images puissantes, de sarcasmes inouïs et de plaintes enfantines, on s’avise qu’à l’origine de tout ce tumulte, strictement distribué par le génie le plus mécanique de l’ère contemporaine, il pourrait bien y avoir ceci : une forme désespérée de la grandeur d’âme. Une sensibilité, une générosité, qui se mutilent et se meurent elles-mêmes, comme dans le conte d’Edgar Poë.
Robert POULET
(Pan, 26 juillet 1957)
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lundi, 29 septembre 2008
M. Gauchet: l'avènement de la démocratie
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MARCEL GAUCHET: L'AVENEMENT DE LA DEMOCRATIE | ![]() | ![]() | ![]() |
Écrit par Augustin Septfons | |
Trouvé sur: http://groupe-sparte.com | |
1-Rappel sur l’œuvre : | |
Dernière mise à jour : ( 26-01-2008 ) |
00:05 Publié dans Théorie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : démocratie, politologie, france, sciences politiques | |
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mardi, 23 septembre 2008
L'oeuvre de Douguine au sein de la droite radicale française
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L'oeuvre de Douguine au sein de la droite radicale française
Travail Universitaire à lire avec quelques circonspection, mais digne d'intérêt
cf. : http://www.diploweb.com/L-oeuvre-de-Douguine-au-sein-de-l...
13:34 Publié dans Eurasisme | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : eurasisme, eurasie, russie, france, nouvelle droite, nationalisme révolutionnaire, révolution conservatrice | |
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lundi, 22 septembre 2008
De Mai 68 à "Capitalisme et barbarie"
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Écrit par Jean-Baptiste Santamaria | |
Jules Monnerot après avoir fait ses premières armes au sein du surréalisme et de l’extrême-gauche intellectuelle termina son itinéraire politique et philosophique sous la bannière de la droite de conviction. Doté d’un sens historique aiguisé il avait qualifié le communisme, véritable mythe du XX° siècle, de « nouvel islamisme », résumant par là le caractère relativement fruste mais messianique du message, de plus il est notamment connu pour avoir forgé le concept d’hétérotélie. Emprunté à Pareto, ce concept renvoie à la difficulté qu’ont les hommes à se reconnaître dans leurs œuvres. Max Weber dans un même ordre d’idées avait mis en garde contre l’éthique de conviction, toujours prompte à s’enflammer pour les nobles causes futures mais aux retombées imprévisibles et milité pour une éthique de la responsabilité, soucieuse des conséquences immédiates de l’action humaine et des moyens à mettre en œuvre. Ceci présentant une théorisation précise de la question de la fin et des moyens. Le XX° siècle a vu le capitalisme libéral sortir vainqueur de ses deux adversaires totalitaires : le fascisme et le communisme. Ici l’affaire est entendue, le nazisme, se voulant une synthèse entre le nationalisme et le socialisme - les deux grandes idées de la modernité tardive- a sombré dans le cauchemar en rééditant la saignée de la grande guerre et débouchant sur le plan démographique par un vaste appel d’air au profit de populations extra-européennes. Hitler qui avait mis la science (l’anthropométrie entre autres…) au service de ses idéaux et des ses exigences raciales (les ariens représentant pour lui la quintessence des races européennes) a ouvert la porte au métissage généralisé :bel exemple de retournement des idéaux initiaux. Nous-nous bornerons ici au simple constat d’hétérotélie, sans porter de jugement sur la valeur intrinsèque du nationalisme, du socialisme, du racisme et de la techno-science et des manipulations démocratiques des masses au service de ces idéologies. Même constat avec le communisme. Le mythe de la classe a échoué de même, dans le massacre de masse et l’aliénation quant son projet de subversion et de fondation d’un ordre nouveau. La notion de classe était double, ambiguë dès le départ. Elle renvoyait en même temps à un extrema de la modernité et au retour au grand un et au sacré primitif. En effet le schéma marxiste prétendait utiliser toutes les ressources de la science pour diagnostiquer un futur post-capitaliste : le matérialisme historique branche d’un matérialisme dialectique l’englobant. En même temps, le projet communiste renvoyait à un imaginaire pré-moderne du grand tout, la communauté retrouvée, pronostiquée après la parenthèse individualiste libérale, de la classe abolie. Echec sur toute la ligne : les prévisions scientifiques ont fait chou blanc, le communisme réel n’ayant touché que des pays à large dominante rurale. Fascisme et communisme avaient tous deux cette ambiguïté initiale : ils s’inscrivaient en faux contre la modernité libérale, grande atomisatrice de l’homme, tout en mettant en œuvre des techniques de manipulations de masse (propagande, partis et syndicats, mobilisation totale et permanente etc) extrêmement sophistiquées, techniques, bref modernes et parallèlement à cette hyper-modernité ils étayaient leur pouvoir sur le mythe du grand tout sacré :la classe ou la race ou l’Etat expression de la Raison pour-soi. Ce qui nous occupera ici cependant c’est non pas l’hétérotélie résultant du projet libéral-capitaliste mais dans un premier temps l’analyse de l’absorption par celui-ci de l’imaginaire contestataire de 1968. En gros comment l’imaginaire libéral redynamisé par la pensée 68 a en même temps relancé la machine économique, philosophique et technique tout en induisant des conséquences à mille lieues des volontés initiales des initiateurs de la grande festivité contestataire. Mais c’est surtout le second point : comment du sein même de l’imaginaire du mouvement ouvrier ou de sa variante petite-bourgeoise-pro-prolétarienne va émerger un courant que nous qualifierons d’ultra-gauche antitotalitaire. Ce courant nous semble intéressant pour assurer (avec d’autres) une re-fondation de la mouvance identitaire. Ce courant comme tout le mouvement ouvrier a certes été défait par le capitalisme mais il a su faire preuve d’une dynamique critique et réflexive d’une grande qualité. Ce ne sera pas tant le bilan du mouvement ultra-gauche qui nous intéressera, même s’il a su non seulement rapidement déceler dans le mouvement communiste réellement existant une expression du capitalisme d’Etat, mais aussi les impasses du mouvement ouvrier lui-même, comme, avec la notion de fascisme brun et fascisme rouge, anticiper sur les thèses d’Hannah Arendt concernant le totalitarisme. 1-Des gauchistes en général et en particulier, quelques catégories : A-Catégories : L’objet du premier mouvement de ce texte est donc d’analyser en quoi les idéaux gauchistes soixante-huitards se sont retournés en leur contraire. Non seulement ils ont été –pour utiliser la phraséologie en vogue à l’époque - « récupérés » par la bourgeoisie, mais ils ont débouché sur une manière d’être aux antipodes des desiderata initiaux. Les chapelles gauchistes étant nombreuses nous avons ici défini trois grandes familles. Cette division ne recoupe pas essentiellement des groupements idéologiques mais plutôt des pratiques et des évolutions différentes. Le premier groupe, le plus connu, est celui appelé simplement « gauchiste ». Il regroupait à la fin des années 60 une myriade d’organisations anarchistes, maoïstes et trotskistes. Seuls les derniers ont survécu et semblent même -au moins pour la LCR- connaître aujourd’hui un certain regain. Ces trotskistes sont toujours faiblement implantés dans l’industrie lourde (à cause de l’origine petite-bourgeoise des ses membres) mais connaissent un certain succès –via le syndicat Sud- dans le secteur public. Le second groupe était constitué d’une nébuleuse « mouvementiste ». Prémisses d’un mouvement qui allait toucher la société civile et la modifier semble-t-il de manière importante au niveau des mœurs. Dans cette catégorie : le féminisme, l’homosexualisme, l’écologisme. Au départ ces « sensibilités » sont regroupées sous la forme d’organisations plus ou moins structurées ou plus ou moins spontanéistes. Elles récusent l’autoritarisme de l’organisation bolchévique –dont trotskistes et maoïstes constituent des caricatures velléitaires- et surtout prônent la révolution immédiate du mode de vie. Un peu comme les anarchistes, elles rejettent le schéma léniniste (des gauchistes et des staliniens ) qui dit que d’abord il faut faire la révolution puis, après une phase de transition, l’Eden libéré du machisme, de l’homo-phobie et de la rentabilité verra le jour. Un troisième groupe retiendra notre attention et notre intérêt : celui qui débouchera sur une extrême-gauche non totalitaire. C’est sur lui que portera le deuxième temps de notre analyse. Disons ici qu’on l’appellera ultra-gauche par opposition aux groupes léninistes. L’ultra-gauche prend certes racine dans l’extrême-gauche mais rapidement rompt, d’abord avec le schéma bolchevique, puis après, avec le messianisme prolétarien lui-même tel que le marxisme le raconte. Cette matrice a donné notamment les courants Socialisme ou Barbarie, la revue Libre, le MAUSS ou l’actuelle revue Le meilleur des mondes. Sous cette étiquette nous pourrions placer, malgré peut être l’avis des intéressés une large part des néo-réactionnaires. On pourrait ainsi citer pêle-mêle : Castoriadis, Morin, Lefort, Clastres, Bruckner, Courtois, Finkielkraut, Dantec, Manent, Gauchet. Nous tenterons plus loin de voir comment ces groupes, puis les individus qui y ont fait leurs premières armes, une fois débarrassés de leur gangue marxisto-léniniste ont pu accéder dans leur période de maturité à une pensée renouvelée du « capitalisme » et exercer une critique qui nous semble pertinente. B-Etat actuel du gauchisme : Pour un premier bilan nous pourrions dire –quant à leur degré d’absorption par le capitalisme: que le premier courant dit gauchiste- dont le reliquat aujourd’hui est essentiellement trotskiste- se constitue comme une extrême-gauche du capital. La LCR, le Parti des Travailleurs et maintenant Lutte ouvrière constituant une force d’appoint aux marges des partis de gauche. Toujours manoeuvrant au sein des luttes étudiantes ce courant constitue une force non négligeable dans le secteur d’Etat (Postes, SNCF, hôpitaux, enseignants) avec un bon levier :SUD. Même si seule la vieille garde maîtrise les fins et la vision du mouvement grâce à sa dialectique marxiste et léniniste, la plupart des jeunes militants participent seulement d’une bouillie tiermondo-compassionnelle-humanitariste qui ferait se retourner dans leurs tombes les fondateurs du Goulag (Trotski, Lénine). Prisonnier au mieux d’une idéologie ouvrière ce courant s’exprime donc dans les termes économistes propres au Capital les rendant par là impuissants à subvertir l’ordre bourgeois se bornant à appeler au développement du secteur nationalisé. Ce courant reste donc capitaliste d’Etat à long terme et exprime aujourd’hui bien concrètement les intérêts corporatistes (essentiellement petit-bourgeois) du secteur nationalisé au sens large. Le deuxième courant dit « mouvementiste » a échoué de même à présenter une alternative au capitalisme. En plus de cet échec on peut dire qu’il a fourni au capitalisme actuel un certain nombre de pratiques et une idéologie dans certains de ses secteurs. Notamment en ce qui concerne la « gestion des ressources humaines » et la « communication ». On voit déjà bien là que si le coeur de la production (en biens et services) respecte des normes d’efficiency encore largement tayloriennes, elle emprunte tout un verbiage et un style axé sur la multiplication des réunions en tous genres. Ce management de la production entre en résonnance avec un management de la consommation dégageant une ambiance d’idéologie soft basée sur le matérialisme consumériste, un hédonisme de bon aloi et respectueux des tabous, aux antipodes du sybaritisme nietzschéen des Situs. Donc ici, la compatibilité avec le Capitalisme est complète :sans exagérer l’influence exacte de la pensée 68 dans les modernes méthodes de management –elles touchent les cadres moyens et quelques secteurs de l’économie- on peut dire qu’elles ont été récupérées totalement. Le troisième courant a lui aussi été battu par le Capital, mais ce qui nous retient ici c’est la capacité d’évolution de certains de ses membres. Partis comme tout le mouvement ouvrier de catégories économistes, comme les capitalistes - en effet Marx comme Ricardo (moins, Adam Smith) pensent que l’économie détermine la phénoménologie humaine- ces individus ont évolué vers le politique. Ils se sont vite aperçu non seulement des impasses du stalinisme et de la social-démocratie puis du trotskisme mais aussi des limites du potentiel contestataire du mouvement ouvrier . Ce, autour du débat sur le caractère spontanément trade-unioniste du prolétariat. Puis l’analyse du stalinisme leur a permis de dégager le caractère totalitaire du projet marxiste et de retrouver via le politique (débat autour de l’invention de la démocratie) le chemin de l’identité européenne autour du projet de création de la personne humaine. C’est cette capacité à renouer avec le politique et la mise en œuvre d’une réflexivité et de l’esprit critique qui fait des principaux représentants de ces courants, à mon sens, un des noyaux de la composition d’un mouvement identitaire entendu comme le creuset de la résistance à un ordre mondial économiste et coupé des enracinements civilisationnels types. 2-Capitalisme et barbarie : Pour mettre quelques noms derrière ce courant qui nous semble intéressant tant par son passé que par son potentiel nous nous attarderons sur quelques groupes même s’ils sont défunts car ils ont été des moments clés dans l’évolution de ceux qui nous semblent dignes d’être visités. Un des groupes les plus prometteurs de l’ultra-gauche fut Socialisme ou Barbarie, animé par Cornelius Castoriadis et où Lefort et Morin sans doute ont transité. Marcel Gauchet, sans y avoir appartenu de par ses références « phénoménologistes » nous semble pouvoir y être raccroché. Nous ne ferons pas ici le bilan de l’action et des thèses de ce groupe. Simplement nous notons qu’il a été un des terreaux où se sont formés nombre de penseurs de cette gauche anti-totalitaire qui nous semble porteuse d’un projet d’actualité. De leur anti-capitalisme et de leur anti-léninisme ces individus que je qualifie par commodité d’ex-ultra-gauche-devenus-antitotalitaires ont conservé, en ce qui concerne leur psychologie, une attitude de pugnacité et une extrême sensibilité dans l’application de leur esprit critique. Habitués à combattre de front le capitalisme aussi bien que le léninisme ils ont développé une attitude faite d’une grande exigence éthique et politique et une endurance à toutes les pressions et campagnes de calomnies et de réduction de leur pensée. De plus les « erreurs de jeunesse » commises à l’époque de leur enrôlement plus ou moins long ou distancié sous la bannière des gauchistes –voire des staliniens- pour nombre d’entre eux les amène à une vigilance accrue face à tous les simplismes. De leur passé anti-capitaliste ils ont conservé une démarche critique à propos du libéralisme économique. Nous passons sur les divergences pour simplifier. En effet Castoriadis aimait à rappeler que pour rester révolutionnaire il lui avait fallu rompre avec le marxisme. Lefort lui insistait sur l’invention de la démocratie. Dantec semble, quant à lui, verser dans une condamnation globale de la modernité sur la plan théorique tout en assurant sur le plan pratique et tactique une défense du libéralisme (donc de la modernité en sa dernière phase). Nous-nous positionnerons donc ici sur une moyenne utopique de ce courant néo-réac ou ex-ultra-gauche. Il en résulte pour cette moyenne une position de défense du libéralisme politique dans ce qu’il a de meilleur –la défense de la personne humaine. Cette défense s’accompagne d’une analyse critique de sa phase actuelle . Critique de l’hédonisme matérialiste, de l’absence de transcendance et affaiblissement du rôle du politique. Nous pourrions ajouter à cette liste Finkielkraut qui, sans avoir participé au courant ultra-gauche en a redécouvert les principales articulations doctrinales avant de rejoindre le camp des anti-totalitaires. Adeptes certes du libéralisme politique, ce courant n’en demeure pas moins fort critique du libéralisme économique et de la décomposition du Politique qu’il induit. Bruckner se rattache à ce type de profil humain. Dans tous les cas ces personnalités doivent être créditées d’une grande capacité critique et de retour sur soi. Analyser l’anti-racisme comme le totalitarisme du XXI° siècle (Finkielkraut) et le mondialisme métisseur et destructeur d’identités (Zemmour, issu quant à lui de la droite traditionnelle) implique une lucidité totale sur les pratiques de la gauche, la continuité de méthodes relevant du terrorisme intellectuel , la manipulation médiatique et l’organisation de carrières autour d’idéologies comme l’anti-fascisme puis l’anti-racisme et aujourd’hui l’instrumentalisation des droits-de l’homme. Une fois dégagées les qualités inhérentes à ce type de parcours militant, le paragraphe suivant expose les avantages qu’apporteraient la rencontre avec ce pan de l’identité européenne qui incarne le meilleur de la pratique du mouvement ouvrier et petit-bourgeois pour les courants issus plus classiquement de l’extrême-droite ; ce, dans un projet de fondation d’une nouvelle configuration politique basée sur la référence à l’identité européenne en vue d’ un dépassement du projet moderne permettant une meilleure résistance à la subversion démographique extra-européenne. Ainsi une synthèse entre des fractions différentes de l’imaginaire européen pourrait permettre d’accéder à une défense raisonnable, dans le cadre d’une approche circonspecte et pleinement politique, de notre identité. Mettant à profit des capacités de résistance diverses à l’air du temps constitué autour du compassionnel et de l’infra-politique. 3-De l’intérêt des ex-ultra-gauches dans l’actuelle recomposition : Ce qui nous intéresse dans ce courant est alors non pas une succession d’instantanés plus ou moins « vrais » mais une dynamique. Ces individus, que nous appelons ici ex-ultra-gauches-devenus-antitotalitaires, ont témoigné d’une certaine dynamique, d’une certaine « progression ». Cette évolution témoigne d’une certaine capacité éthique, intellectuelle, spirituelle, d’une certaine attitude vis-à-vis du « monde ». Attitude caractérisée par une certaine recherche du « vrai » en politique notamment le respect du fait historique (querelle sur le Livre noir du Communisme) . Cette recherche peut exiger un refus des compromis, des modes, des impératifs de carrière. Elle implique donc un certain caractère entier, une certaine exigence. Il leur a fallu combattre aussi bien le libéralisme politique en tant qu’établissement où il aurait été facile de s’ériger en porte-parole et (bonne) conscience auto-proclamée, que l’opposition marxiste ayant pignon sur rue c'est-à-dire reconnue au sein (ou en marge autorisée) de bureaucraties ouvrières ou des multiples courants, officines, revues, synécures de la mouvance progressiste « petite-bourgeoise ». C’est ce profil qui nous intéresse aujourd’hui. Certes l’extrême-droite a pu engendrer semblable profil de lutteurs trempés par les défaites et les trahisons successives et exigeant une lucidité et un caractère forgé dans les plus dures épreuves. D’ailleurs Souvarine (auteur de « A contre-courant », tout un programme…) a pu être à la jonction de ces deux profils de militants aguerris par les résistances et les défaites. Mais c’est là que les trajectoires des ex-ultra-gauches peuvent être d’une importance pour la recomposition à venir de la mouvance identitaire. La mouvance réactionnaire ou fasciste a maintenu des valeurs non-bourgeoises d’un grand intérêt : honneur, courage physique et intellectuel, désintéressement, fidélité, courtoisie, tempérance, anti-conformisme, circonspection, ruse, enracinement. Ces valeurs sont d’origine aristocratiques ou rurales et s’opposent aux valeurs de la bourgeoisie : goût du travail, industriosité, sens de l’innovation, régularité, sens de la négociation, modération, rigueur de l’analyse, goût pour l’égalité. Les valeurs prolétariennes sont les mêmes que les bourgeoises car l’ouvrier comme le bourgeois relève des catégories économistes. Ce qui les différencie (esprit de solidarité) provient de mentalités pré-capitalistes (common sense de l’artisan au sens de Latsch ou Michea). Nous sommes redevables à l’extrême-droite classique ou simplement la droite de conviction d’avoir su maintenir intactes ces valeurs non modernes héritières de notre passé féodal donc militaire, en opposition et en complémentarité avec les valeurs propres de la bourgeoisie. C’est comme disait Paul Valéry le bien contre un autre bien. Le bien aristocratique contre le bien bourgeois, l’honneur contre le compromis astucieux. Opposition réelle dans l’Histoire mais dans un dépassement de cette opposition nous pouvons tenter de ramasser ensemble le féodal et le marchand (et le prolétarien donc), la valeur guerrière et l’astuce industrieuse. Symbiose incarnée dans notre lointaine mémoire par Ulysse polyméthis, Ulysse aux mille tours, guerrier aguerri et stratège rusé. Mais si l’ex-ultra-gauche ne participe pas de l’héritage pré-moderne quant aux valeurs qu’il incarne il (versant positif de la chose) ne véhicule pas tout un imaginaire de la défaite. En effet l’extrême droite (versant négatif de sa résistance à la modernité) véhicule une idéologie de vaincus depuis presque trois siècles ; avec la morale du ressentiment qui l’accompagne chez nombre d’entre eux. Il n’est que de voir le courrier des lecteurs de Rivarol : toujours de haute tenue sur la forme et sur le fond mais dégoulinant de rancœur et de défaitisme. On ne saurait aujourd’hui livrer bataille avec ce fond idéologique héritier de l’E-D ni son personnel politique transi par cette tradition de défaites cumulées. La défaite n’est pas un mal en soi. Si elle est suivie d’une analyse, d’une victoire sur soi même et d’un dépassement de ce qui a été sa raison de vivre, c'est-à-dire son échelle de valeurs. Au contraire chez nombre de camarades d’E-D c’est la vie par procuration et le rappel de configurations politiques dépassées. En vivant dans les modèles et catégories du passé l’ex-militant phantasme sur un passé dépassé et en tire une certaine joie morbide qui le rend au mieux inapte à la nouvelle configuration du combat présent et au pire l’amène à soutenir l’ennemi au nom d’anciennes configurations (anti-sémitisme et anti-américanisme pro-arabe). Nous sommes aujourd’hui dans une phase nouvelle : les empires européens ont disparu, les nations sont à dépasser, les combats de classe n’ont plus (sauf pour les trotskistes) le caractère messianique qu’ils revêtaient aux deux siècles précédents. Nous sommes à la veille d’une refondation du mouvement identitaire dans une situation qui ressemble à celle (fin des années 1970) où le FN est devenu l’outil fédérateur de toutes les forces de l’E-D traditionnelle. Mais là où le FN s’est construit comme le dernier sursaut de l’Empire et des valeurs des vaincus anti-modernes des dernières grandes guerres civiles de la nation française il va nous falloir œuvrer dans une perspective européenne et dans un cadre qui fait fi des clivages traditionnels de classe tout en prônant le politique d’abord face au tout économique des « libéraux ». Et c’est là qu’intervient l’impact d’une tradition, issue du mouvement ouvrier mais ayant dépassé les simplismes et les messianismes. Tradition se déployant autour de clercs de valeur qui bénéficient d’une aura certaine. Clercs qui redynamisent la fonction de l’intelligentsia face aux pouvoirs des média et des politiciens, simples porte-parole du capital financier. Continuer à nous ouvrir vers d’autres courants issus comme nous de la matrice européenne –relevant donc de notre identité- est le seul moyen de surmonter le syndrome des vaincus de 1945. Syndrome par exemple dépassé en son temps par les défenseurs de l’Algérie Française par exemple, mais dans lequel nous avons replongé à cause et de la dynamique de cette ultime défaite et par la politique habile de l’adversaire. 4-Leçon de chose et méthode : Voilà quelle serait la leçon que nous pourrions tirer de cette ultime phase des grandes guerres civiles européennes qu’ont constitué les années 68 et alii : A- Considérer celle-ci comme une étape de notre histoire, étape constitutive donc de notre identité. B- Comme dans toute guerre civile il n’y avait pas les bons contre les mauvais. C- Toute guerre civile se termine et est dépassée non pas par la victoire d’un camp mais par une reconfiguration du topos politique. D- Ce qui est le plus intéressant, expression et en même temps moteur du dépassement c’est l’évolution dans chaque camp des membres les plus « dynamiques ». Ce dynamisme se déploie dans l’exercice de valeurs. E- Ces valeurs sont elles-mêmes mises en perspective, retravaillées, dépassées en synthèse avec d’autres valeurs parfois portées par l’ex camp adverse. Concrètement : la référence à diverses fractions de l’imaginaire européen permet une relance et une recomposition de cet imaginaire européen. Synthèse de dépassement du meilleur des parcours pratiques et idéologiques des individus qui ont fait montre dans leur trajectoire militante et simplement existentielle des meilleures dispositions ; à savoir la capacité à se remettre en question en permanence sans sombrer ni dans le découragement, ni le relativisme, ni la culpabilité (pour les « erreurs » passées) avec le détachement, la persévérance et la joie face à tous les mauvais prophètes de la grande lassitude et de la haine de soi. Il va de soi (nous avons cité plus haut Eric Zemmour qui est issu de la droite traditionnelle) que la liste des courants et personnalités qui pourraient apporter leurs talents à une redynamisation de l’esprit européen n’est pas limitée au courant anti-totalitaire et à l’extrême droite réfléchie… |
00:30 Publié dans Théorie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mai 68, france, capitalisme, barbarie, contestation, dissidence, gauchisme | |
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vendredi, 12 septembre 2008
Turquie: au coeur du maelström
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La lettre de léosthène, le 6 septembre 2008,
TURQUIE : au coeur du maelström
Par Hélène Nouaille
samedi 6 septembre 2008, par Comité Valmy
Nous publions cette analyse enrichissante d’Hélène Nouaille qui souligne notamment que dans le monde actuel, la question de la pertinence du maintien de l’OTAN et de son "élargissement continuel" objectivement bellicistes, est de plus en plus souvent posée.
(VOIR LES "PROPOSITIONS DU COMITE VALMY") :
Rétablir une politique étrangère et de défense indépendante, souveraine, anti-impérialiste et favorable à un monde multipolaire.
Refus de toute hégémonie.
Intégrer la France dans le combat anti-impérialiste des peuples du monde et des nations libres, favoriser et soutenir leur nécessaire front uni contre la mondialisation néo-libérale orchestrée par les USA et dont la construction d’une Europe supranationale est à la fois une conséquence et un instrument.
Face à la menace américaine et sa doctrine occidentaliste de guerres préventives tous azimuts, retirer la France de l’OTAN, instrument des USA et de ses satellites. Oeuvrer pour la dissolution de l’OTAN dont le maintien et le renforcement systématique conduisent à la guerre. ... Claude Beaulieu
Voir en ligne : Propositions du Comité Valmy
“ La guerre russo-géorgienne autour de l’Ossétie du Sud a eu un effet immédiat : elle a remis la mer Noire au cœur des préoccupations stratégiques occidentales et russes ” écrit notre confrère suisse le Temps. Oui, et celle qui en contrôle le seul accès, par les Dardanelles et le Bosphore, est la Turquie, depuis 1936 et la Convention de Montreux (1) L’empire Ottoman y veillait, avec des fortunes diverses, depuis 1453, chute de l’empire byzantin. Et c’est dans la Mer Noire qu’après les déclarations modérées de l’Union européenne pour une fois “réunie” au sommet de Bruxelles le 1er septembre dernier, déclarations bien accueillies par Moscou et qui tendent à l’apaisement avec la Russie, Washington a décidé de montrer ses muscles, via les navires placés sous commandement intégré de l’OTAN.
“ Les Etats-Unis poursuivent une politique délicate de livraison d’aide humanitaire par avions de transport et navires militaires, apparemment pour montrer aux Russes qu’ils ne contrôlent pas complètement l’espace aérien et les côtes géorgiennes” écrivait le New York Times, le 27 août (2). “ A Moscou, les manoeuvres navales ont clairement soulevé des inquiétudes. Les amiraux russes ont déclaré que l’afflux de navires de l’OTAN en Mer Noire violait le Traité de 1936, la Convention de Montreux, qui limite à trois semaines le séjour des pays non riverains sur cette mer ”.
La Turquie, qui appartient à l’OTAN depuis 1952, règne sur les détroits. Mais, nous dit encore le Temps (3), s’il faut que “ les navires de guerre ne dépassent pas 45000 tonnes ” pour obtenir l’autorisation de passage – ce qui exclut les porte avions - “ Ankara est sous forte pression de Washington pour assouplir le régime de Montreux. D’autant que la Turquie avait interdit le passage à des navires américains au moment de l’intervention en Irak en 2003. A plusieurs reprises, l’OTAN a tenté des passages en force avec des bâtiments dépassant le tonnage autorisé ”.
Voilà qui incite la Turquie, qui, nos lecteurs le savent, cherche depuis plusieurs années à jouer dans la région ses atouts de médiateur (4) à la fois vers l’ancien ennemi historique, la Russie, sa ceinture caucasienne et au-delà l’Asie centrale, à se poser des questions. “ La Turquie affronte un dilemme difficile devant le changement politique du paysage caucasien ” constate le quotidien turc Hürriyet (5) changement qui paraît “ renforcer sa position comme pays de transit pour les routes des hydrocarbures ”, mais qui voit “ monter les pressions pour équilibrer ses relations entre la Russie et les Etats-Unis ”.
Les problèmes de l’acheminement du pétrole et du gaz en provenance de la Caspienne et de l’Asie centrale sont bien, à court et plus long terme, un facteur important (6). Mais à très court terme, pour cet hiver, il s’agit de l’approvisionnement turc : 60 % du gaz naturel et 40 % du pétrole nécessaires aux Turcs sont fournis par la Russie. Et, remarque l’agence chinoise Xinhuanet, la demande est en expansion, “ ce qui a rapidement modifié la balance commerciale entre les deux pays, au désavantage de la Turquie ” (7). Or la Russie a réagi fermement à l’entrée des navires de l’OTAN en Mer Noire d’une part en compliquant les contrôles douaniers à ses frontières, d’autre part en faisant savoir aux Turcs qu’elle pourrait limiter ses livraisons d’hydrocarbures aux contrats signés, qui sont insuffisants.
Le message a été parfaitement clair pour le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, (“ La Russie pour nous est un pays avec lequel nous entretenons de très importantes relations commerciales (...). Quand vous regardez nos rapports commerciaux et économiques avec la Russie, vous ne pouvez ignorez la Russie. La Turquie imposera un équilibre dans le cadre de ses intérêts ”, déclarait-il le 2 septembre, d’après l’AFP, au quotidien turc Milliyet). Et le ballet diplomatique entre Moscou et Ankara n’a pas cessé. Mais c’est le président turc, Abdullah Gül qui a précisé les choses dans un entretien donné au Guardian britannique, dès le 16 août (8). Très clairement.
“ Le conflit en Géorgie, a affirmé Abdullah Gül, a montré que les Etats-Unis ne pouvaient plus définir la politique mondiale selon leur point de vue, et doivent commencer à partager le pouvoir avec d’autres pays ”. Et de déclarer : “ Je ne pense pas que vous puissiez contrôler le monde depuis un seul centre. Il existe de grandes nations. Il existe d’immenses populations. Il existe d’incroyables développements économiques dans certaines parties du monde. Donc ce que nous devons faire, en lieu et place d’actions unilatérales, est d’agir ensemble, prendre des décisions communes et nous consulter dans le monde. Un nouvel ordre mondial, si je puis dire, devrait émerger ”.
Abdullah Gül a également défini la position et le savoir faire de la Turquie – en insistant sur la capacité de changement et l’évolution continue de son pays : “ La Turquie a une grande capacité à influencer la région, indirectement, très pacifiquement, et à y être une source d’inspiration (...). La Turquie a déjà joué ce rôle précédemment. Et cela n’a pas été apprécié suffisamment ”. Son déplacement à Moscou est annoncé avant la fin de l’année. Y sont liées l’ensemble des initiatives turques, vers le Caucase (Plateforme de stabilité et de coopération du Caucase, proposée à la Russie, à la Géorgie, à l’Azerbaïdjan et à l’Arménie), vers l’Iran (“ Il a rejeté l’idée ”, dit le Guardian déjà cité, “ promue par les Etats-Unis et Israël, que le meilleur moyen de traiter avec l’Iran était de l’isoler, de le sanctionner et de le punir ”). Sans oublier l’intermédiation turque entre la Syrie et Israël (accords sur le Golan).
Reste que son rôle de gardien des détroits en tant qu’alliée de l’OTAN lui pose un vrai problème. Pourquoi ? “ Peu d’analystes ont compris la signification militaire complète du geste que la Russie a fait en reconnaissant les républiques séparatistes de la Géorgie : la Russie a désormais gagné le contrôle de fait sur deux ports essentiels de la Mer Noire — Soukhoumi et Poti (...). La rapidité avec laquelle la Russie a pris le contrôle de Poti doit avoir rendu les Etats-Unis fous de rage. La fureur de Washington est arrivée avec la prise de conscience que son plan de jeu, afin d’éliminer au bout du compte le rôle de la Russie en tant que "puissance de la Mer Noire", s’est transformé en chimère. Evidemment, sans une flotte en Mer Noire, la Russie aurait cessé d’être une puissance navale dans la Méditerranée. En retour, le profil de la Russie en Asie Mineure en aurait souffert ” (9).
C’est pourquoi, nous dit l’ancien diplomate indien M. K. Bhadrakumar pour Asia Times (9), “ Tout indique que Moscou a l’intention d’affirmer la présence stratégique de sa flotte en Mer Noire. Des pourparlers ont déjà commencé avec la Syrie pour l’expansion de l’entretien d’une base navale russe dans le port syrien de Tartous ”. Et le vrai point chaud est là, en Mer Noire, quand les navires de l’OTAN (trois frégates polonaise, allemande et espagnole) frôlent la flotte russe – au moins pour les navires militaires américains qui livrent des aides humanitaires dans les ports géorgiens – pourquoi des navires militaires, disent les Russes ? Plus grave, le garde côte américain Dallas, puis l’USNS Pathfinder, ont fait escale à Sébastopol, sur invitation ukrainienne. A portée d’incident.
Lorsque le navire amiral de la 6ème flotte américaine passe le Bosphore, jeudi 4 septembre, le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Andreï Nesterenko, s’interroge : “ L’USS Mount Whitney est le vaisseau-amiral de la 6e flotte de la Marine américaine, doté d’équipements de contrôle, de télécommunications et de reconnaissance permettant d’assurer le commandement d’un groupe naval. Ces navires ont, bien sûr, des cales destinées à transporter des produits alimentaires et des objets nécessaires pour l’équipage. Comment peut-on acheminer des dizaines de tonnes de fret humanitaire sur un tel navire ? ”. Et sa présence est-elle conforme à la Convention de Montreux ?
Inévitablement, la question est posée, dans le quotidien turc Today’s Zaman (10), sous la plume d’Ibrahim Kalin. Turquie-OTAN : la non alliance est-elle une option ? Par sa position géographique et géopolitique, “ la Turquie reste un joueur clef dans la région (...). Quand l’Histoire se tourne vers l’Asie, cette énorme étendue terrestre dont l’Europe n’est que le front ouest, les pays de la région considèrent de nouvelles opportunités (...). Comme les événements de ces dernières années l’on montré, l’OTAN pense toujours et agit toujours avec les paramètres de la Guerre froide (...). S’il n’y a plus de menace communiste, une structure militaire comme celle de l’OTAN ne devrait plus être nécessaire ”.
Suit une réponse modérée (position de non alliance aussi longtemps que l’OTAN n’a pas redéfini ses priorités). D’autres, ailleurs, sont plus directs. Ainsi dans le Jakarta Post indonésien (11), le 3 septembre, Greg Warner écrit-il sous le titre “ l’OTAN est-elle encore pertinence ” ? “ Dans les 18 ans passés depuis que la Russie a renoncé à son passé communiste, l’OTAN s’est continuellement élargie et a progressé pas à pas vers l’Est. Maintenant, la Géorgie pousse à son intégration, comme l’Ukraine. C’est l’élargissement continuel de l’OTAN qui va créer des problèmes pour l’Europe et pour le monde. C’est l’OTAN qui est un anachronisme de la Guerre froide. Peut-être le temps est-t-il venu du démantèlement de l’OTAN. L’Indonésie devrait considérer de faire valoir ce point de vue au Conseil de Sécurité des Nations Unies comme une manière de trouver un ordre plus apaisé et harmonieux dans ce nouveau siècle ”.
Une phrase nous interpelle ici : “ C’est l’élargissement continuel de l’OTAN qui va créer des problèmes pour l’Europe et pour le monde ”.
Mais l’Europe – pas plus que la Turquie – ne sont réductibles à l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (26 membres (12)). La France n’appartient pas au commandement militaire intégré. La Finlande (comme l’Irlande, comme la Suède !) n’appartient pas à l’OTAN, pas plus que la Suisse, bien européenne mais hors de l’UE. La Turquie est dans l’OTAN, mais pas dans l’UE. Ambiguïté supplémentaire, le commandement militaire est américain. La question d’une nouvelle architecture de sécurité pour l’Europe est donc d’une incontestable actualité.
Pour l’heure, c’est la Turquie qui est en première ligne, tentant, comme le dit son Premier ministre, de garder un équilibre entre “ Américains et Russes ” et de gérer une zone à haut risque de confrontation armée quand l’Union européenne reprend, après avoir obtenu un cessez-le-feu – ce qui n’est pas rien – ses conciliabules indécis. Si elle laisse, comme par inadvertance, l’OTAN sous commandement américain décider de facto à sa place, le maelström sera pour elle, sans qu’elle ait pu réfléchir à ses engagements géopolitiques dans un monde qui change sous nos yeux.
Hélène Nouaille http://www.leosthene.com/
Notes :
(1) Texte de la Convention de Montreux (20 juillet 1936, PDF) : www.doc.diplomatie.gouv.fr/BASIS/pacte/webext/multidep/DDD/19360023 La convention a été depuis plusieurs fois amendée.
(2) New York Times, NATO Ships in Black Sea Raise Alarms in Russia, Andrew E. Kramer, le 27 août 2008, http://www.nytimes.com/2008/08/28/world/europe/28russia.html
(3) Le Temps, Drôle de guerre en Mer Noire, Stéphane Bussard, le 3 septembre 2008 http://www.letemps.ch/template/opinions.asp ?page=6&article=238872
(4) Voir léosthène n° 345/2007 Fils du chaos, un axe émergent possible, Russie Turquie Iran http://www.leosthene.com/spip.php ?article733
(5) Turkey faces tough task in energy as political map of Caucasus redrawn, Irem Koker, http://www.hurriyet.com.tr/english/finance/9669734.asp ?scr=1
(6) Sur la place des hydrocarbures et de leur acheminement dans le conflit en cours, voir Caucase : un conflit à l’arrière-goût de pétrole, par Aïdyn Gadjiev, docteur en histoire (Azerbaïdjan), pour RIA Novosti, 1er septembre 2008 “ Le conflit autour de l’Ossétie du Sud a de nouveau illustré nettement le fait que les positions des centres mondiaux qui manipulent dans leurs propres intérêts les principes d’intégrité territoriale et le droit à l’autodétermination sont fondées sur des considérations relatives au transport des ressources énergétiques ”. http://fr.rian.ru/analysis/20080901/116455247.html
(7) Xinhuatnet, Turquie : la dégradation des relations avec la Russie fait surgir la menace d’une crise du gaz naturel, le 3 septembre 2008 http://www.french.xinhuanet.com/french/2008-09/03/content_710897.htm “ La Turquie a signé deux accords avec la Russie concernant le gaz naturel. Le premier a été signé en 1986 pour une période de 25 ans. L’accord, qui expirera en 2011, laisse la Turquie acheter 6 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an. Le deuxième accord est le Blue Stream, également pour 25 ans. Avec cet accord, la Turquie achète 16 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an directement. L’année dernière la Turkish Pipeline Corporation (BOTAS) a acheté 36,4 milliards de mètres cubes de gaz naturel à la Russie. 23,1 milliards de mètres cubes résultaient des contrats. Outre le gaz naturel, les importations pétrolières en provenance de Russie sont en train d’augmenter rapidement. Pendant la période donnée, 9,3 des 23,4 millions de tonnes de pétrole importées par la Turquie ont été achetées à la Russie ”.
(8) Stephen Kinzer, Exclusive interview US must share power in new world order, says Turkey’s controversial president http://www.guardian.co.uk/world/2008/aug/16/turkey.usforeignpolicy
(9) Asia Times, Russia remains a Black Sea power, M. K. Bhadrakumar, 30 août 2008 http://www.atimes.com/atimes/Central_Asia/JH30Ag02.html Nous avons trouvé une traduction de l’article en français : http://questionscritiques.free.fr/edito/AsiaTimesOnline/M_K_Bhadrakumar/Russie_Mer_Noire_Otan_OTSC_290808.htm
(10) Today’s Zaman Ibrahim Hhalil, le 4 septembre 2008, Turkey and NATO : Is non-alliance an option ? http://www.worldbulletin.net/author_article_detail.php ?id=1818
(11) Jakarta Post, le 3 septembre 2008, Greg Warner, Is NATO still relevant ? http://www.thejakartapost.com/news/2008/09/03/letter-is-nato-still-relevant.html
(12) OTAN, pays membres : http://www.nato.int/structur/countries.htm
00:32 Publié dans Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : turquie, otan, méditerranée, france, europe, moyen orient, caucase | |
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