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dimanche, 21 décembre 2008

Nous allons vers une nouvelle guerre froide...

 

 

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Nous allons vers une nouvelle « Guerre Froide »…

 

Entretien avec le Prof. Dr. Peter Scholl-Latour

Propos recueillis par Moritz Schwarz

Q. : Professeur Scholl-Latour, la Russie réagit fermement au déploiement des missiles anti-missiles américains en Pologne et en République Tchèque ; elle riposte en déployant à son tour des engins balistiques à moyenne portée à Königsberg en Prusse orientale. La Guerre Froide revient-elle au galop ?

PSL : De fait, la réaction russe correspond au modèle classique de la guerre froide, à plus d’un point de vue. Les Russes répondent à ce qu’ils perçoivent comme une provocation américaine. Ils procèdent exactement comme le fit l’OTAN au début des années 80 qui, pour répondre à l’installation des fusées SS-20 soviétiques, avait déployé les Pershing-2 américaines. A cette époque, j’étais rédacteur en chef du « Stern » et, dans la rédaction, le seul à avoir pris position pour le réarmement occidental. C’est pourquoi je comprends bien les Russes aujourd’hui. Mais je reviens à votre question : « La Guerre Froide revient-elle ? ». Je réponds « Non ». Car la nouvelle « guerre froide » n’est pas l’ancienne. Raison pour laquelle j’ai intentionnellement intitulé mon livre « La voie vers la nouvelle guerre froide ».

Q. : Et qu’est-ce qui distingue la nouvelle de l’ancienne ?

PSL : L’ancienne guerre froide était bien plus prévisible que celle que nous vivons aujourd’hui. A l’époque existait un contact permanent entre Washington et Moscou. Quand la situation devenait alarmante, on utilisait le téléphone rouge et on cherchait tout de suite à aplanir la situation. On oublie un peu vite qu’Eisenhower et Khrouchtchev se sont opposés de concert au débarquement insensé des Français et des Britanniques à Suez en 1956, en leur lançant un ultimatum. De plus, n’oublions pas que les Soviétiques, avant d’entrer en Tchécoslovaquie en 1968, avaient préalablement averti les Américains.

Q. : Votre livre est finalement un recueil d’articles, ce qui lui donne un caractère purement descriptif. La pertinence analytique qui caractérise généralement vos travaux semble cette fois absente. Pensez-vous que cela satisfera vos lecteurs ?

PSL : En 2003, quand j’ai dit que la guerre en Irak pourrait se terminer par un désastre, on m’a appelé « le vieux roi des prophètes de malheurs ». Ce que je présente dans mon nouveau livre, c’est l’évolution graduelle de la situation de 2001 à nos jours. Je n’ai pas changé un seul mot dans tous les articles que j’ai sélectionnés pour ce livre : le premier date du 22 octobre 2001, alors que l’offensive contre l’Afghanistan venait de commencer, et le dernier date du 5 novembre 2008, un jour après l’élection d’Obama. Dans ce vaste éventail d’articles, le lecteur pourra aisément constater que l’évolution des choses nous portait bien à la situation actuelle et que tout était donc parfaitement prévisible.

Q. : Le blocus de Berlin en 1948 est considéré comme la « première bataille » de l’ancienne guerre froide.  Pour la nouvelle guerre froide, vous considérez que c’est l’attaque américaine contre l’Afghanistan qui constitue le premier acte, même si dans ce conflit, les Etats-Unis ne font pas face à une autre grande puissance…

PSL : La Guerre froide du passé résultait d’une confrontation bipolaire. Aujourd’hui les Etats-Unis ne sont plus la puissance hégémonique universelle. Ils en sont eux-mêmes conscients, comme le révèle d’ailleurs une étude interne des services secrets américains. La principale différence entre l’ancienne et la nouvelle guerre froide réside dans la nature multipolaire de la nouvelle confrontation. Aux côtés des rivaux traditionnels que sont les Etats-Unis et l’Union Soviétique (dont la Russie est l’héritière, ndt), de nouveaux acteurs sont entrés en lice, comme la Chine, l’Inde et le monde islamique. La guerre en Afghanistan témoigne de la nouvelle acuité de la confrontation avec l’islam.

Q. : Est-ce utile de lier les rivalités entre grandes puissances au conflit avec l’islamisme ? Samuel Huntington a forgé, pour ce conflit tout particulièrement, la notion de « choc des civilisations » ; cette notion s’avère-t-elle pertinente pour distinguer ce conflit contre l’islamisme du conflit classique entre puissances, que vous évoquez sous la formule de « guerre froide » ?

PSL : Le 21ème siècle est d’ores et déjà marqué par le parallélisme entre divers conflits. Aujourd’hui, nous nous en apercevons, notamment lors des derniers événements d’Inde, où des islamistes ont défié l’Etat indien en perpétrant le massacre de Bombay. Le terrorisme international, que l’on appelle à Washington la lutte contre « l’islamo-fascisme » alors que je préfèrerais l’appeler la « révolution islamique », est un boulet que doivent traîner tous les « global players ». Dans cette optique, il faut tenir compte d’une chose : ici les véritables acteurs ne sont pas des Etats mais des mouvements insurrectionnels diffus, soutenus par la population, qui prennent de plus en plus souvent des attitudes antioccidentales. En principe, les attentats visent les gouvernements locaux et sont antioccidentaux surtout dans la mesure où l’Occident soutient ces gouvernements. Si l’ancienne guerre froide était une grande affaire planétaire sur laquelle on pouvait encore jeter un regard synoptique, la nouvelle se caractérise surtout par ses imbrications si complexes qu’elles ne sont plus immédiatement perceptibles.

Q. : La confrontation de type classique entre les Etats-Unis et la Russie aura-t-elle encore son point de gravitation principale en Europe centrale ?

PSL : La Russie n’est plus une puissance mondiale capable d’assurer un hégémon comme le fut jadis l’Union Soviétique. Mais elle reste, malgré tout, une grande puissance. Surtout parce qu’elle dispose d’un potentiel nucléaire, qui équivaut peu ou prou à celui des Etats-Unis.

Q. : Les Russes ont envoyé récemment une flotte avec pour navire amiral le croiseur atomique « Pierre le Grand », le principal bâtiment de leur flotte de l’Arctique et le plus grand navire de guerre du monde, au Venezuela. Dans l’avenir, n’y a-t-il pas là-bas le risque d’une nouvelle crise de Cuba ?

PSL : Je ne crois pas qu’on en arrivera là mais, quoi qu’il en soit, les Russes pourront équiper le Venezuela du Président Hugo Chavez d’armes qui ne seront certes pas aussi perfectionnées que celles des Américains mais qui confèreront aux Vénézuéliens un poids militaire important dans la région. N’oublions pas que quelques temps auparavant, les Etats-Unis avaient envoyé des navires de guerre en Mer Noire pour aller cingler face au littoral de la Géorgie. Les Russes ont réagi en adoptant le même mode de comportement. Ce genre d’incident se répétera dans l’avenir jusqu’au jour où les Etats-Unis reconnaîtront qu’ils doivent traiter la Russie comme un partenaire égal.

Q. : L’ex-général américain Wesley Clark a déclaré récemment dans un entretien avec « Junge Freiheit » (Berlin ; n°36/2008) que ces gesticulations russes n’étaient rien d’autre que du « boucan et des hurlements de colère », indices de l’impuissance de Moscou…

PSL : Mouais… je me souviens, moi, du conflit des Balkans en 1999, quand ce général Clark voulait jeter les Russes manu militari hors du Kosovo. Le Général britannique Mike Jackson lui avait rétorqué : « Je ne tolèrerai pas que l’on déclenche ici une troisième guerre mondiale ». La grande erreur du gouvernement Bush a été d’acculer sans cesse la Russie et de susciter de la sorte une animosité permanente à l’endroit de Washington qui, au départ, n’existait pas.

Q. : Vous écrivez également que la nouvelle guerre froide sera marquée par un déclin relatif de la Russie assorti d’un renforcement concomitant de la Chine…

PSL : Dans l’avenir, le véritable adversaire de l’Amérique sera la Chine qui, stratégiquement parlant, deviendra, à partir de 2025, l’égale des Etats-Unis. Les Russes entretiennent certes de bonnes relations avec la Chine, mais ils se sentent néanmoins menacés par l’énorme pression démographique chinoise en Sibérie orientale, surtout dans la province de Primorié, littorale du Pacifique. Cette province connaît actuellement une immigration chinoise massive, comme on l’a toujours craint, mais aujourd’hui la Russie est consciente que ses territoires d’Extrême Orient se dépeuplent à grande échelle (i. e. perdent leur peuplement slave). Face à ce vide démographique se masse le long du fleuve Amour et en Mandchourie une population de 130 millions de Chinois, qui connaît un développement fort dynamique. Les Russes savent que leur déficit démographique  —la Russie, avec ses 142 millions d’habitants compte à peine plus de citoyens que la France et l’Allemagne réunies—  menace leur statut de grande puissance. Or l’avenir annonce encore un ressac démographique : la population russe perd chaque année 800.000 âmes. L’époque où l’on parlait du « rouleau compresseur » russe, slogan du temps de ma jeunesse, est bien révolue. Ce ressac s’avère d’autant plus dramatique qu’environ 25 millions de musulmans vivent au sein de la Fédération de Russie, appartenant majoritairement aux peuples de souche turque ; ceux-ci ont une croissance démographique en hausse contrairement aux Slaves. Face à ces problèmes russes, l’Amérique à son tour présente des symptômes d’affaiblissement. Pensons à cette tragicomédie qui se déroule actuellement face aux côtes de la Somalie où la marine américaine, si puissante, n’a pu se trouver sur place à temps pour contrer l’action des pirates locaux.

Q. : La caractéristique majeure de l’ancienne guerre froide était d’être une guerre par parties interposées. Ce type de conflits reviendra-t-il avec la nouvelle guerre froide ?

PSL : C’est déjà le cas. Mais on ne les appelle plus de la sorte. Songeons à ce propos au conflit qui vient de secouer le Caucase en août dernier, en opposant la Géorgie à la Russie pour le contrôle de l’Ossétie du Sud. Les Américains avaient déployé 140 conseillers militaires en Géorgie qui auraient pu avertir immédiatement le Pentagone des intentions offensives du Président géorgien Saakachvili. Un simple coup de fil de George Bush à Tbilissi aurait suffi pour mettre tout de suite un terme à l’aventure. Mais les Etats-Unis ont délibérément laissé venir l’épreuve de force.

Q. : Leur objectif est donc bel et bien d’étendre le territoire de l’OTAN à l’Ukraine et à la Géorgie…

PSL : Du point de vue russe, il s’agit ici, une fois de plus, d’une pure provocation. Kiev, la capitale de l’Ukraine, est considérée par l’historiographie russe comme « la mère de toutes les villes russes ». En première instance, les Etats-Unis veulent évidemment placer des oléoducs et des gazoducs, afin d’acheminer directement les richesses en hydrocarbures de l’ancienne Union Soviétique vers l’Ouest sans passer par les territoires russe et iranien. L’enjeu n’est évidemment pas la liberté de la Géorgie, une liberté fort compromise par le régime imposé par Saakachvili. Pour ce qui concerne l’Ukraine, il faut se rappeler que nous avons affaire à un pays profondément divisé.  Si les Européens avaient encore une once de courage politique, ils imposeraient à leur allié américain de cesser toute tentative d’expansion de l’OTAN vers l’Est.

Q. : Qu’est-ce que cela signifierait pour nous si l’OTAN s’élargissait à Kiev et à Tbilissi ?

PSL : D’un point de vue militaire, ce serait totalement inutile car la Russie aurait bien des difficultés à lancer une guerre d’agression contre l’Europe.

Q. : Qu’en est-il de la puissance militaire russe ? Et du nationalisme russe ?

PSL : Les Russes ont bien d’autres soucis aujourd’hui pour qu’ils songent à mener une guerre de conquête à l’Ouest. Ils ne peuvent même pas se permettre une telle agression. Ce que nous entendons dans les médias à ce sujet relève d’une pure propagande, bien ciblée contre Moscou.

Q. : Et nous devrions réagir contre les effets de cette propagande…

PSL : A Berlin, nous devrions enfin avoir le courage de dire aux Américains (ce qui irait d’ailleurs aussi dans le sens de leurs propres intérêts) : « Nous ne participons plus ! ». L’Allemagne est un partenaire important de l’OTAN et n’a nul besoin de conserver ses lumières sous le boisseau. Si la Chancelière fédérale avait de bons conseillers, elle coopèrerait étroitement avec la France mais, à l’évidence, entre elle et Sarközy, les rapports sont plutôt tendus.

Q. : Les Etats-Unis n’ont-ils que la seule Russie dans le collimateur en envisageant un tel élargissement de l’OTAN ?

PSL : Non. Il s’agit aussi de créer et de maintenir une tension permanente entre l’Europe et la Russie. Les néo-conservateurs de l’entourage de Bush veulent surtout éviter que ne se créent entre l’Allemagne et la Russie des rapports de bon voisinage, assortis d’une profonde imbrication économique et politique de leurs atouts respectifs. En disant cela, je ne plaide nullement pour un changement d’alliance : nous devons nous garder d’un nouveau Rapallo ou de répéter l’alliance russo-prussienne de Tauroggen ; pour moi, l’Allemagne doit rester orientée vers l’Atlantique ! Cependant, l’Europe et la Russie se complètent naturellement : les Russes disposent des matières premières dont nous avons besoin et nous disposons des infrastructures techniques dont la Russie a besoin pour moderniser les siennes, qui sont dans un état lamentable.

Q. : Peut-on dire que les Américains font un mauvais usage de l’OTAN ?

PSL : D’une certaine manière, oui car l’OTAN, au départ, était une alliance défensive. Les Etats-Unis cherchent désormais à transformer l’OTAN en un instrument de leur politique hégémoniste globale. Nous devrions revenir à l’ancienne et solide politique de sécurité commune qui alliait l’Europe à l’Amérique.

Q. : L’ancienne guerre froide, disait-on, avait été provoquée par les Soviétiques, qui entendaient étendre leur pouvoir à l’Europe occidentale. Si l’on suit aujourd’hui vos analyses, les Etats-Unis portent la responsabilité d’avoir déclenché la nouvelle guerre froide.

PSL : Le gouvernement de Bush porte de lourdes responsabilités à ce niveau. Que cherchait-il, par exemple, en pratiquant sa politique constante de coups d’épingle contre la Chine, politique à laquelle participent d’ailleurs les Allemands ? Les présidents Clinton et Bush Senior se sont montrés bien plus flexibles face à la Chine. La situation actuelle provient tout entière des errements idéologiques des néo-conservateurs et de la cupidité insatiable des consortiums américains du pétrole, qui cherchent à s’emparer des hydrocarbures d’Asie centrale. L’Amérique, en ce domaine, a sauvé l’honneur car sa presse est bien plus critique à l’égard de cette politique agressive des pétroliers et des néo-conservateurs que notre propre presse allemande, qui, victime d’un éclairage historique fallacieux, considère encore et toujours que les Américains sont les vainqueurs et les libérateurs de 1945.

Q. : Beaucoup placent de grands espoirs en Obama. Sera-t-il le Richard Nixon ou le Jimmy Carter de la nouvelle guerre froide, c’est-à-dire le président qui tentera de remplacer la confrontation par la coopération ?

PSL : Obama se trouve dans une situation incomparablement plus difficile que ses prédécesseurs Nixon ou Carter. S’il est intelligent, il comprendra que Moscou et Washington font face aux mêmes forces ennemies. Ainsi, nous avons les forces de la révolution islamique, que tant la Russie que les Etats-Unis considèrent comme une menace. Un jour viendra peut-être où la confrontation avec l’islamisme militant partira des républiques autonomes musulmanes du Daghestan ou du Tatarstan pour ne pas évoquer la Tchétchénie qui n’est que temporairement pacifiée. La situation actuelle est donc préoccupante parce que ni à Washington ni à Berlin on n’envisage ni n’ébauche de contre-mesures appropriées pour cette nouvelle forme de guerre froide. A Berlin, nous ne trouvons personne de nos jours qui soit capable d’énoncer une conception cohérente et définitive en matière de politique étrangère ou de stratégie. La guerre froide d’antan avait, elle, ses règles fixes et les plans défensifs de l’alliance atlantique contre l’Union Soviétique s’inscrivaient dans un cadre bien défini. A l’époque, cela paraissait tout naturel que les Etats-Unis gardassent le leadership militaire. Aujourd’hui, les intérêts respectifs de l’Europe et de l’Amérique sont tout au plus parallèles : ils ne sont en tout cas plus identiques. Le Président Obama se voit obligé de faire d’abord face à la catastrophe économique dans laquelle son pays est plongé. Mais il devra également envisager une refondation complète de l’alliance et au moins  annoncer à ses adversaires qu’il est prêt à dialoguer.

(entretien paru dans « Junge Freiheit », Berlin, n°50/2008 ; trad. franç. : Robert Steuckers).

 

 

 

 

 

jeudi, 18 décembre 2008

Solo el 30% de los ucrainos apoya la integracion en la OTAN

Sólo el 30% de los ucranianos apoya la integración en la OTAN

 

Tan sólo un 30,1 por ciento de los ucranianos estaría a favor de la entrada de su país en la OTAN, frente al 59,6 por ciento que se oponen al ingreso en esta alianza, según revela una encuesta encargado por el Ministerio de Asuntos Exteriores de Ucrania al Instituto de Transformaciones de la Sociedad con colaboración de la Embajada de Noruega.

Un 10,2 por ciento de los encuestados no quisieron responder al sondeo. La encuesta fue realizada después del rechazo de los miembros de la Alianza a incluir a Ucrania en el Plan de Acción de Adhesión (MAP, por sus siglas en inglés), paso previo indispensable para el ingreso en la OTAN.


Los estudios anteriores a la cumbre de la OTAN de principios de este mes proporcionaban resultados similares, con un apoyo al ingreso de entre el 24 y el 31 por ciento.

Extraído de EcoDiario.

mercredi, 17 décembre 2008

100 anos de imperialismo norteamericano

100 anos de imperialismo norteamericano

El accionar del imperialismo en Venezuela, América y el tercer mundo comienza desde el siglo XV cuando fuimos colonizados por los europeos y pasamos a formar parte de la periferia del capitalismo mundial como suministradores de materia prima. A pesar de los procesos de independencia no hay la menor duda de que continuamos en la órbita de dependencia y de neocoloniales con respecto a los principales centros hegemónicos del capitalismo en el siglo XIX, en lo económico con respecto a Inglaterra y en segundo plano con Alemania y en lo político y cultural con respecto a España y en mayor grado con respecto a Francia. Desde los primeros bancos e industrias, pasando por líneas férreas y navieras, empresas de servicio y de comercio eran capitales fundamentalmente ingleses y alemanes. Igualmente los políticos e intelectuales que hicieron posible las nuevas repúblicas lo hicieron trasladando las principales constituciones, formas de gobiernos y universidades provenientes de la Europa Occidental. Pero desde finales del siglo XIX surge el Imperio Norteamericano con su expansión sobre el territorio cubano y puertorriqueño a partir de la guerra con España de 1898. Ya antes, desde apenas la cuarta década del siglo pasado Estado Unidos se había apropiado de buena parte del territorio mexicano.

El término que mejor define la política exterior norteamericana es la agresión, desde su nacimiento como país soberano (1776) ha demostrado una profunda vocación expansionista, evidenciada durante los gobiernos de Tomás Jefferson, pero que tendría una mayor definición en la presidencia de James Monroe con su famosa doctrina “América para los Americanos”, o lo que es mejor decir “América para los norteamericanos”. Si bien el siglo XIX es tiempo de consolidación de la economía norteamericana y de su política interna (guerra de secesión, 1861 - 65), esto no los aisló de su ideal expansionista, que ya se había manifestado sobre Luisiana y la Florida, pero que se profundiza con la anexión de los hasta entonces estados mexicanos de Texas y California (ricos en minerales como el petróleo).

Fue nuestro Simón Bolívar quien con mayor visión se percató de esta agresiva política exterior norteamericana, puesta de manifiesto fundamentalmente en los preparativos del Congreso de Panamá en 1826, con la idea de consolidar la integración de los países recién liberados del dominio español sin involucrar a los EEUU en dicho Congreso. El boicot norteamericano estuvo claramente presente en la derrota de este plan integracionista latinoamericano. En 1829 es aún más clara la percepción de Bolívar sobre el país del norte cuando señalo: “Los Estados Unidos parecen destinados por la providencia a plagar a la América de hambre y miseria en nombre de la libertad” Precisamente la mayor desviación de este proyecto fue la constitución del Panamericanismo en 1890.

Las mayores muestras de agresiones continuas y de carácter brutal por parte del gobierno norteamericano se producen desde 1898 con la guerra contra España, cuando los Estados Unidos se posesionan de los codiciados territorio Cuba, Puerto Rico, Filipinas y Wuam comenzando así su expansión extracontinental, sobre todo su interés en la “apertura” comercial Asiática. Luego vendría la política del “Gran Garrote” de Teodoro Roosvelt (1901 - 1909) y la historia de las invasiones en Cuba, Panamá, Honduras, Haití, Nicaragua, Santo Domingo, separación de Panamá de Colombia, agresiones que solo fueron disminuidas con el crac económico de los años 30. Al tiempo que se producían intervenciones militares, los Estados Unidos habían consolidado su poder económico sobre la zona: el poder del dólar. En aquellos países donde no intervino militarmente (como Venezuela); brindó “apoyo” a los gobiernos que representaban seguridad para sus inversiones.

Tanto la crisis económica de los años 30 como el enfrentamiento al nazifacismo (1933 - 45) hicieron replegar la política intervencionista norteamericana, pero el comienzo de la Guerra Fría permitió a los Estados Unidos consolidar su presencia en regiones hasta entonces inaccesibles, como las zonas petroleras del Medio Oriente. El dominio económico de los Estados Unidos se expande por todo el mundo, sus capitales y compañías levantan a Europa y Asia destruidas por la guerra y penetran en los países subdesarrollados, ya no sólo en los de América Latina. Pero la expansión económica y política norteamericana se vio frenada por el auge del socialismo que dominaba ya no solo en Europa del Este, sino también en la China, Yugoslavia y fue expandiendo su órbita sobre pequeñas naciones que habían sido víctimas de los grandes imperios occidentales.

Al tiempo que los Estados Unidos expandían sus políticas a través de la utilización de organismos internacionales aparentemente neutrales (FMI, BM, OEA, TIAR, OTAN, ONU) que han representado históricamente sus intereses, se inició una política internacional de favorecer a los “gobiernos fuertes” de marcada tendencia anticomunista, manifiesta en el auge de los gobiernos dictatoriales no sólo en América Latina (1948 - 57) sino en el resto del tercer mundo: Invade Guatemala en 1954 y 1965, presiona contra la revolución Boliviana de 1952, así como se involucra en la caída de Perón en Argentina y Vargas en Brasil, de Medina y luego Rómulo Gallegos en Venezuela, interviene en los conflictos de Corea y de Vietnam donde es, por primera vez en su historia, aplastantemente derrotado.

En el Medio Oriente, hasta 1951, en el único país donde los EEUU no tenían participación era Irán, controlado cien por ciento por los ingleses. Después de la Segunda Guerra Mundial, además del debilitamiento inglés, existen otros factores por lo cual el Medio Oriente se convierte en determinante en la política exterior norteamericana; primero, en su política de defensa ante la amenaza de expansión del comunismo, para lo cual se lanza la “Doctrina Truman”, segundo, por la situación de dependencia en la que se coloca EEUU a partir del año en que se convierte en principal importador de petróleo, situación que aumenta el peso de los EEUU, la población de origen judío fue lo que justificó su decidido apoyo a la creación y mantenimiento del Estado de Israel. En pro de estos intereses los EEUU llegaron hasta intervenir militarmente cuando consideraron algún peligro: Así dieron su aprobación al desplazamiento violento de los palestinos de sus territorios, en 1949 intervienen directamente en un golpe de Estado contra Siria y junto a Inglaterra contra el Líbano y Jordania, en 1958, motivados por el miedo a las repercusiones en esos países de la revolución iraquí. Pero su acción militar más importante fue el derrumbamiento de Mossadeh en Irán en 1954, donde la participación de la CIA fue decisiva. En 1955, en el contexto de la guerra fría, Inglaterra y EEUU establecen el acuerdo de Bagdad, acuerdo militar de la región para la “mutua defensa” ante posibles agresiones, era una extensión más de la OTAN, como lo fue el TIAR en América Latina para enfrentar el comunismo y a los movimientos nacionalistas.

Regresando a Latinoamérica, desde 1959 con la revolución cubana surge lo que desde entonces ha sido el obstáculo más grande en la política exterior norteamericana en sus relaciones con la región. El comunismo en su propio continente, en un territorio que al igual que Puerto Rico habían considerado de su dominio natural. Además, junto a la revolución cubana se había producido el auge de los movimientos insubordinados en muchos países de América Latina. Todo esto se producía, además, en el comienzo de una profunda recesión de las economías hegemónicas capitalistas aunado a la crisis energética de los 70, que a su vez generó una profundización de los movimientos nacionalistas y tercermundistas a escala mundial a los que tuvo que enfrentar la “diplomacia” norteamericana. Esta política norteamericana contribuyó, en buena parte, al retorno de las dictaduras cuya agresividad más palpable ocurrió en Chile con la caída del gobierno socialista de Allende. 1979 es un año realmente terrible para la política exterior norteamericana, cuando se producen revoluciones socialistas en Granada y Nicaragua, así como la revolución islámica y la caída del Sha en Irán, país que había sido uno de los principales aliados norteamericano en el Medio Oriente.

Al contrario de lo que muchos ingenuamente pensaban, las guerras y cualquier manifestación de violencia no han sido socavadas después del fin de la guerra fría. Por el contrario hay quienes opinan que existía mayor grado de “estabilidad política” cuando prevalecían los dos grandes bloques del occidente capitalista Vs. el oriente comunista. Hoy hasta quienes celebraron la caída de la Unión Soviética y el auge del proceso globalizador están reflexionando sobre las consecuencias de estos sucesos y sus repercusiones en el mundo actual. Los cambios ocurridos con el derrumbamiento soviético; el fin de la Guerra Fría posibilitó el surgimiento de los Estados Unidos como máxima potencia mundial. Ante el debilitamiento soviético los Estados Unidos intervienen militarmente y derrumban el gobierno socialista de Granada (1987) y luego el derrocamiento del presidente de Panamá Manuel Noriega en 1989, que estaba claramente influido por la resistencia - aun latente- de entregar el canal en 1999 y luego su participación fue evidente en el desplazamiento de los Sandinistas de Nicaragua. Como habíamos señalado en la primera parte, la última intervención militar en América se había producido contra Guatemala en 1965, luego vendría el fracaso aplastante de Vietnam. En estos años la política exterior norteamericana se hiso muy pragmática, salvo en el caso cubano, los intereses políticos pasaron a un segundo plano, a pesar de la permanencia del comunismo en China se silenciaron los ataques contra este país y por el contrario se profundizó las relaciones económicas. En el caso de Rusia no hay la menor duda que la reelección de Yelsin, frente a la amenaza que representaban los comunistas y los ultra nacionalistas, tuvo en el apoyo norteamericano un importante aval. Los Estados Unidos ahora jerarquizan sus intervenciones en aquellas regiones o naciones que representan un significativo interés.

La primera invasión sobre Iraq (1991) se encierra en el contexto que hemos señalado, las agresiones norteamericanas hacia esa nación hubieran sido imposibles con la existencia de la URSS, también sería ingenuo pensar que las mismas tuvieron como causa la defensa de la democracia y la soberanía de Kuwait - que nunca las ha tenido- o la defensa de las minorías étnicas, como los kurdos, cuyo problema, por cierto, fue creado por los propios países occidentales y que hoy no solamente atañen a Irak. Tan ingenuo es convertir a Hussein en un Satán como hacerlo un héroe, eso no es lo que nos debe interesar, pero lo cierto es que es una lucha en extremo desigual que solo pretendía garantizar el control norteamericano sobre el 70% de las reservas petroleras del mundo ubicadas en el Medio Oriente. Los gobiernos de Kuwait y Arabia Saudita e Israel le son ya incondicionales a EEUU pero no así el resto de la región.

La Paz Americana que se quiso imponer en la región, ha sido debilitada fundamentalmente por el antiarabismo de Israel, pero más aún por la profundización de los movimientos nacionalistas y concretamente del fundamentalismo islámico, que amenazan con convertirse en el obstáculo mayor de tan añorada globalización. Las agresiones a Irak, el intento de bloquear a Irán y Libia (Ley de Amato), no son solo medidas coyunturales con intereses electorales, esto va mucho más allá, los Estados Unidos se han percatado del inminente peligro que representa la inestabilidad de esta zona para su futuro. La adversidad de esta región hacia occidente está siendo alimentada tanto por la intolerancia de Israel como la de los EEUU.

En el contexto de una supuesta globalización es la imposición y la intolerancia lo que predomina, para ello los EEUU utilizan a los organismos internacionales, aparentemente “neutrales”, para enmascarar sus propios intereses, como si hubieran sido hechos bajo el consenso de todas las naciones del mundo y para el bienestar general. Se imponen modelos de economías abiertas cuando ellos aplican el proteccionismo, hablan de un mundo entre iguales y de democracias liberales cuando rechazan al inmigrante del sur, intervienen directamente en los problemas internos de otras naciones y apoyan gobiernos dictatoriales pero con economías de mercado.

Así tenemos que frente al tratado de libre comercio con México, su población es cada vez más rechazada en territorio norteamericano. En Colombia, ante una aparente lucha contra las drogas, ha intervenido directamente en la política interna de ese país, cuando todos sabemos que la principal causa del crecimiento del comercio de la droga está en el creciente consumo de los países desarrollados, especialmente el norteamericano. Los EEUU no intervinieron directamente en la desintegración y matanza de los pobladores de la exyugoslavia, cuya desintegración le es más bien favorable, no lo hicieron frente al apartheid sudafricano, en las matanzas en Ruanda, Somalia, tampoco ante las cruentas dictaduras de Pinochet en Chile o la de Corea del Sur, las cuales por el contrario se convirtieron en importantes socios económicos para EEUU.

En relación a Cuba, los EEUU vienen cometiendo - a nuestro modo de ver- sus más grave error (junto a los del Medio Oriente) no solo por la injusta profundización del bloqueo con la Ley Helms - Burton, sino que es tanto la intolerancia demostrada y la prepotencia al tratar de imponer una legislación a todo el mundo, que le ha producido un bumerang político, al ser rechazado a nivel internacional y producir por efectos indirectos un sentimiento de solidaridad hacia la nación cubana, al tiempo que ha despertado sentimientos de aversión hacia el gobierno norteamericano. Igualmente esta ocurriendo con las continuas agresiones hacia Irak, que han producido todo tipo de reacción adversa.

En 1997, luego de una profunda indiferencia en su primer periodo gubernamental el presidente Clinton realizó una visita a Latinoamérica para tratar de reconquistar espacios perdidos, no solamente en nuestro continente sino en todo el mundo la política exterior norteamericana manifiesta preocupación por el avance geopolítico de Europa (especialmente Francia) y la expansión económica de Asia. Concretamente en Venezuela llego a bendecir la política económica de Caldera y Teodoro Petkoff de “La Agenda Venezuela “y sobretodo la plena apertura (mejor decir entrega) petrolera.

El gobierno de George Bush ha sido de los más violentos y agresivos en su política exterior y mayor expresión de frustración al tratar de imponer su política hegemónica al resto del mundo. A partir de los ataques del 11 de septiembre del 2001, esta lamentable y condenable acción sirvió como pretexto para arremeter una política armamentista contra todos los posibles enemigos, rivales o elementos que causen molestias al gobierno norteamericano y sus principales aliados. En efecto, días después de la tragedia George Bush, sin haber demostrado las pruebas de responsabilidad de Bin Laden y al-qaeda en dichos actos, publicó una lista de supuestos cómplices y de los países “propulsores del mal”, donde lógicamente no podían dejar de aparecer los tradicionales enemigos: Kadafy en Libia, los fundamentalistas de Irán, los palestinos, Hussein en Irak, Fidel en Cuba y las FARC de Colombia, entre otros. Así mismo, inmediatamente salieron otros países como el caso de Inglaterra, España e Israel a apoyar esta iniciativa, dando su respaldo a que en la misma lista estuvieran los irlandeses de IRA, la ETA española y los palestinos de Hamas. Como se puede percibir ya el enemigo no tiene cara comunista, ya no es la Unión Soviética ni la Europa del Este, el enemigo cada vez se parece más a los países pobres del Tercer Mundo. Como bien lo dijo el exsecretario general de las Naciones Unidas, Boutros Ghali (cuya posición le costó la reelección) después de la caída del Muro de Berlín; se desdibujaba la frontera entre el este y el oeste pero surgía otra mas profunda entre el norte y el sur.

En lo inmediato pudimos presenciar la declaración de una guerra hacia un país, Afganistán, a cuyo gobierno -talibanes- se acuso de ser protectores de la organización al-qaeda liderizada por Osama Bin Laden, al cual se atañe la responsabilidad de los sucesos del once de septiembre, luego vino la invasión a Irak. En el 2003 la invasión a Irak, bajo el pretexto del incumplimiento de la disminución armamentista y el impedir la vigilancia permanente de la ONU, es la continuación de la guerra iniciada en 1991 por George Bush padre, quien por temor a causar una guerra civil en Irak no logró el objetivo final de liquidar al incomodo mandatario Iraquí. Tampoco tenemos la menor duda en señalar que si no fuera ese país uno de los principales productores de petróleo del mundo y la región del Medio Oriente poseedora del 80 % de las reservas mundiales, el interés no sería el mismo, nadie hablaría de democracia ni de fundamentalismo, lo mismo que ocurrió con países como Somalia y Ruanda cuya espantosa guerra para nada interesó a las grandes potencias del mundo. También estamos conscientes de que el problema no es solo petrolero, que ya es bastante, sino que se le teme al liderazgo que este país junto a Irán ejerce en la región, tanto en el mundo árabe como en la religión islámica, que se han convertido en el mas fuerte rival cultural y político; obstáculo para la expansión económica en esta importante región.

Pero la guerra contra Irak y todos los supuestos terroristas mundiales no solo sirven para sacar del camino los viejos enemigos, a los estorbos del mundo, sino que además representa un excelente negocio para quienes viven de la guerra, fundamentalmente los países desarrollados que son los principales productores armamentista del mundo, quienes venden unos 750 mil millones de dólares en este sector, y que son a su vez los mayores violadores de los acuerdos de disminución de armamentos. También la guerra sirve para obviar la preocupación de los ciudadanos norteamericanos (quienes en su mayoría rechazan esta contienda) de los graves problemas económicos del país y la poca popularidad de Bush. Así mismo, Bush hijo, salvo heredar la agresividad republicana de su padre, ha demostrado desde la campaña electoral (que por votos perdió ante Al Gore, pero que sin embargo la naturaleza de la democracia norteamericana le dio el triunfo.) es un desconocedor de la realidad mundial. El intelectual mexicano Carlos Fuentes, uno de los más brillantes de América Latina, lo ha acusado en varias oportunidades de “Ignorante y estúpido”.

Contrariamente al discurso de campaña Bush , quien dijo en el 2000 que América Latina sería “un compromiso fundamental de su presidencia”, y de su proclamación junto con otros líderes hemisféricos en abril del 2001 de que éste era “el siglo de las Américas”, su gobierno no hizo nada o muy poco por enmendar errores del pasado y mucho menos cumplir con las promesas de anteriores mandatarios, como lo de condonar parte de la deuda externa, dar trato preferencial a nuestros productos. Por el contrario después de los sucesos de septiembre del 2001 centró sus intereses en el Medio Oriente y hacia Latinoamérica apuntalo solo hacia profundizar sus ataques a Cuba, incentivar el Plan Colombia contra los movimientos insurgentes y crear mayores obstáculos a la migración latina, caso dantesco con el nuevo muro entre ese país y México.

Es ahora cuando percibe como-a diferencia de lo que se pensaba hace apenas pocos años- la población latinoamericana rechaza cada vez más la política unipolar y hegemónica de los EE.UU., y ha castigado en rebeldía y en las urnas electorales los gobiernos lacayos del imperialismo. Al contrario de lo que se pensaba, después del derrumbe soviético, América latina se ha convertido en escenario fundamental de nuevos proyectos políticos y económicos, frente al neoliberalismo impulsado principalmente por la potencia del Norte.

En América latina se debate libre y plenamente sobre la posibilidad de un nuevo orden social para la región y el mundo. Cuba ya no es la excepción, Nicaragua, Ecuador, Bolivia, Venezuela, apuestan francamente contra el capitalismo y en pro del socialismo. Pero en Brasil, Argentina, Chile, Uruguay, Perú, México, Guatemala y en casi toda la región pueblos enteros han demostrado que no son simples minorías, y que a pesar de lo moderado de sus gobiernos, los pueblos rechazan el imperialismo y buscan otros caminos en su proceso de liberación. Bush en un intento desesperado de obstaculizar los avances de Venezuela y de la revolución latinoamericana realizó en el 2007 una visita a cinco naciones (Brasil, Uruguay, Colombia, Guatemala y México) entre el 8 y el 14 de marzo, pero nada consiguió, aunque ofreció acuerdos económicos que satisfagan a las oligarquías y a los lacayos políticos este proceso es irreversible no solo en América sino en el mundo entero, guste o no el capitalismo y su manifestación imperialista tiene el tiempo contado, ya no será posible con bayonetas acallar a los pueblos, ni invadiendo a todo el mundo podrán detener el camino que los pueblos se han trazado: un mundo mas humano, un mundo sin dueños, un mundo de todos.

Pedro Rodríguez Rojas

Extraído de Rebelión a través de la LBN

mardi, 16 décembre 2008

Congo, een verloren zaak !

Congo, een verloren zaak !

De Belgische machtskaste denkt werkelijk dat ze nog iets in de pap te brokken heeft in onze voormalige kolonie Congo. Een grappige sul uit Berlare ( De Gucht ) moest in opdracht van de, in het Frans taterende, dwergkoning van dit land nog eens vlug uittesten of er nog wat te rapen viel bij de 'negertjes in de Kongo'. De oude imperialistische elite wilde nog snel enkele zaakjes doen met diamanten, ertsen, houtkap en nog meer van dat lekkers, en om dat te kunnen fiksen wilde de Belgische machtskaste haar privé leger inzetten, het gekende ABL, Armee Belge-Belgisch leger (verstuik de tong niet).

Maar dat privé leger van de Belgische kaste is niet genoeg toegerust om eigenhandig een rooftocht te gaan organiseren bij de 'negertjes' en dus werd aan onze Europese bondgenoten gevraagd om ook enkele gewapende troepen in te zetten. Het probleem is echter dat De Gucht en zijn opdrachtgevers uit de oude Belgische imperialistische garde niet goed blijken mee te zijn met hun tijd. De tijd is namelijk al lang voorbij dat de Belgische, en zelf de Europese, elite nog enige vat heeft op de cleptocraten in Congo. Dat komt voornamelijk omdat de huidige cleptocratie in Congo haar zaakjes op een veel efficiëntere manier kan regelen met de oude ideologische vrienden van vader Kabila, met name de Chinezen van de volksrepubliek China. Die Chinese leiders zitten niet voortdurend te zeuren over mensenrechten terwijl ze de grondstoffen stelen van de Congolezen, dat in tegenstelling tot die Belgen. Die Belgische elite heeft de boel daar jaren aan een stuk belazerd en bedrogen, maar zijn dan op de koop toe nog zo schijnheilige om van een ander te eisen dat ze democratisch zijn. "Dat probleem heb je niet met die Chinezen" moet zoontje Kabila wel gedacht hebben, en daarom zit zijn Congo nu vol met Chinese grondstoffenplunderaars. Die Chinezen hebben de grondstoffenenexploitatie stukje bij beetje in handen gekregen en ze zijn nu al de grootste verstrekkers van financiële hulp en economische investeringen in Kabilaland. Dat de kliek rond Kabila met de winsten gaat lopen en ze op buitenlandse ( Chinese ) rekeningen zet is een voortzetting van de aloude praktijken die de Belgische elite had aangeleerd aan hun marionet Mobutu, met het verschil dat die veel van zijn geld in Brussel zelf had ondergebracht.

De Amerikanen en hun coalitie van de gewillige idioten zoals het Verenigd Koninkrijk, Frankrijk maar ook Nederland en Duitsland, zien deze ontwikkelingen in Congo met lede ogen aan. De eigen imperialistische elites willen de rijkdommen van die Congolezen liefst in hun eigen zak steken en dus moet de invloed en macht van de Chinese zetbaas Kabila dringend gekortwiekt worden. Tot daar lopen de belangen, en de doelstellingen, van de Belgisch elite en de anderen gelijk. Maar de Europese bondgenoten hebben onder leiding van Amerika gekozen voor de herovering van grondstoffen en ook van een deel van het Congolese grondgebied uit te besteden aan huurlingen. En deze huurlingen hebben ze gevonden in Rwanda, de baas daar, de Tutsi-terrorist en vroeger rebellenleider Kagame, heeft er een van zijn kameraden op afgestuurd om de klus te klaren, de eveneens niet vies van terreur en massamoord zijnde Laurent Nkunda. Voor de Amerikanen is dat geen probleem, als je geen Amerikanen dood ben je voor hen geen terrorist maar een vrijheidsstrijder, zo simpel zitten die Amerikanen in elkaar. Komt daar nog bij dat de geopolitieke belangen van Kagame, Nkunda en hun Amerikaanse en Europese beschermheren voor een groot stuk gelijklopen. De Tutsis in Rwanda willen meer levensruimte voor hun volk en meer voedsel, de Westerse bondgenoten willen dan weer goedkope grondstoffen en territoriale en militaire invloed om de Chinezen terug te kunnen dringen. De secessie tussen Oost-Congo en de rest van het land is dan ook een mooie opportuniteit om dat te verwezenlijken, als dit kan met het ondersteunen van een inval van volksvreemde Tutsis op Congolees grondgebied, dan is dat mooi meegenomen. Als je er zo in kunt slagen om, terwijl je grondgebied laat bezetten door je bongenoten, ook nog eens Kabila te destabiliseren en zo de Chinese invloed in Congo in te dijken, dan ben je pas geslaagd.

Maar zoals we al aanhaalden bij het begin van dit stukje is de veranderde geopolitieke situatie in Congo totaal niet doorgedrongen tot onze Minister van Buitenlandse Zaken Karel De Gucht, en dat is ook niet verwonderlijk, aangezien onze minister met vele dingen tegelijk bezig is, zo is mijnheer onder andere ook nog burgemeester van een dorp ( Berlare) en heeft hij nog een niet onaanzienlijk aantal anderen functies die alle dagen op hem wegen. En dan wordt een land als Congo wel heel groot om nog te bevatten ( zelfs niet met voorkennis ) ! Dus riep De Gucht zijn Europese collega's alsnog op om samen grote kuis te gaan houden in Congo, alleen hebben die terwijl onze minister lag te slapen al lang beslist om daarvoor andere huurlingen te gaan gebruiken dan de Belgische. De Europese 'bondgenoten' hebben liever dat de troepen van Nkunda de klus klaren en dat ze zo vermijden om in openlijk conflict te komen met de Chinezen en hun belangen. Dat durven ze begrijpelijkerwijs niet aan, en laten dat dan ook liefst over aan anderen. De Belgische elite had meer moed en had zo een militair avontuur toch eens graag uitgeprobeerd, want wat stellen die Chinezen nu eigenlijk voor? Naast reuzen als De Crem en De Gucht zijn dat maar kleine mannekens! Het is toch jammer dat de Fransen en de Nederlanders dat maar niet willen inzien en niet willen meespelen in een fris militair slachtpartijtje, we hebben ze nochtans maar pas onze grootste bank (Fortis) kado gedaan.

Ondankbaren zijn het!


Eddy Hermy
Hoofdcoördinator N-SA

 

samedi, 13 décembre 2008

Déchiffrer les intentions d'Obama dans le sous-continent indien

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Déchiffrer les intentions d’Obama dans le sous-continent indien

Réflexions après l’entretien accordé au « Spiegel » par Bruce Riedel

Bruce Riedel, 55 ans, est un ancien de la CIA, expert ès-questions islamistes. Il vient d’être nommé conseiller de Barack Obama. Dans un ouvrage récent, intitulé « The Search for Al Qaeda », paru chez un éditeur prestigieux, Brookings Institution Press à Washington, il avait prévu un attentat islamiste de grande ampleur en Inde, suivi d’un risque très élevé de confrontation entre les deux puissances atomiques du sous-continent indien, avec, bien entendu, le risque d’un usage militaire du nucléaire pour la première fois depuis Hiroshima et Nagasaki.

Après les attentats de Bombay/Mumbai, qui ressemblent curieusement au scénario évoqué par Riedel dans son ouvrage, les soupçons de la police indienne se portent sur un mouvement islamiste indo-pakistanais, le Lashkar-i-Toiba (LiT), dont l’objectif a toujours été de susciter la crise entre l’Inde et le Pakistan, afin de récupérer pour l’Oumma musulmane le Cachemire et, à terme, la vallée du Gange où vivent la plupart des 120 millions de musulmans d’Inde. Aujourd’hui, le LiT rejette la politique d’apaisement du nouveau président pakistanais Asif Ali Zardari, veuf de Benazir Bhutto. Cette politique de Zardari, couplée à celle du Parti du Congrès au pouvoir en Inde, semblait marquer des points et aider à conjurer l’éventualité d’un conflit. C’est, explique Bruce Riedel dans l’entretien qu’il vient d’accorder au « Spiegel », sans compter sur ceux qui, au Pakistan, vivent de la confrontation entre les deux pays. Les attentats de Bombay/Mumbai ont tenté de torpiller le rapprochement et de viser le cœur de la vie économique indienne. Pour Bruce Riedel, l’offensive anti-indienne du LiT repose, en coulisses, sur une alliance ancienne, datant de la dernière décennie de la Guerre Froide, entre Ben Laden et l’ISI, le service secret pakistanais. Cette alliance avait reçu l’aval des Américains afin de bloquer toute avancée soviétique en direction du sous-continent, selon les recettes héritées de la politique britannique dans la région au cours du 19ème siècle. Les Américains avaient délibérément tablé sur l’islamisme, à l’époque, pour clouer les Soviétiques en Afghanistan, leur infliger une guerre d’usure selon les tactiques dites « lawrenciennes » de harcèlement par partisans tribaux. Une fois le danger soviétique éliminé, le tandem Ben Laden/ISI n’a pas décidé de déposer les armes mais de se retourner contre l’Inde, fort de ses expériences afghanes. L’offensive talibano-pakistanaise visait essentiellement la reconquête totale du Cachemire au bénéfice de l’Oumma. Les islamistes considèrent, en effet, que le Cachemire est une deuxième Palestine occupée non pas par les tenants de l’idéologie sioniste mais par l’ennemi hindou.

Dans ce contexte explosif, qui brouille les repères établis en Afghanistan au temps de la Guerre Froide, les Américains ne parviennent pas à savoir clairement si l’ISI pakistanais coopère encore avec des éléments du LiT ou d’Al Qaeda. Officiellement, Musharraf, le prédécesseur de Zardari, avait rompu les liens entre ses services secrets et les talibans.  Riedel avoue que les Etats-Unis ont fabriqué un « monstre », dont ils ne sont plus les maîtres. Un monstre qui se réfugie aujourd’hui dans la « zone tribale », en lisière d’une frontière afghane finalement fort mal définie et tout à fait poreuse. Personne n’a jamais vraiment pu contrôler cette « zone tribale » ou « Waziristan » : ni les Britanniques jadis (on se souviendra du film « L’Homme qui voulait être Roi » avec Sean Connery et d’après une nouvelle de Kipling) ni les Pakistanais depuis 1947. Cette zone échappe à toutes les autorités.

Pire, constate Riedel, et son aveu est de taille, les 800.000 citoyens britanniques d’origine pakistanaise constituent un vivier très intéressant pour le LiT et Al Qaeda, car le passeport britannique ouvre toutes les portes. Et quid des centaines de milliers d’autres ressortissants de pays susceptibles de tomber dans les séductions de l’islamisme radical ? On se souviendra que l’un des assassins du Commandant Ahmed Shah Massoud avait, lui, un passeport belge.

Bruce Riedel est donc l’un des hommes qui va faire la politique que l’histoire attribuera à Obama.  Celui-ci a annoncé qu’il préférera mettre le « paquet » sur l’Afghanistan plutôt que sur l’Irak. Il doit donc créer une situation d’urgence et de terreur en marge du territoire afghan et tenter d’éliminer le facteur trouble et ambigu qu’est l’ISI, un acteur sur la scène de l’Hindu Kush qui a toujours joué sur deux tableaux, rendant ainsi la situation ingérable pour les Etats-Unis et plongeant l’Afghanistan dans un cortège de misères que ce pays splendide n’a certes pas mérité.

Dans son entretien accordé au « Spiegel », Riedel noircit le tableau à l’extrême et sans nul doute à dessein : il annonce le risque d’un nouveau 11 septembre, des attentats à l’arme biologique ou nucléaire, etc. Les Américains craignent qu’une partie du savoir technologique nucléaire du Pakistan ne tombe aux mains d’organisations terroristes. Riedel marque dès lors son accord avec la politique de Bush, prouvant par cette affirmation que la politique d’Obama ne sera pas une rupture mais une continuité dans le déploiement du bellicisme américain, les démocrates ayant été plus souvent, au cours de l’histoire, fauteurs de guerres et de carnages que les Républicains. La politique suggérée par Bush, dans la région et plus particulièrement dans la « zone tribale », était d’attaquer avec l’appui des drones « Predator » de l’US Air Force et des « troupes spéciales ». La seule différence, c’est que l’Administration Obama se montrera plus  diplomatique puisque le monde entier, et surtout les Européens de l’Axe Paris/Berlin/Moscou, avait reproché à l’équipe sortante de fouler aux pieds les principes traditionnels de la diplomatie. En l’occurrence, les Démocrates feront mine de respecter davantage la souveraineté pakistanaise dans la zone car, en fin de compte, seul l’Etat pakistanais sera en mesure d’y restaurer l’ordre.

Quand la journaliste du « Spiegel » Cordula Meyer lui demande si la paix au Cachemire comme en Palestine ne serait pas la meilleure garantie d’une disparition à terme d’Al Qaeda, Bruce Riedel répond qu’effectivement, dans ce cas, les masses musulmanes ne montreraient plus guère d’intérêt pour l’islamisme radical qui bascule parfois dans le terrorisme. Le vivier de celui-ci serait définitivement asséché. Mais nous n’en sommes pas encore là… Riedel annonce, dans cette perspective, que le Proche Orient bénéficiera d’une priorité dans la diplomatie américaine. Reste à attendre ce que cette nouvelle diplomatie donnera comme résultats… Riedel annonce également le projet d’un « Plan Marshall » pour l’Afghanistan et le Pakistan car la misère qui règne dans ces deux pays entraine les masses dans le radicalisme comme elle aurait pu entrainer en Europe la renaissance d’un européisme national-socialiste ou fasciste voire une alliance de ce socialisme et de cet anti-impérialisme des « havenots » avec le communisme stalinien qu’il avait pourtant combattu (voir les derniers articles de Drieu la Rochelle et de son jeune disciple wallon, speaker à la radio des émigrés du Hanovre, Valère Doppagne).

Et à quoi devrait servir ce « Plan Marshall » en priorité ? A construire des routes, affirme Riedel. Car sans un réseau routier, il n’y a pas d’agriculture possible à grande échelle, autre que la seule richesse de l’Afghanistan actuel, l’héroïne. La boucle routière afghane n’est même plus accessible partout et l’Administration Obama retient les griefs des commandants de l’OTAN en Afghanistan : les aires contrôlées par les talibans commencent justement là où il n’y a plus de routes.

L’entretien accordé par Riedel au « Spiegel » montre bien quelle est la différence d’intention entre Bush et Obama : le plan visant à créer des infrastructures routières en Afghanistan ne date pas d’hier ; l’administration néo-conservatrice ne l’avait pas retenu, préférant mettre toute la gomme sur l’Irak et ses pétroles. L’analyse des militaires et de la nouvelle administration est juste : les routes afghanes n’ont été refaites ni après le départ de l’Armée Rouge ni après l’entrée des troupes de l’OTAN à Kaboul, négligence qui précipite le pays dans un chaos structurel et dans le désordre total. La volonté de doter le pays d’une infrastructure routière participe d’une logique plus impériale que celle, volontairement génératrice de chaos, des néo-conservateurs, qui entendaient naguère se poser uniquement comme policiers du monde, en ne se préoccupant pas de structurer les régions conquises, contrôlées et neutralisées. Mais on ne contrôle pas sur le long terme sans structurer : la leçon de Rome, empire des routes, est là pour nous le rappeler. Pourtant, Brzezinski, cet ancien conseiller de Carter et de Clinton qui revient en coulisses, avait préconisé la stratégie « mongole » : détruire et ne pas reconstruire de crainte qu’un empire concurrent et surtout durable ne s’installe en Asie centrale, en cas de retrait ou de ressac américain. En effet, que se passerait-il si une puissance tierce, perse, indienne ou russe arrivait ou revenait dans un Afghanistan structuré avec l’argent du contribuable américain ?

Enfin, pour pacifier définitivement l’Afghanistan et gagner la guerre entamée là-bas il y a sept ans, il faut disloquer l’alliance implicite et tacite entre l’Etat pakistanais et les djihadistes du Pakistan. Quelle solution préconise Riedel ? Parier sur la « démocratie pakistanaise »,  soit sur Zardari et épauler ce pari par le nouveau « Plan Marshall » (mais y aura-t-il encore assez d’argent ?). Le pays a déjà reçu 11 milliards de dollars d’aide américaine. Les Démocrates, dont le futur vice-président Joe Biden, suggèrent au moins de tripler le budget et de l’amener, dans un premier temps, à 1,5 milliard chaque année, pour que le Pakistan ne devienne pas un « Etat failli » (voir la définition qu’en donne Noam Chomsky) comme la Somalie ou le Liban. Notre question : est-ce possible ? Riedel ajoute que la préoccupation de la nouvelle administration démocrate est le Pakistan parce que celui-ci dispose d’au moins soixante têtes nucléaires et que celles-ci ne peuvent pas tomber entre n’importe quelles mains.

Enfin, à la question de la journaliste qui lui demandait pourquoi les Américains n’avaient pas encore attrapé Ben Laden, Riedel répond cette fable à laquelle seuls les naïfs croiront : les Américains n’ont pas encore trouvé Ben Laden parce que les ressources pour la chasse à l’homme ne sont plus disponibles depuis 2002 et qu’il s’avère dès lors difficile de reprendre l’enquête… Avec « Google Earth » vous pouvez déjà inspecter votre propre maison et la plupart des polices urbaines disposent de micros ultra-sensibles pour épier n’importe quelle conversation à travers les murs d’un immeuble, mais les services secrets de la plus grande puissance de tous les temps seraient incapables de trouver un fugitif, fût-ce au fin fond des montagnes et des vallées du Waziristan… A moins qu’on ne veuille pas l’entendre témoigner sur la collusion entre son réseau, la pétro-monarchie saoudienne, les pétroliers texans, l’ISI et les services américains…

Pour les européistes lucides :

-        considérer que l’Afghanistan appartient en fait aux zones d’influence russe et persane et non pas à des « raumfremde Mächte »;

-        que l’Inde doit être liée à la Russie et à l’Europe par une bande territoriale sécurisée, incluant l’ensemble du Cachemire/Jammu, de façon à souder un ensemble eurasien non lié à l’islam et/ou à un quelconque impérialisme thalassocratique ;

-        que l’Afghanistan mérite certes une bonne infrastructure routière mais que celle-ci ne doit pas seulement venir de fonds américains ;

-        que les démocrates ne sont pas des pacifistes et que cette volonté de structurer l’Afghanistan participe du grand plan impérialiste du « Greater Middle East », correspondant peu ou prou au territoire de l’USCENTCOM ; structurer l’Afghanistan sert surtout à dominer un territoire surplombant les régions voisines que sont l’Iran, l’Asie centrale, le Pakistan et, de là, la vallée du Gange, selon la direction géopolitique qu’avaient jadis empruntée les conquérants afghans et islamisés de l’Inde ; le fait de vouloir doter l’Afghanistan de bonnes routes ne dérive donc pas d’un humanisme qui prendrait les Afghans sous sa douce aile protectrice ni du désir ardent de leur apporter une belle démocratie eudémoniste, elle vient d’une volonté de dominer la région pour longtemps, d’y ancrer les bases nécessaires à une installation de très longue durée ;

-        que l’alliance entre l’islam sunnite et les Etats-Unis existe toujours, mais qu’il a pris d’autres formes depuis le 11 septembre 2001 ;

-        que les services américains, sous la nouvelle égide des démocrates, ne trouveront pas davantage Ben Laden que leurs homologues républicains et néo-conservateurs (et pour cause…), car l’alliance islamistes/USA date précisément du temps de l’administration démocrate de Carter, dont l’un des conseillers était Brzezinski, pour qui tous les moyens étaient bons pour chasser la Russie de l’Asie centrale ;

-        que les attentats de Bombay/Mumbai devront être interprétés plus tard comme des machinations ourdies probablement par des forces tierces, dans un but de déstabilisation de la région et/ou de manipulation médiatique en vue d’avancer des pions sur l’échiquier afghan, dans l’Océan Indien ou dans la périphérie birmane ou thaï du sous-continent indien, voire dans l’Himalaya ;

-        que l’Inde a intérêt, comme le souhaitent le BJP et le RSS, à ne pas demeurer une « société composite », c’est-à-dire une société à diverses composantes généralement antagonistes, car toutes les sociétés de ce type sont vouées au « dissensus » civil permanent, au déclin, à l’inefficacité et à la misère ;

-        que les attentats de Bombay/Mumbai visaient peut-être à écarter le BJP du pouvoir et à préconiser une politique d’apaisement reposant sur Zardari au Pakistan et sur le parti du Congrès en Inde et que l’éventualité d’un retour aux affaires du BJP contrarierait l’éclosion lente et graduelle du « Greater Middle East » dont l’Inde n’est pas appelée à faire partie ; que tout retour du BJP aux affaires entrainerait le déplacement vers la frontière indienne de 120.000 soldats pakistanais actuellement en poste face à la « zone tribale », où les Américains ou l’OTAN devraient aller les remplacer, sans connaître le terrain ; que le projet de créer un « Greater Middle East » se verrait retardé en cas de nouveau conflit indo-pakistanais ;

-        que les Etats-Unis d’Obama éprouveront bien des difficultés à calmer le vieux et lourd contentieux indo-pakistanais et que ces difficultés doivent nous inciter à proposer une solution euro-russe pour le sous-continent indien.

 

(Source : « Das Auge des Sturms », Entretien avec Bruce Riedel, propos recueillis par Cordula Meyer, « Der Spiegel », n°50/2008 ; résumé et commentaires de Robert Steuckers).  

 

 

L'Europe et Obama

 

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L’Europe et Obama

Le nouveau président américain, Barack Obama, possède incontestablement un grand charisme, une constitution d’acier (« Je ne l’ai jamais vu fatigué », écrit H. J. A. Hofland, qui a suivi la campagne électorale aux Etats-Unis, dans le quotidien néerlandais « NRC-Handelsblad », en date du 5 novembre 2008) ; en outre, Obama a pu rassembler des sommes d’argent considérables lors de ces présidentielles ; d’après les estimations, quelque deux milliards de dollars ont été injectés dans sa campagne (« Rita Verdonk pourrait-elle devenir, elle aussi, présidente avec un tel pactole ? », se demandait-on aux Pays-Bas, dans les colonnes du « NRC-Handelsblad » du 5 novembre 2008). L’historien américain Simon Schama, spécialiste de l’histoire néerlandaise qui enseigne à Amsterdam, qualifie Obama de « politicien populiste », qui « revient aux grassroots, grâce auxquelles le pays pourra retrouver son élan » ; Schama pense qu’Obama doit son succès à ce populisme (émission NOS sur la chaine NL2, 4 novembre 2008). Incontestablement, Obama force le respect, commente « Newsweek » (3 nov. 2008), qui constate, avec étonnement, qu’il est probablement le premier candidat à la présidence qu’aucun clown de cabaret en Amérique n’a ridiculisé.

Mais cela n’ôte rien au fait que l’euphorie et l’Obamania européennes sont exagérées. L’avalanche de superlatifs, que nous avons subie, par ses outrances, générait un sentiment de malaise, même si on peut la comprendre. Les années Bush ont laissé un goût d’amertume dans toute l’Europe. Dans une enquête publiée en septembre et commentée dans le « NRC-Handelsblad » du 1 nov. 2008, on nous rappelle qu’en 2002 64% des Européens estimaient souhaitable que les Américains exercent un leadership en politique internationale ; en 2008, il n’y en avait plus que 36% pour émettre une telle opinion.

Mais l’euphorie actuelle risque d’apporter de solides désillusions (comme le constate l’article principal du « Monde », le 7 nov. 2008 : « cette euphorie porte en elle-même le risque de déception »). Ces déceptions sont effectivement inévitables. L’Amérique est de moins en moins dominée par des immigrants dont les ancêtres étaient Européens. Parfois les Européens imaginent que les Américains sont amoureux de l’Europe, mais ce n’est pas le cas. L’équivalent de l’Obamania, qui sévit de ce côté-ci de l’Atlantique, est difficilement imaginable aux Etats-Unis. La plupart des Américains ne savent même pas qui est le Président de la France car cela ne les intéresse pas. Lors de la campagne électorale, qui vient de se dérouler aux Etats-Unis, l’Europe n’a joué aucun rôle, si ce n’est négatif : lorsqu’Obama a débarqué le 25 juillet à Paris, il a refusé de rencontrer une personnalité de l’opposition socialiste car ses conseillers de campagne lui avaient bien fait comprendre qu’il ne fallait surtout pas apparaître en photo avec un socialiste européen. A Londres, il a posé sans hésiter avec le chef de l’opposition conservatrice. A Berlin, il n’a pas pu échapper à une poignée de main furtive avec le ministre social-démocrate des affaires étrangères du cabinet Merkel, mais, ostensiblement, il regardait dans la direction opposée ; la photo, de surcroît, n’a pas pu paraître en Amérique.

On peut partir du principe qu’Obama a tout en lui pour devenir un grand homme d’Etat et l’expérience de l’histoire nous apprend que les hommes d’Etat sont des politiques qui ne connaissent pas de plus haut intérêt que l’intérêt national. Cela vaudra aussi pour Obama. Seuls des intérêts américains guideront sa politique (« Le Monde », op. cit., 7 nov. 2008 : « Ce sont les intérêts strictement américains qui dicteront la conduite du président Obama »). Ses admirateurs de la gauche européenne trouveront sans nul doute sa gestion problématique, peu conforme à leur desiderata : « nous, les Américains, restons un pays de droite », déclare le rédacteur en chef Jon Meacham, dans le numéro de « Newsweek » du 20 oct. 2008, un hebdomadaire que l’on qualifie de « progressiste » aux Etats-Unis.

Pendant la campagne, Obama est resté assez vague. Son slogan principal, « Change », « Changement », il l’a annoncé à cors et à cris mais quand on lui demandait d’expliciter davantage ce concept, il s’enlisait dans une rhétorique creuse, certes servie par le talent d’un grand orateur. Après ses explications, on n’en savait pas davantage qu’auparavant. Comment Obama affrontera-t-il la récession dans un pays où les finances s’avèrent quasi ingérables ? Les Démocrates américains ont tendance, habituellement, à recourir au protectionnisme commercial mais s’ils mènent une telle politique qualifiable de « notre-peuple-d’abord », alors les entreprises automobiles de Gand, Anvers et Genk peuvent d’ores et déjà songer à fermer très bientôt leurs portes. Je ne sais pas si la gauche flamande conservera alors son enthousiasme pour Obama…

Et la politique étrangère ? Le premier acte d’Obama a été de nommer chef de l’état-major de la Maison Blanche (l’équivalent du chef de cabinet du Roi chez nous) un citoyen israélien qui a milité naguère dans les mouvements sionistes les plus extrémistes de son pays. Lors de sa première conférence de presse, Obama n’a abordé qu’une seule thématique de la politique internationale, l’Iran, en lançant une attaque en règle contre ce pays, utilisant une terminologie courante à Tel Aviv. Voilà qui n’est pas pour nous tranquilliser.

Dans l’allocution qu’il a prononcée immédiatement après sa victoire, le Président a annoncé qu’ « une aurore nouvelle se levait pour le leadership américain ». C’est finalement la même rhétorique que Bush, à la différence qu’Obama est plus convaincant. Mais est-ce vraiment ce que nous souhaitons, ici en Europe ? Avons-nous vraiment besoin d’un leadership, américain ou autre ? Surtout si l’on sait que ce terme de « leadership » n’est qu’un euphémisme pour désigner l’hégémonisme ? La Russie, le monde arabe et la Chine ont réagi tout de suite et négativement en entendant cette déclaration d’intention. L’Europe, elle, a gardé le silence et tournait ses regards, pleine d’espoir et avec une naïveté enfantine, vers Obama. Accordons toutefois à Obama le bénéfice du doute, en attendant janvier 2009, quand il prendra véritablement le gouvernail de l’Amérique entre les mains, quand il dira clairement ce qu’il nous faudra entendre sur tous les aspects de la politique étrangère et économique des Etats-Unis.

(article paru dans « Journaal - De Nieuwsbrief van Mark Grammens », n°537, 20 nov. 2008, Liedekerke/Brabant/Flandre).

 

 

vendredi, 12 décembre 2008

Pétrole, guerre d'un siècle

Pétrole, une guerre d’un siècle :
L’ordre mondial anglo-américain

Pétrole, une guerre d’un siècle : L’ordre mondial anglo-américain

Cet ouvrage remet radicalement en cause l’idée que l’on se fait communément de la politique internationale et de ses enjeux. Il décrit les moyens extrêmes que les Anglo-Américains sont prêts à mettre en œuvre pour conserver une suprématie née en 1815 et renforcée au prix des deux Guerres mondiales. Nous savons, depuis l’élection de George W. Bush, que la politique américaine et le pétrole entretiennent une relation intime. William Engdahl montre que l’économie des Etats-Unis repose sur un approvisionnement en pétrole bon marché illimité, et sur la suprématie du dollar sur les autres monnaies. Vous découvrirez comment le premier choc pétrolier fut une incroyable et cynique manipulation conçue par Henry Kissinger pour opérer un transfert planétaire de capitaux vers les banques de Londres et de New York, au prix de la ruine des pays du Tiers-monde ; comment ces pays en faillite, contraints de s’endetter auprès du FMI, se virent prêter à grands frais ces mêmes capitaux dont ils avaient été auparavant spoliés. Vous verrez comment la géopolitique du pétrole est à l’origine de l’effondrement de l’Union soviétique, de l’éclatement de la Yougoslavie, et de l’arrivée au pouvoir puis de la chute des Talibans. Vous serez surpris d’apprendre comment, dans les années 1970, les mouvements écologistes anti-nucléaires financés par les grandes compagnies pétrolières, devinrent le cheval de bataille visant à entraver l’indépendance que l’énergie nucléaire aurait pu procurer à nombre d’Etats, afin de les maintenir dans l’orbite des pétroliers. Vous comprendrez enfin que la décision d’envahir l’Irak fut prise pour assurer l’hégémonie de la puissance anglo-américaine et le contrôle de l’économie mondiale pour les 50 ans à venir.

William Engdahl, né en 1944, est économiste et écrivain. Il a étudié les sciences politiques à l’université de Princeton et l’économie à l’université de Stockholm. Il publie depuis plus de 30 ans sur les questions énergétiques, la géopolitique et l’économie, et intervient dans les conférences internationales. Il est conseiller indépendant pour plusieurs grandes banques d’investissement.

jeudi, 11 décembre 2008

Les Etats-Unis et l'Europe: un déclin programmé

LES ETATS-UNIS ET L’EUROPE : UN DECLIN PROGRAMME


Selon le NCI, le système international sera presque méconnaissable en 2025, présentant l'image d'un ensemble multipolaire. La puissance incontestée des Etats-Unis depuis la fin de la Guerre froide, et que l'on a vu perdre de sa superbe depuis l'aventure irakienne, se verra contrebalancée par l'émergence des nouvelles puissances : pour le NCI, il s'agira surtout de la Chine et de l'Inde. Mais l'affaiblissement des Etats-Unis sera aussi l'effet des développements technologiques, notamment informatiques et nucléaires, dans le chef d'acteurs tant étatiques que non étatiques. A ce sujet d'ailleurs, un rapport renversant publié quasi simultanément par un panel d'experts du Congrès américains, révèle que la Chine a développé des capacités de piratage et d'attaque informatiques telles, qu'elle est d'ores et déjà en mesure de neutraliser les capacités américaines en la matière : et donc par là même les moyens militaires qui en dépendent totalement ! A l'échelle de la planète, indique le NIC, le transfert de bien-être et de pouvoir économique aura pour effet que vers 2040-2050, les PNB réunis des "BRIC" (Brésil, Russie, Inde et Chine) sera équivalent à celui des pays du G7. Quant à la Chine, elle sera déjà en 2025 la seconde puissance économique derrière les Etats-Unis, supplantant à cette place l'Europe, mais en acquérant un statut de puissance militaire de premier plan. Enfin, le NIC consacre une part importante de son rapport aux enjeux transnationaux, qui conditionneront les relations entre les blocs. L'accès de plus en plus raréfié aux ressources naturelles que sont les énergies fossiles, mais aussi l'eau, la nourriture, et même l'air sain mis en danger par le réchauffement climatique, constituera un motif très probable de conflits entre blocs. La question n'est pas tant de savoir si ces conflits auront lieu, mais quand et quelle sera leur ampleur.


Et l'Europe dans tout cela? Elle restera, plus encore qu'aujourd'hui, un "géant boiteux", face à des pôles politiquement et militairement beaucoup plus intégrés. Et ceci principalement, selon le NIC, du fait d'un fossé qui ne fera que s'approfondir entre ses élites et des opinions publiques de plus en plus sceptiques. »



Le Temps, 22 novembre 2008

mercredi, 10 décembre 2008

La Russie Obama-sceptique

LA RUSSIE OBAMA-SCEPTIQUE


Faut-il risquer de biaiser le message du président russe en mettant d’abord l’accent sur les élections américaines ? Nous en prenons le risque, parce que la vision américaine de l’ordre du monde préoccupe la Fédération de Russie, supposée devoir être “contenue”, menacée sur ses frontières, depuis des lunes – depuis des lustres – et que l’épisode géorgien a matérialisé en conflit armé des manœuvres jusque là menées au travers des “organisations non gouvernementales” financées par Washington pour appuyer, dans l’ancienne aire d’influence soviétique, les factions qui lui seraient, une fois parvenues au pouvoir, débitrices. L’expérience nous montre, avec le président géorgien Mikhaïl Saakhaschvili par exemple, que la promotion de la démocratie fait partie d’un l’habillage commode et non prioritaire. (...)


Le président Medvedev attribue sans ambiguïté la situation à l’état d’esprit américain après la chute de l’Union soviétique : “La crise financière mondiale a débuté comme une ‘crise locale’ sur le marché intérieur américain”. Si la Russie, qui a bénéficié de son intégration à l’économie mondialisée, est prête à prendre ses responsabilité, avec d’autres, pour répondre aux difficultés actuelles, il faut néanmoins “mettre en place des mécanismes qui puissent bloquer les décisions erronées, égoïstes et parfois tout simplement dangereuses prises par quelques membres de la communauté internationale.”.


Dans le droit fil des positions prises par la Russie présidée par Vladimir Poutine devant leur unilatéralisme, Dimitri Medvedev stigmatise sans détours les pratiques des Etats-Unis en matière financière : “Ils ont laissé leur bulle financière grossir pour stimuler leur croissance domestique mais ne se sont pas souciés de coordonner leurs décisions avec les autres joueurs sur le marché mondial et ont négligé même le sens de la mesure le plus élémentaire. Ils n’ont pas écouté les nombreux avertissements de leurs partenaires (y compris les nôtres). Le résultat est qu’ils ont causé des dommages, à eux-mêmes et aux autres”. C’est bien la double prétention américaine à défendre d’abord ses intérêts et à conduire les affaires du monde que la Russie continue de contester.


Ainsi, à “l’aube d’une nouvelle direction américaine” par le “phare de l’Amérique” annoncée par Barack Obama nouvel élu, la réponse est-elle immédiate. La Russie tient pour acquise la légitimité d’un monde “polycentrique”. Et elle le montre. Tout, dans la structure même du discours russe souligne combien Moscou s’est senti agressé, acculé, méjugé dans l’affaire géorgienne : le train de mesures décrites par Dimitri Medvedev y est étroitement corrélé, des efforts et ajustements entrepris à l’intérieur du pays jusqu’aux décisions défensives de protection de l’intégrité du territoire qui ont tellement inquiété les partenaires des Russes. Non seulement il n’est plus question de démanteler de nouveaux éléments de la défense nucléaire mais “nous déploierons le système des missiles Iskander dans la région de Kaliningrad pour être capables, si nécessaire, de neutraliser le système de missile anti-missile” que les Américains veulent installer en Pologne, République tchèque et Hongrie. (...)


Dans la réalité, que changerait un retour de Vladimir Poutine à la première place en termes de géopolitique russe ? Il n’y a pas de désaccord politique entre les deux hommes, tous deux veulent affirmer le rôle de leur pays dans le monde, réassurer leur influence et leur sécurité en Asie centrale et dans le Caucase, défendre les intérêts russes dans leurs échanges avec leurs grands partenaires, de la Chine (et l’Inde) à l’Union européenne, de l’Afrique et du Moyen-Orient à l’Amérique latine. Aucun des deux ne veut d’un monde conduit par la puissance américaine, quel qu’en soit le président. Tous deux font la même proposition de nouvel accord sur la sécurité européenne, discutée, souvenons-nous entre les “trois branches de la civilisation occidentale” dans un cadre “véritablement égalitaire”.


Dans la réalité, la Russie est le seul des grands pays aujourd’hui qui annonce clairement qu’elle souhaite un monde “polycentré” et des structures internationales qui reflètent cette multilatéralité – dans tous les domaines, en droit, dans le domaine de la monnaie, dans les équilibres régionaux – ce qui n’est pas illégitime. D’autres le souhaitent sans le dire, certains le craignent et regardent d’où souffle le vent. Or les Etats-Unis jusqu’ici ont écarté cette hypothèse. Le nouveau président, Barack Obama, porte-t-il une vision différente du monde ? Non, pense-t-on visiblement à Moscou. C’est ce que discours à l’Assemblée fédérale affirme : la Russie n’a pas d’intentions belligérantes. Mais elle ne se laissera pas contraindre. Il serait utile de l’entendre. »



Hélène Nouaille et Alain Rohou, Comité Valmy, 7 novembre 2008

mardi, 09 décembre 2008

Nouveaux textes sur "Theatrum Belli"

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Bonjour,

Veuillez trouver ci-dessous les dernières publications du blog THEATRUM BELLI (http://www.theatrum-belli.com/).


Armée française : professionalisation et autorité

Les armées ont changé, et c'est un paradoxe, pour une institution dont la pérennité est garantie par des logiques d'action prévisibles et continues. La professionnalisation des armées françaises, intervenue en 1996, offre une occasion de s'interroger sur les processus de transformation des institutions publiques et d'étudier les rapports à l'autorité dans une institution où la hiérarchie...

Cette note a été publiée le 07 décembre 2008

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L'armée libanaise sera équipée d'armes russes

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Cette note a été publiée le 07 décembre 2008

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Les armes de la puissance (1/3)

La guerre apparaît comme le moyen le plus simple d'imposer sa volonté, d'étendre son pouvoir et d'augmenter sa richesse. Dès lors elle entretient avec l'économie des relations anciennes. Chez certains peuples elle faisait même figure d'activité majeure, nomades du désert razziant les agriculteurs sédentaires ou « barbares » à la recherche de butin et de terres. Dans nos siècles...

Cette note a été publiée le 07 décembre 2008

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Les armes de la puissance (2/3)

II. LA GUERRE POUR ET PAR L'ÉCONOMIE Les évolutions de la guerre expliquent qu'elle réclame une mobilisation économique massive. Elles expliquent aussi que l'économie devient en même temps un but et une arme de guerre.   1. L'économie constitue un but de guerre de plus en plus important Déjà présents lors des conflits entre Athènes et Sparte, Napoléon et le...

Cette note a été publiée le 07 décembre 2008

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Les armes de la puissance (3/3)

III. LA FIN DE LA GUERRE ? Pour de multiples raisons, le XXe siècle a pu espérer en une fin de la guerre. Cet espoir a pourtant été déçu.   1. La puissance de destruction des armes modernes interdiraient de s'en servir Les gaz de combat n'ont pas été utilisés par les principaux belligérants pendant la Seconde Guerre mondiale, chacun craignant les représailles...

Cette note a été publiée le 07 décembre 2008

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Ceci est mon bouclier

 

Cette note a été publiée le 06 décembre 2008

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Décès du colonel Jean Deuve, résistant et spécialiste du renseignement

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Cette note a été publiée le 06 décembre 2008

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Un navire de guerre russe dans le Canal de Panama

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Cette note a été publiée le 06 décembre 2008

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Renforts en Afghanistan

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Cette note a été publiée le 06 décembre 2008

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Arthur, Roi des Bretons (1/5)

 

Cette note a été publiée le 05 décembre 2008

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Le crash pétrolier (1/5)

 

Cette note a été publiée le 05 décembre 2008

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L'Allemagne met en place son propre système de satellites espions

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Cette note a été publiée le 05 décembre 2008

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Le Pentagone officialise l'importance donnée à la "guerre irrégulière"

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Cette note a été publiée le 05 décembre 2008

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Lawrence d'Arabie - 1962 - (1/11)

 

Cette note a été publiée le 04 décembre 2008

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La réforme de l'armée russe exaspère les militaires

Réduction des effectifs, refonte de la chaîne de commandement, ventes de terrains et d'immeubles, fermetures des instituts et des académies : la réforme de l'armée dévoilée le 14 octobre par le ministre russe de la défense, Anatoli Serdioukov, est à l'origine d'une vague de mécontentement chez les gradés. "Je le vois bien autour de moi, les officiers ont une dent contre le pouvoir en...

Cette note a été publiée le 04 décembre 2008

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EADS remporte un contrat de 208 millions de dollars de l'armée américaine

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Cette note a été publiée le 03 décembre 2008

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Les bombes à sous-munitions mises hors la loi à Oslo

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Cette note a été publiée le 03 décembre 2008

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Royaume-Uni : Les mouvements terroristes recrutent

Selon plusieurs sources, des citoyens britanniques d'origine pakistanaise auraient participé aux attentats de Bombay. Une information qui confirme l'implication de jeunes Anglais dans des attaques menées de l'Afghanistan à la Somalie. Selon certaines agences du renseignement, plus de 4.000 citoyens britanniques seraient passés par des camps d'entraînement terroristes en...

Cette note a été publiée le 03 décembre 2008

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Armes, trafic et raison d'État (1/6)

 

Cette note a été publiée le 02 décembre 2008

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La France va renforcer sa présence en Afghanistan

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Cette note a été publiée le 02 décembre 2008

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Bien cordialement,

L'équipe Hautetfort
http://www.hautetfort.com/

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lundi, 08 décembre 2008

Réflexions sur le retour de la piraterie

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« M. »/ » ‘t Pallieterke :

 

Réflexions sur le retour de la piraterie

Il y a quelque temps, lorsque le Sirius, l’un des plus grands pétroliers du monde, est tombé entre les mains de pirates somaliens, une borne importante sur la voie de l’involution des mœurs contemporaines a été dépassée. La prise de ce navire a dû être un formidable spectacle. On peut l’imaginer : des pirates accrochés à des cordes qui grimpent le long de la coque d’un bâtiment aussi haut que Big Ben, sous une chaleur tropicale et à quelque 800 km environ de la côte africaine. La signification de cet événement, qui s’est déroulé le 15 novembre dernier, ne peut être sous-estimée. Plus aucun navire quittant le Canal de Suez ne peut se considérer à l’abri des pirates, quelques soient ses dimensions, sa destination et son itinéraire.  Voilà en quoi consiste la borne que ces pirates viennent de franchir.

On ne sait pas très bien où se trouve le Sirius aujourd’hui. Selon les dernières nouvelles, il mouillerait quelque part en mer, en face du port de Haradher, qui se trouve entièrement aux mains des pirates somaliens. Ce que l’on sait en revanche, c’est que le bâtiment transportait une cargaison de pétrole d’une valeur de 110 millions de dollars. On s’attend à ce que les pirates exigent quelque 30 millions de dollars pour rendre le navire à ses armateurs légaux. D’après certaines estimations, ce port somalien si louche servirait de prison à quelques 250 marins pris prisonniers sur différents bateaux lors d’opérations lancées par les pirates.

La motivation des pirates est purement vénale

Ces dernières semaines, en matière de piraterie, on n’a parlé que de la Somalie. Mais le problème est plus vaste. Le « Bureau International de la Marine » (BIM) constate que le fléau s’accroît dans le monde entier.  Pour s’en faire une idée : 239 attaques ont eu lieu en 2006 ; l’année suivante, il y a eu une augmentation de 10%. Ce qui est frappant, c’est que les méthodes utilisées pour capturer les navires se font de plus en plus violentes et brutales. En 2007, il y a eu 35% de cas supplémentaires de détournement avec armes qu’en 2006. Le nombre de matelots blessés en 2007 était de 64 ; en 2006, seulement de 17.

Pour comprendre l’ampleur réelle du problème, il faut observer les régions maritimes où les pirates s’attaquent principalement à leurs victimes. Il y a d’abord les « points chauds » habituels comme le Nigeria, le Brésil, l’Indonésie et bien entendu la Somalie. Les experts nous demandent de ne pas raisonner en termes d’amalgame : les situations et motivations de ces nouveaux frères de la côte varient énormément d’un lieu à l’autre.

On peut bien sûr évoquer la pauvreté dans le cas spécifique de la Somalie. Récemment, le journal « The Independant » a publié un reportage de terrain très significatif. Pour les pirates, l’important, c’est surtout l’argent, toujours l’argent et rien que l’argent. Posséder une belle maison, vivre dans le luxe et, surtout chez les musulmans, entretenir un beau harem digne du plus luxurieux des polygames, telles sont donc les motivations premières de ceux qui s’adonnent à la piraterie de nos jours. Le rôle de la religion chez ces pirates semble très ténu sinon inexistant. Lorsqu’un cheikh connu et respecté a déclaré que le détournement du Sirius était un péché particulièrement grave parce que le pétrolier battait pavillon saoudien, les pirates vénaux ne s’en sont nullement souciés. Al Qaïda ne lance pas encore d’opération de piraterie, ce qui rassure certains cénacles. Le constat qu’il s’agit de raids vénaux, dictés par la pauvreté, et non pas motivés par la religion est sans doute pertinent et juste mais recèle toutefois un danger. Les misères sociales jouent certes un rôle dans l’émergence de la nouvelle piraterie mais on ne peut pas réduire ce phénomène à ses seules dimensions sociales et économiques. Ce serait aller trop loin et rater le coche. Ce type de raisonnement réductionniste (qui se réduit aux seuls facteurs économiques et sociaux) s’applique aussi, on le sait trop bien, à plus d’un phénomène de notre vie sociale en Europe : n’a-t-on pas entendu à satiété la vieille rengaine des allochtones pauvres donc, par définition, criminels, etc… ?

Les dommages entrainés par la piraterie sont eux, économiques, clairement mesurables en monnaie sonnante et trébuchante. Et ils sont énormes. Les armateurs doivent modifier l’itinéraire de leurs navires, ce qui entraine des coûts supplémentaires non négligeables. Ils doivent ensuite investir des sommes de plus en plus considérables dans la sécurisation de leurs navires. Par ailleurs, les quatorze ou quinze bâtiments de la « Task Force 150 », une initiative à laquelle plusieurs marines militaires du monde coopèrent, sont fort occupés mais leur puissance est nettement insuffisante. Une seule chose est certaine. Si l’on veut faire de cette région maritime une zone à nouveau sûre, il faudra consentir à de sérieux efforts. Quelle que soit l’option que l’on retiendra prochainement, le prix à payer sera fort élevé.

Les leçons de l’histoire

Peut-être faudrait-il replacer ces événements récents dans une perspective historique. Pendant tout notre moyen âge européen, la piraterie a constitué un fameux fléau. Les régions riveraines de la Méditerranée ont été cruellement touchées par la piraterie sarrasine et barbaresque (1). Les crimes que celle-ci a commis dépassent de très loin ce qui se arrive aujourd’hui dans les eaux de l’Océan Indien à hauteur de la Corne de l’Afrique. On estime qu’entre le 16ème et le 18ème siècles, un million d’Européens ont été enlevés par des pirates (2), surtout venus d’Afrique du Nord. La terreur barbaresque a obligé les populations européennes à quitter les régions littorales car la peur inspirée par les pirates était telle qu’elle provoquait un exode quasi général vers l’intérieur des terres. Pendant longtemps, les Européens ont cru qu’il valait mieux payer des rançons que perdre des cargaisons de grande valeur. Jusqu’au jour où la situation est devenue incontrôlable et ingérable.

Vers 1800, la jeune république des Etats-Unis d’Amérique consacrait encore un cinquième de ses revenus fédéraux à payer des rançons ! La marine américaine n’a été capable de riposter qu’à partir de 1815. Les Britanniques ont à leur tour pris le taureau par les cornes mais il a fallu que les Français conquièrent l’Algérie et la colonisent pour que la piraterie de la rive méridionale de la Méditerranée soit définitivement éradiquée.

Encore un rappel historique : en 75 av. J. C., le fameux Caius Julius Caesar fut enlevé par des pirates dans l’Egée (3). Ils réclamèrent vingt talents de rançon, ce que le futur César considéra comme une injure à sa dignité. Il persuada les pirates qu’il en valait au moins cinquante. Et c’est la somme qu’il réclamèrent à Rome pour libérer leur prisonnier. Le paiement s’effectua très vite et Caius Julius sortit de captivité. A peine libre, il organisa une expédition contre ses ravisseurs. Ils furent exterminés jusqu’au dernier sans merci et sans le moindre scrupule. L’histoire est riche en enseignements.

« M. »/ »’t Pallieterke ».

(article paru dans l’hebdomadaire « ‘t Pallieterke », Anvers, 3 décembre 2008, trad. franc. : Robert Steuckers).

 

Notes :

(1)    NdT : Cf. Jacques HEERS, "Les Barbaresques - La course et la guerre en Méditerranée, XIVe-XVIe siècles", Paris, Perrin, 2001.

(2)    NdT : Cf. Giles MILTON, « White Gold – The Extraordinary Story of Thomas Pellow and islam’s One Million White Slaves », Hodder & Stoughton, 2004.

(3)    NdT : Cf. Adrian GOLDSWORTHY, « Caesar – The Life of a Colossus », Phoenix, Orion Books, London, 2nd édition, 2007.

 

 

samedi, 06 décembre 2008

Obama et les impératifs d'une superpuissance

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Obama et les impératifs d’une superpuissance

Pourquoi la politique étrangère d’Obama ne sera guère innovante

Les médias ont poussé des cris de jubilation lors de l’élection d’Obama et leur enthousiasme ne s’est pas encore entièrement estompé : les experts, eux, sont quasi unanimes. Pour eux, le président Obama n’imposera pas de changements révolutionnaires à la politique étrangère américaine. Celle-ci obéit à des impératifs existentiels depuis longtemps incontournables, ce qui ruinera les espoirs de tous les naïfs qui ont imaginé des changements spectaculaires ; de plus, la liste des conseillers qu’a nommés le Président est révélatrice d’un désir de continuité musclée en politique étrangère.

Lors de la campagne électorale, les Républicains avaient annoncé qu’Obama précipiterait l’Irak dans le chaos, abandonnerait Israël à lui-même et négocierait directement avec l’Iran. Mais au cours de cette campagne, Obama a dû rapidement tenir compte de la réalité américaine et a bien vite cessé de parler d’un retrait prochain des troupes ; il préférait évoquer une diminution des effectifs, mais « uniquement si la situation le permettait ». La fermeture du camp de Guantanamo, sur l’île de Cuba, mettrait un terme définitif à une situation juridique fort douteuse et permettrait ainsi de gagner des sympathies auprès des opinions publiques européennes, mais cette fermeture n’empêchera pas les services secrets américains et les militaires de recourir à des méthodes d’enquête et d’audition controversées. Mais à la différence que personne n’entendra jamais plus parler des détenus des nouveaux camps secrets, si secrets qu’ils ne pourront plus constituer un argument critique pour les adversaires des Etats-Unis.

Ensuite, Obama a promis de renforcer les troupes en Afghanistan : c’est une démarche qui se comprend et s’avère nécessaire du point de vue américain, vu la situation dramatique qui s’impose, chaque jour davantage, à ce malheureux pays. Pour pouvoir aligner les troupes nécessaires, Obama est obligé de modifier les priorités du budget militaire des Etats-Unis. L’administration Bush jr visait certes à entretenir les deux théâtres d’opération d’Irak et d’Afghanistan mais aussi à perpétuer la supériorité américaine dans les divers secteurs de l’armement, dont les systèmes de défense anti-missiles, la construction de bâtiments supplémentaires pour l’US Navy et la modernisation de la force aérienne (le passage des avions classiques aux chasseurs et bombardiers furtifs). Obama souhaite concentrer les efforts budgétaires sur le soldat et son équipement sur le terrain où ils effectuent leur mission. D’une part, ce projet d’Obama participe d’une analyse réaliste de la situation en Irak et en Afghanistan, car il faut y gagner la guerre que l’on est en train de mener et non pas déjà s’équiper pour une guerre future de plus en plus improbable. Mais cette analyse réaliste, d’autre part, implique un risque sérieux : celui de perdre l’avance que détiennent les Etats-Unis, en matière militaire, sur la Chine et la Russie. Par ailleurs, la crise financière a démontré, une fois de plus, combien les Etats-Unis, la Chine et la Russie sont dépendants les uns des autres, ce qui implique que le risque de perdre de l’avance est finalement assez faible et peut donc être pris sans trop de danger.

Pour ce qui concerne Israël, rien ne changera dans la politique extérieure américaine. Deux des nouveaux conseillers, qu’Obama vient de nommer, sont juifs, dont Rahm Emanuel, né en Israël, où il a servi comme soldat. Son père, dans un entretien accordé à un journal israélien, a laissé sous-entendre que son fils veillera à ce que le nouveau Président se rangera du côté d’Israël contre les Arabes.

L’Europe se retrouvera plus que jamais dans un vilain engrenage. Le nouveau Président ne changera pas de politique ; il ne changera que de rhétorique. Par conséquent, la seule politique européenne intelligente sera de rassembler enfin les forces et les ressources de notre continent pour lui donner une politique extérieure efficace au lieu d’attendre, passivement, qu’un nouveau Président fasse son entrée à la Maison Blanche de Washington. Il faut que cette politique extérieure européenne façonne le monde selon un sens voulu par l’Europe.

Gert BACHMANN.

(article paru dans « zur Zeit », Vienne, n°48/2008, trad.. franc. : Robert Steuckers). 

 

 

vendredi, 05 décembre 2008

Autarcie et grand espace économique en Allemagne 1930-1939

SYNERGIES EUROPÉENNES - ORIENTATIONS (Bruxelles)- JUILLET 1988

Autarcie et économie de "grand-espace"

Recension: Eckart Teichert, Autarkie und Großraumwirtschaft in Deutschland 1930-1939. Außenwirtschaftspolitische Konzeptionen zwischen Wirtschaftskrise und Zweitem Weltkrieg,  Oldenbourg, München, 1984, 390 S.

Partisan de l'idéologie économique libérale, Teichert soumet la politique d'autarcie allemande sous le régime national-socialiste à une critique sévère. De cette critique ressortent néanmoins les grandes lignes conceptuelles de la tradition autarcique allemande, bien implantée dans l'arc idéologique conservateur, nationaliste et völkisch.  Les concepts d'autarcie et de Großraumwirtschaft  (= économie de grand espace) sont flous, explique Teichert, et permettent d'englober des aspirations et des intérêts très divers, ce qui, par la suite, leur permet de fonctionner à vitesses diverses, c'est-à-dire souplement. Plus tard, en 1943, le théoricien Henke parlera d'un "concept idéal mouvant", conteneur de possibles divers et sans cesse en mutation, qui peut agir conformément aux impératifs du temps, sans s'encombrer de principes rigides et dans une dimension résolument volontariste. L'histoire économique allemande de 1930 à 1939 s'est déroulée en deux phases selon Teichert: la première, s'étendant de 1930 à 1934, favorise l'établissement de liens bilatéraux dans un espace homogène et continu (raumgebunden);  la seconde phase, de 1934 à 1938, vise, elle, à la constitution d'un espace économique qui échapperait à tout blocus en cas de guerre. Ce projet se couple à une volonté de couvrir les besoins stratégiques à l'importation, au détriment d'une conquête ou d'une consolidation néo-colonial(ist)e des débouchés extérieurs. L'Anschluß,  le démembrement de la Tchécoslovaquie et le traité signé avec la Roumanie en mars 1939 font avancer ce projet et correspondent —Teichert ne l'explique pas— à la volonté d'autarcie impériale de Chamberlain en Angleterre (ce qui fait que le Premier anglais accepte Munich). En revanche, elle s'oppose à la volonté de Roosevelt de pénétrer, au profit de l'économie américaine, les marchés européens et extrême-orientaux. Problématique que l'on voit réapparaître aujourd'hui dans les guerres économiques entre les USA et la CEE et à l'annonce de l'échéance 1992.

(Robert STEUCKERS).

jeudi, 04 décembre 2008

Moscou: capitale de l'Europe

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Moscou : capitale de l'Europe !

par Alexandre LATSA - http://alexandrelatsa.blogspot.com

Le Financial Times du 25 août 2008 notait amèrement que «Washington en est réduit à regarder d'autres puissances modifier le réel ». Dans une édition du Financial Times de 1991, une telle assertion aurait sans doute seulement trouvé sa place dans une rubrique "scénario catastrophe pour l'avenir " ou "science fiction". Il est vrai que la presse américaine de 1991 titrait sur d'autres evènements : l'URSS venait de s'écrouler, et avec elle le mur de Berlin. Dans les sables d'Irak, Bush père promettait a l'humanité un « Nouvel Ordre Mondial », juste, merveilleux et surtout unilatéral sous protection de la bannière étoilée pendant que l'Europe entamait son processus de réunification. Nous étions rentrés dans l'ère soit disant éternelle de la « Pax Americana » avec tous ces corrolaires, qu'ils soient militaires, financiers ou encore économiques. Certains nous prédirent meme la fin de l'histoire, l'histoire nous appris qu'ils se trompaient. La « saison unipolaire » fut pourtant de courte durée. Il ne fallut que 10 ans pour qu'un improbable attentat de grande ampleur survienne sur le territoire Américain. De la, l'empire déclencha deux conflits militaires en Afghanistan et en Irak, au nom de l'OTAN, entrainant au nom de la lutte contre le terrorisme la plupart des nations Européennes. Europe qui par deux fois, en 2004 et 2005, paya le prix lourd pour sa « collaboration » avec l'OTAN.

Moins de 20 ans après l'éffondrement de l'URSS, force est pourtant de constater que le titre du Financial Times est plus que d'actualité alors que le pays se prépare a choisir ses nouveaux dirigeants. Une guerre défensive de 5 jours, habilement gagnée par la Russie dans le sud caucase suffit a totalement enrayer le processus d'extension de l'OTAN. Pour la premiere fois, une puissance contrecarrait militairement les états-unis d'amérique. En ce mois d'août 2008, les tanks Russes qui défendirent Tsinvali venaient de faire chanceler le vieux monde, unilatéral et néo-libéral.

Contre l'OTAN, arme de l'amérique contre l'Europe

Comme le relevait très bien l'agence Novopress, il est de coutume de voir l'Amérique comme l'allié immuable de l'Europe, l'ayant sauvé des griffes des totalitarisme, bruns et rouges. Si cela est en partie vrai, on oublie pourtant en permanence que l'hégémonie Américaine s'est appuyée sur la mise sous tutelle de l'Europe. Dès la guerre de 1914, où les Etats-Unis virent l'occasion de liquider les empires européens et continentaux de l'Axe (allemand, autrichien, ottoman), d'imposer le règne du dollar contre celui de la livre sterling mais également de confisquer la suprématie sur les mers à l'Angleterre (maitrise des océans). Théodore Roosevelt déclarera meme : « Nous avons échoué à profiter de la guerre ! ». Son cousin Franklin Roosevelt, retenant la leçon, monnaiera son entrée en guerre en 43, à la conférence d'Anfa, en posant ses conditions à De Gaulle et Giraud qui durent s'engager à démanteler l'Empire colonial français dans les trente ans. En 1945 a Yalta, Roosevelt a sciemment et cyniquement livré la moitié de l'Europe à Staline, et, de ce fait, assuré le succès du communisme et son extension pour 50 ans, en maintenant la division de l'Europe et donc son affaiblissement. Aujourd'hui cette logique de subdivision de l'Europe se retrouve parfaitement, entretenue de nouveau par les strateges Américains depuis le conflit Irakien de 2004 (opposition entre la vieille / nouvelle Europe), et la politique a court terme des nouveaux entrants de l'UE, nouveaux états coloniaux Américains (que ce soit la Pologne ou les états Baltes) politique irrationelle qui suit une logique post guerre froide c'est a dire avant tout nationaliste et non pro-Européenne, et surtout anti-Russe.
Ce chantage militaro-économique se double aujourd'hui d'un chantage énergétique, puisque cette subdividion européenne « poussée » justifierait la participation des européens a des actions brutales et violentes dans le monde, au nom de la démocratie, actions qui en réalité dissimulent des tentatives de prise de contrôle de secteurs énergétiques écartant la Russie (Kosovo avec l'AMBO, l'afghanistan avec UNOCAL, la bataille pour la Caspienne, le projet Nabucco..).
Depuis la chute de l'URSS et du mur de Berlin, l'OTAN n'a pourtant plus lieu d'être. Incapable de venir a bout des « terroristes » et du « trafic d'opium Afghan » comme l'a
récemment rappellé Serguei Lavrov, l'OTAN elle devenue une organisation désuète, frappée du sceau de l'échecet qui ne reflète « plus » les intérets Européens. En effet la menace « Soviétique » et le pacte de Varsovie ayant disparus et la nouvelle menace terroriste (due a un Ben Laden formé par la CIA) considérablement moins élevée (voir inexistante) sans une participation récurrentes aux actions de l'OTAN a travers le monde.
Les Européens doivent aujourd'hui se « rendre compte » que leurs soldats font office de supplétifs de l'armée Américaine, se faisant tuer pour des guerres qui ne sont pas les leurs ! Pire, en collaborant avec l'OTAN, l'Europe se met en position conflictuelle avec des acteurs essentiels a la stabilité et la paix que cela soit dans le monde musulman (ou l'OTAN est percue comme une « alliance de croisés modernes ») mais également dans le monde eurasiatique, ou l'OTAN est vue comme un outil Américain, facteur de trouble, par les grandes puissances de demain comme la Russie, la Chine, l'Inde ou l'Iran, toutes ces puissance étant liées entre elles au sein de
l'Organisation Régionale de la Coopération de Shanghai.

Vers les regroupements continentaux et civilisationnels

Ce nouvel ordre multipolaire semble se configurer via l'émergence de grands ensembles civilisationnels et identitaires (UE, Chine, Russie, Inde ..). Ce phénomene de « regroupement » sur-régional est a l'opposé du mouvement de « morcellement » auquel œuvre l'Amérique en Europe, morcellement destiné a la constitution de petits ensembles facilement controlables économiquement et dépendants militairements (Yougoslavie, Tchécoslovaquie, projet de morcellement en trois de la Russie..). Morcellements au passage fomentés par l'OTAN et dogmatiquement attribués a « l'effondrement post soviétique ».
Ces nouveaux regroupements « auto-centrés » n'ont pas lieu qu'en Eurasie mais bel et bien sur tous les continents, que ce soit en amérique du Sud (Argentine, Brésil, Venezuela et Bolivie), sur le continent Africain, ou dans le monde musulman, Arabe ou pan-turque. Ces regroupements s'opèrent via des cœurs historiques, civilisationnels et économiques. Ces cœurs impériaux sont de facon très génerale les grandes capitales ethno-culturelles des zones concernées, a savoir Pékin pour la Chine, Tokyo pour les Japonais, Caracas ou Rio pour l'amérique du sud, les « musulmans » hésitants depuis longtemps entre La Mecque, Téhéran et Istamboul, avec une montée en puissance des musulmans d'asie. Il est a noter la place absolument unique de la Russie, au carrefour de tous les mondes, Islamique via sa position a l'OCI, Occidental via le COR, Européen par essence ou encore Asiatique de par sa géographie et sa participation a l'OCS.

L'alliance continentale Euro-Russe, source de paix dans le monde

De ces « ensembles » qui représentent de potentiels concurrents économiques voir militaires, l'Amérique en craint un bien plus que les autres : la grande Europe, ce « front continental », colosse économique et militaire, gigantesque empire de Reykavik a Vladivostok, étalé sur 11 fuseaux horaires et potentiel leader économique et militaire planétaire. La division « voulue » et « souhaitée » par les stratèges Américains date et va dans ce sens : tout faire pour empecher tout unité pan-européene ! De John O'Sullivan qui en 1845, dans "Our Manifest Destiny" écrivait : « … avec l'anéantissement de l'Europe, l'Amérique deviendra la maîtresse du monde » ou l'ouvrage de 1890, "Our Country" qui précise que : « l'Europe vieillissante n'a plus les moyens de sauvegarder les valeurs civilisatrices de l'Occident, reprises par une Amérique dynamique émergente », et conclut par la fameuse formule « Europe must perish ! » soit l'Europe doit périr (voir ici). Tout au long du 20ième siècle, l'Amérique ayant pris le contrôle des mers (se substituant a l'Angleterrre), des stratèges vont théoriser la seconde étape essentielle : la prise de contrôle des terres, notamment du « Heartland » Eurasiatique. Le chef d'œuvre ayant été exposé il y a plus de dix ans par Bzezinski dans son ouvrage « Le grand échiquier ».
L'Amérique, isolée du monde entre deux océans sait en effet parfaitement que c'est sur le continent (eurasiatique) que se joue l'avenir du monde car c'est la que sont concentrées le plus grand nombre de civilisations, le plus grand nombre d'etres humains mais aussi la grande majorité des ressources de la planete. Pour que l'Amérique ne « sorte pas » du jeu mondial et reste un leader, elle doit empêcher un autre leader d'émerger (l'alliance Russo-Allemande), et surtout se préserver d'une alliance entre futurs leaders de cette zone (euro-russie et chine par exemple).
L'Amérique s'oppose donc de plus en plus agressivement aux rapprochements Euro-Russes, que ce soit les rapprochements économiques (
North Stream), militaires (Vers Helsinki 2 ?) ou en tentant purement et simplement d'accentuer la fracture entre Européen et Russe (extension de l'OTAN a l'est, création de conflits militaires comme en Georgie et sans doute demain en Ukraine ..).
Moscou : capitale de l'EUROPE

Il y a 5.000 ans, la civilisation Européenne était dans le giron Slave, Grec et Méditerranien, et le resta pendant plus de 3.000 ans, des Mycéniens aux Grecs, puis aux Macédoniens, de Cnossos a Athènes. L'Europe bascule ensuite sous le giron Romain. C'est la pax-Romana qui durera 6 siècles et aboutira a la création de deux empires chrétiens, dits d'Occident et d'Orient. A l'Ouest, après la panique des invasions Germaniques, un embryon d'europe se construit, mélangeant christianisme et germanité, un barbare franc étant couronné empereur d'Occident à Rome.
Après Cnossos, Athènes, Rome et Aix les bains, ce sera Byzance/Constantinople, qui restera capitale unitaire (de l'Orient) de l'Europe pendant encore 8 siècles en fondant son unité sur le Christianisme et la langue Grecque « replacant » le cœur de l'Europe au bord de la méditerranée.
Les 5 siècles qui suivront verront l'orient basculer sous la nuit Ottomane pendant que l'Europe de l'ouest préparera son auto-génocide du 20ième siècle. Après la grande guerre civile de 30 ans (1914-1945), la scission entre Est et Ouest est consommée. Plus grave encore, les « cœurs » des deux euro-civilisations qui s'affrontent se sont déterritorialisés. Pour l'Europe de l'ouest, c'est désormais Washington qui fédère l'Occident libre des alliés, tandis que plus a l'est, c'est Moscou le «cœur » de l'Europe soviétique continentale. Ces deux cœurs ont chacun un projet de domination planétaire, mondiale mais un seul passera le cap du 21ieme siècle. Apres la chute du mur, pour la première fois le concept d'Europe disparait, remplacé par celui d'Occident.
L'Amérique devient le centre du monde occidental et Bruxelles une simple filiale du pentagone qui réorganise l'europe fragmentée en rythme avec son intégration militaire a l'OTAN.
Les récents évènements sont pourtant révélateurs de l'urgence pour l'Europe de s'émanciper de la tutelle américaine et de comprendre que ce projet atlantiste de l'Amérique (axe washington-bruxelles), bâti sur sur les ruines de l'europe réelle n'est en aucun cas un projet acceptable pour les peuples européens qui souhaitent vivre en paix. Les Européens ont aujourd'hui le choix : soit défendre les ruines du vieux monde occidental sous la banniere de l'OTAN, dans une logique de confrontation totale avec le reste de l'humanité, Russie en tête ; ou alors faire le choix de la collaboration continentale, via la Russie, dépassant par la meme le projet pan-européen du visionnaire Général de Gaulle (axe
Paris Berlin Moscou).

La Russie endormie sous Eltsine s'est réveillée, devenant aujourd'hui l'hyper centre de résistance a l'Américanisation forcée et a l'extension agressive et criminelle de l'OTAN. La Russie nous a prouvé récemment qu'elle était prete a défendre ses intérets mais également a collaborer avec l'Europe et à participer activement à un projet de société pacifique, multilatéral et fondé sur la concertation. Comme les Russes de 1999, les Européens de 2008 doivent sortir de leur sommeil et se libérer, tout d'abord des chaines de l'OTAN, qui s'étendent jusqu'aux frontieres Ukrainiennes et Biélorusses et pourrait les mener a un conflit avec leurs frères Russes.

L'Europe se situe « sur » le continent Eurasien, dont elle occupe la facade atlantique, tandis que la Russie elle occupe la majorité des terres, et la facade pacifique. L'Europe et la Russie sont intrasèquements liés et appartiennent au même continent, l'Eurasie ! L'Eurasie est la maison commune des Européens et des Russes, de Reykavik a Vladivostok (voir a ce sujet le discours de
Maksim Mishenko). Grâce à la Russie une autre Europe, eurasiatique se dresse face à la Petite-Europe atlantiste de Bruxelles.
Apres Athènes, Byzance, Aix la Chapelle et Constantinople, Moscou est la nouvelle capitale de l'Europe.

Moscou, 3ième Rome, an de grâce 2008.

 

mercredi, 03 décembre 2008

Obama fait décoller ses "faucons"

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Obama fait décoller ses "faucons"

Trouvé sur : http://resistancenationale.blogspot.com

Mon premier a voté en 2002 pour l'invasion de l'Irak. Mon second y a dirigé l'"escalade" (le "surge") qui a permis aux forces d'occupation américaines de briser les reins de l'insurrection. Mon troisième a commandé le corps d'élite des armées, approuvé l'invasion de l'Irak et l'escalade, et ne cache pas son amitié pour l'ex-candidat conservateur à la présidence, le faucon John McCain.
Mon tout - Hillary Clinton, Robert Gates et James Jones - constitue le "cabinet de guerre" que le futur président démocrate des États-Unis, Barack Obama, a présenté lundi matin dans son fief de Chicago. On se souvient qu'il a été élu, il y a un mois à peine, en dénonçant l'invasion et l'occupation de l'Irak, en affirmant que l'"escalade" y était vouée à l'échec, et en battant le républicain McCain qu'il dénonçait comme un dangereux belliciste décidé à poursuivre la guerre.

Après avoir promis aux Américains "le changement", le président élu Obama leur offre donc d'abord "la continuité", garantie par ce qui est décrit par tous les experts comme "le cabinet le moins idéologique et le plus pragmatique" de l'histoire du pays.

En faisant de la sénatrice de New York, Hillary Clinton, sa secrétaire d'État (ministre des Affaires étrangères), le poste de numéro deux de son administration, du général quatre étoiles (à la retraite) James Jones son conseiller à la Sécurité nationale, et en conservant le républicain Robert Gates, nommé par Bush, au poste-clé de secrétaire à la Défense, Barack Obama a mis en pratique un principe inspiré par celui qu'il revendique pour son modèle, Abraham Lincoln : en période de crise, le président met en place "une équipe de rivaux", au nom de l'unité et de la sécurité nationale "qui n'est pas une question partisane".

Le pragmatisme pour idéologie

Le choix d'Obama fait bien entendu hurler la gauche démocrate, qui avait vu en lui son champion et a joué un rôle décisif dans sa campagne victorieuse. Il lui assure l'approbation des conservateurs dont le candidat a mordu la poussière, mais dont les idées s'imposent par la simple vertu de la réalité. Les États-Unis font la guerre sur deux fronts, Irak et Afghanistan. Ils sont exposés à la menace terroriste, et doivent tenter d'éviter une déstabilisation générale par des crises régionales comme vient de le rappeler l'attaque lancée probablement depuis le Pakistan contre la capitale économique de l'Inde, Bombay (Mumbai). L'administration démocrate va également devoir trouver le moyen de désamorcer les tensions que provoquent les ambitions nucléaires de l'Iran et de la Corée du Nord, et les rêves de restauration impériale de la Russie.

Dans ce contexte, Obama entend signifier, à destination des Américains amis aussi du reste du monde, que sa seule idéologie est le pragmatisme, et qu'il privilégie l'expérience (qu'il avait pourtant moquée pendant la campagne électorale) et la compétence sur la nouveauté. Même si cela lui commande de ne pas changer grand-chose, ou de ne le faire que très progressivement, aux politiques de George W. Bush, et de s'entourer des vieux routiers et experts de Washington qu'il accusait d'avoir mené la politique étrangère des États-Unis dans l'impasse.

Le retour triomphal d'Hillary Clinton (et de son mari, l'ex-président dont on cite le nom comme possible envoyé spécial d'Obama pour tenter d'apaiser la crise dans le sous-continent indien) hérisse bien sûr la gauche démocrate qui avait bataillé tout autant contre le "centrisme" des Clinton que contre Bush. "L'électorat a voté pour toute autre chose", s'indigne Matt Stoller, un "obamaphile" militant qui écrit pour le site OpenLeft.com. "En s'entourant des suspects usuels, (Obama) trahit ses électeurs... Les technocrates qui nous ont menés dans le bourbier ne peuvent pas nous en sortir."

"Ils viennent tous des cercles centristes ou conservateurs proches du Pentagone", renchérit Robert Dreyfuss sur le site de l'hebdomadaire de gauche The Nation . "Pas un seul, pas un seul ne représente l'aile antiguerre du parti démocrate." L'amertume est d'autant plus grande que l'équipe économique mise en place par Obama a elle aussi exactement le même profil "centriste", modéré et issu de l'ère Clinton qui garantit la continuité plutôt qu'une rupture radicale. Du coup, Eli Pariser, qui dirige le très puissant réseau progressiste MoveOn.org, se fait menaçant : "Attendons de voir, dit-il. Si toutes ses nominations sont aussi décevantes, nous aurons trois ans pour forcer les portes de la Maison-Blanche."

Approbation unamine à droite

Dans le domaine de la sécurité nationale, un changement soudain de politique est d'autant plus improbable que tous les hommes en place à la direction du Pentagone sous Bush vont demeurer. Gates va continuer de travailler avec le chef d'état-major interarmées, l'amiral Mike Mullen et le chef du commandement Centre, responsable des opérations en Irak et en Afghanistan, mais aussi de l'Iran et du Pakistan, le général David Petraeus, architecte du succès politico-militaire qui a permis de redresser la situation à Bagdad depuis 2007. Obama a clairement indiqué lundi que sa promesse de campagne de retirer toutes les troupes américaines d'Irak dans les seize mois qui suivront son entrée en fonctions le 20 janvier était en réalité soumise aux "recommandations" qui lui seront soumises par les chefs militaires sur le terrain et l'évolution de la situation en Irak même, et s'inscrira dans le cadre de l'accord américano-irakien, qui vient d'être voté par le Parlement de Bagdad et qui prévoit une présence militaire américaine jusqu'en 2011 (au moins).

Cette modération et ce pragmatisme expliquent l'approbation unanime à droite des nominations d'Obama. "Le triumvirat Clinton, Gates, Jones à la tête de l'équipe de sécurité nationale d'Obama est de nature à susciter une grande confiance dans le pays comme à l'étranger" a déclaré le sénateur républicain John Warner. Ses collègues Richard Lugar et Lindsey Graham (ami le plus proche de McCain) ont déjà fait savoir qu'ils voteraient pour confirmer ces nominations. Le président élu a déjà répondu aux critiques qui lui reprochent, alors qu'il avait promis de "changer Washington", d'avoir été "changé par Washington" avant même d'y avoir mis les pieds. Il entend avant tout éviter l'erreur qui été fatale à ses prédécesseurs démocrates, Jimmy Carter et Bill Clinton. Ceux-ci s'étaient entourés de fidèles sans expérience et de novices choisis pour leur proximité idéologique, ce qui avait rapidement paralysé leur action et les avait empêchés de mettre en action leurs idées.

Son administration, a-t-il expliqué, entend au contraire combiner "une approche nouvelle avec l'expérience", mais il a précisé : "La vision du changement viendra de moi, c'est mon boulot." Tous ses collaborateurs, a-t-il insisté lundi, Hillary Clinton la première, "partagent [sa] vision fondamentale", qui est de "préserver les armées les plus puissantes de la planète" tout en "combinant la force armée à la diplomatie". Il s'agit, a-t-il conclu, de "restaurer le leadership de l'Amérique" en redonnant toute sa place au "soft power" des idéaux et de l'aide, en partant de la réalité de l'interdépendance croissante dans un monde multipolaire. Mais aussi d'"en finir avec la menace du terrorisme" y compris par l'usage de la force armée, sans jamais perdre de vue que la priorité doit toujours aller à la défense "musclée" des intérêts nationaux des États-Unis.

source : Le Point

mardi, 02 décembre 2008

le rôle d'espionnage universel d'"ECHELON"

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ARCHIVES DE "Synergies Européennes" - 1999

Quand les alliés des Etats-Unis sont aussi (et surtout) leurs concurrents : le rôle d’espionnage universel d’ « ECHELON »

 

Début 1998, Steve Wright, membre d’OMEGA, une association britannique pour les droits des citoyens basée à Manchester, constate dans un rapport qu’il adresse au Parlement Européen, que tous les courriers électroniques, les conversations té­lé­pho­niques et les fax sont enregistrés par routine par le service de renseignement a­mé­ricain NSA (National Security Agency). La NSA fait suivre toutes ces données ré­col­tées en Europe à l’adresse du Quartier Général de la NSA aux Etats-Unis, à Fort Mea­de dans le Maryland. Avec raison, Wright conclut que la NSA a installé un sy­stè­me de surveillance global, dont le but est de sonder les satellites par lesquels tran­si­te la plus grande partie des communications internationales. A la différence des systèmes de surveillance électroniques, utilisés lors de la guerre froide pour sonder des organismes militaires, le système de surveillance « ECHELON » sert essen­tiel­le­ment à espionner des cibles civiles : des gouvernements, des organisations de tou­tes sortes ou des entreprises commerciales ou industrielles.

 

Quatre pays, explique Wright, se partagent, avec les Etats-Unis, les résultats de cet es­pionnage global : la Grande-Bretagne, le Canada, la Nouvelle-Zélande et l’Au­stra­lie. Les services secrets de ces quatre pays n’agissent en fait que comme four­nis­seurs subalternes de renseignements. En d’autres termes : seuls les Américains con­trôlent complètement le réseau d’espionnage ECHELON. Ensuite, dans le rap­port de Wright, on apprend également que la plus grande station d’écoute du mon­de se trouve à Menwith Hill, en Angleterre dans le Comté du Yorkshire. Cette sta­tion serait en mesure d’écouter la plupart des communications en Europe et dans les pays de l’ex-URSS.

 

Dans ce rapport de Wright, pour la première fois, on apprend officiellement dans l’UE qu’un système d’écoute global et électronique, dont le nom est ECHELON, existe ! Pendant des années, seules des informations fortuites et superficielles cir­cu­laient à propos d’ECHELON. Le premier à avoir parler du concept même d’E­CHE­LON a été le journaliste britannique, spécialisé dans les affaires d’espionnage, Dun­can Campbell. Dans un article pour le magazine New Statesman du 12 août 1988. Il y a onze ans, Campbell révélait qu’ECHELON permettait de surveiller toutes les com­munications venant et arrivant en Grande-Bretagne, à la condition que cette sur­veillance serve l’intérêt national ou favorise l’économie britannique. Récem­ment, Campbell a lui-même rédigé un rapport à la demande d’un groupe de travail de l’UE, le STOA (Scientific and Technological Options Assessments). Le titre de son rapport : Interception Capabilities 2000 (soit : Etat des techniques d’écoutes en l’an 2000). Il traitait en détail d’ECHELON.

 

Les gouvernements décident de l’utilisation du matériel récolté

 

Campbell montre notamment dans son rapport que chaque Etat, participant à E­CHE­­LON, a autorisé ses services secrets ou certains ministères, de consulter tout matériel récolté ayant une importance d’ordre économique ou de les commander. Grâce aux informations ainsi engrangées, des objectifs très divers peuvent être pour­suivis. Campbell ajoute que la décision d’exploiter ou d’utiliser ces informa­tions acquises par espionnage ne relève pas des services secrets impliqués mais des gouvernements.

 

Ce rapport ne manque pas de piquant : en effet, la Grande-Bretagne est membre de l’UE et participe à l’espionnage généralisé de tous ses partenaires. Rappelons à ce propos deux faits : le journal anglais The Independant du 11 avril 1998 constate, vu la participation de la Grande-Bretagne à ECHELON, que celle-ci participe à un con­sortium de services électroniques de renseignements, qui espionne systémati­que­ment les secrets économiques et commerciaux des Etats de l’UE. Le journal ci­tait l’avocat français Jean-Pierre Millet, spécialisé en criminalité informatique. Les partenaires de la Grande-Bretagne, disait Millet, auraient raison d’en vouloir aux Bri­tanniques, parce que ceux-ci n’ont pas abandonné leur coopération avec les A­mé­ricains. Disons aussi en passant que la France, en matière d’espionnage éco­no­mique, n’est pas un enfant de chœur. Ainsi, par exemple, l’ancien chef des ser­vi­ces secrets français, Pierre Marion, avait déclaré que la guerre faisait toujours ra­ge, y com­pris entre pays alliés, dès qu’il s’agissait d’affaires (cf. Spectator, 9 avril 1994). La grogne des Français, dans ce contexte, se justifiait non pas tant parce que la Grande-Bretagne faisait partie du cartel d’ECHELON, mais parce que la Fran­ce ne pouvait pas participer à cette gigantesque machine globale à fouiner.

 

Le nom de code ECHELON découle du terme militaire français « échelon ». ECHE­LON a été au départ conçu par les services de renseignements pour surveiller l’U­nion Soviétique. Après l’effondrement de celle-ci, ce projet, qui a coûté des mil­liards, devait servir à combattre officiellement le terrorisme international. Mais cette justification n’est qu’un rideau de fumée, destiné à dissimuler le véritable ob­jectif. D’après les informations dont on dispose, on peut désormais affirmer qu’E­CHE­LON a bel et bien été conçu prioritairement pour l’espionnage industriel et économique à grande échelle.

 

L’allié militaire officiel peut être l’ennemi économique réel

 

Dans un rapport du 29 mars de cette année, Der Spiegel évoquait que les termes-clefs, avec lesquels ECHELON fonctionne, proviennent avant tout du domaine éco­no­mique américain. Indice supplémentaire que les Américains ne se gênent nulle­ment pour combattre les concurrents étrangers de leurs entreprises par tous les mo­yens, même illicites. Cela leur est complètement égal de savoir si la firme es­pion­née appartient à un pays allié ou ennemi. Deux auteurs ont bien mis cela en exergue, Selig S. Harrison et Clyde V. Prestowitz, dans un article du périodique Fo­reign Policy (79/90) : les alliés militaires des Etats-Unis sont ses ennemis éco­no­mi­ques. Il est fort probable que les Etats-Unis nieront qu’une rivalité fondamentale les oppose aux autres puissances occidentales sur les plans des relations com­mer­cia­les internationales, ce qui les empêchera, par la même occasion, de réagir adé­quatement au niveau des règles de la concurrence.

 

L’ancien directeur du FBI, William Sessions, voit les choses de la même façon : dans un entretien, il a expliqué qu’au­jourd’hui déjà, et, a fortiori dans l’avenir, une puissance est ou sera l’alliée ou l’ennemie des Etats-Unis non seulement selon les nécessités militaires, mais aussi et surtout selon les résultats des observations que les Etats-Unis obtiendront de leurs services de renseignement dans les domaines scientifiques, techno­lo­gi­ques, politiques et éco­no­miques (cf. Washington Times, 30 avril 1992) (ndlr : autrement dit, aucune puissance européenne ou asiatique ne pourra désormais développer un programme de re­cher­ches scientifiques ou technologiques, et réussir des applications pra­tiques, sans risquer d’en­courir les foudres des Etats-Unis et d’être décrite dans les médias comme « to­ta­litaire », « dictatoriale », « communiste » ou « fasciste », ou « rou­ge-brune »).

 

L’espionnage scientifique renforce la mainmise politique

 

Philip Zelikov est encore plus clair dans son ouvrage American Intelligence and the World Economy (New York, 1996). La victoire dans la bataille pour être compétitif sur les marchés du monde est le premier point à l’ordre du jour dans l’agenda de la sécurité américaine. Même vision chez Lester Thurow, célèbre économiste amé­ri­cain du MIT (Massachusetts Institute of Technology), auteur de Head to Head : The Co­ming Battle between Japan, Europe and America (New York, 1992). Sans s’embarrasser de circonlocutions, Thurow écrit que les Etats qui dominent les plus grands marchés définissent également les règles. Il en a toujours été ainsi. Raison pour laquelle les Américains refusent même aux Etats qui participent au réseau ECHELON d’accéder à toutes les données récoltées. Ce genre de restriction est également habituel. Ainsi, par exemple, Mark Urban, dans son livre UK Eyes Alpha. The Inside Story of British Intelligence (Londres, 1996), évoque la coopération entre les services secrets britannique et américain et constate que les Américains n’ont jamais cessé de retenir des informations, de les garder pour eux seuls. Il s’agissait surtout des informations relatives aux affaires commerciales.

 

Ce détail et cette pratique de rétention expliquent les véritables motivations des Amé­ricains et de leurs partenaires dans le réseau d’écoute global ECHELON. Pour­tant il serait inexact et insuffisant d’affirmer que le seul but d’ECHELON est l’es­pion­­nage économique. Comme auparavant, l’intelligence militaire et politique oc­cu­­pe une large part des activités de ce réseau. En priorité, ECHELON sert à faire valoir ses propres intérêts de manière plus efficace.

 

Les révélations du Néo-Zélandais Nicky Hager

 

D’après les explications du Néo-Zélandais Nicky Hager, qui, avec son livre Secret Po­wer. New Zealand’s Role in the International Spy Network (1996), a permis de mieux savoir comment fonctionnait ECHELON, ce système d’espionnage n’est pas a­gen­cé de façon à contrôler et à copier chaque courrier électronique ou chaque té­lé­­copie. Le système vise plutôt à trier et à sonder de grandes quantités de commu­ni­cations électroniques. Les ordinateurs d’ECHELON filtrent au départ de mots-clefs ou de concepts-clefs, consignés dans des « dictionnaires » et, à partir de la masse d’informations récoltées, trient ce qui est intéressant pour les divers ser­vi­ces de renseignement.

 

Dans cette pratique, écrit Hager dans son article du magazine Covert Action Quar­ter­ly (56/96-97), le système de filtrage « Memex », élaboré par la firme britanni­que Memex Technology, joue un rôle primordial. Memex est en mesure de rechercher de grandes quantités de données au départ de concepts-clefs. Ces concepts-clefs englobent les noms de certaines personnalités, d’organisations, de désignations de pays ou de termes scientifiques ou spécialisés. Parmi ces concepts-clefs, on trouve les numéros de fax et les adresses électroniques de certains individus, d’organisations ou d’institutions étatiques.

 

Une chaîne mondiale d’installations d’écoute (comme, par exemple, Menwith Hill ou Bad Aibling en Bavière) a été placée tout autour du globe, pour pomper les réseaux internationaux de télécommunications. ECHELON relie entre elles toutes ces installations d’écoute, qui permettent aux Etats-Unis et à leurs alliés de surveiller une bonne part des communications qui s’effectuent sur la Terre.

 

Ce qui est substantiellement nouveau dans ECHELON n’est pas tant le fait que des ordinateurs sont utilisés pour exploiter des renseignements électroniques à l’aide de certains concepts-clefs (car c’était déjà possible dans les années 70), mais c’est surtout la capacité d’ECHELON et de la NSA de pouvoir placer en réseau tous les ordinateurs mis en œuvre et cela, à grande échelle. Cette mise en réseau permet aux diverses stations d’écoute de travailler comme autant de composantes d’un système global intégré. La NSA, le service secret néo-zélandais GCSB (Government Communications Security Bureau), le service secret britannique GCHQ (Government Communications Head Quarters), le service secret canadien CSE (Communications Security Establishment) et le service secret australien DSD (Defence Signals Directorate) sont les partenaires contractuels de l’UKUSA Signals Intelligence, un pacte entre les divers services de renseignements des puissances anglo-saxonnes. Cette alliance explique par ses origines : elle date de la coopération entre ces ser­vi­ces pendant la seconde guerre mondiale. Au départ, elle visait à faire surveiller l’URSS par les services de ren­sei­gne­ment.

 

Pomper les satellites

 

Grosso modo, ECHELON poursuit trois objectifs. D’abord contrôler les satellites per­mettant les communications internationales qu’utilisent les sociétés télépho­niques de la plupart des Etats du mon­de. Un anneau de tels satellites entoure la Terre. En règle générale, ces satellites sont posi­tion­nés à hauteur de l’Equateur. D’après ce que nous en dit Nicky Hager, cinq stations d’écoutes du ré­seau ECHELON servent à pomper ce que contiennent ces satellites.

 

Deuxième objectif : espionner les satellites qui n’appartiennent pas à Intelsat. Il s’a­­git surtout de satellites russes, mais aussi d’autres satellites régionaux de com­mu­nications. Les stations qui surveillent ces satellites-là sont, d’après Hager, Menwith Hill (Angleterre), Shoal Bay (Australie), Bad Aibling (Bavière/RFA), Misawa (Nord du Japon) et Leitrim (Canada). Cette dernière s’occupe principalement des sa­tellites latino-américains.

 

Enfin, troisième objectif d’ECHELON : coordonner les stations qui s’occupent des systèmes de communications terrestres. Celles-ci sont spécialement intéressantes car elles s’effectuent par l’intermédiaire de câbles transocéaniques et d’une tech­ni­que de haute fréquence, et véhiculent d’énormes quantités de commu­ni­cations of­ficielles, commerciales ou gouvernementales.

 

Le gouvernement allemand tolère cette surveillance tous azimuts

 

La station d’écoute très puissante de Menwith Hill dans le Nord de l’Angleterre disposerait de 22 stations satellitaires de réception. Menwith Hill sert en première instance la NSA, en tant que station terrestre des satellites-espions américains. Ceux-ci surveillent les télécommunications à ra­yon réduit comme par exemple les émetterus militaires ou les « walkie talkies ». Les stations ter­restres d’Alice Springs (Australie) et de Bad Aibling (Bavière) ont une fonction analogue.

 

En Allemagne, les autorités officielles ne veulent rien entendre de tout cela. Ainsi, l’ancien Se­crétaire d’Etat Eduard Lintner (CSU), en poste au ministère de l’intérieur de Bonn, a répondu le 30 a­vril 1998 à une question écrite, posée par le député socialiste Graf, portant sur les activités de la NSA, que le gouvernement fédéral allemand ne savait rien de plus que ce qu’avait dit la presse à ce su­jet !

 

En d’autres termes : le gouvernement fédéral allemand ne sait officiellement rien de cette in­cur­sion massive et de cette grave entorse à l’intégrité des Etats nationaux et des individus. Mais cette attaque vient d’ « Etats amis » de l’Allemagne. C’est tout dire…

 

Michael WIESBERG.

(article paru dans Junge Freiheit, n°26/99 ; redaktion@jungefreiheit.de

Site : http://www.jungefreiheit.de ; traduction française : Robert Steuckers)

vendredi, 28 novembre 2008

Obama: el cambio imaginario

Obama: el cambio imaginario

obama

ex: http://uranium235.wordpress.com

Poco hay que decir sobre los resultados electorales en EEUU. Todo ha salido según lo previsto. No ha habido sorpresas. Y tampoco habrá cambios. Ni este ni ningún otro presidente estadounidense hará otra cosa que servir a los intereses de la todopoderosa élite económica, que financia sus carreras y los sienta en el sillón presidencial (1).

Los medios de comunicación hablan, sin embargo, de ‘hito histórico’, de ‘un antes y un después’ en la historia del país. Nos quieren hacer creer que ha habido una transformación ‘radical’ en EEUU, que ‘puede reinventarse’, ‘cambiar’.  Incluso se ha dicho que EEUU ‘ha vuelto a dar una lección de democracia y de progreso al mundo’ eligiendo a Barack Hussein Obama. Los medios de comunicación distorsionan, una vez más, la realidad.

No nos dejemos engañar por la histeria mediática del momento: mañana, después de la resaca, EEUU seguirá siendo enemigo del progreso europeo y de la soberanía europea, y seguirá perjudicando nuestros intereses en Rusia, en Oriente Medio, en Asia Central, en América Latina…

Los poderosos: ¿donar o no donar?

Los poderosos ganan mucho con la buena marcha de EEUU. Algunos incluso ganan más con sus crisis. Pero ninguno tolera bien el caos. Por eso era previsible que los poderosos retiraran su confianza a los republicanos: ocho años de gobierno (neo) conservador han dejado dos guerras inconclusas e infructuosas (2), el mayor índice de pobreza interna y -lo que debió de colmar su paciencia- una grave crisis financiera de efectos imprevisibles.

Barack Obama era un candidato políticamente inmaduro, inexperto en relaciones internacionales, inconcreto ante los grandes problemas… Pero también era un político con cierto carisma, joven, salido de la nada sociopolítica, y afroamericano. O sea, el protagonista perfecto para un cambio imaginario.

Su adversario, el viejo McCain, no tenía posibilidades.

No obstante, tenemos la impresión de que el consenso sobre la idoneidad de Barack Obama tampoco ha debido de estar exento de largas y tensas deliberaciones. Por ejemplo, Hillary Rodham Clinton no abandonó hasta el 7 de junio porque contaba con fuertes apoyos en la élite económica y las simpatías del poderosísimo lobby pro-israelí AIPAC. Mientras que Obama, aunque contaba desde el principio con el apoyo personal de George Soros (3) y otros personajes vinculados a la Comisión Trilateral y al Grupo Bilderberg (4), no acababa de convencer al AIPAC de que -de llegar a la Casa Blanca- defendería los intereses de Israel en Oriente Medio…

El dinero: ese elemento decisivo

Estas han sido con diferencia las elecciones presidenciales más caras de la historia de EEUU. En particular la campaña del candidato Obama ha quedado muy por encima de las de sus adversarios dentro y fuera del partido (5). Que Obama renunciara a la financiación pública ya fue en su día muy significativo (6). El apoyo del mundo financiero a Obama ha sido importante: el mayor donante a la campaña de Obama, tras la Universidad de California, fue Goldman Sachs, uno de los bancos de inversión más destacados del planeta, seguido de otros poderosos representantes del capital financiero, como Citigroup, JP Morgan Chase y UBS AG (7). Esos apoyos explican en buena medida que un militante totalmente desconocido hasta 2004 sea hoy, cuatro años después, presidente de la primera potencia mundial.

¿Cambio?

A pesar de lo que la prensa quiere hacernos creer, Obama ni ha arrasado ni su victoria supone el fin del racismo en EEUU. Según los datos estadísticos publicados por la prensa (8), se constata que Obama ha obtenido una diferencia con su oponente inferior a la lograda por Clinton en las dos ocasiones en que se presentó y muy inferior a las que en su día obtuvieron Ronald Reagan y Bush padre, lo cual resulta muy llamativo dado el pésimo estado en que los republicanos han dejado el país. En segundo lugar, pese a que todos lo nieguen, es evidente que la raza del candidato ha jugado un papel fundamental: el 95% de los afroamericanos han votado al candidato de su color de piel, lo cual significa que la inmensa mayoría de los negros republicanos han antepuesto la raza a sus ideas, mientras que el 55% de los blancos han votado a MacCain y sólo el 43% a Obama, muchos menos de los que en su día votaron a Clinton, a pesar del mal estado en que se encuentra el país, lo cual significa que un buen número de blancos, incluso demócratas, han preferido votar al partido de Bush antes que a un negro.

También se dice que no ha variado su discurso a lo largo de la campaña -en contraste con McCain- y que eso también ha contribuido a su victoria. Sin embargo sabemos que empezó prometiendo que sacaría a las tropas de Irak en 16 meses y acabó diciendo que lo hará cuando los militares lo estimen viable…

Y a los europeos ¿qué?

En EEUU se están haciendo cábalas sobre cuál será la composición de su equipo de gobierno. Seguramente se rodeará de colaboradores que ya trabajaron para Bill Clinton (!) y que no parecen que vayan a revolucionar nada. Se dirá que es lo habitual en una ‘fase de transición’, pero sospechamos que lo que vendrá después será aún peor. De muestra su primer nombramiento: el agresivo Rahm Emanuel, alias “Rahmbo”, como jefe de gabinete (9).

Ni su color político ni su color de piel nos inspiran nada particularmente bueno. Demócrata fue Jimmy Carter y sus terroristas afganos contra la URSS. Demócrata fue Bill Clinton, su alianza con el terrorismo islámico-albanés en Kosovo y sus bombardeos masivos sobre la europeísima Yugoslavia. Afroamericano fue Colin Powell y su exhibición ante la ONU de pruebas falsas contra Irak. Afroamericana ha sido, en fin, la siniestra Condoleezza Rice, reina de los neocon más extremistas y lunáticos, y potente ariete del presidente Bush.

Francamente: no nos interesa lo que el candidato Obama haya prometido a sus compatriotas ni lo que el presidente Obama haga  finalmente en su país. Si los estadounidenses pobres consiguen o no tener un seguro médico no nos preocupa. Lo que nos debe preocupar y poner en guardia a los europeos es que el nuevo presidente estadounidense venga a Europa a pedir más soldados y dinero para las guerras emprendidas por su predecesor o que acabe plantando en territorio europeo sus radares y sus misiles contra Rusia o que para rescatar a su país de la crisis o para atacar las economías de sus rivales (Rusia, China, Irán) perjudique las nuestras.

A la reunión del G20 el presidente electo enviará dos representantes: la ex secretaria de Estado de Bill Clinton, Madeleine Albright, y al congresista republicano Jim Leach. ¿Cambiamos?

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(1) No nos referimos sólo al complejo industrial-militar estadounidense, sino al conjunto de las grandes empresas multinacionales, corporaciones financieras, instituciones de alcance global, lobbies y think tanks, que actúan en o desde EEUU. Obviamente no hay entre ellos una coincidencia total de intereses -las divergencias en aspectos puntuales pueden ser muy llamativas- pero, sin duda, llegan a amplios consensos respecto a cuestiones como la presidencia del país. Estamos seguros que Obama ha sido uno de esos amplios consensos.

(2) Bueno, en parte sí: el supernegocio de la droga vuelve a fluir desde Afganistán hacia Rusia y Europa (vía Albania-Kosovo), el petróleo de Irak -las segundas mayores reservas del mundo- ya no lo explotarán compañías rusas, francesas o chinas y su comercio sigue realizándose en dólares.

(3) El multimillonario George Soros -acérrimo enemigo de Bush y de los conservadores en general- es el segundo mayor donante individual con 4.900.000 dólares a las elecciones de 2008 (visto en opensecrets.org). Es muy probable que su donación haya ido íntegramente a la campaña de Obama. ‘Soros estima que el senador Obama aporta una nueva energía al sistema político y tiene potencial para ser un líder del cambio’, declaró al New York Times Michael Vachon, portavoz de Soros.

(4) El que fuera consejero de Seguridad Nacional de J. Carter, Zbigniew Brzezinski, manifestó en una entrevista televisada su preferencia por Obama frente a Hillary Clinton. Brzezinski, miembro del CFR, fundó en 1973 con David Rockefeller la Comisión Trilateral, de la que fue su primer director.

Por otra parte, James A. Johnson, que asesoró a Obama hasta junio (tuvo que dimitir al verse envuelto en una polémica),  es un vicepresidente de Perseus LLC, además de directivo de Goldman Sachs y otras entidades financieras. Johnson es miembro de la Brookings Institution, la Comisión Trilateral y el American Friends of Bilderberg. El presidente de Perseus LLC, Frank H. Pearl, también es miembro de la Brookings Institution y del American Friends of Bilderberg. Otro vicepresidente de Perseus LLC es Richard Holbrooke, ex asesor del Bill Clinton. Otro dato: el Perseus LLC está asociado a George Soros en el ámbito biomédico y farmacéutico a través de Perseus-Soros Biopharmaceutical Fund.

(5) Obama recabó sumas récord de donantes privados y el gasto total de su campaña de propaganda asciende según algunas fuentes a 250 millones de dólares, un récord absoluto en la historia de EEUU. El 29 de octubre difundió un anuncio televisado de 30 minutos, a la hora y en los canales de más rating (CBS, NBC y Fox), que costó entre 3 y 5 millones de dólares.    Visto en: Nueva Prensa Guayana, 2-nov-2008.

(6) En EEUU, los candidatos a la presidencia pueden pedir financiamiento público y sujetarse a límites estrictos para la recaudación y utilización del dinero privado, o rechazar el financiamiento público y tener libertad para recaudar fondos de manera independiente. Al optar Obama por esto último dejaba en evidencia las enormes contribuciones de dinero privado con que contaba.

(7) Visto en opensecrets.org

(8) Cifras vistas en La Voz de Galicia, 6-nov-2008.

(8) Ver su perfil en La Voz de Galicia, 7-nov-2008.

jeudi, 27 novembre 2008

Medvedev à la conquête de l'Amérique latine

Medvedev à la conquête de l'Amérique latine

Version imprimée

Par Andreï Fediachine, RIA Novosti

Dmitri Medvedev a quitté le sommet de l'APEC, organisé les 22 et 23 novembre dans la capitale péruvienne, pour revenir ensuite à Lima en visite officielle le 24 novembre. Pour le président russe, la rencontre avec les leaders du forum de coopération économique Asie-Pacifique s'est muée, tout naturellement, en sa première tournée latino-américaine. Du 24 au 28 novembre, il visitera le Pérou, le Brésil, le Venezuela et Cuba. Les voyages dans ces pays seront pour lui plus importants que le forum de l'APEC, car, aussi respectable que soit cette réunion, elle n'est qu'un club de discussion. Ses membres ne sont pas liés par des engagements ou statuts, ni même par la nécessité d'appliquer les déclarations qu'ils approuvent par consensus: tout ce qui se fait dans le cadre de l'APEC repose sur le principe du volontariat.

Le forum actuel a suivi le récent sommet du G20 à Washington et en a, bien entendu, pris le relais. La rencontre de Lima avait ceci de particulier qu'elle a adopté deux déclarations au lieu d'une. En supplément à la Déclaration politique de Lima, les participants ont approuvé une déclaration économique spéciale. Celle-ci comporte des engagements en 12 points. Tout le monde a soutenu, en principe, les dispositions approuvées à Washington il y a une semaine. Dix des 21 membres de l'APEC font partie du G20, et ils ont donc tout simplement réaffirmé leur approbation. Rappelons que l'APEC, créé en 1989, regroupe la Russie (depuis 1999), l'Australie, Brunei, le Vietnam, Hong Kong, l'Indonésie, le Canada, la Chine, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Pérou, Singapour, les Etats-Unis, la Thaïlande, Taïwan, les Philippines, le Chili, la Corée du Sud et le Japon. En 2012, le sommet de l'APEC devrait se tenir en Russie, dans l'île Rousski, non loin de Vladivostok.

Les participants à la rencontre de Lima se sont engagés à promouvoir la libéralisation du commerce, à intensifier le Round de Doha des négociations commerciales au sein de l'OMC, à augmenter le montant des versements au Fonds monétaire international, à lutter contre la crise globale, à intensifier la lutte contre le dernier des "nouveaux maux", à savoir la piraterie maritime. Parmi les mesures concrètes, on peut citer la décision de suspendre l'introduction de nouvelles normes protectionnistes au cours des douze mois à venir. D'ailleurs, les normes existantes sont déjà très nombreuses. En ce qui concerne le Round de Doha, qui piétine depuis déjà sept ans, lors de chaque sommet annuel, depuis 2003, l'APEC s'engage à le promouvoir. Pour l'instant, ces engagements n'ont rien donné.

La Déclaration finale de Lima affirme que la crise actuelle sera définitivement surmontée dans 18 mois. On dit que cette formule a été introduite dans le document sur les instances du président péruvien, Alan Garcia. Celui-ci se trouve dans une situation relativement compliquée, liée à l'actuelle crise économique. Les flambées des prix, l'inflation galopante, la pauvreté, le mécontentement face à l'extravagance de Garcia ne font que s'accroître dans le pays. Sa cote de popularité est passée sous la barre des 19% critiques. Il a donc besoin d'enregistrer des succès sur le front économique, et la fixation des délais de règlement de la crise conviennent parfaitement. Garcia souhaite être réélu au poste de président. Il appartient au "parti" de centre-gauche des leaders latino-américains contemporains, qui constituent la majorité en Amérique latine. A l'exception de la Colombie, tous les Etats de la région ont des présidents et premiers ministres de gauche, ou sympathisants de la gauche. Mais quelles que soient ses options politiques, Alan Garcia a réussi à se brouiller tant avec le fougueux Vénézuélien Hugo Chavez qu'avec le président bolivien Evo Morales.

La Russie maintient, depuis la fin des années 1970, de très bonnes relations avec le Pérou, quel que soit le dirigeant de ce pays. Un grand nombre de Péruviens continuent de venir en Russie pour y recevoir une formation; l'armée péruvienne utilise des armements soviétiques et des hélicoptères russes. La coopération militaire technique avec Lima sera poursuivie. La Russie est tout prête à coopérer avec ce pays dans la prospection et la mise en valeur de gisements pétroliers au Pérou.

En fait, l'odeur du pétrole et du gaz a accompagné la tournée du président russe. Le Brésil n'a pas fait exception. Cet Etat, qui fait partie du BRIC et qui est considéré comme un "continent à part", ne peut pas laisser indifférente la Russie, d'autant que Moscou est disposé à étendre les liens bilatéraux. Le déplacement de Medvedev au quartier général de la plus grande compagnie pétrolière publique du pays, Petrobras, sera l'un des plus importants événements de sa visite, de même que ses rencontres avec les dirigeants des entreprises publiques et privées spécialisées dans l'énergie, l'industrie minière, le secteur agroindustriel et la sphère bancaire. Gazprom inaugurera l'année prochaine sa représentation au Brésil. Moscou et Brasilia seraient prêts à élargir leur coopération dans le domaine spatial et pourraient construire conjointement un cosmodrome à proximité de l'équateur.

Le Venezuela, quant à lui, est "le premier parmi les égaux". Moscou a établi une "coopération stratégique" avec Hugo Chavez. Les deux pays créent une banque commune avec un capital de 4 milliards de dollars pour financer la construction de raffineries de pétrole. La Russie est prête à aider le Venezuela à créer des centrales nucléaires, Rusal a annoncé la construction d'une usine d'aluminium, VAZ est prêt à y implanter des usines automobiles. Depuis 2005, Caracas a signé avec Moscou douze contrats sur les livraisons d'armes, allant des fusils d'assaut Kalachnikov, des chars T-90 et des voitures de transport blindées aux chasseurs Su et aux hélicoptères, pour un montant total de 4 milliards de dollars. A présent, il souhaite acheter des sous-marins et des navires russes. Dmitri Medvedev et Hugo Chavez "inaugurent", le 25 novembre, les premiers exercices navals russo-vénézuéliens de grande envergure qui "taquineront" les Etats-Unis jusqu'au 30 novembre.

Cuba devait absolument figurer sur la liste medvédévienne des pays à visiter. Les relations entre Moscou et La Havane semblent connaître un essor. Les négociations à Cuba devraient aboutir à une entente sur la prospection et la mise en valeur conjointes de gisements pétroliers dans la partie cubaine du golfe du Mexique. Un forage d'essai vient d'y être organisé.

Le voyage de Medvedev illustre bien l'évolution du processus de désidéologisation des relations entre la Russie et l'Amérique latine. Celles-ci étaient déjà marquées auparavant par un puissant élément national-pragmatique (les Russes ont, en effet, fait de la voiture soviétique Lada l'automobile la plus vendue au Chili à l'époque de Pinochet). A présent, cet élément national-pragmatique se renforce. On peut à cet égard remercier George W. Bush.

Bush a lui aussi "désidéologisé" les relations avec l'Amérique latine, mais en poussant cette désidéologisation a fond. En huit ans de présidence de Bush, pratiquement tous les pays situés au sud du canal de Panama, excepté peut-être le Mexique, ont été quasiment délaissés. Ceux qui, à Washington, cherchent à intimider les Américains en leur montrant que la Russie "s'implante activement sur le continent, oublient que les Etats-Unis ont longtemps soutenu toutes les dictatures d'Amérique du Sud, avant de se mettre à négliger sa "basse-cour". Or, les Latino-Américains ont invité eux-mêmes la Russie à coopérer, et celle-ci n'a pas eu besoin de beaucoup s'agiter pour cela. Mais il serait erroné de se laisser bercer d'illusions quant au "créneau latino-américain" de la Russie. Les Etats-Unis ne s'en retireront pas et y rétabliront leur influence et leurs liens, qui se sont rétrécis comme une peau de chagrin à l'époque de Bush. Le grand rétablissement pourrait se produire pendant la présidence de Barack Obama, mais personne ne saurait prédire à quelle date. En attendant, parmi les priorités d'Obama on trouve la crise économique et les guerres en Irak et en Afghanistan. Le retour des Etats-Unis dans sa "basse-cour" risque de prendre un certain temps.

Les opinions exprimées dans cet article sont laissées à la stricte responsabilité de l'auteur.

Europa se lanza a la batalla por los recursos energeticos del Artico

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Europa se lanza a la batalla

por los recursos energéticos del Ártico

Europa debe entrar en la batalla por el control de los recursos naturales del Ártico, una zona rica en hidrocarburos y otras materias primas que hace años parecía imposible explotar pero que, gracias al deshielo que está provocando el cambio climático, empiezan a estar a disposición de quien quiera aprovecharlos.

Así lo cree la Comisión Europea, que ayer presentó en Bruselas una comunicación al Parlamento y al Consejo en la que recomienda a los Veintisiete que tengan en cuenta a esa región para resolver algunos de sus problemas más acuciantes.

«Los recursos del Ártico podrían contribuir a reforzar la seguridad de suministro de la Unión Europea, tanto en lo que se refiere a la energía como a las materias primas en general», señala el texto que ayer presentaron conjuntamente los comisarios de Relaciones Exteriores, Benita Ferrero-Waldner, y de Pesca y Asuntos Marítimos, Joe Borg.

Océano helado

El Ártico es un inmenso océano helado, en su mayor parte despoblado y en muchas zonas inhabitable a causa del permanente frío polar, pero con una espléndida riqueza paisajística y natural. Ocho países se han atribuido históricamente su propiedad y han creado el Consejo Ártico para gestionar la región, en el que la Comisión Europea reclama ahora una plaza de observador permanente. Tres de esos países son socios de la UE -Dinamarca, Finlandia y Suecia-, y otros dos, aliados preferenciales en el Espacio Económico Europeo -Islandia y Noruega-. Con los otros tres, Canadá, Rusia y Estados Unidos, los Veintisiete también mantienen sólidas relaciones estratégicas.

La comisaria de Relaciones Exteriores aseguró ayer que, según algunos estudios, el 25% de las reservas de gas y petróleo que aún no se han descubierto en el planeta están allí. Y que si antes era muy complicado acceder a ellas, el cambio climático lo está poniendo más fácil. La temperatura se ha elevado en la región en los últimos años el doble de lo que se había calculado, y la placa de hielo se está fundiendo a mucha más velocidad de lo esperado. Según Joe Borg, el deshielo también está abriendo nuevas rutas de navegación y grandes posibilidades pesqueras.

«La combinación del cambio climático con los más recientes avances tecnológicos plantea nuevas oportunidades y desafíos», asegura el comisario de Pesca y Asuntos Marítimos. «La UE está dispuesta [...] a mantener un equilibrio adecuado entre el objetivo prioritario de conservación del medio ambiente y la necesidad de proceder a un uso sostenible de los recursos naturales», subraya Benita Ferrero.

Un trozo del pastel

La propuesta parece sobre todo encaminada a advertir al mundo de que la UE también quiere un trozo del pastel de la riqueza del Ártico, aunque revistiendo sus intenciones con el manto de la preocupación medioambiental y de la protección de la población de la zona, unos 3,8 millones de personas.

Por eso, al margen de la explotación del petróleo, el documento que presentaron ayer Borg y Ferrero-Waldner también hace propuestas genéricas en torno a esos aspectos: crear nuevas infraestructuras de investigación; controlar el uso de sustancias químicas; mejorar la prevención, preparación y respuesta ante posibles desastres naturales; promover la participación de la población indígena en el diálogo sobre el futuro del Ártico; extender el marco regulador de la pesca; mejorar la vigilancia marítima, y fomentar la gobernabilidad multilateral de la región entre los interesados.

Medwedew fischt in US-Gewässern

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Medwedew fischt in US-Gewässern

Aufzählung Militärhilfe für Lateinamerika.

Moskau/Lima. (is) Mit dem Zusammenbruch der Sowjetunion brach auch Moskaus Einfluss in Lateinamerika weg. Nun macht sich das wiedererstarkte Russland daran, im "Hinterhof" der USA erneut Fuß zu fassen. Vor allem die Militärkooperation wird intensiviert. Der Moment sei gekommen, um die "machtvollen Beziehungen von einst wiederherzustellen", verkündete Präsident Dmitri Medwedew zum Auftakt seiner Lateinamerika-Tour.

Erste Station war Peru, wo er am Rande des Apec-Gipfels den Ausbau der Zusammenarbeit beider Länder in Rüstungsfragen vereinbarte. Danach reiste der Kreml-Chef nach Brasilien weiter. Anschließend stehen bis Donnerstag Besuche bei den engsten Verbündeten Venezuela und Kuba auf dem Programm.

In den USA betrachtet man die Charmeoffensive der Ex-Weltmacht mit Skepsis, fordert diese doch Washingtons Einfluss in der Region heraus. Doch genau darauf zielt Moskaus Vorstoß ab. Ministerpräsident Wladimir Putin sieht darin die adäquate Antwort auf die Nato-Osterweiterung der letzten Jahre und vor allem den geplanten US-Raketenschild in Polen. Auch wenn Medwedew ein solches Junktim dementiert.

Trumpfkarte in Moskaus strategischem Machtspiel ist Venezuela, das sich zur Abwehr potenzieller US-Angriffe kürzlich mit 24 russischen Suchoi-Kampfjets und mehreren TU-Kampfbombern eindeckte. Beim heutigen Besuch von Medwedew werden neue Perspektiven der Zusammenarbeit eröffnet. Caracas hat bereits Interesse am Bau eines AKW mit russischer Unterstützung bekundet.

Printausgabe vom Mittwoch, 26. November 2008

mercredi, 26 novembre 2008

Russland und Brasilien planen technologische Allianz

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Russland und Brasilien planen technologische Allianz

Ex : http://de.rian.ru/

RIO DE JANEIRO, 25. November (RIA Novosti). Dmitri Medwedew ist zu einem dreitägigen Besuch in Brasilien eingetroffen. Neue Energie- und Forschungsprojekte stehen auf der Tagesordnung.

Am Dienstag besucht der russische Staatschef das Hauptquartier von Petrobraz, dem größten staatlichen Öl- und Gaskonzern Brasiliens. Er will in brasilianische Erfahrungen in Sachen Schelferschließung sowie in das nationale Programm für die Biokraftstoff-Herstellung Einblick nehmen. Ein Treffen mit Vertretern brasilianischer Geschäftskreise ist geplant.

Wie Medwedews Assistent Sergej Prichodko mitteilte, will der Präsident vor allem über den Ausbau der wirtschaftlichen und Forschungskooperation verhandeln. Das ziele darauf ab, eine „technologische Allianz“ der beiden Länder zu gründen.

Rahm Emanuel, le stratège d'Obama

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Rahm Emanuel, le stratège d’Obama

 

Barack Obama, à peine élu, a nommé son conseiller Rahm Emanuel secrétaire général de la Maison Blanche. Cette nomination a eu l’effet d’un démenti, un démenti qui semblait annuler la promesse d’adopter un ton plus doux et plus modéré en politique internationale. Emanuel, en effet, n’est pas un homme sorti du néant ; il a de nombreux talents, c’est incontestable, mais la modération des propos n’en fait pas partie. On dit de lui qu’il est « une machine de pouvoir faite chair » et, de fait, c’est un homme et un organisateur efficace, qui ne met pas de gants et qui affirme ce qu’il pense haut et clair. Peu de personnalités politiques américaines emploient le fameux juron « fuck » plus que lui. Il aurait même copier les rituels d’intimidation de la mafia, dont parlent certains romans : à titre d’avertissement, il aurait déjà fait déposer un poisson mort devant la porte de la chambre d’hôtel de ses contradicteurs.

 

Né en 1959 à Chicago, ce spécialiste universitaire de la communication et député à la Chambre des représentants avait organisé dès 2006 le retour aux affaires des démocrates avec une telle poigne que ses amis politiques en étaient venus à le craindre. Il a donc tout à fait mérité son surnom : « Rahm-bo ». Mais il faut être juste : Rahm (qui signifie en hébreu « le sublime ») peut se montrer aussi très dur envers lui-même. Dans ses années d’enfance, sa mère voulait faire de lui un danseur de ballet : il s’est entrainé jusqu’à l’épuisement ; aujourd’hui, on sait qu’il travaille toute la nuit s’il le faut. Il n’abandonne jamais une tâche. Le nouveau poste qu’il va occuper est le couronnement de sa carrière. Mais il a hésité à suivre Obama ; cela s’explique : il aurait pu aussi devenir une personnalité de premier plan au Congrès. On le pressentait comme le successeur le plus probable de son porte-parole, Nancy Pelosi.

 

Beaucoup s’attendaient à ce qu’Obama mène une politique d’équilibre et de conciliation au Proche et au Moyen Orient : la nomination de Rahm Emanuel annonce plutôt le contraire. Son père est originaire de Jérusalem et a appartenu à l’Irgoun, une formation de combat sioniste radicale, qui perpétrait des attentats terroristes contre les Britanniques et les Arabes en Palestine. Son oncle, le frère de son père, est tombé au combat et c’est pour honorer sa mémoire que sa famille a changé de nom : elle a abandonné son patronyme d’Auerbach pour adopter le prénom du combattant sioniste, Emanuel. Les racines juives et israéliennes de Rahm Emanuel sont profondément ancrées en lui. Sa femme Amy s’est convertie au judaïsme orthodoxe. Les époux appartiennent tous deux au groupe moderne et orthodoxe « Anshe Sholom B’nai Israel ».

 

Le nouveau secrétaire général de la Maison Blanche possède encore la citoyenneté israélienne et on affirme qu’il soutient le lobby pro-sioniste « AIPAC ». C’est lui qui a présenté Obama lorsque ce dernier est allé prononcer un discours devant le public de l’AIPAC. En 1991, lors de la deuxième guerre du Golfe (1), Rahm Emanuel a servi comme volontaire dans les forces armées israéliennes et parle couramment l’hébreu.

 

A la suite de cette expérience, il a soutenu la campagne électorale de Clinton et a réussi à rassembler la somme de 72 millions de dollars, provenant de donations et de cotisations. Clinton, pour le remercier, l’a nommé conseiller de la présidence. Parallèlement à ses activités politiques, il travaillait comme banquier dans une banque d’investissement et siégeait au conseil de l’entreprise Freddie Mae, désormais déclarée insolvable. A ce poste, il aurait gagné, en trois ans seulement, 18 millions de dollars.

Aux Etats-Unis, on a enregistré avec quelque réticence le contenu d’un article du « Jerusalem Post », d’après lequel le père de Rahm Emanuel aurait déclaré que la nomination de son fils était une bonne chose pour Israël : « Et pourquoi pas ? Ce n’est pas un Arabe, son boulot ne sera pas de balayer les parquets de la Maison Blanche ».

 

Günther DESCHNER.

(article paru dans « Junge Freiheit », Berlin, n°48/2008).

 

Note :

(1) La première guerre du Golfe étant celle qui a opposé pendant huit longues années l’Iran à l’Irak.

 

mardi, 25 novembre 2008

Nouveautés sur le site "Theatrum Belli"

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Bonjour,

Veuillez trouver ci-dessous les dernières publications du blog THEATRUM BELLI (http://www.theatrum-belli.com/ ).


Le "storytelling" de guerre ou l'art de formater les esprits (1/2)

« Des éclats de verre et des débris de meubles brisés jonchent le sol de la pièce. Par une brèche percée dans l'un des murs, on aperçoit la ville, la circulation sur le pont qui enjambe le fleuve, les moineaux qui se dispersent dans la brume... Une musique arabe et les voix des marchands remontent d'une rue commerçante en contrebas. À côté de moi, le commandant Paul Tyrrell scrute avec son...

Cette note a été publiée le 23 novembre 2008

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Le "storytelling" de guerre ou l'art de formater les esprit (2/2)

Des « armes de distraction massive » Pour Richard Lindheim, le vice-président de Paramount Digital Entertainment qui fut à l'origine de l'ICT, si la génération du Viêt-nam était celle de la télévision, les jeunes soldats d'aujourd'hui ont grandi avec les jeux vidéo. Selon une étude de l'armée, 90% des 75.000 jeunes qui rejoignent l'armée chaque année ont déjà utilisé des jeux...

Cette note a été publiée le 23 novembre 2008

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A l'école de l'élite militaire afghane

Une trentaine de soldats afghans grimpent en courant la pente raide de la "colline de l'homme perdu", fusil d'assaut à bout de bras, dans un nuage de poussière. "Hondo" les observe, avec le regard de l'expert : "Les Afghans sont rustiques, parfaitement adaptés à leur environnement ; ce sont des combattants inépuisables : le matin à 5 heures, ils sont à l'entraînement." Le commandant...

Cette note a été publiée le 22 novembre 2008

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Rafale en Afghanistan

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Cette note a été publiée le 22 novembre 2008

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Un militaire français tué en Afghanistan

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Cette note a été publiée le 22 novembre 2008

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Un turboréacteur de missile à peine plus grand qu'un stylo

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Cette note a été publiée le 22 novembre 2008

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Une "EFO" pour l'Afghanistan

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Cette note a été publiée le 22 novembre 2008

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L'Armée de Terre commande 560 nouveaux systèmes SITEL

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Cette note a été publiée le 22 novembre 2008

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La guerre culturelle

 

Cette note a été publiée le 21 novembre 2008

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L'Europe redoute la naissance d'une "Opep du gaz"

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Cette note a été publiée le 20 novembre 2008

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Course aux ressources naturelles : la troisième guerre mondiale a déjà commencé : la RDC en fait déjà les frais

Le contrôle des ressources naturelles sera, en ce 21ème siècle, au centre de nombreux conflits armés. On est encore loin d'un tableau attestant d'une guerre mondiale. Mais, les ingrédients pour y arriver sont bien là. A l'Est de la RDC où se livre depuis une dizaine d'années une grande razzia pour le contrôle des ressources naturelles en témoigne, avec l'entrée en scène de...

Cette note a été publiée le 20 novembre 2008

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Tsahal reste prête à frapper l'Iran

L'élection de Barack Obama suscite l'inquiétude de ceux qui redoutent de voir les États-Unis laisser Téhéran se doter de la bombe atomique. "C'est alors que le soleil s'est arrêté." Exactement comme il s'arrêta pendant vingt-quatre heures dans la Bible, à la demande de Josué, afin de permettre à l'armée d'Israël de vaincre ses ennemis amorites. À l'époque, Leev Raz y avait vu...

Cette note a été publiée le 19 novembre 2008

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Le "syndrome de la guerre du Golfe" confirmé par un rapport US

Le syndrome de la guerre du Golfe est une véritable affection qui touche plus de 175.000 anciens combattants américains exposés à des agents chimiques lors du conflit de 1991, selon un rapport. La conclusion de ce rapport établi par une commission à la demande du Congrès américain est que ce syndrome recouvre des troubles physiques distincts des troubles psychiques dont ont pu...

Cette note a été publiée le 18 novembre 2008

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Le site INFOGUERRE fait peau neuve

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Cette note a été publiée le 18 novembre 2008

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Police/Gendarmerie : main dans la main ?

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Cette note a été publiée le 17 novembre 2008

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Attaques au mortier d'insurgés afghans

 

Cette note a été publiée le 16 novembre 2008

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Génération Irak (1/3)

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Cette note a été publiée le 16 novembre 2008

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Apocalypse Now Redux (1979 et 2001)

Les services secrets militaires américains confient au capitaine Willard la mission de trouver et d'exécuter le colonel Kurtz dont les méthodes sont jugées "malsaines". Kurtz, établi au-delà de la frontière avec le Cambodge, a pris la tête d'un groupe d'indigènes et mène des opérations contre l'ennemi avec une sauvagerie terrifiante. Au moyen d'un patrouilleur mis à sa disposition, ainsi...

Cette note a été publiée le 16 novembre 2008

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Un séminaire pour faire avancer le projet d' "ERASMUS militaire"

Un séminaire de haut niveau s'est déroulé les 13 et 14 novembre 2008 à Paris sur "l'initiative européenne pour les échanges de jeunes officiers" , plus connu sous le nom d' "ERASMUS militaire" puisque ce projet s'inspire du célèbre programme européen d'échanges étudiants. Ce séminaire sera ouvert par le secrétaire d'État français à la défense et aux anciens combattants, Jean-Marie...

Cette note a été publiée le 16 novembre 2008

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Les événements en RDC depuis une "Google map"

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Cette note a été publiée le 14 novembre 2008

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R. Steuckers: entretien-éclair sur l'actualité

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SYNERGIES EUROPEENNES – Ecole des cadres – Bruxelles – novembre 2008

 

Entretien-éclair avec Robert Steuckers sur l’actualité

 

Propos recueillis par Dimitri Severens

 

Q.: Obama vient d’être élu président des Etats-Unis. Son mandat apportera-t-il le changement escompté par les électeurs américains et espéré par la majorité des Européens, lassés par l’unilatéralisme des “néo-cons” qui ont colonisé le Parti Républicain au pouvoir depuis huit ans?

 

RS: L’hebdomadaire “Marianne”, de Paris, a récemment publié une double page qui nous enseigne de manière très didactique ce qu’Obama a vraisemblablement l’intention de faire. Les Démocrates américains et les “think tanks” qui se profilent derrière eux semblent parier, et c’est inquiétant pour nous Européens, sur un rapprochement avec la Chine, un rapprochement que la crise financière rend quasi inéluctable. Il est plus que probable que nous affronterons bientôt un tandem sino-américain, expression d’un voeu très ancien qui remonte déjà à 1848, quand, après la défaite du Mexique, les Etats-Unis devenaient une puissance pleinement bio-océanique, avec une façade atlantique face à la Vieille Europe, et une façade pacifique, face à un Japon encore plongé dans son isolement et une Chine en plein déclin, après les guerres de l’opium que lui avaient livrées la France et l’Angleterre. L’espoir américain, en ce milieu du 19ème siècle, était de coloniser indirectement cet immense marché chinois comptant déjà des millions de consommateurs potentiels.

 

L’émergence de ce tandem sino-américain, nous pouvons le pronostiquer en repérant le retour au pouvoir des “Clinton Boys” et surtout, celui, en coulisses, de Zbigniew Brzezinski. N’oublions pas, tout de même, que sa politique, depuis plus d’une trentaine d’années, vise avant toute chose à endiguer la Russie (et hier l’Union Soviétique), jugée ennemi absolu, et que, pour parfaire cet endiguement, il faut immanquablement se concilier la Chine. C’était d’ailleurs la raison qui avait poussé Kissinger et Nixon, en 1971 et 1972,  à renouer avec Pékin, un épisode de l’histoire contemporaine dont on a oublié quelque peu les tenants et aboutissants. Un tandem sino-américain, renforcé par l’alliance complémentaire de tous les turcophones selon une autre stratégie suggérée par Brzezinski, impliquerait, par voie de conséquence, la satellisation escomptée, mais non pour autant garantie, du Kazakhstan. Cette stratégie générale, dont le pilier est justement le tandem sino-américain, permet d’occuper et de neutraliser au bénéfice de Washington, toute l’Asie centrale, tout le “coeur du monde”  (selon la terminologie de Sir Halford John Mackinder). Nous aboutirions ainsi à la concrétisation du fameux “mongolisme” géopolitique, cher à Brzezinski, permettant d’installer un gigantesque verrou territorial de l’Egée au Pacifique. L’Europe occidentale et centrale, son coeur germanique et danubien, serait bloquée au niveau des Balkans et de la Méditerranée orientale, comme le voulait la stratégie de l’équipe Clinton-Albright, lors de la guerre contre la Serbie. La Russie, elle, serait bloquée et endiguée du Caucase au fleuve Amour, comme l’a toujours voulu la stratégie d’endiguement mise au point par Mackinder et Homer Lea dans la première décennie du 20ème siècle, deux classiques qu’il est bon d’avoir pour livres de chevet, faute de parler dans le vide.

 

Ce verrou de l’Egée à l’Amour a bien entendu pour objectif de limiter au maximum le contact terrestre entre la Russie et l’Iran, soit à le limiter aux seules côtes de la Caspienne, gardées, s’il le faut par de tierces puissances turcophones comme l’Azerbaïdjan, le Turkménistan et le Kazakhstan (qui n’ont pas répondu au chant des sirènes américaines jusqu’ici…). Autre objectif, déjà mis en oeuvre lors des guerres menées par l’Empire britannique en Afghanistan dans les années 40 du 19ème siècle: empêcher toute liaison terrestre entre l’Inde et la Russie, de façon à détacher, aujourd’hui, l’Inde de son hinterland continental et de l’inféoder, en tant que “rimland” et immense marché potentiel, à la thalassocratie américaine dominante. Cette stratégie risque évidemment de trouver sa pierre d’achoppement dans la rivalité sino-indienne pour le Tibet et dans la nécessité vitale, pour la Chine, de capter l’eau des réserves phréatiques tibétaines, le cas échéant en détournant les eaux des fleuves, notamment celles du Brahmapoutre. La diplomatie américaine devra déployer des trésors d’ingéniosité pour aplanir ce contentieux et pour aligner l’Inde sur sa politique. Déjà quelques signaux, en apparence anodins, annoncent que l’on va lâcher le Tibet: notamment, cette semaine, un article du “Time” déplore l’émiettement de l’opposition tibétaine qui, du coup, ne vaut plus qu’on la soutienne.

 

Comme les néo-cons de l’équipe Bush, les nouveaux conseillers d’Obama veulent, eux aussi, et avec une égale opiniâtreté, inclure l’Ukraine et la Géorgie dans l’OTAN. L’adhésion de l’Ukraine correspond à la stratégie générale préconisée depuis toujours par Brzezinski et au pari de l’équipe Bush jr sur la “Nouvelle Europe”. En effet, l’inféodation définitive de l’Ukraine, avec ou sans la Crimée, avec ou sans ses provinces orientales russophones et russophiles, permet, de concert avec une réactivation du tandem turco-américain dans la région pontique, de concentrer tous les atouts de l’ancienne géopolitique ottomane dans la région et de conjuguer ceux-ci à une réactualisation du projet de ‘Cordon sanitaire” de Mackinder et Curzon. Les pays Baltes, la Pologne, la Hongrie, la Roumanie et, dans une moindre mesure, la Bulgarie, sans compter les micro-puissances musulmanes des Balkans, se verraient ajoutés à un bloc anatolien solide en Méditerranée orientale et surplombant la Mésopotamie. Ce bloc séparerait la “Vieille Europe” de la Russie et, joint à une alliance “turcophone” en Asie centrale, à la Mongolie et à la Chine permettrait de créer un espace correspondant plus ou moins à l’ensemble des conquêtes mongoles au moment de leur extension maximale.

 

La présence, sur la masse continentale eurasienne, d’un verrou d’une telle ampleur, empêcherait toute coopération entre les empires structurés, reposant sur la stabilité sédentaire (et non plus sur la non durabilité nomade), disséminés sur ce grand continent qu’est le “Vieux monde” ou “l’hémisphère oriental”.

 

Face à ce projet, qui a gardé toute sa cohérence de Mackinder à Brzezinski, donc sur un très long terme, l’Europe, expliquent de concert “The Economist”, “Time” et “Newsweek” n’a pas une politique qui tienne la route. On l’a bien vu lors de la “Guerre d’août” en Géorgie: Merkel avait émis au printemps de fortes réticences quant à l’adhésion de l’Ukraine et de la Géorgie à l’OTAN; après la victoire des troupes russes, elle déclare à Tbilissi qu’elle est en faveur de cette adhésion, pour répéter son “Nein” initial vers le milieu de l’automne. Nous l’avons toujours dit: le personnel politique européen aurait dû, depuis longtemps, depuis le rapprochement sino-américain de 1971-72 et depuis le retour en force de la pensée géopolitique avec Colin S. Gray aux Etats-Unis juste avant l’avènement de Reagan, apprendre à jongler avec les concepts de cette discipline à facettes multiples et surtout à redécouvrir les linéaments de la géopolitique européenne, théorisée par Haushofer et ses collaborateurs. Rien de cela n’a été fait donc l’Europe en est à cultiver des espoirs stupides et niais face à l’avènement d’une nouvelle équipe au pouvoir à Washington, qui serait parée de toutes les vertus, tout simplement parce qu’elle est “démocrate”.

 

Q.: Et la crise financière dans tout cela? Ne va-t-elle pas freiner les appétits impérialistes de la grande thalassocratie d’Outre-Atlantique? Ne va-t-elle pas plonger le monde dans l’immobilisme, faute de moyens?

 

RS: La plus belle analyse de la situation a été posée Niall Ferguson, historien britannique et professeur à Harvard, dans l’entretien qu’il a accordé à l’hebdomadaire allemand “Der Spiegel” (n°46/2008) et que nous avons commenté lors d’une réunion récente de l’école des cadres de “Synergies Européennes” à Bruxelles et à Liège. La crise, dit-il, lors de ses prochaines retombées, va frapper plus durement l’Europe que les Etats-Unis. Quant aux pays contestataires et producteurs de pétrole, tels la Russie, l’Iran et le Venezuela, qui envisageaient de faire front à l’unilatéralisme américain de l’équipe Bush, ils risquent d’être les victimes de la chute des prix du pétrole. La crise permet donc de disloquer la cohésion de ce nouveau front. Ensuite, Ferguson démontre la communauté d’intérêt entre la Chine et les Etats-Unis: la Chine a des dollars, rappelle-t-il, dont les Américains ont besoin pour se renflouer, et les Etats-Unis sont un marché dont les Chinois ne peuvent plus se passer. L’équipe derrière Obama semble l’avoir compris. C’est la raison pour laquelle Ferguson estime que les Etats-Unis risquent bien de sortir vainqueurs de la crise, en perdant certes quelques plumes, mais beaucoup moins que leurs concurrents européens. Et le tour serait joué!

 

Le programme restera le même, sur le fond: encerclement de la Russie, endiguement (surtout économique) de l’Europe, mais sans plus heurter de front les musulmans et les Chinois. En effet, on reprochait à Bush d’avoir sérieusement abîmé la vieille alliance entre la Turquie et les Etats-Unis, d’avoir perdu énormément de crédit au Pakistan et d’avoir déplu aux masses arabes, tous pays confondus. La politique anti-chinoise générant, dans un tel contexte, une inimitié de trop, difficile à gérer. L’Europe entrera dans une phase d’affaiblissement et de ressac parce que l’équipe d’Obama, comme celle de Bush avant lui, excitera la “Nouvelle Europe” du nouveau “Cordon sanitaire” à la Curzon, contre la “Vieille Europe” plus favorable à un rapprochement avec la Russie, conflit interne à l’Europe qui ruinera les efforts d’intégration européenne entrepris depuis plusieurs décennies. Cette politique générale d’endiguement et d’affaiblissement téléguidé se fera par le biais d’une alliance Etats-Unis/Chine/monde musulman wahhabite-sunnite comme au temps de Clinton. Car la même équipe revient aux affaires, surtout Madeleine Albright et Brzezinski. Les Etats-Unis, avec la crise, ne peuvent plus se permettre d’entretenir la quadruple hostilité qu’avait soulevée contre l’Amérique l’équipe sortante de Bush: hostilité à l’islam en général (même si cette hostilité était plus “fabriquée” par les médias que réelle), à la Chine, à la Russie et à la “Vieille Europe”, à qui on interdisait toute diplomatie internationale indépendante et conforme à ses intérêts propres. La géostratégie néo-conservatrice avait trouvé ses limites: elle s’était fait trop d’ennemis et perdait de ce fait de la marge de manoeuvre. Les démocrates vont se choisir des alliés et tabler sur les atouts sentimentaux que fait naître un président métis pour séduire l’Afrique, que Washington veut arracher à l’influence européenne depuis la seconde guerre mondiale, et pour mieux faire accepter les politiques américaines dans le monde musulman, malgré les réticences déjà observables suite à la nomination de Rahm Emanuel comme secrétaire général de la Maison Blanche; en Turquie, on prépare, semble-t-il, la succession d’Erdogan, qui a branlé dans le manche, en poussant en avant un homme formé aux Etats-Unis, un islamiste dit “modéré”: Numan Kurtulmus. L’avenir nous dira si cet économiste prendra le relais de l’équipe de l’AKP ou non à Ankara. Au Pakistan, les tentatives de se concilier à nouveau le pouvoir à Islamabad heurtent les Indiens, surtout après la nomination d’Ahmed Rashid et de Shuja Nawaz, tous deux d’origine pakistanaise, dans l’équipe du Général Petraeus en Afghanistan. 

 

L’électorat démocrate est plus varié, sur les plans religieux et idéologique, que l’électorat républicain, où les sectes protestantes, presbytériennes et puritaines, donnent irrémédiablement le ton, mais dont les idées ne sont guère exportables, tant elles paraissent étranges au reste du monde et rebutent.

 

L’avenir pour l’Europe n’est pas plus rose avec Obama que sous Bush. Tout porte même à penser que ce sera pire: la cohésion intellectuelle de la géopolitique de Brzezinski est bien plus redoutable que l’affrontement tous azimuts préconisé par la géopolitique offensive et unilatéraliste des néo-conservateurs, dénoncée dans “Foreign Affairs” comme “entravant tout raisonnement stratégique solide”. Pour nous, le combat doit continuer, pour rétablir le bloc euro-russe et, ainsi, une cohésion qui doit rappeler celle de la “Pentarchie” européenne du début du 19ème siècle. 

 

vendredi, 21 novembre 2008

L'Europe comme "troisième force"

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ARCHIVES DE "SYNERGIES EUROPEENNES" - 1990

L'Europe comme «troisième force»

 

par Luc Nannens

 

Malgré les proclamations atlantistes, malgré l'engouement des droites libérales pour le reaganisme, malgré l'oubli général des grands projets d'unification continentale, depuis la fin des années 70, de plus en plus de voix réclament l'européisation de l'Eu­rope. Nos deux publications, Orientations et Vouloir, se sont fai­tes l'écho de ces revendications, dans la mesure de leurs très fai­bles moyens. Rapellons à nos nouveaux lecteurs que nous avons presque été les seuls à évoquer les thèses du social-démo­crate allemand Peter Bender, auteur en 1981, de Das Ende des ideo­logischen Zeitalter. Die Europäisierung Europas (= La fin de l'ère des idéologies. L'Européisation de l'Europe). L'européisme hostile aux deux blocs apparaît encore et toujours comme un ré­sidu des fascismes et de l'«Internationale SS», des rêves de Drieu la Rochelle ou de Léon Degrelle, de Quisling ou de Serrano Su­ñer (cf. Herbert Taege in Vouloir n°48-49, pp. 11 à 13). C'est le reproche qu'on adresse à l'européisme d'un Sir Oswald Mosley, d'un Jean Thiriart et de son mouvement Jeune Europe, ou parfois à l'européisme d'Alain de Benoist, de Guillaume Faye, du GRECE et de nos propres publications. Il existe toutefois une tradition sociale-démocrate et chrétienne-démocrate de gauche qui s'aligne à peu près sur les mêmes principes de base tout en les justifiant très différemment, à l'aide d'autres «dérivations» (pour reprendre à bon escient un vocabulaire parétien). Gesine Schwan, professeur à la Freie Universität Berlin, dans un bref essai inti­tulé «Europa als Dritte Kraft» (= L'Europe comme troisième force), brosse un tableau de cette tradition parallèle à l'européisme fascisant, tout en n'évoquant rien de ces européistes fascisants, qui, pourtant, étaient souvent des transfuges de la so­ciale-démocratie (De Man, Déat) ou du pacifisme (De Brinon, Tollenaere), comme l'explique sans a priori l'historien allemand contemporain Hans Werner Neulen (in Europa und das III. Reich, Universitas, München, 1987).

 

Dans

«Europa als Dritte Kraft»,

in Peter HAUNGS, Europäisierung Europas?, Baden-Baden, Nomos Verlagsgesellschaft, 1989, 160 S., DM 38, ISBN 3-7890-1804-X,

 

Gesine Schwan fait commencer le néo-européisme dès 1946, quand la coopération globale entre l'URSS et les Etats-Unis tourne petit à petit à l'échec. L'Europe sent alors confusément qu'elle risque d'être broyée en cas d'affrontement de ces deux su­per-gros. Des esprits indépendants, mus aussi par le désir de reje­ter le libéralisme extrême des Américains et le bolchévisme stalinien des Soviétiques avec toutes leurs conséquences, com­mencent à parler d'«européisation» de l'Europe, ce qui vise à une plus grande unité et une plus grande indépendance du continent vis-à-vis des blocs. La question se pose alors de savoir où s'arrête cette Europe de «troisième voie»? A la frontière polono-soviétique? A l'Oural? Au détroit de Béring et aux confins de la Mandchourie?

 

Mais l'essai de Gesine Schwan comprend un survol historique des conceptions continentales élaborées depuis la première moi­tié du XIXième siècle. Essai qui met l'accent sur le rôle chaque fois imparti à la Russie dans ces plans et ébauches. Au début du XIXième, ni la Russie ni l'Amérique, en tant que telles, n'appa­raissaient comme des dangers pour l'Europe. Le danger majeur était représenté par les idées de la Révolution Française. L'Amé­rique les incarnait, après les avoir améliorés, et la Russie repré­sentait le principe légitimiste et monarchiste. Les démo­crates étaient philo-américains; les légitimistes étaient russo­philes. Mais Washington et Petersbourg, bien qu'opposés sur le plan des principes de gouvernement, étaient alliés contre l'Espagne dans le conflit pour la Floride et contre l'Angleterre parce qu'elle était la plus grande puissance de l'époque. Russes et Américains pratiquent alors une Realpolitik pure, sans prétendre universa­liser leurs propres principes de gouvernement. L'Europe est tan­tôt identifiée à l'Angleterre tantôt contre-modèle: foyer de cor­rup­tion et de servilité pour les Américains; foyer d'athéisme, d'é­goïs­me, d'individualisme pour les Russes.

 

L'Europe du XIXième est donc traversée par plusieurs antago­nis­mes entrecroisés: les antagonismes Angleterre/Continent, Eu­­ro­pe/Amérique, Russie/Angleterre, Russie + Amé­rique/An­gle­­terre, Russie/Europe... A ces antagonismes s'en su­perposent d'autres: la césure latinité-romanité/germanité qui se traduit, chez un historien catholique, romanophile et euro-œcu­méniste comme le Baron Johann Christoph von Aretin (1772-1824) en une hos­tilité au pôle protestant, nationaliste et prus­sien; ensuite la cé­sure chrétienté/islam, concrétisé par l'opposition austro-hon­groi­se et surtout russe à l'Empire Otto­man. Chez Friedrich Gentz se dessine une opposition globale aux diverses formes de l'idéologie bourgeoise: au nationalisme jacobin et à l'interna­tio­na­lisme libéral américain. Contre cet Oc­cident libéral doit se dres­ser une Europe à mi-chemin entre le na­tionalisme et l'inter­na­tionalisme. Le premier auteur, selon Ge­sine Schwan, à prôner la constitution d'un bloc européen contre les Etats-Unis est le pro­fesseur danois, conseiller d'Etat, C.F. von Schmidt-Phisel­deck (1770-1832). Après avoir lu le cé­lèbre rapport de Tocque­ville sur la démocratie en Amérique, où l'aristocrate normand per­çoit les volontés hégémoniques des Etats-Unis et de la Rus­sie, les Européens commencent à sentir le double danger qui les guette. Outre Tocqueville, d'aucuns, comme Michelet et Henri Martin, craignent l'alliance des slavo­philes, hostiles à l'Europe de l'Ouest décadente et individualiste, et du messianisme pansla­viste moins rétif à l'égard des acquis de la modernité technique.

 

La seconde moitié du XIXième est marquée d'une inquiétude: l'Eu­rope n'est plus le seul centre de puissance dans le monde. Pour échapper à cette amorce de déclin, les européistes de l'épo­que prônent une réorganisation du continent, où il n'y aurait plus juxtaposition d'unités fermées sur elles-mêmes mais réseau de liens et de rapports fédérateurs multiples, conduisant à une unité de fait du «grand espace» européen. C'est la grande idée de l'Au­trichien Konstantin Frantz qui voyait l'Empire austro-hon­grois, une Mitteleuropa avant la lettre, comme un tremplin vers une Europe soudée et à l'abri des politiques américaine et russe. K. Frantz et son collègue Joseph Edmund Jörg étaient des con­servateurs soucieux de retrouver l'équilibre de la Pentarchie des années 1815-1830 quand règnait une harmonie entre la Rus­sie, l'Angleterre, la France, la Prusse et l'Autriche-Hongrie. Les prin­cipes fédérateurs de feu le Saint-Empire devaient, dans l'Eu­rope future, provoquer un dépassement des chauvinismes na­tio­naux et des utopismes démocratiques. Quant à Jörg, son conser­vatisme est plus prononcé: il envisage une Europe arbitrée par le Pape et régie par un corporatisme stabilisateur.

 

Face aux projets conservateurs de Frantz et Jörg, le radical-démo­crate Julius Fröbel, inspiré par les idées de 1848, constate que l'Europe est située entre les Etats-Unis et la Russie et que cette détermination géographique doit induire l'éclosion d'un ordre social à mi-chemin entre l'autocratisme tsariste et le libéra­lisme outrancier de l'Amérique. Malheureusement, la défi­nition de cet ordre social reste vague chez Fröbel, plus vague que chez le corporatiste Jörg. Fröbel écrit: «1. En Russie, on gou­verne trop; 2. En Amérique, on gouverne trop peu; 3. En Eu­rope, d'une part, on gouverne trop à mauvais escient et, d'autre part, trop peu à mauvais escient». Conclusion: le socialisme est une force morale qui doit s'imposer entre le monarchisme et le républicanisme et donner à l'Europe son originalité dans le monde à venir.

 

Frantz et Jörg envisageaient une Europe conservatrice, corpora­tiste sur le plan social, soucieuse de combattre les injustices lé­guées par le libéralisme rationaliste de la Révolution française. Leur Europe est donc une Europe germano-slave hostile à une France perçue comme matrice de la déliquescence moderne. Frö­bel, au contraire, voit une France évoluant vers un socialisme solide et envisage un pôle germano-français contre l'autocratisme tsariste. Pour Gesine Schwan, l'échec des projets européens vient du fait que les idées généreuses du socialisme de 48 ont été par­tiellement réalisées à l'échelon national et non à l'échelon conti­nental, notamment dans l'Allemagne bismarckienne, entraînant une fermeture des Etats les uns aux autres, ce qui a débouché sur le désastre de 1914.

 

A la suite de la première guerre mondiale, des hécatombes de Verdun et de la Somme, l'Europe connaît une vague de pacifisme où l'on ébauche des plans d'unification du continent. Le plus cé­lèbre de ces plans, nous rappelle Gesine Schwan, fut celui du Comte Richard Coudenhove-Kalergi, fondateur en 1923 de l'Union Paneuropéenne. Cette idée eut un grand retentissement, notamment dans le memorandum pour l'Europe d'Aristide Briand déposé le 17 mai 1930. Briand visait une limitation des souve­rainetés nationales et la création progressive d'une unité écono­mique. La raison pour laquelle son mémorandum n'a été reçu que froide­ment, c'est que le contexte des années 20 et 30 est nette­ment moins irénique que celui du XIXième. Les Etats-Unis ont pris pied en Europe: leurs prêts permettent des reconstructions tout en fragilisant l'indépendance économique des pays emprun­teurs. La Russie a troqué son autoritarisme monarchiste contre le bolché­visme: d'où les conservateurs ne considèrent plus que la Russie fait partie de l'Europe, inversant leurs positions russo­philes du XIXième; les socialistes de gauche en revanche es­timent qu'elle est devenue un modèle, alors qu'ils liguaient jadis leurs efforts contre le tsarisme. Les socialistes modérés, dans la tradition de Bernstein, rejoignent les conservateurs, conservant la russophobie de la social-démocratie d'avant 14.

 

Trois traditions européistes sont dès lors en cours: la tradition conser­vatrice héritère de Jörg et Frantz, la tradition sociale-démo­crate pro-occidentale et, enfin, la tradition austro-marxiste qui consi­dère que la Russie fait toujours partie de l'Europe. La tradition sociale-démocrate met l'accent sur la démocratie parle­mentaire, s'oppose à l'Union Soviétique et envisage de s'appuyer sur les Etats-Unis. Elle est donc atlantiste avant la lettre. La tra­dition austro-marxiste met davantage l'accent sur l'anticapita­lisme que sur l'anti-stalinisme, tout en défendant une forme de parlementa­risme. Son principal théoricien, Otto Bauer, formule à partir de 1919 des projets d'ordre économique socia­liste. Cet or­dre sera planiste et la décision sera entre les mains d'une plu­ralité de commission et de conseils qui choisiront entre diverses planifica­tions possibles. Avant d'accèder à cette phase idéale et finale, la dictature du prolétariat organisera la transition. Dix-sept ans plus tard, en 1936, Bauer souhaite la victoire de la Fran­ce, de la Grande-Bretagne et de la Russie sur l'Allemagne «fasciste», afin d'unir tous les prolétariats européens dans une Europe reposant sur des principes sociaux radicalement différents de ceux préconisés à droite par un Coudenhoven-Kalergi. Mais la faiblesse de l'austro-marxisme de Bauer réside dans son opti­misme rousseauiste, progressiste et universaliste, idéologie aux as­sises intellectuelles dépassées, qui se refuse à percevoir les an­tagonismes réels, difficilement surmontables, entre les «grands es­paces» européen, américain et soviétique.

 

Gesine Schwan escamote un peu trop facilement les synthèses fascisantes, soi-disant dérivées des projets conservateurs de Jörg et Frantz et modernisés par Friedrich Naumann (pourtant mem­bre du Parti démocrate, situé sur l'échiquier politique à mi-che­min entre la sociale-démocratie et les libéraux) et Arthur Moeller van den Bruck. L'escamotage de Schwan relève des scru­pules usuels que l'on rencontre en Allemagne aujourd'hui. Des scru­pules que l'on retrouve à bien moindre échelle dans la gauche fran­çaise; en effet, la revue Hérodote d'Yves Lacoste pu­bliait en 1979 (n°14-15) l'article d'un certain Karl von Bochum (est-ce un pseudonyme?), intitulé «Aux origines de la Commu­nauté Euro­péenne». Cet article démontrait que les pères fonda­teurs de la CEE avaient copieusement puisé dans le corpus doc­trinal des «européistes fascisants», lesquels avaient eu bien plus d'impact dans le grand public et dans la presse que les austro-marxistes disciples d'Otto Bauer. Et plus d'impact aussi que les conserva­teurs de la résistance anti-nazie que Gesine Schwan évoque en dé­taillant les diverses écoles qui la constituait: le Cercle de Goer­deler et le Kreisauer Kreis (Cercle de Kreisau).

 

Le Cercle de Goerdeler, animé par Goerdeler lui-même et Ulrich von Hassell, a commencé par accepter le fait accompli des vic­toires hitlériennes, en parlant du «rôle dirigeant» du Reich dans l'Europe future, avant de planifier une Fédération Européenne à partir de 1942. Cette évolution correspond curieusement à celle de la «dissidence SS», analysée par Taege et Neulen (cfr. supra). Dans le Kreisauer Kreis, où militent le Comte Helmut James von Moltke et Adam von Trott zu Solz, s'est développée une vision chrétienne et personnaliste de l'Europe, et ont également germé des conceptions auto-gestionnaires anti-capitalistes, as­sor­ties d'une critique acerbe des résultats désastreux du capita­lis­me en général et de l'individualisme américain. Moltke et Trott restent sceptiques quant à la démocratie parlementaire car elle débouche trop souvent sur le lobbyisme. Il serait intéressant de faire un parallèle entre le gaullisme des années 60 et les idées du Krei­sauer Kreis, notamment quand on sait que la revue Ordre Nou­veau d'avant-guerre avait entretenu des rapports avec les person­nalistes allemands de la Konservative Revolution.

 

Austro-marxistes, sociaux-démocrates (dans une moindre me­sure), personnalistes conservateurs, etc, ont pour point commun de vouloir une équidistance (terme qui sera repris par le gaul­lisme des années 60) vis-à-vis des deux super-gros. Aux Etats-Unis, dans l'immédiat après-guerre, on souhaite une unification européenne parce que cela favorisera la répartition des fonds du plan Marshall. Cette attitude positive se modifiera au gré des cir­constances. L'URSS stalinienne, elle, refuse toute unification et entend rester fidèle au système des Etats nationaux d'avant-guerre, se posant de la sorte en-deça de l'austro-marxisme sur le plan théorique. Les partis communistes occidentaux (France, Ita­lie) lui emboîteront le pas.

 

Gesine Schwan perçoit très bien les contradictions des projets socialistes pour l'Europe. L'Europe doit être un tampon entre l'URSS et les Etats-Unis, affirmait cet européisme socialiste, mais pour être un «tampon», il faut avoir de la force... Et cette for­ce n'était plus. Elle ne pouvait revenir qu'avec les capitaux américains. Par ailleurs, les sociaux-démocrates, dans leur décla­ration de principe, renonçaient à la politique de puissance tradi­tionnelle, qu'ils considéraient comme un mal du passé. Com­ment pouvait-on agir sans détenir de la puissance? Cette qua­drature du cercle, les socialistes, dont Léon Blum, ont cru la ré­soudre en n'évoquant plus une Europe-tampon mais une Europe qui ferait le «pont» entre les deux systèmes antagonistes. Gesine Schwan souligne très justement que si l'idée d'un tampon arrivait trop tôt dans une Europe en ruines, elle était néanmoins le seul projet concret et réaliste pour lequel il convenait de mobiliser ses efforts. Quant au concept d'Europe-pont, il reposait sur le vague, sur des phrases creuses, sur l'indécision. La sociale-démocratie de­vait servir de modèle au monde entier, sans avoir ni la puis­sance financière ni la puissance militaire ni l'appareil déci­sion­nai­re du stalinisme. Quand survient le coup de Prague en 1948, l'idée d'une grande Europe sociale-démocrate s'écroule et les par­tis socialistes bersteiniens doivent composer avec le libéralisme et les consortiums américains: c'est le programme de Bad-Go­des­berg en Allemagne et le social-atlantisme de Spaak en Bel­gique.

 

Malgré ce constat de l'impuissance des modèles socialistes et du passéisme devenu au fil des décennies rédhibitoire des projets conservateurs  —un constat qui sonne juste—  Gesine Schwan, à cause de son escamotage, ne réussit pas à nous donner un sur­vol complet des projets d'unification européenne. Peut-on igno­rer l'idée d'une restauration du jus publicum europaeum chez Carl Schmitt, le concept d'une indépendance alimentaire chez Herbert Backe, l'idée d'une Europe soustraite aux étalons or, sterling et dollar chez Zischka et Delaisi, le projet d'un espace économique chez Oesterheld, d'un espace géo-stratégique chez Haushofer, d'un nouvel ordre juridique chez Best, etc. etc. Pourtant, il y a cu­rieu­sement un auteur conservateur-révolutionnaire incontour­na­ble que Gesine Schwan cite: Hans Freyer, pour son histoire de l'Europe. Le point fort de son texte reste donc une classification assez claire des écoles entre 1800 et 1914. Pour compléter ce point fort, on lira avec profit un ouvrage collectif édité par Hel­mut Berding (Wirtschaftliche und politische Integration in Eu­ropa im 19. und 20. Jahrhundert, Vandenhoeck & Ruprecht, Göttingen, 1984; recension in Orientations, n°7, pp. 42 à 45).

 

L.N.