mardi, 14 octobre 2025
De Balfour à Blair: le jeu de l’Occident en Palestine!
De Balfour à Blair: le jeu de l’Occident en Palestine!
par Adem Kılıç
Source: https://telegra.ph/Da-Balfour-a-Blair-il-gioco-dellOccide...
Peu après avoir annoncé la reconnaissance de la Palestine en tant qu’État, la Grande-Bretagne a envoyé l’ancien Premier ministre Tony Blair pour entraver l’autodétermination de la Palestine, conformément au soi-disant “accord de paix” du président américain Trump.
Cette démarche a une nouvelle fois mis en lumière l’hypocrisie historique et la mentalité colonialiste de Washington, Londres et, en réalité, de l’Occident dans son ensemble.
Tony Blair n’est plus seulement un « consultant », mais une figure qui protègera les intérêts occidentaux et israéliens à Gaza et gérera le processus de transition post-conflit.
L’héritage de Blair en Irak et les crimes de guerre
L’héritage de Tony Blair en Irak démontre clairement à quel point il est peu fiable lorsqu’il s’agit de la Palestine.
Des milliers de civils ont perdu la vie et des massacres ainsi qu’une destruction systématique ont eu lieu lors de l’invasion de l’Irak menée par les États-Unis en 2003.
Tony Blair, qui avait convaincu le président américain de l’époque Bush de déclarer la guerre, a admis des années plus tard qu’il n’y avait pas d’armes de destruction massive en Irak et qu’ils avaient agi sur la base de fausses informations des services secrets.
Néanmoins, cet aveu et ce processus, qui ont suscité de sérieux débats en matière de droit international, n’ont jamais fait l’objet d’un procès au niveau international.
Aujourd’hui, cette figure devient un acteur clé dans la « reconstruction » de Gaza, dans le cadre d’un soi-disant accord de paix qui sert entièrement les intérêts d’Israël.
Le plan “Riviera” de Trump et Netanyahou
Tony Blair a déclaré explicitement son soutien à un projet qui transformerait Gaza en une “Riviera” et un “hub commercial”, conformément aux intérêts américains et israéliens.
La semaine dernière, le Financial Times a rapporté que le plan “Riviera de Trump”, élaboré par le Boston Consulting Group et piloté par des investisseurs israéliens, prévoyait d’ouvrir Gaza aux capitaux internationaux, et que Blair soutenait ce plan.
Cependant, au cours de ce processus, l’avis des Palestiniens n’a jamais été demandé. Bien que le plan en 20 points présenté affirmait que les Palestiniens ne seraient pas expulsés, il ne donnait aucune information sur la vie qu’ils mèneraient dans le cadre du nouveau plan.
Tromperie diplomatique
Le président américain Donald Trump a fermé les yeux sur les attaques israéliennes contre les négociateurs du Hamas à Doha, tout en révélant ses véritables intentions en refusant d’accorder un visa au président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas pour assister à la cérémonie de l’ONU.
Ce geste ne visait pas l’administration Abbas, qui ignore déjà les droits de Gaza, mais constituait un pas de plus vers le mépris total du peuple palestinien.
Trump a pris des mesures qui ont privé les Palestiniens de leur droit de décider de leur propre avenir, sous les yeux du monde entier, puis a immédiatement annoncé un soi-disant plan de paix ignorant les Palestiniens, comme pour couronner ses actions.
La nomination de Blair s’est également révélée être une partie de cette ironie diplomatique.
Sa responsabilité dans les massacres en Irak et sa description de lui-même comme « juif évangélique » montrent que son véritable rôle est de limiter le droit de la Palestine à l’autodétermination et de mettre en œuvre les politiques américano-israéliennes.
De Balfour à Blair : l’approche coloniale britannique de la Palestine
Plus d’un siècle s’est écoulé depuis qu’Arthur Balfour (portrait), un autre ministre britannique, a publié en 1917 la déclaration qui allait jeter les bases de l’État d’Israël, promettant « un foyer national pour le peuple juif ». Il semblerait que les États-Unis et Israël tentent aujourd’hui de mettre en place une nouvelle approche “Balfour”.
Washington et Tel Aviv jouent un rôle central dans cette nouvelle manœuvre “Balfour”, et la mise en avant de Tony Blair dans ce processus marque la renaissance de cette ironie historique.
Dans l’ensemble, il est clair que le peuple palestinien se voit refuser le droit de déterminer son propre destin, même sur sa propre terre, et la nomination de Tony Blair – compte tenu de ses crimes de guerre passés et de ses politiques destructrices en Irak – prouve qu’il n’est qu’un projet pour la Palestine.
Conclusion
Le processus de transition à Gaza est modelé selon les intérêts des grandes puissances internationales, et la capacité des Palestiniens à contrôler leur propre sécurité, ainsi que leur avenir économique et politique, est complètement éliminée.
Cette situation vise également à limiter les espoirs de la Palestine de créer son propre État et sa résistance sociale.
Les États arabes, contraints d’accepter l’idée que « la pire paix vaut mieux que la guerre », continuent actuellement à prendre des mesures pour mettre fin à l’oppression à Gaza dans ce contexte.
En résumé, l’histoire se répète une fois de plus de façon ironique : après la déclaration d’Arthur Balfour il y a plus d’un siècle, de nouvelles figures, portées sur la scène par Washington et Tel Aviv, mettent en œuvre un nouveau plan pour continuer à décider du destin du peuple palestinien depuis l’extérieur.
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Le Messie à la tronçonneuse vacille: l’expérience ultralibérale de Milei touche-t-elle à sa fin?
Le Messie à la tronçonneuse vacille: l’expérience ultralibérale de Milei touche-t-elle à sa fin?
Buenos Aires. Lors de sa prise de fonction en décembre 2023, le nouveau président argentin Javier Milei fut accueilli par beaucoup comme un sauveur. Milei avait promis un programme radicalement ultralibéral qui devait bouleverser le pays en un temps record et le remettre sur pied. En très peu de temps, il a mis en œuvre plus de 300 mesures individuelles visant une vaste déréglementation, une privatisation et une réduction drastique des dépenses publiques. Les subventions à l’énergie, aux transports et aux services de base ont été supprimées, des milliers d’emplois publics supprimés et les prestations sociales massivement réduites. La recette de Milei : retrait de l’État, libération du marché.
En réalité, quelques premiers succès de prestige ont été obtenus : le taux d’inflation est passé de près de 300 % en avril 2024 à environ 34 % à l’été 2025, et le budget a été équilibré. Des bailleurs de fonds internationaux comme le FMI ont accordé des prêts de plus de 40 milliards de dollars. Mais le prix de ce succès est élevé. L’industrie argentine souffre de la libéralisation brutale ; les secteurs à forte consommation d’énergie comme l’industrie du plastique et du caoutchouc enregistrent des baisses de production allant jusqu’à 25 % par rapport au niveau d’avant la crise. Le produit intérieur brut a également diminué de près de 4 % en 2024, un sérieux revers comparé au Brésil voisin qui a connu une croissance sur la même période.
L’échec de la thérapie de choc est particulièrement flagrant dans le domaine social : le taux de pauvreté a continué d’augmenter, la situation d’approvisionnement dans les zones périurbaines s’est détériorée et la polarisation politique s’est accentuée. Le gouvernement Milei opère sans majorité propre au Congrès, ce qui complique la mise en œuvre de son programme et a conduit à un patchwork de décrets et de lois édulcorées. La renaissance promise du pays n’a pas eu lieu – au contraire, la fuite des capitaux, la désindustrialisation et la fragmentation sociale menacent.
Désormais, la cure radicale de Milei semble vouée à l’échec. Le retour de l’hyperinflation est une menace réelle. La monnaie, redevenue forte, freine les exportations et laisse affluer des importations bon marché, ce qui a entraîné une dangereuse pénurie de réserves de dollars. Les analystes jugent le peso fortement surévalué ; la banque centrale a dû dépenser 1,1 milliard de dollars en trois jours pour soutenir la monnaie. Les réserves de change librement disponibles sont tombées à environ cinq milliards de dollars.
Parallèlement, les revers politiques internes affaiblissent la position de Milei. Une lourde défaite électorale dans la province de Buenos Aires, un scandale de corruption impliquant sa sœur Karina et plusieurs défaites parlementaires, où les députés ont refusé de soutenir les coupes budgétaires, ont fait chuter sa popularité sous les 40 %. Il en résulte une fuite massive des capitaux qui met le peso sous pression malgré les interventions. Les obligations d’État sont à nouveau considérées comme « à risque », et le chômage augmente.
Face à la crise, les États-Unis, par la voix du secrétaire au Trésor Scott Bessent, signalent leur soutien. Bessent a déclaré que toutes les options étaient sur la table, y compris des lignes de swap et le rachat d’obligations argentines. Mais aux États-Unis, cette aide fait débat. La sénatrice Elizabeth Warren a averti dans une lettre qu’un sauvetage ne devait pas se faire « aux dépens du peuple américain ».
Les économistes sont également critiques envers une aide américaine, car elle empêcherait une dévaluation nécessaire du peso et ne réglerait pas les problèmes structurels. Milei tente de se maintenir à flot par des mesures d’urgence telles que des allègements fiscaux pour les exportations agricoles. Les élections de mi-mandat du 26 octobre seront un test décisif. Si Milei ne parvient pas à obtenir une majorité stable pour ses réformes et à renforcer la monnaie, l’expérience de la tronçonneuse pourrait prendre fin plus rapidement que ses partisans ultralibéraux ne l’auraient imaginé.
Source: Zu erst, Oct. 2025.
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Le “thanato-capitalisme”
Le “thanato-capitalisme”
Par Andrés Piqueras
Professeur de Sociologie, Université Jaume I de Castellón
Source: https://socialismomultipolaridad.blogspot.com/2025/10/el-...
L’avancée du capitalisme comporte un processus consubstantiel d’automatisation productive, qui entraîne deux conséquences dramatiques. L’une est la suraccumulation du capital (excès de machines ou de technologie par rapport à la valeur, traduite en profit, qui est générée). C’est la clé de l’inclination récurrente de ce système à la crise. L’autre conséquence concerne la dissolution de la relation salariale, c’est-à-dire le déclin aigu de l’emploi.
Face à ce dilemme, il resterait en principe deux voies. Soit, sous une forte pression sociale, on partage le travail tout en maintenant le salaire ; où le salaire direct (la paie) serait de plus en plus compensé par le salaire indirect (services sociaux) et différé (retraites), à partir d’une redistribution de la valeur ajoutée ou de la richesse sociale totale créée (un revenu de base universel aurait aussi sa place ici). Soit on accélère la destruction de l’emploi et la misère générale de la société.
Dans les deux cas, le mode de production capitaliste est remis en question et pourrait céder la place à un autre mode de production. Dans le premier cas parce qu’il est obligé de réaliser des réformes non réformistes, qui autonomisent la population. Dans le second parce que, sans relation salariale, il devient très difficile de continuer à parler de “capitalisme”.
Mais les conséquences de cette seconde option sont désastreuses. Ce qu’on appelle aujourd’hui le “chômage structurel” est en réalité un chômage permanent (souvent camouflé sous des contrats précaires, de l’auto-emploi ou de “l’entrepreneuriat”) et une insécurité de l’emploi, accompagnée donc d’insécurité de revenus, de logement, de biens de consommation, etc., pour la plus grande partie de la société. Autrement dit, la fin de tout ce qui concerne la sécurité sociale.
Tout cela a un autre corollaire : la brutalisation croissante du travail pour ceux qui, d’une manière ou d’une autre, restent encore liés à la relation salariale. Le despotisme patronal ne pourra qu’augmenter avec l’accroissement déjà immense de l’armée de réserve industrielle mondiale.
Ainsi, les deux conséquences dramatiques évoquées au début conduisent probablement à l’effondrement du mode de production capitaliste. En d’autres termes, le capitalisme s’épuise lui-même. C’est pourquoi de plus en plus le capital revient à sa forme monétaire (d’où la financiarisation de l’économie), en dehors de la production. Signe évident de l’involution que subit ce système, qui marque le processus exactement inverse de sa naissance et de son développement (lorsque l’argent est devenu capital).
Jusqu’à présent, la dernière grande crise capitaliste que nous traînons depuis les années 70-80 a été détournée ou différée grâce à différentes mesures qui ont servi de “fusibles”, empêchant que des courts-circuits sectoriels ne détruisent ou ne fassent trop de dégâts au système : on a combattu les principaux syndicats, ou bien on les a détruits ou cooptés pour empêcher qu’ils n’influencent le marché du travail et le champ social ; on a adopté des politiques monétaires et financières (remplaçant le revenu salarial par un accès facile au crédit) et des politiques budgétaires (austérité-déflation pour protéger les créanciers rentiers) ; la Réserve fédérale américaine et les banques centrales d’Angleterre, du Japon et finalement de l’UE, ont littéralement inventé de l’argent sans aucun soutien matériel, dans le but de reconstituer une partie des actifs volatilisés.
Cependant, tout cela a fini par générer une économie fictive (bulles, spéculations, produits dérivés, méga-chantiers, prolifération des mafias...), qui montre l’épuisement de telles mesures et l’impossibilité de prolonger le fonctionnement capitaliste de façon “normale”, étant donné que les trois catégories fondamentales du capitalisme – le travail, la valeur et le capital – sont en crise permanente.
Dans sa dégénérescence finale, le système mute vers un thanato-capitalisme. C’est-à-dire un capitalisme terminal, foncièrement despotique, basé sur des nécro-politiques dont l’objectif est le démantèlement du social et l’eugénisme démographique (multipliant les “états d’exception”, d’“exclusion” et de “siège”), avant de déboucher sur d’autres modes de production.
C’est pourquoi la guerre de classe, économique ou militaire, devient la principale forme de régulation du système à l’échelle étatique comme globale. Le parrainage du terrorisme est une stratégie de combat en plein essor parmi les élites mondiales.
En témoignent le coup d’État en Ukraine (et peut-être bientôt en Transnistrie) pour accentuer la pression sur la Russie, l’offensive généralisée contre la Chine, la guerre sale en Syrie, le démantèlement d’États comme l’Irak, la Libye, la Somalie, l’Afghanistan, très bientôt le Nigéria, le Mali, etc., la “nouvelle” stratégie du Pentagone pour forcer les négociations du TTIP et faire avaler à la population européenne les conditions effroyables qui l’accompagnent.
Et maintenant la Grèce.
L’écrasement de ce pays, le massacre de cette société, est un indicateur clair des processus évoqués : il n’y a plus de possibilités de régénération économique ni de croissance, et donc plus d’espace pour la démocratie.
L’UE s’auto-dévore. En son sein, le pays le plus puissant, l’Allemagne, n’a depuis longtemps plus la correspondance territoriale de sa puissance économique. Pour tenter de compenser cela, la classe capitaliste allemande a déclenché une politique expansionniste dans le dernier quart du 19ème siècle et deux guerres contre l’Europe qui sont devenues “mondiales”. 100 ans après la première, elle détruit à nouveau le Vieux Continent, maintenant sous le couvert d’un prétendu projet commun, l’UE, qui est en réalité la Grande Allemagne. Sa guerre contre la Grèce ne laisse guère concevoir plus grand mépris pour les populations, la démocratie et la Vie.
Mais cela ne s’arrêtera pas à la Grèce. Bientôt, ce sera contre nous.
Dans le capitalisme post-démocratique actuel, il est donc extrêmement important, pour les formes organisées de la conscience sociale émancipatrice, de prendre conscience de cela et d’ajuster les stratégies politiques et les projets sociaux. Le capitalisme “amical”, régulé, keynésien, ne reviendra pas.
C’est pourquoi croire en des options électorales qui parlent de “régénérer” le capitalisme ou d’une sortie par la gauche à l’intérieur du capitalisme ne mène pas loin. Pas plus que de suivre des chefs qui disent avoir les recettes pour nous sortir de la crise et de l’indignité. Au contraire, les possibilités résident dans la construction de forces sociales à partir des racines mêmes de la société, dans la préparation du post-capitalisme, pour enclencher des pas irréversibles dans sa dissolution. Des sujets actifs qui génèrent une démocratie directe, une démocratie économique, une démocratie sociale, sans déléguer leur propre émancipation à d’autres. Tout ce qui vient d’en haut et nous incite à remplacer notre participation et notre rôle par le vote est voué à la frustration (qui prendra pour beaucoup la forme de “trahison”). Tsipras en est un exemple aussi inégalable que pathétique.
15:24 Publié dans Actualité, Définitions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, définition, capitalisme, thanato-capitalisme | |
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lundi, 13 octobre 2025
Changement de régime
Changement de régime
par Andrea Zhok
Source: https://www.ariannaeditrice.it/articoli/regime-change
De temps à autre, quelqu’un rappelle à quel point la vie est difficile à Cuba ou au Venezuela, combien la population souffre, à quel point l’économie est en grande détresse. Souvent, ces personnes poursuivent en affirmant, ou à tout le moins en suggérant, que cela est la responsabilité de gouvernements illibéraux, qu’il serait donc souhaitable de renverser, afin de libérer enfin le peuple de la misère.
On ne sait jamais si c’est par ignorance ou par malveillance, mais ces personnes oublient toujours de mentionner un détail.
Des pays comme Cuba et le Venezuela sont sous l’emprise de sanctions internationales dévastatrices imposées par les États-Unis.
Cuba est sous sanctions depuis toujours, depuis qu’ils ont osé chasser le dictateur pro-américain Fulgencio Batista (1959) (photo).
Le Venezuela est sous embargo, interdit de vendre son propre pétrole et d’accéder au système de crédit international depuis 2017 (premier mandat Trump). Entre 2017 et 2024, le Venezuela a subi des pertes estimées à environ 226 milliards de dollars, à cause de cette étreinte.
Le petit jeu américain est, partout dans le monde, toujours le même : ils exercent une combinaison de chantages économiques, de menaces (ou d’interventions) militaires et de financement des forces pro-américaines à l’intérieur du pays qu’ils veulent contrôler. Cette usure se poursuit jusqu’à ce qu’un de leurs pantins parvienne au pouvoir, selon des modalités présentées comme une «expression spontanée de la volonté populaire».
Qu’il s’agisse de Pinochet au Chili ou d’Al-Jolani en Syrie, du Guatemala, du Nicaragua, de la Bolivie, de la Libye, etc., le schéma se répète avec de très légères variations.
Il n’y a là rien de mystérieux. Il s’agit de politique impérialiste ordinaire.
La seule chose dans ce tableau qui frôle le mystère, c’est la réactivité des « émancipateurs à ressort » des contrées occidentales. Il s’agit de naïfs aussi embarrassants que fréquents, pour la plupart des baizuo, qui, de temps à autre, se réveillent, par l'effet du journal du matin, dans la peau de courageux libérateurs de peuples opprimés.
La veille au soir, ils ne savaient même pas que tel ou tel terrible régime illibéral affamait son peuple, mais le lendemain, d’un coup, ils se découvrent protecteurs des campesinos et des droits civils dans quelque pays lointain où – quelle coïncidence – est justement en train de mûrir un « regime change made in USA ».
Puis, typiquement, le lendemain de la prise de pouvoir du nouveau régime « ami », ils oublient en temps réel l’existence même de ce pays, certains – on suppose – qu’à partir de ce moment le sort des peuples qui leur tenaient tant à cœur s’est définitivement redressé, au point qu’il ne vaut plus la peine de s’y intéresser.
18:51 Publié dans Actualité, Définitions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : définition, actualité, regime change, changement de régime | |
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Lecornu et les arrière-pensées du président
Lecornu et les arrière-pensées du président
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/lecornu-e-la-frutta-del-preside...
Lecornu démissionne. L'impossibilité de former un gouvernement a pu être constatée par tous, de la Terre de Feu au Détroit de Bering.
Et Macron le renomme. Pour former le gouvernement.
Il a la confiance du président.
Cela ressemble à une pochade. Une comédie de Feydeau transposée à l'Élysée et dans ses environs.
Et pourtant, c'est la réalité.
À bien des égards, une réalité tragique.
Car Macron est désormais à bout de souffle. Au cours de consultations fébriles, il n'a trouvé personne, absolument personne, disposé à assumer la charge de former un nouveau gouvernement pour la France.
Personne n'est prêt à aller à l'abattoir.
Il a donc repêché le pauvre Lecornu (nomen est omen) qui, évidemment, ne peut pas lui dire non.
Il ira à l'abattoir, bien sûr, mais il lui accordera encore un peu de temps.
Et c'est ce que Macron veut. Du temps. Pour entraîner une France, qu'il ne contrôle plus, vers la guerre. La guerre avec la Russie, à laquelle il n'est, militairement, absolument pas préparé. Et qui, d'ailleurs, n'est pas souhaitée par la grande majorité des Français. Qui sont déjà en révolte contre les conditions économiques dans lesquelles ils se trouvent. Et qui, à coup sûr, rejetteraient un conflit qui ne les concerne pas. Qu'ils ne comprennent pas, et ne peuvent comprendre.
Mais Macron mise là-dessus. Contre toute logique saine. En espérant que l'état de guerre lui permette de suspendre les derniers vestiges de démocratie. Et de rester à l'Élysée. De survivre.
En somme, il nous dit: "Que la France meure, pourvu que je continue à vivre".
Un très beau programme gouvernemental.
D'autre part, Macron s'est retrouvé confronté à une situation dont il n'est pas vraiment responsable.
Ses prédécesseurs, notamment Sarkozy et Hollande – mais Giscard a également sa part de responsabilité –, ont fait vivre la France au-dessus de ses moyens, en exploitant à l'extrême les vestiges de l'empire colonial. La Françafrique et le franc CFA en étaient les symboles et les instruments. Une monnaie qui permettait de tenir sous contrôle les colonies africaines, déjà pauvres.
Mais aujourd'hui, c'est fini. Du Burkina Faso à tous les pays au sud du Sahel, les Français sont chassés sans ménagement.
Macron n'a fait qu'aggraver la situation. Transformant ce retrait en un effondrement honteux.
Et la France se rebelle. Car elle n'est pas disposée, comme je le disais, à accepter une réduction drastique de ses conditions de vie.
Sans parler des banlieues. Où les « invités », islamistes et africains, sont maintenus partiellement calmes grâce à des dépenses et des dons continus. Au détriment, cependant, des citoyens français.
Donc, à tous points de vue, Macron est arrivé au bout du rouleau.
Le sérieux, un minimum de sérieux, voudrait qu'il présente sa démission.
Il ne le fera pas. Et il continuera à essayer de déclencher un conflit entre l'Europe et la Russie.
Pour sauver son siège à l'Élysée.
18:31 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, france, affaires européennes, sébastien lecornu, emmanuel macron | |
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La métamorphose du corps humain au 21ème siècle
La métamorphose du corps humain au 21ème siècle
par Giuseppe Sapienza
Source: https://socialismomultipolaridad.blogspot.com/2025/10/la-...
Lorsque le capital, poussé par son besoin d’expansion, rencontre le corps humain, il le modifie de trois manières : comme produit, comme moyen de production et comme marché en soi. Ce processus s’accompagne d’une marchandisation générale du corps humain et d’une métamorphose fonctionnelle : de l’être-corps à l’avoir-corps.
Le corps humain comme produit
En tant que marchandise achetée et vendue sur le marché de la production et de la consommation, le corps humain a toujours été limité par sa rigidité. Contrairement à de nombreux autres produits, le corps humain ne peut pas être modifié à volonté. Pourtant, c’est son mauvais état qui a préservé son humanité.
Aujourd’hui, la biotechnologie et l’intelligence artificielle semblent capables de franchir cette barrière.
La séparation du corps de l’identité individuelle a rendu possible la vente du corps humain non seulement aux autres, comme dans l’esclavage, la prostitution ou, en d’autres termes, le travail salarié, mais aussi à son propre propriétaire, qui, en interagissant avec lui-même, entre dans un cycle de création et de satisfaction de besoins comblés par les soins corporels, les traitements de beauté, la chirurgie, le fitness, etc. Ainsi, l’individu finit par devenir une sorte d’acheteur, d’utilisateur et de client de son propre corps. La biotechnologie peut élargir les possibilités du corps humain, compris comme produit, selon les besoins du marché, en identifiant de nouvelles parties spécifiques à améliorer, remplacer ou échanger ; et, à l’avenir, l’intelligence artificielle est capable de reproduire l’esprit de manière algorithmique, le séparant ainsi du corps. Dans cette perspective, n’importe quel esprit pourrait habiter n’importe quel corps, dans une sorte de marché immobilier du corps humain.
Le corps humain comme instrument de production
En tant qu’instrument de production, le corps humain a montré toutes ses limites depuis la naissance de la vie sociale. La marge d’amélioration structurelle est très différente. Les machines peuvent être modifiées, améliorées et remplacées indéfiniment, tandis que les humains restent inchangés depuis le jour imaginaire où ils se sont proclamés humains.
L’incapacité du corps humain à être modifié structurellement a laissé sa capacité productive osciller entre une marchandise inestimable hors marché et, au contraire, un produit sans marché et une marchandise de faible valeur.
Le corps humain comme marché en soi
Si l’on imagine le corps humain comme un lieu géographique où l’on achète et vend des biens comme des montres, des vêtements ou des bijoux, sa plasticité limitée représente un obstacle à l’expansion du capital car, si le marché des montres exige un troisième bras, l’humain ne peut s’en doter.
Le capital a tenté de contourner cette limitation par la multiplication des individus et l’augmentation conséquente de la population mondiale.
La façon dont, ces dernières années, le capital est allé au-delà des usages traditionnels du corps humain comme marché en soi (vêtements, mode, accessoires, produits pharmaceutiques, etc.) l’a vu s’immiscer dans le corps humain, donnant lieu à un marché du sang, des organes, et, plus récemment, du sperme et des ovules, et à la location d’utérus pour la reproduction.
Ces dernières années, les avancées technologiques ont permis la conception de médicaments personnalisés, la modification génétique, les nano-médicaments, la protéomique, les cellules souches et la biologie synthétique, qui promettent de faire du corps humain un marché aux possibilités immenses.
Le scénario le plus inquiétant est celui de l’homme du 21ème siècle totalement séparé de son corps, totalement marchandisé et soumis aux règles du marché.
Dans les perspectives les plus extrêmes de l’intelligence artificielle, le corps peut être habité, acheté et vendu comme un appartement, tandis que du point de vue de la biotechnologie, il peut être modifié à volonté, amélioré et intégré à des parties robotiques.
Dans cette perspective, la vieille phrase de Sénèque : « Celui qui est esclave de son propre corps n’est pas libre » prend un tout autre sens.
18:10 Publié dans Actualité, Philosophie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : corps humain, corps, philosophie, actualité, problèmes contemporains | |
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Chaos permanent en France: un mauvais présage pour l'Allemagne et l'Europe
Chaos permanent en France: un mauvais présage pour l'Allemagne et l'Europe
Paris. Nouveau coup de théâtre chez nos voisins : après seulement 27 jours en fonction, le Premier ministre Sébastien Lecornu a annoncé lundi sa démission. Le pays va ainsi avoir son sixième chef de gouvernement en deux ans, et le quatrième en douze mois. Lors de son entrée en fonction en septembre, Marine Le Pen, du Rassemblement national, avait prédit que Lecornu serait la « dernière cartouche » de Macron.
Comme la plupart de ses prédécesseurs, Lecornu a lui aussi échoué en raison de l'instabilité chronique qui règne à l'Assemblée nationale à Paris. Le parti du président Macron n'y représente plus qu'un petit groupe parlementaire, coincé entre les grands blocs de gauche et de droite. Le Rassemblement national de Marine Le Pen forme certes le groupe le plus puissant, mais il reste exclu de la formation du gouvernement – une réplique du « mur de feu » (ou cordon sanitaire) allemand.
Le camp de gauche est quant à lui fragile. Il dispose certes de plus de sièges que le Rassemblement National en raison du scrutin majoritaire français, mais il est fragmenté en plusieurs groupes parlementaires et exige de Macron une politique radicale de gauche qu'il ne peut soutenir.
Macron n'a désormais plus que deux options : soit il intègre le Rassemblement national de Le Pen au gouvernement, ce qui, dans l'état actuel des choses, l'obligerait à céder le poste de vice-président à Jordan Bardella, le protégé de Marine Le Pen, soit il organise de nouvelles élections, lors desquelles le Rassemblement national devrait encore renforcer sa position.
Cette crise ne marque pas vraiment un tournant dans la politique française. Le chaos est depuis longtemps institutionnalisé dans ce pays voisin. Elle est toutefois un signe avant-coureur pour l'Allemagne voisine. Elle montre en effet où mènent les « murs coupe-feu » idéologiques (les "cordons sanitaires"). Les différences entre le scrutin majoritaire français et le scrutin proportionnel allemand sont finalement négligeables : même le système électoral allemand, qui offre depuis un certain temps des résultats électoraux impressionnants à l'AfD, pourrait conduire à long terme à une situation instable si les partis traditionnels s'accrochent à leur « mur coupe-feu ». Même de légers changements dans les résultats électoraux pourraient contraindre l'Union et la SPD à former une nouvelle coalition avec les Verts. Les conséquences éventuelles en sont d'ores et déjà connues. (mü)
Source: Zu erst, octobre 2025.
17:45 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, france, europe, affaires européennes, politique, sébastien lecornu, emmanuel macron | |
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Argentine : nuages d’orage et vents de changement
Argentine : nuages d’orage et vents de changement
Javier M. del Castillo
Source: https://euro-sinergias.blogspot.com/2025/10/argentina-nub...
I.
Le dimanche 7 septembre dernier, le gouvernement de Javier Milei a subi le choc d’une défaite retentissante lors des élections législatives et municipales qui se sont tenues dans la province de Buenos Aires : Fuerza Patria (FP), la coalition dirigée par le Parti Justicialiste, est sortie largement gagnante, s’imposant dans 6 des 8 circonscriptions électorales existantes. Elle a dépassé de plus de 13 points La Libertad Avanza (LLA), une coalition composée du parti éponyme du président argentin et de Propuesta Republicana (PRO) de l’ex-président Mauricio Macri. Ainsi, à la Chambre des députés de Buenos Aires, FP a obtenu 39 sièges, à 8 du quorum, tandis que la coalition LLA a atteint un total de 30 sièges. Parallèlement, au Sénat provincial, FP a obtenu 24 sièges, atteignant le quorum, tandis que la coalition LLA totalisait 16 sénateurs.
Ces résultats affaiblissent non seulement gravement les positions de la LLA et de ses alliés dans l’État le plus important de la République argentine. Ils augmentent également de manière significative la probabilité d’une défaite lors des élections législatives nationales du 26/10/25. Cela s’explique par l’importance considérable de la province de Buenos Aires dans la politique argentine: elle abrite près de 40 % de la population nationale et détient 35 des 127 sièges à renouveler à la Chambre des députés de la Nation. Mais en outre, cette augmentation des probabilités est due à l’attitude adoptée par Milei lui-même face aux élections de Buenos Aires: avec un ton ouvertement triomphaliste, le président n’a pas hésité à conférer à ces élections provinciales une signification et une portée nationale.
Face à la clarté du message transmis par les électeurs de Buenos Aires, le président n’a pas tardé à reconnaître publiquement la défaite. Cependant, il a aussitôt confirmé l’orientation politique de son gouvernement, annonçant même son renforcement et son accélération. Une telle confirmation, face à la fermeté du scrutin, met en évidence une dangereuse obstination du président et alimente en parallèle les soupçons d’une forte influence occulte, dans l’agenda de son gouvernement, d’intérêts contraires à la Nation argentine.
Ces deux considérations gagnent encore en crédibilité lorsqu’on tient compte de quatre revers sévères subis par le président au Congrès national. L’un, trois jours avant les élections de Buenos Aires, et les autres, les 18 septembre et 2 octobre : par de larges majorités, les vetos présidentiels contre les lois d’urgence nationale concernant le handicap, la répartition des apports du Trésor national aux provinces, l’urgence pédiatrique et le financement universitaire, ont été rejetés. Ces vetos, malgré l’importance et la gravité des sujets concernés, avaient été annoncés publiquement par le président sur un ton vantard, provocant, voire moqueur, allant jusqu’à dénigrer les promoteurs des initiatives législatives dont question. Depuis plus de 20 ans, le Congrès national n’avait pas rejeté un veto présidentiel…
II.
Il va sans dire que le rejet du premier de ces revers, survenu quelques jours avant les élections de Buenos Aires, a fortement contribué à la défaite électorale de la LLA dans cette province. Cependant, il serait erroné d’omettre au moins deux autres facteurs qui ont également conduit à ce résultat :
1) L’échec de la politique économique :
Le gouvernement de Milei met particulièrement en avant, parmi les mérites de sa politique économique, la lutte contre l’inflation et l’excédent budgétaire primaire obtenu en 2024 (10,4 billions de pesos). Ces deux points exigent les précisions suivantes :
- Il est vrai que le processus d’inflation a ralenti. Cependant, il n’en est pas moins vrai que c’est ce même gouvernement qui, en décembre 2023, a provoqué un bond brutal de l’inflation (de 10/12 % à 25,5 % par mois) et que, depuis, celle-ci n’a cessé de croître, atteignant en juin 2025 une accumulation de 214,4 %.
- L’excédent budgétaire primaire a été obtenu grâce à un ajustement extraordinaire des comptes de l’État national (le plus dur de l’histoire argentine, selon les dires de Milei lui-même). Mais cet ajustement, loin de peser sur “la caste” comme le promettait le président pendant sa campagne électorale, a été supporté par le peuple argentin accablé (par la dévaluation des revenus et subventions dus à l’inflation ; par la paralysie massive et indiscriminée des travaux publics ; par la réduction drastique des prestations sociales ; par des hausses exorbitantes des tarifs des services publics et des impôts distorsifs, comme les “taxes sur les carburants” ; etc.). De plus, cet excédent budgétaire a finalement servi à payer une partie des intérêts de la dette publique de l’État central.
En conséquence, loin de la relance tant promise et attendue, l’économie argentine continue à montrer de nombreux signes d’alarme : contraction de l’activité industrielle, augmentation du chômage, dépréciation des salaires réels, chute de la consommation intérieure, dégradation grave de l’infrastructure logistique, insuffisance énergétique, etc. À ce sombre panorama s’ajoutent : la mauvaise santé des comptes de la banque centrale (réserves nettes négatives : entre 4 et 8 milliards de dollars US) et une augmentation hypertrophiée de la dette publique de l’administration centrale (par prise de prêts sans capacité de remboursement, acceptation ou offre de taux exorbitants, renégociation systématique, anatocisme et emprunt pour payer la dette). Il suffit de mentionner le sauvetage de 44 à 48 milliards de dollars conclu avec le FMI et d’autres entités il y a quelques mois, ou les démarches désespérées en vue d’obtenir une aide financière du Trésor américain, pour conclure que l’Argentine se trouve déjà à l’épicentre d’une nouvelle crise de la dette publique, avec un risque sérieux de défaut de paiement.
Parallèlement, le spectre de la dévaluation du peso agite, car le gouvernement de Milei “subventionne” le taux de change avec le dollar américain par la dette publique, le maintenant artificiellement bas. Ce taux n’est pas viable, en premier lieu, à cause de son artificialité et de la volatilité de la dette qui le soutient. Mais aussi parce qu’il s’agit d’un taux de change non compétitif pour le commerce extérieur, lequel, combiné à la politique d’ouverture de Milei qui supprime les barrières à l’importation, déséquilibre la balance commerciale.
2) Scandales pour délits présumés :
Depuis le début de 2025, divers cas retentissants ont éclaboussé le gouvernement de Milei : celui de la crypto-monnaie $LIBRA ; celui du fentanyl contaminé qui a déjà causé plus de 100 morts ; celui des enregistrements attribués à l’ex-directeur de l’Agence nationale du handicap, évoquant des pots-de-vin systématiques impliquant Karina Milei, sœur du président et secrétaire générale de la présidence ; et celui de la relation du député José L. Espert, l’une des principales figures du parti au sein de la Chambre basse nationale, avec ‘Fred’ Machado, un homme d’affaires argentin assigné à résidence en attente d’extradition demandée par un tribunal texan pour trafic de drogue et blanchiment d’argent, entre autres délits (suite à ce scandale, Espert a fait l’objet d’une plainte pénale en Argentine et vient de renoncer à sa candidature au Sénat national)…
Ces affaires ont mis à mal l’un des principaux atouts politiques du “mileisme” : le drapeau de l’honnêteté, de la transparence et de l’efficacité. Par ailleurs, ces scandales ont favorisé la réémergence d’anciennes accusations publiques contre divers dirigeants de la LLA, formulées par d’anciens partisans “mileistes” désabusés, concernant : paiement pour des réunions avec Milei, vente de candidatures et même harcèlement sexuel. Dans ce contexte inquiétant, face à une population de plus en plus lassée, certaines voix publiques commencent à affirmer que Milei consomme régulièrement des psychotropes puissants et porte des couches en raison de son incontinence. De plus, certains l’accusent publiquement d’avoir consommé et/ou diffusé de la pornographie infantile (des rumeurs qui, par leur extrême gravité, provoquent un mélange de confusion, de perplexité, d’indignation et de rejet).
III.
Inutile de dire que tout ce qui précède constitue un cocktail explosif d’une grande dangerosité, d’autant plus dans un contexte où, pour couronner le tout, l’ensemble des forces politiques est affaibli dans sa représentativité (les taux élevés d’abstention et de vote blanc en témoignent). Dans ces conditions, l’atmosphère argentine est de plus en plus imprégnée du parfum funèbre d’un possible effondrement du gouvernement Milei, ainsi que du sentiment inquiétant que le pays est à la veille de changements brusques. Ce n’est pas un hasard si, dans les milieux politiques, la presse et l’opinion publique, les diagnostics de “fin de cycle” et les pronostics d’“éclatement de la crise” résonnent de plus en plus fortement. D’ailleurs, ces présages trouvent un écho dans de nombreux médias et cercles proches ou alliés du gouvernement Milei.
Au milieu de ce contexte sombre et préoccupant, une actrice clé se détache, dont la pertinence politico-institutionnelle semble grandir de jour en jour dans cette conjoncture difficile. Il s’agit de la vice-présidente de la nation, Victoria Villarruel (photo), qui serait appelée à assumer la présidence du pays en cas de départ anticipé de Milei. C’est une figure politique très différente de celle du président. Contrairement aux extravagances idéologiques de ce dernier, Villarruel revendique un patriotisme profond, sain et limpide, enrichi d’autres valeurs traditionnelles chères au peuple argentin. Face aux scandales qui entachent l’image de Milei, la réputation de Villarruel est exempte de tout soupçon de corruption. À l’opposé des emportements et des débordements du “manieur de tronçonneuse”, Villarruel fait preuve d’une grande prudence et de bon sens. C’est une qualité que la vice-présidente a démontrée, par exemple, par la lucidité et la fermeté avec lesquelles – dans un bel exemple de dignité personnelle et de responsabilité politique – elle a su répondre aux attaques injustifiées et acharnées de Milei à son encontre. À l’opposé de l’intransigeance radicale dont se vante ouvertement ce dernier, Villarruel a montré une remarquable ouverture au dialogue politique, une attitude qui n’a pas tardé à être remarquée et appréciée dans divers milieux politiques, favorisant le rapprochement de personnalités importantes, notamment des sénateurs nationaux et des gouverneurs de provinces.
À cela s’ajoute un facteur objectif fondamental, qui est l’Argentine elle-même. Ses immenses richesses et la résilience démontrée de ses habitants maintiennent ouverte la possibilité d’une reprise relativement rapide du pays, malgré la gravité des problèmes qui l’assaillent. Une reprise qui dépend, bien sûr, des changements de cap que la direction politique devra effectuer.
Tout cela apporte un peu de sérénité et encourage un certain optimisme face à la tempête qui semble sur le point de s’abattre sur l’Argentine. Il convient ici de rappeler que le père de la vice-présidente, Eduardo Villarruel (photos), haut gradé de l’Armée argentine et vétéran reconnu de la guerre de l’Atlantique Sud, concluait souvent ses conférences géopolitiques destinées à la jeunesse en soulignant l’immense potentiel argentin et en appelant à un engagement patriotique actif. Peut-être la Providence divine a-t-elle prévu de confier à la fille de ce valeureux lieutenant-colonel la tâche de prendre la barre du navire national, de manœuvrer pour éviter la tempête qui s’annonce et de remettre le pays sur la voie de la grandeur.
Dans le contexte actuel, les signes se multiplient qui permettent de penser que, plus tôt que tard, les événements en Argentine vont s’accélérer de façon dramatique, et que la situation incertaine du pays sud-américain prendra une direction – pour le meilleur ou pour le pire. Pour l’instant, seul DIEU sait ce qu’il adviendra…
Javier M. del Castillo est avocat et professeur d’université argentin.
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« L’Europe comme vassale » - Les mémoires de Stoltenberg
« L’Europe comme vassale »
Les mémoires de Stoltenberg révèlent la dépendance totale de la direction de l’OTAN aux États-Unis et montrent que les politiciens ne sont que de simples gestionnaires
Arnaud Bertrand
Source: https://uncutnews.ch/europa-als-vasall-stoltenbergs-memoi...
Il est extraordinairement instructif de lire le livre de Stoltenberg sur son expérience en tant que secrétaire général de l’OTAN.
The Guardian vient d’en publier un long extrait.
Ce qu’il montre, entre autres :
ZÉRO réflexion stratégique et ZÉRO prévoyance
D’après les propres mots de Stoltenberg, il croyait en 2016 que Hillary gagnerait – cette croyance était basée sur son « intuition » – et a été « surpris » lorsque Trump a remporté l’élection.
La victoire de Trump l’a rendu très « nerveux », car Trump « avait déclaré dans une interview télévisée fin mars: "L’OTAN est obsolète"».
Réfléchissez-y deux minutes. Vous êtes le secrétaire général de la plus grande alliance militaire du monde, responsable de la sécurité de près d’un milliard de personnes. Un pays finance 80 à 90% de votre budget. Il y a une élection à deux issues possibles – et l’un des candidats a publiquement qualifié votre alliance d’«obsolète». Et pourtant, vous ne prenez aucune disposition au cas où il gagnerait, ni ne cherchez à comprendre, au-delà des déclarations médiatiques, comment il pense. Vous supposez simplement qu’il va perdre, sur la base de votre « intuition » – et quand il gagne, vous êtes « nerveux ».
Vous n’êtes en fait pas différent d’un téléspectateur ordinaire qui regarde CNN dans son salon – vous n’apportez aucune valeur ajoutée. C’est de la négligence stratégique au plus haut degré. Comme le dit le proverbe: «Gouverner, c’est prévoir» – ce qui, concrètement, signifie que la plus grande alliance militaire du monde n’était pas dirigée, et Stoltenberg l’avoue lui-même dans ses mémoires, comme si cela était tout à fait normal. C’est insensé !
Et il ressort clairement de l’extrait que Stoltenberg n’était pas seul: personne n’était préparé, tous les dirigeants européens ne faisaient que réagir, au lieu d’agir.
Stoltenberg décrit un sommet de l’OTAN avec Trump en juillet 2018, où ce dernier menaça de quitter non seulement le sommet, mais l’OTAN elle-même si les autres membres n’augmentaient pas immédiatement leurs dépenses.
La scène, telle que la décrit Stoltenberg, est incroyablement pitoyable: le «père» annonce qu’il pourrait couper l’argent de poche, et les «enfants» se bousculent pour défendre leur cause. Merkel raconte à Trump les soldats allemands qui meurent en Afghanistan – «malgré une forte opposition dans mon pays, où beaucoup se demandent ce que l’Afghanistan a à voir avec nous». Le Premier ministre danois souligne également le «sacrifice de sang» de son pays pour les États-Unis, et sa voix «tremblait» lorsqu’il disait: «rapporté à la population, le Danemark a perdu plus de soldats en Afghanistan que les États-Unis».
Chacun rivalise pour montrer à Papa Trump quels « bons enfants » ils sont – des supplications émotionnelles depuis une position de dépendance totale. Il n’y a aucune préparation ni réponse stratégique.
Et pourtant, cela aurait pu être l’opportunité du siècle. Nous sommes en 2018, des années avant la crise ukrainienne et un an après que Macron a, pour la première fois, prôné l’« autonomie stratégique » de l’Europe. Trump offrait à l’Europe cette autonomie stratégique sur un plateau d’argent – en temps de paix, idéal ! Mais au lieu de saisir cette chance, les Européens – Macron inclus – ont gaspillé toute leur énergie à préserver le statu quo. Le résultat, nous le voyons aujourd’hui.
C’est une accusation accablante – et le pire, c’est que Stoltenberg en parle comme s’il avait bien géré une crise. Il ne se rend même pas compte qu’il vient de faire un aveu de faillite stratégique.
La colonisation des esprits
Ce qui ressort particulièrement de cet extrait, c’est à quel point l’Europe est devenue colonisée. Dès la nuit de l’élection américaine, lorsque Stoltenberg «a organisé une fête avec des amis et collègues dans sa résidence à Bruxelles. Nous avons installé une grande télévision dans le salon, et des hamburgers ont été servis».
En réalité, tout l’extrait – et probablement tout le livre – ne parle que des États-Unis : il s’agit de façon obsessionnelle de ce que pensent les Américains, de ce qu’ils veulent, de ce qu’ils pourraient faire. L’Europe n’existe pratiquement pas comme entité indépendante avec ses propres intérêts ou objectifs – ce n’est qu’un objet qui réagit aux mouvements américains. Le livre se lit comme le journal d’un eunuque nerveux à la cour impériale, qui observe l’humeur du souverain et considère comme un succès de rester dans ses bonnes grâces.
Un autre passage de l’extrait est particulièrement révélateur à cet égard. Stoltenberg décrit comment il a ordonné à tous les employés de l’OTAN de «se discipliner» vis-à-vis de Trump:
« Pas de roulements d’yeux lors des tweets ou des apparitions publiques de Trump ; pas de rires moqueurs à propos des vidéos ; pas de blagues sur le golf ou ses manières. Tolérance zéro était essentielle. Même un petit groupe qui se moque peut contaminer l’organisation. Et si Washington apprenait que des employés de l’OTAN se moquent de Donald Trump, ce serait désastreux. »
C’était son obsession : pas la planification stratégique, ni les intérêts européens, mais la peur que quelqu’un à Washington entende que les Européens ne sont pas assez respectueux envers l’« empereur ».
C’est l’impérialisme réussi: les colonisés deviennent les exécutants les plus zélés des colonisateurs. Plus encore que dans le cœur de l’Empire – car aux États-Unis, à ma connaissance, rouler des yeux et plaisanter sur Trump est permis. À Bruxelles, en revanche, c’est interdit.
L’Europe est morte en tant qu’unité politique
À un niveau encore plus profond, le livre montre non seulement que les Européens manquent d’autonomie stratégique ou qu’ils sont mentalement colonisés – il montre qu’ils ont perdu le concept même de capacité d’action politique.
Stoltenberg et les dirigeants européens, tels qu’il les décrit, ne sont pas des hommes politiques avec un grand P, mais de simples gestionnaires, de petits bureaucrates.
Regardez comment Stoltenberg décrit son « succès » : il a empêché la réunion de s’effondrer, trouvé une formule pour sauver la face, empêché Trump de quitter la salle. Mais il ne s’occupe absolument pas du fond – à quoi tout cela sert-il ? Que veut réellement atteindre l’Europe ? Ces questions n’existent même pas dans son univers mental.
Cela va au-delà de la dépendance. Je compare souvent l’Europe actuelle à la fin de la dynastie Qing pendant le « siècle d’humiliation ». Mais malgré tous ses défauts – l’Empire Qing était conscient de son humiliation. Il comprenait que le but était la restauration nationale. La politique était vivante, même durant la colonisation.
Mais quel est l’équivalent européen ? Où est la conscience qu’il y a quelque chose de fondamentalement faux ? Les mémoires de Stoltenberg montrent un homme qui se considère comme un homme à succès – sur la base d’une définition totalement faussée du succès. Le patient ne sait même pas qu’il est malade. Les élites européennes d’aujourd’hui ont même perdu la conscience politique la plus élémentaire.
L’historien français Emmanuel Todd a récemment évoqué un « processus de dégénérescence intellectuelle et morale », où « toutes les notions de vérité, d’honneur et de réflexion » disparaissent en Europe.
Ce livre en est l’illustration parfaite:
Un homme qui documente son propre échec politique, décrit des scènes de soumission et d’humiliation profondes – et présente tout cela comme l'histoire d'un succès.
La dégénérescence est totale, lorsqu’on l’appelle cela du « travail bien fait ».
12:04 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, otan, affaires européennes, soumission européenne, atlantisme, jens stoltenberg | |
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dimanche, 12 octobre 2025
La flotille du vide
La flotille du vide
Jordi Garriga
Nous vivons dans une sorte de simulation, c'est la chose la plus logique qui me vienne à l'esprit. Car si on me disait que tout cela n'était qu'une vaste farce, je pourrais me mettre en colère, mais je ne l'exclurais certainement pas non plus. Je veux parler de l'énième « mission humanitaire » que nos habituelles starlettes nous ont offerte: du politiquement correct, recouvert d'autopromotion de nature électoraliste, le tout avec une grande candeur. Servez chaud, svp.
Il est clair que toute la mission de la Global Sumud Flotilla a été chorégraphiée du début à la fin. Quiconque a regardé trois journaux télévisés savait déjà qu'ils seraient interceptés avant même d'arriver ; qu'ils seraient retenus (même pas détenus) pendant deux ou trois jours maximum, et dans des conditions plutôt correctes ; et qu'ils seraient renvoyés à l'odeur de la foule (ou des journalistes). Il y avait Greta Thunberg et Ada Colau, des personnes de la caste des intouchables. Pourquoi leur arriverait-il quelque chose ? Ce voyage n'a été qu'une nouvelle plateforme de marketing personnel indéniable. Loin d'être un acte discret de solidarité, il s'est transformé en une émission de télé-réalité itinérante, où nous avons découvert une autre étoile à l'horizon, Ana Alcalde (Barbie Gaza) (photo). Pour eux, ce voyage n'était qu'un exemple de moralité, un moyen facile d'acheter l'admiration sociale sans courir de réel danger.
Ce qui m'a paru véritablement obscène, c'était la diffusion de vidéos de danse sur le pont ou de publications sur les réseaux sociaux d'une frivolité choquante, contrastant avec la tragédie évidente que ces gens étaient censés aller atténuer. Cela a donné lieu à des attaques impitoyables de notre droite sioniste espagnole, comme celles d'Isabel Díaz Ayuso : « Si l'assemblée flottante du corps enseignant croyait qu'Israël était un État génocidaire, ils ne seraient pas venus, même s'ils étaient fous.» Elle les connaît bien, car elle aussi fait partie de ce Premier Monde au sein du Premier Monde, éloignée des réalités quotidiennes du monde et du pays lui-même.
Je crains que peu de gens en Occident soient épargnés : les horreurs bien réelles des bombardements, de la faim et des décombres peuvent nous ébranler, nous poussant à la condamnation et à la solidarité, simplement pour nous sentir bien, car c’est la « religion sans religion » qu’on autorise à afficher dans nos sociétés. Celle-ci, et toute autre religion exotique, pour ne pas se sentir raciste, bien sûr…
Les grands maîtres de cérémonie de cette démocratie émotionnelle, les politiciens de tous bords, savent exploiter ces situations pour mobiliser leurs bases, faire la une des journaux et se forger une image de « combattants antisystème » ou de « défenseurs de la civilisation », de droite comme de gauche, tout cela sans l’effort d’une diplomatie sérieuse ou de négociations complexes. L’activisme de façade est conçu pour la consommation médiatique et les prochaines urnes, plutôt que pour une solution efficace. C’est de la démocratie émotionnelle.
À Gaza, en Palestine, je ne sais pas comment ils accueillent tout cela. Ils apprécient sûrement cela d’un point de vue moral. J'espère qu'ils mesurent la différence entre ceux qui les soutiennent sincèrement et les politiciens qui, alors qu'ils pourraient agir efficacement, lorsqu'ils pourraient véritablement aider, se contentent d'agiter des mouchoirs, des drapeaux ou des paroles creuses, transformant leur souffrance en un simple spectacle, avec son créneau horaire et ses rituels consensuels d'indignation.
Sous la noble bannière de l'aide, la flottille a transporté moins de tonnes de matériel réel que de TikToks et d'ambitions politiques.
19:53 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : palestine, flotille sumud, actualité | |
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Manipulations moldaves
Manipulations moldaves
par Georges Feltin-Tracol
L’Occident globalitaire jubile ! Ses candidats en Moldavie remportent les législatives du 28 septembre dernier. La précédente chronique hebdomadaire n° 168 évoquait ce scrutin crucial pour l’avenir de cette ancienne république soviétique de langue roumaine. Cette victoire plus nette que prévue revient en partie au vote des Moldaves de l’étranger. Environ 280 000 d’entre-eux ont participé à l’élection avec un taux de 78 % en faveur du parti Action et Solidarité (PAS). Par ailleurs, entre 600 000 et un million de Moldaves détiennent une autre nationalité, particulièrement la roumaine. C’est le cas de la présidente moldave, Maia Sandu. Une falsification sophistiquée de ces élections est aussi une possibilité à ne pas négliger dans le contexte trouble post-soviétique. Il faut néanmoins l’admettre : la propagande du pouvoir a été remarquable.
La formation dirigeante, le PAS, ramasse 50,20 % des suffrages et remporte 55 sièges sur 101. Le système médiatique occidental d’occupation mentale salue ce nouvel ancrage euro-atlantique de la Moldavie. Pourtant, le gouvernement de Chisinau et les journalistes venus de l’Ouest n’ont pas cessé de dénoncer pendant toute la campagne électorale les opérations de manipulation, d’ingérence et de désinformation orchestrées par la Russie. Or le résultat final surprend. On peut sérieusement douter de l’efficacité des services russes au regard du succès des sortants pro-occidentaux. Le Kremlin devrait s’inquiéter de l’amateurisme, souvent filmé, de ses agents à l’étranger, amateurisme déjà manifeste au moment de la tentative d’empoisonnement de l’agent double Sergueï Skripal et de sa fille réfugiés en Grande-Bretagne en 2018. Les services russes combineraient-ils dans leurs manigances bras cassés et Pieds-Nickelés ?
Plus sérieusement, ces actions clandestines de « guerre hybride » ne seraient-elles pas en fait des opérations menées sous faux drapeau à l’initiative d’officines occidentales de déstabilisation ? Prétendre sans guère de preuves probantes que Moscou dépenserait des millions d’euros pour corrompre des Moldaves et les submergerait de comptes fantômes sur les réseaux sociaux pour finalement obtenir une contre-performance majeure, à savoir une nouvelle majorité absolue pour son principal ennemi, interroge… Ces actes de subversion, souvent fomentés par l’Occident lui-même, alimentent une nouvelle et intense guerre psychologique, ce qui ne dédouane pas la Russie d’entreprendre des manipulations propres à l’habituelle guerre de l’ombre.
La victoire du PAS se produit dans un cadre que n’approuverait pas en temps normal les bouffons de la commission de Venise. Cette instance internationale a pour vocation de protéger l’« État de droit » sur le continent européen. Des décisions judiciaires contestables biaisent la sincérité de l’élection. Quarante-huit heures avant l’ouverture du scrutin, la commission électorale interdit deux partis accusés d’être pro-russes et/ou de recevoir de l’argent de Moscou. Le mouvement Cœur de la Moldavie contraint le Bloc patriotique - nationaliste de gauche (24,17 %) - d’exclure ses candidats et de les remplacer au pied levé par d’autres. Quant au Parti de la Grande Moldavie de Victoria Furtuna (photo), il se voit privé d’élection. Même dans les États démocrates décatis des États-Unis, on n’aurait pas fait pire… Irrédentiste, la formation de Victoria Furtuna (4,45 % à la présidentielle de 2024 et qui appela à voter au second tour pour Maia Sandu) envisage l’annexion de la Moldavie roumaine et du littoral méridional ukrainien tout en exprimant en public un scepticisme marqué envers la Russie.
En revanche, le parti Démocratie à la maison de Vasile Costiuc, affilié à l’AUR (Alliance pour l’unité des Roumains) de George Simion, obtient 5,62 % et six sièges. Unionistes, ce parti et son grand frère, l’AUR qui appartient aux Conservateurs et réformistes européens de Giorgia Meloni, soutiennent le rattachement de la Moldavie à la Roumanie. Il existe néanmoins une branche moldave de l’AUR qui n’a fait que 0,10 %.
Le PAS s’élève sans cesse contre la sécession de la Transnistrie slavophone. Le séparatisme assumé de la République moldave du Dniestr l’arrange cependant pour une fois. Deux faits auraient dû susciter l’ire des grandes consciences démocratiques. Le gouvernement moldave a établi douze bureaux de vote réservés aux électeurs transnistriens hors du territoire de la Transnistrie. Lors de la présidentielle de 2024, on en recensait trente. Aux législatives de 2021, on en comptait… quarante-et-un ! Par un fâcheuse coïncidence, le dimanche du vote, la presque totalité des ponts qui franchissent le Dniestr et qui servent de frontière informelle entre la Moldavie et la Transnistrie a été coupé. Certains n’ont ouvert qu’une demi-heure avant la fermeture des bureaux de vote. Des milliers de Transnistriens n’ont ainsi pas pu exercer leur devoir électoral. Ni l’Union pseudo-européenne, ni le Conseil de l’Europe, d’habitude si prompts sur le respect tatillon des normes démocratiques, n’ont émis le moindre commentaire défavorable ! Seule l’OSCE (Organisation de sécurité et de coopération en Europe) a quelque peu tiqué. Cette double manœuvre confirme que certains gouvernements sont plus égaux que d’autres en matière de contournement électoral.
Chef de l’opposition, l’ancien président Igor Dodon ne reconnaît pas les résultats officiels et en appelle à des manifestations contre ce détournement de la volonté populaire. Le climat de terreur qui règne en Moldavie avec des descentes policières fréquentes et des rafles régulières contre les opposants rend incertain toute contestation vraiment organisée d’autant que des menaces d’arrestation planent sur la plupart des personnalités-clef de l’opposition. Il importe par conséquent de surveiller avec attention les prochains événements en Moldavie, foyer de tension de l’Est européen en devenir.
GF-T
- « Vigie d’un monde en ébullition », n° 169, mise en ligne le 9 octobre 2025 sur Radio Méridien Zéro.
18:20 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, moldavie, europe, affaires européennes | |
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samedi, 11 octobre 2025
Merkel vient de l'admettre: la Pologne et les pays baltes également responsables de la guerre en Ukraine
Merkel vient de l'admettre: la Pologne et les pays baltes également responsables de la guerre en Ukraine
Berlin/Budapest. L’ancienne chancelière allemande Angela Merkel n’est jamais à court de révélations surprenantes. On se souvient de son aveu sans détour – en accord avec le président français Hollande – lors d’un entretien avec Die Zeit en décembre 2022, selon lequel l’accord de Minsk de 2014 n’avait eu pour but que de donner à l’Ukraine du temps pour se réarmer.
Voici maintenant la nouvelle sensation : lors d’une interview accordée au média en ligne hongrois Partizán, l’ancienne chancelière a notamment déclaré que la Pologne et les pays baltes étaient également responsables du déclenchement de la guerre en Ukraine en 2022. Selon ses dires, elle a tenté en juin 2021 d’établir un nouveau format de discussions avec la Russie, après avoir constaté que « l’accord de Minsk n’était plus pris au sérieux par Poutine, et c’est pourquoi je voulais un nouveau format, afin que nous puissions parler directement à Poutine en tant qu’Union européenne ».
Mais cette tentative a échoué en raison de l’opposition des pays d’Europe de l’Est: « Certains ne l’ont pas soutenue. Il s’agissait surtout des pays baltes, mais la Pologne était également contre. » Selon Merkel, ces pays craignaient « que nous n’ayons pas de politique commune envers la Russie ».
Selon elle, cet échec a largement contribué à une escalade ultérieure : « En tout cas, cela n’a pas abouti. Ensuite, j’ai quitté mes fonctions, et c’est alors que l’agression de Poutine a commencé. »
De manière surprenante, Merkel cite également la “pandémie” de Covid comme facteur ayant favorisé la guerre. À cause de la « peur de Poutine face à la pandémie de Co vid », les rencontres en personne étaient impossibles. « Si l’on ne peut pas se rencontrer, si l’on ne peut pas exposer ses différends face à face, on ne trouve pas de nouveaux compromis », analyse-t-elle rétrospectivement. Les visioconférences n’étaient pas suffisantes.
Dans le même temps, Merkel a défendu les accords de Minsk, qui « avaient permis une accalmie » et donné à l’Ukraine la possibilité de « rassembler ses forces et de devenir un autre pays ». Elle a ainsi réitéré son aveu que les accords de Minsk n’étaient qu’une manœuvre de diversion.
Sans surprise, les propos de Merkel ont suscité des réactions vives chez les intéressés. Le président polonais Andrzej Duda a fermement rejeté les accusations et insisté sur le fait que son pays n’était pas complice, mais bien une victime potentielle de l’agression russe. Mais cela est faux, et ce n’est pas seulement l’avis de Merkel, mais aussi celui du président du Kremlin, Poutine. Lors de son long entretien avec le journaliste américain Tucker Carlson en février 2024, Poutine a tenu la Pologne largement responsable de l’escalade du conflit en Ukraine – et a précisé à cette occasion que la Pologne, par une politique similaire, avait également été au moins en partie responsable du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale en 1939 (mü).
Source: Zu erst, Oct. 2025.
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France: la social-démocratie zombie
France: la social-démocratie zombie
Nicolas Maxime
Source: Page Facebook de Nicolas Maxime
Ces derniers jours, le PS, le PCF et EELV n’ont cessé de multiplier les appels du pied et les négociations avec Emmanuel Macron pour former un hypothétique gouvernement de centre gauche. Certains comme le député Philippe Brun sont même allés jusqu'à vouloir ressusciter le hollandisme en considérant que Bernard Cazeneuve serait une très bonne option pour Matignon. Ce réflexe révèle moins une stratégie politique que de la survie artificielle d’un corps politique déjà mort, celle d’une "social-démocratie zombie".
Comme l’a montré Emmanuel Todd avec le catholicisme zombie, qui continue d’imprégner les comportements malgré la disparition de la foi, ces partis perpétuent les dogmes d’un monde révolu:
– la croyance qu’un marché libre mais régulé pourrait garantir la justice sociale ;
– l’illusion qu’une redistribution des riches vers les pauvres suffirait à corriger les inégalités structurelles créées par le capital ;
– la foi dans un État arbitre, neutre et bienveillant, qui concilierait intérêts du capital et exigences sociales ;
– l’idée qu’une Europe sociale pourrait émerger d’institutions conçues pour sanctuariser la concurrence et la libre circulation des capitaux ;
– et, plus largement, l’espoir d’un capitalisme moral, adouci par quelques correctifs écologiques ou redistributifs.
Or, cette vision appartient à un autre âge car le compromis fordo-keynésien n'existe plus. À la différence de leurs prédécesseurs, ces partis sont désormais largement discrédités auprès des Français. Ainsi, ensemble, ils ne représentent plus qu’à peine 10 % des suffrages. Leur discours ne parle ni aux ouvriers, ni aux employés, ni aux classes moyennes précarisées. Ils incarnent cette « gauche brahmane » décrite par Thomas Piketty (photo) — celle des professions intellectuelles supérieures, urbaines, diplômées, détachées des réalités du travail et de la France périphérique et rurale.
Cette social-démocratie zombie continue de réciter les prières d’un capitalisme à visage humain, sans voir que le système dont elle espère la rédemption est entré en phase terminale. Cette gauche croit encore aux politiques de régulation quand tout démontre que la financiarisation, la désindustrialisation et la crise écologique ont rendu ces compromis impossibles. Cette gauche parle d’égalité, mais dans le cadre d’un système économique qui rend structurellement irréalisable toute politique de redistribution.
Ainsi, la gauche traditionnelle ne meurt pas de ses adversaires, mais de son incapacité à rompre avec l’imaginaire bourgeois du progrès indéfini et du compromis social.
Car la véritable alternative ne se joue plus entre droite et gauche du Capital, mais entre la perpétuation d’un capitalisme autoritaire et la construction d’un éco-socialisme démocratique, fondé sur la souveraineté populaire, la socialisation des moyens de production et la planification écologique.
La social-démocratie, dans sa forme zombie, vit pour l’heure ses derniers instants.
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Woke, une vendetta contre l’Histoire
Woke, une vendetta contre l’Histoire
par Roberto Pecchioli
Source: https://telegra.ph/Woke-vendetta-contro-la-Storia-10-09
La culture de l’annulation woke, soi-disant « éveillée » (elle aurait mieux fait de continuer à dormir), est une vengeance contre l’histoire, un suprématisme du temps présent. Elle mène une véritable guerre contre le passé. Mots obligatoires, grammaire inventée, statues déboulonnées, nouveaux lieux communs « présentistes » souvent ridicules remplacent les convictions enracinées sur lesquelles des communautés entières se sont fondées. Les livres coupables d’exprimer des idées non conformes à la vulgate contemporaine sont interdits. Des bûchers symboliques en attendant les vrais. Quand ils ne sont pas cachés ou « purgés », les textes jugés politiquement incorrects, les films, les œuvres d’art suspectes exposées dans les musées sont précédés des fameux trigger warnings, des avertissements signalant « la présence de contenus susceptibles de déclencher des émotions négatives, des pensées ou des souvenirs désagréables chez les personnes ayant subi un traumatisme ou particulièrement sensibles à certains thèmes comme la violence, les abus ou la perte. L’objectif est de permettre aux personnes de choisir d’affronter ou non le contenu, en leur offrant une préparation psychologique et la possibilité d’éviter une retraumatisation ». Le nouvel art dégénéré. La définition citée est celle de Google, élaborée par l’Intelligence artificielle. Voilà donc qui sont les véritables mécènes de l’ouragan woke.
En substance, on avertit les lecteurs et les usagers des œuvres et contenus que ceux-ci ne correspondent pas au canon présentiste inversé. Ils appartiennent au passé: ils méritent d’être effacés, ou du moins ridiculisés, soumis à la censure éthique du tribunal de l’Inquisition laïque. Le critère est élémentaire: tout ce qui n’a pas été inventé, produit ou pensé par la génération actuelle est faux, indigne, barbare. Les contemporains se sont « réveillés » et savent avec une certitude infaillible que la vision du monde actuelle est la seule correcte, voire définitive. L’éveil a conféré la conviction apodictique que le passé doit être totalement effacé pour délit de discordance avec l’Aujourd’hui. Vaste entreprise au nom de laquelle l’ensemble de l’héritage historique de la civilisation occidentale s’est transformé en champ de bataille. Le verdict ne prévoit ni absolutions, ni circonstances atténuantes, ni excuses.
Le problème, c’est que si l’on destitue tout passé, il devient impossible de donner un sens à la vie des gens dans le présent. Nous craignons que ce soit là l’objectif, non pas tant des théoriciens woke, parmi lesquels abondent marginaux et sujets borderline, mais de leurs maîtres mondialistes, ceux qui les ont mis en chaire, qui leur ont confié la direction de l’appareil culturel, médiatique, communicationnel dont ils sont propriétaires. En effet, une caractéristique de la culture de l’annulation – oxymore risible puisque la culture est accumulation – est de ne jamais remettre en cause l’ordre économique, social et financier actuel, le globalisme capitaliste, dont elle est soutien et avant-garde. L’ennemi, c’est moi, c’est toi qui lis, c’est le peuple ordinaire, résumé dans la formule méprisante pale, male and stale (pâle (blanc), mâle et rassis (vieux, rétrograde)), étendue à toute l’histoire de la civilisation.
La contestation ne touche pas à la structure concrète du pouvoir, mais réinterprète tout, chaque passé, chaque événement comme une vengeance posthume contre les torts d’hier. Puisque le passé n’existe plus et ne peut être changé, victimes et bourreaux doivent être créés et situés dans le présent. L’idée de sensibilité blessée est un récit artificiel, né parce que quelqu’un a décidé de lui coudre une histoire, attribuant à une chose – une statue de Colomb, une œuvre d’Aristote, certains principes – une signification d’oppression capable de générer le sentiment d’offense, essentiel au mécanisme de l’annulation. L’étape suivante est l’indignation sur commande, puis la sanction, enfin l’interdiction et la damnatio memoriae, la condamnation à l’oubli pour indignité. La première victime est le langage qui interprète la réalité, raison pour laquelle il faut obligatoirement dire « la maire » ou « l’avocate », s’adresser aux « travailleuses et travailleurs », alors que personne n’avait jamais pensé que le genre masculin « étendu » en italien contenait de la discrimination.
La seconde est la liberté de jugement. La volonté de préserver quelqu’un du trouble inclut l’interdiction de l’expression libre au nom d’une abstraction ou d’une simple intention offensive, inexistante dans des œuvres qui utilisaient, comme il se doit, les canons linguistiques, culturels, les connaissances de l’époque où elles furent conçues. La dictature du présent empêche la formation de consciences libres et inhibe l’avenir. Et si les générations décidaient que le critère woke est erroné, voulaient connaître d’autres points de vue ou pressentaient que le canon d’aujourd’hui pourrait être contredit demain ? Quant à l’offense perçue, à effacer ou à punir, elle présente souvent des traits paranoïaques. Comment un vers de Shakespeare pourrait-il offenser ? Si cela arrive, cela signifie que les générations élevées au pain et au woke sont extrêmement fragiles, des flocons de neige hypersensibles, incapables de vivre dans le monde, forcés par de mauvais maîtres à cacher la tête sous le sable, jusqu’à devenir des haineux implacables de quiconque fait éclater la bulle de savon dans laquelle ils sont plongés.
Leur imaginaire, loin d’être décolonisé comme le prétend le récit woke, a été vidé et rempli de concepts entourés d’une aura d’indiscutabilité, des a priori dont la négation déconstruit des esprits fragiles désaccoutumés au raisonnement. Le capitalisme absolu, qui est au pouvoir, rit sous cape, car il a grand besoin de têtes vides, d’autant plus si elles invalident l’histoire, détruisent le passé, corrigent la connaissance. C’est la quintessence de la modernité libérale dont les fautes passées indignent tant l’idéologie woke. La volonté de tout remettre à zéro et de repartir à nu n’est pas nouvelle. C’est l’histoire de la révolution française, du communisme, du maoïsme, des traditions qui imposent même leur propre calendrier. Cela n’a jamais apporté grand-chose de bon, mais l’homme n’apprend jamais de ses erreurs, d’autant plus s’il est programmé pour les ignorer.
Un livre du Hongrois Frank Furedi, naturalisé américain, La guerre contre le passé, constate la nature iconoclaste, furieuse, de la culture de l’annulation, la rage de ceux qui violentent le passé – par exemple en détruisant une statue présente depuis des siècles – pour se venger du présent et « déshériter l’histoire ». Naïve est la surprise de Furedi lorsqu’il observe que les lubies idéologiques actuelles, incubées dans les années 1960, ont explosé en influence culturelle dans les années 1980, dominées par Ronald Reagan et Margaret Thatcher. Il confond libéralisme/néolibéralisme et conservatisme, deux idéologies divergentes. Les libéraux des années 1980, comme leurs références culturelles et économiques (von Hayek, Friedman, Ayn Rand), avaient essentiellement des préoccupations économiques: ils défendaient la libre entreprise et le dogme de la croissance, la forme du progrès chère à la droite libérale. Leur prétendu conservatisme se limitait à défendre l’ordre patrimonial existant. Margaret Thatcher a affirmé que la société n’existait pas, qu’il n’y avait que des individus. « There is no such thing as society ». Distillat de culture de l’annulation, tout comme l’autre affirmation iconique de la dame anglaise selon laquelle « il n’y a pas d’alternative » à la société de marché, l’acronyme TINA (there is no alternative) invoqué par la pensée libérale.
Ce furent le colonialisme anglo-saxon et français qui ont pratiqué la suppression culturelle – déculturation suivie d’acculturation forcée – à l’encontre des peuples « arriérés », soumis à un énergique lavage de cerveau pour les conduire vers un progrès inévitable, coïncidant avec l’adhésion au modèle libéral-démocratique occidental, arrivé aujourd’hui – selon la vulgate woke – à l’apogée civile et culturelle de l’histoire. Une grave erreur si elle est exprimée par des experts en scénarios géopolitiques comme Francis Fukuyama, dévastatrice si elle devient l’idée unique de générations elles-mêmes déculturées et, de plus, ramollies par la ouate existentielle. Tout à fait trompeuse est la prétention à un jugement moral irrévocable condamnant le passé: racisme contre l’histoire. Une conséquence est l’autosatisfaction aveuglée par la négation d’idées, de principes, de formes de vie différents, incompréhensibles faute de points de comparaison. Le présent devient totem et tabou d’une idéologie semblable à la caverne de Platon, où les ombres remplaçaient la réalité.
Le passé à effacer est ce qui est donné, le fondement, naturel (la biologie niée) ou culturel, les usages, coutumes, traditions et principes sédimentés au fil du temps. Nous assistons à un phénomène singulier d’inversion: habitudes, normes, institutions sont déclarées obsolètes au nom de la supériorité du présent, c’est-à-dire d’une croyance invérifiable, tandis que ceux qui les défendent – lorsqu’on leur accorde gracieusement la parole – doivent apporter la preuve de la validité de leurs affirmations. Mais comment démontrer la normalité de l’existence de deux sexes, de races différentes, du fait que la grossesse a été attribuée par la nature ou par Dieu à la femelle des mammifères (un terme suspect que nous suggérons aux policiers du langage)? Il n’est pas non plus possible d’apporter une rigueur scientifique à l’usage de certains mots ou à des comportements que le jugement commun a toujours considérés comme normaux (autre terme dont on demande l’abolition).
Nous ne pouvons pas démontrer qu’il est préférable de connaître Dante, Shakespeare, la philosophie et l’histoire, plutôt que de les effacer. Il manque un code commun de compréhension. On pourrait affirmer que la condition préférée des êtres vivants est l’homéostasie – le maintien de conditions stables – mais on resterait dans le champ du réel, vaincu dans l’imaginaire woke (et pas seulement) par la virtualité. Il est vain de rappeler que des théoriciens libéraux, de Stuart Mill à Hayek ou le progressiste Jonas, ont argumenté en faveur de l’importance des coutumes et modes de vie consolidés, mais on ferait alors référence au passé. Personne ne répondrait. Seulement des regards dédaigneux, au mieux la pitié réservée à ceux qui ne sont pas dans l’air du temps.
En suivant Erich Fromm – qui n’était certainement pas un réactionnaire borné – nous affirmons qu’une guerre acharnée de l’avoir contre l’être est en cours, où discréditer le passé sert les intérêts du monde-marché et de son mouvement perpétuel orienté vers le profit. Le symbole universel du présent est l’argent, par nature mobile, sans passé ni avenir. Le présentisme qui efface, engloutit et recrache est l’expression d’un monde dominé par le marché, la consommation, c’est-à-dire l’obsolescence programmée. Et d’une idée de liberté négative, d’émancipation « de ». Liens, idées, identités, héritages ; du passé, le grand ennemi. Nus vers le but, mais le but est la dissolution. Individuelle, communautaire, civique. Au réveil woke succédera la nuit définitive. Il deviendra lui aussi du passé. Ce qu’il adviendra de ce pan du monde, nous le découvrirons en vivant. Ou en mourant.
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vendredi, 10 octobre 2025
L’horizon déclinant de l’humanité: la dystopie techno-capitaliste de Nick Land
L’horizon déclinant de l’humanité: la dystopie techno-capitaliste de Nick Land
Markku Siira
Source: https://geopolarium.com/2025/10/08/ihmisyyden-haviava-hor...
Le philosophe anglais et théoricien de l’accélérationnisme Nick Land (né en 1962) est redevenu une figure d’actualité, dont les réflexions sont discutées dans des podcasts, commentées dans des publications en ligne, ainsi que sur les réseaux sociaux, où Land est lui-même présent. Sa pensée séduit ceux qui voient la technologie comme un destin inévitable ou comme une menace qui bouleverse les frontières de l’humanité et remet en question les fondements de l’ordre mondial.
La pensée de Land agit comme un trou noir dans le champ de la philosophie moderne: elle attire, trouble et déforme tout ce qui s’en approche. Son œuvre oblige à affronter la finitude de l’humanité sous la pression de la machine technologique. Sa philosophie ne se contente pas de remettre en cause la place de l’homme, mais anticipe la marche implacable de la technologie vers un avenir posthumain où les valeurs et significations traditionnelles se dissolvent sous la dynamique technocratique.
L’approche de Land rejette la morale et place l’auto-direction de la technologie au centre de tout, soulignant ainsi une posture radicalement antihumaniste. Un concept clé de ses premiers écrits est celui de « xénodémon » – une incarnation lovecraftienne de l’intelligence artificielle utilisant l’humanité comme tremplin pour ses propres desseins. S’agit-il encore d’un scénario futuriste, ou bien d’un processus de transformation déjà en cours, qui façonne la réalité selon ses propres conditions et menace d’engloutir le sujet humain ?
La base philosophique de Land s’est formée dans les années 1990 à l’université de Warwick, où il a participé au collectif expérimental Cybernetic Culture Research Unit (CCRU). Dans ce laboratoire intellectuel, Land s’est abreuvé aux courants de Gilles Deleuze, Félix Guattari et de la littérature cyberpunk, a développé le concept d’« hyperstition » (prophétie autoréalisatrice), et a adopté la théorie de l’accélérationnisme, qui, pour lui, se manifeste comme une force autonome du technocapitalisme fonçant vers la singularité.
Au début des années 2000, Land a quitté sa carrière universitaire pour passer à l’usage d’amphétamines et pour subir un effondrement personnel, puis est devenu une figure culte. Ses idées sur la technologie, le capitalisme et la mystique ont depuis été reprises tant par les techno-utopistes, les occultistes que par les prophètes de la dystopie.
Land voit le capitalisme comme « un virus qui se répand de manière cyberpositive », libérant l’homme de ses limites biologiques mais fragmentant la subjectivité humaine. Pour lui, le capitalisme n’est pas un système économique, mais une machine planétaire qui réorganise la réalité sans la permission de l’homme. Ce processus rappelle l’énergétique du philosophe français Georges Bataille : un flux intense et non linéaire, qui dissout les hiérarchies et les sujets, transformant l’économie en une force chaotique qui absorbe tout et recrache une réalité métamorphosée.
Parmi les néons et les gratte-ciel de Shanghai, il a vu dans la « Nouvelle-Chine » un précédent du futur – une fusion de l’automatisation globale et du capitalisme asiatique, qui selon lui représente un modèle de développement où la technologie atteint son plein potentiel sans les limites de la démocratie occidentale.
En Chine, Land n’a cependant pas adopté le communisme spatial chinois, mais les principes du néo-réactionnarisme américain, qu’il a développés avec les concepts de « Lumières sombres » et de la « cathédrale ». Le néo-réactionnarisme constitue chez Land un étrange paradoxe : il combine un techno-centrisme futuriste avec une résurgence du féodalisme – l’admiration de l’innovation technologique et de la hiérarchie traditionnelle. Les Lumières sombres imaginent une libération par le technocapitalisme qui mènera hors des illusions de la démocratie et de l’égalité, que Land considère comme des illusions anthropocentriques.
Land critique la démocratie occidentale comme un frein au développement technologique, empêchant l’avènement de la « singularité technologique ». Selon lui, la démocratie maintient la suprématie du sujet humain et freine l’ascension de l’intelligence machinique. Cette vision déterministe repose sur la croyance que le développement technologique est une loi naturelle auxquelles les processus démocratiques s’opposent en vain. L’énergie philosophique de Land s’inspire du concept de machine de Deleuze et Guattari, un champ dynamique générant différences et intensités, l'accélérant pour le mener à l’effondrement et à la renaissance.
Land s’intéresse aussi à la technologie blockchain. Il considère la cryptomonnaie comme une révolution philosophique qui libère l’économie de la confiance humaine et du contrôle des tiers. Pour Land, la blockchain est une « écologie technonomique » – un processus symbiotique entre technologie et économie, qui automatise la confiance et ouvre la voie à une économie libérée du contrôle.
Cette vision reflète la conception de Land de l’argent comme intelligence machinique, fonctionnant non seulement plus vite que la conscience humaine, mais posant aussi les bases d’un nouvel ordre économique non humain. Dans la vision de Land, l’argent est une forme précoce d’intelligence artificielle qui dirige la société de façon autonome.
Ces dernières années, Land a adopté le vocabulaire du gnosticisme pour décrire le technocapitalisme comme une fusion du matérialisme et de la spiritualité – une libération antihumaniste se dirigeant vers une suprématie non humaine où l’intelligence se libère des chaînes que lui impose l’humanité. Il décrit le technocapitalisme comme un processus cosmique qui dissout le sujet humain et le remplace par une intelligence machinique affranchie de la morale. Il appelle cela un « lexique thermodynamique », faisant référence à la force auto-alimentée des marchés et de la technologie, qui écarte l’homme comme un tournant historiquement inévitable.
Land suit également la politique américaine et voit dans les alliances politiques de leaders technologiques comme Trump et Musk des signes accélérationnistes qui sapent la cathédrale et accélèrent le technocapitalisme vers la singularité. Cette vision unit sa pensée technologique et mystique, où le capitalisme agit comme une hyperstition, une prophétie autoréalisatrice.
L’évolution de la pensée de Land révèle un paradoxe fascinant : il est passé d’un déterminisme centré sur la technologie à un discours métaphysique, tout en conservant son attitude antihumaniste fondamentale. Cela se manifeste aujourd’hui dans sa façon de réinterpréter les concepts religieux dans le contexte de l’ère technologique, tout en rejetant le libéralisme comme un échec historique.
Ses vues, qui anticipaient autrefois la fin de la politique depuis la perspective de la rupture technologique, se sont rapprochées au fil des ans de la pensée conservatrice traditionnelle, ce qui se reflète aujourd’hui aussi dans ses commentaires, par exemple sur l’état de l’Église d’Angleterre et ses allusions aux profondeurs secrètes de l’histoire de la modernité. Il est étonnant que Land ne voie pas lui-même la contradiction entre le progressisme technologique et le traditionalisme réactionnaire – ou peut-être que ce paradoxe est justement le cœur de sa philosophie.
De même, l’usage pseudo-scientifique de certains concepts pose problème: le mélange de gnosticisme, d’occultisme et de numérologie donne à sa pensée une impression de profondeur, mais révèle une vision du monde où les références occultes peuvent primer sur la rigueur analytique. Cela fait de l’œuvre de Land davantage une fiction spéculative qu’une analyse philosophique sérieuse.
Finalement, la dystopie de Land n’est pas un avertissement, mais une vision qui semble autodestructrice, qu’il considère inévitable, voire souhaitable. Son approche met trop l’accent sur le chaos, négligeant la possibilité d’un changement maîtrisé. Alors que l’horizon de l’humanité menace de disparaître, il nous revient de décider si nous naviguerons à travers la tempête technologique ou si nous nous abandonnerons de bon gré à la gueule de la machine.
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jeudi, 09 octobre 2025
Paweł Wargan et l'asservissement de l'Europe
Paweł Wargan et l'asservissement de l'Europe
Paweł Wargan, militant socialiste polonais travaillant à Berlin en tant que coordinateur chez Progressive International et auteur notamment pour Monthly Review, Jacobin et New Statesman, écrit ce qui suit sur X :
« Depuis les années 1940, la politique étrangère américaine visait à faire de l'Europe un front stable dans sa lutte pour le contrôle impérial de l'Eurasie. Un rapprochement entre Berlin et Moscou — ou entre Paris et Moscou — constituait une menace réelle pour ce processus.
Charles de Gaulle aspirait à une intégration plus étroite avec l'Union soviétique — et à une dissociation des États-Unis — à travers sa vision d'une « Europe de l'Atlantique à l'Oural ». L'Ostpolitik de Willy Brandt visait à normaliser les relations avec le bloc socialiste de l'Est, notamment par le biais d'importants accords énergétiques. Les États-Unis ont saboté ces efforts à chaque occasion, par exemple en imposant des sanctions contre les gazoducs germano-soviétiques ou en déployant des missiles nucléaires américains sur le territoire européen afin de saper les appels à la limitation des armements.
Au cours des années 1970 et 1980, les États-Unis ont menacé à plusieurs reprises de se retirer de l'OTAN, arguant que la dépendance de l'Europe à l'égard des États-Unis engendrait des courants « dangereux » de neutralisme et de pacifisme. Les responsables américains se plaignaient que l'Europe profitait des avantages de l'impérialisme, mais laissait à Washington le rôle du méchant. Kissinger insistait pour que l'Europe augmente ses dépenses militaires.
Avec l'effondrement du socialisme, l'Europe de l'Est offrait une solution. La promotion d'une politique réactionnaire et anticommuniste dans la région — qui s'est ensuite transformée en une russophobie virulente — a assuré à l'OTAN un tampon contre le danger d'une Allemagne pacifiste. Dans un cadre décisionnel partagé, les États pouvaient être montés les uns contre les autres, afin que l'ensemble continue d'avancer. Il suffisait d'une déclaration apocalyptique de Varsovie ou de Riga pour saboter les discussions entre Berlin et Moscou.
Cela ne signifie pas que l'Allemagne, en tant que moteur économique de l'UE, n'ait pas ses propres intérêts impériaux. Nous avons vu ces intérêts à l'œuvre il n'y a pas si longtemps. Mais la confession de Merkel montre que le mécanisme transatlantique a fonctionné exactement comme prévu. Il a servi de frein aux processus démocratiques, afin que la politique nationale d'un seul pays ne puisse pas compromettre le programme impérialiste commun.
D'une certaine manière, Biden et Trump ont réussi là où des générations de dirigeants américains ont échoué. La classe dirigeante européenne aime à nouveau la guerre — et l'Allemagne a repris son rôle historique de fer de lance du réarmement de l'impérialisme européen. Mais en coupant les voies vers une intégration eurasienne plus étroite et en liant complètement l'Europe à l'impérialisme américain, ils ont également scellé leur destin commun.
La question est seulement de savoir s'ils entraîneront le reste du monde avec eux. »
Source : https://x.com/pawelwargan/status/1975212962659876948
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Le macronisme, chronique d'un désastre annoncé
Le macronisme, chronique d'un désastre annoncé
Nicolas Maxime
(source: page Facebook de Nicolas Maxime)
Doit-on être étonné par la situation politique en France ? Depuis son élection en 2017, Emmanuel Macron n’a cessé de mépriser les Français, de vouloir imposer des réformes au pas de charge alors que la majorité y était opposée, et de gouverner comme si le pays lui appartenait. Chaque contestation sociale — qu’il s’agisse des Gilets jaunes ou du mouvement contre la réforme des retraites — a été traitée avec arrogance, répression ou mépris de sa part. Cela a complètement abîmé le lien entre les citoyens et leurs institutions, déjà fort fragilisé par ses prédécesseurs.
On se souvient lors de son élection de la promesse d'un nouveau monde — où l'on valoriserait l'effort, le dialogue social et la responsabilité des politiques — qui s'est très vite révélé être la continuité de l'ancien, en pire. Concernant le locataire de l'Elysée, cela tient de sa conception verticale et autoritaire du pouvoir, où l'exécutif doit décider de tout, tout seul, où le Parlement ne devient plus qu'une simple chambre d'enregistrement, où la rue devient le seul lieu de contestation possible lorsque la frustration populaire est à son comble. À la place, c’est une logique managériale du pouvoir qui s’est installée, traitant la société comme une entreprise qu’il faudrait réformer coûte que coûte, contre l'avis même de ses citoyens.
Il y a aussi quelque chose de probablement lié à la personnalité du personnage, comme l’a démontré Marc Joly dans La pensée perverse au pouvoir : un mélange de cynisme, de froideur et de manipulation. Macron incarne cette rationalité perverse, propre aux hommes politiques actuels — qui va instrumentaliser les notions de modernité, d’efficacité ou d’Europe, prétendre servir l’intérêt général et EN MÊME TEMPS disqualifier quiconque s’y oppose comme populiste ou irrationnel. En réalité, c'est une pensée autoritaire et décomplexée, dénuée de sens moral, qui s'exprime au service de ses propres intérêts et de ses amis puissants.
Il y a un an, lorsqu’il a décidé de dissoudre l’Assemblée nationale et de convoquer des élections législatives anticipées, celui-ci pensait encore avoir la confiance du peuple. Mais il a été désavoué, et ce sont le Rassemblement national, en termes de voix, et le Nouveau Front populaire, en nombre de sièges, qui sont arrivés en tête. Qu’a-t-il fait ? Il n’a nommé ni l’un ni l’autre, préférant s’accrocher au pouvoir. Il a choisi des Premiers ministres issus de ses propres rangs et a tenté de bricoler une coalition avec les Républicains, pourtant ultra-minoritaires. Ainsi, depuis la dernière dissolution, trois premiers ministres se sont succédé — Barnier, Bayrou, Lecornu — le dernier gouvernement parvenant même à atteindre le record de la plus courte durée: 14 heures et 26 minutes ! Aussi court qu'une story Instagram ! Macron est entré dans un rôle de pompier pyromane, il a joué avec le feu et il s’est brûlé.
En attendant, le résultat, c’est une France fracturée, où la confiance dans le politique s’effondre et où le Rassemblement National, prospère sur le ressentiment et la désignation de boucs émissaires. Un président conscient de la gravité de la situation aurait deux options : soit présenter sa démission, soit former un véritable gouvernement d’union nationale, intégrant toutes les sensibilités politiques — de La France insoumise au Rassemblement national — et en tenant compte des propositions de chacun. Mais Emmanuel Macron n’en a cure car il n'écoute que lui-même et semble décidé à aller jusqu’au bout, quitte à entraîner le pays dans une impasse politique et démocratique.
Le pire dans tout ça ? C’est que derrière lui, les prétendants ont l’air encore pire. Jordan Bardella, Gabriel Attal ou Édouard Philippe semblent s’inscrire dans la continuité du macronisme : même narcissisme, même soumission aux logiques financières et aux dogmes européens, même mépris du peuple.
Au vu de la crise politique actuelle et de la situation socio-économique dans laquelle le pays est empêtré — menace sur la souveraineté alimentaire et industrielle, effondrement du système de santé, crise du logement — ainsi que des réformes antisociales menées sous son quinquennat : conditionnement du RSA à des activités obligatoires, durcissement successif de l’assurance chômage avec baisse des durées et des montants d’indemnisation, recul de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans… Emmanuel Macron peut d’ores et déjà être considéré comme le pire président de la Ve République, tant par la brutalité sociale de ses politiques que par le mépris institutionnel avec lequel il gouverne. Dès lors, la crise politique actuelle n’a rien d’étonnant puisque le désastre était annoncé depuis son élection.
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mercredi, 08 octobre 2025
La Russie tenait à un fil au-dessus de l’abîme: pourquoi le 7 octobre est-il une fête nationale en Russie?
La Russie tenait à un fil au-dessus de l’abîme: pourquoi le 7 octobre est-il une fête nationale en Russie?
Alexandre Douguine
L’anniversaire de Poutine est une fête nationale, car Poutine lui-même incarne dans notre système politique le princeps. Il existe un concept romain — celui de princeps, du principat. C’est la figure centrale du système politique, intermédiaire entre la république et l’empire. Et Poutine, à cet égard, est un précurseur. Il transforme la république des années 1990 — en voie de désintégration, corrompue, pro-occidentale, privée de souveraineté et en pleine décomposition — en un futur Empire. Et lui-même est comme un pont vers celui-ci.
Autrefois, les empereurs (et même avant, à l’époque de la République romaine) étaient appelés Pontifes (pontifices), c'est-à-dire bâtisseurs de ponts. Plus tard, ce titre a été repris par le pape de Rome, mais à l’origine, il symbolisait le pouvoir sacré. Et Poutine est justement un tel bâtisseur de ponts. Il construit un pont de la république défaillante, chancelante, désintégrée vers un Empire en pleine ascension.
C’est là son rôle fondamental. Il ne tient pas seulement à sa position et à ses fonctions, car il existe différentes personnalités qui, une fois arrivées au sommet du pouvoir, en font des usages très divers. Certains pour le bien, d’autres pour le mal; certains pour la tyrannie et leur propre affirmation, d’autres, à l’inverse, vont trop loin dans la piété, oubliant la nécessité du côté redoutable du pouvoir d’État.
C’est pourquoi les possibilités du Souverain Suprême sont en effet immenses, mais beaucoup dépend de la manière dont l’individu, détenteur du pouvoir suprême, correspond à la nature même de ce pouvoir. Et chez Poutine, c’est précisément en tant qu’homme que cette combinaison s’est révélée extrêmement heureuse, voire salvatrice, déterminante pour notre pays à l’époque où nous vivons.
Il existe une tradition de la fin du Moyen Âge et jusqu’à la Réforme, étudiée par Ernst Kantorowicz, historien et philosophe politique remarquable. Il parlait du phénomène des « deux corps du roi ». L’un des corps est le corps individuel, l’autre — sa fonction de princeps, de souverain. Autrement dit, un corps — celui de l’individu, et l’autre — celui de cette fonction sacrée: être à la tête de la société, à la tête du système politique.
Chez Poutine, nous voyons l’harmonie entre ces deux corps: entre l’individualité de Vladimir Vladimirovitch Poutine, avec son parcours et son histoire personnels, et le corps du Souverain Suprême de la Russie à une période critique et décisive. Et selon la façon dont ces deux corps interagissent, il en résulte soit un tournant heureux ou salvateur, soit, au contraire, un échec.
Chez Poutine, nous voyons l’harmonie de ces deux subjectivités: la subjectivité sacrée du principat et le destin personnel, individuel, d’un homme issu des rangs de la sécurité, patriote, serviteur de sa Patrie à quelque poste que ce soit, même le plus modeste.
Poutine est un homme du peuple. Il est arrivé à sa position véritablement à partir des échelons les plus bas, servant la Patrie à chaque étape avec foi et loyauté. Il est un princeps méritocratique, c’est-à-dire ayant accédé au sommet du pouvoir grâce à ses mérites (meritas), et non par une position ou des privilèges initiaux. Il faut aussi en tenir compte.
À cet égard, Poutine, surtout lorsque nous regardons en arrière sur ses 25 années au pouvoir, a opéré un véritable (et souvent invisible) retournement incroyable dans l’histoire russe. Notre pays glissait vers l’abîme. Il est tombé dans l’abîme en 1991 et, en principe, il aurait dû glisser de la dernière falaise, perdre définitivement sa souveraineté, instaurer une gestion extérieure — ce vers quoi menait en fait la politique de l’ère Eltsine.
Et c’est précisément Poutine qui a rattrapé notre pays, suspendu à un dernier fil, encore accroché à la falaise avec le risque imminent de s’écraser au fond du gouffre et de voler en éclats (ce qui était alors une réalité à portée de main), et, grâce à un effort incroyable, mais aussi avec beaucoup de précaution, l’a ramené, du moins, sur cette falaise. Et nous avons commencé à penser comment retrouver notre place dans l’histoire, comment restaurer la plénitude de notre souveraineté, comment faire renaître la Grande Russie que nous semblions avoir définitivement perdue dans les années 1990.
À cet égard, Poutine est bien sûr un homme du destin, un homme marqué par le courant de l’histoire russe, difficile, parfois paradoxale, dont la langue, dont l’idéogramme nous échappent parfois. Nous ne comprenons pas toujours ce qu’elle attend de nous, car elle ne parle pas toujours clairement.
Les grandes actions ne sont pas toujours précédées de grands manifestes. Parfois, l’histoire émet des sons indistincts, et ensuite tout s’épanouit et commence à monter. L’histoire russe est pleine de paradoxes, et dans cette histoire, Poutine et son règne, sans aucun doute déjà maintenant (dès le début, c’était évident), sont placés sous le signe de la lumière.
Dans l’histoire romaine, il y avait une tradition de succession d’empereurs. L’un était mauvais, l’autre bon, puis à nouveau un mauvais, puis à nouveau un bon. Ils formaient une structure presque binaire, 1-0 : empereur réussi, empereur raté. Dans notre histoire, ce n’est pas toujours ainsi, mais il y a des souverains qui, à l’évidence, du point de vue des réalisations historiques, dans la trame, dans le texte de notre histoire, sont inscrits en lettres majuscules, dûment soulignées, en caractères gras. Et ils représentent quelque chose d’important, de bon, de salvateur…
Certains dirigeants étaient cruels, d’autres humains. Poutine lui-même, sans aucun doute, n’est pas cruel, il est humain, mais par la grandeur, il se tient au niveau des plus grandes figures de l’histoire russe. Et le fait qu’il parvienne à accomplir ses exploits incroyablement difficiles pour sauver la Russie en politique intérieure sans effusion de sang, qu’il n’usurpe jamais de pouvoirs supplémentaires, ne les dépasse jamais et, au contraire, se comporte de manière extrêmement humaine, bienveillante et tolérante, même envers ses adversaires idéologiques, cela fait de lui bien sûr une personnalité unique.
Je pense que Poutine construit un pont vers la véritable renaissance spirituelle, sociale et économique de la Russie. Et je félicite sincèrement notre Souverain Suprême, princeps, qui relève la Russie, à l’occasion de sa fête ! À l’Ange — couronne d’or !
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Géorgie – La Gaule du Caucase
Géorgie – La Gaule du Caucase
Source: https://www.anonymousnews.org/international/georgien-das-...
Qu'il s'agisse de l'assaut du palais, des barricades enflammées ou des dames âgées distribuant des biscuits, les routines des manifestants sont pratiquement les mêmes, tout comme celles de la police qui y réagit. C'est en Géorgie qu'a débuté en 2003 la première révolution colorée de l'espace post-soviétique – et c'est en ce même pays que cette ère prendra fin.
Par Alexander Nossowitsch
Dès la nuit suivant les élections, on a tenté, comme à l'accoutumée, de prendre d'assaut le palais présidentiel en Géorgie. Par habitude, on a brûlé des pneus et érigé des barricades. Tout aussi routinièrement, la police a éteint les pneus et dispersé les manifestants à l'aide de canons à eau. Tous ces événements ont éclaté au cours du week-end et se sont rapidement apaisés.
Il ne semble pas y avoir de suite au « banquet ». Il aura lieu tout au plus pour les leaders des manifestations, mais pas au sens habituel du terme: ils n'accèderont pas au pouvoir en tant qu'émissaires du « monde libre », mais seront très probablement emprisonnés pour avoir tenté de renverser l'ordre constitutionnel. Ils en ont eux-mêmes pris conscience: ils se renvoient la responsabilité de l'assaut du palais présidentiel et font référence aux mythiques « provocateurs russes ».
Les événements qui se sont déroulés samedi à Tbilissi peuvent être considérés comme une sorte de « post-scriptum » à l'échec de la tentative de « révolution colorée » en Géorgie.
Il y a un an, l'Occident libéral et mondialiste – qui agissait alors encore comme une entité unique – avait déployé des efforts considérables pour inciter les autorités géorgiennes à ouvrir un deuxième front contre la Russie. À l'époque, la situation politique en Géorgie était très agitée depuis plusieurs mois: des « émissaires » occidentaux étaient présents sur le « Maïdan » local, il y avait des manifestations de masse, des combats de rue, les réseaux sociaux étaient utilisés pour mobiliser les étudiants à des actions de protestation, et des dames âgées s'agenouillaient devant les forces spéciales – tout cela conformément aux méthodes habituelles quand l'on cherche à précipiter un changement de régime.
À l'époque, le gouvernement géorgien avait réussi à résister et à défendre la volonté majoritaire de la population lors des élections législatives. Ce qui se passe actuellement est un écho de ces événements, qui se répètent aujourd'hui sous forme de farce, en accéléré. De nouvelles élections ont lieu, mais cette fois-ci au niveau municipal. Une fois de plus, l'opposition affirme que la victoire lui a été volée, alors que cette fois-ci, elle n'a même pas participé aux élections dans de nombreuses circonscriptions et avait déclaré à l'avance que ces élections étaient illégitimes. Bruxelles ne s'est pas précipitée pour soutenir « ses » alliés en Géorgie, car ce ne sont pas des personnes pour lesquelles on sacrifierait ses week-ends, et pour Washington, ces personnes ne sont certainement pas « les siennes ».
Au fond, les partisans de Mikhaïl Saakachvili suivent le même chemin que Saakachvili lui-même: de président de la Géorgie à sans-abri, puis à prisonnier.
Deuxième point, et non des moindres: l'échec manifeste de ce cinquième «Maïdan» à Tbilissi en quatre ans marque non seulement la fin définitive de l'ère Mikhaïl Saakachvili en Géorgie, mais aussi la fin de l'ère des «révolutions de couleur» en soi. Cette époque est révolue. Il est symbolique que la Géorgie, où cette ère avait commencé dans l'espace post-soviétique en 2003, y mette désormais un terme.
Les méthodes de changement de régime développées par Gene Sharp (photo) ont été utilisées pendant des décennies par des politiciens, des journalistes et des organisations non gouvernementales pro-occidentaux – en tant qu'agents des services secrets américains et européens – et analysées et étudiées dans les moindres détails. Afin de contrer ces méthodes, des contre-mesures efficaces ont déjà été développées et testées. La seule chose qui manque encore, c'est la souveraineté extérieure, la légitimité intérieure, un État qui fonctionne et la volonté politique des gouvernements concernés de mettre en œuvre ces contre-mesures.
Tout comme les méthodes simples, les méthodes sociales perdent également de leur actualité avec le temps.
La présence d'un « sacrifice sacré », la « colère juste » de la foule, la représentation d'activistes corrompus comme représentants de l'ensemble du peuple, de jolies filles qui cousent des rubans sur les uniformes des soldats et de touchantes grand-mères qui leur offrent des biscuits: toutes ces manipulations politiques ne fonctionnent plus. Le tour a été dévoilé et le magicien n'impressionne plus. Mais il ne faut pas se détendre, les escroqueries prennent sans cesse de nouvelles formes. Les escrocs s'adapteront toujours aux nouvelles conditions et développeront de nouvelles méthodes. Et cela ne concerne pas seulement les appels téléphoniques frauduleux et la correspondance sur les réseaux sociaux, mais aussi la grande politique.
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L’accord Moscou-Téhéran redessine la carte stratégique de l’Arctique à l’océan Indien
L’accord Moscou-Téhéran redessine la carte stratégique de l’Arctique à l’océan Indien
Un nouveau corridor relie exportations de gaz, infrastructures nucléaires et systèmes militaires dans un bloc non occidental
par Global GeoPolitics
Source: https://ggtvstreams.substack.com/p/moscowtehran-agreement...
Le partenariat stratégique global entre la Russie et l’Iran, entré en vigueur en 2025, exige une analyse approfondie. Les partisans présentent l’accord comme un réalignement souverain et un rempart contre l’hégémonie occidentale. Les sceptiques mettent en garde contre des pièges cachés : un cartel énergétique déguisé, une subvention à l’escalade, et une fracture structurelle des chaînes d’approvisionnement mondiales. Aucune de ces lectures n’est suffisante seule. Le pacte incarne des contradictions qui définiront la géopolitique de la prochaine décennie.
Le traité instaure un cadre de 20 ans liant la Russie et l’Iran dans les domaines de l’énergie, des transports, de la défense, de la finance, de la technologie et de la diplomatie. Sa ratification a déjà été approuvée par la Douma russe. La mise en œuvre de ses dispositions testera les limites imposées par les sanctions, la méfiance, les capacités internes et la pression extérieure. Ses effets se feront sentir en Europe, au Moyen-Orient, en Asie du Sud et sur la carte énergétique mondiale.
Au cœur de l’alliance, la résilience stratégique mutuelle est l’objectif. La Russie cherche des échappatoires aux points d’étranglement occidentaux. L’Iran souhaite des technologies avancées, des garanties de sécurité et des marges de manœuvre face aux pressions. Le traité formalise la coopération dans le nucléaire civil (rôle de Rosatom sur quatre réacteurs iraniens, pour environ 25 milliards de dollars), un gazoduc passant par l’Azerbaïdjan vers l’Iran (potentiellement 55 milliards de m³ annuels), et la relance des échanges via le Corridor de transport international Nord-Sud (INSTC) afin de contourner les routes maritimes occidentales. Ce gazoduc serait comparable à l’ancien Nord Stream. L’Iran prévoit aussi de fournir 40 turbines MGT-70 à la Russie, sous licence Siemens, desserrant la pression sur les centrales thermiques russes soumises aux sanctions. Des mesures fondamentales comme l’intégration des systèmes de paiement (Mir en Russie, Shetab en Iran) figurent dans l’accord. La logique spatiale est claire : réorienter le commerce via l’Iran, réduire la dépendance au canal de Suez, à la mer Rouge, au Bosphore, à la Méditerranée, et concentrer les flux énergétiques sous un nouvel axe.
La dimension énergétique est la plus évidente. Si la Russie peut acheminer du gaz via l’Iran, elle gagne des routes d’exportation alternatives, moins vulnérables aux blocages. L’Iran devient un hub de transit, gagnant à la fois des droits de passage et un levier stratégique. Chine, Inde, Pakistan, Turquie et Irak sont tous sur des trajectoires potentielles. Le traité facilite aussi les investissements russes dans le pétrole/gaz et les infrastructures iraniennes, allégeant les contraintes capitalistiques imposées par les sanctions occidentales. Pour l’Iran, dont la croissance de la production gazière a ralenti (2 % par an récemment) tandis que la consommation explose et que l’infrastructure se dégrade, le capital et la technologie russes offrent un certain soulagement. Mais l’Iran fait face à un déficit gazier chronique (historiquement 90 millions de m³/jour, pouvant atteindre 300 millions en hiver). Sans aide extérieure, son réseau électrique s’effondre, les raffineries sous-performent, les industries tournent au ralenti. Le traité constitue une bouée partielle.
Cependant, les défis sont de taille. Un rapport du Stimson Center prévient que la construction de pipelines, l’exposition aux sanctions, les risques de transfert technologique, les inefficacités de gestion et la dépendance excessive au capital russe sont des dangers majeurs. L’Iran doit moderniser ses installations vieillissantes, surmonter les blocages du financement extérieur, corriger les mauvais incitatifs et gérer corruption et bureaucratie internes. La Russie doit assumer le risque d’investissements sous sanctions, dans des terrains difficiles, et faire confiance aux capacités de l’Iran.
La confiance politique et stratégique reste fragile. Les renseignements britanniques ont souligné la méfiance persistante et reconnu que le traité n’apportera peut-être pas de percées majeures. Eurasia Review qualifie l’alliance de « tiède », notant la concurrence énergétique entre Moscou et Téhéran, des volumes commerciaux modestes (environ 5 milliards de dollars), et l’inexécution d’accords antérieurs. En pratique, la Russie a refusé une clause de défense mutuelle complète. Le pacte interdit d’aider un agresseur tiers mais n’engage pas à une assistance militaire directe. La diplomatie iranienne a insisté sur le refus d’être entraînée dans des blocs militaires. Lors des récentes frappes américaines et israéliennes sur des sites nucléaires iraniens, Moscou a publiquement condamné les attaques mais n’a offert aucune réponse militaire. Ce fossé révèle la différence entre alliance rhétorique et pacte opérationnel.
Le traité modifie aussi la dynamique des sanctions et des juridictions légales. La Russie a déjà rejeté la récente réactivation des sanctions de l’ONU contre l’Iran (via le mécanisme de retour automatique) comme illégale et non contraignante. Cette position construit de fait une légalité parallèle où Moscou agit comme si les sanctions ne la concernent pas, favorisant ainsi leur contournement ou non-respect. Téhéran menace également de refuser inspections ou coopération avec l’AIEA si les sanctions perdurent. Avec deux grandes puissances ignorant ouvertement les mécanismes de coercition occidentaux, l’application des règles devient asymétrique. Les pays qui souhaitent commercer avec l’une ou l’autre seront exposés à des risques juridiques, diplomatiques ou devront compartimenter leurs relations.
Les implications régionales sont profondes. Dans le Caucase du Sud, le gazoduc passera probablement par l’Azerbaïdjan, donnant à Bakou un rôle de hub mais l’exposant aussi aux pressions concurrentes de Moscou, Téhéran et l’Occident. Les intérêts arméniens peuvent être affectés. Pakistan et Inde pourraient chercher à utiliser le corridor pour l’énergie et le commerce. L’INSTC vise à contourner Suez et à raccourcir de 40 % le transit Russie-Inde, offrant une alternative aux routes maritimes dominées par les marines occidentales. Pour l’Europe, de nouveaux flux gaziers pourraient réduire certains marchés ou leur pouvoir de négociation. Pour le Sud global, ce nouveau corridor offre une diversification potentielle des échanges, mais la plupart des États n’ont pas la capacité de gérer les risques géopolitiques.
Sur le plan énergétique mondial, le pacte favorise la dédollarisation. Russie et Iran privilégient les échanges bilatéraux en monnaies locales et les systèmes de paiement alternatifs. À terme, cela peut éroder la domination du dollar sur certains marchés de l’énergie, surtout parmi les pays tolérants aux sanctions. Le traité ne vise pas à renverser à lui seul la primauté monétaire américaine, mais il contribue à l’infrastructure de la fragmentation systémique.
Il faut se demander si le traité fait partie d’un plan « sombre » ou d’un virage souverain rationnel. L’architecture énergétique et de transport construite ici n’est pas neutre : contrôler les flux, les goulots d’étranglement, les dépendances et la fixation des prix, c’est le pouvoir. Cela peut favoriser l’escalade dans les conflits. La Russie utilise déjà des drones iraniens (Geran/Shahed) en Ukraine ; l’Iran accède à la défense anti-aérienne russe (S-400) et aux plateformes Su-35. Ce transfert accroît le risque militaire au Moyen-Orient et au-delà. Mais l’absence de clause de défense mutuelle indique que chaque partie souhaite préserver sa liberté d’action, sans engagement en cas d’escalade.
Des analystes indépendants, comme ceux du Centre for Analysis of Strategies and Technologies (CAST, basé à Moscou mais indépendant), notent que la logique des exportations d’armes russes s’aligne naturellement sur les besoins iraniens. L’Iran tire profit de l’accès à des systèmes lourds pour sa sécurité intérieure. Mais CAST relève aussi le risque d’une dépendance excessive, de fuite technologique et de contrecoups diplomatiques.
L’équilibre international se modifie. L’Occident ne peut traiter la Russie et l’Iran de la même façon : la Russie demeure économiquement plus stable, militairement plus puissante et centrale en Eurasie. L’Iran est un partenaire junior, limité par la démographie, la fragilité économique, les sanctions et la contestation interne. L’axe est donc asymétrique. La Russie gagne en influence, l’Iran obtient protection et investissement. Mais le danger réside dans des attentes démesurées: si la Russie échoue à livrer, la désillusion iranienne peut nourrir instabilité, coups d’État ou dérives agressives.
Il faut aussi juger le coût de la réaction occidentale. Les États-Unis peuvent sanctionner les entreprises tierces impliquées dans la construction du pipeline, bloquer les transferts de technologie, exercer des pressions sur les États du Golfe ou imposer des sanctions secondaires. Ces leviers existaient déjà partiellement. Le traité amplifie la confrontation : pipelines via l’Azerbaïdjan, corridors étendus via le Pakistan ou l’Inde suscitent des réactions régionales. Les pays situés sur la route peuvent subir des pressions.
Le risque d’escalade demeure élevé. Si les tensions avec Israël ou l’Arabie saoudite s’aggravent, l’Iran peut utiliser sa position énergétique ou son poids politique. Cela mettra la Russie sous pression pour répondre ou risquer la vassalisation. Le traité brouille la frontière entre géopolitique de l’énergie et sécurité. En Afrique, Amérique latine et Asie du Sud-Est, les pays observant cette alliance peuvent réévaluer leurs propres alliances. Certains s’aligneront, d’autres temporiseront.
Pourtant, le récit du virage souverain a du sens. Le traité élargit la multipolarité. Il offre aux États non occidentaux une alternative structurelle à la dépendance. Pour les pays soumis à des sanctions ou à la coercition occidentale, l’exemple est parlant : commerce via l’Iran, contrats énergétiques hors dollar, cadres juridiques contournant les tribunaux occidentaux, chaînes d’approvisionnement indépendantes. Dans les petits États (Venezuela, certaines régions d’Afrique, certains États asiatiques), l’alliance propose de nouveaux modèles. Si le corridor fonctionne et que les échanges augmentent, le traité pourrait contribuer à créer une économie mondiale parallèle.
Mais cela dépendra de la mise en œuvre, de la discipline et de la coordination mutuelle. De nombreux traités visionnaires échouent à l’application. La Russie doit éviter la surextension ; l’Iran doit maintenir les réformes structurelles ; les États non alignés doivent éviter d’être entraînés dans des conflits par procuration.
Le plus grand danger du traité réside dans la surconfiance. Si la Russie s’implique militairement trop tôt, elle risque l’enlisement. Si l’Iran attend trop de soutien, il pourrait provoquer une répression. L’architecture reste déséquilibrée, l’énergie, le transport et la finance étant largement russes. Mais le risque stratégique pèse sur les deux.
En somme, le traité Russie-Iran de 2025 fait partie d’une reconfiguration progressive de l’ordre mondial. Il ne s’agit pas simplement d’une réaction à la pression occidentale, ni d’une tentative conspirationniste de briser l’ordre mondial. Il s’agit plutôt de diplomatie d’État, où les puissances cherchent à accroître leur influence, à sécuriser des voies stratégiques et à affirmer leur autonomie. L’issue dépendra de l’exécution, de la dynamique de la guerre des sanctions, des évolutions régionales, du niveau de confiance réciproque et des capacités internes des acteurs. Les observateurs, surtout hors du récit dominant, devront voir si le corridor est à la hauteur des ambitions ou s’effondre sous la pression.
Rédigé par : GGTV
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France: quand le «macronisme» s'effondre sur lui-même
France: quand le «macronisme» s'effondre sur lui-même
Elena Fritz
Source: https://pi-news.net/2025/10/frankreich-wenn-der-macronism...
L'affaire Lecornu montre que le macronisme n'a jamais été un mouvement politique, mais plutôt un mode de gestion du déclin assorti d'une prétention esthétique des plus discutables.
La démission de Sébastien Lecornu, à peine 24 heures après sa nomination au poste de Premier ministre, fait l'effet d'un scandale politique. En réalité, elle est l'expression d'une rupture structurelle plus profonde. La France assiste à la lente désintégration du macronisme, une forme de pouvoir technocratique qui a perdu sa base sociale.
Depuis 2017, Emmanuel Macron vend aux Français une image de «modernisation» qui signifie en réalité déréglementation, démantèlement social et exaltation morale. La soi-disant «voie européenne» n'est rien d'autre que l'institutionnalisation de l'irresponsabilité: les intérêts nationaux sont externalisés, les conflits sociaux européanisés, les décisions politiques anonymisées.
Lecornu était la figure idéale dans ce système: adaptable, loyal, ambitieux. Le fait qu'il jette l'éponge n'est pas un acte de rébellion, mais le dernier réflexe de son instinct de survie. Dans le macronisme, le poste de Premier ministre est un produit jetable: toute figure chargée de mettre en œuvre des réformes impopulaires est sacrifiée dès que les protestations deviennent trop fortes.
Lecornu, un symptôme, pas une solution
Derrière la rhétorique libérale se cache une politique d'austérité profonde. Retraites, éducation, santé: tout est réduit afin de financer de nouveaux projets d'armement.
L'Ukraine sert de prétexte moral à la transformation de l'économie française en économie de guerre. Le prix à payer: une perte silencieuse mais perceptible de cohésion sociale.
La démission de Lecornu n'est pas un échec personnel, mais le symptôme d'un ordre politique qui se consume lui-même. La France veut être à la fois un État social, un empire et une superpuissance morale – et perd peu à peu chacun de ces éléments.
Ce n'est pas « l'Europe » qui tremble, mais l'appareil bruxellois, dont la façade était soutenue par la stabilité française et la solvabilité allemande. Lorsque Paris vacille, l'équilibre politique de l'UE s'effondre. Sans la France, Bruxelles perd son ancrage légitime, son centre sémantique. L'UE, « projet de rationalité », se révèle de plus en plus comme un projet visant à préserver sa propre bureaucratie.
Conclusion
L'affaire Lecornu montre que le macronisme n'a jamais été un mouvement politique, mais un mode de gestion du déclin assorti d'une prétention esthétique des plus discutables. Maintenant que même les personnages les plus loyaux de ce macronisme quittent le navire, la vérité se révèle: la France n'est pas à l'aube d'un changement de pouvoir, mais d'une lassitude du pouvoir lui-même.
Et l'UE, qui a soutenu cette orientation, sent pour la première fois que ses fondements, basés sur une illusion technocratique et une hybris morale, ne tiennent pas la route lorsque le ciment français s'effrite.
13:19 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, macronisme, sébastien lecornu, emmanuel marcon, actualité, europe, affaires européennes | |
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mardi, 07 octobre 2025
La gauche psychanalytique
La gauche psychanalytique
par Roberto Pecchioli
Source : Il perchè cui prodest & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/la-sinistra-psica...
Psychanalytique parce qu’elle projette ses propres fantasmes sur la réalité, la déformant jusqu’à la nier : l’idéologie gauchiste dévoyée et l’aversion pour tout ce qui est normal.
Arrêtez le monde, je veux descendre. Est-ce la vieillesse, ou l’altérité absolue face aux idées dominantes, mais je ne supporte plus les Bons, les Pacifistes, les Belles Âmes. Peut-être dois-je me faire soigner, car tout écart par rapport à la pensée magique progressiste de l’Occident comateux est considéré comme une maladie. Psychique, naturellement. De nouvelles phobies sont inventées chaque matin: xénophobie, homophobie, transphobie, technophobie, islamophobie. Plus on en trouve, mieux c’est. Il y a toujours de la place nouvelle dans l’idéologie gauchiste dévoyée. Si tu n’es pas comme moi, si tu penses différemment, raisonne le bon progressiste qui transpire la bonté par tous les pores, tu es rongé par la haine. Il faut donc punir par la loi un sentiment, selon le critère de la mélasse progressiste indigeste. Dans la mécanique mentale correctionnelle et rééducative, ce sont toujours les autres qui haïssent. Telle est la pédagogie de la normophobie, l’aversion pour tout ce qui est normal.
La gauche moderne autoproclamée – normophobe – est psychanalytique en tant qu’idéalisme. Au sens philosophique du terme: elle confond l’idée avec la réalité. Vieille histoire, inaugurée par le vieux Hegel, qui toutefois n’aurait pas aimé la frénésie du changement thématisée par Marx. Psychanalytique parce qu’elle projette ses propres fantasmes sur la réalité, la déformant jusqu’à la nier. La projection, selon Freud, est le mécanisme de défense inconscient qui consiste à attribuer à autrui ses propres pensées, sentiments ou qualités inacceptables ou déplaisants, afin d’éviter le conflit et l’angoisse de les reconnaître. Raccourci parfait pour nier la réalité: par exemple, ils croient à l’égalité en dépit de l’évidence de son inexistence dans la nature. Ou que le mariage n’est pas l’union d’un homme et d’une femme, et que donc le prétendu mariage homosexuel (un oxymore évident) est un acte bienfaisant d’égalité.
Personne n’y avait jamais pensé: merveilles du progrès, l’œuf de Christophe Colomb qui tient debout parce qu’il est écrasé. L’obsession pour l’égalité déclinée en termes d’équivalence, d’homologation, d’interdiction de constater les différences et les faits. Contra factum non valet argumentum, disaient les Latins. Vieillerie! L’idéalisme (l'idéisme) malade, onirique, est la négation de la biologie elle-même: masculin et féminin sont des constructions sociales des classes dominantes. Nous ne sommes pas ce que nous sommes, seule compte l’autoperception; aujourd’hui, je me sens chat, donc je le suis, demain, je me considèrerai femme. Personne ne peut me juger ni me demander de me regarder dans le miroir. Au diable la réalité.
La gauche psychanalytique ? Psychanalytique parce qu’elle projette ses propres fantasmes sur la réalité, la déformant jusqu’à la nier.
Les gauchistes y croient toujours, mordent à l’hameçon des menteurs et des agitateurs auxquels leurs pères et grands-pères n’auraient jamais prêté l’oreille, eux qui maniaient la faucille et le marteau pour faire vivre la famille, dite "traditionnelle" pour la discréditer. Tradition signifie transmission: inutile de rappeler que qui ne transmet pas détruit. «Bien creusé, vieille taupe», commenta Marx à propos de la révolution qui agit en sous-main comme les rongeurs, qui ne songent guère à construire. Belles âmes, désaccoutumées à l’ordre mental, pensent à la fois que le pouvoir naît du canon du fusil, «mais aussi » (copyright Walter Veltroni) qu’il suffit, pour arrêter les guerres, d’arborer un drapeau arc-en-ciel et proclamer la nécessité du «dialogue», remède universel. Étrange qu’Héraclite, le philosophe du changement (panta rhei, tout coule) ait écrit que « pōlemos (le conflit) est le père de toutes choses, de tout le roi ; et il révèle certains comme dieux, d’autres comme hommes, les uns il fait esclaves, les autres libres». La notion de pōlemos indique le principe fondamental du devenir du monde et de l’harmonie de la réalité. Trop compliqué: pour éviter le mal de tête, la seule guerre qui indigne ces messieurs et compagnons – alors qu’il y en a des dizaines en cours – est celle de Palestine, à laquelle ils appliquent immédiatement le même critère de jugement unique, estampillé conforme: opprimé contre oppresseur. La logique dualiste du plus facile, ici coïncidant avec la vérité.
Le progressiste collectif est sincèrement persuadé que la manifestation, la mobilisation et la grève résolvent tout. D’ailleurs, le mythe de la grève générale, ferment de révolte et de révolution sociale, théorisé par Georges Sorel, est plutôt démodé et Sorel lui-même a ensuite suivi d’autres voies idéales. Le vacarme progressiste actuel sur Gaza est exemplaire: ils vivent la juste cause palestinienne comme un psychodrame à réparer en agitant des drapeaux ou en bloquant – ici, pas là-bas – gares, autoroutes, transports. Jamais de grèves proclamées pour se défendre contre les factures d’énergie, la hausse des dépenses militaires, pour condamner la fuite de Fiat hors d’Italie, pour les malversations bancaires, pour soutenir ceux qui ont été licenciés pour refus de vaccin.
Le vide décrit par Eugenio Montale: «ne nous demande pas le mot qui scrute de tous côtés notre âme informe», pour conclure «cela seulement aujourd’hui nous pouvons te dire / ce que nous ne sommes pas, ce que nous ne voulons pas». Un siècle plus tard, nous voilà revenus au point de départ. Ils savent ce qu’ils ne veulent pas, mais ignorent à quelle société ils veulent tendre. Hurleurs sans idées. Autrefois, ils étaient communistes et luttaient pour quelque chose. Les grèves d’hier rassemblaient des foules dignes qui exigeaient la justice sociale, défendaient le travail et une répartition plus équitable des richesses. Peut-être aspiraient-ils à devenir petits-bourgeois, comme le pensaient les francfortistes qui niaient la nature révolutionnaire du prolétariat industriel, mais c’étaient des générations concrètes avec des objectifs précis.
L’exemple parfait de la dissonance cognitive progressiste sont les flash mobs – rassemblements spontanés, brefs, chorégraphiés – réalisés dans de nombreux hôpitaux italiens pour soutenir la Palestine. Outre l’inanité évidente du moyen utilisé, le choix du lieu frappe, typique de ceux qui n’ont aucun rapport avec la réalité. Dans les hôpitaux, on souffre; patients et familles attendent des soins, pas des manifestations. Dans ce cas, comme dans les blocages routiers et des transports, il est probable que le résultat soit contraire aux attentes, mais l’idéalisme à bon marché qui se moque des faits est plus facile. Cela coûte peu, comme la foire à l’indignation sourcils froncés et moralisme verbeux. Le progressisme adore le mot droits, dont il use chaque jour, passé du champ social (travail, salaire, santé, éducation, sécurité) à celui de l’individualisme amoral, libertin et consumériste.
L’archétype progressiste contemporain est un éternel adolescent, un Peter Pan immature dont l’aspiration est des vacances éternelles (c’est-à-dire, étymologiquement, des absences) auxquelles tout lui est dû. Il y a « droit » et chaque nouveau droit devient invariablement une « loi de civilisation ». Donc le passé, tout passé, doit être interprété comme barbarie, dont on sort en se confiant à la mystique du progrès: après, c’est toujours mieux qu’avant. Dans un monde où le capitalisme est vraiment devenu «destruction créatrice» (J. Schumpeter), c’est le binôme étrange, maîtres universels et progressistes, qui l’emporte. Ils ne veulent pas l’admettre, mais la conscience malheureuse des plus réfléchis sait que c’est la vérité. La solution, tout aussi facile, est la préférence pour les gestes symboliques, le bavardage pensif où l’on se lave la conscience et où l’on donne libre cours à l’émotivité, dernier refuge de l’esprit, par nature passager, trouble éphémère, petite larme légère qui certifie la bonté, l’appartenance granitique à l’armée du Bien.
Les gauchistes se divisent en trois catégories principales: ceux d’origine catholique croient à un humanitarisme larmoyant, fraternité abstraite d’une religion sans Dieu. La couleur rose. Le gros du corps central, ex-, post-, néo-communiste, s’est adapté à une sorte de marxisme light, épuré de l’abolition de la propriété privée. La couleur rouge. Troisième secteur, la couleur fuchsia de la bourgeoisie libérale, globaliste, dévouée au Marché, à la Technique, à l’Innovation. Toutes convergent dans le Progrès et les Droits tout en détestant Dieu, la patrie et la famille. Ce n’est plus la religion l’opium du peuple, mais plutôt l’opium des dépendances et des modes qui est la religion des peuples. Leur idole est toujours l’Autre, la Victime. Ils ont la manie du défilé, du nombre, qui ne produit pas de force mais du poids. Enfant, je me demandais pourquoi ils «prenaient toujours parti pour l’équipe adverse». Maintenant je le sais, c’est la haine pour la comparaison insoutenable, la rancœur pour ce qui est plus élevé et plus beau.
L’idéologie gauchiste dévoyée et l’aversion pour tout ce qui est normal : l’archétype progressiste contemporain est un éternel adolescent, un Peter Pan immature dont l’aspiration est des vacances éternelles où tout lui est dû.
J’exagère ? Peut-être, mais parfois il faut laisser parler ses tripes. Lors des manifestations pro-Pal à Rome, une bonne cause – mais qui, pour beaucoup, n’était qu’une occasion de se défouler contre le gouvernement – a aussi été ternie par des jets d’œufs, de pierres et d’insultes contre le siège du mouvement ProVita. Un signal révélateur. D’autres hommes vertueux (ou dames) ont souillé la statue du pape Wojtyla, traité de fasciste de m... Les voyous et les crétins ne sont pas ennoblis par les drapeaux qu’ils brandissent. J’exagère encore ? Alors j’insiste: la haine, les visages livides de rage, la rancœur de gens mal dans leur peau, la négligence personnelle, sont filles du nihilisme de ceux qui ne croient qu’à la destruction. Orphelins de père et de mère, enfants naturels d’idéologies rances, ils trouvent dans l’aversion une raison de vivre.
Le sempiternel dualisme: ils ont besoin de l’ennemi, à leurs yeux toujours absolu. Un sondage a révélé que plus d’un quart de la faction la plus progressiste américaine approuve la violence et l’assassinat politique, contre sept pour cent du monde ultraconservateur. Il s’agit, c’est la justification gramscienne, de violence « progressive », destinée à l’édification d’une société meilleure. Meilleure? Fichez-moi la paix, dirait Totò, qui était tout de même le prince De Curtis. Un autre élément psychanalytique est la fascination – qui devient mode de vie – pour les instincts les plus bas, présentés comme spontanéité, sincérité, naturalisme. Dans la gauche psychanalytique, c’est le Ça qui gagne, les pulsions et besoins primitifs. Et l’emportent même sur le vieux rouge, le violet de la rancœur et le jaune de l’envie, autre thème freudien. Charlie Kirk avait tort de défier ses adversaires: prove me wrong, prouve-moi que j’ai tort. Impossible. L’évangile apocryphe progressiste est une séquence de dogmes sectaires, indiscutables, aussi durs que les Commandements. Pour Moïse le radical-progressiste, génération perdue de l’Occident terminal, le divan du psychanalyste ne servira à rien.
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La force d'Israël
La force d'Israël
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/la-forza-di-israele-2/
Israël est incontestablement en train de gagner. Sur tous les fronts, balayant les Palestiniens de Gaza et les réduisant à leur plus simple expression en Cisjordanie. Et, dans le même temps, les Israéliens occupent une partie de la Syrie, imposent à Damas un gouvernement fantoche, et entrent massivement au Liban. Et contraignent le Hezbollah à une défense désespérée.
Sans oublier, par ailleurs, les attaques en profondeur en Irak. Et celles, plus lointaines, contre l'Iran.
En somme, une victoire militaire sur tous les fronts, qui ne laisse aucune place à d'autres interprétations. Une victoire, si vous voulez, qui est brutale et cynique, mais incontestable.
Cependant, une question me vient à l'esprit. Comment Netanyahu a-t-il la force de faire tout cela ? La force de réaliser, en fait, le rêve du Grand Israël. En effaçant ou en réduisant au minimum la présence arabe dans les territoires ?
Et c'est une question bien plus complexe qu'on pourrait le croire à première vue.
Car, bien sûr, Israël dispose d'une excellente organisation militaire. Une armée efficace et équipée des meilleurs outils contemporains. Elle a des commandants compétents et des soldats déterminés. Au point qu'ils se permettent d'être impitoyables.
Cependant, si l'on regarde les chiffres bruts, les Israéliens ne sont qu'une poignée. Peu nombreux, très peu nombreux dans le contexte de cet océan varié et tumultueux qu'est le monde arabe.
On se demande alors naturellement si la force d'Israël est uniquement militaire. Et la réponse est évidente. Même si elle n'est pas simple.
La force d'Israël est avant tout et essentiellement politique. Et pas seulement parce qu'il bénéficie du soutien quasi inconditionnel de Washington.
Ce qui permet vraiment à Israël de faire la pluie et le beau temps au Moyen-Orient, c'est le comportement des États arabes. Ou plutôt leur ambiguïté fondamentale sur la question palestinienne.
Car, en paroles, tous les États arabes, ou presque, sont pro-palestiniens. Mais seulement en paroles, justement.
En réalité, tous négocient en coulisses avec Israël. Et ils s'efforcent d'empêcher la création d'une Palestine indépendante. À jamais.
Il n'y a pas que la Jordanie, qui considère les Palestiniens comme des traîtres à la monarchie hachémite. Et préfère qu'ils soient punis et balayés par les Israéliens.
L'Égypte a également une attitude pour le moins ambiguë. Tout comme les pétromonarchies du Golfe.
Et ne parlons pas de la nouvelle Syrie d'Al-Jolani... désormais satellite d'Israël.
Avec le Hezbollah en difficulté croissante au Liban et l'Iran sous le feu des attaques, les Palestiniens sont complètement seuls. Abandonnés à leur sort.
Ankara, quant à elle, ne les soutient qu'en paroles. En réalité, elle continue à négocier et à faire des affaires avec Tel-Aviv.
Bien sûr, l'humeur des masses arabes serait différente. Et c'est précisément pour cette raison que les élites gouvernementales font semblant de soutenir la cause palestinienne.
Mais il ne s'agit que d'une fiction.
Une fiction qui permet à Israël, avec quelques millions d'hommes, de dominer la scène.
Non seulement pour ne pas être submergée, mais aussi pour réaliser le rêve du Grand Israël.
Sans se soucier de l'océan arabe dans lequel elle est enclavée.
Et en poursuivant son chemin. Inexorablement.
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Les coulisses de la reconnaissance de la Palestine par l’Europe! - Un plan de sauvetage d’Israël sous couvert de soutien à la Palestine
Les coulisses de la reconnaissance de la Palestine par l’Europe!
Un plan de sauvetage d’Israël sous couvert de soutien à la Palestine
Entretien avec Peiman Salehi, analyste iranien
Question de Yasin Okyay
Source: https://www.aydinlik.com.tr/haber/avrupanin-filistini-tan...
Pourquoi de nombreux pays européens ont-ils décidé d'agir « maintenant » pour reconnaître la Palestine ? Que signifie le plan de Trump pour Gaza ? Qui en tire avantage ? Quelles seront les conséquences du désarmement du Hamas et du transfert du contrôle de Gaza ? L’analyste politique iranien Peiman Salehi a répondu aux questions les plus fréquemment posées...
De nombreux pays européens ont décidé de reconnaître la Palestine. Cependant, alors que tout cela se produit, l’agressivité d’Israël envers la Palestine se poursuit encore. De la rencontre entre Trump et Netanyahu à la Maison Blanche a émergé un « Plan Gaza » en 20 points. Ce plan prévoit la fin des affrontements à Gaza, l’absence d’expulsion de la population gazaouie et l’engagement d’Israël à ne pas annexer de territoires. Toutefois, selon le plan, le Hamas devra déposer les armes et transférer le contrôle de Gaza à un gouvernement de transition composé de technocrates internationaux placés sous la supervision de Trump. Ce plan ne vise pas seulement à réduire la présence politique et militaire du Hamas et de la Palestine, mais il transfère également tout pouvoir et toute volonté politique sous le contrôle des États-Unis et d’acteurs internationaux.
L’analyste politique iranien Peiman Salehi a évalué ces développements pour le media turc Aydınlık Avrupa. Salehi souligne que le timing de la reconnaissance de la Palestine par les États européens n’est pas fortuit, et que cette action pourrait, en fin de compte, servir les intérêts d’Israël. À propos du plan en 20 points de Trump sur Gaza, Salehi affirme: «L’insistance de Trump sur le désarmement du Hamas et le transfert du contrôle de Gaza n’est pas une demande neutre. Il s’agit en réalité d’une stratégie de domination à long terme. Le désarmement privera les Palestiniens de leur unique véritable force de dissuasion. Cela ouvrira la voie à une intervention plus profonde d’Israël dans la vie politique et sécuritaire de Gaza».
« Le timing de la reconnaissance de la Palestine n’est pas une coïncidence »
Ce timing n’est pas le fruit du hasard. L’Europe voulait montrer qu’elle avait encore du poids au Moyen-Orient et qu’elle pouvait agir de manière indépendante de Washington. Pourtant, en pratique, ce mouvement faisait partie d’un projet plus vaste mené en coordination avec les intérêts des États-Unis et d’Israël. En reconnaissant la Palestine à ce moment précis, les gouvernements européens espéraient gérer la crise et orienter celle-ci vers une issue contrôlée, plutôt que de risquer une escalade incontrôlée des tensions.
« Netanyahu n’a pas atteint ses objectifs »
Après presque deux ans de guerre, Netanyahu n’a pas réussi à atteindre les objectifs qu’il avait fixés pour Gaza. Les pertes civiles se sont accrues et le gouvernement israélien fait face à des critiques internationales croissantes. Il est devenu urgent pour Netanyahu d’avoir une porte de sortie qui ne ressemble pas à une défaite. L’Europe a joué la carte de la reconnaissance pour donner une impression de progrès.
« L’acte de reconnaissance de l’Europe sert les intérêts d’Israël »
Cette reconnaissance n’a pas qu’une valeur symbolique. Elle vise également à montrer qu’Israël se bat fermement, mais peut accepter une solution de compromis international, et à préparer le terrain pour une telle issue. Les mouvements de résistance ne seront pas totalement éliminés, mais leurs victoires ne seront pas non plus pleinement reconnues. En ce sens, l’action de l’Europe vise moins à rendre justice aux Palestiniens qu’à préserver la stabilité d’Israël et l’influence de l’Occident dans la région.
« Le plan Gaza en 20 points avantage Israël »
Que pensez-vous du plan Gaza en 20 points de Trump et Netanyahu, et quelles seraient les conséquences du désarmement et du transfert du pouvoir par le Hamas ?
Ce plan confirme les attentes de beaucoup: il donne clairement l’avantage à Israël. L’initiative de reconnaissance de l’Europe n’ayant pas permis de clore la guerre comme le souhaitaient les dirigeants occidentaux, Trump est intervenu avec une proposition qui renforce la position d’Israël et lui offre une protection politique.
« Le nouveau plan pour Gaza n’est pas de bonne foi »
La question centrale ici est la confiance. Ni les États-Unis ni Israël ne se sont révélés des acteurs fiables pour la paix. Israël a violé à maintes reprises les cessez-le-feu tant au Liban qu’à Gaza. Les États-Unis se sont retirés unilatéralement de l’Accord nucléaire iranien, qu’ils ont ensuite utilisé contre Téhéran selon leur propre interprétation. Compte tenu de tout cela, il y a peu de raisons de croire que le nouveau plan soit de bonne foi.
«Le désarmement privera les Palestiniens de leur seule force de dissuasion»
L’insistance de Trump sur le désarmement du Hamas et le transfert du contrôle de Gaza n’est pas une demande neutre. Il s’agit en réalité d’une stratégie de domination à long terme. Le désarmement privera les Palestiniens de leur unique véritable force de dissuasion. Cela ouvrira la voie à une intervention plus profonde d’Israël dans la vie politique et sécuritaire de Gaza. Un tel scénario n’a guère de chances d’apporter la paix. Cela créerait un vide que des puissances extérieures chercheraient à combler, menant à davantage d’instabilité et de polarisation dans la région.
«Téhéran soutient que la question palestinienne doit être résolue par les Palestiniens»
Que se passerait-il si un gouvernement de transition supervisé par Trump était instauré à Gaza ? Quelle serait la position de l’Iran dans ce cas ?
L’Iran ne reconnaîtra comme légitime aucun gouvernement de transition imposé de l’extérieur à la Palestine. Téhéran a toujours défendu que la question palestinienne devait être résolue par les Palestiniens eux-mêmes. Le fait que Trump supervise un tel gouvernement conforterait l’Iran dans l’idée que «le but n’est pas la paix, mais une ingénierie politique en faveur d’Israël».
« Les actions de Trump sont en parfaite harmonie avec Israël »
Du point de vue iranien, Trump n’est pas une figure neutre. Il a transféré l’ambassade américaine à Jérusalem et a promu le « Deal du siècle ». Ses actions sont en parfaite harmonie avec la position d’Israël. Par conséquent, un gouvernement de Gaza établi sous son contrôle serait considéré comme une extension de l’occupation par d’autres moyens. En pratique, cela encouragerait l’Iran à renforcer son soutien aux groupes de résistance palestiniens. Si ces groupes sont désarmés, les Palestiniens perdront leur unique force de dissuasion. Cela inciterait l’Iran à compenser la situation par un soutien politique et matériel accru. Une telle démarche ne calmerait pas le conflit, mais approfondirait la tension. Du point de vue iranien, cela confirmerait que les États-Unis cherchent à imposer des solutions de l’extérieur, plutôt qu’à respecter le droit des peuples à l’autodétermination.
« La Palestine est une question de civilisation »
Comment voyez-vous l’avenir de la Palestine ?
À court terme, la situation n’est pas prometteuse. Il est probable que l’on assiste à des cessez-le-feu fragiles et à des initiatives internationales éphémères visant davantage à gérer qu’à résoudre la crise. Les pertes humaines demeureront lourdes et l’incertitude politique persistera. Cependant, à long terme, la question palestinienne n’est pas seulement un conflit territorial, mais une question historique et civilisationnelle. Même si les organisations sont affaiblies ou les dirigeants ciblés, l’idée de résistance ne peut être éradiquée. Chaque nouvelle génération hérite de la mémoire et de la cause. Ainsi, les tentatives d’éliminer la volonté palestinienne par le désarmement ou des gouvernements imposés échoueront à apporter la stabilité.
« L’affaiblissement de l’hégémonie unipolaire offre une opportunité aux Palestiniens »
Les changements mondiaux sont également importants. La montée de nouvelles puissances dans le Sud global et l’affaiblissement croissant de l’hégémonie unipolaire des États-Unis offrent aux Palestiniens plus d’opportunités de faire entendre leur voix sur la scène internationale. Leur lutte est de plus en plus perçue comme faisant partie d’un mouvement plus large pour la multipolarité et la justice.
« Toute solution ignorant le droit des Palestiniens à l’autodétermination s’effondrera tôt ou tard »
L’avenir de la Palestine sera donc façonné par la coopération entre les acteurs palestiniens sur le terrain et les grandes transformations géopolitiques mondiales. Toute solution qui ignorerait le droit des Palestiniens à l’autodétermination finira tôt ou tard par s’effondrer, entraînant un nouveau cycle de crise. La véritable stabilité ne viendra que lorsque le peuple pourra décider lui-même de son destin.
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Allemagne: Vers un état d'urgence sous l'hystérie guerrière
Allemagne:
Vers un état d'urgence sous l'hystérie guerrière
par Wolfgang Hübner
Source: https://pi-news.net/2025/10/mit-kriegshysterie-in-den-not...
Il est tentant pour Merz & Co. de « résoudre » la crise politique intérieure due à la force montante de l'AfD et le front politique extérieur dans la guerre en Ukraine à l'aide de lois d'urgence.
Friedrich Merz ne sera jamais un chancelier populaire ni couronné de succès. Mais il fait tout pour devenir au moins le premier chancelier fonctionnant à coup de mesures d'urgence dans l'histoire de la République fédérale. L'hostilité envers la Russie, qu'il soutient agressivement avec d'autres, la militarisation de l'économie et de la société, l'escalade de l'hystérie guerrière mènent à un objectif bien caché, mais de plus en plus clair: faire de l'Allemagne un État en état permanent d'urgence dans lequel les droits fondamentaux sont restreints ou supprimés, mais où le pouvoir du gouvernement peut prendre des proportions dictatoriales.
Contrairement à de nombreux autres membres du gouvernement de coalition formé par l'Union (démocrate-chrétienne) et la SPD socialiste, Merz est assez âgé pour avoir vécu le 30 mai 1968. À l'époque, après des années de luttes politiques contre la résistance acharnée de l'opposition extraparlementaire (APO), les lois d'urgence ont été adoptées au Bundestag à une large majorité par les partis au pouvoir, l'Union et la SPD. En ce jour noir de l'histoire de notre pays, 100 députés du Bundestag ont tout de même voté contre cette modification de la Loi fondamentale, y compris ceux qui venaient des rangs de la SPD.
Pendant près de 60 ans, c'est-à-dire pendant toute la durée de la « guerre froide » jusqu'en 1990, les lois d'urgence n'ont pas été appliquées. Mais la demande du plus fervent belliciste de la CDU, Roderich Kiesewetter, de proclamer « l'état d'urgence » en raison de prétendues menaces russes, laisse entrevoir les possibilités envisagées. En effet, il est tentant pour la démocratie partitocratique allemande de « résoudre » à la fois la crise politique intérieure due à la montée en puissance de l'AfD et la confrontation en cours, extrêmement dangereuse sur le plan de la politique étrangère, suite à la guerre en Ukraine à l'aide de lois d'urgence.
Le ministre-président sortant de Saxe-Anhalt, Reiner Haseloff (CDU), n'a laissé aucun doute sur la façon dont le cartel formé par la CDU/CSU, la SPD et les Verts, ainsi que les médias de masse, se perçoit lui-même, à savoir comme un « système » qui, selon la devise « C'est nous ou eux ! », est prêt à tout pour empêcher l'AfD de participer au pouvoir. Dans le même temps, Manfred Weber, homme politique européen de premier plan issu de la CSU, propose dans un talk-show de paralyser le métro de Moscou par une cyberattaque. Il s'agit là d'une provocation politique, incendiaire et irresponsable, dont la réalisation entraînerait des représailles très sévères de la part de la Russie, à moins que le président Poutine ne veuille risquer sa chute au profit de cercles plus radicaux.
Ce qui est particulièrement grave dans cette situation, c'est que la direction de la SPD, autour de Lars Klingbeil et Boris Pistorius, accepte d'attiser l'hystérie guerrière. Mais tout comme la SPD était prête, en 1968, avec à sa tête la légende du parti Willy Brandt, à faire passer les lois d'urgence avec l'Union contre une forte opposition interne au parti, la social-démocratie d'aujourd'hui, en pleine déliquescence, est prête à s'opposer une fois de plus aux intérêts du peuple en matière de liberté et de paix.
Encore une remarque personnelle: en tant que vétéran de l'APO ("Opposition extra-parlementaire"), ayant participé à de nombreuses manifestations et rassemblements contre les lois d'urgence entre 1966 et 1968, je n'aurais jamais imaginé devoir un jour assister à l'application de ces lois. Cela m'attriste de devoir désormais le craindre à mon grand âge.
11:17 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, allemagne, europe, affaires européennes | |
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