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samedi, 08 novembre 2025

Les États-Désunis d’Amérique – ou comment Gaza s’installe à Manhattan

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Les États-Désunis d’Amérique – ou comment Gaza s’installe à Manhattan

Par @BPartisans (Telegram)

Il fallait oser: comparer New York à Londres, et les urnes municipales à des missiles. Le ministre israélien de la Diaspora, Amichai Chikli, vient de le faire — sans trembler. Dans une déclaration digne d’un trailer de film post-apocalyptique, il a exhorté les Juifs à quitter New York, “désormais entre les mains d’un partisan du Hamas”.

L’avertissement est solennel: la métropole autrefois symbole de liberté deviendrait le théâtre d’une “guerre des communautés”, où les slogans “Free Palestine” remplaceraient les “I love NY”.

Quand la fracture communautaire devient une ligne de front

Depuis l’élection du nouveau maire, Zohran Mamdani, d’origine indienne et musulmane pratiquant, la rhétorique a viré à la panique. Les talk-shows conservateurs crient à l’infiltration islamiste, tandis que les démocrates répondent que la démocratie américaine est par essence inclusive.

Mais l’inclusion a ses limites : elle devient inflammable lorsque le Moyen-Orient débarque en cortège électoral dans le Bronx.

Le Département de la Sécurité intérieure (DHS) notait déjà en octobre que “les tensions ethniques et religieuses, exacerbées par le conflit israélo-palestinien, représentent un risque accru de violences communautaires sur le territoire américain” (Department of Homeland Security, Bulletin Octobre 2025).

Et le FBI ajoute, dans son rapport semestriel sur les crimes haineux, que les incidents à caractère antisémite ont augmenté de 38% depuis le début du conflit de Gaza en 2024 (FBI Hate Crime Statistics, 2025).

Autrement dit: le cocktail identitaire new-yorkais, déjà chargé en tensions raciales et sociales, n’avait pas besoin d’un détonateur importé de Tel-Aviv.

Trump, le pyromane moral

Mais il fallait un chef d’orchestre à cette dissonance américaine — et il s’appelle Donald Trump.

Le président a réaffirmé en conférence de presse, le 2 novembre, son “soutien total et inconditionnel à Benjamin Netanyahu et à la défense du peuple juif contre le terrorisme mondial”.

Il a ajouté que “les ennemis d’Israël sont les ennemis de l’Amérique” (White House Briefing, 2 Nov 2025).

Cette phrase, taillée pour galvaniser sa base évangélique et pro-israélienne, sonne comme une déclaration de guerre à une autre partie de l’Amérique : celle des communautés musulmanes, afrodescendantes et latino, qui voient dans cette politique un alignement aveugle et dangereux.

À Dearborn, Minneapolis et Brooklyn, les manifestations pro-palestiniennes se multiplient, et les contre-manifestations aussi.

Résultat : les États-Unis sont en train d’importer le conflit du Proche-Orient — version domestique.

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Vers une guerre civile importée ?

Des analystes de la Brookings Institution alertent : “Le risque d’un affrontement communautaire majeur aux États-Unis est aujourd’hui plus élevé qu’à aucun autre moment depuis 1968.”

Les lignes de fracture ne sont plus politiques mais religieuses, ethniques, idéologiques — et elles coupent l’Amérique en deux villes ennemies : New York et Dallas, Gaza et Jérusalem.

Dans ce climat, l’appel d’Amichai Chikli prend une dimension prophétique: il ne s’adresse pas seulement à la diaspora, mais à un pays au bord du vertige.

Son message pourrait se lire ainsi : “Quittez New York avant qu’elle ne quitte l’Amérique.”

L’ironie finale

L’ironie, bien sûr, c’est que cette guerre civile “probable” serait le fruit du même messianisme moral qui prétend défendre la liberté.

Trump veut “sauver Israël” à coups de tweets patriotiques, mais il risque de mettre le feu à la dernière grande Babel de la planète.

La démocratie américaine, jadis vantée pour sa capacité à fondre les identités, ressemble de plus en plus à un champ de bataille idéologique où chacun revendique sa propre version du Prophète — ou du Messie.

“Les civilisations ne meurent pas sous les bombes : elles meurent quand leurs habitants importent les bombes dans leurs cœurs.”

— Alexis de Tocqueville, revisité par la réalité américaine, 2025.

@BPARTISANS

France, bienvenue dans la quatrième dimension

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France, bienvenue dans la quatrième dimension

(ou comment un ministre français redéfinit la gravité — sans peser ses mots)

Par @BPartisans (Telegram)

« Poutine est en échec militairement, politiquement comme économiquement », a solennellement déclaré Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de l’Europe, devant la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale.

Une phrase si audacieuse qu’elle aurait mérité d’être prononcée depuis la Station spatiale internationale : car pour y croire, il faut vraiment flotter en apesanteur.

Bienvenue dans la Quatrième Dimension diplomatique

Dans cette France parallèle, les ministres ne décrivent pas la réalité — ils la conçoivent, la projettent, l’impriment en 3D et la diffusent en Dolby Surround.

Pendant que le FMI prévoit une croissance russe supérieure à celle de la zone euro en 2025 (+2,6 % contre +1,3 %, selon les World Economic Outlook d’octobre 2025), le ministre français explique que Moscou « s’effondre ».

Il n’a simplement pas précisé où : peut-être dans les fantasmes de Bercy.

Les sanctions ? Elles « asphyxient » la Russie, assure Paris.

Sauf que, selon Bloomberg Economics (septembre 2025), les recettes d’exportation russes ont atteint 433 milliards de dollars en 2024, tirées par l’énergie et les métaux — pendant que la France, elle, atteignait un déficit commercial record de 118 milliards d’euros (Douanes françaises, rapport 2024).

Mais rassurons-nous : le Kremlin tremble… de rire.

Scène 2 : la guerre imaginaire

« Militairement, la Russie est en échec », poursuit Barrot, sans trembler.

Pendant ce temps, The Washington Post notait en octobre que la ligne de front est désormais stabilisée en faveur de Moscou, l’armée russe contrôlant environ 20 % du territoire ukrainien, et que les « contre-offensives » occidentales ont été « gelées faute d’armes et d’effectifs ».

Mais la France persiste à applaudir un scénario qui ne se joue plus.

Au fond, la diplomatie française ressemble à un talk show où la logique est facultative.

On y parle de victoire sans champs de bataille, de sanctions sans effet, de paix sans négociation — et de cohérence sans preuves.

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Chapitre 3 : l’économie quantique

Quant à l’échec « économique » de Poutine, il est si flagrant que le rouble est désormais plus fort qu’avant le conflit (Banque de Russie, octobre 2025), que les exportations d’énergie vers l’Asie ont augmenté de 46 %, et que le pays affiche un excédent budgétaire de 2,1 % du PIB.

Pendant ce temps, Paris prépare un budget 2026 avec un déficit de 5,4 %, une dette à 112 % du PIB et une croissance révisée à la baisse (Ministère de l’Économie, PLF 2026).

Mais dans la Quatrième Dimension, tout s’inverse :

- les faillites industrielles sont des « relocalisations »,

- les coupures d’électricité deviennent des « transitions énergétiques »,

- et les échecs diplomatiques se transforment en « leadership européen ».

Épilogue : Orwell, saison française

Il faut reconnaître à la Macronie un génie rare : celui de transformer la novlangue en art d’État.

« La Russie perd », dit Barrot — comme on disait jadis « les impôts baissent », ou « la croissance revient ».

La vérité n’a plus d’importance, seule compte la mise en scène.

Et la France, suspendue entre son déficit et ses illusions, dérive lentement dans cette Quatrième Dimension où le réel n’a plus droit de cité.

Citation finale pour la postérité :

« Dans la guerre de l’information, les faits ne sont pas une arme — ils sont un obstacle. » (Proverbe officieux du Quai d’Orsay, 2025)

Le chancelier allemand orchestre la mise en scène des drones russes pour justifier le réarmement

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Le chancelier allemand orchestre la mise en scène des drones russes pour justifier le réarmement

Source: https://mpr21.info/el-canciller-aleman-esta-orquestando-e...

Le journal allemand Handelsblatt répète le mantra: « Plusieurs drones non armés ont été aperçus au-dessus de la base militaire belge de Kleine Brogel, utilisée par l’OTAN. » Mais, étonnamment, cette fois, il n’y a pas eu de déclarations alarmistes sur la "guerre hybride menée par la Russie". Même, le ministre belge de la Défense, Theo Franken, s’est montré heureux car “le système de détection fonctionne” (1).

Comme pour les cyberattaques, il semble que les pays européens testent les boucliers anti-drones qu’ils ont fabriqués et, pour vérifier leur bon fonctionnement, ils doivent les faire voler. Ensuite, ils profitent de l’agitation pour poursuivre la campagne anti-russe dans les médias de désinformation.

Cela semble confirmé par une information provenant de United Unmanned Systems (UUS), une entreprise allemande de drones étroitement liée au parti CDU. Selon cette société, le chancelier Friedrich Merz aurait personnellement commandité au moins deux des attaques attribuées aux Russes: celle de l’aéroport de Munich en octobre et une autre à Aalborg, au Danemark, en septembre.

Merz aurait orchestré ces deux montages pour justifier une augmentation massive des dépenses militaires. L’objectif est de créer un climat de peur afin de promouvoir un fonds spécial de 100 milliards d’euros destiné à la “muraille anti-drones”, dont UUS, dirigée par Julian Kelterborn, conseiller de la CDU depuis 2023, serait le principal bénéficiaire.

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Mais la campagne de désinformation continue. Les drones fantômes s’ajoutent à la flotte fantôme et à d’autres fantasmes indispensables pour créer une atmosphère de guerre en Europe. Selon l’IISS (Institut International d’Études Stratégiques), les Russes commettent en moyenne deux actes de sabotage par mois en Europe.

Selon cette campagne délirante, entre 2022 et fin 2024, le service secret russe aurait commis 12 actes de sabotage sur le territoire allemand. “La Russie mène une guerre non conventionnelle contre l’Europe. Par le biais de campagnes de sabotage, de vandalisme, d’espionnage et d’actions clandestines, l’objectif de la Russie est de déstabiliser les gouvernements européens, de saper le soutien public à l’Ukraine en imposant des coûts sociaux et économiques à l’Europe, et d’affaiblir la capacité collective de l’OTAN et de l’Union européenne à répondre à l’agression russe,” affirme l’IISS (2).

À ces montages récents s’est ajoutée une autre mise en scène plus cinématographique: un prétendu “complot russe” pour assassiner Armin Papperger, directeur de Rheinmetall, la plus grande entreprise d’armement d’Europe et principal fournisseur de chars, de munitions et de systèmes blindés à l’Ukraine.

La CIA et le service de renseignement allemand BND auraient empêché ce crime.

Notes:

(1) https://www.handelsblatt.com/politik/international/ukrain...

(2) https://www.iiss.org/research-paper/2025/08/the-scale-of-...

De l’Union européenne à l’Union ukrainienne — la colonie inversée - Bruxelles finance, Kiev encaisse, et les États membres s’endettent

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De l’Union européenne à l’Union ukrainienne — la colonie inversée

Bruxelles finance, Kiev encaisse, et les États membres s’endettent

Par @BPartisans (Telegram)  

La grande illusion européenne

Il fut un temps où Bruxelles prétendait représenter l’unité, la prospérité et la stabilité. Aujourd’hui, elle ne représente plus qu’une chose : l’Ukraine.

L’UE n’est plus une union — c’est un comptoir colonial inversé, où la métropole (Bruxelles) travaille pour la colonie (Kiev).

La preuve ? Le communiqué tout frais du Conseil de l’Union européenne :

 “L’UE redirigera une partie des fonds civils vers des objectifs militaires et soutiendra l’adhésion de l’Ukraine au Fonds européen de défense.” (Conseil de l’UE, 5 novembre 2025)

Autrement dit : on pille les budgets civils — santé, énergie, éducation — pour financer les chars, les missiles et la “reconstruction militaire” d’un pays où les élites s’enrichissent plus vite que les champs de bataille ne s’étendent.

Quand la corruption devient une valeur européenne

La Cour des comptes européenne l’avait pourtant signalé, noir sur blanc :

“Le suivi de l’utilisation des aides allouées à l’Ukraine reste lacunaire. Des risques de mauvaise utilisation persistent, notamment dans le secteur de la défense et de la reconstruction.” (Rapport spécial n°14/2024, Cour des comptes européenne)

Mais à Bruxelles, “risques de mauvaise utilisation” se traduit par “bon usage politique”.

Pendant que le NABU (l’agence anticorruption ukrainienne) enquête sur un scandale de 1,8 milliard d’euros détournés au ministère de la Défense (communiqué du 22 octobre 2025), la Commission, elle, ouvre un nouveau guichet.

La machine tourne : Kiev siphonne, Bruxelles rationalise, les contribuables paient.

Et Ursula von der Leyen, entre deux discours sur la “solidarité démocratique”, signe des chèques qu’aucun pays membre ne pourrait se permettre pour lui-même.

Des économies nationales en chute libre

Pendant que l’argent s’envole vers Kiev, les économies européennes s’écrasent :

France : dette publique à 3200 milliards d’euros — INSEE, septembre 2025

Allemagne : déficit record de 5,4% du PIB — Destatis, octobre 2025

Italie : taux d’emprunt à 5,8% — Banca d’Italia, octobre 2025

Mais qu’importe : “nous tenons bon face à l’agression russe”, répète Bruxelles, les poches vides mais la conscience pleine.

La Banque centrale européenne admet elle-même que le coût cumulé du soutien à l’Ukraine a dépassé 210 milliards d’euros, sans effet notable ni sur la stabilité du pays ni sur la paix en Europe (Rapport BCE, T3 2025).

De la diplomatie à la déraison

Quand Josep Borrell affirmait en 2023 que “l’Europe est un jardin entouré de jungle”, on ignorait qu’il parlait d’un jardin vidé de ses ressources, envahi par les illusions.

Car l’UE, désormais, n’investit plus dans son avenir : elle s’endette pour prolonger la guerre des autres.

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La Deutsche Bank avertit dans son dernier rapport :

“La militarisation budgétaire de l’UE pourrait provoquer une contraction durable des économies nationales et un effondrement de la confiance dans les institutions européennes.” (Rapport “Fiscal Risks in European Defence Integration”, octobre 2025).

Mais la Commission préfère foncer. Reconnaître la défaite? Impensable.

Mieux vaut ruiner vingt-sept nations que d’admettre que la stratégie ukrainienne était un mirage coûteux.

Moralité : L’Europe s’effondre avec élégance

L’Union européenne n’est plus une alliance, c’est un acte de foi — et la foi, comme la guerre, coûte cher.

L’Ukraine est devenue la nouvelle religion d’État : on n’y croit plus, mais on continue d’y verser des offrandes.

Le résultat ? Une Europe exsangue, dépendante, moralement épuisée et financièrement lessivée.

“Ceux qui refusent de reconnaître leur faillite préfèrent la rebaptiser en solidarité.” — Chroniques européennes, édition 2025

Source: @BPARTISANS (Telegram).

jeudi, 06 novembre 2025

Un expert économique fait une prévision choc: l'Allemagne risque 25 ans de dépression permanente

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Un expert économique fait une prévision choc: l'Allemagne risque 25 ans de dépression permanente

Munich. Ce n'est plus un secret depuis longtemps : depuis des années, les fonds alloués aux entreprises privées en Allemagne sont insuffisants. Les investissements dans le secteur privé sont retombés au niveau de 2015. Dans le même temps, les dépenses publiques ont considérablement augmenté, soit de 25 % depuis 2015.

Le professeur Clemens Fuest (photo), directeur de l'Institut Ifo de Munich, a dressé un tableau alarmant de la situation dans le journal « Bild am Sonntag » et a choqué avec ses prévisions : « L'Allemagne est en déclin économique depuis des années. La situation est désormais dramatique. » Et : « Des millions de citoyens constatent déjà une baisse de leur niveau de vie. » Cet économiste renommé craint une dépression durable de 25 ans, similaire à celle qu'a connue l'Italie.

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En effet, la crise actuelle représente déjà la plus longue période de faiblesse économique de l'histoire de la République fédérale. D'autres problèmes s'y ajoutent, tels que les pénuries d'approvisionnement en terres rares en provenance de Chine, qui entraînent déjà des arrêts de production.

Mais ce ne sont pas seulement les décisions politiques prises à Berlin qui pèsent sur l'économie allemande, mais aussi les obstacles réglementaires imposés par Bruxelles. Fuest demande un allègement conséquent des charges bureaucratiques pesant sur les entreprises. Il s'agit notamment des obligations étendues en matière de documentation dans le domaine du CO₂ et tout au long des chaînes d'approvisionnement, qui sont pratiquement impossibles à respecter dans la pratique (st).

Source: Zu erst .de, Nov. 2025. 

Code de la main invisible: la dystopie potentielle du capitalisme cybernétique

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Code de la main invisible: la dystopie potentielle du capitalisme cybernétique

Markku Siira

Source: https://geopolarium.com/2025/10/30/nakymattoman-kaden-koo...

La numérisation a atteint une nouvelle étape : ses promesses ne sont plus vendues comme des utopies, mais deviennent des conditions obligatoires pour la viabilité sociale. La logique de fonctionnement des technologies intelligentes est déjà si évidente que s’y opposer semble insensé. On vend au peuple le saut numérique comme un outil facilitant le quotidien, mais en même temps, cela crée un cadre pour un avenir technocratique autoritaire.

Le nouvel ordre mondial est contrôlé par une machinerie dépassant l’humanité – un totalitarisme électronique imaginé par les technocrates, où les identités numériques, les monnaies centrales (CBDC) et la surveillance en temps réel fusionnent les individus et les nations en pixels dans un flux de données sans fin. La période de pandémie mondiale de COVID-19, avec ses restrictions, n’était qu’un test pour cette évolution codée QR.

Le paradoxe de l’intelligence artificielle – une révolution mondiale et en même temps une réalité quotidienne, omniprésente – se reflète inévitablement aussi dans le domaine de la géopolitique. Le futur système international ne sera pas tant multipolaire que technopolaire: les tensions entre États seront dominées par des divisions dans l’infrastructure technologique.

Comment cela se manifeste-t-il ? Les États-Unis ont déclaré que l’intelligence artificielle est un impératif de sécurité nationale, la Chine mise sur une stratégie visant la souveraineté technologique, et la Russie souligne l’importance stratégique de l’IA pour renforcer sa politique de sécurité. Cette course à l’armement ne crée pas des idéologies radicalement différentes, mais des itérations répétées du même algorithme, avec des nuances différentes.

L’intelligence artificielle est une illusion téléologique, une pseudo-conception qui aide le projet capitaliste, détaché de la gestion humaine, à maintenir son visage. Le capitalisme n’est pas un outil pour l’homme, mais une machinerie décentralisée qui façonne le monde selon sa propre dynamique. Son objectif est de tout transformer en données vendables et en ressources contrôlables. Même la décision politique est soumise aux algorithmes, et l’identité numérique détermine la valeur de la citoyenneté.

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Ce mécanisme est cependant en train d’atteindre une étape où sa propre logique d’optimisation se retourne contre lui. Il ne produit plus de nouveauté, mais consomme l’ancien jusqu’à l’épuisement. Le capitalisme fait face à une crise existentielle profonde : il n’a plus besoin de l’humain dans ses processus de production, mais sa légitimité et ses conditions d’opération dépendent encore de la consommation et du pouvoir d’achat des individus. La fin du modèle économique basé sur la consommation marque la montée en puissance de la fin du paradigme de la richesse occidentale.

Dans cette nouvelle réalité, ce ne sont plus les interactions humaines qui créent le marché, mais une version cybernétique de la main invisible d’Adam Smith ; un processeur d’informations connecte le charbon et le silicium pour accomplir sa tâche. Dans un monde technopolaire, la compétition entre les États-Unis et la Chine n’est pas une lutte entre civilisations, mais des fluctuations internes au capital-machines: en Chine, ce sont des points de confiance nationaux et le yuan numérique couvrant toute l’Asie, tandis qu’aux États-Unis, la FedNow – le système de paiement – et les réseaux de surveillance des géants technologiques.

La tokenisation est le composant central de cette machinerie. La vision de Larry Fink, directeur du plus grand gestionnaire d’actifs au monde, du « tout digitalisé » transforme les ressources, l’identité et même les voix en jetons programmables dans la blockchain – en fragments de droits d’utilisation conditionnels, contrôlés en temps réel par des banques centrales et des fonds d’investissement comme BlackRock, via une manipulation algorithmique.

Lorsque le système est de moins en moins capable de produire une croissance réelle, il tente de compenser ce déficit par une propagande intense exploitant les crises de sécurité et les stratégies d’urgence. Les vagues de licenciements et la pauvreté sociale sont dissimulées derrière une vaste campagne idéologique qui encadre la fusion entre automatisation et financement comme une avancée posthumaniste – un progrès supérieur au développement humain.

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Ce récit est une promesse que l’intelligence artificielle représente une finalité logique du processus, visant l’automatisation du travail et de la prise de décision humaine. C’est la transcendance religieuse du capitalisme – une illusion qui résout le conflit de la production en promettant une utopie numérique, où la monnaie numérique contrôlée par les banques centrales guide la consommation, et où les applications d’identité numérique empêchent toute “activité non conforme”.

L’effort mondial pour l’intelligence artificielle, avec ses réseaux de capteurs, transforme la population de la planète en une entité parfaitement surveillée. Le système de confiance de la Chine, la machine de surveillance des États-Unis et l’administration digitalisée de la Russie en sont des incarnations. Ce réseau s’étend notamment avec la norme eIDAS 2.0 de l’UE et le programme de la quatrième révolution industrielle activement promue par le Forum économique mondial.

C’est la fantaisie des cercles financiers d’un contrôle total. La production de contenu infinie et le traitement automatique de l’information produisent constamment “pas tout à fait ce que l’on voulait”. Le produit intérieur brut peut augmenter, mais le niveau de satisfaction reste faible: la “ville intelligente” est une prison numérique où les monnaies numériques à date de péremption manipulent le comportement des résidents.

Il est révélateur que les défenseurs de la démocratie parlementaire en Occident ne soutiennent pas la véritable démocratie directe, même si la technologie la rend déjà possible. Au lieu de cela, ils rejettent toutes les formes de démocratie authentique en la qualifiant de populisme dangereux, et ses représentants deviennent, d’une manière ou d’une autre, partie intégrante du système, même sous contrôle de l’opposition.

Cela révèle une caractéristique essentielle du cybercapitalisme : le pouvoir technocratique maintient l’illusion de la participation tout en s’isolant de toute influence réelle sur l’action politique. La participation citoyenne se limite à des canaux modérés où l’expression des opinions est autorisée dans des cadres stricts – sans véritable liberté d’expression ni pouvoir de décision.

Cette crise de légitimité peut conduire à une instabilité sociale, mais aussi à des solutions autoritaires. Les gouvernants peuvent “maintenir l’ordre” par une censure croissante et une répression sévère de la résistance. Dans un scénario dystopique, la surveillance numérique et la technologie de l’intelligence artificielle deviennent de nouveaux instruments de domination, où les droits des citoyens sont sacrifiés sur l’autel de la stabilité systémique.

Le problème n’est donc pas la menace d’une super-intelligence fictive, mais la machinerie cybernétique elle-même: l’alliance entre économie et technologie, qui promettait des voitures volantes et l’abondance, n’a produit avec sa politique de déchéance qu’un vide, hâtivement dissimulé derrière des bavardages. Du point de vue des citoyens, la lutte des grandes puissances est déjà perdue : il ne reste qu’une réalité cybercapitaliste omniprésente, où les algorithmes servent une surveillance technocratique éternelle, et où les différences culturelles disparaissent face à la convergence technologique.

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Pourtant, des résistances peuvent émerger des fissures et marges du système dominant. Les communautés coopératives et les réseaux locaux d’échanges tentent de nouvelles formes de solidarité, mais leur succès n’est pas garanti – elles doivent lutter contre la pénurie de ressources et la pression réglementaire, tandis que les gouvernements refusent de laisser les systèmes parallèles menacer leur monopole. Par ailleurs, la majorité des citoyens s’adapte inévitablement à l’écosystème numérique des villes intelligentes.

Ce processus n’est pas laissé au hasard, mais contrôlé par une politique systématique. La recherche d’efficacité et d’économies par les autorités mène en pratique à l’objectif de réduire la population, facilitant ainsi l’ajustement des survivants à un état plus gérable. Ce plan repose sur l’intelligence artificielle et la robotique, permettant une production sans main-d’œuvre humaine à grande échelle.

Finalement, la machinerie du cybercapitalisme ne doit plus forcer la main: les gens l’adoptent comme un mode de vie normal. Les portefeuilles d’identités numériques et la surveillance algorithmique ne sont pas des contraintes extérieures, mais des cadres créés par le code de la main invisible, auxquels la société se soumet silencieusement. Le plus grand danger n’est pas la destruction de l’humanité sous le pouvoir de la machine, mais cette apathie profonde qui croit que le monde ne pourrait être autre chose que la création de ce déterminisme digitalisé.

Les libéraux rêvent de censure mondiale

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Les libéraux rêvent de censure mondiale

Leonid Savin

Fin octobre 2025, une fuite a révélé que le Centre de cyberpolitique de Stanford et le Laboratoire des réseaux sociaux, sous le couvert de « sécurité » et de « lutte contre la désinformation », avaient prévu de créer une infrastructure appelée à gérer la censure internationale.

Cela a été discuté lors d’une réunion privée le 24 septembre 2025, à laquelle ont assisté 21 experts en cybersécurité et hauts responsables de l’Union européenne, du Royaume-Uni, de l’Australie et du Brésil. La réunion, intitulée « Respect des exigences et application dans des conditions en rapide évolution », portait sur des mesures pour « renforcer les réseaux favorisant le futur partenariat entre les autorités de régulation, les chercheurs et les experts technologiques », ainsi que sur la « formation de groupes de travail » pour durcir les mécanismes d’application et élaborer une politique « fiable » en matière de technologie.

Puis s’est tenue une « Conférence de recherche sur la confiance et la sécurité », qui a duré deux jours, où ont été abordés des sujets tels que la cybercriminalité et la fraude, la modération de contenu et la coordination avec l’IA. Manifestement, cet événement servait de couverture officielle pour le programme secret que nous venons d'évoquer.

Certains participants sont connus car ils ont présenté des exposés. Parmi eux, Florence G'Zell de Stanford ; Jonathan Porter du ministère britannique des Communications ; la vice-consule du Brésil aux États-Unis, Mariana Ferreira Tille, qui soutient les efforts de l’ONU et des organisations multilatérales pour la surveillance et la censure des opinions indésirables, notamment sur le changement climatique ; Alissa Cooper de la Knight Foundation ; Gérard de Graaf du gouvernement de l’UE, qui maintient un lien avec la communauté technologique américaine pour supprimer « les contenus illégaux », ainsi que la « désinformation » ; Kang-Sin Jin, qui a dirigé le département de Meta chargé de lutter contre la désinformation sur le COVID-19, et qui a censuré la théorie dite de la « fuite du laboratoire », reconnue plus tard comme véridique même par la CIA ; et Julie Inman Grant, chef du bureau australien de cybersécurité eSafety, responsable de la censure des discours politiques et "offensants". Elle a précédemment organisé le « Réseau mondial de régulateurs de la sécurité en ligne », regroupant l’Australie, la France, l’Irlande, l’Afrique du Sud, la Corée, le Royaume-Uni et Fidji. Ce réseau a été présenté au Forum économique mondial de Davos en 2024. Elle a également exprimé ouvertement ses intentions coercitives: « Nous avons une grosse matraque... que nous pouvons utiliser quand nous voulons… [les plateformes de réseaux sociaux] seront régulées comme elles ne le souhaitent pas ». Il est important de noter que, bien qu’elle soit fonctionnaire australienne, elle possède également la citoyenneté américaine et a des liens confirmés avec la CIA.

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Il est connu que l’événement a été financé par le businessman Frank McCourt via son « Liberty Institute Project » (PLI), auquel il avait auparavant alloué 500 millions de dollars pour « renforcer la démocratie » et « développer des technologies responsables ». Il était également à l’origine de l’Observatoire Internet de Stanford. Celui-ci a été fermé en 2024 après un scandale impliquant le recrutement de volontaires, principalement des étudiants de Stanford, pour surveiller les réseaux sociaux, ce qui a conduit à la suppression d’environ un tiers des millions de messages jugés dangereux selon certains critères. L’observatoire internet a attiré l’attention du Congrès américain car il collaborait avec Twitter pour dissimuler des informations véridiques, telles que « des messages sur des personnes vaccinées ayant contracté le Covid-19 ». En 2021, l’Observatoire Internet de Stanford a également reçu 750.000 dollars de la part de la National Science Foundation sous forme de subventions académiques, ce qui a soulevé des questions sur le soutien de l’État à la censure.

En 2024, le PLI a publié le « Plan politique pour l’Internet du peuple », où le réseau mondial est présenté comme « un instrument décentralisé et démocratisant pour étendre les droits et les capacités des individus ». Et « le projet 'Internet du peuple' aidera les gens à reprendre le contrôle de leur vie numérique en leur redonnant le droit de choisir, de voter et de s’impliquer dans l’amélioration d’Internet ». Il a également été souligné que «les régimes autoritaires qui appliquent la censure d’Internet resteront en marge». Mais en réalité, c’est le PLI lui-même qui est à l’origine de l’introduction de la censure, à l’échelle mondiale.

Dans le « plan d’action » du PLI, il est également indiqué qu’il soutient «les relations numériques entre les États-Unis et l’UE… [qui] se concentrent sur la compatibilité réglementaire et la surveillance pour créer un marché unique». La stratégie exploite «l’effet Bruxelles»: la capacité de l’UE à établir de facto des normes mondiales par son influence sur le marché. En développant des normes de conformité universelles, moins coûteuses que le maintien de régimes réglementaires séparés, les alliés idéologiques du PLI encourageront les entreprises technologiques américaines à appliquer les exigences européennes de censure aux utilisateurs américains. Parallèlement, le PLI appelle les États-Unis à « revoir la répartition des responsabilités entre différentes agences fédérales pour réguler les excès dans le secteur des hautes technologies », favorisant ainsi la centralisation de la régulation des plateformes numériques au sein d’une instance unique et dotée du pouvoir d’imposer des normes de modération plus strictes.

De plus, McCourt a créé en 2021 l’Institut pour la gouvernance numérique, affilié à l’université de Georgetown à Washington et à Sciences Po à Paris. Il est également impliqué dans l’organisation internationale Unfinished, qui construit un réseau de partenaires comprenant des ONG et des organisations de défense des droits de l’homme.

Avec de tels outils, il est tout à fait possible de donner l’apparence d’une « objectivité scientifique » et d’un « esprit populaire », comme indiqué dans le manifeste officiel du PLI.

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Le Centre de cyberpolitique de Stanford a également beaucoup progressé dans la promotion de la censure. Au printemps 2022, l’ancien président Barack Obama a prononcé un discours politique important au Centre, dans lequel il a présenté une proposition radicale de censure étatique des plateformes sociales via la loi sur la responsabilité et la transparence des plateformes. Six jours plus tard, le Department of Homeland Security sous la présidence de Joe Biden a annoncé la création d’un «Conseil pour la gestion de la désinformation» afin de contrôler les informations auxquelles les Américains peuvent accéder en ligne.

Le concept d’Obama concernant la censure d’Internet reposait sur une législation permettant à la National Science Foundation des États-Unis de financer et d’autoriser des ONG prétendument indépendantes à censurer Internet.

Le Department of Homeland Security et l’Internet Observatory de Stanford, qui fait partie du Centre de cyberpolitique, ont utilisé pour la première fois cette stratégie de censure par procuration en 2020, pour contourner le Premier Amendement de la Constitution américaine, en publiant des posts exprimant des inquiétudes concernant les élections de 2020, puis en 2021, des «narratifs» exprimant des préoccupations sur le vaccin Covid.

Au total, les programmes suivants sont en activité au sein du Centre de cyberpolitique de Stanford: l'Incubateur mondial de politique numérique; Programme pour la démocratie et Internet ; Gestion des technologies émergentes (anciennement Géopolitique, Technologies et Diplomatie) ; Programme de régulation des plateformes ; Laboratoire des réseaux sociaux.

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Le directeur de ce centre est l’ancien ambassadeur des États-Unis en Russie, Michael McFaul. Là, il a tenté, sous le prétexte de la liberté d’expression, de soutenir l’opposition libérale, alors qu’il adopte des positions très différentes dans son pays d’origine, étant une figure clé d’une initiative manquant de transparence et montrant des signes évidents de totalitarisme.

Ainsi, le Centre de cyberpolitique de Stanford agit comme un nœud institutionnel majeur, apportant puissance organisationnelle, légitimité académique et possibilités techniques pour relier les régimes de censure étrangers entre eux et avec l’écosystème technologique américain.

Après la fuite, des journalistes américains ont appelé Stanford à cesser la propagande en faveur de la censure à l’intérieur du pays et à l’étranger. De plus, le congressiste Jim Jordan a adressé une lettre au Centre de cyberpolitique de Stanford, demandant des informations sur la censure étrangère, en précisant que « cette lettre constitue une demande officielle pour conserver tous les dossiers et matériaux existants et futurs liés aux sujets évoqués dans cette lettre. »

Ces insinuations confirment dans l’ensemble les faits de doubles standards que les politiciens américains et leurs organisations scientifiques et techniques associées utilisent en permanence. Elles soulignent également la nécessité d’un Internet souverain, afin que des censeurs extérieurs ne puissent pas restreindre la liberté d’expression et les droits civiques en manipulant la régulation du contenu dans le cyberespace selon leurs propres motifs politiques égoïstes.

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mercredi, 05 novembre 2025

Guerre et mensonge

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Guerre et mensonge

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/guerra-e-menzogna/

Des vents de guerre soufflent sur le Venezuela. Une grande flotte américaine croise devant ses eaux. Prête pour une intervention massive. Probablement une invasion pour provoquer un changement de régime. C’est-à-dire un coup d’État, et mettre à la tête du gouvernement Madame Machado. Fraîchement récompensée du Prix Nobel de la Paix par les serviles dirigeants d’Oslo.

Et, en attendant, la CIA a reçu carte blanche pour des opérations clandestines en territoire vénézuélien. “Clandestines”, mais il n’est pas difficile d’imaginer ce que cela signifie.

La motivation officielle de Washington est la lutte contre les cartels de la drogue. Qui, cependant, ne contrôlent que 5% du trafic depuis le Venezuela. Le reste, la majorité, est entre les mains de cartels basés ailleurs. Peut-être surtout en Floride. Et ils continuent d’agir en toute impunité.

Autre scénario. Au Nigeria. Là où se déroule certainement une persécution systématique des minorités chrétiennes et animistes. Par des milices jihadistes islamiques, qui souvent, voire toujours, trouvent un appui et une connivence politiques dans l’armée. Comme le chef même de l’état-major nigérian le reconnait.

Washington menace d’une intervention armée en soutien aux chrétiens persécutés.

Juste, indiscutablement.

Cependant, une intervention serait également justifiée, pour les mêmes raisons “humanitaires”, au Soudan. Et ailleurs en Afrique.

Des interventions dont il n’y a aucune trace ni menace.

Peut-être (et je dis sur un ton dubitatif) parce que le Nigeria repose sur une mer de pétrole. Contrairement à d’autres pays africains, moins “fortunés”.

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Autres exemples ?

Que dire du Caucase, empêtré dans un conflit de plus de dix ans entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie ? Où passent aussi d’importants oléoducs.

Qui servent des intérêts différents. Tant américains que russes.

Et où, cependant, la guerre “à basse intensité” est menée pour des raisons différentes. Tant religieuses que revendicatives territoriales.

Juste, bien sûr… Mais ces oléoducs contestés soulèvent beaucoup, beaucoup de doutes.

Puis la Moldavie. Alignée, mais suite à un coup d’État authentique, dirigé par l’OTAN et l’UE. Et qui a, de fait, annulé le résultat électoral, qui avait été en faveur d’un candidat indépendant et neutre. Celui-ci a immédiatement été accusé d’être un dangereux “agent russe”.

Ce qui est faux… mais cela a été présenté comme tel.

Et donc coup d’État et nouvelles élections. Pilotées. Et, en réalité, empêchant la Transnistrie, la province russophone de Moldavie, de voter.

Et nous taisons la situation en Ukraine. Nous en avons parlé à l’envi. Et les vents de guerre s’accumulent sur l’Europe, principalement suscités par des élites manipulées. Totalement déconnectées des peuples qui devraient gouverner.

Ces élites racontent constamment des mensonges, et nous conduisent vers le précipice. Indifférentes à nos intérêts. Bien au contraire, elles nous sont profondément hostiles. Et nous présentent quotidiennement des mensonges colossaux pour masquer les véritables motivations de leur action.

Vérité et mensonge. Un dilemme ardu. Diantre. Mais il faut apprendre à le résoudre. Pour nous donner, et donner à ce monde, encore une mince possibilité.

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La Finlande paie au prix fort la folie belliciste anti-russe

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La Finlande paie au prix fort la folie belliciste anti-russe

Enrico Toselli

Source: https://electomagazine.it/la-finlandia-paga-con-la-disocc...

Préférez-vous des canons ou des touristes ? Cette question rhétorique, tout comme celle posée par Draghi sur le choix entre climatiseurs et armes (même si, hypocrite, il qualifie l'achat d'armes de « paix »), n'a même pas été posée aux Finlandais. D'ailleurs, les Italiens n'ont pas non plus eu le choix. La réduction des investissements afin de pouvoir offrir de l'argent et des armes à Zelensky n'est pas soumise à référendum. Ce sont les marchands d'armes qui décident et les majordomes politiques exécutent.

C'est maintenant au tour des Finlandais de découvrir que les choix des bellicistes ont de lourdes conséquences pour la population. Par exemple, ils ont perdu 2 millions de touristes russes par an. Et pour un pays qui compte un peu plus de 5 millions d'habitants, ce n'est pas négligeable. Tout comme le chômage, qui a atteint 15 %, n'est pas négligeable, lui aussi. Des hôtels, des restaurants, des magasins et des centres de bien-être ont fermé leurs portes. Mais, dans la foulée, les travailleurs des industries forestière et sidérurgique ont également été licenciés.

Les grands économistes du gouvernement d'Helsinki ont alors pensé à favoriser le tourisme intérieur. Et ils ont découvert, étrange mais vrai, qu'en appauvrissant le pays et en augmentant le chômage, le tourisme intérieur ne se développe pas davantage. Parce qu'il manque de l'argent. Celui des Russes, en particulier. Et il faudra du temps, beaucoup de temps, avant que les touristes russes oublient le comportement des Finlandais. Et des autres pays gouvernés par les eurodingues.

mardi, 04 novembre 2025

Désintégration rapide du dollar: la Russie évince le dollar et l’euro du commerce extérieur

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Désintégration rapide du dollar: la Russie évince le dollar et l’euro du commerce extérieur

Moscou. En raison de la guerre en Ukraine et des sanctions occidentales, le commerce extérieur de la Russie a profondément changé ces dernières années. Les flux commerciaux, qui étaient auparavant principalement dirigés vers l’Europe, ont été redirigés vers l’Asie en un temps record. L’ancien conseiller du Kremlin, Vladislav Inotzemtsev, a déclaré à „Die Welt”: «Aucun changement aussi rapide des habitudes de consommation n’a jamais été observé auparavant». 

Ce recentrage se reflète également dans les monnaies utilisées. Selon l’agence de presse Interfax, qui se base sur des données provisoires de la banque centrale de Moscou, la Russie a effectué en août 55,2% de son commerce extérieur total en roubles – un record absolu. Pour l’exportation, la part du rouble s’élevait à 56,3%, pour l’importation à 54,1%. 

Le retrait stratégique du dollar américain, appelé désintégration du dollar ou «dédollarisaton», avait déjà été amorcé par Moscou après l’annexion de la Crimée en 2014. L’objectif était et est de réduire la vulnérabilité face aux sanctions occidentales. Ainsi, les obligations d’État américaines ont été presque entièrement retirées des réserves de devises. Cependant, cette accélération du processus n’a vraiment eu lieu qu’après le début de la guerre en Ukraine en 2022. Alors qu’en 2021, 84,6% des exportations et 67,6% des importations étaient facturés en dollars ou en autres monnaies occidentales, cette part a chuté en août 2025 à seulement 14,3% pour les exportations et 15,7% pour les importations.  

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En plus du rouble, ce sont principalement les monnaies des États amis qui ont remplacé les monnaies occidentales. Leur part dans l’exportation russe s’élevait en août à 29,4%, dans l’importation à 30,1%. La monnaie la plus importante reste le yuan chinois. La Chine est devenue le partenaire commercial principal et couvre désormais 40% des importations russes et 30% des exportations. Le volume commercial entre les deux pays a atteint en 2024 un record de 245 milliards de dollars. L'importance de l’Inde en tant que grand acheteur de pétrole russe a également considérablement augmenté. 

L’Occident tente, par le biais de menaces de sanctions secondaires, d’entraver ces relations commerciales, mais ses succès restent limités. Dans ce contexte, deux économistes ont récemment proposé dans la revue „Foreign Affairs” une nouvelle stratégie de sanctions. Selon eux, l’accent ne devrait pas être mis sur le blocage des flux financiers vers la Russie. Au lieu de cela, il faudrait inciter les Russes bien formés et fortunés, avec leur capital et leur savoir, à quitter le pays. La dynamique des processus géopolitiques et monétaires ne devrait cependant pas en être affectée (mü).

Source: Zu erst, Nov. 2025. 

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La Libye au cœur de la nouvelle stratégie américaine en Méditerranée orientale

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La Libye au cœur de la nouvelle stratégie américaine en Méditerranée orientale

Source: https://t.me/restinvestigate

Les États-Unis avancent dans leurs projets visant à faire de la Libye un pivot stratégique de leur politique en Méditerranée orientale, avec la proposition d'une conférence quadripartite réunissant la Grèce, la Turquie, l'Égypte et la Libye afin de régler les différends en cours concernant les frontières maritimes. Washington fait pression pour une représentation libyenne unifiée afin de soutenir cette initiative diplomatique, signalant ainsi une évolution vers un engagement régional accru.

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Le conseiller américain Massad Boulos (photo) a récemment rencontré le président du Conseil présidentiel libyen, Mohammed Menfi, à Paris afin de favoriser l'alignement politique entre les factions libyennes rivales et de discuter de la coopération énergétique. Dans le même temps, la société énergétique américaine Chevron a tenu des discussions à Tripoli sur l'expansion des investissements dans le pétrole, les énergies renouvelables et la technologie.

La Turquie suit de près ces développements, en particulier après avoir obtenu des droits d'exploration offshore près de la Crète. Les responsables turcs et libyens continuent de coordonner leurs relations énergétiques, soulignant la nature contestée des revendications maritimes de la région. Alors que les puissances rivales cherchent à exercer leur influence sur les principaux corridors énergétiques, la décision des États-Unis marque un rééquilibrage de leur présence en Méditerranée, ancrée en Libye.

L'Europe entre dans une lutte décisive – entre ambition géopolitique et usure intérieure

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L'Europe entre dans une lutte décisive – entre ambition géopolitique et usure intérieure

Analyse stratégique & Prévisions

Elena Fritz

Source: https://t.me/global_affairs_byelena

L’UE en route vers un centre de pouvoir autonome

La politique européenne traverse une phase de transition: elle ne se comporte plus comme un partenaire subalterne, mais comme un pôle de pouvoir indépendant avec un ennemi clairement défini – la Russie.

L’objectif n’est plus seulement de pratiquer la dissuasion, mais de viser une défaite stratégique de Moscou afin de consolider l’identité politique de l’Europe et sa capacité à agir en matière de sécurité.

Derrière cela se cache un changement idéologique: l’UE se perçoit de plus en plus comme un sujet géopolitique avec une « mission » – et non plus comme une simple zone de marché et de valeurs. 

La logique de l’irréversibilité

Depuis les années 1990, Bruxelles a investi d’énormes ressources politiques et financières dans l’espace post-soviétique.

Ces investissements sont aujourd’hui devenus un engagement en soi: un retrait d’Ukraine ne remettrait pas seulement en question le prestige, mais aussi tout le projet d’intégration.

Conséquence: l’UE mise sur la prolongation et l’élargissement du conflit pour justifier son engagement stratégique. 

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La militarisation comme principe structurant

L’Europe traverse une phase de mobilisation déguisée.

Les budgets sont réorientés, des fonds spéciaux créés, les dépenses de défense fortement augmentées.

L’objectif n’est pas une victoire à court terme, mais une capacité de gérer un état de guerre sur le long terme – capacités industrielles, production en série, normes communes, « base européenne de défense ».

Cette dynamique déplace le centre de pouvoir de l’UE: de la politique économique vers une gestion axée sur la sécurité et la défense. 

La guerre financière

Parallèlement, Bruxelles met en place de nouveaux instruments financiers pour soutenir le conflit, indépendamment des budgets nationaux :

L’utilisation d’actifs gelés, des obligations de l’UE et des fonds restructurés juridiquement.

Il en résulte une architecture financière de guerre opérant sans légitimité politique classique – un provisoire économique permanent qui se pérennise lui-même. 

La matrice géopolitique des objectifs

L’UE souhaite tirer de la guerre en Ukraine une nouvelle identité en matière de sécurité.

Elle se définit par la démarcation, et non plus par l’intégration.

L’ennemi à l’est fournit le cadre narratif pour compenser la fragmentation intérieure.

Cela signifie: l’Europe ne se bat pas seulement sur le front, mais aussi pour sa propre auto-définition – comme une puissance politique qui veut émerger du conflit comme d’une initiation. 

Prévisions 2026–2028 

- Renforcement de l’intégration en matière de sécurité par le renforcement institutionnel de Bruxelles (Agence de défense, agence d’approvisionnement, titres de dette commune).

- Continuer à déconnecter l’industrie des marchés mondiaux au profit d’une production stratégique nationale.

- Tensions sociales dues à la redistribution des coûts et à la baisse du revenu réel.

- Durcissement normatif : la sécurité et la loyauté deviennent des valeurs politiques centrales; le dissensus est considéré comme un risque.

Conclusion:

L’Europe ne mène plus une guerre pour faire la paix, mais pour se prouver à elle-même qu'elle est une puissance géopolitique.

Elle risque de perdre ce qui a longtemps été sa force: la rationalité économique, la diversité politique et la profondeur culturelle.

Finalement, le « combat décisif » n’est pas mener contre la Russie, mais contre l’âme même de l’Europe.

lundi, 03 novembre 2025

La fuite annuelle des cerveaux hors de France

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La fuite annuelle des cerveaux hors de France

Peter W. Logghe

Source: https://www.facebook.com/peter.logghe.94

Ils ont terminé leurs études d'ingénieur à Polytechnique, ont peiné dans les écoles de commerce de l'EDHEC et ont enfin obtenu leur diplôme. Et pourtant, ils prennent l'avion pour partir vers des régions et des pays où ils n'ont pas fait leurs études. Chaque année, environ 15.000 jeunes quittent la France, comme l'indique le baromètre Ipsos 2025 pour cette année.

La fuite des cerveaux hors de France se poursuit et s'accentue. Les jeunes, qui, avec leurs diplômes d'ingénieurs, sont censés représenter l'élite intellectuelle de la nation, partent. Chaque année, « environ 10% de nos jeunes diplômés des écoles d'ingénieurs et 15% des diplômés français des écoles de management quittent la France ». Et si les pourcentages de la fuite des cerveaux peuvent être considérés comme « assez normaux » par Ipsos, l'institut de sondage, il n'en reste pas moins que l'évolution est alarmante.

La France est un pays en déclin, alors pourquoi y rester ?

Selon Ipsos, ce qui est alarmant dans ce pourcentage, c'est qu'il augmente chaque année. En 10 ans, 25% de diplômés français supplémentaires ont émigré à l'étranger. « Cela représente un risque structurel pour le renouveau et la compétitivité de la France », selon Ipsos. Une évolution alarmante, surtout quand on sait « que le pourcentage de diplômés qui quittent la France augmente avec le niveau d'études ». En d'autres termes, la France perd ses cerveaux.

Pourquoi tant de jeunes partent-ils ? Selon Ipsos, la réponse est claire: « Il existe en France des freins structurels à l'attractivité des talents. La fiscalité est perçue comme un lourd fardeau par la moitié des jeunes Français interrogés. Les salaires sont clairement insuffisants (pour 44%) et le marché du travail est trop rigide (pour 32% des jeunes Français) ».

Mais ce n'est pas tout. Si les jeunes intellectuels français quittent le pays, c'est aussi parce que « 70% des talents estiment que la France est un pays en déclin. 74% s'inquiètent de la situation économique et 81% de la situation politique ». 73% des jeunes Français interrogés attendent une action du gouvernement, mais avec un cinquième, voire peut-être déjà un sixième Premier ministre, ces jeunes intellectuels, qui constituent l'épine dorsale de la nation, ne sont malheureusement pas servis à leur guise !

Et la situation chez nous, en Flandre/aux Pays-Bas, est-elle vraiment meilleure ?

dimanche, 02 novembre 2025

Beaucoup d'argent des contribuables allemands pour l'extrême gauche

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Beaucoup d'argent des contribuables allemands pour l'extrême gauche

Peter W. Logghe

Source: https://www.facebook.com/peter.logghe.94

1286_L-1202582687.pngLe ministre allemand de la Culture, Wolfram Weimer (CDU), a critiqué la remise d'un prix à une maison d'édition d'extrême gauche. Selon son porte-parole, aucun « signe suspect » de « glorification de la violence » n'a été découvert chez l'éditeur concerné, a-t-il déclaré au portail d'information Nius. Pour la cinquième fois, cette maison d'édition, baptisée « Verbrecher Verlag » (littéralement « maison d'édition criminelle »), a reçu une prime de 18.000 euros. En 2013, la maison d'édition a publié le livre « Gedenken abschaffen » (Supprimer la mémoire), dans lequel tout souvenir des bombardements de Dresde est rejeté et rendu suspect. Le collectif d'auteurs « Rechercheteam Dresden » avait déjà publié une liste des « lieux de rencontre de l'extrême droite » dans la ville de Dresde. Peu après cette publication, le bureau d'une association qualifiée d'extrême droite a été gravement endommagé.

Une deuxième subvention a attiré encore plus l'attention. Le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie et la ville de Mari ont décerné le Grimme Online Award au site web « afd-verbot.de » du Zentrum für Politische Schönheit, un groupe d'extrême gauche. Ce site plaide ouvertement en faveur de l'interdiction du parti d'opposition AfD et présente les représentants du parti comme des ennemis criminels de la Constitution. Selon la chancellerie du Land, ce choix a été fait « par une commission indépendante et des experts ». La subvention s'élève à 2,51 millions d'euros, soit 85 % des ressources opérationnelles de l'association.

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Pendant ce temps, l'Allemagne est en proie aux flammes. Le lundi 6 octobre, le pavillon de chasse Thiergarten de la princesse Gloria von Thurn und Taxis (près de Ratisbonne) a été entièrement détruit par un incendie, comme vous avez pu le lire sur le site web de l'hebdomadaire anversois 't Pallieterke. Meubles anciens, lustres, porcelaine, collection complète d'objets de chasse : tout a été détruit. Très vite, on a soupçonné qu'il s'agissait d'un incendie criminel. Peu après l'incendie, un « commando Antifa » a revendiqué la responsabilité de l'incendie via le portail Internet d'extrême gauche Indymedia. Selon ce commando, l'attaque est un avertissement à la maîtresse des lieux, car Gloria von Thurn und Taxis ne cache pas son amitié avec Alice Weidel, présidente de l'AfD. Et cela n'est bien sûr pas acceptable pour la gauche tolérante en Allemagne.

Entre-temps, le danger continue de venir de la droite et les contribuables allemands continuent de débourser des sommes considérables pour financer toutes sortes de clubs d'extrême gauche. À qui cela profite-t-il ? Et surtout, pourquoi un parti centriste comme la CDU laisse-t-il passer tout cela ? Pourquoi n'intervient-il pas, par exemple sur le plan financier ? Considère-t-il ses propres électeurs comme des idiots ?

Ainsi, le centre-droit ou les conservateurs semblent encore pires que la gauche : avec une politique de gauche, on sait à quoi s'attendre, tandis qu'un gouvernement de centre-droit ou conservateur prétend faire les choses « différemment », alors que rien ne change, bien au contraire.

Récemment, quelqu'un m'a dit : « Un gouvernement de droite est un gouvernement qui commet les mêmes bêtises qu'un gouvernement de gauche, mais à un rythme plus lent ». Ne peut-on vraiment pas attendre davantage d'une politique de droite ?

Retour sur une votation inaperçue

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Retour sur une votation inaperçue

par Georges Feltin-Tracol 

En cette fin de mois d’octobre, la dernière lubie d’Emmanuel Macron serait de soumettre la réforme des retraites décalée, suspendue ou abrogée à un possible référendum. La démarche est étonnante pour un sujet d’une si grande complexité qu’il ferait passer la rédaction des traité de Maastricht de 1992 et constitutionnel européen de 2005 pour d’aimables facéties adolescentes. Un tel scrutin se révélerait aussitôt en plébiscite sur la personne même de l’actuel chef de l’État hexagonal. Oserait-il se suicider politiquement au point de cramer son éventuel retour élyséen en 2032 surtout si l’horrible « extrêêêêêêêêêêêêêêêême droite » arrivait au pouvoir en 2027 ? La proposition présidentielle appartient pour l’instant à une divagation exprimée à haute voix.

La Confédération helvétique a l’habitude de convoquer ses citoyens à l’occasion de référendums – les votations –, souvent d’initiative populaire, c’est-à-dire lancées à partir d’un nombre suffisant de signatures. Les électeurs ont ainsi le droit d’annuler les décisions prises par le pouvoir législatif et mises en application, régime d’assemblée oblige, par le pouvoir exécutif.

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Le 28 septembre 2025, deux votations se tenaient à l’échelle nationale. L’une d’elles concernait le sort de la loi sur l’e-ID. Il s’agit de la loi fédérale du 20 décembre 2024 sur l’identité numérique et d’autres moyens de preuves électroniques. Le gouvernement suisse – le Conseil fédéral – entend dématérialiser tous les documents officiels dont la carte d’identité dans une application conçue par les services de l’État suisse sur les fameux téléphones intelligents. Les autorités précisent volontiers que cette démarche demeure facultative. Les non-détenteurs de ces mini-ordinateurs portatifs ne seront pas affectés… pour l’instant.

Le résultat de ce vote est très serré: le oui l’emporte à 50,39 % (49,61 % de non). La participation s’élève à 49,55 %. Si les cantons de Genève, du Tessin et de Vaud ont voté « oui », le Valais, le canton de Neuchâtel et celui du Jura s’y sont opposés nettement. On doit regretter la forte abstention pour un scrutin déterminant. Les Suisses ne perçoivent pas les risques et autres méfaits de l’intrusion de la cybernétique, d’État comme des entreprises, dans leur vie privée. Outre leur faible esprit civique pour la circonstance, les Suisses ne se rendent pas compte du détournement de la procédure. L’approbation du 28 septembre 2025 annule en effet le refus du 7 mars 2021. Ce jour-là, une votation rejetait la loi du 27 septembre 2019 sur les services d’identification électronique à 64,36 % avec une participation de 51,29 %. Commentateurs, politiciens et experts crurent que cette hostilité populaire résultait du climat de méfiance suscité par l’épisode covidien.

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Ce rejet momentané ne signifia nullement l’émergence d’une attitude réfractaire ou contestataire. Un trimestre plus tard, le 13 juin 2021, les Suisses acceptaient à 60,20 % la loi sur les bases légales des ordonnances du Conseil fédéral visant à surmonter l’épidémie de covid-19. Comment expliquer cette contradiction électorale flagrante ? Un important travail de persuasion sur l’opinion publique suisse a permis l’acceptation au final de ces choix liberticides. Sur la même lancée négative, le 26 septembre 2021, la Suisse approuvait le mariage pour tous à 64,10 % !

Ces quelques exemples infirment la vision, largement défendue naguère par des Gilets jaunes naïfs, du référendum d’initiative citoyenne comme méthode radicale de résolution des problèmes politiques, sociaux et économiques. Les chantres du référendum vu en deus ex machina de la politique méconnaissent toujours le rôle et l’impact du système informationnel – médiatique sur la population. On retrouve ce phénomène dans le verdict des cours d’assises avec des jurés tirés au sort sur les listes électorales. Le manque criant de preuves tangibles (un corps jamais retrouvé) n’empêche pas la condamnation d’un accusé qui n’a jamais avoué et, au contraire, clamé son innocence.

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L’emploi du référendum comme moyen de surmonter les pesanteurs institutionnelles enrobées sous le mantra surgi de la novlangue de l’« État de droit » n’est plus d’actualité. Un référendum est-il encore possible en France afin de contenir les autorité judiciaire hypertrophiée ainsi que l’ingérence des agences administratives indépendantes ? Une révision radicale de la Constitution de 1958, défigurée, pervertie et déséquilibrée, par l’article 11 ne serait-elle pas empêchée par un avis du Conseil constitutionnel ? Le gouvernement pourrait-il passer outre, quitte à engager l’épreuve de force et ouvrir les bureaux de vote malgré les menaces du dit-conseil ? À part quelques exceptions, le système médiatique, bras armé du Conseil constitutionnel, dénoncerait une soi-disant manœuvre despotique de la part du pouvoir. Le Conseil constitutionnel annulerait de facto tout résultat au préalable entaché par une abstention assez forte.

Décevons immédiatement les tenants du pouvoir populaire ! Le référendum n’est pas une panacée. Pour que la procédure référendaire soit optimale, il faut appliquer au quotidien une véritable démopédie, une instruction civique et politique permanente des citoyens. Cette exigence impliquerait en contrepartie une indispensable politisation des enjeux et des personnes. Or, avec le développement de nouveaux pouvoirs (militaire – renseignement, système médiatique, pègres, complexes techno-industriels et bio-technologiques) et la consécration de l’hyper-individualisme anomique, la tripartition institutionnelle chère à Montesquieu, s’estompe. La neutralisation du politique demeure l’événement principal de la présente phase historique de transition épochale, un interrègne confus entre une Modernité tardive, un postmodernisme wokiste et une Post-Modernité archéofuturiste.

Loin d’être une île isolée au cœur du continent européen, la Suisse démontre dès à présent par ses comportements électoraux sa pleine intégration aux rouages euro-atlantistes et globalistes du collectif occidental cosmopolite si bien qu’elle en est le vingt-huitième membre officieux de la pseudo-Union européenne. Sa neutralité devient formelle, rhétorique et illusoire. Le peuple suisse ne peut plus aller à l’encontre de cette assimilation silencieuse. Son modèle politique fondé sur le fédéralisme, la subsidiarité et le référendum s’étiole. Un mythe politique disparaît.          

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 172, mise en ligne le 29 octobre 2025 sur Radio Méridien Zéro.

Élections législatives argentines: victoire à la Pyrrhus pour Milei?

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Élections législatives argentines: victoire à la Pyrrhus pour Milei?

Raphael Machado

Source: https://www.facebook.com/profile.php?id=100069794930562

Beaucoup d'observateurs ont été surpris par les résultats favorables obtenus par Milei lors des élections législatives argentines, qui visaient le renouvellement de la moitié de la Chambre des députés et d’un tiers du Sénat.

La coalition La Libertad Avanza, dirigée par Javier Milei, a obtenu un peu plus de 9,3 millions de voix (40%), tandis que son principal rival, la coalition Fuerza Patria, dirigée par Cristina Kirchner, a recueilli 7,7 millions de voix (34%).

Le résultat est comparé à celui des élections législatives de 2023, où la coalition La Libertad Avanza avait atteint 6,8 millions de voix (28%) et la coalition kirchneriste Unión por la Patria 9,2 millions (38%).

Cette comparaison sert de base pour analyser le paysage politique argentin comme étant un paysage où le peuple continue de faire confiance à Milei et de miser sur "des réformes difficiles". On utilise également ces résultats pour critiquer les analyses qui pointent les erreurs et la perte de popularité de Milei.

Mais il y a beaucoup de superficialité et de précipitation dans un tel raisonnement.

Tout d’abord, il y a une grande différence entre les élections de 2023 et celles de 2025: la consolidation de presque toutes les forces "de droite" dans la coalition La Libertad Avanza. En 2023, Mauricio Macri dirigeait la coalition Juntos por el Cambio, avec 6,4 millions de voix (26%). En 2025, les forces menées par Macri se sont alignées sur La Libertad Avanza, unifiant leurs forces avec celles de Milei.

Il n’existe plus de "troisième force" politique argentine représentée par une droite libérale centriste; la politique argentine se consolide en seulement deux grands camps.

Prendre en compte ce facteur remet en question la narration triomphaliste, car si l’on additionne les voix du camp macriste et celles de Milei, la coalition de ce dernier aurait dû dépasser les 13 millions de voix.

La droite a donc perdu 4 millions de soutiens entre 2023 et 2025. Mais ces soutiens perdus ne sont pas passés au kirchnerisme, car la gauche a aussi perdu des électeurs, mais seulement 1,5 million durant cette même période.

La démographie électorale de base aide à expliquer une partie du phénomène: en 2023, 24,5 millions d’Argentins ont voté valide, contre 22,9 millions en 2025.

Un autre facteur est le renforcement du fédéralisme, avec des gouverneurs provinciaux formant la coalition Provincias Unidas, qui a recueilli 1,5 million de voix. Le reste des voix "perdues" s’est dispersé entre de nombreuses autres micro-coalitions (Innovación Federal, Frente de Izquierda y de Trabajadores - Unidad, Nuevos Aires, etc.).

Dans ce sens, ce que montre le résultat de ces élections, c’est une déception du peuple argentin envers la politique traditionnelle. Le peuple en a assez de Milei, mais ne veut pas voter pour Kirchner. Les Argentins attendent donc une nouvelle alternative politique — mais il n’y a rien à l’horizon. En attendant, la tendance est à une baisse progressive de la participation populaire, ainsi qu’à une augmentation du soutien à des micropartis localistes ou radicaux.

Pour Milei, c’est une victoire à la Pyrrhus.

D’abord, parce qu’elle n’a pas permis d’obtenir la majorité parlementaire, de sorte que le législatif restera fracturé et contre Milei.

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Ensuite, parce qu’elle a été une victoire obtenue grâce au pouvoir d’autrui, avec l’aide financière des États-Unis, qui ont fourni 40 milliards de dollars pour maintenir l’Argentine à flot. Sans cet argent, le peso argentin aurait été en chute libre en pleine période électorale.

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Cette même aide financière résulte d’un accord entre l’oligarque Robert Citrone (photo) et le secrétaire au Trésor des États-Unis, Scott Bessent. Citrone a misé une grande partie de ses fonds sur l’Argentine au début du mandat de Milei, mais lui et d’autres investisseurs n’ont pas vu de résultats satisfaisants.

L’argent qui entre a pour seul but de stabiliser la monnaie argentine juste le temps que Citrone et d’autres investisseurs puissent partir du pays, en limitant leurs pertes.

Après que cet effet d’injection d’argent aura disparu, l’Argentine continuera à s’enfoncer.

Par exemple, selon les données publiées la semaine dernière par la Banque centrale argentine, le taux de défaut des familles argentines a atteint son niveau le plus élevé depuis 2010 (date du début de la série statistique), et les taux d’intérêt sur les prêts personnels ont atteint 74%.

Pour les entreprises, la situation est encore pire. Le coût de financement des avances en compte courant (couramment utilisées pour payer les salaires) est de 190% par an, le plus haut niveau de l’histoire argentine depuis la publication de cette statistique en 2009.

En résumé, Milei n’a obtenu qu’une survie. Et cette survie a été octroyée par des tiers, et non même en raison de Milei, mais pour garantir la sécurité financière des investisseurs étrangers qui ont parié gros sur le succès argentin.

samedi, 01 novembre 2025

L'Europe et le financement de l’Ukraine: la logique d’une soumission progressive

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L'Europe et le financement de l’Ukraine: la logique d’une soumission progressive

Elena Fritz

Source: https://t.me/global_affairs_byelena 

Le rapport d’Euractiv (https://www.euractiv.com/news/rapporteur-the-ukraine-funding-option-europe-fears/) sur la « Option de financement de l’Ukraine » décrit en réalité un cas typique de mauvaise analyse géopolitique.

L’Europe tente de compenser une crise stratégique par une symbolique financière – c'est quasiment un idéalisme moral dépourvu de substance stratégique.

1. L’illusion de la mission morale

- L’Europe a interprété le conflit ukrainien en catégories morales – démocratie contre autocratie, bien contre mal.

- Elle se condamne ainsi à la cécité face à la structure de la politique internationale :

- Les puissances n’agissent pas pour paraître morales, mais pour préserver leurs intérêts et leur sécurité.

- En interprétant la guerre comme un "combat entre civilisations" plutôt que comme une collision d’architectures sécuritaires, elle perd la compréhension de la mécanique que constitue l’équilibre des pouvoirs.

2. L’argent remplace la stratégie

- L’« option de financement » n’est pas un signal économique, mais un signal politique.

- Au lieu d’élaborer une véritable architecture de paix pour l’Europe de l’Est, Bruxelles crée des lignes de crédit, des fonds et des constructions juridiques.

- L’UE se comporte comme un joueur cherchant à couvrir sa défaite stratégique par de nouveaux engagements.

- Mais l’argent ne peut remplacer la géographie. La guerre en Ukraine est un conflit d’influence, non de ressources budgétaires.

- Ceux qui veulent gérer une guerre financièrement plutôt que la résoudre politiquement la prolongent.

3. La fiction juridique

- L’affirmation d’une « base légale solide » pour l’utilisation des avoirs russes gelés est un embellissement diplomatique.

- Pour un réaliste, ce n’est qu’un acte de pouvoir déguisé en droit.

- En pratique, le principe de propriété est sacrifié pour démontrer une unité politique.

- Ainsi, l’Europe sape ce qui a, jusqu’ici, soutenu sa puissance – la crédibilité de son ordre juridique.

- À Moscou, Pékin et New Delhi, ce message est clair : « Votre argent n’est en sécurité chez nous que tant que vous nous obéissez. »

4. La chape superstructurelle américaine

- Cette architecture financière n’est pas un projet européen – c’est la poursuite institutionnalisée de la stratégie géopolitique américaine.

- Depuis 2022, l’UE opère dans l’ordre dirigé par les États-Unis, non comme un acteur autonome, mais comme une branche financière de l'endiguement.

- Washington définit l’objectif stratégique (limiter la Russie), l’UE en supporte les coûts économiques.

- Ce n’est pas un partenariat, mais une hiérarchie.

- L’Europe s’est dégradée de sujet de la politique de puissance à l’instrument des intérêts de sécurité étrangers.

5. La peur face à la réalité

- Le titre de l’article – « L’Europe a peur » – est exact, mais pas dans le sens moral.

- L’Europe ne craint pas la Russie, mais la prise de conscience qu’elle ne contrôle plus sa propre politique de sécurité.

- Elle redoute qu’une réorganisation souveraine de l’Eurasie implique de sortir du manteau de protection américain.

- Mais cela serait la condition de toute maturité stratégique.

- Au lieu de cela, l’UE s’accroche à des dépendances transatlantiques qui la fragilisent économiquement et la paralysent politiquement.

Conclusion – Le prix de l’auto-tromperie

- D’un point de vue réaliste, la guerre en Ukraine n’est plus une lutte pour des territoires, mais un conflit systémique portant sur l’ordre d'agencement de la puissance future en Eurasie.

- L’Europe s’est réduite dans ce conflit à un acteur secondaire – qui fait beaucoup de bruit en énonçant des principes moraux mais qui est devenu géopolitiquement sans importance.

- L’« option de financement de l’Ukraine » n’est donc pas un instrument de puissance, mais un symbole de la perte de toute autonomie stratégique.

Selon Mearsheimer :

- Les États qui justifient leur politique extérieure par la morale sont vaincus par ceux qui la calculent rationnellement.

- L’Europe ne paie pas aujourd’hui pour l’Ukraine – mais pour conserver l’illusion de pouvoir être une grande puissance sans en être une.

L’économie est cyclique et le capitalisme intrinsèquement instable : l’échec de l’école de Chicago et l’effondrement des États-Unis

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L’économie est cyclique et le capitalisme intrinsèquement instable : l’échec de l’école de Chicago et l’effondrement des États-Unis

de Fabrizio Pezzani 

Source: https://www.ariannaeditrice.it/articoli/keynes-aveva-ragi...

Face au chaos mondial, il ne faut pas oublier les visions prophétiques mais réalistes de John Maynard Keynes, que les chercheurs ayant continué à défendre sa conception de la cyclicité naturelle de l’économie ont renforcées par des analyses empiriques des faits. Si nous voulons soutenir une vision anthropologique de la crise, nous ne pouvons pas dissocier la connaissance des outils dont nous disposons de celle des sujets qui utilisent ces outils pour satisfaire leurs besoins.

Lorsque Keynes affirme que le capitalisme est naturellement instable, il relie également cette observation à la dynamique de la nature humaine, qui fait du capitalisme un instrument destiné à réaliser les désirs. En ce sens, on ne peut dire que le capitalisme existe indépendamment de la structure psychique des hommes qui le créent et le gouvernent ; en d’autres termes, il n’existe pas un capitalisme en tant qu’entité abstraite, mais il existe des hommes capitalistes qui façonnent ce modèle de relations économiques au sein d’un système social. Sa dynamique est dans un équilibre instable parce qu’il n’existe pas de systèmes, même sophistiqués, permettant de définir la notion de juste profit.

Si l’on pouvait, en se limitant à la détermination du résultat d’exploitation, définir « rationnellement » et avec certitude quelle part revient au capital investi et quelle part revient aux travailleurs, la plupart des luttes sociales s’en verraient peut-être allégées. Dans la tradition juive, l’institution de l’année sabbatique et dans la tradition chrétienne, l’institution de la période jubilaire avaient pour but d’annuler les positions de dette et de crédit entre les différents membres de la société ; ainsi, on posait une limite temporelle à l’accumulation. Tout cela n’est plus possible aujourd’hui.

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Pour reprendre la définition de « société liquide » que Bauman utilise pour décrire un système social en constante mutation et difficile à stabiliser, on peut étendre ce même concept, aujourd’hui, à l’économie qui, dans le cadre d’une société liquide, ne peut qu’être elle-même liquide. Il est donc naturel que l’économie, et encore plus la finance, deviennent un système perpétuellement instable, car il n’est pas possible de définir la « mesure » dans la répartition du bonheur ou de la richesse, si celle-ci est fonction de la réalisation du bonheur.

Contrairement aux systèmes mécaniques ou naturels pour lesquels la mesurabilité permet de déterminer les lois physiques qui les régissent, en mettant en évidence le risque de points ou de moments de rupture – la chute d’un grave, la portée d’une grue, la combinaison d’agents chimiques, la mesure des paramètres biologiques d’un organisme – dans la société, le système relationnel de personnes différentes, dont la composante émotionnelle et psychique n’est pas mesurable, rend impossible la détermination du point de non-retour d’un processus déséquilibrant la société elle-même.

Il n’est pas possible de dire quel est le pourcentage de personnes sous le seuil de pauvreté qui représente le dernier stade avant l’effondrement, ni de faire de même pour la concentration de richesse, le chômage ou d’autres pathologies sociales. Simplement, la société humaine ne possède pas d’éléments certains et mesurables de son point de rupture, et toutes les révolutions et guerres de l’histoire démontrent l’incapacité à prévoir le krach.

Si Louis XVI avait compris le niveau de misère de la population française, il aurait envoyé des chariots de pain et non des soldats. Il en a été de même pour la Russie des Romanov et les États-Unis contre la couronne anglaise. L’histoire confirme la vision de Keynes et annonce l’échec d’un libéralisme qui, sans règles morales, devient dévastateur car il finit par favoriser la partie la plus barbare de l’homme.

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L’école de Chicago, représentée par Milton Friedman – qui a reçu le prix Nobel en 1976, deux ans après celui de Hayek de l’École de Vienne, qui campait sur une position contraire – a fini par s’opposer à la fausseté de ses hypothèses, dans lesquelles la réalité doit s’adapter au modèle, et le cas du Chili de Pinochet est l’expression la plus évidente de la grossière erreur de ne pas considérer l’histoire et la nature humaine dans la vie sociale.

Penser qu’on peut appliquer la même recette à des réalités profondément différentes, comme c’était le cas du Chili, avec ses disparités de richesse et son retard culturel, aurait été impossible dans une réalité comme celle d’Amérique du Nord. L’ignorance n’est jamais le problème que doit affronter l’évolution de la science, mais plutôt l’arrogance de ceux qui se considèrent investis de la vérité indiscutable ; malheureusement, c’est toujours la population pauvre qui en paie le prix.

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Les travaux de Posner, mais aussi ceux de Gary Becker, montrent à quel point, même dans le monde culturel américain, on comprend le lent effondrement d’un modèle incapable de répondre aux problèmes qu’il a créés et qui, ne voulant pas ou ne pouvant pas se remettre en question, ne fait qu’aggraver et empirer ces problèmes. Leur référence à la pensée de Keynes devient de plus en plus forte et entendue.

Les États-Unis, qui ont indissolublement adopté cette culture en la transformant en vérité absolue, sont la représentation extrême de la vérité trahie : un pays qui a oublié ses principes constitutifs, représentés par les formules E pluribus unum et In God we trust, et qui fait face à un effondrement socio-culturel sans précédent dans son histoire. Avoir confié l’avenir à la finance a été un suicide, car en fin de compte, cette fausse vérité des marchés rationnels a fini par dépouiller la société de l’intérieur, et aujourd’hui, c’est un géant aux pieds d’argile. Aujourd’hui, les États-Unis, comme on peut le voir, sont un pays qui, sur le plan social, est avant toute chose, techniquement en faillite.

vendredi, 31 octobre 2025

De Grokipedia à la chute de l'Occident - L'IA remplace l’homme alors que l’Occident approche de sa fin

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De Grokipedia à la chute de l'Occident

L'IA remplace l’homme alors que l’Occident approche de sa fin

Alexander Douguine

Alexander Douguine avertit que l'humanité fait face à un effondrement imminent alors que l’IA, la guerre génétique et la chute du Sacré marquent la dernière descente de l’Occident.

La fin de l'humanité pourrait être plus proche que nous ne le pensons.

Le 27 octobre, d’un simple clic, Elon Musk a remplacé l'encyclopédie en ligne Wikipedia libérale-globaliste (qui a mis 25 ans à se construire) par la Grokipedia neutre, tandis que Jeff Bezos a remplacé 300.000 employés d’Amazon par l’intelligence artificielle. De plus, Musk a préparé une armée de robots, dont l’apparition sur les champs de bataille est attendue pour le printemps prochain. Les cyborgs et les animaux modifiés artificiellement sont déjà en développement. Demain, ce seront les humains eux-mêmes qui seront modifiés.

Guerre et paix évoluent à une vitesse fulgurante.

La recherche génétique a fait de la société une cible facile pour un génocide massif — possiblement avec une composante ethnique. Des armes ethniques ont été créées et pourraient être utilisées à tout moment.

Le contrôle mental a atteint des sommets sans précédent, et la virtualité remplace la réalité.

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Je crois que la convergence de ces menaces pourrait conduire à un effondrement total — non pas sur plusieurs décennies, mais dans les années à venir.

Selon les prévisions statistiques, un effondrement est beaucoup plus probable que la poursuite des tendances actuelles sous quelque forme que ce soit.

Le libéralisme était la dernière idéologie à préserver le statu quo, mais il s’est avéré totalement nihiliste et destructeur, et il s’est effondré. S’y accrocher est inutile. Il a largement provoqué cette situation lui-même.

Tout a commencé avec la perte du Sacré. L'humanité a annulé Dieu. Au début, au nom de l’homme. La religion a été remplacée par la philosophie et la science. Puis l’homme lui-même est entré dans une crise: la philosophie s’est effacée, et la science est devenue la servante de la technologie. L’homme a commencé à se désintégrer en fragments. Transgenres, transespèces (furries, quadrobers, chimères), transethnies, et enfin, transhumanisme. L’homme est devenu une question de choix.

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Il ne faut pas se faire d’illusions: la fin est à portée de main. Pour l’éviter — ou même pour la retarder — nous devons identifier la racine du problème. C’est, en essence, le but de l’Occidentologie. C’est une carte qui permet de saisir la nature de la Modernité occidentale. L’Occident en tant que tel, et surtout la Modernité occidentale, est responsable de tout ce qui arrive à l’humanité.

L’Occident n’est pas seulement un concept géographique mais aussi une limite historique. Hegel a écrit que l’histoire se déplace d’Est en Ouest. Cela signifie du début à la fin. L’Occident est un phénomène eschatologique.

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Les Etats d'Europe centrale se rapprochent - L'axe de coordination d'Orbán et la pression financière de Bruxelles

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Les Etats d'Europe centrale se rapprochent

L'axe de coordination d'Orbán et la pression financière de Bruxelles

Elena Fritz

Bron: https://t.me/global_affairs_byelena 

Selon les recherches de Politico, la Hongrie travaille avec la République tchèque et la Slovaquie à la création d'un bloc de coordination au sein de l'UE. L'objectif est de coordonner des positions communes avant les sommets européens, en particulier sur les questions relatives à l'aide à l'Ukraine. À Bruxelles, on parle déjà d'une « alliance anti-ukrainienne », mais il s'agit en réalité d'un signe qui annonce une différenciation croissante au sein de l'UE.

Les points clés de l'initiative sont les suivants :

- coordination régulière des chefs de gouvernement avant les réunions du Conseil;

- recherche d'une ligne commune pour l'Europe centrale;

- distanciation par rapport à la politique d'escalade envers Moscou.

Viktor Orbán a exprimé ouvertement ce que de nombreux gouvernements pensent sans le dire :

«L'UE est à court d'énergie et d'argent. Qui va payer pour ce qui reste de l'Ukraine?».

Ce scepticisme intervient dans une période de tensions financières croissantes au sein de l'UE. Politico décrit comment la Commission européenne exerce une pression croissante sur les États membres pour les contraindre à trouver un accord sur le financement de l'Ukraine.

Politico : « L'UE joue les durs: si vous ne voulez pas prendre l'argent de la Russie, ouvrez vos propres portefeuilles».

Selon Politico, la plupart des gouvernements rejettent l'idée d'une dette européenne commune (euro-obligations).

La Commission utilise donc cette question comme levier pour forcer l'accord sur la confiscation des avoirs russes.

- Les gouvernements qui s'opposent à de nouvelles dettes ou à des paiements à Kiev sont soumis à des pressions: « Si vous ne faites pas payer la Russie, vous devrez payer vous-mêmes. »

- Le plan B – les euro-obligations – est considéré comme encore plus toxique politiquement que l'utilisation des fonds russes gelés.

- L'Allemagne et les Pays-Bas, en particulier, rejettent catégoriquement l'idée d'un endettement commun, tandis que les États fortement endettés comme la France et l'Italie peuvent difficilement soutenir de nouvelles charges.

- Néanmoins, Bruxelles mise sur le fait que des pays comme la Belgique, où une grande partie des fonds russes sont stockés, finiront par céder, par crainte de l'alternative que représente l'endettement commun.

Le directeur du Centre for European Policy Studies, Karel Lannoo, est cité dans ce contexte:

«Le manque de discipline budgétaire dans certains pays est tel que les euro-obligations sont impensables pour les dix prochaines années. C'est pourquoi les actifs russes restent la seule issue».

L'UE est donc soumise à une double pression d'ordre temporel:

1. L'Ukraine pourrait se retrouver dans l'incapacité d'agir financièrement d'ici mars 2026.

2. Dans le même temps, il y a le risque d'une contre-alliance en Europe centrale, qui pourrait bloquer de nouveaux plans d'aide; ce risque s'accroît.

Selon Politico, un diplomate européen a commenté ouvertement la tactique de Bruxelles:

« C'est de la diplomatie : on offre aux gens quelque chose qu'ils ne veulent pas afin qu'ils acceptent la proposition la moins désagréable. »

Conclusion :

L'UE se trouve dans une impasse financière et politique. La tentative d'utiliser les actifs russes révèle non seulement des risques juridiques, mais aussi le processus d'érosion de la cohérence européenne.

Dans le même temps, un groupe d'États se forme en Europe centrale, qui mise sur la souveraineté, le réalisme et la raison budgétaire.

Entre Budapest, Prague et Bratislava, ce n'est pas un bloc anti-ukrainien qui se crée, mais un indicateur précoce du retour de la rationalité politique en Europe.

Hegel et l’Intelligence Artificielle

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Hegel et l’Intelligence Artificielle

Un essai dialogique d’Enrico Arduin : le volume est ouvert par la préface de Massimo Donà, directeur de la collection, et par une contribution de Gianfranco Bettin

de Giovanni Sessa

Source: https://www.barbadillo.it/125712-hegel-e-lintelligenza-ar...

Arduin_.jpgNous avons lu un volume original et très actuel. Original, mais attention, non dans le sens commun du terme, renvoyant, dans le cas d’une production intellectuelle, à quelque chose d’inhabituel et de singulier, mais dans un sens profond, comme une production centrée sur la confrontation avec l’origine.

Ce livre est très actuel pour une autre raison: il aborde, au-delà de tout canon herméneutique déjà expérimenté, le problème de l’Intelligence Artificielle (IA). Il s’agit du essai dialogique du philosophe Enrico Arduin, récemment paru dans le catalogue des éditions InSchibboleth, dans la collection « Facéties, sagacités et minuties », Hegel e l'intelligenza artificiale. Dialogo su Assenza e Esistenza (= Hegel et l’Intelligence Artificielle. Dialogue avec ChatGPT sur l’Absence et l’Existence). Pour toutes commandes : info@inschibbolethedizioni.com).

Le volume commence par la préface de Massimo Donà, directeur de la collection, ainsi que par une contribution de Gianfranco Bettin. Ces deux textes synthétisent, avec une argumentation pertinente, les thèses d’Arduin et introduisent le lecteur dans l’univers idéal des thèmes complexes abordés dans les pages du volume.

Jusqu’à présent, la bibliographie critique sur le thème de l’IA a été marquée par des positions divergentes. D’un côté, les partisans de l’IA, qui en exaltent les avantages et les aspects positifs, de l’autre, ses détracteurs, qui la considèrent essentiellement comme un danger pour la liberté et la pensée. Arduin, en revanche, part d’un échange direct et actif avec l’IA, un dialogue sur des thèmes que certains pourraient considérer inhabituels pour l’IA, concernant les aspects les plus significatifs de la spéculation d’un des grands pères de la philosophie, Hegel.

Dans la première partie du volume, l’auteur a choisi, en tant que deutéragoniste, le plugin « Mr. Logical », basé sur ChatGPT ; dans la seconde section, Arduin dialogue avec un modèle plus avancé de ChatGPT, produit au cours des premiers mois de 2024, tandis que, dans les conclusions, le dialogue devient le chat de la toute dernière génération, GPT-4.5.

Arduin est conscient que, dans le contexte actuel, marqué par des dispositifs synthétiques constitués de PC et de téléphones, il existe une possibilité d’intégration entre la dimension physiologique-biologique de l’humain et celle représentée par la nouvelle technologie. La comparaison qu’il met en scène, remarque Donà, est celle qui existe entre « la fragilité et l’imperfection de notre être sensible et l’action symbolique générée par les articulations synaptiques complexes conservées par un processus computationnel sans identité matérielle ni corporelle » (p. 10). De ce processus, il ressort, à la manière nietzschéenne, la disparition du sujet, de l’agent, puisque tout est action.

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Les questions pressantes, critiques, parfois subtiles, que pose Arduin à l’IA, l’éclairent. L’incipit du dialogue avec l’IA revient tout au long de la discussion et est représenté par la dialectique hégélienne, relue au-delà des exégèses scolastiques accumulées dans la philosophie depuis plus de deux siècles.

La conversation montre que chez le philosophe allemand, les concepts de Dieu et de la Religion ne renvoient jamais, souligne le préfacier, à quelque chose de semblable à une réification conceptuelle fallacieuse, qui ne peut être ramenée au mouvement général de l’Esprit (p. 12). De cette conceptualisation, conçue de façon dynamique, non statique, découle l’auto-cancellation à laquelle toute détermination de l’Absolu est destinée.

Le philosophe vénitien Andrea Emo en a pris conscience dans son ultra-temporalité. Dans la logique de l’essence, Hegel a saisi la négativité du principe, qui se répercute perpétuellement dans l’apparition « positive » des multiples. L’auteur conclut: « Adopter cette perspective exige une ouverture philosophique à la fluidité de la réalité et à la nature provisoire de nos horizons conceptuels. Elle nous invite à voir le monde [...] comme un processus dynamique et interconnecté en devenir » (p. 21). Arduin évoque et confronte, dans le dialogue avec l’IA, la thèse du « manque » lacanien.

Le « manque », que nous expérimentons concrètement dans la vie, donne lieu à un mouvement désirant sans fin, destiné à déstabiliser [...] toute tentative de « fixer » la substance du réel » (p. 13). L’origine est infondée, c’est la liberté non réduite aux catégories eidétiques, aux universaux.

Hegel et Lacan sont envisagés comme des auteurs capables de résoudre le problème complexe du rapport entre nos existences individuelles, «incorporées», et «le réseau extrêmement compliqué de processus computationnels rendu à l’humain [...] par une action inexistante mais hyper efficace capable de modifier [...] notre rapport [...] avec la réalité» (p. 13). La vision de Lacan, selon l’auteur, « offre une voie valable pour comprendre le processus dialectique [...] en intégrant les dimensions physiques, existentielles et symboliques de l’expérience humaine » (p. 22), nous rendant donc, selon Bettin, conscients que l’histoire de l’individu est l’histoire de la physis.

L’exégèse de Hegel est menée par Arduin à la lumière de la notion de «contradiction». Elle clarifie l’interrelation entre être et non-être et présente cinq configurations. La confrontation avec l’IA permet aussi d’accéder aux thèmes éthico-politiques vivants: entre autres, avec le lien qui unit pouvoir et liberté, toujours entrelacés, de façon à ce que, précise Donà, «reconnaître l’un, c’est aussi reconnaître, dans l’un, l’autre» (p. 15).

La thèse centrale du livre doit être saisie dans la discussion sur les développements futurs de l’IA, qui prévoient la nullification de la distance entre processus neuronaux numériques et l’expérience de la conscience analogique. Les premiers, attention, tendent toutefois à nier le flux de conscience humaine. La solution se trouve encore une fois dans la notion de «contradiction» chez Hegel, où les «dépassés» (intelligence analogique et computationnelle) ne sont pas effacés, mais radicalisés dans leur incommensurabilité. Une «synthèse», donc, incapable d’être vraiment telle, et de statuer et d’atteindre un nouveau positivum. En fin de compte, l’auteur remarque que la révolution informatique ne fait que remettre en question le problème de la signification, sur lequel la réflexion philosophique s’est penchée, dès l’origine, de manière sceptique et critique.

Enrico Arduin, Hegel e l'intelligenza artificiale. Dialogo con ChatGPT su l'Assenza e l'Esistenza (= Hegel et l’Intelligence Artificielle. Dialogue avec ChatGPT sur l’Absence et l’Existence), Edizioni InSchibboleth, pp. 345, 26 euros

jeudi, 30 octobre 2025

Orbán ressuscite l’esprit de Visegrád

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Orbán ressuscite l’esprit de Visegrád

Source: https://report24.news/orban-belebt-den-geist-von-visegrad...

Hongrie, Slovaquie et République tchèque – un trio de pays d’Europe centrale, dirigé par Orbán, Babiš et Fico, qui refuse de se soumettre aux eurocrates bruxellois. Désormais, le groupe de Visegrád cherche à se redonner vie avec ces trois États.

Pendant que Bruxelles inonde Kiev de milliards et parle de “solidarité européenne”, un contrepoids se forme discrètement mais avec détermination en Europe centrale. Viktor Orbán, qui est depuis des années l’enfant terrible de l’UE, pense que son heure est arrivée. Après les récentes élections en République tchèque et le retour au pouvoir du pragmatique Andrej Babiš, de nouveaux horizons stratégiques s’ouvrent. Avec le Premier ministre slovaque Robert Fico, Orbán veut raviver ce qui, autrefois, en tant que “groupe de Visegrád”, a conservé une bonne dose de bon sens – et qui pourrait aujourd’hui devenir le dernier bastion du bon sens sur un continent dominé par une fièvre de nature idéologique.

Si Prague, Bratislava et Budapest unissent leurs forces, elles pourraient sérieusement freiner la folie financière et politique des aides à l’Ukraine. Orbán a déjà prouvé à plusieurs reprises qu’il sait comment bloquer la machinerie de l’UE – au grand dam de la Commission, qui s’arroge de plus en plus de pouvoirs. Mais cette fois, il y a davantage en jeu. Il ne s’agit plus seulement de sanctions ou de quotas de réfugiés, mais de la question de savoir si l’Europe continuera à se laisser entraîner dans une guerre économique ou si elle choisira une voie basée sur la raison économique.

L’alliance de Visegrád – autrefois symbole de la résistance contre la tutelle bruxelloise – s’est effondrée lorsque la Pologne a rejoint, une fois pour toutes, la politique anti-russe menée par les États-Unis. Mais désormais, cette idée renaît sous la forme de “Visegrád 3”. Orbán, Babiš et Fico – trois hommes très différents, mais partageant un même point de vue: leur refus de faire de leurs pays des États vassaux de la bureaucratie européenne.

La victoire de Babiš aux élections tchèques marque un tournant décisif. Le milliardaire et ancien Premier ministre en a assez des leçons moralisatrices de Bruxelles. Son programme: défendre les intérêts nationaux plutôt que la loyauté transatlantique. Il se rapproche ainsi plus que jamais d’Orbán. Fico, de son côté, privilégie le dialogue avec Moscou plutôt que l’escalade – ce qui met en rage les soutiens de Kiev en Occident. Ce qui se forme ici n’est pas simplement une alliance politique utile, mais un contrepoids idéologique: souveraineté nationale contre ingérence supranationale, politique réaliste contre exaltation gonflée à la moraline, recherche de paix contre guerre permanente.

Une telle alliance constitue une épine dans le pied pour Bruxelles. Un pays seul peut plus facilement être mis sous pression qu’un trio. Si Budapest, Prague et Bratislava défendent leurs intérêts conjointement, à l’avenir, l’équilibre des pouvoirs dans l’UE pourrait basculer. Au Conseil, le bloc “Visegrád 3” aurait assez de poids pour bloquer de futurs financements pour l’Ukraine ou des paquets de sanctions. Bruxelles redoute le scénario qu’elle craint le plus: une coalition de forces réalistes au cœur de l’Europe.

De plus, au Parlement européen, on commence à sentir du mouvement. Balázs Orbán, le directeur politique du Premier ministre hongrois, a annoncé que la fraction “Patriots for Europe” voulait s’unir aux conservateurs européens et aux souverainistes. L’objectif : une nouvelle majorité de droite qui pourrait faire vaciller l’alliance déjà fragile d’Ursula von der Leyen. Ce double-front contre les eurocrates bruxellois sera-t-il couronné de succès ?

Foreign Affairs: « L’Amérique doit diviser le groupe BRICS » – Quand le monde devient trop indépendant

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Foreign Affairs: « L’Amérique doit diviser le groupe BRICS » – Quand le monde devient trop indépendant

Elena Fritz

Source: https://t.me/global_affairs_byelena 

Aux États-Unis, on pense désormais à voix haute à chercher comment fragmenter le bloc que forment les États du BRICS.

Dans Foreign Affairs, la revue porte-voix de l’élite de la politique étrangère américaine, deux stratégistes républicains, Richard Fontaine et Gibbs McKinley, écrivent très franchement que les États-Unis devraient isoler la Russie et la Chine — tout en se rapprochant davantage du Brésil, de l’Inde et de l’Afrique du Sud.

Pourquoi ?

Parce que ces cinq pays font quelque chose qui effraie Washington: ils construisent étape par étape un monde soustrait au contrôle américain.

Le véritable cœur du problème : le pouvoir par l’argent

Les auteurs le disent presque sans détour: si les États du BRICS commencent à ne plus commercer entre eux en dollars américains, Washington perdra son arme de pression la plus importante — le système financier utilisé comme une arme.

Car tant que le dollar reste la monnaie mondiale, les États-Unis peuvent presque frapper n’importe quel pays via les banques, le système SWIFT et les sanctions.

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Mais si le Brésil achète du pétrole en yuan, l’Inde paie en roupies et la Russie utilise ses réserves d’or, cette emprise disparaît peu à peu.

C’est cela qui compte — pas la démocratie, pas les valeurs invoquées, mais la domination économique.

Pourquoi les États-Unis doivent diviser

Un bloc BRICS uni serait une véritable alternative à l’ordre occidental: banques de développement propres, systèmes de paiement indépendants, et une voix politique commune qui ne plie pas devant Washington.

C’est ce qu’ils veulent empêcher.

Ils tentent donc de séduire les États « plus neutres » — le Brésil, l'Inde, l'Afrique du Sud — avec des accords commerciaux, des contrats d’armement, de l’attention diplomatique.

Objectif: affaiblir la cohésion interne du groupe BRICS pour que la Russie et la Chine restent seules.

La logique plus large...

Ce n’est pas un cas isolé, mais une partie d’une stratégie éprouvée: lorsqu’un concurrent devient trop fort, il est divisé de l’intérieur. Cette méthode a déjà fonctionné durant la Guerre froide — et elle doit maintenant empêcher la transformation de l’ordre mondial.

Mais cette fois, l’Occident ne fait plus face à des États dépendants, mais à des puissances régionales confiantes qui ont déjà appris à gérer les offres de Washington sans se soumettre.

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Conclusion :

Ce que Foreign Affairs présente comme une « stratégie », c’est en réalité la reconnaissance d'un fait patent: celui d'une hégémonie qui perd son contrôle.

Quand une superpuissance commence à parler ouvertement de division, cela montre qu’elle craint déjà l’unité des autres.

Et c’est là que se trouve le vrai tournant de la politique mondiale.

Les États-Unis ne combattent pas le BRICS, ils luttent pour retarder le moment où ils perdront le contrôle de la scène mondiale.

Il ne s’agit pas de politique, mais de garder le contrôle sur le système monétaire.

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Les Balkans sont la chair et le sang de l’Europe, tandis que l’UE n’est qu’une institution économique

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Les Balkans sont la chair et le sang de l’Europe, tandis que l’UE n’est qu’une institution économique

Maintenant, les drones turcs équipent les Albanophones du Kosovo, où le conflit pourrait être réactivé contre la Serbie

Par Francesco Cosimato

Source: https://www.barbadillo.it/125378-i-balcani-sono-carne-e-s...

Les livraisons de drones militaires au Kosovo par la Turquie remettent en question le statut des Balkans occidentaux et leur position par rapport à l’Union européenne, et plus généralement par rapport à l’Europe, cette réalité physique qui ne correspond pas aux institutions européennes : celles-ci ne représentent qu’une partie du continent et uniquement du point de vue économique : l’UE n’est pas un État.

Les drones sont des Skydagger Rft15, drones FPV capables de transporter jusqu’à 5 kg de charge utile, y compris des explosifs, et de voler sur 10 km à 130 km/h. Ils ont été fournis en grande quantité aux forces du Kosovo, qui, conformément à des accords prévoyant la présence des forces de l’OTAN (Kfor), ne devraient avoir que des missions de sécurité intérieure. Ils ne devraient donc pas disposer d’armes offensives.

Anti-Slaves, c’est-à-dire anti-Russes

Les Balkans sont assurément européens, mais ils sont lourdement marqués par des rivalités historiques et des ingérences occidentales : les États-Unis sont intervenus dans l’ex-Yougoslavie pour des raisons anti-slaves et, surtout, anti-russes.

L’auteur de cet article s’est rendu au Kosovo et voit comment la région est bien vivante grâce au financement américain, et comment les conditions de vie difficiles des minorités serbes sont inacceptables et incontestables, tout comme celles de la majorité albanaise.

L’Europe est un concept culturel depuis l’époque de Charlemagne, mais l’UE semble ne pas savoir ce qu’est l’Europe quand elle poursuit des politiques dictées par des puissances outre-océaniques.

La position turque dans les Balkans, depuis longtemps, est d’islamiser la région, formant une sorte de sandjakkat, qui, en se basant sur les données historiques ottomanes, comprime l’entité serbo-slave pour servir les intérêts des États-Unis.

Adhésion suicidaire à la politique américaine

La direction actuelle — une gouvernance, non élue par les peuples — de l’UE devrait examiner attentivement s'il est vraiment utile de suivre les États-Unis dans leur lutte contre les zones slaves en Europe. Priver l’Europe de la composante slave, cela ne signifie pas seulement la priver d’énergie, ce qui est déjà une question stratégique importante. Priver l’Europe de la Serbie et de la Russie, cela signifie priver le vieux monde de sociétés cohésives qui s’opposent à la dérive woke et gender, importée d’outre-atlantique. Le patriarche serbe de Belgrade s’installe à Pećka Patriarska, un lieu du Kosovo, juste pour mieux comprendre.

Cette gouvernance ne parvient pas à définir des lignes d’action diplomatique pour calmer les crises qui nous entourent. Cela conduira probablement à une Europe amputée, sans énergie, vieillie et idéologisée. Du Moyen-Orient à l’Asie, l’Europe devient insignifiante.

Diplomatie non, guerre oui

Les déclarations bellicistes de la commissaire européenne, Kaja Kallas, responsable de la politique étrangère et de la sécurité, indiquent la volonté d’éviter la voie diplomatique pour gérer les conflits. La volonté de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, de « réarmer » une Europe qui n’est pas un État, s'avère également nuisible et dangereuse.

Une des choses les plus importantes à connaître sur les Balkans occidentaux est la « bataille de la plaine des merles », défaite serbe contre les Ottomans à Kosovo Polje le 28 juin 1389, épisode clé de la lutte entre chrétiens et Ottomans. Que ceux qui veulent livrer les Balkans au Sandjakkat aillent de l’avant…

mercredi, 29 octobre 2025

L'Europe, la grande perdante dans la guerre entre les États-Unis et la Chine pour les métaux rares, selon les médias

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L'Europe, la grande perdante dans la guerre entre les États-Unis et la Chine pour les métaux rares, selon les médias

Source: https://es.sott.net/article/102129-Europa-la-gran-perdedo...

Bruxelles risque de devenir subordonnée aux deux puissances en raison de sa dépendance aux services numériques américains et à l’exploitation minière chinoise, avertit le journal The Financial Times. Il ajoute que l’investissement de l’UE dans les industries clés est ridicule par rapport aux milliards que Pékin et Washington y investissent.

« La double dépendance de l’Europe vis-à-vis des services numériques américains et de l’industrie chinoise de traitement des minéraux critiques la rend très vulnérable aux pressions extérieures », souligne-t-il. 

Cela s’aggrave du fait que la stratégie de l’UE concernant les matières premières entre en conflit avec l’opposition des écologistes, tandis que ses investissements technologiques sont bien inférieurs à ceux de la Chine et des États-Unis, indique la publication. 

Même dans le domaine où l’Europe était considérée comme leader — énergie solaire, éolienne et véhicules électriques — la Chine domine actuellement ces secteurs, notamment avec la production de batteries au lithium. 

« Si Bruxelles ne parvient pas rapidement à mobiliser les États membres, l’UE finira par devoir supplier en permanence la Chine, les États-Unis ou les deux », résume The Financial Times. 

Cela se produit dans le contexte de la guerre technologique entre Pékin et Washington, dans laquelle les États-Unis restreignent l’accès de la Chine aux microprocesseurs, majoritairement fabriqués à Taïwan. La Chine, pour sa part, est devenue le leader mondial du traitement des métaux rares, en réalisant ses opérations à un coût 30% inférieur à celui de ses concurrents et en monopolisant les terres rares. Cela lui permet de contre-attaquer et d’imposer ses propres règles du jeu. 

Les nouveaux tarifs douaniers imposés par Trump contre la Chine entreront en vigueur à partir du 1er novembre, ce qui porterait les droits de douane de Washington contre Pékin à 130%, alors que jusqu’à présent, la Chine applique une taxe de 10% sur les produits américains. 

Le 15 octobre, la Chine a lancé un avertissement aux États-Unis concernant la guerre commerciale. La réponse de Pékin aux tarifs américains sera ferme et personne ne l’intimidera, ont assuré le ministère chinois du Commerce.