lundi, 24 février 2025
Les prix de l'électricité dans les pays baltes explosent après la déconnexion de la Russie: 230 euros au lieu de 85 euros
Les prix de l'électricité dans les pays baltes explosent après la déconnexion de la Russie: 230 euros au lieu de 85 euros
Source: https://ejbron.wordpress.com/2025/02/17/stroomprijzen-in-...
Les prix de l'électricité dans les pays baltes ont considérablement augmenté après la déconnexion du réseau électrique russe, la région dépendant désormais entièrement du réseau européen. En moyenne, les citoyens doivent désormais payer 230 euros au lieu de 85 euros.
L'indépendance énergétique des pays baltes vis-à-vis de la Russie a un prix: l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie enregistrent des records en matière de coûts de l'électricité. Le 11 février 2025, les prix de l'électricité dans la région ont atteint une moyenne de 230 euros par mégawattheure, soit une augmentation considérable par rapport aux 85 euros qu'il fallait payer il y a exactement un an.
Une « dé-russification » aux conséquences financières
Depuis le 8 février 2025, les pays baltes sont officiellement déconnectés du réseau électrique russe BRELL et s'approvisionnent désormais en énergie via le réseau européen, principalement en provenance de Pologne. Alors que des hommes politiques tels que la ministre estonienne du climat, Yoko Alender, et le président lituanien, Gitanas Nausėda, ont salué cette décision comme une « victoire historique pour la démocratie » mais pour les citoyens, il y a une chose avant tout et elle est désagréable: c'est l'explosion des prix de l'électricité.
Les données de la bourse de l'électricité Nord Pool confirment la tendance: alors qu'un mégawattheure coûtait en moyenne 62 euros lorsque les pays étaient encore connectés au réseau russe, le prix augmentait déjà à pas de géant le 9 février. Le 11 février à midi, la valeur la plus élevée était de 483 euros par mégawattheure, soit plus de sept fois plus que l'année précédente. La semaine dernière, le prix moyen de l'électricité est passé de 126 euros par mégawattheure à 191 euros par mégawattheure, ce qui constitue un nouveau record pour l'année 2025.
Un adieu au gaz russe qui s'avère très coûteux
Les gouvernements des pays baltes affirment que le découplage était nécessaire pour éviter le chantage géopolitique de la Russie. Le projet, qui devait relier les pays au réseau de l'UE, a nécessité des investissements de 1,6 milliard d'euros, répartis entre la Lituanie, la Lettonie, l'Estonie et la Pologne.
Mais tandis que l'élite politique se congratule avec des déclarations solennelles, les citoyens et les entreprises s'inquiètent de l'évolution drastique des prix. Les industries à forte consommation d'énergie de la région sont particulièrement confrontées à un problème: les coûts de production montent en flèche, menaçant la compétitivité.
Même la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a récemment admis que les coûts de l'énergie dans l'UE étaient structurellement plus élevés qu'aux États-Unis et en Chine. Des « prix exorbitants » pèseraient de plus en plus sur l'industrie européenne. L'UE prévoit donc d'investir davantage dans les énergies renouvelables afin de garantir des prix indépendants et plus stables à long terme.
Dire adieu à l'énergie russe n'est pas seulement une déclaration d'ordre géopolitique, c'est aussi une question qui interpelle directement le porte-monnaie des consommateurs.
14:24 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : énergie, gaz, gaz russe, pays baltes, estonie, lettonie, lituanie, europe, affaires européennes, electricité | |
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dimanche, 23 février 2025
L'économie de l'hydrogène: le rêve coûteux du prétendu miracle vert
L'économie de l'hydrogène: le rêve coûteux du prétendu miracle vert
Source: https://report24.news/wasserstoff-wirtschaft-der-teure-tr...
Nous vivons actuellement une véritable euphorie autour de l'hydrogène. Mais ce qui est célébré comme le prétendu sauveur de la transition énergétique se révèle, à y regarder de plus près, être un château de cartes coûteux, avec des embûches techniques considérables.
Le calcul simple que nous présentent les politiciens et les sauveurs autoproclamés du climat semble d'abord séduisant: l'hydrogène brûle proprement, est théoriquement disponible en quantité illimitée et doit nous rendre indépendants des combustibles fossiles. Ce qui est volontairement passé sous silence: la production d'hydrogène consomme d'énormes quantités d'énergie - plus que ce qui est utilisable au final.
« Pour obtenir deux mégawatts d'énergie à partir de l'hydrogène, il faut déjà trois mégawatts d'électricité dans le processus de production », explique l'expert en énergie Robert Bryce. Ce bilan énergétique décevant ne tient même pas compte des pertes lors de la production d'électricité elle-même. D'un point de vue scientifique, on pourrait dire que du point de vue thermodynamique, l'économie de l'hydrogène est tout simplement inefficace dans sa forme actuelle.
Fait particulièrement important: la majeure partie de l'hydrogène produit aujourd'hui provient du reformage à la vapeur du gaz naturel - un processus qui libère des quantités considérables de CO2 (ce que les fanatiques du climat veulent en fait éviter). Il n'est pas question ici d'énergie « verte ». La production alternative par électrolyse à l'aide d'électricité renouvelable n'en est qu'à ses débuts et est encore plus chère.
Mais ce n'est pas tout: le stockage et le transport de l'hydrogène posent d'énormes défis techniques à l'industrie. La petite molécule rend même les alliages métalliques de haute qualité fragiles et cassants - un phénomène connu sous le nom de fragilisation par l'hydrogène. Les systèmes de pipeline existants ne sont tout simplement pas adaptés au transport d'hydrogène pur.
La liquéfaction comme alternative ? Uniquement possible à moins 253 degrés Celsius et à une pression 700 fois supérieure à la pression atmosphérique - une autre dépense énergétique énorme. La stratégie du gouvernement fédéral allemand en matière d'hydrogène prévoit pour cela des investissements de plusieurs milliards. Nous dépensons ici l'argent des contribuables pour une technologie qui ne sera pas rentable sans subventions durables. Au fond, c'est donc similaire à ce qui se passe depuis des années en matière d'éoliennes et de centrales solaires.
L'évolution actuelle semble particulièrement absurde au vu des expériences historiques. Dans les années 1970 déjà, on vantait l'hydrogène comme la source d'énergie du futur. En 2003, George W. Bush s'était également enthousiasmé pour un monde automobile fonctionnant à l'hydrogène. Peu de choses se sont passées - et pour cause.
L'amère vérité est qu'une économie énergétique basée sur l'hydrogène fera grimper les coûts de l'énergie de manière drastique. En période de hausse du coût de la vie, c'est une bombe sociopolitique. Le rêve de l'hydrogène « vert » risque de se transformer en un cauchemar coûteux - financé par les contribuables et les consommateurs. Au lieu d'un optimisme technologique aveugle, il serait urgent de procéder à une analyse sobre des coûts et des avantages. Mais il semble qu'il n'y ait pas de place pour cela dans le débat sur le climat qui ne cesse de s'enflammer.
Comment éviter la « politique énergétique la plus stupide du monde » (Wall Street Journal) ?
La question n'est pas de savoir si la politique énergétique - appelée en Allemagne par euphémisme « Energiewende » - sera enterrée, mais seulement quand. Et ensuite ? Partout dans le monde, les jalons sont posés depuis longtemps pour l'énergie nucléaire, sans CO2 comme jusqu'à présent, mais plus intelligente, plus résiliente, plus mobile et moins chère que jamais.
17:35 Publié dans Actualité, Ecologie, Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hydrogène, économie, énergie, écologie, actualité | |
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La récolte des «Bonnets jaunes»
La récolte des « Bonnets jaunes »
par Georges Feltin-Tracol
Du 15 au 31 janvier 2025, environ deux millions de personnes ont désigné leurs représentants aux chambres d’agriculture dans chaque département, à l’exception notable de l’Île-de-France, de la Corse et de l’Outre-mer qui détiennent pour leur part un organisme interdépartemental ou d’échelle régionale. Le vote s’est effectué soit en ligne sur Internet, soit par correspondance.
Renouvelées tous les six ans, les chambres d’agriculture défendent les intérêts agricoles auprès des différents services de l’État. Elles conseillent les exploitants agricoles et forestiers et leur proposent diverses prestations d’ordre économique et financier. Par ailleurs, les résultats de ces élections déterminent le financement public des syndicats qui s’élève à quatorze millions d’euros par an.
Le vote se déroule suivant cinq collèges spécifiques: le collège 1 concerne les chefs d’exploitation et assimilés; le collège 2 regroupe les propriétaires fonciers et usufruitiers; le collège 3A s’intéresse aux salariés de la production agricole; le collège 3B aux salariés des groupements agricoles (dont les coopératives) et le collège 4 aux anciens exploitants et assimilés, c’est-à-dire aux retraités. Le collège 1 applique le scrutin de liste à un seul tour avec une prime majoritaire: la liste arrivée en tête obtient la moitié des sièges et le reste se répartit à la proportionnelle. Les quatre autres collèges pratiquent le scrutin majoritaire uninominal à un tour. Les syndicats salariés tels la CGT ou SUD présentent des candidats dans les collèges 3A et 3B. Mais c’est le collège 1 qui attire surtout l’attention.
La participation en 2019 dans ce premier collège s’élevait à 46%. Cette année, elle s’établirait à 50%. Longtemps, la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles) et son allié, les Jeunes Agriculteurs (JA), ont dominé le paysage syndical. Cette hégémonie perdure: l’alliance FNSEA – JA conserve 80% des chambres d’agriculture en raison du mode de scrutin. Toutefois, les derniers résultats remettent en question cette domination.
Au terme d’une année riche en agitations médiatiques et chamailleuses, la Coordination rurale remporte onze nouvelles chambres (Ardennes, Charente, Charente-Maritime, Cher, Dordogne, Gers, Gironde, Indre-et-Loire, Loir-et-Cher, Lozère, Tarn) qui viennent s’ajouter aux trois déjà détenues (Vienne, Haute-Vienne et Lot-et-Garonne). Avec 70% des suffrages, la Coordination rurale se consolide dans son bastion historique du Lot-et-Garonne dont elle tient la chambre d’agriculture depuis 2001. Mieux, pour la première fois de son histoire, elle va peut-être gérer la chambre régionale d’agriculture de Nouvelle-Aquitaine. Au cours de nombreuses actions, ses vaillants adhérents n’ont pas hésité à porter avec fierté un bonnet jaune, belle et sympathique synthèse entre les Bonnets rouges bretons de 2013 et les Gilets jaunes de 2018 – 2019.
Certes, l’alliance FNSEA – JA demeure fortement implantée dans les régions céréalières d’Île-de-France et du Nord, mais elle enregistre une déperdition flagrante de voix en faveur non seulement de la Coordination rurale, mais aussi de la Confédération paysanne. Rendue célèbre grâce à José Bové, le syndicat agricole altermondialiste n’était majoritaire qu’à Mayotte où l’élection a été reportée, suite aux dévastations catastrophiques du cyclone Chido de décembre 2024. La Confédération paysanne vient de gagner l’Ardèche et, dans le cadre d’une association syndicale, la Corse et la Guyane. Ancienne courroie de transmission du PCF dans les campagnes, le MODEF (Mouvement de défense des exploitants familiaux) réalise des résultats minuscules, à l’exception de la Guadeloupe qui reste dans son giron (30,76 %).
Outre la percée des « Bonnets jaunes » et le succès de la Confédération paysanne, il faut signaler la réussite de listes indépendantes dans quelques départements. La plus emblématique se trouve en Haute-Garonne. La liste « Unis pour notre avenir – Les Ultras de l’A64 » (en référence à cette autoroute souvent bloquée), soutenue par Jérôme Bayle, obtient 41,06% et relègue la Coordination rurale à la troisième place. En Ariège voisine, la liste « Libre de cultiver notre avenir » engrange 39,65% devant une Confédération paysanne forte (35,04%). Est-ce un hasard si un dissident de la FNSEA a conduit cette liste victorieuse ? Des esprits chagrins n’y verraient-ils pas un stratagème pour empêcher la Confédération paysanne de gagner ? En Moselle, la liste « Territoires et filières » récolte 38,10% des suffrages.
L’analyse de ces résultats témoigne d’une volonté – encore minoritaire – d’arrêter la cogestion des affaires agricoles avec un État à la fois incompétent, vétilleux et omnipotent. Le sujet du libre-échange (accord commercial avec le MERCOSUR et entrée massive des productions agricoles ukrainiennes sur le marché européen) explique grandement le vif mécontentement du monde agricole en grande souffrance.
Le refus du libre-échange est à l’origine de la Coordination rurale, scission de la FNSEA en 1991 à propos de nouvelles règles fixées par la Politique agricole commune (PAC) pour 1992. Quand le rejet du libre-échange ne s’accompagne pas d’une ouverture inclusive à l’autre, il est aisé aux bien-pensants d’apposer l’étiquette « extrême droite » sur les opposants de la mondialisation. Récemment encore, un site bien connu de délation, qui se veut « magazine urbain », a dénigré la Coordination rurale. Ses détracteurs se plaisent à user d’un syllogisme qui se veut imparable.
Afin d’obtenir le statut de syndicat et de pouvoir se présenter aux élections des chambres d’agriculture, la Coordination rurale absorbe dès sa fondation la vénérable Fédération française de l’agriculture dont le président depuis 1982 s’appelait Alexis Arette (1927 – 2023) (photo). Paysan favorable à l’agriculture biologique, poète béarnais et redoutable essayiste aux convictions catholiques de tradition bien trempées, Alexis Arette critiquait avec constance la FNSEA. De 1986 à 1998, il siégea au conseil régional d’Aquitaine pour le… Front national ! Principal instigateur des jacqueries anti-gouvernementales en 1991 – 1992, il fit que les ministres d’Édith Cresson, éphémère première ministresse, n’osaient plus sortir de leur palais ministériel sans l’autorisation préalable de Matignon. Alexis Arette fut enfin la cheville ouvrière aux côtés du néo-corporatiste Benjamin Guillemaind et de l’économiste non-conformiste Janpier Dutrieux de l’Alliance sociale des peuples et pays de France.
Alexis Arette a insufflé à la Coordination rurale un bel esprit combatif. Le Système médiatique d’occupation mentale s’indigne de la proximité politique supposée de ce syndicat avec la droite nationale de conviction alors que ses statuts internes imposent l’apolitisme (à l’instar des maires sans étiquette). La Coordination rurale n’est pas la seule à être proche d’une sensibilité politique particulière. La FNSEA et les JA ont donné deux ministres de droite libérale (François Guillaume et Christian Jacob) depuis 1986. La CGT reste proche des communistes. La CFDT ne cache pas ses affinités avec les socialistes. SUD – Solidaires se tourne nettement vers La France Insoumise. Le premier courant électoral français ne pourrait-il pas avoir des correspondants parmi les exploitants agricoles ?
Les campagnes françaises répliquent aux politiques démentes de destruction de l’agriculture qui favorisent une industrialisation alimentaire standardisée. Le maintien d’un secteur agricole dynamique, futur pourvoyeur d’emplois, devient dorénavant l’enjeu majeur pour le XXIe siècle.
GF-T
- « Vigie d’un monde en ébullition », n° 144, mise en ligne le 18 février 2025 sur Radio Méridien Zéro.
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L'OTAN, l'UE et le blocus de la Baltique
L'OTAN, l'UE et le blocus de la Baltique
par Giuseppe Masala
Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/29889-gius...
À la veille de la conférence annuelle de Munich sur la sécurité, au cours de laquelle la nouvelle administration américaine présentera cette année son plan de paix pour l'Ukraine, de nouveaux scénarios de crise s'accumulent en Europe de l'Est.
Rien d'étonnant à cela: nous avons toujours affirmé que le conflit ukrainien n'était qu'une partie d'un conflit européen plus vaste qui couvait sous la cendre.
La zone qui s'enflamme le plus à ce stade précis est certainement celle de la mer Baltique. Il s'agit d'un bras de mer étroit coincé entre l'Europe continentale et la péninsule scandinave, qui présente en outre la caractéristique d'être en grande partie entouré par la péninsule danoise et son archipel. Dès les premières manifestations de la crise ukrainienne (ou plutôt entre les pays de l'OTAN et la Russie), les observateurs les plus attentifs à l'aspect stratégique de la crise ont immédiatement compris l'importance de ce bras de mer, car c'est précisément là que les masques et les récits ont sauté pour laisser place aux vraies raisons de la crise actuelle.
Comme on l'aura deviné, il s'agit de l'explosion du gazoduc Nord Stream qui alimentait l'énorme appareil de production allemand en gaz russe, énergie essentielle (car bon marché) en provenance de Sibérie. Après cet événement spectaculaire et historique, personne ne pouvait plus nier que la véritable raison de la guerre était de briser la compétitivité économique européenne alimentée par les matières premières russes achetées à prix d'or.
Après cette explosion, d'autres incidents ont eu lieu qui témoignent de plus en plus de l'importance de la Baltique: il s'agit de la guerre des câbles qui voit la rupture continue des câbles internet reliant la rive sud de la Baltique à la péninsule scandinave. Naturellement, les pays occidentaux accusent les navires marchands russes et chinois d'être à l'origine de la rupture des câbles par le biais de l'ancre qui est opportunément laissée au fond de la mer pour s'accrocher aux câbles qui y sont posés. Comme chacun a son propre « story telling » dans cette guerre, les médias russes et chinois rejettent les accusations occidentales et font allusion à d'éventuelles opérations sous faux drapeau de l'OTAN, qu'ils accusent ensuite. Et c'est précisément en relation avec la question du sabotage des câbles qu'apparaît l'un des aspects les plus dangereux de cette crise ; nous faisons référence au fait que les Occidentaux accusent des navires très particuliers de ce sabotage, ceux qui sont considérés comme appartenant à la soi-disant « flotte fantôme » de la Russie.
La flotte fantôme russe (selon la version occidentale) est constituée de centaines de pétroliers et de navires marchands dont la Russie serait le véritable propriétaire bien qu'ils battent pavillon de pays tiers. Il s'agit pour la plupart de vieux navires achetés pour contourner les sanctions occidentales, dissimulant ainsi l'origine russe des marchandises qu'ils transportent. Bien que le nombre exact de navires de la flotte ne soit pas connu, S&P Global estime qu'il y a jusqu'à 591 pétroliers de la flotte fantôme qui font le commerce du pétrole en provenance de Russie. La flotte fantôme bat le pavillon de plusieurs pays et utilise diverses tactiques opaques pour dissimuler l'origine de sa cargaison, comme la triangulation des documents prouvant l'origine réelle des marchandises. Selon S&P Global, les cinq principaux pavillons des navires de la flotte fantôme russe sont le Panama (17,3 %), le Liberia (12,4 %), la Russie (11,4 %), les Îles Marshall (8,4 %) et Malte (6,4 %). Parmi les 44 % de navires restants, on trouve les îles Cook, le Gabon, le Liberia, le Cameroun, les Palaos, l'Azerbaïdjan, le Vietnam, la Chine et bien d'autres encore.
L'un des aspects les plus intéressants de cette flotte est que l'une de ses routes les plus fréquentées est la mer Baltique. En effet, selon la société "Windward.AI", au cours des six derniers mois, près de 26.000 passages ont été effectués dans cette zone par quelque 1400 navires de la flotte fantôme russe.
Des chiffres qui montrent que cette mer devient de plus en plus stratégique, non seulement pour le passage des gazoducs et des câbles sous-marins, mais aussi pour les routes commerciales qui permettent à la flotte russe d'échapper aux sanctions occidentales et de continuer ainsi à vendre le pétrole russe dans le monde entier.
La question de l'itinéraire baltique de la flotte fantôme russe devient de plus en plus cruciale dans la riposte occidentale contre Moscou, comme le montre un article de Politico.com selon lequel les pays européens sont actuellement engagés dans des négociations confidentielles en vue de saisir à grande échelle les pétroliers exportant du pétrole russe vers la mer Baltique.
Les propositions sur la table seraient - selon le magazine américain - essentiellement au nombre de trois :
- Les autorités de plusieurs pays de l'UE pourraient immobiliser les navires qui « risquent de causer des dommages à l'environnement », par exemple à la suite d'une marée noire.
- Les mêmes autorités pourraient utiliser les lois anti-piraterie pour immobiliser les navires qui « menacent les infrastructures sous-marines ».
- Les mêmes autorités peuvent utiliser les lois anti-piraterie pour immobiliser les navires qui « menacent l'infrastructure sous-marine critique ».
- Les pays de l'UE pourraient introduire conjointement de nouvelles lois nationales qui faciliteraient l'immobilisation des navires. Ces lois pourraient notamment exiger que les pétroliers naviguant dans la mer Baltique fassent appel à une certaine liste de compagnies d'assurance jugées « fiables », permettre à des pays comme l'Estonie et la Finlande d'immobiliser les navires qui font appel à d'autres opérateurs. Force est de constater que cette dernière hypothèse, plutôt que d'arrêter le flux de navires russes, permettra au mieux aux compagnies d'assurance occidentales d'augmenter leur chiffre d'affaires.
Pour aggraver une situation déjà très risquée, le Danemark a également été ajouté. En effet, les autorités maritimes de Copenhague vont commencer à effectuer des contrôles sur les navires ancrés à l'extérieur de Skagen qui « ne peuvent être considérés comme naviguant librement ». Skagen est une ville stratégique située sur le promontoire de Grenen, qui sépare le détroit de Skagerrak du Kattegat.
Le département maritime danois a déclaré que cette initiative était « une réponse à l'activité accrue des vieux navires transportant du pétrole dans les eaux danoises ». Auparavant, ces contrôles n'étaient effectués à Copenhague que lorsqu'un navire entrait au port, ce qui était très rarement le cas pour les pétroliers russes.
Cette décision représente un changement important dans la politique du Danemark, qui a toujours affirmé qu'il n'interférerait pas avec le passage des navires russes dans ses eaux, sur la base d'un traité de 1857 permettant aux navires de passer librement par les détroits danois.
La position du Danemark devient donc de plus en plus restrictive et s'éloigne de plus en plus des canons du droit maritime. Il ne faut pas oublier non plus que Copenhague a également introduit depuis le mois de décembre un contrôle des polices d'assurance des pétroliers en transit.
Une situation qui, on le voit, est en train de devenir un quasi-blocus de la Baltique pour la Russie : une situation qui peut conduire à des débouchés très dangereux, il suffit de penser que les Nations Unies elles-mêmes considèrent « le blocus des ports ou des côtes d'un État par les forces armées d'un autre État » comme un acte d'agression en l'absence d'une déclaration de guerre.
Le SVR (Russian Foreign Intelligence Service) lui-même pointe du doigt la situation extrêmement dangereuse qui est en train de se développer. Par le biais de son service de presse, il rapporte que les services secrets ukrainiens, avec l'aide de médiateurs occidentaux, ont l'intention d'organiser l'explosion d'un navire étranger dans la mer Baltique, en en attribuant la responsabilité à la Russie. L'objectif, selon les Russes, serait de fermer l'accès de la Russie à la mer Baltique sous prétexte d'assurer la sécurité de la navigation. Le communiqué du SVR conclut également que la Russie devra très probablement se préparer à escorter ses pétroliers avec des navires militaires. Une déclaration qui a des allures d'ultimatum.
Et dans ce contexte, quelqu'un croit-il vraiment à une paix en Europe ? Au mieux une trêve pour gagner du temps...
16:55 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mer baltique, actualité, politique internationale, europe, affaires européennes | |
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Existence authentique ou inauthentique: le choix ultime
Existence authentique ou inauthentique: le choix ultime
L'humanité moderne est en train de sombrer dans le post-humanisme, où l'être authentique (le Dasein) est perdu. Seul un retour aux racines métaphysiques et civilisationnelles peut sauver les nations d'un effondrement culturel irréversible.
Alexander Douguine
Leur fin de l'histoire a été une guerre contre l'avenir. Il existe une autre lecture (ni communiste, ni libérale) de Hegel - la lecture hégélienne. Cette lecture identifie la fin de l'histoire comme la création d'un État métaphysique, d'un Empire spirituel. Il doit incarner l'avenir lui-même.
Le choix souverain de la gauche allemande est celui de Sahra Wagenknecht. Toutes les autres options sont suicidaires.
Le vote en faveur de l'AfD est la réponse à la question de savoir s'il faut ou non être pour l'Allemagne. Sans l'AfD, il n'y a plus d'Allemagne.
Exactement comme le travail des médias mondialistes pour répandre des accusations totalement fausses à mon encontre. Et sur la Russie en général. Tous répètent immédiatement les mêmes passages. Il semble qu'il y ait un agent de l'IA relevant de la gauche libérale mondialiste qui a été formé pour faire cela. La presse ne fait qu'imprimer ce qu'il répand.
Les « instructions » (mot utilisé par Musk) sont désormais obsolètes - certaines seront reçues, d'autres non, certaines seront comprises, d'autres non. L'agent de l'IA mondialiste formé par les libéraux a remplacé les journalistes dans le monde entier. Il est dirigé par Soros, je présume.
L'IA peut maintenant imiter avec succès l'opinion publique dans n'importe quel pays. Très correctement. Cela signifie que la mentalité sociale est quelque chose de manipulé, d'aliéné, de construit artificiellement. Si les machines peuvent reproduire efficacement les humains, alors les humains doivent déjà être des machines.
Les humains modernes sont presque des robots. La différence est minime. Les humains relèvent du Dasein mais n'en ont aucune idée. Le Dasein fonctionne à notre époque de manière inauthentique (en tant que das Man, le "on"). Das Man, le "on", aujourd'hui, c'est l'IA. Le passage irréversible au post-humain est donc la perte définitive de la possibilité de faire passer le Dasein à l'authenticité.
C'est la singularité. Maintenant, le Dasein est toujours là, mais en mode inauthentique. Il n'y a donc apparemment pas de différence entre l'homme et la machine, mais il existe (en tant que virtualité). La singularité et l'IA forte excluent totalement cette potentialité. Personne ne fait de remarques, personne ne s'en soucie. Quelque chose d'inutilisé nous est enlevé.
L'humain et le posthumain deviennent identiques. L'humain est facultatif. L'humain disparaît - personne ne le remarque, personne ne s'en soucie. Il ne reste aucune instance qui pourrait encore témoigner de la perte. La perte du Dasein. Voilà leur plan.
Poutine, Trump, Xi et Modi doivent penser au Dasein. Sinon, tout sera vain.
Le grand pouvoir est inutile sans une forte réponse à la principale question existentielle : exister authentiquement ou inauthentiquement. Seul le Dasein authentiquement existant a un avenir en tant que troisième dimension du temps. Sans cela, il y a une répétition incessante du même et d'un éternel passé.
Selon Hegel, il ne peut y avoir de grand État sans grande philosophie. On ne peut pas faire de l'Amérique une grande nation sans entamer un processus philosophique. Il en va de même pour tous les autres pôles. La grandeur philosophique d'abord.
Un pays stupide, sans élite intellectuelle brillante, ne peut pas être grand.
Un roi philosophe entouré de philosophes au sommet. Des guerriers héroïques à l'étage suivant. Des gens religieux et moraux qui travaillent dur au bas de l'échelle. Les menteurs, les fraudeurs, les pervers, les mondialistes seront exilés ou annulés.
René Guénon est plus proche de la vérité que n'importe qui d'autre au cours des siècles passés.
C'est la singularité. Maintenant, le Dasein est toujours là, mais en mode inauthentique. Il n'y a donc apparemment pas de différence entre l'homme et la machine, mais pourtant, il y en a une (en tant que virtualité). La singularité et l'IA forte excluent totalement cette potentialité. Personne ne fait de remarques, personne ne s'en soucie. Quelque chose d'inutilisé nous est enlevé.
Si, en tant qu'Allemand, vous votez pour Merz, vous votez pour une destruction nucléaire plus rapide de l'Allemagne, de l'Europe, voire du monde entier. Prenez vos responsabilités et soyez conscients.
Si vous aimez Trump, Musk et Bannon, votez pour l'AfD. Si vous aimez Poutine (pourquoi pas), votez AfD. Si vous aimez l'Allemagne, votez AfD. Si vous aimez l'Europe, votez AfD. Si vous aimez Meister Eckhart, Leibniz, Kant, Hegel, Husserl, Nietzsche, Heidegger, votez AfD. Si vous n'aimez aucun de ceux-là, votez aussi AfD.
Votez AfD si vous êtes nihiliste, socialiste, nationaliste, chrétien, musulman, païen, bouddhiste, agnostique, athée. Votez AfD et vous verrez à quel point la réalité peut être merveilleuse.
Certains disent que le kali-yoga est terminé. Cela dépend de nous. Achevons-le. Maintenant. Le Ragnarök est prévu pour demain. Votez AfD.
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samedi, 22 février 2025
Conseil constitutionnel: la très prévisible trahison du RN
Conseil constitutionnel: la très prévisible trahison du RN
Pierre-Emile Blairon
La nomination pour neuf ans de Richard Ferrand au poste de président du Conseil constitutionnel a provoqué une onde de choc parmi les rares personnes qui croyaient encore à l’intégrité vertueuse des parlementaires du parti de Marine Le Pen et qui voient le sol s’écrouler sous leurs pieds.
Il faut dire que les 16 députés de la commission des Lois sous étiquette RN se sont opportunément abstenus afin de ne pas entraver l’accession de Ferrand à ce poste-clé.
On sait que Richard Ferrand (photo) avait été mis en examen en 2019 dans l’affaire dite « des Mutuelles de Bretagne » dans laquelle il « était soupçonné d'avoir profité de sa situation de directeur général des Mutuelles de Bretagne, de 1998 à 2012, pour favoriser sa compagne, lui permettant d'acheter en 2011 un bien immobilier à Brest sans débourser un centime [1] » avant que la cour de cassation ne conclue à sa prescription. Ferrand a cependant été contraint de justifier sa candidature devant l’Assemblée nationale et le Sénat [2].
« Comme Laurence Vichnievsky et Philippe Bas, les deux autres futurs membres du Conseil constitutionnel, validés sans anicroche par l’Assemblée nationale pour la première et le Sénat pour le second, Richard Ferrand va donc pouvoir s’installer dans l’institution de la rue de Montpensier. Mais le vent du soupçon souffle déjà sur cette nomination. ʺLe RN va payer cher ce choix auprès de son électorat. Mais s’ils ont décidé de prendre ce risque, c’est que le deal vaut cherʺ, considère la communiste Elsa Faucillon, non sans sous-entendus. ʺÇa sent la magouilleʺ, a fustigé Julien Dive (LR). » (Le Figaro du 19 février 2025)
« C'est un cadeau auquel Emmanuel Macron ne s'attendait pas. Richard Ferrand, son candidat au poste aussi prestigieux que névralgique de président du Conseil constitutionnel pour les neuf années à venir, a été validé par le Parlement… à une voix près. Et ce, grâce à l'abstention des 11 députés du principal parti d'opposition, le Rassemblement national, tous membres de la commission des Lois. De la gauche jusqu'au parti Les Républicains, les parlementaires de tous bords ont promptement dénoncé une absence de légitimité de Ferrand, d'un côté, et une compromission du RN, de l'autre. « Il y a les paroles, mais il y a surtout les actes : Marine Le Pen devra s'en expliquer devant les Français », a, par exemple, griffé le patron des députés LR et candidat à la présidence du parti de droite, Laurent Wauquiez. » (Le Point du 19 février 2025)
Les réactions de personnalités diverses venant de la politique alternative ou des réseaux sociaux comme celles de Florian Philippot, de Jim le Veilleur [3], de Fabrice Di Vizio [4] ou du site qactus.fr [5] vont toutes dans le même sens: le RN vient de signer son arrêt de mort politique, coupable de trahison manifeste envers ses 11 millions d’électeurs et envers, donc, le peuple français.
On parle souvent de « parti godillot » pour désigner les membres d’un groupe politique qui suivent sans murmurer les consignes de vote ou de comportement données par ses dirigeants [6].
On ne peut guère faire référence au soulier rustique de M. Godillot pour désigner celui qui chausse avec finesse et, peut-être, un brin de préciosité – le célèbre raffinement à la française que tout le monde nous envie -celui de bon goût et de bon cuir qui galbe élégamment le pied de nos parlementaires d’extrême-droite qu’on pourrait plus judicieusement désigner par l’expression « d’extrême-vide ».
A propos de chaussures, qui ne se souvient de celles que collectionnait un young leader proche des cercles élyséens au prénom plaisamment exotique, Aquilino Morelle, marié à la présidente de la BNF (Bibliothèque nationale de France) qui avait été obligé, avant d’être contraint à la démission, de se défendre en précisant qu’il ne possédait qu’une dizaine de paires de Weston dont il confiait le cirage à un employé de l’Elysée (voir Le Point du 22 avril 2014) ; on ne saura rien de l’existence d’éventuels paires de Tod’s ou de Berluti, à moins que l’intéressé n’ait conclu un contrat d’exclusivité avec Weston. Le même Morelle traînait quand même d’autres casseroles en lien avec Big Pharma qui expliquent plus sérieusement son éviction de la scène politique.
L’évocation de ces (coûteuses) futilités nous permet de revenir brutalement au cœur du problème bien français de l’utilisation du personnel politique.
Le RN disposait de 89 députés depuis les élections législatives de juin 2022 puis de 124 députés en 2024 après la dissolution.
A quoi auront servi ces députés durant ces presque trois ans de mandat ?
A RIEN.
Quelles avancées significatives auront-ils engrangées pour améliorer le sort de nos compatriotes si maltraités par le pouvoir en place ?
AUCUNE.
Vous pouvez consulter l’article du JDD du 24 août 2023 qui ne vous apprendra pas grand-chose : « Le vrai bilan du RN à l'Assemblée nationale : si le nombre d'amendements adoptés en un an est faible autant que leurs interventions, les députés RN forment un groupe uni qui vote comme LR dans plus de la moitié des cas. »
11 millions d’électeurs ont voté, plein d’espoir, pour voir le RN accéder au pouvoir et remettre la France sur les rails.
RIEN ne s’est produit parce que rien ne devait se produire. Il y a belle lurette que Macron aurait dégagé de la scène politico-médiatique à la première motion de censure si le RN l’avait voulu.
MAIS LE RN NE L’A PAS VOULU.
Ce n’est pas encore cette fois-ci que la France sera great again.
Il y a bien longtemps que nous avons compris que le RN n’était qu’un produit de façade dont l’utilité ne réside que dans l’aptitude de ses membres à se loger dans une niche bien confortable.
Ces députés auront pris soin auparavant de parer aux aléas qui pourraient déranger une organisation bien lissée et bien rodée dont l’unique souci ne consiste qu’à éviter de faire des vagues qui pourraient compromettre ce fragile et doux équilibre.
Nous ne remonterons guère dans le temps pour donner quelques exemples de cette inaction soigneusement entretenue qui n’aura servi que de paramètre d’ajustement à un pouvoir dispendieux et déliquescent.
Le 29 septembre 2020, sous le titre : Le masque, marqueur de la soumission du RN, Marc Desgorces-Roumilhac écrivait dans nos colonnes, en pleine dictature pseudo-sanitaire, ce qui suit :
« Certaines des gaffes de Marine Le Pen, souvent indignes à son niveau, révèlent des lapsus idéologiques inquiétants. À croire que le RN ne veut pas être en retard de la moindre bêtise servile, au seul bénéfice du Système. Lequel pourtant, demain pas plus qu’hier et aujourd’hui, ne lui rendra même pas la petite monnaie de ses reniements misérables. Ni de ses ralliements à la doxa bien-pensante. Ni de sa soumission au politiquement correct. Le RN prétend réveiller la France. Il serait temps qu’il commence par lui-même. Avant qu’il ne soit trop tard. Si toutefois ce mouvement est capable d’assumer des idées claires et droites, à visage découvert. Sans masque. Sinon, tôt ou tard, d’une façon ou d’une autre, il sera démasqué. »
Le 17 juin 2022, j’écrivais un article intitulé Elections législatives 2022 : La revanche du Titanic et le triomphe de l’inertie dont voici un extrait :
« Les partis politiques qui collaborent activement ou passivement à maintenir le système en place sont ceux qui ont dépassé 10 % des votants aux dernières élections législatives, ce qui ne veut pas dire qu’ils sont légitimes étant donné que plus de la moitié des Français ne se sont pas déplacés pour voter.
Les Français avaient été déjà bien formatés, anesthésiés, pour les Présidentielles, qui avaient vu se rencontrer, lors d’un débat soporifique, Macron et Le Pen, cette dernière ayant soigneusement évité d’émettre la moindre critique envers son interlocuteur (on ne dira pas son « adversaire ») comme si un accord avait été passé préalablement entre eux. »
Dans mon article du 22 février 2024, « Traditionalistes contre globalistes : le grand chambardement, je mets en garde les Français contre la dérive transhumaniste qui séduit les gens du RN : « Cet engouement du RN pour le transhumanisme ne date pas d’hier. Déjà, en 2020, le journal L’Opinion s’en faisait l’écho sous le titre : Laurent Alexandre, le docteur qui phosphore avec la droite radicale : « Son allure sage, chemise à rayures et lunettes invisibles, est trompeuse : Laurent Alexandre est le showman qui parle de repousser les limites de la mort. Marine Le Pen l’écoute. Elle a invité l’ancien chirurgien-urologue à sa rentrée politique à Fréjus, en septembre, quitte à dérouter un public militant peu porté sur le transhumanisme. Qu’importe, la patronne du RN sort ravie de l’amphithéâtre : la preuve que son parti « réfléchit » ! Quoi de mieux qu’un futurologue médiatique pour dépoussiérer un meeting ronronnant ? « Je les perturbe », rigole l’intéressé auprès de L’Opinion. Un article du Monde du 10 février 2023 relate que Jordan Bardella a été fortement impressionné par le livre Homo deus, une brève histoire du futur de Yuval Harari, le principal théoricien des sectes mondialistes et transhumanistes.
Le 11 juin 2024, dans son article : Elections européennes 2024 : quel est le scénario de l’oligarchie ? Georges Gourdin écrivait ceci : « Ce qui compte, ce n’est pas tant le « score » obtenu pour telle ou telle liste, puisque ce score est établi à l’avance. Ce qui compte, c’est de se pencher sur les raisons profondes de ce scénario minutieusement concocté. Si la liste Rassemblement National de Jordan Bardella écrase celle de Renaissance d’Emmanuel Macron, il faut bien se dire que cela ne pourrait se faire sans l’assentiment de l’oligarchie qui contrôle les instituts de sondage, les médias et les mécanismes de décompte des voix. »
Dans son article du 21 octobre 2024, Georges Gourdin, sous le titre : Bardella insulte les Français, écrit ceci : « de nombreux patriotes se sentent orphelins depuis que le Rassemblement National s’est rallié à Macron dans son soutien incongru à Volodymyr Zelinsky. Nous avons évoqué plusieurs fois ce sujet dans nos colonnes. Au point de nous demander ce qui sépare vraiment le RN de la macronie puisque le RN est d’accord sur tout ce que propose Emmanuel Macron. »
Nous allons arrêter là cette litanie sans fin (nous pourrions citer encore des dizaines d’articles) qui démontre, à l’évidence, que le RN, depuis le début, n’est là que pour servir les intérêts de Macron et le sauver de la noyade s’il le faut. Quels accords ont conclu le RN et Macron ? Nous le saurons un jour qui peut n’être pas si lointain.
Des gens de petit calcul, bien sordide, médiocres pantins sans la moindre ambition pour l’avenir de notre pays, pauvre esquif balloté à tous les vents, tiennent le devant de la scène simplement pour faire perdurer un statut de petit notable qui leur avait échu par miracle.
Pendant ce temps, on entend le grondement d’un tremblement de terre qui s’amplifie et qui va bouleverser la planète, une révolution que personne n’attendait et qui va se faire sans eux, et tant mieux, mais aussi sans nous, pauvres Européens contraints, au fil des années et des renoncements, à quitter ce grand théâtre qui a vu se dérouler les pages les plus glorieuses de l’Humanité, sauf si un dernier sursaut salvateur réveille enfin nos compatriotes anesthésiés depuis de si longues années.
Pierre-Emile Blairon
Notes:
[1] France Info du 2 mars 2022
[2] https://www.youtube.com/watch?v=nzi1pX1-9e4
[3] https://www.tiktok.com/@jimleveilleurlevrai/video/7473194008852974870?_r=1&_t=ZN-8u49tzlROCM
[4] https://www.tiktok.com/@divizio.officiel/video/7473173737...
[5] https://qactus.fr/2025/02/19/france-le-rassemblement-nati...
Godillot : c’est le nom d’une grosse chaussure, dérivé en « godasse ». Alexis Godillot était, au 19e siècle, un fabricant de souliers de marche qui fournissait l’armée.
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Trump est-il "révolutionnaire"?
Trump est-il "révolutionnaire"?
Claude Bourrinet
Trump vient de limoger le chef d'Etat major. Ce n'est pas le premier responsable de l'administration de l'empire américain à valser, ce ne sera pas le dernier. Il ne faut pas être impressionné par cette "brutalité" (toute légitime soit-elle, après ce que les démocrates ont fait subir à Trump) : le système des "dépouilles" est de coutume, depuis 1830, depuis Jackson, je crois.
Il ne s'agit pas de penser qu'il s'agisse d'une "révolution", comme je le lis de-ci, de-là, ni d'un bouleversement radical de la "mission" incluse dans le programme presbytérien yankee, de dominer le monde pour son plus grand Bien. La civilisation américaine est intimement calquée sur l'Ancien Testament. Les Américains singent jusqu'à l'absurde la geste biblique, en la prenant à leur compte.
Pour voir clair, il faut se débarrasser d'une lubie qui brouille les pistes et enfume les cerveaux : celle d'Etat profond. Qui dit "profond" dit obscur. Or, s'il est une nation qui rend pratiquement tout "transparent", et où les "secrets", soit sont faciles à reconnaître, soit sont jetés à la lumière du jour tôt ou tard, c'est bien l'Amérique. Nous sommes de sacrés cachotiers, à côté d'eux. Tout simplement, un Etat, comme l'on sait, ne se réduit pas à une structure régalienne. Depuis que l'Etat existe, depuis 5 ou 6000 ans, des "lobbies" l'ont piloté, et des groupes de puissants plus ou moins occultes, mais prévisibles. Ce sera le cas encore avec Trump.
Trump, pour ce qui est de lui, qui est avant tout un homme d'Affaires (mais on sait que les pratiques entrepreneuriales et la politique sont maintenant intimement mêlées), a son modus operandi, certes brutal, mais comme chez tous les patrons yankees.
Toutefois, ne nous trompons pas : il défend les intérêts américains, il a par exemple accentué le surarmement des Ukrainiens, et continué à tromper les Russes avec les accords non respectés de Minsk. Il a tout bonnement pris acte de la victoire russe, et du fait que les Américains ont, somme toute, rempli en partie leur programme, qui était de piller l'Europe, de l'affaiblir, voire de la détruire, et, SURTOUT, de la détacher de la Russie, pour empêcher un axe Paris-Berlin-Moscou. Mission accomplie !
Trump, du reste, comme pratiquement tous les Américains, déteste et méprise la Vieille Europe, non seulement parce que l'élite de cette dernière est complètement pourrie, mais aussi pour ce que nous avons été.
Reste à ralentir le déclin.
Certes, l'"Occident" collectif a essuyé un revers, et surtout l'Europe, qui ne s'en remettra pas. On voit bien, au demeurant, que le concept inepte d'"Etat profond" sert à ne pas identifier les vraies causes de la décadence. En effet, l'Etat profond, assimilé au wokisme, au gauchisme et à la caste transnationale, permet de dédouaner la droite dure. Le coeur du système n'est pas mis en cause, le libéralisme (actuellement à tendance libertarienne), la technoscience (maintenant versée dans le transhumanisme), la société de consommation, qui présente des symptômes de mort (addictions aux plaisirs les plus déshumanisants, acceptation de l'avortement, féminisme hystérique, individualisme, matérialisme, abandon à la loi du marché, au fric, à la vulgarité culturelle, au monde des objets, absence de solidarité, de projet humaniste véritable, destruction du savoir et de l'Ecole, productivisme délétère, vulnérabilité, précarité, faiblesse intellectuelle et porosité à la propagande, et je ne parle pas du suprémacisme "blanc", qui est réel, avec le racisme.... Si l'on identifiait, comme un médecin, comme l'avait fait en partie Patrick Buisson, comme le fait Emmanuel Todd, les causes de la maladie, on éviterait des enfantillages.
Mais les droitards scieraient la branche où ils sont assis (ce sont des parvenus, des "assis"). Leurs connivences trumpistes (voire leur corruption) ne sont pas surprenantes. Ce sont des occidentalistes, avec tout ce que suppose cette appartenance en termes d'aberrations et de crimes. Pas étonnant non plus qu'ils soutiennent Israël. Les grossières erreurs (ou l'hypocrisie très intéressée de parvenus) commises à propos du conflit en Ukraine, et aussi par rapport au génocide perpétré en Palestine, ne laissent rien présager de bon de ces esprits tortueux avides de fauteuils et de privilèges honorifiques, et surtout plus concrets.
Vu la masse considérable d'enfumés, je pense que l'"Occident" (puisqu'il faut bien l'appeler de ce nom) ne risque pas de sortir du ravin. Mais sa nature le portait à s'y jeter. Trump est un "occidentaliste" de la pire espèce, à sa manière, qui est celle d'un Yankee. Il réduit la voilure, parce qu'elle commençait à se déchirer. Il voit aussi que l'Amérique est en décadence, peut-être définitive, comme l'a démontré Emmanuel Todd dans La Défaite de l'Occident. C'est un réaliste, non un révolutionnaire. Mais un Américain, et il prend en charge le projet millénariste de l'Amérique : ce qui est américain est grand, et a vocation à s'universaliser. Toutefois, la première tâche est de se refaire les muscles. En attendant, il ne change rien au projet colonialiste au Proche-Orient, ni à la volonté de neutraliser la Chine. On verra plus tard pour la Russie.
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La course fatale de l'Europe vers l'insignifiance stratégique
La course fatale de l'Europe vers l'insignifiance stratégique
Source: https://report24.news/europas-fataler-kurs-in-die-strateg...
L'Union européenne se dirige à toute vitesse vers l'abîme - et personne ou presque ne tire le frein d'urgence. Après trois ans de guerre en Ukraine, une explosion des prix de l'énergie et une désindustrialisation sans précédent, le continent se trouve à un tournant historique : soit l'Europe trouve enfin une véritable autonomie stratégique, soit elle s'enfonce dans une dépendance durable vis-à-vis des Etats-Unis et de la Chine.
Heinz Steiner
Les chiffres parlent d'eux-mêmes: depuis le début de la guerre, l'UE a certes officiellement réduit de 75 % sa dépendance à l'énergie russe - une victoire à la Pyrrhus, comme on le voit. En effet, le gaz russe arrive désormais en Europe sous forme de GNL, plus cher, via des détours, tandis que le pétrole russe atteint notre sous-continent via l'Inde - à des prix nettement plus élevés.
Nous continuerons à soutenir l'Ukraine, quoi qu'en pensent les électeurs allemands - c'est ce qu'annonçait encore en 2022 l'ex-ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock. Ce genre de politique déconnectée de la réalité se venge aujourd'hui amèrement: l'économie allemande est en récession, les géants de l'industrie s'en vont, l'inflation galope. Parallèlement, les Européens ne jouent pratiquement aucun rôle dans les négociations de paix. Washington et Moscou s'en chargent entre eux.
Le nouveau président américain Trump aggrave encore la situation. Depuis le 11 février, des droits de douane punitifs de 25 pour cent sont en vigueur sur l'acier et l'aluminium européens. L'exigence de contribution à l'OTAN a été portée à 5 pour cent du PIB. Parallèlement, l'Europe doit en grande partie assumer seule le « chaos ukrainien » - un tour de force que le continent fortement endetté peut difficilement assumer.
Les systèmes politiques gémissent déjà: le FPÖ autrichien est en pleine ascension, la France n'est presque plus gouvernable, la Grande-Bretagne vit un carrousel de premiers ministres. Les électeurs se rebellent à juste titre contre une élite qui ignore leurs intérêts. La solution ? L'Europe doit enfin faire passer ses intérêts économiques au premier plan et retrouver son rôle de « puissance civile ». Le Danemark a déjà donné son feu vert à la réparation de ce qui reste du gazoduc Nord Stream - un premier pas vers la normalisation des relations avec la Russie.
Le temps presse. Si elle ne change pas rapidement de cap, l'Europe risque d'être reléguée durablement au rang de puissance économique de second ordre sans influence pertinente sur la politique mondiale, comme le fait également remarquer le professeur William J. Jones dans une analyse. Sur le plan géopolitique, les Européens ne jouent de toute façon plus qu'un rôle secondaire et sont considérés comme un appendice négligeable des États-Unis. La question est de savoir qui va enfin tirer le frein d'urgence ? Qui défend enfin ses propres intérêts nationaux ?
12:52 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, affaires européennes | |
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vendredi, 21 février 2025
Après J. D. Vance: le ministre indien des affaires étrangères attaque aussi férocement l'Occident
Après J. D. Vance: le ministre indien des affaires étrangères attaque aussi férocement l'Occident
Par le Dr Peter F. Mayer
Source: https://ejbron.wordpress.com/2025/02/17/na-j-d-vance-ook-...
Le ministre indien des affaires étrangères, Subrahmanyam Jaishankar (photo), a souligné le « double standard » de l'Occident concernant sa vision de la démocratie mondiale et a déclaré que les chefs d'État et de gouvernement occidentaux considéraient la démocratie comme une « caractéristique occidentale ». Il les a invités à adopter les modèles de réussite des pays non occidentaux.
Le ministre des affaires étrangères, S. Jaishankar, a de nouveau attaqué l'Occident pour le « double standard » de la démocratie mondiale, qu'il a qualifié ainsi lors d'une discussion à la tribune de la conférence sur la sécurité. Devant des chefs d'État et de gouvernement occidentaux, dont un sénateur américain, M. Jaishankar a déclaré, immédiatement après la conférence, que l'Occident considérerait la démocratie comme une « marque de fabrique occidentale » et qu'il s'engagerait à soutenir les forces « non démocratiques » dans le Sud.
« Il fut un temps, et je dois le dire très franchement, où l'Occident considérait la démocratie comme une caractéristique essentielle et s'engageait à soutenir les forces non démocratiques dans le Sud, et c'est toujours le cas. Je pense pouvoir citer des exemples très actuels dans de nombreux cas, où des personnes à l'étranger ne pratiquent pas ce qu'elles prétendent valoriser chez elles. Je pense donc que le reste du Sud observera les succès, les lacunes et les réactions des autres pays », a-t-il déclaré.
Il a critiqué les « gardiens autoproclamés » qui remettraient en question les droits et les devoirs d'une démocratie, affirmant que ces personnes seraient tôt ou tard mises en doute elles-mêmes.
« Des gardiens autoproclamés, qui n'ont jamais participé à une élection et n'ont rien à voir avec la démocratie, disent au reste du monde ce qui est bien et ce qui est mal dans une démocratie. Je pense qu'il est inévitable de remettre cela en question », a-t-il déclaré.
« Chaque pays a son propre courant politique et ses propres fugueurs (ceux qui tentent d'échapper au système en place). Si je regarde, par exemple, les efforts déployés par les Européens et les Occidentaux en ce qui concerne les fugueurs dans ces sociétés du Sud ? Si je regarde ce que les ambassadeurs occidentaux font en Inde, si mes ambassadeurs faisaient ne serait-ce qu'une fraction de cela, les Occidentaux se rebifferaient tous. Je pense qu'il y a deux poids, deux mesures », a-t-il ajouté.
Au commentaire de la sénatrice démocrate américaine Elissa Slotkin (Michigan) selon lequel la démocratie « ne met pas de nourriture sur la table », M. Jaishankar a répondu que l'Inde nourrirait 800 millions de personnes.
« Sénateur, vous avez dit que la démocratie ne met pas de nourriture sur la table. Dans ma région du monde, c'est pourtant le cas. Parce que nous sommes aujourd'hui une société démocratique, nous fournissons une aide alimentaire et des denrées à 800 millions de personnes. C'est une question de santé et d'estomac. Je veux dire par là que des discussions différentes ont lieu dans différentes parties du monde. Ne croyez pas qu'il s'agisse d'un problème universel, ce n'est pas le cas », a-t-il déclaré.
Le professeur Stefan Homburg a commenté avec pertinence le discours de M. Jaishankar :
Le ministre indien des affaires étrangères Jaishankar (d'un pays de 1,4 milliard d'habitants) abhorre les moralistes non élus comme le WEF et l'UE. Si l'Inde s'immisçait ne serait-ce qu'approximativement dans les « exportations de valeur », ce serait la guerre.
Cet aspect géopolitique échappe totalement à nos gouvernants provinciaux, qui se considèrent comme le nombril du monde (voir: https://x.com/SHomburg/status/1891158557082407081).
Auparavant, Jaishankar avait vivement rejeté les critiques de l'Occident à l'encontre de l'Inde (voir: https://www.indiatoday.in/india/story/india-russia-oil-trade-ukraine-war-jaishankar-multiple-options-smart-enough-western-criticism-2503635-2024-02-18), qui a continué à acheter du pétrole russe malgré les sanctions occidentales prises à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, en déclarant que cela ne serait pas une source d'inquiétude pour d'autres pays.
Source : tkp.at
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La fin du transatlantisme
La fin du transatlantisme
par Franz Ferdinand
Source: https://unser-mitteleuropa.com/159918
Comme l'a montré le récent discours de J. D. Vance, le changement de paradigme provoqué par l'élection de Trump est vraiment radical. Comme nous l'avons déjà mentionné ici, Trump est une sorte de Gorbatchev américain, qui représente une sorte de glasnost (transparence, ouverture) et de perestroïka (reconstruction).
Il est probable que Trump ne se contente pas d'abattre les remparts intellectuels du bolchevisme en Amérique et en Europe afin de rétablir un espace de débat ouvert.
Sa manière de résoudre le conflit ukrainien sur un mode pragmatique et bilatéral entre la Russie et les États-Unis indique qu'il envisage déjà un tout nouvel ordre mondial dans lequel l'UE ne jouera plus qu'un rôle secondaire. L'UE pourrait s'intégrer dans ce nouvel ordre, mais elle devrait d'abord changer pour cela.
Cette façon de penser est également tout à fait claire, car pour Trump, la musique se joue dans la région Asie-Pacifique. Le centre du monde s'est déplacé de l'Europe vers la Chine, l'Inde et la Russie. C'est là que vivent la plupart des gens et c'est là qu'il y a la plus forte croissance économique et la plus grande quantité de matières premières. C'est là que l'on trouve une croissance dynamique sans œillères idéologiques.
L'Europe sclérosée se trouve en revanche dans une phase de stagnation, car des paradigmes politiques délirants s'y sont consolidés, dont les Etats-Unis viennent de se libérer avec l'élection de Trump à la présidence. Outre l'arnaque climatique et le tournant énergétique absurde, la politique migratoire est catastrophique. En raison de « droits de l'homme » mal compris, l'UE est aujourd'hui l'aimant du lumpenprolétariat du monde entier. Il en résulte un endettement public démesuré et, en fin de compte, l'ingouvernabilité de certains pays. L'UE se trouve aujourd'hui sur la voie d'une évolution qui la conduira vers des conditions latino-américaines. Au lieu d'une prise de conscience, il n'y a plus que de l'arrogance et une surestimation totale de soi. L'Europe n'est plus aujourd'hui qu'une caricature d'elle-même, lorsque certains hommes politiques européens font le tour du monde en donnant des leçons et en voulant prêcher des « valeurs » au monde. Comme on n'a plus rien d'autre à offrir, on croit pouvoir se poser en sauveur du monde en parlant sans cesse du réchauffement climatique.
Donald Trump considère avant tout la Chine comme le principal adversaire dans le nouvel ordre multipolaire qui se met en place. Avec sa politique « l'Amérique d'abord », il a depuis longtemps abandonné la vision unipolaire du monde qui était le propre des démocrates. Il cherche donc logiquement la Russie comme partenaire. Certes, la Russie ne se laissera pas opposer à la Chine, mais une coopération étroite avec la Russie ouvre également de nombreuses possibilités vis-à-vis de la Chine, qui n'existent pas autrement.
Par exemple, Trump a déjà proposé que la Chine, la Russie et les États-Unis puissent réduire de moitié leurs budgets militaires par le biais d'un traité ! Peut-être que cette proposition va dans le même sens que le traité des trois empereurs de Bismarck pour garantir la paix en Europe au 19ème siècle. On ne peut alors qu'espérer que Trump sera plus efficace que Bismarck !
Le statut du Groenland pourrait également être soulevé par ces trois puissances. La Chine s'est déjà définie comme un « État riverain de l'Arctique » !
Bien entendu, cette stratégie suppose de régler d'abord le problème avec la Russie. Il est possible que Trump veuille même sortir les Etats-Unis de l'OTAN ! Lors d'une conversation téléphonique avec Poutine, Trump a reconnu que la tentative d'attirer l'Ukraine dans l'OTAN était une erreur. Mais les politiques européens sont encore très loin d'une telle prise de conscience. Cette prise de conscience est pourtant une condition préalable pour pouvoir entamer des négociations avec la Russie. La fin de la guerre en Ukraine sera donc négociée entre les Etats-Unis et la Russie. Si l'UE s'y oppose, Trump trouvera les moyens de rappeler à l'ordre ses « partenaires » de l'OTAN. C'est alors que certains documents pourraient soudain voir le jour et éclairer les véritables dessous du conflit ukrainien ! On pense par exemple aux accords de Minsk, dont Merkel avait dit qu'ils n'avaient été conclus que pour faire gagner du temps à l'Ukraine. Tant que l'UE, dans sa mégalomanie, ne traitera pas la Russie d'égal à égal, Poutine ne négociera pas non plus avec les représentants de l'UE !
Dans tous les cas, l'UE sera embarrassée jusqu'aux os si le mantra de la guerre d'agression russe contre l'Ukraine ne tient plus la route. L'UE pourrait soudainement se retrouver isolée sur cette question.
Il est également significatif que Trump veuille rencontrer Poutine pour des négociations de paix en Arabie saoudite et non en Europe, car de nos jours, même la Suisse n'est plus considérée comme neutre. Ni les politiciens européens ni Zelensky ne sont invités !
Les Américains ont même été invités au défilé de la victoire à Moscou le 9 mai. Si Trump y participe vraiment, ce serait un énorme affront pour l'UE ! Les États-Unis se rapprochent donc de plus en plus de la Russie, tandis qu'ils s'éloignent de l'Europe !
La perte de crédibilité des élites de l'UE qui en résulterait aurait également des répercussions sur d'autres questions où les politiciens de l'UE dominent encore l'espace de débat européen, par exemple sur la question de la « crise climatique » ! C'est précisément ce que les élites européennes craignent vraiment, car cela entraînerait une perte de pouvoir massive de ces acteurs. Aujourd'hui déjà, ces escrocs ne peuvent se maintenir péniblement au pouvoir qu'en ignorant les résultats des élections, comme par exemple en Roumanie et en Autriche. Une fois que le mantra russe et climatique sera tombé, les partis du cartel occidental seront balayés par un tsunami !
18:20 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, affaires européennes, atlantisme | |
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Les pourparlers sur l'Ukraine requièrent la clarté dans le nouvel ordre mondial
Les pourparlers sur l'Ukraine requièrent la clarté dans le nouvel ordre mondial
Alexandre Douguine affirme que toute discussion sur l'Ukraine est vaine si elle n'est pas fondée sur une compréhension claire de la révolution idéologique qui remodèle la politique mondiale et le nouvel ordre mondial.
Alexandre Douguine & Arktos Journal
La chose la plus importante qui devrait se produire en Arabie Saoudite est la discussion entre deux leaders mondiaux, représentants de grandes puissances nucléaires, Vladimir Poutine et Donald Trump, sur l'architecture du futur ordre mondial.
Nous voyons qu'en Amérique, récemment, une révolution idéologique vraiment profonde a eu lieu, dont l'importance est difficile à surestimer. Trump et son équipe, ceux que l'on appelle les "trumpistes", ont une vision du destin de l'humanité, de l'Occident, de l'Orient, des amis et des ennemis complètement différente de celle de l'administration Biden et, avant elle, d'Obama, de George W. Bush, de Clinton...
Au cours des dernières décennies, l'Amérique a été dominée par un modèle et une idéologie propres aux libéraux mondialistes, y compris l'idée que nous devrions progressivement évoluer vers la désouverainisation des États-nations et la transformation de l'humanité en une masse unique sous la direction d'un gouvernement mondial. Ce modèle dominait à la fois les processus mondiaux et la politique intérieure - de l'économie à la culture. Mais Trump a aboli ce mondialisme libéral.
Pour le mondialisme, la Russie en tant qu'État et société souverains, défendant des valeurs traditionnelles et ayant un profil culturel, diplomatique, politique et civilisationnel unique, représentait un énorme obstacle. Et c'est précisément cela qui était lié à la provocation contre notre pays, qui a conduit à la guerre avec l'Occident collectif mondialiste en Ukraine.
Trump, cependant, représente une idéologie complètement différente, directement opposée au libéralisme et au mondialisme. Il n'est pas un libéral, mais un nationaliste post-libéral ou illibéral. Un partisan de l'Amérique en tant qu'État souverain. Et il ne partage pratiquement aucune position commune avec ceux qui ont gouverné avant lui. Par ailleurs, au cours de son premier mandat, M. Trump n'a pas été en mesure d'imposer son propre programme. Aujourd'hui, en revanche, il s'est préparé et a accédé au pouvoir avec des personnes partageant les mêmes idées. Avec une équipe très cohérente et idéologiquement précise, qui, au cours des trois semaines qui se sont écoulées depuis que Trump est dans le bureau ovale, a déjà réussi à faire ce que parfois des nations entières n'accomplissent pas en un siècle.
Ce sont vraiment des changements énormes, et Poutine et Trump doivent en discuter précisément. Trump va-t-il poursuivre la guerre avec la Russie ou l'arrêter ? Que pense-t-il de l'Europe, de la Chine, du Moyen-Orient, de l'Asie du Sud-Est, de l'Afrique, de l'Amérique latine... Tout cela nous importe, car en tant que grande puissance, nous avons notre propre point de vue sur toutes ces questions.
Tout cela, à mon avis, est extrêmement important et devrait être discuté en Arabie saoudite. Car cela relève de l'ordre mondial que Trump veut construire, et de l'ordre mondial que Poutine est en train de construire. Et comment comprendre et interpréter la multipolarité, dont nous avons déjà entendu que des Américains la reconnaissent en tant qu'ordre en gestation, et parmi eux, même le secrétaire d'État américain.
C'est donc dans ce contexte, en trouvant un terrain d'entente ou, au contraire, en constatant des conflits et un manque de compréhension mutuelle, que nous pourrons aller de l'avant. Et ce n'est qu'une fois que les contours de l'ordre mondial entre les deux représentants des deux grandes puissances auront été définis et clarifiés que la conversation pourra porter sur l'Ukraine. J'insiste: sans cette compréhension, il est inutile de parler de l'Ukraine. Et impossible.
Dans le même temps, il convient de souligner le sérieux et le haut niveau de notre délégation. Il s'agit de Yuri Ushakov et Sergey Lavrov, les plus proches collaborateurs de Poutine en matière de politique internationale et totalement, complètement en accord avec lui. Ce sont donc eux qui aideront notre président à préparer cette rencontre.
Du côté américain, on n'a pas encore la certitude que l'équipe de Trump aura la même importance et le même poids (son équipe elle-même est encore dans un processus transitoire de formation). Quoi qu'il en soit, ces personnes essaieront également d'aider leur président. Et, espérons-le, lui fourniront des informations de base adéquates pour ce sommet fondamental entre deux États civilisés, qui est d'une extrême importance.
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Riyad: la Russie et les Etats-Unis négocient - l'Europe déchoit en observateur impuissant
Riyad: la Russie et les Etats-Unis négocient - l'Europe déchoit en observateur impuissant
Elena Fritz
Source: https://www.pi-news.net/2025/02/riad-russland-und-usa-ver...
Ambiance détendue : le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et son homologue américain Marco Rubio négocient à Riyad.
Les discussions qui se sont tenues à Riyad ont montré que les relations entre la Russie et les Etats-Unis évoluent vers un nouveau niveau. Alors que l'Europe continue de se complaire dans des débats internes sur une éventuelle autonomie militaire et décide de nouvelles sanctions contre la Russie, Washington et Moscou misent sur une entente diplomatique directe - sans participation européenne.
Sous la présidence de Donald Trump, les Etats-Unis poursuivent une stratégie claire: l'Ukraine doit être placée entièrement sous contrôle américain, tant sur le plan économique que géopolitique. L'idée que l'Europe puisse jouer un rôle décisif dans l'ordre futur du pays n'est plus partagée par Washington.
Les Etats-Unis revendiquent les infrastructures ukrainiennes de matières premières et de transport et laissent l'Europe de côté. Alors que Bruxelles discute encore d'une politique de défense autonome, il est clair depuis longtemps, à Washington, que les Etats européens ne sont pas considérés comme des partenaires égaux dans ce processus.
Mais l'Ukraine n'est plus depuis longtemps le seul sujet de ces discussions. Il est apparu clairement à Riyad que l'Arctique jouait également un rôle croissant. La présence d'un diplomate russe spécialisé dans les questions arctiques indique que Moscou et Washington délimitent également leurs positions dans cette région stratégique.
Trump avait déjà envisagé, lors de son premier mandat, de lier plus étroitement le Groenland aux États-Unis. Si Washington devait renforcer son influence sur le Groenland et le Canada, les conséquences seraient importantes. Les États-Unis étendraient considérablement leur littoral arctique et feraient ainsi valoir de nouvelles revendications territoriales. Avec la dorsale Lomonossov, la Russie détient une position stratégique forte dans la région et ne devrait guère être prête à l'abandonner sans contrepartie.
Cette évolution montre que les négociations actuelles ne portent pas uniquement sur l'Ukraine. Au contraire, de nouvelles lignes géopolitiques se dessinent, qui impliquent des changements de pouvoir à long terme.
Un autre facteur décisif est la dimension économique des négociations. Pour la première fois, Washington a pris conscience que les Etats-Unis ont déjà perdu plus de 300 milliards de dollars en raison de leurs propres sanctions contre la Russie. Jusqu'à présent, le débat public s'est surtout concentré sur les conséquences des sanctions pour l'économie russe. Il apparaît désormais clairement que l'économie américaine a, elle aussi, subi des pertes considérables.
Pour Trump, ce n'est donc pas seulement l'Ukraine qui est au centre des préoccupations, mais la situation économique et financière des États-Unis. La Russie, en revanche, n'a pas besoin de succès économiques à court terme, mais veut des garanties de sécurité à long terme. Sur cette base, un équilibre pragmatique des intérêts pourrait voir le jour - mais sans que l'Europe ait son mot à dire.
L'Europe est donc confrontée à une réalité inconfortable : tandis que la Russie et les Etats-Unis négocient un nouvel équilibre du pouvoir dans le monde, l'UE reste à l'écart. A Bruxelles, on réfléchit encore à l'autonomie militaire, tandis qu'à Riyad et à Washington, on négocie depuis longtemps l'avenir de l'ordre mondial.
La question décisive est désormais de savoir si l'Europe reconnaît ces réalités géopolitiques modifiées ou si elle continue à s'accrocher à des idées dépassées. La politique mondiale se redessine - et l'Europe ne fait plus partie des processus de décision stratégiques.
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jeudi, 20 février 2025
Le retour de la Realpolitik. La leçon de Kissinger
Le retour de la Realpolitik. La leçon de Kissinger
par Maurizio Bianconi
Source: https://www.destra.it/home/il-ritorno-della-realpolitik-l...
L’administration américaine négocie la paix en Ukraine avec la Fédération de Russie, en excluant toute autre partie prenante. Henry Kissinger est le politicien-diplomate américain le plus célèbre et le plus apprécié de ces dernières décennies. Son action reposait sur le dialogue entre grandes puissances, reléguant au second plan les acteurs secondaires et les « implications régionales », qu'il jugeait négligeables et encombrantes. On a écrit à son sujet : « Sa vision de la realpolitik le conduisait à considérer les conflits internationaux comme faisant partie d’un jeu de pouvoir entre les principaux acteurs mondiaux, plutôt que comme un ensemble de problèmes uniques à traiter individuellement ». Il est hors de propos de s’étonner de la résurgence de la politique de Kissinger, au lieu de simplement l’admettre.
Il déclara un jour : « Être ennemi des Américains peut être dangereux, être leur ami est assurément mortel ». Une prophétie dont Zelensky vérifie aujourd’hui la justesse.
Il en va de même pour son adversaire, qui remet au goût du jour le refrain éternel de la Grande Russie et redonne vie à une politique impériale, interrompue avec la fin de l’URSS. La Russie de Poutine entend reconquérir son hégémonie sur la Baltique et l’Europe de l’Est, tout en repoussant l’avancée des Américains via l’OTAN jusqu’à ses frontières géographiques occidentales. Un sentiment largement partagé en Russie, obsédée par sa propre sécurité et animée par une fierté patriotique. L’occidentalisation de l’Ukraine, terre contestée et jadis soumise, est perçue comme une humiliation, qui revêt également des dimensions économiques et des enjeux liés à l’exploitation de ses ressources minières.
Pour éviter de finir comme l’agneau face au loup de la fable d’Ésope, la meilleure stratégie pour l’Europe occidentale serait de garder ses distances avec les deux puissances et de se rappeler que, dans les affaires géopolitiques, il n’existe ni raison ni tort absolus, ni bons ni mauvais. Il n’y a que des acteurs plus ou moins acceptables aux yeux de l’opinion publique et des normes culturelles, qui ne poursuivent que leurs propres intérêts.
Soudain, l’Occident prend conscience que la Chine progresse – trop et trop vite, aussi bien aux yeux des États-Unis que de la Russie. Contenir et ralentir son expansion est, malgré leurs différences, un objectif commun aux deux puissances. Le Moyen-Orient reste une priorité pour les États-Unis, tandis que la Russie semble vouloir relâcher son emprise – mais sans pour autant ouvrir la porte à la Chine. Washington referme la plaie ukrainienne, et Moscou lui laisse le champ libre au Moyen-Orient, abandonnant la Syrie d’Assad à son sort. L’Arabie saoudite se joint à la manœuvre pour apaiser la situation, maintenir les marchés ouverts et trouver des alliés pour contenir les influences turques, iraniennes et chinoises – autant de foyers potentiels de nouveaux conflits dans la région. Gaza elle-même devient une plaie à suturer.
Ce nouvel ordre mondial a pris au dépourvu les principales nations d’Europe occidentale, qui se retrouvent humiliées et confrontées à la preuve de leur propre insignifiance dans un monde structuré en blocs.
Ce n’est pas tant la faiblesse économique que l’inconsistance politique de l’Union européenne qui a scellé son sort. Les États européens ont démontré qu’ils étaient désorganisés, enfermés dans une cage bureaucratico-financière qu’ils ont eux-mêmes construite, affaiblis par des pratiques autodestructrices et dépourvus de stratégies et de dirigeants de valeur. Chacun agit pour son propre compte, avec 27 gouvernements avançant en ordre dispersé, certains se comportant comme si les autres étaient à leur service.
Ces élites dirigeantes se sont réveillées un matin, complètement désorientées, cherchant non seulement à se rhabiller, mais surtout à brouiller les caméras en attendant de trouver une direction. Cela a donné lieu à une farce indécente : chacun a tiré la couverture à soi. Macron organise un petit-déjeuner privé réservé à quelques privilégiés. Son idée ? Entrer en guerre au nom de la grandeur française. D’autres fantasment sur la création d’une « armée européenne », idée portée par le ministre italien des Affaires étrangères, aussi utopique que la fable des « deux peuples, deux États ». Le président de la République française établit un parallèle hasardeux entre le Troisième Reich et la Russie, une comparaison discutable mais suffisante pour susciter les réactions escomptées. D’autres encore, pour sortir de l’impasse, imaginent un rôle de médiatrice pour la Première ministre italienne.
Le grand responsable de cet échec collectif déclare que les 27 doivent parler « d’une seule voix ». Comme si l’on pouvait faire remonter le Pô de l’Adriatique jusqu’au Mont Viso…
Le meilleur moment revient sans doute à Ursula von der Leyen, qui, imperturbable, annonce un 16ème paquet de sanctions contre la Russie. Chacun essaie de sauver ce qui peut l’être, exposant au grand jour son impuissance. Pendant ce temps, les peuples se recroquevillent et attendent.
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mercredi, 19 février 2025
Inde : le BJP de Modi gagne la capitale mais extermine les communistes dans l'Etat du Chhattisgarh
Inde : le BJP de Modi gagne la capitale mais extermine les communistes dans l'Etat du Chhattisgarh
par Giulio Chinappi
Source: https://telegra.ph/India-il-BJP-di-Modi-vince-nella-capit...
Le 5 février dernier, les élections législatives tant attendues se sont déroulées dans la capitale fédérale de l'Inde, New Delhi. Pour la première fois, elles ont récompensé le BJP (Bharatiya Janata Party), le parti dirigé par le Premier ministre Narendra Modi. À la tête du gouvernement depuis 2014, Modi n'avait jamais réussi à conquérir la capitale, contrôlée depuis onze ans par la formation centriste Aam Aadmi Party (AAP), que l'on peut traduire par « Parti de l'homme commun ».
En effet, le BJP avait déjà dirigé la capitale New Delhi, mais bien avant l'ascension de Narendra Modi, entre 1993 et 1998. Cependant, au cours des 27 dernières années, la formation de droite nationaliste hindoue n'a fait qu'accumuler les défaites, cédant d'abord le gouvernement aux rivaux historiques du Congrès national indien (CNI) entre 1998 et 2013, puis à l'AAP. Selon les analystes, la défaite du ministre en chef sortant Atishi Marlena et du leader de l'AAP Arvind Kejriwal constitue un revers majeur pour l'opposition au gouvernement de Modi.
Pour comprendre les raisons de ce résultat, il faut remonter dans le temps. Fondé en novembre 2012, l'AAP avait d'abord construit son succès dans la capitale en se présentant comme un mouvement populaire mené par un leader charismatique et populaire comme Arvind Kejriwal (photo). Cependant, avec le temps, l'AAP a changé de nature, étant perçu comme une partie intégrante du système qu'il tentait initialement de combattre : « Ce qui avait commencé comme un mouvement populaire s'est transformé en un simple parti politique », a déclaré l'expert Neelanjan Sircar, du Centre de recherche politique de New Delhi, interrogé par Al Jazeera. Kejriwal n'est plus qu'un politicien, et une fois que son charisme s'est estompé, le lien avec les électeurs s'est affaibli ».
D'autre part, le BJP poursuit son ascension à travers le pays, remportant la victoire dans trois États importants (Maharashtra, Haryana et Delhi) au cours des derniers mois et renforçant son poids dans la politique nationale. En ce qui concerne la capitale, peuplée de plus de 33 millions d'habitants, les analystes ont souligné qu'un pourcentage important d'électeurs des castes supérieures, qui représentent près de 40 % de la population de Delhi, ont choisi le BJP, attirés par des promesses de subventions, de développement et par un désir de changement après plus d'une décennie de règne de l'AAP.
Cependant, outre les promesses de bien-être, le BJP a également beaucoup misé sur son âme nationaliste hindoue, exacerbant la discrimination à l'encontre des nombreuses minorités ethniques et religieuses qui peuplent l'Inde, en particulier les minorités musulmanes. C'est le cas des Rohingyas, originaires du Myanmar et du Bangladesh, qui sont aujourd'hui très nombreux à New Delhi et dans d'autres régions de l'Inde en raison des conflits internes qui font rage depuis des décennies dans l'ancienne Birmanie. Selon les statistiques du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) mises à jour en 2019, au moins 40.000 Rohingyas résident en Inde, dont 1100 dans la capitale, mais ces chiffres sont très probablement sous-estimés.
Le BJP et d'autres groupes de droite attaquent les Rohingyas depuis des années, les accusant d'être liés au terrorisme et appelant à leur arrestation et à leur expulsion. Nombre d'entre eux ont été enfermés dans des centres de détention dans la capitale et dans d'autres régions du pays. Lors d'une conférence de presse tenue pendant la campagne électorale, le porte-parole du BJP, Sambit Patra (photo), a accusé le gouvernement sortant de l'AAP de « manipulation démographique » pour influencer les élections. En fait, le BJP a accusé à plusieurs reprises l'AAP d'ajouter des « Bangladais illégaux » aux listes électorales afin d'élargir sa base électorale. De même, lors d'un meeting électoral, le ministre de l'intérieur Amit Shah a promis que si le BJP arrivait au pouvoir, il « débarrasserait Delhi des Bangladais illégaux et des Rohingyas dans les deux ans ».
Entre-temps, dans l'État du Chhattisgarh, lui-même dirigé par le BJP, le gouvernement local se plaît à exterminer les communistes, comme en témoigne l'assassinat de 31 personnes qui, selon des sources officielles, ont été identifiées comme des « rebelles maoïstes », également connus sous le nom de « Naxalites » en Inde. Les Naxalites sont un courant communiste fondé en 1967 par Charu Mazumdar, mort en prison en 1972 après avoir été emprisonné pour ses opinions politiques, et sont aujourd'hui principalement actifs dans les Etats de l'Andhra Pradesh, du Telangana, du Maharashta et du Chhattisgarh. Depuis le début de l'année, il s'agit de la troisième opération de ce type menée par les autorités indiennes, après l'assassinat de seize naxalites le 23 janvier et de huit autres militants maoïstes le 31 janvier.
« Des centaines de policiers et de soldats paramilitaires ont lancé une opération dans les forêts sur la base de renseignements indiquant qu'un grand nombre de rebelles maoïstes s'étaient rassemblés dans la région », a déclaré l'inspecteur général de la police de l'État, Pattilingam Sundarraj. « Il s'agit d'une grande victoire en faveur d'une Inde libérée des naxalites », a déclaré le ministre de l'intérieur, Amit Shah, qui avait indiqué l'année dernière que le gouvernement prévoyait d'éradiquer la rébellion maoïste d'ici à 2026. Dans l'ensemble, la répression a entraîné la mort d'environ 287 militants maoïstes au cours de l'année écoulée, la plupart d'entre eux dans l'État du Chhattisgarh, selon les chiffres officiels du gouvernement.
Les soldats indiens combattent les maoïstes depuis 1967, date à laquelle les rebelles ont entamé la lutte pour réclamer davantage d'emplois, de terres arables et une redistribution des richesses naturelles pour les communautés indigènes pauvres du pays. Des années de négligence ont isolé de nombreuses populations locales, qui souffrent d'un manque d'emplois, d'écoles et d'infrastructures de santé, faisant des propositions des Naxalites le seul moyen possible de sortir de la pauvreté, comme dans le cas de l'État du Chhattisgarh, l'un des plus pauvres de toute la fédération.
Dans le contexte des élections législatives à New Delhi et des opérations militaires contre les rebelles maoïstes, une image politique de plus en plus polarisée se dessine en Inde. D'une part, la victoire du BJP dans la capitale représente une nouvelle consolidation du pouvoir du parti de Narendra Modi, renforcé par le soutien des castes supérieures et une rhétorique nationaliste qui a trouvé un écho dans une grande partie de l'électorat. D'autre part, la répression des minorités et des mouvements d'opposition, tels que les maoïstes au Chhattisgarh, démontre le caractère de plus en plus autoritaire des dirigeants actuels. Alors que le BJP apparaît comme la force dominante, l'opposition est confrontée à une marginalisation politique croissante.
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L'interaction de la souveraineté et de la politique économique
L'interaction de la souveraineté et de la politique économique
Équilibrer la sécurité et le commerce
Alexandre Douguine
Le mercantilisme est une théorie économique. Les mercantilistes pensaient que la meilleure façon d'accroître la richesse nationale était d'avoir une balance commerciale positive, c'est-à-dire que les exportations dépassent les importations. L'idée était qu'il fallait accumuler des métaux précieux comme l'or et l'argent, qui étaient les principaux moyens de paiement internationaux à l'époque.
Pour parvenir à des excédents commerciaux, les gouvernements mettaient en œuvre des politiques telles que l'application de droits de douane élevés sur les importations afin de protéger les industries nationales, des subventions aux exportations et des sociétés commerciales monopolistiques.
Réglementation industrielle : Les gouvernements ont souvent réglementé les industries pour s'assurer qu'elles produisaient des biens de haute qualité pour l'exportation et qu'elles limitaient la fuite de la main-d'œuvre qualifiée ou de la technologie vers les concurrents.
L'accent était mis sur l'accumulation d'or et d'argent, considérés comme la mesure de la richesse. Cela a conduit à des politiques telles que l'interdiction d'exporter de l'or ou de l'argent.
Dans « La richesse des nations » (1776), le libéral Adam Smith a critiqué le mercantilisme, prônant le libre-échange et l'idée que la richesse provient de la productivité et de la division du travail, et pas seulement de l'accumulation de métaux précieux.
Si le mercantilisme en tant que politique officielle a été largement abandonné, certains de ses principes (comme le protectionnisme) réapparaissent sous diverses formes dans le cadre du nationalisme économique ou en réponse à des crises économiques mondiales.
L'économie moderne, en particulier sous la forme de politiques keynésiennes, reprend parfois les idées mercantilistes en se concentrant sur la gestion des balances commerciales, bien que de manière plus nuancée et moins à somme nulle.
Le débat sur l'efficacité du mercantilisme se poursuit, certains historiens et économistes affirmant qu'il n'a pas été aussi néfaste qu'on le pensait traditionnellement, du moins pour les principales nations mercantilistes de l'époque.
Le nationalisme économique est une idéologie qui donne la priorité aux intérêts économiques nationaux sur l'intégration économique mondiale.
Il préconise des droits de douane, des barrières commerciales et d'autres mesures visant à protéger les industries locales de la concurrence étrangère. L'idée est de promouvoir les entreprises locales, de préserver les emplois et de maintenir la souveraineté économique nationale.
Il met l'accent sur la réduction de la dépendance à l'égard des produits étrangers en encourageant la production nationale. Il peut s'agir de politiques visant à stimuler les secteurs locaux de la fabrication, de l'agriculture ou de la technologie.
Ses politiques sont souvent conçues pour favoriser l'économie nationale, parfois au détriment de la coopération internationale. Cela peut se manifester par des scénarios tels que la manipulation de la monnaie ou des subventions aux entreprises nationales.
L'objectif sous-jacent est souvent de maintenir ou de relancer les industries traditionnelles qui sont considérées comme faisant partie de l'identité nationale.
Ses partisans estiment qu'elle renforce la sécurité nationale, préserve l'emploi et peut conduire à une situation commerciale plus équilibrée. Ils affirment que le nationalisme économique permet de mettre en place des politiques économiques adaptées aux besoins spécifiques du pays plutôt que de suivre un modèle économique mondial unique.
Parmi les exemples de nationalisme économique, on peut citer les États-Unis au 19ème siècle, avec leurs droits de douane élevés pour protéger les industries naissantes, ou, plus récemment, le Brexit au Royaume-Uni, où une partie de l'argument en sa faveur consistait à reprendre le contrôle de la politique économique.
Plusieurs pays recourent à certains aspects du nationalisme économique. L'initiative « Made in China 2025 » de la Chine ou les politiques « America First » des États-Unis sous certaines administrations en sont des exemples contemporains.
Le nationalisme économique suscite souvent des débats sur son efficacité et sa moralité dans un monde de plus en plus interconnecté. C'est un concept qui s'oppose à la mondialisation, où la suppression des barrières commerciales est considérée comme bénéfique pour tous les pays participants.
20:21 Publié dans Actualité, Définitions, Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : économie, actualité, protectionnisme, nationalisme économique, alexandre douguine, définition | |
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lundi, 17 février 2025
Hypercapitalisme et avant-gardes: interpréter les nouvelles dynamiques
Hypercapitalisme et avant-gardes: interpréter les nouvelles dynamiques
Francesco Ingravalle
Source: https://www.euractiv.fr/section/ukraine/news/a-lapproche-...
Dans un article paru le 11 novembre sur le site de KulturaEuropa, signé par Francesco Ingravalle et intitulé « Hypercapitalisme », on perçoit l’effort que ce Centre d’Études éponyme déploie dans l’élaboration d’une nouvelle théorie interprétative des mutations dans les dynamiques du capitalisme le plus avancé et de la manière dont celles-ci modifient les équilibres économiques et sociaux.
L’hypercapitalisme « muskien »
L’article s’inspire de ce qui s’est produit aux États-Unis, où l’affirmation politique de Trump a certainement pu compter sur le soutien économique et politique d’Elon Musk et des secteurs « capitalo-futuristes » qui, depuis quelque temps déjà, ont directement assumé un rôle politique, remettant en question les formes traditionnelles de représentation. La médiation disparaît, le filtre consociatif des partis et des syndicats saute, et l’hypercapitalisme s’impose directement en assumant un rôle politique autonome.
Ce phénomène affecte non seulement le système de représentation classique, mais aussi la structure du capitalisme de rente, qui, bien qu’il puisse s’appuyer sur l’aspect financier traditionnel, devra nécessairement disputer « le poids politique » à un hypercapitalisme productif en pleine ascension. Cet hypercapitalisme semble privilégier le domaine productif classique, mais avec une approche qui, au-delà de l’innovation induite par les produits, par la production, adopte un profil « visionnaire », capable d’influencer la psychologie sociale et de susciter des aspirations « prométhéennes ».
La capacité de dessiner de nouveaux mondes et de nouvelles frontières a toujours été le moteur du capitalisme, notamment entre la fin du 19ème et le début du 20ème siècle, période durant laquelle ont fleuri les plus grandes « inventions » et surtout l’affirmation d’un capital global fortement axé sur l’innovation de produit, lié à l’usine et à la capacité de faire circuler les marchandises (pensons au textile et au secteur manufacturier anglais liés au développement colonial).
C’est précisément dans ce contexte que se sont développées les premières formes d’organisation des classes ouvrières salariées, telles que les représentations syndicales et politiques, qui ne sont aujourd’hui plus que le pâle souvenir de ce qu’elles furent à leurs débuts. Les transformations capitalistes ont inexorablement absorbé le conflit, en érodant ses formes et surtout son contenu, dans le cadre des « compatibilités » économiques et sociales du modèle libéral-démocratique, privilégiant de plus en plus l’aspect financier du capital et privant l’usine et le modèle de production fordiste de leur centralité.
Le capital se transforme
Le rôle des États-nations dans la gestion de l’économie et, par conséquent, dans la gestion du conflit social par la redistribution des revenus, s’est progressivement réduit, notamment à partir des années 1980, avec la « reaganomics » et le « thatchérisme » qui ont fortement privilégié la financiarisation de l’économie au détriment de la production. Aujourd’hui, ces politiques sont périodiquement remises en question en raison de leur évidente incapacité à assurer la cohésion sociale et à offrir une base solide pour l’avenir. Aux États-Unis comme en Europe, on assiste à des tentatives périodiques de néokeynésianisme, comme l’a récemment illustré le Plan de relance européen (PNRR) ou l’Inflation Reduction Act aux États-Unis.
Dans ce contexte en mutation, l’hypercapitalisme semble offrir une nouvelle frontière et une nouvelle vision qui, en contournant la médiation politique et syndicale, se présente comme une alternative possible sous forme « d’entrepreneuriat césariste », notamment grâce au recours massif à l’IA et aux processus de numérisation.
Évidemment, si le capital se transforme, la nécessité d’organisation politique et de représentation des travailleurs se transforme également, dans un marché du travail de plus en plus segmenté, flexible et peuplé de nouvelles figures professionnelles qui remplacent progressivement les anciennes, encore liées à de vieux paradigmes organisationnels.
Comprendre et intercepter les nouvelles formes de représentation capables de dialoguer et de participer activement au processus hypercapitaliste en cours, en en tirant des opportunités et des avantages, est l’une des missions qu’une avant-garde de la pensée européenne doit savoir accomplir, en anticipant son temps et en enterrant une fois pour toutes les structures représentatives de l’Ancien Régime, afin d’affirmer un modèle de bien-être directement participatif, notamment dans un cadre d’accélération hypercapitaliste.
Centre d’Études KulturaEuropa
21:19 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : hypercapitalisme, capitalisme | |
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Les six points du (faux) plan de paix de Trump pour l'Ukraine
Les six points du (faux) plan de paix de Trump pour l'Ukraine
par Giuseppe Masala
Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/29850-i-se...
Le Daily Mail a présenté les points de la « feuille de route » américaine. Il s'agirait d'une grave défaite politique et diplomatique de la part de la Russie
Au fil des jours depuis l'entrée de Donald Trump à la Maison Blanche, les rumeurs d'un éventuel sommet entre le tycoon américain et le président russe Vladimir Poutine se font de plus en plus insistantes, dans le but de débloquer au plus vite la crise ukrainienne et de la ramener à une résolution du conflit par la diplomatie.
Outre les rumeurs évoquant la possibilité d'un sommet entre les deux dirigeants, les rumeurs se font de plus en plus insistantes sur les points possibles de la feuille de route qui devrait conduire à la paix en Europe de l'Est. À cet égard, un article du journal britannique Daily Mail a présenté hier le plan possible proposé par la partie américaine.
Selon le journal britannique, les points de la feuille de route pour la paix en Ukraine, étudiés par l'équipe de Trump, seraient les suivants :
- Zelensky doit accepter un cessez-le-feu d'ici le 20 avril, afin de mettre un terme à l'avancée de la Russie ;
- Une déclaration annonçant officiellement l'interdiction pour l'Ukraine d'adhérer à l'OTAN doit être signée ;
- Kiev reconnaîtra la souveraineté de la Russie sur les zones occupées (qui ont déjà été annexées par la Fédération de Russie en vertu du droit constitutionnel) et se retirera de l'oblast russe de Koursk ;
- Une zone démilitarisée (dont la profondeur n'a pas été précisée) sera établie sur la ligne de contact entre les deux forces armées ;
- Cette zone démilitarisée sera gardée par des troupes européennes et éventuellement britanniques. La zone démilitarisée sera donc gardée par des troupes européennes et éventuellement britanniques, mais aucune troupe américaine ne sera envoyée ;
- La reconstruction de l'Ukraine sera financée par des investissements de l'UE estimés à 486 milliards d'euros sur une décennie ;
En ce qui concerne le calendrier de mise en œuvre de l'accord, la feuille de route publiée par le Daily Mail prévoit ce qui suit :
a) Des entretiens téléphoniques entre Zelensky et Poutine d'ici février ;
b) Une rencontre entre les dirigeants serait prévue fin février ou début mars ;
c) Le 20 avril, la déclaration de cessez-le-feu serait annoncée ;
d) Le 9 mai, les termes de l'accord seront rendus publics, ce qui permettra d'éviter l'imposition de la loi martiale et la mobilisation.
En outre, une aide américaine supplémentaire sera fournie - on ne sait pas exactement à quel titre - également en termes militaires, afin de faciliter l'adhésion de l'Ukraine à l'UE d'ici 2030.
Un plan de paix, comme on peut le voir, à étapes forcées et très habilement conçu pour laisser, à la lecture superficielle, le sentiment d'un accord égalitaire qui tente de servir de médiateur entre les intérêts de tous. Mais en réalité, il s'agit d'un accord qui sanctionnerait la nette défaite de la Russie sur le plan diplomatique. En d'autres termes, la Russie, après avoir vu ses armées clairement victorieuses sur le champ de bataille, devrait accepter une défaite nette sur la table diplomatique.
Cette thèse peut être soutenue, tout d'abord, sur la base de ce que les Russes ont déclaré en 2021 dans leurs lettres aux États-Unis et à l'OTAN (et les sommets de Genève qui ont suivi), dans lesquelles ils ont exigé une nouvelle architecture de sécurité européenne qui prévoyait essentiellement le retrait des armes nucléaires américaines du théâtre européen, le retrait des troupes de l'OTAN sur leurs positions de 1991 (comme l'avait d'ailleurs promis le secrétaire d'État américain de l'époque, James Baker) et, bien sûr, la promesse solennelle que l'OTAN ne s'étendrait plus jamais vers l'est en menaçant directement la Russie.
De toutes ces exigences, il n'y a aucune trace dans la proposition de paix que les Américains voudraient imposer, et même, à y regarder de plus près, il y a un rejet total des vraies demandes russes. D'une part, en effet, l'accord proposé traite le conflit ukrainien comme un simple différend territorial, sans tenir compte du fait que le véritable conflit n'était pas entre la Fédération de Russie et l'Ukraine, mais entre la Fédération de Russie et l'OTAN qui se cachait derrière le paravent du gouvernement fantoche de Kiev. Comme si cela ne suffisait pas, l'utilisation prévue de troupes européennes et britanniques sur la ligne de front du conflit en tant que forces d'interposition aboutirait au résultat paradoxal que les troupes de l'OTAN se trouveraient toujours à la frontière de la Russie. Peu importe que la « marque » de ces troupes ne porte pas les symboles graphiques de l'OTAN mais ceux des puissances européennes et l'Union Jack, il s'agirait toujours de troupes des pays de l'OTAN. En d'autres termes, nous assisterons au paradoxe suivant : après avoir vu la Russie entrer en guerre pour que l'Ukraine ne rejoigne pas l'OTAN, nous verrons l'OTAN entrer en Ukraine sous le déguisement de troupes de maintien de la paix.
Une autre question à ne pas sous-estimer est l'entrée de l'Ukraine dans l'Union européenne, essentiellement promise par Washington. Outre la saignée que l'Europe devrait subir pour reconstruire l'ancien pays soviétique, il ne faut pas oublier un autre aspect fondamental: l'UE travaille à la mise en place de l'Armée unique européenne. Le problème de base se poserait donc à nouveau: l'OTAN entrerait de facto en Ukraine pour la simple raison que l'Ukraine, en rejoignant l'UE, participerait à l'armée européenne, qui est principalement composée de pays qui appartiennent également à l'OTAN. Si ce n'est pas de la soupe, c'est du pain mouillé !
Bref, à y regarder de plus près, le plan américain semble avoir été conçu par des joueurs à trois cartes dans le but d'escroquer les pigeons qui leur tombent sous la main. Mais le fond du problème est tout autre: un vieux renard de la diplomatie comme Sergey Lavrov ne risque pas de se faire rouler dans la farine, et ils ne peuvent pas le savoir à Washington.
Dès lors, une question fondamentale se pose: le plan américain a-t-il pour objectif réel de parvenir à la paix ou veut-il simplement pousser la Russie à renverser la table diplomatique en faisant porter à Moscou la responsabilité d'une aggravation (voire d'une extension) du conflit ?
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Le discours de J. D. Vance à Munich était plein de contradictions
Le discours de J. D. Vance à Munich était plein de contradictions
Source: https://dissident.one/de-toespraak-van-jd-vance-in-munche...
Il est facile de comprendre pourquoi tout le monde politique parle du discours de J. D. Vance lors de la conférence de Munich sur la sécurité qui s'est tenue cette semaine. C'était un discours étonnant, pour plusieurs raisons, et qui restera probablement dans les mémoires comme un tournant dans les relations transatlantiques de l'après-Seconde Guerre mondiale, écrit Thomas Fazi.
Contrairement aux platitudes diplomatiques souvent entendues lors de ces événements publics, le vice-président américain a lancé une attaque cinglante et étonnamment directe contre la dérive autoritaire et antidémocratique de l'Europe, accusant les dirigeants du continent de pratiquer une censure rampante et même d'annuler des élections, comme cela s'est produit récemment en Roumanie. Selon lui, les gouvernements européens agissent ainsi dans une tentative désespérée de rester au pouvoir et d'étouffer les réactions démocratiques qui se dressent contre leurs politiques aberrantes - principalement l'immigration de masse.
Vance a directement critiqué la Commission européenne pour avoir menacé de fermer les médias sociaux en cas d'agitation populaire. Il s'est dit choqué d'entendre un ancien commissaire européen (il faisait référence à Thierry Breton) applaudir la décision sans précédent de la Roumanie d'invalider les élections à la suite des pressions exercées par l'UE évoquant une hypothétique ingérence de la Russie. Ce même commissaire a également menacé de faire de même en Allemagne en cas de victoire de l'AfD.
Dans son attaque en règle, M. Vance n'a pas écarté le Royaume-Uni, condamnant la criminalisation de la prière silencieuse comme le signe d'une tendance plus large des gouvernements européens à empiéter sur les libertés fondamentales sous le couvert du progressisme social. Il a conclu en appelant les dirigeants européens à « croire en la démocratie » - en d'autres termes, à s'effacer et à laisser une nouvelle génération de populistes prendre les choses en main.
Comme prévu, les remarques de M. Vance ont provoqué une onde de choc en Europe, suscitant de vives critiques de la part des dirigeants et des experts du courant dominant et des louanges enthousiastes de la part des conservateurs et des sympathisants des mouvements populistes. Ceux d'entre nous qui ont depuis longtemps mis en garde contre l'aversion de l'Europe pour la démocratie auront ressenti une vague de Schadenfreude en voyant ces dirigeants imprudents se faire réprimander par leur maître transatlantique.
Toutefois, les remarques de M. Vance étaient également pleines de contradictions, notamment parce que les États-Unis ont participé activement - et souvent joué un rôle de premier plan - à la mise en œuvre de bon nombre des politiques qu'il a condamnées à Munich. Si l'attaque de Vance contre l'autoritarisme européen est convaincante, son omission du rôle des États-Unis dans cette évolution est tout aussi remarquable. Le cas de la Roumanie l'illustre parfaitement. Comme l'a fait remarquer l'entrepreneur et commentateur politique Arnaud Bertrand sur X, c'est le département d'État américain qui a été le premier à publier une déclaration exprimant son inquiétude quant à l'implication de la Russie dans les élections roumaines, deux jours avant que la cour constitutionnelle roumaine n'annule celles-ci. L'implication américaine s'étend également au rôle crucial joué par les ONG financées par les États-Unis dans l'orchestration de cette intervention judiciaire sans précédent.
En résumé, l'UE n'a pas agi de manière indépendante: elle a suivi l'exemple des États-Unis. Il est donc un peu exagéré de la part de Vance de parler aux Européens de régression démocratique sans reconnaître le rôle instrumental de l'Amérique dans la création de ce précédent. Il en va de même pour les politiques de censure. Une grande partie de l'approche de l'UE en matière de censure en ligne a été élaborée en étroite collaboration avec des agences et des entreprises technologiques américaines. Le cadre actuel mis en place par Bruxelles pour imposer la modération des contenus n'est pas une conception exclusivement européenne - il a été fortement influencé par les pratiques et les pressions américaines, en particulier dans le sillage des préoccupations américaines en matière de « désinformation ».
Comme l'a souligné Mike Benz, ancien fonctionnaire du département d'État américain, l'OTAN - une organisation largement dirigée par Washington - a joué un rôle déterminant dans l'élaboration d'un cadre « anti-désinformation » qui a eu un impact significatif sur la politique de censure de l'internet au niveau mondial. M. Vance ignore complètement cette réalité, présentant l'Europe comme le seul architecte de politiques qui ont en fait été coordonnées et transatlantiques, voire dirigées par les États-Unis.
Plus généralement, il est important de reconnaître que la faiblesse du leadership européen actuel n'est pas accidentelle. Elle est en partie le résultat de décennies d'efforts américains pour maintenir l'Europe dans un état de vassalité et de subordination stratégique. Washington n'a cessé d'engendrer des politiciens européens désireux de donner la priorité aux intérêts américains plutôt qu'à ceux de leurs propres nations et citoyens. Ce contexte plus large est également complètement absent du discours de Vance.
En outre, malgré tous les discours sur le « découplage » des États-Unis par rapport à l'Europe, la réalité est que l'administration Trump perpétue la longue tradition d'ingérence américaine dans la politique européenne - comme en témoigne son soutien explicite aux partis populistes tels que l'AfD. Que l'on soutienne ou non ce programme, il n'en demeure pas moins qu'il représente une autre forme d'influence extérieure.
Les commentaires de M. Vance ne représentent pas nécessairement une rupture dans les relations américano-européennes, mais plutôt le début d'une nouvelle phase de domination idéologique des États-Unis. Plutôt que de promouvoir l'autonomie européenne, ce changement marquerait simplement la transition de la phase hégémonique libérale-progressiste à une phase post-libérale, dont les États-Unis continueraient à dicter les termes.
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dimanche, 16 février 2025
L’obsolescence des idéologies classiques: le nouveau paysage politique mondial
L’obsolescence des idéologies classiques: le nouveau paysage politique mondial
Par Marcelo Ramírez
Source: https://noticiasholisticas.com.ar/la-obsolescencia-de-las...
Le monde a changé. Les structures politiques qui ont dominé le 20ème siècle sont devenues obsolètes. La dichotomie traditionnelle entre gauche et droite, qui permettait autrefois de comprendre les conflits et d’organiser les sociétés, n’a plus de véritable pertinence. Ce que l’on appelait autrefois libéralisme, conservatisme ou socialisme a été absorbé, déformé et recyclé en de nouvelles formes de domination, adaptées aux intérêts des élites mondialistes. Nous nous trouvons face à un scénario où les idéologies traditionnelles ont évolué jusqu’à se diluer dans un spectre politique où tout semble entremêlé.
Les partis politiques et mouvements qui utilisent encore ces catégories le font comme de simples exercices rhétoriques. Du côté de la droite libertarienne, le mot d’ordre est de détruire tout vestige de « gauchisme », tandis que du côté de la gauche, l’ennemi est un supposé fascisme qui, en réalité, n’est qu’un fantôme utilisé comme épouvantail pour éviter de discuter des véritables enjeux. Mais la réalité est que ni ce que l’on appelle aujourd’hui la gauche n’est vraiment de gauche, ni la droite ce qu’elle était autrefois. Il s’agit d’une double farce soigneusement structurée pour maintenir le pouvoir entre les mains d’une minorité.
Pour comprendre comment nous en sommes arrivés là, il faut analyser l’évidement progressif de la gauche en tant qu’opposition réelle au système. La gauche historique, celle qui prônait la lutte des classes et le contrôle étatique des moyens de production, a été vidée de son contenu. Elle ne remet plus en question la structure économique des sociétés ni la répartition des richesses. Les luttes ont été déplacées vers d'autres terrains, comme l'identité de genre, le féminisme radical, l'immigration incontrôlée et le changement climatique. La préoccupation pour la pauvreté et l’exploitation du travail est passée au second plan. Aujourd’hui, les débats tournent autour des « opprimés » et des « privilégiés » en termes de race, de genre et d'orientation sexuelle, et non plus autour de la richesse et du pouvoir.
Cette reconfiguration idéologique n’est pas un hasard. C’est une stratégie délibérée visant à détourner l'attention des masses vers des conflits artificiels. Dans ce schéma, une femme noire, lesbienne, athée et multimillionnaire est une « opprimée », tandis qu’un homme blanc, hétérosexuel, chrétien et sans-abri est un « oppresseur ». La perversion du discours a conduit à remplacer les critères de richesse et de pauvreté par des catégories identitaires arbitraires qui fragmentent la société en d’innombrables groupes qui sont en conflit permanent.
Le progressisme contemporain s'est avéré être l’outil parfait pour éliminer la véritable lutte des classes et la remplacer par une guerre culturelle qui ne profite qu'à ceux qui sont au sommet du système. La stratégie est claire: si la société est divisée en genres, ethnies, sexualités et autres micro-catégories, elle ne pourra jamais s’organiser contre ceux qui détiennent réellement le pouvoir. C’est la clé de l’hégémonie mondialiste: unifier les économies tout en fragmentant les sociétés.
Mais le progressisme n’est pas le seul bras opérationnel de cette stratégie. La droite joue également son rôle dans ce jeu d’illusions. La « nouvelle droite », qui se définit comme nationaliste, anti-mondialiste et défenseuse de la famille et de la tradition, est elle aussi prise au piège de cette farce. Bien que certaines figures aient émergé pour défier le discours hégémonique, beaucoup finissent par appliquer des politiques favorisant les mêmes élites qu’elles prétendent combattre. En Argentine, Javier Milei se présente comme un outsider luttant contre « les gauchos », mais son programme économique est une version extrême du libéralisme orthodoxe déjà appliqué par Macri, Alberto et Cristina, tous avec le même résultat : un transfert de richesses aux élites financières pendant que le peuple s’appauvrit.
Il en a été de même au Brésil avec Bolsonaro. Arrivé au pouvoir en critiquant le mondialisme et le progressisme, il a pourtant maintenu bon nombre des politiques économiques traditionnelles et a fini par être remplacé par Lula, un candidat idéal pour l’agenda progressiste et mondialiste de Washington. Le choix entre Bolsonaro et Lula n’a été qu’une fausse dichotomie entre deux versions du même modèle.
Le véritable axe du conflit n’est plus celui qui oppose la gauche contre la droite, mais le mondialisme contre le souverainisme. Ceux qui défendent la souveraineté nationale, la culture traditionnelle et le rôle de l’État dans l’économie s’opposent à ceux qui promeuvent la dissolution des identités nationales, l’élimination des frontières et la soumission de la politique aux corporations transnationales. C’est pourquoi les idées de penseurs comme Alexandre Douguine ont gagné du terrain auprès de ceux qui sont désillusionnés par la fausse dichotomie gauche-droite.
La Russie est devenue un symbole de résistance face à cette avancée mondialiste. Pendant que l’Occident se perd dans des guerres culturelles absurdes, promeut le transhumanisme et attaque toute forme d’enracinement culturel, la Russie a choisi de renforcer sa tradition, sa religion et sa souveraineté nationale. Ce n’est pas un hasard si les progressistes soutiennent l’OTAN et l’Ukraine, tandis que les conservateurs et souverainistes s’alignent sur la Russie. Il ne s’agit pas de sympathie, mais de survie: la Russie est l’antithèse du monde sans racines promu par le mondialisme.
Le monde tourne en rond. L’Occident est confronté à un effondrement de son modèle social et économique, et dans ce chaos émergent de nouvelles forces cherchant à rompre avec le paradigme imposé. La lutte n’est plus entre le capitalisme et le socialisme, ni entre la gauche et la droite. La véritable bataille est entre ceux qui veulent préserver leur identité, leur culture et leur nation, et ceux qui travaillent à dissoudre tout cela dans le magma indifférencié du mondialisme. Ceux qui ne comprennent pas cela sont condamnés à être des marionnettes dans un théâtre d’ombres où la politique n’est rien d’autre qu’une farce soigneusement orchestrée.
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L'interrègne et ce qui compte vraiment
L'interrègne et ce qui compte vraiment
par Tom Dieke
Source: https://gegenstrom.org/interregnum-und-das-worauf-es-anko...
La société se trouve à un tournant - l'ancien monde passe, mais le nouveau est encore flou. Le texte qui suit analyse la polarisation croissante et appelle à un retour au peuple en tant qu'unité. La « vraie droite » doit façonner ce changement (La rédaction de Gegenstrom).
« La crise consiste précisément dans le fait que l'ancien se meurt et que le nouveau ne peut pas venir au monde: c'est dans cet interrègne que se produisent les phénomènes pathologiques les plus divers ».
Antonio Gramsci.
Les derniers mois, qui viennent de s'écouler, devraient avoir fait comprendre au dernier des somnambules que les choses ont vraiment commencé à bouger. Le « début » a été marqué par les élections régionales dans l'est du pays (Allemagne) et l'élection de Trump aux États-Unis. Depuis, ont suivi récemment la mission de Herbert Kickl pour former un gouvernement en Autriche et les commentaires d'Elon Musk sur le rôle de l'AfD lors des futures élections fédérales. L'attaque terroriste d'un migrant sur le marché de Noël de Magdebourg peu avant la fin de l'année 2024 et la tuerie au couteau d'Aschaffenburg au début de l'année ont tristement accompagné ces événements. Parallèlement, l'establishment frappe fort et fait un usage de plus en plus généreux du harcèlement juridique à l'encontre des dissidents présumés (par exemple, les « séparatistes saxons »). Face à ces événements qui s'enchaînent, il est conseillé de prendre du recul et de faire le tri. Sinon, on risque d'être « englouti » par les événements et de perdre toute orientation.
Division et polarisation comme statu quo
Le cadre dans lequel se déroulent les conflits actuels est souvent qualifié de « système » dans la phraséologie des droites. Un terme abstrait qui regroupe de nombreux aspects différents, dont les centres de décision, les strates sociales, les groupes constitués et les organisations de masse ainsi que les organes de pouvoir de l'État.
Pour mettre en évidence le conflit central qui y est inhérent, il convient de se référer à Hans Freyer, qui qualifiait le « système » de manière plus concrète et l'appelait la « société industrielle » [1]. Celle-ci serait le résultat de l'industrialisation, de la mécanisation et de l'atomisation, sous l'impulsion du capitalisme moderne. Freyer a écrit ses opinions sous l'influence de la montée en puissance de l'industrialisation au début du 20ème siècle. Sa description est néanmoins pertinente. L'atomisation a conduit à la formation de nombreux partis d'intérêts différents (syndicats, associations patronales, partis politiques, etc.), dont l'objectif premier est la représentation égoïste des intérêts de leur propre groupe face au reste de la société industrielle. La société industrielle n'est donc rien d'autre qu'un système d'intérêts dans lequel l'État est en règle générale une « proie », mais au maximum un « intermédiaire », et n'est soumis à aucune tâche qui obéirait à un véritable ordre (politique) ou à une mission supérieure.
Le conflit permanent au sein de cette société entraîne des « mouvements », des frictions, qui indiquent un changement. Freyer souligne ici la nécessité et la difficulté de reconnaître clairement, dans les moments décisifs de tels « mouvements », de repérer les voix et les acteurs qui aspirent à un véritable changement et ceux qui continuent à se mouvoir dans le cadre de l'équilibre des intérêts de la société industrielle. Souvent, la prétendue opposition fait partie du système, comme la « critique fait partie du théâtre ».
Un regard sur le présent rend cette appréciation de Freyer parfaitement plausible. En y regardant de plus près, une grande partie des discussions se déroule sur le mode de la pure conciliation des intérêts. Les revendications servent essentiellement à favoriser un groupe isolé et négligent le grand ensemble. Une situation de « chacun contre tous » apparaît et s'aggrave avec le temps. Les exemples classiques sont notamment ceux de la campagne électorale fédérale à venir :
- Moins d'impôts (revendications des classes moyennes et des entreprises).
- Plus de prestations sociales pour les personnes âgées et les enfants (associations familiales, associations de retraités)
- Plus de salaires et de sécurité d'emploi (syndicats)
- Plus de subventions et moins de réglementation (associations agricoles)
- Moins d'immigration et, le cas échéant, rapatriement des demandeurs d'asile arrivés depuis 2015 (AfD).
Ces grands conflits continuent à se répartie et à se fractionner en de nombreuses petites discussions secondaires qui maintiennent les citoyens occupés [2]. Le résultat est la polarisation, la division et, au maximum, la neutralisation des intérêts (par l'accommodement progressif de l'une des parties impliquées). Pour simplifier, on pourrait dire que la société industrielle conclut systématiquement des « compromis ». Il est clair pour quiconque connaît les techniques de négociation que ce résultat n'est pas souhaitable. Car le compromis néglige le motif profond ou - dans le contexte social - le problème profond qui précède l'intérêt.
Les mouvements actuels sont donc d'abord la conséquence logique d'une division de la société industrielle qui s'étend de plus en plus. La capacité de compromis du système diminue, favorisée par l'évolution vers l'« hyperlibéralisme », dans lequel tout enfermement de l'individu est classé comme une violence et une privation de liberté.
Le facteur qui reste sur le carreau dans cette situation est clairement le suivant : le bien commun, le « grand tout » ou tout simplement le peuple. Les débats qui donnent le ton s'articulent autour de la répartition des biens et de la propriété, de la semaine de quatre jours et de la suppression du jour de carence, des subventions pour le diesel agricole et de la viande bio. Mais ce qui a rendu possible la répartition de ces biens et leur possession, l'existence historique de la communauté, le sujet, soit le peuple, n'est pas mentionné dans son ensemble. Pourtant, la nostalgie de l'unité de ce peuple, nostalgie qui vient des profondeurs, est de plus en plus perceptible. La privation des droits, dont devrait bénéficier ce peuple, se déroule dans des dimensions bien plus grandes que ne peuvent le faire valoir les revendications des différents groupes d'intérêts. En fin de compte, cela ne concerne pas seulement l'agriculteur, l'aide-soignant ou le travailleur à la chaîne chez VW - cela concerne tous ceux qui sont considérés comme « inexistants » par le système de domination des élites de Davos, c'est-à-dire le peuple. Dans ce contexte, celui-ci peut effectivement être considéré comme l'ensemble des personnes privées de leurs droits, car en fin de compte, même les migrants attirés hors de leur pays par des incitations erronées ne seront pas les bénéficiaires finaux de cet ordre social. Cette focalisation sur le grand ensemble révèle le conflit central. Celui-ci ne se situe pas entre les parties intéressées (les pions), mais entre tous les pions et ceux qui ont inventé le jeu.
Mission de la "vraie droite"
Dans cette situation, l'objectif de la "Vraie Droite" doit être d'identifier les voix qui sont honnêtes à l'égard de ce peuple et de ses habitants. Elle doit rassembler et augmenter le volume de ceux qui veulent faire passer le peuple d'« objet » à « sujet » de l'histoire. Cette vision, qui place le peuple au centre de toutes les considérations, peut être qualifiée de vision de la « vraie droite ». De ce point de vue, les déclarations d'Alice Weidel selon lesquelles l'AfD n'est pas un parti de droite, mais un parti libéral, prennent une toute nouvelle dimension qui mérite une observation appropriée.
Faire passer ce groupe de « sans-droits » de l'insignifiance au centre de l'attention doit être le motif de la "vraie droite". Fidèle au slogan: aujourd'hui vous n'êtes rien, mais demain vous serez tout. Ce que cela signifie concrètement, voilà qui doit être élaboré. Mais le seul fait de se concentrer honnêtement sur le peuple dans son ensemble, sur le peuple en tant que souverain, indépendamment de ses identités individuelles (entrepreneur, agriculteur, employé, etc.), représente la naissance d'un nouveau principe. Ce n'est que dans le cadre d'une telle approche globale que l'on peut réussir à assainir l'ensemble et à mettre un terme à la polarisation et à la division de la société.
Contrairement aux affirmations erronées du courant dominant, les phénomènes tels que l'AfD ne sont pas la cause de la division de la société, mais le résultat de celle-ci. La primauté du peuple dans sa globalité sur les vicissitudes du système convertirait également l'État, dans sa forme, en un organe qui, selon Freyer, a la haute mission de « construire son avenir historique à partir du présent du peuple en marche ». En d'autres termes, il aurait une mission claire à laquelle son action pourrait se référer et se mesurer.
L'interrègne ?
On peut au moins supposer que le moment actuel, en référence à la citation de Gramsci qui précède, est un interrègne. Les conflits de plus en plus fréquents et de plus en plus violents le laissent supposer. La société industrielle perd ses présupposés dans le ressenti des gens. Ceux-ci sont à la recherche de quelque chose de nouveau. En cette période de turbulences, la "Vraie Droite" doit jouer un rôle correctif, en particulier dans son propre milieu, afin de ne pas perdre de vue son objectif principal et le conflit qui lui est lié. Celui-ci est le suivant : peuple versus société industrielle - unité versus division - communauté versus société.
Ce constat ne correspond bien sûr pas à un ordre établi, il n'y a pas de programme prêt à l'emploi. Cependant, il est du devoir de l'époque de continuer à équiper le noyau en formation, de le remplir de substance vitale, d'injecter du sang dans ses veines et de former la volonté consciente de faire de ce peuple un nouveau sujet. La "vraie droite" a besoin pour cela de personnes qui incarnent ce principe avant qu'il ne devienne réalité.
C'est pourquoi il est particulièrement important pour l'AfD et ses soutiens, dans la perspective du succès électoral qui se profile, de faire attention à qui remplira les rangs à l'avenir et à ce qui sera réellement fait avec les moyens qui en résulteront.
Notes:
[1] Freyer, Hans. Revolution von rechts, 1931, réimpression, Die Jungkonservativen : Volume 5, Uwe Berg-Verlag, 2021.
[2] Citons par exemple le débat sur les possibilités de réduire les congés maladie des salariés (https://www.tagesschau.de/wirtschaft/arbeitsmarkt/debatte-lohnkuerzung-krankheitsfall-allianz-100.html (état au 07 janvier 2025). La majeure partie des congés de maladie de longue durée déterminants concerne les maladies psychiques et les maladies cardio-vasculaires. Une recherche approfondie sur ce sujet n'est toutefois pas encouragée et ne semble pas souhaitable.
13:55 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, interrègne, définion, vraie droite | |
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samedi, 15 février 2025
Affrontement avec Trump: l’Europe est désormais réduite à un théâtre de l’absurde
Affrontement avec Trump: l’Europe est désormais réduite à un théâtre de l’absurde
Fulvio Scaglione
Source: https://it.insideover.com/politica/e-confronto-scontro-co...
Il était évident que la seconde présidence Trump, survenue après un succès électoral quasi triomphal, pouvait déranger (d’un point de vue idéologique) ou inquiéter (d’un point de vue des rapports de force) la Commission von der Leyen, née d’une majorité des plus fragiles dans l’histoire de l’UE. Cependant, il était difficile de prévoir que les tensions éclateraient aussi rapidement et de manière aussi spectaculaire, révélant une Europe manifestement au bord de la crise de nerfs.
Le vice-président américain, J. D. Vance, est arrivé en Europe tout juste après les menaces quant aux droits de douane émises par Trump sur l’acier et l’aluminium européens, et en quelques jours, il a distribué des coups de gueule à tout-va. Le Digital Service Act de l’UE ? Des règles absurdes: protéger les enfants des pédophiles est une chose, prétendre dire à un adulte ce qu’il peut lire ou non en est une autre. L’intelligence artificielle ? Nous n’en avons pas peur, nous la laisserons libre et deviendrons une référence mondiale. Vous craignez la Russie et la Chine? Préoccupez-vous plutôt de ce que vous avez fait en Roumanie et de ce que vous voulez faire en Allemagne... Mis à part les oreilles de Thierry Breton, grand admirateur du travail des services secrets roumains qui a conduit à l’annulation du premier tour des élections présidentielles roumaines (achèteriez-vous une voiture d’occasion aux services secrets roumains ?), il fallait voir les visages de von der Leyen et de ses collègues.
Le ridicule de Kaja Kallas
Mais la véritable étincelle qui a mis le feu aux poudres fut l’initiative veni, vidi, vici de Donald Trump sur une hypothèse de négociation entre la Russie et l’Ukraine pour mettre fin à la guerre déclenchée par l’invasion ordonnée par le Kremlin le 24 février 2022. En deux semaines, Trump a repris contact avec Vladimir Poutine et a convaincu ce dernier, ainsi que Volodymyr Zelensky, d’explorer la possibilité d’une négociation. C’en fut trop ! Les nerfs européens ont lâché d’un coup, offrant un spectacle à mi-chemin entre le ridicule et le pathétique. Une réaction d’autant plus incompréhensible que l’Europe n’a ni cherché la paix, ni su gagner la guerre, et s’est alignée sur l’orbite des Démocrates américains comme si ceux-ci étaient des locataires éternels de la Maison Blanche. Ce sera une pax americana, évidemment, mais que peut-on espérer d’autre ?
Dans la section des personnages ridicules, Kaja Kallas arrive en tête : l’ancienne Première ministre d’un pays d’un million d’habitants, propulsée de façon incroyable au poste de Haute représentante de l’Union européenne, forte de 450 millions d’habitants. Regardez la vidéo où Kallas affirme qu’aucun accord sur l’Ukraine n’aura de valeur sans la participation de l’UE. Vous n’en croirez pas vos oreilles. Ce n’est pas seulement une question de relation entre les États-Unis de Trump et l’UE de von der Leyen, mais aussi de rapport avec l’Ukraine.
Car même Zelensky a accepté l’idée de négociation. Il est évident que cela ne l’enchante pas, mais mettez-vous à sa place: les Russes progressent, il tente d’enrôler même des jeunes de 18 à 24 ans (avec un prêt immobilier à 0% d’intérêts, quelle aubaine !) et il sait pertinemment (et le dit un jour sur deux) que sans les États-Unis – et avec seulement l’UE à ses côtés – les espoirs seraient réduits à néant. Lui le sait, mais Kallas, non. Que croit-elle donc en affirmant qu’un accord entre la Russie, les États-Unis et l’Ukraine serait nul sans l’UE ? Que l’UE pousserait l’Ukraine à poursuivre la guerre ? Ou que le conflit devrait continuer même contre la volonté de l’Ukraine ?
L’Europe, un théâtre de l’absurde
C’est un théâtre tragique de l’absurde qu’il faudrait rapidement clôturer. Un théâtre sans frontières. Emmanuel Macron, grand rhéteur, exhorte déjà : « Que la paix ne soit pas une capitulation face à la Russie. » Lui, évidemment, ne se demande pas qui a contribué à en arriver là, quels sont les dirigeants (lui compris) qui ont répété pendant trois ans qu’il fallait vaincre la Russie sur le terrain, l’étrangler avec des sanctions et la briser. Et maintenant que le contraire se produit, c’est... la faute de Trump.
Je termine avec l’inénarrable Frank-Walter Steinmeier, président de l’Allemagne, qui ne veut pas que « nos sociétés soient détruites par TikTok ou X ». Il a probablement déjà oublié qu’il était ministre des Affaires étrangères lors de la crise du Donbass (2014-2022), donc garant du processus de paix avorté des Accords de Minsk. Est-il en paix avec sa conscience ? Est-il satisfait des résultats de son travail qui ont tant influencé nos sociétés ?
Une bouffonnerie après l’autre, avec malheureusement quelques intermèdes sérieux. Comme ce rapport des services secrets danois prévoyant une guerre de grande ampleur entre la Russie et l’Europe d’ici cinq ans. Un scénario également envisagé par les Polonais, dont le ministre des Affaires étrangères, Radoslaw Sikorski, occupait déjà ce poste lors de l’Euromaidan en 2014. Même histoire que pour Steinmeier. Ou encore les hasardeuses comparaisons entre l’invasion russe de 2022 et le nazisme, insoutenables face à toute analyse historique, politique et militaire sérieuse, mais qui maintiennent inexorablement une tension élevée dans les relations avec la Russie.
La réaction de la Russie
Il est incroyable que personne ne réfléchisse aux torts causés à l’Ukraine, au bord de l’effondrement, et aux dégâts accumulés au fil des ans par cette obsession d’assimiler chaque événement contemporain au fascisme ou au nazisme (sauf évidemment pour les militants du Bataillon Azov, qui lisent Kant...), une obsession qui, avec la manière dont les démocraties abattent un État après l’autre et massacrent les Palestiniens, explique en partie pourquoi les droites véritables progressent partout : de la France à l’Allemagne, de l’Autriche aux Pays-Bas et à l’Europe du Nord (et l’Italie ?).
La Russie a réagi tardivement et avec colère. Certains idiots persistent à croire que les Russes sont de grands benêts mangeurs d’enfants. Réfléchissez-y et observez autour de vous : la diplomatie russe vous semble-t-elle si naïve ? Si elle réagit à froid, il n’y a que deux raisons. La première : Sergueï Lavrov et ses collègues ont l’impression que certains cherchent à torpiller les perspectives de cessez-le-feu en Ukraine. La deuxième, conséquente : la Russie tient à parvenir à un accord. Elle est fatiguée de cette guerre qu’elle a déclenchée il y a trois ans. Sur le terrain, elle gagne : n’est-ce pas le moment d’en profiter ?
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Capitalisme et réécriture de l'histoire: le contrôle culturel du mondialisme
Capitalisme et réécriture de l'histoire: le contrôle culturel du mondialisme
Par Marcelo Ramírez
Source: https://noticiasholisticas.com.ar/el-capitalismo-y-la-ree...
Le modèle mondialiste, tel que nous l'avons connu, est en crise. Cela ne signifie pas qu'il a complètement disparu, mais que sa validité a été piégée dans la mentalité des grandes entreprises et dans une vision du monde qui va au-delà du simple aspect économique. Dès son origine, le capitalisme s'est fondé sur l'exploitation du travail d'autrui et sur l'extraction des richesses des pays les plus faibles. Il ne s'agit pas d'un jugement de valeur, mais d'un fait historique qui a marqué l'identité du monde moderne.
La consommation et l'exploitation ont été les forces motrices du capitalisme. Pendant des années, les gens ont travaillé pour consommer, et au fur et à mesure que l'accumulation de capital augmentait, l'exploitation du travail s'est affinée en des méthodes plus sophistiquées et moins évidentes. Le capitalisme a cessé de montrer son visage le plus cru et s'est déguisé sous des discours portant sur les droits et sur l'évolution sociale. Cependant, l'essence prédatrice est restée, érodant les valeurs éthiques et morales susceptibles de remettre en cause ce système de production.
Le christianisme, dans sa version la plus orthodoxe, a toujours eu des problèmes avec le capitalisme. La doctrine protestante anglo-saxonne, en séparant la foi des œuvres, a permis une intégration plus confortable dans ce système économique. Lorsque les œuvres cessent d'avoir une incidence sur le salut, l'exploitation et l'usure cessent d'être considérées comme un problème moral. À ce stade, l'usure est un élément clé : les sociétés qui criminalisent le prêt à intérêt rendent difficile la croissance du capitalisme financier. En revanche, celles qui l'autorisaient ont facilité son expansion jusqu'à ce qu'il devienne l'épine dorsale du système actuel.
Au fil du temps, le capital financier a supplanté le capital productif. Aujourd'hui, le secteur financier spéculatif domine l'économie mondiale, laissant la production industrielle à l'arrière-plan. L'idée que le développement est soutenu par une morale douteuse est évidente : l'exploitation des travailleurs et de nations entières est la norme, et la concurrence extrême est devenue un principe incontesté. Le néolibéralisme a poussé l'idée de l'amélioration individuelle comme seule solution, éliminant tout sens de la communauté ou de la solidarité.
La réécriture de l'histoire est l'un des outils les plus puissants du mondialisme. Par le biais de l'éducation et des médias, les faits historiques ont été modifiés pour adapter le récit aux intérêts du système. Cela a non seulement changé la façon dont nous comprenons le passé, mais a également redéfini les luttes politiques et sociales. Les conflits de classe ont été remplacés par des luttes identitaires atomisées, fragmentant toute possibilité de résistance réelle. Les mouvements féministes, environnementaux et de genre ont été cooptés par le pouvoir financier mondial pour détourner l'attention des problèmes structurels du capitalisme.
L'histoire a été manipulée pour justifier des projets géopolitiques. Le récit selon lequel la Russie est un pays oppressif, par exemple, a été construit sur une interprétation biaisée de son histoire multiethnique. La théorie critique de la race a été imposée pour diviser la société russe et justifier sa fragmentation, une stratégie qui peut être appliquée à toute nation qui défie l'ordre mondialiste.
La destruction des statues, la déconstruction des symboles nationaux et l'imposition d'une histoire alternative font partie de cette stratégie de déracinement. Sans identité claire, les gens sont plus faciles à manipuler. Le but ultime du mondialisme est l'élimination des États-nations et l'imposition d'un pouvoir mondial des entreprises.
Face à cela, il est essentiel de retrouver l'histoire réelle et de comprendre les mécanismes de la domination culturelle. Sans cette connaissance, toute tentative de changement est vouée à l'échec. L'histoire est plus qu'un récit du passé : c'est un outil de compréhension du présent et de projection de l'avenir. C'est pourquoi le mondialisme a fait de sa manipulation une priorité absolue.
16:50 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : capitalisme, mondialisme, manipulation, contrôle culturel | |
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Sur le populisme, le "Brandmauer" allemand et le "cordon sanitaire" belge
Sur le populisme, le "Brandmauer" allemand et le "cordon sanitaire" belge
Peter W. Logghe
Source: https://www.facebook.com/peter.logghe.94
"Est souverain celui qui peut exclure les dissidents du débat public à l’aide de la matraque du populisme". Ce que le juriste Carl Schmitt formulait il y a environ cent ans de manière si percutante à propos de l’état d’exception décrit aujourd’hui la tentative des démocrates autoproclamés de discriminer toute concurrence politique. Celui qui qualifie les autres de "populistes" ne veut en réalité plus débattre, mais stigmatiser et anéantir politiquement. Le terme s’est révélé particulièrement utile dans le combat politique en face-à-face, car il est très connoté négativement. De plus, le populisme est particulièrement utile en raison de l’impossibilité de le définir de manière claire. Il peut donc parfaitement être utilisé comme "surface de projection" pour désigner des ennemis, écrit Michael Dienstbier dans l'hebdomadaire conservateur Junge Freiheit, numéro 5/25 du 24 janvier 2025.
Le populisme s’applique donc en tant que concept à tout le monde et à personne, car personne ne peut dire avec précision ce qu’est exactement le populisme. Peut-être que la définition suivante, proposée par Adrian Walch de l’Université d’Erfurt, s’en rapproche le plus : « Dans les conflits entre populisme et démocratie libérale, il ne s’agit pas (…) d’un débat entre démocrates et non-démocrates, mais d’un conflit interne à la démocratie entre différentes interprétations de la croyance en la légitimité démocratique ». Les populistes ne voient dans la souveraineté du peuple que la seule source de légitimité politique, tandis que les représentants de la démocratie libérale s’appuient sur diverses sources de légitimité internationale, telles que l’UE ou les Nations Unies.
Dans une interview accordée à Junge Freiheit, le journaliste Ralf Schuler (ancien chef du service parlementaire du journal Bild et président du portail d’information Nius) – une interview que nous publierons prochainement en traduction dans la revue flamande TeKoS – affirme que le Brandmauer, le "mur-pare-flammes"allemand (et le "cordon sanitaire" belge) ne peuvent que conduire à encore plus de populisme. Car en raison du cordon, les problèmes sociaux soulevés par les populistes et qui ont fait grandir les partis populistes ne sont ni abordés ni corrigés, ce qui accroît encore davantage le mécontentement.
11:58 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Définitions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, affaireseuropéennes, allemagne, populisme, flandre, belgique, cordon sanitaire | |
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vendredi, 14 février 2025
Andrei Fursov et la prochaine grande crise
Andrei Fursov et la prochaine grande crise
Markku Siira
Source: https://markkusiira.com/2025/02/03/andrei-fursov-ja-seura...
Si certains refusent de voir la montée de certaines dynamiques de crise, le 21ème siècle les écrasera impitoyablement. L'historien russe Andrei Fursov a nommé ce phénomène le « syndrome de Sidoine Apollinaire ».
Dans l'Empire romain de l'antiquité vivait un évêque chrétien, écrivain et poète du nom de Sidoine Apollinaire. Une vaste collection de lettres qu'il a écrites à ses proches et amis nous est parvenue, offrant un précieux témoignage sur l’histoire du 5ème siècle.
Dans l’une de ces lettres, il écrit à un ami: « Nous vivons une époque magnifique, la paix et le calme règnent partout ; je suis assis au bord de la piscine de ma villa, une libellule plane au-dessus de l’eau, le monde est beau... »
Peu de temps après, l’Empire romain s’effondrait. Fursov déplore l’aveuglement des hommes, qui « découle en partie de l’ignorance, en partie du simple refus de voir et de comprendre ».
Nous vivons une période de déclin politique et économique, marquée par l’émergence croissante de conflits à travers le monde, dans un climat qui ne cesse de se détériorer. Fursov estime que nous assistons à une « accumulation quantitative de tendances négatives », jusqu’au moment où « la quantité se transformera en qualité ».
Les événements historiques peuvent parfois évoluer rapidement et de manière inattendue. Fursov évoque les paroles de la grand-mère d’un ami à propos de la chute de l’Union soviétique : « Tu ne peux pas imaginer à quelle vitesse cela s’est produit. Avant le déjeuner, tous les magasins étaient encore ouverts, et après le déjeuner, tout était déjà fermé. »
Selon Fursov, les structures et institutions traditionnelles vacillent dans le monde contemporain. Il souligne que les périodes de transition de ce type ont historiquement été des moments où les systèmes sociaux et politiques ont soit évolué, soit sombré dans l’effondrement.
L’Union européenne pourrait-elle, dans cette accélération de la crise, s’effondrer sous l’effet de contradictions internes et de pressions extérieures ? Sommes-nous sur le point d’assister à l’éclatement d’une « Euro-Union soviétique », qui redéfinirait complètement la carte de l’Europe ? Et qu’en est-il de l’OTAN ?
La polarisation politique aux États-Unis, la politique étrangère de Trump, ainsi que la montée en puissance de la Russie et de la Chine, pourraient affaiblir la position de l’Occident dirigé par l’OTAN. Cela pourrait entraîner de nouveaux bouleversements géopolitiques, où d’anciennes alliances se briseraient.
« Pour survivre dans des conditions difficiles, il faut analyser et comprendre les tendances (cela est impératif), mais aussi se préparer physiquement aux privations », avertit Fursov.
« Tout le 21ème siècle sera marqué par des luttes à tous les niveaux: au sein des élites, entre les élites et la classe moyenne, entre la classe moyenne, les classes inférieures et les élites, ainsi qu’au sein des classes inférieures elles-mêmes. C’est une caractéristique typique des périodes sombres. De plus, l’afflux massif de migrants accentue le chaos et crée une situation de mouvement brownien, où il faut savoir tirer parti des opportunités. »
Fursov estime que « dans les 20 à 30 prochaines années, nous serons unis par le désir de préserver notre place dans l’histoire en tant que porteurs d’une certaine civilisation et d’un certain code culturel ». Cet héritage, vieux de mille ans ou plus, est aujourd’hui menacé, et avec lui disparaît notre identité.
Malheureusement, la trajectoire actuelle ne laisse guère place à l’optimisme. La mondialisation, la révolution technologique et l’érosion des identités culturelles ne cessent de s’accélérer. Si nous ne nous arrêtons pas pour réfléchir à la direction que nous prenons, nous risquons de nous retrouver dans un monde où le passé est oublié et où l’avenir est coupé de ses racines.
20:34 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : crise, andrei fursov | |
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La guerre "douanière" de Trump
La guerre "douanière" de Trump
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/la-guerra-doganale-di-trump/
Pour nos médias, il ne s'agirait que d'une énième excentricité. Du comportement atypique et insensé du magnat devenu, pour une raison étrange, président des États-Unis. Et ce, malgré le fait que des commentateurs italiens, même éminents, nous avaient répété à l’envi qu’il n’avait aucune chance. Que la nouvelle présidente serait Kamala Harris. Parce qu'eux, les médias et les commentateurs italiens, auraient voté ainsi.
Dommage, cependant, que le président des États-Unis soit élu par les Américains. Tous les Américains, pas seulement ceux, peu nombreux, au ton suffisant et aux manières affectées qui peuplent Manhattan ou le centre de San Francisco.
Ainsi, Trump a triomphé. Et il a immédiatement commencé à redistribuer les cartes. À faire comprendre ce que représentera ce deuxième mandat.
D’abord pour les États-Unis. Ensuite, aussi, pour l’Europe. Ou plutôt pour ces « alliés » européens qui ont encore du mal à piger ce qui adviendra. Et qui continuent à se complaire dans leur insouciance béate et stupide.
Prenons un exemple: la question des droits de douane. Trump a d’abord menacé d’en imposer au Canada, au Mexique et à ses voisins les plus proches. Les plongeant ainsi dans une panique totale.
Les réactions, bien sûr, ont été variées. De l’indignation canadienne à la menace mexicaine de se tourner vers d’autres partenaires. Une menace qui reste à vérifier, puisque le Mexique importe des États-Unis plus de 70% de ses besoins. Il en est pratiquement totalement dépendant, et un changement radical de fournisseurs serait assurément difficile. Et certainement pas indolore.
Naturellement, Trump a frappé fort. Il a parlé à l’un pour que l’autre comprenne. Et il a obtenu un résultat précis presque immédiatement. Le Canada et le Mexique se sont, de fait, aussitôt réalignés sur Washington. Le risque d'une guerre douanière est trop élevé. Et eux, clairement, ne peuvent pas se le permettre.
Cependant, il ne s’agissait pas seulement d’une menace destinée à ramener à la raison des voisins quelque peu récalcitrants.
Trump leur a parlé, mais surtout pour faire comprendre au reste du monde l’atmosphère du moment.
Et c’est, très clairement, une atmosphère d'orage.
Surtout pour l’Union européenne.
Car, certes, Trump utilise les droits de douane comme une massue contre tout le monde. Y compris contre les Russes et les Chinois.
Toutefois, avec la Russie, il a actuellement d’autres priorités. Il doit négocier, avec son « ami » Poutine, la question de l’Ukraine.
Et avec Pékin, les intérêts communs sont trop imbriqués, avec des participations financières chinoises dans l’industrie américaine, pour qu’un affrontement direct soit envisageable.
On parle de droits de douane à 10%. Un chiffre élevé, mais somme toute acceptable.
Ainsi, le véritable objectif que vise la politique douanière de Trump est un et un seul: les pays de l’Union européenne.
Ces pays qui se sont laissé dépouiller de toute prérogative par les administrations américaines précédentes. Réduits à l’état de vassaux dépourvus de classes dirigeantes. Privés de toute autonomie.
Et qui, pourtant, restent attachés à une image de l’Amérique qui n’existe plus. Qui s’est évanouie avec l’entrée triomphale du magnat à la Maison-Blanche.
Car derrière Trump, il n’y a pas le vide. Il y a l’Amérique profonde. Celle qui travaille et qui produit. À mille lieues de cette Europe et de sa mentalité.
Et pour l’Amérique de Trump, l’Europe – ou plutôt les États européens – sont aujourd’hui un fardeau. Un coût, puisqu’ils exportent et vendent bien plus aux États-Unis qu’ils n’importent. Et Trump entend changer cela. Radicalement.
A-t-il raison ? A-t-il tort ? Sincèrement, je crois que ce n’est pas la question.
Il a bien l’intention d’aller jusqu’au bout. Et, honnêtement, je ne vois pas ce qui pourrait l’arrêter.
Les conséquences sur nos systèmes industriels et nos économies sont assez faciles à anticiper.
Ce sera un tournant. Extrêmement rude.
Et pour nos vies… eh bien, je vous laisse l’imaginer. Je ne pense pas que ce soit bien difficile…
20:20 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : états-unis, donald trump, europe, droits de douane, politique internationale | |
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