vendredi, 23 mai 2025
Trump appelle Poutine - est-ce le début d'un tournant dans la guerre en Ukraine ?
Trump appelle Poutine - est-ce le début d'un tournant dans la guerre en Ukraine ?
Elena Fritz
Source: https://pi-news.net/2025/05/trump-ruft-putin-an-beginnt-j...
Lundi dernier à 16 heures, heure d'Europe centrale, un entretien téléphonique était prévu entre Donald Trump et Vladimir Poutine. Deux thèmes cruciaux sont à l'ordre du jour: un éventuel cessez-le-feu en Ukraine et les futures relations commerciales entre les Etats-Unis et la Russie.
Ensuite, Trump veut s'entretenir avec Zelensky afin de sonder la volonté de la partie ukrainienne pour un modèle de compromis. Il conclura par une série de discussions avec les partenaires de l'OTAN afin de convenir d'éventuelles lignes de coordination.
Steve Witkoff, représentant spécial du président américain, s'est montré confiant: « Trump est le seul à avoir le format et l'accès personnel à Poutine pour amorcer un véritable mouvement. Si quelqu'un peut donner des résultats, c'est bien lui ».
Witkoff a rappelé les récentes discussions à Istanbul, qui ont déjà produit des résultats concrets tel un échange de prisonniers. Il s'agit maintenant de passer à l'étape suivante : un cessez-le-feu résilient et la préparation d'un accord de paix global.
Malgré la portée symbolique de cet appel, il ne faut pas se faire d'illusions: il ne faut guère s'attendre à une percée obtenue grâce au téléphone. Si des progrès sont effectivement réalisés, ils devraient l'être lors d'un éventuel sommet entre Trump et Poutine - qui se dessine déjà en coulisses.
Trump dispose actuellement d'une remarquable liberté stratégique. Il pourrait déléguer de fait la guerre en Ukraine à l'Europe, adopter une ligne de confrontation avec de nouvelles sanctions ou encore jouer délibérément le rôle de médiateur - dans le but de garantir sa propre capacité d'action sans faire trop de concessions à Moscou.
Car l'objectif géopolitique central de Trump reste clair : préserver la domination unipolaire des États-Unis. Une confrontation ouverte avec la Russie renforcerait l'axe Moscou-Pékin. Une paix aux conditions russes pourrait à son tour mettre à mal le fragile partenariat avec l'Europe.
Conclusion :
Trump veut mettre fin rapidement à la guerre - mais sans une victoire russe. C'est un exercice d'équilibre risqué entre l'ordre mondial américain et une politique de puissance pragmatique.
16:35 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, donald trump, ukraine | |
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jeudi, 22 mai 2025
Gaza et Ukraine mettent en évidence l’inutilité de l’Italie et de l’Europe
Gaza et Ukraine mettent en évidence l’inutilité de l’Italie et de l’Europe
Enrico Toselli
Source: https://electomagazine.it/gaza-e-ucraina-evidenziano-lirr...
L’inutilité de la politique étrangère européenne devient embarrassante. Les toxicos volontaires exigent la reddition de la Russie et l’abandon des territoires conquis. Et Poutine ne répond même pas par un rot, simplement parce qu’il n’est pas Napolitain. Les toxicos, alors, tentent de s’occuper du massacre en cours à Gaza. Ils demandent à Netanyahu de mettre fin au massacre des femmes et des enfants, mais le boucher répond en faisant tirer contre les envoyés de l’Union européenne. Y compris un Italien.
Et comment réagit l’Europe ? Comment réagit l’Italie ? En exprimant une protestation ferme dont personne ne se soucie. Pas une sanction, pas un boycott, aucune punition envers les criminels. Ils sont donc totalement insignifiants. Totalement au service des mêmes de toujours.
Netanyahu continue de massacrer femmes et enfants et Tajani exprime son désaccord. Déjà, mais en pratique ? En pratique, rien. Il ne se permet pas d’irriter Tel-Aviv. Il ne se permet pas d’irriter la sénatrice et la communauté. Pendant ce temps, Giorgia attend des ordres de Washington et Schlein doit déjà s’occuper des toilettes pour genrés fluides et de la citoyenneté à offrir à quiconque.
Et, en Italie, tout le monde accuse tout le monde de l’inutilité italienne dans le monde. La responsabilité de cette situation revient à tous ceux qui ont choisi d’être serviteurs.
20:45 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique internationale, europe, affaires européennes | |
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Trump prévoit un système de défense antimissile « Golden Dome » pour 173 milliards de dollars
Trump prévoit un système de défense antimissile « Golden Dome » pour 173 milliards de dollars
Elena Fritz
Source: https://pi-news.net/2025/05/trump-plant-raketenabwehrsyst...
Le président américain Donald Trump a présenté mardi un nouveau programme de défense (vidéo) qui vise à protéger les Etats-Unis contre les systèmes de missiles modernes. Le projet porte le nom de « Golden Dome » et doit combiner des composantes terrestres, maritimes et spatiales. Le budget estimé est de 173 milliards de dollars américains. Selon les indications de Trump, le système devrait être opérationnel d'ici la fin de son mandat actuel.
L'ampleur du programme rappelle les projets antérieurs tels que l'Initiative de défense stratégique de Ronald Reagan dans les années 1980. La différence : la nouvelle génération de menaces - dont les armes hypersoniques à vitesse extrêmement élevée et aux trajectoires manœuvrables - nécessite une approche plus globale et technologiquement plus complexe.
Selon Trump, le « Golden Dome » reposera sur trois piliers :
- 1. des systèmes d'alerte précoce et des capteurs qui permettront de détecter les menaces dans le monde entier.
- 2. des systèmes d'interception sur terre, en mer et dans l'espace, dont de nouvelles générations de missiles et éventuellement des armes à base de laser.
- 3. un système de commande et de contrôle en réseau capable de prendre des décisions en temps réel sur les mesures de défense.
L'accent a été mis sur la capacité du système prévu à intercepter des armes hypersoniques pouvant atteindre une vitesse de Mach 25. Selon les experts, il s'agit là de l'un des plus grands défis. Les armes hypersoniques sont jusqu'à présent considérées comme difficilement localisables et contrôlables.
Selon Trump, le Canada a manifesté son intérêt pour une participation. Washington veut mener des discussions avec Ottawa sur une éventuelle intégration dans la nouvelle architecture de défense. Les détails concernant la mise en œuvre technique, la coopération internationale ou le calendrier sont restés ouverts dans un premier temps.
Évaluation politique
Cette annonce intervient à un moment de tensions croissantes au sein du système international. Les traités de contrôle des armements des dernières décennies sont en grande partie considérés comme érodés ou obsolètes. Parallèlement, plusieurs grandes puissances, dont la Chine et la Russie, investissent dans de nouvelles technologies d'armement - dont des vecteurs hypersoniques.
Avec le « Golden Dome », le gouvernement de Trump mise sur un retour à la dissuasion stratégique par la supériorité technique. Les critiques doutent qu'un tel système puisse un jour fonctionner de manière fiable.
Les experts en matière de défense font toutefois remarquer que l'annonce et les premières fonctions partielles pourraient déjà avoir un impact géopolitique, notamment en tant que signal aux autres grandes puissances de la volonté des Etats-Unis de réorganiser leurs capacités de défense dans un monde de plus en plus confus.
Jusqu'à présent, il n'est pas prévu que les pays européens se placent sous ce parapluie. L'Allemagne ne poursuit pas non plus de programme comparable à l'heure actuelle. Seuls des éléments d'un futur système européen de défense aérienne sont en discussion, par exemple dans le cadre de l'« European Sky Shield Initiative », dont l'étendue, le financement et la disponibilité opérationnelle restent toutefois largement ouverts jusqu'à présent.
17:24 Publié dans Actualité, Défense | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : golden dome, défense, états-unis, donald trump | |
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Trump & Poutine: le rapprochement géopolitique - plus qu'une simple conversation téléphonique
Trump & Poutine: le rapprochement géopolitique - plus qu'une simple conversation téléphonique
Elena Fritz
Source: https://pi-news.net/2025/05/trump-putin-der-geopolitische...
La conversation de lundi n'était pas un bavardage amical - il s'est agi de tâtonnements prudents entre deux réalistes qui savent que le nouvel ordre mondial ne se forge pas dans des think tanks, mais dans des alliances personnelles.
L'entretien téléphonique de plus de deux heures entre le président russe Vladimir Poutine et le président américain Donald Trump lundi n'était pas un simple échange de politesse, mais l'expression d'une alliance tactique naissante - une alliance qui en dit plus sur les changements de pouvoir actuels dans l'ordre mondial que de nombreuses rencontres au sommet officielles.
Sur le papier, la position de Trump semble nettement supérieure: les Etats-Unis restent la puissance économique la plus forte, ne sont pas (encore) impliqués dans une guerre conventionnelle sur leur propre continent, et Trump - contrairement à Biden - a une marge de manœuvre pour se repositionner diplomatiquement. Il n'est pas lié contractuellement ou idéologiquement aux dirigeants ukrainiens. Il peut, s'il le souhaite, négocier la paix.
La situation de Poutine semble plus difficile: la marge de manœuvre géopolitique de la Russie est réduite, les sanctions de l'Occident font effet, la guerre en Ukraine exige des ressources. Mais cette considération est trop courte.
Car en réalité, deux hommes s'affrontent ici, unis par une caractéristique commune: ils ont plus d'ennemis au sein de leur propre « Occident civilisé » qu'à l'extérieur. Et c'est précisément cette constellation qui ouvre une fenêtre historique.
Un adversaire parmi des amis
Trump est sans doute le personnage le plus dangereux pour les élites mondialistes de l'Occident. Non pas parce qu'il courtise la Russie, mais parce qu'il remet en question toute la construction architecturale de leur pouvoir. A Davos, il est un corps étranger, à Bruxelles une menace, à Berlin un briseur de tabous. Et son retour à la Maison Blanche a été un choc pour tous ceux qui pensaient que l'ère de l'Etat-nation sur une base populaire précise était révolue.
Poutine, quant à lui, a appris à vivre avec la pression de la politique étrangère. Il connaît l'appareil qui tente de le diaboliser depuis des années. Mais à la différence de Trump, sa structure de pouvoir est stabilisée à l'intérieur. La position de Trump est plus fragile - non pas au niveau international, mais au sein même des systèmes occidentaux. Et cela le rend vulnérable. Mais aussi ouvert à d'autres possibles.
Une alliance par nécessité
Trump a besoin d'alliés qui ne font pas partie de l'establishment atlantiste. Poutine a besoin d'un interlocuteur à Washington qui ne soit pas dirigé par les fondations Soros et les lobbyistes du Pentagone. Les intérêts entre les deux hommes se recoupent. Pas idéologiquement, mais stratégiquement.
La guerre en Ukraine devient ici un catalyseur. Pour Poutine, elle est un moyen de sécuriser la frontière occidentale de la Russie, de déplacer les axes de pouvoir mondiaux. Pour Trump, l'Ukraine est la porte d'entrée pour libérer l'Europe de ses chaînes mondialistes. Sa stratégie : désescalade vers l'extérieur - déstabilisation des centres de pouvoir occidentaux à l'intérieur.
Le schéma géopolitique : qui contre qui ?
Trump a une relation compliquée avec la Chine, un respect prudent pour l'Inde et une compréhension tactique d'Israël et des pays arabes. Poutine, quant à lui, entretient une alliance étroite avec la Perse et la Chine, mais garde également des canaux ouverts avec le monde arabe et l'Inde. Leurs divergences respectives avec Erdogan ou Netanyahu ne sont pas insolubles - elles sont l'expression d'une profondeur stratégique.
Ce qui les unit : l'adversaire commun - le cartel atlantiste qui, sous le couvert de l'« ordre mondial libéral », s'est érigé en force supranationale au-dessus des Etats-nations.
Conclusion : plus qu'une conversation téléphonique
L'entretien de lundi n'était pas un bavardage amical - il s'est agi de tâtonnements prudents entre deux réalistes qui savent que le nouvel ordre mondial ne se forge pas dans des think tanks, mais dans des alliances personnelles. Trump et Poutine ne sont pas des alliés naturels - mais ils partagent une analyse, une nécessité et un objectif : la reconquête d'un pouvoir de création souverain contre un système qui s'est déclaré irremplaçable.
Pour les Européens - et en particulier pour l'Allemagne - cela signifie que si même Washington et Moscou forgent de nouvelles alliances au-delà des lignes idéologiques, il est grand temps de mettre au banc d'essai politique la récupération de la souveraineté des Etats nationaux sur l'UE.
Car le nouvel ordre mondial ne s'écrira pas à Bruxelles.
16:30 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, politique internationale, donald trump, vladimir poutine | |
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Les États-Unis pourraient abandonner l'Habeas corpus
Les États-Unis pourraient abandonner l'Habeas corpus
Leonid Savin
Les États-Unis discutent activement de la déclaration du chef de cabinet adjoint de la Maison Blanche, Stephen Miller, datant du 9 mai 2025. Lors d'une réunion avec les médias, Miller a fait la déclaration suivante quant à la résolution des problèmes liés à l'immigration.
« La Constitution est claire. Et, bien sûr, c'est cette loi suprême du pays qui dit que l'habeas corpus peut être suspendu lors d'une invasion. C'est pourquoi [...] c'est une option que nous envisageons activement. Écoutez, beaucoup de choses dépendent du fait que les tribunaux prennent la bonne décision. Après tout, le Congrès a adopté un ensemble de lois, connu sous le nom de loi sur l'immigration et la nationalité, qui prive les tribunaux de l'article III, c'est-à-dire la branche judiciaire du gouvernement, de toute compétence sur les affaires d'immigration. Le Congrès a donc adopté ce que l'on appelle une loi de privation de compétence. Plusieurs lois ont été adoptées qui stipulent que les tribunaux de l'article III ne sont même pas autorisés à s'occuper des affaires d'immigration ».
Miller a laissé entendre que les États-Unis étaient confrontés à une « invasion » de migrants. Le terme a été utilisé délibérément, bien que toute tentative de suspension de l'habeas corpus, comme nous le montrerons plus loin, soulèverait des contestations juridiques mettant en doute le fait que le pays soit réellement confronté à une telle invasion, et encore moins à une invasion qui représente une menace extraordinaire pour la sécurité publique.
Les médias soulignent que les juges fédéraux américains se sont jusqu'à présent montrés sceptiques face aux tentatives passées de l'administration Trump d'utiliser les pouvoirs d'urgence pour faciliter les déportations, ce qui pourrait rendre la suspension de l'habeas corpus encore plus difficile.
Tout a commencé en mars de cette année lorsque Donald Trump a déclaré que les États-Unis étaient confrontés à une « invasion » de membres de gangs vénézuéliens et a invoqué la loi "sur les ennemis étrangers" de 1798, qu'il a essayé d'utiliser comme en temps de guerre pour accélérer les déportations massives.
Les membres présumés du clan Tren de Aragua ont été déportés vers une prison tristement célèbre du Salvador, ce qui a donné lieu à une série de procès. Cependant, un problème d'identification s'est posé, car il a déjà été prouvé que des personnes n'ayant aucun lien avec le gang ont été envoyées au Salvador. En outre, le gouvernement vénézuélien s'est opposé à ces actions.
Des tribunaux fédéraux de tout le pays, notamment de New York, du Colorado, du Texas et de Pennsylvanie, ont depuis lors bloqué l'utilisation par l'administration de la loi sur les ennemis étrangers (Foreign Enemies Act) pour de nombreuses raisons, notamment parce qu'on se demandait si le pays était réellement confronté à une invasion. Ajoutant que les juges comprenaient des partisans du Parti démocrate, ce qui met en évidence le clivage politique au sein des États-Unis.
Selon CNN, le président Trump a, il y a peu de temps, été personnellement impliqué dans des discussions avec l'administration au sujet d'une éventuelle suspension de l'Habeas corpus récemment. Il l'a apparemment mentionné dans une déclaration aux journalistes le 30 avril.
« Il y a des moyens d'atténuer cela, et il y a des moyens très efficaces », a déclaré Trump. - Il y a un moyen que trois présidents très distingués ont utilisé, mais nous espérons que nous n'aurons pas à emprunter cette voie. »
La loi sur l'habeas corpus (Habeas Corpus Act, littéralement traduit du latin - "il faut avoir un corps") est l'un des corpus du droit anglo-saxon qui s'est répandu dans le monde entier. En bref, cette loi protège un individu contre la détention ou l'arrestation sans décision de justice. La loi a été adoptée le 27 mai 1679, pendant la brève existence du Parlement du roi Charles II d'Angleterre. Une loi similaire existait déjà en 1215. Cette loi du 17ème siècle a considérablement élargi les droits et libertés des sujets de la couronne britannique. La raison de son adoption est la lutte de la gentry contre les nobles, les lords, en particulier contre le frère du roi Jacques, le duc d'York. Les partisans de cette loi voulaient compliquer le règne de Jacques et même le priver de ses droits au trône.
Plus tard, l'Habeas corpus a été utilisé pour établir et mettre en pratique au niveau international les principes d'une justice équitable et démocratique: présomption d'innocence, procédure régulière lors de l'arrestation, procès rapide et expéditif avec « procédure régulière » et sur le lieu où l'infraction a été commise. L'habeas corpus comprend 21 articles. Aucun homme libre ne peut être emprisonné sans faire valoir l'un des actes d'habeas corpus.
Dans certains pays, cette loi a été suspendue temporairement ou définitivement pour des raisons de guerre ou d'urgence, comme dans le cadre de l'Habeas corpus Suspension Act de 1794 au Royaume-Uni et de l'Habeas corpus Suspension Act (1863) aux États-Unis. Néanmoins, le droit de demander une ordonnance relative à l'intégrité personnelle est depuis longtemps considéré comme une garantie fondamentale de la liberté individuelle.
Selon le National Constitution Centre, les États-Unis ont suspendu l'Habeas corpus à quatre reprises dans le passé: pendant la guerre de Sécession, pendant la Reconstruction en Caroline du Sud, aux Philippines lors du soulèvement de 1905 et à Hawaï en 1941 après le bombardement de Pearl Harbor par le Japon pendant la Seconde Guerre mondiale.
Aujourd'hui, la situation des migrants aux États-Unis a été assimilée à un état d'urgence, puisqu'elle fait déjà l'objet d'un débat. Dans le même temps, l'opposition accuse les trumpistes de déformer les normes juridiques.
Ainsi, Steve Vladeck, professeur au centre juridique de l'université de Georgetown, note que la déclaration de M. Miller est, premièrement, incorrecte et, deuxièmement, extrêmement dangereuse.
Il identifie cinq points principaux. Premièrement, la clause de suspension de la Constitution, qui figure à l'article I, section 9, clause 2, est conçue pour limiter les circonstances dans lesquelles l'habeas corpus peut être annulé (l'article I, section 9, limite le pouvoir du Congrès), ce qui permet un contrôle judiciaire des détentions dans d'autres cas.
Suggérer inconsidérément que l'habeas corpus peut être suspendu parce que les tribunaux ont statué contre le pouvoir exécutif dans plusieurs affaires d'immigration revient à mettre la disposition relative à la suspension complètement à l'envers.
Deuxièmement, Miller reste évasif sur le texte même de la Constitution (bien qu'il affirme qu'il est « clair »). La clause de suspension ne dit pas que l'habeas corpus peut être suspendu en cas d'invasion ; elle dit que « l'application de l'ordonnance d'habeas corpus ne sera pas suspendue, sauf dans les cas où, en cas d'insurrection ou d'invasion, la sécurité publique peut l'exiger ». La seule urgence ne suffit pas.
Troisièmement, même si les motifs textuels de suspension de l'habeas corpus étaient satisfaits, Miller n'a pas daigné mentionner que le consensus quasi universel est que seul le Congrès peut suspendre l'habeas corpus et que les suspensions unilatérales par le Président sont en soi inconstitutionnelles
Quatrièmement, M. Miller se trompe essentiellement sur la relation entre les tribunaux de l'article III (tribunaux fédéraux ordinaires) et les affaires d'immigration. La loi sur l'immigration et la nationalité (en particulier telle qu'amendée en 1996 et 2005) contient un certain nombre de dispositions « limitant la juridiction ». Mais la plupart de ces dispositions confient simplement le contrôle judiciaire des affaires d'immigration aux tribunaux de l'immigration (qui font partie du pouvoir exécutif) en première instance, avec des appels devant les tribunaux de l'article III.
Cinquièmement, lorsque M. Miller déclare : « Beaucoup de choses dépendent du fait que les tribunaux aient raison ou non », cela ressemble à une menace et à une suggestion selon lesquelles l'administration suspendra l'habeas corpus si elle n'est pas d'accord avec la manière dont les tribunaux statuent sur ces affaires.
En d'autres termes, Vladeck accuse Miller d'essayer d'intimider les juges fédéraux pour qu'ils acceptent tout ce que fait l'administration Trump.
Certaines affaires impliquant des déportations de migrants ont déjà été largement médiatisées et sont susceptibles de faire jurisprudence pour d'autres litiges et/ou réformes. Mais en plus du facteur politique national, un facteur international est également évident, qui ne concerne pas seulement le pays d'origine des personnes expulsées.
On peut également voir des raisons plus profondes dans la possible suspension de l'habeas corpus par l'administration de Donald Trump - l'inadéquation du droit anglo-saxon en tant que tel, puisque les précédents historiques avec sa suspension indiquent également un décalage évident entre la réalité et la rhétorique politique des droits de l'homme. Après tout, si une personne a des droits, alors quelle que soit son origine, sa couleur, sa religion, etc. elle devrait être traitée équitablement, indépendamment de tout facteur politique. Cela révèle non seulement les doubles standards de l'Occident, mais aussi la nature erronée de certaines normes juridiques largement répandues qui sont entrées dans le droit international.
Il est évident que le monde doit élaborer de nouvelles normes selon les nouveaux critères d'un ordre mondial multipolaire - une sorte de Lex Pluriversalis, mais en tenant compte des nombreuses traditions juridiques et visions du monde des différents peuples dans les différentes régions.
10:13 Publié dans Actualité, Droit / Constitutions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : droit, constitution, immigration, états-unis, habeas corpus | |
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mercredi, 21 mai 2025
Alliance Poutine-Trump contre l'Union européenne - Douguine sur l'objectif principal de l'appel téléphonique des présidents
Alliance Poutine-Trump contre l'Union européenne
Douguine sur l'objectif principal de l'appel téléphonique des présidents
Alexandre Douguine
Malgré notre récente offensive militaire, qui fut réussie, nous n'avons toujours pas atteint une supériorité évidente sur l'ennemi dans les opérations. Certes, tout l'Occident s'oppose à nous, ce qui explique bien sûr cette situation. Mais il n'en reste pas moins vrai que nous n'avons pas encore atteint ces positions de force qui nous permettraient de dire : ça y est, ça nous convient, c'est la victoire, ceci, c'est notre territoire et cela, c'est une zone tampon.
Et c'est à nos conditions que nous proposerions à l'ennemi de se rendre. Et à certains égards, nous pourrions même faire un compromis, si nous pouvions prendre certaines régions occidentales de l'Ukraine, que nous pourrions ensuite abandonner.
Mais aujourd'hui, à proprement parler, nous n'avons pas de conditions préalables pour engager de bons pourparlers de paix. Jusqu'à présent, ils ne peuvent pas nous mener à quelque chose de substantiel. Il n'y a pas lieu d'espérer que Trump lui-même nous offre ces résultats militaro-stratégiques sur un plateau d'argent. Cela dépasse le domaine du possible. Par conséquent, dans un avenir proche, toutes les conversations entre Poutine et Trump porteront sur autre chose de notre côté.
Trump veut mettre fin à cette guerre. Mais les conditions de cette fin des hostilités doivent être différentes de ce qu'elles sont aujourd'hui. Et leur gage est notre victoire militaire sur le régime de Kiev et l'établissement d'un contrôle, en plus des quatre régions à libérer dans leur totalité, sur au moins 4 à 5 autres régions de l'ancienne Ukraine. En fait, c'est le seul moyen d'entamer de véritables pourparlers de paix. Mais on en est encore loin, et c'est pourquoi la guerre n'est pas finie pour nous, parce qu'il n'y a pas de vraie victoire, et qu'un cessez-le-feu dans ces conditions équivaut à reconnaître sa défaite. Et ça, ce serait fatal pour notre État.
Bien sûr, beaucoup de gens le comprennent parfaitement. Et en premier lieu Poutine. Cependant, Trump veut mettre fin à la guerre le plus rapidement possible sur des bases plus ou moins « neutres », selon lui. Mais pour nous, même de tels motifs « neutres » sont catégoriquement inacceptables. Même si nous apprécions la bonne volonté de Trump de mettre fin à la guerre. Bien sûr, nous n'avons pas le droit de l'ignorer, et il est très important que le président des États-Unis, contre qui nous avons combattu et combattons toujours en Ukraine, ait dit « ce n'est pas ma guerre », ce qui permet à beaucoup de choses d'avancer.
Oui, il est probablement très difficile de faire dire à Trump que la Russie n'a besoin que de la victoire. Mais notre président est un grand leader historique, alors j'espère qu'il pourra le faire d'une manière qui ne va pas dans le sens d'une confrontation directe avec Trump. Surtout lorsque nous parlons d'un ordre mondial complètement nouveau, ce qui est exactement ce qui peut et doit être discuté. Par conséquent, il est très important de transmettre à Trump l'idée la plus importante: ses ennemis sont nos ennemis, et vice versa. En fait, les forces qui ont déclenché une guerre contre nous en Ukraine sont les mêmes que celles qui ont déclenché une guerre contre Trump et ses partisans aux États-Unis.
Cela dit, l'UE est aujourd'hui le dernier bastion des mondialistes en Europe. Et dans toutes les élections, qui e déroulent actuellement dans tous les États européens, elle lutte simultanément contre Poutine et Trump (un exemple est celui des récentes élections en Roumanie, où la victoire a été volée au souverainiste George Simion - non pas un candidat pro-russe, mais un candidat pro-Trump - au moyen de falsifications et d'autres manipulations).
Dans le même temps, les mondialistes, de manière extrêmement sournoise, comme ils le font toujours, veulent s'assurer que Trump continue à se battre pour eux en Ukraine contre la Russie. Ainsi, par ses mains, ils peuvent infliger une défaite stratégique à notre pays et pour que Trump lui-même, empêtré dans cette guerre qui ne peut être que fatale pour lui, affaiblisse sa position auprès de ses partisans et finisse par être renversé.
Je pense qu'il est très important que Trump prenne conscience de cet ensemble de faits. Et j'espère que Poutine pourra lui expliquer tout cela de manière claire et argumentée. Que les ennemis de la Russie sont les ennemis de Trump, et que les ennemis de Trump sont les ennemis de la Russie. En fait, ce rejet du mondialisme devrait être la base de nos nouvelles relations. Et peut-être même de notre nouvelle alliance.
13:20 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, donald trump, vladimir poutine, russie, états-unis, politique internationale | |
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mardi, 20 mai 2025
Sanctions: l'UE veut empêcher la mise en service de Nord Stream 2
Sanctions: l'UE veut empêcher la mise en service de Nord Stream 2
Source: https://unzensuriert.at/298399-sanktionen-eu-will-nord-st...
L'UE fait tout pour empêcher la remise en service des pipelines Nord Stream. À cette fin, de nouvelles sanctions contre la Russie doivent être imposées, comme l’a déclaré la présidente de la Commission Ursula von der Leyen.
Attentat sur les pipelines probablement perpétré par des Ukrainiens
Les pipelines de gaz naturel avaient été gravement endommagés en 2022 lors de plusieurs explosions. Un coupable avait rapidement été identifié dans les médias occidentaux – il s’agirait, selon eux, d’une explosion provoquée par la Russie sur ses propres pipelines, pour des raisons inconnues. La théorie largement répandue aujourd’hui affirme que des criminels ukrainiens seraient derrière l’attaque.
Selon des rapports, plusieurs Ukrainiens se seraient rendus à bord d’un bateau loué pour placer des explosifs. Ils auraient agi de manière très peu professionnelle, notamment en laissant tomber accidentellement une charge explosive. Même le président ukrainien Volodymyr Zelensky aurait été mis dans la confidence du plan.
Une modification de la législation américaine serait envisagée
Selon le droit américain, les sanctions ne peuvent actuellement être appliquées qu’au sujet de la construction des pipelines. Le Atlantic Council, un think tank américain, recommande donc d’adapter la « Protecting European Energy Security Act » (PEESA) et de l’étendre également à Nord Stream 1. Selon les Américains, ces deux pipelines représentent une menace pour l’Europe, et l’UE doit intervenir. Nord Stream 1 ne peut pour l’instant pas être mis hors service, car il relève d’une ancienne directive.
Nouvelles sanctions américaines en préparation
Le second pipeline pourrait toutefois être bloqué par le test de sécurité d’approvisionnement prévu par la directive sur le gaz pour les propriétaires non-UE – puisque Nord Stream 2, tout comme Nord Stream 1, appartient à la société russe Gazprom, aucun autre investisseur non-UE ne pourrait alors acquérir de parts dans le projet. Le sénateur américain Lindsey Graham souhaite présenter de nouvelles sanctions contre la Russie au Sénat à Washington.
L’UE attend des sanctions de la part des États-Unis
Seul l’Allemagne pourrait encore avoir intérêt à continuer ses échanges gaziers avec la Russie, mais l’on attend de la part du gouvernement américain l’adoption de nouvelles sanctions. La décision du nouveau gouvernement du chancelier Friedrich Merz (CDU), qui ne s’est pas encore exprimé sur ce sujet, suscite également des inquiétudes au sein de l’UE. À Bruxelles, on semble toutefois déterminé à agir contre les intérêts allemands et en faveur des intérêts américains.
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19:17 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, allemagne, affaire européennes, nord stream, gazoduc, mer baltique, sanctions | |
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Alessandro Colombo: «Avec de telles élites, l’Occident s’effondrera»
Alessandro Colombo: «Avec de telles élites, l’Occident s’effondrera»
L’interview au professeur de Relations internationales de la Statale : Irak 2002, effondrement 2008, horreurs en Palestine… De la Guerre froide aux crimes contre l’humanité
Propos recueillis par Claudio Mauri
Source: https://www.barbadillo.it/121062-alessandro-colombo-con-q...
Alessandro Colombo enseigne les Relations internationales à l’Université de Milan. Observateur de la crise de l’ordre mondial libéral, dans Le suicide de la paix (Cortina, 2025), il décrit l’effondrement de l’ordre international dirigé par l’Occident.
Professeur, sommes-nous arrivés à un point critique ?
« Contrairement à ce qui est constamment suggéré, l’ordre libéral n’est pas en crise à cause de l’agression russe en Ukraine, encore moins sous les coups de la nouvelle administration Trump. La désintégration de l’ordre commence au milieu de la première décennie du 21ème siècle, lorsque les États-Unis et l’Europe n’ont pas encore de concurrents significatifs ».
Pourquoi ?
«En raison de deux échecs: l’invasion de l’Irak en 2003, la crise économique et financière de 2008. Tous deux se sont pleinement développés de l’intérieur».
Les Occidentaux ne les perçoivent-ils pas comme tels ?
« Ces erreurs reflètent des défaillances, contradictions et amnésies profondément enracinées, dès le début, dans le triomphalisme de la culture politique qui a émergé à la fin du 20ème siècle. Ce sont toujours les mêmes élites politiques et intellectuelles qui gèrent les conséquences de la crise de l’ordre libéral, et qui ne se sont pas détournées de leurs prémisses, même face à des leçons très dures venues de la réalité. »
Avec le 11 septembre 2001 et la « guerre au terrorisme », le droit de la guerre traditionnel est bouleversé.
« Nous le voyons dans la brutalité sans limites de la guerre en Palestine : l’accoutumance croissante à accepter des ‘dommages collatéraux’ dans la chasse (encore plus si elle réussit) aux terroristes réels ou présumés ; l’interprétation de plus en plus extensive de la notion de ‘double usage’, permettant de frapper tout type d’infrastructure civile accusée ou simplement soupçonnée d’un usage militaire ; la déformation même de la notion de proportionnalité, au point de transformer un principe conçu pour protéger les civils en un outil pour justifier la violence».
Les catégories telles que « États parias » ou « terroristes » effacent la réciprocité entre États. Est-ce le point de non-retour ?
« C’est, dès le début, l’un des éléments de fragilité majeurs du Nouvel Ordre Mondial libéral. Ce dernier, d’un côté, s’est proclamé comme un ordre – le premier – véritablement cosmopolite ou ‘humanitaire’. Mais, de l’autre, il a dès le départ inclus un principe de discrimination très rigide, en faveur des démocraties libérales et de leurs alliés, sans prendre en compte – ou en tenant compte le moins possible – les préférences ou préoccupations des autres. Ces derniers, à la moindre occasion, l’ont remis en question».
La croissance chinoise: l’Occident sait-il la gérer?
« La croissance chinoise constitue un défi indéniable à l’hégémonie des États-Unis et de leurs alliés. Mais ce qui rend sa gestion plus difficile, c’est le fait que notre culture politique (pas seulement internationaliste) semble ne plus être capable de concevoir la compétition et le conflit. Dans les relations internationales, il y a toujours des challengers: ce qui est anormal, dans l’immédiat après-guerre froide, c’est la suprématie américaine».
Les guerres hybrides, sans frontières ni règles, sont-elles la fin du modèle westphalien?
« Fondé sur la double centralité de l’Europe et de l’État, le modèle westphalien est en crise, probablement irréversible, depuis presque un siècle. La crise des règles de la guerre en est l’une des principales manifestations. Il faut garder à l’esprit que l’hybridation entre guerre et paix était déjà l’une des tendances les plus destructrices du 20ème siècle, du phénomène de la ‘guerre totale’ à celui de la ‘guerre froide’. »
Le vocabulaire des élites se militarise dangereusement…
« C’est dangereux sur le plan de la compréhension historique, car cela suggère des représentations grossièrement dualistes de la réalité politique intérieure et internationale, comme l'opposition entre démocraties et autocraties. Et c’est aussi dangereux pour la nature du débat public, car cela encourage la chasse habituelle aux ‘ennemis intérieurs’ et alimente, ainsi, des phénomènes déprimants de censure et d’autocensure».
18:52 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Entretiens | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, affaires européennes, alessandro colombo, entretien, politique internationale, occident, occidentalisme | |
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lundi, 19 mai 2025
Traoré. Une voix d’Afrique
Traoré. Une voix d’Afrique
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/traore-una-voce-dallafrica/
Ibrahim Traoré est jeune. Et il est le leader du Burkina Faso. Le chef de la junte révolutionnaire qui cherche à changer, et à changer radicalement, le petit pays africain. En reprenant les idées qui avaient été celles de Sankara, le président assassiné en 1987, il y a déjà longtemps.
Jeune, Traoré a 37 ans, il est le plus jeune chef d’État africain. Un passé intense, avec la formation islamiste, le marxisme juvénile… mais surtout, les idées qui étaient propres à Thomas Sankara (photo, ci-dessous). Le leader du Burkina Faso qui a été éliminé précisément parce qu’il poursuivait une vision différente du rôle international de l’Afrique. Un sujet qui agit sur la scène internationale, et non plus un mosaïque de colonies, plus ou moins déguisées, exploitées par les Européens et d’autres.
Et Traoré prend des risques, il en a conscience. Comme Sankara. Pourtant, il continue sur la voie qu’il a choisie. De nombreux tentatives, de la part de l’extérieur, pour le renverser, ont déjà été faites. Et sa sécurité, sa vie, ont été plusieurs fois mises en danger.
Il a chassé les Français, les anciens « maîtres ». Et il a trouvé le soutien militaire de la Russie, avec les milices « privées » de Wagner.
Et celui de la Corée du Nord. Mais aussi celui de la Turquie d’Erdogan.
Ce ne sont pas là des alliances dictées par une idéologie ou un choix de camp comme cela pouvait l’être autrefois. Lui, il poursuit l’indépendance de son pays et, plus généralement, de l’Afrique.
C’est pourquoi il s’est mis à la tête d’une nouvelle et inédite coalition d’États. Au-delà de son Burkina Faso, il y a le Mali et le Niger. La dite "Alliance du Sahel", qui veut être une première esquisse d’une coalition beaucoup plus vaste, capable de faire de cette zone de l’Afrique une puissance autonome, un sujet agissant sur la scène internationale.
Et Traoré a écrit… au Pape. Au nouveau Pontife romain, Léon XIV, l’Américain Prevost. Une longue lettre, qui doit toutefois être lue avec une extrême attention.
Une lettre dans laquelle il demande au Pape romain s’il souhaite encore, comme son prédécesseur, servir les puissances occidentales. Ou s’il choisira de se ranger du côté des exclus, de ceux qui ont été contraints de subir, en marge de l’histoire.
Une lettre qui devient un outil pour revendiquer le nouveau rôle de son Afrique. Et qui se fait manifeste, au-delà des confessions religieuses et des idéologies politiques, de ce qui vibre dans ce qui, pendant trop longtemps, a été considéré comme le Tiers Monde. Exploité et dévalorisé, derrière la façade hypocrite de la charité.
Une lettre absolument à lire. Parce qu’elle ouvre des brèches sur le futur qui se profile. En Afrique, bien sûr. Et dans le monde entier.
16:28 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : actualité, afrique, affaires africaines, ibrahim traoré, alliance du sahel, burkina faso | |
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L'UE se nourrit de la peur. D'abord Co vid, maintenant la Russie
L'UE se nourrit de la peur. D'abord Co vid, maintenant la Russie
par Thomas Fazi
Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/30485-thom...
« Tout cela suggère que les élites occidentales ont tiré une leçon importante de la pandémie : la peur est efficace. Si une population est suffisamment angoissée - que ce soit par la maladie, la guerre, les catastrophes naturelles ou un cocktail "polycrises" englobant tout ce qui précède - elle peut être amenée à accepter presque n'importe quoi. »
Ces dernières semaines, un léger sentiment de panique s'est emparé de l'Union européenne, les citoyens étant invités à se préparer à la catastrophe imminente. Remplissez vos placards ! Préparez des plans d'urgence ! Non, il ne s'agit pas du début d'un médiocre roman dystopique : il s'agit de la nouvelle « Stratégie de l'Union pour la préparation » de l'UE. Cette initiative grandiose est apparemment conçue pour protéger les Européens des inondations, des incendies, des pandémies et, bien sûr, d'une invasion russe de grande ampleur.
La stratégie s'inspire de la Pologne, où les constructeurs sont désormais légalement tenus d'inclure des abris antiaériens dans les nouveaux immeubles, et de l'Allemagne, qui fait revivre les programmes de défense civile de l'époque de la guerre froide grâce à une application de géolocalisation des bunkers. De son côté, la Norvège conseille à ses citoyens de faire des réserves de comprimés d'iode en cas d'attaque nucléaire.
L'Union européenne souhaite que ses citoyens soient autosuffisants pendant au moins 72 heures et recommande aux familles de faire des réserves de nourriture, d'eau, de médicaments et, pourquoi pas, de cartes à jouer et de banques d'alimentation en énergie. Car, bien sûr, si une guerre nucléaire devait éclater, une bonne partie de poker et un téléphone entièrement chargé suffiraient.
Pourtant, aussi ridicules que ces préparatifs puissent paraître, ils devraient tous nous concerner. La stratégie de l'Union de préparation n'est que la dernière couche d'une architecture de contrôle en construction depuis des décennies. Elle s'appuie fermement sur la récente relance de la politique de défense de l'UE, « ReArm Europe », rebaptisée de manière moins inquiétante « Readiness 2030 ».
L'idée de base qui sous-tend cette initiative est simple et répétée à l'infini : la Russie est susceptible de lancer une attaque de grande envergure contre l'Europe dans les années à venir, en particulier si Poutine n'est pas stoppé en Ukraine. La résolution du Parlement européen en faveur du programme ReArm Europe prévient que « si l'UE devait retirer son soutien et que l'Ukraine était contrainte de se rendre, la Russie se retournerait contre d'autres pays, y compris peut-être des États membres de l'UE ». Comme l'a récemment déclaré M. Macron, la Russie est un pays « impérialiste » qui « ne connaît pas de frontières [...] il représente une menace existentielle pour nous, non seulement pour l'Ukraine, non seulement pour ses voisins, mais pour l'ensemble de l'Europe».
Mais l'idée que les Russes se massent aux frontières, avec en ligne de mire Paris ou Berlin, relève du fantasme. En effet, lorsqu'on nous dit de nous préparer à la guerre en emportant un bloc d'alimentation en énergie et une mallette étanche pour nos documents d'identité, il est difficile de ne pas se souvenir des absurdités de la guerre froide comme « Duck and Cover », la « stratégie de préparation » de l'époque, conçue pour protéger les individus des effets d'une explosion nucléaire en leur ordonnant de s'accroupir sur le sol et de se couvrir la tête. Cette campagne vendait également l'illusion de la sécurité face à l'anéantissement. Sous le vernis clownesque de cette campagne se cache un objectif calculé : la tentative de l'UE de consolider davantage son pouvoir au niveau supranational en élevant le rôle de la Commission en matière de sécurité et de réponse aux crises, des domaines traditionnellement sous contrôle national.
Le plan de préparation de l'UE est basé sur les recommandations d'un rapport de l'ancien président finlandais Sauli Niinistö, qui appelle à la création d'une « plaque tournante » centrale pour les opérations de crise au sein de la Commission européenne, au renforcement de la coopération civile/militaire, notamment par l'organisation d'exercices réguliers à l'échelle de l'UE réunissant les forces armées, la protection civile, la police, la sécurité, les travailleurs de la santé et les pompiers, ainsi qu'à l'élaboration de protocoles d'urgence communs à l'UE et à l'OTAN.
Conjugué aux plans de réarmement de l'UE, il suggère une militarisation globale et sociétale, qui deviendra le paradigme dominant en Europe dans les années à venir: toutes les sphères de la vie - politique, économique, sociale, culturelle et scientifique - seront subordonnées à l'objectif supposé de la sécurité nationale, ou plutôt supranationale. Sous couvert de protection des citoyens, cette démarche conduira en pratique à davantage de censure, de surveillance et d'érosion des libertés civiles, le tout justifié par l'omniprésence du spectre de l'ingérence russe.
Les gouvernements occidentaux ont depuis longtemps recours à la peur comme moyen de contrôle. Le fait que l'annonce de l'UE coïncide avec le cinquième anniversaire des confinements covidesques, qui ont inauguré l'expérience la plus radicale jamais tentée en matière d'élaboration de politiques fondées sur la peur, est d'ailleurs une coïncidence significative.
La réponse à la pandémie s'est appuyée sur un récit totalisant qui a exagéré la menace du virus pour justifier des politiques sans précédent dans l'histoire. Comme l'a déclaré le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, il était du devoir moral de chacun de « s'unir contre un ennemi commun » et de « déclarer la guerre au virus ». Dans cette lutte pour le bien commun - la santé publique - pratiquement toute action était justifiée.
Du point de vue de la « politique de crise », l'utilisation généralisée de la métaphore de la guerre pour encadrer la pandémie de Covid n'était pas accidentelle: la guerre est, après tout, la situation d'urgence par excellence. Partout dans le monde, nous avons assisté à un tournant autoritaire, les gouvernements utilisant « l'urgence de santé publique » pour balayer les procédures démocratiques et les contraintes constitutionnelles, militariser les sociétés, réprimer les libertés civiles et mettre en œuvre des mesures de contrôle social sans précédent.
Pendant la pandémie, nous avons assisté - et la population l'a largement acceptée - à l'imposition de mesures qui auraient été impensables jusque-là: la fermeture d'économies entières, la mise en quarantaine massive (et la vaccination forcée) de millions de personnes en bonne santé, et la normalisation des passeports numériques Cov id en tant qu'exigence réglementée pour participer à la vie sociale.
Tout cela a préparé le terrain pour la réaction collective des sociétés occidentales à l'invasion russe de l'Ukraine - une guerre enfin réelle, après des années de tentatives de guerre métaphorique. En termes de communication, nous avons immédiatement assisté à l'émergence d'un récit tout aussi totalisant : il était du devoir moral des sociétés occidentales de soutenir la lutte des Ukrainiens pour la liberté et la démocratie contre la Russie et son président maléfique.
Cependant, alors qu'il devient de plus en plus clair que l'Ukraine est en train de perdre la guerre, et que le monde est aux prises avec la tentative de Trump de négocier la paix, les élites européennes sont en train de recalibrer leur récit : ce n'est pas seulement la survie de l'Ukraine qui est en jeu, mais celle de l'Europe dans son ensemble. La menace n'est plus là-bas, mais chez nous : non seulement la Russie se prépare à attaquer l'Europe, mais, nous dit-on, elle mène déjà un large éventail d'attaques hybrides contre l'Europe, allant des cyberattaques aux campagnes de désinformation en passant par l'ingérence électorale.
Tout cela suggère que les élites occidentales ont tiré une leçon importante de la pandémie : la peur est efficace. Si une population est suffisamment angoissée - qu'il s'agisse d'une maladie, d'une guerre, d'une catastrophe naturelle ou d'un cocktail de polycrises comprenant tous ces éléments - elle peut être amenée à accepter presque n'importe quoi.
La stratégie de l'UE en matière de préparation aux situations d'urgence pourrait donc être lue dans ce contexte plus large. Il ne s'agit pas tant de bouteilles d'eau et de blocs d'alimentation énergétique. Il s'agit d'une continuation du paradigme de l'ère Co vid : une méthode de gouvernance qui mélange la manipulation psychologique, la militarisation de la vie civile et la normalisation de l'état d'urgence. En fait, l'UE parle explicitement de la nécessité d'adopter la même approche de « gouvernance » et de « société » que celle initiée lors de la pandémie pour les crises futures.
Cette fois-ci, cependant, la tentative de fomenter une nouvelle psychose de masse semble avoir échoué. A en juger par la réaction des médias sociaux à une vidéo embarrassante de Hadja Lahbib, commissaire européenne chargée de l'égalité, de la préparation et de la gestion des crises, la propagande alarmiste de l'Union européenne semble faire l'objet d'un scepticisme généralisé. Mais si c'est une bonne nouvelle, le problème est qu'avec le fiasco de la propagande, le pouvoir a de plus en plus recours à des tactiques répressives pour faire taire ses rivaux politiques, comme le montre l'interdiction d'élection imposée à Mme Le Pen. Cette stratégie de renforcement de l'autoritarisme n'est toutefois pas viable à long terme: la peur et la répression ne peuvent remplacer un consentement effectif, et de nouvelles formes de résistance ne manqueront pas d'émerger dans le vide laissé par ce dernier.
Thomas Fazi est chroniqueur et traducteur pour UnHerd . Son dernier livre est « The Covid Consensus », coécrit avec Toby Green.
13:40 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : peur, crise, polycrise, europe, affaires européennes | |
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La nouvelle ère de l'économie mondiale
La nouvelle ère de l'économie mondiale
par Giuseppe Masala
Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/30452-gius...
Selon le Fonds monétaire, l'innovation technologique fait entrer l'économie mondiale dans une nouvelle ère. Et les mesures protectionnistes...
Un billet de blog du Fonds monétaire international, rédigé par Pierre-Olivier Gourinchas, directeur du bureau de recherche du FMI, a suscité l'émoi des économistes, dans lequel il parle ouvertement du début d'une nouvelle ère pour l'économie mondiale. Gourinchas s'appuie sur l'imposition de droits de douane décidée par l'administration Trump et annoncée le 2 avril pour étayer sa thèse de l'énorme bouleversement de l'économie mondiale qui s'annonce.
Il est certain que le point de vue de l'économiste de premier plan est correct et accompagné d'une quantité considérable de données qui lui confèrent une validité incontestable. L'économie mondiale risque d'entrer dans une phase d'incertitude qui provoquera presque certainement une forte baisse de la croissance, ce qui pourrait nuire aux parties les plus fragiles de la société, à la fois en termes de hausse du chômage et de hausse des prix des biens et des services.
Le point le plus intéressant de cette analyse est cependant lié à une thèse intéressante exprimée par Gourinchas que je cite textuellement : « la part de l'emploi manufacturier dans les économies avancées a connu un déclin séculaire dans les pays enregistrant des excédents commerciaux, comme l'Allemagne, ou des déficits, comme les États-Unis. La force la plus profonde derrière ce déclin est le progrès technologique et l'automatisation, et non la mondialisation ».
En d'autres termes, selon l'économiste du FMI, il serait erroné de croire qu'il suffit d'imposer des droits de douane pour résoudre le grave problème de la pénurie d'emplois : ce problème existe aussi bien dans les pays à fort déficit commercial (et donc importateurs nets de l'étranger) que dans les pays à fort excédent commercial (et donc exportateurs nets vers l'étranger).
US Bureau of Economic Analysis : valeur ajoutée réelle et emploi en Allemagne et aux États-Unis depuis les années 1970.
Personnellement, je ne peux pas dire s'il suffit de regarder les courbes du taux d'emploi et de la valeur ajoutée réelle dans les pays à déficit commercial et de les comparer à celles des pays à excédent commercial (comme Gourinchas l'a fait avec celles des États-Unis et de l'Allemagne) pour soutenir la thèse selon laquelle ce ne sont pas les déséquilibres commerciaux qui déterminent le taux d'emploi d'une nation ; mais je soutiens certainement la thèse selon laquelle l'explosion de l'innovation technique dans les domaines de l'informatique, de l'automatisation et de l'intelligence artificielle ne ramènera probablement pas la prospérité et l'emploi dans les pays à déficit commercial, même si les droits de douane parviennent miraculeusement à « guérir » les déséquilibres entre les pays.
Je pense que cette thèse peut être considérée comme partageable même si elle n'est qu'une hypothèse « empirique » : en effet, les niveaux d'automatisation atteints, notamment en Chine populaire, sont impressionnants et risquent - en perspective - de détruire des millions d'emplois. Il suffit de penser, par exemple, à l'usine de Xiaomi pour la production de smartphones (elle en produira un par seconde) sans employer un seul travailleur, à tel point que dans les immenses espaces de travail de l'usine, les lumières seront éteintes alors qu'aucun être humain n'y opère ! Il en va de même lorsqu'on observe les images des rues de Wuhan où circulent des taxis autonomes, ou les autoroutes russes où circulent des camions de marchandises autonomes. Des innovations, certes stupéfiantes, qui témoignent de l'énorme progrès de la technologie créée par l'homme, mais qui ont un inconvénient évident: elles rendent le travail humain superflu par rapport à la production de biens et de services.
La vérité choquante (que l'économiste en chef du Fonds monétaire international, M. Gourinchas, a laissé entendre) est que le capital est en train de supplanter de plus en plus le travail. En d'autres termes, le capital dévore le travail en le rendant de plus en plus marginal. Or, tout cela entraîne des effets secondaires non négligeables.
Par exemple, si les gens ne trouvent pas de travail satisfaisant pour satisfaire leur consommation, il faut comprendre pour qui ces usines entièrement automatisées produiront. Il est clair qu'il faudra - si cette voie de développement est poursuivie - trouver une nouvelle façon de distribuer les « revenus » produits. Un défi d'une ampleur considérable qui remettra en cause les principes fondamentaux de la civilisation humaine.
Une question plus concrète et plus immédiate sera celle du rééquilibrage macroéconomique entre les nations à déficit commercial et les nations à excédent commercial.
Si la raison du déséquilibre n'est pas le déficit commercial en soi, comme voudrait le suggérer l'économiste en chef du Fonds monétaire international, mais la course à l'innovation technologique entre pays concurrents, où le perdant sera inévitablement condamné au sous-développement et à la pauvreté, les droits de douane ne résoudront que très peu la crise financière « latente » qui frappe les États-Unis. Le vrai problème est la supériorité technologique de la Chine sur le reste du monde, qui, selon de nombreux observateurs, est déjà un fait et qui rend la fabrication dans l'Empire du Milieu moins chère que dans n'importe quel autre pays, quelles que soient les politiques commerciales adoptées par ses concurrents.
Il s'agit d'un problème de concurrence technologique qui, s'il n'est pas résolu immédiatement, pourrait pousser les pays perdants à chercher des solutions bien plus traumatisantes qu'une guerre commerciale. Une issue que seuls les auteurs de romans dystopiques avaient esquissée. Aujourd'hui, c'est aussi le Fonds monétaire international qui y fait allusion.
13:06 Publié dans Actualité, Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, économie mondiale | |
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dimanche, 18 mai 2025
Même la Colombie rejoint la Route de la Soie. Et l’Europe est de plus en plus isolée
Même la Colombie rejoint la Route de la Soie. Et l’Europe est de plus en plus isolée
Enrico Toselli
Source: https://electomagazine.it/anche-la-colombia-nella-via-del...
Même la Colombie fait désormais partie du programme planétaire de la nouvelle Route de la Soie chinoise. Un programme qui comprenait également l’Italie, en la plaçant au centre des initiatives en Europe et en Méditerranée. Mais ensuite sont arrivées les reproches de Biden et la souveraineté italienne a disparu comme neige au soleil, au grand plaisir de Tajani, avec Lady Garbatella (= Giorgia Meloni), heureuse d’échanger les intérêts nationaux contre le blanc-seing reçu de l’ancien maître de Washington.
Le problème, en amont, est cependant bien plus complexe. Peut-on être vraiment souverain si, économiquement, on dépend de chaque frisson des marchés internationaux ? Non, évidemment. La folie autodestructrice des toxiques de Bruxelles, avec les sanctions contre le gaz et le pétrole à bas coût en provenance de Russie, a indéniablement favorisé et enrichi leurs maîtres, mais elles ont pénalisé la compétitivité des entreprises européennes et italiennes en particulier. Et Rome ? Muette et obéissante.
Il en va de même pour le pari sur les voitures électriques. Des droits de douane sur celles venues de Chine, pour obliger les Européens à acheter des voitures de Stellantis, Volkswagen, Renault. Comme si, par miracle, les Européens, de plus en plus pauvres et précaires, pouvaient se permettre une dépense insensée pour des véhicules qui doivent avancer au pas pour satisfaire les maniaques de la sécurité.
Donc, boycottons la Chine. Et aussi le Brésil, la Russie, et les autres pays du groupe BRICS qui déplaisent aux maîtres de Washington. Renonçons à la Route de la Soie pour nous faire imposer des droits de douane par l’ami Donald. Renonçons aux jeunes Italiens les plus qualifiés, qui partent travailler à l’étranger, parce qu’il faut faire plaisir aux preneurs de fonds nationaux qui veulent pouvoir imposer des salaires de misère. Renonçons à la défense contre l’invasion des clandestins pour satisfaire les magistrats immigrationnistes.
Et puis, quelqu’un s’étonne devant l’abstention croissante…
20:25 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, colombie, amérique latine, amérique du sud, amérique ibérique, route de la soie | |
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L'État profond devient viral
L'État profond devient viral
Jeffrey Tucker
Source: https://dissident.one/de-deep-state-gaat-viraal
Le livre de Debbie Lerman intitulé « The Deep State Goes Viral : Pandemic Planning and the Covid Coup » examine le rôle de l'État profond dans la planification des pandémies et la mise en œuvre des confinements.
Selon l'avant-propos de Jeffrey Tucker, le livre examine les origines et les implications du « Plan d'action en cas de crise pandémique - Adapté (PanCAP-A) », qui a été publié le 13 mars 2020, quelques jours avant que le président Trump n'annonce les lockdowns. Toutefois, le plan de confinement a été élaboré par l'administration Bush en 2005, écrit Rhoda Wilson.
Les confinements imposés en 2020 à cause du covi d ont été planifiées pour la grippe en 2005
Ce qui suit est la préface de Jeffrey Tucker au nouveau livre de Debbie Lerman, The Deep State Goes Viral : Pandemic Planning and the Co vid Coup (= L'État profond devient viral : la planification de la pandémie et le coup d'État contre le cov id).
* * *
C'est environ un mois après le début des confinements, en avril 2020, que mon téléphone a sonné avec un numéro inhabituel. J'ai décroché et l'appelant s'est identifié comme étant Rajeev Venkayya (photo), un nom que je connaissais grâce à mes articles sur la peur de la pandémie de 2005. Il est aujourd'hui directeur d'une société de vaccins, a été assistant spécial du président pour la biodéfense et a prétendu être l'inventeur de la planification des pandémies.
Venkayya est l'un des principaux auteurs du document intitulé « A National Strategy for Pandemic Influenza », publié par l'administration de George W. Bush en 2005. Il s'agit du premier document à présenter une version émergente des mesures de confinement conçues pour être mises en œuvre à l'échelle mondiale. « Une pandémie de grippe aurait des conséquences mondiales », avait déclaré Bush, “aucun pays ne peut donc se permettre d'ignorer cette menace, et chaque pays a la responsabilité de détecter et d'arrêter sa propagation”.
Ce document a toujours été étrange, car il contredisait constamment l'orthodoxie en matière de santé publique datant de plusieurs décennies, voire d'un siècle. Il proposait deux voies alternatives en cas d'apparition d'un nouveau virus : la voie normale que tout le monde apprend à l'école de médecine (thérapies pour les malades, prudence en cas d'agitation sociale, calme et raison, quarantaine uniquement dans les cas extrêmes) et une voie de biosécurité qui exigeait des mesures totalitaires.
Ces deux voies ont coexisté pendant 15 ans, avant les confinements.
Je parlais maintenant à l'homme qui s'attribue le mérite d'avoir tracé l'approche de la biosécurité, qui allait à l'encontre de toute la sagesse et de toute l'expérience en matière de santé publique. Son plan était enfin mis en œuvre. Peu de voix se sont élevées pour exprimer leur désaccord, en partie par peur, mais aussi à cause de la censure, qui était déjà très stricte. Il m'a dit d'arrêter de protester contre les confinements parce qu'ils avaient tout sous contrôle.
J'ai posé une question fondamentale. Supposons que nous rampions tous sous le canapé, que nous évitions les rencontres physiques avec notre famille et nos amis, que nous fassions la grève de toutes les réunions, que nous fermions les entreprises et les écoles. Qu'advient-il alors du virus lui-même ? Saute-t-il dans un trou dans le sol ou se rend-il sur Mars par crainte d'une nouvelle conférence de presse d'Andrew Cuomo ou d'Anthony Fauci ?
Après quelques commentaires absurdes sur le R-zéro, j'ai remarqué qu'il s'irritait, et finalement, avec un peu d'hésitation, il m'a dévoilé le plan. Il y aurait un vaccin. J'ai hésité et j'ai dit qu'aucun vaccin ne stérilise contre une infection respiratoire à mutation rapide avec un réservoir zoonotique. Même si un tel vaccin apparaissait, il faudrait dix ans de tests et d'essais avant qu'il puisse être diffusé en toute sécurité auprès de la population. Allons-nous rester enfermés pendant toute une décennie ?
« Les choses s'accélèrent », a-t-il déclaré. « Observez. Vous serez surpris. »
Je me souviens l'avoir considéré comme un excentrique, un écrivain blasé qui n'avait rien de mieux à faire que d'appeler les mauvais écrivains et de les harceler.
Je m'étais complètement trompé, tout simplement parce que je n'étais pas préparé à la profondeur et à l'ampleur de l'opération qui était en cours. Tout ce qui se passait me paraissait manifestement destructeur et fondamentalement vicié, mais il s'agissait d'une sorte de faille intellectuelle: une incompréhension des principes de base de la virologie.
À peu près au même moment, le New York Times a publié un nouveau document intitulé « PanCAP-A : Pandemic Crisis Action Plan - Adapted » (Plan d'action en cas de crise pandémique - Adapté). Il s'agit du plan de Venkayya, mais intensifié, tel qu'il a été publié le 13 mars 2020, trois jours avant la conférence de presse du président Trump annonçant les confinements. Je l'ai lu et reposté, mais je n'avais aucune idée de ce qu'il signifiait. J'espérais que quelqu'un pourrait l'expliquer, l'interpréter et en démêler les implications, afin de découvrir le qui, le quoi et le pourquoi de cette attaque fondamentale contre la civilisation elle-même.
Cette personne y est parvenue. Il s'agit de Debbie Lerman, l'intrépide auteur de ce merveilleux livre qui présente si bien les meilleures idées sur toutes les questions qui m'avaient échappé. Elle a démonté le document et y a découvert une vérité fondamentale. L'autorité réglementaire pour répondre à la pandémie ne relevait pas des autorités de santé publique, mais du Conseil national de sécurité.
C'était clair comme de l'eau de roche dans le document ; je l'avais manqué pour une raison ou une autre. Il ne s'agissait pas de santé publique. Il s'agissait de sécurité nationale. L'antidote qui était en cours de développement avec le vaccin labellisé était en fait une contre-mesure militaire. En d'autres termes, c'était le plan de Venkayya multiplié par dix, et l'idée même était de contourner toutes les traditions et les préoccupations de santé publique pour les remplacer par des mesures de sécurité nationale.
Cette prise de conscience modifie fondamentalement la structure de l'histoire des cinq dernières années. Il ne s'agit pas de l'histoire d'un monde qui a mystérieusement oublié l'immunité naturelle et qui a commis une erreur intellectuelle en pensant que les gouvernements pouvaient arrêter et redémarrer les économies, en poursuivant un agent pathogène jusqu'à son point d'origine. Ce à quoi nous avons assisté, dans un sens très réel, c'est à une sorte de coup d'État, un coup d'État perpétré par l'État profond, non seulement au niveau national, mais aussi au niveau international.
Ce sont des pensées terrifiantes et presque personne n'est prêt à en parler, c'est pourquoi le livre de Lerman est si crucial. En termes de débat public sur ce qui nous est arrivé, nous n'en sommes qu'au début. Il existe aujourd'hui une volonté d'admettre que les confinements ont généralement fait plus de mal que de bien. Même les médias traditionnels s'aventurent à autoriser de telles réflexions. Mais le rôle de l'industrie pharmaceutique dans la conduite de la politique, et le rôle de l'État de sécurité nationale dans le soutien de ce projet industriel massif, restent tabous.
Dans le journalisme et le plaidoyer du 21ème siècle visant à influencer l'opinion publique, la préoccupation primordiale de tous les rédacteurs et institutions est la survie professionnelle. Cela signifie qu'il faut s'adapter à un ethos ou à un paradigme approuvé, quels que soient les faits. C'est pourquoi la thèse de Lerman n'est pas débattue ; elle est à peine discutée dans le monde civilisé. Cela dit, mon travail à l'Institut Brownstone m'a permis d'être en contact étroit avec de nombreux penseurs de haut niveau. Je peux dire ceci : ce que Lerman a écrit dans ce livre n'est pas contesté, mais admis en privé.
Étrange, n'est-ce pas ? Nous avons vu pendant les années covidées comment les aspirations professionnelles encourageaient le silence, même face à des violations flagrantes des droits de l'homme, telles que les fermetures obligatoires d'écoles qui privaient les enfants d'éducation, suivies par des bouchons obligatoires et des injections forcées pour l'ensemble de la population. Le quasi-silence était assourdissant, même si toute personne dotée d'un cerveau et d'une conscience savait que tout cela était inacceptable. Même l'excuse « Nous ne savions pas » ne fonctionnait plus, car nous savions.
Cette même dynamique de contrôle social et culturel bat son plein maintenant que nous sommes passés de cette phase à une autre. C'est précisément la raison pour laquelle les conclusions de Lerman n'ont pas encore atteint la société civilisée, et encore moins les grands médias. Y parviendrons-nous un jour ? Peut-être. Ce livre peut y contribuer ; au moins, il est désormais accessible à tous ceux qui ont le courage de regarder les choses en face. Vous y trouverez la présentation la mieux documentée et la plus cohérente des réponses aux questions clés (quoi, comment, pourquoi) que nous nous posons tous depuis que cet enfer nous est arrivé.
14:25 Publié dans Actualité, Livre, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pandémie, livre, debbie lerman | |
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Une pétition puérile
Une pétition puérile
par Georges Feltin-Tracol
La stupidité humaine atteint son effet maximal quand elle ose aborder le domaine politique. Chaque jour en fournit une preuve supplémentaire, ce qui accentue la déliquescence avancée de ce monde post-moderniste.
Acronyme anglo-saxon du Fonds des Nations unies pour l'enfance, l’UNICEF réalise très souvent des actions humanitaires et parapolitiques. Son antenne française vient de lancer une initiative politicienne grotesque.
Le 24 avril dernier, en partenariat avec Réseau national des juniors associations (RNJA), Démocratie ouverte, Les Jeunes Européens, Action Éducation et quatorze autres associations (reçoivent-elles toutes des subventions?), UNICEF – France publie une pétition réclamant le droit de vote dès 16 ans. La présidente de la branche hexagonale de cet organisme mondialiste s’appelle Adeline Hazan (photo). Mairesse socialiste de Reims entre 2008 et 2014, puis Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté (2014 - 2020), cette ancienne magistrate tente d’intervenir de manière indirecte dans la vie politique française.
Le 17 avril, dans une tribune libre parue dans Ouest-France, Adeline Hazan demande que la majorité électorale soit à 16 ans pour les élections municipales de 2026. Son texte reçoit aussitôt le soutien d’une trentaine de maires de gauche. Un scandale effrayant et quasi-discriminatoire séparerait-il les jeunes majeurs dès leurs 18 ans de leurs camarades adolescents plus jeunes ?
Personne ne rappelle pourtant que le permis de conduire se passe en France à partir de 17 ans depuis l’an dernier. Il ne mentionne pas non plus qu’aux élections professionnelles (dont les prud’hommes), les salariés à partir de 16 ans, fin de la scolarité obligatoire, peuvent voter. Remarquons que la justification de la pétition coïncide avec celle des tenants du droit de vote des étrangers aux élections, locales ou non.
Cette pétition fumeuse signale que le vote à 16 ans se pratique déjà dans cinq Länder allemands, dans le canton suisse de Glaris, en Argentine, en Autriche, à Malte, au Brésil, à Cuba, sur les Îles anglo-normandes de Jersey et de Guernesey, sur l’île de Man, en Équateur, en Norvège, en Estonie, en Slovénie, au Nicaragua, en Belgique (uniquement pour les élections européennes de 2024) et en Écosse (seulement pour les élections régionales). Outre ces exemples étrangers, les auteurs de la pétition invoquent la Convention internationale des droits de l’enfant, ratifiée par la France en 1990, qui garantit pour chaque enfant le droit d’être entendu. En juillet 2022, un autre machin mondialiste, le Conseil de l’Europe, déclarait que « les élections sont la principale “ courroie de transmission “ de la participation politique des citoyens et le niveau territorial est le terrain idéal pour expérimenter la réduction de l’âge de vote à 16 ans ». La pétition stipule clairement qu’« abaisser l’âge de vote à 16 ans, c’est avancer vers une démocratie plus équitable, inclusive et représentative ». Il est étrange que cette assemblée supranationale ne se soit jamais indignée de l’absence de toute représentativité à l’Assemblée nationale française entre 1988 et 2012 de l’Opposition nationale, populaire et sociale.
Il n’est pas anodin que cette pétition s’accompagne d’une lettre ouverte adressée au premier ministre à la date du 22 avril. La missive aimerait « renforcer l’apprentissage de la démocratie par la pratique en généralisant les visites d’institutions républicaines, les rencontres avec les élus, les simulations parlementaires dans le parcours scolaire des élèves et en privilégiant des pédagogies actives ». Tiens ! Tiens ! Tiens ! Les délires pédagogogistes reviennent au galop ! Il s’agit tout bonnement de favoriser dans les établissements scolaires une ambiance de foire et/ou de plateau de télévision survitaminé… Le Régime globaliste se constitue une armée électorale de réserve dont les premiers éléments penchent dès à présent vers un gauchisme avéré.
Or les neurosciences et autres recherches sur l’état psychologique de l’adolescent indiquent au contraire une immaturité évidente à cet âge. Un ami, enseignant dans le public, a suivi récemment un stage sur le climat scolaire en classe. La formatrice a longuement insisté sur l’approche cognitive et psychologique de l’adolescence. Avec la puberté, le cerveau évolue et passe du système de perceptions élémentaires à un système, plus réactif, de pensée et d’inhibition. Les émotions amplifiées et multipliées par l’impact funeste des réseaux sociaux perturbent la concentration des adolescents âgés de 13 à 17 ans. Leur cerveau se montre très sensible à la dopamine. Ce neurotransmetteur permet la communication au sein du système nerveux. Il stimule autant la recherche de sensations fortes et de plaisirs que l’envie de récompense et de reconnaissance. Il en découle un comportement versatile et difficile.
L’ami professeur a retenu de cette formation chronophage qu’il importe d’exercer en classe une bienveillance permanente, y compris et surtout envers les plus agités. En effet, si ces élèves dérangent le cours ou ne souhaitent pas travailler, ni étudier, ce n’est pas de leur faute; ils sont victimes de la dopamine. Salope de dopamine ! La mode du port d’arme blanche dans le cartable au collège ou au lycée doit donc être une conséquence inattendue de la molécule biochimique.
Par ailleurs, les adolescents restent très malléables parce que leur cerveau arrive à absorber de très nombreuses informations, ce qui favorise un apprentissage rapide et aisé. En milieu polyglotte, le jeune manifeste très vite et assez tôt une réelle polyglossie. Cette facilité s’accompagne toutefois d’une immense candeur qui les rend plus qu’influençables.
Il paraît paradoxal de demander aux enseignants d’être bienveillants, terme politiquement correct pour désigner le laxisme, envers des jeunes déstructurés qui auraient en politique la faculté de discerner les grands enjeux socio-politiques aussi bien que leurs aînés. La maturation du cerveau s’achève vers 25 ans. Or l’ordonnance royale de 1579 du roi de France Henri III imposait la majorité civile à 25 ans, sauf variantes coutumières locales.
On pense toujours qu’avant l’ère des « démocraties de masse », l’Europe croupissait sous une pesanteur monarchique absolutiste. Les leçons du juriste François Olivier-Martin (1879 – 1952) et Olivier Christin, dans son remarquable Vox populi. Une histoire du vote avant le suffrage universel (Le Seuil, 2014) s’intéressent à la grande vitalité électorale des communautés ecclésiastiques, corporatives, rurales ou citadines. On votait beaucoup avant 1789 ! Plus tard, si la première constitution française de 1791 fixe le droit de vote pour le citoyen actif à 25 ans, la constitution révolutionnaire de 1793 (jamais appliquée) l’abaisse à 21 ans. Sous la Restauration (1814 – 1830), en plus du suffrage censitaire, le droit de vote s’obtient à 30 ans. La Monarchie de Juillet (1830 – 1848) le ramène à 25 ans. La IIe République (1848 – 1852) le fixe à 21 ans avant que Valéry Giscard d’Estaing l’abaisse en juillet 1974 à 18 ans.
Il est finalement heureux que les jeunes générations s’abstiennent en nombre aux élections, car leur immaturité civique provoquerait des dégâts considérables. L’activisme de l’UNICEF – France autour de ce sujet subalterne relève de la plus grande sottise. Au lieu d’abaisser encore l’âge électoral (pourquoi 16 ans et non pas 15 ans, âge de la majorité sexuelle en France ?), il serait plus pertinent d’accorder à tous les parents le devoir de voter pour leurs enfants dès leur naissance. Dans une famille de quatre membres, la mère et le père voteraient respectivement pour leur fils de 14 ans et sa sœur de 8 ans. L’actuel vice-président des États-Unis, J. D. Vance, encourage la mise en place de ce vote familial. Lors d’un discours prononcé en 2021, il déclarait : « Donnons le droit de vote à tous les enfants de ce pays, mais donnons le contrôle de ce vote aux parents de ces enfants. Lorsque vous vous rendez aux urnes dans ce pays en tant que parent, vous devriez avoir plus de pouvoir – vous devriez avoir plus de capacité à faire entendre votre voix dans notre république démocratique – que les personnes qui n’ont pas d’enfants. Regardons les conséquences et la réalité en face : si vous n’investissez pas autant dans l’avenir de ce pays, vous ne devriez peut-être pas avoir la même voix ». Interrogé sur ce point le 11 août 2024 sur ABC News, il parla d’une « expérience de pensée » et expliqua que « les démocrates ont dit qu'il fallait donner le droit de vote aux enfants. Et j'ai dit que si nous devions donner ce droit aux enfants, nous devrions simplement permettre aux parents de voter. N'est-ce pas ? Je fais plus confiance à un parent pour prendre une décision de ce genre qu'à un adolescent de 14 ans, par exemple ».
N’en déplaise aux égalitaristes à bout de souffle, il est grand temps d’abolir l’égalité entre les suffrages. Non, une personne n’égale pas une voix ! Un parent porte les intérêts moraux et matériels de sa progéniture. Il doit être plus correctement associé aux affaires publiques. Cette réforme révolutionnaire anti-individualiste et néo-holistique nécessiterait cependant que la structure familiale retrouve une stabilité désormais bien mise à mal par des décennies de progressisme gynocratique mortifère.
GF-T
- « Vigie d’un monde en ébullition », n° 156, mise en ligne le 13 mai 2025 sur Radio Méridien Zéro.
13:52 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : droit de vote, france, europe, affaires européennes | |
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L'hypocrisie américaine quant au terrorisme atteint de nouveaux sommets alors que Trump marque un changement bienvenu dans la politique étrangère des États-Unis
L'hypocrisie américaine quant au terrorisme atteint de nouveaux sommets alors que Trump marque un changement bienvenu dans la politique étrangère des États-Unis
Larry Johnson
Source: https://dissident.one/amerikaanse-hypocrisie-op-het-gebie...
La maladie d'Alzheimer semble être la norme de la politique étrangère américaine, en particulier en matière de terrorisme, dans les relations de Washington avec les pays du Moyen-Orient et de l'Asie de l'Ouest, écrit Larry Johnson.
Trump a passé une journée très réussie en Arabie saoudite, où il a dialogué avec enthousiasme avec le prince héritier Mohammed bin Salaman, alias MBS. Encore un exemple du pouvoir que recèle la somme d'un billion de dollars pour effacer la mémoire d'un crime odieux: MBS s'est aujourd'hui engagé à investir cette somme aux États-Unis... et il a en outre signé l'achat de tonnes d'armes américaines. Ni le président ni aucun membre de son entourage n'ont manifesté de gêne à l'égard d'un homme qui aurait ordonné l'assassinat de Jamal Khashoggi, journaliste au Washington Post, il y a quelques années.
Bien que MBS nie avoir ordonné le meurtre de Jamal Khashoggi, plusieurs enquêtes fiables - notamment celles de la communauté du renseignement américain et des Nations unies - concluent qu'il a probablement autorisé ou approuvé l'opération. Le meurtre a été largement considéré comme faisant partie d'une campagne plus large visant à réduire au silence les dissidents à l'intérieur et à l'extérieur de l'Arabie saoudite. En février 2021, le bureau du directeur du renseignement national (ODNI) a publié un rapport dont la conclusion est la suivante:
"Nous pensons que le prince héritier d'Arabie saoudite Muhammad bin Salman a autorisé une opération à Istanbul, en Turquie, pour arrêter ou tuer le journaliste saoudien Jamal Khashoggi".
MBS a donc les coudées franches et est toujours considéré comme une compagnie acceptable pour les dirigeants politiques et économiques mondiaux. Mais ce n'est pas là l'insolence la plus flagrante... Donald Trump est allé plus loin en annonçant qu'il envisageait de lever toutes les sanctions contre le nouveau régime syrien - dirigé par un authentique terroriste islamiste - et qu'il prévoyait de rencontrer Ahmed al-Sharaa, anciennement connu sous le nom d'Abou Mohammad al-Jawlani. Jawlani était une figure éminente de l'opposition syrienne et dirigeait le groupe rebelle Hay'at Tahrir al-Sham (HTS), que le département d'État américain a classé parmi les 10 organisations terroristes internationales les plus actives depuis 2017.
Au cours du mois dernier, Jawlani et ses bandes ont massacré des alaouites et des chrétiens en Syrie. Jawlani prétend être un « homme nouveau ». Je pense qu'il est le Saint Paul du monde salafiste islamique. Hamas, prenez note... si vous vous faites couper les cheveux, tailler la barbe et portez un beau costume Brooks Brothers, avec une cravate rouge, Donald Trump pourrait trouver que vous valez la peine d'une visite et d'une discussion. Ce fut un moment absurde et pervers dans le discours de Trump devant des officiels saoudiens et des chefs d'entreprise internationaux... le pire étant que la foule a applaudi comme des phoques dressés qui implorent un anchois savoureux.
Par ailleurs, Trump a soulevé des points importants. Par exemple, il a déclaré que la politique étrangère des États-Unis devrait se concentrer sur la coopération économique plutôt que sur l'intervention dan de pays tiers et la construction de nations alternatives, prenant ainsi implicitement ses distances avec les administrations précédentes. Il a souligné l'importance de la transformation régionale et a exhorté les pays à faire passer le développement économique avant les conflits. S'agit-il simplement d'un cliché ou Trump est-il sérieux quant à sa rupture avec les néoconservateurs? Quoi qu'il en soit, cette partie de son discours a été chaleureusement accueillie.
Trump a également donné une lueur d'espoir concernant l'Iran en réitérant la volonté des États-Unis de négocier avec l'Iran au sujet de son programme nucléaire. Il a suggéré un possible assouplissement des sanctions économiques en échange d'un frein au développement nucléaire, tout en soulignant que cette possibilité ne resterait pas indéfiniment ouverte. Les sionistes s'arrachent les cheveux. Ils ne sont pas contents à Tel Aviv.
La tentative de Trump de relancer les négociations entre l'Arabie saoudite et Israël a échoué. Après que le président Trump a appelé l'Arabie saoudite à rejoindre les accords d'Abraham - une série d'accords visant à normaliser les relations entre Israël et plusieurs pays arabes - le public est resté silencieux... sans applaudir.
Je continue d'espérer, peut-être en vain, que les dirigeants arabes qui rencontreront Trump cette semaine défendront la cause du peuple palestinien et exhorteront Trump à mettre fin à son soutien au génocide. Si cela se produit, je pardonnerai à Trump d'avoir traité avec des terroristes.
13:17 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, donald trump, mbs, arabie saoudite, moyen-orient, monde arabo-musulman, monde arabe | |
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samedi, 17 mai 2025
Scandale de corruption à l’OTAN : Enquête sur les employés de la NSPA – Rutte sous pression
Scandale de corruption à l’OTAN : Enquête sur les employés de la NSPA – Rutte sous pression
Source: https://dissident.one/corruptieschandaal-navo-onderzoek-n...
Un scandale de corruption sans précédent frappe l’OTAN : des employés de l’organisation d’approvisionnement NSPA seraient responsables de la vente d’informations confidentielles à des entreprises d’armement et auraient blanchi de l’argent. Des arrestations en Belgique et aux Pays-Bas, ainsi que des enquêtes internationales, en révèlent l’ampleur. Le chef de l’OTAN, Mark Rutte, souhaite coopérer pleinement à une enquête approfondie, mais son silence sur certains détails alimente les spéculations sur son rôle et sur un risque de perdre la face imminemment, rapporte Report24.
L’enquête, coordonnée par Eurojust, vise des employés de la NSPA au Luxembourg, responsables de transactions d’armes d’une valeur de plusieurs milliards d’euros. Il s’agit de contrats pour des drones, des munitions d’artillerie (1,1 milliard d’euros) et des missiles Patriot (4,9 milliards d’euros). À Bredene (Belgique), deux suspects ont été arrêtés, ainsi que trois autres aux Pays-Bas, dont un ancien employé du ministère de la Défense local. Des preuves de blanchiment d’argent via des sociétés écrans aggravent le scandale.
Dimension internationale et silence de l’OTAN
Les accusations sont graves : corruption, collaboration entre organisations criminelles et blanchiment d’argent. La Belgique, le Luxembourg, l’Espagne, les Pays-Bas, les États-Unis et l’Italie collaborent pour démanteler le réseau. Mais l’OTAN elle-même reste vague. Une porte-parole a simplement souligné que l'Alliance coopérerait avec les autorités, sans fournir d’informations concrètes sur l’ampleur des dommages ou sur les entreprises impliquées. Cette réserve alimente la méfiance, surtout parce que les arrestations sont le fruit d’une enquête interne menée par la NSPA.
Mark Rutte : impliqué ou simplement fragilisé ?
L’attention se porte sur le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, en poste depuis octobre 2024. Sa déclaration selon laquelle l’alliance « ne tolérera aucune violation de l’État de droit » semble ferme, mais il n’a pas donné de détails. Les critiques parlent de « Brusselsgate » et des spéculations circulent sur une éventuelle implication de Rutte, mais sans preuve. Ancien Premier ministre des Pays-Bas, Rutte doit désormais prouver qu’il possède des compétences en gestion de crise. Si rien n’est dit de plus sur les accusations, cela pourrait nuire à sa réputation.
Une défaite pour l’intégrité de l’OTAN
Ce scandale survient à un moment déjà tendu pour l’OTAN. La demande de Rutte en faveur d’un renforcement des dépenses de défense (plus de 2% du PIB) pourrait être affaiblie par cette perte de confiance. L’alliance, qui se présente comme un bastion des valeurs occidentales, doit relever le défi de préserver sa crédibilité. Sans explication claire, il existe un risque qu’elle soit perçue comme vulnérable à la corruption – un cadeau pour ses détracteurs, comme la Russie. L’enquête est en cours, mais l’issue reste incertaine. Si des entreprises d’armement ou des acteurs de haut niveau sont découverts comme étant impliqués, le scandale pourrait s’aggraver davantage.
17:36 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, otan, corruption | |
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Cour européenne des droits de l’homme hors de contrôle : le Danemark et l’Italie demandent un changement radical de cap
Cour européenne des droits de l’homme hors de contrôle : le Danemark et l’Italie demandent un changement radical de cap
Strasbourg. L'avancée offensive des droites au sein de l’UE s’accélère : le Danemark et l’Italie ont maintenant formé une alliance remarquable pour limiter le pouvoir de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Les deux gouvernements critiquent vivement le fait que la cour aurait, dans l’interprétation de la Convention européenne des droits de l’homme – notamment en matière de migration – perdu toute raison politique depuis longtemps. Ils rassemblent désormais des soutiens pour une lettre commune, qui devrait rappeler à la CEDH l’intention originelle de la Convention.
La social-démocrate danoise Mette Frederiksen et la Première ministre italienne de droite Giorgia Meloni partagent la conviction que les juges strasbourgeois sapent à répétition la souveraineté nationale des États membres par leurs décisions. Elles accusent la cour d’étendre la Convention « au-delà de son intention initiale », paralysant ainsi la capacité d’action des gouvernements démocratiquement élus. Particulièrement absurde: alors que l’UE se montre souvent impuissante sur les questions migratoires, ses tribunaux rendent des jugements qui aggravent encore la situation – par exemple à travers le « droit de l’homme à la protection du climat » (avril 2024) récemment affirmé par la CEDH, ou encore l’obligation qu’elle impose d’accorder un statut d’asile de manière systématique aux Palestiniens et aux femmes afghanes.
Mais la CEDH n’est que la partie émergée de l’iceberg. Une autre instance européenne, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), a jugé en 2023 que même les migrants en situation irrégulière ne peuvent pas être renvoyés lorsqu'ils franchissent des frontières à l'intérieur même de l'Europe – un laissez-passer pour une migration incontrôlée. Et récemment, un faussaire syrien s’est vu attribuer une indemnité de 8000 euros, car l’Allemagne l’avait expulsé vers la Grèce.
L’expert en migration Daniel Thym (Université de Constance - photo) réclame depuis longtemps une révision de la jurisprudence « généreuse » – si nécessaire, par une modification des traités. Le FPÖ demande cela depuis des années. Il reste à voir si d’autres pays comme les Pays-Bas suivront l’initiative danoise et italienne (mü).
17:00 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Droit / Constitutions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, actualité, affaires européennes, cour européenne des droits de l'homme, italie, danemark, giorgia meloni, mette frederiksen | |
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A. Douguine: Un long chemin vers la fin de la guerre...
Un long chemin vers la fin de la guerre...
Alexandre Douguine
Tatiana Ladiaeva : Le film que nous attendions tous est sorti. Je pensais qu'il sortirait plus tard, mais il est déjà disponible - c'est un documentaire sur Vladimir Poutine. Je n'ai pas encore eu le temps de le regarder dans son intégralité, mais mes collègues en ont déjà souligné les citations clés. Une phrase est particulièrement mémorable: "Les Russes, contrairement à la société occidentale, pensent davantage à l'éternel. Vous savez, c'est vrai, et nous ne nous rendons pas toujours compte de cette différence". Alexander Gelievich, pourriez-vous ajouter quelque chose à propos du film ?
Alexandre Douguine : Oui, ce film est d'une grande importance. Dans ce film, le président, peut-être pour la première fois, a partagé ses réflexions sincères très ouvertement - ce qui reste généralement en dehors de ses discours publics. En règle générale, ses discours et allocutions sont toujours des réactions à des défis et tâches spécifiques : que faire face à tel ou tel problème, comment résoudre telle ou telle question, qui a raison et qui est à blâmer. Il s'occupe du pays dans les moindres détails, et les généralisations philosophiques sont rarement abordées. C'est pourquoi ce film est si précieux. Poutine y parle de ce qui lui tient à cœur : ce que sont les Russes, ce qu'est la Russie, ce qu'est notre société. Il souligne que les Russes se distinguent des Occidentaux par leur désir d'éternité. C'est une réflexion très profonde.
Je travaille actuellement à un livre en deux volumes sur le temps et l'éternité. La tradition chrétienne, toutes les religions du monde, la philosophie antique, tout cela repose sur l'éternité. Le temps naît de l'éternité. Sans l'éternité, le temps perd son sens, tout s'effondre, car l'éternité est le cadre qui ordonne le monde: la vie, la mort, les relations humaines, la politique, la culture. Dès que nous perdons le contact avec l'éternité, nous nous désintégrons, nous plongeons dans le chaos et l'entropie, et il ne nous reste plus rien. Poutine a saisi la principale différence entre la société traditionnelle à laquelle la Russie est attachée et le monde occidental. Avec la modernité, l'Occident a déclaré : il n'y a pas d'éternité, il n'y a que du temps. Mais le temps, détaché de l'éternité, a commencé à se désintégrer. Au début, c'était un paramètre rigide du déterminisme matérialiste, l'image newtonienne du monde, puis il s'est transformé en évolution. Cependant, ayant perdu sa dépendance à l'égard de l'éternel, il a inévitablement glissé vers le chaos.
Aujourd'hui, cette différence est peut-être la plus importante : les Russes se tiennent du côté de l'éternité. Nous n'y réfléchissons peut-être pas toujours consciemment, mais malgré des siècles de pressions matérialistes qui ont tenté d'effacer notre identité traditionnelle, nous avons conservé ce sentiment. Nous avons conservé la conviction que le spirituel est supérieur au matériel et que l'éternel est plus important que le temporel. Poutine a mis le doigt dessus. C'est la clé philosophique pour comprendre notre identité.
Il a également dit des mots importants sur l'identité : sa perte est mortelle. Si l'on ne s'appuie pas sur les valeurs traditionnelles, il n'y aura pas de pays, pas de société, pas de culture, pas de continuité entre les générations. Ceci est inextricablement lié à la notion d'éternité. Ces aspects philosophiques sont plus que jamais d'actualité. Poutine nous a rappelé qui nous sommes et quel type de guerre nous menons contre l'Occident. Il ne s'agit pas d'un simple conflit d'intérêts local, comme on essaie parfois de le présenter, mais d'un choc entre deux civilisations : une civilisation traditionnelle, tournée vers l'esprit et l'éternité, et une civilisation anti-traditionnelle, qui a rompu le contact avec ses racines.
Nous sommes aujourd'hui les derniers gardiens de la culture, de la philosophie et de l'héritage classiques occidentaux authentiques. Il se trouve que nous avons en quelque sorte échangé nos places avec l'Occident. Nous sommes issus de la même tradition byzantine et grecque, nous sommes chrétiens, ce qui nous place sur un pied d'égalité avec l'Occident. Mais l'Occident a abandonné ses origines, ce qui n'est pas notre cas. C'est pourquoi ceux qui, en Occident, comprennent notre bon droit doivent nous rejoindre. La Russie est l'arche de l'éternité, l'arche des valeurs traditionnelles. Poutine nous a rappelé, ainsi qu'au monde entier, ce que signifie être Russe.
Tatiana Ladiaeva : Il me semble que nous pouvons ajouter une autre idée, qui n'a peut-être pas été exprimée directement dans le film, mais que l'on retrouve souvent dans les discours du président russe Vladimir Poutine et d'autres hauts fonctionnaires. Il ne s'agit pas seulement de l'éternité et des origines, mais aussi du souci de la génération future.
Pourquoi est-ce important ? Nous nous demandons souvent pourquoi nous menons une opération militaire spéciale aujourd'hui. Oui, bien sûr, c'est pour protéger la population du Donbass et pour accomplir nos devoirs - personne ne le nie. Mais il y a une signification plus profonde : nous voulons éviter une situation où nous signerions un document avec Zelensky maintenant sans le regarder. Pourquoi ? Parce que nous ne voulons pas condamner nos descendants à faire face aux mêmes problèmes des années plus tard, de sorte que l'histoire se répète comme un disque rayé.
Comment pourrait-il en être autrement ? Il me semble qu'en Occident, on pense souvent différemment : les décisions y sont prises immédiatement, sous la pression du moment présent. Les conséquences pour l'avenir ? Elles ne semblent pas toujours être une priorité. Mais notre approche est différente : nous regardons vers l'avenir, nous pensons à ce que nous laisserons à nos enfants et petits-enfants. C'est là, à mon sens, un autre point important qu'il convient de souligner ici.
Alexandre Douguine : En général, vous avez raison. Mais le fait est que nous ne pouvons pas signer de cessez-le-feu, quelles que soient les conditions - ni face à nos descendants, ni face à la génération actuelle. Tout répit que nous accordons à l'ennemi - ce régime agressif, terroriste et naziste en Ukraine - sera utilisé par lui pour se regrouper, se réarmer, panser ses plaies et attaquer à nouveau. Et cela ne se produira pas dans le futur, mais dès qu'ils se sentiront suffisamment forts. Nous en avons déjà fait l'expérience à maintes reprises.
Certains moments du film concernant notre président m'ont alarmé. Le président reste ouvert et amical envers l'Occident, disant : « Nous avons cru l'Occident, nous lui avons fait confiance, nous voulions la paix, nous ne nous sommes pas préparés à la guerre. » Mais en combattant l'Occident, nous ne semblons pas réaliser pleinement à quel point la civilisation à laquelle nous avons affaire est monstrueuse. Nous la critiquons, mais quelque part nous continuons à lui faire confiance, nous sommes prêts à faire des compromis, à remplir nos obligations. Envers qui ? Envers le diable, qui ne respecte aucune loi. C'est cette faiblesse qui m'inquiète. De quelle trêve, de quels accords pouvons-nous parler sans victoire ?
Trump est différent. Il est lui-même en opposition au système mondialiste qui a déclenché la guerre contre nous. Mais c'est un Occidental, et ses paroles ne sont pas plus fiables que celles des autres dirigeants occidentaux, même si son paradigme conservateur est proche du nôtre. Il reste un homme de l'Ouest, et nous avons été grillés tant de fois dans nos relations avec cet Ouest.
Le président a parlé des différences entre nous et l'Occident, mais nous devons en prendre conscience plus profondément : nous ne serons d'accord avec personne en Occident tant que nous n'aurons pas gagné, que nous ne nous serons pas renforcés et que nous n'aurons pas commencé à défendre nos intérêts sur la base d'une souveraineté totale. Nous avons affaire à des tricheurs - c'est écrit sur leur front. Ils mentent, ils ne suivent pas les règles, ils ont leur propre programme caché. Souvenez-vous de Brzezinski : je l'ai interrogé sur ses promesses non tenues concernant l'OTAN et il m'a répondu : « Nous les avons trompés, nous les avons abandonnés. » C'est évident. Et Trump, le dis en toute sympathie, c'est écrit sur son front qu'il n'honorera pas les accords.
Tatiana Ladiaeva : Il ne le fera pas, n'est-ce pas ?
Alexandre Douguine : Bien sûr que non. L'Ukraine est notre maillon faible, et c'est de la pure naïveté que de s'attendre à une trêve prochaine dans des conditions acceptables pour nous. Nous devrions plutôt nous préparer à une escalade. C'est pourquoi le titre de notre programme ne devrait pas être modifié : l'escalade peut survenir rapidement et prendre une tournure brutale. C'est à cela que nous devons nous préparer.
Malgré sa proximité, Trump ne parle pas notre langue - nos positions sont trop éloignées. Même avec de bonnes intentions, il proposera quelque chose qui ne nous conviendra pas. Quant à Zelensky ou à l'Europe, c'est leur affaire, cela ne nous concerne pas. Nous devons suivre notre propre logique, basée sur les principes de civilisation dont le Président a parlé de manière si vivante dans le film. Il a pris le pays au bord du gouffre - le séparatisme faisait rage non seulement dans le Caucase, mais partout. En héros, en sauveur, il a sorti la Russie de l'abîme. Et aujourd'hui, 25 ans plus tard, nous sommes à nouveau au bord du gouffre. C'est apparemment le destin de la Russie : rester à jamais sous attaque, défendre sa liberté, sa langue et sa culture.
Nous avons vaincu Napoléon, écrasé Hitler - les clowns d'aujourd'hui n'en sont même pas proches. Mais si les négociations échouent et que Trump, l'Europe et les nazillons ukrainiens les rejoignent, ce sera un sérieux défi. Nous devons nous préparer à une telle éventualité. Plus nous défendrons fermement notre vérité, nos terres, notre éternité, plus nous aurons de chances d'éviter un affrontement. La force est le seul langage que la force comprend.
Trump est en résonance avec nous à certains égards, mais on ne peut pas faire confiance à l'Occident, y compris à lui. Le président l'a répété à maintes reprises : on nous a menti encore et encore. La limite de la confiance est épuisée. Nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes et sur nos alliés - les Nord-Coréens, qui ont fait leurs preuves dans la région de Koursk, ou la Chine et l'Iran. Tous ceux qui sont prêts à nous accompagner doivent être impliqués. En Ukraine, nous avons contre nous des mercenaires du monde entier ; c'est une guerre d'idées. Nous ne pouvons pas hésiter : les tâches de l'opération militaire spéciale définies par le président doivent être accomplies jusqu'au bout.
Tatiana Ladiaeva : Prenons un exemple frappant d'escalade. Nous parlons des menaces de Zelensky de frapper Moscou pendant le défilé du Jour de la Victoire. Nous en avons entendu parler la semaine dernière, mais ce qui me frappe, c'est le silence des dirigeants occidentaux face à des déclarations aussi retentissantes. Voyez-vous, lorsqu'ils menacent Moscou ou, disons, Poutine, c'est une chose - on pourrait dire qu'ils ne sont pas directement concernés. Mais lorsque vous êtes invité à un événement et que quelqu'un dit : « Je vais frapper cet événement », il s'agit déjà d'une menace pour vous personnellement. Et tout le monde se tait. C'est, vous savez, surprenant en soi.
Alexandre Douguine : En fait, pour comprendre la situation, il faut savoir à qui nous avons affaire. Ce n'est pas Zelensky lui-même qui a prévu de perturber le défilé du Jour de la Victoire ou d'organiser des provocations le 9 mai, lors de nos jours sacrés. Non, l'initiative ne vient pas de lui. Ce sont les mondialistes qui sont derrière tout cela, et en premier lieu les Britanniques, qui sont en train de mettre en place l'infrastructure nécessaire pour frapper notre territoire avec leurs missiles à longue portée. Cela est impossible sans l'aval des États-Unis, et cela montre que l'escalade prend de l'ampleur et ne s'arrête pas un instant.
Même l'accord de Trump sur les métaux de terres rares et les ressources énergétiques, malgré son désir déclaré de mettre fin au conflit, fait de lui un participant à cette guerre. Il ne peut s'empêcher de réaliser ce qui se passe - il acquiesce donc tacitement.
Je l'invite à prendre ces menaces au sérieux, même si cela relève bien sûr de la responsabilité des services de renseignement. Alors que l'on parle d'un cessez-le-feu et de tentatives de stabilisation des relations avec les États-Unis - ce qui serait en soi une bonne chose - l'escalade se poursuit sans relâche. Le silence de l'Occident face aux intentions de Zelensky, qu'il s'agisse de bluff ou de menace réelle, en dit long. Il s'agit d'un comportement terroriste de la part de la junte nazie de Kiev, un pouvoir illégitime qui agit avec l'approbation de ses manipulateurs occidentaux. Et il n'est plus certain que leur cercle se limite à l'Europe : il peut rester dans l'entourage de Trump des forces prêtes à poursuivre la guerre contre nous. La nouvelle équipe - Vance, Hegseth, Gabbard, Musk - cherche à première vue à mettre fin au conflit, mais nous ne voyons pas la véritable cuisine du Pentagone et des agences de renseignement. Des processus complexes y mijotent, l'État profond y vit - ce même « État profond » que Trump a promis d'écraser. Cependant, ce mot a disparu de ses discours, ainsi que des discours de ses partisans. Alors qu'auparavant, au cours des premiers mois, ils dénonçaient l'État profond à tout bout de champ, ce thème s'est maintenant évaporé. Et l'« État profond » s'est révélé beaucoup plus résistant et puissant qu'il n'y paraissait, et il est en guerre contre nous.
Il y a de nombreux facteurs inquiétants, et je les prendrais avec le plus grand sérieux. La victoire est loin, il faut le dire franchement. S'attendre à une trêve ou à un accord dans un avenir proche est naïf et peu sérieux. Nous avons beaucoup de terres à libérer, un ennemi redoutable à combattre et un long chemin à parcourir. Si Trump passe finalement de l'autre côté, il deviendra comparable à Napoléon ou à Hitler. Je comprends la fatigue humaine, l'aspiration à la paix, les questions comme "quand cela finira-t-il ?". Mais politiquement, nous devons admettre que nous devons nous préparer au pire et réaliser que le dénouement n'arrivera pas de sitôt.
Tatiana Ladiaeva : Parlons des élections en Roumanie. Le chef de l'Alliance pour l'unification des Roumains, George Simion, et le maire de Bucarest, Nicusor Dan, ont atteint le second tour. Simion est en tête du premier tour - il a obtenu plus de 40 % des voix, tandis que Dan en a obtenu plus de 20 %. Qui est donc ce Simion ?
Voici ce que j'ai appris : il promet de ramener le candidat suspendu George Georgescu sur la scène politique, éventuellement en tant que premier ministre. Il est favorable à l'union de la Moldavie avec la Roumanie, contre le soutien à l'Ukraine, et qualifie son parti de "trumpiste", épousant l'idéologie « Make America Great Again ». Quel genre de personnalité représente-t-il ? Il n'est guère pro-russe, mais que devons-nous attendre de son éventuelle victoire ?
Alexandre Douguine Non, il est juste pro-russe, c'est-à-dire qu'il n'est pas pro-russe, mais simultanément pro-russe tout de même. C'est exactement ce dont nous parlons ici.
Tatiana Ladiaeva : En tant que pro-américain, je vous demande pardon, oui ? Selon certains critères.
Alexandre Douguine : Il ne s'agit pas seulement d'une position pro-américaine, mais d'une position trumpiste - et c'est loin d'être la même chose. L'Occident d'aujourd'hui est divisé en deux camps. Le premier est celui des partisans des valeurs occidentales traditionnelles, incarnées par l'idée de MAGA, « Make America Great Again », portée par Trump et ses partisans. Mais cette scission a également touché l'Europe, où deux courants ont aussi clairement émergé : l'un est en faveur d'un retour aux valeurs traditionnelles européennes, une sorte de « Make Europe Great Again », et il n'est pas nécessairement lié au trumpisme. Beaucoup d'Européens, surtout dans les pays ayant un code culturel différent, comme la Roumanie orthodoxe, n'acceptent pas le protestantisme américain ou les traditions anglo-saxonnes. Simion et son associé George Georgescu, qui a été illégalement écarté de l'élection par les mondialistes, sont des traditionalistes orthodoxes, pas des protestants. Ils utilisent le trumpisme comme un outil anti-mondialisation, mais leur programme est distinct et souverain. On peut dire la même chose de l'AfD en Allemagne, du RN en France, ou même de Meloni en Italie - leurs valeurs traditionnelles sont nettement différentes des valeurs nord-américaines, même si, aux États-Unis, les catholiques supplantent désormais de plus en plus les protestants dans le leadership.
En Europe, deux pôles s'opposent : les traditionalistes, qui défendent les racines européennes, et les mondialistes - les réseaux de Soros, l'Union européenne, les anti-Trump et les anti-traditionalistes. Ces derniers sont les principaux commanditaires de Zelensky et de la guerre contre nous, car nous sommes pour eux un symbole des valeurs traditionnelles, qu'ils méprisent partout: en Russie, en Roumanie, en Amérique. L'Europe est maintenant de plus en plus clairement divisée : les euro-traditionalistes sont pragmatiquement orientés vers Trump, et si nous étions plus forts et plus convaincants dans nos victoires, ils se tourneraient vers nous - c'était le cas avant l'Opération militaire spéciale.
Simion est un traditionaliste et sa victoire au premier tour de l'élection présidentielle roumaine est un coup dur pour les euro-mondialistes. Pour lui, Zelensky est une marionnette des mondialistes, comme ISIS l'est pour les services de renseignement occidentaux - un outil, pas une figure indépendante. Simion est contre Zelensky, contre le mondialisme, et serait probablement ouvert à un dialogue constructif avec la Russie. S'il remporte le second tour - et avec un décompte équitable, il devrait l'emporter - cela créerait un précédent.
La Roumanie, ainsi que la Hongrie et la Slovaquie, pays traditionalistes, pourraient devenir un troisième État à la frontière avec l'Ukraine, dirigé par des opposants à l'establishment libéral. Cela affaiblirait sérieusement la position de l'Ukraine et des mondialistes. En Pologne aussi, le mouvement traditionaliste gagne en force - nous sommes à l'aube d'une révolution conservatrice en Europe.
Les mondialistes résistent : l'AfD a été déclarée extrémiste, Marine Le Pen a fait l'objet d'accusations absurdes visant à la mettre hors jeu. Mais à travers cette dictature globalitaire, les traditionalistes font une percée. Simion pourrait être tué, écarté de l'élection, emprisonné - en Europe, le pouvoir des mondialistes est encore grand. Trump soutient les euro-traditionalistes, mais son influence sur l'Europe n'est pas encore absolue. Les institutions mondialistes aux États-Unis, bien qu'affaiblies, s'accrochent au contrôle et autorisent toute attaque contre les traditionalistes.
C'est important pour nous : la Roumanie est un pays profondément orthodoxe. La victoire de Simion et de Georgescu est un signal que les forces anti-mondialisation gagnent non seulement en Amérique mais aussi en Europe. C'est une chance pour nous, mais il s'agit toujours de l'Occident, des valeurs traditionnelles roumaines. Pour construire des relations avec eux, nous devons être forts - demander ou promettre ne suffit pas à obtenir quoi que ce soit. Simion n'est pas notre homme, mais il est l'ennemi de nos ennemis, de ceux que nous combattons en Ukraine. Comme Orban ou Fico, il méprise Zelensky. Sa victoire renforcera notre position, même s'il n'est pas pro-russe, mais patriote roumain. C'est un pas de plus vers le démantèlement du pouvoir libéral-mondialiste en Europe, ce qui est vital pour nous. Une Roumanie neutre est déjà un gain énorme pour notre sécurité et notre stratégie en Eurasie occidentale.
Tatiana Ladiaeva : Mais si la Moldavie et la Roumanie s'unissent, est-ce bon pour nous ?
Alexandre Douguine : Attendons. L'essentiel est maintenant de s'accrocher à la situation, car les mondialistes sont la pire chose qui soit. Maïa Sandu est du camp opposé, celui de Soros, elle est l'ennemie de Simion.
Tatiana Ladiaeva : À ce sujet, je dirai simplement que les médias européens discutent déjà activement des résultats du premier tour de l'élection présidentielle en Roumanie. Les titres sont à peu près les suivants : la victoire d'un politicien d'extrême droite pourrait créer des problèmes pour l'OTAN et l'Union européenne, menaçant de déstabiliser davantage les alliances occidentales. La rhétorique occidentale, comme d'habitude, ne parvient pas à saisir la menace qui se profile à l'horizon. Mais n'entrons pas encore dans le vif du sujet - attendons de voir comment les choses se déroulent et commentons-les.
Parlons maintenant de Trump. Je vous rappelle qu'il y a quelques semaines, il a laissé entendre qu'un troisième mandat serait le bienvenu, avant de préciser : « J'ai été mal compris ». Néanmoins, la question de son éventuel retour revient régulièrement sur le tapis et les journalistes s'interrogent sur le sujet. Trump lui-même ne parle pas directement de ce désir, et il dit maintenant qu'il n'y a pas de désir particulier de le faire. Ceux qui vendent des casquettes Trump 2028 le font à leurs risques et périls, car elles ne reflètent pas ses intentions. Et puis, il est question d'un successeur. Beaucoup, y compris des hommes politiques, parient sur Vance comme futur président des États-Unis. Mais il y a aussi des théories du complot : on dit que Vance deviendra président pour laisser la place à Trump et qu'il dirigera à nouveau le pays. Qu'en pensez-vous ? Où est la vérité dans tout ce discours ?
Alexander Dugin : Il y a un point fondamental ici : les trumpistes ne peuvent pas perdre les élections de 2028. Si les démocrates reviennent au pouvoir, cela signifiera leur fin. Il y a une guerre civile idéologique qui se déroule aujourd'hui en Amérique. Il ne s'agit pas seulement d'une rivalité entre deux partis aux nuances différentes, comme par le passé, mais d'une lutte entre deux visions du monde. D'un côté, il y a les trumpistes, partisans des valeurs traditionnelles, et de l'autre, les Démocrates, leurs opposants.
Le conflit idéologique aux États-Unis bat son plein. Souvenez-vous des élections de 2020 : on ne sait toujours pas qui a gagné, car de nombreuses fraudes ont été découvertes. Une fois au pouvoir, les trumpistes se comportent comme s'ils allaient y rester longtemps. Ils introduisent des réformes idéologiques, ferment des ministères et des organisations de mondialistes qui servaient l'État profond. Il s'agit d'une révolution conservatrice, qui ne peut se limiter à quatre ans. Si les trumpistes cèdent le pouvoir aux démocrates, un châtiment les attend. Cette fois, ils seront détruits pour qu'il ne reste plus aucune trace du trumpisme. L'élection de 2028 est donc, pour eux, une question de vie ou de mort.
Les trumpistes sont confrontés à un choix : gagner ou mourir. Ils doivent s'accrocher au pouvoir en 2028 - que ce soit avec Trump pour un troisième mandat, que ce soit avec Vance, que ce soit par l'annexion du Canada ou du Groenland pour déclarer un nouvel État et recommencer le compte à rebours. Trump doit prolonger indéfiniment le cours actuel et, pendant ce temps, détruire les démocrates et les mondialistes comme s'il menait une guerre pour qu'ils ne puissent jamais revenir au pouvoir.
Il s'agit d'une révolution et Trump commence à perdre son élan à mon avis. Les réformes sont fastidieuses, il fait des compromis, mais il est en fait confronté à une résistance mondiale - aux États-Unis et au-delà. À l'heure actuelle, le monde entier est contre Trump. Ses seuls alliés seraient la Russie, la Chine et l'Inde, mais après l'accord scellé avec Zelensky, il est devenu notre ennemi. Trump est notre ennemi, ce qui nous prive de la possibilité de coopérer.
Il a déclaré une guerre commerciale à la Chine ; l'Inde est toujours un allié, mais un conflit se prépare au Cachemire.
La position de Trump est précaire : il a défié le mal mais n'a pas construit de coalition avec ceux qui pourraient le soutenir. Ses décisions sont irréfléchies et à court terme, et il doit maintenir le trumpisme au pouvoir au-delà de 2028 - que ce soit avec lui-même ou avec Vance. Les élections de mi-mandat s'annoncent difficiles. Les réformes de Trump ont déjà affecté le confort des Américains ordinaires. C'est une période difficile pour Trump, une sorte de marque sombre. Il devrait penser à 2028, mais annexer le Canada ou le Groenland n'est pas une tâche aussi facile qu'il y paraît. Pas plus qu'une opération militaire au Mexique contre les cartels de la drogue - il faudrait convaincre le président mexicain et la communauté internationale.
Trump a un problème. La prolongation du trumpisme au-delà de 2028 est une question de survie et doit être abordée dès maintenant. Mais à mon avis, il manque de profondeur stratégique. Si Trump agissait de manière stratégique, il se retirerait de la guerre avec la Russie, normaliserait les relations avec la Chine, éviterait les conflits au Moyen-Orient, dissolverait l'OTAN - comme il l'avait promis. Mais ses partisans se demandent : où en sommes-nous avec tout cela ? Où est la paix, où est la dénonciation des mondialistes, où est la liste d'Epstein ? Aujourd'hui, même eux sont sceptiques. Trump doit se ressaisir et s'engager dans une politique constructive - il a déjà commis de nombreuses erreurs.
14:25 Publié dans Actualité, Entretiens | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, entretien, alexandre douguine, russie, donald trump, george simion, état-unis, roumanie | |
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Israël et le syndrome obsessionnel amalécite
Israël et le syndrome obsessionnel amalécite
par Francesco Petrone
Source : Francesco Petrone & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/israele-e-la-sind...
Les mythiques Amalécites sont mentionnés dans les écritures et la Torah, écrits qui ne seraient autres que les cinq premiers livres de la Bible hébraïque, celle qui regroupe les textes concernant Moïse. Les Amalécites seraient les descendants d'Amalek, tout comme les Camites, les descendants de Cam, ou les Cananéens, les descendants de Canaan, et ne sont qu'un des innombrables peuples mentionnés dans les textes sacrés qui constituent également l'Ancien Testament. Nous savons que ce peuple, comme beaucoup de peuples du désert, était nomade et parcourait les terres correspondant au sud de la Palestine, près du Sinaï et non loin de Gaza. Les textes racontent que les disciples de Moïse, en fuyant l'Égypte, se sont heurtés à certaines tribus sur leur chemin, des peuples que certains ont identifiés plus tard comme étant précisément ceux qui n'auraient été autres que les descendants du mythique Amalek. L'événement se serait déroulé il y a environ 3300 ans. Nous savons que les textes bibliques comportent des passages avec des descriptions très crues, peut-être parce qu'ils reflètent la mentalité de peuples semi-nomades qui vivaient il y a plusieurs milliers d'années au Moyen-Orient. En fait, lorsqu'il s'agit de la réaction de Moïse à ces confrontations, nous entendons des paroles qui nous laissent perplexes. Nous repérons le comportement d'un Moïse courroucé, tel qu'il est décrit dans les Écritures: « Il eut recours à l'extermination des femmes et des enfants et pensait ne pas agir à cet égard de manière barbare et inhumaine: d'abord parce que les Amalécites étaient des ennemis qui l'avaient menacé et, ensuite, parce qu'il avait reçu de Dieu un ordre qu'il était dangereux d'ignorer ». Il est écrit que Moïse aurait même dit à Israël: «Souvenez-vous de ce qu'Amalek vous a fait lorsque vous êtes sortis d'Égypte». L'ordre de Dieu aurait été, selon ce que certains prêtres auraient écrit, que le nom d'Amalek soit « effacé de l'existence », c'est-à-dire que l'ordre aurait été l'extermination totale.
Quel est le rapport entre ces textes et l'actualité ? Ils ne devraient pas avoir grand-chose à voir, notamment parce que selon les archéologues israéliens, qui ont effectué des recherches approfondies au cours des dernières décennies sur ordre de leur propre gouvernement, recherches concernant le royaume mythique dont parlent les textes, il n'y a aucune trace d'établissements importants autres que des bivouacs de bergers. Il semble, en fait, que les Ecritures aient beaucoup édulcoré les faits en décrivant des réalités, que l'on peut même qualifier d'imaginaires, tout comme les narratifs sur les grands royaumes mythiques d'Israël. Et pourtant, malheureusement, parmi les sionistes modernes, il y en a qui, malgré la laïcité de l'idéologie des figures fondatrices, comme, par exemple, celles qui étaient extrêmement laïques tels Max Nordau et Herzl qui, en 1897, a fondé le sionisme au congrès de Bâle et en a été nommé président. Malgré cela, de nombreux Israéliens et pro-sionistes continuent aujourd'hui à prendre les écritures anciennes au pied de la lettre, comme les Grecs prenaient encore au pied de la lettre les motifs de la colère d'Achille décrits par Homère dans l'Iliade. Ainsi, le poème grec était également considéré comme un texte sacré et véridique dans l'Antiquité.
Nous en sommes arrivés au point où une personne qui a fait partie de l'école des "nouveaux philosophes" français, Bernard-Henry Levy, interviewé par le journaliste Maurizio Molinari, en sa qualité de directeur de La Repubblica, en parlant de son nouveau livre et d'un chapitre de celui-ci, consacré justement à Amalek, affirme, de manière sérieuse et sans faire trop de bruit, que "le danger aujourd'hui est la réapparition d'Amalek". Levy explique dans l'interview que l'ennemi le plus dangereux et le plus radical du peuple juif est de retour. Il poursuit en disant qu'Amalek ne veut pas seulement (notez le présent) la défaite des Juifs ou le partage de la terre, mais qu'il veut effacer les Israélites de la surface de la terre. Le titre du livre, publié en France par Grasset et en Italie par « La Nave di Teseo », est emblématique : « Solitude d'Israël ». Le philosophe poursuit en disant que « entre le fleuve et la mer, il y a huit millions de Juifs qui sont aujourd'hui à éliminer, à chasser ». Il conclut en disant : « Qu'est-ce que c'est, sinon le retour d'Amalek ? Il conclut ensuite en disant qu'Israël et l'Ukraine mènent la même guerre. Il s'agit d'une guerre presque métaphysique, et le fait de la perdre serait une défaite pour l'Occident. Mais s'il s'agit là d'idées très personnelles d'un personnage aussi emblématique que le philosophe français, nous les retrouvons aussi au sein du gouvernement israélien.
En effet, Netanyahou est lui aussi convaincu de mener une guerre totale et définitive contre le peuple mythique d'Amalek identifié aux Palestiniens. En fait, Netanyahou désigne les Palestiniens comme le peuple d'Amalek, comme étant les descendants de cet Amalek et revendique le « droit divin » de le combattre et de l'exterminer. Netanyahou utilise une rhétorique habile lorsqu'il compare les Palestiniens aux Amalécites.
Pour comprendre l'atmosphère irrationnelle qui règne en Israël, qui semble avoir replongé dans le mental d'une époque archaïque, prêtons attention aux propos tenus à la Knesset, le parlement de l'État d'Israël, par le ministre des finances Bezalel Smotrich, du parti sioniste religieux. Il a déclaré de son siège : « Un État palestinien ne peut pas exister parce que le peuple palestinien n'existe pas ». C'est plus grave qu'il n'y paraît car la comparaison faite par Netanyahou entre les Palestiniens et le peuple d'Amalek est déjà un programme de génocide puisque les Amalécites sont ce peuple que Saül, en tant que roi d'Israël, a reçu l'ordre d'exterminer par le prophète Samuel.
Mais que dit la presse israélienne ? Prenons l'exemple d'un journal gouvernemental, où l'on trouve ces lignes: "Ces gens méritent de mourir, ils méritent une mort douloureuse, une mort tourmentée, et au lieu de cela, ils s'amusent sur la plage". Telle est la prose de Schlesinger, correspondant de Hayom, un journal israélien à grand tirage. L'article se termine par une invocation: « Nous avons besoin de beaucoup plus de vengeance, d'une rivière de sang en provenance des habitants de Gaza ». Il ne s'agit pas d'un ressentiment pour le 7 octobre, mais d'un ressentiment plus grand, beaucoup plus ancien, presque atavique.
Sigmund Freud, qui était juif, a étudié le phénomène de l'antisémitisme, un sentiment généralisé d'aversion à l'égard des juifs, et a supposé qu'il pouvait trouver son origine dans le sentiment de supériorité de la religion juive. « Le sentiment d'élection a pu susciter chez les non-Juifs un sentiment de menace ou même d'envie qui a conduit à des formes d'antisémitisme et de discrimination ». Une grande tragédie se déroule en plein jour, pratiquement au cœur du monde occidental qui s'enorgueillit de sa tradition des Lumières et de son rationalisme, supposé conduire à la démocratie, au désenchantement et à des idées positives. Au lieu de cela, nous voyons ce même Occident apparemment hypnotisé par des idées dont Freud et Einstein se moquaient déjà en leur temps.
13:08 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : actualité, israël, gaza, amalécites, narratifs bibliques, proche-orient | |
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vendredi, 16 mai 2025
L'IMEC perturbé: la résistance gagne du temps pour Pékin
L'IMEC perturbé: la résistance gagne du temps pour Pékin
par Abbas Al-Zein (*)
Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/30454-abba...
La guerre à Gaza a révélé une profonde contradiction entre les intérêts stratégiques de la Chine en Asie occidentale et les avantages poursuivis par Israël, avec le soutien des États-Unis. Alors que Pékin s'efforce de préserver son initiative « la Ceinture et la Route » (BRI), Washington et Tel-Aviv remodèlent activement la région pour marginaliser l'influence chinoise sur les plans politique, économique et logistique.
Au centre de ce bras de fer se trouve le corridor économique Inde-Moyen-Orient-Europe (IMEC), annoncé lors du sommet du G20 de 2023 à New Delhi. Avec l'Inde, l'Arabie saoudite, Israël, les Émirats arabes unis et les principaux États européens en piste, l'IMEC vise à contourner les routes commerciales traditionnelles de la Chine, en reliant l'Inde à l'Europe via l'Asie de l'Ouest. Le port de Haïfa, dans l'État occupant la Palestine, est un pilier de ce projet.
Gaza : la porte d'entrée d'un affrontement géopolitique
La tentative de Tel-Aviv d'imposer un contrôle total sur Gaza - à quelques kilomètres de la route du corridor - n'est pas seulement un objectif militaire, mais une condition préalable à la sécurité de ce gazoduc commercial construit pour les intérêts occidentaux.
Selon The Diplomat, la guerre à Gaza a déjà « détruit l'IMEC avant même qu'il ne soit commencé », tandis qu'un rapport de l'université Carnegie note que la viabilité du corridor est en suspens après l'opération « Al-Aqsa Flood » et la pause dans la normalisation des relations entre l'Arabie saoudite et Israël.
Une bande de Gaza maîtrisée offrirait à Israël un levier économique, une intégration régionale et une nouvelle fonction géopolitique, en sapant la position centrale de la Chine dans le commerce mondial. Mais tant que la résistance persistera à Gaza et au Sud-Liban, le corridor restera vulnérable, ce qui donnera à Pékin le temps de renforcer ses alternatives stratégiques.
Dans ce contexte, la résistance palestinienne et régionale sert involontairement les intérêts chinois en menaçant les infrastructures israéliennes et en retardant les projets d'intégration menés par les États-Unis. Haïfa et d'autres ports israéliens sont confrontés à une insécurité persistante, qui décourage les investisseurs et complique la planification à long terme des infrastructures.
Contrairement à Washington et à Tel-Aviv, Pékin bénéficie d'un atout multipolaire et la survie de la résistance modifie l'équilibre régional en sa faveur.
Les gains silencieux de la Chine dans la résistance
Bien que la Chine ne soit pas directement impliquée dans la guerre, l'érosion de la résistance palestinienne renforcerait les réseaux concurrents alignés sur l'Occident et réduirait la marge de manœuvre de Pékin. Le maintien d'un état d'indécision sur les théâtres de Gaza et du Liban donne à la Chine un temps précieux pour renforcer ses atouts dans le cadre de la BRI par le biais de couloirs plus sûrs.
Un front parallèle à cette confrontation se développe en mer Rouge. Les activités militaires des États-Unis et d'Israël près de Bab al-Mandab témoignent d'une tentative de monopoliser le contrôle de cet étroit passage stratégique. Bien que ces opérations soient présentées comme une tentative de contrer les « menaces pour la navigation », elles visent en réalité à consolider la domination occidentale sur une artère commerciale mondiale essentielle.
La Chine, qui a établi sa première base navale à l'étranger à Djibouti en 2017 pour protéger les voies de navigation de la BRI, considère cette militarisation comme un défi direct. Selon le Defense Post, les États-Unis visent à « contrer l'influence croissante de la Chine dans la région », citant les exercices navals conjoints sino-russo-iraniens et le soutien chinois à la surveillance des navires alliés.
En avril, les États-Unis ont accusé la société chinoise Chang Guang Satellite Technology Co. de fournir des images satellite aux forces armées yéménites alignées sur Ansarallah pour les aider à cibler les ressources navales américaines et alliées en mer Rouge. L'entreprise a rejeté l'accusation en la qualifiant de « calomnie scandaleuse », mais Washington y voit la preuve que Pékin exploite des entreprises privées pour mener une guerre du renseignement par procuration.
Cet arrangement permet à la Chine de maintenir un déni plausible tout en profitant de la perturbation des opérations maritimes américaines. Le refus de Pékin de condamner les attaques au Yémen et son insistance sur la fin de la guerre à Gaza comme condition de la stabilité régionale sont conformes à sa stratégie plus large qui consiste à éviter la confrontation directe tout en affaiblissant le contrôle des États-Unis.
Selon l'Institut israélien de sécurité nationale, la Chine est « prête à assumer la responsabilité des dommages économiques causés par la crise » de la mer Rouge, en échange de la non-adoption d'une position conforme aux objectifs israélo-américains.
Iran, sanctions et points de pression énergétiques
L'Iran, partenaire le plus proche de la Chine dans la région, joue un rôle tout aussi crucial. Près de 50% des importations chinoises de pétrole proviennent d'Asie occidentale, et l'Iran en fournit une part importante à des prix préférentiels, une relation façonnée par les sanctions et les besoins stratégiques. Pour Pékin, ce corridor énergétique est essentiel pour se protéger de la manipulation du marché par les États-Unis et garantir son autonomie en matière de fixation des prix de l'énergie.
Cependant, Washington a fait de l'Iran une cible centrale de sa stratégie d'endiguement. Du sabotage de l'accord nucléaire à la pression par procuration et à l'étranglement économique, la politique américaine vise à isoler Téhéran et à contraindre ses partenaires - notamment la Chine - à de nouvelles dépendances. Le 1er mai, le président américain Donald Trump a annoncé l'imposition de sanctions secondaires à toute entité qui achète du pétrole ou des produits pétrochimiques à la République islamique.
Cette escalade a pour but de frapper la Chine. En affaiblissant la capacité d'exportation de Téhéran, Washington limite les options de Pékin et l'oblige à dépendre davantage des États du golfe Persique alignés sur les États-Unis. L'objectif de la Chine de désaméricaniser les flux énergétiques est ainsi affaibli et sa vision à long terme de la souveraineté économique est mise à mal.
Dans cette optique, le rôle d'Israël dans la déstabilisation régionale, notamment par la promotion du sectarisme en Syrie et les cyber-opérations contre les infrastructures iraniennes, sert les objectifs des États-Unis en faisant de l'Iran un nœud moins fiable dans le réseau chinois de l'initiative de coopération pour le développement.
Découplage stratégique ou confrontation directe?
L'implication plus large de toutes ces tendances est que l'Asie occidentale n'est plus un théâtre secondaire dans la rivalité entre les États-Unis et la Chine, mais la ligne de front. Les États-Unis ne se retirent pas de la région pour se tourner vers l'Asie de l'Est. Au contraire, ils militarisent l'Asie occidentale elle-même afin d'acculer la Chine au niveau mondial. Des projets tels que l'IMEC, les patrouilles navales en mer Rouge et les sanctions anti-iraniennes sont autant de prolongements de cette logique stratégique.
Pendant ce temps, la Chine continue de marcher sur la corde raide diplomatique, en maintenant sa neutralité, en évitant de s'engager militairement et en invoquant vaguement la désescalade. Mais le fossé entre ses intérêts économiques et sa position politique devient intenable. Alors qu'Israël s'efforce de sécuriser militairement un régime commercial conçu pour remplacer l'initiative de Bretton Woods, Pékin doit décider si sa position passive tiendra ou s'il sera contraint de défendre ses intérêts avec plus d'assurance.
Un équilibre fragile mis à mal par la résistance
Malgré une pression croissante, les forces de résistance en Asie occidentale continuent de jouer un rôle disproportionné dans le façonnement de ce champ de bataille géopolitique. De Gaza au Liban, de l'Irak au Yémen, leur capacité à imposer l'insécurité aux infrastructures rivales - qu'il s'agisse d'aéroports, de pipelines ou de routes maritimes - crée des frictions qui favorisent la Chine sans qu'elle ait besoin d'agir directement.
Les missiles balistiques hypersoniques de Sanaa, les restes de l'arsenal du Hezbollah ou les attaques transfrontalières potentielles de la résistance irakienne contribuent à un environnement dans lequel les plans américains peinent à se stabiliser. Fondamentalement, ces acteurs se sont abstenus de cibler les intérêts chinois, renforçant l'image de Pékin en tant que partenaire commercial neutre plutôt qu'hégémon militaire.
Cet équilibre - dans lequel la résistance maintient la région suffisamment instable pour retarder les projets d'intégration américains, mais pas assez chaotique pour nuire aux investissements chinois - a jusqu'à présent joué en faveur de Pékin. Mais comme Israël cherche à étendre son rôle de plaque tournante économique occidentale et que les sanctions américaines visent à couper la Chine des sources d'énergie alternatives, la marge d'inaction de la Chine s'amenuise.
(*) Abbas est un journaliste politique libanais du réseau Al-Mayadeen Media Network, spécialisé dans la géopolitique et la sécurité internationale. Dans son travail, il analyse également les ressources énergétiques mondiales, les chaînes d'approvisionnement et la dynamique de la sécurité énergétique.
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Turbo-capitalisme financier: comment tout nous est volé
Turbo-capitalisme financier: comment tout nous est volé
Diego Fusaro
Source: https://posmodernia.com/turbocapitalismo-financiero-como-...
Le turbo-capitalisme financier pourrait être décrit comme une industrie extractive, bien que sui generis. Il s'agit en effet d'un puissant appareil d'abstraction, de centralisation et de captation des biens communs et de la valeur sociale, selon la figure de « l'accumulation par dépossession » évoquée par David Harvey dans Une brève histoire du néolibéralisme, en référence au paradigme néolibéral et à la transition entre le capitalisme producteur manufacturier bourgeois et le capitalisme prédateur financier post-bourgeois.
Cette accumulation se fait souvent avec la médiation du gouvernement dans sa version libérale, par des manœuvres telles que le remplacement des organismes de retraite par des assureurs privés, ou encore par le dé-financement du secteur public. Le crédit est ainsi présenté comme le principal système par lequel le turbo-capital financiarisé peut extraire la richesse de la population. Il utilise de multiples stratagèmes pour mettre en œuvre son projet d'extraction des richesses et d'expropriation de l'argent au profit de la classe dirigeante déjà hyper-possédante. Tous s'articulent autour de pratiques prédatrices astucieuses qui s'appuient formellement sur la loi, en la rédigeant ex novo ou en la pliant simplement à leurs interprétations, de manière à garantir de manière stable - pour parler comme Thrasymaque (La République, 339a) - « l'intérêt du plus fort ». Ainsi s'expliquent les taux d'intérêt usuraires des cartes de crédit, les saisies d'entreprises privées de liquidités en cas de difficultés, la promotion de l'actionnariat, la fraude aux entreprises, la manipulation des marchés et l'utilisation de systèmes pyramidaux comme la fameuse « pyramide de Ponzi ».
Pour reprendre le titre du chef-d'œuvre de Weber, on pourrait à juste titre parler d'accumulation par expropriation et du nouvel esprit de l'ordre capitaliste. Cette dépossession ne se limite d'ailleurs pas aux leviers de l'extraction financière, mais se détermine - explique Harvey - également dans de nombreuses autres figures connexes (« privatisation », « gentrification », « réclusion de masse ») ; au premier rang de celles-ci - surtout après 1989 et l'effondrement du Weltdualismus (dualisme mondial) - figure le retour de l'impérialisme atlantiste sous ses formes les plus brutales. Harvey lui-même le reconnaît dans Perpetual War (2003) et, à côté de lui, Giovanni Arrighi dans The Long Twentieth Century (1994) et dans Adam Smith in Peking (2007) : hors des frontières de l'Occident, le capital utilise à nouveau la violence de l'expropriation directe, appelée pieusement « privatisation », sous des formes qui ne sont pas si différentes de celles étudiées par Marx, à propos de l'« accumulation originelle », dans le chapitre 24 du premier livre du Capital. Marx lui-même, en revanche, nous enseigne que « l'hypocrisie profonde et la barbarie intrinsèque de la civilisation bourgeoise apparaissent devant nous sans voile lorsque de la métropole, où elles revêtent des formes respectables, nous tournons les yeux vers les colonies, où elles sont nues ».
A titre d'exemple, il suffit de rappeler le travail de la civilisation du dollar dans l'Irak occupé par les troupes de l'impérialisme en 2003. Le politicien Paul Bremer a publié quatre ordonnances prévoyant la privatisation totale des entreprises d'État, la propriété privée totale des activités économiques irakiennes par des sociétés étrangères, le rapatriement total des bénéfices réalisés par les sociétés étrangères, l'ouverture des banques irakiennes au contrôle étranger, l'égalité de traitement entre les sociétés étrangères et les sociétés nationales et la suppression de la quasi-totalité des obstacles au commerce. Le premier laboratoire de ces stratégies soutenues par Washington avait été le Chili de Pinochet.
En résumé, l'oligarchie ploutocratique néolibérale se présente comme une aristocratie extractive, puisqu'elle s'enrichit en extrayant la richesse du corps social sans contribuer d'aucune manière à sa production. Elle apparaît ainsi, à toutes fins utiles, comme la Parasitenklasse (classe parasitaire) évoquée par Marx. L'accumulation par dépossession - ou, si l'on préfère, « l'accumulation dominée par la finance » (finanzdominierte Akkumulation) - propre à la phase absolue, repose sur l'hypothèse que la forme la plus rapide et la plus immédiate d'enrichissement consiste à soustraire de la richesse ou, plus précisément, à l'extraire par la contrainte: cela s'obtient, concrètement, en spoliant les épargnants et les investisseurs, en vidant les banques (après avoir empêché l'utilisation des liquidités et, donc, la fuite de l'épargne), en pillant les « actifs » (les « assets », comme les appelle le néo-langage) des entreprises et des Etats par le recours à des emprunts meurtriers.
In specie, le système de crédit tisse une toile d'obligations pour le débiteur de telle sorte que, finalement, la personne endettée n'a pas d'autre choix que de céder ses droits de propriété au prêteur. Cette stratégie, en revanche, était déjà connue de Marx, qui la mentionne fréquemment dans le troisième livre du Capital. Par exemple, lorsque des hedge funds - fonds spéculatifs - prennent le contrôle d'entreprises pharmaceutiques, ils achètent d'immenses quantités de maisons saisies et les mettent ensuite à la disposition des consommateurs qui en ont besoin à des prix exorbitants, organisant scientifiquement l'accumulation par l'expropriation. Il arrive souvent, en effet, que les crises laissent dans leur sillage une masse d'actifs dévalués, qui peuvent ensuite être obtenus à des prix avantageux par ceux qui ont les liquidités pour les acheter : c'est ce qui s'est passé en 1997-1998 en Asie de l'Est et du Sud-Est, lorsque des entreprises parfaitement saines ont fait faillite par manque de liquidités et ont été rachetées par des banques étrangères, pour être ensuite revendues avec des profits impressionnants.
Si la bourgeoisie entrepreneuriale générait la richesse par le travail et son exploitation, les élites mondialistes sans frontières s'enrichissent par la dépossession aux dépens des travailleurs et des classes moyennes non libéralisées. Elles extraient la richesse du corps social productif et ne contribuent pas à la production de cette richesse : en d'autres termes, elles ne participent pas au travail qui la produit, ce qui les rapproche - mutatis mutandis - de l'ancienne aristocratie de l'Ancien Régime. Les maîtres de la finance techno-féodale, qui gèrent la création monétaire privée à des fins privées (cachées et exemptes de toute responsabilité), dirigent la domination parasitaire et extractive du produit et du travail d'autrui. En vue de cet objectif conforme à leur domination de classe, les globocrates - habitués à vivre « sur l'argent des autres », pour reprendre la formule de Luciano Gallino - opèrent le détournement prédéterminé du crédit de l'économie productive vers la finance spéculative, processus qui est suivi par la désindustrialisation, le désinvestissement, la baisse des salaires et les licenciements.
Les classes moyennes et populaires, quant à elles, sont contraintes de travailler et de payer des impôts très élevés pour enrichir une classe financière mondiale qui a le monopole de la création des symboles monétaires et qui, en échange de ses prêts, retient, sous la formule de l'intérêt usuraire, une grande partie du produit du travail. La finance elle-même, dans sa dynamique essentielle, opère en favorisant le passage de la fabrication bourgeoise à l'hégémonie des multinationales post-bourgeoises et de leurs monopoles. Cela conduit à cette inversion mortelle entre la finance et l'industrie déjà décrite, dans ses caractéristiques les plus particulières, par Lénine et, bien que d'une manière différente, par Rudolf Hilferding dans son Finanzkapital (1923).
Tous deux, bien que dans des perspectives différentes, avaient pleinement décrypté le quid proprium du capital financier et son remplacement de la primauté des industriels par celle des banquiers. L'industriel bourgeois est impliqué et proche des processus productifs, et dirige la coopération (dans le chapitre XXIII du Capital, Marx utilise l'exemple du chef d'orchestre) ; le banquier, en revanche, est éloigné de la production et n'est pas lié à ses éventuelles tragédies (en fait, il a souvent tout intérêt à ce qu'elles se produisent).
Comme toutes les activités de rente, la finance fonctionne aussi selon la figure de l'actio in distans: elle s'abstrait de la production et gouverne à distance, sans se montrer, en agissant de manière parasitaire par rapport à la production réelle et à la société dans son ensemble. La finance, en outre, ne s'intéresse pas à la construction de la stabilité et, en fait, vit de l'instabilité et de la précarité, selon les fondements de la nouvelle forme d'accumulation flexible que nous avons analysée dans notre livre Histoire et conscience du précariat (Ed. esp. 2021).
Contrairement à ce que le regard idéologiquement contaminé détecte habituellement, le capital financier n'opère pas dans une terra nullius indéterminée, ni ne génère de la richesse à partir de rien : en réalité, il extrait de la valeur du bien commun de la société et, en général, de la « classe qui vit du travail », c'est-à-dire du serf précarisé. Le capital financier liquide se présente ainsi comme un puissant appareil d'expropriation faussement anonyme. Il opère en transférant des biens publics tels que les chemins de fer et l'eau, les lignes téléphoniques et le patrimoine culturel dans des mains privées, libérées de toute localisation nationale. On peut également en déduire l'analogie avec les processus d'« accumulation originelle » décrits par Marx dans Le Capital.
Ce n'est qu'à cette lumière que l'on peut expliquer la soi-disant crise américaine de 2007, ainsi que - pour rester en Europe - la perte d'environ quarante pour cent du pouvoir d'achat du peuple italien avec le passage de la lire à la monnaie unique de l'euro (on peut dire à peu près la même chose du peuple espagnol). Le capitaliste bancaire-monétaire apparaît comme un faiseur d'argent et, en même temps, comme un donneur d'argent : il crée de l'argent ex nihilo et le prête dans le but évident d'endetter les « bénéficiaires ». Elle prélève non seulement les fruits du travail, mais aussi l'épargne de l'ensemble de la classe dominée.
Par essence, la finance produit de la « richesse » en créant de l'argent à coût nul. Mais en réalité, elle crée du papier et non de la richesse : avec la conséquence évidente que la richesse qu'elle obtient doit être soustraite, par des impôts et des artifices usurocratiques, à ceux qui la produisent réellement, c'est-à-dire au précariat en tant que classe qui vit du travail. Dans son aspiration à dominer la planète entière au nom du profit et de la croissance infinie, la classe mondiale des seigneurs de la finance a imposé des modifications de la fiscalité à son profit exclusif. En Occident, la progressivité de l'impôt diminue progressivement, depuis 1989, au fur et à mesure que l'on s'élève dans la hiérarchie des comptes bancaires. La classe moyenne bourgeoise en voie d'illicitisation se voit prélever en moyenne 45% de ses modestes revenus. Bref, dans une synthèse plausible, alors que le travail est de plus en plus taxé, la spéculation financière et les grandes affaires de l'aristocratie financière restent non taxées et non contrôlées, le plus souvent sous la forme d'une véritable légalisation de l'évasion fiscale.
De leur côté, les multinationales, leurs actionnaires et leurs PDG paient des impôts fixés à des chiffres dérisoires, allant régulièrement de 1 à 5% (et qu'ils évitent, quand ils le peuvent, en utilisant les « paradis fiscaux »). Tout employé du colosse Amazon est taxé dix fois plus que la même multinationale multimilliardaire pour laquelle il travaille. Sous cet aspect, la lutte contre l'évasion fiscale, toujours invoquée comme une figure de la justice universelle, est ponctuellement menée par l'Etat libéral contre les classes moyennes et populaires au profit de la classe financière mondiale. Loin d'être une garantie de justice universelle, la « lutte contre l'évasion fiscale », telle qu'elle est gérée par l'ordre néolibéral, apparaît comme l'un des nombreux instruments du massacre des classes opéré par les cagoulards de la finance et par l'Etat libéral à leur service.
En témoigne le fait que la possibilité d'évasion fiscale des classes moyennes et populaires, quand elle n'est pas rendue impossible par une fiscalité qui pille les salaires avant même qu'ils ne soient perçus (c'est le cas de l'emploi public, en voie de démantèlement au nom de la raison libérale), est poursuivie comme une règle de droit, là où l'évasion des géants du commerce cosmopolite, des usuriers de la finance spéculative et des multinationales massives, est admise comme une règle de droit. Cela confirme, pour la énième fois, que le droit, dans l'ordre des rapports capitalistes, ne garantit pas la justice universelle, mais les intérêts de la classe dominante, dont il « juridifie » et « légalise » la domination.
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Le nazisme « woke » de Peter Singer
Le nazisme « woke » de Peter Singer
Carlos X. Blanco
Source: https://decadenciadeeuropa.blogspot.com/2025/01/el-nazism...
Le message des grandes banques, des seigneurs de l'argent et d'ajtres oiseaux charognards, est généralement clair. La BBVA, une institution bancaire que certains s'obstinent à appeler « la nôtre », parce qu'elle est espagnole, a décerné un prix à un philosophe anglophone, bien sûr : l'Australien Peter Singer : https://www.premiosfronterasdelconocimiento.es/galardonad...
Parler de « frontières de la connaissance » précisément à propos d'un homme dont la mission est de brouiller les frontières ontologiques est frappant, et cette nouvelle nous contraint à tirer la sonnette d'alarme. Le portail solidarity.net décrit très bien le personnage :
« Ce philosophe athée d'origine juive a fait quelque chose de très important pour le néo-capitalisme mondial, c'est-à-dire pour les puissants de la Terre : essayer d'abaisser la dignité des êtres humains, en particulier des plus démunis, des plus faibles et des plus vulnérables, à une catégorie inférieure à celle des animaux. De telle sorte que l'avortement, l'infanticide et l'euthanasie sont considérés comme des pratiques louables si elles sont appliquées en particulier aux malades et aux handicapés. Il s'agit de justifier l'élimination de toutes les personnes qui peuvent représenter un fardeau moral, social ou économique pour toute société néolibérale efficace. C'est un promoteur de la guerre des puissants contre les faibles ».
Le capitalisme, dans sa version ultra-libérale actuelle, ne veut pas de frontières ontologiques nettes. Il n'y a pas de frontière entre les espèces, nous dit Singer. Il y a des humains qui « valent moins » que certains singes ou vertébrés en général. C'est lui, et d'autres « experts » engagés par le capitalisme, qui décideront qui mérite de vivre et qui ne le mérite pas. Le capitalisme, et non un comité d'universitaires compétents et indépendants, décide également de récompenser les siens, ceux qui donnent le ton en termes de frontières à balayer. En Espagne, comme dans tout pays colonisé par l'anglosphère, comme dans toute colonie merdique qui décide d'incorporer l'idéologie anglo-américaine et cosmopolite des « éveillés », il y aura toujours des professeurs doués, prêts à nommer et à approuver l'anti-humanisme de Singer.
Luis M. Valdés Villanueva (photo, ci-dessus) est professeur à Oviedo et il semble qu'il ait proposé à Singer de recevoir ce prix octroyé par la banque « espagnole ». J'ai été étudiant, chercheur et professeur dans cette université, mais je n'ai jamais rencontré cette personne. De toute évidence, la banque BBVA ne m'a pas payé de dîner ni ne m'a fait de cadeau d'aucune autre manière. Au contraire, elle a toujours été une banque très ponctuelle lorsqu'il s'agissait de me facturer des intérêts. Malheureusement, dans mon ancienne université - qui m'a laissé tant de souvenirs - je constate que l'animalisme a également transformé la philosophie en « animal ». La trajectoire d'un philosophe analytique comme Valdés, professeur de ce courant anglo-saxon - et donc colonial - qui réduit l'activité linguistique à une simple analyse d'énoncés, ne justifie guère son rôle de « nominateur » d'un personnage comme Peter Singer. On dira que le point commun entre Valdés et Singer est de professer cette pensée anglo-saxonne aberrante pour laquelle un enfant peut « valoir moins » qu'un singe, ou pour laquelle un membre handicapé de notre espèce pourrait faire l'objet d'une expérimentation en laboratoire avant n'importe quel autre vertébré « sain ». Peut-être que le colonialisme anglo-saxon, qui dans l'Espagne universitaire a pris de nombreuses formes, y compris la philosophie analytique ou « du langage », implique fondamentalement un atroce nominalisme, un mépris pour l'ontologie.
Le « spécisme », c'est-à-dire l'adoption d'un point de vue centré sur une espèce - la sienne - considérée comme privilégiée, serait la nouvelle idole à abattre, après le sexisme et l'ethnocentrisme. Le professeur Valdés, dont nous ne connaissons pas les études sur l'éthique, la biologie des espèces, le bien-être animal ou la théorie de l'évolution, ne connaît qu'une chose : la possession d'une « chaire ». Obtenir une chaire et faire en sorte qu'une banque se souvienne un jour de vous. Quelqu'un, celui qui possède la chaire de quelque chose qui n'a rien à voir avec lui, cite néanmoins le nom de l'Australien à la généreuse banque « espagnole », en disant qu'il « marque un avant et un après ».
Il y a quelque chose dans les banques, quelque chose de magique et de tintinnabulant. Vous savez ce que c'est. L'espèce des professeurs susmentionnés existe, bien sûr, ce n'est pas un flatus vocis. Et l'argent, qui est magique, leur accorde l'entité voulue. Le nominalisme anglo-saxon, issu directement du frère Occam, vient nous enseigner qu'« il y a - comme le déclare le professeur Valdés - un avant et un après Singer ». En Espagne, des gens comme Sánchez Ron, Carmen Iglesias, José Muñiz, etc., tous professeurs, nous ont appris qu'« il y a un avant et un après Singer » donc ce sont là tous des professeurs qui se consacrent à découvrir pour les banques qui marque l'avant et l'après.
Il me semble que l'animalisme, comme tant d'autres excroissances idéologiques du mouvement « woke », parvient, avec beaucoup d'argent, à introduire, avec la bénédiction académique et financière, les choses les plus scandaleuses dans la culture populaire. Les masses semi-éduquées et abruties sont prêtes à tolérer et même à applaudir les plus grandes absurdités s'il y a un « professeur » pour les soutenir et s'il y a une banque pour mettre suffisamment d'argent à leur disposition. Une grande partie des masses abruties meurt d'envie que des personnalités éminentes marquent un but contre la « tradition ». La philosophie grecque et la tradition chrétienne ont été, à parts égales et solidairement, des courants « spécistes » : brisons cette barrière, disent les wokistes. Mais les mêmes masses qui ont acheté cette histoire à la BBVA et à l'Anglosphère ne savent pas qu'elles seront bientôt, très bientôt, le matériel consommable, la masse humaine que le capital réduira en bouillie avec d'autres vertébrés non-humains...
Le lecteur, et bien sûr quiconque se considère comme un admirateur de types à la Peter Singer, ainsi que tout client de banques comme la BBVA, ou même, plus modestement, tout « fan » de professeurs de philosophie analytique « made in Anglosphere » à la façon de Luis Villanueva, devrait se rappeler qui est vraiment aux commandes dans la banque qui récompense si généreusement et de manière si désintéressée ces « transgresseurs de la connaissance ».
Le responsable de tout cela chez BBVA n'est autre que BlackRock, l'un des principaux "fonds vautours" qui détient déjà environ 7 % des actions de la banque. Ce même fonds possède également une participation importante et similaire dans la banque Sabadell, avec laquelle il envisage de fusionner, formant ainsi une énorme macro-banque. D'autres grandes institutions financières, espagnoles et mondiales, sont contrôlées par le plus grand fonds vautour que certains considèrent déjà comme « le propriétaire du monde ». Cette entité représente parfaitement le modèle du capitalisme spéculatif, où quelques rares personnes possèdent les principales entreprises du monde. Ces quelques personnes, dont beaucoup sont américains, ont la capacité de façonner les goûts, les tendances et les valeurs d'une grande partie du monde, en particulier dans le monde occidental où les entreprises vassales de BlackRock n'ont pratiquement pas d'adversaires réels.
Le capitalisme dans sa phase actuelle, comme on le sait, dirige les destinées du monde à travers des investissements-désinvestissements qui ont la capacité d'envoyer des millions de personnes à la mort (par la violence ou la famine). Ces groupes financiers contrôlent également les grandes entreprises technologiques, dont les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) qui, à leur tour, sont les propriétaires souverains des grandes décisions prises dans le monde en matière d'éducation, de santé, d'armée, d'environnement, etc. Le type d'être humain que nous aurons, disons, en 2050, sera le résultat direct de ce que certains personnages, comme Larry Fink (propriétaire de BlackRock) ou Peter Singer, gestionnaire du lobby anti-humaniste, adoptent aujourd'hui.
Il est très significatif qu'après avoir effacé - soi-disant - les différences ethnoculturelles entre les hommes au nom de la soi-disant mondialisation, les détenteurs de l'argent ont entrepris d'effacer les différences entre les sexes et les différences entre les espèces. Pour couronner le tout, il y a chez Singer non seulement un nominalisme grossier (« Qu'est-ce qu'un homme, un enfant, en quoi est-il vraiment différent d'un autre vertébré ? ») mais aussi un utilitarisme effroyable. C'est un certain Jeremy Bentham (1748-1832) qui a défini la vie humaine en termes de calcul grossier: l'éthique consiste en un calcul hédoniste. L'homme maximise ce qui lui procure du plaisir (ou de l'utilité) et économise ou minimise ce qui lui cause de la douleur. L'être humain est ainsi réduit à une machine à calculer le plaisir, il devient un maximisateur hédonique. Le capitalisme sauvage et débridé a ici son modèle de l'homme parfait, bestialisé et machinal.
Qu'on nous dise quel genre de bouillie humaine nous serons en 2050 grâce à ces loups déguisés en brebis. Ils se faufilent d'abord dans nos manuels puis si hissent sur les chaires de « bien-être animal » (pauvres petits animaux !), mais finissent par écrire des programmes pour la « solution finale ». Les nouveaux nazis pourraient bien avoir des origines juives. Ils parlent anglais, sont utilitaristes et parlent de « progrès » : ils décideront « qui vaut moins », même s'il est humain. Cet « être », une fois descendu de son piédestal anthropocentriste, peut n'être qu'un « morceau de viande », et donc avortable, aussi bien en prénatal qu'en postnatal. Ce vertébré humain peut faire l'objet d'une euthanasie obligatoire, car il génère des dépenses de santé injustifiées. Ou peut-être son « empreinte écologique » est-elle insupportable pour les salamandres, les phasmes ou les phoques arctiques?
Ce corps humain peut être apte à donner du plaisir sexuel à des gorilles, des chiens ou des chevaux, mais il ne vaut pas un centime sur le marché des organes, sur le marché des esclaves ou en tant que paquet de viande destiné à être consommé par des animaux protégées. Si l'on dévalorise l'être humain, on ne peut pas s'arrêter. L'anti-humanisme est le nazisme du 21ème siècle. Voyons si un professeur d'Oviedo nous expliquera prochainement qu'il n'en est rien.
10:53 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, animalisme, spécisme, peter singer | |
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jeudi, 15 mai 2025
Le terrorisme jihadiste. Narration et réalité
Le terrorisme jihadiste. Narration et réalité
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/il-terrorismo-jihadista-narrazi...
Racontez-nous la vérité, pour une fois. Dites-nous la vérité, même partielle, mais que ce soit la vérité.
Ou inventez-vous un nouveau mensonge. Plus crédible.
Car la vieille narration répandue sur le terrorisme islamique, le jihadisme, ne tient plus.
Al-Jolani, celui qui se fait ainsi appeler, le leader du mouvement jihadiste syrien affilié (du moins autrefois) à Al-Qaïda et aussi à l’État islamique, s'est envolé, direction Paris.
Et Macron le reçoit avec tous les honneurs. Comme s’il était le légitime chef d’État de la Syrie.
Normal ? Je me souviens encore du massacre du Bataclan, du deuil, des larmes des Français. Des manifestations de compassion universelle. Des funérailles où les grands du monde se rassemblaient autour du président qui siégeait alors à l’Élysée.
Paris avait été blessée. La France, l’Europe, l’Occident avaient été blessés. Et ils réagissaient, avec une colère mesurée. Avec douleur.
Et pourtant, tout cela n’était qu’une mise en scène. Pour les médias. Pour le grand public.
Car la réalité était, et est, bien différente.
Le terrorisme jihadiste, qui est périodiquement utilisé pour vomir l’infamie sur tout le monde islamique, sert en réalité des intérêts précis. Qui ne sont ni ceux de l’Islam, ni ceux des peuples arabes.
Des intérêts qui ne trouvent leur explication qu’en regardant, sans œillères, ceux qui tirent profit de ces actions, de ces groupes islamistes.
Et ce ne sont pas les Arabes, ni les Palestiniens, ni les Iraniens, contraints à la défensive et soumis à un harcèlement économique et militaire impitoyable.
Ces groupes, jihadistes si l’on veut employer ce terme, ne représentent pas une menace, mais une ressource utile pour ceux qui les utilisent et en tirent avantage. Et ils se prélassent, tranquillement, dans leurs salons «occidentaux». Accumulant des richesses et déterminant le sort du Moyen-Orient.
Les morts du Bataclan ? Un incident de parcours, dans le meilleur des cas.
Un prix à faire payer aux Français pour favoriser leurs stratégies et leurs affaires.
Et pendant ce temps, un terroriste, un jihadiste dont les mains, littéralement, sont tachées de sang, est reçu à l’Élysée. Avec les honneurs d’un chef d’État. Un État, cependant, qui n’existe plus depuis longtemps. Car ce qu’était la Syrie a été débité en morceaux. Et elle est une proie pour ces « jihadistes ». Qui sait pourquoi, ils semblent si sympathiques à Macron et à un certain Occident.
21:38 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : actualité, djihadisme, syrie, france, emmanuel macron | |
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Trump et le nouvel accord avec le Royaume-Uni: le retour de l’axe anglo-saxon
Trump et le nouvel accord avec le Royaume-Uni: le retour de l’axe anglo-saxon
Source: https://unzensuriert.at/297610-neues-abkommen-mit-grossbr...
Le président américain Donald Trump annoncera officiellement aujourd’hui, jeudi, un accord commercial avec le Royaume-Uni. Pour l’équilibre des puissances transatlantiques, il ne s’agit pas seulement d’un contrat : c’est un signal de changement et l’émergence d’une nouvelle puissance transatlantique forgée entre Londres et Washington.
Le « deal » comme déclaration de guerre à l’ancien système
Trump, qui depuis son retour à la Maison-Blanche mène une offensive commerciale sans compromis, présente cet accord comme le début d’une série de nouveaux accords bilatéraux. Comme le rapporte Bild, il a annoncé sur son réseau social Truth Social, avec des mots énergiques, un « accord important » avec un « grand pays respecté ». La confirmation qu’il s’agit du Royaume-Uni a été donnée par des médias américains comme le New York Times et Politico. Cet accord dépasse la simple politique économique – c’est un rejet clair de l’ordre commercial mondialisé des dernières décennies.
Le Brexit comme libération
Particulièrement sensible: cet accord dénonce comme une simple panique les scénarios apocalyptiques avancés par des politiciens pro-européens depuis des années. Après le Brexit, le Royaume-Uni a été présenté par les médias proches de Bruxelles et par les élites du continent comme un naufrage économique, incapable de se maintenir sur l’échiquier mondial sans l’UE (par exemple, la BBC en 2016). Mais désormais, Londres réalise un coup magistral : alors que l’UE est bloquée dans des disputes internes et un ralentissement de la croissance, la porte du plus grand espace économique mondial – les États-Unis sous Trump – s’ouvre. Une libération qui légitime a posteriori la décision du Brexit.
La continuité anglo-saxonne : anciennes alliances, nouvelle force
Il est également intéressant de voir qui Trump et son administration considèrent comme « véritable » allié : non pas la bureaucratie lourde de l’UE, mais l’ancienne mère patrie des États-Unis. La continuité de l’axe anglo-américain est profond : de l’époque coloniale, à travers les deux guerres mondiales, jusqu’à la politique commerciale d’aujourd’hui. Pendant que l’Allemagne et la France voient leur position mondiale vaciller, Washington et Londres renforcent leur partenariat historique. Cet accord constitue une alliance géopolitique des nations anglo-saxonnes – contre la fragmentation et la faiblesse des puissances continentales.
Le nationalisme économique de Trump porte ses fruits
Depuis son retour au pouvoir, Trump a appliqué sans relâche sa ligne: droits de douane, mesures punitives et une focalisation rigoureuse sur les intérêts américains. Les critiques ont crié au protectionnisme (comme le journal autrichien Standard) – mais aujourd’hui, il apparaît que d’autres États ne résistent pas, mais demandent en masse des accords. Le Royaume-Uni pourrait n’être que le début. Trump souhaite, par ces accords, reprendre le contrôle économique et mettre fin à la désindustrialisation des États-Unis. L’accord avec Londres marque une première grande réussite – et un message clair aux mondialistes.
Un signe annonciateur de la marginalisation de l’Europe ?
Du point de vue conservateur, cela annonce le début d’un nouvel ordre mondial : loin des constructions faibles et supranationales, vers des États-nations forts, qui défendent leurs intérêts avec confiance. L’UE, longtemps considérée comme une alternative incontournable, risque de devenir une simple note en bas de page si Washington et Londres, moteurs de l’Occident, se rapprochent à nouveau. Pour l’Allemagne, qui reste attachée à l’illusion d’une Europe supranationale, cela pourrait être le début d’un changement douloureux. La doctrine Trump est désormais irréversible – et l’Europe risque d’être reléguée au rang de simple spectatrice.
* * *
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Corruption, blanchiment d'argent – un scandale à propos des contrats d'armement secoue l'OTAN
Corruption, blanchiment d'argent – un scandale à propos des contrats d'armement secoue l'OTAN
Source: https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2025/bestechung-...
Des employés de l'agence d'approvisionnement de l'OTAN auraient divulgué des informations confidentielles à des entreprises d'armement. Il s'agit de corruption, de blanchiment d'argent – et de contrats d'armement se montant à plus d'un milliard d'euros.
BRUXELLES. Le parquet belge a porté de graves accusations contre des employés de l'agence d'approvisionnement de l'OTAN, la NSPA, basée au Luxembourg : ils seraient soupçonnés d'avoir transmis des informations confidentielles à des entreprises d'armement et de s'être ainsi, peut-être, enrichis de manière illégale.
Dans le cadre de cette affaire, plusieurs perquisitions et arrestations ont eu lieu dans plusieurs pays européens. Il est suspecté que les personnes impliquées n’auraient pas seulement transmis des documents internes concernant des procédures d’attribution en cours, mais auraient aussi effectué des opérations de blanchiment d'argent via des sociétés fictives. Selon les autorités, les contrats portant sur des drones et des munitions seraient particulièrement visés.
Lundi, deux personnes ont été arrêtées à Bredene, en Belgique, et une d’entre elles a fait l’objet d’un mandat d’arrêt. Selon Bruxelles, l’enquête s’étend également au Luxembourg, à l’Espagne et aux Pays-Bas. La procédure est coordonnée par Eurojust, l’autorité judiciaire de l’UE. Les accusations portent sur la corruption, l’appartenance à une organisation criminelle et le blanchiment d'argent.
L’Allemagne aussi sur la liste des bénéficiaires de l’OTAN
L’OTAN elle-même a confirmé, sur demande, qu’elle collaborait avec les autorités d’enquête. Selon elle, les investigations auraient été déclenchées à partir de renseignements internes de la NSPA. Il n’a pas été précisé quels entreprises auraient pu bénéficier des opérations présumées illégales.
À travers l’agence de l’OTAN, des contrats d’un milliard d’euros sont régulièrement attribués pour des systèmes d’armement et des munitions. Récemment, la NSPA a conclu un contrat-cadre pour de l’artillerie d’un montant de 1,1 milliard d’euros. L’Allemagne figure également parmi les bénéficiaires. Auparavant, l’achat d'un total pouvant aller jusqu'à 1000 missiles Patriot pour 5,5 milliards de dollars américains avait été annoncé (rr).
20:04 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, otan, corruption | |
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