Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 11 septembre 2015

L’Allemagne, épicentre de la névrose européenne

allem94974-11389680.jpg

L’Allemagne, épicentre de la névrose européenne
 
L'Europe des Européens ne doit pas accepter de voir sa conduite dictée par un pays névrosé qui est également occupé militairement et piloté stratégiquement depuis Washington.
 
Fonctionnaire international
Ex: http://www.bvoltaire.fr
 

Devrons-nous payer un jour de la vie de nos enfants les névroses de petits-bourgeois teutoniques complexés par leur histoire ? Alors que le conflit syrien semble entrer dans un Endspiel apocalyptique, la chancelière Merkel qui traite à la schlague les peuples d’Europe (cf. la Grèce pour un début) entreprend d’organiser dans la bonne humeur la submersion démographique de notre continent par des populations extra-européennes.

Elle vient ainsi d’adopter une série de mesures – 10 milliards d’euros supplémentaires pour l’année 2015 selon le magazine Challenges – accordant aux armées de clandestins d’Afrique et du Proche-Orient un droit d’installation assorti d’avantages en nature qui sont refusés aux nationaux ainsi qu’aux migrants européens – balkaniques, notamment.

Le porte-serviette de l’Élysée glapit à sa suite pour exiger un « mécanisme permanent et obligatoire ». Les pays européens récalcitrants seront à l’amende avant de se voir imposer leur quota de migrants par la force.

Les ex-clandestins seront, quant à eux, assignés à résidence dans leur pays d’affectation pendant un minimum de cinq ans : nous sommes en présence d’un plan orwellien de remplacement de la population européenne imposé par la technostructure européenne. L’idéologie bourgeoise des droits de l’homme justifie l’entreprise et, relayée par la bouillie multiculturelle télévisée, elle dénature le sentiment populaire pour évincer les mystiques prolétariennes (lutte des classes, abolition du salariat).

Trahie par ses élites, l’Europe n’est plus respectée…

Ainsi que l’écrit Guillaume Faye, « les marines européennes […] sont une aide à l’invasion et non plus une protection. La faiblesse larmoyante des dirigeants européens, leur “droit-de-l’hommisme” délirant, leur “antiracisme” dogmatique et xénophile, excitent l’agressivité des “migrants” qui pénètrent de force. Ils se sont – et on les a – persuadés qu’ils ont un droit imprescriptible à se “réfugier” chez nous, à s’y installer, à s’y faire entretenir. Ils n’oseraient évidemment pas raisonner de même avec Israël, la Russie, l’Australie ni les États-Unis ! »… ni avec l’Arabie saoudite qui, curieusement, n’est pas leur destination privilégiée.

Le Sunday Express révèle, d’ailleurs, que des milliers de combattants de Daech ont été infiltrés en Europe à la faveur du chaos migratoire de ces dernières semaines.

Les Etats-Unis, architectes du chaos qui frappe le monde arabe, se gardent bien, au nom d’impératifs de sécurité nationale, d’accueillir chez eux le moindre migrant syrien. Mieux encore : selon le magazine Info Direkt qui cite des sources du renseignement autrichien, ils organiseraient le passage des « réfugiés » en Europe.

Les peuples européens ne sont, certes, plus maîtres chez eux mais il y a chez les Allemands une manière particulière (Schadenfreude) de s’en réjouir. Culpabilisé, ayant appris à maudire son passé, le peuple allemand a remplacé son allégeance à la nation par une allégeance à la production. Laisser détruire ses représentations collectives l’a conduit à un mal de vivre (taedium vitae) dont témoigne un taux de natalité languissant.

L’Europe des Européens ne doit pas accepter de voir sa conduite dictée par un pays névrosé qui est également occupé militairement et piloté stratégiquement depuis Washington ; quelques voix s’élèvent dans l’Est européen, qui indiquent à qui sait les entendre le chemin de la dignité et de la liberté.

Les rencontres eurasistes à Bordeaux (5 sept. 2015)

RE57ownload.jpg

Les rencontres eurasistes à Bordeaux (5 sept. 2015)

Compte-rendu de A. Soleiman Al-Kaabi

Les éditions Nawa ont reçu l’aimable invitation de Laurent James, l’un des chefs de file du courant eurasiste en France, aux « Rencontres eurasistes » organisées ce 5 septembre 2015 dans la région bordelaise, sous le thème du Donbass et de l’actuel conflit ukrainien.

Un des fondateurs des éditions Nawa, ainsi que moi-même (A. Soleiman Al-Kaabi) avons assisté aux conférences. Nous avons grandement apprécié la qualité des différentes interventions et de l’événement en général qui nous a permis d’échanger des idées et des références et peut-être établir à l’avenir des passerelles entre nos différentes approches et alimenter notre propre réflexion géopolitique.

Parmi les sujets abordés, on notera l’intervention du théoricien belge Robert Steuckers[1] qui a évoqué les références bibliographiques incontournables du courant eurasiste, ainsi que des pistes de recherche sur les origines de l’opposition entre la thalassocratie anglo-saxonne et la tellurocratie russe. Il a rappelé que le « grand jeu » (la politique impérialiste anglaise dans les Indes au XIXe siècle) avait pour but initial de contrebalancer le projet russe de transsibérien. Il a à cette occasion esquissé une définition de la vision géopolitique russe à travers les concepts de « cohérence territoriale ». L’alliance des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du sud) constituerait une cohérence impériale face à la domination déterritorialisée des puissances anglo-saxonnes. Pour mieux comprendre la vision impériale russe et son empreinte sur la pensée eurasiste, il a conseillé la lecture des biographies des Tsars de Henri Troyat. Il a aussi vivement conseillé la (re)lecture de l’économiste allemand du XIXe siècle, Friedrich List, dont la pensée économique représente une alternative crédible au capitalisme, comme au socialisme, et qui pourrait inspirer le modèle économique du monde multipolaire souhaité par les partisans de l’eurasisme. L’approche « listéenne » expliquerait, selon lui, le décollage économique de la Chine depuis l’adoption de cette doctrine sous la présidence de Deng Xiaoping.

Cette rencontre a aussi été l’occasion pour Alexandre Douguine, qui est le principal théoricien de l’eurasisme contemporain, de s’exprimer sur l’actuel conflit ukrainien. Il a confié ses craintes de voir éclater une guerre généralisée en Europe, voire dans le monde, dans les mois qui viennent, à la suite d’une possible escalade militaire en Ukraine et en Syrie. Cette « guerre civile européenne » permettrait aux USA d’affaiblir mutuellement l’Europe et la Russie. Il estime d’ailleurs un conflit « inévitable » entre l’OTAN et la fédération de Russie, du fait de l’échec de la tentative de déstabilisation en Ukraine et du succès des républiques séparatistes dans l’est du pays. Il a insisté sur le fait que ce conflit ne doit pas être interprété comme un simple conflit d’intérêt entre l’Occident et la Russie, mais une opposition « géopolitique » profonde entre l’unipolarisme américain et le modèle multipolaire dont la Russie est l’un des promoteurs les plus actifs. L’issue de cette confrontation déterminera de la survie ou non de l’actuelle hégémonie américaine, et de la transition vers un système multipolaire, où les grands Etats et pôles de civilisation assumeront conjointement et équitablement la gouvernance mondiale. Dans cette confrontation, la pensée représente la force principale, comme le prouve l’inquiétude des élites atlantistes envers la montée du courant eurasiste. A ce sujet, Alexandre Douguine a rappelé que la pensée eurasiste est une sensibilité et non une « idéologie », dans la mesure où elle n’impose aucun « dogme » préétabli et tolère les divergences de vue.

Laurent James a conclu la série de conférences avec le thème de l’ « Atlantide et de l’Atlantisme ». Il a commencé par exposer la vision traditionnelle de la vraie « préhistoire », en évoquant les premiers « âges » depuis l’Atlantide, le Déluge jusqu’aux civilisations plus tardives (chaldéenne et égyptienne), sur la base des travaux du philologue allemand Herman Wirth. Cette approche historique très intéressante rejoint certaines de nos propres analyses sur les premières civilisations évoquées dans le Coran (al-qurûn al-ûlâ).

Laurent James a ensuite soutenu l’idée que « le christianisme orthodoxe et l’Islam orthodoxe » représentent les deux principales forces de résistance à l’ordre unipolaire actuel et à l’« Atlantisme ». Il a rappelé à ce sujet que la politique d’expansion maritime anglo-saxonne sous le règne d’Élisabeth Ière d’Angleterre (1558) avait d’abord été dirigée contre le monde musulman, puisque les expéditions outre-mer avaient pour but initial de concurrencer les voies commerciales du monde musulman. Il a ensuite brièvement résumé l’histoire de l’eurasisme dans son rapport avec l’Islam : « L’eurasisme russe était majoritairement pro-occidental (indo-européanisant) et antimusulman jusqu’à l’avènement de la guerre de Crimée de 1853. Mais Konstantin Leontiev, à cette époque, a complètement changé les perspectives en proposant “une alliance anti-moderne” des chrétiens orthodoxes et des musulmans contre le libéralisme et le démocratisme modernes, diffusés par les puissances occidentales. Leontiev suggèrerait à cette époque une alliance entre Russes et Ottomans, qui constituerait un bloc de Tradition contre le modernisme occidental ». Puis, citant une correspondance que nous avions échangée, il a conclu sur la « nécessité d’aider à l’émergence d’un Etat supranational musulman (Califat) capable d’unifier et restructurer le monde islamique ». Cet Etat supranational, qu’Alexandre Douguine nomme « Califat mondial » dans son livre La Quatrième Théorie Politique, serait le prélude à une refonte totale de l’ordre mondial sur un mode multipolaire, qui abolirait l’universalisme occidental au profit du respect des spécificités civilisationnelles.

Cet événement nous a permis aussi de constater certaines divergences à l’intérieur de ce courant sur la question de l’Islam. Certains sont clairement hostiles à l’Islam, d’autres appellent à soutenir les forces arabes laïques, alors que d’autres, comme Alexandre Douguine et Laurent James, soutiennent une alliance objective avec l’Islam « orthodoxe » et combattant pour résister efficacement contre la domination atlantiste. Laurent James a dénoncé à ce propos les tentations de s’allier avec les nationalismes arabes laïcs, puisque l’eurasisme est « anti-national » dans la mesure où il défend l’idée que les identités se forment dans le cadre des civilisations, et non des nations. Au même titre, que les eurasistes revendiquent l’unité de leur civilisation eurasiatique « de Dublin à Vladivostok », il est légitime que les musulmans revendiquent l’unité de leur espace civilisationnel et cherchent à ériger un Etat supranational qui transcenderait les nations arabes sous leur forme actuelle

Pour terminer, Laurent James a rappelé cette distinction très utile entre « extrémisme » et « radicalité ». La volonté de défendre une identité, de soutenir des positions « radicales » et contestatrices, ne doit pas dériver vers l’exclusivisme, le repli sur soi et la haine de l’autre.

C’est un juste milieu que les musulmans dans l’histoire récente ont très difficilement pu atteindre, et que nous essayons quant à nous d’appliquer, que ce soit à l’échelle de la France ou au niveau international. D’un côté, certains musulmans justifient au nom de l’œcuménisme et de l’ouverture sur l’autre, un véritable larbinisme envers les élites politiques françaises de tous bords. Et d’autres (plus minoritaires), par rejet des premiers et du fait d’une interprétation abusive des concepts d’« allégeance et de désaveu » récusent tout échange et relation pacifique avec les non-musulmans. Il faut savoir garder nos spécificités, revendiquer nos valeurs, préserver nos intérêts, sans sombrer dans l’extrémisme, compris ici comme le rejet de l’autre. L’eurasisme est un cadre dans lequel ce type de relations respectueuses et constructives est possible, car justement il ne s’agit pas d’une « idéologie », mais d’une pensée qui accepte les nuances et les divergences, sans sombrer dans le relativisme.

Ces rencontres eurasistes furent donc un événement très enrichissant et stimulant, qui appelle les musulmans à actualiser leur réflexion géopolitique. Au sortir de cette rencontre, plusieurs problématiques émergent :

-Où les musulmans devront-ils se situer dans la confrontation entre le modèle unipolaire occidental et les aspirations multipolaires des puissances émergentes telles la Russie, la Chine ou certains Etats d’Amérique latine ?

-Quel est la vision géopolitique de l’Islam ? Quel « ordre mondial » alternatif les musulmans proposeront-ils ?

-Quel rôle joueront-ils dans les mutations en cours dans l’ordre mondial ?

Peut-être des livres en perspective…

[1] https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Steuckers

Pour mieux connaitre les analyses de Robert Steuckers, on suggère la lecture de cet article récent sur la décision de François Hollande d’entamer des frappes aériennes en Syrie (http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2015/09/09/la-guerre-comme-extension-du-bordel-francais-par-d-autres-mo-5682169.html).

eura77113337.jpg

Der legendäre Kultroman von Jean Raspail in neuer Übersetzung

jean-raspail-le-camp-des-saints.jpg

"Das Heerlager der Heiligen":

Der legendäre Kultroman von Jean Raspail in neuer Übersetzung

Ex: http://www.unzensuriert.at

Der legendäre, bitterböse, prophetische Kultroman von Jean Raspail aus dem Jahr 1973, in Frankreich ein bis heute vieldiskutierter Bestseller.

Eine Flotte aus hundert rostigen Schiffen, beladen mit einer Million not- und hungerleidender Inder, darunter viele Frauen, Kinder und Greise, bricht von den Ufern des Ganges Richtung Europa auf, um das wohlstandsverfettete „Paradies im Westen“ zu stürmen. Dessen Medien und Politiker sind unfähig, den Ansturm, der nur die Vorhut unzähliger weiterer Einwanderermassen aus der Dritten Welt bildet, als das zu erkennen, was er ist: eine Invasion, die anders als in früheren Zeiten auf „friedliche“, waffenlose Weise vonstatten geht. Stattdessen werden in salbungsvollen, gebügelten Reden Menschlichkeit und Brüderlichkeit beschworen und die Öffnung der Grenzen im Namen der Menschenrechte gefordert, wobei Heuchelei, Opportunismus, Kalkül und Massenwahn eine nicht unerhebliche Rolle spielen. Die humanitären Illusionen zerplatzen, als die „Armada der letzten Chance“ an der Küste der Côte d'Azur landet, deren Einwohner inzwischen die Flucht ergriffen haben. Die weißen Europäer werden durch einen unblutigen, aber unerbittlichen Rassen- und Klassenkampf beiseite gefegt, die Institutionen brechen zusammen, die Machtverhältnisse verschieben sich, und dies ist der Anfang vom Ende des einst so stolzen wie selbstherrlichen Abendlandes.

Das Heerlager der Heiligen: Ein „gefährliches“ Werk von Raspail

Dies ist in groben Zügen die Handlung des legendären Kultromans „Das Heerlager der Heiligen“ des französischen Schriftstellers Jean Raspail, der 1973 erstmals erschienen ist. Im Sommer 2015, in dem die seit Jahrzehnten anschwellende Einwanderungskrise einen vorläufigen Höhepunkt erreicht hat, ist der lange vergriffene Roman wieder in einer neuen deutschen Übersetzung lieferbar.

Ohne Zweifel eine der wichtigsten Bucherscheinungen des Jahres, hat dieses hochkontroverse, „gefährliche“ Werk – so formulierte es Raspail selbst allerdings nur wenig Chancen, in den etablierten Medien rezensiert, geschweige denn auch nur erwähnt zu werden: Dieses Eisen ist zu heiß, und es hat gerade erst zu glühen begonnen. 

Unzensuriert.at sprach mit dem Übersetzer

Solange „Das Heerlager der Heiligen“ nicht greifbar war, sah die Sache anders aus: Bereits 2005 wies Lorenz Jäger in der FAZ  auf die „visionäre Kraft“ dieses prophetischen Romans hin, der bereits vor über vierzig Jahren die Überschwemmung Europas durch Einwanderermassen aus der Dritten Welt voraussah – wobei die „Inder“ des Buches die Rolle von symbolischen Platzhaltern erfüllen. 2011 würdigte Jürg Altwegg, ebenfalls in der FAZ, Raspails Leistung, allerdings nicht ohne dessen Absichten und seinen Entstehungskontext verzerrt darzustellen und die politische Dimension des Romans zu relativieren. Unzensuriert.at sprach mit dem Übersetzer Martin Lichtmesz.

jr_valeurs_actuelles.JPG

Sehr geehrter Herr Lichtmesz, das Heerlager der Heiligen ist vor mittlerweile 42 Jahren erschienen; eine deutsche Ausgabe gibt es seit 1985. Wie kann ein Roman beinahe ein halbes Jahrhundert nach seiner Entstehung aktuell genug für eine Neuauflage sein?


Lichtmesz: Nun, gute Romane sind immer „aktuell“, ob sie nun vierzig oder vierhundert Jahre alt sind. Aber das „Das Heerlager der Heiligen“ ist heute durch seine Hellsichtigkeit eine besonders verblüffende, erschreckende und oft auch beklemmende Lektüre. Im Jahr 2015 bedarf sein vielgepriesener „prophetischer“ Charakter eigentlich keiner Erläuterung mehr. Die Zahl der Einwanderer, die über das Mittelmeer nach Europa strömen, hat in diesem Jahr einen neuen Höhepunkt erreicht, wobei ein Ende nicht abzusehen ist. Anders als bei Raspail sind die Invasoren jedoch in der Mehrzahl junge, kräftige Männer. Der Chor der humanitären Stimmen, der wie im Roman diese Entwicklung und ihre Konsequenzen verklärt, verschleiert und verniedlicht, wird wohl in wenigen Jahren in Heulen und Zähneklappern übergehen. Den stetig wachsenden Menschenreservoirs Afrikas und Asiens steht ein demographisch schrumpfender Kontinent gegenüber, der, wie Raspail betont, seine „Seele“ verloren hat: seine Selbstachtung und seinen Glauben – sei es an Gott, sei es an sich selbst. Diese Dynamik mündet in einen „großen Austausch“ (Renaud Camus) der europäischen Stammvölker, der in Frankreich inzwischen mit dem bloßen Auge wahrnehmbar ist.

Das „Heerlager“ gehört zur Familie der dystopischen Satiren, ist verwandt mit Büchern wie „Der Herr der Welt“ von Robert Hugh Benson, „Schöne neue Welt“ von Aldous Huxley und natürlich „1984“ von George Orwell. Alle diese Autoren wurden erst nach Jahrzehnten richtig verstanden, da sie eindringlich vor Fehlentwicklungen der Moderne gewarnt haben, die erst viel später Wirklichkeit wurden. Die Themen des „Heerlagers“ wurden anno 1973 nur von wenigen Leuten wirklich ernst genommen; man spottete über warnende Stimmen wie jene des britischen Politikers Enoch Powell, der bereits 1968 prophezeite, dass der Multikulturalismus in Blutvergießen, Bürgerkrieg und den Zusammenbruch der europäischen Kultur münden würde. Der inzwischen neunzigjährige Raspail, der wie Powell aus einer Nation stammt, die nach dem 2. Weltkrieg ein ganzes Kolonialreich einbüßte, sah gewissermaßen vier „apokalyptische Reiter“ am Horizont auftauchen: Die demographische Explosion der Dritten Welt; das ungleiche globale Anwachsen von Armut und Reichtum; die innere Schwäche und Dekadenz Europas und des Westens, die zu einem tödlichen Gemisch aus Selbsthass, Hedonismus, Geburtenschwund, Realitätsverlust und damit rapide schwindendem Selbstbehauptungswillen führt; schließlich die flächendeckende Manipulation und Gehirnwäsche der Massen durch die Medien, die sie unfähig macht, ihre eigene Lage zu begreifen. Diese Dinge werden in den nächsten Jahrzehnten über Leben und Tod unseres Kontinents, seiner Völker und seiner Kultur entscheiden.   

Die von Ihnen verantwortete Neuausgabe wird damit beworben, in einer neuen, erstmals vollständigen Übersetzung vorzuliegen. Wie umfangreich sind die Unterschiede zur älteren Übersetzung, und welcher Art sind sie? Können Sie uns ein Beispiel geben?


Lichtmesz: Die Neuausgabe im Verlag Antaios entspricht dem letzten „Director's Cut“ des Autors. Anlässlich der dritten Auflage (1985) hat Raspail den Text aus dem Jahr 1973 teils gekürzt, teils erweitert, sowie an verschiedenen Stellen modifiziert. Gestrichen wurden dabei vor allem Stellen, die sich als allzu zeitgebunden erwiesen hatten, etwa ein Kapitel, das in der Sowjetunion spielt, die von einer „gelben Flut“ aus China bedroht wird. Der Übersetzer der im Hohenrain-Verlag erschienenen Ausgabe hat jedoch die Fassung von 1973 als Vorlage benutzt und dabei eigenmächtige Kürzungen vorgenommen, die vor allem im ersten Viertel des Buches ins Gewicht fallen und so manchen interessanten Aspekt unterschlagen. So fehlt etwa ein langer Dialog zwischen einem belgischen Konsul und einem indischen Minister, in dem Raspail zeigt, dass es aus der Perspektive der Dritten Welt genug Gründe gibt, den Westen zu hassen und anzuklagen. Der wesentliche Unterschied zu der alten deutschen Übersetzung ist allerdings, dass diese sprachlich sehr dürftig ist, und zudem randvoll mit unsinnigen und zum Teil stark sinnentstellenden Passagen und oft skurrilen Fehlern. 

Typische Abwehrreaktionen

Im April dieses Jahres warf Ulrich Ladurner im Blog der ZEIT Raspail vor, ein übles Machwerk geschrieben zu haben. Der Roman bediene sich der Ängste der Europäer auf grobschlächtige Weise, um eine brachiale Untergangsvision zu rechtfertigen. Sind diese Anwürfe gerechtfertigt? Spielt der Autor lediglich auf der Klaviatur des Ressentiments?

heerlager_der_heiligen.jpgLichtmesz: Vielen Dank an Herr Ladurner, dass er an diesen wichtigen Roman erinnert hat, der besonders die Leser der ZEIT erfreuen wird, wobei mir scheint, dass er nicht viel nachgedacht hat, als er dieses den üblichen Stanzen folgende Urteil formulierte. Man muss sich schon sehr blind, taub, dumm und stumm stellen, um Raspails Visionen als bloße subjektive „Ängste“ einschachteln zu können. Dergleichen ist wohl nichts weiter als Pfeifen im dunklen Walde und eine Form von Selbsthypnose. Solche Abwehrreaktionen auf „Das Heerlager der Heiligen“ sind freilich typisch und zeigen, wie sehr dieses Buch so manchen Nerv trifft und dabei die Hunde zum Bellen bringt. Als Erzähler bedient sich Raspail gewiss einer „Klaviatur“ der Gefühle. Er thematisiert Ressentiments, „Ängste“, Xenophobie oder Rassenhass, zeigt dabei aber auf, dass diese Dinge im Menschen nicht auszurotten und keine Einbahnstraßen sind, was von unseren „Gutmenschen“ und „Antirassisten“, befangen in ihrer eigenen negativ-ethnozentrischen Perspektive, immer wieder vergessen wird. Das „Heerlager“ ist in der Tat - nicht anders als die Offenbarung des Johannes, aus der sein Titel stammt - ein „brachiales“ Buch, oft makaber, grotesk, überzeichnet, zugespitzt, stellenweise sogar obszön, und es ist maximalst politisch unkorrekt, sogar gemessen an den Standards seiner Entstehungszeit. Es ist aber auch, wie Raspail immer wieder betont hat, ein grimmig-komisches Buch, voll mit Sarkasmus und schwarzem Humor, viel subtiler und komplexer, als es auf den ersten Blick erscheinen mag. Der eigentliche Horror für Raspail ist dabei allerdings nicht die Rasse, sondern die Masse: als physische Überzahl ebenso wie als totalitäre Gleichschaltung aller Köpfe und als kollektive Regression und Hysterie.

Vor Ihrer Arbeit an der Neuübersetzung des Heerlagers der Heiligen haben Sie das Buch „Kann nur ein Gott uns retten?“ veröffentlicht. Im „Heerlager“ spielen traditionelle christliche Motive eine große Rolle, wobei man bisweilen den Eindruck bekommt, dass Raspail dem Christentum sehr negativ gegenübersteht. Was hat die Religion mit der Einwanderungsfrage zu tun? 


Lichtmesz: Nun, zum Geniestreich wird „Das Heerlager der Heiligen“ vor allem durch den Entschluss des Autors, seine europäische Apokalypse als eine Art böse Persiflage auf die christliche Heilsgeschichte zu erzählen, komplett mit dämonischen, antichristlichen Figuren, während die Einwanderer in den Augen des Westens zu einem vermeintlichen „Messias mit einer Million Köpfen“ mutieren, der just am Ostersonntag an der französischen Küste landet. In der Verblendung des Westens sieht er also eine Art „politische Religion“ frei nach Eric Voegelin am Werk, die zentrale Werte des Christentums pervertiert. Der Autor ist wohlgemerkt gläubiger, traditionalistischer Katholik. Trotzdem (oder gerade deswegen) kommt die zeitgenössische protestantische wie katholische Christenheit in dem Roman äußerst schlecht weg, vor allem die nachkonziliare römisch-katholische Kirche, die er des Verrats am Abendland und ihrer eigenen Prinzipien sowie der Verbreitung einer absurden Hypermoral und eines übersteigerten Mitleidsbegriffs beschuldigt. Und das leider zu Recht: die Kirche tut sich in Westeuropa mächtig dabei hervor, die Schleusen den Einwanderermassen zu öffnen und dabei die autochthonen Europäer mit einem schlechten Gewissen zu erpressen, um jeden Widerstand und Widerspruch zu entmutigen. Ihre Vertreter sind heute kaum mehr von Raspails böse karikierten Romanfiguren zu unterscheiden, allen voran Papst Franziskus, der dem Papst Benedikt XVI. des Buches, einem linkskatholischen Südamerikaner, mehr ähnelt als sein Vorgänger. Der wesentliche Gedanke Raspails ist von enormer Bedeutung: Dass nämlich die Krise und Krankheit des Abendlandes eine metaphysische, eine im weitesten Sinne religiöse ist, und dass hier das im „Heerlager“ refrainartig angesprochene Geheimnis seines Verfalls zu suchen ist.

Raspail hat keine Hoffnung mehr für Europa

Raspails Vision aus der Perspektive des Jahres 1973 ist düster. Nun, 2015, sieht sich Europa in der Tat einer Überschwemmung mit sogenannten "Flüchtlinge" ausgesetzt, die jedoch tröpfchenweise und nicht in Gestalt einer "Armada der letzten Chance" den Kontinent kapern. Hat der französische Bestsellerautor irgendeinen Rat für die Völker Europas parat, wie mit der aktuellen Bedrohung umgegangen werden sollte?


Lichtmesz: Raspail hat in Interviews wiederholt zu erkennen gegeben, dass er im Grunde keine Hoffnung mehr für Frankreich wie Europa sieht; sein althergebrachtes Gesicht wird sich aufgrund der demographischen Entwicklung in wenigen Jahrzehnten radikal geändert haben, wenn nämlich, wie Raspail formulierte die „Stammfranzosen“ nur mehr „die am meisten gealterte Hälfte der Bevölkerung des Landes ausmachen werden, während der Rest aus schwarzen oder maghrebinischen Afrikanern und Asiaten aus allen unerschöpflichen Winkeln der Dritten Welt bestehen wird, unter der Vorherrschaft des Islams in seiner fundamentalistischen und dschihadistischen Ausprägung.“ Den Resten der europäischen Völker werden allenfalls ein paar Enklaven, Reservate und Rückzugsgebiete übrig bleiben, von denen aus vielleicht eines Tages eine „Reconquista“ ausgehen kann. Raspail hat aber auch immer wieder betont, dass er in erster Linie ein Romanautor sei, ein Erzähler, der für Rezepte und Konzepte nicht zuständig ist. Immerhin: sein Buch hat die Macht, viele Schläfer aufzuwecken und ihnen die „rote Pille“ zu verabreichen. Manchen wird es gar wie eine Roßkur vorkommen. Wer dafür reif ist, wird nach der Lektüre endgültig von allen Illusionen und vom Zuckerschleim der gängigen, verlogenen und fahrlässigen „Refugee“-Propaganda geheilt sein. Je mehr Menschen aus diesem fatalen Massenwahn erwachen, umso mehr Hoffnung dürfen wir vielleicht schöpfen, dass das Schlimmste vermieden werden kann. Aber schon jetzt steht fest, dass Europa sich grundlegend und irreversibel verändern wird, und dies, allem Gesäusel und allen Beschönigungen zum Trotz, zum Negativen. Die Samthandschuhe sind schon längst ausgezogen. Jetzt wird Ernst gemacht: die Tore sind offen, und die Länder werden geflutet wie blöd, Staaten, NGOs, Kirchen und zivile Aktivisten machen sich zu Komplizen der Schlepper und zu Invasionshelfern, wodurch der „große Austausch“ der Stammbevölkerung massiv beschleunigt wird. Die Explosivität der Lage verschärft sich, und darum ist es kein Wunder, wenn die üblichen Verdächtigen versuchen werden, ein Buch wie „Das Heerlager der Heiligen“ totzuschweigen.

„Das Heerlager der Heiligen“ kann zum Preis von 22,70 Euro hier bestellt werden.

 

jean-raspail_das-heerlager-der-heiligen_720x600.jpg

American False Flags That Started Wars

falseflags.jpg

American False Flags That Started Wars

In this March 13, 1964 file photo, President Lyndon Johnson, right, talks with Secretary of Defense Robert McNamara, center sitting, after McNamara returned from a fact-finding trip to South Vietnam, at the White House in Washington. Fifty years ago Sunday, Aug. 10, 2014, reacting to reports of a U.S. Navy encounter with enemy warships in the Gulf of Tonkin off Vietnam, reports long since discredited, Johnson signed a resolution passed overwhelmingly by Congress that historians call the crucial catalyst for deep American involvement in the Vietnam War. (AP Photo/File)

johnsonAP_600606483482.jpg

KITCHENER, Ontario — As this is being written, Congress is experiencing extensive and dramatic hand-wringing as it decides between doing what is best for the country and the world or doing what is best for the American Israel Political Affairs Committee. This is no easy task for members of Congress, especially Democrats who, on the one hand, want to assure a “victory” for President Barack Obama, but who are also loathe to displease the Israeli lobby. Whether preventing a war factors into their deliberations is not known.

AIPAC and its countless minions in Congress are painting the recent agreement reached between Iran and the P5+1 (China, France, Russia, the United Kingdom, and the United States, plus Germany), as nothing short of the end of Israel.

If this deal preventing Iran from developing nuclear weapons is approved, they warn darkly, Iran will secretly develop nuclear weapons. This will mean the destruction of Israel, they say. But if it isn’t approved, Iran will develop such weapons. This, they say, will also mean the destruction of Israel. Feel free to re-read those sentences whenever time allows.

From this point of view, the only alternative is war, with the ostensible purpose of destroying Iran’s nuclear capabilities — capabilities that the Islamic Republic has always said are for peaceful energy purposes. Yet the risk of Iran ever having nuclear weapons is too great. If it did obtain them, then Israel would have a hostile nation to counterbalance its power in the Middle East, and, of course, it doesn’t want that competition. And whatever Israel wants, the U.S. wants. Hence the fear-mongering.

This is a tried-and-true method in the U.S. of getting wars started: Tell lies about some situation that can be construed as a threat to U.S. security (or in this case, Israel’s national security, which seems to be threatened by just about everything), get the populace riled up with jingoistic fervor, watch pompous politicians proclaim their great patriotism on the evening news, and then go bomb some country or other.

The U.S. again gets to flex its international muscle, the citizenry is, for some bizarre reason, proud of the destruction the country has caused, the weapons manufacturers spend all their time tallying their astronomical profits, and all is once again right in the twisted world of U.S. governance.

A few examples will suffice to show that this means of starting wars has been used repeatedly. The examples discussed herein do not by any means represent an exhaustive list, but only show that lying to the world to make the citizenry believe that the U.S. or its citizens had been threatened in some way, and that war was the only response, is business as usual in the U.S.

The War of 1812 (June 18, 1812 – Feb. 18, 1815)

Less than 40 years after the American Revolution, the still-new U.S. government felt constrained in areas of international trade, despite tremendous growth in such trade in the years leading up to the war. In 1811, Britain issued an Order-in-Council, excluding American salted fish from the West Indian colonies and imposing heavy duties on other U.S. imports. This, the U.S. could not countenance.

Additionally, although the heady concept of Manifest Destiny would not actually be defined for several more years, territorial expansion was always on the minds of the leaders of the fledgling nation. Canada, with its rich abundance of natural resources and wide expanses of land, was coveted.

The Battle Lake Borgne Hornbrook, War of 1812.

The Battle Lake Borgne Hornbrook, War of 1812.

Yet trade and expansion were not foremost on the minds of the populace, at least not sufficiently for them to support a war. But many nations at this time had a policy of impressment, wherein the ships of another country were boarded, and their sailors kidnapped and forced to work for the kidnapping navy. This was something with which the common man and woman could identify. Although this wasn’t a common occurrence, it was exaggerated and combined with the trade issues to introduce the rallying cry of “Free Trade and Sailor’s Rights,” Carl Benn wrote in his 2003 book “Essential Histories: The War of 1812.” However, this wasn’t a simple, spontaneous cry of justice. It seems to have been promoted by annexationists running the government, and was sufficient for the U.S. to start an unsuccessful war against Canada.

Spanish-American War (April 25, 1898 – Aug 12. 1898)

Fast-forward to the end of the 19th century. On Feb. 15, 1898, the battleship Maine exploded in Havana harbor, killing 266 men. According to Hyman George Rickover, in his 1976 book “How the Battleship Maine was Destroyed”:

“Lieutenant Frank F. Fletcher, on duty at the Bureau of Ordnance, wrote in a personal letter to [Lieutenant Albert] Gleaves: ‘The disaster to the Maine is the one topic here now. Everybody is gradually settling down to the belief that the disaster was due to the position of the magazine next to the coal bunkers in where there must have been spontaneous combustion.’”

Theodore Roosevelt (center front, just left of the flag) and his "Rough Riders," 1898.

Theodore Roosevelt (center front, just left of the flag)
and his “Rough Riders,” 1898.

The official inquiry into the disaster, however, concluded that an underwater mine had been the culprit. With the battle cry “Remember the Maine,” the U.S. quickly declared war on Spain.

But this “inquiry” was more than a bit flawed. Two widely-recognized experts in ordnance volunteered their services for the investigation, but were not invited to participate. One of them, Prof. Philip Alger, had greatly displeased Secretary of the Navy, and future president, Theodore Roosevelt, when he commented on the disaster in an interview for the Washington Evening Star a few days after it happened. He said, in part, the following, as reproduced by Rickover:

“As to the question of the cause of the Maine’s explosion, we know that no torpedo that is known to modern warfare, can of itself cause an explosion of the character of that on board the Maine. We know of no instances where the explosion of a torpedo or mine under a ship’s bottom has exploded the magazine within. It has simply torn a great hole in the side or bottom, through which water entered, and in consequence of which the ship sunk. Magazine explosions, on the contrary, produce effects exactly similar to the effects of the explosion on board the Maine. When it comes to seeking the cause of the explosion of the Maine’s magazine, we should naturally look not for the improbable or unusual causes, but those against which we have had to guard in the past.”

But Roosevelt was anxious to establish the U.S. as a world power, especially in terms of its Navy. By accusing Spain of blowing up the ship, he had the perfect excuse to launch the Spanish-American War.

The Vietnam War (major U.S. involvement: 1964 – 1975)

Off the coast of China and northern Vietnam is the Gulf of Tonkin, which was the staging area for the U.S. Seventh Fleet in the early 1960s. On the evening of Aug. 4, 1964, the U.S. destroyers Maddox and the C. Turner Joy were in the gulf, when the Maddox’s instruments indicated that the ship was under attack or had been attacked. Both ships began firing into the darkness, with support from U.S. warplanes. However, they “later decided they had been shooting at ghost images on their radar. … The preponderance of the available evidence indicates there was no attack.”

U.S. Huey helicopter spraying Agent Orange over Vietnam. (Photo by the U.S. Army Operations in Vietnam R.W. Trewyn, Ph.D.)

U.S. Huey helicopter spraying Agent Orange over Vietnam. (Photo by the U.S. Army Operations in Vietnam R.W. Trewyn, Ph.D.)

Yet something needed to be done about Vietnam, with anti-Communist hysteria still rampant in the U.S., and this gave Congress the perfect ploy to escalate the war. This non-incident was presented to the world as an act of aggression against the U.S. Congress quickly passed the Gulf of Tonkin resolution. By the end of the following year, the number of U.S. soldiers invading Vietnam increased from 23,000 to 184,300. Eleven years later, with over 55,000 U.S. soldiers dead, hundreds of thousands wounded, and, by conservative estimates, 2,000,000 Vietnamese dead, the U.S. fled Vietnam in defeat.

The Gulf War (Aug. 2, 1990 – Feb. 28, 1991)

In order to gain support for the Gulf War of 1990, Congress and President George Bush relied heavily on what is commonly referred to as the Nayirah testimony. In early October 1990, a 15-year-old girl referred to only as “Nayirah,” who claimed to have been a hospital volunteer, testified of seeing babies dumped by Iraqi soldiers from hospital incubators. This, in the eyes of Congress and the president, highlighted the monstrosity of Iraq, and was widely used to gain support for the war.

However, like nearly all of the information the government feeds to the citizenry to start its wars, this testimony was all lies. “Nayirah” was actually the daughter of the Kuwaiti ambassador to the U.S. She later admitted that she had once visited the hospital in question, but only for a few minutes. She did see an infant removed from an incubator, but only very briefly. A group called Citizens for a Free Kuwait had hired one of the world’s foremost public relations firms, Hill and Knowlton, to create the illusion of legitimacy for an invasion. They coached “Nayirah” on what to say and how to say it when she appeared before Congress.

We will do no more than mention the U.S.’s drafting of a letter for Grenada to send to the U.S., requesting military intervention when that small island nation’s government was overthrown in 1983. Nor will we dwell on the weapons of mass destruction that Iraq was said to possess in 2002, which justified in the eyes of U.S. citizens the disastrous 2003 invasion of that nation. But as we look at this ugly record of lies that the U.S. has used to expand its territory, power and/or influence around the world, we must consider that it is once again using the same tactics to march the nation toward war with Iran.

Responding to Iraq's invasion of Kuwait, troops of the U.S. 1st Cavalry Division deploy across the Saudi desert on Nov. 4, 1990 during preparations prior to the Gulf War. (AP Photo/Greg English, File)

Responding to Iraq’s invasion of Kuwait, troops of the U.S. 1st Cavalry Division deploy across the Saudi desert on Nov. 4, 1990 during preparations prior to the Gulf War. (AP Photo)

The U.S. for generations was successful in deceiving its citizens, and a good part of the world, that it was a beacon of freedom and peace, despite the fact that it has been at war for most of its bloody existence. That myth began to crack during the Vietnam War, broke into pieces with the Iraq War, and may have been dealt a fatal blow by the U.S.’s support of Israeli atrocities in 2014.

Robert Fantina 

Regardless of the outcome of the congressional vote on the Iran agreement, the U.S. will find itself less able to lie its way into corporate wars in the future. That capacity diminished during the lead-up to the Iraqi invasion, and while no one ever went broke betting on the gullibility and short-term memory of the U.S. citizenry, people are beginning to wake up. When they finally do, much of the carnage in the world will end. That day cannot come soon enough.

jeudi, 10 septembre 2015

Elites Want More Refugees: Why?

hungary-refugees.JPG

Elites Want More Refugees: Why?

There is much being written about the refugee crisis in Europe at the moment but none of what I have read explains why the problem is occurring and what will need to be done for the problem to be addressed.

Refugees are just one symptom of a deeper crisis. Moreover, like other symptoms of this deeper crisis, the global elite is happy to use this symptom to keep us utterly preoccupied; after all, the immediacy of the refugee problem is all too demanding of our attention and our compassion.

Thirty years ago, on 9 September 1985, I tried to resuscitate a baby in the Shagarab East 3 Refugee Camp in Eastern Sudan at the height of the Ethiopian war and famine. As a lifesaver, I had been expertly trained in cardio-pulmonary resuscitation. My attempt to resuscitate this child failed: the doctor advised me that the baby was dead and I watched her mother as I handed the dead child back to her. The mother was, understandably, utterly distraught. And, frankly, I was in considerable emotional pain myself.

In the adjacent camp, where I worked as a relief worker, five refugees died every day, mostly from simple illnesses, like diarhoea, associated with malnutrition. In the jargon of the UNHCR, our death rate was 2.5 per 10,000 per day. That meant, in our camp of 20,000, five people died each day. Every day.

My time spent working in that camp and visiting many others during the same period, taught me one thing: ultimately, while support for refugees is necessary for the survival of some of the individuals forced to flee their countries and homes, this will not stop the creation of circumstances which generate refugees in the first place.

At the geopolitical level, Thalif Deen has adequately summarised the major cause of the current 'refugee problem' in Europe:

'The military conflicts and political instability driving hundreds of thousands of refugees into Europe were triggered largely by U.S. and Western military interventions for regime change – specifically in Iraq, Afghanistan, Libya and Syria (a regime change in-the-making).

'The United States was provided with strong military support by countries such as Germany, Britain, France, Italy and Spain, while the no-fly zone to oust Libyan leader Muammar Gaddafi was led by France and the UK in 2011 and aided by Belgium, Denmark, Norway and Canada, among others.' See 'Europe Invaded Mostly by "Regime Change" Refugees'. http://www.ipsnews.net/2015/09/europe-invaded-mostly-by-regime-change-refugees/

Of course, there are other reasons why people become refugees. But war and the destructive environmental consequences of human industrial and other activities (leading to 'climate catastrophe' refugees) are primary drivers of the problem. Or are they?

When I read the news on progressive news websites, I have no problem identifying the multitude of problems we face: war itself, economic exploitation of the people in Africa, Asia and Central/South America, environmental problems too numerous to list and violence against women and children, indigenous peoples, working people, people of color and various other social groups (depending on the society) to mention some of the main ones. And these problems are so advanced that humans stand poised on the brink of precipitating our own extinction.

Except it is not us, as a collective, who is responsible for this catastrophic state of affairs. It is a relatively small number of people, each of whom is quite insane. And it is these people who drive the decisions being made in our world that have, for example, created the current refugee crisis in Europe.

These people seek power, profit and personal privilege at the expense of the rest of us. They decide to destroy countries or regions because, in their insane worldview, it 'benefits' them to do so. The military destruction of a region might give them the power to share in the control of a resource or market. It might make them a profit. It might privilege them in relation to others in their (very limited) social world. The discourse in which these people are engaged is incredibly limited. It is always about control.

And the reason for this is simple: They are utterly terrified. They had all of their control taken from them as children and now seek it endlessly as highly dysfunctionalised adults. Adults who are insane: devoid of the love, compassion, empathy and sympathy that makes those of us who are normal respond with genuine concern to the plight of refugees and others who suffer.

So when you hear people – whether it be politicians, corporate figures, academics, military leaders or media personnel – justify policies and actions, such as military violence, that lead to greater human suffering, remember that you are listening to someone who is seriously psychologically damaged. Conflict is not always easily resolved but it requires listening and understanding, as well as talking. You cannot resolve conflict by killing people.

If you would like to read more about the state of mind of those who act to create circumstances that generate refugees, you can do so in this article: 'The Global Elite is Insane'. http://www.scoop.co.nz/stories/PO1402/S00056/the-global-elite-is-insane.htm And you can read much more detail in 'Why Violence?' http://tinyurl.com/whyviolence and 'Fearless Psychology and Fearful Psychology: Principles and Practice'. http://anitamckone.wordpress.com/articles-2/fearless-and-fearful-psychology/

So what do we do? Well, I am heavily in favour of doing what we can to reduce the suffering of refugees now. But, as I committed myself thirty years ago, I am also working towards creating a world in which no human being ever becomes a refugee again.

A big ask? You bet. But I don't intend to let the insane people who seek total control of this planet do so without making every effort I can to stop them. If you agree with me, here's some key things we need to do.

We need to stop terrorising children so that they don't become like the elite and their paid agents in politics, the business world, academia, the military, the judiciary and the corporate media. See 'My Promise to Children'. http://www.nationofchange.org/my-promise-children-1383835266 People who are not insane have a much better chance of resolving conflicts nonviolently, even if it still isn't easy.

We need to take drastic personal action, not rely on politicians who virtually all function as agents of the global elite, to reverse much of what is wrong with our world. If you like, you can participate in a fifteen-year strategy for doing so by joining those involved in 'The Flame Tree Project to Save Life on Earth'.http://tinyurl.com/flametree

In some circumstances, such as in response to the current attempts to consolidate their control of the global economy via mechanisms such as the Trans-Pacific Partnership (TPP) and the Transatlantic Free Trade Agreement (TAFTA) or to destroy the natural environment by logging rainforests for example, we also need to take collective action to resist the insanity of the global elite. This is done most effectively by using strategically applied campaigns of nonviolent resistance. See 'The Strategy of Nonviolent Defense: A Gandhian Approach'. http://www.sunypress.edu/p-2176-the-strategy-of-nonviolent-defe.aspx

And if you wish to publicly declare your commitment to doing everything you can to end the elite-driven violence and exploitation in our world, you can do so by signing the online pledge of 'The People's Charter to Create a Nonviolent World'. http://thepeoplesnonviolencecharter.wordpress.com

In essence, elites generate one crisis after another as an inevitable outcome of their insane actions to perpetuate, consolidate and expand their control over the rest of us. If we are not sufficiently aware, we can become preoccupied in just dealing with one or more symptoms of their insanity. Elites want more refugees partly because it helps to distract us from analysing and resisting what they are doing overall.

While we must act in solidarity with those they victimize, like the refugees fleeing their war zones at the moment, we also need to expose and strategically resist the global elite itself or, eventually, suffer the same (or an equivalent) fate as today's refugees.

Robert J. Burrowes has a lifetime commitment to understanding and ending human violence. He has done extensive research since 1966 in an effort to understand why human beings are violent and has been a nonviolent activist since 1981. He is the author of 'Why Violence?'http://tinyurl.com/whyviolence His email address is flametree@riseup.net and his website is at http://robertjburrowes.wordpress.com

Conservativism, Inc. and the Ideological Follies of My Youth

paulgottfried2-705x395.jpg

Conservativism, Inc. and the Ideological Follies of My Youth

One of the first essays I ever published was in the left-leaning Canadian Forum, to which I contributed a dissenting article, from the right, in 1968. Those were the days when the Left was far more tolerant than it is at the present time, and also far more tolerant than are the Stalinists and Trotskyites who run Conservatism, Inc. Unfortunately I can’t say much for the essay that I wrote as a young assistant professor at Case Western Reserve, which was full of sound and fury but signifying about as much as the latest NR editorial In fact there wasn’t much difference between what I said in 1968 and what a minicon today, looking back at the 1960s, would likely be saying. I berated the hippies and the “Counter-culture” for being unwilling to recognize the mortal struggle we were engaged in against the bad guys. Combatting the communist beast, I thought, was all-important, and the malodorous hippies who were high on a psychedelic life style, were AWOL in our war for civilization. What I didn’t mention was that I was then a fervent Republican and had just made a donation to the presidential campaign of Richard Nixon. My views in 1968 were reducible to the facile formula: “Hippies are bad; Republicans are good.”

Boy, was I deluded as well as insufferably pompous back then! The hippies were epiphenomenal in terms of what the Left has since become, while the Republican Party seems an insurmountable barrier to any attempt to stop the further progress of the Cultural Marxist epidemic that has grabbed hold of the Western world. The most critical political development of the 1960s, as I argue in After Liberalism, was the explosion of the managerial state in the Western “liberal democracies,” together with the state’s increasing involvement in “social policy.” The flower children had nothing to do with this tendency, although those who later promoted the new politics, like Hillary Clinton, are delighted to pull out old pics of themselves looking like flower-power kids. There were intelligent thinkers in 1968 who did point out the big picture. But since, like my later friends Christopher Lasch and Murray Rothbard, these critics were deemed as weak in fighting the Soviet challenge, they were not regarded in official movement circles as “conservative.” Back then I imagined that arch-conservative political thinker George F. Kennan, who was blistering in his attacks on Western decadence, was a raving leftist. After all, William F. Buckley said so and to prove the case, Kennan was in favor of making agreements with communist countries.

Mind you, I’m not saying the Soviets were not an international danger or that the Right was not justified in calling for resistance against aggressive communist dictatorships. Not everything the Right argued for or against during the 1960s, particularly on the domestic front, was wrong, and in retrospect, I would prefer the Right we had in 1960 to the grotesque caricature of the one we’re stuck with now.

But the onetime preoccupation of the American Right with what its critics described as “apocalyptic anti-Communism” has had unhappy consequences. Among them are saber-rattling and a fixation on foreign enemies that have to be invaded before they overrun the “homeland.” These obsessions have found lasting form in what is now imagined to be conservatism. In most meaningful respects the conservative movement has moved far, far from where it used to be. Today it shamelessly fronts for the GOP and the Israeli Right (sometimes so abjectly that it may embarrass Israeli politicians); at the national level it goes along with increased immigration from the Third World and various plans to “normalize” (read amnesty) illegal residents, and most conservative publicists whom I encounter either acquiesce in or jubilantly affirm the sanctity of gay marriage. But for our self-described patriots and vicarious front-line warriors, these developments are not worth our mental energy. We should be standing up for “American exceptionalism” and against all those who would resist our expanding conception of “human rights.”

Although on every social issue the current conservative establishment is light years to the left of the founders of National Review, on at least crucial two points, past and present merge. Today’s conservatives no less than the militant Cold Warriors of an earlier epoch seek to “roll back” the foreign enemy. What James Burnham once said about America’s fate in the Cold War, has now been extended to all foes of “American democracy.” We are “in a struggle for the world,” with changing Axes of Evil and see it dramatized every day and night on Fox News. Although admittedly a world power like ours faces real enemies, one has to wonder why enemies requiring military preparedness and possibly military intervention keep popping up every night on “conservative” TV and in the Republican press. This issue overshadows all other concerns, exactly as the Communist menace did for the older conservative movement, even after the Commies had ceased to be an international threat.

The other point on which conservatism then and now would agree is that the main, perhaps overshadowing domestic threat is creeping “socialism.” The worst insult that the “conservative” press hurls against Obama, when he is not attacked as an adversary of American military strength, is that he is really a “socialist” and a “Marxist” at heart. Fortunately, we are told, there is an alternative. Apparently, whenever the GOP captures the presidency, the socialist threat recedes, although the same massive welfare state that the Democrats preserve and expand remains in place. Still, we are assured, there is a difference: When the Republicans manage public administration and collect taxes, they claim (counterfactually) to be “getting government off our backs.” Again I am willing to concede that Republican administrations tweak the taxes a bit better to favor certain business interests and don’t unleash the EPA as often on landowners in rural areas. But they certainly don’t change the structure of the administrative state and whatever distinguishes them from the other side, is a difference of degree rather than a large difference of kind.

Even more upsetting is the persistent use of the word “socialist” to divert us from the real threats of overreaching government. Why doesn’t the relentless advance of anti-discrimination laws and government-enforced sensitivity training matter to so-called conservatives as much as does the specter of full-blown socialism? Significantly, Western countries, led by the Labour government of Tony Blair in England in the 1990s, have generally been moving in the direction of denationalizing industries. Economic socialism as it existed in the past has become less, not more, visible, if by this term we mean direct government ownership of productive forces. But at the same time public administration is taking away our economic and other freedoms, without being technically “socialist.” For example, government is steadily tightening control over our behavior, in the name of fighting prejudice. When the Left went after the Confederate Battle Flag and began attacking other symbols and place names associated with Confederate heroes, the protest from Conservatism, Inc. was deafening silence. After all, the Left, we were made to believe, is fighting bigots, even if that means stripping entire regions of the country of the outward signs of their heritage. The Left, for Conservatism, Inc., only becomes a threat when it skimps on military weapons and avoids military confrontations. The Left becomes an even larger threat when it doesn’t favor GOP donors. Then we’re truly playing with “socialism.”

I most definitely am not a friend of a state-controlled economy and, in fact, would like to see our increasingly centralized managerial government and meddlesome courts get out of our lives as much as humanly possible. But this is not likely to happen, given our leftward-trending electorate and disastrous immigration policies, and given our even more radicalized media and educational establishment. But what makes the desired outcome even less possible are the obvious priorities of Conservatism, Inc. Some of its emphases are of relatively recent origin, but others reveal a dangerous continuity with the obsessions of a less leftist conservative movement that arose after the Second World War. Today the conservative movement offers the worst of both past and present. It is unwilling to confront the Left’s social agenda, and usually submissively accepts it, but to make matters worse, it outdoes an older, more conservative Right by screaming incessantly for military intervention and larger military budgets. Finally, it diverts attention from efforts to limit the scope of runaway government by making it appear that the solution to the problem is voting for the Republican Party. I am still waiting to see how such an action could reverse the march now underway into a grimly leftist future.

The eighth annual meeting of the H.L.Mencken Club will take place Nov. 6th and 7th. To find out more about the conference and to register, click on this link: http://hlmenckenclub.org/2015-conference/

Ce qui attend l'UE: guerres, révolutions et migrants

emeut80x720-u5r.jpg

CE QUI ATTEND L'UNION EUROPÉENNE

«Guerres, révolutions et migrants»

Lucas Navarro
Ex: http://metamag.fr
 
Les États-Unis n'entretiennent que peu d'enthousiasme concernant l'avenir de l'Union Européenne, destination à laquelle ne cessent de parvenir depuis 2011 une multitude de migrants et de réfugiés venus du monde musulman. 

Telle est l'opinion de l'historien et spécialiste russe en relations internationales Sarkis Tsaturián, lequel pronostique que « dans les dix années à venir, le Vieux Monde sera confronté à trois problèmes d'envergure : les guerres, les révolutions et les migrants, tous provoqués par l’instabilité du Proche-Orient. 

« Les contradictions entre les États-Unis et l'Europe ne se limitent pas à la guerre en Irak, écrit le journaliste russe dans son nouvel article publié par l'agence d’informations Régnum. 

Cet expert rappelle les propos tenus en 2009 par l'ancien Secrétaire d’État américain, Henry Kissinger, plus connus sous l’appellation du « dilemme de Kissinger » : « Qui dois-je appeler si je veux parler avec l'Europe ? ».

Six ans plus tard, le « dilemme de Kissinger » n'a toujours pas trouvé de solution, nous dit l'auteur de l'article. 

« Depuis 2011, le Vieux Monde est assailli par une multitude de migrants et de réfugiés venus du monde musulman et se trouve menacé non seulement du fait des tensions économiques et politiques qu'ils engendrent mais aussi de la perte d'identité qu'ils provoquent », selon Tsaturián, qui ajoute que les « États-Unis eux-mêmes ne voient pas de grandes perspectives d'avenir pour l'Union Européenne ». 

L'historien appuie son jugement sur une citation du porte-parole de la Maison Blanche, Joshua Earnest : « L'Europe est confrontée à un flux d'immigrés en provenance de l'Afrique du Nord et de quelques autres pays du Proche-Orient causé par la violence et l'instabilité dans ces régions. Outre que cette situation mine la paix dans ces territoires, elle a un effet déstabilisateur significatif sur le reste du monde, y compris en Europe ».

De son côté, le patron de l'entreprise de renseignement et d'espionnage américaine Stratfor n'a pas hésité à parler de « legs laissé par Hitler » et de « cette poignée de nations européennes » ayant perdu la maîtrise du Monde alors que, de leur côté, les États-Unis sont parvenus, eux et leur culture, à triompher en Occident. 

La Russie, à la différence de l'Union Européenne, parviendra à surmonter la crise mondiale de l'énergie. 

« La différence entre le siècle passé et l'actualité est le suivant : si, au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, la zone d'influence de l'empire économique américain incluait les champs de pétrole et les grandes voies de transport du Proche-Orient, aujourd'hui Washington ne peut se prévaloir de ces prérogatives, » souligne Sarkis Tsaturián.

D'une part, poursuit-il, « pour la première fois depuis la colonisation postérieure à la guerre, le monde musulman est en train de connaître une situation politique qui enterre sous les décombres des frontières d’État les gisements de gaz et ses voies d'acheminement vers l'Union Européenne ». 

Dans ce contexte, la Russie, qui contrôle la route maritime du nord, dispose d'un avantage de positionnement, souligne Tsaturián. 

Cependant, ajoute-t-il, Bruxelles continue penser en des termes qui appartiennent au siècle passé. L'Union Européenne mise sur le Gaz Naturel Liquéfié (GNL) et, pour que l'entreprise russe Gazprom en rabatte, elle est disposée à acheter les hydrocarbures à tout autre qu'à la Russie, « même si c'est à l'autre bout de la planète, indépendamment des coûts de transport ». 

Toutefois, l'effet obtenu est contraire à celui attendu, selon l'historien russe. La Russie contrôle la route maritime du nord et, de ce fait, garde sa prééminence. 

Par ailleurs, il convient de noter, souligne Tsaturián, que les États-Unis, qui sont l'un des principaux consommateurs de gaz, contribuent avec leur « révolution du gaz de schiste » à l’affaiblissement des rivaux de la Russie dans le secteur du Gaz Naturel Liquéfié, alors que Moscou s'apprête à faire un bond dans ce secteur ». 

La Russie sera capable de surmonter la crise politique et économique dans le secteur mondial de l'énergie, à l'encontre de toute probabilité concernant l'Union Européenne, pour qui « le dilemme de Kissinger » est en train de se transformer en un véritable complexe, nous assure cet analyste. 

Et de conclure : « Au cours de la décennie à venir, le Vieux Monde rencontrera trois grandes préoccupations : les guerres, les révolutions et les migrants. Toutes trois provoquées par l'instabilité du Proche Orient ».

Sources 

Traduit par Lucas Navarro

Métaphysique du dandysme

dandy_CIN91254_038.jpg

Métaphysique du dandysme

 
Le nouveau livre de Luc-Olivier d'Algange
 
Les Éditions Arma Artis, maison dirigée par Jean-Marc Tapié de Céleyran et spécialisée dans les écrits de sagesse (mystique ou philosophique), ont publié en juin 2015 Métaphysique du dandysme par Luc-Olivier d’Algange (ne pas confondre avec une étude savante qui porte le même titre, celle de l’universitaire Daniel Salvatore Schiffer, publiée en 2013). Le livre peut être commandé par chèque pour 18 € port compris (pour la France) à : Éditions Arma Artis, B.P. N°3, 26160 La Bégude de Mazence Cedex, France (pour d’autres pays, voir la page pour les contacter).
 
Qu'entend notre auteur par ce titre ? S'agirait-il de l’apologie d’une révolte esthétique cachant en son sein une crise de l’individualité dans la modernité ? Celle que, dans un ouvrage d’histoire littéraire, Émilien Carassus décrit ainsi : « Le dandysme repose sur une tension interne, un perpétuel effort d’invention. Par sa résonance éthique, il oppose aux défaillances possibles d’une volonté fragile la rigueur d’un constant rappel à l’ordre ; par sa résonance esthétique, il invite à la continuelle surprise, au choc initial de la bizarrerie sans lequel il n’est pas de beauté. Soustrait à la “répugnante utilité”, le dandy s’élève à une originalité faite de spiritualisme et de stoïcisme. (…) Le monde refuse toute unité à l’homme déchiré : le dandy s'efforce d'établir sur le plan esthétique, en se composant une attitude, cette unité autrement impossible. Être de défi et de refus, le dandy cherche sa cohérence dans la création d’un personnage. D’un personnage quasi fantomatique et de pur effet puisque son existence trouve sa seule garantie dans le regard d'autrui ; d’un personnage sans cesse menacé de destruction, puisque ce regard est un miroir vite obscurci. Le dandysme n’est dès lors qu'une “forme dégradée de l'ascèse” ; le dandy “joue sa vie faute de pouvoir la vivre”, en une continuelle provocation. Mais, dans cette attitude sans doute stérile, qui renonce à l’être pour le paraître, le dandy se pose en rival de Dieu et, dans son honneur, dégradé peut-être en point d’honneur, il condamne le Créateur au nom de la créature » (in : Le mythe du dandy, Armand Colin, 1971). L’emploi du terme “métaphysique” n'a ici rien de vain ou de galvaudé : il ne renvoie pas à une quelconque métaphysique des apparences (attribuée à tort à Nietzsche pour lequel l’apparence désigne apparition, pur paraître, et non corrélat d’une réalité idéelle) et sert encore moins à introduire pompeusement son sujet. Il nous convie à une parole méditante, celle qui interroge l'impensé de notre condition historique, celle qui dessine comme une chandelle dans le clair-obscur les formes de l’invisible. Le dandysme revêt une dimension métaphysique par son rapport à la modernité : il ne s’agit pas de savoir être de son temps mais de savoir se détacher d'un temps qui détruit tout participation à l’éternité, qui désagrège toute articulation organique entre immanence et transcendance. La révolte au cœur du dandysme n'est donc pas seulement esthétique mais aussi éthique et spirituelle. À cet égard, la lecture de cette méditation ne pourra que toucher celles et ceux pour qui l’appel à une sagesse vécue reste vital pour traverser une époque chaotique. Le style est certes celui d'un lettré mais chaque mot est pesé, et l’esprit qui y palpite transcende la lettre. En voici donc un extrait qui débute l’ouvrage :   
   

barre
 
 
dandysme,littératureSi l’on considère les possibilités de l’esprit humain au regard de ses exercices les plus généralement répandus, en travaux et distractions, on ne peut se laisser d’être surpris et attristé de l’écart d’intensité et de vastitude entre les mondes offerts et les mondes généralement parcourus. Une instance mystérieuse, et sans doute secourable, persiste en moi, contre l’argumentaire massif de notre temps, à voir dans cette disparité des possibles une anomalie et une défaite. Il semblerait qu’une tyrannie diffuse, mais non moins prégnante, s’évertuât, non sans efficace, contre ces ressources sensibles et intelligibles qui haussent la vie à l’existence, et celle-ci, en certaines circonstances favorables, à l’être, - et celui-ci, enfin, à ces régions subtiles et paradisiaques où, selon les mystiques persans, règne l’Archange Empourpré.
Passant d’un état d’hébétude devant des écrans, la pensée alentie ou rendue confuse par des drogues sans fastes, aux tristes procès affairés d’un activisme modificateur qui ajoute la laideur à la laideur, l’absurde à l’absurde, les hommes de ce temps semblent avoir pour dessein de passer, d’un mouvement unanime, à côté d’eux-mêmes et du monde.
 
À ce mouvement commun, grégaire, - qui est celui de la société elle-même, devenue un amas de subjectivités traquées et plaintives, nous devons la disparition de la civilisation et de la civilité qui ne survivent qu’au secret de quelques cœurs, assez hauts, assez téméraires, assez fous pour croire encore que la destinée des êtres humains ne se réduit pas à être les agents de la Machine qui va les réduire en unités interchangeables, -c’est-à-dire, les hacher menus.
 
***
Il n’est rien de plus facile que de dire le plus grand mal des dandies. Eux-mêmes, non sans constance, offrent, comme s’ils étaient des adeptes de Sacher Masoch non moins que de Brummel, les verges pour se faire battre. Arrogants, insolents, vains, immoraux, ostentatoirement inutiles, agaçants dans leurs mises comme dans leurs propos, égocentriques semble-il par vocation ou par décret, aristocrates sans fief, souvent soupçonnés par surcroît de mœurs incertaines et de sympathies pour des idéologies coupables ou réprouvées, ils se plaisent au plaisir de déplaire et ajoutent à leurs dédains intimes des signes extérieurs de mépris pour les braves gens, les gens moyens, qui sont légion, qui font masse, et dont on devrait savoir, si l’on veut survivre commodément dans ces temps sans nuances, qu’ils sont l’incarnation du Bien, du Progrès et de toutes les vertus démocratiques, - seules vertus. Toutes les autres étant tenues pour criminelles par les philosophes en vogue, les journalistes, et, autorités suprêmes en la matière, les présentateurs de télévision et les chanteurs de variété.
Le dandy, tel un condamné portant beau et marchant droit au moment de monter sur l’échafaud et faisant du spectacle de son impassibilité, un défi, et peut-être un enseignement, - on pourrait croire à le voir ainsi, faisant des bons mots au bord de l’abîme, que de très-anciennes vertus de courage et de bonté l’eussent élu pour intercesseur ultime, ou pour victime, comme les derniers éclats d’un feu mourant, escarbilles qui laissent dans l’œil quelques phosphènes, - images d’une grandeur humaine à jamais perdue.
 
Or Baudelaire, Barbey d’Aurevilly, Oscar Wilde, Mishima (le plus radical d’entre eux) furent aussi de grands artistes, des ascètes du Verbe dissimulant, sous le spectacle qu’ils consentirent à offrir (peut-être non sans bonté comme un signe adressé, malgré tout, à ceux qui ne peuvent ni ne veulent comprendre), et selon la formule de Nietzsche : «  une provocation, un appel  ».
 
Ce monde est aveugle, sourd, insensible que le Médiocre régente et, procustéen, réduit à sa mesure. Il nous voudrait sans pieds pour la promenade et sans tête pour la rêverie ou pour la spéculation. Les écrivains de ce temps, intimidés par tant de suffisance collective destinée à les convaincre de la vanité ridicule de leurs ouvrages, en sont venus à faire profil bas ou à se feindre au service de quelque intérêt général. Ils se mêlent des “causes” du temps, s’improvisent journalistes bénins ou vitupérateurs et font dans l’édifiant avec des pomposités moralisatrices généralement dirigées contre des confrères plus frivoles, libres ou talentueux. Tout dans leurs tristes arguties est machine pour faire croire qu’ils sont la voix d’autres qu’eux-mêmes, - enfin qu’ils représentent ! Leur fausse modestie qui se donne à contempler est de la pire outrecuidance. L’humilité leur manque et la force de reconnaître leur singularité et ce qu’elle doit aux influences diverses et lointaines dont ils sont les hôtes passagers. Une formule revient sans cesse dans leur bouche, comme une excuse d’être, une complaisance, une lâcheté : “un petit peu”. Ils sont “un petit peu écrivain”, ils pensent ceci ou cela “un petit peu”. Mieux vaut préciser, en effet, car celui qui n’est pas dans le “petit peu” est un méchant homme qui s’écarte de la norme commune.
 
Avouons-le, ces mitrailles de “petit peu” excèdent notre patience et nous recevons comme un ressac de fraîcheur et de simplicité de belle augure quiconque, avec une inopportunité soudaine, nous parle de grandeur ; car cette grandeur dite, évoquée, est l’espace où nous sommes reçus. La grandeur grandement reçoit ; elle ignore les jugements et les classements vétilleux ; elle se fie à une intuition qui remonte plus haut que sa cause.
 
Telle est l’humilité du dandy : face à l’arrogance du Médiocre, agent de l’opinion publique, il consent à se revêtir de la fragilité de l’humanité essentielle, de la brièveté de son éclat singulier et oppose visiblement à l’uniforme et l’uniformité des hommes sans visage, la sapience presque perdue d’une civilisation d’essences rares, de gestes exquis, - une langue enfin, à la fois natale et conquérante, qui sera jugée alambiquée ou baroque par les pratiquants de l’idiome schématique, vulgaire et las de la “communication”.
 
De même que le vêtement du dandy ne lui sert pas seulement à se couvrir ou à se parer, sa langue connaît d’autres raisons d’être que la communication ou la publicité ; elle entre en des nuances qui, pour exigeantes qu’elles soient et ordonnées à des disciplines mystérieuses, s’apparentent « aux merveilleux nuages » qu’évoquait Baudelaire, qui se meuvent en une liberté grandiose dans les hauteurs, selon des lois immenses où notre liberté se perd et se réinvente.
 
Asocial civilisé, libertaire cherchant à atteindre l’ordre le plus profond pour, d’une science prompte et sûre, le faire apparaître à la surface, ennemi de l’informe qui est le pire conformisme, le dandy va calmement à sa perte, sachant, selon le mot de Baudelaire, « être un héros et un saint pour soi-même ». Sa cause perdue cependant le fait légataire de la témérité qu’il eut à la défendre,- « force qui va ».
***
Sans doute le moment est-il venu, pour nous autres songeurs d’empires ou de royaumes intérieurs, de cesser de faire profil bas et de renoncer à cette trouble complaisance de nous excuser d’être. La modestie ostensible est un péché de vanité qui interdit à jamais d’atteindre à l’humilité, - dont le premier signe est de reconnaître ce que Dieu nous fit, c’est-à-dire à son image, uniques.
 
Ce n’est point une si petite chose, dans ce grand chaos planifié, que d’être un homme avec ses ressouvenirs et ses pressentiments. Ce n’est pas rien d’avoir des goûts et des dégoûts, un discernement intuitif qui nous guide vers les uns et nous éloigne des autres, qui nous offre la chance de préférer, et d’entrer en relation avec des objets de nos préférences au lieu de les réduire au rôle subalterne d’expériences. Ce n’est pas rien, et c’est même une chose bien grande et bien rare, digne d’éloges, que d’honorer ces préférences, ces civilités, et de raviver ainsi, dans le secret du cœur, le sens de la gratitude.
 
Baudelaire en donnant à son dandysme, ce « plaisir aristocratique de déplaire », ces décisives nuances héroïques et mystiques, témoigne au plus juste des longitudes morales et des latitudes métaphysiques qu’il nous reste à reconquérir si nous voulons être le principe d’un monde où nous cesserions de vivre misérablement, fût-ce au cœur du confort le plus apprêté. Car il est inutile de se leurrer, de feindre de vivre dans une civilisation et dans un monde. Les sarcasmes des dandies, leurs ironies cruelles, eurent au moins le mérite - si peu que nous les comprenions dans leurs sagesses et leurs dédains, - de nous déniaiser à cet égard.
 
Ce monde hargneux, discourtois, où la quantité règne, où l’on convoite des voitures moches, où l’on pousse, habillé d’un survêtement de sport, des “cadies” surchargés de nourritures aussi coûteuses qu’à peine comestibles, ce monde où l’on s’affale devant des écrans, ce monde ni ascétique, ni épicurien, serait à peine remarquable comme défaite insigne de l’humanitas s’il ne coïncidait avec la perte du langage, - qu’autrefois des hommes moins aveulis considéraient comme un don des dieux, voire comme leur émanation la plus certaine.
On s’est récrié devant la supposée “préciosité” des dandies, on s’est permis de médire de leurs façons, parfois, d’user de mots rares comme des gemmes enchâssées dans la syntaxe, livrés à tous les feux de la pensée et de l’imagination. C’était méconnaître l’archaïque, l’originelle beauté de leur fidélité, l’honneur ingénu qu’ils font aux mots d’exister et de resplendir, leur étonnement qui réveille celui des premiers hommes devant la puissance neuve des runes ou des hiéroglyphes.
 
À cet égard, comme à tant d’autres, le dandy (ne parlons pas des singes qui se répandent dans la mode et les mondanités) est bien le contraire d’un homme blasé de tout. S’il paraît quelquefois lassé, c’est de tout ce qui n’est pas tout, - de cette existence piteusement restreinte, tant dans le sensible que dans l’intelligible, qui nous est imposée avec toute la force irrésistible d’une inertie collective tombant, selon les lois de la pesanteur, vers la substance indifférenciée.
 
Une dose exquise de métaphysique ne saurait nuire aux considérations les plus désinvoltes qui soient. Être léger, ce n’est pas être frivole. Quelques « coups d’ailes ivres » sont nécessaires, et l’ivresse, qu’elle soit d’eau fraîche ou de vin, exige précisément la pureté des essences. Le dandy, servant le « démon des minutes heureuses » devra faire ainsi de chaque moment de sa vie une révolte de l’essence contre la substance et rejoindre au cœur de l’acte ou de l’art distingués, l’essence qui le distingue.
 
« Être un héros et un saint pour soi-même » n’est-ce pas, hors de toute représentation, de tout spectacle, éveiller, par quelque rituel, l’essence même de l’héroïsme et de la sainteté ? Il y a chez tout dandy de belle venue et de haute exigence, une révérence à quelque principe impersonnel dont le rite est l’expression et qu’il importera de servir, ainsi que de son courage, dans un combat contre l’informe et l’avilissement. Humble, et dans ce monde ruiné où il eut la disgrâce de naître, le dandy commence par lutter contre son propre avilissement ; mais ce combat pour soi, pour la « sculpture de soi », selon la formule de Plotin, est aussi, par l’exemple, un combat pour les autres, sans le mauvais goût de trop leur faire savoir.
 
Que serait le monde sans ces hommes de finesse, d’ordre secret et de nuances qui semblent ne servir que leurs goûts et n’aller qu’à leur guise ? À quelle vulgarité sans échappatoire le monde et la parole humaine eussent-ils été livrés ? Sans contredit à la marée sombre, nous eussions été engloutis, et nous le sommes presque, et ce n’est, en effet, qu’un « presque rien », un « je ne sais quoi », selon le mot de Fénelon, qui nous sépare du pur et simple anéantissement du Logos dans la “communication”. C’est l’exemple de la liberté conquise qui le rend possible et non les soi-disant “libérateurs” tout empressés de nous délivrer d’un despotisme moindre pour nous subjuguer à une tyrannie plus efficiente.
 
Le dandy, cultivant en lui les vertus stoïciennes et ascétiques d’une impersonnalité active, offre l’exemple de l’éthos le plus distinct et le plus radicalement contraire à l’individualisme moderne qui, de masse, exacerbe une subjectivité, généralement plaintive. La forme qu’il illustre et à laquelle il se dévoue, est une idée. Cette forme-idée, réfractaire à l’informe, est un legs, auquel le dandy, avec désinvolture, se sacrifie. Loin de croire valoir par lui-même, et faisant, selon la formule d’Oscar Wilde, de sa vie une œuvre d’art, il hausse la vie, la vie confuse, informe, plate et cupide à la forme désirée, platonicienne et désintéressée.
 
Détachée de la volonté qui la produit, au plus loin de la substance indistincte, au plus près de l’essence distincte, la vie comme œuvre d’art accomplit une métaphysique. Si le monde sensible est l’empreinte du monde idéal, s’il est écriture divine, n’est-ce point impie de vivre en bête repue ou en bête traquée ? Si le pouvoir nous est donné de nous exhausser hors de la nature, de voir, ou d’entrevoir, le sceau divin, l’Idée, privilège insigne et redoutable dont ne disposent pas les fourmis, les chiens ou les écureuils, ne serait-ce pas un devoir de n’y pas déroger ? Au demeurant, qu’est-ce que le “naturel” de ces gens hostiles aux artifices, sinon le plus commun et le plus vulgaire des artifices ? Si commun et si vulgaire qu’il menace à chaque instant de défaillir dans la plus torve barbarie.
 
Dans une époque bourgeoise, utilitaire et puritaine, le dandy se souvient, comme il peut, de temps empreints de formes sacerdotales et héroïques, non pour les imiter, ou se leurrer sur leur perpétuité, mais pour manifester, comme l’idée impondérable dans la forme visible, qu’elles ont trouvé en lui le plus fragile des refuges - dont la fragilité, œuvre d’un verrier alchimiste, pour cassante qu’elle soit, et parfois tranchante, garde mémoire de la haute flambée et des fusions cruelles d’une civilisation perdue.
 
***
L’extinction de la civilisation dans le carcan de la société, sous l’écorce morte de la société, pour évidente qu’elle soit aux hommes de goût, se laissera évaluer par ceux qui n’en sont pas saisis d’emblée d’horreur comme devant un charnier, par le progrès constant des interdits et la disparition proportionnelle des contraintes. Nous voici dans un monde où les aspirations les plus immémoriales et les mouvements les plus légitimes sont surveillés, bridés et punis mais où rien, vraiment rien, nous contraint à être un peu moins avachis dans la bêtise et l’ignorance la plus crasse. Le genre en est même bien considéré, tant “cool” que “démocratique”, - car il est entendu qu’il faut être “sans prétentions”.
 
On nous jette quelques colifichets technologiques, et vogue la galère des volontaires ! Google pourvoit aux mémoires inexercées ; tout s’oublie dans le meilleur des mondes amnésiques, sauf le ressentiment.
 
Que peuvent bien se dire des hommes et des femmes sans mémoire, ou de la seule mémoire qui leur reste, celle des griefs et des méfaits ? Ceux qui n’ont pas le bonheur d’avoir en mémoire, appris par cœur, quelques vers de Virgile ou d’Hölderlin, par ce cœur qui leur découvre, en ressouvenir de poèmes, les paysages et les visages aimés dans les heures heureuses, - ceux qui n’ont pas l’éloge au cœur de la mémoire, gardé par des Muses exigeantes, tourneront indéfiniment autour de leur Moi, dans un cercle de plus en plus réduit, comme l’âne attaché au piquet.
 
Les historiographes du dandysme ne remontent guère, dans leurs généalogies idéales, au-delà de Brummel ou du Prince de Ligne ; le dandysme serait le contemporain et l’alexipharmaque du poison bourgeois. D’autres, moins sociologues, voient en Alcibiade le parangon des dandies. Entre l’Antique et le Moderne, on pourrait trouver en Laurent de Médicis ou en Casanova des dandies d’instinct ou de fait. Au dandysme délicat de Robert de Montesquiou, on pourrait, en élargissant la notion, ajouter le dandysme sauvage d’Ungern von Sternberg, le dandysme luxueux de Barnabooth ou celui, ascétique, d’André Suarès, qui traverse l’Italie à pied en se nourrissant seulement de lait et de fruits. Certains dandies sont en mouvement, stendhaliens, d’autres sculptés dans quelque minéral rare, irréfragable, tel Stefan George. Certains défaillent à un parfum, ou sont réduits à l’inaction par un songe, d’autres, comme Claus von Stauffenberg, posent des bombes à bon escient. Ernst Jünger, lui, fut à la fois un homme enivré de synesthésies subtiles et un guerrier farouche. Les chemins de traverse sont nombreux et infinies les possibilités d’échapper aux normes vulgaires. Mishima met la même scrupuleuse attention choisir sa cravate que son sabre, à traduire, du vieux français, une pièce de D’Annunzio qu’à se forger un corps idéal par le soleil et l’acier.
La beauté, splendeur du vrai, resplendit en chromatismes divers, en des paysages désertés ou profus, en des âmes contemplatives ou actives, - et lorsque l’étau se resserre, lorsque les plafonds se rapprochent des planchers, lorsque pullule, comme disait Nietzsche, « la race du dernier des hommes  », lorsque les temps, selon le mot de Witkacy, sont au « nivellisme », livrés aux prédateurs mous de la pensée calculante, quelques dandies apparaissent pour signifier leur désaffection des mœurs communes.
 
Ce monde livré aux gestionnaires (par surcroît incompétents) donne supérieurement raison à quiconque veut hausser et faire briller quelques-unes des possibilités offertes de la vie, - qu’elle soit sensible ou mystique, visible ou invisible, solaire ou nocturne, aurorale ou crépusculaire. L’âme du plus morbide des “décadents” est encore d’une vivacité infiniment plus ingénue, plus hespériale que la sinistre planification des hommes à oreillettes qui, vampires sans dents et sans apparat, amoindrissent en eux et autour d’eux l’existence aux dimensions dérisoires de leurs “plans de carrière”. Plutôt crever la bouche pleine de terre que de céder à leur règne. Plutôt la mort dans l’âme, mais avec une âme, que la survie sans âme dans cette planification morte.
 
À ne s’y point tromper, il s’agit bien là d’une combat à mort, où les forces adverses sont à tel point supérieures, en nombre, en quantité et en “technicité”, - si outrancièrement, ubuesquement et pompeusement supérieures, qu’elles en deviennent ridicules. Imaginons face à quelque élégante petite bête sauvage, un renard par exemple, non le concours, déjà un peu grotesque, d’une chasse à courre, mais soixante divisions de chars, avec fanfares, porte-avions, et ogives nucléaires. La planification moderne face aux rares hommes différenciés est de cet acabit. La puissance périt dans son triomphe, sous l’estocade du ridicule et du dégoût.
 
Il faut apprendre à se déprendre, non seulement en vertu de cette sagesse essentielle qui nous fait traverser la vie en nous détachant de ses atours, un à un, et jusqu’à l’ultime battement de cœur, mais aussi dans le pur présent, qui n’est jamais si vaste ni si favorable que lorsque nous refusons de céder à l’emprise que nos semblables, par une compulsion fatale, prétendent à exercer sur nous. La plupart des tracasseries de ce monde administratif, bancaire et technologique n’ont d’autres raisons d’être que de nous forcer à nous intéresser un moment à ceux qui en sont les agents. L’affaire est sérieuse nous disent-ils, imbus de leur importance, elle vous concerne au premier chef. Ils voudraient nous en persuader pour que nous leur prêtions notre oreille et prenions en considération leur “pouvoir”, ou ce qu’ils imaginent être un pouvoir. J’annonce ainsi, sans autres ambages, la raison d’être de cet ouvrage : rien d’autre qu’un éloge de la désinvolture. Tout sérieux est frivole et toute frivolité, affreusement sérieuse. Il n’est plus une seule raison d’être, individuelle ou collective, qui ne soit, par les nouveaux maîtres du monde, reléguée aux marges extrêmes. La désinvolture à leur égard équivaudra au retour à l’essentiel : ce jour de fin d’été aux légers feuillages de brume, cette jeune passante qui éveille en ma mémoire des vers d’Ibn ’Arabî :
«  Son regard ayant tué,
Elle réanime par la parole
Comme si Jésus elle était
Quand elle rappelle à la vie.
Sa Thora, telle une lumière
Est la face brillante de ses jambes
Thora que je lis et que j’étudie
Comme si j’étais Moïse.
Prêtresse sans ornement
Parmi les filles des Grecs,
Sur elle tu contemples
Les lumières du pur bien.
  »
***
Si le monde moderne, sans que nous eussions à proprement parler de point de comparaison, puisque nous lui sommes contemporains depuis notre naissance, nous apparaît dans ses perspectives, ses modes de vie et de pensée, comme un monde étrangement rétréci, - tout y étant planifié par l’utilitarisme le plus vain et le plus abstrait (le travail devenant une distraction de l’essentiel, et la distraction, un travail, et même un bizness), si toute sollicitation supérieure en semble exclue, si les hommes y vivent généralement comme des créatures hébétées, - on ne peut s’empêcher de penser qu’il n’en fut pas toujours ainsi, qu’il ne s’agit là de rien de réel, et que ce « sinistre hypnotisme », pour reprendre le mot de Villiers de L’Isle-Adam, s’apparente moins à une fatalité ou à une nécessité invincible qu’à un mauvais sort que l’esprit humain eût jeté sur lui-même et dont il pourrait, à sa guise, se déprendre à chaque instant.
 
Force est de constater, hélas, que ce mauvais sort a sa durée propre qui excède la brève durée de nos vies individuelles. Il n’en demeure pas moins ce qu’il est : un pouvoir très-vague et très-vain dont les manifestations, aussi titanesques et planétaires que l’on voudra, n’existent et ne s’imposent à notre entendement que par l’immensité des mondes sensibles et intelligibles qu’elles nient.
 
L’œuvre d’Ibn ’Arabî nous entretient de cette immensité-là, qui n'existe pour nous que parce que Dieu voulut qu’elle existât pour Lui, trésor caché soudain révélé par la Création. Le génie individuel, certes, existe, mais il est, ce qu’oublia parfois le Romantisme, à l’exacte mesure de l’oubli de soi. Pour Ibn ’Arabî, comme pour Platon, la connaissance est réminiscence. Ce qui nous revient ainsi, vient par nous mais du monde lui-même, en resplendissements de beautés et de vérités. De cette vérité belle et de cette beauté vraie nous sommes les instruments. Au-delà du Calame est la main qui tient le Calame, et plus secrète encore que la main, est l’encre de la nuit des temps où plonge le Calame.
 
La réminiscence ravive un espace dont, emprisonnés que nous étions dans le ressassement de la subjectivité, nous étions exclus. Libératrice, au sens le plus haut du terme, elle nous restitue au Réel dans ses longitudes et ses latitudes, ses gradations, ses états et ses stations, son mouvement et son immobilité. Or, et c’est à cette élucidation vibrante qu’œuvre Ibn ’Arabî, l’essence de l’amour n’est autre que réminiscence. Dans ses plus beaux resplendissements le monde semble se souvenir de la puissance qui le fit apparaître : il est alors apparition à l’instant de l’apparition, absolue fraîcheur castalienne, recommencement du recommencement, anamnésis. Le temps qui vient sur nous comme une ondée de bénédictions n’est plus le temps profane, le temps linéaire de la durée ou de l’usure, le temps de l’action planificatrice, mais bien le temps de la contemplation, de l’accord, de l’hospitalité intérieure aux instigations ardentes et subtiles de la réminiscence.
 
Toutefois ce monde contemplé n’existe pas sans le contemplateur. Le contemplateur déploie par sa contemplation le monde contemplé, et celui-ci reçoit le regard qui le révèle à son essence, à sa divine antériorité. Le contemplateur et monde contemplé, qu’unissent des réminiscences en ressac, sont l’un à l’autre comme l’Amant et l’Aimée. Leurs sucs et leurs sèves se mêlent dans une essence intime, un œcuménisme de parfums.
 
Les plus obtus des agnostiques prennent volontiers argument contre la Théologie, de ce qu’elle nous entretient de l’enfer, du purgatoire et du paradis. Ces esprits schématiques, qui se vantent d’être “rationalistes” passent ainsi à côté de cette haute, vénérable et très-ancienne pragmatique, qui est à l’origine du Discernement, faculté, à la fois intuitive et intellectuelle qui nous permet, selon le langage de la Table d’Émeraude, de séparer le subtil de l’épais, et de nous orienter avec bonheur dans les troubles et les confusions de l’existence. À moins d’être déjà de ces « derniers des hommes » dont Nietzsche prévoyait et redoutait la venue, et s’il reste en nous quelque désir de lointain, de songes et d’étoiles, ou seulement le goût d’être là où nous sommes, en plénitude, si lors le « pareil au même », selon la formule de Renaud Camus, ne s’est pas installé dans nos cœurs comme une sournoise et tyrannique apologie de la médiocrité, il vient une seconde magique où nous reconnaissons qu’ici ou ailleurs, dans l’immobilité comme dans le mouvement, ce monde s’offre à nous dans une triple possibilité infernale, purgatorielle ou paradisiaque ; et que cette science suffit amplement à faire de nous, selon le juste principe du libre-arbitre, le plus malheureux ou le plus heureux des hommes ; à tout le moins à certains moments.
 
Contrairement à une idée commune, il n’est pas nécessaire d’être absolument mort pour savoir ce que sont l’enfer, le purgatoire et le paradis. Si tel était le cas, ces notions si familières nous seraient probablement inconnues, à moins que nous ne les supposions transmises par d’hypothétiques revenants. Or, une science nous est donnée en cette matière, variable, incertaine, comme l’est toute science, qui permet à chacun de s’en faire une image.
Une ambition belle, et, je gage, peu courue, serait avec la désinvolture humble qu’exigent les sujets profonds, d’esquisser la renovatio d’une sapience du Paradis, sinon dans son essence, du moins dans ses attributs. Qu’en est-il, de nos jours, du paradisiaque ? L’ennui est que là où nous sommes, il faut commencer par l’enfer. Passons vite, la description en est presque superflue ; cette contrée est la plus connue et la plus démocratiquement partagée. Chacun y travaille à son propre enfer et à celui des autres  ; chacun travaille dans une infernale solidarité à passer à côté des éclats, des promesses, et à s’incarcérer dans cet individualité collective, dans cet collectivité individualisée, chacun accuse chacun de son malheur. Ce monde semble sans issue car il n’existe pas ; l’existence lui est refusée. On ne s’évade pas de ce qui n’existe pas ; on y fait apparaître ce qui est, et qui fait mal à force d’être beau, d’une beauté terrible, numineuse… L’effroi que nous en ressentons sera notre purgatoire. Ensuite, voyez comme il faut bien se hâter, se présente à nous le seuil du Paradis ; là où les hautes sciences théologiques et poétiques nous serons secourables.
 
Il ne s’agit pas de faire le paradis, de le planifier (ce qui se nomme paver l’enfer), mais de le laisser entrer dans le néant où nous nous sommes réfugiés par effroi des grands bonheurs.
Une conversion du regard est nécessaire, une sapience, voire une morale. Toutes nos volontés seront vaines si nous ne discernons pas ce qui en nous et, accessoirement, autour de nous, marque le fatal coup d’arrêt à la chance pleine de prodiges. Une Machine travaille, disions-nous. Le bruit de fond du monde moderne est son grondement sourd. Machine uniformisatrice, mue par le ressentiment fondamental du médiocre à l’égard du génie ou du talent qui lui échappent. Et ce ne sont pas seulement, et de moins en moins, tant ils deviennent indiscernables, le génie et la talent individuels qui sont l’objet de la vindicte du médiocre, mais aussi le génie des lieux, des peuples et des langues, dont le génie individuel n’est que l’intercession. La Machine travaille, sans relâche, avec son insistance de Machine, à détruire tout ce qui, dans la haute culture européenne fut l’intercession des génies favorables orientés vers l’exercice magnifique de la vie.
 
Le fondamentalisme démocratique n’a pas fait disparaître le pouvoir et l’abus de pouvoir, le népotisme et l’accaparement, il s’est appliqué à les placer dans les mains les plus médiocres, les plus irresponsables et les plus illégitimes, - et cela non seulement à la tête de l’État, mais partout, dans les plus infimes et plus insignifiantes occurrence du monde social. Le moindre guichetier est un despote. Le plus ridicule notable de province, avec quelques accointances politiques et un peu d’argent, peut abuser de tout et de tous, comme le seigneur féodal le moins scrupuleux, à la différence que sa place fut conquise par quelque ruse et non par le sang ; et son nom jamais n’aura à répondre de rien, car il n’est point un maître auquel on peut demander des comptes, mais un “agent”. Un dispositif est ainsi mis en place, dans un consentement général, qui bétonne toute expression ou transmission du génie (terme, on l’aura compris, que nous n’utilisons pas dans son acception néoromantique de subjectivité exacerbée mais, tout au contraire, d’abandon à de plus vastes et calmes desseins, de plus lointaines et profondes fidélités).
 
Il nous reste, à nous qui sommes héritiers de toutes les outrances modernes, à réinventer le moment présent, - à lui redonner cette teneur, ce timbre, cette couleur, ce vibrato. Il nous reste à revenir au cœur du temps, au cœur ardent. Il nous reste à inventer des “feux légers”. Que la vie ne soit pas survie asservie à des finalités quantifiables mais une suite de feux légers, et peu importe, et tant mieux, si nous y disparaissons sans laisser d’autres traces que le ressouvenir d’une flamme blonde, insolente, à peine discernable dans le faste du jour !
Le monde moderne qui ne croit plus au péché originel, ni à Dieu, ni à rien, semble pourtant devoir son existence à la seule volonté farouche de nous faire expier, ici et maintenant, tous les bonheurs vécus ou possibles. Sans doute le Moderne soupçonne-t-il que chaque bonheur est une réponse à une prière, une flamme allumée dans l’oraison. Cette évidence, insupportable à son outrecuidance mécréante, le conduit à nier, non seulement la surnature, mais la nature sensible elle-même qui en est l’empreinte.
 
À l’oraison, le Moderne opposera la volonté, puis la volonté de volonté, crispation maniaque, qui détruit sans anéantir, qui détruit en encombrant. Voyez comme les êtres humains sont devenus encombrés, comme ils respirent mal, comme il se supportent difficilement, comme ils se trouvent toujours offensés, offusqués, victimes, rats traqués les uns par les autres, et comme ils se laissent peu de temps pour être, ou, plus exactement, selon la belle formule d’Heidegger, pour être là, dans «  l’éclaircie de l’être  », dans la clairière paradisiaque.

mercredi, 09 septembre 2015

La mafia politique est au pouvoir

maxnewsworldthree594427.jpg

PASSEURS DE CLANDESTINS

La mafia politique est au pouvoir

Pierre-Emile Blairon*
Ex: http://metamag.fr
 
Le philosophe René Guénon, se référant aux anciennes civilisations qui en avaient éprouvé le processus, savait que Le Règne de la quantité – celui de l’argent – allait caractériser le déclin de l’Occident. Dans les hautes ( ?) sphères du pouvoir, il y a belle lurette qu’on ne se préoccupe plus d’instruction, de culture, et encore moins de spiritualité ; nos gouvernants préparaient le terrain, un désert, à Daech, qui n’avait plus qu’à terminer le travail en décapitant les hommes et les statues (comme l’avaient fait les révolutionnaires de 1789 en France) pour envisager ensuite de réduire l’Europe à un vaste champ de ruines. « Du passé, faisons table rase », c’est l’unique devise des barbares de tous temps et de tous pays. Dans les premiers épisodes de l’invasion migratoire, essentiellement musulmane, qui est en train de nous submerger, quelques personnes qui avaient conservé un certain bon sens commentaient avec incrédulité et stupéfaction l’inertie de nos gouvernants : « ils sont devenus fous, leur naïveté est incommensurable, c’est de l’aveuglement. »

Rien de tout ça ; nos dirigeants sont parfaitement conscients de ce qui se trame, ce sont même eux qui sont aux manettes ; les « théoriciens du complot », comme les appelle ceux qui sont accusés d’en fomenter un à l’échelle mondiale(quand on veut abattre son chien…) relisent Aldous Huxley qui, dans la préface du Meilleur des Mondes, sonnait l’alarme : « Un Etat totalitaire vraiment ˝efficient˝ serait celui dans lequel le tout-puissant comité exécutif des chefs politiques et leur armée de directeurs auraient la haute main sur une population d’esclaves qu’il serait inutile de contraindre, parce qu’ils auraient l’amour de leur servitude. La leur faire aimer – telle est la tâche assignée dans les Etats totalitaires d’aujourd’hui, aux ministères de la propagande, aux rédacteurs en chef de journaux, et aux maîtres d’école. ».

Les pragmatiques, ceux qui ne croient que ce qu’ils voient, ont recours à l’admirable Camp des Saints de Jean Raspail qui qui avait prédit, en 1973, que les clandestins débarqueraient par bateaux par centaines de milliers sur le sol français. Mais il ne sert à rien de jouer aux Cassandre, et de prouver qu’on avait raison, quand le peuple est tellement décérébré qu’il refuse de voir à quelle sauce il va être mangé ; et, même, il aide le cuisinier à sa préparation. C’est le Grand Suicide qui va de pair avec le Grand Remplacement.

Emil Cioran donnait sa version pessimiste, mais lucide, du monde qu’il exécrait déjà en 1960 :« Quelle malédiction a frappé l’Occident pour qu’au terme de son essor, il ne produise que ces hommes d’affaires, ces épiciers, ces combinards, aux regards nuls et aux sourires atrophiés que l’on rencontre partout, en Italie comme en France, en Angleterre de même qu’en Allemagne ? Est-ce à cette vermine que devait aboutir une civilisation aussi délicate, aussi complexe ? » . Les propos de Cioran illustrent bien le fameux dessin de Konk qui représente le monument aux morts d’un village ; dans la traditionnelle dédicace précédant la liste de nos héroïques ancêtres : Morts pour la France, le dessinateur a barré les mots : pour la France pour les remplacer par : pour rien.

Quant à moi, je pense que nos gouvernants européens ont cumulé et cumulent dans leur comportement toutes ces ignominies qu’ont si bien décrites nos écrivains. En France, tous nos Présidents, sans exception, depuis Giscard et son regroupement familial, en passant par Mitterrand, « il padrino » florentin, Chirac, pion inculte et hilare de forces dont il ne comprenait rien de leurs desseins, Sarkozy, le vendeur du temple cynique et gesticulant qui, lui, avait bien saisi son intérêt, jusqu’à Hollande qui, derrière son paravent de benêt, n’a aucun scrupule à détruire sciemment et consciencieusement notre nation, tous ces malfrats ont apporté leur pierre à la lapidation de notre Marianne. 

Mais j’ajouterai que ces manipulateurs, qui tueraient père et mère pour un peu plus de pouvoir et d’argent, sont eux-mêmes manipulés par plus forts et plus abjects qu’eux : les parrains d’une mafia mondiale et mondialiste qui ont rajouté le trafic d’êtres humains à une panoplie qu’ils déploient méthodiquement comme un chirurgien qui ouvre sa trousse de bistouris : drogues, trafic d’organes, meurtres, génocides, guerres fomentées pour quelques dollars de plus, pollutions organisées, destruction des forêts et des terres arables, de la paysannerie, avec l’aide de richissimes spéculateurs qui les financent, grands banquiers qui les blanchissent, marchands d’armes qui les fournissent,services spéciaux et sociétés secrètes qui les couvrent, publicitaires, syndicats, médias,« artistes » et ONG, idiots utiles qui les servent. Ces parrains ont inculqué à « nos » politicards obséquieux et cupides les rudiments d’une morale de voyous : corruption, mensonge, absence de scrupules, brutalité, cynisme, cruauté ; nos politiques ont si finement compris la leçon qu’ils en rajoutent contre leurs propres concitoyens dont ils n’ont rien à faire, si ça peut servir leurs propres intérêts ; les naïfs, ce sont ceux qui croient que ces politiciens ont conservé quelque once d’honnêteté, ou d’intérêt pour la chose publique.

Ces mêmes Français et Européens qui s’apitoient sur le sort des « migrants » ignorent avec quelle minutie et avec quel déploiement de moyens ces clandestins sont amenés et parqués dans ces bateaux (voir les cartes géographiques des trafics de migrants diffusées par le Mouvement pour la remigration) pour servir le grand dessein des puissants –truands, industriels, banquiers, politiciens… - réunis désormais au sein d’une même mafia : détruire les structures traditionnelles de nos nations européennes avec l’aide des monstres qu’ils ont créé pour ce but (Daech – revoyez « Le Seigneur des anneaux) et arracher les moindres racines qui pourraient constituer un repère tangible et rédhibitoire pour préparer l’avènement d’une société d’esclaves corvéable à merci à l’échelle mondiale.

*Pierre-Emile Blairon est l'auteur de «La Roue et le sablier: Bagages pour franchir le gué» , aux éditions Hyperborée. 

 

La guerre comme extension du bordel français par d’autres moyens

o-EMEUTES-2005-facebook.jpg

La guerre comme extension du bordel français par d’autres moyens

Auteur : Éric Verhaeghe
Ex: http://zejournal.mobi

Que la France entre en guerre n’est pourtant pas un événement anodin!

Il est stupéfiant que l’annonce de frappes aériennes contre la Syrie se fasse entre une tartine sur le droit du travail et une rondelle de saucisson sur les impôts. Il n’y a plus de respect et plus de tradition, mon bon Monsieur, dans l’art de déclarer la guerre, et François Hollande est un iconoclaste de premier ordre, avec ses frappes sans déploiement au sol glissées dans une conversation comme s’il s’agissait d’une décision de gestion parmi d’autres.

Une fois de plus, les mauvais esprits qui se souviennent de la phrase de Clausewitz: « La guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens » se disent: mais quelle politique François Hollande veut-il continuer par la guerre ? Et là, un grand vide s’ouvre sous leurs pieds…

La guerre pour quelle politique?

Je m’efforce de percer les mystères de la stratégie française dans le monde arabe, et singulièrement en Syrie ou dans ce qu’on appelait à une époque le Machrek. Sauf erreur de ma part je n’y vois guère plus d’épaisseur que dans une note d’énarque à l’épreuve de diplomatie, au classement de sortie de l’école. En dehors des banalités qui s’échangent dans les dîners des beaux quartiers et qui tiennent lieu de pensée unique sous les lambris de la République (le cerveau de la technostructure ayant autant horreur du vide que du plein), on n’y voit guère d’ossature reposant sur une quelconque compréhension de la région ni sur une quelconque vision au-delà des trois mois qui arrivent.

Au fond, tout se passe comme si Bernard Henri-Lévy était devenu le penseur officiel de la République. En dehors du leit-motiv: « Bombardons Daesh et tous nos problèmes seront réglés », on peine à trouver un fil conducteur. Mais c’est peut-être cela l’apothéose de la nouvelle philosophie dont BHL fut l’un des hérauts: le recours à des baguettes magiques pour sublimer le réel. En digne pratiquant de cette pensée mystique, François Hollande ne dit pas autre chose. Survolons le territoire du Daesh, en y envoyant des bombinettes « quand nous serons prêts », et les problèmes se résoudront. Le terrorisme va disparaître, les réfugiés vont arrêter de traverser la Méditerranée et la paix va revenir.

On comprend mieux pourquoi François Hollande est allé inaugurer, l’après-midi, l’exposition consacrée à Osiris (Dieu égyptien qui retrouve son unité après avoir été démantelé) à l’Institut du Monde Arabe, le fromage qu’il avait déposé dans le bec de Jack Lang début 2013. Sa pensée diplomatique n’est plus compréhensible par les profanes: elle puise directement dans les profondeurs de la spiritualité orientale, et seuls quelques égyptologues peuvent désormais prétendre comprendre la politique étrangère de la France dans le monde arabe.

La guerre aérienne comme degré zéro de la diplomatie

Que l’intervention aérienne de la France soit totalement inutile ne fait évidemment de doute pour personne, même pour les plus pacifistes ou les moins connaisseurs du fait militaire. Le largage de bombes au-dessus d’un territoire n’a jamais permis de régler la moindre question politique au sol et il faut une culture historique médiocre pour savoir que tous ceux qui ont prétendu le contraire avaient des buts inavouables à cacher.

L’un des pionniers du règlement politique par la guerre aérienne fut, par exemple, Hermann Göring, selon qui l’Angleterre pourrait être mise à genoux grâce à d’intenses bombardements sur Londres. La suite prouva le caractère très aléatoire de cette affirmation. Inversement, les Alliés soutinrent eux-mêmes, au nom de la théorie des bombardements stratégiques, qu’ils pourraient mettre l’Allemagne à genoux en déversant des bombes sur ses villes, à défaut de pouvoir débarquer sur les côtes normandes. Les résultats de cette politique furent très discutables…

S’agissant d’une insurrection contre l’armée régulière de Bachar el-Assad, on voit mal comment la politique de bombardement pourrait porter plus de fruits que les échecs retentissants engrangés depuis des décennies sur le même sujet. Il est évident que si notre politique au Proche-Orient se limite (si l’on ose dire) à l’ambition de se débarrasser de Daesh sans construire aucun régime durable fondé sur un Etat solide, seule une intervention au sol est susceptible d’atteindre le but que nous nous sommes fixés.

C’est ce qu’on appelle couramment le degré zéro de la diplomatie qui, comme son nom l’indique, ne devrait produire aucun résultat tangible.

La guerre comme continuation du bordel français

Mais, bien entendu, la question de la survie ou non de Daesh, nous l’avons bien compris, n’est qu’un élément accidentel de la politique française, un prétexte, une sorte d’emballage tonitruant qui dissimule la sucette acidulée à laquelle il va falloir se coller. On ne bombarde pas dans l’intérêt des migrants, ni même pour combattre le terrorisme, on bombarde pour mettre l’opinion française sous tension et la pousser à aimer un Président de la République à la ramasse, mais candidat à sa propre réélection.

François Hollande compte évidemment sur deux ficelles pour promouvoir sa cause.

Première ficelle, l’image quasi-puérile du héros de guerre que les Français aiment parce que c’est la guerre, parce qu’il la gagne, et parce que cela nous donnera un beau défilé du 14 Juillet. Les Français l’aimeront comme ils ont aimé Bonaparte vainqueur d’Austerlitz. Bon, d’accord, on ne va quand même pas faire une vraie guerre avec des vrais soldats, mais après tout il ne s’agit pas de devenir un dictateur qui soumet son trône au plébiscite. Ses ambitions sont plus modestes: une toute petite guerre pour gagner quelques points au premier tour, histoire de ne pas être annihilé par Marine Le Pen dès les premières longueurs. Une mini-guerre, en quelque sorte, pour un mini-héroïsme et un mini-score.

Deuxième ficelle: pas de zizanie en temps de guerre. Pendant que nos pilotes mettent leur vie en jeu, la France doit rester unie. La méthode fonctionne toujours: on ne critique pas un Président qui conduit les armées en mouvement, etc. La technique est bien connue, et elle garantit sa part de succès. A défaut de susciter l’enthousiasme, elle neutralise les critiques de l’opposition qui ne veut pas apparaître comme « traîtresse ».

Au fond, la guerre en Syrie a exactement la même fonction que la guerre au Mali ou en Centrafrique: une fonction immédiate d’intervention militaire, et une fonction durable de remontée dans les sondages.

Il faudrait commencer à comptabiliser le coût exact de la candidature de Hollande en 2017.

 - Source : Éric Verhaeghe

Le chaos migratoire comme forme supérieure de la crise du spectacle marchand!

budachaos.jpg

Le chaos migratoire comme forme supérieure de la crise du spectacle marchand!

Par Francis Cousin

Ex: http://www.scriptoblog.com

« Les communautés villageoises d'Orient ont toujours formé une solide fondation du despotisme étatique. Elles enfermaient la conscience de l’homme dans un cadre terriblement étroit et en faisait ainsi un simple instrument de docilité, de superstition et de totale soumission aux normes admises qui se voyait ainsi dépouillé de toute élévation et de toute force historique. »
Marx, New York Daily Tribune, 1850

« La marchandise est l’horizon indépassable du spectacle de l’indistinction et pour que le spectateur continue de tout ignorer en croyant tout savoir, il importe que la critique sociale inhérente à la vieille grammaire mentale des traditions européennes soit engloutie par la mondialisation métissante qui restructure démographiquement et culturellement le vieux continent pour lui injecter des apports massifs d’extra-européanité qui, par leur croyance en une histoire obturée totalement antagoniste à la subversion sociale, gratifieront le système de l’histoire insurpassable de nouveaux et nombreux alliés. »
L’Internationale, Critique de la Société de l’Indistinction

 

Toute la vie présente des sociétés du mensonge démocratique de la liberté commerciale dans lesquelles règnent les conditions modernes de production de la chosification triomphante s'annonce comme une immense accumulation de spectacles où tout ce qui jadis était directement vécu comme forme d’une vérité encore possible s'est métamorphosé en une représentation où seule la célébration du fallacieux doit être appréhendée.

Depuis le début de l’année, près de 400 000 marchandises humaines ont traversé la Méditerranée pour rejoindre les possessions européennes de l’empire israélo-américain du commerce autocratique en évitant très soigneusement les rives des riches pétro-monarchies du Golfe qui ont pourtant largement financé les mercenaires islamistes qui partout propagent la guerre sans fin des faux drapeaux tissés par les services spéciaux yankee. Selon les estimations les moins hautes, il est possible d’envisager que, cette année, ce soit entre un demi-million et un million de migrants que le règne de l’économie marchande jettera sur les côtes Nord de la Méditerranée. Ce flux continu, délibérément organisé par le gouvernement du spectacle mondial appuyé sur les milices islamiques de la CIA qui ont durablement saccagé la Syrie vient ainsi conclure les bombardements de l’OTAN qui ont pulvérisé la Libye après que des décennies de guerre et de blocus aient complètement détruit l’Irak. Ce vaste dérangement programmé représente ainsi la plus importante vague migratoire qu’ait connu le vieux continent depuis la Seconde boucherie mondiale.

Seules les combinaisons et fabrications dont parle le spectacle de la domination existent puisque ce dont ne parle pas la domination du spectacle n’existe pas. Ainsi, la tyrannie de l’argent et de l’extravagance médiatique a bien reproduit à l’infini la photo de la dépouille d'un enfant syrien, retrouvé mort sur une des plages de la station balnéaire de Bodrum en Turquie afin d’émouvoir la décérébration de chaque spectateur pour mieux l’arrimer aux nécessités capitalistes de la présente dislocation de l’Afrique et du Proche-Orient et des vastes bouleversements démographiques qui s’ensuivent. Partout où commande le spectacle du fétichisme de la marchandise, les seules images autorisées à la circulation de masse sont donc celles qui renforcent le marché fétichiste du spectacle. Aucune ne peut donc plus être contradictoire à la libre dictature de ce qui doit être, ni transgresser la censure qui concerne tout et qui d’ailleurs est devenu le Tout. C’est ainsi que jamais le million d’enfants irakiens mort d’exténuation programmée sous l’embargo international voulu par Washington et Tel-Aviv n’a eu droit alors à la plus petite communication photographique puisque ces derniers n’étaient là considérés que comme de la simple charogne excédentaire.

A l’inverse des conquêtes catholico-terriennes qui développèrent un mode de spoliation relativement tempéré qui explique l’importance maintenue du poids des cultures indigènes au Québec et en Amérique hispanique, l’envahissement commercial judéo-protestant qui répandit un mode de dépouillement totalement éradicateur élucide fort bien la disparition quasi absolue des Amérindiens dans le monde anglo-saxon. Le pouvoir du spectacle mondial qui réside sans conteste dans la fusion économico-étatique des cercles concentriques du Pentagone et de Wall Street qui est si essentiellement anglo-saxon, centralisateur et despotique par la force même des choses est donc simultanément parfaitement exterminationniste dans son esprit. C’est pourquoi, la démocratie américaine du progrès de la marchandise et de la mort put ainsi anéantir tout au début du siècle dernier et en quelques mois plus d’un million de civils philippins afin d’imposer son protectorat à l’archipel sans que cela ne laisse la moindre trace d’indignation dans la grande machine officielle de la mystification des repentances obligées.

De la sorte, lorsque le gouvernement du spectacle mondial s’exerce à la sorcellerie humanitariste, l’on peut-être assuré que ce n’est pas pour le bien des hommes mais parce que les hommes sont des biens à rentabiliser. C’est la raison pour laquelle la gigantesque opération médiatico-mondaine menée à propos de l’actuelle grande migration est avant tout liée au fait que le spectacle est le capital à son plus haut degré d'accumulation hallucinatoire et qu'il témoigne à chaque image choisie qu’il met uniquement en valeur la mise en image des choix de sa seule valorisation.

Le spectacle est le discours d’auto-justification sans fin que l'ordre présent tient sur lui-même pour légitimer la domestication de la vie par l’économie… Sa manufacture des cadavres n’est pas égalitaire, on y trouve les bons et les mauvais, les utiles et les superflus… Il y a la falsification de la vie qui doit être montrée et il y a la vie falsifiée qui doit être cachée… Et la fabrique de veulerie journalistique qui organise la pleurnicherie culpabilisante de sidération systémique est bien sûr ce même lieu d’in-connaissance médiatico-étatique où la mémoire de surface doit remplacer l’histoire des profondeurs… C’est d’ailleurs elle qui impulse, encourage et fortifie depuis des années un carnage sanglant en Orient au nom des « droits de l’Homme d’affaires », sans bien sûr vouloir entendre le cri de désarroi des Libyens, des Syriens et des Irakiens chaque jour davantage menacés par les barbouzes islamistes de la Maison Blanche venus des quatre coins du monde avec l’aval actif et méthodique de toutes les grandes colonies occidentales et orientales du billet vert.
 
Ce pauvre enfant syrien, image totémique diffusée en boucles d’interprétations faussées, constitue indéniablement une publicité de la marchandise adéquate aux dividendes de l’irresponsabilité impersonnelle de l’américanisation financière du monde… Mais cet enfant est d’abord l’une des nombreuses victimes d’une guerre alimentée par ceux qui voudraient aujourd’hui culpabiliser le prolétariat européen pour le faire participer directement et au plus vite à sa propre disparition historique et qui d’ailleurs se moquent éperdument des millions d’enfants sacrifiés depuis des décennies sur l’aute de la politique internationale meurtrière de l’axe israélo-américain au Proche-Orient. Les mêmes qui, de surcroît, se taisent lorsque des centaines de milliers de SDF français et européens survivent dans la misère, la faim, la solitude et le froid et que la paysannerie prolétarisée de France est condamnée à trépasser comme des millions d’ouvriers déjà éliminés sur l’autel des tromperies bruxelloises où on les a vendu depuis l’origine au diktat colonial américain dont le Traité transatlantique va constituer la digestion finale.

Sur le marché de l’angoisse narcissique des mystifications spectaculaires, l’indignation compassionnelle est une force productive majeure de la reproduction aliénatoire générale. Il suffit de trouver la bonne cible pour construire l’embrigadement souhaité. La télévision du spectacle dissimule ainsi la véridicité des choses par l’infini commentaire fallacieux de l’occultation continûment relayée spécieusement par l’image du leurre. Désormais il n’est plus permis de dire quoi que ce soit qui ne serait point conforme aux vérités officielles qui fondent les simulations et tromperies du consensus spectaculaire de la marchandise. On reconnaît immédiatement la trace du faux omniprésent au fait que toute vérification non-spectaculaire y est d’emblée prohibée. La domination réalisée du capitalisme intégral se définit comme le moment où l’abolition achevée de l’homme pensant a enfin permis que l’on puisse appeler débat ce qui n’est que le spectacle collectif de la mise en scène du grand soliloque inéluctable de la marchandise par lequel le réel est soigneusement effacé. Aussi, le spectacle permet tout à condition que cela empêche tout ce qu’il ne permet point

Le spectacle de la chosification a fusionné avec toute réalité en rayonnant sur la totalité du monde devenu de la sorte monde de la totalité chosifiée. Ainsi, le devenir-planétaire de la contre-façon a pu ainsi s’imposer comme devenir-contre-façon de la planète toute entière toujours davantage mutilée et partout truquée. Hormis un héritage communard de radicalité réfractaire intransigeante mais de plus en plus condamné, au fil du temps, aux catacombes de l’interdit, la pensée ne s’active plus que selon les directives et sélections mises en perspective par le crétinisme universitaire et médiatique et selon les convenances du spectacle de la conscience fausse. C’est pourquoi, il n’existe plus rien, nulle part, qui n’ait été transformé, et pollué selon les moyens et les intérêts de la cybernétique la plus moderne de la valeur d’échange omnipotente.

 

actualité, europe, affaires européennes, immigration, migrants, chaos migratoire,

 

Sur le terrain de l’immense accumulation des manipulations affectives où le spectacle transforme le vrai en faux et vice versa, tout s’éloigne pareillement dans une imagerie d’inversion totale du vécu pour que le spectacle en tant que rapport social entre des personnes réifiés puisse fonctionner comme vision aliénatoire du monde médiatisée par des images qui sans cesse font et refont la réclame des nécessités propres à la liberté despotique du profit.

Tout est évidemment faux dans la manière illusoire avec laquelle le monde du fétichisme de la marchandise nous raconte l’histoire de cette sur-production migratoire, exactement comme dans toute question malicieusement posée dans la société actuelle de la tyrannie médiatique de l’imposture omniprésente. Le spectacle de la marchandise ne tolère et ne favorise que ce qui le renforce. Et comme toujours, la gauche et l’extrême gauche du Capital sont aux avants-postes apologétiques de la politique migratoire qui veut rassembler la Terre toute entière comme marché mondial de la soumission démocratique. Rabatteurs des désirs du CAC 40 pour casser toujours plus le coût du travail, le lyrisme gaucho-libertaire du sans-papiérisme paranoïaque le plus ahuri se retrouve donc au centre de toutes les opérations excitées du capitalisme humanitaire du frisson théâtral de commande

La représentation mythologique de l’industrie organisée des flux migratoires débordants vers l’Europe est désormais devenue à la fois le facteur principal et le résultat central de la falsification générale de la société afin d’empêcher le retour des luttes de classes radicales qui, sur la base spécifique de l’ancestralité communière européenne regardaient jadis vers l’abolition de l’argent et de l’Etat… Il s’agit dorénavant et uniquement de produire une nouvelle classe ouvrière de conformisme consommatoire absolu là où la temporalité passive des migrants d’outre-Europe s’amalgamant à la temporalité irréversible de la marchandise, l’argent pourra se présenter à tous comme l’expression du temps irrévocable du pouvoir irrésistible de l’économie politique des galeries marchandes.

Ce n’est pas par hasard si l’immigré est la marchandise vedette du spectacle mondial de la marchandise. En effet, face à la crise cataclysmique du taux de profit, la science de la domination en a fait la dernière chance du mode de production capitaliste pour à la fois endiguer la dé-valorisation endémique qui le ronge et contrecarrer massivement l’éventuelle réapparition radicale de grandes grèves sauvages généralisées. Cette grande substitution prédite conceptuellement par Marx dans sa dialectique générale de compréhension du mode de production mercantile renvoie bien évidemment au Livre premier du Capital lorsqu’en ce dernier, l’auteur, dans la Septième section portant sur l’accumulation du capital, expose en son fameux Chapitre XXV qui porte sur la loi générale de l’accumulation capitaliste, l’impérieuse nécessité d’une production croissante de surpopulation relative qu’il nomme armée industrielle de réserve.

Le progrès industriel du capitalisme intégral qui suit la marche de l'accumulation vers la domination totalement réalisée du Capital dans les formes que nous connaissons aujourd’hui est ainsi centralement marqué par une dynamique de transfert de populations qui « remplace une force supérieure et plus chère par plusieurs forces inférieures et à bon marché… » et notamment « un Yankee par trois Chinois. Voilà autant de méthodes pour diminuer la demande de travail et en rendre l'offre surabondante, en un mot, pour fabriquer des surnuméraires. »

Mais cela n’est pas tout. Pour Marx et à la suite de Hegel, il existe différents continents historiques qui par leur diversité et leur originalité classent et hiérarchisent nécessairement le temps objectif du devenir humain:

- Les espaces du despotisme oriental qui en Afrique et en Orient, selon des formes particulières, ont vu la communauté originelle êtrepeu à peu absorbée dans une domination étatique ou para-étatique épaisse et lourde qui aout assimilé jusqu’à ne plus faire de l’homme qu’un appendice stationnaire du temps immobile de l’omnipotence coercitive.

- Les espaces de la mobilité européenne qui ont vu émerger un continent insurrectionnaire, fruit explosif comme le montra Engels, de la rencontre entre la décadence civilisationnelle romaine et l’archaïque propriété communiste germanique revitalisée par les invasions barbares qui y propagèrent partout le réveil ancestral des communaux de la terre qui furent ensuite par les ébranlements du déracinement capitaliste transmutés théorico-atiquementpr en insoumission communiste de la vie urbaine dénoncée…

Quant à ce qui a trait à la sphère américaine et plus spécialement le domaine yankee, Marx souligne tant à partir de la Question Juive que du Capital, que c’est un continent statique et servile de nationalité chimérique dont le substrat est devoir justement disparaître toutes les ancestrales potentialités radicales de subversion européenne des premiers migrants pour les dissoudre dans la pure démocratie autocratique du monothéisme de l’argent, enfin devenu plénitude mondiale.

Dés lors, Marx et Engels tant dans les articles du New York Daily Tribune que dans les Lettres d’Alger ou dans la correspondance avec Vera Zassoulitch, firent toujours une différence très nette entre la passivité endémique qui ressort des rapports sociaux de la temporalité orientale et l’activité tumultueuse qui résulte des formes sociales de la temporalité européenne.

Ainsi, tout raisonnement subversif sur l'histoire est, inséparablement lié à la lutte des classes, raisonnement sur le pouvoir de la domination mondiale du Capital et sur les sociétés de conscience figée qui ont ralenti à l’extrême leur part critique dans un pesant conformisme de pratiques sociales totalement opposées à ce qui fit la riche matrice des conflits sociaux communiers du continent européen qui sut seul, tout à la fois sur le plan pratique et théorique, faire jaillir l’in-disciplinable connaissance d'un véritable plan de vie générique pour l'espèce humaine.

Sur la scène de l’agitation médiatique des confusions et embrouillements voulus par le spectacle de l’argent, on ne discute que dans l’idiotisme, l’inculture et l’incohérence. La fausse question dominante du fameux faut-il accueillir ou non les migrants qui est posée selon les dés pipés du moralisme sentimental propre à l’hypocrisie de la raison marchande totalitaire n’a bien évidemment aucun sens. La première intention de la domination spectaculaire est de faire disparaître l’intelligence en général afin de permettre l’expansion absolue des relations qui perpétuent le spectacle de la domination. Ce dont le spectacle ne veut pas, on n’en parle pas et ce qu’il veut on en parle tout le temps jusqu’à ce qu’enfin cela soit la nouvelle réalité manifestement devenue… La marche du Capital est un processus déterministe objectif de dynamiques inexorables et toutes les techniques de la justification mensongère rendront possible ce qui lui est indispensable car comme l’a pertinemment démontré Hegel, tant qu’une formalisation historique a la capacité de pouvoir continuer à se formaliser, l’histoire de son pouvoir continue à formaliser sa capacité. Nous avons eu droit à l’extension du sexe-machine de la PMA et de la GPA, par conséquent, nous aurons droit à l’amplification des déferlements migratoires puisque tant que les hommes n’auront pas fait s’écrouler la logique de l’existence factice, celle de la communauté du vrai vivre ne pourra surgir

Il y a bien longtemps que les États Européens laminés de l’intérieur sont devenus de simples succursales de l’Amérique. Le fonctionnement de la dialectique de la marchandisation cosmopolite a ainsi fait de nous des pré-américains. Il est donc légitime que notre misérable sur-vie sans qualité ressemble de plus en plus au temps si vulgaire et si torpide des USA, de son abêtissement, de ses mangeoires industrielles, de la drogue, de ses mafias, de son urbanisme ghettoïque et de son insipide multi-culture foncièrement multi-conflictuelle. Vive la délinquance, À bas la lutte des classes… C’est là une forte et honorable devise pour les gardiens de la bonne organisation du système de la servitude volontaire… L’État comme forme unitaire et supérieure où copulent l’argent dit propre et l’argent dit sale est ce lieu de régulation générale de toutes les économies illicites et licites qui permet à tous les types d’appropriateurs de s’entendre pour que la loi générale du spectacle de la possession continue sa surveillance.

La venue d’un chaos encore plus fou et encore plus grand… C’est là ce que cherche furieusement le spectacle de la marchandise. C’est l’économie d’une fatalité déjà commencée car pour tenter de faire obstacle au réveil de la lutte des classes, le Capital ne peut miser exclusivement que sur l’hétérogénéisation forcenée des populations dans une stratégie policière de ghettos et d’affrontements ethniques. Une société qui voit se décomposer entièrement toute l’homogénéité culturelle de son ancestralité sociale réfractaire est évidemment beaucoup moins apte à faire surgi des mouvements de sédition amples et durables d’autant que les nouveaux arrivants sont davantage séduits par le culte de la consommation que par la critique de la subordination. Avec la présence d’un nombre croissant d’immigrés dans un malaise global de plus en plus évident, il va de soi que les manipulations terroristes étatiques que l’on a pu connaître ces temps derniers pourront se développer en grandeur élargie… L'idéal pour le spectacle de la marchandise n'est évidemment surtout pas celui de l'assimilation, mais de la simple coexistence formelle entre groupes strictement hétérogènes et séparés les uns des autres, groupes hermétiques que rien n'unit plus que leur collective allégeance aux dirigeants du spectacle de la monnaie.

Pour essayer de neutraliser le risque radicaliste d’un mai 68 qui cette fois irait bien plus loin, la classe capitaliste entretient l’éclatement de toutes les appartenances antérieures par l’individuation narcissique hystérique à tous les niveaux de la reproduction sociale désormais vampirisée par la dictature du modèle consommatoire égocentrique lequel aspire à faire régresser le niveau de conscience de la population au simple niveau infantile du moi primal.
Et c’est parce qu’il il est nécessaire qu’il y ait le plus de séparations possibles dans la Cité du séparer spectaculaire que la dynamique migratoire qui fait sortir les populations européennes indigènes de leur histoire critique a tant besoin d’allogènes à autre histoire ceci afin de rendre de plus en plus impossible la ré-apparition de la guerre de classe contre l’argent et l’Etat.

L’industrie capitaliste de la migration répandue n’est pas seulement le mouvement par lequel l’immigré arrive en grand nombre. Elle est beaucoup plus essentiellement le déplacement schizophrènique par lequel le prolétariat d’Europe est dorénavant placé en situation de devoir se déplacer hors de sa propre histoire indocile de telle façon que le temps historique immobilisé de la marchandise qui se veut horizon indépassable de notre quotidien devienne la synthèse totalement stationnaire d’un monde où le climat mental afro-oriental ainsi accueilli viendrait donc multiplier les forces de la résistance capitaliste contre les dangers de l’insoumission communeuse.

Pour le spectacle capitaliste du travail et de la valeur d’échange, la libre circulation des marchandises est une donnée naturelle et comme les homme sont précisément ces marchandises productives qui possèdent la faculté de pouvoir façonner toutes les autres marchandises, il convient de leur imposer un hors-sol circulatoire planétaire de telle manière que pendant que sont régulièrement pillées les ressources naturelles de l’Afrique et du Proche-Oient, le seul avenir possible pour des millions d’hommes du Sud, ce soit la grande déportation vers le Nord…

La pensée révolutionnaire authentique ne peut être que la critique unitaire du mode de production capitaliste, c'est-à-dire une critique qui ne transige avec aucun des simulacres par lesquels le spectacle du mensonge marchand reproduit la vie sociale aliénée. Lorsque la réalisation toujours plus poussée de la domestication capitaliste à tous les niveaux a fait du mythe de l’immigré la valeur suprême du temps présent où communient compulsivement tous les gangs de la marchandise éternelle, des derniers résidus gauchistes aux spéculateurs fiévreux du MEDEF, il est clair que la théorie communiste du retour à la vie générique réside passionnément ailleurs… Elle se situe ostensiblement comme ennemie de toute l’idéologie immigrationniste et de l’esthétique pathologique des béatitudes de l’exil car elle refuse que l’humain soit un objet commercial condamné aux précipitations du déplacement. Le penser radical de la radicalité pensée sait qu'il l'est parce qu’il énonce que l’existence de la Commune universelle à venir reposera d’abord sur le vivre et le produire anti-mercantiles en tous nos territoires cosmiques, ici et maintenant, pour y satisfaire nos besoins d’épanouissement à l’encontre de tous les gouvernementalismes et dans l’optique d’un monde sans argent ni État.

L’INTERNATIONALE , Septembre 2015

Télécharger le texte en format PDF.

Démarche latino-américaine face à l’hégémonie des États-Unis

latamPres.jpg

Démarche latino-américaine face à l’hégémonie des États-Unis

Ex: http://www.infoguerre.fr 

L’histoire du continent latino américain  a été marquée par les interventions militaires des États-Unis au XIXème et XXème siècle, qui ont touché presque tous les pays de l’Amérique Latine, et qui ont unifié une partie des populations dans un sentiment « anti yankee ».
La réintroduction d’expériences socialistes après l’expérience cubaine, déjà ancienne, est une résultante du changement d’image des États-Unis (d’un pays adulé à un empire qu’il faut craindre). L’ouverture des marchés et la crise de 1980 ont  entraîné des reformes financières et l’intervention du Fonds Monétaire International. Ces réformes ont provoqué une hausse de la pauvreté et des inégalités dans un grand nombre de pays.
Il en a résulté un mécontentement des milieux populaires, qui a permis l’avènement de gouvernements socialistes à partir de 1998, avec notamment l’élection d’Hugo Chavez à la présidence du Venezuela.

La remise en cause de l’apport libéral

Nous pouvons donc dire que la vague de gouvernements de gauche de la dernière décennie en Amérique Latine répond à deux questions majeures : une première économique (inégalités, régulation ou non des marchés, etc.) et une socio-culturelle (l’héritage des idées centre-périphérie, de la menace impérialiste, etc.).
Les politiques économiques libérales mises en place dans les pays de la région avant les années 2000 ont eu le double effet d’augmenter les niveaux de croissance économique et d’aggraver les niveaux de pauvreté et d’inégalités des différents pays. De ce fait, nous pouvons considérer que l’expansion des gouvernements de gauche après 1998 en Amérique Latine ne répond pas à une logique d’imposition des intérêts isolés d’un pays. Au contraire, cette propagation était l’évolution concrète d’un idéal présent depuis toujours dans la conscience de la région : celui d’unifier les pouvoirs contre la puissance de l’hégémonie américaine. La prise en compte de la guerre économique par le biais d’une stratégie d’accroissement de puissance sud-sud, basée sur le contrôle étatique et l’influence économique régionale.


Les Etats socialistes de l’Amérique Latine ont attaqué la question de l’accroissement de puissance économique en utilisant le pouvoir politique. En interne, ils ont mis en place des politiques socialistes (distribution de richesse, participation étatique dans les secteurs clés), mais vis-à-vis de l’étranger la stratégie était différente. Ils ont gardé un certain degré de protection sur leurs marchés, et se sont en même temps engagés de manière offensive dans le commerce mondial (toujours comme exportateurs de matières premières). L’enjeu principal de ce mouvement était l’intégration politique et économique au niveau régional, qui n’existait pas auparavant.

Les points déterminants de cette stratégie sont :
•    La création d’entreprises inter régionales, qui rendent les pays plus compétitifs et moins dépendant des puissances mondiales, particulièrement des États-Unis.
•    L’utilisation d’influences culturelles qui permettent aux pays de la région de partager une identité culturelle très proche voire commune.
•    Ils se sont positionnés comme des fournisseurs officiels d’énergies pour les autres pays de la région, qui n’ont pas forcément une tradition de gauche, et qui sont plus proches au modèle économique américain. Des initiatives comme le CELAC ou Petrocaribe, limitent l’influence des États-Unis dans la région.
•    L’accroissement des relations commerciales et politiques avec des nouvelles puissances mondiales, comme la Chine ou la Corée du Sud.

Tentative de pérennisation d’une souveraineté économique

Du côté politique, le mouvement était dirigé par le Venezuela sous la présidence de Hugo Chavez qui, proche de Fidel Castro de Cuba et Nestor Kirshner d’Argentine, avait initié la propagande d’intégration politique régionale. Ce mouvement s’est très vite propagé après l’élection des présidents Lula da Silva au Brésil et Rafael Correa en Equateur, ce dernier qui est devenu le leader politique du mouvement après la mort de Chavez. Le discours dominant de l’union des pays repose sur des idées anti-impérialistes, qui limitent l’influence des États-Unis sur le continent.
Le gouvernement de Lula soutenait l’intégration économique, le Brésil est devenu une puissance émergente et la référence économique et social de la région. Si l’intégration politique dans la région commence par la création de l’Union des Nations Sud-américains (UNASUR) en 2008 ; l’expansion du mouvement socialiste en sud Amérique est en développement depuis 1998, quand Hugo Chavez a été élu comme président du Venezuela. La dynamique est en cours de développement depuis 16 ans. Si le mouvement a été fragilisé par la mort du président Chavez en 2013, il a été amplement réaffirmé par les présidents Evo Morales en Bolivie, Dilma Roussef au Brésil, et Tabaré Vazquez en Uruguay, qui ont été réélues en 2014. L’influence des États-Unis a diminué pour l’instant dans certains de ces pays et les pays de traditions plus libérales ont assumé des positions plus centristes et ont mis en place des politiques économiques propres au modèle socialiste, selon deux axes : la tentative de redistribution de richesse et la recherche de diminution des inégalités.

Bibliographie :
BROILLET, Emmanuel ; « Amérique latine: l’avènement d’une alternative au néo-libéralisme et le socialisme autoritaire » ; Current Concerns ;  No 8, May 2010
GARCÍA, Marco Aurélio ; « Les nouveaux gouvernements en Amérique du Sud: Cible de construire un avenir » ; revue NUEVA SOCIEDAD, No 217, septembre-octobre 2008.
GOLDFRANK, Benjamin et SCHRANK, Andrew ; « Néolibéralisme Municipale et Socialisme Municipale : Politique économique urbain en Amérique Latine » ; International Journal of Urban and Regional Research ; Volume 33.2, June 2009 443–62.
NAZEMROAYA, Mahdi Darius ; « La Pinktide en Amérique latine: une alliance entre le capital local et le socialisme? » ; Strategic Culture Foundation ; 02 avril 2013.
PETRAS, James et VELTMEYER, Henry ; « Néoliberalisme et les dynamiques du développement capitaliste en Amérique latine », Global Research, November 19, 2009.
PETRAS, James ; « Amérique latine et les paradoxes de l’anti-impérialisme et de la lutte de classe », Global Research, September 03, 2014.
SOLO, Toni et CAPELÁN, Jorge ; « Au-delà de la théorie – la pratique de la construction du socialisme en Amérique latine » ; Global Research ; 15 mai 2013.

mardi, 08 septembre 2015

Cultural Vandalism - From Henry VIII to Isis

etat-islamique-najat-vallaud-belkacem.jpg

By Dynamite or Design

Cultural Vandalism -

From Henry VIII to Isis

Ex: http://takimag.com & http://www.lewrockwell.com

The trouble with vandalism is that it is fun, especially for people of modest accomplishment. The urge to destroy, said Bakunin, Marx’s anarchist contemporary, is also a constructive urge, thus demonstrating remarkable obtuseness about the human heart. Destruction brings a sense of relief, albeit temporary, to the frustrated, to whose ears the sound of smashing objects and tinkling glass is sweet music. When aspiration comes, can resentment, and therefore vandalism, be far behind?

Where vandalism is allied to a deep sense of purpose, however stupid or evil that purpose may be, and also a desire for publicity, it is only natural that it should be directed at the most valuable objects within reach. The destruction of Palmyra against the wishes of the rest of the world must have given the barbarians who did it (some of whom probably came from Britain and France) an intoxicating sense of power. When finally ISIS is defeated, as one day it will be, its militants will look back with pride on its greatest achievement: the destruction of mankind’s heritage.

I noticed that Richard Dawkins, the biologist–turned–Savonarola of atheism, tweeted that the destruction of Palmyra demonstrated the power of religion: the doleful power, of course. It seemed to have escaped his notice that temples are generally built in the first place from a religious impulse, and that Palmyra had survived for two millennia in a region to which religion was by no means entirely unknown.

“To contemplate the stupidity or barbarism of others is always gratifying, of course—so gratifying that it should warn us to turn our gaze inward and consider ourselves.”

 

No one could possibly deny that religious fervor and intolerance have often been destructive, though it may be doubted how far such episodes as Henry VIII’s dissolution of the monasteries, with all its associated physical destruction, was motivated by genuine religiosity. You would not have to be Marxist to suspect other motives.

Moreover, such destructiveness is not confined to the fanatically religious, at least not unless you redefine religion to include fervent secular political beliefs held with absolute assurance of their transcendent truth. The greatest outburst of cultural vandalism in recent history was probably Mao’s Cultural Revolution, which, as the late and great Belgian sinologist Simon Leys pointed out, had nothing cultural or revolutionary about it—nor anything religious, either.

The Islamic destroyers of Palmyra apparently believe, or affect to believe, that all that belongs to the pre-Islamic era is a manifestation of jahiliyya, or ignorance, and therefore worthless—indeed harmful, insofar as respect for it implies a deviation from the path of religious purity. This point of view is hardly worth arguing with; you might as well argue with a madman who believes that he is Napoleon.

To contemplate the stupidity or barbarism of others is always gratifying, of course—so gratifying that it should warn us to turn our gaze inward and consider ourselves. And what we discover when we do is less than reassuring. It is not necessary to dynamite to destroy.

A few months ago, I was walking toward the Tate Modern Gallery in London. I got a little lost, and walked down a street not directly on my path. There I happened upon a little building of the first half of the 18th century, not an architectural masterpiece by any means (as it was never meant to be), but charming and graceful, of human scale but not entirely without grandeur, well-mannered, one might almost say.

 

palmyreavant2_0_0.jpeg

 

Immediately behind it, however, had been built a huge modern office block obviously inspired in style by the Centre Pompidou in Paris, though with bright yellow rather than red as the deliberately garish color. It completely overwhelmed its neighbor, as if setting out deliberately to humiliate it, to demonstrate to every passerby how much progress we have made in our power and structural engineering—to demonstrate that builders in the 18th century lived in the architectural equivalent of jahiliyya. Thought had obviously been given to the question of compatibility of the two buildings, and the decision taken to make the new building as incompatible as possible, to make a virtue of such incompatibility, in fact.

Though this was a fine example of the reverse of Bakunin’s dictum—the constructive urge is also a destructive urge—it is by no means unique. Not long before, I had been to the Regency town of Cheltenham, where is to be seen one of the finest examples of destructive construction anywhere known to me.

Imperial Square is a large, green open space with a fine terrace of elegant early-19th-century houses on one side of it. But towering behind and above it is a single monstrous gray concrete office block, which destroys once and for all the visual harmony of what was once a most graceful townscape. This destruction could only have been deliberate.

Nor is the phenomenon British only. For example, in the Hague, criminal Dutch bureaucrats and architects have ruined the Binnenhof by the construction of two vast glass towers in the near background. Again, it is inconceivable that they did not know what they were doing: They wanted to demonstrate their power and their prowess, and no doubt the powerlessness of the population to prevent it. Of course, the refashioning of cities has always taken place, and has always involved the destruction of what, in retrospect, should not have been lost. But it has fallen to us to make what we build incompatible with anything else, and to pride ourselves on that very incompatibility.

And pride ourselves we now do. Nothing has shaken me more (and, be it remembered, I was professionally involved in talking to burglars, muggers, blackmailers, kidnappers, rapists, and murderers) than the utter indifference or even hostility to the achievements of the past and the need to preserve and pay them honor of many educated young people in Britain and France. Nor is this indifference or hostility spontaneous; rather, it has been programmed into them by indoctrination that the past is nothing but the slave trade and the oppression of women. Moreover, their visual education has been crude, as a visit to any modern toy shop or modern municipal playground will confirm. Aesthetically illiterate and ideologically convinced that the past was nothing but a moral mistake that they will correct, it is little wonder they do not care for the fabric of the past or worry much about its disappearance.

Hence I would not be surprised to discover that there were young British and French citizens among the destroyers of Palmyra.


Please share this article by using the link below. When you cut and paste an article, Taki's Magazine misses out on traffic, and our writers don't get paid for their work. Email editors@takimag.com to buy additional rights. http://takimag.com/article/by_dynamite_or_design_theodore_dalrymple/print#ixzz3l9mpGDmx

16:07 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vandalisme, palmyre, syrie, iconoclasme | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Le projet de gazoduc Qatar-Turquie que l'on vous cache

ISIS_overlay_FUTURE_PIPELINEjgfla.jpg

SYRIE: Le projet de gazoduc Qatar-Turquie que l'on vous cache

Auteur : DAMOCLES International News
Ex: http://zejournal.mobi

syria-qatar-pipeline.jpgLe gazoduc Qatar-Turquie est un projet allant du champ irano-qatari «South Pars / North Dome» vers la Turquie, où il pourrait se connecter avec le gazoduc Nabucco pour fournir les clients européens ainsi que la Turquie.

Une des voies vers la Turquie passe par l'Arabie saoudite, la Jordanie et la Syrie et l'autre passe par l'Arabie saoudite, le Koweït et l'Irak.

La Syrie rejette ce projet Qatari et le justifie par la protection «des intérêts de son allié Russe», qui est le premier fournisseur de gaz naturel de l'Europe.

En 2012, un analyste cité par « Ansa Méditerranée » a suggéré que la participation du Qatar dans la guerre civile syrienne a été fondée en partie sur sa volonté de construire un pipeline vers la Turquie via la Syrie.

«La découverte en 2009 d'un nouveau gisement de gaz près d'Israël, du Liban, de Chypre, et de la Syrie a ouvert de nouvelles possibilités de contourner la barrière de l'Arabie et de garantir une nouvelle source de revenus. Les pipelines sont déjà en place en Turquie pour recevoir le gaz.

Seulement, il y a Bachar Al-Assad sur cette route.

Le Qatar et la Turquie souhaite supprimer Al -Assad et installer la branche Syrienne des frères musulmans à sa place. C'est le mouvement politique le mieux organisé dans cette société chaotique et qui peut bloquer les efforts de l'Arabie saoudite d'installer un régime encore plus fanatique basé sur le Wahabisme.

Une fois les frères musulmans au pouvoir, les larges connections de l'émir avec les groupes des frères musulmans de la région lui permettront d'avoir à Damas, une oreille plus attentive à ses projets et une main plus amicale.

 - Source : DAMOCLES International News

The New Warfare of Unnatural Disasters: Death by Earthquakes, Tsunamis and Volcanoes

earthquake-damaged-road-is-seen-in-tarlay.jpg

The New Warfare of Unnatural Disasters: Death by Earthquakes, Tsunamis and Volcanoes

By

Ex: http://www.lewrockwell.com

The growing number of scientific studies that have demonstrated consistent electromagnetic anomalies associated with virtually every major earthquake both before and after the event during the last two decades strongly indicate the use of electromagnetic pulse (EMP) weaponry as the actual manmade cause of these so called natural disasters. A quote nearly two full decades ago from then US Secretary of Defense William Cohen at a counterterrorism conference back on April 28, 1997 openly revealed:

Others are engaging in even an eco-type of terrorism whereby they can alter the climate, set off earthquakes, volcanoes remotely through the use of electromagnetic waves… So there are a lot of ingenious minds out there that are at work finding ways in which they can wreak terror upon other nations… It’s real and that’s the reason why we have to intensify our efforts.

As if to echo Cohen’s reality check, nine years ago Russian Foreign Minister Sergei Lavrov stated, “An arms race is entering its new stage. There is a threat of new weaponry looming on the horizon.”

This presentation will examine the compelling evidence supporting what those Russian and US leaders were alluding to by analyzing the supporting data surrounding the many so called “natural” disasters of the last twenty years. The overwhelming conclusion is that most if not all were in fact manmade. Tragically millions of humans have lost their lives at a cost into the trillions in property and infrastructure damage as yet more unaccounted for casualties of diabolically waged, unknown and undeclared secret wars. All the most powerful nation’s militaries on the planet possess and are no doubt using EMP weapons technology as the latest hi tech form of warfare, including the United States, Israel, NATO, Britain, France, Russia and China and likely a host of others we do not know about as well, possibly even non-state organizations like the Islamic State ISIS.

January 1995 Kobe Earthquake

A group of Japanese researchers in the 2002 Journal of Geodynamics (Volume 33, Issues 4–5) had this to say about the 1995 Kobe 7.2 magnitude earthquake in Japan:

Anomalous transmission of man-made electromagnetic waves in VLF and VHF ranges was also detected from a few days before the earthquake, indicating the possibility that the ionosphere above the focal zone was disturbed at the final stage of the earthquake preparation process.

In addition, the Japanese religious leader of the infamous terrorist cult Aum Shinrikyo who obsessed over doomsday and weapons of mass destruction, Shoko Asahara, predicted in a radio broadcast on January 8, 1995 that, “Japan will be attacked by an earthquake in 1995. The most likely place is Kobe.” Asahara even stated that the earthquake would be caused by “a foreign power” using an electromagnetic weapons system. A few days later nearly 6,500 Japanese residents in or near the million and a half sized city were killed in the deadly quake, the worst in Japan in 47 years.

Though Asahara’s bold warning accurately predicting the unnatural disaster just days ahead of the event may have been intended to increase his charismatic cult status as a prophet, to former editor of the Japan Weekly Times Yoichi Clark Shimatsu it only piqued his interest and determination to get to the bottom of this heinous crime. The earthquake crashed the Japanese stock market that in turn liquidated England’s Baring Bank. Shimatus’s investigative suspicions were only magnified just weeks later when another lethal act of terrorism struck the Tokyo subway where commuters were sarin gassed. Asahara and 11 other members from the violent cult were arrested and in 2004 Asahara was sentenced to death.

A month after the subway tragedy the cult’s science and technology minister Hideo Murai claimed at a news conference:

There is a strong possibility of the activation of an earthquake using electromagnetic power, or somebody may have used a device that applied force inside the Earth.

The brilliant science guy Hideo Murai knew all about the power of electromagnetic technology like nobody else. Prior to his joining the cult, he worked at a top secret lab under the cover of Kobe Steel as the mastermind behind the development of a highly advanced laser-powered seismic device that could generate powerful earthquakes. And the very epicenter of that Kobe quake was his old Kobe Steel lab.

Yoichi Clark Shimatsu through his publication Archipelago was among the few journalists that focused extensively on uncovering the high-powered concealment of the link that the criminal cult enjoyed with powerbrokers atop both the Japanese and Russian governments. Asahara had unusually close ties with Russian Premier Boris Yeltsin’s Security Council Chairman Oleg Lobov. Under the front of Russia-Japan College, Asahara courted and recruited top Russian scientists and gained full access to Russia’s advanced hardware including a gas laser for making plasma weapons. For a time the cult also maintained Japanese allies in high places, like Japan’s head of foreign intelligence service Toshio Yamaguchi. Even the current cabal owned Japanese President Shinzo Abe and his father along with a former Tokyo governor all played key roles as strong government backers of the WMD Aum cult. At its peak Aum was worth a billion dollars, and owned vast amounts of land in Western Australia where it test fired its weapons of mass destruction.

This unholy trinity’s purpose was the proliferation of WMD’s ostensibly to be deployed against the US at which point Aum’s leadership saw themselves ruling Japan. The geopolitics chessboard at that time had grown upset over the US as the world’s only superpower developing too cozy of relations with neighboring China vis-à-vis David Rockefeller’s globalist deal-making, re-colonizing venture with Beijing to export Western corporations to China in exchange for exploiting the fertile, limitless supply of Chinese slave laborers inhabiting the most populated county on earth. Hence, both the Russian and elements within the Japanese government were feeling left out, left behind and threatened by the shifting alliances, and subsequently employed the violent cult stooges to do their dirty bidding, not unlike the same way US Empire uses al Qaeda and ISIS even to this day.

Within weeks after Hideo Murai’s April 1995 news conference, he was suddenly stabbed to death on live television (unlike the staged, false flag fakery of the recent Virginia shooting that US government never fails to amateurishly use as mounting leverage for its unlawful gun confiscation). The Japanese crime syndicate Yakuza murdered Murai as apparent payback for publicly disclosing his firsthand knowledge of the EMP weapon used to level Kobe. Thus Defense Secretary Cohen’s cry of foul play over earthquakes, tsunamis and volcanoes less than two years later came in reaction to the secret Japanese-Russian skullduggery.

But in 1997 it’s not like the United States was simply an innocent bystander. The inner circle of elitist power in America was caught playing catch-up to the Russian KGB jump on deployment of geophysical weapons not unlike the space race a few years earlier. A full two years before his assassination JFK stated, “We shall propose further cooperative efforts between all nations in weather prediction and eventually in weather control.” Back in 1958 the US military announced early success with weather modification by emitting strong electromagnetic beams into the atmosphere to heat up the ionosphere (the outermost layer of our atmosphere extending from 30 to 600 miles above the earth) as a precursor to the infamous HAARP (High Frequency Active Auroral Research Program) in Alaska and now spread elsewhere as well.

With Operation Popeye the Pentagon for a half dozen years seeded clouds over the Ho Chi Minh trail during the Vietnam War in its failed attempt to make the muddy trail impassable in order to slow down and cut off the enemy supply line. In fact top secret US military deployment of weather warfare causing floods and droughts as well as other “natural” catastrophes like earthquakes, volcanoes, tsunamis, hurricanes and extreme weather events have been conducted with increasing frequency over the last several decades as a dominant, highly secretive and infinitely destructive brand of twenty-first century warfare.

Less than a year prior to Cohen’s admission of existing geophysical weather warfare, the US Air Force had published a comprehensive research paper entitled “Air Force 2025 The Final Report.” Under the section “Weather as a Force Multiplier: Owning the Weather in 2025,” weather modification and control was touted as offering  “the war fighter a wide range of possible options to defeat or coerce an adversary” that includes triggering floods, hurricanes, droughts, earthquakes, volcanoes and tsunamis:

Weather modification will become a part of domestic and international security and could be done unilaterally… It could have offensive and defensive applications and even be used for deterrence purposes. The ability to generate precipitation, fog and storms on earth or to modify space weather… and the production of artificial weather all are a part of an integrated set of [military] technologies.

Global Research director Dr. Michel Chossudovsky has written extensively on weather warfare. His response to the US Air Force overtly sinister plans:

An analysis of statements emanating from the Air Force points to the unthinkable: the covert manipulation of weather patterns, communications and electric power systems as a weapon of global warfare.

This full speed ahead approach toward US Empire’s “full spectrum dominance” globally comes less than two decades after the United Nations General Assembly explicitly prohibited all nations from using any military force to manipulate, modify or otherwise alter the natural environment. But then has the UN or international law ever stood in the way of America’s “might makes right” exceptionalism unilaterally and willfully defying the rest of the world with complete impunity?

Outside a handful of courageously honest, independent scientists, among them Dr. Leuren Moret, Dr. Nick Begich and retired LTC Tom Bearden, no serious debate, challenge or open opposition against this immoral turpitude or the disastrous global consequences have ever been raised in either the scientific community or the globalist-controlled mainstream media outlets. So the malevolent misuse of science for covert military WMD’s continues ruling the day and this modern age, often funded through the feds’ money laundering-drug profiteering machine and then granted free reign of absolutely no oversight.

Yet despite its ultra-secrecy and free reign, occasionally information does leak out, but of course largely goes unnoticed. An October 24, 2005 BusinessWeek issue matter-of-factly addressed weather modification in China:

Rainmaking and hail prevention are considered established arts in some countries. China has 35,000 people engaged in weather management, and it spends $40 million a year on alleviating droughts or stemming hail that would damage crops.

But the relatively “benign” use contracted out in America to mostly civilian companies like Weather Modification, Inc. of Fargo, North Dakota is suppressing hail in Argentina, stabilizing snowpack in Idaho or cloud seeding in Nevada – a far cry from harnessing powerful Tesla-like bursts of energy that can kill hundreds of thousands of people in an earthquake or murder millions more by destroying a nation’s vulnerable power grid infrastructure. Dr. Gordon J. F. MacDonald, Associate Director of the Institute of Geophysics and Planetary Physics at UCLA in a 1968 book called Unless Peace Comes wrote:

The key to geophysical warfare is the identification of environmental instabilities to which the addition of a small amount of energy would release vastly greater amounts of energy.

An expert in Tesla’s wave energy technology, Dr. MacDonald would later became a Council on Foreign Relations and Board of Directors member of the powerful elitist non-profit company MITRE Corporation. As a key policymaker he was riding high on the inside track of the military industrial complex that President Eisenhower warned that without citizens’ vigilance would take over America. Way back in 1968 Dr. MacDonald cast an ominously foreboding future that’s now unfortunately already here:

By the year 2018, technology will make available to the leaders of the major nations a variety of techniques for conducting secret warfare, of which only a bare minimum of the security forces need be apprised. One nation may attack a competitor covertly by bacteriological means, thoroughly weakening the population (though with a minimum of fatalities) before taking over with its own overt armed forces. Alternatively, techniques of weather modification could be employed to produce prolonged periods of drought or storm, thereby weakening a nation’s capacity and forcing it to accept the demands of the competitor.

And with the US busily gaining patents on the most deadly strains of the Ebola virus after classifying it as bio-warfare, through geoengineering creating the longest, most severe drought in the nation’s bread basket West in 1200 years, along with the slew of other unnatural disasters piling up worldwide, including the recent volley of chemical explosions in China and a US armory in Japan, the visionary scientist whose words near a half century ago ring so dead true today proved all too prophetic. In 2002 Dr. MacDonald likely paid with his life for his uncanny honesty and startling truths. Similar to another honest man about to blow the whistle on more WMD’s who was suddenly murdered while also a CFR member and MITRE Corporation consultant Jack Wheeler.

As a fellow neighbor of the CIA in McLean, Virginia and one of the elite’s interlocking entities that holds no-bid contracts with the FAA, Homeland Security and Defense Department, the MITRE Corporation can readily issue exemptions to such private contractors as Evergreen International Aviation. Evergreen’s the little Oregon firm responsible for raining chemtrail poisons down on much of the West Coast, producing that unmovable ridge of high pressure blocking all Pacific storms from reaching drought-stricken California for the last couple years. At the top of this predatory food chain, should anyone on MITRE’s payroll suddenly act on his or her conscience and attempt to do the right thing by humanity, they might well be sealing their own fate and casket.

March 2011 Japan Earthquake and Tsunami

Turning to the disaster of disasters with toxic radiation levels still continuing to spew across the Pacific Ocean and the northern latitude land masses through the jetstream four and a half years later, the Fukushima nuclear power plant was severely damaged by a nearby magnitude 9 earthquake that also caused the deadly tsunami in northern Japan. Instead of 9/11/01, this day of probable manmade reckoning is 3/11/11. During the preceding four days leading up to 3/11, scientists have detected significant heat spikes directly over the known fault lines. Specifically the number of electrons in the ionosphere that’s part of the earth’s upper atmosphere suddenly soared in the days just prior to the earthquake, peaking three days before while the increasing heat caused by infrared radiation peaked just hours prior to the disaster. Additionally, the research team has also analyzed over 100 other earthquakes of 5.5 magnitude or higher and with high correlation found this same heating phenomenon present.

January 2010 Haiti Earthquake

Going back to the January 12, 2010 to the horrendously destructive 7M Haiti earthquake, death toll estimates vary widely from US estimates of 100,000-160,000 while Haitian authorities believe as many as 316,000 people in the capital city of Port-au-Prince perished. By the way, it’s no accident that Haiti’s earthquake came on the 15th anniversary of the Kobe quake. The global crime cabal network work that way, meticulously plotting dates and numbers by occult calibrations. In any event, Haiti’s considered the most deadly earthquake of the last 20 years.

A team of MIT scientists from the MIT Technology Review reported that again there were strange anomalies occurring during the entire month preceding the event. A French satellite captured a huge increase of ultra-low frequency (ULF) radio waves during the month leading up to January 12th. The satellite named for its acronym DEMETER (Detection of Electro-Magnetic Emissions Transmitted from Earthquake Regions) was sent into orbit by French geo-scientists in 2004 to observe and measure precise atmospheric changes over earthquake zones before, during and after earthquake disasters. In the month prior to the Haiti quake a spike in ULF electromagnetic waves was recorded dramatically rising by 360% and then after the event slowly dissipated.

These findings are again consistent with other recorded measures of raised radiation heat levels prior to other large earthquakes suspected to be caused by manmade means primarily using electromagnetic pulse weapons. Nine days after the Haiti earthquake, RT, Fox and Press TV were covering Venezuelan media that had reported the quake “may be associated with the project called HAARP, a system that can generate violent and unexpected changes in climate.” The US defying Venezuelan President Hugo Chavez had just gone on public airwaves denouncing the US Navy for triggering the quake with a “tectonic weapon.” Chavez attributed his information to Russian intelligence sources within its Northern Fleet. Venezuelan press also blamed the HAARP facility in Alaska three days prior to the Haiti disaster for initiating a 6.5 quake off the Eureka, California coast, and further implicating the US as the perpetrator behind the 2008 7.8M earthquake in southwest China that killed nearly another 90,000 people.

According to Russia’s Northern Fleet, the Haiti earthquake was the result of US Naval testing its secret earthquake EMP weapon gone wrong. Though the enormity of death and destruction may not have been expected, the US had to be fully aware of the potentially catastrophic consequences its testing would risk in easily causing an earthquake. In fact the SOUTHCOM Deputy Commander General P. K. Keen, normally stationed out of Miami, was suspiciously already prepositioned in Haiti ready to launch yet another US military invasion of the poorest Western Hemisphere nation. Less than 24-hours after the earthquake, America’s first planes began arriving with Air Force Special Operations forces followed by 2000 Marines and another 3500 troops from the 82nd Airborne Division ready to be deployed. An aircraft carrier was also immediately dispatched although it showed up less than 48 hours after the earthquake proving that it was not in Baltimore harbor as claimed but already en route at the time of the manmade disaster.

With the Haitian government literally toppled, the demolished presidential palace was the actual epicenter of the quake that weeks later still had rotting corpses laying in the streets. So much for America’s helping hand. Or more like so much for US sending its armed forces to protect its oil interests. Haiti has a vast wealth of untapped oil reserves. Of course US Empire has a long shameful history of inflicting numerous coups, assassinations and military interventions on the half-island nation and is using this US-induced disaster as its convenient excuse to once again wield total control for yet more plundering of a thoroughly ravaged, defenseless nation for years to come.

Yet another anomaly associated with both the 2008 China earthquake and the 2010 Haiti earthquake are images caught on video by unsuspecting witnesses of a large bright orange glow or ball observed in the sky just prior to both earthquakes. This phenomenon has never been found to co-occur with any naturally occurring earthquake. In all likelihood, this strange coloring effect is a plasma discharge from a scalar electromagnetic weapon.

February 2010 Chile Earthquake

Right after the Haiti quake many South American nations like Venezuela’s Chavez saw that US imperialism was destroying one of their own in Haiti with the preplanned destruction and further plundering. Immediately they went into action to seek strength in unified numbers against the destroyer from the north. Six weeks after the Haiti disaster, a 24-nation bloc brought together the Latin American states with the Caribbean states in a show of solidarity and strength to ward off the destructive power of the United States. At the meeting in Mexico, host nation President Felipe Calderon announced:

We have decided to base an organization on shared values including sovereignty and the non-use of force, including threats of force, international cooperation, ever closer integration of Latin America and the Caribbean and permanent political dialogue.

Bolivian President Evo Morales added, “A union of Latin American countries is the weapon against imperialism. It is necessary to create a regional body that excludes the United States and Canada.” Probably the one continent where the US military presence is least evident is South America where trust towards the US is completely lacking. Diplomatic, trade and even military relations with both Russia and China are far closer.

Almost as a concession to the mighty giant to the north, the nation selected for the first two years to lead the alliance had perhaps the least antagonistic relationship with American Empire – Chile. But that made no difference a day after the group alliance was formally declared when a massive 8.8 M earthquake suddenly rocked 80% of Chile with the epicentre less than two miles off the central coast. It was the sixth largest earthquake ever recorded by a seismograph and also produced a tsunami that caused damage as far away as Japan and San Diego, California. Over a million and a half Chileans were displaced. For a quake of that size because it was relatively deep at 21 miles, fortunately the death toll was anywhere from 525-802. Again, the timing of this event with Chile becoming the leading nation in an alliance exclusively formed to protect itself from the aggressive malignancy of the US death grip speaks volumes. Do you see the pattern? Means and motive match every time.

2004 Niigata Japan Earthquakes

Former Forbes Magazine East Asian reporter Canadian Benjamin Fulford has written extensively and made videos documenting his observations from Japan. In an interview with former Japanese Minister of Financial Services Heizo Takenaka, Fulford asked why he “handed over control of the Japanese financial system to a group of American and European oligarchs,” and Takenaka replied that it was “because Japan had been threatened by an earthquake machine.” Since Fulford as a journalist then began exposing this shocking evidence of international extortion, Japanese security police approached him saying that his writing on the internet had caused Japan to receive information that the city of Niigata would soon be struck by an earthquake. Two days later on October 23, 2004, a major 6.8 M shaker followed hours later by a second 5.9 M tremor killed 39 people with an epicenter very near Japan’s largest nuclear power plant in Niigata, which sustained a fire and leaked some radioactivity.

These highly disturbing events cannot all be coincidence. It confirms what William Cohen had said seven years earlier, except this time it was the United States who was the rogue state carrying out lethal acts of terrorism as a viable and effective form of covert warfare to silence, intimidate, threaten and destroy any nation or person opposing the US into brute force submission. This is how the Empire game of hegemonic control is played. There’s a reason why for so many decades the US poured near as much money into its military budget as the rest of the world combined. Fulford chose not to go silent but has courageously defied Washington pointing the finger at rogue state America that decided six and a half years later to strike Japan once again with an even bigger lethal force at Fukushima. The US commits heinous and demonic high crimes against humanity on a regular basis and so far with complete impunity. The evidence is undeniably clear.

2004 Indonesia Earthquake and Pacific Tsunami

Two other brutal acts of war that are crimes against humanity were propagated against Indonesia in December 2004 with its M 9.1-9.3 earthquake and resultant Indian Ocean tsunami killing a total of 230,000 people in 14 nations followed in May 2008 by Myanmar’s Cyclone Nargis as its most devastating “unnatural” disaster in history with over 138,000 fatalities. Two questions to always ask in solving any mystery is does a potential suspect have the means and the motive to commit such a crime. And for each and every one of these so called natural disasters the US as the prime suspect has both the means and the motive.

 

tsunami-reporter.jpg

 

Regarding Indonesia’s earthquake catastrophe, the Jakarta government had maintained steadfast refusal to open up the narrow Strait of Malacca to the US Navy. During the first half of 2004, the rate of acts of piracy in the Strait had increased to that of 2003 when the 150 vessels attacked accounted for one third of all global incidents of piracy. Always looking for an opportune excuse to flex its military might and muscle, the United States threatened to unilaterally assign its Pacific fleet to monitor security in the main artery separating the Indian and Pacific Oceans. Weary of America’s hegemony infringing on the sovereign rights of the two coastal nations holding responsibility for safe passage through their waters, Indonesia and Malaysia refused to permit the US access to control over their waterway. Determined to keep America out, Indonesia and Malaysia stepped up their naval patrols during the second half of 2004 to bring the number of incidents in 2005 down to just 79 and in 2006 down to 50. It was a win for regional cooperation and autonomy.

Additionally after 9/11 fighting on two warfronts against its recently designated, secretly created enemy – Muslim terrorists, under the guise of fighting terrorism, America was imposing its Empiric will on smaller Muslim nations like Indonesia, home to the most Muslims on earth and Malaysia, another Muslim nation. Their resistance to not allowing the US to gain a military foothold in their backyard waterway to “root out” the pirates and terrorists (like it’s rooting out ISIS), angered Washington to no end, which was quick to accuse Indonesia as a potential state sponsor for terrorism even though America’s far guiltier of spreading terrorism around the globe than any other nation on earth. Nonetheless, still fuming over being locked out of the Malaccan Strait and so used to punishing nations that do not readily succumb to its pressures and demands, and now armed with its favorite new form of twenty-first century punishment causing earthquakes and killing thousands of innocent people, the day after Christmas 2004 the US Empire sent its brutal holiday message to Indonesia with an over 9 earthquake just off its Sumatran coast that carried an extra wallop to 13 other nation victims with a tsunami bonus. Thus, the international crime cabal government sitting at home in Washington still gluttonous over their Christmas dinner the night before had both a means and a motive for committing the crime. Unfortunately after the earthquake and tsunami, desperate to receive economic assistance and humanitarian aid, Indonesia was no longer so resistive and US Empire got what it wanted, rewarded for murdering near a quarter million Asians. Empire aggression works to keep other nations in line and America atop in its full frontal assault/dominance over humanity.

2008 Myanmar Cyclone

The Myanmar story centers on a military junta government led by a general that was bent on having a referendum election to push through its military constitution scheduled on May 10, 2008. But enter the massive Cyclone Nargis on May 2-3 that devastated the coastal areas especially. The timing of the disaster so close in advance of the election if maliciously planned by an outside force had an obvious aim to disrupt or cancel the constitutional vote altogether. It also could have intended to topple the regime. The junta went ahead with its election anyway on the 10th, though in hardest hit areas voting was postponed for two weeks. But the constitution did get approved.

The Myanmar government was hesitant to let outside humanitarian relief into the worst hit areas prior to the election fearing its impact and ties to the outside world would present further challenges to the oppressive regime. But here is the strange part. Similar to the prepositioning of the South Command general already physically stationed in Haiti at the time of the quake and an aircraft carrier already in transit, the disaster relief forces from the US, Britain and France were already in place immediately at the time the cyclone hit the populated coastal zones.

The running theme here is it appears that certain preplanned preparations were already organized at both Haiti and Myanmar locations at the time the so called natural disasters hit. Though by itself it’s not sufficient empirical proof of US culpability, when all these co-incidental factors are taken into account together and important dots are connected, a very suspicious and dark picture emerges that strongly suggests that scalar electromagnetic weapons possessed by the superpower that holds both the means and the most to gain are conspicuously present in all of these catastrophic events. Especially when scientific anomalies and observations of manmade electromagnetic and discharging plasma are also factored into consideration.

No nation will create a weapon and never test or use it. The nature of these powerful sinister forces, as the Air Force openly admits, is its gainful advantage for either coercion or defeat of the enemy. The US is not alone in this new age of dark techno-war destruction. Be it nukes, HAARP, CERN, or an EMP electrical grid attack by ISIS, China, Russia or some other force, and in an instant life as we know it will be lost with estimates of 90% of us dead in America within a year.

Like the Soviet Empire before it, the United States has also over-prioritized allocation of its resources to building and overextending a military killing machine Empire to do the globalists’ diabolical bidding. Its hegemonic power and control come at the expense of the people of the United States and all its perceived and imagined enemies of the world. And for all its death and destruction it has perpetrated on this planet, like all empires it too is doomed to fail. For every action, there is a reaction. For every killing, there is only more killing. With madmen at the helm driving a rotted out system crashing and ready to burn at ground level, the demonically controlled lunacy in charge is self-destructing right before our eyes. In the ashes of destruction, let us rebuild and connect with our hearts, not blindly with our minds, and let us realize our spirits transcend the physical to embrace the infinite.

 

Joachim Hagopian [send him mail] is a West Point graduate and former US Army officer. He has written a manuscript based on his unique military experience entitled “Don’t Let The Bastards Getcha Down.” It examines and focuses on US international relations, leadership and national security issues. After the military, Joachim earned a master’s degree in Clinical Psychology and worked as a licensed therapist in the mental health field for more than a quarter century. He now concentrates on his writing and has a blog site at http://empireexposed.blogspot.com. He is also a regular contributor to Global Research and Sott.net.

Les causes de la déstabilisation durable de l’Irak et de la Syrie

rtr3mzig.jpg

Les causes de la déstabilisation durable de l’Irak et de la Syrie

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

Le Proche-Orient de l’après-1945, sortant à peine de l’époque coloniale, était partagé entre deux traditions laïques, le modèle kémaliste d’une part et le modèle « baasiste » d’autre part. Ce « socialisme arabe », librement inspiré des fascismes européens, reposait sur l’unité politique des Arabes et sur le refus de l’état israélien, son laïcisme relatif laissant une grande place culturelle à l’islam. Le « baasisme » en Irak et en Syrie finit par mener à l’arrivée au pouvoir de dictatures relativement éclairées et assez peu islamiques, recevant ainsi le soutien des communautés chrétiennes, et dont l’opposition principale justement était islamiste.

Entre des dictatures tenant le pays et un régime inédit de terreur dont EI nous donne un aperçu actuel très significatif, il fallait admettre les premières comme un mal nécessaire. On oublie souvent que la démocratie en Europe a mis presque deux siècles à s’établir, même si la caricature actuelle qu’elle est devenue nous sidère.

La guerre froide a amené les Américains à choisir le pire des deux. Dès 1979, ils promeuvent ainsi face aux soviétiques une rébellion islamique, incarné par le commandant Massoud mais aussi par l’embryon de ce qui allait devenir le mouvement taliban, et bien sûr en utilisant les services de Ben Laden. Après le chaos qui fit suite au départ des troupes soviétiques en 1985, les islamistes allaient pouvoir s’imposer en toute tranquillité, favorisés par leur grand voisin du sud, autre allié des USA d’ailleurs, avant que ce cancer n’émerge médiatiquement à partir du 11 septembre 2001.

En déstabilisant le régime du shah d’Iran et en faisant le jeu de Khomeiny, présenté alors comme un démocrate face à un tyran par une presse occidentale complaisante, les USA se trouvèrent face à un golem , la République Islamique d’Iran. Ils jouèrent alors la carte de l’Irak baasiste de Saddam Hussein, soutenant son pays, ainsi que le firent la France et le Royaume-Uni, face à son ennemi de l’est. Alors même que les baasistes étaient en général honnis en raison de leur rapprochement avec l’URSS et de leur hostilité envers Israël, ce n’était pas le cas en Irak.

C’est donc se pensant autorisé que Saddam Hussein en 1991 décida de s’emparer du Koweït, ayant reçu des signaux contradictoires en provenance d’Occident. Or si le chat irakien avait été implicitement encouragé, en tout cas pas découragé, pour dévorer la souris Koweït, dès qu’il avança sa patte, le chien américain le mordit. La première guerre d’Irak, perdu par Hussein, amena son régime à jouer la carte de l’islam. C’en était fini d’un Hussein se revendiquant de Sargon et du passé pré-islamique de la Mésopotamie. Il y eut donc une réislamisation relative du pays, même si la tolérance à l’égard des chrétiens, mais pas des Kurdes, fut maintenue.

Le 11/09 changea dramatiquement les choses. C’est à ce moment que les USA décidèrent d’écraser les Talibans d’Afghanistan, après les avoir laissés prospérer pendant 16 ans. Leur intervention militaire lourde, puis leur occupation, n’ont rien résolu. L’islamisme radical continue d’y prospérer, un talibanisme « soft » s’étant imposé. Les mini-jupes dans les rues de Kaboul dans les années 70 avaient disparu d’ailleurs depuis bien longtemps.

Profitant de l’effet 11/09, l’administration Bush en profita pour mener une seconde guerre d’Irak, sur des motifs plus ou moins arbitraires. Cette fois, ils eurent la peau de Saddam Hussein, mais sans rien proposer pour le remplacer. La « démocratie » en Irak finit en bain de sang. Si le partie chiite, victime d’attentats de temps en temps, contrôle désormais sa zone, de même que les Kurdes, le pays sunnite est dans un véritable chaos. La réislamisation entamée par Hussein après 1991 amena à un nouveau terrorisme islamique et né de ses entrailles à Daech/EI.

Avec les printemps arabes, que personne en Occident n’avait prévus, les dictatures laïques arabes furent mises à mal. Là encore, les occidentaux jouèrent la carte des islamistes, contre tout bon sens. Les chutes de Kadhafi en Libye, de Ben Ali en Tunisie et de Moubarak en Egypte les amenèrent au pouvoir, même s’ils reculent en Tunisie et ont perdu la seconde manche au Caire. Ainsi la Syrie de la dynastie Assad fut-elle à son tour malmenée, alors que nous aurions dû soutenir le régime, malheureusement allié à l’Iran et à la Russie, « malheureusement » car c’est la seule raison pour laquelle les USA et l’Occident prônent la fin de ce régime. Pire, la Turquie mais aussi les Occidentaux ont armé la rébellion dont la composante islamique est essentielle.

De la déstabilisation de l’Irak sunnite et d’une partie de la Syrie est donc née l’EI et son organisation Daech, dont on constate les actions de manière quotidienne, avec la destruction du magnifique site antique de Palmyre, qui avait résisté à 1500 ans de christianisme et d’islam. Et plus récemment, conséquence aussi de tout cela, des centaines de milliers de migrants, motivés par des raisons économiques avant tout, sinon ils iraient dans les pays arabes alentours, sous réserve que ceux-ci fassent preuve du même laxisme que les pays de l’UE, arrivent massivement en Europe.

En clair, les USA et l’Europe occidentale, qui lui est soumise depuis 1945, ont favorisé un islamisme qu’ils prétendent déplorer ensuite, alors qu’ils ont contribué à ses succès. Mais seule l’Europe subit le coût migratoire en retour, et pas les USA. En favorisant Erdogan en Turquie, par le biais d’un absurde processus d’adhésion à laquelle personne ne croyait vraiment, qui a ainsi pu mettre à bas des pans entiers de l’héritage de Mustafa Kemal, en faisant tomber le shah d’Iran pour de bas calculs pétroliers, en favorisant les plus obscurantistes en Afghanistan (et au Pakistan), et aujourd’hui en souhaitant le départ de Bachar El Assad, l’Occident a créé un monstre qui naturellement s’est retourné contre son créateur.

Thomas FERRIER (PSUNE/LBTF)

lundi, 07 septembre 2015

Standardbearers: British Roots of the New Right

The Search for a Usable Past

Standardbearers.jpgStandardbearers: British Roots of the New Right [2]
Edited by Jonathan Bowden, Eddy Butler, and Adrian Davies.
With a Foreword by Professor Anthony Flew
Beckenham, Kent: The Bloomsbury Forum, 1999

Somewhere between the “hug-a-hoodie” Toryism of David Cameron’s Conservatives, and those far-right parties considered beyond the pale, is believed to lie a broad “respectable” middle ground of British nationalist politics. Whether or not it really exists, contenders keep trying to fill it.

The most recent is Nigel Farage’s UKIP, which officially backs a program of ultra-Tory economic nationalism (anti-EU) but now finds that its main appeal is really to regional anti-immigration Labour voters.[1]  Sir Oswald Mosley tried to strike a middle way with his Union Movement in the 1950s and ’60s, but that venture was doomed (of course) because Mosley means not-mainstream.

The Monday Club in the Conservative Party seemed to fill the gap well for a good long while in the 1960s-’80s: it opposed Kenyan independence, supported Rhodesia, opposed nonwhite immigration, and generally took a staunchly nationalist, anti-Left stance on the things that mattered. However, the experience of Thatcherism and Political Correctness in the ’80s and ’90s pushed the Monday faction into a kind of dotty irrelevance (“I really cannot bear the Monday Club. They are all mad . . .” wrote Alan Clark in his diary)[2], until the Party finally cut ties to the Monday Club in a “purge of rightwing extremists.”[3][4]

enochpowell1-242x300.jpgThe volume at hand, Standardbearers, seems to have been assembled in the late 1990s to help forge a new middle-way Rightism. It was the early Tony Blair years. The Conservatives were in the wilderness, in thrall to Political Correctness, and the respectable Right had lost its way. Tony Blair had a way of dismissing his opponents’ arguments by describing them as “the past.” As Antony Flew describes in the Foreword:

[A]t the Commonwealth Heads of Government meeting in Edinburgh in 1997 everything traditionally Scottish was out. No Scottish regiment marched up the Royal Mile with its band playing. Instead the visiting ministers were shown a video announcing: “There is a new British identity,” and displaying pop stars and fashion designers.[5]

Picture: Enoch Powell

This corrective to national amnesia and Cool Britannia is not a collection of political tracts. It doesn’t assail broad issues of race and culture, or ride obscurantist hobbyhorses about IQ standard-deviations or Austrian Economics, or explain how Free Markets are the backbone of a Free Society. It has no specific axe to grind. It is merely an old-fashioned collection of profiles of eminent men, in the manner of Plutarch or Strachey or JFK. If it has any overarching objective, it that of moral rearmament by finding a usable past. The writers look at discarded national aspirations, and take a keen look at half-forgotten or misremembered Englishmen from the 18th century onward.

gahenty.jpg

G. A. Henty

We begin by rehabilitating the spirit of national and imperial greatness, and this is done with studies on G. A. Henty and John Buchan (by Eddy Butler and William King, respectively). The first was the originator of the “ripping yarns” genre of derring-do and imperial adventure that filled Boys’ Own type of magazines in the latter 19th century and had enormous influence on popular and serious literature. Kipling’s fiction, and Buchan’s, and even some of Hemingway’s and Orwell’s, derive in part from Henty.

john-buchan.jpg

John Buchan

John Buchan’s influence in turn is even more marked today because Buchan (journalist, speechwriter, and at one point Governor-General of Canada) wrote The Thirty-Nine Steps, which was the ur-espionage thriller, giving rise both to the novels of both John LeCarré and Ian Fleming. Thus, George Smiley and James Bond both have their roots in the high noon of the late 19th century British Empire. Though the memory of that Empire has been derided as something embarrassing for the past 60 or 70 years, its ultimate product, Mr. Bond, still stands, exciting and new.

The book’s authors find nationalism flowering in odd places. There is a short, fascinating essay called “Bax” by Peter Gibbs, and while it initially appears to be a tribute to the 20th century orchestral composer Sir Arnold Bax, it quickly moves on to a kind of rhapsody to exemplars of English (or “British”) national culture. Two whom Gibbs prizes the most are the composer Ralph Vaughn Williams, whose “folk-song settings and arrangements certainly reveal a nationalist outlook”; and the wildly romantic and mystical cinema of filmmaker Michael Powell (The Life and Death of Colonel Blimp, A Canterbury Tale).

Some of the book’s portraits are very predictable for a rightist anthology (Samuel Johnson, Edmund Burke, Hilaire Belloc, G. K. Chesterton), while others are unexpected and appear to reflect an author’s expertise or passion (Benjamin Disraeli, John Maynard Keynes). One curious cultural figure well known to Counter-Currents readers but otherwise obscure, is the final portrait in the book, Bill Hopkins, here profiled and interviewed by the late Jonathan Bowden. Bill Hopkins was perhaps the most obscure of the Angry Young Men of 1955-59. As he recounts here, he was a working journalist who was given a contact for a novel, The Divine and the Decay, which was eventually withdrawn and pulped, because someone at the publishing house bad-mouthed him as a subversive of the fascistic tendency. Thereafter Hopkins lay low, wrote under pseudonyms, edited the very first issue of Penthouse in the mid-1960s, and slowly amassed a fortune. The one true rebel and bohemian in the book, he is also the only character who was alive in the 1990s and able to tell his story in his own querulous voice.

On the political side, I was glad to see the almost entirely neglected Bonar Law here (in a brief biography by Adrian Davies). Law was perhaps the last Conservative PM to be truly conservative. The main reason we hardly ever hear of him today is that there were so many sparkly and opportunistic Liberal politicians on the scene (Winston Churchill, Lloyd George, H. H. Asquith) when he was in opposition; and when Law finally succeeded to the premiership in 1922, he served only a short time before succumbing to throat cancer. Here and in his treatment of Field Marshal Sir Henry Wilson, Adrian Davies spends a good deal of space describing the Home Rule crisis on the eve of the Great War: how Army officers were threatening to mutiny if asked to put down rebellions in Ulster, and how Asquith and the Liberals exploited the whole Home Rule issue for political gain. (A portrait of Sir Edward Carson, by Ralph Harrison, covers parallel ground.)

bonarlaw2.jpg

Bonar Law

As this is partisan history, these retellings are sometimes tendentious. Bonar Law, Edward Carson, and the Unionists/Conservatives were at least as pragmatic and opportunistic as the Liberals. After all, their opposition to enactment of Irish Home Rule 1912-1914 rested upon the odd position that the little patch of Ireland around Belfast was a sanctuary, a special spot, which must never be ruled by a Dublin parliament, unless and until Belfasters give their collective permission. (Presumably Ulstermen had not made such special pleading back in 1800, when the Act of Union was passed and the Dublin parliament abolished.) The writers’ reference to the northeast corner of Ireland as “North” and the remainder of the island as “South,” is a quaint example of political cant, but a useful and enduring one.

Another Englishman whose career got snagged on the Irish problem was the classics scholar Enoch Powell, here profiled by Sam Swerling. For most of his long tenure as MP, 1950-1987—first for the Conservatives, then for the Ulster Unionists—Powell was a steady, unswerving champion of national integrity and self-reliance. “He regarded the Commonwealth as a farcical institution and the United Nations as a vehicle for American aggrandisement and sabre rattling.”[6] Powell was perennially suspicious of America and even more so of the EEC, Britain’s membership in which he considered to be a political question, not an economic one.

Today he is largely remembered for his April 1968 “Rivers of Blood” speech, decrying nonwhite immigration. Although this made screaming headlines and caused Edward Heath to dismiss Powell from his shadow cabinet, the speech was not the watershed it is usually made out to be. Powell was not the first Conservative to speak out on the Caribbean black problem, and his concern was not race per se but rather preservation of national integrity. Nevertheless, with his oratorical verve and his mustache, Enoch Powell excited some nationalist hearts longing for a new Mosley.

But that role was quite inapposite to this poet/classicist’s tastes and abilities. “Powell never quite saw himself as a latter-day Mussolini marching on London with nationalist legions in his wake.”[7] Moreover, any racial-nationalist movement that might have been aborning in 1968, was effectively smothered in its crib. As though on cue, civil-rights marchers began agitating in Belfast, and by accident or design, these new developments so distracted Powell and the Conservatives that nothing more was heard from them on the New Immigration issue.

One useful figure I wish had been in here and is not, is Alan Clark MP, the arch-Tory historian, diarist, animal-lover, and cabinet secretary who never let political expediency get in the way of his wit, and died the same year this was published.[8]

I highly recommend this book [2] to all who search for foundations for a New Right.

Notes

1. Financial Times, 30 August 2015 [7].

2. Alan Clark, Diaries: Into Politics. London: Weidenfeld & Nicolson. 2000. p. 337.

3. Conservative leader Iain Duncan Smith broke ties with the Monday Club in October 2001 because of its “inflammatory views on race, such as the voluntary repatriation of ethnic minorities.” http://www.theguardian.com/politics/2001/oct/19/uk.race [8]

4. A few months later, in May 2002, IDS publicly sacked a minor shadow minister, Ann Winterton, for telling attendees at a rugby dinner a mild joke about a Cuban, a Japanese, and a Pakistani. http://www.theguardian.com/uk/2002/may/06/race.conservatives [9]

5. Standardbearers,  p. V.

6. ibid., p. 128

7. ibid., p. 126.

8. When someone called Clark a fascist in the Guardian, he is supposed to have written the editor: “I am not a fascist. Fascists are shopkeepers. I am a Nazi.” (Alas, I have been unable to locate the letter.)

Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2015/09/the-search-for-a-usable-past/

URLs in this post:

[1] Image: https://secure.counter-currents.com/wp-content/uploads/2012/06/enochpowell1.jpg

[2] Standardbearers: British Roots of the New Right: https://secure.counter-currents.com/standardbearers/

[3] Image: https://secure.counter-currents.com/wp-content/uploads/2015/09/Standardbearers.jpg

[4] Image: https://secure.counter-currents.com/wp-content/uploads/2015/09/gahenty.jpg

[5] Image: https://secure.counter-currents.com/wp-content/uploads/2015/09/john-buchan.jpg

[6] Image: https://secure.counter-currents.com/wp-content/uploads/2015/09/bonarlaw2.jpg

[7] Financial Times, 30 August 2015: http://www.ft.com/cms/s/0/e789b666-4b44-11e5-b558-8a9722977189.html#axzz3kRpTtJLj

[8] http://www.theguardian.com/politics/2001/oct/19/uk.race: http://www.theguardian.com/politics/2001/oct/19/uk.race

[9] http://www.theguardian.com/uk/2002/may/06/race.conservatives: http://www.theguardian.com/uk/2002/may/06/race.conservatives

dimanche, 06 septembre 2015

L’Europe qui bouillonne et tourbillonne

europe320319704.jpg

L’Europe qui bouillonne et tourbillonne

Ex: http://www.dedefensa.org

L’Europe a connu un été tumultueux et nombre de pays européens,– ceux qu’on appelle “les États-membres”, – partagent cette agitation. Le plus spectaculaire dans ce paysage est sans nul doute la Grande Crise de la Migration (dite GCM), qui est liée d’une certaine façon, accidentelle et conjoncturelle mais aussi symboliquement après tout, à la crise grecque. Si l’on veut être précis, on observera notamment que la Grèce est l’un des points principaux de passage de cet épisode migratoire essentiellement venue, pour ce cas, de la tragédie syrienne qui a atteint le paroxysme des dévastations de Daesh ; que le gouvernement grec, la situation politique grecque, bref la crise grecque sont dans l’état qu’on sait, et cela ajoutant une dynamique d’impuissance et de dégradation face à la crise migratoire qui font effectivement se rencontrer deux crises européennes majeures à leur paroxysme, et renforçant ce paroxysme. Nous ne donnons pas au terrorisme une place aussi importante qu’aux deux crises citées ici, parce qu’il est un “produit” complémentaire et sans aucune unité de diverses autres crises et manipulations diverses et contradictoires, et il peut donc être manipulé dans tous les sens par tous les acteurs de la crise européenne. Mais il est néanmoins présent parce qu’avec la déstabilisation ultime que représente Daesh, il constitue une des causes opérationnelles directes des mouvements migratoires actuels.

(D’une façon aussi symbolique qu’opérationnellement logique, les épisodes de migration se succèdent très rapidement en fixant les catastrophes qui les suscitent en un enchaînement opérationnel immédiat de cause à effet [des “cause-à-effet” il y en a d’autres]. L’on retrouve la chronologie des catastrophes de l’interventionnisme-humanitaires européen : au printemps, une poussée migratoire venue de la Libye, première intervention-humanitariste européenne, ; cet été deuxième poussée venue de Syrie, deuxième intervention-humanitariste européenne. La logique de l’inversion caractéristique de l’UE, – l’humanitarisme accouchant de plus en plus en vite sa catastrophe humanitaire avec son épisode migratoire, – est pleinement rencontrée.)

D’une façon assez remarquable, les deux crises, par les non-dits qui criblent le discours politique général en Europe (y compris de la part de ceux qui se disent antiSystème tout en voulant demeurer au sein de la zone euro/UE), transforment la réflexion, la polémique, le débat, etc., en un “tourbillon crisique” qui paraît incompréhensible selon une “lecture politique” rationnelle courante mais qui constitue en fait la marque incontestable de la Grande Crise d’effondrement du Système telle qu’elle se manifeste en Europe. Dans les deux cas, effectivement, le facteur opérationnel central est écarté le plus souvent possible des débats pour pouvoir se conformer à la pensée-Système ; d’où ces invectives pseudo-économiques et institutionnelles avec les questions de souveraineté sur la crise grecque, les responsabilités dans la crise, etc., alors que la question opérationnelle centrale du retrait de la zone euro/de l’UE est le plus souvent écartée comme la peste, ou comme quasiment impossible à considérer, comme trop lourde dans le sens d’être sacrilège à évoquer et sacrilège dans son opérationnalité à cause des “alliances” qu’elle suppose ; d’où ces invectives sécuritaires, pseudo-ethniques ou éventuellement communautaristes sur la crise GCM, alors que la question opérationnelle centrale de l’interventionnisme-humanitariste de l’Europe (Libye, Syrie, etc.) dans ses fondements idéologiques de politique générale et avec ses conséquences de déplacement migratoire forcée des populations “est écartée comme la peste, ou comme quasiment impossible à considérer, comme trop lourde dans le sens d’être sacrilège à évoquer”.

actualité, affaires européennes, europe, déclin européen, politique internationale,

Mais cet enfermement policier volontaire de la pensée, cette impasse conséquent du jugement, n'affectent que ceux qui acceptent de se soumettre et ils conduisent les esprits moins bornés, par un retournement spectaculaire, à des problèmes de fond qui font tout de même de ces crises traitées en écartant l’essentiel immédiat, des occasions d’aborder les questions essentielles encore plus larges qui activent la crise du Système. On verra ci-dessous quelques interventions, très diverses effectivement et proposées aussi bien pour leur contenu de communication que pour leur valeur symbolique, qui vont nous aider à recomposer la mosaïque désordonnée en cette image très significative de “tourbillon crisique” ... Car finalement, si le “tourbillon crisique”, à première vue, “paraît incompréhensible selon une ‘lecture politique’ rationnelle courante”, il y a quelque chose d’ordonné, de symétrique, de régulier sinon d’implacable et donc d’implacablement rationnel dans un tourbillon.

• Il est intéressant d’apprécier grosso modo, à l’occasion d’une interview de son leader Pablo Iglesias, ce que le mouvement Podemos, pendant espagnol du mouvement grec Syriza, pense de la situation européenne à la lumière de l’aventure de Syriza. Le site LeSakerFrancophone nous donne une traduction française d’un article de David Marty, sur Zet.net, site US classique de la gauche radicale et dissidente. Le titre annonce déjà la couleur, qui s’apparente à un nouveau et triste “isme” du paysage européen, le “tsiprisme” (d’après le nom de Tsipras autant que d’après sa position de capitulation devant l’Orque, en juillet) : «Podemos n’est pas prêt à briser le carcan européen» (le 24 août 2015)

«Dans une interview récente suivant l’accord entre la Troïka et la Grèce, le dirigeant de Podemos a dit qu’il ne ferait pas beaucoup plus que ses partenaires grecs à Athènes: “La seule chose que nous pouvons faire est de développer plus de puissance administrative” de manière à ce que l’Europe accueille avec bienveillance des gouvernements qui défendent “les droits sociaux, la redistribution de la richesse et du bien-être”, une déclaration qui livre plus de questions que de réponses. Qu’est-ce que c’est que la puissance administrative, exactement? Comment cela fonctionnerait-il au sein des institutions de l’UE? Des traités européens?

»Plus importante peut-être, la déclaration qui a suivi : “Sinon, peut-être que la personne qui pourrait quelque chose sur ce plan est une dame qui vient du fascisme et de l’extrême-droite, Marine Le Pen.” Il a dit ensuite que si Le Pen arrivait au pouvoir en France, “un pays doté de l’arme nucléaire”, elle pourrait conclure une alliance avec une autre superpuissance nucléaire, la Russie, «mais plus avec l’UE ni avec l’Otan». Il ajoute : “Nous pourrions très bien être à la veille de la Troisième Guerre mondiale”.

»Donc, du point de vue de Pablo Iglesias, sortir de la zone euro, et de l’UE pour cette raison, équivaut à défendre des positions fascistes et à être un fauteur de guerre ou, au mieux, un imbécile. Cette déclaration mérite une attention particulière, spécialement lorsqu’on entend comment Podemos et beaucoup d’autres la considèrent comme la réalisation du Mouvement des Indignés du 15 mai 2011. En effet, si Podemos et le mouvement 15M partagent un grand nombre de vues et des politiques communes à l’égard de l’État providence, la santé, l’instruction, les droits économiques et sociaux, etc., les divergences sur les positions concernant l’UE, l’euro et l’Otan, qui ont pu sembler des détails mineurs et négociables sur le moment, apparaissent maintenant comme des points fondamentaux. L’organisation citoyenne Democracia Real Ya (DRY) — bien qu’elle ne soit pas la seule au sein du mouvement 15M – illustre le mieux cette différence...»

actualité, affaires européennes, europe, déclin européen, politique internationale,

Cette position de Podemos est intéressante effectivement selon la perspective qu’observe Marty, lorsqu’il parle des divergences au sein de la gauche ou de la dissidence espagnole (faut-il la qualifier plus prudemment d’“hors-Système” que d’antiSystème, avec évolution possible mais on ne sait dans quel sens ?) : “les divergences sur les positions concernant l’UE, l’euro et l’Otan, qui ont pu sembler des détails mineurs et négociables sur le moment, apparaissent maintenant comme des points fondamentaux”. Cette remarque nous fait comprendre combien la crise européenne évolue très vite des questions économico-spéciales et financières, vers les questions fondamentales de stratégie et de politique de sécurité.

L’intervention d’Iglésias a le mérite de la clarté et marque combien la “gauche hors-Système” en Europe est en train de se diviser sur la question de la sortie ou pas de l’euro (de l’UE), c’est-à-dire si l’on veut entre “trispristes” et “varoufakistes”. C’est dire combien, à cause de cette division, s’amoindrit l’espoir que cette force, qui n’est puissante que lorsqu’elle est dynamique et tendue par tous les moyens possibles vers un but antiSystème clairement affirmé et compris, puisse jouer un rôle majeur offensif contre le Système. Ce constat se renforce notablement sinon décisivement à la lumière des réactions hautement et vertueusement idéologiques de la plupart des représentants de cette tendance, en France, à l’idée d’un rassemblement “frontiste” (jusqu’au FN éventuellement, qui est l’“option nucléaire”) évoquée notamment par Sapir et Chevènement ; cette tendance qui se veut antiSystème ne conçoit de l’être, antiSystème, qu’en restant “idéologiquement pure” (comme on dit “chimiquement pure”), ce qui est une contradiction insoluble puisque l’arme principale du Système contre les forces antiSystème est de les diviser irrémédiablement en les faisant se référer à ces mêmes idéologies qui n’ont pu se développer qu’à l’intérieur du Système, et donc que le Système manipule comme il le veut à son avantage. Cette orientation marquant la possibilité de l’effacement jusqu’au risque de la disparition de cette tendance de gauche à prétention antiSystème, la situation de l’affrontement crisique en Europe se polarise sur deux points :

1) l’évolution de la situation “civile” en Grèce dans les douze prochains mois, résumée par les sources qui se disent informées entre une quasi-guerre civile et une formule type “les colonels-postmodernes” activée par Gladio & Cie. (Cette idée persiste dans les rumeurs venues d’organisme de pression de ce qu'on nommerait un peu par dérision et un peu par logique d'imitation l’“État supranational profond” renvoyant aux organisations anti-souverainistes type-OTAN, UE, etc., alors que dans ces mêmes rumeurs on relève l’explication du comportement de Tsipras par des pressions et menaces physiques type-Gladio contre lui et ses proches...)

2) L’évolution du FN français jusqu’aux et lors des présidentielles de 2017, parce que le FN devient la seule force “hors-Système” en Europe capable d’aller jusqu’à une situation de pouvoir, dans une structure où le pouvoir a (encore) des moyens considérables d’agir sur la situation européenne. Ce cas est d’autant plus significatif que la France reste malgré tout la poutre-maîtresse de l’Europe, autant par sa stature et son rôle historiques que par le fait, que souligne dans son interview Iglésias mais d’une façon ambiguë qui laisse à penser, qu’elle est une “puissance nucléaire” totalement autonome, – c’est-à-dire la seule puissance nucléaire européenne. Par exemple, une situation à la grecque en France, pas nécessairement pour les mêmes raisons que la crise grecque mais selon les mêmes paramètres extrêmes de son évolution, et notamment avec menace de retrait français, ne serait pas une “crise française”, ou plus sûrement une “crise franco-européenne” mais une crise majeure et directement liée à la Grande Crise d’effondrement du Système directe, d’éclatement de l’Europe dans des conditions de pression inouïes. Dans ce cas d’une crise de la dimension continentale que constituerait l’élection de Le Pen dans les conditions générales qu’on a décrites, le statut de puissance nucléaire de la France pèserait d’un poids énorme, permettant à la fois le retrait de l’OTAN et une rupture à mesure au sein de cette organisation et en Europe même. On ne sait le jugement de fond (idéologique) que porte Iglésias sur les appréciations qu’il donne dans le passage sur ce point, mais il évoque à juste raison la possibilité d’une Guerre mondiale en raison d’une fracture centrale au sein du monde atlantiste qu’impliquerait l’hypothèse envisagée, avec comme facteur aggravant le rôle de la Russie (dont la France se rapprocherait, certes) confrontée à la crise ukrainienne qui deviendrait une crise européenne et une crise transatlantique.

• Dans un tel cadre hypothétique, quel rôle jour la crise GCM ? L’actuelle situation, – que certains désignent comme “des vagues déferlantes” qui impliquent l’idée d’un ouragan, – est l’objet de plusieurs interprétations. L’une des plus notables est celle qui vient de milieux conservateurs-atlantistes, c’est-à-dire de milieux parfaitement intégrés dans le Système et qui ne sont pas éloignés de ceux qu’on a identifiés comme venant de l’“État supranational profond” renvoyant aux organisations anti-souverainistes type-OTAN, UE, mais surtout à un état d’esprit type-Gladio. Dans ce cas, et au contraire du débat et de la perception générale de l’immigration dans le cadre du Système, la réaction est souvent très violente et absolument radicale bien qu’elle soit proche de milieux-Système. On donnera comme exemple celle du professeur et historien danois Bent Jensen, spécialiste de la Guerre froide, otanien et antirusse, avec une de ces filiations qui conduisent à des nébuleuses où l’on ne serait pas étonné de rencontrer Gladio et qui est résolument marquée d’anglosaxonisme. Voici ce qu’en dit Jensen (SputnikNews, le 26 août 2015), en évoquant la vision d’apocalypse allant de la barbarie assiégeant la civilisation à la civilisation acceptant de se suicider, au choix et c’est selon...

«According to Professor Jensen, the current great migration is a result of three key factors: a rapid population growth in conflict-ridden regions adjacent to Europe; the relative ease of transportation; and a lack of border controls and security in Europe. [...] “You could say that we’re responsible for overpopulation in the North Africa and in the Middle East as the colonial authorities caused great progress in healthcare,” Jensen concedes. “We're not talking about refugees and migration. The thing is, the Europeans offer no resistance to a foreign culture that seeks to colonize them, a culture that doesn't belong in Europe but seeks to reap the fruits of the hard-working Europeans' labors.”

»The professor believes that Europeans willingly resign themselves to this “suicide” due to an artificial guilt complex, naivety and a poor knowledge of history. [...] “We are witnessing a thing that never previously occurred in history,” warns Jensen. “The voluntary surrender of an entire civilization.”»

Il est assez facile de démonter le discours du professeur Jensen dénonçant l’apathie de l’Europe devant ces “cultures étrangères” qui la “colonisent”... Que dire de l’apathie de l’Europe devant la colonisation américaniste, infiniment plus dangereuse, pernicieuse, venimeuse que n’importe quelle autre culture, – puisque culture-Système, déstructurante, dissolvante, réductrice aux normes de la néantisation et l’entropisation, – la même culture-Système qui est accueillie à bras ouverts par le Danemark du professeur Jensen sans la moindre réserve du professeur Jensen et qui s’est ouverte un chemin à coup de bombes, de corruptions diverses et de centres de torture, tout cela comme autant de “crimes de guerre” pour le moins, en Irak, en Afghanistan, en Libye, en Syrie, etc... Il n’est pas utile de s’étendre sur ce thème tant l’évidence l’éclaire de tous ses feux. Ce qui est intéressant, c’est l’impudence du professeur-historien qui, en évoquant les causes des “déferlantes” actuelles et en s’en tenant à l’orthodoxie historique qu’il affectionne, oublie en première ligne les conflits déclenchés par le bloc BAO pour imposer sa propre “culture étrangère” (comme ça se trouve) à un certain nombre de pays, et obtenant en retour l’anarchie conflictuelle et le désordre totalitaire dont l’effet est évidemment de lever ces “vagues migratoires” vers l’Europe (“What else ?”, comme dit l’autre). En langage à la va-vite, cela s’appelle un renvoi d’ascenseur ou en “coup de fouet en retour” (la CIA parlant-chic emploie le terme de blowback).

L’intérêt pour le cas français, et particulièrement celui du FN, est que ces circonstances poussent nécessairement, comme on le mesure, la polémique de l’immigration vers la politique de l’intervention. Qui pratique l’interventionnisme-humanitariste dont l’effet direct est la succession des “déferlantes migratoires”, sinon la politique-Système du bloc BAO, représentée en France par le bloc-Système ex-“UMPS” (mais qu’on conservera pour l’occasion tant l’étiquette “Les Républicains” est d’une légitimité doublement ou triplement douteuse, et d’un maniement oratoire impossible) ? Les circonstances conduiront donc nécessairement le FN à transmuter son discours anti-immigration en discours anti-interventionniste, en écartant naturellement la politique interne, sociétale, antiraciste, etc., pour déboucher sur le cœur de la politique-Système pratiquée par le bloc BAO dans son ensemble, et cela, complétant la confrontation frontale avec le système européens, l’Orque et sa “Secte”. On ne décrit pas ici une tactique électorale mais une évolution voulue par les évènements : l’évolution conceptuelle et sémantique est inéluctable parce que les évènements ont la puissance qu’ils ont, qu’ils dictent par conséquent les stratégies de la communication. Ces évènements montrent aujourd’hui que les migrants ne sont responsables en rien de leur migration, que sans doute ils la haïssent puisqu’elle les prive de leur pays et de leur identité, que leur migration leur a été imposée par le Système dans ses actes furieux couverts du faux-nez de l’interventionnisme-humanitariste.

• Nous voulons dire par là que toutes ces crises (identité, souveraineté des États-Membres, etc., au travers des dispositions intérieures de l’UE) que, depuis des décennies, l’Europe parvient à désamorcer grâce aux artifices du terrorisme psychologique des narrative et aux artifices antidémocratiques, reviennent s’imposer sous la forme élargie de crises passées au stade supérieur des désordres extérieurs. Le problème “sociétal” de l’immigration et du communautarise devient un problème de déstructuration stratégique suscitée par l’agressivité du Système, débouchant sur le désordre totalitaire et l’entropisation de l’organisation politique gagnant ceux-là même qui ont déclenché tous ces évènements. Le problème n’est plus de savoir si “notre culture” est menacée, mais bien d’observer le processus qui agresse toutes les cultures et qui nous a déjà privé de la nôtre, sans nécessité des “vagues déferlantes”, par la simple action d’entreprises comme le traité de Lisbonne ou le TTIP.

• Par conséquent, les actuels remous européens tendent à transformer les causes, polémiques et querelles internes, qui sont en général contrôlées par le système de la communication fidèle au Système, en débats plus larges où des considérations de politique extérieure, de sécurité nationale voire des débats principiels, sont nécessairement considérés. Le cadre général qui s’impose puissamment dans ce cas devient alors celui de la Grande Crise d’effondrement du Système, celui que le Système déteste, – et comme on le comprend, certes. Dans ce cas toujours, et compte tenu des autres considérations envisagées, – notamment ceci que la France est à la fois le pays qui dispose d’une alternative à l’arrangement-Système, le pays qui connaît la plus grande tension parce qu'il est le plus en position d’inversion par rapport à ses capacités et à sa tradition, le pays qui dispose d’une puissance institutionnelle et stratégique ayant la capacité pleinement d’une rupture, – il apparaît très probable que la France doive revenir au premier plan de la crise européenne lors des prochaines présidentielles. Il faudra bien s’arranger de ce fait conjoncturel, avec une capacité opérationnelle majeure de devenir un facteur structurel majeur bouleversant pour la situation européenne, pour le bloc BAO en général, – bref, pour le Système soi-même. Nous n’éviterons pas ce grand rendez-vous des règlements de compte car il n’y a pas une seule mesure envisagée et envisageable par l’Europe er par le Système qui ait le dixième du millionième d’intensité et de puissance nécessaire pour dresser un contre-feu efficace face à l’incendie antiSystème qui se développe, qui gronde et qui emporte tout...

Un Corbyn français ?

corbynspeakingcreditneeded.jpg

Un Corbyn français?

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.dedefensa.org

Pourquoi la Gauche française, radicale et moins radicale, ne cherche-t-elle pas à ressusciter l'enthousiasme populaire pour le programme du Conseil National de la Résistance (1944-45)

Nous reviendrons sur ce sujet pour l'approfondir ultérieurement. Bornons nous à quelques réflexions à propos de la montée apparemment irrésistible de Jeremy Corbyn au sein des électeurs du parti travailliste (voir notre article “Les Britanniques peuvent-ils être socialistes ?" )

Il semble que Jeremy Corbyn trouve une grande popularité en Grande Bretagne en redonnant vie à tout ce qui avec le néolibéralisme triomphant de la City était apparu comme de vieux chevaux de retour incapables de tracter le pays vers un avenir salvateur. Il évoque sans trembler la remise à l'honneur du Welfare State (Etat-providence), la nationalisation des principales entreprises du pays, la mise en place d'une économie administrée recherchant non les plus grands profits spéculatifs pour les financiers, mais le bien du pays profond confronté aux multiples crises qui s'annoncent. Il n'hésite pas non plus à recommander le rapprochement avec la Russie et la sortie de l'Union européenne si celle-ci reste ce qu'elle est, une machine de guerre au service des Américains pour asservir l'Europe. Par ailleurs il condamne énergiquement la présence britannique dans l'Otan. Il est si convaincant sur ces sujets que certains de ses amis s'interrogent sur les risques qu'il prend à titre personnel. Un accident est vite arrivé!

Or curieusement, malgré les pronostics annonçant que ces idées n'auraient aucun succès, c'est le contraire qui se produit. Le Welfare State n'est plus perçu par les futurs électeurs comme une machine à dépenser l'argent public au profit des paresseux et des fraudeurs. Les nationalisations ne sont plus considérées comme archaïques dans un monde dominé par les intérêts financiers transnationaux. Elles apparaissent au contraire comme capables de ressusciter la vieille puissance industrielle qui avait fait la force de l'Empire britannique et lui avaient permis de gagner deux guerres mondiales. Le dirigisme enfin mis en oeuvre par une nouvelle classe de fonctionnaires publics capables de faire prévaloir l'intérêt général parait un recours devant la multiplication des intérêts prédateurs qui ont vendu le Royaume au plus offrant.

Nul ne sait encore ce qu'il adviendra de la « corbynomania » qui semble se développer outre-Manche. Peut être en ce qui nous concerne seront-nous fortement déçus? Remarquons seulement que cette corbynomania résulte de la rencontre quasi miraculeuse entre un homme au caractère exceptionnel et des millions de citoyens désespérés par le manque d'ambition de la classe politique actuelle, son incapacité à offrir au pays la perspective de sortir de sa décadence annoncée. Il fallait à cet homme la clairvoyance lui permettant de penser que le peuple n'était pas aussi égoïste, jouisseur et politiquement démobilisé que le prétendaient tous les observateurs. Mais il fallait aussi que dans ce peuple se trouvent suffisamment d'hommes et de femmes courageux pour oser affirmer que les vieilles recettes du Labour Party à ses origines pouvaient aujourd'hui encore sauver l'Angleterre.

Répétons-le, nul ne sait si les espoirs naissant aujourd'hui de la rencontre entre cet homme et ce peuple aboutiront. Cependant une immense leçon devrait sans attendre être tirée de l'exemple britannique par la Gauche française dans ses différentes composantes, allant de l'extrême gauche aux frondeurs du PS et des Verts. Ce ne sera pas en envisageant de timides réformes qu'elle pourra se faire entendre du corps électoral. Ce sera en proposant un retour à l'Etat-providence, aux nationalisations de la banque et de l'industrie, à une économie administrée du centre par l'équivalent de l'ancien Commissariat général au Plan, au recrutement enfin de fonctionnaires publics dévoués à l'intérêt général.

Que l'on ne dise pas qu'un pays comme la France, plongé dans une mondialisation démobilisante, ne pourrait pas supporter un tel traitement de choc – traitement dont pourtant les premiers succès industriels et scientifiques des débuts de la 4e République avaient amplement démontré l'efficacité. La France dispose encore d'immenses ressources, industrielles, technologiques, scientifiques. Très vite, mises en valeur par un dirigisme intelligent, celles-ci pourraient rapporter des bénéfices permettant de récupérer les investissements et les sacrifices initiaux. Encore faudrait-il que la Gauche française suscite l'apparition d'hommes du gabarit de Jeremy Corbin, grâce auxquels l'ancien programme du Conseil National de la Résistance pourrait retrouver une nouvelle jeunesse, une nouvelle pertinence salvatrice.

PS. Je dois préciser que l'ancien programme du CNR serait aujourd'hui inapplicable en l'état car dépassé. Il faudrait le moderniser pour l'adapter à notre temps. Mais l'esprit devrait rester.

Jean-Paul Baquiast

Les difficultés de la Chine

chine-la-fausse-crise-chinoise-1.jpg

LES DIFFICULTÉS DE LA CHINE

Une économie fragile


Auran Derien
Ex: http://metamag.fr

La Chine s’est beaucoup transformée, en peu de temps. Nous avons déjà signalé que notre expérience européenne pouvait aider à comprendre l’origine des difficultés que rencontrent les pays en développement. Un processus de croissance rapide s’accompagne de multiples distorsions, entre régions, entre secteurs, entre groupes sociaux. Il en résulte des tensions qui débouchent régulièrement sur des conflits sociaux. Cela avait caractérisé l’Europe aux XIXème et XXème siècles. Même si les “ingénieurs sociaux” actuels ont appris la manière de manipuler les foules de sorte que la destruction de peuples et de civilisations entières soit devenue possible comme le prouve sous nos yeux l’éradication de l’Europe, il restait admirable que la Chine pût manœuvrer plus d’un milliard de personnes durant tant d’années sans chocs majeurs.


Cela touche à sa fin 


Les observateurs ont remarqué l’incohérence des chiffres. Comment expliquer que le taux de croissance soit élevé lorsque la consommation d’énergie stagne? Il était évident qu’en Chine comme au FMI et ailleurs, le mensonge permanent et systématique, base de la méthodologie actuelle et de la justification des dirigeants de la société du spectacle généralisé, régente les publications officielles. Les économistes lyssenkistes se moquent du monde puisqu’on les paie pour cela. L’essentiel de la croissance chinoise provient de l’investissement public accompagné de choix tournés vers l’exportation. La consommation interne ne dépasse pas 30% de la dépense globale. Lorsque les clients sont ruinés, cas de l’Europe et des USA depuis que l’oligarchie régente, les ventes chutent. L’investissement dans l’exportation ne rapporte plus, alors que le marché interne n’est pas en mesure d’absorber les produits qui ont cessé d’être demandés.

 
La cinquième colonne est-elle puissante?


Que l’investissement public ait été survalorisé ne peut surprendre puisque l’ancienne URSS, du temps de la planification bolchévique, souffrait du même handicap. La Chine a construit des infrastructures à tour de bras, sans clients finaux, et une bulle énorme a gonflé . Le charme d’une telle situation apparaît immédiatement aux yeux des financiers dont parle Perkins. Les bulles attirent les chacals et les escrocs, tous obsédés par l’idée soit de gérer le monde - car ils en ont reçu l’ordre - soit d’y faire entrer l’ordre paradisiaque du supermarché, l’équivalent occidental du goulag. Pourquoi les problèmes apparaissent-ils en ce moment ? Peut-être est-il temps de mettre en corrélation les bulles chinoises avec la nouvelle attitude des BRICS. Les fondations mondialistes, distributrices généreuses de dollars ont appuyé depuis des années la création d’écoles de commerce pour qu’on y enseigne l’économie lyssinkiste du modèle d’équilibre général et le rôle des banques privées créatrices de la monnaie, à condition qu’elles soient la propriété du pouvoir financier. Les multinationales installées en Chine et dans les autres pays du groupe BRICS pratiquent la méthode de corruption qui leur a si bien réussi en Europe. Elles créent des structures de réunions dans lesquelles sont invités politiciens, fonctionnaires - ou leurs proches - dont le point commun est qu’ils possèdent un pouvoir de décision, leur versent des pots de vin, des jetons de présence au montant proportionnel à leur inutilité directe au sein de cette structure mais considérés comme un investissement à long terme, pour le moment où les gestionnaires du néant proposeront un changement d’organisation, la privatisation au profit du soviet de la finance. 

Cette manière de détruire n’est pas encore perçue par les “élites” traditionnelles de ces pays. Ceux-ci ont juste compris l’ignominie des ONG, l’horreur des médias de la haine, et ont commencé à en freiner la propagande vomitive. Mais la corruption de la classe dirigeante à travers les jetons de présence n’est pas bien perçue, de sorte que les difficultés actuelles de la Chine et autres membres du groupe BRICS sont un test de la pénétration de l’axe de l’inhumanité avec sa capacité de nuisance.


Conclusion : un bilan d’étape


Dans la société du spectacle généralisé, la concentration des médias de propagande interdit toute connaissance sauf, comme l’exprimait Alexandre Zinoviev, le minuscule filet d’eau qui s’écoule des élites marginalisées mais qui s’expriment grâce aux blogs d’Internet. Le niagara de haine est entre les mains des "Al capone" associés, pour un temps indéterminé. La panne de l’économie mondiale, à cause du pillage de la finance met en difficulté les exportateurs chinois, et leur modèle de croissance appuyé sur le surinvestissement a besoin d’un ajustement. On va savoir très vite si les BRICS ont encore assez d’indépendance pour construire le modèle alternatif à cet axe, ou si la corruption de leurs élites, par les moyens déjà rappelés, se traduira par l’entrée en scène des tueurs habituels, du FMI à la CIA. 

Les mesures que prendront la Chine et les autres membres dans les temps qui viennent nous indiqueront si le pouvoir financier mondialiste  a enfin commencé sa descente vers le fond dont il n’aurait jamais dû sortir ou si l'obscurantisme et la haine vont se renforcer partout.

Anne Williamson on the havoc the US is wrecking on Europe

trainbudapest.jpg

False Flag Alert

Anne Williamson on the havoc the US is wrecking on Europe

By

Ex: http://www.lewrockwell.com

In the past week, the flood of undocumented and unregistered Middle Eastern and African migrants into the EU has become an inundation. The high water mark of the human tide is located in Hungary, which is not a logical outcome despite the country’s geographical position at the center of Europe. Understanding why is the key to understanding what is happening not in but  to Europe.

After allowing unregistered migrants to board eastbound trains to Vienna and Munich, Hungary suddenly closed Budapest’s grand Keleti Train Station on Tuesday to migrants seeking transport to Germany via Austria and the Czech Republic. Thousands are now encamped outside the station surrounded by Hungarian police officers and the agents of smugglers’ networks. Until registered and approved for a Schengen visa, the immigrants are stranded and will most likely in time be sent back from whence they came. (Germany’s earlier relaxation of its national immigration rules was the source of Hungary’s confusion on Monday.)

The displaced crowd grows by the hour as waves of migrants continue arriving from the country’s southern border with Serbia after having first transited Macedonia at whose southern border the Greeks deliver busloads of successful migrants, an alarming number of whom have been plucked from the sea by European rescue ships before being deposited onto the Greek mainland.

But why tiny Macedonia, which is neither an EU or a Nato member? Why not equally accessible Albania or Bulgaria? What are EU instructions to its chattel state, Greece? Or, as Oriental Review contributor Andrew Korybko asks, “…why don’t the migrants just use mainland Greece as a stepping stone for a final boat ride to Italy?”

Germany lies directly north of Italy, and getting there from northern Italy would require transit only through a narrow slice of western Austria, thus avoiding the multi-national trek the current route requires.

Mr. Korybko alleges (as I do) that the smuggler networks are being “influenced by western intelligence” (in Korybko’s delicate phrasing) and are being led to believe that the longer route from northern Greece through the Balkans to Budapest is the one most certain of success. (It is also possible the refugees’ travel is being financed and directed by an oil-rich ISIS at the U.S.’s behest.)

The truth is that the longer route leaves EU and Nato member Bulgaria and key U.S. ally Albania relatively undisturbed while delivering a mighty blow to those nations (and, in the case of Macedonia and Serbia, largely Orthodox populations) which have either declined to participate in or have criticized sanctions (Catholic Hungary) against Russia, and all of which hope to participate in Russia’s Balkan Stream gas pipeline project.

Once the American misadventure in Ukraine turned sticky and was understood to have failed to bait Russia into invading, the U.S. instigated ‘Plan C’ (Migrant Madness,) which followed the earlier failure of ‘Plan B,’ which was to instigate a color revolution in Macedonia.

Americans are generally unaware of those May events in Macedonia because the country successfully deflected the murderous assault of terrorist thugs for whom the ground was being prepared by Zoran Zaev, an agent of the U.S. and George Soros via an outfit named Canvas, the commercial heir to the Optor project whose deceptive actions succeeded in destabilizing Serbia with a color revolution some fifteen years ago.

The set-up is truly diabolical. Macedonia, a nation of only slightly more than 2 million which enjoys a significant and largely peaceful Muslim minority population and which is bordered on the north by Albanian-controlled Kosovo, is at risk of partition by both Albania and Bulgaria, both of which would very much like to enlarge their own territories at the expense of Macedonia’s existence. If Macedonian Muslims can be made restive, partition is a possibility.

We now know, courtesy of former DIA Chief Michael Flynn, that the rise of ISIS was foretold in a widely circulated 2012 Memo the White House made “a willful decision” to ignore. The brutal ISIS is in fact a U.S.-manufactured military asset meant to distract a gullible American population and whose inherent violence can be directed to realize U.S. foreign policy goals of destabilization of the Middle East, North Africa, and now Southeastern Europe, as needed.

What both Macedonia and Serbia fear are ISIS terrorists intentionally being folded into the migrant horde destined for Albanian-dominated Kosovo, an ideal base for realizing their Balkan destabilization mandate. Bulgaria, an Orthodox country, has no interest in aiding an abetting ISIS terrorists and finds itself trapped by its Nato and EU membership.

Monday brought proof of Bulgaria’s and Macedonia’s shared dilemma when Bulgarian border guards seized a cell of five terrorists masquerading as refugees loaded with decapitation videos and ISIS propaganda. (In February, Turkish intelligence warned police in an internal memo that up to 3,000 trained jihadists were seeking to cross into Turkey from Syria and Iraq.)

budapesttrain.jpg

Now, how does Catholic Hungary, an EU and a Nato member, fit into the picture? Very snugly, thank you. Hungarian Prime Minister, Viktor Orban, threw down the gauntlet in a June interview with the daily Napi Gazdasag, saying, “Multiculturalism means the coexistence of Islam, Asian religions and Christianity. We will do everything to spare Hungary from that…We welcome non-Christian investors, artists, scientists, but we don’t want to mix on a mass scale.”

Rejecting the E.U. proposal for each member nation to accept a quota of refugees, Orban continued with building a 3.5 meter fence along Hungary’s border with Serbia, which brought him particularly strong statements of condemnation from both France and Germany. Today that criticism has ceased, and Bulgaria’s project of fencing its border with Turkey goes unremarked.

Europe will be happy to bottle up the refugees on the Balkan and Turkish sides of those fences no matter the damage Hungary and Bulgaria suffer from doing Europe’s dirty work. Once registered, the refugees can simply rot waiting for approval of their applications to enter Europe, which will never come since most will be declared to be economic and not political refugees (as will the refugees currently stranded in Hungary.)

All Europe has to do is to deliver appropriate funds to Greece, Italy, Hungary, Macedonia and Bulgaria for administrating the refugees’ applications and for the building and maintenance of tent cities to house them. Cheap. Problem in abeyance.

Not so fast, says Russian academician and historian Jelena Guskova. Guskova’s research has led her to the conclusion that what is being prepared for immediate effect  is the establishment of a “Green Transversal,” a Muslim state in Christian Europe.  She cites the growth of Islamic radicalism in the Balkans via Serbia’s “Wahhabi” and “Red Rose” cells, Macedonia’s “Tarikat,” and Al Qaeda cells in Kosovo and northern Albania, which in co-operation with Bosnia-Herzgovina will create the “Green Transversal.”

Guskova forsees the police in Serbia and Macedonia beginning operations against armed squads of terrorists, during which Albanian civilians will be killed in the ensuing clashes, and then the Islamists in Serbia, Macedonia and Bosnia-Herzgovina will rise up to save their “endangered brothers,” thus providing an open doorway for Nato to enter in force.

The playing out of the above scenario (especially convenient during an ongoing market collapse) will allow the United States to finally gain full control of the fiercely independent Balkans, while providing a giant wound on the European continent into which the U.S. can pour salt whenever necessary to curb any European initiative for independent action, and the establishment of a much-strengthened Nato. And, of course, the big prize: the continuation of sanctions against Russia and the elimination of the Balkan Stream pipeline. That this program will deprive the world of a vibrant and useful Europe while impeding a constructive Russia are consequences Washington regards as inconsequential when weighed against the U.S.’s intention to grind its collective boot in humanity’s face forever.

That it is only the Balkan nations and Russia which are keenly aware of U.S. plans is a tragedy an irresponsible and compromised Western media has advanced. To appreciate just how unprepared Europe is for the facts, a Russian Insider article from yesterday reporting on prominent German pundits’ call for more bombs and more intervention in the Middle East in order to “solve” the refugee crisis reveals the sad truth of Europe’s ongoing suicide at the behest of their American overlord.

Read it and weep.

samedi, 05 septembre 2015

Lars von Trier’s The Idiots

lars_von_trier1.jpg

Lars von Trier’s The Idiots

The Idiots (Idioterne) is not an accessible film, and neither is it is easy to digest. The sexual content is so extreme that The Idiots is rated the same as any pornographic film in the United Kingdom, Spain, Australia, Norway, and several others. The depiction of mentally disabled individuals, both real and those merely acting as such, is alarming and controversial. During the screening at the Cannes Film Festival in 1998, film critic Mark Kermode was removed from the venue for exclaiming, ‘Il est merde!’ He was responding less to the actual quality of the film, and more to its remarkably provocative and unsettling subject matter.

TheIdiots-213x300.jpgLars von Trier, of course, thrives on such reactions. His aim is to disturb and unnerve, to stir the viewer out of his seat and out of his comfort zone. This is done not simply for the ‘shock value’ in itself, as there is no legitimate artistic worth in managing to provoke or enrage the audience; instead this is done in order to communicate something through the shocking material. By knocking the viewer out of his ordinary perspective, where everything is comfortably perceived and organized according to a familiar worldview, Lars von Trier can assault him with a new perspective, a new challenge that might threaten his old way of viewing reality.

This is truer of The Idiots than any other LvT film, and that includes the psychological horror of Antichrist and the raw sexual trauma of Nymphomaniac. This is due to the highly abrasive nature of the film’s narrative, which tells the story of a group of people who act like they are mentally retarded as a form of rebellion against what they understand to be a constrictive, conformist, and sterilizing society. Their antics, which they call ‘spazzing,’ include going into town to sell Christmas ornaments that they have made, going to the pool to create mischief with the other swimmers, and eating at restaurants only to spazz and leave without paying.

It is during the last antic that the group comes into contact with Karen, a seemingly ordinary person who becomes drawn and intimately attached to the spazz community over the next two weeks. Karen initially provides the neutral perspective of the group, the backdrop of normality to their witting insanity; she is very curious, though, and constantly questions the reasoning behind their activities, allowing the viewer to get a keener understanding of what they do. She firstly represents the ignorant audience who nevertheless desire to know more, but later, as we will see, she represents the fulfilment of the ‘spazz way of life.’

The group is led by a man named Stoffer, who is clearly the one who takes their mission the most seriously, ostensibly giving it an ideological basis and a higher cause than merely acting like idiots. Karen asks Stoffer why they do what they do, and Stoffer replies, ‘In the stone age all the idiots died. It doesn’t have to be like that nowadays. Being an idiot is a luxury, but it is also a step forward. Idiots are the people of the future. If one can find the one idiot that happens to be one’s own idiot . . .’ Stoffer finds in idiocy an outlet for what bourgeois society has repressed or camouflaged, namely a kind of personal creativity that does not accord with social normalcy. It is a new freedom, one which was obviously unavailable in a more brutal time, but which is presently imperative in an era that prizes comfort, material luxury, and ostracizes everything that is not conducive to ‘making one’s way in the world,’ i.e., becoming rich and popular. Stoffer asks meaningfully, ‘What’s the idea of a society that gets richer and richer when it doesn’t make anyone happier?’ Stoffer’s idea is instead to make one happier regardless of riches.

The means of achieving this are chiefly to ‘find the one idiot that happens to be one’s own idiot,’ a demonstrably individualistic and interiorized path that cannot help but hearken back to the Dionysian nature of the Breaking the Waves heroine, Bess. The idea is to determine the other side of oneself, the side that society has dispelled and rejected from its embrace. It is in this sense that we are reminded of C. G. Jung’s conception of the ‘shadow,’ or the secret personality that is imbued with our darker elements, with everything that has been evicted from and cannot fit into conscious life. Stoffer’s aim is essentially to reconcile modern man with his shadow self in a radical way; he aims to reintegrate man with his inner darkness to create something that is once again whole, independent of outer definitions and social parameters. When one character wakes him up, telling him that another spazzer is breaking things on the property, Stoffer responds, ‘Sheds are bourgeois crap. Smashing windows is obviously part of Axel’s inner idiot.’ The smashing of windows is an act that is socially reprehensible, but, since it allegedly exists as part of Axel’s ‘inner idiot,’ his ‘shadow self,’ it is perfectly acceptable in spazzer society.

This opposition between consciousness and the shadow is present not only in the individual sense, where the characters play out this drama in themselves, but in the collective sense as well. What this means is that the bourgeoisie, which is invariably treated as a great evil and as something to be rebelled against, represents the conscious side, and the spazzer society represents the shadow side; they are the ‘reservoir of darkness’ that has spilled out from respectable society, and has come to life after society has failed to suppress it. They even use society’s own tools against it, inverting the logic of social machinations to serve immoral ends. In one scene, for example, Stoffer has one of the spazzers pretend to have tripped over a loose cobblestone near a well-to-do homeowner’s property, then pesters the man to pay them off in order to avoid a lawsuit. When the wealthy man asks whether the spazzer didn’t simply trip on his own rather than a loose stone, Stoffer answers, ‘Are you saying they drag their feet? that they are clumsy?,’ which forces the man to retreat, unwilling to be responsible for anything that might be considered ‘politically incorrect.’ Stoffer considers this to be a victory over the ‘fascist’ system that he hates, contemptuously gazing into its soul and mocking it.

There are other scenes, too, that reveal other ‘victorious’ moments against other, more typical members of society. The house where they are staying, for example, is that of Stoffer’s uncle, who has entrusted Stoffer to sell it. When he visits the house, he remarks that he take better care of it, saying that, ‘These floors have been waxed every day for fifty years,’ which of course exemplifies the hated bourgeois attitude. Later on, coming into possession of caviar, Stoffer shows his group how to ‘eat it the way they eat caviar in Soelleroed [their town],’ stuffing it into his mouth as though he were a child eating chocolate. Allured by the antics of her new friends, Karen also learns to spazz, and though she meaningfully does not participate to the same extent as the others, she says that, ‘We’re so happy here. I’ve no right to be so happy.’

II (Major Spoilers)

The ‘paradise’ of Soelleroed is largely an illusion, however, as the final third of the film reveals. It is in these segments that the real darkness of the shadow comes out, which altogether reflects the failure of Stoffer’s mission to reconcile it with their conscious lives. This is as manifest in Stoffer himself as in any of the others. In one scene, for instance, a city official arrives at the house to offer them a government grant and a new location where they might stay, somewhere that is further away from normal society and which therefore makes it harder for them to intrude upon normal people. Stoffer of course reacts violently to this, ripping off his clothes and chasing the official all the way back to town naked, screaming ‘Fascist! fascist!’ the whole time. The others drag him back to the house, but they have to physically restrain him, strapping him to a bed overnight as he has reverted to a purely irrational state, succumbing to an episode that was formerly merely an act.

Another character, too, after the girl he fell in love with is stolen away from the house by her father, chases after him, running into his car, gesturing wildly and speaking nonsense. Affected so deeply by his feeling for her, he is no longer able to bridge the gap between his conscious self and the primitive he used to play at but has now become reality. This is not a successful integration between consciousness and the shadow; this is the conquest of the former by the latter, resulting in the personality regressing to something animalistic and instinctual. Stoffer’s experimentation in human happiness has failed, because there is no longer anything human in his subjects.

There are more obvious instances of this darkness, too. After the night which Stoffer spends in straps, they have a party, and at the end of the party he requests a gangbang. Most of his fellows willingly participate, but some do not; this leads Stoffer and another to chase one of the unwilling women down, essentially raping her in a violently disturbing scene of spazz sex. It is significant that Karen retreats from this scene altogether, abstaining from the evil that has infiltrated the rest of the ‘shadow group.’ It is even more significant that she is not raped, for she has maintained her own sense of self in contradistinction to the others; her personality is still intact while those of the others have been overwhelmed and utterly ransacked of their humanity.

Nearing the end of the film, Stoffer comes to doubt the sincerity of his fellow idiots, suspecting that this is all just some sort of game to them. He orders them to play ‘spin the bottle,’ with whomever the bottle points at having to demonstrate his commitment to the cause by spazzing in ‘real life’ places such as at work or at home with the wife and kids. The first fails completely, refusing to spazz in front of his family; he elects a normal life instead of the idiot life and the mistress he kept among them. The second opts to spazz in front of an art class he will be teaching, but he fails as well, causing Stoffer to storm out of the class, saying, ‘You love this middle class crap. These old dames use more make-up than the national theatre.’ The teacher, Henrik, says, ‘I had no pride in my inner idiot.’ The shadow self was just an illusion for them, something to play at in an insubstantial expression of inward identity.

Stoffer himself comes no closer to the reconciliation between the shadow and the ego. Instead of being the romantic and anarchic hero revolting against the oppressive bourgeois system that he likes to consider himself, he  is infact a representation of it in its inverted sense; he is the ‘other side of the same coin,’ reflecting the absence of a genuine morality that extends to both the ‘middle class’ and the bohemian individualism. His ethos is fundamentally the same as that of his bourgeois uncle: ‘In reality, the acceptance of the shadow-side of human nature verges on the impossible. Consider for a moment what it means to grant the right of existence to what is unreasonable, senseless, and evil! Yet it is just this that the modern man insists upon. He wants to live with every side of himself — to know what he is. That is why he casts history aside. He wants to break with tradition so that he can experiment with his life and determine what value and meaning things have in themselves, apart from traditional presuppositions’ (C. G. Jung, ‘Psychotherapists or the Clergy’).

Stoffer is the epitome of the ‘modern man’ in that he wants to throw off all social inhibitions, not merely those of the 20th Century middle class, but the entire framework of human society. His revolt is the same as the student and hippy revolts of the sixties, revolts which were ultimately codified into the same bourgeois vassals that they originally reacted against. This is what makes Stoffer the superficial counterpart to the bourgeoisie; this is what makes him its useful idiot.

Karen is the only one who  volunteers to spazz in her own life. Taking along her friend Suzanne for company, Karen returns to her home, somewhere she has not been for two weeks. We soon learn that her son had died, and that her son’s funeral was the day after she joined the group. Her husband comes home, and they sit down to eat – and Karen drools and dribbles at her food, which causes her family to stare, and her husband to hit her. Suzanne takes her hand, and they leave together, smiling naively, innocently.

Earlier in the film, Karen says to Stoffer, ‘I just want to be able to understand why I’m here,’ to which he replies, ‘Perhaps because there is a little idiot in there that wants to come out and have some company.’ While that is true in a certain, limited sense, it is truer to say that Karen’s ‘little idiot’ needed to come out to save her conscious self. Besieged by an impossible grief and a mother’s mourning, Karen’s ego longed for an escape route from the world’s immense difficulty. That she alone found it amongst all the idiots testifies both to the extent of her trauma and her extraordinary capability of dealing with it; she alone could make real sense of what the idiots were only playing at. Their reactions (aside from Stoffer, who was overcome by his own shadow) were conditioned by their belonging to the bourgeois order, something from which they recoiled in theory, but which they nevertheless could not do without; Karen’s reaction, on the other hand, was conditioned by a more profound disorder, which demanded an extreme process in order to be able to cope with it. Her struggle was far more real than that of the others, which is why she was the only one to find the solution to it.

The Idiots reveals both the positive and the negative scenarios that are the consequence of a Dionysiac revolt against the Apollonian dream-world. In order to ‘revolt successfully,’ to truly indulge in Dionysian fruit, the individual’s actions must be founded on something universally real that transcends particular circumstances; he must determine himself based on who he really is rather than merely a perception or a projection of who he is. This is where most of the idiots failed: ‘The shadow is a moral problem that challenges the whole ego-personality, for no one can become conscious of the shadow without considerable moral effort. To become conscious of it involves recognizing the dark aspects of the personality as present and real. This act is the essential condition for any kind of self-knowledge’ (C. G. Jung, Aion). The idiots never really became conscious of their shadow; they acted it out either as a meaningless game that allowed them an illusion of rebellion against their bourgeois lives, or, in the case of Stoffer, as a license to perform whatever irrational and pernicious acts that occurred to him, as long as they did not agree with the prevailing social order. They never addressed the shadow as a ‘moral problem,’ as something that directly influences the person; they addressed it as a ‘social problem,’ and thus remained chained to the illusions of Apollo’s dream-world.

Karen alone represents Dionysus as the purveyor of dynamic, uninhibited truth. She refused the moral violations of the other idiots, she refused their pretensions of abandoning society, and she refused their needless and unlawful interdictions with the rest of the town; in a word, Karen rejected rejection, and she did so because her rebellion was founded on an affirmation of self rather than on its negation. Unlike Stoffer, who loses control when he is confronted with that which he hates and fears most (the bourgeois city official), Karen maintains perfect control as she releases her inner idiot in front of her family, again exemplifying a personal command that eluded the others.

Speaking of her return home, where she demonstrates her restored personal strength, she says to the idiots, ‘We’ll see if I can show you if it has all been worthwhile.’ This follows a farewell in which Karen expresses an open, authentic love for many of the idiots, and repeats her avowal of happiness to have been amongst them.  Karen’s family, cold, unfeeling, and uncomprehending of what it must be for a mother to lose her son, failed to ease her grief; it was only in her introspection, the confrontation with her ‘inner idiot’ as a lifeboat that carries her from the drowning ego, that actually saves the ego. By acknowledging her despair in this radical context, she could dilute and eventually sublimate it into something far more positive, to the extent that, all things considered, she does not even know why or how she can be so happy. In this sense, the freedom of Dionysus is attained not as a rejection of Apollo, but as a victorious affirmation of the reconciliation between the unconscious and the conscious; while the rest of the idiots founded their shadow-search on a rejection of Apollo, Karen had to be rejected by him instead. This is what led to her final freedom; this is what made it all worthwhile.

Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2015/08/lars-von-triers-the-idiots/

URLs in this post:

[1] Image: https://secure.counter-currents.com/wp-content/uploads/2015/08/TheIdiots.jpg

00:05 Publié dans Cinéma, Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lars von trier, cinéma, film, danemark | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

NIETZSCHE - LA DÉTRESSE DU PRÉSENT

NIETZSCHE - LA DÉTRESSE DU PRÉSENT

de Dorian Astor (folio) Ed. Gallimard

Pierre Lance*
Ex: http://metamag.fr

astornietz.jpgJ’avoue avoir manqué de prudence lorsque j’ai promis à MÉTAMAG de rédiger une note de lecture sur cet ouvrage. Car je n’avais encore rien lu de l’auteur et je ne m’attendais pas à recevoir un pavé de 650 pages constituées de commentaires sur l’oeuvre de Nietzsche. 


Certes, je salue bien bas la performance. Noircir 650 pages de considérations d’une utilité très contestable, il faut le faire ! Pourtant j’ai un préjugé favorable envers tous les écrivains qui se passionnent pour Nietzsche, le plus grand philosophe et psychologue de l’ère contemporaine, mais j’attends d’eux qu’ils apportent un éclairage original et des réflexions pertinentes sur les écrits flamboyants du prophète de la surhumanité. 


A mon grand regret, je n’ai rien trouvé de ce genre dans aucune de toutes les pages que j’ai lues, soit environ le quart du total en différents endroits, car je n’ai pas pu m’astreindre à lire la totalité de ce pensum, indigeste au plus haut point. L’avant-propos déjà m’avait laissé perplexe. D’abord parce que l’auteur y abuse des mots «moderne», «modernité» et «post-modernité» qui sont pour moi des termes dépourvus de sens, du moins sur le plan philosophique. Car la philosophie s’attache à l’essentiel qui, par nature, est intemporel. Ensuite parce qu’une phrase de ce texte m’a fait bondir. Dorian Astor nous affirme en effet : «Il ne fait aucun doute que la lecture de Nietzsche est douloureuse». J’en suis resté pantois ! Car mes premières lectures de Nietzsche me plongèrent immédiatement dans un bain de joie et d’enthousiasme sans pareil. Enfin quelqu’un qui avait tout compris ! (Et je ne peux imaginer de douleur à cette lecture que dans les esprits congelés par une religion ou idéologie quelconque). Si bien que je n’ai eu de cesse d’avoir absorbé les oeuvres complètes de ce magnifique trublion, sans oublier les Fragments posthumes, ni, bien entendu, la correspondance. C’est dans cette dernière que Nietzsche renie sans équivoque sa vision de l‘Éternel Retour (dont les petits professeurs de philosophie se gargarisent encore à qui mieux mieux), dans une note relevée par son excellent biographe Daniel Halévy dans une lettre à Peter Gast du 10 juin 1887. 


Le biographe écrit et cite : «Sans doute Nietzsche a-t-il voulu, une fois de plus, mettre sa pensée au clair». Quelques mots, deux lignes à peine, jetés comme un cri, interrompent cet exposé. Les voici : «Le Retour éternel est la forme la plus extrême du nihilisme : le néant (l’absurde) éternel !». Quel soulagement ce fut pour moi de voir Nietzsche reconnaître à ce propos son erreur, laquelle ne cessait de me tarabuster. Tant il me paraissait évident que l’idée d’un éternel retour de toutes choses est absolument incompatible  avec un univers éternel et infini (ce qu’il est inexorablement), donc indéfiniment renouvelé. (Nous abandonnerons à leurs rêveries pseudo-scientifiques et crypto-théocratiques les ridicules adorateurs du Big-Bang). À vrai dire, Nietzsche avait déjà quasiment tordu le cou à l’Éternel Retour dans l’aphorisme 335 du Gai savoir, dans lequel il écrit : «Qui juge encore: «dans tel cas tout le monde devrait agir ainsi», n’a pas encore fait trois pas dans la connaissance de soi-même; sans quoi il n’ignorerait pas qu’il n’y a pas, qu’il ne saurait y avoir d’acte semblable, que tout acte qui a été fait le fut d’une façon unique et irréproductible, qu’il en sera ainsi de tout acte futur...».
Dorian Astor s’est fort empêtré lui-même dans l’Éternel Retour, mais je porterai à son crédit ce paragraphe de la page 518 de son livre, dans lequel il écrit : «... Il me semble que dans l’Éternel retour, c’est la question de l’Éternel qui est centrale, et qui forme le point où se nouent le problème de la connaissance et celui de la vie. Le Retour n’est «que» l’une des formes hypothétiques ou expérimentales d’un exercice ou ascèse de la pensée et de la vie philosophiques en vue de répondre au problème de l’éternité.»  (Soit dit en passant, je ne vois pas en quoi l’éternité est un problème. C’est au contraire son impossible absence qui en serait un). Cette tentative de «justification» intéressante et astucieuse de l’absurdité fondamentale de l’Éternel Retour ne saurait pourtant remplacer la vérité toute nue : Nietzsche a lui-même donné congé à sa vision première de ce Retour sempiternel et illogique. A la décharge de tous ceux qui l’ignorent (et qui sont trop pauvres en intuition philosophique pour découvrir cela par eux-mêmes), il est vrai qu’il ne l’a fait qu’en une seule courte phrase, alors qu’il avait consacré des pages et des pages à vanter sa «vision» de 1880. 


Toutefois je m’étonne que Dorian Astor, qui a manifestement lu et relu toute l’oeuvre de Nietzsche avec grande vigilance, autant que moi-même s’il se peut, n’ait pas relevé la dénégation nietzschéenne de l’Éternel Retour. Aurait-il négligé la correspondance avec Peter Gast, le grand ami et confident de Nietzsche ? J’ai peine à le croire. A moins qu’il n’ait pas osé diffuser cette révélation capitale ? Car l’on a tant glosé sur cet impossible Retour depuis un siècle et sur toute la planète que cette révélation tardive causerait une véritable secousse sismique dans le landerneau universitaire, où l’éternel retour de l’Éternel Retour constitue en quelque sorte la rente viagère des cerveaux dévitaminés. Il n’y a donc probablement qu’un chien fou de mon espèce qui soit capable de jeter un tel brûlot dans les cimetières de la culture.


Dorian Astor, Nietzsche. La détresse du présent, Collection Folio essais (n° 591), Gallimard 10,20 € . 

lanceR200004380.jpg

lance348-1338573363.jpgPierre Lance fut en 1969 le fondateur de la «Société Nietzsche», qui publia jusqu’en 1977 la revue «Engadine». Il est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages, dont notamment «Charles de Gaulle, ce chrétien nietzschéen» (1965, épuisé), «Au-delà de Nietzsche» (1976, réédité en 1992, épuisé), «En compagnie de Nietzsche» (recueil d’articles, 1991) et «Le Fils de Zarathoustra» (Editions Véga-Trédaniel, 2006). Il publie actuellement un billet quotidien abordant tous les sujets sur le site www.nice-provence.info.

00:05 Publié dans Livre, Livre, Philosophie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : nietzsche, philosophie, livre, pierre lance, allemagne | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

The Big Five, Eurasian Security and Other Projects

route.eurasien.jpg

The Big Five, Eurasian Security and Other Projects

By Leonid Savin
Ex: http://katehon.com

Back in 2001, a leading analyst of the American banking company Goldman Sachs Group Inc., Jim O'Neill, used the acronym BRIC to describe the growing economies. Though he had used it in the context of a global neoliberal paradigm, Russia "coopted" the term, proposing Brazil, India and China to build up a multilateral cooperation. In a relatively short period, much has been done to develop mechanisms of interaction. Later, South Africa joined the four countries (and the acronym BRICS came to life).


Now, the five countries, which hold 26% of the planet's land area, represent 42% of the world population and generate 27% of the world GDP, are considered to be the new collective actor of the multipolar world based on the principle of decentralization and the ability to respond to the challenges of the XXI century. As the Russian Foreign Minister Deputy Sergei Ryabkov, in his briefing at the BRICS/SCO Summits in Ufa on July 9, 2015, said, "the practice of the BRICS has no precedent in international politics," and the group of states has become "an important factor in international relations." The BRICS is gradually becoming the new "Big Eight", but only on the basis of equality, transparency and consensus among all members.

The last summit in Ufa showed that the informal tone in which the cooperation was based did not prevent the creation of a full-fledged international association, more democratic than other alliances of the past century. In Ufa, a plan for future actions was approved─a kind of summary of BRICS' matrix operation of the near future. It includes a declaration of finalities, the strategy of the economic partnership and announces the opening of a virtual department─the official BRICS' website, which will publish official documents and relevant materials. The BRICS Bank was launched and a pool of foreign exchange reserves was formed. Their combined capital is 200 billion dollars. The first financed projects will take place in the spring of 2016, not limited to the five countries, but holding a global character. Essentially, it is a financial alternative to the International Monetary Fund of the Rothschilds, making investments in needed sectors of the countries' real economy, and not conducting speculative transactions and providing onerous loans, as do foreign banks, stock exchanges and funds.

Also, amongst the BRICS countries cooperation will be reinforced in financial and economic matters. Particularly, the director of the European and Central Asian Affairs Gui Congyou noted that Russia is a priority to Chinese investments, which will be made not only in infrastructure but in the construction of affordable housing and high technology as well.

The year of the Russian chairmanship of the BRICS has been very dynamic. As the President of Russia Vladimir Putin said on July 9 "in the year of the Russian presidency we have conducted the first meetings for BRICS' Civil, Parliament, and Youth forums. The creation of the BRICS Network University is in process as much as the establishment of the Council of Regions of our organization."

It should be added that the cooperation is happening now not only in the financial and economic fields of the block: ministerial meetings have been held on health, education, agriculture, taxation, science and technology, social security, communications, labor and employment and culture. Increasing co-ordination between the countries affected virtually all acute international issues, from regional conflicts and threats of narcotraffic to the space sector and maritime piracy. For this, all techniques that can make multilateral relations bureaucratic were deliberately avoided. The leaders of all the BRICS countries agreed on the opinion that the current anti-bureaucratic format must be kept henceforth.

This indicates the civilian side of the BRICS likewise. The issue, addressed at the summit in Ufa, was also discussed in the eve of the forum in Moscow with the participation of experts. In particular, through the BRICS Business Council many agreements were reached, while union leaders gave their recommendations to the BRICS' Heads of State. The Chairman of the Federation of Independent Trade Unions of Russia, Mikhail Shmakov, at a meeting with Vladimir Putin, also signaled the necessity to avoid any methods of neo-liberalism, who is to blame for all the world's current crises. This is an important observation showing that the BRICS is in consensus on the level of political ideology, one that will guide the participating countries.

The BRICS can also be regarded as a club where members follow the principle of reciprocity. Indian Prime Minister Narendra Modi during a larger format meeting of BRICS leaders indicated the importance of completing a reform in the UN and its Security Council. According to him, this will help to more effectively respond to any calls. Quite telling was the statement of the Indian leader about sanctions─that only UN sanctions have power, while all the rest is the attempt of some countries to dictate their terms, which is unacceptable. Dilma Rousseff, President of Brazil, also raised the issue of UN reform and the readiness to participate in various projects from harmonization of migration flows to climate change control.

It is significant that other countries are showing an increased interest in the BRICS. For example, at the financial forum BRICS/SCO, which took place on June 8, the vice-president of the Industrial Development Bank of Turkey Çiğdem İçel was also present; furthermore, the formal participation of the SCO's Heads of State at the BRICS Summit as guests greatly enhanced the status of the event. However, apart from the official agenda, the leaders could communicate in an informal setting, discussing a number of issues that are equally important for building a trusting partnership.

The West behaved on its characteristic manner of double standards and information war. For example, Bloomberg's publication was totally manipulated, as if the aggregate BRICS economy had almost caught up with the US economy. This is not true, once according to the IMF China alone has surpassed the United States already in 2014; the Council on Foreign Relations, speaking more realistically, pointed out that the BRICS is going to reduce the influence of the West. Stratfor added that the BRICS and the SCO have evolved to a sort of platform in order to deploy resistance against the United States. Ostensibly, USA analysts have not heard or did not want to hear the repeated statements of the first persons and ministers that the BRICS is not directed against any state or power, having an open agenda. Similarly, the SCO was established to resolve issues of regional security in Eurasia, as well as to engage in energy production and the creation of transport corridors.

But, of course, the two structures will adequately respond to the attempts of undermining sovereignty or interference in internal affairs. At the summit, the Chinese and Russian sides have time and again stated the importance of preserving historical justice and the need for immediate response to any efforts in rewriting history and justifying such phenomena as fascism and Nazism.

The SCO summit, happening immediately after the events of the BRICS on the same site, was also marked by important decisions. For the first time in the existence of the organization the reception of new members, India and Pakistan, took place. In addition, there was an agreement in the raising of the participation status of the Republic of Belarus to that of a SCO observer State. In the quality of partners of the organization's dialogue, joined Azerbaijan, Armenia, Cambodia and Nepal. At one of the briefings in Ufa, a Western journalist raised the question of the various problems between India and Pakistan and how they could cooperate, if differences and the potential for conflict remained. The point is that the SCO is working on a completely different paradigm than the West, which adheres to the school of political realism, with practices of elements such as deterrence, confrontation, conflict of interests and so forth. The SCO is developing an entirely new approach to collective security, while respecting interests and the sovereignty of all members of the organization. It is likely that, through this format, it could even be able to help normalizing relations between Armenia and Azerbaijan.

Very important is the fact that the adhesion of India and Pakistan to the SCO makes of this a four-nuclear-power alliance. Uzbek President Islam Karimov added that this could change the balance of forces in the world. Not less relevant is the question of the future membership of the Islamic Republic of Iran. While Tehran is under UN sanctions, it is not possible. But, as said by the Russian Minister of Foreign Affairs Sergey Lavrov, Iran has made significant progress in talks between the six countries and we can expect that in the near future this problem will be solved─if only the West does not try to review the framework agreements reached earlier, as has happened on previous stages.

At the SCO summit a program of cooperation in the fight against terrorism and separatism in the years 2016-2018 was also approved (it is worth noticing that, by then, the direction of the Executive Committee of the SCO will be on the hands of Russia) and the development of the SCO Convention on Combating Extremism was started, as well as the establishment of the Center for Counteraction to Threats and Challenges to Security of the SCO member states on the basis of the Regional Antiterrorist Structure (RATS). The terrorist organization "Islamic State" was reputed as a serious threat and all SCO members reiterated their intention to combat it and other international extremists.

The development strategy of the SCO to 2025 was accepted and Ufa Declaration for SCO, adopted. The strategy says that the SCO will work "in favor of the construction of a polycentric democratic system of international relations," referring also to the foundation of an indivisible security space. Also important are the designated principles and values of states and peoples, wherein the historical features and identity of all Member States are taken into account.

In his speech dedicated to the results of the two summits, Russian President Vladimir Putin showed that work is ongoing "to create the SCO Development Bank and the SCO Development Fund (Special Account). The idea of having institutions on the basis of the SCO Interbank Association of the International Center of Project Financing is very promising." In addition, the Russian leader called for more active use of the SCO possibilities inherent to the BRICS.

But apart from the pair BRICS-SCO, there is a lot of regional projects that will naturally join both formats. So, the leaders of Russia and China declared that they are ready to work closely on the implementation of the two projects of integration─the Eurasian Economic Union and the Silk Road Economic Belt. Added to that, there are trilateral relationships, such as Russia-Mongolia-China. On the sidelines of the BRICS summit, the leaders of the three countries settled to intensify works on a variety of fronts─from the creation of infrastructure projects to cultural and information activities. As the chairman of the government of China Xi Jinping put, "it is necessary to form a community of mutual destiny and promote multipolarity."

The BRICS will also coordinate the defense of their position within the Group of Twenty (G20). Besides, this platform will be used for different projects within the BRICS and the G20 summit in November this year, to be held in Turkey, continuing to discuss the preparation of the bank and other tasks identified in the Ufa Declaration.

All this automatically means that any try of external manipulation, even under plausible pretexts (for example, USA is actively promoting the project of a New Silk Road), will be doomed to failure. And the world with the assistance of the BRICS and the SCO will be more secure and harmonious.

vendredi, 04 septembre 2015

Los cinco grandes, seguridad euroasiática y otros proyectos

eurasien_gross.jpg

Los cinco grandes, seguridad euroasiática y otros proyectos

por Leonid Savin

Ex: http://paginatrasversal.wordpress.com

Ya en 2001, un destacado analista de la empresa bancaria estadounidense Goldman Sachs Group Inc., Jim O’Neill, utilizó el acrónimo BRIC para describir las economías en crecimiento. A pesar de que lo había utilizado en el contexto de un paradigma global neoliberal, Rusia “cooptó” el término, proponiendo a Brasil, India y China construir una cooperación multilateral. En un período relativamente corto se ha hecho mucho para desarrollar mecanismos de interacción. Más tarde, Sudáfrica se unió a los cuatro países (y el acrónimo BRICS cobró vida).

Ahora, los cinco países, que suman el 26% de la superficie terrestre del planeta, representan el 42% de la población mundial y generan el 27% del PIB mundial, son considerados como el nuevo actor colectivo del mundo multipolar basado en el principio de la descentralización y la capacidad de responder a los desafíos del siglo XXI. Como dijo el viceministro de Exteriores ruso, Sergei Ryabkov, en su informe en las Cumbres BRICS/OCS en Ufa, el 9 de julio de 2015: “la práctica del BRICS no tiene precedente en la política internacional”, y el grupo de estados se ha convertido en “un factor importante en las relaciones internacionales”. El BRICS se está convirtiendo en el nuevo “Big Eight” [G8], pero sólo sobre la base de la igualdad, la transparencia y el consenso entre todos los miembros.

La última cumbre en Ufa mostró que el tono informal en el que se basó la cooperación no impidió la creación de una asociación internacional de pleno derecho, más democrática que otras alianzas del siglo pasado. En Ufa fue aprobado un plan para futuras acciones, una especie de sumario matriz de las operaciones del BRICS en el futuro próximo. Incluye una declaración de finalidades, la estrategia de la asociación económica, y anuncia la apertura de un departamento -el sitio web oficial del BRICS – que publicará los documentos oficiales y los materiales relevantes. Se puso en marcha el Banco de los BRICS y se formó un fondo de reservas de divisas. Su capital combinado es de doscientos mil millones de dólares. Los primeros proyectos financiados se llevarán a cabo en la primavera de 2016, y no se limitan a los cinco países, sino que tienen un carácter global. En esencia, se trata de una alternativa financiera al Fondo Monetario Internacional de los Rothschild, realizando inversiones en sectores necesarios de la economía real de los países, y no llevando a cabo transacciones especulativas y concediendo préstamos onerosos, como hacen bancos extranjeros, bolsas de valores y fondos.

Además, la cooperación entre los países BRICS será reforzada en asuntos financieros y económicos. En particular, el director de los Asuntos europeos de y de Asia Central, Gui Congyou, señaló que Rusia es una prioridad para las inversiones chinas, que se harán no sólo en infraestructura, sino en la construcción de viviendas asequibles y alta tecnología.

El año de la presidencia rusa de los BRICS ha sido muy dinámico. Como dijo el Presidente de Rusia, Vladimir Putin, el 9 de julio: “en el año de la presidencia rusa hemos llevado a cabo las primeras reuniones de los foros Civil, del Parlamento y de la Juventud de los BRICS. La creación de la Red Universitaria BRICS está en proceso así como la creación del Consejo de las Regiones de nuestra organización”.

Debería añadirse que ahora la cooperación está teniendo lugar no sólo en los ámbitos financieros y económicos del bloque: se han celebrado reuniones ministeriales en los campos de la salud, la educación, la agricultura, la fiscalidad, la ciencia y la tecnología, la seguridad social, las comunicaciones, el trabajo y el empleo y la cultura. El aumento de la coordinación entre los países afecta prácticamente a todas las cuestiones internacionales, desde los conflictos regionales y las amenazas del narcotráfico hasta el sector espacial y la piratería marítima. Por ello, todas los procedimientos que pueden conducir a relaciones multilaterales burocráticas se evitaron deliberadamente. Los líderes de todos los países BRICS coincidieron en la opinión de que en adelante debe mantenerse el actual formato anti-burocrático.

Esto indica el aspecto civil del propio BRICS. El tema, abordado en la cumbre en Ufa, también se discutió en la víspera del foro, en Moscú, con la participación de expertos. En particular, se alcanzaron muchos acuerdos a través del Consejo Empresarial de los BRICS, mientras que los líderes sindicales dieron sus recomendaciones a los Jefes de Estado de los BRICS. El Presidente de la Federación de Sindicatos Independientes de Rusia, Mijaíl Shmakov, en una reunión con Vladimir Putin, también señaló la necesidad de evitar los métodos del neoliberalismo, que es el culpable de todas las crisis actuales del mundo. Esta es una observación importante que muestra que el BRICS guarda un consenso en la ideología política que guiará a los países participantes.

El BRICS también puede ser considerado como un club donde los miembros siguen el principio de reciprocidad. El primer ministro indio Narendra Modi, durante una reunión de mayor formato de los líderes de los BRICS, indicó la importancia de completar una reforma de la ONU y de su Consejo de Seguridad. Según él, esto ayudará a responder más eficazmente cualquier llamada. Muy elocuente fue la declaración del líder indio sobre las sanciones: que sólo las sanciones de la ONU tienen poder, mientras que el resto es el intento de algunos países por imponer sus condiciones, lo cual es inaceptable. Dilma Rousseff, presidenta de Brasil, también planteó la cuestión de la reforma de la ONU y la disposición a participar en diversos proyectos, desde la armonización de los flujos migratorios hasta el control del cambio climático.

Es significativo que otros países estén mostrando un creciente interés en los BRICS. Por ejemplo, en el foro financiero BRICS / OCS, que tuvo lugar el 8 de junio, también estuvo presente el vice-presidente del Banco de Desarrollo Industrial de Turquía, Çiğdem İçel; además, la participación formal como invitados de los Jefes de Estado de la OCS en la Cumbre del BRICS, realzó enormemente el estatus del evento. No obstante, aparte de la agenda oficial, los líderes pudieron comunicarse en un ambiente informal, discutiendo una serie de cuestiones que son igualmente importantes para construir una relación de confianza.

Occidente se comportó según su manera característica a base de doble moral y guerra de la información. Por ejemplo, la publicación de Bloomberg fue totalmente manipulada, como si la economía conjunta de los  BRICS casi hubiera alcanzado a la economía de Estados Unidos. Esto no es cierto, una vez que, de acuerdo con el FMI, China en solitario ha superado a Estados Unidos ya en 2014; el Council on Foreign Relations [Consejo de Relaciones Exteriores], hablando de manera más realista, señaló que los BRICS van a reducir la influencia de Occidente. Stratfor agregó que los BRICS y la OCS han desarrollado una especie de plataforma con el fin de desplegar la resistencia contra Estados Unidos. Aparentemente, los analistas de Estados Unidos no han oído o no quieren escuchar las repetidas declaraciones de las líderes y los ministros de que el BRICS no está dirigido contra ningún Estado o poder, teniendo una agenda abierta. Del mismo modo, la OCS fue creada para resolver los problemas de seguridad regional en Eurasia, así como para participar en la producción de energía y en la creación de corredores de transporte.

Pero, por supuesto, las dos instituciones responderán adecuadamente a los intentos de socavar la soberanía o de interferir en los asuntos internos. En la cumbre, chinos y rusos han declarado una y otra vez la importancia de preservar la justicia histórica y la necesidad de responder a cualquier esfuerzo de reescribir la historia y justificar fenómenos como el fascismo y el nazismo.

La cumbre de la OCS, celebrada en el mismo lugar inmediatamente después de la cumbre de los BRICS, también estuvo marcada por decisiones importantes. Por primera vez en la existencia de la organización tuvo lugar la recepción de nuevos miembros, la India y Pakistán. Además, hubo acuerdo en elevar el estatus de participación de la República de Bielorrusia como Estado observador de la OCS. En calidad de socios de diálogo de la organización, se unieron Azerbaiyán, Armenia, Camboya y Nepal. En una de las reuniones informativas en Ufa, un periodista occidental planteó la cuestión de los diversos problemas entre la India y Pakistán y cómo podrían cooperar si las diferencias y el potencial de conflicto permanecen. El asunto es que la OCS está trabajando con un paradigma completamente diferente al occidental, que se adhiere a la escuela del realismo político, practicando elementos tales como la disuasión, la confrontación, el conflicto de intereses, y así sucesivamente. La OCS está desarrollando un enfoque completamente nuevo de la seguridad colectiva, respetando los intereses y la soberanía de todos los miembros de la organización. Es probable que, a través de este formato, podría ser capaz incluso de ayudar a normalizar las relaciones entre Armenia y Azerbaiyán.

Muy importante es el hecho de que la adhesión de la India y Pakistán a la OCS hace de esta una alianza de cuatro potencias nucleares. El presidente de Uzbekistán, Islam Karimov, añadió que esto podría cambiar el equilibrio de fuerzas en el mundo. No menos relevante es la cuestión de la futura adhesión de la República Islámica de Irán. Mientras que Teherán esté bajo sanciones de la ONU, ésta no es posible. Pero, como dijo el ministro ruso de Asuntos Exteriores, Serguéi Lavrov, Irán ha hecho progresos significativos en las conversaciones entre los seis países y podemos esperar que en un futuro próximo este problema será resuelto – únicamente si Occidente no trata de revisar el marco de los acuerdos alcanzados anteriormente, como ha ocurrido en etapas anteriores.

En la cumbre de la OCS fue aprobado también un programa de cooperación en la lucha contra el terrorismo y el separatismo para los años 2016-2018  (vale la pena notar que, para entonces, la dirección del Comité Ejecutivo de la OCS estará en manos de Rusia), y comenzó el desarrollo de la Convención sobre la lucha contra el extremismo de la OCS, así como la creación del Centro contra las amenazas y desafíos a la seguridad de los estados miembros de la OCS, sobre la base de la Estructura Antiterrorista Regional (RATS). La organización terrorista “Estado Islámico” fue reputada como una amenaza grave y todos los miembros de la OCS reiteraron su intención de combatirlo, así como a otros extremistas internacionales.

La estrategia de desarrollo de la OCS hasta 2025 fue aprobada, y se adoptó la Declaración Ufa para la OCS. La estrategia afirma que la OCS trabajará “a favor de la construcción de un sistema democrático policéntrico de relaciones internacionales”, en referencia también a la fundación de un espacio de seguridad indivisible. También son importantes los designados principios y valores de los Estados y los pueblos, en los que las características históricas y la identidad de todos los Estados miembros se han tenido en cuenta.

En su discurso dedicado a los resultados de las dos cumbres, el presidente ruso Vladimir Putin puso de manifiesto que se está trabajando “para crear el Banco de Desarrollo de la OCS y el Fondo de Desarrollo de la OCS (Cuenta Especial). La idea de tener instituciones sobre la base de la Asociacion Interbancaria de la Asociación del Centro Internacional de Financiación de Proyectos de la OCS es muy prometedora”. Además, el líder ruso llamó a un uso más activo de las posibilidades de la OCS inherentes a los BRICS.

Pero, aparte del par BRICS-OCS, existe una gran cantidad de proyectos regionales que, naturalmente, unirán ambos formatos. Así, los líderes de Rusia y China declararon que están dispuestos a trabajar en estrecha colaboración en la ejecución de los dos proyectos de integración ─ la Unión Económica Euroasiática y el Cinturón Económico de la Ruta de la Seda. Añadido a esto, existen relaciones trilaterales, como la de Rusia-Mongolia-China. Al margen de la cumbre del BRICS, los líderes de los tres países acordaron intensificar los trabajos en una variedad de frentes, desde la creación de proyectos de infraestructura hasta actividades culturales y de información. Como manifestó el presidente del gobierno de China, Xi Jinping, “esto es necesario para formar una comunidad de destino mutuo y promover la multipolaridad.”

El BRICS también coordinará la defensa de su posición dentro del Grupo de los Veinte (G-20). Además, esta plataforma será utilizada para diferentes proyectos dentro de los BRICS y la cumbre del G-20 en noviembre de este año, que se celebrará en Turquía, continuando las conversaciones para la preparación del banco y otras tareas identificadas en la Declaración de Ufa.

Todo esto significa automáticamente que cualquier intento de manipulación externa, incluso bajo pretextos plausibles (por ejemplo, EEUU promueve activamente el proyecto de una nueva ruta de la seda), estará condenada al fracaso. Y el mundo, con la ayuda de los BRICS y la OCS, será más seguro y armonioso.

23/08/2015

(Traducción Página Transversal)

Fuente: Katehon