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jeudi, 21 mai 2015

Entretien avec Pierre Jovanovic, au cœur de l’Europe !

A l’occasion de la Foire du Livre qui se tenait à Bruxelles du jeudi 26 février au dimanche 1er mars, Pierre Jovanovic était présent dans la capitale belge afin de dédicacer son dernier ouvrage « 666 »

Nous avons donc décidé de lui rendre visite à son hôtel afin de nous entretenir avec lui sur des questions d’actualité économique. Voici donc les sujets abordés avec M. Jovanovic :

- L’enjeu de l’or entres les différentes puissances mondiales
– Syriza et l’avenir du peuple grec
– Quantitative Easing : la planche à billets
– La privatisation de la France
– Chute du prix du baril de pétrole
– La situation économique actuelle chinoise
– Fraude bancaire
– Charlie Hebdo/Ukraine

Nous remercions à nouveau M. Jovanovic pour l’accueil et la disponibilité qu’il nous a accordés !

Entretien : William Perroquet & E.I.Anass

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L’Empire invisible : Soft-Power et domination culturelle

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L’Empire invisible: Soft-Power et domination culturelle

par Pierre-Antoine Plaquevent

Guerre cognitive

A notre époque qui est celle de l’information globalisée (on parle d’âge de l’information, comme il y a eu un âge industriel, ou encore un âge de l’agriculture), ce qu’on appelle la guerre cognitive    est au cœur   des enjeux contemporains de la puissance.

La guerre cognitive – appelée aussi guerre de l’information – est un élément essentiel pour la compréhension des enjeux contemporains de la lutte planétaire qui oppose actuellement les    puissances        œuvrant à l’édification d’un ordre unipolaire du monde, à celles qui tendent de leur côté, à la mesure de leur capacité de résistance, à une multi-polarité du monde et à un nouveau    non-alignement.

Ainsi peut-être demain la France et l’Europe, redevenues maitresse de leur destin politique. Nous exposerons régulièrement sur ce site certains des concepts essentiels de cette guerre qui ne dit pas son nom   mais qui ne cesse jamais. Concepts nécessaires à une meilleure compréhension de la réalité de notre époque et de ses enjeux stratégiques dissimulés sciemment ou simplement occultés par le « bruit »    informationnel constant émis par les acteurs contemporains du « choc des puissances »(1).

Connaître afin d’anticiper. Anticiper pour résister.

Nous traiterons ici du concept de « soft-power » et de quelques pistes existantes pour une insurrection cognitive.

Soft-Power

Le concept de « soft power » (ou « puissance douce ») est un concept utilisé en relations internationales et en géopolitique pour désigner la capacité qu’a un acteur politique (Etat, société multinationale, minorité agissante, ONG, réseau ou autre) d’influencer indirectement un autre acteur afin de l’amener à adopter son propre point de vue, voire à suivre ses buts, sans lui donner le sentiment de la coercition. Le soft-power regroupe ainsi l’ensemble des forces d’influence idéologiques douces mais offensives que peuvent être : la culture, le mode de vie ou juste l’image que l’autre (celui à influencer) perçoit de cet acteur.

Le soft power consiste en la capacité de mobiliser des ressources basées sur la séduction et l’attractivité que l’on exerce sur l’autre afin de l’influencer et de le contraindre en douceur.

Le soft power combiné au hard power, qui désigne la force coercitive classique (armée, diplomatie, pressions économiques), participe à la consolidation de la puissance politique et géopolitique d’une nation. Quand celle-ci arrive à se hisser au rang d’empire, la vassalité et la dépendance des autres nations ou groupes humains dépendent directement de sa capacité à user de sa « puissance douce ». Comprendre cette notion de soft power, c’est donc comprendre qu’aucun rayonnement culturel n’est réellement neutre si on l’analyse sous un angle géopolitique et qu’il accompagne et camoufle généralement une volonté et une capacité de puissance.

Puissance « douce » et Empire

« La capacité à être perçu comme modèle organisateur politico-social ou porteur de valeurs universelles, est aujourd’hui un facteur essentiel de toute politique de puissance » (Lorot-Thual « La Géopolitique »).

En géopolitique comme en histoire, les théories et concepts dépendent directement de la puissance, de la position et de la situation qu’occupe dans le monde celui qui les énonce. De nos jours si l’on pense à une capacité d’induction de comportement chez l’adversaire et à une influence culturelle modelante, on pense de fait aux Etats-Unis, première puissance mondiale actuelle, cœur et réceptacle de l’Empire. S’agissant de cette notion de puissance douce, le principal théoricien du soft power est justement un américain : Joseph Nye, professeur à Harvard puis secrétaire adjoint à la défense sous Clinton.

D’après Nye, si le leadership américain après la seconde guerre mondiale a dans un premier temps reposé essentiellement sur la puissance militaire et économique des Etats-Unis, c’est désormais autant sur le pouvoir d’attraction et la diffusion de son modèle que l’Amérique fonde sa puissance. Chez Joseph Nye transparaît l’appréhension de la situation précaire de l’Amérique comme puissance globale, fragile quant à la légitimité de son empire. S’ensuit donc la nécessité de bien communiquer en usant du pouvoir attractif de l’Amérique sur ceux qui sont ses vassaux de fait.

Ainsi explique-t-il : « Il convient de distinguer notre capacité offensive de notre capacité de défense. Celle-ci ne se limite pas à notre pouvoir coercitif (hard power), mais se fonde principalement sur notre pouvoir attractif (soft power). Aujourd’hui, le plus important ce n’est pas notre armée, mais le fait qu’un million et demi d’étrangers viennent chez nous suivre des études, que des millions d’autres souhaitent voir des films américains et adopter l’ « american way of life ».

Ceux sur qui nous exerçons une fascination ne nous feront jamais la guerre, au contraire ceux sur qui nous n’exerçons aucun pouvoir attractif (les islamistes, par exemple) peuvent constituer une menace. Dans l’histoire, c’est le pouvoir coercitif qui donne aux États la confiance en eux-mêmes qui les rend attractifs. Mais le pouvoir attractif peut persister au-delà du pouvoir coercitif. Ainsi, malgré la perte de son pouvoir temporel, le Vatican dispose encore d’un des plus puissants pouvoirs attractifs ».

Analyse qui rejoint celle du géopoliticien et homme d’influence Z.Brzezinski (2), qui est à la fois théoricien (« Le Grand Echiquier ») et acteur -il est l’un des fondateurs de la Commission Trilatérale- de l’hégémonie américaine contemporaine : « L’Amérique exporte aujourd’hui son mode de vie et sa culture comme Rome autrefois le droit ».

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L’« american way of life » n’est donc pas qu’un simple mode de vie qui aurait gagné l’Europe puis une grande partie du monde depuis l’après-guerre mais bien un outil de guerre idéologique pensé stratégiquement dans une perspective de soumission culturelle et politique des adversaires potentiels de l’Empire mais plus encore de ses alliés. Alliés qui furent généralement d’anciens adversaires vaincus d’abord par la guerre directe et le hard-power. Ainsi l’Europe occidentale après la défaite des fascismes puis l’Europe de l’Est après celle du communisme(3) ou encore le Moyen-Orient après l’échec du pan-arabisme (4).

Pour nous, européens, ce « soft-power » impérial est donc bien l’arme d’une guerre qui ne cesse pas et qui, partout et tout le temps, est l’un des foyers originaires de notre perte d’identité et de notre incapacité de résistance politique face à la destruction de notre civilisation. Cette « vieille Europe » comme la désignait avec mépris Donald Rumsfeld à l’époque de l’administration Bush.

L’Empire invisible : puissance « douce » mais conséquences dures

Ce n’est pas pester en vain contre l’Empire que de reconnaître son emprise sur nos vies ; c’est en fait reconnaître comme telle la force et les moyens d’une puissance qui travaille à maintenir son hégémonie, cela afin de savoir les utiliser dans le sens de la promotion de notre combat qui est celui de l’indépendance et de la souveraineté des peuples. Souveraineté qui passe nécessairement par une résistance spirituelle et culturelle face à l’hégémon américain et sa vision du monde matérialiste et utilitariste. Vision du monde pesante et sans grâce, faite de mauvais films et de sous-culture rap et pop qui avilit l’âme de l’homme et l’enchaîne à une réalité obscène créée de toutes pièces pour dévaster nos fonctions premières de résistances morales et politiques.

Car qu’est-ce que représente concrètement le soft-power atlantique pour le citoyen européen lambda ? Des illustrations de cette emprise « douce » sur nos vies peuvent être relevés dans notre quotidien le plus trivial -précisément le plus trivial, cible naturelle du soft-poweraméricanomorphe- peut-être par exemple quand votre voisine vous raconte le dernier épisode de « Desperate Housewives », quand vos parents sifflotent une chanson des « Rolling-Stones » qui leur rappelle leur jeunesse ou quand des jeunes répètent machinalement des airs de rap sans réfléchir plus avant au sens des paroles en anglais.

Cette même jeunesse qu’on rabat comme bétail à l’abattoir de l’intelligence pour aller voir le dernier « block-buster » américain. Dans ses conséquences concrètes, le soft power de l’Empire s’exerce aussi quand par exemple des parents amènent leurs enfants fêter leur anniversaire au fast-food ou dans ces grands hypermarchés où l’on va s’enfermer même les jours de grand beau temps ! Et combien de braves gens l’ont fait autour de nous, preuve de la force d’imprégnation et de propagande culturelle modelante qu’a le soft power pour maintenir une hégémonie culturelle et politique.

L’Empire soumet ainsi les puissances concurrentes en s’attaquant d’abord à leur esprit par la conquête idéologique et par des représentations sous-culturelles corrosives, puis directement au « bios » du peuple et à sa santé physique par la malbouffe et la destruction des savoir-vivre ancestraux et des coutumes alimentaires.

Tranquillement et continuement, c’est ainsi que notre quotidien d’européens occidentalisés est devenu sans que l’on s’en rende bien compte, une gigantesque machine d’acculturation permanente qui a pour fonction première de nous faire vivre dans un plasma sous-culturel omniprésent et paralysant. Ainsi inhibés et acculturés, les Européens – et tous les peuples du monde touchés de prêt ou de loin par le démon de l’occidentalisation – se retrouvent sans anticorps face à ce processus de mort lente mais programmée de l’esprit puis de la chair.

C’est ainsi que les souvenirs et la vie des gens (de nos gens, des nôtres, et de nous-mêmes) sont parasités en permanence par une sous-culture avilissante et déstructurante utilisée par le vainqueur de la seconde-guerre mondiale et de la guerre-froide comme une arme de guerre contre nos peuples ; comme une arme de destruction massive, une bombe radiologique au rayonnement continu, diffus, permanent et mortel contre les peuples.

medmout.jpgCette influence géopolitique et culturelle a donc pour fonction de créer un cadre de vie totalement intégré, une soumission quotidienne que l’on ne remarque même plus tellement elle constitue l’arrière plan et le décor de nos vies. L’Empire sous une forme occultée mais omniprésente, presque immanente et consubstantielle au quotidien du citoyen de Cosmopolis, le « village » global.

Et même si partout dans le monde, des résistances à ce processus d’intégration monoculturel se font jour, le plus effrayant reste la passivité des populations face à l’intériorisation forcée des modes de vie promut par le libéralisme impérial anglo-saxon ; passivité d’autant plus inquiétante de la part de ceux des peuples qui ont à subir le plus directement son influence délétère.

Il s’agit donc pour nous d’ouvrir les yeux sur la réalité d’une colonisation culturelle et idéologique qui est bien proche d’avoir réussi à anéantir notre culture, non plus par les moyens classiques de la guerre d’agression –comme encore en Irak, en Serbie ou en Afghanistan- mais plus insidieusement par l’imprégnation quotidienne d’une sous-culture « pop » imposée de l’étranger (5) qui n’est pas une culture naturellement populaire, c’est-à-dire issue du peuple et donc émanation naturelle de ses joies et de ses peines, comme par exemple les chansons populaires de nos aïeux, mais bien l’un des vecteurs principaux de notre décadence actuelle promu à dessein pour permetrre notre sujetion.

Une autre illustration d’un « soft power » très puissant était hier celui de l’U.R.S.S. Cette « puissance douce » qui prônait chez nous par le biais de ses réseaux et relais (parti, associations, syndicats, lobbys, éducation nationale, personnalités etc.) tout l’inverse de ce qui était entrepris et promu chez elle pour le maintien de sa puissance, c’est-à-dire : désarmement, pacifisme exacerbé, rejet des valeurs patriotiques, etc. Aujourd’hui effondré, l’aile gauche du mondialisme militant imprègne encore l’Occident d’une idéologie qui faisait hier le jeu de l’influence soviétique sur l’Europe et qui continue encore par inertie historique d’exercer son influence délétère par endroit. Cela alors même que la source originelle de sa vitalité, l’Union Soviétique, a cessé d’être depuis longtemps.

De nos jours, d’autres acteurs émergent au niveau de l’utilisation d’un « soft-power » propre à leurs vues. Ainsi la « puissance douce » d’un islamisme militant sous influence mondialiste rayonne aussi quand par exemple un jeune accroche à son rétroviseur un chapelet de prière musulman ou quand un jeune français porte ostensiblement un t-shirt « 113 » ou « Médine » et jure sur une Mecque qu’il n’a jamais vu… Puissance « douce » se heurtant bien souvent avec celle des réseaux protestants évangéliques américains visant à concurrencer immédiatement l’Islam ou le Catholicisme sur ses propres terres. (6) Comme actuellement en France où l’enjeu pour les prochaines années est la prise en main des futures élites issues de l’immigration nord-africaine par l’Empire. (7)

On peut donc considérer que le « soft power » agit quand l’homme déraciné contemporain croit qu’il est libre de ses choix, opinions et actes alors qu’il est justement, plus que jamais, la proie des réseaux et des champs de force idéologiques des puissances qui s’entrechoquent et qui ont pour champ de bataille les consciences et les représentations des peuples et des individus.

L’individu contemporain est victime d’une guerre qui ne dit pas son nom aux civils mais qui est clairement théorisée et instrumentalisée par les états-majors : la guerre cognitive. Nul part où fuir, le champ de bataille est ubique et les azimuts proliférant : consumérisme, mondialisme, américanisation, droit-de-l’hommisme, fondamentalismes, sectarismes, New-Âge etc. Furtivement l’ennemi se dissimule partout où l’enjeu est le contrôle des populations par la propagande indirecte.

C’est, avec la mondialisation des échanges et la révolution technologique permanente, la globalisation des rayonnements idéologiques et culturels des acteurs de la puissance et l’anéantissement de fait des zones de neutralité, des zones de paix. C’est la fin de l’époque des trêves entre deux guerres car ici la guerre ne cesse pas. C’est aussi la fin de la sphère intime de l’homme et de son intériorité car cette mainmise idéologique par les différents « soft-powers » en présence s’infiltre sans discontinuer dans son esprit aux travers du foisonnement des moyens de communication contemporains.

Finalement, c’est l’habitant du village global qui est pris pour la cible permanente d’une guerre idéologique qui ne s’avoue pas comme telle et qui, s’appuyant sur l’individualisme et le narcissisme de masse, a fait débordé la guerre de ses limites classiques depuis bien longtemps. Le « viol des foules par la propagande » n’aura donc été que la répétition d’une méthode aujourd’hui bien plus perfectionnée : nous faire désirer ce qui nous tue et nous faire associer notre bien être à notre sujétion. (8)

NTIC et « soft-power proliférant » : une résistance en avant-garde

Conceptualisé et instrumentée au départ par la puissance hégémonique actuelle : l’Amérique-Monde ou l’« Occidentisme » comme l’appelle le dissident russe Zinoviev, le soft-power est devenu l’un des piliers de l’extension de l’Empire et de la tentative d’Etat universel auquel veulent aboutir les élites financières et politiques du G20. Pour autant, comme toujours en histoire, il n’est pas sûr que ce concept ne se retourne pas finalement contre ses créateurs car avec la révolution technologique en cours et le développement rapide des médias et circuits d’informations non-alignés, les résistants à l’Empire et au processus d’intégration mondialiste peuvent encore arriver à retourner les armes de l’oppression contre l’oppresseur.

Ce processus de résistance au rayonnement idéologique de l’Empire s’est bien vu en ce qui concerne le combat pour la vérité historique autour des attentats du onze septembre 2001. Ainsi, alors qu’une version officielle fut rebattu sans cesse par les principaux médias occidentaux, c’est par l’utilisation d’une contre-information citoyenne (ou plus politique) que des acteurs indépendants (certains parfois lié à des puissances non-alignés au bloc occidental) (9) ont pu amener une grande partie des opinions publiques à ne plus croire à la version officielle de ces attentats, ceci malgré toute l’artillerie classique de la propagande médiatique. Propagande qui allait de l’accusation de « complotisme » jusqu’au chantage à l’antisémitisme le plus hystérique (10). Arrivant même à influencer certaines personnalités publiques qui furent immédiatement lynchées par les mêmes médias qui les portaient aux nues peu avant.

111.jpgLa résistance cognitive qui a eu lieu face à la version officielle des attentats du onze septembre nous donne une illustration que, contrairement à ce que beaucoup trop de personnes pensent, l’Empire ne peut tout contrôler en même temps. Dans le chaos que génèrent l’avancée du Nouvel ordre mondial, se créent ainsi des interzones informationnel qui échappent par endroit à l’Empire et où il nous faut nous installer pour résister. Autant de « bandes de Gaza » idéologiques et cognitives où la tyrannie de l’Empire vient s’embourber malgré tout.

L’œil cyclopéen qui veut le contrôle de nos vies ne peut tout arraisonner parfaitement, c’est certes son vœux le plus cher et le but vers lequel tendent tous ces capacités mais il n’est pas encore réalisé ; et face à son phantasme de contrôle absolu nous pouvons encore lever des barricades dans la guerre de l’information. Le Nouvel ordre mondial se déconstruit à mesure qu’il progresse. Comme l’Empire Romain sur sa fin, l’Empire actuel trébuchera peut-être sur son gigantisme. A mesure que l’Empire avance et détruit, il ouvre aussi sous ses pas de nouvelles lignes de fractures qui peuvent devenir autant de lignes de front pour de possibles résistances et renaissances populaires.

Introduisons ici une notion qui pourrait servir de contrepoids à la toute puissance impériale en matière de domination informationnelle : la notion de soft-power proliférant. Les géopolitologues occidentaux appellent « puissances proliférantes », les puissances considérées utiliser des armes non-conventionnelles comme le terrorisme ou la guérilla pour pallier à leur faiblesse face aux puissances dominantes. Mais si cette accusation d’Etat terroriste ou « voyou » peut être aisément renversée et retournée à l’envoyeur dans la plupart des cas, la résistance anti-mondialiste peut prendre exemple sur la manière dont ces puissances proliférantes savent manier des thématiques mobilisatrices pour les opinions publiques ou utiliser les faiblesses des dogmes et versions officielles de l’adversaire.

Ainsi l’Iran avec l’arme du révisionnisme historique ou la Russie qui relaye massivement chez elle les travaux des chercheurs indépendants ou non-alignés sur la réalité des évènements du onze septembre 2001. (11) La résistance Palestinienne constitue aussi un bon exemple de « soft-powerproliférant », elle qui a su utiliser à partir des années 80-90, l’intifada et le martyr des enfants palestiniens pour retourner une opinion internationale au départ plutôt encline à voir dans le palestinien en lutte, un Fedayin preneur d’otages de Septembre Noir.

Tout en gardant bien soin de rester ancrés sur nos réalités et problématiques nationales et civilisationnelles, les réseaux et mouvements anti-mondialistes et alter-nationalistes peuvent aisément faire leurs, les méthodes de guerre cognitive utilisés par ces acteurs géopolitiques qui savent utiliser la guerre médiatique indirecte pour contrer la propagande à vocation universelle de l’impérialisme mondialiste.

Face à un géant on ne peut utiliser la force directe, il nous faut donc adopter la stratégie de la mouche qui agace le lion jusqu’à le vaincre par épuisement. Face à la guerre cognitive de l’Empire : l’insurrection et la guérilla de l’information sont des armes stratégiques majeures. Chaque mensonge déboulonné, chaque vérité diffusée sont autant d’entailles dans la carapace idéologique du Léviathan qui pourront peut-être un jour se révéler mortelles à force d’acharnement. A nous donc de développer notre propre « puissance douce » de militants anti-mondialistes et alter-nationalistes face au moloch globalisé. Ceci par des actions de lobbying, par l’action sociale et culturelle, par des actions d’influence sur la société ou des campagnes de réinformation. (12)

Par le méta-politique en appui du politique, par le « soft power » et la « réinfosphère » (13) en appui de notre « hard power » qui constituerai lui en la création de réseaux de résistances et l’organisation concrète de l’autonomie populaire.

Pierre-Antoine Plaquevent

pour Egalité & Réconciliation et les-non-alignes.fr

Notes:

(1) Nous reviendrons ultérieurement sur cette notion de « choc des puissances » qui nous parait plus pertinente et moins instrumentalisable que celle, plus ambigu, de « choc des civilisations ». Nous empruntons ce terme à un colloque tenu par l’Ecole de Guerre Economique au Sénat en 2007 et qui avait pour titre : « le Choc des puissances ». http://www.infoguerre.fr/evenements…

Nous pensons essentiel de concevoir le monde politique contemporain et les relations inter-Etats, non pas comme le lieu d’une guerre entre des civilisations nettement différenciés en lutte pour leur hégémonie : le « choc des civilisations » ; mais plutôt comme le lieu de l’affrontement entre des ensembles civilisationnels, politiques, culturels et identitaires contraints de s’agréger de force à un processus d’intégration économique mondialisé. Processus totalitaire conduit à marche forcée par les instances dirigeantes d’organismes économiques transnationaux tel le FMI ou l’OMC et sous tendu par une mystique et un projet cosmocratique à vocation planétaire : la création d’un gouvernement mondial. Projet d’une sortie de l’histoire définitive en gestation chez nos « élites » qui le désignent sous le nom de Nouvel ordre mondial et que ses opposants appellent souvent « Empire ». Terme générique désignant tous les aspects de ce projet : spirituel et philosophique, politique et économique.

Même si pour nous, patriotes européens, il y aurait beaucoup à dire sur ce double usage du terme d’Empire selon qu’il désigne le projet cosmocratique universel mondialiste ou bien son opposé : l’Empire comme unité de destin continentale des peuples européens. On évoquera ici qu ’à cet “empire invisible” expansionniste et démonique des mondialistes s’opposent un “Empire intérieur”, tel que théorisé en son temps par Alain de Benoist par exemple. Empire intérieur du cœur et de l’orthodoxie, de la liberté et de la personnalité face au néant du libéralisme et de l’individualisme.

Pour nous, ce qui se révèle juste dans le paradigme « Huntingtonnien » – principalement les heurts inter-ethniques dans les cités ghettos du village global et de son mode de développement unique – relèverait peut-être plus exactement de frictions identitaires plus que d’un réel choc de civilisations. Frictions participant pour beaucoup de cette intégration forcée des civilisations – ou de leurs survivances – et de leurs populations à ce projet de Nouvel ordre mondial comme le désigne les élites qui le portent. Il en va de même pour les déplacements massifs de populations soumises aux logiques ultra-libérales de développement économique. Logiques ultra-libérales qui prennent la forme de vrais dictats économiques comme ceux du FMI ou de L’OMC qui imposent aux nations du Tiers-Monde, principalement en Afrique (mais aussi partout où l’Empire se montre plus direct comme en Afghanistan et en Irak), le pillage des ressources naturelles et la fuite des populations de leur pays d’origine. Empêchant ainsi toute forme de souveraineté nationale et populaire réelle d’émerger. Souveraineté nationale empêchée par l’Empire dans les pays du tiers-monde mais aussi dans ceux considérés comme développés. Il est ainsi significatif pour un pays comme la France d’accueillir des réfugiés politiques d’Afghanistan au moment même où nos soldats s’y font tuer pour les intérêts américains. Plus d’américanisation c’est donc bien plus d’immigration et au final plus d’Islamisation de l’Europe. N’en déplaise aux néo-conservateurs d’Europe et d’ailleurs.

(2) Z.Brzezinski fût aussi le conseiller du président Carter et aujourd’hui l’un de ceux d’Obama. Adepte d’une vision dite « réaliste » des rapports que doivent entretenir les USA avec le reste du monde, il s’est opposé à celle trop clairement agressive des néo-conservateurs américains, allant jusquà dévoiler leur intention d’organiser éventuellement de faux attentats sur le sol américain afin de provoquer une réponse contre l’Iran.

http://video.google.fr/videoplay?do…

Il est vrai qu’il est aussi un connaisseur en matière de manipulation, s’étant lui-même vanté d’avoir fait tomber l’URSS dans le piège afghan, lui offrant ainsi son Vietnam.

http://contreinfo.info/article.php3…)

Il est aussi l’un des théoriciens de la notion de « titytainment ». Notion centrale dans les stratégies de l’Empire pour la domination et l’arraisonnement des masses humaines hétérogènes qui peuplent « Cosmopolis », l’Urbs mondialisée de ce début de XXI ème siècle.http://fr.wikipedia.org/wiki/Tittyt…

(3) Dans le cas de la guerre froide, et surtout à partir des années 80, c’est pour beaucoup par leSoft-Power et le travail des opinions de l’Europe de l’Est que le communisme a pu être démantelé. L’image d’un occident opulent et « libre » -au sens où prend ce mot dans les démocraties de marché- a autant fait pour mettre à genoux la puissance soviétique que la guerre perdu en Afghanistan ou la nouvelle course au réarmement relancée par l’administration Reagan. Face aux files d’attente devant les magasins d’alimentation, rien ne fût plus désagrégateur du soutien de l’opinion au régime -soutien déjà légitimement au plus bas- que les images d’abondance en provenance de l’occident.

Là encore la sous-culture pop d’importation américaine joua son rôle dans les désordres qui précédèrent et suivirent la fin du bloc communiste. On peut penser notamment à ce concert géant des groupes américains « Metallica » et « AC/DC » qui réunirent dans une Russie à peine « désoviétisée » entre cinq cent mille et un million de personnes accourus de tout le pays pour assister à ce spectacle. On dénombra alors des dizaines de morts et une centaine de viols durant les festivités. La culture américaine venait de prendre pied sur le sol russe. Les membres de ces groupes jouant devant un océan humain déchainé ont ainsi surpassé tous les rassemblements totalitaires du XX ème siècle. Le néo-libéralisme est bien la forme finale du totalitarisme dont le national-socialisme et le communisme ne furent que des répétitions balbutiantes.

(4) Pan-arabisme dont on ne peut que souhaiter la renaissance réelle (même sous une forme islamique non expansionniste) au moment où nous écrivons ces lignes au cœur des bouleversements actuels dans le monde arabe.

(5) Le libéralisme anglo-saxon a effectué ici un détournement du sens sémantique originel du mot : « populaire ». Ainsi l’usage d’un terme tel que : « pop-music », répété machinalement par des générations de français, retrouve son vrai sens une fois énoncé dans notre langue natale : musique populaire. « Musique populaire » cela sonne un peu comme « démocratie populaire ». Déclaration programmatique d’un contrôle politique qui s’auto-justifie et s’auto-promeut en captant à son compte une volonté populaire que l’on n’a jamais consultée auparavant.

Comme dans tout système totalitaire, asseoir la légitimité de son emprise politique et de son contrôle passe par l’appropriation et l’usage abusif du mot peuple. Voir sur ce sujet de la « pop-music » comme instrument d’hégémonie et de contrôle des masses par l’Empire des multinationales : les travaux du groupe de musique Slovène Laibach, et le film visionnaire de Peter Watkins : “Privilège”. Nous reviendrons ultérieurement sur la nécessité vitale d’une contre-culture de qualité comme terreau d’une résistance réelle au système.

(6) Cela alors même que le nombre de catholiques augmentent en permanence aux Etats-Unis par la démographie galopante et l’immigration des latinos du sud. Latinos dont les ancêtres furent eux-mêmes convertis il y a plusieurs siècles par le Soft-Power de l’Eglise et de ses missions…

(7) Phénomène qui est loin d’être du phantasme et qui m’a été confirmé par plusieurs musulmans français. Dans nos banlieues, la guerre des réseaux d’influence bat son plein : les sectes évangéliques, l’église de scientologie ou la franc-maçonnerie se disputent les personnalités émergeantes afin de capter ces nouvelles ressources humaines et de les orienter dans le sens de leurs intérêts. Sens qui n’est pas vraiment celui de la souveraineté française on s’en doute… Se superposant au mépris de la culture française enseignée dans les écoles et avec la perspective du chômage de masse, on imagine que la perspective d’une telle carrière doit en attirer plus d’un. On est pourtant surpris de rencontrer ça et là des français d’origine nord-africaine conscientisés et réfractaires à l’Empire des multinationales, comme ce camarade qui me racontait avoir voyagé tous frais payés aux Etats-Unis et qui expliquait à ses mécènes qui enrageaient, combien il était Gaulliste et combien la France était son pays qu’il ne trahirait pas !

Un paysage de ruine se dessine donc sous nos yeux : alors que les migrants se massent à nos frontières et pénètrent en France par tous les moyens imaginables, les américains cooptent et « dénationalisent » au même moment ceux des « afro-européens » qui sont eux nés en France. Notre pays n’est réellement plus que le fragment territorial sans pouvoir et en ruine d’un empire invisible. Invisible ou tout du moins occulté pour la plus grande partie de nos compatriotes.

Sur ce sujet : http://archives-fr.novopress.info/2…

(8) « le Viol des foules par la propagande politique » Serge Tchakhotine 1952

(9) On peut raisonnablement penser que Thierry Meyssan par exemple a été appuyé dans ses premiers travaux par des sources des services de renseignement français voulant « tacler » avec leurs moyens le rouleau compresseur de l’Empire qui allait bientôt s’abattre sur le monde arabe et annihiler au passage nombre d’intérêts de la France et de la « Chiraquie » au Moyen-Orient. Il a d’ailleurs affirmé lui-même qu’à l’époque de sa première tournée des pays arabes, il a été protégé personnellement du Mossad par le Président Chirac. Le même qui aurait d’ailleurs fait, toujours d’après Thierry Meyssan, décoller la chasse française comme un avertissement à l’armée israélienne lors de la dernière guerre d’Israël contre le Liban. Chirac contre l’Empire ! Voire …

(10) Ceci alors même que la théorie officielle relève bien d’une théorie du complot… islamiste !

(11) “Le 12 septembre 2008, la 1ère chaîne de TV russe ORT diffusa en prime time le film “Zéro – Enquête sur le 11 Septembre” de l’euro-député Giulietto Chiesa suivi d’un débat contradictoire sur les attentats du 11 septembre 2001 regardé par plus de 32 millions de téléspectateurs. Le débat réunissait notamment des architectes, ex-agents du KGB, experts, ainsi que Léonid Ivashov (chef d’état major des armées russes en poste en 2001) et Chiesa” :

http://www.dailymotion.com/video/x8…

Source : http://www.ReOpen911.info

(12) Un autre exemple de soft-power « proliférant » porté par des résistants au Nouvel ordre mondial peut être trouvé chez les militants nationalistes de Casapound. Au départ centre social pour des familles de travailleurs italiens en difficulté et structure de combat culturel avant-gardiste, cette maison du peuple est devenu un véritable réseau militant alternatif qui essaime dans toute l’Italie et se développe sans discontinuer par le croisement d’une action de terrain concrète quotidienne et d’une contre-culture, jeune, active et contemporaine.

Un bon exemple de l’influence du soft-power de Casapound a été donné à l’Europe entière quand le réalisateur italien de gauche Michele Placido, venu retirer son prix au festival du film de Venise, a affirmé en direct à la télé qu’il espérait d’être invité dans « les cercles culturels de Casapound » car c’est seulement là, d’après lui, qu’existe une activité culturelle qui est morte à gauche. Une gauche alternative italienne qui a perdu le contrôle de la culture jeune à Rome et dans nombre de grandes villes italiennes faute de projet politique et de vision de la société réellement contemporaine et positive. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si récemment Casapound a subi les attaques d’une extrême gauche rétrograde et manipulée et, plus grave, si l’un des animateurs principaux de Casapound a essuyé des tirs de pistolets dans les jambes. Le système sait reconnaître ses ennemis réels. http://cafenero.ilcannocchiale.it/?…

(13) Nous désignons par réinfosphère toute la mouvance qui dénoncent les “médias-mensonges” des mass-médias comme les désigne Michel Colon, mouvance qui lutte pour la réinformation et la diffusion d’une vérité médiatique et historique objective. La réinfosphère se développe sur internet en grande partie depuis les attentats du onze septembre 2001 et la remise en cause de la version officielle qui a suivi.

Un grand nombre de militants anti-mondialistes actuels doivent leur prise de conscience à la remise en cause de ces évènements par des groupes citoyens comme l’association Reopen911 ou Egalité et Réconciliation. En moins d’une décennie c’est une partie non négligeable de l’opinion qui a ainsi été gagné par le doute sur ces évènements et d’autres eu égard aux moyens dérisoires de la réinfosphère comparés à ceux des « médias-menteurs » du système.

La marche des lemmings, de Serge Federbusch

federbusch.jpgLa marche des lemmings, de Serge Federbusch

 
Francis Richard
Resp. Ressources humaines

Ex: http://www.lesobservateurs.ch 

"Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde."

Albert Camus

Dans la dernière page de son livre, La marche des lemmings, Serge Federbusch fait cette citation, en manière de conclusion. Et il est vrai que cette citation résume bien sa démarche, nommer sans détours le danger que représentent les progrès de l'islamisme en France.

Pour cela il montre dans son livre que ce danger n'a pas été mesuré à sa juste hauteur avant et après la première mort de Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015.

Le premier chapitre s'intitule Les grands cimeterres sous la lune, qui font immédiatement penser au livre de Georges Bernanos, Les grands cimetières sous la lune, où il dénonçait les atrocités commises par les nationalistes espagnols, prétendument chrétiens, pendant la Guerre Civile.

Le premier paragraphe de ce premier chapitre s'intitule Balles tragiques chez  Charlie: douze morts, qui font immédiatement penser à la une fatale de Hara-Kiri après la mort de Charles de Gaulle: Bal tragique à Colombey: un mort. Une semaine plus tard Hara-Kiri, qui s'était fait seppuku, renaissait de ses cendres, tel le phénix, sous le nom de Charlie-Hebdo...

Ces allusions, à peine voilées, à des titres antérieurs, ne sont pas fortuites: il y a d'un côté l'islam fondamental, celui des origines - les cimeterres sont des sabres courbes employés par les musulmans du Moyen-Orient lors de leurs conquêtes -, de l'autre le goût souvent douteux des attaques contre les cibles de l'hebdo satirique:

"Charlie Hebdo avait tendance, on l'oublie un peu vite, à réserver les plus salaces croquis aux catholiques, moins hargneux et moins dangereux que les musulmans."...

Une étude montre de plus que les unes de l'hebdo sur une période de dix ans prennent trois fois plus pour cibles les chrétiens que les musulmans...

Les cibles des frères Kouachi, Chérif et Saïd, et d'Amedy Coulibaly n'étaient pas toutes des caricaturistes ni des journalistes, mais il faut croire qu'il y a des victimes moins anonymes que d'autres...

lemmings-federbusch.jpgQuoi qu'il en soit, tous ces morts sont le résultat d'un nombre incroyable de carences que Serge Federbusch souligne d'entrée, force détails à l'appui: allègement insensé de la protection de  Charlie Hebdo peu de temps auparavant, étonnante inertie des services de renseignement à l'encontre des futurs assassins, étrange cavale des frères Kouachi, qui n'ont rien fait pourtant, dans leur fuite, pour se dissimuler...

Pour occulter les responsabilités de l'État, rien de tel qu'une diversion, si possible de grande ampleur, histoire aussi de faire oublier, un temps du moins, les piteux résultats d'une politique socialiste: hausses ralenties seulement de l'impôt et des dépenses publiques, inversion improbable de la courbe du chômage, croissance des déficits et de la dette, soumission à Berlin...

La communication est essentielle dans ces circonstances et les communicants présidentiels, aidés par la presse socialisante, vont transformer Hollande "en quasi héros ayant su dominer ses émotions et la situation alors qu'il fit le minimum obligé":

"Hollande a été absous de ses errements antérieurs grâce aux frères Kouachi et à Coulibaly. Les crimes de janvier 2015 n'ont eu qu'un seul bénéficiaire objectif et il se trouve à la tête de l'État."

Mais, pour faire diversion, une grande manifestation populaire, c'est encore mieux qu'une simple communication médiatique, fût-elle unanime:

"Le principe d'une manifestation sous la houlette de l'État fut acquis dès le 8 janvier. Elle devint immédiatement l'une des préoccupations essentielles du pouvoir, aussi importante que la traque des assassins. Les services de la préfecture seront en effet mobilisés avec des moyens jamais vus dans des délais aussi courts pour un événement imprévisible trois jours plus tôt."

Et tout est fait pour contribuer au succès de cette grande manifestation: moyens considérables alloués à l'organisation, appels au peuple des médias unanimes, invitation à manifester faite à des représentants d'États étrangers, dont nombre d'entre eux, pourtant, n'hésitent pas, chez eux, à réduire les journalistes au silence...

Et puis il y a la trouvaille de Joachim Roncin, directeur artistique de la revue Stylist, qui publie son logo "Je suis Charlie" à 12:52 sur Twitter le 7 janvier, une heure et quart à peine après le massacre, et qui aura, repris par une foultitude, le succès phénoménal que l'on sait, sans que l'on sache comment l'interpréter:

"Un premier niveau de lecture y voit une forme directe et émouvante de solidarité courageuse. Un second y décèle au contraire une pulsion suicidaire, une incitation à l'attentat, un réflexe d'identification périlleux. Un troisième y voit un talisman protecteur: arborer "Je suis Charlie", c'est montrer à d'éventuels adversaires qu'on fait partie d'une communauté nombreuse et puissante qui ne se laissera pas malmener."

Après avoir fait diversion pour occulter les responsabilités du pouvoir en place, une autre diversion est mise en place, se superposant à la première, avec pour but de dévier "la charge émotive susceptible de se diriger contre les musulmans". Ce fut l'adoption des deux lignes de défense suivantes:

"La première consistait à réfuter le lien entre islam et terreur en le qualifiant d'amalgame; la seconde ne craignant ni paradoxe ni contradiction, à opérer aussitôt un amalgame en mettant sur le même plan l'extrême-droite et le terrorisme musulman."

Ces deux lignes de défense, où un amalgame chasse l'autre, sont adoptées par tout ce qu'il existe de médias à gauche: Libération, L'Obs, Médiapart etc. et "repris, comment s'en étonner, par la plupart des politiciens de gauche et une large fraction de ceux de droite".

François Hollande, en visite à l'Institut du monde arabe à Paris, poussera le bouchon plus loin en parlant, sans rire, des "musulmans, premières victimes du fanatisme, du fondamentalisme et de l'intolérance"...

Serge Federbusch pose la question qui fâche: "L'islam et les populations d'origine immigrée ont-ils une responsabilité particulière dans ces événements? En d'autres termes, comment en sommes-nous arrivés là?"

L'auteur rappelle que deux lobbies ont trouvé un intérêt dans l'immigration africaine: dans un premier temps le patronat et ses sergents recruteurs pour bénéficier d'une main-d'oeuvre à bas prix et obéissante; dans un deuxième temps, la gauche, notamment socialiste, pour bénéficier d'un électorat de "grande substitution", comme l'appelle le think tank de gauche Terra nova, aux ouvriers partis massivement voter FN:

 "Dans ce contexte, la pression migratoire a en retour alimenté une réaction de rejet à l'extrême-droite qui a touché ensuite un plus large spectre de la sensibilité politique. Sa formulation la plus directe, qui a été donnée par Renaud Camus sous le nom de "grand remplacement", peut être considéré comme le pendant de la grande substitution de Terra nova."

Force est de constater que "l'islam se répand rapidement en France" et qu'on peut y voir une réaction identitaire et une recherche de dignité de la part de populations réduites à des emplois subalternes ou qui ont des difficultés à s'insérer dans le marché du travail: "L'islam est la réponse conservatrice, protectrice" à un univers perturbant de compétition permanente.

Force est de constater que cette dynamique religieuse s'accompagne d'une "montée d'un sentiment antijuif, d'une haine de l'ordre établi et d'un fondamentalisme musulman qui peut déraper vers une violence à la Kouachi". Il n'y a pas de "séparation étanche entre islam et islamisme".

L'islam, au contraire de l'Église catholique qui s'est assagie et n'est plus celle de l'Inquisition et des croisades, éprouve de grandes difficultés à s'adapter et le blasphème reste pour lui un crime. Et le nombre de plus en plus important de musulmans "permet une radicalité et une véhémence que l'extrême minorité des temps passés n'autorisait pas".

Le fait est que "les prédicateurs extrémistes  investissent un nombre croissant de mosquées", que nombre de musulmans ne se sont pas sentis "Charlie" et que peu de Français arabes et noirs ont participé à la grande manifestation du 11 janvier.

Il n'en demeure pas moins que ce refus généralisé de voir cette réalité de la montée de l'islamisme conduit à une attitude de plus en plus conciliatrice - Serge Federbusch parle de dhimmicratie - à l'égard de ce fondamentalisme et à une censure et autocensure "sur les sujets migratoires et/ou musulmans" pour prétendument éviter l'amalgame:

"En définitive, le résultat paradoxal des meurtres de janvier 2015 est d'ores et déjà de conférer aux fondamentalistes davantage d'impunité."

Bref, les foules qui ont manifesté le 11 janvier, ont été trompées: "La marche républicaine peut donc être considérée comme un défilé de lemmings." Au sens symbolique que leur confère la croyance populaire de leur suicide en masse lors de leurs migrations:

"En s'identifiant à la victime, avec comme seul correctif le nombre, la foule espère se protéger sans avoir à combattre. Mais l'islamisme agit comme un germe qui a déjà franchi les barrières immunitaires de la société d'accueil. La multitude d'organismes hôtes et leur proximité ne peuvent, au contraire, qu'accélérer la diffusion."

Les seules piètres réponses de l'État aux progrès de l'islamisme? Réprimer davantage ceux qui dénoncent les dérives de l'islam et donner tout pouvoir, liberticide, aux espions français "pour écouter ou intercepter les conversations ou correspondances électroniques de présumés suspects".

Il ne sert de rien, comment l'État le fait, de détourner ainsi son regard des progrès de l'islamisme: "Tôt ou tard les lemmings vont devoir apprendre à lutter."

Francis Richard, 15 mai 2015

La Marche des lemmings, Serge Federbush, 190 pages, Ixelles éditions

Publication commune Lesobservateurs.ch et Le blog de Francis Richard

Voyage au pays de l'essentialisme

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Archives 2012

Front de Gauche/FN: Voyage au pays de l’essentialisme

Par Pierre Bérard

Ex: http://fr.novopress.info

Le journal Le Monde publiait récemment la tribune d’un professeur d’histoire, Bruno Belliot, titrée « Le Front de Gauche est un mouvement républicain, contrairement au FN ». Faisant le procès de l’UMP et du FN tout en dédouanant les angéliques du PC et du FdG français, cette tribune contenait tout l’argumentaire médiatique habituel sur l’incompatibilité du FN et de la République, colporté tant par certains politiques ignorants que par des journalistes incultes qui mettent leur complaisance au service d’une cause inavouable : la nostalgie du totalitarisme stalinien. Sa participation au camp des vainqueurs de 1945 n’empêche pas, en effet, le PCF de s’être rendu coupable de complicité avec la tyrannie.

Le sens de l’affaire est limpide, toujours et encore culpabiliser le camp de la « droite » : « C’est pourquoi, il m’est intolérable d’entendre, de lire (comme de voir dessiner), qu’un parallèle peut être fait entre Mélenchon, les communistes, les candidats du Front de Gauche et l’extrême droite du FN. Et que par conséquent, la droite n’aurait pas à rougir de ses alliances avec le FN puisque le PS s’allie avec le Front de Gauche. »

Dans un article publié sur le site la Droite strasbourgeoise, Pierre Bérard démontre non seulement l’inanité de cette culpabilisation mais démonte du même coup la notion de « droite républicaine » dont la signification reste à démontrer si l’on veut dire par là qu’il existerait en 2012 une droite qui ne le serait pas. Ce texte est reproduit avec l’aimable autorisation de l’auteur.

***

Alors que tout change, y compris l’extrême gauche passée en 40 ans de la défense héroïque du grand soir prolétarien à celle lacrymale des sans-papiers, « armée de réserve » du capital qui exerce une pression discrète mais constante à la baisse des petits salaires (sinon on se demande bien pourquoi madame Laurence Parisot aurait, sur ce point, les mêmes idées déflationnistes que messieurs Krivine et Mélanchon. Certes, on peut toujours s’évertuer à penser que la dirigeante du MEDEF est secrètement passée du coté obscur de la force et qu’elle contraint ses amis à cultiver une forme peu banale de masochisme altruiste. Hypothèse peu probable, reconnaissons-le. Tout change donc : le « socialisme » démocratique acquis, via l’Europe, depuis deux ou trois décennies au social-libéralisme, comme le « gaullisme » qui a renoncé à l’indépendance et au dogme du peuple souverain.

Tout change, sauf bien sûr l’extrême droite vue par Bruno Belliot, membre du Front de Gauche. Impavide, elle est semblable à elle même, immobile et pétrifiée comme les années trente du XX siècle en ont donné la définition rituelle, guettant dans l’ombre (évidemment) l’heure de sa revanche, ourdissant des complots comme celui de la Cagoule, collaborant avec l’ennemi durant l’Occupation, se relevant avec le poujadisme puis l’OAS pour finir par renaitre avec le Front National. Elle est là, figée, telle que la vulgate médiatique en fait le portrait, une vulgate inspirée par l’antifascisme stalinien qui nous ressert toujours le même plat continûment réchauffé depuis 80 ans, comme l’a très bien montré François Furet. Cette paresse a fini par s’inscrire comme un habitus dans nos mœurs et nos tics de langage.

Pourtant, en ce qui concerne le procès le plus sévère instruit contre l’extrême droite, sa collaboration avec le régime nazi ou ses soi-disant affidés, qu’en est-il ?

Pour ce qui est de la résistance et de la collaboration, puisque c’est sur ce sombre épisode que s’enrochent la plupart des mythes fondateurs de l’histoire sainte dont se réclame Bruno Belliot, rappelons quelques faits marquants qui n’appartiennent nullement à une vision révisionniste de l’histoire. C’est le 26 septembre 1939 que le Parti Communiste est interdit par le gouvernement dirigé par un des chefs du Front Populaire, Édouard Daladier. Pour quelle raison ? Parce que en bon disciple stalinien il continue d’approuver le pacte Germano-Soviétique d’août 1939 qui permettra le dépeçage de la Pologne, alliée de la France, entre les deux contractants. Passé dans la clandestinité, Jacques Duclos, un des principaux dirigeants du PCF, diffuse le premier octobre 1939 une lettre ouverte invitant le gouvernement à entamer des négociations de paix avec l’Allemagne hitlérienne qui étant pour l’heure l’alliée de l’URSS ne représente plus le condensé de la menace fasciste. C’est à la même époque que Maurice Thorez, secrétaire général du Parti, déserte face aux armées nazies, pour rejoindre la « patrie des travailleurs » (et du Goulag), ce qui lui vaut une condamnation à mort et la déchéance de la nationalité française.

Plus tard, la défaite de la France étant consommée, Jacques Duclos entre en contact dès le 18 juin 1940 avec les autorités allemandes d’occupation tout juste installées pour entreprendre une négociation. Dans quel but ? Permettre au Parti d’être à nouveau autorisé sur la base d’une bonne entente entre le peuple français et l’armée d’occupation. Duclos propose même d’orienter la propagande du Parti dans le sens d’une lutte contre le grand capital anglais et contre sa guerre impérialiste. Les allemands ne sont pas preneurs.

Ce n’est qu’en Juin 1941 que l’extrême gauche communiste entre dans la résistance active suivant en cela ses sponsors. L’Allemagne ayant en effet décidé d’attaquer l’URSS. Dans cette résistance active, les communistes arrivent bien tard pour y retrouver des hommes qui venaient souvent de l’extrême droite. Comment, en effet, qualifier autrement les partisans de la monarchie tels Daniel Cordier (secrétaire de jean Moulin), le célèbre colonel Rémy (premier agent gaulliste en France occupée), De Vawrin (chef des services secrets de la France libre). Ou encore des cagoulards comme Guillain de Benouville (dirigeant du mouvement Combat) et des centaines d’autres affreux tels Honoré d’Estienne d’Orves fusillé un mois après Guy Moquet, célébré par Sarkozy (à la suite du parti Communiste) et qui ne fut jamais résistant…

Il suffit de lire les deux livres que l’historien israélien Simon Epstein a consacré à cette période pour abandonner tout schéma manichéen, schéma auquel s’accroche désespérément Bruno Belliot pour nous conter sa fable d’une France coupée en deux avec d’un côté les représentants du Bien et de l’autre ceux du Mal, c’est à dire l’extrême droite éternelle.

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Dans « Les Dreyfusards sous l’Occupation » (2001) puis dans « Un paradoxe français » (2008), il montre, liste de noms à l’appui, que dans leur immense majorité les dreyfusards, anti-racistes, généralement pacifistes de gauche s’engagèrent dans la collaboration, tandis que nombre d’antidreyfusards et antisémites appartenant à ce qu’il est convenu d’appeler la droite radicale germanophobe s’engagèrent dans la résistance etla France libre. Or ce paradoxe, on le comprend aisément, est peu abordé par l’histoire académique, prudente jusqu’à la couardise, permettant à une doxa politiquement correcte de prospérer sur les non dits de l’histoire savante. ce qui permet qu’aujourd’hui encore fleurissent des absurdités comme cette apologie du Front de Gauche intégrant trotskistes et communistes, dont peu, même dans une « droite » gagnée par la lâcheté, ose remettre en question les énoncés falsifiés. N’en reste pas moins vrai que les quatre cinquième de la chambre du Front Populaire ont accordé à un vieux maréchal, que sa réputation de laïque républicain plaçait au dessus de tout soupçon, les pleins pouvoirs. Il y avait très peu de députés d’extrême droite, pourtant, dans cette assemblée.

Quant à la reconnaissance du Parti Communiste comme parti républicain par le général de Gaulle en 1943-1944, avait-il le choix ? Il lui fallait composer avec une force majeure à l’époque. Son réalisme politique a contribué à mettre en selle un parti qu’il s’est empressé de combattre à partir de 1947 (création du RPF). De même, n’est ce pas un récipiendaire de la francisque qui nomma en 1981 des ministres communistes dans son gouvernement pour mieux étouffer un parti qui devait plus tard ramasser les dividendes putrides de son long flirt avec une URSS désormais honnie? Ce qui montre bien que la reconnaissance de tel parti comme « parti républicain » est avant tout une question de rapport de force. Le statut « républicain » accordé à un parti n’a que très peu de rapport avec les vérités de la science politique et beaucoup à voir avec la « realpolitik » de l’époque. Les définitions de la République sont évasives, comme tout ce qui ressort de la condition humaine. Chacun devrait savoir que depuis 1793,la République a changé de signification. En faire une monade surplombant dans le ciel le monde des Idées est une niaiserie platonicienne.

Pierre Bérard

Sur Novopress cet article a été publié initialement par son antenne régionale Novopress Breizh.

mercredi, 20 mai 2015

Réforme du collège: les raisons de la rébellion...

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Réforme du collège: les raisons de la rébellion...

Entretien avec François-Xavier Bellamy

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous le texte d'un entretien donné par François-Xavier Bellamy à l'hebdomadaire La Vie, et consacré à la réforme des collèges.

Agrégé de philosophie, François-Xavier Bellamy a récemment publié Les déshérités (Plon, 2014).

Que pensez-vous de la réforme du collège ?

Cette réforme manifeste une incapacité à répondre au problème essentiel que rencontre notre système éducatif. Les « experts » qui fixent ces directives n’ont probablement pas mis les pieds en classe depuis longtemps ; et ce projet trahit leur décalage immense d’avec la réalité du terrain.

fxb9782259223430.jpgLe problème est bien identifié en effet : c’est celui de la maîtrise des fondamentaux, très déficiente pour beaucoup d’élèves. Chaque année, le test de lecture réalisé à l’occasion de la Journée de Défense et de Citoyenneté montre que 18 à 20 % des jeunes français, à 18 ans,rencontrent des difficultés majeures pour lire et écrire leur propre langue. Et on nous propose une réforme des programmes de français dans lequel le mot de « grammaire » ne figure même pas Au lieu de se donner simplement pour objectif la maîtrise de la lecture et de l’écriture, les nouveaux programmes visent pompeusement l’apprentissage des « langages », parmi lesquels le français, mais aussi, pêle-mêle, deux langues vivantes, les « langages du corps », ou encore le code informatique, qui devra être enseigné dès le CE1 !

Les concepteurs de ces programmes vivent au pays des rêves. Si tous nos élèves savaient lire et écrire correctement le français, on pourrait s’offrir le luxe de leur enseigner le code informatique. Mais à l’heure actuelle, c’est donner le superflu à ceux qui manquent cruellement de l’essentiel. Cela revient à offrir des petits fours aux victimes d’une catastrophe humanitaire… Tout cela est absurde et tragique.

Vous étiez sur France Inter le 16 avril pour défendre l’enseignement du latin et du grec. Pourquoi ?

La Ministre de l’Education Nationale nous dit que l’option langues ancienneconcerne assez peu d’élèves pour pouvoir être supprimée. Mais cette option est choisie aujourd’hui par 20 % de collégiens : si l’on supprimait les partis politiques qui recueillent moins de 20 % des voix, beaucoup n’existeraient plus, à commencer par celui de la Ministre ! Lorsque les classes de latin sont fermées, c’est souvent faute d’enseignant plutôt que d’élèves. D’ailleurs, contrairement aux idées reçues, le département où le latin s’est le plus développé ces dix dernières années, c’est la Seine-Saint-Denis : quand la maîtrise du français est fragile, les langues anciennes sont une ressource très efficace. Encore faut-il qu’on puisse les apprendre... Affirmer qu’un « enseignement pratique interdisciplinaire » pourra remplir ce rôle, c’est un mensonge absolu : rien ne dit que les « cultures de l’antiquité » incluront l’apprentissage du grec et du latin. Il faudra de toutes façons impliquer une autre matière, l’histoire, ou l’éducation artistique. On y fera des exposés sur les temples et les pyramides, mais rien qui corresponde vraiment à l’enseignement de ces langues qui ont pourtant fondé notre civilisation.

À la place des classes bi-langues dont seule une minorité bénéficie, le Ministère introduit deux langues vivantes en 5ème. Qu’en pensez-vous ?

Là encore, quelle aberration... On va achever de perdre les élèves en enseignant une langue vivante dès le CP, alors qu’aucune base n’est encore en place. Le principal obstacle à l’apprentissage des langues vivantes, c’est la fragilité des élèves en français. Quand vous ne savez pas identifier un sujet, un verbe et un complément dans votre propre langue, comment voulez-vous les transposer dans une autre langue ? Quand vous manquez de vocabulaire en français, comment rencontrer un autre lexique ? De toutes façons, ce n’est pas en une heure d’allemand par semaine qu’on apprendra cette seconde langue à des élèves de 5ème… Au moment où la Ministre condamne les enseignants de langue à l’impuissance, on atteint le sommet du ridicule avec la nomination d’un délégué interministériel chargé de la promotion de l’allemand ! Tout cela n’a aucun sens. Soutenons les filières spécifiques qui fonctionnent bien, et pour le reste commençons par revenir à l’essentiel, en augmentant les heures de français ; toutes les études en effet montrent une corrélation entre le temps consacré à l’apprentissage d’une langue et son intégration par les élèves. 

Pensez-vous que ces nouveaux programmes diminuent l’élitisme de l’école ?

Je n’aime pas le discours qui s’attaque à un soi-disant « égalitarisme. » L’égalité est au cœur de la mission de l’éducation. L’école devrait offrir à chaque jeune les moyens d’atteindre l’excellence qui lui est propre ; car l’excellence n’est pas uniforme ! J’ai eu la chance d’enseigner en lycée hôtelier, en STI électrotechnique..J’y ai rencontré des élèves excellents dans leur spécialité ! Mais en France, on ne voit la réussite scolaire que comme la mention très bien au bac SPlutôt que de défendre cet élitisme trop étroit, nous devrions nous préoccuper de rétablir une équité réelle dans notre système scolaire, qui est devenu le plus inégalitaire de tous les pays de l’OCDE.

Comment remédier à l’échec scolaire et réduire les inégalités entre élèves, selon vous ?

C’est tellement simple ! Il suffirait de redire ce qu’est la mission de l’école : transmettre des connaissances. Tout le reste en découle. Aujourd’hui, on perd l’école dans une multiplicité d’objectifs : l’intégration, l’insertion professionnelle, le plaisir des élèves, la lutte contre le sexisme, contre les discriminations et même contre le réchauffement climatique… L’école peut contribuer à tout cela, mais seulement en transmettant le savoir.

Les nouveaux programmes d’histoire, par exemple, sont victimes d’une instrumentalisation effarante. Comment décider de ce qui, dans notre histoire, est facultatif ? En quatre ans, certains collégiens n’auront jamais entendu parler de la Renaissance ou des Lumières ! En revanche, ils auront tous eu plusieurs occasions de dénigrer la France… La repentance est parfois légitime, mais la confondre avec l’enseignement de l’histoire, c’est une faute contre cette discipline, et un danger pour la société à venir.

Cette réforme suscite un débat enflammé. Comment réagissez-vous en tant qu’enseignant ? 

Décidément, ce gouvernement nous a habitué à des méthodes bien peu démocratiques. C’est toujours le même procédé, sur le projet de loi sur le renseignement comme sur la réforme de l’enseignement : un texte est publié, écrit sur commande par des cabinets ou des comités obscurs. Une fois qu’il est diffusé, on propose une concertation – mais en proclamant cependant que pas une virgule ne sera changée ! Dans cette étrange « concertation », il faut croire que seuls ont le droit de s’exprimer ceux qui sont déjà d’accord, car tous les autres sont copieusement insultés. Pour François Hollande, les opposants à cette réforme sont « des immobiles bruyants qui défendent leurs intérêts particuliers. » Ce mépris affiché touche aussi bien des centaines de milliers d’enseignants de terrain, que des grandes figures de la réflexion. S’il est normal qu’une Ministre défende sa réforme, je ne suis pas sûr que l’oeuvre de Madame Vallaud-Belkacem l’autorise à traiter Pascal Bruckner, Alain Finkielkraut, Régis Debray, Danièle Sallenave ou Pierre Nora de « pseudo-intellectuels »… L’expression témoigne d’un sectarisme dramatique. Que n’aurait-on entendu si un Ministre de droite s’était exprimé ainsi !

Derrière ces débats, voyez-vous une ligne de fracture entre conservateurs et progressistes ?

Le clivage traditionnel n’est sans doute pas pertinent, puisqu’en matière de déconstruction des savoirs, la gauche s’inscrit malheureusement dans la continuité deerrances de la droite. La vraie ligne de fracture se situe entre ceux qui veulent ouvrir les yeux sur la réalité, et ceux qui préfèrent défendre leurs utopies. En témoigne l’opposition massive des enseignants, ces professionnels de terrain que, semble-t-il, nul n’a songé à écouter dans la préparation de cette réforme… 

Dans votre ouvrage, vous qualifiez le numérique de « grande utopie pédagogique » qui accomplirait la promesse de Rousseau d’une enfance débarrassé de transmission. Que pensez-vous de la volonté d’y faire entrer l’école ?

Les enfants n’ont pas eu besoin de l’Education nationale pour maîtriser l’outil numérique... Si l’école veut enseigner la pratique des réseaux sociaux, elle sera toujours dépassée et ringarde dans la course à l’innovation.

Les nouvelles technologies représentent une chance exceptionnelle d’accéder à la connaissance, que nos prédécesseurs nous envieraient. Mais l’école n’aidera les enfants à tirer le meilleur de ces nouvelles ressources qu’en leur transmettant les savoirs qui construiront leur capacité de recul et de discernement. Et pour cela, il me semble qu’il faudrait qu’elle soit d’abord pour eux un lieu de silence numérique...

L’enseignant ne doit-il pas évoluer vers un rôle de « facilitateur » ? 

Depuis quarante ans, on apprend aux futurs enseignants que « tout doit venir de l’apprenant ». Mais personne ne produit seul son savoir ! Même nos capacités de recherche et notre créativité naissent de ce que nous avons reçu. Si Chopin n’avait eu sur son chemin que des « facilitateurs », le monde aurait été privé des Nocturnes. Cela fait quarante ans qu’on assassine des Chopin parmi nos élèvesau nom de ces idées délirantes... La vraie violence éducative consiste à priver les enfants d’héritage, à les laisser prisonniers de l’immédiateté, et à abandonner en eux ces talents en friche qu’aucune culture ne vient plus féconder.

François-Xavier Bellamy (Pensées pour le jour qui vient, 13 mai 2015)

EE.UU. desvía su interés geopolítico hacia el Extremo Oriente

Ex: http://www.elespiadigital.com

El Ejército estadounidense baraja la posibilidad de usar buques y aeronaves para impugnar las reivindicaciones territoriales de Pekín en el mar de China Meridional, un movimiento que podría aumentar la tensión en una zona en disputa, informa 'The Wall Street Journal' citando a funcionarios estadounidenses.

Según 'The Wall Street Journal', el secretario de Defensa estadounidense Ashton Carter ha pedido a su personal que "busque opciones", incluido el uso de aviones de vigilancia sobre las islas y el envío de buques de guerra de EE.UU. a menos de 12 millas náuticas de los arrecifes del archipiélago de Spratly, que son reclamados por China.

Si EE.UU. desafía las demandas de China usando naves o buques de guerra y Pekín defiende su posición, el resultado podría ser el aumento de las tensiones en la región

"De ser aprobados por la Casa Blanca, este tipo de movimientos buscarían enviar el mensaje a Pekín de que EE.UU. no accederá a las reivindicaciones territoriales chinas sobre las islas artificiales en lo que EE.UU. considera aguas y espacio aéreo internacionales", reza el artículo.

De acuerdo con los funcionarios consultados por el rotativo, aunque EE.UU. ya ha expresado que no reconoce las islas artificiales como territorio chino, hasta ahora la Marina estadounidense no ha enviado sus aviones militares o buques a menos de 12 millas náuticas de distancia de los arrecifes para evitar la escalada de tensiones.

Las fuentes explicaron que actualmente existe un "creciente impulso" en el Pentágono y la Casa Blanca para tomar medidas concretas "con el fin de enviar una señal a Pekín de que la reciente construcción en las Spratly ha ido demasiado lejos y ha de detenerse".

Según 'The Wall Street Journal', la idea del Pentágono es que cualquier despliegue militar "aumentaría la presión sobre los chinos para que hagan concesiones sobre las islas artificiales".

Sin embargo, prosigue la publicación, ello podría tener el efecto contrario y hacer que Pekín "amplíe la construcción en desafío a EE.UU." y, potencialmente, dar lugar a nuevas reclamaciones chinas en la zona.

"Si EE.UU. desafía las demandas de China usando naves o buques de guerra y Pekín defiende su posición, el resultado podría ser el aumento de las tensiones en la región", advierte el artículo.

Las propuestas militares aún no han sido presentadas formalmente a la Casa Blanca, que tendría que aprobar cualquier cambio en la postura de EE.UU. sobre el tema.

Una caravana de buques ruso-china se acerca al Mediterráneo realizando maniobras

Dos corbetas chinas y un buque de misiles sobre cojín de aire de la Marina rusa han iniciado las maniobras conjuntas al zarpar del puerto de Novorosíisk rumbo a los estrechos del Bósforo y Dardanelos, que cruzarán este jueves.

Según un portavoz del Ministerio de Defensa ruso citado por RIA Novosti, los buques ya han iniciado los entrenamientos en su camino hacia la zona del ejercicio principal, situada en el mar Mediterráneo. Allí se les sumarán otros cinco buques de guerra rusos y una embarcación de apoyo china.

"Cada milla náutica del recorrido de los buques se utiliza con la máxima eficacia para el aprendizaje marino de las tripulaciones", agregó el oficial. En concreto, los tripulantes de las naves trabajarán en la coordinación de su comunicación y mejorarán conjuntamente sus capacidades de maniobra en alta mar.

La fase activa de los ejercicios navales tendrá lugar entre el 17 y el 21 de mayo. El pasado día 8 las corbetas de la Armada china atracaron en un puerto ruso por primera vez –en este caso en el de Novorossíisk– para participar el día siguiente en las celebraciones del Día de la Victoria.

Paul Craig Roberts: "Washington cometió un error que podría ser fatal para la humanidad"

La Casa Blanca está decidida a bloquear el surgimiento de las dos potencias nucleares clave, Rusia y China, ninguna de las cuales aceptará la hegemonía de EE.UU., opina el politólogo y economista norteamericano Paul Craig Roberts, quien considera que "Washington cometió un error que podría ser fatal para la humanidad".

"EE.UU. siempre ha tenido una buena opinión de sí mismo, pero con la caída de la Unión Soviética la autosatisfacción alcanzó nuevas cumbres. Nos convertimos en el pueblo excepcional, el pueblo indispensable, el país elegido por la historia para ejercer la hegemonía sobre el mundo", escribe el politólogo en un artículo publicado en su sitio web. Agrega que "esta doctrina neoconservadora libera al Gobierno de EE.UU. de las limitaciones del derecho internacional y permite a Washington usar la coerción contra Estados soberanos con el fin de rehacer el mundo".

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Debido a esta política, Pekín actualmente se está confrontando con la estrategia estadounidense conocida como 'Pivot to Asia' (giro a Asia), y con "la construcción de nuevas bases navales y aéreas de EE.UU. para asegurar el control de Washington en el mar de China Meridional, que ahora se define como una de las áreas de interés nacional para los estadounidenses", señala el autor.

Por otro lado, el intento de contener a Rusia es el origen de "la crisis que Washington ha creado en Ucrania y de aprovecharla para hacer propaganda antirrusa", explica Roberts.

Rusia y China finalmente se han dado cuenta de que tienen que elegir entre el vasallaje o la guerra

En su opinión, "la agresión y la propaganda descarada" de EE.UU. no han hecho más que convencer a Rusia y China de que "Washington tiene intenciones de guerra, y haberse dado cuenta de ello ha empujado a los dos países hacia una alianza estratégica".

Ni Rusia, ni China aceptarán el llamado "estatus de vasallaje aceptado por el Reino Unido, Alemania, Francia y el resto de Europa, así como Canadá, Japón y Australia", afirma el analista político, que añade que "el precio de la paz mundial es que todo el mundo acepte la hegemonía de Washington".

"En el frente de la política exterior, la arrogancia de la autoimagen de Estados Unidos como el país 'excepcional e indispensable' y con los derechos hegemónicos sobre otros países significa que el mundo se prepara para la guerra", escribe Roberts.

A su juicio, "a menos que el dólar, y con él el poder de EE.UU., se derrumbe o que Europa encuentre el coraje para romper con Washington y llevar a cabo una política exterior independiente diciendo adiós a la OTAN, una guerra nuclear es nuestro probable futuro".

El precio de la paz mundial es que el mundo acepte la hegemonía de Washington

En su columna, Roberts también aborda la cuestión de las celebraciones en Moscú del Día de la Victoria sobre el nazismo, que los políticos occidentales boicotearon, mientras que "los chinos estaban allí en su lugar", con el presidente sentado junto a Vladímir Putin durante el desfile militar en la Plaza Roja, lo cual, según el politólogo, marcó un "punto de inflexión histórico".

Aunque la comparación de las bajas soviéticas con las de EE.UU., Reino Unido, y Francia juntas "deja totalmente claro que fue Rusia quien derrotó a Hitler", en su discurso con motivo del 70.º aniversario de la rendición de la Alemania nazi el presidente estadounidense solo mencionó a las fuerzas de EE.UU. En cambio, el presidente Putin "expresó su agradecimiento a los pueblos de Gran Bretaña, Francia y EE.UU. por su contribución a la victoria", recuerda el exasesor económico del Gobierno de Ronald Reagan.

Desde hace muchos años el mandatario ruso declara públicamente que "Occidente no escucha a Rusia", escribe el autor del artículo. "Washington y sus Estados vasallos en Europa, Canadá, Australia y Japón no escuchan cuando Rusia dice 'no nos presionen tanto, no somos el enemigo, queremos ser su socio'", lamenta Roberts.
 
Por culpa de la política de Washington, "Rusia y China finalmente se han dado cuenta de que tienen que elegir entre el vasallaje y la guerra", opina el politólogo, advirtiendo que "Washington ha cometido un error que podría ser fatal para la humanidad".

Europa occidental sufre las consecuencias de su vasallaje

por Sergio Fernández Riquelme

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

Cientos de miles de refugiados intentan entrar desesperadamente en la próspera Europa, huyendo de países destruidos y empobrecidos; los desheredados del mundo reclamando asilo, procedentes de países “salvados” por la intervención occidental, y el mare nostrum convertido en un gran cementerio.

Numerosas células terroristas actuando en el corazón del Viejo continente, nutridas de ciudadanos supuestamente bienvenidos y nunca integrados. La frontera entre Oriente y Occidente en llamas, foco de un incendio que parece incontrolable: el conflicto en las estepas de Ucrania, las múltiples guerras civiles de Libia, la crónica inestabilidad de los Balcanes, los viejos miedos en las montañas del Cáucaso, la amenaza escondida en las sabanas del Sahel, el genocidio en las llanuras de Mesopotamia, la crisis persistente en los países sureuropeos, la irresolución histórica del problema en la tres veces santa Jerusalén (Al-Quds), el Tigre asiático saltando la banca del capitalismo mundial. Mundialistán llega a las puertas de la tierra del progreso.

Europa occidental sufre, en el siglo XXI, las consecuencias de su vasallaje. Decidió abandonar su discurso fundacional (Schuman, Monnet, Gasperi) y asumir el mandato norteamericano. Renunció a su identidad a cambio de ser vanguardia del Imperio. Pero el Atlántico salvaguarda, en teoría, las estrategias de mundo anglosajón; se pueden lavar las manos tras la inmensa frontera oceánica. Pero el Mediterráneo, tan cercano, parece no poder contener los efectos de una geopolítica occidental que demuestra los límites internos y externos del proyecto comunitario (desde la presión migratoria al debate sobre viabilidad de su Estado del bienestar).

Y desde la Historia de las ideas (IdeenGeschichte) podemos señalar tres dimensiones de esta teorización: su pasado (retrospectiva, o las experiencias valoradas u olvidadas), su presente (perspectiva, o posibilidades recibidas que usamos de una manera u otra) y su futuro (prospectiva, o expectativas que nos hicieron decidir o asentir).

1. Nace Mundialistán.

Toda decisión, toda acción, conlleva consecuencias; unas planificadas, pero otras indeseadas.  La geopolítica occidental, basada en la imposición, directa o indirecta, del ideal de progreso consumista en las áreas limítrofes consideradas de expansión, ha generado el fenómeno que en estas páginas denominamos como Mundialistán. Una realidad geopolítica y una categoría de interpretación histórica que puede explicar una dimensión conflictiva, destacada mediáticamente, de la actual época de la globalización.

El neocolonialismo euroatlántico, ordenado por el interés norteamericano durante las últimas décadas, bajo gobiernos republicanos o administraciones demócratas, ha mostrado el lado oculto del mundo global. Imponer por las buenas o por las malas, mediante intervención militar o presión económica, el ideal de progreso occidental y el control de sus recursos naturales, ha llevado a una reacción insospechada de las antiguas provincias.

La antigua Yugoslavia, el Medio Oriente, las fronteras de Eurasia, el norte de África, el corazón de América Latina, la emergente Asia. El objetivo estaba claro; convertir a esas regiones en espacio de vasallaje político, feudo económico y mímesis cultural. El etnocentrismo norteamericano legitimaba su acción para “llevar la civilización” a esos pueblos atrasados, oscurantistas, medievales, imponiendo su modelo de desarrollo capitalista-liberal. La Unión europea había sido el alumno perfecto; usaban su lengua como idioma común, consumían sus productos mediáticos, pensaban como ellos; y además, sería el instrumento privilegiado, y más próximo como “primera línea del frente”, para la batalla por la transformación de las áreas en la nueva colonización. Pero el resultado no fue el esperado en el siguiente nivel. Nacía Mundialistán.

El Nuevo Orden mundial. En la frontera oriental algo falló. Las antiguas colonias no querían volver a serlo. Primero fue la intervención militar; la vis legitimaría la potestas. El “fin de la Historia” popularizado por Francis Fukuyama, con la proclamación de ese victorioso e inevitable imperio norteamericano tras la caída del Muro de Berlín (Berliner Mauer) en 1989, justificaba la intervención de las huestes de Washington DC, como juez y parte, en cualquier espacio y en cualquier momento. Tras cooptar a buena parte de las antiguas repúblicas soviéticas, llegó el turno de la multiétnica Yugoslavia. Fue el escenario inicial de la actuación del Nuevo orden mundial. Pero las consecuencias de su desintegración, alentada por el mismo eje euroatlántico, fueron trágicas pese a la aparente normalización de la región; asolada por conflictos étnicos de enorme impacto, sus divisiones persisten, la pobreza aumenta y el futuro se torna incierto. La situación actual de Kosovo, entre el Estado fallido y la depresión económica, lo demuestra.

Los laboratorios. Afganistán sería el primer laboratorio para el nuevo colonialismo euroatlántico del siglo XXI (y que sirve de paradigma para nuestra teoría, tanto por su impactante tracto histórico como por su manido sufijo). Parecía imposible, pero nos hacían creer que, por las buenas o por las malas, se podía convertir a la nación afgana, tras la eliminación del Emirato islámico talibán, en una democracia occidentalizada sin más, convirtiéndose la ONU en poco más que otro ministerio norteamericano. Si tras la Segunda Guerra Mundial, países ocupados como Corea o Japón pudieron ser prósperos y fiables aliados, Afganistán llegaría a ser un moderno “patio trasero” useño. Este país, refugio de los mentores de los terroristas responsables del 11-S sería, por tanto, el nuevo ejemplo de lo inevitable de la asimilación. Pero catorce años después poco ha cambiado; el atraso y las divisiones que se querían erradicar siguen presentes, y Kabul poco se parece a la City londinense. Y el segundo laboratorio sería la despótica Irak. Cayó la dictadura baazista de Sadam Hussein (bajo el pretexto de armas químicas nunca encontradas) pero las guerras fratricidas siguen asolando las legendarias tierras del Creciente fértil.

2. A new beginning.

El celebrado discurso del nuevo presidente norteamericano Barack Obama, en la Universidad de El Cairo en 2009, pretendía representar una nueva orientación en política internacional tras los evidentes errores de los anteriores gobiernos. Occidente y Oriente debían superar sus diferencias y caminar juntos el camino del progreso y la paz. Pero esta proclama, que ayudó a que el mandatario lograra rápida y mediáticamente el mismísimo Premio Nobel de la Paz, seguía alimentando a Mundialistán. Porque esta nueva orientación, ahora más centrada en la presión ideológica y económica, seguía basándose en las dos mismas claves que alimentaban al monstruo: superioridad moral de Occidente, e intervención directa en la soberanía nacional.

La primavera árabe. El lema “Yes we can” no se limitaba a propaganda de consumo interno norteamericano. Aspiraba a ser la bandera de nuevas generaciones musulmanas abiertas a copiar la forma de ser y de pensar del mundo occidental. Pero el resultado del proyecto se ha convertido en un rotundo fracaso, al contener de nuevo el inevitable complejo de superioridad occidental. Se destruyeron viejos Estados y se alumbraron naciones fallidas; cayeron estables autócratas laicos ante inestables democracias fundamentalistas; se ajusticiaron a dictadores, antes socios occidentales, surgiendo guerras civiles interminables; los antiguos combatientes (en Afganistán) pasaron de ser aliados circunstanciales a enemigos estructurales; se pretendieron crear naciones desarrolladas y se consiguió el éxodo de las mismas.

El EIIL (Daesh en árabe). Asombroso pero cierto; en pleno siglo XXI surgía un autodefinido Califato islámico en el territorio sirio-iraquí. Los antiguos socios combatientes, utilizados por primera vez como aliados norteamericanos en la guerra contra la extinta URSS (en la misma Afganistán) pasaron de ser terroristas globales (Al-Qaeda) a un auténtico Estado terrorista, con ramificaciones en muchas de las naciones que una vez les usaron como milicias en sus aventuras intervencionistas. “Cría cuervos y te sacarán” los ojos, dicen con sabiduría nuestros mayores.

3. Identidades globalizadas y conflictivas.

Mundialistán, desgraciadamente, no se limita al mundo árabe, al Medio Oriente. No solo es un hecho geopolítico que afecta a las fronteras nacionales, a la configuración de los Estados, a las divisiones étnicas. Quizás supone, también, un nuevo tiempo histórico que se superpone conflictivamente al pacifismo hedonista que nos prometían con la globalización “made in America”, capaz de moldear las sociedades tradicionales y convertir en consumidores idénticos a ciudadanos de ambos lados del globo terráqueo.

Nos habla, posiblemente, de la identidad de los pueblos (nacional y global, personal y comunitaria), de los principios y valores por ella encarnada, y de los conflictos surgidos de su defensa, adaptación o su transformación, en una mundialización que pretende borrar fronteras y unificar mentalidades. Primera cuestión: quiénes somos y cómo quieren que seamos.

Nos muestra una competencia económica mundial que se hecho brutal, casi despiadada en los Mercados, afectando a los derechos de los trabajadores y cuestionando la viabilidad medioambiental. El modelo chino de alta productividad y bajos salarios, que tanto nos benefició sin cargo de conciencia, se traslada al mercado occidental; paradojas del destino. La crisis se hace crónica y las clases bajas se sumen en la mera supervivencia ante la falta de oportunidades vitales. Afroamericanos y latinos pierden el tren de soñado American way of life; asalariados europeos ven caer sus derechos en pro del beneficio de unos pocos; migrantes de medio mundo se condenan a la eterna exclusión en los arrabales de las Babilonias contemporáneas. Segunda cuestión: qué producimos y cómo producimos.

Y nos enseña un orden político internacional que se convierte de nuevo en un campo de batalla, con viejas guerras “frías” y nuevas contiendas “calientes”. Emergentes centros de poder reclaman su soberanía y su influencia: el gigante chino, el mundo ruso, la creciente India, el poder persa, la inmensa África. Tradicionales focos de dominación se encuentran en la encrucijada: la envejecida Unión europea entre el populismo de los desesperados y la partitocracia dominante;  o la decadente USA entre las antiguas tentaciones militaristas y el fin de su hegemonía mundial.  Tercera cuestión. Quién nos manda y como debemos obedecer.

No parece ser una simple coyuntura; Mundialistán es, quizás, algo más. Conflictos diversos y profundos, interrelacionados globalmente, condicionan tanto las grandes políticas como las vidas diarias de ciudadanos anónimos, en plena lucha entre la identidad heredada y la identidad construida. En los años venideros podremos descifrar si esta teoría es mera especulación o criterio empírico para analizar el verdadero rostro de la globalización de ideas, tecnologías, migraciones y cambios que los agoreros de la nueva centuria nos prometió pacífica y se desvela trágica en demasiados escenarios. La Historia, magistra vitae, nos dará la respuesta, tarde o temprano

Fuente: HispanTV

China’s Silk Road Economic Project Will Include Gold

Ex: https://www.bullionstar.com

China’s Silk Road Economic Project Will Include Gold

The Chinese government seems to be very keen on developing the New Silk Road Economic Belt as fast as possible; an initiative, said to be designed by President Xi Jinping himself, that will increase economic cooperation in the wide Eurasian region. At a stunning speed China and Russia take the lead in strengthening ties in the area. For the wind down of the US dollar hegemony the Silk Road economic project is an important tool. As part of this project two clubs are rapidly developing as we speak, the Asian Infrastructure Investment Bank (AIIB) and the Eurasian Economic Union (EEU). Additionally, China is incorporating gold into the Silk Road project.

The Asian Infrastructure Investment Bank

The AIIB is an international financial institution proposed by China in 2013 to finance infrastructure projects in Asia. The Chinese government has been frustrated with the slow pace of reforms in established institutions like the IMF and World Bank, which are dominated by the US. China’s rapid economic growth in recent years has made them pursuing a greater input in these institutions, but the US has neglected to honor these requests appropriately, forcing China to launch its own institutions.

Despite the US has been pressuring its allies from signing up as AIIB prospective founding members only Japan obeyed, signaling a demise of US power and failing US foreign policy. In a milestone event many western countries have submitted for membership in March and April 2015, amongst others the UK, Switzerland, Sweden, Spain, Portugal, Norway, the Netherlands, Italy, Germany, France, Finland, Denmark, Australia and Israel. The AIIB articles of agreement are expected to be completed by the end of 2015.

China is now playing multiple games at the same time by developing the AIIB and concurrently pressuring the IMF to reform. One of China’s goals is for the renminbi to be included into the IMF’s basket of currencies the Special Drawing Right (SDR). On April 30, 2015, the IMF’s Director Of The Communications Department, Gerry Rice, stated in a press briefing about the SDR review “Yes, the work has begun” (see this video at 28:15). The first IMF board meeting on the SDR review originally scheduled in May 2015, has been “deferred, because the work is underway” (see the same video at 31:30).

The Eurasian Economic Union

The President of Kazakhstan, Nursultan Nazarbayev, first suggested the idea of creating a regional (Eurasian) trading bloc during a speech at Moscow State University In 1994. Afterwards Belarus, Russia and Kazakhstan formed a free trade zone, which turned into a customs union, followed by a single economic space, finally reaching an economic union (the EEU) on May 29, 2014, when an agreement was signed by the Supreme Eurasian Economic Council in Astana, Kazakhstan.

Worth noting is that according to Pravda.ru Nazarbayev is of the opinion the US dollar is an illegal and non-competitive means of payment, “the world currency was not de jure legitimate because it was never adopted by any communities or organizations. There is no such international law,… the world currency market is not a civilized market, as the system of world currency issuance is not being controlled”. Nazarbayev believes the world is heading towards a new monetary system, from “defective capitalism” to “the new capitalism that would be based on a non-defective currency.” Chinese President Xi Jinping visited Kazakhstan in September 2013 where he raised the initiative of the Silk Road Economic Belt at the Nazarbayev University. In March this year China and Kazakhstan signed 33 deals on industrial capacity cooperation.

The EEU is aggressively expanding; its latest official members are Armenia and Kyrgyzstan. By looking at the EEU flag, that displays the whole of Asia, it doesn’t take a lot of imagination to expect they’ll continue expanding. Turkey has mentioned it likes to join and there are talks with Vietnam to form a free trade area.

Russian news outlet RT has disclosed that Vladimir Putin and Xi Jinping have signed a decree on cooperation in tying the development of the EEU with the Silk Road economic project. “The integration of the Eurasian Economic Union and Silk Road projects means reaching a new level of partnership and actually implies a common economic space on the continent,” Putin said. Furthermore, columnist for Russian news outlet Sputnik, Pepe Escobarstated, “What we have here, above all, is the China-led New Silk Road directly connecting with the Russia-led EEU. China and the EEU are bound to set up a free trade zone”. The EEU could potentially grow into a very significant power bloc.

More from Escobar:

The always-evolving strategic partnership is not only about energy – including the possibility of Chinese-controlled stakes in crucial Russian oil and gas projects – and the defense industry; it’s increasingly about investment, banking, finance and high technology.

…The partnership’s reach is extremely wide, from Russia-China cooperation within the Shanghai Cooperation Organization (SCO) to the Russia-China stake in the new BRICS development bank, and to Russian support to the Chinese-led Asian Infrastructure Investment Bank (AIIB) and the Silk Road Foundation.

…Beijing and Moscow, along with the other BRICS nations, are fast moving to trade independently of the US dollar, using their own currencies. In parallel, they are studying the creation of an alternative SWIFT system – which will necessarily be joined by EU nations, as they are joining the AIIB.

There have also been talks for an EEU joint currency titled Altyn, which refers to an ancient currency that used to circulate in Eurasia. In the past Altyn has never been minted in gold, although in Turkic, a language family spoken in Eurasia, Altyn does mean Gold.

Make sure English captions are turned on in the next video clip from Russian television about Altyn.

Belarus, Kazakhstan, Russia and China have all substantially increased their official gold reserves since the first quarter of 2000. Kyrgyzstan to a lesser extent and Armenia has currently no official gold reserves.

NaamloosSource: World Gold Council

“One Belt One Road” And Gold.

It was first disclosed by Albert Cheng, Managing Director of the World Gold Council, in a speech at the Dubai Multi Commodities Centre April 12, 2015; China has ambitions to include gold in the One Belt One Road (OBOR) economic project. From one of Cheng’s slides we can read:

China Gold Market – the next 10 years – Integrate gold cooperation into One Belt, One Road

– Mr. Xu Luode, President of Shanghai Gold Exchange and a National People’s Congress (NPC) delegate proposed that to integrate gold market development into the strategic development plan of “OBOR” to the NPC & CPPCC ended in mid-March, 2015.

– His proposal suggested that cooperation and development mechanism to involve major gold producers/users along the OBOR.

– This initiative to be led by People’s Bank of China, Ministry of Foreign Affairs, National Development and Reform Commission, Ministry of Commerce and other related ministries, should be developed by leveraging the Shanghai Gold Exchange as the trading hub, and be integrated into the “OBOR” plan.

– Related specialized plans and supportive policies will also be developed to balance the regional developments in China and accelerate the interconnection with countries along the routes.

At first I was a bit skeptical towards these statements; when the Xi Jinping launches new projects all the subordinate bureaucrats need to show that their respective departments will contribute to this. Previously the Shanghai Gold Exchange (SGE) has been very clear about its international ambitions with the SGE International Board, but before any of this is realized let’s not copy-paste every idea they put out, I thought.

However, the first signs of cooperation in the gold industry along OBOR are reality, time to pay attention. On May 11, 2015, China’s largest gold mining company, China National Gold Group Corporation (CNGGC), announced it has signed an agreement with Russian gold miner Polyus Gold to deepen ties in gold exploration. The cooperation will include mineral resource exploration, technical exchanges and materials supply.

“China’s Belt and Road Initiative brings unprecedented opportunities for the gold industry. There is ample room for cooperation with neighboring countries, and we have advantages in technique, facilities, cash, and talents,” said Song Xin, General Manager of CNGGC and President of the China Gold association. Song Yuqin, Deputy General Manager of the Shanghai Gold Exchange has stated, “Asians have a tradition of collecting gold. The gold trade is expected to become a significant component of transactions by ‘Belt and Road’ countries.”

Koos Jansen
E-mail Koos Jansen on: koos.jansen@bullionstar.com

Le chaos est la nature de l’enjeu pour l’Empire, pas la victoire

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Le chaos est la nature de l’enjeu pour l’Empire, pas la victoire

Auteur : Peter Koenig 
Ex: http://zejournal.mobi

Une fois de plus, un pays « libéré » par l’Occident sombre de plus en plus profondément dans le chaos.

Ceci peut s’appliquer à tous les pays actuellement en conflit, où Washington et ses sbires occidentaux et moyen-orientaux ont imposé la guerre – le chaos perpétuel, la misère et la mort – et l’asservissement.

C’est là que se trouve toute la question: la stratégie de Washington et de l’OTAN n’est pas de « gagner » une guerre ou un conflit, mais de susciter un chaos continuel, sans fin. C’est la façon de contrôler les gens, les nations et leurs ressources; de garantir à l’Occident un besoin incessant en troupes et en équipement militaire – souvenez-vous que plus de 50% du PIB des USA dépend du complexe militaro-industriel et des industries et services connexes; et enfin , qu’un pays dans la détresse ou le chaos est ruiné et a besoin d’argent – de l’argent sous des conditions de nécessité, des conditions « d’austérité » du sulfureux FMI, de la Banque Mondiale et d’autres malfaisantes « institutions de développement » et de prêteurs d’argent; de l’argent qui équivaut à un esclavage, surtout avec des dirigeants corrompus qui ne se soucient pas de leurs populations.

C’est la nature de l’enjeu – au Yémen, en Ukraine, en Syrie, en Irak, au Soudan, en Afrique Centrale, en Libye… faites votre choix. Qui se bat contre qui n’a pas d’importance. ISIS / EIIL / EI / Daesh / al-Qaeda et quels que soient les noms des organisations de tueurs mercenaires que vous voulez ajouter à la liste – ce ne sont que des étiquettes pour distraire votre attention. Vous pouvez tout aussi bien y ajouter Blackwater, Xe, Academi et tous ces noms successifs choisis pour ne pas être facilement reconnus. Ce sont des prostituées de l’Empire Anglo-Saxon/Sioniste, des prostituées de raz-de-trottoir. Arrivent ensuite les prostituées de luxe comme l’Arabie Saoudite, le Qatar, le Bahreïn et d’autres États du Golfe; puis le Royaume-Uni et la France, bien sûr.

Le Président Hollande vient de signer un contrat de plusieurs milliards d’euros avec le Qatar pour la vente de 24 avions de combat Rafale. Il se dirige à présent vers Riyad (à l’heure d’écriture, ndlr) pour des discussions avec le Roi saoudien Salmane, et pour lui vendre davantage de Rafales – c’est bon pour le commerce et ça contribue à tuer les ennemis fabriqués au fur et à mesure; et aussi pour se rendre à un sommet du Conseil de Coopération du Golfe (CCG), le 5 mai. Parmi les sujets abordés lors de la réunion figurent les « crises » de la région dont celle du Yémen, provoquée par l’Occident pour le compte de Washington et imputée aux « rebelles » qui ne font que chercher à avoir un gouvernement plus juste.

L’Occident a inventé un vocabulaire si ignoble, c’est comme un virus qui s’incruste dans nos cerveaux – ou ce qu’il en reste – faisant que nous ne connaissons même plus le vrai sens des mots. Nous les répétons et nous y croyons. Après tout, les médias de masse nous les assènent tous les jours jusqu’à l’abrutissement. Les personnes qui se battent pour leur liberté, pour leur survie contre des régimes oppresseurs sont des « terroristes », des « rebelles ». Les réfugiés d’Afrique, fuyant les pays dévastés par les conflits provoqués par Washington, ces réfugiés dont plus de 4000 ont déjà péri cette année en essayant de traverser la Méditerranée à la quête d’une « vie meilleure » – ils ont opportunément été requalifiés « d’immigrants ». Souvent le terme « illégal » est ajouté. Ainsi, la conscience de l’Occident est blanchie de toute culpabilité. Les immigrants sont des clochards. Les immigrants illégaux ont leur place en prison. Ils n’ont rien à voir avec le désordre et le chaos déclenchés par l’Occident dans les pays d’origine de ces « immigrants ». Honte sur vous, Bruxelles!

On revient au chaos – M. Hollande sait pertinemment que ses avions sont utilisés pour servir son maître et faire davantage de ravages dans la région, plus de mort, de désastre, de misère et d’asservissement – davantage de réfugiés dans la Mer Méditerranée – encore plus de chaos perpétuel, des gens aux limites de la survie, des gens qui ne peuvent plus se battre pour leur pays, pour leurs ressources, pour leur liberté – parce qu’il faut qu’ils se battent rien que pour pouvoir survivre, pour la survie de leurs enfants et de leurs familles. C’est ça l’Empire.

Dites-moi – un homme qui vend des armes, des avions de combat – et d’autres sortes de machines à tuer, à des pays en sachant très bien que ces armes servent à tuer des gens, à détruire des pays – un tel homme n’est-il pas un boucher? Un criminel de guerre de la pire espèce?

Hollande, en plus d’être un criminel de guerre, est un bigot refait qui s’imagine qu’à la fin des comptes, quelques miettes du Grand Butin vont retomber dans son assiette – et qu’il pourra nager en compagnie de ses maîtres dans une voluptueuse mer de lait et de miel. Pense-t-il devoir préserver l’économie de son grand pays qui a produit des hommes comme Victor Hugo, Stendhal, Balzac, Dumas – en vendant des machines à tuer à d’autres sbires de l’empire? Ne se soucie-t-il pas du fait que 83% de son électorat le méprise?

Répandre le désordre, le chaos et la misère – c’est ce que Washington et ses vassaux font le mieux. Ils ne désirent pas « gagner » les guerres; ils veulent un chaos sans fin et la misère; des gens pouvant facilement être soumis – la domination à large spectre (full spectrum dominance, ndlr), comme ils disent.

Et puisque l’armée US et son grand frère (ou grande sœur) l’OTAN ne peuvent pas être partout et ne veulent pas être vus partout, ils payent pour tuer. Washington invente et crée, puis finance avec ses ressources inépuisables d’argent les EIIL, Daesh, al-Qaeda – et le répertoire grandit selon la fantaisie de leurs maîtres – pour qu’ils se battent pour eux, tuent pour eux, provoquent le chaos et des attaques sous fausse bannière – afin qu’éventuellement ils, l’OTAN et le bulldozer du Pentagone, puissent débarquer et faire croire qu’ils « détruisent » ces mercenaires qu’ils ont, dès le départ, implantés. Mais les médias de masse ne vont diront pas la vérité.

Ils vous font croire que les Houthis, un groupe de Chiites laïcs, humanistes et socialistes se battent contre les Sunnites au Yémen pour le pouvoir; que les Saoudiens et leurs acolytes du CCG ne font que libérer le Yémen d’une bande de terroristes; que les Houthis sont soutenus par l’Iran (un pays à majorité Chiite) – ce qui a récemment été contesté avec véhémence par un responsable de l’ONU – et donc, que les Houthis doivent être soumis. Par la même occasion, cela fournit à Washington une raison supplémentaire pour porter encore un autre blâme à l’Iran. Une fois que les Houthis ont été assujettis et décimés en quantité suffisante, un pantin de président sera installé au pouvoir comme l’ancien président Saleh ou son successeur Hadi, afin que Washington puisse continuer à mener la danse – en opprimant la population du pays pour garder un accès sans entraves au port stratégique d’Aden et au Golfe Persique.

C’est pareil en Ukraine: est-ce qu’ISIS / EIIL / Daesh / al-Qaeda, ou quel que soit leur nom se trouve en Ukraine? Vous plaisantez, sous le commandement de la CIA avec quelques 6000 soldats US – des instructeurs bien entendu. Ils entraînent les troupes de Kiev à mieux et plus rapidement tuer leurs frères dans le Donbass; ils les entraînent à susciter un chaos qui perdure. Et si les soldats refusent d’être entraînés à tuer leurs frères, le régime nazi de Kiev les abattra en tant que traîtres. À bout portant. C’est si facile. Comme ça personne ne résistera plus.

En outre, les « conseillers » militaires US et la CIA, avec le concours de leurs tueurs à gages – ISIS / Daesh /al-Qaeda – cherchent à provoquer le Président Poutine à entrer en guerre – éventuellement une Troisième Guerre Mondiale. Oui, la troisième en moins d’un siècle, pouvant potentiellement dévaster l’Europe et peut-être le monde. Jusqu’ici le monde a été préservé de ce désastre, grandement grâce à la sagesse de la stratégie de M. Poutine de non-affrontement.

Donc – pas de doute qu’ISIS / Daesh / al-Qaeda soit en Ukraine. Ils sont là où l’Empire leur ordonne d’être. C’est ce pourquoi ils sont payés. C’est ce que font les prostituées. Surtout des prostituées fabriquées pour l’occasion; des prostituées bien payées. L’idéologie n’est qu’une feuille de vigne, commodément reprise par les médias occidentaux – afin que nous puissions tous croire que les Musulmans sont mauvais, certains encore plus que les autres. L’Occident doit les combattre, parce qu’ils représentent un véritable et palpable danger à l’encontre de notre liberté, de notre indépendance et de notre démocratie – et surtout de nos valeurs néolibérales de marché complètement débridées.

Parce que c’est l’objectif ultime: des êtres humains comme biens de marché monnayables, sacrifiables, réduits à de la chair à canon, à se faire décimer en masse par des aliments génétiquement modifiés (et empoisonnés), par des drones, des bombes, par des famines provoquées artificiellement, pour qu’en définitive les survivants soient les serfs d’une petite élite qui contrôle les quatre coins de la Terre et TOUTES ses ressources, pour entretenir le style de vie de gens exceptionnels – oui, la nation exceptionnelle, qui sera réduite à une troupe de gens exceptionnels vivant dans une splendeur opulente.

Souvenez-vous des fameuses paroles de Henry Kissinger, de la vision de l’un des criminels de guerre les plus atroces encore vivants aujourd’hui – un autre Lauréat du Prix Nobel (sic) – énoncées il y a une cinquantaine d’années: « Celui qui contrôle l’alimentation contrôle la population; celui qui contrôle l’énergie contrôle des continents entiers; celui qui contrôle l’argent peut contrôler le monde entier. »

Ces mots sonnent de plus en plus vrais, à chaque jour qui passe. Mais seulement tant que nous le permettons; tant que Nous, le Peuple, Nous les 99.999% des habitants de la planète, l’autorisons.

- Source : Peter Koenig

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Entretien avec la romancière anglaise Jill Dawson

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1915 MORT DU POETE RUPERT BROOKE, THE GREAT LOVER

Entretien avec la romancière anglaise Jill Dawson

Propos recueillis par Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr

jillgrlover.jpgJill Dawson est une romancière britannique qui a grandi à Durham, en Angleterre dans un milieu modeste et qui a commencé à publier ses poèmes dans des brochures et magazines. Puis elle s'est mise à écrire des romans régulièrement primés en Angleterre et qui apparaissent dans la liste du Goncourt anglais britannique (le British Academy Book Prize). En France, a été traduit aux Editions du Rocher, "L'enfant sauvage de l'Aveyron" sur le jeune garçon du Docteur Itard dont Truffaut avait tiré un film étudié dans toutes les classes de terminales, "L'enfant sauvage" et "Fred et Edie" (Editions Joëlle Losfeld) qui raconte l'histoire d'un long procès qui passionna l'Angleterre de 1922 celui d'Edith Thompson, une jeune Anglaise émancipée, mariée à un homme rustre et violent et de son amant de sept ans son cadet, Frederic Bywaters. Il assassina le mari et ils furent tous deux condamnés à la peine capitale. Comme toujours, Jill Dawson brode dans ce roman une fiction à partir d'éléments biographiques patiemment récoltés en choisissant à chaque fois de nous faire épouser un point de vue différent. Dans "The Great Lover", la vie du jeune poète anglais Rupert Brooke est décrite dans ses moindres détails et même ses turpitudes bisexuelles par la servante de la pension d'étudiant où il loge. A chaque fois, l'intérêt de l'œuvre de Jill Dawson tient à la description vivante de la société anglaise des années vingt ou des années 1900-1910 dans le cas de Brooke. C'est bien sûr le centenaire de la mort de Rupert Brooke qui nous a réunis très chaleureusement au buffet-bar d'un aéroport. Michel Lhomme. 

Métamag : Jill Dawson, vous venez de publier en Angleterre votre huitième roman, The Tell-Tale Heart, chez votre éditeur attitré Sceptre, pouvez-vous nous en dire quelques mots?

telltaleheart.jpgJill Dawson : The Tell-Tale Heart est l’histoire de trois hommes : Patrick, un universitaire de 50 ans à qui on transplante un cœur tout neuf ; le donneur, Drew, un adolescent des Fens amoureux de sa prof, et Willie Beamiss, l’un des émeutiers de Littleport au XIXe siècle, ancêtre de Drew. J’ai toujours voulu écrire l’histoire des émeutiers de Littleport, et j’avais le reste du roman dans la tête depuis longtemps. J’avais, il y a longtemps, vu un documentaire qui m’est resté à l’esprit, à propos de la mémoire cellulaire (l’idée que d’autres organes du corps autres que le cerveau puissent être porteurs de souvenirs et d’empreintes de la personnalité). Ce qui m’était resté en particulier, c’est la scène où le « transplanté » rencontre la mère de son donneur, laquelle lui demande d’écouter le battement du cœur de son fils dans sa poitrine. C’était une scène extraordinaire, très émouvante. Il est facile (en tant que mère) de comprendre cette demande lorsqu'on sait que le battement de son cœur est le premier signe du fait que vous portez un bébé en vous – c’est la prise de conscience de votre enfant, si vous voulez – et puis on met tellement l’accent sur le cœur durant la grossesse, le « travail » et la naissance.


Un des thèmes de ce livre est la folie mais aussi c'est particulièrement vrai pour ce roman, très physiologiquement, les histoires de cœur. N'est-ce pas aussi le thème de votre version de l'Enfant sauvage, traduit en français mais aussi de votre biographie romancée de Rupert Brooke, The Great Lover (traduction inédite) du grand poète de guerre britannique ?

Il est difficile pour un auteur de résumer ses thèmes mais il me semble que l’un de ceux qui reviennent dans mon travail est celui-ci : qu’est ce qui fait que nous sommes ce que nous sommes ? Les gènes, la culture, l’histoire, tout cela nous affecte alors : nature ou culture ?... Lucky Bunny, The Tell-Tale Heart et Wild Boy (L'enfant sauvage de l'Aveyron) traitent plus spécifiquement de ce thème. Et aussi : qu’est-ce que cela signifie d’être pleinement vivant, pleinement humain, de tout risquer – c’est aussi un des thèmes profond de The Great Lover.


On commémore aujourd'hui un peu partout en Europe le centenaire de la guerre de 14-18. Les poètes anglais du front et des tranchées y sont en Angleterre tout particulièrement à l'honneur alors qu'en France, on trouve plutôt sur les présentoirs des libraires des témoignages ou des lettres de poilus. Quelle place occupe selon vous, Rupert Brooke aujourd'hui  dans la poésie anglaise ?

Parce qu'il est mort très tôt dans la guerre, en 1915. Sa réputation a été celle d’un patriote romantique et il ne possède pas la stature des poètes « anti-guerre » comme Owen et Sassoon. Pourtant, ses lettres et sa prose montrent un Brooke bien différent – bien plus complexe, drôle, acerbe et interrogateur que ne le suggère sa réputation de jeune poète romantique…


Contrairement au personnage de votre dernier roman, Rupert Brooke n'eut pas de seconde vie, mais vous en avez donné une à Lucky Bunny, par exemple, pouvez-vous nous en dire quelques mots ?

jillluckbunn.jpgCe concept d’une seconde chance dont on pourrait bénéficier dans la vie, je l’ai exploré en effet dans Lucky Bunny et aussi dans L'enfant sauvage. Queenie Dove naît dans une grande pauvreté, dans l’East End (les quartiers “prolétaires” de Londres) et elle grandit dans un monde de criminels. Il semble que sa vie sera assez comparable à celle de ses parents, mais elle utilise des moyens malicieux et peu orthodoxes pour en changer. Je n’ai jamais été une grande admiratrice des gens (ni des enfants) obéissants et Queenie met un point d’honneur à désobéir et à briser les règles. J’ai adoré Moll Flanders de Daniel Defoe, et Lucky Bunny est en dialogue avec ce roman-là.


Fred et Edie a été votre premier roman traduit en français, vous semblez à coup sûr aimer les histoires d'amour compliquées ou criminelles, seriez-vous alors comme Brooke, l'une de nos dernières romantiques anglaises ou une romancière néo-païenne ?

Je ne suis pas sûre. Il est vrai que je considère l’imagination comme la clé de tout, la clé de notre humanité et que, bien qu’on en fasse l’éloge chez les enfants, elle n’est pas souvent glorifiée en tant que talent – une vie riche de fantasmes et de fantaisie est souvent considérée comme marquée du signe de l’illusion ou de la folie plutôt que comme une réussite !

On relève dans vos œuvres le thème permanent du déclassement avec pour toile de fond le socialisme anglais. Dans The Great Lover, c'est le personnage de la bonne mais aussi l'engagement fabien de Rupert, dans Fred et Edie, c'est la lutte contre la peine de mort ou dans ce scénario inédit que vous avez écrit et que nous avons lu, sur le trio amoureux de l'artiste et écrivain William Morris et Dante Gabriel Rossetti avec Jane Burden, la lutte contre tous les préjugés moraux. Alors qu'en est-il du socialisme anglais ? Se trouve-t-il aujourd'hui autant en déshérence que le socialisme français ? Qu'est-ce qu'être ouvrier anglais en 2015 à la veille des élections générales anglaises du mois de mai et après le « There is no alternative » de Margaret Thatcher ? 

Oui, j’ai le sentiment qu’il y a pléthore de romans à propos des classes moyennes ou des classes dirigeantes ! Leurs personnages vivent habituellement dans de belles maisons, ils sont invités à des dîners et ont des aventures amoureuses dans les quartiers arborés du nord de Londres ; ils travaillent comme architectes, universitaires ou dans l’édition… Je laisse à d’autres d’écrire ces romans-là : il y en a suffisamment qui donnent le point de vue des Londoniens. J’aime donner une voix à ceux dont on n’entend pas si souvent parler – la vie de Drew, le garçon de The Tell Tale Heart, qui fréquente une école publique, dans la campagne autour de Cambridge, dont le père est ouvrier agricole, et qui rêve d’avoir une meilleure éducation que son père au XXIe siècle. Voilà le genre de personne à qui je veux donner une voix.


Pardonnez-moi, je vous vois écrire en ce moment, serais-je alors indiscret de vous demander le thème de votre prochain roman ?

Le titre en est The Crime Writer (l’Auteur de romans policiers). Cela se passe dans le Suffolk des années 1960, et comme je viens juste de le commencer, il vaut sans doute mieux que je n’en dise pas plus pour l’instant !


Jill Dawson en français :


Fred et Edie, Editions Joëlle Losfeld, Paris 2001, 20,80 euros. 

L'enfant sauvage de l'Aveyron, Editions du Rocher, Collection ''Anatolia'', Paris 2005, 20,30 euros.

Les « youtubeuses », nouvelles passions de nos adolescentes

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Les « youtubeuses », nouvelles passions de nos adolescentes
 
Mais que font donc les adolescentes quand elles sont rentrées de l’école et ont terminé leur goûter ?
 
Ecrivain, journaliste
Ex: http://www.bvoltaire.fr
 

Mais que font donc les adolescentes quand elles sont rentrées de l’école et ont terminé leur goûter ? Leurs devoirs, peut-être ? Quelle drôle d’idée. Elles vont sur Internet, bien sûr, pour regarder avec passion les « youtubeuses », ces « faiseuses de tendance » à peine pubères, prodiguant doctement, du fond de leur petite chambre, des conseils éclairés à leurs congénères… qui boivent leurs paroles et « likent » comme des folles. C’est un phénomène. Depuis quelques mois, toute la presse en parle. Exit les blogueuses qui font déjà figure de sœurs Lumière de la Toile.

Les plus « vues » d’entre elles sont déjà repérées et courtisées. Par les médias et par les marques. Leur petite séquence postée sur YouTube est comme un selfie qui aurait le son et le mouvement : moi, ma vie, mon œuvre. Mon joli chignon, mes remèdes anti-bouton, mon vernis pailleté sur mes petits petons. On se doute que les petites y apprendront plus sûrement les astuces pour appliquer l’eye-liner que le théorème de Thalès, l’art de converser comme Nabilla plutôt qu’Anne Chopinet. Elles perdaient déjà leur temps à écouter, admiratives, les lolitas narcissiques de leur lycée ; grâce au miracle Internet, elles vont pouvoir écouter les lolitas narcissiques de tous les lycées. Et leurs fadaises réunies. Mamma Mia ! Autant vous dire que le lave-vaisselle n’est pas près d’être vidé, la chambre rangée, les verbes forts d’allemand torchés. Mais leurs ongles de doigt de pied, eux, seront parfaitement faits. Et cela, pour les parents, c’est réconfortant.

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Mais comme pour tout ce qui se passe sur Internet, le pire et le meilleur arrivent souvent bras dessus, bras dessous. Et la bonne nouvelle – il y en a une – est que les « youtubeuses » vont peut-être enfin ébranler l’oligarchie de la presse féminine, jusque-là seule prescriptrice auprès des femmes de ce qu’il faut acheter, aimer, voter. Imposant le prêt-à-penser en même temps que le prêt-à-porter. L’autoritaire, l’absurde presse féminine, qui a fait de la femme un objet – une carte bleue – et distille une idéologie lisse, aseptisée, ne tolérant aucun son de cloche « divergent » au-delà de la couleur du rouge à lèvres.

Natoo (pour Nathalie) est une des plus populaires youtubeuses de France. À 27 ans, elle en est aussi la doyenne. Son créneau est celui de l’autodérision, elle compte plus d’un million d’abonnés. Gardien de la paix dans la vraie vie, elle a travaillé à la brigade de nuit d’un commissariat de l’Essonne : « Je crois que notre succès tient au fait qu’on est des gens lambda. Avant, tu n’avais pas la possibilité de passer à la télé sans réseau ni agent. Moi, je tourne chez moi, avec trois lampes et un fond vert tendu devant le canapé… » Elle vient de sortir un livre parodique sur la presse féminine, mais qui relève à dire vrai de la grosse bouffonnerie. Allez, encore un petit effort, il faut oser les « vrais » sujets. Déboulonnez-nous ces mijaurées bornées !

mardi, 19 mai 2015

Médias français: le bal des hypocrites

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Médias français: le bal des hypocrites

Auteur : Philippe Migault
Ex: http://zejournal.mobi

La mise à l’écart de Caroline Fourest d’une émission phare de l’audiovisuel français, n’est qu’un éclair de lucidité qui ne doit pas faire illusion. Nos médias ont mis à l’index un individu. Ils n’en poursuivront pas moins leur propagande.

Caroline Fourest est sans doute largement méconnue du grand public russe. Pour les Français, elle est en revanche incontournable. Journaliste de radio (France Culture, France Inter), de télévision (La Chaîne Parlementaire-LCP), de presse écrite (nombreuses publications dans le Monde, Charlie Hebdo…), c'est une cumularde des médias, émargeant dans une foule de rédactions. Figure de proue de la communauté homosexuelle, féministe tendance haineuse, laïcarde jusqu'à « bouffer du curé», cette militante libertaire, affirmant son ancrage à gauche, appartient au petit cercle des leaders d'opinion définissant dans notre pays ce qui est politiquement correct et ce qui ne l'est pas. A ce titre elle a, depuis des années, pris toutes les libertés avec la vérité, y compris vis-à-vis de la Russie et de Vladimir Poutine, le « russian bashing » étant l'un des exercices favoris de la presse française.

C'est elle qui, il y a un peu plus d'un an, avait affirmé sans aucune preuve que les séparatistes du Donbass avaient arraché les yeux de trois prisonniers ukrainiens. Cela lui avait déjà valu les critiques de quelques journalistes soucieux de vérité et un avertissement du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA), gardien théorique de la déontologie des médias.

Cette mise en demeure n'avait bien entendu été suivie d'aucun effet du point de vue de la présence médiatique de Caroline Fourest. Dans la mesure où, critiquant la Russie et les séparatistes du Donbass, elle s'inscrivait dans la lutte entre le camp du bien (l'Occident libéral-libertaire) et l'axe du mal (grossièrement un axe supposé unissant la Russie, ses alliés, le Front National et autres « eurosceptiques » de tout poil), elle avait aussitôt bénéficié d'une complète absolution de toutes les rédactions. Personne alors ne relevait que sa proximité avec le leader des FEMEN, l'ukrainienne Inna Shevchenko, à laquelle elle a consacré un livre d'amoureuse transie, était peut-être de nature à influer son jugement. On ne mêle pas, n'est-ce pas, vie privée et vie publique…

Caroline Fourest est aujourd'hui critiquée pour un péché relativement véniel —elle a encore menti sur une affaire de justice la concernant — comparativement aux énormités qu'elle a tranquillement asséné par le passé sans que personne ne la fasse taire.

Mais les conditions qui ont présidé à sa mise en accusation sont elles-mêmes révélatrices des règles implicites régissant la liberté d'expression dans les médias français.

Ceux-ci ont titré sur le « mensonge de trop », de Mademoiselle Fourest. Cela signifie qu'ils étaient parfaitement conscients de tous ceux qui avaient précédé tout en continuant à l'inviter sur leurs plateaux, à leurs micros, dans leurs colonnes.

Quant à la mise en accusation en elle-même, seule les personnalités des procureurs qui l'ont instruite l'ont rendue possible. Qui sont-ils? Aymeric Caron et Laurent Ruquier, respectivement intervenant et présentateur-producteur de l'émission « On n'est pas couché ». Quel est le concept de cette émission? Simple: il relève de la fosse aux lions. Tous les samedis soirs artistes officiels, tendance bande à Goldman-restos du cœur, chroniqueurs-provocateurs adeptes de « l'esprit Canal », journalistes bien-pensants type Apathie-Quatremer, reçoivent un invité venu défendre ses positions politiques, son livre, son film ou son dernier album. S'ensuit suivant les cas une grand-messe de l'autosatisfaction, grand moment de « vivre ensemble » entre personnes qui pensent tous la même chose, ou, a contrario, une curée impitoyable vis-à-vis de l'invité susdit. On assiste dans ce cas à la résurrection de ce qu'ont dû être les tribunaux populaires du Kampuchéa démocratique ou les procès de Moscou en 1936-1938. L'invité, désormais accusé, est raillé, critiqué, traîné dans la boue. Dans le rôle du procureur général opère Aymeric Caron, journaliste de gauche sélectionné pour ses talents de Vichinsky. Avec un plaisir évident il déchiquette l'adversaire, le condamnant dans le pire des cas à un ostracisme médiatique bien souvent synonyme d'ostracisme professionnel. Laurent Ruquier ponctue cet exercice de sadisme public de ses ricanements complices, de petites blagues assassines ou de jugements péremptoires, soutenant l'accusation, Torquemada d'opérette.

carfour.jpgDisons-le tout net, ceux qui se rendent à cette émission en sachant pertinemment qu'ils ne rentrent pas dans le moule idéologique des animateurs savent ce qui les attend et, à ce titre, n'ont que ce qu'ils méritent.

C'est pourquoi Caroline Fourest s'y est sans doute rendue en confiance. Entre gens de gauche, personnalités emblématiques des réseaux homosexuels et pontifes de la bien-pensance, on ne s'assassine pas en direct.

Mais c'est précisément, uniquement, parce que ceux qui l'ont mis en accusation n'étaient en rien soupçonnables d'appartenir au camp des affreux réactionnaires de droite, tendance catholiques homophobes, ou aux ignobles « islamo-gauchistes », avec lesquels Mademoiselle Fourest aime ferrailler, que cette fois-ci le couperet est tombé. Seuls ceux qui pensent dans la ligne du parti sont habilités à juger.

C'est pourquoi il ne faut pas se faire trop de souci pour Caroline Fourest. Ceux qui condamnent sont aussi ceux qui ont l'autorité pour réhabiliter, a fortiori lorsqu'il s'agit de sauver la tête d'un fidèle militant.

Car c'est bien de militantisme qu'il faut parler lorsqu'on évoque la presse française, non de journalisme. Il est facile de critiquer le contrôle que le Kremlin exercerait sur tous les médias russes (les lecteurs de Vedomosti, Kommersant, Novaïa Gazeta ou les auditeurs de l'Echo de Moscou n'ont peut-être pas tout à fait cette vision). Il est moins fréquent d'entendre que les médias français n'ont pas besoin de contrôle parce que, hormis une poignée de rédactions, ils défendent tous le même créneau et s'autocensurent fort bien eux-mêmes. Massivement ancrés à gauche, les journalistes français n'ont nul besoin de faire l'objet d'un contrôle gouvernemental. Une telle mesure, vis-à-vis d'une clientèle électorale influente, serait contre-productive de la part d'une administration socialiste. Quant aux journalistes appartenant à des rédactions de droite, ils n'en sont pas moins d'accord sur l'essentiel avec leurs confrères de gauche. Que l'on se proclame social-démocrate ou démocrate-chrétien, le soutien à la nécessité de rester dans l'Euro, au libéralisme du point de vue économique, au libertarisme du point de vue social, à la vision strictement marchande de la construction européenne, à l'amitié transatlantique inconditionnelle, que ce soit dans le cadre de l'OTAN ou du TAFTA, relève du dogme. Ecartez-vous de ce credo et vous serez jugé pour hérésie, condamné, écarté sans ménagement. Les journalistes français n'ont donc pas besoin d'être muselés: ils coupent eux-mêmes les têtes qui dépassent.

La presse française, si critique vis-à-vis de la presse russe qui serait, à l'en croire, un pur instrument de propagande du Kremlin, agit dans les faits comme l'Union des Ecrivains aux plus beaux jours du stalinisme, pratiquant l'anathème, organisant la marginalisation des hétérodoxes. Nos Pasternak, nos Grossman, s'appellent Zemmour, Onfray, Houellebecq, Michéa… Tous parviennent encore à s'exprimer. Mais tous, peu à peu, voient le cercle de ceux qui sont disposés à leur donner la parole se restreindre.

- Source : Philippe Migault

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J. F. Gautier: la guerre

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La guerre

Avec Jean-François Gautier aux Chroniques de la Vieille Europe sur Radio Courtoisie.

Description :
En partant du célèbre fragment d'Héraclite "Polemos pantin pater est", Jean-François Gautier développe une réflexion sur la guerre en particulier, et le conflit en général.
Pour saisir la portée de la pensée héraclitéenne de la guerre, il nous explique la nécessité d'inclure dans l'intellection de polemos son exact opposé, eïréné, la paix.
Une pensée vivante et pertinente qui tente de saisir le monde dans la pluralité des valeurs qui y sont contenues et qui s'expriment souvent au travers de conflits.

Pour écouter:

http://www.ekouter.net/la-guerre-avec-jean-francois-gautier-aux-chroniques-de-la-vieille-europe-sur-radio-courtoisie-1691

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Ces justiciers fossoyeurs de notre civilisation

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Ces justiciers fossoyeurs de notre civilisation

Le néant ne remplace pas vingt siècles de civilisation.
 
Ex: http://www.bvoltaire.fr

Le « fichage » des écoliers de Béziers est un non-événement ; il révèle surtout une crise générale du système politique et de notre société que le pouvoir refuse de voir tout en continuant à foncer tête baissée. Politiciens de gauche comme de droite qui s’autoproclament seuls garants de la République.

Une gauche socialiste et progressiste face une droite libérale et conservatrice est un clivage du XXe siècle, toujours dans les esprits mais totalement dépassé. Le gouvernement est hanté par le fantôme du fascisme qui, aujourd’hui, est un épiphénomène entretenu par celui même qui le combat.

Le cheval de Troie de la gauche est la laïcité qui, sous les signes de la liberté de l’homme et de l’éternel progrès source du bonheur, ravage tout sur son passage : suppression des racines judéo-chrétiennes notamment dans l’enseignement, atteinte au modèle familial traditionnel, avortement, euthanasie, relativisme, irresponsabilité généralisée… Créer un citoyen nouveau, libre, républicain, solidaire, agent du développement durable, par un harcèlement médiatique et une pensée unique totalitaire. Les codes linguistiques, la dialectique officielle imposée, voilà les bourreaux de Robert Ménard.

Malheureusement, le néant ne remplace pas vingt siècles de civilisation. Le gouvernement travaille son électorat issu de l’immigration : ce Grand Remplacement qui contribue progressivement à une islamisation de notre société, malgré elle. Racisme, islamophobie, tolérance sont les maîtres mots et, désormais, on ne juge plus les faits mais les personnes, certaines victimes se transformant en bourreaux avec la complicité des médias.

Certains s’étonnent du développement de l’anti-islamisme ; cela devient une réalité, que le gouvernement qui l’a inconsciemment installé ne maîtrise plus. Chassant ses vieux démons, il en a intégré de plus redoutables et destructeurs : laïcisme antichrétien, montée des communautarismes et leurs tensions inhérentes, coupure définitive des « élites » avec le peuple et, surtout, les germes de guerre civile.

Quel but avait cette étude menée par Robert Ménard ? Le souci de tout maire responsable d’intégrer les enfants immigrés par un enseignement scolaire adapté. Robert Ménard ne pratique pas les grandes théories idéologiques. Il colle à la réalité pour le bien commun. Il partage avec Hélie de Saint Marc ces qualités essentielles pour servir un pays que sont le courage et l’honnêteté intellectuelle.

Le Premier ministre et ses sbires auraient dû réfléchir avant de le couvrir d’invectives et d’engager des poursuites judiciaires. Car Robert Ménard n’a pas les mains couvertes du sang de Chloé pour le dysfonctionnement volontaire de la justice, ni l’enfance saccagée des élèves victimes d’enseignants pédophiles.

Des consciences se réveillent, des voix s’élèvent : il est temps que d’autres citoyens s’engagent pour pratiquer la politique autrement ; accepter la réalité, prendre en compte les nouvelles donnes ethniques, sociales, économiques et culturelles sociétales ; s’en enrichir ; prendre les décisions difficiles pour adapter notre société aux nouveaux enjeux en maintenant notre identité et nos valeurs.

Que les mots Liberté, Égalité, Fraternité retrouvent leur sens, loin des jeux partisans des politiques devenus autistes, qui détruisent notre pays.

Chers compatriotes, qu’attendons-nous ?

L’altermondialisme: une impasse?

2015 : LE FORUM SOCIAL MONDIAL S’ESSOUFFLE
 
L’altermondialisme: une impasse?

Auran Derien
Ex: http://metamag.fr
FSM14.jpgL’Occident vérifie, au quotidien, le principe énoncé par Alexandre Zinoviev : plus les gens sont crapuleux plus ils veulent renaître purs en parole. La tyrannie des pensées pieuses s’est installée dans toute l’Europe.
 
L’un des porte-drapeaux de la résistance, le Forum Social Mondial, s’enfonce lentement dans le néant que représente l’Occident. Tout avait bien commencé à Porto Alegre, en 2001, avec le slogan “un autre monde est possible", ce qui est évident puisque tout ce qui vit, un jour ou l’autre, doit périr. Le Forum souhaitait proposer des alternatives immédiates. Il avait travaillé dans quatre directions.
 
Les 4 axes d’une évolution positive

Le premier point des travaux portait sur la production de richesses. Les réflexions s’étaient tournées vers le type de commerce à privilégier, les Institutions internationales devant être orientées en faveur des marchés locaux. Il avait été clairement exprimé qu’entre la haute finance et les grandes organisations internationales, il n’y avait pas de différence de nature. Le système financier, alors étudié par les partisans de l’annulation de la dette, devait être démantelé car le FMI n’est pas réformable et l’existence d’une oligarchie bancaire débouche sur la terreur, comme toujours lorsqu’un soviet ne se heurte à aucune limite.
 
Le deuxième axe s’était concentré sur l’accès aux richesses et le développement équitable. Le Forum avait pris position contre les transgéniques qui détruisent l’environnement et la santé, et Ricardo Petrella (du Club de Rome) rappela la nécessité du libre accès à la connaissance, en bloquant la privatisation des idées et des richesses naturelles, car comment accepter le rapt des ressources pour s’enrichir par des astuces juridiques, sans rien produire ? Le pillage pouvait être encadré en obligeant les congrégations internationales à payer ce qu’elles prélèvent sur l’environnement. Le français René Passet s’était illustré en montrant la nécessité de réduire le temps de travail quotidien et l’exploitation de nos territoires. 

Le troisième axe avait mis en valeur la société civile plutôt que les sociétés commerciales. Les représentants du courant Zapatiste montrèrent comment l’Occident oubliait le bien-être des personnes pour favoriser le bien-être des entreprises, aussi criminelles soient-elles. Le belge Armand Mattelard, ne renonça pas à dénoncer la culture de type Donald Duck dont les 5 congrégations qui contrôlent le monde de la nigologie occidentale nous abreuvent pour nous rabaisser à leur niveau.
 
Le dernier thème aborda le problème politique et éthique. Le pouvoir mondial est bien structuré pour que finance, commerce et médias tombent entre les mêmes mains, mais l’ensemble est géré au quotidien par une gigantesque bureaucratie qui ressemble à celle que les bolchéviques mirent en place dans le but de contrôler des hommes devenus du bétail. Des études de cas, en particulier la Colombie de l’époque, permirent de comprendre l’horreur étatsunienne. Alors que 18 éléments chimiques entrent dans la production de la drogue, un seul est produit localement. Le reste vient des USA. Confirmation du principe énoncé par Zinoviev.
 

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Les impasses du Forum 2015

Organisé en Tunisie à la fin du mois de mars dernier, on a pu constater que les changements survenus dans le monde musulman, sous l’impulsion de l’axe Washington-Ryad en passant par Bruxelles, permettent de dévier l’attention sur le terrorisme, oublier les problèmes qui, soulevés en 2001, devaient servir de référence pour apprécier le changement.
 
Les riches pays du golfe persique, intégrés aux tenants de la globalisation, œuvrent de concert avec la finance occidentale. L’obscurantisme est le gage ultime de leur pouvoir pour les siècles à venir, pensent-ils, recommençant le processus de prédication pré-logique et pré-scientifique, qui caractérise depuis des siècles les diverses sectes. Le Forum, manipulé par les affidés du désordre mondial s’est trouvé pris dans le courant de l’anti-terrorisme. Dès lors, le seul cadre où germe le futur se rencontre chez les BRICS et en Amérique Latine où la question sociale est encore à l’ordre du jour parce que les populations sont restées stables et que tous les oligarques locaux ne sont pas encore passés sous les fourches caudines de Davos et autres Bilderberg. 

L’altermondialisme, à la manière du Forum Social Mondial, est une impasse

Il convient de larguer les amarres globalitaires en tenant compte des spécificités de grandes zones culturelles. Apprendre à coopérer sans trahir en faveur des oligarques est difficile pour ceux qui ne comprennent pas que l’obsession quantitative abrutit les hommes. Une phase de chaos terrible ne pourra être évitée. Mais les Hindous ne cessent de rappeler que les fleurs poussent aussi sur les marécages. Cultivons-les! 

Lucien Cerise et la gauche liberticide

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Relecture du Grand Dieu Pan d'Arthur Machen

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Relecture du Grand Dieu Pan d'Arthur Machen

À propos de Arthur Machen, Le Grand Dieu Pan (traduction de Paul-Jean Toulet, préface d'Anne-Sophie Yoo, Éditions Pierre-Guillaume de Roux, 2015).

Ex: http://www.juanasensio.com


panmachen.jpgC'est en 2013 que j'ai envoyé à Alexandrine Duhin, dirigeant la collection Mille et une nuits chez Fayard, un petit dossier exposant, en termes simples, percutants, bref, en novlangue publicitaire et en maigres éléments de langage comme il se doit, les excellentes raisons de publier à nouveaux frais l'un des meilleurs textes d'Arthur Machen, Le Peuple blanc, par ailleurs évoqué dans la Zone.
La réponse, attendue, quoique polie et relativement argumentée, ne tarda point : trop ceci (confidentiel, fantastique, etc.), pas assez cela (connu, vendeur, etc.). Du moins cette personne prit-elle le soin, et par les services postaux c'est dire, de me répondre, ce qui suffirait à lui faire gagner le Paradis des éditeurs, s'il en existe un ce dont je doute fort.


Voici quelques années aussi, je conseillai à Pierre-Guillaume de Roux, qui m'avait demandé de lui dénicher des textes écrits par des auteurs intéressants mais quelque peu oubliés ou injustement méconnus, français ou étrangers, susceptibles d'être publiés en France, de s'intéresser au grand Arthur Machen (parmi quelques autres noms comme celui de Lorentzatos). Je crois que Pierre-Guillaume de Roux me remercia, ce qui était la moindre des choses, et classa dans quelque recoin de son cerveau fort ordonné les différents noms que je lui avais suggérés, en se disant, sans doute : qui sait ?
Je constate en tout cas avec un grand plaisir que cet éditeur viscéral, dont je n'ai jamais compris l'intérêt pour le très piètre Richard Millet qu'il a bien trop publié, n'a pas dû totalement oublier nos échanges, puisque paraît dans sa maison une réédition du Grand Dieu Pan dans la superbe traduction qu'en donna Paul-Jean Toulet. Je ne lui en veux même pas de ne pas avoir, ne serait-ce que d'une ligne, exprimé sa gratitude au modeste passeur que je suis, puisque, après tout, c'est lui qui s'est déclaré scandalisé quand, me parlant de Robert Penn Warren, je lui affirmai que je ne savais rien de lui ! Je n'ai pour ma part jamais oublié, y compris publiquement et en caractères gras, quelle était ma dette à son égard.


Cette réédition du Grand Dieu Pan est soignée, cependant point dépourvue d'erreurs, même vénielles (1) et les très rares notes sont utiles. La couverture de Philippe Druillet est laide, à tout le moins sans aucun intérêt graphique, et pas franchement en rapport avec l'histoire que nous conte Machen, bien évidemment au coin du feu, par une nuit diaboliquement noire.


Ce qui est en revanche beaucoup moins utile, c'est la préface, pseudo-poétique et assez pompeuse dans sa multitude de références pas toutes pertinentes, d'Anne-Sophie Yoo qui choisit d'illustrer la seule thématique du regard, ce qui ne nous permet guère avouons-le, d'y voir clair : «Le Grand Dieu Pan, écrit-elle ainsi, demeure un récit tout en ombres et lumières, un Mystère si fermement dévolu à la religion du regard qui boit le calice de la lumière jusqu'à la lie qu'aucun voyeurisme ne parviendra jamais à expliquer aux yeux du critique contemporain – que n'épargne pourtant plus la moindre obscénité – le scandale qu'il suscita en son temps» (p. 12). Il ne suffit point, pour être poète ou plutôt jouer à l'être, de décliner les variations autour d'un même thème (en première de sa classe, Anne-Sophie Yoo nous rappellera utilement le nom de cette figure de style, un polyptote), ici celui du regard, et, pour être un honnête préfacier, il faut écouter la petite musique que fait l'auteur commenté avant de prétendre jouer sa propre partition.


De fait, bien moins que la thématique du regard ou de la vision, certes illustrée par Machen (cf. p. 130), c'est je crois celle de la fascination pour l'origine qui est intéressante, y compris, surtout à vrai dire, dans sa version démoniaque. Finalement, Arthur Machen affirme dans son magnifique conte une impossibilité ontologique, celle d'un retour aux sources qui serait opéré par des moyens faustiens, qu'il empêche de plusieurs façons, moins en insistant, de façon classique, sur l'impuissance du langage à proférer l'improférable, à rendre compte de ce que nous ne saurions voir ni entendre, qu'en matérialisant les conséquences d'une telle dévolution, le triomphe de la pourriture, du chaos. Anne-Sophie Yoo évoque, du reste, cette thématique, mais de façon superficielle (cf. pp. 13 et 25 de sa Préface).


Cette dévolution est admirablement figurée par la technique narrative de l'enchâssement (ou bien des «suites de boîtes chinoises», évoquées p. 70) déployée par Machen, une histoire en englobant une autre, les différents personnages constituant autant de relais qui nous permettent de nous approcher, du moins jusqu'à une certaine distance, de la source du Mal. Lovecraft, qui tant admira Machen, a lui aussi été sensible à la technique narrative de l'écrivain : «Mais le charme de l'histoire réside dans son récit. Personne ne pourrait décrire le suspense accumulé et l'horreur consommée dont regorge chaque paragraphe, sans suivre exactement l'ordre dans lequel Arthur Machen dispose ses sous-entendus et ses révélations» (2).


pan03861616_o.jpgNous approchons de la source de la corruption, une jeune femme appelée Hélène Vaughan, qui causera plusieurs suicides et brusques chutes d'hommes dans la folie mais, une fois encore, le thème du regard interdit compte moins que celui d'une entité chaotique (si je puis dire) et originelle, «quelque chose qui [n'est] ni l'homme ni la bête, ni la vie ni la mort, mais toutes choses mêlées, l'apparence mouvante de toutes choses» (pp. 44-5) qui constitue le soubassement infernal sur lequel l'ordre s'est érigé, comme la présence de vase, à la surface d'une rivière, indique son origine profonde (3).


C'est dans les toutes dernières lignes que nous sera révélé le spectacle de la dissolution de l'héroïne maléfique, qu'il faudrait sans doute rattacher aux théories de l'évolution de Darwin, bien sûr, ici, récapitulées, inversées, selon le grand mouvement décadent de l'à rebours : «La peau, la chair, les muscles et les os, et la ferme structure du corps humain, tout ce que j'avais jugé jusque-là aussi invétéré, aussi permanent que le diamant, commença de fondre et de se dissoudre. Je savais que des agents extérieurs pouvaient ramener un corps à ses éléments, mais j'eusse refusé de croire ce que je voyais maintenant, car il y avait là une force interne dont je ne savais rien et qui ordonnait la dissolution et la métamorphose» (pp. 136-7) et, immédiatement après : «Ici, se répéta devant moi tout l'effort dont l'homme est issu. Je vis la chose vaciller de sexe à sexe, se disjoindre et s'unifier à nouveau; je vis le corps revenir aux bêtes dont il procède, et ce qui était au sommet des êtres descendre jusqu'aux bas-fonds, jusqu'aux abîmes» (p. 137).


Finalement, Le Grand Dieu Pan d'Arthur Machen est une parabole sur la place, dans l'univers, qui est celle de l'homme, et sur la nécessité, absolue, de ne point désirer en sortir, aiguillonné par la tentation faustienne de vouloir connaître ce qui doit demeurer hors de notre portée. L'écrivain illustrera dans un autre de ces textes, admirable également, intitulé La Terreur, cette modestie que nous pourrions confondre avec un humanisme bien entendu. C'est à ce prix que nous pourrons nous prétendre les gardiens de la «maison de la vie» (p. 145), et empêcher que la Bête cherchant qui dévorer n'y pénètre et ne devienne l'hôte purulent de notre propre chair. Le Grand Dieu Pan, dans sa signification la plus profonde, est peut-être une apologie de la beauté du monde, de la tempérance, de la merveille que représente l'équilibre ou, mieux, l'harmonie des forces, de la lumière mais aussi, merveille quotidienne et insoupçonnable, de la chair qui, si elle devait servir aux expérimentations scientifiques les plus hasardeuses, pourrait devenir le sépulcre de l'horreur, dans une parodie d'incarnation, comme il s'en voit dans Sous le soleil de Satan que j'ai rapproché d'ailleurs du texte de Machen.
Mais c'est là un tout autre sujet d'études, certes passionnant.

Notes


(1) Comme dans les Repère bibliographiques, où il est affirmé que le recueil intitulé Le Peuple blanc comporte un texte intitulé Les Archers - Les Anges de Mons, mon exemplaire n'indiquant que le seul titre original (The Bowmen) soit Les Archers (p. 148). De même, page 147, c'est par erreur qu'est indiquée une Petite Bibliothèque des Ombres en lieu et place de la Petite Bibliothèque Ombres.
(2) H. P. Lovecraft, Épouvante et surnaturel en littérature (traduction de J. Bergier et F. Truchaud, Christian Bourgois, 1985), p. 143. Je constate que Pierre-Guillaume de Roux a réédité cet ouvrage, également présenté par Anne-Sophie Yoo. Suggérons-lui, cette fois-ci publiquement, de rééditer L'Apprenti sorcier de Hanns Heinz Ewers.
(3) Cf. p. 124 : «Si vous voyez de la vase à la surface d'une rivière, vous pouvez être certain qu'elle vient du fond; j'allai au fond" déclare ainsi un des personnages, qui ne peuvent qu'annoncer ceux que prononcera, avant d'explorer le labyrinthe souterrain des Aveugles, Fernando Vidal Olmos dans le deuxième tome de la trilogie romanesque de Sábato, intitulé Héros et Tombes.

Lo Zollverein come strumento economico di unificazione della Germania

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Lo Zollverein come strumento economico di unificazione della Germania

di Domenico Caldaralo

Ex: http://www.geopolitica-rivista.org

Il dibattito storiografico degli ultimi secoli sul ruolo dello Zollverein, ovvero dell’Unione doganale tedesca portata a termine su impulso dello Stato prussiano, è stato orientato a due filoni interpretativi. Un primo, espresso sul finire dell’Ottocento da Heinrich von Treitschke, ha visto nell’Unione doganale il primo passo verso l’unificazione tedesca (tesi sostanzialmente sostenuta anche da John Murphy ai giorni nostri), mentre un secondo, in contrasto con questa ipotesi, risalente alle interpretazioni di Alan John Percival Taylor e Martin Kitchen, ha rinvenuto nelle mosse della Prussia delle motivazioni inizialmente economiche e solo in un secondo tempo politiche, esaltando i risvolti economici. Oggi il dibattito storico-economico sembra enfatizzare piuttosto «i vantaggi fiscali derivanti dalle economie di scala all’interno dell’amministrazione doganale».

La creazione dello Zollverein trova i suoi antecedenti nelle riforme ultimate nel 1818 quando la Prussia stabilì un nuovo regime tariffario, armonizzando la struttura doganale interna ai propri territori che includevano enclave e altri piccoli Stati. Per dieci anni queste riforme avevano garantito benefici finanziari, avevano favorito una più libera circolazione delle merci e consentito di raggiungere l’unione doganale del paese. Portate a termine dal Ministro delle Finanze prussiano Friedrich Von Motz (1825-1830), le riforme di liberalizzazione condotte dal governo prussiano furono alla base della successiva creazione dello Zollverein. Tra gli ispiratori dell’Unione doganale vi fu l’economista Freidrich List. Già nel 1819, intervenuto in qualità di capo dell’Unione dei mercanti al Bundestag tedesco (il parlamento della Confederazione con sede a Francoforte), così si pronunciava:

«Le numerose barriere doganali bloccano il commercio interno e producono gli stessi effetti degli ostacoli che impediscono la libera circolazione del sangue. I mercanti che commerciano tra Amburgo e l’Austria, o Berlino o la Svizzera devono attraversare dieci Stati, devono apprendere dieci tariffe doganali, devono pagare dieci successive quote di transito. Chiunque viva al confine tra tre o quattro Stati è ancora più sfortunato, spendendo i suoi giorni tra ostili esattori fiscali e ufficiali della dogana. È un uomo senza patria».

Dopo la liberalizzazione del mercato prussiano, l’Unione doganale tedesca avrebbe conseguito, stavolta su scala regionale, l’abolizione delle tariffe di transito tra un Paese e l’altro (con una consistente riduzione dei costi di trasporto delle merci) e l’implementazione di una sola tariffa esterna per i non membri. Oltre a consentire una uniformazione progressiva di pesi e misure tra i Paesi che ne sarebbero entrati a far parte e una liberalizzazione dei commerci, avrebbe garantito la riscossione dei dazi esterni e la condivisione delle entrate doganali (in base alla popolazione degli Stati), creando le condizioni per un mercato integrato. Ma la conseguenza più importante doveva essere un impatto evidente e forte sulla crescita economica, sulla convergenza dei prezzi e sull’industrializzazione della Germania (“precondizioni” e successivo take-off o big spurt industriale). Quest’ultima è collocabile cronologicamente in coincidenza con l’implementazione dell’Unione doganale, tra gli anni Trenta e Quaranta e l’inizio della grande depressione del 1873 o al più tardi avvertibile secondo W.W. Rostow dal 1850, processo alla fine del quale il Paese poteva affacciarsi come potenza economica sullo scenario mondiale. David Landes ha così efficacemente sintetizzato l’impatto della creazione dello Zollverein sul commercio in Germania:

«Riguardo alla domanda, l’unificazione interna dei mercati nazionali fu sostanzialmente completata nell’Europa occidentale con la formazione dello Zollverein tedesco: le lunghe file di carri che nel gelo della notte di Capodanno del 1834 aspettavano l’apertura delle barriere doganali erano una prova eloquente delle nuove possibilità che si aprivano insieme ad esse».

L’allargamento dello Zollverein

L’allargamento dell’Unione doganale procedette per assimilazione dei singoli Stati a partire da un embrione di Paesi costituenti un ristretto mercato allargato. Quando nel 1827, senza che si fosse giunti ancora all’inizio formale dell’Unione doganale, l’Assia-Durmstadt strinse accordi tariffari con la Prussia, l’influenza economica di quest’ultima era già una realtà di fatto. L’intesa, poi concretizzatasi nell’unione tariffaria nel 1828, costituì il primo accordo doganale della Prussia con un vasto Stato della Confederazione tedesca, andando a costituire la “zona core” all’interno del futuro Zollverein.

Questo primo nucleo doganale iniziava a minare la stessa filosofia della Confederazione germanica, che era concepita come perpetuazione dello status quo in Germania, mentre una unione doganale condotta da un Paese egemone contribuiva a stravolgere l’ordine uscito dal Congresso di Vienna. Il peso politico, più che commerciale o economico, di questo accordo fu chiaro in quanto non comportava vantaggi sul lato prussiano, quanto su quello dell’Arciducato d’Assia. Tale accordo, tuttavia, rappresentava una sorta di ingresso dell’antico Langraviato nel “sistema politico” della Prussia.

L’anno dell’intesa con l’Assia-Darmstadt fu anche l’anno della reazione alle manovre prussiane di un congruo numero Stati della Germania centrale, che nel settembre 1828 addivennero ad un accordo formale per un’area di commercio alternativa, nata con finalità difensive rispetto a quella messa in atto dalla Prussia. Più che un’area di libero scambio, la Mittledeutcher Handelsverein (siglata inizialmente tra Hannover, Sassonia, Assia-Kassel e le città libere di Brema e Francoforte sul Meno) nasceva come un trattato che impegnava gli Stati aderenti a non prendere parte ad altre unioni doganali prima della fine del 1834, data nella quale l’accordo tra Prussia, Assia e Darmstadt si sarebbe concluso e, inoltre, a non innalzare barriere doganali contro gli Stati membri. Essa era animata sostanzialmente dall’obiettivo di forzare il regno prussiano ad avviare trattative multilaterali con i potenziali Paesi aderenti al proprio blocco.

Egemonie contese

Gli statisti prussiani sospettarono l’Austria di essere dietro i tentativi di sovvertire la propria unione doganale per tramite della Mittledeutcher Handelsverein. Nelle parole rivolte al Ministro degli Affari Esteri dal ministro delle Finanze prussiano Friederich Von Maltzen, l’unione di Stati centrali tedeschi appariva «favorita e promossa dall’Austria». Veniva agitato il sospetto delle macchinazioni del rivale asburgico finalizzate a far deflagrare il progetto di unione doganale allargata. Tale convinzione si fece strada presso le alte sfere dell’amministrazione prussiana e subito ne fu informata la corte: «l’Austria era dietro l’unione doganale della Germania centrale».

Per quanto dietro le iniziative prussiane non vi fosse l’esplicita intenzione di scalzare l’egemonia austriaca all’interno della Confederazione, l’unificazione economica fatta a spese dell’Austria avrebbe consentito alla Prussia di conseguire proprio questo obiettivo. D’altra parte non minore peso avevano i timori, ancora vivi al tempo, di un’invasione francese. La Prussia coltivava l’intenzione di compattare gli Stati minori della Confederazione attorno a sé contro un’eventuale minaccia francese, ma per far questo, doveva ridurre il peso politico dell’Austria, quindi i condizionamenti e le influenze austriache su questi Paesi (specie quelli vicini della Germania meridionale). I Prussiani, dal canto loro, affermavano che la loro politica si esprimeva in conformità alla Legge federale della Confederazione Tedesca (art. 19), che invitava gli Stati tedeschi ad avviare contatti intorno ad una armonizzazione doganale finalizzata a comuni interessi commerciali. L’Austria non poteva che nutrire invece ostilità verso il trattato prussiano con l’Assia-Darmstadt. In un certo senso la Prussia era ricambiata nella propria ostilità verso l’impero austriaco.

Per quanto riguarda la minaccia rappresentata dalla Francia, ben prima della rivoluzione di luglio del 1830, che sembrò riproporre scenari vecchi di almeno trent’anni, i timori per le ambizioni francesi sul Reno erano abbastanza diffusi. Gli uomini di Stato che gettarono le basi per la successiva unione della Germania per mezzo dello Zollverein, apparivano ossessionati dalla paura di una Germania debole e divisa contro un potere monoblocco francese. Friedrich List guardava proprio alla Francia come modello di coesione doganale e unità politica. I burocrati prussiani dell’epoca della Germania post-napoleonica, che lavorarono alacremente per creare l’Unione doganale prussiana, animati da una profonda francofobia, provenivano per la maggior parte dal servizio nell’amministrazione svolta ai tempi dell’impero napoleonico (Motz aveva servito in Vestfalia sotto Girolamo Bonaparte). Gli eventi di luglio avrebbero spinto a mettere da parte le acrimonie con gli Asburgo e a un temporaneo riavvicinamento con l’Austria, al quale appariva disposta la monarchia Hohenzollern (nel 1830, come nel 1866, quando Guglielmo I tentò di evitare la guerra con l’Austria).

L’eversione dell’unione doganale centrale

Riguardo la sfida rappresentata dall’unione doganale centrale, i burocrati prussiani meditarono, al fine di contrastarla, financo la guerra economica e la riconsiderazione dei rapporti con alcuni Stati facenti parte di essa, in particolare l’Hannover (dietro il quale v’era il sostegno inglese) e l’Assia-Kassel. La Prussia considerava tale unione, per citare le parole del diplomatico e uomo di Stato prussiano d’origine danese Albrecht von Bernstorff, alla stregua di un “aggregato di interessi” ostile.

Nel tentativo di sfilare membri importanti dall’unione rivale, la Prussia perseguiva una strategia di contatti bilaterali, stabilendo trattative esclusive con il Paese candidato a entrare nella propria area commerciale. Era la stessa strategia di contatti seguita con l’Assia Darmstadt nel 1828. Facendo ciò essa rifiutava di avviare negoziazioni multilaterali, esercitando tutto il proprio peso politico ed economico e la propria superiorità in termini di persuasione diplomatica nei riguardi di ogni singolo Stato potenziale aderente. Questa metodologia fu utilizzata per spingere l’Assia-Kassel, incastonata tra i possedimenti prussiani occidentali e orientali, ad abbandonare l’Unione centrale e aderire al blocco prussiano, passaggio che si concretizzò nel 1831, consentendo ai Prussiani di realizzare la saldatura tra province divise territorialmente.

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Il Ministro delle Finanze prussiano, del resto, era ben consapevole del forte legame che univa l’integrazione economica ad una possibile futura unità politica della Germania. Nelle sue memorie Motz sottolineava:

«È una verità politica che importazioni, esportazioni, strumenti di transito sono il risultato delle divisioni politiche (tra gli Stati tedeschi, ndt), e ciò è vero, perciò anche l’inverso è altrettanto vero, cioè che l’unificazione di questi Stati in una unione tariffaria e commerciale può condurre ad una unificazione in un unico e medesimo sistema politico».

Al fine di concretizzare queste aspirazioni, Motz, Bernstorff (che espresse le medesime posizioni in un memorandum, Denkschrift, del 1831) e gli altri statisti prussiani si adoperano per l’ingresso nello Zollverein della Baviera-Wurttemberg, costituitasi unione doganale propria nel 1827-1828, che fu avviato sin dopo il primo ingresso dell’Assia-Durmstadt. Al 1828 risalgono i primi negoziati segreti e nel 1829 avvenne la firma di un importante accordo commerciale che includeva la creazione di una rete di strade. Nel 1833, l’anno prima dell’entrata in funzione dello Zollverein, Baviera, Wurttemberg, Assia-Hesse entrano a far parte dell’Unione doganale prussiana. Le prime due aderirono grazie a laute concessioni, tra cui la possibilità di stringere accordi con Stati stranieri. La Prussia, benché conseguisse l’adesione formale di questi Stati fondamentali sul piano geopolitico, tuttavia incorporava un rischio concreto di futura scissione e di cambio di fronte, soprattutto con riferimento alla Baviera e al Wurttemberg (e che rimarrà vivo fino alla vigilia della guerra franco-prussiana).

L’ingresso della Baviera infatti è importante non tanto per ragioni economiche, quanto politiche e militari. Solo «in alleanza con la Baviera il fianco della Prussia renana dalla bocca della Saar di Bingen può essere adeguatamente difeso contro la Francia», scrive Motz nelle sue memorie. Complici i sommovimenti rivoluzionari del 1830 in Francia e Paesi Bassi, il rischio infatti di un intervento francese a sostegno dei focolai in Sassonia e Assia-Kassel appariva reale dopo le dichiarazioni pronunciate dal diplomatico Hector Mortier in merito al fatto che la Francia non avrebbe potuto ignorare le attività rivoluzionarie lungo il Reno.

L’istituzione formale dello Zollverein

Gli eventi della rivoluzione di luglio spinsero la Prussia ad accelerare il processo di consolidamento dell’Unione doganale, ferma a un formale trattato commerciale con gli Stati meridionali. Dopo due anni di pausa nelle trattative, nel 1831 le negoziazioni furono riaperte dal nuovo Ministro delle Finanze Karl Georg von Maassen (1830-1834). Nel 1833 infine (22 marzo) fu firmato il trattato con cui nasceva lo Zollverein, che sarebbe entrato in vigore il 1° gennaio dell’anno dopo. L’atto successivo dell’allargamento dello Zollverein fu l’intesa raggiunta due mesi dopo con la Sassonia e i principati della Turingia, con i quali furono stipulati trattati che mettevano un punto decisivo alla entrata in funzione dell’Unione doganale. L’adesione della Baviera-Wurttemberg svincolava la Sassonia dalla partecipazione alla Mittledeutcher Handelsverein, che infatti abbandonava in favore dell’altra unione.

Dopo l’istituzione formale, il coinvolgimento del Baden fu il passaggio immediatamente successivo del suo consolidamento. Posto all’intersezione tra Francia, Svizzera e il resto degli Stati tedeschi, il Granducato costituiva una porta d’accesso fondamentale per i commerci, rimasta isolata dopo l’adesione di Baviera e Wuerttemberg. Lo stesso accadde ad altri due importanti Stati assiani, Nassau e la libera città di Francoforte, i cui timori per un completo isolamento dai mercati tedeschi avevano portato a sottoscrivere un accordo commerciale con la Francia nel 1835, però poi annullato a beneficio della partecipazione allo Zollverein nel dicembre dello stesso anno.

In particolare la città di Francoforte subiva esternalità negative dalla adesione di Nassau, perdendo lo sbocco alla regione renana. Il fattore dell’economia esterna riveste una importanza fondamentale nel processo di smottamento degli Stati tedeschi verso l’unificazione commerciale con la Prussia. La Prussia e gli Stati settentrionali detenevano un altro vantaggio competitivo rispetto alle controparti meridionali. Essi, potendo contare sui porti di sblocco aperti ai mercati internazionali, subivano esternalità inferiori rispetto ai mercati meridionali resi asfittici dalla chiusura loro contrapposta dal blocco dello Zollverein. Ciò consentiva agli Stati tedeschi settentrionali (riuniti nella Confederazione tedesca del Nord nel 1866) di ridurre le tariffe di importazione e potenziare le rotte verso il Baltico e il Mare del Nord.

Come reazione allo Zollverein, Hannover e Brunswick, dopo la fine dell’Unione doganale centrale, conclusero una propria unione doganale nel 1834-1835, denominata Steuerverein (Unione fiscale), alla quale prese parte l’Oldenburg nel 1836. Essa ebbe fine quando il Brunswick, per rompere anch’esso l’isolamento, optò per l’adesione allo Zollverein (1842), seguito dall’Hannover (legato in unione personale con l’Inghilterra) e dall’Oldemburg nel 1851 e nel 1852, che contribuirono alla saldatura ulteriore delle province prussiane scollegate. I rimanenti Stati tedeschi non ancora inglobati furono annessi dopo la guerra austro-prussiana del 1866 (Meclemburgo e Lubecca) o cedettero infine alle pressioni della nuova entità imperiale costituita a Versailles nel 1871, come nel caso di Amburgo e Brema (1888).

Il ruolo degli Stati circonvicini

Austria e Francia operarono scarso impegno, dovuto anche a fattori geografici, economici e a blanda volontà politica, nel contrastare la politica di espansione doganale prussiana. La Francia mantenne sempre alte le tariffe doganali impedendo l’ingresso di merci tedesche, ma così facendo contribuiva ad accrescere diseconomie in quegli Stati rimasti esclusi dallo Zollverein e che avrebbero avuto bisogno di mercati di sbocco. Anche l’Austria, sebbene supportasse l’Unione degli Stati centrali, perseguì sempre una politica accomodante verso la Prussia che finì per agevolarne i disegni. Sebbene avesse stabilito un accordo commerciale con lo Zollverein nel 1853, e il Ministro delle Finanze austriaco Karl Ludwig von Bruck (1855-1860), avesse proposto l’adesione dell’impero asburgico nella sua interezza nello Zollverein, tale iniziativa incontrò l’opposizione di alcuni gruppi di interesse nell’impero (produttori di ghisa e cotone), timorosi della politica di basse tariffe praticata dai Prussiani. Un nuovo tentativo di ingresso nel 1865 fu infine anch’esso respinto, ma l’Austria riuscì comunque a ritagliarsi un ruolo di nazione privilegiata negli scambi con l’Unione.

L’Austria, un Paese dalla crescita economica debole alla metà del secolo se paragonata a quella prussiana, aveva già tuttavia conseguito una sorta di unione doganale interna, armonizzando le tariffe tra Austria e Ungheria. Essa però non era pronta ad essere accettata dagli Stati di media grandezza dello Zollverein, che avevano attuato politiche di condivisione delle entrate con la Prussia. Essi erano disposti ad accettare una primazia dell’Austria nel Bundestag, non nello Zollverein.

La Danimarca, soccombente nella guerra con la Prussia nel 1864, il Belgio (separatosi dai Paesi Bassi nel 1830) che non impedì il passaggio del Lussemburgo (sotto la sovranità olandese) nello Zollverein nel 1842, dopo aver tentato esso stesso un’associazione dopo il 1840 (fallita per l’opposizione francese) e la Svizzera, la cui neutralità assoluta era stata sancita a Vienna nel 1815, non compirono alcuno sforzo per contrastare i piani prussiani, se non altro per il loro scarso peso economico e politico.

Conclusioni

L’Unione doganale tedesca servì dunque, immediatamente dopo il conseguimento dell’indipendenza dalla Francia, come strumento della Prussia per affrancarsi dal suo dominio e per legare a sé gli Stati disposti a Nord del Meno, al fine di inibire la minaccia dell’egemonia francese (obiettivo che si pose lo stesso “sistema bismarckiano” di alleanze europeo). L’impatto della politica economica di armonizzazione tra i regimi tariffari, incentivata dalla spinta ad aprirsi a mercati nuovi (o a vie rimaste precluse dalla barriera dello Zollverein) ebbe ricadute inevitabilmente politiche, pesando sull’assetto degli Stati confederali e spingendo a una loro sempre più forte coesione. Infine, una volta estromessa definitivamente l’Austria come potenza gravitante attorno alla Confederazione, formalmente abolita, lo Zollverein esaurì il suo ruolo, venendo inglobato nella neonata struttura federale imperiale.

NOTE:

Domenico Caldaralo è laureando in Scienze storiche e della documentazione storica presso l’Università degli Studi di Bari “Aldo Moro”.


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lundi, 18 mai 2015

Najat Belkacem sa haine du latin et... des mathématiques

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Najat Belkacem sa haine du latin et... des mathématiques

Auteur : Fiorello
Ex: http://zejournal.mobi & http://www.agoravox.fr

Aujourd'hui avec la réforme des collèges annoncée par Mme Najat Belkacem, l'heure est grave, les professeurs de mathématiques en collège sont au bord d'un grand découragement. L'enseignement des mathématiques au collège est en passe d'être anéanti en même temps que les classes bilangues et que l'enseignement du latin mais dans un silence absolu sans qu’aucune voix ne s’élève pour le défendre. Bref c’est l’école de l’exigence et de la transmission des savoirs qui vacille au profit d’un centre de loisir low cost.

De quel massacre s’agit-il ?

Depuis que j’enseigne, nous (professeurs de mathématiques) déployons dans les collèges tous nos efforts pour rendre les mathématiques plus ludiques, plus concrètes, plus en interaction avec les autres disciplines et nous intégrons de plus en plus l’histoire des mathématiques dans nos cours ainsi que les nouvelles technologies. Ceci est utile, nécessaire, important mais ce n’est pas non plus l’alpha et l’oméga de l’enseignement des mathématiques. Tout comme pour la grammaire, il convient pour faire des mathématiques d’avoir des connaissances, de connaître des techniques, d’apprendre et de s’entrainer à raisonner. Bref un temps disciplinaire et un temps d’exercices n’hésitons pas à le dire répétitifs sont nécessaires (je sais aujourd’hui on appelle cela de la barbarie). N’en déplaise à notre ministre, pour progresser en mathématiques il est nécessaire d’apprendre, de travailler et de fournir des efforts ! Comment maîtriser le calcul sans s’entrainer à en faire ? Comment savoir résoudre une équation sans s’entrainer à en résoudre ? Comment faire de la géométrie sans connaître les éléments de base, les principaux théorèmes ? Les exemples sont innombrables.

Madame la ministre entend diviser par deux les horaires disciplinaires de mathématiques au collège en rendant obligatoire d’effectuer durant le temps d’enseignement de l’aide individualisé et des projets interdisciplinaires. Sans polémiqué sur l’intérêt de l’aide individualisé qui sur le terrain ne convainc pas grand monde, il est interdit durant ce temps de faire du disciplinaire et donc de faire des mathématiques (voilà une heure en moins en 6ème, et une demi-heure en moins pour les autres niveaux). En ce qui concerne les Enseignements pratiques interdisciplinaires(EPI), c’est une vieille recette qui s’appelait autrefois IDD (itinéraires de découverte) et qui a valu à l’époque une baisse des horaires en mathématiques au collège. Madame la ministre entend imposer cette interdisciplinarité comme le vœu du prince, comment réussir un projet pluridisciplinaire si l’enseignant n’est pas volontaire pour se lancer dans ce projet ? Les enseignants forcés seront-ils motivés et pertinents ? Imaginons qu’ils le soient et bien ces heures ne remplaceront pas les heures disciplinaires en efficacité.

Et c’est surtout en mathématiques que ces EPI seront les plus néfastes. Tout simplement parce que dans de tels projets les mathématiques n’interviennent que de façons sporadiques, ponctuelles et pire parfois même de façon artificielle. Prenons les exemples du ministère : « un magazine consacré à la machine à vapeur ». Sur cet exemple comme sur tous les autres les élèves vont passer beaucoup de temps à taper leur page du magazine, à embellir le magazine et à relier les pages du magazine tout ça sur le temps disciplinaire qui sera réduit. Pour la partie mathématique je cite : « leur professeur de mathématiques leur a demandé de prouver qu’il s’agissait réellement d’une révolution en calculant, à partir de la vitesse d’un cheval et la vitesse des premiers trains, le temps gagné pour rejoindre les villes de Lyon, Marseille, Orléans et Nantes depuis Paris. ». Un petit problème concret et 2 calculs intéressants certes mais qui prenne la place du travail réalisé au cours de 15 à 20 heures de mathématiques. On peut prendre tous les exemples et faire le même constat, j’ai longuement travaillé sur les IDD, je pense savoir de quoi je parle !

Donc avec les EPI c’est entre une demi-heure à une heure en moins pour l’enseignement des mathématiques en 5ème, en 4ème et en 3ème. Que reste-t-il ? 3,5h/semaine en 6ème  et 2h/semaine en 5ème, 4ème et 3ème. Avec des élèves habitués à ne pas travailler pendant 4h par semaine lors des EPI, donc moins efficaces durant le peu de temps d’enseignement qu’il restera. Ok ce n’est pas encore divisé par deux, il suffit maintenant de rajouter le numérique dans l’enseignement des mathématiques et maintenant on a CQFD. Le numérique et lui aussi un plus d’entre notre enseignement mais vouloir apprendre le codage à des élèves qui en grande partie ne maitrisent pas le calcul mental, ne maitrisent pas la géométrie de base et ne maitrisent pas les bases de la langue française est-ce bien raisonnable ? Utiliser un logiciel et cliquer sur une souris c’est utile dans la vie j’en conviens mais qu’on dégage du temps pour cela et qu’on ne vienne pas sans cesse rogner sur les fondamentaux que sont les mathématiques.

La grille horaire n’est pas le seul grave problème, il y en a un autre de taille : les programmes. Non pas le contenu des programmes mais leur faisabilité et leur adaptation laissée au « local ». Les programmes sont donnés volontairement peu clairs et peu détaillés pour soi-disant permettre une liberté pédagogique. Le pire c’est qu’ils ne sont pas donnés par niveau mais par cycle, en clair pas par année mais sur trois ans. Chaque collège pourra étaler sa progression sur trois ans comme il le souhaite. Plus personne ne pourra s’assurer que les programmes sont bouclés, un élève qui change de collègue sera complétement perdu surtout dans une discipline comme la nôtre où les notions sont liés les unes aux autres. Et pire encore, il sera impossible pour les éditeurs de concevoir des manuels, de belles économies pour le ministère mais une nouvelle catastrophe pour les mathématiques et les élèves. Comment donner du travail à faire en classe et à la maison sans livre ? Jamais nous n’obtiendrons des photocopies en nombre suffisant pour pallier à ce problème (ils nous en manquent déjà cruellement) ! Les manuels scolaires sont aussi un moyen de mieux connaître les programmes surtout pour les jeunes débutants.

Pour noircir encore un peu plus le tableau, je pourrais parler des hiérarchies intermédiaires souhaitées par le ministère pour mettre au pas les enseignants récalcitrants et la concurrence que souhaite lancer le ministère entre les différentes disciplines et entre les enseignants. De quoi encore remonter sans doute le moral des professeurs de mathématiques et celui des autres enseignants ! On pourrait aussi ajouter le tableau décrit par notre ministre sur le travail effectué jusqu’à présent dans nos collèges, chacun appréciera ses écrits et ses propos à leur juste valeur. Ce ne sont pas les mensonges proférés par les plus hauts représentants de l’état pour défendre cette réforme qui améliorent la situation bien au contraire.

Si vous voulez je suis élitiste, un pseudo intellectuel et un passéiste mais je vous em...

- Source : Fiorello

P. Buchanan: Our Next Mideast War - Syria

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Our Next Mideast War - Syria

By

Ex: http://www.lewrockwell.com

Jeb Bush has spent the week debating with himself over whether he would have started the war his brother launched on Iraq.

When he figures it out, hopefully, our would-be president will focus in on the campaign to drag us into yet another Mideast war — this time to bring down Bashar Assad’s regime in Syria.

While few would mourn the passing of the Assad dynasty, there is a problem: If Assad falls, a slaughter of Christians will follow and the battle for control of Damascus will be between the Syrian branch of al-Qaida, the Nusra Front, and the crazed terrorists of the Islamic State.

Victory for either would be a disaster for America.

Where is the evidence of an unholy alliance to bring this about?

Turkey, which turned a blind eye to ISIS volunteers slipping into Syria, has aided the Nusra Front in setting up its own capital in Idlib, near the Turkish border, to rival the ISIS capital of Raqqa.

In the fall of Idlib, said Bashar Assad, “the main factor was the huge support that came through Turkey; logistic support, and military support, and of course financial support that came through Saudi Arabia and Qatar.”

Why would Turks, Saudis and Qataris collude with Sunni jihadists?

Turkish President Recep Tayyip Erdogan detests Assad. The Saudis and Gulf Arabs are terrified of Shiite Iran and see any ally of Tehran, such as Assad, as their mortal enemy.

This also explains the seven weeks of savage Saudi bombing of the Houthi rebels, who dumped over a U.S.-Saudi puppet in the Yemeni capital Sanaa, then seized the second and third cities of Taiz and Aden.

But while the Houthis bear no love for us, they have been fighting al-Qaida in the Arabian Peninsula. Thus, the Saudi bombing has given AQAP, the most dangerous terrorist foe we face, freedom to create sanctuaries and liberate hundreds of fellow terrorists from prison.

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The Israelis seem to be in on the game as well. While they have taken in rebels wounded on the Golan Heights and returned them to their units, there are reports of Israel aiding the Nusra Front with intelligence and even air strikes.

This week, an Israeli official bluntly warned that Hezbollah has amassed 100,000 short-range rockets capable of striking northern Israel, thousands of which could hit Tel Aviv. The rockets are said to be hidden in Shiite villages in southern Lebanon.

Israel is preparing, writes The New York Times’ Isabel Kershner, “for what it sees as an almost inevitable next battle with Hezbollah.”

As Hezbollah has been the most effective fighting ally of Assad, an Israeli war on Hezbollah could help bring Assad down.

But, again, who rises if Assad falls? And who else, besides Christians and Alawites, starts digging their graves?

As one might expect, Sen. Lindsey Graham is all in. Late in April, he declared, “Assad has to go. … We’re going to have to send some of our soldiers back into the Middle East.”

Graham is willing to commit 10,000 U.S. ground troops.

“I would integrate our forces within a regional army. There is no other way to defend this nation than some of us being on the ground over there doing the fighting.”

Wednesday, The Washington Post laid out the game plan for war on Syria. While we cannot create a NATO with kings, emirs, sheiks, and sultans, says the Post,

“[T]here is a way that Mr. Obama could serve both the U.S. interests and those of the Gulf allies: by attacking the Middle East’s most toxic, and destabilizing force, the Bashar al-Assad regime in Syria. Syria’s dictatorship is Iran’s closest ally in the region, and its barbarity opened the way for the rise of the Islamic State. Recently, it has suffered battlefield reverses, in part because of increased Gulf aid to rebel forces.

”If Mr. Obama were to … create safe zones in northern and southern Syria for the rebels, the balance could be tipped against Damascus and Tehran — and U.S. allies would have tangible reason to recommit to U.S. leadership.”

Consider what is being recommended here.

The Post wants Obama to bomb a Syrian nation that has not attacked us, without congressional authorization — to aid rebels whose most effective fighters are al-Qaida and ISIS terrorists.

And we’re to fight this war — to nullify ultra-rich but unhappy Gulf Arabs?

Obama must also “do more about Iranian aggression,” says the Post.

But against whom is Iran committing aggression?

In Syria, Iran is backing a regime we recognized until a few years ago, that is under attack by terrorist rebels we detest. In Iraq, Iran is backing the government we support, against ISIS rebels we detest.

Bottom line: A U.S. attack on Syria is being pushed by the War Party to propel us into a confrontation with Iran, and thereby torpedo any U.S. nuclear deal with Iran.

Cui bono? For whose benefit?

Du côté de chez Erdogan

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Du côté de chez Erdogan
 
La Turquie a choisi son camp, et ce n’est pas le nôtre.
 
Journaliste et écrivain
Il a présidé la Bibliothèque de France et a publié plus d'une vingtaine de romans et d'essais. Co-fondateur de Boulevard Voltaire, il en est le Directeur de la Publication
Ex: http://www.bvoltaire.fr

Comme l’Espagne à la veille de la Deuxième Guerre mondiale, la Syrie est décidément le champ de bataille qu’ont choisi des pays tiers pour s’affronter dans une guerre civile de jour en jour plus internationale.

Les combattants envoyés et les armes livrées par le Hezbollah libanais, l’Iran et la Russie n’étaient pas pour rien dans la résistance opiniâtre opposée par le régime de Bachar el-Assad à la subversion et dans les quelques succès qu’il avait remportés sur le terrain à la fin de l’année dernière. Les revers qu’accumulent les gouvernementaux depuis quelques semaines doivent moins à l’afflux des djihadistes venus de toute l’Europe et du Moyen-Orient qu’à l’appui financier, matériel et militaire qu’apportent aux insurgés de généreux et discrets donateurs étrangers.

Si la province d’Idleb, dont Damas avait prématurément annoncé la reconquête, lui échappe aujourd’hui en grande partie, si le réduit alaouite lui-même, autour de Tartous et de Lattaquié, semble désormais menacé, la proximité de ces deux zones avec la Turquie de M. Erdoğan n’y est pas pour rien.

Maître d’un pays qu’Atatürk et ses successeurs avaient pu croire définitivement arrimé à l’Occident et à la modernité, celui qui en est aujourd’hui le président après en avoir été pendant treize ans le tout-puissant Premier ministre a fait accomplir à la Turquie des pas de géant dans la direction opposée. Le vernis laïque et républicain dont les Jeunes-Turcs avaient badigeonné la façade décrépite de l’ancien Empire ottoman craque de toutes parts. Retour vers le passé : en même temps qu’il restaure l’influence et la prégnance de la religion sur un pays qui s’en croyait émancipé, Erdoğan entend bien rétablir sinon la domination au moins l’influence turque sur le monde sunnite. Le parallèle est troublant, même si l’opposition est totale, avec l’évolution de l’Iran depuis la chute du shah et l’avènement du régime des mollahs.

Membre de l’OTAN depuis sa création, la Turquie, aussi longtemps que dura la guerre froide, fut le meilleur rempart du monde libre face au bloc soviétique et peut-être l’Europe a-t-elle raté l’occasion de l’intégrer à l’Union, tout comme les États-Unis ont eu tort, en leur temps, de lâcher le régime impérial iranien. Tout cela n’est plus de saison. Refusant l’accès de ses aérodromes aux avions de la coalition occidentale et laissant ou faisant transiter par son territoire renforts et matériels à destination des adversaires de Bachar, M. Erdoğan renoue avec la légendaire tradition de la perfidie ottomane.

Il faut être aveugle comme un diplomate occidental ou buté comme un Premier ministre israélien pour s’obstiner à ne pas voir en face la réalité du Moyen-Orient. Aux yeux des gouvernements sunnites, l’ennemi prioritaire n’est ni le salafisme ni Al-Qaïda ni même Daech, mais le monde chiite dont le maillon faible est actuellement la Syrie. Pour le roi Salmane d’Arabie, comme pour M. Erdoğan, l’homme à abattre n’est pas le prétendu calife qui a mis la main sur la moitié de l’Irak et la moitié de la Syrie, mais Bachar el-Assad. Dans la guerre par personnes interposées qui oppose plus ou moins ouvertement Riyad et Istanbul à Téhéran et Damas, l’Occident, moitié jobard moitié complice, persiste à s’appuyer sur les planches pourries que sont les régimes les plus obscurantistes et les plus corrompus de la planète. Dans cette affaire, le gouvernement régressif et autoritaire de M. Erdoğan n’est plus un allié sûr ni un ami sincère ni même un partenaire fiable. La Turquie a choisi son camp, et ce n’est pas le nôtre.

Etes-vous un pseudo-intellectuel?

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Etes-vous un pseudo-intellectuel?

par Mathieu Bock-Côté

Ex: http://www.lefigaro.fr

FIGAROVOX/ANALYSE - Face au tollé engendré par sa réforme du collège, le ministre de l'Éducation nationale a traité ses opposants de «pseudo-intellectuels». Pour Mathieu Bock-Côté, cette accusation révèle qu'une certaine frange de la gauche ne s'est toujours pas réconciliée avec le pluralisme politique.


Mathieu Bock-Côté est sociologue (Ph.D). Il est chargé de cours à HEC Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal ainsi qu'à la radio de Radio-Canada. Il est l'auteur de plusieurs livres, parmi lesquels «Exercices politiques» (VLB, 2013), «Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois» (Boréal, 2012) et «La dénationalisation tranquille: mémoire, identité et multiculturalisme dans le Québec post-référendaire» (Boréal, 2007).


Êtes-vous un pseudo-intellectuel? L'accusation n'est pas neuve mais elle étonne chaque fois. Quand la gauche pontifiante constate que les intellectuels font dissidence, alors qu'elle les croyait à son service, elle les accuse d'être des pseudo-intellectuels. Autrement dit, ce sont des faussaires qui usurpent un beau titre pour se mettre au service de la réaction. C'est de cette manière que Najat Vallaud-Belkacem a exécuté les adversaires de sa réforme des programmes.

Quand la gauche pontifiante constate que les intellectuels font dissidence, alors qu'elle les croyait à son service, elle les accuse d'être des pseudo-intellectuels.

Cette accusation, elle vient souvent des intellectuels de gauche eux-mêmes. On se souviendra du mauvais sort fait à Raymond Aron, traité longtemps à la manière d'un pamphlétaire. Il avait beau être un des grands philosophes de son temps, on le traitait comme un prosateur sans envergure, seulement bon à donner un vernis théorique aux intérêts bien calculés de la bourgeoisie à laquelle il avait prêté serment.

C'était le temps du marxisme religieux. On distinguait alors ceux qui avaient été éclairé par la révélation révolutionnaire et les autres, encore empêtrés dans l'histoire avec ses contradictions et sa part tragique. Les premiers servaient l'humanité, ils travaillaient à l'éclairer et à l'émanciper, les seconds, consciemment ou non, justifiaient les privilèges des uns et la subordination des autres.

Mais le marxisme n'était pas qu'une morale surplombante distinguant entre les forces vives de l'humanité et son bois mort. Il se prenait aussi pour une science, ce qui assurait son surplomb théorique devant le commun des mortels. Une partie importante de la gauche intellectuelle a récupéré ces dernières années cette rhétorique et se permet d'exclure du domaine de la pensée ceux qui ne reprennent pas son jargon ou ses méthodes.

Une partie importante de la gauche intellectuelle a récupéré ces dernières années cette rhétorique et se permet d'exclure du domaine de la pensée ceux qui ne reprennent pas son jargon ou ses méthodes.

taubira-vengeresse-001.jpgAinsi, au fil des ans, Jean Sévillia, Alain Finkielkraut ou Marcel Gauchet ont été accusés successivement de pratiquer la contrefaçon intellectuelle. Le premier ne serait pas vraiment historien, les deux autres certainement pas philosophes. On a aussi fait le coup, au fil du temps à Pierre Manent, accusé d'avoir une connaissance sommaire des œuvres qu'il commente. Si de telles attaques n'étaient pas aussi mesquines, on dirait aisément qu'elles sont hilarantes.

La dernière accusation en date, c'est celle de polémiste. Elle consiste à transformer son contradicteur en aboyeur virulent, qui cherche la querelle pour la querelle, à moins qu'il ne se contente de provoquer cyniquement la bonne société pour augmenter sa visibilité médiatique. Éric Zemmour, qui est un écrivain politique de grand talent, a ainsi été réduit au statut d'histrion ne méritant même pas qu'on lui réponde. En attendant qu'on le fasse taire.

Souvent, les «pseudo-intellectuels» sont accusés d'être réactionnaires. Encore faudrait-il définir ce terme mais il sert moins à qualifier qu'à disqualifier son contradicteur. Il envoie le message suivant: vous êtes réactionnaire, alors pourquoi perdrais-je du temps à débattre avec vous? On parlera même de «penchants réactionnaires», à la manière de passions honteuses qu'un intellectuel bien élevé devrait refouler sans jamais les avouer.

Une certaine frange de la gauche ne s'est toujours pas réconciliée avec le pluralisme politique. Pour elle, la vérité et la justice coïncident toujours. Elle se présente comme le parti du bien.

D'ailleurs, une frange importante de la gauche psychiatrise ses adversaires. Ils seront au gré des querelles xénophobes, homophobes, transphobes, europhobes, islamophobes, et ainsi de suite. L'avantage, lorsqu'on diagnostic un trouble psychiatrique chez son adversaire, c'est qu'on n'a plus à lui répondre. Il a besoin d'une thérapie. Au mieux, on l'accusera de nostalgie. On le laissera alors radoter seul dans son coin, comme un grand-père sénile.

C'est la possibilité même du désaccord de fond qui semble inconcevable pour une femme comme Najat Vallaud-Belkacem. Pour elle, il va de soi que si quelqu'un a vraiment lu et compris sa réforme, il ne pourra que l'approuver. À moins qu'il ne milite consciemment contre le bien commun. Ce sera alors un salaud. C'est-à-dire un homme de droite. Ou qu'il ne comprenne rien à rien. Ce sera alors un idiot. Mais l'adversaire de bonne foi n'existe tout simplement pas.

Une certaine frange de la gauche ne s'est toujours pas réconciliée avec le pluralisme politique. Pour elle, la vérité et la justice coïncident toujours. Elle se présente comme le parti du bien. Les seuls contradicteurs légitimes qu'elle se reconnaitra seront ceux qui se couchent devant elle en se présentant simplement comme de simples ajusteurs comptables. Mais lorsqu'un intellectuel confesse un désaccord de fond, il n'est plus digne de considération.

Un homme «de droite» pourrait aisément reconnaître en Michel Foucault un authentique philosophe même s'il rejette son œuvre. De même, un homme «de gauche» devrait admettre la profondeur philosophique de l'œuvre d'un Julien Freund même s'il ne l'embrasse pas. Ceux qui réservent la philosophie pour leur camp témoignent en fait d'un fanatisme grave. Il est seulement triste de constater qu'on décide de temps en temps d'en faire des ministres.

Prospérité: sortir de la globalisation

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Prospérité: sortir de la globalisation
 
Auran Derien
Ex: http://metamag.fr
 
La globalisation est un système hypercentralisé pour les décisions stratégiques (18 entités financières contrôlent le monde), autoritaire à travers des fonctionnaires non élus qui, placés dans les organisations internationales et à la tête des Etats, répandent leur idéologie, en supprimant la différence entre fraude et tromperie, crime et activité légale.
 
La destruction du monde civilisé par les "bangsters" globalitaires, ce que d’aucuns nomment la gestion par le chaos, laisse subsister des îlots de prospérité. Certains sont assurés de perdurer car ils s’affranchissent des réseaux de l’empire du néant. D’autres, ne resteront pas intacts bien longtemps.

Refuser le goulag européen 

L’initiative populaire est un principe démocratique encore en œuvre en Autriche. Entre le 24 juin et le 1 juillet 2015, il est prévu de proposer à la population de voter sur le fait de sortir de l’Union Européenne. La situation se détériore dans tous les domaines: croissance, chômage, surendettement, pouvoir d’achat, taux de criminalité, disparition continue des petites exploitations agricoles, saccage de l’environnement. Une grande partie de la population a compris que les décisions de l’Union Européenne sont dictées par les congrégations multinationales (pharmacie, nucléaire, génie génétique, agroalimentaire, …. ). La paix est mise en danger par la négation du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Enfin, les sanctions économiques contre la Russie sont incompatibles avec la neutralité autrichienne.

En cas de sortie de l’Union Européenne, l’Autriche économiserait ses paiements annuels, racket au profit de divers «fonds de sauvetage pour l’euro», les obligations de dépôts à hauteur de milliards pour le Mécanisme européen de stabilité (MES), etc. Une monnaie spécifique pourrait être réintroduite. Chacun ne s’en porterait que mieux.
 
L’Islande qui a suivi le même raisonnement, est arrivée au même constat et a renoncé en conséquence à demander son adhésion. Le ministre des Affaires étrangères Gunnar Bragi Sveinsson a annoncé à l’UE l’annulation de sa demande, affirmant : «Les intérêts de l'Islande sont mieux servis en dehors de l'Union européenne».

Le Salvador réduit sa dose de poison 

Selon le site bioalaune.com le Salvador a décidé en septembre 2013 de prohiber une grande quantité (53) de produits chimiques  dont le poison Round up et de promouvoir un maïs hybride H-59 qui économise nombre de phytosanitaires. Le résultat sera apprécié dans quelques années mais il semble que le changement positif soit déjà perceptible. La santé des humains est altérée par les gangsters. Il convient de s’en éloigner.

La Chine investit dans les nouvelles technologies

De Chine parviennent chaque jour des informations prouvant un virage en faveur d’une croissance plus qualitative (réduction de la pollution) qui insiste aussi sur des technologies innovantes. Les start-up sont aidées (56 milliards), les produits à exporter sélectionnés (le TGV en particulier), de nouvelles institutions financières lancées (la Banque Asiatique d’Investissement). Les dollars ne sont plus accumulés mais servent à acheter des actifs en Europe. PSA, IBM, Club Méditerranée, l'aéroport de Toulouse, le port du Pirée, le géant italien Pirelli, des immeubles, des vignobles, etc.. sont passés sous contrôle chinois. L’Europe n’a jamais rien fait contre la finance anglo-saxonne, pourquoi éviterait-elle de devenir esclaves de la Chine ? L’esclave accepte n’importe quel maître, et les affidés européens vivent de la destruction de leur civilisation, du moins tant que les monnaies en lesquelles on leur verse prébendes, gratifications et autres soultes ne sont pas dévaluées brutalement.
 
L’Allemagne, niveau zéro? 

Alors que le grand banditisme des produits dérivés s’est installé dans la Deutsche Bank au temps de Joseph Ackermann, alors que le soviet suprême de la finance a obligé la banque à accepter un certain Anshu Jain comme président, le Président associé, un allemand, est attaqué pour une histoire peu claire, d’il y a plus de dix ans, et rien n’est fait par contre pour traduire en justice les responsables de la dette colossale de la banque qui risque de s’écrouler.. 

Ajoutons que l’espionnage allemand au service des Etats-Unis révèle le degré de veulerie auquel sont tombés ceux dont les ancêtres ont porté la plus haute culture que le monde ait connu.  Le paysage, quoique flou, laisse apparaître que le soleil se lève du côté des résistants au monde globalitaire alors que le néant engloutit peu à peu les collabos. On observera avec attention, en Europe, quelles sont les zones qui voudront se sauver des destructions massives orchestrées par l’axe de l’inhumanité.

Evola e Dante. Esoterismo ed Impero

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Evola e Dante. Esoterismo ed Impero

Autore:

Ex: http://www.centrostudilaruna.it

evola-e-danteTra i molti libri dedicati ad Evola nel 2014, in occasione del quarantennale della scomparsa, vale senz’altro la pena ricordare il volume di Sandro Consolato Evola e Dante. Ghibellinismo ed esoterismo, pubblicato dalle edizioni Arya (per ordini: arya@oicl.it, euro 18,00). Il valore di questo lavoro va colto nella organicità della trattazione, nell’uso accorto delle fonti e dei documenti, nell’elaborazione di tesi esegetiche che non risentono né dei limiti della denigrazione preconcetta, né della semplice esaltazione agiografica. Peraltro, il tema trattato, presenta aspetti di grande rilevanza per la contestualizzazione storico-teoretica dell’opera evoliana. Il saggio è strutturato in quattro densi capitoli preceduti da una premessa e seguiti dalle conclusioni dell’autore e da una   postfazione di Renato Del Ponte.

Consolato rileva come l’interesse mostrato da Evola per Dante, fosse assai diversificato: il tradizionalista si occupò, a più riprese, degli aspetti puramente esoterici del Poeta, di quelli esoterico-politici, ed infine della sua teoria dell’Impero. Per quanto attiene al primo, molti giudizi evoliani sono influenzati dalla sagace capacità interpretativa di Luigi Valli. Questi si distinse, sulla scorta del Pascoli esegeta di Beatrice, nel leggere l’espressione Fedeli d’amore che compare nella Vita Nova, riferita a compagni “dello stesso Dante in una fraternità esoterica ghibellina” (p. 14). A parere di Evola, ricorda l’autore, Valli destrutturò i criteri interpretativi dominanti allora la critica dantesca, quello estetico e quello centrato sulla ortodossia cattolica. Il cuore dell’esoterismo dell’Alighieri sarebbe racchiuso nel mistero della “Donna”, operante non solo nell’opera citata, ma anche nella Commedia, come confermato dalla lezione del Marezkovskij. “Donna-Beatrice” sarebbe figura evocante simbolicamente tre significati a lei consustanziali: La “Sapienza santa”, la dottrina segreta, l’organizzazione detentrice e custode della segretezza della dottrina. Tale Sapienza corrisponde a ciò che Aristotele aveva definito intellectus agens, impersonale e di origine extra-umana. Evola ritiene che amore e donna risveglino ciò che nell’uomo di senso comune è solo in potenza, possibile ma non agente, così come avviene nelle pratiche tantriche “l’elemento shivaico che prima dell’unione con la donna è inerte e inane” (p. 22). Per questo, la “donna” genera un essere nuovo, un essere latore di salus.

Dante-Statue_6537.jpgRispetto all’interesse evoliano per il dato esoterico-politico nell’Alighieri, è opportuno ricordare che la cerca del Poeta è sintonica, e la cosa è accortamente rilevata da Consolato, a quella che maturò negli ambienti graalici in rapporto al problema dell’Impero. Caratterizzata, in particolare, dal continuo riferirsi al motivo dell’imperatore latente, mai morto e per questo atteso e al Regno isterilito, simbolizzato in modo paradigmatico dall’Albero secco che rinverdirà con il rimanifestarsi nella storia dell’Impero, per l’azione del Veltro-Dux. L’Impero, per esser tale, deve far riferimento ad un re-sacerdote il cui modello è Melchisedec, custode della funzione attiva e di quella contemplativa. L’autore suggerisce che in tema di Veltro e relativamente alla sua esegesi storico-politica, Evola si richiama alla lezione di Alfred Bassermann, grazie alla quale egli coglie come Dante, in tema, si sia fermato a metà strada, “la sua concezione dei rapporti tra Chiesa e Impero rimase imperniata su di un dualismo limitatore…tra vita contemplativa e vita attiva” (p. 39). Lo stesso esoterismo dell’Alighieri era legato ad una sorta di via iniziatica platonizzante, non pienamente giunta a rilevare, come accadrà nel puro templarismo, che l’iniziazione regale risolve in sé i due momenti del Principio, contemplazione ed azione. In questo contesto, suggerisce Consolato, deve essere letta la polemica di Cecco d’Ascoli nei confronti dell’Alighieri, attaccato in quanto “deviazionista” rispetto all’iniziazione propriamente regale. In questi termini, Dante è il simbolo più proprio, per Evola, dell’età in cui visse, il medioevo. Età in cui la Tradizione tornò ad affacciarsi ma nei panni spuri e dimidiati del cattolicesimo.

In merito al tema dell’Impero, nonostante i limiti su ricordati, Evola vede in Dante un predecessore, in quanto “il pensiero di Evola è stato…un pensiero fondamentalmente monarchico, perché…egli trasferì l’ideale della sua giovanile ascesi filosofica…nella figura dell’Adepto…e poi pose questo…al centro e al vertice del suo ideale di Impero e di civiltà” (p. 48). Tale idea di Ordnung, si pone ben oltre i suoi surrogati moderni, in quanto espressione di un Potere dall’alto, con-sacrato e mirato a indurre nella comunità una Pace reale e non meramente fittizia. Capace, pertanto, di far sorgere negli uomini di ogni tempo quella spinta anagogica, verso l’Alto, che la tradizione classica, ha detto essere scopo essenziale del Politico. La Dittatura, sintesi delle prospettive filosofico-politiche della modernità maturate lungo la linea speculativa hobbesiano-schmittiana, può placare solo momentaneamente il conflitto, ma resta semplicemente il luogo della contraddizione eternamente riemergente. Ciò non significa che Evola ci inviti a non operare, a non agire. In quanto filosofo della pratica, nelle drammatiche contingenze dei primi anni Quaranta, e la cosa è riportata ancora una volta da Consolato, richiamò “l’ideale che Dante difese, affermando che l’Impero doveva essere cosa dei Romani” (p. 61). Fu la contingenza storica a dettare in quel frangente il necessario riavvicinamento di Italia e Germania, ed Evola “contrariamente a quanto sostenuto nello stesso Terzo Reich dalle correnti più strettamente nazionaliste, razziste e pangermaniste”(p. 62), era convinto che l’idea imperiale fosse l’unica a poter avvicinare i due popoli.

Probabilmente, per capire appieno le ragioni della prossimità di Evola e Dante, è bene far riferimento a Platone, o meglio a un Platone correttamente interpretato come filosofo politico e non come pensatore sic et simpliciter metafisico e pre-cristiano. A questo Platone assomigliava davvero Dante, la cui vocazione realizzativa fu ben colta da Gian Franco Lami quando scrisse “egli si fece carico d’incarnare, di persona, l’uomo classico, conforme alla realtà politica più antica” (Tra utopia e utopismo. Sommario di un percorso ideologico, Il cerchio, Rimini 2008, p. 139, a cura di G. Casale). Tentò, ma non vi riuscì del tutto, come ricordato da Evola e Consolato.

L’Etat profond américain , le nouveau livre de Peter Dale Scott

L’Etat profond américain , le nouveau livre de Peter Dale Scott

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EDL_Couve-EPA-Recto-Web.jpgDocteur en sciences politiques et ancien diplomate, le Canadien Peter Dale SCOTT est l’auteur de nombreux ouvrages (dont La Route vers le nouveau désordre mondialet La Machine de guerre américaine) analysant la politique étrangère américaine, les narcotrafics et les opérations secrètes. Ses recherches et écrits mettent en lumière le concept de ce qu’il définit comme le « supramonde », qui influence l’État public via le système de « l’État profond ».

Porte-parole du mouvement antiguerre lors du conflit vietnamien, il cofonda le programme d’études « Paix et Conflit » de la prestigieuse Université de Berkeley, où il enseigna la littérature anglaise durant près de 30 ans. Primé pour ses recherches en géopolitique, SCOTT est également un auteur reconnu pour son œuvre littéraire dans le domaine de la poésie.

S’appuyant sur plus de quatre décennies de recherches, Peter Dale SCOTT nous offre une analyse inédite de l’« État profond américain », un système informel et méconnu, dont l’influence sur l’Histoire contemporaine est absolument majeure. En dehors du cadre légal, celui-ci conditionne secrètement, souvent illégalement, les politiques officielles de l’Etat public à Washington – voire les contredit ou les neutralise.

Observateur politique de premier plan, SCOTT décrit le processus de militarisation croissante des États-Unis, en particulier depuis le 11-Septembre. Il explique également l’origine de la « dérive sécuritaire » (écoutes et surveillance illégales, détentions arbitraires massives, usage de la torture, assassinats ciblés) et de l’accroissement des inégalités de revenus que connaît ce pays depuis la guerre du Vietnam.

scott-peter-dale.jpgL’État profond constitue aujourd’hui un système quasi institutionnalisé dans des agences (comme la CIA et la NSA) qui échappent au contrôle démocratique. Mais il ne se limite pas à ces services secrets, et l’auteur décrit notamment l’influence excessive d’entreprises privées telles que Booz Allen Hamilton (l’ex-employeur d’Edward Snowden) et la SAIC, 70 % des budgets du Renseignement aux États-Unis étant aujourd’hui sous-traités.

Derrière ce système opaque, où la distinction entre « public » et « privé » semble pour le moins ténue, il retrace l’influence traditionnelle des banquiers et des avocats de Wall Street alliés aux « supermajors », les plus grandes compagnies pétrolières internationales. Il explique ainsi comment les pétromonarchies du Golfe persique, les entreprises de défense états-uniennes et Wall Street ont formé ensemble et progressivement un État profond supranational – qui mène des politiques parfois radicalement opposées aux intérêts nationaux des États-Unis, de son peuple et de ses institutions.

Un travail remarquable qui clôt avec brio la trilogie entamée avec La Route vers le nouveau désordre mondial etLa Machine de guerre américaine

L’Etat profond Américain – Peter Dale Scott – Editions Demi Lune – 25 €