Par Andrew Korybko
Source Oriental Review
Les tensions qui couvent entre le système français ultra-laïc et la condamnation véhémente de la société islamique quant au soutien que ce gouvernement occidental accorde à ce qu’elle considère comme des représentations blasphématoires du Prophète Mahomet font monter la probabilité qu’un « grand reset social/civilisationnel » — qu’il ne faut pas confondre avec le scénario dit du « choc des civilisations » — soit en cours pour les prochaines années, dans le monde entier.
Résumé du contexte
Dans le monde entier, des musulmans se montrent furieux du soutien manifesté par l’État français envers des pratiques de laïcité, telle que la publication de ce qu’ils considèrent des représentations blasphématoires du Prophète Mahomet. Dans le même temps, Paris maintient fermement le droit de son peuple de s’exprimer par toute manière aussi offensante qu’il le souhaite [Gare quand même à celui qui crierait « Dieu est grand » en langue arabe pendant la minute de silence destinée à honorer le professeur d’histoire décapité, paix à son âme, NdT]. Ces tensions qui couvaient ont été réchauffées par la réaction de Macron à l’attaque terroriste de la semaine dernière contre un professeur français qui avait présenté des caricatures satiriques du prophète le plus important de l’Islam à ses élèves dans le cadre d’un cours sur la liberté d’expression. Le dirigeant français avait par la suite décrit l’Islam comme étant en état de « crise », dénoncé ce qu’il décrit comme un « séparatisme islamique » au sein de la société française, honoré la victime comme un héros national, et promis que la France ne cesserait jamais de publier de telles caricatures. Les Musulmans ont considéré cette réponse provocatrice comme une attaque directement ciblée contre leur religion. S’en est suivi le mouvement croissant de boycott contre les produits français dans les pays à majorité musulmane. Il est difficile de prévoir comment ce conflit idéologique va se terminer, mais il est de plus en plus évident que celui-ci fait monter la probabilité qu’un « grand reset social/civilisationnel » se produise dans le monde au fil des années à venir.

D’un « reset » économique à un « reset » social-civilisationnel
Il s’ensuit qu’un « reset » social/civilisationnel pourrait fort bien accompagner la remise à zéro économique qui a été déclenchée en réponse à ce que l’auteur considère comme la Guerre mondiale du Covid. Contrairement à la remise à zéro économique, le « reset » social/civilisationnel pourrait ne pas être coordonné, mais pourrait apparaître comme orchestré, car divers acteurs adoptent des trajectoires similaires dans les mêmes temps. Dans ce cas, il se produit une soudaine réaffirmation des identités laïque et islamique, respectivement, en Occident et hors d’Occident, dans les sociétés où un tel sentiment est ressenti par la majorité de la population. On trouve des laïcs dans les sociétés à majorité musulmane, ainsi que des islamistes (en référence à ceux qui soutiennent un rôle plus visible de leur religion dans la vie publique) dans les sociétés laïques, mais ils constituent la minorité, sauf en de rares cas comme l’Azerbaïdjan ou la Syrie, par exemple, qui sont des États constitutionnels laïques à population majoritairement musulmane. Mais dans la plupart des cas, les vues de chaque minorité restent relativement récentes dans le mélange social, et résultent des processus de globalisation, en particulier celles liées à tendances migratoires et d’information/communication (la prolifération de téléphones mobiles connectés à l’Internet les plate-formes de réseaux sociaux).
Le sophisme d’une « société globalisée » avec « des valeurs et des normes partagées »
Nombreux sont, dans ces pays, ceux qui soutiennent la vision dominante de leur société, et considèrent la vision minoritaire comme une menace à leur identité. L’objet de la présente analyse n’est pas de discuter qui devrait croire en quoi, et de justifier ces pensées, et encore moins d’évaluer la moralité de certaines lois permettant à chacun d’offenser grossièrement les croyances religieuses des autres sans que cela soit considéré légalement comme un discours de haine, et donc sujet à la censure et aux représailles judiciaires (ainsi que l’approche opposée, qui prétend supprimer strictement toutes expressions de ce type), mais simplement de reconnaître l’existence de systèmes sociaux/civilisationnels différents qui se sont développés avec le temps de manière organique en certains lieux, avec l’assentiment de la vision portée par la majorité. Jusqu’ici, la fausse notion d’une soi-disant « société globalisée » avec des « normes et valeurs partagées » avait pu exister, mais il ne s’agissait en réalité que d’une illusion libérale, masquant l’imposition des visions occidentales auto-centrées sur le reste du monde. Cela s’est effondré avec l’élection de Trump en 2016, et le dernier clou dans le cercueil a été planté en retombée de l’attaque terroriste contre le professeur français. Il est à présent évident aux yeux de chacun que des systèmes sociaux/civilisationnels existent, qui comprennent des visions contradictoires sur les sujets chauds.

Rejeter la conjecture du « conflit de civilisations »
Accepter cette réalité, qu’on la soutienne ou non, ne devrait pas être considéré comme équivalent au scénario dit du « choc des civilisations » qui déroule un conflit qui serait inévitable entre la chrétienté et l’islam, et qui dans les faits n’a rien d’inévitable. Il s’agit plutôt, basiquement, du constat le plus objectif des tendances sociales/civilisationnelles dans le monde. Il est tout à fait possible que des représentants de sociétés/d’organisations qui adhérent à des visions contradictoires sur les sujets chauds puissent coopérer les uns avec les autres à la recherche d’intérêts partagés, tels que le commerce, et puissent même coopérer pacifiquement tant que ceux qui entretiennent des sentiments en minorité respectent les lois du pays où ils vivent (nonobstant leur frustration à ce faire, ou le degré d’injustice que cela puisse présenter). Mais la tendance en cours est plutôt que ces différences ne font que s’élargir, deviennent de plus en plus visibles, et que chaque société/civilisation s’exprime de plus en plus passionnément selon des modalités uniques à son système, et pouvant fortement offenser les autres. Le degré de proactivité ou de réactivité de cette dernière tendance est sujet à un intense débat, mais les dynamiques existent bel et bien, et constituent un socle très clivant quant aux perceptions globales du moment.
Le « dilemme social/civilisationnel »
Chacun des deux côtés affirme que l’autre avance sa vision contradictoire au reste du monde, et bafoue les droits des minorités au sein de leur sphère sociale/civilisationnelle tout en arguant que ses propres actions ne s’apparentent qu’à une réaffirmation défensive de leur propre identité, en réaction à l’agression dénoncée de la part de l’autre partie. Aucun terrain d’entente ne sera jamais défini entre les deux, car leurs visions du monde sont intrinsèquement contradictoires pour ce qui relève des sujets chauds, comme celui qui a provoqué les dernières tensions en date. Pour cette raison, on peut affirmer qu’ils sont captifs d’un « dilemme social/civilisationnel » comparable au « dilemme de sécurité » enseigné en Relations internationales ; ce dilemme enseigne que chaque partie est considérée comme agressive par l’autre, ce qui l’amène à mener des actions défensives, considérées à leur tour comme agressives par l’autre partie, et ainsi de suite : un cycle d’escalade auto-alimenté entraînant méfiance et déstabilisations s’installe sans limite de temps. Mais contrairement au dilemme de sécurité, qui permet que des évaluations objectives soient formulées (et cela est déjà une tâche difficile), le dilemme social/civilisationnel est complètement subjectif, car ces actions relèvent de l’identité de chaque partie.
La reconsidération globale du dogme libéral
Ce dilemme n’a pas de solution, car la seule issue réaliste serait un résultat de jeu à somme nulle, chaque partie pratiquant des concessions sur ses affirmations identitaires sociales/civilisationnelles, chose qui n’apparaît pas du tout réalisable. La vision très prononcée des Musulmans sur ce sujet découle de leur foi, qui interdit le blasphème, alors que la vision de l’État français est le résultat d’un système laïc, que les représentants du pays considèrent comme incarnant l’essence de la civilisation européenne moderne. Pour la plupart des Musulmans, il n’est pas envisageable de reculer sur un tel sujet, car cela leur ferait prendre le risque de se voir accusé de négocier leur foi, alors que les membres militaires/du renseignement de l’« État profond » français, qui conseillent probablement Macron sur ce sujet, craignent (de manière justifiée ou non) que toute concession de leur part puisse amener à une explosion incontrôlable d’émeutes dans le pays. Mais les deux parties semblent reconnaître de manière tacite que le dogme libéral, présumant qu’il existe une sorte de « société globale » avec des « valeurs et des normes partagées », est dépassé, et s’est vu démystifié par les événements récents. Aucune des deux parties n’ignore aujourd’hui le fait que l’autre entretient une vision contradictoire, et que ces visions sont profondément enracinées dans leurs identités respectives.

Le précédent polonais en matière de désordre intra-civilisationnel
C’est cette réaffirmation d’identité sociale/civilisationnelle dans les pays européens à constitution laïque (quoiqu’historiquement chrétiens) et dans les pays à majorité musulmane qui pourrait catalyser un basculement de la vision du monde, aux antipodes des illusions libérales, et tendant vers un nouveau réalisme reconnaissant l’existence de différents systèmes sociaux/civilisationnels. Chose tout à fait intéressante, cette tendance anti-libérale est déjà présente au sein-même de l’UE, comme le démontrent les récents développements en Pologne, le pays en tête de l’Europe centrale, qui résiste activement aux tentatives menées par Bruxelles d’imposer ses valeurs ultra-libérales à une société traditionnellement très catholique. Rien que la semaine dernière, le gouvernement polonais conservateur, réélu de justesse, a en pratique interdit l’avortement, ce qui a déclenché une tentative de Révolution de couleur (toujours en cours) de la part de sa minorité libérale, en croissance et de plus en plus audible. L’exemple polonais démontre que dépeindre le « grand reset social/civilisationnel » entre sociétés chrétienne et musulmane comme un conflit serait une erreur, qui ne ferait que faire progresser le scénario de « choc des civilisations ». Au contraire, il faut comprendre cet événement comme un réexamen du dogme libéral entre et au sein des diverses sociétés, y compris celles qui relèvent de la même sphère civilisationnelle, en Europe.
Conclusions
Toutes choses bien considérées, il ne fait guère de doute que nous sommes à l’aube d’un « grand reset social/civilisationnel ». On ne fera pas rentrer le génie dans la lampe, après l’attaque terroriste à l’encontre du professeur français. L’État français ultra-laïc, ainsi que les fidèles musulmans du monde entier s’entêtent en une lutte étendue quant aux normes et aux valeurs qu’ils considèrent comme précieuses. Chacun des deux côtés est très préoccupé par l’empiétement de l’autre sur ses propres droits, mais comme leurs positions sur les sujets chauds comme celui-ci sont inconciliables, il ne faut s’attendre à aucune résolution bénéfique de ce conflit. Le résultat ne peut en être qu’à somme nulle, mais ce simple fait pourrait même rester dissimulé si les deux côtés maintiennent leurs positions. C’est pour cela que le monde doit s’attendre à ce que la reconsidération globale du dogme libéral entre sociétés, et au sein de celles-ci, y compris au sein des sphères civilisationnelles comme illustré par l’exemple polonais, finisse par devenir l’une des tendances fondamentales de notre décennie. Mais cela n’implique pas que les civilisations sont vouées à entrer dans un « choc », car une coopération pragmatique sur les sujets d’intérêts partagés, comme le commerce, reste possible tant que les droits physiques (pas nécessairement spirituels/idéologiques) de chaque sont respectés.
Andrew Korybko est un analyste politique américain, établi à Moscou, spécialisé dans les relations entre la stratégie étasunienne en Afrique et en Eurasie, les nouvelles Routes de la soie chinoises, et la Guerre hybride.
Traduit par José Martí pour le Saker Francophone



del.icio.us
Digg








Mais qu’est-ce que « sauver » veut dire ? Sauver est apporter le salut, cela nous le savons, tout le monde le sait sans néanmoins comprendre profondément la portée d’un tel geste. Apporter le salut, s’il faut donc définir correctement cette expression, signifie faire l’effort de redonner son intégrité à une personne, la considérer en son entièreté. Il ne s’agit donc point originellement d’une action visant à la soustraire d’un danger extérieur à elle-même, donc de se permettre soi-même de la dominer de ses sentiments prétendument supérieurs. Cela est autre chose que le salut. C’est d’ailleurs l’attitude prétentieuse qui prédomine dans notre monde lorsque de l’homme l’on désire en faire autre chose que ce qu’il est ! Mais nous y reviendrons.






















L’optimisme d’un désespéré








Dès les années 1980, Lepa Brena alias Fahreta Živojinovitch remplit les salles en Bosnie-Herzégovine yougoslave post-titiste. Dix ans plus tard, la Serbe Ceca vend plus de dix millions de disques. Svetlana Ražnatovitch de son vrai nom épouse en 1995 le célèbre commandant Arkan, chef des Tigres, le nom courant pour désigner la Garde des volontaires serbes dans la guerre contre la Croatie. Un policier assassine son mari en 2000 à 47 ans. Malgré un destin tragique à la George Floyd, cette disparition ne suscite pas une protestation planétaire… Ceca met ensuite son immense popularité au service d’un modeste club de football belgradois.
Contrairement à l’Occident mondialisé et dégénéré où un répertoire clairement nationaliste l’exclurait aussitôt des cénacles artistiques, Miroslav Ŝkoro a présidé de longues années le conseil d’administration de la plus grande société d’édition musicale croate. Il se joint parfois aux concerts de son ami Marko Perkovitch Thompson avec qui il chante la foi, le travail, la famille, la patrie, l’armée et l’honneur. Interdit de séjour dans différents États membres de la pseudo-Union européenne, Marko Perkovitch Thompson, 54 ans, enthousiasme toujours un public jeune et fidèle dans des concerts au décorum souvent politisé. En 2012, 43 % des lycéens croates écoutaient du turbofolk! Perkovitch Thompson s’en écarte toutefois pour privilégier un autre courant musical tout aussi entraînant : l’ethno-rock.
On ne doit pas confondre le turbofolk, l’ethno-rock et l’électro-folk avec la « Oï ! », la musique skinhead, le RAC (rock anti-communiste) et le RIF (rock identitaire français). La synthèse heureuse entre le rock et la musique vernaculaire ne s’opère pas encore dans l’Hexagone à l’exception notable d’un sympathique et talentueux groupe gascon. Boisson Divine est ce qui se rapproche le plus du turbofolk balkanique. Ces genres musicaux valent en tout cas mille fois mieux que l’abject rap des banlieues américanosphériques.

Sur ce dernier point, on se souvient par exemple de la stratégie employée par les cigarettiers américains pour étendre leur marché. Durant la première guerre mondiale ils avaient généreusement distribué des cigarettes aux soldats. Résultat, après la fin des hostilités, la plupart des hommes fumait. Mais comment faire fumer les femmes ? Les cigarettiers ont donc sollicité Edward Bernays, publicitaire et neveu de Sigmund Freud. Celui-ci s’est adressé aux suffragettes et féministes, les incitant à défiler clopes au bec, devant les caméras, lors du traditionnel défilé de la parade de Pâque 1929. Les cigarettes étaient appelées « torches de la liberté ». Ainsi, grâce à Bernays, fumer devenait soudainement le symbole de la conquête du pouvoir masculin et de la libération de la femme... au prix de quelques cancers mais pour le plus grand profit de l’industrie cigarettière (contrôlée par des hommes) ! Un cas d’école !
Paradoxalement, c’est bien dans des loges masculines que s’élabore l’idéologie féministe. Si la franc-maçonnerie est alors le laboratoire de pensée de la République (elle le reste assez largement aujourd’hui), la République est alors un instrument au service de la banque, de la finance et de l’industrie (idem). Le sas entre les trois entités est donc loin d’être étanche : les francs-maçons sont surreprésentés dans les instances républicaines (à titre d’exemple, six présidents de la IIIe République sont francs-maçons), et le rôle des francs-maçons élus se cantonne essentiellement à défendre les intérêts bien compris de l’oligarchie. De là ces scandales qui, lorsqu’ils éclatent, éclaboussent à la fois la franc-maçonnerie, la République et l’oligarchie (krach boursier de 1882, scandale des décorations, scandale de Panama…). Tout cela pour dire que la franc-maçonnerie n’aurait jamais pu fonder le féminisme s’il y avait eu le moindre danger que le féminisme soit contraire aux intérêts de l’oligarchie. Bien au contraire : la « libération de la femme » sort la femme de son foyer et la livre pieds et poings liés à un patronat immoral et cupide. De fait, la « libération de la femme » double la main d’œuvre disponible et, comme aujourd’hui avec l’immigration (les mêmes sont à la manœuvre), fait peser à la baisse sur les salaires. Les féministes sont les idiotes utiles du Grand Capital… et de ses agents francs-maçons, qui sont historiquement des hommes (notons que le rôle de la franc-maçonnerie dans l’élaboration du féminisme apparaît très clairement dans d’autres pays que la France. Citons notamment l’Espagne, la Grande-Bretagne ou les Etats-Unis…).
La chaîne Quixote, notamment au sujet de la tripartition au Rwanda : 







Dans toute l’Europe francophone apparaît brusquement « rénové », c’est-à-dire en rupture avec l’autorité magistrale, les techniques de dressage (Roland Barthes qualifie l’orthographe de « fasciste »), l’enracinement dans l’histoire nationale et l’apprentissage des langues anciennes (latin, grec). On retrouve dans la mentalité des Partout cette hantise de la « réalisation de soi » au mépris de toute règle contraignante, de toute référence au passé et de tout sentiment d’appartenance à une communauté organique.
À l’époque où j’étudiais à l’Université de Bruxelles, il y avait deux cités universitaires : l’une pour les garçons au cœur du campus, l’autre pour les jeunes filles légèrement en dehors. Ainsi pouvaient déjà se côtoyer, vers 1970, des jeunes provenant de toutes les provinces du Royaume. Le programme Erasmus, d’abord à l’échelon européen, puis au plan mondial, accentue ensuite cet élargissement des horizons et l’impression que « le monde est un village », pour reprendre le titre d’une émission créée par la radio belge francophone en 1998. « La massification de l’enseignement supérieur », l’émergence d’un « secteur universitaire hypertrophié » : voilà des phénomènes qui remontent aux années 1960, vont de pair avec une disqualification du travail manuel et ipso facto avec l’immigration fournissant au patronat une armée de réserve, une classe ouvrière de rechange.
J
1 : 
Après bien d’autres, d’ailleurs cités par l’auteur (y compris Charles Murray
C’est la sélection croissante, au cours de 70 dernières années, sur les performances cognitives dans l’éducation supérieure qui a abouti à la création d’une classe cognitive, renforcée aujourd’hui par l’endogamie cognitive (combinant héritage génétique et ressources pour l’éducation), rendue plus facile avec l’accès croissant des femmes à l’éducation supérieure. Dans Coming Apart , Charles Murray avait montré que Princeton et Yale accueillaient plus d’étudiants provenant du dernier centile que des 6 premiers déciles de revenu.
Et en politique
L’économie du soin a un double problème : il est de moins en moins attractif et ceux qui y travaillent s’en vont, souvent désenchantés. Les hommes, particulièrement ceux qui ont un faible statut, ont perdu, sans pouvoir rien mettre à la place, leur rôle principal qui était celui de gagner l’argent de la famille. Un nombre disproportionné de métiers qui ne peuvent être automatisés sont traditionnellement occupés par des femmes, métiers qui n’attirent pas les hommes. Daniel Susskind, dans A World Without Work, publié en 2020, rapporte les résultats d’une enquête au Royaume-Uni selon laquelle « la plupart des hommes qui ont perdu leur emploi industriel préfèrent ne pas travailler que de prendre un “pink collar work” » (traduction personnelle).
S’il faut préserver les procédures de sélection méritocratiques, il faut aussi veiller à répartir respect et statut plus équitablement en élargissant les sources de réussite et en élevant le statut de ceux qui ne vont pas à l’université. Les dernières recherches sur les capacités cognitives pourraient nous y aider. Une étude menée à l’université Carnegie Mellon aux États-Unis définit trois types de styles cognitifs : la verbalisation (journalistes, avocats…) ; la visualisation spatiale (ceux qui pensent analytiquement : ingénieurs, mathématiciens…) ; la visualisation des objets (artistes…) qui ont tendance à penser un contexte plus large. Mais la diversité doit aussi s’appliquer aux idéologies et valeurs politiques.



Die Kartenbilder der „Königin Europa“ aus dieser Zeit legen Zeugnis davon ab. Wie widerständig diese Ordnung war, können wir daran erkennen, dass sie sogar den für die Deutschen katastrophalen 30 Jährigen Krieg überlebte und erst von Napoleon, dem Nationalstaat und der Aufklärung zu Fall gebracht wurden. Soviel zur Geschichte des Reiches – doch inwiefern kann es ein Modell für die Zukunft sein? Wie der konservative Revolutionär Carl Schmitt in seiner Schrift zum „Nomos der Erde“ darlegte, haben die Europäer durch ihren Versuch im Rahmen des modernen Kolonialismus die ganze Welt europäisch zu machen ihr eigenes Wesen verloren. Mit dem Ende des Zweiten Weltkriegs ist es auch als eigener politischer Pol verschwunden und zum Spielball fremder Mächte geworden. Schmitt argumentiert hier wie schon in seiner 1941 erschienen Schrift zur „Großraumordnung mit Interventionsverbot für raumfremde Mächte“ für die Schaffung eines europäischen Großraumes, der in seinem Wesen dem mittelalterlichen Reich gleichkommt. 




Le sort humilié de Télémaque dans l’Odyssée :




























Alors que l’occident est sous contrôle psychiatrique-pathologique, belliciste-humanitaire, féministe-antiraciste, androphobe-russophobe et sociétal-transgenre, relisons ou découvrons un admirable ouvrage collectif (1) sur ce sujet instructif, la Jeune-Fille :


D’où ce bon vieux virage bio :
Succession d’aphorismes héraclitéens ou presque :
