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mercredi, 10 janvier 2024

La guerre de Gaza rapproche l'Inde de la Russie

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La guerre de Gaza rapproche l'Inde de la Russie

Source: https://www.piccolenote.it/mondo/guerra-gaza-avvicina-india-e-russia

L'Inde et la Russie pour un monde multipolaire. La débâcle morale des États-Unis à Gaza

"Lorsque le ministre indien des affaires extérieures, Subrahmanyam Jaishankar, s'est rendu à Moscou la semaine dernière, il a semblé avoir franchi un cap dans les relations entre l'Inde et la Russie après deux années de funambulisme". C'est ainsi que commence un article de Mohamed Zeeshan publié dans The Diplomat le 3 janvier.

L'Inde et la Russie pour un monde multipolaire

M. Zeeshan explique qu'après le début de la guerre en Ukraine, l'Inde s'est montrée très prudente dans son approche de la Russie, avec laquelle elle entretenait auparavant des relations établies et publiques. Cette prudence découlait de la nécessité de ne pas laisser le monde percevoir un "alignement sur un Moscou isolé [en réalité, il n'a jamais été aussi isolé... ndlr]". En effet, les rencontres bilatérales annuelles entre le Premier ministre indien Narendra Modi et le président russe Vladimir Poutine ont été interrompues".

"En outre, l'Inde avait choisi d'organiser le sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) pratiquement l'année dernière plutôt que d'accueillir Poutine à New Delhi. Elle a également évité d'accueillir Poutine au sommet des dirigeants du G20″ qui s'est tenu à New Delhi (même si, en fait, Modi a permis à Poutine d'y assister en ligne, ce qui a exaspéré les États-Unis qui, en réaction, ont envoyé une délégation discrète au sommet).

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"Tout au long de cette période, poursuit The Diplomat, l'Inde a continué à importer du pétrole et du charbon de Russie dans des quantités sans précédent, mais New Delhi l'a fait avec l'impression - plus ou moins délibérée - qu'elle avait peu d'alternatives stratégiques au commerce avec Moscou. Il y avait rarement des références enthousiastes à la Russie en tant qu'alliée de l'Inde, et Modi avait même publiquement fait la leçon à Poutine sur la manière d'éviter la guerre".

"Mais depuis, le monde a changé. Avec la guerre épouvantable menée par Israël à Gaza, la situation a changé et le soutien des États-Unis au gouvernement israélien dans cette guerre a affaibli la position morale de Washington". Cela s'est manifesté lors des votes de l'Assemblée générale des Nations unies, a poursuivi M. Zeeshan, qui a vu peu de pays - et de faible importance géopolitique - suivre les États-Unis dans leur soutien inconditionnel à Tel-Aviv.

"L'isolement de Washington sur Gaza, poursuit The Diplomat, a coïncidé avec une rhétorique plus affirmée de la part de New Delhi. Après avoir rejeté les critiques des observateurs occidentaux concernant sa rencontre avec Poutine la semaine dernière, Jaishankar a déclaré : "Regardez-vous dans le miroir et dites-moi si vous agissez comme une démocratie".

"L'ordre du jour des discussions bilatérales entre l'Inde et la Russie s'est également élargi. Lorsque M. Jaishankar s'est rendu à Moscou en 2022, l'accent a été mis sur le commerce du pétrole, l'Inde s'empressant de profiter des prix réduits du brut russe.

"Cette fois-ci, les sujets abordés étaient bien plus nombreux. Lors de ses entretiens avec le ministre russe des affaires étrangères, Sergey Lavrov, Jaishankar a discuté de "l'état du multilatéralisme et de la construction d'un ordre mondial multipolaire". Avant la rencontre, M. Lavrov avait déclaré que les deux pays souhaitaient "construire un système politique et économique international ouvert et équitable pour tous".

La débâcle morale des États-Unis à Gaza

En outre, la réunion a eu pour effet de relancer les liens militaires entre les deux puissances : Moscou et New Delhi se sont en effet mis d'accord sur un partenariat qui devrait permettre de lancer la production d'armes en Inde. New Delhi, note l'éditorialiste, aspire depuis longtemps à avoir sa propre industrie d'armement et l'accord avec la Russie va dans ce sens, tout en posant de nouveaux défis à l'achat d'armes aux Etats-Unis.

D'ailleurs, note The Diplomat, Washington a toujours rejeté les demandes indiennes de conclure un partenariat similaire avec elle pour diverses raisons. L'accord avec la Russie rend cette perspective encore plus aléatoire, car il ne fait qu'accroître les craintes d'un éventuel transfert de savoir-faire américain vers la Russie via l'Inde, craintes qui, par le passé, ont largement contribué à freiner cette possibilité.

Par ailleurs, The Diplomat rappelle que les relations entre les Etats-Unis et l'Inde se sont récemment dégradées en raison de l'assassinat d'un opposant indien en exil aux Etats-Unis - un terroriste de haut niveau selon New Delhi - que les autorités américaines ont attribué aux services secrets indiens malgré les dénégations des intéressés.

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Tout ceci fait craindre au reporter que les liens entre l'Inde et les Etats-Unis soient appelés à se distendre encore davantage. Avec la Russie, en revanche, poursuit The Diplomat, "il y a peu de motifs de friction". Comme l'a déclaré Jaishankar (photo) cette semaine, "les relations [avec la Russie ont] toujours été fructueuses pour l'Inde".

"Cette déclaration, qui témoigne d'un soutien exceptionnel [à Moscou], aurait été plus difficile à faire il y a un an, lorsque l'opinion publique mondiale se concentrait sur les victimes en Ukraine et sur la question morale soulevée par l'invasion unilatérale de la Russie. Mais avec Washington désormais empêtré dans un conflit épouvantable au Moyen-Orient, l'Inde et la Russie ont acquis un espace stratégique plus large".

Le non-dit de l'article demeure: l'Inde est restée dans les Brics pendant tout ce temps, un choix de terrain qui va au-delà des distances contingentes. Au-delà du détail, l'intérêt de cet article réside non seulement dans son contenu, mais aussi dans le fait que c'est un média qui est en fait l'organe de propagande officiel des Etats en ce qui concerne l'Asie qui dresse ce tableau.

Il en ressort une défaite retentissante de la politique étrangère américaine qui, dans le quadrant asiatique, a beaucoup misé sur la relation avec l'Inde, indispensable dans le cadre de l'endiguement de la Chine et de toute la stratégie indo-pacifique. Il suffit de se souvenir de l'importance accordée à la visite de Modi à la Maison Blanche en juin dernier, qui aurait dû constituer la nouvelle et définitive pierre angulaire de la nouvelle alliance entre Washington et New Delhi.

De l'eau a coulé sous les ponts. Si la perspective esquissée par The Diplomat se poursuit dans cette voie, il s'agira d'une défaite capitale pour les États-Unis. Ils essaieront certainement de trouver des solutions, mais il est peut-être déjà trop tard.

Sortir du système SWIFT: la Russie et l'Iran se facturent désormais directement entre eux

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Sortir du système SWIFT: la Russie et l'Iran se facturent désormais directement entre eux

Source: https://zuerst.de/2024/01/10/raus-aus-dem-swift-system-russland-und-iran-verrechnen-jetzt-direkt-miteinander/

Moscou/Téhéran. La dé-dollarisation, c'est-à-dire l'abandon du dollar américain comme monnaie de référence, n'est pas le seul phénomène qui progresse dans une grande partie du monde non occidental. L'abandon du système de compensation américain SWIFT, qui gère la plupart des transactions de paiement internationales, progresse également. La Russie a été exclue du système SWIFT après le début de la guerre en Ukraine en 2022 et a depuis accéléré ses efforts pour mettre en place des systèmes de compensation alternatifs ou bilatéraux.

Il y a maintenant du nouveau à ce sujet. Selon les médias iraniens, Mohsen Karimi, directeur adjoint de la Banque centrale iranienne, a annoncé ces jours-ci que l'Iran et la Russie ont désormais largement connecté leurs systèmes de messagerie financière. Selon Karimi, les établissements de crédit des deux pays ne dépendent plus de SWIFT pour leurs règlements réciproques. Les banques commerciales peuvent désormais effectuer des opérations de courtage et les exportateurs peuvent effectuer des transactions financières dans leur monnaie nationale des deux côtés.

Fin décembre 2023, le chef de la banque centrale iranienne, Mohammad Reza Farzin, a effectué une visite de deux jours à Moscou, où il a rencontré la présidente de la banque centrale russe, Elvira Nabiullina. Il avait alors été dit que l'Iran et la Russie signeraient un accord sur les échanges commerciaux dans leurs monnaies nationales au premier trimestre 2024, ce qui les rendrait indépendants du dollar américain. (mü)

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Meloni n'aime pas l'AfD: pas de collaboration en raison de "divergences irréconciliables"

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Meloni n'aime pas l'AfD: pas de collaboration en raison de "divergences irréconciliables"

Source: https://zuerst.de/2024/01/10/meloni-mag-die-afd-nicht-keine-zusammenarbeit-wegen-unueberbrueckbarer-differenzen/

Rome. La présidente du Conseil italien, Mme Meloni, qui n'a pas encore obtenu de résultats tangibles en matière de politique d'immigration, déçoit à nouveau. Lors de sa première conférence de presse après un arrêt maladie, elle a souligné les "différences irréconciliables" entre son propre parti, Fratelli d'Italia (FdI), et l'AfD. Des représentants de la presse lui avaient demandé si elle pouvait envisager une alliance au Parlement européen avec l'AfD et le Rassemblement national français.

Il est clair qu'il existe des différences irréconciliables avec l'AfD, à commencer par les relations avec la Russie, a déclaré Mme Meloni. La présidente italienne suit une ligne strictement atlantiste et a souligné à plusieurs reprises son soutien inconditionnel à l'Ukraine. Son gouvernement s'est également récemment retiré du projet chinois de route de la soie, qui constitue également une épine dans le pied de Washington.

Meloni a également rappelé que ni l'AfD ni le Rassemblement national de Marine Le Pen n'étaient membres du Groupe des conservateurs et réformateurs européens (ECR) au Parlement européen. Cependant, l'approche de Le Pen sur la Russie est plus intéressante que celle de l'AfD. "Je ne donne pas de notes, mais il y a plus ou moins de différences avec certains, je travaille avec l'ECR", a déclaré Meloni. (rk)

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mardi, 09 janvier 2024

Les États-Unis coordonnent les actions du gouvernement et de l'opposition en Serbie

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Les États-Unis coordonnent les actions du gouvernement et de l'opposition en Serbie

Dragana Trifkovic

Source: https://www.geopolitika.ru/pt-br/article/dragana-trifkovic-os-eua-estao-coordenando-acoes-tanto-do-governo-servio-quanto-da-oposicao

Des manifestations de masse ont commencé à Belgrade. Les représentants de l'opposition et leurs partisans, qui n'étaient pas d'accord avec les résultats des dernières élections législatives, sont descendus dans la rue, ont bloqué les routes et ont commencé à attaquer les institutions gouvernementales. Les forces de l'ordre réagissent en tentant d'apaiser les troubles. La situation s'aggrave.

Selon les experts, on assiste à une tentative de coup d'État en Serbie sur le modèle du Maïdan ukrainien de 2014. La plupart des experts pensent que les actions de l'opposition serbe sont coordonnées par Bruxelles et Washington.

Une révolution politique est-elle possible en Serbie ?

La directrice du Centre de recherche géostratégique, Dragana Trifkovic, a donné au Public News Service son propre point de vue sur cette question :

Le 17 décembre dernier, des élections législatives - locales et de Belgrade - ont eu lieu en Serbie. A mon avis, l'organisation d'élections anticipées avait pour but de légitimer les politiques du régime en place, notamment en ce qui concerne le Kosovo-Metohija.

Permettez-moi de vous rappeler que le régime au pouvoir a signé l'accord de Bruxelles en 2013 et l'accord de Washington en 2020, selon lesquels la Serbie renonce pratiquement à sa souveraineté et accepte les décisions des séparatistes albanais soutenus par Washington.

En février de cette année, le plan franco-allemand reconnaissant la souveraineté, l'intégrité territoriale et les symboles nationaux d'un Kosovo indépendant a également été adopté verbalement dans la ville d'Ohrid. Les États-Unis estiment que le consentement verbal du président serbe Aleksandar Vucic suffit à légitimer un Kosovo indépendant. Dans le même temps, le président serbe répète qu'il ne reconnaîtra jamais l'indépendance du Kosovo, mais n'annule pas les accords déjà signés et le consentement verbal.

Il est important pour les États-Unis de finaliser le projet d'indépendance du Kosovo après les élections et, à cette fin, ils coordonnent les actions du gouvernement et de l'opposition. Il convient de garder cela à l'esprit lorsque l'on évalue la situation actuelle en Serbie, où les manifestations et l'instabilité politique ne sont qu'une partie d'un plan plus vaste.

Certains signes indiquent que Vucic a accepté la demande de l'ambassadeur américain en Serbie, Christopher Hill, de céder le pouvoir à Belgrade à l'opposition pro-occidentale, mais il est clair qu'il veut garder le pouvoir à Belgrade. Je ne soutiens en aucun cas l'intervention d'un facteur étranger en Serbie, ni les manifestations violentes. Toutefois, le fait est que le gouvernement et l'opposition ont le même programme politique: l'intégration incontestée de la Serbie dans l'UE. L'UE a récemment inclus l'engagement de la Serbie à reconnaître l'indépendance du Kosovo dans le processus d'intégration européenne.

En conclusion, nous constatons que les manifestations en Serbie sont organisées par l'opposition en raison d'irrégularités électorales, mais qu'elles ne constituent pas une menace pour le régime à moins qu'elles ne reçoivent le soutien total de l'Occident, ce qui n'est pas le cas à l'heure actuelle. Par conséquent, l'opposition pro-occidentale est utilisée par les Etats-Unis comme un facteur de contrôle sur le gouvernement, faisant chanter le gouvernement pour qu'il remplisse tous les contrats signés concernant le Kosovo.

Après les élections anticipées, le régime d'Aleksander Vucic a obtenu la majorité au parlement et a effectivement renforcé son pouvoir. Cela montre qu'il bénéficie toujours d'un soutien important de la part de l'Occident. D'une part, le régime serbe tente de retarder la mise en œuvre des obligations déjà signées et convenues concernant le Kosovo et, d'autre part, les États-Unis souhaitent mettre pleinement en œuvre le projet d'indépendance du Kosovo avant les élections américaines.

Ainsi, si nous comparons la situation en Serbie avec la situation en Ukraine avant Maïdan, puisqu'il existe de nombreuses similitudes de ce type, nous devons reconnaître une différence fondamentale. Celle-ci est due au fait que Ianoukovitch a reporté la signature d'un accord avec l'UE, alors que Vucic défend toujours l'idée d'une intégration incontestée de la Serbie dans l'UE et poursuit sa coopération avec l'Union. C'est pourquoi je pense qu'il n'y a pas de risque de coup d'État en Serbie.

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Ce printemps, nous avons eu des manifestations beaucoup plus importantes en Serbie, où plus de 100.000 personnes sont descendues dans la rue, mais après que l'opposition pro-occidentale a pris la tête des protestations, celles-ci ont été réprimées. Il convient également de noter que le mécontentement des citoyens en Serbie existe clairement et qu'ils sont également mécontents du gouvernement et de l'opposition, c'est-à-dire de l'ensemble de la scène politique en Serbie.

En fait, en Serbie, il n'y a pas d'alternative à la voie unique vers l'UE, tout comme il n'y a pas de structures politiques sérieuses capables de gagner la confiance des citoyens. Pour cette raison, il est difficile de savoir jusqu'où le mécontentement croissant des citoyens nous mènera. La stabilité politique repose uniquement sur l'accord entre le gouvernement et l'opposition avec l'ambassadeur américain, et les intérêts des citoyens serbes n'y sont en rien liés.

 

Un petit tour d'horizon géopolitique de l'année 2023

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Un petit tour d'horizon géopolitique de l'année 2023

Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/27144-reda...

Petite mise au point : tous ceux qui pensent que les guerres au Sahel (Mali, Niger, Burkina Faso, Soudan), en Ukraine, dans le Caucase (Azerbaïdjan, Arménie et Géorgie) et au Moyen-Orient (Yémen, détroit de Bab al-Mandab, Syrie et Gaza) et que les fortes tensions en Moldavie, à la frontière biélorusse et polonaise, dans la Baltique et dans la péninsule scandinave sont des événements distincts, et que pour en parler il faut être un expert de chaque théâtre, connaître les coutumes, l'histoire, l'anthropologie des lieux, etc. D'autre part, ceux qui pensent que tous ces pays sont "victimes" d'une guerre par procuration titanesque menée par les grandes puissances (à savoir la Russie et la Chine d'un côté et les États-Unis de l'autre), où les peuples et les territoires sont sacrifiés à l'affaiblissement du front adverse, peuvent également poursuivre leur lecture. En d'autres termes, il s'agit d'un article écrit pour ceux qui croient que nous sommes confrontés à une "guerre mondiale en morceaux" (cit. J. M. Bergoglio), une concaténation de conflits qui cache comme dans un théâtre d'ombres (Tournement of Shadow) ce qui est le Grand Jeu des Puissances Mondiales... eh bien, ceux qui n'y croient pas devraient éviter de lire ce qui suit, merci.

* * * *

La guerre en Ukraine est sur le point de doubler sa deuxième année, et quoi qu'en disent certains, il n'y a pas de fin au conflit en vue.

Ne vous laissez pas abuser par la controverse au parlement américain sur les nouveaux financements: la guerre continuera parce que la défaite de l'Occident signifie la fin de l'empire et de l'hégémonie américains, d'une part, et le changement complet des élites en Europe puisque celles que nous avons sont complètement compromises, d'autre part. Elles se battront jusqu'au bout et tenteront par tous les moyens d'élargir le conflit en engageant la Russie sur d'autres fronts jusqu'à ce qu'elles l'affaiblissent et la déstabilisent (dans leurs intentions). Des événements comme ceux survenus hier à Belgorod (bombardement de civils avec des bombes à fragmentation) doivent être interprétés comme une provocation visant à pousser la Russie à s'engager plus avant dans le conflit. De même, le projet de réquisition des avoirs russes actuellement gelés en Occident doit être lu comme une provocation définitive par laquelle, de fait, l'Occident se déclare hostile à Moscou.

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Au Sahel (Burkina Faso, Mali, Niger, Soudan), nous assistons à des conflits de basse intensité (non moins sanglants et féroces pour autant) dans lesquels les Etats-Unis et leurs alliés se battent contre des factions pro-russes dirigées, de surcroît, par la société paramilitaire russe Wagner. Il est à noter que la Françafrique est désormais morte et que les Etats-Unis jouent directement et seuls contre les Russes et les Chinois. Le conflit en cours au Soudan est particulièrement violent: des loyalistes pro-russes (le gouvernement légitime avait promis un port militaire aux Russes dans la mer Rouge) se heurtent à des putschistes pro-occidentaux.

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À Gaza, une invasion israélienne féroce du territoire palestinien est mise en scène. En quelques mois, on dénombre plus de 25.000 morts civils palestiniens. Une guerre qui n'a aucune logique et aucun sens pour Israël puisqu'elle gèle pour des décennies l'hypothèse d'une réconciliation avec les pays arabes qui s'était ouverte grâce aux "Accords d'Abraham". Qui a donc intérêt à mettre le feu au Moyen-Orient ? Certainement les Etats-Unis, qui voient d'un très mauvais oeil l'entrée imminente de l'Iran et de son vieil allié saoudien dans les BRICS et donc dans l'orbite sino-russe. Les Israéliens agissent sur ordre américain, non seulement en commettant un carnage à Gaza, mais aussi avec perpétrant les bombardements continus qui frappent la Syrie et le Liban: l'objectif est de provoquer la réaction du Hezbollah et de l'Iran en mettant le feu au Moyen-Orient tout entier. C'est ma vision et je ne me trompe pas.

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La guerre qui a éclaté dans le détroit de Bab el-Mandab, qui relie l'océan Indien à la mer Rouge, est liée à la guerre de Gaza. Les rebelles chiites houthis du Yémen, alliés des Iraniens, bloquent le détroit en frappant les navires de commerce occidentaux. Les États-Unis préparent une coalition pour mener la guerre contre ce peuple vaillant.

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Cette année malheureuse a également été marquée par des combats dans le Caucase, avec un nouvel épisode de la guerre entre Azéris et Arméniens au sujet du Haut-Karabakh, qui dure depuis l'effondrement de l'Union soviétique. Une guerre qui est un véritable théâtre d'ombres avec mille puissances occultes impliquées: l'Iran, qui soutient les chrétiens arméniens contre les chiites azerbaïdjanais (oui c'est comme ça, les raisons de la politique n'ont pas de religion à suivre), les Russes, qui ont toujours soutenu l'Arménie mais se sont récemment rapprochés de l'Azerbaïdjan, les Turcs et les Israéliens qui prennent directement le parti de l'Azerbaïdjan, et enfin la France (qui compte une très forte communauté d'origine arménienne) et les Etats-Unis qui prennent le parti de l'Arménie (mais uniquement dans le but de détacher le pays de la CEI russe et du pacte de défense mutuelle). L'Inde, qui vend des armes à l'Arménie, fait désormais partie des acteurs en piste. Bref, une mosaïque très complexe où il est clair que les Etats-Unis ont intérêt à faire exploser tout le Caucase dans le but d'affaiblir/d'engager la Russie au Nord et l'Iran au Sud.

Comme vous le voyez, l'arc de crise part de l'Ukraine, traverse la mer Noire, touche le Caucase, descend dans l'EastMed et le Moyen-Orient, et atteint enfin le détroit de Bab el-Mandab, impliquant en outre l'ensemble du Sahel. C'est un énorme arc de crise, une véritable guerre mondiale, et le fait que cet arc soit "en morceaux" n'est qu'une illusion d'optique: les marionnettistes sont toujours les mêmes.

D'autres foyers de crise sont à noter dans cette guerre mondiale en morceaux :

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L'Occident arme puissamment la Moldavie dans le but non dissimulé de provoquer une nouvelle guerre contre la Russie en Transnistrie (où se trouve un contingent militaire russe mandaté par l'ONU).

Dans l'extrême nord de l'Europe, la Scandinavie assiste à l'entrée de la Finlande dans l'OTAN, et bientôt à celle de la Suède. Mais ce qui est peut-être encore plus important, ce sont les pactes militaires bilatéraux récemment signés entre les États-Unis, la Suède et la Finlande, en vertu desquels les États-Unis ont le droit, s'ils le souhaitent, d'utiliser des dizaines de bases militaires dans les deux pays, au point de pouvoir y installer des armes atomiques. Dans le cas de la Finlande, il s'agit de bases situées dans un rayon de 150 km autour de Saint-Pétersbourg, de Mourmansk et même du sanctuaire nucléaire russe de la mer Blanche (très proche de la base finlandaise de Rovaniemi, qui fait partie de celles mises à la disposition des États-Unis).

Enfin, le front nord de la Baltique avec la Pologne qui réarme et renforce de plus en plus son front à la frontière avec la Biélorussie et avec l'enclave russe de Prusse orientale (l'oblast de Kaliningrad). La situation n'est pas meilleure au Belarus, où les Russes ont installé des bases et apporté des ogives nucléaires, des missiles balistiques Iskander et des bombardiers Tu-22M.

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Petite note économique: en 2024, le corridor du gazoduc acheminant le gaz russe vers l'Europe via l'Ukraine sera fermé. L'une des sources d'énergie les plus importantes pour une Europe, de plus en plus pauvre et isolée, sera donc épuisée.

Nous vous souhaitons malgré tout une bonne année, une année de prise de conscience.

lundi, 08 janvier 2024

Qu'est-ce que la guerre néocorticale ?

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Qu'est-ce que la guerre néocorticale ?

Notes sur le concept de "guerre néocorticale" du sociologue Marcos Roitman Rosenmann

José A. Amesty R.

En écoutant l'excellent sociologue chilien Marcos Roitman Rosenmann, dans sa conférence "Démocraties et autoritarismes en Amérique latine", nous allons expliquer sa contribution sur ce qu'il appelle la guerre néocorticale.

Roitman souligne qu'en raison de l'avancée et de l'essor du contrôle numérique, principalement par le biais des réseaux Internet (technologies de l'information), un capitalisme numérique prédomine, qui, selon l'auteur, s'attaque à l'esprit (aux sentiments, aux désirs) des utilisateurs afin d'annuler leur capacité à comprendre, à penser, avec leur propre tête. De plus, il ajoute que ce capitalisme numérique est déshumanisant et empêche de voir les autres, en passant outre la conscience et la volonté des êtres humains, c'est-à-dire en menant la guerre néocorticale, comme il le souligne dans son article "Les États-Unis et la guerre néocorticale".

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En recherchant des textes d'anatomie humaine sur l'internet, nous constatons que "néocortical" fait référence à une zone plus évoluée du cortex cérébral, appelée néocortex: "Le néocortex est la structure la plus "humaine" du système nerveux, car c'est la région du cortex cérébral liée aux capacités qui différencient les êtres humains des autres mammifères, telles que le langage, l'imagination ou la capacité d'abstraction".

"Elle est, à son tour, liée à la capacité humaine de raisonnement, de réflexion et de prise de décision, permettant l'analyse approfondie de l'information et l'existence d'une considération pour les autres, cimentant ainsi la coexistence avec d'autres membres de notre espèce".

Comment est-il possible de s'attaquer à ce domaine de l'être humain ? L'analyste politique Roitman souligne que les États-Unis, dans leur volonté impériale obsessionnelle (qui vise désormais l'extinction de l'espèce), "avec une soif avide de profit, d'exploitation et de violence, leur arrogance ne connaît pas de limites", créent ce qu'il appelle un nouveau totalitarisme, auquel il faut s'opposer.

Le résumé de Roitman est le suivant : "les Etats-Unis produisent des mécanismes de soumission qui vont au-delà de la terre conquise et dominée". "Dans la guerre néocorticale, les Etats-Unis emploient des mécanismes et des dispositifs efficaces qui cherchent à briser la seule chose qui puisse générer une résistance active, l'esprit de l'ennemi, des alliés et des subordonnés. Il s'agit de paralyser, de réguler, de neutraliser la volonté et la capacité de compréhension. Transformer les humains en automates sans capacité de penser et d'agir en dehors des ordres donnés. Obéissance et soumission.

Roitman reprend les mots du colonel de l'USAF (US Air Force) Richard Szafranski, qui s'exprime ainsi. "Pour rendre cette guerre néocorticale opérationnelle, les Etats-Unis doivent restructurer leur appareil de collecte et de diffusion de l'information à l'échelle mondiale, mettre en réseau les différentes agences de renseignement et leurs capacités d'analyse. L'objectif est de modeler le comportement de l'ennemi, sans toucher aux agences, mais en détruisant la capacité et la volonté de diriger. Le contrôle des réseaux par les géants américains s'inscrit dans le cadre de la guerre néocorticale".

Il s'agit sans aucun doute de mécanismes barbares. Essayons d'expliciter ce mécanisme et de le visualiser à travers quelques expériences concrètes.

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Venezuela

Et utilisons une première question que Roitman nous pose : 

Comment comprendre la demande de Juan Guaidó (photo) et des sepoys vénézuéliens pour une intervention militaire américaine sur leur territoire, comment comprendre l'attitude de l'opposition vénézuélienne d'une incompréhension irrationnelle de la pertinence de la révolution bolivarienne, comment comprendre que dans une famille vénézuélienne il y ait une division entre "chavistes" et "opposants", comment comprendre qu'un groupe d'opposants vénézuéliens brûle vif un compatriote, simplement parce qu'il est noir, pauvre et "chaviste", parmi tant d'autres situations concrètes d'incompréhension, où l'influence des technologies de l'information est en jeu. 

Ne serait-ce que par la manipulation néocorticale opéré par les médias.

Russie-Ukraine

Dans un autre article Marcos Roitman Rosenmann, intitulé "Disinformation in War", Marcos Roitman Rosenmann souligne que tant les États-Unis que l'OTAN (Organisation du traité de l'Atlantique Nord), dans leur relation avec l'activité armée de la Russie en Ukraine, "l'opinion publique doit être manipulée. Les faits doivent être cachés, l'histoire effacée, la cruauté des envahisseurs et la mort des civils soulignées, en mettant l'accent sur les personnes déplacées, les cris des femmes et des enfants désorientés et perdus. Vladimir Poutine, incarnation du mal, doit être présenté comme un psychopathe, un être méprisable, avide de sang et de mort. Face à lui, un homme bon, un démocrate, un défenseur des libertés, un héros de sa patrie qui appelle à résister, à prendre les armes et à se protéger de l'envahisseur (Volodymir Oleksandrovitch Zelensky, président de l'Ukraine).

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Dans la mesure où aujourd'hui, les Russes sont les méchants, alors il faut exterminer les femmes russes pour qu'il n'y ait pas d'enfants russes, c'est de la barbarie et de la cruauté animées par, répétons-le, les technologies de l'information capitaliste.

"Tuez les Russes. Ce sont les envahisseurs, il faut les expulser du plus grand nombre possible d'organisations internationales. Conduisez-les à l'extermination s'il le faut. Les jeunes étudiants russes sont contraints de quitter les universités européennes. Les citoyens russes sont vilipendés et les médias attisent et fomentent la haine. Sportifs, acteurs, peu importe, du moment qu'ils sont russes, ils sont stigmatisés. Ce sont des criminels, des barbares, des ordures, des oligarques, des violeurs, des assassins", souligne M. Roitman dans son article intitulé "Ukraine, bouc émissaire de l'Occident".

Roitman précise : "Dans cette guerre, comme dans toutes les guerres promues et encouragées par les Etats-Unis, il s'agit de désinformer, de manipuler, de mentir et de mettre tous les médias de propagande au service de la désinformation du renseignement dans les mains de l'état-major de guerre".

Cuba

Selon Roitman, dans "Emotions, la nouvelle arme contre Cuba", tous les opposants à Cuba de l'intérieur et de l'extérieur, "dans leur ensemble, sont tous les messagers d'une stratégie visant à mobiliser les émotions. La bataille se situe sur le terrain de la psychopolitique, pour bloquer l'état de conscience et fermer toute réponse basée sur le jugement critique, les faits et leur explication".

Ainsi, "dans cette guerre néo-corticale contre Cuba, on justifie les mobilisations et les mécontentements en arguant qu'ils sont le produit d'un ras-le-bol dont le résultat s'exprime sous la dichotomie dictature ou liberté. Ainsi, la mobilisation prend l'allure d'une lutte pour la démocratie dans laquelle un lien émotionnel est produit avec ceux qui ne sont plus des manifestants, mais des combattants pour la démocratie".

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Enfin, "la construction d'une guerre où s'entremêlent sentiments et émotions renforce le contrôle de la population, en la désarmant lorsqu'il s'agit de contrer son état émotionnel. Les passions, les haines, les rejets, les insultes, les disqualifications prennent la place et c'est ainsi que, comme à Cuba, l'incendie de véhicules, l'assaut de magasins, l'attaque de centres de santé ou le sabotage de rue sont entérinés comme une réponse au ras-le-bol induit par le régime. Le monde les applaudit, ils luttent contre une dictature communiste".

Laissons pour la fin cette perle inquiétante et inhumaine, selon Roitman dans son article "Ukraine, bouc émissaire de l'Occident", "l'Occident s'efface dans les technologies de la mort", et ajoutons selon internet dans des articles sur l'anatomie humaine, la possible "destruction irréversible de la fonction du cortex cérébral humain, en totalité ou en grande partie, de sorte que le patient est incapable d'activité relationnelle", le tout réalisé, espérons-le, par les USA. 

Si tel était le cas, nous aurions, ou nous avons, un génocide contre l'espèce humaine, des êtres humains mutants, des zombies, sans capacité de raisonner ou de décider, une soumission totale.

Source: https://www.alainet.org/es/articulo/215197

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Xi Jinping et l'adaptation du maoïsme à la réalité contemporaine

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Xi Jinping et l'adaptation du maoïsme à la réalité contemporaine

Luca Bagatin

Source: https://electomagazine.it/xi-jinping-e-ladeguamento-del-maoismo-alla-realta-contemporanea/

Le 26 décembre a marqué le 130ème anniversaire de la naissance de Mao Tsé-Toung, père fondateur de la Chine socialiste et héros de la libération de l'oppression, non seulement de la Chine, mais aussi de la plupart des pays du tiers-monde.

Le récent article que Ben Chacko, rédacteur en chef du journal britannique d'inspiration socialiste Morning Star, a consacré à la mémoire de Mao, en établissant des parallèles avec l'actuelle direction socialiste chinoise dirigée par le président Xi Jinping, est très intéressant.

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Ben Chacko (photo), qui a vécu en Chine pendant plusieurs années, estime que l'idée que beaucoup se font de Xi Jinping en tant que "révisionniste du maoïsme" est totalement erronée, soulignant que les dirigeants chinois, tous autant qu'ils sont, n'ont jamais accepté l'idée que la Chine ait pu rompre avec Mao et sa vision de la construction d'une société socialiste.

Chacko reconnaît qu'il existe des parallèles entre Mao et Xi Jinping, notamment en ce qui concerne la nécessité de lutter contre la corruption interne, de répandre la prospérité économique dans tout le pays et de devenir le chef de file d'un nouveau mouvement de décolonisation et de promotion de l'essor du Sud mondial (pensez à la promotion par le président Xi de l'alliance des BRICS et de la Nouvelle route de la soie elle-même, ainsi qu'aux excellentes relations de la Chine moderne avec tous les pays du Sud mondial).

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En fait, la Chine maoïste, bien plus que l'Union soviétique, a fait tout son possible pour promouvoir les mouvements de libération du colonialisme dans tous les pays du tiers-monde, ce qui est probablement dû à l'influence de William Edward Burghardt Du Bois (1869-1963) (photo) sur Mao, essayiste et sociologue américain qui fut l'un des premiers à lutter pour les droits civiques des Noirs, ami proche de Mao, candidat du Parti travailliste américain dans l'État de New York à l'âge de 82 ans, obtenant par suite 4% des voix, et qui, à un âge avancé, adhéra au Parti communiste des États-Unis d'Amérique.

Dans son article, Ben Chacko note que la République populaire de Chine n'a en fait jamais rompu avec le maoïsme : "En 2003, le président de l'époque, Hu Jintao, a fait l'éloge de Mao pour avoir apporté "les changements sociaux les plus profonds et les plus importants de l'histoire de la Chine". C'est sous Deng que le parti a émis le fameux verdict selon lequel Mao avait 70% de raison et 30% d'erreur".

Il poursuit en soulignant que le président Hu avait déjà renforcé la loi sur les contrats de travail en 2007, notant "l'impact négatif de la marchandisation sur les droits des travailleurs".

Chacko souligne également que le président Xi, bien que d'orientation socialiste réformiste comme ses prédécesseurs, a déplacé la politique du parti communiste chinois vers la gauche, en subordonnant "la croissance économique à l'équité et aux considérations environnementales et écologiques".

Et comment il promeut l'éducation publique au détriment de l'éducation privée, et comment il traite le marché avec plus de suspicion, en promouvant "une éthique plus égalitaire, en sévissant contre les milliardaires et en demandant au gouvernement de réguler les "revenus excessifs" des classes supérieures".

Dans son article, Ben Chacko souligne également comment "Xi a promu une culture du volontariat, en incitant les étudiants à passer leurs vacances dans les régions rurales les plus pauvres pour travailler sur des projets de développement, et a jumelé des régions riches avec des régions pauvres, avec une obligation légale pour les premières d'investir dans les secondes". Il a également appelé les diplômés de l'université et les hommes d'affaires à s'installer dans leurs villes natales afin d'encourager un mouvement de "revitalisation rurale" qui se perdait peu à peu dans la Chine moderne et hyper-technologique.

Il est certain que l'on se souviendra des dirigeants socialistes chinois actuels comme on s'est souvenu de l'épopée de Mao. Un marxisme renouvelé avec des caractéristiques chinoises et des aspects socialistes réformistes qui, malheureusement, dans notre Europe et dans notre Occident (en excluant évidemment l'excellente Amérique latine socialiste avec, en tête, Cuba, le Mexique, le Nicaragua, le Brésil, la Colombie, le Venezuela, pour ne mentionner que quelques réalités socialistes sérieuses), semblent avoir été oubliés pendant de trop nombreuses décennies.

Venezuela - Guyane : un conflit territorial

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Venezuela - Guyane : un conflit territorial

Leonid Savin

Source: https://www.geopolitika.ru/article/venesuela-gayana-territorialnyy-konflikt

Le référendum organisé le 3 décembre dans la République bolivarienne du Venezuela sur l'appartenance du territoire de l'Esequibo a montré que la majorité des citoyens de ce pays le considèrent comme une partie intégrante de leur pays et estiment nécessaire d'utiliser tous les moyens possibles pour en faire un autre État. Au cours du mois de novembre, les relations entre la Guyane, qui occupe aux deux tiers le territoire contesté d'Esequibo, et le Venezuela se sont envenimées. Les États-Unis ont également réagi, mais manifestement avec retenue, car la veille, un certain nombre de sanctions avaient été levées à l'encontre du Venezuela, à la suite de l'accord politique conclu entre les autorités et l'opposition. Cependant, les actions ultérieures des dirigeants vénézuéliens ont montré une position décisive.

Lors d'une réunion avec son gouvernement, le président Nicolas Maduro a ordonné "l'ouverture immédiate du débat à l'Assemblée nationale et l'adoption d'une loi organique visant à faire de la "Guyane Esequiba" un État vénézuélien". Il a également demandé à la compagnie pétrolière publique PDVSA de "créer l'unité PDVSA-Esequibo" et d'accorder immédiatement des licences d'exploitation pour le pétrole brut, le gaz et les minéraux dans l'Esequibo, qui est contrôlé par la Guyane mais revendiqué par Caracas.

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Maduro a également ordonné la création d'une "zone de défense intégrée" située dans la ville de Tumerero, dans l'État de Bolivar (sud) et limitrophe de la zone contestée. Tumerero sera la capitale temporaire du nouvel État.

Dans cette petite ville, la délivrance de documents pour les résidents de la zone contestée d'Esequibo [i] a déjà commencé. Elle compte environ 125.000 habitants.

Le territoire contesté comprend deux petites villes, Lethem et Mabaruma, qui comptent chacune un peu plus d'un millier d'habitants. Elles ne jouent pas un rôle important dans l'économie de la Guyane.

La position du Venezuela dans le conflit bilatéral est que la voie du dialogue direct entre les parties est la seule solution dans le contexte du respect de l'Amérique latine et des Caraïbes en tant que zone de paix. D'ailleurs, la position de la Russie à cet égard coïncide: il devrait y avoir un dialogue direct entre les deux parties.

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De son côté, le président de la Guyane, Mohamed Irfaan Ali (photo), a déclaré qu'il n'avait pas l'intention de céder le territoire et que, si nécessaire, il demanderait l'aide du commandement sud des États-Unis.

Le 14 décembre 2023, une réunion prévue entre les deux chefs d'État s'est tenue à Saint-Vincent pour discuter de la question. Outre les chefs d'État du Venezuela et de la Guyane, les premiers ministres de la Dominique, de la Grenade, de Sainte-Lucie, de la Barbade, des Bahamas et de Trinité-et-Tobago étaient les principaux participants. Étaient également présents Courtney Rattray, chef de cabinet de l'ONU, et Miroslav Jenča, secrétaire général adjoint de l'ONU pour l'Europe, l'Asie centrale et les Amériques [ii].

Les parties ont convenu de ne pas utiliser la force directement ou indirectement en toutes circonstances, d'adhérer au concept de paix dans les Caraïbes, d'aller de l'avant avec le dialogue et la diplomatie, mais ont également rappelé l'accord de Genève de 1966 sur la nécessité de résoudre les différends [iii].

La doctrine Monroe et les échos du colonialisme

Bien sûr, dans une position de souveraineté, aucun État ne voudrait céder son territoire à un autre, qu'il s'agisse d'un rocher sans vie au large ou de dizaines de milliers de kilomètres de territoire avec des ressources naturelles dans ses profondeurs (l'Esequibo couvre 160.000 kilomètres carrés). Cependant, le cas du Venezuela et de la Guyane est une relique typique de l'ère coloniale, causée par les politiques des États européens, principalement de la Grande-Bretagne. À cela s'ajoute l'intervention des États-Unis qui, en 1823, ont déclaré que "l'Amérique est pour les Américains", c'est-à-dire les citoyens des États-Unis et non ceux des autres pays de l'hémisphère occidental.

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Après avoir acheté cette partie du territoire aux Pays-Bas en 1814, les Britanniques n'ont pas fixé la frontière avec le Venezuela voisin, mais ont spontanément établi la limite de leurs possessions. En 1841, Robert Hermann Schomburgk (illustration), géographe et ethnographe d'origine prussienne, a été chargé par la couronne britannique de cette tâche. Cependant, les frontières ont été tracées à titre préliminaire et non définitif, c'est pourquoi elles ont été appelées "ligne Schomburgk". Par ailleurs, les autres voisins de la Guyane britannique, le Brésil et le Suriname, n'avaient pas non plus de frontières mutuellement reconnues à l'époque. La question a été résolue avec le Brésil au début du 20ème siècle, mais le Suriname revendique toujours une partie de la Guyane.

Tout cela rappelle des actions similaires des Britanniques dans d'autres parties du monde : la ligne Durand entre l'Afghanistan et le Pakistan n'est toujours pas reconnue comme une frontière du côté afghan, et l'occupation de Gibraltar est qualifiée par les Espagnols eux-mêmes de dernière colonie en Europe.

L'affaire a alors été portée devant la Cour d'arbitrage de Paris, qui a tranché le litige en faveur de l'Angleterre. Le Venezuela n'était pas satisfait de cette décision. Cependant, même cette décision de 1899 n'était pas définitive et déterminait que la frontière terrestre entre le Venezuela et la Guyane devait être respectée jusqu'à ce que les parties parviennent à un nouvel accord ou qu'un organe juridique compétent en décide autrement.

Au milieu du 20ème siècle, le "Mémorandum Severo Mallet-Prevost", un juriste américain, a été rendu public, affirmant que "les juges n'étaient pas impartiaux". Les documents historiques montrent la présence manifeste de l'Espagne, puis d'un nouvel État (d'abord la Grande Colombie, puis le Venezuela) sur le territoire de l'Essequibo, et la frontière avec les possessions hollandaises, puis britanniques, longe une ligne de partage des eaux naturelle - la rivière Essequibo (la rivière a deux "s" dans son nom, alors que le territoire n'en a qu'un seul - note de l'auteur).

Mais si vous regardez la carte de la Guyane et du fleuve Essequibo, vous verrez clairement que le territoire contesté représente en fait les deux tiers de la taille du pays, de sorte que la réaction du président de la Guyane, Mohamed Irfaan Ali, aux actions du Venezuela est tout à fait prévisible.

La réaction du président de la Guyane, Mohamed Irfaan Ali, aux actions du Venezuela est donc tout à fait prévisible. Les Britanniques eux-mêmes ont reconnu l'existence d'un différend lorsqu'ils ont accordé l'indépendance et la souveraineté à la Guyane en 1966.

L'accord de Genève entre le Venezuela et la Grande-Bretagne pour le règlement des différends du 17 février 1966 utilise le terme de frontière entre le Venezuela et la Guyane britannique. Dans le langage juridique, une frontière est une limite mobile.

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La Guyane, même après son indépendance, avait déjà essayé de "revendiquer" le territoire contesté pour elle-même. Par exemple, le Premier ministre et président de la Guyane, Forbes Burnham, a fait appel aux Nations unies en 1968 au sujet des revendications du Venezuela sur un territoire contesté pouvant aller jusqu'à 12 miles. En mars 2018, la Guyane a intenté un procès à la Cour internationale de justice, lui demandant de reconnaître la légalité et la validité de l'arbitrage de 1899.

Bien que le Venezuela ait agi, il n'a pas été très actif en raison des dirigeants américano-centrés au pouvoir. Et tant que les entreprises américaines produisaient du pétrole au Venezuela même, l'establishment néolibéral en avait assez.

Il convient de rappeler qu'en 1948 a été créée l'Organisation des États américains, qui reste en fait un instrument de la politique de Washington dans les pays ibéro-américains et une continuation de la doctrine Monroe. Dans ce cadre, les États-Unis ont aplani les contradictions naissantes. Et si quelque chose menaçait leurs intérêts, les escadrons de la mort et les coups d'État menés par la CIA étaient utilisés, comme ce fut le cas au Chili en 1973.

À propos, un fait intéressant : le 8 novembre 1978, dans la communauté de Johnstown, en Guyane, 918 membres de la secte "Temple des Nations", dirigée par Jim Jones, se sont suicidés en masse. Parmi les morts figurait Leo Ryan, membre du Congrès américain. On pense que la CIA était également derrière ce suicide.

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L'ère du chavisme

La situation a changé sous la présidence d'Hugo Chavez. C'est sous lui que l'Esequibo, bien que symboliquement, a été associé au Venezuela - sous la forme d'une huitième étoile supplémentaire sur le drapeau de l'État (le drapeau a été modifié en 2006).

Mais des actions plus actives ont commencé à être menées par le gouvernement Maduro, alors même qu'il était sous le coup de sanctions américaines et européennes. En novembre 2019, la Cour suprême du Venezuela a créé le 1er Congrès de la Mission Esequibo, qui a pour "objectif de partager les connaissances et d'encourager le débat à un niveau académique, historique et juridique élevé sur une question pertinente pour l'État vénézuélien et ses citoyens." Lors de l'événement, qui s'est tenu dans la salle principale de la Cour supérieure de justice, le juge Moreno a déclaré qu'"en tant que plus hauts représentants du pouvoir public, nous avons l'intention de tout mettre en œuvre pour rendre à notre chère République ce qui est conforme à la justice, à l'histoire et au sentiment patriotique, c'est-à-dire notre territoire". Au cours de son discours, il a déclaré que l'Esequibo est une question sur laquelle l'État, par le biais des différentes institutions qui composent le pouvoir public national, a encouragé ces dernières années des arguments sérieux afin que tous les habitants du Venezuela et du monde comprennent qu'elle appartient au Venezuela et qu'ils sont absolument convaincus qu'elle ne sera pas négociable dans le cadre d'un accord autre que celui qui est conforme à la justice et à la tradition historique [iv].

Dès 2023, lorsque les États-Unis ont levé certaines des sanctions imposées au Venezuela, Caracas est passé à l'action en commençant à préparer un référendum.

Le 30 octobre 2023, la Guyane, invoquant l'article 41 du Statut et les articles 73 et 74 du Règlement de la Cour, a déposé auprès de la Cour internationale de justice des Nations unies à La Haye une requête en indication de mesures conservatoires. Dans sa requête, la Guyane déclare que "le 23 octobre 2023, le gouvernement du Venezuela, par l'intermédiaire de son Conseil national électoral, a publié une liste de cinq questions qu'il envisage de soumettre au peuple vénézuélien lors d'un... "Référendum consultatif" le 3 décembre 2023". Selon le demandeur, l'objet de ces questions, qui sont exposées au paragraphe 15 ci-dessous, est "d'obtenir des réponses qui appuieraient la décision du Venezuela d'abandonner la présente procédure et de recourir plutôt à des mesures unilatérales pour "résoudre" le différend avec le Guyana en annexant et en intégrant officiellement au Venezuela la totalité du territoire faisant l'objet de la présente procédure, qui comprend plus des deux tiers du Guyana."

À la fin de sa requête, la Guyane demande à la Cour d'indiquer les mesures conservatoires suivantes :

    - Le Venezuela ne doit pas organiser le référendum consultatif prévu pour le 3 décembre 2023 sous sa forme actuelle ;

    - En particulier, le Venezuela ne doit pas inclure la première, la troisième ou la cinquième question dans le référendum consultatif ;

    - Le Venezuela n'inclura pas non plus dans le " Référendum consultatif " prévu ou dans tout autre référendum public toute question impliquant des problèmes juridiques devant être déterminés par la Cour dans son jugement sur le fond, y compris (mais sans s'y limiter) :

        - la validité et l'effet contraignant de la sentence de 1899 ;

        - la souveraineté sur le territoire compris entre le fleuve Essequibo et la frontière établie par la sentence de 1899 et l'accord de 1905 ; et

        - la prétendue création de l'État de "Guayana Essequibo" et toute mesure connexe, y compris l'octroi de la citoyenneté vénézuélienne et de cartes d'identité nationales.

    - Le Venezuela ne doit entreprendre aucune action visant à préparer ou à autoriser l'exercice de la souveraineté ou du contrôle de facto sur tout territoire attribué à la Guyane britannique dans la sentence arbitrale de 1899.

    - Le Venezuela doit s'abstenir de toute action susceptible d'aggraver ou de prolonger le différend porté devant la Cour ou d'en rendre le règlement plus difficile.

Le 1er décembre 2023, la Cour internationale de justice a décidé d'adopter les mesures conservatoires suivantes :

    - À l'unanimité, en attendant une décision finale en l'espèce, la République bolivarienne du Venezuela s'abstient de prendre toute mesure susceptible de modifier la situation qui prévaut actuellement dans le territoire contesté et en vertu de laquelle la République coopérative de Guyana administre et contrôle la zone ;

    - À l'unanimité, les deux parties s'abstiennent de toute action susceptible d'aggraver ou de prolonger le différend porté devant la Cour ou d'en rendre le règlement plus difficile [v].

Dès la fin du référendum, lors d'une émission télévisée en direct, le président de la Guyane, M. Ali, a présenté une approche à multiples facettes impliquant un engagement diplomatique avec des alliés et des amis dans la région, y compris le ministère américain de la défense, le département d'État et la Maison Blanche. Il a évoqué l'engagement avec des organisations régionales telles que la Caricom, la CELAC et l'OEA, soulignant la "large coalition internationale mobilisée pour empêcher les actions irréfléchies du Venezuela". "Nous travaillons actuellement avec le SOCOM (United States Southern Command) et le ministère américain de la défense", a déclaré le président Ali.

Il a fait état d'une conversation avec le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, qui l'a assuré du "soutien ferme" du Brésil et de son opposition aux actions du Venezuela. "Nous ne pouvons pas permettre une situation comme celle de l'Ukraine dans l'hémisphère occidental. Nous ne pouvons pas permettre l'annexion de territoires dans cet hémisphère occidental", a-t-il déclaré [vi].

Les tentatives de comparaison avec la Crimée ou les nouveaux territoires de l'ancienne Ukraine sont bien sûr peu pertinentes, car la situation est asymétrique. Les régions de Crimée, Donetsk, Louhansk, Kherson et Zaporizhzhya ont organisé des référendums sur l'adhésion à la Russie. Les 125 000 Guyanais qui pourraient devenir vénézuéliens ne représentent pas un nombre important que Caracas peut facilement gérer en l'intégrant dans son cadre juridique. En matière de politique sociale, avec son expérience de divers programmes, le Venezuela l'emportera facilement sur la Guyane, compte tenu de la pauvreté relative de la majorité de sa population. La Guyane compte 795.408 habitants (chiffres de 2022), dont 30% vivent dans la capitale, Georgetown. Le Venezuela pourra donc se légitimer assez facilement aux yeux des communautés dispersées dans l'Esequibo. On sait qu'une école et un hôpital sont déjà en cours de construction dans les zones frontalières avec le Venezuela, sous la protection de l'armée vénézuélienne. La délivrance de passeports et probablement quelques aides matérielles suivront.

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Intérêts économiques

La décision de mettre fin à ce différend territorial a peut-être été influencée par la croissance extrêmement convaincante de l'économie guyanaise au cours des dernières années. Il s'agit de l'une des croissances les plus rapides au monde, malgré les effets de l'après-courbette et les soi-disant perturbations de la chaîne d'approvisionnement qui ont affecté la plupart des pays. La croissance du PIB de la Guyane a été de 19,9% en 2021 et de 62,3% en 2022. En 2023, elle devrait être d'environ 37%. L'un des principaux moteurs de l'économie guyanaise est le pétrole, dont d'importants gisements ont été découverts au large des côtes en 2015, et dont la première production commencera fin 2019. Des sociétés telles que Shell, Total et Mobil sont présentes en Guyane depuis l'époque britannique. Bien que les principaux revenus tirés de la production pétrolière (les exportations du pays comprennent également le sucre, l'or, la bauxite, l'alumine, le riz, les crevettes, la mélasse, le rhum, le bois et les conteneurs d'expédition ferroviaire) en Guyane soient générés par un petit groupe d'individus et de fonctionnaires corrompus, il n'en reste pas moins que dans le cas présent, le principal bénéficiaire est le gouvernement.

Mais dans ce cas, le principal bénéficiaire est la société américaine Exxon Mobil. Ce n'est pas une coïncidence si, sous l'administration de Barack Obama, cette société a commencé à mener des opérations actives liées au pétrole des Caraïbes. Il est également révélateur que le président d'Exxon Mobil de l'époque, Rex Tillerson, soit devenu secrétaire d'État sous Donald Trump. En fait, on peut dire que si les intérêts de la Grande-Bretagne en Guyane étaient auparavant motivés par les réserves d'or, le pétrole est devenu une ressource tout aussi précieuse.

Dans ce cas, selon l'accord, la Guyane reçoit 60% des bénéfices et 40% sont prélevés par les États-Unis. Habituellement, dans ce type d'accord, l'État où la production a lieu conserve 75 %. Et selon la position vénézuélienne, la concession est située dans des eaux contestées. En même temps, il y a un petit détail : selon l'US Geological Survey, la deuxième plus grande zone pétrolifère en termes de réserves de pétrole non découvertes, le bloc Stabroek, est situé sur le plateau de l'Esequibo. Les estimations des ressources récupérables du bloc ont d'abord atteint 5 milliards de bep (barils équivalent pétrole), avant d'être portées à 11 milliards de bep.

Si l'on imagine un affrontement armé, la Guyane n'a aucune chance. Les forces armées de la Guyane (forces d'autodéfense) comptent un peu plus de quatre mille hommes. Le Venezuela compte 123.000 militaires et 8000 réservistes. De plus, il faut tenir compte de l'élan patriotique général, car même l'opposition de droite considère l'Esequibo comme faisant partie du Venezuela.

Puisqu'il s'agit de contrôler le plateau pétrolier, les forces navales joueront un rôle essentiel. Il a déjà été annoncé qu'une nouvelle base de la marine vénézuélienne serait construite près de la frontière guyanaise. Le Venezuela possède deux sous-marins, six frégates lance-missiles et six patrouilleurs équipés de missiles et de canons, quatre grands navires de débarquement et un certain nombre d'autres navires auxiliaires. En outre, l'armée de l'air vénézuélienne dispose de plus de deux douzaines de chasseurs-bombardiers Su-30MKV, ainsi que d'avions américains. La flotte d'hélicoptères comprend des modèles français et russes.

Enfin, il existe également un sous-texte politique interne. Beaucoup considèrent le référendum comme une sorte de mobilisation de l'équipe chaviste avant les élections présidentielles de 2024. Ils ont besoin non seulement de nouveaux points, mais aussi de suivre l'humeur de la population afin de répondre rapidement aux aspirations et aux critiques du peuple vénézuélien.

Notes :

i - www.jamaicaobserver.com  

ii - venezuela-news.com 

iii - www.telesurtv.net 

iv - mppre.gob.ve 

v - www.icj-cij.org 

vi - guyanachronicle.com

dimanche, 07 janvier 2024

Le peuple russe et l'État russe dans l'avenir (dans la logique de Hegel)

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Le peuple russe et l'État russe dans l'avenir (dans la logique de Hegel)

Alexandre Douguine

Source: https://www.geopolitika.ru/article/russkiy-narod-i-russkoe-gosudarstvo-v-budushchem-v-logike-gegelya

Dans la philosophie politique de Hegel [1], il y a une transition cruciale en ce qui concerne l'établissement de l'État (der Staat). Heidegger, dans son plan de cours sur Hegel [2], s'attarde sur la terminologie même de Staat - stato - statut. Il est basé sur la racine latine stare - se tenir, mettre, établir. En russe, État vient du mot "souverain", c'est-à-dire seigneur, maître. Si, en latin et dans ses dérivés, l'accent est mis sur l'acte d'établissement - l'État est quelque chose d'établi (artificiellement), de posé, de construit, de créé, d'érigé, d'installé -, dans les langues slaves, il n'indique que le fait d'un pouvoir suprême - seigneurial. Et comme, dans la tradition slave, le seigneur était en même temps un juge, le mot fait référence au tribunal - go-sud-arj, ce qui apparaît clairement dans l'adresse polie russe dérivée de souverain - "juge". Le pouvoir juge, celui qui juge est le pouvoir. L'État est la zone de ses possessions, ce qui est en son pouvoir, ce qu'il détient et maintient en tant qu'autocrate. D'où le pouvoir.

La distinction même des concepts correspond à la distinction, beaucoup plus profonde, que fait Hegel entre l'"ancien état" ("imperfect - unvolkommener Staat - state") et le "nouvel état", le "véritable état". L'ancien État est précisément la possession, la domination, dans la limite négative, la tyrannie. Il est construit autour de l'élément réel du pouvoir, autour de l'axe vertical ordre-subordination. Bien qu'il y ait ici certaines nuances.

Parmi les "vieux États", Hegel distingue plusieurs types :

    - Le type oriental (despotisme rigide, fossilisation) ;

    - Type grec (première tentative de donner au pouvoir dans l'empire d'Alexandre un sens philosophique unificateur, mais on en arrive encore au despotisme);

    - type romain (formalisation extrême du droit privé, séparation des pouvoirs, cycles changeants de despotisme des autorités et de despotisme de la foule).

9782080235510.jpgLe Staat au sens propre est autre chose. C'est un "nouvel État". En lui, le fait de son établissement, de sa constitution, de sa création est fondamental. Le Staat est un moment de l'Esprit, pleinement réalisé et conscient de lui-même. Autre définition : "l'État est la procession de Dieu dans le monde" [3] (der Gang Gottes in der Welt). Ou:

Dans le système hégélien, l'État est considéré comme un produit de la conscience de soi. L'État en tant que Staat est l'expression du degré de concentration de la réalisation, c'est-à-dire un phénomène philosophique. Nous voyons ici une consonance avec l'"État" de Platon. Le Staat est le πολιτεία de Platon, mais pas tout à fait la Res Publica, bien qu'il y ait aussi quelque chose d'important pour Hegel dans cette traduction. L'État n'est institué que par les philosophes, c'est-à-dire par ceux en qui la conscience de soi de la société atteint son point culminant. Mais les philosophes expriment le mouvement même de Dieu dans le monde, qui se manifeste à travers une série de liens dialectiques, y compris les moments de la conscience de soi du peuple.

L'État, selon Hegel, appartient à la sphère de la moralité (Sittlichkeit). L'ensemble de cette sphère se décompose en deux séries de moments dialectiques :

thèse - famille

antithèse - société civile

synthèse - Etat (Staat)

thèse - État (Staat)

antithèse - relations internationales

synthèse - empire mondial              

L'État est l'élément commun aux deux séries, leur centre. Dans la première série, il correspond à la synthèse, dans la seconde à la thèse. Et la synthèse de la deuxième série est le super-État - l'Empire, où l'Esprit atteint le stade de l'Absolu (universel, Idée universelle). C'est là que s'achève l'histoire, en tant que séquence du déploiement de l'Esprit et de son accession à un nom propre. L'État est donc le membre intermédiaire entre la famille et la "fin de l'histoire".

Dans la philosophie du droit, cette étape est précédée de deux autres séries: le droit abstrait et la morale. Le droit établit l'idée de l'individu et la morale celle du sujet. L'individu, cependant, ne devient un esprit que dans le domaine de la morale.

9782080413574.jpgLe sujet spirituel se réalise à travers la théorie et la pratique de la famille. Dans la famille, l'Esprit réalisé devient d'abord lui-même. L'individu dans la famille se révèle comme l'expression d'une Idée concrète. Il est plus qu'un individu, et sa moralité (Hegel entend par là la capacité de prendre une distance critique par rapport à la loi formelle) s'exprime en pratique dans le soin du tout qu'est la famille.

Mais une société qui vit sur la base de la famille (agraire, patriarcale) n'est pas encore une nation ou un État au sens hégélien. La famille ne peut être mise à l'échelle linéaire de la famille des familles, c'est-à-dire de l'État, tant qu'elle n'a pas parcouru tout le chemin de la dialectique. Ce n'est que dans l'"ancien État" (et non dans le Staat) qu'il existe une société de familles. Elle représente généralement les classes inférieures dans les conditions du monde de la vie. Mais ce monde de la vie n'est pas animal, il est moral, car la famille est animée par l'Esprit, et c'est en elle qu'elle s'exprime. Le pouvoir n'appartient pas à la projection ascendante des familles, mais aux représentants de l'élite, qui se sont retrouvés dans leur position selon une logique complètement différente. Ludwig Gumplowicz [4] décrit cette situation comme le résultat d'une "lutte raciale", en considérant les "races" comme les porteurs de différentes cultures ethniques. Les plus forts subjuguent les plus faibles. C'est ainsi que se forment les vieux États, les despotismes, les tyrannies, les principautés (pas le Staat). Dans ces systèmes, les familles et les dirigeants vivent dans des mondes parallèles, ne se comprenant pas, ne réalisant pas clairement la nature de leur lien et la nature de ce qui les unit.

Dans la pratique, cette distinction entre famille et pouvoir était particulièrement caractéristique de l'Europe de l'Est et, dans une plus large mesure encore, de la Russie tsariste. Ernest Gellner [5] a résumé ce type de société par le nom d'un pays fictif et "agraire". Dans l'Europe occidentale de l'époque moderne, l'équilibre commence à se modifier. Hegel résume la nature des changements par le terme "Lumières" (Aufklärung). Il s'agit d'un point crucial de sa dialectique.

Au cours du siècle des Lumières, une nouvelle forme de société civile (bürgerliche Gesellschaft) émerge en Europe occidentale. Ce phénomène correspond à la démocratie bourgeoise et au capitalisme. Gellner appelle ce pays "Industrie" de manière généralisée. Selon Hegel, ce phénomène repose principalement sur la désintégration de la famille, l'individualisme et l'acquisition d'une conscience sociale aiguë. C'est la phase de l'antithèse, la suppression de la famille. La société civile est mauvaise en soi, mais elle est nécessaire dans la structure dialectique du déploiement de l'Esprit. L'Esprit doit passer par cette phase pour atteindre un nouveau niveau. La famille se désintègre en tant qu'unité collective pour laisser place au citoyen. En lui, la personne de la loi abstraite, le sujet moral et le père de famille sont présents, mais sous une forme retirée. Ils ne le définissent pas. Ce sont ses droits et libertés sociopolitiques qui le définissent. C'est le libéralisme.

Et ce n'est que maintenant que nous arrivons au "nouvel État", c'est-à-dire au Staat, tel que le concevait Hegel.

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Plus important encore: selon Hegel, l'État est le moment du dépassement, de la suppression de la société civile. L'État réel ne peut pas être bourgeois, il est toujours super-bourgeois. Son but ne devrait pas être de servir les individus de la société civile, de garantir ou de protéger leur bien-être ou leurs libertés. Hegel écrit:

"Dans la liberté, il faut procéder non pas à partir de la singularité, non pas à partir d'une conscience de soi singulière, mais seulement à partir de son essence, car cette essence, qu'on en soit conscient ou non, se réalise comme une force indépendante dans laquelle les individus séparés ne sont que des moments [6]".

L'État devient lui-même lorsque la société civile est complètement dépassée (quand elle est supprimée) et que le citoyen (Bürger) est finalement et irréversiblement aboli, transformé en quelque chose d'autre. Historiquement, l'État n'a pas été créé par les familles ni par la bourgeoisie (industrielle ou commerciale ou ses prototypes), mais par un domaine spécial - le domaine du courage [7] (der Stand der Tapferkeit), comme l'appelle Hegel.

Contrairement à l'émergence des anciens États, cela ne se produit pas en vertu d'une nation plus puissante et guerrière qui en soumet une autre, plus faible et plus pacifique, ou par quelque autre méthode d'usurpation du pouvoir par un tyran ou un groupe oligarchique, mais en vertu du fait que les membres de la société civile dans laquelle le mouvement de l'Esprit qui se connaît lui-même aura lieu réaliseront l'impasse qu'est le libéralisme, mais ne reviendront pas simplement à la famille (la thèse), mais surmonteront l'antithèse (eux-mêmes en tant que libéraux) par la synthèse. Cette synthèse est l'établissement de l'État en tant que Staat. Ici, comme dans la famille, l'homme sacrifie sa liberté formelle et morale au nom d'une moralité supérieure. Mais il est désormais uni non seulement à la famille, mais aussi à l'État, qui est sa mission, son être et son destin.

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C'est alors que la société civile devient un peuple (Volk). La pluralité des familles n'est pas encore un peuple. La société civile composée d'individus (c'est le demos) n'est pas non plus un peuple. La société devient un peuple lorsque l'Esprit qui l'habite parvient à dépasser le libéralisme et est prêt à établir un État (Staat).

Il est important que dans cette compréhension de Hegel la catégorie de peuple (Volk) soit très proche du terme λαός, que j'utilise dans "Ethnosociologie" [8]. [8]. Volk est un peuple construit dans un ordre raisonnable. Ce n'est pas une foule, c'est une armée. D'où le mot slave "régiment", formé précisément à partir de l'allemand Volk. La société civile cesse d'être un mouvement chaotique de bourgeois à la recherche du profit individuel. La société des marchands se transforme en une société de héros (selon Sombart [9]), en une "classe de bravoure". Le peuple en tant que société de héros crée l'État. Hegel souligne en particulier "le droit des héros à fonder l'État" [10] (das Heroenrecht zur Stiftung von Staaten).

Si nous suivons Hegel à la lettre, nous parviendrons à la conclusion intéressante que, jusqu'à présent, l'État au sens où il l'entend (Staat) n'a jamais été véritablement créé. Tout ce que nous avons vu dans l'histoire n'est qu'une approximation plus ou moins grande du Staat, et le plus souvent il s'agit d'États qui sont des tyrannies ou des despotismes, ou au contraire des républiques chaotiques atomisées par la société civile, le demos, qui ne communiquent rien sur la nature spirituelle du pouvoir.

L'État véritable et définitif appartient donc à l'avenir.

Appliquons ce modèle à l'histoire russe. Évidemment, au sens strictement hégélien, les Russes n'ont jamais vraiment eu d'État (au sens de Staat). Historiquement, il y avait, d'une part, un "monde de familles (slaves)" et, d'autre part, une élite politique (presque toujours majoritairement étrangère - sarmate, scythe, varègue, mongole, européenne, juive, etc.). Les Russes n'avaient pas de société civile.

Néanmoins, depuis le 19ème siècle, on assiste à certaines tentatives de construction d'une telle société civile. Ce projet a débuté lorsque les Lumières européennes ont pénétré en Russie, mais jusqu'au 19ème siècle, il n'a touché que les élites. Au 19ème siècle, les Occidentalistes et les Slavophiles ont participé à ce projet. Les slavophiles s'inspiraient à bien des égards de Hegel, tout comme les Russes occidentalistes, marxistes et libéraux. D'où la "citoyenneté". En même temps, traduit en russe, l'allemand Bürgerlichkeit a cessé d'être fermement associé à bourgeoisie, qui a le même sens et la même étymologie, et a acquis un sens plus "élevé" mais moins correct. Le but des Lumières était de transformer le monde des familles en capitalistes individualistes aliénés, de créer une société de marchands. Il fallait détruire les familles et la paysannerie en tant que territoire des familles (et des communautés), en les transformant en un prolétariat atomisé. Tel était le point de vue des marxistes hégéliens. Les libéraux russes pensaient que la libération des paysans transformerait la population russe en une classe moyenne. Quant aux slavophiles, ils pensaient que le peuple russe devait affirmer son intégrité et sa conscience spirituelle et morale. C'est aussi le siècle des Lumières, mais en russe.

Dans le schéma hégélien :

    - les marxistes russes aspirent à une société civile avec une interprétation de classe corrigée ;    

    - les libéraux russes à la société civile ;    

    - et les slavophiles immédiatement à la phase suivante - au statut du peuple (Volk), celui-là même où la création de l'État en tant que Staat devrait avoir lieu (et certains slavophiles - Golokhvastov et Aksakov - ont proposé à cette fin à Alexandre II puis à Alexandre III de rétablir l'État russe par la convocation du Zemsky Sobor).

Les libéraux recherchaient l'antithèse classique de Hegel - la destruction des familles (communautés) et la promotion du capitalisme. Les marxistes pensent que le capitalisme existe déjà et qu'il doit être vaincu par la révolution prolétarienne. Quant aux slavophiles, ils pensaient que l'antithèse devait être immédiatement corrélée à la synthèse et que le peuple russe, déjà suffisamment imprégné des idées libérales des Lumières, devait passer le plus rapidement possible à la troisième phase, celle de la création de l'État.

Nous savons comment les choses se sont passées dans l'histoire russe. Les idées libérales ne sont pas restées longtemps à l'état pur, mais au lieu de les surmonter dans le peuple (Volk), la révolution d'octobre a eu lieu, qui a d'abord été considérée comme la première phase de la transition vers le communisme mondial - c'est-à-dire vers la "fin de l'histoire" au sens marxiste (hégélien de gauche) - sans l'État, dans un pur internationalisme prolétarien.

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Lorsque la révolution a eu lieu dans un seul pays, et même dans la Russie agraire sous-capitaliste (avec une société civile minimale), Lénine et Trotsky l'ont acceptée, mais les marxistes occidentaux, qui s'efforçaient de rester des marxistes orthodoxes, ne l'ont pas fait.

La suite est intéressante. C'est une chose de mener une révolution prolétarienne dans un pays où il n'y avait pas de prolétariat du tout, afin de commencer ensuite à soutenir le mouvement ouvrier en Europe et dans le monde entier à partir des positions gagnées, ce que Lénine et Trotsky étaient enclins à faire, et c'est tout à fait autre chose de construire le socialisme dans un seul pays - c'était tout à fait contraire au marxisme, quelle que soit l'interprétation que l'on en donne. Mais Staline s'est engagé dans cette voie. Et là, il était tout à fait en phase avec Hegel, et Hegel lui-même, et non avec son interprétation marxiste.

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Dans la pratique, Staline a commencé à construire l'État russe sur le dépassement de la société civile (qui existait pourtant nominalement). Ce moment de l'histoire a coïncidé avec l'émergence d'une nouvelle entité - non pas tant les familles et les communautés paysannes, mais le peuple soviétique, qui était pensé en étroite unité avec l'État. Selon Marx, le nouvel État (Staat) selon Hegel ne devrait pas exister du tout, et s'il existe, c'est uniquement en tant que sous-produit des premières sociétés capitalistes créant des nations temporaires dans le cadre de l'"industrie" (Gellner). Lénine, lui aussi, pensait que les États bourgeois passaient au stade de l'impérialisme et étaient voués à l'extinction. Le capitalisme est un phénomène universel et planétaire. Et la fin de l'histoire en tant que victoire du communisme dans le monde entier se produira indépendamment de la création d'États et de l'émergence de relations internationales entre eux, ce qui n'a pas grande importance et n'est qu'un détail insignifiant.

En cela, les communistes étaient d'accord avec les libéraux, la seule différence étant que les libéraux étaient convaincus que tout se terminerait au stade du capitalisme mondial, tandis que les communistes pensaient que ce stade serait suivi d'une révolution prolétarienne mondiale, qui établirait l'internationalisme prolétarien sur la base de l'internationalisme bourgeois.

Mais Staline et l'État soviétique qu'il a construit ne s'inscrivent pas dans ce schéma (à la fois communiste et libéral). En substance, l'URSS ressemblait au Staat de Hegel, tandis que le peuple soviétique ("soviétique" est le terme exact à employer dans le présent contexte, et non pas "russe" - comme l'était le monde des familles) était le Volk selon Hegel. Dans l'URSS en tant qu'État, on croyait en effet que la société civile (l'identité bourgeoise) avait été vaincue.

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Les relations internationales revêtent alors un caractère véritablement hégélien, puisque c'est la confrontation entre l'URSS et les pays occidentaux qui déterminera le type d'empire mondial (Reich) - communiste, nazi ou libéral - qui adviendra.

L'arrière-plan hégélien est encore plus évident dans le fascisme italien, où il a été conceptualisé par l'un de ses théoriciens, Giovanni Gentile [11], et dans le national-socialisme allemand (Julius Binder [12], Karl Larenz [13], Gerhardt Dulckeit [14]). C'est à travers le prisme de la philosophie du droit de Hegel que Martin Heidegger a conceptualisé le national-socialisme.

Dans le camp libéral, l'État apparaît sous l'influence des idées de Keynes et dans l'expérience américaine de la politique du New Deal de Roosevelt, mais il ne fait pas l'objet d'un développement théorique (les fascistes britanniques d'Oswald Mosley ne comptent pas dans ce contexte). Plus tard, à l'époque de la guerre froide, l'hégélien libéral Alexandre Kojève théorise la "fin de l'histoire" en tant que victoire de la société civile mondiale [15]. Et après l'effondrement de l'URSS, le philosophe politique américain Francis Fukuyama [16], développant les idées de Kojève, a écrit un programme manifeste sur la "fin de l'histoire" et la victoire planétaire du libéralisme. Mais cela n'a rien à voir avec l'État de Hegel, qui devrait être fondé sur le dépassement de la société civile, c'est-à-dire du capitalisme.

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Il est important de retracer le destin de la société soviétique où, selon Staline, la société civile doit être complètement dépassée. Tel était le sens de l'État soviétique (si nous le considérons dans une optique hégélienne). Mais l'effondrement de l'URSS et l'abandon de l'idéologie communiste ont montré que ce dépassement était une illusion. D'une part, Staline a effectivement contribué à la formation d'une société civile dans une coquille prolétarienne en URSS (le monde de la paysannerie et l'écoumène des familles ont été fondamentalement sapés, et la majorité de la population a été déplacée vers les villes - c'est-à-dire qu'elle est devenue "citadine", "citoyenne"), mais d'autre part, cette société civile, qui était presque inexistante dans la Russie tsariste avant la révolution, n'a pas été surmontée dans l'État. Cela devrait se produire (selon Hegel) lors du prochain cycle. Entre-temps, la société soviétique s'est effondrée précisément dans le capitalisme, l'État s'est affaibli autant que possible et a presque disparu dans les années 1990, et les idées libérales ont triomphé dans la Russie post-soviétique.

C'est précisément parce que l'État stalinien n'a pas été un véritable dépassement du capitalisme qu'il a été contraint de revenir à la phase précédente - purement nihiliste et libérale - afin de repartir du fond libéral.

Mais - et ceci est d'une importance cruciale - l'inclusion de la Russie post-soviétique dans le contexte libéral global et sa transformation en une société civile post-soviétique sont devenues l'élément le plus important dans la réalisation du scénario hégélien. Ce n'est qu'à ce moment-là que la société russe est devenue véritablement bourgeoise, ce qui signifie que le moment historique du dépassement de la bourgeoisie en faveur de l'institution du Staat peut finalement se produire.

En même temps, la Russie a, contre toute attente, conservé sa souveraineté politique, que l'Allemagne, par exemple, qui avait auparavant revendiqué, et avec non moins, sinon plus de raisons, de créer un État hégélien à part entière, a perdue après la Seconde Guerre mondiale.

Il ressort de cette analyse qu'au sens plein du terme, le peuple russe en tant que Volk hégélien ne peut devenir une réalité que dans l'avenir, un avenir dont nous nous sommes rapprochés. Et l'opposition à l'Occident libéral, qui ne deviendra pas (pour l'instant du moins) un État et un peuple, décomposant les familles dans la version extrême de la société civile mondialiste, ajoute de l'énergie spirituelle interne aux Russes.

Hegel lui-même pensait qu'à la "fin de l'histoire", la mission de devenir l'expression de l'idée universelle, c'est-à-dire l'Empire mondial, revenait aux Allemands. Il prévoyait la création d'une monarchie constitutionnelle allemande sur la base de l'État prussien, ce qui s'est produit sous Bismarck et les Hohenzollern. Ensuite, grâce au système de relations internationales avec d'autres États et très probablement grâce à la métaphysique de la guerre, les Allemands sont destinés à devenir un "peuple historique mondial", fermant la chaîne des quatre empires historiques (déjà évoqués - oriental, grec et romain). Cette idée de l'importance historique mondiale de l'Allemagne et de son esprit, de sa place géographique et anthropologique dans l'histoire mondiale, a été développée plus tard au 20ème siècle par les révolutionnaires conservateurs Arthur Moeller van den Bruck [17] et Friedrich Hielscher [18]. Cependant, cette perspective a été retirée de l'ordre du jour ou reportée indéfiniment après la défaite de l'Allemagne nazie lors de la Seconde Guerre mondiale. Après 1945, les Allemands ont de nouveau été rejetés dans la société civile, essentiellement sans le droit de s'engager dans la politique. L'établissement héroïque de l'État n'était plus possible dans leur cas. L'Allemagne est donc sortie de l'horizon hégélien de la lutte pour le sens de l'histoire mondiale, pour le cours de Dieu dans le monde.

Il est évident que les pays de l'Occident libéral, déjà en vertu de leur dévotion radicale à l'idéologie bourgeoise, au capitalisme et à la société civile, ne contiennent pas non plus de conditions préalables à l'établissement de l'État et à l'incarnation de l'Esprit.

Par conséquent, parmi les prétendants à ce rôle à l'échelle mondiale à l'heure actuelle, il ne peut y avoir que la Russie et la Chine. Et tant la Russie - surtout ces dernières années - que la Chine ont déjà fait certains pas dans cette direction. Le facteur décisif sera la volonté de surmonter complètement la société civile dans ces pays, la prise de conscience de la nécessité et de la capacité d'un nouvel établissement de l'État (Staat) et l'existence d'une masse critique de "domaines du courage". La société devient un peuple, dépassant les normes bourgeoises, les structures de la conscience ordinaire, pour devenir une armée, un régiment (Volk).

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Dans la société chinoise, la tradition confucéenne de l'État éthique et le maoïsme, qui rejette le capitalisme, peuvent servir de support idéologique. En Russie, la condition préalable pour devenir une grande nation peut être considérée comme la métaphysique de l'Empire katékhonique et une certaine expérience du stalinisme soviétique, la construction d'un État solidaire non-bourgeois et illibéral. Celui qui y parvient a une occasion historique unique de devenir un réceptacle de l'Esprit universel. Les Russes ont toujours pensé qu'ils étaient le moment du "passage de Dieu dans le monde". C'est pourquoi l'idée que les Russes sont un "peuple porteur de Dieu" est apparue. Le moment est venu d'en prendre pleinement conscience et d'agir en conséquence.

Notes:

[1] Гегель Г.Ф.В. Философия права. М.: Азбука,2023.

[2] Heidegger M. Seminare: Hegel – Schelling.  2011, Frankfurt am Main: Vittorio Klostermann, 2011.

[3] Гегель Г.Ф.В. Философия права. § 258. С. 284

[4] Gumplowicz L.  Der Rassenkampf: Sociologische Untersuchungen. Innsbruck: Wagner'sche Univer-Buchhandlung^ 1883

[5] Геллнер Э. Нации и национализм. Мю: Прогресс, 1991.

[6] Гегель Г.Ф.В. Философия права. § 258. С. 284.

[7] Гегель Г.Ф.В. Философия права. § 325. С. 361.

[8] Дугин А.Г. Этноосоциология. М.: Академический проект, 2011.

[9] Зомбарт В. Собрание сочинений: В 3 т. - СПб.: Владимир Даль, 2005.

[10] Гегель Г.Ф.В. Философия права. § 350. С. 373.

[11] Джентиле Дж. Избранные философские произведения. Краснодар: КГУКиИ, 2008.

[12] Binder J. Der deutsche Volksstaat, Tübingen:  Mohr,  1934.

[13] Larenz K. Hegelianismus und preußische Staatsidee. Die Staatsphilosophie Joh. Ed. Erdmanns und das Hegelbild des 19. Jahrhunderts. Hamburg: Hanseatische Verlagsanstalt,  1940.

[14] Dulckeit G. Rechtsbegriff und Rechtsgestalt. Untersuchungen zu Hegels Philosophie des Rechts und ihrer Gegenwartsbedeutung. Berlin: Junker u. Dünnhaupt, 1936.

[15] Кожев А. Из Введения в прочтение Гегеля. Конец истории//Танатография Эроса, СПб:Мифрил, 1994.

[16] Фукуяма Ф. Конец истории и последний человек. М.: ACT; Полиграфиздат, 2010.

[17] Мёллер ван ден Брук А. Миф о вечной империи и Третий рейх. М.: Вече, 2009.

[18] Хильшер Ф. Держава. СПб: Владимир Даль, 2023.

vendredi, 05 janvier 2024

Alexandre Douguine: Contre le totalitarisme libéral

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Contre le totalitarisme libéral

Alexandre Douguine

Source: https://www.geopolitika.ru/article/protiv-liberalnogo-totalitarizma

Le totalitarisme libéral

L'hégémonie libérale est encore très forte dans le pays, quoi qu'en pensent les optimistes. Le fait est que pratiquement toutes les attitudes de base transmises dans l'éducation, les sciences humaines et la culture depuis 1991 ont été construites sur des moules strictement libéraux. Tout dans notre pays est libéral, à commencer par la Constitution. Même l'interdiction de toute idéologie est une thèse idéologique purement libérale. Les libéraux ne considèrent pas le libéralisme lui-même comme une idéologie - pour eux, c'est la "vérité de dernière instance", et par "idéologie", ils entendent tout ce qui remet en cause cette "vérité libérale" - par exemple, le socialisme, le communisme, le nationalisme ou les enseignements politiques de la société traditionnelle.

Après la fin de l'URSS, l'idéologie libérale est devenue dominante dans la Fédération de Russie. En même temps, elle a acquis un caractère totalitaire dès le début. Habituellement, les libéraux eux-mêmes critiquent le totalitarisme, qu'il soit de droite (nationaliste) ou de gauche (socialiste), et le libéralisme lui-même, identifié (sans fondement et à la hâte) à la "démocratie", s'oppose à tout régime totalitaire. Cependant, la philosophe avisée et élève de Heidegger, Hannah Arendt, a observé avec perspicacité que le totalitarisme est une propriété de toutes les idéologies politiques de l'âge moderne, y compris la démocratie libérale. Le libéralisme ne fait pas exception; il est également de nature totalitaire.

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Comme dans tout totalitarisme, il s'agit du fait patent qu'un seul groupe distinct de la société (représentant une minorité connue) déclare qu'il est censé être le "détenteur de la vérité universelle", c'est-à-dire de la connaissance de tout, de l'universel. D'où le totalitarisme - du latin "totalis", tout, entier, complet. Et comme il est fanatiquement convaincu de l'infaillibilité de son idéologie, il impose ses vues à l'ensemble de la société. Le "tout" totalitaire s'oppose facilement à l'opinion de la majorité ou des différents groupes idéologiques existant dans la société. En règle générale, le totalitarisme arrivé au sommet du pouvoir justifie sa "justesse" par le fait qu'il est censé "posséder la connaissance du sens de l'histoire", "détenir les clés de l'avenir", "agir au nom du bien commun" (qui n'est révélé qu'à lui). Le plus souvent, c'est la théorie du progrès, du développement, ou l'impératif de liberté, d'égalité, etc. qui joue le rôle de cette "clé de l'avenir". Les régimes totalitaires nationalistes font appel à la nation ou à la race, proclamant la supériorité de certains (c'est-à-dire d'eux-mêmes) sur les autres. Les bolcheviks agissent au nom du "communisme" qui viendra dans le futur, et les dirigeants du parti sont considérés comme les porteurs d'une conscience éveillée, le "peuple nouveau". Les libéraux croient que le capitalisme est le couronnement du développement et agissent au nom du progrès et de la mondialisation. Aujourd'hui, ils y ajoutent la politique du genre et l'écologie. "Nous vous gouvernons parce que nous sommes progressistes et que nous protégeons les minorités et l'environnement. Obéissez-nous !"

Théorie des minorités et critique de la majorité

Contrairement aux anciennes démocraties (helléniques, par exemple), la majorité et son opinion n'ont aucune importance dans les régimes totalitaires, y compris dans le libéralisme totalitaire. Il y a un argument pour cela: "Hitler a été élu par les Allemands à la majorité, donc la majorité n'est pas un argument, elle peut faire le mauvais choix". Et ce qui est "juste", seule la minorité libérale "éclairée / éveillée" (woke) le sait. En outre, la majorité est suspecte et doit être maintenue sous un contrôle strict. Les minorités progressistes doivent gouverner. Il s'agit là d'un aveu direct de totalitarisme.

Le totalitarisme des bolcheviks ou des nazis n'est pas à prouver, il est évident. Mais après la victoire sur l'Allemagne en 1945 et après l'effondrement de l'URSS en 1991, le libéralisme est resté en piste comme la seule et principale idéologie planétaire de type totalitaire.

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Caractère totalitaire du régime des réformateurs libéraux dans les années 90

Le libéralisme est arrivé en Russie sous cette forme: l'hégémonie de minorités libérales pro-occidentales, les "réformateurs". Ils ont convaincu Eltsine, qui comprenait mal le monde qui l'entourait, que leur position était sans alternative. Les hauts responsables libéraux au pouvoir, composés d'oligarques et d'un réseau d'agents d'influence américains, ainsi que de hauts fonctionnaires soviétiques corrompus, formaient l'épine dorsale de la "famille".

Dès le début, ils ont gouverné avec des méthodes totalitaires. Ainsi, en 1993, le soulèvement démocratique de la Maison des Soviets a été réprimé par la force. L'Occident libéral a pleinement soutenu la fusillade du Parlement. Après tout, le "progrès" et le "mouvement vers la liberté" l'exigeaient.

Après les élections de 1993 à la Douma, l'opposition de droite LDPR a gagné, mais elle a été assimilée aux "marginaux" et aux "extrémistes". La majorité n'a aucune importance aux yeux de la "famille". Jirinovski est d'abord déclaré héritier de "Hitler", puis réduit à l'état de clown pour se défouler (c'est-à-dire pour régner seul et sans discernement sur un peuple totalement insatisfait et désapprouvant le cours libéral de base).

En 1996, les élections ont été remportées par une autre opposition (de gauche cette fois), le PCFR. Une fois de plus, les dirigeants libéraux au pouvoir, qui représentaient une minorité, n'ont rien remarqué. "La majorité peut se tromper", a déclaré cette minorité, qui a continué à gouverner sans partage sur la base de l'idéologie libérale, sans prêter attention à quoi que ce soit.

Le libéralisme a établi ses principes dans la politique, l'économie, la philosophie, la sociologie, l'anthropologie, la jurisprudence, l'ethnologie, les études culturelles, les sciences politiques, etc. Toutes les disciplines des sciences humaines ont été complètement reprises en mains par les libéraux et supervisées depuis l'Occident par le biais d'un système de classements, de publications scientifiques, d'indices de citation et d'autres critères. D'où non seulement le système de Bologne et l'introduction de l'USE, mais surtout le contenu des disciplines scientifiques elles-mêmes.

Le réalisme de Poutine face à l'hégémonie libérale

L'arrivée au pouvoir de Poutine n'a changé la situation que dans la mesure où il a introduit le principe de souveraineté, c'est-à-dire le réalisme politique. Cela ne pouvait qu'affecter la structure générale du libéralisme en Russie, puisque le dogme libéral nie totalement la souveraineté et préconise l'abolition des États-nations et leur intégration dans une structure supranationale de gouvernement mondial. Par conséquent, avec l'arrivée de Poutine, certaines des minorités libérales les plus cohérentes et les plus radicales se sont opposées à lui.

Cependant, la majorité des libéraux (systémiques) a décidé de s'adapter à Poutine, d'adopter une position formellement loyale, mais de poursuivre la voie libérale comme si rien ne s'était passé. Poutine a simplement partagé le pouvoir avec les libéraux - il a obtenu le réalisme, l'armée et la politique étrangère, et ils ont obtenu tout le reste - l'économie, la science, la culture et l'éducation. Ce n'est pas vraiment un système libéral, mais c'est considéré comme tolérable - après tout, aux États-Unis même, le pouvoir fluctue entre les mondialistes libéraux purs (Clinton, Obama, Biden) et les réalistes (tels que Trump et certains républicains).

Medvedev a joué le rôle du libéral russe de 2008 à 2012. Et le retour de Poutine en 2012 a provoqué une tempête d'indignation parmi les libéraux russes, qui pensaient que le pire était passé et que la Russie allait de nouveau (sans Poutine) revenir aux années 90, c'est-à-dire à l'ère du totalitarisme libéral pur et dur.

Mais dès 2012, Poutine - contrairement aux articles de son programme publiés pendant la campagne électorale de 2012 - a décidé de laisser les libéraux tranquilles, ne repoussant qu'une portion supplémentaire des plus odieux d'entre eux.

En 2014, après la réunification avec la Crimée, il y a eu un nouveau glissement vers la souveraineté et le réalisme. Une autre vague de libéraux, sentant qu'ils perdaient leur ancienne position hégémonique, a quitté la Russie. Cependant, Poutine a été stoppé dans sa bataille pour le monde russe et les dirigeants libéraux au pouvoir ont à nouveau adopté la tactique habituelle de la symbiose : Poutine obtient la souveraineté et les libéraux obtiennent tout le reste.

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L'Opération militaire spéciale rompt définitivement avec l'Occident

L'Opération militaire spéciale a changé beaucoup de choses, car le déclenchement des hostilités en Ukraine a finalement contredit le dogme libéral : "les démocraties ne se battent pas entre elles". Et si elles le font, c'est qu'une seule puissance n'est donc pas une démocratie. Et l'Occident a facilement trouvé qui c'était. La Russie, bien sûr. Et plus précisément Poutine. L'Occident libéral a donc finalement refusé de nous considérer comme des "libéraux".

Mais l'impression est que nous voulons toujours rendre à tout prix : "Non, nous sommes de vrais libéraux, c'est vous qui n'êtes pas libéraux. C'est vous qui vous êtes écartés de la démocratie libérale en soutenant le régime nazi de Kiev. Et nous sommes fidèles aux dogmes libéraux. Après tout, ils incluent l'antifascisme, et nous combattons donc le fascisme ukrainien, comme l'exige l'idéologie libérale".

Je ne dis pas que tous les membres du gouvernement russe pensent de la sorte, mais c'est certainement le cas de beaucoup d'entre eux.

Ce sont eux qui s'opposent farouchement aux réformes patriotiques, se jetant dans la ligne de feu pour que la souveraineté n'affecte pas le plus important : l'idéologie. Antonio Gramsci appelait "hégémonie" le contrôle de la vision libérale du monde sur la superstructure - en premier lieu, la culture, la connaissance, la pensée, la philosophie. Et cette hégémonie est toujours entre les mains des libéraux en Russie.

Nous avons toujours affaire à un "libéralisme souverain", c'est-à-dire à une tentative (contradictoire et sans espoir) de combiner la souveraineté politique de la Fédération de Russie avec les normes occidentales mondiales, c'est-à-dire avec le totalitarisme libéral et l'omnipotence des élites libérales occidentales qui ont pris le pouvoir dans le pays dans les années 90.

Et le plan des libéraux russes est le suivant : même pendant l'Opération militaire spéciale, préserver leur pouvoir sur la société, la culture, la science, l'économie, l'éducation, de sorte que - lorsque tout cela sera terminé - ils puissent à nouveau essayer de présenter la Russie comme une "puissance occidentale civilisée et développée", dans laquelle ils auront réussi à préserver la démocratie libérale, c'est-à-dire la domination totalitaire des libéraux, même dans les moments les plus difficiles de l'adversité. Il semblerait que Poutine ait signé le décret 809 sur les valeurs traditionnelles (directement opposées à l'idéologie libérale), que la Constitution contienne des dispositions sur la famille normale, que Dieu soit mentionné comme base immuable de l'histoire russe, que le mouvement LGBT soit interdit comme extrémiste, que la liste des agents étrangers soit constamment mise à jour, qu'une nouvelle vague de libéraux et d'opposants les plus radicaux aient fui à l'Ouest, que le peuple russe soit déclaré sujet de l'histoire et que la Russie soit un État-civilisation... Et, malgré tout cela, l'hégémonie libérale en Russie persiste. Elle a pénétré si profondément dans notre société qu'elle a commencé à se reproduire dans les nouvelles générations de managers, de fonctionnaires, de travailleurs dans le domaine de la science et de l'éducation. Et ce n'est pas surprenant: depuis plus de 30 ans en Russie, un groupe de libéraux totalitaires reste au pouvoir et a établi une méthode d'autoreproduction à la tête de l'État. Et ce, malgré le parcours souverain du président Poutine.

Le temps du SMERSH humanitaire

Nous sommes entrés dans un nouveau cycle de réélection de Poutine en tant que dirigeant national. Il ne fait aucun doute que l'opinion publique le choisira en toute connaissance de cause et à l'unanimité. Considérez qu'il est déjà élu. Après tout, il est notre principal et unique espoir de nous débarrasser du joug libéral, la garantie de la victoire dans la guerre et le sauveur de la Russie. Mais le gros des opposants à Poutine se trouve de ce côté-ci des barricades. La secte libérale totalitaire n'envisage pas de renoncer à ses positions. Elle est prête à se battre pour elles jusqu'au bout. Elle n'a pas peur des forces patriotiques en politique, elle n'a pas peur du peuple (qu'elle a appris à le mettre au pas sous peine de se voir infliger des sanctions sévères), elle n'a pas peur de Dieu (elle n'y croit pas et croit au sien, déchu), elle n'a pas peur de la rébellion (ici, certains ont tenté de faire acte de désobéissance cet été). La seule chose qui les retient, c'est Poutine, avec qui ils n'oseront pas entrer en collision frontale. Au contraire, les libéraux systémiques se concentrent dans son camp, ne serait-ce que parce qu'il n'y en a pas d'autre.

Mais le problème est très aigu: il est impossible de justifier la Russie en tant que civilisation, en tant que pôle du monde multipolaire, en s'appuyant sur l'idéologie libérale et en préservant l'hégémonie des libéraux dans la société, au niveau de la conscience publique, au niveau du code culturel. Nous avons besoin de quelque chose de semblable au SMERSH (le service anti-espionnage créé par Staline pendant la seconde guerre mondiale, ndt) dans le domaine des idées et des paradigmes humanitaires, mais il est clair qu'il n'y a pas de détermination, pas de personnel, pas d'institutions et pas de spécialistes compétents formés à cette fin - après tout, ce sont les libéraux qui sont en charge de l'éducation en Russie depuis 30 ans. Ils se sont assurés en bloquant toute tentative d'aller au-delà du dogme libéral. Et ils y sont parvenus, rendant les sciences humaines soit libérales, soit stériles.

Les vestiges des savants soviétiques et leurs méthodes, théories et doctrines ne constituent pas une alternative. Premièrement, leurs approches sont dépassées, deuxièmement, ils les ont eux-mêmes oubliées vu leur âge vénérable, et troisièmement, elles ne correspondent pas du tout aux nouvelles conditions civilisationnelles.

Et pendant tout ce temps, les libéraux totalitaires de haut niveau n'ont formé que leurs propres cadres. Le libéralisme sous ses formes les plus toxiques imprègne toute la sphère des sciences humaines.

Nombreux sont ceux qui disent : maintenant, c'est l'Opération militaire spéciale et les élections, nous nous occuperons des libéraux plus tard. C'est une erreur. Nous avons déjà raté le coche. Le peuple se réveille, le pays doit se concentrer sur la Victoire. La situation est encore très, très grave, et Poutine ne se lasse pas d'en parler. Pourquoi mentionne-t-il si souvent que tout est en jeu et que la Russie est mise au défi d'être ou de ne pas être ? Parce qu'il le voit sobrement et clairement: s'il n'y a pas de victoire en Ukraine, il n'y aura pas de Russie. Mais il est tout simplement théoriquement impossible de vaincre l'Occident en Ukraine et de préserver l'omnipotence totalitaire des libéraux à l'intérieur du pays. Tant qu'ils seront là, même la victoire apparente ne sera qu'une victoire à la Pyrrhus.

C'est pourquoi il est temps d'ouvrir un autre front - un front dans le domaine de l'idéologie, de la vision du monde et de la conscience publique. La domination totalitaire des libéraux en Russie - avant tout dans le domaine de la connaissance, de la science, de l'éducation, de la culture, de la définition des valeurs de l'éducation et du développement - doit prendre fin. Sinon, nous ne verrons pas le siècle de la Victoire.

jeudi, 04 janvier 2024

Argentine: l'ombre du faucon libéral Milei

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Argentine: l'ombre du faucon libéral Milei

par Carlos Peryra Mele

Source : Federico Dal Cortivo & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/argentina-l-ombra-del-falco-liberista-milei

Propos recueillis par Federico Dal Cortivo

Interview du Professeur Carlos Peryra Mele, membre du Centro de Estudios Estratégicos Suramericanos et directeur du groupe Geopolitical Dossier.

1) Professeur Peryra Mele, Javier Milei est devenu président de l'Argentine avec 55,95% des voix. Vous attendiez-vous à cette victoire au second tour ?

carlos-a.-pereyra-mele1.pngUne victoire de l'opposition était prévisible, car les raisons de la crise actuelle du système politique argentin et la fatigue de la population sont étroitement liées, par exemple, à la faible participation au moment du vote (en Argentine, le vote est obligatoire).

De plus, les pourcentages sont tout à fait relatifs, selon la manière dont on veut les considérer, bien qu'ils s'additionnent: absentéisme, bulletins blancs, bulletins observés et votes pour le candidat de l'UxP Massa, 6 Argentins sur 10 n'ont PAS voté pour Milei, il n'y a pas de chèque en blanc.

2) Selon vous, quelles sont les principales raisons qui ont conduit à la défaite du candidat péroniste modéré et à la victoire de Milei ?

La politique est l'art de diriger et s'il y a une chose que la coalition gouvernementale n'a pas su faire, c'est bien cela, et les contradictions internes et les affrontements permanents entre le président et le vice-président (qui vient de le déclarer dans une interview avec Alberto Fernandez). Ordres et contre-ordres égalent DESORDRES, et c'est là que se trouve la clé principale, à savoir la gestion des variables macroéconomiques et celles de l'économie quotidienne accumulées par la crise qui nous amène à avoir une inflation très élevée (dépassant 120% sur une base annuelle) et un frein aux importations, à laquelle il faut également ajouter le confinement pendant un an dans le cadre de la pandémie de Covid 19. A cela s'ajoute une sécheresse (la pire jamais enregistrée en Argentine) qui a affecté le secteur productif, et les effets de la guerre en Ukraine (avec les problèmes de semences et d'engrais) sont des arguments solides mais non définitifs, car le gouvernement Fernandez n'a pas respecté l'accord électoral de révision de la dette extérieure asphyxiante, la mauvaise gestion de l'administration Macri avec le FMI et de nombreuses autres défaillances de la gestion gouvernementale, et une presse d'opposition qui n'a jamais collaboré pour apporter une solution alternative, mais qui au contraire a approfondi le chaos politique. ... se termine par ce résultat électoral

3) Milei est décrit comme l'étoile montante du libéralisme de droite, quels sont les points de son programme à cet égard ?

Sur ce point, je serai clair et concret, nous avons vécu une semaine "dangereuse" depuis la victoire de Javier Milei, et aujourd'hui, alors que je réponds à votre questionnaire, la seule perception est que la lutte pour la formation du cabinet de Milei s'intensifie principalement entre les différents groupes d'intérêts économiques. Par conséquent, il n'est pas possible d'arriver à une conclusion sérieuse sur ce que sera le "véritable" programme du gouvernement, étant donné que les personnes prétendument convoquées changent et, quelques heures plus tard, n'occupent pas le poste supposé... par exemple: M. Milei a déclaré que S.S le Pape François était le représentant du malin. On sait maintenant que Milei s'est excusé auprès du pape dans l'interview qu'il a accordée plus tard dans la semaine. La liste des changements se poursuit, notamment dans le domaine très important et fondamental de la politique étrangère argentine, en particulier avec nos principaux partenaires commerciaux que sont le Brésil et la Chine... C'est pourquoi s'exprimer sur ces points de son programme politique relève plus de l'art de la divination que de la certitude.

31281307563.jpg4) Le concept de "Nuestra America", tel que défini par José Martí, avance et recule, comment Milei va-t-il se positionner par rapport aux autres Etats du continent ?

Il s'agit d'une autre alternative qu'il est presque impossible d'analyser et à laquelle il est impossible de répondre avec certitude aujourd'hui, car l'Argentine ne peut pas rester isolée ou entretenir des relations uniquement avec des pays dont les régimes ne respectent pas les droits de l'homme, comme le Pérou de Mme Boluarte, ni attaquer notre principal partenaire stratégique, le Brésil, qui est aujourd'hui dirigé par le président Lula Da Silva (ndlr : hier, la supposée ministre des affaires étrangères du gouvernement de Milei, Mme Mondino, est arrivée officieusement à Brasilia pour inviter le président Lula à l'investiture présidentielle du 10 décembre) et un autre président de notre région, Luis Lacalle Pou de l'Uruguay, revient d'un voyage réussi au cours duquel il a signé des accords économiques très importants avec la Chine populaire et est l'un des présidents les plus à droite de la région (ce qui contredit le discours de Milei selon lequel il ne faut pas négocier avec "les communistes et/ou les socialistes").

5) Quel sera, selon vous, l'impact sur la politique étrangère, à la fois par rapport aux États-Unis et à l'Occident dans son ensemble, et par rapport aux BRICS+, que l'Argentine a rejoints à partir de 2024 ?

Je pense que l'Argentine devrait faire partie des BRICS+ (ce sera une relation discrète) et je le répète jusqu'à ce que Milei prenne ses fonctions, nomme son cabinet de secrétaires et de ministres et prononce son discours inaugural devant le corps législatif le même jour. Tout ce que nous pouvons dire aujourd'hui, ce sont des conjectures et quelques pronostics, mais sans certitude, alors que le ballet des noms des postes à pourvoir dans son administration a commencé et qu'il y a peu de chances qu'ils soient occupés par les personnes proposées, tout est ouvert..... Le président élu s'est rétracté sur beaucoup de choses (ou peut-être a-t-il été contraint de se rétracter, mais cela m'échappe). Nous continuerons donc à vivre dans l'incertitude, ce qui limite chaque jour un peu plus la capacité d'action du nouveau président.

Les leçons militaires de la guerre en Ukraine

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Les leçons militaires de la guerre en Ukraine

Philippe Banoy

De l'actuel conflit en Ukraine, on peut déjà tirer les enseignements suivants. Ces enseignements ne sont pas exhaustifs et pourront encore évoluer car le conflit n'a pas encore trouvé sa résolution.

A) remarque d'ordre général

1) les armées de moins de 2 à 3 millions d'hommes n'ont pas les moyens d'une guerre offensive de haute intensité.

2) la puissance et la précision des armes anti (anti-chars, anti-aériennes, anti-navires, etc) est telle que les grandes offensives sont très coûteuses (destruction massive des chars et blindés, menace très forte sur les hélicoptères et l'aviation d'appui au sol, etc). Paradoxalement le fantassin a plus de chance de survie que le tankiste.

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3) multiplication effrayante des drones tueurs tant contre les chars et blindés que contre l'artillerie. Le fantassin, quant à lui, est atteint par largage de grenades (on peut supposer dans l'avenir des nuées de drones pourvu d'intelligence artificielle parcourant les champs de bataille et attaquant  en toute autonomie les ennemis).

4) l'essentiel de la reconnaissance se fait par drone. Aussi bien sur la ligne de front que dans la profondeur du dispositif ennemi.

5) remplacement du duo chars-avions par le duo chars-drones. Ce dernier remplissant pour chaque blindé le rôle de reconnaissance, désignation laser et même attaque suicide.

6) obligation d'un commandement décentralisé et de terrain pour réagir en temps réel. Les opportunités de frappes doivent être avalisées en quelques secondes.

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7) la consommation de munitions est dix fois supérieure à la théorie. Sans stock immense, la guerre s'arrêterait au bout de quelques jours (l'Ukraine a vidé les stocks de toutes les armées de l'OTAN; si l'OTAN était entrée en guerre contre la Russie ses stocks auraient disparus en quelques jours, quelques semaines tout au plus.)

8) le manque d'effectifs pousse à devoir lancer une offensive extrêmement brutale et rapide pour ne pas laisser à l'adversaire le temps et l'espace pour organiser une ligne défensive correctement pourvue d'armes anti. Mais cependant, le même manque d'effectifs empêche de sécuriser les arrières de l'offensive la rendant fragile et susceptible d'être coupée de ses bases et de son ravitaillement. Si l'ennemi ne s'effondre pas et ne capitule pas très vite les avancées peuvent être autant de pièges pour l'armée attaquante.

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9) les paras n'ont aucune chance contre des objectifs bien défendus et seront balayés si des renforts terrestres plus lourdement équipés ne viennent les renforcer très rapidement. Leur intérêt militaire se limite à la reconnaissance, au sabotage et à la prise d'objectif non défendus et rapidement accessibles aux troupes classiques.

10) les missiles sont la nouvelle artillerie de profondeur. Mais il faut en avoir des quantités énormes pour saturer les défenses anti-missiles et continuer les frappes jour après jour.

11) les grandes unités navales, telles que le croiseur Moskva ou les portes-avions seraient particulièrement susceptible d'être détruits dans les premières heures de la guerre.

B) Quelques remarques concernant les particularités du conflit russo-ukrainien

Dans un conflit de type OTAN-Russie ou OTAN-Chine les Russes auraient en face d'eux une aviation nombreuse et techniquement plus avancée. Il en résulterait que la supériorité aérienne du moins au début du conflit leur échapperait. Avec pour conséquence une menace en profondeur sur les dépôts d'armes et de carburant sur la ligne de front, et plus encore en profondeur, la destruction d'infrastructures de transport (ponts, échangeurs routiers, ligne de chemin de fer et ports, la destruction des centrales électriques etc...), le ciblage des déplacements des grandes unités.... bref une très grande insécurité et une désorganisation importante des arrières. Le tout risquant d'entraver l'offensive en alourdissant considérablement le coup humain et matériel de celle-ci.

Par ailleurs, les Russes dans le conflit actuel font un usage intensif de l'artillerie; s'ils affrontaient l'OTAN, leur artillerie serait particulièrement ciblée.

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L'OTAN utiliserait massivement des missiles conventionnels à longue portée (mais les Russes aussi évidement) afin de ravager les industries lourdes et détruire ainsi le potentiel industriel militaire adverse. Rendant le renouvellement des stocks de matériels et de munitions très difficiles. L'importance de la constitution de ceux-ci avant le conflit n'en étant que plus grande.

Les satellites militaires et civils utiles à la guerre seraient certainement neutralisés très vite, les moyens de transmission détruit et les QG à l'arrière visés (dans l'actuel conflit l'OTAN utilise tout cela contre les Russes mais comme elle n'est pas officiellement en guerre avec Moscou, cette dernière est dans l'impossibilité de les détruire. Cette sanctuarisation est un des grand atout de l'Ukraine et explique en partie sa capacité à tenir le coup. En cas de conflit ouvert OTAN-Russie, les satellites deviendraient des cibles.

On peut donc imaginer une augmentation des effectifs militaires de tous les grands acteurs mondiaux, le possible retour du service militaire ou la constitution de réservistes en grand nombre. La constitution de grands stocks de munitions et de matériels de remplacement. Le développement de drones et de robots de combat liés à l'intelligence artificielle les rendant autonome sur le champ de bataille (ce qui limite l'utilisation d'opérateurs humains et la nécessité de communications avec eux).

Mais d'une manière générale, le niveau de destruction dans le premier mois de conflit entre grandes puissances seraient tels qu'il constitue déjà en soi une dissuasion. Le Pentagone doit déjà être arrivé à la conclusion qu'une telle guerre confinerait au suicide.

Prosperity Guardian: une nouvelle guerre américaine

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Prosperity Guardian: une nouvelle guerre américaine

Source: https://www.piccolenote.it/mondo/prosperity-guardian-ennesima-guerra-usa

Prosperity Guardian ou comment recommencer à bombarder le Yémen. Bibi et l'obsession néoconservatrice de la guerre contre l'Iran.

Présentée comme une mission de vigilance, Prosperity Guardian est en fait le nom de la énième guerre ouverte par les Etats-Unis, la "nation la plus belliqueuse de l'histoire du monde", selon l'expression de l'ancien président Jimmy Carter. Oui, parce que penser défendre les navires transitant en mer Rouge des attaques des Houthis était et reste tout simplement irréaliste.

D'abord parce qu'il s'agirait d'organiser des convois au large de la mer Rouge, afin d'éviter la tâche impossible de défendre chacun des cargos qui se faufilent par le détroit de Bab el-Mandeb. Une tâche ardue car, comme le note le site de Transport Europe, elle nécessite "une formation spécifique des commandants" des navires civils, formation qu'ils n'ont pas.

Ce convoi, poursuit le site, devrait alors être protégé sur "250 milles nautiques (soit 463 kilomètres), ce qui correspond à la longueur de la côte yéménite contrôlée par les Houthis". En estimant une vitesse moyenne de 15 nœuds (environ 28 km/h) pour maintenir même les navires les plus lents en convoi, cela signifie que le convoi pourrait être exposé aux attaques yéménites pendant au moins seize heures".

Enfin, il convient de rappeler que les navires de guerre disposent de stocks limités de missiles d'interception et s'exposent au risque de saturation de leurs défenses par de multiples attaques simultanées, d'où la possibilité pour les assaillants de percer leur écran défensif.

De plus, une fois les stocks épuisés, il faut les réapprovisionner, une opération qui comporte des éléments critiques évidents: acheminer un cargo sur le site, c'est prendre le risque qu'il soit attaqué; le navire militaire en rupture de stock reste exposé aux attaques; ramener le navire au port pour le réarmer, c'est rendre moins efficace le bouclier de défense collective de la flotte, etc.

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Prosperity Guardian, bombardement du Yémen

En résumé, lorsque les États-Unis ont annoncé leur mission, ils n'avaient aucune idée de ce qu'il fallait faire ou ils savaient parfaitement que le seul moyen de la mettre en œuvre était de chasser les transporteurs houthis en bombardant le Yémen. Nous penchons pour la seconde hypothèse, plutôt un mélange des deux.

En effet, l'idée de bombarder le Yémen, outre les risques d'extension du conflit à l'Iran, dont les Houthis sont les alliés, signifie que la mer Rouge deviendra une zone de guerre qu'aucun navire marchand n'osera traverser.

Ainsi, une mission mise en place pour permettre aux cargos de naviguer librement dans cette partie de la mer la fermerait pendant des mois, voire des années. En effet, imaginer que les Houthis seraient facilement vaincus appartient au monde des rêves: ils résistent avec acharnement à la guerre que leur a déclenchée une coalition dirigée par l'Arabie saoudite avec le soutien indéfectible des Etats-Unis depuis sept ans (une guerre que Riyad veut terminer, à l'opposé de la folie belliqueuse de Washington).

De plus, le détroit serait fermé non seulement aux navires à destination du port israélien d'Eilat, cible des contre-opérations des Houthis, mais aussi aux navires à destination d'autres pays. Comme il s'agit d'un carrefour stratégique pour le commerce mondial, cela entraînera une hausse des prix de diverses marchandises, en premier lieu du pétrole (qui a déjà commencé à augmenter en raison des tensions actuelles, qui ont contraint les cargos à rallonger leurs itinéraires).

Inutile d'insister sur l'aspect moral de la mission de Prosperity Guardian. Les Houthis ont déclaré que leurs opérations visant à empêcher le transit des navires à destination des ports israéliens prendraient fin lorsque l'opération militaire de Tel-Aviv à Gaza prendrait fin elle aussi. La mission lancée par les États-Unis a donc pour conséquence directe de poursuivre le massacre dans la bande de Gaza, où l'on dénombre à ce jour plus de 22.000 morts, dont 70% de femmes et d'enfants.

Aux morts et à la dévastation de Gaza s'ajouteront donc les morts et la dévastation renouvelée du Yémen, déjà décimé par sept années d'une guerre qui a fait plus de 370.000 victimes, dont de nombreux enfants...

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La guerre contre l'Iran

Reste bien sûr le risque d'une extension du conflit à l'Iran - une véritable obsession pour Netanyahou et les néoconservateurs - qui a envoyé hier un de ses destroyers dans le détroit de Bab el-Mandeb. Une telle évolution aurait des conséquences catastrophiques, pour Téhéran bien sûr, mais aussi pour ceux qui la déclencheraient.

Israël serait dévasté et la machine de guerre américaine serait également mise à l'épreuve, au risque de perdre le conflit. L'Iran n'a pas l'armée de papier de Saddam et les Etats-Unis se retrouveraient à combattre sur un front aussi large que diversifié, de l'Irak au Liban. De plus, un tel conflit fermerait également le détroit d'Ormuz, avec des conséquences encore plus catastrophiques pour le commerce mondial.

Bien sûr, il reste toujours l'hypothèse où, acculé, Washington utiliserait la bombe atomique, mais même cette option comporte des risques: l'image des États-Unis serait brisée et le nuage radioactif hanterait tout le Moyen-Orient pendant des années. De plus, Téhéran a déjà envoyé des signaux d'une possible riposte contre la centrale atomique israélienne de Dimona...

Le risque qu'un tel élargissement se produise est très élevé. Il suffirait d'un redémarrage de l'incident du Tonkin (qui a déclenché l'intervention américaine au Viêt Nam) pour qu'il se produise. L'Iran étant si proche, il est très facile d'attribuer à Téhéran une attaque contre la flotte alliée. Ils l'ont déjà fait (Piccolenote), ils recommenceront.

Bref, cette mission comporte tellement d'inconnues tragiques que les pays qui l'ont rejointe sont bien moins nombreux que Washington ne l'espérait. Aucun pays arabe, à l'exception de l'obscur régime bahreïni. Et ceux qui l'ont rejointe l'ont fait avec tant de réticence (les Britanniques mis à part, car ils sont en train de succomber à leurs rêves de gloire fondés sur la renaissance de la mythique anglosphère).

En effet, les navires envoyés par la France et l'Italie rempliront leur mission en dehors du commandement central de la mission, tandis que le Canada, les Pays-Bas et la Norvège n'ont envoyé que des officiers et des militaires dans le centre en question.

Reste que si la bombe à retardement déclenchée par la mission explose, personne n'échappera aux conséquences. Si guerre il y a, elle aura un impact mondial. Prosperity Guardian, un nom vraiment surréaliste pour la troisième guerre mondiale.

Note complémentaire. Aujourd'hui, un attentat a été perpétré en Iran contre un rassemblement commémorant le quatrième anniversaire de l'assassinat du général Qassem Soleimani. À l'heure où nous écrivons ces lignes, plus d'une centaine de personnes sont mortes. On assiste également à un crescendo d'attaques contre des cibles civiles en Russie. Ils veulent une guerre globale. Il est urgent d'endiguer cette folie.

Argentine : la thérapie de choc et les obstacles qui l'entravent

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Argentine: la thérapie de choc et les obstacles qui l'entravent

Ronald Lasecki

Source: https://ronald-lasecki.blogspot.com/2023/12/argentyna-terapia-szokowa-i-przeszkody.html?fbclid=IwAR0t9JUOmVPcXGIGZuqh31jOkGWILf6-t-JQo7t2NXAipY8prVCZfRixcjY

Le nouveau président argentin Javier Milei commence à rencontrer des résistances dans la mise en œuvre de son programme de choc économique libertaire. Le 21 décembre, des manifestations "avec des casseroles" ont eu lieu dans plusieurs endroits de Buenos Aires et d'autres villes argentines. La ministre de la sécurité du gouvernement de J. Milei (et ancienne contre-candidate aux élections présidentielles), Patricia Bullrich, tente de contrer les protestations en augmentant la présence policière dans les rues et en adoptant un protocole visant à sanctionner sévèrement les barrages routiers.

Dévaluation du peso

Auparavant, dans le cadre de la politique gouvernementale, le ministre de l'économie Luis Caputo a annoncé le 12 décembre une dévaluation de 54% du peso argentin et un programme d'austérité fiscale. Ces mesures visent à freiner l'hyperinflation (143% en glissement annuel) et le déficit budgétaire (5,5% du PIB), que le ministre a identifiés dans son discours inaugural comme les principales causes des problèmes économiques de l'Argentine. M. Caputo a également souligné le manque criant de devises étrangères, répétant les mots "Il n'y a pas d'argent" qui reviennent souvent dans le discours de la nouvelle administration.

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La décision du ministre de l'économie a été saluée par le Fonds monétaire international (FMI), à qui l'Argentine doit 44 milliards d'euros et par la Banque interaméricaine de développement (BID), dont le président Ilan Goldfajn a exprimé son soutien. Le ministre L. Caputo a déclaré à leur satisfaction que l'Argentine devait traiter non pas les "symptômes" (le déficit budgétaire), mais les "causes" ("l'addiction de l'Argentine au déficit").

Le nouveau chef du ministère de l'économie entend réduire le volume des dépenses publiques à l'équivalent de 2,9% du PIB en réduisant les subventions aux transports et à l'énergie, en minimisant les transferts fédéraux aux provinces, en réduisant les prestations sociales et les pensions, en réduisant le nombre de ministères de 18 à 9 et celui des départements ministériels de 106 à 54, en supprimant les appels d'offres pour les travaux publics, que L. Caputo a identifiés comme l'un des principaux centres de corruption.

Selon le nouvel occupant du Palacio de Hacienda, la dévaluation du peso devrait accroître la rentabilité des exportations (et donc de la production) et la quantité de dollars américains dans l'économie. L'Argentine va également augmenter temporairement les taxes à l'importation et maintenir le taux d'imposition actuel sur les exportations non agricoles, ce qui devrait permettre d'égaliser la charge fiscale pour tous les secteurs de l'économie et de mettre fin à la discrimination à l'encontre du secteur agricole.

Les licences d'importation du gouvernement seront réexaminées et les taxes à l'exportation, qui, selon L. Caputo, nuisent à l'agriculture argentine, seront finalement supprimées. Pour minimiser les coûts sociaux immédiats de la thérapie de choc, la valeur des cartes d'alimentation du gouvernement (Tarjeta Alimentar) sera augmentée de 50% et les allocations familiales (Asignación Universal por Hijo) seront doublées, ce qui profitera aux 40% de la population argentine qui vivent dans la pauvreté.

Mercredi 13 décembre, Santiago Bausili, président du Banco Central de República Argentina (BCRA) nommé par L. Caputo, a annoncé des mesures de politique monétaire, des taux d'intérêt et de la dette. Le président J. Milei avait auparavant indiqué que la liquidation de Leliq, l'instrument de dette à court terme de la BCRA libellé en peso, était une priorité (1).

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Décret d'urgence

Le mercredi 20 décembre, le président J. Milei a signé le Decreto de necesidad y urgencia (DNU) qui introduit une vaste déréglementation de l'économie argentine en 366 réformes détaillées. Le président a annoncé la signature du décret dans une allocution télévisée, entouré des membres de son cabinet. Il a souligné que ses prédécesseurs lui avaient laissé un État hypertrophié et inflationniste. Le décret vise à réduire les facteurs inflationnistes en limitant le rôle de l'État argentin dans l'économie.

Les entreprises publiques doivent être privatisées, les secteurs économiques déréglementés et le contrôle des prix aboli. Il s'agit d'un plan de stabilisation comprenant l'adaptation fiscale, l'alignement des politiques de change sur les taux de change réels et une politique monétaire pour guérir la banque centrale. M. Milei est ainsi revenu sur les annonces de sa campagne électorale concernant l'abolition de la BCRA.

Les mesures préliminaires comprennent la préparation des entreprises publiques à la privatisation, la déréglementation des secteurs du tourisme et de l'accès à l'internet par satellite, l'abrogation des lois réglementant les locations immobilières, le secteur minier, les prix des matières premières, le commerce foncier, ainsi que la réforme du code des douanes pour intensifier le commerce extérieur, les réformes de la santé, le code civil et le code du commerce.

La DNU mentionne la compagnie aérienne publique Aerolíneas Argentinas parmi les entreprises dont la propriété doit être transférée en totalité ou en partie à des entités privées (2). La possibilité que l'équipe de J. Milei privatise l'entreprise stratégique Yacimientos Petrolíferos Fiscales (YPF S.A.), qui contrôle l'exploitation des gisements de lithium du pays, suscite des inquiétudes (3).

Obstacles politiques et juridiques

Les décrets du 12 décembre et du 20 décembre resteront en vigueur jusqu'à leur éventuelle révocation par les deux chambres du Congrès national: la Chambre des députés, composée de 257 membres (où le parti présidentiel La Libertad Avanza compte 38 députés, soit 15% des sièges) et le Sénat, composé de 72 membres (où l'ALL compte 7 députés, soit 10% des sièges). Une telle annulation est très probable, car l'administration Milei n'a pas consulté les députés des chambres avant d'annoncer le DNU, s'aliénant ainsi, pour ainsi dire, ses alliés potentiels dès le début du projet.

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Les partis d'opposition centristes et de gauche ont réagi négativement au DNU. Le président de la représentation au Sénat de la coalition péroniste Unión por la Patria, José Mayans, du Partido Justicialista, a qualifié le DNU de "vente du pays" au profit d'une petite minorité. Le prédécesseur de M. Milei à la tête de l'État, Alberto Férnandez (2019-2023), a accusé l'actuel président d'avoir "abusé de son pouvoir" en promulguant le décret. Le maire de centre-droit de Buenos Aires (2015-2019), Horacio Rodríguez Larreta, a remis en question la légitimité constitutionnelle et juridique de la DNU.

Comme nous l'avons déjà indiqué, il existe également des doutes quant à la mesure dans laquelle la DNU répond réellement aux critères de "nécessité" ("necesidad") et d'"urgence" ("urgencia") contenus dans son nom et s'il ne s'agit pas d'une usurpation de la compétence législative par le président. L'efficacité de la DNU sera également réduite par la nécessité de promulguer une loi pour la mettre en œuvre.

Obstacles dans la rue

Comme nous l'avons mentionné au début, l'opposition à la DNU afflue également dans les rues des villes argentines. Toutefois, jusqu'à présent, les manifestations n'ont pas atteint l'ampleur escomptée par les initiateurs. Le Polo Obrero, parti de gauche, a appelé à des discours de rue. Cependant, la manifestation du 20 décembre n'a probablement pas attiré les 50.000 participants annoncés; selon les chiffres du gouvernement, les manifestants devaient être environ 3000 à Buenos Aires.

La Confederación General del Trabajo, principal syndicat du pays et allié aux péronistes, aujourd'hui dans l'opposition, a jusqu'à présent adopté une attitude attentiste, mais l'ambiance devrait se durcir. Une grève générale est donc possible en Argentine en janvier.

En revanche, la déréglementation a été bien accueillie par le capital: le syndicat des industriels Unión Industrial Argentina, qui apprécie particulièrement la suppression de l'impôt sur les salaires et la flexibilité accrue du marché du travail, et l'Asociación Empresaria Argentina, qui regroupe les dirigeants des plus grandes entreprises. Sur le marché boursier argentin, suite à l'annonce du plan de L. Caputo et du DNU, les cours des actions et des obligations d'État ont augmenté (4).

Obstacles sur la scène internationale

En revanche, le positionnement international de la nouvelle équipe au pouvoir en Argentine pourrait s'avérer compliqué. Le président chilien de gauche Gabriel Boric, le président ukrainien Volodymyr Zelenski, autrefois proclamé libertaire (avec lequel J. Milei a échangé des mots chaleureux), le Premier ministre hongrois conservateur Viktor Orbán (avec lequel V. Zelenski a échangé des mots inamicaux) et l'ancien président brésilien (2019-2023) Jair Bolsonaro, entre autres, sont apparus lors de la cérémonie de prestation de serment de J. Milei. Cependant, le président brésilien sortant Luiz Inácio Lula da Silva ne s'est pas présenté, envoyant à la place son ministre des affaires étrangères Mauro Vieira - c'est la première fois en quarante ans qu'un président brésilien n'assiste pas à la prestation de serment d'un président argentin.

La nouvelle équipe n'a pas non plus hésité à faire des faux pas dans les relations avec la Chine. M. Milei a rappelé l'ancien ambassadeur de Buenos Aires à Pékin sans en nommer un nouveau pendant plusieurs jours. En réponse, la République populaire de Chine a convoqué son représentant dans la capitale argentine, Wang Wei. La Casa Rosada a tenté de sauver la situation en envoyant à Pékin le diplomate professionnel Marcel Suárez Salvia, anciennement en charge d'un avant-poste à Trinité-et-Tobago, mais les conséquences négatives du mépris des partenaires chinois ne pouvaient plus être contenues.

Buenos Aires bénéficie d'un prêt record du FMI. Son accès aux marchés financiers occidentaux étant fermé depuis 2018, elle rembourse les intérêts avec des fonds fournis par la Chine. Après son accession à la présidence, J. Milei a envoyé une lettre privée à Xi Jinping à ce sujet. La dégradation des relations politiques avec la Chine, entamée du côté argentin, a cependant conduit Pékin à suspendre un accord de swap de 6,5 milliards d'USD entre la BCRA et la Banque centrale chinoise, dont la mise en œuvre aurait permis à Buenos Aires de développer des réserves de devises fortes d'ici la fin 2024.

Cependant, pendant la campagne électorale, J. Milei avait déjà annoncé qu'il souhaitait rompre toutes les relations avec la Chine, qui, selon lui, est un pays communiste et "dépourvu de liberté". Après la prestation de serment de J. Milei, une délégation diplomatique chinoise dirigée par l'ambassadeur Wang Wei s'est rendue à la Casa Rosada. Les Chinois ont alors annoncé que le nouveau président "attache de l'importance aux relations bilatérales et adhérera au principe d'une seule Chine", mais ces propos n'ont pas été confirmés par la partie argentine. Au sein de l'administration du nouveau président, la ministre des affaires étrangères Diana Mondino est partisane d'une politique idéologique éloignant Buenos Aires de Pékin. En revanche, le ministre de l'économie L. Caputo (5) est partisan d'une politique moins idéologique et plus réaliste.

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Une période difficile pour l'Argentine

Milei lui-même, dans son discours d'investiture du 10 décembre devant les deux chambres du Congrès, prévoyait une inflation de 15.000%, des déficits financiers et fiscaux de 17% du PIB, un taux de pauvreté de plus de 45%. Selon le nouveau président, la thérapie de choc devrait conduire à la stagflation (stagnation économique et forte inflation), frappant l'activité économique, l'emploi, les salaires réels et le taux de pauvreté. Selon le nouveau président, l'Argentine, pour se relever, doit avoir atteint le creux de la vague économique.

La "douleur perçue" suite à la mise en œuvre du programme de la nouvelle administration a également été annoncée par le porte-parole présidentiel Manuel Adorni. Les priorités du nouveau gouvernement seront la cessation de l'émission d'argent non garanti, que le nouveau président de la BCRA, S. Bausili, devra assurer. Le déficit budgétaire doit, selon M. Adorni, être éliminé d'ici la fin de l'année 2024 (6). Le président lui-même, interrogé lors d'une interview à la radio sur ses premières réformes, a répondu : "Je vous préviens, il y en aura d'autres !".

Ronald Lasecki

Notes:

1) ARGENTINE : Le gouvernement de Milei dévoile des mesures de choc économique (latinnews.com) (30.12.2023).

2) ARGENTINE : Milei entame une démarche de dérégulation (latinnews.com) (30.12.2023).

3) Notizie dal mondo oggi : Israele vs Hamas, Ucraina - Limes (limesonline.com) (30.12.2023)

4) ARGENTINE : Milei fait face à la résistance sur le décret d'urgence (latinnews.com) (30.12.2023).

5) Il mondo questa settimana : patto di stabilità Ue - Limes (limesonline.com) (30.12.2023).

6) Milei prend ses fonctions, en faisant tourner la tronçonneuse (latinnews.com) (30.12.2023).

mercredi, 03 janvier 2024

Ecclésiologie russe : les étapes de l'historicisme orthodoxe russe

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Ecclésiologie russe: les étapes de l'historicisme orthodoxe russe

Alexandre Douguine

Source: https://www.geopolitika.ru/en/article/russian-ecclesiology-stages-russian-orthodox-historicism

L'adoption de l'orthodoxie par le grand-duc de Kiev Vladimir a été le point de départ de l'historicité chrétienne en Russie, qui couvre presque toute l'histoire de ce pays - à l'exception de la période soviétique et de l'ère des réformes libérales. Cette historicité était elle-même un processus complexe et multidimensionnel, qu'il serait erroné de décrire comme une pénétration progressive et unidirectionnelle de la culture orthodoxe byzantine dans l'environnement populaire, parallèlement au remplacement des idées préchrétiennes ("païennes"). Il s'agit plutôt de différentes phases de la synthèse temporelle entre le byzantinisme et la civilisation démétriaque slave orientale, phases déterminées par la corrélation différente des structures principales - l'idéologie byzantine au niveau de l'élite et la réception du christianisme par le peuple en tant que tel.

Nous pouvons distinguer les phases suivantes, déterminées par les différentes configurations de cette relation.

    - Début de la synthèse et de la formation du noyau principal de la perception russo-chrétienne (10ème-12ème siècles - centralisme kiévien) ;

    - Différenciation primaire dans la formation de la tradition orthodoxe russe en fonction des pôles de la fracture du monde russe (plusieurs siècles) ;

    - Formation de deux pôles de la tradition orthodoxe à l'époque mongole - la Russie de Vladimir (Moscou) et le Grand-Duché de Lituanie (durée: plusieurs siècles) ;

    - Formation de l'orthodoxie moscovite (Moscou la troisième Rome) - plusieurs siècles ;

    - Tentative de "purification" de l'orthodoxie de tout ce qui est "païen" (cercle de Bogolyubtsy), modernisation et schisme (un siècle) ;

    - Orthodoxie moderniste, influence de la Russie occidentale et formation parallèle de vieux croyants dans l'Empire russe au 18ème siècle ;

    - Slavophilie et conservatisme orthodoxe (aînés, renouveau du byzantinisme) - fin du 19ème siècle ;

    - Sophistique, recherche religieuse des personnages de l'âge d'argent et projets d'unification - fin du 20ème siècle ;

    - Persécution et marginalisation de l'Église pendant la période soviétique (1917-1991) ;

    - L'abolition de l'idéologie athée normative et le retour partiel à l'orthodoxie pendant les réformes libérales et les premières décennies du troisième millénaire.

Chacune de ces périodes historiques avait sa propre sémantique et sa place dans la structure générale de l'histoire russe. Dans le même temps, la relation entre la foi populaire et l'idéologie officielle a également changé, ce qui a créé une configuration particulière des proportions de l'orthodoxie russe dans chacune des phases.

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La première phase se caractérise par une corrélation assez lâche entre les éléments chrétiens et pré-chrétiens, lorsque les élites - y compris la prêtrise orthodoxe, dirigée par l'épiscopat byzantin et, plus largement, les maîtres grecs - étaient généralement tolérantes à l'égard des croyances populaires et ne recouraient à la répression que lorsque les païens remettaient directement en question la nouvelle religion, appelant à la rébellion contre elle et à un retour au polythéisme. Cette tolérance initiale a permis au noyau originel de l'orthodoxie russe d'émerger, de construire des structures profondes de correspondances et d'homologies sémantiques entre la tradition indo-européenne (mais surtout paysanne !) des anciens Slaves et la religion chrétienne sous sa forme byzantine.

Au cours de la deuxième phase, cette vision du monde, qui s'était développée dans ses grandes lignes et était commune à toutes les parties de la Rus' kiévienne, a commencé à se diviser partiellement, répétant au niveau culturel la géographie politique de la fragmentation. Cependant, l'homologie religieuse et politique était partielle et relative, et la communauté religieuse et culturelle en général l'emportait sur l'éloignement progressif de la Rus' occidentale (Galicie-Volhynie et Polotsk) de la puissance croissante de la Rus' orientale (Rostov-Suzdal, plus tard Vladimir), ainsi que sur un certain isolement de la Rus' septentrionale (Novgorod et Pskov). Cependant, dès cette époque, une division stylistique entre les deux pôles de l'orthodoxie russe - l'occidental et l'oriental - se dessine de manière très grossière et presque imperceptible. Sur l'orthodoxie occidentale, les nations catholiques voisines (principalement les Polonais et les Hongrois, ainsi que Rome elle-même) ont exercé une influence beaucoup plus grande que sur la Russie de Vladimir, qui est restée plus étroitement liée non seulement à Byzance, mais aussi au noyau de l'orthodoxie russe formé au cours de la première phase. On pourrait dire que le centre même de la tradition orthodoxe russe a déjà commencé à se déplacer vers l'est à ce stade.

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À l'époque mongole, cette division, apparue au cours de la deuxième phase de l'historicité orthodoxe, est devenue encore plus prononcée, car la Russie orientale et la Russie occidentale se sont retrouvées dans le contexte de deux polarités différentes: la Horde d'Or et le Grand-Duché de Lituanie, qui a rejoint la Pologne catholique après l'Union de Krewo/Kreva. Alors que les Mongols, dont les souverains se sont convertis à l'islam après Khan Uzbek (vers 1283 - 1341), étaient tolérants ou du moins indifférents à l'orthodoxie de leurs sujets russes, la Pologne catholique, au contraire, cherchait activement à influencer la population russe et ses idées religieuses. Cela a exacerbé les différences, mais n'a pas conduit à une perte de l'unité de base. Parallèlement, en Russie occidentale, l'idéologie officielle des élites s'est rapprochée du catholicisme, tandis que la masse du peuple - les paysans - est restée fermement attachée à la tradition orthodoxe, ce qui a entraîné une tension particulière entre l'idéologie officielle et la vision du monde des gens du peuple dans cette partie du monde russe. En Russie orientale, pendant la période mongole, cette stratification ne s'est pas produite, ce qui s'est pleinement manifesté au cours de la phase suivante.

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La quatrième phase s'est manifestée de manière particulièrement frappante en Russie moscovite, où une nouvelle idéologie s'est formée après la fin de la domination de la Horde d'or: le catéchisme russe (Moscou - la troisième Rome), lorsque la chute de Byzance et la disparition presque simultanée de la Horde d'or ont entraîné le transfert de la mission de l'orthodoxie universelle à l'État et au peuple russes. Dans ce cas, la spécificité de l'orthodoxie russe (dans sa forme fondamentale, déjà kyivane et préservée en Russie orientale) a été réalisée comme preuve de l'élection eschatologique. Nous trouvons quelque chose de similaire un peu plus tôt chez les Bulgares (au cours du Premier et du Second Empire) et dans la puissance serbe, en particulier à l'époque de Dusan le Fort (1308 - 1355) [1], et dans une certaine mesure également dans la Valachie de Vlad III (1431 - 1476) et la Moldavie de Stefan cel Mare [2] (1429 - 1504). Au cours de cette phase, et en particulier à l'époque d'Ivan IV (1530-1584), on assiste à une harmonisation du christianisme populaire et officiel, dans un nouveau tournant qui propose à nouveau la synthèse entre l'élite et le peuple du début de la période kiévienne. Ici, non seulement la conscience chrétienne atteint les plus hautes profondeurs de la culture populaire, mais l'esprit populaire s'élève également jusqu'aux plus hauts sommets du pouvoir d'État, influençant la personnalité du souverain lui-même, qui devient le premier tsar russe de l'histoire (auparavant, le souverain suprême de l'État russe était le grand-duc).

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Au cours de la phase suivante, qui comprend la période des troubles et les premiers Romanov, la synthèse moscovite de l'ère du Terrible commence à s'affaiblir progressivement. Le cercle bogolien, au sein duquel les figures de proue du schisme à venir, le patriarche Nikon (1605 - 1681) (tableau, ci-dessus) et le protopope Avvakum (1620 - 1682), se créent autour d'Alexis Michailovitch (1629 - 1676), se donne pour tâche une nouvelle purification du christianisme, visant à l'expurger des résidus de la tradition populaire, tâche de purification qui reçoit cependant une interprétation différente de la part des partisans de la révision des livres et des réformes ecclésiastiques de Nikon et des Vieux-Croyants qui se rangent du côté d'Avvakum. Les premiers sont favorables à une certaine modernisation de la tradition dans l'esprit de l'approche russo-occidentale (à des fins pragmatiques pour faciliter la conquête des terres russo-occidentales par la Pologne), tandis que les seconds, au contraire, tiennent fermement à l'orthodoxie moscovite et à ses fondements, car ils y voient la garantie de l'accomplissement du choix et de la mission katekonique de la Russie. Tout cela aboutit à une scission, dans laquelle l'orthodoxie officielle, qui a remporté la victoire au sein de l'élite, poursuit la ligne de la modernisation bien plus que Nikon lui-même, qui avait initié les réformes, ne l'avait prévu, et l'ancienne croyance se répand largement parmi le peuple, bien qu'elle ne prenne pas un avantage décisif (en grande partie en raison de la répression des vieux croyants par l'État). Ainsi, la "nouvelle croyance" adopte une position de plus en plus hostile à l'égard de l'"orthodoxie populaire", tandis que la vieille croyance tente de fixer artificiellement le style moscovite, transformant la tradition en une idéologie conservatrice. Dans le même temps, les vieux croyants commencent par associer l'"apostasie" de Nikon et de ses partisans à l'influence de la Russie occidentale, donnant ainsi aux conflits religieux une dimension géopolitique, que l'on remarque déjà à l'époque de la fragmentation (deuxième phase).

Au cours de la sixième phase, les transformations de l'orthodoxie russe se sont poursuivies selon les trajectoires tracées par le schisme. Au niveau de l'élite, après Pierre, la reconstruction de la tradition orthodoxe se poursuit dans une tonalité moderniste, et pas tant dans une tonalité russe occidentale, comme au début des réformes de Nikon, et en partie grecque (compte tenu du rôle des patriarches grecs dans le concile de 1666-1667), mais directement ouest-européenne (ici, les motifs catholiques et protestants augmentent fortement). Ce processus s'accompagne d'une sécularisation et d'une séparation nette entre l'aristocratie dirigeante et le cœur du peuple. Le paysan devient un objet et une marchandise, il n'est plus reconnu. En réponse à cela, le vétéro-fidéisme se répand parmi le peuple et de nombreuses nouvelles sectes apocalyptiques et extatiques apparaissent, remettant directement ou indirectement en question l'orthodoxie officielle. Dans ces courants, de nombreux motifs préchrétiens de la civilisation paysanne, soigneusement conservés par les Vieux-Croyants sous leur forme christianisée et qui éclatent sous de nouvelles formes grotesques dans les sectes russes, se font à nouveau sentir. En même temps, l'orthodoxie russe occidentale apparaît à un moment donné plus "conservatrice" que les tendances modernistes et séculières de la période post-pétrinienne (18ème siècle), ce qui complique encore l'ensemble du tableau.

À partir de la fin du 18ème siècle, le processus inverse se développe progressivement: l'orthodoxie russe (dans sa dimension populaire, byzantino-moscovite) retrouve progressivement sa place dans la société russe dans son ensemble. Ce processus est lié à la renaissance des Anciens et de l'Hésychasme athonite (parallèlement en Moldavie et en Russie) et, plus tard, au mouvement slavophile, qui critique la modernisation et l'européanisation de l'ère pétrinienne et appelle à un retour aux idéaux de la Russie moscovite et à une vision du monde correspondante unissant les deux parties de la société russe: l'élite occidentalisée (mais toujours monarchique et nominalement orthodoxe) et le peuple russe (paysannat). Ainsi, pour la troisième fois - cette fois en tant que projet et compréhension du destin historique et religieux du peuple russe - une synthèse religieuse est tentée entre l'élite dirigeante et les gens du peuple. Le slavophilisme devient progressivement l'idéologie officielle du régime tsariste et inspire la culture de l'âge d'or russe. Symboliquement, la foi unitarienne, qui vise à unir l'ancien rite et la hiérarchie de l'église officielle, a été établie exactement en 1800, marquant un jalon dans l'historicité religieuse.

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Après les slavophiles, le problème de la religiosité populaire, de ses relations avec l'orthodoxie officielle et l'État, a été placé au centre de l'attention pendant l'âge d'argent de la culture russe. Chez Vladimir Soloviev, le fondateur de la philosophie religieuse russe, la tentative de comprendre la spécificité de l'orthodoxie russe et sa relation avec l'État russe, le christianisme universel et l'histoire des sociétés européennes a abouti à la thèse la plus importante de l'unité et de la gestalt de la Sainte-Sophie comme clé de compréhension de l'identité et de la mission russes dans l'histoire du monde. En même temps, les figures de l'âge d'argent russe et les principaux représentants de la sophiologie - V. Rozanov, P. Florensky, S. Bulgakov, N. Berdiaev (1874 - 1948), D. Merejkovsky (1865 - 1941), A. Blok (1880 - 1921), A. Biély (1880 - 1934), Vyach Ivanov (1866 - 1949), etc. - ont également été la clé de la compréhension de l'identité et de la mission russes dans l'histoire du monde.

Dans cette huitième phase, l'orthodoxie elle-même est problématisée dans ses rapports avec le christianisme occidental (K. Leontiev (1831 -- 1891), V. Soloviev, D. M. Mukhtarov, D. M. Kuznetsov, etc. ), sont alors étudiées les particularités de la tradition orthodoxe russe (P. Florensky, S. Bulgakov, V. Rozanov, N. Berdiaev, etc.) et les différences - voire les oppositions - entre les fondements de la vision du monde du peuple russe et de l'État russe (plus amplement développées dans l'œuvre de Léon Tolstoï (1828-1910), ainsi que dans l'œuvre des Narodniki et, plus tard, des révolutionnaires sociaux). Le peuple lui-même, avec l'augmentation du nombre de dissidents et la diffusion de l'éducation populaire, s'est progressivement impliqué dans ce dialogue, aux côtés de l'aristocratie, créant une nouvelle situation - unique dans l'histoire de la Russie - où nous avions désormais l'implication des représentants du peuple dans la prise de décision consciente sur des questions de perspective mondiale. Les poètes russes Nikolai Kliouïev (1884 - 1937), Sergei Essenine (1895 - 1925), Velimir Khlebnikov (1885 - 1922) et, dans une certaine mesure, Vladimir Maïakovsky (1893 - 1930) sont les exemples les plus frappants de cette implication.

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L'implication croissante du peuple russe dans la recherche de sa propre identité, y compris celle relative au facteur religieux, a pris des formes radicales au fur et à mesure que l'État tsariste s'affaiblissait, culminant avec la prise du pouvoir par les bolcheviks qui, conformément à leur idéologie, ont aboli le christianisme, cherchant à détruire à la fois l'orthodoxie et toute forme de religion. Cependant, comme le soulignent à juste titre Berdiaev [3], les Eurasistes [4] et les nationaux-bolcheviks [5], dans le bolchevisme russe, sous couvert d'athéisme formel, de matérialisme et de marxisme, on peut discerner les motifs eschatologiques propre au sectarisme russe, qui reflètent précisément les profondeurs les plus archaïques de l'identité russe. C'est là que se réveillent les couches les plus profondes - non seulement pré-chrétiennes, mais parfois paléo-européennes, matriarcales - de l'identité russe, enracinées dans le Logos de Cybèle et la civilisation de Cucuteni-Tripolje.

Au cours de la dixième phase, l'orthodoxie russe (à la fois les nouveaux et les vieux croyants, ainsi que le sectarisme pur et simple) a été victime d'une répression ciblée et, lorsqu'elle s'est calmée (à partir des premières années de la Grande Guerre patriotique), elle a existé à la périphérie de la société, n'ayant que peu ou pas d'influence sur la vision du monde communiste dominante, partagée par la majorité de la population soviétique. Bien qu'étonnamment, même à ce stade, le noyau de base de la tradition orthodoxe ait été préservé (du moins tel qu'il existait à la veille de la révolution bolchevique), l'introduction intensive de la vision matérialiste ("scientifique") du monde soviétique ne passe pas inaperçue, et même dans le milieu orthodoxe, le matérialisme scientifique et naturel, ainsi que les idées de progrès, de développement, etc. ne passent pas inaperçus.

Lorsque l'URSS s'est effondrée et que les dogmes de l'athéisme ont été dépouillés de leur statut normatif, l'orthodoxie a commencé à retrouver sa place en Russie. L'anticommunisme des réformateurs libéraux des années 1990 a d'abord été assez agressif à l'égard de l'Église orthodoxe, qu'ils considéraient comme "une institution réactionnaire qui entravait le progrès social, la modernisation et l'occidentalisation de la société russe", mais comme le principal adversaire était le communisme, il n'a pas conduit à une répression méthodique de l'orthodoxie. L'Église orthodoxe en a profité pour renforcer son influence dans la société, ce qui s'est particulièrement manifesté au début des années 2000.

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Mais cette fois, l'orthodoxie ne reflète ni l'idéologie de l'élite dirigeante, ni la vision naturelle du monde des masses, fondamentalement influencées par l'éducation soviétique. D'où l'incertitude et le flottement de l'orthodoxie russe contemporaine quant à la phase à prendre comme modèle pour un renouveau de l'Église. Les neuf moments précédents de l'historicité religieuse avaient tous des structures et des orientations différentes. Par conséquent, la question reste ouverte à ce jour, et la dixième phase elle-même - la phase actuelle - est une solution prolongée dans le temps à cette question fondamentale.

Pratiquement toutes les positions sont représentées d'une manière ou d'une autre dans la société russe contemporaine, en particulier si l'on considère les processus religieux qui se déroulent dans la partie occidentale du monde russe - en Ukraine et au Belarus. Ainsi, dans l'orthodoxie moderne, on trouve des modernistes, des partisans du progrès, des matérialistes orientés vers les sciences naturelles, des évolutionnistes, des fondamentalistes de la période moscovite (qui proclament parfois la nécessité de canoniser Ivan le Terrible) et des idéologues héritiers des vieux croyants, et les revivalistes de l'Unificationnisme, les Sophiologues, les Eurasistes, les Bolcheviks nationaux (qui justifient Staline et sont favorables à la position du Patriarche Sergius), les anticommunistes extrêmes (à la fois monarchistes et libéraux), et ceux qui sont enclins au gnosticisme et au sectarisme, les uniates (particulièrement caractéristiques de la Russie occidentale), les œcuménistes (qui prônent l'unification de l'orthodoxie avec les confessions chrétiennes occidentales), les nationalistes étroits, les panslavistes et les traditionalistes (qui recherchent une plate-forme commune avec les croyants d'autres religions en opposition à la modernisation, à la sécularisation et au post-modernisme), les conformistes (prêts à accepter n'importe quelle idéologie), les puristes (qui insistent sur la "pureté de l'orthodoxie"), et les sectaires les plus divers. En même temps, aucune de ces versions ne domine clairement, et la structure générale de la dixième phase dans laquelle vit aujourd'hui la société russe ne peut être définie sans ambiguïté. Mais pour comprendre cette dixième phase, il est nécessaire de démanteler et de comprendre correctement toutes les précédentes, car elle en est le résultat, et elle est encore incertaine et n'a pas apporté les éléments de l'historicité chrétienne, qui sont pourtant manifestement présents dans la société russe contemporaine, à une structure unifiée et définie. C'est pourquoi la plupart des théologiens russes du 20ème siècle s'accordent à dire que le problème principal et toujours non résolu de la théologie orthodoxe russe moderne est le problème de l'ecclésiologie, c'est-à-dire la compréhension des chemins historiques de l'Église terrestre - dans le cas des Russes, cela va sans dire, en particulier le destin de l'Église russe.

Notes:

[1] Douguine A.G. Noomakhia. L'Europe de l'Est. Logos slaves : Balkan Nav et style sarmate.

[2] Douguine A.G.Noomakhia. Les horizons non slaves de l'Europe de l'Est : Le chant de la goule et la voix de l'abîme.

[3] Berdyaev N.A. Origines et signification du communisme russe. M. : Nauka, 1990.

[4] Les fondements de l'eurasisme.

[5] Ustryalov N. National-bolchevisme. M. : Eksmo, 2003.

mardi, 02 janvier 2024

La revue de presse de CD - 31 décembre 2023

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La revue de presse de CD

31 décembre 2023

Revue de presse anti-totalitarisme, garantie sans aucune intervention d’intelligence artificielle

La vidéo de la semaine

Philippe de Villiers : « Si j'avais à raconter un conte de Noël, je dirais ceci... »

Vidéo extraite de « Face à Philippe de Villiers », CNEWS, vendredi 22 décembre 2023.

NOUVELLE GUERRE MONDIALE

Guerre entre Israël et le Hamas : « Les colons en Cisjordanie se comportent comme les Américains avec les Apaches », assure l'ancien ministre Hubert Védrine

Dans ce territoire, occupé depuis 1967 par l'État hébreu, plus de 200 personnes ont été tuées par des colons et des soldats israéliens depuis les attaques du Hamas le 7 octobre, selon le bilan du ministère de la Santé palestinien.

francetvinfo.fr

https://www.francetvinfo.fr/monde/proche-orient/israel-palestine/guerre-israel-hamas-les-colons-en-cisjordanie-se-comportent-comme-les-americains-avec-les-apaches-assure-l-ancien-ministre-hubert-vedrine_6231600.html

Bethléem : un Noël sous le signe du deuil

Cette année, la ville de Bethléem a décidé d'annuler toutes les festivités de Noël, en solidarité avec les Palestiniens de Gaza, notamment la communauté chrétienne qui se trouve en danger d'extinction. Vidéo.

Investig'Action

https://www.youtube.com/watch?v=DbM0dBMiCJQ

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Rony Brauman: «On n'a jamais vu autant d'enfants morts et blessés, jamais»

Le constat de Rony Brauman, l'ancien président de MSF, qui a gardé sur Israël un regard lucide :« Les bombardements sont maintenant généralisés, je ne reviendrai pas sur le fait que les gens qui sont au sud sont allés au sud parce qu'on disait que le sud serait sûr, que seul le nord était attaqué. Maintenant le sud est attaqué et il est attaqué plus violemment encore, avec une intensité de bombardements qui parfois surpasse celle du nord... » Vidéo.

@pascalboniface241

https://www.youtube.com/watch?v=O06xVfCyvSM

Le calvaire de Gaza

La bande de Gaza est une terre de 365 km², tirant son nom de la ville de Gaza, sa « capitale ». Cette bande abrite plus de 2 millions d'habitants, ce qui en fait le territoire le plus dense au monde (quasiment 6000 habitants au km²). En 2007, le Hamas en prend le contrôle, à la faveur d'élections organisées par l'Autorité Palestinienne. Alors que Benjamin Netanyahou et bien d'autres dirigeants israéliens semblent avoir favorisé le Hamas contre le Fatah (cf. LSDJ 2006), Israël institue, en réponse, un blocus rigoureux sur terre et sur mer et un état de guerre larvée s'installe, qui dégénère parfois en conflit ouvert (2008, 2014, 2021). Cependant, des échanges étaient maintenus, permettant à la population de survivre. En effet, en 2017, Le PIB par habitant s'élevait à 1038 $ (pour comparaison, en Israël, il s'élève à plus de 52.000 $ par an) et le salaire moyen s'élevait à 135 € par mois en 2020. Avant le 7 octobre, le taux de chômage atteignait 47% dans la bande de Gaza, 75% pour les moins de 29 ans. Plus important, 80% des habitants dépendaient de l'aide humanitaire pour les besoins de première nécessité.

laselectiondujour.com

https://www.laselectiondujour.com/calvaire-gaza-n2074

Des groupes pro-israéliens font appel à une société de relations publiques liée aux démocrates pour contrôler le récit sur la guerre de Gaza

Alors que Biden presse Netanyahou pour que le massacre s’achève avant la fin de l’année, rien n’indique que le soutien matériel, financier & diplomatique lié à la nouvelle Nakba soit revu à la baisse. Le 6 décembre, il a été annoncé en grande pompe que le projet 10/7, une nouvelle « opération de communication centralisée visant à promouvoir le soutien bipartite permanent des États-Unis à Israël, à faire pression pour assurer une couverture exacte et exhaustive de la guerre entre Israël et le Hamas » et à faire en sorte que les médias « se concentrent davantage » sur les victimes du déluge d’Al-Aqsa du 7 octobre, serait initié par un quintet des plus grands groupes de lobbying israéliens sur le sol américain. On ne sait pas très bien qui finance le projet 10/7. Les documents parlent vaguement d’une « troupe de philanthropes » non identifiée et de l’intérêt de l’organisation à trouver « davantage de soutien philanthropique » pour aller de l’avant. Les futures déclarations financières officielles pourraient constituer une lecture fascinante, mais les fondateurs de l’organisation donnent quelques indices. Ils sont au nombre de cinq : l’American Jewish Committee (AJC), la Jewish Federations of North America (JFNA), l’Anti-Defamation League (ADL), l’American Israel Public Affairs Committee (AIPAC) et la Conference of Presidents of Major American Jewish Organizations (Conférence des présidents des principales organisations juives américaines)…

MintPress News

https://www.mondialisation.ca/des-groupes-pro-israeliens-...

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Le secret enveloppe les actions militaires britanniques au Liban

Le Royaume-Uni, perpétuellement insatisfait de son statut d’ancienne puissance impériale, cherche à jouer un rôle démesuré dans la protection d’Israël en jetant aujourd’hui son attention militaire et ses services de renseignement sur le Liban, Gaza et le Yémen. Le 8 octobre, le journaliste britannique chevronné Robert Peston a publié un article remarquable sur la plateforme de médias sociaux X. Citant des informations privilégiées provenant de « sources du gouvernement et des services de renseignement », Peston a affirmé que l’opération de la résistance palestinienne évoluerait inévitablement vers une opération à part entière. Une guerre régionale, qui sera « aussi déstabilisatrice pour la sécurité mondiale que l’attaque de Poutine contre l’Ukraine ». Le journaliste a prévenu : « Nous sommes aux premiers stades d’un conflit qui aura des conséquences sur une grande partie du monde. » Ce qui rend cette révélation encore plus étonnante est la rapidité avec laquelle les renseignements britanniques ont acquis la certitude d’un bouleversement imminent en Asie occidentale, un peu plus de 24 heures après la frappe sans précédent des combattants palestiniens de la liberté contre Israël. L’urgence de préparer le public occidental à la crise imminente laisse entrevoir un récit plus profond : Londres aurait pu contribuer à déclencher le conflit dans la région, un plan macabre qui se déroule depuis lors…

geopolitics.co

http://siteveillestrategique.blogspot.com/2023/12/le-secr...

Éric Dénecé : « Les différents conflits dans le monde sont tous liés à la stratégie US »

Analyse pointue, comme d’habitude, sur les États-Unis comme acteur primordial des trois guerres ou déstabilisations actuelles dans le monde : Proche-Orient, Ukraine et Sud Caucase. « Une cohérence dans tous ces conflits qui apparaissent ? Je n’en suis pas sûr, mais en tous cas des connections, notamment en raison de la politique américaine. On est sur trois théâtres. »

Le courrier des stratèges

https://www.youtube.com/watch?v=Wd7tI2skE8w

AFRIQUE

La presse mainstream attribue le massacre de 160 chrétiens au Nigéria… à la crise climatique

Une attaque contre des chrétiens au Nigeria pendant la période de Noël a fait environ 160 morts. Alors que l’on pense que des bergers musulmans sont à l’origine de ces violences, certains grands médias ont accusé le changement climatique d’en être la cause, semblant ainsi minimiser les conflits religieux existants. Le massacre a eu lieu la veille de Noël dans au moins 20 villages différents de l’État du Plateau central, à l’intérieur du pays. Les habitants ont déclaré que des bandes d’hommes armés de fusils et de machettes ont attaqué les villageois, tuant 160 personnes et en blessant 300 autres, ce qui constitue l’une des pires violences antichrétiennes observées au Nigeria depuis des années, selon un rapport de presse. Le journal The Guardian, comme plusieurs autres médias, dont l’agence de presse Reuters et le journal allemand Die Zeit, a partiellement imputé ces meurtres au changement climatique, affirmant que les assaillants – principalement des bergers musulmans – ont massacré les fermiers chrétiens en raison d’intérêts divergents pour les ressources naturelles.

breizh-info.com

https://www.breizh-info.com/2023/12/29/228418/la-presse-m...

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Entretien avec Kémi Séba : critique de « l’oligarchie financière apatride », mainmise de l’occident sur l’Afrique et servitude volontaire

Kémi Séba, président de l’ONG Urgences panafricanistes, militant pour l’indépendance et la souveraineté des peuples est la figure de proue du mouvement panafricaniste depuis plus de 15 ans, il n’a eu de cesse de dénoncer les manipulations de « l’oligarchie financière apatride », puissances privées qui financent les politiques et les médias et soufflent aux oreilles des élus en place. Dans cet entretien vidéo, Kémi Séba, pas le genre à mâcher ses mots, on va le voir, revient sur son attachement aux combats des peuples pour accéder à leur indépendance et la bataille à mener à ces forces financières dont les intérêts ne sont absolument pas ceux des populations travailleuses. Au sujet de l’immigration, il pointe la responsabilité de ces gens qui, comme des grands enfants, ne se prennent pas en main et se complaisent dans une éternelle position de victimes, mais surtout évoque, exemples à l’appui, la mainmise des puissances occidentales sur les pays du continent africain, une des raisons de la migration massive de populations vers l’Europe et la France.

LIRE : Philosophie de la panafricanité fondamentale, par Kémi Séba. Éd. Fiat Lux, 2023.

ALLEMAGNE

Pourquoi l’Allemagne continue-t-elle à s’autodétruire ?

Le Parti de gauche allemand a dissous sa faction au Bundestag le 6 décembre. En octobre, Sahra Wagenknecht, éminente politicienne et ancienne coprésidente parlementaire du parti, a annoncé qu’elle fondait un nouveau parti axé sur les sujets relatifs à la classe ouvrière, la réparation des liens avec la Russie et l’examen de la congruence des intérêts allemands avec ceux de Washington. Le parti Alternative pour l’Allemagne (AfD) partage les vues de Mme Wagenknecht sur ces sujets, tout en présentant de fortes tendances ethnonationalistes et eurosceptiques. L’AfD a récemment obtenu de bons résultats lors d’élections locales et conserve sa deuxième place dans les sondages nationaux, dépassant régulièrement les 20 %. L’effondrement du Parti de gauche, considéré comme un descendant direct du Parti de l’unité socialiste qui a gouverné l’Allemagne de l’Est jusqu’à la réunification, et la montée de l’AfD sont les signes politiques d’un bouleversement qui se produit en Allemagne en raison de la volonté des élites du pays d’imposer le déclin économique à la grande majorité de ses citoyens.

nakedcapitalism.com

https://lesakerfrancophone.fr/pourquoi-lallemagne-continu...

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Comment l'âme d'un peuple se détruit et se reconstruit

Caspar von Schrenck-Notzing (1923-2009) était un écrivain conservateur allemand issu d'une famille noble et ayant de vastes intérêts culturels. Dans un essai introductif de Francesco Coppellotti, l’auteur propose un double objectif : démontrer l'importance absolue du livre de Caspar von Schrenck-Notzing, qui devrait être adopté par toutes les chaires de germanistique d'Italie et montrer comment la germanistique italienne de l'après-guerre peut être libérée de sa scandaleuse servitude au maître américain. L'auteur, dans cet essai, sur la base d'une documentation originale, inédite et solidement étayée, analyse comment l'âme d'un peuple, en l'occurrence le peuple allemand, est détruite et reconstruite après la défaite de la Seconde Guerre mondiale par les États-Unis, par le biais du « lavage de caractère ». Roosevelt et Staline se sont mis d'accord sur l'idée de neutraliser le peuple allemand, afin d'étouffer dans l'œuf toute idée future de revanchisme. Ce lavage de caractère n'a pas seulement touché les nazis, mais l'ensemble du peuple allemand.

electomagazine.it

LIRE : Lavaggio del carattere. Le conseguenze dell'occupazione americana de la Germania, par Caspar von Schrenck-Notzing. OAKS-, 2023.

electomagazine.it

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2023/12/28/c...

« La prétendue urgence climatique est un levier délibérément utilisé pour détruire notre économie »

Le Dr Maassen s'entretient avec Alexander Wallasch sur le dilemme allemand : sur le jugement de la Cour constitutionnelle fédérale, sur la hausse des prix et le mouvement antifa. Décapant.

alexander-wallasch.de.

https://www.epochtimes.fr/la-pretendue-urgence-climatique...

ADN dans les vaccins : les médecins allemands en colère

En Allemagne, la révélation d’importantes quantités d’ADN dans les vaccins a créé la foire d’empoigne dans le monde médical. Début décembre, l’association des praticiens de la médecine (MBV) a adressé un courrier à tous les médecins généralistes pour les avertir de ce danger pour la santé et de ses conséquences légales. L’institut fédéral responsable du contrôle des vaccins a immédiatement démenti ces accusations, parlant de données inexactes et de « fake news ». Mais ses arguments ont aussitôt été démontés par un groupe de scientifiques, le MWGFD, qui a confirmé les dangers liés à l’ADN dans les vaccins Covid. L’affaire les a même poussés à porter de lourdes accusations contre l’Institut Paul Ehrlich, qui est responsable de la pharmacovigilance en Allemagne, et qui conseille l’Agence européenne des médicaments. C’est tout d’abord la chaîne de télévision allemande MDR qui a réalisé un reportage sur le sujet. Peu après, le magazine en ligne Focus a lui aussi publié un dossier sur ce que l’on appelle aujourd’hui « le Plasmidgate ».

CovidHub

https://www.covidhub.ch/adn-vaccins-medecins-allemands-en...

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ASIE

Ouzbékistan, renouveau en Asie centrale

Pays le plus peuplé d’Asie centrale et situé au carrefour des nouvelles routes de la soie, l’Ouzbékistan est dirigé depuis 2016 par Shavkat Mirzioïev, qui a lancé des réformes en profondeur dans tous les domaines. Cette transition désirée vers un « Nouvel Ouzbékistan » obtient de nombreux soutiens sur la scène internationale. Enchaînant avec brio un véritable marathon de rencontres diplomatiques de haut-niveau à l’automne 2023, Shavkat Mirzioïev sait tirer le meilleur des influences américaines, russes, chinoises, et même françaises, entremêlées dans la région. Quelles en ont été jusque-là les réalisations concrètes, et à quels problèmes est encore confronté Tachkent dans la poursuite de son développement ? Pour en parler, Xavier Moreau reçoit Quentin Vercruysse, homme d’affaires dans la région de l’Asie centrale, et représentant de la société CIFAL à Tachkent.

L’ÉchiquierMondial

https://odysee.com/@EchiquierMondial:2/uzb:8?src=embed

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CHYPRE

Immigration. À Chypre, plus d’expulsions que d’arrivées de clandestins en 2023

Se trouvant dans une situation géographique inédite, la République de Chypre est l’un des États membres de l’UE les plus confrontés à la pression migratoire s’exerçant sur l’Europe. D’autant que la situation politique sur l’île de Chypre elle-même est également très compliquée : la partie sud de l’île (la République de Chypre donc), membre de l’Union européenne mais pas inclue dans l’espace Schengen doit cohabiter avec la partie nord, à savoir la République turque de Chypre du Nord. Une entité qui a la particularité de n’être reconnue que par la Turquie et qui a fait suite à la partition de l’île en 1974 lors du débarquement des forces turques.

breizh-info.com

https://www.breizh-info.com/2023/12/29/228378/chypre-1100...

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COMPLOTISME (C’est-celui-qui-dit-qui-est !)

Des nouvelles de Reiner Füellmich

Le Dr Reiner Füellmich est emprisonné depuis près de 11 semaines. Il a écrit son propre récit personnel, dont la première partie a été lue à haute voix sur Bittel TV et traduite. Il avait dit : « Ce n’est pas fini. La pandémie du coronavirus n’était qu’un test pour savoir ce que les gens accepteraient lorsque nous les plongerions dans la panique par la psycho-terreur. Nous devons regarder derrière la propagande de panique pour voir la vérité. » Il a ajouté : « Sans justice, il n’y a pas de paix ni de retour à un monde humain. Cela vaut également pour mon cas ». La traduction anglaise de la première partie peut être trouvée ici. La traduction officielle des parties 2 et 3 de l’équipe de Reiner Füellmich a été reçue par Elsa Scheider du Sommet de la Vérité la semaine dernière et a été republiée ci-dessous pour nos lecteurs qui ont manifesté leur inquiétude et leur intérêt pour la situation de Reiner (Source). Vient ensuite le communiqué de la défense publié le 23 décembre.

truthsummit.substack.com

https://truthsummit.substack.com/p/reiner-fuellmich-press...

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Sociétés secrètes au pouvoir : Témoignage du général Didier Tauzin (pas de loge pas de parrains ?)

« Sociétés Secrètes », un terme aujourd’hui totalement évincé du débat public, si ce n’est pour ricaner sur France Inter… Parfois un général de la Gueuze (retraité) nous rappelle que Cirque Républicain et Sociétés Secrètes ne font qu’UN. « Soit on est au service du peuple souverain, soit on est au service d’une société secrète ». Tout est dit !

LIRE : Apprends-lui à aimer la France à en crever - Des forces spéciales à l'engagement spirituel et politique de la France, par le général Didier Tauzin. Mareuil Édition, 2023.

@Tocsin-media

https://www.youtube.com/watch?v=8DLon3h2v6g&t=133s

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DÉCONSTRUCTION / SCHIZOPHRÉNIE / DÉBILITÉ

Affaire Depardieu : les lynchages éthiques, ça n’existe pas

La presse-système française aux mains de l’oligarchie, se fait désormais une spécialité de lancer de plus en plus fréquemment des lynchages médiatiques géants. L’aspect diversion pour détourner l’attention des véritables problèmes qui accablent notre pays, est une évidence. Il vaut mieux en effet clouer Gérard Depardieu au pilori, plutôt que d’informer sur l’effondrement politique, économique et sécuritaire de notre pays, sur la catastrophe qui attend l’Europe, sur la défaite de l’OTAN qui se profile et sur le massacre des enfants que poursuit résolument l’État d’Israël à Gaza. Et sur la guerre mondiale qui se profile. Le journal Libération s’en est fait désormais une spécialité quasiment quotidienne. Après avoir apporté son écot au lynchage Depardieu avec une affaire obscure vieille de 41 ans (!), voilà qu’il vient de réouvrir le procès de Louis Althusser meurtrier de sa femme il y a 42 ans !

vududroit.com

https://www.vududroit.com/2023/12/affaire-depardieu-les-l...

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DÉSINFORMATION / MÉDIAS / CORRUPTION / CENSURES

L’organisation de la censure médiatique en Occident par un organisme méconnu nommé « Poynter »

Corinne Lalo, journaliste et grand reporter pour la presse écrite, la radio et la télé, principalement à TF1, dénonçait les liens entre : Médias, l’AFP, l’OMS & Bill Gates. Elle explique lors d’une conférence l’organisation de la désinformation et les liens incestueux des médias et des labos et des autorités de santé corrompues. À chacun de se forger son opinion, bien sûr…

Général Dominique Delaware

https://reseauinternational.net/lorganisation-de-la-censu...

Laurent Ruquier quitte BFM TV : un échec retentissant

L’arme fatale dégainée par BFM TV pour contrer le phénomène Pascal Praud a fait pschitt. C’est l’échec de tout un système médiatique, hier dominant et monolithique, face au « parler différemment » de CNews. Par son traitement de l’actualité proche des 70 % de Français qui trouvent qu’il y a une immigration incontrôlée liée à un danger culturel et à une explosion de certaines criminalités, la petite chaîne de Bolloré est devenue la petite bête (immonde, bien sûr) qui monte, qui monte, qui monte. Alors le système médiatique qui pense à 80 % le contraire, si bien représenté par Olivier Fogiel à la tête de la chaîne de Drahi, a trouvé la solution : faire monter au créneau une valeur sûre, Laurent Ruquier. Cela n’aura pas duré trois mois. Laurent Ruquier a jeté l’éponge, un revers cinglant pour l’idéologie médiatique. Car c’est ça, Ruquier, l’entre-soi de gens ayant les mêmes idées, les mêmes goûts, les mêmes attirances, les mêmes répulsions, avec une loi d’airain : « seuls nos amis auront du talent ». Mais ce petit monde donneur de leçons, pratiquant un humour à sens unique et des indignations à géométrie variable, les Français n’en veulent plus.

Fogiel ne pouvait pas le comprendre : il en fait partie ; et Ruquier ne l’a pas vu venir : il en vit (bien) depuis si longtemps, sous les applaudissements de ses semblables. Comme il a du talent – quand on dure on a forcément un certain talent –, BFM a cru qu’on pouvait faire, en le plaçant au « 20 heures », une « grosse tête » à Pascal Praud. Pour eux, Praud, c’est au mieux un beauf populiste, au pire un facho non assumé. Et c’est ce vulgaire qui taille des croupières d’audience à la chaîne de la bien-pensance. L’horreur absolue.

polemia.com

https://www.polemia.com/laurent-ruquier-quitte-bfm-tv-un-...

La revue de presse du 26 décembre 2023

Exercice hebdomadaire de réinformation grâce à des points de vue médiatique qui nous presque plus cours en France, du moins dans les médias de grand chemin. Au sommaire :

  1. 1) Proche-Orient : ace au dégout, pour les plus sensibles, ou au dédain auquel fait face le gouvernement israélien et, par association d’idée, le pays tout entier, il semble que le Mossad ait décidé d’intensifier sa propagande et sa pression. Les manifs, discours et rassemblement en défense des palestiniens sont de plus en plus réprimés en Europe. Les médias de plus en plus complices ou discrets concernant ce qui se passe à Gaza ;
  2. 2) Russie : maintenant que l’Occident est obligé de reconnaitre que ses tentatives de mettre la Russie à genoux en utilisant l’Ukraine est un échec, il semble qu’un nouveau plan soit en train de se mettre en place. Une attaque par le nord ;
  3. 3) États-Unis : une info à peine évoquée dans la presse française et même étasunienne, comparé aux problèmes judiciaires de Trump : « Le Congrès américain ouvre formellement une enquête en destitution de Biden» ;
  4. 4) Europe : résultat de nombreux facteurs, dont le plus évident est l’augmentation des prix de l’énergie depuis les sanctions prises contre son plus grand fournisseur d’énergie qu’était la Russie, l’économie européenne est en récession officielle. C’est Bloomberg qui l’annonce.

ÉCOLOGIE

En 45 ans, le nucléaire français a permis d’éviter 25 fois les émissions totales de CO2 de 2022 en France

Dans une toute nouvelle étude, l’Institut économique Molinari (IEM) a calculé les avantages du nucléaire par rapport aux autres sources d’énergie. Intitulé « Pourquoi la France doit absolument pérenniser son choix historique de l’énergie nucléaire », le rapport est sans appel : le choix du nucléaire est à la fois technique, économique mais aussi environnemental. Le rapport indique également que le nucléaire est l’énergie qui émet le moins de CO2 par kWh d’électricité produite : 4 g d’émissions par kWh produit (liés à la construction, l’entretien et le démantèlement de la centrale). Cela représente 3 à 4 fois moins que l’éolien et 8 à 10 fois moins que le photovoltaïque. De plus, le nucléaire nécessite peu de métaux critiques par kWh produit, contrairement à l’éolien et au solaire. Si l’on continue les comparaisons, le nucléaire a encore l’avantage au niveau de l’emprise au sol qui est très faible. Un parc éolien terrestre nécessite plus de 400 fois plus de terrain pour produire la même quantité d’énergie, alors que le photovoltaïque a besoin de 80 fois plus d’espace au sol.

epochtimes.fr

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ÉCONOMIE

La Bascule du monde: quelques données économiques à prendre en compte

En 2000, le PIB cumulé des 5 pays devenus BRICS en 2008 (2 736 milliards de $), représentait près du quart de celui des USA (10 250) plus du tiers de celui des 27 pays membres de l’UE d’aujourd’hui (7 270). Le 1er Janvier 2024, après élargissement, ce PIB cumulé aura été multiplié par plus de 11 (à 30 700 milliards de $). Il aura dépassé celui des USA en 2022 (25 040) et distancé très largement celui d’une UE sans le Royaume Uni. Tiré par des croissances indienne et chinoise, prévues à 6,3 % et 5 % en 2023, ce PIB cumulé des BRICS continue de croître 4 fois plus vite que celui de l’occident US-UE.

breizh-info.com

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ÉDUCATION

L’école en France. Entretien avec Hervé Rolland, président de la Fondation pour l’école

Échange entre Victor Aubert, président d’Academia Christiana, et Hervé Rolland, président de la Fondation pour l’école. Plongez au cœur des enjeux éducatifs en France, explorez les défis actuels de notre système scolaire, et trouvez des perspectives innovantes pour une éducation qui forme les jeunes au service du bien commun. Ne manquez pas cette conversation sur l’avenir de l’éducation et les moyens de cultiver des générations éclairées et engagées.

breizh-info.com

https://www.breizh-info.com/2023/12/25/228283/lecole-en-f...

Empathie mon cul, dirait Zazie…

Gabriel Attal a décidé, pour combattre le harcèlement, de faire donner entre une et deux heures de cours d’empathie aux élèves. Un concept venu tout droit du Danemark et des États-Unis, où on se serre dans ses bras en émettant tout ce que l’on peut d’ondes positives. Une solution qui fait manifestement sourire Jean-Paul Brighelli, qui n’a décidément pas la plume compassionnelle…

causeur.fr

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ÉNERGIE

Allemagne : « Les énergies renouvelables fournissent plus de la moitié de l’électricité consommée », mais seulement sur le papier

52% de l'électricité allemande serait produite à partir d'énergies renouvelables en 2023. Avec cette annonce prétendument réjouissante, les chercheurs en énergie offrent à beaucoup un cadeau de Noël anticipé. Mais cette déclaration ne résiste pas à l'examen des faits. Démonstration.

epochtimes.fr

https://www.epochtimes.fr/allemagne-les-energies-renouvel...

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ÉTATS-UNIS

Les États-Unis élargissent leur territoire en Arctique

Les États-Unis ont unilatéralement étendu les frontières de leur partie du plateau continental, qui constitue une continuité du territoire terrestre de ce pays sous l’eau, selon l’agence Bloomberg qui a consulté la carte des revendications publiée par le département d’État. La diplomatie américaine a annoncé l’expansion du plateau continental dans l’Arctique et la mer de Béring à un territoire atteignant 1 million de km². Selon Bloomberg, le sol de ces régions contient environ un quart des réserves mondiales de pétrole et de gaz naturel. L’agence de presse souligne que « cette région est de plus en plus stratégique et fait également l’objet de revendications par le Canada et la Russie. Toutefois, les États-Unis affirment que l’expansion du plateau continental dans l’Arctique ne crée pas de conflits territoriaux avec Moscou, alors que la chambre basse russe considère les actions de Washington comme inadmissibles ». Le département d’État américain estime que la définition des frontières du plateau continental élargi du pays ne crée pas de litiges territoriaux avec la Russie. « Dans d’autres régions, les États-Unis ont déjà établi les frontières du plateau continental élargi avec leurs voisins, y compris Cuba, le Mexique et la Russie », déclare le département.

observateurcontinental.fr

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La politique étrangère américaine est une arnaque fondée sur la corruption

Les 1500 milliards de dollars de dépenses militaires annuelles sont l'arnaque qui continue à donner au complexe militaro-industriel et aux initiés de Washington, alors même qu'ils appauvrissent et mettent en danger l'Amérique et le monde. La politique étrangère des États-Unis semble totalement irrationnelle. Les États-Unis s’engagent dans une guerre désastreuse après l’autre – Afghanistan, Irak, Syrie, Libye, Ukraine et Gaza. Ces derniers jours, les États-Unis se sont retrouvés globalement isolés dans leur soutien aux actions génocidaires d’Israël contre les Palestiniens, en votant contre une résolution de l’Assemblée générale des Nations unies en faveur d’un cessez-le-feu à Gaza, soutenue par 153 pays représentant 89 % de la population mondiale, et à laquelle s’opposaient uniquement les États-Unis et 9 petits pays représentant moins de 1% de la population mondiale.

investigaction.net

https://investigaction.net/la-politique-etrangere-america...

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Terrorisme intellectuel aux USA. 3362 références de livres ont été interdites et retirées des établissements publics

Le terrorisme intellectuel sévit largement aux USA, et les terroristes Woke qui pullulent dans les universités notamment, mais aussi dans le système éducatif, s’en donnent à cœur joie en matière de censure littéraire notamment. Ainsi Le Figaro rapporte : « Durant l’année scolaire 2022-2023, plus de 3362 références de livres ont été interdites et retirées des milieux scolaires, universitaires et des bibliothèques publiques à travers une quarantaine d’États. Des chiffres jamais atteints depuis vingt ans… ‘’Ce phénomène de censure est en hausse de 33% par rapport à l’année précédente’’, précise le rapport de l’organisation non gouvernementale, PEN America, publié il y a quelques jours. Dans le classement des livres maudits figurent ‘’Tricks’’ d’Ellen Hopkins, l’histoire de cinq adolescents tombant dans la prostitution, ‘’L’œil le plus bleu’’ de la Prix Nobel Toni Morrison, qui narre l’histoire d’une fillette noire de 11 ans qui rêvait d’avoir la peau plus claire et les yeux bleus, le roman dystopique ‘’1984’’ de George Orwell, ‘’Les Cerfs-volants de Kaboul’’ de Khaled Hosseini ou encore ‘’Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur‘’ de Harper Lee »

breizh-info.com

https://www.breizh-info.com/2023/12/26/228316/terrorisme-...

La CIA a mené des expériences de contrôle mental au Canada pendant des décennies

Pendant deux décennies, la CIA a mené à Montréal des expériences de manipulation mentale qui ont ensuite influencé les techniques modernes d’« interrogatoire renforcé », telles que celles utilisées à Abou Ghraib. La CIA continue de ne pas les reconnaître.

les-crises.fr

https://www.les-crises.fr/la-cia-a-mene-des-experiences-d...

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FINLANDE

Coopération militaire : la Finlande abandonne l'intégralité de son territoire national aux États-Unis

L'entrée de la Finlande dans l'OTAN ne fut effectivement qu'un pas, formel en soi, mais lourd de conséquences, sachant qu'il ne peut y avoir d'entrée dans le bras armé de la globalisation sans soumission totale aux États-Unis. La Finlande et les États-Unis viennent de signer un accord de coopération militaire, selon lequel la Finlande abandonne l'intégralité de son territoire aux États-Unis sur le plan militaire. Ce qui ne va pas non plus rester sans réaction. L'escalade vers la confrontation avec la Russie continue. Les autorités locales, se souviennent-elles qu'elles ont perdu toutes les guerres menées contre la Russie

russiepolitics.blogspot.com

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FRANCE

« On marche sur la tête ! » Le bon sens paysan retourne donc les panneaux !

Voilà trois semaines que les agriculteurs français manifestent à travers tout le pays. Jean-Guillaume Hannequin, président de la FDSEA (Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles) de la Meuse et agriculteur, est venu nous expliquer les raisons de ce mouvement, principalement organisé par son syndicat : « Les agriculteurs n’en peuvent plus du double discours de nos gouvernants ! »

francesoir.fr

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Xavier Raufer : « La France sert de paillasson à toutes sortes de malfaiteurs étrangers »

Aux antipodes du charabia de sociologues et autres rats de bibliothèque déconnectés de la réalité, le criminologue Xavier Raufer dresse un état pour le moins consternant de l’état de criminalité et de délinquance qui règne dans notre pays. Comment des équipes de délinquants de Mongolie, de Moldavie ou encore du Pérou viennent « opérer » sur notre territoire attirés par le laxisme judiciaire ambiant ; l’impressionnante augmentation des cambriolages dans les petites agglomérations au dam de la France d’en bas ; la baisse phénoménale du prix de la cocaïne due à sa prolifération, et tous les autres ravages de l’insécurité vécus quotidiennement par nos concitoyens dans l’indifférence des autorités… si le sujet n’était pas si grave, on n’arrêterait pas de l’écouter. 30 minutes intenses, à écouter et partager. Vidéo.

Chaîne officielle TVL

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Avion immobilisé dans la Marne : 25 passagers indiens libérés pour un motif de forme

Ils sont « libres de leurs faits et gestes même s'ils sont en situation irrégulière sur le territoire français », a précisé le parquet. L'autorité administrative a fait appel de ces décisions. Leur libération a été décidée par le juge des libertés et de la détention pour un motif de forme. Ce dernier a estimé que « le directeur de la Police aux frontières de l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle ne l'avait pas saisi dans les délais en vue d'obtenir la prolongation de leur maintien en zone d'attente pour 8 jours », a expliqué le parquet de Bobigny. « Ils sont donc libres de leurs faits et gestes même s'ils sont en situation irrégulière sur le territoire français », a précisé le parquet au sujet de ces ressortissants indiens qui ont demandé l'asile politique en France. Parmi les 25 passagers, cinq mineurs ont été confiés à l'aide sociale à l'enfance du département et placés.

Le Figaro avec l’AFP

https://www.lefigaro.fr/faits-divers/avion-immobilise-dan...

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Que cachent ces peurs que l’on sème sur les Français ?

De nouveau est semée cette terreur. De nouveau, il serait question d'un retour de l'épidémie de Covid qui a semblé coïncider avec l'approche de Noël. De nouveau, plane la menace des attentats terroristes, malgré le retour de l'état d'urgence et ses triangles orange avertisseurs de danger. Le dernier en date : celui de Paris le 2 décembre, une attaque au couteau de touristes allemands, qui a fait un mort ; l'auteur est un fiché S pour lequel Gérald Darmanin dénonce « un ratage » dans le suivi psychiatrique du suspect. Un aveu d'incompétence ? Mais, comme ce genre d'aveu n'a plus aucune répercussion, qu'aucune démission ne le prolonge, qu'importe l'aveu ! Même quand l'intéressé l’offre, elle lui est refusée par Macron. Pourtant, une variante s'est ajoutée à cette attaque, qualifiée de terroriste, qui n'a aucun rapport, mais est utile à susciter de nouvelles inquiétudes. Ce nouvel « attentat » se serait déroulé « samedi soir non loin de la tour Eiffel, à quelques mois des Jeux olympiques dans la capitale. » (Le Monde, 2 décembre 2023) Les Jeux olympiques seraient en danger ? Voilà qui justifie un peu plus tout un arsenal sécuritaire, que vont subir les Parisiens. Faire de Paris une forteresse contre ses propres habitants. QR Code, reconnaissance faciale, surarmement des forces de l'ordre... Cela ressemble plus à une guerre qu'à des Jeux. Paris va ainsi faire le plein d'outils numériques. Voilà le programme de surveillance pour cet été 2024, du 26 juillet au 11 août 2024, qui devrait prendre fin avec la rentrée de septembre ; j'aimerais y croire.

edition.francesoir.fr

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GAFAM

Les Californiens se protègent des courtiers en données

Mardi 10 octobre, les Californiens ont adopté une loi permettant d'exiger des courtiers en données qu'ils effacent toutes données personnelles en ligne, sans quoi ces derniers s'exposent à une amende de 200 dollars par jour et par personne. Une mesure qui s'annonce bien moins fastidieuse que l'application du RGPD en France. Les courtiers en données (ou « data brokers », en anglais), ce sont ces entreprises spécialisées dans le commerce des données, avec lesquelles réseaux sociaux et entreprises collaborent pour engranger davantage. En France, pour faire appliquer le RGPD, « la demande doit être formulée auprès de chaque organisme ». Bien qu'on puisse s'appuyer sur des courriers types, ou sur l'aide de la CNIL, c'est singulièrement laborieux. Autrement, il existe de plus en plus de start-ups qui se spécialisent dans la suppression des données en ligne pour les particuliers. Incogni, par exemple, vous demande simplement votre e-mail et se charge de contacter un par un tous les courtiers en données en votre nom pour faire supprimer toutes vos données.

francesoir.fr

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GÉOPOLITIQUE

Détroit de Bab el-Mandeb : le commerce mondial va-t-il s’arrêter ?

Le détroit de Bab el-Mandeb est vital pour le commerce maritime mondial. Séparant le golfe d’Aden de la mer Rouge, il voit passer 10 % du commerce mondial de pétrole avec 5 millions de barils par jour, mais aussi 30 % du trafic conteneurisé. Menant au canal de Suez, il se trouve sur la route reliant l’Europe au golfe Persique et à l’Asie. Autant de raisons qui font qu’une interruption durable du trafic dans cette zone maritime serait difficile à encaisser pour nos économies.

revueconflits.com

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Dénecé : « Les différents conflits dans le monde sont tous liés à la stratégie US »

Une cohérence dans tous ces conflits qui apparaissent ? je n’en suis pas sûr, mais en tous cas des connections, notamment en raison de la politique américaine. On est sur trois théâtres.

Le Courrier des stratèges

https://www.youtube.com/watch?v=Wd7tI2skE8w

GRANDE-BRETAGNE

Le Royaume-Uni sur le point d'aggraver les tensions navales en mer Noire

Le Royaume-Uni semble sur le point de lancer une nouvelle politique navale anti-russe dangereuse. Selon certaines informations, la marine britannique enverra de nouveaux navires de combat et des armes lourdes en mer Noire afin d'aider l'Ukraine à y renforcer sa présence régionale. Il semble qu'un accord officiel entre les deux pays sera signé dans un avenir proche, définissant les conditions de la coopération navale, ce qui aura évidemment pour effet d'accroître les tensions avec la Russie. Ces informations ont été publiées par The Telegraph. Les sources du journal affirment que l'accord entre le Royaume-Uni et l'Ukraine sera signé « dans les semaines à venir », ce qui entraînera une participation accrue du Royaume-Uni aux activités de la marine ukrainienne. La mer Noire, qui est actuellement une zone de conflit entre les forces russes et ukrainiennes, devrait recevoir un grand nombre de navires militaires britanniques qui soutiendront Kiev dans les hostilités.

mondialisation.ca

https://www.mondialisation.ca/le-royaume-uni-sur-le-point...

France – Royaume-Uni : « La coopération franco-britannique dans le domaine de la Défense me paraît prioritaire » estime Lord Peter Ricketts

Les relations entre la France et le Royaume-Uni sont bien difficiles à suivre depuis le Brexit. Lord Peter Ricketts, diplomate britannique, ambassadeur du Royaume-Uni en France entre janvier 2012 et février 2016, nous propose une mise au point.

revueconflits.com

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Censure politique : le gouvernement britannique a surveillé les discours critiques pour les censurer

Quinze départements gouvernementaux ont surveillé l’activité des réseaux sociaux de critiques potentielles, et compilé des « dossiers secrets » afin de les empêcher de s’exprimer lors d’événements publics, a révélé l’Observer. Selon les directives publiées dans chaque ministère, y compris les ministères de la santé, de la culture, des médias et des sports, et de l’environnement, de l’alimentation et des affaires rurales, il est conseillé aux fonctionnaires de vérifier les comptes Twitter, Facebook, Instagram et LinkedIn des experts. Il leur est également demandé d’effectuer des recherches sur Google concernant ces personnes, en utilisant des termes spécifiques tels que « critique du gouvernement ou du premier ministre. » Ces directives visent à empêcher toute personne ayant critiqué le gouvernement au cours des trois à cinq dernières années de prendre la parole lors de conférences et d’autres événements organisés par le gouvernement.

The Guardian

https://www.les-crises.fr/censure-politique-le-gouverneme...

IMMIGRATION / ISLAM

L’avocat de Mickaëlle Paty, sœur de Samuel : « Il faut quand même se rendre compte que la justice française a accordé un sursis intégral à la première responsable de la cabale islamiste ayant mené à la décapitation d’un professeur »

La sœur de Samuel Paty et son avocat reviennent, pour Le Point, sur les peines prononcées contre les mineurs mis en cause dans l’attentat ayant coûté la vie au professeur en 2020. Quelques jours après le verdict, Mickaëlle Paty, sœur cadette du professeur, et son avocat, Me Louis Cailliez, s’expriment. Ils reviennent sur les peines prononcées, le huis clos de ce chapitre judiciaire, et partagent leur constat sur l’état de l’école et « l’idéologie islamique qui y prospère » aujourd’hui, alors que les menaces contre les professeurs se multiplient et que l’un d’eux, Dominique Bernard, mourrait à son tour sous les coups d’un terroriste, en octobre dernier. Extraits.

Le Point

https://www.fdesouche.com/2023/12/28/lavocat-de-mickaelle...

Migration irrégulière et passeurs, une interaction centrale et complexe

Un point du texte sur l’immigration récemment voté par les parlementaires français met en place des dispositions visant à réprimer davantage les passeurs en criminalisant cette activité (qui était considérée comme un délit jusqu’à présent). La Commission européenne elle aussi de son côté réfléchit à durcir sa législation en la matière, en clarifiant le périmètre des infractions et en renforçant les peines encourues. Le mardi 28 novembre, Ursula von der Leyen, sa présidente, recevait les représentants d’une soixantaine de pays pour lancer une alliance mondiale pour lutter contre les passeurs. En parallèle, le Parlement européen et le Conseil de l’Union européenne ont adopté un nouveau pacte sur la migration et l’asile ce 20 décembre, qui doit être promulgué en avril 2024. Mais de quoi parle-t-on exactement ?

theconversation.com

https://theconversation.com/migration-irreguliere-et-pass...

INDE

Le revirement de l’Inde au sujet de la Palestine n’est pas anodin

Par M.K. Bhadrakumar – Le 26 décembre 2023 – Source Indian Punchline

La diplomatie indienne termine l’année 2023 par un important revirement. Ce qui a commencé comme une correction de trajectoire rendue nécessaire par le flot torrentiel des événements au Proche Orient prend des accents stratégiques. L’aberration de la politique indienne remonte à l’UPA (2004-2014), mais c’est depuis 2014 qu’elle s’est accentuée de manière phénoménale et qu’elle a commencé à créer des contradictions qui minent les intérêts nationaux. Cette aberration a également entraîné une grave érosion de l’autonomie stratégique de l’Inde dans un environnement international en pleine mutation. Le vote de l’Inde aux Nations unies en ce qui concerne le conflit israélo-palestinien s’est dernièrement caractérisé par une prise de distance calibrée vis-à-vis d’Israël. Il y a quelques semaines à peine, l’ambassadeur d’Israël à Delhi décrivait avec enthousiasme la position indienne comme un « soutien à 100 % » à son pays. Mais ce n’est plus le cas aujourd’hui.

Indian Punchline

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ISRAËL

Qui est juif ? Race, « peuple élu » et biopolitique

Israël est structuré comme la « patrie » de la race appelée « juifs », mais pas pour la foi en le judaïsme, puisque beaucoup de ceux qui se disent « juifs » par leur foi ne sont pas racialement qualifiés pour être Israéliens, et sont donc exclus. Pour devenir Israélien, il faut posséder des qualifications raciales approuvées par l’État. Ainsi, la géographie est liée à la génétique (biopolitique), ou à ce que Friedrich Ratzel appelait l’« anthropogéographie » : les non-juifs sont perpétuellement l’Autre qui, en raison de son ADN, n’a aucune légitimité, et encore moins de place, au sein de l’État ou sur la terre ; ils sont à peine tolérés et ouvertement détestés. Parler de « démocratie » ou même de « civilisation » dans le contexte d’Israël revient à ignorer ce fait biopolitique. Historiquement, nous devons garder à l’esprit que l’idée d’une patrie juive en Palestine était ancrée dans les courants eugéniques des XIXe et XXe siècles. Ainsi, Israël est un lieu (Lebensraum) pour la race officiellement qualifiée de « juive », et aucune autre ; et le but de l’État est la régénération des « juifs ». Mais une telle organisation biopolitique exige qu’il y ait une démarcation génétique claire entre le « juif » et le « non-juif »…

thepostil.com

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Comment Israël a-t-il obtenu la bombe nucléaire ? Retour sur le rôle de la France

L’armée israélienne, la quatrième puissance du monde, ravage Gaza et, avec les colons armés, terrorise les Palestiniens en Cisjordanie à la suite des massacres perpétrés par le Hamas le 7 octobre. Comme tant d’autres projets coloniaux, Israël est né de la terreur et a depuis lors nécessité le recours à la violence pour occuper des territoires arabes et isoler les Palestiniens. La prise de conscience que son existence dépendait d’une armée supérieure dans une région hostile a également encouragé Israël à poursuivre un programme d’armement nucléaire peu après la création de l’État en 1948.

TomDispatch

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LECTURE

Paul-Antoine Martin : la mafia des technocrates

Cadre-dirigeant dans plusieurs établissements publics (les ports maritimes), Paul-Antoine Martin a côtoyé la « noblesse d’État » des hauts fonctionnaires. Il livre dans cet entretien son analyse d’un pays tenu par des hommes de l’ombre issus des plus grands corps d’État. Il est interrogé par Jean-Baptiste Léon, directeur des publications de Contribuables Associés. Entretien enregistré le 9 novembre 2023.

LIRE : Le Clan des seigneurs. Immersion dans la caste d’État, par Paul-Antoine Martin. Max Milo éditions, 2023.

breizh-info.com

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MONDIALISME / ONG / OTAN / TOTALITARISME

Le fentanyl, menace mondiale émergente ?

La propagation grandissante du fentanyl s'étend au-delà des frontières américaines. Tandis que les préoccupations liées à l'interdiction du pavot en Afghanistan et son impact sur l'expansion du fentanyl persistent, la présence de cette substance perturbe également l'Europe et suscite des tensions internationales.

francesoir.fr

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PARCE QUE ÇA FAIT DU BIEN DE RIRE

[Mieux vaut en rire] Vos moments cultes de 2023 !

Sandrine Rousseau à The Voice, Louis Boyard passablement excité à l'Assemblée, Claire Nouvian hors d'elle, Christine and the Queens et ses multiples prénoms... Autant de moments cultes, dont il vaut mieux rire, de cette année 2023 ! Pour cette 153e édition de notre bêtisier de la semaine, nous avons recensé les dix temps forts de l'année 2023 que vous avez retenus. Racontez-nous vos meilleurs souvenirs d'humour politique de l'année en commentaires ! L'année 2024 nous en offrira-t-elle autant ?

bvoltaire.fr

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POLOGNE

Bataille autour des médias publics en Pologne : un duel à mort entre Donald Tusk et ses prédécesseurs ?

Est-ce qu'on a droit de museler les médias au nom de la liberté de ces mêmes médias ? Voici la question qui divise actuellement la Pologne suite à la prise subite de contrôle de la télévision nationale (TVP) par le nouveau gouvernement de l'ancien Premier ministre et président du conseil européen Donald Tusk. Une semaine après son entrée en fonction, suite à un vote au parlement appelant à une réforme immédiate des médias nationaux, Tusk et le ministre de la culture Bartłomiej Sienkiewicz ont limogé des directeurs et de dizaines d'employés de l'audiovisuel. La TVP a disparu brusquement des écrans le 20 décembre, provoquant l'occupation de ses bâtiments par des membres de l'ancien gouvernement du parti Droit et Justice (PiS, droite conservatrice). L'action du gouvernement de Tusk a été largement saluée à l'étranger comme une étape vers la libération des médias des mains du PiS, accusé de les avoir instrumentalisés. Elle a pourtant été condamnée par l'ancien Premier ministre Mateusz Morawiecki comme un « premier pas vers la dictature », ainsi qu'à Bruxelles par l'ancienne Première ministre Beata Szydło. Le président Andrzej Duda (proche du PiS) a d'ailleurs qualifié l'action de Tusk et Sienkiewicz d' « anti-constitutionnelle », disant qu'ils n'avaient pas respecté la législation toujours en vigueur concernant les médias.

laselectiondujour.com

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RÉFLEXION

Décès de Patrick Buisson. Retour sur le parcours d’un homme qui a influencé la droite française

Patrick Buisson est mort mardi 26 décembre 2023 à son domicile des Sables-d’Olonne, en Vendée. Il avait 74 ans et une longue carrière politique et d’influence derrière lui, au sein de la droite française notamment. Retour sur sa carrière.

À LIRE : Décadanse, par Patrick Buisson. Albin Michel, 2023.

breizh-info.com

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Psychopathie en action. L'Occident attaque les piliers de sa civilisation

L'année 2023 s'achève doucement et jamais il n'aura autant été évident qu'une petite clique de psychopathes s'acharne actuellement à attaquer chacun des piliers de la civilisation moderne. C'est en substance ce que Michael Shellenberger (connu pour avoir participé aux révélations des « Twitter files ») explique, à raison, dans un entretien qu'il a récemment accordé à Tucker Carlson. Pour le journaliste californien - d'ailleurs rejoint en cela par de nombreux philosophes - le développement des civilisations repose sur quatre piliers essentiels : l'accès à de l'énergie bon marché, une hiérarchie sociale basée sur la méritocratie, l'application solide de la loi et de l'ordre et enfin la liberté d'expression.

Hashtable

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« On n’a plus le temps... »

Éditorial, par Serge Halimi. Ceux qui se désolent du manque d’attention à leur cause, à leur activité, se voient souvent opposer la même explication : « On n’a plus le temps. » On n’a plus le temps de se plonger dans un livre « trop long », de flâner dans une rue ou dans un musée, de regarder un film de plus de quatre-vingt-dix minutes. Ni celui de lire un article abordant autre chose qu’un sujet familier. Ni de militer ni de faire quoi que ce soit sans être aussitôt interrompu, partout, par un appel qui requiert d’urgence son attention ailleurs. Pour une part, ce manque de temps découle de l’apparition de technologies qui ont permis de… gagner du temps : la vitesse des déplacements s’est accrue, celle des recherches, des transmissions d’informations ou de correspondances aussi, souvent à un coût modeste ou dérisoire. Mais, simultanément, l’exigence de vitesse n’a cessé d’obérer l’emploi du temps de chacun, et le nombre de tâches à réaliser a explosé. Toujours connecté. Interdit de musarder. On n’a plus le temps…

monde-diplomatique.fr

https://www.monde-diplomatique.fr/2012/10/HALIMI/48240

RUSSIE

Xavier Moreau : Offensives russes de fin d’année, Volksturm 2.0, Gamelin de Noël, bulletin d’information politico-stratégique n°166

Au sommaire de ce bulletin (Vidéo) :

01:10– Économie :

  • Croissance en Russie, récession en France
  • Pétrole russe : le virage sino-indien
  • Biden & Macron vs Total & Arctic LNG
  • Uranium : + 600 %

07:15 – Politico-stratégique :

  • Volksturm 2.0
  • Arctique : US vs Russie & Canada
  • Xi Jinping et Deng Xiaoping
  • Bobo à Belgrade
  • Élection présidentielle russe

21:43 – Terrorisme :

  • 25 décembre démocratique
  • Pellistrandi : Gamelin de Noël
  • Ukraine vs antimicrobial résistance

26:54 – Armement :

  • Quatorzième satellite militaire russe
  • Rostec : cadeaux de Noël

29:19 – Considérations militaires générales

  • Choïgou : bilan 2023
  • La bagarre des kilomètres carrés
  • Arme chimique vs Gilets jaunes
  • Pertes magiques et pertes réelles

42:04 – Carte des opérations militaires

Strapol

https://odysee.com/@STRATPOL:d/166com:5

SANTÉ PUBLIQUE / SCIENCES

OMS et multirésistance bactérienne, la prochaine plandémie a commencé. Partie 1

L’AIMSIB a bien compris depuis février 2023 que, quand Marceau vient soumettre un article à publication, c’est qu’il y a du lourd à la clé. Hélas, nos craintes étaient fondées, son énorme travail a de nouveau mis à jour un faisceau d’indices convergents vers une prise en charge sanitaire de l’Humanité qu’aucun scénariste de film d’horreur n’aurait jamais osé écrire et pourtant l’OMS ne fait aucun mystère pour la dévoiler. Cette première partie d’article plante le décor non traditionnel de notre futur microbiome en lambeaux, vous comprendrez bientôt comment. Quelle bactérie super-résistante pourrait bien déclencher la prochaine plandémie mondiale ? Cela vous sera divulgué la semaine prochaine… Bonne lecture….

aimsib.org

https://www.aimsib.org/2023/12/17/oms-et-multiresistance-...

OMS et multirésistance bactérienne, quatre bricolages de labos qui pourraient tuer nos libertés. Seconde partie

Suite du très angoissant article de Marceau autour des plandémies qui nous attendent sous très peu car celles-ci pourraient déjà être planifiées, voici à présent la liste des solutions inimaginables que nos super-élites ont pourtant retenu avec sang-froid pour sauver nos vies futures, pour lesquelles on se demande bien si elles vaudraient vraiment le coup d’être vécues. Quatre bactéries trafiquées en laboratoire pour définitivement mettre la liberté d’aller et venir à genoux et désigner les anti-vax comme des dangers pour l’Humanité, ça ne vous rappelle rien ? Mais ici c’est pour de vrai. Pourvu que Marceau ne soit qu’un complotiste un peu un peu illuminé sur les bords… Bonne lecture.

aimsib.org

https://www.aimsib.org/2023/12/24/oms-et-multiresistance-...

COVID : Arnaque au comptage et guerre contre la réalité

Remarquable vidéo de Pierre Chaillet lors de son intervention lors d’un colloque du CEP.

00:00 – Le CEP ; 00:24 – Introduction ; 02:43 – Un mot sur la statistique ; 03:42 – Plan général ; 05:10 – La mortalité pendant la pandémie ; 18:28 – La construction du mythe : Séquençage, tests, grippes : 41:56 – La légende de l’efficacité du V ; 01:05:43 – La réalité des effets indésirables ; 01:22:37 – Conclusion ; 01:25:08 – Questions du public

Décoder l'éco

https://odysee.com/@LiBERTY_VOICE:b/COVID-_-Arnaque-au-co...

Santé Publique France et Libération attribuent la surmortalité vaccinale au Covid !

Auteur(s)

Par le Dr Gérard Delépine. En mai 2021, nous avions signalé l’hécatombe qui survenait constamment dans les semaines qui suivaient les campagnes de vaccination massives. Qu’il s’agisse des premiers apôtres des injections (Royaume-Uni, Israël) ou de pays moins peuplés (Emirats, Koweït, Mongolie, Monaco, Gibraltar), les huit semaines qui les suivaient étaient marquées par une surmortalité Covid qui dépassait fortement celle observée durant la période sans vaccin. Les médias ont d’abord nié les faits pourtant établis par les données et les courbes de l’OMS, puis, devant l’évidence croissante de la surmortalité post vaccinale, les médias l’ont attribuée au Covid sans même envisager qu’il s’agissait plus certainement d’un phénomène de facilitation de la maladie par les vaccins, non reconnu par des essais bâclés. Gouvernements, agences sanitaires et médias refusaient d’évoquer la possibilité de la moindre responsabilité des injections et les « fast checkers » ne pouvant démentir la surmortalité observée l’ont attribuée au Covid et à « l’efficacité retardée des vaccins ». Depuis lors, les pseudos vaccins ont montré leur totale inefficacité sur la propagation de la maladie qu’ils ont été incapables de ralentir et qu’ils ont même probablement facilitée, puisque le rythme mensuel de contaminations mondiales a été multiplié par six après leur généralisation. Tableaux par pays.

francesoir.fr

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UKRAINE

Les drones en Ukraine : la réponse du faible au fort ?

Les drones sont des aéronefs télépilotés, autrement dit sans pilote embarqué. Cette appellation recouvre plusieurs classes d'appareils. Les plus utilisés sont les drones FPV (First Person View) : des drones dotés d'une caméra frontale qui permet au pilote de voir comme s'il était dans un cockpit. Cependant, ils peuvent être de toutes les tailles, leur composition électronique peut être extrêmement complexe ou au contraire très simple. Ils ont deux principales missions : attaques et reconnaissance. Ils sont très prisés pour leur ratio coût/avantage : un drone peut coûter quelques milliers de dollars mais infliger des dégâts de plusieurs millions de dollars. Par ailleurs, il ne met pas en danger la vie de l'homme qui l'utilise. Le contexte de la guerre russo-ukrainienne n'est pas favorable à l'armée ukrainienne : elle commence à être à court de munitions, la contre-offensive s'enlise sans résultats importants, et surtout, le soutien occidental commence à s'essouffler. Selon l'Institut Kiel, les aides nouvellement engagées sont en baisse de 90 % sur la période d'août à octobre 2023 par rapport à la même période l'année dernière. La difficulté de voter l'enveloppe de 61 milliards de dollars au Congrès américain est emblématique à cet égard. Zelensky dit compter sur le développement d'une puissante industrie de drones pour retourner la situation à son avantage. Cependant, la Russie semble produire aujourd'hui six fois plus de drones FPV que l'Ukraine : environ 50 000 pour Kiev contre 300 000 pour Moscou. Il est ainsi raisonnable de penser qu'ils dénotent une réalité bien cruelle pour l'Ukraine…

laselectiondujour.com

https://www.laselectiondujour.com/drones-ukraine-reponse-...

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UNION EUROPÉENNE

Une députée européenne à von der Leyen: « Madame génocide »

Le discours de Clare Daly, membre du Groupe de la gauche irlandaise au Parlement européen, dans lequel elle s'est adressée à la présidente de la Commission de l'Union européenne, Ursula von der Leyen, en la qualifiant de « Madame Génocide », a été largement partagé sur les réseaux sociaux. Une courte vidéo qui fait du bien !

youtube.com

https://fr.sott.net/article/43077-Une-deputee-europeenne-...

 

lundi, 01 janvier 2024

Les Nations unies reconnaissent que les politiques environnementales sont utilisées pour empêcher l'industrialisation des pays en développement

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Les Nations unies reconnaissent que les politiques environnementales sont utilisées pour empêcher l'industrialisation des pays en développement

Source: https://noticiasholisticas.com.ar/la-onu-reconoce-que-se-usan-politicas-ambientales-para-impedir-la-industrializacion-de-paises-en-desarrollo/#google_vignette

La secrétaire générale de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), Rebeca Grynspan, a été contrainte de reconnaître que les États-Unis et l'Union européenne utilisent le discours sur la "transition verte" comme une excuse pour stimuler leurs propres économies aux dépens des pays en développement, en tirant parti des subventions et du protectionnisme environnemental.

"De nombreuses règles commerciales interdisent les politiques qui peuvent être utilisées par les pays en développement. Et les pays développés disposent d'une plus grande marge de manœuvre fiscale pour subventionner des domaines qui sont bons pour, entre guillemets, l'environnement", a-t-elle déclaré, faisant référence à la loi américaine sur la réduction de l'inflation (Inflation Reduction Act), qui fait pression sur d'autres pays pour qu'ils passent à une économie à faible émission de carbone, ainsi qu'aux mesures de l'Union européenne.

Selon la membre des Nations unies, le système commercial international qui a permis à des pays comme la Corée du Sud et son pays natal, le Costa Rica, de progresser ne fonctionne plus pour les plus pauvres et elle a déclaré: "Le commerce et l'investissement ont été les deux piliers qui ont permis aux pays en développement de s'engager sur la voie d'une croissance dynamique. Cependant, elle a mis en garde contre deux problèmes: "Les pays les moins préparés au numérique prennent encore plus de retard dans ce domaine" et: "L'autre problème est que la politique industrielle fait son retour, en particulier dans les pays les plus développés. Et cela peut affecter la capacité des pays en développement à être compétitifs", a-t-elle déclaré dans une interview accordée au Financial Times.

Il convient de noter que les États-Unis ont adopté la loi historique sur la réduction de l'inflation, qui prévoit 369 milliards de dollars de subventions et d'allègements fiscaux pour les biens produits dans le pays, tels que les véhicules électriques. L'UE a réagi en augmentant les subventions et les politiques visant à stimuler la production de puces de silicium, de minéraux essentiels et de technologies vertes.

La représentante de la CNUCED a reconnu que l'UE compromettait le développement industriel des pays en développement et a dû citer le cas de l'Indonésie, qui a été poursuivie devant l'OMC par Bruxelles pour ses restrictions sur les exportations de nickel et son obligation de traiter le minerai localement.

"La taxe de Bruxelles sur les importations d'acier, de ciment et d'autres produits à forte intensité de carbone, le mécanisme d'ajustement aux frontières pour le carbone, est également pernicieuse, car elle repose sur le fait que les pays en développement paient le même prix pour le carbone que les pays de l'UE", a-t-elle déclaré.

En outre, elle a reconnu que, dans le cadre de l'accord de Paris de 2015, afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre, les pays historiquement plus émetteurs ont officiellement accepté de supporter une plus grande part des coûts que les nations en développement, mais que cela n'a jamais été respecté dans la pratique.

L'Inde et la Russie, des liens plus forts et plus avantageux

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L'Inde et la Russie, des liens plus forts et plus avantageux

Enrico Toselli

Source: https://electomagazine.it/india-e-russia-legami-piu-forti-e-vantaggiosi/

Les relations entre la Russie et l'Inde sont stables et solides. "Parce qu'elles sont fondées sur nos convergences stratégiques et nos intérêts géopolitiques". Plus simplement, parce qu'elles sont "mutuellement bénéfiques". Le ministre des affaires étrangères de New Delhi, Subrahmanyam Jaishankar, n'aurait pu être plus clair. À l'issue de sa rencontre à Moscou avec Sergey Lavrov, il a rappelé que les échanges commerciaux de cette année avaient dépassé les 50 milliards d'USD, dépassant ainsi les niveaux de 2022. Et ces échanges devraient encore augmenter, notamment grâce aux nouvelles infrastructures routières, ferroviaires et navales mises en place pour faciliter les échanges entre les deux pays.

Le "seigneur des pièges", comme Riccardo Migliori a appelé Narendra Modi lors d'une récente conférence de la Fundazione Nodo di Gordio, a toutefois réussi à imposer à Moscou des concessions d'une importance non négligeable. L'Inde pourra s'équiper d'armes achetées aux pays occidentaux et, surtout, verra sa production nationale d'armes augmenter. En l'occurrence, en collaboration avec la Russie. Une manière, donc, de faire pression sur l'allié théorique des deux pays, la Chine. Poutine a besoin de Modi pour ne pas être complètement englouti par Xi Jinping ; Modi a besoin de Poutine comme protection contre les éventuelles visées expansionnistes de Pékin. C'est pourquoi New Delhi n'a jamais cessé de jouer même avec les atlantistes, bien qu'elle fasse partie des BRICS.

Un jeu, le jeu indien, qui ressemble au jeu turc d'Erdogan, bien que dans des scénarios différents et avec une force très différente derrière lui. Toutefois, la capacité d'Erdogan à se déplacer est en effet similaire à la capacité de Modi à se démasquer.

Au-delà des déclarations officielles et routinières de Jaishankar, une déclaration est toutefois significative. Elle concerne le sommet annuel Russie-Inde qui n'a pas eu lieu depuis le début de la guerre en Ukraine. Modi n'a jamais condamné Poutine, l'Inde a totalement ignoré les sanctions imposées par Rimban-Biden et adoptées par les larbins européens. Et des rencontres virtuelles entre Modi et Poutine, même lors de réunions des Brics ou d'autres instances internationales, ont eu lieu. Mais le sommet annuel entre les deux pays n'a plus jamais eu lieu. Aujourd'hui, le ministre indien des affaires étrangères assure qu'il aura lieu en 2024.

Un signal important, qui doit être pris en compte. Et qui devrait faire réfléchir les larbins européens et effrayer Zelensky.

vendredi, 29 décembre 2023

La géopolitique de la guerre entre les Yéménites et Israël

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La géopolitique de la guerre entre les Yéménites et Israël

Par Raphael Machado

Source: https://jornalpurosangue.net/2023/11/26/a-geopolitica-da-guerra-entre-os-iemenitas-e-israel/

Alors que la Résistance palestinienne mène une guérilla urbaine classique contre Tsahal et que le Hezbollah mène des actions de diversion dans le nord d'Israël dans le but de coincer les forces israéliennes et de les épuiser, l'Ansarullah yéménite (populairement connu sous le nom de "Houthis") devrait être considéré comme la force de l'Axe de la Résistance qui a porté les coups les plus mortels à l'État sioniste.

Et ce n'est pas à cause des missiles sporadiques tirés par les Yéménites en direction d'Israël, mais à cause de la capture de trois cargos et de l'attaque par drone d'un autre cargo, toutes ces opérations ayant été menées en profitant de Bab-el-Mandeb, la Porte des Larmes, l'un des points les plus importants pour le commerce mondial.

En ce sens, on peut dire qu'Ansarullah comprend la géopolitique classique.

Alfred Mahan, officier de marine américain considéré comme le père de la géopolitique thalassocratique [1], considérait que pour qu'une nation accède au statut d'hégémonie, elle devait contrôler les voies maritimes et les flux qui les empruntent.

À l'instar de tout thalassocrate typique, qui considère le commerce comme le centre de la politique, Mahan estime que la fonction des forces armées est de servir la projection économique et commerciale de l'État dans sa quête pour gravir les échelons de la puissance mondiale.

Considérant les mers comme des "biens communs", il affirme le caractère stratégique du contrôle des points d'étranglement par le biais de bases navales et d'une grande marine en activité constante afin de "privatiser" les mers en contrôlant les routes commerciales et les lignes de communication.

Ces "points d'étranglement" en question seraient les détroits, les canaux et les câbles sous-marins partout dans le monde.

La liste varie, mais la plupart considèrent qu'il existe huit points d'étranglement primaires (Panama, Suez, Gibraltar, Ormuz, Malacca, Bosphore/Dardanelles, Bonne Espérance et Bab-el-Mandeb) et sept secondaires (Tartarie, Bering, Douvres/Pas-de-Calais, Horn/Magellan, Corée, Skagerrak, Torres).

Bab-el-Mandeb, juridiquement sous le contrôle du Yémen et de Djibouti, est le détroit qui relie la mer Rouge à l'océan Indien et représente le principal lien maritime entre la Méditerranée (et donc l'Europe) et l'Asie. Le détroit n'a acquis ce statut qu'après l'ouverture du canal de Suez au 19ème siècle, il est donc impossible de dissocier Suez de Bab-el-Mandeb. Les problèmes qui se posent à une extrémité de la mer Rouge affectent considérablement les flux à l'autre extrémité.

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Cinquante millions de tonnes de produits agricoles et près de deux milliards de barils de pétrole passent chaque année par la Porte des Larmes, ce qui représente environ 10% de l'ensemble du commerce maritime de pétrole et de produits pétroliers. La région est également importante pour le commerce du gaz naturel liquéfié (GNL), puisque 10% du commerce mondial de ce produit y transite. L'importance du détroit pour le GNL aurait d'ailleurs tendance à s'accroître en raison de la guerre d'Ukraine.

Mais si Bab-el-Mandeb est important pour la Chine, il l'est encore plus pour Israël.

98% du commerce international israélien, qu'il s'agisse d'exportations ou d'importations, se fait par voie maritime. Bien qu'Israël dispose d'un port directement sur la mer Rouge, à Eilat, celui-ci est peu utilisé car il est éloigné du centre du pays et n'est pas relié au reste d'Israël par le rail. La majeure partie du commerce asiatique d'Israël passe encore et toujours par le canal de Suez.

Et ce n'est pas anodin, puisqu'environ 30% du commerce international d'Israël concerne les pays asiatiques et que la totalité de ce commerce passe par Bab-el-Mandeb.

Israël était déjà conscient de ces risques. C'est pourquoi les accords d'Abraham prévoyaient une coopération militaire entre Israël et les Émirats arabes unis (EAU) afin de garantir à Israël la possibilité de construire des bases militaires en mer Rouge ou d'utiliser la base navale d'Assab, utilisée par le pays arabe lors de l'intervention militaire contre le Yémen. Les EAU, rappelons-le, sont un ennemi de l'Iran, plus encore que l'Arabie saoudite, et sont également le pays arabe qui s'est le moins bien exprimé en faveur de la Palestine dans le conflit actuel.

Le cargo attaqué le 19 novembre, le Galaxy Leader, appartenait à Ray Shipping, spécialisé dans le transport de voitures. Ray Shipping appartient à Abraham Ungar, 22ème homme le plus riche d'Israël.

Le navire attaqué par drone le 24 novembre et celui capturé tout récemment appartenaient à des membres de la famille Ofer. Le premier appartient à Eastern Pacific Shipping d'Eyal Ofer et le second à Zodiac Maritime d'Idan Ofer. Eyal Ofer est le troisième homme le plus riche d'Israël ; Idan est le neuvième.

L'attaque du 25 novembre a consisté en la capture d'un navire de l'entreprise Zim, qui appartient également à la famille Ofer.

En d'autres termes, les cibles d'Ansarullah sont le commerce israélien et les moyens de subsistance des milliardaires israéliens. Avec la capture de trois navires, les prix des assurances vont monter en flèche, en particulier pour les navires israéliens.

Israël, pour sa part, devra contourner l'Afrique pour atteindre les marchés asiatiques et en recevoir ses importations.

Ajouté aux autres coûts et pertes de la guerre, combien de temps l'économie israélienne pourra-t-elle supporter ces pertes ?

Note :

[1] puissance basée sur le contrôle des mers et des routes commerciales navigables.

Université de Cambridge: en route vers une liste de "livres problématiques"

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Université de Cambridge: en route vers une liste de "livres problématiques"

Peter Logghe

Nieuwsbrief Knooppunt Delta, no 185, décembre 2023

Dans le dernier numéro de la revue allemande Cato, " Magazin für neue Sachlichkeit ", le philosophe et chroniqueur Michaël Andrick (né en 1980) écrit ce qui suit: "Le retrait de livres des bibliothèques et l'exclusion de personnes hors de la société suit toujours le même principe: la haine des dissidents, des comportements et des idées dissidents. Si ce mouvement d'annulation en Occident suit son cours sans être perturbé, il aboutira à l'idiotie et à l'aveuglement politico-moral".

Il est particulièrement inquiétant de constater que cette folie pseudo-religieuse semble se répandre surtout dans ce qui était autrefois les temples européens de la pensée libre: nos universités. C'est surtout dans les pays anglo-saxons que ce mouvement aux traits soft et totalitaires semble bien s'implanter.

Nous aimerions vous narrer l'histoire suivante. En octobre 2023, la bibliothèque de l'université de Cambridge a demandé à ses bibliothécaires de dresser une liste de "livres problématiques" afin de pouvoir décider de leur sort. C'est ce que rapporte le journal anglais The Sunday Telegraph.

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La note de la bibliothèque universitaire disait : "Nous aimerions que tous nos collègues de Cambridge nous fassent part des livres que vous considérez comme problématiques (pour quelque raison que ce soit, et donc pas seulement en rapport avec les thèmes de la décolonisation), afin que nous puissions publier une liste d'exemples sur l'intranet des bibliothécaires de Cambridge et décider de ce qu'il convient de faire avec chacun d'entre eux". Le journal britannique rapporte que le Pembroke College a informé son personnel et lui a demandé de coopérer à la création de la liste de livres "noirs". Ultérieurement, le Pembroke College donnera des conseils à ses bibliothécaires et à ses lecteurs sur la manière de traiter ces livres.

Et, oh non, il ne s'agit pas de censure blanche (excusez le mauvais jeu de mots), déclare la bibliothèque de l'université de Cambridge (fondée en 1209!): "Les bibliothèques de l'université de Cambridge ne censurent pas, ne dressent pas de liste noire et ne retirent pas de livres, à moins qu'ils ne soient pénalement interdits par les lois britanniques. Nous nous engageons à dialoguer avec nos collègues afin de pouvoir continuer à l'avenir à mener des discussions ouvertes et honnêtes avec les lecteurs sur la manière dont nous collectons les livres et sur les raisons de cette collecte".

Le chaud et le froid en même temps. Pas de censure mais des "listes de livres problématiques" et, ultérieurement, des "lignes directrices sur la manière de les traiter en tant que lecteurs ou bibliothécaires": en quoi est-ce différent de la censure? James Orr, maître de conférences à l'université de Cambridge, a immédiatement répondu: "La création d'un index des livres qui posent problème à un camp sur un sujet particulier - un sujet sur lequel les universitaires et le public sont particulièrement divisés - serait une évolution sombre et désagréable. Elle porterait gravement atteinte à la réputation légitime de la bibliothèque universitaire, qui est l'une des meilleures institutions de ce pays".

La bibliothèque universitaire de Cambridge a annoncé qu'elle poursuivrait ses "efforts".

"Partout où l'on brûle des livres, on finit par brûler des gens".

Heinrich Heine (1797-1856)

Peter Logghe

jeudi, 28 décembre 2023

Pourquoi l'Inde, la Chine et la Russie s'opposent-elles aux projets visant à tripler les énergies renouvelables?

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Pourquoi l'Inde, la Chine et la Russie s'opposent-elles aux projets visant à tripler les énergies renouvelables?

Leonid Savin

Source: https://www.geopolitika.ru/article/pochemu-indiya-kitay-i-rossiya-protiv-planov-utroeniya-vozobnovlyaemoy-energii

Le sommet sur le climat de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP28) s'est achevé à Dubaï le 13 décembre. Il a duré un jour de plus que prévu, les participants n'étant pas d'accord sur le document final.

La COP28 s'est achevée sur le premier engagement jamais pris d'éliminer progressivement l'utilisation des combustibles fossiles et de tripler la capacité des énergies renouvelables d'ici à 2030.

Dans le même temps, les émissions de CO2 et d'autres gaz à effet de serre, dont le méthane, doivent être réduites. Dans un délai de deux ans, les pays doivent présenter un plan d'action détaillé pour mettre en œuvre leurs programmes.

130 États membres des Nations unies ont signé la résolution, bien que les plus grands pays, l'Inde et la Chine, qui produisent également le plus de gaz à effet de serre et consomment d'énormes quantités de combustibles, ne l'aient pas fait.

Toutefois, le document n'est pas juridiquement contraignant. Et personne ne peut obliger les "contrevenants" ou les non-participants à l'accord à modifier leurs politiques. Comme l'accord de Paris sur le climat de 2015, ce plan, bien qu'ambitieux, est difficile à réaliser pour des raisons objectives.

Pas si "vert" que cela

L'engagement actuel est l'un des cinq impératifs de l'Agence internationale de l'énergie pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels d'ici la fin du siècle. Les pays signataires représentent ensemble 40% des émissions mondiales de dioxyde de carbone provenant de la combustion de combustibles fossiles, 37% de la demande mondiale totale d'énergie et 56% du PIB mondial.

Il est à noter que 2023 est l'une des années les plus chaudes depuis des décennies. Les défenseurs de l'environnement citent diverses catastrophes naturelles dans le monde qu'ils considèrent comme des conséquences du réchauffement actuel.

Cependant, il n'existe aucune corrélation scientifique objective entre ces événements. En outre, l'analyse des modèles météorologiques des siècles précédents, basée sur des matériaux archéologiques, ainsi que sur des échantillons de glace de l'Antarctique et d'autres sources, a montré qu'au cours de l'histoire, il y a eu des périodes de refroidissement et de réchauffement sur la Terre. Il s'avère que l'activité humaine n'y est pour rien.

Les éco-activistes soutiennent que l'activité anthropique a aggravé l'état général de la planète et qu'il est donc nécessaire de procéder à des ajustements. Il faut pour cela limiter les émissions de CO2, de méthane et d'autres substances nocives dans l'atmosphère. Il est également nécessaire de passer à des technologies plus respectueuses de l'environnement, tant pour la production d'énergie que pour les besoins humains.

Cependant, un certain nombre de nuances s'imposent.

Les technologies dites vertes ne sont en aucun cas respectueuses de l'environnement. La production de voitures électriques et de batteries nécessite du lithium, dont l'extraction nuit gravement à l'environnement. Il en va de même pour le cobalt, nécessaire à la production des batteries lithium-ion.

Quant aux plaques des éoliennes, il n'existe encore aucun moyen de les recycler. Les éoliennes elles-mêmes doivent faire l'objet d'un entretien minutieux et régulier afin d'éviter les ruptures et les incendies dus aux frottements.

Il en va de même pour les panneaux solaires: leur élimination et leur recyclage constituent un processus coûteux si toutes les exigences en matière de sécurité environnementale sont respectées et si le cadre de réduction des émissions de carbone est respecté.

L'UE n'a pas d'autre choix, mais l'Inde et la Chine en ont un

Comme nous le savons, l'énergie basée sur la lumière du soleil et le vent est soumise aux caprices de la nature.

À cet égard, des projets sont mis en place pour transporter de l'électricité depuis des régions où l'ensoleillement est important, par exemple de l'Afrique vers l'Europe, via des câbles électriques sous-marins. Cependant, le risque de leur destruction par un tremblement de terre ou de dommages causés par l'homme, par exemple par l'ancre d'un navire, reste également élevé.

Il y a aussi l'énergie nucléaire.

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En 2021, la Commission européenne a préparé un rapport détaillé, selon lequel la plupart des indicateurs montrent que l'énergie nucléaire est plus acceptable et plus sûre pour l'homme et l'environnement. L'extraction de l'uranium, son utilisation directe dans les centrales nucléaires et sa bonne utilisation ont un impact beaucoup plus faible sur le paysage, la flore et la faune que l'énergie éolienne et solaire. Étant donné qu'il s'agit d'une énergie à faible teneur en carbone, elle devance de loin tous les types de centrales thermiques.

Les mêmes chercheurs européens avaient précédemment inclus le gaz naturel dans les combustibles à faible teneur en carbone.

Mais l'UE abandonne progressivement le gaz russe, et il n'y a vraiment rien pour le remplacer. Avec la réorientation des marchés du gaz russe, il est probable qu'il se dirige davantage vers les géants asiatiques - la Chine et, à long terme, probablement l'Inde. Cela explique la frénésie autour des technologies "vertes" dans l'UE - il n'y a tout simplement pas d'autre option.

Bien que la Chine et l'Inde ne soient pas impliquées dans les projets de la COP28, elles ont signé la déclaration des dirigeants lors du sommet du G20 à New Delhi en septembre. Selon ce document, elles doivent "poursuivre et promouvoir les efforts visant à tripler la capacité de production d'énergie renouvelable dans le monde" d'ici à 2030. En outre, la Chine a également convenu de la même chose avec les États-Unis une quinzaine de jours avant la COP28.

Techniquement, la Chine et l'Inde peuvent toutes deux accroître leurs capacités en matière d'énergies renouvelables. L'Empire du Milieu est à lui seul le leader mondial de la production de panneaux solaires et développe également sa production de voitures électriques, d'éoliennes et de batteries. En outre, la Chine est engagée dans des projets d'énergie éolienne en mer dans le monde entier, devenant même un monopole dans ce domaine. Même l'UE est à la traîne sur ces indicateurs.

L'Inde est devenue le troisième marché mondial des énergies renouvelables en termes de croissance annuelle et de capacité totale en 2021, derrière la Chine et les États-Unis.

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Des promesses difficiles à tenir

La promesse de réduire les émissions de méthane (CH4) sera encore plus difficile à tenir que les autres objectifs déclarés. Le CH4 devrait être responsable de 45 % du réchauffement de la planète au cours de cette décennie. Même s'il ne reste pas aussi longtemps dans l'atmosphère que le CO2.

L'Agence américaine de protection de l'environnement a annoncé le 2 décembre, dès le sommet, qu'elle avait finalisé une règle très attendue visant à réduire les émissions de CH4 du secteur pétrolier et gazier d'environ 80% en l'espace de 15 ans. Cette nouvelle a été accompagnée d'une promesse d'aide d'un milliard de dollars pour aider les petits pays à s'attaquer au même problème.

Cela a incité plusieurs pays à se joindre à l'engagement mondial de réduire les émissions globales de CH4 de 30% d'ici à 2030. De nombreux pays développés présents au sommet ont publiquement insisté, bien qu'avec des réserves, sur l'abandon progressif du charbon, du pétrole et du gaz.

L'UE avait déjà adopté une loi fixant des normes strictes pour les fuites de méthane, mais les résultats de cette disposition auront un impact bien au-delà des frontières européennes. Il s'agit de technologies permettant de capter le gaz afin qu'il ne soit pas rejeté dans l'atmosphère et brûlé à la torche, comme c'est le cas jusqu'à présent.

Il semble que les auteurs de ces initiatives défendent les intérêts des fabricants d'équipements spécialisés pour les imposer à d'autres pays.

C'est probablement pour cette raison que l'Arabie saoudite et plusieurs pays alliés ont fait partie d'une petite minorité qui a publiquement exprimé de fortes objections à l'inclusion de toute référence à la réduction de la production et de la consommation de combustibles fossiles dans le texte de l'accord potentiel.

Les représentants du ministère russe de l'énergie ont traditionnellement évoqué la nature à faible émission de carbone du secteur énergétique russe (en se référant à la production nucléaire, hydroélectrique et gazière). Ils ont également évoqué le manque de bon sens dans le développement des sources d'énergie renouvelables à une telle échelle, comme c'est le cas dans l'UE. La délégation russe a plaidé pour une approche rationnelle de la décarbonisation, qualifiant de "slogans et d'extrémisme" les projets visant à tripler les énergies renouvelables d'ici 2030.

Il s'avère que les pays les plus vulnérables ne sont pas les principaux pollueurs qui, compte tenu de la croissance de leurs propres économies, peuvent s'adapter progressivement à la tendance. Certains producteurs et acheteurs de ressources énergétiques, en particulier ceux dont la capacité est limitée, sont désavantagés.

En outre, les pays en développement ont besoin de financements pour atteindre ces objectifs. Ce financement est nécessaire pour répondre à leur demande croissante d'énergie abordable afin d'alimenter leurs économies et leurs populations croissantes. L'Inde devra trouver 293 milliards de dollars pour tripler sa capacité en énergies renouvelables d'ici à 2030. Et 101 milliards de dollars supplémentaires pour respecter le scénario d'émissions nettes nulles de gaz à effet de serre de l'AIE.

En outre, dans de nombreux pays, les investisseurs sont souvent confrontés à des retards de paiement, à la bureaucratie, à des règles et réglementations protectionnistes et à l'incertitude des politiques nationales. Cela peut les décourager de travailler avec les énergies renouvelables dans ces régions.

Il existe également d'autres risques.

Les prix des matériaux clés pour les énergies renouvelables - l'aluminium, le cuivre, l'acier et le polysilicium - pourraient augmenter en raison de pénuries d'approvisionnement. Les coûts de transport et de main-d'œuvre pourraient également dépasser les prévisions. Il existe également des pénuries de main-d'œuvre en tant que telles. Tous les pays ne disposent pas des programmes et des écoles professionnelles nécessaires pour fournir aux travailleurs les connaissances requises, en particulier dans l'industrie manufacturière et les nouvelles constructions.

En fin de compte, même si l'accord signé est respecté, il reste la tâche tout aussi intimidante de mesurer, de rapporter, de vérifier et de faire respecter les engagements pris.

Il est fort probable qu'en dépit des sommets à venir (le prochain se tiendra à Bakou), les pays signataires et non signataires suivront leurs propres trajectoires. Les États technologiquement avancés tenteront d'imposer leurs développements à tous les autres et de les obliger à suivre leur agenda par le biais de ces traités sur le climat.

Les acteurs indépendants continueront à consommer de l'énergie fossile, tout en développant des sources alternatives, notamment l'hydrogène et la production d'énergie nucléaire. La Russie suivra probablement cette voie.

Ceux qui dépendent des approvisionnements et de l'aide étrangère équilibreront les opportunités et les offres, en faisant régulièrement appel à la justice et à la notion de "maison commune" de l'humanité.

 

mercredi, 27 décembre 2023

La doctrine Brzezinski et les (vraies) origines de la guerre russo-ukrainienne

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La doctrine Brzezinski et les (vraies) origines de la guerre russo-ukrainienne

Francesco Santoianni interviewe Salvatore Minolfi

Source: https://www.sinistrainrete.info/geopolitica/27012-salvatore-minolfi-la-dottrina-brzezinski-e-le-vere-origini-della-guerra-russo-ucraina.html

Publié par l'Institut italien d'études philosophiques, le livre de Salvatore Minolfi intitulé "Les origines de la guerre russo-ukrainienne" a été présenté au cours d'une soirée très animée qui s'est transformée en une assemblée passionnée (avec les interventions de de Magistris, Santoro, Basile...).

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Un livre également basé sur des documents diplomatiques, rendus publics cette année par Wikileaks, qui montrent comment la guerre, loin d'être née des "visées impériales de Poutine" (comme l'affichent les grands médias et certaines "belles âmes" de la "gauche") est la conséquence inévitable, tout d'abord, d'un encerclement de la Russie, visant à s'emparer de ses ressources, et ensuite, de la nécessité de soumettre une Union européenne "coupable" de commercer avec des partenaires hostiles aux États-Unis.

Nous avons discuté de tout cela et de bien d'autres choses encore avec l'auteur du livre.

* * * *

Peu avant ce fatidique 24 février 2022, face à la prolongation (elle était censée se terminer le 20 février) de l'exercice militaire conjoint Russie-Belarus à la frontière avec l'Ukraine, d'une part la CIA et certains organes de presse donnaient l'impression qu'une invasion russe était imminente, tandis que d'autre part le gouvernement de Kiev et une partie du gouvernement américain démentaient cette hypothèse. Pourquoi cette situation étrange ?

Les reconstructions les plus diverses et les plus contradictoires circulent sur les circonstances dans lesquelles l'invasion russe de l'Ukraine prend forme. À celles-ci s'ajoutent toujours de nouvelles révélations sur la présence et l'importance des groupes militaires étrangers en Ukraine depuis le début de la guerre, voire avant. En réalité, dans l'état actuel des connaissances, les éléments manquent pour reconstituer de manière documentée et fiable le contexte dans lequel le conflit a officiellement éclaté.

En outre, aucun des protagonistes en présence ne peut être caractérisé de manière claire et univoque, tant les différences de perception et d'approche ont traversé les différents acteurs impliqués: pensez notamment au président Zelensky qui, entre mai 2019 (année de son élection) et février 2022, a complètement inversé ses positions et ses orientations sur la question des relations avec la Russie et sur l'avenir de la région du Donbass.

Néanmoins, il est tout à fait clair que le chemin de la guerre commence en février 2021 (donc un an plus tôt), avec l'arrestation de représentants de l'opposition à Kiev, la fermeture de chaînes de télévision antigouvernementales et un rétrécissement général des marges de manoeuvre politique en Ukraine. Pendant ce temps, l'administration Biden nouvellement élue ne cache pas sa volonté d'accorder une place centrale à son orientation anti-russe: de manière irritante et sans précédent dans l'histoire diplomatique, Biden, au cours d'une interview, qualifie Poutine de "tueur". Cela ne s'était jamais produit, même dans les phases les plus aiguës de la guerre froide. Quelques jours plus tard, toujours en mars 2021, cinq mois avant le retrait chaotique d'Afghanistan, le président américain installe à la tête de la CIA William Burns, ancien diplomate de carrière, ancien ambassadeur en Russie et profond connaisseur de la langue et de la politique russes: un choix plutôt curieux pour une superpuissance qui a décidé de se libérer de son engagement de vingt ans dans la "Global War on Terror" au Moyen-Orient, pour se concentrer sur la priorité stratégique assignée à la confrontation avec la Chine dans le Pacifique occidental.

C'est en lien avec ces signaux sans équivoque que l'initiative russe de "diplomatie coercitive" se déploie, avec le début des exercices militaires et le regroupement des troupes aux frontières de l'Ukraine. Une décision qui ne mène nulle part: Moscou accumule une longue série de refus et de réticences ostentatoires au dialogue et à la négociation. Face à la proposition de traité, Antony Blinken répond publiquement et sèchement: "Il n'y a pas de changement, il n'y aura pas de changement". C'est comme si on claquait la porte au nez de Poutine.

 Enfin, c'est précisément dans ce contexte qu'entre le 18 et le 20 février 2022 - c'est-à-dire quelques jours avant le début de la soi-disant "opération militaire spéciale" - les violations du cessez-le-feu sur la ligne frontalière délimitant le territoire des séparatistes passent d'environ 60 à environ 2000 incidents par jour.

À cet égard, les rapports de la "mission spéciale de surveillance en Ukraine" de l'OSCE sont clairs et sans équivoque : les violations du cessez-le-feu commencent du côté ukrainien de la ligne de démarcation. Nous ne savons pas si Zelensky en était conscient ou non, mais ses commandants sur le terrain étaient à l'origine de l'escalade.

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Depuis quand l'Ukraine a-t-elle été choisie par les États-Unis comme bélier contre la Russie ?

L'idée d'inclure l'Ukraine dans le projet d'élargissement de l'OTAN a fait surface à plusieurs reprises au cours de la seconde moitié des années 1990, mais n'a jamais été explicitement formulée. Dans l'étude la plus importante et la mieux documentée sur le sujet (le livre de Mary Elise Sarotte Not One Inch), il est indiqué qu'à l'époque, la simple idée d'accorder des garanties au titre de l'article 5 à la plus grande ancienne république soviétique faisait pâlir même les plus fervents partisans de la politique d'élargissement. Par conséquent, pendant toute la décennie, rien n'a été fait (à l'exception de la "Charte de partenariat spécifique entre l'OTAN et l'Ukraine" de 1997).

C'est entre 2003 et 2004 que deux événements importants se produisent. Le premier est que l'Ukraine décide de rejoindre la "Nouvelle Europe", ce groupe de pays d'Europe centrale et orientale qui participent à l'invasion américaine de l'Irak par le biais de la "Coalition des volontaires", alors que la France et l'Allemagne expriment publiquement leur opposition, ce qui entraîne une fracture politique sans précédent dans l'histoire de l'Alliance atlantique.   

L'année suivante, alors qu'un nouveau cycle d'élargissement de l'OTAN a lieu (avec l'entrée de quatre autres pays de l'ancien Pacte de Varsovie et des trois anciennes républiques soviétiques d'Estonie, de Lettonie et de Lituanie), la "révolution orange" commence en Ukraine, qui amène au gouvernement de Kiev des forces politiques désireuses d'abandonner la neutralité du pays et de le pousser vers une relation organique avec l'Occident (Union européenne et OTAN). La France et l'Allemagne y restent fortement hostiles, si bien que lorsqu'en avril 2008, lors du sommet atlantique de Bucarest, les États-Unis forcent le trait et demandent officiellement le lancement d'un "plan d'action pour l'adhésion" de l'Ukraine et de la Géorgie, ce sont précisément ces deux pays de la "Vieille Europe" qui opposent leur veto. Mais l'omelette est maintenant faite. La nouvelle Russie de Poutine, alarmée, réagit sur le ton et, à la première crise, quelques mois plus tard, utilise la force militaire dans une brève guerre contre la Géorgie.

Alors que la perspective atlantique entre dans une longue phase d'impasse, c'est l'Europe qui prend l'initiative en élaborant un "accord d'association" avec l'Ukraine, conçu toutefois comme une alternative à l'entrée effective du pays dans l'Union européenne (pour laquelle, comme dans le cas de l'OTAN, il n'y a pas le consensus nécessaire). Le problème est que - bien que ne laissant pas entrevoir la perspective d'une adhésion - le projet d'accord est conçu (par le Polonais Radek Sikorski et le Suédois Carl Bildt) dans des termes si précis, détaillés et contraignants sur le plan juridique qu'il constitue un obstacle efficace à toute poursuite des relations économiques et politiques normales que l'Ukraine entretient avec la Russie, qui, à son tour, aspire à impliquer Kiev dans son projet naissant d'Union économique eurasienne. L'Ukraine - un pays notoirement composite sur le plan démographique, ethnoculturel et sociopolitique - est déraisonnablement placée devant un carrefour, un aut aut aut, destiné à générer des lézardes sociales prévisibles. Les négociations se poursuivent pendant des années, mais lorsque, à l'échéance convenue, Ianoukovitch refuse de signer, des manifestations de rue déclenchent une période de troubles qui dure environ trois mois et culmine d'abord dans un massacre obscur, puis dans un coup d'État qui destitue le président.

La Russie réagit en annexant la Crimée, tandis que des mouvements sécessionnistes mobilisent les régions orientales du pays. En quelques semaines, l'Ukraine bascule dans une guerre civile que les nouveaux dirigeants de Kiev ne veulent même pas reconnaître comme telle, préférant traiter les insurgés de "terroristes". Entre hauts et bas, la guerre civile dure huit ans et fait des milliers de victimes. C'est au cours de ces années que Washington, pour contourner les réserves et les mises en garde de ses principaux partenaires européens et atlantiques, construit une relation directe avec Kiev et s'engage dans une restructuration radicale des forces armées ukrainiennes.

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Selon certains commentateurs, Poutine, jusqu'au 17 décembre 2021 (date à laquelle il a remis aux Etats-Unis et à l'OTAN le projet d'"Accord sur les mesures visant à assurer la sécurité de la Fédération de Russie et des Etats membres de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord") a très peu défendu les accords de Minsk et l'autonomie des populations du Donbass qui en découle, comme s'il attendait le moment opportun pour une guerre. Quel est votre avis ?

Le fait qu'au cours de huit années de guerre civile, Poutine n'ait jamais reconnu officiellement l'indépendance des républiques autoproclamées du Donbass, et encore moins proposé de les annexer (à un stade où l'opération aurait été relativement facile), est un élément qui nuit à la thèse de l'existence d'un projet impérialiste et annexionniste russe dès le début de la crise. Le problème est que la solution préfigurée par les accords de Minsk nécessitait le consentement actif du gouvernement de Kiev, sur lequel reposait la charge de la mise en œuvre effective des engagements signés: une réforme constitutionnelle qui reconnaîtrait des marges d'autonomie à la région du Donbass ne pouvait certainement pas se faire à Moscou. Cette tâche incombait au gouvernement ukrainien. Aujourd'hui, nous savons - grâce aux "aveux" publics tardifs de Porochenko, Merkel et Hollande - que les accords de Minsk n'ont été signés que dans l'intention de gagner du temps et de donner à l'Ukraine la possibilité de se renforcer militairement. En bref, l'activité de médiation des Européens a été parallèle et complémentaire à celle menée par les États-Unis dans la restructuration de l'armée ukrainienne.

Le rôle de l'Allemagne dans le conflit entre l'Ukraine et la Russie a-t-il changé ces dernières années ?

Indépendamment de l'issue finale de la guerre - qu'aucun d'entre nous ne peut anticiper - nous pouvons déjà dire avec certitude que l'Allemagne est la grande perdante. La manière dont la réunification allemande a été réalisée après la fin de la guerre froide a impliqué une nouvelle confirmation de la subalternité de l'Allemagne face au leadership américain et le renoncement à tout rôle autonome pour l'Union européenne. Dans ce cadre, l'élaboration de l'intérêt national allemand s'est poursuivie sur le seul plan de la suprématie économique, avec la conviction que le succès industriel et commercial serait toujours perçu comme stratégiquement "neutre" et donc toléré.

Les choses se sont passées différemment. La construction d'une industrie puissante, accumulant depuis vingt ans d'énormes excédents commerciaux, s'est d'abord faite au détriment de ses partenaires européens, auxquels a été imposée une politique d'austérité et de déflation salariale, indispensable au maintien des avantages comparatifs d'une puissance exportatrice, mais désastreuse pour le développement interne des pays de l'Union. En outre, dans la construction du modèle allemand, la relation avec Moscou devient essentielle, car l'énorme dotation énergétique de la Russie lui permet d'alimenter le développement de l'Allemagne à un coût extrêmement bas. Jusqu'à un certain moment, le gaz russe arrivait en Allemagne par les gazoducs polonais et ukrainiens. Puis la relation russo-allemande est devenue si essentielle qu'elle a incité le gouvernement de Berlin à planifier la construction de Nord Stream. Il ne s'agissait pas seulement d'augmenter la quantité de gaz importé: en contournant la Pologne et l'Ukraine, l'Allemagne a tenté de préserver la relation russo-allemande de l'influence que des juridictions politiques à tendance anti-russe (mais aussi anti-allemande) auraient pu exercer sur le transit des ressources énergétiques. Le projet "Nord Stream" a été présenté comme un modèle de "désintermédiation", capable de préserver la relation bilatérale entre Berlin et Moscou, en la mettant à l'abri des dynamiques et des tensions géopolitiques au sein de l'espace atlantique. Et de manière symptomatique, lorsqu'il est lancé, le ministre polonais des affaires étrangères, Radek Sikorski, le qualifie de nouveau "pacte Molotov-Ribbentrop".

Faisons une pause et essayons de réfléchir à l'énormité de cette accusation: nous sommes en avril 2006, la Pologne est entrée dans l'Union européenne deux ans plus tôt (alors qu'elle fait partie de l'OTAN depuis 1999) avec un PIB sensiblement similaire à celui de la Grèce; et que fait-elle? Elle prend de front la puissance dominante de l'Europe qui vient de l'accueillir, tournant en dérision la rhétorique dominante de l'Union, celle qui la présente comme un jardin kantien ayant laissé derrière lui des siècles de "politique de puissance". Il n'y a qu'une seule façon d'expliquer cette énigme: la voix de Sikorski est la voix de Washington. A tel point qu'à ceux qui lui reprochent d'être le cheval de Troie des Etats-Unis dans l'Union européenne, il rétorque que l'Allemagne est celui de la Russie. L'absence de réponses institutionnelles adéquates - ou même allemandes - face à l'énormité des accusations est la preuve qu'en 2006 déjà, l'UE est un champ de bataille dans lequel les Américains entrent et sortent à leur guise. L'UE en tant que sujet stratégique s'avère tout simplement inexistante.

Malgré l'avertissement, l'Allemagne ferme les yeux. Elle se tait, encaisse et poursuit ses activités, toujours convaincue que la commercialisation de la politique étrangère l'immunise contre la concurrence stratégique naissante. La tempête se prépare, mais les Allemands ne la remarquent même pas. En effet, que fait l'Allemagne après l'éclatement de l'Euromaïdan? Après le coup d'État à Kiev? Après l'annexion de la Crimée par la Russie? Après le lancement des sanctions occidentales contre la Russie? Elle double la mise! Elle conçoit et lance le "Nord Stream II". L'aveu supposé de Mme Merkel à la fin de 2022 n'est qu'une fiction douloureuse et insoutenable.

Pourquoi les États-Unis décident-ils de punir l'Allemagne? Parce qu'en plus de faire des affaires avec la Russie de Poutine - un pays qui, en pleine ère unipolaire, entend préserver son indépendance stratégique - l'Allemagne entame une relation industrielle et commerciale lucrative et prometteuse avec la Chine: sous les yeux des stratèges de Washington se déroule le cauchemar mackinderien d'une Eurasie puissante, riche, interconnectée et essentiellement autonome, qui, à terme, pourrait également s'émanciper du pouvoir thalassocratique des États-Unis.

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Que se passerait-il en effet si, à long terme, les nouveaux investissements dans les infrastructures et les nouveaux systèmes de transport ferroviaire le long de trois axes de développement différents à travers l'Eurasie marginalisaient les routes maritimes empruntées historiquement par les flottes océaniques de Washington? Mais si les choses prennent vraiment cette tournure, les États-Unis pourront-ils jamais rester les bras croisés et contempler l'affaiblissement progressif de leur puissance? C'est tout simplement impensable. Mais pour réagir, il leur faut construire un récit capable de légitimer le retour d'une guerre en Europe, capable de rompre à nouveau la continuité du supercontinent. Et que font-ils? Ils rétablissent l'image historiographiquement forte d'une Europe de l'Est victime géopolitique de la relation privilégiée entre les deux géants (russe et allemand), avec tout ce que les souvenirs du 20ème siècle ont signifié. Bref, pour simplifier : la " Nouvelle Europe " (inventée par Rumsfeld) peut compter sur les Etats-Unis pour vaincre le nouveau " Pacte Molotov-Ribbentrop ".

Dans quelle mesure la doctrine Brzezinski a-t-elle orienté la politique américaine à l'égard de l'Ukraine ?

Il y a deux voies parallèles. Brzezinski est le penseur géopolitique le plus conscient et le plus continu de l'histoire américaine après l'expérience du Vietnam. Son chemin croise, sans jamais s'estomper, le développement d'une nouvelle génération qui - après la fin de la guerre froide - est réellement convaincue du fait qu'une discontinuité d'époque est en train de se produire dans l'histoire du monde, de nature à permettre une redéfinition du rôle américain dans le monde dans une clé pacifiste-impériale. La distance entre les Etats-Unis et les autres puissances est désormais telle que beaucoup sont convaincus de la possibilité de l'avènement d'un véritable empire mondial, dans lequel, en échange de la paix, tous les pays, même les plus puissants, renonceront à la compétition stratégique, confiant aux Etats-Unis la protection de l'ordre mondial. Brzezinski ne se laisse jamais contaminer par de tels fantasmes millénaristes. Il veut la même chose, mais sait que cela ne peut être que le résultat d'un patient tissage stratégique.

Puisque la Chine est encore un inoffensif pays en développement dans les années 1990, la seule tâche des Américains est d'effacer à jamais l'indépendance stratégique de la Russie post-soviétique: une tâche tout à fait à leur portée, étant donné la quasi-désintégration du pays au cours des années Eltsine. A cette désintégration virtuelle (un "trou noir", selon ses termes), Brzezinski sait qu'il a apporté une contribution mémorable, avec la construction du piège afghan. Mais le personnage est d'origine polonaise et l'hostilité anti-russe est tellement inextinguible qu'elle est teintée d'aventures métaphysiques. L'obsession de Brzezinsky pour l'Ukraine (dans "Le grand échiquier", il la mentionne 112 fois) est liée à cette tâche : sans l'Ukraine, l'empire russe n'existe plus, pas même à un niveau potentiel.

Un chapitre de votre livre s'intitule "Fission : logique de l'État et logique du capital". Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ?

La guerre russo-ukrainienne a, comme on pouvait s'y attendre, suscité un débat très amer, même dans de larges pans des cultures politiques anti-impérialistes. Par souci de concision - et au risque de simplifier à l'extrême - nous pouvons dire que la Russie de Poutine a cherché et obtenu, au cours de ses premières années de gouvernement, une forte intégration dans la structure internationale du système capitaliste et, en particulier, dans les réseaux de la finance mondiale. D'autre part, c'est précisément ce nouvel élément qui rend intenable la simple reproduction du schéma analytique de la guerre froide. À partir de cette nouvelle réalité, beaucoup ont été amenés à interpréter l'invasion russe de l'Ukraine comme une agression impérialiste, marquée par les caractéristiques particulières du capitalisme politique de la Russie de Poutine. Le cycle d'accumulation capitaliste qui s'est déroulé, en gros, au cours de la première décennie du système Poutine, aurait généré un surplus de capital dont la valorisation nécessitait son exportation vers des zones d'investissement, telles que l'Ukraine, inaccessibles sans le concours du pouvoir d'État, puisqu'elles étaient simultanément exposées à la concurrence d'un puissant capitalisme libéral transnational et à la résistance des classes moyennes professionnelles qui tendaient à être libérales et vouées à l'intégration avec l'Occident.

Dans ce cadre, l'Ukraine - en plus d'être l'otage d'une oligarchie interne de rentiers - deviendrait une victime de la concurrence entre deux capitalismes extérieurs, le libéral transnational et le politique de la Russie de Poutine.

Malgré ses mérites incontestables, ce débat s'est empêtré dans les contradictions non résolues générées par la confrontation avec la réalité et ses développements: tout d'abord, sur la nature du bonapartisme russe, sur les caractères et les marges réelles de son autonomie relative par rapport à la structure sociale qui l'a généré. Qui est Poutine? D'où vient son pouvoir? De quelle logique est-il le garant? Le début de la crise - c'est-à-dire l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014 - a entraîné une perte importante de capitaux et de marchés d'exportation, ainsi que d'investissements à l'étranger, une réduction de la coopération avec les sociétés transnationales et des sanctions personnelles à l'encontre de nombreux représentants de premier plan du capital russe. Huit ans plus tard, la guerre de 2022 a aggravé cette situation à un degré inimaginable. Bref, dans la "lecture anti-impérialiste", nous sommes censés mettre en œuvre un système de pouvoir qui, pour s'affirmer, doit briser le bloc social sur lequel il repose et scier la branche sur laquelle il est assis. Je pense que c'est un peu exagéré. Nous avons des faits, mais pas encore de théorie qui puisse les expliquer. Sinon (et raisonnablement), que pouvons-nous en déduire, du moins pour l'instant? Le défi géopolitique lancé en Ukraine indique que, lorsqu'il est confronté à un carrefour, le Kremlin fait passer la logique de l'État et sa rationalité stratégique avant celle du grand capital, du moins pour le moment: une réalité qui ne cadre pas bien avec la thèse selon laquelle la puissance de l'État russe n'est pas une fin en soi, mais un moyen de gérer le capitalisme russe post-soviétique et de l'intégrer dans le système capitaliste mondial.

Aujourd'hui, nous ne savons toujours pas comment résoudre l'énigme de la séparation entre la logique de l'État et la logique du capital. En fait, nous ne savons même pas si l'unité du système capitaliste mondial sortira intacte de la crise que nous traversons actuellement. Si elle venait à s'effondrer, nombre de nos catégories d'analyse deviendraient soudain inutilisables. Quel sens aurait, par exemple, la distinction entre capitalisme politique et capitalisme libéral, si le marché mondial était fracturé selon des lignes géopolitiques et stratégiques?

Aujourd'hui, les États-Unis, considérant l'impossibilité de gagner la guerre contre la Russie, disent qu'ils s'orientent vers un "conflit gelé", à utiliser comme carte de négociation. Quelle est votre opinion à ce sujet ?

Je ne suis tout simplement pas en mesure d'anticiper quoi que ce soit. En principe, une solution de type coréen ne serait pas exclue. Cependant, je ne pense pas qu'elle soit probable. La guerre de Corée s'est achevée sur le 38ème parallèle alors que le "nouveau" système international s'était consolidé dans les caractères et la structure qu'il allait conserver pendant une quarantaine d'années. En ce sens, la guerre froide était une structure d'ordre, plutôt qu'un conflit permanent (dans l'oxymore, "froid" pèse plus lourd que "guerre"). Mais aujourd'hui, nous sommes dans les premières étapes de la décomposition d'un ordre. Nous sommes dans une phase de "mouvement", même si la "guerre d'usure" prévaut sur le champ de bataille. Et l'Occident a trop investi de son argent, de son capital symbolique et de sa crédibilité pour accepter ce qui s'annonce - sans parler de l'impasse ! - comme une défaite humiliante. J'espère sincèrement me tromper. Mais ce sont ces considérations qui me rendent sombrement pessimiste.

La revue de presse de CD - 24 décembre 2023

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La revue de presse de CD

24 décembre 2023

Revue de presse anti-totalitarisme, garantie sans aucune intervention d’intelligence artificielle

Malgré toute l’actualité, Joyeux Noël aux lecteurs assidus de cette RDP !

NOUVELLE GUERRE MONDIALE

À Gaza, l'armée israélienne attaque la paroisse de la Sainte-Famille

Des militaires seraient entrés dans l'enceinte catholique en tirant sur toute personne quittant l'église. Les victimes seraient une femme âgée et sa fille, selon le Patriarcat latin de Jérusalem. Israël justifie l'attaque, toujours en cours, en évoquant la présence d'un lance-missiles dans la paroisse. Des opérations israéliennes sont en cours près du complexe paroissial de la Sainte-Famille, dans le nord de la bande de Gaza, où 700 personnes évacuées ont trouvé refuge. Le bâtiment est encerclé par les militaires et des tireurs d'élite de l'armée israélienne. Un premier bilan, rapporté par le cardinal Pierbattista Pizzaballa, patriarche latin de Jérusalem, fait état de 2 morts - une femme âgée et sa fille - et de 5 blessés. Selon des informations qui ont filtré, l'opération a été justifiée par la présence de lance-missiles dans la paroisse. L'église de la Sainte-Famille est la seule paroisse catholique latine de Gaza dans l'enclave palestinienne.

Vatican News

https://www.vaticannews.va/fr/monde/news/2023-12/gaza-les...

Israël/Liban : nouveaux incidents le 21 décembre 2023

La situation à la frontière israélo-libanaise est aujourd'hui devenue tendue en raison d'une frappe aérienne de Tsahal contre un ancien centre médical à Buslayya, associé au Hezbollah, selon la version israélienne. La colonie est située à 45 km de la frontière et il s’agit de l’une des frappes les plus profondes menées par les Forces de défense israéliennes. Les chaînes libanaises ont également rapporté que des avions de combat israéliens avaient survolé Beyrouth et Marjayoun à basse altitude. En outre, lors du bombardement israélien du village de Maroun al-Ras, au sud du Liban, une civile a été tuée et son mari a été blessé. Le Hezbollah a utilisé cet incident, ainsi que son soutien aux Palestiniens de la bande de Gaza, comme prétexte pour lancer des attaques plus actives sur le territoire nord d'Israël que les jours précédents.

t.me/rybar

http://siteveillestrategique.blogspot.com/2023/12/israell...

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Le Yémen tranche dans le vif du processus de « normalisation »

La collaboration entre Émirats, Arabie saoudite & Jordanie en vue d'un pont terrestre vers Haïfa souligne leur complaisance à l'égard d'Israël au détriment de la solidarité arabe et musulmane. Les attaques du Yémen contre les routes maritimes vitales d'Israël ont contraint l'État d'occupation à chercher un autre couloir terrestre via l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et la Jordanie, dont la légitimité s'érode dans la rue arabe, alors que celle de Sanaa est en hausse. Au début du mois de décembre, les médias israéliens ont annoncé un accord visant à établir un pont terrestre entre le port de Dubaï et le port occupé de Haïfa. Les rapports affirment que cet accord stratégique vise à contourner la menace croissante du Yémen de fermer les voies maritimes vitales aux navires associés aux ports israéliens et/ou destinés à ceux-ci. Quinze jours plus tard, le site web israélien Walla a révélé que la première cargaison, en provenance de Dubaï et traversant le corridor terrestre nouvellement établi entre les Émirats arabes unis, l'Arabie saoudite, la Jordanie et Israël, était arrivée dans les ports israéliens. En sauvegardant et en soutenant Israël, ces trois États arabes ont réaffirmé leur rôle essentiel dans la protection et la défense de l'État d'occupation, lui permettant de poursuivre ses atrocités contre les Palestiniens.

ssofidelis.substack.com

https://fr.sott.net/article/43058-Le-Yemen-tranche-dans-l...

« Aujourd’hui, il n’y a pas d’horizon politique à la guerre. » Entretien avec Mahfouz Mnawar

Mahfouz Mnawar, dit « Abu Wissam », responsable des relations libanaises au sein du Jihad islamique palestinien et membre du département politique du mouvement, revient sur l’histoire de son parti politique, détaille ses relations avec le Hamas et aborde la situation à Gaza. Entretien.

revueconflits.com

https://www.revueconflits.com/aujourdhui-il-ny-a-pas-dhor...

La politique criminelle d’Israël en Palestine nuit aussi aux Juifs !

Michèle Sibony est une militante pacifiste qui œuvre pour la paix au Proche-Orient. Elle a vécu 4 ans en Israël, et elle est aujourd'hui porte-parole de l'UJFP (Union juive française pour la paix) dont elle a aussi été vice-présidente par le passé. Dans ce contexte d'escalade du conflit israélo-palestinien, Michèle Sibony propose une analyse à contre-courant de la pensée unique distillée par la majorité des médias, qui consiste globalement à soutenir sans aucune forme de nuance la position d'Israël. Elle propose également une analyse critique de la manière dont la lutte contre l'antisémitisme (légitime) est instrumentalisée en France, en procédant par exemple à une assimilation malhonnête entre antisionisme et antisémitisme. Un témoignage fort, qui permet de prendre conscience que toute une partie de nos concitoyens juifs n’est absolument pas représentée dans le débat public.

Élucid

https://www.youtube.com/watch?v=L0OehNkYFBY

Guerre en Ukraine & Palestine n° 69

Le point hebdomadaire et essentiel en une heure quinze d’analyses factuelles avec cartes et déclarations multiples concernant ces deux fronts guerriers. Grâce à l’incontournable Hervé Carresse.

vududroit.com

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Kiev et Gaza

L'actualité nous oblige à comparer les conflits en Ukraine et en Palestine, Kiev et Gaza. À Kiev, on se promène dans les rues, on accueille les dirigeants de l'Occident, chefs d'État, ministres, diplomates, généraux, hommes d'affaires. On dit que les boîtes de nuits sont pleines, et on a même découvert, cet été, les images, d'une jeunesse faisant la fête dans des piscines. On ne se réfugie même plus dans le métro. On a fini par comprendre que les lieux officiels, les quartiers résidentiels, les zones de fréquentation, n'étaient pas attaqués. On prend le train, ou l'avion, pour voyager. Les églises, les monuments, les bâtiments historiques sont là, témoignant du passé slave orthodoxe commun de l'Ukraine et de la Russie. Il y a eu certes des destructions, mais rien à voir avec Gaza. Ici les russes, semble-t-il, ont été préoccupés de ne pas insulter l'avenir, de ne pas provoquer une haine éternelle. Ils auraient pu, probablement au début du conflit, causer de grands dommages à Kiev. Ils ne l'ont pas fait.

legrandsoir.info

https://www.legrandsoir.info/kiev-et-gaza.html

Poutine : « Odessa est une ville russe »

Par M.K. Bhadrakumar. Lors de sa conférence de presse de fin d’année, qui a duré quatre heures, le président russe Vladimir Poutine a fait quelques remarques clés sur le conflit en Ukraine, qui éclairent la trajectoire probable de la guerre jusqu’en 2024. Il est certain que la Russie n’acceptera pas un « conflit gelé » qui ne permettrait pas d’atteindre les objectifs fixés par Poutine au début des opérations militaires spéciales en février de l’année dernière.

Indian Punchline

https://lesakerfrancophone.fr/poutine-odessa-est-une-vill...

L'OTAN est un gâchis et les Russes sont en train de gagner

La guerre en Ukraine tourne en faveur de Moscou alors que l'équipement et la main-d'œuvre occidentaux se font dangereusement rares. Les Britanniques sont sur le point de signer un pacte de sécurité navale avec l'Ukraine, doublant leur soutien au pays dirigé par Volodymyr Zelensky. Pendant ce temps, l'Allemagne augmente ses engagements en matière d'armes envers l'Ukraine, même si son stock d'armes est pratiquement vide. Le Royaume-Uni et l'Allemagne vident leurs portefeuilles et leurs arsenaux tandis que les États-Unis tentent de faire la même chose. Dans le même temps, le Washington Times, dans un article de Bill Gertz, rapporte que le représentant Mike Gallagher (R-Wi), qui est le président de la commission spéciale de la Chambre sur le Parti communiste chinois, a proposé de nouvelles idées pour aider Taïwan à utiliser des armes autrement obsolètes dans l'arsenal américain, principalement parce qu'il est presque impossible d'obtenir de nouvelles armes à l'heure actuelle.

histoireetsociete.com

https://histoireetsociete.com/2023/12/21/lotan-est-un-gac...

AFRIQUE DU SUD

10 ans après la mort de Mandela, la « nation arc-en-ciel » est à la dérive

Mandela avait tenté de réformer la doctrine économique de l'ANC – restée marxiste. En mai 1990, il avait exhorté son parti à moderniser son programme fondé sur la nationalisation des entreprises et la redistribution autoritaire des richesses. Il fallait faire mentir ceux qui prédisaient que l'Afrique du Sud imiterait la ruine de nombreux pays africains, une fois l'ANC au pouvoir. Après 30 ans de politiques redistributives et racialistes, l'échec est tel qu'on se rapproche d'un scénario vénézuélien. Au bout des 6 premiers mois de l'année financière en cours, le déficit budgétaire de l'État a augmenté de 50 % (53 milliards de rands ou 2,65 milliards d'euros)…

laselectiondujour.com

https://www.laselectiondujour.com/10-ans-apres-mort-mande...

La saga pétrolière sud-africaine des barils enfouis d’Ogies, dans l’impasse depuis près de dix ans, pourrait se dénouer à Genève

En Afrique du Sud, dans la ville d’Ogies, située près de Johannesburg, se trouve une réserve de pétrole brut longtemps oubliée, appartenant à l’État sud-africain. Six à huit millions de barils y sont encore enfouis sous terre, dans une ancienne mine à charbon, après avoir été stockés par le régime de l’apartheid à la fin des années 1960. Cette réserve pourrait rapporter environ 500 millions de dollars américains à l’État. S’il arrivait à remettre la main dessus…

contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2023/12/23/469210-la-saga-pe...

ALGÉRIE

La loi algérienne contre la liberté religieuse des chrétiens

L’Algérie fait tout pour limiter la liberté religieuse des chrétiens, croyant ainsi préserver son identité nationale qu’elle veut islamique. Le 27 novembre 2023, le vice-président de l’Église protestante d’Algérie a été condamné en appel à un an de prison et 100.000 dinars d’amende pour avoir célébré un culte non autorisé, dans un édifice non permis à cet effet. Malgré la multiplication arbitraire des emprisonnements de chrétiens et des fermetures d’églises, la communauté évangélique autochtone se développe. Depuis janvier 2023, l’Algérie fait partie des 47 membres du Conseil des droits de l’homme. De plus, à partir de janvier 2024, l’Algérie rejoindra pour deux ans le Conseil de sécurité en tant que membre non permanent. La Rapporteuse spéciale sur la liberté de religion ou de conviction, Mme Nazila Ghanea, doit en profiter pour réaliser une visite officielle en Algérie, alors que la précédente remonte à septembre 2002.

revueconflits.com

https://www.revueconflits.com/la-loi-algerienne-contre-la...

ARMÉNIE

Arménie : Le glaive et la croix, 6 mois en mission humanitaire

En ce temps de l’Avent, Livre Noir a souhaité honorer la question des chrétiens d’Orient honteusement abandonnés par l’Occident. À l’approche de Noël et de la célébration de la naissance du Christ, découvrez ce documentaire retraçant 6 mois de mission humanitaire au cœur d’un des berceaux de la chrétienté. Vidéo.

breizh-info.com

https://www.breizh-info.com/2023/12/20/228114/armenie-le-...

CHINE

Hongkong : Jimmy Lai, la liberté muselée

Le procès de Jimmy Lai vient juste de s'ouvrir à Hongkong, sous haute sécurité. Comme tant d'autres depuis les manifestations et les émeutes de 2019, ce milliardaire de la mode, fondateur du journal Apple Daily interdit depuis 2021, dort déjà en prison depuis trois ans, à l'isolement. Alors que son quotidien n'hésitait pas à critiquer les décisions et positions de Pékin, ce chantre de la liberté de la presse et de la démocratie, par ailleurs catholique fervent, en a payé le prix. Car si le Royaume-Uni a rétrocédé Hongkong à la Chine en 1997, et qu'un traité international lui garantissait en théorie une large autonomie jusqu'en 2047, cela n'aura pas été longtemps le cas. Démocratie formelle, dictature réelle : à Hongkong, depuis la reprise en main par la Chine, il ne fait pas bon être démocrate, voire exprimer la moindre opinion un tant soit peu hors de la ligne du Parti. Un simple post sur les réseaux sociaux peut vous envoyer en prison, du moins pour ceux qui n'y sont pas déjà. Le 30 juin 2020, est en effet entrée en vigueur la « loi sur la sécurité nationale » (NSL). Suite à l'adoption de cette loi, Pékin règne désormais d'une main de fer sur l'ex colonie britannique. Un par un, les militants pro démocratie ont été traqués, arrêtés et envoyés en prison.

laselectiondujour.com

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Pékin face à l’Asie centrale et au reste du monde.

L’Asie centrale est un carrefour planétaire où se donnent rendez-vous les plus grandes civilisations du monde, et où se jouent les enjeux contemporains majeurs. Dans son nouvel ouvrage, Emmanuel Lincot décrypte le rôle de la Chine dans cette région, au prisme des rivalités et des objectifs hégémoniques des puissances du XXIe siècle.

LIRE : Le Très Grand Jeu. Pékin face à l’Asie centrale, par Emmanuel Lincot. Les éditions du Cerf, 2023.

revueconflits.com

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COMPLOTISME (C’est-celui-qui-dit-qui-est !)

Peter Duesberg : L’invention du virus du SIDA

Cette publication est disponible aux formats PDF, epub et mobi. L’auteur est un chercheur en biochimie de l’université de Berkeley, qui a sacrifié sa carrière — c’était un virologue de premier plan sur la scène mondiale — à la défense de sa thèse, extrêmement convaincante et étayée : le VIH n’est pas la cause du SIDA. L’ouvrage est préfacé par Kary Mullis, prix Nobel de médecine en 1993 pour l’invention de la technologie PCR. Le phénomène SIDA est très différent du phénomène Covid19, mais le lecteur ne manquera pas de trouver des similitudes dans la gestion de la peur ; et dans l’identité des acteurs, puisque M. Fauci était déjà un personnage clé dans l’édification du phénomène du SIDA. Peter Duesberg a ici produit un ouvrage très sourcé, très solide, même 30 ans après on est pantois et l’on se demande comment des arguments aussi massifs ont pu rester lettre morte, et l’on reste stupéfait par la faiblesse de la thèse VIH-SIDA, jusqu’à ce jour. L’ouvrage est écrit par une éminence en virologie qui n’en est pas moins une plume légère, qui parvient du début à la fin du livre à présenter son sujet de manière très claire, et même limpide, même à un lecteur néophyte sur les sujets de la médecine.

lesakerfrancophone.fr

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Xavier Poussard : « Brigitte Macron passée à la reconnaissance faciale chinoise »

Interview de Xavier Poussard, directeur de Faits Et Documents, sur la véritable identité de Brigitte Macron. Xavier Poussard a utilisé des outils de reconnaissance faciale chinois pour démasquer la véritable identité de Brigitte Macron qui n’est pas forcément celle qu’on croit. Un rare exemple d’une véritable enquête journalistique…

Le Courrier des Stratèges

https://www.youtube.com/watch?v=4d8dNzuDhqY

Pédophilie en France : appel à l’action collective et à la vigilance citoyenne

La pédophilie, fléau insidieux, continue de hanter la société française. Au-delà des discours et des mesures, persiste un silence troublant au sein des sphères politiques et médiatiques. Cet article sert d’appel vibrant à l’action collective, dénonçant l’inaction, les manques de moyens, et mettant en lumière des réalités parfois éclipsées, telles que le réseau d’Angers et les réactions contrastées face au film « Sound of Freedom ».

breizh-info.com

https://www.breizh-info.com/2023/12/22/228166/pedophilie-...

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DÉCONSTRUCTION / SCHIZOPHRÉNIE / DÉBILITÉ

La cabale des dévots contre Gérard Depardieu

Par Éric Delcroix, avocat. La grande presse crie haro sur Gérard Depardieu, qui serait coupable d’avoir tenu des propos grossiers et vulgaires contre les femmes, occasion pour quelque fouille-merde et pour les perroquets l’ayant relayé à l’envi, d’exprimer un goût pervers pour la délation. Délation devenue, il est vrai, vertu républicaine depuis que des lois (Pleven, Fabius-Gayssot et Perben II) l’ont institutionnalisée, à partir de 1972. Cette nouvelle cabale des dévots justifie que l’on prenne la défense de l’acteur. Question de mesure, question de principe.

polemia.com

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DÉSINFORMATION / MÉDIAS / CORRUPTION / CENSURES

Des dossiers de la CIA révèlent la collusion de Bellingcat avec les services de renseignement occidentaux

Un courriel extraordinaire découvert par un chercheur néerlandais en vertu des lois sur la liberté d’information confirme ce que beaucoup accusent depuis longtemps : Bellingcat, le collectif « open source » largement cité par les journalistes grand public et apprécié par la CIA, collabore directement avec les agences de renseignement occidentales. Un courriel envoyé le 12 novembre 2020 par un agent du coordinateur national pour la sécurité et la lutte contre le terrorisme (NCTV) d’Amsterdam montre qu’une enquête de Bellingcat a été intentionnellement communiquée à l’agence avant sa publication, afin d’aider les barbouzes néerlandais à élaborer des stratégies et des messages médiatiques après sa publication. Cette communication révélatrice est une preuve irréfutable des relations étroites que celui qui se prétend être un « collectif indépendant de chercheurs, d’enquêteurs et de journalistes citoyens » entretient avec les services de renseignement occidentaux.

The Grayzone

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Au Rwanda, Ursula von der Leyen joue les VRP pour BioNTech

La firme allemande entend développer ses vaccins à ARNm en Afrique. Avec le soutien affiché et sans complexes de la présidente de la Commission européenne. Cela ne vous rappelle rien ? Mais que fait donc Ursula von der Leyen en Afrique ? Au Rwanda, la présidente de la Commission européenne n'a pas ménagé ses efforts pour louer le projet de BioNTech de créer son premier centre de production de vaccins sur le continent. Après son incursion en Israël – un « faux-pas » assurément, voir l'article de L'Éclaireur à ce sujet – il est quelque peu incongru de voir Ursula von der Leyen – qui fut ministre de la défense en Allemagne – jouer les VRP officielles d'une firme allemande, le tout sous la bannière de l'Union européenne. L'objectif est de renforcer l’accès aux vaccins à ARN messager en Afrique. Bien. Sans manifestement beaucoup se soucier que, sur le continent, les moyens manquent toujours – et c’est récurrent – pour contenir la rougeole ou la polio. Corruption, quand tu nous tiens…

LIRE : La constance du jardinier, par John Le Carré. Points, 2018 (sorti en 2001). Résumé : Tessa Quayle, jeune et belle avocate anglaise, a été sauvagement assassinée dans le nord du Kenya. Un électrochoc pour Justin, son époux, qui sort alors de sa vie confortable de diplomate et jardinier amateur pour sillonner le monde à la recherche de la vérité. Il découvre que Tessa était sur le point de révéler les pratiques criminelles d'un puissant groupe pharmaceutique...

VOIR : La constance du jardinier, par Fernando Meirelles, avec Rachel Weisz et Ralph Fiennes, 2005. « C’est la première fois qu’un réalisateur a fait d’un de mes livres un grand film ».

L'Éclaireur - La lettre confidentielle des Alpes

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Un silence indécent face au massacre des journalistes à Gaza

83 journalistes et employés palestiniens travaillant dans la presse ont été tués à ce jour, un véritable massacre de journalistes. Parmi eux, on compte également six femmes journalistes, dont certaines ont été tuées à leur domicile avec toute leur famille. Les journalistes ne meurent pas de balles perdues ou de dommages collatéraux causés par les bombardements. Ils sont directement pris pour cible par Tsahal, afin d'empêcher que la guerre et les horreurs soient documentées. Enquête très complète. Comme enseignent les semeurs de peste de profession et les spécialistes de la désinformation et du mensonge, ce qui fait plus mal que les balles, c'est la machine à boue orchestrée par des lobbies complaisants. Cela crée le contexte parfait pour que le gouvernement justifie l'élimination de ce qui devient rapidement pour une opinion publique docile, « l’ennemi public numéro un ». Une leçon purement américaine qu’Israël a sans doute bien apprise.

elucid.media

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Camille Vigogne Le Coat. Profession sycophante

« Sycophante : Nom qu’on donnait dans Athènes aux dénonciateurs qui livraient aux passions de la foule les citoyens éminents et surtout ceux dont elle redoutait le plus la vertu ou la raison » Dictionnaire Littré, édition de 1875. C’est la petite journaliste libérale libertaire qui monte. Dissimulant derrière un joli minois une volonté de nuire à toutes les personnalités de la droite non alignée, Camille Vigogne Le Coat, originaire de Rennes, se rêve en nouvelle Ariane Chemin sa consœur du Monde. Depuis 2010, elle consacre une bonne partie de son énergie et sa plume à tirer le portrait de journalistes, d’éditeurs ou d’hommes politiques dont elle juge les idées dangereuses. Parmi ses cibles favorites : Génération Identitaire et ses épigones figurent en bonne place, uniquement détrônées par Éric Zemmour, dont la campagne semble particulièrement mobiliser le service politique de L’Express. Elle est l’épouse d’un journaliste passé par L’Express, et qui couvre également la droite pour le compte du Monde. Après avoir quitté L’Express pour l’Obs elle publie en novembre 2023 « Les Rapaces », une enquête à charge sur le RN dans le Var.

ojim.fr

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Violences et corruption dans le sport : une commission d'enquête et après ?

Comme pour la commission d'enquête parlementaire sur l'énergie, celle sur les défaillances du sport en France a fourni son lot de « révélations ». Mais la suite parait autrement plus compliquée. Les auditions menées par la commission d’enquête parlementaire relative aux défaillances dans le monde sportif en France laissent un goût amer. Pas tant celui des scandales à répétition et de la quasi-totale impunité dont jouissent leurs auteurs, au premier rang desquels les présidents de fédération. Mais parce que, si l’intention des parlementaires de mettre à jour les dysfonctionnements est louable, il reste bien trop de zones d’ombre. Par-delà cette délinquance financière tristement banale et l’impunité qui l’accompagne, Que cela cela nous dit – il ? Que l’on est dans un système que certains qualifierons de mafieux, où dirigeants de fédération, politiques et médias et sportifs ont signé un pacte. Le pacte de silence ? Nous en avons parlé avec Romain Molina, un des très rares journalistes sportifs d’investigation, à l’origine de nombre de révélations de scandales publiés dans la presse étrangère. Il a été parmi les premiers auditionnés par la commission d’enquête parlementaire. Originaire de l’Isère, le journaliste vit aujourd’hui en Espagne où, sous le coup de menaces de mort, il a trouvé refuge.

L'Éclaireur - La lettre confidentielle des Alpes

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La revue de presse du 18 décembre 2023

Exercice hebdomadaire de découvertes d’autres sources d’informations. Au sommaire.

  • Guerre Israël-Palestine. Exceptionnellement, la mise en valeur de… l’éditorial du Monde du 9 décembre qui, fait lui aussi exceptionnel, est en accès public. Ne le manquez pas car, selon le Saker, « devant le carnage exécuté par Israël, les barrières de l’auto-censure ont fini par céder »; la réaction de l’envoyé israélien aux États-Unis à la suite du vote de l’ONU demandant un cessez-le-feu ; les déclarations de l’ambassadrice israélienne au Royaume-Uni sur le refus de son pays d’un éventuel État palestinien ; l’état des pertes israéliennes ; le problème Houthis ; les magouilles du Qatar ; l’article in extenso de William Sieghart, président d’une agence de résolution des conflits qui date du 31 décembre 2008, dans The Times, suite à son voyage à Gaza…
  • Guerre en Ukraine. L’écroulement ukrainien ; le lâchage occidental de Zelensky ; la conférence de presse de Poutine ; la désinformation médiatique sur les pertes humaines côté russe.
  • L’Afrique. Après la France, les Nations Unies quitte le Mali.

lesakerfrancophone.fr/

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ÊCOLOGIE

Faux tests de détection du glyphosate : de l’instrumentalisation des médias au harcèlement d’une journaliste

Par Marcel Kuntz. Le premier article de ce blog consacré au glyphosate décryptait les enjeux politiciens autour de la réautorisation de cet herbicide dans l’Union européenne. Le deuxième montrait les manipulations autour des allégations sur sa cancérogénicité. Le présent donne la parole à Michel Vaudour, agriculteur et responsable du dossier pour la FNSEA CVL, et Jean-Yves Chauveau de l’hebdomadaire agricole Terre de Touraine, chevilles ouvrières du collectif intitulé Notrefuturdansleschamps qui a réfuté la campagne qui visait à accréditer que le glyphosate contamine toute la population. André Heitz, ingénieur agronome et fonctionnaire international à la retraite, nous explique pourquoi il ne fait pas toujours bon de dire la vérité sur ce dossier…

factuel.media/

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ÉCONOMIE

La fin du règne du dollar

Dans l'affrontement entre Chine et États-Unis, il y a le volet technologique, commercial, militaire et idéologique. Mais il y a aussi et surtout le volet financier et monétaire : la Chine conteste la suprématie du dollar... avec un succès grandissant ! Excellente analyse en vidéo.

Marianne

https://www.youtube.com/watch?v=VrkLdlpNqU8

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ÉDUCATION

Transformation numérique : savons-nous encore lire ?

Des livres aux écrans, en fait, tout a changé. Dans nos têtes et dans nos regards. En effet, en quelques années, avec l'essor d'Internet puis du smartphone, le passage de l'analogique au numérique a changé profondément notre façon de lire. Mais derrière cela, c'est désormais le fonctionnement même de notre cerveau qui est en train de subir une véritable transformation numérique. Pour Philippe Roi, chercheur en sciences cognitives, afin de parcourir rapidement le flot d'informations en ligne, nos cerveaux ont littéralement développé des raccourcis afin d'être plus efficaces et plus rapides.

laselectiondujour.com

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Loi immigration : un recul inacceptable des droits des « étranger·es »

Prose inclusive de nos brillants étudiants, qui n’ont pas besoin de cours d’empathie… À quand leur sécession aux côtés des envahisseurs ?

SNESUP-FSU, SNCS-FSU, SNASUB-FSU, SNEP-FSU, SNETAP-FSU, CGT FERC-SUP, SNTRS-CGT, CGT INRAE, FO ESR, SGEN-CFDT, Sgen-CFDT Recherche EPST, SUD éducation, SUD Recherche, SUP’Recherche-UNSA, SNPTES-UNSA, ITRF BiO-UNSA, A&I-UNSA, FAGE, FSE, Union Étudiante, UNEF, Solidaires « Étudiant.e.s », ANCMSP.

« Dénoncée par l'ensemble des organisations syndicales et étudiantes, les ONG, les associations de défense des droits des ‘’étranger·es’’ ainsi que la Défenseure de droits, la Loi Immigration de G. Darmanin vient d'être adoptée par le Parlement, par les parlementaires de la majorité présidentielle, LR et le RN, main dans la main. […] Dans notre secteur, cette loi ferme les portes de l’université et des organismes de recherche en introduisant des régressions intolérables pour les droits des ‘’étanger·es’’ et notamment pour les ‘’étudiant·es’’, mais aussi pour les ‘’salarié·es’’ de nos établissements. Elle renforcera la précarité des personnes étrangères vivant en France. Pour les ‘’étudiant·es’’ ‘’étranger·es’’, cette loi durcira les conditions d'accès à l'enseignement supérieur et la recherche avec notamment. […] Nous appelons l’ensemble des ‘’étudiant·es’’ et des personnels de l’ESR à se mobiliser et à participer aux rassemblements unitaires organisés partout en France pour que cette loi xénophobe, raciste et discriminatoire ne soit pas promulguée et pour en exiger le retrait pur et simple. »

info-foesr-request@listes.univ-lemans.fr

ÉNERGIE

« La production pétrolière américaine change la donne géopolitique ».

« La production de pétrole américaine dépasse les prévisions des analystes, et embête l’OPEP » titre le magazine Géo qui a su, dans le brouhaha médiatique ambiant et dans l’agitation du monde cerner l’importance de cette information. La production américaine de pétrole explose tellement qu’elle rebat complètement les cartes de la géopolitique classique. La production américaine est même supérieure à la production saoudienne. Les conséquences sont évidentes à comprendre. D’abord c’est une diminution de l’influence de l’OPEP +. Ensuite c’est un outil multiplicateur de puissance pour les États-Unis qui peuvent par exemple approvisionner l’Europe et les alliés américains ou pas. Enfin, c’est un moyen parfait pour assurer la force du dollar. Avec le pétrole américain, il n’y a plus besoin des pétrodollars. Le dollar devient en plus une monnaie matière première, évitant son effondrement et renvoyant aux oubliettes l’euro par exemple et au hasard.

insolentiae.com

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ÉTATS-UNIS

L’aide économique américaine à la France, 1940-1953. Relecture du plan Marshall, Par Jacques Sapir

La question de « l’aide » américaine à la France et généralement aux puissances européennes dans les années 1940-1950 est un sujet passionnant mais aussi d’une brûlante actualité au regard de la politique américaine vis-à-vis des pays européens depuis maintenant plusieurs années, et en particulier dans le cadre des opérations militaires en Ukraine. Cette question se double d’une autre : l’évaluation du « plan Marshall ». Une analyse indispensable.

les-crises.fr

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Comment le wokisme et la politique de « diversité, équité et inclusion » ont donné naissance à un nouvel antisémitisme

Selon Oliver Traldi, un jeune philosophe qui publie sur le site juif Tablet Magazine, ces réactions sont la conséquence du matraquage idéologique auquel sont soumis les étudiants américains. Au nom de la politique dite de « diversité, équité et inclusion », une énorme bureaucratie a mis en place une « politique raciste au nom de l’antiracisme ». On traque les « privilèges blancs », la « suprématie blanche », or les Juifs font figure de « super Blancs »…

LeTocsin

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FRANCE

Ostracisation du vote des députés RN: la sainte colère de F.-X. Bellamy

Les députés RN sont-ils des dalits, des intouchables, des parias ? Sont-ils atteints de la peste bubonique ou radioactifs ? Leur vote est-il hautement contaminant, puisqu’il transforme l’or de la victoire en plomb ? Dans ce cas, ne serait-il pas plus prudent de leur réserver à l’Assemblée un couloir de circulation isolé et de recommander aux autres de porter un scaphandre et une combinaison intégrale dans l’Hémicycle ? Un postillon est si vite arrivé… Toute cette pantomime ne serait qu’une farce bouffonne si elle n’était pas aussi grave. Celui qui en parle le mieux est François-Xavier Bellamy. Député européen LR, il est habituellement peu tendre avec le RN. Mais animé d’une grande rigueur intellectuelle, il a fait montre, sur le plateau de BFM TV, d’une sainte colère : « Il n’y a aucune démocratie au monde où on considère qu’on doit lire les résultats sans prendre en compte tous les votes. » « On est quand même une démocratie. Imaginons une seconde qu’on soit ici, là, maintenant, en train de parler en ces termes de la Hongrie »... « Si ça continue, je rentre à Bruxelles et je demande une procédure d’article 7 pour violation de l’État de droit contre la France ! ». Avec la vidéo de la déclaration du député européen.

bvoltaire.fr

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L'avis des Français et l'état du pays sont sans importance

Le spectacle d'une classe politique française qui s'écharpe pour savoir qui, sur la question de l'immigration, fait le jeu du RN ou de l'extrême gauche est pathétique. Depuis près de vingt-cinq ans, plus de la moitié des Français souhaite un arrêt de l’immigration. Ce sont aujourd’hui 80 % de nos concitoyens qui ne veulent plus que la France accueille de migrants. Pendant ce temps-là, le patron du Medef assène que d’ici 2050, la France « aura besoin » de 3,9 millions d’immigrés, rabâchant bêtement les antiennes fournies prémâchées par les think-tanks libéraux américains et autres Davos. La raison invoquée est, comme toujours depuis cinquante ans, la sauvegarde du modèle social français. Certainement pas l’accès à une main d’œuvre corvéable à merci, acceptant des salaires de misère et des conditions de travail particulièrement pénibles. L’argument des « métiers en tension » ne tient pas. Comme l’avait souligné Maurice Allais, prix Nobel d’économie en 1988 « il est faux de soutenir que les Français ne veulent plus exécuter de travaux pénibles. Ce qui est vrai est qu’ils ne veulent plus les faire aux salaires réels pratiqués ».

L'Éclaireur - La lettre confidentielle des Alpes

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Colère et désarroi des paysans : « On marche sur la tête ! »

Excédés par la hausse des taxes, la prolifération des normes, la paperasserie dont ils sont accablés, les atteintes à notre souveraineté alimentaire, et découragés par le sentiment d'être incompris et abandonnés, des paysans français ont mis à l'envers quelque 10 000 panneaux d'entrée de commune. Cette campagne nationale organisée par la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), premier syndicat agricole, et les Jeunes Agriculteurs (JA), est destinée à envoyer un message au gouvernement. Cette forme de protestation, spectaculaire mais ni destructrice, ni violente, semble largement approuvée par la population, y compris par les maires de village. D'autant que les agriculteurs ont promis de remettre rapidement les panneaux à l'endroit. Mais la coupe est pleine et risque de déborder dans un mouvement du type « Gilets jaunes ». La mobilisation a gagné toutes les régions agricoles, du Nord au Sud, d'Ouest en Est, et des départements aussi contrastés que le Finistère, le Lot-et-Garonne, le Loiret, l'Hérault, la Haute-Loire, les Landes… La protestation s'accompagne ici et là de démonstrations plus « musclées » ou du moins paralysantes, tel le blocage de préfectures et autres bâtiments administratifs avec des tracteurs, des bœufs et des chevaux (La Roche-sur-Yon, Vendée), des palettes et des bottes de foin (Pau, Pyrénées-Atlantiques) ou des pneus enflammés (sous-préfecture de Castelsarrasin, Tarn-et-Garonne).

laselectiondujour.com

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Les délires économiques d’Emmanuel Macron

Le billet de François Lenglet dans la matinale du 16 décembre de RTL sur le Centre national de la Musique, 140 millions d’euros de budget financé par une nouvelle taxe, qui redistribuera des aides à la transition écologique pour « des structures qui développent des projets structurants ». Comprendra qui peut. C’est beau l’énarchie !

RTL

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Victoire dans le scandale des grandes surfaces : un préfet est obligé de faire fermer un magasin Babou

Nous nous entretenons avec Martine Donnette et Claude Diot, fondateurs de l’association En toute franchise. Le couple vient de remporter, lundi 18 décembre, une belle et symbolique victoire juridique dans le scandale des fraudes des grandes surfaces commerciales. Le magasin Babou des Pennes-Mirabeau (13), s'est installé en 2000 sans permis de construire, ce qui constituait un fait de concurrence déloyale contre les commerçants du territoire. Le préfet n’avait jamais engagé aucune action contre cette enseigne. Il aura donc fallu attendre 23 ans pour obtenir un résultat dans cette affaire et que la loi soit enfin respectée... Pour obtenir une décision de justice favorable, Martine Donnette et Claude Diot ont dû porter plainte contre le préfet, qui est aujourd’hui obligé de demander la fermeture de ce magasin. Dans cet entretien, les fondateurs de l’association En toute franchise détaillent un système organisé pour que les citoyens soient vulnérables devant des modifications de loi de dernière minute ou leur inapplication. Ils alertent contre un système en totale contradiction avec ce que devrait être une vraie démocratie et espèrent que les citoyens s’emparent de leur sujet, lequel n’est plus traité par les médias depuis que Donnette et Diot se sont rendu compte de la complicité des préfets, procureurs et autres maires avec les enseignes commerciales dans ces centaines d’affaires...

francesoir.fr

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Cahuzac II, le retour ou quand l’amour-propre ne le reste jamais très longtemps...

Si on lui doit la création du parquet national financier (PNF), ce n’est ni par décret, ni par un projet de loi, mais par une affaire qui porte son nom et qui l’éloignera pendant une décennie de la scène politique. Il s’agit ici de l'inénarrable Jérôme Cahuzac, ancien ministre délégué au Budget sous François Hollande, condamné pour fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale entre autres, un comble, comme le lui fera remarquer le juge, pour un membre du gouvernement qui incarnait la lutte contre cette infamie. La carrière politique de l’ancien maire de Villeneuve-sur-Lot, c’est 30 ans et plus de militantisme au sein du Parti socialiste (PS), durant lesquelles il aura été le fameux député « donneur de leçons » sur les questions fiscales, et président de la commission des Finances de l’Assemblée, le tout « soldé », entre autres, par des affaires concernant deux comptes offshores non déclarés.

francesoir.fr

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L’immigration en France a très peu de valeur ajoutée, un fort taux de chômage, d’allocations, de HLM, d’échec scolaire et représenterait un coût total entre 30 et 50 Md €

Troisième épisode d'une série dédiée aux chiffres de l'immigration en France qui prend la suite de cette publication sur les flux d'immigration. Un gros travail de sources, de graphiques, de tableaux et de vidéos de Marc Vanguard.

@marc_vanguard

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Immigration illégale. La Réunion, cette autre porte d’entrée vers la France et ses contribuables

Certains en font curieusement une « fierté » française. Pourtant, hormis quelques atouts (liés à la Zone Économique Exclusive) plus ou moins bien exploités, ces cailloux que sont l’île de la Réunion et Mayotte, situés de part et d’autre de Madagascar, sont surtout une source de problèmes et un puits sans fond pour nous autres, contribuables de la métropole. D’autant que la facture présentée prend désormais en compte un autre élément : l’immigration illégale que connaissent ces deux îles de l’océan Indien. Vidéo.

breizh-info.com

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Au lendemain de l’attentat d’Arras, Gérald Darmanin avait annoncé « l’expulsion systématique de tout étranger considéré comme dangereux par les services de renseignement » : la justice vient de libérer l’un d’eux

Selon les informations d’Europe 1, un Algérien de 40 ans a été libéré par la justice française du centre de rétention administrative où il était retenu. Il a été relâché hier soir par la justice et raccompagné à son domicile par les policiers. Il est désormais assigné à résidence, alors même qu’il est sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) depuis le mois de mai 2021, délivrée par la préfecture de police.

Europe 1

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Scandale, Miss France fait du 85A et a les cheveux courts !

Ève Gilles est plus Hepburn que Kardashian ? la belle affaire...  La déferlante d’indignation, le tsunami de commentaires moqueurs qui ont accompagné l’élection d’Ève Gilles, représentante du Nord-Pas-de-Calais au titre de Miss France, font réagir Jean-Paul Brighelli, grand amateur de beautés diverses et qui en aucun cas ne se limiterait aux standards plébiscités par les imbéciles — dit-il.

causeur.fr

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GAFAM / IA

« Faut-il boycotter Youtube ? », la vidéo de Jean-Dominique Michel censurée par Youtube

Par Jean Dominique Michel

L’anthropologue Jean-Dominique Michel, auteur d'« Autopsie d’un désastre » publiait le 13 décembre, sur sa chaine Youtube une vidéo intitulée « Faut-il boycotter Youtube ? ». Cette dernière a été supprimée par Youtube très rapidement après sa parution. Le 19 décembre, il publiait une nouvelle vidéo portant sur la censure, le travail de France-Soir et la censure que nous subissons ainsi que sur la paysannerie en Europe. Cette vidéo a également été supprimée par la plateforme. France-Soir a toujours appelé à la diversité des idées, essentielle pour une société démocratique et éclairée. En republiant ces vidéos, nous espérons préserver un espace où le débat intellectuel peut être permis.

francesoir.fr

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Zuckerberg, le bien-pensant de la Silicon Valley qui devient survivaliste !

Par Charles Sannat. Zuckerberg, le bien-pensant de la Silicon Valley, celui qui contrôle ce qui se dit sur les réseaux sociaux, celui qui censure, celui qui véhicule la « bonne parole » comme la sainte parole vaccinale par exemple, bref, le Zuck, lui, devient survivaliste ! Le Zuckerberg s’enferme, érige des murs, des miradors et des abris. Autrefois, au Moyen-âge, les abbayes ont été le cœur battant de la société médiévale. Elles ont été autant de sanctuaires pour protéger les livres et les savoirs.

Il faut faire des abris, des abris à l’intelligence et des sanctuaires à la connaissance. Aujourd’hui, les pseudo-sachants s’enferment avec leur intelligence artificielle…

insolentiae.com/

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GÉOPOLITIQUE

Le Grand Échiquier : Échec et Mat en faveur du Nouvel ordre mondial

Par Christopher Coonen. Les nations jouent toutes sur le Grand Échiquier ; à la France et l’Europe de renverser les tendances qui ne leur sont pas favorables aujourd’hui. Un des atouts de la France serait de faire un virage géographique et une projection d’influence efficace vers l’espace Eurasiatique et Indopacifique ; rappelons-nous que la France détient plus de 90 % de l’espace océanique grâce à ses territoires polynésiens et antillais– ne serait-ce que l’attractivité de la Nouvelle Calédonie grâce à ses importantes réserves d‘uranium, que la Chine lorgne patiemment. Enfin, après le vote au Conseil de sécurité le 9 décembre 2023, et le véto des USA au Conseil de sécurité des Nations-Unies contre a résolution sur le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas / Palestiniens, nous Français nous retrouvons bien faibles. Sachant que l’Europe va se retrouver seule face à ce Nouvel ordre mondial, car il est fort à parier que le prochain président des USA sera isolationniste et tourné vers une rivalité avec la Chine ; ayant eu du mal à soutenir l’Ukraine, ce sera à l’Europe de remplir le fossé, mais elle ne pourra pas le faire dans les mêmes proportions. Les USA et l‘Union européenne sont tous simplement inaudibles ; pas étonnant car l’eau est passée sous ce pont. Le Grand Échiquier s’est déjà refaçonné.

geopragma.fr

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IMMIGRATION / ISLAM

Transferts d’argent des migrants vers leur pays d’origine : un record !

On appelle cela la « remittance » ou encore la « remise migratoire ». Ce sont deux « cache-mots », l’un à consonance anglo-saxonne et l’autre suffisamment abscons pour que le Français de base n’en saisisse guère le sens. Le voici : il s’agit des transferts d’argent des migrants vers leur pays d’origine. La Banque mondiale vient de publier son rapport sur le sujet. On y apprend que « les flux de transferts de fonds vers les pays en développement ont dépassé, ces dernières années, le montant des investissements directs étrangers et de l'aide publique au développement, et l'écart se creuse », comme le confie un économiste de la grande maison aux Échos.

bvoltaire.fr

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Nîmes. En immersion dans la cité de la drogue

Cinq fusillades, deux morts, dont un petit garçon de 10 ans. Et une série d’interpellations suivies de gardes à vue. Depuis le mois d’août, le quartier de Pissevin dans la banlieue de Nîmes vit au rythme des règlements de compte meurtriers et des descentes de police. Une équipe de Ligne Rouge a passé un mois et demi au côté des 16.000 habitants de cette cité. Mères de famille inquiètes, dealers, policiers de la BAC, marchands de sommeil, vous allez découvrir la face cachée de ce quartier sensible, le 5ème le plus pauvre de France.

VOIR : « En immersion dans la cité de la drogue », un grand reportage signé Jérémy Normand, Clément Granon et Alexandre Funel.

breizh-info.com

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Europe : les contrées orientales au service d’un Ouest finissant

L’immigration intra-européenne provoque certes moins de crispations identitaires que l’immigration extra-européenne. Mais elle n’en demeure pas moins un facteur éminemment déstabilisant pour les économies et les sociétés européennes. Le roman de l’écrivain hongrois originaire de Transylvanie Zoltán Böszörményi, « Le Temps long », en donne une démonstration saisissante. L’on connaît les flux migratoires allant du Sud au Nord, intercontinentaux, moins ceux consistant en l’émigration de populations de l’Est vers l’Ouest, surtout lorsqu’il s’agit de flux intérieurs à un continent. Depuis 1990, les pays d’Europe centrale et orientale, particulièrement la Roumanie et la Bulgarie, membres de l’UE depuis 2007 et bientôt de Schengen, ont perdu plus d’un quart de leur population. Baisse de la natalité, mais aussi émigration vers l’Ouest. Démographiquement, l’Ouest tient toujours, mais seulement en raison de l’immigration extra-européenne. Une Europe qui marche sur la tête donc : sa partie orientale est vidée de ses forces vives, des enfants y sont brisés, alors que l’Ouest ne parvient plus qu’à maintenir sa prospérité toute relative en aspirant massivement des populations du Sud ou de l’Est.

LIRE : Le Temps long, par Zoltán Böszörményi. Éditions du Cygne, 2023, 114 pages, 13 €.

revueconflits.com

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Pour Ylva Johansson, la Commissaire européenne aux Affaires intérieures, « le plus important » est que l’accord sur la répartition des migrants « n’est pas seulement une victoire pour l’UE, c’est aussi une victoire pour les migrants »

L’Union Européenne entérine un accord qui s’applique à tous ses États membres, qui devront choisir entre accueillir des demandeurs d’asile ou verser des « contributions financières ». Mercredi 20 décembre 2023, les députés et les gouvernements des États membres sont parvenus à un accord, attendu de longue date, pour réorganiser la législation de l’UE en matière d’asile et de migration. L’accord provisoire doit être formellement adopté par le Parlement et le Conseil avant de pouvoir entrer en vigueur. Les colégislateurs se sont engagés à adopter la réforme des règles européennes en matière de migration et d’asile avant les élections européennes de 2024. Vidéos et commentaires.

Communiqué de presse du parlement européen

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Promotion du hijab et message immigrationniste de l’Agence de l’UE pour l’asile pour la Journée internationale des migrants

« Ensemble, nous pouvons construire un monde où chacun est accueilli et renforcé, quelle que soit son origine. À l’occasion de la Journée internationale des migrants, nous pouvons construire des ponts de compréhension et d’unité. » Suite et pas fin de la propagande de Nina Gregori, directrice exécutive de l’EUAA (acronyme en anglais (!) qui, depuis la création de cette agence pro-immigrés de l’UE, ne manque pas de crédits pour y promouvoir les « vivre-ensemble ». Avec un florilège mortifère de vidéos déjà produites.

fdesouche.com

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Vatry (51) : un avion avec 303 Indiens à bord cloué au sol pour soupçons « de traite d’êtres humains »

Exclu FDS : c’était le 6ème vol sur ce trajet pour cette compagnie charter spécialisée dans l’acheminement de pèlerins indiens à la Mecque). Une consultation de l’historique des 2 appareils A340 de Legend Airlines, une jeune compagnie roumaine, fondée en 2020, et spécialisée dans les vols charters montre une activité essentiellement dédiée au transport de pèlerins depuis la région du Cashemire indien, exclusivement depuis l’aéroport de Srinagar vers l’Arabie Saoudite, à l’aller à destination de Djeddah (La Mecque) en juin et au retour de Médine à partir du 17 juillet jusqu’à début août. De nombreux médias du Cashemire indien se sont réjouis de « pont aérien » direct, qui a probablement facilité le transport les pèlerins de la région, comme en témoignent par exemple le Daily Excelsior ou l’United News of India. Environ 70 rotations ont été réalisées sur ces 2 mois, permettant le transport de plus de 16000 pèlerins. On notera cependant que ces vols font étrangement systématiquement escale aux Émirats Arabes Unis (soit à l’aéroport de Fujairah ou bien à celui de Ra’sal-Khaymah) au retour vers l’Inde, bien que l’A340 soit largement capable de relier l’Inde à l’Arabie (preuve en est à l’aller…).

fdesouche.com

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IRLANDE

La colère monte en Irlande. Un centre d’accueil pour migrants incendié dans le comté de Galway

La colère contre l’immigration monte à un point tel qu’un centre d’accueil pour migrants a été incendié dans le comté de Galway samedi. Les habitants n’en peuvent plus de voir des hôtels réquisitionnés, des bâtiments réquisitionnés pour accueillir des migrants, alors qu’eux ne peuvent plus se loger et vivent une crise économique sans précédent.

breizh-info.com

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ISRAËL

Hanouka à l’Élysée : Judaïsme et République

Entretien avec Youssef Hindi. Analyse de la cérémonie d’Hanouka qui a été célébrée au palais de l’Élysée, lieu sanctifié pourtant par la laïcité et la République. Nous essaierons de comprendre la signification de cet événement, à la lumière de la mystique, l’histoire et l’implication du judaïsme politique en France. Pour tout savoir sur ce que représente Hanouka…

Service Public Libre

https://www.youtube.com/watch?v=zD2fuH5nhcs&t=32s

ITALIE

Immigration économique. En France comme en Italie, une équation difficile entre opinion publique et pénurie de main-d’œuvre

Nous l’avons déjà écrit ici, l’immigration économique et la régularisation des clandestins employés dans les métiers en tension est un sujet délicat à aborder pour la droite française, tiraillée entre la prise en compte d’une opinion publique de plus en plus hostile à de telles régularisations et les pressions de certaines entreprises des secteurs concernés, à commencer par l’hôtellerie-restauration. Chez nos voisins italiens, la question de l’immigration économique pour faire face a une pénurie de main-d’œuvre dans certains secteurs en tension est également un sujet brûlant. Fin novembre, le préfet de Venise signait un accord avec une confédération d’entreprises dans l’optique de former des migrants bénéficiaires du droit d’asile pour répondre à cette pénurie de main-d’œuvre. Pour resituer le contexte italien, il faut rappeler que près de quatre PME italiennes sur dix auraient déjà tenté de recruter des employés à l’étranger. Dont plus de la moitié dans des pays non membres de l’UE. Et ce, pour faire face à une pénurie chronique de personnel dans un pays où 69 % des PME déclaraient par ailleurs avoir des difficultés à trouver des employés. Une proportion largement supérieure à la moyenne européenne, évaluée quant à elle à 62 %. La résistance du gouvernement Meloni face aux demandes patronales visant à faciliter l’accès de cette main-d’œuvre étrangère au marché du travail italien est d’autant plus délicate que de l’autre côté, les candidats à l’embauche ne manquent pas…

breizh-info.com

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JAPON

Le Japon passe en mode guerre

Tout au long de la guerre froide, les États-Unis et le Japon se sont concentrés sur la menace de l’Union soviétique. Mais avec l’augmentation des tensions autour de Taïwan, Tokyo s’est tourné vers son sud, adoptant les principes que l’ancien Premier ministre Shinzo Abe avait poussés avant sa mort. Rompant avec sa ligne pacifiste, le Japon est désormais sur le pied de guerre.

War on the Rocks

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LECTURE

« Ukraine : la guerre américaine »

La crise en Ukraine était malheureusement prévisible, mais rien n’a été fait pour l’empêcher. Si la Russie s’est mise en position d’agresseur dans ce conflit, ceux qui l’ont poussé à cette attaque sont sans conteste les États-Unis, l’OTAN et le gouvernement Zelensky. Début 2014, le coup d’État de Maïdan, financé par Washington, a fait basculer dans le camp occidental une Ukraine qui essayait de maintenir une voie médiane. Depuis, Kiev a conduit une politique condamnable l’égard des populations russophones du Donbass auxquelles il a interdit l’usage de leur langue et contre lesquelles il a recouru à la force. Ce conflit est donc bien une guerre américaine dans laquelle les États européens se sont laissé entrainer.

LIRE : Ukraine : la guerre américaine. La stratégie des néoconservateurs à l’origine du conflit, par le CF2R (sous la direction d’Éric Denécé).

CF2R

https://www.thebookedition.com/fr/ukraine-la-guerre-ameri...

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Cioran, quand l'âme de la patrie roumaine se confond avec la patrie française

Emil Cioran (1911-1995) est le plus grand écrivain non français du 20ème siècle. Son roumain semble avoir été traduit dans la langue de Montaigne avec un naturel étonnant. Comment la « francisation » à laquelle il s'est consacré dès son débarquement sur les bords de la Seine en 1937 a fait de lui le connaisseur le plus pénétrant de l'âme de sa nouvelle patrie, alors qu'il n'a jamais renié celle d'origine, dont il a puisé les personnages pour considérer la France avec la mentalité du Slave et l'expérience du « Parisien » : à la fois actif et pessimiste, indolent et cynique. Les deux aspects de son caractère se transforment en aphorismes sublimes et abyssaux, comme dans ses réflexions sur la France, écrites en 1941, sur ce qui allait devenir son pays avant même qu'il ne l'ait décidé.

LIRE : De la France, par Cioran. L’Herne, 2009. De la France, par Cioran. L’Herne

electomagazine.it

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Laurent Cassiau-Haurie, ancien commandant de Police : « Le pays a accouché d’une élite incompétente et traitresse. A nous de reprendre les rênes »

Dans son nouvel ouvrage auto édité (à commander ici), Laurent Cassiau-Haurie, dresse une revue non exhaustive des travers que rencontre la société française actuellement. « Il ne s’agit pas d’angoisser le bon peuple mais tenter d’ouvrir les yeux de ceux qui vivent dans le déni ou dans une indolence coupable. Les idéologues sont perdus, rien ne pourra les faire changer. Mais vous, vous qui lirez ces lignes par curiosité ou intérêt, vous aurez constaté une société qui déjà affublée de ses tares traditionnelles tels le gauchisme et le progressisme, est dorénavant gangrénée par de nouveaux virus qui fracturent un peu plus. Ainsi le wokisme, l’idéologisme, l’européisme sans oublier le “traitrisme”, le “nullisme” et le “mensongisme” ont pris le pouvoir et détruit le bon sens » indique-t-il dans la présentation de son livre. Interview.

LIRE : Qu’est-ce que vous n’avez pas compris ?, par Laurent Cassiau-Haurie. Auto-édition, 2023.

breizh-info.com

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MONDIALISME / ONG / OTAN / TOTALITARISME

La santé internationale selon l’Organisation Mondiale ou Morbide de la Santé?

Depuis la crise « sanitaire » qui a sévi dès le début 2020, où presque tous les gouvernements de la Terre ont obéi comme un seul homme à une folie « confinatoire et vaccinale », il apparaît de plus en plus évident que l’OMS, créée en 1948, règne en maître absolu dans l’élaboration des directives mondiales pour la santé. Selon sa constitution, l’OMS a pour objectif d’amener tous les peuples des États membres et partenaires à un niveau de santé le plus élevé possible ; la santé étant définie comme un « état de complet bien-être physique, mental et social et ne consistant pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ». L’OMS est donc devenue incontournable dans le domaine de la santé mentale et physique, dictant ses recommandations à la planète entière. Aucun État ne songe à remettre en cause ses décisions émanant de spécialistes éminents ou se faisant paraître comme tels. Cette « chasse gardée » de la santé rapporte des milliards de dollars aux puissants laboratoires pharmaceutiques, censés nous vouloir du bien. Financée par les États membres et par la fondation Gates, il apparaît nécessaire de s’interroger sur l’efficacité réelle de cette organisation au vu, entre autres, du nombre grandissant des effets secondaires des liquides expérimentaux appelés frauduleusement « vaccins » pour soigner la Covid-19, qui ont occasionné « 2600 effets secondaires graves par semaine en France ».

reseauinternational.net

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La survie de la domination de Washington sur l'Onu

Le 12 décembre 2023, l’Assemblée générale des Nations unies a exigé, à 153 voix de majorité, un cessez-le-feu humanitaire immédiat à Gaza. Lors de leur création, les Nations unies portaient un idéal d'égalité des peuples et des nations. Cependant, dès les premiers mois de son fonctionnement, Washington et Londres ont soutenu Israël contre le peuple palestinien. Puis, Washington a falsifié le Conseil de sécurité en faisant siéger Formose à la place de la Chine et en provoquant le boycott de l'URSS. Aujourd'hui, la domination des États-Unis sur cette institution est dénoncée par une vaste majorité d'États membres. Tandis que les BRICS se placent en ordre de bataille pour que l'institution revienne au Droit international. En une année, l'Assemblée générale des Nations unies s'est profondément modifiée : en octobre 2022, 143 États, conduits par Washington, condamnaient les « annexions illégales » de la Russie en Ukraine, tandis qu'en décembre 2023, 153 États appelaient à un cessez-le-feu humanitaire immédiat à Gaza, contre l'avis de Washington. Par le passé, Washington pouvait menacer quantité d'États et leur imposer de se prononcer comme lui et d'adopter ses règles. Aujourd'hui il fait moins peur…

voltairenet.org

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Antonio Negri, la main gauche du mondialisme

En 2005, lors du référendum sur le traité constitutionnel européen massivement rejeté par les Français, Antonio Negri, dans les colonnes de Libération, avait appelé à voter OUI pour régler son compte, je cite, à cette « merde d’État-nation ». Pour tout dire, et cette citation l’illustre, il me semble que Negri est politiquement passé à côté de l’essentiel. Car si l’histoire nous a habitués à voir le pouvoir comme l’apanage d’institutions étatiques, le présent nous rappelle cruellement que ce sont des instances privées qui l’exercent, quitte à cannibaliser la puissance publique. Pourtant, lorsqu’ils publient « Empire », en 2000, Antonio Negri et Michael Hardt entendent exprimer la contestation de l’ordre néolibéral. Ils soutiennent qu’il n’y a pas de marché global sans ordonnancement juridique, et que celui-ci ne peut exister sans un pouvoir qui en garantisse l’efficacité. Or cette organisation du marché global, dit « impérial », ne désignerait pas simplement une nouvelle figure du pouvoir suprême : il enregistrerait aussi « des puissances de vie et d’insubordination, de production et de lutte des classes qui sont nouvelles ». Contre Antonio Negri, rappelons que les véritables luttes des classes, aujourd’hui, voient s’affronter un impérialisme mondial dominé par les États-Unis et une coalition de nations souveraines qui constituent les pôles de résistance à son emprise. Parce qu’il entre en confrontation avec l’ordre mondial néolibéral, ce nationalisme émancipateur contribue à la transformation des rapports mondiaux et il représente, à ce titre, le véritable internationalisme.

legrandsoir.info

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PARCE QUE ÇA FAIT DU BIEN DE RIRE

Libé s’affole : avec Gaspard Proust, le rire change de camp !

« Vous en connaissez, des gens de gauche qui, à la chute de Berlin, se soient enfuis à l'Est ? » Dans les années 2010, Gaspard Proust débutait sa carrière de comique de droite. Lors de l'émission Ce soir (ou jamais !) animée par Frédéric Taddeï, il lançait ce pavé sur les pieds de Clémentine Autain. Depuis cet attentat à la pudeur de gauche, il n'a cessé d'aggraver son cas. Trublion fasciste au JDD, humoriste nazi à une soirée débat de Valeurs actuelles et en signe de confirmation de sa marche vers les heures les plus sombres : tourneur en dérision de Sandrine Rousseau et autres François Hollande sur Europe 1.

bvoltaire.fr

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POLOGNE

La télévision publique occupée, fermée, décapitée et interdite de diffusion par le nouveau gouvernement de gauche

La Pologne fournit actuellement un cas d’étude majeur de ce qui se passe lorsqu’un pays conservateur change de gouvernement, qui souhaite le réaligner avec le reste de l’Europe – un memento mori pour la Hongrie. La composition du nouveau gouvernement, dont les postes socio-culturels clés sont tous occupés par des représentants du parti de gauche et d’extrême gauche Lewica, qui ne cachent pas leurs opinions ouvertement anti-chrétiennes et pro-LGBTQ, prouve que les affirmations du gouvernement actuel selon lesquelles il serait la meilleure alternative, même pour les conservateurs, n’étaient qu’un leurre. Mais la guerre culturelle a pris une nouvelle intensité ces derniers jours, lorsque le gouvernement a annoncé dès son entrée en fonction son intention de mettre au pas les médias publics, à commencer par la chaîne TVP.

Valeurs actuelles

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PROCHE-ORIENT

Le Soudan, nouveau « ring » international ?

Alors que les opinions publiques en France et en Europe ont toujours les yeux rivés sur le Levant et l’Ukraine, la guerre civile soudanaise, débutée en avril, s’aggrave. De guerre civile, le Soudan glisse progressivement vers une guerre régionale par proxy. Le Soudan va-t-il se transformer en poudrière régionale ? Après avoir laissé entrevoir de possibles pourparlers, le Sommet de l’autorité intergouvernementale pour le développement (Igad), instance multilatérale le Corne de l’Afrique, qui s’est réuni les 9 et 10 décembre à Djibouti, éprouve finalement des difficultés à faire asseoir les belligérants à la table des négociations. Quelques jours plus tôt les pourparlers de paix de Djeddah, à l’initiative des États-Unis et de l’Arabie Saoudite s’étaient terminés en queue de poisson.

factuel.media

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RÉFLEXION

LES PAÏENS SAUVERONT-ILS L’EUROPE ?

Thomas Ferrier est un historien spécialisé en histoire romaine, qui se revendique comme un militant politique en faveur d’un nationalisme socialiste européen. Il est le président du Parti des Européens, anciennement le PSUNE (Parti socialiste unitaire national-européen), qui prône l’unité politique de l’Europe de l’Islande à la Russie sur une base identitaire. Il est également l’auteur de plusieurs ouvrages, dont « Fascismes d’Europe », paru en 2019, dans lequel il analyse les différents courants du fascisme européen au XXe siècle. Thomas Ferrier fait partie du mouvement identitaire européen païen, qui se définit comme une mouvance de droite radicale qui rejette le multiculturalisme, l’immigration extra-européenne et l’islam, considérés comme des menaces pour l’identité et la civilisation européennes. Pour cela, ils s’opposent au christianisme, une religion qui ne vient pas d’Europe et qui aurait remplacé les religions européennes anciennes : les religions païennes. Ils souhaitent donc revenir au paganisme, et beaucoup de militants identitaires sont païens. Dans cet entretien, nous aborderons avec Thomas Ferrier les questions brûlantes qui agitent l’Europe aujourd’hui : Quelle est la place de l’Europe dans le monde ? Quelles sont les racines historiques et culturelles de l’identité européenne ? Comment faire face aux défis du métissage, de l’islamisation et du grand remplacement ? Quel avenir pour l’Union européenne et pour les nations européennes ? Quel rôle pour les mouvements identitaires et païens dans la recomposition du paysage politique européen ?

geopolitique-profonde.com

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Le moment magique

Par James Howard Kunstler. L'histoire est un jeu de dupes. Elle se déploie de manière émergente avec une créativité étonnante, aveuglant souvent l'humanité avec les conséquences imprévues et les résultats non linéaires des développements précédents. C'est ainsi que nous nous retrouvons aujourd'hui dans une deuxième guerre civile. Vraiment ? « Entre qui ? » demanderez-vous ? Entre la vérité et le mensonge. Entre un bloc bureaucratique sociopathe imprégné de mensonges et une population obligée de vivre et de mourir selon les mensonges de ce bloc. Exemple concret : l'évolution des agences de santé publique américaines, le CDC, la FDA, le NIH, le NIAID et leurs nombreux fiefs, en un gigantesque moteur de mort alimenté par des mensonges incessants et persistants. Les responsables de ces agences vous ont menti sur la création et l'origine du nouveau virus corona, le SARS CoV-2. Ils ont ensuite menti sur les vaccins Pfizer et Moderna créés comme remède souverain contre la Covid-19. Ils ont également menti sur les traitements efficaces de la maladie qu'ils ont inventée et lâchée sur le monde, et les ont interdits. Ils ont ensuite contraint l'ensemble du corps médical à rompre son serment d'Hippocrate (d'abord ne pas nuire) pour administrer des vaccins qui tuent. Ils ont menti en toute connaissance de cause. Tout au long de ces trois années, la santé publique américaine a caché les données concernant la Covid-19 et les vaccins, tout en mentant agressivement à ce sujet et en punissant les citoyens américains qui ont trouvé des moyens d'exposer la vérité. On estime que les vaccins ont tué 670 000 Américains et 17 millions de personnes dans le monde, des chiffres consensuels obtenus par des citoyens qui se consacrent à la découverte de la vérité.

Clusterfuck Nation

https://lesakerfrancophone.fr/le-moment-magique

Gaza et les dangers de la paranoïa juive

Bien que le sujet soit généralement évité à notre époque politiquement correcte, on sait depuis de nombreuses générations que différents groupes souffrent de différentes maladies sociales, probablement dues à un mélange complexe de traits innés et de facteurs culturels. Les Irlandais ont longtemps été en proie à l'ivresse et parfois à l'alcoolisme clinique. Les Chinois adorent jouer, ce qui a récemment fait de la ville voisine de Macao le centre mondial de profit de cette industrie. Et les Juifs européens sont enclins à la paranoïa, peut-être le résultat inévitable d’avoir passé plus de mille ans à vivre en tant que petites minorités, souvent fortement exploiteuses, au sein de populations d’accueil généralement hostiles. Ces types de tendances paranoïaques profondément enracinées peuvent mijoter tranquillement sous la surface, puis soudainement éclater en spasmes incontrôlables de terreur et de rage, enflammés par une grande ou une petite étincelle. Beaucoup de ces individus agités ignorent peut-être complètement les faits réels de la situation qui les a provoqués, sans parler des circonstances historiques sous-jacentes…

The Unz Review

https://numidia-liberum.blogspot.com/2023/12/gaza-et-les-...

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RUSSIE

[Enquête I/II] Les instruments du soft power russe en Afrique

L’Agence fédérale Rossotroudnitchestvo est le principal acteur de la politique d’influence culturelle du Kremlin en Afrique. Décryptage. Depuis le début des années 2000, force est de constater que la Russie marque progressivement son retour sur la scène internationale en tant que grande puissance mondiale. La restauration et la réaffirmation du statut de grande puissance mondiale sont des éléments les plus importants de la politique du régime poutinien. Cette politique de grande puissance « Derzhavnost » mondiale s’inscrit dans une logique de redonner à la Russie sa puissance du temps de l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS).

contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2023/12/21/468897-enquete-i-...

SANTÉ PUBLIQUE / SCIENCES

La science a dit… ! Mais quelle science ?

L’idée selon laquelle la science est le garant de la « vérité » parce qu’elle est rationnelle est assez largement répandue. Dans les débats, on voit souvent brandir ces arguments d’autorité : « La science nous dit » ou « il y a consensus parmi les scientifiques pour dire que... » ou encore « il est prouvé scientifiquement que... », laissant ainsi penser que la science ayant parlé, la messe serait dite. Et pourtant, cette même société qui la plébiscite quand cela l’arrange est également très critique par rapport aux applications qui en découlent, comme on l’a vu à propos des OGM.

factuel.media

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QI et différences. Le point sur les études d’opinion sur le sujet

Ces études permettent de rendre compte du consensus chez les experts. Il y a une rupture entre ce qui est admis dans le monde scientifique et l’opinion publique. Il y a ainsi eu de nombreuses controverses lors de publication d’études. Les recherches d’Arthur Jensen en 1969 soutiennent que les différences de QI observées entre la communauté noire et blanche sont essentiellement liées à des différences génétiques et non à des conditions environnementales, justifiant ainsi l’inutilité des politiques d’éducation (Jensen 1969). Depuis, les controverses se sont poursuivies avec des débats sur la recherche en renseignement d’Hernstein, Murray, Rushton, Nyborg, Lynn, Gould et autres.

breizh-info.com

https://www.breizh-info.com/2023/12/23/228241/qi-et-diffe...

Mutuelles : ces (gros) intérêts financiers qui se cachent derrière l’euthanasie

C'est une publicité pour la MGEN (Mutuelle générale de l'Éducation nationale) qui circule sur les réseaux sociaux dans laquelle Aurélie, 44 ans, atteinte depuis des années d'un cancer incurable, et accessoirement adhérente à la MGEN, « revendique le droit d'avoir le choix de dire non aux traitements, qu'ils soient curatifs ou palliatifs [...] c'est au patient de décider comment il veut mourir ». Aurélie a toute notre compassion, c'est une évidence qui ne nous interdit pas de chercher à savoir qui est derrière la vidéo d'Aurélie et pourquoi. Les organismes de complémentaire santé ont envahi la vie des Français à mesure que l'État décidait de dérembourser certains médicaments et autres frais de santé, et particulièrement depuis une loi de 2016 obligeant l'employeur à proposer une mutuelle à ses salariés. Le groupe MGEN, « deuxième complémentaire santé préférée des Français », « première mutuelle des agents du service public », forte de ses 10.000 collaborateurs, de ses 3.500 militants (sic) et de ses 4,2 millions d'adhérents, est bien plus qu'une mutuelle. C'est aussi un organisme militant particulièrement en pointe dans le combat euthanasique qui entretient des rapports étroits avec l'ADMD (Association pour le droit à mourir pour la dignité).

bvoltaire.fr

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SERBIE

Les élections anticipées en Serbie ont provoqué une tentative de révolution de couleur

Malgré l'intérêt accru de l'Occident pour les élections en Serbie, l'ingérence des ambassades et l'union de l'opposition pro-occidentale en une coalition, ils n'ont pas réussi à obtenir le résultat souhaité. Le Parti progressiste serbe au pouvoir, qui se présentait aux élections sous le slogan « Aleksandar Vucic, la Serbie ne doit pas s'arrêter », a largement remporté les élections législatives, améliorant son précédent résultat. Les « progressistes » ont obtenu la majorité au parlement et n'ont pas besoin de s'allier avec d'autres partis. Le principal concurrent, l'alliance de l'opposition pro-occidentale appelée Serbie contre la violence, a recueilli deux fois moins de voix. Les élections actuelles ont attiré une énorme attention de l'Occident. L'UE est extrêmement préoccupée par la situation politique en Serbie, compte tenu du fait que Bruxelles et Washington n'ont pas réussi à forcer Belgrade à reconnaître le Kosovo autoproclamé et à introduire des sanctions antirusses. L'UE et les États-Unis n'apprécient pas non plus le fait que Belgrade manœuvre entre l'Est et l'Ouest, plutôt que de suivre aveuglément la volonté politique occidentale. La précipitation s'explique également par la prochaine présidentielle aux États-Unis et les élections au Parlement européen en 2024. Un éventuel Maïdan est pour l'instant sous contrôle, mais les « pacifistes », compte tenu de l'issue défavorable des élections pour eux, miseront sur une révolution de couleur qui, soit dit en passant, n'est pas soutenue par 90 % de la population serbe.

observateurcontinental.fr

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SOMALIE

Comment les États-Unis ont sous-développé la Somalie

Le 6 septembre 2023, l'armée américaine aurait aidé le gouvernement somalien dans une opération antiterroriste meurtrière qui a tué cinq civils. Pour de nombreux américains, la pensée immédiate qu’ils ont eue en apprenant cette nouvelle est probablement quelque chose du genre : je n’avais aucune idée que les États-Unis étaient militairement actifs en Somalie ! Que font-ils là-bas ?

À VOIR : La chute du Faucon noir, de Ridley Scott, (2001). 1993, Mogadisco, Somalie. Une mission de routine se transforme en véritable massacre lorsque les soldats américains sont surpris par les factions rebelles opposées à cette présence étrangère et hostile sur leur territoire. Un chef d’œuvre du film de guerre tiré d’un fait réel : le départ en catastrophe des États-Unis de la Corne de l’Afrique.

mronline.org

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UKRAINE

Les enjeux linguistiques en Ukraine

La question linguistique est un élément de friction en Ukraine, entre la population russophone et celle qui pratique l’ukrainien. C’est un des points d’achoppement et une des causes de la division actuelle du pays. Analyse de la langue comme enjeu politique et stratégique essentiel.

revueconflits.com

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UNION EUROPÉENNE

Von der Leyen & CO accusés de crimes à La Haye

Les responsables des accords de pré-achat des vaccins entre la Commission et Pfizer à nouveau visés. Mme von der Leyen et ses complices ont mis en danger la vie de 451 millions de citoyens européens et les ont livrés à une expérimentation médicale de masse, sans le moindre scrupule. Une plainte vient d’être déposée auprès du Tribunal Pénal International de La Haye contre les responsables des accords sur l’achat des vaccins entre l’UE et Pfizer. Elle rejoint d’autres accusations judiciaires en cours sur cette affaire. Bill Gates, Tedros Ghebreyesus, Albert Bourla et d’autres poids lourds sont mis en cause. En date du 28 novembre, deux associations allemandes, GemeinWohlLobby et l’organisation pour les droits humains United For Freedom, ont déposé une plainte pénale auprès du Tribunal pénal international de La Haye contre les principaux responsables de l’accord de pré-achat entre l’UE et BioNTech/Pfizer. Cette plainte s’appuie notamment sur le texte non caviardé du 1er contrat d’achat entre la Commission et Pfizer/BioNTech, qui avait été publié par des journalistes italiens. Les représentants des associations, Marianne Grimmenstein-Balas et Uwe Kranz, un expert auprès d’Europol dans le domaine des organisations criminelles, ont dénoncé des violations du code de Nuremberg, des crimes contre l’humanité et des crimes génocidaires par les personnalités considérées comme les plus influentes dans ce dossier. Pour les plaignants, les actions des personnes visées ont permis qu’un vaccin, dont l’efficacité et la sécurité ne sont pas connues, mais qui peut entraîner la mort, la maladie et l’invalidité, soit autorisé par l’Agence européenne des médicaments et administré à des millions d’européens.

covidhub.ch

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Jeudi 14 décembre, le Parlement européen était appelé à se prononcer sur le projet de loi portant reconnaissance de la parentalité dans toute l’Union européenne. Un texte scélérat qui prévoit que les pays membres « seront toujours tenus de reconnaître la parentalité comme établie par un autre pays de l’UE, quelle que soit la manière dont l’enfant a été conçu, né ou le type de famille dont il dispose ». Ce qui revient à introduire l’idéologie LGBT dans la règlementation européenne pour qu’elle s’impose à tous les pays y compris les plus récalcitrants. Cette insulte à l’endroit de la famille traditionnelle a été votée à la majorité par les députés avec 366 voix pour, 145 contre et 23 abstentions.

breizh-info.com

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4 milliards d’euros de vaccins COVID périmés jetés en Europe

Au moins 215 millions de doses périmées de vaccins COVID-19 ont été jetées jusqu’à présent dans l’Union européenne, pour un coût estimé à 4 milliards d’euros, selon une analyse récente publiée par Politico. Le chiffre réel pourrait être bien plus élevé, car un tiers des pays de l’UE refusent de divulguer ou d’actualiser leurs données. Au plus fort de la pandémie, la grande majorité des vaccins COVID arrivés en Europe ont été achetés dans le cadre d’un programme d’approvisionnement commun dirigé par Bruxelles, les pays laissant à la Commission le pouvoir de négocier au nom de l’Union dans un souci de rapidité et d’efficacité soi-disant. L’Europe a non seulement payé plus cher en moyenne que le reste du monde, mais elle a également assisté à la commande par la Commission de 4,2 milliards de doses, soit près de neuf pour chaque Européen. Au départ, 1,8 milliard de doses ont été commandées à Pfizer, ce qui a permis de qualifier cet achat de « plus grand scandale de corruption de l’histoire », d’autant plus que la commissaire Ursula von der Leyen refuse toujours de divulguer les SMS qu’elle a envoyés à Albert Bourla, PDG de Pfizer et connaissance de sa famille, malgré les appels répétés du Médiateur européen.

breizh-info.com

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Une du jour. « À table ! » : la poudre de grillon débarque en Europe

La décision de la Commission européenne de légaliser la vente de farine de grillon dégraissée est très médiatisée outre-Rhin. Sur sa Une du 24 janvier 2023, Die Tageszeitung affiche l’image d’un nouveau venu sur les tables européennes : le grillon. « L’UE autorise la consommation de plus en plus d’insectes », explique le titre de gauche. À la demande d’une entreprise (la société vietnamienne Cricket One), elle vient d’autoriser « l’intégration de farine dégraissée de grillon à des aliments ».

Die Tageszeitung

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VENEZUELA

Un monde qui change : conflit Venezuela/Guyana

La presse française s’est fait faiblement L’écho d’un conflit territorial existant en Amérique latine entre l’état du Guyana et le Venezuela. On a beaucoup parlé de la possibilité d’un conflit armé. On n’en est pas là et il était important de revenir sur l’histoire de cette région et sur les enjeux du différend qui oppose ces deux pays. Le système médiatique français toujours à la remorque des États-Unis et armée de son ignorance a dit à peu près n’importe quoi. Nous avons demandé à Romain Migus notre correspondant permanent en Amérique latine de nous éclairer sur la réalité du problème. Ce correspondant permanent, que j’appelle « notre Tintin reporter à nous », est un informateur précieux de tout ce qui se passe en Amérique latine. Il faut noter, pour ceux qui savent les choses importantes, que ce conflit territorial se passe à proximité du San Théodoros, toujours dirigé par le général Alcazar dans sa capitale de Las Dopicos. Les rapports avec son voisin, le Nuevo Rico sont toujours compliqués. Pour ceux qui s’intéressent à la Palombie, d’où est originaire le Marsupilami, celle-ci se trouve plus loin dans la forêt amazonienne… Vidéo.

vududroit.com

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mardi, 26 décembre 2023

Watzlawick et le rejet du père dans le monde américain-occidental

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Watzlawick et le rejet du père dans le monde américain-occidental

Nicolas Bonnal

guide_non_conformiste_pour_lusage_de_lamerique-258929-264-432.jpgDans son Guide non conformiste pour l’usage de l’Amérique, Watzlawick règle ses comptes avec la matrice de Palo Alto qui fit sa fortune et sa célébrité. Le bouquin est un règlement de comptes digne de figurer dans le répugnant brulot de Philippe Roger sur les anti-américains de tout poil, qui comme on sait ont perdu la partie en France et en Europe – car plus l’Amérique sombre et devient folle (militairement, démographiquement, politiquement, culturellement et économiquement), plus elle fascine et domine les esprits européens réduits à l’état de zombis et de miséreux bellicistes. Il reste aux politiciens européens à liquider la population locale sur ordre des labos, des GAFAM et des fonds de pension US (merci aux dibbouks de Kunstler et à cette volonté du Tikkoun olam qui devait réparer le monde – sont-ils stupides ou si mal intentionnés ?). Le problème est qu’en réduisant la population de leurs ouailles ici comme au Japon (-800.000/an depuis le vaccin) les « élites » américaines détruisent aussi leur capacité de nuire à l’échelle planétaire. Mais quand on dispose d’indices boursiers éternellement stratosphériques (quarante fois la valeur de 1980 quand l’or entre-temps n’a que triplé, et cinq fois celle de 2009), on peut tout se permettre, pas vrai ?

On sait que fille de l’Europe, l’Amérique, l’a toujours voulu détruire, ce qui est devenu possible à partir de la Première Guerre Mondiale. Ruinée et dépeuplée par cette guerre, l’Europe devient une colonie US, achève de se ruiner avec la Deuxième Guerre Mondiale qui se fait sur ordre américain (voir Frédéric Sanford, Barnes, Preparata, etc.) et ensuite peu à peu dépose les âmes et les armes. Elle n’est qu’un ombre et la construction européenne apparaît pour ce qu’elle est : une déconstruction sur ordre « anglo-saxon », qui aujourd’hui revêt un caractère haineux et carrément exterminateur.

Je reviendrai sur la lucidité des grands écrivains américains quant à la faculté de nuisance US qui est apparue dès la première moitié du dix-neuvième siècle : de Poe à Lovecraft en passant par Twain ou Hawthorne, il n’est pas un grand esprit US qui n’ait vu la catastrophe matérialiste et illuministe arriver : même Walt Whitman (voyez mon texte) en avait très bien parlé, une fois raccroché ses crampons de moderniste. Après la guerre de quatorze poursuivie pour les banquiers et la possession de la terre feinte, écrivains et dernières élites de souche anglo-saxonne culturelles décampent et vont sur l’Italie ou Paris ; et pendant que Stefan Zweig dénonce l’américanisation-uniformisation du monde (il dit bien que c’est la même chose), uniformisation qui repose sur le matérialisme, l’abrutissement et l’industrie culturelle (quelle alliance de mots tout de même), le banquier américain commence sa conquête de l’Europe, celle qui ravit nos leaders.

Donc dans son livre sur l’Amérique Watzlawick insiste sur la haine du père. Pays de grand remplacement et d’immigration, l’Amérique désavantage le père à partir des années 1870-1880.

51QAwJJ17XL._AC_UF1000,1000_QL80_.jpg« Les relations avec le père géniteur sont toutes différentes. Au début de son traité The American People, devenu un classique, l'anthropologue britannique Geoffrey Gorer analyse le phénomène typiquement amérjcain du rejet du père, et l'attribue à la nécessité, qui s'imposait pratiquement à chacun des trente millions d'Européens qui émigrèrent aux Etats-Unis entre 1860 et 1930, de s'adapter aussi vite que possible à la situation économique américaine. Mais, en s'efforçant de faire de ses enfants (généralement nés aux États-Unis) de « vrais » Américains, il devint, pour ces derniers, un objet de rejet et de dérision. Ses traditions, ses connaissances insuffisantes de la langue et surtout ses valeurs constituaient une source de gêne sociale pour la jeune génération qui fut, à son tour, victime de la réprobation de ses enfants. »

Oui l’homme immigré est toujours désavantagé et ne peut plus éduquer ses enfants, car il ne maîtrise pas assez la nouvelle langue et sa nouvelle sous-culture de sport, de consommation ou de télévision. Lipovetsky en avait bien parlé pour les maghrébins en France. Dans la démocratie cool et nihiliste qu’il décrit, les parents n’ont plus droit de cité (sic). Comme dit ailleurs Guy Debord, on ressemble à son temps plus qu’à son père. Le grand livre de Booth Tarkington, la Splendeur des Amberson, mal adapté sur ce point essentiel par l’agent communiste et New Deal Orson Welles (et pour cause !), en parle très bien de ce grand remplacement.

1003857_TarkingtonB_Magnificent.jpgMais le maître enfonce encore le cou :

« Ce rejet du père comme symbole du passé va de pair avec la surestimation des valeurs nouvelles et donc de la jeunesse. Le trentième anniversaire est cette date fatidique qui vous met au rebut du jour au lendemain, et mieux vaut ne pas parler du quarantième. Il en va de même avec l'engouement pour tout ce qui est nouveau, et tire sa qualité de cette nouveauté, même s'il s'agit d'une vieillerie sortie tout droit du magasin de friperie. »

La société de consommation s’impose et impose la rapide consommation sexuelle ou autre des femmes (Ô James Bond et le Tavistock Institute !) et des hommes (aujourd’hui confondus dans le sac unisexe) :

« Les slogans proclament imprimés sur les emballages des produits du supermarché même si l'on peut supposer, à juste titre, que farine ou aspirine, il s'agit toujours du même produit. Et le modèle de l'année d'un type d'automobile doit se distinguer du précédent, au moins par une enjolivure, même si ce qui importe, la technique de construction, n'a pas changé depuis des années. »

L’idéal totalitaire va s’imposer : on oublie la famille et on impose un groupe manipulé par un conditionnement ou un danger extérieur (pensez à ces films des années 70 qui bâtis sur l’implosion terminale de la famille imposent la naissance d’un groupe tenu par la peur et l’obéissance à un prêcheur ou un chef-clone issu du Deep State) ; Watzlawick encore :

« A cette foi utopique en l'avenir et au rejet du passé s'ajoute un autre élément, déjà évoqué: l'égalité et la stéréotypie, une éducation fondée sur l'intégration à la communauté. Cette félicité à venir devra être partagée à parts égales, il ne saurait être question de privilèges individuels. Depuis le jardin d'enfants, on inculque aux Américains qu'ils font partie d'un groupe, et que les valeurs, le comportement et le bien-être de ce groupe sont prépondérants. Toute pensée individuelle est répréhensible, sans parler d'une attitude non conforme. Les enseignants s'adressent à leurs élèves comme à un collectif, en se servant du mot class: Class, you will now write a composition about..., et cette entité amorphe qu'est la classe commence sa rédaction. Alors qu'un Européen ne supporte pas d'être pris pour Monsieur Tout-le-monde, le souci majeur d'un Américain est de ne pas dévier des normes du groupe. »

Ce groupe totalitaire et festif, abruti et bien soumis a donné en Europe les fous de Bruxelles et cette communauté européenne qui nous promet guerre, misère, Reset et totalitarisme informatique.

A propos du livre Plus ultra: Géopolitique atlantique espagnole

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A propos du livre Plus ultra: Géopolitique atlantique espagnole

(Ediciones Ratzel, 2023).

Entretien avec l'auteur Carlos X. Blanco

Pourquoi un livre sur la géopolitique nationale dans un pays comme l'Espagne d'aujourd'hui, qui n'a pas de géopolitique propre ?

L'Espagne est une nation en faillite depuis que son empire s'est effondré et que des puissances étrangères ont imposé une dynastie tout aussi étrangère au début du XVIIIe siècle. Avec les Bourbons, au cours de ce même XVIIIe siècle, il y a eu une récupération de l'Empire et nous avons même atteint un maximum territorial, mais sous la nécessaire subordination à la France. Depuis la guerre de succession, nous étions, pour ainsi dire, la franchise d'un Empire et non un Imperium proprement dit. Le reste de notre histoire a été un désastre. L'invasion napoléonienne aurait pu être un vrai début "nationaliste": le peuple de toute l'Espagne a pris conscience de lui-même et pour lui-même en 1808, et s'est battu pour la souveraineté contre ses propres élites, toujours traîtresses. Mais l'indépendance acquise a coûté très cher. Les oligarchies, qu'elles aient été francisées ou anglophiles, par le biais de la franc-maçonnerie, ont bien compris que les dépouilles de l'Empire devaient être vendues à l'étranger, comme des reliques que l'on solde au marché aux puces. Le peuple espagnol n'a pas réussi à former une nation espagnole. La nation historique n'a pas fonctionné comme nation politique, et le modèle libéral ou francisé ne pouvait que supprimer la nation historique elle-même, en éliminant même sa base, le peuple. Le même peuple s'est soulevé dans les Asturies en 1808, comme l'avait fait auparavant Pelayo en 718, un soulèvement qui a conduit les Madrilènes à se soulever immédiatement en suivant l'exemple de la Junte souveraine de la Principauté; ce peuple est mort dans les guerres dites "carlistes", véritables tentatives de résistance populaire. Depuis longtemps, nous n'avons plus de souveraineté. Les oligarchies nous ont vendus à bas prix aux Français, aux Anglais et aux Yankees. Et ce, pour toutes les étapes de notre histoire: la guerre illégale de 1898 et la trahison du Tribunal de Madrid, les manœuvres des puissances en 1936, l'attentat contre Carrero Blanco, l'invasion du Sahara "arrangée" par Juan Carlos, 23-F, les bombes d'Atocha, le coup d'Etat de Puigdemont... tous ces épisodes révèlent la désactivation progressive de la souveraineté nationale de l'Espagne. Face à ce "vol" de la Nation et du Peuple lui-même (le Peuple espagnol cesse d'exister), j'ai voulu écrire un livre qui rappelle les possibilités objectives de l'Espagne en tant que puissance géopolitique, potentiel donné par sa propre histoire et sa propre géographie. Mais ce potentiel ne peut être réalisé que s'il y a un changement énergique de mentalité, de régime et d'économie.

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L'élite politique et dirigeante, ainsi que les milieux intellectuels, sont-ils conscients de l'importance de la géopolitique ?

Comme je l'ai déjà dit, notre élite politique et dirigeante est, depuis des temps immémoriaux, et pour faire une généralisation qui peut être injuste dans certains cas, elle est une bande de voleurs et d'indolents. Ils ont gagné leur propre statut en collaborant avec nos "partenaires et amis". Lorsque vous entendez un politicien, un économiste, un diplomate, un homme d'affaires, etc. parler de "partenaires et alliés", vous pensez tout de suite au Maroc, à la France, à l'Angleterre, aux États-Unis, à l'"Europe" (U.E.), etc. Nous devons alors faire une traduction immédiate: ce sont là les ennemis objectifs de l'Espagne. Cela s'est déjà traduit, au moment du changement dynastique, par une déformation de l'image de l'Espagne: l'Espagne maure, l'Espagne du flamenco, de la tauromachie, l'Espagne agitée, "méditerranéenne", qui est au goût des Français, la puissance dominante de l'époque, à laquelle nous étions subordonnés. Ils ont donné un visage et des vêtements à une nouvelle Espagne inventée, et l'Espagne plus authentique (celto-germanique) a été refoulée. Par la suite, l'aliénation (y compris l'aliénation culturelle et ethnique) a été gérée par les Anglos et les Yankees. Les puissances dominantes ont imposé leurs élites locales collaborationnistes et même les conceptions nationales qui leur plaisaient et leur convenaient. 

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L'Espagne atlantique, l'Espagne des Caravelles et des "Plus Ultra" ne convient pas aux Anglos, aux Français, aux Yankees... C'est une Espagne aux fortes racines celtiques et indo-européennes, pas celle "où cent peuples se sont déversés en toi d'Algésiras à Istanbul", comme le dit la chanson de Serrat. Une Espagne maritime née pour être un empire: un empire territorial d'abord, chassant les Maures de l'autre côté du détroit de Gibraltar, puis un empire océanique et universel.

Plus ultra : la géopolitique atlantique de l'Espagne, pourquoi ce livre, et que proposez-vous dans ses pages ?

Je dirai d'abord ce qui est entre les lignes, ou à peine formulé en passant. Je propose un changement de régime, à court et moyen terme, quelque peu utopique à l'heure actuelle, dans lequel les peuples d'Espagne enterrent les différences idéologiques importées de la sphère "occidentale" (libéralisme, essentiellement, qu'il soit de gauche ou de droite) et constituent une Autorité populaire et énergique qui permette une "insubordination fondatrice", au sens de Marcelo Gullo (réindustrialisation, revitalisation des campagnes, programmes natalistes et protectionnisme graduel et prudent). Renaître démographiquement et productivement, consolider une armée au service de la défense des frontières et de la souveraineté nationale, et non une armée conçue pour des parades ou des "Erasmus" de l'OTAN, comme c'est le cas aujourd'hui. Mais surtout, relancer la projection maritime (civile et militaire) qui a fait notre grandeur à l'âge d'or, et ainsi embrasser à nouveau toute l'Ibéro-Amérique. Je propose de créer les bases d'un pôle hispanique atlantique. Ce pôle ne s'appelle pas "Amérique latine" comme le dit Douguine, mais Hispanidad, et il est appelé à dominer l'Atlantique quand l'OTAN et l'engeance yankee déclineront. 

Pourquoi, alors que l'Espagne a développé sa géopolitique, nous sommes-nous concentrés sur le bassin méditerranéen et l'Afrique du Nord comme axes principaux ?

À la mort d'Isabelle la Catholique, ce dilemme s'est posé. La continuité de la Reconquête après la prise de Grenade, comment allait-elle se faire: se projeter vers l'Atlantique ou vers la Méditerranée? Hériter des intérêts de la couronne d'Aragon fut un fardeau pour l'Espagne. Le nid de frelons italien, les Berbères et les Ottomans ? Plus tard, dans cette même Couronne, la Catalogne a été (et continue d'être) un véritable fardeau parasitaire qu'il fallait supporter. 

Le Maghreb aurait pu être une "Nouvelle Andalousie", mais l'entreprise était démesurée sans l'alliance effective (une "Croisade") des royaumes chrétiens. L'action des Français et des Anglais est déjà désastreuse : ils complotent avec les Berbères et les Ottomans, et profitent du commerce de la chair humaine, des esclaves blancs capturés dans tout le Levant. L'Espagne a plutôt poursuivi sa reconquête dans les Amériques. La Méditerranée était, et est toujours, un foyer d'invasion. L'Espagne ne fait pas encore partie de l'Afrique grâce à un effort héroïque qui a commencé avec Pelayo. Au sud, nous ne pouvons que faire un travail vigoureux d'endiguement. Il n'en sortira rien de bon.

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Quels seraient les avantages de la géopolitique atlantique que vous proposez ?

Une construction navale intense, un chantier naval florissant, génèrent de nombreux emplois. Une marine prestigieuse peut être une école de discipline et de talent. Une organisation internationale hispanique qui permet aux forces armées ibéro-américaines de collaborer entre elles, une "OTAN" hispanique en dehors de l'OTAN proprement dite, qui s'efforcerait de se défaire du joug anglo-américain... n'aurait que des avantages: échanges éducatifs, technologiques, géostratégiques... La marine civile, quant à elle, serait un élément clé pour un véritable marché commun ibéro-américain, non soumis aux intérêts anglo-américains. Un grand marché et un grand pôle qui collabore sans entrave avec les Chinois, les Russes, les Arabes (distinguons bien sûr Arabes et Maghrébins)... Si l'Espagne se renforce sur sa côte atlantique, elle pourra aussi exercer son rôle de barrage, d'endiguement, en Méditerranée. Il s'agirait de se renforcer là où l'histoire et la géopolitique nous disent que nous l'avons toujours fait, soit dans l'Atlantique et dans le Golfe de Gascogne, pour résister là où nous ne pouvons que "tenir", sans jamais rien gagner de bon ni de nouveau (c'est-à-dire le Sud méditerranéen et le Levant).

C'est un fait que, géopolitiquement (et dans d'autres domaines), l'Espagne n'est pas une nation souveraine. Quelles mesures devrions-nous commencer à prendre pour récupérer notre souveraineté ?

Eh bien, l'ordre que je propose est le suivant : 1) Souveraineté économique dirigée par une force de "concentration nationale" (non partisane), et sans litiges démo-libéraux, 2) Insubordination fondatrice au sens de Gullo (protectionnisme graduel et sélectif, toujours croissant, réindustrialisation, recolonisation de l'agriculture), 3) Insubordination consolidée, politique atlantique (Iberosphère, marine puissante et marine civile, dominant l'Atlantique et se connectant avec la mer Boréale et les mers de Chine), 4) Consolidation du pôle ibérique, en bonnes relations avec les pôles eurasien, chinois, arabe, indien et africain. Surtout avec les trois premiers. 5) L'abandon progressif de l'"Occident collectif".

Ces derniers temps, le discours hispaniste récupéré et renouvelé est devenu un courant politique de plus en plus important. Est-il possible de récupérer l'idée d'hispanité, avec l'Espagne comme axe central ?

Il faut faire preuve de beaucoup de pédagogie. Tout d'abord, il ne faut pas y voir un projet "néo-impérial", nostalgique et phalangiste. L'Hispanidad n'est ni de gauche ni de droite, bien au contraire... C'est un pôle géopolitique nécessaire pour que les Eurasiens, les Chinois, les Arabes, etc. se libèrent du joug anglo-américain, et c'est un pôle qui garantit la survie non aliénée des peuples de langue portugaise et espagnole. C'est un pôle qui peut favoriser le développement autocentré d'une vaste région (au moins) bicontinentale. L'Espagne ne doit pas être considérée comme une "mère", mais comme un partenaire confédéré petit et/ou moyen: le potentiel démographique et naturel se trouve principalement en Argentine et au Brésil.

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Dans votre livre, vous proposez l'union de l'Espagne et du Portugal: cette idée est-elle réalisable et quels en seraient les avantages pour les deux nations ?

Le Portugal est une nation sœur, fille directe de la reconquête espagnole, un exploit unique qui s'est déroulé dans les montagnes des Asturies au VIIIe siècle et qui a récupéré pour l'Europe les régions ou pays de Galice, de León, des Montagnes et aussi du Portugal. Le Portugal en tant que nation a les mêmes origines historico-politiques, culturelles et ethniques que le reste de l'Espagne et, bien entendu, le même ethnos y est préservé que dans tout le nord-ouest de l'Espagne.

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Comme je l'ai montré dans un livre récent, Francisco Suárez, le grand philosophe, juriste et théologien de Philippe II et Philippe III, a porté un jugement rigoureux sur la nécessité d'une politique atlantique (Portugal, Angleterre) et d'une annexion du royaume portugais avant qu'il ne tombe sous l'emprise de la Perfide Albion. Peut-être aurait-on pu faire mieux, et les puissances étrangères ont toujours conspiré pour empêcher cette unité ibérique qui, avec celle des nations américaines, produit une panique chez l'hégémon anglo-américain. Les Portugais ont été, en réalité, une colonie anglaise pendant des siècles. Un empire "franchisé" bien plus inféodé que celui des Espagnols. Le Nord-Ouest espagnol a besoin d'être repeuplé par une population autochtone : à bien des égards, c'est la partie la plus originale de l'Europe, moins torturée par le soi-disant "melting-pot" méditerranéen, "où l'on a déversé sur vous cent villages d'Algésiras à Istanbul". La chanson de Serrat, d'où je tire ces paroles, est très belle, mais je reconnais que je ne suis pas né en Méditerranée et que je vois cette mer (berceau de la culture classique, bien sûr) comme un cimetière aquatique et une honte pour l'humanité. Les forces hispaniques doivent se retrouver ailleurs. L'élément "phénicien" et afro-sémite (je parle ici du mythe légitimant le séparatisme, et non pas d'une réalité anthropologique) des Catalans ou des Andalous nostalgiques d'Al-Andalus, est totalement étranger, honteux et est à rejeter. Rejoindre le Portugal, c'est gagner en puissance démographique et maritime, et le substrat ethnique atlantico-celtique, très affaibli par le dépeuplement de l'ancien royaume de León, y gagnerait en poids.

Informations sur le livre :
Plus ultra : la géopolitica atlantica espanola (Carlos X. Blanco): https://edicionesratzel.com/plus-ultra-la-geopolitica-atlantica-espanola-de-carlos-x-blanco/