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lundi, 30 septembre 2024

L'hégémonie américaine et ses dangers

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L'hégémonie américaine et ses dangers

Source: https://news.cgtn.com/news/2023-02-20/U-S-Hegemony-and-Its-Perils-1hzPTDFI8KI/index.html

Sommaire

Introduction

  1. 1. L'hégémonie politique - un poids à toute épreuve
  2. 2. L'hégémonie militaire - l'usage inconsidéré de la force
  3. 3. Hégémonie économique - Pillage et exploitation
  4. 4. Hégémonie technologique - Monopole et suppression
  5. 5. Hégémonie culturelle - Diffusion de faux récits

Introduction

Depuis qu'ils sont devenus le pays le plus puissant du monde après les deux guerres mondiales et la guerre froide, les États-Unis ont fait preuve d'une plus grande audace pour s'ingérer dans les affaires intérieures d'autres pays, poursuivre, maintenir et abuser de leur hégémonie, favoriser la subversion et l'infiltration et mener délibérément des guerres, causant ainsi du tort à la communauté internationale.

Les États-Unis ont élaboré un manuel de jeu hégémonique pour mettre en scène des « révolutions de couleur », provoquer des conflits régionaux et même lancer directement des guerres sous le couvert de la promotion de la démocratie, de la liberté et des droits de l'homme. S'accrochant à la mentalité de la guerre froide, les États-Unis ont intensifié la politique des blocs et attisé les conflits et les confrontations. Ils ont étendu à l'excès le concept de sécurité nationale, abusé des contrôles à l'exportation et imposé des sanctions unilatérales à d'autres pays. Ils ont adopté une approche sélective du droit et des règles internationales, les utilisant ou les rejetant comme bon leur semble, et ont cherché à imposer des règles qui servent leurs propres intérêts au nom du maintien d'un « ordre international fondé sur des règles ».

Ce rapport, en présentant les faits pertinents, vise à exposer l'abus d'hégémonie des États-Unis dans les domaines politique, militaire, économique, financier, technologique et culturel et à attirer davantage l'attention de la communauté internationale sur les dangers des pratiques américaines pour la paix et la stabilité mondiales ainsi que pour le bien-être de tous les peuples.

1. L'hégémonie politique - le poids de la force

Les États-Unis tentent depuis longtemps de modeler les autres pays et l'ordre mondial avec leurs propres valeurs et leur propre système politique au nom de la promotion de la démocratie et des droits de l'homme.

Les exemples d'ingérence des États-Unis dans les affaires intérieures d'autres pays abondent. Au nom de la « promotion de la démocratie », les États-Unis ont pratiqué une « doctrine néo-Monroe » en Amérique latine, instigué des « révolutions de couleur » en Eurasie et orchestré le « printemps arabe » en Asie occidentale et en Afrique du Nord, provoquant le chaos et le désastre dans de nombreux pays.

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En 1823, les États-Unis ont annoncé la doctrine Monroe. Tout en vantant les mérites d'une « Amérique pour les Américains », ce qu'ils voulaient vraiment, c'était une « Amérique pour les États-Unis ».

Depuis lors, les politiques des gouvernements américains successifs à l'égard de l'Amérique latine et de la région des Caraïbes ont été marquées par l'ingérence politique, l'intervention militaire et la subversion des régimes. Depuis 61 ans d'hostilité et de blocus à l'égard de Cuba jusqu'au renversement du gouvernement Allende au Chili, la politique américaine à l'égard de cette région a été fondée sur une maxime : ceux qui se soumettent prospéreront, ceux qui résistent périront.

L'année 2003 a marqué le début d'une succession de « révolutions de couleur » - la « révolution des roses » en Géorgie, la « révolution orange » en Ukraine et la « révolution des tulipes » au Kirghizstan. Le Département d'État américain a ouvertement reconnu avoir joué un « rôle central » dans ces « changements de régime ». Les États-Unis se sont également ingérés dans les affaires intérieures des Philippines, chassant le président Ferdinand Marcos Sr. en 1986 et le président Joseph Estrada en 2001 par le biais de ce que l'on appelle les « révolutions du pouvoir du peuple ».

En janvier 2023, l'ancien secrétaire d'État américain Mike Pompeo publie son nouveau livre Never Give an Inch : Fighting for the America I Love. Il y révèle que les États-Unis ont comploté pour intervenir au Venezuela. Le plan consistait à forcer le gouvernement Maduro à conclure un accord avec l'opposition, à priver le Venezuela de sa capacité à vendre du pétrole et de l'or pour obtenir des devises, à exercer une forte pression sur son économie et à influencer l'élection présidentielle de 2018.

- Les États-Unis appliquent deux poids, deux mesures en matière de règles internationales. Plaçant leur intérêt personnel au premier plan, les États-Unis se sont éloignés des traités et des organisations internationales et ont placé leur droit interne au-dessus du droit international. En avril 2017, l'administration Trump a annoncé qu'elle couperait tous les financements américains au Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) sous prétexte que l'organisation « soutient ou participe à la gestion d'un programme d'avortement coercitif ou de stérilisation involontaire. » Les États-Unis ont quitté l'UNESCO à deux reprises, en 1984 et en 2017. En 2017, ils ont annoncé qu'ils quittaient l'Accord de Paris sur le changement climatique. En 2018, ils ont annoncé leur retrait du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, citant le « parti pris » de l'organisation contre Israël et son incapacité à protéger efficacement les droits de l'homme. En 2019, les États-Unis ont annoncé qu'ils se retiraient du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire afin de pouvoir développer sans entrave des armes de pointe. En 2020, ils ont annoncé leur retrait du traité sur le ciel ouvert.

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Les États-Unis ont également constitué une pierre d'achoppement pour le contrôle des armes biologiques en s'opposant aux négociations sur un protocole de vérification pour la Convention sur les armes biologiques (CIAB) et en empêchant la vérification internationale des activités des pays en matière d'armes biologiques. Seul pays à posséder un stock d'armes chimiques, les États-Unis ont à plusieurs reprises retardé la destruction de ces armes et sont restés réticents à remplir leurs obligations. Ils sont devenus le principal obstacle à la réalisation d'un « monde sans armes chimiques ».

Les États-Unis rassemblent de petits blocs par le biais de leur système d'alliances. Ils ont imposé une « stratégie indo-pacifique » à la région Asie-Pacifique, en créant des clubs exclusifs tels que les Cinq Yeux, la Quadrilatérale et l'AUKUS, et en forçant les pays de la région à prendre parti. Ces pratiques visent essentiellement à créer des divisions dans la région, à attiser la confrontation et à saper la paix.

- Les États-Unis portent arbitrairement un jugement sur la démocratie dans d'autres pays et fabriquent un faux récit sur « la démocratie contre l'autoritarisme » pour inciter à l'éloignement, à la division, à la rivalité et à la confrontation. En décembre 2021, les États-Unis ont accueilli le premier « Sommet pour la démocratie », qui a suscité les critiques et l'opposition de nombreux pays pour avoir tourné en dérision l'esprit de la démocratie et divisé le monde. En mars 2023, les États-Unis accueilleront un autre « Sommet pour la démocratie », qui reste malvenu et ne trouvera à nouveau aucun soutien.

2. Hégémonie militaire - Usage inconsidéré de la force

L'histoire des États-Unis est caractérisée par la violence et l'expansion. Depuis leur indépendance en 1776, les États-Unis ont constamment cherché à s'étendre par la force : ils ont massacré des Indiens, envahi le Canada, mené une guerre contre le Mexique, déclenché la guerre hispano-américaine et annexé Hawaï. Après la Seconde Guerre mondiale, les guerres provoquées ou lancées par les États-Unis ont inclus la guerre de Corée, la guerre du Viêt Nam, la guerre du Golfe, la guerre du Kosovo, la guerre d'Afghanistan, la guerre d'Irak, la guerre de Libye et la guerre de Syrie, abusant de leur hégémonie militaire pour ouvrir la voie à des objectifs expansionnistes. Ces dernières années, le budget militaire annuel moyen des États-Unis a dépassé les 700 milliards de dollars, représentant 40% du total mondial, soit plus que les 15 pays qui les suivent réunis. Les États-Unis disposent d'environ 800 bases militaires à l'étranger, avec 173.000 soldats déployés dans 159 pays.

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Selon le livre America Invades : How We've Invaded or been Militarily Involved with almost Every Country on Earth, les États-Unis ont combattu ou ont été militairement impliqués dans la quasi-totalité des quelque 190 pays reconnus par les Nations unies, à trois exceptions près. Ces trois pays ont été « épargnés » parce que les États-Unis ne les ont pas trouvés sur la carte.

Comme l'a dit l'ancien président Jimmy Carter, les États-Unis sont sans aucun doute la nation la plus belliqueuse de l'histoire du monde. Selon un rapport de l'université Tufts, « Introducing the Military Intervention Project : A new Dataset on U.S. Military Interventions, 1776-2019 », les États-Unis ont entrepris près de 400 interventions militaires dans le monde au cours de ces années, dont 34% en Amérique latine et dans les Caraïbes, 23% en Asie de l'Est et dans le Pacifique, 14% au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, et 13% en Europe. Actuellement, ses interventions militaires au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et en Afrique subsaharienne sont en augmentation.

Alex Lo, chroniqueur au South China Morning Post, a souligné que les États-Unis ont rarement fait la distinction entre la diplomatie et la guerre depuis leur création. Ils ont renversé des gouvernements démocratiquement élus dans de nombreux pays en développement au cours du 20ème siècle et les ont immédiatement remplacés par des régimes fantoches pro-américains. Aujourd'hui, en Ukraine, en Irak, en Afghanistan, en Libye, en Syrie, au Pakistan et au Yémen, les États-Unis répètent leurs vieilles tactiques consistant à mener des guerres par procuration, des guerres de basse intensité et des guerres de drones.

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- L'hégémonie militaire américaine a provoqué des tragédies humanitaires. Depuis 2001, les guerres et les opérations militaires lancées par les États-Unis au nom de la lutte contre le terrorisme ont fait plus de 900 000 morts, dont quelque 335 000 civils, des millions de blessés et des dizaines de millions de déplacés. La guerre d'Irak de 2003 a fait entre 200 000 et 250 000 morts civils, dont plus de 16 000 directement tués par l'armée américaine, et plus d'un million de sans-abri.

Les États-Unis ont créé 37 millions de réfugiés dans le monde. Depuis 2012, le nombre de réfugiés syriens a été multiplié par dix. Entre 2016 et 2019, 33 584 décès de civils ont été documentés dans les combats en Syrie, dont 3833 tués par les bombardements de la coalition dirigée par les États-Unis, la moitié d'entre eux étant des femmes et des enfants. Le 9 novembre 2018, le Public Broadcasting Service (PBS) a rapporté que les frappes aériennes lancées par les forces américaines sur Raqqa ont tué à elles seules 1600 civils syriens.

La guerre de deux décennies en Afghanistan a dévasté le pays. Au total, 47.000 civils afghans et 66.000 à 69.000 soldats et policiers afghans non liés aux attentats du 11 septembre ont été tués lors des opérations militaires américaines, et plus de 10 millions de personnes ont été déplacées. La guerre en Afghanistan a détruit les bases du développement économique du pays et a plongé le peuple afghan dans la misère. Après la « débâcle de Kaboul » en 2021, les Etats-Unis ont annoncé qu'ils allaient geler quelque 9,5 milliards de dollars d'avoirs appartenant à la banque centrale afghane, ce qui est considéré comme du « pillage pur et simple ».

En septembre 2022, le ministre turc de l'intérieur Suleyman Soylu a déclaré lors d'un rassemblement que les États-Unis avaient mené une guerre par procuration en Syrie, transformé l'Afghanistan en champ d'opium et en fabrique d'héroïne, plongé le Pakistan dans la tourmente et laissé la Libye en proie à des troubles civils incessants. Les États-Unis font tout ce qu'il faut pour voler et asservir la population de tout pays disposant de ressources souterraines.

Les États-Unis ont également adopté des méthodes de guerre épouvantables. Pendant la guerre de Corée, la guerre du Viêt Nam, la guerre du Golfe, la guerre du Kosovo, la guerre d'Afghanistan et la guerre d'Irak, les États-Unis ont utilisé des quantités massives d'armes chimiques et biologiques ainsi que des bombes à fragmentation, des bombes carburant-air, des bombes au graphite et des bombes à l'uranium appauvri, causant d'énormes dégâts aux installations civiles, d'innombrables victimes civiles et une pollution durable de l'environnement.

3. Hégémonie économique - Pillage et exploitation

Après la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont pris la tête des efforts visant à mettre en place le système de Bretton Woods, le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, qui, avec le plan Marshall, ont formé le système monétaire international centré sur le dollar américain. En outre, les États-Unis ont établi une hégémonie institutionnelle dans le secteur économique et financier international en manipulant les systèmes de vote pondérés, les règles et les arrangements des organisations internationales, y compris l'« approbation à la majorité de 85% », ainsi que leurs lois et réglementations commerciales nationales. En profitant du statut du dollar en tant que principale monnaie de réserve internationale, les États-Unis collectent en fait le « seigneuriage » du monde entier ; et en utilisant leur contrôle sur les organisations internationales, ils contraignent les autres pays à servir la stratégie politique et économique de l'Amérique.

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Les États-Unis exploitent les richesses du monde à l'aide du « seigneuriage ». La production d'un billet de 100 dollars ne coûte qu'environ 17 cents, mais les autres pays ont dû débourser 100 dollars de biens réels pour en obtenir un. Il y a plus d'un demi-siècle, il a été souligné que les États-Unis jouissaient d'un privilège exorbitant et d'un déficit sans larmes créé par leur dollar et qu'ils utilisaient ce billet sans valeur pour piller les ressources et les usines des autres nations.

L'hégémonie du dollar américain est la principale source d'instabilité et d'incertitude dans l'économie mondiale. Pendant la pandémie de COVID-19, les États-Unis ont abusé de leur hégémonie financière mondiale et injecté des milliers de milliards de dollars sur le marché mondial, laissant les autres pays, en particulier les économies émergentes, en payer le prix. En 2022, la Fed a mis fin à sa politique monétaire ultra-légère et s'est tournée vers des hausses de taux d'intérêt agressives, provoquant des turbulences sur le marché financier international et une dépréciation substantielle d'autres devises, telles que l'euro, dont beaucoup sont tombées à leur plus bas niveau depuis 20 ans. En conséquence, un grand nombre de pays en développement ont été confrontés à une forte inflation, à la dépréciation de leur monnaie et à des sorties de capitaux. C'est exactement ce que le secrétaire au Trésor de Nixon, John Connally, a fait remarquer un jour, avec autosatisfaction mais avec une grande précision : « Le dollar est notre monnaie, mais c'est votre problème. »

En contrôlant les organisations économiques et financières internationales, les États-Unis imposent des conditions supplémentaires pour aider les autres pays. Afin de réduire les obstacles à l'afflux de capitaux américains et à la spéculation, les pays bénéficiaires sont tenus de faire progresser la libéralisation financière et d'ouvrir les marchés financiers afin que leurs politiques économiques s'alignent sur la stratégie américaine. Selon la Revue d'économie politique internationale, en plus des 1 550 programmes d'allègement de la dette accordés par le FMI à ses 131 pays membres entre 1985 et 2014, pas moins de 55 465 conditions politiques supplémentaires ont été attachées.

- Les États-Unis répriment délibérément leurs opposants par la coercition économique. Dans les années 1980, pour éliminer la menace économique posée par le Japon et contrôler et utiliser ce dernier au service de l'objectif stratégique des États-Unis de confronter l'Union soviétique et de dominer le monde, les États-Unis ont utilisé leur pouvoir financier hégémonique contre le Japon et ont conclu l'Accord du Plaza. En conséquence, le yen a été poussé à la hausse et le Japon a été contraint d'ouvrir son marché financier et de réformer son système financier. L'accord du Plaza a porté un coup sévère à la dynamique de croissance de l'économie japonaise, laissant le Japon à ce qui a été appelé plus tard « trois décennies perdues. »

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L'hégémonie économique et financière de l'Amérique est devenue une arme géopolitique. Redoublant de sanctions unilatérales et de « juridiction à long bras », les États-Unis ont promulgué des lois nationales telles que l'International Emergency Economic Powers Act, le Global Magnitsky Human Rights Accountability Act et le Countering America's Adversaries Through Sanctions Act, et introduit une série de décrets visant à sanctionner des pays, des organisations ou des individus spécifiques. Les statistiques montrent que les sanctions américaines contre des entités étrangères ont augmenté de 933% entre 2000 et 2021. À elle seule, l'administration Trump a imposé plus de 3900 sanctions, soit trois sanctions par jour. Jusqu'à présent, les États-Unis avaient ou ont imposé des sanctions économiques à près de 40 pays à travers le monde, dont Cuba, la Chine, la Russie, la RPDC, l'Iran et le Venezuela, affectant près de la moitié de la population mondiale. Les « États-Unis d'Amérique » se sont transformés en « États-Unis des sanctions ». Et la « juridiction de longue portée » n'est plus qu'un outil permettant aux États-Unis d'utiliser les moyens de l'État pour supprimer les concurrents économiques et interférer dans les affaires internationales normales. Il s'agit là d'une grave entorse aux principes de l'économie de marché libérale dont les États-Unis se targuent depuis longtemps.

4. Hégémonie technologique - Monopole et répression

Les États-Unis cherchent à décourager le développement scientifique, technologique et économique des autres pays en exerçant un pouvoir de monopole, en prenant des mesures de suppression et en imposant des restrictions technologiques dans les domaines de la haute technologie.

Les États-Unis monopolisent la propriété intellectuelle au nom de la protection. Profitant de la position de faiblesse des autres pays, en particulier des pays en développement, en matière de droits de propriété intellectuelle et de la vacance institutionnelle dans les domaines concernés, les États-Unis engrangent des profits excessifs par le biais du monopole. En 1994, les États-Unis ont fait avancer l'Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC), imposant un processus et des normes américanisés en matière de protection de la propriété intellectuelle dans le but de consolider leur monopole sur la technologie.

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Dans les années 1980, pour contenir le développement de l'industrie japonaise des semi-conducteurs, les États-Unis ont lancé l'enquête « 301 », renforcé leur pouvoir de négociation dans les négociations bilatérales par le biais d'accords multilatéraux, menacé d'accuser le Japon de pratiquer un commerce déloyal et imposé des droits de douane de rétorsion, obligeant le Japon à signer l'accord américano-japonais sur les semi-conducteurs. En conséquence, les entreprises japonaises de semi-conducteurs ont été presque totalement exclues de la concurrence mondiale et leur part de marché a chuté de 50% à 10%. Pendant ce temps, avec le soutien du gouvernement américain, un grand nombre d'entreprises américaines de semi-conducteurs ont saisi l'occasion et se sont emparées d'une plus grande part de marché.

Les États-Unis politisent et militarisent les questions technologiques et les utilisent comme outils idéologiques. Dépassant le concept de sécurité nationale, les États-Unis ont mobilisé le pouvoir de l'État pour réprimer et sanctionner l'entreprise chinoise Huawei, ont restreint l'entrée des produits Huawei sur le marché américain, ont coupé son approvisionnement en puces et en systèmes d'exploitation, et ont contraint d'autres pays à interdire à Huawei d'entreprendre la construction d'un réseau 5G au niveau local. Ils ont même persuadé le Canada de détenir sans raison la directrice financière de Huawei, Meng Wanzhou, pendant près de trois ans.

Les États-Unis ont inventé toute une série de prétextes pour réprimer les entreprises chinoises de haute technologie qui sont compétitives au niveau mondial et ont placé plus de 1000 entreprises chinoises sur des listes de sanctions. En outre, les États-Unis ont également imposé des contrôles sur la biotechnologie, l'intelligence artificielle et d'autres technologies de pointe, renforcé les restrictions à l'exportation, resserré le contrôle des investissements, supprimé les applications chinoises de médias sociaux telles que TikTok et WeChat, et fait pression sur les Pays-Bas et le Japon pour qu'ils restreignent les exportations de puces et d'équipements ou de technologies connexes vers la Chine.

Les États-Unis ont également pratiqué une politique de deux poids deux mesures à l'égard des professionnels de la technologie liés à la Chine. Pour mettre à l'écart et supprimer les chercheurs chinois, depuis juin 2018, la validité des visas a été raccourcie pour les étudiants chinois qui se spécialisent dans certaines disciplines liées à la haute technologie, des cas répétés se sont produits où des universitaires et des étudiants chinois se rendant aux États-Unis pour des programmes d'échange et des études ont été refusés de manière injustifiée et harcelés, et une enquête à grande échelle sur les universitaires chinois travaillant aux États-Unis a été menée.

Les États-Unis consolident leur monopole technologique au nom de la protection de la démocratie. En construisant de petits blocs technologiques, tels que l'« alliance des puces » et le « réseau propre », les États-Unis ont apposé des étiquettes « démocratie » et « droits de l'homme » sur la haute technologie et ont transformé les questions technologiques en questions politiques et idéologiques afin de fabriquer des excuses pour leur blocus technologique contre d'autres pays. En mai 2019, les États-Unis ont rassemblé 32 pays à la Conférence de Prague sur la sécurité de la 5G en République tchèque et ont publié la Proposition de Prague dans le but d'exclure les produits 5G de la Chine. En avril 2020, Mike Pompeo, alors secrétaire d'État américain, a annoncé la « voie propre 5G », un plan conçu pour construire une alliance technologique dans le domaine de la 5G avec des partenaires liés par leur idéologie commune sur la démocratie et la nécessité de protéger la « cybersécurité ». Ces mesures, en substance, sont les tentatives des États-Unis de maintenir leur hégémonie technologique par le biais d'alliances technologiques.

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Les États-Unis abusent de leur hégémonie technologique en menant des cyberattaques et des écoutes. Les États-Unis ont longtemps eu la réputation d'être un « empire de hackers », blâmés pour leurs actes de cyber-vol rampants dans le monde entier. Ils disposent de toutes sortes de moyens pour mettre en œuvre des cyberattaques et une surveillance omniprésentes, notamment l'utilisation des signaux des stations de base analogiques pour accéder aux téléphones portables afin de voler des données, la manipulation d'applications mobiles, l'infiltration de serveurs en nuage et le vol par le biais de câbles sous-marins. La liste est longue.

La surveillance américaine est aveugle. Tout le monde peut être la cible de cette surveillance, qu'il s'agisse de rivaux ou d'alliés, et même de dirigeants de pays alliés comme l'ancienne chancelière allemande Angela Merkel et plusieurs présidents français. La cybersurveillance et les attaques lancées par les États-Unis, telles que « Prism », « Dirtbox », « Irritant Horn » et « Telescreen Operation », sont autant de preuves que les États-Unis surveillent de près leurs alliés et partenaires. Ces écoutes ont déjà suscité l'indignation dans le monde entier. Julian Assange, fondateur de Wikileaks, un site web qui a révélé les programmes de surveillance américains, a déclaré : « N'attendez pas d'une superpuissance mondiale de la surveillance qu'elle agisse avec honneur ou respect. Il n'y a qu'une seule règle : Il n'y a pas de règles.

5. Hégémonie culturelle - Diffusion de faux récits

L'expansion mondiale de la culture américaine est un élément important de la stratégie extérieure des États-Unis. Les États-Unis ont souvent utilisé des outils culturels pour renforcer et maintenir leur hégémonie dans le monde.

Les États-Unis intègrent les valeurs américaines dans leurs produits, tels que les films. Les valeurs et le mode de vie américains sont liés à leurs films, émissions de télévision, publications, contenus médiatiques et programmes par des institutions culturelles à but non lucratif financées par le gouvernement. Ils façonnent ainsi un espace culturel et d'opinion publique dans lequel la culture américaine règne et maintient son hégémonie culturelle. Dans son article intitulé « L'américanisation du monde », John Yemma, un universitaire américain, expose les véritables armes de l'expansion culturelle américaine : Hollywood, les usines de conception d'images de Madison Avenue et les chaînes de production de Mattel Company et de Coca-Cola.

Les États-Unis utilisent différents moyens pour maintenir leur hégémonie culturelle. Les films américains sont les plus utilisés ; ils occupent aujourd'hui plus de 70% du marché mondial. Les États-Unis exploitent habilement leur diversité culturelle pour séduire les différentes ethnies. Lorsque les films hollywoodiens déferlent sur le monde, ils hurlent les valeurs américaines qui leur sont attachées.

L'hégémonie culturelle américaine ne se manifeste pas seulement par une « intervention directe », mais aussi par une « infiltration des médias » et comme « une trompette pour le monde ». Les médias occidentaux dominés par les États-Unis jouent un rôle particulièrement important dans la formation d'une opinion publique mondiale favorable à l'ingérence des États-Unis dans les affaires intérieures des autres pays.

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Le gouvernement américain censure strictement toutes les entreprises de médias sociaux et exige leur obéissance. Le PDG de Twitter, Elon Musk, a admis le 27 décembre 2022 que toutes les plateformes de médias sociaux travaillent avec le gouvernement américain pour censurer le contenu, a rapporté Fox Business Network. L'opinion publique aux États-Unis est soumise à l'intervention du gouvernement pour restreindre toutes les remarques défavorables. Google fait souvent disparaître des pages.

Le ministère américain de la défense manipule les médias sociaux. En décembre 2022, The Intercept, un site d'investigation américain indépendant, a révélé qu'en juillet 2017, Nathaniel Kahler, un responsable du Commandement central américain, a demandé à l'équipe de politique publique de Twitter d'augmenter la présence de 52 comptes en langue arabe figurant sur une liste qu'il avait envoyée, dont six devaient être prioritaires. L'un de ces six comptes était consacré à la justification des attaques de drones américains au Yémen, notamment en affirmant que les attaques étaient précises et ne tuaient que des terroristes, et non des civils. Suite à la directive de Kahler, Twitter a placé ces comptes en langue arabe sur une « liste blanche » afin d'amplifier certains messages.

- Les États-Unis pratiquent une politique de deux poids deux mesures en matière de liberté de la presse. Ils répriment brutalement et réduisent au silence les médias d'autres pays par divers moyens. Les États-Unis et l'Europe interdisent l'accès à leurs pays aux principaux médias russes, tels que Russia Today et Sputnik. Des plateformes telles que Twitter, Facebook et YouTube restreignent ouvertement les comptes officiels de la Russie. Netflix, Apple et Google ont supprimé les chaînes et les applications russes de leurs services et de leurs boutiques d'applications. Une censure draconienne sans précédent est imposée aux contenus liés à la Russie.

- Les États-Unis abusent de leur hégémonie culturelle pour instiguer une « évolution pacifique » dans les pays socialistes. Ils créent des médias d'information et des organisations culturelles ciblant les pays socialistes. Ils injectent des fonds publics considérables dans les réseaux de radio et de télévision pour soutenir leur infiltration idéologique, et ces porte-parole bombardent les pays socialistes dans des dizaines de langues avec de la propagande incendiaire jour et nuit.

Les États-Unis utilisent la désinformation comme fer de lance pour attaquer d'autres pays et ont construit une chaîne industrielle autour de celle-ci ; il existe des groupes et des individus qui inventent des histoires et les colportent dans le monde entier pour tromper l'opinion publique avec le soutien de ressources financières presque illimitées.

Conclusion

Alors qu'une cause juste vaut à son champion un large soutien, une cause injuste condamne son défenseur à être un paria. Les pratiques hégémoniques, dominatrices et intimidantes consistant à utiliser la force pour intimider les faibles, à prendre aux autres par la force et le subterfuge, et à jouer à des jeux à somme nulle, causent de graves dommages. Les tendances historiques à la paix, au développement, à la coopération et au bénéfice mutuel sont irréversibles. Les États-Unis ont fait fi de la vérité par leur puissance et ont piétiné la justice pour servir leurs propres intérêts. Ces pratiques hégémoniques unilatérales, égoïstes et régressives ont suscité des critiques et une opposition croissantes et intenses de la part de la communauté internationale.

Les pays doivent se respecter mutuellement et se traiter sur un pied d'égalité. Les grands pays doivent se comporter d'une manière conforme à leur statut et prendre l'initiative d'un nouveau modèle de relations entre États, fondé sur le dialogue et le partenariat, et non sur la confrontation ou l'alliance. La Chine s'oppose à toute forme d'hégémonisme et de politique de puissance et rejette toute ingérence dans les affaires intérieures des autres pays. Les États-Unis doivent faire un sérieux examen de conscience. Ils doivent examiner d'un œil critique ce qu'ils ont fait, renoncer à leur arrogance et à leurs préjugés et abandonner leurs pratiques hégémoniques, de domination et d'intimidation.

Source(s) : Agence de presse Xinhua

Quand Israël inspire Douguine et Korybko

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Quand Israël inspire Douguine et Korybko

Nicolas Bonnal

La démonstration israélienne est impressionnante : l’Iran semble cuit, comme l’a dit Gilles Kepel dans le Figaro. Quand on n’est pas capable de répliquer et qu’on ne fait que prendre des coups… If you want to shoot, shoot, don’t talk », comme dit Eli Wallach dans le meilleur des Sergio Leone.

Le Hezbollah et le Hamas sont décapités et si tout le monde antisystème-tiers-mondiste-sudiste-global traite Netanyahou de nazi, il s’en fout. La guerre de propagande dont a parlé Custine ne l’atteint pas, il tient les élus américains et il se fout du reste. Il ne se préoccupe que de guerre de conquêtes, comme disait Custine.

C’est là qu’interviennent Douguine et Korybko alors que le narcissisme psychique de la gent antisystème continue de se heurter à la protestation véhémente de la réalité dont a parlé génialement Freud (voyez mon texte).

Simplicius le «penseur» a écrit (je le cite pour citer Douguine) :

« Maintenant, même des personnalités comme Douguine ont salué la suprématie des actions d’Israël comme un exemple ou une quintessence de la manière dont les nations devraient combattre leurs ennemis, sans retenue et avec une autorité décisive:

« C'est désagréable à admettre, mais la détermination radicale d'Israël dans la destruction impitoyable de ses ennemis contraste clairement avec le comportement non seulement de ces ennemis, mais aussi de nous-mêmes dans nos relations avec le régime de Kiev. Israël joue en avant, et il est désormais clair qu'il a provoqué l'attaque du Hamas, ce qui n'a apporté aucun fruit à la Résistance, et Israël a réussi à détruire la direction des forces qui lui sont antagonistes au Moyen-Orient et à commettre facilement un génocide à grande échelle des Palestiniens à Gaza. Encore une fois, celui qui est le plus rapide a raison. Celui qui agit de manière plus décisive gagne. Mais nous sommes prudents et hésitants constamment. Au fait, l'Iran est pareil. C'est une route qui ne mène nulle part. Gaza a disparu. La direction du Hamas a disparu. Maintenant, la direction du Hezbollah a disparu. Et le président iranien Raïssi est parti. Et son téléavertisseur a disparu. Mais Zelensky est là. Et Kiev se tient comme si de rien n'était. Soit nous entrons dans le jeu pour de vrai, soit... Je ne veux pas penser à la deuxième option. Mais dans les guerres modernes, le timing, la rapidité, la dromocratie décident de tout. Les sionistes agissent rapidement, en avance sur le temps. Avec audace. Et ils gagnent. C'est ce que nous devons faire."

Un ami a commenté ces lignes :

« Douguine est soupçonné par certains d'être un faux opposant au NOM. Considérer comme Israël que la fin justifie les moyens est agir selon la logique de Satan. »

Sans doute mais c’est comme ça qu’on gagne : qui a vécu par les armes survivra par les armes et bien mal acquis profite toujours, semble nous dire les vainqueurs du moment.

Voyons Korybko, qui constate la lenteur des offensives russes. Il n’est pas le seul : il y avait le regretté Tandonnet, il y a le commentateur de Slavland et Paul Craig Roberts que j’ai cité il y a déjà des années : Craig Roberts que l’incurie de Poutine rend fou ou presque.

Korybko donc :

« Ces leçons sont les suivantes : 1) donner la priorité aux objectifs militaires plutôt qu’aux objectifs politiques ; 2) l’importance d’un renseignement supérieur ; 3) l’insensibilité à l’opinion publique ; 4) la nécessité pour l’« État profond » d’être pleinement convaincu de la nature existentielle du conflit en cours ; et 5) pratiquer une « décision radicale ». »

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Et puis comme une commentatrice de Ria.ru (Nikiforova, que je recommande), Korybko vante l’exemple israélien :

« La guerre israélo-libanaise et le conflit ukrainien sont si différents qu'ils sont pratiquement incomparables, mais la Russie peut encore tirer quelques leçons générales d'Israël si elle en a la volonté. La première est que la priorité donnée aux objectifs militaires augmente les chances d'atteindre les objectifs politiques. L'opération spéciale de la Russie continue d'être caractérisée par une certaine retenue, qui s'inspire du magnum opus de Poutine « Sur l'unité historique des Russes et des Ukrainiens », contrairement à la conduite d'Israël dans sa guerre contre le Liban. »

Custine disait que l’Occident faisait des guerres de propagande, et la Russie des guerres de conquête. Cet heureux temps n’est plus et la Russie se dégonfle. Korybko ajoute donc :

« Troisièmement, la Russie reste sensible à l’opinion publique internationale, ce qui est une autre conséquence de la priorité donnée aux objectifs politiques par rapport aux objectifs militaires, alors qu’Israël est insensible à l’opinion publique nationale, au Liban et dans le monde entier. La Russie mettra donc ses troupes en danger en capturant des zones pâté de maisons par pâté de maisons, au lieu de pratiquer la « tactique de choc et d’effroi » comme le fait Israël au Liban. Même si l’approche russe a conduit à beaucoup moins de morts civiles, elle est toujours critiquée autant qu’Israël, voire plus. »

On en reste à la guerre d’usure orwellienne dont j’ai parlé dix fois, et qui n’est peut-être même pas une guerre orwellienne : simplement une guerre d’usure ratée par Poutine et qui coûte cher pour rien. Le peuple frère ukrainien a perdu 750.000 hommes pour rien, excusez du peu. Et que serait-ce s’il n’était pas frère ce peuple ?

« La Russie continue de se retenir en continuant à mener une « guerre d’usure » improvisée avec l’Occident en Ukraine, après avoir échoué à contraindre Zelensky à accepter les exigences militaires qui lui ont été imposées au cours de la phase initiale de l’opération spéciale au lieu de passer à la « guerre de choc et de terreur ». Elle ne détruira toujours aucun pont sur le Dniepr en raison de sa priorité donnée aux objectifs politiques sur les objectifs militaires et de sa sensibilité à l’opinion publique mondiale, et a même déjà laissé plusieurs lignes rouges être franchies . »

J’ai parlé de Paul Craig Roberts. Lui écrit ceci il y a deux semaines avant la dérouillée du Hezbollah et du reste (ici aussi beaucoup de parole et peur d’action) :

« Lorsque Israël a déployé ses forces à Gaza, c'était le moment idéal pour le Hezbollah d'attaquer et de renverser Israël. Mais le Hezbollah s'est assis sur ses fesses et a gaspillé son avantage stratégique. Aujourd'hui, après de nombreuses frappes israéliennes et des explosions d'appareils de communication, le Hezbollah a perdu la plupart de ses dirigeants. Lors de la dernière frappe aérienne israélienne sur Beyrouth, au Liban, Ibrahim Aqil, le chef de l'unité d'élite Radwan du Hezbollah, a été tué. Les dirigeants compétents sont très rares, et il semble qu'Israël ait désarmé le Hezbollah en éliminant ses dirigeants compétents.

L'Iran s'est également contenté de montrer à Israël sa capacité à vaincre le système de défense antiaérienne Iron Dome. En agissant ainsi sans neutraliser Israël, l'Iran a mis Israël en garde contre sa vulnérabilité et a gâché son avantage stratégique.

En refusant à l'Iran le système de défense antiaérienne russe S-400, Poutine a permis à Israël de continuer à assassiner par voie aérienne les dirigeants du Hezbollah en Iran. L'incapacité de Poutine à protéger un allié a renforcé la position des États-Unis et d'Israël au Moyen-Orient et affaibli celle de la Russie.

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La Syrie continue également de subir les attaques aériennes israéliennes et américaines, qui détruisent les dirigeants iraniens, car Poutine refuse que la Syrie soit dotée de systèmes de défense aérienne russes. En fait, Poutine protège les attaques israéliennes et américaines sur le territoire syrien au lieu de protéger l'allié syrien de la Russie. »

Il est vraisemblable en effet que la Syrie sautera, et l’Iran aussi. Les amateurs du joueur d’échecs pourront vanter les mérites de sa prudence.

Korybko ajoute en plaisantant presque :

« Le noble projet de Poutine d'une grande réconciliation russo-ukrainienne après la fin de l'opération spéciale semble plus lointain que jamais, mais il croit toujours qu'il est suffisamment viable pour justifier de maintenir le cap en continuant à donner la priorité aux objectifs politiques plutôt qu'aux objectifs militaires. Il est le commandant en chef suprême et dispose de plus d'informations que quiconque, il a donc de bonnes raisons de le faire, mais peut-être que l'exemple d'Israël au Liban l'incitera à voir les choses différemment et à agir en conséquence. »

Plus froidement Craig Roberts écrit :

« Poutine n’a pas non plus fait grand-chose au sujet de l’Ukraine. Il n’a rien fait pour empêcher Washington de renverser le gouvernement ukrainien et d’installer un régime néonazi. »

Un illuminé qui semble se réveiller un peu est Escobar. Il écrit récemment :

« L’incapacité – et la réticence – des Nations Unies et de leur Conseil de sécurité à mettre un terme à un génocide retransmis en direct a discrédité ce dernier au-delà de toute possibilité de rédemption. Toute résolution sérieuse infligeant de graves conséquences à la psychopathologie mortelle d’Israël a été, est et sera bloquée au Conseil de sécurité de l’ONU.

Place à un spectacle surréaliste dimanche et lundi derniers à New York, juste avant la 79ème Assemblée générale annuelle, où les chefs d'État se sont réunis pour prononcer leurs nobles discours à la tribune de l'Assemblée générale.

Les États membres de l’ONU ont adopté un Pacte pour l’avenir par 143 voix pour, seulement sept contre et 15 abstentions. Le diable est bien sûr dans les détails: qui l’a réellement conçu et approuvé? Comment a-t-il pu se retrouver au sommet de l’ordre du jour alors que le monde brûle ? Et pourquoi sentons-nous un rat (géant) ?

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La machine de relations publiques de l’ONU a annoncé, joyeusement, que le « résultat clé du Sommet du futur est une opportunité unique de guider l’humanité sur une nouvelle voie vers notre avenir commun ».

C'est un beau langage, mais pour être clair, cela n'a rien à voir avec le concept philosophique inclusif chinois de « communauté d'avenir partagé pour l'humanité ». Cela ressemble davantage à l'avenir commun envisagé par la ploutocratie atlantiste qui règne sur ce qu'on appelle le « jardin », et qui ne produit que des diktats pour la « jungle ».

Cet avenir envisagé pour l’humanité – à l’opposé de l’esprit communautaire chinois – est une apothéose de la quatrième révolution industrielle , venue tout droit de la bande de Davos, personnifiée par le Forum économique mondial (WEF).

Ce sont ces acteurs qui ont supervisé les précédentes « négociations », inexistantes, rappelant le fatidique accord de coopération entre l’ONU et le Forum économique mondial (WEF) signé en juillet 2019, quelques mois avant l’ère Covid.

Cet accord, comme l’a fait remarquer l’analyste Peter Koenig, est « illégal », car « l’ONU ne peut pas conclure d’accords avec les ONG, mais il est de facto sans importance dans un monde ordonné par des règles ». Dans la vie réelle, il configure l’ONU comme une simple annexe de Davos. »

On a compris qui mène le jeu. Ne pas oublier Black Rock, Fink, Soros et le reste...

Et Korybko ajoute :

« Il (Douguine) a conclu sur une note inquiétante : « Soit nous nous joignons au jeu pour de bon, soit… La deuxième option est quelque chose que je ne veux même pas envisager. Mais dans la guerre moderne, le timing, la vitesse et la « dromocratie » décident de tout. Les sionistes agissent rapidement, proactivement. Audacieusement. Et ils gagnent. Nous devons suivre leur exemple. » 

Ici une remarque personnelle : Douguine ne représente que lui-même et on voit mal la Russie réagir enfin sérieusement. J’ai assez écrit pour la propagande russe (pravda.ru, sputniknews.com) pour le savoir.

Sources :

https://www.paulcraigroberts.org/2024/09/23/israel-the-am...

https://simplicius76.substack.com/p/israels-short-lived-g...

https://korybko.substack.com/p/five-lessons-that-russian-...

https://www.lefigaro.fr/vox/monde/gilles-kepel-par-dela-l...

https://fr.sputniknews.africa/search/?query=NICOLAS+BONNAL

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dimanche, 29 septembre 2024

La rencontre de Trump avec Zelensky, un magistral coup de poker électoral

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La rencontre de Trump avec Zelensky, un magistral coup de poker électoral

Par Elena Fritz 

Source: https://www.pi-news.net/2024/09/trumps-treffen-mit-selenskyj-meisterhafter-wahlkampf-schachzug/

Que se passe-t-il lorsqu'un ancien président et un chef d'Etat étranger se rencontrent ? Dans le cas de Donald Trump et de Volodymyr Zelensky, cela devient vite évident : il ne s'agit pas seulement de politique, mais d'un jeu dangereux de pouvoir et d'influence. Trump a tenté d'apaiser les tensions entre les républicains et le président ukrainien en soulignant que Zelensky aurait pu faire le jeu des démocrates il y a cinq ans, lors de la procédure d'impeachment - mais qu'il ne l'a pas fait. Une manœuvre intelligente ?

Mais le Washington Post ne s'est pas fait attendre et a répliqué par une vérification des faits cinglante : « Non, Zelensky n'a jamais dit que Trump n'avait absolument rien fait de mal ! Les projecteurs se sont ainsi braqués sur une conférence de presse commune tenue il y a cinq ans, au cours de laquelle Trump avait parlé d'une « magnifique conversation » et Zelensky avait confirmé que personne n'avait fait pression sur lui. Alors que Trump affirme n'avoir rien inventé, le Washington Post maintient que toute l'histoire de l'impeachment contre lui était une construction.

Dans ce jeu de manœuvres politiques, il est difficile de savoir qui tire réellement les ficelles. Trump, qui se met en scène comme un pacificateur, profite de l'occasion pour redorer son image. Avec un sourire presque maussade aux côtés de Zelensky, il souligne ses bonnes relations avec Poutine et donne ainsi l'impression d'être le seul à pouvoir contrôler les aides financières à l'Ukraine tout en instaurant la paix.

Zelensky, assis entre deux chaises, savait que dire non à une rencontre avec un potentiel futur président aurait été une entreprise risquée. Après tout, il est soutenu par les démocrates. Mais dans un climat politique où Trump regagne en influence, Zelensky a dû peser le pour et le contre de sa position.

Trump profite également de la rencontre pour se présenter comme un politicien modéré, prêt à travailler sur une mission de paix avec le gouvernement actuel après une éventuelle victoire électorale. Un coup audacieux qui pourrait non seulement lui attirer la sympathie, mais aussi lui permettre de convaincre au-delà des frontières des partis.

Et n'oublions pas les néoconservateurs: malgré leur position affaiblie, ils ont encore une énorme influence au sein du parti républicain et peuvent mobiliser d'importants moyens financiers - des ressources dont Trump a un besoin urgent dans une campagne électorale serrée.

En fin de compte, cette rencontre montre clairement une chose: Trump 2024 n'est plus le populiste impulsif de 2016. Il a changé, il est devenu plus stratégique et plus calculateur. Bien que la rencontre avec Zelensky n'ait pas donné de résultats politiques tangibles, il s'agissait d'un coup magistral sur l'échiquier de la campagne électorale - un acte symbolique aux conséquences importantes, qui place à la fois Trump et Zelensky dans une position passionnante. Le paysage politique est en mouvement, et le prochain coup est imminent.

Qui est Elena Fritz?

Elena Fritz, née le 3 octobre 1986, est arrivée en Allemagne il y a 24 ans en tant qu'Allemande de Russie. Après son baccalauréat, elle a étudié le droit à l'université de Ratisbonne et a obtenu un diplôme avec succès. Elle s'est engagée dans l'AfD en 2018, a fait partie du comité directeur du parti dans l'État de Bavière de 2019 à 2021 et s'est présentée comme candidate directe au Bundestag en 2021. Elle est l'heureuse mère d'un petit garçon de trois ans. Cliquez ici pour accéder au canal Telegram d'Elena Fritz: https://t.me/global_affairs_byelena.

Trop d'adhésions au groupe BRICS, recherche de solutions alternatives

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Trop d'adhésions au groupe BRICS, recherche de solutions alternatives

Ala de Granha

Source: https://electomagazine.it/troppe-adesioni-ai-brics-si-cercano-soluzioni-alternative/

Tous ensemble, passionnément. Avec le groupe Brics. Ou peut-être pas. Car les demandes d'adhésion commencent à être un peu trop nombreuses. Les membres fondateurs cherchent donc différents moyens d'augmenter le nombre de membres sans affaiblir la structure de base. Poutine a parlé de 35 demandes officielles. En réalité, il semble qu'il y en ait beaucoup plus. Et toutes ne seront certainement pas acceptées.

Les Etats du groupe Brics, avec toutes les différences entre les systèmes politiques et économiques qui existent, ne veulent pas se déformer en admettant n'importe qui. Surtout lorsque cette adhésion créerait des problèmes dans le commerce mondial. C'est le cas de la Corée du Nord, par exemple. Mais la demande d'adhésion de la Turquie, un pays de l'OTAN, pose également des problèmes. En effet, les Brics n'auraient peut-être aucune difficulté à s'entendre avec Erdogan. Mais si Erdogan se retire, on risque d'avoir affaire à un pays au service de Washington. Créant des désastres colossaux pour la structure même des Brics.

Poutine, Xi Jinping, Modi et Lula - ainsi que tous les nouveaux partenaires - cherchent donc des solutions à présenter au sommet de fin octobre à Kazan, en Russie. Ce n'est pas facile. Car, d'une part, un monde multipolaire se construit à partir d'une base extrêmement large de pays membres. Mais l'organisation doit pouvoir compter sur une certaine homogénéité. Si ce n'est politique, au moins économique. Or, les demandes d'adhésion émanent plutôt de pays très différents sur le plan économique.

Des pays dont les principaux partenaires ont absolument besoin. En effet, Pékin a besoin de nouveaux marchés et de nouveaux pays dans lesquels investir, Moscou cherche de nouveaux alliés pour surmonter les sanctions occidentales obtuses, New Delhi a besoin de nouveaux amis pour affirmer sa suprématie économique dans le Sud mondial. Quant à Brasilia, elle cherche des alliés sur d'autres continents, car l'Amérique latine est trop petite pour un développement harmonieux et durable.

Il devient donc indispensable de trouver de nouvelles formes, de nouveaux modèles d'adhésion aux Brics. Pour gagner le sacro-saint respect d'un Occident obsédé par l'indispensabilité de la suprématie américaine, chèrement payée par l'Europe.

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Le triomphe de l’inculture: le monument préféré des Français en 2024 est… « le Circuit des 24h du Mans »!

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Le triomphe de l’inculture: le monument préféré des Français en 2024 est… « le Circuit des 24h du Mans »!

Pierre-Emile Blairon

Pour cette nouvelle édition de l’émission télévisée créée par Stéphane Bern, « le monument préféré des Français », les téléspectateurs ont élu ce mercredi 18 septembre 2024 « le circuit des 24h du Mans ». Un choix qui ne fait pas l’unanimité des internautes, loin de là.

Tout d’abord, ce lieu dédié au sport automobile, n’est pas un « monument »; il s’agit d’un site.

Pour le Larousse, un monument est un « ouvrage d'architecture remarquable d'un point de vue esthétique ou historique », ce qui n’est certainement pas le cas pour ce circuit automobile.

Deux questions se posent alors : la première pour se demander pourquoi, dans le choix donné aux Français par l’animateur, trouve-t-on ce circuit ?

Nous n’avons pas la réponse à cette première question, même si Stéphane Bern justifie son choix en avançant que « c'est un site patrimonial populaire qui réunit en général 300.000 personnes pour les 24h du Mans. Il y a un attachement très populaire des Français. C'est aussi de l'histoire, car je suis monté dans une voiture, une Lorraine-Dietrich de 1925. C'est une voiture qui a 100 ans. ».

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Oui, bon, c’est un peu tiré par les cheveux.

Quant à la deuxième question, c’est celle-ci : pourquoi les Français ont-ils voté d’une manière si inattendue ?

La réponse est simple, et marquée au coin du bon sens ; c’est un internaute qui nous dit benoîtement : « moi aussi, j’aurais voté pour le Circuit du Mans parce que je ne connais aucun des autres monuments, même pas de nom. », d’où le titre de cet article.

Donc, ce que Bern appelle un site « populaire » revient à dire qu’il n’est connu que parce que les médias, et surtout la télévision, en font la promotion chaque année lors des « 24h du Mans ».

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Il est évident que ce site peu esthétique, fait de gradins et de bitume, dédié au culte de l’automobile qui n’est, après tout, qu’un moyen de déplacement, est générateur de pollution, sanitaire avec ses émissions de gaz (ce n’est pas nous qui avons instauré la dictature du zéro CO2), visuelle avec ses immenses panneaux publicitaires, et sonore, bien sûr. En outre, les effets d’une telle publicité (gratuite ?) ne peuvent profiter qu’à l’industrie automobile dont le lobby est très puissant (ah, tiens ?).

A ce compte-là, la prochaine fois, Bern pourrait proposer le Parc des Princes, haut-lieu du football « français », dont on connaît les énormes enjeux financiers, voire le site américain de Disneyland à Marne-la-Vallée, lieux de loisirs encore plus « populaires » que le circuit du Mans.

Tout ceci ne fait que relever de façon dramatique le niveau particulièrement inquiétant de la culture des Français et leur total désintérêt pour leur patrimoine encore existant. Il est évident que le but recherché par nos gouvernants est de les couper de toute attache avec leur Histoire, leurs ancêtres, leur patrimoine et leur passé.

Pierre-Emile Blairon.

Source de la déclaration de Bern : https://www.diverto.tv/actualites/tele/le-monument-prefer...

 

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Le Palais Bourbier

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Le Palais Bourbier

par Georges Feltin-Tracol

Le gouvernement de Michel Barnier passera-t-il l’hiver ? Les Français n’ont pas fini de subir les effets désastreux de la dissolution du 9 juin 2024 tant la situation politique devient instable, explosive et intenable. Or la tripartition du champ politicien en blocs antagonistes ne se retrouve pas dans un parlement balkanisé. 

Bien qu’élu au suffrage universel indirect par les élus locaux et nationaux, le Sénat compte aujourd’hui huit groupes (la majorité avec 131 Les Républicains et 57 membres de l’Union centriste, 64 socialistes, 22 macronistes du Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants, 19 Indépendants – République et territoires plutôt macroncompatibles, 18 communistes, 16 élus divers-gauche du Rassemblement démocratique et social européen et 16 Verts) sans oublier les quatre non-inscrits (3 sénateurs RN et le sénateur des Bouches-du-Rhône Stéphane Ravier, qui vient de lâcher Reconquête !). Ce quatuor bénéficie de plus de prérogatives que leurs homologues députés.

La nouvelle Assemblée nationale se caractérise déjà par le plus grand nombre de groupes sous la Ve République: onze ! Ce morcellement ne provient pourtant pas du choix des électeurs, mais plutôt d’un changement irréfléchi du règlement intérieur sur la constitution des groupes parlementaires. Jusqu’en 1988, ce règlement stipulait un minimum de trente députés pour former un groupe. Entre 1986 et 1988, le Front national de Jean-Marie Le Pen disposait grâce à la proportionnelle de trente-cinq membres. Tout au cours de cette courte législature, Charles Pasqua, alors bras armé officiel de Jacques Chirac, ne cessa de vouloir débaucher les élus frontistes afin de provoquer la fin du groupe FN. Sans succès fort heureusement ! En revanche, en mai 2016, le groupe Vert – le premier de l’histoire du Palais-Bourbon – a disparu à la suite de virulentes dissensions internes entre partisans et adversaires de la présidence de François Hollande.

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Alors que certains politiciens réclamaient l’élévation du seuil de trente à quarante, voire cinquante députés dans l’espoir d’empêcher le FN d’avoir un groupe, en 1988, Michel Rocard, nouveau Premier ministre socialiste, accepta d’abaisser le seuil à vingt députés. Il s’assurait ainsi de la sympathie des centristes en dissidence ouverte avec le groupe UDF (Union pour la démocratie française giscardienne). En 2009, le seuil s’abaissa encore à quinze députés seulement !

En le restaurant à son étiage historique, à savoir trente députés, trois groupes n’existeraient plus: les 16 de l’Union des droites pour la République d’Éric Ciotti; les 17 élus de la Gauche démocrate et républicaine (dont une douzaine de communistes) et les 22 de Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT). Trois autres s’approcheraient de la barre fatidique: les 33 députés d’Horizons du maire du Havre, Édouard Philippe; les 36 démocrates centristes du maire de Pau, François Bayrou, et les 38 membres du groupe Vert dans lequel grenouillent six élus de Génération.s de Benoît Hamon et cinq Insoumis critiques envers le lider maximo Jean-Luc Mélenchon. Quant aux sept non-inscrits, outre un centriste et un divers-gauche, on relève la présence d’un ancien macroniste de gauche, Sacha Houlié, de l’ancienne vice-présidente du Mouvement pour la France, la Vendéenne Véronique Besse, et de deux anciens LR, l’Alsacien Raphaël Schellenberger et le néo-chiraquien du Lot, Aurélien Pradié. Ce dernier refuserait dorénavant de serrer la main d’Éric Ciotti au nom de la tolérance et du vivre-ensemble bien sûr. Signalons enfin la présence de l’ex-RN Daniel Grenon écarté de son groupe à la suite de médisances médiatiques.

L’actuelle configuration de l’Assemblée nationale exprime la prédominance des intérêts personnels et des tactiques partitocratiques. Éric Ciotti et ses amis ne souhaitaient pas rejoindre le groupe RN en tant qu’apparentés d’autant qu’ils divergent sur plusieurs points cruciaux, en particulier sur la fameuse réforme bancale des retraites. Éric Ciotti a en outre refusé d’intégrer dans son groupe libéral-conservateur sécuritaire trois députés aujourd’hui apparentés RN que la direction mariniste perçoit comme des fidèles de Marion Maréchal : Thibaut Monnier, élu de la Drôme, cofondateur de l'Institut des sciences sociales, économiques et politiques (ISSEP), Eddy Casterman (Aisne) et Anne Sicard, députée du Val-d’Oise. Cette ancienne actrice dans quelques films de Marie-Cheyenne Carron s’occupe du fonds de dotation de l’Institut Iliade. Il est exact qu’à l’aune des critères du wokisme ambiant, cette responsabilité ne convient pas aux belles âmes qui préfèrent Raphaël Arnault, député de Vaucluse et chef de file des rageux de la Jeune Garde antifasciste de Lyon…

Dans son édition du 16 septembre dernier, les Dupont et Dupond de Libération associés à un troisième larron ont signé un article fielleux sur l’Institut Iliade. Ni Anne Sicard, ni les responsables de l’Iliade n’ont répondu aux questions sournoises du trio malfaisant. Bravo ! Ils ont eu raison. Discuter avec ces gens-là est une grande perte de temps. Un silence méprisant vaut toutes les meilleures argumentations.

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Dans ce contexte fragmenté, difficile donc de voir clair alors que s’affirment les rivalités. Le bloc national RN – ciottiste n’est pas uni. Il compte des bardello-marinistes, des ciottistes et des marionistes. Le Nouveau Front pseudo-populaire se divise en quatre groupes dont 72 Insoumis et 66 socialistes. La majorité présidentielle macroniste se fracture dans la perspective lointaine de la présidentielle de 2027, sauf si s’accélère l’échéance capitale. Les 97 députés macronistes se préparent au duel interne pour la présidence du parti Renaissance entre Élisabeth Borne et Gabriel Attal sous le regard des démocrates et d’Horizons qui organisent, eux, la future course à l’Élysée. À l’initiative de Nicolas Sarközy, la Droite républicaine de Laurent Wauquiez (47 députés) cherche non sans mal à s’associer au bloc central avec un Premier ministre savoyard dont la nomination irrite l’aile gauche de la Macronie.

Michel Barnier et ses ministres vont très tôt connaître la menace des motions de censures diverses et variées. L’Élysée et Matignon font face à un incroyable bourbier politique qu’il va falloir supporter et gérer avant une nouvelle dissolution à moins que la France ne connaisse d’ici là une élection présidentielle anticipée qui ne résoudrait rien ou l’application des pouvoirs exceptionnels. Du chaos hexagonal ne sortira au final qu’une satrapie postmoderniste.

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 126, mise en ligne le 24 septembre 2024 sur Radio Méridien Zéro.

samedi, 28 septembre 2024

Services secrets russes: les Anglo-Saxons impliqués dans l'explosion des gazoducs Nord Stream

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Services secrets russes: les Anglo-Saxons impliqués dans l'explosion des gazoducs Nord Stream

Source: https://dissident.one/russische-geheime-dienst-angelsaksen-betrokken-bij-het-opblazen-van-nord-stream-pijpleidingen

Le service de renseignement extérieur russe SWR affirme avoir des preuves que les Anglo-Saxons ont été impliqués dans la destruction du gazoduc germano-russe Nord Stream dans la mer Baltique, rapporte RT.de.

En septembre 2022, le gazoduc Nord Stream a explosé en mer Baltique. Comme le rapporte l'agence de presse RIA Novosti, les services secrets étrangers russes SWR ont publié une déclaration à l'occasion du deuxième anniversaire de l'attaque. RIA Novosti cite le texte suivant :

« Le service de renseignement extérieur russe ne cesse de recueillir des informations sur les circonstances d'une série d'explosions survenues en mer Baltique le 26 septembre 2022. De plus en plus de nouvelles informations entrent, confirmant la thèse du chef de l'autorité H. E. Naryshkin : que les Anglo-Saxons ont été impliqués dans les incidents en question. »

L'agence précise également que les renseignements disponibles indiquent clairement que les attaques contre les oléoducs de la mer Baltique étaient un acte de terrorisme international et de guerre économique des Anglo-Saxons contre leurs alliés en Europe, principalement l'Allemagne.

Depuis 2022, les États-Unis et la Grande-Bretagne tentent systématiquement d'éluder le sujet du sabotage du gazoduc Nord Stream de la couverture médiatique mondiale, notent les services de renseignement russes. Et, plus loin, ils ajoutent:

« En outre, des informations indiquent qu'avant le deuxième anniversaire de l'attaque terroriste, Washington et Londres ont décidé de mener une campagne de désinformation pour dissimuler le véritable objectif du sabotage et ses organisateurs. »

En savoir plus
Pourquoi les Américains affirment-ils maintenant que l'Ukraine a fait exploser Nordstream ?

https://dissident.one/waarom-komen-de-amerikanen-nu-met-het-verhaal-dat-oekraine-nordstream-opgeblazen-heeft

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C'est précisément pour cette raison que les médias occidentaux et les institutions contrôlées par Washington et Londres diffusent depuis le mois d'août des informations selon lesquelles les attentats contre Nord Stream ont été perpétrés exclusivement par des extrémistes ukrainiens. Apparemment, ils auraient agi de manière indépendante. Bien que cette version ne résiste pas à la critique, elle a déjà été imposée aux autorités chargées de l'enquête en Allemagne comme la version majeure, explique l'autorité:

« Ils ont reçu le mandat ultime de terminer l'enquête rapidement d'ici la fin de l'année, de mettre l'attaque terroriste sur le compte des « aventuriers ukrainiens qui haïssent la Russie » et de mettre la coopération transatlantique hors d'état de nuire. »

En outre, les services secrets étrangers russes affirment que l'explosion de Nord Stream a causé des dommages irréparables à l'économie européenne. L'autorité exprime l'espoir qu'une enquête objective aura toujours lieu. En outre, les services secrets rapportent que les politiciens et les experts indépendants des pays occidentaux ont continué à manifester leur intérêt pour l'obtention d'informations fiables sur les causes et les organisateurs de l'attaque terroriste.

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vendredi, 27 septembre 2024

L'Occident, un horizon indépassable

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L'Occident, un horizon indépassable
 
par Claude Bourrinet
 
Source: https://www.facebook.com/profile.php?id=100002364487528
 
La « défaite de l 'Occident » ? Certes, mais aussi sa victoire.
 
Ce que l'on nomme l' « Occident collectif », c'est-à-dire les États groupés autour du noyau américain, dont les « valeurs » sont centrées sur l'individualisme et la consommation illimitée, semble rencontrer de sérieuses difficultés face à la Russie, à la Chine, et, plus largement, le « Sud global ».
 
Cependant, si le vocable est bien circonscrit géopolitiquement, il est, implicitement, polyvalent. Il traduit de manière générique une réalité civilisationnelle dont les déclinaisons sont enchâssées.
 
Ce qui m’écœure dans la manière d'être, d'apparaître, d'agir et de s'exprimer (c'est la même chose, en politique) de la droite et de la gauche européennes, dans leur généralité, ce n'est pas seulement que, stratégiquement, elles se soient alignées sur la puissance américaine. Dans l'extrême limite du champ d'application des virtualités politiques, la soumission peut être une tactique raisonnable, en attendant mieux. Ce qui est révoltant, pour un Européen, surtout un Français, c'est leur adhésion à une « civilisation » (comme on disait des électeurs du FN: ce n'est plus un vote d'opportunité – par exemple contre l'immigration – mais d'adhésion à un programme, voire à un projet de société). L'Amérique n'a fait que proposer au monde ce qu'il y a de plus vulgaire, de plus bas, de plus matérialiste, et, visiblement, cette aspiration toxique fait rêver (dream).
 
Or, l'Amérique est sortie du ventre de l'Europe. C'est, certes, un enfant dénaturé, dégénéré, monstrueux, une « bête », comme aurait dit Brecht, mais la filiation est attestée. L'Europe latine (contrairement à l'Europe réformée) a mis du temps à se plier aux traits « culturels » du Nouveau monde, mais on peut dire que le processus est parvenu à sa fin. Même l'immigration massive, que l'on considère comme une plaie démographique, est une caractéristique d'une Nation qui s'est construite sur le nomadisme, venant de l'extérieur, ou dynamisant ses « frontières » intérieures, souples et poreuses. La vérité s'impose de plus en plus (par exemple, les analyses sociologiques de Jérôme Fourquet) : la France et l'Europe sont désormais des terres américaines, pas seulement au niveau de l'élite, ou des « superstructures », comme disent les marxistes, mais du corps entier de la nation, jusqu'au plus humble hameau (et je le sais bien, habitant un coin perdu du Limousin).
 
Mais ce n'est là qu'un aspect de l'Occident. Il est erroné de croire qu'on assiste à un duel entre lui et ce qui ne serait pas lui. En vérité, les conflits actuels se déroulent au sein de l'Occident. La Russie et la Chine, l'Iran et même les groupes islamistes, n'auraient pas pu tenir tête à l'impérialisme américain s'ils n'avaient pas adopté non seulement les outils occidentaux, ses armes, sa technique, ses modes de fonctionnement, mais aussi sa mentalité technicienne. Du reste, un pays comme la Russie est occidentalisé depuis longtemps.
 
Et l'on perçoit même une transformation de ces pays, l'émergence par exemple d'une classe moyenne aspirant à vivre à la manière « américaine » (sea, sex and sun, confort et relative liberté de mœurs), même avec une couleur locale, laissant présager ce qui se passe actuellement en Europe de l'Ouest et aux États-Unis, à savoir le triomphe de l'individualisme et de la soif consumériste, avec le nihilisme qui les accompagne. Ce n'est qu'une question de temps.

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Droite et gauche ? La véritable distinction politique de notre époque se situe entre le nihilisme vitaliste et le sens de la finitude humaine

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Droite et gauche? La véritable distinction politique de notre époque se situe entre le nihilisme vitaliste et le sens de la finitude humaine

par Riccardo Paccosi

Source : Riccardo Paccosi & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/destra-e-sinistra-la-vera-distinzione-politica-del-nostro-tempo-e-quella-tra-nichilismo-vitalista-e-senso-della-finitezza-umana

Ces derniers jours, j'ai participé à des discussions en ligne avec des amis et des contacts d'une certaine profondeur culturelle qui critiquaient le désir répandu de dépasser la dyade catégorielle droite-gauche.

Les arguments variaient, mais celui qui revenait le plus souvent était que tant qu'il y aura un point de vue orienté vers l'universalité des droits sociaux par opposition à un point de vue niant la nécessité d'une protection sociale, la distinction entre la gauche et la droite persistera.

Cependant, comme je l'ai déjà soutenu à plusieurs reprises, l'opposition susmentionnée concerne la gauche des 19ème et 20ème siècles, c'est-à-dire la gauche fondée sur la lutte des classes ou, du moins, sur l'héritage de cette dernière.

L'émancipation ouvrière et prolétarienne n'est cependant pas l'objectif autour duquel la gauche est née historiquement. L'avènement du mot « gauche » coïncide en effet avec un processus révolutionnaire ayant pour principe constitutif l'idée que « les droits de la liberté, de la propriété, de la sûreté et de la résistance à l'oppression doivent être garantis à tous les citoyens » (Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, France, 1789). Dans ce contexte, le concept d'égalité existe, certes, mais il concerne le statut juridique et la citoyenneté, et non l'économie politique.

De plus, ce processus révolutionnaire est issu d'une base philosophique des Lumières quelque peu hostile au passé et l'exprime par un désir de tabula rasa, un redémarrage palingénésique du temps historique à partir de zéro.

Après les contingences de l'alliance entre la bourgeoisie progressiste et la classe prolétarienne, après la phase d'industrialisation et le compromis fordiste entre les classes sociales - selon divers penseurs d'aujourd'hui, dont Jean-Claude Michéa - la gauche de ce nouveau siècle n'a pas « viré à droite » mais est revenue à ses origines des Lumières.

A l'appui de cette thèse, que je partage, je pose la question suivante aux détracteurs du concept de dépassement gauche-droite :

Il y a deux ans, le gouvernement espagnol a fait passer la philosophie d'une matière obligatoire à une matière optionnelle dans les lycées, affirmant également vouloir surmonter l'académisme et donner plus d'espace à l'éco-féminisme, aux droits des LGBT, etc.

Honnêtement, je ne vois rien en elle qui puisse être spécifiquement qualifié de « droite ». Au contraire, j'y vois ce mépris du passé et ce désir de tabula rasa qui caractérisaient la gauche à ses origines, ces mêmes « destins et progressions magnifiques » dont se moquait déjà Giacomo Leopardi il y a deux cents ans.

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Un autre aspect doit être pris en compte : la vision progressiste du temps historique est en elle-même vitaliste. C'est - pour le dire cette fois de droite avec Marinetti - une locomotive qui fonce vers un accident. Bref, quelque chose qui n'a pas besoin de protection sociale.

Aujourd'hui, alors que l'homme s'immerge dans la numérisation, le sens de l'éphémère, de la fragilité et de la finitude de la vie humaine, il est étouffé par le bourdonnement perpétuel et immortel des machines.

Et la politique s'adapte : qu'il s'agisse du néo-modernisme visant à effacer le passé, posture promue par la gauche, ou de la perspective néo-barbare de la droite selon laquelle la liberté consiste pour chacun à acheter un fusil automatique à l'emporium d'à côté et à aller tirer dans une école, tout est impulsion vitaliste aveugle et frénétique, tout est suppression de la fragilité.

Et nous en arrivons à la question mentionnée au début, celle des droits sociaux et de la protection sociale.

Pour que des réglementations telles que l'aide au revenu pour les chômeurs et les employés à temps partiel, les pensions et les soins de santé gratuits soient considérées comme légitimes, il faut que se généralise une vision de l'existence axée sur l'impératif de soigner, de protéger et de préserver.

(Et à ce stade, une deuxième question peut se poser : soigner, protéger et préserver sont-ils des principes de droite ou de gauche ?)

En bref, il faut une idée de l'homme qui revienne au centre de sa réalité mortelle, une idée qui sache tirer précisément de cet aspect déchu et malheureux, comme le dit Simone Weil, le sens de la fraternité et de la communion.

Mais tout cela signifie qu'il faut combattre les deux paradigmes de droite et de gauche, obtusément vitalistes et farouchement nihilistes, comme des ennemis de la vie et de l'amour entre les êtres humains.

Rachida Dati: une « chance pour la France »*? Ou pour le Maroc?

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Rachida Dati: une « chance pour la France »*? Ou pour le Maroc?

Pierre-Emile Blairon

*Selon l’expression de Bernard Stasi, homme politique, ministre sous Pompidou.

On ne s’attendait pas à ce que Libération pointe son nez dans les affaires plus que douteuses de Rachida Dati, au moment où la franco-marocaine vient d’être reconduite au poste de ministre de la culture (française), poste qu’elle occupait déjà depuis janvier 2024, lorsqu’elle s’est avisée, très opportunément, de rejoindre la Macronie ; et ce, alors même que Michel Barnier vient d’exhorter ses ministres, anciens et nouveaux, à être « irréprochables et modestes ». Caramba ! Encore raté [1]!

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Car on ne compte plus les frasques de la Dati - qu’une couverture du Point avait qualifiée d’ « extravagante » en 2008, un peu à la manière des concubines frivoles de certains rois de France, ce dont elle avait fait semblant de s’offusquer - non plus que les casseroles qu’elle traîne en grand nombre et grand fracas avec une insouciance et un aplomb qui laissent pantois.

Née en 1965 en Saône et Loire d’un père marocain maçon et d’une mère algérienne sans profession arrivés deux ans auparavant en France, Rachida Dati est la deuxième d'une fratrie de onze enfants, sept filles et quatre garçons, dont Jamal et Omar, tous deux condamnés et emprisonnés pour trafic de drogue ; ça commence bien, comme dans les contes de fées ; d’ailleurs, elle recasera toute cette petite famille à Casablanca au Maroc, dans un « palais démesuré dans lequel elle se rend régulièrement », selon le Journal de la maison du 21 mai 2024 (photo)

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Après maintes tribulations, elle entre à l’Ecole nationale de la magistrature sans passer le concours d’entrée (selon le Canard enchaîné, elle aurait produit pour ce faire un faux CV) et en sort magistrate en 1999. Le conte de fées continue.

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Quelques années auparavant, elle aura rencontré grâce à Dominique Strauss-Khan, Henri Proglio qui deviendra patron d’EDF et de Véolia ; en 1993, elle aura passé un an à Londres en compagnie de Jacques Attali, travaillant au sein de la BERD ; vous voyez, que du beau monde !

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Il me paraît que ce soudain intérêt de Libération pour cette dame solidement établie dans le Système depuis de longues années malgré ses incartades (et peut-être grâce à elles), pourrait être un prétexte pour attaquer son ancien compagnon et pygmalion, Henri Proglio (photo), qui n’a pas l’heur de plaire à la bien-pensance, surtout depuis qu’il a annoncé ne pas vouloir quitter ses fonctions au sein du Conseil d’administration international de Rosatom, le géant nucléaire public russe, après l’affaire ukrainienne, choix louable qui doit être le reliquat d’anciennes positions droitistes de Proglio.

Dans son article du 23 septembre 2024, Libération reproche surtout à l’homme d’affaires d’avoir loué un luxueux appartement de 225 m2 dans le 6ème arrondissement de Paris, où il a habité un temps avec Rachida Dati avant de lui en laisser seule la jouissance tout en continuant à payer son loyer que le propriétaire de l’appartement a remis en location, après le départ de la ministre, pour la somme de 12.500 euros mensuels.

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Entretemps – voyez les vies passionnantes des grands de ce monde ! – Proglio se sera marié et aura divorcé d’une autre Rachida (Khalil), ce qui aura eu l’avantage pour l’homme d’affaires de ne pas se tromper de prénom pendant cette courte idylle, et Rachida (Dati) aura eu un enfant, en janvier 2009, mais pas de Proglio, peut-être de Dominique Desseigne, un autre homme d’affaires important, qui niera sa paternité en affirmant que « Rachida Dati avait huit amants dans la même période. Parmi eux, "un animateur télé, un ministre, un PDG, un Premier ministre espagnol, l'un des frères de Nicolas Sarkozy, un procureur général qatari et l'héritier d'un empire du luxe » (Le Monde, 2 novembre 2012).

Il sera finalement condamné en 2016 à verser une pension de 2500 euros mensuels à Rachida Dati.

En lien avec cette affaire, la franco-marocaine a failli être arrêtée pour « débauche et grossesse illégale » par la justice marocaine à laquelle elle est aussi soumise.

D’après Yahoo du 24 septembre 2024, qui reprend la longue enquête de Libération, Rachida Dati est une habituée des dépenses somptuaires de toutes sortes : « Depuis presque vingt ans, Rachida Dati est régulièrement épinglée pour ses dépenses exorbitantes. En 2008, alors ministre de la Justice, elle déboursait en trois mois les deux tiers de ses frais de réception dans des voyages et restaurants, avant de demander une rallonge et de dépasser son budget de 30 %. En 2014, l’UMP la privait de portable après avoir dû payer ses 10.000 euros annuels de forfait téléphonique. En 2015, Rachida Dati était visée par la Cour des Comptes pour avoir facturé 190.000 euros de dépenses indues pendant qu’elle était Garde des Sceaux : vêtements de luxe, conseils en communication et autres pâtisseries…».

Selon Libération, Rachida Dati, qui se dit « ministre SDF », dispose, outre ses biens immobiliers en France et au Maroc, d’un patrimoine financier qui s’élève à plus de 5.2 millions d’euros.

Toujours d’après cette enquête, sur le plan international, Rachida Dati s’est engagée dans une sorte d’opération de lobbying en faveur de l’Azerbaïdjan dans le conflit qui l’oppose à l’Arménie, et en faveur de ses intérêts économiques qui reposent essentiellement sur ses exportations de gaz. Elle a été apostrophée à ce sujet par Elise Lucet dans le cadre de son émission « Cash investigation » mais a refusé de répondre à ses questions.

Faut-il rappeler que Rachida Dati est mise en examen pour corruption passive et recel d'abus de pouvoir dans une affaire en lien avec celle de Carlos Ghosn (Renault-Nissan) ?

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Oui, sans doute, faut-il le rappeler parce que Michel Barnier, lui, ne s’en souvient pas puisqu’il a reconduit Rachida Dati dans ses mêmes fonctions, pensant qu’elle n’est pas concernée par sa directive : « des ministres irréprochables et modestes » ; on a vraiment envie de pouffer de rire en voyant cette comédie qu’il joue avec le RN qui serait l’arbitre de la situation, lequel parti ne voit non plus aucun inconvénient à retrouver la pétillante Rachida !

Même si, last but not least, le dernier mais non le moindre, la franco-marocaine a déclaré en mai 2024 : « Mon combat sera de faire reconnaître le patrimoine marocain, c’est important pour le Maroc mais c’est important aussi pour la France, parce qu’aujourd’hui, on en bénéficie aussi en France [2]».

Oui, c’est sûrement très beau, très riche, le patrimoine marocain, au Maroc ; nous aimerions bien le promouvoir en France, mais tout ce que l’on connaît, en France, du Maroc et de ses habitants, ce sont ces OQTF, ces personnes délinquantes obligées de quitter le territoire français, mais qui ne le quittent jamais, par faute d’une justice politisée et défaillante, comme celui qui vient de torturer et massacrer Philippine. Et ils sont des centaines dans ce cas dont les méfaits ne se comptent plus, que le Maroc, en aucun cas, n’accepterait sur son territoire. La balance est loin d’être égale. Non, vraiment, l’immigration n’est pas une chance pour la France.

Pierre-Emile Blairon

Notes:

[1] D’autant plus qu’elle n’est pas la seule à déroger à ce que Michel Barnier (naïf?) voulait considérer comme une règle, et ça ne fait que commencer ; ainsi, de la ministre de l’Education nationale - excusez du peu - que l’on découvre dans ses œuvres pédagogiques lorsqu’elle les testait sur le petit personnel de Singapour, à l’époque où la future ministre (elle s’appelle Anne Genetet, mais je pense qu’il est inutile de retenir son nom, sa nouvelle fonction ayant toutes les chances d’être éphémère), s’ennuyait comme toutes les femmes d’expatriés, et avait fondé une agence de recrutement de domestiques ; et on en apprend de belles : https://actu.orange.fr/politique/le-cv-de-la-nouvelle-ministre-de-l-education-anne-genetet-provoque-des-remous-magic-CNT000002f88sU.html

[2] https://www.facebook.com/reel/1197021588180194

mercredi, 25 septembre 2024

Pourquoi l’Europe stagne dans la course globale à l’IA

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Pourquoi l’Europe stagne dans la course globale à l’IA

Les réglementations strictes de l’UE paralysent l’innovation en matière d’IA, tandis que le Royaume-Uni pourrait profiter d’une plus grande flexibilité en ce domaine. L’ancien premier ministre italien Mario Draghi reconnait le problème mais propose toutefois des solutions qui ne feront qu’empirer la situation.

Par  A.R.

Source: https://zurzeit.at/index.php/warum-die-eu-im-globalen-ki-...

L’UE s’empêtre dans sa politique de réglementations rigides qui, aujourd’hui, handicape à l’évidence le développement de l’intelligence artificielle (IA). C’est ce que déclare OilPrice.com en se référant à l’ancien premier ministre italien Mario Draghi, observateur auprès de l’UE. Tandis que les Etats-Unis, où il y a moins de règles prescriptives, promeuvent des innovations comme ChatGPT et la conduite autonome, l’UE est engluée dans son bureaucratisme.

Le rapport remis récemment par Draghi dresse certes correctement le diagnostic de la compétitivité de l’UE et met en exergue certains problèmes-clefs mais les remèdes qu’il propose, tels une plus forte intégration européenne et des subsides des Etats, pourraient plutôt freiner toute croissance. Les coûts énergétiques trop importants, une concurrence réduite et des impôts plus élevés pourraient s’ensuivre. En même temps, la décision du commissaire européen Thierry Breton, de se concentrer sur l’élimination de l’oiseau bleu de Twitter, pourrait s’avérer une priorité erronée et déplacée.

Le Royaume-Uni, quant à lui, tire profit de son autonomie en matière de régulation pour créer un environnement plus favorable au développement de l’IA. Cela pourrait permettre au Royaume-Uni de se donner un rôle directeur dans ce secteur technologique de la plus haute importance. Pendant ce temps, l’UE risque, par sa politique restrictive, de passer à l’arrière-plan, comme le souligne Sir Nick Clegg, ancien vice-premier ministre  du Royaume-Uni, actuellement actif chez Meta.

Cette misère régulationniste de l’UE pourrait lui coûter cher sur le long terme car d’autres nations comme les Emirats Arabes Unis viennent d’emprunter des voies innovatrices dans la recherche et l’application de l’IA. Il est clair désormais que l’UE doit revoir sa stratégie pour ne pas perdre le fil dans le monde global de l’IA et d’en être débranché.  

Crise profonde de l’industrie automobile à cause du rejet idéologique du moteur à explosion

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Crise profonde de l’industrie automobile à cause du rejet idéologique du moteur à explosion

Le recul colossal des ventes d’automobiles électriques indique l’échec de la politique de la Commission européenne

Bernhard Tomaschitz

Source : https://zurzeit.at/index.php/ideologisch-motiviertes-verbrenner-aus-stuerzt-automobilindustrie-in-tiefe-krise/

Les véhicules électriques s’avèrent toujours plus mortels pour les producteurs d’automobiles et non pas comme les impulseurs de cette nouvelle mobilité tant vantée par l’UE. En République Fédérale d’Allemagne, par exemple, les ventes d’autos électriques ont chuté de manière considérable au mois d’août dernier. D’après les chiffres avancés par l’ADAC, le nombre de nouvelles voitures électriques immatriculées en août est de 69% inférieur à celui de juillet et, comparé à août 2023, le ressac s’élève à 28%.

La chute des ventes d’automobiles électriques n’est pas sans effets chez les constructeurs allemands. Volkswagen, la plus belle enseigne de l’industrie automobile allemande, se débat dans une crise profonde. La direction de l’entreprise envisage la fermeture d’usines (ndlr: dont Audi à Forest-Bruxelles) et le licenciement de personnel.

Cette chute des ventes se répercute également dans les industries produisant des accessoires ou des composants importants. Le 23 septembre le constructeur suédois de batteries Northvolt a fait savoir qu’il licenciera un quart de son personnel. Le ressac de ces industries annexes aura des répercussions dramatiques en Autriche également.

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Pour Roman Haider, député européen de la FPÖ, l’effondrement catastrophique des ventes indique très clairement « que l’interdiction par l’UE des moteurs à combustion, une démarche purement idéologique, se solde par un échec complet ». Haider, qui est aussi le porte-parole de la Fraction « Patrioten für Europa » pour les communications et le transport, le moteur à combustion n’est nullement un modèle du passé, du moins à court terme, comme le montrent les préférences des clients.

Pour ce député européen de la FPÖ, l’obligation unilatérale de passer à l’automobile électrique est insensée et menace l’existence même de l’une des branches les plus importantes de l’industrie européenne. « La politique de la Commission européenne mène à un désastre total. La mobilité individuelle des citoyens se voit limitée de manière drastique et des millions de personnes risquent de perdre leur emploi, ce qui conduira à une chute de la création de valeurs en Europe. Pour cette raison, il est grand temps de mettre un terme à cette interdiction du moteur à combustion et d’en finir avec l’ensemble de ce fameux ‘Green Deal’ ».

Les ambitions turques de rejoindre le groupe BRICS: rupture avec l’Occident ou cheval de Troie de Washington?

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L’énigme turque

Les ambitions turques de rejoindre le groupe BRICS: rupture avec l’Occident ou cheval de Troie de Washington?

Bernhard Tomaschitz

Le groupe d’Etats rassemblés au sein des BRICS pourrait accueillir de nouveaux membres : la Malaisie et la Thaïlande ont posé leur candidature et la Turquie, elle aussi, voudrait adhérer à ce bloc non-occidental. « Notre président a souligné à plusieurs reprises que nous voudrions devenir un membre du groupe BRICS. La procédure suit son cours », a déclaré l’un des porte-paroles du président turc Recep Tayyip Erdogan. Et cela pourrait déjà se décider lors du prochain sommet du groupe BRICS à Kazan (Fédération de Russie), à la fin du mois d’octobre, si cette alliance souple, non-occidentale, dont les membres oeuvrent de conserve sur un plan essentiellement économique, invite la Turquie à adhérer.

Ce qui est intéressant à noter, quand on analyse les ambitions turques à adhérer au groupe BRICS, c’est que l’on aperçoit, pour la première fois, un pays membre de l’OTAN, posant sa candidature à un regroupement d’Etats dirigé par la Russie et la Chine. Ce souhait turc d’adhésion montre que s’opère actuellement un glissement du système géopolitique mondial en direction de positions éloignées de celles de l’Occident. Comme le signale l’agence de presse Bloomberg, en se réclamant de sources non citées, le gouvernement turc aurait dressé le constat suivant : « le centre de gravitation géopolitique » des économies les plus développées aurait bougé. La démarche turque montre également qu’Ankara s’efforce, « d’entretenir des relations en toutes directions dans un monde devenu multipolaire » et, en même temps, satisferait à ses obligations en tant que membre de l’OTAN, constate le rapport de Bloomberg. Toujours selon cette agence, le processus d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne s’est enlisé, ce qui aurait été déterminant dans la décision de la Turquie de demander d’adhérer au groupe BRICS.

Côté américain, aucune réaction ne s’est fait entendre suite au désir exprimé par la Turquie d’adhérer au groupe BRICS. A l’évidence, Washington veut éviter toute confrontation avec Ankara, d’autant plus qu’il n’est pas interdit, de jure, aux membres de l’OTAN d’adhérer au groupe BRICS. Mais, quoi qu’il en soit, une adhésion turque au groupe BRICS contribuerait à éloigner la Turquie de l’Occident. Michel Duclos, un ancien ambassadeur de France en Syrie, a dit, à la tribune de France 24 que l’esprit de l’OTAN, en tant qu’organisation, consiste à s’asseoir autour d’une table pour échanger des opinions dans un atmosphère de « pleine confiance réciproque ».  De ce fait, la demande d’adhésion de la Turquie au groupe BRICS, « semble être quelque peu une contradiction, si l’on reste membre de l’OTAN ».

Le « Quincy Institute for Responsible Statecraft » est, lui aussi, critique à l’endroit de la volonté turque d’adhérer au groupe BRICS. Cette boîte à penser américaine a déclaré : « une adhésion d’Ankara au bloc géopolitique (des BRICS) rendrait l’accès de la Turquie à des institutions ne relevant pas de l’UE ou de l’Occident, ce qui réjouit Moscou ».

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Mais il serait faux de considérer les ambitions turques d’adhérer au groupe BRICS à travers du seul prisme russe. Ainsi, le « Quincy Institute for Responsible Statecraft » interprète la question de la façon suivante: ce tropisme turc en direction du groupe BRICS pour être en rapport avec la guerre de Gaza et avec l’incapacité de l’Occident (mais dans le cas des Etats-Unis, il serait plus judicieux de parler de « non-volonté ») de mettre fin à ce conflit. Ensuite, Erdogan se trouve dans une situation politique difficile, où il cherche à concilier les intérêts qu’il partage avec l’OTAN avec ceux qu’il partage avec le monde musulman.

Un autre facteur qu’il s’agit de prendre en considération, et qu’il ne faudrait pas sous-estimer : les ambitions de la Turquie, puissance régionale, en Asie centrale. Ankara considère que les Etats turcophones d’Asie centrale font partie de sa sphère d’influence, vu l’existence de racines culturelles communes. Les Turcs espèrent dès lors, conjointement au Kazakstan, qui a fait connaître, lui aussi, son souhait d’adhérer au groupe BRICS, former à terme un bloc turc(ophone) au sein même de ce groupe d’Etats non occidentaux. Vu sa politique étrangère néo-ottomane, poursuivie depuis de longues années et vu la réémergence de l’influence turque dans des régions ayant jadis appartenu à l’Empire ottoman, on pourrait penser que la présence turque dans la groupe BRICS serait celle d’un cheval de Troie.

Dans cette optique, l’analyste Drago Bosnic pose la question : l’adhésion de la Turquie au groupe BRICS est-elle vraiment une bonne idée ? Bosnic répond « non ». Il remarque que le format BRICS+ « permet à tous de poser candidature à l’adhésion, si bien que des alliés de l’OTAN pourraient le faire tout en devenant des ‘chevaux de Troie’ ». Pour Bosnic, la Turquie serait l’un de ces ‘chevaux de Troie’ parce qu’Ankara a toujours, d’une façon ou d’une autre, soutenu depuis les années 1950, les guerres orchestrées par les Etats-Unis. Pour lui, la Turquie n’est pas seulement un pays membre de l’OTAN depuis des décennies « mais aussi un partenaire des plus importants dans les agressions de l’Occident politique contre le monde ». Ce qui est particulièrement dangereux, selon Bosnic, c’est le panturquisme promu par le gouvernement Erdogan, qui pourrait susciter des tensions avec d’autres membres du groupe BRICS, tels l’Iran et la Chine (avec le problème des Ouïghours).

Le groupe BRICS devrait dès lors examiner la candidature de la Turquie avec une attention méfiante toute particulière.

(article paru dans Zur Zeit, Vienne, n°37/2024).

 

Le sombre destin de l'Allemagne

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Le sombre destin de l'Allemagne

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/il-destino-tedesco-2/

Donc... De justesse, et avec une marge très étroite, la SPD gagne les élections dans le Brandebourg. Sauvant la face de Scholz, le chancelier, originaire de ce même Land. Une victoire due avant tout à deux facteurs. La personnalité de Woidke, le gouverneur social-démocrate qui dirige la région depuis plus de douze ans. Et qui jouit de l'estime et de la confiance de tous. Un gouverneur qui a pesé de tout son poids dans la compétition, jouant le tout pour le tout.

Et puis le fait que les autres partis de la coalition au pouvoir ont été saignés à blanc. Les Verts ont même disparu. Comme si un certain électorat s'était polarisé sur la SPD, force politique traditionnelle, pour éviter la montée de l'Alternative für Deutschland. En progression constante dans tous les sondages, et déjà triomphante en Saxe et en Thuringe.

Résultat obtenu, cependant, de justesse. Et cela ne semble pas permettre au parti social-démocrate de conserver le gouvernement du Land. En fait, cela crée une situation de confusion générale.

Ce qui n'a pas empêché les grands médias, allemands et internationaux, de vanter la victoire du gouverneur. Avec des accents, à vrai dire, excessifs, qui révèlent la grande peur de ceux qui ont échappé de peu au désastre électoral. La crainte que l'AfD ne s'affirme aussi dans le Brandebourg.

Mais au-delà des problèmes de gouvernabilité du Land - qui a toujours été un bastion social-démocrate - le résultat de l'élection est un indicateur du malaise croissant qui affecte la société allemande.

L'AfD, politiquement isolée de la convention « démocratique », aurait de toute façon peu de chances de gouverner. Cependant, le fait qu'elle attire des masses croissantes d'électeurs, qu'elle triomphe en Saxe et en Thuringe et manque de peu la victoire dans le Brandebourg également, nous dit quelque chose de très précis.

Le malaise en Allemagne est profond. Et il est étroitement lié à la politique à l'égard de la Russie que, obtorto collo, Berlin a dû mettre en œuvre.

En fait, cette politique lui a porté préjudice, et même gravement préjudice.

En effet, l'Allemagne a largement perdu ce rôle de plaque tournante de la distribution du gaz russe qui avait assuré sa croissance pendant des décennies. Et sa primauté dans l'UE.

Et elle se voit maintenant contrainte d'importer du gaz des États-Unis, avec des contrats léonin qui l'étranglent.

D'où une crise profonde. Non seulement économique, comme cela devient chaque jour plus évident, mais aussi, et peut-être surtout, politique.

Et, bien sûr, le malaise de la population qui en découle. C'est à l'Est, où le chômage et le malaise social s'accroissent, qu'il est le plus évident.

Bientôt, cependant, ce malaise est destiné à s'étendre à l'ouest, qui demeure beaucoup plus opulent. Et dans la riche Bavière elle-même. Là où commencent à se faire sentir les effets et surtout les répercussions d'une politique d'hostilité claire à la Russie.

Une politique que l'Allemagne a toujours évitée. Même, et surtout, pendant la longue période de la guerre froide. Lorsque des hommes comme Brandt et Kohl avaient habilement jonglé avec les deux blocs opposés. En restant dans l'OTAN, bien sûr, mais en maintenant de bonnes relations avec l'URSS.

Autres temps, et surtout autres hommes. Le déclin de la puissance économique de l'Allemagne, après la saison en clair-obscur d'Angela Merkel, est aujourd'hui évident. Et il découle, en grande partie, de l'insipidité de classes dirigeantes incapables de la moindre autonomie par rapport aux diktats de Washington.

Un déclin allemand, certes. Mais qui est appelé à marquer, négativement et lourdement, l'avenir de toute l'Europe occidentale.

Les politiciens et les organismes sociaux sont indifférents au déclin inéluctable dû à leur incapacité

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Les politiciens et les organismes sociaux sont indifférents au déclin inéluctable dû à leur incapacité

Augusto Grandi

Source: https://electomagazine.it/politici-e-corpi-sociali-indifferenti-al-declino-inarrestabile-per-la-loro-incapacita/

Volkswagen est prêt à licencier des milliers de travailleurs allemands. Et ce ne seront probablement pas les seules usines à être restructurées ou fermées. En Italie, Stellantis utilise massivement le fonds de licenciement des anciennes usines Fiat. Mais Urso est à la recherche d'un nouveau constructeur, peut-être chinois, pour venir fabriquer des voitures en Italie. Pour les vendre à qui ? Cette question ne semble pas intéresser le ministre meloniste. Ni pour ses fans qui continuent à se désintéresser de la destination des voitures produites. Trop occupés à faire les fins de mois de la Confindustria pour avoir le courage de dire que c'est le système qui ne fonctionne pas, pas le modèle de voiture.

Un système qui a rendu le transport privé, basé sur le renouvellement continu du parc automobile, insoutenable pour une grande partie de la population, non seulement en Italie mais aussi dans toute l'Europe. Les voitures sont trop chères, le coût du carburant trop élevé, la taxe de circulation et l'assurance trop élevées. Mais il faut en produire plus pour remplir les rayons des concessionnaires.

Qu'est-ce qui n'est pas clair pour vous, messieurs, dans le concept de compétitivité ? Qu'un travailleur chinois, hongrois, tunisien coûte moins cher qu'un travailleur italien, français, allemand ? Ou qu'il n'y a pas de matières premières en Europe ? Qu'est-ce qui n'est pas clair dans le concept du travailleur pauvre ? Et qu'un travailleur italien, sous-payé, coûtera toujours plus cher qu'un collègue asiatique ou maghrébin mais n'aura pas le pouvoir d'achat nécessaire pour acheter des produits italiens ?

Qu'est-ce qui n'est pas clair, pour les lorsignori, dans les concepts d'innovation, de qualité, de professionnalisme, de changement? Peut-être n'est-il pas clair qu'il s'agit d'objectifs qui ne peuvent être atteints que par un personnel qualifié qui doit être rémunéré de manière adéquate ? Peut-être croient-ils vraiment qu'il suffit de faire venir des armées de désespérés sans compétences pour résoudre les problèmes ?

Qu'est-ce qui n'est pas clair pour eux dans le concept de consommation de produits italiens ? Peut-être la différence entre les prix et les salaires ? Peut-être ne se rendent-ils pas compte que, sur les marchés locaux, les étals d'artisanat de qualité sont désertés alors que les gens se pressent sur les étals de nourriture ?

Et pourtant, les politiques et les dirigeants des corps intermédiaires continuent à faire comme si de rien n'était. Les associations professionnelles continuent de réclamer de l'argent public pour des investissements qui devraient être privés. Le gouvernement continue de ponctionner la classe moyenne et les retraités, réduisant encore la possibilité pour la consommation de relancer la production. Il ne s'agit pas d'un dialogue de sourds, mais d'un dialogue d'indifférents. Peut-être entre idiots, mais il serait impoli de le penser.

dimanche, 22 septembre 2024

Les élites de l'UE poussent l'Europe vers l'abîme: la folie du bellicisme contre la Russie

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Les élites de l'UE poussent l'Europe vers l'abîme: la folie du bellicisme contre la Russie

Heinz Steiner

Source: https://report24.news/eu-eliten-treiben-europa-in-den-abgrund-der-wahnsinn-der-kriegstreiberei-gegen-russland/

L'Europe doit se préparer à faire la guerre à la Russie d'ici six à huit ans. C'est ce qu'a déclaré le premier commissaire européen à la défense, Andrius Kubilius. Combien de temps les Européens vont-ils rester passifs face à ce bellicisme ?

Andrius Kubilius, le premier commissaire désigné à la défense de l'Union européenne, a maintenant révélé ses véritables intentions. Avec une rhétorique alarmiste, il met en garde contre une prétendue confrontation militaire avec la Russie dans les six à huit prochaines années. Ce bellicisme n'est rien d'autre qu'une tentative désespérée de maintenir la puissance déclinante de l'Occident et d'alimenter le complexe militaro-industriel.

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Kubilius (photo), un homme de main des élites bellicistes de l'UE, appelle à un réarmement massif de l'Europe. Il veut stimuler l'industrie de l'armement et augmenter la production d'armes et de munitions. Mais pour quoi faire? Pour mener une guerre que personne ne peut gagner et qui mettrait l'Europe à feu et à sang?

Ce que ce stratège autoproclamé semble avoir oublié dans sa tour d'ivoire euro-bruxelloise, c'est le simple fait que la Russie est une puissance nucléaire. Pense-t-il sérieusement qu'une guerre uniquement conventionnelle contre la Russie est même du domaine du possible ? Ou s'agit-il simplement d'un prétexte pour injecter des milliards dans les poches des entreprises d'armement ?

L'hypocrisie est stupéfiante. Alors que l'UE prétend défendre la paix et la stabilité, elle prépare en réalité le terrain pour un conflit qui pourrait coûter la vie à des millions de personnes. Et tout cela sous le prétexte fallacieux d'une « menace russe ». En réalité, c'est l'élargissement agressif de l'OTAN vers l'est, sous l'impulsion des États-Unis et de bureaucrates européens dociles, qui a créé les tensions avec la Russie. Au lieu de chercher le dialogue et de reconnaître des intérêts légitimes en matière de sécurité, on diabolise la Russie et on attise l'hystérie guerrière.

Les conséquences économiques de cette politique de réarmement seront désastreuses. Alors que les citoyens européens ordinaires souffriront de l'inflation et de la baisse de leur niveau de vie, les élites et les entreprises d'armement se rempliront les poches. Il est grand temps que les peuples d'Europe se réveillent et mettent un terme à cette folie. Nous n'avons pas besoin de bellicistes comme Kubilius, mais d'hommes d'État qui défendent la paix et la coopération. Et non ce qui est proposé: une Europe qui se transforme en champ de bataille dans un conflit insensé.

L'avenir de notre continent est en jeu. Allons-nous laisser les élites de l'UE nous mener vers un abîme de destruction ? Ou allons-nous nous lever et exiger une politique de paix et de bon sens ? La décision nous appartient.

 

Seule la FPÖ a voté pour un cessez-le-feu en Ukraine !

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Seule la FPÖ a voté pour un cessez-le-feu en Ukraine !

Source: https://unser-mitteleuropa.com/147500

Tout comme l'AfD en Allemagne, c'est la FPÖ en Autriche qui milite pour la fin de la guerre en Ukraine et donc pour des négociations de paix. Pas seulement en Autriche même, mais aussi au Parlement européen. En revanche, les « partis démocratiques » autoproclamés se rangent fermement du côté des bellicistes.

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Le chef de la délégation du FPÖ à l'UE, M. Vilimsky, a déclaré : « L'ÖVP, le SPÖ, les Verts et les Neos continuent d'alimenter le bellicisme ».

« Alors que l'ÖVP, la SPÖ, les Verts et Neos encouragent une nouvelle escalade du conflit entre l'Ukraine et la Russie, la FPÖ est le seul parti autrichien à défendre une ligne conforme à notre neutralité perpétuelle inscrite dans la Constitution », a déclaré le chef de la délégation du FPÖ au Parlement européen, Harald Vilimsky, en commentant une résolution adoptée jeudi, qui se prononce en faveur d'un soutien militaire continu à l'Ukraine et de l'utilisation d'armes occidentales sur le territoire russe.

Six élus FPÖ face à tous les autres

Parmi les parlementaires européens autrichiens, seuls les six députés FPÖ se sont prononcés en faveur d'un cessez-le-feu immédiat et de la fin de la guerre. Les autres députés autrichiens noirs (démocrates-chrétiens), rouges (socialistes), roses (NEOS/libéraux) et verts ont rejeté cet amendement pacificateur. Il en a été de même pour un autre amendement visant à ne plus livrer d'armes dans la zone de guerre.

Les néos se distinguent par leur bellicisme

Les députés de l'ÖVP, de la SPÖ et des Verts se sont montrés un peu moins enthousiastes en ce qui concerne la levée des restrictions sur les armes et la livraison de missiles de croisière. Ils se sont abstenus de voter sur ce point.

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"Seuls le député Neos Helmut Brandstätter (photo) et sa collègue - tous deux membres du groupe Renew du Parlement européen tout comme la lobbyiste présumée des industries de l'armement, Marie-Agnes Strack-Zimmermann de la FDP allemande - se sont prononcés en faveur de la levée des restrictions sur les armes et de la livraison rapide des missiles de croisière Taurus de fabrication allemande. Cela devrait permettre aux armes et aux missiles financés principalement par la Facilité européenne de paix (FEP) d'attaquer des cibles en Russie », a expliqué Vilimsky.

Le mot « cessez-le-feu » n'apparaît même pas dans la résolution

Il reproche aux partisans du texte que le mot « cessez-le-feu » ne figure même pas dans la résolution.

"Il s'avère qu'outre la Commission européenne, une grande partie du Parlement européen n'est pas du tout intéressée par la fin du conflit. Les conséquences sont la poursuite sans fin de cette guerre, d'innombrables soldats tués et une population civile totalement désespérée. Cette folie doit enfin prendre fin », a déclaré le chef de la délégation FPÖ au Parlement européen, qui se prononce pour des négociations de paix immédiates.

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En matière de post-vérité, les choses ne sont pas si simples

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En matière de post-vérité, les choses ne sont pas si simples

Alexandre Douguine

Source: https://www.geopolitika.ru/it/article/sulla-post-verita-le-cose-non-sono-cosi-semplici

Il n'y aura pas de retour à l'« ancienne vérité », c'est-à-dire à la conception matérialiste et rationaliste de la réalité et aux critères de vérité fondés sur la correspondance positiviste entre le sens et le signifiant, comme nous le croyions dans la modernité. Il n'y aura pas et il ne peut y avoir de retour. Nous l'avons dépassée et, bien que nous soyons encore immergés dans la Modernité, nous n'y sommes pas arrivés de notre plein gré, mais nous avons été entraînés par l'Occident, qui nous a proposé de le suivre, mais nous ne pouvons pas le rattraper.

C'est pourquoi nous avons la modernité et eux la postmodernité. Nous avons encore la « vérité » et ils ont la post-vérité et nous devons cligner des yeux... Se contenter de s'enfermer dans le stade précédent du développement occidental et de crier « nous n'irons pas plus loin » ne fonctionnera pas. Nous devons chercher une autre voie. Un chemin vers la vérité, mais un chemin différent. Pas celle à laquelle nous sommes habitués, car non seulement la post-vérité est occidentale, mais la vérité elle-même est occidentale.

Nous avons besoin de la vérité russe.

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Pour la trouver, nous devons remonter loin dans le temps, jusqu'à l'ontologie et la gnoséologie de la vision sacrée du monde, c'est-à-dire jusqu'au Moyen-Âge. C'est ce qu'a suggéré le très perspicace Père Pavel Florensky. Mais même là, il ne s'agit pas d'une vérité matérialiste, mais d'autre chose. La vérité est la correspondance entre notre compréhension d'une chose et la providence divine, que le Créateur a insérée dans la structure de la création. Et la vérité, c'est le Christ. C'est là qu'elle commence et c'est là qu'elle finit.

Inattendu, n'est-ce pas ? Mais il n'y a pas de matière, pas de nature au sens moderne du terme, pas d'atomes, pas de mécanique, pas de rationalité, loin s'en faut. Il n'y a pas non plus de temps linéaire, de progrès et d'évolution. Rien de tout cela n'est vrai. Sommes-nous prêts pour le nouveau Moyen Âge? La question est rhétorique. Bien sûr que non. Elle signifie que des siècles de « modernisation » et de « colonisation mentale » par l'Occident nous empêchent d'accéder à cette vérité.

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Nous pouvons encore faire un bond en avant et créer à partir de rien, de nous-mêmes, une réalité (russe) avec sa propre vérité et ses propres critères, mais ce sera la vérité russe (pour les ennemis - ce sera une autre post-vérité - mais une post-vérité qui leur sera hostile !)

On peut essayer de faire les deux en même temps, mais pouvez-vous imaginer les efforts qu'il faudrait déployer pour aller dans l'une ou l'autre de ces directions en même temps ?

Personne en Russie aujourd'hui n'est prêt pour cela. Nous devons donc nous contenter d'une propagande hâtive, une propagande de type "post-vérité" et jeter la couverture sur nous-mêmes sans honte. Il s'agit d'une réponse réactive, comme tout ce que nous pouvons représenter jusqu'à présent. Peu à peu, nous manquerons de ressources pour moderniser notre défense, c'est-à-dire pour tenter d'opposer à l'Occident quelque chose que nous avons appris de l'Occident, mais qui est dirigé contre l'Occident lui-même.

La vérité russe est différente. Il ne s'agit pas simplement d'une « vérité » occidentale renversée. Ce n'est qu'un simulacre qualifiable d'archi-moderne, bien que très patriotique à un niveau superficiel, mais superficiel et quelque peu honteux pour une grande puissance et encore plus pour un État civilisé.  Il faudra donc s'efforcer de rechercher, voire d'établir la vérité russe. C'est inévitable. Mais il faut d'abord se rendre compte qu'en rejetant la post-vérité des autres, nous ne connaissons pas encore notre propre vérité. Nous l'avons, nous l'avons certainement, mais même une recherche sérieuse n'a pas encore commencé.

Le spectre de l’article 16

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Le spectre de l’article 16

par Georges Feltin-Tracol

Les 19 juin et 2 juillet derniers, en pleine campagne électorale législative anticipée, Le Journal du Dimanche (JDD) envisageait la possibilité qu’Emmanuel Macron appliquât l’article 16 de la Constitution. Cet article confère au chef de l’État des pouvoirs exceptionnels qui ne sont pas explicités.

Il n’a pour l’heure servi qu’une seule fois. Le 23 avril 1961, au moment du putsch d’Alger, le général de Gaulle déclenchait cette option qu’il maintînt en vigueur jusqu’au 30 septembre 1961. À cette occasion, un décret présidentiel étendit la garde à vue à quinze jours ainsi que les conditions d’internement administratif à l’égard de tous les partisans, armés ou non, de l’Algérie française. Il prolongea en outre la compétence du haut tribunal militaire.

À la sortie de cette information, le camp macroniste et l’Élysée ont aussitôt hurlé à la fausse nouvelle et à la désinformation. Deux activités consubstantielles selon eux de la part de l’hebdomadaire dominical désormais aux mains de Vincent Bolloré. Le complotisme dominerait sa rédaction ! En réalité, le complotiste anticipe ce qui va globalement se passer.

Cette éventualité institutionnelle a néanmoins été reprise par d’autres titres de presse tout aussi conspirationnistes. Passons rapidement sur le numéro estival de juillet – août 2024 de L’Incorrect qui interroge un constitutionnaliste chevronné, Frédéric Rouvillois, sur l’imminence ou pas de l’article 16. Le Point du 15 août 2024 l’évoque sans trop commenter. Sur Polémia à la date du 31 août, Michel Geoffroy n’écarte pas ce cas de figure. Mieux encore, un mois auparavant, Le Monde, quotidien bien connu pour tordre les faits, livrait dans son édition du 27 juillet 2024 un excellent entretien avec Alexandre Guigue, professeur en droit public à l’université Savoie – Mont-Blanc, encore sûrement un repaire d’« allumés » délirants…

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Malgré la nomination de Michel Barnier à Matignon, le risque de blocage perdure. L’activation de l’article 16 se conçoit avec l’échéance budgétaire prochaine (financement de l’État et de la Sécurité sociale). L’absence de toute majorité claire à l’Assemblée nationale incite les personnes intéressées à lire avec attention la Constitution et la loi organique relative aux lois de finances. Le Parlement est contraint de débattre dans une période limitée: soixante-dix jours pour le budget et cinquante pour la Sécurité sociale. Si ce temps est dépassé, le gouvernement aurait le droit d’utiliser des ordonnances soumises au seul avis du Conseil d’État. Auparavant, l’exécutif pourrait tout aussi recourir au douzième, c’est-à-dire appliquer chaque mois de 2025 l’équivalent budgétaire de 2024 afin de faire fonctionner les services publics.

La mise en pratique de l’article 16 transférerait les prérogatives ministérielles au seul président de la République. En raison du chaos parlementaire et de la menace qui plane d’une mise en tutelle par la Commission de Bruxelles, le président français jugerait alors que « les institutions de la République [...] ou l'exécution de ses engagements internationaux sont menacés d'une manière grave et immédiate et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu ». Après en avoir informé la nation par un message audio-visuel, le chef de l’État signerait un décret d’adoption du budget de l’État et de la Sécurité sociale dans un sens austéritaire. Excessif ? Dans La démondialisation (Le Seuil, 2012), l’économiste souverainiste Jacques Sapir proposait la sortie de l’euro au moyen de l’article 16...

Pendant toute la durée des pouvoirs exceptionnels, l’Assemblée nationale ne peut être dissoute. Le 18 septembre 1961, le président gaulliste de l’Assemblée nationale, Jacques Chaban-Delmas, distinguait la session de plein droit de la session normale. Il estimait que durant la période correspondant à la réunion de plein droit des chambres sous l’article 16, les travaux du Parlement ne pouvant pas avoir d’aboutissement législatif, le gouvernement est privé du droit de poser la question de confiance sur un projet de loi, ce qui signifie que les députés ne peuvent pas déposer de motion de censure.

Par ailleurs, depuis la révision constitutionnelle sarközyste de 2008, « après trente jours d'exercice des pouvoirs exceptionnels, le Conseil constitutionnel peut être saisi par le président de l'Assemblée nationale, le président du Sénat, soixante députés ou soixante sénateurs, aux fins d'examiner si les conditions énoncées au premier alinéa demeurent réunies. Il se prononce dans les délais les plus brefs par un avis public. Il procède de plein droit à cet examen et se prononce dans les mêmes conditions au terme de soixante jours d'exercice des pouvoirs exceptionnels et à tout moment au-delà de cette durée ». Mais ce garde-fou est-il solide ? Pas sûr quand on sait que le Conseil constitutionnel se compose de personnalités macronistes et qu’il a déjà entériné sous l’hystérie covidodinguienne l’ensemble des mesures liberticides.

Fin stratège élevé par le lambertisme trotskyste et le mitterrandisme, Jean-Luc Mélanchon prévoit à court ou moyen terme son utilisation, d’où sa proposition récente de destitution de Macron au moyen de l’article 68 de la Constitution. C’est une mise en garde implicite. Cet article permet difficilement la destitution présidentielle par un parlement constitué en haute-cour et sur un vote des deux tiers difficile à obtenir, mais pas impossible si se construit dans les faits une coalition momentanée entre le Nouveau Front pseudo-populaire et le bloc national RN – UDR (Union des droites pour la République ciottiste).

Outre l’adoption forcée d’un budget de rigueur ultra-libéral, l’article 16 pourrait-il offrir à Emmanuel Macron le pouvoir de modifier la Constitution en contournant le Parlement via l’article 11 ? Pas forcément. Sur une saisie des sénateurs gaullistes à propos de l’inconstitutionnalité du traité de Maastricht,  le 2 septembre 1992, le Conseil constitutionnel interdit à la considération 19 de la décision 92 – 312 l’usage de l’article 16 dans l’engagement d’une révision constitutionnelle en contournant l’article 89. Or l’article 11 n’est pas mentionné et le Conseil constitutionnel, jouet de l’Élysée, pourrait très bien se raviser.

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En s’affranchissant de la décision de 1992 dans le cadre de l’article 16, le président de la République soumettrait aux Français au moins un référendum. Si jamais il n’ose pas tordre la Constitution de 1958, il pourrait cependant soumettre aux électeurs le changement du mode de scrutin législatif en privilégiant la proportionnelle à l’échelle départementale ou régionale.

Un universitaire, juriste de formation, Roger Pinto (1910 – 2005), soutenait que le président pouvait user de l’article 16 pour réviser la Constitution par la voie référendaire. Il reconnaissait volontiers que cette procédure engagerait la responsabilité directe du chef de l’État. Le constitutionnaliste faisait valoir à raison que le texte fondamental ne précise pas si l’ordre constitutionnel à rétablir doit être nécessairement le même qu’avant. Ce référendum de révision constitutionnelle porterait sur trois questions posées simultanément (ou pas): le droit de dissoudre dans l’immédiat la législature élue le soir du 7 juillet 2024, l’instauration d’un mandat présidentiel de six ans avec des élections nationales tous les trois ans, voire la suppression immédiate de la limite à deux mandats présidentiels consécutifs dans la perspective d’une nouvelle candidature en 2027 d’Emmanuel Macron si ce dernier n’entend pas démissionner sous peu.

Dans le cadre de l’article 16, le régime pourrait volontiers entraver la campagne des partisans du non qui subiraient en plus un déluge médiatique de propagande favorable au oui. Cependant, en cas de victoire du non à l’une des deux consultations populaires, voire aux deux, le président de la République aurait-il l’audace de démissionner ou bien se maintiendrait-il en fonction jusqu’en 2027 avec la bénédiction de l’OTAN et de la Commission pseudo-européenne ? L’hypothèse semble bien pessimiste, mais avec Emmanuel Macron, il faut s’attendre à tout, y compris au pire.     

 

GF-T

 

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 125, mise en ligne le 17 septembre 2024 sur Radio Méridien Zéro.

samedi, 21 septembre 2024

L'énigme libanaise

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L'énigme libanaise

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/enigma-libanese/

La stratégie du gouvernement israélien au Liban semble, à première vue, assez simple. Et, tout compte fait, très simple.

Utiliser des armes terroristes et, de par leur nature même, destinées à des cibles très précises - surtout des figures ennemies de référence - de manière sensiblement indiscriminée et, surtout, massive. Naturellement, pour semer l'insécurité et la terreur dans les rangs de l'ennemi.

En l'occurrence, il s'agit précisément du Hezbollah.

Car il est évident que l'objectif d'Israël, de ses services de renseignement, est, in fine, de mettre le mouvement de Nasrallah en position difficile, voire hors-jeu. Lequel est depuis longtemps, à toutes fins utiles, une épine dans le pied de l'État israélien.

Toutefois, il convient de rappeler que le Hezbollah n'est pas une simple organisation terroriste visant exclusivement à frapper l'ennemi israélien. Il s'agit au contraire d'une organisation complexe, véritable État dans l'État.

En effet, compte tenu des conditions dans lesquelles se trouve le Liban dans son ensemble, le Hezbollah est en fait la seule organisation étatique existant sur ce territoire. Et Nasrallah ne parle pas en tant que chef d'un mouvement terroriste, mais en tant que chef d'État s'adressant à d'autres chefs d'État.

Cela ne plaît peut-être pas à beaucoup, mais c'est ainsi. Et la géopolitique internationale est basée sur la réalité. Pas sur les prédilections plus ou moins abstraites des chancelleries européennes.

Dès lors, la série d'attaques israéliennes - évidemment non revendiquées, mais très claires dans leurs principes et leurs objectifs - sur le territoire libanais, pose des questions d'une importance non négligeable.

Tout d'abord, la finalité de cette offensive terroriste. Qui, de fait, ouvre de nouveaux scénarios dans la longue confrontation/affrontement entre le Hezbollah et Tel Aviv. Qui était, jusqu'à hier, un état de belligérance suspendu. Fait de tensions qui n'ont cependant donné lieu à aucune offensive directe. Seulement un échange, périodiquement constant, de petites « offensives ». Certainement pas de nature à faire parler d'un conflit ouvert.

Mais aujourd'hui, Israël a changé son fusil d'épaule. Et l'offensive actuelle, avec des moyens terroristes généralisés, en est à la fois la preuve et, c'est très probable, ce n'en est que la phase initiale.

Celle-ci sera très probablement suivie d'une véritable offensive de l'armée israélienne sur le territoire libanais. Visant, sinon à neutraliser le Hezbollah, du moins à le mettre hors d'état de nuire pour longtemps.

Et ce, parce que les dirigeants israéliens, politiques comme militaires, sont bien conscients que l'organisation chiite libanaise représente quelque chose de beaucoup plus complexe que le Hamas. Et que l'on ne peut pas, de manière simpliste, tenter de l'anéantir.

Le Hezbollah réduit à la défensive, et affaibli militairement, permettrait à Israël de rendre le Liban neutre, essentiellement, et pour longtemps.

Surtout en affaiblissant l'influence iranienne dans la région. Ce qui est, et reste, le plus gros problème du gouvernement Netanyahou.

Ce dernier pourrait donc poursuivre l'offensive dans la bande de Gaza, visant à éliminer complètement une présence palestinienne significative.

Mais cela reste, pour l'instant, une hypothèse. Difficile, d'ailleurs, à réaliser, compte tenu des résultats, négatifs, des précédentes attaques de l'armée israélienne au Liban. Et, en particulier, en se souvenant de l'échec substantiel de 1982, qui a en effet marqué la croissance politique paradoxale du mouvement chiite libanais.

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Cependant, pour Israël, en ce moment, il est essentiel de mettre le Hezbollah dans une situation où il ne peut pas faire de mal. Pour pouvoir procéder plus sereinement à l'opération de Gaza. Où, il faut le dire, l'armée israélienne rencontre encore pas mal de difficultés.

Par ailleurs, il reste à comprendre quelle pourrait être la réaction iranienne à cette offensive israélienne au Liban.

Téhéran, à ce jour, semble incapable de réagir à une attaque terroriste systématique menée au Liban par les Israéliens.

Il ne faut cependant pas se faire d'illusions sur la durée de cette incapacité.

Le gouvernement de Téhéran reste, pour l'instant, fermement entre les mains des ayatollahs. Des mains expérimentées, bien conscientes des difficultés (pour ne pas dire plus) d'une confrontation directe avec Israël. Et, par conséquent, toujours très prudents dans l'évaluation des situations.

Cependant, l'accélération imposée par le gouvernement Netanyahou au Liban ne peut être perçue sans inquiétude par l'Iran. Où de nombreux dirigeants sont convaincus que la confrontation directe avec l'État hébreu est désormais imminente. Une nécessité qui ne peut plus être évitée.

Et cela ouvre, inévitablement, sur des scénarios qu'il ne serait pas exagéré de qualifier d'apocalyptiques.

Tout dépendra de la manière dont Israël, ou plutôt le gouvernement Netanyahou, se comportera dans les prochains jours.

S'il se limitera à la lourde offensive terroriste de ces dernières heures. Ou s'il procédera à une action beaucoup plus profonde et systématique contre le Hezbollah.

Ce qui, évidemment, apparaît lourd de risques et de conséquences. Et, surtout, qui obligerait Téhéran à entrer directement dans le jeu.

Avec force.

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La Finlande atlantique s'implique dans l'escalade

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La Finlande atlantique s'implique dans l'escalade

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2024/09/13/atlanttinen-suomi-mukana-eskalaatiossa/

De manière presque puérile, certains Finlandais pensaient que Sauli Niinistö, la taupe (ou le renard) occidental(e) qui nous a servi de président, n'avait conduit la Finlande à adhérer à l'OTAN que parce que la Russie avait envahi l'Ukraine. Aucun référendum n'a été organisé, mais la prise de décision antidémocratique a été masquée par le bruit des (faux) médias du pouvoir et par les promesses de « sécurité accrue ».

Cependant, pendant des décennies, la Finlande a abrité, par exemple, la Société atlantique finlandaise, qui diffusait le message de l'idéologie anglo-américaine en matière de politique étrangère et de sécurité, soit l'« atlantisme », et dont les réunions étaient suivies par l'élite politique, attendant avec impatience le moment où la Finlande ferait militairement pleinement « partie de l'Occident », comme le reste de l'Europe, soumise à l'Amérique.

Les atlantistes avaient fait leur travail de fond et le conflit ukrainien constituait un écran de fumée militaire adéquat pour mener l'« option OTAN » jusqu'au bout, comme les États-Unis l'avaient prévu. Désormais, la frontière terrestre de l'OTAN s'étendait jusqu'à la Russie et la mer Baltique devenait un « lac de l'OTAN », comme semblait le répéter le treizième président Alexander Stubb, en oubliant la base russe de Kaliningrad et le nouveau district militaire de Leningrad à la frontière finlandaise.

Avec une illusion de sécurité momentanément renforcée, la Finlande est devenue un participant plus agressif que d'autres dans la guerre hybride de l'OTAN et de l'Occident contre la Russie. Plus tard, ce sera peut-être le tour de la Chine, plus lointaine, mais occupons-nous d'abord de notre voisin oriental, cette "station-service déguisée en superpuissance", en intensifiant la confrontation et en soutenant les diverses offensives.

La rhétorique guerrière s'est également intensifiée sur les plateformes des médias sociaux appartenant aux États-Unis. Le mince vernis de civilité a été effacé et une « russophobie » grossière a envahi les ondes, en particulier sous le couvert de noms anonymes, mais aussi de la part de politiciens finlandais et d'experts en politique étrangère. Les opérations des services de renseignement occidentaux se sont poursuivies et la guerre de l'information et de la désinformation s'est intensifiée.

Si la paix en Europe et les bonnes relations avec la Russie constituaient une menace existentielle pour l'alliance militaire de l'OTAN, la Russie s'est également rendu compte que l'alliance occidentale dirigée par les Anglo-Américains constituait une menace pour l'État-civilisation russe. Cela a conduit à un nouveau contexte de guerre froide et à la menace d'une guerre nucléaire, presque comme un retour aux années 1980 (époque où, contrairement à aujourd'hui, la frontière orientale est restée ouverte).

Certains groupes de réflexion occidentaux semblent croire qu'une telle guerre pourrait être menée de manière limitée et que seule la Russie en souffrirait. Dans ce type de récit, le régime ukrainien s'est arrogé un rôle plus menaçant et a cru à la promesse de l'Occident de porter la guerre en Russie. Kiev n'a pas été prise en trois jours, la Russie est donc un tigre de papier qui ne peut que perdre face aux forces de la « liberté et de la démocratie » (et aux combattants étrangers d'extrême droite).

L'opération Koursk s'est déjà achevée par le massacre des troupes ukrainiennes, mais Zelensky et ses partenaires ont un nouveau plan, dans lequel Washington et Londres jouent à nouveau le rôle de poignards dans le dos. Il est question de « frappes à longue portée », mais pour de telles frappes, l'Ukraine aura à nouveau besoin du savoir-faire militaire de l'OTAN-Occident, des données satellitaires et de la programmation des trajectoires des missiles.

Le président russe a déclaré qu'une telle action « changerait considérablement la nature de ce conflit » et que les États-Unis et la zone euro seraient alors en guerre contre la Russie. Selon M. Poutine, la Russie serait également « forcée de prendre les mesures qui s'imposent ». Ce discours apaisé semble un peu tardif, car l'Occident n'est-il pas en guerre contre la Russie depuis le début du conflit en Ukraine (et même avant) ?

Le chef du Kremlin ne souhaite peut-être pas une escalade de la guerre, mais la réticence de la Russie à répondre aux attaques n'est-elle pas aussi à l'origine de cette situation ? Étant donné que l'Occident ne semble pas avoir la même retenue, la fin de la guerre n'est peut-être pas proche, mais est plutôt à son début, avec une augmentation graduelle d'intensité et d'échelle.

La Finlande pense bêtement que sa participation à la guerre d'usure actuelle n'aura aucune conséquence, mais que, comme les États baltes, elle peut défier la Russie derrière le bouclier protecteur des États-Unis et de l'OTAN jusqu'à la défaite présumée des armées de Poutine. Il pourrait être utile de rappeler le commentaire laconique de Poutine en 2022, lorsqu'il a déclaré: « Nous n'avons encore rien commencé de sérieux ».

Kissinger et la frivolité stratégique

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Kissinger et la frivolité stratégique

Nicolas Bonnal

La frivolité stratégique, notion dessinée par Kissinger dans ses œuvres, est devenue une donnée permanente en Occident, à l’heure où nous risquons de sombrer dans un énième et espérons-le définitif holocauste militaire-humanitaire. Mais laissons de côté les risques actuels et rappelons ce que nous disait ce maître sous-estimé et grand amateur (comme votre serviteur modeste) du grand dix-neuvième siècle alors :

« Mais l’histoire punit tôt ou tard la frivolité stratégique. La Première Guerre mondiale a éclaté parce que les dirigeants politiques ont perdu le contrôle de leurs propres tactiques. Pendant près d’un mois après l’assassinat du prince héritier autrichien en juin 1914 par un nationaliste serbe, la diplomatie a été menée sur le modèle dilatoire de nombreuses autres crises surmontées au cours des dernières décennies. Quatre semaines se sont écoulées pendant que l’Autriche préparait un ultimatum. Des consultations ont eu lieu; comme c’était le plein été, les hommes d’État ont pris des vacances. Mais une fois l’ultimatum autrichien soumis en juillet 1914, son échéance a imposé une grande urgence à la prise de décision, et en moins de deux semaines, l’Europe s’est lancée dans une guerre dont elle ne s’est jamais remise. »

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Grand défenseur du Traité de Vienne et de l’axe Metternich-Castlereagh, Kissinger ajoute (longuement) sur cette irresponsabilité générale :

« Au cours des quarante années qui ont suivi le règlement de Vienne, l’ordre européen a amorti les conflits. Au cours des quarante années qui ont suivi l’unification de l’Allemagne, le système a aggravé tous les différends. Aucun des dirigeants n’a prévu l’ampleur de la catastrophe imminente que leur système de confrontation routinière soutenu par des machines militaires modernes rendait presque certaine tôt ou tard. Et ils y ont tous contribué, inconscients du fait qu’ils étaient en train de démanteler un ordre international: la France par sa détermination implacable à reconquérir l’Alsace-Lorraine, ce qui nécessitait la guerre ; l’Autriche par son ambivalence entre ses responsabilités nationales et ses responsabilités en Europe centrale ; l’Allemagne en essayant de surmonter sa peur d’un encerclement en affrontant en série la France et la Russie côte à côte avec un renforcement des forces navales, apparemment aveugle aux leçons de l’histoire selon lesquelles la Grande-Bretagne s’opposerait certainement à la plus grande puissance terrestre du continent si elle agissait simultanément comme si elle avait l’intention de menacer la prééminence navale de la Grande-Bretagne. La Russie, par ses incursions constantes dans toutes les directions, menaçait simultanément l’Autriche et les vestiges de l’Empire ottoman. Et la Grande-Bretagne, par son ambiguïté occultant le degré de son engagement croissant aux côtés des Alliés, combinait les inconvénients de chaque option. Son soutien rendit la France et la Russie inflexibles; son attitude distante a semé la confusion chez certains dirigeants allemands, qui ont cru que la Grande-Bretagne pourrait rester neutre dans une guerre européenne. »

Aucune guerre occidentale à mon sens n’est nécessaire. Et de la même manière qu’en expliquant à Chesterton que les idées chrétiennes ont toujours été folles (que ce soit sous la forme croisée, renaissanciste, wokiste, bergoglienne ou inquisitoriale ou hérétique et/ou réformée), on pourrait dire à Kissinger que la stratégie en occident a toujours été frivole. C’est Daniélou qui a raison: l’Occidental est un aryen prédateur et destructeur, rien d’autre. Ah oui, il se claironne humanitaire en même temps…

Kissinger :

« Il est généralement inutile de réfléchir à ce qui aurait pu se passer dans des scénarios historiques alternatifs. Mais la guerre qui a bouleversé la civilisation occidentale n’avait aucune nécessité inévitable. Elle est née d’une série d’erreurs de calcul commises par des dirigeants sérieux qui n’ont pas compris les conséquences de leur planification, et d’un tourbillon final déclenché par une attaque terroriste survenue dans une année généralement considérée comme une période de calme. En fin de compte, la planification militaire a pris le pas sur la diplomatie. C’est une leçon que les générations futures ne doivent pas oublier. »

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Tout cela est dans World Order. On va citer Wikipédia qui ajoute (dans son excellente version anglaise) sur notre France éternelle et bonapartiste :

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« Kissinger avait introduit la notion de frivolité dans son livre « Diplomatie » (1994), décrivant les actions des hommes d’État de la seconde moitié du 19ème siècle qui ont finalement conduit à la Grande Guerre . Il a notamment souligné les actions de Napoléon III qui considérait la politique étrangère de la France, selon les mots du baron Hübner , comme « un instrument qu’il utilise pour assurer son règne en France ». « La frivolité est une indulgence coûteuse d’un homme d’État », et Napoléon s’est rapidement retrouvé piégé dans les crises qu’il a provoquées sans réfléchir aux conséquences à long terme : après avoir contrarié la Russie en rejoignant la guerre de Crimée en 1853 et en soutenant la révolte polonaise (1863), il n’a trouvé aucun soutien contre l’affirmation de soi allemande dès 1864 pendant la deuxième guerre du Schleswig . Le contrôle sur les arrangements de pouvoir en Allemagne, dont la France jouissait depuis des siècles (depuis le cardinal de Richelieu ), a été perdu en un éclair. »

Rôle affolant et criminel des médias toujours (repenser et compléter la Galaxie Gutenberg de McLuhan) :

« Dans « L'ordre mondial », Kissinger décrit comment les résolutions diplomatiques de la première crise marocaine , de la deuxième crise marocaine et de la crise bosniaque ont donné l'impression que la prise de risques pour apaiser les journalistes nationalistes et l'opinion publique agitée était une manière normale de mener la politique étrangère. Les hommes d'État s'étaient habitués à faire pression sur les autres grandes puissances sur des questions d'intérêt secondaire, comptant sur les diplomates pour trouver des moyens d'éviter de véritables guerres. Le statu quo européen global était en fait acceptable pour toutes les grandes puissances (il n'y avait pas de conflits territoriaux en Europe à l'exception de l'Alsace-Lorraine ), mais il n'a fallu que deux semaines entre l'ultimatum en 10 points et le début des hostilités. L'Europe ne s'est jamais remise de cette indulgence. »

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Kissinger a été prolongé et complété par le penseur russe Timothée Bordachev (photo). Malheureusement je trouve (et on constate) que l’opération militaire spéciale qui va déboucher sur un holocauste (et à déjà tué, déplacé et ruiné des millions de personnes) relève de la même frivolité stratégique. Cette au départ tranquille promenade militaire va dégénérer en holocauste : voir PCR.

Une histoire pleine de fureur, et écrite par des idiots... Il semble d’ailleurs que Kissinger ne se faisait pas trop d’illusions sur notre futur en fureur.

Sources :

https://www.chinhnghia.com/H_Kissinger_-_World_Order.pdf

https://en.wikipedia.org/wiki/Strategic_frivolity

https://www.paulcraigroberts.org/2024/09/19/the-british-p...

17:29 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, diplomatie, henry kissinger, nicolas bonnal | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

vendredi, 20 septembre 2024

Mitsuhiro Kimura: le Japon est devenu un peu plus conscient de l'Opération militaire spéciale et le WEF 2024 a donné de l'espoir

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Mitsuhiro Kimura: le Japon est devenu un peu plus conscient de l'Opération militaire spéciale et le WEF 2024 a donné de l'espoir

Anna Tcherkassova, auteur de Ukraina.ru

Source: https://ukraina.ru/20240905/1057270535.html

Un patriote japonais a commenté le contenu de la session plénière du WEF-2024 avec la participation de Vladimir Poutine et a expliqué comment Moscou et Tokyo peuvent améliorer leurs relations.

Le président de l'organisation japonaise « Issui-Kai  », Mitsuhiro Kimura, en a parlé dans une interview exclusive à Ukraina.ru.

« Issui Kai » (du japonais 一水会, “Société d'une seule goutte”) - Parti de droite japonais, l'un des plus grands partis nationalistes au Japon.

Les membres de l'Issui Kai, comme l'explique Kimura, se définissent comme les « nouveaux patriotes » du Japon et leurs principaux efforts visent à lutter pour l'indépendance du Japon vis-à-vis des États-Unis.

L'événement le plus important du WEF-2024, la session plénière avec Vladimir Poutine, Anwar Ibrahim et Han Zheng, s'est tenu le 5 septembre sur l'île de Russky, à l'Université fédérale d'Extrême-Orient (FEFU).

- Kimura-san, quelles sont vos impressions sur cet événement ? Les questions urgentes de la coopération internationale ont-elles été suffisamment abordées ?

- Je pense que les principaux points et questions importants ont effectivement été abordés. Par exemple, le fait que la Russie ait fait des efforts pour parvenir à un accord de paix afin de résoudre la question ukrainienne à Istanbul en mai 2022.

En particulier, il a été noté que l'accord était presque paraphé par la partie ukrainienne, mais le Premier ministre britannique, M. Johnson, est apparu et a déclaré qu'il était nécessaire de continuer à se battre jusqu'au dernier Ukrainien. Il s'agit là d'un sujet assez spécifique qui traite d'une situation internationale importante.

Sur la question palestinienne, qui est d'actualité, et sur les relations d'Israël avec le Hamas, il y a également eu une déclaration sur la position russe. La Russie ne modifie pas sa position initiale de base en fonction d'une situation temporaire. La Russie est fondamentalement favorable à la création de deux États indépendants.

Les négociations nécessitent les efforts de médiateurs, s'il y en a. En outre, un dialogue bilatéral entre les parties est également nécessaire.

Je pense personnellement que pour parvenir à certains accords, il faut s'efforcer de créer des conditions propices. C'est ce qui a été clairement et lucidement exprimé au cours de la discussion.

- Quelles attentes aviez-vous personnellement à l'égard du forum et ont-elles été satisfaites ? Êtes-vous satisfait des résultats de l'événement ?

- Vous savez, je ne dirais pas ce qui m'a surpris, ce à quoi je m'attendais, ce que j'ai aimé ou pas.

Ce que j'ai trouvé intéressant, c'est la participation même des Malaisiens et des Chinois à la discussion avec le président russe. Le Premier ministre malaisien a soulevé la question du rôle de la Russie dans le développement de la région de l'Extrême-Orient, affirmant qu'aujourd'hui, sans la Russie, le développement mondial est impossible. C'était une façon intéressante de poser la question.

J'ai également apprécié la thèse selon laquelle le destin futur de la Russie dépend du développement de l'Extrême-Orient. Ce sont les points qui m'ont impressionné.

Je représente les cercles patriotiques conservateurs au Japon. Dans notre pays, nous avons malheureusement une mauvaise attitude à l'égard de la Russie. Mais le 4 septembre, lors du forum « L'Asie du Sud-Est dans un monde multipolaire », nous avons constaté qu'il était nécessaire de construire un nouvel ordre mondial.

Donc, pour moi, les points susmentionnés que j'ai rencontrés, que j'ai vus lors de cet événement, me donnent une nouvelle force, m'inspirent à penser de nouvelles pensées, à réfléchir davantage et mieux à la situation. Et de l'aborder précisément du point de vue du développement de la région [Asie du Sud-Est].

- Que pensent les Japonais de la Russie et des événements actuels en Ukraine?

- Comme je l'ai dit, la plupart des Japonais ont une opinion extrêmement négative et critique de la Russie. C'est ce qui caractérise le Japon moderne.

Quatre-vingts ans se sont écoulés depuis la défaite du Japon lors de la Seconde Guerre mondiale. En conséquence, les Américains ont mis en place un système d'occupation qui oppose négativement les Japonais à la Russie.

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Le Japon se souvient avant tout de la perte de la guerre et des prisonniers de guerre japonais qui se trouvaient en Union soviétique. Le Japon se souvient avec ressentiment de la perte au bénéfice de la Russie des territoires dits septentrionaux et du problème des Kouriles du Sud.

Tout cela crée un arrière-plan négatif dans l'esprit et les sentiments des Japonais à l'égard de la Russie.

- La Russie et le Japon ont-ils une chance de se comprendre et de coopérer?

- Je pense que oui. Bien sûr que oui. Mais il faut créer des opportunités.

J'insiste sur le fait qu'un traité de paix doit être signé entre la Russie et le Japon. C'est très important !

Regardez : les Russes aiment le Japon, le respectent, lui sont reconnaissants et lui portent un grand intérêt. Il est donc extrêmement important d'informer constamment le public japonais que, malgré l'attitude négative des Japonais au début de l'opération militaire spéciale (OMS), la situation a commencé à changer. L'essence de l'OMS, ses objectifs et sa nécessité commencent à être un peu mieux compris au Japon.

En d'autres termes, il existe une base permettant d'adoucir l'attitude négative du Japon à l'égard de la Russie.

* * *

Comment le WEF-2024 est devenu une plateforme de rapprochement entre la Russie et la Malaisie - dans l'article d'Anna Tcherkassova "Sans l'Ukraine. La Russie et la Malaisie sont devenues encore plus proches l'une de l'autre au WEF-2024".

La présence de la Chine en Afrique - les atouts géopolitiques de l'Éthiopie

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La présence de la Chine en Afrique - les atouts géopolitiques de l'Éthiopie

Peter W. Logghe

Source : Nieuwsbrief Knooppunt Delta, n°192, septembre 2024

Un moment clé de cette histoire géopolitique est l'année 2023, lorsque la Chine et l'Éthiopie ont porté leur coopération au niveau d'un « partenariat stratégique de tous les temps ». Une formulation que la Chine n'avait jusqu'alors utilisée que pour sa politique étrangère à l'égard de ses alliés les plus proches, tels que le Sri Lanka, le Pakistan, le Belarus, l'Ouzbékistan et le Venezuela. Elle souligne l'importance de l'Éthiopie dans la politique africaine de la Chine. Il est clair que l'Éthiopie soutiendra la politique de la Chine lors des réunions des Nations unies et de l'Organisation de l'unité africaine. Le « partenariat stratégique de tous les temps » pour l'Éthiopie n'a été mentionné nulle part dans nos grands médias flamands, pour autant que je sois bien informé.

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Je mentionne simplement en passant que l'Éthiopie est probablement le seul pays du continent africain à avoir réussi à échapper à la colonisation européenne, et ce grâce à ses progrès en matière de modernisation, à sa résistance militaire et aussi à sa diplomatie, qui tente d'équilibrer les différentes superpuissances.

L'Éthiopie est un pays important en Afrique : elle compte environ 127 millions d'habitants, ce qui en fait le pays le plus peuplé du continent noir après le Nigeria.

Importance géopolitique de l'Éthiopie

L'Éthiopie est un pays important en Afrique, comme nous l'avons écrit plus haut, mais pas seulement en raison de sa forte population. Contrairement au Nigeria et à l'Angola, par exemple, ce pays d'Afrique de l'Est dispose de peu de ressources telles que le pétrole ou le gaz pour expliquer l'importance de la présence chinoise. En revanche, l'Éthiopie dispose d'autres atouts tout aussi importants, qui sont d'ordre géopolitique s'entend.

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La Corne de l'Afrique est une région clé pour la Chine, comme pour tous les pays dont le commerce emprunte la route maritime de la mer Rouge, du canal de Suez et du golfe d'Aden. En outre, la Corne de l'Afrique est importante pour la Chine dans le cadre de sa stratégie de la route de la soie maritime. L'Éthiopie est le pays le plus important de cette Corne de l'Afrique. Le port de Djibouti (à l'est de l'Éthiopie) est le plus important de la région, occupant une position stratégique dans le golfe de Tadjoura et le détroit de Bab el-Mandeb, à l'entrée du canal de Suez. C'est à Djibouti que la Chine a installé sa première base navale à l'étranger en 2017. Les Américains, les Français, les Japonais et les Italiens disposent également de bases navales, ce qui souligne l'importance géostratégique de Djibouti et de l'ensemble de la Corne de l'Afrique. Il est donc important de préserver l'accès des navires à la mer Rouge, surtout avec la menace des rebelles houthis du Yémen, ce pays arabe situé juste en face du détroit de Bab el-Mandeb.

L'Éthiopie est vitale pour la Chine, mais l'Éthiopie peut-elle se passer de la Chine ?

Depuis 2020, la Chine a adopté pour elle-même un modèle de développement à « double circulation » : une stratégie dans laquelle le marché intérieur est le principal moteur de la croissance économique, mais où le marché intérieur et le marché international se renforcent mutuellement. L'objectif intérieur était de devenir autosuffisant en matière de technologie et de matières premières. Sur le plan international, la Chine souhaitait conquérir les marchés des principaux pays émergents à forte croissance économique.

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Il est clair que l'Afrique est un acteur clé de ce double flux économique : son marché est immense, les matières premières y sont abondantes et les opportunités d'investissement y sont nombreuses. L'Afrique possède 30% des ressources minérales, 8% des réserves de gaz et 12% des réserves de pétrole. 30% des matières premières rares telles que le lithium et le nickel se trouvent en Afrique. Il est clair que les États-Unis et l'Europe souhaitent également coopérer avec les pays africains.

La Chine joue ses atouts en Afrique de manière très ciblée : elle met l'accent sur les infrastructures, l'énergie, l'exploitation minière et les télécommunications lorsqu'elle investit en Afrique. La Chine est généreuse en matière de financement, ce qui confère aux entreprises (publiques) chinoises un avantage compétitif sur leurs concurrents étrangers.

Ce n'est pas seulement sur le plan économique et financier que l'Afrique est un acteur important pour la Chine. Il va de soi que l'influence politique en découle également. En 2015, par exemple, le Forum multilatéral sur la coopération sino-africaine (FOCAC) a été mis en place, structurant les relations commerciales, diplomatiques, sécuritaires et financières entre la Chine et les pays africains.

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Quelques chiffres pour illustrer ce propos

La Chine est devenue le principal partenaire économique de nombreux pays africains au cours des 20 dernières années. En 2022, la Chine était le premier pays importateur de pétrole et de gaz de l'Angola. Peu après, c'est au tour de la République démocratique du Congo (pour l'argent et le cobalt) et de l'Afrique du Sud (or, diamants, platine). Les cinq premières destinations des IDE (investissements directs étrangers) de la Chine en Afrique en 2022 sont l'Afrique du Sud, le Niger, la République démocratique du Congo, l'Égypte et la Côte d'Ivoire.

Où se trouve donc l'Éthiopie ? Selon le Rapport sur l'investissement dans le monde 2023 de la CNUCED, l'Éthiopie est le troisième État qui a le plus bénéficié des investissements étrangers de la Chine. Pour les années 2022/2023, le chiffre serait de 3,4 milliards de dollars. La Turquie arrive en deuxième position en termes d'investissements en Éthiopie (avec 2,5 milliards de dollars), suivie par l'Inde.

L'influence chinoise se fait également sentir dans l'accumulation de la dette de l'Éthiopie: la Chine représente 50 % de la dette extérieure de l'Éthiopie. C'est un signe révélateur pour la Chine et l'Éthiopie: selon de nombreux observateurs, la Chine ne s'intéresse pas à des partenaires qui ne sont plus en mesure de rembourser leurs dettes. Certes, la Chine veut accroître son pouvoir économique et politique, mais cet objectif peut être mieux atteint avec des partenaires capables de faire face économiquement et financièrement.

Entre 2000 et 2022, la Chine a prêté un total de 170 milliards de dollars à 47 pays africains, entreprises publiques ou institutions multilatérales. L'Éthiopie arrive en deuxième position (après l'Angola avec 42 milliards de dollars) avec un total de 13,7 milliards de dollars.

En conclusion, les problèmes de l'Éthiopie sont-ils autant d'opportunités pour la Chine ?

On connaît le slogan des nationalistes irlandais : « Les difficultés de la Grande-Bretagne sont les opportunités de l'Irlande ».  Ces dernières années ont été dramatiques pour l'Éthiopie, avec une guerre civile dans le Tigré au nord du pays. Bien que la guerre ait pris fin en 2022, elle a été suivie d'une sécheresse extrême dans la région et d'une famine. La croissance économique de l'Éthiopie, qui s'élevait jusqu'alors à 10% par an en moyenne, s'est arrêtée. Des problèmes financiers et économiques, mais aussi des opportunités pour la Chine.

Un deuxième élément jouant en faveur de la Chine a été l'inclusion de l'Éthiopie en tant que nouveau membre du club des BRICS, le groupe des puissances économiques émergentes. En 2023, le moment était venu pour l'Éthiopie de rejoindre l'Argentine, l'Iran, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et l'Égypte. Ce qui a encore accru l'influence de la Chine dans le club des BRICS.

Troisième point d'intérêt de ces décisions : malgré une croissance économique de 6,1% d'ici 2023, l'Éthiopie est devenue le troisième État africain, après la Zambie et le Ghana, à être officiellement qualifié d'« État en difficulté de paiement ». L'Éthiopie a réussi à se mettre d'accord sur de nouvelles règles de remboursement avec le Royaume-Uni, les États-Unis et la Chine, qui acceptent la suspension des remboursements dans un certain délai. Mais les experts estiment que l'Éthiopie pourrait devoir dévaluer sa monnaie.

C'est dans ce contexte qu'il convient de considérer le « partenariat stratégique de tous les temps » entre l'Éthiopie et la Chine. D'un point de vue géopolitique, la carte du monde a complètement changé en 20 ans, y compris en Afrique. Il est temps que nos décideurs politiques fassent preuve de réalisme et développent également des visions à long terme, avant que nous ne perdions tous nos points d'ancrage.

Peter W. Logghe

Pax Americana et « totalitarisme »

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Pax Americana et « totalitarisme »

Carlos X. Blanco

L’ordre mondial établi en 1945, après la défaite du Troisième Reich, est sur le point de prendre fin. Ceci dit, en 2024, il va sans dire que la fin d'une ère géopolitique peut ressembler à l'agonie d'un individu humain: atteint d'une maladie incurable, il est comme un mauvais patient qui, loin de reconnaître l'imminence de sa mort, utilise ses dernières forces à rendre malheureux ceux qui vivent avec lui et répand ainsi le souffle de la mort dans tout son environnement. C’est ce qui arrive aujourd'hui à l’Occident malade.

L’empire yankee a réussi à mettre en œuvre son ordre mondial en 1945, sa pax Americana, mais il l’a fait de manière incomplète et avec un contrepoids important: le communisme. C’est l’Union soviétique qui a véritablement libéré l’Europe de la terreur nationale-socialiste et fasciste. C’est cet « empire communiste » qui a réussi à rassembler de nombreux pays en voie de décolonisation et d’émancipation, créant ainsi un Second Ordre Mondial qui contrecarrait les prétentions universelles des Yankees. Le régime communiste soviétique a démontré une capacité titanesque à se défendre contre une agression anglo-américaine plus que possible en 1945 ou peu après. Après avoir sacrifié des millions de vies de Russes, de Slaves d’autres pays et de personnes d’autres ethnies asiatiques liées à la Russie, l’URSS n’était pas du tout disposée à se laisser envahir et coloniser par les puissances anglo-américaines.

Au prix d'énormes sacrifices en vies et en libertés, les Soviétiques ont échappé à la Troisième Guerre Mondiale, une continuation immédiate de la Seconde Guerre mondiale, une guerre nucléaire qui était déjà représentée dans l'esprit des planificateurs occidentaux avant même qu'Hitler ne s'écarte du chemin et que les Allemands se soient rendus. Une fois le nazisme vaincu, il fallait vaincre le communisme, même au prix de la dévastation du « vieux continent ». La Russie, la Russie éternelle et sainte baptisée et amplifiée en URSS, nous en a libérés.

Mais à partir de cette histoire, il ne faut pas penser que les considérations idéologiques étaient la priorité. En science géopolitique, l’idéologie en tant que facteur capable de renforcer des alliances ou de dessiner des fronts de guerre n’est que cela, un facteur. Ce facteur est « activé » en composition avec d'autres, et à partir de la configuration historique, économique et politique particulière du moment, l'idéologie mobilise et est une force causale, d'une part, ou bien c'est une rhétorique qui peut être oubliée ou, plutôt, modulée, d'autre part.

Au tout début de la Seconde Guerre mondiale, et dans une partie de son développement, le rôle des grandes sociétés multinationales américaines soutenant les « totalitaires » Hitler et Staline était notoire. Au point qu’on ne pouvait parler d’une histoire du « totalitarisme » sans inscrire ce concept particulier dans le cours général de l’histoire du capitalisme. Le capitalisme, et en particulier le capitalisme impérialiste dans sa version anglo-saxonne, est la clé explicative qui rend compte – dans une part matériellement significative – de ces régimes qui, une fois le conflit éclaté, furent rapidement diabolisés après avoir été payés en dollars.

Les terribles démons qu'étaient les « bruns » et ,es « rouges », qui dévastaient l’Europe et écrasaient les libertés occidentales, selon les théories de ce Disneyland philosophique si actif depuis la Seconde Guerre mondiale, avaient aussi besoin du pétrole et des finances de ces mêmes Occidentaux qui, hier comme aujourd’hui, répètent l’histoire de l'apprenti sorcier. Hier, ils nourrissaient les bruns et les rouges, aujourd'hui ils nourrissent les djihadistes.

D’un autre côté, on sait que les deux représentants présumés du totalitarisme non occidental au 20ème siècle, Hitler et Staline, étaient également partenaires et alliés l’un avec l’autre quand cela leur convenait, et ils ont cessé de l’être lorsque les conditions d’avant la terrible épidémie de 1939 n'étaient plus satisfaisantes. On peut en dire autant des liens des deux "monstres" avec le capital yankee. L’idéologie n’est pas la seule chose qui compte.

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La construction du terme « totalitarisme » fait partie de l’armement de l’Occident libéral, une arme de concepts et de termes aussi efficace que l’armée américaine ou l’OTAN elle-même. Hannah Arendt et d’autres intellectuels exilés dans les universités américaines, intellectuels russes et allemands, pour la plupart juifs, ont « vécu » de revenus engrangés avec le petit mot « totalitaire ». Créés sur la base de caractéristiques purement formelles et très abstraites (culte du leader, étatisme, militarisation de la société, parti unique...) les régimes national-socialiste, fasciste, bolchevique, etc. ont été mis dans le même sac, au-delà de différences pourtant abyssales. Mais ces mêmes traits génériques et formels servaient, en réalité, à orner le vrai sens du mot: totalitaire est, en réalité, pour les idéologues subventionnés par la Maison Blanche, le Pentagone et la CIA, synonyme de régime antilibéral. Tout le reste n’a pas d’importance: cela désigne un régime non libéral et non soumis à la domination yankee.

Cette synonymie est l’une des clés de la fondation et de la compréhension de l’Ordre mondial né en 1945 ainsi que de la reprise de la guerre froide (ou Troisième Guerre mondiale inachevée), la guerre qui a commencé en 1949, date de fondation de l’OTAN. En fin de compte, au-delà des traits purement formels qui recherchent la similitude entre un régime nazi et un régime bolchevique, au-delà des idéologies, ce qui a été précisément conçu par l'ensemble des penseurs comme Arendt , Popper ou les Francfortiens , c'est ceci: une image négative du régime capitaliste occidental, lui-même essentiellement totalitaire. Tout ordre mondial a besoin de cette image négative pour pouvoir désigner, identifier et fusionner les ennemis, et les nouveaux maîtres de l’Occident y sont parvenus avec une efficacité étonnante.

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Une fois l’URSS tombée, et avec elle le « bloc rouge », le tout dans un processus très rapide entre 1989 et 1991, l’hégémon de la première théorie politique, selon les termes de Douguine, s’est retrouvé sans la seconde (socialisme et communisme). L’empire yankee utilise alors tout son arsenal philosophico-politique accumulé dans l’après-guerre et pendant la guerre froide: le fascisme (Troisième théorie politique) devrait être la seule alternative au monde « libre ». C’est aussi simple que cela: libéralisme ou barbarie, et la barbarie universelle est le fascisme. Tous ceux qui n’étaient pas partenaires et amis de l’empire yankee pourraient finir par recevoir l’étiquette infamante de « totalitaires ». C'étaient des sociétés fermées, où les règles du fair-play libéral ne s'appliquaient pas.

Nous le voyons maintenant: la démocratie russe, multipartite et avec des élections périodiques, est une « autocratie » et Poutine est présenté comme un nouveau tsar ou un nouveau « petit père » (comme Staline). La République populaire de Chine est également qualifiée de totalitaire et autocratique, un pays où le gouvernement est infiltré dans la société elle-même à tous les niveaux à travers un Parti communiste chinois et d'autres partis différents du PCC , tous fidèles à la nation, contrairement à celui de l'Espagne, et où aucun de ces partis n'a la motivation nécessaire pour gagner les élections et travailler pour les lobbies. Eh bien, c'est aussi du totalitarisme...

Certes, tout système politique qui a affronté la puissance nord-américaine, l'OTAN et les règles du jeu de l'Occident « démo-libéral » présentera des caractéristiques totalitaires sales et maléfiques telles que diagnostiquées par le quartier général des renseignements démo-libéraux, puisque cette catégorie, prétendument équidistante chez Arendt ou chez les Francfortiens, ainsi que dans le reste du renseignement OTANiste apparu après 1945, sert à tout.

Actuellement, l’Empire Yankee et ses instruments sont une puissance qui se retire de nombreux scénarios, désireux de rassembler des réserves pour le conflit avec la Chine dans le Pacifique. Cela a laissé en Europe des pions ridicules qui donnent des leçons sur le totalitarisme dans les mêmes termes en lesquels l’Occident a défini une telle construction politique. Chez Borrell, von der Leyen, Macron et co. On y retrouve tous les ingrédients: répression de la dissidence, censure d'internet, trucage des élections, création de corsets idéologiques (russophobie, otanisme, Agenda 2030, promotion des minorités « arc-en-ciel », etc.). Totalitarisme du même genre que celui de ses rivaux.

Mais face à ces pions ridicules, que Washington sacrifiera un jour, il y a tout un bloc en mouvement (potentiel, puisqu'il lui faut encore intégrer beaucoup plus) de pays très divers par leur tradition, leur climat spirituel, leurs systèmes idéologiques, qui ne soyez pas intimidé par le sambenito qui semble tant nous conditionner, nous les Occidentaux, et ce sont les BRICS.

Au niveau local, par exemple ici en Espagne, nombreux sont les penseurs qui se laissent encore conditionner par cette sorte de police de la pensée qui crie et insulte sur les réseaux sociaux: être pris pour un « fasciste » peut signifier pour certaines personnalités publiques une sorte de mort sociale, pour peu que la victime soit timide ou ait une mentalité provinciale, pour laquelle l'environnement local des lecteurs est une priorité. Cependant, quand on pense à une échelle globale et que le penseur voit le large horizon du monde, où un empire « totalitaire » comme celui des Yankees décline et où un monde potentiellement plus libre et plus diversifié progresse, le sambenito devient presque un indice d'honneur : les chiens aboient, la caravane passe.

19:29 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : actualité, totalitarisme, définition, pax americana | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook