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samedi, 12 septembre 2020

Nord Stream 2 menacé : quels enjeux pour l’Europe?

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Nord Stream 2 menacé : quels enjeux pour l’Europe?

Ex: https://www.katehon.com

Le projet de gazoduc Nord Stream 2 n’a jamais semblé aussi proche d’être abandonné, sous la pression de facteurs politiques. Mais pourquoi et qui gêne-t-il tant, et qu’aurait l’Europe à perdre ou à gagner, en y renonçant, à deux tuyaux du but ?

Alors que sa construction est achevée à près de 95%, le gazoduc sous-marin Nord Stream 2 est plus proche que jamais d’être abandonné par ses promoteurs. Les oppositions constantes à ce projet d’infrastructure énergétique russo-européen – de la part des Etats-Unis et de certains pays d’Europe orientale – ont, depuis l’«affaire Navalny», trouvé de nouveaux renforts.

En France, alors que la compagnie Engie – dont l’Etat est actionnaire majoritaire – est investie dans Nord Stream 2 pour près d’un milliard d’euros, le président de la République Emmanuel Macron a confié, fin août, à des journalistes de l’Association de la presse présidentielle ses «réserves» sur la construction du gazoduc. Pour Emmanuel Macron «l'approche qu'on doit avoir auprès de la Russie» ne devait pas «se nourrir d'un accroissement de notre dépendance». Une allusion au doublement de la capacité d'exportation de gaz russe vers l'Allemagne que permettrait l'achèvement de Nord Stream 2.

En Allemagne, le ministre des Affaires étrangères qui s’indignait encore récemment des menaces américaines contre Nord Stream 2, et martelait que «La politique énergétique européenne [était] décidée en Europe et non aux Etats-Unis», a changé de ton depuis l’empoisonnement présumé de l’homme politique russe Alexeï Navalny. Dans une interview accordée au supplément dominical du quotidien allemand Bild publiée le 7 septembre, Heiko Maas a ainsi concédé :«J'espère vraiment que les Russes ne nous forceront pas à changer de position sur Nord Stream 2.» 

Norbert Röttgen, président de la commission des affaires étrangères de l'Allemagne au Bundestag et candidat à la direction de la CDU – et donc potentiel successeur d’Angela Merkel – est allé plus loin en appelant, le 3 septembre sur Twitter, à renoncer à ce projet: «Après l'empoisonnement de Navalny, nous avons besoin d'une réponse européenne forte, ce que Poutine comprend. L'UE devrait décider conjointement d'arrêter Nord Stream 2.» 

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L'Ukraine au cœur du problème pour Washington et Varsovie 

Aux Etats-Unis, un consensus politique s’est forgé de longue date au Congrès entre Républicains et Démocrates contre ce projet de gazoduc d’un coût de 10 milliards d’euros, dirigé par Gazprom et co-financé par le géant russe du gaz avec cinq acteurs majeurs de l’énergie européens : les allemands Uniper (groupe E.ON) et Wintershall (groupe BASF), l’anglo-néerlandais Shell, l'autrichien OMV et le français Engie. 

Dès le départ ce consensus contre Nord Stream 2 a été lié à l’Ukraine. Un pays que les Etats-Unis souhaiteraient intégrer dans l’Otan, arrimer à l'Union européenne, et par lequel transite encore une part importante du gaz russe exporté en Europe. 

En janvier 2016, donc avant l’élection de Donald Trump, le président ukrainien s’était réjoui de sa rencontre au Forum de Davos avec le vice-président des Etats-Unis qui était alors Joe Biden, aujourd'hui candidat à l’élection présidentielle. Sur son compte twitter, Petro Porochenko pouvait écrire : «Lors d’un entretien avec @VP [le compte officiel du vice-président des Etats-Unis, qui était alors Joseph Biden] il a été clairement dit que le projet Nord Stream 2 était purement politique et que nous devions agir de manière efficace pour y mettre un terme.» 

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Depuis l’élection de Donald Trump, le ton s’est durci et le 20 mars 2018 la porte-parole du département d'Etat américain Heather Nauert (photo) lors d'une conférence de presse a martelé: «Comme beaucoup de gens le savent, nous nous opposons au projet Nord Stream 2, le gouvernement américain s'y oppose», ajoutant que Washington ferait tout ce qui est en son pouvoir pour faire capoter le projet russo-européen de gazoduc. 

Nord Stream 2 permettrait à la Russie de contourner l'Ukraine pour le transit de gaz vers l'Europe, ce qui priverait l'Ukraine de revenus de transit substantiels et augmenterait sa vulnérabilité à l'agression russe

En 2019, le Département d’Etat a publié sur son site une note qui résume la position américaine officielle à propos de Nord Stream 2 qualifié d’«outil que la Russie utilise pour soutenir son agression continue contre l'Ukraine». 

La diplomatie américaine estime aussi que «Nord Stream 2 permettrait à la Russie de contourner l'Ukraine pour le transit de gaz vers l'Europe, ce qui priverait l'Ukraine de revenus de transit substantiels et augmenterait sa vulnérabilité à l'agression russe». 

Enfin, pour la diplomatie américaine : «Nord Stream 2 contribuerait également à maintenir la forte dépendance de l’Europe à l’égard des importations de gaz naturel russe, ce qui crée des vulnérabilités économiques et politiques pour nos partenaires et alliés européens.» 

«Partenaires et alliés européens» 

Et dans sa guerre diplomatique contre Nord Stream 2, Washington peut compter sur des alliés au cœur même de l’Union européenne. Dès 2015, alors que l’Allemagne n’avait pas encore donné son accord officiel au projet, dix Etats baltes et d’Europe centrale et orientale ont envoyé un courrier à la Commission européenne, dans lequel ils affirmaient que «l'extension de Nord Stream pour livrer des volumes croissants de gaz en Allemagne pourrait avoir de graves conséquences pour les pays de l'UE et Kiev». 

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Dans leur lettre ces pays affirmaient que la préservation de la voie de transport à travers l'Ukraine était «d'intérêt stratégique pour l'UE dans son ensemble, non seulement du point de vue de la sécurité énergétique, mais également une stabilité renforcée de la région Europe de l'Est». Un discours surprenant, dans la mesure où les relations complexes entre la Russie et l’Ukraine, ainsi qu’entre Gazprom et la compagnie d’Etat Ukrainienne NaftoGaz, ont conduit à de multiples interruptions des livraisons de gaz à ces pays y compris pendant des périodes hivernales. Des incidents qui contredisent au mois la notion de «sécurité énergétique» invoquée.

Parmi ces opposants au projet de gazoduc russo-européen qui se recrutent principalement dans la «Nouvelle Europe» vantée par le ministre de la Défense des Etats-Unis en 2003 James Rumsfeld, la Pologne se distingue par son ardeur. En janvier 2018 son ministre des Affaires étrangères Jacek Czaputowicz affirmait au quotidien allemand Handelsblatt que Nord Stream 2 était «en train de tuer l'Ukraine» et expliquait déjà : «Si le transit du gaz russe via l'Ukraine prend fin, le pays ne perd pas seulement des revenus importants, il perd également la garantie de protection contre une nouvelle agression russe.» Une analyse que l'on retrouvera au mot près dans la note du Département d’Etat américain.

A propos de l’Ukraine, Nord Stream 2 a effectivement été conçu pour la contourner et éviter les risques de complications politiques et commerciales qui ont abouti à des ruptures temporaires de livraisons lors des hivers 2006 et 2009, sans compter une multitude d’incidents au cours des années suivantes. Le renouvellement de l’accord de transit décennal via l’Ukraine, qui prenait fin en décembre 2019, a fini par être signé à 24 heures du réveillon de la nouvelle année, après de très âpres négociations qui ont nécessité l’implication forte de la Commission européenne. Mais la Russie n’a accepté de signer que pour cinq ans et avec des volumes minimaux de transport en nette réduction par rapport à la moyenne des années précédentes. Une période de transition vers la marginalisation programmée du transport de gaz russe via l’Ukraine ?

Priorité à l'exportation de ressources énergétiques américaines 

Depuis longtemps le gouvernement allemand voit dans la pression américaine contre Nord Stream 2 un but avant tout commercial : imposer au marché européen un gaz naturel liquéfié aux Etats-Unis et transporté par méthaniers à travers l'Atlantique en remplacement du gaz russe. 

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Nous estimons qu'il est inacceptable qu'une loi [américaine] puisse demander aux Européens de renoncer au gaz russe pour nous vendre du [gaz] américain à la place, à un prix bien plus élevé

Heiko Mass s’en était déjà offusqué, lors d’une visite à Moscou en juin 2017, déclarant selon le quotidien allemand Handelsblatt : «Nous estimons qu'il est inacceptable qu'une loi [américaine] puisse demander aux Européens de renoncer au gaz russe pour nous vendre du [gaz] américain à la place, à un prix bien plus élevé». Le chef de la diplomatie allemande évoquait les nouvelles sanctions contre la Russie adoptées par le Sénat américain à la mi-juin, et notamment un amendement précisant : «Le gouvernement des Etats-Unis devrait donner la priorité à l'exportation de ressources énergétiques [américaines] afin de créer des emplois américains, aider les alliés et les partenaires des Etats-Unis et renforcer la politique étrangère [américaine].» 

Le 18 mai 2018, lors d’une interview à la chaîne de télévision allemande ARD, le ministre allemand de l'Economie Peter Altmaier livrait à son tour son analyse : «Ils ont une importante infrastructure de terminal de gaz naturel liquéfié dont ils veulent tirer profit […] mais leur GNL [gaz naturel liquéfié] sera nettement plus cher que celui du gazoduc ...» 

«Nord Stream 2 contribuera à renforcer la sécurité énergétique de l’Europe occidentale»

L’indépendance énergétique de l’Europe est-elle menacée par la Russie comme le martèlent les responsables américains ? Nord Stream 2 ou pas, elle importe de toute façon plus de la moitié (55%) de son énergie et cette proportion devrait augmenter dans les prochaines années. En effet, les réserves européennes, comme celles du gaz de la mer du Nord, sont en train de s’épuiser. Or, la Russie effectivement, occupait en 2018, la première place des fournisseurs de pétrole et de gaz de l'Europe avec respectivement 29,8% et 40,1% de part de marché. Loin devant l’Irak (8,7%) et l’Arabie saoudite (7,4%) pour l’or noir, ainsi que la Norvège (18,5%), l’Algérie (11,3%) et le Qatar (4,5%) pour l’or bleu. 

Pourtant, à rebours des déclarations américaines ou est-européennes, certaines voix en Europe estiment que «Nord Stream 2 contribuera à renforcer la sécurité énergétique de l’Europe occidentale», comme le disait en juillet 2016 à RT France Gérard Mestrallet, pdg de Engie de 2008 à mai 2016, et président de son conseil d’administration jusqu’en mai 2018. 

«Depuis quelque temps, expliquait-il, la production du gaz est en déclin en Europe et notamment en Mer du Nord, au Royaume-Uni comme aux Pays-Bas. Nous serons donc obligés d’accroître les importations. Il faudra couvrir le déficit à l’aide d'exportations en provenance de Russie, ce qui exige une infrastructure appropriée. C’est pour cela que nous soutenons le Nord Stream 2 et sommes prêts à investir dans ce projet.» 

Le gaz russe qui passe par des pipelines offre en outre l’avantage de la stabilité de prix et de fourniture, grâce à des contrats pluriannuels que ne peuvent efficacement concurrencer des livraisons de gaz liquéfié avec, pour leur transport par voie maritime, une empreinte carbone très défavorable par rapport à des tuyaux sous-pression. 

Le gaz russe est surtout une priorité pour l’Allemagne qui a renoncé au nucléaire et doit réduire sa consommation importante de charbon. Elle reçoit déjà par le premier tronçon Nord Stream 1, inauguré en 2012, près de 55 milliards de mètres cubes de gaz par an. Et Nord Stream 2 doit permettre de doubler cette capacité, la portant à 110 milliards de mètres cubes, soit plus de la moitié du volume des exportations actuelles de gaz de Gazprom vers l’Europe. 

Au titre de l'année 2019, Gazprom revendique 199 milliards de mètres cubes de gaz exportés vers l'Europe, dont les deux tiers via des réseaux de conduites terrestres qui traversent l'Ukraine ou… la Biélorussie, des pays qui prélèvent des frais de transit substantiels et ont des relations complexes avec la Russie. 

Ivan Lapchine

Source : RT France

Les noces arrangées Navalny-NordStream 2

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Les noces arrangées Navalny-NordStream 2

Ex: https://echelledejacob.blogspot.com
 
Nous donnons ci-dessous deux textes, qu’il importe de lire avec la plus extrême attention et surtout, surtout, en n’en croyant même pas un demi-mot puisqu’il s’agit de deux textes d’origine russe, l’un de Spoutnik-France , l’autre de RT-France. Qui plus est le second met en scène Zemmour, Eric, agent bien connu et toujours jeune de la très-vénérable Tchéka. Toutes les pièces du dossier sont donc prêtes pour prononcer le verdict avant même que le procès n’ait lieu, rendant inutile de se dépenser en un procès dont le verdict est connu d’avance puisqu’il n’y a pas matière à procès. Il s’avère donc que, bien que n’ayant pas encore sauvé la civilisation dont il est le soutien et le souteneur tout nûment, le bloc-BAO a inventé le mouvement perpétuel. Il en fait le meilleur usage du monde.

Le procès qui n’aura pas lieu, c’est celui du coupable, l’effroyable et infernal trio-maléfique, Moscou-Poutine-FSB, en présence de l’attentat innommable contre Navalny. Puisque le sacrilège est si évident tel qu’on l’a décrit, on est passé directement aux applications diverses de la peine, laquelle passe essentiellement, – très joyeuse nouvelle pour les familles respectives, – par une noce arrangée des culpabilités, entre Navalny et le projet quasi-terminée de gazoduc sous-marin entre la Russie et l’Allemagne, NordStream 2. C’est donc à ce niveau qu’il faut traiter l’affaire.

Au départ, donc, l’attaque contre le malheureux Navalny : montage complet bien entendu, business as usual et toujours les mêmes amateurs au boulot (selon PhG : « On sait depuis longtemps, depuis les trouvailles fameuses de la CIA ridiculisant le secrétaire d’État Powell devant l’ONU en 2003, que les officiers des ‘services’ ont véritablement adopté les godillots des Dupont-Dupond lorsqu’il s’agit de fabriquer des bidouilleries faussaires. ») Il n’empêche et malgré les grognements cyniques et le scepticisme défaitiste de PhG, l’affaire Navalny nième version a été bel et bien lancée début septembre.

Le 3 septembre 2020, Karine Bechet-Kolovko (nommons-là KBK de ses initiales, cela permettra aux organes de ‘désintoxication’ de Libé et du Monde d’annoncer la création d’un nouveau services de subversion russe, chargé de ‘K’, qui est une lettre douteuse et subversive), – KBK donc, qui n’est en général pas si tendre que cela pour Poutine et sa politique qu’elle juge trop laxiste, nous annonçait fort justement et à propos :

« Ca y est, l’opération Navalny tourne à plein régime. Merkel l'a déclaré : la Russie a empoisonné Navalny au Novichok, il n'y a aucun doute. Et comme c'est la Russie, elle doit reconnaître les faits. Et comme il n'y a aucun doute, il n'est pas nécessaire de présenter les preuves. Quant à savoir pourquoi un produit si toxique et volatil a réussi à ne toucher absolument personne dans l'entourage de Navalny, ni dans l'avion, ni dans l'hôpital à Omsk, cela doit faire partie des mystères de la géopolitique. En attendant, la communauté internationale prépare sa ‘réponse’, autrement dit continue son attaque contre la Russie. »

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Le lendemain 4 septembre 2020, le même PhG, nous voulons dire dans le même texte déjà référencé, nous faisait part de ses espoirs que la crétinerie cosmique des amateurs et la crétinerie complète de leurs montages étaient telles que cette affaire Navalny n’iraient pas très loin malgré la goinfrerie zombiesque de la presseSystème à cet égard...

« Cette ‘mécanique’, celle qu’est la presseSystème, ou mainstream outre-Atlantique, fonctionne à cet égard effectivement comme une entité absolument fiable et superbement apprêtée, démarrant au quart de tour, sans demander son reste ni se préoccuper des restes. Pour elle, pour la presseSystème et ses bataillons obéissants, la culpabilité russe est l’existence qui précède l’essence, et au-delà, pour le prochain ‘crime d’État’ de Poutine & Cie, l’essence qui précède l’existence. La culpabilité russe existe avant même que ne soit connu et encore moins commis le crime, tout comme le communiqué de dénonciation du bloc-BAO.
» Tout juste mais tout de même, pourra-t-on noter qu’il existe cette fois un peu moins de place faite à la dernière monstruosité poutinesque, cette narrative Navalny-Novichok, dans le cours de la communicationSystème, essentiellement pour cause de crises diverses en cours qui doivent être régulièrement alimentées et mises en scène avec une durabilité sans faille, et qui prennent leurs aises dans la susdite communication. (Je veux parler des stars de la GCES : Covid19 et dépression à suivre, Grande Émeute2020, etc.) »

Las, c’était sans compter sur l’effronterie et le sens de l’à-propos dans les coups fourrés de Pompeo et de soin ancienne CIA, et sur l’absence de limites de la ‘goinfrerie zombiesque’ de la presseSystème. En effet, aussi incroyable que cela paraissait au départ en regard de la légèreté grossière de l’affaire Navalny et du poids énorme du gazoduc, comme signalé plus haut les familles réussirent à rassembler les deux partis et à annoncer un mariage de convenance entre le pseudo-‘dissident principal’ russe et NordStream 2.

Outre les surprises de l’amour (celui de Navalny-NordStream 2), PhG n’avait pas prévu, dans sa dénonciation de la sottise cosmique des amateurs des ‘services’ anglo-saxons, qu’il y a une sottise encore plus grande et une couardise à mesure du côté européen, et particulièrement de l’Allemagne, dont on nous annonce régulièrement la renaissance de sa puissance, au moins depuis la réunification, et peut-être même depuis les euromissiles de 1979 et la complicité Mitterrand-Kohl de 1982. Rien du tout : l’Allemagne de Merkel est encore plus sotte et plus soumise à ses ‘valeurs’ que lui suggèrent la CIA par courrier diplomatique et la NSA par l’intermédiaire de son portable. Exécution, donc, ‘selon le plan prévu’, et l’affaire Navalny déboule en cascade sur la nécessité absolue, pour sauver la liberté du monde et les Lumières toujours brûlantes de la civilisation, de liquider NordStream 2 pour aider le brave Navalny à se remettre complétement sur pied et à se remettre à savourer sa dose quotidienne de Novichok.

(A propos, pour ne pas oublier la distribution des sucettes en chocolat et pour expliquer sa présentation au Prix Nobel de la Paix 2020, Trump tient à nous rappeler que “c’est moi qui ait eu le premier l’idée” [de couler NordStream 2].) «

Pour autant et en fonction des développements qui nous sont contés dans les textes ajoutés à celui-ci, nous vient comme un des derniers événements en date la bienheureuse possibilité que cette crise-simulacre devienne une vraie crise... La même et avisée KBK déjà citée ci-dessus nous avertit ce 10 septembre 2020 de cette chose intéressante que si le montage se poursuit de façon aussi dramatiquement ridicule du côté du bloc-BAO, il y a désormais le risque d’une grave “crise internationale”, du fait des Russes qui commence à être incommodés. Cela serait en effet la meilleure chose du monde, si, pour une fois en tous cas et peut-être enfin pour “une bonne fois“, les Russes poussaient les feux jusqu’à une vraie-de-vraie ‘grave crise internationale’.

« Au regard de la poussée d'hystérie en Occident autour de l'affaire Navalny, des déclarations agressives du G7 envers la Russie et de l'implication de l'OIAC, la Russie a décidé de réagir fermement. Le ministère des affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur allemand pour lui remettre une note de protestation. Puisqu'à ce jour aucune analyse n'a été transmise aux autorités russes, Navalny est quand même citoyen russe, si les autorités russes ne reçoivent pas les documents demandés, elles considéreront cela comme une provocation hostile, avec toutes les conséquences qui, logiquement, en découlent, faisant reposer la responsabilité de cette crise internationale, non seulement sur l’Allemagne, mais aussi sur l'OTAN et l'UE. A suivre. »

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Enfin, et pour en terminer avec le dossier KBK, il faut signaler la toute-toute dernière nouvelle qu’elle (KBK) a mise en ligne, ce 11 septembre 2020 d’aujourd’hui et de l’anniversaire sacrée que l’on sait, à savoir l’étonnement des Russes relevant que le Conseil de l’Europe avait mis au mois d’août, à son ordre du jour pour la rentrée, le cas Navalny, et cela bien avant que la santé de ce héros de la démocratie ait été mise en péril par cette subversive action dix mille fois russe. L’explication par l’hypothèse du don de voyance du Conseil de l’Europe offerte par KBK ne peut être écartée ; non seulement son sérieux est avéré puisqu’il s’agit du bloc-BAO et de ses vertus, mais il l’est doublement parce qu’il sera assuré, dès lors qu’il s’agit (le Conseil de l’Europe) d’un organe du bloc-BAO, que l’origine du don est elle-même avérée comme vertueuse et divine, donc très-très au-dessus de tout soupçon.

« Une information aussi surprenante que significative vient d’être dévoilée par le chef de file de la délégation russe à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe : dès le mois d'août, avant que l'on ne sache ce qui se passe avec Navalny, l'ordre du jour des séances prévoyait à la rentrée une discussion ... sur Navalny. Si le politiquement correct nous oblige à écarter la voie de la mise en scène concertée de l'exfiltration du blogueur-opposant et de la relance de l'attaque de la Russie, il ne reste qu'une seule explication possible : le Conseil de l'Europe a recours à des voyants ... C'est tout aussi plausible que le Novichok.
» Pietr Tolstoï, à la tête de la délégation russe à l’APCE vient de faire une déclaration qui, à n’en pas douter, passera inaperçue dans les médias occidentaux. Et pour cause.
» “Pour moi, ça a été particulièrement surprenant de voir, encore en août, à l'ordre du jour des séances de la commission des questions juridiques et des droits de l’homme un point prévoyant la discussion de ce sujet (Navalny). Alors qu’à ce moment, il n'y avait absolument aucune information sur l'état de santé de Navalny et ni sur son diagnostic. (...) Il a été demandé aux collègues européens une aide concertée dans l'enquête sur l’incident avec le blogueur Navalny, pour que par la suite, il soit possible de discuter de la confirmation des faits et non pas des rumeurs.” »

Voilà, nous allons nous arrêter là pour l’instant, en attendant les résultats de l’interrogatoire de Navalny par la police russe (en Allemagne, rien que ça !), – lequel interrogatoire sera sans doute refusé pour cause de pandémie Covid19 accompagnant toute diffusion du Novichok. L’on pourrait poursuivre en détaillant le brio de l’intelligence et de l’héroïsme des membres de l’UE, de l’OTAN et du bloc-BAO, décidés à défendre jusqu’au sacrifice suprême le modèle civilisationnel dont les crises à répétition prouvent le bien-fondé et la vertu sans limites. Nous sommes pour l’instant, et pour ce commentaire, un peu découragés par l’amas sans fin de vertus et de brio. Pour un peu de détente, nous préférons laisser l’attention du lecteur se disperser et prendre un peu d’aise avec les textes subversifs et absolument catastrophiques, détestables, déplorables et pitoyables... Voici donc successivement :

« Arrêt du Nord Stream 2: une sanction européenne contre la Russie à double tranchant », de Maxime Perrotin, sur Spoutnik-français le 10 septembre 2020, et ;
« Navalny, la Biélorussie et la CIA : cris d’orfraie après les propos de Zemmour sur CNews », à propos du galopin mucho-subversif remis à sa place par quelques beaux et scintillants esprits EnMarche, sur RT-France le même 10 septembre 2020.
dedefensa.org

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Le double tranchant de NordStream 2

Les appels à interrompre le projet Nord Stream 2 se multiplient, en guise de sanction à l’encontre de la Russie, accusée de l’empoisonnement d’Alexeï Navalny. Mais cet arrêt du projet profiterait avant tout à ses principaux concurrents, Américains en tête, qui mettent tout en œuvre pour couler le gazoduc avant sa mise en service.

Nord Stream 2 verra-t-il le jour? Le mégaprojet de gazoduc reliant la Russie à l’Allemagne en passant par la mer Baltique est aujourd’hui sur la sellette, du fait de l’affaire Navalny.

Depuis l’annonce le 2 septembre, par Angela Merkel, que le gouvernement allemand détiendrait la preuve qu’Alexeï Navalny aurait été victime d’un empoisonnement, les appels à remettre en cause le projet de gazoduc se multiplient jusque dans le camp de la chancelière allemande. Alors qu’elle répétait le 1er septembre, face aux menaces de sanctions américaines, son attachement à ce projet entériné en 1997, Angela Merkel a finalement depuis ouvert la porte à son éventuel arrêt.

«Cela serait une première, car cela traduirait un gâchis important», réagit pour Sputnik Jacques Percebois, directeur du Centre de recherche en économie et droit de l’énergie (CREDEN).

En effet, s’il n’est pas exceptionnel que des projets de pipeline ne voient pas le jour (tel South Stream, qui devait relier la Russie à l’Europe occidentale), le professeur émérite à l’université de Montpellier souligne qu’il est en revanche beaucoup plus rare que des projets mis en chantier soient annulés en cours de route. Nord Stream 2, qui passe par la mer Baltique, est déjà achevé à plus de 95%, sa mise en service étant prévue début 2021.

Ainsi, une telle décision politique s’accompagnerait-elle d’une casse financière considérable pour les compagnies européennes ayant participé à ce projet: le français Engie, l’anglo-néerlandais Shell, l’autrichien OMV et les allemands Uniper et Wintershall. Sur les 10 milliards d’euros investis dans gazoduc, chacune d’entre elles a mis environ un milliard sur la table, le solde ayant été apporté par le russe Gazprom.

Des compagnies européennes qui sont déjà sous le coup de sanctions américaines. En effet, Nord Stream 2 aurait dû être mis en service en janvier 2020, mais des sanctions adoptées par le Congrès américain fin 2019 à l’encontre des compagnies prenant part à la construction du pipeline ont in extremis interrompu le chantier en provoquant le retrait de la compagnie helvético-néerlandaise Allseas, chargée de construire la section offshore du projet.

Suite à la reprise du chantier, qui enregistre ainsi un an de retard, les Américains ont décidé en juillet d’élargir leurs sanctions à l’égard de toutes les compagnies impliquées d’une manière ou d’une autre (armateurs, assurances, autorités portuaires, organismes de certification, etc.) dans Nord Stream 2, et ce d’une manière rétroactive. Comme le précisait alors à Sputnik la société Nord Stream 2 AG, opérateur du gazoduc, ce dernier fait travailler pas moins d’un millier d’entreprises originaires de 25 pays.

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Des sanctions présentées par les élus américains comme une mesure de «dissuasion contre l’agression russe», dans le contexte de la crise ukrainienne et contre un Nord Stream 2 dépeint comme «une menace pour la sécurité énergétique européenne», car il offrirait au Kremlin un levier de pression. Un dernier argument «pas très crédible» aux yeux de Jacques Percebois, qui rappelle la diversification amorcée en Europe, couplée à la démultiplication des sources d’approvisionnement en gaz à travers le monde. Pour le président du CREDEN, les Européens ne doivent pas être dupes des intentions de Washington.

«L’indépendance énergétique de l’Europe, c’est un paravent derrière lequel les États-Unis s’abritent. La vraie raison derrière, c’est qu’ils souhaitent exporter vers l’Europe du gaz sous forme liquide [gaz naturel liquéfié (GNL), ndlr]. Tout ce qui sera acheté en Russie ne sera pas acheté aux États-Unis. Il ne faut pas se voiler la face!»

De fait, au premier rang de ces nouvelles sources d’approvisionnement en hydrocarbures figurent les producteurs américains, qui ont bousculé le jeu mondial ces dernières années. Portés par la révolution du pétrole et du gaz de schiste, les États-Unis sont rapidement devenus les premiers producteurs de la planète tant de pétrole que de gaz.

Un statut qui va de pair avec certaines ambitions en matière d’exportations, malgré son coût. Lors du premier forum économique sur l’énergie organisé par l’UE et les États-Unis, le 2 mai 2019, Rick Perry, secrétaire d’État américain à l’Énergie, vantait les qualités de son GNL: « Bien que plus cher que le russe », soulignaient nos confrères du Figaro à l’époque, « celui-ci est “fiable” et synonyme de “liberté” pour les Européens.»

C’est dans cette optique qu’il faut comprendre que Trump a déclaré à la presse, le 7 septembre dernier, qu’il a «été le premier à émettre l’idée» d’asséner un coup fatal au projet Nord Stream 2, qui doit doubler les fournitures de gaz russe à l’Allemagne. L’affaire Navalny tombe donc à pic pour l’industrie gazière américaine.

Autres pays, cette fois-ci en Europe, qui brandissent l’argument d’une augmentation de la pression russe sur les Européens via le levier du gaz: les pays baltes, la Pologne ou encore l’Ukraine. Ces deux derniers pays, pour l’heure, profitent de la manne financière que leur procure le transit par leur territoire… de ce même gaz russe. «Il est toujours prévu qu’il en passe un peu, mais à partir du moment où Nord Stream 2 va entrer en fonctionnement, on n’aura plus besoin de l’Ukraine», précise Jacques Percebois.

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La Pologne est elle-même active en matière de sanctions à l’encontre des entreprises participant à Nord Stream 2. Varsovie a notamment infligé 40 millions d’euros d’amende à Engie après le refus «sans fondement légal» du groupe français de communiquer aux autorités polonaises des détails sur le financement du projet gazier. Aujourd’hui, la Pologne n’hésite pas à brandir l’argument de la préservation de l’environnement. Un positionnement qui peut surprendre au regard de son statut de l’un des plus gros pollueurs européens, notamment du fait de sa consommation record de charbon. Un argument écologique à l’encontre de Nord Stream 2 également repris depuis quelques jours par une partie de la presse française, qui appelle à mettre un terme à un projet «climaticide», ou encore de le renvoyer «dans les dents de Vladimir Poutine».

Pourtant, comme le souligne Jacques Percebois, en cas de non-aboutissement du projet Nord Stream 2, le plan de sortie du charbon de l’Allemagne (deuxième consommateur européen derrière la Pologne depuis sa décision de sortir du nucléaire) à l’horizon 2038 sera lui aussi remis en cause. «Le gaz a une vertu, c’est que c’est la moins polluante des énergies fossiles», souligne le directeur du CREDEN, avec deux fois moins de CO² émis par kilowattheure produit par rapport au charbon.

«Le charbon, c’est un peu moins de 30% de la production d’électricité en Allemagne. S’il n’y a pas ce gaz russe, cela veut dire qu’on va maintenir plus longtemps les centrales à charbon. [14: 35] Renoncer au projet, cela veut dire retarder l’arrêt des centrales à charbon», met-il en garde.

Cependant, l’impact du gaz naturel sur l’environnement est amplifié par la liquéfaction du gaz lui-même, un processus gourmand en énergie, ce qui «pose la question du bien-fondé d’une augmentation des livraisons de gaz liquéfié, par exemple depuis les États-Unis», soulignait dans un article, pourtant critique à l’encontre du Nord Stream 2, Maxime Filandrov, consultant en coopération industrielle et commerciale pour le marché russe et ancien représentant de la Commission européenne à Saint-Pétersbourg, responsable de la coopération entre l’UE et la Russie du Nord-ouest. Quant aux méthodes d’exploitation des hydrocarbures américains, la fracture hydraulique (fracking) est un procédé très loin d’être considéré comme écoresponsable.

La bataille autour de la survie de ce mégaprojet devrait pourtant plus se jouer sur le terrain politique qu’environnemental. Si Jacques Percebois soulignait l’ampleur des «coûts échoués» économiques –une ardoise potentielle de 10 milliards d’euros, rappelons-le–, il souligne en effet que ceux-ci seraient également politiques.

Ce serait bien sûr le cas pour Vladimir Poutine et Angela Merkel, qui subiraient l’affront de voir enterré un projet qu’ils ont soutenu, mais aussi pour Emmanuel Macron, dont l’accord sera nécessaire à cet arrêt. En pleine crise économique, le Président de la République devrait assumer de faire perdre près d’un milliard d’euros à Engie, avec d’imprévisibles conséquences sur l’emploi et l’investissement de l’ancien groupe public. 

Maxime Perrotin

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Navalny, Biélorussie, CIA, Zemmour

Eric Zemmour s'est interrogé sur la main des services américains dans l'escalade diplomatique autour d'Alexeï Navalny, ou dans la situation en Biélorussie. Plusieurs personnalités se sont émus de la diffusion, selon eux, de «propagande» pro-russe.

Le polémiste et essayiste Eric Zemmour n’est décidément pas effrayé par le «qu’en-dira-t-on». Présent comme chaque soir, le 9 septembre, dans l’émission de Cnews Face à l’info, l’écrivain s'est permis une analyse assez peu en vue dans les médias occidentaux traditionnels concernant l’affaire Navalny, mais également à propos des troubles survenus en Biélorussie depuis la réélection, contestée par l’opposition, du président Alexandre Loukachenko le 9 août. Il a émis l’hypothèse d’une entreprise des services extérieurs américains : la CIA. «Certains fantasment sur le KGB devenu FSB, moi je fantasme sur la CIA restée CIA»

«J’essaye de comprendre et il y a des choses qui me troublent. Si c’est Poutine qui a donné l’ordre d’empoisonner cet opposant politique [Alexeï Navalny], pourquoi les médecins russes lui ont sauvé la vie et l’ont transféré en Allemagne pour se faire soigner par les Allemands quitte à voir [le] crime démasqué ? C’est bizarre», a-t-il d’abord déclaré au sujet de l’affaire Alexeï Navalny, opposant qui aurait, selon Berlin été victime d'empoisonnement.

«Il y a cette histoire au moment où les Américains font pression sur les Allemands pour qu’ils renoncent à Nord Stream 2 [projet de gazoduc devant relier l'Allemagne à la Russie] […] Incroyable hasard ! Certains fantasment sur le KGB devenu FSB, moi je fantasme sur la CIA restée CIA», a-t-il poursuivi, ajoutant : «Cela ressemble beaucoup à la CIA.»

Questionné par la journaliste Christine Kelly sur la mise en place de possibles sanctions contre la Russie dans ce dossier, Eric Zemmour a expliqué y être opposé par principe. «C’est contre-productif», a-t-il rétorqué, faisant mention de sanctions prises à l’encontre de la Russie concernant la Crimée qui «se sont retournées contre nous».

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L’auteur du Suicide français a par la suite évoqué la situation en Biélorussie, développant un argumentaire similaire. «Sur la Biélorussie, je vois venir gros comme une maison la CIA derrière parce que c’est un coup qu’ils ont fait depuis dix ans. A chaque fois qu’il y a une révolution orange il y a comme par hasard les Américains derrière, les ONG "sorossiennes" [du financier George Soros] et les services secrets américains. C’est étonnant que BHL [Bernard-Henri Lévy] n’ait pas débarqué en Biélorussie», a-t-il fustigé.

Réagissant sur Twitter, la députée européenne du groupe Renew, Nathalie Loiseau, a dénoncé, selon elle, «l’extrême-droite russolâtre en action». L'ancienne ministre en charge des Affaires européennes a même fait référence à notre média : «J’ai cru que j’étais sur Russia Today. Non, c’est CNews et c’est Zemmour. Ça devient de plus en plus pareil. L’extrême-droite russolâtre en action.»

De son côté, sur le même réseau social, le député MoDem des Français de l'étranger pour l'Allemagne, l'Europe centrale et de l'Est et une partie des Balkans, Frédéric Petit, s'est dit «sidéré d’entendre Eric Zemmour déverser sur une chaîne française la propagande (complotiste) servie par le régime de Loukachenko et la Russie».

Deux versions s'opposent actuellement sur le cas de l'opposant russe Alexeï Navalny, toujours hospitalisé en Allemagne. D'une part, les médecins russes qui ont initialement pris en charge l'opposant, selon lesquels «aucun poison ou trace de poison dans le sang ou dans l'urine n'a[vait] été trouvé».

D’autre part, Berlin soutient le contraire, affirmant que des tests toxicologiques réalisés par un laboratoire de l'armée allemande ont apporté des «preuves sans équivoque» de «la présence d’un agent chimique neurotoxique de type "Novitchok"» dans le corps d'Alexeï Navalny. Des accusations fermement contestées par la Russie.

Par ailleurs, l'Allemagne a fait savoir être ouverte à un possible gel du projet de gazoduc Nord Stream 2 si la Russie n'apportait pas rapidement les réponses attendues par Berlin, faisant peser une pression supplémentaire sur les autorités russes, déjà ciblées dans l'affaire Navalny par les accusations d'autres gouvernements occidentaux dont la France ou les Etats-Unis.

Concernant le dossier biélorusse, lui aussi au cœur de l'actualité, de nombreuses manifestations de l'opposition se succèdent dans le pays, rassemblant plusieurs centaines de milliers de citoyens, depuis la réélection d'Alexandre Loukachenko lors de la présidentielle du 9 août. L'opposition, emmenée par Svetlana Tikhanovskaïa, arrivée deuxième et qui a quitté le pays pour la Lituanie, conteste les résultats de l'élection et demande un nouveau vote. Le chef d'Etat biélorusse voit de son côté la main de l'étranger dans la crise que traverse son pays. Les autorités biélorusses ont arrêté, ces derniers jours plusieurs membres de l’opposition, comme Maxime Znak et Maria Kolesnikova.

RT-France

Orientation politique de rentrée pour Rébellion : Nouveau Jalon

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Orientation politique de rentrée pour Rébellion : Nouveau Jalon


La fracture s’étend. Les nerfs sont nus, exposés anarchiquement à l’air infecté. Répression puis endiguement idéologique des Actes des Gilets Jaunes, confinement forcé, déconfinement accompagné du port des masques qui ne se limite plus aux espaces clos publics mais aux lieux de rassemblement extérieurs, manifestations massives contre les violences policières malgré l’état d’urgence sanitaire maintenu ayant réactivé médiatiquement la racialisation des conflits sociaux du pays…Et à l’heure où cette rentrée de septembre ont eu lieu des manifestations offensives à Beyrouth contre l’appauvrissement généralisé, ravivées par l’explosion spectaculaire du port de la capitale (178 morts, 6000 blessés et 300 000 sinistrés), une tentative de destitution du président de Biélorussie Alexandre Loukachenko et la démission forcée via un coup d’Etat militaire du chef du gouvernement malien Ibrahim Boubacar Keïta.

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C’est dans ce contexte bouillant, accompagné de l’annonce d’un nouvel appel à la mobilisation nationale des Gilets Jaunes pour le samedi 12 septembre, que nous faisons ensemble un bilan de nos luttes de terrain pour l’émancipation populaire qui se sont déroulées ces 3 dernières années.

  • Les manifestations des Gilets Jaunes un samedi par mois ont permis de régulariser les Actes et de libérer un maximum de créneau pour les salariés contestataires. Cependant, elle est devenue malgré elle un folklore, notamment dans les espaces urbains (centre-ville) où les piétons consuméristes du samedi après-midi jouissaient des éructations pacifistes de la masse réfractaire à laquelle il opposait un râle au moment du lâcher de gaz lacrymogène mais ne ressentait ni effroi ni compassion. Nous préconisons donc une mobilisation moins ponctuelle mais plus fréquente et prolongée dans l’enchaînement des jours et des nuits de révolte (les pics d’intensité des dernières révoltes pouvaient d’ailleurs se prolonger jusqu’au coucher du soleil et bien au-delà). Il nous faut briser davantage les limites du temps et de la géographie afin de repenser un rythme de contestation, phase préliminaire à l’insurrection puis à la Révolution.
  • Nous devons réfléchir à la question de la révolte spontanée, en apprécier les fulgurances mais aussi les limites (infiltrations de la police, des syndicats et des partis officiels), afin d’évaluer plus en détail la question de la révolte encadrée et « orientée ». Loin de là l’idée de définir une doctrine arrêtée divisée en plusieurs points et émaillée de listes, la ligne synthétique et ouverte de l’OSRE et de sa revue « Rébellion » (qui lui vaut d’être taxée de confusionniste par ses détracteurs) vise à faire front commun face aux dérives insupportables du Grand Capital auprès de toutes les obédiences ayant au moins comprises ce qu’elles ne souhaitent pas : la concession politicienne au sein une démocratie représentative et électoraliste ; l’arrivisme « révolutionnaire » ; le nihilisme qui se niche derrière l’étiquette « progressiste ». L’ « orientation » ainsi posée consiste surtout à comprendre ce qui est majoritairement souhaitable pour tous les insurgés sur le court et le long terme, d’en envisager les mises en place pragmatiques et de se garder le plus possible de toute répétition d’erreurs.
  • L’exercice de la violence : opposer le pacifisme et la martyrologie face à la répression des forces de l’ordre et au cynisme du gouvernement/relais médiatiques a, tout comme le spontanéisme de la révolte, ses fulgurances (dévoiler au peuple ce que le système tolère et ne tolère pas en qualité de contestation) mais aussi ses limites (partir au casse-pipe et en ressortir mutilé dans une dissymétrie du rapport de force physique). Il a beaucoup été débattu au sein d’une frange des Gilets de la pertinence de s’être distancié des Black Blocs, mouvement controversé pour son absence d’identification claire (« tout le monde et n’importe qui peut être BB, notamment un flic inflitré ») mais qui ont été sur le terrain les acteurs des situations les plus intenses du point de vue du renversement potentiel du rapport de force (notamment les premières manifestations parisiennes aux Champs Elysées). C’est d’ailleurs depuis la séparation entre les BB et les GJ que ces derniers ont perdu de leur vigueur et que la solution très réformiste du RIC (Référendum d’Initiative Citoyenne), embryonnairement appliquée à travers les Assemblées Constituantes (n’ayant été que des reproductions rurales d’Assemblées Générales universitaires), se sont imposées jusqu’à l’achèvement coronaviral. En somme, le pacifisme réformiste est une stratégie d’échec et n’a pas permis au mouvement GJ de se renforcer.
  • L’impuissance des dissidences 2.0 : lorsqu’elles ne plaquent pas sur toute révolte populaire qu’elles ne maîtrisent pas une cause extérieure obscure (le conspirationnisme : appliquer de la mécanique paranoïaque à de l’organique authentique), elles capitalisent sur l’anticapitalisme à grand renforts de produits dérivés (tshirts, casquettes, mugs, porte-clés) en s’appropriant les mouvements. Brillant par leur absence sur le terrain des affrontements, ces fausses dissidences continuent à faire ce qui a toujours été leur projet : abuser de la confusion idéologico-politique générale et de la crise des représentations pour nous livrer, prêt-à-consommer, une vision du monde binaire, fictionnelle et malhonnête afin de segmenter leur propre marché, reproduisant ce qu’ils contestent à un système dont ils auraient voulus être les rois. Leur revanche est alors prise à l’échelle de la métapolitique. De ce fait, nous préconisons un éloignement strict de cette pensée incapacitante (car que faire en tant que citoyen en colère si tous les dés sont pipés par avance ?). Il nous faut nous débarrasser de la posture du commentateur journalistique, de cette mentalité du « buzz » et du « clash » ne concernant que les égos blessés de leurs porte-paroles, en articulant rigueur théorique/lectures fondamentales et initiatives de terrain (refus du tout-virtuel et connexion au réel).

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Le COVID-19 sonne le glas d’une chute de l’économie mondiale en accéléré, révélant par ailleurs l’idéologisation extrême du domaine sanitaire et l’effondrement des infrastructures médicales. Le confinement qu’il a occasionné a été le laboratoire d’une domestication sociale autoritaire et arbitraire, un renforcement de la paranoïa et du repli sur soi, qui ne pouvait qu’achever l’élan collectif et fraternel d’un mouvement comme celui des GJ. Nous recommandons de ne pas tomber dans le piège de la peur et de la soumission, en se ralliant aux contestations berlinoises ou encore londoniennes sur ces mesures répressives « pour préserver notre santé ».

Le déconfinement avec état d’urgence sanitaire n’empêche pas le déclenchement, depuis les USA, des réseaux antiracistes politiques contre les bavures policières, permettant à la ré-impulsion médiatique du collectif Justice pour Adama (la branche française du mouvement états-unien Black Lives Matter) de renforcer le développement d’une bourgeoisie colorée, les minorités de France (et notamment celles issues des quartiers populaires) étant majoritairement acquises au colonialisme états-unien ultra-libéral et individualiste. A travers une racialisation des conflits provoquant une guerre médiatique entre indigénistes d’extrême gauche et identitaires d’extrême droite, chacun faisant jouer au choix sa victime « racisée » de violence policière blanche ou sa victime blanche de racaille afro-maghrébine-islamique, c’est la lecture de classe radicale qui en prend un coup et le ré-étiquetage idéologique qui reprend du poil de la Bête. Nous appelons à la mise à l’écart de ces groupuscules séparatistes et contre-révolutionnaires qui ne font que démontrer, face à la rigueur sèche du Réel, qu’ils sont victimes des dérives d’une vision intégralement Idéologique du monde, où l’Idée dicte et prédomine l’expérience d’une réalité qui devient anecdotique, complètement phagocytée par ce que l’Idéologie veut que cette réalité soit. Il nous faut refuser ce combat pour le Faux !

Cette fissure ne doit pas être vue comme le symptôme d’une déchéance ou d’une fin pessimiste de Fin de Cycle. Tout ce qui se passe actuellement nous est favorable du point de vue du renforcement des écarts de classe et de l’accélération de tout le processus menant à une Révolution.

vendredi, 11 septembre 2020

The New Axis: Berlin-Warsaw-Moscow-Bejing?

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The New Axis: Berlin-Warsaw-Moscow-Bejing?
 
by Konrad Rekas
Ex: http://oneworld.press
 
In fact, the axis from Berlin through Warsaw to Moscow and Beijing, the continental bridge that realists wrote about, who saw geopolitical and geoeconomic benefits and obviousness – this is the future.

What is the lesson from the anniversary of the Molotov-Ribbentrop Pact? That it was the Polish minister Józef Beck who could and should sign a pact with Molotov or Ribbentrop, and preferably with both - instead of sitting like this… believing in "Western guarantees".

Do Not Count On The Mistakes Of Others By Making Our Own

Poland has focused on the German-Russian conflict many times in its history, most often not supporting either side, but the forces that provoked these clashes. And despite the immediate benefits - it was a strategic Polish FAULT, which had to be based on the hope that one of our great neighbours would also make a mistake and act against their own geopolitical interests. Such a mechanism took place, for example, on the eve and during the Great War, which MUST be an almost successful suicide both for Russia and Germany - because that was the reason why it broke out. A similar situation happened in World War II, when Hitler, in turn, not only betrayed Nazism by selling it to great capital, but also tried to deny the geopolitical destiny of Germany, causing a war only in the interest of the Anglo-Saxons and for their rule over the World. Par excellence, therefore, both the Russian mistake in World War I and the German fault in World War II temporarily paid off for Poland - however, in the first case, almost only because there was simply a season to appoint small and weak national transition states in Central Europe as a necessary stage of reaching World Government (i), and in the second case, we were shielded by the scale of the Soviet victory and the suspension by communism of further geopolitical and civilization processes for less than half a century.

For the truth, the German-Russian alliance, or more broadly the Euro-Eurasian alliance, is the most obvious thing in the World, and it is by no means true that this is a deal, without exception, that can only deadly for the very existence of Poland. Well, that is, this is deadly, but only in a situation where Poland itself assumes the absurd role of the Trojan horse of Atlantism, deliberately acting against its own geopolitical determination. If we, Poles, stop considering as our historical mission to counteract the absolutely necessary combination of the potential of Europe and Eurasia - then we will become BENEFICIARIES, and not a hindrance to this process, which is also profitable for us.

China: A Necessary Fulfilment To Eurasia

Equally evident, but more recent date, is the geopolitical falsehood of the conflict with China, which seems to be the dominant economic power of Asia, and is our natural partner, not an enemy, for Poland and the whole of Central Europe, thus providing an opportunity to escape the trap of medium development and investment, barely keeping us alive, but transferring profits outside our country. And it does not matter for such an emerging natural European-Russian-Chinese alliance that historically China had moments in its long history, or rather makings, when the periodic advantage of the mercantile factor could make it the Ocean Empire. However, there has always been an introverted withdrawal to the Continental areas and the return of the domination of the political factor over the trade factor, typical for this formation.

Now the situation might only look different. But is it really bad? Let us remember, however, that such as United States had all the data to not go Alfred Mahan’s way, but to remain an alternative Continent, that is China has this comfort in the opposite direction to some extent. Their real return to Zheng He’s routes does not have to deny Eurasianism, but only supplement its formula.

Anyway, the Eurasian choice of Europe (including Poland) would be a salvation for all of us from the burdensome American dependence and the destruction of suicide, which for the Old Continent were two World Wars, and for Poland a joyful appearance in the Second one as a pretext, a spark, and the first a victim of a conflict that artificially divides (our) natural allies. In fact, the axis from Berlin through Warsaw to Moscow and Beijing, the continental bridge that realists wrote about, who saw geopolitical and geoeconomic benefits and obviousness – this is the future. Let us not repeat the mistakes of our ancestors, let us not ignore the reality that is happening around us. Whenever we went against our geopolitical destiny in history, only sacrifice and destruction awaited us. It is high time to change that.

(i) Nota bene, on the eve of the Great War, Russia was planning to give Poles independence, because it was already fed up with us, and its ruling spheres felt a deep reluctance to think about joining more lands inhabited by Poles. In addition, the Russians finally found a partner, in the form of Polish National-Democracy, to whom they could leave Poland - both in the conviction of the unity of interests and the durability of such governments in reborn Poland, more reliable than conservatives deprived of social support. This has been a theme that has been running in Polish-Russian relations for 300 years. Already Catherine II, sending Nikolai Repnin to Poland as her ambassador, instructed him: "We need reliable Poles!". And nothing has changed since the times of the Great Empress...

By Konrad Rękas
Polish journalist
 

Incivilités, ensauvagement ou début de guerre civile ?

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Incivilités, ensauvagement ou début de guerre civile ?

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Le terme d'ensauvagement a fait l'objet d'un désaccord le 1er septembre entre Gérald Darmanin et le garde des sceaux Dupont-Moretti.

Etait-il approprié de l'utiliser pour qualifier les actes de violence survenus récemment dans diverses villes française, notamment Bayonne et Lyon, attribués à des « bandes de jeunes » non identifiés, sans mentionner la violence permanente qui s'est instaurée dans les banlieues des grandes villes. Ne valait-il pas mieux parler d'incivilités?

Le terme d'incivilité paraît anodin . Il est employé généralement pour désigner un manquement aux règles usuelles sur lesquelles repose la vie en société. Mais celui d'ensauvagement est-il excessif ? Il pourrait signifier un retour à des sociétés primitives n'ayant pas connu les « bienfaits » de la colonisation.

En fait, ni l'un ni l'autre ne semblent appropriés. Il vaudrait mieux parler du début de la guerre dite de 3e (ou 4e) génération contre les sociétés occidentales dont l'Organisation de l'Etat Islamique (Daesh) avait menacé les païens occidentaux, en conséquence de son incapacité à maintenir sa domination sur le Moyen Orient.

Différents chefs de cette organisation avaient indiqué sur les réseaux sociaux qu'ils poursuivraient cette guerre en envoyant des combattants volontaires pour mener des attentats, y compris des attentats-suicides, ceci prioritairement en Europe. Ceux-ci s'infiltreraient parmi les centaines de milliers de « réfugiés » fuyant la guerre et l'insécurité et provenant principalement de Syrie et d'Irak. Leur nombre ne diminuera pas, comme le montre la recommandation récente d'Angela Merkel d'augmenter les capacités d'accueil.

Il en résulte que les villes européenne sont confronté à un « séparatisme » refusé récemment par Emmanuel Macron mais qui existe désormais. Les musulmans dominant dans les banlieues de certaines grandes villes veulent y mettre en place des régimes politiques n'obéissant plus aux lois de la République, mais reconnaissant exclusivement le loi islamique dite charia. Certaines des normes imposées par celle-ci sont incompatibles avec les droits de l'homme, notamment en ce qui concerne la liberté d'expression, la liberté de croyance, la liberté sexuelle et la liberté des femmes. D'autres, en termes plus discrets, recommandent de mener une guerre sainte contre ceux qui ne reconnaissent pas la loi islamique et le pouvoir supérieur d'Allah.

Il existe aujourd'hui, notamment en France, des mosquées de plus en plus nombreuses dont les imams, au vu et au su de la police, demandent aux bons musulmans de commencer à mener cette guerre. Il en résulte de nombreuses dégradations commises contre les églises et les crucifix. Nécessairement les bons croyants ne peuvent qu'en tirer argument pour mener des actes de violence anonymes, donc peu dangereux, notamment au sein de "bandes de jeunes non identifiés". 

Ceux-ci ne sont ni des incivilités ni des ensauvagements, mais des actes de guerre civile. A une bien moindre échelle, l'épidémie de meurtres anonymes et impunis de chevaux qui se poursuit en France à une échelle jamais vue encore montre combien le meurtre est contagieux, surtout quand les médias lui donnent un large écho.

dimanche, 06 septembre 2020

Thilo Sarrazin publie un nouvel ouvrage en allemand : L’État à ses frontières / à ses limites

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Thilo Sarrazin publie un nouvel ouvrage en allemand : L’État à ses frontières / à ses limites

par Lionel Baland

(via Facebook)

L’Allemand Thilo Sarrazin, ancien haut cadre du parti social-démocrate SPD, a fait parler de lui au cours des dernières années en publiant divers ouvrages, tel Deutschland schafft sich ab (L’Allemagne se suicide), dont certains ont atteint des tirages phénoménaux, mais également parce qu’il a subi, pour cette raison, des persécutions au sein de sa formation politique, qui a fini par le mettre à la porte alors qu’il avait exercé des fonctions au sein de l’exécutif de l’État de Berlin et de la Bundesbank.

Son nouvel ouvrage, qui paraît au sortir de l’été, s’intitule Der Staat an seinen Grenzen (L’État à ses frontières / limites.). Après avoir dénoncé, au fil de ses publications, l’immigration abusive, l’islamisation, l’absence de liberté d’expression ou l’euro, Sarrazin s’attaque cette fois, au sein de cette publication, à nouveau à l’immigration, comme il l’avait fait, une décennie plus tôt, au sein de son best-seller L’Allemagne se suicide.

Il dément les affirmations ciblant l’immigration et qui visent à établir qu’il est inutile de s’opposer à celle-ci : « L’immigration a toujours existé », « L’immigration est bénéfique », « L’immigration est inévitable ».

En jetant un regard sur le passé, Thilo Sarrazin établit que l’immigration signifie, quasi systématiquement, pour le peuple autochtone, une chute du niveau de vie, une augmentation de la mortalité, du sang versé et même parfois un génocide : « Si l’immigration sert quelqu’un, c’est depuis le début de l’histoire de l’humanité le migrant lui-même. »

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Sarrazin concède cependant, que lorsque les conséquences des conflits au sein de la société dus à l’immigration sont, après des décennies ou des siècles, surmontés, une nouvelle culture peut naître d’une liaison entre les migrants et les autochtones. Parfois, lors de cas historiques exceptionnels, l’immigration étant limitée en nombre et constituée de personnes hautement formées et particulièrement travailleuses, celle-ci peut élever le niveau économique et culturel. Sarrazin met en avant l’exemple des Huguenots du Brandebourg ou de l’immigration juive vers l’Europe centrale.

L’auteur explique que, jusqu’en 1960, l’immigration a constitué une exception et n’était certainement pas la règle. Les sociétés et États qui ont connu une longue période de stabilité le doivent au fait qu’ils ont su se protéger. Pour l’auteur, le frontière est l’élément central de la gestion de l’immigration. Il dénonce l’esprit du pacte de l’ONU sur les migrations, voit dans le Brexit une réponse britannique à cette question et estime que si les frontières extérieures de Schengen ne sont pas protégées, le retour aux frontières nationales deviendra inévitable.

Lionel Baland

vendredi, 04 septembre 2020

Pas de souveraineté européenne sans défense commune

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Pas de  souveraineté  européenne sans défense commune

par le Général Vincent Desportes

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Cet article est du général Vincent Desportes ancien directeur de l'Ecole de Guerre Professeur des universités associé à Sciences Po Paris. Notre observation: qui dans l'Union européenne, actuellement dominée par les intérêts américains, prendrait le risque de soutenir cette position?

Mali, Méditerranée orientale, Niger et même cyberespace... Les situations de conflits apparaissent partout et l'Europe semble les bras ballants.  Elle doit assumer une stratégie de puissance.

Dans la succession des crises qui secouent le monde, que fait l'Europe ? Rien, ou trop peu. Tension politique en Biélorussie, chantage turc aux réfugiés, coup d'Etat au Mali, chaos guerrier en Libye, autodestruction du Yémen : l'Europe, première puissance économique, regarde presque passive se régler des problèmes qui la concernent au premier chef ! Au plan international, elle paraît absente et compte sur d'autres pour garantir ses lendemains.

Face à des Etats-Unis erratiques, une Russie agressive, une Chine conquérante, face à des menaces sécuritaires émergentes et de nouveaux défis stratégiques, l'Europe doit balayer ses illusions pour saisir le monde tel qu'il est, forgé de souverainetés et de puissances. Et si nous, Français, voulons rester ce que nous entendons être, notre discours et nos actes ne peuvent qu'être européens.

Un nouvel environnement stratégique

Premier constat : le démantèlement du monde créé à San Francisco en 1945, tué par ceux qui l'ont créé. Dès l'origine, le ver était dans le fruit. L'architecture multilatérale du 26 juin 1945 supposait l'égalité des membres et leur acceptation du principe de souveraineté limitée. Très vite, les Etats-Unis ont estimé que leur « destinée manifeste » leur demandait de dominer le monde : ils n'avaient donc pas à se plier à la règle qu'ils avaient eux-mêmes établie. Ils la rejettent aujourd'hui : le multilatéralisme serait la source de tous leurs maux.

9782717858426-475x500-1.jpgSecond constat : la croissance des tensions militaires. En 2019, les dépenses militaires mondiales ont atteint leur apex depuis la fin de la Guerre Froide. Le budget militaire des Etats-Unis, avec 732 milliards de dollars en 2019, en augmentation de 5,3%, représente 38% du total. Celui de la Chine, en hausse constante, est avec 261 milliards de dollars le deuxième mondial, cinq fois ce qu'il était il y a quinze ans. L'Inde a accru son budget de 6,8% pour le porter à 71,1 milliards de dollars. En Europe, la Russie fait la course en tête, augmentant son budget de 4,5% : avec à 65,1 milliards de dollars, elle se situe dans le top 5 des puissances militaires.

Troisième constat : la franche détérioration de la relation transatlantique. Son histoire a toujours été subordonnée à la vision des Etats-Unis : une Europe solide mais vassale, sans leadership, qui ne leur fasse pas d'ombre. Leur but ? Maintenir l'Europe en constant devenir ! Les Etats-Unis n'ont jamais aidé les Européens à s'affirmer et parler d'une seule voix, les en décourageant même. Depuis 2017, le phénomène s'est accéléré. Le président américain retire ses troupes de Syrie sans concertation avec ses alliés européens contre lesquels il mène sa guerre commerciale. Il fait l'apologie du BREXIT et critique l'OTAN. Au plus fort de la pandémie, la règle a été celle de l'égoïsme et de l'indifférence envers ses alliés traditionnels.

Quatrième constat : la montée dominatrice de la puissance chinoise. La volonté de son président est claire : faire de son pays la première puissance économique et militaire en 2049. La Chine veut imposer son modèle dans un nouvel ordre mondial dont les Etats-Unis et l'Europe auraient perdu le leadership. Encore récemment, les dirigeants occidentaux balayaient ces réalités dérangeantes. Ce n'est plus possible : la dépendance est devenue criante dans les domaines industriels et ceux des ressources critiques.

Peut-on croire au retour de l'Amérique ?

Le découplage Europe-Etats-Unis peut-il être corrigé ? Non : nous appartenons déjà à deux planètes différentes. Ecoutons le président des Etats-Unis : « America first only » ou pire : « Je crois que l'Union Européenne est un ennemi pour les Etats Unis ». Inexorablement ceux-ci se tournent vers le Pacifique. De plus en plus asiatiques, de plus en plus hispaniques, de moins en moins « caucasiens », les Américains deviennent chaque jour un peu moins européens : dès 2040, la population d'origine européenne sera devenue minoritaire. Ce pivot vers l'Asie ne traduit d'ailleurs que la réalité stratégique. Les Etats-Unis, affranchis de leur dépendance énergétique à l'égard du Proche-Orient, connaîtront de brefs regains d'intérêt pour l'Europe, mais pas d'illusions : même avec Biden, la tendance ne s'inversera pas. Le président Obama se disait déjà le premier président du Pacifique ...

9782717844344-200x303-1.jpgIl est donc fort hasardeux pour l'Europe de lier son destin à celui des Etats-Unis. Pourtant, plus le parapluie américain est une chimère, plus les Européens s'y accrochent ; hélas, en leur donnant un faux sentiment de sécurité, l'OTAN est devenue un frein politique à l'unité européenne et un ferment de déresponsabilisation. Elle est, en ce sens, devenue une menace pour la sécurité de la France et de l'Europe.

Le monde a besoin d'Europe.

L'Europe est-elle nécessaire ? D'évidence oui, puisque l'Occident a perdu son leader, les Etats-Unis ayant trahi leurs pères fondateurs et leurs alliés comme d'ailleurs les principes philosophiques et moraux qui ont fait leur grandeur.

Pour combler cette déliquescence, notre monde dérégulé a besoin de l'Europe, une Europe mature, née d'affrontements fraternels meurtriers, puis des « Lumières », puis de massacres encore, une Europe devenue raisonnable, pôle de sagesse et d'équilibre par le sang versé, porteuse des valeurs humanistes, dans un monde qui court au gouffre.

L'Europe est aussi nécessaire à chacune de nos nations : isolément, elles sont toutes trop faibles pour survivre, protéger leur culture, leur art de vivre, leur liberté. Sans union, demain, nous serons livrés à des entreprises et technologies chinoises, des logiciels américains, nous nous abreuverons de sous-culture américaine et n'aurons plus le choix que de subir.

Cependant, pour être utile, l'Europe doit parler au monde. Le peut-elle ? Ses rêves congénitaux l'ont mal préparée à affronter les défis futurs : elle est encore un acteur aphone parce que la puissance militaire est un facteur clef de l'indépendance et que la sienne est inexistante. Pour être entendue, l'Europe doit être militairement forte puisque la voix des nations ne porte qu'en fonction du calibre de leurs canons, vérité regrettable mais éternelle.

Peut-on rêver encore d'une défense française ?

C'est un rêve mortifère. La construction de l'Europe de la défense relève d'un impératif d'échelle : en termes de défense, celle des nations est dépassée. Une puissance moyenne ne peut plus se doter d'un système de défense cohérent, comme ce fut le cas jusqu'au milieu du XXème siècle.

strategie.pngD'abord en raison de l'expansion continue des domaines de conflictualités, de la terre hier au cyberespace aujourd'hui, et demain dans tout nouvel espace conquis par l'homme. Or, à l'expansion des espaces de guerre ne correspond nullement celui des budgets militaires : aucun Etat européen n'est plus en mesure de constituer en solo une capacité d'action substantielle dans chacun des espaces d'affrontement.

Ensuite en raison de l'explosion du coût des équipements. Chaque nouvelle génération multiplie leur prix par dix au moins. Tout Etat est donc contraint de réduire ses parcs à chaque saut générationnel ou d'accepter le décrochage technologique. La conséquence ? Sauf pour les superpuissances, le choix est simple : accepter un système de défense échantillonnaire affaibli de larges déficiences capacitaires, ou bien opter pour le rétablissement de la cohérence au niveau supranational. Pour les nations européennes, il est donc techniquement nécessaire de retrouver là l'exhaustivité qui leur manque.

C'est ici qu'apparaît à nouveau la nécessité d'une défense européenne, car ce niveau supranational doit être fiable et ce n'est plus le cas de l'Alliance atlantique.

Construire la défense de l'Europe ... pour l'Europe et par l'Europe

Aujourd'hui, les États-Unis fournissent, selon les secteurs, 70 à 100 % des capacités de l'Alliance: ce niveau de dépendance est dangereux. Pourtant, l'Union européenne, malgré les chocs que constituèrent entre 2015 et 2017, les attentats terroristes, les attaques cyber ou l'afflux incontrôlé de migrants, reste toujours aussi mal préparée à la gestion d'une crise de sécurité sur son sol ou à sa périphérie.

Les pays européens auraient donc tout intérêt à affermir leur contribution à cette mission de sécurité collective. Il leur faut rationaliser des appareils militaires comportant aujourd'hui autant de redondances que de carences capacitaires. Faute de convergence des programmations nationales, les dépenses militaires des États européens ont un médiocre rendement, la recherche de défense est sous financée, la relève des grands équipements est problématique : il faut donc européaniser les processus d'acquisition des équipements militaires mais aussi consolider la base industrielle et technologique de défense de l'Union. C'est vital pour l'équipement de nos armées comme pour l'industrie européenne. En outre, que ce soit pour la gestion de crises civiles ou les opérations militaires, les outils de planification, de conduite et de commandement de la PSDC sont inadaptés : l'UE a besoin de sa propre « tour de pilotage » des crises.

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La croissance économique européenne s'est faite dans une merveilleuse insouciance devenue mortifère. Hédonistes aveugles, les Européens sont tout simplement sortis de l'histoire ; il vaudrait mieux qu'ils y entrent à nouveau, mais non par une porte dérobée. Leur salut suppose que ce soit en puissance.

La principale illusion européenne était le caractère facultatif de la force : les évolutions dangereuses du monde doivent nous ramener au réalisme. Voulons-nous que les Etats-Unis continuent à nous dicter ce que doit être notre position vis- à-vis de la Chine ? Voulons-nous conserver notre statut de vassal, ou souhaitons-nous compter dans le monde et influer sur son devenir ? Les questions sont simples : quelle volonté, quels moyens, quels buts ? Changeons de paradigme : l'Europe économique doit devenir politique et géopolitique.

La souveraineté de nos États suppose la recherche parallèle de l'autonomie stratégique aux niveaux national et européen. Ils sont complémentaires : la souveraineté européenne n'est pas un substitut à la souveraineté nationale mais son indispensable complément, voire sa condition. Nos vieilles nations ne pourront exister que dans et par l'Europe. Il y a 60 ans, à l'Ecole Militaire, Charles de Gaulle le martelait : « Il faut que la défense de la France soit française ». Eh bien il faut aujourd'hui que la défense de l'Europe soit européenne.

Général (2S) Vincent DESPORTES
Ancien directeur de l'Ecole de Guerre
Professeur des universités associé à Sciences Po Paris

 

Source : www.asafrance.fr

Kris Roman ontmoet Robert Steuckers over Witrusland

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Время Говорить

Kris Roman ontmoet Robert Steuckers over Witrusland

Nederlandse versie

 
In het praatprogramma Время Говорить ('Time to Speak - Tijd om te Spreken') ontvangt Kris Roman speciale gasten die hun bevindingen en kennis over actuele onderwerpen aan het grote publiek uitleggen.
 
In deze aflevering, opgenomen op 25-08-2020, is Robert Steuckers onze gast. In augustus 2020 begon een opstand in Wit-Rusland. Wat zijn de oorzaken? Waar zal dit eindigen? Geopolitiekspecialist Robert Steuckers beantwoordde deze vragen. Robert Steuckers is een specialist in geschiedenis en geopolitiek. Hij spreekt meerdere talen, waaronder Frans, Nederlands, Engels, Duits, Spaans, etc. Hij heeft talloze lezingen gegeven. Hij schreef talloze geopolitieke teksten. Hij heeft verschillende boeken van hoge kwaliteit geschreven en gepubliceerd, waaronder een driedelige serie genaamd "Europe", een tweedelige "the German Conservative Revolution", Nordic Pages en Celtic Pages. Hij schreef een boek over de Duitse politieke filosoof Carl Schmitt. Vergeet niet dat Robert Steuckers zijn mening en zijn analyses in honderden artikelen heeft neergepend.
 

jeudi, 03 septembre 2020

Montenegro : la «contre-révolution colorée orthodoxe» a fait tomber le régime

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Montenegro : la «contre-révolution colorée orthodoxe» a fait tomber le régime

source : antipresse.net

Ce 30 août 2020 a pris fin le règne du plus ancien dictateur d’Europe. Depuis 1991, cet homme gouvernait par la corruption et l’intimidation un Etat largement gangrené par l’économie mafieuse et passait son temps, ces derniers mois, à jeter en prison ses opposants.

Vous avez dit Loukachenko? Vous avez tout faux! Milo Djukanović, le premier ministre et président du Monténégro, n’avait plus lâché le pouvoir depuis 29 ans, soit trois ans de plus que son collègue biélorusse. Le pouvoir de ce «félon de bande dessinée» était brutal et grotesque sous bien des aspects, au point qu’il avait été distingué comme Homme (le plus corrompu) de l’année 2015 par l’OCCRP (Organized Crime and Corruption Reporting Project). Mais on ne vous a pratiquement jamais parlé de ce tyran parce qu’il était «our man in the Balkans». Djukanović était en effet solidement arrimé au bloc occidental et n’avait pas hésité à faire entrer son pays dans l’OTAN, sans consultation populaire. Ce malgré la désapprobation d’une large part de la population — ou justement à cause d’elle. Il a également, cela va sans dire, planté un couteau dans le dos de la Serbie en reconnaissant l’indépendance du Kosovo.

L’homme de l’UE/OTAN qui tenait l’Etat-casino de l’Adriatique a été pratiquement égalé dans les urnes par la coalition «Pour l’avenir du Monténégro», une alliance de partis démocrates et pro-serbes. Son appui sur la minorité albanaise et musulmane n’a pas suffi, cette fois, à le sauver. Avec 35% des voix seulement, Djukanović ne sera plus en mesure de former un gouvernement.

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Nous constatons sans surprise qu’une fois de plus les médias de grand chemin ont totalement raté non seulement un événement, mais tout un processus politique et historique qui s’est étendu sur toute l’année 2020. Depuis l’adoption, en décembre 2019, d’une loi religieuse confisquant les biens de l’Eglise orthodoxe serbe, le gouvernement monténégrin a fait face à des processions constantes, pacifiques mais massives atteignant jusqu’à 100’000 personnes (pour un pays d’un demi-million d’habitants!). A l’origine, les fidèles de l’Eglise historique entendaient simplement marquer leur refus d’être intégrés à une «Eglise du Monténégro» montée de toutes pièces. En accusant imprudemment Belgrade de manipuler ce mouvement, et en fermant sa frontière avec la Serbie, Djukanović a lui-même élevé le différend au niveau d’une crise politique et géopolitique.

Cette «contre-révolution colorée» façon orthodoxe, à la différence des soulèvements d’Ukraine ou de Biélorussie, a été largement occultée par les médias occidentaux. Elle représentait pourtant le plus important mouvement populaire et démocratique en Europe depuis une année. Le départ du potentat est un succès exceptionnel auquel les manifestants n’osaient même pas rêver. Son «tombeur», Zdravko Krivokapić, novice total en politique, a justement émergé à la faveur du mouvement de défense de l’Eglise orthodoxe serbe, dont il était un cofondateur. En ayant obstinément fermé les yeux sur ce processus, les médias de grand chemin se trouvent aujourd’hui bien en peine pour expliquer la déconfiture du système Milo.

Le Monténégro est certes un Etat minuscule, mais le renversement des rapports de forces qu’il vient de vivre aura des répercussions stratégiques. Le ralliement impopulaire à l’OTAN, imposé par la seule volonté du président déchu, sera sans doute mis en question. D’autre part, il est évident que le gouvernement voisin de Belgrade, occupé à vaciller entre Est et Ouest, cessera pour un moment de caresser l’idée d’une reconnaissance du Kosovo.

Malgré les efforts d’occultation de leurs médias, on peut espérer que d’autres gouvernements d’Europe, y compris à l’ouest, tirent la leçon de la contre-révolution monténégrine.

mercredi, 02 septembre 2020

Déchéance royale

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Déchéance royale

par Georges FELTIN-TRACOL

Il est la plus grande erreur de Francisco Franco y Bahamonde. L’ancien roi d’Espagne Jean-Charles de Bourbon a pris le chemin de l’exil vers une contrée exotique afin d’éviter une probable inculpation pour corruption. Il aurait reçu un pot-de-vin faramineux à l’occasion de la construction de la ligne à grande vitesse entre La Mecque et Médine en Arabie Saoudite, ce qui n’est pas banal de la part d’un descendant des rois très catholiques.

L’ancien souverain qui a abdiqué en 2014 sous le motif d’un état de santé fragile, mais en réalité en raison de la multiplication des scandales financiers, décédera peut-être hors de cette Espagne qui ne l’a pas vu naître en 1938 natif de Rome. Tout au long d’une vie ponctuée de safaris luxueux, de nombreuses maîtresses et d’un sens avisé pour obtenir ces compensations les plus fructueuses, Jean-Charles de Bourbon a commis toutes ses turpitudes sous couvert de l’image médiatique de « sauveur de la jeune démocratie espagnole ».

Le 23 février 1981, au moment où le lieutenant-colonel de la Garde civile, Antonio Tejero, occupe les Cortès et qu’à Valence, le général Jaime Milans del Bosch fait sortir les chars des casernes, le roi intervient en uniforme à la radio-télévision et ordonne aux forces armées dont il est le chef suprême de respecter la légalité. Le coup d’État échoue. Dès lors, l’opinion publique et les autres puissances le portent au pinacle au tant que garant du processus de démocratisation en cours. Bien plus tard, de fins limiers journalistes postuleront qu’il connaissait l’existence de ce complot, qu’il l’approuvait et qu’il s’en saurait servi afin de rendre sa notoriété inattaquable et de faciliter ainsi la mise en place d’un système industriel de concussion. Par ailleurs, son épouse, la reine Sophie de Grèce, vraie patronne du clan royal, participe aux réunions du club Bilderberg et d’autres cénacles cosmopolites. À l’instar des Windsor et des autres dynasties européennes, la Maison d’Espagne est plus ou moins liée aux menées mondialistes.

L’intérêt marqué de Jean-Charles pour le fric n’est en fait que secondaire par rapport à sa trahison initiale envers la Croisade de libération nationale de 1936. Si la dépouille du généralissime Franco a été profanée à l’instigation de sociétalistes pervers, la faute originelle en revient à l’ancien roi. Quand meurt son père, le comte Jean de Barcelone, en 1993, il fait inscrire sur son tombeau au monastère de l’Escurial « Jean III » comme s’il avait régné de 1941 à 1975. Rappelons que Jean de Bourbon ne renonce à ses droits royaux en faveur de son fils qu’en 1977… Ce dernier devait tout au général Franco. En parjurant son serment de fidélité aux principes du Mouvement national, il inaugura le long déclin de l’Espagne.

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Outre la crise économique due aux effets du coronavirus et le problème séparatiste catalan qui suit les tensions au Pays Basque, les scandales fréquents atteignant la famille royale espagnole déstabilise le règne de Philippe VI d’Espagne. La déchéance morale de son père augmente la fracture entre une dynastie qui ne cesse pourtant pas de donner des gages au politiquement correct, et une population lasse de l’impunité permanente accordée aux dirigeants. Pas sûr que la fille aînée de l’actuel souverain, la princesses Leonor des Asturies, soit un jour la quatrième reine d’Espagne…

Il faut en effet craindre que ces événements soient exploités par le gouvernement de coalition socialiste – Podemos conduit par l’ineffable Pedro Sanchez. L’Espagne pourrait devenir à assez brève échéance une Suède méridionale, soit la fin définitive de sa fonction de katéchon brillamment exposée par Carlos Javier Blanco dans un texte mis en ligne sur Euro-Synergies, « Las Españas como katehon », le 14 juin 2020.

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Le Caudillo porte lui aussi une part de responsabilité dans cet effondrement moral et spirituel. En désignant un descendant cadet de la reine Isabelle II en la personne de Jean-Charles de Bourbon, il acceptait dès le départ l’inévitable dérive libérale et démo-ploutocratique de sa succession. Peut-être pensait-il que le jeune héritier serait surveillé par l’amiral Louis Carrero Blanco, le chef du gouvernement. Mais son assassinat en 1973 par des militants indépendantistes gauchistes basques, aidés par une puissance (non arabe) du Proche-Orient, ruina cette perspective. Franco aurait pu se tourner vers le cousin aîné de Juan-Carlos, le prince Alphonse de Bourbon, chef de la Maison de France pour les légitimistes, qui avait d’ailleurs épousé sa petite-fille préférée Carmen Martínez-Bordiú y Franco en 1972 et qu’on surnommait le « Prince bleu », car favorable aux thèses phalangistes. Si le général Franco avait mieux ménagé la susceptibilité du prince Xavier de Bourbon-Parme, cet héritier carliste aurait accepté la couronne et ainsi su maintenir l’unité problématique des Espagnes. Enfin, le général Franco aurait peut-être dû suivre les conseils avisés de son ancien vice-président, le général Agustín Muñoz Grandes, l’ancien commandant de la division Azul sur le front de l’Est, qui défendait une république phalangiste inspirée de la République sociale italienne (1943 – 1945). Les alternatives existaient. Le Caudillo préféra une solution – immédiate – de facilité qui se paie cinquante ans plus tard.

Tant au Cambodge qu’en Espagne, les rares exemples de restauration royale à la fin du XXe siècle ne sont guère probantes. À l’exception de la principauté du Liechtenstein, les royautés européennes n’incarnent même plus le début du commencement d’un minimum de « traditionalisme culturel ». Elles se joignent au contraire à la décadence de la civilisation albo-européenne. Le renouveau de l’étymon spirituel européen ne peut donc pas reposer sur cette illusion obsolète et attardée plus que jamais mortifère. La tradition, ce n’est pas ce qu’on veut garder, mais c’est ce qui perdure quand tout a été emporté par le raz-de-marée de la Modernité tardive.

Georges Feltin-Tracol

mardi, 01 septembre 2020

Kris Roman rencontre Robert Steuckers pour parler des événements de Biélorussie

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Время Говорить

Kris Roman rencontre Robert Steuckers pour parler des événements de Biélorussie

Version française

 
25 août 2020: Dans le talk show Время Говорить («Il est temps de parler»), Kris Roman reçoit des invités qui expliquent au grand public leurs découvertes et explicitent leurs connaissances sur des sujets d'actualité. Dans cet épisode, enregistré le 25-08-2020, Robert Steuckers est notre invité pour parler de la Biélorussie.
 

Lezing Geopolitiek Instituut Vlaanderen Nederland - Robert Steuckers over Wit-Rusland

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Lezing Geopolitiek Instituut Vlaanderen Nederland

Robert Steuckers over Wit-Rusland

 
 
GIVN, Geopolitiek instituut Vlaanderen -Nederland organiseert geregeld congressen over politiek actuele situaties. De corona maatregelen verhinderen momenteel een nieuw congres. Daarom gaan er enkele lezingen 'online' gebracht worden.
 
De eerste spreker is de schrijver, redenaar en essayist Robert Steuckers. Hij gaat spreken over de situatie in Belarus/Wit-Rusland. We zien vandaag geregeld beelden van protesten zowel tegen als wel voor Loekasjenka.
 
De Westerse media kiezen hoofdzakelijk de zijde van de opposanten. Anderzijds geeft Rusland Loekasjenko volledige steun en dreigt ze zelfs met interventie indien nodig. We gaan kijken naar de achtergrond van het hele conflict en indien mogelijk een vooruitblik hoe dit conflict kan evolueren. We wensen u veel kijkgenot.
 

Lecciones balcánicas

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Lecciones balcánicas

Carlos X. Blanco

Ex: https://adaraga.com

El profesor Sergio Fernández Riquelme nos viene ofreciendo en estos últimos años una serie de estudios sobre los líderes identitarios mundiales y el nuevo soberanismo que irrumpe en ciertos países, sobre todo en la Europa del Este. El mundo se transforma rápidamente, y a la geopolítica bipolar de la Guerra Fría, le ha sucedido un inestable marco multipolar, en el que resurge la lucha de bloques y potencias regionales. En semejante marco multipolar, factores como la religión, la identidad nacional y el etnicismo juegan un papel predominante, mucho más que el presunto móvil ideológico (liberalismo, fascismo, socialismo) de antes.

La tragedia Yugoslava dejó y dejará una profundísima huella entre los pueblos de la extinta Federación. Los Balcanes serán siempre una vergüenza para Europa. Todos los muertos, todas las víctimas de violación, todas las limpiezas étnicas y migraciones forzosas, todo el odio, es causa de vergüenza para todos nosotros. Las instituciones europeas no fueron capaces de detener la sucesión de guerras civiles y, por ende, el rosario de crímenes. Estados supuestamente prestigiosos (Alemania, Vaticano, Estados Unidos) obraron de una manera, cuando menos, cuestionable ante la crisis. Instituciones militares que, supuestamente, deberían protegernos a los europeos (OTAN), han echado leña al fuego y han obrado de manera criminal y partidista. El islamismo internacional ha intervenido en Europa y ha hecho de las suyas sin que nadie se lo impida. La prensa y los analistas occidentales, en general, han ofrecido al público una serie de interpretaciones unilaterales, simplistas, que indican, como ya es costumbre, «lo que es políticamente correcto».  Y eso correcto que debemos pensar suele ser una versión mutilada e idealista, a saber ésta: la ideología nacionalista va unida al odio, al odio al otro, al resentimiento, al victimismo.

Por supuesto, que el nacionalismo en muchas de sus expresiones es todo eso: victimismo, odio y resentimiento. Lo vemos en España, se vio en Yugoslavia, se palpa en todo el globo. Pero no menos cierto es que el nacionalismo es en gran medida y bajo ciertas circunstancias inevitable, un tipo de respuestas casi «naturales» dadas la experiencia de ciertos pueblos. Hay pueblos cuya identidad fue forjada de manera tortuosa, y la opresión pasada carga sobre el alma de sus integrantes. El pueblo serbio es uno de esos casos. Esto nunca justifica los crímenes ni atenúa la culpa de los genocidas y asesinos. Pero ignorar el nacionalismo en la comprensión de los hechos, de dónde procede, cómo se alimenta, de qué manera se siente y por qué se siente de esa manera el actor, ignorarlo, digo, es ponerse vendas en la cara.

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El pueblo serbio fue víctima de la dominación turca, al igual que otras etnias hermanas o vecinas suyas de los Balcanes. Un imperio otomano despótico (que, horrendamente, ahora algunos alaban como ejemplo de tolerancia «multicultural», de forma pareja a como quiere hacerse con Al-Ándalus), un poder represor cruel, que llevó a conversiones forzadas de europeos y a ríos de sangre de cristianos, fue un imperio castrante en cuanto al desarrollo identitario. Contra ese imperio y, después, contra el Imperio Austro-Húngaro, los serbios fueron rescatando su folclore, su épica, su tradición espiritual y cultural, el idioma…

En Europa, todo nacionalismo serio, y no de chirigota aranista, es un rescate de tradiciones que ya casi se daban por perdidas. Quien quiera hacer desaparecer de Europa todo género de nacionalismo con abstracciones como «socialismo», «patriotismo constitucional», «derechos humanos», etc. demuestra ser un ingenuo o un embaucador. Nos guste mucho o nada el nacionalismo, debe aprenderse de la historia que ésta misma historia nunca muere y nunca se olvida del todo. Debe conocerse bien que hay un caudal invisible y subterráneo que circula incluso entre campesinos carentes de instrucción, como herencia genética y clandestina, torrente de memoria colectiva que habla de derrotas lejanas sufridas, humillaciones pidiendo revancha, orgullos pisoteados y cuentas pendientes. Las abstracciones incompatibles con ese nacionalismo, como las del socialismo del Mariscal Tito, u hoy las del «patriotismo constitucional», nunca podrán extirparlo de la memoria de los pueblos.

La convivencia entre los pueblos, y léase bien esto, porque vivimos en España y en España pasa lo que pasa, debe ser un jardín cuidado con esmero. Un jardín donde caben toda clase de plantas y flores, cada una con su aroma y su colorido, cada especie con su propio clima y gradiente de humedad o sales minerales. El rasero común a todas, en nombre de vacuidades formales de la política (centralista, federalista, o lo que sea) matará a muchas, y acaso dejará vivas a las más ramplonas, no necesariamente a las más fuertes de las especies. Nada malo hay en el nacionalismo que, sin revanchas, excava en los pasados tesoros y los vivifica. El nacionalismo europeo, también el serbio, es siempre una obra de filólogos, poetas y literatos. La obra del profesor Fernández Riquelme nos lo ilustra de manera apasionante. Muchos de esos creadores literarios, muchos de aquellos escritores que usaron pluma y cerebro para salvar a su pueblo de la oscuridad y el olvido, se convirtieron en cómplices del crimen, ejecutores del genocidio, matarifes desalmados. Debe, por tanto, pensarse a fondo sobre jardines de identidades y compatibilidades de etnias.

indexnacserbo.jpgYo creo que para España, las lecciones yugoslavas deben ser bien aprendidas. Amar al propio pueblo, buscando lo común con vecinos y hermanos, rescatar el acervo que nunca, nunca, va a ser apreciado en el Madrid de la Villa y Corte, en el kilómetro cero de una inexistente España jacobina, siempre fue empresa de literatos, arqueólogos, filólogos y poetas. La España tradicional es, en realidad, plural: Las Españas. La Españas, sí, esa unidad en la diversidad donde la patria chica y hecha de carne alimenta vigorosamente a la patria grande, sustanciada como espíritu. Yo creo que debe deslindarse un nacionalismo unitivo y forjado con el rigor científico, respecto de los laboratorios de Frankenstein impulsados por los hijos de Sabino Arana o la Esquerra de la Butifarra. No confundamos etnicidad con etnicismo, y no hablemos ligeramente de balcanizar España, cuando lo único que hay aquí son 17 taifas dentro de una Constitución averiada que hace tiempo que ya se ha salido de madre. Lo de Serbia y toda Yugoslavia fue una tragedia. Lo de la España de las «autonosuyas» es una chapuza administrativa que nos va a llevar al desastre económico. Son cosas distintas.

Lecciones balcánicas y lectura sugerente la que nos trae Sergio, autor sorprendente, que estudia los más diversos temas amparado por una magnífica labor documental. Libro muy recomendable.

Sergio Fernández Riquelme: El nacionalismo serbio. Letras Inquietas (Marzo de 2020)

dimanche, 30 août 2020

Un ex-agent des services secrets fracasse les fake news utilisées par l’Occident dans ses guerres

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Un ex-agent des services secrets fracasse les fake news utilisées par l’Occident dans ses guerres

Comment les fausses nouvelles contribuent-elles à justifier les conflits internationaux? Dans un ouvrage décapant, «Gouverner par les fake news», Jacques Baud, un ex-agent secret suisse, dénonce l’emploi des infox par les pays occidentaux. Entretien.

( Note ExoPortail : De mon point de vue l’analyse pourrait aller plus loin mais la dénonciation d’un ex-agent des services secrets étant tellement rare, qui plus est dans l’espace francophone, que cela mérite d’être diffusé ! )

C’était il y a plus de trois ans, quelques mois avant l’élection d’Emmanuel Macron. Richard Ferrand, alors secrétaire général de En Marche, publiait une tribune dans Le Monde intitulée «Ne laissons pas la Russie déstabiliser la présidentielle en France!». Un texte grandiloquent où il affirmait notamment que «deux grands médias, Russia Today et Sputnik, qui appartiennent à l’État russe» font «au quotidien de la diffusion, de la propagation de fausses nouvelles».

Tandis que François Fillon était empêtré dans le Penelopegate, l’argument de l’ingérence russe –déjà massivement utilisé aux États-Unis– avait permis d’affermir la candidature Macron, estime Jacques Baud, ancien agent des services de renseignement suisses, ayant travaillé à l’Onu puis à l’Otan. Construction d’un ennemi ou coup de com’ électoral?

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Les spéculations sur le péril russe continueront d’être alimentées par les médias mainstream, chercheurs et politiques lors de la crise des Gilets jaunes et les élections européennes. La menace russe pèse-t-elle sur l’Occident? Celui qui a travaillé longtemps «à l’étude de la menace soviétique» répond: «Non, absolument pas». Le colonel Jacques Baud, auteur du livre Gouverner par les fake news, (Éd. Max Milo), qualifie ainsi la manœuvre de «distorsion des faits».

Véritable pamphlet contre les services de renseignement, diplomates, politiques et médias, Gouverner par les fake news déconstruit en règle les infox produites par les pays occidentaux depuis quelques dizaines d’années. L’internaute n’y dénichera pas d’informations sensibles sur la mort de Kennedy, mais il y trouvera une grille de lecture afin d’appréhender les réalités stratégiques internationales. Jacques Baud accumule une compilation de dossiers accablants afin d’«inspirer un doute raisonnable sur la manière dont nous sommes informés

Les mensonges, boucliers de la démocratie ?

Héritage de la campagne présidentielle américaine de 2016, le terme de fake news a régulièrement été accolé à Donald Trump et ses saillies provocatrices. Proposant une hiérarchie de ces bobards, Jacques Baud estime que les plus dangereux sont ceux qui «manipulent les faits de sorte à créer une cohérence factice autour d’une apparence de vérité, afin de fausser la perception d’un auditoire et de le pousser à adhérer à une politique.»

81cWLT8bC5L.__BG0,0,0,0_FMpng_AC_UL600_SR387,600_.pngDe nombreux États tels que la Syrie, l’Iran, la Russie, le Venezuela ont tour à tour subi et continuent à être la cible de récits tronqués, d’infox de la part des Européens et Américains. Pour quel effet final recherché? «La fake news vient en appui d’une politique», soit la fabrication d’un ennemi, le lancement d’une intervention ou encore un changement de régime. L’intervention américaine en Irak en 2003, justifiée par le somptueux bobard de Colin Powell, Secrétaire d’État américain, brandissant une soi-disant fiole d’anthrax à la tribune des Nations unies n’en est qu’un exemple parmi d’autres.

«De nombreux conflits ont été déclenchés dans le monde par de fausses nouvelles. Les fausses nouvelles servent à acquérir en fait l’opinion publique en faveur d’un gouvernement. Le vrai problème des fake news, c’est qu’elles faussent notre vision des problèmes et elles tendent à anesthésier un peu la volonté populaire. On a des guerres qui sont faites sans volonté populaire.»

C’est le cas également de l’assassinat du général iranien Qassem Soleimani par des frappes américaines le 3 janvier 2020. Le prétexte officiel? Celui-ci préparait des opérations contre quatre ambassades américaines au Moyen-Orient, une «menace imminente» selon Donald Trump. Quelques jours plus tard, la version du Président américain a changé, l’«horrible passé» de Soleimani justifierait tout simplement cette «opération homo» (assassinat ciblé).

Médias et services secrets, les relations troubles :

Régulièrement, les responsabilités d’interventions sont attribuées aux seuls politiques, notamment l’aventure de Nicolas Sarkozy et de Bernard Henri-Lévy en Libye en 2011. Sont-ils les seuls à mettre en cause? Quel rôle peut-on imputer à la DGSE, au MI6 ou encore à la CIA? L’ancien agent secret considère que le service de renseignement doit représenter un «mètre étalon de l’information pour un décideur stratégique. C’est ça sa fonction. C’est de lui dire, la situation elle est comme ça. Après, vous décidez ce que vous voulez». Et selon lui, les services occidentaux pèchent «à analyser objectivement et factuellement» les situations.

C’est pourquoi il dénonce cette «rigidité intellectuelle» dont font preuve diplomates et militaires à pratiquer d’une autre façon la guerre, à ne «concevoir que la tactique au détriment de la stratégie globale». En 2019, un article paru dans la Revue Défense Nationale du colonel Legrier critiquait dans ce sens la stratégie militaire de la coalition en Irak, faite de bombardements meurtriers en donnant «à la population une détestable image de ce que peut être une libération à l’occidentale

Jacques Baud pourfend les renseignements, les politiques, mais aussi le milieu de la presse tout entier, qui serait coupable de suivisme à l’égard des chancelleries occidentales. Les médias centraux français en prennent notamment pour leur grade. Celui-ci leur reproche ainsi de «masquer une partie de la réalité», en soutenant, dans le cas du Venezuela, des «entreprises qui contreviennent au droit international et à l’État de droit». Plus en amont, Jacques Baud insiste sur la sélection des sources d’information.

«Je n’ai rien contre le fait qu’on s’adresse à l’opposition pour avoir de l’information, mais cette information, on se rend bien compte qu’elle ne peut pas être prise au sens strict. Elles doivent être mises en relation avec des sources venant de l’autre côté. Typiquement pour la Syrie, on a une information qui semble venir pratiquement exclusivement de l’opposition. L’opposition c’est quoi? C’est des djihadistes. Donc en réalité, la presse fait la propagande djihadiste d’une certaine manière.»

Source : https://fr.sputniknews.com/interviews/202008281044330378-...

A regarder également (vidéo de 2016):

Jacques Baud : le terrorisme comme stratégie militaire

 
Le colonel Jacques Baud est un expert suisse en sécurité. Il donne ici un entretien à TV5 Monde à l'occasion de la sortie de son livre "Terrorisme, mensonges politiques et stratègies fatales de l'Occident". Issu d'un Etat neutre, il s'autorise à dire la vérité, malgré la doxa atlantiste.
 

Effondrement occidental : l’Allemagne tentée par l’axe Moscou-Pékin ?

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Effondrement occidental : l’Allemagne tentée par l’axe Moscou-Pékin ?

Le chaos post-Covid dans lequel se débat l’empire occidental capitaliste pourrait bien rebattre les cartes des alliances géopolitiques plus vite qu’il n’y paraît. « L’Alliance eurasienne définitive est plus proche que vous ne le pensez », écrit le journaliste Pepe Escobar dans un récent billet.

Rappelons que l’Eurasie désigne conjointement l’Europe et l’Asie en tant que continent unique. Comme nous l’explique le Grand jeu à longueur de ses chroniques reprises sur le yetiblog, l’alliance Moscou-Pékin est déjà factuelle à l’heure qui l’est. Ces deux puissances ont bien compris qu’une véritable puissance se mesurait à deux critères :

  • son autonomie économique-énergétique-technologique (souveraineté)
  • une alliance intelligente avec le ou les puissances qui peuvent lui permettre de se procurer ce dont elle manque encore.

Il est une autre chose que ces deux puissances émergentes ont aussi très bien assimilé : on ne peut plus compter sur une vieille puissance décatie comme l’est l’Amérique de Trump (ou de Biden). Pepe Escobar citant Poutine :

« Négocier avec l’équipe Trump, c’est comme jouer aux échecs avec un pigeon : un oiseau dément qui marche sur l’échiquier, chie sans discernement, renverse des pièces, déclare la victoire, puis s’enfuit. »

Le pragmatisme allemand dans l’océan des dérives psychopatheuses occidentales

À la différence de leurs homologues déments du bloc occidental. Poutine et Xi Ping ont ceci de commun qu’ils sont de vrais chefs d’État pragmatiques et intelligents, pas les chargés de mission demeurés et inopérants de quelques mafias financières occultes en pleine désintégration (suivez mon regard du côté de l’Élysée).

Un seul pays occidental échappe au carnage psychopatheux qui frappe le bloc occidental : l’Allemagne. C’est le fameux pragmatisme allemand qui a permis à ce pays de se tirer de l’épisode pandémique de coronavirus bien mieux que ses voisins européens. C’est le pragmatisme allemand qui a fait de Berlin la puissance dominante de l’assemblage hétéroclite qu’est l’Union européenne. Et soyez persuadés que Frau Merkel a pris depuis longtemps la mesure de la déliquescence de ses homologues washingtoniens quels qu’ils soient ou quels qu’ils pourraient être après la présidentielle US du 3 novembre.

Lorsqu’il parle d’« alliance eurasienne » – qui devrait inclure l’ensemble de la partie occidentale du continent européen – Pepe Escobar évoque naturellement surtout une jonction Berlin-Moscou-Pékin, les autre pays membres de l’UE étant partie négligeable, sinon ridicule.

Le lobbying de Moscou et de Pékin auprès de Berlin

Il va de soi que l’Allemagne a encore de nombreux intérêts à défendre au sein du bloc occidental, ses exportations d’automobiles vers les États-Unis par exemple. Mais l’effondrement économique de l’Occident, les désordres monétaires qui finiront par s’ensuivre avec un euro trop fort pénalisant les exportations allemandes, le constat enfin que l’axe Pékin-Moscou est en train de prendre l’ascendant militaire sur l’empire US, y compris dans sa chasse-gardée maritime, font grandement réfléchir la chancellerie allemande. Se couper de l’approvisionnement en gaz et pétrole russes, risquer de subir une fermeture du détroit d’Ormuz suite aux agressions permanentes du Deep State US contre l’Iran serait suicidaire pour l’Allemagne.

Si l’axe Moscou-Pékin est déjà une réalité, écrit Pepe Escobar, le rapprochement Berlin-Pékin est déjà largement avancé. Et le chaînon manquant, mais pas si lointain, pragmatisme oblige, est le lien Berlin-Moscou. La conclusion imminente du Nord-Stream II, le lobbying malin de Moscou pour séduire Frau Merkel et surtout les séquelles économiques inouïes de l’épidémie de Covid sur le capitalisme occidental, pourraient bien précipiter ce jeu de bascule fatal pour Washington.

=> Lire : Definitive Eurasian Alliance Is Closer Than You Think par Pepe Escobar sur Zero Hedge.

samedi, 29 août 2020

Le « mystère russe » au chevet de l’Occident

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Le « mystère russe » au chevet de l’Occident

Après Eugène-Melchior de Vogüé ou comment la Russie pourrait sauver la France , la Guebwilleroise d’origine russe Anna Gichkina publie un nouvel essai sur son thème de prédilection : L’Europe face au mystère russe : transcendance, nation, littérature.
 
Propos recueillis par M. PF.
Ex: https://www.lalsace.fr
 
 

Historiquement, l’Occident est issu du rationalisme grec, du droit romain et de la tradition chrétienne. J’appelle « naturelles » les valeurs morales qui en découlent. En rejetant son héritage chrétien, l’Occident tourne le dos à ces valeurs. Le libéralisme, tel qu’on le connaît justifie toute action individuelle qui ne dérange pas d’autres individus. Poussé à l’excès et sans encadrement, comme c’est le cas aujourd’hui, il donne lieu à une société où le matérialisme triomphe. L’Occident a perdu la notion d’éternité au profit de l’hédonisme et de la vision à court terme.

31h3qOp1YqL._SY291_BO1,204,203,200_QL40_ML2_.jpgLe rejet de la religion est-il vraiment la source de tous les maux de l’Occident ?

« Si Dieu n’existe pas, tout est permis », écrivait Dostoïevski (c’est en fait la synthèse d’un passage des Frères Karamazov, N.D.L.R.). Quand il n’y a plus de points de repère, ou plutôt quand l’Homme fixe ses propres règles, il finit par les changer. Et sans toujours en imaginer les conséquences.

Si l’Occident va mal, que dire de la Russie où, pour ne prendre que l’exemple le plus récent, l’opposition est malmenée par le pouvoir en place ?

Y a-t-il vraiment plus de violences du pouvoir en Russie que contre les manifestants en France ? Plus sérieusement, je sais très bien que tout n’est pas parfait là-bas. La Russie, même si elle va mieux qu’il y a quelques années, est un pays qui est encore très mal organisé en comparaison de la France. Il y a encore des choses aberrantes, trop de corruption, trop de pauvreté, notamment dans les campagnes…

Malgré cela, vous estimez qu’elle a beaucoup à offrir à l’Europe…

Oui car, en dépit de tous ses défauts, elle ne tourne pas le dos à sa tradition et sa religion (majoritairement orthodoxe, N.D.L.R.). Malgré son histoire tourmentée, le pays revient toujours à ses fondamentaux. Il vit avec la conscience de son histoire et la volonté de la porter et de la transmettre. L’idée que la Russie est un « pays-messie » est partagée par de nombreux penseurs et écrivains russes.

Qu’est-ce que le « mystère russe » qui donne une partie de son titre à votre ouvrage ?

C’est cette façon de toujours se relever de ses malheurs et d’aller de l’avant sans jamais se couper de son passé ni s’enfermer dans un progressisme vide de sens. Le philosophe russe Nicolas Berdiaev (qui a d’ailleurs passé une partie de sa vie en France, N.D.L.R.) avait trouvé une formule pour expliquer cela : « La beauté des ruines appartient au présent ». Et puis il y a la littérature…

La littérature russe pour « sauver » l’Occident ?

Dans mon livre, je parle de « sainte littérature russe ». Le XIXe siècle est considéré à juste titre comme l’âge d’or avec Pouchkine, Dostoïevski, Tolstoï. C’est à la fois un manuel de morale et un remède au vide spirituel européen. Elle enseigne la pitié, la compassion et la charité.

L’Europe face au mystère russe : transcendance, nation, littérature (Anna Gichkina, éd. Nouvelle Marge, 91 p., 14 €).

«L'Europe face au mystère russe» par Anna Gichkina

 
Conférence du 11 Novembre 2019
Parloir Chrétien : 9 rue du Vieux Colombier 75006 PARIS
Les vidéos des conférences d'Octobre seront prochainement mises en ligne. Nous avons eu un sérieux souci technique, en voie de réparation, merci de votre compréhension.
 
 
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Definitive Eurasian Alliance Is Closer Than You Think

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Definitive Eurasian Alliance Is Closer Than You Think

Ex: https://www.unz.com

We have seen how China is meticulously planning all its crucial geopolitical and geoeconomic moves all the way to 2030 and beyond.

What you are about to read next comes from a series of private, multilateral discussions among intel analysts, and may helpfully design the contours of the Big Picture.

In China, it’s clear the path ahead points to boosting internal demand, and shifting monetary policy towards the creation of credit to consolidate the building of world-class domestic industries.

In parallel, there’s a serious debate in Moscow that Russia should proceed along the same path. As an analyst puts it, “Russia should not import anything but technologies it needs until it can create them themselves and export only the oil and gas that is required to pay for imports that should be severely restricted. China still needs natural resources, which makes Russia and China unique allies. A nation should be as self-sufficient as possible.”

That happens to mirror the exact CCP strategy, as delineated by President Xi in his July 31 Central Committee meeting.

And that also goes right against a hefty neoliberal wing in the CCP – collaborationists? – who would dream of a party conversion into Western-style social democracy, on top of it subservient to the interests of Western capital.

Comparing China’s economic velocity now with the US is like comparing a Maserati Gran Turismo Sport (with a V8 Ferrari engine) with a Toyota Camry. China, proportionately, holds a larger reservoir of very well educated young generations; an accelerated rural-urban migration; increased poverty eradication; more savings; a cultural sense of deferred gratification; more – Confucianist – social discipline; and infinitely more respect for the rationally educated mind. The process of China increasingly trading with itself will be more than enough to keep the necessary sustainable development momentum going.

The hypersonic factor

Meanwhile, on the geopolitical front, the consensus in Moscow – from the Kremlin to the Foreign Ministry – is that the Trump administration is not “agreement-capable”, a diplomatic euphemism that refers to a de facto bunch of liars; and it’s also not “legal-capable”, an euphemism applied, for instance, to lobbying for snapback sanctions when Trump has already ditched the JCPOA.

President Putin has already said in the recent past that negotiating with Team Trump is like playing chess with a pigeon: the demented bird walks all over the chessboard, shits indiscriminately, knocks over pieces, declares victory, then runs away.

In contrast, serious lobbying at the highest levels of the Russian government is invested in consolidating the definitive Eurasian alliance, uniting Germany, Russia and China.

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But that would only apply to Germany after Merkel. According to a US analyst, “the only thing holding back Germany is that they can expect to lose their car exports to the US and more, but I tell them that can happen right away because of the dollar-euro exchange rate, with the euro becoming more expensive.”

On the nuclear front, and reaching way beyond the current Belarus drama – as in there will be no Maidan in Minsk – Moscow has made it very clear, in no uncertain terms, that any missile attack from NATO will be interpreted as a nuclear attack.

The Russian defensive missile system – including the already tested S-500s, and soon the already designed S-600s – arguably may be 99% effective. That means Russia would still have to absorb some punishment. And this is why Russia has built an extensive network of nuclear bomb shelters in big cities to protect at least 40 million people.

Russian analysts interpret China’s defensive approach along the same lines. Beijing will want to develop – if they have not already done so – a defensive shield, and still retain the ability to strike back against a US attack with nuclear missiles.

The best Russian analysts, such as Andrei Martyanov, know that the three top weapons of a putative next war will be offensive and defensive missiles and submarines combined with cyber warfare capabilities.

The key weapon today – and the Chinese understand it very clearly – is nuclear submarines. Russians are observing how China is building their submarine fleet – carrying hypersonic missiles – faster than the US. Surface fleets are obsolete. A wolf pack of Chinese submarines can easily knock out a carrier task force. Those 11 US carrier task forces are in fact worthless.

So in the – horrifying – event of the seas becoming un-sailable in a war, with the US, Russia and China blocking all commercial traffic, that’s the key strategic reason pushing China to obtain as much of its natural resources overland from Russia.

Even if pipelines are bombed they can be fixed in no time. Thus the supreme importance for China of Power of Siberia – as well as the dizzying array of Gazprom projects.

The Hormuz factor

A closely guarded secret in Moscow is that right after German sanctions imposed in relation to Ukraine, a major global energy operator approached Russia with an offer to divert to China no less than 7 million barrels a day of oil plus natural gas. Whatever happens, the stunning proposal is still sitting on the table of Shmal Gannadiy, a top oil/gas advisor to President Putin.

In the event that would ever happen, it would secure for China all the natural resources they need from Russia. Under this hypothesis, the Russian rationale would be to bypass German sanctions by switching its oil exports to China, which from a Russian point of view is more advanced in consumer technology than Germany.

Of course this all changed with the imminent conclusion of Nord Stream 2 – despite Team Trump taking no prisoners to sanction everyone in sight.

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Backdoor intel discussions made it very clear to German industrialists that if Germany would ever lose its Russian source of oil and natural gas, coupled with the Strait of Hormuz shut down by Iran in the event of an American attack, the German economy might simply collapse.

There have been serious cross-country intel discussions about the possibility of a US-sponsored October Surprise involving a false flag to be blamed on Iran. Team Trump’s “maximum pressure” on Iran has absolutely nothing to do with the JCPOA. What matters is that even indirectly, the Russia-China strategic partnership has made it very clear that Tehran will be protected as a strategic asset – and as a key node of Eurasia integration.

Cross-intel considerations center on a scenario assuming a – quite unlikely – collapse of the government in Tehran. The first thing Washington would do in this case is to pull the switch of the SWIFT clearing system. The target would be to crush the Russian economy. That’s why Russia and China are actively increasing the merger of the Russian Mir and the Chinese CHIPS payment systems, as well as bypassing the US dollar in bilateral trade.

It has already been gamed in Beijing that were that scenario ever to take place, China might lose its two key allies in one move, and then have to face Washington alone, still on a stage of not being able to assure for itself all the necessary natural resources. That would be a real existential threat. And that explains the rationale behind the increasing interconnection of the Russia-China strategic partnership plus the $400 billion, 25-year-long China-Iran deal.

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Bismarck is back

Another possible secret deal already discussed at the highest intel levels is the possibility of a Bismarckian Reinsurance Treaty to be established between Germany and Russia. The inevitable consequence would be a de facto Berlin-Moscow-Beijing alliance spanning the Belt and Road Initiative (BRI), alongside the creation of a new – digital? – Eurasian currency for the whole Eurasian alliance, including important yet peripheral actors such as France and Italy.

Well, Beijing-Moscow is already on. Berlin-Beijing is a work in progress. The missing link is Berlin-Moscow.

That would represent not only the ultimate nightmare for Mackinder-drenched Anglo-American elites, but in fact the definitive passing of the geopolitical torch from maritime empires back to the Eurasian heartland.

It’s not a fiction anymore. It’s on the table.

Adding to it, let’s do some little time traveling and go back to the year 1348.

The Mongols of the Golden Horde are in Crimea, laying siege to Kaffa – a trading port in the Black Sea controlled by the Genoese.

Suddenly, the Mongol army is consumed by bubonic plague.

They start catapulting contaminated corpses over the walls of the Crimean city.

So imagine what happened when ships started sailing again from Kaffa to Genoa.

They transported the plague to Italy.

By 1360, the Black Death was literally all over the place – from Lisbon to Novgorod, from Sicily to Norway. As much as 60% of Europe’s population may have been killed – over 100 million people.

A case can be made that the Renaissance, because of the plague, was delayed by a whole century.

Covid-19 is of course far from a medieval plague. But it’s fair to ask.

What Renaissance could it be possibly delaying?

Well, it might well be actually advancing the Renaissance of Eurasia. It’s happening just as the Hegemon, the former “end of history”, is internally imploding, “distracted from distraction by distraction”, to quote T.S. Eliot. Behind the fog, in prime shadowplay pastures, the vital moves to reorganize the Eurasian land mass are already on.

(Republished from Asia Times by permission of author or representative)

vendredi, 28 août 2020

Biélorussie – L’OTAN reconnaît que sa révolution de couleur a échoué

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Biélorussie – L’OTAN reconnaît que sa révolution de couleur a échoué

Par https://lesakerfrancophone.fr & Moon of Alabama

Le 15 août, nous avons expliqué pourquoi la révolution de couleur en Biélorussie échouerait. Le président biélorusse Alexandre Loukachenko avait proposé au président russe Vladimir Poutine de mettre enfin en œuvre l’État de l’Union, longtemps retardé, qui unira la Biélorussie à la Russie. En échange, il voulait le soutien total de la Russie pour mettre fin à la révolution de couleur menée par les États-Unis et l’Otan contre lui. Poutine a accepté l’accord.

En conséquence :

Loukachenko et sa police ne seront pas suspendus à un lampadaire. La Russie s'occupera 
du problème et l'État de l'Union sera enfin établi. Cela ne veut pas dire que la tentative de révolution de couleur est terminée.
Les États-Unis et leur laquais polonais ne vont pas simplement faire leurs bagages et partir.
Mais avec le plein soutien de la Russie assuré, Loukachenko peut prendre les mesures
nécessaires pour mettre fin aux émeutes.

Et c’est ce qu’il a fait. Loukachenko a continué à autoriser les manifestations, mais lorsque dimanche les manifestants ont reçu l’ordre de prendre d’assaut le palais présidentiel, ils ont vu une réponse théâtrale mais forte :

La chaîne Nexta Telagram dirigée par les Polonais - qui est le principal média utilisé 
par l'Empire pour renverser Loukachenko - a initialement appelé à une manifestation
pacifique, mais à la fin de la journée, un appel a été lancé pour tenter de reprendre
le bâtiment. Lorsque les émeutiers - à ce stade, nous avons affaire à une tentative illégale
et violente de renverser l'État - donc je n'appelle pas ces personnes des manifestants -
sont arrivés au bâtiment, ils ont été confrontés à un véritable «mur» de flics anti-émeute
entièrement équipés : ce spectacle, vraiment effrayant,a suffi à arrêter les émeutiers
qui sont restés un moment sur place, puis ont dû partir. Deuxièmement, Loukachenko a fait quelque chose d'assez étrange, mais qui est
parfaitement logique dans le contexte biélorusse : il s'est habillé avec un équipement
de combat complet, a attrapé un fusil d'assaut AKSU-74, a habillé son fils (15 ans!)
également avec un équipement de combat complet (casque inclus) et a survolé Minsk,
puis a atterri dans le bâtiment présidentiel. Ils se sont ensuite dirigés vers les policiers
anti-émeute, où Loukachenko les a chaleureusement remerciés, ce qui a abouti à ce que
les forces de police au complet lui fassent une ovation. Pour la plupart d'entre nous,
ce comportement peut sembler plutôt bizarre, voire carrément ridicule. Mais dans le
contexte de la crise biélorusse, qui est une crise principalement combattue dans le
domaine de l'information, cela est parfaitement logique.

Les manifestants, que la police avait précédemment identifiés comme « des enfants riches de la ville, les enfants de parents riches qui en ont assez de la vie bien nourrie », n’avaient pas les cojones pour attaquer une police bien armée et motivée.

La vitrine du lobby de l’OTAN Atlantic Council a également reconnu ce fait et le déplore :

Les manifestants sont généralement très gentils, polis et pacifiques. Beaucoup sont de 
jeunes Biélorusses de la classe moyenne qui travaillent dans l'industrie informatique
du pays, en plein essor, et qui viennent à des rassemblements vêtus d'ensembles hipster
moulants. Contrairement aux événements de Kiev en 2013-14, il n'y a pas de militants casseurs
dans les manifestations. En effet, cette révolution est si douce que parfois elle semble
vraiment endormie. Pour le meilleur ou pour le pire, il y a une absence évidente de jeunes
hommes rudes et vaillants capables de mettre les libéraux mal à l'aise ou de diriger la
résistance si, et quand, l'État autoritaire décide de déployer la force.

Sans des SS nazis comme ceux que les États-Unis ont utilisés lors des émeutes de Maidan en Ukraine en 2014, il n’y a aucune chance de renverser Loukachenko. Avec de telles troupes, le combat se terminerait par un massacre et Loukachenko serait toujours le vainqueur. L’auteur conclut à juste titre :

La résistance du régime de Loukachenko se renforce de jour en jour. Alors que la Russie 
semble maintenant se tenir fermement derrière Loukachenko, des rassemblements
photogéniques et des actions de grève sporadiques ne suffiront pas à provoquer un
changement historique.

C’est fini. Les «grèves sporadiques» n’ont jamais été de véritables actions revendicatives. Quelques journalistes de la télévision d’État biélorusse ont fait une grève. Ils ont été licenciés sans cérémonie et remplacés par des journalistes russes. Quelques centaines de travailleurs du MTZ Minsk Tractor Works ont fait un petit cortège. Mais MTZ compte 17 000 employés et les 16 500, ou plus, qui n’ont pas participé savent très bien pourquoi ils ont toujours leur emploi aujourd’hui. En cas de chute de Loukachenko, il est fort probable que leur entreprise publique soit vendue pour quelques centimes et immédiatement remise «à la bonne taille», ce qui signifie que la plupart d’entre eux seraient sans travail. Au cours des trente dernières années, ils ont vu cela se produire dans tous les pays voisins de la Biélorussie. Ils n’ont aucune envie d’en faire l’expérience eux-mêmes.

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Lundi, le chef du cortège de grévistes de MTZ, un certain Sergei Dylevsky, a été arrêté alors qu’il faisait de l’agitation pour de nouvelles grèves. Dylevsky est membre du Conseil de coordination autoproclamé de l’opposition qui exige des négociations sur la présidence. D’autres membres du conseil ont été appelés pour être interrogés par des enquêteurs de l’État sur une affaire pénale instruite contre le Conseil de coordination.

Pendant ce temps, la candidate de l’opposition, plutôt malheureuse, Sviatlana Tsikhanouskaya, qui a faussement prétendu avoir remporté les élections, est en Lituanie. Elle est censée être professeur d’anglais mais a des difficultés à lire le texte anglais pendant sa supplique (vidéo) pour un soutien «occidental». Elle a déjà rencontré divers politiciens « occidentaux », dont le secrétaire général du parti de l’Union chrétienne-démocrate allemande de la chancelière Angela Merkel, Peter Zeimiag et le secrétaire d’État adjoint américain Stephen Biegun.

Aucun des deux ne pourra l’aider.

Avec le soutien de la Russie, la stabilité militaire, politique et économique de la Biélorussie est pour l’instant garantie. Loukachenko sera à un moment donné évincé, mais ce sera à un moment et d’une manière qui conviennent à la Russie et non pas parce que certains malheureux hipsters informaticiens, financés par la National Endowment for Democracy, tentent de mettre en scène une révolution.

Moon of Alabama

Traduit par jj, relu par Wayan pou le Saker Francophone

dimanche, 23 août 2020

De La Paz à Minsk, un même scénario coloré ?

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De La Paz à Minsk, un même scénario coloré ?

par Georges FELTIN-TRACOL

La manœuvre de déstabilisation en cours au Bélarus rappelle furieusement le « Printemps bolivien » de 2019. Les saisons étant inversées dans l’hémisphère Sud, le 20 octobre de l’an passé, des manifestants s’indignent de la réélection du chef de l’État Evo Morales. Celui-ci vient de recueillir au premier tour 47,08 % des voix, ce qui lui suffit pour remporter l’élection présidentielle selon les règles électorales locales en vigueur.

À l’origine de la contestation se trouvent la coalition électorale hétéroclite de l’opposition, les milieux universitaires et l’extrême droite séparatiste et évangélique de la riche province de Santa Cruz. Fort de son droit, le président Morales tente de résister tant aux pressions intérieures qu’aux menaces extérieures de Washington et de Brasilia. Le 23 octobre, une grève dite « civique et citoyenne » (!) paralyse toute la Bolivie. Le 10 novembre suivant, l’état-major militaire et la hiérarchie policière contraignent le président Morales, son vice-président Alvaro Garcia Linea et la présidente du Sénat Adriana Salvatierra à démissionner. Afin de combler le vide institutionnel, une certaine Jeanine Áñez, deuxième vice-présidente du Sénat membre de l’opposition droitière pro-yankee, assume l’intérim de la présidence de l’État plurinational de Bolivie. Des élections générales auraient dû se dérouler si la crise du coronavirus ne les avait pas reportées sine die. Quant au président légitime bolivien, il bénéficie de l’asile politique en Argentine.

Une semblable « révolution de couleur » frappe dorénavant le Bélarus. Depuis la réélection du président Alexandre Loukachenka avec 80,08 % des suffrages, soit une baisse de plus de 4 %, l’opposition crie à la fraude électorale massive, proclame élue sa candidate, une certaine Svetlana Tsikhanovskaïa (10,09 %) et provoque dans tout le pays des troubles pensés bien en amont du scrutin. Ces dernières années, le président Loukachenka a autorisé la présence de nombreuses ONG financées par les États-Unis et George Soros, ONG qui constituent l’avant-garde professionnelle du mouvement protestataire. C’est une erreur de sa part; il ne faut jamais discuter avec des ONG certifiées par l’Occident. La mégère de Bruxelles, Ursula von der Leyen, présidente de la clownesque Commission « européenne », ose de son côté octroyer deux millions d’euros pour le soutien aux victimes de la répression et de la violence policière, et un million d’euros supplémentaire pour financer les médiats indépendants de la fameuse et fumeuse société civile. Forconi et Gilets jaunes attendent toujours la moindre aide financière des charlots de la Commission bureaucratique. Et que penser de cette ingérence médiatique indirecte de l’Occident ? Comment auraient réagi ces mêmes charlots si le Bélarus ou, horreur suprême, la Russie avait offert un million d’euros à des médiats dissidents français et européens ? Ils auraient hurlé à l’« ingérence » !

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D’un charisme d’huître, Svetlana Tsikhanovskaïa est l’épouse de Siarhei Tsikhanovski, un blogueur et homme d’affaire assez interlope en détention pour avoir qualifié son président de « cafard ». En patriote exemplaire, la dénommée Tsikhanovskaïa se réfugie en Lituanie dès le 11 août. Elle y monte dans la foulée un pseudo-conseil de coordination pour le transfert du pouvoir, une sorte de gouvernement provisoire en exil. En France, les agissements de cette dame, piètre oratrice, lui vaudraient une mise en examen pour « provocation à commettre un crime ou délit portant atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation ». Plutôt que de sanctionner le Bélarus et de ne pas reconnaître le résultat des élections d’un État non membre de l’Union dite européenne, les 27 devraient s’élever contre le régime arbitraire imposé par la lie travailliste dans l’État fédéré australien de Victoria. Dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire contre le covid-19, la police a désormais le droit de violer les domiciles privés, sans l’autorisation du propriétaire et sans mandat de perquisition afin d’effectuer des « contrôles ponctuels ». Que veut donc vérifier la police australienne chez les particuliers ? L’état de leurs chiottes ?

Encouragées par l’insidieuse propagande de la BBC et de Radio Free Europe, cette dernière continue à polluer les ondes malgré la fin de la Guerre froide, grèves et manifestations se multiplient dans tout le Bélarus, nonobstant les risques de contamination du coronavirus. Au printemps dernier quand se confinait presque toute l’Europe, le Bélarus était alors accusé de mettre en péril l’univers entier pour ne pas vouloir enfermer sa population chez elle et maintenir au contraire les compétitions sportives. Maintenant, l’Occident dégénéré, la mémère de Berlin en tête, approuve des manifestants qui n’appliquent aucun geste barrière et qui ne portent aucun masque. C’est à se demander si le virus coronal ne fuirait pas les manifs pro-Floyd, pro-Adama Traoré et anti-Loukachenka…

Cette « révolution des pantoufles » n’est pas la première révolution colorée qui essaie de renverser le président Loukachenka. Dès 2005, il sut arrêter la minable « révolution des jean’s ». Les masses bélarussiennes semblent lasses des vingt-six ans de présidence d’Alexandre Loukachenka. Elles rêveraient d’avoir des partis politiques voleurs, incompétents et menteurs, d’être gouvernées par François Hollande, Nicolas Sarközy, Joe Biden ou Charles Michel. Elles souhaiteraient voir la fin de leur tissu industriel, l’éradication du secteur agricole et l’abaissement du niveau scolaire. Elles voudraient voir des Gay Prides journalières, l’ouverture quotidienne de « salles de shoot » et l’impunité des dealers. Elles paieraient bien sûr cette « ouverture au monde » par le viol de leurs femmes, filles et sœurs, l’assassinat des personnes âgées, la découverte des joies du vivre-ensemble multiculturaliste, la privatisation des retraites et le naufrage néo-libéral de l’institution hospitalière.

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Cette fois-ci, la responsabilité de l’agitation n’incombe pas aux seuls Occidentaux. Dans la nuit du 27 au 28 juillet, le KGB a arrêté trente-trois employés en transit du groupe russe de mercenaires Wagner avant de les relâcher quelques jours plus tard. Par ailleurs, si des commissions électorales locales publient des résultats falsifiés et des présentateurs de la télévision publique osent critiquer le président, c’est parce qu’ils se sentent appuyés par leur grand voisin oriental. Cependant, les services russes ne sont pas directement à la manœuvre.

C’est un fait avéré que les relations entre Vladimir Poutine et Alexandre Loukachenka n’ont jamais été cordiales. Le président russe n’ignore pas que dans les années 1997 – 1998, Alexandre Loukachenka se déplaçait régulièrement en Russie, rencontrait les gouverneurs régionaux élus et se posait en prochain successeur de Boris Eltsine. L’entourage libéral d’Eltsine fit annuler au dernier moment le traité d’union Russie – Bélarus qui lui aurait donné indirectement le pouvoir. Autre divergence majeure, Minsk ne reconnaît toujours pas l’indépendance de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud ainsi que l’annexion russe de la Crimée.

Le régime poutinien n’est pas un bloc monolithique. Comme le montre très bien Mikail Zygar dans Les hommes du Kremlin. Dans le cercle de Vladimir Poutine (Le cherche midi, coll. « Documents », 2018), Vladimir Poutine est l’arbitre et le point d’équilibre entre les différents groupes qui l’entourent. Cessons de penser à une dichotomie simpliste entre « libéraux » et « siloviki ». Derrière ces deux camps supposés existent en réalité plusieurs milieux en compétition interne. Certains d’entre eux s’offusquent que le président Alexandre Loukachenka ait refusé d’associer le Bélarus dans un ensemble supranational russocentré qui aurait permis à Vladimir Poutine d’éviter une révision constitutionnelle, de briguer un nouveau mandat en 2024 et d’assumer une nouvelle fonction régalienne. D’autres veulent que la Fédération de Russie intègre tout simplement le Bélarus au nom de leur histoire tsariste et soviétique commune. Quelques Français encouragent cette perspective. On les attend pour qu’ils soutiennent aussi le rattachement de la Flandre française à la future république flamande, le retour à l’Allemagne de l’Alsace-Lorraine, l’annexion par l’Italie de la Savoie, du Pays nissart et de la Corse et la cession du Pays basque français et du Roussillon à l’Espagne sans oublier le rétablissement de la Normandie en duché indépendant gouverné par la reine d’Angleterre…

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Des proches du Kremlin liés aux oligarques lorgnent enfin avec une rare gourmandise sur les richesses du Bélarus : son excellente agriculture, son industrie performante, ses raffineries pétrolières. Dès 1994, le président Loukachenka a écrasé les oligarques locaux. En arrivant au pouvoir, Vladimir Poutine, malgré le soutien des structures de force, a dû composer avec ses propres oligarques. Il n’a sévi que contre Boris Bérézovski et Mikhaïl Khodorkovski. Au Bélarus, les oligarques n’existent plus. En Russie, tels de grands fauves, les oligarques ne sont que domestiqués. Il faut y ajouter l’action diplomatique perverse de la Lituanie et de la Pologne. Du Moyen Âge à la fin du XVIIIe siècle, ces deux États n’en formaient qu’un seul dont le territoire couvrait la majeure partie de l’Ukraine et du Bélarus actuels. Vilnius et Varsovie aimeraient reconstituer leur ancienne zone d’influence de la Baltique à la Mer Noire et ainsi former un glacis occidentaliste anti-russe presque aux portes de Moscou. Le Bélarus devient donc la proie évidente de l’hyper-classe mondialiste à la fois occidentale, balte et ex-soviétique.

Si les présidents Evo Morales et Alexandre Loukachenka aiment profondément leur peuple, le président du Bélarus n’est pas aussi indécis que son homologue bolivien. Il a l’habitude de résister aux tentatives de subversion. Il n’est pas en outre isolé. Les médiats centraux d’occupation mentale occidentaux occultent volontiers les importantes manifestations de soutien au chef de l’État bélarussien qui s’organisent dans tout le pays. Dans l’intérêt du respect des peuples à disposer d’eux-mêmes hors de toute influence délétère, il faut souhaiter que le président Loukachenka surmonte cette nouvelle crise.

Il est aussi risible d’observer que depuis son château estival de Brégançon, le garnement sanguinaire de l’Élysée soutienne l’opposition à un chef d’État légitime alors que la police française a montré une rare brutalité à l’encontre des Gilets jaunes. Ce n’est d’ailleurs pas dans la soi-disant « dernière dictature d’Europe » que se déplacer sans attestation dérogatoire ou ne pas porter de masque dans des lieux publics vaut une amende de cent trente-cinq euros, voire six mois de prison en cas de récidive. Ce n’est pas à Minsk, à Gomel, à Mogiliev que les rassemblements de plus de dix personnes sont interdits, mais en France. L’Hexagone attend toujours sa propre « révolution colorée » pour se débarrasser de toute sa clique kleptocratique. Les Français se montreront-ils pour une fois à la hauteur des Maliens ?

Georges Feltin-Tracol.

samedi, 22 août 2020

Le gazoduc Nord Stream 2 et les sanctions des Etats-Unis

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Le gazoduc Nord Stream 2 et les sanctions des Etats-Unis

par Jochen Scholz*

Ex: https://www.zeit-fragen.ch

Dès le début de la construction du gazoduc Nord Stream, les Etats-Unis ont rendu clair qu’ils empêcheraient coûte que coûte la construction d’un deuxième gazoduc menant de la Russie en Allemagne en passant sous la mer. On a d’abord essayé d’influencer par voie diplomatique ou par les médias les membres de la Commission Européenne et du Parlement Européen sous l’emprise aux intérêts des Etats-Unis ainsi que les pays membres de l’Union Européenne qui répandent la chimère d’une Russie menaçante depuis des années. Maintenant, le congrès et le gouvernement américains commencent à serrer les vis. Toujours est-il qu’il faut tolérer cette ingérence dans la souveraineté (des pays respectifs).

De quoi s’agit-il? A la base de l’article 232 du «Countering America’s Adversaries Through Santions Act» (https://congress.gov/bill/115th-congress/house-bill/3364/...les Etats-Unis ont décidé d’imposer des sanctions aux entreprises et aux personnes qui construisent le gazoduc ou sont associées à ce projet. Ces sanctions représentent une violation sans équivoque du droit international parce qu’on applique la loi nationale d’un pays dans un contexte extraterritorial. Comme l’exemple de l’Iran le montre, ce comportement n’a rien de particulier. Les Etats-Unis l’ont souvent appliqué ces dernières années. Mais les sanctions appliquées sont seulement efficaces à cause du rôle du dollar dans le système financier mondial. A vrai dire, il s’agit du chantage.

Certes, le gouvernement allemand a officiellement interdit toute ingérence en ce qui concerne ses activités économiques, mais cela ne dissuadera pas les Etats-Unis d’empêcher l’achèvement du gazoduc Nord Stream 2. Un criminel se trouvant l’arme à la main devant sa victime ne sera pas dissuadé non plus de son attaque par la seule discussion. Ce n’est rien d’autre que le droit international créé par la Charte des Nations Unies après l’an 1945 qui est mis en jeu. Il semble de plus en plus être remplacé par le droit du plus fort qui ne cesse de se propager depuis la fin de l’Union Soviétique.

Donc, quel conseil donner au gouvernement allemand? Il faut surtout éviter de rendre la pareille, c’est-à-dire de menacer les Etats-Unis de sanctions. Ceci accélérait l’érosion du droit international dont le gouvernement allemand se plaint. La Charte des Nations Unies montre le chemin. Jusqu´à la fin de l’année 2020 l’Allemagne sera membre non permanent du Conseil de sécurité et le présidera jusqu’à la fin juillet. Je lui conseille de prendre l’initiative pour appliquer l’article 96 de la Charte:

«Article 96

a. L’Assemblée générale ou le Conseil de sécurité peut demander à la Cour internationale de Justice un avis consultatif sur toute question juridique.

b. Tous autres organes de l’Organisation et institutions spécialisées qui peuvent, à un moment quelconque, recevoir de l’Assemblée générale une autorisation à cet effet ont également le droit de demander à la Cour des avis consultatifs sur des questions juridiques qui se poseraient dans le cadre de leur activité.

(https://www.un.org/fr/sections/un-charter/chapter-xiv/ind...)

Au lieu d’être pour l’instant uniquement discuté en Europe et aux Etats-Unis1, le problème sera ainsi un sujet plus connu, voire mondialement connu, même au cas où les Etats-Unis y opposeraient leur véto au Conseil de sécurité ce qui est probable.

La raison principale de l’opposition des élites se trouvant au pouvoir indépendamment de la présidence états-unienne est de nature géopolitique. Car la collaboration de l’Allemagne et de la Russie dans le domaine de l’énergie représente sans aucun doute un élément constitutif d’un espace économique eurasien en train de naître qui entraînera par conséquent une nouvelle architecture de sécurité. Ceci dit, la lutte anglo-américaine pour contrôler «l´île-monde» qui dure depuis des décennies aurait été vaine. Car d’après Halford Mackinder la domination de l’île-monde est la condition préalable à la domination du monde entier.2 D’autres raisons comme par exemple la vente du gaz de fracturation sous forme liquide à l’UE sont moins importantes et représentent plutôt un sujet de la campagne électorale du président Trump. Le gazoduc par contre est très important pour la Russie en ce qui concerne sa géopolitique et sa structure économique.

Il serait donc à souhaiter que la Russie en tant que membre permanent du Conseil de sécurité réfléchisse à appliquer le paragraphe/article 96 de la charte.•


1Y inclus la Russie
 https://www.lettre.de/beitrag/mccoy-alfred-w_herzland-und-weltinsel https://fr.wikipedia.org/wiki/Théorie_du_Heartland


*Jochen Scholz, ancien lieutenant-colonel de l’armée allemande (Bundeswehr) a travaillé pendant plusieurs années à l’OTAN à Bruxelles. Pendant la guerre contre la Yougoslavie, il faisait partie du ministère fédéral de la défense où il apprit que les discours officiels des hommes politiques sur la violation des droits de l’homme par les Serbes ne correspondaient pas à ce qu’en rapportaient les experts sur place. En 1999, il quitta le Parti social-démocrate allemand SPD à cause de ces mensonges.

jeudi, 20 août 2020

Von der SED in die Corona-Diktatur – das System Merkel

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Stefan Schubert:

Von der SED in die Corona-Diktatur – das System Merkel

Ex: https://kopp-report.de

Dieses Jahr wurde im Namen der Corona-Krise im Schnellschritt der Abbau elementarster Grundrechte umgesetzt. Begonnen hatte diese negative Entwicklung jedoch bereits seit Jahren durch die Regierung Merkel. Im Angesicht dieses nun offenen Trends in Richtung einer im Endeffekt geradezu totalitären Gesellschaft ist eine Neubewertung von Angela Merkels Vergangenheit dringend erforderlich. Nicht nur, dass die Kanzlerin im Unrechtsregime der DDR sozialisiert wurde, sie war Teil dieses Systems und arrangierte sich zudem perfekt mit dem autoritären Überwachungssystem, machte Karriere und genoss Privilegien.

Immer mehr Bürger stellen sich die berechtigte Frage, ob der angeordnete gesellschaftliche und wirtschaftliche Lockdown in dieser Weise gerechtfertigt war. Ob die Einschränkung elementarer Grundrechte in nie dagewesenem Ausmaß nicht viel früher und weitreichender hätte wieder aufgehoben werden müssen.

Die Bundeskanzlerin gehört zu den höchsten Repräsentanten unserer Demokratie, und die Grundlagen einer Demokratie bestehen in der ständigen Debatte mit dem Bürger und dem Hinterfragen von Regierungsentscheidungen, gerade wenn diese die rigidesten Maßnahmen seit dem Zweiten Weltkrieg darstellen. Merkel hatte somit die Pflicht, vor der Bevölkerung jeden Tag aufs Neue zu rechtfertigen, warum diese einschneidenden Maßnahmen weiter aufrechterhalten werden sollten und warum der permanente Ausnahmezustand die durch die Berliner Eliten propagierte neue Normalität sein sollte. Doch diese Diskussion versuchte Merkel mit einer Wortschöpfung abzuwürgen, die nichts Geringeres als eine Verhöhnung der Demokratie und der Bürger bedeutet

Diesen zwingenden demokratischen Diskurs erklärte Merkel zu »Öffnungsdiskussionsorgien«, die es zu beenden gelte.

Dies belegt nicht nur die demokratiefeindliche Einstellung einer Angela Merkel, sondern wie abgehoben, wie empathielos sie dem Volk gegenübersteht. Sie verfügt über keinerlei Gespür für die Sorgen der Bürger, die zu Millionen um ihre Existenz bangen und befürchten, von der Kurzarbeit direkt in die Arbeitslosigkeit abgeschoben zu werden. Zudem droht 70000 Gastronomiebetrieben durch den Corona-Lockdown der Konkurs, und Zoos stellten Listen für die Schlachtung der Tiere auf, da sie aufgrund der Schließungen über keinerlei Einnahmen verfügten, um Futter zu kaufen. Und Millionen Menschen, die dieses Land nach dem Krieg wiederaufgebaut haben, sind gezwungen, ihren verbleibenden Lebensabend in der Isolation von Alten- und Pflegeheimen zu verbringen.

Angesichts dieser Zustände äußerte sich die Kanzlerin genervt, wenn Debatten und Antworten eingefordert wurden – »Öffnungsdiskussionsorgien«, die es zu beenden gelte; das war das Einzige, was der Kanzlerin dazu einfiel. Darum stellt sich heute umso dringender die Frage: Wie wurde Angela Merkel zu der, die sie heute ist?

Angela Merkel – Profiteurin und Teil der SED-Diktatur

Im Netz kursieren zahlreiche Behauptungen, die Angela Merkel eine Spitzeltätigkeit für die Staatssicherheit unterstellen. Zwar war Merkel gerade am Anfang ihrer politischen Karriere von einem dichten Netz von Stasi-Top-Informanten wie Wolfgang Schnur umgeben, doch der ultimative Beweis der Existenz von »IM Erika« (angeblicher Deckname Merkels bei der Stasi) konnte bisher nicht erbracht werden. Zur umfangreichen Information sei der gut recherchierte Artikel »IM Erika – eine Spurensuche« auf der Website hubertus-knabe.de empfohlen.

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Der Historiker Knabe war unter anderem Gründungsdirektor der Gedenkstätte im früheren zentralen Stasi-Gefängnis Berlin-Hohenschönhausen, bis ihm durch den sozialistischen Berliner Kultursenator Klaus Lederer (Die Linke/SED) mit einer fadenscheinigen Begründung gekündigt wurde Doch auch ohne den Fall »IM Erika« abschließend bewerten zu können, wird eines bei den Recherchen zu Merkels familiärem und politischem Werdegang deutlich: Sie war umgegeben von einem Netzwerk sozialistischer Ideologen, die dem SED-Stasi-System angehörten. Besonders prägend für Merkels politische Ausrichtung war unzweifelhaft ihr Vater.

Hubertus Knabe schreibt dazu:

»In vielen Internet-Veröffentlichungen wird auch darauf hingewiesen, dass Angela Merkels Vater Anhänger des SED-Regimes oder sogar IM der Stasi gewesen sei. Tatsächlich siedelte er 1954 als Pfarrer aus Hamburg in die DDR über und beteiligte sich an führender Stelle an der Zerschlagung der damals noch gesamtdeutschen Organisation der Evangelischen Kirchen. Er war Mitglied des Stasi-gesteuerten ›Weißenseer Arbeitskreis‹ sowie der kommunistisch gelenkten Christlichen Friedenskonferenz (CFK). In Kirchenkreisen galt er deshalb als der ›rote Kasner‹, wie der Mädchenname Merkels lautet.«

9783929886375.jpgDer Autor der Jungen Freiheit, Hinrich Rohbohm, hat zudem für sein Buch System Merkel monatelang im Umfeld von Merkels Familie recherchiert. Demnach lehnte ihr Vater nicht nur die Wiedervereinigung, sondern auch die Gesellschaftsordnung der BRD ab. Am Abendbrottisch der Familie wurde ebenso intensiv über Politik gesprochen wie bei den regelmäßigen Treffen seines politischen »Hauskreises«, an denen auch Angela Merkel rege teilnahm. In Konflikt mit der SED-Diktatur kamen weder die Familie noch Merkel; ganz im Gegenteil, sie waren Teil der privilegierten Oberschicht und besaßen neben einem Dienstwagen auch einen Privatwagen. Ferner waren der Familie zahlreiche Russlandaufenthalte sowie Westreisen gestattet. Der SED-Staat ermöglichte Merkel zudem das Abitur und ein Physikstudium an der »roten« Karl-Marx-Universität in Leipzig, die als deutlich SED-konformer als andere Hochschulen galt. Ein Klassenkamerad Merkels erinnert sich, dass diese am Ende ihrer Schulzeit an den FDJ-Aktivitäten ihrer Abiturklasse führend mitwirkte. Auch an der Karl-Marx-Universität, wo die ideologische Indoktrination stark ausgeprägt war und es von Stasi-Mitarbeitern nur so wimmelte, übernahm sie FDJ-Funktionen. Gemäß Rohbohms Recherchen wurde Merkel von Kommilitonen als FDJ-Funktionärin bezeichnet, die Studenten »auf Linie gebracht« habe.

Weiterhin beschreibt Knabe den späteren Personenkreis, in dem sich Merkel bewegte:

»Tatsächlich waren wenigstens drei ihrer Kollegen am Zentralinstitut beim Staatssicherheitsdienst als Informanten erfasst: Hans-Jörg Osten (IM ›Einstein‹), Frank Schneider (IM ›Bachmann‹) und Michael Schindhelm (IM ›Manfred Weih‹). Mit Letzterem, den PDS-Kultursenator Thomas Flierl 2005 zum Generaldirektor der Berliner Opernstiftung berief, teilte sie sich eine Zeit lang ihr Büro. Als sie 1989 zum Demokratischen Aufbruch stieß, arbeitete sie mit einem weiteren Stasi-Informanten, dem ersten Parteivorsitzenden Wolfgang Schnur (IM ›Torsten‹ und ›Dr. Ralf Schirmer‹), zusammen. Im April 1990 wurde sie schließlich stellvertretende Regierungssprecherin unter dem letzten DDR-Ministerpräsidenten Lothar de Maizière, der in MfS-Unterlagen als IM ›Czerny‹ erfasst ist.«

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Im aktuellen Buch des Autors Vorsicht Diktatur! Wie im Schatten von Corona-Krise, Klimahysterie, EU und Hate Speech ein totalitärer Staat aufgebaut wird, wird der gesamte Komplex Merkel in der SED-Diktatur akribisch recherchiert und analysiert.

Auch die Recherchen der Merkel-Biografen Günther Lachmann (Welt) und Ralf Georg Reuth (Bild) haben Widersprüche, um nicht zu sagen Lügen von Merkel über ihre Rolle im SED-Staat enthüllt. So ist es als bewiesen anzusehen, dass sie als FDJ-Sekretärin für Agitation und Propaganda zuständig war.

Merkel bestreitet bis heute ihre Propagandatätigkeit für die SED-Diktatur, doch dem widerspricht ihr damaliger Gruppenleiter Hans-Jörg Osten. In den folgenden Jahren zwang Merkel der CDU kontinuierlich einen immer weiteren Linkskurs auf. Nach der Sozialdemokratisierung folgte die Öffnung der CDU zu Koalitionen mit den Grünen, die immer noch stark von ehemaligen Angehörigen der K-Gruppen geprägt waren und es bis heute sind. Schauen wir uns einmal genauer die Transformation der CDU unter Merkel in Sozialpolitik, Klimapolitik, Finanzpolitik, Wirtschaftspolitik, Energiepolitik, Europapolitik und nicht zuletzt in der Migrationspolitik an, dann ist eine Übereinstimmung mit Positionen des sogenannten demokratischen Sozialismus nicht von der Hand zu weisen.

Die entscheidende Frage im Jahr 2020 angesichts einer immer autoritärer agierenden Bundesregierung ist daher nicht, wie viel totalitärer SED-Sozialismus in der ehemaligen FDJ-Funktionärin Angela Merkel steckte, sondern wie viel totalitärer SED-Sozialismus noch heute in Angela Merkel steckt.

Bestellinformationen:

» Rainer Mausfeld: Angst und Macht, 128 Seiten, Paperback, 14,00 Euro – hier bestellen!

» Stefan Schubert: Vorsicht Diktatur!, 320 Seiten, 22,99 Euro – hier bestellen!

Montag, 17.08.2020

mercredi, 19 août 2020

Pourquoi Poutine s'intéresse-t-il désormais à la Biélorussie ?

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Pourquoi Poutine s'intéresse-t-il désormais à la Biélorussie ?

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Contrairement à ce que nous pensions et avions écrit dans un article du 12/08, intitulé La Biélorussie, la « dernière dictature d'Europe » Vladimir Poutine semble désormais prêt à soutenir, y compris militairement, le président biélorusse Alexandre Loukachenko au cas d'une intervention des Occidentaux.

Ceux-ci pourraient être tentés, comme le demande actuellement la Pologne, d'appuyer les manifestations incessantes de citoyens biélorusses protestant contre la réélection de Loukachenko qu'ils considèrent comme le résultat de fraudes électorales massives de la part du pouvoir. Notons en passant que des manifestations similaires en soutien de Loukachenko se produisent ailleurs.

L'appui occidental pourrait se traduire par des interventions militaires provenant des Etats de l'Otan proches de la Biélorussie, Pologne et Etats Baltes notamment. Nul n'ignore que les Etats-Unis en profiteraient pour rétablir leur influence dans cette région, influence actuellement très en recul.

Ceci justifie le fait que Vladimir Poutine, qui paraissait jusqu'à présent se désintéresser de l'avenir politique de Loukachenko, semble désormais prêt à le soutenir, y compris là encore militairement. Mais ceci serait au prix de l'acceptation par Minsk d'une entrée dans la Fédération de Russie, c'est-à-dire d'une perte d'autonomie politique au profit de Moscou. Il semble désormais que Louchachenko pourrait s'y résigner.

Dans l'immédiat, Moscou vient d'annoncer le déploiement de missiles tactiques à courte portée Iskander-M, à capacités tant conventionnelles que nucléaires, sur les frontières de la Biélorussie, prêts à intervenir en cas d'invasion de l'OTAN. Les militaires russes ont même laissé dire que pourraient s'y joindre, si nécessaire, des missiles hypersoniques. L'emploi de missiles air-sol Kinjai portés par des Mig 31 et pouvant atteindre Mach 10, avec une portée de 2 000 km portée, est notamment envisagé.

Il ne s'agit encore que de simples menaces . Mais elles permettent d'ores et déjà à Vladimir Poutine de démontrer l'intérêt stratégique de tels missiles face aux armes conventionnelles de l'US Air Force. La leçon ne sera pas perdue par le Pentagone, qui cherche actuellement l'accord du Congrès pour faire réaliser ses propres missiles. Mais ceux-ci auront toujours un retard technologique face aux missiles russes.

lundi, 10 août 2020

China: Zwischen Neuer Weltordnung und Neuer Seidenstraße

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China: Zwischen

Neuer Weltordnung

und Neuer Seidenstraße

 

von Alexander Markovics

Kaum ein Land fasziniert und polarisiert westliche Beobachter heute so sehr wie China. In den Augen des Westens ist China eine totalitäre kommunistische Diktatur, dass durch seine mustergültige kapitalistische Wirtschaft nun dazu in der Lage ist, autoritäre Regierungen auf der ganzen Welt zu unterstützen. Gleichzeitig ist der Westen aber von ihm wirtschaftlich und nun auch zunehmend technologisch abhängig, Stichwort 5G. Doch wie kam es dazu, dass dieses Land, dass nach dem Zweiten Weltkrieg der ärmste Staat der Welt war heute eine Wirtschaftsmacht sondergleichen werden konnte? Und wie gefährlich ist Peking wirklich? Droht Europa die „Gelbe Gefahr“ wie uns neokonservative Propagandisten in Bezug auf den Coronavirus und angebliche Weltmachtsambitionen glaube machen wollen?

Nach dem Ende des Zweiten Weltkriegs in Asien und den Wirren des Bürgerkriegs zwischen Nationalisten und Kommunisten gelang es dem Land unter der Führung der Kommunistischen Partei Mao Zedongs, im Rahmen des von ihm propagierten Marxismus mit sinischen Charakteristiken, zur Atomwaffen besitzenden und blockfreien Macht aufzusteigen. Außenpolitisch orientierte sich China in dieser Periode an den Prinzipien des Antiimperialismus und schaffte es nicht nur dem Westen in Korea Paroli zu bieten, was zur bis heute andauernden Teilung des Landes führte, sondern auch zur Unterstützung zahlreicher kommunistischer Aufstandsbewegungen gegen die europäische Kolonialherrschaft in Afrika, was China bis heute großes politisches Renomee auf dem schwarzen Kontinent verschafft hat.

Die Idee einer blockfreien Bewegung, die sowohl vom Westen als auch vom sowjetkommunistischen Osten unabhängig sein sollte, verschafften dem kommunistischen China sogar in Europa eine gewisse Strahlkraft, wo nicht nur die Teile der radikalen Linken und Albanien sich an Peking zu orientieren begannen, sondern auch Proponenten eines genuin europäischen Sozialismus wie Jean Thiriart, die chinesische Unterstützung für den Aufbau einer europäischen Befreiungsarmee im Kampf gegen die USA suchten. Doch beseelt vom Wunsch China in Redkordtempo zu industrialisieren (Großer Sprung nach Vorne) und eine Verbürgerlichung und Erstarrung des Kommunismus im eigenen Land zu verhindern (Kulturrevolution) brachte Mao das Land an den Rand eines neuen Bürgerkriegs, verschlimmerte oder bescherte ihm (je nach Perspektive) eine katastrophale Hungersnot und sorgte für einen kulturellen Genozid an Chinas jahrtausendealter Kultur.

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Auch die Sowjetunion beäugte diese Ereignisse kritisch und entzog China sogar die zugesagte Hilfe beim Aufbau eines eigenen Atomprogrammes. Das daraus hervorgehende Chinesisch-sowjetische Zerwürfnis führte zu einem innerkommunistischen Kalten Krieg, der auch von Einkreisungsängsten Chinas hinsichtlich der UdSSR und einer Kritik am aus pekinger Sicht zu laschen Kurs Moskaus gegen den Westen getrieben war, der schließlich den USA zu gute kam. Nach Maos Tod kam es zu einer Revolte des pragmatisch orientierten Parteiflügels gegen die Thronfolger Maos. Aus dieser ging der dem konservativen Flügel der chinesischen KP angehördende Deng Xiaoping siegreich hervor und schaffte es das Land nach den Schrecken der Kulturrevolution wieder in die Normalität überzuführen und das chinesische Wirtschaftswunder, welches China heute zur zweitgrößten Wirtschaftsmacht der Welt machte, einzuleiten. Dazu schuf Deng zahlreiche Sonderwirtschaftszonen im Land, wo Formen der Marktwirtschaft abseits der kommunistischen Zentralplanung getestet werden sollten.

Dadurch wurde der Grundstein für Chinas Status als Exportnation und den technologischen Austausch mit dem Westen gelegt. Vor dem Hintergrund dieser geschichtlichen Entwicklung muss die derzeitige Führung der kommunistischen Volksrepublik unter Xi Jinping mitsamt ihrer geopolitischen Vorstöße gesehen werden. Obwohl sein Vater einer jener Parteikader war, die unter Maos Kulturrevolution in die Verbannung aufs Land geschickt wurden, ist es gerade Xi der die größte Machtfülle aller chinesischen Machthaber seit Mao besitzt. Als Präsident auf Lebenszeit ist ihm nicht nur die größte kommunistische Partei der Welt untergeordnet, sondern auch gleichzeitig die chinesische Volksbefreiungsarmee, die direkt auf die Partei, nicht etwa auf den Staat, vereidigt ist. Politisch sieht sich China selbst als „leninistische Marktwirtschaft“, die gewisse Aspekte des Kapitalismus unter Führung der kommunistischen Partei in ihre eigene Wirtschaft integriert. Was widersprüchlich klingen mag, widerspricht sich insofern nicht selbst, als das schon Marx den Kapitalismus als notwendige Voraussetzung für ein wahrhaft kommunistisches System erkannt hatte. Dies sieht man auch am Staatsapparat selbst, der von seinem Selbstbewusstsein her eindeutig kommunistisch ist und sich weiterhin zu Karl Marx und Lenin bekennt, dabei aber die Besonderheit des chinesischen Weges betont.

Kulturpolitisch versucht man sowohl Tradition und Moderne zu vereinen, was sich nicht nur in der Hinwendung zur konfuzianischen Philosophie, sondern etwa auch in einer Rehabilitierung der chinesischen Ahnenreligion, dem Shenismus, ausdrückt. Ein starker, staatlich geförderter Nationalismus hält das über eine Milliarde Einwohner zählende Land zusammen, was sich etwa auch darin ausdrückt, dass sich über 90% aller Chinesen zur Ethnie der Han bekennen. Geopolitisch verfolgt China mit der Neuen Seidenstraße ein in der Geschichte noch nie dagewesenes Infrastrukturprojekt. Das als „Ein Gürtel – eine Straße“ betitelte Projekt umfasst mehr als 60 Länder in Afrika, Asien und Europa. Der geplante Wirtschaftsgürtel folgt dabei dem Verlauf der antiken Seidenstraße, wohingegen die (maritime) Straße durch die Häfen Südostasiens, Indiens und Afrikas bis in die Levante und das Mittelmeer verläuft. Was insbesondere für Europa und Afrika nach einer großen Chance für engere wirtschaftliche Beziehungen mit China klingt, ist für die USA der reinste Alptraum.

Seit Admiral Halford Mackinder seine Herzlandtheorie Anfang des 20. Jahrhunderts dargelegt hatte, versuchen sie ein Zusammenwachsen der Eurasischen Halbinsel zu verhindern und genau das wird durch das chinesische Projekt letztlich erreicht. Denn China intensiviert im Zuge der seit 2013 laufenden Bemühungen um die Neue Seidenstraße nicht nur seine Beziehungen zu Russland und damit Eurasien, sondern sucht im Rahmen der Shanghaier Organisation für Zusammenarbeit den Farbrevolutionen der USA in Asien einen Riegel vorzuschieben und politische Lösungen auch mit dem Iran, Pakistan und dem Rivalen Indien zu finden. Dazu gehören auch Marinestützpunkte Chinas, wie am Horn von Afrika und ein Aufrüsten seiner Streitkräfte. Den intellektuellen Unterbau für dieses ganz Eurasien umfassende Integrationsprojekt liefert der aus Guangdong stammende und in Peking lehrende Philosoph Zhao Tingyang. In seinem 2005 auf chinesisch und 2020 in deutscher Übersetzung erschienenem Buch „Alles unter dem Himmel. Vergangenheit und Zukunft der Weltordnung“ legt Zhao die Grundlage eines Gegenuniversalismus, der ausgehend vom Konzept des tianxia (Alles unter einem Himmel), dem „Miteinander der zehntausend Völker unter einem Himmel“ der chinesischen Antike, das friedliche Zusammenleben und die Kooperation der Völker auf der Erde gewährleisten soll.

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Die Grundlage dabei bildet nicht wie im westlichen Liberalismus das Individuum, sondern die Sippe und das Volk. Dabei geht er nicht von der Bestimmung des Feindes als grundlegendem Merkmal des Politischen aus wie es vom Konservativen Revolutionär Carl Schmitt definiert wurde, sondern sieht der konfuzianischen Philosophie folgend die Kooperation zwischen den Menschen als das Wesen des Politischen an. Dabei kritisiert er den liberalen Kulturimperialismus und Demokratieexport des Westens scharf und fordert die USA dazu auf, es den verschiedenen Völkern selbst zu überlassen ihr politisches System zu wählen. Die gegenwärtige Außenpolitik sieht er als unzureichend an, da sie sich nur mit den aus seiner Sicht egoistischen Problemen der Nationalstaaten beschäftigen würde, dabei aber außerstande sei große Probleme wie etwa den Palästinakonflikt zu lösen.

Die gegenwärtige, von den USA geprägte Weltordnung sei in Wahrheit ein Chaos, daher fordert Zhao eine Weltpolitik, welche auf einer globalen Ebene dazu in der Lage ist Lösungen für politische Probleme, welche alle Völker betreffen, zu erarbeiten. Da die Globalisierung immer stärker die Defizite der internationalen Politik enthülle, tue neben der staatlichen und zwischenstaatlichen Politik eine Weltpolitik not, wobei er die Schaffung eines Weltstaates vehement ablehnt. Denn ohne Weltordnung drohe die Gefahr, so Zhao, dass Medien-, Finanz- und Hochtechnologiefirmen die Staaten Stück für Stück kidnappen würden, wodurch sich der Mensch selbst sein eigenes jüngstes Gericht schaffen würde. Angesichts dieser Ideen und der bisherigen Außenpolitik unter Xi Jinping braucht man vor dem neuen China keine Angst zu haben.

samedi, 08 août 2020

Rutte, Merkel, Macron, entre exigences d'équilibre et disputes de principe

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Rutte, Merkel, Macron, entre exigences

d'équilibre et disputes de principe

Plan de relance économique ou sainte alliance

politique?

 
par Irnerio Seminatore

Table des matières

Sur le paradigme minoritaire en démocratie

Plan de relance économique ou sainte alliance politique?

Principes, caractères et issues. Rutte, Macron et Merkel entre pouvoir et légitimité

Mark Rutte, révélateur d'un tournant de l'Union

Les divisions de l'Union

******************

Sur le paradigme minoritaire en démocratie

Mark Rutte et les 4 pays qui l'ont suivi dans le cadre des négociations du Sommet de Bruxelles ont essayé d'établir une forme d'équilibre entre les exigences revendiquées par les pays du Nord, du Sud et de l'Est, au delà de l'appel à la solidarité, inégalement partagée par tous. Tache extrêmement difficile, puisque face au pouvoir de la présidence, s'affrontaient trois principes de légitimité, respectivement rigoriste, welfariste et souverainiste.

Il fallait négocier un nouveau rapport de forces politique, en dessous du masque de la solidarité et donc dans une situation d’égoïsme national affiché et d'une redéfinition des rangs de puissance dans le jeu européen et mondial. Rutte, dont la flexibilité fut l'exacte contraire de sa confiance envers les autres pays membres et dans sa conviction d'être le seul interprète fidèle des traités, n'avait pas tenu compte du fait qu'on ne peut faire la loi en démocratie en position minoritaire.

En effet, une inversion du paradigme majoritaire, qui permettrait à une minorité de bloquer une majorité, déboucherait sur deux issues, se soumettre ou pousser à la crise et au conflit. Or l'adoption formelle du premier, ne préjuge pas de l'émergence du deuxième.

La voie rigoriste choisie par Mark Rutte, ce fut la voie hérétique, la voie du défi et de la provocation! Celle qui consiste à remettre en discussion "le projet" pour les obligations qu'il recouvre et qui demeurent incompréhensibles et partiellement inappliquées.

Aucun concept d'ordre ne pourrait en effet résulter du succès politique d'une quelconque minorité (moralement acceptable ou pas!)

Le respect de la majorité est à la base même du paradigme démocratique, fondé sur la loi du nombre. La contestation de cette loi est parfaitement légitime, mais elle engendre soumission ou révolte et, en ses ultimes conséquences, un changement de régime, une révolution.

Le scénario de la crise européenne vers un affrontement entre coalitions de pays divergents autour de concepts de légitimités opposés, profiterait aux adversaires de l'Union ou de l'Europe (en clair le monde arabo-musulman ou celui d'acteurs rivaux sur la scène internationale, favorables à la disparition définitive de l'Europe).

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En l'état actuel des choses, l'avenir de l'UE est fortement compromis, car en face d'une forme de pouvoir dépolitisé (ou non existentiel), la présence de trois revendications de légitimité, globalement contradictoires, est un gage de conflit assuré. Tel est le paysage du continent, réduit à sa pure nudité, la "realtà effettuale" de Machiavel. Mais le "vrai", comme la réalité ne se repèrent que sous la surface des choses.

Dès lors, comment restaurer une légitimité ébranlée ou, si l'on n'accepte pas le principe démocratique, comment en créer une autre? Tel est le défi de Rutte! Tel est le pari des européens, le salut du maléfice commun.

Plan de relance économique ou sainte alliance politique?

Le Sommet de Bruxelles s'insère dans une nouvelle phase de l'Union, dans un tournant historique, caractérisé par l'émergence de tensions implosives. Ceci explique pourquoi ce Sommet a préfiguré davantage une Sainte-Alliance pour la préservation du "statu quo" intérieur, qu'une répartition salvatrice de dettes collectives.

Trois craintes ont agité, de manière diverse, les préoccupations des dirigeants de l'Union, la peur :

- d'une révolte sociale prévisible

- d'une invasion ininterrompue de populations extra-européennes hostiles et non intégrables

- de divisions politiques, engendrant étranglements et blocages

Mais la Sainte-Alliance pour le "statu-quo" interne et pour la défense des régimes en place pourra se déployer avec difficulté, en raison de son caractère hybride, défensif et anti-populaire.

Les Welfaristes animent partout des "coups d’État" bonapartistes, par la transformation du pouvoir judiciaire en levier du pouvoir politique, infamant et sans appel. En même temps ils favorisent la transformation des régimes politiques en régimes autoritaires et se prévalent de la plus grande révolution de notre temps, la révolution des consciences, par la communication et les médias, comportant la perversion du vocabulaire et la subversion du rapport entre histoire et nature. Ce fut ainsi que ce Sommet n'a pas reflété une perspective morale unique, ni une unanimité de perspectives communes, mais une adaptation laborieuse à des réalités de crise incomparables, sensiblement marquées par la référence à l'intérêt national, le péché satanique de l'Union.

Il n'a échappé à personne que les opinions, mobilisées par les médias, ont réclamé l'exceptionnalité du phénomène, en invoquant la solidarité de l'Union Européenne, seule capable d'activer l'ensemble.

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Cependant la fissure des divisions a traversé les lignes distinctives des particularismes européens pluriséculaires.

A été brisée également la conception abstraite et formelle de la souveraineté, comme pouvoir d’État, voulue par la France vis à vis de la Pologne et de la Hongrie, assortie de chantages juridiques et de sanctions dans l'allocation des ressources.

L'Union Européenne, vidée de tout élan spirituel, est sortie durement touché de cette épreuve, frappée à mort sur les balanciers de morales universelles, en ce qu'il y a d'essentiel, la confiance en soi, de telle sorte qu'elle ne pourra plus représenter un modèle politique dans l'ordre des perspectives futures.

Principes, caractères et issues.

Rutte, Macron et Merkel entre pouvoir et légitimité

Les négociateurs du Sommet ne pensaient certes pas de devoir régler en quatre jours la grande horloge du temps, ni remplacer le système kantien par l'univers darwinien de la survie du plus apte.

Ils ne réfléchirent non plus à la nature durable de l'équilibre entre légitimité et pouvoir et ne se doutèrent pas que la fissuration de l'équilibre engendrerait de nouveaux rapports de force, au sein d'une Union aux soins palliatifs et intensifs.

Ils ne prirent donc pas en compte qu'une phase de confrontation probable allait s'ouvrir pour l'Europe, après le Brexit et que le rôle traditionnel d'arbitre et de balancier, passé de la Grande Bretagne aux États-Unis, s’effritait lentement, décolorant les daguerréotypes du passé .

Parmi les Présidents ou les Chefs de Gouvernement, aucun ne disposait d'un esprit de système, ni de vision stratégique sérieuse, cependant que presque tous avaient une détestation du long terme et un besoin d'urgence, qui les éloigne des inconnues et des dilemmes omniprésentes de la paix et de la guerre. Ainsi leurs visions respectives se situaient souvent aux antipodes, influant sur l'abattement des cartes nationales dans le jeu interne des âpres rivalités de puissance.

19-mai-2020-le-genre-de-cirque-ou-on-sait-qui-va-jongler.jpgPour Macron, l'intérêt national de la France était une métaphore de l'intérêt global de l'Europe et justifiait le rôle historique du pays à partir de la stabilité de l'Union et, par ricochet, de la stabilisation de l'Héxagon, qui dictait le principe directeur de sa présidence et sa politique de relance.

A ses côtés Mme Merkel, Présidente tournante de l'Union, trouvait dans le principe supérieur de l'Europe un mode pour "sauver l'Allemagne d'elle même", comme le dit un jour son mentor, le Chancelier Helmut Kohl. La politique devait être froide et calculée, opportuniste par moments, mais jamais sentimentale, en particulier avec la France, car elle excluait a priori toute obligation de réciprocité.

Refusant ainsi instinctivement tout leadership et toute voie solitaire de l'Allemagne qui provoquerait un changement de perspective géopolitique, ainsi que toute forme de romantisme et tout attachement personnel, la Chancelière, avait formé un couple, outre qu'avec ses deux époux, aussi avec quatre Présidents français, Chirac, Sarkozy, Hollande et Macron, dans un esprit de "continuité" et de vide stratégique, sans s'entendre entièrement avec aucun, car l'égoïsme et le pragmatisme étaient, dans sa conception du monde, les seuls fondements des grands États, auquel elle rajoutait la prudence, imposée par l'histoire conquérante de son pays.

La divergence entre les caractères des dirigeants et leurs idées, quant aux perspectives de l'Union en crise, portaient également sur les intérêts de survie de celle-ci, historiquement limités et visaient à masquer l'hégémonie factuelle de l'Allemagne, comme porte-étendard des idées fédéralistes et la prééminence de cette dernière sur le couple franco-allemand affaibli.

Mark Rutte, révélateur d'un tournant de l'Union

Mark Rutte, Capitaine de la "Ronde de nuit" de Rembrandt, d'esprit patricien, prolongeant la présence du Royaume Uni dans l'Union, mais porté, par sa formation de manager à une compétition globale exigeante, ne partageait pas la frivolité stratégique de Macron, ni la pesanteur diplomatique de Merkel et moins encore la rhétorique compassionnelle des welfaristes.

Issu moralement d'une plus forte intimité, toute rigoriste, entre principes et pouvoir, il procédait par oukases et tendait à radicaliser avec brutalité la fissure entre les trois principes de légitimité que l'Union aurait dû concilier et qu'il tenait pour des péchés quasi religieux.
Sa fermeté, proche de intransigeance, rappelait les "ultimatums" de l'avant-guerre et était loin des compromis calculés, de toute politique de tolérance réciproque.

5a1a05fc4e863e81b81f3b0d4aa5ad0d.jpgPersonne, parmi les dirigeants ne se doutait que les conflits de légitimité avaient comporté des guerres inexpiables et s'étaient soldés par des effondrements d'empires, puis par des règlements, qui rétablissaient tantôt les rapports de forces, tantôt des prétentions à gouverner ou des bien fondés de l'autorité. Ainsi une attitude de fortes tensions pouvait faire perdre des décennies d'apaisement à l'expérience de l'Union et conduire à une diplomatie de la confrontation, que le remplacement des luttes pour le pouvoir par des mécanismes juridiques et institutionnels, n'arriveraient pas à absorber.

Le retour de l'expérience du passé ne pouvait pas non plus faire oublier que toute importante négociation européenne avait des répercussions sur les deux ordres de pouvoir, l'ordre global, inspiré par l'esprit de système, par la rivalité belliqueuse et par les conflits armés et l'ordre européen, anesthésié par l'idéal de la paix et par l'absence d'une solide légitimité populaire.

Les adversaires les plus acharnés de Rutte étaient les pays welfaristes, les plus dépensiers, champions des prodigalités d’État et principalement les socialistes, dont le pacifisme superficiel s'était conjugué avec l'écologisme montant et la contestation anti-système. Or la fissuration des trois cultures, qui représentent trois histoires d'abdication, éloignent à nouveau de la paix et plus encore de l' esprit d'apaisement qui avait réconcilié les peuples européens après 1945.

Les divisions de l'Union

Les divisions au sein de l'Union, avaient commencé à devenir orageuses et se traduisaient, à l'extérieur, en signes de réconciliation avec la Russie, autrefois menaçante et en soupçons dangereux, vis à vis de la Chine. Cependant les fluctuations fondamentales de l'équilibre global des forces se définissait hors du continent et l'Europe devenait un élément de la stratégie générale des grandes puissances.

En définitive Mark Rutte n'a été qu'un révélateur du tournant de l'Union et du renversement de l'état d'esprit de l'Europe, en ce qui concerne sa capacité de conserver sa cohésion, de refuser tout transfert financier par des mesures intrusives intolérables et d'avoir fait de la perspective financière son objectif ultime.

Dans une sorte d’aperçu, il apparaissait à tous que l'Allemagne, redevenue le pays le plus puissant d'Europe, tirait bénéfice des lignes de fissure de l'Europe traditionnelle, d'autant plus que, dans une vision globalisée du système westphalien, elle avait atteint le bout de son chemin historique, car elle devait décider avec les 27, qu'elle était la limite tolérable de la diversité interne de l'Union et quel est le niveau de cohésion et de solidarité minimales pour exister politiquement.

Limite que l'Europe n'a pas encore réussi à définir.

ee8dd8c4796f24886d02c8a360b47d55.jpgDans les conditions de divisions séculaires du continent, il n'est pas totalement interdit de songer que ce Sommet aurait pu se tenir à Munster en 1648, à Vienne en 1815, ou à Munich en 1938, puisque la recherche d'assurance à tout prix n'arrive pas à garantir l'ordre, ni selon des principes moraux universels, ni selon un idéal d'équilibre des forces, ni encore suivant une entente supra-nationale sans menaces?

Dès lors, auquel de ses multiples passés, veut elle s'inspirer l'Europe d'aujourd'hui, pour définir sa place dans le monde et son avenir dans l'Histoire?

Attend-elle de tomber sous les coup d'Hannibal et de faire dire au Tite Live de demain:

"Dum Romae consulitur, Saguntum expugnatur!" (Pendant qu'à Rome on discute, Sagonte est conquise!)

 

mardi, 04 août 2020

Hesperialismo. Sobre la crianza del futuro europeo (y español) autóctono

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Hesperialismo. Sobre la crianza del futuro europeo (y español) autóctono

Ex: https://www.geopolitica.ru

El hombre europeo se asoma al abismo. No está preparado para tan horrible visión. Él mismo fue cavando el abismo, que será fosa para su muerte y olvido. Los cadáveres de las civilizaciones pueblan el mundo, y sus ruinas arrugan la corteza terrestre, restos pétreos que, sin vida ni contexto, dejan de ser comprendidos. No será Europa la primera ni la última de las civilizaciones que se asomen a un abismo y den un último suspiro. Europa, o su prolongación (a veces deformada), llamada “Occidente”, es una Civilización que mira al abismo y no sabe lo que ve. El tipo humano que rigió los destinos del orbe durante cinco o seis siglos, se hinca de rodillas, se deja carcomer y cargar de cadenas. Puede ser un fin muy indigno. En el pasado, el declive de Roma o de España, civilizaciones stricto sensu, esto es, generadoras y universales, no fue tan indigno como este. Se presentó batalla al bárbaro, al pirata y al infiel hasta el último momento. Aunque la batalla final se pierde fundamentalmente por acción de la corrupción interna. Pero Europa quiere morir antes de ser invadida del todo, quiere el suicidio.

Europa muere, y no presenta batalla. Pero ¿toda ella? ¿Hay posibilidad de regeneración? La filosofía de Oswald Spengler nos da el lenguaje y la percepción adecuada para valorar esto. No es la de Spengler una “teoría” contrastada o verificable, es, antes bien, una Filosofía de la Historia. Como tal, resulta irrefutable, acientífica pero, precisamente por ello, penetrante en dirección al futuro. 

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Spengler nos propuso una vía de intuición. O se intuye el movimiento histórico, desde lejos, como el entomólogo observa las filas de hormigas que recorren el suelo, o no se comprende nada. Se debe intuir con frialdad, por más que el pathos de ser europeos y de amar lo nuestro nos embargue, y sólo así vislumbrar cuál es nuestro sino y cuáles son las opciones. Se debe intuir que no existe la “Humanidad”, que cuanto hubo y hay en la Historia es un vario paisaje, un jardín (biocenosis) de gran biodiversidad en el que abundan plantas, las culturas, no todas compatibles entre sí cuando coinciden en el espacio, y no todas comprensibles entre sí se separan en el tiempo. Se debe intuir, cuanto antes mejor, que nuestra civilización, como cualquier otra, tuvo un punto de origen y tendrá un punto final. El conocimiento exacto del momento en que nos hallamos dentro de la curva de nuestro ciclo vital es asunto harto difícil. Que la curva se ha vuelto descendente a raíz de las dos Guerras Mundiales, eso es algo que aquí no se cuestiona. Lo decisivo es saber si el declive adopta una verticalidad, una aceleración ya imparable o hay todavía ciertas fuerzas dignas de consideración que lo frenen. 

Existen reacciones y oasis de esperanza. No toda Europa es “occidente”. La gran Rusia y toda la corona de países que aún le son afines, es un espacio europeo que sigue su propio destino y atiende a otras lógicas que no son las del declive que el neoliberalismo occidental ha agudizado. Amén de la civilización rusa, pero no en armonía con ella, la rebeldía de los países del grupo de Visegrado frente a los dictados cada vez más totalitarios de la U.E. es otro bastión donde se defienden los valores de Europa, entre los cuales, y como pilar fundamental, se encuentra el cristianismo. 

Para la Europa occidental no cabe otra esperanza que mirarse en ambos espejos, el espejo ruso y el espejo de Visegrado, y cultivar eso que David Engels ha dado en llamar Hesperialismo. El Hesperialismo cuenta con el hecho de que, a diferencia de Rusa y los países centroeuropeos, las sociedades aún sanas de Europa occidental no van a contar con el Estado ni con la U.E. como herramientas para la defensa de su identidad, su patrimonio histórico-cultural, su legado religioso, sus medios (hasta ahora) dignos de vida, su estado del bienestar, la educación de sus hijos y el respeto y libertad de la mujer. Antes bien, el Hesperialismo da por sentado que los Estados occidentales y la U.E. se han vuelto instrumentos al servicio de poderes financieros y especulativos no comprometidos ni con la historia ni con el bienestar de las sociedades que ahora, despóticamente, rigen. Con lo cual se hace preciso una reorganización defensiva y resistente desde las propias familias, los individuos y las comunidades inmediatas. Esa reorganización defensiva implica, en un altísimo grado, la transmisión de todo un legado: es cuestión de educación (pero no de reformas legales de unos sistemas educativos corruptos, prevaricadores y lacerantes), o por mejor decir, es una cuestión de crianza. Se trataría de que los europeos volvieran a tener niños, muchos niños, contra viento y madera, y se les educara de forma paralela y alternativa a como los Estados y los organismos internacionales cada vez más intrusivos (ONU, UNESCO, OCDE…) pretenden. En esa educación o crianza se volvería a inculcar a los niños de cada unas de las naciones todo el aprecio por la historia de cada comunidad nacional o étnica, así como el orgullo ante los logros comunes de todas las comunidades que forman, todavía hoy, la gran nación europea. Con independencia del grado de fe religiosa, si es que alguno hay, se les daría a esos niños una exquisita formación en lo que atañe a los logros del cristianismo como religión y civilización creadora de nuestro acervo común, como enorme vaso que arrojó luz, equidad y dulzura en nuestros sistemas de derecho y en nuestras instituciones. El legado clásico del arte, la ciencia, la filosofía y el derecho, esa luz que vino de Grecia y Roma, junto con la cristiandad, que hermanó a las más varias etnicidades europeas, se volvería a transmitir de padres a hijos y en comunidades locales “resistentes”, sabedoras de que han pasado de ser hegemónicas a ser –nada más- que reductos paralelos a muchas otras comunidades de origen extra-europeo, las cuales van a ir reclamando privilegios, espacios de poder y derecho al hostigamiento de todos aquellos que un día fuimos sus anfitriones.

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El Hesperialismo no excluye una reunión y acción concertada de todas aquellas fuerzas que, de manera harto imprecisa, dan en llamarse “tradicionalistas” y a veces “conservadoras”. Antes bien, lo exige. Impreciso es –no obstante- incluir dentro del “conservadurismo” a aquellos grupos que siguen apostando por la versión más nociva del liberalismo o neoliberalismo. La versión, implícita ya en el embrión mismo del modo de producción capitalista; la versión, decimos, que sabe que el Capital no posee olor, ni se deja empapar por atmósferas nacionales, la nefasta versión que conoce que el Capital no desea fronteras, ni arraigos, ni religiones ni vínculos afectivos basados en la sangre o en el suelo. Tan impreciso y nocivo es reunir a las tribus del “anti-fascismo” en un mismo saco, como tratar de hacer lo propio con un “anti-comunismo”, hoy por hoy delirante, pues no existen apenas comunistas sino tribus populistas y anti-sistema. Impreciso y contraproducente a no ser que el propio sistema de dominación mundial, el nuevo (o viejo, si lo miramos de cerca) capitalismo depredador desee imponer tal miope “conservadurismo”. ¿Y qué es lo que desea el Capital, en el fondo, al obrar así? Remover todos los obstáculos que se oponen al crecimiento, a la acumulación y centralización del mismo Capital. La élite que hoy en día actúa en nombre de esos mecanismos de obtención de plusvalía y que, de forma cada vez más minoritaria pero dotada de poder omnímodo, es la principal beneficiaria del saqueo y depredación, es una élite apátrida, sin “olor” ni impregnaciones culturales de ningún tipo. Exactamente como el dinero. 

Los europeos occidentales que han de pasar a la resistencia deben evitar los falsos amigos tanto como los falsos enemigos. De veras, ha de hacerse un análisis profundo sobre cuál va a ser el futuro próximo y saber qué armas ciudadanas todavía están a nuestra disposición. El análisis ha de hacerse pronto, antes de que la composición sociológica y étnica de la llamada “ciudadanía” cambie, cosa que va a ocurrir drásticamente en diez o veinte años. Con la composición social y étnica totalmente alterada, por el tráfico “progresista” de personas que hoy se llama inmigración y acogida de refugiados, los cambios legales que hoy parecen radicales y sin vuelta a tras, serán cada vez más numerosos, despóticos y aplastantes. Se negará incluso el derecho a la existencia física y a la ocupación de espacios públicos al “nativo”. El europeo de dentro de dos décadas será como el poblador originario, nativo, de los Estados Unidos en la actualidad: el “indígena” vivirá en reservas o será una atracción de circo. Eso mismo le espera al autóctono europeo, blanco y cristiano, para más señas, si no espera “pasar desapercibido” en la olla multicultural obligatoria que están preparando. Dado que el confinamiento en espacios privados va a ser una realidad, pues las expresiones públicas, naturales y abiertas de su propia etnicidad, cultura y religión van a estar mal vistas, primero, y prohibidas después, será de todo punto necesario cultivar esa educación privada, reducto para esa “marca de clase” de una verdadera nueva aristocracia. La aristocracia en el sentido de cultivar un “poder de los mejores”, de quienes más se exigen a sí mismos y que reincorpore –adaptados al siglo XXI- los ideales caballerescos medievales, los ideales caritativos cristianos del Medievo y de la Hispanidad habsburguesa, así como los de la areté homérica.  Nos acercamos a una época en la cual ser europeo será una cuestión heroica. Una mezcla de caballero cristiano al servicio de un Imperium universal, donde reine la justicia y caridad, un poco de monje-sabio y de atleta de la virtud, un héroe que, anónimamente, al lado de su familia y su comunidad inmediata, preserve la esencia de una Civilización que podrá decaer, mas no morir, si ese ethos se conserva y vivifica, expandiendo a partir de ahí su radio con cada nueva generación. Para resistir, hay que criarse con fortaleza.

Las culturas son seres vivos colectivos, según Spengler. Ellas vienen al mundo, nacen y conocen una aurora originaria, en la que todo es nuevo y la inconsciencia de su identidad se asemeja a un sueño. Dentro del sueño de su propio venir al mundo, las culturas toman las formas de su propia alma, única, aunque absorben todo género de materiales de su paisaje originario. El alma auroral y balbuciente de una cultura está envuelta e impregnada de los datos físico-paisajísticos, ambientales. Para el desarrollo del proyecto impreso en el alma de una nueva cultura que viene al mundo, es preciso que ésta se sirva de un pueblo. El pueblo será el vehículo que transmita en dirección al porvenir ese embrión del alma de una cultura, cargado de formas y de materiales que hirieron definitivamente las entrañas del recién nacido que despierta a la vida. La cultura balbuciente fáustica, por ejemplo, de la que proceden la mayor parte de los europeos nórdico-atlánticos, así como los helenos y romanos clásicos en el sur mediterráneo, es la cultura que desplegó un alma “herida” por los rigores de un originario clima frío o, en el mejor de los casos, templado-frío. La gran llanura centro-europea y el inmenso bosque originario del occidente, el conocimiento de los glaciares boreales y de costas atlánticas ariscas, de lluvia, ventisca y nieves, de conquistas a golpe de hacha y de resistencia ante medios adversos o pueblos hostiles, todo ello condicionó por siglos la estructura de formas que se dio en el embrión del alma fáustica. Un alma que vislumbra infinitos, que los busca interiormente aun cuando tenga frente a sí murallas de árboles, de riscos, de océano, de enemigos. 

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Los europeos procedemos de la clase de alma que un día prehistórico despertó, aún borracha de imágenes que no podía comprender. El pueblo originario que fue portador e instrumento de un alma marcada por la fuerza de la voluntad y la conquista de infinitos, bien pronto se dividió en ramales y se esparció por gran parte de la Eurasia. Queda por saber con certeza si los primitivos vascones (no los actuales, apenas distinguibles del resto de españoles y franceses), los iberos y ciertas otras etnias minoritarias del centro y del norte de nuestro continente, fueron también ramas muy antiguas de aquel pueblo originario, nómada y conquistador. La dispersión ya era un hecho cuando las oleadas civilizatorias (más en concreto urbanizadoras) del Levante llegaron a Occidente. La potencia civilizatoria de helenos, romanos y (en otro plano) de celtas, iberos y otras culturas desarrolladas, hubo de conocerse en latitudes muy sureñas, las del Mediterráneo, antes que en el Norte. El cruce del alma fáustica (de origen estepario y nórdico) con el alma sureña provocó las primeras conmociones. El alma sureña ya es, desde tiempos inmemoriales, un combinado de formas levantinas (asiáticas) y albo-africanas. Esos primitivos pobladores blancos del norte de África, de donde proceden los ulteriores bereberes, guanches, egipcios, etc. fueron portadores, antes que creadores, de oleadas culturales muy remotas, muy lejanas, que acaso procedan de un Sahara cuando era éste más fértil, y aun más al Sur, de un África negra aún no degradada en el salvajismo, de un África “proto-civilizada” que irradió hacia el Norte, hacia el Mediterráneo, la espiritualidad carnal, femenina y lunar, frente a la espiritualidad hiperbórea solar, apolínea. 

Fue Europa, y siempre lo será, una tensión desgarrada, aunque en horas grandes también una síntesis sublime, entre la rectitud imperativa y voluntariosa de un primitivo Septentrión, y la promiscuidad y cierta dejadez pasiva de un cálido Meridión. Siempre estuvo Europa en trámite de africanizarse. Siempre ha podido convertirse en una prolongación del alma meridional en sus fases expansivas, pues los pueblos portadores de esta clase de alma también son capaces de guerra y conquista, dejando en determinados momentos de la Historia aparcado su inercial abandono y sufriendo ardores expansivos encendidos por mechas fanáticas.

Así, pues, el peligro que para la Europa naciente (siglo VIII) en sentido estricto, supuso la invasión mora, no fue un hecho puntual. La España goda, y más concretamente, la Hispania de profundo tronco celtogermánico que en Asturias, poblada entonces por cántabros, astures, así como refugiados y descendientes de suevos y godos, detuvo la gran oleada afro-levantina en 722 (Batalla de Covadonga, que otras dataciones sitúan en 718), incluso antes que Carlos Martel, al frente de los francos, lo hiciera en Poitiers (732). Desde entonces, los pueblos de Las Españas –si es que en tiempos prehistóricos no se hizo ya- han asignado para sí el papel de centinelas. Hay pueblos que deben asumir el destino, a veces trágico, de ser esencialmente los guardianes de una Civilización. Para que hermanos y parientes suyos vivan alegres y holgados allende un limes infernal, los pueblos de las Españas, desde Covadonga, tienen la misión asignada por el Cielo, de hacer de tapón, valladar, muro erizado de lanzas, que detenga la africanización del continente.

Es en tiempos de degradación moral y de confusión de conceptos, que lleva también a la confusión de sangres y de extravío de la identidad, cuando se bajan las guardias, se abren las puertas de la patria a todo género de contingentes bajo las más oportunistas excusas. El falso humanitarismo que dice amar al extraño pero que desatiende al cercano, y que contraviene al mismo Evangelio, destroza la formación moral de nuestros muchachos, así como hace mucho daño el más vil de los pacifismos: el pacifismo inducido desde potencias extranjeras para castrar a los españoles previo paso para ponerlos de rodillas, esclavizados. España, renunciando a su misión de centinela, inducida por los piratas y depredadores que, para mayor burla y escarnio, se presentan como “europeístas”, va cayendo por la pendiente de la africanización, después de haber inundado el mediterráneo con la sangre de sus mejores hijos poniendo coto a los infieles y a los salvajes.

Hesperialismo para España. Reconcentrarnos en nuestras tradiciones y transmitirlas en la familia. Y vuelta a coger la espada, sin dejar de tener a mano el rosario. De no hacerlo, estamos todos muertos.